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Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références »
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En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
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La mort est l'état irréversible d'un organisme biologique ayant cessé de vivre. Cet état se caractérise par une rupture définitive dans la cohérence des processus vitaux (nutrition, respiration…) de l'organisme considéré.
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Au niveau cellulaire, la mort désigne l’arrêt des fonctions de base d’une cellule. Au sein de communautés pluricellulaires, cette mort peut être accidentelle (nécrose) ou régulée, voire programmée (apoptose).
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Chez l'être humain, le fait que le cœur puisse arrêter de battre pendant un moment avant d’être réanimé pose la question de la limite, ou de la transition entre vie et mort. Face à cette question, l’Organisation mondiale de la santé animale considère la mort comme « la disparition irréversible de l’activité cérébrale mise en évidence par la perte des réflexes du tronc cérébral »[2] : elle adopte ainsi une définition de la mort en tant que mort cérébrale, par distinction avec un simple arrêt cardiorespiratoire, état qualifié de « mort clinique ».
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D'un point de vue médico-légal la mort d'un être humain est le moment où le corps commence à se décomposer, à partir de l'instant où toutes les fonctions vitales sont suspendues : arrêt du cœur, de la respiration, du flux sanguin, des activités cérébrales, etc. Médicalement, certains états mènent irrémédiablement à la mort, alors même que les cellules et certains organes continuent à remplir leurs fonctions. C’est le cas de la mort cérébrale constatée dans certains cas de coma.
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Cette définition légale est importante, car c’est elle qui va permettre des actes tels que le prélèvement d'organes pour la transplantation : la mort légale précède en ce cas la mort physiologique. On maintient ainsi des personnes en état de mort cérébrale sous respiration artificielle, lorsque le cœur continue à battre spontanément : cela permet de maintenir les organes en bon état en vue d’un prélèvement. Certains pays autorisent le prélèvement d'organes à cœur arrêté. Cette pratique est controversée.
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Dans la plupart des cas, le décès est constaté par un médecin par des signes cliniques caractérisant un arrêt cardiorespiratoire prolongé. Cela peut être un échec des tentatives de réanimation cardiopulmonaire par une équipe médicale, ou bien la constatation par un médecin généraliste à domicile pour une personne que l’on sait en fin de vie (personne âgée ou bien souffrant d’une maladie diagnostiquée).
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La mort biologique résulte de l’incapacité permanente d’un organisme à résister aux modifications imposées par son environnement[réf. nécessaire]. Cette définition permet de définir en miroir aussi ce qu’est la vie (dans sa définition la plus large) : la capacité à maintenir son intégrité malgré la pression de l’environnement (homéostasie)[réf. nécessaire].
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En termes d’entropie (niveau de désorganisation), il s’agit pour l’organisme de maintenir localement une entropie basse. Or l’entropie d'un système fermé ne peut qu’être stable ou augmenter d’après les principes de la thermodynamique. L’organisme doit donc puiser dans son environnement, d’où la nécessité de respirer, etc. La mort intervient quand l’organisme ne peut plus puiser et maintenir son entropie basse. La principale source d’énergie sur Terre est la lumière du soleil qui permet la photosynthèse.
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Certains animaux, sociaux et coloniaux notamment ont des comportements particuliers à l'égard des cadavres de leurs homologues (ex : nécrophorèse observée chez les fourmis, guêpes, abeilles coloniales).
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On ne peut se contenter de la définition donnée plus haut pour les organismes unicellulaires, tels que les bactéries, levures, les champignons unicellulaires. En effet, ces organismes possèdent une forme de résistance aux variations de conditions extérieures : la spore. Pour ces organismes, le critère de la vie devient le suivant : la membrane cellulaire est intègre et sépare un milieu intérieur de composition différente du milieu extérieur. La mort est donc causée par la rupture de la membrane. La présence de cette forme de résistance explique la différence entre la pasteurisation et la stérilisation, seul ce dernier traitement tuant les spores.
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Les organismes unicellulaires meurent aussi de « vieillesse ». Cela est assez bien documenté dans le cas des levures saccharomyces sp. Une cellule mère donne par division deux cellules filles. On a toujours pensé que ces cellules filles sont identiques entre elles. Ce n’est pas le cas. Il existe en effet sur l’une des cellules une cicatrice visible sur la membrane et reflet de la division qui vient de se produire. Au-delà d’un certain nombre de ces cicatrices, la cellule ne peut plus se diviser : elle mourra de « vieillesse ».
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Les virus se situent dans l’inerte. Ainsi, la question de la catégorisation d’un virus parmi les organismes vivants n’étant pas tranchée de manière satisfaisante, il est impossible de se prononcer sur la mort d’un virus en général, car il a besoin d'un autre être vivant pour survivre.
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Cela dit, il existe différents types de virus, se situant plus ou moins du côté du vivant ou de celui de l’inerte. Les virus sont souvent résumés à une séquence génétique encapsulée par une membrane biologique ayant la propriété de se fondre avec celle des cellules infectées. Ces virus peuvent être comparés à des livres que les cellules sont capables de lire et retranscrire, le texte étant le code génétique. Ils seraient donc, d’un point de vue biologique, plutôt du côté de l’inerte. Par contre, le virus ATV (Acidianus Two-tailed Virus) quand il sort de la cellule qui l’a produit, a une forme de citron et deux bras lui poussent à chaque extrémité. C’est un processus actif, ce qui fait que ce virus est plus du côté du vivant que de l’inerte[3]. Quant au virus mimivirus, il contient un code génétique plus important que certaines bactéries, et en même temps de l’ADN et de l’ARN.
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Les médicaments antiviraux se contentent d’empêcher les virus de se multiplier, par interférence avec la réplication du matériel génétique, formation de la capside ou prévention de la formation de virus complets. La prévention de l’encapsidation du code génétique du virus, ARN ou ADN, dans la capside virale est donc une manière d’inactiver un virus. Dès que les conditions sont à nouveau réunies (présence d’une cellule hôte, absence d’antiviraux), le virus se multipliera à nouveau. Le problème se complique par la présence d’une forme silencieuse du virus au cours de laquelle le code génétique du virus s’intègre dans celui de l’hôte parasité. La destruction totale du virus implique la destruction de ce code.
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Les virus peuvent néanmoins être « détruits », c'est-à-dire que l'information génétique qu'ils contiennent peut être dégradée par des agents physiques (chaleur) ou chimiques. Ces procédés sont utilisés avant d'inoculer un virus (vaccin). Dans ce cas, ce dernier se retrouve complément inactivé et peut être considéré comme « mort ».
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En paléontologie, la découverte de rites funéraires est un élément important pour déterminer le degré d’éveil social d’un hominidé.
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Cette conscience de la mort est un moteur de cohésion sociale (s’unir pour résister aux calamités, aux ennemis) et d’action (réaliser quelque chose pour laisser une trace). Elle est un élément important de la réflexion métaphysique. C’est aussi ce qui donne la puissance symbolique à des actes tels que l’homicide et le suicide.
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La philosophie des Lumières en Europe, incitant à la maîtrise de la nature, suggère l’avènement d’une domination de la dégradation du corps de l’Homme.
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D'après le Phédon de Platon, la mort est la séparation de l’âme et du Corps. Enfin délivrée de sa prison charnelle, l'Âme immortelle peut librement rejoindre le ciel des Idées, L'Éternité, le domaine des philosophes.
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Selon Épicure, la mort n'est rien puisque « tant que nous existons la mort n'est pas, et que quand la mort est là nous ne sommes plus. La mort n'a, par conséquent, aucun rapport ni avec les vivants ni avec les morts, étant donnée qu'elle n'est plus rien pour les premiers et que les derniers ne sont plus. » (Lettre à Ménécée).
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Jankélévitch, dans La Mort, propose quant à lui une réflexion sur la mort d'un point de vue grammatical : « la mort en troisième personne est la mort-en-général, la mort abstraite et anonyme » (c'est la mort du « on »), « la première personne est assurément source d'angoisse [...] En première personne, la mort est un mystère qui me concerne intimement et dans mon tout, c'est-à-dire dans mon néant » (la mort du « je »), « il y a le cas intermédiaire et privilégié de la deuxième personne ; entre la mort d'autrui, qui est lointaine et indifférente, et la mort-propre, qui est à même notre être, il y a proximité de la mort du proche » (c'est la mort du « tu »).
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La mort est un sujet qui fascine toutes les sociétés et depuis toujours, qui donne lieu à de nombreuses recherches anthropologiques, au point d'en faire un sous-champ distinct. Pour tenter de répondre à de grandes questions qu'elle soulève, elles ont très souvent recours à l'imaginaire. Yanis Papadaniel[Qui ?] explique que la conception de la « bonne » mort est variable entre chaque société et chaque époque, pouvant prendre différentes formes, à la manière d'un soldat qui meurt au combat, d'un individu pieux qui reçoit un jugement divin positif le faisant entrer au paradis, etc[4].
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En plus des conceptions idéelles, c'est-à-dire des idées que l'on se fait de la mort, l'anthropologie étudie les pratiques humaines qui l'entourent. Cela peut prendre la forme de l'étude des rites funéraires, comme la manière dont on dispose du corps, des recueillements familiaux ou de la manière dont le deuil est étalé dans le temps. Les recherches anthropologiques sur la mort peuvent également avoir une perspective religieuse, et soulignent un rapport à la mort de plus en plus éloigné des ritualités, voire aseptisé, comme le rapportent Louis-Vincent Thomas[5] ou Philippe Ariès[6].
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Cet énoncé soulève des débats et des spécialistes comme Jean-Hugues Déchaux[Qui ?][7], Allan Kellehear[Qui ?][8], Tony Walter[Qui ?][9] et C. Seal[Qui ?][10] énoncent plutôt que le rapport à la mort n'est pas plus faible, seulement plus intime en raison de la sécularisation grandissante observée en Occident.
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Yanis Papadaniel tire pour point commun de ces arguments l'idée suivante : « l’absence d’un code commun en matière de mort ne signifie pas que ces codes n’existent pas à une échelle individuelle et intime »[4]. Plutôt, les familles et individus ont des pratiques funéraires avec un niveau de syncrétisme variable entre différentes traditions religieuses et spirituelles.
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Thomas Edison projeta la création d'un appareil qui serait censé pouvoir permettre de communiquer avec les morts, en enregistrant leur voix et leurs sons, dénommé nécrophone ou appareil nécrophonique en français[11] (spirit phone en anglais[12]), mais l'appareil resta à l'idée de projet.
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Dans l'animisme, la mort est perçue comme une continuité, au point que l'on puisse dire qu'il n'y a pas vraiment de mort dans le langage animiste et que le dialogue des « morts » et des vivants se poursuit sans interruption notamment par l'intermédiaire des rêves.
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Un célèbre poème de Birago Diop intitulé Souffles[13] résume cette perception :
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« Ceux qui sont morts ne sont jamais partis/ Ils sont dans l’Ombre (…) / Les morts ne sont pas sous la Terre:/ Ils sont dans le Bois (…) / dans l’Eau (…) / dans la Foule (…) / Les Morts ne sont pas morts. »
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Pour les Batammariba du Koutammakou (nord du Togo et du Bénin), un être humain doit sa vie au souffle ou âme d'un ancêtre qui a désiré sa naissance. Cet ancêtre lui donne ses "affaires de destin" ou aptitudes. Dès sa venue au monde, les parents ont comme devoir de déceler ces "affaires" afin que, par la suite, l'enfant réalise au mieux ses potentialités. À condition qu'un ancien (ou ancienne) ait été initié au rituel initiatique de la jeunesse - difwani pour les jeunes garçons, dikuntri pour les jeunes filles - les membres du clan célèbrent à son décès le grandiose rite funéraire du tibènti. Au cours de ce rite, le souffle du mort gagne la force de "former" de nouveaux enfants. Pour peu que les parents aient identifié auprès des devins le souffle de l'ancêtre qui a "formé" un nouveau-né, ce souffle veillera sur l'enfant tout au long de sa vie. Cependant, une personne ne devra jamais connaître le nom de cet ancêtre. Autant dire comme Birago Diop "qu'un mort n'est jamais mort". (Source : Le Souffle du mort - La tragédie de la mort chez les Batammariba (Togo, Bénin), Dominique Sewane, collection Terre Humaine, Plon, 2020)
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Pour les athées la mort ne recèle aucun mystère métaphysique : elle n'est pas plus difficile à appréhender que ne l'est le sommeil profond, et il n'existe pas plus de vie après la mort qu'avant la naissance.
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Selon le philosophe grec Épicure, cité par Montaigne :
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« Le plus effrayant des maux, la mort, ne nous est rien, disais-je : quand nous sommes, la mort n’est pas là, et quand la mort est là, c’est nous qui ne sommes pas[14]. »
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« La mort est moins à craindre que rien, s'il y avait quelque chose de moins,
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Elle ne vous concerne ni mort ni vif : vif, parce que vous êtes : mort, par ce que vous n'êtes plus[15]. »
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Selon Wittgenstein, dans le même esprit, mais deux millénaires plus tard :
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« La mort n'est pas un événement de la vie. On ne vit pas la mort. Si l'on entend par éternité non la durée infinie mais l'intemporalité, alors il a la vie éternelle celui qui vit dans le présent. Notre vie n'a pas de fin, comme notre champ de vision est sans frontière[16]. »
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La mort n’est qu’un passage d’une vie à l’autre dans le bouddhisme qui ne reconnait ni les concepts de dieu, ni d'âme. Anatta :
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« Il y a deux idées, psychologiquement enracinées dans l'individu : protection de soi et conservation de soi. Pour la protection de soi, l'homme a créé Dieu duquel il dépend pour sa propre protection, sauvegarde et sécurité, de même qu'un enfant dépend de ses parents. Pour la conservation de soi, l'homme a conçu l'idée d'une âme immortelle ou Ātman qui vivra éternellement. Dans son ignorance, sa faiblesse, sa crainte et son désir, l'homme a besoin de ces deux choses pour se rassurer et se consoler ; c'est pourquoi il s'y cramponne avec fanatisme et acharnement[17]. »
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Le Bardo Thödol (Livre des morts tibétain) décrit les différentes étapes de ce passage d’une vie à une autre vie et constitue une sorte de guide fournissant divers conseils (abandon de l’ego, etc.) pour réussir cette transition.
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Pour un être éveillé, la mort n’est pas un passage d’une vie à une autre : c'est la fin du conditionnement, donc la fin de toute existence possible (parinirvâna). Le Bouddha refusait de parler de ce qu'il pouvait advenir après la mort. Les croyances respectées par le Bouddhisme permirent d'accepter des croyances diverses. Le Bouddha s'attachait à ce qui était réel, dite vérité ultime et à l'expérimentation, bases de notre libre choix. Conclusion : Si vous voulez savoir ce qui se passe après la mort, demandez le à un mort. Il ne vous répondra pas. Conclusion la mort c'est l'extinction du vivant conséquence de l'impermanence dans un éternel existant.
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La conséquence de la mort physique est la séparation du corps avec l'âme qui est immortelle[18]. Le corps, quant à lui, doit ressusciter pour se joindre de nouveau à l'âme soit à la Fin des Temps qui est le retour du Christ (résurrection de ceux qui sont morts en Christ, les Bienheureux), soit à la Fin du monde, résurrection de ceux qui sont morts sans Christ (les Damnés) pour le jugement dernier qui est le triomphe final de Dieu et de la vie.
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Au moment de la mort physique, l'âme du défunt subit un jugement particulier. À la lumière de la vérité de Dieu, elle accepte ou non son amour en pleine liberté. Elle dit oui à la grâce sanctifiante qui lui est offerte par le Christ, ou elle la refuse et se coupe ainsi de la communion avec Dieu et se damne éternellement.[réf. nécessaire] Le purgatoire ne doit pas être compris comme une troisième voie mais bien comme un instrument du salut[19], une « purification, afin d'obtenir la sainteté nécessaire pour entrer dans la joie du ciel »[20].
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Les âmes qui vont au Purgatoire sont privées de la vision de Dieu (la « vision béatifique ») et ressentent le regret de ne pas avoir fait tout le bien possible. Une fois purifiées, ces âmes quittent le Purgatoire pour le Paradis et peuvent enfin « voir Dieu » (les damnés eux ne verront jamais Dieu). Seules les personnes parfaitement pures peuvent entrer directement au Paradis : Jésus, Marie par exemple.
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Les Protestants ne croient pas à l'existence du Purgatoire. Pour eux, en effet, l'homme choisit de vivre ou non en conformité avec la volonté divine, en reconnaissant Jésus comme son sauveur et Seigneur, et ce avant de passer en jugement ou de voir Dieu face à face :
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« En effet, Dieu a envoyé son Fils dans le monde non pas pour condamner le monde, mais pour que le monde soit sauvé par Lui. Celui qui met sa confiance en Lui n'est pas condamné, mais celui qui n'a pas foi en Lui est déjà condamné... »
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— Jean 3v17[21]
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L’eschatologie chrétienne a réfléchi sur le sens de la mort et des fins dernières. Il y a un jugement immédiat de l’âme et un jugement dernier collectif afin que les mérites de chacun soient connus de tous[22].
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L’hindou croit en une vie après la mort — le corps n’étant qu’une enveloppe matérielle temporaire. Lorsque survient le moment de quitter la vie, il est dit que toutes les facultés d'action et de sensations se replient dans le mental (manas), puis le mental se replie dans le souffle (prana) puis le souffle dans l’âme individuelle ou Jivatman et enfin cette dernière retourne au Brahman et atteint la libération ou moksha[23].
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Cependant, si son karma a accumulé le fruit de trop d’actes négatifs (les mauvaises actions), l’âtman s’incarne dans un nouveau corps sur une planète comme la terre (ou inférieure qui compose l’enfer), afin d’y subir le poids de ses mauvaises actions. Si son karma est positif, il ira vivre comme un dieu, sur l’une des planètes célestes (supérieures à la terre, ou paradis). Une fois épuisé son karma, l’âme retournera sur terre dans un autre corps d'être vivant. Ce cycle est appelé « samsara ». Pour briser ce cycle perpétuel, l’hindou doit vivre de manière que son karma ne soit ni négatif, ni positif, ainsi :
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« Le Seigneur Bienheureux dit : "Bien que tu tiennes de savants discours, tu t’affliges sans raison. Ni les vivants, ni les morts, le sage ne les pleure." (2.12) "Jamais ne fut le temps où nous n’existions, Moi, toi et tous ces rois ; et jamais aucun de nous ne cessera d’être." »
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— Bhagavad-Gîtâ (II.11 & II. 12)[24]
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Au moment de la mort l’esprit est séparé du corps. Le non-initié sera alors pris d’une irrésistible envie d’en retrouver un, ce qu’il fera. Par contre, l’initié saura trouver la porte de la libération.
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Dans l'islam, la conséquence de la mort du corps est la séparation de celui-ci avec l'âme (c'est l'ange de la mort, nommé Malak Al Mawt, qui est chargé de cette tâche). Le corps, quant à lui, doit ressusciter pour se joindre de nouveau à l'âme à la fin des temps lors du Jugement Dernier. Le Coran décrit en détail et mentionne de nombreuses fois la résurrection et le Jugement Dernier.
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Selon l'Islam, tous les êtres sont destinés à mourir, comme il est indiqué dans la Sourate 3 AL-IMRAN La famille d'Imran, verset 185 : « Toute âme goûtera la mort ». Y compris l'ange de la mort lui-même, qui sera le dernier à mourir, mais à l'exception de Dieu, qui est éternel.
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Du point de vue du rituel, quand un musulman est au seuil de la mort, il doit prononcer une dernière fois la chahada, le témoignage de Foi. Ceux qui l'assistent dans l'agonie doivent l'inciter à la répéter et lire la sourate 36 YA-SIN au chevet du mourant, car elle incite l'âme à ne pas être tentée par le Diable dans les affres de la mort. Après la mort, le corps est lavé et enveloppé dans des pièces de tissu blanc (Al Kafn), le linceul, par la suite les musulmans font la prière funéraire Salat Al Janaza, de préférence à la mosquée, à la suite de quoi on procède à l’enterrement le plus tôt possible. Le corps est enterré le visage tourné vers La Mecque ou, s'il est dans un cercueil, il est positionné de telle façon que La Mecque se trouve à sa droite. Le rite funéraire consiste à jeter de la terre sur le linceul (s'il n’y pas de cercueil), tandis que les personnes présentes prient et invoquent Dieu pour qu'Il aide le défunt à bien répondre aux questions de Monkir et Nekir, les deux anges qui questionnent les morts dans leur tombe.
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Dans le jaïnisme, comme dans l'hindouisme, l'âme est soumise au cycle des naissances et des morts. L'âme y est donc une entité distincte qui voyage par-delà les limites et la disparition du corps[25].
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Dans la religion juive, on considère que la mort est l'arrêt irréversible du battement cardiaque (ou bien la mort cérébrale, selon certains).
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Lorsqu'une personne meurt, on doit l'enterrer le jour même si possible. Un homme ou une femme (bénévole d'une association, la Hevra Kaddisha, la « confrérie sainte » en français) qui ne connaît pas le défunt, nettoie le corps, soigne les blessures (si le défunt en avait), l’habille d'une robe blanche et couvre la tête du défunt.
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Ensuite, la levée du corps se déroule en une heure. Le corps du défunt, (couvert des pieds à la tête), est exposé dans un cercueil dans sa maison où à l'hôpital. Seule la famille est autorisée à rester autour du cercueil. À ce moment-là, la personne qui a nettoyé le corps lit les tehillim. Enfin, a lieu l'enterrement. Les amis et la famille se rendent au cimetière, un discours en hommage du défunt est prononcé et des bénédictions sont récitées avant la mise en terre. Lorsque l'on enterre le cercueil, les endeuillés (fils, frères et parents du défunt) jettent de la terre sur le cercueil avant de l'ensevelir. Les endeuillés déchirent alors leur vêtement en signe de deuil et récitent enfin le Kaddish.
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La religion juive accorde une importance extrême et un profond respect au défunt. On récitera alors le Kaddish au moins une fois par jour pendant un an à partir de l'enterrement, dans le but de sanctifier le nom divin.
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Les spirites considèrent que chaque individu existe avant sa naissance et s'incarne sur la Terre pour progresser et vivre une expérience éducative. L'incarnation provoquant une perte temporaire du souvenir des vies antérieures. La mort du corps matériel libère l'esprit éternel de l'homme, qui retourne ensuite dans une « dimension spirituelle » correspondant à son niveau d'avancement[26].
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Les Témoins de Jéhovah, croient que lors de la mort le corps retourne à la poussière (Ecclésiaste 3:20). La mort pour les Témoins de Jéhovah est donc le contraire de la vie. Les morts n'ont donc aucune activité et ne se rendent compte de rien (Ecclésiaste 9:5,10).
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L'espérance des Témoins de Jéhovah pour les morts réside en la croyance de la résurrection. Cette résurrection doit avoir lieu sur la terre, lorsque Dieu aura rétabli les conditions originelles (un Paradis). Toute personne, « juste » ou « injuste » doit être ressuscité selon Jean 5:28,29 et Actes 24:15. La résurrection de « jugement » pour les « injustes » sera l'occasion pour eux de démontrer leur volonté de reconnaître Dieu et sa souveraineté.
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Quelques hommes, les « membres oints » (au nombre de 144 000) iront aux côtés de Jésus Christ afin « d'administrer » les humains et le paradis. Ils rejoindront le milieu spirituel.
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Pour les saints des derniers jours (mormonisme), la préexistence, vie avant la naissance en présence de Dieu, la vie sur terre, temps de mise à l’épreuve et d’expériences, et la vie après la mort font partie du plan de salut.
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Après la mort, le monde des esprits est l’endroit où attend l’esprit de l’homme entre la mort et la résurrection. Il comporte deux parties distinctes : la prison des esprits où sont reçus ceux qui n'ont pas obéi à l'Évangile ou qui ne l'ont pas accepté pendant qu'ils étaient sur la terre ou qui n'ont pas eu l'occasion de l'entendre, et le paradis.
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L'Évangile est enseigné dans la prison des esprits et ceux qui acceptent le sacrement du baptême célébré en leur faveur dans les temples vont dans le paradis. Chaque être humain ressuscitera (réunion du corps et de l’esprit) avant d’être amené devant Dieu pour le jugement dernier où sera tenu compte de la globalité de la personne jugée (connaissance, actes, paroles, pensées, désirs, repentance). Selon ces critères, l’un des trois degrés de gloire, téleste, terrestre ou céleste (en présence de Dieu) lui sera attribué.
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La haute teneur symbolique de la mort et la forte charge affective liée au décès d’êtres humains ont façonné l’imaginaire des Hommes qui ont créé un personnage, la Mort, qui vient chercher les gens au terme de leur vie.
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Deux représentations symboliques se démarquent : la douce et l’austère. La première se réfère à la douce mort qui libère des souffrances infinies auxquelles la vie nous oblige. La deuxième vient souligner le côté cruel, froid et irrémédiable qu’elle peut prendre lorsque les proches du défunt le pleurent.
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Les statistiques modernes de mortalité humaine ne concernent que les personnes ayant été vivantes, ne serait-ce que quelques secondes, à l'exclusion des statistiques de mortinatalité. Cependant, dans le passé, plusieurs pays incluaient dans la mortinatalité une partie des décès peu après la naissance, et les excluaient donc des statistiques de mortalité, ce qui pose des problèmes de comparabilité des données dans le temps et dans l'espace (entre pays)[réf. nécessaire].
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Les causes de mortalité sont un élément important de l’épidémiologie. En France, elles sont suivies par un laboratoire de l’INSERM, le Centre d'épidémiologie sur les causes médicales de décès (CépiDc) ; centre collaborateur OMS) qui alimente une base de données depuis 1968 : près de 18 millions de données, issues des « certificats de décès » (établis par les médecins lors du constat de décès) et des « bulletins de décès » faits par l’officier d’état civil en mairie[27].
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Dans la plupart des pays développés, le médecin remplit alors un certificat de décès comportant la date et l’heure de la constatation de la mort, l’identité de la personne décédée, les causes suspectées, l’absence de contre-indication à une inhumation ou à une crémation. L'état de mort légale entraîne la perte des droits de la personnalité : la personne décédée n'est plus considérée, en tant que personne au sens juridique du terme. Cependant, en France, le droit du défunt au respect est assuré par la loi « Le respect dû au corps humain ne cesse pas avec la mort. Les restes des personnes décédées, y compris les cendres de celles dont le corps a donné lieu à crémation, doivent être traités avec respect, dignité et décence »[28].
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Le mètre, de symbole m, est l'unité de longueur du Système international (SI). C'est l'une de ses sept unités de base, à partir desquelles sont construites les unités dérivées (les unités SI de toutes les autres grandeurs physiques).
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Première unité de mesure du système métrique initial, le mètre (du grec μέτρον / métron, « mesure »[1]) a d'abord été défini comme la 10 000 000e partie d'une moitié de méridien terrestre[a], puis comme la longueur d'un mètre étalon international, puis comme un multiple d'une certaine longueur d'onde et enfin, depuis 1983, comme « la longueur du trajet parcouru par la lumière dans le vide pendant une durée d'un 299 792 458e de seconde »[2].
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« Nous fixons l'unité de mesure à la dix-millionième partie du quart du méridien et nous la nommons mètre ».
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Le 11 juillet 1792, dans leur rapport à l'Académie des Sciences sur la nomenclature des mesures linéaires et superficielles[3], Borda, Lagrange, Condorcet et Laplace, définissent pour la première fois ce qui deviendra près d'un siècle plus tard l'unité de mesure internationale de référence des longueurs.
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Le mot « mètre » était déjà utilisé dans la langue française depuis plus d'un siècle dans des mots composés comme thermomètre (1624, Leurechon[4]) ou baromètre (1666)[5].
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Le 26 mars 1791, l'Assemblée Nationale, sur la demande de Talleyrand et au vu du rapport de l'Académie des sciences[6], avait voté l'exécution de la mesure d'un arc de méridien de Dunkerque à Barcelone pour donner une base objective à la nouvelle unité de mesure.
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Les opérations de mesure du méridien entamées en 1792 par Delambre et Méchain n'étant pas encore achevées, en 1793, un premier mètre provisoire doit être adopté. Fondé sur les calculs du méridien par Nicolas-Louis de Lacaille en 1758 et d'une longueur de 3 pieds 11 lignes 44 centièmes, soit 443,44 lignes de la Toise de Paris[7], ce mètre provisoire est proposé en janvier 1793 par Borda, Lagrange, Condorcet et Laplace[8] et adopté par décret le 1er août 1793 par la Convention[9].
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Avec le décret du 18 Germinal an III (7 avril 1795)[10], la Convention institue le système métrique décimal et poursuit les mesures du méridien terrestre qui avaient été interrompues fin 1793 par le Comité de Salut public.
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Le 4 messidor an 7 (22 juin 1799), un mètre-étalon en platine[11] conforme aux nouveaux calculs du méridien est déposé aux Archives de l'Empire et un autre à l'Observatoire Impérial.
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La loi du 19 frimaire an VIII (10 décembre 1799)[12] édictée au début du Consulat, institue le mètre définitif.
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Le mètre provisoire fixé dans les lois du 1er août 1793 et du 18 germinal an III est révoqué. Il est remplacé par le mètre définitif, dont la longueur fixée par les mesures du méridien par Delambre et Méchain est de 3 pieds 11 lignes 296 millièmes[13].
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La République helvétique adopte le système métrique en 1803, peu avant son effondrement. Le 2 avril 1807, Ferdinand Rudolph Hassler soumet sa candidature à la réalisation du relevé côtier des États-Unis, où il avait amené une copie du mètre des Archives en 1805[14],[15],[16],[17].
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Les Pays-Bas adoptent le mètre à partir de 1816, premier pays à établir durablement le système métrique, suivi par la Grèce en 1836[14].
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En 1832, Carl Friedrich Gauss qui effectue des travaux sur le champ magnétique terrestre propose d'ajouter la seconde aux unités fondamentales que sont le mètre et le kilogramme sous la forme du système CGS (centimètre, gramme, seconde)[18],[19].
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La loi du 4 juillet 1837[20] interdit en France à partir de 1840 tous poids et mesures autres que ceux établis par les lois du 18 germinal an III (7 avril 1795) et du 19 frimaire an VIII (10 décembre 1799) constitutives du système métrique décimal.
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30 |
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Le 28 juillet 1866, le Congrès des États-Unis autorise l'utilisation du système métrique sur tout le territoire des États-Unis[21],[22].
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+
En 1889, la première Conférence générale des poids et mesures (CGPM) redéfinit le mètre comme étant la distance entre deux points sur une barre d'un alliage de 90% de platine et 10% d'iridium. Le mètre étalon est une barre en "X" de 20 x 20 mm de côté et 102 cm de long. Les graduations donnent la longueur du mètre avec une précision de 10 puissance -7, soit un degré de précision trois fois plus grand que celui du mètre des archives de 1799[23].
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Cette barre étalon est conservée au BIPM à Saint-Cloud en France. Trente copies numérotées sont fabriquées et envoyées aux différents pays membres. Cela implique la mise au point d'un appareillage spécial permettant la comparaison des nouveaux étalons entre eux et avec le Mètre des Archives et la définition d'une échelle de température reproductible. Ces travaux donneront lieu à l'invention de l'invar qui vaudra à Charles-Édouard Guillaume, directeur du Bureau international des poids et mesures le prix Nobel de physique en 1920[24].
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En 1960, la 11e Conférence générale des poids et mesures (CGPM)[25] abroge la définition du mètre en vigueur depuis 1889, fondée sur le prototype international en platine iridié. Elle définit le mètre, unité de longueur du Système international (SI), comme égal à 1 650 763,73 longueurs d'onde dans le vide de la radiation correspondant à la transition entre les niveaux 2p10 et 5d5 de l'atome de krypton 86.
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+
En 1983, la définition du mètre fondée sur l'atome de krypton 86 en vigueur depuis 1960 est abrogée. Le mètre, unité de longueur du SI, est défini par la 17e CGPM[26] comme étant la longueur du trajet parcouru dans le vide par la lumière pendant une durée de 1/299 792 458 de seconde.
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A compter du 20 mai 2019, la définition du mètre adoptée à la 26e réunion de la CGPM[27] de novembre 2018 est :
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« Le mètre, symbole m, est l'unité de longueur du SI. Il est défini en prenant la valeur numérique fixée de la vitesse de la lumière dans le vide, c, égale à 299 792 458 lorsqu'elle est exprimée en m s–1, la seconde étant définie en fonction de ΔνCs ».
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Dans cette définition, ΔνCs est la fréquence de la transition hyperfine de l’état fondamental de l’atome de césium 133 non perturbé égale à 9 192 631 770 Hz .
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Le 8 mai 1790, l'Assemblée nationale constituante se prononce pour la création d'un système de mesure stable, uniforme et simple. Le 19 mai 1790, Condorcet met sur pied une commission, comprenant, outre lui-même, Jean-Charles de Borda, Coulomb, Joseph Louis de Lagrange, Laplace, Lavoisier et Tillet. La commission étudie trois possibilités de mesure :
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Elle rend son rapport en octobre 1790. La mesure au pendule est abandonnée d'une part à cause des variations de la gravitation terrestre, d'autre part à cause de l'interférence du facteur temps dans la détermination de l’unité de longueur avec le pendule.
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Le 16 février 1791, sur la proposition de Borda - l'inventeur du pendule et du « cercle répétiteur » qui portent son nom - une commission chargée de fixer la base de l'unité des mesures est constituée. La commission est composée de Borda, Condorcet, Laplace, Lagrange et Monge. Des appareils de mesure géodésique précis et fiables sont nécessaires comme la règle pour les longueurs et le cercle répétiteur pour les angles, avec une précision d'une seconde d'arc, dont Borda est l'inventeur avec Etienne Lenoir.
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La mesure du cercle équatorial n'est pas retenue. C'est la grandeur du quart du méridien terrestre qui servira de base au nouveau système de mesure. Le rapport final sur le choix d’une unité de mesure présenté le 19 mars 1791 par Condorcet à l’Académie propose que l’unité de longueur, baptisée « mètre », soit égale à la dix millionième partie du quart du méridien terrestre. Il propose que l’on ne mesure pas le quart de méridien tout entier, mais seulement, sur le 45° parallèle et au niveau de la mer, l'arc de neuf degrés et demi qui sépare Dunkerque de Barcelone.
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Alors que Galilée affirmait l'isochronisme des pendules, Huygens[28] trouve que la période du pendule dépend de l’amplitude de son mouvement pour les grandes oscillations. S'inspirant des recherches de Christopher Wren sur le cycloïde, il munit ses pendules d'arc cycloïdaux qui garantissent l'isochronisme des vibrations en rendant la période indépendante de l’amplitude[29]. Huygens détermine la longueur du pendule qui bat la seconde à 3 pieds, 3 pouces et 3/10 d’un pouce d’Angleterre.
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En 1659, Huygens introduit un paramètre supplémentaire dans le calcul de la période d'un pendule, la pesanteur, dont le pendule devient aussi un instrument de mesure[30].
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En 1668, le philosophe anglais John Wilkins propose une mesure universelle à unités décimales fondée sur une corrélation entre la longitude et une mesure du temps d'une seconde au pendule. Sa longueur fondamentale était de 38 pouces de Prusse soit de 993,7 mm (1 pouce de Prusse étant égal à 26,15 mm)[31].
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En 1670 Gabriel Mouton propose un système de mesure décimal utilisant comme unité de mesure une fraction de la circonférence terrestre plutôt que la longueur d'un pendule ou les mesures du corps humain. Sa « virgula geometrica » avait comme longueur la six-cent-millième partie d'un degré d'un arc de méridien (environ 0,18m). Son multiple, la « virga » avait environ la taille de la toise (1,80m)[32].
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En 1670, Jean Picard fait des mesures identiques de 440 lignes 1/2 d'un pendule battant la seconde à l’île de Heune, Lyon, Bayonne et Sète. En 1671, dans son livre Mesure de la terre, il propose d'abandonner les étalons de mesure matériels comme la toise pour se référer à un original invariable et universel issu de la nature et prouvé par calcul. Il préconise une unité de longueur universelle, le « Rayon astronomique », à savoir la longueur d'un pendule à secondes[33].
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Mais en 1672, Jean Richer observe à Cayenne, soit à 4 à 5 degrés de l'équateur, qu'un pendule qui bat les secondes y est plus court qu'à Paris d'une ligne et un quart. L'observation est reprise pas Huygens pour qui, si la pesanteur varie en fonction de la latitude, l'étalon de longueur défini par Picard ne peut pas être universel.
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En 1675, le savant italien Tito Livio Burattini publie Misura Universale, ouvrage dans lequel il renomme la mesure universelle de Wilkins en mètre universel « metro cattolico » et la redéfinit comme étant la longueur d'un pendule qui oscille avec une demi-période d'une seconde, soit environ 993,9 mm actuels.
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En 1735 M. de Mairan trouve à 1/90 près, la même mesure que Picard, soit 440 lignes 17/30[34].
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En 1747, La Condamine présente à l'Académie des Sciences un Nouveau projet d'une mesure invariable propre à servir de mesure commune à toutes les nations. Constatant que la longueur de la demi-toise est presque la même, à sept lignes près, que celle du pendule qui bat la seconde à l'équateur, il propose d'adopter la longueur du pendule comme demi-toise, le changement étant à peine sensible dans l'usage ordinaire selon lui [35].
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En 1780, le mathématicien Alexis-Jean-Pierre Paucton publie une Métrologie ou Traité des mesures, poids et monnaies. Au sein d'un système décimal, il détermine une unité de mesure comme 400 000 ème partie d'un degré de méridien et la baptise « métrétes linéaire » en adaptant à la mesure des longueurs le nom d'une unité de mesure grecque et romaine des volumes de liquides[36].
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69 |
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70 |
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L'étude de la Terre précède la physique et contribuera à l'élaboration de ses méthodes. Celle-ci n'est alors qu'une philosophie naturelle dont l'objet est l'observation de phénomènes comme le champ magnétique terrestre, la foudre et la pesanteur[37]. De plus, la détermination de la figure de la Terre constitue à son origine un problème de la plus haute importance en astronomie, dans la mesure où le diamètre de la Terre est l'unité à laquelle toutes les distances célestes doivent être référées[38].
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71 |
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72 |
+
En 1667 sous Louis XIV, l’Académie des Sciences conçoit l’idée d’un méridien de départ des longitudes qui passerait au centre des bâtiments du futur observatoire. L'Observatoire royal est situé en dehors de Paris pour faciliter les observations astronomiques. Les académiciens fixent son orientation nord–sud et établissent son axe de symétrie par observation du passage du Soleil pour devenir le méridien de référence pour la France.
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73 |
+
Pour mesurer une partie du méridien, la méthode utilisée depuis la Renaissance, est celle de la triangulation. Au lieu de mesurer des milliers de kilomètres, on mesure les angles d’une suite de triangles adjacents. La longueur d’un seul côté d’un seul triangle, que les arpenteurs appellent "base", permet de connaître toutes les longueurs de tous les triangles. Des opérations géométriques permettent ensuite de déterminer la longueur du méridien[39].
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74 |
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75 |
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En 1669, Jean Picard mesure le premier le rayon terrestre par triangulation. L’arc de méridien de 1°, 11’ et 57”, choisi entre Sourdon et Malvoisine, mesure 68,430 toises de Paris soit 135Km. Rapportée à un degré, cette mesure permet d’établir la longueur d’un méridien par l’abbé Picard pour qui «cette mesure, prise 360 fois donnerait la circonférence entière d’un méridien terrestre».
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76 |
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Dans son mémoire du 8 février 1681 à Colbert sur la cartographie de la France, Picard propose une mesure sur toute la France de la méridienne de l'Observatoire. Cette mesure devait servir à la fois à mesurer plus exactement la circonférence de la terre qu'à établir une plus juste de la France[40]. Au lieu de cartographier les provinces et assembler ensuite les différentes cartes, Picard propose un châssis général de triangulation de la France qu'on remplirait ensuite avec des cartes plus détaillées. Pour construire ce châssis, Picard propose de reprendre la voie du méridien qu'il avait commencé à mesurer et de mesurer l'axe Dunkerque-Perpignan passant par Paris.
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77 |
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Picard meurt l'année suivante, fin 1682.
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Jean-Dominique Cassini reprend le projet en 1683 et se lance dans les mesures de la méridienne entre Dunkerque et Collioure. Mais Colbert meurt en septembre 1683 et Louvois, qui lui succède, arrête les travaux de mesure de Cassini. Il meurt à son tour en 1691. Cassini reprend ses travaux en 1700-1701 sans pouvoir les achever.
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Son fils Jacques Cassini (Cassini II), effectuera cette mesure entre 1713 et 1718. La mesure de l'arc porte sur une distance cinq fois plus longue que celle effectuée par l’abbé Picard, elle est plus précise et sera provisoirement retenue en 1795 par la Convention pour la définition du mètre, la dix millionième partie du quart du méridien terrestre.
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Dans ses Principia de 1687, Newton affirme que la Terre est aplatie aux pôles de 1/230. En 1690, à cause de sa conception différente de la gravité, Huygens trouve un aplatissement de 1/578 seulement, plus faible que celui de Newton[41].
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Pour vérifier ces théories, l'Académie des Sciences de Paris envoie, sur ordre du roi, deux expéditions géodésiques, l'une au Pérou en 1735-1744 avec La Condamine, Bouguer, Godin et Jussieu[42], et l'autre en Laponie en 1736-1737 avec Maupertuis, Celsius, et Clairaut. La mesure de longueurs d'arcs de méridien à des latitudes différentes doit permettre de déterminer la forme de la Terre. Les mesures de Maupertuis donnent un aplatissement de 1/178, proche de la valeur donnée par Newton et validant, un demi-siècle après la loi de la gravitation, le système newtonien de l'attraction universelle[43].
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En 1739, César-François Cassini de Thury (Cassini III) effectue une nouvelle mesure du méridien de Paris[44] permettant la mise à jour des cartes de France et d'Europe. En 1784, il établit par triangulation, une carte précise de la France[45].
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Dans son célèbre ouvrage Théorie de la Figure de la Terre, Tirée des Principes de l'Hydrostatique publié en 1743, Alexis Claude Clairaut (1713–1765) fait une synthèse des rapports existant entre la pesanteur et la forme de la Terre. Clairaut y expose son théorème qui établit une relation entre la pesanteur mesurée à différentes latitudes et l'aplatissement de la Terre considérée comme un sphéroïde composé de couches concentriques de densités variables[46],[47]. Vers la fin du XVIIIe siècle, les géodésiens cherchent à concilier les valeurs de l'aplatissement tirées des mesures d'arcs méridiens avec celui que donne le sphéroïde de Clairaut tiré de la mesure de la pesanteur[48]. En 1789, Pierre-Simon de Laplace obtient par un calcul prenant en compte les mesures d'arcs méridiens connues à l'époque un aplatissement de 1/279. La gravimétrie lui donne un aplatissement de 1/359. Adrien-Marie Legendre quant à lui trouve à la même époque un aplatissement de 1/305. La Commission des Poids et Mesures adoptera en 1799 un aplatissement de 1/334 en combinant l'arc du Pérou et les données de la méridienne de Delambre et Méchain[48].
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Le 26 mars 1791, un projet de décret inspiré par Lagrange, Borda, Laplace, Monge et Gondorcet est proposé par Talleyrand. Celui-ci prévoit la mesure d'un arc de méridien de Dunkerque à Barcelone. Six commissaires doivent être nommés à l'Académie des Science pour mener à bien le projet. L'Assemblée adopte ce principe de la grandeur du quart du méridien terrestre comme base du nouveau système de mesures qui sera décimal. Elle mandate la mesure d'un arc de méridien depuis Dunkerque jusqu'à Barcelone.
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En mai 1792 commence la fabrication des cercles répétiteurs de Borda et Lenoir. À la fin du mois de juin 1792, les deux commissaires Jean-Baptiste Joseph Delambre et Pierre Méchain et leurs opérateurs commencent la mesure du méridien. Elle est divisée en deux zones avec une jonction à Rodez : la partie Nord, de Dunkerque à Rodez était mesurée par Delambre et la partie sud, en remontant de Barcelone à Rodez, par Méchain. Pour les mesures de longueurs des bases des triangles, Delambre et Méchain utilisent les règles de Borda mises au point par Etienne Lenoir. En laiton et en platine, elles sont ajustées sur une toise et mesurent 12 pieds (environ 4m). Pour mesurer les angles, c'est le cercle répétiteur mis au point par Borda et Étienne Lenoir en 1784 qui est utilisé. On mesure la longueur d’un côté du triangle reposant sur un terrain plat, puis on établit par visées les mesures des angles du triangle pour obtenir par des calculs trigonométriques la longueur de tous les côtés du triangle et par projection la distance réelle. La détermination des positions (longitude et latitude) des extrémités du segment de méridien est faite par une mesure astronomique[49].
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Le 25 novembre 1792, un rapport de l'Académie des sciences à la Convention Nationale donne l'état des travaux en cours[50].
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À cause des conditions politiques, le travail de mesure du méridien sera retardé et exécuté en deux temps de 1792 à 1793 et de 1795 à 1798. En août 1793, le Comité de Salut Public souhaitant en effet « donner le plus tôt possible l'usage des nouvelles mesures à tous les citoyens en profitant de l'impulsion révolutionnaire », la Convention nationale avait émis un décret instaurant un mètre fondé sur les anciens résultats des mesures de La Condamine en 1735 au Pérou, Maupertuis en 1736 en Laponie et Cassini en 1740 de Dunkerque à Perpignan.
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Les opérations de mesure du méridien de Delambre et Méchain sont suspendues fin 1793 par le Comité de Salut public. Celui-ci ne voulant donner de fonctions qu'à des hommes « dignes de confiance par leurs vertus républicaines et leur haine du roi », le 23 décembre 1793 (3 nivose an 2), Borda, Lavoisier, Laplace et Delambre sont exclus de la Commission des poids et mesures[51].
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Condorcet, secrétaire de l'Académie Royale des sciences et instigateur du nouveau système de mesure, est arrêté et meurt en prison le 29 mars 1794. Lavoisier est guillotiné le 8 mai 1794.
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Mais, à la faveur de la loi du 18 germinal an III (7 avril 1795) portée par Prieur de la Côte d'Or, Delambre et Méchain seront à nouveau nommés commissaires chargés des mesures de la méridienne et les travaux pourront reprendre et s'achèveront en 1798[52].
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Le résultat des mesures de Delambre et Méchain est précis : 551 584,7 toises, avec une erreur remarquable de seulement 8 millionièmes. La longueur du quart de méridien calculée est alors égal à 5 130 740 toises et le mètre égal à 443,295936 lignes.
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La commission spéciale pour le quart du méridien et la longueur du mètre rédige son rapport le 6 floréal an 7 (25 avril 1799)[53].
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Le 4 messidor, l'Institut présente au corps législatif les étalons du mètre et du kilogramme en platine qui sont déposés aux Archives en exécution de l'article II de la loi du 18 germinal an 3 (7 avril 1795).
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Avec la loi du 19 frimaire an 8 (10 décembre 1799) édictée sous le Consulat, la longueur du mètre provisoire ordonnée dans les lois du 1er août 1793 et du 18 germinal an III (3 pieds 11 lignes 44 centièmes) est remplacée par la longueur définitive fixée par les mesures du méridien par Delambre et Méchain. Elle est désormais de 3 pieds 11 lignes 296 millièmes.
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Le mètre en platine déposé le 4 Messidor précédent au Corps législatif par l’Institut national des Sciences et des Arts est confirmé et devient l'étalon de mesure définitif des mesures de longueur dans toute la République.
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Le début du XIXe siècle est marqué par l'internationalisation de la géodésie[48]. L'unité de longueur dans laquelle sont mesurées toutes les distances du relevé côtier des États-Unis est le mètre français, dont une copie authentique est conservée dans les archives du Coast Survey Office. Il est la propriété de la Société philosophique américaine, à qui il a été offert par Ferdinand Rudolph Hassler, qui l'avait reçu de Johann Georg Tralles, délégué de la République helvétique au comité international chargé d'établir l'étalon du mètre par comparaison avec la toise, l'unité de longueur utilisée pour la mesure des arcs méridiens en France et au Pérou. Il possède toute l'authenticité de tout mètre d'origine existant, portant non seulement le cachet du Comité mais aussi la marque originale par laquelle il se démarquait des autres étalons lors de l'opération de normalisation. Il est désigné comme le Mètre des Archives[54],[55],[15].
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Entre 1853 et 1855, le Gouvernement espagnol fait réaliser à Paris par Jean Brunner, un fabricant d'instruments de précision d'origine suisse, une règle géodésique calibrée sur le mètre pour la carte d'Espagne. La traçabilité métrologique entre la toise et le mètre est assurée par la comparaison de la règle géodésique espagnole avec la règle numéro 1 de Borda qui sert de module de comparaison avec les autres étalons géodésiques (voir plus haut la section : les mesures de Delambre et Méchain)[56],[57],[58],[18]. Des copies de la règle espagnole sont effectuées pour la France et l'Allemagne. Ces étalons géodésiques seront employés pour les opérations les plus importantes de la géodésie européenne[59]. En effet, Louis Puissant avait déclaré le 2 mai 1836 devant l'Académie des sciences que Delambre et Méchain avaient commis une erreur dans la mesure de la méridienne de France[60]. C'est pourquoi de 1861 à 1866, Antoine Yvon Villarceau vérifie les opérations géodésiques en huit points de la méridienne. Quelques-unes des erreurs dont étaient entachées les opérations de Delambre et Méchain sont alors corrigées. Entre 1870 et 1894, François Perrier, puis Jean-Antonin-Léon Bassot procèdent à la mesure de la nouvelle méridienne de France[61].
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Friedrich Wilhelm Bessel est à l'origine des investigations effectuées au XIXe siècle sur la figure de la Terre au moyen de la détermination de l'intensité de la pesanteur par le pendule et de l'utilisation du théorème de Clairaut. Les études qu'il conduit de 1825 à 1828 et sa détermination de la longueur du pendule simple battant la seconde à Berlin sept ans plus tard marquent le début d'une nouvelle ère de la géodésie[62]. En effet, le pendule réversible tel qu'il est utilisé par les géodésiens à la fin du XIXe siècle est en grande partie dû aux travaux de Bessel, car ni Johann Gottlieb Friedrich von Bohnenberger, son inventeur, ni Kater qui l'utilise dès 1818 ne lui apportent les perfectionnements qui résulteront des précieuses indications de Bessel, et qui le convertiront en l'un des plus admirables instruments qu'il sera donné aux scientifiques du XIXe siècle d'employer[62]. De plus, la coordination de l'observation des phénomènes géophysiques dans différents points du globe revêt une importance primordiale et est à l'origine de la création des premières associations scientifiques internationales. Carl Friedrich Gauss, Alexander von Humbolt et Wilhelm Eduard Weber créent le Magnetischer Verein en 1836. La création de cette association est suivie par la fondation de l'Association géodésique internationale pour la mesure des degrés en Europe centrale en 1863 à l'initiative du général Johann Jacob Baeyer[37]. Le pendule réversible construit par les frères Repsold est utilisé en Suisse dès 1865 par Émile Plantamour pour la mesure de la pesanteur dans six stations du réseau géodésique helvétique. Suivant l'exemple donné par ce pays et sous le patronage de l'Association géodésique internationale, l'Autriche, la Bavière, la Prusse, la Russie et la Saxe entreprennent des déterminations de la pesanteur sur leurs territoires respectifs[62].
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Le Prototype international du mètre constituera la base du nouveau système international d'unités, mais il n'aura plus aucune relation avec les dimensions de la Terre que les géodésiens s'efforcent de déterminer au XIXe siècle. Il ne sera plus que la représentation matérielle de l'unité du système. Si la métrologie de précision a profité des progrès de la géodésie, celle-ci ne peut continuer à prospérer sans le concours de la métrologie. En effet, toutes les mesures d'arcs terrestres et toutes les déterminations de la pesanteur par le pendule doivent impérativement être exprimées dans une unité commune. La métrologie se doit donc de créer une unité adoptée et respectée par toutes les nations de façon à pouvoir comparer avec la plus grande précision toutes les règles ainsi que tous les battants des pendules employés par les géodésiens. Ceci de manière à pouvoir combiner les travaux effectués dans les différentes nations afin de mesurer la Terre[62].
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Au XIXe siècle, les unités de longueurs sont définies par des étalons métalliques. En conséquence la question de l'expansion du volume d'un corps sous l'effet de son réchauffement est fondamentale. En effet, les erreurs de température sont proportionnelles à la dilatation thermique de l'étalon. Ainsi, les efforts constamment renouvelés des métrologues pour protéger leurs instruments de mesure contre l'influence perturbatrice de la température révèlent clairement l'importance qu'ils attachent aux erreurs induites par les changements de température. Ce problème a constamment dominé toutes les idées concernant la mesure des bases géodésiques. Les géodésiens sont occupés par la préoccupation constante de déterminer avec précision la température des étalons de longueur utilisés sur le terrain. La détermination de cette variable, dont dépend la longueur des instruments de mesure, a de tout temps été considérée comme si complexe et si importante qu'on pourrait presque dire que l'histoire des étalons géodésiques correspond à celle des précautions prises pour éviter les erreurs de température[63],[59].
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En 1866, Carlos Ibáñez e Ibáñez de Ibero offre à la Commission permanente de l'Association géodésique réunie à Neuchâtel deux de ses ouvrages traduits en français par Aimé Laussedat. Il s'agit des rapports des comparaisons de deux règles géodésiques construites pour l'Espagne et l'Egypte, calibrées sur le mètre, entre elles et avec la règle N° 1 de la double-toise de Borda qui sert de module de comparaison avec les autres étalons géodésiques et est alors la référence pour la mesure de toutes les bases géodésiques en France. À la suite de l'adhésion de l'Espagne et du Portugal, l'Association géodésique deviendra l'Association géodésique internationale pour la mesure des degrés en Europe. Le général Johann Jacob Baeyer, Adolphe Hirsch et Carlos Ibáñez e Ibáñez de Ibero étant tombés d'accord, ils décident, pour rendre comparables toutes les unités, de proposer à l'Association de choisir le mètre pour unité géodésique, de créer un Mètre prototype international différant aussi peu que possible du Mètre des Archives, de doter tous les pays d'étalons identiques et de déterminer de la manière la plus exacte les équations de tous les étalons employés en géodésie, par rapport à ce prototype ; enfin, pour réaliser ces résolutions de principe, de prier les gouvernements de réunir à Paris une Commission internationale du Mètre[64],[58],[65],[18],[66],[67],[68],[69].
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L'année suivante la seconde Conférence générale de l'Association géodésique internationale pour la mesure des degrés en Europe réunie à Berlin recommande de construire un nouveau mètre prototype européen et de créer une commission internationale. Napoléon III crée par décret en 1869 une Commission internationale du mètre qui deviendra la Conférence générale des poids et mesure (CGPM) et lance des invitations aux pays étrangers. Vingt-six pays répondent favorablement. Cette Commission sera en effet convoquée en 1870 ; mais, forcée par la guerre franco-allemande de suspendre ses séances, elle ne pourra les reprendre utilement qu'en 1872[70],[71],[18],[69].
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Lors de la séance du 12 octobre 1872, Carlos Ibáñez e Ibáñez de Ibero est élu président du Comité permanent de la Commission internationale du mètre qui deviendra le Comité international des poids et mesures (CIPM)[72],[18]. La présidence du géodésien espagnol sera confirmée lors de la première séance du Comité international des poids et mesures, le 19 avril 1875[73]. Trois autres membres du Comité, Wilhelm Foerster, Heinrich von Wild et Adolphe Hirsch comptent également au nombre des principaux architectes de la Convention du Mètre[18],[69],[74],[75],[76],[77].
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Le 20 mai 1875, dix-sept états signent à Paris la Convention du Mètre[78] dans le but d'établir une autorité mondiale dans le domaine de la métrologie.
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Dans ce but, trois structures sont créées. La Convention délègue ainsi à la Conférence générale des poids et mesures (CGPM), au Comité international des poids et mesures (CIPM) et au Bureau international des poids et mesures (BIPM) l'autorité pour agir dans le domaine de la métrologie, en assurant une harmonisation des définitions des différentes unités des grandeurs physiques. Ces travaux mènent à la création en 1960 du Système international d’unités (SI)[19].
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La Convention est modifiée en 1921. En 2016, elle regroupait 58 États membres et 41 États associés à la conférence générale, comprenant la majorité des pays industrialisés.
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Le Comité international des poids et mesures (CIPM) est composé de dix-huit personnes, chacune issue d'un État membre différent de la Convention. Sa fonction est de promouvoir l'usage d'unités de mesures uniformes et de soumettre des projets de résolution allant en ce sens à la CGPM. Pour ce faire, elle s'appuie sur les travaux de comités consultatifs.
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La Conférence générale des poids et mesures (CGPM) est formée de délégués des États membres de la convention et se réunit tous les quatre ans en moyenne pour réviser les définitions des unités de base du Système international d’unités (SI) dont le mètre[79].
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Le Bureau international des poids et mesures (BIPM), basé à Sèvres non loin de Paris, a pour charge, sous la surveillance du CIPM, la conservation des prototypes internationaux des étalons de mesure, ainsi que la comparaison et l'étalonnage de ceux-ci avec les prototypes nationaux. En effet, lors de la création du BIPM, la comparaison des étalons de platine iridié entre eux et avec le Mètre des Archives implique le développement d'instruments de mesure spéciaux et la définition d'une échelle de température reproductible. Confronté aux conflits provoqués par les difficultés liées à la fabrication des étalons, le président du CIPM, Carlos Ibáñez e Ibáñez de Ibero intervient auprès de l'Académie des sciences pour éviter qu'elles n'empêchent la création en France d'un organisme international doté des moyens scientifiques nécessaires pour redéfinir les unités du système métrique en fonction du progrès des sciences[80],[81].
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Il existe une relation entre l'unité de mesure (mètre), l'unité de masse (kilogramme), les unités de surface (mètre carré) et les unités de volume (mètre cube et litre, souvent utilisés pour désigner des volumes ou des quantités de liquides) :
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Dans certains métiers (archives, terrassement, de construction, etc.), on parle de « mètre linéaire (noté : « ml »). Il s'agit d'un pléonasme, puisque le mètre désigne précisément une longueur de ligne et que la norme NF X 02-003[82] précise qu'on ne doit pas affecter les noms d'unités de qualificatifs qui devraient se rapporter à la grandeur correspondante. Par ailleurs, le symbole mℓ ou mL correspond dans le SI à millilitre, ce qui n'a rien à voir avec une longueur et est une source de confusion. Toutefois, dans ces métiers, l'adjectif « linéaire » est ajouté pour signifier « en ligne droite » ou « horizontalement ».
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On emploie usuellement pour les gaz le normo mètre cube, anciennement noté « mètre cube normal », qui correspond au volume mesuré en mètres cubes dans des conditions normales de température et de pression. Cette unité n'est pas reconnue par le BIPM. Sa définition varie selon les pays et selon les professions qui l'utilisent.
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En fait, et de façon générale, « le symbole de l’unité ne doit pas être utilisé pour fournir des informations spécifiques sur la grandeur en question et il ne doit jamais être la seule source d’information sur la grandeur. Les unités ne doivent jamais servir à fournir des informations complémentaires sur la nature de la grandeur ; ce type d’information doit être attaché au symbole de la grandeur et non à celui de l’unité[83]. » (ici le volume). On doit donc dire « volume mesuré en mètres cubes dans les conditions normales de température et de pression », abrégé en « volume normal en mètres cubes ». Tout comme : Ueff = 500 V et non U = 500 Veff (« tension efficace exprimée en volts » et non « volts efficaces »).
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Le mètre correspond à :
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De fait, au-delà du milliard de kilomètres on utilise rarement l'unité standard : on lui préfère l'unité astronomique (ua), d'où est déduite l'unité dérivée, le parsec : ceci était nécessaire pour ne pas dénaturer les mesures précises de distance de parallaxe par une réévaluation de l'ua, liée à la valeur de la constante gravitationnelle (G). Cette situation peu œcuménique a été levée par les mesures directes par écho radar sur les planètes.
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La Déclaration universelle des droits de l'homme (DUDH) est adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies le 10 décembre 1948 à Paris au palais de Chaillot par la résolution 217 (III) A[4]. Elle précise les droits fondamentaux de l'homme. Sans véritable portée juridique en tant que tel, ce texte est une proclamation de droits, par conséquent il n'a qu'une valeur déclarative.
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50 États sur les 58 participants devaient adopter cette charte universelle. Aucun État ne s'est prononcé contre et seuls huit se sont abstenus. Parmi eux, l'Afrique du Sud de l’apartheid refuse l'affirmation au droit à l'égalité devant la loi sans distinction de naissance ou de race ; l’Arabie saoudite conteste l’égalité homme-femme. La Pologne, la Tchécoslovaquie, la Yougoslavie et l'Union soviétique (Russie, Ukraine, Biélorussie), s'abstiennent, quant à eux, en raison d'un différend concernant la définition du principe fondamental d’universalité tel qu'il est énoncé dans l’article 2 alinéa 1. Enfin, les deux derniers États n'ayant pas pris part au vote sont le Yémen et le Honduras.
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Le texte énonce les droits fondamentaux de l’individu, leur reconnaissance, et leur respect par la loi. Il comprend aussi un préambule avec huit considérations reconnaissant la nécessité du respect inaliénable de droits fondamentaux de l'homme par tous les pays, nations et régimes politiques, et qui se conclut par l’annonce de son approbation et sa proclamation par l’Assemblée générale des Nations unies.
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Le texte du préambule et de la déclaration est inamovible[réf. nécessaire]. Sa version en français, composée de 30 articles, est un original officiel, signé et approuvé par les membres fondateurs de l'Organisation des Nations unies, et non une traduction approuvée.
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De 1946 à 1948, les délégués des Nations unies se sont consacrés à l'élaboration de la Déclaration. Créée en 1946 par le Conseil économique et social, la Commission nucléaire des droits de l’homme a fixé comme principal mandat de la nouvelle Commission des droits de l’homme l’élaboration d’une charte internationale[5].
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Au début de l’année 1947, lors de sa première session, la Commission des droits de l’homme a établi un Comité de rédaction. Initialement composé de la présidente, Eleanor Roosevelt, du vice-président, P.C. Chang, et du rapporteur, Charles Malik, le Comité de rédaction sera élargi dans un second temps. Il se compose des membres suivants[6] :
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Le Comité de rédaction se réunit pour sa première session du 9 au 25 juin 1947, puis pour une deuxième session du 3 au 21 mai 1948. Le projet de Déclaration rédigé par le Comité et transmis pour discussion à la Commission des droits de l’homme, puis au Conseil économique et social, et enfin à l’Assemblée générale. De nombreux amendements et propositions seront encore proposés par les États membres de l’ONU au sein de ces différents organes.
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La structure qui sous-tend la Déclaration apparaît dans sa seconde version préparatoire, élaborée par René Cassin.
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Se démarquant du premier jet de John Peters Humphrey, simple liste de droits conforme au modèle du Bill of Rights de nombreux États américains, ce texte commence par un préambule « à la manière française »[7]. Il consacre ensuite ses premiers articles à l'énoncé de principes généraux, destinés à guider l'interprétation des dispositions détaillées qu'ils précèdent, imitant sur ce point le Code civil français, dont les six premiers articles répondent au même objectif[8].
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Cette structure a par ailleurs été comparée par René Cassin à celle du portique d'un temple grec : une succession de considérations comparables à des marches, quatre colonnes constituées par les droits individuels, familiaux, sociaux et politiques et un fronton unifiant l'ensemble dans une même vision de l'humanité[9], composé des trois derniers articles du texte[10].
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Certains affirment que la première déclaration des droits de l'homme connue serait celle transcrite sur le cylindre de Cyrus, rédigé par Cyrus le Grand, fondateur de l'Empire perse en l'année 539 av. J.-C.[12]
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Certains auteurs, tels Norberto Bobbio, affirment que la Déclaration de 1948 trouve ses sources dans l'émergence du droit naturel, des théories du contrat social (en particulier celle de Locke) et dans l'individualisme qui aurait remplacé l'holisme des communautés antérieures[13]. Il y aurait ainsi une filiation directe entre le jusnaturalisme de certaines philosophies du siècle des Lumières, et l'adoption de documents comme la Déclaration des droits anglaise, la Déclaration des Droits américaine et la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen française. D'autres soulignent toutefois des divergences considérables entre les « théories contractualistes » (Hobbes, Locke et Rousseau — théories qui d'ailleurs divergent entre elles, Hobbes et Rousseau pouvant être assimilés au positivisme juridique) et la formulation de la Déclaration de 1789[14],[15].
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Lors de la Seconde Guerre mondiale, les alliés adoptèrent les « quatre libertés » : la liberté d'expression, la liberté de religion, la liberté de vivre à l'abri du besoin et la liberté de vivre à l'abri de la peur, comme leurs buts fondamentaux dans ce conflit. La Charte des Nations unies réaffirme la « foi dans les droits fondamentaux de l'homme, dans la dignité et la valeur de la personne humaine », et engage tous les États membres à promouvoir « le respect universel et effectif des droits de l'homme et des libertés fondamentales pour tous, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion. »[16]
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Lorsque les atrocités commises par l'Allemagne nazie furent connues, après la Seconde Guerre mondiale, le consensus au sein de la communauté internationale était que la Charte ne définissait pas suffisamment les droits auxquels elle faisait référence[17],[18]. Une déclaration précisant les droits des individus était nécessaire afin de renforcer les dispositions de la Charte sur les droits de l'homme[19].
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Après avoir voté la Déclaration universelle des droits de l'homme, qui n'a, en tant que telle, qu'une valeur déclarative, et ne crée donc pas d'obligations juridiques, l'Assemblée générale a souhaité une Charte des droits de l'homme qui aurait force obligatoire. La Commission des droits de l'homme de l'ONU a été chargée de la rédiger. Après de longues négociations, le projet a abouti, dans le contexte de la guerre froide avec deux textes complémentaires : le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
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Le Conseil constitutionnel français n'accorde pas de statut juridique positif à la Déclaration de 1948, bien que celle de 1789 soit intégrée au bloc de constitutionnalité depuis 1971.
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En revanche, d'extension géographique moindre, la Convention européenne des droits de l'homme comporte des dispositions contraignantes pour les États signataires.
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Par ailleurs, l'article 29.1 de la DUDH évoque les devoirs de la personne : sur ce point, voir l'article Droits de l'homme.
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Le texte de la Déclaration universelle des droits de l'homme s’est vu décerner par le Livre Guinness des records en 2009, le record mondial de traduction, avec 370 langues et dialectes différents[20]. En 2019, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme dénombre 518 traductions, disponibles sur son site internet. Bien que le HCDH s'efforce de sélectionner les traductions officielles ou les meilleures traductions disponibles, et de produire de nouvelles traductions dans des langues de grande diffusion, le HCDH émet néanmoins comme réserve, la qualité et l'exactitude des traductions autres que celles effectuées dans les six langues officielles de l’ONU : anglais, arabe, chinois, espagnol, français, russe[21].
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Trois critiques principales sont faites à cette Déclaration.
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D'une part, celle qui concerne l'effectivité des droits de l'homme, et qui s'intéresse aux garanties juridiques positives, ou à l'absence de celles-ci. Cette critique a par exemple été formulée par Jeane Kirkpatrick, représentante permanente des États-Unis auprès des Nations unies de 1981 à 1985, qui mettait sur le même plan la Déclaration et la lettre au père Noël[22].
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D'autre part, une autre critique porte sur l'universalité supposée de ces droits de l'homme. Celle-ci rejoint parfois celle-là, ainsi lorsque les pays du Sud dénoncent une application et un intérêt à géométrie variable pour les droits de l'homme, en fonction des pays, des puissances et des conflits. Dans ce dernier cas, ce n'est pas le principe de l'universalité des droits de l'homme qui est contesté en tant que tel, comme peuvent le faire les tenants d'un relativisme culturel radical, mais plutôt l'application différenciée supposée de ceux-ci.
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Enfin, le texte passe sous silence la peine de mort. L'article 5 mentionne seulement que Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.
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Par ailleurs, les droits liés à la liberté de la presse et la protection des sources d'information des journalistes y sont moins développés que dans d'autres textes, comme la Convention européenne des droits de l'homme et son célèbre article 10.
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Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références »
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En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
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L'Allemagne de l'Ouest (en allemand : Westdeutschland) était le nom d'usage donné à la République fédérale d'Allemagne, souvent abrégée en RFA (en allemand : Bundesrepublik Deutschland ou BRD, parfois traduit à tort par « République fédérale allemande[2] » ; en anglais : Federal Republic of Germany ou FRG), qui correspondait entre 1949 et 1990 à la partie occidentale de l'Allemagne. La capitale politique de cet État avait été installée à Bonn, sur les bords du Rhin, tandis que le secteur Berlin-Ouest de l'ancienne capitale du Reich bénéficiait d’un statut politique spécial mais pouvait de facto être considéré comme faisant partie de l’Allemagne de l’Ouest, notamment à propos de la circulation des personnes[a].
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La dénomination « Allemagne de l’Ouest » permettait de la distinguer de la République démocratique allemande, abrégée en « RDA » (en allemand : Deutsche Demokratische Republik ou DDR), appelée de façon informelle « Allemagne de l'Est ».
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L'actuelle Allemagne issue de la réunification de 1990 est de jure le résultat de l’absorption des territoires de l'Allemagne de l'Est par l'Allemagne de l'Ouest. Elle repose donc sur la même constitution que la RFA d'avant 1990, porte le même nom et a adopté les mêmes emblèmes.
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Cette division résultait de l'occupation de l'Allemagne après la Seconde Guerre mondiale et de la guerre froide qui a suivi. Alors que les Soviétiques occupent l'Est de l'Allemagne, les Occidentaux, c'est-à-dire les Britanniques, les Américains et les Français, se partagent l'Ouest de l'Allemagne. En janvier 1947, à la suite du blocage par les Soviétiques des produits agricoles de leur zone vers les zones de l'Ouest, les Anglais et les Américains fusionnent leurs zones respectives pour constituer la Bizone, où ils instaurent une nouvelle monnaie, le Deutsche Mark. Mais Staline, inquiet de la possible reconstitution d'une Allemagne hostile, tout en désirant y étendre son influence, organise en juin 1948 le blocus de Berlin. Les Occidentaux répondent par un pont aérien de très grande ampleur et ininterrompu en direction de Berlin, via notamment l'aéroport de Tempelhof. Les Soviétiques réagissent aussi en mettant en place l'Ostmark (qui deviendra la monnaie de l'Allemagne de l'Est), mais doivent finalement mettre fin en mai 1949 au blocus de Berlin qui a donc échoué après 11 mois. Après cette décision, les Occidentaux créent la République fédérale d'Allemagne à partir de la Trizone (zones d'occupation américaine, britannique et française), sur la base de la Loi fondamentale du 23 mai 1949 adoptée le 8 mai précédent par le Conseil parlementaire réuni à Bonn.
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À la suite de l'adoption de la Loi fondamentale, le Conseil parlementaire est invité à désigner le « siège provisoire des organes fédéraux », le terme de « capitale » étant réservé à Berlin. Alors qu'il apparaît qu'une majorité de représentants est prête à désigner Francfort-sur-le-Main, c'est finalement Bonn qui est retenue lors du vote du 10 mai. Cette décision est confirmée le 3 novembre par le Bundestag, qui réaffirme l'objectif de rapatrier à Berlin les institutions fédérales dès que des élections libres auront eu lieu en « zone d'occupation soviétique ».
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L'article 23 de Loi fondamentale faisait du Grand-Berlin un Land fédéral. Néanmoins, la constitution n'y fut appliquée unilatéralement que partiellement à Berlin-Ouest, où les premières élections législatives eurent lieu le 3 décembre 1950. Ce même article donnait également la possibilité aux Länder allemands n'ayant pas pu participer à l'élaboration de ladite Loi fondamentale, de pouvoir y adhérer ultérieurement à titre individuel. Cette disposition visant particulièrement les zones sous occupation soviétique qui furent privées d'élections libres, et constituèrent de leur côté la République démocratique allemande (RDA), le 7 octobre 1949.
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La reconstruction et le développement de l'Allemagne de l'Ouest furent supervisés par les alliés occidentaux au sein d'une Haute commission alliée.
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Le 6 mars 1951, la révision du statut d'occupation permet à l'Allemagne d'établir de nouveau des relations diplomatiques et de créer ainsi un Office des Affaires étrangères (équivalent à un ministère).
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Le 15 septembre 1949, Konrad Adenauer, ancien maire de Cologne et résistant au nazisme, est élu premier chancelier fédéral de l'Allemagne de l'Ouest. Tout en redressant économiquement le pays (grâce notamment au plan Marshall), il poursuit une politique portant essentiellement sur le regain de la souveraineté allemande. S'éloignant des Soviétiques, il recherche par ailleurs la protection militaire des États-Unis et intègre la République fédérale d'Allemagne dans le bloc de l'Ouest. Parallèlement, il désire aussi se rapprocher de la France dont le chef du gouvernement, à partir de 1958, est Charles de Gaulle. Une amitié unit les deux hommes, ce qui facilite le rapprochement franco-allemand. De Gaulle comme Adenauer avaient comme objectif de mettre fin à l'hostilité qui divisait les deux pays depuis 1870 et de permettre, à travers une entente franco-allemande, l'édification d'une Europe unie. Malgré certaines divergences politiques (De Gaulle, au contraire d'Adenauer, voulait se séparer des États-Unis afin de mettre en œuvre la troisième voie), les deux hommes d'États signent le traité de l'Élysée, au palais de l'Élysée, le 22 janvier 1963, qui scelle la réconciliation entre les deux pays.
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Sur le plan militaire, Adenauer réorganise l'armée ouest-allemande fondée en 1955, la Bundeswehr, qui devient, en termes numériques, la plus importante composante des forces armées de l'OTAN en Europe. La RFA retrouve de plus sa souveraineté le 26 mai 1952, dans le cadre de la convention avec les Trois puissances[3] (dite aussi convention de Bonn) qui signe la fin de son occupation par les Alliés. Malgré ces succès diplomatiques, militaires et économiques, Adenauer est obligé de démissionner en octobre 1963 sous les pressions de son propre camp.
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Le 1er janvier 1957, la RFA connaîtra son premier agrandissement territorial par l'intégration de la Sarre qui, jusqu'alors, constituait un État indépendant et souverain, sous protectorat français.
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Devenu un membre important de l'OTAN après son adhésion en 1955, cet État et la RDA (membre, de son côté, du Pacte de Varsovie) furent l'un des points de cristallisation de la confrontation Est/Ouest, appelée « guerre froide ». L'Allemagne de l'Ouest, membre du bloc de l'Ouest et alliée aux États-Unis, s'opposait à l'Allemagne de l'Est, soumise, elle, à l'influence de l'empire soviétique et membre du bloc de l'Est. Cette confrontation et ces désaccords idéologiques s'inscrivaient plus généralement dans la lutte d'influence qui divisait depuis 1945 les États-Unis et l'Union soviétique.
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Toutefois, sous le gouvernement du chancelier ouest-allemand Willy Brandt, la RFA organise une politique de rapprochement avec la RDA au début des années 1970. C'est l'Ostpolitik mise en place par Willy Brandt, qui aboutit à plusieurs accords amicaux entre les deux Allemagne et entre la RFA et la Pologne (7 décembre 1970 : traité de Varsovie). L'Allemagne de l'Ouest et la RDA se reconnaissent mutuellement en 1972 en signant le traité fondamental en décembre de la même année (Grundlagenvertrag, entré en vigueur en juin 1973), tout en devenant membres de l'ONU peu après.
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Grâce notamment au soutien du plan Marshall, destiné à aider à la reconstruction de l'Europe après la Seconde Guerre mondiale, la croissance économique de l'Allemagne de l'Ouest, appelée Wirtschaftswunder (le « miracle économique »), fit qu'elle devînt rapidement la troisième puissance économique mondiale, après les États-Unis et le Japon. De plus, la RFA, bien qu'au niveau de l'accroissement démographique assez faible, fut l'objet et le bénéficiaire d'une forte immigration en provenance de la RDA, les Allemands de l'Est fuyant la dureté du régime socialiste de la RDA et partant s'établir à l'ouest (plus de trois millions d'immigrants entre 1953 et 1961). La fondation du mur de Berlin, en août 1961, et donc l'interdiction des Allemands de l'Est d'émigrer à l'ouest, entrava ce mouvement migratoire, mais la RFA favorisa ensuite l'installation d'immigrants turcs, russes, polonais, ukrainiens et tchèques attirés par la prospérité économique de l'État.
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Début 1989, la perspective d'une réunification de l'Allemagne paraît encore lointaine, le secrétaire général du comité central au SED (parti socialiste unifié d'Allemagne, alors au pouvoir en RDA), Erich Honecker, promettant que le mur de Berlin allait encore vivre « mille ans » de plus. Mais, contre toute attente, les mouvements de protestation se multiplient à travers toute la RDA, les manifestants réclamant pacifiquement mais avec insistance la libéralisation du régime et la mise en place d'élections libres. Les manifestations du lundi (Montagsdemonstrationen), débutées en septembre 1989 à Leipzig, prennent de l'ampleur, et devant cet état de fait et les pressions exercées par le vent de contestations qui souffle fin 1989 sur toute la RDA, Honecker doit démissionner dans l'année même. Mais les manifestants est-allemands se mettent à réclamer un rattachement à l'Allemagne de l'Ouest. Le 9 novembre 1989, le mur de Berlin tombe, laissant les frontières entre Berlin-Ouest et Berlin-Est ouvertes. De très nombreux citoyens est-allemands se rendent alors en RFA. En 1990, le régime se libéralise enfin, et des élections libres confirment la victoire des partis ligués contre le SED.
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Le 3 octobre 1990, la réunification allemande est effectuée et incorpore la « République démocratique allemande » à la « République fédérale d'Allemagne » en utilisant les dispositions de l'article 23 de la Loi fondamentale citées plus haut. Le pays résultant de cette réunification est alors simplement appelé dans le langage courant « Allemagne » (le nom officiel de l'État restant « République fédérale d'Allemagne »).
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À la veille de la réunification en 1990, l'Allemagne de l'Ouest, qui était un État fédéral, se composait de dix Länder :
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Le statut de Berlin-Ouest faisait quant à lui l'objet d'un traitement particulier.
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L'Allemagne de l'Ouest était dirigée par un président fédéral (Bundespräsident) , qui était le chef d'état.
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Le chef du gouvernement portait le titre de chancelier fédéral (Bundeskanzler).
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À partir des années 1960, la RFA connaît un système politique dominé par trois grandes tendances politiques : l'Union chrétienne-démocrate (CDU) et l'Union chrétienne-sociale (CSU), le Parti social-démocrate (SPD) et le Parti libéral-démocrate (FDP).
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Pendant une vingtaine années, la RFA a suivi la doctrine Hallstein : elle revendiquait le droit d'être la seule à représenter l'Allemagne et rompait toute relation diplomatique avec les pays qui reconnaissaient la RDA. Cette doctrine fut finalement abandonnée en octobre 1969, au profit de la Ostpolitik du chancelier Willy Brandt, qui préconisait une politique de rapprochement et de détente avec l'Union soviétique et ses alliés du Pacte de Varsovie.
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Jusqu'aux années 1970 les homosexuels font l'objet de persécutions par les autorités ouest-allemandes. Ils seront 50 000 à être condamnés pour homosexualité sur la base d'une loi instaurée sous le régime nazi mais conservée par la RFA[4].
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L'Allemagne de l'Ouest a pour code :
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La Déclaration universelle des droits de l'homme (DUDH) est adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies le 10 décembre 1948 à Paris au palais de Chaillot par la résolution 217 (III) A[4]. Elle précise les droits fondamentaux de l'homme. Sans véritable portée juridique en tant que tel, ce texte est une proclamation de droits, par conséquent il n'a qu'une valeur déclarative.
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50 États sur les 58 participants devaient adopter cette charte universelle. Aucun État ne s'est prononcé contre et seuls huit se sont abstenus. Parmi eux, l'Afrique du Sud de l’apartheid refuse l'affirmation au droit à l'égalité devant la loi sans distinction de naissance ou de race ; l’Arabie saoudite conteste l’égalité homme-femme. La Pologne, la Tchécoslovaquie, la Yougoslavie et l'Union soviétique (Russie, Ukraine, Biélorussie), s'abstiennent, quant à eux, en raison d'un différend concernant la définition du principe fondamental d’universalité tel qu'il est énoncé dans l’article 2 alinéa 1. Enfin, les deux derniers États n'ayant pas pris part au vote sont le Yémen et le Honduras.
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Le texte énonce les droits fondamentaux de l’individu, leur reconnaissance, et leur respect par la loi. Il comprend aussi un préambule avec huit considérations reconnaissant la nécessité du respect inaliénable de droits fondamentaux de l'homme par tous les pays, nations et régimes politiques, et qui se conclut par l’annonce de son approbation et sa proclamation par l’Assemblée générale des Nations unies.
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Le texte du préambule et de la déclaration est inamovible[réf. nécessaire]. Sa version en français, composée de 30 articles, est un original officiel, signé et approuvé par les membres fondateurs de l'Organisation des Nations unies, et non une traduction approuvée.
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De 1946 à 1948, les délégués des Nations unies se sont consacrés à l'élaboration de la Déclaration. Créée en 1946 par le Conseil économique et social, la Commission nucléaire des droits de l’homme a fixé comme principal mandat de la nouvelle Commission des droits de l’homme l’élaboration d’une charte internationale[5].
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Au début de l’année 1947, lors de sa première session, la Commission des droits de l’homme a établi un Comité de rédaction. Initialement composé de la présidente, Eleanor Roosevelt, du vice-président, P.C. Chang, et du rapporteur, Charles Malik, le Comité de rédaction sera élargi dans un second temps. Il se compose des membres suivants[6] :
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Le Comité de rédaction se réunit pour sa première session du 9 au 25 juin 1947, puis pour une deuxième session du 3 au 21 mai 1948. Le projet de Déclaration rédigé par le Comité et transmis pour discussion à la Commission des droits de l’homme, puis au Conseil économique et social, et enfin à l’Assemblée générale. De nombreux amendements et propositions seront encore proposés par les États membres de l’ONU au sein de ces différents organes.
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La structure qui sous-tend la Déclaration apparaît dans sa seconde version préparatoire, élaborée par René Cassin.
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Se démarquant du premier jet de John Peters Humphrey, simple liste de droits conforme au modèle du Bill of Rights de nombreux États américains, ce texte commence par un préambule « à la manière française »[7]. Il consacre ensuite ses premiers articles à l'énoncé de principes généraux, destinés à guider l'interprétation des dispositions détaillées qu'ils précèdent, imitant sur ce point le Code civil français, dont les six premiers articles répondent au même objectif[8].
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Cette structure a par ailleurs été comparée par René Cassin à celle du portique d'un temple grec : une succession de considérations comparables à des marches, quatre colonnes constituées par les droits individuels, familiaux, sociaux et politiques et un fronton unifiant l'ensemble dans une même vision de l'humanité[9], composé des trois derniers articles du texte[10].
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Certains affirment que la première déclaration des droits de l'homme connue serait celle transcrite sur le cylindre de Cyrus, rédigé par Cyrus le Grand, fondateur de l'Empire perse en l'année 539 av. J.-C.[12]
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Certains auteurs, tels Norberto Bobbio, affirment que la Déclaration de 1948 trouve ses sources dans l'émergence du droit naturel, des théories du contrat social (en particulier celle de Locke) et dans l'individualisme qui aurait remplacé l'holisme des communautés antérieures[13]. Il y aurait ainsi une filiation directe entre le jusnaturalisme de certaines philosophies du siècle des Lumières, et l'adoption de documents comme la Déclaration des droits anglaise, la Déclaration des Droits américaine et la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen française. D'autres soulignent toutefois des divergences considérables entre les « théories contractualistes » (Hobbes, Locke et Rousseau — théories qui d'ailleurs divergent entre elles, Hobbes et Rousseau pouvant être assimilés au positivisme juridique) et la formulation de la Déclaration de 1789[14],[15].
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Lors de la Seconde Guerre mondiale, les alliés adoptèrent les « quatre libertés » : la liberté d'expression, la liberté de religion, la liberté de vivre à l'abri du besoin et la liberté de vivre à l'abri de la peur, comme leurs buts fondamentaux dans ce conflit. La Charte des Nations unies réaffirme la « foi dans les droits fondamentaux de l'homme, dans la dignité et la valeur de la personne humaine », et engage tous les États membres à promouvoir « le respect universel et effectif des droits de l'homme et des libertés fondamentales pour tous, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion. »[16]
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Lorsque les atrocités commises par l'Allemagne nazie furent connues, après la Seconde Guerre mondiale, le consensus au sein de la communauté internationale était que la Charte ne définissait pas suffisamment les droits auxquels elle faisait référence[17],[18]. Une déclaration précisant les droits des individus était nécessaire afin de renforcer les dispositions de la Charte sur les droits de l'homme[19].
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Après avoir voté la Déclaration universelle des droits de l'homme, qui n'a, en tant que telle, qu'une valeur déclarative, et ne crée donc pas d'obligations juridiques, l'Assemblée générale a souhaité une Charte des droits de l'homme qui aurait force obligatoire. La Commission des droits de l'homme de l'ONU a été chargée de la rédiger. Après de longues négociations, le projet a abouti, dans le contexte de la guerre froide avec deux textes complémentaires : le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
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Le Conseil constitutionnel français n'accorde pas de statut juridique positif à la Déclaration de 1948, bien que celle de 1789 soit intégrée au bloc de constitutionnalité depuis 1971.
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En revanche, d'extension géographique moindre, la Convention européenne des droits de l'homme comporte des dispositions contraignantes pour les États signataires.
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Par ailleurs, l'article 29.1 de la DUDH évoque les devoirs de la personne : sur ce point, voir l'article Droits de l'homme.
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Le texte de la Déclaration universelle des droits de l'homme s’est vu décerner par le Livre Guinness des records en 2009, le record mondial de traduction, avec 370 langues et dialectes différents[20]. En 2019, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme dénombre 518 traductions, disponibles sur son site internet. Bien que le HCDH s'efforce de sélectionner les traductions officielles ou les meilleures traductions disponibles, et de produire de nouvelles traductions dans des langues de grande diffusion, le HCDH émet néanmoins comme réserve, la qualité et l'exactitude des traductions autres que celles effectuées dans les six langues officielles de l’ONU : anglais, arabe, chinois, espagnol, français, russe[21].
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Trois critiques principales sont faites à cette Déclaration.
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D'une part, celle qui concerne l'effectivité des droits de l'homme, et qui s'intéresse aux garanties juridiques positives, ou à l'absence de celles-ci. Cette critique a par exemple été formulée par Jeane Kirkpatrick, représentante permanente des États-Unis auprès des Nations unies de 1981 à 1985, qui mettait sur le même plan la Déclaration et la lettre au père Noël[22].
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D'autre part, une autre critique porte sur l'universalité supposée de ces droits de l'homme. Celle-ci rejoint parfois celle-là, ainsi lorsque les pays du Sud dénoncent une application et un intérêt à géométrie variable pour les droits de l'homme, en fonction des pays, des puissances et des conflits. Dans ce dernier cas, ce n'est pas le principe de l'universalité des droits de l'homme qui est contesté en tant que tel, comme peuvent le faire les tenants d'un relativisme culturel radical, mais plutôt l'application différenciée supposée de ceux-ci.
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Enfin, le texte passe sous silence la peine de mort. L'article 5 mentionne seulement que Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.
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Par ailleurs, les droits liés à la liberté de la presse et la protection des sources d'information des journalistes y sont moins développés que dans d'autres textes, comme la Convention européenne des droits de l'homme et son célèbre article 10.
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La Déclaration universelle des droits de l'homme (DUDH) est adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies le 10 décembre 1948 à Paris au palais de Chaillot par la résolution 217 (III) A[4]. Elle précise les droits fondamentaux de l'homme. Sans véritable portée juridique en tant que tel, ce texte est une proclamation de droits, par conséquent il n'a qu'une valeur déclarative.
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50 États sur les 58 participants devaient adopter cette charte universelle. Aucun État ne s'est prononcé contre et seuls huit se sont abstenus. Parmi eux, l'Afrique du Sud de l’apartheid refuse l'affirmation au droit à l'égalité devant la loi sans distinction de naissance ou de race ; l’Arabie saoudite conteste l’égalité homme-femme. La Pologne, la Tchécoslovaquie, la Yougoslavie et l'Union soviétique (Russie, Ukraine, Biélorussie), s'abstiennent, quant à eux, en raison d'un différend concernant la définition du principe fondamental d’universalité tel qu'il est énoncé dans l’article 2 alinéa 1. Enfin, les deux derniers États n'ayant pas pris part au vote sont le Yémen et le Honduras.
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Le texte énonce les droits fondamentaux de l’individu, leur reconnaissance, et leur respect par la loi. Il comprend aussi un préambule avec huit considérations reconnaissant la nécessité du respect inaliénable de droits fondamentaux de l'homme par tous les pays, nations et régimes politiques, et qui se conclut par l’annonce de son approbation et sa proclamation par l’Assemblée générale des Nations unies.
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Le texte du préambule et de la déclaration est inamovible[réf. nécessaire]. Sa version en français, composée de 30 articles, est un original officiel, signé et approuvé par les membres fondateurs de l'Organisation des Nations unies, et non une traduction approuvée.
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De 1946 à 1948, les délégués des Nations unies se sont consacrés à l'élaboration de la Déclaration. Créée en 1946 par le Conseil économique et social, la Commission nucléaire des droits de l’homme a fixé comme principal mandat de la nouvelle Commission des droits de l’homme l’élaboration d’une charte internationale[5].
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Au début de l’année 1947, lors de sa première session, la Commission des droits de l’homme a établi un Comité de rédaction. Initialement composé de la présidente, Eleanor Roosevelt, du vice-président, P.C. Chang, et du rapporteur, Charles Malik, le Comité de rédaction sera élargi dans un second temps. Il se compose des membres suivants[6] :
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Le Comité de rédaction se réunit pour sa première session du 9 au 25 juin 1947, puis pour une deuxième session du 3 au 21 mai 1948. Le projet de Déclaration rédigé par le Comité et transmis pour discussion à la Commission des droits de l’homme, puis au Conseil économique et social, et enfin à l’Assemblée générale. De nombreux amendements et propositions seront encore proposés par les États membres de l’ONU au sein de ces différents organes.
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La structure qui sous-tend la Déclaration apparaît dans sa seconde version préparatoire, élaborée par René Cassin.
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Se démarquant du premier jet de John Peters Humphrey, simple liste de droits conforme au modèle du Bill of Rights de nombreux États américains, ce texte commence par un préambule « à la manière française »[7]. Il consacre ensuite ses premiers articles à l'énoncé de principes généraux, destinés à guider l'interprétation des dispositions détaillées qu'ils précèdent, imitant sur ce point le Code civil français, dont les six premiers articles répondent au même objectif[8].
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Cette structure a par ailleurs été comparée par René Cassin à celle du portique d'un temple grec : une succession de considérations comparables à des marches, quatre colonnes constituées par les droits individuels, familiaux, sociaux et politiques et un fronton unifiant l'ensemble dans une même vision de l'humanité[9], composé des trois derniers articles du texte[10].
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Certains affirment que la première déclaration des droits de l'homme connue serait celle transcrite sur le cylindre de Cyrus, rédigé par Cyrus le Grand, fondateur de l'Empire perse en l'année 539 av. J.-C.[12]
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Certains auteurs, tels Norberto Bobbio, affirment que la Déclaration de 1948 trouve ses sources dans l'émergence du droit naturel, des théories du contrat social (en particulier celle de Locke) et dans l'individualisme qui aurait remplacé l'holisme des communautés antérieures[13]. Il y aurait ainsi une filiation directe entre le jusnaturalisme de certaines philosophies du siècle des Lumières, et l'adoption de documents comme la Déclaration des droits anglaise, la Déclaration des Droits américaine et la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen française. D'autres soulignent toutefois des divergences considérables entre les « théories contractualistes » (Hobbes, Locke et Rousseau — théories qui d'ailleurs divergent entre elles, Hobbes et Rousseau pouvant être assimilés au positivisme juridique) et la formulation de la Déclaration de 1789[14],[15].
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Lors de la Seconde Guerre mondiale, les alliés adoptèrent les « quatre libertés » : la liberté d'expression, la liberté de religion, la liberté de vivre à l'abri du besoin et la liberté de vivre à l'abri de la peur, comme leurs buts fondamentaux dans ce conflit. La Charte des Nations unies réaffirme la « foi dans les droits fondamentaux de l'homme, dans la dignité et la valeur de la personne humaine », et engage tous les États membres à promouvoir « le respect universel et effectif des droits de l'homme et des libertés fondamentales pour tous, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion. »[16]
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Lorsque les atrocités commises par l'Allemagne nazie furent connues, après la Seconde Guerre mondiale, le consensus au sein de la communauté internationale était que la Charte ne définissait pas suffisamment les droits auxquels elle faisait référence[17],[18]. Une déclaration précisant les droits des individus était nécessaire afin de renforcer les dispositions de la Charte sur les droits de l'homme[19].
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Après avoir voté la Déclaration universelle des droits de l'homme, qui n'a, en tant que telle, qu'une valeur déclarative, et ne crée donc pas d'obligations juridiques, l'Assemblée générale a souhaité une Charte des droits de l'homme qui aurait force obligatoire. La Commission des droits de l'homme de l'ONU a été chargée de la rédiger. Après de longues négociations, le projet a abouti, dans le contexte de la guerre froide avec deux textes complémentaires : le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
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Le Conseil constitutionnel français n'accorde pas de statut juridique positif à la Déclaration de 1948, bien que celle de 1789 soit intégrée au bloc de constitutionnalité depuis 1971.
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En revanche, d'extension géographique moindre, la Convention européenne des droits de l'homme comporte des dispositions contraignantes pour les États signataires.
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Par ailleurs, l'article 29.1 de la DUDH évoque les devoirs de la personne : sur ce point, voir l'article Droits de l'homme.
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Le texte de la Déclaration universelle des droits de l'homme s’est vu décerner par le Livre Guinness des records en 2009, le record mondial de traduction, avec 370 langues et dialectes différents[20]. En 2019, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme dénombre 518 traductions, disponibles sur son site internet. Bien que le HCDH s'efforce de sélectionner les traductions officielles ou les meilleures traductions disponibles, et de produire de nouvelles traductions dans des langues de grande diffusion, le HCDH émet néanmoins comme réserve, la qualité et l'exactitude des traductions autres que celles effectuées dans les six langues officielles de l’ONU : anglais, arabe, chinois, espagnol, français, russe[21].
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D'une part, celle qui concerne l'effectivité des droits de l'homme, et qui s'intéresse aux garanties juridiques positives, ou à l'absence de celles-ci. Cette critique a par exemple été formulée par Jeane Kirkpatrick, représentante permanente des États-Unis auprès des Nations unies de 1981 à 1985, qui mettait sur le même plan la Déclaration et la lettre au père Noël[22].
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D'autre part, une autre critique porte sur l'universalité supposée de ces droits de l'homme. Celle-ci rejoint parfois celle-là, ainsi lorsque les pays du Sud dénoncent une application et un intérêt à géométrie variable pour les droits de l'homme, en fonction des pays, des puissances et des conflits. Dans ce dernier cas, ce n'est pas le principe de l'universalité des droits de l'homme qui est contesté en tant que tel, comme peuvent le faire les tenants d'un relativisme culturel radical, mais plutôt l'application différenciée supposée de ceux-ci.
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Enfin, le texte passe sous silence la peine de mort. L'article 5 mentionne seulement que Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.
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Par ailleurs, les droits liés à la liberté de la presse et la protection des sources d'information des journalistes y sont moins développés que dans d'autres textes, comme la Convention européenne des droits de l'homme et son célèbre article 10.
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50 États sur les 58 participants devaient adopter cette charte universelle. Aucun État ne s'est prononcé contre et seuls huit se sont abstenus. Parmi eux, l'Afrique du Sud de l’apartheid refuse l'affirmation au droit à l'égalité devant la loi sans distinction de naissance ou de race ; l’Arabie saoudite conteste l’égalité homme-femme. La Pologne, la Tchécoslovaquie, la Yougoslavie et l'Union soviétique (Russie, Ukraine, Biélorussie), s'abstiennent, quant à eux, en raison d'un différend concernant la définition du principe fondamental d’universalité tel qu'il est énoncé dans l’article 2 alinéa 1. Enfin, les deux derniers États n'ayant pas pris part au vote sont le Yémen et le Honduras.
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Le texte du préambule et de la déclaration est inamovible[réf. nécessaire]. Sa version en français, composée de 30 articles, est un original officiel, signé et approuvé par les membres fondateurs de l'Organisation des Nations unies, et non une traduction approuvée.
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De 1946 à 1948, les délégués des Nations unies se sont consacrés à l'élaboration de la Déclaration. Créée en 1946 par le Conseil économique et social, la Commission nucléaire des droits de l’homme a fixé comme principal mandat de la nouvelle Commission des droits de l’homme l’élaboration d’une charte internationale[5].
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Au début de l’année 1947, lors de sa première session, la Commission des droits de l’homme a établi un Comité de rédaction. Initialement composé de la présidente, Eleanor Roosevelt, du vice-président, P.C. Chang, et du rapporteur, Charles Malik, le Comité de rédaction sera élargi dans un second temps. Il se compose des membres suivants[6] :
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Cette structure a par ailleurs été comparée par René Cassin à celle du portique d'un temple grec : une succession de considérations comparables à des marches, quatre colonnes constituées par les droits individuels, familiaux, sociaux et politiques et un fronton unifiant l'ensemble dans une même vision de l'humanité[9], composé des trois derniers articles du texte[10].
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Certains auteurs, tels Norberto Bobbio, affirment que la Déclaration de 1948 trouve ses sources dans l'émergence du droit naturel, des théories du contrat social (en particulier celle de Locke) et dans l'individualisme qui aurait remplacé l'holisme des communautés antérieures[13]. Il y aurait ainsi une filiation directe entre le jusnaturalisme de certaines philosophies du siècle des Lumières, et l'adoption de documents comme la Déclaration des droits anglaise, la Déclaration des Droits américaine et la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen française. D'autres soulignent toutefois des divergences considérables entre les « théories contractualistes » (Hobbes, Locke et Rousseau — théories qui d'ailleurs divergent entre elles, Hobbes et Rousseau pouvant être assimilés au positivisme juridique) et la formulation de la Déclaration de 1789[14],[15].
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Le latin (en latin : lingua Latīna ou Latīna lingua) est une langue italique de la famille des langues indo-européennes, parlée à l'origine par les Latins dans le Latium de la Rome antique. Bien qu'il soit souvent considéré comme une langue morte[note 1], sa connaissance, voire son usage, se sont maintenus à l'université et dans le clergé. De nombreuses écoles et universités continuent à l'enseigner[1],[note 2]. Le latin est toujours utilisé pour la production de néologismes dans de nombreuses familles de langues. Le latin, ainsi que les langues romanes (dites parfois néo-latines), sont la seule branche des langues italiques à avoir survécu. Les autres branches sont attestées dans des documents datant de l'Italie préromaine, mais ont été assimilées durant la période républicaine ou au début de l'époque impériale.
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Langue flexionnelle, elle comporte sept cas, deux nombres et trois genres. L'alphabet latin est dérivé des alphabets étrusque et grec. Enrichi de lettres supplémentaires et de signes diacritiques, il est utilisé aujourd'hui par de nombreuses langues vivantes et comportait à l'époque classique 23 lettres, dont 4 voyelles, 2 semi-voyelles et 17 consonnes.
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Les langues italiques formaient, à côté des langues celtiques, germaniques et helléniques, une sous-famille « centum » des langues indo-européennes qui incluait le latin, parlé par la population du Latium en Italie centrale (les Latins), et d'autres parlers comme l'ombrien et l'osque, au voisinage immédiat d'une langue étrusque non indo-européenne mais dont le latin a subi l'influence culturelle. De nos jours, les langues italiques sont représentées par les langues romanes, issues du latin populaire (l'italien, le roumain/moldave, l'aroumain, le français, l'occitan, le francoprovençal, le catalan, l'espagnol, le portugais, le sarde, le ladin, le corse, etc., ainsi que des langues aujourd'hui éteintes, comme le dalmate ou le mozarabe).
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On appelle latin archaïque (prisca latinitas) l'état du latin en usage de l'origine jusqu'au tout début du Ier siècle av. J.-C.
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L'expansion territoriale de la Rome antique assure au latin une diffusion de plus en plus large à partir du IIIe siècle av. J.-C. Langue officielle de l'Empire romain, elle se répand dans la majeure partie de l'Europe occidentale, de l'Afrique du nord, de l'Asie Mineure et des régions danubiennes. Sous l'Empire, le latin est la langue du droit, de l'administration romaine et de l'armée ainsi que des nombreuses colonies romaines, coexistant avec le grec et les parlers locaux.
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Après la chute de l'Empire romain d'Occident au Ve siècle, les envahisseurs germaniques adoptent progressivement le mode de pensée romain et la langue latine afin d'asseoir leur légitimité. Seule la Bretagne romaine sera lentement germanisée par les envahisseurs anglo-saxons qui conserveront leur langue germanique, celle-ci se répandant progressivement au détriment du celtique parlé par les brito-romains qui toutefois parviendra à se maintenir jusqu'à nos jours. Tout au long du haut Moyen Âge, bien qu'il ne soit pas une langue vernaculaire, le latin reste la langue des actes officiels, de la diplomatie, de la liturgie et de la littérature savante (théologie, philosophie, sciences).
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Durant la suite du Moyen Âge, les langues locales s'affirment sur le plan littéraire et intérieur, et tandis qu'il donne naissance à de nombreuses langues vernaculaires dérivées (les langues romanes) et que des langues non romanes (comme l'anglais ou l'allemand) lui empruntent du vocabulaire, le latin reste influent aux plans diplomatique, juridique, scientifique et philosophique.
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Le latin est réformé vers 800, puis au XIe siècle, sur le modèle du latin classique, afin d'éviter une dérive vers les langues vernaculaires qui en étaient issues.
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Pendant tout le Moyen Âge, le latin fait office de langue liturgique de l'Église catholique romaine. Presque toutes les bibles utilisées à cette époque en Occident sont écrites en latin, sur le modèle de la Vulgate de saint Jérôme, de même que les autres livres liturgiques. L'Historia scholastica de Pierre le Mangeur, texte de base pour l'étude de la Bible à partir des années 1170, est écrit en latin. La traduction de la Bible en langues vernaculaires est même interdite à la fin du XIIe siècle par des lettres du pape Innocent III, puis par plusieurs conciles au début du XIIIe siècle[2]. Les lettrés s'expriment toujours en latin. La langue des universités est le latin, dès la création de celles-ci vers la fin du XIIe siècle. Les intellectuels du Moyen Âge écrivent tous leurs traités en latin. Par exemple, l'encyclopédie (pour employer un terme contemporain) de Vincent de Beauvais, le Speculum maius, est écrite en latin. Toutefois, à partir du concile de Tours (813), dans les territoires correspondant à la France et l'Allemagne actuelles, les homélies ne sont plus prononcées en latin mais en « langue romane rustique » (gallo-roman), ou dans la « langue tudesque » (germanique).
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Pendant le Moyen Âge, on désigne par le mot litteratus une personne qui maîtrise le latin. L'illiteratus est celui qui l'ignore, ce qui ne signifie pas qu'il n'est pas « lettré »[3].
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À la Renaissance, la fonction scientifique et philosophique de la langue latine commence à décliner, tout comme sa fonction diplomatique (Ordonnance de Villers-Cotterêts, 1539). Cela n'empêchera pas Érasme de publier une quantité de textes en un latin redevenu classique et très riche ; de même, René Descartes (1596 – 1650) écrit volontiers en latin… surtout lorsqu'il est pressé (même s'il publie son Discours de la méthode d'abord en français pour des raisons particulières ; les ouvrages de son époque sont souvent imprimés en latin pour être diffusés dans toute l'Europe). Dans la partie germanique de l'Europe (où le droit romain reste en vigueur jusqu'à la fin de l'Empire), le latin restera plus longtemps la langue des publications importantes ou scientifiques, tandis que du côté français, d'énormes efforts sont accomplis (surtout avec Louis XIV) pour le remplacer par un français châtié et remanié. Le latin reste toutefois la langue liturgique et officielle du catholicisme (textes doctrinaux ou disciplinaires, droit, etc.).
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Le terme néolatin s'est répandu vers la fin des années 1890 parmi les linguistes et les scientifiques. Il sert aux spécialistes des lettres classiques à désigner l'utilisation de la langue latine après la Renaissance, dans un but aussi bien scientifique que littéraire. Le début de la période est imprécis mais le développement de l'éducation chez les laïcs, l'acceptation des normes littéraires humanistes, ainsi que la grande disponibilité de textes latins qui a suivi l'invention de l'imprimerie, marquent une transition vers une ère nouvelle à la fin du XVe siècle. Au XIVe siècle, le latin est une langue privilégiée dans l'enseignement tant ouest-européen (heures de cours, rédaction des thèses) qu'est-européen, bien qu'il ne soit guère plus utilisé que par les commentateurs et éditeurs de textes antiques[réf. nécessaire]. En Belgique, l'usage de la langue vulgaire dans les universités n'a été toléré qu'à partir de 1835 environ. La fin de la période néo-latine est également indéterminée, mais l'usage normal du latin pour communiquer les idées est devenu rare après quelques décennies au XIXe siècle et, vers 1900, c'est dans le vocabulaire scientifique international de la cladistique et de la systématique qu'il survivait essentiellement.
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Au XXe siècle, c’est avant tout une langue de culture, qui reste revendiquée par l’Église catholique romaine depuis l’époque de l’Empire romain, bien que seuls quelques cardinaux et théologiens ainsi que le pape le parlent réellement. C’est l'une des quatre langues officielles de l'État du Vatican (avec l'italien, le français et l'allemand) partiellement langue d'enseignement dans les universités pontificales romaines. Le latin est maîtrisé sans être pratiqué par des évêques, prêtres, diacres et chanoines catholiques. Des publications latines profanes sont également réalisées tout au long du XXe siècle, comme celles des communistes russes, qui publient tous leurs ouvrages de botanique en latin pendant la période de la guerre froide[réf. nécessaire], des traductions en latin de certains albums de la bande dessinée Astérix ou, plus récemment, des deux premiers tomes du best-seller Harry Potter.
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Il reste de plus dans l’Église catholique romaine divers mouvements traditionalistes, comme les fraternités sacerdotales Saint-Pierre ou Saint-Pie-X, qui célèbrent la messe suivant le rite tridentin, en latin, forme ordinaire dans l'Église romaine avant la réforme liturgique de 1969 adossée au concile Vatican II. Celui-ci, dans la constitution sur la liturgie Sacrosanctum Concilium, demande une participation active des fidèles dans la liturgie et, pour ce faire, introduit une série de modifications, dont un usage plus important des langues vernaculaires (SC 36), même si celles-ci ne sont pas originellement censées se substituer totalement au latin. Le pape Benoît XVI rétablit l'usage complémentaire du rite tridentin sans limitations en 2007, par le motu proprio Summorum Pontificum. Sous la forme ordinaire, la messe devrait aussi être dite en latin, quoique ce soit rarement le cas dans les faits.
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De nos jours, de nombreux mouvements, tels le Vivarium Novum de Rome, la Schola Nova de Belgique, la Domus Latina de Bruxelles ou l'ALF prônent son maintien comme langue de communication européenne, et l'utilisent notamment lors de congrès : il s'agit de promouvoir le latin classique comme une véritable langue moderne grâce aux ajouts de vocabulaire. Dans Le Monde, Pierre Georges mentionne soixante mille mots ou expressions ajoutés au latin au cours du siècle écoulé, dont res inexplicata volans pour OVNI ou vis atomica pour puissance nucléaire[4]. Des revues et des sites Web sont édités en latin (par exemple le magazine de mots croisés Hebdomada Aenigmatum), tandis que la radio finlandaise a émis en latin trois fois par semaine pendant plus de vingt ans jusqu'en juin 2019[note 3]. Radio F.R.E.I. de Erfurt (Allemagne) a une émission en latin chaque semaine[5]. La prononciation contemporaine qui semble s'imposer est la prononciation ancienne restituée. Radio Vatican émet une fois par semaine un journal d'actualité radiophonique Hebdomada Papæ, d'une durée de cinq minutes dont la prononciation utilisée est italienne. Radio Vatican retransmet également quotidiennement des offices divins catholiques en latin (Completorium, Laudes, Vesperæ) et la Sainte-Messe. Enfin, Radio Vatican consacre une émission dénommée Anima Latina sur l'approfondissement de la connaissance du latin, la langue officielle de l'Église catholique et de la liturgie (avec les langues vernaculaires depuis le Concile Vatican II) dans l'Église latine.
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Le latin est toujours aujourd'hui la langue officielle de l'Église catholique. Par exemple, le Code de droit canonique de 1983 et même le Code des canons des Églises orientales (qui pourtant n'ont jamais utilisé le latin comme langue liturgique) de 1990 sont écrits en latin, et les spécialistes font constamment référence au texte latin[réf. nécessaire].
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Les Romains sont les créateurs de l'alphabet latin qui comportait, à l'époque classique, les lettres suivantes :
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Les lettres k, y et z sont rares : k n'existait pas dans l'alphabet latin (on ne peut guère signaler que les noms communs « Kalenda » et « Kalumniator » et les noms propres « Kaeso » et « Karthago » (Carthage)), mais était initialement utilisé un c devant a, o et les consonnes ; y et z ont été ajoutées pour transcrire les mots grecs à partir de l'époque classique.
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Quintilien se plaint que cet enrichissement de l'alphabet permette de mieux transcrire les mots grecs que les mots latins[note 4].
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On ne connaît pas avec une précision totale la prononciation du latin classique, malgré les nombreux témoignages laissés par les auteurs latins et les moyens mis en œuvre par la méthode comparatiste (cf. remarque de Quintilien ci-dessus).
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L'une des modifications les plus importantes depuis l'indo-européen commun est le rhotacisme (passage de [s] à [r] dans certaines conditions ; principalement entre voyelles). La prononciation d'une langue n'étant pas figée, tant que le latin a été parlé, ses phonèmes ont évolué. Les évolutions les plus flagrantes ont été :
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Chaque voyelle (a, e, i, o, u, y) peut être brève ou longue (distinguées aujourd'hui par le diacritique ˘ ou ¯). Le latin antique était une langue à accent de hauteur aussi dotée d'un accent d'intensité secondaire.
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Certaines consonnes peuvent être géminées, c'est-à-dire doubles, et sonnent, à l'oreille, comme une suite de deux consonnes phonétiquement identiques ; ex : « siccus », « stella », « annus », « terra », « grossus », « littera », etc.
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Le latin enseigné actuellement en France (et dans beaucoup de pays à travers le monde) correspond la plupart du temps à cette prononciation restituée du Ier siècle av. J.-C. : c'est cette prononciation qu'il faut pratiquer pour lire à peu près convenablement un texte latin et qui est presque généralisée actuellement dans les congrès internationaux qui choisissent cette langue.
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Une autre prononciation du latin est celle du « latin ecclésiastique », ou « latin d'église », qui est assez proche du bas-latin, voire de l'italien, avec quelques exceptions. Cette prononciation, qui n'est fondée sur aucune base philologique sérieuse, est celle définie par Érasme dans son ouvrage Dialogus de recta latini graecique sermonis pronuntiatione écrit en 1528.
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Voici quelques généralités sur la grammaire du latin classique.
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La morphologie du latin est celle d'une langue hautement flexionnelle.
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On compte dans le système nominal autant les noms que les adjectifs, qui suivent des flexions proches, sinon similaires. La flexion nominale comporte :
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La conjugaison du verbe latin repose tout entière sur l'opposition de deux thèmes, celui du présent (infectum) et celui du parfait (perfectum)[7].
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Le système verbal latin s'organise donc sur trois radicaux[8] :
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La classification scolaire en 4 ou 5 conjugaisons, basée sur la voyelle finale du thème, n'est valable que pour la série de l'infectum, construite sur le radical du présent. À la série du perfectum, construite sur les radicaux du parfait et du supin, cette distinction est inappropriée[9],[10].
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Le radical du présent s'obtient en enlevant à l'infinitif présent sa désinence -re[note 6].
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Les phrases principales latines se composent comme en français de :
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Exemples :
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Les phrases secondaires latines sont :
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Les propositions subordonn��es complétives / COD
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Le comparatif de supériorité se forme à partir du radical d'un adjectif (ex clarus ⇒ clar) + ior, ior, ius. Le comparatif de clarus est donc clarior, ior, ius.
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Il a le même usage qu'en français.
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Pour le former, on prend le radical d'un adjectif (ex clarus ⇒ clar) + issimus, issima, issimum.
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Donc, le superlatif de clarus, a, um est clarissimus, issima, issimum.
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Attention: certains comparatifs et superlatifs sont irréguliers.
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Comme toute langue indo-européenne, le latin hérite d'un certain nombre de termes du lexique indo-européen commun. Ainsi, à agnus, « agneau », correspondent le vieux-slave агнѧ (agnę), le russe ягнёнок (iagnionok), le grec ancien ἀμνός/amnós, le breton oan, etc., qui descendent tous de l'étymon *h₂egʷʰno.
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Le latin emprunte ensuite aux langues non italiques voisines :
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Enfin, le latin emprunte aux langues italiques voisines : osque, ombrien.
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Un mot latin peut avoir directement engendré un mot français ; c'est le cas pour ala /aile, amare /aimer, barba /barbe,
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carpa /carpe, etc.
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Dans d'autres cas, la situation n'est pas si simple et le mot a évolué d'une manière moins linéaire : aqua, « eau », donne eau mais après une autre évolution phonétique, le même étymon aqua a donné le doublet ève, encore présent dans le doublet populaire évier de aquarium. Fagus, « hêtre », se voit évincé par un mot germanique et crus, « jambe », ne se retrouve qu'indirectement dans crural.
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Pierre de Coubertin (né Charles Pierre Fredy de Coubertin)[1], baron de Coubertin, né le 1er janvier 1863 à Paris et mort le 2 septembre 1937 à Genève en Suisse, est un historien et pédagogue français fortement influencé par la culture anglo-saxonne qui a particulièrement milité pour l'introduction du sport dans les établissements scolaires français.
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Dans ce cadre, il prend part à l'éclosion et au développement du sport en France dès la fin du XIXe siècle avant d'être le rénovateur des Jeux olympiques de l'ère moderne en 1894 et de fonder le Comité international olympique, dont il est le président de 1896 à 1925.
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Cet intérêt pour le domaine scolaire ne va pas sans le mettre en concurrence avec les tenants de la gymnastique et de l'éducation physique, plus proches des préoccupations de la IIIe République. Son intérêt pour les innovations pédagogiques d'outre-Manche ne peut pas non plus le laisser étranger au développement du scoutisme laïc français, et il participe à son émergence, là encore dans un contexte conflictuel.
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Sa légendaire dimension humaniste, enfin, est contestée par des chercheurs qui, textes à l'appui mais non sans anachronisme, décèlent chez lui un esprit colonial teinté de racisme et une misogynie affirmée. Toutefois, des études récentes semblent émettre des avis plus nuancés. Coubertin est également connu pour l'ensemble de son œuvre écrite, partagée entre d'importants ouvrages pédagogiques, le plus souvent en étroite relation avec les pratiques sportives, et des œuvres historiques et politiques.
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La famille Fredy est originaire de Rome, en Italie. C'est dans ses propriétés, sises à l'emplacement des anciens jardins de Néron, qu'est retrouvé le 14 janvier 1506 le groupe du Laocoon dont Felice Fredy fait cadeau au pape Jules II.
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Le fondateur de la branche française de la famille Fredy, originaire de Rome, est Alphonse Fredy, recensé avant 1523, en qualité d'avocat du roi, au bailliage de Montfort-Lamaury [2]. Son petit-fils, Jean Fredy (1593-1677), écuyer, seigneur de Coubertin, est avocat au Parlement de Paris. Il se rend acquéreur de la terre de Coubertin à Saint-Rémy-lès-Chevreuse. Il est anobli par lettre patente de 1629 et maintenu dans la noblesse en 1668[3]. La famille de Coubertin a pour blason un écu d'azur à neuf coquilles d'or (3, 3, 2 et 1) et pour devise Voir loin, parler franc, agir ferme.
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Le baron Pierre de Coubertin est le fils de Charles Fredy, baron de Coubertin (1822-1908), artiste-peintre à Paris[4], décoré de la Légion d'honneur pour son œuvre en 1865, et d' Agathe Marie-Marcelle Gigault de Crisenoy, héritière du château de Mirville (Seine-Maritime), en Normandie, où Pierre passe son enfance.
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Les deux descendants de Pierre de Coubertin et de son épouse, Marie Rothan (1862-1963), Jacques (1896-1952) et Renée (1902-1968), natifs de Lausanne, sont restés sans alliance. La famille Fredy de Coubertin fait partie en 2007 des familles subsistantes de la noblesse française par une branche cousine de celle du baron de Coubertin qui s'est établie en Bretagne[5].
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Né le 1er janvier 1863 au no 20 de la rue Oudinot, dans le 7e arrondissement de Paris[6], Pierre de Coubertin fait ses études de 1874 à 1881 chez les jésuites de l'école Saint-Ignace, rue de Madrid, où il semble se destiner au métier des armes. Il passe son baccalauréat ès lettres en 1880 et ès sciences en 1881. Admissible à Saint-Cyr, il écarte alors la carrière militaire et s'inscrit en 1882[D 1] à l'École libre des sciences politiques[N 1], où il obtient le titre de bachelier en droit en 1885[D 2]. Dès 1883 et ses séjours outre-Manche, il pratique tous les sports anglo-saxons (aviron, boxe, équitation et escrime)[7] mais c'est au tir qu'il se distingue comme Justinien Clary, premier président du Comité olympique français (COF) et plus tard Jean de Beaumont[N 2]. Coubertin est multiple champion de France de tir au pistolet.
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Simultanément et pendant trois ans, il observe le plan de formation sociale et morale des établissements scolaires britanniques, qu'il considère comme une des causes de la puissance de cette nation. De retour en France il se consacre, à partir de 1887, à l'amélioration du système éducatif français en s'inspirant des exemples britannique et américain, particulièrement des travaux du britannique Thomas Arnold concernant le sport scolaire et notamment le rugby dont il est passionné. Souhaitant appliquer ce modèle en France à l'instar de Paschal Grousset et de Philippe Tissié, il commence une campagne de promotion du sport scolaire la même année en signant une série de livres et d'articles qui insistent sur la priorité de regénérer la race française par la rééducation physique et morale des futures élites du pays qui a connu la défaite de 1870[8]. Cependant le corps enseignant et les parents d'élèves ne le suivent pas. Il se rallie alors à la République, se mettant à dos sa famille et le clan royaliste. En 1888, il est élu au conseil municipal de Mirville sans s'être présenté, mais manifeste ensuite sa volonté de ne pas persévérer dans la carrière politique : la pédagogie et le sport sont devenus ses seuls centres d'intérêt.
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Le 12 mars 1895, Pierre de Coubertin épouse Marie Rothan[N 3] — d'une famille protestante alsacienne disposant du château de Luttenbach[N 4], dans la vallée de Munster — en l'église catholique de Saint-Pierre-de-Chaillot à Paris, mariage suivi d'une cérémonie à l'église réformée[9]. Son histoire personnelle se confond ensuite beaucoup avec celle de l'olympisme. En 1914, âgé de 51 ans, il se met au service de la Nation mais il n'est pas envoyé au front, en dépit de ses demandes réitérées. Il est mis à la disposition de la Maison de la presse mise en place par Philippe Berthelot où il œuvre en direction de l'Amérique latine[D 3]. Au sortir de la guerre, en 1920, l'hôtel familial de la rue Oudinot est vendu et Coubertin s'installe définitivement en Suisse, d'abord à Lausanne en 1922, puis à Genève à partir de 1934. Le 2 septembre 1937, alors qu'il vient d'être fait citoyen d'honneur de Lausanne, Pierre de Coubertin, ruiné et avec un fils, Jacques, lourdement handicapé[D 2], s’effondre, victime d'une crise cardiaque dans une allée du parc de La Grange, à Genève, sur la rive gauche du Léman. Son corps est enterré à Lausanne au cimetière du Bois-de-Vaux et son cœur est inhumé près du sanctuaire d’Olympie à l’intérieur du monument commémoratif de la rénovation des Jeux olympiques, inauguré en sa présence en 1927[D 4].
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Afin de défendre ses convictions pédagogiques Pierre de Coubertin crée, le 1er janvier 1888, un Comité pour la propagande des exercices physiques dans l'éducation, présidé par Jules Simon, ancien ministre de l'instruction publique, ancien président du Conseil et membre de l'Académie française. Ce comité se consacre un temps à l'organisation des jeux à l'école Monge puis Coubertin y renonce pour intégrer la direction de l'Union des sociétés françaises de sports athlétiques[D 5] (USFSA) dès sa création, le 20 novembre 1887. Il y contribue particulièrement au développement du sport scolaire. Afin de promouvoir ses convictions, Coubertin crée, en 1890, la Revue athlétique puis Les sports athlétiques, avant de fusionner les deux titres. Il sollicite toutes les bonnes volontés, au premier chef l'abbé Didon qu'il rencontre pour la première fois le 2 janvier 1891[AB 1], alors que, secrétaire général de l'USFSA depuis deux ans, il démarche les établissements scolaires parisiens pour obtenir leur adhésion à son organisation. Il lui emprunte la devise olympique, citius, altius, fortius, officialisée au congrès de 1894[AB 2]. Celle-ci, énoncée le 7 mars 1891[10] sous la forme citius, fortius, altius[D 6], décrit alors le parcours éducatif du collège Albert-le-Grand d'Arcueil dont Didon est recteur : plus vite (athlétiquement), plus fort (intellectuellement et mentalement), plus haut (spirituellement). Ceci correspond à son propre sentiment que « le sport et l'olympisme doivent être le domaine de l'effort et de la liberté d'excès ». Les six dernières lignes des Mémoires olympiques de Coubertin le confirment en toutes lettres.
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Il se consacre aussi au rugby en arbitrant, notamment, la finale du premier championnat de France le 20 mars 1892. À cette occasion, il dessine lui-même et offre le trophée de l'épreuve, le bouclier de Brennus, qui porte le nom de son réalisateur, Charles Brennus, graveur et aussi président de la commission de rugby de l'USFSA et du Sporting club universitaire de France (SCUF). C'est à l'occasion du cinquième congrès de l'USFSA du 25 novembre de la même année[9] que Coubertin émet l'idée de la rénovation des Jeux olympiques. À partir de 1894 Coubertin néglige quelque peu ses fonctions de secrétaire général au profit du développement de l'olympisme. Des divergences de vue apparaissent bientôt à l'occasion de la préparation des Jeux de Paris, qui entraînent une première rupture en 1898[D 7]. En 1907, en difficultés relationnelles au sein du comité directeur en même temps que Charles Simon, il soutient alors le Comité français interfédéral (CFI) de ce dernier et en dote le premier championnat de football d’un trophée identique[11], le Trophée de France aujourd'hui perdu de vue. Par la suite, Coubertin réduit son engagement national à la présidence du COF qu'il reconstitue pour chaque olympiade jusqu'à la déclaration de guerre et se consacre totalement au Comité international olympique (CIO) qu'il préside depuis 1896.
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Pour rendre le sport plus populaire, Pierre de Coubertin pense qu'il faut l'internationaliser[13]. L'idée de restaurer les Jeux olympiques connaît bien d'autres tentatives avant lui comme en témoigne l'ouvrage La Renaissance physique du pédagogue Paschal Grousset, en 1888. Ainsi, l'olympiade de la République se tient à Paris en 1796, 1797 et 1798. Esprit-Paul de Laffont-Poulotti réclame même le rétablissement des Jeux olympiques et présente un projet qui n'est pas retenu par la municipalité de Paris[N 5]. En France, divers établissements scolaires en font un évènement majeur de leur calendrier annuel, tel le séminaire du Rondeau, à Grenoble, où son futur ami Henri Didon fait sa scolarité[AB 3].
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Entre 1856 et 1888, quatre rencontres sportives se sont déroulées à Athènes sous le nom d'olympiades de Zappas, riche mécène de la diaspora qui finance ces compétitions réservées aux Grecs[14]. Coubertin ne peut alors ignorer que, depuis 1850, William Penny Brookes a fondé une Olympian society qui organise à Much Wenlock (Shropshire) des Olympian Games ouverts à tous[N 6]. Invité avec l'ambassadeur de Grèce en 1890 à cet évènement, il en reste marqué après avoir été invité à y planter un chêne.
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C'est à la suite de son appel du 25 novembre 1892[N 7],[15],[16], au cours d'une séance solennelle de l'USFSA dans l'amphithéâtre de la Sorbonne, qu'il organise en 1894 (ce qui sera appelé plus tard par les exégètes du coubertinisme le premier congrès olympique[17]) dans ce même amphithéâtre, autour de « cette œuvre grandiose et bienfaisante : le rétablissement des Jeux Olympiques ». Lors de la séance de clôture, le 23 juin 1894, leur rétablissement est proclamé, de même que leur fréquence quadriennale[18]. Un écrivain grec installé à Paris, Dimitrios Vikelas, œuvre conjointement avec Coubertin à la renaissance des olympiades et est nommé président du CIO de 1894 à 1896[14]. Coubertin souhaite que la première édition des Jeux se déroule à Paris en 1900, en raison de l'exposition universelle mais, en fin de compte, les premiers Jeux olympiques rénovés ont symboliquement lieu à Athènes en 1896[9]. Le 6 avril 1896 le roi Georges Ier de Grèce ouvre officiellement les premiers Jeux olympiques de l'ère moderne[14]. L'année suivante, Coubertin organise au Havre le second congrès olympique.
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Président du CIO depuis 1896, Pierre de Coubertin connaît des difficultés avec le mouvement sportif français dès les jeux de Paris et doit faire face aux premiers scandales dès ceux de Saint-Louis en 1904 avec l'organisation de « journées anthropologiques », réservées « aux représentants des tribus sauvages et non civilisées », puis ceux de Londres en 1908 où les hôtes tentent d'imposer des jurys exclusivement composés d'Anglais. Le 24 juillet 1908, il prononce son discours sur les Trustees de l'idéal olympique, dans lequel il explique que c'est la cooptation qui garantit l'indépendance du CIO. Il reprend notamment, dans cette allocution, la maxime de l’évêque anglican de Pennsylvanie : « L’important dans ces olympiades, c’est moins d’y gagner que d’y prendre part[19] ». Dès la même année, Pierre de Coubertin séjourne à Lausanne où il élit définitivement domicile en 1915[20]. Sur son instigation et en raison de la Première Guerre mondiale, le siège du CIO est alors transféré en terrain neutre dans la capitale vaudoise, à la villa Mon-Repos[21]. Conçu par Pierre de Coubertin en 1913, le prototype du drapeau olympique est fabriqué sur ses indications par le magasin Le Bon Marché à Paris et présenté le 17 juin 1914 au président de la République française Raymond Poincaré[9].
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Après la Première Guerre mondiale, dans une des Lettres olympiques datée du 13 janvier 1919 et publiée dans la Gazette de Lausanne, Coubertin énonce ainsi, sans équivoque possible, son sentiment : « Tous les sports sont pour tous ; voilà sans doute une formule qu'on va taxer de follement utopique. Je n'en ai cure. Je l'ai longuement pesée et scrutée ; je la sais exacte et possible. Les années et les forces qui me restent seront employées à la faire triompher ». Coubertin s'éloigne ensuite du CIO et démissionne de son poste en 1925 après les jeux d'été de Paris et les premiers jeux d'hiver de Chamonix. Dès les jeux qui suivent, à Amsterdam, son successeur, le Belge Henri de Baillet-Latour, ouvre aux femmes les épreuves d'athlétisme. Aigri, Coubertin déplore que ses successeurs ne fassent pas plus cas de son opinion et ne le tiennent pas plus au courant des événements. Il est cependant lauréat du prix Guy-Wildenstein de l'Académie des sports en 1935 et s'implique occasionnellement dans le suivi des Jeux olympiques de Berlin — accordés à l'Allemagne le 26 avril 1931 — organisés par son ami Carl Diem[N 8] avant même l'arrivée au pouvoir d'Hitler.
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Apôtre de l'œcuménisme sportif à travers l'olympisme, Coubertin n'en est pas moins, en France et de son temps déjà, une personnalité fort conflictuelle. Cette attitude se manifeste d'abord au sein même de l'USFSA où son prosélytisme à l'égard des établissements scolaires finit, après la retraite de Georges de Saint-Clair, par inquiéter d'autres dirigeants qui ne voient pas d'un bon œil leurs effectifs dépasser ceux des clubs sportifs au sein de l'USFSA. La disparition de ce dernier en 1910 n'améliore pas la situation. Toutefois les difficultés relationnelles de Coubertin ne s'arrêtent pas là.
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Pierre de Coubertin s'inscrit pleinement dans le débat que Georges Hébert cristallise dans un ouvrage-clef en 1925[22]. Bien que rallié à la République, en prônant le sport et l'excellence de la compétition à l'école, il entre bien en conflit avec les tenants de la gymnastique militaire et hygiéniste — prônée officiellement par Paul Bert et bien d'autres — et ceux de l'éducation physique égalitaire du plus grand nombre, prônée par Paschal Grousset ancien communard déporté[23]. Ce « Monsieur Paschal Grousset qui est un homme que je méprise et avec lequel je ne veux point avoir de rapports », dit Coubertin[D 8]. Cependant, Coubertin souhaite amener l'activité physique et le sport à l'école[AB 4]. C'est à cette fin qu'il fonde le Comité de propagande des exercices physiques en juin 1888 et le renforce en 1890 avec la Revue athlétique. Les membres du comité sont majoritairement d'une sensibilité de droite (monarchistes, conservateurs et ecclésiastiques), contrairement à ceux de la Ligue nationale de l’éducation physique de Grousset dont les membres, comme Georges Clemenceau ou Alexandre Dumas, ont une sensibilité radicale : socialistes ou non, mais républicains et athées.
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De cette situation naissent les conflits idéologiques entre un mouvement libéral d'inspiration anglo-saxonne et un mouvement plus égalitaire et collectif, plus proche aussi de l'aura de la IIIe République, alors qu'une troisième composante se garde à l'écart des deux mouvances : la Ligue girondine de l'éducation physique de Philippe Tissié. Cependant, médecin et hygiéniste, celui-ci prend position contre la compétition et ses violences, tandis que Coubertin défend le sport et sa « liberté d'excès » pour aller vers l'excellence de l'individu. Coubertin a aussi une vision internationale du sport et veut relier les ligues sportives du monde entier entre elles avec une préférence pour les jeux sportifs anglais (football, athlétisme, aviron et tennis), alors que Tissié et Grousset militent pour une approche éducative du sport par les jeux régionaux (la barrette aquitaine plutôt que le rugby) et par la méthode suédoise de Pehr Henrik Ling (1776–1839), déjà mieux insérée dans la tradition nationale.
