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+ Buzz Aldrin, né Edwin Eugene Aldrin Jr., le 20 janvier 1930 à Glen Ridge dans le New Jersey aux États-Unis, est un militaire, pilote d'essai, astronaute et ingénieur américain. Il effectue trois sorties dans l'espace en tant que pilote de la mission Gemini 12 de 1966 et, en tant que pilote du module lunaire Apollo de la mission Apollo 11 de 1969, il est, avec le commandant de la mission Neil Armstrong, l'un des deux premiers humains à marcher sur la Lune.
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+ Aldrin est issu de la promotion 1951 de l'Académie militaire de West Point avec un diplôme en génie mécanique. Il est affecté à l'armée de l'air américaine et devient pilote de chasseur à réaction pendant la guerre de Corée. Il effectue au total 66 missions de combat et abat deux MiG-15. Après avoir obtenu un doctorat en astronautique du Massachusetts Institute of Technology (MIT), Aldrin est choisi pour faire partie du groupe d'astronautes 3 recruté par la National Aeronautics and Space Administration (NASA). Sa thèse de doctorat portant sur les techniques de rendez-vous orbitaux avec équipage, il reçoit le surnom de « Dr. Rendezvous » de la part de ses collègues astronautes. Sa première mission spatiale est la dernière mission du programme Gemini. Elle a lieu en 1966 à bord de Gemini 12 et il réalise plus de cinq heures en sortie extravéhiculaire. Trois ans plus tard, Aldrin pose le pied sur la Lune le 21 juillet 1969, quelques minutes après Armstrong, tandis que le pilote du module de commande Michael Collins reste en orbite lunaire.
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+ À son départ de la NASA en 1971, il devient commandant de l'école des pilotes d'essai de l'United States Air Force. Il prend sa retraite de l'armée de l'air en 1972, après 21 ans de service, et entame une difficile reconversion à la vie civile. Ses principales autobiographies, Return to Earth (1973) et Magnificent Desolation (2009), relatent ses problèmes de dépression et d'alcoolisme au cours des années qui suivent son départ de la NASA. Il continue à plaider en faveur de l'exploration spatiale, en particulier d'une mission habitée sur Mars, et développe une trajectoire particulière pour un vaisseau spatial qui rend le voyage vers cette planète plus rapide et économe en énergie. Il reçoit de nombreux honneurs, dont la médaille présidentielle de la Liberté en 1969, et fait partie de plusieurs temples de la renommée.
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+ Edwin Eugene Aldrin Jr. naît le 20 janvier 1930 au Mountainside Hospital de Glen Ridge dans le New Jersey[1],[2]. Ses parents, Edwin Eugene Aldrin Sr. et Marion Aldrin (née Moon), vivent dans la ville voisine de Montclair[3],[4]. Ils sont d'origine écossaise et suédoise. Son père est aviateur de l'armée pendant la Première Guerre mondiale et commandant adjoint de l'école de pilotes d'essai de l'armée à McCook Field dans l'Ohio de 1919 à 1922. Quittant l'armée en 1928, il devient cadre à la Standard Oil[5]. Sa mère est la fille d'un aumônier militaire[4]. Buzz Aldrin a deux sœurs : Madeleine, qui a quatre ans de plus, et Fay Ann, qui a un an et demi de plus[6]. Son surnom, qui est devenu son prénom légal en 1988[7],[8],[9], provient de la déformation du mot brother (« frère » en anglais) par sa sœur Fay qui le prononce buzzer, et qui a ensuite été abrégé en « Buzz »[6],[10]. Il est donc connu de tous par ce surnom. Pratiquant le scoutisme, Aldrin atteint le rang « tenderfoot » (« pied-tendre »).
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+ Lorsqu'en 1942 les États-Unis décident de s'engager dans la Seconde Guerre mondiale, son père, rappelé, est affecté loin de sa famille et ne fait plus que de courts séjours au domicile. Sa mère, dont le nom de jeune fille signifie « Lune » en anglais, devient dépressive et a des problèmes d'alcoolisme. Malgré cela, Aldrin réussit bien à l'école, en maintenant « A » de moyenne[11]. Il joue au football américain dans l'équipe de la Montclair High School. En 1946, il est le centre titulaire de cette équipe, invaincue et championne de l'État de cette année[12],[13]. Son père voulant qu'il aille à l'Académie navale d'Annapolis dans le Maryland, l'inscrit à la Severn School, une école préparatoire située à proximité d'Annapolis. Il obtient même un rendez-vous avec Albert W. Hawkes, l'un des sénateurs du New Jersey. Aldrin fréquente la Severn School en 1946[14], mais il a d'autres souhaits pour sa future carrière car il a le mal de mer et considère peu les navires face aux avions. Il demande à son père de solliciter Hawkes pour modifier sa candidature pour l'Académie militaire de West Point, dans l'État de New York[15].
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+ Aldrin entre à West Point en 1947[7]. Il réussit bien sur le plan académique, terminant premier de sa classe de première année[11]. Il est membre de l'équipe d'athlétisme de l'académie[5]. En 1950, il voyage avec un groupe d'élèves de West Point au Japon et aux Philippines pour étudier les politiques du gouvernement militaire de Douglas MacArthur[5]. Au cours de son voyage, la guerre de Corée éclate[16]. Le 5 juin 1951, il obtient un baccalauréat en génie mécanique et finit troisième de la promotion de 1951[17].
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+ Comme il est l'un des premiers de sa promotion, Aldrin a le choix de son affectation. Il choisit l'United States Air Force (USAF), qui est devenue une arme distincte de l'armée américaine depuis 1947, mais ne dispose pas encore de son académie[5],[Note 1]. Il reçoit le grade de sous-lieutenant[18] et suit une formation de base en vol sur T-6 Texan à la base aérienne de Bartow (futur aéroport municipal de Bartow) en Floride. Parmi ses camarades de classe figure Sam Johnson, qui devient plus tard un prisonnier de guerre notable au Viêt Nam et avec lequel il se lie d'amitié. Lors de sa formation, Aldrin évite de peu un accident mortel lorsqu'il subit un voile gris dans une tentative de double immelmann sur T-28 Trojan[5]. Il récupère à temps à une soixantaine de mètres du sol[5].
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+ Lorsqu'il décide quel type d'appareil il souhaite piloter, son père lui conseille de choisir des bombardiers, car le commandement d'un équipage de bombardiers est une occasion d'apprendre et de perfectionner ses compétences en commandement, ce qui offre généralement de meilleures perspectives professionnelles. Aldrin choisit plutôt de piloter des chasseurs. Il emménage à la base aérienne Nellis de Las Vegas, où il apprend à piloter le P-80 Shooting Star et le F-86 Sabre[5]. Comme la plupart des pilotes de chasse à réaction de l'époque, il préfère ce dernier[5].
18
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+ En décembre 1952, Aldrin est affecté au 16th Fighter-Interceptor Squadron (futur 16th Weapons Squadron (en)), qui fait alors partie de la 51st Fighter Wing. À l'époque, son escadron est affecté à la base aérienne de Suwon, à environ 32 kilomètres au sud de Séoul, et participe à des opérations de combat dans le cadre de la guerre de Corée[19],[20]. Au cours d'un vol d'acclimatation, son système principal de carburant gèle, ce qui épuise à terme tout son carburant. Il contre manuellement cet effet mais cela nécessite de maintenir un bouton enfoncé, rendant par ricochet impossible l'utilisation de sa radio. Il peine à revenir à la base tout en subissant un silence radio imposé. Lors de la guerre, il effectue finalement 66 missions de combat sur F-86 Sabre et abat deux avions MiG-15[5],[20].
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+ Il abat un premier MiG-15 le 14 mai 1953. Aldrin vole alors à environ huit kilomètres au sud du fleuve Yalu quand il aperçoit deux chasseurs MiG-15 en dessous de lui. Il ouvre le feu sur l'un d'eux, dont le pilote ne l'a peut-être pas vu arriver[5],[20]. Les photographies prises par la caméra de son avion lors de cette victoire montre le pilote en train de s'éjecter de son avion endommagé[21]. Ces dernières sont publiées dans le magazine Life car il s'agit de la première éjection filmée en combat[21]. Il obtient sa seconde victoire aérienne le 4 juin 1953 lorsqu'il accompagne un avion du 39th Fighter-Interceptor Squadron (futur 39th Flying Training Squadron (en)) lors d'une attaque contre une base aérienne en Corée du Nord. Cet avion, récent, est plus rapide que le sien et il a du mal à le suivre. Il repère un MiG approchant à plus haute altitude. Aldrin et son adversaire effectuent une série de ciseaux, chacun essayant de passer derrière l'autre. Aldrin est le premier à réussir, mais sa visée d'arme à feu se révèle défaillante. Il doit alors viser et tirer manuellement. Les deux avions se retrouvent finalement trop près du sol pour que le combat aérien se poursuive. Aldrin a le temps de voir la canopée du MiG s'ouvrir et le pilote s'éjecter, bien qu'il n'ait pas su s'il lui restait suffisamment de temps pour ouvrir son parachute[5]. Pour son service en Corée, Aldrin reçoit deux Distinguished Flying Cross et trois Air Medal[22].
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+ Les combats en Corée prenant fin, Aldrin quitte le pays en décembre 1953. Il est affecté en tant qu'instructeur de tir aérien à la base aérienne de Nellis[19]. En décembre 1954, il devient aide de camp du brigadier général Don Z. Zimmerman, doyen de la faculté de l'école de l'armée de l'air inaugurée en 1955[23],[24]. La même année, il obtient son diplôme de la Squadron Officer School (SOS) de la base aérienne Maxwell en Alabama[25]. De 1956 à 1959, il pilote des F-100 Super Sabre équipés d'armes nucléaires en tant que commandant de vol du 22nd Fighter Squadron (36th Wing) stationné à la base aérienne de Bitburg en Allemagne de l'Ouest[23],[5],[19]. Le futur astronaute Edward White, qui appartient à la promotion suivant celle d'Aldrin à West Point, fait partie de ses collègues d'escadron. Après que White quitte l'Allemagne pour étudier le génie aéronautique à l'université du Michigan, il écrit à Aldrin pour l'encourager à faire de même[5].
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+ Par l'intermédiaire de l'Air Force Institute of Technology (AFIT), Aldrin s'inscrit en tant qu'étudiant au Massachusetts Institute of Technology (MIT) en 1959 dans l'intention de passer une maîtrise[26]. Son cours d'astrodynamique est enseigné par Richard Battin, qui va diriger plus tard la conception de l'Apollo Guidance Computer[27]. David Scott et Edgar Mitchell, deux autres officiers de l'armée de l'air devenus ultérieurement astronautes, suivent ce cours à peu près à la même époque, tandis qu'un autre, Charles Duke, prépare sa maîtrise en 1964 au MIT sous la direction de Laurence R. Young[28].
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+ Aldrin apprécie le travail scolaire et décide rapidement de poursuivre un doctorat. En janvier 1963, il obtient un doctorat en sciences en astronautique[23],[29]. Sa thèse de doctorat s'intitule Line-of-Sight Guidance Techniques for Manned Orbital Rendezvous (« Techniques de rendez-vous orbital à vue entre vaisseaux avec équipage ») et elle mentionne notamment le message : « Dans l'espoir que ce travail puisse contribuer d'une certaine manière à l'exploration de l'espace, il est dédié aux membres d'équipage des programmes spatiaux habités actuels et futurs de ce pays. Si seulement je pouvais les rejoindre dans leurs efforts passionnants[29] ! » En effet, Aldrin achève sa thèse dans l'espoir que cela l'aidera à être sélectionné comme astronaute, même s'il sait que la formation de pilote d'essai est une condition préalable à l'époque pour être retenu pour le programme de formation des astronautes[26].
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29
+ À la fin de son doctorat, retournant à la vie militaire, Aldrin est affecté au Gemini Target Office de la division des systèmes spatiaux de la force aérienne à Los Angeles[5], travaillant avec la Lockheed Aircraft Corporation à l'amélioration des capacités de manœuvre du véhicule cible Agena qui doit être utilisé par le programme Gemini de la National Aeronautics and Space Administration (NASA). Il est ensuite affecté au bureau externe de la division des systèmes spatiaux au Manned Spacecraft Center (futur centre spatial Lyndon B. Johnson) de la NASA à Houston, où il participe à l'intégration d'expériences du département de la Défense aux vols du programme Gemini[30].
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31
+ La demande initiale d'Aldrin de rejoindre le corps des astronautes remonte à la période de sélection du groupe d'astronautes 2 de la NASA en 1962, mais celle-ci est rejetée au motif qu'il n'est pas pilote d'essai[31]. Au courant de cette exigence, il a demandé à ce que celle-ci soit levée, sans succès. Le 15 mai 1963, la NASA annonce une nouvelle série de sélections, cette fois en exigeant que les candidats possèdent soit une expérience de pilote d'essai, soit 1 000 heures de vol à bord d'un avion à réaction[32]. Aldrin totalise alors plus de 2 500 heures de vol, dont 2 200 dans des jets[30]. Sa sélection comme l'un des quatorze membres du groupe d'astronautes 3 de la NASA est annoncée le 18 octobre 1963. Cela fait de lui le premier astronaute avec un doctorat, ce qui, combiné à son expertise en mécanique orbitale, lui vaut le surnom de « Dr. Rendezvous » de la part de ses collègues astronautes.[33]. Aldrin est cependant conscient que ce n'est pas toujours utilisé comme un compliment[5].
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+ De même que quelques autres de ses collègues, Aldrin est affecté au programme Gemini, qui se déroule en 1965 et 1966 et dont l'objectif est de maîtriser les techniques nécessaires pour les missions du programme Apollo, notamment celles du rendez-vous spatial et des sorties extravéhiculaires. À la fin d'une formation initiale, chaque astronaute se voit attribuer des domaines d'expertises et, dans le cas d'Aldrin, il s'agit de la planification de mission, de l'analyse de trajectoire et des plans de vol pour lesquels ses connaissances en mécanique spatiale sont utiles[34],[35].
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+ En août 1965, Aldrin assure la liaison radio avec l'équipage de Gemini 5. James Lovell et lui sont sélectionnés comme membres de l'équipage de réserve de Gemini 10, respectivement comme commandant et pilote. L'équipage de réserve d'une mission étant généralement, selon la rotation prévue, l'équipage principal de la troisième mission suivante, cela n'est pas le cas pour Lovell et Aldrin car la dernière mission prévue dans le programme Gemini est Gemini 12[36]. Les morts d'Elliot See et de Charles Bassett, membres de l'équipage principal de Gemini 9, survenues le 28 février 1966 dans un accident d'avion, avancent Lovell et Aldrin d'une mission en tant que réservistes pour Gemini 9, et donc, comme principaux pour Gemini 12[37],[38]. Ils sont officialisés comme équipage principal le 17 juin 1966, avec Gordon Cooper et Eugene Cernan comme réservistes[39].
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+ Initialement, les objectifs de la mission de Gemini 12 sont incertains. En tant que dernière mission programmée, elle vise principalement à mener à bien des tâches qui n'ont pas été exécutées avec succès ou complétées lors des missions précédentes[40]. Alors que la NASA réussit à réaliser un rendez-vous spatial lors du programme Gemini, l'essai de stabilisation par gradient de gravité de Gemini 11 est un échec. La NASA s'inquiète également des sorties extravéhiculaires après le constat qu'il est difficile de se mouvoir dans une combinaison spatiale. La fatigue prononcée d'Eugene Cernan (Gemini 9) et de Richard Gordon (Gemini 11) lors de l'exécution de tâches extravéhiculaires et la réussite de Michael Collins (Gemini 10) par la suite suggère que l'ordre dans lequel elles sont exécutées est un facteur important[41],[42].
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39
+ Aldrin doit donc compléter les objectifs de Gemini en termes de sorties extravéhiculaires. La NASA forme un comité pour lui donner une meilleure chance de réussir. Ce comité prend la décision de laisser de côté l'essai de l'unité de manœuvre des astronautes (AMU) de l'armée de l'air qui avait posé problème à Gordon sur Gemini 11 afin qu'Aldrin puisse se concentrer sur les sorties extravéhiculaires. La NASA réorganise son programme d'entraînement en optant pour un entraînement sous-marin en piscine au lieu d'un vol parabolique. En effet, les aéronefs effectuant une trajectoire parabolique procurent aux astronautes une expérience d'apesanteur en entraînement, mais il existe un délai entre chaque parabole qui donne aux astronautes plusieurs minutes de repos. Cela encourage également l'exécution rapide des tâches, alors que dans l'espace, elles doivent être effectuées lentement et délibérément. La formation dans un fluide permet une meilleure simulation. La NASA place également des poignées supplémentaires sur la capsule, qui sont passées de neuf sur Gemini 9 à 44 sur Gemini 12, et permettent des positions de travail plus nombreuses où il est aussi possible d'ancrer ses pieds[41],[42].
40
+
41
+ Les objectifs principaux de Gemini 12 sont de réaliser un rendez-vous spatial avec un véhicule cible Agena, de piloter l'engin spatial et le véhicule cible ensemble en utilisant une stabilisation par gradient de gravité, d'effectuer des manœuvres conjointes en utilisant le système de propulsion Agena pour changer d'orbite, d'effectuer un exercice de maintien à l'arrêt et trois sorties extravéhiculaires et, enfin, de démontrer la possibilité d'une rentrée automatique. Gemini 12 comporte également quatorze expériences scientifiques, médicales et technologiques[43]. Ce n'est pas une mission réalisant des actions nouvelles : des rendez-vous spatiaux avaient déjà été réalisés avec succès par Gemini 9, et l'exercice de véhicule amarré, par Gemini 11. Même une stabilisation par gradient de gravité avait été tentée par Gemini 11, bien que sans succès[42].