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Aussi Tissié se désintéresse-t-il de la création des Jeux olympiques et des problèmes afférents : « Les questions d'amateurs et de professionnels ainsi que le rétablissement des Jeux olympiques n'intéressent pas directement la Ligue girondine qui ne s'occupe que des jeunes gens ou des enfants en cours de scolarité »[D 9] mais, en tant que délégué du ministre de l'Instruction publique, il participe activement en 1897 au congrès du Havre, fraternel comme les valeurs que veulent incarner les Jeux olympiques, et y défend ses points de vue. En raison de sa prestance, ceux-ci sont fortement écoutés et entendus, en dépit des réserves de Pierre de Coubertin qui reste cependant en contact avec Tissié « pour travailler sur cette même cause […] » qu'est l'éducation de l'activité physique car « […] même si nous ne la servons pas de la même manière, nous l'aimons pareillement[D 10] ». En dépit de toutes leurs divergences, on relève, de 1889 à 1915, une importante correspondance entre Coubertin et Tissié que le premier nommé ménage prudemment eu égard à ses fonctions publiques[D 11].
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Coubertin, dans le Chapitre XII de ses "Mémoires" qu'il consacre à l'amateurisme s'exprime ainsi :
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« Lui ! Toujours lui. J'en risque aujourd'hui l'aveu: je ne me suis jamais passionné pour cette question-là ».
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En septembre 1936, un journaliste l'interroge sur le serment olympique, il lui répond avec violence: « On m'a reproché souvent, et toujours à tort, la prétendue hypocrisie du serment olympique. Mais lisez-le, ce fameux serment dont je suis le père heureux et fier : où voyez-vous qu'il exige des athlètes descendus sur le stade olympique un amateurisme absolu que je suis le premier à reconnaître comme impossible ? Je ne demande par ce serment qu'une seule chose : la loyauté sportive ».
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L'intérêt de Coubertin pour le scoutisme est un aspect peu médiatisé du personnage. Cet épisode n'est pas moins caractéristique de l'intransigeance qu'il a déjà exprimée à l'égard de Grousset, par exemple.
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Le lieutenant de marine Nicolas Benoit, collègue de Georges Hébert à l'École navale, rencontre Robert Baden-Powell lors d’un séjour professionnel en Angleterre. À son retour en France il y milite pour la création d'un mouvement de scoutisme laïc et il adresse un mémoire en ce sens au ministère de la Marine en 1910. Celui-ci restant sans écho, il contacte d'autres militants de l’éducation anglo-saxonne qui le mettent en rapport avec Pierre de Coubertin qu'il rencontre en mai 1911[24]. Celui-ci est vite convaincu de l'intérêt de la méthode ; lors de l'assemblée constitutive de la Ligue de l'éducation nationale (LEN), le 27 octobre de la m��me année, il préconise « le système des petits groupements d'adolescents organisés en Angleterre sous le nom de boys scouts » et propose pour la France l'appellation d'éclaireurs[D 12].
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Des divergences majeures apparaissent ensuite entre les deux hommes sur la place des rites (insignes, uniforme, promesse scoute) et de la tolérance religieuse que Coubertin veut ignorer[N 9] mais sur lesquels Benoît, fidèle en cela à Baden-Powell, refuse de transiger[24]. Ces dissensions — qui auraient motivé un duel — aboutissent à la création de deux entités différentes :
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Malgré l'appui de cette puissante organisation, ces derniers restent très minoritaires et le décès de Benoît, lors d'une charge à la baïonnette de l'infanterie de marine le 17 décembre 1914 à Nieuport-Steenstrate[24] en Belgique, met fin aux querelles.
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Cependant la fracture perdure entre ces deux organisations qui ne fusionnent avec les Éclaireuses de France qu'en 1964 au sein d'un mouvement réunifié : les Éclaireuses éclaireurs de France (EEDF). La revue Tout Droit devient alors L'Équipée et un nouvel emblème est élaboré à partir des deux premiers : l'arc des Éclaireurs de France et le trèfle des Éclaireurs français.
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Si l'on excepte le livre d'Ernest Seillière[25] paru dès 1917, la littérature sportive française s'est intéressée tardivement à la personnalité et à l'œuvre de Coubertin et il faut attendre l'ouvrage d'André Senay et Robert Hervet[26] en 1960, celui Marie-Thérèse Eyquem[27] en 1966, la publication de la thèse de Yves-Pierre Boulongne[28] en 1975 et les travaux plus récents de Jean Dury[D 13],[D 14] pour voir apparaître des œuvres historiques d'importance. Peut-être exagérément laudatives celles-ci ont entraîné en réaction à la fin du siècle dernier des travaux extrêmement critiques de sociologues comme Jean-Marie Brohm[29] puis Michel Caillat[30]. Pour ces derniers, qui l'apparentent à un réactionnaire militant[31], si le nom de Coubertin est souvent associé à un idéal olympique de paix et d'égalité entre les êtres humains, voire d'humanisme, les réalités sous-tendues par l'activisme du baron, y compris à travers sa vision du sport et des jeux, en font un réactionnaire. Des travaux plus récents laissent penser qu'il peut aussi être vu comme un homme de son temps à la recherche d'appuis utiles qui pactise parfois sans précautions avec les idées communément défendues par les pouvoirs politiques et scientifiques de son époque pour faire avancer ses convictions[N 10].
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Fervent partisan de la colonisation — « dès les premiers jours, j'étais un colonial fanatique »[PC 1] — il voit dans le sport, à l'instar de nombreuses élites de la IIIe République, un instrument utile de « disciplinisation des indigènes »[PC 2]. Pour certains, Coubertin est, de surcroît, clairement raciste : « Les races sont de valeur différente et à la race blanche, d'essence supérieure, toutes les autres doivent faire allégeance »[28]. Ce qui ne l'empêche pas, à propos des « journées anthropologiques », compétitions réservées « aux représentants des tribus sauvages et non civilisées » organisées lors des Jeux de Saint-Louis, de s’opposer à ce qu’il appelle une « mascarade outrageante », qui, ajoute-t-il, « se dépouillera naturellement de ses oripeaux lorsque ces Noirs, ces Rouges, ces Jaunes apprendront à courir, à sauter, à lancer et laisseront les Blancs derrière eux »[PC 3], fidèle en cela à une vision inclusive des indigènes ayant l'apanage d'une certaine force physique, dont l'homme occidental lui apprend à se servir[N 11]. Cette vision du monde ne se limite d'ailleurs pas aux seuls domaines colonial et ethnique ; elle frise parfois l'eugénisme. Pour lui, toute société est divisée entre forts et faibles. « Il y a deux races distinctes[N 12] : celle au regard franc, aux muscles forts, à la démarche assurée et celle des maladifs, à la mine résignée et humble, à l'air vaincu. Eh ! bien, c'est dans les collèges comme dans le monde : les faibles sont écartés, le bénéfice de cette éducation n'est appréciable qu'aux forts »[PC 4].
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D'autres s'appuient sur son hostilité à la participation des femmes aux Jeux olympiques pour le qualifier de misogyne : « Une petite olympiade femelle à côté de la grande olympiade mâle. Où serait l’intérêt ? [...] Impratique, inintéressante, inesthétique, et nous ne craignons pas d’ajouter : incorrecte, telle serait à notre avis cette demi-olympiade féminine. Ce n’est pas là notre conception des Jeux olympiques dans lesquels nous estimons qu’on a cherché et qu’on doit continuer de chercher la réalisation de la formule que voici : l’exaltation solennelle et périodique de l’athlétisme mâle avec l’internationalisme pour base, la loyauté pour moyen, l’art pour cadre et l’applaudissement féminin pour récompense »[PC 5],[N 13].
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S'il n'imagine pas des Jeux olympiques valorisant le corps de l'athlète noir ou celui de la femme[N 14], ses convictions restent cependant souvent théoriques car, si le CIO édicte la doctrine, l'organisation des premiers Jeux est déjà déléguée pour les organisateurs locaux à des entrepreneurs de spectacle qui l'interprètent parfois[32].
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Si Coubertin parle des jeux comme instrument de paix, il n'est pas insensible, avant 1914, aux efforts de revanche, et, tout en accordant une grande place à l’honneur patriotique et au nationalisme, il présente aussi le sport comme un moyen de rendre les pratiquants plus aptes à la guerre : « Le jeune sportsman se sent évidemment mieux préparé à partir à la guerre que ne le furent ses aînés et quand on est préparé à quelque chose, on le fait plus volontiers »[33]. Enfin, le baron apporte un soutien implicite au régime nazi à l'occasion des campagnes publicitaires en faveur des Jeux : « Dès aujourd'hui, je veux remercier le gouvernement et le peuple allemands pour l'effort dépensé en l'honneur de la onzième olympiade »[34]. Bien que retiré du CIO où il reste à titre purement honorifique et absent physiquement des Jeux, il le soutient implicitement par le discours suivant : « Que le peuple allemand et son chef soient remerciés pour ce qu’ils viennent d’accomplir »[30]. Interrogé sur ce soutien, Coubertin répond : « Comment voudriez-vous que je répudie la célébration de la XIe Olympiade ? Puisque aussi bien cette glorification du régime nazi a été le choc émotionnel qui a permis le développement qu’ils ont connu »[35]. Pour Daniel Bermond, aucun doute n'est possible : Coubertin admire intensément Hitler[36].
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Il reste cependant difficile de faire ici le tri entre les obligations protocolaires et les convictions personnelles : à partir du moment où les Jeux de Berlin sont maintenus, le ton des discours et des déclarations officiels va de soi et, depuis 1925, le président du CIO est bien le comte Henri de Baillet-Latour. Voir Coubertin vieillissant comme acquis au national-socialisme est peut-être prématuré, en dépit de ses liens sportifs anciens avec Frantz Reichel — secrétaire général des jeux de 1924 et plus marqué à l'extrême droite — et son estime sinon son amitié pour Carl Diem, secrétaire général du comité d'organisation des jeux de Berlin depuis 1912. Son absence physique sur le stade en dépit d'invitations pressantes est aussi un élément à décharge. Cependant, sur bien des points, sa vision du monde peut, à juste titre, être qualifiée de réactionnaire, comme n'ont pas hésité à le faire un certain nombre de chercheurs[29]. Toutefois, pour d'autres, si Coubertin peut être considéré parfois comme un visionnaire génial, il n'en reste pas moins un homme de son siècle.
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Ses réserves sur l'accès des femmes à la compétition sportive, par exemple, ne sont à cette époque que l'écho de celles de la Faculté quant aux effets de l'effort violent sur la physiologie féminine : « Peu importe la force de la sportive, son organisme n'est pas fait pour supporter certains chocs »[31]. L'éminent docteur Maurice Boigey rappelle également en 1922 que « La femme n'est pas faite pour lutter mais pour procréer »[37] et les deux plus importantes fédérations sportives de l'entre-deux guerres, l'Union des sociétés de gymnastique de France (USGF)[38] et la Fédération gymnastique et sportive des patronages de France (FGSPF), tout en soutenant chacune une organisation féminine indépendante, restent prudemment exclusivement masculines jusqu'à ce que le régime de Vichy leur impose la mixité[39]. Notons également que Marie-Thérèse Eyquem, grande figure du sport féminin, est une historienne de Pierre de Coubertin assez peu critique sur ce point à son égard[27].
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Ses propos sur le colonialisme restent bien en deçà de ceux de Jules Ferry[40], ministre de l'Instruction publique (1879-1880), surnommé « le tonkinois » pour son expansionnisme[N 15] et ceux sur l'inégalité des races[41] bien pâles par rapport aux démonstrations scientifiques de Paul Bert[42], éminent physiologiste et également ministre de l'Instruction publique (1881-1882) avant d'être le premier résident général du Tonkin en 1886. Il est couramment admis[43] qu'ils ont tous deux clairement contribué ainsi à donner aux manuels scolaires d'histoire, de géographie et de français de la IIIe République une orientation résolument nationaliste qui perdure sous la IVe. La question de la race fait alors aussi débat parmi les militants de la gymnastique et de l’éducation physique naissante, tels Edmond Desbonnet[44] qui, en référence à l’existence d’une Société d'encouragement à l'élevage du cheval français, réclame à cor et à cri l'instauration d’une réflexion sur l’amélioration de ce capital que représente aussi la race humaine[45], voire française[N 16], pour éviter peut-être que ne se renouvelle le désastre de 1870, imputé à la supériorité de l'éducation physique du fantassin prussien. La participation de Paul Doumer[46] à la fondation de la Société française d’eugénisme le 29 janvier 1913[47] montre que les politiques ne sont pas insensibles à un débat qui perdure : en 1919 le très modéré docteur Philippe Tissié publie encore chez Flammarion L'éducation physique et la race.
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Pierre de Coubertin laisse environ 16 000 pages d'écrits imprimés dont 34 ouvrages, 57 brochures et 1 224 articles actuellement répertoriés[48]. Beaucoup, parfois également autobiographiques, sont relatifs à la pédagogie[D 15] ; d'autres concernent l'histoire politique[D 16] et un troisième groupe, la technique sportive. De nombreux ouvrages relatifs à l'histoire politique sont traduits à l'époque en anglais ou en allemand. Une grande partie est disponible sur Wikisource.
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Coubertin est aussi journaliste : sa carte de membre de l'Association des journalistes parisiens date de 1895, son dernier article de juillet 1937. Entretemps, il en signe plus de 1 200 dans 70 journaux et revues françaises ou étrangères[D 17]. Ses œuvres complètes, réunies par les professeurs Norbert Müller et Otto Schantz, ont été éditées sous forme numérique au début de l'année 2013 par le Comité international Pierre de Coubertin[48]. Le compact disc présenté au public et à la presse pour la première fois lors des vœux de Denis Masseglia, président du Comité olympique et sportif français, contient 16 000 pages imprimées, ouvrages et articles confondus. Il convient toutefois de rectifier quelques légendes tenaces associant son nom à des formules aujourd'hui universelles. En particulier, la devise olympique Citius, altius, fortius, comme déjà vu plus haut, n'est pas son œuvre mais celle du père Didon[D 6] et il n'est pas plus l'inventeur de l'adage l'important, c'est de participer. Il emprunte celui-ci à l'homélie de l'évêque de Pennsylvanie lors de la messe olympique des premiers Jeux de Londres, à Saint-Paul : « l'important dans ces olympiades, c'est moins d'y gagner que d'y prendre part » pour y ajouter lui-même quelques jours plus tard le 24 juillet 1908 : « l'important dans la vie ce n'est pas le triomphe mais le combat ; l'essentiel ce n'est pas d'avoir vaincu mais de s'être bien battu »[D 6].
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Il cultive enfin la fibre artistique familiale[SB 1] en s'essayant au roman autobiographique avec Le roman d'un rallié, sous le pseudonyme de Georges Hohrod[D 18], et en participant aux épreuves artistiques des Jeux olympiques de 1912 à Stockholm, où il est médaillé d'or de littérature pour son Ode au sport, présentée sous le double pseudonyme de Georges Hohrod et de Martin Eschbach[D 19]. Cependant, comme le montre Sylvain Bouchet dans un ouvrage récent, extrait d'une thèse primée, cette vocation artistique influencée par John Ruskin s'exprime de la façon la plus totale dans les cérémonials — voire la liturgie, terme plus conforme au rôle d'un renouveau du sacré que Coubertin attribue au sport — dont il entoure tous les évènements qu'il suscite, colloques, congrès ou Jeux olympiques, et qu'il précise souvent dans les moindres détails[SB 2] touchant aussi bien à la décoration, aux accompagnements musicaux, aux
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éclairages, aux chorégraphies qu'à la pyrotechnie. Même si la Seconde Guerre mondiale a introduit un temps une certaine rupture du processus, il demeure ainsi le véritable précurseur des actuelles cérémonies d'ouverture et de clôture des Jeux[SB 3].
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Un Comité français Pierre-de-Coubertin[N 17] (CFPC) créé en 1950 et un comité international[CI 1] créé en 1975[N 18] perpétuent sa mémoire et son message. Le comité international fédère 24 comités nationaux[CI 2] et le comité français a recensé en France :
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Au Québec, la voie publique où est situé le stade olympique de Montréal, dans l'arrondissement Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, est nommée avenue Pierre-de-Coubertin. Une école dans l'arrondissement de Montréal-Nord porte son nom[52].
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En 1936, le CIO propose Coubertin pour le prix Nobel de la paix, mais cette initiative n’aboutit pas[D 2]. La procédure initiée pour proposer son entrée au Panthéon est interrompue par sa famille afin de respecter sa volonté d'être enterré en Suisse. Pierre de Coubertin reçoit le titre de Gloire du sport en 1994 lors de la seconde promotion, et est intronisé au Temple de la renommée IRB en 2007, lors de la seconde promotion également[53].
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La médaille Pierre-de-Coubertin (aussi appelée médaille de la sportivité) est attribuée par le CIO aux athlètes ayant démontré un vrai esprit sportif lors des Jeux olympiques. Selon le musée olympique, elle est considérée par le CIO comme sa plus haute distinction et, par beaucoup d'athlètes et connaisseurs, comme la distinction la plus importante qu'un athlète puisse recevoir, plus importante même qu'une médaille d'or[54].
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En France, une pièce de 20 francs à son effigie est tirée en 1994 et une de 2 euros en 2013.
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La reconnaissance de Coubertin est internationale, et seules les grandes distinctions françaises manquent à son palmarès. Ses démêlés constants avec les instances sportives nationales dès le début du XXe siècle[D 7] expliquent probablement en partie ce paradoxe. Parmi l'impressionnante collection de distinctions qu'il a reçues, même ses pires détracteurs[55] comptabilisent : l'ordre impérial de François-Joseph d'Autriche, l'ordre de Léopold II de Belgique, l'ordre de la rose blanche de Finlande, l'ordre du Phénix de Grèce, l'ordre de Saint-Olaf de Norvège, l'ordre d'Orange-Nassau des Pays-Bas, l'ordre de la couronne prussienne, l'ordre de la couronne roumaine, l'ordre royal de l'étoile polaire de Suède et l'ordre de l'étoile de Roumanie.
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Croix de l'ordre impérial de François-Joseph d'Autriche.
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Croix de l'ordre de Léopold II de Belgique.
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Croix de l'ordre de la Rose blanche de Finlande.
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Ruban de l'ordre du Phénix de Grèce.
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Croix de l'ordre de Saint-Olaf de Norvège.
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Croix de l'ordre d'Orange-Nassau des Pays-Bas.
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Croix de l'ordre de la Couronne prussienne.
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Croix de l'ordre royal de l'étoile polaire de Suède.
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Collier de l'ordre de l'Étoile de Roumanie.
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Le CIO a proclamé l'année 2013 « année Pierre de Coubertin » afin de marquer le 150e anniversaire de sa naissance[56]. À cette occasion, outre la frappe d'une pièce commémorative de deux euros à son effigie à l'initiative de l’État, le CFPC crée aussi une médaille commémorative à l'effigie du baron.
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Dans la tradition interprétative de la mythologie grecque, les divinités olympiennes sont les divinités principales du culte. Elle tiennent leur nom du mont Olympe, sur lequel elles sont censées résider, encore que deux d'entre elles, Poséidon et Hadès ont leurs demeures à l'opposé.
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Comme dans de nombreuses autres cultures polythéistes, la religion grecque connaît l’existence de panthéons, soit des ensembles de divinités ayant chacune ses caractéristiques propres. En Grèce, le panthéon le plus connu est celui de l'Olympe. Si le nombre de ses divinités est fixé à douze, la liste en est mouvante et il n'existe en la matière aucune orthodoxie. Seules les religions monothéistes construisent au cours de leur histoire une orthodoxie.
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Mais il arrive aussi qu'Arès et Dionysos soient remplacés par Hadès et Hestia[4]. De même, certains textes font d'Héraclès et Dionysos des Olympiens. La tradition n'explique jamais quels dieux sortent de la liste quand d'autres y entrent.
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En gras, les douze (en fait quatorze) divinités olympiennes. En italique, les mortels.
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Cette généalogie est cependant très variable selon les auteurs, les traditions et les époques : Homère fait par exemple de Zeus le père de presque tous les autres dieux (et notamment d'Aphrodite, qui est plus souvent considérée comme sa sœur). Des dieux tels qu'Arès et Aphrodite sont absents de certaines listes. Il faut bien se garder de prêter à la religion grecque une quelconque orthodoxie.
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Dans la tradition interprétative de la mythologie grecque, les divinités olympiennes sont les divinités principales du culte. Elle tiennent leur nom du mont Olympe, sur lequel elles sont censées résider, encore que deux d'entre elles, Poséidon et Hadès ont leurs demeures à l'opposé.
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Comme dans de nombreuses autres cultures polythéistes, la religion grecque connaît l’existence de panthéons, soit des ensembles de divinités ayant chacune ses caractéristiques propres. En Grèce, le panthéon le plus connu est celui de l'Olympe. Si le nombre de ses divinités est fixé à douze, la liste en est mouvante et il n'existe en la matière aucune orthodoxie. Seules les religions monothéistes construisent au cours de leur histoire une orthodoxie.
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Mais il arrive aussi qu'Arès et Dionysos soient remplacés par Hadès et Hestia[4]. De même, certains textes font d'Héraclès et Dionysos des Olympiens. La tradition n'explique jamais quels dieux sortent de la liste quand d'autres y entrent.
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En gras, les douze (en fait quatorze) divinités olympiennes. En italique, les mortels.
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Cette généalogie est cependant très variable selon les auteurs, les traditions et les époques : Homère fait par exemple de Zeus le père de presque tous les autres dieux (et notamment d'Aphrodite, qui est plus souvent considérée comme sa sœur). Des dieux tels qu'Arès et Aphrodite sont absents de certaines listes. Il faut bien se garder de prêter à la religion grecque une quelconque orthodoxie.
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Un degré, généralement représenté par ° (le symbole degré), est une mesure d'un angle plan, qui représente le 1/360 d'un tour complet[1] ; un degré est aussi équivalent à π/180 radians. Lorsque cet angle est en rapport avec un méridien de référence, il indique un emplacement le long d'un grand cercle d'une sphère, comme la Terre (voir Coordonnées géographiques), Mars ou la sphère céleste[2]. Le rapport entre 365,25 (nombre de jours moyen de la rotation de la Terre autour du Soleil) et 360° (tour complet) permet d'établir l'approximation suivante : « La Terre tourne d'environ un degré autour du Soleil chaque jour ».
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Le degré, divisé en minutes et secondes qui sont des soixantièmes, vient des Babyloniens, qui comptaient en base 60 (sexagésimale) à l'instar des Chinois[3] qui, il y a plus de 4 700 ans selon le calendrier chinois, utilisaient déjà 60 en fonction de leur astronomie et astrologie. Pour les Chinois, 60 correspond à un cycle temporel fondamental. Les mathématiciens persans ont poursuivi et mesuré les angles célestes et terrestres de la même manière. La mesure du temps de cette façon, directement issue des angles astronomiques, en a découlé.
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Plusieurs explications ont été données sur l'origine du découpage en 360°.
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Comme l'année durant laquelle la Terre fait le tour du Soleil dure 365 jours, chaque nuit les étoiles tournent d'une fraction de tour (1/365 environ) par rapport à l'axe. La mesure de temps n'étant pas nécessairement précise à ses débuts, le calendrier babylonien était basé sur une année de 360 jours répartis en 12 mois de 30 jours, comme le montre la tablette Mul Apin. Il est possible que le degré ait été défini comme la fraction d'angle de décalage entre le ciel d'une nuit et celui de la nuit suivante, à une même heure (cf. Cosmologie), les étoiles bougeant ainsi d'environ 30° entre deux lunes successives. Cette définition devait néanmoins être approximative à 1 ou 2 % près.
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L'explication généralement répandue est que l’utilité originelle des 360° du système sexagésimal est de faciliter le calcul des fractions (et des multiplications). En effet, 360 étant le multiple de 1, 2, 3 et 5 il se divise par ces nombres ainsi que par leur multiples 6, 8, 9, 10, 12, 15, etc. et toutes leurs combinaisons, ce qui simplifie la plupart des calculs et des conversions.
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Finalement, du fait que 360° égale 0°, on se retrouve à calculer en modulo 360 lorsque l’on parle en degrés. On peut souvent opérer les calculs dans les modulos inférieurs que sont les multiplicateurs de 360. Au plus simple, sept demi-tours valent un demi-tour. En langage mathématique : 7 ≡ 1 (mod 2), sept est congru à un, modulo deux ; et 7 × 180° = 1260° ≡ 180° (mod 360°). En pratique, on se contente de dire « sept fois cent quatre-vingts degrés est égal à cent quatre-vingts degrés ». De même 120° + 270° = 390° ≡ 30° (mod 360°).
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Mais la réalité sur l'origine des 360 degrés est vraisemblablement différente. La figure géométrique la plus simple qui soit n'est pas le cercle, mais le triangle équilatéral, avec ses trois côtés et ses trois angles égaux. Il semble que les Sumériens, pour définir le degré d'angle, aient pris l'angle du triangle équilatéral comme référence et qu'ils l'ont, en application de leur base sexagésimale, divisé en 60 degrés, puis le degré en 60 minutes d'angle, puis la minute en 60 secondes d'angle.
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La somme des angles d'un triangle étant égale à un angle plat (ou à deux angles droits), il s'en déduit que l'angle plat, qui est donc égal à 3 angles de triangle équilatéral, vaut 60×3=180 degrés, que l'angle droit qui en est la moitié vaut 90 degrés, et que le tour complet, qui vaut deux angles plats, mesure donc 360 degrés. Le degré serait plutôt la 60e partie d'un angle de triangle équilatéral (angle de référence) et ce ne serait qu'en conséquence de cette définition qu'un tour complet mesurerait 360 degrés.
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Par ailleurs, le fait que 360 soit un nombre divisible par beaucoup de nombres entiers ne doit rien au hasard. Il le doit à l'origine même du système sexagésimal utilisé par les Sumériens, puis par les Babyloniens, basé sur une méthode de calcul sur les phalanges (qui serait encore en usage au Viêt Nam). Ces peuples comptaient, sur une main, leurs phalanges avec le pouce ; le pouce défile sur les trois phalanges des quatre autres doigts, soit douze phalanges : on compte ainsi de 1 à douze, d'où la base 12 initiale, nombre qui apparaît dans d'autres circonstances : les 12 apôtres, les 12 représentants des 12 tribus d'Israël, les 12 heures du jour et les 12 heures de la nuit, etc. Ensuite, on utilise les doigts de l'autre main pour les retenues. Le pouce, en opposition à l'un des quatre autres doigts, permet de compter de 1 à 4 douzaines. Avec les deux mains, on compte ainsi jusqu'à 5×12 = 60.
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Le nombre 360 est donc le résultat de la multiplication de 3 phalanges × 4 doigts d'une main × 5 douzaines × 6 angles de référence pour un tour complet de cercle. Le fait qu'il y ait 360 degrés dans un cercle apparaît ainsi à la fois en raison du nombre important des diviseurs de 360 et comme résultat d'un calcul cohérent. Le triangle peut aussi évoquer l'astronomie dans l'Égypte antique par l'entremise de son zodiaque de Dendérah ou des multiples tombes au plafond astronomique, notamment celui de la tombe TT353 de Sénènmout qui savait qu'une journée compte 24 heures.
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Le degré d’arc (symbole °) est une unité pratique d’angle plan. Un degré vaut π/180 radians, 10/9 grades ou 160/9 mils, soit 1/360 d’un tour complet.
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Le degré d’arc permet de mesurer avec des entiers à la fois les angles d'une étoile à cinq branches (36°) et ceux d'une étoile à six branches (60°) — deux figures multi millénaires — ainsi que les angles qu'ils forment avec leurs intersections, et les angles formés par ajouts ou suppressions d'angles.
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Même s'il ne s'agit pas d'une unité du Système international (SI), son usage est accepté avec lui. Les préfixes du SI sont rarement appliqués aux symboles du degré d’arc et de ses subdivisions (uniquement à la seconde d’arc, en fait) ; ces symboles sont également les seuls à ne pas être séparés du nombre les précédant par une espace : on doit écrire « 12° 30′ » et non « 12 ° 30 ′ ».
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En astronomie de position, le degré carré est utilisé pour mesurer un angle solide[4] sur la sphère céleste. Un degré carré vaut
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,
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{\displaystyle \left({\frac {\pi }{180}}\right)^{2}=3,046\,174\times 10^{-4}}
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stéradian.
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Un degré est subdivisé en 60 minutes d’arc (symbole ′), elles-mêmes divisées en 60 secondes d’arc (symbole ″).
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On utilise aussi fréquemment la notation décimale : on notera aussi bien « 12,5° » que « 12° 30′ », ou encore, « 48,59039° » que « 48°35'25,4" ». La préférence dépend ici de l'outil de calcul et/ou de mesure.
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Les fonctions trigonométriques sont indépendantes de l’unité angulaire choisie. Mais en analyse, les fonctions sont définies par les valeurs prises par les fonctions pour des variables exprimées en radians.
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Pour un angle de mesure d°, exprimée en degrés, on a donc sin(d°) = sin(d × π/180), et de même pour les autres fonctions trigonométriques.
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En astronomie ou en optique, on utilise l’approximation
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sin
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tan
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θ
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≈
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θ
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{\displaystyle \sin(\theta )\approx \tan(\theta )\approx \theta }
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pour les faibles angles (inférieurs à 5°).
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Le sinus et la tangente d’un angle faible sont quasi-égaux à sa valeur en radians.
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Le kelvin (symbole K, du nom de William Thomson dit Lord Kelvin), est l'unité de base SI de température thermodynamique. Par convention, les noms d'unité sont des noms communs et s'écrivent en minuscule (« kelvin » et non « Kelvin »)[Note 1].
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4 |
+
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+
Jusqu’au 20 mai 2019, le kelvin était défini comme la fraction 1/273,16 de la température thermodynamique du point triple de l'eau (H2O), une variation de température d'1 K étant équivalente à une variation d'1 °C[1]. La nouvelle définition a pour objectif de respecter cette valeur, mais en l’ancrant sur une valeur fixée de la constante de Boltzmann.
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6 |
+
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7 |
+
À la différence du degré Celsius, le kelvin est une mesure absolue de la température qui a été introduite grâce au troisième principe de la thermodynamique. La température de 0 K est égale à −273,15 °C et correspond au zéro absolu (le point triple de l'eau est donc à la température 0,01 °C).
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8 |
+
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9 |
+
Le kelvin, n'étant pas une mesure relative, n'est jamais précédé du mot « degré » ni du symbole « ° », contrairement aux degrés Celsius ou Fahrenheit.
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+
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+
L'échelle des températures Celsius est, par définition, la température absolue décalée en origine de 273,15 K :
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On en déduit que :
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L'inverse de la température est un paramètre qui intervient souvent dans les formules. Les physiciens utilisent parfois le paramètre β tel que :
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En pratique :
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18 |
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Ainsi, 0 °C = 273,15 K, 1 °C = 274,15 K, etc.
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+
De 1954 à 2019, l'unité de température du Système international et ses unités dérivées, déterminées par une convention internationale, sont fondées sur la température thermodynamique du point triple de l'eau, TH2OT = 273,16 K :
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22 |
+
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23 |
+
La fraction 1⁄273,16 est donc due au choix du point triple de l'eau comme point de référence et à la volonté de définir une unité de température qui permette de retrouver les intervalles de températures usuels associés aux anciennes échelles de température. Bien que la définition officielle actuelle du degré Celsius repose sur celle du kelvin, ce dernier a été établi postérieurement.
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24 |
+
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25 |
+
Historiquement, les points de référence choisis pour construire les échelles de température étaient la température de congélation de l'eau, qui définit le zéro, et la température d'ébullition, fixée à 100. Ces deux points définissaient ainsi une échelle centigrade dont le pas est un centième de la différence de température entre ces deux points. Cette échelle de température a longtemps été confondue avec l'échelle Celsius.
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26 |
+
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+
La notion de température thermodynamique, et implicitement celle de température absolue, introduit la notion de zéro absolu, rendant inutile la référence à deux points. Un seul point fixe de référence suffit. Le point triple de l'eau, c'est-à-dire les conditions dans lesquelles coexistent les trois états (liquide, solide et gazeux) de l'eau, est un point de température et de pression invariantes (variance nulle). Il constitue donc un point fixe fondamental de référence[1], plus stable que ne l'est la température de congélation, par exemple, qui dépend de nombreux paramètres et qui peut descendre à −38 °C pour de l'eau pure en surfusion[2],[3].
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28 |
+
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+
Une fois ce point de référence adopté, il reste à définir l'intervalle d'un kelvin qui est fixé comme suit : Le kelvin est la fraction 1⁄273,16 de la température thermodynamique du point triple de l'eau.
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30 |
+
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+
Celui-ci devient en retour la référence de la définition du degré Celsius. À la suite de cette réforme, ce dernier est réduit au statut d'unité dérivée du Système international : l'unité de température Celsius est égale par définition à l'unité de température kelvin, tout intervalle de température ayant la même valeur numérique dans les deux unités[1].
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32 |
+
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+
En revanche, du fait de ce choix d'unité, la température d'ébullition de l'eau à la pression atmosphérique normale n'est plus fixée à 100 °C mais à 99,9839 °C. Néanmoins, ce choix menant à un écart très faible avec la valeur 100, il permet de maintenir les définitions courantes des points de congélation et d'ébullition de l'eau sous pression atmosphérique : environ 0 °C et environ 100 °C.
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+
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+
En toute rigueur, seule l'échelle centigrade, obsolète, attribue encore la valeur exacte 100 à la température de ce point d'ébullition.
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En 2005, la définition a été raffinée[4] en spécifiant la composition isotopique de l’eau dont le point triple est utilisé :
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+
Cette composition est celle du matériau de référence de l’Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), connu sous le nom de « Eau océanique moyenne normalisée de Vienne » (VSMOW, de l'anglais Vienna Standard Mean Ocean Water), tel que recommandé par l’Union internationale de chimie pure et appliquée (UICPA)[5].
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En 2018, il est décidé de redéfinir les unités du système international.
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À partir du 20 mai 2019, à la suite des travaux du Comité international des poids et mesures, la définition du kelvin change fondamentalement[6]. Au lieu de se fonder sur les changements d'état de l’eau pour définir l’échelle, la nouvelle définition se fonde sur l'énergie équivalente comme donnée par l'équation de Boltzmann.
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Le kelvin devient ainsi dépendant des définitions de la seconde, du mètre et du kilogramme, eux-mêmes définis en fonction de la constante de Planck h, de la vitesse de la lumière dans le vide v et de la fréquence de la transition hyperfine de l’état fondamental de l’atome de césium 133 non perturbé
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Différentes échelles sont utilisées pour mesurer la température : l’échelle Newton (établie vers 1700), Rømer (1701), Fahrenheit (1724), Réaumur (1731), Delisle (1738), centigrade (de Celsius) (1742), Rankine (1859), kelvin (1848), Leyden (ca. 1894 ?), Celsius (1948).
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52° 31′ N, 13° 25′ E
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L'Allemagne (/almaɲ/ ; en allemand : Deutschland /ˈdɔʏtʃlant/ Écouter), en forme longue la République fédérale d'Allemagne[a] abrégée en RFA (en allemand : Bundesrepublik Deutschland /ˈbʊn.dəs.ʁe.pu.ˌblik ˈdɔʏtʃ.lant/ Écouter, abrégée en BRD), est un État d'Europe centrale, entouré par la mer du Nord, le Danemark et la mer Baltique au nord, par la Pologne à l'est-nord-est, par la Tchéquie à l'est-sud-est, par l'Autriche au sud-sud-est, par la Suisse au sud-sud-ouest, par la France au sud-ouest, par la Belgique et le Luxembourg à l'ouest, enfin par les Pays-Bas à l'ouest-nord-ouest. Décentralisée et fédérale, l'Allemagne compte quatre métropoles de plus d'un million d'habitants : la capitale Berlin, ainsi que Hambourg, Munich et Cologne. Le siège du gouvernement est situé dans la ville de Berlin et dans la ville fédérale de Bonn. Francfort-sur-le-Main est considérée comme la capitale financière de l'Allemagne[b] : dans cette ville se trouve le siège de la BCE.
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Beaucoup de peuples germaniques occupent le Nord du territoire actuel depuis l'Antiquité classique. Durant ce que l'on nomme les invasions barbares, les tribus germaniques se rapprochent du Sud de ce territoire. À partir du Xe siècle, les territoires forment la partie centrale du Saint-Empire romain germanique. Au XVIe siècle, le Nord de l'Allemagne est au cœur de la réforme protestante. Le pangermanisme entraîne l'unification des États allemands en 1871 pour former l'Empire allemand. Après la Première Guerre mondiale, et la révolution allemande de 1918-1919, l'Empire est remplacé par la république parlementaire de Weimar. L'accès au pouvoir des nazis en 1933 mène à la Seconde Guerre mondiale, au cours de laquelle le régime totalitaire connu sous le nom de Troisième Reich, fondé sur un racisme et un antisémitisme singulier, et dirigé par le dictateur Adolf Hitler perpètre des crimes de masse en Europe, dont la Shoah, et laisse le pays en ruines. Après sa défaite militaire en 1945, l'Allemagne perd des territoires et — par la volonté des vainqueurs alliés qui entrent dans la « guerre froide » — est contrainte de se scinder en deux nations : à l'ouest un État démocratique, la République fédérale d'Allemagne (en abrégé RFA) et, à l'est, la République démocratique allemande (en abrégé RDA) sous emprise de l'Union soviétique. Le mur de Berlin — qui symbolise cette division dans l'ancienne capitale — tombe le 9 novembre 1989 et l'Allemagne est à nouveau réunifiée le 3 octobre 1990, Berlin en redevenant la capitale.
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La langue officielle du pays est l'allemand, sa monnaie est l'euro, sa devise est Einigkeit und Recht und Freiheit (« Unité et Droit et Liberté ») et son drapeau est constitué de trois bandes horizontales aux couleurs nationales de l'Allemagne : noir, rouge et or. Son hymne national est Das Deutschlandlied (« Le Chant de l'Allemagne »). Avec plus de 83 millions d'habitants[2], l'Allemagne est le pays le plus peuplé de l'Union européenne. Elle est une grande puissance politique[5] et sa dirigeante politique, Angela Merkel en 2019, est largement perçue comme la personnalité politique la plus influente de l'Union européenne[6]. L'Allemagne est aussi la première puissance économique d'Europe ainsi que la quatrième puissance économique mondiale et elle compte parmi les pays industrialisés les plus développés et les plus performants dans le monde. Elle figure parmi les premiers mondiaux dans les secteurs de l'aéronautique, de l'automobile, de l'industrie chimique et de la construction mécanique. L'Allemagne est en 2017 le troisième exportateur mondial derrière la Chine et les États-Unis et elle est le pays présentant le plus grand excédent commercial du monde en 2018[7]. Elle a aussi le taux de chômage le plus bas parmi les 19 États membres de la zone euro, ce taux s'établissant à 3,3 % en décembre 2018, d'après Eurostat[8]. L'Allemagne affiche un niveau de vie « très élevé » : elle est 4e au classement IDH en 2019[4].
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Membre fondateur de l'Union européenne et membre du G7, du G20, de la zone euro, de l'espace Schengen et de l'OTAN, elle abrite le siège de la Banque centrale européenne, du Tribunal international du droit de la mer et de l'Office européen des brevets. L'Allemagne est le pays le plus apprécié du monde, ceci d'après des sondages effectués à la demande de la BBC en mai 2013[9], du GfK en novembre 2014[10] et de U.S. News en janvier 2016[11]. Comme destination d'immigration, elle est une des terres préférées, se classant ainsi deuxième dans le monde[12], après les États-Unis. L'Allemagne est en 2014 le principal pollueur d'Europe, émettant à elle seule près de 23 % de l'ensemble des émissions de CO2 du continent[13].
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Le mot gotique Thiuda signifiant « peuple », a comme adjectif Thiudisk. Thiudisk est transformé en Theodischus par les Romains, puis en Teudischus. Thiudisk devient Diutisca en vieux haut allemand pour aboutir à Deutsch en allemand moderne ou Tysk dans les langues scandinaves (d'où Tyskland). En ancien français, le latin Theodiscus donne Thodesche, puis Tudesque.
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Le français moderne préfère le mot Allemand issu du latin Alamanni désignant le peuple des Alamans[14]. Ceci est également valable, par exemple, en portugais (Alemão), en espagnol ou castillan (Alemán), et pour le catalan (Alemanys). L'italien lui, a conservé l'origine latine dans son adjectif Tedesco pour dire Allemand[15].
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Germany en anglais se réfère aux Germains et Saksa en finnois et en estonien se réfère aux Saxons.
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Dans les langues des peuples slaves, le nom renvoie à l'adjectif signifiant « muet ».
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En langue chinoise écrite, le nom de l'Allemagne est 德国 (Déguó). Ici, 德 (Dé) est l'abréviation de la transcription 德意志 (Déyìzhì) du mot allemand deutsch, et 国 (Guó) signifie pays[16].
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De 962 à 1806, l'Allemagne est la force centrifuge du Saint-Empire romain germanique. Après le Congrès de Vienne, les États allemands se regrouperont au sein de la Confédération germanique (de 1815 à 1866) alors en proie aux luttes d'influence entre l'Autriche et la Prusse. C'est en 1871, à la fin de la guerre franco-prussienne, les divers États allemands furent réunis dans un État dominé par la Prusse, donnant ainsi naissance à l'Allemagne unifiée moderne, dite également Deuxième Reich ou Reich Wilhelminien. La défaite allemande qui suivit la Première Guerre mondiale provoqua en 1918 l'avènement de la République, puis en 1933 celui du Troisième Reich, lequel s'effondra en 1945 dans la défaite qu'entraîna la Seconde Guerre mondiale. D'abord occupée par les forces armées de ses vainqueurs, l'Allemagne fut séparée en deux parties en 1949, qui formèrent la République fédérale d'Allemagne (dite « Allemagne de l'Ouest ») et la République démocratique allemande (dite « Allemagne de l'Est »). La réunification a eu lieu le 3 octobre 1990, onze mois après la chute du Mur de Berlin, qui marqua la réunification populaire. En 1990, sa capitale redevient Berlin.
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La linguistique et les textes latins nous montrent que la mention du peuple germain remonte à l'époque romaine. Cependant les historiens s'entendent pour trouver les origines d'un territoire allemand au partage de Verdun de 842. Louis le Germanique a obtenu, lors de ce partage, l'est de l'empire carolingien, nommé Francie orientale. C'est de la Francie orientale qu'est issu le Saint-Empire romain germanique fondé par Otton Ier, dit le Grand (936-973). Cet empire comprend, outre le territoire de l'actuelle Allemagne, l'Italie du nord et la Bourgogne. Dès sa fondation, ce nouvel empire est entravé par le peu d'institutions sur lesquelles l'empereur peut asseoir son autorité et la faiblesse des revenus, les empereurs ne disposant que de leurs propres domaines pour financer leur politique. Le système d'élection de l'empereur par les princes-électeurs conduisit souvent à affaiblir le pouvoir du monarque. Traditionnellement, l'empereur élu entreprenait un voyage à Rome pour être couronné par le pape.
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Le délitement du pouvoir impérial est accentué par l'obsession de certains empereurs à vouloir établir une autorité forte dans leurs possessions italiennes. Au XIIIe siècle, Frédéric II est tellement occupé par ses affaires italiennes qu'il renonce à tout pouvoir et tout contrôle dans les nombreuses principautés ecclésiastiques allemandes et qu'il abdique une grande partie de ceux-ci dans les principautés laïques. De ce fait, les terres allemandes sont pratiquement indépendantes du pouvoir impérial dès cette époque.
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À partir du XIe siècle, la Germanie déborde de ses limites traditionnelles entre le Rhin et l'Oder. Commence alors la colonisation de l'Europe centrale sous l'action de grands seigneurs, des rives de la mer Baltique par une croisade menée par les chevaliers Teutoniques et du Sud du pays à partir du règne de Otton Ier. Des centaines de milliers d'Allemands de l'Ouest poussés par la surpopulation ont ainsi migré vers l'Est où des tenures plus vastes et des droits féodaux plus légers les attendent. Les villes rhénanes et les ports se développent mais prennent une part peu active au grand commerce européen du XIIe siècle.
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Après 1438, l'empereur porte le titre d'un « empereur élu » après son élection formelle par les sept « électeurs » de l'Empire à Francfort. À l'époque moderne, le Saint-Empire compte plus de 300 États qui n'obéissent que de très loin à l'empereur Habsbourg.
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Au XVIe siècle, la réforme luthérienne continue à diviser l'Allemagne. En 1546, l'empereur Charles Quint entre en guerre contre les nombreux princes et villes allemands qui se sont convertis au luthéranisme. Son échec à réduire le protestantisme dans le Saint-Empire est sanctionné par la paix d'Augsbourg de 1555, qui permet à chaque prince et ville libre de choisir sa religion mais oblige les sujets à avoir la même religion que leur souverain — cujus regio, ejus religio. L'Allemagne n'en a pas pour autant fini avec les guerres de religion. Les progrès du calvinisme en Allemagne à la fin du XVIe siècle et la volonté de l'empereur Ferdinand II d'imposer son autorité et celle de la religion catholique aux États du Saint-Empire, entraînent la guerre de Trente Ans qui ravage le pays de 1618 à 1648. Les traités de Westphalie entérinent l'affaiblissement du pouvoir impérial en favorisant les droits des 350 États allemands. La liberté religieuse des princes est réaffirmée.
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Le rapprochement se fait partiellement par la finance. La Frankfurter Wertpapierbörse créée en 1585 par des marchands pour établir un cours unique des monnaies, devenue une bourse aux effets de commerce au XVIIe siècle, centralise depuis la fin du XVIIIe siècle la négociation de la dette publique. La Banque de Bethmann innove en fragmentant et revendant, par appel à l'épargne publique, les prêts souverains à François Ier[17].
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Sous la pression de la France, le Saint-Empire est dissous en 1806 et remplacé par la Confédération du Rhin sous protectorat français. Après le congrès de Vienne (novembre 1814 - juin 1815), celle-ci est remplacée par la Confédération germanique (en allemand : Deutscher Bund) qui ne regroupe plus que 39 États sous la direction honorifique des Habsbourg, lesquels ne portent plus que le titre d'Empereur d'Autriche. En fait, cette confédération ne peut exister que si l'Autriche et la Prusse s'entendent. À partir de 1834, le Zollverein ou union douanière commence à se constituer à l'initiative de la Prusse. Il construit un espace économique sans douane intérieure et définit une même politique commerciale vis-à-vis de l'extérieur. Cet espace, progressivement élargi, exclut délibérément l'Autriche. Les révolutions de 1848 touchent la plupart des États allemands. Une assemblée élue au suffrage universel se réunit à Francfort et propose la couronne d'une Allemagne unifiée au roi de Prusse, Frédéric-Guillaume IV, qui la refuse, soucieux de ne pas tenir son pouvoir de la souveraineté du peuple. Il est prêt à accepter la couronne que lui proposent les princes allemands, mais l'Autriche force la Prusse à renoncer en 1850. L'Allemagne se retrouve dans la même situation politique qu'en 1815.
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En 1862, Otto von Bismarck devient le ministre-président du roi de Prusse Guillaume Ier. Il a compris que l'unité allemande ne se fera pas sans l'éviction de l'Autriche par la guerre. Il fait passer par la force les réformes modernisant l'armée. En 1866, l'armée prussienne écrase l'armée autrichienne à Sadowa.
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La Prusse annexe les territoires situés entre sa partie orientale et sa partie occidentale, et dirige la Confédération de l'Allemagne du Nord. Seuls les quatre États du Sud n'y adhèrent pas.
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La France, en déclarant la guerre à la Prusse le 19 juillet 1870, permet de fédérer tous les États allemands autour d'un ennemi commun. La défaite française débouche sur la proclamation de l'Empire allemand le 18 janvier 1871 dans la galerie des Glaces du château de Versailles, avec Guillaume Ier de Prusse à sa tête, entraînant également l'annexion de l'Alsace (sauf Belfort) et du nord de la Lorraine, dont la région de Metz, place-forte de première importance. L'unité allemande s'est faite par le haut et par la guerre, comme le souhaitait Bismarck.
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L'indemnité de guerre de 1871, forçant la France à emprunter 25 % de son PIB pour verser de l'or à l'Allemagne, dope la spéculation immobilière à Berlin, précipitant le krach de mai 1873, le plus profond de l'histoire boursière allemande, puis la Grande Dépression (1873-1896). Les banques se méfient les unes des autres. Les prêts interbancaires s'assèchent, mais la Deutsche Bank nouvellement créée résiste à la tempête et d'autres banques la suivent.
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La sidérurgie allemande connaît une formidable expansion car elle profite mieux des procédés Bessemer (1858) et surtout Thomas (1877), grâce à un charbon plus abondant, même s'il est moins rentable, exploité dans les mines de la Ruhr. Dans les années 1890 des dizaines de milliers de travailleurs polonais émigrent de Pologne vers la Ruhr pour s'embaucher dans les mines de charbon, dont une partie qui se feront embaucher après la Première Guerre mondiale par les industriels français souhaitant relancer leur économie, grâce à leur savoir-faire[18].
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L'Allemagne, devenue une des puissances politiques majeures en Europe s'engage dans la Première Guerre mondiale aux côtés de l'Autriche-Hongrie (1914) et tente d'envahir la France. Après les premiers assauts, la guerre s'oriente vers une longue et lente guerre de position dans les tranchées, meurtrière d'un côté comme de l'autre. Elle prend fin en 1918 avec la défaite allemande, et l'empereur allemand, le Kaiser Guillaume II, doit abdiquer en raison de la Révolution allemande de novembre 1918. Lors du traité de Versailles, l'Allemagne est considérée comme responsable de la guerre et condamnée à payer de très lourdes réparations, d'autant que les Allemands ont fait sauter les cuvelages de 18 des 19 sociétés minières françaises du nord pendant la guerre et noyé les galeries.
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L'Allemagne, chose unique dans l'histoire diplomatique, n'est pas invitée aux discussions versaillaises. Elle est jugée comme principalement responsable (avec l'Autriche-Hongrie) de la guerre, mais conserve néanmoins la Rhénanie, au regret de la France qui voulait fixer la frontière sur le Rhin. L'Alsace et la Lorraine perdues en 1871 reviennent à la France qui n'obtient cependant pas la Sarre (51 millions de tonnes de charbon, soit deux tiers des besoins français), en raison des pressions exercées par l'Angleterre. La Sarre est placée sous la tutelle de la Société des Nations et un référendum sera organisé quinze ans plus tard pour décider son rattachement à la France ou à l'Allemagne. Le Schleswig du Nord est rattaché au Danemark après consultation de la population. Les cantons d'Eupen et de Malmedy sont rattachés à la Belgique. La Pologne obtient un accès à la mer, le fameux « corridor de Dantzig », avec les populations Kachoubes parlant un dialecte polonais mais étant favorables aux Allemands. La ville de Dantzig n'est rattachée ni à l'Allemagne, ni à la Pologne, c'est une ville libre sous contrôle de la SDN. Solutions de compromis qui ne plaisent à personne. 80 kilomètres séparent la Prusse-Orientale du reste de l'Allemagne. La Haute-Silésie, rattachée après plébiscite à l'Allemagne en mars 1921, est occupée par la Pologne peu après. La SDN arbitre la situation et le partage, dénoncé par les deux parties, est réalisé arbitrairement.
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L'Allemagne perd 88 000 km2 et huit millions d'habitants. Le service militaire est aboli et l'armée est réduite à 100 000 hommes dont 5 000 officiers. Elle ne peut posséder ni blindés, ni artillerie lourde, ni aviation. Sa flotte de guerre se saborde à Scapa Flow le 26 juin 1919. Elle perd ses colonies, qui sont placées par la SDN sous mandats confiés aux vainqueurs. Comme responsable de la guerre, elle doit céder du matériel et des produits agricoles. Les réparations de guerre sont évaluées en 1921 à 132 milliards de marks-or à payer en 30 ans. Tous les brevets allemands sont perdus, les vainqueurs obtiennent la clause de « nation la plus favorisée » et le Rhin, l'Oder et l'Elbe sont internationalisés, l'Allemagne perdant tout pouvoir sur leur contrôle. La rive gauche du Rhin, avec des têtes de pont rive droite, est occupée, puis considérée comme démilitarisée perpétuellement.
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Malgré ces mesures intransigeantes, l'industrie allemande résiste et affiche une croissance plus forte que celle des Anglais, qui sont les perdants de la forte expansion européenne des années 1920. En 1939, le charbon français coûte 25 % plus cher qu'en Allemagne.
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Le pangermanisme dévoyé en un nationalisme hostile à l'impérialisme franco-britannique et raciste envers les populations juives et slaves, le ressentiment contre les conditions du traité de Versailles et les conséquences particulièrement dures de la crise économique mondiale de 1929 permettent au NSDAP (parti nazi) d'Adolf Hitler d'accéder par les urnes au pouvoir en 1933. Hitler élimine rapidement toute opposition puis prend le contrôle absolu de l'État allemand en instaurant un régime totalitaire[19]. En 1935, l'Allemagne devient officiellement antisémite en promulguant les lois de Nuremberg. La politique d'Hitler consistant à annexer ou envahir ses voisins finit par provoquer la Seconde Guerre mondiale le 1er septembre 1939.
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L'Allemagne domine le début du conflit. Elle conquiert une grande partie de l'Europe, de l'Afrique du Nord, de l'URSS. Mais pendant l'hiver 1941-1942, l'armée allemande subit de lourdes pertes sur le front russe. En 1942-1943, la guerre tourne en faveur des pays alliés : le Royaume-Uni, le Canada, les États-Unis, l'URSS écrasent finalement les armées de l'Axe, envahissant finalement Berlin. La Shoah est l'extermination systématique par l'Allemagne nazie d'entre cinq et six millions de juifs, soit les deux tiers des juifs d'Europe et environ 40 % des juifs du monde. Le 30 avril 1945, Hitler se suicide.
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Dévastée par la guerre (même si le potentiel industriel du pays est encore énorme car la politique de la terre brûlée souhaitée par Adolf Hitler n'est pas appliquée de façon conséquente), l'Allemagne est occupée par les Alliés. Le pays et Berlin sont divisés en quatre secteurs, chacun contrôlé par l'une des nations victorieuses (États-Unis, Royaume-Uni, Union soviétique et France). Après plusieurs propositions pour une nouvelle Allemagne (comme le plan Morgenthau), elle est finalement divisée en deux parties durant toute la Guerre froide : la RFA (République fédérale d'Allemagne) créée le 23 mai 1949 à l'Ouest avec Bonn pour capitale et siège administratif, et la RDA (République démocratique allemande) créée le 7 octobre 1949 à l'Est avec Berlin-Est pour capitale. Les territoires à l'est du fleuve Oder et son affluent Neisse de Lusace ont été intégrés à la Pologne et à l'URSS.
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Le creux démographique provoqué par la guerre est rapidement compensé par l'arrivée d'environ 13 millions d'Allemands expulsés des anciens territoires d'Allemagne-Orientale et des pays d'Europe de l'Est. Ces millions de réfugiés ont été intégrés dans la société d'après-guerre des territoires de la RFA et la RDA. Ils venaient principalement des anciennes provinces allemandes de la Silésie, de la Prusse-Orientale et aussi de l'est de la province de la Poméranie. En outre ils venaient de Pologne, notamment des anciennes provinces de la Prusse-Occidentale et de la Posnanie. Ils venaient encore des régions qui autrefois appartenaient à l'Autriche-Hongrie : de la Tchécoslovaquie - notamment des régions de Bohême, Moravie et Silésie Tchèque (Allemands des Sudètes) -, ainsi que de Hongrie et de Roumanie (Transylvanie). Par ailleurs ils venaient du territoire de Klaipėda (Memel), en Lituanie.
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Sous l'impulsion du plan Marshall (1948-1952), l'Allemagne de l'Ouest renoue rapidement avec la croissance économique, au contraire de l'Allemagne de l'Est. L'amitié franco-allemande naît avec Konrad Adenauer et Charles de Gaulle, et est considérée encore aujourd'hui comme le moteur de l'Europe. À la chute du mur de Berlin le 9 novembre 1989, prélude à la réunification de l'Allemagne du 3 octobre 1990, les deux pays de RFA et de RDA ne possèdent pas le même niveau économique. Cette différence persiste aujourd'hui, les Länder de l'Est (ancienne RDA) demeurant plus pauvres que ceux de l'Ouest. Le coût de la réunification a entraîné d'importantes difficultés économiques pour le pays depuis les années 1990. Son unification a cependant permis d'en faire une nation politiquement incontournable au sein de l'Union européenne et la première puissance économique du continent.
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De 1991 à 2000, 150 milliards de DM ont été investis chaque année à l'Est de l'Allemagne sans parvenir à sortir cette région de la crise, mais des réformes en profondeur sont entreprises dans les deux parties de l'Allemagne dans les années 1990, afin d'inciter le pays à être plus compétitif, en particulier celle du système de retraite. De 1998 à l'automne 2005, le gouvernement allemand est dirigé par Gerhard Schröder, du SPD (Parti social-démocrate). Les écologistes du parti Die Grünen participent à un gouvernement de coalition. Après les élections législatives anticipées de 2005, la chancelière chrétienne démocrate Angela Merkel dirige un gouvernement basé sur une « grande coalition » qui regroupe cette fois la CDU (et sa branche bavaroise la CSU) et le SPD. Depuis 2009, la même Angela Merkel est à la tête d'une coalition « noire-jaune » entre la CDU et les libéraux du FDP avant de former une nouvelle « grande coalition » après les élections fédérales en 2013.
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En 2005, le cardinal Joseph Ratzinger, ancien archevêque de Munich, et au Vatican préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, est élu pape sous le nom de Benoît XVI. Benoît XVI est le premier pape germanique depuis Benoît XI, qui a régné au XIIIe siècle.
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En 2015, lors de la crise migratoire en Europe, Angela Merkel affirme que l'Allemagne doit être un pays d'accueil et annonce vouloir accueillir 800 000 migrants[20]. Mais, rapidement confronté à une vague d'une ampleur inattendue qui dépasse le million de migrants[21] le gouvernement décide de rétablir sa frontière avec l'Autriche le 13 septembre 2015 afin de freiner le flux des arrivées[22].
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En 2016, les agressions sexuelles du Nouvel An qui font plus de 1 049 victimes ont un impact considérable dans la population allemande[23]. En juillet de la même année, le pays connaît ses premiers attentats islamistes[24],[25],[26]. Ceux-ci, impliquant des demandeurs d'asile, font 15 morts et plusieurs dizaines de blessés en moins d'un mois[27].
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Le Nord est occupé par la plaine d'Europe du Nord, formée par les glaciations du quaternaire, aux paysages fortement différenciés, le centre par des montagnes anciennes d'altitudes peu élevées, le sud par un bassin sédimentaire et par le massif alpin. Ce pays, bordé au nord-ouest par la mer du Nord et au nord-est par la mer Baltique, occupe une place centrale dans l'Union européenne par sa situation, sa puissance démographique, industrielle et commerciale. Une grande partie de l'Allemagne occidentale fait partie de l'Europe rhénane, la région la plus dynamique d'Europe et l'une des plus dynamiques du monde.
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La réunification de 1990 a changé l'organisation de l'espace allemand. L'espace rhénan reste cependant le cœur de l'Allemagne et l'axe le plus fréquenté, aussi bien sur le plan économique que sur le plan démographique malgré la nécessaire mutation de la Ruhr. Francfort et la conurbation de Région Rhin-Main continue de jouer son rôle de capitale financière du pays.
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Depuis le début des années 1960, les régions du Sud, le Bade-Wurtemberg et la Bavière sont des espaces attractifs. Ce sont des régions aussi bien industrielles (techniques de pointe, complexes militaro-industriels) que touristiques. Le solde migratoire régional est fortement positif.
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Depuis la réunification, le Centre et le Nord jouissent d'une position privilégiée. Ils sont devenus un nouveau centre géographique de l'Allemagne. Les ports de Hambourg et de Brême disposent de l'Hinterland de l'ancienne RDA dont ils étaient privés jusqu'en 1990. Le transit entre ces ports et les régions diverses d'Allemagne et d'Europe permet au Land de Basse-Saxe d'occuper une place majeure dans l'espace de l'Allemagne réunifiée.
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Les cinq Länder de l'est constituent une périphérie en reconstruction. Le passage d'une économie socialiste à une économie de marché a entraîné la fermeture de nombreuses usines vétustes et peu concurrentielles, le développement de friches industrielles, des migrations régionales vers les Länder de l'ouest et une forte augmentation du chômage. Le taux de chômage était, fin 2006, de 16,4 %[28] alors qu'il est de 10,1 % pour l'ensemble de l'Allemagne. Ceci est dû à une faible compétitivité qui persiste depuis plus de quinze ans, malgré les investissements consentis par le gouvernement fédéral. Cette situation a abouti à un « désamour » entre les Allemands de l'ouest « Wessis » et les Allemands de l'est « Ossis », les uns trouvant qu'ils ont payé trop cher l'union, les autres se sentant oubliés par les plus nantis et regrettant l'époque de la RDA. Ce dernier phénomène a été appelé Ostalgie par les journalistes. Cependant, les autorités misent sur les nouveaux élargissements de l'Union européenne à l'Est pour dynamiser l'économie des cinq Länder de l'est.
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Entre 1990 et 2017, l'Allemagne a perdu 75 % de ses insectes volants[29].
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En 2019, le jour du dépassement (date de l'année à partir de laquelle l'humanité est supposée avoir consommé l'ensemble des ressources que la planète est capable de régénérer en un an) de l'Allemagne[c] est le 3 mai[30]. L'Allemagne est l'un des pays dont la consommation dépasse le plus les capacités de la planète.
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L'Allemagne est le 25e pays ayant la plus forte concentration annuelle de particules. Celle-ci dépasse légèrement le seuil recommandé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS)[31].
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La disparition des insectes est massive en Allemagne : jusqu'à 67 % ont disparu entre 2010 et 2019 des prairies, et 41 % dans les forêts[32].
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L'Allemagne a connu des changements territoriaux successifs au XXe siècle. La défaite de 1918 a sonné le glas de l'Empire allemand. Le traité de Versailles de 1919 qui règle le sort de l'Allemagne fait passer la superficie de l'Allemagne de 540 848 km2 à 468 776 km2. Celle-ci est amputée de l'Alsace-Moselle, du Nord du Schleswig, d'Eupen et de Malmedy. De plus, pour permettre à la Pologne d'avoir un accès à la mer, la Prusse-Orientale est séparée du reste de l'Allemagne par le corridor de Dantzig.
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Après la défaite de 1945, l'Allemagne est occupée par les vainqueurs. À l'est, onze millions d'Allemands sont chassés ou fuient vers l'ouest. Environ 110 000 km2 de l'Est allemand sont rattachés à la Pologne ou à l'URSS. Une des conséquences de la Guerre froide est la création en 1949 de la RFA à l'ouest dans les zones d'occupations des occidentaux suivie par celle de la RDA dans la zone occupée par les soviétiques à l'est. Il y a désormais deux États allemands : la République fédérale allemande (RFA), une démocratie pluraliste et capitaliste et la République démocratique allemande (RDA), une démocratie populaire avec un parti unique au pouvoir, le Parti socialiste unifié d'Allemagne (SED), et une économie calquée sur celle de l'URSS.
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Le 9 novembre 1989, le mur de Berlin, construit en 1961, tombe. L'année suivante la RDA est absorbée par la RFA. Les Allemands sont de nouveau réunis dans un seul État, la République fédérale d'Allemagne, le 3 octobre 1990. L'Allemagne renonce alors officiellement à ses revendications territoriales sur la Prusse-Orientale[33]. Ce nouvel État doit surmonter le coût de la réunification allemande, c'est-à-dire investir pour rattraper le retard économique des Länder de l'Est par rapport à ceux de l'Ouest. Il s'agit de reconnecter les deux territoires coupés par le rideau de fer durant la Guerre froide : le gouvernement a notamment mis en œuvre des chantiers d'infrastructures de transport : le projet « Unité allemande » lancé en 1992, prévoit des travaux jusqu'en 2010[34] pour un montant total de plusieurs dizaines de milliards d'euros. L'effort est porté en particulier sur les autoroutes à numéros pairs, d'orientation est-ouest : par exemple, la Bundesautobahn 4 qui va de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie à la frontière polonaise en passant par la Thuringe. Les canaux sont modernisés ou complétés, comme le Mittellandkanal. L'intégration de l'ex-Allemagne de l'Est à l'Union européenne reste encore inachevée et les inégalités sont toujours présentes.
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Les plus grandes îles de l'Allemagne sont
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Les plus longs fleuves d'Allemagne sont listés ci-dessous (avec la longueur entière et la longueur en Allemagne, entre parenthèses est indiquée la plus grande ville allemande dans le bassin versant du fleuve respectif).
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Affluent de la mer Noire :
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Les plus longs fleuves entièrement en Allemagne (mer du Nord) :
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Les villes d'Aix-la-Chapelle et Mönchengladbach sont situées dans le bassin versant de la Meuse.
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La Vltava froide (en tchèque : Studená Vltava ; en allemand : Kalte Moldau), le premier affluent de la Vltava, prend sa source en Bavière. Elle est le plus court des deux ruisseaux qui s'unissent pour former la Vltava. Le plus long est la Vltava chaude (en tchèque : Teplá Vltava).
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La Breg et la Brigach s'unissent à Donaueschingen, dans la Forêt-Noire, pour former le Danube.
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Le rapport de suivi du gouvernement fédéral allemand (« Monitoringbericht 2019 ») montre le tableau suivant pour l'Allemagne[35]: Les dernières années ont été très chaudes et caractérisées par de longues périodes de sécheresse et des phénomènes météorologiques extrêmes tels que des tempêtes et de fortes pluies. Les étés 2003, 2018 et 2019 ont été les plus chauds depuis le début des records météorologiques. La température de l'air a augmenté de 1,5 °C de 1881 à 2018. Au cours des dernières décennies, une tendance à la hausse des chaleurs extrêmes a été observée. En particulier, le nombre de journées chaudes (> 30 °C) a considérablement augmenté. Par exemple, en 2003, environ 7 500 personnes sont mortes de plus que ce à quoi on aurait pu s'attendre sans une vague de chaleur. Les mois où le niveau des eaux souterraines est inférieur à la moyenne deviennent nettement plus fréquents. En été, les rivières contiennent de moins en moins d'eau. Le niveau de la mer dans les mers Nord et Baltique est en forte hausse. Cela provoque une augmentation de l'intensité des ondes de tempête. La durée des périodes de végétation est de plus en plus longue. Un exemple est la saison des fleurs de pommier. La proportion de hêtres a diminué par rapport aux essences mieux adaptées à la sécheresse dans les réserves forestières naturelles chaudes et sèches. Les effets du réchauffement croissant sont également évidents si la température de l'eau des lacs et de la mer du Nord a considérablement augmenté.
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Les États fédérés de l'Allemagne se nomment Bundesland (singulier) ou Bundesländer (pluriel).
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* Berlin, Brême et Hambourg sont des « villes-Länder » (en allemand « Stadtstaat »). Pour Hambourg et Brême, il s'agit d'un héritage du passé commercial de ces villes (voir Hanse). Elles sont des Länder à part entière.
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Chaque Land a sa propre constitution (Verfassung). Il est aussi doté d'un Parlement (Landtag) et d'un gouvernement (Landesregierung) issu de la majorité du Landtag. Il est souverain en matière de culture (enseignement, théâtre, musique, etc.), d'organisation des services de police, de droit communal. La Fédération peut élargir les compétences des Länder par des prescriptions-cadres : l'enseignement supérieur, l'aménagement du territoire, la protection de la nature et la conservation des sites naturels sont passés de la compétence de la Fédération à celle des Länder. Enfin, les Länder ont la responsabilité de faire respecter les décisions fédérales sur leur territoire. Chacun des Länder peut également lever des impôts. De ce fait, 36 % des impôts directs collectés reviennent aux Länder, l'État fédéral en recevant près de 50 % et les communes se partageant le reste.
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La loi fondamentale n'a pas délimité strictement certains domaines législatifs : pour le droit civil, le droit pénal, le droit économique, le droit du travail, la politique du logement, la politique énergétique, la circulation routière ou encore la gestion des déchets, les Länder peuvent légiférer à condition que l'État fédéral l'autorise. Et ce dernier ne peut légiférer que pour un besoin uniforme à l'échelle nationale.
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Une des particularités de la démocratie allemande est l'institutionnalisation du rôle des partis politiques : représenter les citoyens et leur apporter une formation politique.
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La Deutsche Bahn, souvent désignée par son nom commercial Die Bahn ou par le sigle DB, est l'entreprise ferroviaire publique en Allemagne, la plus importante d'Europe après la Russie, tant par la longueur de son réseau, que par le chiffre d'affaires ou les prestations de transport.
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Voici une liste des aéroports allemands avec plus de 1 000 000 passagers par an :
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Les alliés occidentaux ont réintroduit une structure fédéraliste en Allemagne en 1949. Le but était de préserver l'unité de la partie occupée par les occidentaux en empêchant le retour d'une Allemagne trop puissante sur le plan politique. Le fonctionnement du système politique allemand est donc régi depuis 1949 par une Constitution appelée Loi fondamentale (Grundgesetz). La Cour constitutionnelle qui siège à Karlsruhe veille à son respect. Depuis cette date, l'Allemagne est donc une république fédérale, composée d'abord de onze Länder[d], puis de seize depuis 1990. Depuis la réunification des deux Allemagnes la capitale fédérale est Berlin. Les pouvoirs exercés par la seule Fédération concernent les affaires étrangères, la défense, la nationalité, la monnaie, les frontières, le trafic aérien, les postes et télécommunications, et une partie du droit fiscal. Le Parlement allemand est composé de deux chambres, le Bundestag, élu au scrutin mixte pour quatre ans, et le Bundesrat (Conseil fédéral) qui comprend 68 représentants des gouvernements des Länder. Chaque Land donne toutes ses voix pour ou contre une loi.
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L'accroissement des pouvoirs du Bundesrat met ceux-ci en mesure de bloquer l'action du gouvernement fédéral. En même temps, les compétences de l'État fédéral ont augmenté aux dépens des Länder. L'imbrication des compétences rend toute décision de plus en plus difficile. En effet, le Bundesrat doit se prononcer sur toutes les lois dont le contenu est applicable dans les Länder. En cinquante ans, la proportion de lois fédérales exigeant l'accord du Bundesrat est passée de 10 % à 60 %. En cas de différence de majorité entre les Länder et le gouvernement fédéral, il y a parfois blocage. Cela gêne même l'action de l'Allemagne dans les instances européennes[39].
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Les Länder et le gouvernement fédéral ont donc réfléchi ensemble à une réforme des institutions allemandes qui a été votée en mars 2006. Les prérogatives législatives du Bundesrat sont diminuées. Le Bundesrat ne vote que les lois qui ont un impact sur les budgets des régions. En contrepartie, l'État fédéral abandonne à celles-ci des champs entiers de compétences dans l'éducation, la recherche et l'environnement[40].
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Le président de la République fédérale (Bundespräsident) est élu pour un mandat de cinq ans, renouvelable une fois, au suffrage indirect, c'est-à-dire par les députés du Bundestag et des personnes élues par les parlements des Länder. Il représente l'unité allemande et défend les intérêts de l'Allemagne mais ses prérogatives restent serrées, son rôle étant essentiellement symbolique. Cependant, il s'agit d'une autorité morale respectée et écoutée. L'actuel président fédéral est Frank-Walter Steinmeier ; cet ancien ministre fédéral des Affaires étrangères a été élu à la fonction présidentielle le 12 février 2017.
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Le chancelier fédéral (Bundeskanzler) est le chef du gouvernement allemand. Il est élu par les membres du Bundestag, sur proposition du président fédéral pour un mandat de quatre ans, renouvelable à plusieurs reprises. Angela Merkel (CDU) est l'actuelle chancelière fédérale (Bundeskanzlerin) depuis le 22 novembre 2005 ; elle a été réélue en 2009, 2013 et 2017.
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La formation de coalitions (généralement désignées par référence aux couleurs qui symbolisent les grands partis) joue un grand rôle dans le fonctionnement politique de l'Allemagne, tant au niveau fédéral que dans chaque Land. Un seul des vingt-et-un gouvernements fédéraux ne reposait sur aucune coalition : le cabinet Adenauer III, entre 1960 et 1961. Deux grands partis dominent traditionnellement ces coalitions et s'opposent électoralement, quand ils ne sont pas unis dans une Grande coalition (große Koalition, de 1966 à 1969, de 2005 à 2009 et depuis 2013 au niveau fédéral) : l'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (Christlich Demokratische Union Deutschlands, CDU, symbolisée par le noir, centre droit démocrate chrétien et libéral-conservateur, présent dans tous les Länder sauf la Bavière) et son allié bavarois l'Union chrétienne-sociale en Bavière (Christlich-soziale union in Bayern, CSU, symbolisée par le bleu ou le noir, droite démocrate chrétienne et conservatrice), membres du Parti populaire européen, ont dominé le gouvernement fédéral en occupant la chancellerie de 1949 à 1969, de 1982 à 1998 et depuis 2005) ; le Parti social-démocrate d'Allemagne (Sozialdemokratische Partei Deutschlands, SPD, symbolisé par le rouge, centre gauche social-démocrate), membre du Parti socialiste européen, a dirigé l'Allemagne fédérale de 1969 à 1982 et de 1998 à 2005, et deuxième force d'une Grande coalition de 1966 à 1969, de 2005 à 2009 et depuis 2013.
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Deux autres partis ont été des partenaires mineurs de coalition au niveau fédéral : le Parti libéral-démocrate (Freie Demokratische Partei, FDP, symbolisé par le jaune, centre libéral), membre du Parti de l'Alliance des libéraux et des démocrates pour l'Europe, a été associé aussi bien à la CDU/CSU (coalition noire-jaune) de 1961 à 1966, de 1982 à 1998 et de 2009 à 2013, qu'au SPD (coalition sociale-libérale ou rouge-jaune) de 1969 à 1982, en s'affirmant pendant longtemps comme la troisième force politique du pays avant de disparaître du Bundestag en 2013 ; l'Alliance 90 / Les Verts (Bündnis 90 / Die Grünen, symbolisée par le vert, centre gauche écologiste), membre du Parti vert européen, n'a été membre d'un cabinet fédéral qu'en association avec le SPD (coalition rouge-verte) de 1998 à 2005, après avoir connu une progression électorale relativement soutenue depuis les années 1980. Une cinquième formation est représentée au Bundestag depuis 2009 sans avoir jamais fait partie d'une coalition au niveau fédéral et est devenue la troisième force politique allemande (et la première d'opposition) en 2013 : Die Linke (« La Gauche », symbolisé par le rouge, gauche et extrême gauche socialiste démocratique, antilibéral et populiste de gauche), membre du Parti de la gauche européenne. Plus récemment, durant les années 2010, à la suite successivement de la crise de la dette dans la zone euro et à la crise migratoire en Europe, un parti eurosceptique a vu ses résultats électoraux progresser très rapidement (cinquième force lors des élections européennes de 2014, la deuxième lors des élections législatives régionales de 2016 en Saxe-Anhalt et la troisième pour celles de Rhénanie-Palatinat et de Bade-Wurtemberg la même année) : l'Alternative pour l'Allemagne (Alternative für Deutschland, AfD symbolisé par le bleu et le rouge), à l'origine créé par des économistes critiques envers l'euro, devenu davantage national-conservateur depuis 2015 en se réorientant vers des positions anti-immigration et anti-islam.
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Au niveau des Länder, au 19 juillet 2016, neuf d'entre eux ont un ministre-président social-démocrate dont quatre dans le cadre d'une coalition rouge-verte (Brême, Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Basse-Saxe et Hambourg), deux avec une Grande coalition (Berlin et Mecklembourg-Poméranie-Occidentale), deux dans une coalition en feu tricolore (avec l'Alliance 90 / Les Verts et un parti centriste libéral ou régionaliste, Schleswig-Holstein avec le parti de défense de la minorité danoise de la Fédération des électeurs du Schleswig-du-Sud ou SSW, et Rhénanie-Palatinat avec le FDP), un avec une coalition rouge-rouge (avec Die Linke, Brandebourg). Quatre Länder ont un chef de gouvernement issu de la CDU, dont deux en Grande coalition (Sarre et Saxe), un avec une coalition noire-verte (avec l'Alliance 90 / Les Verts, Hesse) et un avec une coalition noire-rouge-verte ou kényane (avec le SPD et l'Alliance 90 / Les Verts, Saxe-Anhalt), à quoi s'ajoute un Land traditionnellement dominé par la CSU seule (Bavière). Enfin, deux Länder ont un ministre-président issu d'autres mouvements que les deux grandes forces de gouvernement : le Bade-Wurtemberg a un dirigeant issu de l'Alliance 90 / Les Verts gouvernant en coalition avec la CDU (coalition verte-noire) depuis 2016 après l'avoir fait avec le SPD (coalition verte-rouge) de 2011 à 2016 ; la Thuringe avec un chef issu de Die Linke depuis 2014 qui mène une coalition rouge-rouge-verte (avec le SPD et l'Alliance 90 / Les Verts).
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La Bundeswehr (en allemand « force de défense fédérale ») est une armée exclusivement servie par des professionnels depuis 2011, composée en décembre 2012 de 191 818 militaires, dotée d'un budget de 31,68 milliards d'euros qui déploie aujourd'hui à l'étranger plus de 13 000 hommes.
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De 1945 à la réunification allemande de 1990, la RFA cultive l'« oubli de puissance »[41]. Elle devient le modèle de l'État-marchand civil qui renonce à toute ambition militaire et rôle important dans les relations internationales. Elle cherche à faire oublier son passé impérialiste en s'intégrant au sein du plus grand nombre d'alliances. De ce point de vue l'entrée de la RFA dans l'OTAN, en 1955, la fait passer de pays occupé à partenaire stratégique des États-Unis. La RFA tient d'autant plus à cette alliance que les États-Unis sont ses principaux protecteurs face à l'Union soviétique. La participation à la CECA en 1951 et à la naissance de la CEE marquent le retour de l'Allemagne dans le jeu européen. Néanmoins, les actions de la RFA sur la scène internationale étaient de l'ordre d'une « diplomatie du chéquier[42], » la RFA se montrant généreuse sur le plan des solidarités internationales. Le traité de l'Élysée signé en 1963, permet la réconciliation franco-allemande et une coopération profitable pour les deux pays.
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La chute du communisme et la réunification de l'Allemagne changent le statut du pays. L'unification intéresse directement les quatre vainqueurs de 1945 qui s'étaient partagé quatre secteurs d'occupation. Sans leur accord l'unité allemande est impossible, chacun ayant un droit de veto sur le processus. D'où la signature, à Moscou en 1990, du traité « 4 + 2 » ou « 2 + 4 », ou bien traité de Moscou, son véritable nom étant pour autant « Traité portant règlement définitif concernant l'Allemagne »[43]. Ce traité règle le nouveau statut international de l'Allemagne unie au cœur de l'Europe en fixant définitivement les frontières (art. 1er), et en plafonnant l'armée allemande à 370 000 hommes. Après 45 ans de tutelle étrangère, l'Allemagne retrouve sa souveraineté pleine et entière ; elle redevient un État comme les autres. Forte de sa puissance économique et de sa stabilité, elle s'efforce d'aider les autres États, principalement ses voisins de l'Est, à acquérir cette même stabilité politique. N'ayant plus de visée de puissance ou d'hégémonie, elle promeut les critères environnementaux, les droits de l'homme ou les droits sociaux[44], elle privilégie la culture d'influence via les investissements économiques dans les pays de l'Europe centrale et orientale dont elle favorise l'intégration à l'Europe politique. Elle est devenue un des piliers de l'Europe. Des troupes allemandes sont intervenues dans le cadre des missions de l'OTAN en Bosnie-Herzégovine, au Kosovo et en Afghanistan. En ce qui concerne ce dernier pays, la Bundeswehr y participe depuis janvier 2002 à la mission de la Force internationale d'assistance à la sécurité (ISAF) de l'OTAN[45]. En 2005, environ 7 000 soldats y étaient stationnés[46].
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Après une hausse considérable de la dette publique allemande à cause de paiements forts pour l'Allemagne de l'Est après la réunification allemande et la crise économique à partir de 2008, le taux de la dette publique trouvait son maximum en 2010 (80,9 % du PIB)[47]. À partir de 2012, l'Allemagne a réalisé des excédents budgétaires sur l'ensemble de l'État[48] et était capable de réduire ses dettes de 80,9 % en 2010 à 63,9 % du PIB (2 092,6 milliards d'euros) en 2017[47]. Cela signifie qu'aussi la dette absolue de l'Allemagne ne grossit plus mais au contraire désormais se rétracte.
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Par conséquent, l' Allemagne respecte le critère sur le déficit budgétaire du Pacte de stabilité et de croissance de la zone euro, qui limite le déficit à 3 % du PIB ainsi que les critères du Pacte budgétaire européen de 2012 qui limitent le déficit structurel à 0,5 % du PIB pour l'objectif budgétaire à moyen terme. La dette publique allemande rapportée au PIB pourrait passer dès 2018, avant l'objectif visé de 2019, sous le plafond de 60% fixé par l'Union européenne.
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En 2009 l'Allemagne a introduit un frein à l'endettement pour continuer à atteindre des budgets publiques sans déficits structurels (Länder, États fédéraux) ou au maximum un déficit très limité (0,35 % du PIB pour l'État fédéral). Le frein à l'endettement est maintenant fixé en article 109 paragraphe 3 de la Loi fondamentale. Entre-temps, quelques Länder ont aussi adopté le frein d'endettement dans leurs constitutions régionales. Avec le frein d'endettement, le déficit structurel fédéral, et non le déficit conjoncturel, ne doit plus surmonter 0,35 % du PIB à partir de 2016. Pour les Länder, des déficits structurels sont complètement interdits à partir de 2020. Seule exception sont des catastrophes naturelles ou récessions fortes.
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La notation financière de l'Allemagne par les trois agences de notation les plus suivies Moody's, Standard & Poor's et Fitch est AAA, la note maximale. L'emprunt d'État à long terme (10 à 30 ans) émis par l'Allemagne s'appelle Bundesanleihe et constitue le marché directeur des taux d'intérêt à moyen et long terme dans la zone euro.
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L'Allemagne est peuplée de 83,1 millions d'habitants[2] en septembre 2019, dont 10,3 millions d'étrangers[2]. Avec ses 233 habitants par km2, l'Allemagne est l'un des pays les plus densément peuplés d'Europe (après les Pays-Bas, la Belgique et le Royaume-Uni). C'est le pays le plus peuplé de l'Union européenne. L'Ouest du pays reste plus peuplé que l'Est. En effet, on rencontre d'importantes concentrations urbaines à l'Ouest (région métropolitaine Rhin-Ruhr), dans le Sud-Ouest (région Rhin-Main, région métropolitaine Rhin-Neckar) et le Sud du pays (région métropolitaine de Stuttgart, région métropolitaine de Munich).
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Le taux de natalité de l'Allemagne est l'un des plus faibles du monde (9,5 ‰) et son accroissement naturel est négatif depuis les années 1980 pour les onze Länder de l'Ouest, et dès 1972 à l'échelle nationale. Le nombre de naissances a atteint un minimum en 2011 avec 662.685 avant de remonter dans les années suivantes jusqu'à 792,000 naissances en 2016 du fait d'une immigration augmentée et une politique familiale plus ambitieuse. En 2016, le taux de fécondité allemand est de 1,60 enfant par femme et se trouve proche de la moyenne de l'Union européenne[54]. Jusqu'au début des années 1990 cependant, les cinq Länder de l'Est avaient un taux de fécondité bien plus élevé qu'à l'Ouest, mais la natalité de l'Est est aujourd'hui aussi faible que celle de l'Ouest. Une des raisons de cette faible fécondité résidait dans la difficulté pour les femmes de concilier vies familiale et professionnelle. Cela s'est amélioré dans les dernières années grâce à l'ouverture de beaucoup de nouvelles crèches[55].
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Durant longtemps, l'Allemagne a été réticente à toute politique incitative qui lui rappelait l'époque nazie ou, en RDA, celle communiste. La récente coalition CDU-SPD a pris une série de mesures, sous la houlette de la ministre ancienne de la Famille, des Personnes âgées, des Femmes et de la Jeunesse, Ursula von der Leyen, qui bouleversent la politique familiale. En 2007, un salaire parental a été créé. Il vient s'ajouter aux allocations familiales. Le parent qui arrête son travail pendant un an touche une allocation représentant 67 % du salaire perdu, avec un plafond de 1 800 euros et un minimum de 300 euros[56]. La ministre a décidé la construction de crèches représentant 500 000 places jusqu'en 2013 pour les enfants de un à trois ans. Le nombre de places en crèches a atteint de nouveaux sommets en 2014[55]. L'aménagement du temps de travail, indispensable au développement de toute politique familiale, commence à entrer dans les négociations collectives. Ainsi, en 2016, l'Allemagne applique une des politiques familiales les plus coûteuses au monde, avec un total de 156 mesures, pour un coût annuel total de 55,4 milliards d'euros. En 2019, les allocations familiales sont augmentées de 10 € par mois et enfant : 204 € au lieu de 194 € pour le premier et deuxième enfant, 210 € au lieu de 200 € pour le troisième enfant et 235 € au lieu de 225 € par mois pour le quatrième enfant et les enfants suivants. Une nouvelle augmentation de 15 € par mois et enfant est prévue pour 2021.
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Actuellement, la population allemande n'augmente que grâce à un solde migratoire positif[2]. En 2018, ce solde migratoire net a atteint un niveau entre 340 000 et 380 000 personnes, mais le nombre de naissances était inférieur à celui des décès par 150 000 à 180 000[57]. L'essentiel des nouveaux immigrés en Allemagne est originaire des pays de l'Union européenne.
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Pour résoudre le problème du financement des retraites, les assemblées allemandes ont choisi d'élever l'âge légal du départ à la retraite de 65 à 67 ans entre 2012 et 2029[58]. Il est ensuite question de le repousser à 69 ans et quatre mois. Les retraites en Allemagne sont assez faibles, ne représentant que 48 % du salaire moyen[59].
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L'Allemagne accueille environ 10,3 millions d'étrangers[2], parmi lesquels les Turcs forment la plus importante minorité avec 1,5 million de ressortissants[60], devant les Italiens, les Polonais, les Russes et les Grecs.
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L'Allemagne durcit son encadrement de l'immigration et des procédures d'intégration des nouveaux arrivants, et adopte en 2005 la Zuwanderungsgesetz (de), ou loi sur l'immigration, qui comprend la reconnaissance de l'Allemagne en tant que « pays d'immigration »[61].
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Cette nouvelle loi sur l'immigration touche aussi la loi sur la Natalité, facilitant l'obtention du statut de Citoyen pour les enfants nés sur le territoire allemand d'au moins un parent ayant vécu légalement en Allemagne pendant cinq ans[61].
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Le tableau ci-dessous donne la liste des principales aires urbaines au sens de l'Eurostat :
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Dans le dernier classement de Mercer des villes les plus agréables à vivre dans le monde de mars 2019, cinq villes allemandes se trouvent parmi les 25 premières, en offrant une très haute qualité de vie à leurs habitants : Munich (3e), Düsseldorf (6e), Francfort (7e), Berlin (13e), Hambourg (19e) et Nuremberg 23e[62].
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Faust spricht mit dem Erdgeist (« Faust parle avec le Erdgeist ») de Margret Hofheinz-Döring en 1969.
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L'Allemand parlé : extrait du Faust de Goethe.
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L'allemand est une langue indo-européenne appartenant à la branche occidentale des langues germaniques, de même que le néerlandais ou l'anglais. 92 % de la population a l'allemand comme langue maternelle, ce qui indique une très grande homogénéité linguistique. 8 % de locuteurs parlent une autre langue : le danois, le frison septentrional, le frison oriental, le sorabe, le polonais, les parlers de deux groupes roms (les Sintis et les Roms allemands) ainsi que le turc, le kurde, ou le serbe.
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Il s'agit d'une estimation, car il n'existe en Allemagne aucun recensement basé sur les données linguistiques. Les immigrés ont contribué à l'élargissement du champ linguistique.
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L'allemand standard, appelé en Allemagne Hochdeutsch, n'est pas la langue vernaculaire de tous les germanophones. En effet, plusieurs millions d'Allemands parlent dans leur vie quotidienne l'un des dialectes allemands. Ces nombreux dialectes peuvent être rattachés géographiquement à trois groupes, du nord au sud : le bas-allemand (Niederdeutsch), le bas francique, au centre les dialectes du moyen-allemand occidental et du moyen-allemand oriental, et au sud le haut allemand : le bavarois, l'alémanique, le francique méridional et le francique oriental (voir la liste complète des dialectes dans l'article détaillé sur la langue allemande). La différenciation nord-sud (bas-allemand / haut-allemand) est apparue à partir du VIe siècle. En 1980, on estimait qu'environ 50 % des Allemands utilisaient dans leur vie quotidienne l'un de ces dialectes sans jamais l'écrire[63].
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L'anglais est très répandu, et est la première langue étrangère et commerciale : le quotidien Aktuelle Woche estime[source insuffisante] qu'au moins 50 % des Allemands parlent anglais, ou ont des notions d'anglais, et 30 % des Allemands parleraient anglais couramment. Le français, qui avait un taux de connaissance de quelque 15 % dans les années 1970, a maintenant moins de 5 % de locuteurs en seconde langue.
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Minorités linguistiques historiques
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Les lois fédérales reconnaissent quatre minorités nationales : les Danois, les Frisons, les Sorabes et les Tsiganes. Les quatre communautés reconnues ont fondé en 2004 un Conseil des minorités doté d'une convention commune pour promouvoir leurs intérêts devant le gouvernement fédéral.
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Les Sorabes ou Sorbes, qui constituaient une minorité protégée dans la République démocratique allemande, vivent dans la région de la Lusace (dans les Länder de Saxe et de Brandebourg), qui est subdivisée en Haute Lusace et Basse Lusace. Ils parlent les langues slaves occidentales haut-sorabe et bas-sorabe (en sorabe hornjoserbšćina et delnjoserbšćina), et forment la minorité nationale reconnue la plus importante. Ils ont réussi à maintenir leur culture et leur langue malgré les tentatives de germanisation dans le passé. Tous parlent aussi l'allemand, le taux de bilinguisme atteignant près de 100 %[63]. Le sorabe se situe entre le tchèque et le polonais et s'écrit en caractères latins complétés par quelques signes diacritiques. Le haut sorabe est phonétiquement proche du tchèque mais dispose d'un lexique apparenté au polonais, alors que le bas sorabe à l'inverse est phonétiquement proche du polonais mais utilise un lexique plus proche du tchèque.
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La ville de Budisse, Budyšin ou Budyšyn en sorabe, est considérée comme le centre des sorabes de la Haute Lusace, et la ville de Cottbus, Chóśebuz en sorabe, est considérée comme le centre politique et culturel des sorabes de la Basse Lusace.
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Les Frisons vivent dans la Frise, principalement dans la région côtière du nord-ouest du Land de Schleswig-Holstein. Ils parlent le frison septentrional et le frison oriental, qui font partie du groupe des langues germaniques occidentales. Ils constituent avec l'anglais et le scots la branche anglo-frisonne de ce groupe. Ils ressemblent étroitement au vieil anglais, mais aussi au néerlandais et au bas-allemand.
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Dans la moitié nord du Land de Schleswig-Holstein, il existe une petite minorité danoise (en danois : det danske mindretal i Sydslesvig), parlant le sydslesvigsdansk, le danois du sud du Schleswig. La minorité danoise représente entre 15 000 et 50 000 personnes. Elle dispose d'organisations culturelles, d'une Église (rattachée à l'Église du Danemark) et d'écoles spécifiques. La minorité danoise est reconnue officiellement et protégée dans le cadre de l'accord germano-danois de 1955 et de la convention-cadre sur les minorités du Conseil de l'Europe. La Fédération des électeurs du Schleswig-du-Sud, son parti, est exemptée de la règle des 5 % pour être représentée au parlement régional.
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Entre 1570 et 1815, des centaines de milliers de Huguenots, ou Protestants Français fuient la France pour s'installer dans les états Allemands du Saint Empire Germanique. Après 1685, et la révocation de l'édit de Nantes en France, par Louis XIV, les départs de protestants pour les états Allemands s'accélèrent. On retrouve de nos jours les descendants de ces protestants à travers leurs noms, à consonance française.
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On estime a plus de 10 millions le nombre de francophones en Allemagne[64]. Avant 1815, date du congrès de Vienne, certaines régions frontalières, comme celle de Landau étaient françaises. En 1815, l'Alsace sera maintenue française, mais les régions au-delà du Rhin ou au nord de la Lorraine, dont la Sarre et Sarrelouis, furent cédées aux états du Saint-Empire germanique (états Allemands dont la Prusse). Avec le temps et les divers conflits, les minorités francophones de ces régions ont disparu.
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Un regain pour la langue française va revenir avec le rapprochement franco-allemand des années 1960, initié par les présidents de Gaulle et Adenauer.
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En conséquence, l'organisation des francophones en Allemagne va retrouver une certaine vigueur en intégrant diverses structures francophones dont La Gazette de Berlin, Le Carrefour francophone de Hanovre et de sa région, la Société franco-allemande de Berlin ou encore la Société franco-allemande d'Osnabrück[65].
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De plus, on peut noter la présence de paroisses francophones dont la communauté catholique d'Aix-la-Chapelle, la communauté catholique francophone et l'aumônerie de Bonn ou la communauté catholique francophone de Francfort[66].
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Enfin, un point d'accès à la culture francophone en Allemagne vient consolider la présence française dans ce pays[67]. En effet, l'Institut français d'Allemagne y fait la promotion du français depuis 1949. Il est à noter que sur les 200 structures d'Institut français à travers le monde, l'Institut français d'Allemagne est un des plus développés sur la planète.
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Les guerres de religions ont déchiré les Allemands aux XVIe et XVIIe siècles, au cours de la guerre de Trente Ans. La réforme luthérienne est introduite par le moine augustin Martin Luther. La diffusion de la Dispute de Martin Luther sur la puissance des indulgences (titre latin Disputatio pro declaratione virtutis indulgentiarum), plus connue comme les Quatre-vingt-quinze thèses, a déclenché la Réforme en Allemagne. Le document aurait été placardé à la porte de l'église de Wittemberg (aujourd'hui en Saxe-Anhalt) le 31 octobre 1517. Les 95 thèses sont finalement condamnées le 15 juin 1520 par la bulle Exsurge Domine du pape Léon X. Luther, alors ouvertement en conflit avec l'Église, est excommunié au début de l'année suivante.
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Aujourd'hui, le Nord et l'Est de l'Allemagne sont majoritairement protestants. La grande majorité des protestants allemands appartient à l'Église évangélique en Allemagne qui rassemble 25,5 % de la population. Des majorités catholiques se trouvent avant tout en Rhénanie, au sud du Bade-Wurtemberg et en Bavière où est né le pape Benoît XVI. 27,7 % de la population est catholique[68]. L'Est de l'Allemagne et Hambourg sont majoritairement sans confession[69] mais la première religion reste le luthéranisme. Enfin, l'islam est pratiqué par la communauté turque, concentrée dans la Ruhr et à Berlin. La population alévi bektachi est estimée entre 500 000 et 625 000. En 2000, l'Allemagne accorde aux alévis le statut de « communauté religieuse »[70].
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En Allemagne existe la Kirchensteuer, un impôt destiné aux institutions religieuses.
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Églises (édifices)
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Quelques-unes des plus grandes et fameuses églises d'Allemagne :
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L'Allemagne est la première puissance économique de l'Union européenne. Elle figure au quatrième rang mondial depuis 2008 derrière les États-Unis, le Japon, et la Chine[71] mais devant la France et le Royaume-Uni. Elle possède pour cela de nombreux atouts : un marché intérieur important, une population active qualifiée grâce à l'apprentissage professionnel, et un niveau de vie élevé. Les entreprises et les syndicats allemands fonctionnent en cogestion. Le PIB allemand s'élève à 3 876 milliards de dollars (GDP 2014, Fonds monétaire international)[72]. Le commerce extérieur représente un tiers du PNB : avec un volume d'exportations de 1 134 milliards d'euros (2014)[73]. L'excédent commercial était le plus élevé du monde en 2014 avec 217 milliards d'euros[73]. Le principal moteur de ce commerce extérieur est l'industrie, dont le pourcentage dans le total des exportations se situe à quelque 84 % (2004).
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L'économie allemande dispose d'un réseau de communication de première qualité : le plus long réseau autoroutier d'Europe, un réseau ferré particulièrement dense et trois axes navigables, le Rhin premier fleuve mondial pour le fret, la liaison Rhin-Main-Danube et le canal du Mittelland.
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L'Allemagne est la quatrième puissance maritime économique du monde. Au 1er janvier 2013, sa flotte s'élevait à 3 833 navires, totalisant 125,778 millions de tonnes de port en lourd, dont 109,136 millions battant pavillon étranger et répartis sur 3 437 unités. 52,41 % de la totalité du tonnage est immatriculée au Liberia et 10,43 % à Antigua-et-Barbuda, contre seulement 13,23 % en Allemagne[74].
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Certaines entreprises allemandes occupent la première place du marché mondial dans leur domaine (par exemple BASF dans l'industrie chimique, Munich Re (aussi Münchener Rück) dans la réassurance, Aldi et Lidl pour les supermarchés hard-discount). Autres entreprises occupent la première place européenne dans leur domaine (par exemple Volkswagen dans la construction automobile, Bosch pour les équipementiers automobiles, Deutsche Bahn pour les entreprises ferroviaires, Lufthansa pour les compagnies aériennes, DHL pour la logistique, SAP pour les entreprises de logiciels ou Adidas dans la fabrication d'articles de sport). En outre, il y a beaucoup de petites et moyennes entreprises, le fameux « Mittelstand », qui occupent la première place du marché mondial ou européen dans une niche qui s'appellent « champions cachées »[75] ou « hidden champions »[76].
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L'évasion fiscale représente 165 milliards d'euros par an selon Tax Justice Network[77].
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Les inégalités comptent parmi les plus élevées d'Europe et se traduisent notamment par des bas salaires dans de nombreux secteurs. Ainsi, 22,5 % des actifs gagnent moins de 10,50 € de l'heure contre seulement 8,8 % pour la France[78].
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L'Allemagne est confrontée depuis 2004 à une envolée du prix des loyers, pouvant déboucher sur l'éclatement d'une bulle immobilière. Entre 2016 et 2017, les prix ont augmenté de plus de 20 % à Berlin[79].
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L'industrie est un secteur économique très important en Allemagne. Environ 33 % de la population active travaille dans ce secteur. Les principaux secteurs en chiffre d'affaires sont la construction automobile avec 777 000 salariés en 2004, suivie par l'électrotechnique avec 799 000 salariés, la construction mécanique avec 868 000 salariés et l'industrie chimique[80]. À côté des grandes entreprises mondialement connues comme Siemens, Volkswagen, ThyssenKrupp, Allianz, Bosch, BASF ou Bayer, les PME/PMI emploient plus de 20 millions de salariés. Dans la construction mécanique, secteur où la RFA détient 19,3 % du marché mondial, la grande majorité des entreprises a moins de 200 salariés. Ces succès sont dus à la réputation de bonne qualité des produits allemands en général. Les entreprises allemandes dépendent peu des banques pour leur financement. Grâce à leurs bons rendements, près de 70 % d'entre elles peuvent couvrir elles-mêmes leurs besoins financiers[81].
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La construction automobile fournit 40 % des exportations allemandes. Un salarié sur sept travaille dans ce secteur. Les grands constructeurs Volkswagen et Audi, BMW, Daimler AG, Porsche et Opel, ce dernier filiale allemande de PSA depuis 2017, font de l'Allemagne le troisième producteur d'automobiles mondial. Environ six millions de voitures sortent chaque année des chaînes de montage allemandes et 4,8 millions de voitures de marque allemande sont produites à l'étranger.
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L'industrie automobile allemande traverse une période de fortes convulsions due au dieselgate, au déploiement de l'électromobilité à marche forcée, et aux changements de paradigme tels que l'autopartage et le véhicule autonome[82]. L'arrivée de Tesla dans le Brandebourg, aux portes de Berlin, va compliquer la situation[83]. En 2020, la pandémie de Covid-19 vient encore affaiblir l'industrie automobile du pays, car les gens auront « tout autre chose en tête que l'achat d'une nouvelle voiture », dans tous les marchés, qu'ils soient européens, chinois ou américains[84]. En matière d'emploi, eu égard aux changements de paradigme, The Shift Project s'attend à « bilan globalement négatif [...] qui ne sera probablement pas entièrement compensé par le développement des mobilités actives et partagées »[85].
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Comme dans toutes les économies développées, le secteur tertiaire est le premier employeur allemand. Près de 28 millions de personnes y travaillent dont 10 millions dans le commerce, l'hôtellerie, la restauration et les transports. Ce secteur est constitué à plus de 40 % de PME/PMI.
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Le tourisme est en Allemagne un facteur économique important. L'Allemagne est le leader mondial du tourisme d'affaires avec une part de 11 % des voyages d'affaires internationaux. Des concerts, des festivals et de grandes manifestations sportives attirent beaucoup de vacanciers. Pour ne citer que quelques exemples, il y a les fêtes de rues ou les marchés de Noël (voir aussi: section de la culture)[86].
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Quoique densément peuplée et fortement industrialisée, l'Allemagne offre encore une large place à la nature. Les forêts recouvrent 29 % du territoire. La forêt bavaroise constitue le plus grand espace de montagnes boisées en Europe centrale et la Forêt-Noire conserve toujours un caractère sauvage. Il y a des siècles gestion durable des forêts en Allemagne.
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L'agriculture est également très importante, contrairement aux idées reçues ; en comparaison, l'Allemagne se situe juste derrière la France pour la production céréalière, mais la devance et occupe ainsi le premier rang européen en ce qui concerne la production de lait. Depuis 2007, les exportations agro-alimentaires allemandes ont dépassé celles de la France pour parvenir au second rang mondial derrière les États-Unis[87].
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L'économie allemande est particulièrement orientée vers le marché mondial. Les grands partenaires commerciaux de l'Allemagne sont la France, les États-Unis, l'Italie et le Royaume-Uni. Mais l'Allemagne, qui a retrouvé un rôle de pivot de l'Europe depuis la chute du communisme et la réunification, cherche à développer de nouveaux débouchés. Elle a accru sa présence en Europe de l'Est. Depuis le début des années 1990, une partie de la production allemande a été délocalisée vers ces pays, si bien que 830 000 personnes travaillaient pour des entreprises allemandes dans les anciens pays communistes en 2002, contre presque aucune avant 1990. Des entreprises allemandes ont aussi absorbé des entreprises locales comme Volkswagen qui a racheté le constructeur tchèque Skoda[88]. Au total, plus de 10 % des exportations allemandes se font vers ces pays, soit autant que vers les États-Unis.
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Les pays émergents constituent un défi de taille pour l'Allemagne. L'importance des relations économiques avec la Chine ou l'Inde ne cesse donc de croître. Les échanges avec l'Inde sont plus modestes. Les entreprises allemandes doivent relever le défi de la compétitivité face à des pays où le coût de la main-d'œuvre est très faible. Cependant, elles misent peu sur le faible prix de leurs produits pour exporter, mais beaucoup plus sur leur qualité ou leur spécificité. On achète les produits allemands non pas parce qu'ils sont bon marché, mais parce qu'ils sont de bonne qualité[89], ou parce qu'on a besoin d'un produit que seuls les Allemands fabriquent.
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L'Allemagne a connu après la réunification des difficultés. La concurrence internationale est importante et les entreprises doivent se moderniser rapidement ou délocaliser, sous peine de faillite. L'Ouest du pays est le plus dynamique, tandis qu'à l'Est (ancienne RDA) de nombreuses entreprises ont dû fermer, ce qui a provoqué une forte hausse du chômage jusqu'à 2005 et un exode de l'Est vers l'Ouest.
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À cause des reformes du marché de travail (réformes Hartz), la performance forte des entreprises, notamment dans l'export, et aussi à cause de la démographie (plus de nouveaux retraités que de jeunes entrants sur le marché de travail), le taux de chômage a fortement diminué depuis 2005 et s'établit selon Eurostat en décembre 2018 à seulement 3,3 %[8]. C'est le taux le plus bas de tous les 19 États membres de la zone euro devant les Pays-Bas (3,6 %) et la Malte (3,8 %). Le taux de chômage pour les jeunes de moins de 25 ans s'établit à seulement 6,0 %[8] - c'est le taux le plus bas de l'Union européenne devant les Pays-Bas (6,6 %) et l'Autriche (8,9 %).
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Le nombre de postes proposés en Allemagne a crû fortement de 300 641 en 2009 à 556 831 en 2015[90]. Pour trouver plus de travailleurs étrangers, l'État allemand a lancé la campagne « Make it in Germany »[91].
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En 2006, le PIB a crû de 2,9 %, après plusieurs années de stagnation[92]. Les entreprises profitent d'une compétitivité regagnée depuis dix ans à force de restructurations et de modération salariale. Depuis 2006, la production augmente chaque année, les carnets de commande restent remplis[93]. Après un fort recul du PIB pendant la crise économique de 2008/2009, la croissance de celui-ci a fortement repris en 2010 (4,1 %) et en 2011 (3,6 %), et plus légèrement en 2012 (0,4 %) et 2013 (0,1 %). En 2014, la croissance reprenait à 1,6 %[94], et en 2015, à 1,7 %[95].
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Selon les données d'Eurostat, 70,8 % des chômeurs allemands vivent dans la pauvreté en 2016, le taux le plus élevé de l'Union européenne, contre 38,4 % en France. Cet écart serait lié entre autres aux conditions d'accès à l'indemnisation du chômage très restrictives en Allemagne[96].
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Dans la dernière décennie, l'Allemagne a réformé son marché du travail avec les réformes Hartz (2003/2005) et pris des mesures contre la crise pour préserver son dynamisme économique. Ces mesures sont souvent vues comme un modèle pour les autres pays européens car l'Allemagne a été capable de diminuer le chômage à 3,3 % (Eurostat, décembre 2018)[8] et de réaliser des excédents budgétaires sur l'ensemble de l'État à partir de 2012[97], mais le prix à payer sur le plan social est également souligné par les économistes et il est jugé parfois excessif. Ainsi, Henrik Uterwedde, économiste et directeur adjoint de l'Institut franco-allemand de Ludwigsburg, parle-t-il de quasi-« abus et exploitation en ce qui concerne les temps partiels et les bas salaires »[98].
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Pour maintenir son dynamisme économique, l'Allemagne a en effet privilégié l'emploi précaire sans salaire minimum : les mesures prises par le gouvernement allemand (définissant de nouveaux contrats de travail, exonérant les employeurs et ne donnant pas droit au chômage, avec la possibilité de payer des chômeurs de longue durée moins d'un euro par heure pour une activité à temps partiel afin d'aider ces personnes à se réintégrer dans le marché de travail normal), en accord avec le patronat et les syndicats ont ainsi entraîné une baisse de salaire de 20 % pour 1,6 million de personnes, et une stagnation depuis dix ans pour les autres[98].
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Concernant la recherche d'emploi, il y a en tout 7 millions de personnes (soit 16 % de la population active) qui sont soit au chômage soit touchent des indemnités prévues par la loi Hartz IV. Les chômeurs allemands (dont le nombre s'est réduit de manière significative ces dernières années) sont les plus exposés à la pauvreté relative dans l'Union européenne : 70 % d'entre eux sont en danger de pauvreté (moins de 952 euros par mois de ressources), contre 45 % en moyenne dans l'Union européenne[99]. Cependant, le coût de la vie et en particulier du logement est beaucoup moins élevé en Allemagne - en moyenne les loyers à Paris avec 26,25 € par mètre carré sont beaucoup plus élevés qu'à Berlin (5,73 €/m2), Hambourg (6,30 €/m2), Munich (9,70 €/m2) ou Cologne (7,26 €/m2) en 2009[100]. Les loyers offerts pour les nouvelles locations dans les grandes villes ont en général augmenté fortement durant les dernières années mais ont aussi été plafonnés récemment par une nouvelle loi[101].
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Pour restreindre l'emploi précaire, le gouvernement allemand avait décidé en printemps 2014 d'introduire un salaire minimum de 8,50 € bruts de l'heure à partir du 1er janvier 2015, mais une période de transition était prévue pour les secteurs qui étaient encore sous le coup d'un accord de branche. À partir de 2017, il concerne tout le monde, sauf les moins de 18 ans, les stagiaires et les chômeurs de longue durée, exemptés pendant les six mois suivant leur embauche[102]. Le salaire minimum a été relevé à 8,84 € bruts de l'heure à partir du 1er janvier 2017[103]. La commission chargée de le réévaluer statuera en 2018 sur une nouvelle augmentation, pour une application au 1er janvier 2019[104]. En septembre 2016, l'institut IAB de recherche sur l'emploi évalue à 60 000 le nombre de postes perdus ou non-créés à cause du salaire minimum[105].
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Les personnes âgées sont également de plus en plus exposées à la pauvreté. Depuis l'adoption des réformes lancées en 2002 et 2005 par le chancelier Gerhard Schröder, le taux de remplacement (montant de la première pension en comparaison du dernier salaire) est tombé à 48 %. Plus d'un million de seniors, pour beaucoup âgés de plus de 70 ans, sont contraints en 2019 d'exercer des « mini-jobs » pour vivre. Soit une hausse de 40 % sur dix ans. La part des retraités précipités sous le seuil de pauvreté a nettement augmentée. 16,8 % des personnes âgées sont touchés aujourd'hui. Une enquête prospective publiée en septembre 2019 par l'institut de recherche économique de Berlin (DIW) relève qu'avec le système actuel, 21,6 % des retraités allemands seront en situation de grande pauvreté à l'horizon 2039[106].
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L'Allemagne fait partie de l'aire de la civilisation occidentale et européenne et compte 46 sites inscrits au patrimoine mondial, dont quarante-trois culturels et trois naturels.
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La notion de culture est perçue de façon différente en France et en Allemagne. En France, la culture désigne plus une connaissance « intellectuelle », individuelle. En Allemagne, les deux sens, individuel et collectif, sont exprimés par deux mots distincts : Bildung et Kultur. La définition de la culture individuelle ou culture générale correspond au mot Bildung[107]. C'est surtout cette dernière notion que l'article se propose de développer même si le mot culture et le mot civilisation sont désormais pratiquement synonymes en France[108]. La deuxième difficulté rencontrée pour parler de culture allemande est liée au fait que l'État allemand ne date que de la seconde moitié du XIXe siècle. Beaucoup d'artistes perçus comme allemands ne se revendiquent pas comme tels, mais sont assimilés à l'aire germanique qui se définit sur des bases linguistiques. À ce titre, il est difficile de distinguer culture allemande et culture autrichienne jusqu'au milieu du XIXe siècle. Enfin, les frontières du territoire allemands ont fluctué à travers les siècles, ce qui rend la définition géographique du sujet délicate.
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Certaines grandes fêtes populaires - comme la Noël en Allemagne, la fête de la bière à Munich (« Oktoberfest »), le Christopher Street Day dans les grandes villes, le Carnaval des cultures à Berlin, les carnavals de Mayence, Düsseldorf et de Cologne, le Hanse Sail de Rostock - sont depuis longtemps des pôles d'attraction pour beaucoup de locaux et touristes.
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L'Allemagne est également le pays possédant le plus de zoo au monde, ainsi que le plus grand nombre espèces différentes vivantes dans ces zoo[109].
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Le pays compte plusieurs orchestres de renommée internationale, au premier rang desquels :
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L'Allemagne a été riche en compositeurs, notamment :
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Karl Friedrich Abel, Jean-Sébastien Bach[e] et ses fils Carl Philipp Emanuel Bach et Johann Christian Bach, Ludwig van Beethoven, Johannes Brahms, Johann Jakob Froberger, Christoph Willibald Gluck, Georg Friedrich Haendel, E.T.A. Hoffmann, Félix Mendelssohn, Johann Pachelbel, Johann Joachim Quantz, Max Reger, Heinrich Schütz, Robert Schumann, Richard Strauss[f], Georg Philipp Telemann, Richard Wagner, et Carl Maria von Weber entre autres.
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Les principaux opéras d'Allemagne sont situés à :
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L'Allemagne connaît aussi la pratique de musiques traditionnelles, notamment le Yodel encore connu de nos jours dans les régions alpines de Bavière.
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La musique populaire allemande s'appelle le Schlager. Des groupes comme Modern Talking, Alphaville, Münchener Freiheit, Ireen Sheer, Dschinghis Khan ou la chanteuse de Nouvelle Vague Allemande (Neue Deutsche Welle) Nena originaires d'Allemagne ont connu un succès international.
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Le pays a donné naissance à plusieurs groupes de rock allemand de renommée internationale, notamment avec Scorpions à partir des années 1980, Rammstein des années 1990 à aujourd'hui et Scooter (groupe) de 1994 à aujourd'hui, ou encore le groupe Tokio Hotel de 2001 à nos jours.
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Jean-Sébastien Bach(1685-1750).
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Ludwig van Beethoven(1770-1827).
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Richard Wagner(1813-1883).
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Semperoper, Dresde(construit 1878).
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Rammstein(commencé en 1994).
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Des philosophes allemands :
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Theodor W. Adorno, Hannah Arendt, Jakob Böhme, Friedrich Engels, Johann Gottlieb Fichte, Jürgen Habermas, Georg Wilhelm Friedrich Hegel, Martin Heidegger, Max Horkheimer, Edmund Husserl, Karl Jaspers, Emmanuel Kant, Gottfried Wilhelm Leibniz, Karl Marx, Friedrich Nietzsche, Friedrich Wilhelm Joseph von Schelling, August Wilhelm Schlegel, Arthur Schopenhauer, Christian Wolff.
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G. W. Leibniz(1646-1716).
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Emmanuel Kant(1724-1804).
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Arthur Schopenhauer(1788-1860).
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Karl Marx(1818-1883).
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Friedrich Nietzsche(1844-1900).
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Des ingénieurs ou scientifiques allemands :
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Johannes Gutenberg(1400-1468).
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Alexander von Humboldt(1769-1859).
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Max Planck(1858-1947).
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Albert Einstein(1879-1955).
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Konrad Zuse(1910-1995).
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La littérature allemande s'inscrit dans le cadre plus général de la littérature de langue allemande qui regroupe l'ensemble des œuvres littéraires de langue allemande, en englobant celles produites en Autriche ainsi que dans une partie de la Suisse.
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Née au Moyen Âge, la littérature allemande a connu des périodes de grand rayonnement comme le « Sturm und Drang » (vers 1765-1785) avec Johann Wolfgang von Goethe et Friedrich von Schiller, le romantisme (vers 1796-1835) avec les Frères Grimm et les poètes Friedrich Hölderlin, Jean Paul Richter, Novalis, Joseph von Eichendorff, et un peu plus tard Heinrich Heine, avant la période « Klassische Moderne » (de 1900 aux années 1920) où dominent Hermann Hesse, Erich Kästner et Thomas Mann qui, avec les poètes et prosateurs autrichiens, ouvrent la voie de la modernité sur laquelle pèsera le nazisme qui conduira de nombreux auteurs à l'exil.
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Enfin le renouveau littéraire depuis 1945 a été notable et marqué par plusieurs attributions du prix Nobel de littérature à des écrivains allemands : Nelly Sachs (1966, naturalisée suédoise), Heinrich Böll (1972), Günter Grass (1999) et Herta Müller (2009).
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Goethe(1749-1832).
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Friedrich von Schiller(1759-1805).
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Les Frères Grimm(1785-1863).
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Hermann Hesse(1877-1962).
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Certains designers allemands ont apporté une contribution importante au design industriel moderne, en s'inspirant notamment de l'école du Bauhaus, de Dieter Rams et de Braun[111].
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La mode vestimentaire en Allemagne, si elle ne dispose pas d'influence au niveau mondial, est source de plusieurs personnalités reconnues, telles Karl Lagerfeld ou Claudia Schiffer ainsi que de marques largement implantées internationalement comme Hugo Boss ou Esprit. Pour ces personnalités qui officient parfois pour des entreprises tierces, une grande part de leur réussite est liée à leur présence sur la scène européenne ou parisienne, ainsi que pour l'industrie, à l'exportation. La Semaine de la mode qui a lieu annuellement dans la capitale voit grandir peu à peu son importance sur la scène européenne, y compris à travers des événements annexes tel que le Bread & Butter.
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Karl Lagerfeld(1933-2019).
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Claudia Schiffer(*1970).
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Heidi Klum(*1973).
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Diane Kruger(*1976).
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Philipp Plein(*1978).
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L'Allemagne a pour codes :
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Un dé est un objet, généralement de petite taille et de forme cubique, qui permet de tirer aléatoirement un nombre ou un symbole parmi plusieurs possibilités.
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Les dés les plus courants sont des petits cubes de 1 à 2 cm de côté (16 mm étant le standard), possédant donc 6 faces numérotées de 1 à 6, généralement à l’aide de motifs de points. Traditionnellement, la somme des nombres situés sur deux faces opposées est égale à 7 (ce qui est le cas depuis au moins l’Antiquité[réf. nécessaire]) ; par conséquent, les faces numérotées 1, 2 et 3 se touchent en un sommet du dé. Deux choix sont donc possibles : placer ces faces dans le sens des aiguilles d’une montre ou dans l’autre sens autour de ce sommet.
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Les arêtes possèdent un biseau arrondi, pour qu’il roule plus facilement (ce qui fait que la forme exacte d'un dé n'est pas tout à fait un cube mais plutôt une sphère tronquée). Le problème des biseaux se situe au niveau des coins car ceux-ci peuvent s’avérer trop arrondis. Il arrive quelquefois qu’un dé à 6 faces s’arrête sur un de ses coins s’il est lancé sur une nappe en dentelle, ou en étoffe suffisamment molle.
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Les dés sont jetés afin de fournir des nombres aléatoires, généralement pour les jeux de hasard, et sont donc un exemple de générateur de nombres aléatoires. Cependant, comme les numéros sont d’ordinaire figurés à l’aide de trous, certaines faces se voient retirer plus de matériau que d’autres, ce qui provoque un léger biais statistique. Ce biais peut être réduit, comme dans le cas des dés asiatiques où la face numérotée 1 possède un trou largement plus grand que les autres, ou dans le cas des dés utilisés dans les casinos où des marques sont pratiquées sur la surface[réf. souhaitée].
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Du point de vue pratique, les dés sont jetés, seuls ou en groupes, à la main ou à l’aide d’un récipient destiné à cet usage, sur une surface plane. La face prise en compte pour la lecture de la valeur de chaque dé est celle qui est située sur le dessus lorsqu’il s’arrête.
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Dés cubiques utilisé au craps (jeu d’argent dans les casinos).À la différence des dés traditionnels, les points ne sont pas gravés sur les dés, mais imprimés pour respecter l'équilibre (équiprobabilité).
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Dés cubiques transparents.
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Les dés tirent probablement leur origine des os des chevilles (spécifiquement l’astragale) d’animaux tels le bœuf. Il n’est pas possible de déterminer précisément l’apparition des dés et leur distinction des osselets, les écrivains antiques semblant confondre les deux jeux. Il est certain en revanche qu’ils datent des temps préhistoriques. Leur présence dans des tombes anciennes de la vallée de l’Indus, des dés cubiques vieux de 4 300 ans y ont été retrouvés[1], semble pointer vers une origine asiatique. À cette époque, la somme de faces opposées ne vaut pas encore systématiquement 7[1]. Le jeu de dé est mentionné dans le Rig-Veda et l’Atharvaveda indiens[2][source insuffisante].
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La connaissance de la numération étrusque, et plus précisément la forme écrite de leurs 6 premiers chiffres, s’est effectuée en découvrant des dés[3] à jouer (ou à divination) dans les objets familiers accompagnant le mort dans sa tombe.
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Les jeux de dés furent populaires ensuite à Rome, particulièrement pendant les jours fastes de l’Empire romain, bien qu’ils fussent interdits, sauf pendant les Saturnales. Horace décrivit par exemple ce qu’il présentait comme un jeune homme typique de l’époque, qui perdait son temps aux dés plutôt qu’à dompter son cheval. Jouer de l’argent aux dés était le sujet de plusieurs lois spécifiques ; l’une d’elles statuait qu’aucun procès ne pouvait être demandé par une personne qui autorisait les paris dans sa maison, même s’il avait été attaqué ou si on avait triché contre lui. Les joueurs professionnels étaient cependant courants et certains de leurs dés pipés ont été préservés.
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Le Musée Saint-Raymond des Antiques de Toulouse expose dans une vitrine un dé romain en os : il porte les chiffres 4, 5 et 6, chacun répété deux fois. On ignore à quel jeu il servait.
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Tacite rapporte que les tribus germaniques adoraient particulièrement les dés et étaient prêtes à mettre en jeu leur propre liberté après avoir perdu tout le reste. Plusieurs siècles plus tard, les dés devinrent le passe-temps des chevaliers et des écoles, et des guildes de dés existèrent. Au moyen-âge le terme "décier", désigne le métier de fabricant de dés[4].
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En Inde, les dés étaient utilisés notamment pour jouer au Chaturanga, un des ancêtres du jeu d’échecs. Le Chaturanga aurait été joué avec des dés à 8 faces marquées 2, 3, 4 et 5, chacun indiquant un des types de pièces du jeu comme devant être jouée ce tour[5]. On a d’ailleurs retrouvé en France des jeux d’échecs proche du Chaturanga, datant de l’époque romane et se jouant également avec des dés, où le roi présentait les attributs de Charlemagne.
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Dans de nombreux pays asiatiques, les dés sont depuis toujours un passe-temps populaire.
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Osselet en pierre à savon.
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Collection de dés anciens originaires d’Asie.
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Dé à vingt faces de l’Égypte pharaonique (Royaume lagide ou Royaume ptolémaïque).
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Image composite des faces d'un dé de 12 mm romain, trouvé à Leicestershire en Angleterre.
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Dé de la Rome antique.
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Dé toupie à six faces.
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Un sevivon (toupie de Hanoucca).
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Certains dés ont la forme d’un polyèdre autre que le cube. Jadis peu employés dans le jeu, ils sont devenus plus populaires depuis les années 1950, particulièrement après l’introduction des wargames, jeux de rôle, jeux de cartes à collectionner et de certains jeux de société. Ces dés sont généralement en plastique et leurs faces portent des nombres plutôt que des motifs de points.
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S’il s’agit d’une nouveauté aux temps modernes, il semble que certaines cultures anciennes en ont utilisé (en particulier, deux dés icosaédriques datant de la Rome antique sont exposés au British Museum de Londres).
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Les solides platoniciens sont utilisés de façon courante pour les dés à 4, 6, 8, 12 et 20 faces. D’autres formes peuvent être trouvées pour des dés à 2, 3, 5, 7, 10, 14, 16, 18, 24, 26, 28, 30, 32, 34, 36, 50, 60, 100 ou 120 faces, mais à part le dé à 10 faces, ils sont peu utilisés, à cause de leur rareté et aussi parce que la lecture du nombre devient difficile, les faces étant presque sur le même plan et la verticalité peu visible.
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Un grand nombre de distributions de probabilités différentes peuvent être obtenues à l’aide de ces dés. Par exemple, deux dés à 10 faces peuvent être utilisés pour produire un nombre compris entre 1 et 100 (l’un des dés donnant le chiffre des dizaines, l’autre celui des unités, le tirage « 00 » correspondant à 100 ou 0 suivant le jeu pratiqué) afin d’obtenir une distribution linéaire de pourcentages. En additionnant les résultats de plusieurs dés, il est possible d’approcher une distribution normale ; en éliminant les tirages les plus (ou les moins) élevés, de modifier ces distributions, etc. à l’aide de ces techniques, les jeux peuvent approcher avec suffisamment de variété les probabilités des événements qu’ils simulent.
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L’équiprobabilité de ces dés (c’est-à-dire la probabilité égale d’obtenir n’importe laquelle de ses faces) est sujette à controverse ; les dés à 6 faces utilisés dans les casinos ont l’obligation légale d’être équiprobables. Les procédés de fabrication utilisés pour les autres types de dés n’ont aucune obligation de ce genre.
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Des dés sphériques existent aussi. Leur fonction est identique à celle des dés à 6 faces, mais ils possèdent une cavité interne octaédrique dans laquelle un poids se déplace et provoque leur arrêt dans une direction parmi six. Ils nécessitent cependant une surface plane et horizontale pour fonctionner correctement.
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Les formes les plus couramment utilisées, en dehors des dés cubiques à 6 faces, sont :
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Dans le domaine des wargames et des jeux de rôle, les dés sont notés en mettant le nombre de faces après : d4 (dé à quatre faces), d6, d8, d10, d12, d20 et d100 (ou d%, sous la forme de deux d10) sont les plus utilisés.
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Il existe aussi des formes plus rares de dés non cubiques.
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Dé à 2 faces (cylindre).
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Dé à 3 faces.
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Dé 6 sphérique.
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Dé 6 sphérique ouvert, montrant son mécanisme.
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Dé à 30 faces.
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Dé à 34 faces.
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Dé à 50 faces.
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Dé à 60 faces.
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Dé 100 sphérique (marque commerciale « Ziglotron »).
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Dé à 120 faces.
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La plupart des faces des dés sont numérotées par une suite ininterrompue de nombres entiers, débutant par un (ou zéro), exprimés par des trous ou des chiffres. Des exceptions existent cependant :
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Dé videau employé au backgammon.
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Dés « Fudge » issus du jeu de rôle Fudge.
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Dés mathématiques.
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Dés chinois.
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Pour un simple lancer d’un seul dé à 6 faces équilibré, la probabilité d’obtenir n’importe quelle valeur 1 à 6 est exactement de 1⁄6. Le tirage suit donc une loi uniforme discrète. Le tirage de n dés suit une loi multinomiale dont les probabilités p1, p2, …, p6 sont toutes égales à 1⁄6, si le dé n’est pas pipé.
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Si on jette deux dés et qu’on additionne les nombres obtenus sur les deux faces supérieures, les tirages ne sont plus distribués de façon uniforme mais suivent une distribution triangulaire :
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Le tirage le plus probable est alors 7.
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Avec trois dés ou plus, la distribution se rapproche d’une distribution normale avec l’ajout de chaque dé (conséquence du théorème central limite). La distribution de probabilité exacte Fi pour un nombre
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i
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de dés peut être calculée par convolution répétée de la distribution de probabilité d’un dé simple avec elle-même :
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En s’inspirant de la toupie Sevivon, il est possible de construire des générateurs aléatoires de n’importe quelle valeur.[réf. souhaitée]
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Un dé est dit « pipé » si la loi n’est plus uniforme. Lorsque c’est intentionnel, on s’arrange pour qu’un résultat sorte plus fréquemment, ou au contraire moins fréquemment, les autres faces ayant la même probabilité d’apparition entre elles. S’il s’agit d’un défaut non intentionnel, chaque face va avoir une probabilité propre.
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Si l’on jette le dé plusieurs fois de suite, on ne va pas obtenir une alternance stricte de valeurs. Par exemple, si l’on tire un dé deux fois de suite, on a 6 chances sur 36, soit 16,66… % de chances, d’obtenir deux fois le même résultat (chaque doublon a 1⁄36 chances d’apparaître, et il y a 6 doublons) ; dans un cas sur six, on obtient deux fois le même lancer. La fréquence observée pour chaque événement va se voir s’approcher de la fréquence théorique sur un grand nombre de lancer, par exemple 100.
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Si l’on fait n lancers, pour savoir si le dé est équilibré (c’est-à-dire si l’on a effectivement 1⁄6 de chances d’avoir chaque figure), il faut utiliser un test du χ² d’adéquation à cinq degrés de liberté (puisqu’il y a six résultats mais que leurs probabilités sont complémentaires). Le nombre de lancers minimal est de 30 (5 divisé par la fréquence théorique, 1⁄6 = 0,166…, cf. Test du χ² > Conditions du test). Si l’on appelle Oi le nombre de lancers donnant le chiffre i, on a le tableau de résultats suivant :
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avec ∑i Oi = n
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Le χ² est
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Par exemple, si on fait un tirage avec un dé équilibré, le χ² est supérieur ou égal à 0,55 avec une probabilité de 0,99. Il est supérieur ou égal à 15,09 avec une probabilité de 0,01.
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Sur les autres projets Wikimedia :
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@@ -0,0 +1,373 @@
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Eugène Delacroix est un peintre français né le 26 avril 1798 à Charenton-Saint-Maurice et mort le 13 août 1863 à Paris.
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Dans la peinture française du XIXe siècle, il est considéré comme le principal représentant du romantisme, dont la vigueur correspond à l'étendue de sa carrière. À quarante ans, sa réputation est suffisamment établie pour lui permettre de recevoir d'importantes commandes de l'État. Il peint sur toile et décore les murs et plafonds de monuments publics. Il laisse en outre des gravures et lithographies, plusieurs articles écrits pour des revues et un Journal publié peu après sa mort et plusieurs fois réédité. Remarqué au Salon en 1824, il produit dans les années suivantes des œuvres s'inspirant d'anecdotes historiques ou littéraires aussi bien que d'événements contemporains (La Liberté guidant le peuple) ou d'un voyage au Maghreb (Femmes d'Alger dans leur appartement).
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Eugène Delacroix, le quatrième enfant de Victoire Œben (1758 – 1814) et de Charles-François Delacroix (1741 – 1805), naît en 1798 au 2 rue de Paris à Charenton-Saint-Maurice, près de Paris[1], dans une grande demeure bourgeoise des XVIIe et XVIIIe siècles, qui existe toujours[a].
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Charles-François Delacroix, avocat à Paris à partir de 1774, devient député sous la Convention. Fin 1795, il devient ministre des Affaires extérieures, puis ambassadeur dans la République batave du 6 novembre 1797 à juin 1798. Rallié à l'Empire, il est nommé préfet de Marseille, le 2 mars 1800, puis trois ans plus tard, préfet de la Gironde où il meurt le 4 novembre 1805 et où il repose, au cimetière de la Chartreuse[3].
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Victoire Œben, de dix-sept ans plus jeune que son mari, descend d'une famille d'ébénistes de renom, les Œben. À la mort en 1763 de son père Jean-François Œben, le célèbre ébéniste de Louis XV, Victoire a cinq ans. Trois ans plus tard, en 1766, sa mère, Françoise Vandercruse, sœur de l'ébéniste Roger Vandercruse, se remarie avec l'ébéniste Jean-Henri Riesener, élève de son premier époux[4]. De cette seconde union naît le 6 août 1767 Henri-François Riesener, peintre, demi-frère de Victoire et oncle d'Eugène Delacroix qui aura de son union avec Félicité Longrois un fils, le peintre Léon Riesener.
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Charles-Henri Delacroix, l’aîné des enfants de Victoire et Charles-François Delacroix, naît le 9 janvier 1779. Il fait une belle carrière dans les armées impériales. Promu maréchal de camp honoraire en 1815, il est démobilisé avec le grade de général (mais en demi-solde)[5].
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Henriette naît le 4 janvier 1782 et meurt le 6 avril 1827. Elle a épousé le 1er décembre 1797 Raymond de Verninac-Saint-Maur (1762 – 1822)[6], un diplomate en Suède puis à Constantinople, dont elle a un fils, Charles de Verninac (1803 – 1834), neveu d'Eugène. À la demande de son époux, David fait son portrait (musée du Louvre), en 1799, dans un genre qu'il développe au cours des dernières années de la Révolution, le modèle assis, coupé aux genoux, sur fond uni[7]. Son mari demande aussi au sculpteur Joseph Chinard (1756 – 1813) son buste en Diane chasseresse préparant ses traits (1808, musée du Louvre)[8].
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Henri, né en 1784, est tué à 23 ans le 14 juin 1807 à la bataille de Friedland.
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Victoire Œben meurt le 3 septembre 1814. Le règlement de la succession maternelle ruine la famille Delacroix. Ce désastre engloutit toute la fortune des enfants ; une propriété que la mère de l'artiste avait achetée afin de couvrir une créance doit être vendue à perte. Les Verninac recueillent le jeune Eugène resté dans un grand dénuement[9].
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Remarquant que le père du peintre souffrait depuis quatorze ans et jusqu'à quelques mois avant la naissance d'Eugène, d'une volumineuse tumeur testiculaire, certains auteurs en ont inféré que son géniteur aurait été un autre homme, Talleyrand, crédité de nombreuses liaisons féminines, qui a remplacé Charles-François Delacroix aux Affaires extérieures le 16 juillet 1797[b]. Cette opinion est vigoureusement contestée.
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Le chirurgien Ange-Bernard Imbert-Delonnes (1747-1818) publia en décembre 1797 une brochure à propos de l'ablation le 13 septembre 1797 de ce sarcocèle, qui constituait une première médicale[c]. Il indique que l'opération a réussi et que le patient fut complètement rétabli au bout de soixante jours. Eugène Delacroix nait sept mois après l'intervention[11]. Cependant, la tumeur de Charles Delacroix n'était pas nécessairement un obstacle à la procréation[12].
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S'il existe des raisons de penser que Charles-François Delacroix n'a pas pu être son géniteur, les conjectures qui font de l'artiste un fils naturel de Talleyrand sont peu fondées. Caroline Jaubert évoque en 1880 cette rumeur dans la description d'une scène de salon qui aurait eu lieu vers 1840[d].
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Pour Raymond Escholier « entre le masque du prince de Bénévent et celui de Delacroix il existe une étonnante ressemblance […] les traits de Delacroix ne rappellent ni ceux de son frère le général, ni ceux de sa sœur Henriette […] voilà bien des chances pour qu'Eugène Delacroix ait été un de ces fils de l'amour, doués si souvent de dons prestigieux[14] ». Cependant de nombreux autres notent que Talleyrand était blond et pâle, alors que, décrivant leur ami Eugène Delacroix à la chevelure de jais, très noire, Baudelaire parle d'un « teint de Péruvien » et Théophile Gautier d'un air de « maharadjah »[15].
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Emmanuel de Waresquiel rappelle l'absence de sources sérieuses à cette paternité supposée et conclut :
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« Tous ceux qui ont aimé à forcer le trait de leur personnage, [...] se sont laissé tenter, sans se soucier du reste, ni surtout des sources ou plutôt de l'absence de sources. Une fois pour toutes, Talleyrand n'est pas le père d'Eugène Delacroix. On ne prête qu'aux riches[16] »…
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Talleyrand est en tous cas un proche de la famille Delacroix et l'un des protecteurs occultes de l'artiste[17]. Il aurait facilité l'achat par le baron Gérard de des Massacres de Scio, présenté au Salon de 1824 et aujourd'hui au musée du Louvre), pour une somme de 6 000 francs[18]. Le petit-fils adultérin de Talleyrand, le duc de Morny, président du corps législatif et demi-frère utérin de Napoléon III, fit de Delacroix le peintre officiel du Second Empire, bien que l'empereur lui préférât Winterhalter et Meissonnier[19]. Delacroix a également bénéficié de l'ombre tutélaire d'Adolphe Thiers, qui fut son mentor. L'appui de Thiers semble avoir aidé Delacroix à obtenir plusieurs commandes importantes[20], notamment la décoration du Salon du Roi, au Palais Bourbon, et une partie du décor de la Bibliothèque du Sénat, au Palais du Luxembourg.
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Cette protection n'établit cependant pas une paternité naturelle, et Maurice Sérullaz[e] évite de se prononcer à ce sujet[21].
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Au-delà de l'intérêt de curiosité, les opinions dans cette controverse reflètent l'importance que les commentateurs veulent attribuer, soit au talent individuel et au caractère, soit aux relations sociales et familiales, soit même à l'hérédité, dans le succès de Delacroix.
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À la mort de son père, Eugène n'a que 7 ans. La mère et le fils quittent Bordeaux pour Paris[23]. En janvier 1806, ils habitent au 50 rue de Grenelle[6], dans l'appartement d'Henriette et de Raymond de Verninac[24]. D'octobre 1806 à l'été 1815, Delacroix fréquente un établissement d'élite, le Lycée Impérial (actuel lycée Louis-le-Grand) où il reçoit une bonne instruction.
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Ses lectures sont classiques : Horace, Virgile, mais également Racine, Corneille et Voltaire. Il apprend le grec et le latin. Les nombreux dessins et croquis griffonnés sur ses cahiers attestent déjà de ses dons artistiques. Il rencontre au Lycée Impérial ses premiers confidents : Jean-Baptiste Pierret (1795-1854), Louis (1790-1865) et Félix (1796-1842) Guillemardet, et Achille Piron (1798-1865)[25]. Ils partagèrent sa vie de bohème et lui restèrent fidèles jusqu'à la fin de sa vie.
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Il reçoit aussi une éducation musicale précoce, prenant des leçons avec un vieil organiste, qui adorait Mozart[1]. Ce maître de musique, qui a remarqué les talents de l’enfant, recommande à sa mère d’en faire un musicien. Mais la mort de son père en 1805 met fin à cette possibilité. Cependant, toute sa vie, il continuera à participer à la vie musicale parisienne, recherchant la compagnie des compositeurs, des chanteurs et des instrumentistes : Paganini jouant du violon (1831, Collection Philipps de Washington).
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En 1815, son oncle, Henri-François Riesener, le fait entrer dans l'atelier de Pierre-Narcisse Guérin[26] où il a pour condisciples Paul Huet, Léon Cogniet, Ary et Henry Scheffer, et Charles-Henri de Callande de Champmartin[27]. Il y fait la connaissance de Théodore Géricault, de sept ans son aîné, qui eut une influence capitale sur son art[28]. L'enseignement de Guérin est à la fois classique et libéral. Il enseigne le principe néo-classique de la primauté du dessin sur la couleur, le retour à l'Antique cher à l'Allemand Winckelmann[f], mais n'est pas fermé aux idées nouvelles.
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En mars 1816, Delacroix poursuit son apprentissage, toujours avec Guérin, aux Beaux-Arts où l'enseignement est moins onéreux qu'en atelier privé. L'enseignement privilégie le dessin et la copie des maîtres. Grâce à la carte de travail au Cabinet des Estampes de la Bibliothèque nationale[30] qu'il acquiert le 13 juillet 1816, il copiera pendant plusieurs années des manuscrits d'après des recueils de costumes du Moyen Âge. Ses résultats aux concours et aux examens de l'École des beaux-arts ne lui laissent pas espérer un séjour romain ; en 1820, il échoue à la première partie du Prix de Rome. Parallèlement, il trouve des petits travaux : dessin industriel, décoration d'appartements, costumes de théâtre ; la faible rente de l'héritage ne suffit pas à subvenir à ses besoins[31].
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Pendant toute sa carrière, Delacroix souffrira des carences de son apprentissage technique, sous-estimé dans l'enseignement officiel. Pour lui, David était le dernier détenteur de « secrets » perdus. Sa génération « dégoûtée d'une peinture glaciale, où la qualité de la matière tenait si peu de place, […] semble avoir tourné le dos, de parti pris, à tous les enseignements[32] ». Peignant d'instinct, il en résultera, comme pour la plupart de ses contemporains, des désastres qui se manifestèrent après peu d'années. La Mort de Sardanapale, de 1827, dut être entièrement restauré dès 1861[33]. Les délicats rapports de tons qui avaient enchanté les contemporains n'ont pas subsisté ; craquelures et crevasses, dus à la hâte de peindre sans respecter les délais de séchage, ont abimé sa peinture[34]. Le Journal de Delacroix témoigne de sa conscience de ses manques.
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En 1816 Delacroix rencontre Charles-Raymond Soulier, aquarelliste amateur anglophile élève de Copley Fielding revenu d'Angleterre. Cet ami et Richard Parkes Bonington familiarisent Delacroix avec l'art de l’aquarelle, qui l'éloigne des normes académiques enseignées aux Beaux-Arts. Les Britanniques associent l’aquarelle à la gouache et utilisent divers procédés comme l’emploi des gommes, de vernis et de grattages. Soulier lui enseigne également les rudiments de la langue anglaise[35].
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Du 24 avril à la fin août 1825[36], il voyage en Angleterre. Il découvre le théâtre de Shakespeare en assistant aux représentations de Richard III, Henri IV, Othello, Le Marchand de Venise et La Tempête[37] deux ans avant qu'une troupe anglaise se déplace à Paris[38]. Il assiste également à une adaptation du Faust de Goethe. Delacroix trouvera des sujets dans le théâtre tout au long de sa carrière : Hamlet et Horatio au cimetière (1835, Francfort) et Hamlet et les deux fossoyeurs (1859, musée du Louvre). Ces sujets se mêleront jusqu’à sa mort aux thèmes orientaux, littéraires, historiques ou religieux. À partir de ce voyage, la technique de l'aquarelle acquiert une importance dans son œuvre[39]. Elle lui sera d'une grande aide lors de son voyage en Afrique du Nord, pour pouvoir en restituer toutes les couleurs.
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En 1819, Delacroix aborde pour la première fois la décoration avec la salle à manger de l’hôtel particulier de M. Lottin de Saint-Germain, dans l’île de la Cité. Il termine les dessus de porte dans le style pompéien avant mars 1820. De cet ensemble aujourd’hui disparu ne restent que les dessins et projets, personnages, scènes allégoriques ou mythologiques, déposés au musée du Louvre.
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Le tragédien Talma lui confie en 1821 pour le décor de la salle à manger de l'hôtel particulier qu'il se fait construire au 9 rue de la Tour-des-Dames, à Montmartre quatre dessus de porte présentant les quatre saisons dans un style gréco-romain inspiré des fresques d'Herculanum, comme ceux de M. Lottin[40]. Le Louvre possède un certain nombre de dessins préparatoires et de projets, le reste étant conservé dans une collection particulière à Paris.
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Ses premiers tableaux de chevalet sont deux retables inspirés des peintres de Renaissance[41] :
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En 1822, Delacroix, désireux de se faire un nom dans la peinture et de trouver une issue à ses difficultés financières, paraît pour la première fois au Salon avec La Barque de Dante ou Dante et Virgile aux Enfers que l’État lui achète pour 2 000 francs, pour les 2 400 qu'il en demandait[43]. Les réactions de la critique sont vives, voire virulentes. « Une vraie tartouillade[g] », écrit Étienne-Jean Delécluze, élève de Jacques-Louis David et défenseur de son école davidienne, dans le Moniteur du 18 mai[44]. Cependant, Adolphe Thiers, alors jeune journaliste, évoque « l’avenir d’un grand peintre » dans un article élogieux du Constitutionnel du 11 mai[45]. Quant à Antoine-Jean Gros, qui admire La Barque de Dante, il qualifie le peintre de « Rubens châtié ».
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Ayant défini son sujet très tardivement, à la mi-janvier[46], Delacroix doit travailler dans l'urgence afin d’être prêt pour exposer au Salon Officiel, à partir du 24 avril. Il utilise des vernis qui provoquent un séchage plus rapide des couleurs, mais compromettent la conservation de sa toile. Les couches sombres sous-jacentes en séchant plus vite que les couches claires en surface provoquent d’énormes craquelures et gerçures. Il obtiendra en février 1860 l'autorisation de le restaurer lui-même[47].
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Le thème, tiré du chant VIII de l'Enfer de Dante, est inédit pour l’époque[48]. Les contemporains, n'ayant de l’œuvre de Dante qu'une connaissance superficielle, illustrent toujours les mêmes épisodes : l’histoire d’Ugolin (Enfer, chant XXXIII), Paolo et Francesca (Enfer, chant V), et La Barque de Charon (Enfer, chant III). Le choix de l'anecdote et d'un format jusqu'à ce moment réservé à des sujets religieux, mythologiques ou historiques pour cette peinture à sujet littéraire manifestent la nouveauté de Delacroix, qui veut prouver qu’il est un vrai peintre, et qu’il maîtrise les différentes parties de son art : le nu, le drapé, l’expression[49].
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Pour ce tableau, les influences sont multiples. La critique signale des ressemblances entre La Barque de Dante et Le Radeau de La Méduse (1819, musée du Louvre) de Géricault, une vue de près, une embarcation, des flots déchaînés, pour mieux en diminuer l'importance[50].
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Théodore Géricault a influencé considérablement Delacroix, particulièrement au début de sa carrière[51]. Il lui emprunte sa manière : de forts contrastes d’ombres et de lumières donnant du relief et du modelé. Il utilise également certaines de ses couleurs : des vermillons, du bleu de Prusse, des bruns, des blancs colorés. L’officier turc enlevant sur son cheval l’esclave grecque de la Scène des massacres de Scio (1824, musée du Louvre) s'inspire de l'Officier de chasseurs à cheval de Géricault] (1812, musée du Louvre)[52]. Quand celui-ci meurt le 26 janvier 1824, Delacroix devient malgré lui le chef de file du Romantisme[53].
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L'influence de Michel-Ange apparaît avec les musculatures imposantes des damnés (rappelant l'un des deux Esclaves du Louvre) et de la femme, dérivée d'un prototype masculin[54]. La figure de Phlégias, le nocher, chargé de conduire Dante et Virgile jusqu’à la ville infernale de Dité, renvoie à l’Antique et au Torse du Belvédère (IVe av. J.-C., Musée Pio-Clementino à Rome). Les naïades du Débarquement de Marie de Médicis à Marseille de Rubens (1610, musée du Louvre) inspirent la coloration par petites touches de couleurs pures juxtaposées des gouttes d’eau sur les corps de damnés. Delacroix avait produit une étude : Torse d'une sirène, d'après le Débarquement de Marie de Médicis (Kunstmuseum de Bâle)[55].
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Sous l'influence de Géricault[56] et avec les encouragements de Gros[57], Delacroix multiplie les études de chevaux d'après nature dans les années 1820. À la date du 15 avril de cette année, il note dans son journal : « Il faut absolument se mettre à faire des chevaux. Aller dans une écurie tous les matins ; se coucher de très bonne heure et se lever de même ». Il s'établit un programme d'étude comprenant des visites dans les écuries ou au manège. La constitution de cette encyclopédie lui servira pour ses futurs tableaux[58].
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Avec Scène des massacres de Scio, que Delacroix présente en 1824 au Salon Officiel, comme avec La Grèce sur les ruines de Missolonghi deux ans plus tard, Delacroix participe au mouvement philhellène. Il obtient la médaille de seconde classe et l’État l'achète 6 000 francs, pour l'exposer ensuite au musée du Luxembourg[59]. La toile s’inspire d’un fait d’actualité : le massacre de la population de l’Île de Chio par les Turcs, survenu en avril 1822. Dès cette date, Delacroix a l’idée de peindre un tableau sur ce thème qu’il abandonne au profit de La Barque de Dante[60]. . Il a trouvé son sujet dans l’ouvrage Mémoires du Colonel Voutier sur la Guerre actuelle des Grecs [61]. Le lundi 12 janvier 1824, il déjeune avec le colonel et note dans son journal : « C’est donc proprement aujourd’hui [...] que je commence mon tableau » [62] .
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Pour l’élaboration de son tableau, Delacroix a effectué des recherches iconographiques à La Bibliothèque nationale et obtenu de M. Auguste le prêt de costumes orientaux rapportés de ses voyages en Orient. Un carnet[h] utilisé vers 1820-1825, mentionne la consultation des Lettres sur la Grèce, de Claude-Étienne Savary ainsi que des croquis effectués d’après les Mœurs et coutumes turques et orientales dessinés dans le pays, du dessinateur Rosset (1790)[63].
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M. Auguste, ancien sculpteur devenu aquarelliste et pastelliste, a rapporté de ses voyages en Grèce, Égypte, Asie Mineure et Maroc de remarquables études et toute une série d’objets : étoffes, costumes, armes et bibelots divers. Il est considéré comme l’initiateur de l’Orientalisme en France. Son influence sur Delacroix et son art est très forte, surtout entre 1824 et 1832, date de son voyage en Afrique du Nord[64].
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Il commence la femme traînée par le cheval le 25 janvier [62]. Le modèle qui a posé pour ce personnage s'appelle Emilie Robert [65].
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Les critiques, la plupart des artistes et le public accueillirent durement le tableau[59]. Les collègues de Delacroix comme Girodet lui reprochent sa manière de peindre, sa négligence vis-à-vis du dessin, comme l'avait fait Delécluze en 1822. Gros avait apprécié La Barque de Dante ; il accueillit la Scène des massacres de Scio, en déclarant qu’il s’agissait du « Massacre de la peinture ». Certain critique, signalant l’influence des Pestiférés de Jaffa de Gros, écrivit qu’il avait « mal lavé la palette de Gros ». Thiers, cependant, poursuit son soutien indéfectible dans Le Constitutionnel : « M. Delacroix […] a prouvé un grand talent, et il a levé des doutes en faisant succéder le tableau des Grecs à celui de Dante »[66], comme Théophile Gautier et Charles Baudelaire qui lui consacra un poème un de ses salons[67]. Ce tableau le place comme porte-drapeau des romantiques, ce qu'il déplore, ne voulant être affilié à aucune école.
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Le peintre présente en outre trois autres tableaux au Salon : Tête de vieille femme (musée des Beaux-Arts d’Orléans) et Jeune orpheline au cimetière (musée du Louvre), et hors catalogue, Le Tasse dans la maison des fous (collection particulière). Entre 1823 et 1825, il peint plusieurs tableaux de Grecs en costume de palikares (soldats grecs combattant les Turcs pendant la Guerre d’indépendance) et des Turcs, dont certains ont pu être utilisés pour Scène des massacres de Scio. Lors du Salon Officiel, Delacroix a l’occasion de voir des peintures de John Constable que son marchand Arrowsmith présentait, notamment La Charrette à foin (1821, National Gallery de Londres)[68], récompensée par la médaille d’or. Une anecdote veut qu’après avoir vu cette toile, il décida de refaire le ciel de la Scène des massacres de Scio, après en avoir demandé la permission au comte de Forbin, directeur des musées[68].
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Durant son voyage en Angleterre, de mai à août 1825, Delacroix a visité Hampstead et l’Abbaye de Westminster, dont il s’est inspiré pour L'Assassinat de l'évêque de Liège (1831, musée du Louvre). Il a rencontré Sir David Wilkie, peintre d’histoire, de genre et de portrait ainsi que Thomas Lawrence, qu’il a pu voir dans son atelier[69]. Il admirait beaucoup son style et ses portraits, et s'est inspiré de son portrait de David Lyon (vers 1825, Musée Thyssen-Bornemisza) pour celui du baron de Schwiter (1826-1830, National Gallery de Londres).
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Dans les années 1820 Delacroix, de sept ans son aîné, croise pour la première fois, chez son ami Jean-Baptiste Pierret, Louis-Auguste Schwiter (1805-1889). Ils furent des amis très proches[70] et tous les deux de grands admirateurs du portraitiste anglais. Il rend également visite au Dr Samuel Rush Merrick (en), un antiquaire très réputé[71] pour sa collection d’armes et d'armures, dont il fait des études, en compagnie de Richard Parkes Bonington qu’il avait revu à Londres[72]. Les deux hommes partageaient les mêmes goûts pour le Moyen Âge, d'où les études communes qu'ils firent ensemble : plusieurs feuilles leur ayant été successivement imputées l'un à l'autre.
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À partir de 1826, Delacroix fréquente Victor Hugo et son cénacle[73]. Dans un premier temps, un groupe se constitue autour de Charles Nodier et Alexandre Soumet. Ce premier cénacle se réunit tout d’abord dans l'appartement de Nodier, rue de Provence puis à la Bibliothèque de l'Arsenal où il avait été nommé bibliothécaire[73]. Leur intérêt commun pour le Moyen Âge donnera naissance au « style troubadour » : Ingres et Delacroix ont l'un et l'autre réalisé des peintures de petit format dans ce style.
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En parallèle et dès 1823, les amis de Victor Hugo forment une sorte d'école autour du poète. De plus en plus nombreux, ce second groupe constitue à partir de 1828 et en 1829 le second cénacle : Hugo devenant le chef de file du mouvement romantique auquel se rallieront les membres du premier cénacle. En 1830, les rapports entre Delacroix et Hugo se détériorent ; le poète lui reprochant son manque d’engagement vis-à-vis du romantisme[74].
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Le 25 avril 1826, les Ottomans prennent Missolonghi, bastion des indépendantistes grecs. Le 24 mai, Lebrun accueille dans sa galerie une exposition afin de récolter des fonds pour soutenir la cause grecque. Il s’agit d’alerter l’opinion publique alors que le gouvernement français prône la neutralité. Delacroix y présente d'abord Le Doge Marino Faliero (Wallace collection de Londres), Don Juan et Un officier tué dans les montagnes, qu'il remplace en juin, par Le Combat du Giaour et d'Hassan et en août, par La Grèce sur les ruines de Missolonghi (musée des beaux-arts de Bordeaux). Pour cette allégorie de La Grèce, il s’inspire des Victoires antiques et de la figure mariale, avec son manteau bleu et sa tunique blanche. Cette interprétation du sujet déroute les critiques, sauf Victor Hugo.
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À cette époque de sa vie, Delacroix entretient de nombreuses liaisons amoureuses avec des femmes mariées, Eugènie Dalton, Alberthe de Rubempré, Elisa Boulanger ou encore Joséphine Forget, « Delacroix est amoureux par-dessus les oreilles » suivant le mot de Mérimée[75]. Le peintre séjourne au Château de Beffes, chez son ami le général Coëtlosquet où il décore la chambre de Madame Louise Pron, dite Sarah, de fresques en arabesque de style pompéien. Il y peint la Nature morte aux Homards[76], dont le sens est selon Michèle Hannoosh à trouver dans les caricatures anticléricales que le peintre a réalisé à cette occasion de son ami le général Coëtlosquet en Homard (breton) et en Omar (déguisé en turc) : « L'abbé Casse, missionnaire, prếchant devant le calife Homard »[77].
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Au Salon officiel de 1827-1828, Delacroix expose plusieurs œuvres. La critique rejette unanimement La Mort de Sardanapale (musée du Louvre). Le 21 mars, Étienne-Jean Delécluze affirme dans le Journal des débats qu’il s’agit d’une erreur: « « L'œil ne peut y débrouiller la confusion des lignes et des couleurs… le Sardanapale est une erreur de peintre », il ajoute que Delacroix devrait prendre des cours de perspective , cet art étant à la peinture ce qu'est l'orthographe pour tout le monde[78]. Le lendemain, pour La Gazette de France, c’est le « plus mauvais tableau du Salon ». Le Quotidien met en question un « ouvrage bizarre » le 24 avril[79]. Pour le critique Vitet « Eugène Delacroix est devenu la pierre de scandale des expositions. » et Charles Chauvin dans le Moniteur Universel, s'il reconnait une exécution franche et hardie et la couleur chaude et vivante de Rubens, il ne comprend pas « Où sommes-nous ? Sur quel sol la scène est-elle assise ? Où cet esclave prétend-il monter ce cheval ? […] La majeure partie du public trouve ce tableau ridicule. Que M. Delacroix se rappelle que le goût français est noble et pur et qu'il cultive Racine plutôt que Shakespeare[80]. »
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Pourtant, Delacroix n’a nullement voulu choquer ses pairs, mais plutôt les convaincre de son génie par ses références à l’art du passé, par la multiplicité de ses sources d’inspiration et par le choix de son thème dans l’Orient ancien.
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Le déchaînement que suscite la présentation du tableau gêne ses amis, qui n’interviennent pas pour le défendre. Victor Hugo ne prend pas publiquement son parti, bien qu'il manifeste son enthousiasme dans une lettre à Victor Pavis du 3 avril 1828 en écrivant: « Ne croyez pas que Delacroix ait failli. Son Sardanapale est une chose magnifique et si gigantesque qu’elle échappe aux petites vues[81] ». Le peintre est également victime des bons mots des humoristes, qu’il n’apprécie pas, malgré son goût pour les calembours[82]. Cette fois-ci le tableau n’est pas acheté, et le surintendant des Beaux-Arts, Sosthène de La Rochefoucauld (1785-1864) l’invite à « changer de manière » ; ce qu’il refuse catégoriquement. La violence des attaques va précipiter sa brouille avec le mouvement romantique. Il écrit qu'on l’éloigne pendant cinq ans des commandes publiques, mais il n'en est rien, dès l'année suivante il en obtient[15].
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Ingres, peintre néo-classique présente cette année-là au Salon L'Apothéose d'Homère. Il représente la peinture classique, comme Delacroix représente la peinture romantique, et sera perçu comme le principal rival de Delacroix, pendant toute sa vie[83]. À travers ces deux artistes, deux conceptions opposées de la peinture s’affrontent : le disegno (dessin) et l'effacement de l'artiste derrière le sujet, pour les classiques, le colorito (couleur) et l'affirmation de l'expression et de la touche individuelle, pour les romantiques. Avec L'Apothéose d'Homère et La Mort de Sardanapale, les deux artistes affirment leurs doctrines. La querelle du coloris qui opposait poussinistes et rubénistes dans les années 1670 se renouvelle au XIXe siècle avec de nouvelles oppositions, en plus de celle entre la couleur et la ligne. La critique considèrera Delacroix comme le chef de file des coloristes jusqu'au XXe siècle.
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Après cet échec, Delacroix conserve son tableau dans son atelier. En 1844, il se décide à le mettre en vente ; en 1845, un collectionneur américain, John Wilson l'achète pour 6 000 francs[84]. La toile est restaurée par Haro et présentée au public en 1861[33]. Elle finalement acquise par le Louvre en 1921.
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Le Salon de 1827-1828 est avec l’Exposition Universelle de 1855, la manifestation la plus importante pour Delacroix par le nombre de toiles présentées. En deux envois[85], il expose tout d’abord :
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En 1828, Charles Motte, éditeur rue des Marais, publie Faust, la tragédie de Goethe traduite par Philipp Albert Stapfer, illustrée d’une suite de 17 lithographies par Delacroix. Goethe témoigne de son enthousiasme dans une lettre adressée de Weimar à son ami Johann Peter Eckermann et estime qu’il a bien su traduire les scènes qu’il avait imaginées[88].
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Après la visite de Charles X à Nancy, Delacroix reçoit le 28 août 1828 commande du ministre de l’Intérieur d'un tableau que le roi veut offrir à la ville[89]. Terminé en 1831, La Mort de Charles le hardi ou Le Téméraire, plus couramment appelé La Bataille de Nancy (Musée des beaux-arts de Nancy) ne sera exposé au Salon qu’en 1834[90]. Suit en décembre 1828 ou en janvier 1829 la commande de deux peintures pour la duchesse de Berry, veuve du fils cadet du roi : Quentin Durward et le Balafré (Musée des beaux-arts de Caen) et La Bataille de Poitiers, dit aussi Le Roi Jean à la bataille de Poitiers (musée du Louvre), achevés en 1830[91].
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À la demande du duc Louis-Philippe d'Orléans, Delacroix peint un tableau de grande dimension (420 × 300 cm) pour sa galerie historique, au Palais Royal[88], Richelieu disant sa messe (1828) ou Le Cardinal de Richelieu dans sa chapelle au Palais-Royal, détruit durant La Révolution de 1848 et dont il ne reste qu’une lithographie de Ligny figurant dans l’Histoire du Palais Royal par Jean Vatout (1830 ?)[92].
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En janvier, il le sollicite de nouveau pour un autre tableau inspiré de Walter Scott, L'Assassinat de l'évêque de Liège (musée du Louvre)[93], présenté d’abord à la Royal Academy en 1830, puis au Salon de 1831 et enfin à l’Exposition universelle de 1855 à Paris et à celle de Londres en 1862. Une anecdote circule au sujet de ce tableau, concernant une nappe blanche, point capital de cette scène, que Delacroix avait du mal à peindre. En dessinant un soir chez son ami Frédéric Villot, le peintre se serait fixé un ultimatum, en déclarant : « Demain j’attaque cette maudite nappe qui sera pour moi Austerlitz ou Waterloo ». Et ce fut Austerlitz[91]. Pour la charpente de la voûte, il s’était inspiré de croquis faits au Palais de justice de Rouen et du vieux hall de Westminster qu’il avait visité durant son séjour à Londres.
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Delacroix écrit à partir de 1830 cinq articles de critique d’art pour la Revue de Paris, que Louis Véron a fondée l'année précédente[94]. Le premier, consacré à Raphaël, paraît en mai et le deuxième, à Michel-Ange, en juillet[95]. Il y exprime ses convictions esthétiques et son admiration pour ces deux artistes, qui ont eu une grande influence sur son œuvre.
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Les Trois Glorieuses, les 27, 28 et 29 juillet 1830, entraînent la chute de Charles X et portent au pouvoir Louis-Philippe. Le nouveau gouvernement organise le 30 septembre trois concours pour la décoration de la Salle des séances de la nouvelle Chambre des députés qui sera reconstruite au Palais Bourbon. Delacroix se présente aux deux derniers[96]. Les sujets proposés sont :
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Le jury composé de Guérin (1774-1833), Gros et Ingres donne le Mirabeau à Hesse, élève de Gros et le Boissy d’Anglas à Vinchon, prix de Rome 1814. Achille Ricourt, écrivain et journaliste, fondateur de la revue L'Artiste, fera de cette décision une injustice à l'égard de la cause romantique. Louis Boulanger écrit : « Mon peintre, c’est Delacroix. Tout cela vit, tout cela se meut, se tord et accélère le mouvement du sang dans vos artères … C’est l’accent de la nature saisi dans ce qu’il a de plus inattendu, qualités précieuses, qui seules révèlent le grand peintre, mais qui malheureusement le révèlent trop souvent à un trop petit nombre[97] ».
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La revue publie également la longue « Lettre sur les concours[98] » que Delacroix avait adressée le 1er mars 1831, afin d’accentuer la controverse[99]. C’est un violent réquisitoire contre les concours, opposant les médiocres, aux Rubens, aux Raphaël, aux Hoffmann, sur un ton plein d’ironie[100]. L’esquisse qu’il avait réalisée pour le deuxième sujet, Mirabeau devant Dreux-Brézé, est aujourd’hui exposée au Musée national Eugène-Delacroix[96]. Celle du troisième sujet, Boissy d’Anglas tenant tête à l’émeute, se trouve au musée des beaux arts de Bordeaux[101].
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En 1831, Delacroix présente au Salon, qui avait ouvert ses portes cette année-là le 14 avril La Liberté guidant le peuple. Le tableau, répertorié au no 511 du catalogue du Salon, est intitulé Le 28 juillet ou La Liberté guidant le peuple, titre qu’il conservera par la suite. Delacroix a peint ce tableau pour deux raisons. La première tient à son échec au salon de 1827. Il souhaite l'effacer et s'attirer les faveurs du pouvoir en place en créant une œuvre d'art représentant les idées libérales qu'il partage avec le nouveau roi des français Louis Philippe Ier. En effet, Delacroix n'était pas favorable à l'instauration d'une République, il souhaitait que la monarchie française soit une monarchie modérée respectant les libertés mais également le droit des peuples de disposer d'eux-mêmes. Par ailleurs, lors de la révolution des Trois Glorieuses, Delacroix est enrôlé dans les gardes de collection du musée du Louvre. Il n'a pu participer à cette révolution. Dans une lettre datant du 28 octobre 1830 adressée à son frère Charles Delacroix, il écrit « J'ai entrepris un sujet moderne, une barricade, et si je n'ai pas vaincu pour la patrie, au moins peindrai-je pour elle. Cela m'a remis de belle humeur ». Dans cette lettre, il indique donc qu'il regrette de ne pas avoir participé à cette glorieuse révolution et qu'il entend glorifier ceux qui ont participé à cette révolution. Le terme « patrie » montre que pour lui la réalisation de ce tableau est un acte patriotique et donc que son objectif premier n'est pas tellement de plaire au nouveau roi avec lequel il entretenait précédemment des liens d'amitié mais en réalité de glorifier ceux qui ont permis cette révolution. Il veut donc glorifier dans ce tableau, le peuple, c'est-à-dire les classes populaires qui ont établi des barricades et qui se sont battus pour mettre un terme au règne du monarque Charles X voulant rétablir une monarchie absolue de droit divin. La composition de son tableau révèle en elle-même cette volonté de glorification du peuple. En effet, l'ensemble des personnages à l'exception de la figure féminine allégorique de la liberté est issu de la classe populaire, c'est-à-dire du peuple. La présence d'un enfant à ses côtés révèle également que l'ensemble des citoyens a eu le courage de se battre pour renverser Charles X. Il fait ainsi apparaître ce peuple comme un grand peuple dont les idéaux doivent susciter le respect. Les idéaux libéraux étant aussi ceux du roi Louis Philippe Ier, ce dernier va acheter ce tableau pour 3 000 francs dans le but de l'exposer au Palais du Luxembourg[102].
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Sa peinture n’y est présentée que quelques mois. Hippolyte Royer-Collard, directeur des Beaux-Arts, la fait mettre dans les réserves, de peur que son sujet encourage les émeutes[103]. Edmond Cavé, son successeur, permet à Delacroix de la reprendre en 1839. Elle est exposée de nouveau en 1848 ; cependant, quelques semaines plus tard, le peintre est invité à la reprendre[104]. Grâce à Jeanron, directeur des musées et à Frédéric Villot, conservateur au musée du Louvre, La Liberté guidant le peuple rejoint les réserves du musée du Luxembourg[105]. Avec l’accord de Napoléon III, elle sera exposée à l’Exposition Universelle de 1855. Le musée du Louvre l'expose en permanence à partir de novembre 1874[106].
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Son sujet évoque les combats de rue qui se sont déroulés durant les journées révolutionnaires des 27, 28 et 29 juillet, dites aussi « Les Trois Glorieuses ». Une jeune femme à la poitrine nue, coiffée du bonnet phrygien, tenant un drapeau tricolore[i] figure l'allégorie de La Liberté. Elle marche armée, accompagnée d'un enfant des rues brandissant des pistolets. À gauche du tableau, un jeune homme en redingote et coiffé d’un haut de forme tient une espingole (fusil tromblon à deux canons parallèles[107]. Une légende veut que ce jeune homme représente Delacroix et qu’il ait participé à l'insurrection. Plusieurs éléments permettent d'en douter, comme le témoignage peu fiable d’Alexandre Dumas[108]. Le peintre, d'opinions bonapartistes[99], aurait tout au plus été enrôlé dans la garde nationale, restaurée le 30 juillet 1830 après avoir été supprimée en 1827, afin de garder le trésor de la Couronne, d’ailleurs déjà au Louvre[109].
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Lee Johnson, spécialiste britannique de Delacroix, identifie plutôt le jeune homme comme Étienne Arago, ardent républicain, directeur du théâtre du Vaudeville de 1830 à 1840[110]. C'était aussi l'opinion de Jules Claregie en 1880[111]. Quant à l’enfant des rues, il aurait inspiré Victor Hugo (1802-1885) pour son personnage de Gavroche,des Misérables, publiés en 1862[112].
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La critique accueille le tableau avec modération. Delécluze écrit dans le Journal des débats du 7 mai : « […] Ce tableau peint avec verve, coloré dans plusieurs de ses parties avec un rare talent, rappelle tout à fait la manière de Jouvenet […][105] ». D'autres critiques trouvent inacceptable la figure de la Liberté, qu'ils la qualifient de « poissarde, fille publique, faubourienne ». Son réalisme dérange : la nudité de son torse, la pilosité des aisselles[113].
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Son absence du musée pendant des années en fait une icône républicaine. Le sculpteur François Rude s’en inspirera pour son Départ des volontaires sur l'Arc de triomphe de l'Étoile[106]. En 1924, le peintre, Maurice Denis, reprendra ce sujet pour orner la coupole du Petit Palais. Elle sert d’affiche à la réouverture en 1945 du musée du Louvre[114] et orne ensuite l’ancien billet de 100 francs[115].
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Les querelles qui opposent les classiques et les romantiques ou modernes agacent Delacroix. Le 27 juin 1831, il écrit au peintre Henri Decaisne (1799-1852), membre comme lui de la Société libre de peinture et de sculpture, fondée le 18 octobre 1830, afin d’adopter une stratégie commune face à l’influence puissante de la Société des Amis des Arts, proche de Institut de France (créée en 1789 et ressuscitée en 1817). Sur les conseils de Decaisne, il contacte Auguste Jal, un important critique d’art, pour qu’il défende leur cause dans Le Constitutionnel. Dans une longue lettre qu’il adresse alors à M. d’Agoult, ministre de l’intérieur, afin d’exposer leurs griefs, il signale les dangers de séparer les artistes « officiels », des autres, d’un talent bien souvent plus grand. La reconnaissance officielle se manifteste en septembre 1831 par l'octroi de la Légion d’honneur[116].
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En 1831, Eugène Delacroix accompagne pendant sept mois la mission diplomatique que Louis-Philippe a confié à Charles-Edgar, comte de Mornay (1803-1878) auprès du sultan du Maroc[117] Moulay Abd er-Rahman (1778[118]-1859). Mornay doit porter un message de paix et rassurer le Sultan et les britanniques, inquiets après la conquête de l'Algérie par la France.
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Ce voyage allait marquer profondément le peintre. Delacroix découvre l'Andalousie espagnole et l'Afrique du Nord, le Maroc, et l'Algérie : leurs paysages, leurs architectures, leurs populations tant musulmanes que juives leurs mœurs, leurs arts de vivre et costumes. Le peintre note inlassablement, réalise des dessins et aquarelles, qui constituent un des premiers carnets de voyage où il décrit ce qu'il découvre. Ce voyage est primordial pour sa technique et son esthétique. Il en rapporte sept carnets constituant son journal de voyage, dont seulement quatre sont conservés[119].
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Par la suite tout au long de sa vie, il reviendra régulièrement au thème marocain dans plus de quatre-vingts peintures[119] sur des thèmes « orientaux », notamment Les Femmes d'Alger dans leur appartement (1834, musée du Louvre), La Noce juive au Maroc (1841, musée du Louvre), Le Sultan du Maroc (1845, musée des Augustins de Toulouse).
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Ce voyage qu'il a entrepris à ses frais[120] permet à Delacroix, qui n'a jamais été en Italie, de retrouver « l’Antiquité vivante ». La lettre qu’il adresse à Jean-Baptiste Pierret le 29 janvier, est très éloquente à ce sujet : « Imagine mon ami ce que c’est que de voir couchés au soleil, se promenant dans les rues, raccommodant des savates, des personnages consulaires, des Caton, des Brutus, auxquels il ne manque même pas l’air dédaigneux que devaient avoir les maîtres du monde[121] »…
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Paysage.
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Eugène Delacroix, Étude d’arabe assis.
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Aquarelle de voyage.
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Grâce à ce voyage en Afrique du Nord et à son séjour en Algérie du lundi 18 au jeudi 28 juin 1832, Delacroix aurait alors visité le harem d'un ancien reis du Dey qu'il évoquera dans sa peinture des femmes d'Alger dans leur appartement, du Salon de 1834. (Louvre, cat. no 163) scène qu'il reproduit de mémoire dans son atelier dès son retour[122]. Poirel, ingénieur au port d'Alger, lui a présenté un ancien corsaire qui a accepté d'ouvrir les portes de sa maison au jeune français. Delacroix est transporté par ce qu'il voit : « C'est comme au temps d'Homère, la femme dans la gynécée, brodant de merveilleux tissus. C'est la femme comme je la comprends[123] ».
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Grâce à ce voyage, il fut l'un des premiers artistes à aller peindre l'« Orient » d'après nature, ce qui valut, outre de très nombreux croquis et aquarelles, quelques belles toiles de la veine des Femmes d'Alger dans leur appartement, tableau à la fois orientaliste et romantique, l'orientalisme étant caractéristique des artistes et écrivains au XIXe siècle.
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C’est le 31 août 1833 que Thiers, ministre des Travaux Publics de l’époque, confia à Delacroix, sa première grande décoration : la « peinture sur muraille » du Salon du Roi ou Salle du Trône, au Palais Bourbon (actuelle Assemblée nationale). Cet ensemble composé d’un plafond, avec une verrière centrale entourée de huit caissons (quatre grands et quatre petits), de quatre frises situées au-dessus des portes et fenêtres, et de huit pilastres, lui fut payé 35 000 francs[124]. Il le peignit à l’huile sur toiles marouflées, et les frises à l’huile et à la cire directement sur le mur afin d’obtenir une matité plus proche de la détrempe. Il adopta la même technique pour les pilastres peints sur les murs, mais en grisaille[124]. Il termina cette commande sans collaborateurs, excepté des ornemanistes pour les décors dorés, en particulier Charles Cicéri[125].
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Dans les quatre caissons principaux, il a représenté quatre figures allégoriques symbolisant pour lui, les forces vives de l’État : la Justice, l’Agriculture, l’Industrie et le Commerce, et la Guerre[126]. Les quatre plus petits, disposés aux quatre angles de la pièce, entre les caissons principaux, sont couverts de figures d’enfants[127], avec des attributs, comme :
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Dans les trumeaux allongés, séparant les fenêtres et les portes, il représenta en grisaille les principaux fleuves de France la Loire, le Rhin, la Seine, le Rhône, la Garonne et la Saône). Il plaça L’océan et la Méditerranée, cadre naturel du pays, des deux côtés du trône[128]. Son travail fut bien accueilli par les critiques, qui, dans leur ensemble, lui reconnurent les talents d’un grand décorateur, à l’égal d’un Primatice ou d’un Medardo Rosso. Pour eux, Delacroix avait su allier intelligence et culture, en choisissant des thèmes adaptés à l’espace et au volume[129] du lieu à décorer. La Salle du Trône (aujourd’hui appelé salon Delacroix), où le roi se rendait pour inaugurer les sessions parlementaires, était effectivement une pièce ingrate à décorer, de format carré, d’environ 11 mètres de côté et qu’il dut faire aménager.
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En 1838, il présente au Salon la toile Médée qui est achetée par l'État et attribuée au Musée des Beaux-Arts de Lille. En 1839, Delacroix part en Flandres voir les peintures de Rubens avec Elisa Boulanger avec qui une idylle s'est nouée et qu'il connait depuis un bal chez Alexandre Dumas en 1833[130]. En 1840, il présente l'Entrée des Croisés à Constantinople, aujourd'hui au Musée du Louvre.
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À peine son œuvre fut-elle achevée dans le salon du Roi, qu'en septembre 1838 le ministre de l'Intérieur Camille de Montalivet lui confie le décor de la bibliothèque de l'Assemblée nationale, toujours dans le Palais Bourbon[131]. Pour ce projet d'une grande ampleur, Delacroix peindra les 5 coupoles, ainsi que les deux culs-de-four de la salle de lecture.
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Chacune des cinq coupoles est consacrée à une discipline, évoquée dans les pendentifs par des scènes ou des évènements qui l'ont illustrée : la Législation au centre, la Théologie et la Poésie d'un côté, la Philosophie et les Sciences de l'autre.
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Les deux culs-de-four qui les encadrent représentent quant à eux la Paix, berceau du savoir, et la Guerre, qui en est l'anéantissement :
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Ce travail durera jusqu'à la fin de l'année 1847, le chantier ayant pris du retard pour divers problèmes de santé et d'autres travaux en parallèle. L'ensemble est accueilli avec enthousiasme par la critique, et a participé à sa reconnaissance en tant qu'artiste complet, se situant dans la tradition de la renaissance italienne.
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Il fut également sollicité dans le même temps pour la décoration de la salle de lecture de la bibliothèque du Sénat au Palais du Luxembourg à Paris, entre 1840 et 1846 :
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Pour réaliser ces grandes commandes Delacroix ouvre, en 1841, un atelier avec des élèves, assistants qui doivent adopter l'écriture du peintre dans une abnégation totale. Ils sont chargés de la réalisation des fonds et des grisailles ainsi que le racontent Lasalle-Borde et Louis de Planet[132].
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En 1850, Delacroix reçoit la commande du décor central de la Galerie d'Apollon au Louvre où il présente Apollon vainqueur du serpent Python. En 1851 la ville de Paris lui passe commande des décorations du Salon de la Paix de l’Hôtel de Ville, aujourd'hui disparues dans l'incendie de 1871.
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À partir de 1844, Delacroix loue à Draveil au lieu-dit Champrosay, une « bicoque » ou un chalet où il se fait installer un atelier de 10 m2. En pleine campagne accessible par le train directement Delacroix vient s'y reposer à l'écart de Paris, où sévit le choléra. Là il peut, accompagné de sa gouvernante Jenny, entrée à son service vers 1835[133], faire de longues promenades dans la campagne pour soigner sa tuberculose. Il achète la maison en 1858[134].
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Il travaille de nombreux paysages, plusieurs vues de Champrosay tant au pastel (Musée du Louvre) qu'à la peinture à l'huile (Musée du Havre). Il réalise de nombreux tableaux de mémoire suivant ses notes et carnets du Maroc, interprétant des scènes antiques à la mode orientale. Son travail se fait plus intimiste, les tableaux de petite taille sont vendus par les marchands parisiens. Il fait régulièrement des séjours sur la côte normande à Etretat, à Fécamp mais surtout à Dieppe où il peint aquarelles et pastels. Il peint également des natures mortes, souvent des fleurs imaginaires, comme des lys jaune à cinq pétales. Les relations avec Georges Sand quoique suivies, se distendent. Après avoir réalisé le portrait de l'écrivain en 1834, Delacroix vient régulièrement à Nohant-Vic[135] où il peint pour l'église de Nohant une Éducation de la Vierge[136]. Il offre un Bouquet de fleurs dans un vase[137] à l'écrivain, qui l'accroche[138] au-dessus de son lit[139], mais quand celle-ci tombe amoureuse du graveur et élève de Delacroix, Alexandre Manceau, Delacroix en prend ombrage d'autant qu'il est opposé à la révolution de 1848 dont Sand a été une des figures.
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En 1844, le préfet Rambuteau lui commande une Pietà pour l'église Saint-Denys-du-Saint-Sacrement à Paris. Il réalise en 17 jours son chef-d'œuvre qui laisse « un profond sillon de mélancolie » suivant le mot de Baudelaire[140].
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Eugène Delacroix - Odalisque vers 1857.
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Durieu, étude de nu pour Delacroix vers 1855.
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Étude de nu féminin d'Eugène Durieu pour Delacroix.
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Eugène Durieu, Portrait de Femme, Jenny(?).
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Dessin de Delacroix d'après les photographies de Durieu.
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Étude de nu masculin d'Eugène Durieu pour Delacroix.
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À partir des années 1850, Delacroix s'intéresse à la photographie. En 1851, il est membre fondateur de la Société héliographique[141]. Il pratique les cliché-verres et en 1854, commande au photographe Eugène Durieu une série de photographies de modèles nus masculins et féminins[142]. Delacroix impose pour la prise de ces clichés des critères particuliers en vue de leur réutilisation, notamment des images volontairement un peu floues ainsi qu'un dépouillement le plus total[réf. nécessaire]. Fasciné par l'anatomie humaine Delacroix écrit dans son journal « Je regarde avec passion et sans fatigue ces photographies d'hommes nus, ce poème admirable, ce corps humain sur lequel j'apprends à lire et dont la vue m'en dit plus que les inventions des écrivassiers »[143].
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Ces clichés commandés par Delacroix à Durieu, ainsi que la quasi-intégralité des dessins réalisés à partir de ceux-ci, ont par ailleurs pu être exposés au Musée national Eugène Delacroix avec le concours de la Bibliothèque nationale de France[144]. La réunion de ces clichés et des dessins qu'ils ont inspiré apparaît fondamentale pour comprendre la tension de l'utilisation du médium photographique dans l'œuvre de Delacroix, à mi-chemin entre l'exaltation de la découverte d'un outil précieux et le scepticisme du peintre qui n'y perçoit qu'un élément à valeur instrumentale, loin de pouvoir rivaliser avec la peinture.
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Tant que la demande des collectionneurs reste faible, sa carrière dépend des commandes officielles. Pour se concilier les faveurs du pouvoir, il fréquente tous les cercles politiques à la mode et ne refuse jamais une visite pouvant s’avérer fructueuse. Durant toute sa vie, à l'exception des dernières années marquées par la maladie, Delacroix a une vie mondaine intense mais en souffre, se pliant à ces obligations afin d'obtenir des commandes[145]. Il pratique aussi régulièrement pour se soigner les cures thermales à Bad-Ems en 1861 ou à Eaux-Bonnes en 1845, où il réalise un carnet de voyage. Il aime se retirer dans sa maison de campagne à Champrosay, tout près de la forêt de Sénart, surtout à partir des années 1840[146].
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En 1851, il est élu conseiller municipal de Paris. Il garde cette fonction jusqu'en 1861. Il approuve la méthode d'apprentissage du dessin « pour apprendre à dessiner juste et de mémoire » de Madame Marie-Elisabeth Cavé[147].
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Delacroix trouve des appuis auprès de la presse, des revues d’art et de certains critiques de l’époque.
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Ainsi Baudelaire considère que le peintre n’est pas seulement « excellent dessinateur, prodigieux coloriste, compositeur ardent et fécond, tout cela est évident », mais qu’il « exprime surtout l’intime du cerveau, l’aspect étonnant des choses. » Un tableau de Delacroix « c’est l’infini dans le fini.[148] » Il est « le plus suggestif de tous les peintres » en traduisant « avec la couleur ce qu’on pourrait appeler l’atmosphère du drame humain.[148]»
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Adolphe Thiers écrit plusieurs articles louangeurs dans le Constitutionnel, notamment lors de l’exposition des Massacres de Scio[62] .
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Théophile Gautier n’hésite pas à critiquer certaines toiles mais au fil des ans son admiration ne se dément jamais. « M. Delacroix comprend parfaitement la portée de son art, car c’est un poète en même temps qu’un homme d’exécution. Il ne fait retourner la peinture ni aux puérilités gothiques ni aux radoteries pseudo-grecques. Son style est moderne et répond à celui de Victor Hugo dans les Orientales: c’est la même fougue et le même tempérament.[149]»
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Victor Hugo est beaucoup moins convaincu. Il dit un jour, comme cela est rapporté par son fils Charles : Delacroix « a toutes [les qualités] moins une ; il lui manque ce qu’ont toujours cherché et trouvé les artistes suprêmes, peintres ou poètes – la beauté. » Il ajoutait que dans toute son œuvre, on ne trouvait pas une seule femme vraiment belle, à l’exception des anges que Hugo voyait féminins dans le Christ au Jardin des Oliviers et d’une femme en buste (sans préciser laquelle) des Scènes des massacres de Scio. Selon lui, les personnages féminins de Delacroix se caractérisent par ce qu’il qualifie, en un oxymore osé, de « laideur exquise », comme l'illustre en particulier les Femmes d'Alger dans leur appartement » [150].
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Alexandre Dumas rejoint Hugo quand il écrit à propos du peintre : « il voit plutôt laid que beau, mais sa laideur est toujours poétisée par un profond sentiment.[151] » Il voit en lui « un peintre dans toute la force du terme [...] plein de défauts impossibles à défendre, plein de qualités impossibles à contester. » D’où la virulence d’opinions irréconciliables à son sujet car, ajoute-t-il « Delacroix est un fait de guerre et un cas de guerre. » [151] « Comme Hugo en littérature, [il] ne devait avoir que des fanatiques aveugles ou des détracteurs acharnés » [151].
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Aussi son génie ne sera que tardivement reconnu par les milieux officiels de la peinture. Il ne triomphera qu’en 1855 à l’Exposition universelle. À cette occasion Ingres expose quarante toiles, Delacroix trente-cinq, sorte de rétrospective comprenant quelques-uns de ses plus grands chefs-d'œuvre prêtés par différents musées. Il est présenté comme l'homme qui sait dépasser la formation classique pour renouveler la peinture. Le 14 novembre 1855, il est fait commandeur de la Légion d'Honneur et reçoit la grande médaille d'honneur de l'Exposition universelle. Il ne sera élu à l’Institut de France que le 10 janvier 1857 au siège de Paul Delaroche, après sept candidatures infructueuses, Ingres s'opposant à son élection. Il n'est pas entièrement satisfait, car l'Académie ne lui donne pas le poste de professeur aux Beaux-Arts qu'il espérait. Il se lance alors dans un Dictionnaire des Beaux-Arts qu'il n'achève pas.
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Pourtant la critique est toujours aussi sévère avec lui, ainsi Maxime Du Camp, écrit-il dans son compte-rendu de l'Exposition Universelle :
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« M. Decamps est un démocrate sage, révolutionnaire avec conviction, qui, en faisant une large part au présent, nous montre dans l'avenir des splendeurs consolantes et fortifiantes. M.Eugène Delacroix est un démagogue sans but et sans cause qui aime la couleur pour la couleur, c'est-à-dire le bruiteur le bruit. Nous admirons respectueusement M.Ingres ; nous croyons M. Decamps, qui a toutes nos sympathies ; nous n'aimons pas M.Delacroix[152]. » En 1859, il participe à son dernier Salon. Il y expose notamment la Montée au Calvaire, L'Enlèvement de Rébecca et Hamlet. Le salon est le Waterloo du peintre selon Philippe Burty. En défense du peintre, Baudelaire écrit un article apologétique pour la Revue Française, Salon de 1859[153] qui se termine par ses mots : « Excellent dessinateur, prodigieux coloriste, compositeur ardent et fécond, tout cela est évident, tout cela a été dit. Mais d’où vient qu’il produit la sensation de nouveauté ? Que nous donne-t-il de plus que le passé ? Aussi grand que les grands, aussi habile que les habiles, pourquoi nous plaît-il davantage ? On pourrait dire que, doué d’une plus riche imagination, il exprime surtout l’intime du cerveau, l’aspect étonnant des choses, tant son ouvrage garde fidèlement la marque et l’humeur de sa conception. C’est l’infini dans le fini. C’est le rêve ! et je n’entends pas par ce mot les capharnaüms de la nuit, mais la vision produite par une intense méditation, ou, dans les cerveaux moins fertiles, par un excitant artificiel. En un mot, Eugène Delacroix peint surtout l’âme dans ses belles heures. ». Delacroix répond au poète par une lettre restée célèbre : « Comment vous remercier dignement pour cette nouvelle preuve de votre amitié ? […] Vous me traitez comme on ne traite que les grands morts ; vous me faites rougir tout en me plaisant beaucoup ; nous sommes fait comme cela[154]. »
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Église Saint-Sulpice - La Chapelle des Anges.
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Le combat de Jacob avec l'Ange.
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Saint Michel terrassant le dragon.
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Héliodore chassé du temple.
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Delacroix reçoit la commande de trois fresques pour la Chapelle des Anges l'église St Sulpice de Paris en 1849, travail qu'il conduira jusqu'en 1861. Ces fresques Le combat de Jacob et l'Ange et Héliodore chassé du temple accompagné de la lanterne du plafond Saint Michel terrassant le Dragon sont le testament spirituel du peintre. Pour les réaliser le peintre s'installe rue Furstenberg à deux pas. Il met au point un procédé à base de cire et de peinture l'huile pour peindre ses fresques dans une église à l'humidité endémique qui provoque la destruction des fresques par le salpêtre. Malade, il est épuisé par le travail dans le froid et les conditions difficiles. À l'inauguration des fresques, aucun officiel ne sera présent.
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La fresque de la lutte de l'ange et de Jacob, illustre le combat entre le patriarche de la Bible et l'ange au centre gauche de la fresque au pied de trois arbres, et comporte de nombreuses allusions à son voyage au Maroc de 1832, à droite des personnages enturbannées sont cités avec des moutons et un chameau. À droite en bas des objets marocains et sur l'herbe au pied de Jacob, le sabre Marocain Nimcha[155] qu'il avait rapporté de son voyage.
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Terminé en 1860, la fresque de l'Héliodore chassé du temple, prend pour motif le moment où le général Séleucide, venu voler le trésor du Temple en est chassé par des anges cavaliers suivant le récit biblique du second Livre des Maccabées (3, 24-27). Delacroix associe dans une même vision le monde de l'Orient au monde biblique. Il puise son inspiration aussi dans l'histoire de la peinture dans la version de 1725 de Francesco Solimena du Louvre ou de celle de Raphaël.
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Le plafond présente le combat victorieux de Saint Michel contre le dragon, trois combats qui font écho à celui de Delacroix avec la peinture : « La peinture me harcèle et me tourmente de mille manières à la vérité, comme la maîtresse la plus exigeante ; depuis quatre mois, je fuis dès le petit jour et je cours à ce travail enchanteur, comme aux pieds de la maîtresse la plus chérie ; ce qui me paraissait de loin facile à surmonter me présente d’horribles et incessantes difficultés. Mais d’où vient que ce combat éternel, au lieu de m’abattre, me relève, au lieu de me décourager, me console et remplit mes moments, quand je l’ai quitté[156] ? »
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En 1861, Baudelaire publie un article élogieux sur les peintures de Saint-Sulpice, auquel Delacroix répond par une lettre chaleureuse au poète[157]. Baudelaire publie en 1863 l'œuvre et la vie d'Eugène Delacroix où il rend hommage au génie du peintre[158].
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En 1862, il reprend le thème de Médée.
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Mais ses dernières années sont ruinées par une santé défaillante, qui le plonge dans une grande solitude[159]. Ses amis accusent Jenny d'avoir eu un sentiment affectif, jaloux et exclusif voire intéressée, renforçant sa méfiance et son caractère ombrageux.
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Il meurt « tenant la main de Jenny »[160] à 7 h du soir d'une crise d'hémoptysie des suites d'une tuberculose[161] le 13 août 1863, au 6 rue de Furstemberg à Paris, appartement-atelier où il s'est installé en 1857. Il repose au cimetière du Père-Lachaise, division 49. Sa tombe, un sarcophage en pierre de Volvic, est, selon son désir, copié de l'antique puisque sa forme reproduit fidèlement le modèle antique de tombeau dit de Scipion[162].
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Eugène Delacroix avait participé à la création, en 1862, de la Société nationale des beaux-arts, laissant son ami l'écrivain Théophile Gautier, qui l'avait fait connaître dans le cénacle romantique, en devenir le président avec le peintre Aimé Millet comme vice-président. En plus de Delacroix, le comité était composé des peintres Albert-Ernest Carrier-Belleuse, Pierre Puvis de Chavannes et parmi les exposants se trouvaient Léon Bonnat, Jean-Baptiste Carpeaux, Charles-François Daubigny, Laura Fredducci, Gustave Doré et Édouard Manet. Après sa mort, la société nationale des Beaux-Arts organisa en 1864 une exposition rétrospective de l'œuvre de Delacroix[163]. La même année, Henri-Fantin Latour réalise son Hommage à Delacroix, portrait de groupe réunissant dix artistes de l'avant-garde parisienne (dont Charles Baudelaire, James Whistler ou encore Edouard Manet). Pour ces artistes de la modernité, ce tableau est une façon de revendiquer avec Delacroix un certain lien de parenté (dans la mesure où son style affirmait déjà une certaine liberté par rapport aux préceptes de l'académie).
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Authentique génie, il a laissé de nombreuses œuvres engagées qui étaient souvent en rapport avec l'actualité (Les massacres de Scio ou La Liberté guidant le peuple). Il exécuta aussi nombre de tableaux à thèmes religieux (La Crucifixion, La Lutte de Jacob avec l'Ange, Le Christ sur le lac de Génésareth, etc.), bien qu'il se soit parfois déclaré athée. Sur tous les terrains de son époque, il reste le symbole le plus éclatant de la peinture romantique.
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À sa mort, il laisse 50 000 francs à Jenny[164] mais également deux montres, les portraits en miniature de son père et de ses deux frères, et il a même précisé qu'elle devrait choisir parmi les meubles qui se trouvaient dans l'appartement de quoi «se composer le mobilier d'un petit appartement convenable». Elle met les carnets du Journal « de côté » à l'écart de l'exécuteur testamentaire A.Piron et fait préparer leur édition[165]. Elle meurt le 13 novembre 1869 rue Mabillon à Paris, et est enterrée au côté du peintre suivant la volonté de ce dernier[166].
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L'atelier et les collections du peintre sont vendus en trois jours en février 1864[167] avec un succès retentissant.
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À sa mort, les artistes contemporains lui rendirent de vibrants hommages, notamment Gustave Courbet. Dans ses Principes de l'art publiés en 1865, Pierre-Joseph Proudhon résume : « chef de l'école romantique, comme David l'avait été de l'école classique, Eugène Delacroix est un des plus grands artistes de la première moitié du dix-neuvième siècle. Il n'eût pas eu d'égaux, et son nom aurait atteint le plus haut degré de la célébrité, si, à la passion de l'art et à la grandeur du talent, il avait joint la netteté de l'idée[168] ».
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En 1930, pour le centenaire du romantisme, Élie Faure apporte cependant des mises au point sur ce terme attribué à Delacroix[169]. Delacroix est, selon lui, plus classique qu'Ingres : « Il est aisé de montrer qu'Ingres, par ses déformations plus arbitraires qu'expressives et son peu d'intelligence de l'ordre rationnel d'une composition, est à la fois plus romantique et moins classique en dépit de ses qualités réalistes et sensuelles que Delacroix, Barye ou Daumier[170] ». La définition du mot « romantique » en peinture devant être élargie, toujours selon Élie Faure : « Les plus grands de nos classiques sont des romantiques avant la lettre, comme les bâtisseurs de cathédrales l'étaient quatre ou cinq siècles auparavant. Et à mesure que les temps s'éloignent, on s'aperçoit que Stendhal, Charles Baudelaire, Barye, Balzac, Delacroix prennent naturellement place auprès d'eux. Le romantisme, en vérité, pourrait n'être réduit à se définir que par l'excès de la saillie, qui est le principe de l'art-même et de la peinture avant tout. Mais où commence cet excès, où cesse-t-il ? Avec le génie justement. Ce serait donc les mauvais romantiques qui définiraient le romantisme[170]. »
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L'œuvre de Delacroix inspirera nombre de peintres, tels le pointilliste Paul Signac ou Vincent van Gogh[171]. Ses tableaux témoignent en effet d'une grande maîtrise de la couleur.
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Édouard Manet copie plusieurs tableaux de Delacroix, dont la Barque de Dante.
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Dès 1864, Henri Fantin-Latour présente au Salon, un Hommage à Delacroix, toile où l'on peut voir Baudelaire, Édouard Manet, James Whistler… réunis autour d'un portrait du peintre.
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Paul Signac publie en 1911, De Delacroix au néo-impressionnisme[172] dans lequel il fait de Delacroix le père et l'inventeur des techniques par divisionnisme de la couleur propre à l'Impressionnisme.
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De nombreux peintres vont se réclamer de Delacroix, parmi les plus importants Paul Cézanne, qui va copier Bouquets de Fleurs et Médée. Il peindra même une Apothéose de Delacroix (1890-94) où des peintres paysagistes prient le maître au ciel. Il déclare à Gasquet devant les femmes d'Alger dans leur appartement : « Nous y sommes tous dans ce Delacroix ». Degas qui déclare vouloir combiner Ingres et Delacroix, copie entre autres les Bouquets de Fleurs de Delacroix en sa possession. Degas possédait 250 tableaux et dessins de Delacroix. Claude Monet, qui s'inspire des Vues sur la Manche depuis Dieppe pour sa peinture, possédait Falaises près de Dieppe[173].
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Fantin-Latour - Hommage à Delacroix - Musée d'Orsay.
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Copie d'après La Barque de Dante de Delacroix par Édouard Manet. Musée des Beaux-Arts de Lyon.
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Cézanne - Fleurs d'après Delacroix - Musée Pouchkine - Moscou.
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Paul Cézanne - Aquarelle d'après Médée - vers 1879-1880.
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Van Gogh - Pietà d'après Delacroix - 1888.
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Van Gogh - Le bon samaritain d'après Delacroix - 1890.
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Maurice Denis et les Nabis vouaient une grande admiration à Delacroix, autant à son œuvre qu'à son attitude dans la vie que donne à lire son journal. Maurice Denis participe de manière décisive au sauvetage de l'Atelier du peintre[174].
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Picasso réalise dans les années 1950 une série de peintures et dessins à partir Des femmes d'Alger dans leur appartement.
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Cette influence sur les générations suivantes en fait un des pères de l'art moderne[175] et des recherches contemporaines alors que Robert Motherwell traduit le journal en anglais.
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Une souscription publique permit l'installation d'un monument dû à Jules Dalou dans le jardin du Luxembourg à Paris.
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Plusieurs œuvres d'Eugène Delacroix ont servi à des objets français d'usage courant :
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En astronomie, sont nommés en son honneur (10310) Delacroix, un astéroïde de la ceinture principale d'astéroïdes[176], et Delacroix, un cratère de la planète Mercure[177].
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La plupart des œuvres de Delacroix sont d'inspiration littéraire. Il en était déjà ainsi de sa La Barque de Dante. Il en sera de même de son Sardanapale[j], inspiré d'un poème de Byron ; il en sera également ainsi de sa Barque de don Juan, tiré d'un autre poème de Byron, et il en sera encore ainsi de quantité d'autres peintures qui sortent tout droit des œuvres de Shakespeare, de Goethe[178] ou d'autres écrivains, notamment Walter Scott, Dante et Victor Hugo. Les Pirates africains enlevant une jeune femme au Louvre, seraient vraisemblablement inspirés par une de ses Orientales (la Chanson du Pirate).
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Dante et Virgile en Enfer, aussi connu comme La Barque de Dante, huile sur toile, 189 × 241 cm, Musée du Louvre (1822).
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La Mort de Sardanapale, huile sur toile, 390 × 490 cm, Musée du Louvre (1827).
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Les Orientales. Œuvres illustrées de Victor Hugo, vers 1853 et 1854.
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Il exécuta aussi nombre de tableaux à thème religieux tout au long de sa carrière :
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Saint-Sébastien avec sainte Irène et un accompagnant (1858)
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Lutte de Jacob avec l'ange, chapelle des Saints-Anges de l'église Saint-Sulpice de Paris.
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Lutte de Jacob avec l'ange (détail).
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L'Annonciation, Musée national Eugène-Delacroix (1841).
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Esquisse pour Le Christ au Jardin des Oliviers (c.1826), Musée national Eugène-Delacroix.
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Pietà, vers 1842-1843, Musée national Eugène-Delacroix.
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Sainte Marie Madeleine au pied de la croix, Musée des beaux-arts de Houston (1829)
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Le Christ sur la croix (1835).
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L'Éducation de la Vierge (1842).
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Pietà. Dessin pour une peinture murale à Saint-Denis-du-Saint-Sacrement, Musée du Louvre (1844).
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Crucifixion, huile sur panneau, 37 × 25 cm, Musée Boijmans Van Beuningen (1845).
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Le Christ sur le lac de Génésareth, Walters Art Museum, (1854).
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La lamentation sur le corps du Christ, Staatliche Kunsthalle Karlsruhe 1857.
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L'Enlèvement de Rebecca, huile sur toile, 105 × 82 cm, Musée du Louvre (1858).
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Débuté en 1822, interrompu en 1824, repris en 1847 jusqu'en 1863 à sa mort, le journal intime de Delacroix est le chef-d'œuvre littéraire du peintre. Il y note, jour après jour, ses réflexions sur la peinture, la poésie ou la musique, autant que la vie parisienne et politique du milieu du XIXe siècle. Il consigne dans des carnets longilignes ses discussions avec George Sand avec qui il entretient une profonde amitié-amoureuse et des désaccords politiques, ses promenades avec ses maitresses dont la baronne Joséphine de Forget dont il est l'amant pendant une vingtaine d'années, et ses rencontres artistiques avec Chopin, Chabrier, Dumas, Géricault, Ingres ou Rossini… C'est un témoignage au jour le jour non seulement sur la vie du peintre, de ses inquiétudes, de l'avancée de ses peintures, de sa mélancolie et de l'évolution de sa maladie (la tuberculose) qu'il évite de montrer à ses proches, excepté à sa gouvernante et confidente Jenny Le Guillou[179], Delacroix n'ayant jamais été marié, avec qui au fur et à mesure des années s'établit une relation de couple, éloignée de la vie de la grande société, l'un protégeant l'autre. On peut lire au jeudi 4 octobre 1855 : « Je ne puis exprimer, le plaisir que j'ai eu à revoir Jenny. Pauvre chère femme, la petite figure maigre mais les yeux pétillants du bonheur à qui parler. Je reviens à pied avec elle, malgré le mauvais temps. Je suis pendant plusieurs jours, et probablement j'y serai tout le temps de mon séjour à Dieppe, sous le charme de cette réunion au seul être dont le cœur soit à moi sans réserve[180]. »
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La première édition du Journal de Delacroix est parue chez Plon en 1893 et a été révisée en 1932 par André Joubin, puis rééditée en 1980 avec une préface d'Hubert Damisch chez le même éditeur. Il a ensuite fallu attendre 2009 pour que Michèle Hannoosh en publie, aux éditions José Corti, une monumentale version critique, corrigée sur les manuscrits originaux et augmentée des découvertes récentes.
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On doit aussi à Delacroix l'ébauche d'un Dictionnaire des Beaux-Arts, assemblé et publié par Anne Larue, et des articles sur la peinture.
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Delacroix travailla longtemps dans son premier atelier de la rue Notre-Dame-de-Lorette, à Paris.
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En 1857, afin de se rapprocher de l’église Saint-Sulpice dont il avait été chargé en 1847 de décorer une chapelle, il rejoignit l'Atelier de la rue Furstenberg. Célèbre adresse où se succèderont Frédéric Bazille, Claude Monet, ou encore Diogène Maillart, élève de Delacroix et Grand Prix de Rome en 1864.
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L'endroit, 6 rue de Furstenberg Paris 6e, est aujourd'hui le musée national Eugène-Delacroix.
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(liste non exhaustive)
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Delacroix avait ouvert en 1838, un cours rue Neuve-Guillemin qui fut transféré Rue Neuve-Bréda en 1846.Selon Bida, le cours portait essentiellement « sur l'ordonnance de la composition »[181].
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Femmes d'Alger.
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Femmes d'Alger.
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Selon Alfred Robaut, Eugène Delacroix a laissé vingt-quatre gravures et cent neuf lithographies[202].
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Frédéric Chopin, dessin d'Eugène Delacroix, vers 1838.
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Étude pour Jenny Le Guillou et Joséphine de Forget, 32 × 20,8 cm, Musée Boijmans Van Beuningen.
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Tigre menteur, dessin au stylo et encre sur papier, 19 × 29 cm, Collection du Parlement grec.
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Gravure originale (Panthère).
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En 1827, l'éditeur et lithographe Charles Motte le persuade d'illustrer la première édition française du Faust de Johann Wolfgang von Goethe, lui-même se chargeant de lithographier les planches et de les colorier à l'aquarelle.
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"C'est avec les romantiques français de la seconde génération, cette race d'artistes de haut vol, de haute ambition, tels que Delacroix et Berlioz, avec un fond de maladie, quelque chose de congénitalement incurable, de vrais fanatiques, de l'expression, virtuoses jusqu'au bout des ongles..." Nietzsche Ecce Homo, Oeuvres philosophiques complètes, Gallimard 1974 p. 267
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Le Delaware (/də.la.wɛʁ/[2] ; /ˈdɛləwɛəɹ/[3]) est un État de la côte est des États-Unis, bordé à l'ouest et au sud par le Maryland, au nord par la Pennsylvanie, à l'est par le New Jersey et l'océan Atlantique. Le Delaware est souvent surnommé « le premier État » puisqu'il est le premier à avoir ratifié la constitution des États-Unis le 7 décembre 1787. Il est le deuxième plus petit État américain et a la sixième plus petite population du pays. Le Delaware est souvent décrit comme un paradis fiscal en raison de ses lois favorables aux entreprises et de ses faibles taxes. Environ 50 % des entreprises américaines cotées en bourse à New York ont leur siège au Delaware, fournissant environ un cinquième du revenu de l’État. En 2019, sa population s'élève à 973 764 habitants[4].
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Avant que la côte ne soit explorée par les Européens au XVIe siècle, le Delaware était habité par plusieurs groupes d'autochtones américains, comprenant les Lenapes dans le nord et les Nanticokes dans le sud. Le nom « Delaware » provient du fleuve Delaware et de la baie, nommées en l'honneur de sir Thomas West (3e baron de la Warr), gouverneur de la colonie anglaise de Jamestown en Virginie en 1610.
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L'esclavage est un problème clivant au Delaware pendant les années qui précèdent la guerre de Sécession. L'opposition à l'esclavage au Delaware, qui trouve ses racines chez les Quakers de Pennsylvanie, pousse beaucoup de propriétaires d'esclaves à les émanciper ; la moitié de la population noire de l'État est libre en 1810, et plus de 90 % sont libres en 1860[5]. Cette tendance amène aussi des législateurs conservateurs à restreindre les organisations de noirs libres, et la police de Wilmington est accusée d'application rigoureuse de la loi à l'encontre des esclaves en fuite (en) alors que beaucoup de Delawariens enlèvent des noirs libres parmi les grandes communautés dans tout l'État et les vendent dans des plantations plus au Sud[réf. nécessaire].
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Pendant la guerre de Sécession, le Delaware est un État esclavagiste qui reste au sein de l'Union. Le Delaware vote le 3 janvier 1861 de ne pas faire sécession. Le Delaware avait été le premier État à embrasser l'Union en ratifiant la constitution et sera le dernier à la quitter, selon le gouverneur du Delaware de l'époque. Bien que la plupart des citoyens du Delaware qui ont combattu pendant la guerre de Sécession, l'ont fait dans des régiments de l'Union, quelques-uns, ont servi dans des compagnies du Delaware du côté de la Confédération dans des régiments du Maryland et de Virginie.
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Le gouvernement du Delaware n'a jamais formellement aboli l'esclavage pendant la guerre de Sécession ; cependant, une grande partie des propriétaires d'esclaves de l'État ont libéré leurs esclaves.
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Deux mois avant la fin de la guerre de Sécession, le 8 février 1865, le Delaware vote le rejet du 13e amendement de la constitution des États-Unis et vote en vain la poursuite de l'esclavage après la guerre de Sécession. Le Delaware ratifie symboliquement l'amendement le 12 février 1901, 38 ans après la proclamation d'émancipation d'Abraham Lincoln. L'esclavage au Delaware se termine seulement lorsque le 13e amendement prend effet en décembre 1865. Le Delaware rejette aussi le 14e amendement pendant la période de reconstruction.
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S'étendant sur 154 km de long pour 14 km à 56 km de large et totalisant 5 328 km2, le Delaware est le second plus petit État des États-Unis après le Rhode Island. Il est peuplé de 873 092 habitants selon les estimations de 2008[6]. Sa capitale est Dover et la ville la plus peuplée Wilmington.
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L'État du Delaware, avec le comté côtier est du Maryland et les deux comtés de Virginie, forme la Péninsule de Delmarva, qui s'étend vers le bas le long de la côte Atlantique. La définition de la frontière du nord de l'État est inhabituelle. La plus grande partie de la frontière entre le Delaware et la Pennsylvanie fut définie à l'origine par un arc de cercle s'étendant à 12 miles (19,3 km) de la coupole du palais de justice de la cité de New Castle. Cette frontière est souvent appelée the Twelve-Mile Circle (« le cercle des douze miles »). C'est la seule limite d'État circulaire des États-Unis.
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Le Delaware occupe une plaine côtière s'étendant presque intégralement sur la péninsule de Delmarva (partagée avec le Maryland et la Virginie, d'où ce mot-valise comme nom de la péninsule). Son point culminant (137 mètres à Ebright Azimuth, près de Wilmington) est le deuxième plus bas de tous les États (le plus bas étant la colline Britton, en Floride, culminant à 105 mètres). Le Nord de l'État est vallonné mais au sud de New Castle, le sol se fait plat et sablonneux, et, quelquefois, marécageux. Une chaîne de hauteurs d'environ 20 mètres d'altitude s'étend à la frontière ouest de l'État et constitue la ligne orientale de partage des eaux de la Delaware. Les principaux cours d'eau sont la Christina et la Brandywine. La côte de la baie de la Delaware est marécageuse ; la côte atlantique est constituée de plages de sables et de quelques lagons peu profonds. Les ports principaux sont Wilmington, New Castle et Lewes.
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La plus grande partie du Delaware se situe dans la plaine côtière atlantique et, de ce fait, le climat est tempéré par les effets de l'océan. Le tiers sud de l'État a un climat subtropical tempéré, caractérisé par des étés chauds et humides et des hivers doux. La partie centrale est une transition vers le Nord de l'État, qui a un climat continental chaud et reçoit parfois des chutes de neige.
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Le National Park Service établit 3 aires protégées dans le Delaware[7] :
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L'État du Delaware est divisé en 3 comtés[8] : New Castle, Kent, Sussex (du nord au sud).
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L'État est en partie intégré au BosWash, une mégalopole s'étendant sur plusieurs États du Nord-Est des États-Unis entre Boston et Washington.
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Le Bureau de la gestion et du budget a défini trois aires métropolitaines dans ou en partie dans l'État du Delaware[9].
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(5 965 343)
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(6 034 678)
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(1,2 %)
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(373 802)
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(385 438)
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(3,1 %)
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En 2010, tous les Delawariens résidaient dans une zone à caractère urbain.
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Le Bureau de la gestion et du budget a également défini une aire métropolitaine combinée en partie dans l'État du Delaware.
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(7 067 807)
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(7 146 706)
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(1,1 %)
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L'État du Delaware compte 57 municipalités[10], dont 10 de plus de 5 000 habitants.
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Le Bureau du recensement des États-Unis estime la population du Delaware à 973 764 habitants au 1er juillet 2019, soit une hausse de 8,44 % depuis le recensement des États-Unis de 2010 qui tablait la population à 897 934 habitants[11]. Depuis 2010, l'État connaît la 17e croissance démographique la plus soutenue des États-Unis.
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Avec 897 934 habitants en 2010, le Delaware était le 45e État le plus peuplé des États-Unis. Sa population comptait pour 0,29 % de la population du pays. Le centre démographique de l'État était localisé dans le sud-est du comté de New Castle[12].
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Avec 177,91 hab./km2 en 2010, le Delaware était le 6e État le plus dense des États-Unis.
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Le taux d'urbains était de 83,3 % et celui de ruraux de 16,7 %[13].
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En 2010, le taux de natalité s'élevait à 12,7 ‰[14] (12,0 ‰ en 2012[15]) et le taux de mortalité à 8,6 ‰[16] (8,6 ‰ en 2012[17]). L'indice de fécondité était de 1,94 enfants par femme[14] (1,85 en 2012[15]). Le taux de mortalité infantile s'élevait à 7,7 ‰[16] (7,6 ‰ en 2012[17]). La population était composée de 22,92 % de personnes de moins de 18 ans, 10,12 % de personnes entre 18 et 24 ans, 25,34 % de personnes entre 25 et 44 ans, 27,23 % de personnes entre 45 et 64 ans et 14,40 % de personnes de 65 ans et plus. L'âge médian était de 38,8 ans[18].
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Entre 2010 et 2013, l'accroissement de la population (+ 27 813) était le résultat d'une part d'un solde naturel positif (+ 11 032) avec un excédent des naissances (36 651) sur les décès (25 619), et d'autre part d'un solde migratoire positif (+ 16 919) avec un excédent des flux migratoires internationaux (+ 7 717) et un excédent des flux migratoires intérieurs (+ 9 202)[19].
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Selon des estimations de 2013, 90,0 % des Delawariens étaient nés dans un État fédéré, dont 46,8 % dans l'État du Delaware et 43,3 % dans un autre État (24,8 % dans le Nord-Est, 13,3 % dans le Sud, 3,5 % dans le Midwest, 1,7 % dans l'Ouest), 1,7 % étaient nés dans un territoire non incorporé ou à l'étranger avec au moins un parent américain et 8,3 % étaient nés à l'étranger de parents étrangers (40,0 % en Amérique latine, 32,2 % en Asie, 14,8 % en Europe, 11,1 % en Afrique, 1,8 % en Amérique du Nord). Parmi ces derniers, 45,1 % étaient naturalisés américain et 54,9 % étaient étrangers[20],[21].
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Selon des estimations de 2012 effectuées par le Pew Hispanic Center, l'État comptait 20 000 immigrés illégaux, soit 2,4 % de la population[22].
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Selon le recensement des États-Unis de 2010, la population était composée de 68,89 % de Blancs, 21,36 % de Noirs, 3,18 % d'Asiatiques (1,27 % d'Indiens, 0,69 % de Chinois), 2,66 % de Métis, 0,47 % d'Amérindiens, 0,04 % d'Océaniens et 3,40 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories.
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Les Métis se décomposaient entre ceux revendiquant deux races (2,46 %), principalement blanche et noire (0,97 %), et ceux revendiquant trois races ou plus (0,20 %).
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Les non-hispaniques représentaient 91,85 % de la population avec 65,34 % de Blancs, 20,80 % de Noirs, 3,15 % d'Asiatiques, 2,04 % de Métis, 0,31 % d'Amérindiens, 0,03 % d'Océaniens et 0,17 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, tandis que les Hispaniques comptaient pour 8,15 % de la population, principalement des personnes originaires du Mexique (3,37 %), de Porto Rico (2,51 %) et du Guatemala (0,58 %)[18].
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En 2010, l'État du Delaware avait la 8e plus forte proportion de Noirs des États-Unis.
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En 2013, le Bureau du recensement des États-Unis estime la part des non hispaniques à 91,3 %, dont 64,0 % de Blancs, 20,8 % de Noirs, 3,6 % d'Asiatiques et 2,3 % de Métis, et celle des Hispaniques à 8,7 %[24].
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En 2000, les Delawariens s'identifiaient principalement comme étant d'origine irlandaise (16,6 %), allemande (14,3 %), anglaise (12,1 %), italienne (9,3 %), américaine (6,1 %) et polonaise (5,2 %).
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L'État avait la 5e plus forte proportion de personnes d'origine irlandaise, la 7e plus forte proportion de personnes d'origine italienne, la 8e plus forte proportion de personnes d'origine polonaise ainsi que la 9e plus forte proportion de personnes d'origine anglaise.
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L'État abrite la 28e communauté juive des États-Unis. Selon le North American Jewish Data Bank, l'État comptait 15 100 Juifs en 2013 (9 000 en 1971), soit 1,6 % de la population. Ils se concentraient essentiellement dans le comté de New Castle (11 900)[25].
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Les Amérindiens s'identifiaient principalement comme étant Nanticoques (12,3 %), Cherokees (9,4 %), Amérindiens du Mexique (6,4 %) et Lenapes (4,9 %)[26].
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Les Hispaniques étaient principalement originaires du Mexique (41,4 %), de Porto Rico (30,8 %) et du Guatemala (7,1 %)[27]. Composée à 43,5 % de Blancs, 7,6 % de Métis, 6,9 % de Noirs, 1,9 % d'Amérindiens, 0,3 % d'Asiatiques, 0,2 % d'Océaniens et 39,6 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, la population hispanique représentait 40,5 % des Océaniens, 32,5 % des Amérindiens, 23,4 % des Métis, 5,2 % des Blancs, 2,6 % des Noirs, 0,8 % des Asiatiques et 95,0 % des personnes n'entrant dans aucune de ces catégories.
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L'État avait la 4e plus forte proportion de personnes originaires du Guatemala (0,58 %) et la 9e plus forte proportion de personnes originaires de Porto Rico (2,51 %).
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Les Asiatiques s'identifiaient principalement comme étant Indiens (40,0 %), Chinois (21,6 %), Philippins (11,5 %), Coréens (8,9 %), Viêts (5,0 %) et Pakistanais (3,8 %)[28].
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L'État avait la 8e plus forte proportion d'Indiens (1,27 %) et la 9e plus forte proportion de Pakistanais (0,12 %).
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Les Métis se décomposaient entre ceux revendiquant deux races (92,6 %), principalement blanche et noire (36,6 %), blanche et asiatique (13,3 %), blanche et autre (11,0 %), blanche et amérindienne (10,1 %), noire et amérindienne (7,3 %), noire et autre (5,1 %) et noire et asiatique (2,9 %), et ceux revendiquant trois races ou plus (7,4 %)[29].
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Selon l'institut de sondage The Gallup Organization, en 2015, 36 % des habitants du Delaware se considèrent comme « très religieux » (40 % au niveau national), 30 % comme « modérément religieux » (29 % au niveau national) et 34 % comme « non religieux » (31 % au niveau national)[31].
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Le Delaware n'a pas de langue officielle.
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Le Delaware est aujourd'hui un État modéré et centriste qui penche plutôt vers les démocrates.
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Dans la deuxième moitié du XXe siècle, le Delaware était considéré comme un swing state lors des élections présidentielles. Il vote ainsi pour le vainqueur de chaque élection de 1952 à 1996. Cependant, le virage conservateur des républicains des années 1990 a poussé les électeurs modérés de l'État vers le Parti démocrate. Depuis cette période, le comté de New Castle, le plus peuplé de l'État, est devenu un bastion démocrate. À l'opposé, le comté de Sussex, rural et conservateur, est devenu favorable aux républicains. Entre les deux, le comté de Kent est un comté compétitif, balançant entre démocrates et républicains[36].
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Lors des élections présidentielles, le Delaware n'a plus voté pour un candidat républicain depuis 1988. Depuis 2000, l'État accorde entre 53 % et 62 % de ses suffrages au candidat démocrate, qui réalise ses meilleurs scores en 2008 et 2012, lorsque le sénateur Joe Biden est candidat à la vice-présidence[37].
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Au niveau fédéral, depuis 2017, les deux sénateurs de l'État au Congrès des États-Unis sont les démocrates Christopher Coons et Tom Carper, alors que le député de l'unique circonscription du Delaware à la Chambre des représentants des États-Unis est la démocrate Lisa Blunt Rochester.
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Christopher Coons, sénateur depuis 2010.
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Tom Carper, sénateur depuis 2001.
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Lisa Blunt Rochester, représentante depuis 2017.
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L'actuelle constitution du Delaware date de 1897 et a souvent été amendée par la législature de l'État[38]. Elle règle les questions relatives à l'organisation politique de l'État du Delaware.
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D'après la constitution, le pouvoir exécutif est détenu par le gouverneur du Delaware. En 2017, le démocrate John C. Carney succède à un autre démocrate, Jack Markell.
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L'Assemblée générale du Delaware est l'organe législatif du gouvernement du Delaware. Elle est composée d'une Chambre des représentants de 41 membres et d'un Sénat de 21 membres. À la suite des élections de novembre 2016 et d'une élection partielle de février 2017, le Parti démocrate contrôle le Sénat, avec une seule voix d'avance sur le Parti républicain, et dispose d'une large majorité à la Chambre des représentants[39].
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Le Delaware est surtout connu à l'étranger pour être un paradis fiscal[40],[41]. En 2009, l'OCDE publie sa liste noire des paradis fiscaux, liste où le Delaware n'apparaît pas[42]. En effet, à condition de n'avoir que des activités off-shore, c'est-à-dire hors des limites de l'État, une société ne subit qu'une taxation forfaitaire et minime (environ trois cents euros). Aussi de nombreuses sociétés, y compris d'importantes multinationales, y ont leur siège.
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Plus de 40 % des entreprises cotées à la Bourse de New York y sont domiciliées[43]. 65,6 % des entreprises du Fortune 500, qui recense les plus grandes entreprises américaines par revenu, sont déclarées dans le Delaware, alors que seulement 2 y ont leur siège (soit 0,4 %)[44].
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Les résidents sont également peu taxés : l'impôt sur le revenu a six tranches, de 2,2 % à 5,95 %, il n'y a pas de TVA ni de taxes sur la consommation. La taxe sur le chiffre d'affaires (et non sur le bénéfice) varie de 0,096 % à 1,92 %. Chaque comté et chaque ville lèvent leurs propres taxes foncières en vue de financer le système éducatif.
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L'agriculture dans l'État du Delaware est surtout représentée par l'élevage de volailles (ratio de deux cents volailles par habitant). Les productions de soja, de lait et de maïs sont également présentes.
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Les éléments les plus représentatifs de la gastronomie du Delaware sont[45],[46],[47] :
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Sur les autres projets Wikimedia :
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fr/1483.html.txt
ADDED
@@ -0,0 +1,184 @@
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Delhi (hindi : दिल्ली (Dillī), ourdou : دہلی ou دلّی, pendjabi : ਦਿੱਲੀ), officiellement le Territoire de la Capitale nationale de Delhi, est une ville et un territoire du nord de l'Inde, contenant en son sein New Delhi, la capitale du pays.
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Delhi est située sur les bords de la rivière Yamuna, et est depuis longtemps une ville importante, placée sur les routes de commerce du nord-ouest aux plaines du Gange. Elle a été la capitale historique de plusieurs empires indiens. Delhi est notamment rattachée à l'Empire moghol en 1526 après la victoire du prince Babur face au dernier sultan de Delhi. Les Moghols établissent leur capitale dans la partie de la ville maintenant connue comme le Vieux Delhi (Old Delhi). Elle reste capitale jusqu'en 1707 et la défaite des Moghols face aux Marathas. Au début du XXe siècle, pendant la colonisation britannique, le gouvernement britannique décide de déplacer la capitale de Calcutta, jugée trop excentrée, vers la ville de Delhi : New Delhi est ainsi construite au sud de la vieille ville et devient la capitale de l'Empire britannique des Indes en 1911. En 1947, l'Inde indépendante confirme New Delhi comme capitale du nouveau pays : New Delhi, situé au sein du territoire de la Capitale nationale, accueille les institutions du gouvernement central de la République d'Inde, y compris le Parlement.
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Delhi est constituée en un territoire de la Capitale nationale de Delhi (anglais : National Capital Territory of Delhi) doté de sa propre assemblée législative. Le territoire se compose de cinq administrations municipales (New Delhi, Delhi Est, Delhi Nord, Delhi Sud et le Cantonnement de Delhi) et compte en tout 16,7 millions d'habitants[1]. L'agglomération de Delhi compte au total 25 millions d'habitants, ce qui en fait, en 2015, la deuxième plus peuplée du monde[2].
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Comme beaucoup d'autres grandes villes de pays en développement, Delhi souffre de problèmes d'urbanisation tels que la pollution, les embouteillages et la pénurie des ressources.
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Il existe de nombreuses légendes sur l'origine du nom de « Delhi ». Selon l'une d'entre elles, il serait dérivé de « Dhillu » ou « Dilu », un roi qui a bâti la ville en 50 av. J.-C. et lui a donné son nom[3],[4],[5]. Selon une autre légende, le nom de la ville est basé sur le mot hindi/prâkrit dhili, « lâche », et était utilisé par le clan Tomara en référence au pilier de fer de Delhi dont les fondations étaient faibles et avaient dû être déplacées[5] Les pièces de monnaie en circulation dans la région sous les Tomara étaient appelées « dehliwal »[6]. Enfin, selon le Bhavishya Purana, le roi Prithiviraja d'Indraprastha a fait construire un nouveau fort pour toutes les castes de son royaume et lui a donné le nom de dehali[7].
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Certains historiens pensent que le nom est dérivé de Dilli, une déformation de dehleez ou dehali, deux termes signifiant « seuil » ou « entrée », symboliques de la situation de la ville comme porte d'entrée de la plaine du Gange[8],[9]. Une autre théorie suggère que le nom original de la ville était Dhillika[10].
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Les habitants de Delhi sont appelés « Dilliwalahs » ou « Delhiites »[11].
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La région de Delhi était probablement habitée dès avant le second millénaire avant Jésus-Christ et il existe des preuves d'un habitat continu depuis le VIe siècle av. J.-C.[12]. Si Delhi est assimilé à Indraprastha, la capitale légendaire des Pandava selon le Mahabharata[3], les plus anciennes traces architecturales remontent à la période maurya (env. 300 av. J.-C.) : en 1966, une inscription de l'empereur Ashoka a été découverte près Srinivaspuri.
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Les restes de huit cités majeures ont été découverts à Delhi ; les cinq premières se trouvaient dans ce qui est aujourd'hui le sud de Delhi. En 736 apr. J.-C., Anangpal, de la dynastie Tomara, fonde la ville de Lal Kot. Lal Kot est conquise par les Chauhan en 1180, ils la renomment Qila Rai Pithora.
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Le roi Prtithviraj Chauhan est défait en 1192 par l'envahisseur afghan Muhammad Ghûrî, dans un effort concerté de conquérir l'Inde du Nord[3]. Vers 1200, la résistance hindoue s'effondre. La domination de dynasties musulmanes sur l'Inde dure alors pendant cinq siècles.
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Après la mort de Ghûrî en 1206, le général turc Qûtb ud-Dîn Aibak s'émancipe de la dynastie des Ghorides et devient le premier sultan de Delhi. Il commence la construction de Qûtb Minâr et de la mosquée Quwwat-al-Islam (« puissance de l'Islam »), la première des grandes mosquées d'Inde. Qûtb ud-Dîn Aibak fait face à d'importantes rébellions hindoues et c'est son successeur Îltutmish (1211-1236) qui consolide la conquête musulmane du nord de l'Inde[3],[16].
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À la dynastie des esclaves fondée par Aibak, succèdent pendant trois cents ans d'autres dynasties turques et une afghane (les Lodi). Durant cette période, Delhi devient un centre majeur du soufisme[17].
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La dynastie des Esclaves est renversée en 1290 par les Khaldjî (1290-1320). Le second Kaldjî, Alâ ud-Dîn, étend le contrôle du sultanat jusqu'au sud de la rivière Narmada, dans le Deccan. Le sultanat de Delhi atteint son expansion maximale sous le règne de Mouhammed ibn Tughlûq (1325-1351). Dans l'espoir de contrôler l'ensemble du Deccan, Mouhammed ibn Tughlûq déplace sa capitale vers Daulatabad, au centre de l'Inde. Ce faisant, il perd le contrôle du nord et est finalement obligé de retourner à Delhi. Les provinces du sud s'émancipent du contrôle de Delhi puis, sous le règne de Fîrûz Shâh Tughlûq (1351-1388), celles du nord également. En 1398, Delhi est prise et mise à sac par Tamerlan[18], qui massacre 100 000 personnes[19]. Le sultanat continue de décliner sous la dynastie des Sayyîd (1414-1451) et se réduit à la ville de Delhi et son arrière-pays. La dynastie des Lodi (1451-1526) permet au sultanat de reprendre le contrôle du Pendjab et de la plaine du Gange mais, en 1536, Babur met fin au sultanat et fonde la dynastie moghole.
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En 1526, Babur, un descendant de Gengis Khan et Tamerlan de la vallée de la Ferghana (aujourd'hui en Ouzbékistan, envahit l'Inde et défait le dernier sultan Lodi lors de la première bataille de Panipat. Il fonde ainsi l'Empire moghol[3] qui domine Delhi pour plus de trois siècles,
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En 1553, le roi hindou Hemu accède au trône de Delhi en battant les forces mogholes d'Humâyûn à Agra et Delhi mais les Moghols regagnent la ville lorsqu'Akbar défait Hemu à la deuxième bataille de Panipat en 1556[21],[22],[23].
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Au XVIIe siècle, l'empereur Shâh Jahân fait construire la ville fortifiée de Shahjahanabad (aujourd'hui, la « Vieille Delhi »), qui devient la capitale de l'empire à partir de 1638[24] et qui abrite le Fort Rouge, Chandni Chowk et la Grande Mosquée.
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Après 1720, l'Empire moghol décline rapidement alors que l'Empire marathe hindou gagne en importance[25]. En 1737, les Marathes mettent à sac Delhi après leur victoire contre les Moghols à la première bataille de Delhi. En 1739, l'Empire moghol perd la bataille de Karnal et le roi perse Nader Chah envahit et pille Delhi, emportant de nombreux trésors dont le trône du Paon[26]. Un traité signé en 1752 fait des Marathes les protecteurs du trône moghol à Delhi[27].
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En 1757, le dirigeant afghan Ahmad Chah Durrani met à sac Delhi. Il retourne en Afghanistan en laissant derrière lui un empereur moghol fantoche. Les Marathes occupent alors de nouveau Delhi en 1758 avant d'être défaits à la troisième bataille de Panipat, alors que Delhi est de nouveau prise par Ahmad Shâh[28]. Toutefois, en 1771, le Marathe Madhava Rao Sindhia capture Delhi et y installe Shah Alam II[29].
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En 1803, lors de la Seconde Guerre anglo-marathe, les forces de la Compagnie britannique des Indes orientales battent les Marathes à la bataille de Delhi[30] et Shah Alam II se place sous leur protection.
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Lors de la grande rébellion de 1857, Delhi n'est reprise par la Compagnie qu'après un siège sanglant. Les troupes britanniques attaquèrent le 14 septembre 1857 la ville assiégée. Les rebelles pris furent exécutés, ainsi que nombre de civils. Dans le seul quartier de Kucha Chela, quelque mille quatre cents civils furent abattus. Les personnes qui survécurent furent emmenées à la campagne puis livrées à elles-mêmes[31].
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Après la révolte, le dernier empereur moghol Muhammad Bahâdur Shâh est déchu et exilé en Birmanie par les Britanniques. La plupart de ses seize fils furent pendus[31].
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À la suite de la rébellion de 1857, la Compagnie des Indes est dissoute et l'Inde passe sous le contrôle direct du gouvernement britannique en 1858. Delhi devient un district de la province du Penjab[3].
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En 1911, lors du durbar de George V, le roi-empereur annonce le transfert de la capitale de l'Empire des Indes de Calcutta à Delhi. Une nouvelle ville, nommée « New Delhi » à partir de 1927, est construite au sud de la vieille ville par l'architecte britannique Edwin Lutyens. Combinant les architectures britannique et indigène, la nouvelle capitale se veut un témoignage de la grandeur de l'Empire britannique. Elle est inaugurée le 13 février 1931.
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Après l'Indépendance de l'Inde le 15 août 1947, New Delhi est réaffirmée comme capitale du nouveau pays[32].
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La partition des Indes poussent des milliers de réfugiés hindous et sikhs, principalement du Penjab occidental, à fuir vers Delhi alors que de nombreux musulmans de la ville migrent vers le Pakistan.
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En 1991, un amendement à la Constitution fait du territoire de Delhi le « territoire de la Capitale nationale de Delhi »[33]. Le territoire est alors doté de sa propre Assemblée législative et de son gouvernement.
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En décembre 2001, puis de nouveau en octobre 2005 et septembre 2008, Delhi est victime d'attentats terroristes[34],[35].
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En 2002 la première ligne du métro de Delhi entre en service.
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Dans les années 2000, la ville fait l'objet d'importantes démolitions de bidonvilles et d'habitat dégradés, la population habitant dans ces habitations passant de 27 % de la population de la ville en 1998 à 11 % en 2012, soit encore environ 1,5 million de personnes. Ces démolitions ont induites ainsi le déplacement d'environ un million de personnes contraints de reconstruire leur habitation en périphérie dans des parcelles allouées. Cette politique a été renforcée lors de la préparation des Jeux de Commonwealth de 2010[36].
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En 2010, Delhi est l'hôte des Jeux de Commonwealth.
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Le territoire de la Capitale nationale de Delhi couvre une superficie de 1 481 km2, dont 783 km2 sont considérés comme ruraux et 698 km2 urbains. Il est entouré des États de l'Haryana au nord, à l'ouest et au sud et de l'Uttar Pradesh à l'est. Durant la colonisation britannique, Delhi faisait partie de la province du Penjab.
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La rivière Yamuna traverse la ville du nord au sud, et la majeure partie de la ville se trouve sur sa rive droite. La plaine de la Yamuna, dont le cours constitue la frontière historique entre le Pendjab et l'Uttar Pradesh, offre un sol alluvial fertile mais sujet aux inondations.
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L'arête de Delhi est un petit massif qui trouve son origine dans la chaîne des Aravalli et qui entoure les parties ouest, nord-est et nord-ouest de la ville. Elle atteint l'altitude de 318 m[37].
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Delhi est considérée comme à risque au niveau sismique, mais peu de tremblements de terre ont eu lieu dans l'histoire récente[38].
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Selon les estimations du gouvernement, Delhi devrait commencer à manquer d'eau souterraine dès 2020[39].
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Delhi bénéficie d'une version atypique d'un climat subtropical humide (Cwa). La saison chaude dure d'avril à juin avec une température maximale moyenne au-dessus de 36 °C[40]. La mousson arrive généralement à la fin juin[41], avec une hausse de l'humidité[42] et de fortes précipitations. L'hiver est bref et doux et commence fin novembre. Les températures les plus froides ont lieu en janvier et le brouillard est alors fréquent[43]. La moyenne des températures maximales en hiver est de 23 °C.
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Delhi connait ses températures les plus élevés pour un mois de juin en 2019, avec des températures dépassant les 48 degrés[39].
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D'après le recensement de 2016, la population de Delhi s'élève à 26 495 000 habitants dans l'agglomération, pour une densité de 11 297 habitants/km2. Le ratio de genre est de 866 femmes pour 1 000 hommes, le taux d'alphabétisme est de 86.34 %.
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Après 2015, Delhi devrait être la troisième mégapole du monde par la population, après Tokyo et Bombay[44]. Delhi pourrait devenir la ville la plus peuplée du monde à l'horizon 2030[45]. Des estimations locales de 2015 indiquent 18 200 000 habitants[46].
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L'hindouisme est la plus importante religion de Delhi, avec 81 % de la population. La ville compte également des communautés minoritaires plus ou moins nombreuses, musulmane (11,7 %), sikh (5 %), jaïne (1,1 %), chrétienne (0,84 %) et baha (0,1 %)[47],[48].
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La principale langue de Delhi est l'hindoustani (hindi et ourdou)[49]. Il y a une importante communauté pendjabi.
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Selon une estimation de 1999/2000, le nombre total de personnes vivant sous le seuil de pauvreté était de 1,1 million, soit 8,23 % de la population (contre 27,5 % dans toute l'Inde)[50] et 52 % des résidents de Delhi vivaient en bidonville[51].
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En vertu de la Constitution de l'Inde, Delhi constitue le territoire de la Capitale nationale doté, contrairement à la plupart des autres territoires du pays, d'une Assemblée législative composée de 70 membres élus tous les cinq ans.
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Le pouvoir exécutif est exercé par un gouvernement composé d'un ministre en chef et de ministres. Il est responsables devant l'Assemblée législative et nommé par un lieutenant-gouverneur dont le rôle est principalement honorifique.
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Le territoire a toutefois moins de pouvoir qu'un État : le gouvernement de Delhi est par exemple responsable des transports mais la police reste du ressort du gouvernement central[52].
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Depuis 2012, le territoire de Delhi compte cinq administrations municipales distinctes :
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Avant sa division en trois corporations municipales (Est, Nord et Sud), la corporation municipale de Delhi était l'une des plus grandes municipalités du monde, administrant plus de 11 millions de personnes[53].
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L'aire métropolitaine de Delhi, qui comprend le territoire de Delhi et les districts voisins dans les États de l'Haryana, de l'Uttar Pradesh et du Rajasthan, constitue la région de la capitale nationale (National Capital Region ou NCR)[54].
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Dans son ensemble, la NCR compte plus de 22 millions d'habitants et génère 7,5 % du PIB indien[55].
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La NCR est dotée d'une commission de planification et est notamment chargée de développer des villes d'équilibre à la périphérie de Delhi, telles que Gurgaon, Faridabad, Noida ou Ghaziabad, afin de réduire l'explosion de la population dans la capitale.
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Delhi est jumelée avec les villes suivantes[56] :
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Villes partenaires :
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Régions jumelles :
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Delhi est le centre économique le plus important de l'Inde du nord, avec un PIB de 1 578,17 milliards de roupies (6 300 milliards en PPP)[57]. En 2013, le revenu par habitant à Delhi était de 210 000 , le plus élevé d'Inde[58].
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Selon l'Economic survey of Delhi (2005-2006), le secteur tertiaire contribue pour 70,95 % de la richesse du territoire, suivi par le secteur secondaire à 22,20 % et le secteur primaire à 3,85 %[59]. En plus du secteur public, les secteurs les plus importantes sont les technologies de l'information, les télécommunications, l'hôtellerie, les banques, les médias et le tourisme[60]. En 2001, les salariés des secteurs gouvernementaux ou quasi-gouvernementaux étaient620 000, contre 219 000 dans le secteur privé[61].
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On compte également 1 440 000 ouvriers dans la ville[62].
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La population active s'élève à 32,82 % de la population totale et s'est accrue de 52,52 % entre 1991 et 2011[61]. Le taux de chômage s'élevait à 12,57 % en 1999-2000 et 4,63 % en 2003[61].
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Le réseau routier de Delhi compte 1 922,32 km par 100 km2, un des plus denses d'Inde[63]. Il est connecté au reste du pays par les routes nationales (National Highways) NH 1 (la Grand Trunk Road), NH 2, NH 8, NH 10, NH 24, NH 76, NH 79.
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Le réseau routier est entretenu par les cinq municipalités, le ministère des Travaux publics et l'Autorité de développement de Delhi (Delhi Development Authority)[64].
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Des voies expresses relient Delhi avec ses villes satellites de Gurgaon (Delhi-Gurgaon Expressway), Faridabad (Delhi-Faridabad Skyway), Noida et Greater Noida (Noida-Greater Noida Expressway)[65],[66].
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Toutefois le développement important de la ville crée une pression importante sur ses infrastructures. En 2008, le nombre de véhicules de la région métropolitaine s'élevait à 11,2 millions[67], soit 85 voitures pour 1 000 habitants[68].
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Les bus prennent en charge 60 % des transports en commun de la ville[63]. En 1998, la Cour suprême a obligé l'ensemble des véhicules de transport public de Delhi à rouler au gaz naturel comprimé[69] : la Delhi Transport Corporation, l'entreprise publique qui gère le réseau de bus, dispose de la plus importante flotte de véhicules roulant au gaz naturel du monde[70].
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Le Delhi Bus Rapid Transit System est une ligne de bus à haut niveau de service ouvert en 2010.
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Le métro de Delhi dessert Delhi, Gurgaon, Faridabad, Noida et Ghaziabad. Ouvert à partir de 2002, c'est le 13e réseau au monde en termes de longueur : il compte 6 lignes pour 189,63 km et 142 stations, dont 35 souterraines.
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Le métro est construit et géré par la Delhi Metro Rail Corporation, une société publique appartenant conjointement au gouvernement central et à celui du territoire de Delhi.
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Delhi est un nœud majeur du réseau nord du Indian Railways. La ville compte cinq gares principales : New Delhi, Delhi Junction (Old Delhi), Hazrat Nizamuddin, Anand Vihar Terminal et Sarai Rohilla[63].
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Il existe également un réseau de train de banlieue, le Delhi Suburban Railway[71].
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Delhi est desservi par l'aéroport international Indira-Gandhi, situé au sud-ouest de la ville. En 2006/2007, il a accueilli plus de 23 millions de passagers[72], en faisant l'un des plus importants d'Asie du Sud.
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La culture de Delhi a longtemps été influencée par sa longue histoire et le fait qu’elle soit la capitale de l’Inde. Ceci est largement illustré par les nombreux monuments dispersés dans la ville. L’Inspection archéologique de l’Inde reconnaît 175 monuments à Delhi comme patrimoine national. La vieille ville est le site où les gouverneurs moghols et les sultans turcs construisirent plusieurs merveilles architecturales comme la plus grande mosquée d’Inde : Jama Masjid et le Fort Rouge. Trois sites classés au patrimoine mondial sont situés à Delhi : il s’agit du Qûtb Minâr, un minaret en brique, du tombeau d’Humâyûn et de la Porte de l'Inde. D’autres monuments comme le Jantar Mantar (un observatoire astronomique du XVIIIe siècle), Purana Qila (une forteresse du XVIe siècle), le temple du Lotus, le temple Laxminarayan et le temple Akshardham sont des exemples d’architecture plus moderne. Certaines maisons de New Delhi, les bâtiments du gouvernement et les résidences officielles rappellent l’architecture coloniale britannique. Le tombeau de Safdarjung est un exemple de jardin de style moghol.
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Le fait que Delhi soit associée à la capitale New Delhi a amplifié dans la ville l’importance des événements nationaux comme le Jour National, le Jour de l’Indépendance ou Gandhi Jayanti, l’anniversaire de Gandhi qui sont célébrés avec grand enthousiasme à Delhi.
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Le Jour de l’Indépendance, le 15 août, le premier ministre d’Inde s’adresse à la nation depuis le Fort Rouge. La plupart des habitants de Delhi célèbrent la journée en faisant voler des cerfs-volants, considérés comme symbole de la liberté. La parade du Jour national (hindi : Gantantra Divas) qui a lieu le 26 janvier depuis 1950 est l’occasion pour l’état de montrer sa puissance militaire.
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Les festivals religieux sont nombreux : Divali (festival de la lumière), Durgā pūjā, Holi (festival des couleurs ou équinoxe de printemps), Lohri, Mahashivatri, Eid ul-Fitr, Eid ul-Adha et Buddha Jayanti. Le Qûtb festival est un évènement culturel durant lequel des musiciens et danseurs de toute l’Inde sont sur scène toute la nuit devant le célèbre Qûtb Minâr. D’autres évènements comme le festival de cerf-volant, le festival international de la mangue (festival de deux jours existant depuis 1987) et Vasant Panchami (festival de l’été) sont tenus chaque année à Delhi.
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La cuisine Pendjabi et les délices laissés par les moghols comme les kebabs et les biryanis sont populaires à Delhi. En raison de sa population cosmopolite, presque toutes les spécialités culinaires de l’Inde sont présentes à Delhi ; les cuisines Rajasthani, Maharashtrian, Bengali, Hyderabadi ainsi que les spécialités du sud de l’Inde comme les idlis, sambar et dosa. Les spécialités locales sont plutôt les chaat et le Dahi-Papri. Plusieurs restaurants proposent de la cuisine internationale, en particulier italienne et chinoise.
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Historiquement, Delhi est toujours resté un centre de commerce important du nord de l’Inde. L’ancienne partie de la ville garde encore des traces de la riche période moghole que l’on peut remarquer en déambulant dans les ruelles de la vieille ville parmi les nombreux bazars.
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Dans les vieux marchés de l’ancienne ville, on peut trouver toute une gamme éclectique de produits divers et variés : des mangues cuites à l’huile aux divers pickles (condiment à base de légumes et épices macérés dans du vinaigre) en passant par les décoctions d’herbes de toutes les couleurs et les bijoux en argent. On y trouve aussi des vêtements de noce, du tissu, des épices et des pâtisseries. Certains des vieux havelis majestueux (sorte de petit palais résidentiel) sont toujours dans la vieille ville. Chandni Chowk, un marché vieux de trois siècles, est un des endroits les plus populaires pour faire des achats, en particulier pour les bijoux et les saris.
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De l’artisanat de Delhi, on peut noter le Zardozi, une broderie faite avec du fil d’or ainsi que le Meenakari, le travail des émaux. Dilli Haat, Hauz Khas et Pragati Maidan proposent une variété d’artisanat traditionnel indien. Cependant, on dit que la ville perd de sa propre identité et que son héritage socio-culturel se transforme en un mélange indéfini de cultures, en raison de l’immigration massive des indiens de tout le pays.
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Les écoles et les établissements d'études supérieures de Delhi sont administrés par la Direction de l'Éducation, le gouvernement du territoire de Delhi, ou des organismes privés. En 2004–2005, il y avait 2 515 écoles primaires, 635 écoles moyennes, 504 collèges et 1 208 lycées à Delhi. La même année, les établissements d'enseignement supérieur de la ville comptaient 165 écoles, parmi lesquelles cinq écoles de sciences médicales et huit écoles de technologies, cinq universités: l'université de Delhi, l'université Jawaharlal Nehru, l'université Guru Gobind Singh Indraprastha, l'université Jamia Millia Islamia et l'université nationale publique Indira Gandhi ainsi que 9 autres établissements considérés comme des universités.
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Les écoles privées de Delhi - qui utilisent l'anglais ou le hindi comme langue d'instruction - sont affiliées à un de deux corps d'administration : le certificat indien des études secondaires (ICSE) ou le conseil central pour les études secondaires (CBSE). En 2004-2005, environ 1,53 million d'élèves étaient inscrits dans les écoles primaires, 0,82 million dans les collèges et 0,67 million dans les lycées de Delhi. La population féminine étudiante représente 49 % des inscriptions. En 2004, le gouvernement de Delhi a dépensé entre 1,58 % et 1,95 % de son produit intérieur brut pour l'éducation.
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Le système éducatif indien suit un schéma 10+2+3+2 contrairement au système français 5+4+3+3+2. Après avoir fini la phase de 10 ans qui correspond à notre niveau de seconde en France, les étudiants choisissent d'orienter leurs études pour les deux années qui suivent (qui correspondent à la première et à la terminale dans le modèle français). Ces deux années sont dispensées dans des universités juniors ou dans certaines écoles supérieures. Les spécialisations sont: lettres, commerce, sciences et l'enseignement professionnel qui reste en retrait. Ceux qui choisissent de continuer préparent alors une licence en université ou une licence professionnelle dans les domaines du droit, de la médecine ou des technologies. Les instituts de renom qui dispensent des études supérieures à Delhi sont : l'institut indien de sciences médicales, l'institut indien de technologies de Delhi, l'institut indien de commerce extérieur, l'école des sciences économiques de Delhi, l'école de commerce Shri Ram, l'école pour femmes Shri Ram, l'institut de technologies Netaji Subhas, l'école d'ingénierie de Delhi et l'école St Stephen.
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En tant que capitale de l'Inde, New Delhi est le centre du reportage politique ainsi que des émissions de télévision régulières des sessions du parlement indien. Beaucoup d'agences de médias nationales, comme l'entreprise d'état Press Trust of India, sont basées dans la ville. Les chaînes de télévision disponibles dans la ville incluent deux canaux terrestres libres offerts par Doordarshan, et plusieurs canaux câblés en hindi, anglais et langues régionales offerts par différents opérateurs.
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La télévision par satellite voit son nombre d'abonnés croître rapidement dans la ville.
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La presse écrite garde sa place dominante pour les nouvelles populaires. Au cours de l'année 2004-2005, 1029 journaux dans 13 langues ont été publiés dans la ville, dont près de la moitié (492) en hindi comme le Dainik Hindustan, le Punjab Kesri, le Dainik Jagran, le Dainik Bhaskar et le Navbharat Times. Parmi les journaux en anglais The Hindustan Times, avec plus d'un million d'exemplaires quotidiens est le quotidien le plus distribué. Les autres principaux journaux en anglais sont l'Indian Express, le Times of India, The Hindu, The Pioner, l'Asian Age et Jansatta.
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La radio est un des médias de masse les moins populaires à Delhi bien que la radio FM ait gagné du terrain depuis l'inauguration de plusieurs nouveaux canaux de FM en 2006. Un certain nombre de stations radio publiques et privées émettent à Delhi parmi lesquelles nous pouvons citer Radio Mirchi, Gyan Vani Radio City et AIR (All India Radio).
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Comme dans le reste de l'Inde, le cricket est un sport populaire à Delhi. Il y a plusieurs terrains de cricket (ou maidans) dispersés dans la ville comme le stade Feroz Shah Kotla, un des plus anciens terrains de cricket en Inde où ont lieu les rencontres internationales de cricket. L'équipe de cricket de Delhi représente la ville dans le trophée Ranji, un championnat national de première division joué entre différentes villes et états d'Inde. D'autres sports tels que le hockey sur gazon, le football, le tennis, golf, badminton, natation, karting et tennis de table sont également populaires dans la ville.
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Les équipements sportifs à Delhi incluent le stade Jawharlal Nehru et le stade d'intérieur Indira Gandhi. Dans le passé, Delhi a accueilli plusieurs événements sportifs nationaux et internationaux, tels que les premiers et neuvièmes Jeux asiatiques. Dans les prochaines années la ville accueillera les Jeux du Commonwealth de 2010, projetés pour être le plus grand événement sportif jamais tenu dans la ville.
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Marché aux épices.
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Porte de l'Inde.
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Tombe d'Humayun.
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Aéroport international Indira-Gandhi.
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Musée National de Gandhi (Chambre à coucher de Gandhi).
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Musée National.
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Temple du Lotus.
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Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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Le terme démocratie, du grec ancien δημοκρατία / dēmokratía, combinaison de δῆμος / dêmos, « territoire » (de daiesthai, « partager ») puis « peuple » (en tant qu'ensemble de tous les citoyens de la cité), et kratein (« commander »), désigne à l'origine un régime politique dans lequel tous les citoyens participent aux décisions politiques au moins par le vote. Il désigne aujourd'hui tout système politique dans lequel le peuple est souverain. Par extension, la démocratie peut aussi qualifier une forme de société, la manière de se gouverner qu'adopte une organisation ou encore un système de valeurs.
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Cependant, elle reste susceptible d'interprétations différentes, aussi bien quant à la signification concrète de la souveraineté populaire que pour son application pratique, par exemple selon que la démocratie est directe (le peuple vote les lois) ou représentative (le peuple élit des représentants qui votent les lois). Cette difficulté d'interprétation apparaît clairement au regard de la diversité des régimes politiques qui se sont revendiqués ou se revendiquent comme démocratie. Ainsi, la distinction entre ce qui est une démocratie et ce qui n'en est pas est toujours en débat.
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Jean-Jacques Rousseau considère par exemple que la démocratie ne peut être que directe : « La souveraineté ne peut être représentée, par la même raison qu'elle ne peut être aliénée ; elle consiste essentiellement dans la volonté générale et la volonté générale ne se représente point »[1]. Pour John Dewey (1859–1952), philosophe américain, celle-ci est avant tout une manière de vivre[2].
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On fait également une distinction entre la notion de « peuple » et celle plus restrictive de « citoyens » : tous les membres du peuple ne sont pas automatiquement des citoyens.
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La démocratie peut être aussi définie par opposition, notamment dans la classification d'Aristote et de Polybe :
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Par ailleurs, le terme de démocratie ne se réfère pas uniquement à des formes de gouvernement, mais peut aussi désigner une forme de société ayant pour valeurs l'égalité et la liberté (c'est notamment l'usage qu'en fait Alexis de Tocqueville, qui s'attache plus aux dimensions culturelles et psychologiques qu'au système politique en lui-même)[7].
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Dans son rapport Guerre et paix au XXIe siècle, l'institut Human Security Report Project[8] opère en 2005 une classification des régimes (dans le but de démontrer le rapport entre respect des droits humains et démocratie, entre autres). Il distingue trois catégories de régimes :
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Étant donnée la multiplicité des critères invoqués par les régimes pour revendiquer leur appartenance à la démocratie, l'institut retient un faisceau d'indices (établissant un score de régime politique, « polity score » en anglais) pour évaluer la qualité des institutions et des processus politiques. Ce sont en particulier :
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Selon ses calculs, il y aurait, en 2005, 88 démocraties dans le monde (seuls les pays de plus de 500 000 habitants sont comptabilisés), sachant que l'ONU reconnaît 195 États aujourd'hui. Le nombre de démocraties a significativement progressé depuis 1946. En effet, à cette date, on ne comptait que vingt démocraties[9] sur les 72 États reconnus alors. Ce progrès est dû notamment à la fin de la Guerre froide (démocratisation des pays de l'Europe de l’Est) et à la démocratisation du continent sud-américain depuis la fin des années 1980.
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L'organisation non gouvernementale Freedom House publie aussi chaque année une carte des libertés dans le monde, prenant en compte des critères démocratiques tels que l'organisation d'élections libres ou la liberté de la presse. Dans son rapport de 2018, l'ONG estime que 45 % des pays sont libres, représentant 39 % de la population mondiale[10].
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Bien que la Chine soit, de manière officielle, gouvernée par les instances du Parti communiste chinois, parti unique de fait, le pays pratique un pluralisme officiel. Chaque année, huit partis sont représentés à la Conférence consultative politique du peuple chinois[11],[12].
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Le terme « démocratie » désigne à l'origine un régime politique dans lequel tous les citoyens participent aux décisions politiques par le vote, le terme « citoyen » excluant notamment les femmes, les esclaves, les enfants et les étrangers. Dès le Ve siècle av. J.-C., Périclès rappelle ce principe dans son célèbre discours : « nous intervenons tous personnellement dans le gouvernement de la cité au moins par notre vote [...] »[4],[13].
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La démocratie est devenue un système politique dans lequel la souveraineté est attribuée aux citoyens qui l'exercent de façon :
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Dans la démocratie directe, le pouvoir est exercé directement par les citoyens, sans l'intermédiaire d'organes représentatifs. Selon les lieux et les époques, la démocratie directe désigne différentes formes de gouvernement ou d'association politique, dans lesquels la population prépare et propose des lois, puis décide leur adoption et leur application. Athènes en est un exemple : les citoyens réunis dans l'assemblée ordinaire de l'Ecclésia se réunissent quatre fois par prytanie[N 1], votent la guerre et la paix, tirent au sort des magistrats aux fonctions administratives et exécutives, et les magistrats dont la fonction nécessitent une expertise sont élus et révocables par les citoyens. Ceux-ci votent également l'ostracisme, c'est-à-dire la possibilité de bannir un citoyen pendant dix ans. Les décisions sont précédées de débats et prises par majorité à main levée. D'autres assemblées (Boulè, Héliastes et Aréopage) contrôlent le bon déroulement du travail législatif et judiciaire[14].
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D'autres exemples jalonnent l'histoire, généralement dans le cadre d'un exercice local du pouvoir. C'est le cas depuis le XVIIe siècle en Nouvelle-Angleterre, au travers des assemblées communales, où la population des communes réunie en assemblée décide des lois, impôts et budget. Les cantons suisses d'Appenzell Rhodes-Intérieures et de Glaris en sont des exemples, notamment au travers des communautés rurales (Landsgemeinde en suisse allemand), où les élections des représentants ont lieu à main levée. La Commune de Paris ou les régions du Chiapas (Mexique) gérées par le mouvement zapatiste sont aussi généralement considérées comme des expérimentations de la démocratie directe.
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Des procédures décisionnelles spécifiques sont associées à la démocratie directe, par exemple le référendum, dont le référendum d'initiative populaire, les assemblées populaires, le mandat impératif, qui encadre strictement un individu élu dans ses actions, limitées dans leur durée et dans leur contenu, et la révocabilité des élus.
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Par ailleurs, l'idée de démocratie directe est souvent associée à celle d'autogestion, particulièrement lorsqu'elle se rapporte au domaine économique de la production. Ainsi, le communisme de conseils, et plus généralement nombre de théories libertaires, anarchistes et syndicalistes révolutionnaires sont rapportées à celles de la démocratie directe. De ce fait, les soviets de Russie, jusqu'en 1917, ou les conseils ouvriers (par exemple en Allemagne et en Italie au début du XXe siècle, ou en Hongrie en 1956) sont considérés comme des expériences de démocratie directe.
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Dans une démocratie représentative, les citoyens élisent des représentants qui sont chargés d'établir les lois ou de les exécuter. Elle est devenue au fil du temps, dans le langage courant et par abus de langage, synonyme du terme de démocratie tout court. Cela est notamment dû au fait qu'il s'agit de la forme de démocratie la plus répandue dans le monde contemporain et que des candidats aux élections comme Andrew Jackson aux États-Unis, au milieu du XIXe siècle, se sont réappropriés le terme[6]. Une des raisons de cette réduction de sens pourrait également être que les élites se sentent menacées par l'égalité économique généralement associée à la démocratie directe[6]. Pour la même raison, démocratie représentative et démocratie tout court sont aussi souvent assimilées à la démocratie libérale et à la démocratie parlementaire. Étienne Chouard et Francis Dupuis-Déri vont plus loin et dénoncent un retournement sémantique du mot démocratie, qui désignerait en fait selon eux « son strict contraire », c'est-à-dire l'élection[15],[5].
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Avant le milieu du XIXe siècle, le régime représentatif renvoyait le plus souvent à l'idée de république (même si ce régime existait également en monarchie constitutionnelle), et se distinguait de la notion de démocratie, celle-ci désignant alors le système de gouvernement de la démocratie directe[16]. Emmanuel-Joseph Sieyès par exemple distinguait nettement démocratie et régime représentatif : « Les citoyens qui se nomment des représentants […] n'ont pas de volonté particulière à imposer. […] S'ils dictaient des volontés ce ne serait plus cet État représentatif, ce serait un État démocratique »[17].
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Au sein d'une démocratie représentative, tous les dépositaires du pouvoir ne sont pas nécessairement élus par le suffrage citoyen. Ils peuvent être nommés par le chef de l'État, comme le Premier ministre ou les préfets en France. De même, les juges et magistrats français ne sont pas non plus élus.
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Ce type de démocratie indirecte connaît plusieurs variantes distinctes détaillées dans les sections qui suivent.
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Dans les démocraties à régime parlementaire, le Gouvernement est responsable devant le Parlement, duquel il est généralement issu. Le parlement peut donc le destituer en recourant à une motion de censure, dont les modalités varient en fonction des pays. En contrepartie, le gouvernement, responsable de l'exécutif, peut dissoudre l'Assemblée, responsable des lois. S'il y a donc bien séparation des pouvoirs dans un régime parlementaire, celle-ci est souple du fait du contrôle réciproque entre exécutif et législatif.
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On distingue les régimes parlementaires monistes et dualistes. Le premier désigne les régimes dans lesquels le gouvernement n'est responsable que devant le parlement et non devant le Chef de l'État (celui-ci joue un rôle minime). Dans le régime dualiste, le gouvernement est responsable à la fois devant le parlement et le chef de l'État.
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À l'inverse du régime parlementaire, le régime présidentiel se caractérise par une séparation des pouvoirs plus stricte. Il s'agit d'un régime représentatif dans lequel le pouvoir exécutif n'a pas de responsabilité politique devant le pouvoir législatif, ce qui signifie que ce dernier ne peut pas le destituer. À l'inverse, le chef de l’État (qui y est aussi chef du Gouvernement), élu au suffrage universel direct ou indirect, dispose de moins de pouvoir sur le Parlement que dans un régime parlementaire, n'ayant pas la possibilité de le dissoudre. Aux États-Unis, principal pays dont le régime est véritablement présidentiel, le Président dispose d'un droit de veto sur les textes de lois.
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Un régime semi-présidentiel est un régime représentatif ayant à la fois des caractéristiques du régime parlementaire et du régime présidentiel.
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C'est le cas de la Ve République française, dans laquelle le chef de l’État est élu au suffrage universel direct, nomme le Premier ministre et, sur proposition de ce dernier, nomme les autres membres du gouvernement ou met fin à leurs fonctions. Le président de la République ne peut mettre fin aux fonctions du Premier ministre que si celui-ci présente la démission du gouvernement. Il peut dissoudre l'Assemblée mais celle-ci ne peut remettre en cause que le gouvernement, principalement par une motion de censure. Si le président ne dispose pas de la majorité parlementaire, il est a priori contraint à une cohabitation, et perd ainsi une grande partie de son pouvoir au profit du gouvernement et du chef du gouvernement. En ce cas, cette forme de régime se rapproche du régime parlementaire.
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Le régime d'assemblée est un régime représentatif dans lequel une assemblée unique, élue au suffrage universel direct, détient l'ensemble des pouvoirs politiques, les pouvoirs exécutifs et judiciaires étant subordonnés au pouvoir législatif.
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Il fut pratiqué en France entre 1792 et 1795, lorsque la Convention fut chargée d'établir une constitution. Ce régime témoigne que le régime représentatif n'est pas nécessairement associé à une séparation des pouvoirs.
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Une démocratie libérale est une démocratie représentative dans laquelle la capacité des élus à exercer un pouvoir de décision est soumise à la règle de droit, et est généralement encadrée par une constitution qui met l'accent sur la protection des droits et libertés des individus, posant ainsi un cadre contraignant aux dirigeants. L'idée de démocratie libérale n'implique pas une forme de régime représentatif particulier, celui-ci pouvant donc être parlementaire, présidentiel ou mixte comme en France. De même, elle n'implique pas un régime représentatif au sens strict, mais peut aussi qualifier un régime semi-direct (telle la Suisse) ou participatif.
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Ainsi, sont généralement associés à la démocratie libérale un certain nombre de principes et de valeurs, qui se rapportent soit aux principes de la représentation démocratique, soit aux principes du libéralisme (y compris du libéralisme économique), parmi lesquels :
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Le corps politique des citoyens recouvre une partie plus ou moins grande de la population selon des critères qui ne sont ni stables ni universels. En démocratie, un individu n'ayant pas atteint l'âge de la majorité civile (différent selon les pays) n'a pas le droit de vote. Par ailleurs, le droit de vote fut pendant longtemps réservé aux hommes. Le droit de vote des femmes fut établi en 1893 en Nouvelle-Zélande, dans les deux premières décennies du XXe siècle notamment en Suède, Finlande, Norvège, États-Unis, Allemagne, et seulement dans les années 1940 en France, en Italie, ou encore en Espagne seulement entre 1931 et 1936, pour l'être rétabli en 1978 (voir (es) Sufragio femenino). Dans certains États des États-Unis, les Noirs n'obtinrent le droit de vote qu'en 1965.
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Les démocraties européennes, à l'époque coloniale, n'ont pratiquement jamais instauré la démocratie dans leurs protectorats ou leur colonies (soit parce qu'elles ont maintenu ou renforcé des monarchies ou oligarchies en place, soit parce qu'elles ont elles-mêmes mis en place des administrations directes non représentatives des populations locales).
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D'autre part, il est rare que les étrangers en résidence dans les pays démocratiques aient droit de vote, hormis parfois aux élections locales. Enfin certains citoyens peuvent être exceptionnellement déchus de leurs droits politiques par décision de justice en cas de crime ou délit.
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Pour ce qui concerne la France, le droit de vote était en 1958 accordé à certains habitants des colonies, mais pas aux indigènes musulmans d'Algérie. Aujourd'hui[Quand ?] toute personne de nationalité française peut voter en France, ce qui exclut les résidents étrangers, à l'exception des ressortissants de l'Union européenne pour ce qui concerne les élections européennes et municipales[18][source insuffisante].
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Dans la plupart des pays d'Europe, les premières démocraties furent censitaires, c'est-à-dire qu'il fallait justifier d'une certaine fortune pour pouvoir voter, soit par le biais de la propriété terrienne, soit par le biais de l'impôt. Ce fut par exemple le cas en Angleterre et en France jusqu'au XIXe siècle. Quand la déclaration des droits confia le pouvoir au Parlement anglais, les électeurs représentaient moins de 3 % de la population.
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Il peut paraître absurde et dangereux de se fier au tirage au sort dans un régime démocratique, puisqu’il semble exclure toute forme de compétence[19]. C’est ce que constatait déjà Xénophon : « C’est folie que les magistrats de la cité soient désignés par la fève[N 2], tandis que nul ne voudrait tirer au sort ni un pilote, ni un architecte, ni un joueur de flûte, ni tout autre homme de métier, dont les fautes sont bien moins préjudiciables que celles qu’on commet au gouvernement[20]. » Mais cette pratique s’explique : à l’origine, le tirage au sort était un véritable jugement de Dieu, comme l’a bien reconnu Fustel de Coulanges[21]. C’est dans cet esprit que, bien qu’hostile au tirage au sort en politique, Platon en admettait le principe pour certaines fonctions religieuses, « afin de laisser le dieu lui-même indiquer ses préférences[22]. » Inventé dans des temps archaïques pour désigner les chefs, ce tirage au sort a été conservé par les générations suivantes parce qu’il « offrait l’avantage d’apaiser les sanglantes rivalités des grandes familles[23]. » Même dans les cités oligarchiques, le tirage au sort amortissait les luttes des partis les uns contre les autres et empêchait une faction victorieuse de faire prévaloir sa tyrannie dans tout le gouvernement, et d’exaspérer ainsi l’opposition. Incontestablement, il apportait un facteur de calme dans les cités en limitant la compétition[24]. Alors que l’élection pouvait favoriser la brigue, l’intrigue, voire les fraudes, on crut que le tirage au sort était un moyen de supprimer les manœuvres électorales[23] ; mais pendant longtemps, les modalités habilement sophistiquées du tirage au sort n’empêchèrent ni la cooptation ni la brigue[25].