42
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43
+ Gemini 12 est lancée à partir du complexe de lancement 19 de cap Canaveral le 11 novembre 1966. Le véhicule cible Agena l'avait été environ une heure et demie auparavant[43]. Le premier objectif majeur de la mission est de rencontrer ce véhicule cible. À mesure que la cible et le vaisseau Gemini se rapprochent, le contact radar entre les deux engins se détériore jusqu'à devenir inutilisable, forçant l'équipage à se rendre manuellement au rendez-vous. Aldrin utilise un sextant et des cartes qu'il a contribués à créer pour donner à Lovell les informations appropriées afin que le vaisseau spatial soit en mesure de s'amarrer avec le véhicule cible[44]. Gemini 12 réalise alors le quatrième amarrage avec un véhicule cible Agena[45].
44
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45
+ La tâche suivante consiste à pratiquer le désarrimage et de renouveler la procédure d'amarrage. Lors de cette dernière, l'un des trois verrous se bloque et Lovell doit utiliser les propulseurs du Gemini pour libérer le vaisseau spatial. Aldrin s'amarre ensuite avec succès quelques minutes plus tard. Le plan de vol prévoit alors le démarrage du moteur principal de l'Agena afin de placer l'engin spatial couplé sur une orbite plus haute. Comme l'Agena avait subi une perte de pression huit minutes après son lancement dans une partie du moteur, les directeurs de mission et de vol décident de ne pas risquer l'allumage du moteur principal. Il s'agit du seul objectif de mission qui n'est pas atteint[45]. Au lieu de cela, le système de propulsion secondaire de l'Agena est utilisé pour permettre au vaisseau spatial de voir l'éclipse solaire du 12 novembre 1966 en Amérique du Sud, que Lovell et Aldrin photographient à travers les fenêtres du vaisseau spatial[43].
46
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47
+ Aldrin réalise trois sorties extravéhiculaires. La première est une sortie debout le 12 novembre, dans lequel la porte du vaisseau spatial est ouverte et Aldrin doit se lever sans quitter le vaisseau spatial. Cette sortie debout imite certaines des actions qu'il effectuera pendant sa prochaine sortie libre, afin de pouvoir comparer l'effort déployé entre les deux. Il établit un record de sorties extravéhiculaires de deux heures et vingt minutes. Le lendemain, l'astronaute effectue sa sortie libre et, relié par un cordon de neuf mètres, il avance grâce aux poignées nouvellement installées jusqu'à l'Agena pour y installer un câble nécessaire à l'expérience de stabilisation par gradient de gravité. Aldrin effectue de nombreuses tâches, notamment l'installation de connecteurs électriques et d'outils de test nécessaires au programme Apollo. Une douzaine de périodes de repos de deux minutes l'empêchent de se fatiguer et sa deuxième sortie se termine après deux heures et six minutes. Une troisième sortie, non prévue, de 55 minutes est réalisée le 14 novembre. Au cours de celle-ci, Aldrin prend des photographies, mène des expériences et met au rebut certains articles inutiles pour alléger le vaisseau[43],[46].
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+ Le 15 novembre, l'équipage active le système de rentrée automatique et amerrit dans l'océan Atlantique. Il est récupéré par un hélicoptère qui emmène Lovell et Aldrin au porte-avions USS Wasp en attente à proximité[43],[47]. Après la mission, la femme d'Aldrin réalise qu'il est dépressif, chose qu'elle n'avait jamais constatée auparavant[44].
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+ Aldrin (en blanc) à l'entraînement dans une piscine avec une reproduction de vaisseau Gemini immergée (années 1960).
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+ Aldrin et Lovell dans Gemini 12, en septembre 1966.
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+ Aldrin lors d'un entraînement en impesanteur le 4 octobre 1966.
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+ Aldrin quelques minutes avant le lancement de Gemini 12 le 11 novembre 1966.
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+ Le premier autoportrait en orbite de l'histoire, Buzz Aldrin le 12 novembre 1966.
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+ Aldrin et Lovell sur le pont de l'USS Wasp le 15 novembre 1966.
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63
+ Lorsque le programme Gemini s'achève, la NASA choisit le groupe des astronautes à partir desquels seront constitués les équipages des prochaines missions du programme Apollo, celui-ci fonctionnant avec des équipages de trois hommes. Au début du programme, en janvier 1967, un incendie lors d'une répétition au sol coûte la vie à l'équipage d'Apollo 1 (Virgil Grissom, Edward White et Roger B. Chaffee) et le groupe est de nouveau modifié. Lovell et Aldrin se retrouvent associés avec Neil Armstrong. Ce dernier l'est en tant que commandant, Lovell en tant que pilote du module de commande et de service et Aldrin en tant que pilote du module lunaire. L'équipage Armstrong-Lovell-Aldrin est d'abord affecté comme équipage de réserve de la mission Apollo 9 le 20 novembre 1967[48]. Finalement, Fred Haise remplace Lovell car ce dernier prend la place dans l'équipage principal de Michael Collins, qui souffre de la colonne vertébrale[49].
64
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65
+ En raison de retards dans la conception et la fabrication du module lunaire, les équipages principaux et de réserve d'Apollo 8 et d'Apollo 9 s'échangent. Aldrin se retrouve donc réserviste d'Apollo 8, qui, en décembre 1968, sera la toute première mission humaine à orbiter autour de la Lune. Après un nouveau remplacement avec l'arrivée de Collins, rétabli, à la place de Haise comme pilote du module de commande et de service[50], le 9 janvier 1969, l'équipage Armstrong-Collins-Aldrin est finalement affecté à la mission Apollo 11 dans le cadre de la rotation normale sur trois missions[51].
66
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67
+ Apollo 11 est la deuxième mission spatiale américaine entièrement composée d'astronautes qui disposent déjà d'une expérience dans l'espace[52], la première étant Apollo 10[53]. La prochaine ne le sera qu'en 1988 avec la STS-26[52]. Deke Slayton, responsable des missions de vol des astronautes, donne à Armstrong la possibilité de remplacer Aldrin par Lovell. Bien que de personnalités différentes[54], Armstrong décline la proposition, déclarant qu'il n'a aucun problème à travailler avec Aldrin et estimant que Lovell mérite son propre commandement[55].
68
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69
+ Les premières versions de la planification d'une sortie extravéhiculaire sur la Lune mentionnent que le pilote du module lunaire est le premier à poser son pied sur la surface lunaire. Quand Aldrin apprend que cela pourrait être modifié, il fait pression au sein de la NASA pour que la procédure initiale soit suivie. Plusieurs facteurs contribuent à la décision finale, notamment le positionnement physique des astronautes dans le module lunaire très compact ou l'habitude et l'expérience de l'utilisation de certains tableaux de bord[56]. C'est pour ces raisons qu'Armstrong est le premier à pouvoir quitter le vaisseau spatial. De plus, les points de vue d'Aldrin sont peu soutenus par les astronautes expérimentés qui commandent les missions Apollo ultérieures[57]. Collins commente qu'il pense qu'Aldrin « [avait du ressentiment] de ne pas être le premier sur la Lune plus qu'il appréciait être le deuxième »[58]. Aldrin et Armstrong n'ont pas le temps d'effectuer beaucoup de formation en géologie. Le premier alunissage se concentrant davantage sur la possibilité de réaliser cette action et de prévoir le retour sur Terre en toute sécurité que sur les aspects scientifiques purs. Le duo est néanmoins formé par les géologues de la NASA et de l'Institut d'études géologiques des États-Unis (USGS). Ils font une excursion géologique dans l'ouest du Texas. La présence de la presse et d'un hélicoptère rend les activités difficiles pour Aldrin, Armstrong et leurs instructeurs[59].
70
+
71
+ Le matin du 16 juillet 1969, environ un million de spectateurs assistent au lancement d'Apollo 11 depuis les autoroutes et les plages situées à proximité de la base de lancement de Cap Canaveral, en Floride. Ce lancement est diffusé en direct à la télévision dans 33 pays, avec environ 25 millions de téléspectateurs rien qu'aux États-Unis. Des millions d'autres personnes écoutent le lancement à la radio[60],[61]. Propulsé par une fusée Saturn V, Apollo 11 décolle du complexe de lancement 39 au centre spatial Kennedy à 13 h 32 UTC[62] et entre en orbite terrestre douze minutes plus tard. Après une orbite et demie, le moteur du troisième étage S-IVB pousse l'engin spatial sur sa trajectoire en direction de la Lune. Environ trente minutes plus tard, les manœuvres de transposition, d'amarrage et d'extraction sont effectuées : il s'agit de séparer le module de commande et de service Columbia de l'étage S-IVB, de faire demi-tour avec et de s'amarrer avec le module lunaire Eagle. Après l'extraction du module lunaire du S-IVB, le vaisseau combiné se dirige vers la Lune, tandis que l'étage de la fusée vole sur une trajectoire au-delà du satellite naturel de la Terre[63].
72
+
73
+ Le 19 juillet à 17 h 21 min 50 s UTC, Apollo 11 passe derrière la Lune et démarre son moteur de propulsion de service pour entrer en orbite lunaire[63]. Dans les trente orbites qui suivent[64], l'équipage examine le site d'alunissage dans le sud de la mer de la Tranquillité à environ 19 kilomètres au sud-ouest du cratère Sabine D (futur cratère Collins)[65]. Le 20 juillet à 12 h 52 UTC, Aldrin et Armstrong entrent dans le module lunaire Eagle et commencent les derniers préparatifs en vue de la descente lunaire. À 17 h 44 UTC, Eagle est séparé du module de commande et de service Columbia[63]. Collins, seul à bord de Columbia, inspecte Eagle lors du retournement de ce dernier afin de s'assurer que le module n'est pas endommagé et que le train d'atterrissage s'est correctement déployé[66],[67].
74
+
75
+ Tout au long de la descente vers la Lune, Aldrin renseigne Armstrong sur les données de navigation car il est occupé à piloter le module lunaire[68]. Cinq minutes après le début de la descente et à 1 800 mètres d'altitude, le calculateur de guidage Apollo Guidance Computer (AGC) du module lunaire distrait l'équipage en lançant successivement plusieurs alarmes inattendues indiquant qu'il ne pourrait pas mener à bien toutes ses tâches en temps réel et doit en repousser une partie[69], ce qui complique l'approche finale. Eagle atterri à 20 h 17 min 40 s UTC le 20 juillet de justesse avec environ 25 secondes de carburant restant[70],[71].
76
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77
+ Dans le module lunaire, en tant que diacre presbytérien, Aldrin est le premier — et le seul — à organiser une cérémonie religieuse sur la Lune. Il envoie un message radio à la Terre : « Je voudrais saisir cette occasion pour demander à toutes les personnes qui écoutent, peu importe le lieu et l'endroit où elles se trouvent, de faire une pause un instant pour contempler les événements des dernières heures et remercier tout le monde. À sa manière »[72]. À l'aide d'une trousse que lui a donnée son pasteur[73], il prend communion ainsi que le pain et le vin. Enfin, il lit les paroles de Jésus-Christ extraites du Nouveau Testament (Jean, 15:5) : « Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire »[74]. Cependant, cette cérémonie est gardée secrète et n'est pas diffusée par la NASA par crainte de recours judiciaires ; un procès étant en cours sur la lecture de la Génèse lors de la mission Apollo 8[75],[76],[77],[78],[79],[80]. En 1970, il déclare : « Il [est] intéressant de penser que le tout premier liquide jamais versé sur la Lune et le premier aliment mangé [dessus sont] des éléments de communion »[81]. Dans son livre de 2009, Aldrin ajoute : « Peut-être, si je devais recommencer, je ne choisirais pas de célébrer la communion, bien que ce fût pour moi une expérience profondément significative, mais il s'agissait d'un sacrement chrétien et nous étions venus sur la Lune au nom de l'humanité tout entière, [qu'elle soit chrétienne, juive, musulmane, animiste, agnostique ou athée]. Mais à l'époque, je ne pouvais penser à un meilleur moyen de reconnaître l'énormité de l'expérience d'Apollo 11 qu'en rendant grâce à Dieu »[82]. Aldrin cite également quelque chose de plus universel en diffusant publiquement sa lecture du psaume 8:3–4 de l'Ancien Testament : « Quand je contemple les cieux, ouvrage de tes mains, la Lune et les étoiles que tu as créées : qu'est-ce que l'homme, pour que tu te souviennes de lui[83] ? » Des photographies de ces documents révèlent le développement complexe de l'expression de la foi d'Aldrin[84].
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+ Les préparatifs de la sortie extravéhiculaire commencent à 23 h 43 UTC[63]. Une fois qu'Armstrong et Aldrin sont prêts à sortir, Eagle est dépressurisé et la trappe est ouverte à 2 h 39 min 33 s le 21 juillet[63],[85]. Aldrin pose le pied sur la Lune à 3 h 15 min 16 s, dix-neuf minutes après le premier pas d'Armstrong[63]. Armstrong et Aldrin deviennent respectivement la première et la deuxième personne à marcher sur la Lune. Les premiers mots d'Aldrin après son arrivée sur la Lune sont « Magnifique vue », ce à quoi Armstrong réplique : « N'est-ce pas quelque chose [de fort] ? Une vue magnifique ici ». Aldrin répond à son tour : « Magnifique désolation »[86],[87]. Les deux astronautes peinent à monter le Lunar Flag Assembly, assemblage télescopique qui permet de former puis de planter le drapeau des États-Unis sur le sol lunaire, mais y parviennent finalement. Aldrin salue le drapeau et Armstrong prend une photo emblématique de la scène. Aldrin se positionne devant la caméra et commence à expérimenter différentes méthodes de locomotion pour se déplacer sur la surface lunaire afin de rapporter ses expériences aux futurs marcheurs lunaires[88]. Au cours de leurs expériences, le président des États-Unis Richard Nixon appelle les deux hommes pour les féliciter pour la réussite de l'alunissage. Nixon conclut en disant : « Merci beaucoup, et nous avons tous hâte de vous voir jeudi sur [l'USS] Hornet »[89]. Aldrin répond alors : « J'attends cela avec impatience, monsieur »[89],[90].
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+ Puis Aldrin inspecte le module lunaire en vue du vol retour et le photographie pour alimenter les équipes au sol en informations pour les misions suivantes. Aldrin et Armstrong installent ensuite un sismomètre pour analyser la structure interne de la Lune et un réflecteur laser qui permettra de mesurer la distance Terre-Lune avec une meilleure précision[91],[92]. Alors qu'Armstrong inspecte un cratère, Aldrin commence à prélever un échantillon du sol lunaire mais la tâche est difficile, le régolithe devenant particulièrement dur à quelques centimètres de profondeur[93].
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+ La plupart des photographies emblématiques d'astronautes d'Apollo 11 sur la Lune montrent Aldrin. Armstrong n'apparaissait que dans seulement deux photographies en couleur. Aldrin explique : « Au fur et à mesure que la séquence des opérations lunaires évoluait, Neil avait la plupart du temps un appareil photographique, et la majorité des photos prises sur la Lune, y compris [celles avec] un astronaute [me mettent en scène] ». L'examen des photographies révèle qu'il n'existe, en effet, que peu d'images de Neil Arsmtrong : « C'est peut-être ma faute, mais nous ne l'avions jamais simulé pendant notre formation »[94]. Les deux astronautes ne s'éloignent guère du module lunaire. Aldrin réintègre l'Eagle en premier, mais, avant de gravir l'échelle, il raconte amusé qu'il a dû « soulager un besoin naturel dans [sa] poche à urine »[95]. « À chacun sa première sur la Lune » s'explique t-il[96].
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+ Avec difficulté, Armstrong et Aldrin récupèrent le film photographique Hasselblad et hissent les boîtes d'échantillons contenant 21,55 kg de sol lunaire vers la trappe du module lunaire à l'aide d'un dispositif à poulie à câble plat[97]. Armstrong rappelle à Aldrin qu'un sac contenant des objets commémoratifs se trouve dans la poche de sa manche et Aldrin jette le sac au sol. Il contient un bout de tissu avec l'emblème de la mission Apollo 1 (où trois astronautes ont trouvé la mort dans un incendie), des médaillons commémorant Youri Gagarine (le premier homme dans l'espace), une photo de Vladimir Komarov (le premier homme à mourir lors d'un vol spatial) et un disque de silicium gravé de messages de bonne volonté émanant de 73 nations[98]. Aldrin, qui conserve sur lui l'autobiographie du pionnier de l'astronautique Robert Goddard, hésite à la laisser également sur place, avant de se raviser[99]. Après être entrés dans le module lunaire, les deux hommes amorcent la procédure permettant la phase d'ascension pour le retour en orbite lunaire en jetant les équipements qui ne leur sont plus utiles. La porte est refermée à 5 h 1, ils repressurisent le module lunaire et s'endorment après 2 h 30 de sortie extravéhiculaire[100].
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+ À 17 h 54 UTC, l'étage d'ascension de l'Eagle décolle pour rejoindre Collins à bord du module de commande et de service Columbia resté en orbite lunaire[63]. Après un rendez-vous spatial avec ce dernier et un transfert des deux astronautes dans le celui-ci, l'étage d'ascension est largué dans l'espace et le retour sur Terre est mis en œuvre. La capsule amerrit dans l'océan Pacifique le 24 juillet à 2 660 kilomètres à l'est de l'atoll de Wake à 16 h 50 UTC — 5 h 50 heure locale[63],[102]. La durée totale de la mission est de 195 heures, 18 minutes et 35 secondes[103].
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+ Pour parer à la transmission d'agents pathogènes lunaire sur la Terre, les hommes-grenouilles dépêchés par les hélicoptères de récupération fournissent des vêtements d'isolation biologique aux astronautes et les aident à monter dans le bateau pneumatique. Les trois hommes sont hélitreuillés à bord de l’Helicopter 66 à destination du porte-avions USS Hornet[66], où ils commencent dans la mobile quarantine facility une quarantaine de 21 jours[104]. Le 13 août, les trois astronautes participent à des parades en leur honneur à New York et à Chicago, auxquels assistent environ six millions de personnes[105]. Un dîner officiel est organisé ce soir-là à Los Angeles pour célébrer l'exploit. Le président des États-Unis Richard Nixon remet à chacun d'entre eux le prix civil américain le plus prestigieux, la médaille présidentielle de la Liberté[106],[107].