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Il fallut attendre la réforme de Clisthène, puis celle de 487-486 av. J.-C. — où pour la première fois les neuf archontes furent tirés au sort —, et encore la réforme de 457 — où fut instauré le double tirage au sort, ou « tirage par la fève » — pour voir le tirage au sort devenir un peu plus démocratique[26]. Il allait améliorer la représentativité par l’abaissement des conditions censitaires. Vers 403 av. J.-C., une nouvelle réforme visa à éviter la corruption, en élargissant la souveraineté populaire à l’échelle de l’ensemble de chaque tribu, et non plus seulement des dèmes[23]. En outre, en interdisant aussi à la plupart des magistrats d’être rééligibles, on diminuait le développement de personnalités de premier plan et de trop grandes autorités individuelles[27]. Dans la démocratie athénienne, le tirage au sort offrit ainsi à tous les citoyens un droit égal d’accès au Conseil, la Boulè des Cinq-Cents ; le tirage au sort de ses membres, les bouleutes, et l’absence de toute qualification, si ce n’est d’âge, eurent pour effet d’« empêcher que la fonction fût l’objet d’une compétition[28]. »
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Pour éviter le danger d’une répartition si aveugle, la démocratie athénienne avait prévu plusieurs garde-fous : d’abord, le tirage au sort ne fut jamais appliqué aux magistratures militaires, en particulier les dix stratèges et les dix taxiarques[29], ni aux magistratures relatives aux finances publiques, qui toutes exigeaient compétences et talent[30] ; il ne fut associé qu’à des magistratures courtes, de l'ordre d’un an pour les archontes, ou d’un jour pour l’épistate (président) des prytanes, et fut assorti d’une obligation de reddition de compte de la part des magistrats ainsi tirés au sort. Cette présidence d’un seul jour de l’épistate qui présidait la Boulè mais aussi l’Ecclésia éliminait l’influence personnelle et décourageait l’intrigue et les pressions[28] ; enfin, il était combiné avec l’élection de façon à respecter le principe, cher aux penseurs grecs, de la Justice distributive ou égalité proportionnelle, qui donne à chacun ce qui lui revient selon son mérite[31]. Le tirage au sort a ainsi fini par prendre en démocratie un sens égalitaire[32].
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Le tirage au sort, généralement associé à des mesures de démocratie directe comme le vote des lois directement par les citoyens, fut considéré, notamment par Platon, comme caractéristique de la démocratie — bien que le terme de démocratie fût pris chez lui dans le sens péjoratif de « démagogie populaire », régime où règne l’arbitraire au profit de la masse des plus pauvres et de ceux qui ont le moins de mérite —. Ainsi s’explique la condamnation sévère de ce régime dans La République[33] ; de même Aristote écrit-il : « Le tirage au sort est considéré comme démocratique, l’élection comme oligarchique[34] », mais il prend bien soin d’ajouter : « tirage au sort de toutes les magistratures, ou du moins de celles qui ne demandent ni expérience pratique ni compétences techniques[35]. »
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Dans De l'esprit des lois, Montesquieu reprend cette conception de la démocratie comme régime où le suffrage a lieu par le sort, là où l’élection « est de l'ordre de l'aristocratie »[36]. Elle est aujourd'hui reprise et valorisée par le philosophe Jacques Rancière[37], comme conséquence de l'idée que la politique n'est pas une affaire de spécialiste. Plus récemment, Étienne Chouard diffuse sur internet l'idée du tirage au sort, notamment appliquée au processus constituant.
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Au Canada et plus particulièrement en Colombie-Britannique, le tirage au sort a été employé en 2001, pour la formation d'une assemblée ayant pour but la réforme du mode de scrutin[38]. En France le tirage au sort est aujourd'hui employé pour la formation de jurys d'assises[39].
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Le mot sortition est utilisé outre-manche pour présenter le mode de désignation de représentants par le tirage au sort.
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Les démocraties semi-directes empruntent aux deux formes de démocraties.
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Les citoyens élisent des représentants qu'ils chargent d'établir les lois, mais les citoyens peuvent aussi être amenés à faire des lois par référendum (ou les refuser).
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C'est le cas en Suisse, où les droits d'initiative et de référendum sont la norme. Les citoyens sont appelés à voter quatre fois par an afin d'accepter ou refuser des lois. Mais également, dans une moindre mesure, en France, où le référendum reste exceptionnel.
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Article 3 de la Constitution du 4 octobre 1958 (France) : « La souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants » (démocratie représentative) « ou par la voie du référendum » (démocratie directe).
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Le référendum peut prendre plusieurs formes : il peut s'agir d'un référendum législatif ou constituant (qui sont les deux formes les plus utilisées). L'initiative du référendum appartient alors aux institutions représentatives. Dans certains cas, cependant, il existe également un référendum d'initiative populaire, ce qui est le cas en Suisse ou en Italie par exemple. Comme son nom l'indique, l'initiative appartient alors aux citoyens[40].
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En France, depuis la révision constitutionnelle du 28 mars 2003, même si cette initiative populaire n'existe toujours pas formellement, il est possible de la distinguer au travers de l'articulation de deux articles de la Constitution. Il s'agirait alors pour les citoyens de faire usage de leur droit de pétition (article 72-1 alinéa 1), puis de voter sur cette réforme locale au travers du référendum local (article 72-1 alinéa 2). Il n'est donc pas exclu « que la pétition ait pour objet de demander l’inscription à l’ordre du jour de l’assemblée délibérante de la question de l’organisation d’une consultation des électeurs » sur un sujet précis relevant de la compétence d’une collectivité territoriale[41].
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Dans la démocratie participative, les citoyens sont associés aux décisions prises par les représentants, dès l'élaboration et jusqu'à leur application[réf. nécessaire].
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La cyberdémocratie consiste à utiliser le web comme moyen d'expression et de décision pour et par le peuple. Le média internet est une solution aux différents freins engendrés par la démocratie directe, tels que la multitude des citoyens et leur dispersion géographique.
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La cyberdémocratie cherche à répondre à l'idéal démocratique selon lequel tous les citoyens participent aux propositions, aux créations et à la mise en œuvre des lois.
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La notion de démocratie est souvent altérée par adjectif accolés, qui sont interprétés comme des notions voisines.
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Pour se distinguer des « démocraties libérales » occidentales, les pays du bloc de l'est qui étaient dotés de régime à parti unique et d'une doctrine communiste officielle se faisaient appeler « démocratie populaire », expression entièrement discréditée après l'effondrement de l'URSS.
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À l'époque d'Alexandre le Grand (IVe siècle av. J.-C.), Quinte-Curce et Diodore de Sicile[source insuffisante] ont évoqué les peuples de guerriers des Sabarcae ou Sambastai qui auraient eu « une forme de gouvernement démocratique »[42].
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La démocratie prend ses racines principales dans les réformes engagées autour de la cité d'Athènes dans la Grèce antique autour du Ve siècle av. J.-C. Bien que la démocratie athénienne soit aujourd'hui considérée comme ayant été une forme de démocratie directe, elle faisait coïncider deux organisations politiques très différentes :
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Tous les citoyens athéniens avaient le droit de prendre la parole et de voter à l'Ecclésia, où étaient votées les lois de la cité. Les femmes, les esclaves, et les métèques n'étant pas considérés à cette époque comme citoyens n'avaient donc aucun droit politique. Des 250 000 habitants d'Athènes, seuls 40 000 environ étaient citoyens et, sur ces 40 000, tous les hommes riches (tous les citoyens de la première et deuxième classes, environ 5 000) et la plupart des thètes (citoyens de la quatrième classe, environ 21 000) participaient aux réunions de l'Ecclesia. Seuls les citoyens de la deuxième classe ont souvent envoyé une autre personne aux réunions.
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Au Moyen Âge, de nombreux systèmes sont fondés sur les élections et/ou une Assemblée, comme l'élection du Gopola au Bengale, la Communauté Lituano-polonaise, l'Althing islandaise, le Veche dans les pays slaves, les Things scandinaves, et la cité marchande autonome de Sakai au Japon (XVIe siècle). Pour autant, ces systèmes dans lesquels la participation demeure souvent réservée à une minorité, pourraient tout aussi bien être qualifiés d'oligarchies. La grande majorité des régions dans le monde du Moyen Âge sont gouvernées par une seigneurie, suivant un principe féodal, lequel commence au XIIe siècle à inclure des poches de système communal[réf. souhaitée].
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Le Parlement d'Angleterre naît avec les restrictions du pouvoir royal mises en place dans la Magna Carta. Le premier parlement élu est le Parlement de Montfort en Angleterre en 1265. Là encore seule une petite minorité dispose d'une voix : le Parlement est élu par quelques pour cent de la population (moins de 3 % en 1780[réf. souhaitée]), et le système présente des dispositions problématiques, telles que les municipalités corrompues. La convocation du Parlement dépend du bon vouloir du roi ou de la reine (le plus souvent lorsque celui ou celle-ci a besoin d'argent).
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De nombreuses régions aux frontières des grands États conservent un fonctionnement démocratique. Entre France et Espagne se tiennent ainsi les républiques pyrénéennes.
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En Angleterre, après la Glorieuse Révolution de 1688, le Bill of Rights, établi en 1689, codifie certains droits et augmente l'influence du Parlement. L'électorat augmente lentement et le Parlement prend de plus en plus de pouvoir jusqu'à ce que la Monarchie devienne une simple figure de proue.
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Bien qu'ils ne soient pas décrits comme étant une démocratie par leurs Pères fondateurs[43], les États-Unis d'Amérique se considèrent comme la première démocratie libérale, dans la mesure où l'engagement constitutionnel (1788) fonde les principes naturels de liberté, d'égalité devant la loi, et s'oppose aux régimes dits aristocratiques au sens contemporain, bien qu'étymologiquement l'aristocratie soit le gouvernement par les élites (aristoi).
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Selon la formule d'Abraham Lincoln (16e président des États-Unis de 1860 à 1865) prononcée lors du discours de Gettysburg, la démocratie est « le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple ».
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En France Emmanuel-Joseph Sieyès (corédacteur de la Constitution française) oppose le gouvernement représentatif, qu'il contribue à mettre en place, à la démocratie (qu'il rejette) dans son discours du 7 septembre 1789 :
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« La France ne doit pas être une démocratie, mais un régime représentatif. Le choix entre ces deux méthodes de faire la loi, n’est pas douteux parmi nous. D’abord, la très grande pluralité de nos concitoyens n’a ni assez d’instruction, ni assez de loisir, pour vouloir s’occuper directement des lois qui doivent gouverner la France ; ils doivent donc se borner à se nommer des représentants. […] Les citoyens qui se nomment des représentants renoncent et doivent renoncer à faire eux-mêmes la loi ; ils n’ont pas de volonté particulière à imposer. S’ils dictaient des volontés, la France ne serait plus cet État représentatif ; ce serait un État démocratique. Le peuple, je le répète, dans un pays qui n’est pas une démocratie (et la France ne saurait l’être), le peuple ne peut parler, ne peut agir que par ses représentants » (Chapitre « Sur l’organisation du pouvoir législatif et la sanction royale »[44]).
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Sieyès fut un contradicteur des théories de Rousseau qui se prononçait pour la démocratie directe. Emmanuel-Joseph Sieyès, lui, était opposé à la démocratie au sens littéral du terme qui permettrait à des concitoyens de s'occuper des lois. Ce dernier était aussi contre le suffrage universel et pour l'élection par suffrage censitaire, car seuls les citoyens actifs, qui s'enrichissent, méritaient de voter selon lui ; et cet élément à la fois ploutocratique et aristocratique fut introduit dans la Constitution française.
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En France, l'Assemblée nationale issue de la Révolution de 1789 est établie sur la base des principes libéraux, déclinés en la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen et en réaction aux excès de la monarchie absolue de l'Ancien Régime. Le suffrage universel y apparaît plus d'un demi-siècle plus tard, en 1848, sous la Deuxième République (1848-1852), jusqu'au Coup d'État du 2 décembre 1851 de Napoléon III 3 ans plus tard, qui débouche sur l'établissement du Second empire.
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Dans les deux cas, le droit de vote est limité sur la base de la fortune (suffrage censitaire), aux hommes (pas de droit de vote des femmes, sauf dans quelques États, avant 1920 aux États-Unis, avant 1944 en France), à un corps politique exclusif des personnes des autres races ou des colonisés (exclusion sur base de la couleur de peau aux États-Unis et exclusion des colonisés en France). Par ailleurs, tant les États-Unis que la France connaissent l'esclavage, respectivement jusqu'en 1865 (abolition plus tôt dans certains États) et en 1848 (avec une abolition de 1794 à 1802), les discriminations en matière politique ayant en réalité perduré beaucoup plus longtemps.
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C'est au milieu du XIXe siècle que les partisans du régime représentatif le qualifient de démocratie, retirant au mot « démocratie » sa signification d'origine. Il s'agit là d'une stratégie électorale, initiée par des candidats aux élections comme Andrew Jackson aux États-Unis, qui se répand en 10-15 ans et tous les candidats se mettent à se dire démocrates. Ils sont conscients à ce moment-là que ce changement de sémantique est porté par une stratégie électorale, parce que le terme de démocratique parle aux plus pauvres : on peut dire que ce sont les premiers discours « populistes »[6].
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Le XXe siècle est celui qui mit à l'épreuve les pays démocratiques dont la plupart étaient âgés d'à peine plus de 100 ans. La montée des totalitarismes allemand et italien, l'instabilité d'autres pays européens comme l'Espagne ou le Portugal ont menacé à travers le monde la pérennité de ce système de gouvernance. Ce siècle a également vu la démocratie s'imposer dans un nombre croissant de pays pour devenir majoritaire de nos jours. Winston Churchill dans son discours à la Chambre des communes en 1947 disait : « Le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple : voilà qui reste la définition souveraine de la démocratie »[45].
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Évolution du nombre de pays ayant un score supérieur à 8 entre 1800 et 2014 sur l'échelle Polity.
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L'Indice de démocratie de l'Economist Intelligence Unit publié en décembre 2019, plus le pays est vert, plus il est considéré démocratique, la Norvège étant le pays le plus démocratique à 9,93), tandis que (la Corée du Nord étant le moins démocratique à 1,08).
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Les pays en bleu sont appelés « démocraties électorales » dans l'étude Freedom in the World[PDF] de Freedom House en 2010.
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Carte du monde présentant les données du rapport Polity pour l'année 2011. Une couleur bleue indique une démocratie.
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En vert, régimes qui se désignent eux-mêmes comme démocratie.
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Dans l'oraison funèbre que Thucydide prête à Périclès[46], la démocratie fait l’objet d’un éloge remarquable. Elle y est définie par le fait que c’est la majorité qui gouverne et non pas le petit nombre. Surtout, à côté de cette souveraineté populaire, l’accent est mis non pas seulement sur l’égalité devant la loi, mais aussi sur le principe d’une compétition ouverte à tous, et où chacun peut se distinguer par sa valeur et son talent : « La loi fait à tous, pour leurs différends privés, la part égale, tandis que pour les titres, si l’on se distingue en quelque domaine, ce n’est pas l’appartenance à une catégorie mais le mérite, qui vous fait accéder aux honneurs ; inversement la pauvreté n’a pas pour effet qu’un homme, pourtant capable de rendre service à l’État, en soit empêché par l’obscurité de sa situation. » Cette description du régime athénien fait l'éloge d'un système politique où l’égalité démocratique, celle qu’Aristote et les philosophes grecs ont appelée égalité arithmétique, se combine avec l’égalité géométrique, fondée sur la différence et la proportion[47]. Ce principe des deux égalités, dont l’une distribue la même part à tous, et l’autre à chacun ce qu’il mérite selon sa valeur, a été exprimée par Archytas de Tarente, Isocrate[48], Platon[49] et surtout Aristote : « On croit que la justice, c’est l’égalité ; et elle l’est en fait, non pas pour tous mais seulement pour des égaux ; l’inégalité aussi semble être juste, et elle l’est en effet, non pas pour tous, mais seulement pour des individus inégaux. Or on omet ce « pour qui », et l’on juge mal[50]. » En faisant une place à l’inégalité pour tenir compte des différences de conditions et de mérite, la démocratie grecque corrigeait les effets du nivellement égalitaire, et permettait aux plus capables de jouer leur rôle dans la cité. L’égalité selon le mérite, en valorisant dans la cité la notion de compétence, apportait aussi une réponse au problème de l’aveuglement et de l’ignorance populaires.
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Les erreurs qui se succédèrent à Athènes jusqu’à la condamnation à mort de Socrate amenèrent Platon à repenser la question politique dans son principe et à essayer de définir ce qu’est le véritable art politique. Durant des décennies il avait fait l’expérience de l’aveuglement populaire dans un régime où régnaient les passions et l’art d’entraîner les foules ignorantes par la démagogie et la sophistique des flatteurs : telle était à ses yeux la nature de la démocratie athénienne, au sein de laquelle il vécut. C’est dire que son opposition au partage du pouvoir politique entre tous les citoyens vise d’abord la démocratie prise en son sens péjoratif de démagogie populaire. Son analyse s’appuie sur l'idée que pour gouverner, il faut une certaine science d’ordre moral et philosophique – plus précisément, avoir accédé à la connaissance des Idées du Vrai, du Juste et du Bien. Selon lui, les simples citoyens, ignorants de la Vérité et réfléchissant surtout en fonction de leurs intérêts particuliers, ne sauraient diriger à bien la cité, et par conséquent le pouvoir du peuple ne peut que conduire la cité à se corrompre. Si, dans l’idéal décrit dans La République, Platon défend ainsi l'idée que seuls devraient gouverner des philosophes-rois, ou des rois-philosophes, à défaut, il admet de façon plus réaliste, dans Les Lois[51] et dans Le Politique[52], la nécessité d’un régime mixte, combinant monarchie et démocratie, la démocratie étant le moins mauvais des régimes imparfaits[53].
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D'une certaine façon, cette idée de l'incapacité du peuple à diriger les affaires publiques et à légiférer se retrouve plus tard chez d'autres penseurs occidentaux, aux États-Unis comme en France. Le président américain Thomas Jefferson affirmait à la fin du XVIIIe siècle : « Il y a une aristocratie naturelle, fondée sur le talent et la vertu, qui semble destinée au gouvernement des sociétés, et de toutes les formes politiques, la meilleure est celle qui pourvoit le plus efficacement à la pureté du triage de ces aristocrates naturels et à leur introduction au gouvernement »[54].
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De la même manière, John Adams et James Madison aux États-Unis, Emmanuel-Joseph Sieyès[55] et Montesquieu[56] en France, expriment clairement leurs critiques envers l'idée d'une démocratie directe, lui opposant les avantages d'un régime représentatif, qu'ils concevaient donc comme une alternative à la démocratie plutôt que comme son équivalent[16].
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Dans sa Vie de Napoléon, Stendhal rapporte la teneur de conversations entre Napoléon Ier et le tsar Alexandre Ier où, paradoxalement, le tsar défendait le concept de monarchie élective alors que Napoléon prenait parti pour la monarchie héréditaire. À l'argument classique d'Alexandre selon lequel les chances sont faibles qu'un chef de qualité puisse advenir sur la simple base de la naissance, Napoléon répond que les hommes de qualité sont rares de toute façon, et que l'élection n'offre aucune garantie : « Combien peu d'hommes ont possédé des qualités qui donnent des droits à cette haute distinction : un César, un Alexandre, dont on ne trouve pas un par siècle ; de manière qu'une élection, après tout, est encore affaire de hasard et l'ordre successif vaut sûrement mieux que les dés »[57].
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Aristote développe dans sa Politique une typologie des différents « régimes politiques » : il distingue trois « constitutions droites » qui ont en vue l'intérêt général : ce sont la monarchie, l'aristocratie et la politie — ce dernier régime (en grec πολιτεία, « politeia ») est parfois traduit par république tempérée ou par régime ou gouvernement constitutionnel —. Leurs trois déviations, qui servent des intérêts particuliers, correspondent respectivement à la tyrannie, à l'oligarchie et à la démocratie. Cette dernière est considérée par Aristote comme la déviation « la plus proche du juste milieu[58] » ou la moins mauvaise. Elle est définie, par opposition à l'oligarchie, comme le régime dans lequel ce sont les pauvres qui gouvernent[N 3]. La démocratie est alors présentée comme une constitution déviée en tant que le gouvernement sert les intérêts particuliers d’un groupe et non l'intérêt général ; le peuple cherche à régner seul, en despote, et les flatteurs sont à l’honneur. Une démocratie de ce genre verse alors dans la démagogie[59]. C’est la pire forme de démocratie pour Aristote, car la masse populaire gouverne par décrets — qui sont circonstanciels et temporaires —, et la loi — de portée universelle — n’est plus souveraine. Cet état de choses est l'analogue d’une tyrannie ; or, l’impudence des démagogues représente pour Aristote la principale cause de renversement des régimes démocratiques[60].
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Pour éviter ce désordre démocratique, Aristote prône la souveraineté de la loi, car « là où les lois ne règnent pas, il n’y a pas de constitution[61] » : aussi, parmi les cinq formes de démocraties qu’il étudie, la meilleure est-elle la démocratie égalitaire, car l'égalité devant la loi, « c'est que les pauvres n’aient pas plus de droits que les riches, et qu’aucun de ces deux groupes ne soit le maître, mais qu’ils soient l’un et l’autre pareils[62]. » Dans un tel régime, la démocratie n'est plus le gouvernement d'un groupe, mais celui des pauvres aussi bien que des riches. Aristote associe dans le même passage la démocratie au régime qui vise aussi bien l'égalité que la liberté[63], et où par conséquent « tous partagent principalement de la même manière le pouvoir politique ». Il note en ce sens que l'une des formes de la liberté consiste dans le fait d'être « tour à tour gouverné et gouvernant », ce qui correspond à la définition qu'il donne du citoyen (à la fois gouvernant et gouverné).
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Par ailleurs, il note que l'attribution des magistratures par le tirage au sort est généralement considérée comme démocratique, l’élection caractérisant pour sa part les oligarchies[64], ce qui souligne l'écart existant entre les conceptions contemporaines et antiques sur ces sujets. Il expose aussi d'autres caractéristiques des régimes populaires ou démocratiques, parmi lesquelles l’absence totale ou l’extrême modicité du cens pour participer aux magistratures, la courte durée de celles-ci, ou encore l'interdiction d'exercer deux fois la même magistrature (sauf quelques exceptions)[65]…
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En réponse aux griefs de Platon contre l’incompétence du peuple, Aristote défend la délibération démocratique. Il insiste sur son caractère collectif qui justifie la compétence accordée au peuple ; car le rassemblement d'un grand nombre d'individus permet en quelque sorte d'additionner « leur part d’excellence et de sagesse pratique »[66]. Quand bien même chacun y serait plus mauvais juge que les spécialistes, il affirme que tous réunis soit seront meilleurs, soit ne seront pas plus mauvais. Il ajoute à cela l'idée que le spécialiste n'est pas toujours le mieux placé pour juger d'un autre spécialiste, en donnant notamment l'exemple du festin, où c'est le point de vue du convive (l’usager) et non du cuisinier (l’expert) qui conviendra pour juger de sa qualité. Selon Jacqueline de Romilly, « contrairement aux penseurs précédents et à Platon lui-même, Aristote a reconnu le caractère spécifique du fait politique[67] » : un peuple est un être collectif, une « communauté d’hommes libres[68] », et le corps civique est un mélange où chacun a sa place, aussi une bonne démocratie tient-elle compte de cet ensemble[69]. C’est pourquoi Aristote recommande de ménager la minorité des riches dans une démocratie, « en s’abstenant de soumettre au partage non seulement leurs propriétés, mais même leurs revenus[70] », en vertu du principe fondamental, maintes fois énoncé par Aristote, selon lequel « le bien en politique, c’est la justice, c’est-à-dire l’intérêt général[71]. » En outre, il souligne l'importance pour la masse de ne pas être trop pauvre dans une démocratie, mais il ne saurait être question de nourrir les pauvres aux frais de la cité[N 4] ; Aristote propose l’achat par la cité, sur ses revenus, de petits domaines au profit des pauvres[72].
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Par là s’explique que le régime qu'Aristote considère comme le plus avantageux, la politie, se définisse d’abord par le règne de la loi et de l’intérêt général, mais aussi par l’équilibre, en tant que moyen terme : car il correspond à un régime mixte, mélange d’oligarchie et de démocratie, combinant l’élection au tirage au sort, et où la classe moyenne, qui doit y être la plus nombreuse, est donc celle qui a le plus de pouvoir[73]. Il s'agit là d'une conception en cohérence avec l'ensemble de sa pensée, qui considère le juste milieu (en grec ancien : τὸ μέσον) comme ce qui est préférable. Pour garantir la durée de ce régime, il est important d’assurer « un système d’éducation conforme au régime politique », écrit Aristote, non pour former des partisans[74], mais pour que les citoyens vivent, en démocratie, selon des habitudes et des valeurs morales et civiques propres au régime démocratique[75].
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Alexis de Tocqueville est l'auteur d'une étude et réflexion sociologique et philosophique de la démocratie qui fit date. Dans son ouvrage en deux tomes De la démocratie en Amérique (1835 et 1840), il entreprend une analyse du fonctionnement de la démocratie aux États-Unis et des conséquences que cette forme de société induit dans les mœurs et relations sociales.
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Il y considère la démocratie comme principalement caractérisée par la tendance à l'égalisation des conditions, celle-ci devant être comprise non pas tant comme une égalité réelle et stricte des conditions économiques et sociales, mais plutôt comme renvoyant à l'abolition des privilèges aristocratiques liés à la naissance et à la diminution des écarts de fortune, à l'égalité des droits, l'instabilité de la hiérarchie sociale, à la possibilité pour tous les citoyens de participer au pouvoir politique, ou encore à un nivellement culturel par la généralisation de l'accès à la culture et à l'éducation. La démocratie, et donc le mouvement historique vers cette égalité des conditions, est considérée par Tocqueville comme « universelle » et inéluctable, et à ce titre, comme « providentielle »[76].
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Pour autant, il croit pouvoir y déceler une certaine tendance contre laquelle il cherche à mettre en garde : le désir d'égalité qui imprègne les individus vivant en démocratie conduirait à consentir à une restriction de la liberté, et de manière générale à perdre le goût et l'esprit de la liberté. L'individu tendrait ainsi à se soumettre au groupe par l'effet de la centralisation des pouvoirs, l'essor du bien-être matériel ou encore le nivellement des hiérarchies sociales – la démocratie produisant ainsi un conformisme des opinions. Ainsi, Tocqueville craint une tyrannie de la majorité, l'individu tendant à abdiquer sa volonté personnelle au profit de l’État[77], et la majorité pouvant opprimer la minorité[78]. Néanmoins, il s'agit là de risques qu'il serait possible de prévenir : l'égalité pourrait s'associer à la liberté grâce à une certaine décentralisation des pouvoirs administratifs, en d'autres termes par l'existence d'institutions intermédiaires (associations, town meeting (en)) par lesquelles les individus, pouvant directement participer à certaines décisions, seraient responsabilisés et entretiendraient ainsi un esprit de liberté. Tocqueville estime aussi que la liberté de la presse constitue un moyen puissant pour préserver la liberté des menaces que ferait peser sur elle le désir d'égalité, affirmant que « la presse est, par excellence, l'instrument démocratique de la liberté », et qu'« elle seule [la liberté de la presse] guérit la plupart des maux que l'égalité peut produire »[79].
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Karl Popper définit la démocratie par opposition à la dictature ou tyrannie, notamment dans son ouvrage La société ouverte et ses ennemis[80]. Ainsi, une démocratie est un système dans lequel est instauré un « contrôle institutionnel des dirigeants ». Il faut contrôler ceux qui ont des responsabilités. Selon cette théorie, le peuple exerce une influence sur les actes de ses dirigeants et il a le pouvoir de se débarrasser des gouvernants sans effusion de sang. Il a le pouvoir de juger les actions politiques qui sont mises en œuvre. Ainsi la question politique traditionnelle « qui doit gouverner ? » ne permettrait pas de définir correctement la démocratie. En effet, une société ouverte donne au peuple, non pas la possibilité de gouverner (Popper estimant impossible que tous les individus d'un peuple donné gouvernent en même temps), mais la possibilité de contrôler et d'évincer ceux à qui on a délégué une responsabilité collective. Cette théorie « n'oblige nullement à tenir pour bonnes les décisions de la majorité » car ce qui importe alors ce sont les institutions et une tradition d'esprit critique. Ainsi le problème que tente de résoudre un régime démocratique consiste à trouver et à tester les institutions qui permettent d'éviter les abus de pouvoir. Donc l'important dans une démocratie ne serait pas de savoir qui va gouverner (les capitalistes, les ouvriers, les meilleurs, les plus sages…), mais de savoir comment on peut surveiller ou évincer les dirigeants sans avoir besoin de faire une révolution. Popper fait remonter cette conception de la démocratie à Périclès qui dans un discours célèbre[81] formula l'idée suivante : « bien que peu de gens puissent esquisser un programme politique, nous sommes en revanche tous capable de porter un jugement sur lui. Ce qui signifie ; nous ne pouvons pas tous gouverner et diriger, en revanche nous pouvons tous juger le gouvernement, nous pouvons fonctionner comme jurés » comme le rapporte Thucydide. Cette définition permet en outre d'être appliquée à d'autres domaines que la politique.
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L'idée de démocratie est centrale dans la philosophie et la pensée politique de Cornelius Castoriadis. Critique sévère des régimes représentatifs, qu'il considère comme des oligarchies au sein desquelles le peuple n'a aucun véritable pouvoir, il n'y a pour lui de démocratie que directe. Celle-ci, qu'il conçoit plus ou moins tel un synonyme du projet d'autonomie qu'il développe tout au long de son œuvre, doit selon lui être le régime de la liberté (individuelle et collective) et de l'égalité (politique et économique).
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Sous l'angle des institutions politiques au sens strict, elle réclame notamment la participation de tous aux décisions qui les concernent, la révocabilité de tous ceux qui sont élus pour accomplir un mandat défini par les citoyens, ou encore une séparation et articulation des sphères politiques (« publique-publique », ekklesia), publique-privé (agora), et privé (oikos).
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Sous l'angle économique, la démocratie implique à ses yeux l'autogestion de la production par les producteurs (travailleurs), ainsi qu'une égalité économique concrète (égalité des revenus), considérant que toute inégalité économique se répercute comme inégalité politique.
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Enfin, sous l'angle culturel, la démocratie se doit d'être un régime qui place l'éducation (paedeia) au centre de ces préoccupations, en vue de former des citoyens à même de réfléchir par eux-mêmes, et par suite de prendre des décisions librement. Une véritable démocratie implique aussi à ses yeux un « imaginaire social » particulier, qui par opposition à ceux des sociétés traditionnelles, religieuses ou capitalistes[82], se reconnaît comme l'unique source des normes et lois sociales qui les régissent, et donc refuse aussi bien toute idée de transcendance que celle de déterminisme, historique ou économique. Ces points de vue reposent sur une conception des sociétés humaines comme processus d'auto-création, d'où découle notamment l'idée qu'il ne saurait y avoir d'experts de la politique, autrement dit que nul ne peut prétendre détenir la véritable notion de ce qu'est la justice, celle-ci étant une création humaine devant s'appuyer sur le raisonnement et la délibération pour être établie, et pour être continuellement interrogée.
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Claude Lefort, qui définit la démocratie par opposition au totalitarisme, défend l'idée que le régime démocratique est celui de l'incertitude et de l'indétermination[83], et à ce titre, le régime qui se « caractérise essentiellement par la fécondité du conflit », en ce qu'elle « assume la division » résultant justement de la perte des certitudes concernant les fondements du pouvoir et de la loi[84]. En ce sens, la démocratie correspond à une forme de société qui a rompu avec la fascination de l'unité du corps social. De plus, la démocratie se distingue selon lui des autres formes de société en ce que le pouvoir y est devenu un « lieu vide », du fait de la non permanence des représentants du pouvoir politique.
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D'autres auteurs, telle Chantal Mouffe, ont par la suite repris cette conception de la démocratie comme indissociable d'une institutionnalisation du conflit entre les différents intérêts divergents des membres de la société.
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Pour Paul Ricœur,
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Les régimes démocratiques ainsi que les idéaux démocratiques présentent, outre leurs traits communs, une certaine variété. L'idée même de « démocratie » est peut-être dans ce polymorphisme.
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La démocratie américaine présente la possibilité pour un simple citoyen d'affronter l'État en justice. Le cinéma a rendu célèbre Monsieur Smith (joué par James Stewart dans Monsieur Smith au Sénat) plaidant au Sénat. Une telle faculté est généralement possible dans une démocratie. C'est le cas en France.
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Les États-Unis octroient une grande importance au pouvoir judiciaire pour déterminer la loi. La Constitution des États-Unis est faite d'une suite de perfectionnements dans des procès en justice par des citoyens ou groupes de citoyens contre le gouvernement. Tel est le « Cas Korematsu » pour l'injustice envers une catégorie de citoyens.
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La République française recherche dans sa devise la conciliation entre les principes de liberté, d'égalité, et de fraternité. Cette conciliation est un enjeu politique que rencontrent la plupart des régimes.
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Pendant la Guerre froide, le bloc de l'Est se réclamait de l'égalité et qualifiait la liberté occidentale de fictive. Chacun des deux blocs déniait à l'autre le caractère de démocratie. Ainsi, pour les États-Unis, l'URSS ne respectait aucune des libertés les plus fondamentales (presse, opinion, religion…) et l'URSS affirmait que les États-Unis n'instauraient aucune égalité entre ses citoyens (ségrégation jusque dans les années 1960 ; mouvements féministes dans le même temps également). Les démocraties populaires du bloc de l'est sont largement considérées au XXIe siècle comme des dictatures.
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Platon fut le premier à développer une analyse et théorie importante visant à dénoncer la démocratie, en l’occurrence la démocratie athénienne, au sein de laquelle il vécut. Sa critique ne vise donc pas à proprement parler ce qu'aujourd'hui nous avons coutume de désigner comme régime démocratique (régime représentatif et libéral). Son opposition au partage du pouvoir politique entre tous les citoyens s’appuie sur l'idée que pour gouverner, il faut une certaine sagesse et un certain savoir – plus précisément, avoir accédé à la connaissance des Idées du Vrai, du Juste et du Bien. Selon lui, les simples citoyens, ignorant de la Vérité et réfléchissant surtout en fonction de leurs intérêts particuliers, ne sauraient diriger à bien la cité, et par conséquent le pouvoir des citoyens ne peut que conduire celle-ci vers la corruption. Il défend ainsi au contraire l'idée que seuls devraient gouverner des philosophes rois, ou des rois philosophes.
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D'une certaine façon, cette idée de l'incapacité des citoyens à diriger les affaires publiques et à légiférer se retrouve plus tard chez d'autres penseurs occidentaux, aux États-Unis comme en France. Le président américain Thomas Jefferson affirmait à la fin du XVIIIe siècle : « Il y a une aristocratie naturelle, fondée sur le talent et la vertu, qui semble destinée au gouvernement des sociétés, et de toutes les formes politiques, la meilleure est celle qui pourvoit le plus efficacement à la pureté du triage de ces aristocrates naturels et à leur introduction au gouvernement »[54].
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De la même manière, John Adams et James Madison aux États-Unis, ou Emmanuel-Joseph Sieyès[55] ou Montesquieu[56] en France, expriment clairement leurs critiques envers l'idée d'une démocratie directe, lui opposant les avantages d'un régime représentatif, qu'ils concevaient donc comme une alternative à la démocratie plutôt que comme son équivalent[16].
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Parallèlement à la critique des droits de l'homme, Marx, et à sa suite les marxistes, dénoncent ce qu'ils qualifient de démocratie bourgeoise pour son caractère factice. L'égalité politique des citoyens que les démocraties libérales prétendent établir et garantir serait contredite par le rapport de domination entre la classe bourgeoise et prolétarienne. Ainsi, les courants marxistes considèrent que dans une société capitaliste, l'égalité des citoyens est principalement fictive et illusoire, et que les droits et libertés accordés aux individus sont, au sein des démocraties libérales, non pas concrets et effectifs, mais simplement « formels ». Cela, principalement en ce qu'ils ne contreviennent en rien aux inégalités économiques, qui se répercutent comme inégalité d'accès au savoir et à l'information, empêchant ainsi le prolétariat de réellement jouir des droits et libertés qui lui sont théoriquement accordés, mais donc matériellement inaccessibles. Marx dénonce aussi la conception bourgeoise de la liberté qui serait contenue dans la déclaration des droits de l'homme et du citoyen en ce qu'elle garantit la propriété privée, y compris de moyens de production
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« le droit de l’homme, la liberté, ne repose pas sur les relations de l’homme avec l’homme mais plutôt sur la séparation de l’homme d’avec l’homme. C’est le droit de cette séparation, le droit de l’individu limité à lui-même.
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L’application pratique du droit de liberté, c’est le droit de propriété privée. Mais en quoi consiste ce dernier droit ? « Le droit de propriété est celui qui appartient à tout citoyen de jouir et de disposer à son gré de ses biens, de ses revenus, du fruit de son travail et de son industrie. » (Constitution de 1793, art. 16.)
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Le droit de propriété est donc le droit de jouir de sa fortune et d’en disposer « à son gré », sans se soucier des autres hommes, indépendamment de la société ; c’est le droit de l’égoïsme[87]. »
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Selon Lénine en 1919, qui s'appuyait entre autres sur l'ouvrage d'Engels, l'origine de la famille, de la propriété privée et de l'Etat, « Quelles que soient les formes revêtues par la république, même la plus démocratique, si c'est une république bourgeoise, s'il y subsiste la propriété privée sur la terre, les usines et les fabriques, et si le capital privé y tient toute la société en état d'esclavage salarié, autrement dit si l'on n'y réalise pas ce que proclament le programme de notre Parti et la Constitution soviétique, alors cet État est une machine qui sert aux uns à opprimer les autres »[88].
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Certains penseurs contemporains, tels Cornelius Castoriadis ou Jacques Rancière, considèrent que les démocraties représentatives ne sont que pseudo-démocratiques, où le peuple est dans les faits dépossédé du pouvoir politique effectif, qui est à leurs yeux détenu par une petite minorité d'individus (oligarchie), constitué par les politiques (représentants), les experts ou l'élite économique. Leur critique de la représentation possède une certaine filiation avec la critique marxiste, mais diffère cependant sur un certain nombre de points.
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Jacques Ellul, en se fondant sur son analyse du système technicien[89] et des moyens modernes de propagande, considère que de l'utopie d'une « démocratie-contrôle », dans laquelle l'administration étatique est réellement contrôlée par le peuple, on est aujourd'hui[Quand ?] passé à une « démocratie-encadrement ». « La démocratie n'est plus un moyen de contrôler le pouvoir mais d'encadrer les masses », affirme-t-il dans L'illusion politique en 1965[90]. C'est également la conclusion de Noam Chomsky quand il critique les vues d'un « Walter Lippmann et [de] tous les autres représentants de cette principale école de penseurs « démocratiques » en Occident : la démocratie requiert une classe d'élite pour s'occuper de la prise de décisions et « fabriquer » l'assentiment de l'ensemble de la population envers des politiques qui sont supposées dépasser ce qu'elle est capable de développer et de décider par elle-même »[91].
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Ces penseurs, en particulier Noam Chomsky dans La Fabrique de l'opinion publique[92], structurent leur analyse en englobant le rôle des médias dans le champ des ratés de la démocratie, alors que les théories modernes de la démocratie en Europe, et ses institutions européennes, confient aux médias un rôle de « chien de garde » de la démocratie. Ainsi, la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme estime que la presse pourrait « être moins à même de jouer son rôle indispensable de chien de garde » de la démocratie si l'absence de protection des sources d'information des journalistes dissuade les sources d'information (experts, témoins, spécialistes) d’aider « la presse à informer le public sur des questions d’intérêt général ».
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L’existence de monopoles étatiques ou privés de l'information et le régime d'effacement que produit la consommation de plus en plus rapide d'informations rendent l’exercice du contrôle démocratique impossible[93]. La population votante est travaillée par des pouvoirs médiatiques, économiques ou technoscientifiques sur lesquels ni elle, ni les lois, n’ont prise[94]. La démocratie est dépourvue de contre pouvoirs face à une guerre de l'information. En manipulant les perceptions de la population votante en vue de fausser sa vision de la réalité, le contrôle non démocratique de l'information peut compromettre la capacité de la population à former un jugement autonome par exemple des actions gouvernementales[95]. Trois procédés essentiels peuvent être utilisés : la surinformation, la sous-information et la désinformation[93].
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Sans refuser la démocratie, de nombreux penseurs ont mis en avant ses limites si elle n'est pas encadrée par des règles de droit immuables. Au lendemain des expériences révolutionnaires de la fin du XVIIIe siècle et des dérives de la Terreur ou du régime napoléonien en France, Alexis de Tocqueville ou Benjamin Constant soulignèrent certains dangers de la démocratie.
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Le philosophe franco-suisse Benjamin Constant est l'un des premiers à mettre en avant ce risque dans ses Principes de politique (1806), tout en défendant la nécessité d'un régime représentatif : « L'erreur de ceux qui, de bonne foi dans leur amour de la liberté, ont accordé à la souveraineté du peuple un pouvoir sans bornes, vient de la manière dont se sont formées leurs idées en politique. Ils ont vu dans l'histoire un petit nombre d'hommes, ou même un seul, en possession d'un pouvoir immense, qui faisait beaucoup de mal ; mais leur courroux s'est dirigé contre les possesseurs du pouvoir, et non contre le pouvoir même. Au lieu de le détruire, ils n'ont songé qu'à le déplacer »[96]. C'est entre autres pour cela qu'il défend une démocratie censitaire, estimant qu'un minimum de propriété est nécessaire pour pouvoir prendre part à la désignation des dirigeants de l'État.
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Alexis de Tocqueville, s'il considère la marche vers la démocratie comme irrésistible, note le risque à accorder tous les pouvoirs au peuple ou à un organe représentatif. Ainsi, il écrit dans De la démocratie en Amérique : « je regarde comme impie et détestable cette maxime, qu'en matière de gouvernement la majorité d'un peuple a le droit de tout faire, et pourtant je place dans les volontés de la majorité l'origine de tous les pouvoirs (…). Lors donc que je vois accorder le droit et la faculté de tout faire à une puissance quelconque, qu'on appelle peuple ou roi, démocratie ou aristocratie, qu'on l'exerce dans une monarchie ou dans une république, je dis : là est le germe de la tyrannie, et je cherche à aller vivre sous d'autres lois. Ce que je reproche le plus au gouvernement démocratique, tel qu'on l'a organisé aux États-Unis, ce n'est pas, comme beaucoup de gens le prétendent en Europe, sa faiblesse, mais au contraire sa force irrésistible »[97]. À cette dérive d'une « démocratie jacobine », il oppose la « démocratie libérale », respectueuse des individus.
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John Stuart Mill, qui avait lu Tocqueville, développe cette idée dans le chapitre introductif de son ouvrage De la liberté : « Aussi range-t-on maintenant, dans les spéculations politiques, la tyrannie de la majorité au nombre de ces maux contre lesquels la société doit se tenir en garde »[98].
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Ces remarques ont été reprises ultérieurement par le philosophe Friedrich Hayek, en particulier dans La Constitution de la liberté[99].
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Une désaffectation citoyenne à l'égard du politique est observée par la Commission européenne depuis plus de quinze ans[100].
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L'universalisme de ces principes est contestée comme spécifique à une culture voire comme outils d'impérialisme culturel de la part de l'Occident. L'ONU dispose néanmoins d'une déclaration universelle des droits de l'homme. On peut cependant réfuter cette contestation en argumentant qu'il s'agit d'une vision trop restrictive de la notion de démocratie, qui cacherait la présence du principe démocratique dans les sociétés traditionnelles des autres continents. C'est ce que fait notamment Nelson Mandela dans son autobiographie (Un long chemin vers la liberté), où il considère que les réunions tribales des tribus Xhosa dont il est issu constituait une forme accomplie de démocratie, exception faite du droit politique des femmes (non admises dans les réunions tribales).
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La démocratie, cette notion certes historique, serait aujourd’hui une idée neuve qui, pour être durable, doit sans cesse être renouvelée[101].
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Dans un article paru dans la revue du MAUSS en 2005, le philosophe Fabrice Flipo se demande si le développement durable est l'avenir de la démocratie. Dans l'analyse qu'il développe, il oppose la démocratie antique et la démocratie moderne. Selon lui, la démocratie antique admettait que la question des finalités communes était une affaire commune, objet de discussion, et faisait de la participation à la discussion une garantie démocratique. La démocratie moderne, au contraire, a inscrit ses finalités dans l'ordre de la science et de la technique, en légitimant le fait que les citoyens ne s'en mêlent pas. Ceux-ci sont alors réduits à l'alternative de désirer ou de travailler dans un contexte que les techniciens façonnent pour eux à partir de lois de composition établies en laboratoire. Le succès de la démocratisation repose sur la capacité du développement durable à ouvrir les questions soulevées. Le développement durable peut être un facteur de démocratisation et de prise de conscience de la gravité de la situation où nous nous trouvons, ou au contraire faire perdurer en trompe-l'œil les problèmes actuels, qui ne sont en réalité profitables qu'à une partie de la population mondiale[102].
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La philosophe Cynthia Fleury fait le constat que notre époque est celle de l'instrumentalisation et de la disparition du courage en politique[103].
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Le Père Matthieu Rougé, directeur du service pastoral d'études politiques, installé près de l'Assemblée nationale à Paris, explique que « Le courage en politique, c'est la capacité de persévérer dans la défense et le service de ce que l'on a intimement reconnu comme juste »[104].
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Le terme démocratie, du grec ancien δημοκρατία / dēmokratía, combinaison de δῆμος / dêmos, « territoire » (de daiesthai, « partager ») puis « peuple » (en tant qu'ensemble de tous les citoyens de la cité), et kratein (« commander »), désigne à l'origine un régime politique dans lequel tous les citoyens participent aux décisions politiques au moins par le vote. Il désigne aujourd'hui tout système politique dans lequel le peuple est souverain. Par extension, la démocratie peut aussi qualifier une forme de société, la manière de se gouverner qu'adopte une organisation ou encore un système de valeurs.
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Cependant, elle reste susceptible d'interprétations différentes, aussi bien quant à la signification concrète de la souveraineté populaire que pour son application pratique, par exemple selon que la démocratie est directe (le peuple vote les lois) ou représentative (le peuple élit des représentants qui votent les lois). Cette difficulté d'interprétation apparaît clairement au regard de la diversité des régimes politiques qui se sont revendiqués ou se revendiquent comme démocratie. Ainsi, la distinction entre ce qui est une démocratie et ce qui n'en est pas est toujours en débat.
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Jean-Jacques Rousseau considère par exemple que la démocratie ne peut être que directe : « La souveraineté ne peut être représentée, par la même raison qu'elle ne peut être aliénée ; elle consiste essentiellement dans la volonté générale et la volonté générale ne se représente point »[1]. Pour John Dewey (1859–1952), philosophe américain, celle-ci est avant tout une manière de vivre[2].
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On fait également une distinction entre la notion de « peuple » et celle plus restrictive de « citoyens » : tous les membres du peuple ne sont pas automatiquement des citoyens.
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La démocratie peut être aussi définie par opposition, notamment dans la classification d'Aristote et de Polybe :
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Par ailleurs, le terme de démocratie ne se réfère pas uniquement à des formes de gouvernement, mais peut aussi désigner une forme de société ayant pour valeurs l'égalité et la liberté (c'est notamment l'usage qu'en fait Alexis de Tocqueville, qui s'attache plus aux dimensions culturelles et psychologiques qu'au système politique en lui-même)[7].
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Dans son rapport Guerre et paix au XXIe siècle, l'institut Human Security Report Project[8] opère en 2005 une classification des régimes (dans le but de démontrer le rapport entre respect des droits humains et démocratie, entre autres). Il distingue trois catégories de régimes :
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Étant donnée la multiplicité des critères invoqués par les régimes pour revendiquer leur appartenance à la démocratie, l'institut retient un faisceau d'indices (établissant un score de régime politique, « polity score » en anglais) pour évaluer la qualité des institutions et des processus politiques. Ce sont en particulier :
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Selon ses calculs, il y aurait, en 2005, 88 démocraties dans le monde (seuls les pays de plus de 500 000 habitants sont comptabilisés), sachant que l'ONU reconnaît 195 États aujourd'hui. Le nombre de démocraties a significativement progressé depuis 1946. En effet, à cette date, on ne comptait que vingt démocraties[9] sur les 72 États reconnus alors. Ce progrès est dû notamment à la fin de la Guerre froide (démocratisation des pays de l'Europe de l’Est) et à la démocratisation du continent sud-américain depuis la fin des années 1980.
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L'organisation non gouvernementale Freedom House publie aussi chaque année une carte des libertés dans le monde, prenant en compte des critères démocratiques tels que l'organisation d'élections libres ou la liberté de la presse. Dans son rapport de 2018, l'ONG estime que 45 % des pays sont libres, représentant 39 % de la population mondiale[10].
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Bien que la Chine soit, de manière officielle, gouvernée par les instances du Parti communiste chinois, parti unique de fait, le pays pratique un pluralisme officiel. Chaque année, huit partis sont représentés à la Conférence consultative politique du peuple chinois[11],[12].
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Le terme « démocratie » désigne à l'origine un régime politique dans lequel tous les citoyens participent aux décisions politiques par le vote, le terme « citoyen » excluant notamment les femmes, les esclaves, les enfants et les étrangers. Dès le Ve siècle av. J.-C., Périclès rappelle ce principe dans son célèbre discours : « nous intervenons tous personnellement dans le gouvernement de la cité au moins par notre vote [...] »[4],[13].
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La démocratie est devenue un système politique dans lequel la souveraineté est attribuée aux citoyens qui l'exercent de façon :
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Dans la démocratie directe, le pouvoir est exercé directement par les citoyens, sans l'intermédiaire d'organes représentatifs. Selon les lieux et les époques, la démocratie directe désigne différentes formes de gouvernement ou d'association politique, dans lesquels la population prépare et propose des lois, puis décide leur adoption et leur application. Athènes en est un exemple : les citoyens réunis dans l'assemblée ordinaire de l'Ecclésia se réunissent quatre fois par prytanie[N 1], votent la guerre et la paix, tirent au sort des magistrats aux fonctions administratives et exécutives, et les magistrats dont la fonction nécessitent une expertise sont élus et révocables par les citoyens. Ceux-ci votent également l'ostracisme, c'est-à-dire la possibilité de bannir un citoyen pendant dix ans. Les décisions sont précédées de débats et prises par majorité à main levée. D'autres assemblées (Boulè, Héliastes et Aréopage) contrôlent le bon déroulement du travail législatif et judiciaire[14].
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D'autres exemples jalonnent l'histoire, généralement dans le cadre d'un exercice local du pouvoir. C'est le cas depuis le XVIIe siècle en Nouvelle-Angleterre, au travers des assemblées communales, où la population des communes réunie en assemblée décide des lois, impôts et budget. Les cantons suisses d'Appenzell Rhodes-Intérieures et de Glaris en sont des exemples, notamment au travers des communautés rurales (Landsgemeinde en suisse allemand), où les élections des représentants ont lieu à main levée. La Commune de Paris ou les régions du Chiapas (Mexique) gérées par le mouvement zapatiste sont aussi généralement considérées comme des expérimentations de la démocratie directe.
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Des procédures décisionnelles spécifiques sont associées à la démocratie directe, par exemple le référendum, dont le référendum d'initiative populaire, les assemblées populaires, le mandat impératif, qui encadre strictement un individu élu dans ses actions, limitées dans leur durée et dans leur contenu, et la révocabilité des élus.
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Par ailleurs, l'idée de démocratie directe est souvent associée à celle d'autogestion, particulièrement lorsqu'elle se rapporte au domaine économique de la production. Ainsi, le communisme de conseils, et plus généralement nombre de théories libertaires, anarchistes et syndicalistes révolutionnaires sont rapportées à celles de la démocratie directe. De ce fait, les soviets de Russie, jusqu'en 1917, ou les conseils ouvriers (par exemple en Allemagne et en Italie au début du XXe siècle, ou en Hongrie en 1956) sont considérés comme des expériences de démocratie directe.
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Dans une démocratie représentative, les citoyens élisent des représentants qui sont chargés d'établir les lois ou de les exécuter. Elle est devenue au fil du temps, dans le langage courant et par abus de langage, synonyme du terme de démocratie tout court. Cela est notamment dû au fait qu'il s'agit de la forme de démocratie la plus répandue dans le monde contemporain et que des candidats aux élections comme Andrew Jackson aux États-Unis, au milieu du XIXe siècle, se sont réappropriés le terme[6]. Une des raisons de cette réduction de sens pourrait également être que les élites se sentent menacées par l'égalité économique généralement associée à la démocratie directe[6]. Pour la même raison, démocratie représentative et démocratie tout court sont aussi souvent assimilées à la démocratie libérale et à la démocratie parlementaire. Étienne Chouard et Francis Dupuis-Déri vont plus loin et dénoncent un retournement sémantique du mot démocratie, qui désignerait en fait selon eux « son strict contraire », c'est-à-dire l'élection[15],[5].
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Avant le milieu du XIXe siècle, le régime représentatif renvoyait le plus souvent à l'idée de république (même si ce régime existait également en monarchie constitutionnelle), et se distinguait de la notion de démocratie, celle-ci désignant alors le système de gouvernement de la démocratie directe[16]. Emmanuel-Joseph Sieyès par exemple distinguait nettement démocratie et régime représentatif : « Les citoyens qui se nomment des représentants […] n'ont pas de volonté particulière à imposer. […] S'ils dictaient des volontés ce ne serait plus cet État représentatif, ce serait un État démocratique »[17].
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Au sein d'une démocratie représentative, tous les dépositaires du pouvoir ne sont pas nécessairement élus par le suffrage citoyen. Ils peuvent être nommés par le chef de l'État, comme le Premier ministre ou les préfets en France. De même, les juges et magistrats français ne sont pas non plus élus.
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Ce type de démocratie indirecte connaît plusieurs variantes distinctes détaillées dans les sections qui suivent.
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Dans les démocraties à régime parlementaire, le Gouvernement est responsable devant le Parlement, duquel il est généralement issu. Le parlement peut donc le destituer en recourant à une motion de censure, dont les modalités varient en fonction des pays. En contrepartie, le gouvernement, responsable de l'exécutif, peut dissoudre l'Assemblée, responsable des lois. S'il y a donc bien séparation des pouvoirs dans un régime parlementaire, celle-ci est souple du fait du contrôle réciproque entre exécutif et législatif.
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On distingue les régimes parlementaires monistes et dualistes. Le premier désigne les régimes dans lesquels le gouvernement n'est responsable que devant le parlement et non devant le Chef de l'État (celui-ci joue un rôle minime). Dans le régime dualiste, le gouvernement est responsable à la fois devant le parlement et le chef de l'État.
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À l'inverse du régime parlementaire, le régime présidentiel se caractérise par une séparation des pouvoirs plus stricte. Il s'agit d'un régime représentatif dans lequel le pouvoir exécutif n'a pas de responsabilité politique devant le pouvoir législatif, ce qui signifie que ce dernier ne peut pas le destituer. À l'inverse, le chef de l’État (qui y est aussi chef du Gouvernement), élu au suffrage universel direct ou indirect, dispose de moins de pouvoir sur le Parlement que dans un régime parlementaire, n'ayant pas la possibilité de le dissoudre. Aux États-Unis, principal pays dont le régime est véritablement présidentiel, le Président dispose d'un droit de veto sur les textes de lois.
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Un régime semi-présidentiel est un régime représentatif ayant à la fois des caractéristiques du régime parlementaire et du régime présidentiel.
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C'est le cas de la Ve République française, dans laquelle le chef de l’État est élu au suffrage universel direct, nomme le Premier ministre et, sur proposition de ce dernier, nomme les autres membres du gouvernement ou met fin à leurs fonctions. Le président de la République ne peut mettre fin aux fonctions du Premier ministre que si celui-ci présente la démission du gouvernement. Il peut dissoudre l'Assemblée mais celle-ci ne peut remettre en cause que le gouvernement, principalement par une motion de censure. Si le président ne dispose pas de la majorité parlementaire, il est a priori contraint à une cohabitation, et perd ainsi une grande partie de son pouvoir au profit du gouvernement et du chef du gouvernement. En ce cas, cette forme de régime se rapproche du régime parlementaire.
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Le régime d'assemblée est un régime représentatif dans lequel une assemblée unique, élue au suffrage universel direct, détient l'ensemble des pouvoirs politiques, les pouvoirs exécutifs et judiciaires étant subordonnés au pouvoir législatif.
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Il fut pratiqué en France entre 1792 et 1795, lorsque la Convention fut chargée d'établir une constitution. Ce régime témoigne que le régime représentatif n'est pas nécessairement associé à une séparation des pouvoirs.
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Une démocratie libérale est une démocratie représentative dans laquelle la capacité des élus à exercer un pouvoir de décision est soumise à la règle de droit, et est généralement encadrée par une constitution qui met l'accent sur la protection des droits et libertés des individus, posant ainsi un cadre contraignant aux dirigeants. L'idée de démocratie libérale n'implique pas une forme de régime représentatif particulier, celui-ci pouvant donc être parlementaire, présidentiel ou mixte comme en France. De même, elle n'implique pas un régime représentatif au sens strict, mais peut aussi qualifier un régime semi-direct (telle la Suisse) ou participatif.
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Ainsi, sont généralement associés à la démocratie libérale un certain nombre de principes et de valeurs, qui se rapportent soit aux principes de la représentation démocratique, soit aux principes du libéralisme (y compris du libéralisme économique), parmi lesquels :
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Le corps politique des citoyens recouvre une partie plus ou moins grande de la population selon des critères qui ne sont ni stables ni universels. En démocratie, un individu n'ayant pas atteint l'âge de la majorité civile (différent selon les pays) n'a pas le droit de vote. Par ailleurs, le droit de vote fut pendant longtemps réservé aux hommes. Le droit de vote des femmes fut établi en 1893 en Nouvelle-Zélande, dans les deux premières décennies du XXe siècle notamment en Suède, Finlande, Norvège, États-Unis, Allemagne, et seulement dans les années 1940 en France, en Italie, ou encore en Espagne seulement entre 1931 et 1936, pour l'être rétabli en 1978 (voir (es) Sufragio femenino). Dans certains États des États-Unis, les Noirs n'obtinrent le droit de vote qu'en 1965.
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Les démocraties européennes, à l'époque coloniale, n'ont pratiquement jamais instauré la démocratie dans leurs protectorats ou leur colonies (soit parce qu'elles ont maintenu ou renforcé des monarchies ou oligarchies en place, soit parce qu'elles ont elles-mêmes mis en place des administrations directes non représentatives des populations locales).
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D'autre part, il est rare que les étrangers en résidence dans les pays démocratiques aient droit de vote, hormis parfois aux élections locales. Enfin certains citoyens peuvent être exceptionnellement déchus de leurs droits politiques par décision de justice en cas de crime ou délit.
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Pour ce qui concerne la France, le droit de vote était en 1958 accordé à certains habitants des colonies, mais pas aux indigènes musulmans d'Algérie. Aujourd'hui[Quand ?] toute personne de nationalité française peut voter en France, ce qui exclut les résidents étrangers, à l'exception des ressortissants de l'Union européenne pour ce qui concerne les élections européennes et municipales[18][source insuffisante].
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Dans la plupart des pays d'Europe, les premières démocraties furent censitaires, c'est-à-dire qu'il fallait justifier d'une certaine fortune pour pouvoir voter, soit par le biais de la propriété terrienne, soit par le biais de l'impôt. Ce fut par exemple le cas en Angleterre et en France jusqu'au XIXe siècle. Quand la déclaration des droits confia le pouvoir au Parlement anglais, les électeurs représentaient moins de 3 % de la population.
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Il peut paraître absurde et dangereux de se fier au tirage au sort dans un régime démocratique, puisqu’il semble exclure toute forme de compétence[19]. C’est ce que constatait déjà Xénophon : « C’est folie que les magistrats de la cité soient désignés par la fève[N 2], tandis que nul ne voudrait tirer au sort ni un pilote, ni un architecte, ni un joueur de flûte, ni tout autre homme de métier, dont les fautes sont bien moins préjudiciables que celles qu’on commet au gouvernement[20]. » Mais cette pratique s’explique : à l’origine, le tirage au sort était un véritable jugement de Dieu, comme l’a bien reconnu Fustel de Coulanges[21]. C’est dans cet esprit que, bien qu’hostile au tirage au sort en politique, Platon en admettait le principe pour certaines fonctions religieuses, « afin de laisser le dieu lui-même indiquer ses préférences[22]. » Inventé dans des temps archaïques pour désigner les chefs, ce tirage au sort a été conservé par les générations suivantes parce qu’il « offrait l’avantage d’apaiser les sanglantes rivalités des grandes familles[23]. » Même dans les cités oligarchiques, le tirage au sort amortissait les luttes des partis les uns contre les autres et empêchait une faction victorieuse de faire prévaloir sa tyrannie dans tout le gouvernement, et d’exaspérer ainsi l’opposition. Incontestablement, il apportait un facteur de calme dans les cités en limitant la compétition[24]. Alors que l’élection pouvait favoriser la brigue, l’intrigue, voire les fraudes, on crut que le tirage au sort était un moyen de supprimer les manœuvres électorales[23] ; mais pendant longtemps, les modalités habilement sophistiquées du tirage au sort n’empêchèrent ni la cooptation ni la brigue[25].
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Il fallut attendre la réforme de Clisthène, puis celle de 487-486 av. J.-C. — où pour la première fois les neuf archontes furent tirés au sort —, et encore la réforme de 457 — où fut instauré le double tirage au sort, ou « tirage par la fève » — pour voir le tirage au sort devenir un peu plus démocratique[26]. Il allait améliorer la représentativité par l’abaissement des conditions censitaires. Vers 403 av. J.-C., une nouvelle réforme visa à éviter la corruption, en élargissant la souveraineté populaire à l’échelle de l’ensemble de chaque tribu, et non plus seulement des dèmes[23]. En outre, en interdisant aussi à la plupart des magistrats d’être rééligibles, on diminuait le développement de personnalités de premier plan et de trop grandes autorités individuelles[27]. Dans la démocratie athénienne, le tirage au sort offrit ainsi à tous les citoyens un droit égal d’accès au Conseil, la Boulè des Cinq-Cents ; le tirage au sort de ses membres, les bouleutes, et l’absence de toute qualification, si ce n’est d’âge, eurent pour effet d’« empêcher que la fonction fût l’objet d’une compétition[28]. »
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Pour éviter le danger d’une répartition si aveugle, la démocratie athénienne avait prévu plusieurs garde-fous : d’abord, le tirage au sort ne fut jamais appliqué aux magistratures militaires, en particulier les dix stratèges et les dix taxiarques[29], ni aux magistratures relatives aux finances publiques, qui toutes exigeaient compétences et talent[30] ; il ne fut associé qu’à des magistratures courtes, de l'ordre d’un an pour les archontes, ou d’un jour pour l’épistate (président) des prytanes, et fut assorti d’une obligation de reddition de compte de la part des magistrats ainsi tirés au sort. Cette présidence d’un seul jour de l’épistate qui présidait la Boulè mais aussi l’Ecclésia éliminait l’influence personnelle et décourageait l’intrigue et les pressions[28] ; enfin, il était combiné avec l’élection de façon à respecter le principe, cher aux penseurs grecs, de la Justice distributive ou égalité proportionnelle, qui donne à chacun ce qui lui revient selon son mérite[31]. Le tirage au sort a ainsi fini par prendre en démocratie un sens égalitaire[32].
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Le tirage au sort, généralement associé à des mesures de démocratie directe comme le vote des lois directement par les citoyens, fut considéré, notamment par Platon, comme caractéristique de la démocratie — bien que le terme de démocratie fût pris chez lui dans le sens péjoratif de « démagogie populaire », régime où règne l’arbitraire au profit de la masse des plus pauvres et de ceux qui ont le moins de mérite —. Ainsi s’explique la condamnation sévère de ce régime dans La République[33] ; de même Aristote écrit-il : « Le tirage au sort est considéré comme démocratique, l’élection comme oligarchique[34] », mais il prend bien soin d’ajouter : « tirage au sort de toutes les magistratures, ou du moins de celles qui ne demandent ni expérience pratique ni compétences techniques[35]. »
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Dans De l'esprit des lois, Montesquieu reprend cette conception de la démocratie comme régime où le suffrage a lieu par le sort, là où l’élection « est de l'ordre de l'aristocratie »[36]. Elle est aujourd'hui reprise et valorisée par le philosophe Jacques Rancière[37], comme conséquence de l'idée que la politique n'est pas une affaire de spécialiste. Plus récemment, Étienne Chouard diffuse sur internet l'idée du tirage au sort, notamment appliquée au processus constituant.
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Au Canada et plus particulièrement en Colombie-Britannique, le tirage au sort a été employé en 2001, pour la formation d'une assemblée ayant pour but la réforme du mode de scrutin[38]. En France le tirage au sort est aujourd'hui employé pour la formation de jurys d'assises[39].
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Le mot sortition est utilisé outre-manche pour présenter le mode de désignation de représentants par le tirage au sort.
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Les démocraties semi-directes empruntent aux deux formes de démocraties.
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Les citoyens élisent des représentants qu'ils chargent d'établir les lois, mais les citoyens peuvent aussi être amenés à faire des lois par référendum (ou les refuser).
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C'est le cas en Suisse, où les droits d'initiative et de référendum sont la norme. Les citoyens sont appelés à voter quatre fois par an afin d'accepter ou refuser des lois. Mais également, dans une moindre mesure, en France, où le référendum reste exceptionnel.
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Article 3 de la Constitution du 4 octobre 1958 (France) : « La souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants » (démocratie représentative) « ou par la voie du référendum » (démocratie directe).
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Le référendum peut prendre plusieurs formes : il peut s'agir d'un référendum législatif ou constituant (qui sont les deux formes les plus utilisées). L'initiative du référendum appartient alors aux institutions représentatives. Dans certains cas, cependant, il existe également un référendum d'initiative populaire, ce qui est le cas en Suisse ou en Italie par exemple. Comme son nom l'indique, l'initiative appartient alors aux citoyens[40].
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En France, depuis la révision constitutionnelle du 28 mars 2003, même si cette initiative populaire n'existe toujours pas formellement, il est possible de la distinguer au travers de l'articulation de deux articles de la Constitution. Il s'agirait alors pour les citoyens de faire usage de leur droit de pétition (article 72-1 alinéa 1), puis de voter sur cette réforme locale au travers du référendum local (article 72-1 alinéa 2). Il n'est donc pas exclu « que la pétition ait pour objet de demander l’inscription à l’ordre du jour de l’assemblée délibérante de la question de l’organisation d’une consultation des électeurs » sur un sujet précis relevant de la compétence d’une collectivité territoriale[41].
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Dans la démocratie participative, les citoyens sont associés aux décisions prises par les représentants, dès l'élaboration et jusqu'à leur application[réf. nécessaire].
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La cyberdémocratie consiste à utiliser le web comme moyen d'expression et de décision pour et par le peuple. Le média internet est une solution aux différents freins engendrés par la démocratie directe, tels que la multitude des citoyens et leur dispersion géographique.
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La cyberdémocratie cherche à répondre à l'idéal démocratique selon lequel tous les citoyens participent aux propositions, aux créations et à la mise en œuvre des lois.
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La notion de démocratie est souvent altérée par adjectif accolés, qui sont interprétés comme des notions voisines.
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Pour se distinguer des « démocraties libérales » occidentales, les pays du bloc de l'est qui étaient dotés de régime à parti unique et d'une doctrine communiste officielle se faisaient appeler « démocratie populaire », expression entièrement discréditée après l'effondrement de l'URSS.
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À l'époque d'Alexandre le Grand (IVe siècle av. J.-C.), Quinte-Curce et Diodore de Sicile[source insuffisante] ont évoqué les peuples de guerriers des Sabarcae ou Sambastai qui auraient eu « une forme de gouvernement démocratique »[42].
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La démocratie prend ses racines principales dans les réformes engagées autour de la cité d'Athènes dans la Grèce antique autour du Ve siècle av. J.-C. Bien que la démocratie athénienne soit aujourd'hui considérée comme ayant été une forme de démocratie directe, elle faisait coïncider deux organisations politiques très différentes :
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Tous les citoyens athéniens avaient le droit de prendre la parole et de voter à l'Ecclésia, où étaient votées les lois de la cité. Les femmes, les esclaves, et les métèques n'étant pas considérés à cette époque comme citoyens n'avaient donc aucun droit politique. Des 250 000 habitants d'Athènes, seuls 40 000 environ étaient citoyens et, sur ces 40 000, tous les hommes riches (tous les citoyens de la première et deuxième classes, environ 5 000) et la plupart des thètes (citoyens de la quatrième classe, environ 21 000) participaient aux réunions de l'Ecclesia. Seuls les citoyens de la deuxième classe ont souvent envoyé une autre personne aux réunions.
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Au Moyen Âge, de nombreux systèmes sont fondés sur les élections et/ou une Assemblée, comme l'élection du Gopola au Bengale, la Communauté Lituano-polonaise, l'Althing islandaise, le Veche dans les pays slaves, les Things scandinaves, et la cité marchande autonome de Sakai au Japon (XVIe siècle). Pour autant, ces systèmes dans lesquels la participation demeure souvent réservée à une minorité, pourraient tout aussi bien être qualifiés d'oligarchies. La grande majorité des régions dans le monde du Moyen Âge sont gouvernées par une seigneurie, suivant un principe féodal, lequel commence au XIIe siècle à inclure des poches de système communal[réf. souhaitée].
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Le Parlement d'Angleterre naît avec les restrictions du pouvoir royal mises en place dans la Magna Carta. Le premier parlement élu est le Parlement de Montfort en Angleterre en 1265. Là encore seule une petite minorité dispose d'une voix : le Parlement est élu par quelques pour cent de la population (moins de 3 % en 1780[réf. souhaitée]), et le système présente des dispositions problématiques, telles que les municipalités corrompues. La convocation du Parlement dépend du bon vouloir du roi ou de la reine (le plus souvent lorsque celui ou celle-ci a besoin d'argent).
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De nombreuses régions aux frontières des grands États conservent un fonctionnement démocratique. Entre France et Espagne se tiennent ainsi les républiques pyrénéennes.
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En Angleterre, après la Glorieuse Révolution de 1688, le Bill of Rights, établi en 1689, codifie certains droits et augmente l'influence du Parlement. L'électorat augmente lentement et le Parlement prend de plus en plus de pouvoir jusqu'à ce que la Monarchie devienne une simple figure de proue.
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Bien qu'ils ne soient pas décrits comme étant une démocratie par leurs Pères fondateurs[43], les États-Unis d'Amérique se considèrent comme la première démocratie libérale, dans la mesure où l'engagement constitutionnel (1788) fonde les principes naturels de liberté, d'égalité devant la loi, et s'oppose aux régimes dits aristocratiques au sens contemporain, bien qu'étymologiquement l'aristocratie soit le gouvernement par les élites (aristoi).
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Selon la formule d'Abraham Lincoln (16e président des États-Unis de 1860 à 1865) prononcée lors du discours de Gettysburg, la démocratie est « le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple ».
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En France Emmanuel-Joseph Sieyès (corédacteur de la Constitution française) oppose le gouvernement représentatif, qu'il contribue à mettre en place, à la démocratie (qu'il rejette) dans son discours du 7 septembre 1789 :
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« La France ne doit pas être une démocratie, mais un régime représentatif. Le choix entre ces deux méthodes de faire la loi, n’est pas douteux parmi nous. D’abord, la très grande pluralité de nos concitoyens n’a ni assez d’instruction, ni assez de loisir, pour vouloir s’occuper directement des lois qui doivent gouverner la France ; ils doivent donc se borner à se nommer des représentants. […] Les citoyens qui se nomment des représentants renoncent et doivent renoncer à faire eux-mêmes la loi ; ils n’ont pas de volonté particulière à imposer. S’ils dictaient des volontés, la France ne serait plus cet État représentatif ; ce serait un État démocratique. Le peuple, je le répète, dans un pays qui n’est pas une démocratie (et la France ne saurait l’être), le peuple ne peut parler, ne peut agir que par ses représentants » (Chapitre « Sur l’organisation du pouvoir législatif et la sanction royale »[44]).
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Sieyès fut un contradicteur des théories de Rousseau qui se prononçait pour la démocratie directe. Emmanuel-Joseph Sieyès, lui, était opposé à la démocratie au sens littéral du terme qui permettrait à des concitoyens de s'occuper des lois. Ce dernier était aussi contre le suffrage universel et pour l'élection par suffrage censitaire, car seuls les citoyens actifs, qui s'enrichissent, méritaient de voter selon lui ; et cet élément à la fois ploutocratique et aristocratique fut introduit dans la Constitution française.
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En France, l'Assemblée nationale issue de la Révolution de 1789 est établie sur la base des principes libéraux, déclinés en la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen et en réaction aux excès de la monarchie absolue de l'Ancien Régime. Le suffrage universel y apparaît plus d'un demi-siècle plus tard, en 1848, sous la Deuxième République (1848-1852), jusqu'au Coup d'État du 2 décembre 1851 de Napoléon III 3 ans plus tard, qui débouche sur l'établissement du Second empire.
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Dans les deux cas, le droit de vote est limité sur la base de la fortune (suffrage censitaire), aux hommes (pas de droit de vote des femmes, sauf dans quelques États, avant 1920 aux États-Unis, avant 1944 en France), à un corps politique exclusif des personnes des autres races ou des colonisés (exclusion sur base de la couleur de peau aux États-Unis et exclusion des colonisés en France). Par ailleurs, tant les États-Unis que la France connaissent l'esclavage, respectivement jusqu'en 1865 (abolition plus tôt dans certains États) et en 1848 (avec une abolition de 1794 à 1802), les discriminations en matière politique ayant en réalité perduré beaucoup plus longtemps.
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C'est au milieu du XIXe siècle que les partisans du régime représentatif le qualifient de démocratie, retirant au mot « démocratie » sa signification d'origine. Il s'agit là d'une stratégie électorale, initiée par des candidats aux élections comme Andrew Jackson aux États-Unis, qui se répand en 10-15 ans et tous les candidats se mettent à se dire démocrates. Ils sont conscients à ce moment-là que ce changement de sémantique est porté par une stratégie électorale, parce que le terme de démocratique parle aux plus pauvres : on peut dire que ce sont les premiers discours « populistes »[6].
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Le XXe siècle est celui qui mit à l'épreuve les pays démocratiques dont la plupart étaient âgés d'à peine plus de 100 ans. La montée des totalitarismes allemand et italien, l'instabilité d'autres pays européens comme l'Espagne ou le Portugal ont menacé à travers le monde la pérennité de ce système de gouvernance. Ce siècle a également vu la démocratie s'imposer dans un nombre croissant de pays pour devenir majoritaire de nos jours. Winston Churchill dans son discours à la Chambre des communes en 1947 disait : « Le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple : voilà qui reste la définition souveraine de la démocratie »[45].
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Évolution du nombre de pays ayant un score supérieur à 8 entre 1800 et 2014 sur l'échelle Polity.
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L'Indice de démocratie de l'Economist Intelligence Unit publié en décembre 2019, plus le pays est vert, plus il est considéré démocratique, la Norvège étant le pays le plus démocratique à 9,93), tandis que (la Corée du Nord étant le moins démocratique à 1,08).
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Les pays en bleu sont appelés « démocraties électorales » dans l'étude Freedom in the World[PDF] de Freedom House en 2010.
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Carte du monde présentant les données du rapport Polity pour l'année 2011. Une couleur bleue indique une démocratie.
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En vert, régimes qui se désignent eux-mêmes comme démocratie.
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Dans l'oraison funèbre que Thucydide prête à Périclès[46], la démocratie fait l’objet d’un éloge remarquable. Elle y est définie par le fait que c’est la majorité qui gouverne et non pas le petit nombre. Surtout, à côté de cette souveraineté populaire, l’accent est mis non pas seulement sur l’égalité devant la loi, mais aussi sur le principe d’une compétition ouverte à tous, et où chacun peut se distinguer par sa valeur et son talent : « La loi fait à tous, pour leurs différends privés, la part égale, tandis que pour les titres, si l’on se distingue en quelque domaine, ce n’est pas l’appartenance à une catégorie mais le mérite, qui vous fait accéder aux honneurs ; inversement la pauvreté n’a pas pour effet qu’un homme, pourtant capable de rendre service à l’État, en soit empêché par l’obscurité de sa situation. » Cette description du régime athénien fait l'éloge d'un système politique où l’égalité démocratique, celle qu’Aristote et les philosophes grecs ont appelée égalité arithmétique, se combine avec l’égalité géométrique, fondée sur la différence et la proportion[47]. Ce principe des deux égalités, dont l’une distribue la même part à tous, et l’autre à chacun ce qu’il mérite selon sa valeur, a été exprimée par Archytas de Tarente, Isocrate[48], Platon[49] et surtout Aristote : « On croit que la justice, c’est l’égalité ; et elle l’est en fait, non pas pour tous mais seulement pour des égaux ; l’inégalité aussi semble être juste, et elle l’est en effet, non pas pour tous, mais seulement pour des individus inégaux. Or on omet ce « pour qui », et l’on juge mal[50]. » En faisant une place à l’inégalité pour tenir compte des différences de conditions et de mérite, la démocratie grecque corrigeait les effets du nivellement égalitaire, et permettait aux plus capables de jouer leur rôle dans la cité. L’égalité selon le mérite, en valorisant dans la cité la notion de compétence, apportait aussi une réponse au problème de l’aveuglement et de l’ignorance populaires.
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Les erreurs qui se succédèrent à Athènes jusqu’à la condamnation à mort de Socrate amenèrent Platon à repenser la question politique dans son principe et à essayer de définir ce qu’est le véritable art politique. Durant des décennies il avait fait l’expérience de l’aveuglement populaire dans un régime où régnaient les passions et l’art d’entraîner les foules ignorantes par la démagogie et la sophistique des flatteurs : telle était à ses yeux la nature de la démocratie athénienne, au sein de laquelle il vécut. C’est dire que son opposition au partage du pouvoir politique entre tous les citoyens vise d’abord la démocratie prise en son sens péjoratif de démagogie populaire. Son analyse s’appuie sur l'idée que pour gouverner, il faut une certaine science d’ordre moral et philosophique – plus précisément, avoir accédé à la connaissance des Idées du Vrai, du Juste et du Bien. Selon lui, les simples citoyens, ignorants de la Vérité et réfléchissant surtout en fonction de leurs intérêts particuliers, ne sauraient diriger à bien la cité, et par conséquent le pouvoir du peuple ne peut que conduire la cité à se corrompre. Si, dans l’idéal décrit dans La République, Platon défend ainsi l'idée que seuls devraient gouverner des philosophes-rois, ou des rois-philosophes, à défaut, il admet de façon plus réaliste, dans Les Lois[51] et dans Le Politique[52], la nécessité d’un régime mixte, combinant monarchie et démocratie, la démocratie étant le moins mauvais des régimes imparfaits[53].
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D'une certaine façon, cette idée de l'incapacité du peuple à diriger les affaires publiques et à légiférer se retrouve plus tard chez d'autres penseurs occidentaux, aux États-Unis comme en France. Le président américain Thomas Jefferson affirmait à la fin du XVIIIe siècle : « Il y a une aristocratie naturelle, fondée sur le talent et la vertu, qui semble destinée au gouvernement des sociétés, et de toutes les formes politiques, la meilleure est celle qui pourvoit le plus efficacement à la pureté du triage de ces aristocrates naturels et à leur introduction au gouvernement »[54].
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De la même manière, John Adams et James Madison aux États-Unis, Emmanuel-Joseph Sieyès[55] et Montesquieu[56] en France, expriment clairement leurs critiques envers l'idée d'une démocratie directe, lui opposant les avantages d'un régime représentatif, qu'ils concevaient donc comme une alternative à la démocratie plutôt que comme son équivalent[16].
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Dans sa Vie de Napoléon, Stendhal rapporte la teneur de conversations entre Napoléon Ier et le tsar Alexandre Ier où, paradoxalement, le tsar défendait le concept de monarchie élective alors que Napoléon prenait parti pour la monarchie héréditaire. À l'argument classique d'Alexandre selon lequel les chances sont faibles qu'un chef de qualité puisse advenir sur la simple base de la naissance, Napoléon répond que les hommes de qualité sont rares de toute façon, et que l'élection n'offre aucune garantie : « Combien peu d'hommes ont possédé des qualités qui donnent des droits à cette haute distinction : un César, un Alexandre, dont on ne trouve pas un par siècle ; de manière qu'une élection, après tout, est encore affaire de hasard et l'ordre successif vaut sûrement mieux que les dés »[57].
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Aristote développe dans sa Politique une typologie des différents « régimes politiques » : il distingue trois « constitutions droites » qui ont en vue l'intérêt général : ce sont la monarchie, l'aristocratie et la politie — ce dernier régime (en grec πολιτεία, « politeia ») est parfois traduit par république tempérée ou par régime ou gouvernement constitutionnel —. Leurs trois déviations, qui servent des intérêts particuliers, correspondent respectivement à la tyrannie, à l'oligarchie et à la démocratie. Cette dernière est considérée par Aristote comme la déviation « la plus proche du juste milieu[58] » ou la moins mauvaise. Elle est définie, par opposition à l'oligarchie, comme le régime dans lequel ce sont les pauvres qui gouvernent[N 3]. La démocratie est alors présentée comme une constitution déviée en tant que le gouvernement sert les intérêts particuliers d’un groupe et non l'intérêt général ; le peuple cherche à régner seul, en despote, et les flatteurs sont à l’honneur. Une démocratie de ce genre verse alors dans la démagogie[59]. C’est la pire forme de démocratie pour Aristote, car la masse populaire gouverne par décrets — qui sont circonstanciels et temporaires —, et la loi — de portée universelle — n’est plus souveraine. Cet état de choses est l'analogue d’une tyrannie ; or, l’impudence des démagogues représente pour Aristote la principale cause de renversement des régimes démocratiques[60].
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Pour éviter ce désordre démocratique, Aristote prône la souveraineté de la loi, car « là où les lois ne règnent pas, il n’y a pas de constitution[61] » : aussi, parmi les cinq formes de démocraties qu’il étudie, la meilleure est-elle la démocratie égalitaire, car l'égalité devant la loi, « c'est que les pauvres n’aient pas plus de droits que les riches, et qu’aucun de ces deux groupes ne soit le maître, mais qu’ils soient l’un et l’autre pareils[62]. » Dans un tel régime, la démocratie n'est plus le gouvernement d'un groupe, mais celui des pauvres aussi bien que des riches. Aristote associe dans le même passage la démocratie au régime qui vise aussi bien l'égalité que la liberté[63], et où par conséquent « tous partagent principalement de la même manière le pouvoir politique ». Il note en ce sens que l'une des formes de la liberté consiste dans le fait d'être « tour à tour gouverné et gouvernant », ce qui correspond à la définition qu'il donne du citoyen (à la fois gouvernant et gouverné).
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Par ailleurs, il note que l'attribution des magistratures par le tirage au sort est généralement considérée comme démocratique, l’élection caractérisant pour sa part les oligarchies[64], ce qui souligne l'écart existant entre les conceptions contemporaines et antiques sur ces sujets. Il expose aussi d'autres caractéristiques des régimes populaires ou démocratiques, parmi lesquelles l’absence totale ou l’extrême modicité du cens pour participer aux magistratures, la courte durée de celles-ci, ou encore l'interdiction d'exercer deux fois la même magistrature (sauf quelques exceptions)[65]…
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En réponse aux griefs de Platon contre l’incompétence du peuple, Aristote défend la délibération démocratique. Il insiste sur son caractère collectif qui justifie la compétence accordée au peuple ; car le rassemblement d'un grand nombre d'individus permet en quelque sorte d'additionner « leur part d’excellence et de sagesse pratique »[66]. Quand bien même chacun y serait plus mauvais juge que les spécialistes, il affirme que tous réunis soit seront meilleurs, soit ne seront pas plus mauvais. Il ajoute à cela l'idée que le spécialiste n'est pas toujours le mieux placé pour juger d'un autre spécialiste, en donnant notamment l'exemple du festin, où c'est le point de vue du convive (l’usager) et non du cuisinier (l’expert) qui conviendra pour juger de sa qualité. Selon Jacqueline de Romilly, « contrairement aux penseurs précédents et à Platon lui-même, Aristote a reconnu le caractère spécifique du fait politique[67] » : un peuple est un être collectif, une « communauté d’hommes libres[68] », et le corps civique est un mélange où chacun a sa place, aussi une bonne démocratie tient-elle compte de cet ensemble[69]. C’est pourquoi Aristote recommande de ménager la minorité des riches dans une démocratie, « en s’abstenant de soumettre au partage non seulement leurs propriétés, mais même leurs revenus[70] », en vertu du principe fondamental, maintes fois énoncé par Aristote, selon lequel « le bien en politique, c’est la justice, c’est-à-dire l’intérêt général[71]. » En outre, il souligne l'importance pour la masse de ne pas être trop pauvre dans une démocratie, mais il ne saurait être question de nourrir les pauvres aux frais de la cité[N 4] ; Aristote propose l’achat par la cité, sur ses revenus, de petits domaines au profit des pauvres[72].
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Par là s’explique que le régime qu'Aristote considère comme le plus avantageux, la politie, se définisse d’abord par le règne de la loi et de l’intérêt général, mais aussi par l’équilibre, en tant que moyen terme : car il correspond à un régime mixte, mélange d’oligarchie et de démocratie, combinant l’élection au tirage au sort, et où la classe moyenne, qui doit y être la plus nombreuse, est donc celle qui a le plus de pouvoir[73]. Il s'agit là d'une conception en cohérence avec l'ensemble de sa pensée, qui considère le juste milieu (en grec ancien : τὸ μέσον) comme ce qui est préférable. Pour garantir la durée de ce régime, il est important d’assurer « un système d’éducation conforme au régime politique », écrit Aristote, non pour former des partisans[74], mais pour que les citoyens vivent, en démocratie, selon des habitudes et des valeurs morales et civiques propres au régime démocratique[75].
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Alexis de Tocqueville est l'auteur d'une étude et réflexion sociologique et philosophique de la démocratie qui fit date. Dans son ouvrage en deux tomes De la démocratie en Amérique (1835 et 1840), il entreprend une analyse du fonctionnement de la démocratie aux États-Unis et des conséquences que cette forme de société induit dans les mœurs et relations sociales.
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Il y considère la démocratie comme principalement caractérisée par la tendance à l'égalisation des conditions, celle-ci devant être comprise non pas tant comme une égalité réelle et stricte des conditions économiques et sociales, mais plutôt comme renvoyant à l'abolition des privilèges aristocratiques liés à la naissance et à la diminution des écarts de fortune, à l'égalité des droits, l'instabilité de la hiérarchie sociale, à la possibilité pour tous les citoyens de participer au pouvoir politique, ou encore à un nivellement culturel par la généralisation de l'accès à la culture et à l'éducation. La démocratie, et donc le mouvement historique vers cette égalité des conditions, est considérée par Tocqueville comme « universelle » et inéluctable, et à ce titre, comme « providentielle »[76].
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Pour autant, il croit pouvoir y déceler une certaine tendance contre laquelle il cherche à mettre en garde : le désir d'égalité qui imprègne les individus vivant en démocratie conduirait à consentir à une restriction de la liberté, et de manière générale à perdre le goût et l'esprit de la liberté. L'individu tendrait ainsi à se soumettre au groupe par l'effet de la centralisation des pouvoirs, l'essor du bien-être matériel ou encore le nivellement des hiérarchies sociales – la démocratie produisant ainsi un conformisme des opinions. Ainsi, Tocqueville craint une tyrannie de la majorité, l'individu tendant à abdiquer sa volonté personnelle au profit de l’État[77], et la majorité pouvant opprimer la minorité[78]. Néanmoins, il s'agit là de risques qu'il serait possible de prévenir : l'égalité pourrait s'associer à la liberté grâce à une certaine décentralisation des pouvoirs administratifs, en d'autres termes par l'existence d'institutions intermédiaires (associations, town meeting (en)) par lesquelles les individus, pouvant directement participer à certaines décisions, seraient responsabilisés et entretiendraient ainsi un esprit de liberté. Tocqueville estime aussi que la liberté de la presse constitue un moyen puissant pour préserver la liberté des menaces que ferait peser sur elle le désir d'égalité, affirmant que « la presse est, par excellence, l'instrument démocratique de la liberté », et qu'« elle seule [la liberté de la presse] guérit la plupart des maux que l'égalité peut produire »[79].
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Karl Popper définit la démocratie par opposition à la dictature ou tyrannie, notamment dans son ouvrage La société ouverte et ses ennemis[80]. Ainsi, une démocratie est un système dans lequel est instauré un « contrôle institutionnel des dirigeants ». Il faut contrôler ceux qui ont des responsabilités. Selon cette théorie, le peuple exerce une influence sur les actes de ses dirigeants et il a le pouvoir de se débarrasser des gouvernants sans effusion de sang. Il a le pouvoir de juger les actions politiques qui sont mises en œuvre. Ainsi la question politique traditionnelle « qui doit gouverner ? » ne permettrait pas de définir correctement la démocratie. En effet, une société ouverte donne au peuple, non pas la possibilité de gouverner (Popper estimant impossible que tous les individus d'un peuple donné gouvernent en même temps), mais la possibilité de contrôler et d'évincer ceux à qui on a délégué une responsabilité collective. Cette théorie « n'oblige nullement à tenir pour bonnes les décisions de la majorité » car ce qui importe alors ce sont les institutions et une tradition d'esprit critique. Ainsi le problème que tente de résoudre un régime démocratique consiste à trouver et à tester les institutions qui permettent d'éviter les abus de pouvoir. Donc l'important dans une démocratie ne serait pas de savoir qui va gouverner (les capitalistes, les ouvriers, les meilleurs, les plus sages…), mais de savoir comment on peut surveiller ou évincer les dirigeants sans avoir besoin de faire une révolution. Popper fait remonter cette conception de la démocratie à Périclès qui dans un discours célèbre[81] formula l'idée suivante : « bien que peu de gens puissent esquisser un programme politique, nous sommes en revanche tous capable de porter un jugement sur lui. Ce qui signifie ; nous ne pouvons pas tous gouverner et diriger, en revanche nous pouvons tous juger le gouvernement, nous pouvons fonctionner comme jurés » comme le rapporte Thucydide. Cette définition permet en outre d'être appliquée à d'autres domaines que la politique.
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L'idée de démocratie est centrale dans la philosophie et la pensée politique de Cornelius Castoriadis. Critique sévère des régimes représentatifs, qu'il considère comme des oligarchies au sein desquelles le peuple n'a aucun véritable pouvoir, il n'y a pour lui de démocratie que directe. Celle-ci, qu'il conçoit plus ou moins tel un synonyme du projet d'autonomie qu'il développe tout au long de son œuvre, doit selon lui être le régime de la liberté (individuelle et collective) et de l'égalité (politique et économique).
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Sous l'angle des institutions politiques au sens strict, elle réclame notamment la participation de tous aux décisions qui les concernent, la révocabilité de tous ceux qui sont élus pour accomplir un mandat défini par les citoyens, ou encore une séparation et articulation des sphères politiques (« publique-publique », ekklesia), publique-privé (agora), et privé (oikos).
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Sous l'angle économique, la démocratie implique à ses yeux l'autogestion de la production par les producteurs (travailleurs), ainsi qu'une égalité économique concrète (égalité des revenus), considérant que toute inégalité économique se répercute comme inégalité politique.
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Enfin, sous l'angle culturel, la démocratie se doit d'être un régime qui place l'éducation (paedeia) au centre de ces préoccupations, en vue de former des citoyens à même de réfléchir par eux-mêmes, et par suite de prendre des décisions librement. Une véritable démocratie implique aussi à ses yeux un « imaginaire social » particulier, qui par opposition à ceux des sociétés traditionnelles, religieuses ou capitalistes[82], se reconnaît comme l'unique source des normes et lois sociales qui les régissent, et donc refuse aussi bien toute idée de transcendance que celle de déterminisme, historique ou économique. Ces points de vue reposent sur une conception des sociétés humaines comme processus d'auto-création, d'où découle notamment l'idée qu'il ne saurait y avoir d'experts de la politique, autrement dit que nul ne peut prétendre détenir la véritable notion de ce qu'est la justice, celle-ci étant une création humaine devant s'appuyer sur le raisonnement et la délibération pour être établie, et pour être continuellement interrogée.
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Claude Lefort, qui définit la démocratie par opposition au totalitarisme, défend l'idée que le régime démocratique est celui de l'incertitude et de l'indétermination[83], et à ce titre, le régime qui se « caractérise essentiellement par la fécondité du conflit », en ce qu'elle « assume la division » résultant justement de la perte des certitudes concernant les fondements du pouvoir et de la loi[84]. En ce sens, la démocratie correspond à une forme de société qui a rompu avec la fascination de l'unité du corps social. De plus, la démocratie se distingue selon lui des autres formes de société en ce que le pouvoir y est devenu un « lieu vide », du fait de la non permanence des représentants du pouvoir politique.
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D'autres auteurs, telle Chantal Mouffe, ont par la suite repris cette conception de la démocratie comme indissociable d'une institutionnalisation du conflit entre les différents intérêts divergents des membres de la société.
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Pour Paul Ricœur,
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Les régimes démocratiques ainsi que les idéaux démocratiques présentent, outre leurs traits communs, une certaine variété. L'idée même de « démocratie » est peut-être dans ce polymorphisme.
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La démocratie américaine présente la possibilité pour un simple citoyen d'affronter l'État en justice. Le cinéma a rendu célèbre Monsieur Smith (joué par James Stewart dans Monsieur Smith au Sénat) plaidant au Sénat. Une telle faculté est généralement possible dans une démocratie. C'est le cas en France.
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Les États-Unis octroient une grande importance au pouvoir judiciaire pour déterminer la loi. La Constitution des États-Unis est faite d'une suite de perfectionnements dans des procès en justice par des citoyens ou groupes de citoyens contre le gouvernement. Tel est le « Cas Korematsu » pour l'injustice envers une catégorie de citoyens.
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La République française recherche dans sa devise la conciliation entre les principes de liberté, d'égalité, et de fraternité. Cette conciliation est un enjeu politique que rencontrent la plupart des régimes.
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Pendant la Guerre froide, le bloc de l'Est se réclamait de l'égalité et qualifiait la liberté occidentale de fictive. Chacun des deux blocs déniait à l'autre le caractère de démocratie. Ainsi, pour les États-Unis, l'URSS ne respectait aucune des libertés les plus fondamentales (presse, opinion, religion…) et l'URSS affirmait que les États-Unis n'instauraient aucune égalité entre ses citoyens (ségrégation jusque dans les années 1960 ; mouvements féministes dans le même temps également). Les démocraties populaires du bloc de l'est sont largement considérées au XXIe siècle comme des dictatures.
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Platon fut le premier à développer une analyse et théorie importante visant à dénoncer la démocratie, en l’occurrence la démocratie athénienne, au sein de laquelle il vécut. Sa critique ne vise donc pas à proprement parler ce qu'aujourd'hui nous avons coutume de désigner comme régime démocratique (régime représentatif et libéral). Son opposition au partage du pouvoir politique entre tous les citoyens s’appuie sur l'idée que pour gouverner, il faut une certaine sagesse et un certain savoir – plus précisément, avoir accédé à la connaissance des Idées du Vrai, du Juste et du Bien. Selon lui, les simples citoyens, ignorant de la Vérité et réfléchissant surtout en fonction de leurs intérêts particuliers, ne sauraient diriger à bien la cité, et par conséquent le pouvoir des citoyens ne peut que conduire celle-ci vers la corruption. Il défend ainsi au contraire l'idée que seuls devraient gouverner des philosophes rois, ou des rois philosophes.
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D'une certaine façon, cette idée de l'incapacité des citoyens à diriger les affaires publiques et à légiférer se retrouve plus tard chez d'autres penseurs occidentaux, aux États-Unis comme en France. Le président américain Thomas Jefferson affirmait à la fin du XVIIIe siècle : « Il y a une aristocratie naturelle, fondée sur le talent et la vertu, qui semble destinée au gouvernement des sociétés, et de toutes les formes politiques, la meilleure est celle qui pourvoit le plus efficacement à la pureté du triage de ces aristocrates naturels et à leur introduction au gouvernement »[54].
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De la même manière, John Adams et James Madison aux États-Unis, ou Emmanuel-Joseph Sieyès[55] ou Montesquieu[56] en France, expriment clairement leurs critiques envers l'idée d'une démocratie directe, lui opposant les avantages d'un régime représentatif, qu'ils concevaient donc comme une alternative à la démocratie plutôt que comme son équivalent[16].
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Parallèlement à la critique des droits de l'homme, Marx, et à sa suite les marxistes, dénoncent ce qu'ils qualifient de démocratie bourgeoise pour son caractère factice. L'égalité politique des citoyens que les démocraties libérales prétendent établir et garantir serait contredite par le rapport de domination entre la classe bourgeoise et prolétarienne. Ainsi, les courants marxistes considèrent que dans une société capitaliste, l'égalité des citoyens est principalement fictive et illusoire, et que les droits et libertés accordés aux individus sont, au sein des démocraties libérales, non pas concrets et effectifs, mais simplement « formels ». Cela, principalement en ce qu'ils ne contreviennent en rien aux inégalités économiques, qui se répercutent comme inégalité d'accès au savoir et à l'information, empêchant ainsi le prolétariat de réellement jouir des droits et libertés qui lui sont théoriquement accordés, mais donc matériellement inaccessibles. Marx dénonce aussi la conception bourgeoise de la liberté qui serait contenue dans la déclaration des droits de l'homme et du citoyen en ce qu'elle garantit la propriété privée, y compris de moyens de production
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« le droit de l’homme, la liberté, ne repose pas sur les relations de l’homme avec l’homme mais plutôt sur la séparation de l’homme d’avec l’homme. C’est le droit de cette séparation, le droit de l’individu limité à lui-même.
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L’application pratique du droit de liberté, c’est le droit de propriété privée. Mais en quoi consiste ce dernier droit ? « Le droit de propriété est celui qui appartient à tout citoyen de jouir et de disposer à son gré de ses biens, de ses revenus, du fruit de son travail et de son industrie. » (Constitution de 1793, art. 16.)
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Le droit de propriété est donc le droit de jouir de sa fortune et d’en disposer « à son gré », sans se soucier des autres hommes, indépendamment de la société ; c’est le droit de l’égoïsme[87]. »
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Selon Lénine en 1919, qui s'appuyait entre autres sur l'ouvrage d'Engels, l'origine de la famille, de la propriété privée et de l'Etat, « Quelles que soient les formes revêtues par la république, même la plus démocratique, si c'est une république bourgeoise, s'il y subsiste la propriété privée sur la terre, les usines et les fabriques, et si le capital privé y tient toute la société en état d'esclavage salarié, autrement dit si l'on n'y réalise pas ce que proclament le programme de notre Parti et la Constitution soviétique, alors cet État est une machine qui sert aux uns à opprimer les autres »[88].
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Certains penseurs contemporains, tels Cornelius Castoriadis ou Jacques Rancière, considèrent que les démocraties représentatives ne sont que pseudo-démocratiques, où le peuple est dans les faits dépossédé du pouvoir politique effectif, qui est à leurs yeux détenu par une petite minorité d'individus (oligarchie), constitué par les politiques (représentants), les experts ou l'élite économique. Leur critique de la représentation possède une certaine filiation avec la critique marxiste, mais diffère cependant sur un certain nombre de points.
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Jacques Ellul, en se fondant sur son analyse du système technicien[89] et des moyens modernes de propagande, considère que de l'utopie d'une « démocratie-contrôle », dans laquelle l'administration étatique est réellement contrôlée par le peuple, on est aujourd'hui[Quand ?] passé à une « démocratie-encadrement ». « La démocratie n'est plus un moyen de contrôler le pouvoir mais d'encadrer les masses », affirme-t-il dans L'illusion politique en 1965[90]. C'est également la conclusion de Noam Chomsky quand il critique les vues d'un « Walter Lippmann et [de] tous les autres représentants de cette principale école de penseurs « démocratiques » en Occident : la démocratie requiert une classe d'élite pour s'occuper de la prise de décisions et « fabriquer » l'assentiment de l'ensemble de la population envers des politiques qui sont supposées dépasser ce qu'elle est capable de développer et de décider par elle-même »[91].
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Ces penseurs, en particulier Noam Chomsky dans La Fabrique de l'opinion publique[92], structurent leur analyse en englobant le rôle des médias dans le champ des ratés de la démocratie, alors que les théories modernes de la démocratie en Europe, et ses institutions européennes, confient aux médias un rôle de « chien de garde » de la démocratie. Ainsi, la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme estime que la presse pourrait « être moins à même de jouer son rôle indispensable de chien de garde » de la démocratie si l'absence de protection des sources d'information des journalistes dissuade les sources d'information (experts, témoins, spécialistes) d’aider « la presse à informer le public sur des questions d’intérêt général ».
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L’existence de monopoles étatiques ou privés de l'information et le régime d'effacement que produit la consommation de plus en plus rapide d'informations rendent l’exercice du contrôle démocratique impossible[93]. La population votante est travaillée par des pouvoirs médiatiques, économiques ou technoscientifiques sur lesquels ni elle, ni les lois, n’ont prise[94]. La démocratie est dépourvue de contre pouvoirs face à une guerre de l'information. En manipulant les perceptions de la population votante en vue de fausser sa vision de la réalité, le contrôle non démocratique de l'information peut compromettre la capacité de la population à former un jugement autonome par exemple des actions gouvernementales[95]. Trois procédés essentiels peuvent être utilisés : la surinformation, la sous-information et la désinformation[93].
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Sans refuser la démocratie, de nombreux penseurs ont mis en avant ses limites si elle n'est pas encadrée par des règles de droit immuables. Au lendemain des expériences révolutionnaires de la fin du XVIIIe siècle et des dérives de la Terreur ou du régime napoléonien en France, Alexis de Tocqueville ou Benjamin Constant soulignèrent certains dangers de la démocratie.
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Le philosophe franco-suisse Benjamin Constant est l'un des premiers à mettre en avant ce risque dans ses Principes de politique (1806), tout en défendant la nécessité d'un régime représentatif : « L'erreur de ceux qui, de bonne foi dans leur amour de la liberté, ont accordé à la souveraineté du peuple un pouvoir sans bornes, vient de la manière dont se sont formées leurs idées en politique. Ils ont vu dans l'histoire un petit nombre d'hommes, ou même un seul, en possession d'un pouvoir immense, qui faisait beaucoup de mal ; mais leur courroux s'est dirigé contre les possesseurs du pouvoir, et non contre le pouvoir même. Au lieu de le détruire, ils n'ont songé qu'à le déplacer »[96]. C'est entre autres pour cela qu'il défend une démocratie censitaire, estimant qu'un minimum de propriété est nécessaire pour pouvoir prendre part à la désignation des dirigeants de l'État.
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Alexis de Tocqueville, s'il considère la marche vers la démocratie comme irrésistible, note le risque à accorder tous les pouvoirs au peuple ou à un organe représentatif. Ainsi, il écrit dans De la démocratie en Amérique : « je regarde comme impie et détestable cette maxime, qu'en matière de gouvernement la majorité d'un peuple a le droit de tout faire, et pourtant je place dans les volontés de la majorité l'origine de tous les pouvoirs (…). Lors donc que je vois accorder le droit et la faculté de tout faire à une puissance quelconque, qu'on appelle peuple ou roi, démocratie ou aristocratie, qu'on l'exerce dans une monarchie ou dans une république, je dis : là est le germe de la tyrannie, et je cherche à aller vivre sous d'autres lois. Ce que je reproche le plus au gouvernement démocratique, tel qu'on l'a organisé aux États-Unis, ce n'est pas, comme beaucoup de gens le prétendent en Europe, sa faiblesse, mais au contraire sa force irrésistible »[97]. À cette dérive d'une « démocratie jacobine », il oppose la « démocratie libérale », respectueuse des individus.
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John Stuart Mill, qui avait lu Tocqueville, développe cette idée dans le chapitre introductif de son ouvrage De la liberté : « Aussi range-t-on maintenant, dans les spéculations politiques, la tyrannie de la majorité au nombre de ces maux contre lesquels la société doit se tenir en garde »[98].
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Ces remarques ont été reprises ultérieurement par le philosophe Friedrich Hayek, en particulier dans La Constitution de la liberté[99].
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Une désaffectation citoyenne à l'égard du politique est observée par la Commission européenne depuis plus de quinze ans[100].
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L'universalisme de ces principes est contestée comme spécifique à une culture voire comme outils d'impérialisme culturel de la part de l'Occident. L'ONU dispose néanmoins d'une déclaration universelle des droits de l'homme. On peut cependant réfuter cette contestation en argumentant qu'il s'agit d'une vision trop restrictive de la notion de démocratie, qui cacherait la présence du principe démocratique dans les sociétés traditionnelles des autres continents. C'est ce que fait notamment Nelson Mandela dans son autobiographie (Un long chemin vers la liberté), où il considère que les réunions tribales des tribus Xhosa dont il est issu constituait une forme accomplie de démocratie, exception faite du droit politique des femmes (non admises dans les réunions tribales).
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La démocratie, cette notion certes historique, serait aujourd’hui une idée neuve qui, pour être durable, doit sans cesse être renouvelée[101].
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Dans un article paru dans la revue du MAUSS en 2005, le philosophe Fabrice Flipo se demande si le développement durable est l'avenir de la démocratie. Dans l'analyse qu'il développe, il oppose la démocratie antique et la démocratie moderne. Selon lui, la démocratie antique admettait que la question des finalités communes était une affaire commune, objet de discussion, et faisait de la participation à la discussion une garantie démocratique. La démocratie moderne, au contraire, a inscrit ses finalités dans l'ordre de la science et de la technique, en légitimant le fait que les citoyens ne s'en mêlent pas. Ceux-ci sont alors réduits à l'alternative de désirer ou de travailler dans un contexte que les techniciens façonnent pour eux à partir de lois de composition établies en laboratoire. Le succès de la démocratisation repose sur la capacité du développement durable à ouvrir les questions soulevées. Le développement durable peut être un facteur de démocratisation et de prise de conscience de la gravité de la situation où nous nous trouvons, ou au contraire faire perdurer en trompe-l'œil les problèmes actuels, qui ne sont en réalité profitables qu'à une partie de la population mondiale[102].
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La philosophe Cynthia Fleury fait le constat que notre époque est celle de l'instrumentalisation et de la disparition du courage en politique[103].
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Le Père Matthieu Rougé, directeur du service pastoral d'études politiques, installé près de l'Assemblée nationale à Paris, explique que « Le courage en politique, c'est la capacité de persévérer dans la défense et le service de ce que l'on a intimement reconnu comme juste »[104].
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Denis de Paris, Dionysius en latin, dénommé dans toute la Chrétienté médiévale saint Denis est un saint tutélaire à la vie légendaire[1] et le premier évêque de Paris. La cité se nomme alors Lutèce. Il est aussi le patron d'un prestigieux monastère homonyme, qui accueille de riches fondations royales à partir du règne de Dagobert Ier, et garde depuis ce temps mérovingien les tombes de rois de France. Cette institution monastique devient grâce aux vastes donations et attributions des premiers Carolingiens un des plus riches centres religieux de l'Occident chrétien autour de l'an 800.
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Hilduin, abbé de Saint-Denis, a puissamment transformé la figure de son saint patron par sa Passio sancti Dionysii rédigée entre 835 et 840. Non content de l'assimiler à Denis l'Aréopagite, moine promoteur intellectuel du mysticisme chrétien, il accroît son prestige miraculeux en admettant les légendes de céphalophorie lumineuse.
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Personnage légendaire venu d'Italie en 245 apr. J.-C., il est chargé, selon l'illustration médiévale, avec six compagnons d'évangéliser le territoire des Gaules. Dans les premières légendes, Denis, oncle de Pancrace, évêque de Rome devenu saint Pancrace, a pris la place médiévale d'apôtre des Gaules. Saint Denis fonde au cours de son apostolat plusieurs églises en France, avant d'être martyrisé avec Rustique et Éleuthère, deux de ses compagnons, vers 250 à Montmartre (mons Martyrum). Des versions tardives proposent une persécution sous Valérien en 258, sur l'île de la Cité.
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On fête la saint Denis le 9 octobre.
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Patron de Paris et de la Seine-Saint-Denis (il a donné son nom à l'Église catholique de Seine-Saint-Denis), il est le premier évêque de Paris, capitale de la France. L'hagiographie le fait mourir en martyr entre 250 et 272, puis ensevelir à Catulliacus, là où s'élève la basilique Saint-Denis[2].
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Le nom de saint Denis, lié à un mausolée du Bas-Empire, apparaît vers 520 dans la littérature avec la Vie de sainte Geneviève. La sainte femme témoigne de sa dévotion envers l'évêque martyr, son père dans la foi. Elle obtient du clergé parisien l'érection d'une église sur sa tombe au « vicus Catulliacus » situé à huit kilomètres au nord de la Seine, à l'emplacement de l'actuelle basilique Saint-Denis, rue Catulienne[note 1]. Elle se rendait également et souvent dans une église de la Cité dont il était le titulaire.
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Un demi-siècle plus tard, le martyrologe hiéronymien mentionne la déposition de saint Denis et de ses compagnons au 9 octobre. Le poète et écrivain latin saint Venance Fortunat atteste la diffusion de son culte jusqu'à Bordeaux.
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Dans les mêmes années, l'historien Grégoire de Tours raconte que vers 250, le pape de Rome avait envoyé Denis en Gaule avec six autres évêques pour y porter l'Évangile. Denis se fixa à Lutèce, où il ne tarda pas à être mis à mort par Fescennius Sisinnius, gouverneur romain de la province. On pense en effet qu'il subit le martyre sous la persécution de Dèce (250-275) ou plus tardivement.
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Près du lieu-mausolée où reposaient après 320 les restes du premier évêque de Paris, s'installe une église entourée de tombes aristocratiques. Une abbaye est fondée au VIIe siècle et ce centre doté d'une basilique devient vite prestigieux grâce aux largesses royales à partir de Dagobert, lequel choisit d’agrandir le sanctuaire et d'y être inhumé. L'abbaye, institution religieuse royale et centre administratif de Regnum francorum, ayant la charge d'une constellation d'églises, contribue au rayonnement de son saint patron en le dotant d'une merveilleuse légende[note 2].
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D'après les Vies de saint Denis, écrites à l'époque carolingienne et faisant suite à l'invention de l'abbé de Saint-Denis, Hilduin, incarcérés dans l'île de Lutèce, Denis et ses diacres, saint Eleuthère et saint Rustique, empruntèrent les chemins, qui seront nommés rue Montmartre, rue du Faubourg-Montmartre et rue des Martyrs, pour gagner la butte Montmartre ou ils sont décapités. Denis décapité aurait ensuite marché vers le nord pendant six kilomètres, sa tête sous le bras, traversant Montmartre jusqu'à à un lieu qui s'appelle aujourd'hui Saint-Denis. À la fin de son trajet, il donna sa tête à une femme pieuse originaire de la noblesse romaine et nommée Catulla, puis s'écroula. On l'ensevelit à cet endroit précis et on y édifia une basilique en son honneur.
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Le récit parle également de ses deux compagnons Éleuthère, le prêtre, et Rustique, le diacre, ainsi que du portement de tête du saint après sa décapitation depuis Montmartre jusqu'à Saint-Denis. Néanmoins, les martyrs étant habituellement représentés avec l'objet de leur supplice, il se peut que la légende carolingienne soit issue d'un oubli de cette spécificité iconographique.
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La tradition a peu à peu fait croître la renommée de saint Denis qui a ensuite été confondu avec Denys l'Aréopagite, puis avec le Pseudo-Denys l'Aréopagite qui vécut à la fin du IVe siècle, auteur de traités réputés et prisés des Pères de l’Église (La Hiérarchie céleste,
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La Hiérarchie ecclésiastique, La Théologie mystique, Les Noms divins)[3]. La vie légendaire de Denis de Paris emprunte aux deux autres Denys, comme on le découvre dans les noms employés par Jacques de Voragine, tel celui de Damaris, que l'on retrouve dans des Actes de Paul apocryphes à propos de Denys l'Aréopagite[4]. Cette tradition remonte aussi à l'abbé Hilduin. Mais, prestige aidant, elle a été maintenue par les abbés successeurs, convaincus de la bonne foi de leurs prédécesseurs. L'abbé Suger au XIIe siècle aurait fait même fabriquer des faux, pour des raisons politiques, afin d'imposer l'idée que saint Denis ait pu assister aux sermons de saint Paul. La confusion en un seul et même saint de ces trois Denis perdura jusqu'au milieu du XXe siècle[5].
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Saint-Denis, le plus célèbre des saints « céphalophores »[6], est souvent représenté portant sa tête, iconographie fréquente des martyrs décapités. Selon d'anciens récits, le saint se serait relevé, aurait ramassé sa tête, et aurait marché jusqu'au lieu de sa sépulture[7]. Outre la tête coupée, il est reconnaissable grâce à ses attributs, la mitre et les chaînes[6]. La façade de la cathédrale Notre-Dame de Paris en offre un exemple sur le piédroit du Portail de la Vierge.
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La peinture de Léon Bonnat au Panthéon de Paris est évoquée par Michel Serres dans une section de son livre Hominescence, à l'appui de son utilisation de la figure du saint portant sa tête comme allégorie-métaphore de son contemporain, qui a très souvent posé à côté de lui une tête à laquelle a été déléguée la charge de la mémorisation et du calcul - son micro-ordinateur ; le sujet proprement dit — libéré — pouvant s'adonner à une créativité nouvelle[8].
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Saint très populaire dont la fête le 9 octobre tombe pendant une période de récolte, il fait l'objet de nombreux dictons :
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Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références »
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En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
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Merci de l'améliorer ou d'en discuter sur sa page de discussion ! Vous pouvez préciser les sections à internationaliser en utilisant {{section à internationaliser}}.
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Vous pouvez partager vos connaissances en l’améliorant (comment ?) selon les recommandations des projets correspondants.
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De manière générale, la nourriture désigne les aliments d'origine animale, végétale, fongique (parfois bactérienne ou minérale) ou chimique, consommés par des êtres vivants à des fins d'alimentation ou de récréation.
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Les aliments liquides sont appelés « boissons ».
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Dans toute l'Union européenne[1], la notion d'aliment désigne toute substance ou produit, transformé, partiellement transformé ou non transformé, destiné à être ingéré ou raisonnablement susceptible d’être ingéré par l’être humain. Ce terme recouvre les boissons, les gommes à mâcher et toute substance, y compris l’eau, intégrée intentionnellement dans les denrées alimentaires au cours de leur fabrication, de leur préparation ou de leur traitement. Il inclut l’eau au point de conformité défini à l’article 6 de la directive 98/83/CE[2].
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Le terme « denrée alimentaire » n'inclut pas en Europe :
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En Europe toujours, les « denrées alimentaires génétiquement modifiées » sont « les denrées alimentaires contenant des OGM, consistant en de tels organismes ou produites à partir d'OGM »[3] et « on entend par «aliments pour animaux génétiquement modifiés», les aliments contenant des OGM, consistant en de tels organismes ou produits à partir d'OGM, pour animaux ». Elles sont soumises à une traçabilité et un étiquetage spécifique[4].
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Une partie importante des denrées alimentaires est dégradée avant d'être consommée. Beaucoup d'aliments sont gaspillées. La FAO estime que nourrir toute la planète ne sera pas possible sans réduction du gaspillage et des déchets alimentaires[5].
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Alimentaire ou spirituelle, la nourriture désigne ce qui entretient la vie d'un organisme en lui procurant des substances à assimiler.
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Elle assure la subsistance de l'homme.
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Les divers panthéons ont inclus une déesse de la nourriture : ainsi Zywienia, épouse de Radegast, dieu de l'hospitalité, est-elle la déesse de la nourriture dans la mythologie slave.
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Du fait de l'emploi courant dans la société du mot « nourriture », celui-ci s'est vu remplacé par de nombreuses autres dénominations, tantôt techniques, tantôt familières, tantôt argotiques : produit alimentaire, bouffe, rata, casse-dalle, etc.
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En Union européenne, dans le domaine administratif de l'IAA (Industrie agroalimentaire) et de son activité de transformation d'aliments préparés, un Plan de Maîtrise Sanitaire, un agrément sanitaire ou une déclaration[6] avant l'ouverture peuvent être nécessaire pour les établissements produisant ou utilisant des POADAC (produits d'origine animale et denrées alimentaires en contenant) et POVDAC (produits d'origine végétale et denrées alimentaires en contenant).
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On distingue plusieurs grandes familles d'aliments :
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Tous ces aliments sont classées en 4 grandes catégories par la classification NOVA.
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Les aliments sont composés de plusieurs types d'ingrédients, qu'on peut classer selon leur origine :
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Dans cette famille, on trouve tous les minéraux fréquemment utilisés dans les processus de fabrication. Le plus fréquent est le Chlorure de Sodium (le sel). Cette catégorie est répartie en sels minéraux (calcium, sodium, potassium) et en oligo-éléments (fer, magnésium selon les cas, cuivre, cobalt, etc.).
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Il est important de distinguer le potentiel hydrogène (pH) des aliments de leur effet sur le corps humain une fois digérés. Par exemple, certains aliments basiques[réf. nécessaire] (pH élevé) auront pour effet de diminuer l'acidité (augmentation du pH, potentiel alcalinisant), alors que certains aliments acides (pH faible) auront pour effet d'augmenter l'acidité (diminution du pH, potentiel acidifiant).
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La nourriture provient de l'agriculture (élevages et cultures), de la cueillette, de la pêche et de la chasse.
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La qualité des denrées varie selon l'environnement, les modes de productions agricoles mis en œuvre, de la fraîcheur du produit, d'éventuelles contaminations (métaux lourds, pesticides, biocides, bactéries spécifiques, radionucléides, etc.) ou ruptures de la chaine du froid. Dans la plupart des pays, des systèmes plus ou moins poussés de contrôle et surveillance existent, y compris pour les contaminations radioactives[7].
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Pour mettre en surbrillance les différentes natures des aliments dévolus au commerce, il existe quantité de labels sur lesquels le consommateur peut s'appuyer avec plus ou moins de certitude pour avoir une indication sur leurs vertus organoleptiques, sociales, environnementales ou/et sanitaires.
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Des désignations (AOP), des identifications (IGP, STG, LR) et des marques collectives de certification officielles (AB) décernés par des organismes d'état permettent aux consommateurs de faire leur choix en fonction de critères objectifs et répondant à un cahier des charges précis.
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En parallèle, des organisations privées ont créé des marques ou des signes distinctifs (Max Havelaar, Produit de l'année, etc.).
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Dans la plupart des pays existe une législation alimentaire spécifique. C'est un corpus qui inclut des dispositions législatives, réglementaires et administratives concernant les denrées alimentaires en général et leur sécurité en particulier, au niveau communautaire en Europe ou national. Elle concerne toutes les étapes de la production, de la transformation et de la distribution des denrées alimentaires et également des aliments destinés ou donnés à des animaux producteurs de denrées alimentaires
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Dans l'Union européenne, un aliment ou denrée alimentaire est « toute substance ou produit, transformé, partiellement transformé ou non transformé, destiné à être ingéré ou raisonnablement susceptible d'être ingéré par l'être humain. Ce terme recouvre les boissons, les gommes à mâcher et toute substance, y compris l'eau, intégrée intentionnellement dans les denrées alimentaires au cours de leur fabrication, de leur préparation ou de leur traitement. Il inclut l'eau au point de conformité défini à l'article 6 de la directive 98/83/CE, sans préjudice des exigences des directives 80/778/CEE et 98/83/CE » ; le terme « denrée alimentaire » ne couvre pas :
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C'est l'ensemble des cinq règlements communautaires fixant des exigences relatives à l’hygiène des denrées alimentaires et des denrées animales[réf. nécessaire].
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Il impose notamment un système de « traçabilité des denrées alimentaires, des aliments pour animaux, des animaux producteurs de denrées alimentaires et de toute autre substance destinée à être incorporée ou susceptible d’être incorporée dans des denrées alimentaires ou des aliments pour animaux, à toutes les étapes de la production, de la transformation et de la distribution »[9], y compris, dans une certaine mesure pour l'alimentation animale[10]. Pour l'alimentation humaine, la traçabilité doit être assurée de la fourche à la fourchette, via :
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En 2002, un règlement a rappelé[11] que la législation alimentaire inclut aussi des exigences relatives aux aliments pour animaux, notamment à leur production et à leur utilisation, lorsque ces aliments sont destinés à des animaux producteurs de denrées alimentaires et ce, « sans préjudice des exigences similaires qui ont été appliquées à ce jour et seront appliquées en matière de législation alimentaire applicable à l'ensemble des animaux, y compris aux animaux de compagnie »[11].
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Un règlement européen (CE 178/2002[11]) vise à renforcer et entretenir le « niveau de protection de la vie et de la santé humaines » dans l'exécution des politiques communautaires, tout en permettant une « libre circulation des denrées » dans la Communauté européenne. Il inclut :
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La densité de population est une mesure du nombre d'individus ou d'habitants occupant une surface donnée. Elle est le plus souvent exprimée en individus par unité de surface (par exemple, habitants/km2).
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La densité de population est une mesure biologique courante et est souvent utilisée par les protecteurs de la nature comme une valeur plus appropriée que les nombres absolus. De faibles densités de population peuvent créer une spirale d'extinction dans la mesure où de faibles densités conduisent à une fertilité de plus en plus réduite. C'est l'effet Allee, d'après W. C. Allee qui l'a mis le premier en lumière. À titre d'exemple :
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Cependant, des espèces différentes présentent à la base des densités différentes. Par exemple, les espèces à stratégie r ont d'ordinaire une densité de population élevée, tandis que les espèces à stratégie K peuvent présenter une densité de population plus faible. Une faible densité de population peut être associée avec une adaptation vers une spécialisation dans la localisation des partenaires reproductifs, comme des pollinisateurs spécialisés tels qu'on en trouve dans la famille des orchidées.
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Il est aussi possible de définir la densité d'une population grâce à sa biomasse. Cette méthode est utile quand il faut comparer des densités d'espèces de taille ou de nature très différentes.
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Pour les êtres humains, on définit la densité de population comme le nombre de personnes par unité de surface (qui peut inclure ou pas les eaux intérieures), bien qu'elle puisse également être exprimée par rapport aux terres habitables, habitées, arables (ou potentiellement arables) ou cultivées.
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Elle est fréquemment exprimée en personnes par kilomètre carré ou par hectare et s'obtient en divisant le nombre de personnes par la surface considérée mesurée en kilomètres carrés ou en hectares[1]. Dans la pratique, on peut calculer ceci pour une ville, une agglomération, un pays ou le monde entier[2].
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À titre d'exemple, pour la plupart des pays de taille importante en Europe de l'Ouest (intégrant de ce fait des zones denses et d'autres moins peuplées), la densité moyenne oscille entre 100 et 400 habitants par kilomètre carré (118 hab./km2 en France, 231 hab./km2 en Allemagne, 393 hab./km2 aux Pays-Bas, 364 hab./km2 en Belgique, 244 hab./km2 au Royaume-Uni). Un territoire très désertique a une densité proche, voire inférieure à un habitant au kilomètre carré (Groenland : 0,03 hab./km2, Sahara occidental : 1 hab./km2).
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Avec 148 647 000 km2 de terres émergées et 7 458 000 000 personnes sur Terre en octobre 2016, la densité de population sur l'ensemble des terres émergées est de 50,2 hab./km2.
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Les pays les plus densément peuplés du monde sont des cités-États : Monaco (16 923 hab./km2), Singapour (7 148 hab./km2) et le Vatican (1 877 hab./km2)[3]. En excluant les États d'une taille inférieure à 1 000 km2, le plus densément peuplé est le Bangladesh, où 147 millions de personnes vivent dans une zone hautement agricole autour de l'embouchure du Gange, avec une densité de population de plus de 1 000 habitants par km2.
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Les villes les plus denses du monde sont Manille aux Philippines (43 079 hab./km2), Bombay en Inde (28 508 hab./km2) et Dacca au Bangladesh (28 410 hab./km2)[4].
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À la fin des années 1980, la citadelle de Kowloon, une enclave chinoise dans Hong Kong sans aucune règlementation et devenue zone de non-droit, a attiré près de 33 000 habitants (certaines estimations allant jusqu'à 50 000) sur seulement 26 000 m2, faisant du quartier la zone la plus densément peuplée de l'Histoire de l'humanité. En effet, la densité de population atteignait au moins 1,25 million hab./km2. Le quartier a été évacué au début des années 1990[5].
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Actuellement les quartiers les plus denses du monde sont Lalbagh Thana (en) à Dacca (168 151 hab./km2), Ayal Nasir (en) à Dubaï (150 647 hab./km2) et Chowk Bazaar (en) à Dacca (130 122 hab./km2)[6].
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Compte tenu de l'importance des surfaces non utiles à l'agriculture et à l'élevage, les annuaires de la F.A.O.[à définir] calculent des superficies utiles.
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Les densités de certains pays deviennent alors très élevées, souvent nettement supérieures à 500 ou 1 000 hab./km2 utile : le Japon, la Corée, la Chine, le Vietnam, Taipei, l’Égypte sont par exemple dans ce cas.
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Le cas de l’Égypte est particulièrement illustratif : le pays étant majoritairement désertique, ses 30 000 km2 de surface utile se resserrent autour du Nil où se concentrent également ses 100 millions d’habitants. L’Égypte présente ainsi une densité utile de 3 300 hab./km2, une des plus élevées au monde. En prenant en compte sa surface totale et donc les étendues désertiques, la densité de l’Égypte en 2018 n’est que de 100 hab./km2 [7].
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La dent est un organe dur et fortement minéralisé implanté dans le palais des raies, la gencive des requins ou les os des mâchoires supérieure et inférieure des autres vertébrés, et dont les fonctions principales sont de saisir, retenir, déchirer et broyer les aliments, mais aussi la défense contre les prédateurs ou les rivaux.
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Les dents sont souvent caractérisées par le régime alimentaire de l'espèce qui conditionne leur forme, leur nombre, leur implantation ou leur pérennité. Par exemple, les félins ont des dents carnassières très développées afin de déchiqueter leur proies, alors que les dents des humains sont adaptées à leur régime omnivore. On trouve des dents chez trois classes de vertébrés : poissons, reptiles et mammifères, mais certains groupes de ces classes n'en sont pas pourvues, tandis que d'autres voient leurs dents renouvelées tout au long de leur vie.
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La dent est un organe minéralisé des vertébrés composé de structures organiques parmi les plus dures connues. Elle est constituée d'une partie implantée dans une structure osseuse, la racine, et d'une partie libre, la couronne. Le tissu constamment présent est la dentine, mais d'autres peuvent également être associés : pulpe dentaire, émail dentaire, cément et émailloïde[1].
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La dent, qui a une structure homologue à celle de l'écaille placoïde chez le requin, est parfois considérée comme étant un phanère[2]. Cependant, un phanère est habituellement défini comme étant une production de l'épiderme[3].
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Chez les mammifères, l'émail, constituant l'épithélium dentaire, dérive de l'ectoderme de la cavité buccale, tandis que chez les vertébrés inférieurs, c'est l'endoderme qui participe à la formation des dents pharyngiennes. Les autres tissus (pulpe dentaire, dentine et parodonte), constituant le mésenchyme dentaire, dérivent de la crête neurale[4].
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Issu du latin dens de même sens, provenant d'une racine indoeuropéenne (reconstruite) °d-, °ed, °denk ou °dent (mordre, mâcher)[5], d'où sont aussi issus, entre autres, les mots odontos (grec ancien), tand (néerlandais).
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La denture d'un animal est l'ensemble de ses dents. Le nombre, la nature et la disposition des dents varient selon les espèces, et parfois selon les individus. Elle est en général caractéristique de leur régime alimentaire de l'espèce animale.
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On utilise couramment le mot dentition à la place de denture, alors que, stricto sensu, la dentition est le processus de mise en place de la denture. La dentition permet d'estimer, dans la plupart des cas, l'âge d'un animal tant qu'il n'est pas encore hors âge.
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On parle de dents palatines quand elles s'enchâssent dans le palais, des dents linguales sur la langue, et de dents vomériennes lorsqu'elles sont enchâssées dans le vomer tandis que des dents portés sur la mâchoire, comme pour les mammifères sont des dents maxillaires.
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La morphologie et l'organisation des dents sont souvent utilisées pour caractériser les taxons animaux, et il existe tout un vocabulaire particulier caractérisant la dentition :
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Par extension, le terme de dent est employé en zoologie pour désigner un organe présentant une analogie de forme ou d'implantation :
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Par dérivation, le mot dent désigne des éléments pointus ou découpés :
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En effet, le régime alimentaire influe beaucoup sur les caractéristiques des dents. Selon les proies qu'ils mangent, chaque groupe d'animal a une dentition spécifique qui leur permet de capturer, manger et mâcher leur proie qu'elle soit animale ou végétale. Cette bonne corrélation entre le régime alimentaire et la morphologie des dents, jugales surtout, est notamment mise en évidence chez les mammifères[6].
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Par contre, certains groupes d'animaux ne sont pas pourvus de dents :
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Au contraire, certains animaux ont des dents qui sont renouvelées tout au long de la vie :
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Les carnassiers sont caractérisés par des canines (crocs) proéminentes et fortes. Ils ont une dentition complète soit composée d'incisives, de canines, de prémolaires et de molaires. Leur dentition fait souvent place à des dents carnassière pour déchirer la viande de leur proie.
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Les dents des herbivores leur servent à mastiquer les fibres ligneuses des plantes.
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Cet organe hautement différencié d'origine ectodermique et mésodermique a une fonction initiale de protection dans l'évolution (organe exosquelettique). La dent haplodonte (du grec απλοος, haploos « simple » et ὀδούς, odoús « dent ») des reptiles et des poissons a pour fonction principale la préhension et la rétention des proies, la dent plexodonte (du grec πλέγοος, plegoos « complexe ») des mammifères voit sa fonction se spécialiser dans la mastication.
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Sous-ordre des caniformes (Caniformia) :
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Sous-ordre des féloidés ou féliformes (Feliformia) :
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Les insectivores ont une dentition complète caractérisée par des dents jugales pointues et des dents colorées (souvent rouges à la pointe).
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Les Chiroptères (chauve-souris) ont aussi une dentition complète, mais qui est caractérisée par des canines proéminentes et des espaces significatifs entre les incisives.
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Les lagomorphes (lièvres, lapins...) sont caractérisés par deux paires d'incisives rainurées et la présence d'un diastème, ce qui les distingue des rongeurs.
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Les rongeurs ont des incisives proéminentes et colorées (souvent jaunâtres) qui poussent continuellement durant toute leur vie, ce qui leur permet de ronger activement sans crainte d'usure prématurée, mais pose de graves problèmes en cas de malocclusion dentaire. Il y a aussi présence de dents jugales après le diastème.
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Les artiodactyles n'ont pas d'incisives supérieures et possèdent un diastème.
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Les Proboscidiens (éléphants...) sont caractérisés par des incisives qui leur servent de défenses. Chez les éléphantoïdes, la formule dentaire n'est jamais complète (2 prémolaires et 3 molaires). Le jeune possède des prémolaires de lait qui tombent quand les molaires apparaissent, il n'y a pas de prémolaires définitives. Quand la troisième molaire apparait, c'est au tour de la première de tomber.
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Les reptiles sont parfois caractérisés par des crochets à venin de certains serpents.
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Les balistes ou les tétraodons ont des dents antérieures élargies et soudées ainsi que des dents pharyngiennes.
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Enseigne d'un dentiste
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Coque peinte d'un bateau
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Détail d'un totem canadien
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Dent de requin montée en pendentif
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Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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1933–1945
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Le Troisième Reich désigne l'État allemand nazi dirigé par Adolf Hitler de 1933 à 1945. Ce terme est souvent utilisé en alternance avec celui d'« Allemagne nazie ».
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La République n'étant pas abrogée en droit durant l'année 1933, le terme « Reich allemand » (Deutsches Reich) continue d'être le nom officiel donné à l’État allemand, dans l'ensemble des documents administratifs et politiques produits par l'Allemagne jusqu'en 1945. Toutefois, à partir de l'automne 1943, le terme « Grand Reich allemand » (Grossdeutsches Reich) lui est préféré par certains représentants du régime.
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Adolf Hitler, le chef du Parti national-socialiste des travailleurs allemands (abrégé en « NSDAP », pour l'allemand Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei) est nommé chancelier par le président de la République de Weimar Paul von Hindenburg le 30 janvier 1933. Après son arrivée au pouvoir, le parti commence à anéantir toute opposition politique dans le pays et à consolider son pouvoir ; l'Allemagne devient un État totalitaire. Après le décès de Hindenburg le 2 août 1934, Hitler établit un pouvoir absolu en fusionnant les fonctions de chancelier et de président. Le 19 août 1934, il se fait appeler le « Führer ».
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À partir de la fin des années 1930, l'Allemagne nazie fait des revendications territoriales et menace d'une guerre. L'Autriche est annexée en 1938 et la Tchécoslovaquie en 1939. Une alliance est signée avec l'URSS et la Pologne est envahie en septembre 1939. L'alliance est rompu par l'Allemagne nazie deux ans plus tard avec l'opération Barbarossa. Une autre alliance est signée avec l'Italie fasciste et les pays de l'Axe. L'Allemagne nazie occupera la majeure partie de l'Europe, jusqu'à être défaite le 8 mai 1945. Le 23 mai, le dernier gouvernement nazi de Karl Dönitz est arrêté. La propagande nazie destinait le Troisième Reich à durer « mille ans », il en dura douze, la république de Weimar n'ayant d'ailleurs jamais été formellement abrogée par les nazis.
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État policier de type totalitaire, reposant avant tout sur le pouvoir absolu exercé par Adolf Hitler, le Troisième Reich est responsable du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale en Europe. Il laisse l'Allemagne et l'Europe en ruines.
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L'idéologie du Troisième Reich reposait sur le racisme, sur l'antisémitisme, la promotion du Lebensraum et la croyance dans l'existence d'une « race aryenne ». Au cours de la Seconde Guerre mondiale, le régime met en place un système génocidaire, composé de camps d'extermination, de camps de concentration, de ghettos et de massacres par des unités mobiles. L'Allemagne nazie commet ainsi la Shoah, le génocide des Juifs, le génocide des Roms d'Europe (Porajmos), la mise à mort systématique des handicapés, ainsi que la déportation des personnes homosexuelles et des opposants politiques au régime.
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Formellement, la république, dite république de Weimar, n'a jamais été abolie. Le nom officiel reste donc le même, à savoir Deutsches Reich (Reich allemand), nom que portait déjà auparavant l'Empire de 1871. À partir de 1943, le nom de Großdeutsches Reich (Grand Reich allemand, parfois rendu en Reich grand-allemand) est aussi utilisé. Le nom Deutsches Reich est habituellement traduit en français par « Empire allemand » ou « Reich allemand » ; selon le contexte, le premier (« Empire ») est généralement utilisé pour la période 1871-1918 où le pays est dirigé par un empereur (Kaiser en allemand, le pays est donc un Kaiserreich), le second (« Reich », non-traduit) est utilisé pour la période 1918-1945, c'est-à-dire le régime désigné informellement sous le nom de république de Weimar et le régime hitlérien.
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En français, les expressions « Allemagne nazie » et « Troisième Reich » sont communément utilisées pour désigner le régime de Hitler — quand le contexte n'est pas ambigu, le simple mot « Reich » fait référence au régime nazi. Le nom de « Troisième Reich », adopté par les Nazis, fut utilisé pour la première fois dans un ouvrage de 1923 d'Arthur Moeller van den Bruck pour lequel le Saint-Empire romain germanique (962–1806) est le premier Reich et l'Empire allemand (1871–1918) le deuxième[1]. Dans le vocabulaire allemand actuel, la période nazie est désignée sous le nom de Zeit des Nationalsozialismus (« période nationale-socialiste »), Nationalsozialistische Gewaltherrschaft (« tyrannie nationale-socialiste ») ou simplement das dritte Reich (le Troisième Reich) ou die Hitlerzeit.
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Bien que n'ayant obtenu qu'un tiers des voix aux élections libres de novembre 1932, et bien qu'Adolf Hitler ait été battu à la présidentielle par Paul von Hindenburg, le NSDAP arrive au pouvoir quand son « Führer » est appelé à la Chancellerie le 30 janvier 1933.
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Beaucoup d'industriels et d'hommes de droite, réunis autour de Franz von Papen et d'Alfred Hugenberg, pensaient ainsi « lever l'hypothèque » nazie et se servir d'Adolf Hitler pour ramener l'ordre dans l'Allemagne en crise, avant de s'en séparer dès qu'il n'y aurait plus besoin de lui. De fait, le gouvernement Adolf Hitler ne comporte que trois nazis : Adolf Hitler chancelier du Reich, Hermann Göring, chargé en particulier de la Prusse, et Wilhelm Frick à l'Intérieur.
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Or loin de se laisser instrumentaliser par les conservateurs, Adolf Hitler parvient en quelques mois à mettre l'Allemagne au pas (Gleichschaltung). Le démantèlement de la république de Weimar au profit de la dictature nazie permet l'avènement et la proclamation du Troisième Reich dès le 15 mars 1933, lors d'une grandiose cérémonie de propagande tenue à Potsdam, sur le tombeau de Frédéric II de Prusse.
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Dès le 1er février, Adolf Hitler fait dissoudre le Reichstag par Hindenburg. Pendant la campagne électorale, la SA et les SS, milices du parti nazi, reçoivent des pouvoirs d'auxiliaires de la police. Les réunions du Parti communiste (KPD), du Parti social-démocrate (SPD) et des autres partis d'opposition sont marquées par de nombreux décès. Des opposants sont déjà brutalisés ou torturés.
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Dans la nuit du 27 au 28 février 1933 survient l'énigmatique incendie du Reichstag. Saisissant l'occasion, Adolf Hitler fait adopter par Hindenburg un « décret pour la protection du peuple allemand » qui suspend toutes les libertés garanties par la Constitution de Weimar. Un autre décret institue la Schutzhaft ou « détention de protection » préventive, qui permet d'arrêter et d'emprisonner sans aucun contrôle ni limite de temps.
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La terreur s'accélère. En deux semaines, Göring fait ainsi arrêter 10 000 communistes en Prusse, dont le chef du KPD, Ernst Thälmann, le 3 mars. En avril, près de 30 000 arrestations ont lieu dans la seule Prusse. À l'été, la Bavière compte 4 000 internés, la Saxe 4 500. Entre 1933 et 1939, un total de 150 000 à 200 000 personnes sont internées, et entre 7 000 et 9 000 sont tuées par la violence d’État. Des centaines de milliers d'autres devront fuir l'Allemagne[2].
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De nombreuses figures de la gauche littéraire et scientifiques s'exilent, comme Thomas Mann, Bertolt Brecht et Albert Einstein dès le 28 février 1933. D'autres sont jetées en prison comme le pacifiste Carl von Ossietzky. Les nazis condamnent l'« art dégénéré » et les « sciences juives », et détruisent ou dispersent de nombreuses œuvres des avant-gardes artistiques.
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Les premiers camps de concentration nazis provisoires apparaissent, où sont emprisonnés militants communistes, socialistes, et sociaux-démocrates. Dès le 20 mars 1933, Heinrich Himmler ouvre le premier camp permanent à Dachau, près de Munich. Il sera suivi en 1937 de Buchenwald et en 1939 de Ravensbrück pour les femmes.
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Le 5 mars 1933, les nazis obtiennent 43,9 % des voix aux élections législatives. Dans tous les Länder d'Allemagne, les nazis s'emparent par la force des leviers locaux du pouvoir. Le 23 mars 1933, Adolf Hitler obtient des deux tiers des députés le vote des pleins pouvoirs pour quatre ans. Le 2 mai, les syndicats sont dissous et leurs biens saisis. Les ouvriers sont enrôlés dans l'organisation corporatiste du Deutsche Arbeitsfront (DAF). Le 10 mai, le ministre de la Propagande Joseph Goebbels préside à Berlin à une nuit d'autodafé pendant laquelle des milliers de « mauvais livres » d'auteurs juifs, marxistes, démocrates ou psychanalystes sont brûlés pêle-mêle en public par des étudiants nazis ; la même scène se tient dans les autres grandes villes. Le KPD est officiellement interdit en mai, le SPD en juin[3]. Les autres partis politiques se sabordent ou se rallient. Le 14 juillet, la loi contre la formation de nouveaux partis fait du NSDAP le parti unique en Allemagne. Les jeunes Allemands sont obligatoirement embrigadés dans les Jeunesses hitlériennes (« Hitlerjugend »), seul mouvement de jeunesse autorisé à partir du 1er décembre 1936.
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Les SA de Ernst Röhm exigent que la « révolution nationale-socialiste » prenne un tour plus anticapitaliste et rêvent de prendre le contrôle de l'armée. Mais Adolf Hitler, qui a besoin des grands industriels pour sa future armée, fait massacrer une centaine de chefs SA le 30 juin 1934 au cours de la nuit des Longs Couteaux. Le IIIe Reich s'oriente dès lors vers un « État SS » (Eugen Kogon).
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Les nazis liquident aussi à cette occasion plusieurs dizaines de personnalités diverses, ainsi que le docteur Klausener, dirigeant de l'Action catholique.
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Après la mort de Paul von Hindenburg le 3 août 1934, Adolf Hitler est à la fois chancelier et président de l'État. Il est entouré d'un culte de la personnalité intense qui le célèbre comme le sauveur messianique de l'Allemagne, et fait prêter un serment de fidélité à sa propre personne, notamment par les militaires. Le Führerprinzip devient le fondement de toute autorité.
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Mouvement antichrétien, le nazisme tente de soumettre les Églises, et certains de ses dirigeants tels Martin Bormann rêvent même d'éradiquer le christianisme à long terme[4]. Le pouvoir provoque ainsi une scission au sein des protestants allemands, par la mise sur pied de l'Église dite des « chrétiens allemands », qui professe sans réserve le racisme et le culte du Führer. Il combat aussi l'Église confessante des pasteurs résistants Martin Niemöller et Dietrich Bonhoeffer, déportés.
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En 1933, le puissant parti catholique, le Zentrum, s'était sabordé en échange de la signature d'un concordat entre l'ADO (en allemand, « Ausland Deutsches Organisation ») et le Vatican. Mais en 1937, le pape Pie XI dénonce dans l'encyclique Mit brennender Sorge les violations répétées du concordat, les tracasseries contre des hommes d'Église, le racisme d'État et l'idolâtrie entourant le Reich et son chef. Son texte est interdit de lecture et de diffusion en Allemagne et ses exemplaires en circulation détruits par la Gestapo. Cependant, dans l'ensemble, « les Églises allemandes n'ont pas activé tout leur potentiel de résistance » (Jacques Sémelin), et le successeur de Pie XI, Pie XII, ancien nonce en Allemagne, évitera pendant la guerre de dénoncer les atrocités nazies, notamment par peur d'attirer des représailles sur l'Église allemande qu'il connaît bien.
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Au printemps 1938, Adolf Hitler accentue la prédominance nazie dans le régime. Il évince les chefs d'état-major Werner von Fritsch et Werner von Blomberg et soumet la Wehrmacht en plaçant à sa tête Alfred Jodl et Wilhelm Keitel. Le conservateur Konstantin von Neurath est remplacé par le nazi Joachim von Ribbentrop aux Affaires étrangères, et Göring prend en main l'économie autarcique aux dépens du Dr Hjalmar Schacht.
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La franc-maçonnerie est mise hors la loi et ses membres, pourchassés par une section spéciale de l'appareil policier.
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Les Témoins de Jéhovah, objecteurs de conscience, refusent par principe le service militaire et le travail dans l'industrie de guerre, tout comme le salut nazi et tout signe d'allégeance à l'idolâtrie entourant le Führer. Près de 6 000 d'entre eux sont enfermés en camp de concentration.
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Dès février 1933, la persécution contre les juifs se déchaîne. Une loi permet à Adolf Hitler de faire révoquer 2 000 hauts fonctionnaires et 700 universitaires juifs. Le boycott des magasins juifs est lancé le 1er avril par les SA. Des Juifs sont humiliés en public, des couples mixtes promenés dans les rues avec des pancartes insultantes autour du cou. La contribution juive à la culture allemande est niée : la musique de Felix Mendelssohn ou de Giacomo Meyerbeer est interdite, et le célèbre poème de Heinrich Heine, la Lorelei, n'a officiellement plus d'auteur. Les lois de Nuremberg, en 1935, retirent la citoyenneté allemande aux Juifs et interdisent tout mariage mixte. La liste des métiers interdits s'allonge sans fin, toute vie quotidienne normale leur est rendue impossible. Cependant, si plusieurs dizaines de milliers de Juifs s'exilent, beaucoup persistent à rester malgré les brimades, pensant qu'Adolf Hitler apaisera son courroux et parce qu'ils devaient abandonner tous leurs biens pour quitter le pays[5]. Le pogrom de la nuit de Cristal, le 9 novembre 1938, annonce leur élimination physique ainsi que leur spoliation systématique (aryanisation). À partir de 1941, ils doivent porter une étoile jaune, puis sont déportés dans les ghettos de Pologne et les camps de la mort.
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Seuls sont provisoirement épargnés les Mischlinge, ou les Juifs mariés à des Allemandes « aryennes », tels Victor Klemperer. Les Mischlinge sont des personnes dont un des parents n'est pas de religion juive. Cette qualification était codifiée par les lois de Nuremberg. En 1943, en plein Berlin, des conjointes de Juifs manifesteront dans la Rosenstrasse pour empêcher la déportation de leurs époux.
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En juillet 1933, le régime adopte une loi sur la stérilisation forcée, conforme à son objectif de « purifier la race aryenne ». Des dizaines de milliers de personnes en sont victimes. Elle concerne surtout les malades mentaux, mais aussi des Tziganes (préconisée par Robert Ritter[6]), ou encore des Noirs (planifiée par Eugen Fischer[7] ; la stérilisation touche la moitié des métis, « bâtards de Rhénanie » enfants de la « Honte noire ») : en 1937, Adolf Hitler ordonne de stériliser les 400 enfants nés dans les années 1920 de soldats noirs français et de femmes allemandes[8]. Des milliers de femmes tziganes ne survivent pas à la stérilisation.
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Durant la Seconde Guerre mondiale, l'Allemagne nazie s'en prend également aux Slaves, peuple d'Europe de l'Est que le régime considérait comme une race inférieure.
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Les homosexuels sont condamnés à la stérilisation ou à la déportation en camp en vertu du paragraphe 175 du code pénal ; 25 000 condamnés sont dénombrés en deux ans (J.M. Argelès).
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Alors que la Gestapo n’a que seulement 6 000 hommes en 1938, et 32 000 en 1944[9], toute opposition organisée au nazisme a pratiquement disparu après 1934. La police politique ne pourrait donc avoir autant d'efficacité sans l'aide de nombreux délateurs, mouchardant pour régler des comptes personnels, par peur ou par adhésion idéologique. Il n'est pas rare non plus que des enfants, soumis à l'embrigadement intense des Jeunesses hitlériennes, finissent par dénoncer leurs parents.
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Les rares groupes constitués de la résistance allemande au nazisme émergent à nouveau à partir de 1938. Très isolés, surtout après l'entrée en guerre, les résistants à Adolf Hitler sont assimilés par l'opinion à des traîtres à leur pays. Ce qui amène les historiens allemands au concept d'une « résistance sans le peuple ».
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Dans l'ensemble, la société allemande s'est vite accommodée du régime national-socialiste du moment qu'il mettait fin à l'instabilité politique et économique, et entreprenait de déchirer le diktat du traité de Versailles. Les réalisations sociales du régime, les cérémonies grandioses de propagande comme lors des Congrès du NSDAP à Nuremberg, la peur, l'indifférence ou le conformisme ont entraîné de nombreux Allemands à céder à la « fascination du nazisme » (Peter Reichel).
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Environ onze millions de citoyens allemands ont adhéré au NSDAP, dont beaucoup de carriéristes et d'opportunistes, soit une part considérable de la population adulte. Quelque 100 000 Allemands, selon Annette Wieviorka, ont pris part activement au génocide des Juifs. L'historien de la Wehrmacht Omer Bartov (L'Armée de Hitler, 1999) a montré qu'une bonne part des combattants allemands avaient intégré le discours nazi, et que nombre d'entre eux furent, avec leurs officiers et leurs généraux, à peine moins compromis que les SS dans les tueries à l'est, en dépit de l'opinion contraire qu'ils ont cherché à propager, y compris à l'étranger, dans les années soixante.
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L'historien britannique Paul Johnson (Une Histoire des Juifs, 1986) souligne que les Autrichiens, intégrés au Grand Reich en 1938, sont surreprésentés dans les instances supérieures du régime (outre Adolf Hitler lui-même, il peut être cité Adolf Eichmann, Ernst Kaltenbrunner, Arthur Seyss-Inquart ou Hans Rauter) et qu'ils ont en proportion beaucoup plus participé à la Shoah que les Allemands. Un tiers des tueurs des Einsatzgruppen étaient ainsi autrichiens, tout comme quatre des six commandants des principaux camps d'extermination et près de 40 % des gardes des camps. Sur 5 090 criminels de guerre recensés par la Yougoslavie en 1945, 2 499 Autrichiens sont dénombrés.
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L'historiographie allemande distingue depuis Martin Broszat la résistance organisée au nazisme (Widerstand) et des formes de dissidence civiles (Resistenz), sans ambition de contestation politique, mais démontrant une certaine réticence envers l'embrigadement et l'idéologie officiels.
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Par exemple, des groupes de jeunes gens, les Edelweiss ou la Swingjugend, se réunissaient en pleine guerre pour écouter la musique swing proscrite par le régime, et adoptaient un habillement et une coiffure qui défiaient l'ordre moral officiel. De nombreuses Allemandes bravèrent les interdictions officielles des relations amoureuses avec les travailleurs étrangers occidentaux ou slaves. Des centaines d'Allemands furent exécutés pour avoir écouté la BBC, ou proféré des paroles méprisantes ou sceptiques contre le régime et sur l'issue de la guerre. Certains tentèrent discrètement de venir en aide à des Juifs, ou eurent du moins le courage de gestes et de paroles de sympathie. D'autres s'arrangèrent pour ne jamais faire le salut nazi. En Bavière catholique, un mouvement d'opinion empêcha le régime néo-païen de retirer les crucifix des classes[10].
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Clemens August von Galen, évêque de Münster, relaya une vague d'indignation contre l'euthanasie des handicapés mentaux, protesta en chaire contre celle-ci, et obtint ainsi l'arrêt officiel théorique de l'Aktion T4 (août 1941).
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Dans les années 1930, les Églises ont également souvent résisté aux ingérences du régime et aux tracasseries de ses agents mais leurs hiérarchies n'ont fait porter leurs refus que sur des points matériels et confessionnels et, comme au temps de l'empire wilhelminien, se défendaient toujours de « faire de la politique ». Excepté Konrad von Preysing, évêque catholique d'Eichstätt, les Églises en tant que telles n'ont condamné ni les guerres d'agression, ni la politique raciale, ni les crimes contre l'humanité dans les pays occupés, dont des échos parvenaient pourtant en Allemagne.
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La loi sur les pleins pouvoirs, votés à la suite de l'incendie du Reichstag, suspend la Constitution, mais ne l'abroge pas[11], donc « le Reich allemand est une république », selon l'article 1er de la Constitution de 1919, mais le gouvernement dispose des pleins pouvoirs en matière de police et de justice.
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À partir de 1933, tous les partis, syndicats, mouvements de jeunesse ou associations non-nazis ont été dissous ou absorbés, les opposants exilés ou envoyés dans des camps de concentration, les Églises exposées à des tracasseries, les autonomies régionales supprimées au profit du premier État centralisé qu'ait connu l'Allemagne, la population soumise à la surveillance étroite de la Gestapo, certes relayée par une multitude de délateurs. La justice a pareillement été soumise au régime, le sinistrement célèbre Tribunal du Peuple (Volksgerichtshof) présidé notamment par Roland Freisler ayant prononcé des milliers de condamnations à mort au cours de parodies de justice n'essayant même pas de respecter les apparences élémentaires. Plus de 30 000 condamnés à mort furent guillotinés, pendus, voire décapités à la hache[12] sous le IIIe Reich, souvent pour de simples paroles d'hostilité ou de mécontentement. Il n'était pas rare que la Gestapo arrête des gens acquittés ou ayant fini leur peine, et les déporte à sa guise.
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À la différence de l'Italie fasciste, les rôles ne sont pas aussi répartis entre le parti et les institutions traditionnelles[13]. En effet, les institutions héritées des périodes précédentes continuent d'exister, mais certaines sont progressivement noyautées par des structures du parti, ou plus simplement, elles ne sont plus opérantes, à l'image des Länder, par exemple, redécoupés en Gaue, circonscription territoriale du NSDAP[réf. nécessaire]. Ce maintien des classes dirigeantes traditionnelles, donc la mise en place d'un condominium sur le pays, géré par le NSDAP et les anciennes classes dirigeantes amende nettement la vision totalitaire[réf. nécessaire]. Cette alliance est appelée à se fissurer à la période des échecs militaires (il suffit de faire une biographie des principaux conjurés du complot du 20 juillet 1944, pour s'en convaincre : des militaires, décorés et honorés par le régime (Rommel), un chef de corps d'armée durant la campagne de France, fait maréchal par Adolf Hitler (Witzleben), des généraux anciennement proches d'Adolf Hitler (Hoeppner), un homme qui a voté les pleins pouvoirs en 1933 (Goerdeler)…).
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En outre, à côté de cette alliance entre les conservateurs et les nazis, se met en place ce que Broszat appelle « anarchie totalitaire », par l'installation de structures ayant les mêmes compétences dans un domaine donné, et qui finissent par avoir des actions antagonistes : Warlimont, dans ses mémoires[14], évoque une anecdote au sujet de camions de la marine, mais dont l'armée a un besoin vital. Le représentant de la marine refuse de les mettre à disposition de l'armée de terre, sous prétexte que beaucoup de camions ont déjà été donnés à l'armée de terre. À l'issue de plusieurs heures de débat, Adolf Hitler ne tranche pas, renvoyant le problème à plus tard, trop tard.
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Au vu de ces considérations, l'historiographie allemande caractérise donc traditionnellement le IIIe Reich comme un « État de non-droit » (Unrechtsstaat). En juin 1934, le célèbre juriste Carl Schmitt, penseur de « l'état d'exception », approuve le massacre des SA lors de la nuit des Longs Couteaux et théorise publiquement que la simple parole du Führer a force de loi, et qu'elle prime sur le droit.
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L'école historique allemande dite des « intentionnalistes » insiste sur la primauté d'Adolf Hitler dans le fonctionnement du régime. La forme extrême de pouvoir personnel et de culte de la personnalité autour du Führer ne serait pas compréhensible sans son « pouvoir charismatique ». Cette notion importante est empruntée au sociologue Max Weber : Adolf Hitler se considère et est considéré sincèrement comme investi d'une mission providentielle.
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Sans l'idéologie (Weltanschauung, ou vision du monde) redoutablement efficace qui animait Adolf Hitler et ses fidèles, le régime nazi ne se serait pas engagé dans la voie de la guerre et de l'extermination de masse, ni dans le reniement des règles juridiques et administratives élémentaires régissant les États modernes. Par exemple, sans son pouvoir charismatique d'un genre inédit, Adolf Hitler n'aurait pas pu autoriser l'euthanasie massive des handicapés par quelques simples mots sur papier à en-tête de la chancellerie (opération T4, 3 septembre 1939), et encore moins déclencher la Shoah sans rédiger un seul ordre écrit. Aucun exécutant du génocide des Juifs ne demanda jamais, justement, à voir un ordre écrit : le simple mot de Führerbefehl (ordre du Führer) était suffisant pour faire taire toute question.
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Comme l'a démontré l'école rivale des « fonctionnalistes » (conduite par Martin Broszat), le IIIe Reich n'a jamais tranché entre le primat du pouvoir du parti unique et celui du pouvoir de l'État, d'où des rivalités de compétence incessantes entre les hiérarchies doubles du NSDAP et du gouvernement du Reich. Surtout, l'État nazi apparaît comme un singulier enchevêtrement de pouvoirs concurrents aux légitimités comparables. C'est le principe de la « polycratie »[15].
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Or, entre ces groupes rivaux, Adolf Hitler tranche rarement et décide peu. Fort peu bureaucratique, travaillant de façon irrégulière (sauf dans la conduite des opérations militaires), le Führer, « dictateur faible » ou « paresseux » selon M. Broszat, laisse chacun libre de se réclamer de lui, et attend seulement que les individus marchent dans le sens de sa volonté.
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Dès lors, a démontré son biographe Ian Kershaw, dont les travaux font la synthèse des acquis des écoles intentionnalistes et fonctionnalistes, chaque individu, chaque clan, chaque bureaucratie, chaque groupe fait de la surenchère et essaye d'être le premier à réaliser les projets nazis fixés dans leurs grandes lignes par Adolf Hitler. C'est le cas en particulier dans le domaine de la persécution antisémite, qui s'emballe et passe ainsi graduellement de la simple persécution au massacre, puis au génocide industriel. Ce qui explique que le IIIe Reich obéisse structurellement à la loi de la « radicalisation cumulative », et que le système ne puisse en aucun cas se stabiliser.
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Ce « pouvoir charismatique » explique aussi que beaucoup d'Allemands soient spontanément allés au-devant du Führer. Ainsi, en 1933, les organisations d'étudiants organisent d'elles-mêmes les autodafés de livres honnis par le régime, tandis que les partis et les syndicats se rallient au chancelier et se sabordent d'eux-mêmes après avoir exclu les Juifs et les opposants au nazisme. L'Allemagne se donne largement au Führer dans lequel elle reconnaît ses rêves et ses ambitions, plus que ce dernier ne s'empare d'elle. Selon Kershaw, le Führer est l'homme qui rend possible les plans caressés de longue date à la « base » : sans qu'il ait besoin de donner d'ordres précis, sa simple présence au pouvoir autorise par exemple les nombreux antisémites d'Allemagne à déclencher boycotts et pogroms, ou des médecins à pratiquer les expériences pseudo-médicales et les opérations d'euthanasie dont l'idée préexistait à 1933.
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Ce qui explique aussi, toujours selon Ian Kershaw et la plupart des fonctionnalistes, la tendance du régime à l'« autodestruction » (Selbstzerstörung). Le IIIe Reich, retour à l'« anarchie féodale » (Kershaw) se décompose en une multitude chaotique de fiefs rivaux. C'est ainsi qu'en 1943, alors que l'existence du Reich est en danger après la bataille de Stalingrad, tous les appareils dirigeants du IIIe Reich se disputent pendant des mois pour savoir s'il faut interdire les courses de chevaux, sans trancher[réf. nécessaire]. Le régime substitue aux institutions rationnelles modernes le lien d'allégeance personnelle, d'homme à homme, avec le Führer. Or, aucun dirigeant nazi ne dispose du charisme d'Adolf Hitler. Le culte de ce dernier existe dès les origines du nazisme et est consubstantiel au mouvement, puis au régime. Chacun ne tire sa légitimité que de son degré de proximité avec le Führer. De ce fait, en l'absence de tout successeur (« En toute modestie, je suis irremplaçable »[16][réf. non conforme]), la dictature d'Adolf Hitler n'a aucun avenir et ne peut lui survivre[17]. La mort du IIIe Reich et celle de son dictateur se sont d'ailleurs pratiquement confondues.
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L'arrivée d'Adolf Hitler au pouvoir marque brutalement la fin de la diversité culturelle qu'avait apportée la république de Weimar pour l'Allemagne. De nombreux autodafés ont même lieu, surtout des livres d'auteurs juifs, communistes, etc. Tous les livres de Marx, de Sigmund Freud, d'Einstein et d'auteurs célèbres à cette époque finissent brûlés en place publique. La culture est prise en main : Adolf Hitler met en place un contrôle total de la presse écrite par le parti nazi, choisit les films qui passent au cinéma… La propagande passe par ces moyens de communication ; tout a pour but de mettre en avant le parti. L'organisation des jeux olympiques d'été de 1936 sera instrumentalisée pour consolider l’image de marque du régime hitlérien sur la scène internationale.
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Les ouvrages scolaires sont également expurgés. Pour ne pas renoncer aux poèmes d'Heinrich Heine, quelques-uns les attribuent à un « auteur inconnu de langue allemande ».
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De nombreux artistes, écrivains et savants doivent fuir d'emblée l'Allemagne nazie en raison de leurs origines juives, et/ou de leurs convictions politiques pacifistes, de gauche, antinazies, ou encore de la nature avant-gardiste de leur art.
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Parmi eux les écrivains Erich Maria Remarque, Adrienne Thomas, Thomas Mann et son frère Heinrich Mann, ainsi que Bertolt Brecht, Alfred Döblin, Kurt Tucholsky, ou encore Lion Feuchtwanger, Walter Benjamin, Arthur Koestler. Il en va de même pour les metteurs en scène berlinois Max Reinhardt et Erwin Piscator. Sont aussi notamment proscrits les philosophes Husserl, Hannah Arendt ou Wilhelm Reich, la théologienne Edith Stein (juive convertie et religieuse carmélite, gazée en 1942 à Auschwitz), les peintres d'avant-garde Paul Klee, l'architecte Walter Gropius, le physicien Albert Einstein. En 1938, l'annexion de l'Autriche oblige le vieux fondateur de la psychanalyse, Sigmund Freud, à partir pour Londres. L'écrivain viennois Felix Salten rejoint la Suisse et s'installe à Zurich. Stefan Zweig, qui a dû fuir les nazis autrichiens dès 1934, se suicide en 1942.
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Quelques artistes pourtant sondés par Goebbels font choix de partir par acte de résistance au régime, ainsi le cinéaste Fritz Lang ou l'actrice Marlene Dietrich.
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Un certain nombre d'artistes et d'écrivains restés en Allemagne, comme Emil Nolde (qui adhère au parti nazi en 1935), se voient interdire de peindre ou d'écrire, et sont placés sous surveillance policière.
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Les Juifs sont exclus de la presse, du cinéma, du monde du spectacle. Les œuvres d'auteurs juifs (comme celles de Heinrich Heine ou Moses Mendelssohn) ne peuvent plus être jouées ou interprétées, et Goebbels devra intervenir contre certains fanatiques de son propre parti qui souhaitaient interdire Mozart parce que franc-maçon.
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L'autodafé spectaculaire des livres interdits, le 10 mai 1933, permit à beaucoup de commentateurs de rappeler la célèbre phrase de Heinrich Heine : « là où on brûlera des livres, on brûlera des hommes ». En 1937, une « exposition d'art dégénéré » très visitée sillonne l'Allemagne pour tourner en dérision les œuvres de plusieurs artistes d'avant-garde (parmi lesquels Emil Nolde), taxées de « bolchevisme culturel » ou de « gribouillages juifs et cosmopolites » par Adolf Hitler. Beaucoup de ces œuvres sont ensuite dispersées ou détruites par les nazis.
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Un nombre non négligeable d'esprits se rallient toutefois plus ou moins durablement au régime hitlérien. Le philosophe Martin Heidegger prend sa carte au NSDAP et d'après Victor Farias (Heidegger et le nazisme) il paiera ses cotisations jusqu'en 1945. Il accepte quelques mois les fonctions de recteur à Fribourg ; avant de s'opposer fondamentalement au national socialisme en déclarant : « le national socialisme est un principe barbare ». Le théoricien du droit Carl Schmitt devient le juriste nazi officiel. Nombre de musiciens et d'interprètes entretiennent des relations très cordiales avec le régime et ses plus hauts dirigeants, acceptant ou sollicitant les commandes officielles : ainsi les compositeurs Carl Orff et Richard Strauss, la cantatrice Elisabeth Schwarzkopf, ou les chefs d'orchestre Wilhelm Furtwängler[18] et Herbert von Karajan. Dans le domaine de l'art populaire, les internationalement réputés Comedian Harmonists sont obligés de se dissoudre.
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Dès 1933, Goebbels impose la création des Reichskulturkammer, organisation corporatiste des métiers de la culture. Nul ne peut publier ou composer s'il n'en est membre.
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Les cérémonies nazies récupèrent particulièrement la musique de Richard Wagner et celle de Anton Bruckner, favorites du Führer. Un « art nazi » conforme aux canons esthétiques et idéologiques du pouvoir se manifeste au travers des œuvres de Arno Breker en sculpture, de Leni Riefenstahl au cinéma ou de Albert Speer, confident d'Adolf Hitler, en architecture. Relevant souvent de la propagande monumentale, comme le stade olympique de Berlin destiné aux Jeux de 1936, ces œuvres au style très néo-classique développent aussi souvent l'exaltation de corps « sains », virils et « aryens ».
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Le Führer confia à Albert Speer le projet pharaonique (et inabouti) de reconstruction de la capitale Berlin. Celle-ci aurait dû prendre le nom de Germania et se couvrir de monuments néoclassiques au gigantisme démesuré : la coupole du nouveau Reichstag aurait été 13 fois plus grande que celle de St-Pierre de Rome, l'avenue triomphale deux fois plus large que les Champs-Élysées et l'Arche triomphale aurait pu contenir dans son ouverture l'Arc de triomphe parisien (40 m de haut). Le biographe de Speer, Joachim Fest, décèle à travers ces projets mégalomanes une « architecture de mort »[19]. En pleine guerre, Adolf Hitler se réjouira que les ravages des bombardements alliés facilitent pour l'après-guerre ses projets grandioses de reconstruction radicale de Berlin, Hambourg ou Linz.
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Les Jeux olympiques d'hiver de 1936 à Garmisch-Partenkirchen puis les jeux olympiques d'été de 1936 à Berlin furent des jalons non négligeables dans la consolidation de l’image de marque du régime hitlérien sur la scène internationale, cela en dépit de son caractère notoirement raciste et ouvertement belliqueux. Les attitudes des gouvernements occidentaux qui, en faisant confiance à Adolf Hitler et à ses promesses en faveur des Juifs et de la non-discrimination raciale en général, entamaient une série de capitulations dont les Accords de Munich seront l’apothéose. Le Comité international olympique lui-même a été accusé d'avoir une part de responsabilité dans l’édification de l'image positive de l’hitlérisme[20].
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La Grande Dépression de 1929 s'était traduite par une montée importante du chômage dans les pays développés. En Allemagne, il y avait environ 3 500 000 chômeurs en 1930. Les historiens et économistes (Maury Klein (en), Daniel Cohen, Joseph Stiglitz entre autres) reconnaissent que la crise de 1929 a eu un impact majeur sur la montée du nazisme, conséquence directe du retrait des capitaux américains d’Allemagne[21].
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Robert Ley, adhérent du parti nazi dès 1923, et élu député au Reichstag en 1932, fut chargé de l'élimination des syndicats, qui furent remplacés par le Deutsche Arbeitsfront en 1933, organisation de type corporatiste. Liée au DAF, la « Kraft durch Freude » (Force par la joie) fut chargée d'offrir aux classes populaires des loisirs de masse étroitement encadrés. Elle offrit par exemple à des milliers d'ouvriers des croisières en mer Baltique sur ses deux paquebots.
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À la fois anticapitaliste et antimarxiste, et soucieux de se rallier la classe ouvrière, le régime nazi voulut comme tout fascisme expérimenter une troisième voie entre libéralisme et collectivisme. L'État nazi intervint ainsi largement dans l'économie. Il mena une politique de grands travaux (essor du réseau autoroutier), lança un programme ambitieux de logements sociaux, de réfection des cantines ouvrières, ou de loisirs de masse. En 1936, Adolf Hitler fit concevoir par Ferdinand Porsche les premières Volkswagen ou « voiture du peuple », censées être accessibles aux Allemands les plus modestes – en réalité, peu seront construites sous le IIIe Reich, leurs usines de montage étant vite affectées à la construction de chars. Mais aussi, le régime imposa la planification et une stricte autarcie, obligeant les industriels et les particuliers à remplacer par des ersatz de moindre qualité les produits interdits d'importation.
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Dès l'origine, l'économie du Troisième Reich s'est orientée vers la remilitarisation de l'Allemagne, puis la préparation de la guerre. Cette politique s'est appuyée dès 1933-1934 sur une série de lois économiques qui favorisèrent la réorganisation complète de l'industrie, puis fut accentuée à partir de 1936 avec le lancement du plan de Quatre Ans confié à Hermann Göring. Celui-ci constitua le tout-puissant cartel des Hermann-Göring Reichswerke, devenu très vite l'une des plus grosses entreprises d'Allemagne puis, après la mise sous tutelle des industries des pays conquis, une des plus grosses du monde.
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Le développement de l'industrie de l'armement fut grandement facilité par la technologie de la mécanographie et de la carte perforée Hollerith, fournie par la Dehomag. Les méthodes de comptabilisation, qui permettaient de connaître avec précision la nature du travail effectué par les ouvriers, orientèrent l'industrialisation dans ce sens.
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À partir de 1941, l'état-major SS a entériné le programme d'exploitation de travailleurs forcés et de prisonniers de guerre, dans des conditions extrêmes pour les dits « travailleurs ». Très fréquemment, ces travaux étaient d'ailleurs simplement une manière « économiquement efficace » de liquider les ennemis du régime en maximisant leur utilité économique. Littéralement, on les tuait à la tâche. Le camp Auschwitz-Birkenau n'est qu'un exemple parmi d'autres.
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Les entreprises IG Farben, Krupp AG, BMW, Mercedes-Benz, Volkswagen ont toutes participé à ce système, mais également des entreprises étrangères, telles Fordwerke, filiale allemande du groupe Ford, et Opel, filiale du groupe General Motors. Henry Ford notamment participa activement à la constitution de l'arsenal de la Wehrmacht avant l'entrée en guerre de l'Allemagne, et accepta en 1939, la même année que Benito Mussolini, la plus grande décoration qu'Adolf Hitler pouvait décerner à un étranger, la grand-croix de l’ordre de l'Aigle allemand.
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En comparaison avec les États-Unis ou l'Angleterre, ces chiffres sont très flatteurs, sur le papier. Mais, outre le surendettement de l'État qu'impliquait la politique de militarisation et de plein emploi, il faut ajouter que :
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« Cette performance apparente fut obtenue au moyen de mesures de plus en plus attentatoires aux libertés. Ainsi, le 22 juin 1938, une ordonnance ouvrit le droit pour les autorités de réquisitionner la main-d'œuvre pour une tâche précise. Le 1er septembre 1939, c'est la fin de toute liberté en matière de choix d'un emploi. La militarisation de la classe ouvrière s'était esquissée dès avant la guerre. La ligne Siegfried (Westwall ou « mur de l'Ouest ») fut construite au moyen de la réquisition de 400 000 ouvriers (22 juin 1938). »
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— (Source : Alfred Wahl L'Allemagne de 1918 à 1945, p. 136)
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À partir de 1933, la société allemande est profondément remodelée sous l'action d'une vision totalitaire. Brisant un certain nombre de cadres hérités de la période précédente, le nouveau pouvoir rebat les cartes des rapports sociaux, définissant, au sein de la société allemande, des groupes sociaux qui subissent le régime et des catégories sociales qui bénéficient du régime. Cependant, malgré l'emploi d'une rhétorique misant sur l'harmonie des rapports sociaux redéfinis dans la communauté du peuple, les conflits inhérents à une société industrielle n'ont pas disparu, et à partir de 1936, des revendications salariales, conséquence du plein-emploi, réapparaissent[22].
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En effet, dès les premiers mois d'installation du gouvernement de coalition entre les nazis et les conservateurs, se dessinent les contours des groupes qui perdent, par rapport à la période précédente, ce qui avait été conquis ou octroyé : les salariés, en dépit de nombreuses proclamations, ainsi que les femmes et les Juifs.
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Dans un contexte de chômage de masse, la destruction des syndicats entraîne le durcissement des conditions de vie des salariés, touchant aussi bien les rémunérations que les conditions de travail[23] : la loi du 4 avril 1933 autorise le licenciement de tout employé communiste, de représentant social-démocrate ou de tout militant syndical sans préavis : tout salarié mal vu peut, à partir de la mise en application de cette loi, être licencié de façon arbitraire sans aucun moyen de défense[24]. Par delà la rhétorique mise en avant (chaque entreprise serait une communauté au sein de laquelle chacun aurait des droits et des devoirs), les dirigeants d'entreprise voient leurs pouvoirs renforcés[24].
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Les salariés, après la dissolution des syndicats, doivent être inscrits au Front du Travail. Cette institution regroupe à la fois les salariés et leurs employeurs, régit les relations au travail, et se trouve placée sous la tutelle du ministère du travail du Reich[25]. Confiées à des commissaires aux compétences territoriales élargies, les relations sociales sont dorénavant régies par le Führerprinzip, dans une rhétorique néoféodale, insistant sur la relation de dépendance du salarié envers son employeur[26].
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À cela, s'ajoute le fait que l'indice des salaires (100 en 1932) était retombé à 97 en 1938. En 1937, le niveau des salaires était à peu près celui de 1929. Le pouvoir d'achat de la classe ouvrière est inférieur en 1939 à celui de 1933. À partir de juin 1938, les salaires sont fixés d'autorité.
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Cependant, des sources indiquent le contraire : l’historien britannique Niall Ferguson nota que les prix à la consommation entre 1933 et 1939 avaient augmenté au taux annuel moyen de seulement 1,2 %. Cela signifiait en réalité que les travailleurs allemands s’en sortaient mieux, aussi bien en valeur réelle que nominale : entre 1933 et 1938, le revenu hebdomadaire net (après déduction des impôts) augmenta de 22 %, tandis que le coût de la vie avait augmenté de seulement 7 %. Le revenu des travailleurs continua d’augmenter, même après le déclenchement de la guerre en septembre 1939. La rémunération horaire moyenne des travailleurs allemands augmenta de 25 %, et le salaire hebdomadaire de 41 % jusqu’en 1943[27].
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Fin 1935, J.K Galbraith écrivait également, « le chômage touchait à sa fin en Allemagne. En 1936, les revenus élevés tiraient à la hausse les prix ou bien permettaient de les augmenter […] à la fin des années trente l’Allemagne avait atteint le plein emploi et des prix stables. C’était un exploit absolument unique dans le monde industriel »[28]
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Le qualificatif de classe perdante serait donc à nuancer.
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Les paysans, nombreux à avoir voté pour les nazis, ne voient pas l'exode rural s'arrêter (il a même tendance à s'accélérer) ni leur situation s'améliorer réellement. Les petits commerçants et artisans menacés par la modernisation économique, et qui avaient fourni de gros bataillons aux SA, sont aussi floués : au nom de l'efficacité économique et par souci de préparer la guerre, le gouvernement encourage légalement la concentration des petites entreprises, dont plus de 400 000 disparaissent entre 1933 et 1939[29].
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Enfin, en raison de la conception que les nazis avaient de la femme[30], celles-ci furent peu à peu cantonnées à leur rôle traditionnel[31]. Dès 1933, les femmes sont poussées hors de la fonction publique, ne peuvent plus être directrices dans l'enseignement, n'ont plus le droit d'être avocates, ni juges. Les ouvrières sont poussées vers l'agriculture. Les ouvrières célibataires de moins de 25 ans furent ainsi contraintes à faire une année dans les champs. 1,3 million de femmes supplémentaires furent employées dans l'agriculture entre 1933 et 1939. La politique vis-à-vis des femmes s'est cependant un peu assouplie à l'approche de la guerre[32].
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Si des groupes sociaux ont été floués ou matés en 1933-1934, d'autres, par contre, ont su tirer parti du nouveau cadre politique et institutionnel. En effet, après quelques incertitudes, notamment en raison d'actions violentes de la SA[33], le décret du 31 mai 1933[33], préparé lors d'une rencontre entre Adolf Hitler et des représentants des industriels allemands[34], lève toute ambiguïté sur la place dévolue aux représentants de l'industrie et des services dans la réorganisation nationale-socialiste. De plus, dès le 30 janvier, les intérêts privés, représentés par Hugenberg, sont fortement présents dans le gouvernement du Reich ; ils se voient renforcés par la nomination du Dr Schmitt, directeur général des assurances Allianz, et non d'un cadre du parti, au gouvernement[34].
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Dans le même temps, les représentants de l'industrie lourde jouent un rôle accru au sein du NSDAP et de l’État, à l'image de Fritz Thyssen, nommé par Goering conseiller d'État à vie en Prusse, jouant de ce fait un rôle important de conseiller économique dans les Gaue de Rhénanie[35]. Ainsi, la loi sur les cartels du 15 juillet 1933, qui donne aux ministères de l'économie et de l'agriculture un pouvoir sur la constitution de cartels et de contrôle de ces derniers, renforce les intérêts des cartels déjà existants, en rendant théorique le contrôle étatique sur ces institutions[36].
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De plus, la lutte contre la corruption est considérablement allégée à partir de mai 1933[34].
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Dans le même temps, la direction du NSDAP, Adolf Hitler en tête, écarte tous les militants susceptibles de remettre en cause ces nouveaux choix économiques, illustrés par la nomination de membres éminents du patronat allemand à des postes clés de la direction de l'économie[34] : ainsi, les décrets du printemps 1933 annulent les plaintes déposées par le parti à l'encontre des industriels pour corruption[34].
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La justification de l’expansionnisme nazi se trouve déjà dans Mein Kampf (1926). Le régime nazi se réclame du fascisme, défini par Benito Mussolini comme un régime militariste et anti-pacifiste. Il nourrit le culte de la virilité et de la violence guerrière, et vit dans le souvenir permanent de l'expérience de la Grande Guerre. Enfin, Adolf Hitler viole constamment le traité de Versailles, imposé à l’Allemagne en 1919. Méprisant les institutions internationales, posant le primat de la force sur le droit, il traite les traités internationaux conclus en « chiffons de papier ». D'emblée Adolf Hitler se met à bafouer ouvertement le traité de Versailles, dont il ne reste plus grand-chose dès 1938-1939. Le 14 octobre 1933, l'Allemagne quitte la Société des Nations tout en proposant des discussions bilatérales sur la sécurité[37]. En janvier 1935, les Sarrois votent massivement leur rattachement à l'Allemagne. Cette victoire améliore l'image des nazis à l'étranger[38]. La conscription est réintroduite le 16 mars 1935, en violation ouverte du traité de Versailles. Les effectifs de la Wehrmacht sont portés à 550 000 hommes[39]. En même temps, Adolf Hitler négocie avec les Britanniques. Le 18 juin 1935, un accord anglo-germanique autorise l'Allemagne à se doter d'une flotte équivalente à 35 % de celle du Royaume-Uni. En fait, les Allemands cherchent à dessiner un nouveau partage du monde qui leur réserverait l'Est de l'Europe[38].
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Le projet nazi reprend en partie les vieux thèmes du pangermanisme. Selon Adolf Hitler, la réunification du « sang allemand » est un impératif moral, même si cette communauté se révélait nuisible sur le plan économique. Il revendique donc des territoires qui étaient allemands avant la Première Guerre mondiale, et invoque la communauté de sang et de culture pour annexer d'abord l’Autriche, puis la Région des Sudètes en 1938. À partir de 1939, Adolf Eichmann est aussi chargé de « rapatrier » les minorités allemandes dispersées depuis des siècles à travers toute l'Europe centrale et orientale.
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Mais au désir de regrouper tous les Allemands s'ajoute l'idée que les Aryens, « Race des Seigneurs » (Herrenvolk) auraient besoin d’un espace vital (Lebensraum) pour survivre, et que celui-ci, potentiellement illimité, doit être conquis par la force à l’Est (Drang nach Osten). Considérant les Slaves comme une race inférieure (des « sous-hommes », Untermenschen), le projet nazi ambitionne donc de conquérir l’Europe orientale et de réduire ses populations en esclavage, voire de les éliminer[40]. La Tchécoslovaquie, jeune démocratie abritant une population allemande, est le premier pays démantelé par les Allemands. La Pologne, qui abrite une large population juive, est particulièrement visée par le Troisième Reich.
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Le Führer prépare la société allemande à la guerre. Dans les Jeunesses hitlériennes, organisations obligatoires (à partir de 1936) pour les adolescents, l’entraînement physique et moral doit former des hommes nouveaux, courageux jusqu’à l’extrême et capables de tuer sans éprouver la moindre pitié. Habillés en uniformes, les jeunes allemands apprennent à être fidèles à Adolf Hitler. L’économie est militarisée et tournée vers la production d’armes. Adolf Hitler prend lui-même le commandement de l’armée en 1938. Le 7 mars 1936, la Wehrmacht entre en Rhénanie, démilitarisée depuis le traité de Versailles. La Grande-Bretagne et la France condamnent cette action mais n'interviennent pas[39] alors qu'Adolf Hitler avait prévu de reculer s'il rencontrait une résistance. L'inaction des démocraties conforte la volonté d'Adolf Hitler de réaliser la grande Allemagne et en protestant publiquement de son pacifisme. Adolf Hitler ensuite multiplie les pressions sur le chancelier autrichien Schuschnigg pour qu'il cède le pouvoir au nazi Arthur Seyss-Inquart. Sans soutien extérieur, le chancelier cède et le 12 mars 1938, Adolf Hitler entre en Autriche. Il annonce le rattachement du pays au Reich et obtient 99 % de oui de la part des Autrichiens au plébiscite d'avril[41]. L’Anschluss ne rencontre aucune opposition internationale. Après les accords de Munich, le Royaume-Uni et la France laissent Adolf Hitler s’emparer des Sudètes.
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Les deux pays sont mis devant le fait accompli lorsque la Bohême-Moravie, Memel et la ville libre de Dantzig sont annexés en 1939.
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À la fin des années 1930, les démocraties européennes sont dans une situation difficile. La Grande Crise de 1929 n'est pas entièrement résolue. Le pacifisme est extrêmement puissant dans les opinions publiques. La spécificité du nazisme est rarement perçue, et beaucoup persistent longtemps à voir en Adolf Hitler un nationaliste allemand comme les autres. La SDN n’a pas de réel pouvoir et les États-Unis sont isolationnistes.
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Une grande partie de l’Europe est aux mains de dictatures autoritaires (Espagne, Portugal, Autriche…) fascistes (Italie) ou communistes (URSS). L’Allemagne a conclu une série d’alliances qui la renforce : Axe Rome-Berlin puis Pacte d'acier avec l’Italie, enfin, en août 1939, pacte germano-soviétique avec l’URSS de Joseph Staline. Francisco Franco, qu'Adolf Hitler a aidé activement à arriver au pouvoir pendant la guerre civile espagnole par l'envoi de la légion Condor, est l'allié moral du Reich. Les États des Balkans, qui ont conclu des accords commerciaux de clearing avec le Reich, sont sous l'influence économique voire diplomatiques de Berlin. La Belgique et les Pays-Bas se replient dans des neutralités frileuses. La France et le Royaume-Uni sont isolées et vivent dans le spectre de la Grande Guerre.
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Malgré l’alliance qui les unit à la Tchécoslovaquie, la France et le Royaume-Uni se gardent bien d’intervenir lorsqu'Adolf Hitler déclare son intention de rattacher les Sudètes. Les accords de Munich de 1938 marquent l'ultime tentative de conciliation des démocraties devant les prétentions territoriales nazies : elles laissent Adolf Hitler s’emparer des Sudètes en octobre 1938.
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À cette époque, beaucoup de partisans de l’« apaisement » avec l'Allemagne nazie croient qu'Adolf Hitler s'en tiendra à démolir les dispositions les plus humiliantes du traité de Versailles et aux traditionnels projets pangermanistes. Pour le Premier ministre britannique Neville Chamberlain, l'annexion de l'Autriche n'est ainsi qu’« une affaire entre Allemands », et la Tchécoslovaquie « un petit pays dont nous ne savons presque rien ». Mais le 15 mars 1939, le Reich s'empare de Prague et détruit l'État tchécoslovaque, absorbant donc des populations slaves et nullement allemandes. Les opinions occidentales basculent, les gouvernements comprennent que le IIIe Reich nourrit des ambitions hégémoniques illimitées.
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Lorsque les armées allemandes pénètrent en Pologne, elles ne peuvent plus reculer et doivent déclarer la guerre. Toutefois, les démocraties n'entreront pas en Allemagne, alors qu'elles auraient pu tirer profit de la division de l'armée allemande pendant la campagne de Pologne.
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Le 1er septembre 1939 à 4 h 45 du matin, le Reich envahit la Pologne sans déclaration de guerre, déclenchant la Seconde Guerre mondiale. L'occupation militaire allemande de la plus grande partie du continent européen a lieu rapidement et, jusqu'en 1941, le territoire contrôlé par les nazis va du Cercle Polaire et de la Manche jusqu'à l'Afrique du Nord et aux portes de Moscou. Dans tous les pays, le IIIe Reich trouve des forces de collaboration pour l'assister, mais sa domination est combattue par les mouvements de résistance. La Grande-Bretagne cependant refuse de se retirer de la guerre même après la défaite de la France et l'armistice du 22 juin 1940. Elle est le seul adversaire du Reich entre juin 1940 et juin 1941, quand Adolf Hitler envahit brusquement l'Union soviétique, violant le pacte de non-agression et s'ouvrant un autre front de bataille. Celui-ci signe par ailleurs un pacte d'amitié avec la Turquie le 18 juin 1941.
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Or, à partir de la défaite devant Moscou (6 décembre 1941), Adolf Hitler perd l'espoir d'une guerre courte. Trois gigantesques potentiels humains et industriels sont désormais alliés contre lui : l'URSS, l'Empire britannique et les États-Unis, auxquels, après l'agression japonaise sur Pearl Harbor, il a déclaré la guerre le 11 décembre 1941, sans aucun bénéfice pour l'Allemagne.
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Se résignant à proclamer la mobilisation totale voulue par Goebbels et Speer, Adolf Hitler accentue le pillage des pays occupés et met en œuvre la guerre totale. À partir de début 1942, la production d'armements s'accroît, et elle est encore supérieure en février 1945 à ce qu'elle était en 1942, malgré des attaques aériennes massives des Alliés contre les cibles civiles et industrielles.
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Le totalitarisme nazi se renforce encore avec la guerre. Sous la direction de Heinrich Himmler (1900-1945), l'appareil policier développe des pouvoirs illimités. Se radicalisant sans fin, le IIIe Reich perpètre sur son territoire et à travers les pays occupés, surtout à l'Est, des crimes contre l'humanité : le lancement du génocide industriel des Juifs est entériné par la conférence de Wannsee le 20 janvier 1942 ; l'extermination s'abat aussi sur les handicapés mentaux allemands, les Tziganes, les Polonais et les Slaves, sujets au Generalplan Ost ; d'innombrables résistants de toute l'Europe affluent dans les camps de concentration en territoire allemand, tandis que la Wehrmacht et les SS perpètrent à l'extérieur massacres et tortures. En juillet 1942, au cours d'une cérémonie au Reichstag, Adolf Hitler se fait donner officiellement droit de vie et de mort sur tout citoyen allemand. Le complot du 20 juillet 1944 contre Adolf Hitler, mené par des résistants allemands, est réprimé dans le sang : plus de 5 000 personnes sont suppliciées après des procès aux verdicts connus d'avance, leurs familles déportées en vertu du principe totalitaire de la responsabilité collective (Sippenhaft).
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À partir de novembre 1944, tous les Allemands sont appelés à servir dans la Volkssturm, une milice sous-équipée : les derniers défenseurs du IIIe Reich seront souvent des vieillards et des préadolescents armés de vieux fusils. Dans les ruines de Berlin et de Vienne assaillies par l'Armée rouge, les SS pendront encore en public tous ceux qui parlent de cesser un combat sans espoir.
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Au printemps 1945, le Troisième Reich, bombardé quotidiennement, sillonné de millions de réfugiés fuyant l'avancée soviétique, et assailli de toutes parts se trouve en ruines.
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Déclarant que le peuple allemand ne mérite pas de lui survivre puisqu'il ne s'est pas montré le plus fort, Adolf Hitler donne l'ordre en mars 1945 d'une politique de terre brûlée d'une radicalité jamais égalée : il s'agit de détruire non seulement les usines et toutes les voies de communication, mais aussi les centrales thermiques et électriques, les stations d'épuration, et tout ce qui est indispensable à la vie des Allemands. Dans la pratique, toutefois, ces ordres furent peu appliqués sur le terrain[42].
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À partir de l'hiver 1944-1945, le Reich connaît un processus de désintégration de plus en plus accentué au fil des semaines. Ce processus de désintégration se matérialise par la décentralisation de la répression et par ce que Bormann appelle « la calamité des communications »[43].
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En effet, en novembre 1944, Heinrich Himmler confie par décret aux responsables de la police et des SS de chaque Gau le pouvoir de mener des actions dirigées contre les travailleurs étrangers[44], perçus comme une cinquième colonne particulièrement bien organisée[45], et à partir de février 1945, Kaltenbrunner autorise ces mêmes responsables à pratiquer des exécutions arbitraires à l'encontre de ces populations, ciblant particulièrement les travailleurs de l'Est[46] ; ces consignes sont appliquées avec zèle par la Gestapo, zèle annonciateur des massacres des dernières semaines du conflit[47].
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Mais la violence est également dirigée contre les populations allemandes. En effet, le décret promulgué le 15 février 1945 par le ministre de la Justice, renforcé par un décret d'Adolf Hitler du 9 mars crée les conditions de l'exercice d'une justice toujours plus décentralisées, sans procédures d'appel : les modalités d'application prévues par Bormann contribuent à accentuer ce processus de décentralisation-désintégration de la justice[48].
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Mais la décentralisation de la répression ne constitue pas le seul facteur de la désintégration du Reich dans les premiers mois de l'année 1945. En effet, les contraintes liées aux attaques des nœuds de communication accentue le chaos dans un Reich de plus en plus décentralisé de fait.
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Dans les semaines qui précèdent la disparition du Reich, les Gauleiter, représentant le NSDAP et l'État en province, sont livrés à eux-mêmes, ne recevant plus de consignes applicables de Berlin[49], ou alors des directives inapplicables émanant de la chancellerie de Bormann, qu'ils ne prennent même plus la peine de lire[43].
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En effet, la « calamité des communications », en réalité l'incapacité pour le pouvoir central de communiquer efficacement avec ses représentants installés dans les régions éloignées du centre, notamment le Sud du Reich, accélère la désintégration totale de l'État central et la fragmentation de ses pouvoirs, le pouvoir central se trouvant davantage chaque jour en incapacité de transmettre ses ordres à ses représentants locaux ou régionaux, selon le constat de Goebbels au début du mois[50], tandis qu'une répression féroce, menée par les Gauleiter, la SS et la police, s'abat sur la population[49]. Au mois d'avril, les autorités centrales de Berlin ne peuvent plus communiquer de façon efficace avec le Sud du Reich, un service de courriers à moto est alors mis en place, et transmet le flot des directives de Bormann, une « paperasse inutile »[51] que plus personne ne prend alors le temps de lire[43]. Cette déliquescence est visible dans la politique personnelle menée par chaque Gauleiter dans leur Gau : dans le sud du Reich, tous les Gauleiter refusent d'accueillir les réfugiés des régions envahies par les Soviétiques, malgré les consignes strictes de la chancellerie du Parti[52].
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Face à ce processus de désintégration, les plus hauts responsables du Reich se réfugient dans la routine et l'accomplissement de leurs tâches et du rôle de représentation qui leur est dévolu. Heinrich Himmler fait ainsi établir une liste d'ouvrages à offrir aux haut-dignitaires de la SS à l'occasion de la fête de Yule ou encore répond au père de l'un de ses filleuls que le « chandelier de vie » destiné au nouveau-né lui sera adressé dès que possible[53]. Dans les premières semaines de 1945, le ministre des finances, Lutz Schwerin von Krosigk, adresse une abondante correspondance à Adolf Hitler ou aux autres ministères leur demandant de considérer la situation financière et monétaire du Reich, allant jusqu'à suggérer un relèvement des tarifs d'un certain nombre de services publics, arguant de leur cout en hausse constante du fait de la prolongation du conflit, ou encore une réforme fiscale, à laquelle Goebbels reproche, fin mars 1945, de peser sur la consommation[54].
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Mais Schwerin n'est pas le seul à se focaliser sur son activité principale : dans l'entourage même d'Adolf Hitler, le maintien des apparences et la perpétuation des habitudes acquises demeurent la règle. En effet, dans la semaine qui précède l'anniversaire d'Adolf Hitler, une exposition de prototypes de nouvelles armes mobilise l'attention du personnel de la chancellerie du Reich, cette dernière devant être visitée par Adolf Hitler à l'occasion de son anniversaire le 20 avril[55]. Bormann, lui, continue d'inonder les cadres supérieurs du parti de directives vaines et inapplicables, au grand agacement de Goebbels[43]. La recherche de cette routine se fait aussi aux échelons inférieurs du NSDAP : le 28 avril, le Kreisleiter de Freiberg, en Saxe, fait publier une circulaire à destination des militants, contenant un éventail de tâches partisanes à accomplir[43].
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Adolf Hitler se suicide le 30 avril 1945 quand l'Armée rouge arrive à quelques centaines de mètres du bunker berlinois du dictateur. Son successeur, l'amiral Karl Dönitz ne peut que capituler sans conditions le 8 mai 1945. Il est arrêté avec le gouvernement de Flensbourg, dernier vestige de gouvernement allemand, le 23 mai 1945, à Flensbourg. Le 20 septembre, plusieurs mois après la défaite militaire totale de l'Allemagne nazie, la loi no 1 du Conseil de contrôle allié, issue d'un accord entre les gouvernements des Alliés, abroge l'ensemble des lois d'exceptions constituant la base législative du régime hitlérien. L'Allemagne est ensuite soumise au processus dit de dénazification, destiné à effacer toute trace du régime hitlérien et à garantir le rétablissement de la démocratie.
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La défaite finale du IIIe Reich laisse l'Allemagne en ruines et soumise à un régime d'administration militaire par les Alliés. Elle disparaît en tant qu'État indépendant jusqu'en 1949, date à laquelle sont proclamées, à quelques mois d'intervalle et dans le cadre de la Guerre froide, la RFA à l'ouest sur les zones d'occupation américaine, britannique et française et la RDA à l'est sur la zone d'occupation soviétique. L'Allemagne, divisée en deux États politiquement rivaux, cesse d'exister en tant que pays unifié jusqu'à sa réunification en 1990. Cinq millions de soldats allemands sont morts au front et trois millions de civils sous les bombes. 11 millions d'Allemands présents depuis des siècles sont chassés des pays d'Europe centrale et orientale en représailles aux exactions du IIIe Reich. L'actuel territoire de la République fédérale d'Allemagne est inférieur d'un tiers à celui du Reich de 1914.
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Après leur capture, les 16 plus hauts dirigeants du IIIe Reich encore vivants sont jugés au procès de Nuremberg en 1946, lequel déclare également organisation criminelle plusieurs piliers du régime : le NSDAP, la SS, la Gestapo et le cabinet du Reich. Plusieurs chefs nazis se sont suicidés, tels Adolf Hitler, Heinrich Himmler, Joseph Goebbels. D'autres, en fuite, seront traqués et retrouvés, tels Adolf Eichmann, jugé et pendu à Jérusalem en 1962. D'autres sont morts libres après s'être réfugiés en Amérique du Sud (Josef Mengele) ou dans le monde arabe. La dénazification imposée à l'Allemagne après 1945, ainsi qu'une série de procès et de révocations, n'a pas empêché de très nombreux serviteurs du IIIe Reich de faire de bonnes carrières administratives, économiques ou politiques après la guerre, sans être jamais inquiétés, même lorsque très compromis. Tout comme les Russes, les Américains recyclèrent des agents gestapistes, tels Klaus Barbie, entré au service de la CIA, ou des scientifiques compromis tels Wernher von Braun.
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Adolf Hitler et Joseph Staline ont brisé la continuité historique de leur pays[59] ; de surcroît, la « catastrophe allemande »[60][réf. non conforme] ne s'est pas produite dans un pays arriéré aux mœurs traditionnellement brutales. Les Nazis accèdent au pouvoir légalement, dans l'un des pays les plus développés et les plus cultivés du monde, célèbre pour son abondance de philosophes, d'artistes et de savants. Dès lors, la question de la « culpabilité » du peuple allemand dans l'avènement du IIIe Reich et de son degré d'adhésion à ses actes (Schuldfrage) n'a cessé de hanter la conscience nationale depuis la fin de la guerre. Elle a longtemps pesé lourdement sur l'image de l'Allemagne et des Allemands à l'étranger, et sur sa place en Europe et dans le monde. Pendant la guerre froide, RFA et RDA se renvoyèrent l'accusation d'être les continuateurs du IIIe Reich. Des personnalités comme le philosophe Martin Heidegger ou le chef d'orchestre Herbert von Karajan ont traîné toute leur vie comme un boulet le fait d'avoir adhéré au parti nazi et de s'être montrés incapables de s'expliquer clairement sur cette adhésion.
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En dépit de ce passé, quelques nostalgiques, ainsi que les néo-nazis ou les négationnistes, vantent encore aujourd'hui la grandeur du IIIe Reich, prétendant par exemple que « le procès de Nuremberg c'est celui de l'homme blanc, que les chambres à gaz n'ont jamais existé, elles sont tout droit sorties du néant »[61]. Ces individus, parfois apparentés au mouvement skinhead nazi, sont ultra-minoritaires et guère médiatisés, et ce sont surtout leurs frasques violentes qui les mettent en lumière, comme en Angleterre avec le paki bashing.
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Du fait de l'ampleur inédite de ses crimes, le IIIe Reich est reconnu aujourd'hui comme l'un des épisodes les plus noirs et les plus traumatisants de l'histoire de l'Allemagne et de celle de l'humanité. Ses emblèmes et son apologie sont interdits dans la plupart des pays occidentaux. Certains ont aussi adopté des lois contre les négateurs de ses crimes contre l'humanité, comme en France, en Autriche ou en Allemagne même. Sans équivalents même dans l'URSS stalinienne, sa « violence congénitale »[62][réf. non conforme], son idéologie raciste et ses volontés expansionnistes et génocidaires, et surtout la spécificité radicale amplement établie de la Shoah, singularisent communément le IIIe Reich comme un régime intrinsèquement criminel. Il pose de ce fait à l'historiographie, mais aussi à la conscience universelle, des angoisses et des interrogations jamais totalement résolues.
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La pâte dentifrice, ou le dentifrice, aussi appelée pâte à dents au Canada francophone, est une pâte appliquée sur une brosse à dents pour le nettoyage des dents, il est un complément au brossage qui peut se faire sans dentifrice, celui-ci est secondaire comparé à l'action mécanique du brossage sur la santé bucco-dentaire.
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Le dentifrice contribue à l'hygiène bucco-dentaire de plusieurs manières : il permet d'enlever plus facilement la plaque dentaire, évite la mauvaise haleine, et peut contenir des substances qui préviennent les maladies liées aux dents et aux gencives (comme la gingivite)[1]. Les effets du brossage dentaire dépendent de la manière dont celui-ci est effectué, et non du dentifrice. Actuellement, l'ingrédient le plus important de la plupart des dentifrices est le fluorure. Depuis son introduction, le fluor a permis une diminution significative des caries, grâce à son effet cario-protecteur[réf. nécessaire].
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On parlait autrefois de « poudre dentifrique »[2], poudre officinale[3] qui visait à raffermir la gencive et blanchir les dents. Une recette de poudre blanchissante donnée par Louis Joseph Marie Robert (1805) est : Girofle en poudre (dose : un gros), à quoi l'on ajoute de la crème de tartre (dose : un demi-gros), de l'alun calciné (dose : un demi-gros), de la cochenille en poudre (dose : un demi-gros), du sucre (une once), le tout étant à réduire en poudre par porphyrisation[4]. Mais d'autres recettes ajoutaient à la crème de tartre de la pierre ponce, du « corail préparé », de l'« os desséché », à l'époque appliqué non pas à la brosse à dents, qui n'existait pas, mais « au doigt mouillé de vin ».
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Le terme dentifrice vient du latin dentrificum, de dens, dentis : « la dent » et fricare : « frotter »[5].
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La première référence à une forme de dentifrice se trouve dans un manuscrit égyptien datant du IVe siècle av. J.-C., qui mentionne une mixture à base de sel, de poivre, de feuilles de menthe et de fleurs d'iris[6][source insuffisante]. Les Égyptiens de l'Antiquité, eux, employaient un mélange de cendres et d'argile. Les ingrédients exacts du dentifrice restent inconnus[7], mais il a été rapporté que son goût est « fonctionnel et plaisant à goûter[8]. » Déjà dans l'Antiquité on commence à pratiquer l'hygiène bucco-dentaire en utilisant des bâtonnets fibreux à mâcher, comme le siwak, servant de brosse à dents. Les Grecs et Romains de l'Antiquité étoffent certaines de ces recettes en y ajoutant des ingrédients plus abrasifs tels que de la poudre de pierre ponce, de la poussière de marbre, des coquilles d'huîtres broyées, de la poudre d'os pilé ou calciné[9].
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Au Moyen-Âge, le dentifrice reste le plus souvent sous la forme d'une poudre avec différents abrasifs, et est appliqué avec un linge. Jusqu'au XVIIe siècle, l'urine humaine ou animale fermentée[10] reste très prisée : elle passe pour avoir un bon effet détergent, désinfectant et de blanchissement des dents[11].
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Au XVIIIe siècle, Furetière évoque, en 1690, des dentifrices secs (poudres à base de minéraux comme des coraux, pierre ponce, sel et alun ; produits animaux comme des coquilles d’œufs, d’escargots et d’écrevisses, corne de cerf et os de sèche ; et produits végétaux comme des racines cuites avec alun et séchées au four) et humides (distillation d’herbes desséchantes et de médicaments astringents) en usage à l'époque[12].
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Les premiers dentifrices en pâte commercialisés dans des pots en porcelaine apparurent au XIXe siècle (Colgate étant la première entreprise à les vendre en masse en 1873), mais ils ne parvinrent pas à vaincre la popularité des poudres avant la Première Guerre mondiale. Alors qu'il vendait à ses patients du dentifrice en pot, qu’il fabriquait lui-même, le dentiste Washington Sheffield (en) s'inspira des peintres qui utilisaient les tubes de peinture en métal pour créer en 1892 le premier dentifrice en tube souple en étain, plus pratique et hygiénique[13]. Samuel Colgate (en) reprit l'idée de Sheffield pour produire en masse et vendre en 1896, les tubes de dentifrice souple en étain et enroulables Colgate Ribbon Dental Creme[14].
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Divers additifs furent progressivement ajoutés à la pâte. Le fluorure fut ajouté dans le dentifrice durant l'année 1890. Chaque pays détermine une limite maximale à la quantité de fluorure jugée acceptable pour la santé bien que le fluor soit considéré comme étant nocif par plusieurs études[15],[16] et interdit dans certains pays comme la Belgique[17].
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Au début du XXe siècle, il était conseillé d'utiliser une pâte à base d'eau oxygénée et de bicarbonate de soude. Ce mélange est encore préconisé actuellement pour prévenir- les maladies parodontales. En France, le docteur Pierre Mussot fait réaliser en 1894 par Louis-Maurice Boutet de Monvel une affiche devenue célèbre, ainsi que de grandes publicités murales sur des immeubles hausmanniens dans les années 1920[18], comme celle de Jean Carlu pour la marque Gellé frères.
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Le fluor est le principal agent actif de la plupart des dentifrices, et contribue à la prévention des caries : il permet la formation d'une couche d'émail moins soluble (la fluorapatite, de formule Ca5[(PO4)3F), et donc moins sensible aux attaques acides qui induisent les caries[19]. Le composé le plus fréquent est le fluorure de sodium. Certaines marques emploient du monofluorophosphate de sodium, du fluorure d'étain ou du fluorure d'amine. Aux États-Unis comme en Europe, pratiquement tous les dentifrices vendus dans le commerce contiennent un de ces agents actifs, dans une proportion de 1 000 à 1 100 ppm. Le fait que ce taux soit relativement constant conduit à penser que les dentifrices bon marché sont tout aussi efficaces que les dentifrices plus onéreux. Dans une étude menée en 1998 sur 38 dentifrices, le magazine américain Consumer Reports jugea l'efficacité de 30 d'entre eux excellente[20].
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Les dentifrices contiennent en général, mais pas toujours, du laurylsulfate de sodium ou un autre type de sulfate[21]. Le laurylsulfate de sodium est également présent dans d'autres cosmétiques tels que le shampooing, et agit principalement comme agent moussant[21]. À long terme, l'utilisation d'un dentifrice contenant du laurylsulfate de sodium peut provoquer chez certaines personnes l'apparition d'aphtes[21]. Des ingrédients tels que du bicarbonate de sodium, des enzymes, des vitamines, des extraits végétaux, du calcium, des produits de bain de bouche, ou encore de l'eau oxygénée sont souvent ajoutés au mélange de base et mis en valeur par les marques pour leurs effets bénéfiques. Il existe de nombreux goûts de dentifrice, la plupart dérivant de la menthe. Il existe cependant des goûts plus « exotiques » incluant anis, abricot, cannelle, fraise, chewing-gum (principalement destiné aux enfants), citron, fenouil, gingembre, orange, vanille, ou même « sans goût ».
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Le formaldéhyde, utilisé pour réduire les sensibilités à la douleur en cas de température extrême, n'est plus utilisé aux États-Unis depuis le début des années 1980, mais demeure autorisé dans l'Union européenne.
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Le dentifrice doit être rejeté après utilisation. Certains types de dentifrice peuvent provoquer des nausées ou la diarrhée s'ils sont ingérés en trop grande quantité. Chez les très jeunes enfants, un empoisonnement aigu au fluorure peut survenir après ingestion d'aussi peu que 1 pour cent d'un tube de pâte dentifrice aromatisée pour enfants.[réf. nécessaire]. Pour les végétariens et les végétaliens, des dentifrices d'origine indienne dépourvus de dérivés animaux ont été introduits dans le commerce.
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Aujourd'hui[Quand ?], un dentifrice, constitué essentiellement d'eau, est principalement composé d'excipients : agents polissants (abrasifs composés de silice, bicarbonates de sodium ou phosphates de calcium) influençant sa valeur RDA, agents humectants, agents moussants (à base de tensioactifs), agents épaississants, conservateurs, colorants, édulcorants, arômes ; et de principes actifs : anti-caries (à base de fluor), agents antibactériens (triclosan ou chlorhexidine), agents de blanchiment et anti-tartre.
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Des rayures peuvent être produites à l'aide de deux tubes, un petit tube contenu dans un plus grand, chaque tube contenant une pâte de couleur différente. Lorsque le tube de dentifrice est pressé, les deux pâtes passent à travers un orifice spécialement conçu pour produire le motif à rayures. Ce type de dentifrice a donné lieu à une séquence culte du film Epidemic de Lars von Trier où ce dernier découpe un tube afin d'en découvrir le fonctionnement.
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Afin de réduire les coûts de production, il est actuellement courant de remplir les tubes de pâte comportant déjà des rayures. Quand le tube est pressé, les rayures s'écoulent en parallèle et ne se mêlent pas. La pâte à rayures qui sort du tube est simplement une version plus étroite de ce que contient le tube. Le remplissage est effectué à l'aide d'une tête de remplissage multi-buse qui distribue une pâte de couleur différente dans chaque direction. Pour maintenir les rayures parallèles à l'axe du tube, la tête commence en bas et se rétracte au fur et à mesure du remplissage, restant toujours juste au-dessus du niveau de la pâte. Les tubes à deux compartiments sont généralement réservés aux dentifrices contenant deux préparations devant interagir et qui sont ainsi conservées séparées jusqu'au moment de l'utilisation.
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De nombreuses marques se sont popularisées depuis la commercialisation du dentifrice au XIXe siècle. Des marques canadiennes populaires incluent Aquafresh, Arm and Hammer, Colgate-Palmolive, Crest et Sensodyne. Certains dentifrices contiennent des effets avérés de manière indépendante et portent le sceau de l'Association dentaire canadienne. Pour connaitre les effets reconnues pour un produit spécifique[22]. Des marques américaines populaires incluent Aim toothpaste, Aquafresh, Arm and Hammer, Close-Up, CloSYSII, Colgate-Palmolive, Crest, Ipana, Macleans, Mentadent, Pepsodent, Sensodyne, Tom's of Maine, Jaan's Paste et Ultra Brite.
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En Belgique et en France, elles incluent Buccotherm, Aquafresh, Dors & Déjà, Émail Diamant, Fluocaril, Sanogyl, Sensodyne et Tonigencyl. En Suisse elles incluent Elmex, Meridol, Aronal, Dentamed, Candida, M-Classic, Weleda et Dentofit.
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En Allemagne et aux Pays-Bas, elles incluent Denivit, Parodontax, Vademecum, et Signal.
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La pâte dentifrice est un fluide de Bingham : il faut exercer une certaine contrainte de cisaillement pour qu'il commence à s'écouler, en dessous de cette limite, il ne s'écoule pas.
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De nombreux dentifrices, en raison de leur composition, peuvent négativement interagir avec l'environnement. Les problèmes qu'ils posent sont dû à leur :
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La dent est un organe dur et fortement minéralisé implanté dans le palais des raies, la gencive des requins ou les os des mâchoires supérieure et inférieure des autres vertébrés, et dont les fonctions principales sont de saisir, retenir, déchirer et broyer les aliments, mais aussi la défense contre les prédateurs ou les rivaux.
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Les dents sont souvent caractérisées par le régime alimentaire de l'espèce qui conditionne leur forme, leur nombre, leur implantation ou leur pérennité. Par exemple, les félins ont des dents carnassières très développées afin de déchiqueter leur proies, alors que les dents des humains sont adaptées à leur régime omnivore. On trouve des dents chez trois classes de vertébrés : poissons, reptiles et mammifères, mais certains groupes de ces classes n'en sont pas pourvues, tandis que d'autres voient leurs dents renouvelées tout au long de leur vie.
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La dent est un organe minéralisé des vertébrés composé de structures organiques parmi les plus dures connues. Elle est constituée d'une partie implantée dans une structure osseuse, la racine, et d'une partie libre, la couronne. Le tissu constamment présent est la dentine, mais d'autres peuvent également être associés : pulpe dentaire, émail dentaire, cément et émailloïde[1].
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La dent, qui a une structure homologue à celle de l'écaille placoïde chez le requin, est parfois considérée comme étant un phanère[2]. Cependant, un phanère est habituellement défini comme étant une production de l'épiderme[3].
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Chez les mammifères, l'émail, constituant l'épithélium dentaire, dérive de l'ectoderme de la cavité buccale, tandis que chez les vertébrés inférieurs, c'est l'endoderme qui participe à la formation des dents pharyngiennes. Les autres tissus (pulpe dentaire, dentine et parodonte), constituant le mésenchyme dentaire, dérivent de la crête neurale[4].
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Issu du latin dens de même sens, provenant d'une racine indoeuropéenne (reconstruite) °d-, °ed, °denk ou °dent (mordre, mâcher)[5], d'où sont aussi issus, entre autres, les mots odontos (grec ancien), tand (néerlandais).
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La denture d'un animal est l'ensemble de ses dents. Le nombre, la nature et la disposition des dents varient selon les espèces, et parfois selon les individus. Elle est en général caractéristique de leur régime alimentaire de l'espèce animale.
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+
On utilise couramment le mot dentition à la place de denture, alors que, stricto sensu, la dentition est le processus de mise en place de la denture. La dentition permet d'estimer, dans la plupart des cas, l'âge d'un animal tant qu'il n'est pas encore hors âge.
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On parle de dents palatines quand elles s'enchâssent dans le palais, des dents linguales sur la langue, et de dents vomériennes lorsqu'elles sont enchâssées dans le vomer tandis que des dents portés sur la mâchoire, comme pour les mammifères sont des dents maxillaires.
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La morphologie et l'organisation des dents sont souvent utilisées pour caractériser les taxons animaux, et il existe tout un vocabulaire particulier caractérisant la dentition :
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Par extension, le terme de dent est employé en zoologie pour désigner un organe présentant une analogie de forme ou d'implantation :
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Par dérivation, le mot dent désigne des éléments pointus ou découpés :
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En effet, le régime alimentaire influe beaucoup sur les caractéristiques des dents. Selon les proies qu'ils mangent, chaque groupe d'animal a une dentition spécifique qui leur permet de capturer, manger et mâcher leur proie qu'elle soit animale ou végétale. Cette bonne corrélation entre le régime alimentaire et la morphologie des dents, jugales surtout, est notamment mise en évidence chez les mammifères[6].
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Par contre, certains groupes d'animaux ne sont pas pourvus de dents :
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Au contraire, certains animaux ont des dents qui sont renouvelées tout au long de la vie :
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Les carnassiers sont caractérisés par des canines (crocs) proéminentes et fortes. Ils ont une dentition complète soit composée d'incisives, de canines, de prémolaires et de molaires. Leur dentition fait souvent place à des dents carnassière pour déchirer la viande de leur proie.
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Les dents des herbivores leur servent à mastiquer les fibres ligneuses des plantes.
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Cet organe hautement différencié d'origine ectodermique et mésodermique a une fonction initiale de protection dans l'évolution (organe exosquelettique). La dent haplodonte (du grec απλοος, haploos « simple » et ὀδούς, odoús « dent ») des reptiles et des poissons a pour fonction principale la préhension et la rétention des proies, la dent plexodonte (du grec πλέγοος, plegoos « complexe ») des mammifères voit sa fonction se spécialiser dans la mastication.
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Sous-ordre des caniformes (Caniformia) :
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Sous-ordre des féloidés ou féliformes (Feliformia) :
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Les insectivores ont une dentition complète caractérisée par des dents jugales pointues et des dents colorées (souvent rouges à la pointe).
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Les Chiroptères (chauve-souris) ont aussi une dentition complète, mais qui est caractérisée par des canines proéminentes et des espaces significatifs entre les incisives.
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Les lagomorphes (lièvres, lapins...) sont caractérisés par deux paires d'incisives rainurées et la présence d'un diastème, ce qui les distingue des rongeurs.
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Les rongeurs ont des incisives proéminentes et colorées (souvent jaunâtres) qui poussent continuellement durant toute leur vie, ce qui leur permet de ronger activement sans crainte d'usure prématurée, mais pose de graves problèmes en cas de malocclusion dentaire. Il y a aussi présence de dents jugales après le diastème.
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Les artiodactyles n'ont pas d'incisives supérieures et possèdent un diastème.
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Les Proboscidiens (éléphants...) sont caractérisés par des incisives qui leur servent de défenses. Chez les éléphantoïdes, la formule dentaire n'est jamais complète (2 prémolaires et 3 molaires). Le jeune possède des prémolaires de lait qui tombent quand les molaires apparaissent, il n'y a pas de prémolaires définitives. Quand la troisième molaire apparait, c'est au tour de la première de tomber.
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Les reptiles sont parfois caractérisés par des crochets à venin de certains serpents.
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Les balistes ou les tétraodons ont des dents antérieures élargies et soudées ainsi que des dents pharyngiennes.
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Enseigne d'un dentiste
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Détail d'un totem canadien
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Dent de requin montée en pendentif
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La dent est un organe dur et fortement minéralisé implanté dans le palais des raies, la gencive des requins ou les os des mâchoires supérieure et inférieure des autres vertébrés, et dont les fonctions principales sont de saisir, retenir, déchirer et broyer les aliments, mais aussi la défense contre les prédateurs ou les rivaux.
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Les dents sont souvent caractérisées par le régime alimentaire de l'espèce qui conditionne leur forme, leur nombre, leur implantation ou leur pérennité. Par exemple, les félins ont des dents carnassières très développées afin de déchiqueter leur proies, alors que les dents des humains sont adaptées à leur régime omnivore. On trouve des dents chez trois classes de vertébrés : poissons, reptiles et mammifères, mais certains groupes de ces classes n'en sont pas pourvues, tandis que d'autres voient leurs dents renouvelées tout au long de leur vie.
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La dent est un organe minéralisé des vertébrés composé de structures organiques parmi les plus dures connues. Elle est constituée d'une partie implantée dans une structure osseuse, la racine, et d'une partie libre, la couronne. Le tissu constamment présent est la dentine, mais d'autres peuvent également être associés : pulpe dentaire, émail dentaire, cément et émailloïde[1].
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La dent, qui a une structure homologue à celle de l'écaille placoïde chez le requin, est parfois considérée comme étant un phanère[2]. Cependant, un phanère est habituellement défini comme étant une production de l'épiderme[3].
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Chez les mammifères, l'émail, constituant l'épithélium dentaire, dérive de l'ectoderme de la cavité buccale, tandis que chez les vertébrés inférieurs, c'est l'endoderme qui participe à la formation des dents pharyngiennes. Les autres tissus (pulpe dentaire, dentine et parodonte), constituant le mésenchyme dentaire, dérivent de la crête neurale[4].
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Issu du latin dens de même sens, provenant d'une racine indoeuropéenne (reconstruite) °d-, °ed, °denk ou °dent (mordre, mâcher)[5], d'où sont aussi issus, entre autres, les mots odontos (grec ancien), tand (néerlandais).
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La denture d'un animal est l'ensemble de ses dents. Le nombre, la nature et la disposition des dents varient selon les espèces, et parfois selon les individus. Elle est en général caractéristique de leur régime alimentaire de l'espèce animale.
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On utilise couramment le mot dentition à la place de denture, alors que, stricto sensu, la dentition est le processus de mise en place de la denture. La dentition permet d'estimer, dans la plupart des cas, l'âge d'un animal tant qu'il n'est pas encore hors âge.
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On parle de dents palatines quand elles s'enchâssent dans le palais, des dents linguales sur la langue, et de dents vomériennes lorsqu'elles sont enchâssées dans le vomer tandis que des dents portés sur la mâchoire, comme pour les mammifères sont des dents maxillaires.
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La morphologie et l'organisation des dents sont souvent utilisées pour caractériser les taxons animaux, et il existe tout un vocabulaire particulier caractérisant la dentition :
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Par extension, le terme de dent est employé en zoologie pour désigner un organe présentant une analogie de forme ou d'implantation :
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Par dérivation, le mot dent désigne des éléments pointus ou découpés :
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En effet, le régime alimentaire influe beaucoup sur les caractéristiques des dents. Selon les proies qu'ils mangent, chaque groupe d'animal a une dentition spécifique qui leur permet de capturer, manger et mâcher leur proie qu'elle soit animale ou végétale. Cette bonne corrélation entre le régime alimentaire et la morphologie des dents, jugales surtout, est notamment mise en évidence chez les mammifères[6].
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Par contre, certains groupes d'animaux ne sont pas pourvus de dents :
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Au contraire, certains animaux ont des dents qui sont renouvelées tout au long de la vie :
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Les carnassiers sont caractérisés par des canines (crocs) proéminentes et fortes. Ils ont une dentition complète soit composée d'incisives, de canines, de prémolaires et de molaires. Leur dentition fait souvent place à des dents carnassière pour déchirer la viande de leur proie.
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Les dents des herbivores leur servent à mastiquer les fibres ligneuses des plantes.
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Cet organe hautement différencié d'origine ectodermique et mésodermique a une fonction initiale de protection dans l'évolution (organe exosquelettique). La dent haplodonte (du grec απλοος, haploos « simple » et ὀδούς, odoús « dent ») des reptiles et des poissons a pour fonction principale la préhension et la rétention des proies, la dent plexodonte (du grec πλέγοος, plegoos « complexe ») des mammifères voit sa fonction se spécialiser dans la mastication.
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Sous-ordre des caniformes (Caniformia) :
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Sous-ordre des féloidés ou féliformes (Feliformia) :
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Les insectivores ont une dentition complète caractérisée par des dents jugales pointues et des dents colorées (souvent rouges à la pointe).
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Les Chiroptères (chauve-souris) ont aussi une dentition complète, mais qui est caractérisée par des canines proéminentes et des espaces significatifs entre les incisives.
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Les lagomorphes (lièvres, lapins...) sont caractérisés par deux paires d'incisives rainurées et la présence d'un diastème, ce qui les distingue des rongeurs.
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Les rongeurs ont des incisives proéminentes et colorées (souvent jaunâtres) qui poussent continuellement durant toute leur vie, ce qui leur permet de ronger activement sans crainte d'usure prématurée, mais pose de graves problèmes en cas de malocclusion dentaire. Il y a aussi présence de dents jugales après le diastème.
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Les artiodactyles n'ont pas d'incisives supérieures et possèdent un diastème.
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Les Proboscidiens (éléphants...) sont caractérisés par des incisives qui leur servent de défenses. Chez les éléphantoïdes, la formule dentaire n'est jamais complète (2 prémolaires et 3 molaires). Le jeune possède des prémolaires de lait qui tombent quand les molaires apparaissent, il n'y a pas de prémolaires définitives. Quand la troisième molaire apparait, c'est au tour de la première de tomber.
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Les reptiles sont parfois caractérisés par des crochets à venin de certains serpents.
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Les balistes ou les tétraodons ont des dents antérieures élargies et soudées ainsi que des dents pharyngiennes.
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Un député est le membre élu d'un parlement.
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Dans un système bicaméral, un député est le plus souvent membre de la chambre basse alors que les membres de la chambre haute portent un autre titre, tel que sénateur ou lord.
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En Algérie, les députés siègent à la chambre basse du Parlement, l'Assemblée populaire nationale, basée à Alger.
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En Allemagne, les membres du Bundestag sont appelés « Abgeordneter » ou, plus formellement « Mitglied des Deutschen Bundestages » (MdDB). Les membres des Landtage sont appelés « Mitglied des Landtages ».
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En Australie, les membres de la Chambre des représentants portent le titre de « Representants », ils partagent avec les Sénateurs, le titre de « Member of Parliament » ou MP. En effet contrairement à leurs homologues britanniques ou américains, les Sénateurs sont élus par les citoyens de chaque état ou territoire, ils disposent donc d'une légitimité démocratique. C'est cette particularité qui fait qu'aucune des deux chambres ne peut avoir le dernier mot (bicamérisme parfait) mais aussi qu'un Gouvernement fédéral peut être constitué de Sénateurs et/ou de Représentants, la question de « confiance » peut être posée par le Premier Ministre exclusivement à la chambre où il est assuré d'obtenir un vote favorable.
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+
En Belgique, on utilise le mot « député » pour désigner les membres de :
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Au Canada, en français, on parle de « député » à la fois pour les membres de la Chambre des communes et ceux des différentes législatures provinciales et territoriales.
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+
En anglais, les députés à la Chambre des communes portent le titre de « Member of Parliament » (MP). Ceux des législatures provinciales portent le plus souvent le titre de « Member of the Legislative Assembly » (MLA) mais également « Member of Provincial Parliament » (MPP) en Ontario, « Member of the National Assembly » (MNA) au Québec ou « Member of the House of Assembly » (MHA) en Nouvelle-Écosse et à Terre-Neuve-et-Labrador;
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+
Comme dans plusieurs autres États, la Colombie emploie le terme de « représentant à la Chambre » au lieu de celui de « député ».
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En Espagne, on appelle « diputados » les élus nationaux siégeant au Congrès des députés, la chambre basse du parlement (Cortes Generales).
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Les élus à la Diputación provincial, assemblée de chaque province, prennent le nom de « diputados provinciales ». Les élus des parlements autonomes sont les « Diputados autonómicos ».
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+
Le Parlement de la Catalogne, est constitué de 100 à 150 « diputats ».
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+
Aux États-Unis, les membres de la Chambre des représentants sont souvent appelés « représentant » plutôt que « député ». En anglais, on parle de « Congressman » ou « Congresswoman », parfois de « Representative ».
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+
Dans le contexte historique français, on emploie aussi le mot député pour les assemblées suivantes ayant siégé avant 1958 :
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+
Les membres de la Lok Sabha (chambre basse) et ceux de la Rajya Sabha (chambre haute) sont tous appelés « Member of Parliament ».
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+
Les membres du Dáil Éireann, la chambre basse du parlement irlandais, sont appelés « deputy » (député) en anglais ou, en gaélique, Teachta Dálá (délégué à l'Assemblée).
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+
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+
Au Liban, les députés siègent à l'Assemblée nationale libanaise.
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+
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+
Au Grand-Duché de Luxembourg, les 60 membres de la Chambre des députés sont élus au scrutin proportionnel plurinominal de liste avec possibilité d'un panachage et d'un vote préférentiel. La répartition des sièges est faite selon la méthode Hagenbach-Bishoff dans quatre circonscriptions plurinominales — Sud, Centre, Nord et Est — dotées respectivement de 23, 21, 9 et 7 députés.
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36 |
+
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+
Aux Pays-Bas, les 150 représentants élus au scrutin proportionnel sans circonscriptions sont membres de la Seconde Chambre des États généraux pour 4 ans.
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+
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+
Les membres de la Diète polonaise (Sejm) sont généralement nommés « députés » en français. Ils ont en polonais le titre de « poseł » (au féminin « posłanka ») dont la dénomination traditionnelle en français est « nonce ».
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+
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+
Au Royaume-Uni, les députés à la Chambre des communes sont appelés « Member of Parliament » ou MP. Les membres de la Chambre des lords ne sont pas élus et n'ont pas de titre particulier autre que celui pour lequel ils siègent à la chambre. En outre :
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+
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43 |
+
En Suisse, les députés sont les parlementaires cantonaux. Le Parlement d'un canton se nomme, le plus souvent, Grand Conseil.
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+
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+
Les parlementaires fédéraux sont très rarement appelés députés bien que ce soit le terme employé par les services administratifs du Parlement afin de désigner les membres des deux chambres[1]. Les médias et la population utilisent plutôt les termes de conseillers nationaux (chambre basse) et conseillers aux États (chambre haute).
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+
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+
Pour les députés élus au parlement européen, on emploie le terme de député européen ou d'« eurodéputé ».
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+
Au Maroc, les députés se réunissent une fois par semaine au sein du parlement, en arabe : البرلمان al-Barlamān, se trouvant à Rabat, la capitale.
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Sur les autres projets Wikimedia :
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Bâtiment Louise-Weiss (Strasbourg)
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Bâtiment Paul-Henri Spaak (Bruxelles)
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modifier
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Le Parlement européen (PE) est l'organe parlementaire de l'Union européenne (UE) élu au suffrage universel direct. Il partage avec le Conseil de l'Union européenne le pouvoir législatif de l'Union européenne.
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Le Parlement européen est composé de 705 députés, qui représentent environ 360 millions d'électeurs inscrits — participant aux élections européennes — provenant de 27 États (en 2020), le second plus grand électorat du monde, derrière celui de l'Inde, et le plus grand électorat transnational[1].
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En 1976, le Conseil européen décide qu'à partir de 1979, le Parlement sera élu tous les cinq ans au suffrage universel direct, à la proportionnelle. Il ne dispose pas de l'initiative législative, dont la Commission européenne a le monopole. Bien que le Parlement soit la « principale » institution de l'Union européenne (il est mentionné en premier dans les traités et a la préséance cérémoniale sur toutes les autres autorités européennes[2]), le Conseil de l'Union européenne a des pouvoirs législatifs légèrement plus importants que lui car il adopte également des lois dans le cadre limité de la procédure législative spéciale.
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Depuis le traité de Lisbonne, la procédure législative ordinaire, qui place le Conseil (représentant les États membres) et le Parlement européen (représentant la population) sur un pied d'égalité pour l'adoption d'une norme européenne, est devenue la procédure législative de droit commun[3]. Ainsi, les domaines dans lesquels celle-ci ne s'applique pas sont largement minoritaires (ce qui ne veut pas dire qu'ils sont marginaux : le Parlement européen est ainsi très largement exclu de la Politique étrangère et de sécurité commune). Le Parlement a en outre le contrôle du volet dépenses (mais non du volet recettes) du budget européen[4].
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Son siège est à Strasbourg en France, où se tiennent les séances plénières. Ses commissions, ainsi que les séances additionnelles se tiennent à l'Espace Léopold, à Bruxelles en Belgique. Son secrétariat général est installé à Luxembourg.
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Les actes législatifs soumis à amendement ou approbation du Parlement dans le cadre de la procédure législative ordinaire (anciennement « codécision ») sont soit des règlements, « directement applicables dans tout État membre », soit des directives, qui « lient tout État membre destinataire quant au résultat à atteindre, tout en laissant aux instances nationales la compétence quant à la forme et aux moyens », soit des décisions, obligatoires pour leurs destinataires (TFUE 288).
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Le parlement approuve le président de la Commission européenne choisi par le Conseil européen, ainsi que la composition de la Commission, il peut la forcer à démissionner par l'emploi d'une motion de censure. Il participe au vote du budget de l'Union européenne et a le dernier mot pour les dépenses dites « non obligatoires ».
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D'autres organisations européennes, telles que l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), le Conseil de l'Europe et anciennement l'Union de l'Europe occidentale (UEO) ont des assemblées parlementaires dont les membres sont nommés par les parlements nationaux. Mais d'une part elles ne sont pas des institutions de l'Union européenne, et d'autre part elles n'ont pas de pouvoir législatif. Le Parlement européen est le seul à être directement élu par les citoyens et à avoir une compétence législative.
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Par certains aspects, le Conseil de l'Union européenne et le Parlement européen sont comparables aux chambres haute et basse d'un système bicaméral mais, à quelques exceptions près et à la différence des parlements nationaux, ni le Parlement ni le Conseil ne peuvent être à l'initiative de proposition de textes législatifs, ce pouvoir étant réservé à la Commission européenne (article 17-2 du traité de l'Union européenne). Cependant, l'article 192 du traité d'Amsterdam (article 225 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne) précise que :
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« Le Parlement européen peut, à la majorité des membres qui le composent, demander à la Commission de soumettre toute proposition appropriée sur les questions qui lui paraissent nécessiter l'élaboration d'un acte de l'Union pour la mise en œuvre de la Constitution. Si la Commission ne soumet pas de proposition, elle en communique les raisons au Parlement européen. »
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La portée pratique de cette faculté est renforcée par l'accord du 9 octobre 2003 entre les trois institutions (Conseil de l'Union européenne, Commission européenne, Parlement européen) par lequel la Commission s'engage à donner suite aux demandes qui lui sont faites :
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« La Commission tient compte des demandes de présentation de propositions législatives faites par le Parlement européen ou le Conseil, formulées respectivement sur la base de l'article 192 ou de l'article 208 du traité CE. Elle fournit une réponse rapide et appropriée aux commissions parlementaires compétentes et aux organes préparatoires du Conseil[5]. »
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Selon la Procédure législative ordinaire (dite de codécision), les actes législatifs sont adoptés conjointement par le Parlement et le Conseil sur proposition de la Commission (TFUE 289 et 251). Depuis le traité de Lisbonne cette procédure est devenue le cas général et couvre presque l'intégralité des secteurs en intégrant notamment les politiques de coopération policière et judiciaire. Les secteurs restants relèvent de la procédure de coopération et de la procédure de consultation (le Parlement rend un simple avis), ou de l'avis conforme (le texte est accepté ou rejeté par le Parlement sans possibilité d'amendement). L'article TFUE 294, qui précise la mécanique institutionnelle, dispose que pour être adoptés selon la procédure de codécision, les actes législatifs doivent être votés à la majorité par le Conseil et par le Parlement. En cas de désaccord, le Parlement peut rejeter le projet d'acte, ou l'amender à la majorité des parlementaires et non des présents (TFUE 294-7). Ces amendements issus du Parlement ne peuvent en outre être adoptés qu'à l'unanimité par le Conseil si la Commission européenne ne les approuve pas.
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Le Parlement européen peut rejeter et amender la partie dépenses du budget (TFUE 314).
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Il reste écarté des décisions sur les recettes de l'Union, c'est-à-dire ne vote pas la partie recettes du budget de l'Union, ne vote pas l'impôt, et est donc exclu de la fiscalité, dont le monopole appartient au Conseil après approbation à l'unanimité des États membres (TFUE 311). Cependant, la supervision des dépenses de l'Union européenne est l'une des compétences majeures des députés, notamment en accordant (ou pas) la « décharge » budgétaire à la Commission, par laquelle les députés valident la manière dont les fonds ont été gérés. En 1999 cette procédure avait mené à la démission de la Commission Santer, prouvant la montée en puissance du Parlement européen[6] : la Commission Santer est poussée à la démission à la suite du refus du Parlement de donner la décharge budgétaire pour l'année 1996.
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Le Parlement élit pour cinq ans le président de la Commission européenne (TUE 14-1), mais seulement sur proposition du Conseil européen (les chefs d'État), qui tient compte des résultats des élections au Parlement européen (TUE 17-7). Les autres membres de la Commission sont désignés par le président « en raison de leur compétence générale et de leur engagement européen et parmi des personnalités offrant toutes garanties d'indépendance » (TUE17-3), et non pour correspondre à la majorité parlementaire.
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Quand bien même les futurs membres sont auditionnés individuellement, le Parlement accepte ou rejette en bloc la composition de la Commission : ainsi, le 1er novembre 2004 l'élection de la première Commission Barroso est repoussée de plusieurs jours, le Parlement ayant menacé de refuser de l'avaliser si Rocco Buttiglione était maintenu au poste de Commissaire à la Justice. C'est finalement Franco Frattini qui le remplace, et le nouveau collège est présenté le 4 novembre[7].
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Le Parlement européen exerce une certaine surveillance de toutes les activités de l'UE, en particulier celles de la Commission. Le Parlement peut ainsi censurer et donc démettre la Commission dans son ensemble, à la majorité des membres du parlement et des deux tiers des suffrages exprimés (TUE 17-8, TFUE 234).
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Le Parlement peut donner un avis consultatif sur toute question au moyen des déclarations écrites. Le Parlement nomme également le médiateur européen pour 5 ans.
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Le texte du traité sur l'Union européenne, modifié par le traité de Lisbonne (art. 14-2), dispose que : « le Parlement européen est composé de représentants des citoyens de l'Union. Leur nombre ne dépasse pas sept cent cinquante, plus le président. La représentation des citoyens est assurée de façon dégressivement proportionnelle, avec un seuil minimum de six députés par État membre. Aucun État membre ne se voit attribuer plus de quatre-vingt-seize sièges. »
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Le Parlement européen représente plus de 500 millions de citoyens de l'Union[8]. Ses membres sont appelés députés européens. Les élections, au suffrage universel direct, se déroulent tous les cinq ans. Les citoyens de l'Union ne sont pas également représentés au Parlement européen : les petits États sont surreprésentés (comme Malte qui a un député pour 76 000 habitants) au détriment des grands pays (comme l'Allemagne avec un député pour 826 000 habitants ou la France avec un député pour 904 000 habitants) ; en fonction de la population de 2011[8], un électeur allemand pèse donc onze fois moins qu'un électeur maltais et un électeur français douze fois moins. De même la Belgique, le Portugal, la République tchèque, la Grèce, et les grandes régions françaises du Sud-est ou de l'Île-de-France ont chacun une population oscillant entre 10,4 et 11 millions d'habitants, mais les premiers éliront 24 députés, les dernières 13 à 14 seulement. Comme le nombre de députés accordé à chaque pays résulte des négociations dans les traités, il n'y a pas de formule précise sur la répartition des sièges parmi les États membres. Aucun changement de cette configuration ne peut se produire sans consentement unanime de tous les gouvernements.
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Au sein de chaque État membre, le mode de scrutin est à la libre appréciation de chaque État membre. Cependant, il est soumis à trois règles :
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Cette dernière règle pose un problème de représentativité pour les États avec plus de 20 députés. Par exemple, la France applique le seuil de 5%, ce qui a ainsi conduit à ignorer 19,7% des scrutins exprimés lors des élections de 2019[9].
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Généralement, les pays candidats à l'adhésion à l'UE envoient auparavant au Parlement des observateurs dont le nombre et les modalités de désignation sont fixés dans les traités d'adhésion signés par ces pays.
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Les observateurs peuvent assister aux débats et y prendre part sur invitation, mais ils ne peuvent pas voter ni exercer de fonctions officielles. Quand les pays deviennent membres de l'UE, leurs observateurs deviennent députés à part entière pendant une période d'intérim jusqu'aux prochaines élections européennes ou jusqu'à des élections intermédiaires dans les pays en question. Le nombre maximum de parlementaires (751 selon le traité de Lisbonne), peut donc temporairement être dépassé.
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Ainsi, depuis l'automne 2005, la Bulgarie et la Roumanie disposaient respectivement de 18 et 35 observateurs. Ils ont été sélectionnés par les parlements nationaux parmi les partis de la majorité comme de l'opposition. Le 1er janvier 2007, ils sont devenus députés au Parlement européen, et des élections ont eu lieu en mai en Bulgarie et en novembre en Roumanie pour désigner de nouveaux élus jusqu'en 2009. Le Parlement européen a alors compté temporairement 785 députés, en attendant les élections européennes de juin 2009 qui ont ramené ce chiffre à 732, chiffre maximal fixé par le traité de Nice en 2003[N 1].
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Extrêmement peu d’ex-ouvriers ont siégé sur les bancs du Parlement européen. En moyenne, selon les législatures, entre 0 % et 2 % des eurodéputés français depuis 1979 ont été ouvriers[10].
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La Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA) a établi, en septembre 1952, une Assemblée commune de 78 membres issus des parlements nationaux des six pays constituant la CECA. Dans cette assemblée, les députés disposaient du pouvoir de sanctionner la Haute Autorité, organe exécutif de la communauté. Une rupture politique eut lieu en mars 1957 avec la création de la Communauté économique européenne (CEE) dont l’Assemblée parlementaire européenne, renommée Parlement européen en 1962, était alors dotée du seul pouvoir de consultation[11],[12].
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En 1979, le nombre de parlementaires a été une nouvelle fois augmenté et les membres ont été élus directement par le peuple pour la première fois pour une durée de cinq ans. Ensuite l'effectif du Parlement européen a simplement augmenté à chaque élargissement ; le nombre de députés a également été revu à la hausse en 1994 après la réunification allemande et le traité de Nice l'a porté à 732. Depuis l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne en 2009, le Parlement européen compte 751 députés (750 plus le président du Parlement qui n'a pas le droit de vote), à partir de la législature suivante, élue en 2014. Depuis le départ du Royaume-Uni le 1er février 2020, le nom de députés a été ramené[13].
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En 1957, comme l'avait alors exigé la France, le Parlement n'était qu'une assemblée composée de députés des parlements nationaux sans aucun pouvoir. Il n'était donc pas question de lui permettre de déposer des propositions de lois. Il a fallu attendre le traité d'Amsterdam pour qu'il acquière un pouvoir d'initiative législative très limité, puisqu'il ne peut aller plus loin que demander un projet de loi à la Commission. Les Allemands, notamment Helmut Kohl, qui vivent sous une démocratie parlementaire, ont au contraire sans cesse demandé une extension des pouvoirs du Parlement, et bien que s'étant heurté aux oppositions des Français, du général de Gaulle à François Mitterrand en passant par le célèbre « Appel de Cochin »[14] de Jacques Chirac, il a fini petit à petit par acquérir de plus en plus de poids sur la scène politique européenne, dans les seuls domaines où il a compétence :
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Rappelons toutefois que les amendements issus du Parlement doivent être adoptés à l'unanimité par le Conseil des ministres si la Commission européenne ne les approuve pas. Le Parlement n'a en définitive qu'un droit de veto, et n'a pas le pouvoir d'imposer ses choix.
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C'est jusqu'ici le traité d'Amsterdam qui a le plus augmenté les pouvoirs du Parlement européen. Le traité de Lisbonne s'inscrit également dans cette montée en puissance du Parlement européen en lui accordant le droit d'initiative constitutionnelle, et en rendant plus fréquent le recours à la procédure de codécision plutôt qu'à la procédure de l'avis conforme voire de la procédure de l'avis simple[17].
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Les principaux représentants et organes du Parlement sont :
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Le Parlement européen dispose également de délégations chargées des relations avec les parlements de pays non membres de l'Union[21].
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Le Parlement a vingt commissions et deux sous-commissions parlementaires permanentes. Actuellement il existe deux commissions spéciales[22]. Le nom indiqué indique leur président élu en 2014.
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Les commissions sont composées de 25 à 73 députés et sont dotées d'un président, d'un bureau et d'un secrétariat. Leur composition politique reflète celle de la plénière.
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Les députés au Parlement européen sont souvent organisés en partis politiques européens ou en regroupements assimilés lorsque ceux-ci ne sont pas reconnus ; ces partis sont souvent eux-mêmes regroupés au sein d'un même groupe politique sur la base d'affinités idéologiques. Les groupes politiques dépassent souvent le cadre d'un seul parti européen. Les députés restent membres de leur partis politiques national et la discipline dans les partis et les groupes européens n'est pas rigide. Les délégations nationales et les députés eux-mêmes sont libres de changer de groupe, comme ils sont libres de leur vote.
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Les partis politiques représentés au Parlement sont un type d'organisation politique reconnu par l'Union européenne depuis 1992 (traité de Maastricht) et éligible depuis 2003 pour recevoir des fonds communautaires sous certaines conditions[23].
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En fait ces « partis » ne sont pas toujours des organisations auxquelles peuvent adhérer les citoyens et constituent davantage des fédérations de partis nationaux. Mis à part le Parti vert européen qui est doté d'une réelle organisation fédérative où seul le niveau européen est compétent pour définir la politique à conduire face à l'Union et au Parlement européen[réf. nécessaire], ces organisations ne présentent pas les mêmes traits distinctifs d'un parti : projet, organisation visant à la conquête du pouvoir par le moyen de la mobilisation électorale. Ce sont donc plutôt des lieux de rencontre et d'échange[24].
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Les groupes politiques du Parlement européen sont distincts des partis politiques européens, bien qu'ils soient souvent liés. Généralement, les partis européens comptent également parmi leurs membres des partis appartenant à des pays européens extérieurs à l'UE. Au début de la sixième législature en 2004, il y avait sept groupes, ainsi que plusieurs députés non-inscrits.
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Jusqu'en juin 2009, il fallait au moins 20 députés issus d'un cinquième des États membres pour former un groupe politique. Depuis juillet 2009, après les élections européennes de 2009, il faut 25 députés issus d'au moins un quart des États membres (c'est-à-dire de 7 États membres). Les députés européens ne peuvent être membres de plusieurs groupes à la fois. En revanche, ils peuvent n'appartenir à aucun groupe : on les appelle alors les « non-inscrits »[25].
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Le Parlement européen dispose également de délégations dédiées à un pays ou à une zone géographique donnée. Ces délégations, constituées de députés européens, organisent des rencontres et des visites, et ont pour objectif de favoriser les échanges entre les parlementaires européens et leurs homologues étrangers[21]. Elles sont réunies dans une conférence des présidents des délégations.
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Les prochaines élections se tiendront en 2024.
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En 1979, lors de la première élection des représentants au Parlement européen, l'abstention s'élevait à 37 % en moyenne. Elle n'a depuis pas cessé d'augmenter pour atteindre 54,3 % en 2004.
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L'abstention progresse pour la plupart des pays, sauf en Belgique, au Danemark, au Luxembourg et au Royaume-Uni, où le taux d'abstention est assez stable (proche de 67 % au Royaume-Uni). En 2004, le taux d'abstention a été d'autant plus élevé que la date d'adhésion était proche : 51 % pour les 10 pays les plus anciens, 54 % pour les 6 pays ayant adhéré entre 1981 et 1995, et 73 % pour les 10 pays ayant adhéré en 2004. Le record d'abstention, en 2004, est atteint par la Slovaquie avec 83 %, suivie par la Pologne (79 %). Au sein des six pays fondateurs, le taux d'abstention a en moyenne systématiquement augmenté de 1979 (30 %) à 2004 (48 %), ce taux passant même de 31 à 50 % si l'on exclut les 2 pays (Belgique et Luxembourg) où le vote est obligatoire[26].
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Le Parlement européen n'a jamais connu de majorité partageant une même idéologie[27]. Le Parti populaire européen (PPE) et l'Alliance progressiste des socialistes et démocrates au Parlement européen (S&D) « structurent la vie politique de l’assemblée européenne »[28]. Pascale Joannin, directrice générale de la fondation Robert-Schuman, estime que « la seule coalition majoritaire possible est celle du PPE et de S&D, soit l’alliance de la droite et de la gauche. Il n'y a aucune autre possibilité »[27].
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En Belgique, l'élection des eurodéputés a lieu au scrutin de liste à la proportionnelle, sans panachage. Depuis 1979, l'élection se déroule dans le cadre de trois collèges électoraux : le collège néerlandais (en Flandre et à Bruxelles), le collège français (en Wallonie et à Bruxelles) et le collège germanophone (Communauté germanophone). La participation au vote en Belgique est obligatoire.
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En France, l'élection des eurodéputés a lieu au scrutin de liste à la proportionnelle, sans panachage ni vote préférentiel. En 2004, un nouveau mode de scrutin a été mis en œuvre : pour la première fois, l'élection s'est déroulée dans le cadre de huit circonscriptions régionales Nord-Ouest, Sud-Est, Est, Massif-Central-Centre, Sud-Ouest, Île-de-France, Ouest, Outre-Mer. La participation à l'élection européenne en France a été inférieure à 43 %, en baisse de 4 points par rapport à celle de 1999. Pour l'élection de 2019, la France revient à une circonscription nationale unique[29].
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Le taux d'abstention aux élections européennes a toujours été plus important au niveau national que pour la moyenne européenne[30], et a augmenté continuellement depuis la première élection en 1979. Le taux d'abstention est ainsi passé de 39,3 % à 43,3 % en 1984, 51,2 % en 1989, 47,2 % en 1994, 53,2 % en 1999, 57,2 % en 2004, avant d'atteindre 59,5 % en 2009[31] puis de redescendre à 49,9 % en 2019.
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Le Parlement européen siège à Strasbourg, en France, au sein des bâtiments Louise Weiss et Winston Churchill (au Palais de l'Europe de 1977 à 1999). S'il n'y a bien qu'un seul siège, il y a néanmoins plusieurs lieux de travail : Strasbourg, Bruxelles (Belgique) et la ville de Luxembourg (Grand-Duché de Luxembourg). Ont lieu à Strasbourg les douze sessions plénières de l'année – une par mois sauf en août (aucune) et en septembre (deux) – qui actuellement durent chacune trois jours et demi. Ont lieu à Bruxelles les commissions parlementaires – la proximité du Conseil permet aux députés d'effectuer un travail important avec ce dernier – mais aussi six « mini-sessions » par an, officiellement appelées sessions plénières additionnelles. Enfin, la ville de Luxembourg a été dotée du Secrétariat général (administration et services de traduction et d'interprétation).
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Cette situation définie par le traité sur le fonctionnement de l'Union européenne[32] est la conséquence de l'histoire-même du Parlement européen. En 1952, Strasbourg (ville-frontière, lourdement marquée par la Seconde Guerre mondiale) devient le siège de l'assemblée de la CECA et symbolise dès lors la réconciliation franco-allemande. En 1965, la CECA, la CEE et Euratom fusionnent. L'assemblée de cette nouvelle institution siège à Strasbourg, tandis que sa Commission et son Conseil se fixent à Bruxelles. Le secrétariat général du Parlement à peine né, ainsi que les deux Cours de justice européennes reviennent à la ville de Luxembourg.
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Il existe une vive polémique au sujet de la répartition entre trois villes (Bruxelles, Luxembourg et Strasbourg) des bâtiments du parlement européen. En effet certains pensent qu'il serait préférable de n'avoir qu'une seule et unique ville abritant un seul parlement, mais aucune des trois villes ni aucun des trois pays ne souhaite céder sa part de l'institution, chacun avançant divers argument et rapports.
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Selon un sondage, environ 90 % des députés se font les avocats d'un déménagement total du Parlement de Strasbourg à Bruxelles[33]. L'exemple le plus connu est celui de l'eurodéputée Cecilia Malmström qui a lancé en 2006 une pétition sur internet pour que le Parlement européen soit entièrement transféré à Bruxelles, arguant que la maintenance du site de Strasbourg coûterait plus de 200 millions d'euros de frais directs (les bâtiments) et indirects (les transports entre Bruxelles et Strasbourg). Les transports entre les deux villes pollueraient aussi comme 13 000 vols aller-retour entre Londres et New York. S'ajoutent à cet argument à la fois économique et écologique, des arguments de confort : déplacements fastidieux en train ou en avion des députés, de leurs assistants et de leur matériel. En outre, il n'y a de vols directs de Strasbourg qu'en destination de seulement six capitales européennes – par exemple pas de vol vers Vienne[34]. D'autres députés tels que la Belge Frédérique Ries, l'Allemand Alexander Alvaro ou la Néerlandaise Jeanine Hennis-Plasschaert font également régulièrement entendre leurs voix dans ce sens. Le 20 novembre 2013, une résolution du Parlement a été adoptée par 483 contre 141 voix tendant à faire de Bruxelles le seul lieu du siège du parlement[35]. Dans un rapport de juillet 2014, la Cour des comptes européenne a mentionné que le coût du maintien du siège à Strasbourg était de 113 millions d'euros[36]. Toutefois, ce rapport indique que l'hypothèse inverse de concentrer les activités vers Strasbourg n'a pas été étudiée.
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Ces arguments et ces chiffres sont contestés par l'étude publiée en février 2012 par l'Association européenne des jeunes entrepreneurs, qui a notamment démontré, documents officiels du secrétariat général du Parlement à l'appui, que le coût annuel du siège s'élève à 51,5 millions d'euros et l'empreinte carbone à 4 199 tonnes de CO2, soit quatre et cinq fois moins que les chiffres régulièrement communiqués par les partisans d'un déménagement à Bruxelles (200 millions d'euros et 19 000 tonnes de CO2)[37].
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Le siège bruxellois est apparu en 2017 comme fortement fragilisé par des infiltrations et une mauvaise conception, et nécessiterait d'importants travaux pour être utilisé définitivement comme siège du Parlement, voire une reconstruction. Devant ces révélations, la question du siège se pose de nouveau avec une nouvelle actualité[38].
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Il existe plusieurs campagnes pro-Strasbourg, telles que la campagne OneCity ou bien l'association « Pour la Démocratie Européenne ». Selon cette dernière, les chiffres avancés lors de la campagne OneSeat sont basés sur d'anciennes estimations et ne font pas la différence entre les trajets des députés de chez eux à Bruxelles ou Strasbourg et ceux qu'ils font entre Bruxelles et Strasbourg. Le coût total du maintien des trois lieux de travail (et non pas de Strasbourg uniquement) avoisinerait les 150 millions d'euros[réf. souhaitée]. De plus, pour l'association basée à Strasbourg, certains arguments de « confort » avancés par les pro-Bruxelles, ne peuvent avoir plus de poids que l'idée de décentralisation (plusieurs capitales pour plusieurs pouvoirs) de la démocratie en Europe. Ces initiatives sont elles aussi soutenues par certains députés tels que la Luxembourgeoise Astrid Lulling ou l'Allemand Bernd Posselt (en).
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Toutefois, à partir de 2012, l'Association européenne des jeunes entrepreneurs (AEJE) a fait évoluer le débat en menant une étude complète sur la question du siège du Parlement européen. Cette étude a donné lieu à la publication de trois rapports nommés « le Siège dans tous ses États »[37] réalisé sous la direction de Pierre Loeb, coprésident de l'AEJE[39].
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En février 2018, le dernier rapport « le Siège dans tous ses États : Strasbourg l'évidence[40] », toujours sous la direction de Pierre Loeb, de Jean-Baptiste Horhant, avec l'aide de Pauline Brugeilles, Tristan Tottet et Elie Walther[40], pointe les défaillances du bâtiment Paul-Henri Spaak du Parlement européen de Bruxelles et les coûts de sa rénovation (entre 500 millions et 1 milliard d'euros). C'est pourquoi, le dernier rapport de l'AEJE préconise qu'à la prochaine mandature en mai 2019, le siège de Strasbourg soit le siège unique lors des rénovations des bâtiments de Bruxelles[40].
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Ce rapport passe au crible les arguments historiques, institutionnels, politiques, financiers et environnementaux. Il fait le constat « à la fois de faiblesses et de lacunes, qui justifient certaines critiques, mais aussi de nombreuses contre-vérités émises à l'encontre du siège du parlement européen de Strasbourg, motivées pour partie par une approche anti-européenne ». Ainsi, il conclut à la nécessité « de respecter les traités existants qui prévoient la tri-localisation du Parlement européen à Strasbourg (siège), Bruxelles et Luxembourg »[réf. nécessaire]. Ce rapport a été présenté publiquement au Parlement européen le 14 février 2012, par un panel de six députés européens, la Bulgare Mariya Gabriel, le Tchèque Libor Rouček, le Luxembourgeois Frank Engel et les Françaises Véronique Mathieu, Sandrine Bélier et Nathalie Griesbeck, autour de Pierre Loeb[39].
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Le rapport comprend trois grandes parties :
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À ce jour (2014), 6 601 groupes d'intérêt exerceraient une activité de lobbying au niveau de l'Union. Ce chiffre inclut juristes et consultants (804), représentants d'associations professionnelles et d'industriels (3 265), ONG (1 711), think-tanks et organisations académiques (478), organisations religieuses (40) et organisations locales, municipales ou régionales (303)[41].
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En comparaison, il y avait en 2014 plus de 11 100 lobbyistes accrédités à Washington, DC[42].
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Le Parlement européen a également édicté un code de bonne conduite spécifiant notamment les conditions d'accès à ses locaux et membres[43] et le registre des accréditations[44]. Les députés doivent signer une déclaration financière visant à éviter tout conflit d'intérêt entre l'exercice du mandat et des activités annexes[N 9].
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Le Parlamentarium est le centre des visiteurs. Il se répartit sur les deux sites du Parlement européen.
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Le premier, situé sur son site de Bruxelles à côté de l'Espace Léopold, a officiellement été ouvert au public le 14 octobre 2011 par son président Jerzy Buzek. C'est une exposition permanente, montrant l'histoire de la construction européenne et se focalisant sur les rôles et activités du Parlement[45]. La visite se fait avec un guide multimédia disponible dans l'ensemble des langues officielles de l'Union européenne.
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De même, un deuxième Parlamentarium est inauguré le 3 juillet 2017 à Strasbourg par le président Antonio Tajani[46].
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Tous les ans, le Parlement européen décerne quatre prix à des personnes ou des organisations qui se sont distinguées dans le domaine des droits de l'homme, de la jeunesse, du cinéma ou de la citoyenneté européenne :
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Selon Olivier Costa, chercheur au CNRS, le Parlement européen a su être incubateur de nouveaux partis qui apparaissent plus tard au niveau national[47].
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Un député est le membre élu d'un parlement.
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Dans un système bicaméral, un député est le plus souvent membre de la chambre basse alors que les membres de la chambre haute portent un autre titre, tel que sénateur ou lord.
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En Algérie, les députés siègent à la chambre basse du Parlement, l'Assemblée populaire nationale, basée à Alger.
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En Allemagne, les membres du Bundestag sont appelés « Abgeordneter » ou, plus formellement « Mitglied des Deutschen Bundestages » (MdDB). Les membres des Landtage sont appelés « Mitglied des Landtages ».
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En Australie, les membres de la Chambre des représentants portent le titre de « Representants », ils partagent avec les Sénateurs, le titre de « Member of Parliament » ou MP. En effet contrairement à leurs homologues britanniques ou américains, les Sénateurs sont élus par les citoyens de chaque état ou territoire, ils disposent donc d'une légitimité démocratique. C'est cette particularité qui fait qu'aucune des deux chambres ne peut avoir le dernier mot (bicamérisme parfait) mais aussi qu'un Gouvernement fédéral peut être constitué de Sénateurs et/ou de Représentants, la question de « confiance » peut être posée par le Premier Ministre exclusivement à la chambre où il est assuré d'obtenir un vote favorable.
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En Belgique, on utilise le mot « député » pour désigner les membres de :
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Au Canada, en français, on parle de « député » à la fois pour les membres de la Chambre des communes et ceux des différentes législatures provinciales et territoriales.
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En anglais, les députés à la Chambre des communes portent le titre de « Member of Parliament » (MP). Ceux des législatures provinciales portent le plus souvent le titre de « Member of the Legislative Assembly » (MLA) mais également « Member of Provincial Parliament » (MPP) en Ontario, « Member of the National Assembly » (MNA) au Québec ou « Member of the House of Assembly » (MHA) en Nouvelle-Écosse et à Terre-Neuve-et-Labrador;
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Comme dans plusieurs autres États, la Colombie emploie le terme de « représentant à la Chambre » au lieu de celui de « député ».
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En Espagne, on appelle « diputados » les élus nationaux siégeant au Congrès des députés, la chambre basse du parlement (Cortes Generales).
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Les élus à la Diputación provincial, assemblée de chaque province, prennent le nom de « diputados provinciales ». Les élus des parlements autonomes sont les « Diputados autonómicos ».
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Le Parlement de la Catalogne, est constitué de 100 à 150 « diputats ».
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Aux États-Unis, les membres de la Chambre des représentants sont souvent appelés « représentant » plutôt que « député ». En anglais, on parle de « Congressman » ou « Congresswoman », parfois de « Representative ».
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Dans le contexte historique français, on emploie aussi le mot député pour les assemblées suivantes ayant siégé avant 1958 :
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Les membres de la Lok Sabha (chambre basse) et ceux de la Rajya Sabha (chambre haute) sont tous appelés « Member of Parliament ».
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Les membres du Dáil Éireann, la chambre basse du parlement irlandais, sont appelés « deputy » (député) en anglais ou, en gaélique, Teachta Dálá (délégué à l'Assemblée).
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Au Liban, les députés siègent à l'Assemblée nationale libanaise.
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Au Grand-Duché de Luxembourg, les 60 membres de la Chambre des députés sont élus au scrutin proportionnel plurinominal de liste avec possibilité d'un panachage et d'un vote préférentiel. La répartition des sièges est faite selon la méthode Hagenbach-Bishoff dans quatre circonscriptions plurinominales — Sud, Centre, Nord et Est — dotées respectivement de 23, 21, 9 et 7 députés.
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Aux Pays-Bas, les 150 représentants élus au scrutin proportionnel sans circonscriptions sont membres de la Seconde Chambre des États généraux pour 4 ans.
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Les membres de la Diète polonaise (Sejm) sont généralement nommés « députés » en français. Ils ont en polonais le titre de « poseł » (au féminin « posłanka ») dont la dénomination traditionnelle en français est « nonce ».
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Au Royaume-Uni, les députés à la Chambre des communes sont appelés « Member of Parliament » ou MP. Les membres de la Chambre des lords ne sont pas élus et n'ont pas de titre particulier autre que celui pour lequel ils siègent à la chambre. En outre :
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En Suisse, les députés sont les parlementaires cantonaux. Le Parlement d'un canton se nomme, le plus souvent, Grand Conseil.
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Les parlementaires fédéraux sont très rarement appelés députés bien que ce soit le terme employé par les services administratifs du Parlement afin de désigner les membres des deux chambres[1]. Les médias et la population utilisent plutôt les termes de conseillers nationaux (chambre basse) et conseillers aux États (chambre haute).
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Pour les députés élus au parlement européen, on emploie le terme de député européen ou d'« eurodéputé ».
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Au Maroc, les députés se réunissent une fois par semaine au sein du parlement, en arabe : البرلمان al-Barlamān, se trouvant à Rabat, la capitale.
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Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références »
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En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
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La noblesse d'un pays (en général un royaume, mais aussi des républiques comme Rome ou Venise), ou d'une province de ce pays, désigne la minorité dominante et le statut d'un ensemble de familles détenant, le plus souvent héréditairement, des fonctions d'autorité militaire, politique, civile ou religieuse plus ou moins étendues, dans le cadre de charges, d'emplois publics dits alors emplois nobles, ou de sacerdoces réservés. Lorsque ces fonctions sont religieuses, comme chez les lévites ou les brahmanes, on ne parle pas de noblesse, mais de caste sacerdotale.
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La noblesse morale n'est ni un ordre social, ni une caste, ni un apanage mais une responsabilité et une vertu : Grégoire de Nazianze la divise en trois genres. Le premier consiste à s'efforcer d'être ce que Dieu est censé attendre de nous, le deuxième à se purifier en résistant à la corruption de notre nature humaine, le troisième à cultiver et partager les dons que nous possédons. Gilles-André de La Rocque écrit dans son Traité de la noblesse[1] que celle-ci ne donne point de droits mais bien des devoirs, dont un comportement désintéressé dans les activités humaines ou sociales, sans rechercher ni profit individuel, ni lucre, ni usure, ni prostitution, que ce soit dans la fonction publique, la justice, les forces armées, l'administration, les arts libéraux, , etc. Quant à la dignité, l'honneur, il provient surtout de la défense d'un honneur collectif, et non de la dépense ou du défi, et il est antinomique d'une attitude utilitaire ou vénale[2].
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Johannes Limnäus (de) distingue au XVIIe siècle la noblesse morale de la noblesse politique : cette dernière, bien que théoriquement fondée sur la vertu, ne peut être vertueuse en pratique, car elle serait alors inefficace. Elle peut en revanche élever un homme du commun au rang des nobles, soit vertueusement en raison de ses mérites, qui valent qu'il soit sorti d'une basse et abjecte condition, soit opportunément en raison de sa fortune, dont la noblesse peut avoir besoin[3]. Dans cette noblesse politique, qu'elle fut acquise par la vertu ou par l'argent, la notion d'ancienneté (les « quartiers de noblesse ») apparaîtra à Vauban comme « le premier critère de dignité »[4].
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Du point de vue des sciences sociales, historiques et politiques, la notion de noblesse renvoie généralement à un ordre social ou une caste généralement endogame, et désigne alors la condition d'un groupe social distinct et hiérarchisé jouissant de privilèges spécifiques.
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Charles Fourier en 1822 représente seize castes et sous-castes sociales qu'il explique par un courant ascendant de sentiments d'envie et de haine, et un courant descendant de sentiments de morgue et de mépris : « La noblesse de cour méprise la non-présentée ; la noblesse d'épée méprise celle de robe : les seigneurs à clocher méprisent les gentillâtres, tous les parvenus anoblis qui ne sont que de 1er degré et qui dédaignent les castes bourgeoises. Dans la bourgeoisie nous trouverions en 1re sous-caste la haute banque et la haute finance (n°5), méprisées des nobles mais s'en consolant avec leurs coffre-forts, méprisant le gros marchand et le bon propriétaire (n°6). Ceux-ci tout fiers de leur rang d'éligibles méprisent la sous-caste qui n'a que rang d'électeur (n°7) qui elle, s'en dédommage en méprisant la sous-caste des savants, les gens de loi et autres vivant de traitements ou casuels ou petits domaines qui ne leur donnent pas l'entrée au corps électoral (n°8) ; enfin la basse bourgeoisie (n°9), le petit marchand (n°10), le petit campagnard (n°11) seraient bien offensées si on les comprenait dans le peuple dont elle méprise les trois sous-castes (n°12, 13, 14) et dont elle se pique d'éviter les manières, sans même compter la pègre et les vagabonds (n°15 et 16). Il règne entre toutes ces castes des haines régulières c'est-à-dire que la n°9 hait la n°8 autant que celle-ci hait la n°7, quoique chacune recherche la fréquentation du degré supérieur par ambition et non par amitié »[5].