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+ Le 16 septembre 1969, les astronautes prennent la parole devant une session conjointe du Congrès des États-Unis où ils remercient les représentants pour leur soutien antérieur et les engagent à continuer à financer l'effort spatial[108],[109]. Les astronautes entreprennent une tournée mondiale de 38 jours le 29 septembre, les amenant dans 22 pays et comprenant des rencontres avec les dirigeants de nombreux pays[110]. L'équipage revient aux États-Unis le 5 novembre 1969[111],[112].
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+ Après Apollo 11, Aldrin, moins réservé qu'Armstrong, fait de nombreuses conférences et apparitions publiques. En octobre 1970, il rejoint les cosmonautes soviétiques Andrian Nikolaïev et Vitali Sevastianov lors de leur tournée des centres spatiaux de la NASA. Il participe également à la conception de la navette spatiale américaine. À la fin du programme Apollo, Aldrin, alors colonel, a peu de perspectives à la NASA et décide de retourner dans l'armée de l'air le 1er juillet 1971[113]. Au cours de sa carrière à la NASA, il a passé 289 heures et 53 minutes dans l'espace, dont 7 heures et 52 minutes en sortie extravéhiculaire, un record pour l'époque[23].
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+ Aldrin descend du module lunaire, le 21 juillet 1969 UTC.
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+ Aldrin près du module lunaire, le 21 juillet 1969 UTC.
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+ Aldrin aux pieds du module lunaire, le 21 juillet 1969 UTC.
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+ Aldrin portant l’Apollo Lunar Surface Experiments Package (ALSEP), le 21 juillet 1969 UTC.
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+ Le module lunaire (avec Aldrin et Armstrong) revient de la surface lunaire (photo prise par Collins depuis le module de commande), le 21 juillet 1969. La Terre est visible au loin.
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+ Parade à New York, le 13 août 1969.
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107
+ Aldrin espère devenir commandant des cadets à l'United States Air Force Academy (USAFA), mais ce poste revient à son camarade de classe de West Point, Hoyt S. Vandenberg Jr.. Aldrin est nommé commandant de l'Aerospace Research Pilot School (ARPS) — nom de l'école des pilotes d'essai de l'United States Air Force (USAF TPS) à cette période — à la base aérienne Edwards, en Californie. Il n'a aucune expérience de pilote expérimental ni de gestionnaire, mais un tiers du programme de formation est consacré à la formation des astronautes et les étudiants volent sur un avion d'entraînement supersonique Lockheed NF-104A jusqu'à la limite de l'espace[114]. Alan Bean, astronaute et marcheur lunaire issu du groupe d'astronautes 3, le considère suffisamment qualifié pour le poste[115].
108
+
109
+ Aldrin ne s'entend pas bien avec son supérieur, le brigadier général Robert Michael White qui a gagné son badge d'astronaute en tant que pilote du North American X-15. La célébrité d'Aldrin amène à s'en remettre davantage à lui qu'au général de haut rang, ce qui pose problème parce que la chaîne de commandement est ignorée[116]. Pendant qu'Aldrin y travaille, la base d'Edwards est le théâtre de deux accidents : les écrasements d'un LTV A-7 Corsair II et d'un Lockheed T-33 Silver Star. Personne n'a perdu la vie même si les avions sont détruits. Les accidents sont attribués à une supervision insuffisante, accusation portée contre Aldrin. Ce qu'il espérait être un travail agréable est devenu une importante source de stress[117].
110
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111
+ Aldrin a consulté le médecin-chirurgien de la base. En plus des signes de dépression, il ressent des douleurs au cou et aux épaules et pense à un lien de cause à effet. Il est hospitalisé pour dépression au centre médical militaire de Wilford Hall pendant quatre semaines[118]. Sa mère s'est suicidée en mai 1968 et il est convaincu que sa renommée après Gemini 12 a contribué à ce drame. Son grand-père maternel s'est également suicidé et il pense avoir « hérité » de la dépression[119]. À l'époque, la stigmatisation liée aux maladies mentales est importante et il est conscient que cela peut non seulement mettre fin à sa carrière, mais également entraîner son ostracisme social[120].
112
+
113
+ En février 1972, le général George S. Brown rend visite à la base d'Edwards et informe Aldrin que la formation des astronautes est abandonnée. Avec la fin du programme Apollo et la réduction des budgets de la force aérienne, l'intérêt de celle-ci pour l'espace diminue[117]. Aldrin choisit de prendre sa retraite de colonel le 1er mars 1972 après 21 ans de service. Son père et le général James H. Doolittle, un ami proche de son père, assistent à la cérémonie de départ à la retraite[117].
114
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115
+ Le père d'Aldrin meurt le 28 décembre 1974 des complications d'une crise cardiaque[121]. Les deux principales autobiographies d'Aldrin, Return to Earth (1973) et Magnificent Desolation (2009), relatent ses problèmes de dépression et d'alcoolisme au cours des années qui ont suivi son départ de la NASA[122],[123],[124]. Encouragé par un thérapeute à occuper un emploi régulier, Aldrin travaille dans la vente de voitures d'occasion, pour laquelle il estime n'avoir aucun talent[125]. Les périodes d'hospitalisation et de sobriété alternent avec des épisodes de forte consommation d'alcool. Finalement, il est arrêté pour « conduite inappropriée (en) », puis en octobre 1978, il cesse définitivement de boire. Aldrin tente d'aider d'autres personnes ayant des problèmes d'alcool, notamment l'acteur William Holden. La petite amie de Holden, Stefanie Powers, avait interprété Marianne, une femme avec laquelle Aldrin avait une liaison, dans la version télévisée de Return to Earth (1976). Aldrin est attristé par la mort de Holden en 1981, mort liée à l'alcool[126].
116
+
117
+ Aldrin publie principalement cinq ouvrages, rédigés en collaboration et tous centrés sur l'aventure spatiale. Trois sont écrits sous l'angle autobiographique : Return to Earth (1973), Men From Earth (1989) et Magnificent Desolation (2009) et deux sont des romans de science-fiction, écrits avec John Barnes : Encounter with Tiber (1996) et The Return (2000).
118
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119
+ Après avoir quitté la NASA, Aldrin continue à plaider en faveur de la poursuite et du développement de l'exploration spatiale. En 1985, il rejoint la John D. Odegard School of Aerospace Sciences de l'université du Dakota du Nord (UND) à l'invitation de John D. Odegard, le doyen de l'école. Aldrin contribue à l'élaboration du programme d'études spatiales de l'UND et invite David C. Webb de la NASA à présider la première chaire universitaire de l'école. Pour promouvoir davantage l'exploration spatiale et commémorer le 40e anniversaire du premier alunissage, Aldrin s'associe à Snoop Dogg, Quincy Jones, Talib Kweli et Soulja Boy pour créer le single de rap et le clip vidéo Rocket Experience, afin de générer des fonds à ShareSpace, une fondation à but non lucratif créée par Aldrin[127].
120
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121
+ En 1985, Aldrin propose une trajectoire particulière pour un vaisseau spatial qui rend le voyage spatial plus rapide en termes de temps et d'économie en énergie et elle est maintenant connue sous le nom de « Aldrin cycler »[128]. Cette théorie, qui peut être répétée en cycles, est notamment pertinente pour Mars qui est la prochaine « frontière ». Il poursuit ses recherches sur ce concept avec des ingénieurs de l'université Purdue. En 1996, Aldrin fonde Starcraft Boosters, Inc. (SBI) pour concevoir des lanceurs réutilisables[129].
122
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123
+ Membre de la National Space Society, il est aussi très actif sur les réseaux sociaux. En décembre 2003, Aldrin publie dans le New York Times un article d'opinion critiquant les objectifs de la NASA. Dans ce document, il s'inquiète du développement par la NASA de l'Orion, un engin spatial limité au transport de quatre astronautes à la fois, avec peu ou pas de capacité de transport de cargaison, et juge négativement le choix de renvoyer des astronautes sur la Lune car pour lui, c'est plus facile d'atteindre la gloire passée plutôt que de lutter pour de nouveaux triomphes[130].
124
+
125
+ Dans un article d'opinion publié dans le New York Times en juin 2013, Aldrin soutient une mission habitée vers Mars et considère la Lune non pas comme une destination, mais comme un point de départ, un chemin qui positionne l'humanité sur la trajectoire de Mars[131]. En août 2015, en association avec l'Institut technologique de Floride, il présente un plan directeur à la NASA pour étude, dans lequel des astronautes chargés d'une mission de dix ans établissent une colonie sur Mars dans les années 2040[132].
126
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127
+ Le 9 septembre 2002, Aldrin est pris à partie dans un hôtel de Beverly Hills par Bart Sibrel, un fervent partisan des théories conspirationnistes sur le programme Apollo[133]. Ce dernier lui demande devant une équipe de tournage de jurer sur une Bible que les alunissages sur la Lune sont vrais. Aldrin lui demande de le laisser tranquille, mais Sibrel est particulièrement insistant et traite alors Aldrin de lâche et de menteur. Malgré ses 72 ans et la grande taille de Sibrel, Aldrin lui assène un direct à la mâchoire. Aucune plainte n'est retenue par la police de Beverly Hills après que l'enregistrement révèle qu'Aldrin a été injurié[134].
128
+
129
+ En 2005, alors qu'il est interviewé pour le documentaire First on the Moon: The Untold Story de la chaîne scientifique Science Channel, Aldrin déclare qu'il a vu un objet volant non identifié (OVNI) mais qu'il s'agissait probablement de l'un des quatre grands panneaux adaptateurs situés entre le module de commande et le troisième étage de la fusée Saturn V, panneaux chargés de protéger le module lunaire Apollo et détachés du vaisseau spatial lors de l'injection trans-lunaire. Ces panneaux, largués avant la manœuvre de séparation, se trouvent sur la même trajectoire que le véhicule spatial jusqu'à la première correction à mi-parcours. Ce fait avait été également rapporté dans les mêmes termes par Neil Armstrong lors d'une interview pour la télévision française en 1979[135]. Or, les documentaristes de Science Channel omettent les explications détaillées d'Aldrin et ne diffusent que la brève introduction relative à un OVNI. Aldrin demande à Science Channel d'apporter une correction, mais sa demande est refusée. Ultérieurement, dans The Howard Stern Show le 15 août 2007, Aldrin explique que ses propos sur l'observation supposée d'un OVNI ont été sortis de leur contexte et confirme qu'aucune observation jugée extraterrestre n'avait été observée et qu'il était sûr « à 99,9 % » que l'objet concerné était un panneau détaché[136].
130
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131
+ En décembre 2016, par l'intermédiaire d'une entreprise de tourisme privée, il fait partie d'un groupe de touristes qui visitent la base antarctique Amundsen-Scott. Âgé alors de 86 ans, il obtient ainsi le record de la personne la plus âgée à avoir atteint le pôle Sud. Mais en raison de sa santé fragile et des rudes conditions locales, il doit être évacué vers la base antarctique McMurdo sur l'île de Ross, puis vers Christchurch en Nouvelle-Zélande[137],[138] . Il s'était rendu au pôle Nord en 1998[139].
132
+
133
+ Aldrin s'est marié trois fois. Son premier mariage a lieu le 29 décembre 1954 avec Joan Ann Archer, une ancienne élève de l'université Rutgers et de l'université Columbia. Ils ont trois enfants, James, Janice et Andrew. Ils demandent le divorce en 1974[140],[141]. Son deuxième mariage est celui avec Beverly Van Zile, qu'il épouse le 31 décembre 1975[142] et divorce en 1978. Il épouse ensuite Lois Driggs Cannon le 14 février 1988. Leur divorce est officialisé en décembre 2012[143]. La presse s'est déjà fait écho, en 2018, d'une procédure judiciaire entre Aldrin et deux de ses enfants et son ancienne représentante[144], réglée après quelques mois[145].
134
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135
+ Il a résidé principalement dans la région de Los Angeles, comme Beverly Hills, Laguna Beach, Emerald Bay ou encore Westwood[146],[147]. En 2018, il vit à Satellite Beach en Floride[148].
136
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137
+ En 1988, il a légalement changé son nom en Buzz Aldrin[9]. Lors de ses apparitions publiques, il est réputé pour ses tenues excentriques et patriotiques[149].
138
+
139
+ Aldrin est un partisan actif du Parti républicain. Il organise des collectes de fonds pour ses membres du Congrès et soutient ses candidats[150]. Il a par exemple participé à un rassemblement pour George W. Bush en 2004 et a fait campagne pour Nick Lampson au Texas en 2006, Paul Rancatore en Floride en 2008, Mark Treadwell en Alaska en 2014[151] et Dan Crenshaw au Texas en 2018[152]. Il est apparu au discours sur l'état de l'Union en 2019 en tant qu'invité du président Donald Trump[153]. Avec l'équipage d'Apollo 11, il est régulièrement invité officiellement pour des commémorations.
140
+
141
+ 15e anniversaire avec Ronald Reagan (20 juillet 1984).
142
+
143
+ 20e anniversaire avec George H. W. Bush (20 juillet 1989).
144
+
145
+ 30e anniversaire au Centre spatial Kennedy (16 juillet 1999).
146
+
147
+ 35e anniversaire avec George W. Bush (21 juillet 2004).
148
+
149
+ 40e anniversaire avec Barack Obama (20 juillet 2009).
150
+
151
+ 45e anniversaire — désormais sans Armstrong — avec Barack Obama (22 juillet 2014).
152
+
153
+ 50e anniversaire avec Donald Trump (19 juillet 2019).
154
+
155
+ Aldrin reçoit l'Air Force Distinguished Service Medal en 1969 pour son rôle de pilote du module lunaire sur Apollo 11[154]. En 1972, des feuilles de chêne y sont ajoutés au lieu d'une seconde médaille pour son rôle dans la guerre de Corée et dans le programme spatial des États-Unis[154], ainsi que de la Legion of Merit pour ses rôles dans les programmes Gemini et Apollo[154]. Lors d'une cérémonie marquant la fin du programme Gemini en 1966, Aldrin reçoit la médaille du service exceptionnel de la NASA décernée par le président des États-Unis Lyndon B. Johnson[155]. Il est récipiendaire de la médaille du service distingué de la NASA en 1970 pour la mission Apollo 11[156]. Aldrin est l'un des dix astronautes Gemini intronisés à l'International Space Hall of Fame du musée de l'histoire spatiale du Nouveau-Mexique en 1982[157],[158]. Il est également intronisé au United States Astronaut Hall of Fame du Centre spatial Kennedy en 1993[159],[160], au National Aviation Hall of Fame en 2000[161] et au New Jersey Hall of Fame en 2008[162].
156
+
157
+ En 1999, alors qu'il célèbre le 30e anniversaire de l'alunissage, le vice-président des États-Unis Al Gore, également vice-chancelier du conseil de supervision de la Smithsonian Institution, remet à l'équipage d'Apollo 11 la médaille d'or Langley pour l'aviation de la Smithsonian Institution. Après la cérémonie, l'équipage se rend à la Maison-Blanche et présente au président Bill Clinton un rocher lunaire dans un présentoir[163],[164]. L'équipage d'Apollo 11 reçoit la médaille d'or du Congrès (New Frontier) dans la rotonde du Capitole des États-Unis en 2011. Lors de la cérémonie, l'administrateur de la NASA, Charles F. Bolden, déclare : Ceux d'entre nous qui ont eu le privilège de voler dans l'espace ont suivi la piste qu'ils ont tracée[165].
158
+
159
+ L'équipage d'Apollo 11 est distingué du trophée Collier en 1969. Le président de la National Aeronautic Association (NAA) remet un trophée en double à Collins et Aldrin lors d'une cérémonie[166]. L'équipage reçoit le trophée de l'espace du général Thomas D. White en 1969[167]. Le National Space Club désigne l'équipage vainqueur du trophée commémoratif du Dr Robert H. Goddard pour les réalisations spatiales de 1970, décerné chaque année pour la plus grande réussite dans le domaine des vols spatiaux[168]. Les astronautes d'Apollo 11 reçoivent le trophée Harmon pour les aviateurs en 1970[169],[170], conférés par le vice-président des États-Unis Spiro Agnew en 1971[171]. Agnew leur présente également la médaille Hubbard de la National Geographic Society (NGS) en 1970 en disant : Vous avez gagné une place aux côtés de Christophe Colomb dans l'histoire américaine[172]. En 1970, l'équipage d'Apollo 11 est co-lauréate du prix Iven C. Kincheloe de la Society of Experimental Test Pilots (SETP) avec Darryl Greenamyer, qui a battu le record du monde de vitesse des avions à moteurs à pistons[173]. Pour leurs contributions à l'industrie télévisuelle, ils sont aussi honorés par une plaque ronde sur le Walk of Fame à Hollywood[174].
160
+
161
+ En 2001, le président des États-Unis George W. Bush nomme Aldrin à la Commission sur l'avenir de l'industrie aérospatiale des États-Unis (en)[175], aux côtés notamment de l'astrophysicien Neil deGrasse Tyson et du directeur de Lockheed Martin Robert J. Stevens. Aldrin reçoit le prix humanitaire 2003 de Variety, the Children's Charity (en), qui, selon l'organisation, est attribué à une personne qui a démontré une compréhension, une empathie et un dévouement inhabituels pour l'humanité. En 2006, la Space Foundation lui attribue sa plus haute distinction, le General James E. Hill Lifetime Space Achievement Award.
162
+
163
+ Aldrin reçoit des diplômes honorifiques de six collèges et universités[23] et est nommé chancelier de l'International Space University (ISU) en 2015[176]. Il est membre du conseil des gouverneurs de la National Space Society (NSS)[177] et en assure la présidence. En 2016, la Montclair High School, où il a étudié, est renommée Buzz Aldrin Middle School[178]. Le cratère Aldrin sur la Lune près du site de l'alunissage d'Apollo 11 et l'astéroïde (6470) Aldrin sont nommés en son honneur[157].
164
+
165
+ Combinaison spatiale A7L d'Aldrin exposée au National Air and Space Museum (NASM).
166
+
167
+ Les gants d'entrainement aux sorties extravéhiculaires d'Aldrin pour la mission Apollo 11, exposés au centre spatial Kennedy.
168
+
169
+ Timbre moldave commémorant le 30e anniversaire du débarquement d'Apollo 11.
170
+
171
+ La médaille d'or du Congrès, avec l'équipage d'Apollo 11 et John Glenn.
172
+
173
+ Plaque ronde sur le Walk of Fame à Hollywood.
174
+
175
+ Empreinte de pas d'Aldrin projetée sur le Washington Monument dans le cadre du cinquantenaire d'Apollo 11.
176
+
177
+ Buzz Aldrin est apparu et a joué dans de nombreux documentaires, séries, téléfilms et films suite à sa notoriété de deuxième marcheur lunaire. L'une de ses premières apparitions est dans L'Enfant bulle (1976)[180] et, l'une des plus notables, dans Transformers 3 : La Face cachée de la Lune (2011)[181]. En 1994, il prête sa voix dans l'épisode Homer dans l'espace de la série d'animation Les Simpson[182], en 1997 dans Space Ghost Coast to Coast (épisodes Brilliant Number One et Brilliant Number Two), en 1999 dans La Cour de récré (épisode Space Cadet)[183], en 2011 dans Futurama (épisode Cold Warriors)[184] et dans Miles dans l'espace (dans un épisode, 2017)[185].
178
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+ Il apparaît dans les séries Da Ali G Show (2003)[186], Numbers (épisode Toujours plus haut, 2006)[187], 30 Rock (épisode The Moms, 2010)[188], The Big Bang Theory (épisode The Holographic Excitation, 2012)[189] ou encore Jorden runt på 6 steg (en) (épisode 3, 2015)[190]. Il est présent dans les documentaires Moonwalk One (1972) et In the Shadow of the Moon (2007)[191], le manga Space Brothers (2012)[192] ou encore prête sa voix dans le film Fly Me to the Moon (2008)[193] et le jeu-vidéo Mass Effect 3 (2012)[194]. Aldrin est aussi consultant sur le jeu vidéo Buzz Aldrin's Race Into Space (1993)[195].
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+ En 2010, il participe à la 10e saison de l'émission Dancing with the Stars[196], en 2016 comme invité à The Late Show with Stephen Colbert[197] et en 2017 de nouveau comme invité à Hell's Kitchen.
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+ Aldrin est interprété par Cliff Robertson dans Return to Earth (1976)[198] — aidant l'acteur dans sa préparation[199] —, Larry Williams dans Apollo 13 (1995)[200], Xander Berkeley dans Apollo 11 (1996)[201] — il est également conseiller technique pour ce film[202] —, Bryan Cranston dans la mini-série De la Terre à la Lune (1998)[203] et Magnificent Desolation: Walking on the Moon 3D (2005)[204], James Marsters dans Mission Apollo 11, les premiers pas sur la Lune (2009)[205], Cory Tucker dans Transformers 3 : La Face cachée de la Lune (2011)[181] et Corey Stoll dans First Man : Le Premier Homme sur la Lune (2018)[206].
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+ Enfin, Buzz l'Éclair est le nom utilisé pour l'un des protagonistes des longs-métrages d'animation en images de synthèse des studios Pixar Toy Story, puis dans ses suites Toy Story 2, Toy Story 3 et Toy Story 4 qui forment la série de films Toy Story et ses dérivés (le film Buzz l'Éclair, le film : Le Début des aventures et la série animée télévisée Les Aventures de Buzz l'Éclair). Ce nom est directement inspiré de Buzz Aldrin[207],[208]. Dans la bande dessinée De cape et de crocs, scénarisée par Alain Ayroles et dessinée par Jean-Luc Masbou, les trois Cadets de la Lune se nomment Colin, Aldrin et Fort-à-Bras[Note 2], faisant référence aux trois astronautes d'Apollo 11. Aldrin y est dit « de Redondie », venant d'une région de la Lune où les habitants s'expriment systématiquement en termes redondants[209].
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+ L’agriculture (du latin agricultura, composé à partir de ager, « champ », et de cultura, « culture »[1]) est un processus par lequel les êtres humains aménagent leurs écosystèmes et contrôlent le cycle biologique d'espèces domestiquées, dans le but de produire des aliments et d'autres ressources utiles à leurs sociétés[2],[3]. Elle désigne l’ensemble des savoir-faire et activités ayant pour objet la culture des sols, et, plus généralement, l’ensemble des travaux sur le milieu naturel (pas seulement terrestre) permettant de cultiver et prélever des êtres vivants (végétaux, animaux, voire champignons ou microbes) utiles à l’être humain.
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+ La délimitation précise de ce qui entre ou non dans le champ de l’agriculture conduit à de nombreuses conventions qui ne font pas toutes l’objet d’un consensus. Certaines productions peuvent être considérées comme ne faisant pas partie de l'agriculture : la mise en valeur de la forêt (sylviculture), l’élevage d’animal aquatique (aquaculture), l’élevage hors-sol de certains animaux (volaille et porc principalement), la culture sur substrat artificiel (cultures hydroponiques)... Mis à part ces cas particuliers, on distingue principalement la culture pour l'activité concernant le végétal et l'élevage pour l'activité concernant l'animal.
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+ L'agronomie regroupe, depuis le XIXe siècle, l’ensemble de la connaissance biologique, technique, culturelle, économique et sociale relative à l'agriculture.
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+ En économie, l’économie agricole est définie comme le secteur d'activité dont la fonction est de produire un revenu financier à partir de l’exploitation de la terre (culture), de la forêt (sylviculture), de la mer, des lacs et des rivières (aquaculture, pêche), de l'animal de ferme (élevage) et de l'animal sauvage (chasse)[4]. Dans la pratique, cet exercice est pondéré par la disponibilité des ressources et les composantes de l'environnement biophysique et humain. La production et la distribution dans ce domaine sont intimement liées à l'économie politique dans un environnement global.
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+ L’agriculture est apparue à partir de 9 000 av. J.C., indépendamment dans plusieurs foyers d'origines, dont les mieux connus à ce jour se trouvent au Moyen-Orient, en Chine, en Méso-Amérique ainsi qu'en Nouvelle-Guinée. C'est ce que l'on a appelé la révolution néolithique. À partir de ces foyers, l'agriculture s'est diffusée en moins de 9 000 ans sur la plus grande partie de la terre[5]. Néanmoins, au XIXe siècle, 20 % de l'humanité avait encore un mode de vie chasseur-cueilleur[6].
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+ L'apparition de l'agriculture a probablement entraîné de nombreuses modifications sociales : apparition de sociétés de classe, aggravation des inégalités hommes-femmes, augmentation importante de la population mondiale mais dégradation de l'état sanitaire général des populations, entraînant le passage à un nouveau régime démographique caractérisé par une forte mortalité et une forte natalité[7],[8],[9].
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+
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+ En se répandant dans les zones précédemment couvertes de forêts, elle a donné naissance à des systèmes de culture sur abatis-brûlis, tandis que dans les écosystèmes de prairie et de steppe, elle a donné naissance à des systèmes agricoles pastoraux. À la suite de la progressive augmentation de la population, les forêts ont régressé et les systèmes de culture sur abatis-brûlis ont laissé la place à une série diversifiée de systèmes agraires : systèmes basés sur la maîtrise complexe de l'irrigation (Mésopotamie, Égypte, Chine, Andes), systèmes de riziculture aquatique, systèmes de savane, systèmes de culture attelée légère (dans l'Empire Romain). À la suite de la révolution agricole du Moyen Âge, les systèmes d'agriculture attelée légère européens (caractérisés par l'usage de l'araire) donnent naissance aux systèmes de culture attelée lourde (caractérisés par l'usage de la charrue)[5].
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17
+ À la suite de l'échange colombien, à partir de 1492, l'intensification du commerce maritime mondial et la mise en contact de l'ancien et du nouveau monde modifient fortement les systèmes agraires, en permettant aux plantes cultivées américaines (maïs, pomme de terre, tomate, piment, haricot...) de se diffuser en Europe, Afrique et Asie. De même, les plantes et animaux domestiques de l'ancien monde pénètrent en Amérique. Cet échange contribuera à la mise en place du système des plantations et à la colonisation de l'Amérique. Cet échange d'espèce concerne aussi les bioagresseurs, qui sont introduits dans de nouveaux territoires[10].
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+ La révolution agricole du XVIIIe siècle (parfois appelée première révolution agricole), née en Angleterre et aux Pays-Bas, basée sur la suppression de la jachère et une meilleure complémentarité entre élevage et cultures, augmente la productivité agricole de l'Europe (sans toutefois atteindre celle des systèmes rizicoles d'Asie du Sud-Est)[5].
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21
+ Au XIXe siècle, la révolution industrielle conduit à une première phase de mécanisation de l'agriculture. Le développement de l'agronomie pendant ce siècle conduit aux premières pratiques modernes de chaulage et de fertilisation. Le XIXe siècle est également caractérisé par la colonisation européenne de nouvelles terres agricoles (en Amérique du Nord, en Argentine, en Russie, en Australie et en Nouvelle-Zélande) et par l'expansion du système des plantations. Les premiers engrais azotés chimiques sont produits industriellement dans les années 1910 (par le procédé Haber-Bosch, principalement). Mais ce n'est qu'à partir de 1945 que l'agriculture d'Europe et d'Amérique du Nord voit une intensification massive de sa production par le recours simultané à la motorisation (tracteur, moissonneuse-batteuse, récolteuse automotrice...), à la mécanisation, aux engrais chimiques, aux pesticides et à de nouvelles variétés végétales adaptées à ces conditions (céréales à paille courte, par exemple). Se développe en parallèle l'élevage hors-sol. Le développement de la recherche et du conseil agronomique est également un élément clé de ce processus (en France, par exemple par la création de l'INRA et des instituts techniques agricoles, développement de l'enseignement agricole). Cette intensification accélère fortement le phénomène d'exode rural, qui avait commencé en Europe vers 1870, ainsi que la spécialisation des régions et des exploitations agricoles dans quelques productions. En France, la Bretagne se spécialise dans l'élevage intensif, l'Île-de-France dans les grandes cultures (céréales, betterave...), le pourtour méditerranéen dans la vigne et les fruits et légumes, etc.[5].
22
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23
+ Dans les pays en développement, un processus de modernisation analogue se produit, la révolution verte, basée sur de nouvelles variétés de plantes, des intrants et la maîtrise de l'irrigation. Néanmoins, au début du XXIe siècle, la majorité de la paysannerie des pays du Sud n'a pas accès aux techniques de la révolution verte[5].
24
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25
+ Dans la dernière moitié du XXe siècle, la déprise agricole, diverses crises économiques de l'agriculture intensive, plusieurs crises environnementales et sanitaires, ainsi que le développement de la prise de conscience environnementale, conduisent à une critique des conséquences sociales et environnementales de l'intensification agricole. Elles conduisent à la création et à la diffusion de modèles agricoles alternatifs (agriculture biologique, agriculture durable, agriculture paysanne, agroécologie...) plus respectueux de l’environnement[5].
26
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27
+ Au début du XXIe siècle, l’agriculture mondiale est « soumise à un triple défi : produire plus, développer de nouvelles cultures et, surtout, produire autrement pour répondre aux attentes d’un public de plus en plus sensibilisé à sa santé et aux risques environnementaux. Selon les spécialistes mondiaux en la matière, les agriculteurs devront inévitablement s’adapter à des contraintes que l’on voit déjà se profiler : la hausse des prix de l’énergie, l’ouverture des marchés internationaux, le retrait du marché de plusieurs fongicides à large spectre, les changements climatiques et l’émergence de nouvelles maladies[11] ».
28
+
29
+ Malgré l'exode rural massif contemporain, la population agricole active serait d'environ 1,34 milliard de personnes soit près de 43 % de la population active mondiale.
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31
+ L'agriculture recouvrait 37,7 % des terres émergées en 2013[12].
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33
+ L'agriculture assure principalement l'alimentation des humains. Elle produit également l'alimentation du bétail (cultures fourragères, prairies). En outre, l’agriculture produit un nombre important de produits tels que des peaux d’animaux (cuir, fourrure), de la laine, des engrais (fumier, lisier, farines animales, engrais verts), des produits destinés à l’industrie (éthanol, biodiesel, fécule, caoutchouc, fibres textiles d'origine végétale), des plantes vertes et fleurs, du bois et des matériaux de construction (paille, isolants d'origine végétale). Elle représente un maillon indispensable dans la chaîne agroalimentaire, en lui assurant l’approvisionnement en matières premières (fécule, oignon, céréale, fruit, etc.).
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+
35
+ La culture, ou production végétale, est divisée en grandes cultures (céréales, oléagineux, protéagineux et quelques légumes), arboriculture fruitière, viticulture (production du raisin), sylviculture et horticulture.
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+ L'élevage, ou production animale, vise à faire naître et élever des animaux pour la consommation directe (viande, poisson) ou pour leurs produits secondaires (lait, œuf, laine, miel, soie, etc). Les exploitations agricoles peuvent par exemple orienter leur production vers les bovins, les porcins, les ovins/caprins, les granivores, l'aquaculture, l'héliciculture...
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+ La valeur de la production agricole mondiale est estimée à 3 100 milliards de dollars américains en 2014, soit environ 4 % du PIB mondial[13].
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+
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+ En 2014, la superficie des terres agricoles se monte à 4,9 milliards d'hectares, soit 38 % des terres émergées. Les terres cultivées se composent à hauteur de 68 % de prairies et pâturages, à 29 % de terres arables et à hauteur de 3 % de cultures permanentes (vergers, vignobles et autres de plantes pérennes à usage alimentaire). Seuls 331 millions d'hectare (soit 6,7 % des terres agricoles) étaient à cette date équipés pour l'irrigation[13].
42
+
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+ Les crises alimentaires de 2008 et de 2011 ont posé la question de la capacité à nourrir la population mondiale. Ces crises ont des origines multifactorielles complexes. « Cet emballement résulte du cumul de facteurs à long et à court termes : croissance de la population, investissements insuffisants dans l’agriculture et le développement rural, diminution des stocks, augmentation du prix du pétrole (donc des transports et des engrais), modification du climat, accaparement des terres pour les biocarburants ou l’exportation, distorsions du marché… »[14].
44
+
45
+ De nombreuses conditions et facteurs de production interviennent dans les choix techniques des agriculteurs :
46
+
47
+ On distingue plusieurs systèmes de production agricoles selon la combinaison (nature et proportions) de leurs activités productives, de leurs moyen de production, des ressources naturelles disponibles, de leur structure sociale et juridique[15],[16] :
48
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49
+ Les techniques qui ont marqué l'évolution de l'agriculture sont, par ordre alphabétique :
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51
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52
+
53
+ Les insectes et les champignons cohabitent depuis plus de 400 millions d'années. Par conséquent, ils interagissent souvent ensemble, réalisant des interactions de mutualisme, de symbiose et de commensalisme[17].
54
+
55
+ Une estimation d'horloge moléculaire (Kumar et Hedges 1998) place l'apparition de l'agriculture des champignons (ou fungiculture), de façon indépendante par convergence évolutive au sein de trois clades d’insectes eusociaux (les coléoptères, les fourmis et les termites), au cours du Paléocène (66–24 Ma)[17],[18]. La symbiose réalisée entre ces insectes et leurs champignons impliquent la dispersion, la protection et la nutrition, permettant alors à ces symbiotes de coloniser des niches écologiques auparavant inoccupées[19].
56
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57
+ La fungiculture chez les fourmis est apparue au début de l’ère Tertiaire, il y a environ 50 millions d’années[20]. La culture des champignons est réalisée par les fourmis de la sous-famille Myrmicinae et appartenant à la tribu des Attini, plus connu sous le nom vernaculaire de fourmis attines[20]. Ce groupe monophylétique est essentiellement répartie dans la région néotropicale[17]. Au sein de cette symbiose, les champignons bénéficient de substrat frais pour leur croissance et d’une protection contre les fongivores et contre la contamination de certains parasites en étant isolés à l’intérieur du nid des fourmis. Ces dernières récoltent de leurs champignons des nutriments essentiels pour l’alimentation de leur larves[17].
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+
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+ Le système agricole des fourmis champignonnistes met en jeux trois symbiotes[17] :
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+ Chez les fourmis, la fungiculture n’est apparue qu’une seule fois dans la forêt amazonienne. Elle n’a cessé d’évoluer à travers les genres de fourmis Attines et de champignons. En effet, il existe cinq systèmes agricoles[21] :
62
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+ Puis au cours des 30 derniers millions d’années, quatre nouveaux systèmes agricoles sont apparus séparément au système agricole d’origine[21] :
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+
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+ Concernant les facteurs qui ont poussé fourmis et champignons à coopérer, il est possible que les fourmis Attines étaient à l’origine des fourmis généralistes qui ont su tirer profit des champignons pour leur alimentation et sont devenues peu à peu fongivores exclusives. Il est également envisageable que les fourmis n’étaient que de simples vecteurs de transmission pour les champignons et qu’elles aient ensuite considéré le champignon comme une source d’alimentation. Enfin, il est possible que les fourmis aient initialement utilisé les champignons pour leur vertus antibiotiques. L’origine de cette coévolution reste à ce jour encore méconnue[17].