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La noblesse est donc une institution sociale que l'on rencontre dans la plupart des sociétés traditionnelles, dès lors que la fonction guerrière est organisée indépendamment des pouvoirs économiques et religieux (tripartition), comme chez les Romains ou les Celtes avec la classe des chevaliers[6]. Les modalités d'entrée et de maintien dans cette institution ont varié selon les époques et les pays, mêlant initiation, capacités et hérédité. Elle se trouve à toutes les époques et dans de nombreux types de sociétés, aussi bien antiques, comme en Grèce, que chez les peuples premiers, et jusqu'aux États-nations modernes.
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Dans de nombreux pays, la noblesse a été abolie comme institution. En France, elle a été supprimée sous la Révolution française en 1789, rétablie sous le Premier Empire en 1802, et à nouveau supprimée sous la Troisième République en 1870 ; les titres de noblesse, qui sont considérés comme un accessoire du nom, peuvent toujours être officiellement enregistrés auprès du ministère de la Justice (afin d'être transcrits à l'État civil). Dans les pays ayant été gouvernés par un parti unique se revendiquant du communisme, non seulement les titres et indicateurs de noblesse furent abolis et les biens matériels nationalisés, mais les anciens nobles, considérés comme « des exploiteurs, des parasites, des ennemis du peuple » finirent pour beaucoup leurs existences dans les camps de travaux forcés comme ceux du Goulag ou du Laogai, à moins qu'ils aient réussi à s'échapper et à s'exiler à temps (cas de nombreux nobles russes à Paris, Londres et Berlin dans les années 1920). Dans leurs pays d'origine, les survivants ont perdu leur statut social et une grande partie de leur mémoire familiale, car durant les longues années de dictature (en moyenne un demi-siècle), faire valoir ce qui y était considéré comme un « passé dont il faut faire table rase » (selon un couplet de l'Internationale) pouvait entraîner des persécutions et conduire en camp de travail « rééducatif »[7].
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Après l'ouverture du rideau de fer et la chute des régimes communistes en Europe, les descendants de ces survivants qui ont revendiqué la restitution de leurs biens familiaux nationalisés ont, pour la plupart, échoué en raison de la complexité des procédures, des preuves exigées et du coût des démarches judiciaires. Seules les familles nobles les plus puissantes financièrement ont obtenu la restitution d'une partie de leurs anciennes propriétés dans les pays, comme la République Tchèque ou la Roumanie, où la législation le permet : c'est le cas des héritiers de la famille autrichienne Schwarzenberg qui a obtenu la restitution du château d'Orlík au sud de Prague, et, en Transylvanie, des héritiers du comte hongrois Daniel Bánffy[8], des Habsbourg d'Autriche[9] ou des Hohenzollern de Roumanie[10],[11].
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Dans la mesure où les privilèges, titres et indicateurs ont été abolis, l'existence d'une noblesse n'est pas incompatible avec la démocratie moderne, notamment en Grande-Bretagne où elle a été conservée après la Glorieuse Révolution et ailleurs en Europe où elle a perduré après les révolutions de 1848. Une pairie et des titres de noblesse existent toujours légalement au XXIe siècle dans plusieurs pays européens, comme la Belgique, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la Suède, l'Espagne, Saint-Marin, le Luxembourg. Le pouvoir législatif est exercé en partie par des représentants de la noblesse, comme c'était le cas au Royaume-Uni avec la Chambre des lords jusqu'au fin du XXe siècle. Ce fut le cas aussi en France au XIXe siècle avec l'ancienne Chambre des pairs.
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En droit international il n'y a pas de noblesse et il n'existe pas d'ordre de noblesse international : la noblesse de chaque pays lui est donc spécifique, même si certains types de noblesse peuvent être communs à plusieurs pays (à titre d'exemple les barons, comtes, marquis, ducs, archiducs, princes sont globalement similaires en Europe occidentale et centrale tandis que les joupans, boyards, hospodars et voïvodes sont communs aux pays d'Europe orientale).
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Au XXIe siècle, des titres de noblesse existent encore officiellement et continuent à être décernés par les souverains des monarchies actuelles (il y en a 27 en comptant pour une celles du Commonwealth : trois en Afrique en ne comptant que les États souverains, pas les royautés coutumières beaucoup plus nombreuses ; douze en Asie ; dix en Europe et deux en Océanie). Il existe toujours une distinction entre la noblesse ancienne et la noblesse contemporaine : la première remonte parfois à des temps antérieurs à la Révolution française, la seconde a gagné ses titres (souvent héréditaires comme en Belgique ou en Espagne, ou non transmissible aux descendants comme au Royaume-Uni) par son action (financière, diplomatique, culturelle, militaire...) au service de sa nation ou de son souverain[Note 1]. L'Association de la noblesse européenne occidentale représente les intérêts de cette caste auprès de toutes personnes physiques ou morales, institutions, instances, autorités, tribunaux situés sur le territoire de l'Union européenne, pour les questions relatives au statut et/ou au rôle de ses membres[12].
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Les noblesses africaines les plus anciennement attestées, celles de l'Égypte antique et de la Maurétanie, se sont progressivement fondues dans les élites romaines avant d'être absorbées par l'islamisation de l'Afrique du Nord ; pour leur part, les noblesses nubienne, makurienne, nobadienne, alodienne, axoumite, zagouée et abyssine ont fini par former la noblesse éthiopienne (warashehs en amharique) elle-même dispersée ou massacrée par la révolution éthiopienne ; enfin au Ghana et dans les autres monarchies sub-saharinnes, les horons (mot mandé) ou touboungs (mot lounda) étaient hiérarchisés en trois groupes principaux[13],[14],[15]:
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Avec l'islamisation et la colonisation le mot marabout a changé de sens pour désigner de nos jours deux choses différentes : soit, avec une connotation positive et flatteuse, un guide religieux musulman, soit, avec une connotation négative et péjorative, un sorcier ou un envoûteur auquel on prête des pouvoirs de voyance et de guérison ; parmi les marabouts, certains sont des manipulateurs psychiques qui prétendent pouvoir, moyennant finances, résoudre tout type de problème. Ces derniers, que les guides religieux considèrent comme des charlatans, mêlent en un syncrétisme religieux qui varie de l'un à l'autre, l'islam, l'animisme, le christianisme, le vaudou et diverses formes de magie.
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Au Rouanda et au Burundi, ce ne sont ni la langue ni la religion qui séparent les tutsi des hutu, mais le statut : les premiers sont issus de la noblesse, les seconds du peuple agriculteur ou artisan[16].
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Les conquistadors espagnols dénommèrent indifféremment « caciques » les aristocrates des empires amérindiens (maya, aztèque, inca…) dont la hiérarchie était aussi complexe qu'en Europe, mais moins cloisonnée et pas systématiquement héréditaire. Le mot cacique désigne un noble en taïno, langue indigène d'Hispaniola[17]: il est généralement traduit par « dignitaire » ou « seigneur » et chez les Aztèques par exemple, les descendants des nobles, désignés comme tecuhtli en nahuatl[18] étaient nommés « pilli »[19], terme équivalent à l'espagnol « hidalgo » (« fils de quelqu'un »)[20].
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Ces nobles amérindiens pouvaient aussi bien être d'extraction relativement modeste (par exemple, chez les Aztèques, les calpullec, des villages ou des quartiers de la capitale), que des seigneurs de rang élevé (empereurs, rois des monarchies subordonnées, gouverneurs des provinces, conseillers des monarques, juges importants ou grands chefs militaires, par exemple les kuraka, apu et tukrikuk des Incas). Les nobles amérindiens qui se sont opposés aux conquistadors ont disparu, mais ceux qui se sont ralliés à eux et se sont convertis au catholicisme ont parfois pu s'intégrer à la petite noblesse créole locale comme vizcondes ou caballeros[21].
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Au Brésil, c'est la maison d'Orléans-Bragance qui, durant son règne sur l'Empire brésilien, décerna quelques titres de noblesse, non-reconnus en Europe[22] où les récipiendaires, de riches planteurs et éleveurs de bétail esclavagistes, furent qualifiés de « rastaquouères »[23],[24].
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Incluant les souverains et les nobles proprement dits[25], la noblesse chinoise a été un élément important de l’organisation sociale et politique traditionnelle de la Chine impériale. Les concepts de souverains héréditaires, de titres de noblesse et de familles nobles apparaissent dès les débuts semi-mythiques de l'histoire de la Chine puis, sous la dynastie Zhou un système structuré définissant la noblesse et les nobles se met en place et perdure durant plus de deux millénaires suivants, avec quelques modifications et ajouts dont le plus récent date de la dynastie Qing.
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Un titre de noblesse peut être gagné ou perdu à titre posthume, l'élévation posthume étant souvent utilisée comme un moyen d'exprimer sa considération envers le défunt. Ainsi Guan Yu, qui vécut à la fin de la dynastie Han, portait de son vivant le titre de marquis de Han Zhou (漢壽亭侯) et reçut à titre posthume le titre de duc de Zhonghui (忠惠公). Sous la dynastie Yuan, Yiyong Wu'an Yingji portait le titre de prince de Xianling (顯靈義勇武安英濟王), avant d'être littéralement "béatifié" et élevé au rang d'empereur sous la dynastie Ming, où il devient le Saint empereur Guan, le Grand dieu qui subjugue les démons des trois mondes et dont la grâce se propage loin et se déplace dans le ciel (三界伏魔大神威遠震天尊關聖帝君). Dans la culture populaire, il est révéré comme étant un Dieu de la prospérité, du commerce, de la guerre et de la police[26].
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Ce système perdure jusqu'à la Révolution chinoise de 1911 qui met fin à l'empire chinois. Toutefois la République de Chine permet à quelques familles nobles, ayant soutenu le nouveau régime, de garder leurs titres et leurs dignités, mais tous perdent leurs domaines et cela précipite leur déclin économique. Quant à la République populaire de Chine mise en place en 1949, elle ne se contente pas d'abolir tous les titres, prédicats et indicateurs de noblesse, mais cible l'aristocratie physiquement dans le cadre de la lutte des classes, de sorte que tous ceux qui n'ont pas réussi à fuir le pays sont, au mieux, détenus aux travaux forcés du Laogai et au pire massacrés sur place, notamment pendant la révolution culturelle. De nos jours, seule une poignée de personnes de la diaspora chinoise continue à revendiquer tel ou tel titre de noblesse dans l'indifférence générale[27].
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En Europe, chaque pays a ses propres traditions nobiliaires.
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La noblesse européenne actuelle est issue de plusieurs traditions et remonte, non comme lignées, mais comme classe sociale, aux guerriers de la « trilogie » (le guerrier, le religieux et le producteur) décrite par Georges Dumézil à propos des sociétés indo-européennes (mais qui existait aussi ailleurs)[28]. Au Ve siècle av. J.-C., la notion de nobilitas héritée de l'Empire romain[29] se serait transmise, selon Karl Ferdinand Werner, aux royaumes germaniques ayant succédé à celui-ci[30].
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Dans la Grèce antique, il existait quatre termes qui, en grec ancien, servaient à désigner les groupes humains : γένος / génos signifiant « noble », λάος / láos signifiant « peuple assemblé », δῆμος / dêmos signifiant « citoyen d’une cité » et ἔθνος / éthnos signifiant « origine commune » : pouvoir politique, droit de propriété et privilèges ont progressivement diffusé, dans l’Athènes antique, de la première à la deuxième et troisième catégories, tandis que les métèques relevaient de la quatrième[31] et les esclaves d’aucune, leur statut étant proche de celui du bétail[32].
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Dans la Rome antique, les membres des grandes gens romaines étaient fiers d’appartenir à des familles anciennes et reconnues comme nobles mais elles ne connaissaient pas la transmission héréditaire du pouvoir public. Il leur fallait accomplir une carrière individuelle, le cursus honorum au service de la res publica (l’intérêt public) ou du princeps pour obtenir un honor ou charge publique, soit par élection républicaine, soit par nomination sénatoriale ou impériale[33]. Des homines novi, sans être « bien » nés, pouvaient être élus ou nommés à un honor élevé et ainsi devenir chef et souche d’une nouvelle famille[34].
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Les rois germaniques répliquèrent ce système romain de délégation de la potestas[35]. De plus en plus, des nobles germaniques peuvent se voir confier, par les maiores natu ou « grands des peuples barbares », des fonctions publiques ou honores, non héréditaires, comme c’était déjà le cas de la nobilitas sénatoriale romaine, et ainsi entrer dans la militia principis en jurant obéissance « à la romaine » (obsequium) au nouveau roi germanique. Dans le souci d’être accepté et obéi par ses sujets gallo-romains, largement majoritaires dans son royaume, le souverain franc Chlodwig (Clovis), par exemple, conserve le droit romain pour les Romains et pour les chrétiens[36] et oblige ses « grands » à entrer dans ce système[Note 2] avant de renoncer à sa religion germanique pour adopter lui-même le christianisme.
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Cette osmose germano-romaine est facilitée par la similarité entre noblesses romaines et germaniques :
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Par accaparement des offices de la potestas publica, la noblesse finit par devenir héréditaire à partir du IXe siècle, sous Louis le Pieux et ses fils[47],[Note 7],[48]. On ne distingue plus désormais la noblesse de souche locale romaine des « grands » germaniques, mais une noblesse d'épée assimilée à la noblesse d'extraction (c'est-à-dire sans trace écrite d'anoblissement) et une noblesse de robe créée au début du XVIIe siècle.
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La notion de « sang bleu » pour les nobles provient de l'espagnol « sangre azul » désignant la noblesse chrétienne actrice de la reconquista en référence à l'archétype du héros princier moralement noble, à l'âme pure comme le ciel bleu sans nuages, appelé en Espagne Principe azul[49].
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Karl Ferdinand Werner a analysé une série de mythes sur les origines de la noblesse, entretenus par les intéressés, enrichis par les roturiers fascinés par les nobles, ou encore forgés au fil des siècles par une papauté soucieuse de s’assurer leur protection, leurs services et leur fidélité :
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Bien que l'Indonésie soit aujourd'hui une république, on y trouve encore de nombreuses cours royales et princières dont les membres forment une noblesse de sang qui plus de privilèges mais conserve ses titres. Les chefs de ces maisons ont encore un rôle symbolique et rituel. Il existe en outre des rites par lesquels on accorde une distinction nobiliaire à des personnes. Enfin, à Java, les descendants d'une noblesse de robe créée au XVIIe siècle par le Sultan Agung du royaume de Mataram, les priyayi, sont souvent reconnaissables à leur nom de famille, alors que ce dernier n'est pas encore une institution répandue pour la grande majorité des Indonésiens[70].
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Source de ce sous-chapitre : [71].
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Jusqu'en 1869, la noblesse japonaise (kuge) était structurée sur le modèle chinois, et basée sur la possession de grands domaines dont les habitants étaient des serfs (auxquels pouvaient s'ajouter les esclaves des grands propriétaires daimyo : on pouvait devenir esclave pour dettes, comme punition suite à un jugement, ou comme prisonnier de guerre si on n'était pas mort les armes à la main car dans les trois cas on était déshonoré et on cessait d'être une personne pour devenir une « chose » (hinin 非人).
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Initialement, ce qu'on appelle, stricto sensu, noblesse japonaise (kuge) s'est articulée autour du souverain impérial, d'où procédaient tous les honneurs, apanages et charges décernés aux clans de courtisans (uji) comme les Fujiwara ou Mononobe), dont nombre d'origine coréenne (Soga). Les chefs de ces clans portaient des titres hiérarchisés ou kabane. Parallèlement, dès le VIIe siècle, s'est constituée une noblesse de service qui a peu à peu accaparé la réalité du pouvoir, sans jamais éliminer les kuge, les samouraï[Note 8]. Cette classe, sans équivalent en Europe[Note 9], s'est rapidement fédérée autour de descendants de princes impériaux (les Heike et les Genji), puis des shoguns. Ses principaux chefs, politiques et gouverneurs régionaux (les daimyo[Note 10] et les shomyo[Note 11]) ont été graduellement admis au sein des kuge (d'autant plus qu'ils en procédaient le plus souvent)[Note 12]. Dans l'ensemble, les samouraï ont fourni au Japon shogounal la plupart de ses cadres, de ses militaires et de ses fonctionnaires, surtout provinciaux. Les chefs héréditaires de sectes ou de temples étaient généralement d'origine samouraï et classés comme tels.
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Lors de la période Meiji (1868), le nouveau gouvernement institua une nouvelle noblesse, ou kazoku (華族?, littéralement « ascendance fleurie »), inspirée du système français (napoléonien) et anglais. Elle fut abolie à la fin de la Seconde guerre mondiale. Les bénéficiaires furent surtout des politiques (prince Itō Hirobumi, artisan de la colonisation japonaise de la Corée), des hauts fonctionnaires et des hommes d'affaires (baron Iwasaki Yatarô, fondateur du groupe Mitsubishi). Hormis les Tokugawa, la distribution des titres de kazoku pour les anciens daimyos dépendait du revenu en riz de ces seigneurs féodaux : ceux qui percevaient plus de 150 000 koku devinrent marquis, ceux qui percevaient plus de 50 000 koku devinrent comtes, etc. L'ancien shogun, Tokugawa Yoshinobu, devint prince, les chefs des branches primaires de la famille Tokugawa (shimpan daimyō) devinrent marquis et les chefs des branches secondaires devinrent comtes. Ainsi, la kuge (la noblesse de la cour impériale de Kyoto) et les daimyo (les seigneurs féodaux) fusionnèrent en une seule classe aristocratique. Itō Hirobumi, un des acteurs de la restauration de Meiji et plus tard l'un des auteurs de la Constitution de 1889, destinait le kazoku à servir de rempart pour l'empereur et l'institution impériale rénovée, qui élargit le statut de kazoku aux personnes ayant brillamment servi la couronne.
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En 1884, le gouvernement divisa le kazoku en cinq rangs explicitement basés sur la pairie de Grande-Bretagne. Ce système utilise des titres dérivés des anciens titres de noblesse d'avant 1864 qui, eux aussi, sont au nombre de cinq :
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La Constitution actuelle du Japon, datant de 1947, abolit la kazoku et les titres, prédicats et indicateurs de noblesse en dehors de la famille impériale. En revanche, elle ne priva pas la kazoku de ses biens, de sorte que ses membres conservèrent leur assise économique et qu'au XXIe siècle encore, les descendants des anciennes familles nobles continuent à occuper des postes de première importances dans la société et l'industrie[73].
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L'empire du Japon actuel[Note 13], État démocratique, ne reconnaît de noblesse que pour le seul noyau de la famille impériale, c'est-à-dire le tennō, ses oncles et tantes par les hommes, ses frères et sœurs, leurs enfants et les siens.
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Au XXIe siècle, 4 710 blasons (originaux et variantes incluses) existent au Japon[74].
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En Perse impériale on différenciait deux catégories de nobles : ashrâfiyyat-e divâni et ashrâfiyyat-e lashgari, qui correspondaient plus ou moins à la distinction entre la noblesse de robe et celle d'épée. Sous les Arsacides, la noblesse du premier rang se définissait par la parenté (la filiation ou la germanité) avec la personne du Shah. Ainsi, les membres de Mehestan (nom hérité du Sénat iranien sous l'Empire parthe) étaient nommés parmi les princes de sang qui de ce fait appartenaient au plus haut rang de la noblesse. Avec l'avènement de la dynastie Pahlavi en 1924, Reza Shah fit voter une série de lois portant l'abolition de tous les privilèges la noblesse. L'usage des titres de courtoisie a néanmoins perduré jusqu'à l'avènement de la révolution iranienne en 1979[75].
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En Polynésie, un ariki est un guerrier, et le chef des guerriers, l’ariki nui (littéralement « grand guerrier ») est le chef tribal, souvent assimilé à un roi, au statut généralement semi-héréditaire. Aux Tonga, des titres de noblesse furent conférés à des grands chefs traditionnels lors de la fondation du royaume des Tonga en tant qu'État d'inspiration occidentale, au dix-neuvième siècle. Ainsi furent posés les fondements de la noblesse tongienne, qui dispose à ce jour d'un grand prestige, ainsi que de prérogatives politiques[76].
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Le désert de Gobi (en mongol bitchig : ᠭᠣᠪᠢ, cyrillique : Говь, trans. : goby, littéralement, désert, traduit phonétiquement en chinois : 戈壁沙漠 ; pinyin : gēbì shāmò ; litt. « désert (de) gēbì » ou plus brièvement 戈壁, gēbì ) est une vaste région désertique comprise entre le nord de la Chine et le sud de la Mongolie. Il englobe environ un tiers de la surface de la Mongolie. Le bassin désertique est délimité par les montagnes de l'Altaï, la steppe de Mongolie, le plateau tibétain et la plaine du Nord de la Chine. Au sens propre, le mot « gobi » (prononcé gov) désigne en mongol un territoire semi-aride (le désert est appelé tsöl) en forme de grande cuvette (racine eurasienne[Laquelle ?] *gob « creux, concave »). Le désert de Gobi revêt une importance historique, non seulement pour son appartenance à l'Empire mongol, mais aussi parce qu'il constituait l'un des points de passage de la route de la soie.
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Une partie du désert ainsi que des fossiles situés dans le désert ont été inscrits sur la liste indicative au patrimoine mondial de l'Unesco en 2014[1],[2].
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Le Gobi s'étend sur 1 600 km du sud-ouest au nord-est et sur 800 km du nord au sud. Sa superficie est estimée à 1 300 000 km2, ce qui en fait l'un des plus grands déserts au monde. Contrairement aux images fréquemment associées aux déserts, le Gobi est davantage recouvert de pierres que de sable.
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Les paysages sont divers : on trouve de vastes plaines de steppe, de terre, de pierres ou de sable, d'imposantes chaînes de montagnes comme les célèbres Flaming Cliffs ou de plus petites dunes. Cette hétérogénéité des paysages donne au désert de Gobi une importante variété de couleurs. L'ensoleillement est d'environ 250 jours par an[réf. souhaitée].
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Des nomades habitent certaines régions[3]. Ils se déplacent à dos de chameaux, de petits chevaux (cheval mongol) ou en véhicules motorisés tout-terrain selon les régions et les moyens. Les nomades mongols vivent en famille et dorment sous des yourtes, maisons traditionnelles circulaires mongoles.
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Vers Dunhuang, dans la province chinoise du Gansu, on peut trouver de grandes oasis, des dunes de sable d'une centaine de mètres de haut, les trombes terrestres y sont fréquentes.
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Les animaux sauvages comprennent le cheval de Przewalski, le léopard des neiges, l'hémione de Mongolie[4] ou encore l'ours de Gobi.
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L'humain y domestique depuis longtemps les moutons, les chèvres, dont la chèvre cachemire, célèbre pour la qualité unique de la fibre de cachemire qu'elle produit, les yaks, les chameaux ou le cheval mongol.
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Le bassin de Nemegt, situé dans la partie nord-ouest du désert, est connu localement comme la « vallée des dragons » car il est une source de nombreuses espèces de fossiles, y compris des dinosaures, des œufs de dinosaures et des empreintes de fossiles.
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Le climat du Gobi présente d'importantes variations selon la saison : torride en été (+38 °C), il est glacial en hiver (-25 °C), ce qui en fait le désert le plus froid au monde après l'Antarctique. Ce plateau est balayé par des vents puissants[réf. souhaitée]. Entre la nuit et le jour, on peut observer une amplitude thermique de 32 °C. Dans le canyon de Yolyn Am, on peut voir des blocs de glace au mois de juillet. Le désert de Gobi s'agrandit de plus de 10 000 km2 par an[5].
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Le Gobi peut être découpé en plusieurs régions :
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Le Sahara (en arabe : الصحراء الكبرى al-Ṣaḥrāʾ al-Kubrā, écouter, « le grand désert », en berbère : ⵜⵉⵏⵉⵔⵉ Tiniri ou Tenere) est un vaste désert chaud situé dans la partie nord du continent africain. Il s'étend sur 5 000 km d'ouest en est, de l'océan Atlantique à la mer Rouge, et couvre plus de 8,5 millions de km2[1] (soit près de 30 % de la surface du continent africain), ce qui en fait la plus grande étendue de terre aride d'un seul tenant dans le monde.
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Le Sahara peut même être prolongé au-delà de la mer Rouge, les géographes parlant alors d'un grand « désert saharo-arabique ». Plus largement encore, le Sahara constitue la partie occidentale d'une vaste diagonale sèche qui s'étend des abords du fleuve Sénégal à la Mongolie.
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Plus vaste désert chaud du monde, il divise le continent d'est en ouest. Il couvre d'immenses étendues et s'étend sur le territoire de dix États : le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Tchad, le Soudan, l'Algérie, la Tunisie, le Maroc, la Libye, et l'Égypte, ainsi que sur le territoire contesté du Sahara occidental.
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Le désert de sable ne couvre que 20 % de sa superficie, la zone géographique comprenant plusieurs paysages et climats ; on y trouve des déserts de sable (Grand Erg oriental et Grand Erg occidental), des montagnes (Hoggar, Tassili, Tibesti), des hamadas (plateaux rocailleux) et des regs (déserts de pierre) tel le Tanezrouft.
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Le mot « Sahārā », qui signifie « vaste zone dépourvue de végétation » en arabe[2], désigne dans toutes les langues le grand désert nord-africain. Avant l'arabisation de l'Afrique du Nord, le nom Tiniri (ou Ténéré) qui signifie « grande plaine étendue, sans montagne ni dune, désert plat[3] » en langue tamacheq, la langue tamazight des autochtones Berbères (Touaregs), désignait la région la plus aride de ce désert ; ce mot était utilisé dans la plupart des régions du nord pour désigner le grand Sahara, en Kabylie et au Rif. L'hypothèse ancienne selon laquelle « Sahara » pourrait également provenir de l'addition des mots égyptiens « sah » (pays) et « ka » (hauteur, élévation, colline[4]) n'est pas confirmée.
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Ce grand désert est le plus vaste et le seul vrai désert au sens géographique du terme car il comporte des régions hyperarides (moins de 50 mm de précipitations annuelles mais avec une extrême irrégularité interannuelle), arides (moins de 150 mm de précipitations annuelles et une végétation concentrée dans les oueds), semi-arides et sub-humides sèches. La diagonale sèche dont il fait partie comprend également l'Arabie, le désert de Syrie (Syrie, Jordanie et Irak), le Dasht-e Kavir (Iran), le Dasht-e Lut (Iran), le Thar (Inde) et se poursuit par les déserts de latitude moyenne d'Asie centrale (le Karakoum, le Kyzyl Kum et en Chine le Taklamakan et le désert de Gobi)[5].
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Cette aridité s'explique par l'absence des deux sources principales de précipitations : le front polaire et les courants équatoriaux d'ouest[6] et elle conduit à des épisodes de sécheresse particulièrement importants en intensité et en durée.
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Selon des critères climatiques, la limite septentrionale du Sahara est l'isohyète des 100 mm (+ ou - 50 mm), correspondant à peu près à la limite du palmier-dattier[7], l'une des espèces les plus caractéristiques de la zone de transition Méditerranée/Sahara. La limite sud est plus floue, elle peut être située sur l'isohyète des 150 mm, voire 250 mm[8].
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Selon des critères biogéographiques ou bioclimatiques[9], la limite au nord correspond à la limite septentrionale de maturité des palmiers dattiers (notamment de la culture du Phoenix dactylifera) et à la limite méridionale de l’alfa). Au sud, elle correspond à la limite méridionale de had (en) (Cornulaca monacantha), Stipagrostis pungens (sv) et Panicum turgidum ou à la limite septentrionale de plusieurs espèces sahéliennes, notamment le cram-cram (Cenchrus biflorus, Poaceae sahélienne) et, parmi les plantes ligneuses, Commiphora africana et Boscia senegalensis. Toutefois le cram-cram est une espèce annuelle à durée de vie brève, n'est généralement plus visible après quelques mois de saison sèche, et son abondance varie directement en fonction des précipitations. Elle est de surcroit véhiculée sous forme d'épillets munis de glumes à crochets redoutablement efficaces par les animaux qui peuvent ainsi la transporter loin de son aire[10]. Pour ces raisons, des auteurs ont proposé de déterminer la limite bio-climatique saharo-sahélienne à partir d'espèces arbustives qui intègrent les conditions pluviométriques tout au long de leur vie et sont aisément repérables : Commiphora africana se rencontre en abondance au Nord-Sahel[11]. Acacia senegal (le gommier du Sénégal) et Zyziphus mauritiana ont la même répartition. Du côté saharien, s'observeront Stipagrostis pungens, (arabe : sbot ou Drinn), puissante graminée pérenne, Calligonum comosum (arabe : awarach) et Zyziphus lotus (arabe : Sder)[10].
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Son climat est conditionné par le mouvement descendant (subsidence) des masses d'air mises en mouvement par les cellules de Hadley. Dans une zone comprise entre les tropiques et l'équateur, la zone de convergence intertropicale (ZCIT), l'air humide apporté par les alizés suit un mouvement ascendant. La montée en altitude rafraîchit l’air et l’humidité est relâchée sous forme de précipitations à hauteur de l'équateur. L'air asséché converge ensuite vers les tropiques nord et sud, ce qui crée un climat aride à ces endroits, aux alentours des 20e parallèles nord et sud. Cela correspond au Sahara au nord, et au Kalahari au sud[12]. La zone correspond donc à une ceinture de hautes pressions subtropicales semi-permanentes où l'air venu des niveaux supérieurs de la troposphère tend à s'abaisser vers le sol. La subsidence empêche les ascendances de l'air et par conséquent annihile tout refroidissement adiabatique, ce qui rend la formation de nuages très difficile voire quasiment impossible[13]. La masse d'air dominante stationnant sur le Sahara est donc un air tropical continental (cT), extrêmement chaud et sec. La dissipation permanente de la couverture nuageuse permet un ensoleillement et une radiation thermique ininterrompue. En conséquence, le ciel est le plus souvent clair, le temps est sec, stable, parfois avec une présence de sable dans l'atmosphère (couche d'air saharien).
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Le climat saharien est caractérisé par l'extrême faiblesse, la rareté et la grande irrégularité des précipitations, les très hautes températures de l'air et du sol, l'insolation exceptionnelle, l'hygrométrie moyenne très basse en dehors des côtes, des contrastes thermiques (annuels et journaliers) accentués, une évaporation potentielle considérable, la plus forte de tous les déserts chauds du monde[14]. Le Sahara est le désert le plus absolu : une sécheresse comparable à celle du Sahara ne se voit qu'au nord du Chili, mais sur une étendue infiniment moindre ; partout ailleurs les déserts sont bien plus « pluvieux »[15].
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L'aridité particulière du Sahara tient à la vigueur et surtout à la permanence des hautes pressions. Dans ces conditions, l'air surchauffé au sol ne peut s'élever ; il renforce l'anticyclone en se comprimant. L'affaissement de l'air est le plus fort et le plus efficace au-dessus du Sahara oriental, où l'absence de pluie est absolue, rivalisant avec le désert d'Atacama situé au Chili. L'inhibition pluviométrique et la dissolution des nuages sont par conséquent plus accentuées dans la partie orientale que dans l'occidentale. L'aridité plus grande du Sahara oriental vient du fait qu'il se retrouve encore plus rarement sur la trajectoire des systèmes dépressionnaires chargés de pluie.
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On y trouve donc les pluies annuelles les plus faibles de la planète ; ainsi, la moyenne annuelle est-elle à peine de 5 mm dans la région de Taoudeni (Mali), elle descend à 2 mm à Tedjerhi au sud du Fezzan (Libye) et elle devient quasiment nulle (0,5 mm) à Louxor (Haute-Égypte). Ces moyennes sont d'ailleurs peu significatives car la variabilité interannuelle des précipitations peut être énorme, plus la moyenne annuelle pluviométrique est faible, plus celle-ci est variable d'une année à l'autre.
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Au sud du désert, au niveau de la zone climatique sahélo-saharienne, la remontée latitudinaire de la zone de convergence intertropicale en été peut donner des averses brèves mais très irrégulières avec des précipitations annuelles moyennes comprises entre 150 mm et 250 mm, comme c'est le cas à Tombouctou (Mali) entre juillet et septembre, où tombe l'immense majorité des faibles précipitations annuelles. Dans ce cas, les hautes pressions ont migré vers des latitudes plus septentrionales. Si la ceinture anticyclonique est toujours présente au-dessus du Sahara, elle est relativement peu épaisse en hiver sur le Sahara septentrional ou bien rejetée en altitude dans le Sahara méridional à cause de la dépression thermique qui se forme dans les basses couches de l'atmosphère en été. La pluviogenèse requiert toutefois l'intervention de processus atmosphériques extérieurs suffisamment puissants pour annuler de façon temporaire le caractère stérilisant des structures aérologiques saisonnières, en raison de la grande vigueur des facteurs contrariants[16].
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Sur les 8 ou 9 millions de km2 de désert au Sahara, l'équivalent de la superficie cumulée de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande, une superficie d'environ 2,8 millions de km2 (31 % de la superficie totale) reçoit des précipitations moyennes annuelles inférieures ou égales à 10 mm et près de 1,5 million de km2 (17 % de la superficie totale) reçoivent 5 mm ou moins par an. La quantité annuelle moyenne de pluie est théoriquement de 0 mm sur plus de 1 million de km2 (11 % de la superficie totale) au Sahara oriental en Libye, en Égypte et au Soudan où la moyenne calculée à long terme approche 0,5 mm par an[17].
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L'aridit�� extrême des régions sahariennes ne tient pas seulement à l'excessive faiblesse des précipitations. En effet, à précipitations égales, l'aridité est d'autant plus forte que les températures et l'évaporation potentielle sont élevées. Le minimum pluviométrique est atteint au Sahara oriental alors que le maximum thermique est atteint au Sahara occidental. À altitudes égales, les déserts de Libye et d'Égypte sont relativement moins chauds que les déserts d'Algérie et du Maroc[18].
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Au Sahara, on enregistre de façon courante une durée moyenne effective d'insolation supérieure à 3 600 h par an, soit plus de 10 h par jour.
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Dans la mesure où la condensation de la vapeur d'eau contenue dans l'atmosphère saharienne ne peut s'effectuer normalement et donc donner des précipitations, sauf sur la côte atlantique où se forment des brouillards et des nuages bas à cause du courant des Canaries, un courant océanique frais qui longe la côte, la nébulosité (fraction du ciel couvert par les nuages) est extrêmement faible[19]. Les journées partiellement couvertes sont rarissimes dans les zones les plus centrales[20] ; les nuages de « corps » (présents dans le corps d'une perturbation) type cirrostratus sont rarissimes, alors que les nuages de « marge » type cirrus sont beaucoup plus fréquents, surtout à l'ouest, en hiver ou au printemps. Aussi existe-t-il un fort contraste entre les jours calmes et ceux où soufflent des vents qui peuvent être violents et provoquer des tempêtes de sable. Le ciel peut parfois rester nuageux plusieurs jours consécutifs mais ce sont des cas exceptionnels qui n'entraînent pas de précipitions.
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Le Sahara central constitue la zone la plus étendue du monde dans laquelle la barre des 4 000 h/an d'insolation, sur 4 400 h maximum théorique, est dépassée, ce qui équivaut à plus de 11 h par jour[21],[22]. Dans le Sahara oriental, cette durée effective frôle le maximum théorique, avec une valeur extrême approximative de 4 300 h par an, ce qui revient à près de 11 h 45 par jour[23],[24]. Wadi Halfa[25], un village situé au niveau de la frontière soudano-égyptienne, semble être le point le plus ensoleillé du globe à l'année. Sur l'année, l'ensoleillement s'établit entre 80 % et 98 % ; cette valeur descend en dessous de 75 à 65 % sur la côte atlantique, beaucoup plus nuageuse. Les maximums de durée d'insolation se trouvent aux latitudes 17º en hiver (Tombouctou, Khartoum, Agadez…) et 27° en été (Sebha, Kharga, In Salah…)[26].
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La quantité moyenne annuelle d'énergie reçue au sol dépasse 200 kcal/cm2/an dans les régions sahariennes centrales, de part et d'autre du tropique (latitudes 18° à 28°) et s'abaisse à 180 kcal/cm2/an sur les marges septentrionales et méridionales[27]. Deux zones de maxima existent, l'une, assez restreinte, au centre du Sahara occidental, axée sur le tropique, particulièrement dans le Tanezrouft et dans l'Erg Chech et l'autre, très étendue, au centre du Sahara oriental où les valeurs dépassent 220 kcal/cm2/an[28]. Cette énergie est deux fois supérieure à celle que reçoivent les pays tempérés, 96 kcal/cm2/an à Paris, et 120 kcal/cm2/an pour les régions méditerranéennes de France métropolitaine, par exemple.
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La température moyenne annuelle du Sahara, ramenée au niveau de la mer, est supérieure à celle de tous les autres déserts[18].
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L'été saharien, torride, est très long ; au sud, il dure d'avril à octobre inclus ; cependant des irrégularités de températures subsistent : à latitude et altitude similaires, le Sahara occidental est nettement plus chaud en période estivale que son homologue oriental. Cette irrégularité de température s'explique par l'influence rafraîchissante des vents étésiens qui soufflent dans l'ensemble du bassin de la Méditerranée orientale sans l'interposition d'une barrière montagneuse, et qui atténuent considérablement l'échauffement. Partout au Sahara, à altitude raisonnable, la moyenne des maxima du mois le plus chaud dépasse 38 °C. Il existe une zone située presque exactement au centre géographique du Sahara algérien, baptisée le « triangle de feu », délimitée par Adrar - Reggane - In Salah, où l'on enregistre régulièrement des températures de plus de 50 °C[29], notamment dans la région d'In Salah.
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Les étés les plus chauds se rencontrent dans les basses vallées et dépressions du Sahara central, particulièrement sur le flanc occidental de ce dernier, dans le sud de l'Algérie (Tidikelt, Tanezrouft) ainsi que dans le nord du Mali et de la Mauritanie (El Djouf, El Hank) où les maximales moyennes sont extrêmement élevées de juin à août (45 à 48 °C). L'Erg Chech, au nord du Tanezrouft représente un îlot de chaleur avec des températures moyennes journalières de juillet, jour et nuit confondus, supérieures à 40 °C[30],[31]. La moyenne des maxima diurnes peut dépasser 40 °C pendant cinq à sept mois consécutifs dans le Sahara méridional et dans le sud du Sahara central[32].
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En été, les moyennes des minima nocturnes sont toujours supérieures à 20 °C sur l'ensemble du Sahara, et dans l'immense majorité, celles-ci se situent entre 25 °C et 30 °C. Les amplitudes thermiques journalières moyennes annuelles se situent généralement entre 15 et 20 °C[33], excepté dans le Sahara atlantique où elles sont bien inférieures. Ces écarts ne sont pas supérieurs à ceux de certaines régions de France.
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Malgré la chaleur suffocante qui règne au Sahara en été (les nuits peuvent être cependant très froides en hiver dans les massifs montagneux[34]), le climat est en général sain grâce à l'extrême sécheresse de l'air[35].
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Le désert du Sahara constitue une écorégion terrestre, selon la classification du Fonds mondial pour la nature (WWF), appartenant au biome des déserts et brousses xériques de l'écozone paléarctique. Elle comprend la partie hyper-aride du Sahara central, où les précipitations sont minimes et sporadiques, et exclut ses marges méridionales et septentrionales, plus humides. Bien que la biodiversité et l'endémisme y soient relativement faibles, la région abrite néanmoins une faune hautement adaptée aux conditions très particulières de végétation et de température qui y règnent.
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Le Sahara central abrite, selon les estimations, cinq-cents espèces de plantes, ce qui est extrêmement bas comparé à la superficie sur laquelle elles poussent. Les plantes telles que les arbres d'acacia, les palmiers et les herbes se sont adaptées aux conditions arides.
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Les montagnes Hoggar (Algérie), Monts de l'Aïr (Niger), Djebel Marra (Soudan) abritent l'olivier de Laperrine.
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Les dromadaires et chèvres sont des animaux domestiqués par l'homme. Les camélidés ont toujours été des animaux domestiqués par les nomades, en raison de leurs qualités bien connues de sobriété, d'endurance et de rapidité. Diverses espèces de scorpions jaunes le plus souvent, mais aussi noirs, et de tailles diverses. Androctonus amoreuxi est l'un des plus courants, son venin n'est pas des plus actifs. Il n'est sans doute pas dangereux pour l'Homme. Bien d'autres espèces présentes au Sahara ne sont également pas potentiellement létales. Androctonus australis qui lui ressemble, mais avec une queue bien plus large, peut atteindre comme le précédent près de 12 cm de long et son venin est des plus dangereux, notamment pour les petits enfants et les personnes âgées. Le Varan du désert ou Varan gris (Varanus griseus) est une espèce vulnérable et en danger d'extinction. À ce titre, il est classé en Annexe 1 de la Convention de Washington. La vipère des sables (Cerastes vipera) dotée d'une tête plate et quelque-peu triangulaire, s'enfouit pour se protéger, ainsi que pour chasser, dans le sable grâce à des mouvements giratoires du tronc. La vipère à cornes (Cerastes cerastes) lui est proche, mais elle est moins inféodée au sable. Le fennec appelé aussi renard des sables est rencontré un peu partout dans le Sahara. Le fennec passe la journée à l'abri dans son terrier. La nuit, il chasse des insectes et des rongeurs. Son ouïe extrêmement développée lui permet de localiser ses proies rapidement, grâce à ses oreilles disproportionnées.
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On rencontre également de belles antilopes et gazelles dans le Sahara, elles sont particulièrement bien adaptées à cet habitat aride. Parmi ses espèces, il y a l'Oryx algazelle, l'Addax, la gazelle Dama, la gazelle de Rhim, la gazelle de Cuvier et la gazelle Dorcas qui est la plus petite.
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Le guépard saharien vit majoritairement en Algérie mais aussi au Niger, au Mali, au Bénin et dans le Burkina Faso. À ces endroits peuvent être retrouvés 250 guépards adultes très craintifs et fuyant la présence de l'homme. Le guépard évite le soleil du mois d'avril jusqu'en octobre. Ensuite, il recherche un abri dans les arbrisseaux tels que les acacias. Ils sont inhabituellement pâles[41].
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Les autres animaux incluent les varanus, les damans du cap, les vipères des sables et une petite population de Lycaon[42] dans peut-être 14 pays[43] et des autruches. Il existe d'autres animaux dans le Sahara (volatiles en particulier), entre autres, tels que l'amarante masqué et le capucin bec-d'argent. Il existe également une population de crocodiles du Nil en Mauritanie et dans le plateau de l'Ennedi Tchadien[44].
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Les activités humaines affectent les zones dans lesquelles l'eau peut être trouvée. Ici, les ressources naturelles peuvent être menacées. Les populations restantes de grands mammifères ont été fortement réduites à cause de la chasse. Récemment, des projets de développement ont été organisés dans les déserts d'Algérie et de Tunisie.
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Le Sahara possède 20 % de surfaces sableuses et 80 % de surfaces rocheuses où dominent des roches sédimentaires[6].
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Le Sahara contient plusieurs milieux secs. Les ergs sont les grands massifs de dunes, ils occupent environ 20 % de la surface du Sahara. Ils évoluent en fonction des vents dominants[45]. Le Grand Erg occidental en Algérie et le Grand Erg oriental en Tunisie comptent parmi les plus importants. Les regs[45] sont des étendues plates, caillouteuses et constituent le paysage le plus fréquent du Sahara. Les grands regs sont particulièrement inhospitaliers. Le reg du Tanezrouft, qui veut dire « pays de la soif » (Algérie), le serir libyen ou le reg du Ténéré qui occupent chacun des centaines de milliers de km² peuvent être cités. Ils peuvent occuper aussi le sommet des plateaux.
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Les hamadas sont les plateaux rocheux tabulaires limités par des falaises. Ils sont d'origine sédimentaire, le plus souvent calcaire. Lorsqu'ils sont recouverts de grès, ils sont nommés tassilis (par exemple : Tassili des Ajjer en Algérie). En général la surface montre de la roche nue, lissée par l'érosion éolienne. Le terme « djebel » désigne tous les autres reliefs que ce soient des collines ou des massifs montagneux plus importants.
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Les plus importants massifs sont inclus le Tibesti (région du Borkou-Ennedi-Tibesti) formé d'un massif volcanique émergeant d'une épaisse nappe sédimentaire reposant sur le socle cristallin. Il culmine à 3 415 m (Emi Koussi) ; le Hoggar est un autre imposant massif volcanique. Il culmine à 2 918 m ; l'Aïr est moins élevé les sommets sont plus tabulaires mais culminent tout de même à 2 022 m ; l'Adrar des Ifhoras au sud du Hoggar en est un prolongement cristallin et métamorphique qui culmine à 890 m ; et l'Ennedi (région du Borkou-Ennedi-Tibesti) est un massif gréseux au sud-est du Tibesti et atteint 1 282 m.
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Les milieux humides désertiques concentrent l'essentiel de la biodiversité en raison de la présence temporaire ou surtout pérenne de l'eau et également, de la vie humaine. Le taux d'endémisme y est particulièrement élevé.
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À la différence des précédentes, les sebkhas forment des marais salants temporaires. L'eau peut provenir du ruissellement ou de sources temporaires. La plus grande, le Chott el-Jérid, couvre 5 000 km2. Certaines sont exploitées sous forme de salines depuis le XVIe siècle comme à Taoudeni au Mali.
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Guelta[45] est un terme d'origine berbère (Tageyilt) qui désigne des plans d'eau temporaires ou pérennes, sans écoulement apparent : des mares dans les lits des cours d'eau ou des "citernes naturelles" dans la roche en place. Ils peuvent être trouvés dans les situations protégées d'une trop grande exposition au soleil dans les massifs montagneux comme l'Ennedi et l'Adrar des Ifoghas au Mali.
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Les dayas (pluriel dayate ou daia (daiate), dhaia) sont des dépressions fermées d'extension limitée (quelques mètres à 1 km de diamètre), au fond en général argileux ou argilo-sableux dans lesquelles l'eau de ruissellement peut s'accumuler. Une alternance d'inondation et d'exondation associée à une érosion éolienne participe à leur formation : parfois d'origine karstique (dolines) sur certains plateaux par exemple, issues de la déflation éolienne ou mixtes. Elles constituent des zones de végétation pérennes. Elles peuvent être trouvées surtout au Nord du Sahara. Ces dépressions à fond cultivable servent l’autoconsommation familiale. Ces trois termes d'origine arabe sont en usage en géomorphologie dynamique.
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Les oasis[45] sahariennes, milieu naturel et aménagé, n'occupent qu'un millième de la surface du Sahara. Elles sont situées parfois sur le lit des oueds venant se perdre dans le désert ou au pied de massifs produisant des sources ou encore directement au-dessus de nappes phréatiques affleurantes ou peu profondes. Les oueds sont des cours d'eau à écoulement apparent temporaire (voir aréisme et endoréisme) indissociable du phénomène de crue (les deux mots en arabe sont liés). La majorité du temps, ils sont à sec, mais des poches d'eau durables peuvent persister en profondeur, et des gueltas peuvent être alimentées par une résurgence.
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Ce sont les crues qui alimentent ce réseau hydrographique temporaire, leur origine est essentiellement dans les massifs montagneux et la violence du débit a des conséquences morphologiques fortes sur le lit des oueds.
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La partie amont naît du rassemblement de chenaux de ruissellement, la partie médiane forme un lit large et dont les limites sont parfois difficiles à reconnaître en plaine et la partie aval peut se diviser en plusieurs bras sur un cône étendu d'alluvions. C'est le long des oueds que les seules formations arborées un peu denses dans le Sahara sont observées.
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Les foggaras, sont des ouvrages souterrains de grande longueur permettant l'adduction d'eau dans certaines oasis, depuis les plateaux ou les massifs montagneux. Cette technique ancestrale se retrouve dans ce qui est aujourd'hui l'Iran, sous le nom de Qanat. Elle a été apportée du Sahara dans les steppes marocaines par les Almoravides à qui elle a permis la fondation de la ville de Marrakech.
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Plus de cinq millions d'habitants vivent dans le Sahara, un habitant sur deux vit dans des villes, un habitant sur huit dans le Sahara maghrébin (estimation en 1990)[46]. Jean Bisson estimait la population saharienne à 7 millions de personnes en 2003. On peut estimer aujourd'hui que la densité de population du Sahara est d'environ un habitant au kilomètre carré (8 millions d'habitants pour 8 millions de km²).
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Les populations actuelles du Sahara incluent les Toubous (Libye, Tchad, Niger, Égypte, Soudan soit environ 600 000 personnes) ; les Touaregs (un peuple de nomades dont l'effectif est estimé à un million de personnes ; vêtus traditionnellement de tissus de couleur bleu indigo qui déteignent sur la peau, ils furent aussi appelés les « hommes bleus » ou les « seigneurs du désert » par les voyageurs occidentaux[47]) ; les Saharaouis et les Maures.
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Dans plusieurs régions, notamment au sud du Sahara, des espaces bénéficiant autrefois du climat semi-aride du Sahel tendent à se désertifier, notamment à cause de l'action de l'homme. Ce phénomène est à l'origine d'importants mouvements de population.
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Au Sahara, de nombreuses traces d'une activité humaine préhistorique peuvent être découvertes (outils, poteries, et peintures rupestres).
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Le climat du Sahara a subi des variations importantes durant la préhistoire. Dans l'oasis de Bilma (Niger), des cratères de salines glauques sont les vestiges des mers qui couvraient le Sahara il y a 100 millions d'années (paléo-océan Téthys & Téthys alpine) et se sont retirées lors de la remontée de l'Afrique vers l'Europe, engendrant alors les Alpes et rehaussant l'Afrique du Nord. La genèse du Sahara est datée à environ 7 millions d'années, consécutivement au retrait de la Thétys. Cette zone géographique est soumise aux cycles glaciaires/interglaciaires depuis 2,7 millions d'années, passant de verdoyant à désert tous les 5 à 6 000 ans[48]. Il y a environ 40 000 ans, il existait de grands lacs au Sahara, peuplé alors de semi-nomades. Il y a 18 000 ans, le Sahara était hyperaride[49].
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La théorie astronomique des paléoclimats postule que les oscillations de la Terre autour de son axe engendrerait, avec une périodicité de 20 000 ans environ, un cycle d'épisodes glaciaires suivis de périodes interglaciaires entraînant le verdissement et la désertification (au moment des glaciations) du Sahara[50].
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Vers 12000 av. J.-C., sa limite sud-orientale était remontée à hauteur du tropique du Cancer[45]. Vers 10500 av. J.-C., c'est sa limite sud-occidentale qui était remontée, la surface désertique étant alors moitié moindre que l'actuelle. L'étude des foraminifères de la côte ouest-atlantique indique une très rapide remontée des températures, vers août, et vers juillet, un maximum avec des températures supérieures aux actuelles[51]. Le climat radouci de cette écorégion demeura tempéré jusqu'aux alentours de 8500 av. J.-C. Durant la période appelée subpluvial néolithique, le « Sahara vert » reçut une pluviosité abondante. Il comprenait alors des lacs, des sources où vivaient des poissons et était couvert de végétations en bordure de cours d'eau (forêt galerie) et au fond des vallées[51]. Il était peuplé d'une faune riche et de populations éthniquement diverses de chasseurs cueilleurs qui connurent alors la révolution néolithique environ 6000 av. J.-C.[51],[52] : céramique décorée à la molette du VIe millénaire BP. La « molette » pouvait être un outil en bois servant à appliquer le motif en creux, une bague de bois porte le motif sculpté, et peut tourner autour d'un manche.
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Des fossiles d'animaux marins ont été retrouvés ainsi que des peintures de troupeaux de bœufs sur les parois de certaines grottes de cette époque[53]. Par ailleurs, au centre du Soudan (4e-6e cataracte) on a découvert des os de bœuf domestique datant du Néolithique ancien (7200-6500) ; cette découverte remet en cause l'hypothèse selon laquelle l'origine de la domestication du bétail, en Afrique, serait à rechercher en Basse Nubie (1e-2e cataracte)[54]. Marquant des points forts sur les parcours de nomadisation, les sites rupestres de Gilf Kébir et du Djebel Ouweinat, parmi d'autres, portent des représentations de bétail et non seulement d'animaux sauvages[52]. Mais le régime alimentaire ne semble alors reposer qu'en faible partie sur l'élevage, tandis que la collecte de céréales sauvages, la chasse et la pêche assurent l'essentiel, comme à Al-Farafra.
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Au milieu de cette époque de pastoralisme (6080–5120 BP ou 5200–3800 AEC), au cœur du Sahara vert, sur le plateau libyen de Messak connu pour ses ensembles de gravures rupestres (Wadi Mathendous), dont les styles sont bien distincts mais plus ou moins datables, un rituel complexe était centré sur le dépôt fréquent, dans des monuments circulaires en pierre, de restes d'animaux désarticulés, principalement du bétail. Ces monuments étaient associés à l'art rupestre gravé sur les stèles, placées au centre[55],[51],[52].
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Les massifs montagneux du Sahara montrent des reliques de souches tropicales humides (acacias, Calotropis, Balanites) et de souches méditerranéennes (olivier sauvage, myrte, lavande) très minoritaires, qui restent subordonnées à la végétation proprement désertique (palmier, tamaris) mais attestent du passé humide et forestier datant du temps du « Sahara vert »[56].
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Bien que le réchauffement climatique se fût amorcé, le Sahara était encore humide vers 6500 av. J.-C. Il devint aride vers 3900 av. J.-C. (Événement climatique de 5900 BP)[57], entraînant la migration des populations du centre de l'Afrique du Nord vers la vallée du Nil, ce qui a finalement conduit à l'émergence des premières sociétés complexes dans la vallée du Nil, avec la culture de Nagada (3800-3150 AEC), et l'avènement des premières monarchies nilotiques à Abydos et Hiérakonpolis[58].
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Au Ier millénaire av. J.-C., des peuples de nomades libyco-berbères se sont implantés progressivement dans le Sahara, le parcourant du Nil à l'Atlantique[59]. À la même période, les Phéniciens qui ont établi des comptoirs commerciaux sur la côte d'Afrique du Nord, pratiquent le commerce des esclaves, notamment via le circuit transsaharien[60].
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Les Grecs colonisent la Cyrénaïque et la Tripolitaine à partir du Ve siècle av. J.-C. et établissent des comptoirs le long de la Mer Rouge qui favorisent le commerce avec les Berbères. Parallèlement, le peuple berbère des Garamantes fonde une véritable civilisation urbaine dans le Fezzan et le Carthaginois Hannon le Navigateur explore les sites côtiers du Sahara occidental sur la façade atlantique du Maroc[61].
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La province romaine d’Afrique du Nord est conquise en 146 av. J.-C. lors de la troisième guerre punique alors que des expéditions romaines atteignent le Sahara, telles celles de Lucius Bulbus en 50 av. J.-C. ou du général romain Septimus Flaccus et de l'explorateur militaire Julius Matermus qui parviennent au Tchad à la fin du Ier siècle[62].
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L'Empire romain d'Orient règne sur les côtes nord du Sahara du Ve au VIIe siècle, puis la conquête musulmane du Maghreb atteint rapidement le Sahara à partir du VIIIe siècle. Les musulmans arabes et berbères développent les systèmes de commerce transsaharien, aussi bien sur les marchandises que les hommes (traite arabe). Le Sahara reste à cette époque l'axe principal d'échange entre l'Afrique subsaharienne et l'Afrique du Nord et cette source de revenus considérables est très convoitée. L'empire ottoman s'étend sur l'Afrique du Nord (à l'exception du Maroc) jusqu'à son déclin à la fin du XIXe siècle, mais il est incapable d'étendre son autorité de manière efficace et durable aux régions sahariennes. Cela permet à l'impérialisme et au colonialisme européen de s'imposer, d'abord par les explorations (la traversée nord-sud du Sahara est ainsi réalisée en 1822 par les deux explorateurs anglais Hugh Clapperton et Dixon Denham). En 1828, l'explorateur français René Caillié atteint Tombouctou, seul, et il est le premier à en revenir, au terme d'une éprouvante traversée vers le Maroc, alors que l'Anglais Alexander Laing qui l'avait précédé avait été assassiné par son guide peu de temps après avoir quitté la ville. Le partage de l'Afrique consacre la domination de la France sur le Sahara (Sahara français) contrôlé par les Compagnies méharistes sahariennes fondées en 1902 par le commandant Laperrine. L'intérêt économique du Sahara, manifesté par les projets du chemin de fer transsaharien et de l'Organisation commune des régions sahariennes en 1957, explique le maintien de la présence européenne dans cette vaste région mais n'empêche pas la décolonisation de l'Afrique[63].
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Aujourd'hui, le Sahara est l'objet de multiples enjeux liés aux richesses de son sous-sol (hydrocarbures, minerais dont le phosphate et le fer) qui donnent une impulsion à la construction du réseau des routes transafricaines (notamment la route transsaharienne), mais aussi aux tensions et aux crises de nations en devenir[64].
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Depuis 1900, le Sahara a progressé vers le sud de 250 km et ce sur un front qui en fait plus de 6 000 km. C'est ainsi que la steppe du Sahel connaît un dessèchement relativement brutal.
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Néanmoins, la décennie qui suit l'année 2000 a connu un reverdissement dans le Sahel[6].
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Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références »
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En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
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Une abréviation (du latin brevis, en français : « court », abrégé en « abr. » ou « abrév. ») est le raccourcissement d'un mot ou d'un groupe de mots, représentés alors par un caractère ou un groupe de caractères issus de ce mot. L'abréviation consiste donc toujours en une suppression, plus ou moins importante. Par exemple, « c'est-à-dire » peut s'abréger en « c.-à-d. ». Il existe plusieurs méthodes pour abréger des groupes de mots, dont les plus courantes sont la siglaison et l'acronymie. Le point autre que celui de fin de phrase est souvent l'indice d'une abréviation. Il s'utilise quand la dernière lettre du mot abrégé est elle aussi supprimée : « Monsieur » s'abrège en « M. » et « Maître » en « Me » (« e » étant bien la dernière lettre du mot). Si l'abréviation finit la phrase, le point abréviatif et le point final se confondent.
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La phrase Senatus populusque romanus signifie « Le sénat et le peuple romain ». Cette expression est abrégée sous la forme du sigle S.P.Q.R. C'était le symbole de la République romaine. Sur les emblèmes romains les quatre lettres représentaient le pouvoir politique romain.
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Ces lettres symbolisaient l'union du Sénat et du peuple romain. On trouvait cette devise sous forme de sigle sur les monuments publics, comme les frontons des temples ou des arcs de triomphe. Elle était probablement également employée sur les bannières militaires. D'une manière générale, toute réalisation impériale était susceptible d'être revêtue de cette devise[1][réf. non conforme].
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Parmi les nombreux symboles issus de ligatures ou de signes diacrités que l'on utilisait dans les manuscrits, certains se sont maintenus dans les écritures modernes. Les plus importants, étant maintenant intégrés dans quasiment toutes les langues et leurs écritures sont le point d'exclamation (« ! », abréviation de interjectio) et le point d'interrogation (« ? », abréviation de quaestio). On peut aussi compter à ce titre l'esperluette (« & », ligature de et) ainsi que le croisillon (« # », abréviation de numerus, « numéro », soit N surmonté d'un titulus).
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Il existe aussi beaucoup d'abréviations utilisées pour raccourcir des mots ou des groupes de mots. Aujourd'hui, l'utilisation des téléphones portables est très répandue, et il est courant d'abréger des expressions. Par exemple « mort de rire » se simplifie en « mdr ».
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Les abréviations doivent être définies avant d’être utilisées, soit en note de bas de page à la première occurrence, soit en préface ou postface.
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Les abréviations sont habituellement composées de l’initiale du mot abrégé (et éventuellement d’une ou deux lettres suivantes) suivie d’un point.
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Elles peuvent l'être aussi de la première et de la dernière lettre du mot, ou des deux dernières lettres :
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Ce type d'abréviation, utilisant le début et la fin du mot abrégé, ne recourt pas au point abréviatif, puisque celui-ci est utilisé pour signaler la présence de lettres manquantes.
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Dans ces cas-là, on peut aussi utiliser les lettres supérieures (ou exposants) comme dernières lettres du mot :
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Les abréviations de mots composés doivent respecter les tirets et espaces qui séparent ces mots. Les déterminants ne s’abrègent pas. Le trait d'union et l’espace doivent être insécables afin de ne pas risquer de retour à la ligne dans une abréviation.
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Lorsqu’une phrase se termine par une abréviation, on ne doit pas répéter le point final.
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Il ne faut pas séparer les lettres abréviatives avec la barre de division.
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Il existe des abréviations normées dans de nombreux domaines, par exemple :
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fr/150.html.txt
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L'Allemagne (/almaɲ/ ; en allemand : Deutschland /ˈdɔʏtʃlant/ Écouter), en forme longue la République fédérale d'Allemagne[a] abrégée en RFA (en allemand : Bundesrepublik Deutschland /ˈbʊn.dəs.ʁe.pu.ˌblik ˈdɔʏtʃ.lant/ Écouter, abrégée en BRD), est un État d'Europe centrale, entouré par la mer du Nord, le Danemark et la mer Baltique au nord, par la Pologne à l'est-nord-est, par la Tchéquie à l'est-sud-est, par l'Autriche au sud-sud-est, par la Suisse au sud-sud-ouest, par la France au sud-ouest, par la Belgique et le Luxembourg à l'ouest, enfin par les Pays-Bas à l'ouest-nord-ouest. Décentralisée et fédérale, l'Allemagne compte quatre métropoles de plus d'un million d'habitants : la capitale Berlin, ainsi que Hambourg, Munich et Cologne. Le siège du gouvernement est situé dans la ville de Berlin et dans la ville fédérale de Bonn. Francfort-sur-le-Main est considérée comme la capitale financière de l'Allemagne[b] : dans cette ville se trouve le siège de la BCE.
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Beaucoup de peuples germaniques occupent le Nord du territoire actuel depuis l'Antiquité classique. Durant ce que l'on nomme les invasions barbares, les tribus germaniques se rapprochent du Sud de ce territoire. À partir du Xe siècle, les territoires forment la partie centrale du Saint-Empire romain germanique. Au XVIe siècle, le Nord de l'Allemagne est au cœur de la réforme protestante. Le pangermanisme entraîne l'unification des États allemands en 1871 pour former l'Empire allemand. Après la Première Guerre mondiale, et la révolution allemande de 1918-1919, l'Empire est remplacé par la république parlementaire de Weimar. L'accès au pouvoir des nazis en 1933 mène à la Seconde Guerre mondiale, au cours de laquelle le régime totalitaire connu sous le nom de Troisième Reich, fondé sur un racisme et un antisémitisme singulier, et dirigé par le dictateur Adolf Hitler perpètre des crimes de masse en Europe, dont la Shoah, et laisse le pays en ruines. Après sa défaite militaire en 1945, l'Allemagne perd des territoires et — par la volonté des vainqueurs alliés qui entrent dans la « guerre froide » — est contrainte de se scinder en deux nations : à l'ouest un État démocratique, la République fédérale d'Allemagne (en abrégé RFA) et, à l'est, la République démocratique allemande (en abrégé RDA) sous emprise de l'Union soviétique. Le mur de Berlin — qui symbolise cette division dans l'ancienne capitale — tombe le 9 novembre 1989 et l'Allemagne est à nouveau réunifiée le 3 octobre 1990, Berlin en redevenant la capitale.
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La langue officielle du pays est l'allemand, sa monnaie est l'euro, sa devise est Einigkeit und Recht und Freiheit (« Unité et Droit et Liberté ») et son drapeau est constitué de trois bandes horizontales aux couleurs nationales de l'Allemagne : noir, rouge et or. Son hymne national est Das Deutschlandlied (« Le Chant de l'Allemagne »). Avec plus de 83 millions d'habitants[2], l'Allemagne est le pays le plus peuplé de l'Union européenne. Elle est une grande puissance politique[5] et sa dirigeante politique, Angela Merkel en 2019, est largement perçue comme la personnalité politique la plus influente de l'Union européenne[6]. L'Allemagne est aussi la première puissance économique d'Europe ainsi que la quatrième puissance économique mondiale et elle compte parmi les pays industrialisés les plus développés et les plus performants dans le monde. Elle figure parmi les premiers mondiaux dans les secteurs de l'aéronautique, de l'automobile, de l'industrie chimique et de la construction mécanique. L'Allemagne est en 2017 le troisième exportateur mondial derrière la Chine et les États-Unis et elle est le pays présentant le plus grand excédent commercial du monde en 2018[7]. Elle a aussi le taux de chômage le plus bas parmi les 19 États membres de la zone euro, ce taux s'établissant à 3,3 % en décembre 2018, d'après Eurostat[8]. L'Allemagne affiche un niveau de vie « très élevé » : elle est 4e au classement IDH en 2019[4].
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Membre fondateur de l'Union européenne et membre du G7, du G20, de la zone euro, de l'espace Schengen et de l'OTAN, elle abrite le siège de la Banque centrale européenne, du Tribunal international du droit de la mer et de l'Office européen des brevets. L'Allemagne est le pays le plus apprécié du monde, ceci d'après des sondages effectués à la demande de la BBC en mai 2013[9], du GfK en novembre 2014[10] et de U.S. News en janvier 2016[11]. Comme destination d'immigration, elle est une des terres préférées, se classant ainsi deuxième dans le monde[12], après les États-Unis. L'Allemagne est en 2014 le principal pollueur d'Europe, émettant à elle seule près de 23 % de l'ensemble des émissions de CO2 du continent[13].
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Le mot gotique Thiuda signifiant « peuple », a comme adjectif Thiudisk. Thiudisk est transformé en Theodischus par les Romains, puis en Teudischus. Thiudisk devient Diutisca en vieux haut allemand pour aboutir à Deutsch en allemand moderne ou Tysk dans les langues scandinaves (d'où Tyskland). En ancien français, le latin Theodiscus donne Thodesche, puis Tudesque.
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Le français moderne préfère le mot Allemand issu du latin Alamanni désignant le peuple des Alamans[14]. Ceci est également valable, par exemple, en portugais (Alemão), en espagnol ou castillan (Alemán), et pour le catalan (Alemanys). L'italien lui, a conservé l'origine latine dans son adjectif Tedesco pour dire Allemand[15].
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Germany en anglais se réfère aux Germains et Saksa en finnois et en estonien se réfère aux Saxons.
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Dans les langues des peuples slaves, le nom renvoie à l'adjectif signifiant « muet ».
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En langue chinoise écrite, le nom de l'Allemagne est 德国 (Déguó). Ici, 德 (Dé) est l'abréviation de la transcription 德意志 (Déyìzhì) du mot allemand deutsch, et 国 (Guó) signifie pays[16].
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De 962 à 1806, l'Allemagne est la force centrifuge du Saint-Empire romain germanique. Après le Congrès de Vienne, les États allemands se regrouperont au sein de la Confédération germanique (de 1815 à 1866) alors en proie aux luttes d'influence entre l'Autriche et la Prusse. C'est en 1871, à la fin de la guerre franco-prussienne, les divers États allemands furent réunis dans un État dominé par la Prusse, donnant ainsi naissance à l'Allemagne unifiée moderne, dite également Deuxième Reich ou Reich Wilhelminien. La défaite allemande qui suivit la Première Guerre mondiale provoqua en 1918 l'avènement de la République, puis en 1933 celui du Troisième Reich, lequel s'effondra en 1945 dans la défaite qu'entraîna la Seconde Guerre mondiale. D'abord occupée par les forces armées de ses vainqueurs, l'Allemagne fut séparée en deux parties en 1949, qui formèrent la République fédérale d'Allemagne (dite « Allemagne de l'Ouest ») et la République démocratique allemande (dite « Allemagne de l'Est »). La réunification a eu lieu le 3 octobre 1990, onze mois après la chute du Mur de Berlin, qui marqua la réunification populaire. En 1990, sa capitale redevient Berlin.
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La linguistique et les textes latins nous montrent que la mention du peuple germain remonte à l'époque romaine. Cependant les historiens s'entendent pour trouver les origines d'un territoire allemand au partage de Verdun de 842. Louis le Germanique a obtenu, lors de ce partage, l'est de l'empire carolingien, nommé Francie orientale. C'est de la Francie orientale qu'est issu le Saint-Empire romain germanique fondé par Otton Ier, dit le Grand (936-973). Cet empire comprend, outre le territoire de l'actuelle Allemagne, l'Italie du nord et la Bourgogne. Dès sa fondation, ce nouvel empire est entravé par le peu d'institutions sur lesquelles l'empereur peut asseoir son autorité et la faiblesse des revenus, les empereurs ne disposant que de leurs propres domaines pour financer leur politique. Le système d'élection de l'empereur par les princes-électeurs conduisit souvent à affaiblir le pouvoir du monarque. Traditionnellement, l'empereur élu entreprenait un voyage à Rome pour être couronné par le pape.
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Le délitement du pouvoir impérial est accentué par l'obsession de certains empereurs à vouloir établir une autorité forte dans leurs possessions italiennes. Au XIIIe siècle, Frédéric II est tellement occupé par ses affaires italiennes qu'il renonce à tout pouvoir et tout contrôle dans les nombreuses principautés ecclésiastiques allemandes et qu'il abdique une grande partie de ceux-ci dans les principautés laïques. De ce fait, les terres allemandes sont pratiquement indépendantes du pouvoir impérial dès cette époque.
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À partir du XIe siècle, la Germanie déborde de ses limites traditionnelles entre le Rhin et l'Oder. Commence alors la colonisation de l'Europe centrale sous l'action de grands seigneurs, des rives de la mer Baltique par une croisade menée par les chevaliers Teutoniques et du Sud du pays à partir du règne de Otton Ier. Des centaines de milliers d'Allemands de l'Ouest poussés par la surpopulation ont ainsi migré vers l'Est où des tenures plus vastes et des droits féodaux plus légers les attendent. Les villes rhénanes et les ports se développent mais prennent une part peu active au grand commerce européen du XIIe siècle.
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Après 1438, l'empereur porte le titre d'un « empereur élu » après son élection formelle par les sept « électeurs » de l'Empire à Francfort. À l'époque moderne, le Saint-Empire compte plus de 300 États qui n'obéissent que de très loin à l'empereur Habsbourg.
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Au XVIe siècle, la réforme luthérienne continue à diviser l'Allemagne. En 1546, l'empereur Charles Quint entre en guerre contre les nombreux princes et villes allemands qui se sont convertis au luthéranisme. Son échec à réduire le protestantisme dans le Saint-Empire est sanctionné par la paix d'Augsbourg de 1555, qui permet à chaque prince et ville libre de choisir sa religion mais oblige les sujets à avoir la même religion que leur souverain — cujus regio, ejus religio. L'Allemagne n'en a pas pour autant fini avec les guerres de religion. Les progrès du calvinisme en Allemagne à la fin du XVIe siècle et la volonté de l'empereur Ferdinand II d'imposer son autorité et celle de la religion catholique aux États du Saint-Empire, entraînent la guerre de Trente Ans qui ravage le pays de 1618 à 1648. Les traités de Westphalie entérinent l'affaiblissement du pouvoir impérial en favorisant les droits des 350 États allemands. La liberté religieuse des princes est réaffirmée.
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Le rapprochement se fait partiellement par la finance. La Frankfurter Wertpapierbörse créée en 1585 par des marchands pour établir un cours unique des monnaies, devenue une bourse aux effets de commerce au XVIIe siècle, centralise depuis la fin du XVIIIe siècle la négociation de la dette publique. La Banque de Bethmann innove en fragmentant et revendant, par appel à l'épargne publique, les prêts souverains à François Ier[17].
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Sous la pression de la France, le Saint-Empire est dissous en 1806 et remplacé par la Confédération du Rhin sous protectorat français. Après le congrès de Vienne (novembre 1814 - juin 1815), celle-ci est remplacée par la Confédération germanique (en allemand : Deutscher Bund) qui ne regroupe plus que 39 États sous la direction honorifique des Habsbourg, lesquels ne portent plus que le titre d'Empereur d'Autriche. En fait, cette confédération ne peut exister que si l'Autriche et la Prusse s'entendent. À partir de 1834, le Zollverein ou union douanière commence à se constituer à l'initiative de la Prusse. Il construit un espace économique sans douane intérieure et définit une même politique commerciale vis-à-vis de l'extérieur. Cet espace, progressivement élargi, exclut délibérément l'Autriche. Les révolutions de 1848 touchent la plupart des États allemands. Une assemblée élue au suffrage universel se réunit à Francfort et propose la couronne d'une Allemagne unifiée au roi de Prusse, Frédéric-Guillaume IV, qui la refuse, soucieux de ne pas tenir son pouvoir de la souveraineté du peuple. Il est prêt à accepter la couronne que lui proposent les princes allemands, mais l'Autriche force la Prusse à renoncer en 1850. L'Allemagne se retrouve dans la même situation politique qu'en 1815.
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En 1862, Otto von Bismarck devient le ministre-président du roi de Prusse Guillaume Ier. Il a compris que l'unité allemande ne se fera pas sans l'éviction de l'Autriche par la guerre. Il fait passer par la force les réformes modernisant l'armée. En 1866, l'armée prussienne écrase l'armée autrichienne à Sadowa.
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La Prusse annexe les territoires situés entre sa partie orientale et sa partie occidentale, et dirige la Confédération de l'Allemagne du Nord. Seuls les quatre États du Sud n'y adhèrent pas.
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La France, en déclarant la guerre à la Prusse le 19 juillet 1870, permet de fédérer tous les États allemands autour d'un ennemi commun. La défaite française débouche sur la proclamation de l'Empire allemand le 18 janvier 1871 dans la galerie des Glaces du château de Versailles, avec Guillaume Ier de Prusse à sa tête, entraînant également l'annexion de l'Alsace (sauf Belfort) et du nord de la Lorraine, dont la région de Metz, place-forte de première importance. L'unité allemande s'est faite par le haut et par la guerre, comme le souhaitait Bismarck.
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L'indemnité de guerre de 1871, forçant la France à emprunter 25 % de son PIB pour verser de l'or à l'Allemagne, dope la spéculation immobilière à Berlin, précipitant le krach de mai 1873, le plus profond de l'histoire boursière allemande, puis la Grande Dépression (1873-1896). Les banques se méfient les unes des autres. Les prêts interbancaires s'assèchent, mais la Deutsche Bank nouvellement créée résiste à la tempête et d'autres banques la suivent.
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La sidérurgie allemande connaît une formidable expansion car elle profite mieux des procédés Bessemer (1858) et surtout Thomas (1877), grâce à un charbon plus abondant, même s'il est moins rentable, exploité dans les mines de la Ruhr. Dans les années 1890 des dizaines de milliers de travailleurs polonais émigrent de Pologne vers la Ruhr pour s'embaucher dans les mines de charbon, dont une partie qui se feront embaucher après la Première Guerre mondiale par les industriels français souhaitant relancer leur économie, grâce à leur savoir-faire[18].
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L'Allemagne, devenue une des puissances politiques majeures en Europe s'engage dans la Première Guerre mondiale aux côtés de l'Autriche-Hongrie (1914) et tente d'envahir la France. Après les premiers assauts, la guerre s'oriente vers une longue et lente guerre de position dans les tranchées, meurtrière d'un côté comme de l'autre. Elle prend fin en 1918 avec la défaite allemande, et l'empereur allemand, le Kaiser Guillaume II, doit abdiquer en raison de la Révolution allemande de novembre 1918. Lors du traité de Versailles, l'Allemagne est considérée comme responsable de la guerre et condamnée à payer de très lourdes réparations, d'autant que les Allemands ont fait sauter les cuvelages de 18 des 19 sociétés minières françaises du nord pendant la guerre et noyé les galeries.
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L'Allemagne, chose unique dans l'histoire diplomatique, n'est pas invitée aux discussions versaillaises. Elle est jugée comme principalement responsable (avec l'Autriche-Hongrie) de la guerre, mais conserve néanmoins la Rhénanie, au regret de la France qui voulait fixer la frontière sur le Rhin. L'Alsace et la Lorraine perdues en 1871 reviennent à la France qui n'obtient cependant pas la Sarre (51 millions de tonnes de charbon, soit deux tiers des besoins français), en raison des pressions exercées par l'Angleterre. La Sarre est placée sous la tutelle de la Société des Nations et un référendum sera organisé quinze ans plus tard pour décider son rattachement à la France ou à l'Allemagne. Le Schleswig du Nord est rattaché au Danemark après consultation de la population. Les cantons d'Eupen et de Malmedy sont rattachés à la Belgique. La Pologne obtient un accès à la mer, le fameux « corridor de Dantzig », avec les populations Kachoubes parlant un dialecte polonais mais étant favorables aux Allemands. La ville de Dantzig n'est rattachée ni à l'Allemagne, ni à la Pologne, c'est une ville libre sous contrôle de la SDN. Solutions de compromis qui ne plaisent à personne. 80 kilomètres séparent la Prusse-Orientale du reste de l'Allemagne. La Haute-Silésie, rattachée après plébiscite à l'Allemagne en mars 1921, est occupée par la Pologne peu après. La SDN arbitre la situation et le partage, dénoncé par les deux parties, est réalisé arbitrairement.
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L'Allemagne perd 88 000 km2 et huit millions d'habitants. Le service militaire est aboli et l'armée est réduite à 100 000 hommes dont 5 000 officiers. Elle ne peut posséder ni blindés, ni artillerie lourde, ni aviation. Sa flotte de guerre se saborde à Scapa Flow le 26 juin 1919. Elle perd ses colonies, qui sont placées par la SDN sous mandats confiés aux vainqueurs. Comme responsable de la guerre, elle doit céder du matériel et des produits agricoles. Les réparations de guerre sont évaluées en 1921 à 132 milliards de marks-or à payer en 30 ans. Tous les brevets allemands sont perdus, les vainqueurs obtiennent la clause de « nation la plus favorisée » et le Rhin, l'Oder et l'Elbe sont internationalisés, l'Allemagne perdant tout pouvoir sur leur contrôle. La rive gauche du Rhin, avec des têtes de pont rive droite, est occupée, puis considérée comme démilitarisée perpétuellement.
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Malgré ces mesures intransigeantes, l'industrie allemande résiste et affiche une croissance plus forte que celle des Anglais, qui sont les perdants de la forte expansion européenne des années 1920. En 1939, le charbon français coûte 25 % plus cher qu'en Allemagne.
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Le pangermanisme dévoyé en un nationalisme hostile à l'impérialisme franco-britannique et raciste envers les populations juives et slaves, le ressentiment contre les conditions du traité de Versailles et les conséquences particulièrement dures de la crise économique mondiale de 1929 permettent au NSDAP (parti nazi) d'Adolf Hitler d'accéder par les urnes au pouvoir en 1933. Hitler élimine rapidement toute opposition puis prend le contrôle absolu de l'État allemand en instaurant un régime totalitaire[19]. En 1935, l'Allemagne devient officiellement antisémite en promulguant les lois de Nuremberg. La politique d'Hitler consistant à annexer ou envahir ses voisins finit par provoquer la Seconde Guerre mondiale le 1er septembre 1939.
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L'Allemagne domine le début du conflit. Elle conquiert une grande partie de l'Europe, de l'Afrique du Nord, de l'URSS. Mais pendant l'hiver 1941-1942, l'armée allemande subit de lourdes pertes sur le front russe. En 1942-1943, la guerre tourne en faveur des pays alliés : le Royaume-Uni, le Canada, les États-Unis, l'URSS écrasent finalement les armées de l'Axe, envahissant finalement Berlin. La Shoah est l'extermination systématique par l'Allemagne nazie d'entre cinq et six millions de juifs, soit les deux tiers des juifs d'Europe et environ 40 % des juifs du monde. Le 30 avril 1945, Hitler se suicide.
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Dévastée par la guerre (même si le potentiel industriel du pays est encore énorme car la politique de la terre brûlée souhaitée par Adolf Hitler n'est pas appliquée de façon conséquente), l'Allemagne est occupée par les Alliés. Le pays et Berlin sont divisés en quatre secteurs, chacun contrôlé par l'une des nations victorieuses (États-Unis, Royaume-Uni, Union soviétique et France). Après plusieurs propositions pour une nouvelle Allemagne (comme le plan Morgenthau), elle est finalement divisée en deux parties durant toute la Guerre froide : la RFA (République fédérale d'Allemagne) créée le 23 mai 1949 à l'Ouest avec Bonn pour capitale et siège administratif, et la RDA (République démocratique allemande) créée le 7 octobre 1949 à l'Est avec Berlin-Est pour capitale. Les territoires à l'est du fleuve Oder et son affluent Neisse de Lusace ont été intégrés à la Pologne et à l'URSS.
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Le creux démographique provoqué par la guerre est rapidement compensé par l'arrivée d'environ 13 millions d'Allemands expulsés des anciens territoires d'Allemagne-Orientale et des pays d'Europe de l'Est. Ces millions de réfugiés ont été intégrés dans la société d'après-guerre des territoires de la RFA et la RDA. Ils venaient principalement des anciennes provinces allemandes de la Silésie, de la Prusse-Orientale et aussi de l'est de la province de la Poméranie. En outre ils venaient de Pologne, notamment des anciennes provinces de la Prusse-Occidentale et de la Posnanie. Ils venaient encore des régions qui autrefois appartenaient à l'Autriche-Hongrie : de la Tchécoslovaquie - notamment des régions de Bohême, Moravie et Silésie Tchèque (Allemands des Sudètes) -, ainsi que de Hongrie et de Roumanie (Transylvanie). Par ailleurs ils venaient du territoire de Klaipėda (Memel), en Lituanie.
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Sous l'impulsion du plan Marshall (1948-1952), l'Allemagne de l'Ouest renoue rapidement avec la croissance économique, au contraire de l'Allemagne de l'Est. L'amitié franco-allemande naît avec Konrad Adenauer et Charles de Gaulle, et est considérée encore aujourd'hui comme le moteur de l'Europe. À la chute du mur de Berlin le 9 novembre 1989, prélude à la réunification de l'Allemagne du 3 octobre 1990, les deux pays de RFA et de RDA ne possèdent pas le même niveau économique. Cette différence persiste aujourd'hui, les Länder de l'Est (ancienne RDA) demeurant plus pauvres que ceux de l'Ouest. Le coût de la réunification a entraîné d'importantes difficultés économiques pour le pays depuis les années 1990. Son unification a cependant permis d'en faire une nation politiquement incontournable au sein de l'Union européenne et la première puissance économique du continent.
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De 1991 à 2000, 150 milliards de DM ont été investis chaque année à l'Est de l'Allemagne sans parvenir à sortir cette région de la crise, mais des réformes en profondeur sont entreprises dans les deux parties de l'Allemagne dans les années 1990, afin d'inciter le pays à être plus compétitif, en particulier celle du système de retraite. De 1998 à l'automne 2005, le gouvernement allemand est dirigé par Gerhard Schröder, du SPD (Parti social-démocrate). Les écologistes du parti Die Grünen participent à un gouvernement de coalition. Après les élections législatives anticipées de 2005, la chancelière chrétienne démocrate Angela Merkel dirige un gouvernement basé sur une « grande coalition » qui regroupe cette fois la CDU (et sa branche bavaroise la CSU) et le SPD. Depuis 2009, la même Angela Merkel est à la tête d'une coalition « noire-jaune » entre la CDU et les libéraux du FDP avant de former une nouvelle « grande coalition » après les élections fédérales en 2013.
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En 2005, le cardinal Joseph Ratzinger, ancien archevêque de Munich, et au Vatican préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, est élu pape sous le nom de Benoît XVI. Benoît XVI est le premier pape germanique depuis Benoît XI, qui a régné au XIIIe siècle.
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En 2015, lors de la crise migratoire en Europe, Angela Merkel affirme que l'Allemagne doit être un pays d'accueil et annonce vouloir accueillir 800 000 migrants[20]. Mais, rapidement confronté à une vague d'une ampleur inattendue qui dépasse le million de migrants[21] le gouvernement décide de rétablir sa frontière avec l'Autriche le 13 septembre 2015 afin de freiner le flux des arrivées[22].
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En 2016, les agressions sexuelles du Nouvel An qui font plus de 1 049 victimes ont un impact considérable dans la population allemande[23]. En juillet de la même année, le pays connaît ses premiers attentats islamistes[24],[25],[26]. Ceux-ci, impliquant des demandeurs d'asile, font 15 morts et plusieurs dizaines de blessés en moins d'un mois[27].
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Le Nord est occupé par la plaine d'Europe du Nord, formée par les glaciations du quaternaire, aux paysages fortement différenciés, le centre par des montagnes anciennes d'altitudes peu élevées, le sud par un bassin sédimentaire et par le massif alpin. Ce pays, bordé au nord-ouest par la mer du Nord et au nord-est par la mer Baltique, occupe une place centrale dans l'Union européenne par sa situation, sa puissance démographique, industrielle et commerciale. Une grande partie de l'Allemagne occidentale fait partie de l'Europe rhénane, la région la plus dynamique d'Europe et l'une des plus dynamiques du monde.
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La réunification de 1990 a changé l'organisation de l'espace allemand. L'espace rhénan reste cependant le cœur de l'Allemagne et l'axe le plus fréquenté, aussi bien sur le plan économique que sur le plan démographique malgré la nécessaire mutation de la Ruhr. Francfort et la conurbation de Région Rhin-Main continue de jouer son rôle de capitale financière du pays.
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Depuis le début des années 1960, les régions du Sud, le Bade-Wurtemberg et la Bavière sont des espaces attractifs. Ce sont des régions aussi bien industrielles (techniques de pointe, complexes militaro-industriels) que touristiques. Le solde migratoire régional est fortement positif.
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Depuis la réunification, le Centre et le Nord jouissent d'une position privilégiée. Ils sont devenus un nouveau centre géographique de l'Allemagne. Les ports de Hambourg et de Brême disposent de l'Hinterland de l'ancienne RDA dont ils étaient privés jusqu'en 1990. Le transit entre ces ports et les régions diverses d'Allemagne et d'Europe permet au Land de Basse-Saxe d'occuper une place majeure dans l'espace de l'Allemagne réunifiée.
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Les cinq Länder de l'est constituent une périphérie en reconstruction. Le passage d'une économie socialiste à une économie de marché a entraîné la fermeture de nombreuses usines vétustes et peu concurrentielles, le développement de friches industrielles, des migrations régionales vers les Länder de l'ouest et une forte augmentation du chômage. Le taux de chômage était, fin 2006, de 16,4 %[28] alors qu'il est de 10,1 % pour l'ensemble de l'Allemagne. Ceci est dû à une faible compétitivité qui persiste depuis plus de quinze ans, malgré les investissements consentis par le gouvernement fédéral. Cette situation a abouti à un « désamour » entre les Allemands de l'ouest « Wessis » et les Allemands de l'est « Ossis », les uns trouvant qu'ils ont payé trop cher l'union, les autres se sentant oubliés par les plus nantis et regrettant l'époque de la RDA. Ce dernier phénomène a été appelé Ostalgie par les journalistes. Cependant, les autorités misent sur les nouveaux élargissements de l'Union européenne à l'Est pour dynamiser l'économie des cinq Länder de l'est.
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Entre 1990 et 2017, l'Allemagne a perdu 75 % de ses insectes volants[29].
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En 2019, le jour du dépassement (date de l'année à partir de laquelle l'humanité est supposée avoir consommé l'ensemble des ressources que la planète est capable de régénérer en un an) de l'Allemagne[c] est le 3 mai[30]. L'Allemagne est l'un des pays dont la consommation dépasse le plus les capacités de la planète.
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L'Allemagne est le 25e pays ayant la plus forte concentration annuelle de particules. Celle-ci dépasse légèrement le seuil recommandé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS)[31].
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La disparition des insectes est massive en Allemagne : jusqu'à 67 % ont disparu entre 2010 et 2019 des prairies, et 41 % dans les forêts[32].
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L'Allemagne a connu des changements territoriaux successifs au XXe siècle. La défaite de 1918 a sonné le glas de l'Empire allemand. Le traité de Versailles de 1919 qui règle le sort de l'Allemagne fait passer la superficie de l'Allemagne de 540 848 km2 à 468 776 km2. Celle-ci est amputée de l'Alsace-Moselle, du Nord du Schleswig, d'Eupen et de Malmedy. De plus, pour permettre à la Pologne d'avoir un accès à la mer, la Prusse-Orientale est séparée du reste de l'Allemagne par le corridor de Dantzig.
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Après la défaite de 1945, l'Allemagne est occupée par les vainqueurs. À l'est, onze millions d'Allemands sont chassés ou fuient vers l'ouest. Environ 110 000 km2 de l'Est allemand sont rattachés à la Pologne ou à l'URSS. Une des conséquences de la Guerre froide est la création en 1949 de la RFA à l'ouest dans les zones d'occupations des occidentaux suivie par celle de la RDA dans la zone occupée par les soviétiques à l'est. Il y a désormais deux États allemands : la République fédérale allemande (RFA), une démocratie pluraliste et capitaliste et la République démocratique allemande (RDA), une démocratie populaire avec un parti unique au pouvoir, le Parti socialiste unifié d'Allemagne (SED), et une économie calquée sur celle de l'URSS.
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Le 9 novembre 1989, le mur de Berlin, construit en 1961, tombe. L'année suivante la RDA est absorbée par la RFA. Les Allemands sont de nouveau réunis dans un seul État, la République fédérale d'Allemagne, le 3 octobre 1990. L'Allemagne renonce alors officiellement à ses revendications territoriales sur la Prusse-Orientale[33]. Ce nouvel État doit surmonter le coût de la réunification allemande, c'est-à-dire investir pour rattraper le retard économique des Länder de l'Est par rapport à ceux de l'Ouest. Il s'agit de reconnecter les deux territoires coupés par le rideau de fer durant la Guerre froide : le gouvernement a notamment mis en œuvre des chantiers d'infrastructures de transport : le projet « Unité allemande » lancé en 1992, prévoit des travaux jusqu'en 2010[34] pour un montant total de plusieurs dizaines de milliards d'euros. L'effort est porté en particulier sur les autoroutes à numéros pairs, d'orientation est-ouest : par exemple, la Bundesautobahn 4 qui va de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie à la frontière polonaise en passant par la Thuringe. Les canaux sont modernisés ou complétés, comme le Mittellandkanal. L'intégration de l'ex-Allemagne de l'Est à l'Union européenne reste encore inachevée et les inégalités sont toujours présentes.
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Les plus grandes îles de l'Allemagne sont
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Les plus longs fleuves d'Allemagne sont listés ci-dessous (avec la longueur entière et la longueur en Allemagne, entre parenthèses est indiquée la plus grande ville allemande dans le bassin versant du fleuve respectif).
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Affluent de la mer Noire :
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Les plus longs fleuves entièrement en Allemagne (mer du Nord) :
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Les villes d'Aix-la-Chapelle et Mönchengladbach sont situées dans le bassin versant de la Meuse.
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La Vltava froide (en tchèque : Studená Vltava ; en allemand : Kalte Moldau), le premier affluent de la Vltava, prend sa source en Bavière. Elle est le plus court des deux ruisseaux qui s'unissent pour former la Vltava. Le plus long est la Vltava chaude (en tchèque : Teplá Vltava).
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La Breg et la Brigach s'unissent à Donaueschingen, dans la Forêt-Noire, pour former le Danube.
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Le rapport de suivi du gouvernement fédéral allemand (« Monitoringbericht 2019 ») montre le tableau suivant pour l'Allemagne[35]: Les dernières années ont été très chaudes et caractérisées par de longues périodes de sécheresse et des phénomènes météorologiques extrêmes tels que des tempêtes et de fortes pluies. Les étés 2003, 2018 et 2019 ont été les plus chauds depuis le début des records météorologiques. La température de l'air a augmenté de 1,5 °C de 1881 à 2018. Au cours des dernières décennies, une tendance à la hausse des chaleurs extrêmes a été observée. En particulier, le nombre de journées chaudes (> 30 °C) a considérablement augmenté. Par exemple, en 2003, environ 7 500 personnes sont mortes de plus que ce à quoi on aurait pu s'attendre sans une vague de chaleur. Les mois où le niveau des eaux souterraines est inférieur à la moyenne deviennent nettement plus fréquents. En été, les rivières contiennent de moins en moins d'eau. Le niveau de la mer dans les mers Nord et Baltique est en forte hausse. Cela provoque une augmentation de l'intensité des ondes de tempête. La durée des périodes de végétation est de plus en plus longue. Un exemple est la saison des fleurs de pommier. La proportion de hêtres a diminué par rapport aux essences mieux adaptées à la sécheresse dans les réserves forestières naturelles chaudes et sèches. Les effets du réchauffement croissant sont également évidents si la température de l'eau des lacs et de la mer du Nord a considérablement augmenté.
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Les États fédérés de l'Allemagne se nomment Bundesland (singulier) ou Bundesländer (pluriel).
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* Berlin, Brême et Hambourg sont des « villes-Länder » (en allemand « Stadtstaat »). Pour Hambourg et Brême, il s'agit d'un héritage du passé commercial de ces villes (voir Hanse). Elles sont des Länder à part entière.
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Chaque Land a sa propre constitution (Verfassung). Il est aussi doté d'un Parlement (Landtag) et d'un gouvernement (Landesregierung) issu de la majorité du Landtag. Il est souverain en matière de culture (enseignement, théâtre, musique, etc.), d'organisation des services de police, de droit communal. La Fédération peut élargir les compétences des Länder par des prescriptions-cadres : l'enseignement supérieur, l'aménagement du territoire, la protection de la nature et la conservation des sites naturels sont passés de la compétence de la Fédération à celle des Länder. Enfin, les Länder ont la responsabilité de faire respecter les décisions fédérales sur leur territoire. Chacun des Länder peut également lever des impôts. De ce fait, 36 % des impôts directs collectés reviennent aux Länder, l'État fédéral en recevant près de 50 % et les communes se partageant le reste.
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La loi fondamentale n'a pas délimité strictement certains domaines législatifs : pour le droit civil, le droit pénal, le droit économique, le droit du travail, la politique du logement, la politique énergétique, la circulation routière ou encore la gestion des déchets, les Länder peuvent légiférer à condition que l'État fédéral l'autorise. Et ce dernier ne peut légiférer que pour un besoin uniforme à l'échelle nationale.
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Une des particularités de la démocratie allemande est l'institutionnalisation du rôle des partis politiques : représenter les citoyens et leur apporter une formation politique.
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La Deutsche Bahn, souvent désignée par son nom commercial Die Bahn ou par le sigle DB, est l'entreprise ferroviaire publique en Allemagne, la plus importante d'Europe après la Russie, tant par la longueur de son réseau, que par le chiffre d'affaires ou les prestations de transport.
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Voici une liste des aéroports allemands avec plus de 1 000 000 passagers par an :
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Les alliés occidentaux ont réintroduit une structure fédéraliste en Allemagne en 1949. Le but était de préserver l'unité de la partie occupée par les occidentaux en empêchant le retour d'une Allemagne trop puissante sur le plan politique. Le fonctionnement du système politique allemand est donc régi depuis 1949 par une Constitution appelée Loi fondamentale (Grundgesetz). La Cour constitutionnelle qui siège à Karlsruhe veille à son respect. Depuis cette date, l'Allemagne est donc une république fédérale, composée d'abord de onze Länder[d], puis de seize depuis 1990. Depuis la réunification des deux Allemagnes la capitale fédérale est Berlin. Les pouvoirs exercés par la seule Fédération concernent les affaires étrangères, la défense, la nationalité, la monnaie, les frontières, le trafic aérien, les postes et télécommunications, et une partie du droit fiscal. Le Parlement allemand est composé de deux chambres, le Bundestag, élu au scrutin mixte pour quatre ans, et le Bundesrat (Conseil fédéral) qui comprend 68 représentants des gouvernements des Länder. Chaque Land donne toutes ses voix pour ou contre une loi.
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L'accroissement des pouvoirs du Bundesrat met ceux-ci en mesure de bloquer l'action du gouvernement fédéral. En même temps, les compétences de l'État fédéral ont augmenté aux dépens des Länder. L'imbrication des compétences rend toute décision de plus en plus difficile. En effet, le Bundesrat doit se prononcer sur toutes les lois dont le contenu est applicable dans les Länder. En cinquante ans, la proportion de lois fédérales exigeant l'accord du Bundesrat est passée de 10 % à 60 %. En cas de différence de majorité entre les Länder et le gouvernement fédéral, il y a parfois blocage. Cela gêne même l'action de l'Allemagne dans les instances européennes[39].
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Les Länder et le gouvernement fédéral ont donc réfléchi ensemble à une réforme des institutions allemandes qui a été votée en mars 2006. Les prérogatives législatives du Bundesrat sont diminuées. Le Bundesrat ne vote que les lois qui ont un impact sur les budgets des régions. En contrepartie, l'État fédéral abandonne à celles-ci des champs entiers de compétences dans l'éducation, la recherche et l'environnement[40].
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Le président de la République fédérale (Bundespräsident) est élu pour un mandat de cinq ans, renouvelable une fois, au suffrage indirect, c'est-à-dire par les députés du Bundestag et des personnes élues par les parlements des Länder. Il représente l'unité allemande et défend les intérêts de l'Allemagne mais ses prérogatives restent serrées, son rôle étant essentiellement symbolique. Cependant, il s'agit d'une autorité morale respectée et écoutée. L'actuel président fédéral est Frank-Walter Steinmeier ; cet ancien ministre fédéral des Affaires étrangères a été élu à la fonction présidentielle le 12 février 2017.
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Le chancelier fédéral (Bundeskanzler) est le chef du gouvernement allemand. Il est élu par les membres du Bundestag, sur proposition du président fédéral pour un mandat de quatre ans, renouvelable à plusieurs reprises. Angela Merkel (CDU) est l'actuelle chancelière fédérale (Bundeskanzlerin) depuis le 22 novembre 2005 ; elle a été réélue en 2009, 2013 et 2017.
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La formation de coalitions (généralement désignées par référence aux couleurs qui symbolisent les grands partis) joue un grand rôle dans le fonctionnement politique de l'Allemagne, tant au niveau fédéral que dans chaque Land. Un seul des vingt-et-un gouvernements fédéraux ne reposait sur aucune coalition : le cabinet Adenauer III, entre 1960 et 1961. Deux grands partis dominent traditionnellement ces coalitions et s'opposent électoralement, quand ils ne sont pas unis dans une Grande coalition (große Koalition, de 1966 à 1969, de 2005 à 2009 et depuis 2013 au niveau fédéral) : l'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (Christlich Demokratische Union Deutschlands, CDU, symbolisée par le noir, centre droit démocrate chrétien et libéral-conservateur, présent dans tous les Länder sauf la Bavière) et son allié bavarois l'Union chrétienne-sociale en Bavière (Christlich-soziale union in Bayern, CSU, symbolisée par le bleu ou le noir, droite démocrate chrétienne et conservatrice), membres du Parti populaire européen, ont dominé le gouvernement fédéral en occupant la chancellerie de 1949 à 1969, de 1982 à 1998 et depuis 2005) ; le Parti social-démocrate d'Allemagne (Sozialdemokratische Partei Deutschlands, SPD, symbolisé par le rouge, centre gauche social-démocrate), membre du Parti socialiste européen, a dirigé l'Allemagne fédérale de 1969 à 1982 et de 1998 à 2005, et deuxième force d'une Grande coalition de 1966 à 1969, de 2005 à 2009 et depuis 2013.
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Deux autres partis ont été des partenaires mineurs de coalition au niveau fédéral : le Parti libéral-démocrate (Freie Demokratische Partei, FDP, symbolisé par le jaune, centre libéral), membre du Parti de l'Alliance des libéraux et des démocrates pour l'Europe, a été associé aussi bien à la CDU/CSU (coalition noire-jaune) de 1961 à 1966, de 1982 à 1998 et de 2009 à 2013, qu'au SPD (coalition sociale-libérale ou rouge-jaune) de 1969 à 1982, en s'affirmant pendant longtemps comme la troisième force politique du pays avant de disparaître du Bundestag en 2013 ; l'Alliance 90 / Les Verts (Bündnis 90 / Die Grünen, symbolisée par le vert, centre gauche écologiste), membre du Parti vert européen, n'a été membre d'un cabinet fédéral qu'en association avec le SPD (coalition rouge-verte) de 1998 à 2005, après avoir connu une progression électorale relativement soutenue depuis les années 1980. Une cinquième formation est représentée au Bundestag depuis 2009 sans avoir jamais fait partie d'une coalition au niveau fédéral et est devenue la troisième force politique allemande (et la première d'opposition) en 2013 : Die Linke (« La Gauche », symbolisé par le rouge, gauche et extrême gauche socialiste démocratique, antilibéral et populiste de gauche), membre du Parti de la gauche européenne. Plus récemment, durant les années 2010, à la suite successivement de la crise de la dette dans la zone euro et à la crise migratoire en Europe, un parti eurosceptique a vu ses résultats électoraux progresser très rapidement (cinquième force lors des élections européennes de 2014, la deuxième lors des élections législatives régionales de 2016 en Saxe-Anhalt et la troisième pour celles de Rhénanie-Palatinat et de Bade-Wurtemberg la même année) : l'Alternative pour l'Allemagne (Alternative für Deutschland, AfD symbolisé par le bleu et le rouge), à l'origine créé par des économistes critiques envers l'euro, devenu davantage national-conservateur depuis 2015 en se réorientant vers des positions anti-immigration et anti-islam.
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Au niveau des Länder, au 19 juillet 2016, neuf d'entre eux ont un ministre-président social-démocrate dont quatre dans le cadre d'une coalition rouge-verte (Brême, Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Basse-Saxe et Hambourg), deux avec une Grande coalition (Berlin et Mecklembourg-Poméranie-Occidentale), deux dans une coalition en feu tricolore (avec l'Alliance 90 / Les Verts et un parti centriste libéral ou régionaliste, Schleswig-Holstein avec le parti de défense de la minorité danoise de la Fédération des électeurs du Schleswig-du-Sud ou SSW, et Rhénanie-Palatinat avec le FDP), un avec une coalition rouge-rouge (avec Die Linke, Brandebourg). Quatre Länder ont un chef de gouvernement issu de la CDU, dont deux en Grande coalition (Sarre et Saxe), un avec une coalition noire-verte (avec l'Alliance 90 / Les Verts, Hesse) et un avec une coalition noire-rouge-verte ou kényane (avec le SPD et l'Alliance 90 / Les Verts, Saxe-Anhalt), à quoi s'ajoute un Land traditionnellement dominé par la CSU seule (Bavière). Enfin, deux Länder ont un ministre-président issu d'autres mouvements que les deux grandes forces de gouvernement : le Bade-Wurtemberg a un dirigeant issu de l'Alliance 90 / Les Verts gouvernant en coalition avec la CDU (coalition verte-noire) depuis 2016 après l'avoir fait avec le SPD (coalition verte-rouge) de 2011 à 2016 ; la Thuringe avec un chef issu de Die Linke depuis 2014 qui mène une coalition rouge-rouge-verte (avec le SPD et l'Alliance 90 / Les Verts).
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La Bundeswehr (en allemand « force de défense fédérale ») est une armée exclusivement servie par des professionnels depuis 2011, composée en décembre 2012 de 191 818 militaires, dotée d'un budget de 31,68 milliards d'euros qui déploie aujourd'hui à l'étranger plus de 13 000 hommes.
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De 1945 à la réunification allemande de 1990, la RFA cultive l'« oubli de puissance »[41]. Elle devient le modèle de l'État-marchand civil qui renonce à toute ambition militaire et rôle important dans les relations internationales. Elle cherche à faire oublier son passé impérialiste en s'intégrant au sein du plus grand nombre d'alliances. De ce point de vue l'entrée de la RFA dans l'OTAN, en 1955, la fait passer de pays occupé à partenaire stratégique des États-Unis. La RFA tient d'autant plus à cette alliance que les États-Unis sont ses principaux protecteurs face à l'Union soviétique. La participation à la CECA en 1951 et à la naissance de la CEE marquent le retour de l'Allemagne dans le jeu européen. Néanmoins, les actions de la RFA sur la scène internationale étaient de l'ordre d'une « diplomatie du chéquier[42], » la RFA se montrant généreuse sur le plan des solidarités internationales. Le traité de l'Élysée signé en 1963, permet la réconciliation franco-allemande et une coopération profitable pour les deux pays.
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La chute du communisme et la réunification de l'Allemagne changent le statut du pays. L'unification intéresse directement les quatre vainqueurs de 1945 qui s'étaient partagé quatre secteurs d'occupation. Sans leur accord l'unité allemande est impossible, chacun ayant un droit de veto sur le processus. D'où la signature, à Moscou en 1990, du traité « 4 + 2 » ou « 2 + 4 », ou bien traité de Moscou, son véritable nom étant pour autant « Traité portant règlement définitif concernant l'Allemagne »[43]. Ce traité règle le nouveau statut international de l'Allemagne unie au cœur de l'Europe en fixant définitivement les frontières (art. 1er), et en plafonnant l'armée allemande à 370 000 hommes. Après 45 ans de tutelle étrangère, l'Allemagne retrouve sa souveraineté pleine et entière ; elle redevient un État comme les autres. Forte de sa puissance économique et de sa stabilité, elle s'efforce d'aider les autres États, principalement ses voisins de l'Est, à acquérir cette même stabilité politique. N'ayant plus de visée de puissance ou d'hégémonie, elle promeut les critères environnementaux, les droits de l'homme ou les droits sociaux[44], elle privilégie la culture d'influence via les investissements économiques dans les pays de l'Europe centrale et orientale dont elle favorise l'intégration à l'Europe politique. Elle est devenue un des piliers de l'Europe. Des troupes allemandes sont intervenues dans le cadre des missions de l'OTAN en Bosnie-Herzégovine, au Kosovo et en Afghanistan. En ce qui concerne ce dernier pays, la Bundeswehr y participe depuis janvier 2002 à la mission de la Force internationale d'assistance à la sécurité (ISAF) de l'OTAN[45]. En 2005, environ 7 000 soldats y étaient stationnés[46].
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Après une hausse considérable de la dette publique allemande à cause de paiements forts pour l'Allemagne de l'Est après la réunification allemande et la crise économique à partir de 2008, le taux de la dette publique trouvait son maximum en 2010 (80,9 % du PIB)[47]. À partir de 2012, l'Allemagne a réalisé des excédents budgétaires sur l'ensemble de l'État[48] et était capable de réduire ses dettes de 80,9 % en 2010 à 63,9 % du PIB (2 092,6 milliards d'euros) en 2017[47]. Cela signifie qu'aussi la dette absolue de l'Allemagne ne grossit plus mais au contraire désormais se rétracte.
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Par conséquent, l' Allemagne respecte le critère sur le déficit budgétaire du Pacte de stabilité et de croissance de la zone euro, qui limite le déficit à 3 % du PIB ainsi que les critères du Pacte budgétaire européen de 2012 qui limitent le déficit structurel à 0,5 % du PIB pour l'objectif budgétaire à moyen terme. La dette publique allemande rapportée au PIB pourrait passer dès 2018, avant l'objectif visé de 2019, sous le plafond de 60% fixé par l'Union européenne.
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En 2009 l'Allemagne a introduit un frein à l'endettement pour continuer à atteindre des budgets publiques sans déficits structurels (Länder, États fédéraux) ou au maximum un déficit très limité (0,35 % du PIB pour l'État fédéral). Le frein à l'endettement est maintenant fixé en article 109 paragraphe 3 de la Loi fondamentale. Entre-temps, quelques Länder ont aussi adopté le frein d'endettement dans leurs constitutions régionales. Avec le frein d'endettement, le déficit structurel fédéral, et non le déficit conjoncturel, ne doit plus surmonter 0,35 % du PIB à partir de 2016. Pour les Länder, des déficits structurels sont complètement interdits à partir de 2020. Seule exception sont des catastrophes naturelles ou récessions fortes.
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La notation financière de l'Allemagne par les trois agences de notation les plus suivies Moody's, Standard & Poor's et Fitch est AAA, la note maximale. L'emprunt d'État à long terme (10 à 30 ans) émis par l'Allemagne s'appelle Bundesanleihe et constitue le marché directeur des taux d'intérêt à moyen et long terme dans la zone euro.
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L'Allemagne est peuplée de 83,1 millions d'habitants[2] en septembre 2019, dont 10,3 millions d'étrangers[2]. Avec ses 233 habitants par km2, l'Allemagne est l'un des pays les plus densément peuplés d'Europe (après les Pays-Bas, la Belgique et le Royaume-Uni). C'est le pays le plus peuplé de l'Union européenne. L'Ouest du pays reste plus peuplé que l'Est. En effet, on rencontre d'importantes concentrations urbaines à l'Ouest (région métropolitaine Rhin-Ruhr), dans le Sud-Ouest (région Rhin-Main, région métropolitaine Rhin-Neckar) et le Sud du pays (région métropolitaine de Stuttgart, région métropolitaine de Munich).
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Le taux de natalité de l'Allemagne est l'un des plus faibles du monde (9,5 ‰) et son accroissement naturel est négatif depuis les années 1980 pour les onze Länder de l'Ouest, et dès 1972 à l'échelle nationale. Le nombre de naissances a atteint un minimum en 2011 avec 662.685 avant de remonter dans les années suivantes jusqu'à 792,000 naissances en 2016 du fait d'une immigration augmentée et une politique familiale plus ambitieuse. En 2016, le taux de fécondité allemand est de 1,60 enfant par femme et se trouve proche de la moyenne de l'Union européenne[54]. Jusqu'au début des années 1990 cependant, les cinq Länder de l'Est avaient un taux de fécondité bien plus élevé qu'à l'Ouest, mais la natalité de l'Est est aujourd'hui aussi faible que celle de l'Ouest. Une des raisons de cette faible fécondité résidait dans la difficulté pour les femmes de concilier vies familiale et professionnelle. Cela s'est amélioré dans les dernières années grâce à l'ouverture de beaucoup de nouvelles crèches[55].
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Durant longtemps, l'Allemagne a été réticente à toute politique incitative qui lui rappelait l'époque nazie ou, en RDA, celle communiste. La récente coalition CDU-SPD a pris une série de mesures, sous la houlette de la ministre ancienne de la Famille, des Personnes âgées, des Femmes et de la Jeunesse, Ursula von der Leyen, qui bouleversent la politique familiale. En 2007, un salaire parental a été créé. Il vient s'ajouter aux allocations familiales. Le parent qui arrête son travail pendant un an touche une allocation représentant 67 % du salaire perdu, avec un plafond de 1 800 euros et un minimum de 300 euros[56]. La ministre a décidé la construction de crèches représentant 500 000 places jusqu'en 2013 pour les enfants de un à trois ans. Le nombre de places en crèches a atteint de nouveaux sommets en 2014[55]. L'aménagement du temps de travail, indispensable au développement de toute politique familiale, commence à entrer dans les négociations collectives. Ainsi, en 2016, l'Allemagne applique une des politiques familiales les plus coûteuses au monde, avec un total de 156 mesures, pour un coût annuel total de 55,4 milliards d'euros. En 2019, les allocations familiales sont augmentées de 10 € par mois et enfant : 204 € au lieu de 194 € pour le premier et deuxième enfant, 210 € au lieu de 200 € pour le troisième enfant et 235 € au lieu de 225 € par mois pour le quatrième enfant et les enfants suivants. Une nouvelle augmentation de 15 € par mois et enfant est prévue pour 2021.
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Actuellement, la population allemande n'augmente que grâce à un solde migratoire positif[2]. En 2018, ce solde migratoire net a atteint un niveau entre 340 000 et 380 000 personnes, mais le nombre de naissances était inférieur à celui des décès par 150 000 à 180 000[57]. L'essentiel des nouveaux immigrés en Allemagne est originaire des pays de l'Union européenne.
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Pour résoudre le problème du financement des retraites, les assemblées allemandes ont choisi d'élever l'âge légal du départ à la retraite de 65 à 67 ans entre 2012 et 2029[58]. Il est ensuite question de le repousser à 69 ans et quatre mois. Les retraites en Allemagne sont assez faibles, ne représentant que 48 % du salaire moyen[59].
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L'Allemagne accueille environ 10,3 millions d'étrangers[2], parmi lesquels les Turcs forment la plus importante minorité avec 1,5 million de ressortissants[60], devant les Italiens, les Polonais, les Russes et les Grecs.
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L'Allemagne durcit son encadrement de l'immigration et des procédures d'intégration des nouveaux arrivants, et adopte en 2005 la Zuwanderungsgesetz (de), ou loi sur l'immigration, qui comprend la reconnaissance de l'Allemagne en tant que « pays d'immigration »[61].
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Cette nouvelle loi sur l'immigration touche aussi la loi sur la Natalité, facilitant l'obtention du statut de Citoyen pour les enfants nés sur le territoire allemand d'au moins un parent ayant vécu légalement en Allemagne pendant cinq ans[61].
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Le tableau ci-dessous donne la liste des principales aires urbaines au sens de l'Eurostat :
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Dans le dernier classement de Mercer des villes les plus agréables à vivre dans le monde de mars 2019, cinq villes allemandes se trouvent parmi les 25 premières, en offrant une très haute qualité de vie à leurs habitants : Munich (3e), Düsseldorf (6e), Francfort (7e), Berlin (13e), Hambourg (19e) et Nuremberg 23e[62].
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Faust spricht mit dem Erdgeist (« Faust parle avec le Erdgeist ») de Margret Hofheinz-Döring en 1969.
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L'Allemand parlé : extrait du Faust de Goethe.
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L'allemand est une langue indo-européenne appartenant à la branche occidentale des langues germaniques, de même que le néerlandais ou l'anglais. 92 % de la population a l'allemand comme langue maternelle, ce qui indique une très grande homogénéité linguistique. 8 % de locuteurs parlent une autre langue : le danois, le frison septentrional, le frison oriental, le sorabe, le polonais, les parlers de deux groupes roms (les Sintis et les Roms allemands) ainsi que le turc, le kurde, ou le serbe.
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Il s'agit d'une estimation, car il n'existe en Allemagne aucun recensement basé sur les données linguistiques. Les immigrés ont contribué à l'élargissement du champ linguistique.
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L'allemand standard, appelé en Allemagne Hochdeutsch, n'est pas la langue vernaculaire de tous les germanophones. En effet, plusieurs millions d'Allemands parlent dans leur vie quotidienne l'un des dialectes allemands. Ces nombreux dialectes peuvent être rattachés géographiquement à trois groupes, du nord au sud : le bas-allemand (Niederdeutsch), le bas francique, au centre les dialectes du moyen-allemand occidental et du moyen-allemand oriental, et au sud le haut allemand : le bavarois, l'alémanique, le francique méridional et le francique oriental (voir la liste complète des dialectes dans l'article détaillé sur la langue allemande). La différenciation nord-sud (bas-allemand / haut-allemand) est apparue à partir du VIe siècle. En 1980, on estimait qu'environ 50 % des Allemands utilisaient dans leur vie quotidienne l'un de ces dialectes sans jamais l'écrire[63].
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L'anglais est très répandu, et est la première langue étrangère et commerciale : le quotidien Aktuelle Woche estime[source insuffisante] qu'au moins 50 % des Allemands parlent anglais, ou ont des notions d'anglais, et 30 % des Allemands parleraient anglais couramment. Le français, qui avait un taux de connaissance de quelque 15 % dans les années 1970, a maintenant moins de 5 % de locuteurs en seconde langue.
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Minorités linguistiques historiques
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Les lois fédérales reconnaissent quatre minorités nationales : les Danois, les Frisons, les Sorabes et les Tsiganes. Les quatre communautés reconnues ont fondé en 2004 un Conseil des minorités doté d'une convention commune pour promouvoir leurs intérêts devant le gouvernement fédéral.
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Les Sorabes ou Sorbes, qui constituaient une minorité protégée dans la République démocratique allemande, vivent dans la région de la Lusace (dans les Länder de Saxe et de Brandebourg), qui est subdivisée en Haute Lusace et Basse Lusace. Ils parlent les langues slaves occidentales haut-sorabe et bas-sorabe (en sorabe hornjoserbšćina et delnjoserbšćina), et forment la minorité nationale reconnue la plus importante. Ils ont réussi à maintenir leur culture et leur langue malgré les tentatives de germanisation dans le passé. Tous parlent aussi l'allemand, le taux de bilinguisme atteignant près de 100 %[63]. Le sorabe se situe entre le tchèque et le polonais et s'écrit en caractères latins complétés par quelques signes diacritiques. Le haut sorabe est phonétiquement proche du tchèque mais dispose d'un lexique apparenté au polonais, alors que le bas sorabe à l'inverse est phonétiquement proche du polonais mais utilise un lexique plus proche du tchèque.
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La ville de Budisse, Budyšin ou Budyšyn en sorabe, est considérée comme le centre des sorabes de la Haute Lusace, et la ville de Cottbus, Chóśebuz en sorabe, est considérée comme le centre politique et culturel des sorabes de la Basse Lusace.
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Les Frisons vivent dans la Frise, principalement dans la région côtière du nord-ouest du Land de Schleswig-Holstein. Ils parlent le frison septentrional et le frison oriental, qui font partie du groupe des langues germaniques occidentales. Ils constituent avec l'anglais et le scots la branche anglo-frisonne de ce groupe. Ils ressemblent étroitement au vieil anglais, mais aussi au néerlandais et au bas-allemand.
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Dans la moitié nord du Land de Schleswig-Holstein, il existe une petite minorité danoise (en danois : det danske mindretal i Sydslesvig), parlant le sydslesvigsdansk, le danois du sud du Schleswig. La minorité danoise représente entre 15 000 et 50 000 personnes. Elle dispose d'organisations culturelles, d'une Église (rattachée à l'Église du Danemark) et d'écoles spécifiques. La minorité danoise est reconnue officiellement et protégée dans le cadre de l'accord germano-danois de 1955 et de la convention-cadre sur les minorités du Conseil de l'Europe. La Fédération des électeurs du Schleswig-du-Sud, son parti, est exemptée de la règle des 5 % pour être représentée au parlement régional.
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Entre 1570 et 1815, des centaines de milliers de Huguenots, ou Protestants Français fuient la France pour s'installer dans les états Allemands du Saint Empire Germanique. Après 1685, et la révocation de l'édit de Nantes en France, par Louis XIV, les départs de protestants pour les états Allemands s'accélèrent. On retrouve de nos jours les descendants de ces protestants à travers leurs noms, à consonance française.
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On estime a plus de 10 millions le nombre de francophones en Allemagne[64]. Avant 1815, date du congrès de Vienne, certaines régions frontalières, comme celle de Landau étaient françaises. En 1815, l'Alsace sera maintenue française, mais les régions au-delà du Rhin ou au nord de la Lorraine, dont la Sarre et Sarrelouis, furent cédées aux états du Saint-Empire germanique (états Allemands dont la Prusse). Avec le temps et les divers conflits, les minorités francophones de ces régions ont disparu.
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Un regain pour la langue française va revenir avec le rapprochement franco-allemand des années 1960, initié par les présidents de Gaulle et Adenauer.
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En conséquence, l'organisation des francophones en Allemagne va retrouver une certaine vigueur en intégrant diverses structures francophones dont La Gazette de Berlin, Le Carrefour francophone de Hanovre et de sa région, la Société franco-allemande de Berlin ou encore la Société franco-allemande d'Osnabrück[65].
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De plus, on peut noter la présence de paroisses francophones dont la communauté catholique d'Aix-la-Chapelle, la communauté catholique francophone et l'aumônerie de Bonn ou la communauté catholique francophone de Francfort[66].
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Enfin, un point d'accès à la culture francophone en Allemagne vient consolider la présence française dans ce pays[67]. En effet, l'Institut français d'Allemagne y fait la promotion du français depuis 1949. Il est à noter que sur les 200 structures d'Institut français à travers le monde, l'Institut français d'Allemagne est un des plus développés sur la planète.
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Les guerres de religions ont déchiré les Allemands aux XVIe et XVIIe siècles, au cours de la guerre de Trente Ans. La réforme luthérienne est introduite par le moine augustin Martin Luther. La diffusion de la Dispute de Martin Luther sur la puissance des indulgences (titre latin Disputatio pro declaratione virtutis indulgentiarum), plus connue comme les Quatre-vingt-quinze thèses, a déclenché la Réforme en Allemagne. Le document aurait été placardé à la porte de l'église de Wittemberg (aujourd'hui en Saxe-Anhalt) le 31 octobre 1517. Les 95 thèses sont finalement condamnées le 15 juin 1520 par la bulle Exsurge Domine du pape Léon X. Luther, alors ouvertement en conflit avec l'Église, est excommunié au début de l'année suivante.
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Aujourd'hui, le Nord et l'Est de l'Allemagne sont majoritairement protestants. La grande majorité des protestants allemands appartient à l'Église évangélique en Allemagne qui rassemble 25,5 % de la population. Des majorités catholiques se trouvent avant tout en Rhénanie, au sud du Bade-Wurtemberg et en Bavière où est né le pape Benoît XVI. 27,7 % de la population est catholique[68]. L'Est de l'Allemagne et Hambourg sont majoritairement sans confession[69] mais la première religion reste le luthéranisme. Enfin, l'islam est pratiqué par la communauté turque, concentrée dans la Ruhr et à Berlin. La population alévi bektachi est estimée entre 500 000 et 625 000. En 2000, l'Allemagne accorde aux alévis le statut de « communauté religieuse »[70].
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En Allemagne existe la Kirchensteuer, un impôt destiné aux institutions religieuses.
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Églises (édifices)
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Quelques-unes des plus grandes et fameuses églises d'Allemagne :
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L'Allemagne est la première puissance économique de l'Union européenne. Elle figure au quatrième rang mondial depuis 2008 derrière les États-Unis, le Japon, et la Chine[71] mais devant la France et le Royaume-Uni. Elle possède pour cela de nombreux atouts : un marché intérieur important, une population active qualifiée grâce à l'apprentissage professionnel, et un niveau de vie élevé. Les entreprises et les syndicats allemands fonctionnent en cogestion. Le PIB allemand s'élève à 3 876 milliards de dollars (GDP 2014, Fonds monétaire international)[72]. Le commerce extérieur représente un tiers du PNB : avec un volume d'exportations de 1 134 milliards d'euros (2014)[73]. L'excédent commercial était le plus élevé du monde en 2014 avec 217 milliards d'euros[73]. Le principal moteur de ce commerce extérieur est l'industrie, dont le pourcentage dans le total des exportations se situe à quelque 84 % (2004).
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L'économie allemande dispose d'un réseau de communication de première qualité : le plus long réseau autoroutier d'Europe, un réseau ferré particulièrement dense et trois axes navigables, le Rhin premier fleuve mondial pour le fret, la liaison Rhin-Main-Danube et le canal du Mittelland.
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L'Allemagne est la quatrième puissance maritime économique du monde. Au 1er janvier 2013, sa flotte s'élevait à 3 833 navires, totalisant 125,778 millions de tonnes de port en lourd, dont 109,136 millions battant pavillon étranger et répartis sur 3 437 unités. 52,41 % de la totalité du tonnage est immatriculée au Liberia et 10,43 % à Antigua-et-Barbuda, contre seulement 13,23 % en Allemagne[74].
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Certaines entreprises allemandes occupent la première place du marché mondial dans leur domaine (par exemple BASF dans l'industrie chimique, Munich Re (aussi Münchener Rück) dans la réassurance, Aldi et Lidl pour les supermarchés hard-discount). Autres entreprises occupent la première place européenne dans leur domaine (par exemple Volkswagen dans la construction automobile, Bosch pour les équipementiers automobiles, Deutsche Bahn pour les entreprises ferroviaires, Lufthansa pour les compagnies aériennes, DHL pour la logistique, SAP pour les entreprises de logiciels ou Adidas dans la fabrication d'articles de sport). En outre, il y a beaucoup de petites et moyennes entreprises, le fameux « Mittelstand », qui occupent la première place du marché mondial ou européen dans une niche qui s'appellent « champions cachées »[75] ou « hidden champions »[76].
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L'évasion fiscale représente 165 milliards d'euros par an selon Tax Justice Network[77].
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Les inégalités comptent parmi les plus élevées d'Europe et se traduisent notamment par des bas salaires dans de nombreux secteurs. Ainsi, 22,5 % des actifs gagnent moins de 10,50 € de l'heure contre seulement 8,8 % pour la France[78].
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L'Allemagne est confrontée depuis 2004 à une envolée du prix des loyers, pouvant déboucher sur l'éclatement d'une bulle immobilière. Entre 2016 et 2017, les prix ont augmenté de plus de 20 % à Berlin[79].
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L'industrie est un secteur économique très important en Allemagne. Environ 33 % de la population active travaille dans ce secteur. Les principaux secteurs en chiffre d'affaires sont la construction automobile avec 777 000 salariés en 2004, suivie par l'électrotechnique avec 799 000 salariés, la construction mécanique avec 868 000 salariés et l'industrie chimique[80]. À côté des grandes entreprises mondialement connues comme Siemens, Volkswagen, ThyssenKrupp, Allianz, Bosch, BASF ou Bayer, les PME/PMI emploient plus de 20 millions de salariés. Dans la construction mécanique, secteur où la RFA détient 19,3 % du marché mondial, la grande majorité des entreprises a moins de 200 salariés. Ces succès sont dus à la réputation de bonne qualité des produits allemands en général. Les entreprises allemandes dépendent peu des banques pour leur financement. Grâce à leurs bons rendements, près de 70 % d'entre elles peuvent couvrir elles-mêmes leurs besoins financiers[81].
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La construction automobile fournit 40 % des exportations allemandes. Un salarié sur sept travaille dans ce secteur. Les grands constructeurs Volkswagen et Audi, BMW, Daimler AG, Porsche et Opel, ce dernier filiale allemande de PSA depuis 2017, font de l'Allemagne le troisième producteur d'automobiles mondial. Environ six millions de voitures sortent chaque année des chaînes de montage allemandes et 4,8 millions de voitures de marque allemande sont produites à l'étranger.
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L'industrie automobile allemande traverse une période de fortes convulsions due au dieselgate, au déploiement de l'électromobilité à marche forcée, et aux changements de paradigme tels que l'autopartage et le véhicule autonome[82]. L'arrivée de Tesla dans le Brandebourg, aux portes de Berlin, va compliquer la situation[83]. En 2020, la pandémie de Covid-19 vient encore affaiblir l'industrie automobile du pays, car les gens auront « tout autre chose en tête que l'achat d'une nouvelle voiture », dans tous les marchés, qu'ils soient européens, chinois ou américains[84]. En matière d'emploi, eu égard aux changements de paradigme, The Shift Project s'attend à « bilan globalement négatif [...] qui ne sera probablement pas entièrement compensé par le développement des mobilités actives et partagées »[85].
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Comme dans toutes les économies développées, le secteur tertiaire est le premier employeur allemand. Près de 28 millions de personnes y travaillent dont 10 millions dans le commerce, l'hôtellerie, la restauration et les transports. Ce secteur est constitué à plus de 40 % de PME/PMI.
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Le tourisme est en Allemagne un facteur économique important. L'Allemagne est le leader mondial du tourisme d'affaires avec une part de 11 % des voyages d'affaires internationaux. Des concerts, des festivals et de grandes manifestations sportives attirent beaucoup de vacanciers. Pour ne citer que quelques exemples, il y a les fêtes de rues ou les marchés de Noël (voir aussi: section de la culture)[86].
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Quoique densément peuplée et fortement industrialisée, l'Allemagne offre encore une large place à la nature. Les forêts recouvrent 29 % du territoire. La forêt bavaroise constitue le plus grand espace de montagnes boisées en Europe centrale et la Forêt-Noire conserve toujours un caractère sauvage. Il y a des siècles gestion durable des forêts en Allemagne.
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L'agriculture est également très importante, contrairement aux idées reçues ; en comparaison, l'Allemagne se situe juste derrière la France pour la production céréalière, mais la devance et occupe ainsi le premier rang européen en ce qui concerne la production de lait. Depuis 2007, les exportations agro-alimentaires allemandes ont dépassé celles de la France pour parvenir au second rang mondial derrière les États-Unis[87].
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L'économie allemande est particulièrement orientée vers le marché mondial. Les grands partenaires commerciaux de l'Allemagne sont la France, les États-Unis, l'Italie et le Royaume-Uni. Mais l'Allemagne, qui a retrouvé un rôle de pivot de l'Europe depuis la chute du communisme et la réunification, cherche à développer de nouveaux débouchés. Elle a accru sa présence en Europe de l'Est. Depuis le début des années 1990, une partie de la production allemande a été délocalisée vers ces pays, si bien que 830 000 personnes travaillaient pour des entreprises allemandes dans les anciens pays communistes en 2002, contre presque aucune avant 1990. Des entreprises allemandes ont aussi absorbé des entreprises locales comme Volkswagen qui a racheté le constructeur tchèque Skoda[88]. Au total, plus de 10 % des exportations allemandes se font vers ces pays, soit autant que vers les États-Unis.
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Les pays émergents constituent un défi de taille pour l'Allemagne. L'importance des relations économiques avec la Chine ou l'Inde ne cesse donc de croître. Les échanges avec l'Inde sont plus modestes. Les entreprises allemandes doivent relever le défi de la compétitivité face à des pays où le coût de la main-d'œuvre est très faible. Cependant, elles misent peu sur le faible prix de leurs produits pour exporter, mais beaucoup plus sur leur qualité ou leur spécificité. On achète les produits allemands non pas parce qu'ils sont bon marché, mais parce qu'ils sont de bonne qualité[89], ou parce qu'on a besoin d'un produit que seuls les Allemands fabriquent.
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L'Allemagne a connu après la réunification des difficultés. La concurrence internationale est importante et les entreprises doivent se moderniser rapidement ou délocaliser, sous peine de faillite. L'Ouest du pays est le plus dynamique, tandis qu'à l'Est (ancienne RDA) de nombreuses entreprises ont dû fermer, ce qui a provoqué une forte hausse du chômage jusqu'à 2005 et un exode de l'Est vers l'Ouest.
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À cause des reformes du marché de travail (réformes Hartz), la performance forte des entreprises, notamment dans l'export, et aussi à cause de la démographie (plus de nouveaux retraités que de jeunes entrants sur le marché de travail), le taux de chômage a fortement diminué depuis 2005 et s'établit selon Eurostat en décembre 2018 à seulement 3,3 %[8]. C'est le taux le plus bas de tous les 19 États membres de la zone euro devant les Pays-Bas (3,6 %) et la Malte (3,8 %). Le taux de chômage pour les jeunes de moins de 25 ans s'établit à seulement 6,0 %[8] - c'est le taux le plus bas de l'Union européenne devant les Pays-Bas (6,6 %) et l'Autriche (8,9 %).
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Le nombre de postes proposés en Allemagne a crû fortement de 300 641 en 2009 à 556 831 en 2015[90]. Pour trouver plus de travailleurs étrangers, l'État allemand a lancé la campagne « Make it in Germany »[91].
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En 2006, le PIB a crû de 2,9 %, après plusieurs années de stagnation[92]. Les entreprises profitent d'une compétitivité regagnée depuis dix ans à force de restructurations et de modération salariale. Depuis 2006, la production augmente chaque année, les carnets de commande restent remplis[93]. Après un fort recul du PIB pendant la crise économique de 2008/2009, la croissance de celui-ci a fortement repris en 2010 (4,1 %) et en 2011 (3,6 %), et plus légèrement en 2012 (0,4 %) et 2013 (0,1 %). En 2014, la croissance reprenait à 1,6 %[94], et en 2015, à 1,7 %[95].
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Selon les données d'Eurostat, 70,8 % des chômeurs allemands vivent dans la pauvreté en 2016, le taux le plus élevé de l'Union européenne, contre 38,4 % en France. Cet écart serait lié entre autres aux conditions d'accès à l'indemnisation du chômage très restrictives en Allemagne[96].