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+
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+ L’acquisition des cultures de champignons par les Attini se fait soit d’une colonie à l’autre soit en passant par la nature. Dans la plupart des cas, ce sont les nouvelles reines vierges de la fourmilière qui transportent les cultivars de leur colonie d’origine[20]. Les cultivars fongiques basidiomycètes sont ainsi transmis verticalement de génération en génération ce qui signifie qu’ils sont propagés sous forme de clones asexués[20]. Cependant, de rares évènements de recombinaisons, incluant des processus sexuels peuvent avoir lieu entre une lignée de champignons cultivés n’étant plus en symbiose (se produit par exemple lorsqu’un cultivar s’échappe d’un jardin cultivé, retourne à l’état sauvage puis est réincorporé par une autre colonie de fourmis) et une lignée de champignons sauvages étroitement apparentés : c’est la  transmission horizontale. Ces évènements de recombinaisons génétiques occasionnels permettent d’apporter de la variabilité génétique au sein des cultivars fongiques et participent par conséquent à l’évolution de la fungiculture au cours du temps[17].
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+
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+ La grande spécificité de la fungiculture chez les Attini est qu’elle se trouve essentiellement sous la forme stricte de monoculture : un nid de fourmis ne contient qu’un seul cultivar génétiquement similaire[20]. Les causes de l’élevage monospécifique au sein des nids de fourmis champignonnistes n’ont pas encore été éclairci précisément mais le fonctionnement de cette culture spécialisée témoigne d’une coévolution unique entre fourmis et champignons. Pour maintenir leur jardin génétiquement pur, les fourmis coupe-feuille Acromyrmex et Atta ont acquis la capacité de faire la distinction entre les fragments de champignons résidents et fragments de champignons étrangers au nid à l’aide de leurs gouttelettes fécales[22]. Ce contrôle réalisé de manière conjointe par le champignon et la fourmi, permet d’éviter la mise en place d’une compétition entre des symbiotes incompatibles qui pourrait nuire sur le long terme à toute la culture[22].
70
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71
+ La fungiculture chez les termites serait apparue une première fois il y a 24 à 34 millions d’années dans la forêt tropicale africaine[17]. Toutes les termites descendent d’un ancêtre commun se nourrissant de bois, et environ huit ou neuf familles le digèrent en s’associant avec des bactéries (Bacteroidetes et Firmicutes), des archées et des protozoaires. Les Termitidae sont une grande famille de termites parmi laquelle se trouve la famille des Macrotermitinae qui, au cours de l’évolution, a acquis un symbionte externe permettant la digestion de la lignocellulose. En effet, il y a environ 30 millions d'années, la sous-famille basale des termites supérieures Macrotermitinae s'est engagée dans une association de symbiose avec les champignons Termitomyces[23].
72
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+ L’âge des termites modernes est estimé à environ 140,6 millions d’années, suggérant que les termites ont évolué depuis 10 millions d’années précédant le plus vieux fossile trouvé de cette famille[23].
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+ La divergence de la famille des Termitidae date d’il y a 64,9 millions années et c’est il y a 50,1 millions d’années qu’on estime la divergence de 4 sous familles à partir des Termitidae, dont les Macrotermitinae[23].
76
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77
+ Cette symbiose a apporté un changement de la composition du microbiote intestinal des termites Macrotermitinae qui leur permet aujourd’hui de diversifier leur régime alimentaire. En plus du bois, les termites se nourrissent désormais de feuilles, d’herbe, d’humus et de leur symbiote fongique. La domestication des Termitomyces a exposé le système digestif des termites à de grandes quantités de glucanes, de chitine et de glycoprotéines. Leur décomposition nécessite une combinaison d'enzymes actives et de bactéries seulement observées à ce jour dans l’intestin des termites de la famille des Macrotermitinae ayant la capacité de cliver la chitine. Les termites en symbiose avec des champignons ont donc la particularité de posséder un microbiote spécifique de leur régime alimentaire et de leurs interactions avec des organismes fongiques, résultant d’une adaptation à ce mode de vie[24].
78
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79
+ Aujourd’hui, les termites Macrotermitinae et les champignons Termitomyces sont obligatoirement dépendants l’un de l’autre pour vivre. De ce fait, les Termitomyces ont évolué de façon à former des organes symbiotiques tels que des nodules[25]. Ceux ci permettent le transfert des spores asexués dans les fèces des termites pour aider à  la propagation des champignons et ainsi effectuer un transfert horizontal[17]. Ici, la termite Macrotermitinae joue un rôle essentiel dans l’augmentation de la reproduction de son symbiote Termitomyces[26]. La monoculture de Termitomyces réalisée par les termites Macrotermitinae permet de définir cette fungiculture comme une agriculture spécialisée[27].
80
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81
+ Chez les coléoptères, la fungiculture est apparue indépendamment à sept reprises il y a 20 à 60 millions d’années[17],[28]. Deux sous-familles de coléoptères en particulier, Scolytinae et Platypodinae, sont des spécialistes mycophages. Leurs comportements sont ainsi adaptés à ce type d’alimentation : ils s’enfouissent à l’intérieur des arbres à l’âge adulte afin de se nourrir et d’y pondre leurs oeufs. Parallèlement, leurs morphologies se sont adaptées à la mycophagie (i) par la présence de mycanges, des structures permettant le transport de champignons symbiotiques, et (ii) par la modification des mandibules et des viscères des larves permettant une meilleure manipulation des cultivars fongiques.
82
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+ Les champignons cultivés sont des ophiostomatoïdes (groupe polyphylétique comprenant l’ensemble des champignons utilisés dans la fungiculture des coléoptères). Ils digèrent la cellulose après que les coléoptères aient creusé dans l’écorce et aient passé les défenses de l’arbre. Les coléoptères n’ont plus qu’à laisser les champignons se développer et à s’en nourrir.
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+ Les scolytes forment une symbiose avec le genre Ophiostoma. Ces coléoptères ont une préférence ancestrale pour les conifères en tant que support pour la nutrition et la reproduction. Les champignons Ophiostoma sont capables de contourner les défenses résineuses des conifères lors de la création des galeries par les scolytes en effectuant une croissance rapide. Possiblement dû à une forte augmentation de la diversité des coléoptères, cette préférence pour les conifères a cependant changé à plusieurs reprises pour les angiospermes.
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+ Les coléoptères ambrosia, du genre Platypus, sont pourvus d’une symbiose avec les champignons ambrosia. Ce groupe de champignons est composé des trois genres Ambrosiella, Raffaelea (de la même famille que Ophiostoma) et Dryadomyces. Les coléoptères ambrosia sont des généralistes mycophages exploitant souvent une large diversité d’hôtes.
88
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89
+ L’origine de l’utilisation des champignons ambrosia semble être directement liées à une préférence de ces coléoptères pour les angiospermes plutôt que les conifères. L’association des scolytes avec les champignons Ophiostoma serait ainsi plus ancienne.
90
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91
+ L’apparition de l’agriculture par les insectes a émergé bien avant la caractérisation par l’espèce humaine. Les fourmis, termites et coléoptères réalisent la fungiculture afin d’apporter certains éléments nutritifs (glucides, lipides et protéines) nécessaires au bon fonctionnement de leur organisme, reposant sur le même principe que l’agriculture de l’Homme. Cependant, la culture des plantes chez l’Homme ne fournit pas autant de protéines que le régime dominant chasseurs-cueilleurs. Ainsi, chez l’Homme, la consommation animale est nécessaire afin de contrer les carences en protéines. A l’inverse, chez certains insectes agricoles, l’apport de toutes les ressources dont les protéines, provient entièrement de ses cultivars fongiques créant une dépendance nutritionnelle à son symbiote[29].
92
+
93
+ Les pratiques des insectes agricoles sont comparables à l’agriculture humaine. Elles visent toutes deux à améliorer les conditions de croissance afin d’optimiser les rendements et permettent aussi la protection des cultures contre herbivores, fongivores, parasites et maladies[17]. En effet, certains aspects de l’agriculture des insectes se rapprochent de l’agriculture vivrière entreprise par l’Homme. Il existe quelques différences entre ces agricultures, notamment chez certains genres de fourmis Attines. Tandis que l’agriculture humaine vivrière a très vite été remplacée par l’agriculture industrielle, étant beaucoup plus rentable pour l’exploitation des ressources pour répondre à la croissance exponentielle des populations humaines, l’agriculture chez les fourmis a évoluée de manière à ce qu’elle ne soit pas en concurrence avec d'autres types d'agriculture pour l’accès aux ressources[21],[29].
94
+
95
+ Les espèces concernées produisent un miellat riche en sucre apprécié de fourmis appartenant aux genres lasius, formica et myrmica. En revanche les fourmis protègent les pucerons des prédateurs. Ce comportement mutualiste, qui existe depuis au moins 50 millions d'années, présente des analogies avec l'élevage laitier. La fourmi déclenche l'expulsion du miellat en palpant le puceron. Lorsqu'un puceron ne produit plus ou si les pucerons sont trop nombreux, ils sont mangés par les fourmis de la même façon qu'une vache est réformée. Lorsqu'une plante support est épuisée, les fourmis peuvent changer les pucerons de place[30].
96
+
97
+ Ces poissons sont inféodés à des récifs coralliens. Certains coraux attirent des sortes de poissons-nettoyeurs qui consomment les algues évitant ainsi qu'elle ne recouvrent les coraux et les privent de lumière. Certaines espèces comme le Grégoire noir (Stegastes nigricans) font mieux: ce poisson ne se nourrit que des espèces d'un seul genre d'algues, Polysiphonia, qu'on ne rencontre pas ailleurs, ce qui suppose une longue coévolution. Les grégoires broutent l'algue de façon qu'elle repousse, écartent les autres poissons susceptibles de la consommer et arrachent les autres algues concurrentes (un « désherbage » en sorte)[31].
98
+
99
+ Les castors se nourrissent essentiellement d'écorces d'arbres et d'arbrisseaux ainsi que de quelques plantes aquatiques ou de terrain humide. Ils pratiquent un abattage sélectif des arbres, ce qui leur permet l'accès aux feuilles et aux pousse tendres d'une part et à du bois utilisé pour la construction de sa hutte et de barrages d'autre part. Il privilégie souvent des espèces aptes au recépage comme le saule qui donnent alors une multitude de pousses fines (procédé utilisé aussi par les horticulteurs en osiériculture). Les barrages permettent de réguler la hauteur du plan d'eau à un niveau assurant le développement optimal des plantes convoitées. Le castor sait aussi se constituer une réserve de plantes fraîches pour l'hiver en replantant des tiges juste coupées dans la boue devant l'entrée de sa hutte[32]. Ces pratiques diffèrent sensiblement de la simple économie de prédation.
100
+
101
+ L'agriculture a causé de l'érosion des sols et des modifications de la biodiversité depuis son apparition, il y a environ 10 000 ans. Mais à partir de 1945, l'augmentation de l'utilisation des engrais minéraux, l'apparition des pesticides organiques, le développement de l'irrigation (dans le cadre de la révolution verte, notamment) et la motorisation de l'agriculture ont fortement augmenté les impacts environnementaux de l'agriculture. Les impacts environnementaux de l'agriculture contemporaine s'étendent au-delà des écosystèmes agricoles, et incluent la pollution des eaux et de l'air, la contribution au changement climatique. La modification des pratiques agricoles a également des impacts paysagers.
102
+
103
+ L'agriculture est aussi un secteur fortement consommateur d'eau douce. Une tonne de céréales nécessite en moyenne 1 000 tonnes d'eau[33], et produire de la viande nécessite plus d'eau encore. L'importance de la consommation en eau et des échanges de produits agricoles dans le monde a donné naissance au concept d'eau virtuelle[34].
104
+
105
+ L'alimentation en eau se fait de deux façons différentes :
106
+
107
+ En 2000, dans le monde, l'agriculture irriguée consommait 1 500 km3 d'eau par an, sur une superficie de 264 millions d'hectares. Au rythme d'extension actuel de la superficie irriguée, on atteindrait, en 2050, 331 millions d'hectares irrigués, consommant environ 500 km3 par an d'eau de plus qu'aujourd'hui. Or, la demande en eau complémentaire en 2050 est estimée à 4 500 km3 par an du fait des prévisions d'accroissement démographique. Le seul recours à l'irrigation ne pourra donc pas satisfaire les besoins mondiaux[35]. En outre, environ 10 % de l'eau actuellement utilisée pour l'irrigation provient de sources non renouvelables (nappes fossiles)[36].
108
+
109
+ Selon une étude de l'université d'Utrecht, des pénuries d'eau sont donc à prévoir dans de nombreux pays, dont les trois plus grands pays producteurs de céréales au monde que sont la Chine, les États-Unis, et l'Inde, ainsi que dans des pays dont la proportion d'eau d'irrigation d'origine non renouvelable est importante : Arabie saoudite, Pakistan, Iran, Mexique, notamment[37].
110
+
111
+ Selon la même étude, « la non-durabilité de l'usage des eaux souterraines pour l'irrigation est un problème pour les pays utilisant intensivement des eaux souterraines, mais aussi pour le monde dans son ensemble, étant donné que le commerce international introduit de fortes corrélations entre la production de nourriture dans un pays et la consommation dans un autre ».
112
+
113
+ Ces enjeux véritables sont des défis pour demain auxquels l’humanité s’efforce de répondre. Au-delà du perfectionnement des méthodes de traitements de l’eau (dessalement…), le stockage fait partie des moyens utilisés afin d’économiser l’eau (réservoirs, citerne souple).
114
+
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+ Le secteur agricole contribue fortement à l'effet de serre. Dans l'Union européenne, la part de l'agriculture dans les émissions de gaz à effet de serre est de 10,2 % ; les émissions de l'agriculture ont baissé de 22 % de 1990 à 2012[38].
116
+
117
+ En France, les trois gaz à effet de serre émis par le secteur de l'agriculture sont les suivants, par ordre d'importance dans le secteur agricole[39] :
118
+
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+ La FAO publie des statistiques détaillées sur les émissions de gaz à effet de serre (méthane et oxyde nitreux) mondiales et par pays (moyennes 1990-2011 en équivalent CO2)[40] :
120
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+ Selon les rapports du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, l'agriculture est très exposé au réchauffement climatique : chaque degré de réchauffement réduit les rendements de blé de 6 %, de riz de 3,2 %, de maïs de 7,4 % et de soja de 3,1 %[42]. Par ailleurs, elle est aussi une partie de la solution au réchauffement climatique. Diverses pistes de réflexion ont été proposées dans le rapport du GIEC d'août 2019, notamment en augmentant la productivité de l'agriculture tout en améliorant les pratiques agricoles[43], comme par exemple en séquestrant du carbone dans le sol (pratique de l'agriculture de conservation).
122
+
123
+ La pollution des eaux par des produits phytosanitaires[44] engendre des problèmes de santé environnementale. Les pertes d'azote et de phosphore, provenant des engrais azotés et phosphorés minéraux ou des épandages de lisiers et de fientes entraînent l'eutrophisation des eaux souterraines et de surface, ainsi que des eaux côtières[45]. Les impacts en aval induisent un appauvrissement en espèces dans les zones marines (dystrophisation des estuaires, création de zones marines mortes dont la surface a doublé tous les 10 ans depuis 1960[45],[46]). L'érosion des sols agricoles est source de turbidité des cours d'eau, des estuaires et zones marines (via les sédiments en suspension et/ou les blooms algaux)[47].
124
+
125
+ La volatilisation des ions ammonium sous forme d'ammoniac est responsable de pollution de l'air aux particules. Les principales sources d'ammonium dans les sols agricoles, sont les engrais minéraux azotés (urée, principalement) et les engrais organiques (lisiers, fientes de volailles). La déposition de l'ammoniac volatilisé peut provoquer l'eutrophisation des eaux de surface et la modification de la composition des espèces végétales des écosystèmes terrestres aux sols pauvres en azote (landes, prairies calcaires).
126
+
127
+ La notion de dégradation de sol désigne toutes les causes possibles de pollution impactant n’importe quel type de sol : agricole, forestier, en milieu urbain, etc. Actuellement, du fait d’une consommation excessive d’engrais et de pesticides, la plupart des sols cultivés de nos jours subissent les contre coûts de ces excès passés.
128
+
129
+ L'agriculture est également responsable de pollution, régression et dégradation des sols[48], notamment par les métaux : cadmium issu des engrais phosphatés, plomb, cuivre et autres métaux issus d'anciens pesticides, de lisiers ou de boues d'épuration contenant des traces de métaux lourds[49],[50].
130
+
131
+ Pour enrayer l’érosion du sol, certains agriculteurs abandonnent le labour pour le semis direct, qui limite aussi l’utilisation du tracteur et donc diminue les émissions de CO2. Aux États-Unis en 2005, 15 % des terres arables étaient traitées de cette façon.
132
+
133
+ En termes de production alimentaire et non alimentaire, de nouveaux secteurs émergent afin de pallier cette problématique, comme l'aquaponie, l'hydroponie et l'aéroponie. Ces méthodes de production visent une consommation plus durable et moins énergivores en ressources naturelles.
134
+
135
+ L’utilisation des organismes génétiquement modifiés (O.G.M.) dans certains pays, tels que les États-Unis, le Canada, le Mexique ou la Chine, et les risques potentiels qui leur sont associés sont également sujets à de nombreuses discussions et conflits.
136
+
137
+ La modification des pratiques agricoles au XXe siècle a conduit à une érosion de la biodiversité[51] ayant conduit localement à l'extinction de nombreuses espèces animales (dont des papillons, abeilles, guêpes, coléoptères, reptiles, amphibiens, épinoches, alouettes, etc. très communs dans les champs ou à leurs abords jusque dans les années 1970). Depuis les années 1990, des expériences de monitoring de la biodiversité[52] se mettent en place, qui ont permis notamment de quantifier les impacts de l'agriculture intensive et de mettre en évidence certains intérêts de l'agriculture biologique.
138
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139
+ Outre son importance pour la conservation de la diversité génétique des variétés anciennes, l'agriculture joue parfois un très grand rôle pour la protection de diversité biologique : la Commission européenne combine trois grands critères pour mesurer l’intérêt d'un espace agricole sur le plan de la contribution à la préservation de la biodiversité. Les zones ayant le score le plus élevées sont dites « à haute valeur naturelle »[53],[54]. 10 % à 30 % des terres agricoles méritent ce titre en Europe. En France, 84 % des surfaces classées en « haute valeur naturelle » sont en montagne ou moyenne montagne (Alpes, Corse, Franche-Comté, Massif central, Pyrénées…). Ce sont surtout des zones d’élevage extensif en plein air caractérisées par une faible densité de chargement (bétail) à l'hectare, peu ou pas d’intrants chimiques et presque toujours une utilisation plus importante de main-d’œuvre agricole.
140
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141
+ En France, à la demande de certaines collectivités et à certaines conditions, des zones agricoles protégées peuvent être inscrites dans les documents d'urbanisme, contre la perte de foncier agricole due à la périurbanisation.:
142
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+ En novembre 2019, plusieurs sociétés scientifiques ont signé une lettre ouverte au Parlement européen intitulée « réforme de la politique agricole commune : une agriculture nuisible détruit la nature ». La lettre vise à inciter l’Union européenne à avoir une plus grande considération pour la biodiversité dans le cadre des négociations autour de la politique agricole commune : « La PAC transforme les zones rurales en déserts verts de monocultures inhabitables à rendement maximal »[55].
144
+
145
+ L'Europe réoriente des subventions particulières vis a vis des agriculteurs qui font un effort pour l'environnement. Les mesures agrienvironnementales et l'agriculture biologique sont plus ou moins encouragées et développées selon les pays (2 % des cultures dans la zone OCDE sont « bio », jusqu'à 6 % dans certains pays).
146
+
147
+ L'agriculture et la pêche sont lourdement impactés par le changement climatique : réchauffement des sols et des océans, variations des régimes de précipitation, conditions d’approvisionnement en eau douce, migration des espèces, notamment marines, etc. D’ici 2100, la sécurité alimentaire de près de 90 % de la population de la planète devrait être malmené par les pertes de productivité des cultures en même temps qu’une baisse des captures de pêche[56].
148
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149
+ La plupart de ces maladies étaient déjà présentes dans les siècles précédents. La « tremblante du mouton » (la variante ovine de la maladie de la vache folle), la listeria ou la salmonelle ne sont pas des problèmes récents. Ils apparaissaient autrefois de manière bien plus fréquente et souvent plus grave que maintenant[réf. nécessaire]. En effet, de gros progrès ont été faits en matière d’hygiène et de contrôle bactérien des produits alimentaires. Mais la massification de la fabrication et de la vente des aliments font qu’un seul incident peut toucher un très grand nombre de personnes. Le caractère exceptionnel des problèmes, le nombre de personnes potentiellement touchées, la médiatisation alarmiste tendent à marquer les esprits. Néanmoins, le nombre de morts par intoxication ou empoisonnement lors de ces affaires « médiatiques » est extrêmement faible[réf. nécessaire].
150
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151
+ Ces dernières années ont été en Europe l’objet de plusieurs crises touchant à la sécurité alimentaire : bœuf aux hormones, poulet aux dioxines, vache folle et maladie de Creutzfelt-Jakob, contaminations bactériennes d'aliments (fromage par listeria).
152
+
153
+ Ces derniers événements et l'exigence d'une haute qualité sanitaire des produits ont eu pour conséquence la mise en place croissante de systèmes de traçabilité, la refonte de la législation sanitaire (règlements européens du paquet Hygiène) et la création d'agences de sécurité sanitaire indépendantes des pouvoirs exécutifs (EFSA pour l'Europe et AFSSA et AFSSET - fusionnées en ANSES - pour la France).
154
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+ L’étiquetage devrait permettre au consommateur de décider s’il prend le supplément de risques inhérent à une agriculture intensive[réf. nécessaire] ou accepte le prix plus élevé qui accompagne l’émergence ou le développement de techniques agricoles alternatives, telles que l’agriculture biologique, la permaculture, l’agriculture raisonnée et l’agriculture de précision.
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+ En économie, l’économie agricole est définie comme le secteur d'activité dont la fonction est de produire un revenu financier à partir de l’exploitation de la terre (culture), de la forêt (sylviculture), de la mer, des lacs et des rivières (aquaculture, pêche), de l'animal de ferme (élevage) et de l'animal sauvage (chasse)[4]. Dans la pratique, cet exercice est pondéré par la disponibilité des ressources et les composantes de l'environnement biophysique et humain. La production et la distribution dans ce domaine sont intimement liées à l'économie politique dans un environnement global. La biomasse à vocation biomasse-énergie (CIVE...) ou la production de matériau bio-sourcé sont des vocations agricole, mise en avant par la bioéconomie.
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+ Les échanges agricoles représentent 8,8 % des échanges mondiaux. Ils restent très marquées par l’impact des subventions agricoles des pays développés et de nombreuses barrières douanières, tarifaires ou non. Cela dit, il faut nuancer ce chiffre : les échanges liés à l’industrie agroalimentaire, intimement liée à l’agriculture, sont loin d’être négligeables.
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+ Afin de favoriser les exportations, des études par pays, globales ou sectorielles, sont proposées gratuitement sur leur site internet par des organismes gouvernementaux. Parmi ceux-ci se trouvent le département de l’Agriculture des États-Unis (USDA) et Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC), qui représentent deux des plus importants pays exportateurs de produits agricoles. Ces deux ministères, à côté d'autres organismes, associations, universités ou entreprises, en diffusent également sur le site Globaltrade.net[57].
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+ Globaltrade.net est issu d'un partenariat public-privé (PPP) entre l'United States Commercial Service (dépendant du département du Commerce des États-Unis) et la Fédération des associations du commerce international (FITA). Globaltrade classe les études suivant deux critères de tri : par pays étudié et par industrie.
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+ L'Union européenne propose aussi sur son site de nombreuses études statistiques, portant sur tout ou partie du territoire communautaire[58].
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+ L'agronomie regroupe, depuis le XIXe siècle, l’ensemble de la connaissance biologique, technique, culturelle, économique et sociale relative à l'agriculture.
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+ La Ligue des champions de l'UEFA (UEFA Champions League), parfois abrégée en C1 et anciennement dénommée Coupe des clubs champions européens (de sa création en 1955 jusqu'en 1992), est une compétition annuelle de football organisée par l'Union des associations européennes de football (UEFA) et regroupant les meilleurs clubs du continent européen[1]. C'est la compétition interclubs de football la plus prestigieuse d'Europe devant la Ligue Europa.
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+ Le vainqueur de la compétition est automatiquement qualifié pour l'édition suivante. Il participe également à la Supercoupe de l'UEFA ainsi qu'à la Coupe du monde des clubs de la FIFA.
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+ Le Real Madrid est le club le plus titré dans l'histoire de la compétition avec treize victoires[2]. Le Liverpool FC est le tenant du titre.
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+ L'idée d'une coupe d'Europe interclubs est née dans l'esprit de journalistes parisiens ; les chocs Wolverhampton Wanderers - Honvéd Budapest puis Wolverhampton Wanderers - Spartak Moscou de décembre 1954 achèvent de les convaincre[3]. En effet, après les victoires des Wolves, le Daily Mail proclame le club « champion du monde des clubs ». Gabriel Hanot réplique dans L'Équipe en lançant un appel à la fondation d'une coupe d'Europe : une série d'articles du quotidien sportif parisien explique des semaines durant les avantages d'une telle épreuve, et les premières réactions sont plutôt positives[4]. Dès le 16 décembre 1954, Jacques de Ryswick signe un article présentant le « projet de coupe d'Europe interclubs ». Devant les réactions positives de l'Europe entière, L'Équipe rédige le 25 janvier 1955 un avant-projet de règlement signé par Jacques Ferran. Le 3 février 1955, le quotidien publie la liste des clubs invités à disputer la première édition de l'épreuve, et durant le mois de février, les clubs confirment leur participation[3]. Le 26 février 1955, la FIFA contacte L'Équipe pour lui confirmer que ses statuts n'empêchent pas l'organisation d'une telle compétition : « L'organisation d'un pareil tournoi n'est pas subordonnée à l'autorisation préalable de la FIFA, dont les statuts (art. 38) ne visent que les compétitions entre équipes représentatives nationales »[5]. L'UEFA vient à peine d'émerger des limbes, et ses statuts sont quasi vierges. Le 1er mars, le comité exécutif de l'UEFA se déclare inapte à assurer correctement l'organisation d'une telle épreuve et laisse à chaque fédération le libre choix d'accepter ou pas de prendre part à cette épreuve. On se retrousse alors les manches à L'Équipe en s'occupant d'aller démarcher les fédérations. La FFF se laisse finalement convaincre malgré la délicate question de surcharge du calendrier. Chaque fédération doit désigner son représentant et la plupart d'entre elles ne désignent pas le champion en titre mais font un choix par popularité du club à condition que celui-ci ait déjà remporté le championnat national au moins une fois[6],[7]. Les 2 et 3 avril, L'Équipe réunit les dirigeants des clubs participants à Paris pour définir les dates de la compétition et leur faire approuver le règlement[7].
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+ Revirement de situation le 8 mai, alors que tout est bouclé avec seize clubs partants (la désignation arbitraire des huitièmes de finale a même déjà eu lieu[8]). La FIFA sent le danger de laisser à des intervenants extérieurs la prise en main de compétitions et pousse finalement l'UEFA à prendre en charge l'organisation de l'épreuve[3]. La FIFA interdit même l'utilisation du mot « Europe » dans le nom de l'épreuve désirant réserver ce terme aux compétitions entre équipes nationales[3]. L'UEFA et la FIFA font le maximum pour décider les Anglais à participer mais la FA reste inflexible : c'est non ! Le Chelsea FC était pourtant partant[9]; mais son forfait est rendu officiel le 26 juillet 1955[3].
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+ La Coupe des clubs champions européens (CCC) connaît un immense succès dès sa première édition (mais elle porte un coup fatal aux matchs amicaux de prestige qui agrémentaient jadis les milieux de semaine[10]). Elle se joue alors en matchs aller-retour à l'exception de la finale.
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+ Après deux éditions de cette compétition, la Coupe Latine qui voyait s'affronter les champions d'Espagne, d'Italie, de France et du Portugal prit beaucoup moins d'importance et fut finalement dissoute. En 1960, l'UEFA et la CONMEBOL créent la Coupe intercontinentale qui voit s'opposer le vainqueur de la Coupe des clubs champions européens face à celui de la Copa Libertadores et où le gagnant se voit considérer comme le « meilleur club du monde ».
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+ Avec la mise en place de la Coupe d'Europe des vainqueurs de coupe de football en 1960 puis de la Coupe UEFA en 1971, elle est alors parfois abrégée en C1, en référence au classement des trois compétitions européennes qui se déroulent à cette époque.
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+ La première édition de la Coupe d'Europe des clubs champions européens voit s'opposer seize grands clubs du continent et parmi eux sept étaient les champions en titre de leur propre pays. Le premier match se tient le 4 septembre 1955, à Lisbonne devant 30 000 spectateurs : le Sporting Portugal et les Yougoslaves du Partizan Belgrade y font match nul 3-3, João Baptista Martins inscrit le premier but de la compétition à la 14e minute. À la suite de la faible affluence des supporteurs du Stade de Reims lors du match face aux Danois du AGF Århus en huitième de finale (6 500 spectateurs), le président du club champenois décide de jouer les matchs suivants au Parc des Princes[3]. Un choix payant puisque plus de 35 000 personnes assistent aux victoires de Reims lors des matchs allers du quart et de la demi-finale[3]. Le Stade de Reims, emmené par son milieu offensif Raymond Kopa, accède à la finale le 18 avril 1956 en éliminant le Hibernian FC (score cumulé : 3-0). Le Real Madrid s'impose en demi-finale contre l'AC Milan du redoutable Gunnar Nordahl malgré une défaite 2-1 à San Siro (score cumulé : 5-4)[11]. La finale se déroule sur un match unique à Paris le 13 juin 1956 ; mené 2-0 puis 3-2 par le Stade de Reims, le Real Madrid finit par s'imposer 4-3 à la suite d'une égalisation de Marquitos et un dernier but d'Héctor Rial[11].
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+ Le spectacle est donc bien au rendez-vous et les clubs participants engrangent de larges bénéfices, Jacques Ferran indique dans son journal : « si Reims parvenait en finale, son bénéfice serait de 20 millions »[3]. La Coupe d'Europe des clubs champions augmente aussi les ventes de L'Équipe par rapport à l'année précédente de 7,5 % en décembre 1955, de 30,05 % en avril 1956 pour la demi-finale de Reims et de 12,5 % lors de la semaine de la finale[3].
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25
+ À la suite du succès de la première édition, l'UEFA décide de s'investir davantage dans la compétition et exige que chaque fédération envoie son champion. Le Real Madrid, bien que n'étant pas le champion d'Espagne, a quand même pu participer en tant que tenant du titre. Cinq nouvelles nations se joignent à la compétition, y compris les Anglais avec Manchester United[12]. Avec 22 équipes partantes, un tour préliminaire est mis en place et un tirage au sort désigne les 12 clubs qui y participent, les autres clubs rejoignent le Real Madrid en huitièmes de finale.
26
+
27
+ La finale oppose le Real Madrid aux Italiens de l'AC Fiorentina, le 30 mai 1957, au Stade Santiago Bernabéu devant plus de 120 000 personnes[13]. Les Madrilènes s'imposent 2-0 après un penalty inscrit par Alfredo Di Stéfano et une réalisation de Francisco Gento[12]. Le trophée est remis au capitaine Miguel Muñoz par le général Franco[12].
28
+ Le Real Madrid remporte également les trois éditions suivantes : en 1958 contre l'AC Milan, en 1959 de nouveau contre le Stade de Reims et en 1960 contre l'Eintracht Francfort, au terme d'une finale prolifique (7 buts à 3) dans laquelle Ferenc Puskás signe un quadruplé et Alfredo Di Stéfano un triplé.
29
+
30
+ La domination du Real Madrid prend fin en 1961, cette année-là le Benfica Lisbonne joue sa première finale contre le FC Barcelone au Stade du Wankdorf en Suisse. Emmené par son capitaine et avant-centre José Águas (qui finira meilleur réalisateur de la compétition avec 11 buts) et par son meneur de jeu Mário Coluna, les Portugais s'imposent 3 buts à 2.
31
+
32
+ La saison suivante, le Benfica Lisbonne joue sa deuxième finale contre l'ogre de la compétition, le Real Madrid et ses stars Ferenc Puskás, Alfredo Di Stéfano et Francisco Gento. Cette finale qui a lieu au Stade olympique d'Amsterdam permet l'éclosion d'un tout jeune joueur qui inscrit un doublé, Eusébio, et voit le Benfica Lisbonne s'imposer sur le score de 5 buts à 3. En 1963, le Benfica Lisbonne atteint sa troisième finale consécutive. Malgré un but d'Eusébio, les Portugais s'inclineront 2 buts à 1 face à l'AC Milan. Puis en 1964, c'est l'autre club de Milan, l'Inter Milan, qui bat le Real Madrid 3 buts à 1 et remporte le trophée. En 1965, le Benfica Lisbonne joue sa quatrième finale en cinq éditions contre l'Inter Milan qui remporte la finale pour la deuxième fois de suite sur le score de 1 but à 0. Enfin, en 1966, le Real Madrid revient au premier plan et remporte sa sixième C1 (et également la sixième pour Francisco Gento, un record) face au surprenant Partizan Belgrade (2-1).
33
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34
+ La première équipe non latine à remporter le trophée est le Celtic Glasgow, en 1967. Les Écossais battent en finale l'Inter Milan 2 buts à 1. Manchester United lui succède l'année suivante en disposant également en finale d'un ancien double vainqueur de la décennie, le Benfica Lisbonne, sur le score de 4 buts à 1 après prolongation. Le deuxième succès de l'AC Milan, en 1969 est un peu le chant du cygne des équipes latines : vainqueurs de douze des quatorze premières éditions, il faudra attendre seize ans avant que l'une d'entre elles (la Juventus) n'inscrive de nouveau son nom au palmarès. Le finaliste malheureux de cette édition, l'Ajax Amsterdam, préfigure la domination néerlandaise à venir...
35
+
36
+ La victoire du Feyenoord Rotterdam face au Celtic Glasgow en 1970 est suivie d'un triplé de l'Ajax Amsterdam. En 1971, l'équipe entrainée par Rinus Michels — qui prône un « football total » assez révolutionnaire — s'impose contre les surprenants Grecs du Panathinaïkos 2 buts à 0. Le départ de Rinus Michels n'empêchera pas les Amstellodamois de conserver leur trophée l'année suivante, en battant l'Inter Milan grâce à un doublé de Johan Cruijff. Puis en 1973, face à la Juventus, 1 but à 0. Cependant cette domination européenne s'arrête avec le départ ou la fin de carrière de ses joueurs-cadres.
37
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38
+ Le triplé de l'Ajax Amsterdam est suivi d'un autre triplé, celui du Bayern Munich de Franz Beckenbauer, Gerd Müller et Sepp Maier, qui forme alors l'ossature de l'équipe nationale de RFA, championne d'Europe en 1972 et du monde en 1974.
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40
+ Le premier sacre des Bavarois en 1974 a d'ailleurs failli ne pas avoir lieu, le Bayern n'égalisant qu'à l'ultime minute des prolongations lors de la finale contre l'Atlético Madrid. La règle des tirs au but n'étant pas encore instaurée, la finale est rejouée le surlendemain (ce sera le seul cas dans l'histoire de la compétition) et le Bayern Munich s'impose largement 4 buts à 0. Il s'impose de nouveau en 1975 contre Leeds United. Les exactions des supporteurs anglais lors de cette finale au Parc des Princes vaudront trois ans de suspension européenne au club anglais. Les Allemands conserveront une nouvelle fois leur trophée en 1976, en battant l'AS Saint-Étienne 1 but à 0.