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Dans la dernière décennie, l'Allemagne a réformé son marché du travail avec les réformes Hartz (2003/2005) et pris des mesures contre la crise pour préserver son dynamisme économique. Ces mesures sont souvent vues comme un modèle pour les autres pays européens car l'Allemagne a été capable de diminuer le chômage à 3,3 % (Eurostat, décembre 2018)[8] et de réaliser des excédents budgétaires sur l'ensemble de l'État à partir de 2012[97], mais le prix à payer sur le plan social est également souligné par les économistes et il est jugé parfois excessif. Ainsi, Henrik Uterwedde, économiste et directeur adjoint de l'Institut franco-allemand de Ludwigsburg, parle-t-il de quasi-« abus et exploitation en ce qui concerne les temps partiels et les bas salaires »[98].
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Pour maintenir son dynamisme économique, l'Allemagne a en effet privilégié l'emploi précaire sans salaire minimum : les mesures prises par le gouvernement allemand (définissant de nouveaux contrats de travail, exonérant les employeurs et ne donnant pas droit au chômage, avec la possibilité de payer des chômeurs de longue durée moins d'un euro par heure pour une activité à temps partiel afin d'aider ces personnes à se réintégrer dans le marché de travail normal), en accord avec le patronat et les syndicats ont ainsi entraîné une baisse de salaire de 20 % pour 1,6 million de personnes, et une stagnation depuis dix ans pour les autres[98].
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Concernant la recherche d'emploi, il y a en tout 7 millions de personnes (soit 16 % de la population active) qui sont soit au chômage soit touchent des indemnités prévues par la loi Hartz IV. Les chômeurs allemands (dont le nombre s'est réduit de manière significative ces dernières années) sont les plus exposés à la pauvreté relative dans l'Union européenne : 70 % d'entre eux sont en danger de pauvreté (moins de 952 euros par mois de ressources), contre 45 % en moyenne dans l'Union européenne[99]. Cependant, le coût de la vie et en particulier du logement est beaucoup moins élevé en Allemagne - en moyenne les loyers à Paris avec 26,25 € par mètre carré sont beaucoup plus élevés qu'à Berlin (5,73 €/m2), Hambourg (6,30 €/m2), Munich (9,70 €/m2) ou Cologne (7,26 €/m2) en 2009[100]. Les loyers offerts pour les nouvelles locations dans les grandes villes ont en général augmenté fortement durant les dernières années mais ont aussi été plafonnés récemment par une nouvelle loi[101].
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Pour restreindre l'emploi précaire, le gouvernement allemand avait décidé en printemps 2014 d'introduire un salaire minimum de 8,50 € bruts de l'heure à partir du 1er janvier 2015, mais une période de transition était prévue pour les secteurs qui étaient encore sous le coup d'un accord de branche. À partir de 2017, il concerne tout le monde, sauf les moins de 18 ans, les stagiaires et les chômeurs de longue durée, exemptés pendant les six mois suivant leur embauche[102]. Le salaire minimum a été relevé à 8,84 € bruts de l'heure à partir du 1er janvier 2017[103]. La commission chargée de le réévaluer statuera en 2018 sur une nouvelle augmentation, pour une application au 1er janvier 2019[104]. En septembre 2016, l'institut IAB de recherche sur l'emploi évalue à 60 000 le nombre de postes perdus ou non-créés à cause du salaire minimum[105].
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Les personnes âgées sont également de plus en plus exposées à la pauvreté. Depuis l'adoption des réformes lancées en 2002 et 2005 par le chancelier Gerhard Schröder, le taux de remplacement (montant de la première pension en comparaison du dernier salaire) est tombé à 48 %. Plus d'un million de seniors, pour beaucoup âgés de plus de 70 ans, sont contraints en 2019 d'exercer des « mini-jobs » pour vivre. Soit une hausse de 40 % sur dix ans. La part des retraités précipités sous le seuil de pauvreté a nettement augmentée. 16,8 % des personnes âgées sont touchés aujourd'hui. Une enquête prospective publiée en septembre 2019 par l'institut de recherche économique de Berlin (DIW) relève qu'avec le système actuel, 21,6 % des retraités allemands seront en situation de grande pauvreté à l'horizon 2039[106].
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L'Allemagne fait partie de l'aire de la civilisation occidentale et européenne et compte 46 sites inscrits au patrimoine mondial, dont quarante-trois culturels et trois naturels.
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La notion de culture est perçue de façon différente en France et en Allemagne. En France, la culture désigne plus une connaissance « intellectuelle », individuelle. En Allemagne, les deux sens, individuel et collectif, sont exprimés par deux mots distincts : Bildung et Kultur. La définition de la culture individuelle ou culture générale correspond au mot Bildung[107]. C'est surtout cette dernière notion que l'article se propose de développer même si le mot culture et le mot civilisation sont désormais pratiquement synonymes en France[108]. La deuxième difficulté rencontrée pour parler de culture allemande est liée au fait que l'État allemand ne date que de la seconde moitié du XIXe siècle. Beaucoup d'artistes perçus comme allemands ne se revendiquent pas comme tels, mais sont assimilés à l'aire germanique qui se définit sur des bases linguistiques. À ce titre, il est difficile de distinguer culture allemande et culture autrichienne jusqu'au milieu du XIXe siècle. Enfin, les frontières du territoire allemands ont fluctué à travers les siècles, ce qui rend la définition géographique du sujet délicate.
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Certaines grandes fêtes populaires - comme la Noël en Allemagne, la fête de la bière à Munich (« Oktoberfest »), le Christopher Street Day dans les grandes villes, le Carnaval des cultures à Berlin, les carnavals de Mayence, Düsseldorf et de Cologne, le Hanse Sail de Rostock - sont depuis longtemps des pôles d'attraction pour beaucoup de locaux et touristes.
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L'Allemagne est également le pays possédant le plus de zoo au monde, ainsi que le plus grand nombre espèces différentes vivantes dans ces zoo[109].
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Le pays compte plusieurs orchestres de renommée internationale, au premier rang desquels :
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L'Allemagne a été riche en compositeurs, notamment :
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Karl Friedrich Abel, Jean-Sébastien Bach[e] et ses fils Carl Philipp Emanuel Bach et Johann Christian Bach, Ludwig van Beethoven, Johannes Brahms, Johann Jakob Froberger, Christoph Willibald Gluck, Georg Friedrich Haendel, E.T.A. Hoffmann, Félix Mendelssohn, Johann Pachelbel, Johann Joachim Quantz, Max Reger, Heinrich Schütz, Robert Schumann, Richard Strauss[f], Georg Philipp Telemann, Richard Wagner, et Carl Maria von Weber entre autres.
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Les principaux opéras d'Allemagne sont situés à :
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L'Allemagne connaît aussi la pratique de musiques traditionnelles, notamment le Yodel encore connu de nos jours dans les régions alpines de Bavière.
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La musique populaire allemande s'appelle le Schlager. Des groupes comme Modern Talking, Alphaville, Münchener Freiheit, Ireen Sheer, Dschinghis Khan ou la chanteuse de Nouvelle Vague Allemande (Neue Deutsche Welle) Nena originaires d'Allemagne ont connu un succès international.
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Le pays a donné naissance à plusieurs groupes de rock allemand de renommée internationale, notamment avec Scorpions à partir des années 1980, Rammstein des années 1990 à aujourd'hui et Scooter (groupe) de 1994 à aujourd'hui, ou encore le groupe Tokio Hotel de 2001 à nos jours.
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Jean-Sébastien Bach(1685-1750).
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Ludwig van Beethoven(1770-1827).
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Richard Wagner(1813-1883).
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Semperoper, Dresde(construit 1878).
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Rammstein(commencé en 1994).
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Des philosophes allemands :
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Theodor W. Adorno, Hannah Arendt, Jakob Böhme, Friedrich Engels, Johann Gottlieb Fichte, Jürgen Habermas, Georg Wilhelm Friedrich Hegel, Martin Heidegger, Max Horkheimer, Edmund Husserl, Karl Jaspers, Emmanuel Kant, Gottfried Wilhelm Leibniz, Karl Marx, Friedrich Nietzsche, Friedrich Wilhelm Joseph von Schelling, August Wilhelm Schlegel, Arthur Schopenhauer, Christian Wolff.
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G. W. Leibniz(1646-1716).
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Emmanuel Kant(1724-1804).
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Arthur Schopenhauer(1788-1860).
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Karl Marx(1818-1883).
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Friedrich Nietzsche(1844-1900).
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Des ingénieurs ou scientifiques allemands :
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Johannes Gutenberg(1400-1468).
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Alexander von Humboldt(1769-1859).
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Max Planck(1858-1947).
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Albert Einstein(1879-1955).
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Konrad Zuse(1910-1995).
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La littérature allemande s'inscrit dans le cadre plus général de la littérature de langue allemande qui regroupe l'ensemble des œuvres littéraires de langue allemande, en englobant celles produites en Autriche ainsi que dans une partie de la Suisse.
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Née au Moyen Âge, la littérature allemande a connu des périodes de grand rayonnement comme le « Sturm und Drang » (vers 1765-1785) avec Johann Wolfgang von Goethe et Friedrich von Schiller, le romantisme (vers 1796-1835) avec les Frères Grimm et les poètes Friedrich Hölderlin, Jean Paul Richter, Novalis, Joseph von Eichendorff, et un peu plus tard Heinrich Heine, avant la période « Klassische Moderne » (de 1900 aux années 1920) où dominent Hermann Hesse, Erich Kästner et Thomas Mann qui, avec les poètes et prosateurs autrichiens, ouvrent la voie de la modernité sur laquelle pèsera le nazisme qui conduira de nombreux auteurs à l'exil.
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Enfin le renouveau littéraire depuis 1945 a été notable et marqué par plusieurs attributions du prix Nobel de littérature à des écrivains allemands : Nelly Sachs (1966, naturalisée suédoise), Heinrich Böll (1972), Günter Grass (1999) et Herta Müller (2009).
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Goethe(1749-1832).
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Friedrich von Schiller(1759-1805).
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Les Frères Grimm(1785-1863).
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Hermann Hesse(1877-1962).
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Certains designers allemands ont apporté une contribution importante au design industriel moderne, en s'inspirant notamment de l'école du Bauhaus, de Dieter Rams et de Braun[111].
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La mode vestimentaire en Allemagne, si elle ne dispose pas d'influence au niveau mondial, est source de plusieurs personnalités reconnues, telles Karl Lagerfeld ou Claudia Schiffer ainsi que de marques largement implantées internationalement comme Hugo Boss ou Esprit. Pour ces personnalités qui officient parfois pour des entreprises tierces, une grande part de leur réussite est liée à leur présence sur la scène européenne ou parisienne, ainsi que pour l'industrie, à l'exportation. La Semaine de la mode qui a lieu annuellement dans la capitale voit grandir peu à peu son importance sur la scène européenne, y compris à travers des événements annexes tel que le Bread & Butter.
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Karl Lagerfeld(1933-2019).
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Claudia Schiffer(*1970).
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Heidi Klum(*1973).
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Diane Kruger(*1976).
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Philipp Plein(*1978).
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L'Allemagne a pour codes :
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Un désert est une zone de terre où les précipitations sont rares et peu abondantes, et où par conséquent les conditions de vie sont hostiles pour les plantes ainsi que pour la vie des animaux. Les déserts font partie des environnements extrêmes. Le manque de végétation expose la surface non protégée au processus de dénudation. Les zones semi-arides et arides couvrent environ un tiers de la surface de la Terre. Cela inclut une grande partie des régions polaires où de faibles précipitations surviennent, souvent appelées des « déserts froids ». Les déserts de la planète peuvent être classés en fonction de la quantité de précipitations qu'ils reçoivent, des températures qui dominent tout au long de l'année, des causes de désertification ou de leur situation géographique.
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Les déserts chauds sont formés par des processus météorologiques, puisque de larges variations de températures entre le jour et la nuit font travailler de façon rude les roches et les pierres, qui finissent souvent par s'éclater en petits cailloux ou en petites particules. Bien que la pluie se produise très rarement dans les déserts, il peut y avoir des averses occasionnelles qui peuvent résulter en inondations soudaines, « flash-floods » en anglais. La pluie tombant sur des pierres excessivement chauffées en journée peut les faire briser en petits fragments et en gravats qui jonchent le sol désertique qui sera ensuite érodé par le vent. Le vent emporte les fines particules de sable et de poussière et les maintient en suspension dans l'atmosphère, ce qui peut éventuellement causer des tempêtes de sable lorsque le vent souffle plus fort. L'ardeur extrême de l'atmosphère des déserts chauds favorise aussi grandement le transport de ces particules fines. Les grains de sables emportés par le vent frappant d'autres objets solides sur leur trajet peuvent abraser la surface du désert. Les roches sont lissées vers le bas, et le vent répartit le sable en dépôts uniformes. Les grains de sable finissent comme des feuilles de sable ou sont empilés en hauteur en dunes flottantes. D'autres déserts sont plats, des plaines caillouteuses où tous les petits fragments de cailloux ont été emportés par le vent et la surface du désert consiste à présent en une mosaïque de pierres très lisses. Il existe une très grande variété de paysages désertiques contrairement à ce qu'on l'on pourrait penser. Et en réalité, une grande partie des magnifiques paysages des déserts résultent principalement de l'érosion et de l'action du vent, qui balaye constamment les déserts en modifiant et en modelant les paysages de façon très organisée.
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Brûlant, absolument sec, couvert de sable à perte de vue, dépourvu de végétation, inhospitalier et hostile à la moindre forme de vie, exposé en permanence à un soleil de plomb et accablant, d'une luminosité aveuglante et éblouissante, et balayé par des vents desséchants et violents, voilà comment on se représente le désert bien que cette idée que l'on se fait du désert est incomplète et partiellement erronée. La meilleure illustration de cette représentation est le Sahara, le plus grand désert chaud du monde recouvrant presque tout le nord de l'Afrique ainsi que les autres déserts de l'Afrique et de la péninsule Arabique principalement. Le seul point commun à tous les déserts de la planète est leur extrême sécheresse, plus précisément leur aridité traduite par la faiblesse et la rareté des précipitations. Un désert ou une zone aride reçoit en général moins de 250 mm de précipitations par an bien que des exceptions existent. Les semi-déserts ou les zones semi-arides reçoivent entre 250 mm et 500 mm de précipitations par an et sont connus sous le nom de steppes. Il existe des déserts chauds, des déserts froids et des déserts tempérés. La chaleur n'est donc pas un critère déterminant pour qualifier une région du globe de « désert ». Pour exemple, les régions polaires de l'Arctique et de l'Antarctique sont considérées comme des déserts froids et glacés car ces zones reçoivent très peu de précipitations par an et sont recouvertes de glace tout au long de l'année. L'autre analogie que l'on peut attribuer aux déserts de façon plus large que la chaleur est que la grande majorité des déserts qui couvrent la planète sont associés à des températures extrêmes, qu'elles soient extrêmement élevées ou au contraire, extrêmement basses. Certains déserts tempérés font exception à la règle et aux températures extrêmes. En réalité, les déserts chauds et les déserts froids sont exactement et respectivement les endroits les plus chauds et les endroits les plus froids sur Terre et ce sont ces régions qui enregistrent des records absolus de chaleur ou de froid.
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Au-delà de son sens primitif d'endroit vaste et avec très peu d'habitants, le mot désert désigne également actuellement quelques réalités proches.
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Le mot désert désignait en ancien français non pas des étendues vides de végétation, mais toute vaste zone inhabitée et non cultivée par l’Homme, en particulier les forêts profondes qui abritaient par exemple des moines ermites qui « allaient au désert » pour y vivre en méditation. À titre d’exemple l’ancien Hainaut franco-belge (pagus Fanomartensis) était probablement encore au XIe siècle presque couvert par la vaste forêt Charbonnière, elle-même relique de l’immense forêt d’Ardenne citée par César. Ce ne fut qu’au VIIe siècle, après les premiers grands défrichements, que Soignies, le Rœulx, Saint-Ghislain, et d’autres villes, s’y formèrent, « au milieu de forêts épaisses et dans de véritables déserts »[8]. On parle aussi du Désert de la Chartreuse à propos de la zone de silence, en montagne, située autour du monastère de la Grande-Chartreuse en Dauphiné (France).
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En démographie, un désert est une région peu densément peuplée. Sa définition varie : au niveau mondial, on estime qu’en dessous de 5 hab./km2, une région est désertique. En France, les cantons peuplés de moins de 20 hab./km2 sont considérés comme déserts[réf. nécessaire]. L'expression a été popularisée par la célèbre étude du géographe Jean-François Gravier publiée en 1947, Paris et le désert français.
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Par analogie, on parle aussi de « déserts océaniques ». Les océans comptent en effet des déserts biologiques bien plus vastes que les déserts terrestres. Repérables par des satellites comme SeaStar, ils se situent dans les régions subtropicales de l’océan Pacifique et Atlantique et au sud de l’océan Indien au niveau des gyres. Des océanographes ont constaté qu’entre 1997 et 2006 leur surface globale a augmenté de 6,6 millions de km2, soit 15 % environ, probablement en raison du réchauffement climatique[9].
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L’aridité est le manque d’eau permanent qui affecte une région. Elle dépend plus de la pluviosité que de la température : il existe des espaces arides et froids (polaires par exemple). On mesure le degré d’aridité d’une région en fonction de l’indice d'aridité qui mesure la différence entre l’évapotranspiration potentielle (EVP) et la pluviosité.
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De façon générale, les milieux désertiques sont caractérisés par :
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La typologie de Monique Mainguet[10] propose :
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On distingue également plusieurs milieux[12] arides ou semi-arides : saharien, aralien, péruvien, sahélien et méditerranéen semi-aride.
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Jean Demangeot[13] fait remarquer que ce classement doit tenir compte de la complexité des facteurs. Il distingue les déserts polygéniques (Asie centrale, Borkou, Sonora…) pour lesquels les causes d’aridité sont multiples et les déserts d’altitude (bassin du Tarim très aride, mais les montagnes qui l’entourent sont relativement arrosées).
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D’une manière plus simple, on considère les déserts selon leur aridité[14] :
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En général, il est admis qu’un milieu est non aride lorsque l’indice xérothermique[15] est inférieur à 100, semi-aride entre 100 et 290, aride entre 290 et 350, et hyper-aride entre 350 et 365.
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L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture retient un autre critère de typologie : l’évapotranspiration potentielle, associée à une formation végétale :
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Selon leur processus de formation et les causes de désertification, on distingue les déserts zonaux, les déserts d'abri, les déserts continentaux et les désert côtiers.
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Les déserts froids se forment aux latitudes les plus élevées, bien plus élevées que les déserts chauds. L'aridité des déserts froids résulte de la sécheresse de l'air. En effet, l'air extrêmement froid est trop dense et de volume trop faible, il ne peut pas contenir une quantité de vapeur d'eau suffisante pour donner des précipitations. Certains déserts froids sont très éloignés des sources d'eau telles que les océans et sont formés à l'intérieur des terres (continentalité). Ce sont ces déserts, dotés d'une remarquable continentalité, qui ont les variations de températures diurnes et annuelles les plus extrêmes parmi tous les déserts de la planète. D'autres déserts froids sont séparés des sources d'eau par des chaînes de montagnes ou des reliefs importants, ce qui crée un phénomène d'« ombre pluviométrique »: une restriction très importante de l'humidité dans le versant sous le vent, d'où la formation de déserts. Dans tous les cas, il n'y a strictement pas assez d'humidité dans l'air froid pour que celle-ci soit condensée pour donner lieu à des précipitations. Les plus grands de ces déserts froids sont les déserts situés au cœur de l'Asie Centrale et éloignés de tout point d'eau. Les autres déserts froids se forment sur le côté est des Montagnes Rocheuses, sur le côté est de la Cordillère des Andes ou encore dans l'Australie du Sud. L'air est très froid et transporte très peu d'humidité, ainsi de très faibles précipitations se produisent, et le peu d'eau qui tombe généralement sous la forme de neige, est emportée par les vents violents et constants, ce qui peut mener à la formation du blizzard, de congères ou même de dunes de glace et de neige comparables à celles qui sont formées dans les déserts chauds par le sable et la poussière. Il est à préciser également que les vrais déserts froids, de très hautes latitudes sont également formés par la ceinture polaire d'anticyclones thermiques permanents ou semi-permanents. Ces anticyclones sont caractérisés par une vaste zone de haute pression, où l'air suit un mouvement de descendance, de subsidence. En descendant, ils se réchauffe très faiblement et s'assèche, d'où l'inhibition pluviométrique et le ciel dégagé. Ces anticyclones thermiques polaires ne persistent pas en altitude et ont une maigre épaisseur étant donné que l'air froid, dense et lourd tend à se compresser vers le sol et que l'air chaud, dilaté et léger tend plutôt à se détendre vers l'espace. En Antarctique, par exemple, les précipitations annuelles sont autour de 150 mm, voire 50 mm dans le plateau central le plus continental mais les péninsules reçoivent jusqu'à dix fois la quantité de précipitations qui tombent dans la partie la plus aride de l'Antarctique.
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Les déserts chauds sont pour la plupart des déserts subtropicaux ou tropicaux ainsi que des déserts zonaux. On retrouve ces déserts dans les latitudes subtropicales, plus communément appelées les latitudes des chevaux, entre 30° et 35° Nord et Sud. Ces latitudes sont associées avec une ceinture permanente ou semi-permanente d'anticyclones dynamiques subtropicaux (zones de haute pression), dynamiques car leur formation provient directement de la circulation atmosphérique elle-même. Ces anticyclones sont caractérisés par une immense zone d'air descendant (subsidence à grande échelle) qui se réchauffe et qui s'assèche au fur et à mesure que l'air est compressé contre le sol. Cette ceinture de haute pression que l'on retrouve dans les latitudes des chevaux, est appelée la crête subtropicale. L'air descendant est très sec car il a déjà perdu une grande partie de son humidité au-dessus des régions équatoriales sous la forme de nuages élevés et de pluies soutenues. Le Sahara est un désert chaud de ce type. Ces déserts sont également caractérisés par une grande continentalité, bien que les latitudes subtropicales et tropicales soient responsables d'un affaiblissement de la continentalité, d'où un climat thermique moins extrême que les désert froids continentaux. Les anticyclones dynamiques responsables de la sécheresse permanente et de l'aridité des déserts chauds garantissent un ciel dégagé toute l'année ainsi qu'une remarquable inhibition pluviométrique. Les déserts chauds sont d'ailleurs des endroits très ensoleillés, d'où les records de chaleur absolus supérieurs à 50 °C dans la grande partie. Les vents dominants des déserts chauds sont les alizés, des vents modérés qui soufflent constamment du nord-est dans l'Hémisphère Nord et du sud-est dans l'Hémisphère Sud depuis la crête subtropicale (zones de haute pression subtropicales) vers la zone de convergence intertropicale (zones de basse pression équatoriales). Les déserts chauds sont tellement surchauffés en été que ce très fort échauffement des basses couches de l'atmosphère peut résulter de petites dépressions thermiques de surface, et il s'ensuit que les hautes pressions subtropicales peuvent être reportées en altitude. Si les basses pressions thermiques sont suffisamment vigoureuses pour affaiblir les hautes pressions, il peut y avoir de fortes pluies dans ces déserts chauds sous la forme d'orages violents mais cela n'arrive quasiment pas car les hautes pressions dynamiques sont généralement stables et puissantes et se laissent rarement déborder par des petites dépressions. L'aridité des déserts chauds peut encore être accentuée par la continentalité, par l'ombre pluviométrique d'une chaîne de montagnes ou par les courants océaniques froids venant directement depuis les régions polaires et qui longent les côtes des continents en refroidissent de façon conséquente l'air du désert par les basses couches, ce qui cause une stabilisation encore plus grande de la masse d'air et ce qui empêche donc l'air de s'élever, de grimper, de se refroidir et de se condenser en nuages et en précipitations. Par exemple, le courant de Humboldt est responsable de l'aridité extrême du désert d'Atacama au Chili et au Pérou ; le courant de Benguela est responsable de l'aridité exceptionnelle du désert du Namib en Namibie et en Afrique du Sud ; le courant des Canaries est responsable de la grande aridité de la partie occidentale du Sahara. Ces déserts chauds côtiers sont de façon globale un peu plus frais mais plus secs que les autres déserts chauds non côtiers.
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D'autres déserts chauds, froids ou tempérés sont créés par l'effet d'ombre pluviométrique. Les vents dominants, frais et humides rencontrent une chaîne de montagnes et doivent se soulever pour les traverser. En s'élevant et en se soulevant, les masses d'air se refroidissent et s'humidifient (leur humidité relative augmente au fur et à mesure), ce qui cause la condensation (lors que l'humidité relative de l'air atteint 100 %) de l'humidité en excès, d'où la formation de nuages et précipitations soutenues sur le versant au vent. Lorsque les vents dominants sont arrivés au sommet du relief, déchargés d'une grande partie de leur humidité, perdue au cours de leur trajet, cet air est à présent sec. Ensuite, lorsque l'air redescend dans le versant sous le vent, l'air se réchauffe et s'assèche (son humidité relative diminue au fur et à mesure), le ciel est dégagé et le temps est sec, accompagné d'une grande inhibition pluviométrique. Le versant sous le vent est l'ombre pluviométrique, la zone sèche et aride, d'où la formation de déserts. Ces déserts sont appelés des déserts d'abri. Par exemple, le Sahara est situé sous l'ombre pluviométrique du Massif de l'Atlas au Maroc, en Algérie et en Tunisie mais aussi des Plateaux d'Éthiopie dans la Corne de l'Afrique, grande chaîne de montagnes du Maroc ; le désert d'Atacama est dans l'ombre pluviométrique de la Cordillère des Andes ; le désert de Mojave, le désert de Sonora, le désert de Chihuahua et le Grand Bassin des États-Unis sont tous des déserts d'abri des chaînes de montagnes de la Sierra Nevada et des Cascades aux États-Unis.
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Plus généralement, les déserts sont accompagnés d'une stabilité atmosphérique exceptionnelle. C'est notamment cette atmosphère sèche, continentale et très stable qui déclenche rarement les précipitations normalement apportées par les dépressions, les perturbations et leurs fronts. On peut remarquer cette stabilité lors des quelques rares jours de ciel couvert, car le peu de nuages qui arrivent à se former au-dessus des déserts sont stables et n'apportent pas de pluie. Lorsque l'on croit qu'il va pleuvoir dans le désert car le ciel est gris, et bien l'inhibition pluviométrique et la stabilité de l'atmosphère sont telles, que la condensation de la vapeur d'eau en précipitations est très rarement réalisable. Cette stabilité atmosphérique est le résultat de l'absence à long terme de systèmes météorologiques perturbés et humides apportant normalement le mauvais temps. Dans les déserts, le mauvais temps est donc rare notamment au Sahara qui détient des records d'ensoleillement.
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Bien que le désert soit présent sur tous les continents de la Terre, il n'en reste pas moins très inégalement réparti à l'échelle des continents.
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En effet, le désert couvre entre 9,5 et 10,5 millions de km2 en Afrique soit un tiers de la superficie totale de ce continent ; près de 6,3 millions de km2 en Asie (Proche et Moyen-Orient inclus à l'exception évidente de l'Égypte qui appartient à l'Afrique) soit 14 % de sa superficie, bien que le désert chaud au sens strict du terme n'y couvre que 3,5 millions de km2, la superficie restante étant celle des déserts à hivers froids[16] ; près de 1,5 million de km2 en Australie, ce qui représente 18 % de sa superficie ; près de 1 million de km2 en Amérique du Nord (4 % de la superficie) et 810 000 km2 en Amérique du Sud (4 % de la superficie)[17]. En Europe, la superficie totale de désert est négligeable.
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De plus, si l'on prend la superficie par continent des zones hyper-arides que l'on qualifie souvent de « désert absolu » ou de « désert extrême », la répartition est encore plus contrastée. L'Afrique en dispose de 4,6 millions de km2 ; l'Asie en compte 1,1 million de km2 ; l'Amérique du Nord en détient 30 000 km2 et l'Amérique du Sud 170 000 km2 tandis que l'Europe et l'Australie n'en compte pas du tout[18].
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Étant donné la rareté de l’eau et de la végétation en milieu désertique, l’érosion dépend essentiellement de deux processus : l’érosion éolienne et la thermoclastie. L’érosion par la thermoclastie résulte des variations de température sur la roche. Celles-ci peuvent provoquer, sur le long terme, des fissures qui s’agrandissent progressivement et qui finissent par faire éclater la roche. La thermoclastie est d’autant plus efficace que la roche est fragile et que l’amplitude thermique est importante. La gélifraction (action du gel) intervient dans les déserts d’altitude.
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L’érosion éolienne attaque les roches du reg en enlevant des particules (déflation, abrasion) ou en polissant leur surface (corrasion par vent chargé de sable). Elle est plus efficace lorsque les obstacles sont inexistants et que le vent est puissant, régulier et chargé de poussières ou d’embruns. Le vent fait avancer les dunes (barkhanes, ghourd) qui forment parfois de vastes ensembles appelés « erg »[19].
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Dans les zones arides et semi-arides, le ruissellement peut être un agent efficace d’érosion. Le caractère violent et épisodique du phénomène érode les montagnes et transporte les matériaux vers les piémonts, les glacis (sheet flood en anglais) et plaine d’��pandage. L’eau ruisselle et atteint les talwegs pour former des cours d’eau temporaires, les oueds. Leur lit charrie des débris de tailles diverses (galets, graviers, sables, particules en suspension). Les milieux hyper-arides sont marqués par l’absence de tout cours d’eau (aréité ou aréisme).
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La vie est peu probable dans un désert car les températures peuvent être glaciale ou caniculaires.
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La densité de la végétation dépend de la quantité d’eau disponible, de la force du vent et de la nature du sol (salinité, reg, erg…) : seuls les milieux hyper-arides rocailleux sont totalement dépourvus de végétation (Atacama, Hoggar, reg du Tanezrouft…). Contrairement à une idée reçue, les végétaux poussent sur les dunes de sables : on trouve des buissons de créosote et de prosopis (Prosopis juliflora) dans les dunes de la Vallée de la Mort. Les plantes, les arbustes et les buissons se concentrent dans les lits des oueds et autour des points d’eau. Les adaptations de la flore désertique visent principalement à limiter la perte d’eau, mais également à obtenir autant d’eau que l’environnement puisse lui fournir.
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Les plantes succulentes, également appelées « plantes grasses » sont adaptées pour survivre dans des milieux arides.
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Parmi elles se trouvent les agaves, les yuccas, les tubéreuses de la famille des agavaceae et tous originaires du continent américain. La famille des cactacées provient également d’Amérique : leur aspect s’explique principalement par l’adaptation aux conditions de sécheresse, à l’origine du développement de la fonction de stockage et de la réduction des surfaces d’évaporation. La fonction de stockage s’est traduite par un épaississement de la tige, et, pour quelques espèces, par le développement de racines tubéreuses (pterocactus tuberosus par exemple). Elle explique aussi l’apparition des côtes ou une disposition des mamelons en spirale, qui permettent, un peu comme sur un accordéon, la dilatation et la rétraction du corps de la plante au gré des périodes de pluies et de sécheresse, sans déchirure de l’épiderme. La réduction des surfaces d’évaporation s’est traduite par un épaississement de l’épiderme, parfois même recouvert d’une sorte de cire, une diminution du nombre de stomates (pores permettant la respiration), et surtout, chez beaucoup d’espèces, la disparition des feuilles. Quant aux épines, leur fonction est multiple : protection contre les animaux, mais aussi captation de la rosée, protection de l’épiderme contre les ardeurs du soleil, le vent desséchant ou le froid d’altitude…
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Les plantes halophytes supportent des sols imprégnés de sel. Leur adaptation, différente de celles des plantes xérophytes proprement dites, est liée à leur capacité de stocker de l’eau dans les feuilles, les tige ou les racines.
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Les plantes xérophytes se rencontrent dans des environnements très variés, tels que les déserts rocailleux mais aussi dans quelques cas sous des formes épiphytes sur la canopée des forêts tropicales.
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Le nombre d’espèces animales est relativement peu élevé dans les zones désertiques. Cependant, rares sont les régions sans aucune vie (milieux abiotiques). La faune s’est adaptée aux contraintes climatiques :
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Liste d’animaux vivant dans le désert :
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Depuis la préhistoire, les hommes ont toujours occupé et parcouru tous les déserts arides, malgré les fortes contraintes naturelles. Traditionnellement, deux modes de vie, souvent concurrents, sont présents dans les sociétés humaines des déserts : les nomades et les cultivateurs. Depuis le début du XIXe siècle, la modernisation et l’exploitation des gisements miniers à des fins industrielles ont transformé certaines régions désertiques et fait émerger de nouveaux défis.
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Les groupes humains se déplacent pour chercher les points d’eau nécessaires à la survie des troupeaux. L’élevage faisait vivre plusieurs clans de bédouins ou de Touaregs. Aujourd’hui, ce mode de vie est menacé de disparaître à cause de la motorisation et de l’affirmation des frontières.
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Depuis l’Antiquité, l’irrigation permet de mettre en valeur des régions désertiques ou semi-désertiques dans les oasis. Le puits permet de ramener l’eau des nappes phréatiques à la surface. Le problème est que cette eau d’origine fossile n’est souvent pas renouvelable à court terme dans les déserts. Le Qanat en Asie et la foggara en Afrique sont des systèmes d’irrigation souterrain permettant de récolter les eaux d’infiltration. La Noria permet de capter l’eau des fleuves en milieu désertique (Nil, Tigre, Euphrate).
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Cet article contient une ou plusieurs listes. Ces listes gagneraient à être rédigées sous la forme de paragraphes synthétiques, plus agréables à la lecture, les listes pouvant être aussi introduites par une partie rédigée et sourcée, de façon à bien resituer les différents items.
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La route de la soie est un réseau de routes commerciales entre l’Asie et l’Europe allant de Chang’an (actuelle Xi’an) en Chine jusqu’à Antioche, en Syrie. Elle doit son nom à la plus précieuse marchandise qui y transitait : la soie, dont seuls les Chinois connaissaient le secret de fabrication. Dès l’Antiquité, de nombreux autres produits voyageaient sur les mêmes routes : pierres et métaux précieux, étoffes de laine ou de lin, ambre, ivoire, laque, épices, verre, corail, etc. Ces routes, parcourues par des caravanes, contournaient par le nord ou le sud le désert du Taklamakan. Ces deux branches possédaient différentes variantes, mais toutes ces pistes reliaient entre elles des oasis situés à la périphérie du désert et au pied des hautes montagnes des Tian Shan ou des Kunlun. La longueur du parcours, les multiples dangers encourus par les voyageurs sur ces pistes soumises aux attaques des brigands et à l’extrême rigueur du climat (torride en été et glacial en hiver), rendaient très chers les produits qui transitaient ainsi entre le bassin méditerranéen et l’Extrême-Orient. Ce fut une des raisons qui incita les Européens à rechercher une route maritime vers les pays d’Orient. La Route de la soie fut progressivement abandonnée au XVe siècle.
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En Afrique les pistes caravanières, aménagées à partir du IXe siècle, passaient par les oasis du Sahara. Les déplacements étaient dangereux et pénibles à cause des contraintes climatiques et des distances. Les grands convois transportaient des esclaves depuis l’époque romaine mais aussi toutes sortes de produits qui servaient au troc.
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L'une des routes caravanières et commerciales les plus anciennes du Sahara, l'azalaï est toujours en activité de nos jours. Deux fois par an, ces caravanes traversaient le désert pour transporter sur près de 1 000 km du sel gemme extrait des mines de Taoudeni du nord du Mali en le vendant à Tombouctou et sur d’autres marchés du Sahel. Dans le sens inverse, ils transportaient les esclaves, l'azalaï étant un maillon important de la traite orientale.
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L’extension des cultures dans le désert dépend des possibilités d’irrigation, et donc du pompage de l’eau qui nécessite aujourd'hui des appareils électriques. Il pose donc le problème de l’approvisionnement en énergie des régions désertiques. Le détournement du Colorado a permis la naissance de l’Imperial Valley en Californie. Le barrage d’Assouan en Égypte, achevé en 1970, permet d’irriguer 700 000 hectares de terres.
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Le sous-sol des déserts offre souvent des richesses :
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Les conditions géographiques et climatiques du désert permettent ou ont permis :
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Le désir de dépaysement et d’aventure des sociétés développées entraîne le développement de l’offre touristique en milieu désertique. La ville de Las Vegas s’est développée rapidement dans un milieu désertique grâce aux eaux du Colorado. De plus, beaucoup d'autres grandes villes plus ou moins célèbres ont su tirer parti des avantages de l'environnement désertique et plus particulièrement de son climat en zone subtropicale (rareté de la pluie, fréquence de l'ensoleillement, douceur de l'hiver, etc.) telles que les métropoles du Moyen-Orient telles que Riyad (Arabie Saoudite), Doha (Qatar), Dubaï et Abu Dhabi (Émirats arabes unis), Koweït City (Koweït) et du sud-ouest des États-Unis comme Las Vegas (Nevada) et Phoenix (Arizona).
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Sous les tropiques, les déserts sont continuellement exposés au rayonnement solaire pendant la journée étant donné la faible/très faible nébulosité (fraction du ciel couvert par les nuages) moyenne annuelle et certains d'entre eux sont très régulièrement ventés ; ce sont des conditions qui présenteront des avantages intéressants pour une production combinée d'énergie douce, sûre, propre et renouvelable, d'autant que plusieurs déserts sont proches de la mer, ce qui permet d'utiliser une partie de l'électricité produite pour hydrolyser de l'eau de mer et produire de l'hydrogène. Il faut savoir que les déserts, particulièrement les déserts chauds, bénéficient d'un ensoleillement maximal et optimal. En effet, seuls les déserts ont un ciel clair presque en permanence, gêné surtout par les tempêtes de sable qui donnent une teinte ocre au ciel et au soleil, ce qui atténue la radiation solaire. Avec une durée d'ensoleillement culminant jusqu'à 4 300 h dans sa partie orientale, soit 97 à 98 % de la période diurne, ce qui constitue de loin un record mondial, le Sahara constitue la région la plus ensoleillée du globe. Le gisement solaire saharien est titanesque. Les déserts d'Atacama et de la péninsule Arabique arrivent respectivement en seconde et troisième position derrière le grand désert africain. D'ailleurs, un projet majeur qui consiste à utiliser l'énorme potentiel en énergie propre et renouvelable (solaire et éolien) des déserts brûlants de la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) existe déjà, ce projet est baptisé Desertec. Il reste pour cela à produire des panneaux solaires plus performants lorsqu'ils sont exposés à des chaleurs extrêmes (jusqu'à 50° et même 55° à l'ombre de température ambiante dans le Sahara et en Arabie au plus fort de l'été) et bien plus pour un panneau de couleur foncée). Il faut aussi produire des modules photovoltaïques et du matériel éolien très résistant à l'abrasion par le sable et les poussières transportés par les tempêtes de sable.
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La découverte et l'analyse de formations dunaires fossiles au Tchad par des chercheurs du CNRS conduisent à réviser l'estimation de l'âge du Sahara, lequel ne serait pas âgé de 86 000 ans, comme on le croyait, mais d'au moins 7 millions d'années[23].
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Des exemples historiques : le désert du Thar en Inde est peut-être devenu désertique entre 2000 et 1500 av. J.-C. À cette époque, le fleuve Ghaggar cessa d’être un cours d’eau.
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L'ONU a alerté sur l'aggravation de la situation des nappes phréatiques, de la faune et de la flore des déserts, ainsi que des populations humaines en dépendant dans la plupart des zones arides. Les pompages et/ou une mauvaise agriculture favorisant la salinisation (Plus de 12 000 km2 de sols arides ont été ainsi salinisés et rendus improductifs de la fin des années 1970 aux années 2000). Les pesticides sont aussi une source nouvelle de pollution autour des zones cultivées. La surexploitation des ressources (herbes, bois mort, ligneux vivants, gibier) continue aussi à faire régresser des espèces telles que gazelles, l'oryx, l'addax, la chèvre himalayenne (tahr), les moutons de Barbarie, le Houbara, l'Autruche sauvage, etc.
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Les activités humaines y aggravent souvent les effets du changement climatique. L'ONU a relevé un accroissement de 0,5 à 2 degrés Celsius de la température moyenne des déserts de 1976 à 2000 (soit beaucoup plus que l'augmentation moyenne globale de 0,45 degrés Celsius sur la planète). L'IPCC estime que ces températures pourraient encore augmenter en moyenne de cinq à sept degrés d'ici 2071-2100, en comparaison avec la moyenne de la période 1961-1990, avec des pluies qui devraient diminuer de 5 à 10 % et jusqu'à 15 % pour les déserts de l'hémisphère sud (ex : désert Great Victoria en Australie) et de ceux de l'hémisphère nord (Désert du Colorado ou du Grand Bassin des États-Unis). Le désert de Gobi pourrait (c'est le seul) par contre recevoir de 10 à 15 % de pluies en plus mais le surpâturage et des pullulations de campagnols probablement favorisées par la régression de leurs prédateurs y ont déjà aggravé les phénomènes d'érosion et dégradation des sols.
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En 2009, les Nations-Unies estimaient à 2 milliards le nombre d'hommes vivant en zone aride ou en passe de le devenir.
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Depuis longtemps, les déserts, en premier lieu le Sahara, ont attiré les hommes, en particulier les Occidentaux, certains pour l’explorer, le cartographier, le découvrir, d’autres aussi pour s’y retrouver face à eux-mêmes, dans une quête philosophique.
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Un désert est une zone de terre où les précipitations sont rares et peu abondantes, et où par conséquent les conditions de vie sont hostiles pour les plantes ainsi que pour la vie des animaux. Les déserts font partie des environnements extrêmes. Le manque de végétation expose la surface non protégée au processus de dénudation. Les zones semi-arides et arides couvrent environ un tiers de la surface de la Terre. Cela inclut une grande partie des régions polaires où de faibles précipitations surviennent, souvent appelées des « déserts froids ». Les déserts de la planète peuvent être classés en fonction de la quantité de précipitations qu'ils reçoivent, des températures qui dominent tout au long de l'année, des causes de désertification ou de leur situation géographique.
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Les déserts chauds sont formés par des processus météorologiques, puisque de larges variations de températures entre le jour et la nuit font travailler de façon rude les roches et les pierres, qui finissent souvent par s'éclater en petits cailloux ou en petites particules. Bien que la pluie se produise très rarement dans les déserts, il peut y avoir des averses occasionnelles qui peuvent résulter en inondations soudaines, « flash-floods » en anglais. La pluie tombant sur des pierres excessivement chauffées en journée peut les faire briser en petits fragments et en gravats qui jonchent le sol désertique qui sera ensuite érodé par le vent. Le vent emporte les fines particules de sable et de poussière et les maintient en suspension dans l'atmosphère, ce qui peut éventuellement causer des tempêtes de sable lorsque le vent souffle plus fort. L'ardeur extrême de l'atmosphère des déserts chauds favorise aussi grandement le transport de ces particules fines. Les grains de sables emportés par le vent frappant d'autres objets solides sur leur trajet peuvent abraser la surface du désert. Les roches sont lissées vers le bas, et le vent répartit le sable en dépôts uniformes. Les grains de sable finissent comme des feuilles de sable ou sont empilés en hauteur en dunes flottantes. D'autres déserts sont plats, des plaines caillouteuses où tous les petits fragments de cailloux ont été emportés par le vent et la surface du désert consiste à présent en une mosaïque de pierres très lisses. Il existe une très grande variété de paysages désertiques contrairement à ce qu'on l'on pourrait penser. Et en réalité, une grande partie des magnifiques paysages des déserts résultent principalement de l'érosion et de l'action du vent, qui balaye constamment les déserts en modifiant et en modelant les paysages de façon très organisée.
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Brûlant, absolument sec, couvert de sable à perte de vue, dépourvu de végétation, inhospitalier et hostile à la moindre forme de vie, exposé en permanence à un soleil de plomb et accablant, d'une luminosité aveuglante et éblouissante, et balayé par des vents desséchants et violents, voilà comment on se représente le désert bien que cette idée que l'on se fait du désert est incomplète et partiellement erronée. La meilleure illustration de cette représentation est le Sahara, le plus grand désert chaud du monde recouvrant presque tout le nord de l'Afrique ainsi que les autres déserts de l'Afrique et de la péninsule Arabique principalement. Le seul point commun à tous les déserts de la planète est leur extrême sécheresse, plus précisément leur aridité traduite par la faiblesse et la rareté des précipitations. Un désert ou une zone aride reçoit en général moins de 250 mm de précipitations par an bien que des exceptions existent. Les semi-déserts ou les zones semi-arides reçoivent entre 250 mm et 500 mm de précipitations par an et sont connus sous le nom de steppes. Il existe des déserts chauds, des déserts froids et des déserts tempérés. La chaleur n'est donc pas un critère déterminant pour qualifier une région du globe de « désert ». Pour exemple, les régions polaires de l'Arctique et de l'Antarctique sont considérées comme des déserts froids et glacés car ces zones reçoivent très peu de précipitations par an et sont recouvertes de glace tout au long de l'année. L'autre analogie que l'on peut attribuer aux déserts de façon plus large que la chaleur est que la grande majorité des déserts qui couvrent la planète sont associés à des températures extrêmes, qu'elles soient extrêmement élevées ou au contraire, extrêmement basses. Certains déserts tempérés font exception à la règle et aux températures extrêmes. En réalité, les déserts chauds et les déserts froids sont exactement et respectivement les endroits les plus chauds et les endroits les plus froids sur Terre et ce sont ces régions qui enregistrent des records absolus de chaleur ou de froid.
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Au-delà de son sens primitif d'endroit vaste et avec très peu d'habitants, le mot désert désigne également actuellement quelques réalités proches.
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Le mot désert désignait en ancien français non pas des étendues vides de végétation, mais toute vaste zone inhabitée et non cultivée par l’Homme, en particulier les forêts profondes qui abritaient par exemple des moines ermites qui « allaient au désert » pour y vivre en méditation. À titre d’exemple l’ancien Hainaut franco-belge (pagus Fanomartensis) était probablement encore au XIe siècle presque couvert par la vaste forêt Charbonnière, elle-même relique de l’immense forêt d’Ardenne citée par César. Ce ne fut qu’au VIIe siècle, après les premiers grands défrichements, que Soignies, le Rœulx, Saint-Ghislain, et d’autres villes, s’y formèrent, « au milieu de forêts épaisses et dans de véritables déserts »[8]. On parle aussi du Désert de la Chartreuse à propos de la zone de silence, en montagne, située autour du monastère de la Grande-Chartreuse en Dauphiné (France).
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En démographie, un désert est une région peu densément peuplée. Sa définition varie : au niveau mondial, on estime qu’en dessous de 5 hab./km2, une région est désertique. En France, les cantons peuplés de moins de 20 hab./km2 sont considérés comme déserts[réf. nécessaire]. L'expression a été popularisée par la célèbre étude du géographe Jean-François Gravier publiée en 1947, Paris et le désert français.
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Par analogie, on parle aussi de « déserts océaniques ». Les océans comptent en effet des déserts biologiques bien plus vastes que les déserts terrestres. Repérables par des satellites comme SeaStar, ils se situent dans les régions subtropicales de l’océan Pacifique et Atlantique et au sud de l’océan Indien au niveau des gyres. Des océanographes ont constaté qu’entre 1997 et 2006 leur surface globale a augmenté de 6,6 millions de km2, soit 15 % environ, probablement en raison du réchauffement climatique[9].
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L’aridité est le manque d’eau permanent qui affecte une région. Elle dépend plus de la pluviosité que de la température : il existe des espaces arides et froids (polaires par exemple). On mesure le degré d’aridité d’une région en fonction de l’indice d'aridité qui mesure la différence entre l’évapotranspiration potentielle (EVP) et la pluviosité.
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De façon générale, les milieux désertiques sont caractérisés par :
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La typologie de Monique Mainguet[10] propose :
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On distingue également plusieurs milieux[12] arides ou semi-arides : saharien, aralien, péruvien, sahélien et méditerranéen semi-aride.
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Jean Demangeot[13] fait remarquer que ce classement doit tenir compte de la complexité des facteurs. Il distingue les déserts polygéniques (Asie centrale, Borkou, Sonora…) pour lesquels les causes d’aridité sont multiples et les déserts d’altitude (bassin du Tarim très aride, mais les montagnes qui l’entourent sont relativement arrosées).
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D’une manière plus simple, on considère les déserts selon leur aridité[14] :
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En général, il est admis qu’un milieu est non aride lorsque l’indice xérothermique[15] est inférieur à 100, semi-aride entre 100 et 290, aride entre 290 et 350, et hyper-aride entre 350 et 365.
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L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture retient un autre critère de typologie : l’évapotranspiration potentielle, associée à une formation végétale :
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Selon leur processus de formation et les causes de désertification, on distingue les déserts zonaux, les déserts d'abri, les déserts continentaux et les désert côtiers.
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Les déserts froids se forment aux latitudes les plus élevées, bien plus élevées que les déserts chauds. L'aridité des déserts froids résulte de la sécheresse de l'air. En effet, l'air extrêmement froid est trop dense et de volume trop faible, il ne peut pas contenir une quantité de vapeur d'eau suffisante pour donner des précipitations. Certains déserts froids sont très éloignés des sources d'eau telles que les océans et sont formés à l'intérieur des terres (continentalité). Ce sont ces déserts, dotés d'une remarquable continentalité, qui ont les variations de températures diurnes et annuelles les plus extrêmes parmi tous les déserts de la planète. D'autres déserts froids sont séparés des sources d'eau par des chaînes de montagnes ou des reliefs importants, ce qui crée un phénomène d'« ombre pluviométrique »: une restriction très importante de l'humidité dans le versant sous le vent, d'où la formation de déserts. Dans tous les cas, il n'y a strictement pas assez d'humidité dans l'air froid pour que celle-ci soit condensée pour donner lieu à des précipitations. Les plus grands de ces déserts froids sont les déserts situés au cœur de l'Asie Centrale et éloignés de tout point d'eau. Les autres déserts froids se forment sur le côté est des Montagnes Rocheuses, sur le côté est de la Cordillère des Andes ou encore dans l'Australie du Sud. L'air est très froid et transporte très peu d'humidité, ainsi de très faibles précipitations se produisent, et le peu d'eau qui tombe généralement sous la forme de neige, est emportée par les vents violents et constants, ce qui peut mener à la formation du blizzard, de congères ou même de dunes de glace et de neige comparables à celles qui sont formées dans les déserts chauds par le sable et la poussière. Il est à préciser également que les vrais déserts froids, de très hautes latitudes sont également formés par la ceinture polaire d'anticyclones thermiques permanents ou semi-permanents. Ces anticyclones sont caractérisés par une vaste zone de haute pression, où l'air suit un mouvement de descendance, de subsidence. En descendant, ils se réchauffe très faiblement et s'assèche, d'où l'inhibition pluviométrique et le ciel dégagé. Ces anticyclones thermiques polaires ne persistent pas en altitude et ont une maigre épaisseur étant donné que l'air froid, dense et lourd tend à se compresser vers le sol et que l'air chaud, dilaté et léger tend plutôt à se détendre vers l'espace. En Antarctique, par exemple, les précipitations annuelles sont autour de 150 mm, voire 50 mm dans le plateau central le plus continental mais les péninsules reçoivent jusqu'à dix fois la quantité de précipitations qui tombent dans la partie la plus aride de l'Antarctique.
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Les déserts chauds sont pour la plupart des déserts subtropicaux ou tropicaux ainsi que des déserts zonaux. On retrouve ces déserts dans les latitudes subtropicales, plus communément appelées les latitudes des chevaux, entre 30° et 35° Nord et Sud. Ces latitudes sont associées avec une ceinture permanente ou semi-permanente d'anticyclones dynamiques subtropicaux (zones de haute pression), dynamiques car leur formation provient directement de la circulation atmosphérique elle-même. Ces anticyclones sont caractérisés par une immense zone d'air descendant (subsidence à grande échelle) qui se réchauffe et qui s'assèche au fur et à mesure que l'air est compressé contre le sol. Cette ceinture de haute pression que l'on retrouve dans les latitudes des chevaux, est appelée la crête subtropicale. L'air descendant est très sec car il a déjà perdu une grande partie de son humidité au-dessus des régions équatoriales sous la forme de nuages élevés et de pluies soutenues. Le Sahara est un désert chaud de ce type. Ces déserts sont également caractérisés par une grande continentalité, bien que les latitudes subtropicales et tropicales soient responsables d'un affaiblissement de la continentalité, d'où un climat thermique moins extrême que les désert froids continentaux. Les anticyclones dynamiques responsables de la sécheresse permanente et de l'aridité des déserts chauds garantissent un ciel dégagé toute l'année ainsi qu'une remarquable inhibition pluviométrique. Les déserts chauds sont d'ailleurs des endroits très ensoleillés, d'où les records de chaleur absolus supérieurs à 50 °C dans la grande partie. Les vents dominants des déserts chauds sont les alizés, des vents modérés qui soufflent constamment du nord-est dans l'Hémisphère Nord et du sud-est dans l'Hémisphère Sud depuis la crête subtropicale (zones de haute pression subtropicales) vers la zone de convergence intertropicale (zones de basse pression équatoriales). Les déserts chauds sont tellement surchauffés en été que ce très fort échauffement des basses couches de l'atmosphère peut résulter de petites dépressions thermiques de surface, et il s'ensuit que les hautes pressions subtropicales peuvent être reportées en altitude. Si les basses pressions thermiques sont suffisamment vigoureuses pour affaiblir les hautes pressions, il peut y avoir de fortes pluies dans ces déserts chauds sous la forme d'orages violents mais cela n'arrive quasiment pas car les hautes pressions dynamiques sont généralement stables et puissantes et se laissent rarement déborder par des petites dépressions. L'aridité des déserts chauds peut encore être accentuée par la continentalité, par l'ombre pluviométrique d'une chaîne de montagnes ou par les courants océaniques froids venant directement depuis les régions polaires et qui longent les côtes des continents en refroidissent de façon conséquente l'air du désert par les basses couches, ce qui cause une stabilisation encore plus grande de la masse d'air et ce qui empêche donc l'air de s'élever, de grimper, de se refroidir et de se condenser en nuages et en précipitations. Par exemple, le courant de Humboldt est responsable de l'aridité extrême du désert d'Atacama au Chili et au Pérou ; le courant de Benguela est responsable de l'aridité exceptionnelle du désert du Namib en Namibie et en Afrique du Sud ; le courant des Canaries est responsable de la grande aridité de la partie occidentale du Sahara. Ces déserts chauds côtiers sont de façon globale un peu plus frais mais plus secs que les autres déserts chauds non côtiers.
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D'autres déserts chauds, froids ou tempérés sont créés par l'effet d'ombre pluviométrique. Les vents dominants, frais et humides rencontrent une chaîne de montagnes et doivent se soulever pour les traverser. En s'élevant et en se soulevant, les masses d'air se refroidissent et s'humidifient (leur humidité relative augmente au fur et à mesure), ce qui cause la condensation (lors que l'humidité relative de l'air atteint 100 %) de l'humidité en excès, d'où la formation de nuages et précipitations soutenues sur le versant au vent. Lorsque les vents dominants sont arrivés au sommet du relief, déchargés d'une grande partie de leur humidité, perdue au cours de leur trajet, cet air est à présent sec. Ensuite, lorsque l'air redescend dans le versant sous le vent, l'air se réchauffe et s'assèche (son humidité relative diminue au fur et à mesure), le ciel est dégagé et le temps est sec, accompagné d'une grande inhibition pluviométrique. Le versant sous le vent est l'ombre pluviométrique, la zone sèche et aride, d'où la formation de déserts. Ces déserts sont appelés des déserts d'abri. Par exemple, le Sahara est situé sous l'ombre pluviométrique du Massif de l'Atlas au Maroc, en Algérie et en Tunisie mais aussi des Plateaux d'Éthiopie dans la Corne de l'Afrique, grande chaîne de montagnes du Maroc ; le désert d'Atacama est dans l'ombre pluviométrique de la Cordillère des Andes ; le désert de Mojave, le désert de Sonora, le désert de Chihuahua et le Grand Bassin des États-Unis sont tous des déserts d'abri des chaînes de montagnes de la Sierra Nevada et des Cascades aux États-Unis.
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Plus généralement, les déserts sont accompagnés d'une stabilité atmosphérique exceptionnelle. C'est notamment cette atmosphère sèche, continentale et très stable qui déclenche rarement les précipitations normalement apportées par les dépressions, les perturbations et leurs fronts. On peut remarquer cette stabilité lors des quelques rares jours de ciel couvert, car le peu de nuages qui arrivent à se former au-dessus des déserts sont stables et n'apportent pas de pluie. Lorsque l'on croit qu'il va pleuvoir dans le désert car le ciel est gris, et bien l'inhibition pluviométrique et la stabilité de l'atmosphère sont telles, que la condensation de la vapeur d'eau en précipitations est très rarement réalisable. Cette stabilité atmosphérique est le résultat de l'absence à long terme de systèmes météorologiques perturbés et humides apportant normalement le mauvais temps. Dans les déserts, le mauvais temps est donc rare notamment au Sahara qui détient des records d'ensoleillement.
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Bien que le désert soit présent sur tous les continents de la Terre, il n'en reste pas moins très inégalement réparti à l'échelle des continents.
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En effet, le désert couvre entre 9,5 et 10,5 millions de km2 en Afrique soit un tiers de la superficie totale de ce continent ; près de 6,3 millions de km2 en Asie (Proche et Moyen-Orient inclus à l'exception évidente de l'Égypte qui appartient à l'Afrique) soit 14 % de sa superficie, bien que le désert chaud au sens strict du terme n'y couvre que 3,5 millions de km2, la superficie restante étant celle des déserts à hivers froids[16] ; près de 1,5 million de km2 en Australie, ce qui représente 18 % de sa superficie ; près de 1 million de km2 en Amérique du Nord (4 % de la superficie) et 810 000 km2 en Amérique du Sud (4 % de la superficie)[17]. En Europe, la superficie totale de désert est négligeable.
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De plus, si l'on prend la superficie par continent des zones hyper-arides que l'on qualifie souvent de « désert absolu » ou de « désert extrême », la répartition est encore plus contrastée. L'Afrique en dispose de 4,6 millions de km2 ; l'Asie en compte 1,1 million de km2 ; l'Amérique du Nord en détient 30 000 km2 et l'Amérique du Sud 170 000 km2 tandis que l'Europe et l'Australie n'en compte pas du tout[18].
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Étant donné la rareté de l’eau et de la végétation en milieu désertique, l’érosion dépend essentiellement de deux processus : l’érosion éolienne et la thermoclastie. L’érosion par la thermoclastie résulte des variations de température sur la roche. Celles-ci peuvent provoquer, sur le long terme, des fissures qui s’agrandissent progressivement et qui finissent par faire éclater la roche. La thermoclastie est d’autant plus efficace que la roche est fragile et que l’amplitude thermique est importante. La gélifraction (action du gel) intervient dans les déserts d’altitude.
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L’érosion éolienne attaque les roches du reg en enlevant des particules (déflation, abrasion) ou en polissant leur surface (corrasion par vent chargé de sable). Elle est plus efficace lorsque les obstacles sont inexistants et que le vent est puissant, régulier et chargé de poussières ou d’embruns. Le vent fait avancer les dunes (barkhanes, ghourd) qui forment parfois de vastes ensembles appelés « erg »[19].
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Dans les zones arides et semi-arides, le ruissellement peut être un agent efficace d’érosion. Le caractère violent et épisodique du phénomène érode les montagnes et transporte les matériaux vers les piémonts, les glacis (sheet flood en anglais) et plaine d’��pandage. L’eau ruisselle et atteint les talwegs pour former des cours d’eau temporaires, les oueds. Leur lit charrie des débris de tailles diverses (galets, graviers, sables, particules en suspension). Les milieux hyper-arides sont marqués par l’absence de tout cours d’eau (aréité ou aréisme).
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La vie est peu probable dans un désert car les températures peuvent être glaciale ou caniculaires.
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La densité de la végétation dépend de la quantité d’eau disponible, de la force du vent et de la nature du sol (salinité, reg, erg…) : seuls les milieux hyper-arides rocailleux sont totalement dépourvus de végétation (Atacama, Hoggar, reg du Tanezrouft…). Contrairement à une idée reçue, les végétaux poussent sur les dunes de sables : on trouve des buissons de créosote et de prosopis (Prosopis juliflora) dans les dunes de la Vallée de la Mort. Les plantes, les arbustes et les buissons se concentrent dans les lits des oueds et autour des points d’eau. Les adaptations de la flore désertique visent principalement à limiter la perte d’eau, mais également à obtenir autant d’eau que l’environnement puisse lui fournir.
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Les plantes succulentes, également appelées « plantes grasses » sont adaptées pour survivre dans des milieux arides.
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Parmi elles se trouvent les agaves, les yuccas, les tubéreuses de la famille des agavaceae et tous originaires du continent américain. La famille des cactacées provient également d’Amérique : leur aspect s’explique principalement par l’adaptation aux conditions de sécheresse, à l’origine du développement de la fonction de stockage et de la réduction des surfaces d’évaporation. La fonction de stockage s’est traduite par un épaississement de la tige, et, pour quelques espèces, par le développement de racines tubéreuses (pterocactus tuberosus par exemple). Elle explique aussi l’apparition des côtes ou une disposition des mamelons en spirale, qui permettent, un peu comme sur un accordéon, la dilatation et la rétraction du corps de la plante au gré des périodes de pluies et de sécheresse, sans déchirure de l’épiderme. La réduction des surfaces d’évaporation s’est traduite par un épaississement de l’épiderme, parfois même recouvert d’une sorte de cire, une diminution du nombre de stomates (pores permettant la respiration), et surtout, chez beaucoup d’espèces, la disparition des feuilles. Quant aux épines, leur fonction est multiple : protection contre les animaux, mais aussi captation de la rosée, protection de l’épiderme contre les ardeurs du soleil, le vent desséchant ou le froid d’altitude…
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Les plantes halophytes supportent des sols imprégnés de sel. Leur adaptation, différente de celles des plantes xérophytes proprement dites, est liée à leur capacité de stocker de l’eau dans les feuilles, les tige ou les racines.
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Les plantes xérophytes se rencontrent dans des environnements très variés, tels que les déserts rocailleux mais aussi dans quelques cas sous des formes épiphytes sur la canopée des forêts tropicales.
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Le nombre d’espèces animales est relativement peu élevé dans les zones désertiques. Cependant, rares sont les régions sans aucune vie (milieux abiotiques). La faune s’est adaptée aux contraintes climatiques :
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Liste d’animaux vivant dans le désert :
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Depuis la préhistoire, les hommes ont toujours occupé et parcouru tous les déserts arides, malgré les fortes contraintes naturelles. Traditionnellement, deux modes de vie, souvent concurrents, sont présents dans les sociétés humaines des déserts : les nomades et les cultivateurs. Depuis le début du XIXe siècle, la modernisation et l’exploitation des gisements miniers à des fins industrielles ont transformé certaines régions désertiques et fait émerger de nouveaux défis.
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Les groupes humains se déplacent pour chercher les points d’eau nécessaires à la survie des troupeaux. L’élevage faisait vivre plusieurs clans de bédouins ou de Touaregs. Aujourd’hui, ce mode de vie est menacé de disparaître à cause de la motorisation et de l’affirmation des frontières.
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Depuis l’Antiquité, l’irrigation permet de mettre en valeur des régions désertiques ou semi-désertiques dans les oasis. Le puits permet de ramener l’eau des nappes phréatiques à la surface. Le problème est que cette eau d’origine fossile n’est souvent pas renouvelable à court terme dans les déserts. Le Qanat en Asie et la foggara en Afrique sont des systèmes d’irrigation souterrain permettant de récolter les eaux d’infiltration. La Noria permet de capter l’eau des fleuves en milieu désertique (Nil, Tigre, Euphrate).
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Cet article contient une ou plusieurs listes. Ces listes gagneraient à être rédigées sous la forme de paragraphes synthétiques, plus agréables à la lecture, les listes pouvant être aussi introduites par une partie rédigée et sourcée, de façon à bien resituer les différents items.
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La route de la soie est un réseau de routes commerciales entre l’Asie et l’Europe allant de Chang’an (actuelle Xi’an) en Chine jusqu’à Antioche, en Syrie. Elle doit son nom à la plus précieuse marchandise qui y transitait : la soie, dont seuls les Chinois connaissaient le secret de fabrication. Dès l’Antiquité, de nombreux autres produits voyageaient sur les mêmes routes : pierres et métaux précieux, étoffes de laine ou de lin, ambre, ivoire, laque, épices, verre, corail, etc. Ces routes, parcourues par des caravanes, contournaient par le nord ou le sud le désert du Taklamakan. Ces deux branches possédaient différentes variantes, mais toutes ces pistes reliaient entre elles des oasis situés à la périphérie du désert et au pied des hautes montagnes des Tian Shan ou des Kunlun. La longueur du parcours, les multiples dangers encourus par les voyageurs sur ces pistes soumises aux attaques des brigands et à l’extrême rigueur du climat (torride en été et glacial en hiver), rendaient très chers les produits qui transitaient ainsi entre le bassin méditerranéen et l’Extrême-Orient. Ce fut une des raisons qui incita les Européens à rechercher une route maritime vers les pays d’Orient. La Route de la soie fut progressivement abandonnée au XVe siècle.
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En Afrique les pistes caravanières, aménagées à partir du IXe siècle, passaient par les oasis du Sahara. Les déplacements étaient dangereux et pénibles à cause des contraintes climatiques et des distances. Les grands convois transportaient des esclaves depuis l’époque romaine mais aussi toutes sortes de produits qui servaient au troc.
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L'une des routes caravanières et commerciales les plus anciennes du Sahara, l'azalaï est toujours en activité de nos jours. Deux fois par an, ces caravanes traversaient le désert pour transporter sur près de 1 000 km du sel gemme extrait des mines de Taoudeni du nord du Mali en le vendant à Tombouctou et sur d’autres marchés du Sahel. Dans le sens inverse, ils transportaient les esclaves, l'azalaï étant un maillon important de la traite orientale.
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L’extension des cultures dans le désert dépend des possibilités d’irrigation, et donc du pompage de l’eau qui nécessite aujourd'hui des appareils électriques. Il pose donc le problème de l’approvisionnement en énergie des régions désertiques. Le détournement du Colorado a permis la naissance de l’Imperial Valley en Californie. Le barrage d’Assouan en Égypte, achevé en 1970, permet d’irriguer 700 000 hectares de terres.
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Le sous-sol des déserts offre souvent des richesses :
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Les conditions géographiques et climatiques du désert permettent ou ont permis :
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Le désir de dépaysement et d’aventure des sociétés développées entraîne le développement de l’offre touristique en milieu désertique. La ville de Las Vegas s’est développée rapidement dans un milieu désertique grâce aux eaux du Colorado. De plus, beaucoup d'autres grandes villes plus ou moins célèbres ont su tirer parti des avantages de l'environnement désertique et plus particulièrement de son climat en zone subtropicale (rareté de la pluie, fréquence de l'ensoleillement, douceur de l'hiver, etc.) telles que les métropoles du Moyen-Orient telles que Riyad (Arabie Saoudite), Doha (Qatar), Dubaï et Abu Dhabi (Émirats arabes unis), Koweït City (Koweït) et du sud-ouest des États-Unis comme Las Vegas (Nevada) et Phoenix (Arizona).
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Sous les tropiques, les déserts sont continuellement exposés au rayonnement solaire pendant la journée étant donné la faible/très faible nébulosité (fraction du ciel couvert par les nuages) moyenne annuelle et certains d'entre eux sont très régulièrement ventés ; ce sont des conditions qui présenteront des avantages intéressants pour une production combinée d'énergie douce, sûre, propre et renouvelable, d'autant que plusieurs déserts sont proches de la mer, ce qui permet d'utiliser une partie de l'électricité produite pour hydrolyser de l'eau de mer et produire de l'hydrogène. Il faut savoir que les déserts, particulièrement les déserts chauds, bénéficient d'un ensoleillement maximal et optimal. En effet, seuls les déserts ont un ciel clair presque en permanence, gêné surtout par les tempêtes de sable qui donnent une teinte ocre au ciel et au soleil, ce qui atténue la radiation solaire. Avec une durée d'ensoleillement culminant jusqu'à 4 300 h dans sa partie orientale, soit 97 à 98 % de la période diurne, ce qui constitue de loin un record mondial, le Sahara constitue la région la plus ensoleillée du globe. Le gisement solaire saharien est titanesque. Les déserts d'Atacama et de la péninsule Arabique arrivent respectivement en seconde et troisième position derrière le grand désert africain. D'ailleurs, un projet majeur qui consiste à utiliser l'énorme potentiel en énergie propre et renouvelable (solaire et éolien) des déserts brûlants de la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) existe déjà, ce projet est baptisé Desertec. Il reste pour cela à produire des panneaux solaires plus performants lorsqu'ils sont exposés à des chaleurs extrêmes (jusqu'à 50° et même 55° à l'ombre de température ambiante dans le Sahara et en Arabie au plus fort de l'été) et bien plus pour un panneau de couleur foncée). Il faut aussi produire des modules photovoltaïques et du matériel éolien très résistant à l'abrasion par le sable et les poussières transportés par les tempêtes de sable.
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La découverte et l'analyse de formations dunaires fossiles au Tchad par des chercheurs du CNRS conduisent à réviser l'estimation de l'âge du Sahara, lequel ne serait pas âgé de 86 000 ans, comme on le croyait, mais d'au moins 7 millions d'années[23].
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Des exemples historiques : le désert du Thar en Inde est peut-être devenu désertique entre 2000 et 1500 av. J.-C. À cette époque, le fleuve Ghaggar cessa d’être un cours d’eau.
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L'ONU a alerté sur l'aggravation de la situation des nappes phréatiques, de la faune et de la flore des déserts, ainsi que des populations humaines en dépendant dans la plupart des zones arides. Les pompages et/ou une mauvaise agriculture favorisant la salinisation (Plus de 12 000 km2 de sols arides ont été ainsi salinisés et rendus improductifs de la fin des années 1970 aux années 2000). Les pesticides sont aussi une source nouvelle de pollution autour des zones cultivées. La surexploitation des ressources (herbes, bois mort, ligneux vivants, gibier) continue aussi à faire régresser des espèces telles que gazelles, l'oryx, l'addax, la chèvre himalayenne (tahr), les moutons de Barbarie, le Houbara, l'Autruche sauvage, etc.
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Les activités humaines y aggravent souvent les effets du changement climatique. L'ONU a relevé un accroissement de 0,5 à 2 degrés Celsius de la température moyenne des déserts de 1976 à 2000 (soit beaucoup plus que l'augmentation moyenne globale de 0,45 degrés Celsius sur la planète). L'IPCC estime que ces températures pourraient encore augmenter en moyenne de cinq à sept degrés d'ici 2071-2100, en comparaison avec la moyenne de la période 1961-1990, avec des pluies qui devraient diminuer de 5 à 10 % et jusqu'à 15 % pour les déserts de l'hémisphère sud (ex : désert Great Victoria en Australie) et de ceux de l'hémisphère nord (Désert du Colorado ou du Grand Bassin des États-Unis). Le désert de Gobi pourrait (c'est le seul) par contre recevoir de 10 à 15 % de pluies en plus mais le surpâturage et des pullulations de campagnols probablement favorisées par la régression de leurs prédateurs y ont déjà aggravé les phénomènes d'érosion et dégradation des sols.
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En 2009, les Nations-Unies estimaient à 2 milliards le nombre d'hommes vivant en zone aride ou en passe de le devenir.
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Depuis longtemps, les déserts, en premier lieu le Sahara, ont attiré les hommes, en particulier les Occidentaux, certains pour l’explorer, le cartographier, le découvrir, d’autres aussi pour s’y retrouver face à eux-mêmes, dans une quête philosophique.
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Cet article contient une ou plusieurs listes. Ces listes gagneraient à être rédigées sous la forme de paragraphes synthétiques, plus agréables à la lecture, les listes pouvant être aussi introduites par une partie rédigée et sourcée, de façon à bien resituer les différents items.
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Un désert est une zone de terre où les précipitations sont rares et peu abondantes, et où par conséquent les conditions de vie sont hostiles pour les plantes ainsi que pour la vie des animaux. Les déserts font partie des environnements extrêmes. Le manque de végétation expose la surface non protégée au processus de dénudation. Les zones semi-arides et arides couvrent environ un tiers de la surface de la Terre. Cela inclut une grande partie des régions polaires où de faibles précipitations surviennent, souvent appelées des « déserts froids ». Les déserts de la planète peuvent être classés en fonction de la quantité de précipitations qu'ils reçoivent, des températures qui dominent tout au long de l'année, des causes de désertification ou de leur situation géographique.
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Les déserts chauds sont formés par des processus météorologiques, puisque de larges variations de températures entre le jour et la nuit font travailler de façon rude les roches et les pierres, qui finissent souvent par s'éclater en petits cailloux ou en petites particules. Bien que la pluie se produise très rarement dans les déserts, il peut y avoir des averses occasionnelles qui peuvent résulter en inondations soudaines, « flash-floods » en anglais. La pluie tombant sur des pierres excessivement chauffées en journée peut les faire briser en petits fragments et en gravats qui jonchent le sol désertique qui sera ensuite érodé par le vent. Le vent emporte les fines particules de sable et de poussière et les maintient en suspension dans l'atmosphère, ce qui peut éventuellement causer des tempêtes de sable lorsque le vent souffle plus fort. L'ardeur extrême de l'atmosphère des déserts chauds favorise aussi grandement le transport de ces particules fines. Les grains de sables emportés par le vent frappant d'autres objets solides sur leur trajet peuvent abraser la surface du désert. Les roches sont lissées vers le bas, et le vent répartit le sable en dépôts uniformes. Les grains de sable finissent comme des feuilles de sable ou sont empilés en hauteur en dunes flottantes. D'autres déserts sont plats, des plaines caillouteuses où tous les petits fragments de cailloux ont été emportés par le vent et la surface du désert consiste à présent en une mosaïque de pierres très lisses. Il existe une très grande variété de paysages désertiques contrairement à ce qu'on l'on pourrait penser. Et en réalité, une grande partie des magnifiques paysages des déserts résultent principalement de l'érosion et de l'action du vent, qui balaye constamment les déserts en modifiant et en modelant les paysages de façon très organisée.
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Brûlant, absolument sec, couvert de sable à perte de vue, dépourvu de végétation, inhospitalier et hostile à la moindre forme de vie, exposé en permanence à un soleil de plomb et accablant, d'une luminosité aveuglante et éblouissante, et balayé par des vents desséchants et violents, voilà comment on se représente le désert bien que cette idée que l'on se fait du désert est incomplète et partiellement erronée. La meilleure illustration de cette représentation est le Sahara, le plus grand désert chaud du monde recouvrant presque tout le nord de l'Afrique ainsi que les autres déserts de l'Afrique et de la péninsule Arabique principalement. Le seul point commun à tous les déserts de la planète est leur extrême sécheresse, plus précisément leur aridité traduite par la faiblesse et la rareté des précipitations. Un désert ou une zone aride reçoit en général moins de 250 mm de précipitations par an bien que des exceptions existent. Les semi-déserts ou les zones semi-arides reçoivent entre 250 mm et 500 mm de précipitations par an et sont connus sous le nom de steppes. Il existe des déserts chauds, des déserts froids et des déserts tempérés. La chaleur n'est donc pas un critère déterminant pour qualifier une région du globe de « désert ». Pour exemple, les régions polaires de l'Arctique et de l'Antarctique sont considérées comme des déserts froids et glacés car ces zones reçoivent très peu de précipitations par an et sont recouvertes de glace tout au long de l'année. L'autre analogie que l'on peut attribuer aux déserts de façon plus large que la chaleur est que la grande majorité des déserts qui couvrent la planète sont associés à des températures extrêmes, qu'elles soient extrêmement élevées ou au contraire, extrêmement basses. Certains déserts tempérés font exception à la règle et aux températures extrêmes. En réalité, les déserts chauds et les déserts froids sont exactement et respectivement les endroits les plus chauds et les endroits les plus froids sur Terre et ce sont ces régions qui enregistrent des records absolus de chaleur ou de froid.
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Au-delà de son sens primitif d'endroit vaste et avec très peu d'habitants, le mot désert désigne également actuellement quelques réalités proches.
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Le mot désert désignait en ancien français non pas des étendues vides de végétation, mais toute vaste zone inhabitée et non cultivée par l’Homme, en particulier les forêts profondes qui abritaient par exemple des moines ermites qui « allaient au désert » pour y vivre en méditation. À titre d’exemple l’ancien Hainaut franco-belge (pagus Fanomartensis) était probablement encore au XIe siècle presque couvert par la vaste forêt Charbonnière, elle-même relique de l’immense forêt d’Ardenne citée par César. Ce ne fut qu’au VIIe siècle, après les premiers grands défrichements, que Soignies, le Rœulx, Saint-Ghislain, et d’autres villes, s’y formèrent, « au milieu de forêts épaisses et dans de véritables déserts »[8]. On parle aussi du Désert de la Chartreuse à propos de la zone de silence, en montagne, située autour du monastère de la Grande-Chartreuse en Dauphiné (France).
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En démographie, un désert est une région peu densément peuplée. Sa définition varie : au niveau mondial, on estime qu’en dessous de 5 hab./km2, une région est désertique. En France, les cantons peuplés de moins de 20 hab./km2 sont considérés comme déserts[réf. nécessaire]. L'expression a été popularisée par la célèbre étude du géographe Jean-François Gravier publiée en 1947, Paris et le désert français.
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Par analogie, on parle aussi de « déserts océaniques ». Les océans comptent en effet des déserts biologiques bien plus vastes que les déserts terrestres. Repérables par des satellites comme SeaStar, ils se situent dans les régions subtropicales de l’océan Pacifique et Atlantique et au sud de l’océan Indien au niveau des gyres. Des océanographes ont constaté qu’entre 1997 et 2006 leur surface globale a augmenté de 6,6 millions de km2, soit 15 % environ, probablement en raison du réchauffement climatique[9].
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L’aridité est le manque d’eau permanent qui affecte une région. Elle dépend plus de la pluviosité que de la température : il existe des espaces arides et froids (polaires par exemple). On mesure le degré d’aridité d’une région en fonction de l’indice d'aridité qui mesure la différence entre l’évapotranspiration potentielle (EVP) et la pluviosité.
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De façon générale, les milieux désertiques sont caractérisés par :
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La typologie de Monique Mainguet[10] propose :
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On distingue également plusieurs milieux[12] arides ou semi-arides : saharien, aralien, péruvien, sahélien et méditerranéen semi-aride.
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Jean Demangeot[13] fait remarquer que ce classement doit tenir compte de la complexité des facteurs. Il distingue les déserts polygéniques (Asie centrale, Borkou, Sonora…) pour lesquels les causes d’aridité sont multiples et les déserts d’altitude (bassin du Tarim très aride, mais les montagnes qui l’entourent sont relativement arrosées).
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D’une manière plus simple, on considère les déserts selon leur aridité[14] :
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En général, il est admis qu’un milieu est non aride lorsque l’indice xérothermique[15] est inférieur à 100, semi-aride entre 100 et 290, aride entre 290 et 350, et hyper-aride entre 350 et 365.
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L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture retient un autre critère de typologie : l’évapotranspiration potentielle, associée à une formation végétale :
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Selon leur processus de formation et les causes de désertification, on distingue les déserts zonaux, les déserts d'abri, les déserts continentaux et les désert côtiers.
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Les déserts froids se forment aux latitudes les plus élevées, bien plus élevées que les déserts chauds. L'aridité des déserts froids résulte de la sécheresse de l'air. En effet, l'air extrêmement froid est trop dense et de volume trop faible, il ne peut pas contenir une quantité de vapeur d'eau suffisante pour donner des précipitations. Certains déserts froids sont très éloignés des sources d'eau telles que les océans et sont formés à l'intérieur des terres (continentalité). Ce sont ces déserts, dotés d'une remarquable continentalité, qui ont les variations de températures diurnes et annuelles les plus extrêmes parmi tous les déserts de la planète. D'autres déserts froids sont séparés des sources d'eau par des chaînes de montagnes ou des reliefs importants, ce qui crée un phénomène d'« ombre pluviométrique »: une restriction très importante de l'humidité dans le versant sous le vent, d'où la formation de déserts. Dans tous les cas, il n'y a strictement pas assez d'humidité dans l'air froid pour que celle-ci soit condensée pour donner lieu à des précipitations. Les plus grands de ces déserts froids sont les déserts situés au cœur de l'Asie Centrale et éloignés de tout point d'eau. Les autres déserts froids se forment sur le côté est des Montagnes Rocheuses, sur le côté est de la Cordillère des Andes ou encore dans l'Australie du Sud. L'air est très froid et transporte très peu d'humidité, ainsi de très faibles précipitations se produisent, et le peu d'eau qui tombe généralement sous la forme de neige, est emportée par les vents violents et constants, ce qui peut mener à la formation du blizzard, de congères ou même de dunes de glace et de neige comparables à celles qui sont formées dans les déserts chauds par le sable et la poussière. Il est à préciser également que les vrais déserts froids, de très hautes latitudes sont également formés par la ceinture polaire d'anticyclones thermiques permanents ou semi-permanents. Ces anticyclones sont caractérisés par une vaste zone de haute pression, où l'air suit un mouvement de descendance, de subsidence. En descendant, ils se réchauffe très faiblement et s'assèche, d'où l'inhibition pluviométrique et le ciel dégagé. Ces anticyclones thermiques polaires ne persistent pas en altitude et ont une maigre épaisseur étant donné que l'air froid, dense et lourd tend à se compresser vers le sol et que l'air chaud, dilaté et léger tend plutôt à se détendre vers l'espace. En Antarctique, par exemple, les précipitations annuelles sont autour de 150 mm, voire 50 mm dans le plateau central le plus continental mais les péninsules reçoivent jusqu'à dix fois la quantité de précipitations qui tombent dans la partie la plus aride de l'Antarctique.
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Les déserts chauds sont pour la plupart des déserts subtropicaux ou tropicaux ainsi que des déserts zonaux. On retrouve ces déserts dans les latitudes subtropicales, plus communément appelées les latitudes des chevaux, entre 30° et 35° Nord et Sud. Ces latitudes sont associées avec une ceinture permanente ou semi-permanente d'anticyclones dynamiques subtropicaux (zones de haute pression), dynamiques car leur formation provient directement de la circulation atmosphérique elle-même. Ces anticyclones sont caractérisés par une immense zone d'air descendant (subsidence à grande échelle) qui se réchauffe et qui s'assèche au fur et à mesure que l'air est compressé contre le sol. Cette ceinture de haute pression que l'on retrouve dans les latitudes des chevaux, est appelée la crête subtropicale. L'air descendant est très sec car il a déjà perdu une grande partie de son humidité au-dessus des régions équatoriales sous la forme de nuages élevés et de pluies soutenues. Le Sahara est un désert chaud de ce type. Ces déserts sont également caractérisés par une grande continentalité, bien que les latitudes subtropicales et tropicales soient responsables d'un affaiblissement de la continentalité, d'où un climat thermique moins extrême que les désert froids continentaux. Les anticyclones dynamiques responsables de la sécheresse permanente et de l'aridité des déserts chauds garantissent un ciel dégagé toute l'année ainsi qu'une remarquable inhibition pluviométrique. Les déserts chauds sont d'ailleurs des endroits très ensoleillés, d'où les records de chaleur absolus supérieurs à 50 °C dans la grande partie. Les vents dominants des déserts chauds sont les alizés, des vents modérés qui soufflent constamment du nord-est dans l'Hémisphère Nord et du sud-est dans l'Hémisphère Sud depuis la crête subtropicale (zones de haute pression subtropicales) vers la zone de convergence intertropicale (zones de basse pression équatoriales). Les déserts chauds sont tellement surchauffés en été que ce très fort échauffement des basses couches de l'atmosphère peut résulter de petites dépressions thermiques de surface, et il s'ensuit que les hautes pressions subtropicales peuvent être reportées en altitude. Si les basses pressions thermiques sont suffisamment vigoureuses pour affaiblir les hautes pressions, il peut y avoir de fortes pluies dans ces déserts chauds sous la forme d'orages violents mais cela n'arrive quasiment pas car les hautes pressions dynamiques sont généralement stables et puissantes et se laissent rarement déborder par des petites dépressions. L'aridité des déserts chauds peut encore être accentuée par la continentalité, par l'ombre pluviométrique d'une chaîne de montagnes ou par les courants océaniques froids venant directement depuis les régions polaires et qui longent les côtes des continents en refroidissent de façon conséquente l'air du désert par les basses couches, ce qui cause une stabilisation encore plus grande de la masse d'air et ce qui empêche donc l'air de s'élever, de grimper, de se refroidir et de se condenser en nuages et en précipitations. Par exemple, le courant de Humboldt est responsable de l'aridité extrême du désert d'Atacama au Chili et au Pérou ; le courant de Benguela est responsable de l'aridité exceptionnelle du désert du Namib en Namibie et en Afrique du Sud ; le courant des Canaries est responsable de la grande aridité de la partie occidentale du Sahara. Ces déserts chauds côtiers sont de façon globale un peu plus frais mais plus secs que les autres déserts chauds non côtiers.
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D'autres déserts chauds, froids ou tempérés sont créés par l'effet d'ombre pluviométrique. Les vents dominants, frais et humides rencontrent une chaîne de montagnes et doivent se soulever pour les traverser. En s'élevant et en se soulevant, les masses d'air se refroidissent et s'humidifient (leur humidité relative augmente au fur et à mesure), ce qui cause la condensation (lors que l'humidité relative de l'air atteint 100 %) de l'humidité en excès, d'où la formation de nuages et précipitations soutenues sur le versant au vent. Lorsque les vents dominants sont arrivés au sommet du relief, déchargés d'une grande partie de leur humidité, perdue au cours de leur trajet, cet air est à présent sec. Ensuite, lorsque l'air redescend dans le versant sous le vent, l'air se réchauffe et s'assèche (son humidité relative diminue au fur et à mesure), le ciel est dégagé et le temps est sec, accompagné d'une grande inhibition pluviométrique. Le versant sous le vent est l'ombre pluviométrique, la zone sèche et aride, d'où la formation de déserts. Ces déserts sont appelés des déserts d'abri. Par exemple, le Sahara est situé sous l'ombre pluviométrique du Massif de l'Atlas au Maroc, en Algérie et en Tunisie mais aussi des Plateaux d'Éthiopie dans la Corne de l'Afrique, grande chaîne de montagnes du Maroc ; le désert d'Atacama est dans l'ombre pluviométrique de la Cordillère des Andes ; le désert de Mojave, le désert de Sonora, le désert de Chihuahua et le Grand Bassin des États-Unis sont tous des déserts d'abri des chaînes de montagnes de la Sierra Nevada et des Cascades aux États-Unis.
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Plus généralement, les déserts sont accompagnés d'une stabilité atmosphérique exceptionnelle. C'est notamment cette atmosphère sèche, continentale et très stable qui déclenche rarement les précipitations normalement apportées par les dépressions, les perturbations et leurs fronts. On peut remarquer cette stabilité lors des quelques rares jours de ciel couvert, car le peu de nuages qui arrivent à se former au-dessus des déserts sont stables et n'apportent pas de pluie. Lorsque l'on croit qu'il va pleuvoir dans le désert car le ciel est gris, et bien l'inhibition pluviométrique et la stabilité de l'atmosphère sont telles, que la condensation de la vapeur d'eau en précipitations est très rarement réalisable. Cette stabilité atmosphérique est le résultat de l'absence à long terme de systèmes météorologiques perturbés et humides apportant normalement le mauvais temps. Dans les déserts, le mauvais temps est donc rare notamment au Sahara qui détient des records d'ensoleillement.
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Bien que le désert soit présent sur tous les continents de la Terre, il n'en reste pas moins très inégalement réparti à l'échelle des continents.
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En effet, le désert couvre entre 9,5 et 10,5 millions de km2 en Afrique soit un tiers de la superficie totale de ce continent ; près de 6,3 millions de km2 en Asie (Proche et Moyen-Orient inclus à l'exception évidente de l'Égypte qui appartient à l'Afrique) soit 14 % de sa superficie, bien que le désert chaud au sens strict du terme n'y couvre que 3,5 millions de km2, la superficie restante étant celle des déserts à hivers froids[16] ; près de 1,5 million de km2 en Australie, ce qui représente 18 % de sa superficie ; près de 1 million de km2 en Amérique du Nord (4 % de la superficie) et 810 000 km2 en Amérique du Sud (4 % de la superficie)[17]. En Europe, la superficie totale de désert est négligeable.
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De plus, si l'on prend la superficie par continent des zones hyper-arides que l'on qualifie souvent de « désert absolu » ou de « désert extrême », la répartition est encore plus contrastée. L'Afrique en dispose de 4,6 millions de km2 ; l'Asie en compte 1,1 million de km2 ; l'Amérique du Nord en détient 30 000 km2 et l'Amérique du Sud 170 000 km2 tandis que l'Europe et l'Australie n'en compte pas du tout[18].
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Étant donné la rareté de l’eau et de la végétation en milieu désertique, l’érosion dépend essentiellement de deux processus : l’érosion éolienne et la thermoclastie. L’érosion par la thermoclastie résulte des variations de température sur la roche. Celles-ci peuvent provoquer, sur le long terme, des fissures qui s’agrandissent progressivement et qui finissent par faire éclater la roche. La thermoclastie est d’autant plus efficace que la roche est fragile et que l’amplitude thermique est importante. La gélifraction (action du gel) intervient dans les déserts d’altitude.
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L’érosion éolienne attaque les roches du reg en enlevant des particules (déflation, abrasion) ou en polissant leur surface (corrasion par vent chargé de sable). Elle est plus efficace lorsque les obstacles sont inexistants et que le vent est puissant, régulier et chargé de poussières ou d’embruns. Le vent fait avancer les dunes (barkhanes, ghourd) qui forment parfois de vastes ensembles appelés « erg »[19].
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Dans les zones arides et semi-arides, le ruissellement peut être un agent efficace d’érosion. Le caractère violent et épisodique du phénomène érode les montagnes et transporte les matériaux vers les piémonts, les glacis (sheet flood en anglais) et plaine d’��pandage. L’eau ruisselle et atteint les talwegs pour former des cours d’eau temporaires, les oueds. Leur lit charrie des débris de tailles diverses (galets, graviers, sables, particules en suspension). Les milieux hyper-arides sont marqués par l’absence de tout cours d’eau (aréité ou aréisme).
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La vie est peu probable dans un désert car les températures peuvent être glaciale ou caniculaires.
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La densité de la végétation dépend de la quantité d’eau disponible, de la force du vent et de la nature du sol (salinité, reg, erg…) : seuls les milieux hyper-arides rocailleux sont totalement dépourvus de végétation (Atacama, Hoggar, reg du Tanezrouft…). Contrairement à une idée reçue, les végétaux poussent sur les dunes de sables : on trouve des buissons de créosote et de prosopis (Prosopis juliflora) dans les dunes de la Vallée de la Mort. Les plantes, les arbustes et les buissons se concentrent dans les lits des oueds et autour des points d’eau. Les adaptations de la flore désertique visent principalement à limiter la perte d’eau, mais également à obtenir autant d’eau que l’environnement puisse lui fournir.
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Les plantes succulentes, également appelées « plantes grasses » sont adaptées pour survivre dans des milieux arides.
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Parmi elles se trouvent les agaves, les yuccas, les tubéreuses de la famille des agavaceae et tous originaires du continent américain. La famille des cactacées provient également d’Amérique : leur aspect s’explique principalement par l’adaptation aux conditions de sécheresse, à l’origine du développement de la fonction de stockage et de la réduction des surfaces d’évaporation. La fonction de stockage s’est traduite par un épaississement de la tige, et, pour quelques espèces, par le développement de racines tubéreuses (pterocactus tuberosus par exemple). Elle explique aussi l’apparition des côtes ou une disposition des mamelons en spirale, qui permettent, un peu comme sur un accordéon, la dilatation et la rétraction du corps de la plante au gré des périodes de pluies et de sécheresse, sans déchirure de l’épiderme. La réduction des surfaces d’évaporation s’est traduite par un épaississement de l’épiderme, parfois même recouvert d’une sorte de cire, une diminution du nombre de stomates (pores permettant la respiration), et surtout, chez beaucoup d’espèces, la disparition des feuilles. Quant aux épines, leur fonction est multiple : protection contre les animaux, mais aussi captation de la rosée, protection de l’épiderme contre les ardeurs du soleil, le vent desséchant ou le froid d’altitude…
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Les plantes halophytes supportent des sols imprégnés de sel. Leur adaptation, différente de celles des plantes xérophytes proprement dites, est liée à leur capacité de stocker de l’eau dans les feuilles, les tige ou les racines.
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Les plantes xérophytes se rencontrent dans des environnements très variés, tels que les déserts rocailleux mais aussi dans quelques cas sous des formes épiphytes sur la canopée des forêts tropicales.
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Le nombre d’espèces animales est relativement peu élevé dans les zones désertiques. Cependant, rares sont les régions sans aucune vie (milieux abiotiques). La faune s’est adaptée aux contraintes climatiques :
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Liste d’animaux vivant dans le désert :
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Depuis la préhistoire, les hommes ont toujours occupé et parcouru tous les déserts arides, malgré les fortes contraintes naturelles. Traditionnellement, deux modes de vie, souvent concurrents, sont présents dans les sociétés humaines des déserts : les nomades et les cultivateurs. Depuis le début du XIXe siècle, la modernisation et l’exploitation des gisements miniers à des fins industrielles ont transformé certaines régions désertiques et fait émerger de nouveaux défis.
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Les groupes humains se déplacent pour chercher les points d’eau nécessaires à la survie des troupeaux. L’élevage faisait vivre plusieurs clans de bédouins ou de Touaregs. Aujourd’hui, ce mode de vie est menacé de disparaître à cause de la motorisation et de l’affirmation des frontières.
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Depuis l’Antiquité, l’irrigation permet de mettre en valeur des régions désertiques ou semi-désertiques dans les oasis. Le puits permet de ramener l’eau des nappes phréatiques à la surface. Le problème est que cette eau d’origine fossile n’est souvent pas renouvelable à court terme dans les déserts. Le Qanat en Asie et la foggara en Afrique sont des systèmes d’irrigation souterrain permettant de récolter les eaux d’infiltration. La Noria permet de capter l’eau des fleuves en milieu désertique (Nil, Tigre, Euphrate).
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Cet article contient une ou plusieurs listes. Ces listes gagneraient à être rédigées sous la forme de paragraphes synthétiques, plus agréables à la lecture, les listes pouvant être aussi introduites par une partie rédigée et sourcée, de façon à bien resituer les différents items.
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La route de la soie est un réseau de routes commerciales entre l’Asie et l’Europe allant de Chang’an (actuelle Xi’an) en Chine jusqu’à Antioche, en Syrie. Elle doit son nom à la plus précieuse marchandise qui y transitait : la soie, dont seuls les Chinois connaissaient le secret de fabrication. Dès l’Antiquité, de nombreux autres produits voyageaient sur les mêmes routes : pierres et métaux précieux, étoffes de laine ou de lin, ambre, ivoire, laque, épices, verre, corail, etc. Ces routes, parcourues par des caravanes, contournaient par le nord ou le sud le désert du Taklamakan. Ces deux branches possédaient différentes variantes, mais toutes ces pistes reliaient entre elles des oasis situés à la périphérie du désert et au pied des hautes montagnes des Tian Shan ou des Kunlun. La longueur du parcours, les multiples dangers encourus par les voyageurs sur ces pistes soumises aux attaques des brigands et à l’extrême rigueur du climat (torride en été et glacial en hiver), rendaient très chers les produits qui transitaient ainsi entre le bassin méditerranéen et l’Extrême-Orient. Ce fut une des raisons qui incita les Européens à rechercher une route maritime vers les pays d’Orient. La Route de la soie fut progressivement abandonnée au XVe siècle.
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En Afrique les pistes caravanières, aménagées à partir du IXe siècle, passaient par les oasis du Sahara. Les déplacements étaient dangereux et pénibles à cause des contraintes climatiques et des distances. Les grands convois transportaient des esclaves depuis l’époque romaine mais aussi toutes sortes de produits qui servaient au troc.
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L'une des routes caravanières et commerciales les plus anciennes du Sahara, l'azalaï est toujours en activité de nos jours. Deux fois par an, ces caravanes traversaient le désert pour transporter sur près de 1 000 km du sel gemme extrait des mines de Taoudeni du nord du Mali en le vendant à Tombouctou et sur d’autres marchés du Sahel. Dans le sens inverse, ils transportaient les esclaves, l'azalaï étant un maillon important de la traite orientale.
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L’extension des cultures dans le désert dépend des possibilités d’irrigation, et donc du pompage de l’eau qui nécessite aujourd'hui des appareils électriques. Il pose donc le problème de l’approvisionnement en énergie des régions désertiques. Le détournement du Colorado a permis la naissance de l’Imperial Valley en Californie. Le barrage d’Assouan en Égypte, achevé en 1970, permet d’irriguer 700 000 hectares de terres.
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Le sous-sol des déserts offre souvent des richesses :
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Les conditions géographiques et climatiques du désert permettent ou ont permis :
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Le désir de dépaysement et d’aventure des sociétés développées entraîne le développement de l’offre touristique en milieu désertique. La ville de Las Vegas s’est développée rapidement dans un milieu désertique grâce aux eaux du Colorado. De plus, beaucoup d'autres grandes villes plus ou moins célèbres ont su tirer parti des avantages de l'environnement désertique et plus particulièrement de son climat en zone subtropicale (rareté de la pluie, fréquence de l'ensoleillement, douceur de l'hiver, etc.) telles que les métropoles du Moyen-Orient telles que Riyad (Arabie Saoudite), Doha (Qatar), Dubaï et Abu Dhabi (Émirats arabes unis), Koweït City (Koweït) et du sud-ouest des États-Unis comme Las Vegas (Nevada) et Phoenix (Arizona).
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Sous les tropiques, les déserts sont continuellement exposés au rayonnement solaire pendant la journée étant donné la faible/très faible nébulosité (fraction du ciel couvert par les nuages) moyenne annuelle et certains d'entre eux sont très régulièrement ventés ; ce sont des conditions qui présenteront des avantages intéressants pour une production combinée d'énergie douce, sûre, propre et renouvelable, d'autant que plusieurs déserts sont proches de la mer, ce qui permet d'utiliser une partie de l'électricité produite pour hydrolyser de l'eau de mer et produire de l'hydrogène. Il faut savoir que les déserts, particulièrement les déserts chauds, bénéficient d'un ensoleillement maximal et optimal. En effet, seuls les déserts ont un ciel clair presque en permanence, gêné surtout par les tempêtes de sable qui donnent une teinte ocre au ciel et au soleil, ce qui atténue la radiation solaire. Avec une durée d'ensoleillement culminant jusqu'à 4 300 h dans sa partie orientale, soit 97 à 98 % de la période diurne, ce qui constitue de loin un record mondial, le Sahara constitue la région la plus ensoleillée du globe. Le gisement solaire saharien est titanesque. Les déserts d'Atacama et de la péninsule Arabique arrivent respectivement en seconde et troisième position derrière le grand désert africain. D'ailleurs, un projet majeur qui consiste à utiliser l'énorme potentiel en énergie propre et renouvelable (solaire et éolien) des déserts brûlants de la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) existe déjà, ce projet est baptisé Desertec. Il reste pour cela à produire des panneaux solaires plus performants lorsqu'ils sont exposés à des chaleurs extrêmes (jusqu'à 50° et même 55° à l'ombre de température ambiante dans le Sahara et en Arabie au plus fort de l'été) et bien plus pour un panneau de couleur foncée). Il faut aussi produire des modules photovoltaïques et du matériel éolien très résistant à l'abrasion par le sable et les poussières transportés par les tempêtes de sable.
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La découverte et l'analyse de formations dunaires fossiles au Tchad par des chercheurs du CNRS conduisent à réviser l'estimation de l'âge du Sahara, lequel ne serait pas âgé de 86 000 ans, comme on le croyait, mais d'au moins 7 millions d'années[23].
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Des exemples historiques : le désert du Thar en Inde est peut-être devenu désertique entre 2000 et 1500 av. J.-C. À cette époque, le fleuve Ghaggar cessa d’être un cours d’eau.
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L'ONU a alerté sur l'aggravation de la situation des nappes phréatiques, de la faune et de la flore des déserts, ainsi que des populations humaines en dépendant dans la plupart des zones arides. Les pompages et/ou une mauvaise agriculture favorisant la salinisation (Plus de 12 000 km2 de sols arides ont été ainsi salinisés et rendus improductifs de la fin des années 1970 aux années 2000). Les pesticides sont aussi une source nouvelle de pollution autour des zones cultivées. La surexploitation des ressources (herbes, bois mort, ligneux vivants, gibier) continue aussi à faire régresser des espèces telles que gazelles, l'oryx, l'addax, la chèvre himalayenne (tahr), les moutons de Barbarie, le Houbara, l'Autruche sauvage, etc.
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Les activités humaines y aggravent souvent les effets du changement climatique. L'ONU a relevé un accroissement de 0,5 à 2 degrés Celsius de la température moyenne des déserts de 1976 à 2000 (soit beaucoup plus que l'augmentation moyenne globale de 0,45 degrés Celsius sur la planète). L'IPCC estime que ces températures pourraient encore augmenter en moyenne de cinq à sept degrés d'ici 2071-2100, en comparaison avec la moyenne de la période 1961-1990, avec des pluies qui devraient diminuer de 5 à 10 % et jusqu'à 15 % pour les déserts de l'hémisphère sud (ex : désert Great Victoria en Australie) et de ceux de l'hémisphère nord (Désert du Colorado ou du Grand Bassin des États-Unis). Le désert de Gobi pourrait (c'est le seul) par contre recevoir de 10 à 15 % de pluies en plus mais le surpâturage et des pullulations de campagnols probablement favorisées par la régression de leurs prédateurs y ont déjà aggravé les phénomènes d'érosion et dégradation des sols.
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En 2009, les Nations-Unies estimaient à 2 milliards le nombre d'hommes vivant en zone aride ou en passe de le devenir.
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Depuis longtemps, les déserts, en premier lieu le Sahara, ont attiré les hommes, en particulier les Occidentaux, certains pour l’explorer, le cartographier, le découvrir, d’autres aussi pour s’y retrouver face à eux-mêmes, dans une quête philosophique.
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Cet article contient une ou plusieurs listes. Ces listes gagneraient à être rédigées sous la forme de paragraphes synthétiques, plus agréables à la lecture, les listes pouvant être aussi introduites par une partie rédigée et sourcée, de façon à bien resituer les différents items.
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Un dé est un objet, généralement de petite taille et de forme cubique, qui permet de tirer aléatoirement un nombre ou un symbole parmi plusieurs possibilités.
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Les dés les plus courants sont des petits cubes de 1 à 2 cm de côté (16 mm étant le standard), possédant donc 6 faces numérotées de 1 à 6, généralement à l’aide de motifs de points. Traditionnellement, la somme des nombres situés sur deux faces opposées est égale à 7 (ce qui est le cas depuis au moins l’Antiquité[réf. nécessaire]) ; par conséquent, les faces numérotées 1, 2 et 3 se touchent en un sommet du dé. Deux choix sont donc possibles : placer ces faces dans le sens des aiguilles d’une montre ou dans l’autre sens autour de ce sommet.
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Les arêtes possèdent un biseau arrondi, pour qu’il roule plus facilement (ce qui fait que la forme exacte d'un dé n'est pas tout à fait un cube mais plutôt une sphère tronquée). Le problème des biseaux se situe au niveau des coins car ceux-ci peuvent s’avérer trop arrondis. Il arrive quelquefois qu’un dé à 6 faces s’arrête sur un de ses coins s’il est lancé sur une nappe en dentelle, ou en étoffe suffisamment molle.
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Les dés sont jetés afin de fournir des nombres aléatoires, généralement pour les jeux de hasard, et sont donc un exemple de générateur de nombres aléatoires. Cependant, comme les numéros sont d’ordinaire figurés à l’aide de trous, certaines faces se voient retirer plus de matériau que d’autres, ce qui provoque un léger biais statistique. Ce biais peut être réduit, comme dans le cas des dés asiatiques où la face numérotée 1 possède un trou largement plus grand que les autres, ou dans le cas des dés utilisés dans les casinos où des marques sont pratiquées sur la surface[réf. souhaitée].
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Du point de vue pratique, les dés sont jetés, seuls ou en groupes, à la main ou à l’aide d’un récipient destiné à cet usage, sur une surface plane. La face prise en compte pour la lecture de la valeur de chaque dé est celle qui est située sur le dessus lorsqu’il s’arrête.
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Dés cubiques utilisé au craps (jeu d’argent dans les casinos).À la différence des dés traditionnels, les points ne sont pas gravés sur les dés, mais imprimés pour respecter l'équilibre (équiprobabilité).
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Dés cubiques transparents.
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Les dés tirent probablement leur origine des os des chevilles (spécifiquement l’astragale) d’animaux tels le bœuf. Il n’est pas possible de déterminer précisément l’apparition des dés et leur distinction des osselets, les écrivains antiques semblant confondre les deux jeux. Il est certain en revanche qu’ils datent des temps préhistoriques. Leur présence dans des tombes anciennes de la vallée de l’Indus, des dés cubiques vieux de 4 300 ans y ont été retrouvés[1], semble pointer vers une origine asiatique. À cette époque, la somme de faces opposées ne vaut pas encore systématiquement 7[1]. Le jeu de dé est mentionné dans le Rig-Veda et l’Atharvaveda indiens[2][source insuffisante].
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La connaissance de la numération étrusque, et plus précisément la forme écrite de leurs 6 premiers chiffres, s’est effectuée en découvrant des dés[3] à jouer (ou à divination) dans les objets familiers accompagnant le mort dans sa tombe.
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Les jeux de dés furent populaires ensuite à Rome, particulièrement pendant les jours fastes de l’Empire romain, bien qu’ils fussent interdits, sauf pendant les Saturnales. Horace décrivit par exemple ce qu’il présentait comme un jeune homme typique de l’époque, qui perdait son temps aux dés plutôt qu’à dompter son cheval. Jouer de l’argent aux dés était le sujet de plusieurs lois spécifiques ; l’une d’elles statuait qu’aucun procès ne pouvait être demandé par une personne qui autorisait les paris dans sa maison, même s’il avait été attaqué ou si on avait triché contre lui. Les joueurs professionnels étaient cependant courants et certains de leurs dés pipés ont été préservés.
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Le Musée Saint-Raymond des Antiques de Toulouse expose dans une vitrine un dé romain en os : il porte les chiffres 4, 5 et 6, chacun répété deux fois. On ignore à quel jeu il servait.
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Tacite rapporte que les tribus germaniques adoraient particulièrement les dés et étaient prêtes à mettre en jeu leur propre liberté après avoir perdu tout le reste. Plusieurs siècles plus tard, les dés devinrent le passe-temps des chevaliers et des écoles, et des guildes de dés existèrent. Au moyen-âge le terme "décier", désigne le métier de fabricant de dés[4].
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En Inde, les dés étaient utilisés notamment pour jouer au Chaturanga, un des ancêtres du jeu d’échecs. Le Chaturanga aurait été joué avec des dés à 8 faces marquées 2, 3, 4 et 5, chacun indiquant un des types de pièces du jeu comme devant être jouée ce tour[5]. On a d’ailleurs retrouvé en France des jeux d’échecs proche du Chaturanga, datant de l’époque romane et se jouant également avec des dés, où le roi présentait les attributs de Charlemagne.
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Dans de nombreux pays asiatiques, les dés sont depuis toujours un passe-temps populaire.
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Osselet en pierre à savon.
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Collection de dés anciens originaires d’Asie.
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Dé à vingt faces de l’Égypte pharaonique (Royaume lagide ou Royaume ptolémaïque).
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Image composite des faces d'un dé de 12 mm romain, trouvé à Leicestershire en Angleterre.
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Dé de la Rome antique.
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Dé toupie à six faces.
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Un sevivon (toupie de Hanoucca).
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Certains dés ont la forme d’un polyèdre autre que le cube. Jadis peu employés dans le jeu, ils sont devenus plus populaires depuis les années 1950, particulièrement après l’introduction des wargames, jeux de rôle, jeux de cartes à collectionner et de certains jeux de société. Ces dés sont généralement en plastique et leurs faces portent des nombres plutôt que des motifs de points.
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S’il s’agit d’une nouveauté aux temps modernes, il semble que certaines cultures anciennes en ont utilisé (en particulier, deux dés icosaédriques datant de la Rome antique sont exposés au British Museum de Londres).
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Les solides platoniciens sont utilisés de façon courante pour les dés à 4, 6, 8, 12 et 20 faces. D’autres formes peuvent être trouvées pour des dés à 2, 3, 5, 7, 10, 14, 16, 18, 24, 26, 28, 30, 32, 34, 36, 50, 60, 100 ou 120 faces, mais à part le dé à 10 faces, ils sont peu utilisés, à cause de leur rareté et aussi parce que la lecture du nombre devient difficile, les faces étant presque sur le même plan et la verticalité peu visible.
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Un grand nombre de distributions de probabilités différentes peuvent être obtenues à l’aide de ces dés. Par exemple, deux dés à 10 faces peuvent être utilisés pour produire un nombre compris entre 1 et 100 (l’un des dés donnant le chiffre des dizaines, l’autre celui des unités, le tirage « 00 » correspondant à 100 ou 0 suivant le jeu pratiqué) afin d’obtenir une distribution linéaire de pourcentages. En additionnant les résultats de plusieurs dés, il est possible d’approcher une distribution normale ; en éliminant les tirages les plus (ou les moins) élevés, de modifier ces distributions, etc. à l’aide de ces techniques, les jeux peuvent approcher avec suffisamment de variété les probabilités des événements qu’ils simulent.
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L’équiprobabilité de ces dés (c’est-à-dire la probabilité égale d’obtenir n’importe laquelle de ses faces) est sujette à controverse ; les dés à 6 faces utilisés dans les casinos ont l’obligation légale d’être équiprobables. Les procédés de fabrication utilisés pour les autres types de dés n’ont aucune obligation de ce genre.
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Des dés sphériques existent aussi. Leur fonction est identique à celle des dés à 6 faces, mais ils possèdent une cavité interne octaédrique dans laquelle un poids se déplace et provoque leur arrêt dans une direction parmi six. Ils nécessitent cependant une surface plane et horizontale pour fonctionner correctement.
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Les formes les plus couramment utilisées, en dehors des dés cubiques à 6 faces, sont :
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Dans le domaine des wargames et des jeux de rôle, les dés sont notés en mettant le nombre de faces après : d4 (dé à quatre faces), d6, d8, d10, d12, d20 et d100 (ou d%, sous la forme de deux d10) sont les plus utilisés.
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Il existe aussi des formes plus rares de dés non cubiques.
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Dé à 2 faces (cylindre).
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Dé à 3 faces.
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Dé 6 sphérique.
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Dé 6 sphérique ouvert, montrant son mécanisme.
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Dé à 30 faces.
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Dé à 34 faces.
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Dé à 50 faces.
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Dé à 60 faces.
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Dé 100 sphérique (marque commerciale « Ziglotron »).
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Dé à 120 faces.
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La plupart des faces des dés sont numérotées par une suite ininterrompue de nombres entiers, débutant par un (ou zéro), exprimés par des trous ou des chiffres. Des exceptions existent cependant :
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Dé videau employé au backgammon.
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Dés « Fudge » issus du jeu de rôle Fudge.
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Dés mathématiques.
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Dés chinois.
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Pour un simple lancer d’un seul dé à 6 faces équilibré, la probabilité d’obtenir n’importe quelle valeur 1 à 6 est exactement de 1⁄6. Le tirage suit donc une loi uniforme discrète. Le tirage de n dés suit une loi multinomiale dont les probabilités p1, p2, …, p6 sont toutes égales à 1⁄6, si le dé n’est pas pipé.
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Si on jette deux dés et qu’on additionne les nombres obtenus sur les deux faces supérieures, les tirages ne sont plus distribués de façon uniforme mais suivent une distribution triangulaire :
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Le tirage le plus probable est alors 7.
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Avec trois dés ou plus, la distribution se rapproche d’une distribution normale avec l’ajout de chaque dé (conséquence du théorème central limite). La distribution de probabilité exacte Fi pour un nombre
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i
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{\displaystyle i}
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de dés peut être calculée par convolution répétée de la distribution de probabilité d’un dé simple avec elle-même :
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En s’inspirant de la toupie Sevivon, il est possible de construire des générateurs aléatoires de n’importe quelle valeur.[réf. souhaitée]
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Un dé est dit « pipé » si la loi n’est plus uniforme. Lorsque c’est intentionnel, on s’arrange pour qu’un résultat sorte plus fréquemment, ou au contraire moins fréquemment, les autres faces ayant la même probabilité d’apparition entre elles. S’il s’agit d’un défaut non intentionnel, chaque face va avoir une probabilité propre.
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Si l’on jette le dé plusieurs fois de suite, on ne va pas obtenir une alternance stricte de valeurs. Par exemple, si l’on tire un dé deux fois de suite, on a 6 chances sur 36, soit 16,66… % de chances, d’obtenir deux fois le même résultat (chaque doublon a 1⁄36 chances d’apparaître, et il y a 6 doublons) ; dans un cas sur six, on obtient deux fois le même lancer. La fréquence observée pour chaque événement va se voir s’approcher de la fréquence théorique sur un grand nombre de lancer, par exemple 100.
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Si l’on fait n lancers, pour savoir si le dé est équilibré (c’est-à-dire si l’on a effectivement 1⁄6 de chances d’avoir chaque figure), il faut utiliser un test du χ² d’adéquation à cinq degrés de liberté (puisqu’il y a six résultats mais que leurs probabilités sont complémentaires). Le nombre de lancers minimal est de 30 (5 divisé par la fréquence théorique, 1⁄6 = 0,166…, cf. Test du χ² > Conditions du test). Si l’on appelle Oi le nombre de lancers donnant le chiffre i, on a le tableau de résultats suivant :
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avec ∑i Oi = n
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Le χ² est
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Par exemple, si on fait un tirage avec un dé équilibré, le χ² est supérieur ou égal à 0,55 avec une probabilité de 0,99. Il est supérieur ou égal à 15,09 avec une probabilité de 0,01.
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Le mot animation peut faire référence à :
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Le dessin est une technique de représentation visuelle sur un support plat. Le terme « dessin » désigne à la fois l'action de dessiner, l'ouvrage graphique qui en résulte, et la forme d'un objet quelconque.
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Le « dessin linéaire » représente les objets par leurs contours, leurs arêtes et quelques lignes caractéristiques ; au-delà de cette limite, le dessin se développe en représentant le volume par les ombres, souvent au moyen des hachures, incorpore des couleurs, et rejoint, sans transition nette, la peinture.
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Le mot s'est écrit indifféremment « dessein » ou « dessin » jusqu'au XVIIe siècle, impliquant la notion d'intention, de projet, dans un travail de plus grande portée, en architecture, en peinture, en gravure.
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L'essor de la production industrielle au XIXe siècle a fait distinguer rigoureusement le dessin artistique et le dessin technique, une forme très codifiée de dessin linéaire qui vise plus à communiquer les informations précises nécessaires à la fabrication ou à l'utilisation d'un objet ou d'un bâtiment qu'à en donner une évocation visuelle.
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Le sens du terme « dessin » évolue avec l'histoire des arts visuels. Le mot dessin est tiré de dessigner, avec l'influence de l'italien disegno signifiant représentation graphique (1444). Le terme italien signifiait à la fois la pratique, et le projet ou intention. Ce double sens a été conservé avec le mot français dessein. Ce n'est qu'au XVIIIe siècle, vers 1750, que le champ sémantique évolue, dessin (sans e après ss) ne signifiant plus que la mise en forme. Le sens de projet ou de conception a été conservé dans le terme anglais design, qui vient de l'italien designo et du français dessein. Il faut envisager les deux sens du mot, même si l'amateur peut s'intéresser aux dessins produits à titre de préparation d'un ouvrage, aussi bien qu'à ceux valant pour eux-mêmes (Jacquet 2010).
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Le dessin, comme projet d'un ouvrage, se trouve partout dès le Moyen Âge dans les arts plastiques, y compris l'orfèvrerie et la mode. Il résume et développe la pensée plastique de l'auteur, et lui permet de la présenter à ses clients ou commanditaires, sous une forme plus légère et demandant moins de temps que la réalisation définitive. Les dessins n'étaient pas en général destinés à être conservés ; cependant, selon Paul Valéry, « le souci de la personne et de l'instant l'emportant sur celui de l'œuvre en soi et de la durée, la condition d'achèvement a paru […] contraire à la « vérité », à la « sensibilité » et à la manifestation du « génie » […] l'esquisse a valu le tableau »[2], et ce goût s'est aussi porté vers les projets, études et dessins préparatoires. Cette évolution commence en France à la fin du XVIIIe siècle. La première exposition des dessins du Cabinet du Roi a eu lieu au Louvre en 1797[3].
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Le dessin comme art autonome, ne visant à rien d'autre que lui-même, naît des discussions dans le milieu des artistes et des amateurs sur les qualités plastiques et les principes gouvernant la peinture. La Querelle du coloris oppose au XVIIe siècle les partisans de la couleur à ceux du dessin. Le « dessin », dans ces discussions, ne dépend ni de la technique, ni du support. Il s'agit principalement de la ligne de contour des sujets, opposée à la surface colorée et à ses modulations, comme l'a fait Léonard de Vinci[4]. Les polémiques opposent ceux qui prennent exemple sur Poussin pour privilégier le dessin, allant jusqu'à considérer avec méfiance le raccourci, les recouvrements de personnages, les ombres fortes, à ceux qui, admirant Rubens, accordent plus de valeur à ceux qui savent nuancer, juxtaposer, organiser les couleurs, avec une touche visiblement variée. Ce sens restreint du « dessin », associé à la perspective linéaire, va se poursuivre jusqu'au XXe siècle. Les rapports entre dessin et peinture fluctuent. L'impressionnisme[5] reproche en général au dessin le caractère intellectuel et contraignant que lui attribuent les courants picturaux qui l'ont précédé. Le cubisme renoue avec le dessin, sans l'obligation de présenter, par la perspective, un point de vue unique[6].
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Avec Flaxman commence une succession d'artistes qui ne présentent que le dessin linéaire. Au XIXe siècle, les dessinateurs trouvent avec la lithographie et le dessin de presse des moyens de vivre de leur activité, sans nécessairement produire autre chose. Bien que les techniques de reproduction contraignent un peu leur style, ils peuvent aussi bien réaliser des peintures dessinées, rendant le clair-obscur par des hachures, que des purs dessins linéaires, comme l'ont fait Picasso, Matisse ou André Lhote.
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Le dessin animé emploie depuis son invention dans les années 1920 des quantités de dessinateurs.
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Dans la deuxième moitié du XXe siècle, la bande dessinée cesse de s'adresser spécifiquement aux enfants et le dessin narratif, nourri des techniques du dessin de presse, du cinéma, de la littérature, devient une des branches importantes de l'art du dessin.
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Lorsque le projet graphique vise à la durée, choisissant son matériel à cet effet, on parle de peinture. L'acte de dessiner, sur pierre ou sur plâtre, sur bois, sur toile peut bien en être à la base : la peinture se définit, par opposition au dessin, comme devant durer.
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Si pour Léonard de Vinci, le dessin du contour est une partie de la peinture[4], pour Braquemond, quatre siècles plus tard, « le mot « dessin » résume tous les termes de la langue des arts plastiques (…) Les expressions : trait, modelé, couleur, ornement, forme, ligne, valeur, effet, etc. ne servent que pour aider par l'analyse à la signification du mot dessin »[7].
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Il n'y a pas de différence fondamentale entre le dessin et la peinture, si ce n'est que, d'après certains théoriciens de l'art, le dessin est monochrome dans son essence, la peinture colorée. Mais des dessins peuvent être en couleurs, soit directement dans le tracé, soit par coloriage dans un deuxième temps. Une peinture peut être linéaire et peut être monochrome comme c'est le cas des grisailles. La plupart des peintures (surtout lorsqu'elles sont figuratives) sont préalablement dessinées, ou dessinées en cours d'élaboration. On dessine aussi bien avec une brosse large qu'avec un crayon affûté, même si la matière est différente. On parlera donc de dessin lorsque les contours, les tracés, demeurent apparents, par rapport à des œuvres où dominent taches colorées, aplats de couleur.
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Le dessinateur Alfred Kubin, traitant du dessin, non comme projet, mais « comme une fin en soi immédiate », écrit : « Cet art répond à une modeste impulsion. Il ne rivalise pas avec les phénomènes de la nature mais se contente d'en produire des signes. Il est symbolique[8] ». C'est, pour lui, cette modestie qui distingue le dessinateur, qui l'amène à limiter son domaine d'exploration au papier et à l'encre de Chine, à la plume et au pinceau, qu'il étudie à fond. « Ma contemplation intérieure s'est éclaircie : ma vision s'est alors déplacée vers un assemblage de lignes aussi rigoureux qu'un système économique » (Kubin 2015, p. 37).
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Les dessins ne sont pas conçus pour être conservés et exposés ; ces objectifs entraînent des procédés qui en entraveraient la légèreté et la spontanéité (Jacquet 2010). Ceci n'empêche que depuis la Renaissance, on a conservé comme des reliques précieuses les dessins et notes d'artistes vénérés comme Léonard de Vinci[9]. Pour les conservateurs, ce qui caractérise le dessin, c'est sa fragilité. L'exposition à l'air et à la lumière jaunit les papiers et décolore les encres ; la flamme le détruit instantanément, l'humidité y favorise la moisissure ; sali, le dessin est difficilement nettoyé ; les pigments poudreux des crayons, fusains, craies et sanguines passent d'une page sur l'autre ; le papier se plisse définitivement en cas de mauvaise manipulation (VTT, p. 1111sq). Les vernis dits fixatifs pénètrent le papier, et ne peuvent, s'ils ont jauni, être éliminés et remplacés.
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La conservation des dessins sur papier implique en général un traitement biocide chimique ou par rayonnement ionisant (VTT, p. 1129-1130). Dans les collections des musées, les dessins sont conservés dans des locaux spécialement prévus, et ne sont présentés qu'occasionnellement, dans des salles à l'éclairage atténué. La mise en valeur du dessin inclut souvent un large passe-partout et une vitre de protection ; les originaux non montés se présentent sur un champ, dans une vitrine peu inclinée.
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Les conservateurs doivent encore, pour organiser et valoriser les collections, identifier les auteurs. Les artistes n'ont souvent pas signé ce qu'ils considéraient comme des documents de travail. Les inscriptions peuvent être le fait de marchands ou de collectionneurs qui ont attribué à un maître ce qui est en fait une copie[10].
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Le dessin est généralement plus que le projet d'une gravure. Un maître comme Dürer pouvait dessiner sur le bois, et laisser à un de ses compagnons, anonyme, le soin de le creuser ; mais il avait tracé chacune des lignes de la gravure. Dans le cas où la gravure prenait pour sujet des tableaux célèbres, l'interprétation revenait au graveur, qui lui donnait parfois, bien que le dessin soit dans l'ensemble conforme à l'original, un caractère assez différent, comme Marcantonio Raimondi pour Raphaël.
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L'eau-forte reproduit directement (inversés gauche-droite) les traits qu'un artiste a dessiné sur le support.
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Au XIXe siècle, la lithographie sur pierre grenée permet aux artistes de dessiner au crayon en vue de la reproduction. Cependant, la contrainte de l'inversion du sujet, qui sera reproduit la droite à gauche, l'interdiction de poser la main sur le support, car elle le marque, poussent la plupart à dessiner d'abord sur papier un projet, et certains à laisser à des spécialistes l'interprétation sur la pierre. La production de lithographies connaît une première spécialisation des dessinateurs ; la fabrication d'une lithographie des Voyages pittoresques et romantiques dans l'ancienne France peut faire appel à un dessinateur d'après nature, un lithographe pour le paysage, un pour les figures, un pour la lettre.
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La photogravure affranchit le dessinateur de la plupart des difficultés techniques ; il lui suffit de connaître les limites propres à la technique d'impression pour laquelle il travaille. En dessin de presse et en bande dessinée, l'artiste produit en général un dessin linéaire « au trait », encre noire sur papier blanc ; la reproduction photographique élimine la mise en place au crayon et les repères posés en bleu. Les dessins originaux, avec toutes ces marques ou l'on sent « la main et le génie de l'auteur »[11], sont devenues des pièces de collection.
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La technique du dessin évolue avec les supports et les outils. Les hommes préhistoriques dessinent sur des parois, sur des roches, des os, en utilisant d’une part l’incision et d’autre part les pigments colorés appliqués au moyen d’outils rudimentaires. Le dessin plus proche des conceptions actuelles apparaît avec les supports tels que le papyrus, le parchemin, puis le papier, et les outils de traçage comme le calame (roseau), la plume d’oiseau taillée. En Orient prédomine le pinceau. Les Romains utilisent les pointes de métal, ancêtres de la mine de crayon moderne sur un support préparé, enduit d'un mélange, généralement constitué de pigments, de blanc d’Espagne, de gomme arabique et de poudre d’os.
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À la fin du XIXe siècleJules Adeline définit le dessin comme représentation des objets à l'aide de traits de plume ou de crayon, parmi lesquels se distinguent les dessins aux deux et aux trois crayons, qui sont la pierre noire, la craie blanche et la sanguine[12], mais aussi le fusain[13]. On distingue aussi les instruments annexes du dessin, règles et compas dont on se passe dans le dessin à main levée.
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Le dessin profite aujourd'hui de matériel et de logiciel informatiques qui, l'affranchissant de la réalisation matérielle, permettent des tracés lissés et des possibilités de correction infinies — si toutefois c'est le but de l'artiste.
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Le support peut être du papier, de la toile, ou toute autre matière : les premiers dessins connus ont été réalisés sur des parois rocheuses.
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Les outils sont constitués par tout ce qui est susceptible de laisser une trace, par dépôt de matière (craie, crayon, etc.) ou aussi par enlèvement de matière du support (graffiti, sgraffito, gravure). Ils sont donc très variés, à commencer par les doigts, puis des outils spécifiques comme les craies, les fusains, les crayons, les plumes, les pinceaux, les stylographes (à bille, à plume, tubulaires), les feutres, jusqu'à l'outil informatique. Parmi le matériel de dessin le plus commun, on trouve le crayon, le fusain, le pastel, la pierre noire, la sanguine, la craie blanche ainsi que la plume et l'encre de Chine. Tous les matériaux de dessin ne sont pas fabriqués à base d'eau ou d'huile : certains s'appliquent à sec sur le support, sans aucune préparation.
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La matière déposée sur le support est soit un pigment sec (craie, graphite) soit mêlé à un liant chimique, huile, eau, solvants divers pour les peintures et les encres.
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Selon une conception classique, dessiner consiste essentiellement à délimiter par des traits les contours de l'objet à représenter. C'est une des différences essentielles que Heinrich Wölfflin distingue dans ses Principes fondamentaux de l'histoire de l'art entre le graphique (dessin) et le pictural (peinture).
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Ceci implique une démarche d'interprétation et de synthèse : passer d'un objet en volume à un dessin plat nécessite un choix de représentation. Soit l'articulation des éléments graphiques peut éviter la perspective, soit celle-ci peut être empirique et spontanée, soit celle-ci obéit à un système de placement des lignes : perspective cavalière, perspective « italienne » conforme à une vision basée sur la projection, comme si le dessin était une fenêtre sur l'objet représenté ainsi que l'écrivit Alberti. L'application des règles de la perspective à des figures humaines ou animales s'appelle le raccourci (VTT, p. 66).
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Le dessin peut obéir à des notions qui ne tiennent pas compte des lois géométriques de l'optique ou qui ne les considèrent pas comme primordiales. Représenter une montagne plus petite qu'un personnage peut paraître totalement illogique, bien que la perspective puisse l'exiger. Les personnages sont quelquefois représentés à proportion de leur importance dans la société. Les différentes civilisations ont utilisé des conventions de représentation qui tentent de concilier les aspects qu'on considère primordiaux. La représentation peut ne pas correspondre à une réalité géométrique. Le dessin obéit à des conventions et des codes : pour les Égyptiens, un œil est représenté de face, mais un visage de profil, un torse de face et les jambes de profil. Jean Fouquet dessine l’Arrivée des croisés à Constantinople vue par un spectateur central : à gauche les cavaliers de face, au centre de profil, et à droite de dos, comme si le spectateur tournait la tête, la route étant droite. Plus près de nous, il a fallu attendre l'apparition de la photographie pour représenter correctement un cheval au galop, toutes les représentations passées étant « fausses » anatomiquement, mais certainement plus expressives.
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Le dessin peut reporter les contours de manière précise et fidèle (considérant qu'il est vu par un système optique tel que la chambre claire ou l'appareil photographique), ou le trait peut subir des déformations et des distorsions qui vont accentuer certains caractères du modèle, possiblement jusqu'à la caricature, ou exprimer simplement les goûts et la sensibilité du dessinateur.
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La représentation du volume se fait généralement par le raccourci, renforcé par les modulations de la lumière et donc les ombres locales du modèle et les ombres portées sur le fond et l'entourage. Ces modulations de luminosité, qu'on appelle « valeur » dans le contexte du dessin et de la peinture, s'obtiennent par traits successifs formant hachures, parallèles ou croisées, par remplissage avec variation de la pression selon l'intensité souhaitée, estompage en frottant à la main ou avec un outil, gommage pour éclaircir, etc. ; certaines techniques étant adoptées par certains et réprouvées par d'autres.
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Le dessin d'art utilise toutes les techniques graphiques possibles dans une démarche ou une intention artistiques et à destination du marché de l'art.
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La rapidité d'exécution caractérise le croquis, dessiné face au sujet. Les esquisses sont les premières idées pour un travail important.
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Le croquis doit saisir l’essentiel sans s’attarder sur les détails. Il sert de notation, parfois d’exercice. Sa rapidité d’exécution fait du « geste » graphique un élément important de son caractère.
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Croquis et esquisses servent dans tous les types de dessin.
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Le dessin technique s'est détaché du dessin artistique pendant l'essor de l'industrie, vers la fin du XIXe siècle.
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Le dessin technique, ou dessin industriel, est une discipline transversale fondement de la communication technique, de la conception et de l'analyse systémique. Il est utilisé principalement en génie mécanique (bureau d'études, bureau des méthodes) et en génie civil (architecture).
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Le dessin est à la base du métier d’architecte, même si l’utilisation de l’outil informatique réduit l'importance des habiletés manuelles. C’est en dessinant, d’abord sous forme d’esquisse et de croquis, puis de dessins plus élaborés, que l’architecte trouve et précise son projet. Cette étape préliminaire de dessin à main levée est à peu près universellement pratiquée. L’étape suivante consiste à disposer les éléments indépendants de l'aspect visuel, comme les conduites de fluide, et effectuer les calculs de résistance des matériaux. On revient ensuite au dessin pour tracer les plans nécessaires aux constructeurs. Cette étape est maintenant effectuée par dessin assisté par ordinateur avec les logiciels propres à l’architecture. Elle se faisait au moyen des outils du dessin technique, le crayon ou le portemine à mine dure, la règle, l’équerre, le té, sur une table à dessin, puis un passage à l'encre au tire-ligne et plus tard au stylo technique.