41
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42
+ Déjà vainqueur l'année précédente de la coupe UEFA, le Liverpool FC bat en finale en 1977 les Allemands du Borussia Mönchengladbach sur le score de 3 buts à 1. Les Reds conservent leur trophée en 1978 face aux Belges du FC Bruges ; mais, contrairement à ses deux prédécesseurs, ne réussissent pas la passe de trois : ils sont éliminés dès le premier tour de l'édition 1978-1979 par un autre club anglais, Nottingham Forest. Promu de D2 l'année précédente, le surprenant champion anglais va jusqu'au bout et est sacré face à Malmö FF (1-0). Les hommes de Brian Clough conservent également leur titre européen en 1980 face au Hambourg SV. le club entre ainsi dans l'histoire comme étant le seul à avoir été plus de fois champion d'Europe que champion national. En 1981, le Liverpool FC récupère son bien en disposant du Real Madrid en finale. Puis c'est une autre équipe anglaise, Aston Villa, qui lui succède l'année suivante en battant le Bayern Munich. La série de six victoires consécutives des clubs anglais (un record) est brièvement interrompue par le sacre du Hambourg SV en 1983 aux dépens de la Juventus. Cependant, c'est le Liverpool FC qui s'impose de nouveau en 1984 contre l'AS Rome, qui devient à l'occasion le premier club à être battu en finale sur son terrain. Cette finale est également la première qui se joue aux tirs au but et la série est marquée par la performance du gardien des Reds, Bruce Grobbelaar.
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+ Le Liverpool FC est de nouveau finaliste l'année suivante face à la Juventus, mais la domination anglaise est stoppée nette par le drame du Heysel où 39 spectateurs, la plupart italiens, trouvent la mort dans une bousculade avant le coup d'envoi de la finale. La victoire de la Juventus (1 but à 0 sur un penalty de Michel Platini) passe presque inaperçue : la remise de la coupe se faisant rapidement dans les vestiaires, sans cérémonial. À la suite de ce qui est le paroxysme des débordements des supporteurs anglais lors de leurs déplacements sur le continent, l'UEFA exclut tous les clubs anglais des coupes européennes pour cinq ans, et le Liverpool FC pour une durée indéterminée.
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+ Aucun pays ne profitera durablement du bannissement des clubs anglais. Les vainqueurs des trois éditions suivantes sont inédits : en 1986, le Steaua Bucarest devient le premier club de l'Est à l'emporter en battant à la surprise générale le FC Barcelone aux tirs au but (lors d'une séance où le gardien roumain Helmuth Duckadam repousse les quatre tentatives catalanes) ; lui succède le FC Porto en 1987 et le PSV Eindhoven en 1988. Un seul ancien vainqueur s'imposera durant cette période : emmené par son trio néerlandais Gullit-van Basten-Rijkaard, l'AC Milan d'Arrigo Sacchi signe un doublé en 1989 et 1990. Le dernier vainqueur de la formule par élimination directe sera lui aussi inédit : l'Étoile rouge de Belgrade remporte la coupe en 1991 en battant l'Olympique de Marseille aux tirs au but.
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+ L'année suivante est une édition de transition : la coupe change de formule et voit l'introduction d'une phase de poules après les huitièmes de finale (deux poules de quatre équipes pour les huit équipes restantes, en lieu et place des quarts de finale et demi-finales, les vainqueurs de poules s'affrontant directement en finale). Cette dernière édition sous l'appellation Coupe des clubs champions européens, voit le premier sacre du FC Barcelone qui s'impose face à l'UC Sampdoria après prolongation (1-0). Cette finale du club génois ouvre une série record de sept finales consécutives d'un représentant italien (pour deux victoires seulement).
49
+
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+ En 1992, la coupe est rebaptisée « Ligue des champions ». Depuis lors son format fut régulièrement modifié : la phase de groupes à huit équipes apparut en 1992 puis fut élargie à seize en 1994, vingt-quatre en 1997 et trente-deux en 1999. Cette phase de groupes à trente-deux qualifiait les deux premières équipes pour une seconde phase de groupes à seize. En 2003, elle a été remplacée par des huitièmes de finale à plus grand enjeu.
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+ Historiquement, la compétition prenait le format d'une coupe où seuls les champions et le tenant du titre participaient. Cependant, depuis 1997, les vice-champions nationaux des meilleurs pays peuvent y participer, suivis des troisièmes et quatrièmes depuis 1999.
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+ La première édition sous ce nouveau format voit le premier sacre d'un club français, l'Olympique de Marseille, qui bat en finale le 26 mai 1993 l'AC Milan 1-0 sur une tête de Basile Boli juste avant la mi-temps. En 1994, l'AC Milan prend sa revanche et surclasse 4-0 le FC Barcelone de Johan Cruyff, pourtant grand favori. L'année suivante, alors qu'une phase de poules à 16 équipes est instaurée, l'AC Milan défend son titre mais s'incline en finale face à l'Ajax Amsterdam 1-0 (qui remporte le dernier titre d'un club néerlandais en Ligue des champions à ce jour). En 1996, l'Ajax Amsterdam est encore finaliste face à une autre équipe italienne, la Juventus, qui s'impose aux tirs au but et remporte le trophée pour la seconde fois.
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+
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+ Puis l'arrêt Bosman changera la donne, puisque depuis (hormis lors de l'édition 2003-2004), aucune équipe ne faisant pas partie des quatre grands championnats européens (Allemagne, Angleterre, Espagne et Italie) ne réussira à atteindre la finale. En 1997, pour la troisième année consécutive, le tenant du titre se retrouve en finale et s'incline. En effet, cette année là, le Borussia Dortmund remporte son premier titre en battant la Juventus — pourtant favorite — sur le score de 3 à 1.
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+ En 1997-1998, 24 équipes prennent part à la compétition, les deuxièmes des huit grands championnats étant autorisés à participer pour la première fois. Cette saison-là, la Juventus atteint la finale pour la troisième année consécutive mais s'incline face au Real Madrid sur le score de 1-0. C'est le retour sur le devant de la scène du club madrilène qui remporte son septième trophée, trente-deux ans après son dernier sacre. En 1999, une autre équipe met fin à une longue disette (trente-et-un ans) : en finale, Manchester United — mené au score dès le début du match — inscrit deux buts dans les arrêts de jeu pour renverser le Bayern Munich (2-1). Il s'agit du premier sacre d'un club anglais depuis le drame du Heysel en 1985. Le club d'Alex Ferguson remporte également le championnat et la coupe d'Angleterre, s'offrant un triplé historique.
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+ En 1999-2000, 32 équipes participent à l'épreuve, cette fois les troisièmes et quatrièmes des grands championnats intègrent la compétition qui se présente sous un format à deux phases de groupes. Le Real Madrid confirme son retour au premier plan en gagnant la compétition pour la huitième fois. Emmené par Raúl et Redondo, il défait le Valence CF sur le score de 3-0 à l'occasion de la première finale entre deux équipes d'un même pays. L'année suivante, le Bayern Munich efface le traumatisme de 1999 en venant à bout du Valence CF (finaliste malheureux pour la seconde fois consécutive) aux tirs au but (1-1 ap, 5-4), grâce notamment à une grande performance de son gardien Oliver Kahn. Puis en 2002, le Real Madrid avec ses « Galactiques » remporte son troisième titre en cinq ans en dominant le Bayer Leverkusen 2 buts à 1. En 2003, la finale oppose de nouveau deux clubs d'un même pays avec une affiche entre l'AC Milan et la Juventus (tombeuse du Real Madrid en demi-finale, 3-4). Le match, très fermé, se maintient à 0-0 après la prolongation. Les Milanais l'emportent finalement 3-2 aux tirs au but et glanent leur sixième trophée.
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+ Lors de l'édition 2003-2004 un nouveau changement de formule s'opère, la deuxième phase de groupes est remplacée par des huitièmes de finale. Ce format plus propice aux surprises et aux incertitudes permet d'assister à l'une des finales les plus surprenantes de cette période, opposant les Portugais du FC Porto aux Français de l'AS Monaco. Au terme d'un match à sens unique, les hommes de José Mourinho surclassent ceux de Didier Deschamps, vite privés de leur meneur de jeu Ludovic Giuly sur blessure, sur le score de 3-0. Les éliminations précoces des vainqueurs des dernières éditions (le Bayern Munich, Manchester United et la Juventus en huitièmes de finale, le Real Madrid et l'AC Milan en quarts de finale) marquent cette édition, notamment celle des « Galactiques » du Real Madrid face à l'AS Monaco (4-2, 1-3).
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+ Pour sa cinquantième édition, la compétition se conclut par la plus folle finale de l'épreuve. En effet, le 25 mai 2005 au stade olympique Atatürk, le Liverpool FC remporte le cinquième titre de son histoire face à l'AC Milan au terme d'un incroyable renversement de situation. Menés 3-0 à la mi-temps, les Reds inscrivent trois buts en six minutes avant l'heure de jeu, avant de résister aux nombreux assauts milanais pendant soixante minutes et de triompher aux tirs au but par 3 buts à 2.
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+ Dans les douze années qui suivent, deux clubs se démarquent du reste : le FC Barcelone qui parvient à se qualifier pour les demi-finales à huit reprises et remporte quatre fois le trophée[14] et le Real Madrid qui se qualifie pour les demi-finales huit fois consécutivement (un record) et remporte quatre fois le trophée.
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+ Dès 2006, le FC Barcelone bat le Arsenal FC en finale. En 2007, le Liverpool FC et l'AC Milan se retrouvent pour un nouveau face à face mais cette fois c'est le club italien qui l'emporte (2 buts à 1) permettant à son capitaine emblématique Paolo Maldini de soulever son cinquième trophée. L'année suivante voit une première finale 100 % britannique avec la victoire de Manchester United sur le Chelsea FC. Les Red Devils et leur star Cristiano Ronaldo accèdent de nouveau en finale l'édition suivante mais se heurtent au FC Barcelone de Lionel Messi qui marque le but du 2 à 0. Champion d'Italie depuis 5 ans, l'Inter Milan est de nouveau vainqueur de la C1 en 2010 (quarante-cinq ans après son dernier succès dans cette compétition) en battant le Bayern de Munich 2 buts à 0. Puis en 2011 on assiste à un remake de la finale de 2009, qui voit de nouveau un succès du club catalan face aux mancuniens (3 buts à 1). En 2012, neuf ans après le rachat du Chelsea FC par le milliardaire russe Roman Abramovitch qui marqua une nouvelle ère pour le club, les Blues décrochent enfin la C1 en battant le Bayern de Munich chez eux à l'Allianz Arena. C'est la cinquième défaite en finale du club allemand qui ouvre pourtant le score à la 83e minute mais les Anglais égalisent deux minutes avant la fin du temps règlementaire puis gagnent le match 4 tirs au but à 3. Les Bavarois se rattrapent l'année suivante en remportant leur cinquième trophée face au Borussia Dortmund 2 buts à 1 (première finale 100 % allemande).
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+ L'édition 2013-2014 voit la première finale qui oppose deux clubs d'une même ville : le Real Madrid et l'Atletico Madrid. Ce dernier ouvre le score à la 36e minute mais les Merengues égalisent d'une tête de Sergio Ramos dans les arrêts de jeux (90+3). Le Real gagne finalement 4 buts à 1 en prolongation. C'est la dixième victoire tant attendue du club de la capitale espagnole dans la compétition. L'année suivante voit le retour au premier plan du FC Barcelone, avec en face la Juventus qui revient douze ans après sa dernière finale. Menant au score dès le début, le Barça l'emporte finalement 3-1 pour la cinquième victoire de son histoire.
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+ En 2016, deux ans après sa Décima face à son grand rival madrilène, le Real Madrid — entraîné cette fois par Zinédine Zidane — l'emporte une nouvelle fois au détriment de l'Atlético Madrid de Diego Simeone. Dos à dos (1-1) à l'issue du temps règlementaire, la finale se joue finalement aux tirs au but et les Merengues l'emportent 5 tirs au but à 3. Toujours en grande forme, le Real Madrid se retrouve de nouveau en finale en 2017 face à la Juventus, finaliste malheureux deux ans plus tôt. Les Madrilènes s'imposent 4 buts à 1 grâce notamment à un doublé de Cristiano Ronaldo, devenant ainsi la première équipe à remporter la compétition deux années consécutives depuis le passage au format Ligue des champions. L'année suivante, le Real Madrid gagne une nouvelle fois la compétition en battant 3-1 le Liverpool FC de Jürgen Klopp et réalise ainsi le triplé (ce qui n'était plus arrivé depuis celui du Bayern Munich de 1974 à 1976). Zinédine Zidane devient par ailleurs le premier entraîneur à remporter trois fois de suite cette compétition[15].
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+ En 2019, quatorze ans après le dernier titre acquis face à l'AC Milan lors du « miracle d'Istanbul », Liverpool remporte la compétition face à Tottenham (qui jouait sa première finale dans la compétition) dans une finale 100 % anglaise (la deuxième de l'histoire après celle de 2008 ayant vu la victoire de Manchester United sur Chelsea). Les hommes de Jürgen Klopp gagnent ainsi le sixième titre du club du nord de l'Angleterre. Cette édition voit notamment l'élimination surprise du Real Madrid, triple vainqueur et tenant du titre, dès les huitièmes de finale par l'Ajax Amsterdam.
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+ Le trophée était initialement remis pour une année au club vainqueur, qui devait le rendre deux mois avant la finale suivante. En 1966, le Real Madrid remporta une sixième fois la coupe et l'UEFA décida d'en faire don définitivement au club. Le nouveau trophée mis en jeu la saison suivante prit la forme qu'on lui connaît aujourd'hui, celle de « la coupe aux grandes oreilles »[16]. Dès lors, tout club qui remportait la compétition trois fois de suite ou cinq fois au total se voyait décerner définitivement l'édition actuelle du trophée original. Alors le club reprenait le cycle à zéro et un nouveau trophée était fabriqué.
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+ Ainsi cinq clubs ont conservé un trophée original, répartis comme suit :
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+ Cependant, depuis 2009, la règlementation prévoit (dans les mêmes conditions d'obtention) une distinction spéciale au lieu de la remise du trophée original. Celle-ci prend la forme d'un badge, porté par les joueurs pendant les matchs de Ligue des Champions, qui mentionne le nombre de victoires totales de la compétition par le club. Le trophée original, qui peut être par exemple vu lors de la finale de la compétition, est lui conservé par l'UEFA tandis qu'une réplique à l'identique de celui-ci est remise au club vainqueur[17].
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+ Le logo de la Ligue des champions, connu sous le nom de Starball, apparait en même temps que l'hymne lors de l'édition 1992-1993. Il est composé de huit étoiles noires formant un ballon, représentants les huit clubs qui sont alors présents lors de la phase de groupes[18].
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+ L'hymne de la Ligue des champions de l'UEFA est commandé par l'UEFA en 1992 au compositeur Tony Britten. C'est un arrangement de l'hymne Zadok the Priest composé par Georg Friedrich Haendel en 1727 pour le couronnement du roi de Grande-Bretagne George II. Il est interprété par le Royal Philharmonic Orchestra et par les chœurs de l'Academy of St Martin in the Fields. Les paroles, qui évoquent le fait que la compétition regroupe « les meilleures équipes », sont déclamées dans les trois langues officielles de l'UEFA, à savoir l'anglais, le français et l'allemand[19].
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+
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+ Le refrain de l'hymne est joué avant chaque match de Ligue des champions, ainsi qu'au début et à la fin des retransmissions télévisées des matchs. L'hymne complet dure trois minutes, et comprend deux courts couplets et le refrain. L'hymne est un symbole fort de la Ligue des champions : une enquête au début des années 2000 a montré qu'il est plus identifié par les supporters à la compétition que le logo ou même le nom[20].
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+
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+ Depuis l'édition 2008-2009 (excepté en 2013), l'hymne de la finale est interprété en live par un ou plusieurs artistes.
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+ Les revenus générés par la Ligue des champions, comme les droits de diffusion télévisuelle ou les ventes de billets, sont gérés de façon centralisée par l'UEFA[21].
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+ Une grande partie de ces recettes sont redistribuées aux clubs qui ont participé à la compétition : une partie est utilisée pour couvrir les frais d’organisation de la compétition et le reste revient à l’UEFA.La redistribution des recettes aux clubs est répartie comme suit :
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+ Le nombre de clubs qualifiés par fédération ainsi que leur point d'entrée dans la compétition sont déterminés par les coefficients UEFA. Les meilleures associations peuvent avoir au maximum quatre clubs en Ligue des champions alors que pour les associations les plus faibles, seul le champion peut prendre part à la compétition. Lors des tirages au sort des matchs des tours préliminaires et de la phase de groupes, l'UEFA prend garde à ce que deux clubs d'une même association ne se rencontrent pas. Le tenant du titre est lui automatiquement qualifié, il en va de même pour le vainqueur de la Ligue Europa (si l'association a moins de quatre places qualificatives en Ligue des champions, elle en reçoit une de plus)[17].
94
+
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+ À l'exception de la finale, toutes les rencontres ont lieu le mardi et le mercredi (si le match aller a lieu le mardi, le match retour a lieu le mercredi et vice versa). Pour les rencontres aller-retour à élimination directe, l'équipe ayant cumulé le plus de buts pour elle l'emporte. En cas d'égalité, la règle des buts marqués à l'extérieur s'applique ; et si elle ne donne rien le match retour est augmenté d'une prolongation ; et, si aucun nouveau but n'y est inscrit, d'une séance de tirs au but.
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+ À partir de 2018, la formule de la Ligue des champions de l'UEFA se présente ainsi [17]:
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+ Le vainqueur de la Ligue des champions de l'UEFA est officiellement champion d'Europe des clubs. Il rencontre le vainqueur de la Ligue Europa pour le lancement de la saison européenne suivante lors de la Supercoupe de l'UEFA. En décembre de l'année même, il participe également à la coupe du monde des clubs organisée par la FIFA dans un pays donné, et qui réunit les six vainqueurs continentaux (le club européen est directement admis en demi-finale).
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+
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+ Avant 2005, le vainqueur de la compétition affrontait à Tokyo celui de la Copa Libertadores (Amérique du Sud) lors de la Coupe intercontinentale.