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L'architecte fournit aussi au commanditaire des plans de façades et des vues en perspective réalistes, en couleurs, avec des ombres qui indiquent le relief, et les éléments de décor qui vont donner vie à l’ensemble : plantes, personnages, véhicules, etc. L’architecte devait donc avoir une connaissance poussée de la perspective, rigoureusement construite. Selon le degré de précision de ces dessins, les accessoires pouvaient être traités d’une manière simplifiée, afin de ne pas prendre le pas sur l’essentiel, l’architecture. Chaque architecte pouvait avoir sa façon personnelle de traiter arbres, véhicules et personnages (dénommés grouillots dans le jargon des architectes). Les architectes ont dessiné de véritables œuvres d’art, souvent mises en couleurs à l’aquarelle. De nos jours, les logiciels 3D dispensent de la partie technique de ce travail, tandis que des illustrateurs spécialisés réalisent d’après les plans ou perspectives fournis par les architectes des dessins de présentation pour des projets non encore construits, pour la publicité et l'information des acheteurs potentiels.
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Le dessin sert au sculpteur pour effectuer ses recherches. Sa spécificité est due au fait qu’il n’est pas une fin en soi, mais une étape de son travail, pour lui permettre de visualiser ses projets en vue d’une réalisation en trois dimensions : le rendu du volume est donc prépondérant, par des zones ombrées avec ou sans dégradés, et l’absence ou la neutralité du fond[18]. Tous les dessins de sculpteurs ne sont pas des chefs-d’œuvre du strict point de vue de la qualité du dessin, mais ils sont toujours les témoins fidèles du travail de leur auteur, et certains sont des œuvres d’art à part entière.
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Le dessin dit de mode est employé dans tous les domaines de la création, des vêtements aux accessoires : chaussures, chapeaux, sacs, bijoux. Le dessin sert à préciser l’idée générale puis à l’affiner au niveau de la conception, avant de passer à la réalisation proprement dite. Le dessin de mode requiert une connaissance minimale de l’anatomie basée sur le squelette, qui détermine les positions et postures du corps, et parfois sur un traitement particulier des matières (textiles et autres). Un autre aspect du dessin de mode est la représentation des modèles selon le style propre au dessinateur, sans qu’il en soit lui-même le créateur, ce qui peut être alors une des formes du dessin de presse.
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Le dessin est aussi à la base des créations de motifs pour les tissus, imprimés ou jacquards.
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À la suite des caricatures de Mahomet en 2006, Kofi Annan, alors Secrétaire général de l'ONU, a organisé une conférence de deux jours, le 16 octobre 2006, au siège de l'Organisation des Nations unies à New York, réunissant 12 des dessinateurs de presse les plus renommés au monde pour « désapprendre l'intolérance ». Durant cette conférence, le dessinateur français Plantu, du journal Le Monde, également instigateur de la conférence, a lancé un mouvement qui avait pour objectif paradoxal une meilleure compréhension et un respect mutuel entre des populations de différentes croyances ou cultures, avec le dessin de presse, qui professe la simplification et l'exagération, comme moyen d'expression d'un langage universel. Il projetait de réunir des dessinateurs de presse de plusieurs pays et de promouvoir la liberté de la presse en matière de caricature à travers le monde. Le 26 mai 2008, l'association Cartooning for peace est née de cette initiative et qui regroupe aujourd’hui différents dessinateurs de plusieurs journaux dans le monde.
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La bande dessinée combine l'art de raconter des histoires à celui de les représenter par le dessin. Souvent un scénariste s'associe avec un dessinateur. Une maison d'édition de bande dessinée peut aussi confier le dessin et le scénario à plusieurs artistes. Dans ce cas, les dessinateurs respectent un style graphique, et les scénaristes le caractère des histoires et de leurs personnages[20]. Une série peut ainsi durer, comme celle des Pieds Nickelés, pendant plusieurs générations[21].
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À partir du dernier tiers du XXe siècle, aussi bien en Europe (Duc 1981) qu'au Japon où le manga est très populaire[22], les dessinateurs de bande dessinée ont cherché à produire un style graphique personnel et caractéristique, qui contraste avec l'effacement de l'artiste pour la production d'un style défini par les éditeurs, fréquent auparavant.
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Le dessin animé consiste à reproduire le mouvement en faisant se succéder des images représentant chacune un instant successif d'une action, comme au cinéma, à la différence que ces images sont dessinées[23].
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Le dessin animé est un processus très long et industriel, qui implique le plus souvent de nombreux graphistes spécialisés. Certains définissent les personnages et leurs mouvements par des esquisses au crayons, mis au propre avec la qualité de superposition nécessaire par des traceurs-gouacheurs[24] sur des feuilles transparentes. D'autres se consacrent au dessin des décors.
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Le dessin animé recourt souvent, au XXIe siècle, aux techniques de dessin assisté par ordinateur.
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Le dessin est souvent l'une des activités spontanées de l'enfant. Le développement de ses capacités graphiques suit un schéma régulier qui passe du gribouillage, pendant lequel l'enfant fait l'expérience du matériel, au symbolisme, pendant lequel il représente les sujets par des traits caractéristiques. L'enfant poursuit en général son exploration en direction du dessin d'observation. Jean Piaget a notamment observé et décrit cette séquence reliée au développement cognitif général et à constitution de l'individu. Les pédagogues observent les produits de l'activité de dessin en tant que témoin de cette évolution.
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Dès le stade du symbolisme, le dessin permet à l'enfant de s'exprimer. Quand il parle suffisamment bien pour communiquer avec son entourage, le dessin lui permet d'extérioriser ce qu'il ne peut exprimer verbalement. Les psychologues recherchent de ce fait souvent dans les dessins d'enfant des indices des sentiments des enfants.
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Le fusain, tige de charbon de bois, est l'un des instruments de dessin les plus anciens. Il est largement utilisé dans la réalisation de croquis et d'études (Béguin1995, p. 252).
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Plus que le crayon, la pierre noire, la sanguine, le fusain se prête aux aplats et au rendu du modelé[25]. Le trait varie en largeur et en noirceur, il se brouille au doigt ou au chiffon, s'allège ou se corrige à la mie de pain. Il se reporte sur la feuille voisine s'il la touche. Il a l'inconvénient d'être fragile, à moins d’utiliser un fixatif appliqué généralement avec un pulvérisateur.
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En dessin, le « crayon » désigne tout instrument marquant à sec qui se présente sous forme d'un bâton. On parle ainsi de « crayon à bille » (Béguin1995, p. 184).
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Le crayon à mine de graphite (autrefois mine de plomb) offre une gamme de possibilités très étendue, selon le type de mine, son affûtage, le grain du papier et les techniques possibles, du contour simple aux nuances de dégradés obtenues par des hachures, frottages, estompages. Le trait peut être allégé ou corrigé à la gomme à effacer, bien que le gommage affecte le papier, et les traits suivants sur la partie modifiée. Cependant, il est difficile d'en obtenir des forts contrastes. Des artistes ont complété le dessin au crayon en marquant le trait fort à la plume.
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Dans la bande dessinée, le dessin au crayon, dit crayonné, est, dans la production sans ordinateur, la première étape de la production d'une planche. L'artiste, ou parfois un assistant, termine ensuite le dessin pour qu'il soit prêt pour une reproduction au trait, à l’encre avec une plume ou un pinceau : une fois l’encrage sec, le dessin préliminaire au crayon peut être effacé[26].
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Le trait de crayon dépend, pour une dureté donnée, de la force d'appui sur la mine. Le dessinateur peut utiliser des crayons graphite de plusieurs duretés dans un même dessin.
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Le dessin d'académie et le portrait se font fréquemment aux trois crayons. Si la craie et la sanguine s'atténuent et s'effacent à la gomme mie de pain, le trait de pierre noire est définitif.
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Le stylo à bille, diffusé à partir de 1950, et autorisé dans les écoles en France en 1965, y sert souvent aux élèves pour dessiner dans les marges des cahiers. Il peut également être un véritable outil d'art[27]. De la simple esquisse pour capturer un mouvement jusqu’à l’illustration précise et au dessin d’architecture, le stylo à bille s'adapte à tous les genres.
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Dans le dessin artistique, le stylo à bille se distingue par le fait qu'il ne s'efface pas ; le trait est à peu de chose près uniforme, et très léger. Le trait fort s'obtient en repassant plusieurs fois.
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La plume est un instrument de dessin autant que d'écriture au moins depuis la Renaissance. Elle produit un trait fin ou gras selon la pression exercée. Les traits de plume tracés à l'encre indélébile se combinent aussi avec le lavis et l'aquarelle, qui ne les perturbent pas[28].
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Elle sert autant pour le croquis de terrain, pour lequel elle a l'avantage de produire un dessin rapide et contrasté, solide dès que l'encre a séché, que pour les projets élaborés, dans lesquels les hachures peuvent indiquer les valeurs. Sur un dessin ou un croquis au crayon, la plume peut marquer le trait fort ; on efface parfois le crayon pour ne conserver que cette décision finale.
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La plume a été l'instrument principal de l'encrage en bande dessinée jusque dans les années 1970.
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Le pinceau est l’outil de base du dessin en Extrême-Orient, mais il est largement utilisé également en Occident. Sa souplesse permet au dessinateur d'effectuer des déliés très fins et des aplats impossibles à reproduire avec d'autres techniques comme la plume.
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Le pinceau est souvent l'outil de prédilection pour l'encrage en bande dessinée. Il est très utilisé par des artistes de styles très différents, comme André Franquin, connu pour son trait expressif et nerveux, ou Milton Caniff qui jouait sur les contrastes du noir et du blanc.
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Les stylos-feutres, marqueurs ou markers, sont déclinés dans de très larges gammes de couleurs et d’épaisseurs de trait. Des gammes professionnelles permettent de créer ses propres nuances à partir d’encres liquides et de solvants divers. Ils ont trouvé une application spécifique dans le layout ou rough utilisé en publicité pour réaliser des simulations de photographies à réaliser ultérieurement. On utilise un papier spécial, sans grain et semi-transparent, qui ne diffuse pas les solvants et permet de travailler par transparence. Les spécialistes, ou « roughmen », peuvent atteindre des résultats de qualité picturale.
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Le matériel informatique fournit aux dessinateurs des outils pour un dessin qui n'aura quelquefois aucune autre existence que numérique. L'ordinateur sert largement pour la conception assistée par ordinateur et le dessin technique. Les fabricants de matériel informatique ont progressivement produit des périphériques mieux adaptés que la souris au dessin d'illustration, pour lequel le regard et la main ont plus d'importance que les abstractions du dessin industriel.
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On peut dessiner à l'aide d'un stylet sur la tablette graphique ; cela implique d'apprendre à regarder l'écran de l'ordinateur alors que sur la surface sur laquelle on pose le stylet est ailleurs. L'écran tactile résout cette difficulté. Des capteurs transmettent à l'ordinateur ou à la tablette tactile la position du stylet, son inclinaison, la force d'appui, etc. Un logiciel éditeur d'image matricielle ou d'image vectorielle transforme ces données en « vecteurs » générateurs de graphisme avec des paramètres que regroupent des « outils » nommés par analogie à ceux du dessin et de la peinture.
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Le dessin est soumis, comme les autres œuvres de l'esprit, aux règles de la propriété intellectuelle.
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En France, il doit aussi obéir, s'il est publié et représente une personne, aux règles du droit à l'image[29]. La caricature « constitue une tolérance traditionnellement admise à l'égard de ceux dont la profession ou l'activité permet de supposer de leur part une autorisation tacite »[30], mais cette exception au droit à l'image n'est pas toujours reconnue (Pierrat 2002, p. 115-119).
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En droit des affaires, le mot « dessin » ne désigne pas un objet matériel, mais la forme, reconnaissable par le consommateur, d'un objet (design).
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En droit français qui transpose une directive communautaire du 13 octobre 1998 relative à la protection des dessins et modèles : « […] tout dessin nouveau, toute forme plastique nouvelle, tout objet industriel qui se différencie de ses similaires, soit par une configuration distincte et reconnaissable lui conférant un caractère de nouveauté, soit par un ou plusieurs effets extérieurs lui donnant une physionomie propre et nouvelle[31] ».
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Il profite alors d'une protection d'une durée maximale de 25 ans par période de 5 ans sous réserve qu'il « est nouveau et présente un caractère propre »[32].
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Une protection communautaire existe également au profit de tout dessin original. Un règlement communautaire de 2001 confère une protection opposable à l'échelle de l'Union européenne. Pour les dessins enregistrés à l'Office de l'Union européenne de la propriété intellectuelle (EUIPO), la protection est dans le temps la même qu'en France (de 5 à 25 ans). Pour le dessin (ou modèle) non enregistré, cette protection naît de la première divulgation pour une durée de trois ans.
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Il existe enfin à l'échelle internationale une protection qui est opposable à compter de l'enregistrement international des dessins et modèles industriels à l'Office mondial de la Propriété intellectuelle[33].
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Sur les autres projets Wikimedia :
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Le dessin est une technique de représentation visuelle sur un support plat. Le terme « dessin » désigne à la fois l'action de dessiner, l'ouvrage graphique qui en résulte, et la forme d'un objet quelconque.
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Le « dessin linéaire » représente les objets par leurs contours, leurs arêtes et quelques lignes caractéristiques ; au-delà de cette limite, le dessin se développe en représentant le volume par les ombres, souvent au moyen des hachures, incorpore des couleurs, et rejoint, sans transition nette, la peinture.
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Le mot s'est écrit indifféremment « dessein » ou « dessin » jusqu'au XVIIe siècle, impliquant la notion d'intention, de projet, dans un travail de plus grande portée, en architecture, en peinture, en gravure.
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L'essor de la production industrielle au XIXe siècle a fait distinguer rigoureusement le dessin artistique et le dessin technique, une forme très codifiée de dessin linéaire qui vise plus à communiquer les informations précises nécessaires à la fabrication ou à l'utilisation d'un objet ou d'un bâtiment qu'à en donner une évocation visuelle.
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Le sens du terme « dessin » évolue avec l'histoire des arts visuels. Le mot dessin est tiré de dessigner, avec l'influence de l'italien disegno signifiant représentation graphique (1444). Le terme italien signifiait à la fois la pratique, et le projet ou intention. Ce double sens a été conservé avec le mot français dessein. Ce n'est qu'au XVIIIe siècle, vers 1750, que le champ sémantique évolue, dessin (sans e après ss) ne signifiant plus que la mise en forme. Le sens de projet ou de conception a été conservé dans le terme anglais design, qui vient de l'italien designo et du français dessein. Il faut envisager les deux sens du mot, même si l'amateur peut s'intéresser aux dessins produits à titre de préparation d'un ouvrage, aussi bien qu'à ceux valant pour eux-mêmes (Jacquet 2010).
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Le dessin, comme projet d'un ouvrage, se trouve partout dès le Moyen Âge dans les arts plastiques, y compris l'orfèvrerie et la mode. Il résume et développe la pensée plastique de l'auteur, et lui permet de la présenter à ses clients ou commanditaires, sous une forme plus légère et demandant moins de temps que la réalisation définitive. Les dessins n'étaient pas en général destinés à être conservés ; cependant, selon Paul Valéry, « le souci de la personne et de l'instant l'emportant sur celui de l'œuvre en soi et de la durée, la condition d'achèvement a paru […] contraire à la « vérité », à la « sensibilité » et à la manifestation du « génie » […] l'esquisse a valu le tableau »[2], et ce goût s'est aussi porté vers les projets, études et dessins préparatoires. Cette évolution commence en France à la fin du XVIIIe siècle. La première exposition des dessins du Cabinet du Roi a eu lieu au Louvre en 1797[3].
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Le dessin comme art autonome, ne visant à rien d'autre que lui-même, naît des discussions dans le milieu des artistes et des amateurs sur les qualités plastiques et les principes gouvernant la peinture. La Querelle du coloris oppose au XVIIe siècle les partisans de la couleur à ceux du dessin. Le « dessin », dans ces discussions, ne dépend ni de la technique, ni du support. Il s'agit principalement de la ligne de contour des sujets, opposée à la surface colorée et à ses modulations, comme l'a fait Léonard de Vinci[4]. Les polémiques opposent ceux qui prennent exemple sur Poussin pour privilégier le dessin, allant jusqu'à considérer avec méfiance le raccourci, les recouvrements de personnages, les ombres fortes, à ceux qui, admirant Rubens, accordent plus de valeur à ceux qui savent nuancer, juxtaposer, organiser les couleurs, avec une touche visiblement variée. Ce sens restreint du « dessin », associé à la perspective linéaire, va se poursuivre jusqu'au XXe siècle. Les rapports entre dessin et peinture fluctuent. L'impressionnisme[5] reproche en général au dessin le caractère intellectuel et contraignant que lui attribuent les courants picturaux qui l'ont précédé. Le cubisme renoue avec le dessin, sans l'obligation de présenter, par la perspective, un point de vue unique[6].
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Avec Flaxman commence une succession d'artistes qui ne présentent que le dessin linéaire. Au XIXe siècle, les dessinateurs trouvent avec la lithographie et le dessin de presse des moyens de vivre de leur activité, sans nécessairement produire autre chose. Bien que les techniques de reproduction contraignent un peu leur style, ils peuvent aussi bien réaliser des peintures dessinées, rendant le clair-obscur par des hachures, que des purs dessins linéaires, comme l'ont fait Picasso, Matisse ou André Lhote.
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Le dessin animé emploie depuis son invention dans les années 1920 des quantités de dessinateurs.
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Dans la deuxième moitié du XXe siècle, la bande dessinée cesse de s'adresser spécifiquement aux enfants et le dessin narratif, nourri des techniques du dessin de presse, du cinéma, de la littérature, devient une des branches importantes de l'art du dessin.
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Lorsque le projet graphique vise à la durée, choisissant son matériel à cet effet, on parle de peinture. L'acte de dessiner, sur pierre ou sur plâtre, sur bois, sur toile peut bien en être à la base : la peinture se définit, par opposition au dessin, comme devant durer.
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Si pour Léonard de Vinci, le dessin du contour est une partie de la peinture[4], pour Braquemond, quatre siècles plus tard, « le mot « dessin » résume tous les termes de la langue des arts plastiques (…) Les expressions : trait, modelé, couleur, ornement, forme, ligne, valeur, effet, etc. ne servent que pour aider par l'analyse à la signification du mot dessin »[7].
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Il n'y a pas de différence fondamentale entre le dessin et la peinture, si ce n'est que, d'après certains théoriciens de l'art, le dessin est monochrome dans son essence, la peinture colorée. Mais des dessins peuvent être en couleurs, soit directement dans le tracé, soit par coloriage dans un deuxième temps. Une peinture peut être linéaire et peut être monochrome comme c'est le cas des grisailles. La plupart des peintures (surtout lorsqu'elles sont figuratives) sont préalablement dessinées, ou dessinées en cours d'élaboration. On dessine aussi bien avec une brosse large qu'avec un crayon affûté, même si la matière est différente. On parlera donc de dessin lorsque les contours, les tracés, demeurent apparents, par rapport à des œuvres où dominent taches colorées, aplats de couleur.
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Le dessinateur Alfred Kubin, traitant du dessin, non comme projet, mais « comme une fin en soi immédiate », écrit : « Cet art répond à une modeste impulsion. Il ne rivalise pas avec les phénomènes de la nature mais se contente d'en produire des signes. Il est symbolique[8] ». C'est, pour lui, cette modestie qui distingue le dessinateur, qui l'amène à limiter son domaine d'exploration au papier et à l'encre de Chine, à la plume et au pinceau, qu'il étudie à fond. « Ma contemplation intérieure s'est éclaircie : ma vision s'est alors déplacée vers un assemblage de lignes aussi rigoureux qu'un système économique » (Kubin 2015, p. 37).
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Les dessins ne sont pas conçus pour être conservés et exposés ; ces objectifs entraînent des procédés qui en entraveraient la légèreté et la spontanéité (Jacquet 2010). Ceci n'empêche que depuis la Renaissance, on a conservé comme des reliques précieuses les dessins et notes d'artistes vénérés comme Léonard de Vinci[9]. Pour les conservateurs, ce qui caractérise le dessin, c'est sa fragilité. L'exposition à l'air et à la lumière jaunit les papiers et décolore les encres ; la flamme le détruit instantanément, l'humidité y favorise la moisissure ; sali, le dessin est difficilement nettoyé ; les pigments poudreux des crayons, fusains, craies et sanguines passent d'une page sur l'autre ; le papier se plisse définitivement en cas de mauvaise manipulation (VTT, p. 1111sq). Les vernis dits fixatifs pénètrent le papier, et ne peuvent, s'ils ont jauni, être éliminés et remplacés.
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La conservation des dessins sur papier implique en général un traitement biocide chimique ou par rayonnement ionisant (VTT, p. 1129-1130). Dans les collections des musées, les dessins sont conservés dans des locaux spécialement prévus, et ne sont présentés qu'occasionnellement, dans des salles à l'éclairage atténué. La mise en valeur du dessin inclut souvent un large passe-partout et une vitre de protection ; les originaux non montés se présentent sur un champ, dans une vitrine peu inclinée.
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Les conservateurs doivent encore, pour organiser et valoriser les collections, identifier les auteurs. Les artistes n'ont souvent pas signé ce qu'ils considéraient comme des documents de travail. Les inscriptions peuvent être le fait de marchands ou de collectionneurs qui ont attribué à un maître ce qui est en fait une copie[10].
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Le dessin est généralement plus que le projet d'une gravure. Un maître comme Dürer pouvait dessiner sur le bois, et laisser à un de ses compagnons, anonyme, le soin de le creuser ; mais il avait tracé chacune des lignes de la gravure. Dans le cas où la gravure prenait pour sujet des tableaux célèbres, l'interprétation revenait au graveur, qui lui donnait parfois, bien que le dessin soit dans l'ensemble conforme à l'original, un caractère assez différent, comme Marcantonio Raimondi pour Raphaël.
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L'eau-forte reproduit directement (inversés gauche-droite) les traits qu'un artiste a dessiné sur le support.
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Au XIXe siècle, la lithographie sur pierre grenée permet aux artistes de dessiner au crayon en vue de la reproduction. Cependant, la contrainte de l'inversion du sujet, qui sera reproduit la droite à gauche, l'interdiction de poser la main sur le support, car elle le marque, poussent la plupart à dessiner d'abord sur papier un projet, et certains à laisser à des spécialistes l'interprétation sur la pierre. La production de lithographies connaît une première spécialisation des dessinateurs ; la fabrication d'une lithographie des Voyages pittoresques et romantiques dans l'ancienne France peut faire appel à un dessinateur d'après nature, un lithographe pour le paysage, un pour les figures, un pour la lettre.
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La photogravure affranchit le dessinateur de la plupart des difficultés techniques ; il lui suffit de connaître les limites propres à la technique d'impression pour laquelle il travaille. En dessin de presse et en bande dessinée, l'artiste produit en général un dessin linéaire « au trait », encre noire sur papier blanc ; la reproduction photographique élimine la mise en place au crayon et les repères posés en bleu. Les dessins originaux, avec toutes ces marques ou l'on sent « la main et le génie de l'auteur »[11], sont devenues des pièces de collection.
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La technique du dessin évolue avec les supports et les outils. Les hommes préhistoriques dessinent sur des parois, sur des roches, des os, en utilisant d’une part l’incision et d’autre part les pigments colorés appliqués au moyen d’outils rudimentaires. Le dessin plus proche des conceptions actuelles apparaît avec les supports tels que le papyrus, le parchemin, puis le papier, et les outils de traçage comme le calame (roseau), la plume d’oiseau taillée. En Orient prédomine le pinceau. Les Romains utilisent les pointes de métal, ancêtres de la mine de crayon moderne sur un support préparé, enduit d'un mélange, généralement constitué de pigments, de blanc d’Espagne, de gomme arabique et de poudre d’os.
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À la fin du XIXe siècleJules Adeline définit le dessin comme représentation des objets à l'aide de traits de plume ou de crayon, parmi lesquels se distinguent les dessins aux deux et aux trois crayons, qui sont la pierre noire, la craie blanche et la sanguine[12], mais aussi le fusain[13]. On distingue aussi les instruments annexes du dessin, règles et compas dont on se passe dans le dessin à main levée.
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Le dessin profite aujourd'hui de matériel et de logiciel informatiques qui, l'affranchissant de la réalisation matérielle, permettent des tracés lissés et des possibilités de correction infinies — si toutefois c'est le but de l'artiste.
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Le support peut être du papier, de la toile, ou toute autre matière : les premiers dessins connus ont été réalisés sur des parois rocheuses.
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Les outils sont constitués par tout ce qui est susceptible de laisser une trace, par dépôt de matière (craie, crayon, etc.) ou aussi par enlèvement de matière du support (graffiti, sgraffito, gravure). Ils sont donc très variés, à commencer par les doigts, puis des outils spécifiques comme les craies, les fusains, les crayons, les plumes, les pinceaux, les stylographes (à bille, à plume, tubulaires), les feutres, jusqu'à l'outil informatique. Parmi le matériel de dessin le plus commun, on trouve le crayon, le fusain, le pastel, la pierre noire, la sanguine, la craie blanche ainsi que la plume et l'encre de Chine. Tous les matériaux de dessin ne sont pas fabriqués à base d'eau ou d'huile : certains s'appliquent à sec sur le support, sans aucune préparation.
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La matière déposée sur le support est soit un pigment sec (craie, graphite) soit mêlé à un liant chimique, huile, eau, solvants divers pour les peintures et les encres.
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Selon une conception classique, dessiner consiste essentiellement à délimiter par des traits les contours de l'objet à représenter. C'est une des différences essentielles que Heinrich Wölfflin distingue dans ses Principes fondamentaux de l'histoire de l'art entre le graphique (dessin) et le pictural (peinture).
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Ceci implique une démarche d'interprétation et de synthèse : passer d'un objet en volume à un dessin plat nécessite un choix de représentation. Soit l'articulation des éléments graphiques peut éviter la perspective, soit celle-ci peut être empirique et spontanée, soit celle-ci obéit à un système de placement des lignes : perspective cavalière, perspective « italienne » conforme à une vision basée sur la projection, comme si le dessin était une fenêtre sur l'objet représenté ainsi que l'écrivit Alberti. L'application des règles de la perspective à des figures humaines ou animales s'appelle le raccourci (VTT, p. 66).
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Le dessin peut obéir à des notions qui ne tiennent pas compte des lois géométriques de l'optique ou qui ne les considèrent pas comme primordiales. Représenter une montagne plus petite qu'un personnage peut paraître totalement illogique, bien que la perspective puisse l'exiger. Les personnages sont quelquefois représentés à proportion de leur importance dans la société. Les différentes civilisations ont utilisé des conventions de représentation qui tentent de concilier les aspects qu'on considère primordiaux. La représentation peut ne pas correspondre à une réalité géométrique. Le dessin obéit à des conventions et des codes : pour les Égyptiens, un œil est représenté de face, mais un visage de profil, un torse de face et les jambes de profil. Jean Fouquet dessine l’Arrivée des croisés à Constantinople vue par un spectateur central : à gauche les cavaliers de face, au centre de profil, et à droite de dos, comme si le spectateur tournait la tête, la route étant droite. Plus près de nous, il a fallu attendre l'apparition de la photographie pour représenter correctement un cheval au galop, toutes les représentations passées étant « fausses » anatomiquement, mais certainement plus expressives.
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Le dessin peut reporter les contours de manière précise et fidèle (considérant qu'il est vu par un système optique tel que la chambre claire ou l'appareil photographique), ou le trait peut subir des déformations et des distorsions qui vont accentuer certains caractères du modèle, possiblement jusqu'à la caricature, ou exprimer simplement les goûts et la sensibilité du dessinateur.
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La représentation du volume se fait généralement par le raccourci, renforcé par les modulations de la lumière et donc les ombres locales du modèle et les ombres portées sur le fond et l'entourage. Ces modulations de luminosité, qu'on appelle « valeur » dans le contexte du dessin et de la peinture, s'obtiennent par traits successifs formant hachures, parallèles ou croisées, par remplissage avec variation de la pression selon l'intensité souhaitée, estompage en frottant à la main ou avec un outil, gommage pour éclaircir, etc. ; certaines techniques étant adoptées par certains et réprouvées par d'autres.
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Le dessin d'art utilise toutes les techniques graphiques possibles dans une démarche ou une intention artistiques et à destination du marché de l'art.
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La rapidité d'exécution caractérise le croquis, dessiné face au sujet. Les esquisses sont les premières idées pour un travail important.
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Le croquis doit saisir l’essentiel sans s’attarder sur les détails. Il sert de notation, parfois d’exercice. Sa rapidité d’exécution fait du « geste » graphique un élément important de son caractère.
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Croquis et esquisses servent dans tous les types de dessin.
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Le dessin technique s'est détaché du dessin artistique pendant l'essor de l'industrie, vers la fin du XIXe siècle.
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Le dessin technique, ou dessin industriel, est une discipline transversale fondement de la communication technique, de la conception et de l'analyse systémique. Il est utilisé principalement en génie mécanique (bureau d'études, bureau des méthodes) et en génie civil (architecture).
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Le dessin est à la base du métier d’architecte, même si l’utilisation de l’outil informatique réduit l'importance des habiletés manuelles. C’est en dessinant, d’abord sous forme d’esquisse et de croquis, puis de dessins plus élaborés, que l’architecte trouve et précise son projet. Cette étape préliminaire de dessin à main levée est à peu près universellement pratiquée. L’étape suivante consiste à disposer les éléments indépendants de l'aspect visuel, comme les conduites de fluide, et effectuer les calculs de résistance des matériaux. On revient ensuite au dessin pour tracer les plans nécessaires aux constructeurs. Cette étape est maintenant effectuée par dessin assisté par ordinateur avec les logiciels propres à l’architecture. Elle se faisait au moyen des outils du dessin technique, le crayon ou le portemine à mine dure, la règle, l’équerre, le té, sur une table à dessin, puis un passage à l'encre au tire-ligne et plus tard au stylo technique.
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L'architecte fournit aussi au commanditaire des plans de façades et des vues en perspective réalistes, en couleurs, avec des ombres qui indiquent le relief, et les éléments de décor qui vont donner vie à l’ensemble : plantes, personnages, véhicules, etc. L’architecte devait donc avoir une connaissance poussée de la perspective, rigoureusement construite. Selon le degré de précision de ces dessins, les accessoires pouvaient être traités d’une manière simplifiée, afin de ne pas prendre le pas sur l’essentiel, l’architecture. Chaque architecte pouvait avoir sa façon personnelle de traiter arbres, véhicules et personnages (dénommés grouillots dans le jargon des architectes). Les architectes ont dessiné de véritables œuvres d’art, souvent mises en couleurs à l’aquarelle. De nos jours, les logiciels 3D dispensent de la partie technique de ce travail, tandis que des illustrateurs spécialisés réalisent d’après les plans ou perspectives fournis par les architectes des dessins de présentation pour des projets non encore construits, pour la publicité et l'information des acheteurs potentiels.
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Le dessin sert au sculpteur pour effectuer ses recherches. Sa spécificité est due au fait qu’il n’est pas une fin en soi, mais une étape de son travail, pour lui permettre de visualiser ses projets en vue d’une réalisation en trois dimensions : le rendu du volume est donc prépondérant, par des zones ombrées avec ou sans dégradés, et l’absence ou la neutralité du fond[18]. Tous les dessins de sculpteurs ne sont pas des chefs-d’œuvre du strict point de vue de la qualité du dessin, mais ils sont toujours les témoins fidèles du travail de leur auteur, et certains sont des œuvres d’art à part entière.
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Le dessin dit de mode est employé dans tous les domaines de la création, des vêtements aux accessoires : chaussures, chapeaux, sacs, bijoux. Le dessin sert à préciser l’idée générale puis à l’affiner au niveau de la conception, avant de passer à la réalisation proprement dite. Le dessin de mode requiert une connaissance minimale de l’anatomie basée sur le squelette, qui détermine les positions et postures du corps, et parfois sur un traitement particulier des matières (textiles et autres). Un autre aspect du dessin de mode est la représentation des modèles selon le style propre au dessinateur, sans qu’il en soit lui-même le créateur, ce qui peut être alors une des formes du dessin de presse.
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Le dessin est aussi à la base des créations de motifs pour les tissus, imprimés ou jacquards.
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À la suite des caricatures de Mahomet en 2006, Kofi Annan, alors Secrétaire général de l'ONU, a organisé une conférence de deux jours, le 16 octobre 2006, au siège de l'Organisation des Nations unies à New York, réunissant 12 des dessinateurs de presse les plus renommés au monde pour « désapprendre l'intolérance ». Durant cette conférence, le dessinateur français Plantu, du journal Le Monde, également instigateur de la conférence, a lancé un mouvement qui avait pour objectif paradoxal une meilleure compréhension et un respect mutuel entre des populations de différentes croyances ou cultures, avec le dessin de presse, qui professe la simplification et l'exagération, comme moyen d'expression d'un langage universel. Il projetait de réunir des dessinateurs de presse de plusieurs pays et de promouvoir la liberté de la presse en matière de caricature à travers le monde. Le 26 mai 2008, l'association Cartooning for peace est née de cette initiative et qui regroupe aujourd’hui différents dessinateurs de plusieurs journaux dans le monde.
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La bande dessinée combine l'art de raconter des histoires à celui de les représenter par le dessin. Souvent un scénariste s'associe avec un dessinateur. Une maison d'édition de bande dessinée peut aussi confier le dessin et le scénario à plusieurs artistes. Dans ce cas, les dessinateurs respectent un style graphique, et les scénaristes le caractère des histoires et de leurs personnages[20]. Une série peut ainsi durer, comme celle des Pieds Nickelés, pendant plusieurs générations[21].
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À partir du dernier tiers du XXe siècle, aussi bien en Europe (Duc 1981) qu'au Japon où le manga est très populaire[22], les dessinateurs de bande dessinée ont cherché à produire un style graphique personnel et caractéristique, qui contraste avec l'effacement de l'artiste pour la production d'un style défini par les éditeurs, fréquent auparavant.
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Le dessin animé consiste à reproduire le mouvement en faisant se succéder des images représentant chacune un instant successif d'une action, comme au cinéma, à la différence que ces images sont dessinées[23].
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Le dessin animé est un processus très long et industriel, qui implique le plus souvent de nombreux graphistes spécialisés. Certains définissent les personnages et leurs mouvements par des esquisses au crayons, mis au propre avec la qualité de superposition nécessaire par des traceurs-gouacheurs[24] sur des feuilles transparentes. D'autres se consacrent au dessin des décors.
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Le dessin animé recourt souvent, au XXIe siècle, aux techniques de dessin assisté par ordinateur.
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Le dessin est souvent l'une des activités spontanées de l'enfant. Le développement de ses capacités graphiques suit un schéma régulier qui passe du gribouillage, pendant lequel l'enfant fait l'expérience du matériel, au symbolisme, pendant lequel il représente les sujets par des traits caractéristiques. L'enfant poursuit en général son exploration en direction du dessin d'observation. Jean Piaget a notamment observé et décrit cette séquence reliée au développement cognitif général et à constitution de l'individu. Les pédagogues observent les produits de l'activité de dessin en tant que témoin de cette évolution.
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Dès le stade du symbolisme, le dessin permet à l'enfant de s'exprimer. Quand il parle suffisamment bien pour communiquer avec son entourage, le dessin lui permet d'extérioriser ce qu'il ne peut exprimer verbalement. Les psychologues recherchent de ce fait souvent dans les dessins d'enfant des indices des sentiments des enfants.
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Le fusain, tige de charbon de bois, est l'un des instruments de dessin les plus anciens. Il est largement utilisé dans la réalisation de croquis et d'études (Béguin1995, p. 252).
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Plus que le crayon, la pierre noire, la sanguine, le fusain se prête aux aplats et au rendu du modelé[25]. Le trait varie en largeur et en noirceur, il se brouille au doigt ou au chiffon, s'allège ou se corrige à la mie de pain. Il se reporte sur la feuille voisine s'il la touche. Il a l'inconvénient d'être fragile, à moins d’utiliser un fixatif appliqué généralement avec un pulvérisateur.
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En dessin, le « crayon » désigne tout instrument marquant à sec qui se présente sous forme d'un bâton. On parle ainsi de « crayon à bille » (Béguin1995, p. 184).
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Le crayon à mine de graphite (autrefois mine de plomb) offre une gamme de possibilités très étendue, selon le type de mine, son affûtage, le grain du papier et les techniques possibles, du contour simple aux nuances de dégradés obtenues par des hachures, frottages, estompages. Le trait peut être allégé ou corrigé à la gomme à effacer, bien que le gommage affecte le papier, et les traits suivants sur la partie modifiée. Cependant, il est difficile d'en obtenir des forts contrastes. Des artistes ont complété le dessin au crayon en marquant le trait fort à la plume.
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Dans la bande dessinée, le dessin au crayon, dit crayonné, est, dans la production sans ordinateur, la première étape de la production d'une planche. L'artiste, ou parfois un assistant, termine ensuite le dessin pour qu'il soit prêt pour une reproduction au trait, à l’encre avec une plume ou un pinceau : une fois l’encrage sec, le dessin préliminaire au crayon peut être effacé[26].
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Le trait de crayon dépend, pour une dureté donnée, de la force d'appui sur la mine. Le dessinateur peut utiliser des crayons graphite de plusieurs duretés dans un même dessin.
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Le dessin d'académie et le portrait se font fréquemment aux trois crayons. Si la craie et la sanguine s'atténuent et s'effacent à la gomme mie de pain, le trait de pierre noire est définitif.
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Le stylo à bille, diffusé à partir de 1950, et autorisé dans les écoles en France en 1965, y sert souvent aux élèves pour dessiner dans les marges des cahiers. Il peut également être un véritable outil d'art[27]. De la simple esquisse pour capturer un mouvement jusqu’à l’illustration précise et au dessin d’architecture, le stylo à bille s'adapte à tous les genres.
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Dans le dessin artistique, le stylo à bille se distingue par le fait qu'il ne s'efface pas ; le trait est à peu de chose près uniforme, et très léger. Le trait fort s'obtient en repassant plusieurs fois.
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La plume est un instrument de dessin autant que d'écriture au moins depuis la Renaissance. Elle produit un trait fin ou gras selon la pression exercée. Les traits de plume tracés à l'encre indélébile se combinent aussi avec le lavis et l'aquarelle, qui ne les perturbent pas[28].
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Elle sert autant pour le croquis de terrain, pour lequel elle a l'avantage de produire un dessin rapide et contrasté, solide dès que l'encre a séché, que pour les projets élaborés, dans lesquels les hachures peuvent indiquer les valeurs. Sur un dessin ou un croquis au crayon, la plume peut marquer le trait fort ; on efface parfois le crayon pour ne conserver que cette décision finale.
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La plume a été l'instrument principal de l'encrage en bande dessinée jusque dans les années 1970.
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Le pinceau est l’outil de base du dessin en Extrême-Orient, mais il est largement utilisé également en Occident. Sa souplesse permet au dessinateur d'effectuer des déliés très fins et des aplats impossibles à reproduire avec d'autres techniques comme la plume.
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Le pinceau est souvent l'outil de prédilection pour l'encrage en bande dessinée. Il est très utilisé par des artistes de styles très différents, comme André Franquin, connu pour son trait expressif et nerveux, ou Milton Caniff qui jouait sur les contrastes du noir et du blanc.
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Les stylos-feutres, marqueurs ou markers, sont déclinés dans de très larges gammes de couleurs et d’épaisseurs de trait. Des gammes professionnelles permettent de créer ses propres nuances à partir d’encres liquides et de solvants divers. Ils ont trouvé une application spécifique dans le layout ou rough utilisé en publicité pour réaliser des simulations de photographies à réaliser ultérieurement. On utilise un papier spécial, sans grain et semi-transparent, qui ne diffuse pas les solvants et permet de travailler par transparence. Les spécialistes, ou « roughmen », peuvent atteindre des résultats de qualité picturale.
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Le matériel informatique fournit aux dessinateurs des outils pour un dessin qui n'aura quelquefois aucune autre existence que numérique. L'ordinateur sert largement pour la conception assistée par ordinateur et le dessin technique. Les fabricants de matériel informatique ont progressivement produit des périphériques mieux adaptés que la souris au dessin d'illustration, pour lequel le regard et la main ont plus d'importance que les abstractions du dessin industriel.
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On peut dessiner à l'aide d'un stylet sur la tablette graphique ; cela implique d'apprendre à regarder l'écran de l'ordinateur alors que sur la surface sur laquelle on pose le stylet est ailleurs. L'écran tactile résout cette difficulté. Des capteurs transmettent à l'ordinateur ou à la tablette tactile la position du stylet, son inclinaison, la force d'appui, etc. Un logiciel éditeur d'image matricielle ou d'image vectorielle transforme ces données en « vecteurs » générateurs de graphisme avec des paramètres que regroupent des « outils » nommés par analogie à ceux du dessin et de la peinture.
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Le dessin est soumis, comme les autres œuvres de l'esprit, aux règles de la propriété intellectuelle.
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En France, il doit aussi obéir, s'il est publié et représente une personne, aux règles du droit à l'image[29]. La caricature « constitue une tolérance traditionnellement admise à l'égard de ceux dont la profession ou l'activité permet de supposer de leur part une autorisation tacite »[30], mais cette exception au droit à l'image n'est pas toujours reconnue (Pierrat 2002, p. 115-119).
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En droit des affaires, le mot « dessin » ne désigne pas un objet matériel, mais la forme, reconnaissable par le consommateur, d'un objet (design).
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En droit français qui transpose une directive communautaire du 13 octobre 1998 relative à la protection des dessins et modèles : « […] tout dessin nouveau, toute forme plastique nouvelle, tout objet industriel qui se différencie de ses similaires, soit par une configuration distincte et reconnaissable lui conférant un caractère de nouveauté, soit par un ou plusieurs effets extérieurs lui donnant une physionomie propre et nouvelle[31] ».
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Il profite alors d'une protection d'une durée maximale de 25 ans par période de 5 ans sous réserve qu'il « est nouveau et présente un caractère propre »[32].
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Une protection communautaire existe également au profit de tout dessin original. Un règlement communautaire de 2001 confère une protection opposable à l'échelle de l'Union européenne. Pour les dessins enregistrés à l'Office de l'Union européenne de la propriété intellectuelle (EUIPO), la protection est dans le temps la même qu'en France (de 5 à 25 ans). Pour le dessin (ou modèle) non enregistré, cette protection naît de la première divulgation pour une durée de trois ans.
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Il existe enfin à l'échelle internationale une protection qui est opposable à compter de l'enregistrement international des dessins et modèles industriels à l'Office mondial de la Propriété intellectuelle[33].
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Le mot animation peut faire référence à :
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Détroit (/de.tʁwa/[5] Écouter ; en anglais : Detroit /dɪˈtɹɔɪt/[6], localement /ˈdiːtrɔɪt/) est la principale ville de l'État du Michigan aux États-Unis, largement plus connue que sa capitale Lansing, et siège du comté de Wayne. Située dans le Midwest américain, au sein de la Frost Belt et de la Rust Belt (anciennement nommée la Manufacturing Belt), et au cœur de la région des Grands Lacs, la ville est fondée en 1701 par un Français : Antoine de Lamothe-Cadillac. Son nom provient d'ailleurs du mot français « détroit », en référence au passage aquatique naturel entre les lacs Sainte-Claire et Érié : la rivière Détroit, sur la rive Nord de laquelle la ville est située, dont le cours marque une partie de la frontière entre le Canada et les États-Unis. Étape importante du système de navigation qui, par la voie maritime du Saint-Laurent, permet d'atteindre l'Atlantique depuis l'intérieur du continent, cette ville portuaire est donc aussi une ville frontière.
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Entre 1900 et 1930, l'industrie automobile lui donne son surnom : « the Motor City » ou « Motown » et est à l'origine de son développement considérable, sa population passant de 265 000 à plus de 1,5 million d'habitants.
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Entre 1950 et 1960, le développement du système de l'Interstate highway permet à ses habitants de se déplacer en banlieue et d'aller au travail en voiture.
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À partir de 1950, la population (de 1 850 000 habitants) commence à baisser. La population blanche diminue alors, tandis que des Noirs pauvres du Sud y immigrent. Le 23 juillet 1967, de violentes émeutes éclatent dans les quartiers est, qui restent les plus sanglantes de l'histoire des États-Unis. La réputation de la ville s'en ressent, la population blanche la quittant massivement. En 1973, le premier maire noir (Coleman Young) est élu. À partir du début des années 1980, les Afro-Américains constituent la majorité de la population. Parmi les villes de 100 000 habitants et plus, Detroit, Michigan a le plus grand pourcentage de résidents noirs des États-Unis en 2010 avec 82 %.
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En 2017, avec ses 673 104 habitants[1], Détroit n'était plus que la dix-huitième ville du pays par sa population, son agglomération (Metro Detroit, 4 467 592 habitants[7]) étant la onzième du pays. En 2013, elle est la première grande ville américaine à demander une mise en faillite[8], ayant cumulé depuis des années une dette, devenue impayable, d'environ 18,5 milliards de dollars américains. En 2017, Détroit essaie de conjurer ce déclin, montrant des signes de renaissance dans quelques quartiers, tandis que les relations avec les milieux d'affaires sont peu à peu rétablies.
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En 2015, Détroit a rejoint le mouvement Fab City, suivant l'appel lancé par le maire de Barcelone, Xavier Trias, à ce que toutes les villes du monde deviennent autosuffisantes pour 2054[9].
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La ville est fondée en 1701 par le Français Antoine de Lamothe-Cadillac. La colonie est baptisée « Fort Pontchartrain du Détroit » en l'honneur de Louis II Phélypeaux de Pontchartrain, ministre de la Marine de Louis XIV, et selon la configuration des lacs Sainte-Claire et Érié dont elle occupe les rives occidentales. La colonie se développe à Détroit, mais sa présence ne consolide pas les liens entre les tribus de l'ouest et les Français, presque toutes les fourrures prenant la route de New York.
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En 1710, Cadillac est envoyé en Louisiane. Laissée à elle-même, la colonie survit difficilement. La situation s'améliore en 1728 avec l'arrivée de Henri-Louis Deschamps de Boishébert qui favorise l'arrivée de nouveaux colons. En 1740, environ 100 familles occupent les lieux[10].
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En 1749, afin d'augmenter l'influence française dans la région, la couronne offre des terres gratuitement aux familles désireuses de s'y installer[11], notamment sur la rive sud.
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Après la capitulation de Montréal en 1760, le major Rogers et ses 200 Rangers sont envoyés pour prendre possession de Détroit, alors sous le commandement français de François-Marie Picoté. Ils rencontrent le chef amérindien Pontiac en chemin et ce dernier se montre pacifique avec ces hommes, qui tout récemment encore étaient ses ennemis. Les Britanniques ont promis aux Indiens de l'ouest des échanges commerciaux plus avantageux dans le but d'acquérir leur loyauté. Cependant, les intentions des Britanniques sont bien différentes de leurs promesses. Les Français ont l'habitude d'approvisionner leurs alliés indiens en fusils et en munitions ainsi que de leur assurer certains services gratuitement. Le général Amherst décide que, dorénavant, s'ils désirent des armes, les Indiens doivent les obtenir grâce à des échanges commerciaux. De plus, les tribus doivent maintenant se rendre elles-mêmes aux postes de traite britanniques pour commercer et il est interdit en outre aux commerçants britanniques d'acheter leurs biens avec du rhum. Les Indiens sont furieux et ne manquent pas de protester. En juin 1761, selon le nouveau commandant de Détroit Donald Campbell, les Outaouais incitent « toutes les nations de la Nouvelle-Écosse jusqu'à l'Illinois à prendre la hache de guerre contre les Anglais ».
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Lorsque les troupes britanniques arrivent à Détroit, elles ont en leur possession le texte du traité de Paris par lequel la France renonce à ses possessions en Nouvelle-France. Les nations amérindiennes alliées des Français refusent cette situation et continuent la guerre contre les Britanniques.
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Le 27 avril 1763, le chef Pontiac parlemente lors d'un conseil des chefs des différentes nations amérindiennes, à environ une quinzaine de kilomètres au sud du fort de Détroit. Il rappelle les enseignements du sage prophète Neolin qui prônait l'unité des nations amérindiennes. Pontiac convainc un certain nombre de nations, telles que les Outaouais, Ojibwés, Potéouatamis et Hurons-Wendats à se joindre à lui dans une tentative de s'emparer du fort de Détroit. Commence en mai 1763 le siège de Fort Détroit pour en chasser les Britanniques.
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Finalement, les Potowatomis et les Hurons se dissocient alors de Pontiac et brisent l'alliance. Le 25 juillet, Jacques Godfroy revient du fort de Chartres en Louisiane française avec une mauvaise nouvelle : la France n'enverra aucun renfort pour venir en aide à Pontiac. Le moral est au plus bas lorsque, le 29 juillet, les Britanniques organisent une contre-attaque avec 247 soldats qui surgissent du fort Détroit. Pontiac et ses hommes ont été informés de l'attaque par des Canadiens français et attendent les soldats britanniques, qui sont mis en pièces.
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Pontiac entreprend alors de se rendre lui-même en Louisiane pour demander des renforts au commandant Neyon. Il arrive sur les lieux en avril 1764 et Neyon lui explique qu'il ne peut se battre puisque la France et la Grande-Bretagne sont à nouveau en paix. Pendant son absence, un rival de Pontiac nommé Manitou entreprend de mettre fin aux hostilités et de pacifier les derniers partisans de Pontiac.
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Selon les termes du traité de Paris, en 1783, Détroit est cédée au nouveau pays indépendant, les États-Unis d'Amérique. Les Britanniques, cependant, refusent de se plier à cette clause du traité. Les Américains ne peuvent prendre possession de Détroit qu'en 1796, au terme du traité de Londres[11].
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En 1805, Détroit subit un incendie dévastateur, qui détruit la majeure partie de l'architecture coloniale française de la ville. Seuls un ancien entrepôt près de la rivière ainsi que les cheminées en briques subsistent[12]. Peu après, le père Gabriel Richard prononce la fameuse sentence latine, Speramus Meliora ; Resurget Cineribus (« Nous espérons des temps meilleurs ; elle renaîtra de ses cendres. ») qui est devenu la devise officielle de la ville. Le juge Augustus B. Woodward dessine un plan, semblable à la conception de Pierre Charles L'Enfant pour la ville de Washington. Celui-ci organise un quadrillage de rues perpendiculaires autour d'une artère principale, nommée Woodward, elle-même perpendiculaire à la rivière. Ce plan crée également les quartiers de Grand Circus Park et Campus Martius[13].
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De 1805 à 1847, Détroit est la capitale du Territoire, puis de l'État du Michigan. La ville tombe aux mains des Britanniques durant la guerre anglo-américaine de 1812, puis est reconquise par les Américains en 1813.
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Avant la guerre de Sécession, la proximité de la frontière canadienne fait de Détroit un arrêt stratégique le long du chemin de fer clandestin[14].
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Au cours du XIXe siècle, les urbanistes, suivant la philosophie de City Beautiful, construisent un certain nombre de bâtiments des styles Beaux-Arts et baroque. Vers la fin du siècle, Détroit est alors surnommée le « Paris du Midwest » pour son architecture élégante et ses espaces publics ouverts[15].
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La situation stratégique de Détroit au cœur des voies navigables des Grands Lacs en fait un centre logistique. La ville a continuellement grandi à partir de 1830 autour du transport lacustre, des chantiers navals et des industries manufacturières. En 1896, Henry Ford y construit sa première fabrique automobile dans un atelier situé sur Mack Avenue. En 1904, il fonde la Ford Motor Company. Ford, ainsi que d'autres pionniers de l'automobile comme William Crapo Durant, les frères Dodge, Packard, et Walter Chrysler contribuent au statut de capitale mondiale de l'automobile attribué à Détroit. Gourmande en espace, l'industrie automobile se déplace cependant rapidement en banlieue, à Hamtramck et Highland Park.
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Entre 1900 et 1930, la ville se développe énormément, sa population augmente de 265 000 à plus de 1,5 million d'habitants. La croissance explosive de la cité ne se fait pas sans dommages. L'air et l'eau de la région sont pollués, et les rives du lac sont outrancièrement industrialisées et interdites aux résidents. Les taudis se sont développés dans plusieurs quartiers, en particulier la partie est, de plus en plus peuplée par les Afro-Américains, dès 1920. La tension raciale entre les résidents noirs et blancs mène à des émeutes, en 1943[16]. En 1950, Détroit affiche une population de 1 850 000 habitants.
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Tandis que la population blanche de la ville diminue après 1950, sa population noire continue à se développer. Les Noirs pauvres du Sud ont émigré en ville. Le 23 juillet 1967, des émeutes éclatèrent dans le nord-ouest de la ville. Ce sont les émeutes les plus sanglantes et les plus destructrices de l'histoire des États-Unis, avec 43 morts, 467 blessés et plus de 2 000 bâtiments détruits. Les victimes ont pour la plupart été abattues par la police, la garde nationale et l’armée[17].
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La réputation de la ville s'en est ressentie et la population blanche quitte massivement la ville au début des années 1970, les Afro-Américains constituent désormais la majorité de la population et en 1973, le premier maire noir de la ville, Coleman Young, est élu. Young, membre de la gauche du Parti démocrate, est un homme controversé. Tandis qu'il est apprécié d'une grande partie des habitants noirs de la ville, il est impopulaire parmi les blancs et les hommes d'affaires. La tendance démographique et le déclin économique de la ville continuent sous son mandat, qui s'achève en 1993.
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Passant de 1,5 million d’habitants en 1970 à 713 000 habitants en 2010 selon le Bureau du recensement des États-Unis, Détroit, l’ancienne capitale de l’industrie automobile, est devenue aujourd’hui la capitale des « shrinking cities »[18].
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Un des premiers signes du déclin économique de la ville a lieu en 1958 avec la fermeture de l'usine automobile Packard. Depuis les années 1970, de nombreux centres commerciaux, bibliothèques, hôtels et banques du centre-ville sont désertés et laissés à l'abandon, laissant un paysage post-apocalyptique[19]. De nombreux quartiers de la ville sont tombés en désuétude. Les commerces alimentaires ferment un à un laissant les habitants de ces quartiers dans des déserts alimentaires. Capitale américaine de la production automobile jusque dans les années 1970, la ville de Détroit est devenue le symbole de la déshérence urbaine[18]. Détroit s'illustre également par son taux de criminalité record, la classant comme la ville la plus dangereuse des États-Unis et parmi les dix premières au monde pour le taux d'homicide (43,7 crimes pour 100 000 habitants par an)[20].
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En mars 2013, le gouverneur de l'État du Michigan, Rick Snyder, entame une procédure de mise sous tutelle de la ville qui fait face à un passif de plus de 14 milliards de dollars américains[21]. Le 18 juillet 2013, la ville de Détroit se déclare en faillite alors que sa dette atteint 18,5 milliards de dollars[22]. En septembre 2013, la Maison-Blanche offre 320 millions de dollars à la ville pour qu'elle puisse détruire ou réparer les maisons abandonnées et améliorer son réseau de transport public.
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En décembre 2014, la ville connaît une grave panne d'électricité montrant la vétusté des infrastructures[23].
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Aujourd'hui, la ville tente de conjurer ce déclin. Ainsi montre-t-elle certains signes de renaissance dans quelques quartiers, notamment dans le centre-ville et le long de la rivière, et les relations avec le milieu des affaires sont rétablies. Néanmoins, la population municipale continue sa chute : Détroit a perdu un quart de ses habitants entre 2000 et 2010. Cependant, depuis 2014, la ville commence à « renaître », et son centre-ville attire de nombreuses entreprises, les chantiers se multiplient (tramway, stade…) et de nouveaux habitants s'y installent[réf. nécessaire].
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Le mouvement Farm-A-Lot lancé dans les années 1970 se poursuit cependant, et « L’agriculture urbaine permet d’offrir une nourriture plus saine aux habitants, notamment à l’Eastern Market, un grand marché couvert qui écoule les produits « Grown in Detroit », ou via le camion Peaches and Greens qui sillonne les quartiers pour distribuer fruits et légumes produits localement. En 2010, Michelle Obama en personne a visité le fameux truck lors de sa tournée nationale de lutte contre l’obésité[24]. »
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D'autre part, des mouvements autonomes d'autogestion, reprenant en grande partie le mouvement des Piqueteros, en Argentine, dans les années 1990, apparaissent à la suite de la crise économique. Leur mode de vie est basé sur[25] :
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Selon le Bureau du recensement des États-Unis, la superficie de la ville est de 370,2 km², dont 10,8 km² sont des surfaces lacustres ou fluviales. Le point le plus élevé de Détroit est au nord de la ville, à 204 mètres au-dessus du niveau de la mer. Le point le plus bas est au bord de la rivière Détroit, à 176 m d'altitude. Les villes d'Highland Park et Hamtramck sont complètement entourées par Détroit ; les cinq communautés favorisées de Grosse Pointe sont à l'est de la ville, sur la rive du lac Sainte-Claire. À l'ouest de Détroit se trouvent Redford Township et la ville de Dearborn. Au nord, la ville et les comtés d'Oakland et de Macomb sont séparées par l'Eight Mile Road, une ligne historique de la démarcation raciale. Alter Road sépare la ville et la banlieue de Grosse Pointe Park, et est aussi connue comme une ligne de partage ; certains des quartiers les plus pauvres de Détroit sont situées d'un côté alors que ceux de l'autre sont riches.
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Trois systèmes routiers y sont enchevêtrés : le système original français, le système d'avenues radiales organisé par Woodward et le système Nord-Sud issu de l'ordonnance du Nord-Ouest.
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Détroit est située au nord de la ville de Windsor en Ontario. Elle est la seule ville majeure le long de la frontière entre le Canada et les États-Unis où l'on doive aller vers le sud afin d'entrer au Canada. La cité possède quatre passages de frontière : le pont Ambassadeur et le tunnel de Détroit-Windsor, pour le trafic routier ; le tunnel Michigan Central Railway, pour le chemin de fer et le Détroit-Windsor Truck Ferry, qui permet aux camions de traverser la rivière. La frontière Détroit-Windsor étant le point de passage entre les États-Unis et le Canada le plus emprunté, la construction d'un deuxième pont routier est à l'étude. La ville est à mi-chemin entre Chicago et Toronto.
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Détroit a un climat continental, qui est influencé par les Grands Lacs. Les hivers sont généralement froids, avec les températures minimales pouvant descendre sous −10 °C, alors que les étés peuvent être chauds et humides, avec les températures qui souvent excèdent 32 °C. Les précipitations mensuelles varient entre 40 et 100 millimètres selon le mois de l'année, l'été étant la saison la plus arrosée. Les chutes de neiges se produisent typiquement de novembre à début avril. Leur hauteur est comprise en moyenne entre 3 et 25 centimètres par mois.
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Au cours du XIXe siècle, la population de Détroit croît rapidement. La ville n'est cependant pas l'une des plus grandes du pays ; elle reste beaucoup plus petite que les villes de New York et Chicago. Cependant lors de la première moitié du XXe siècle, la population s'accroit de manière soutenue, surtout du fait du développement de l'industrie automobile, grâce à l'immigration européenne et aussi à la migration des populations (blanches et noires) du Sud des États-Unis. En 1930, Détroit est ainsi devenue la quatrième ville du pays, derrière New York, Chicago et Philadelphie. En 1950, la population atteint son maximum, avec 1 849 568 habitants.
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Au cours de la deuxième moitié du XXe siècle, la ville connait une évolution exactement inverse : entre 1950 et 2000, Détroit perd plus d'un million d'habitants[27], passant de 1 849 568 habitants en 1950 à 689 000 habitants en 2013[28]. En effet, dès les années 1950 le centre-ville est délaissé par les habitants au bénéfice de la périphérie où sont délocalisées les entreprises. En termes démographiques, cela se traduit par une perte de population à l’échelle de la ville. Le comté de Wayne quant à lui continue de gagner des habitants. On observe un tassement à partir des années 1970 où la ville cesse de gagner des habitants contrairement aux autres aires urbaines américaines[29]. À cela s’ajoute l’impossibilité, pour des milliers de particuliers ayant emprunté, de rembourser leur dette en raison de la hausse des intérêts de leur prêt : selon la municipalité, 67 000 habitations auraient été saisies en trois ans. Malgré la politique de revitalisation de certains quartiers et la gentrification en cours, la tendance à la baisse continue à un rythme élevé : - 25 % entre 2000 et 2010[30].
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La répartition ethnique de la ville de Détroit se caractérise par une importante population afro-américaine, et une population blanche qui tend à diminuer ; la vaste majorité de la population blanche de la région métropolitaine vit dans la banlieue. En 2000, la population de la ville elle-même représentait 23 % de la population métropolitaine mais concentrait 75 % des Afro-Américains de l'agglomération[33].
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Aujourd'hui les Afro-Américains forment une communauté très importante et en augmentation. Ce groupe se trouve dans tous les secteurs de la ville. La part des Blancs est beaucoup plus faible que la moyenne nationale ; elle se concentre dans quelques quartiers du nord-ouest (comme Palmer Woods) et de l'est (Indian Village). La proportion des Latinos est plus faible que dans le reste du pays, mais leur effectif augmente. Cette population se concentre au sud-ouest de la ville, notamment dans le quartier de Mexicantown.
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Selon l'American Community Survey, pour la période 2011-2015, 89,55 % de la population âgée de plus de 5 ans déclare parler anglais à la maison, alors que 6,62 % déclare parler l'espagnol, 1,35 % l'arabe et 2,48 % une autre langue[34].
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Détroit est la capitale de l'automobile américaine : les trois grandes firmes américaines (General Motors, Ford et Chrysler) y sont implantées. Le secteur automobile est représenté aussi par des entreprises françaises comme Renault, PSA, Michelin, Plastic Omnium, Faurecia et Valeo. Au total, les entreprises françaises y emploient 22 000 personnes selon le Figaro, édition du 1er juillet 2005.
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En 2013, la ville de Détroit est dans une situation de faillite économique[36],[37],[38],[39], doublée d’une désertification industrielle et d’une chute démographique.
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Au niveau industriel, les trois grands constructeurs automobiles implantés à Détroit (General Motors, Ford et Chrysler), en plus d’une délocalisation de leur production depuis 1950, connaissent une crise sans précédent : en tout, ce sont 400 000 emplois qui ont été perdus depuis 2008[40]. Dans certains quartiers, le taux de chômage à Détroit atteint ainsi les 50 %[41].
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En 2013, avec une dette de 18,5 milliards, la ville demande sa mise en faillite.
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Durant les années fastes d'avant la Seconde Guerre mondiale, un certain nombre de gratte-ciel de style Art déco ont été construits.
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Avec son agglomération Detroit compte en 2014, 33 immeubles d'au moins 100 mètres de hauteur.
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Durant les années 1970 a été construit le Renaissance Center qui comprend l'immeuble le plus haut de la ville.
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Du fait de la baisse du nombre d'habitants beaucoup de maisons ont été rasées. Detroit est une des villes des États-Unis où l'immobilier est le moins cher[réf. nécessaire].
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Des chercheurs du Georgia Institute of Technology ont mené une étude sur le nombre moyen de vitres dans le champ de vision d’un habitant, pour les 15 plus grandes villes des États-Unis. Et si l'on compte l’agglomération, c’est Détroit qui arrive largement en tête, avec 3 200 vitres en moyenne dans le champ de vision d’un habitant. Loin devant l'agglomération de Chicago (1 200) et l’immense agglomération de New York (moins de 1 000).
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Pour Détroit, ce résultat s’explique par le fait que 3 des 7 hautes tours de General Motors donnent directement sur un environnement urbain aplati par les nombreux parkings, ce qui fait que la vision d’un citadin, même banlieusard, peut toujours s’épanouir sur ces 3 tours. Et dans une moindre mesure par le fait que certains bâtiments de banlieue sont relativement hauts ; on compte 5 gratte-ciels mesurant plus de 100 mètres dans la région « Metro Detroit ». Les habitants qui regardent ailleurs qu’au centre-ville n’abaissent donc pas la moyenne, ou très peu, alors qu’ils l’abaissent fortement à Chicago ou à New York. Pour résumer simplement, Détroit est une ville dont la hauteur des bâtiments est très variable : une tour de 73 étages, un parking, un immeuble de 7 étages, un parking, une tour de 25 étages, un parking, etc., ce qui laisse de nombreux trous, et donc de nombreuses vitres, au loin, dans le champ de vision.
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Selon les sociologues, les 3 000 miroirs de ce formidable léviathan jouent le rôle de « social hammer », qu’on pourrait traduire par « enclume sociale ». La pression exercée par ces 3 000 regards potentiels, à chaque seconde, est trois fois plus forte que partout ailleurs aux États-Unis, et en moyenne 15 fois plus forte qu’en Europe.[réf. nécessaire]
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Sur le plan musical, Détroit a abrité le siège de la Motown (compagnie discographique consacrée à la musique soul) qui y possède son propre musée (Motown Museum) ; elle a été le berceau de plusieurs styles musicaux, comme le punk et la techno et a vu débuter de nombreux artistes tels Iggy Pop, Kid Rock, Martha and the Vandellas, Eminem, Insane Clown Posse, Smokey Robinson, Roland Hanna, Diana Ross, Marvin Gaye, Stevie Wonder, The Temptations, MC5, The Stooges et The Supremes, The Marvelettes, Aaliyah, The Jackson Five, Mary Wells, The Four Tops, J Dilla, Mike Banks, Juan Atkins, Derrick May, Kevin Saunderson, Jeff Mills, D12, Obie Trice, The White Stripes, Mike Posner, Sixto Rodriguez, Walls of Jericho…
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Détroit possède également un remarquable orchestre symphonique, autrefois dirigé par Paul Paray et Antal Doráti notamment.
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La proximité de Détroit avec le Canada et son rôle industriel ont fait de Détroit un centre important bien relié par les réseaux de transport. Ceux-ci consistent en plusieurs autoroutes majeures, l'Interstate 94, l'Interstate 96, l'Interstate 75, l'Interstate 696, l'Interstate 275 (en) et l'Interstate 375 (en) en des connexions ferroviaires (bien que la grande gare voyageur de Michigan Central Station soit fermée depuis 1988) et en un aéroport important, l'Aéroport métropolitain de Détroit.
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Le transport dans la région métropolitaine de Détroit est assurée par un système complet de services de transit, les aéroports et un réseau avancé de autoroutes qui relient la ville et la région. Le Michigan Department of Transportation (MDOT) administre le réseau régional de routes principales et autoroutes.
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Au niveau du transport en commun, la ville est dirigée par Detroit Department of Transportation (en) (DOT) et ses banlieues par la Suburban Mobility Authority for Regional Transportation (en) (SMART). La ville dispose d'un transport hectométrique, le Detroit People Mover, ainsi que d'une ligne de tramway, la Qline[42], ouverte depuis le 12 mai 2017[43].
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Détroit est jumelée avec :
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Détroit a également un rapport très étroit avec la ville voisine :
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Détroit (/de.tʁwa/[5] Écouter ; en anglais : Detroit /dɪˈtɹɔɪt/[6], localement /ˈdiːtrɔɪt/) est la principale ville de l'État du Michigan aux États-Unis, largement plus connue que sa capitale Lansing, et siège du comté de Wayne. Située dans le Midwest américain, au sein de la Frost Belt et de la Rust Belt (anciennement nommée la Manufacturing Belt), et au cœur de la région des Grands Lacs, la ville est fondée en 1701 par un Français : Antoine de Lamothe-Cadillac. Son nom provient d'ailleurs du mot français « détroit », en référence au passage aquatique naturel entre les lacs Sainte-Claire et Érié : la rivière Détroit, sur la rive Nord de laquelle la ville est située, dont le cours marque une partie de la frontière entre le Canada et les États-Unis. Étape importante du système de navigation qui, par la voie maritime du Saint-Laurent, permet d'atteindre l'Atlantique depuis l'intérieur du continent, cette ville portuaire est donc aussi une ville frontière.
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Entre 1900 et 1930, l'industrie automobile lui donne son surnom : « the Motor City » ou « Motown » et est à l'origine de son développement considérable, sa population passant de 265 000 à plus de 1,5 million d'habitants.
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Entre 1950 et 1960, le développement du système de l'Interstate highway permet à ses habitants de se déplacer en banlieue et d'aller au travail en voiture.
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À partir de 1950, la population (de 1 850 000 habitants) commence à baisser. La population blanche diminue alors, tandis que des Noirs pauvres du Sud y immigrent. Le 23 juillet 1967, de violentes émeutes éclatent dans les quartiers est, qui restent les plus sanglantes de l'histoire des États-Unis. La réputation de la ville s'en ressent, la population blanche la quittant massivement. En 1973, le premier maire noir (Coleman Young) est élu. À partir du début des années 1980, les Afro-Américains constituent la majorité de la population. Parmi les villes de 100 000 habitants et plus, Detroit, Michigan a le plus grand pourcentage de résidents noirs des États-Unis en 2010 avec 82 %.
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En 2017, avec ses 673 104 habitants[1], Détroit n'était plus que la dix-huitième ville du pays par sa population, son agglomération (Metro Detroit, 4 467 592 habitants[7]) étant la onzième du pays. En 2013, elle est la première grande ville américaine à demander une mise en faillite[8], ayant cumulé depuis des années une dette, devenue impayable, d'environ 18,5 milliards de dollars américains. En 2017, Détroit essaie de conjurer ce déclin, montrant des signes de renaissance dans quelques quartiers, tandis que les relations avec les milieux d'affaires sont peu à peu rétablies.
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En 2015, Détroit a rejoint le mouvement Fab City, suivant l'appel lancé par le maire de Barcelone, Xavier Trias, à ce que toutes les villes du monde deviennent autosuffisantes pour 2054[9].
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La ville est fondée en 1701 par le Français Antoine de Lamothe-Cadillac. La colonie est baptisée « Fort Pontchartrain du Détroit » en l'honneur de Louis II Phélypeaux de Pontchartrain, ministre de la Marine de Louis XIV, et selon la configuration des lacs Sainte-Claire et Érié dont elle occupe les rives occidentales. La colonie se développe à Détroit, mais sa présence ne consolide pas les liens entre les tribus de l'ouest et les Français, presque toutes les fourrures prenant la route de New York.
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En 1710, Cadillac est envoyé en Louisiane. Laissée à elle-même, la colonie survit difficilement. La situation s'améliore en 1728 avec l'arrivée de Henri-Louis Deschamps de Boishébert qui favorise l'arrivée de nouveaux colons. En 1740, environ 100 familles occupent les lieux[10].
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En 1749, afin d'augmenter l'influence française dans la région, la couronne offre des terres gratuitement aux familles désireuses de s'y installer[11], notamment sur la rive sud.
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Après la capitulation de Montréal en 1760, le major Rogers et ses 200 Rangers sont envoyés pour prendre possession de Détroit, alors sous le commandement français de François-Marie Picoté. Ils rencontrent le chef amérindien Pontiac en chemin et ce dernier se montre pacifique avec ces hommes, qui tout récemment encore étaient ses ennemis. Les Britanniques ont promis aux Indiens de l'ouest des échanges commerciaux plus avantageux dans le but d'acquérir leur loyauté. Cependant, les intentions des Britanniques sont bien différentes de leurs promesses. Les Français ont l'habitude d'approvisionner leurs alliés indiens en fusils et en munitions ainsi que de leur assurer certains services gratuitement. Le général Amherst décide que, dorénavant, s'ils désirent des armes, les Indiens doivent les obtenir grâce à des échanges commerciaux. De plus, les tribus doivent maintenant se rendre elles-mêmes aux postes de traite britanniques pour commercer et il est interdit en outre aux commerçants britanniques d'acheter leurs biens avec du rhum. Les Indiens sont furieux et ne manquent pas de protester. En juin 1761, selon le nouveau commandant de Détroit Donald Campbell, les Outaouais incitent « toutes les nations de la Nouvelle-Écosse jusqu'à l'Illinois à prendre la hache de guerre contre les Anglais ».
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Lorsque les troupes britanniques arrivent à Détroit, elles ont en leur possession le texte du traité de Paris par lequel la France renonce à ses possessions en Nouvelle-France. Les nations amérindiennes alliées des Français refusent cette situation et continuent la guerre contre les Britanniques.
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Le 27 avril 1763, le chef Pontiac parlemente lors d'un conseil des chefs des différentes nations amérindiennes, à environ une quinzaine de kilomètres au sud du fort de Détroit. Il rappelle les enseignements du sage prophète Neolin qui prônait l'unité des nations amérindiennes. Pontiac convainc un certain nombre de nations, telles que les Outaouais, Ojibwés, Potéouatamis et Hurons-Wendats à se joindre à lui dans une tentative de s'emparer du fort de Détroit. Commence en mai 1763 le siège de Fort Détroit pour en chasser les Britanniques.
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Finalement, les Potowatomis et les Hurons se dissocient alors de Pontiac et brisent l'alliance. Le 25 juillet, Jacques Godfroy revient du fort de Chartres en Louisiane française avec une mauvaise nouvelle : la France n'enverra aucun renfort pour venir en aide à Pontiac. Le moral est au plus bas lorsque, le 29 juillet, les Britanniques organisent une contre-attaque avec 247 soldats qui surgissent du fort Détroit. Pontiac et ses hommes ont été informés de l'attaque par des Canadiens français et attendent les soldats britanniques, qui sont mis en pièces.
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Pontiac entreprend alors de se rendre lui-même en Louisiane pour demander des renforts au commandant Neyon. Il arrive sur les lieux en avril 1764 et Neyon lui explique qu'il ne peut se battre puisque la France et la Grande-Bretagne sont à nouveau en paix. Pendant son absence, un rival de Pontiac nommé Manitou entreprend de mettre fin aux hostilités et de pacifier les derniers partisans de Pontiac.
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Selon les termes du traité de Paris, en 1783, Détroit est cédée au nouveau pays indépendant, les États-Unis d'Amérique. Les Britanniques, cependant, refusent de se plier à cette clause du traité. Les Américains ne peuvent prendre possession de Détroit qu'en 1796, au terme du traité de Londres[11].
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En 1805, Détroit subit un incendie dévastateur, qui détruit la majeure partie de l'architecture coloniale française de la ville. Seuls un ancien entrepôt près de la rivière ainsi que les cheminées en briques subsistent[12]. Peu après, le père Gabriel Richard prononce la fameuse sentence latine, Speramus Meliora ; Resurget Cineribus (« Nous espérons des temps meilleurs ; elle renaîtra de ses cendres. ») qui est devenu la devise officielle de la ville. Le juge Augustus B. Woodward dessine un plan, semblable à la conception de Pierre Charles L'Enfant pour la ville de Washington. Celui-ci organise un quadrillage de rues perpendiculaires autour d'une artère principale, nommée Woodward, elle-même perpendiculaire à la rivière. Ce plan crée également les quartiers de Grand Circus Park et Campus Martius[13].
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De 1805 à 1847, Détroit est la capitale du Territoire, puis de l'État du Michigan. La ville tombe aux mains des Britanniques durant la guerre anglo-américaine de 1812, puis est reconquise par les Américains en 1813.
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Avant la guerre de Sécession, la proximité de la frontière canadienne fait de Détroit un arrêt stratégique le long du chemin de fer clandestin[14].
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Au cours du XIXe siècle, les urbanistes, suivant la philosophie de City Beautiful, construisent un certain nombre de bâtiments des styles Beaux-Arts et baroque. Vers la fin du siècle, Détroit est alors surnommée le « Paris du Midwest » pour son architecture élégante et ses espaces publics ouverts[15].
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La situation stratégique de Détroit au cœur des voies navigables des Grands Lacs en fait un centre logistique. La ville a continuellement grandi à partir de 1830 autour du transport lacustre, des chantiers navals et des industries manufacturières. En 1896, Henry Ford y construit sa première fabrique automobile dans un atelier situé sur Mack Avenue. En 1904, il fonde la Ford Motor Company. Ford, ainsi que d'autres pionniers de l'automobile comme William Crapo Durant, les frères Dodge, Packard, et Walter Chrysler contribuent au statut de capitale mondiale de l'automobile attribué à Détroit. Gourmande en espace, l'industrie automobile se déplace cependant rapidement en banlieue, à Hamtramck et Highland Park.
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Entre 1900 et 1930, la ville se développe énormément, sa population augmente de 265 000 à plus de 1,5 million d'habitants. La croissance explosive de la cité ne se fait pas sans dommages. L'air et l'eau de la région sont pollués, et les rives du lac sont outrancièrement industrialisées et interdites aux résidents. Les taudis se sont développés dans plusieurs quartiers, en particulier la partie est, de plus en plus peuplée par les Afro-Américains, dès 1920. La tension raciale entre les résidents noirs et blancs mène à des émeutes, en 1943[16]. En 1950, Détroit affiche une population de 1 850 000 habitants.
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Tandis que la population blanche de la ville diminue après 1950, sa population noire continue à se développer. Les Noirs pauvres du Sud ont émigré en ville. Le 23 juillet 1967, des émeutes éclatèrent dans le nord-ouest de la ville. Ce sont les émeutes les plus sanglantes et les plus destructrices de l'histoire des États-Unis, avec 43 morts, 467 blessés et plus de 2 000 bâtiments détruits. Les victimes ont pour la plupart été abattues par la police, la garde nationale et l’armée[17].
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La réputation de la ville s'en est ressentie et la population blanche quitte massivement la ville au début des années 1970, les Afro-Américains constituent désormais la majorité de la population et en 1973, le premier maire noir de la ville, Coleman Young, est élu. Young, membre de la gauche du Parti démocrate, est un homme controversé. Tandis qu'il est apprécié d'une grande partie des habitants noirs de la ville, il est impopulaire parmi les blancs et les hommes d'affaires. La tendance démographique et le déclin économique de la ville continuent sous son mandat, qui s'achève en 1993.
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Passant de 1,5 million d’habitants en 1970 à 713 000 habitants en 2010 selon le Bureau du recensement des États-Unis, Détroit, l’ancienne capitale de l’industrie automobile, est devenue aujourd’hui la capitale des « shrinking cities »[18].
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Un des premiers signes du déclin économique de la ville a lieu en 1958 avec la fermeture de l'usine automobile Packard. Depuis les années 1970, de nombreux centres commerciaux, bibliothèques, hôtels et banques du centre-ville sont désertés et laissés à l'abandon, laissant un paysage post-apocalyptique[19]. De nombreux quartiers de la ville sont tombés en désuétude. Les commerces alimentaires ferment un à un laissant les habitants de ces quartiers dans des déserts alimentaires. Capitale américaine de la production automobile jusque dans les années 1970, la ville de Détroit est devenue le symbole de la déshérence urbaine[18]. Détroit s'illustre également par son taux de criminalité record, la classant comme la ville la plus dangereuse des États-Unis et parmi les dix premières au monde pour le taux d'homicide (43,7 crimes pour 100 000 habitants par an)[20].
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En mars 2013, le gouverneur de l'État du Michigan, Rick Snyder, entame une procédure de mise sous tutelle de la ville qui fait face à un passif de plus de 14 milliards de dollars américains[21]. Le 18 juillet 2013, la ville de Détroit se déclare en faillite alors que sa dette atteint 18,5 milliards de dollars[22]. En septembre 2013, la Maison-Blanche offre 320 millions de dollars à la ville pour qu'elle puisse détruire ou réparer les maisons abandonnées et améliorer son réseau de transport public.
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En décembre 2014, la ville connaît une grave panne d'électricité montrant la vétusté des infrastructures[23].
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Aujourd'hui, la ville tente de conjurer ce déclin. Ainsi montre-t-elle certains signes de renaissance dans quelques quartiers, notamment dans le centre-ville et le long de la rivière, et les relations avec le milieu des affaires sont rétablies. Néanmoins, la population municipale continue sa chute : Détroit a perdu un quart de ses habitants entre 2000 et 2010. Cependant, depuis 2014, la ville commence à « renaître », et son centre-ville attire de nombreuses entreprises, les chantiers se multiplient (tramway, stade…) et de nouveaux habitants s'y installent[réf. nécessaire].
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Le mouvement Farm-A-Lot lancé dans les années 1970 se poursuit cependant, et « L’agriculture urbaine permet d’offrir une nourriture plus saine aux habitants, notamment à l’Eastern Market, un grand marché couvert qui écoule les produits « Grown in Detroit », ou via le camion Peaches and Greens qui sillonne les quartiers pour distribuer fruits et légumes produits localement. En 2010, Michelle Obama en personne a visité le fameux truck lors de sa tournée nationale de lutte contre l’obésité[24]. »
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D'autre part, des mouvements autonomes d'autogestion, reprenant en grande partie le mouvement des Piqueteros, en Argentine, dans les années 1990, apparaissent à la suite de la crise économique. Leur mode de vie est basé sur[25] :
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Selon le Bureau du recensement des États-Unis, la superficie de la ville est de 370,2 km², dont 10,8 km² sont des surfaces lacustres ou fluviales. Le point le plus élevé de Détroit est au nord de la ville, à 204 mètres au-dessus du niveau de la mer. Le point le plus bas est au bord de la rivière Détroit, à 176 m d'altitude. Les villes d'Highland Park et Hamtramck sont complètement entourées par Détroit ; les cinq communautés favorisées de Grosse Pointe sont à l'est de la ville, sur la rive du lac Sainte-Claire. À l'ouest de Détroit se trouvent Redford Township et la ville de Dearborn. Au nord, la ville et les comtés d'Oakland et de Macomb sont séparées par l'Eight Mile Road, une ligne historique de la démarcation raciale. Alter Road sépare la ville et la banlieue de Grosse Pointe Park, et est aussi connue comme une ligne de partage ; certains des quartiers les plus pauvres de Détroit sont situées d'un côté alors que ceux de l'autre sont riches.
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Trois systèmes routiers y sont enchevêtrés : le système original français, le système d'avenues radiales organisé par Woodward et le système Nord-Sud issu de l'ordonnance du Nord-Ouest.
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Détroit est située au nord de la ville de Windsor en Ontario. Elle est la seule ville majeure le long de la frontière entre le Canada et les États-Unis où l'on doive aller vers le sud afin d'entrer au Canada. La cité possède quatre passages de frontière : le pont Ambassadeur et le tunnel de Détroit-Windsor, pour le trafic routier ; le tunnel Michigan Central Railway, pour le chemin de fer et le Détroit-Windsor Truck Ferry, qui permet aux camions de traverser la rivière. La frontière Détroit-Windsor étant le point de passage entre les États-Unis et le Canada le plus emprunté, la construction d'un deuxième pont routier est à l'étude. La ville est à mi-chemin entre Chicago et Toronto.
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Détroit a un climat continental, qui est influencé par les Grands Lacs. Les hivers sont généralement froids, avec les températures minimales pouvant descendre sous −10 °C, alors que les étés peuvent être chauds et humides, avec les températures qui souvent excèdent 32 °C. Les précipitations mensuelles varient entre 40 et 100 millimètres selon le mois de l'année, l'été étant la saison la plus arrosée. Les chutes de neiges se produisent typiquement de novembre à début avril. Leur hauteur est comprise en moyenne entre 3 et 25 centimètres par mois.
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Au cours du XIXe siècle, la population de Détroit croît rapidement. La ville n'est cependant pas l'une des plus grandes du pays ; elle reste beaucoup plus petite que les villes de New York et Chicago. Cependant lors de la première moitié du XXe siècle, la population s'accroit de manière soutenue, surtout du fait du développement de l'industrie automobile, grâce à l'immigration européenne et aussi à la migration des populations (blanches et noires) du Sud des États-Unis. En 1930, Détroit est ainsi devenue la quatrième ville du pays, derrière New York, Chicago et Philadelphie. En 1950, la population atteint son maximum, avec 1 849 568 habitants.
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Au cours de la deuxième moitié du XXe siècle, la ville connait une évolution exactement inverse : entre 1950 et 2000, Détroit perd plus d'un million d'habitants[27], passant de 1 849 568 habitants en 1950 à 689 000 habitants en 2013[28]. En effet, dès les années 1950 le centre-ville est délaissé par les habitants au bénéfice de la périphérie où sont délocalisées les entreprises. En termes démographiques, cela se traduit par une perte de population à l’échelle de la ville. Le comté de Wayne quant à lui continue de gagner des habitants. On observe un tassement à partir des années 1970 où la ville cesse de gagner des habitants contrairement aux autres aires urbaines américaines[29]. À cela s’ajoute l’impossibilité, pour des milliers de particuliers ayant emprunté, de rembourser leur dette en raison de la hausse des intérêts de leur prêt : selon la municipalité, 67 000 habitations auraient été saisies en trois ans. Malgré la politique de revitalisation de certains quartiers et la gentrification en cours, la tendance à la baisse continue à un rythme élevé : - 25 % entre 2000 et 2010[30].
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La répartition ethnique de la ville de Détroit se caractérise par une importante population afro-américaine, et une population blanche qui tend à diminuer ; la vaste majorité de la population blanche de la région métropolitaine vit dans la banlieue. En 2000, la population de la ville elle-même représentait 23 % de la population métropolitaine mais concentrait 75 % des Afro-Américains de l'agglomération[33].
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Aujourd'hui les Afro-Américains forment une communauté très importante et en augmentation. Ce groupe se trouve dans tous les secteurs de la ville. La part des Blancs est beaucoup plus faible que la moyenne nationale ; elle se concentre dans quelques quartiers du nord-ouest (comme Palmer Woods) et de l'est (Indian Village). La proportion des Latinos est plus faible que dans le reste du pays, mais leur effectif augmente. Cette population se concentre au sud-ouest de la ville, notamment dans le quartier de Mexicantown.
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Selon l'American Community Survey, pour la période 2011-2015, 89,55 % de la population âgée de plus de 5 ans déclare parler anglais à la maison, alors que 6,62 % déclare parler l'espagnol, 1,35 % l'arabe et 2,48 % une autre langue[34].
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Détroit est la capitale de l'automobile américaine : les trois grandes firmes américaines (General Motors, Ford et Chrysler) y sont implantées. Le secteur automobile est représenté aussi par des entreprises françaises comme Renault, PSA, Michelin, Plastic Omnium, Faurecia et Valeo. Au total, les entreprises françaises y emploient 22 000 personnes selon le Figaro, édition du 1er juillet 2005.
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En 2013, la ville de Détroit est dans une situation de faillite économique[36],[37],[38],[39], doublée d’une désertification industrielle et d’une chute démographique.
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Au niveau industriel, les trois grands constructeurs automobiles implantés à Détroit (General Motors, Ford et Chrysler), en plus d’une délocalisation de leur production depuis 1950, connaissent une crise sans précédent : en tout, ce sont 400 000 emplois qui ont été perdus depuis 2008[40]. Dans certains quartiers, le taux de chômage à Détroit atteint ainsi les 50 %[41].
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En 2013, avec une dette de 18,5 milliards, la ville demande sa mise en faillite.
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Durant les années fastes d'avant la Seconde Guerre mondiale, un certain nombre de gratte-ciel de style Art déco ont été construits.
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Avec son agglomération Detroit compte en 2014, 33 immeubles d'au moins 100 mètres de hauteur.
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Durant les années 1970 a été construit le Renaissance Center qui comprend l'immeuble le plus haut de la ville.
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Du fait de la baisse du nombre d'habitants beaucoup de maisons ont été rasées. Detroit est une des villes des États-Unis où l'immobilier est le moins cher[réf. nécessaire].
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Des chercheurs du Georgia Institute of Technology ont mené une étude sur le nombre moyen de vitres dans le champ de vision d’un habitant, pour les 15 plus grandes villes des États-Unis. Et si l'on compte l’agglomération, c’est Détroit qui arrive largement en tête, avec 3 200 vitres en moyenne dans le champ de vision d’un habitant. Loin devant l'agglomération de Chicago (1 200) et l’immense agglomération de New York (moins de 1 000).
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Pour Détroit, ce résultat s’explique par le fait que 3 des 7 hautes tours de General Motors donnent directement sur un environnement urbain aplati par les nombreux parkings, ce qui fait que la vision d’un citadin, même banlieusard, peut toujours s’épanouir sur ces 3 tours. Et dans une moindre mesure par le fait que certains bâtiments de banlieue sont relativement hauts ; on compte 5 gratte-ciels mesurant plus de 100 mètres dans la région « Metro Detroit ». Les habitants qui regardent ailleurs qu’au centre-ville n’abaissent donc pas la moyenne, ou très peu, alors qu’ils l’abaissent fortement à Chicago ou à New York. Pour résumer simplement, Détroit est une ville dont la hauteur des bâtiments est très variable : une tour de 73 étages, un parking, un immeuble de 7 étages, un parking, une tour de 25 étages, un parking, etc., ce qui laisse de nombreux trous, et donc de nombreuses vitres, au loin, dans le champ de vision.
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Selon les sociologues, les 3 000 miroirs de ce formidable léviathan jouent le rôle de « social hammer », qu’on pourrait traduire par « enclume sociale ». La pression exercée par ces 3 000 regards potentiels, à chaque seconde, est trois fois plus forte que partout ailleurs aux États-Unis, et en moyenne 15 fois plus forte qu’en Europe.[réf. nécessaire]
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Sur le plan musical, Détroit a abrité le siège de la Motown (compagnie discographique consacrée à la musique soul) qui y possède son propre musée (Motown Museum) ; elle a été le berceau de plusieurs styles musicaux, comme le punk et la techno et a vu débuter de nombreux artistes tels Iggy Pop, Kid Rock, Martha and the Vandellas, Eminem, Insane Clown Posse, Smokey Robinson, Roland Hanna, Diana Ross, Marvin Gaye, Stevie Wonder, The Temptations, MC5, The Stooges et The Supremes, The Marvelettes, Aaliyah, The Jackson Five, Mary Wells, The Four Tops, J Dilla, Mike Banks, Juan Atkins, Derrick May, Kevin Saunderson, Jeff Mills, D12, Obie Trice, The White Stripes, Mike Posner, Sixto Rodriguez, Walls of Jericho…
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Détroit possède également un remarquable orchestre symphonique, autrefois dirigé par Paul Paray et Antal Doráti notamment.
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La proximité de Détroit avec le Canada et son rôle industriel ont fait de Détroit un centre important bien relié par les réseaux de transport. Ceux-ci consistent en plusieurs autoroutes majeures, l'Interstate 94, l'Interstate 96, l'Interstate 75, l'Interstate 696, l'Interstate 275 (en) et l'Interstate 375 (en) en des connexions ferroviaires (bien que la grande gare voyageur de Michigan Central Station soit fermée depuis 1988) et en un aéroport important, l'Aéroport métropolitain de Détroit.
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Le transport dans la région métropolitaine de Détroit est assurée par un système complet de services de transit, les aéroports et un réseau avancé de autoroutes qui relient la ville et la région. Le Michigan Department of Transportation (MDOT) administre le réseau régional de routes principales et autoroutes.
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Au niveau du transport en commun, la ville est dirigée par Detroit Department of Transportation (en) (DOT) et ses banlieues par la Suburban Mobility Authority for Regional Transportation (en) (SMART). La ville dispose d'un transport hectométrique, le Detroit People Mover, ainsi que d'une ligne de tramway, la Qline[42], ouverte depuis le 12 mai 2017[43].
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Détroit est jumelée avec :
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Détroit a également un rapport très étroit avec la ville voisine :
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Sur les autres projets Wikimedia :
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fr/151.html.txt
ADDED
@@ -0,0 +1,156 @@
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L’allemand (en allemand : Deutsch), /ˈdɔʏtʃ/ Écouter) est l'une des langues indo-européennes appartenant à la branche occidentale des langues germaniques. Du fait de ses nombreux dialectes, l'allemand constitue dans une certaine mesure une langue-toit (Dachsprache).
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Son histoire, en tant que langue distincte des autres langues germaniques occidentales, débute au haut Moyen Âge, lors de la seconde mutation consonantique.
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Au XXIe siècle, ses locuteurs, appelés « germanophones », se répartissent principalement, avec près de 100 millions de locuteurs, en Europe, ce qui fait de leur langue la plus parlée au sein de l'Union européenne (UE).
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Avec la première mutation consonantique (erste germanische Lautverschiebung) aux environs du Ve siècle av. J.-C., naissait le germanique commun à partir d'un dialecte indo-européen. Cette transformation explique des différences entre les langues germaniques (plus l'arménien) et les autres langues indo-européennes. On peut, pour simplifier, présenter les faits ainsi :
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On commence à parler de langue allemande (ou, en linguistique « haut allemand ») lorsque les dialectes parlés dans le sud-ouest de l'Allemagne subirent la seconde mutation consonantique (zweite germanische Lautverschiebung ou hochdeutsche Lautverschiebung, que l'on situe autour du VIe siècle), période au cours de laquelle la langue commença à se différencier des dialectes du nord (Niederdeutsch, bas allemand).
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Cette modification phonétique explique un certain nombre de différences entre l'allemand actuel et, par exemple, le néerlandais ou l'anglais[6]:
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pour résumer, *k / *p / *t ➜ ch / pf (ou f) / ts (ou s)
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Les dialectes du nord qui n'ont pas ou peu subi cette seconde mutation phonétique sont qualifiés de bas allemand. Cette appellation est jugée abusive par certains linguistes, notamment néerlandais (qui ne sont pas « allemands », du moins depuis les traités de Westphalie). Mais le terme « allemand » n'est ici qu'un terme linguistique, un peu comme « roman », « slave » ou « scandinave ».
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Entre le Xe siècle et le XVe siècle eut lieu une diphtongaison dans les parlers du Sud-Ouest concernant l'articulation en deux phonèmes de ei, eu et au. Cela explique à nouveau certaines différences entre l'allemand standard et, par exemple, le néerlandais (les lettres dans les parenthèses expliquent la prononciation en utilisant la langue française):
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Contrairement aux États voisins, les contrées germaniques sont restées morcelées (Kleinstaaterei) au cours de l'ensemble du Moyen Âge, ce qui contribua au développement de dialectes très différents et parfois mutuellement inintelligibles. Un premier pas vers une langue interrégionale correspond au Mittelhochdeutsch poétique des poètes de cour vers le XIIIe siècle, bien que l'influence sur la langue vulgaire fût quasiment nulle, en raison de la faible alphabétisation. Aussi les régions germaniques restèrent-elles longtemps coupées en deux régions linguistiques :
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La période de « l'allemand moderne » « commence conventionnellement avec les écrits de Luther »[7].
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Martin Luther traduisit la Bible en « allemand » à l'adresse de « tous les hommes », alle mannen (étymologie germano-latine du mot « allemand »[8]), c'est-à-dire à l'adresse des « Allemands », afin que le peuple des chrétiens « laïcs » ait accès aux textes religieux, réservés jusque là aux clercs. Il peut être considéré en ce sens, historiquement celui de la Réforme, comme le créateur de la langue allemande moderne. L'allemand moderne est de ce fait une langue écrite, le Schriftdeutsch (« allemand écrit ») : ce sera « la langue de Goethe » — selon l'expression consacrée, dans laquelle écriront en particulier les poètes (Dichter), écrivains et philosophes du « temps de Goethe » (ainsi qu'on désigne habituellement la large période littéraire du romantisme allemand qui s'étend de la fin du XVIIIe siècle au XIXe siècle).
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Luther traduisit le Nouveau Testament en 1521 et l'Ancien Testament en 1534. Bien qu'il ne fût pas pionnier dans l'établissement d'une langue interrégionale — en élaboration depuis le XIVe siècle — il n'en reste pas moins qu'avec la Réforme protestante, il contribua à implanter l'allemand standard dans les administrations et les écoles, y compris dans le nord de l'Allemagne, qui finit par l'adopter. En 1578, Johannes Clajus se fonda sur la traduction de Luther pour rédiger une grammaire allemande[9].
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Jusqu'au début du XIXe siècle, le Hochdeutsch resta une langue souvent écrite, que beaucoup d'Allemands, en particulier dans le sud, apprenaient à l'école un peu comme « une langue étrangère », à côté des dialectes demeurés vivaces jusqu'à aujourd'hui (notamment en Suisse alémanique).
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Au milieu du XVIIIe siècle, concernant la diction, les Allemands conviennent que c'est à Dresde et surtout à Leipzig que l’on parle le mieux allemand. À l'inverse, la Westphalie et la Basse-Saxe sont les deux régions dans lesquelles on parle « le plus mauvais allemand »[10].
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Avec la domination de l'Empire austro-hongrois en Europe centrale, l'allemand y devint la langue véhiculaire. En particulier, jusqu'au milieu du XIXe siècle, les marchands et, plus généralement, les citadins y parlaient l'allemand, indépendamment de leur nationalité : Prague, Budapest, Presbourg, Agram et Laibach constituaient des îlots germanophones au milieu des campagnes qui avaient conservé leur langue vernaculaire.
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Johann Christoph Adelung publia en 1781 le premier dictionnaire allemand exhaustif, initiative suivie par Jacob et Wilhelm Grimm en 1852. Le dictionnaire des frères Grimm, publié en seize tomes entre 1852 et 1860, reste le guide le plus complet du vocabulaire allemand. La normalisation progressive de l'orthographe fut achevée grâce au Dictionnaire orthographique de la langue allemande de Konrad Duden en 1880, qui fut, à des modifications mineures près, déclaré comme référence officielle dans la réforme de l'orthographe de 1901.
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Comme l'anglais, l'allemand fait partie des langues germaniques occidentales, proche, notamment, du néerlandais. Les autres branches sont la branche nord (dit scandinave) avec le suédois, le danois, le norvégien et l'islandais, et la branche est, éteinte aujourd'hui.
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L'allemand s'écrit avec les 26 lettres de l'alphabet latin, trois voyelles surmontées d'un Umlaut (sorte de tréma) ä, ö et ü, et un symbole graphique spécial ß, Eszett ou scharfes S (ligature de S long et de « s » ou « z »), utilisé en lieu et place de ss dans certains cas (principalement après une voyelle longue ou une diphtongue). La Suisse n'utilise plus le ß depuis les années 1930. Jusque dans les années 1940, l'allemand était imprimé en écriture gothique (Fraktur) et écrit en sütterlin, qui sont différentes versions de l'alphabet latin.
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L'orthographe allemande se déduit en général de la prononciation et d'un minimum de connaissances. Mais les fortes disparités régionales dans la prononciation peuvent rendre la tâche ardue. Les principales difficultés orthographiques de l'allemand résident dans :
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Afin de supprimer une partie des difficultés décrites ci-dessus, les représentants allemands, suisses et autrichiens convinrent d'une réforme de l'orthographe. Elle est entrée en vigueur en 1998 en Allemagne et est devenue obligatoire à partir de la mi-2005. La dernière réforme datait de 1901 et portait entre autres sur la suppression du h dans Thor et sur l'ajout du e pour les voyelles longues et accentuées dans la conjugaison des verbes, par exemple kritisirt ➜ kritisiert).
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Les principaux changements concernent :
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Cette réforme rencontre une forte critique en Allemagne. Le Land de Schleswig-Holstein a voté le retour à l'orthographe traditionnelle en 1998 (décision annulée pourtant par le parlement régional) et certains journaux et éditeurs ont depuis décidé de revenir à la graphie conventionnelle.
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Contrairement à des langues telles que l'anglais, l'allemand standard (Hochdeutsch) se prononce de manière assez conforme au texte écrit et contient très peu d'exceptions (les sons se prononcent souvent de la même façon), hormis pour les mots d'emprunt. Presque toutes les voyelles se prononcent clairement, voire longuement, même sans être suivies de lettre muette servant à insister sur la lettre précédente.
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Toutefois, les francophones qui apprennent l'allemand rencontrent généralement quelques difficultés, listées ci-dessous.
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Tous les sons n'y figurant pas se prononcent toujours de la même manière qu'en français (a, b, d, f, i, k, l, m, n, o, p, ph, q, r, t, x).
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Lettres à Umlaut (le tréma français)
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Les umlauts indiquent également l'accentuation. Ils marquent souvent le pluriel ou le diminutif (avec « -chen » et « -lein ») des mots.
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Lorsque les Umlauts ne sont pas accessibles (clavier étranger, Internet…), ils sont représentés par « e » : ae pour ä, oe pour ö, ue pour ü.
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En Alsace-Moselle, on remplace habituellement les umlauts : Koenigshoffen, Haut-Koenigsbourg, Hœnheim (dans ces exemples, c'est le ö qui est remplacé), ou encore "Schweighaeuser".
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Il faut bien veiller à ne prononcer qu'un son et pas deux sons distincts pour les combinaisons de deux voyelles : par exemple, pour la combinaison [ei], il faudra prononcer ail (ou le [i] du mot anglais knife) et non le [aï] de na|ïf. Le son français [oi] en est l'exemple même : il ne se prononce pas directement [ou|a].
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* [ɔi] est parfois retranscrit en [ɔy].
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Notes :
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L'allemand est une langue flexionnelle comportant des conjugaisons et des déclinaisons.
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Le principe de la conjugaison allemande est assez proche du principe de la conjugaison française. Les différences notables sont :
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En ce qui concerne la morphologie, les trois principaux types de verbes sont :
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Parmi les verbes irréguliers se rangent également les auxiliaires de mode (können, pouvoir ; dürfen, avoir le droit ;, etc..), qui sont employés dans un nombre important de contextes différents.
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La déclinaison allemande comporte quatre cas, le nominatif, l'accusatif, le datif et le génitif, auxquels se combinent trois genres grammaticaux, le masculin, le féminin et le neutre ainsi que deux nombres, le singulier et le pluriel.
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Le porteur essentiel de la marque de déclinaison est le déterminant, secondé par l'adjectif épithète si le déterminant est absent ou bien sans désinence (marque de déclinaison).
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Le nom porte également la marque de déclinaison au datif pluriel à tous les genres, au génitif singulier masculin ou neutre.
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Les déclinaisons sont employées :
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L'allemand a pour particularité syntaxique principale de placer des éléments importants, soit en première position dans la phrase, soit en dernière position. L'inversion du verbe et du sujet a lieu quand un complément vient en tête de phrase ;
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« heute geht es ihm gut == aujourd'hui il va bien » ; le rejet est le renvoi du verbe en fin de phrase dans les subordonnées « …, wenn er Wein trinkt = lorsqu'il boit du vin »
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Autre exemple :
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Er nahm gestern trotz aller Schwierigkeiten diese Maschine in Betrieb.
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Il a mis cette machine en service hier malgré toutes les difficultés.
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Sont mis en valeur :
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Avant l'action et l'objet sont énumérées les circonstances. L'ordre de la phrase peut être modifié pour insister sur un des éléments, que l'on place alors en tête de phrase :
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Gestern nahm er trotz aller Schwierigkeiten diese Maschine in Betrieb.
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C'est hier qu'il a mis cette machine en service malgré toutes les difficultés.
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Trotz aller Schwierigkeiten nahm er gestern diese Maschine in Betrieb.
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Malgré toutes les difficultés, il a mis cette machine en service hier.
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Diese Maschine nahm er gestern trotz aller Schwierigkeiten in Betrieb.
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C'est cette machine qu'il a mise en service hier malgré toutes les difficultés.
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La langue allemande peut se passer d'article au génitif en juxtaposant deux éléments (déterminants + déterminé) — ou même beaucoup plus. L'allemand est même connu pour sa capacité à former des surcomposés de grande longueur que les Allemands eux-mêmes appellent par dérision Bandwürmer « vers solitaires »…
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Exemples :
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Certains des exemples ci-dessus sont fictifs (ils sont morphologiquement corrects, mais n'ont pas été employés de façon réelle). D'autre part, quand un surcomposé est très long ou peu courant, on peut le diviser par un trait d'union : Mehrjahres-Programmvereinbarungen, « conventions-programmes pluriannuelles ».
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La composition à multiples éléments ne se limite pas au couple objet possédé-possesseur (du type Kapitänsmütze « casquette de capitaine ») mais aussi à toutes sortes de relations :
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En français, la possession marquée par « de » a plusieurs sens qui se rendent en allemand de trois manières distinctes :
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Il faut savoir avant tout qu'en allemand, le premier mot dans un composé est, comme l'adjectif qui précède le sujet, moins mis en avant que s'il est placé après le sujet.
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Prenons le titre du 3e tome de la bande dessinée Broussaille, La Nuit du chat. Dans le titre (et dans l'histoire), l'élément (et le sujet) important est le chat, connu et recherché. C'est la nuit du chat, qui « appartient » au chat.
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On va donc préférer la traduction Die Nacht der Katze (La nuit du chat) à Die Katzenacht (La nuit à chats). Dans cette dernière formulation, c'est l'élément nuit (Nacht) qui est visé.
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Autre exemple plus rapproché de la syntaxe française : Dans « Nuits dans les jardins d'Espagne », la traduction correcte est Nächte in den Gärten von Spanien et non Nächte in den spanischen Gärten. La traduction de Nächte in den spanischen Gärten est « Nuits dans les jardins espagnols ».
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La langue allemande (ainsi que le peuple) a la particularité d'avoir des appellations très différentes d'une langue à l'autre (par exemple German, Deutsch, alemán, német, etc.). En effet, six racines différentes entrent en jeu :
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En hébreu classique, les pays allemands sont connus sous l’appellation de ashkenaz (אשכנז), par généalogie populaire d'après Gen. 10:3. Pour l’hébreu moderne, voir plus haut.
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Un nombre important de mots furent empruntés aux dialectes germaniques par le roman et l'ancien français (par ex. heaume, éperon, cible, fauteuil) ; seuls les mots d'origine plus récente sont encore discernables en tant qu'emprunts lexicaux (frichti, ersatz).
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Exemples de phrases :
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L'allemand a toujours la possibilité sémantique de former de nouveaux mots par les procédés de composition et de dérivation.
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Tout comme le français a créé le verbe des pacsés/se pacser à partir d'une abréviation administrative de l'état civil (PACS), l'allemand peut adapter dans le langage courant des termes nouveaux adaptés à l'actualité.
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Exemple :
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Le mot apprenti s'est dit pendant des siècles Lehrling du verbe lehren « enseigner » signifiant donc « celui à qui l'on enseigne quelque chose », suivi du diminutif -ling. Son maître était le Meister.
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La réforme administrative au début des années 1970 a remplacé le terme Meister par deux termes précisant que l'un enseigne effectivement (der Ausbildende, gérondif de ausbilden « former ») et que l'autre a le droit et la responsabilité de la formation (der Ausbilder « le formateur »). L'apprenti devint logiquement der Auszubildende (c'est-à-dire celui qui doit être formé), en abrégé AZUBI (prononcé ATSOUBI). Le génie de la langue ajouta pour la forme féminine la terminaison habituelle -in et l'on prononça le tout ATSOUBINE. Or, le terme Biene « abeille » désigne aussi une jolie fille ce qui transforma la sèche abréviation en un joli petit nom.
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Prononciation; certaines lettres se prononcent différemment en Autriche. Le « R » a tendance à être roulé, un peu comme dans le Sud de l'Allemagne (Bavière).
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D'une manière générale, dans la République démocratique allemande, la langue s'était enrichie de termes officiels, spécifiques au régime politique tout comme sous le régime national-socialiste. Dans le langage courant, de nombreux termes tournaient ces derniers en dérision. Par exemple, l'abréviation VEB (pour Volkseigener Betrieb, usine propriété du peuple) devenait Vaters ehemaliger Betrieb (l'ancienne usine de Papa)...
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De très nombreuses abréviations tirées de l'idéologie communiste avaient cours, les étudiants devaient tous suivre des cours de ML (marxisme-léninisme),
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On retrouve des néologismes ou de nouvelles expressions dans un nombre important de domaines, notamment :
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Sur les autres projets Wikimedia :
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fr/1510.html.txt
ADDED
@@ -0,0 +1,117 @@
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Détroit (/de.tʁwa/[5] Écouter ; en anglais : Detroit /dɪˈtɹɔɪt/[6], localement /ˈdiːtrɔɪt/) est la principale ville de l'État du Michigan aux États-Unis, largement plus connue que sa capitale Lansing, et siège du comté de Wayne. Située dans le Midwest américain, au sein de la Frost Belt et de la Rust Belt (anciennement nommée la Manufacturing Belt), et au cœur de la région des Grands Lacs, la ville est fondée en 1701 par un Français : Antoine de Lamothe-Cadillac. Son nom provient d'ailleurs du mot français « détroit », en référence au passage aquatique naturel entre les lacs Sainte-Claire et Érié : la rivière Détroit, sur la rive Nord de laquelle la ville est située, dont le cours marque une partie de la frontière entre le Canada et les États-Unis. Étape importante du système de navigation qui, par la voie maritime du Saint-Laurent, permet d'atteindre l'Atlantique depuis l'intérieur du continent, cette ville portuaire est donc aussi une ville frontière.
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Entre 1900 et 1930, l'industrie automobile lui donne son surnom : « the Motor City » ou « Motown » et est à l'origine de son développement considérable, sa population passant de 265 000 à plus de 1,5 million d'habitants.
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Entre 1950 et 1960, le développement du système de l'Interstate highway permet à ses habitants de se déplacer en banlieue et d'aller au travail en voiture.
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À partir de 1950, la population (de 1 850 000 habitants) commence à baisser. La population blanche diminue alors, tandis que des Noirs pauvres du Sud y immigrent. Le 23 juillet 1967, de violentes émeutes éclatent dans les quartiers est, qui restent les plus sanglantes de l'histoire des États-Unis. La réputation de la ville s'en ressent, la population blanche la quittant massivement. En 1973, le premier maire noir (Coleman Young) est élu. À partir du début des années 1980, les Afro-Américains constituent la majorité de la population. Parmi les villes de 100 000 habitants et plus, Detroit, Michigan a le plus grand pourcentage de résidents noirs des États-Unis en 2010 avec 82 %.
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En 2017, avec ses 673 104 habitants[1], Détroit n'était plus que la dix-huitième ville du pays par sa population, son agglomération (Metro Detroit, 4 467 592 habitants[7]) étant la onzième du pays. En 2013, elle est la première grande ville américaine à demander une mise en faillite[8], ayant cumulé depuis des années une dette, devenue impayable, d'environ 18,5 milliards de dollars américains. En 2017, Détroit essaie de conjurer ce déclin, montrant des signes de renaissance dans quelques quartiers, tandis que les relations avec les milieux d'affaires sont peu à peu rétablies.
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En 2015, Détroit a rejoint le mouvement Fab City, suivant l'appel lancé par le maire de Barcelone, Xavier Trias, à ce que toutes les villes du monde deviennent autosuffisantes pour 2054[9].
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La ville est fondée en 1701 par le Français Antoine de Lamothe-Cadillac. La colonie est baptisée « Fort Pontchartrain du Détroit » en l'honneur de Louis II Phélypeaux de Pontchartrain, ministre de la Marine de Louis XIV, et selon la configuration des lacs Sainte-Claire et Érié dont elle occupe les rives occidentales. La colonie se développe à Détroit, mais sa présence ne consolide pas les liens entre les tribus de l'ouest et les Français, presque toutes les fourrures prenant la route de New York.
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En 1710, Cadillac est envoyé en Louisiane. Laissée à elle-même, la colonie survit difficilement. La situation s'améliore en 1728 avec l'arrivée de Henri-Louis Deschamps de Boishébert qui favorise l'arrivée de nouveaux colons. En 1740, environ 100 familles occupent les lieux[10].
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En 1749, afin d'augmenter l'influence française dans la région, la couronne offre des terres gratuitement aux familles désireuses de s'y installer[11], notamment sur la rive sud.
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Après la capitulation de Montréal en 1760, le major Rogers et ses 200 Rangers sont envoyés pour prendre possession de Détroit, alors sous le commandement français de François-Marie Picoté. Ils rencontrent le chef amérindien Pontiac en chemin et ce dernier se montre pacifique avec ces hommes, qui tout récemment encore étaient ses ennemis. Les Britanniques ont promis aux Indiens de l'ouest des échanges commerciaux plus avantageux dans le but d'acquérir leur loyauté. Cependant, les intentions des Britanniques sont bien différentes de leurs promesses. Les Français ont l'habitude d'approvisionner leurs alliés indiens en fusils et en munitions ainsi que de leur assurer certains services gratuitement. Le général Amherst décide que, dorénavant, s'ils désirent des armes, les Indiens doivent les obtenir grâce à des échanges commerciaux. De plus, les tribus doivent maintenant se rendre elles-mêmes aux postes de traite britanniques pour commercer et il est interdit en outre aux commerçants britanniques d'acheter leurs biens avec du rhum. Les Indiens sont furieux et ne manquent pas de protester. En juin 1761, selon le nouveau commandant de Détroit Donald Campbell, les Outaouais incitent « toutes les nations de la Nouvelle-Écosse jusqu'à l'Illinois à prendre la hache de guerre contre les Anglais ».
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Lorsque les troupes britanniques arrivent à Détroit, elles ont en leur possession le texte du traité de Paris par lequel la France renonce à ses possessions en Nouvelle-France. Les nations amérindiennes alliées des Français refusent cette situation et continuent la guerre contre les Britanniques.
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Le 27 avril 1763, le chef Pontiac parlemente lors d'un conseil des chefs des différentes nations amérindiennes, à environ une quinzaine de kilomètres au sud du fort de Détroit. Il rappelle les enseignements du sage prophète Neolin qui prônait l'unité des nations amérindiennes. Pontiac convainc un certain nombre de nations, telles que les Outaouais, Ojibwés, Potéouatamis et Hurons-Wendats à se joindre à lui dans une tentative de s'emparer du fort de Détroit. Commence en mai 1763 le siège de Fort Détroit pour en chasser les Britanniques.
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Finalement, les Potowatomis et les Hurons se dissocient alors de Pontiac et brisent l'alliance. Le 25 juillet, Jacques Godfroy revient du fort de Chartres en Louisiane française avec une mauvaise nouvelle : la France n'enverra aucun renfort pour venir en aide à Pontiac. Le moral est au plus bas lorsque, le 29 juillet, les Britanniques organisent une contre-attaque avec 247 soldats qui surgissent du fort Détroit. Pontiac et ses hommes ont été informés de l'attaque par des Canadiens français et attendent les soldats britanniques, qui sont mis en pièces.
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Pontiac entreprend alors de se rendre lui-même en Louisiane pour demander des renforts au commandant Neyon. Il arrive sur les lieux en avril 1764 et Neyon lui explique qu'il ne peut se battre puisque la France et la Grande-Bretagne sont à nouveau en paix. Pendant son absence, un rival de Pontiac nommé Manitou entreprend de mettre fin aux hostilités et de pacifier les derniers partisans de Pontiac.
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Selon les termes du traité de Paris, en 1783, Détroit est cédée au nouveau pays indépendant, les États-Unis d'Amérique. Les Britanniques, cependant, refusent de se plier à cette clause du traité. Les Américains ne peuvent prendre possession de Détroit qu'en 1796, au terme du traité de Londres[11].
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En 1805, Détroit subit un incendie dévastateur, qui détruit la majeure partie de l'architecture coloniale française de la ville. Seuls un ancien entrepôt près de la rivière ainsi que les cheminées en briques subsistent[12]. Peu après, le père Gabriel Richard prononce la fameuse sentence latine, Speramus Meliora ; Resurget Cineribus (« Nous espérons des temps meilleurs ; elle renaîtra de ses cendres. ») qui est devenu la devise officielle de la ville. Le juge Augustus B. Woodward dessine un plan, semblable à la conception de Pierre Charles L'Enfant pour la ville de Washington. Celui-ci organise un quadrillage de rues perpendiculaires autour d'une artère principale, nommée Woodward, elle-même perpendiculaire à la rivière. Ce plan crée également les quartiers de Grand Circus Park et Campus Martius[13].
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De 1805 à 1847, Détroit est la capitale du Territoire, puis de l'État du Michigan. La ville tombe aux mains des Britanniques durant la guerre anglo-américaine de 1812, puis est reconquise par les Américains en 1813.
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Avant la guerre de Sécession, la proximité de la frontière canadienne fait de Détroit un arrêt stratégique le long du chemin de fer clandestin[14].
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Au cours du XIXe siècle, les urbanistes, suivant la philosophie de City Beautiful, construisent un certain nombre de bâtiments des styles Beaux-Arts et baroque. Vers la fin du siècle, Détroit est alors surnommée le « Paris du Midwest » pour son architecture élégante et ses espaces publics ouverts[15].
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La situation stratégique de Détroit au cœur des voies navigables des Grands Lacs en fait un centre logistique. La ville a continuellement grandi à partir de 1830 autour du transport lacustre, des chantiers navals et des industries manufacturières. En 1896, Henry Ford y construit sa première fabrique automobile dans un atelier situé sur Mack Avenue. En 1904, il fonde la Ford Motor Company. Ford, ainsi que d'autres pionniers de l'automobile comme William Crapo Durant, les frères Dodge, Packard, et Walter Chrysler contribuent au statut de capitale mondiale de l'automobile attribué à Détroit. Gourmande en espace, l'industrie automobile se déplace cependant rapidement en banlieue, à Hamtramck et Highland Park.
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Entre 1900 et 1930, la ville se développe énormément, sa population augmente de 265 000 à plus de 1,5 million d'habitants. La croissance explosive de la cité ne se fait pas sans dommages. L'air et l'eau de la région sont pollués, et les rives du lac sont outrancièrement industrialisées et interdites aux résidents. Les taudis se sont développés dans plusieurs quartiers, en particulier la partie est, de plus en plus peuplée par les Afro-Américains, dès 1920. La tension raciale entre les résidents noirs et blancs mène à des émeutes, en 1943[16]. En 1950, Détroit affiche une population de 1 850 000 habitants.
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Tandis que la population blanche de la ville diminue après 1950, sa population noire continue à se développer. Les Noirs pauvres du Sud ont émigré en ville. Le 23 juillet 1967, des émeutes éclatèrent dans le nord-ouest de la ville. Ce sont les émeutes les plus sanglantes et les plus destructrices de l'histoire des États-Unis, avec 43 morts, 467 blessés et plus de 2 000 bâtiments détruits. Les victimes ont pour la plupart été abattues par la police, la garde nationale et l’armée[17].
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La réputation de la ville s'en est ressentie et la population blanche quitte massivement la ville au début des années 1970, les Afro-Américains constituent désormais la majorité de la population et en 1973, le premier maire noir de la ville, Coleman Young, est élu. Young, membre de la gauche du Parti démocrate, est un homme controversé. Tandis qu'il est apprécié d'une grande partie des habitants noirs de la ville, il est impopulaire parmi les blancs et les hommes d'affaires. La tendance démographique et le déclin économique de la ville continuent sous son mandat, qui s'achève en 1993.
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Passant de 1,5 million d’habitants en 1970 à 713 000 habitants en 2010 selon le Bureau du recensement des États-Unis, Détroit, l’ancienne capitale de l’industrie automobile, est devenue aujourd’hui la capitale des « shrinking cities »[18].
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Un des premiers signes du déclin économique de la ville a lieu en 1958 avec la fermeture de l'usine automobile Packard. Depuis les années 1970, de nombreux centres commerciaux, bibliothèques, hôtels et banques du centre-ville sont désertés et laissés à l'abandon, laissant un paysage post-apocalyptique[19]. De nombreux quartiers de la ville sont tombés en désuétude. Les commerces alimentaires ferment un à un laissant les habitants de ces quartiers dans des déserts alimentaires. Capitale américaine de la production automobile jusque dans les années 1970, la ville de Détroit est devenue le symbole de la déshérence urbaine[18]. Détroit s'illustre également par son taux de criminalité record, la classant comme la ville la plus dangereuse des États-Unis et parmi les dix premières au monde pour le taux d'homicide (43,7 crimes pour 100 000 habitants par an)[20].
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En mars 2013, le gouverneur de l'État du Michigan, Rick Snyder, entame une procédure de mise sous tutelle de la ville qui fait face à un passif de plus de 14 milliards de dollars américains[21]. Le 18 juillet 2013, la ville de Détroit se déclare en faillite alors que sa dette atteint 18,5 milliards de dollars[22]. En septembre 2013, la Maison-Blanche offre 320 millions de dollars à la ville pour qu'elle puisse détruire ou réparer les maisons abandonnées et améliorer son réseau de transport public.
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En décembre 2014, la ville connaît une grave panne d'électricité montrant la vétusté des infrastructures[23].
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Aujourd'hui, la ville tente de conjurer ce déclin. Ainsi montre-t-elle certains signes de renaissance dans quelques quartiers, notamment dans le centre-ville et le long de la rivière, et les relations avec le milieu des affaires sont rétablies. Néanmoins, la population municipale continue sa chute : Détroit a perdu un quart de ses habitants entre 2000 et 2010. Cependant, depuis 2014, la ville commence à « renaître », et son centre-ville attire de nombreuses entreprises, les chantiers se multiplient (tramway, stade…) et de nouveaux habitants s'y installent[réf. nécessaire].
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Le mouvement Farm-A-Lot lancé dans les années 1970 se poursuit cependant, et « L’agriculture urbaine permet d’offrir une nourriture plus saine aux habitants, notamment à l’Eastern Market, un grand marché couvert qui écoule les produits « Grown in Detroit », ou via le camion Peaches and Greens qui sillonne les quartiers pour distribuer fruits et légumes produits localement. En 2010, Michelle Obama en personne a visité le fameux truck lors de sa tournée nationale de lutte contre l’obésité[24]. »
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D'autre part, des mouvements autonomes d'autogestion, reprenant en grande partie le mouvement des Piqueteros, en Argentine, dans les années 1990, apparaissent à la suite de la crise économique. Leur mode de vie est basé sur[25] :
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Selon le Bureau du recensement des États-Unis, la superficie de la ville est de 370,2 km², dont 10,8 km² sont des surfaces lacustres ou fluviales. Le point le plus élevé de Détroit est au nord de la ville, à 204 mètres au-dessus du niveau de la mer. Le point le plus bas est au bord de la rivière Détroit, à 176 m d'altitude. Les villes d'Highland Park et Hamtramck sont complètement entourées par Détroit ; les cinq communautés favorisées de Grosse Pointe sont à l'est de la ville, sur la rive du lac Sainte-Claire. À l'ouest de Détroit se trouvent Redford Township et la ville de Dearborn. Au nord, la ville et les comtés d'Oakland et de Macomb sont séparées par l'Eight Mile Road, une ligne historique de la démarcation raciale. Alter Road sépare la ville et la banlieue de Grosse Pointe Park, et est aussi connue comme une ligne de partage ; certains des quartiers les plus pauvres de Détroit sont situées d'un côté alors que ceux de l'autre sont riches.
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Trois systèmes routiers y sont enchevêtrés : le système original français, le système d'avenues radiales organisé par Woodward et le système Nord-Sud issu de l'ordonnance du Nord-Ouest.
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Détroit est située au nord de la ville de Windsor en Ontario. Elle est la seule ville majeure le long de la frontière entre le Canada et les États-Unis où l'on doive aller vers le sud afin d'entrer au Canada. La cité possède quatre passages de frontière : le pont Ambassadeur et le tunnel de Détroit-Windsor, pour le trafic routier ; le tunnel Michigan Central Railway, pour le chemin de fer et le Détroit-Windsor Truck Ferry, qui permet aux camions de traverser la rivière. La frontière Détroit-Windsor étant le point de passage entre les États-Unis et le Canada le plus emprunté, la construction d'un deuxième pont routier est à l'étude. La ville est à mi-chemin entre Chicago et Toronto.
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Détroit a un climat continental, qui est influencé par les Grands Lacs. Les hivers sont généralement froids, avec les températures minimales pouvant descendre sous −10 °C, alors que les étés peuvent être chauds et humides, avec les températures qui souvent excèdent 32 °C. Les précipitations mensuelles varient entre 40 et 100 millimètres selon le mois de l'année, l'été étant la saison la plus arrosée. Les chutes de neiges se produisent typiquement de novembre à début avril. Leur hauteur est comprise en moyenne entre 3 et 25 centimètres par mois.
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Au cours du XIXe siècle, la population de Détroit croît rapidement. La ville n'est cependant pas l'une des plus grandes du pays ; elle reste beaucoup plus petite que les villes de New York et Chicago. Cependant lors de la première moitié du XXe siècle, la population s'accroit de manière soutenue, surtout du fait du développement de l'industrie automobile, grâce à l'immigration européenne et aussi à la migration des populations (blanches et noires) du Sud des États-Unis. En 1930, Détroit est ainsi devenue la quatrième ville du pays, derrière New York, Chicago et Philadelphie. En 1950, la population atteint son maximum, avec 1 849 568 habitants.
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Au cours de la deuxième moitié du XXe siècle, la ville connait une évolution exactement inverse : entre 1950 et 2000, Détroit perd plus d'un million d'habitants[27], passant de 1 849 568 habitants en 1950 à 689 000 habitants en 2013[28]. En effet, dès les années 1950 le centre-ville est délaissé par les habitants au bénéfice de la périphérie où sont délocalisées les entreprises. En termes démographiques, cela se traduit par une perte de population à l’échelle de la ville. Le comté de Wayne quant à lui continue de gagner des habitants. On observe un tassement à partir des années 1970 où la ville cesse de gagner des habitants contrairement aux autres aires urbaines américaines[29]. À cela s’ajoute l’impossibilité, pour des milliers de particuliers ayant emprunté, de rembourser leur dette en raison de la hausse des intérêts de leur prêt : selon la municipalité, 67 000 habitations auraient été saisies en trois ans. Malgré la politique de revitalisation de certains quartiers et la gentrification en cours, la tendance à la baisse continue à un rythme élevé : - 25 % entre 2000 et 2010[30].
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La répartition ethnique de la ville de Détroit se caractérise par une importante population afro-américaine, et une population blanche qui tend à diminuer ; la vaste majorité de la population blanche de la région métropolitaine vit dans la banlieue. En 2000, la population de la ville elle-même représentait 23 % de la population métropolitaine mais concentrait 75 % des Afro-Américains de l'agglomération[33].
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Aujourd'hui les Afro-Américains forment une communauté très importante et en augmentation. Ce groupe se trouve dans tous les secteurs de la ville. La part des Blancs est beaucoup plus faible que la moyenne nationale ; elle se concentre dans quelques quartiers du nord-ouest (comme Palmer Woods) et de l'est (Indian Village). La proportion des Latinos est plus faible que dans le reste du pays, mais leur effectif augmente. Cette population se concentre au sud-ouest de la ville, notamment dans le quartier de Mexicantown.
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Selon l'American Community Survey, pour la période 2011-2015, 89,55 % de la population âgée de plus de 5 ans déclare parler anglais à la maison, alors que 6,62 % déclare parler l'espagnol, 1,35 % l'arabe et 2,48 % une autre langue[34].
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Détroit est la capitale de l'automobile américaine : les trois grandes firmes américaines (General Motors, Ford et Chrysler) y sont implantées. Le secteur automobile est représenté aussi par des entreprises françaises comme Renault, PSA, Michelin, Plastic Omnium, Faurecia et Valeo. Au total, les entreprises françaises y emploient 22 000 personnes selon le Figaro, édition du 1er juillet 2005.
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En 2013, la ville de Détroit est dans une situation de faillite économique[36],[37],[38],[39], doublée d’une désertification industrielle et d’une chute démographique.
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Au niveau industriel, les trois grands constructeurs automobiles implantés à Détroit (General Motors, Ford et Chrysler), en plus d’une délocalisation de leur production depuis 1950, connaissent une crise sans précédent : en tout, ce sont 400 000 emplois qui ont été perdus depuis 2008[40]. Dans certains quartiers, le taux de chômage à Détroit atteint ainsi les 50 %[41].
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En 2013, avec une dette de 18,5 milliards, la ville demande sa mise en faillite.
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Durant les années fastes d'avant la Seconde Guerre mondiale, un certain nombre de gratte-ciel de style Art déco ont été construits.
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Avec son agglomération Detroit compte en 2014, 33 immeubles d'au moins 100 mètres de hauteur.
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Durant les années 1970 a été construit le Renaissance Center qui comprend l'immeuble le plus haut de la ville.
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Du fait de la baisse du nombre d'habitants beaucoup de maisons ont été rasées. Detroit est une des villes des États-Unis où l'immobilier est le moins cher[réf. nécessaire].
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Des chercheurs du Georgia Institute of Technology ont mené une étude sur le nombre moyen de vitres dans le champ de vision d’un habitant, pour les 15 plus grandes villes des États-Unis. Et si l'on compte l’agglomération, c’est Détroit qui arrive largement en tête, avec 3 200 vitres en moyenne dans le champ de vision d’un habitant. Loin devant l'agglomération de Chicago (1 200) et l’immense agglomération de New York (moins de 1 000).
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Pour Détroit, ce résultat s’explique par le fait que 3 des 7 hautes tours de General Motors donnent directement sur un environnement urbain aplati par les nombreux parkings, ce qui fait que la vision d’un citadin, même banlieusard, peut toujours s’épanouir sur ces 3 tours. Et dans une moindre mesure par le fait que certains bâtiments de banlieue sont relativement hauts ; on compte 5 gratte-ciels mesurant plus de 100 mètres dans la région « Metro Detroit ». Les habitants qui regardent ailleurs qu’au centre-ville n’abaissent donc pas la moyenne, ou très peu, alors qu’ils l’abaissent fortement à Chicago ou à New York. Pour résumer simplement, Détroit est une ville dont la hauteur des bâtiments est très variable : une tour de 73 étages, un parking, un immeuble de 7 étages, un parking, une tour de 25 étages, un parking, etc., ce qui laisse de nombreux trous, et donc de nombreuses vitres, au loin, dans le champ de vision.
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Selon les sociologues, les 3 000 miroirs de ce formidable léviathan jouent le rôle de « social hammer », qu’on pourrait traduire par « enclume sociale ». La pression exercée par ces 3 000 regards potentiels, à chaque seconde, est trois fois plus forte que partout ailleurs aux États-Unis, et en moyenne 15 fois plus forte qu’en Europe.[réf. nécessaire]
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Sur le plan musical, Détroit a abrité le siège de la Motown (compagnie discographique consacrée à la musique soul) qui y possède son propre musée (Motown Museum) ; elle a été le berceau de plusieurs styles musicaux, comme le punk et la techno et a vu débuter de nombreux artistes tels Iggy Pop, Kid Rock, Martha and the Vandellas, Eminem, Insane Clown Posse, Smokey Robinson, Roland Hanna, Diana Ross, Marvin Gaye, Stevie Wonder, The Temptations, MC5, The Stooges et The Supremes, The Marvelettes, Aaliyah, The Jackson Five, Mary Wells, The Four Tops, J Dilla, Mike Banks, Juan Atkins, Derrick May, Kevin Saunderson, Jeff Mills, D12, Obie Trice, The White Stripes, Mike Posner, Sixto Rodriguez, Walls of Jericho…
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Détroit possède également un remarquable orchestre symphonique, autrefois dirigé par Paul Paray et Antal Doráti notamment.
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La proximité de Détroit avec le Canada et son rôle industriel ont fait de Détroit un centre important bien relié par les réseaux de transport. Ceux-ci consistent en plusieurs autoroutes majeures, l'Interstate 94, l'Interstate 96, l'Interstate 75, l'Interstate 696, l'Interstate 275 (en) et l'Interstate 375 (en) en des connexions ferroviaires (bien que la grande gare voyageur de Michigan Central Station soit fermée depuis 1988) et en un aéroport important, l'Aéroport métropolitain de Détroit.
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Le transport dans la région métropolitaine de Détroit est assurée par un système complet de services de transit, les aéroports et un réseau avancé de autoroutes qui relient la ville et la région. Le Michigan Department of Transportation (MDOT) administre le réseau régional de routes principales et autoroutes.
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Au niveau du transport en commun, la ville est dirigée par Detroit Department of Transportation (en) (DOT) et ses banlieues par la Suburban Mobility Authority for Regional Transportation (en) (SMART). La ville dispose d'un transport hectométrique, le Detroit People Mover, ainsi que d'une ligne de tramway, la Qline[42], ouverte depuis le 12 mai 2017[43].
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Détroit est jumelée avec :
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Détroit a également un rapport très étroit avec la ville voisine :
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