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+ 22 clubs ont remporté le tournoi depuis sa création en 1955. Le Real Madrid est le plus titré de l'histoire de la Ligue des champions avec 13 titres en 16 finales jouées. Deux autres formations ont atteint au moins dix finales : l'AC Milan (11) et le Bayern Munich (10).
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+
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+ 18 clubs ont atteint la finale sans jamais parvenir à la gagner. L'Atlético Madrid est le finaliste le plus malheureux avec trois finales jouées et donc aucune victoire.
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+ La Juventus et le Benfica Lisbonne sont les deux seuls clubs titrés à avoir perdu plus de finales qu'ils n'en ont remportées. Ils restent d'ailleurs tous deux sur une série de 5 défaites consécutives en finale.
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+ Des clubs de 10 pays différents ont remporté au moins une édition du tournoi.
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+ Les clubs espagnols ont connu le plus de succès, remportant un total de 18 éditions.
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+ L'Angleterre est deuxième avec 13 victoires et l'Italie troisième avec 12 victoires. Les autres vainqueurs sont l'Allemagne (7), les Pays-Bas (6), le Portugal (4) puis l'Écosse, la Roumanie, la Serbie et la France avec une victoire chacun. La Grèce, la Belgique et la Suède ont eux envoyé des clubs en finale sans réussir à soulever la coupe.
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+ La Ligue Europa de l'UEFA (UEFA Europa League), parfois abrégée en C3 et anciennement dénommée Coupe UEFA (de sa création en 1971 jusqu'en 2009)[1], est une compétition annuelle de football organisée par l'Union des associations européennes de football (UEFA).
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+ Depuis 2015, le vainqueur de la compétition est automatiquement qualifié pour la Ligue des champions de l'UEFA. Il participe également à la supercoupe de l'UEFA.
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+ Chelsea FC est le tenant du titre tandis que le Séville FC est le club le plus titré dans l’histoire de la compétition avec cinq victoires[2].
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+ Créée en 1971 par l'UEFA[3] comme successeur de la Coupe des villes de foires, elle voit se confronter les équipes les mieux classées des différents championnats européens sauf les champions (qui participent à la Coupe d'Europe des clubs champions) et les vainqueurs de coupe nationale (qui s'affrontent dans la Coupe des coupes). Le nombre de représentants par pays varie entre un et quatre, selon le niveau du championnat du club engagé.
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+ La compétition a d'abord pour format des confrontations aller-retour à élimination directe entre des équipes tirées au sort. Jusqu'en 1997, les finales étaient aussi sous un format aller-retour, dans les stades des deux finalistes. Depuis la saison 1997-1998, la finale se dispute en un match unique, sur terrain neutre, et le vainqueur a, depuis 2000 et la disparition de la Coupe d'Europe des vainqueurs de coupe de football (« C2 »), le privilège d'affronter le vainqueur de la Ligue des champions dans le cadre de la Supercoupe de l'UEFA. À partir de la saison 2009-2010, la compétition absorbe la coupe Intertoto[4] et se transforme au profit de la Ligue Europa. Cette compétition offre des tours préliminaires étendus, une phase de groupes élargie à 48 équipes avec matchs aller et retour et une distribution des revenus plus répartie. Un ballon de match officiel ou encore un nouveau logo apparaissent.
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+ Le vainqueur de la première édition est le Tottenham Hotspur. En 1972, ils battent un autre club britannique, les Wolverhampton Wanderers, 3 buts à 2 en score cumulé (2-1, 1-1). L'année suivante, c'est le Liverpool FC qui remporte la coupe face aux Allemands du Borussia Mönchengladbach. En 1974, Tottenham Hotspur atteint de nouveau la finale mais s'incline contre le Feyenoord Rotterdam. Le Borussia Mönchengladbach prend lui sa revanche en 1975 et s'impose largement face au FC Twente (5-1 au match retour). La saison suivante, le Liverpool FC devient le premier club à remporter deux fois la coupe en se défaisant du FC Bruges.
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+ Après une finale « latine » remportée par la Juventus face à l'Athletic Bilbao (la première à se décider grâce à la règle des buts marqués à l'extérieur) puis une victoire du PSV Eindhoven face au SEC Bastia en 1978, les clubs britanniques et germaniques reprennent leur domination sur la coupe UEFA. Ainsi, le Borussia Mönchengladbach est de nouveau sacré en 1979 et échoue en finale l'année suivante face à un autre club allemand l'Eintracht Francfort. En 1981, le club anglais Ipswich Town inscrit son nom au palmarès. Puis l'IFK Göteborg devient en 1982 le premier club suédois à remporter une compétition européenne en battant les Allemands du Hambourg SV. En 1983, le RSC Anderlecht remporte la finale face au Benfica Lisbonne mais il ne parvient pas à réaliser le doublé l'année suivante, battu aux tirs au but par le Tottenham Hotspur.
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+ À la recherche d'un titre européen depuis 1966, le Real Madrid gagne deux coupes UEFA à la suite (en 1985 et en 1986). C'est le premier club à réaliser cette performance. L'année suivante, l'IFK Göteborg remporte son deuxième trophée aux dépens des Écossais du Dundee United. En 1988, l'Espanyol Barcelone se hisse en finale mais il est battu aux tirs au but par le Bayer Leverkusen qui remporte le match retour 3-0 après avoir perdu à l'aller sur le même score.
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+ Hormis la finale entre le Bayern Munich et les Girondins de Bordeaux (victoire des Allemands 5-1 en cumulé), au moins un club italien était présent dans chacune des finales de la coupe UEFA entre 1989 et 1999. Durant cette période, il y eut même quatre finales opposant entre eux deux clubs italiens (1990, 1991, 1995 et 1998).
22
+
23
+ En 2000, Galatasaray défait le Arsenal FC aux tirs au but pour devenir le premier club turc vainqueur d'une coupe d'Europe. L'année suivante, mené 3 buts à 1, le Deportivo Alavés arrache les prolongations (4-4) face au Liverpool FC mais y concède un but en or contre son camp, synonyme de victoire et de troisième sacre pour le Liverpool FC dans la compétition. En 2002, le Feyenoord Rotterdam s'impose dans son stade contre le Borussia Dortmund (3-2). Le FC Porto bat le Celtic Glasgow en 2003. L'édition 2003-2004 voit le Valence CF s'imposer face à l'Olympique de Marseille. En 2005, le CSKA Moscou devient le premier club russe à remporter une compétition européenne en battant le Sporting Portugal dans son propre stade (3-1). Le Séville FC réalise le doublé en 2006 et 2007, en battant respectivement le Middlesbrough FC et l'Espanyol Barcelone. Le Zénith Saint-Pétersbourg est vainqueur en 2008 face aux Glasgow Rangers. Le Chakhtar Donetsk est lui vainqueur de la dernière coupe UEFA en 2009 avant sa transformation en Ligue Europa.
24
+
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+ En 2010, l'Atlético Madrid arrache la victoire en prolongation face au Fulham FC. L'année suivante, dans une finale 100% portugaise le FC Porto bat le Sporting Braga (1-0). L'Atlético Madrid remporte de nouveau le trophée en 2012 en disposant de l'Athletic Bilbao 3 buts à 0. Après avoir remporté sa première Ligue des champions de l'UEFA en 2012, le Chelsea FC obtient sa première Ligue Europa en 2013 face au Benfica Lisbonne (2-1). Le Benfica Lisbonne échoue de nouveau en finale l'année suivante en étant battus aux tirs au but par le Séville FC. Le club espagnol qui réalise un triplé historique en venant à bout du FK Dnipro (3-2) en 2015 puis du Liverpool FC (3-1) en 2016. Ainsi, en seulement onze ans, le Séville FC remporte cinq titres et devient le club le plus titré de la compétition.
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+ En 2017, Manchester United bat 2 buts à 0 l'Ajax Amsterdam. Il s'agit de la première finale sans équipe ibérique depuis la refonte de l'épreuve en 2009. Cependant, dès 2018 un club espagnol se hisse de nouveau en finale : l'Atlético Madrid, qui bat l'Olympique de Marseille 3 buts à 0 et remporte ainsi sa troisième Ligue Europa.
28
+
29
+ Les vainqueurs gardent le trophée durant une saison avant de le rendre à l'UEFA. Toute équipe qui l'emporte trois fois de suite ou cinq fois peut ensuite conserver le trophée à titre définitif. L'UEFA autorise les clubs à faire une réplique du trophée à condition que la mention « réplique » apparaisse de manière bien visible et que la taille n'excède pas 80 % du trophée original.
30
+
31
+ Cependant en 2018, l'UEFA modifie ces règles. Désormais, le gagnant ne conserve pas le trophée mais reçoit une copie grandeur nature. De plus, comme c'était déjà le cas en Ligue des champions de l'UEFA, tout club qui remporte l'épreuve trois fois de suite ou cinq fois au total pourra arborer un écusson spécial sur la manche du maillot[5].
32
+
33
+ Le Séville FC est le seul club à pouvoir arborer cet écusson, en remportant à la fois son cinquième trophée et le troisième consécutif en 2016.
34
+
35
+ Logo de la Coupe UEFA entre 1995 et 2004.
36
+
37
+ Logo de la Coupe UEFA entre 2004 et 2009.
38
+
39
+ Logo de la Ligue Europa entre 2009 et 2015.
40
+
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+ Logo de la Ligue Europa depuis 2015.
42
+
43
+ Le premier hymne de la Ligue Europa, sans paroles, a été composé par le Français Yohann Zveig en 2009 et est interprété par l'orchestre de l'Opéra de Paris[6]. À l'instar de l'hymne de la Ligue des champions de l'UEFA, le thème musical retentit avant le coup d'envoi des matchs de la compétition.
44
+
45
+ Un nouvel hymne est lancé dès la saison 2015-2016, en même temps que le renouvellement du logo. Il est composé par l'Allemand Michael Kadelbach (de)[6].
46
+
47
+ Un troisième hymne est joué à partir de la saison 2018-2019, créé par MassiveMusic[7].
48
+
49
+ Les revenus générés par la Ligue Europa, comme les droits de diffusion télévisuelle ou les ventes de billets, sont gérés de façon centralisée par l'UEFA[8].
50
+
51
+ Une partie de ces recettes sont redistribuées aux clubs qui ont participé à la compétition, une autre est utilisée pour couvrir les frais d’organisation de la compétition et le reste revient à l’UEFA.La redistribution des recettes aux clubs est répartie comme suit :
52
+
53
+ La compétition est ouverte aux vainqueurs des coupes nationales et aux clubs terminant leur championnat directement derrière ceux qui participent à la Ligue des champions de l'UEFA. Enfin trois équipes peuvent prendre part à cette compétition sur la base d'un classement du fair play. Le nombre de clubs engagés par association et leur point d'entrée dans la compétition dépend du coefficient UEFA de l'association[10].
54
+
55
+ À l'exception de la finale, toutes les rencontres ont lieu le jeudi. Pour les rencontres aller-retour à élimination directe, l'équipe ayant cumulé le plus de buts pour elle l'emporte. En cas d'égalité, la règle des buts marqués à l'extérieur s'applique ; et si elle ne donne rien le match retour est augmenté d'une prolongation ; et, si aucun nouveau but n'y est inscrit, d'une séance de tirs au but.
56
+
57
+ Depuis 2018, le format de la Ligue Europa se présente ainsi[10] :
58
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+ À partir de la saison 2021-2022, le format de la Ligue Europa évoluera à la suite de la création de la Ligue Europa 2 et se présentera ainsi:
60
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61
+ Le vainqueur de la Ligue Europa est directement qualifié pour la phase de groupes de la Ligue des champions de la saison suivante. Il rencontre également le vainqueur de la Ligue des champions pour le lancement de la saison européenne suivante lors de la Supercoupe de l'UEFA.
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63
+ 28 clubs ont remporté le tournoi depuis sa création en 1955. Le Séville FC est le plus titré de l'histoire de la Ligue Europa avec 5 titres en autant de finales jouées.
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65
+ 32 clubs ont atteint la finale sans jamais parvenir à la gagner. Le Benfica Lisbonne et l'Olympique de Marseille sont les finalistes les plus malheureux avec trois finales jouées et donc aucune victoire.
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+ Des clubs de 11 pays différents ont remporté au moins une édition du tournoi. Cinq autres pays ont déjà été représentés en finale.
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+ Les clubs espagnols ont connu le plus de succès, remportant un total de 11 éditions. L'Italie et l'Angleterre complètent le podium avec 9 victoires chacune.
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+ Mise à jour le 12 mars 2020
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/783.html.txt ADDED
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+ Capybara fait notamment référence à :
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1
+ Famille
2
+
3
+ Classification APG III (2009)
4
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5
+ Les Cactus, Cactées ou encore Cactacées (Cactaceae) sont une famille de plantes à fleurs. Ce sont presque toutes des plantes grasses ou plantes succulentes, c'est-à-dire des plantes xérophytes qui stockent dans leurs tissus des réserves de « suc » pour faire face aux longues périodes de sécheresse.
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+ Il ne faut pas confondre Cactus et plante succulente : toutes les plantes succulentes ne sont pas des Cactus. Ce sont des familles de plantes qui ont adopté les mêmes méthodes de lutte contre les périodes de sécheresse, comme les Asclepiadaceae ou les Crassulaceae.
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+ Certaines plantes de ces autres familles, par convergence des formes d'espèces soumises aux mêmes contraintes, ressemblent fortement aux cactus. C'est le cas par exemple des euphorbes cactiformes comme Euphorbia canariensis.
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+ Pour distinguer les vrais cactus des plantes qui leur ressemblent, il faut se reporter aux critères d'appartenance à la famille des Cactaceae. L'identification se fait par la présence d'aréoles, et, comme plus généralement en botanique, par les fleurs et les fruits.
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+ Contrairement aux croyances populaires, les Cactacées ne sont pas considérés comme étant des arbres. Les cactus couvrent un large éventail de formes et de tailles. On en trouve des sphériques, cylindriques, en forme de pilier, avec des feuilles pointues ou en forme de raquettes appelées cladodes… Le plus grand est Pachycereus pringlei, avec une taille mesurée de 19,2 m[1], le plus petit est Blossfeldia liliputiana, d’1 cm de diamètre à sa taille adulte[2].
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+ Le mot cactus vient du grec ancien κάκτος / káktos, désignant le chardon. Il a été utilisé comme le nom du premier genre de ces plantes par Carl von Linné, avant que de nombreux autres noms de genres en soient séparés. Il y a désaccord sur la forme du pluriel. Le pluriel grec est κάκτοι / káktoi. Quand le nom est latinisé, le pluriel est cacti. Cette forme est adoptée notamment en anglais. Le français, qui préfère ne pas utiliser les pluriels latins, dit « cactus » au pluriel comme au singulier.
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+ La famille des Cactaceae est une famille de plantes dicotylédones qui comprend environ 2500 espèces réparties en près de 90 genres.
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+ Cactus était aussi un nom de genre dans la classification binomiale codifiée par Carl von Linné. Il n'apparaît plus dans la classification actuelle que comme suffixe de certains noms de genre, tels que Echinocactus, Pterocactus, Stenocactus, etc.
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+ Dans le langage courant, le mot cactus désigne souvent le figuier de Barbarie (Opuntia ficus-indica), plante naturalisée très commune sur les bords de la Méditerranée.
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+ L'appartenance à la famille des Cactaceae se détermine par quatre principaux critères :
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+ L'existence d'aréoles est le critère le plus employé par l'amateur, d'abord parce qu'il n'est pas nécessaire d'attendre la floraison et la fructification pour les observer, ensuite parce que, contrairement aux deux autres critères, les aréoles n'existent dans aucune autre famille de plantes.
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+ Les agaves, les Lithops, les euphorbes et les Pachypodium ne sont pas des cactus.
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+ On peut distinguer six formes différentes :
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+ Ce sont des plantes herbacées ou des arbustes, généralement à forme végétative très particulière, avec la fonction chlorophyllienne transférée aux tiges. Souvent épineux, pérennes, le plus souvent succulents, les cactus sont parfois épiphytes ou grimpants.
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+ L'aspect actuel des cactus s'explique principalement par l'adaptation aux conditions de sécheresse, à l'origine du développement de la fonction de stockage et de la réduction des surfaces d'évaporation.
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+
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+ La fonction de stockage s'est traduite par un épaississement de la tige, et, pour quelques espèces, par le développement de racines tubéreuses (Pterocactus tuberosus par exemple). Elle explique aussi l'apparition des côtes ou une disposition des mamelons en spirale, qui permettent, un peu comme sur un accordéon, la dilatation et la rétraction du corps de la plante au gré des périodes de pluies et de sécheresse, sans déchirure de l'épiderme.
35
+ La réduction des surfaces d'évaporation s'est traduite par un épaississement de l'épiderme, parfois même recouvert d'une sorte de cire, une diminution du nombre de stomates (petit orifice permettant la respiration), et surtout, chez beaucoup d'espèces, la disparition des feuilles (voir évapotranspiration).
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37
+ Quant aux épines, leur fonction est multiple : protection contre les animaux, captation de la rosée, protection de l'épiderme contre les ardeurs du Soleil, le vent desséchant ou le froid d'altitude, dissémination de l'espèce en s'accrochant aux toisons des animaux... (cependant, cette dernière hypothèse demeure encore du domaine des considérations théoriques)
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+ Les fleurs de cactus sont parfois de grande taille. Comme les épines et les branches, elles poussent sur les aréoles. Beaucoup de cactus fleurissent la nuit. Leurs fleurs sont blanches ou très claires. Ils sont pollinisés par des papillons ou autres insectes nocturnes ou parfois par de petits animaux tels que les chauves-souris. À l'intérieur de la maison, c'est un choc thermique qui fera fleurir le cactus. Les fruits de certaines espèces sont comestibles (figuier de Barbarie).
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+ Comme les plantes succulentes, les cactus présentent parfois des formes dites « monstrueuses » appréciées des collectionneurs, car donnant l'apparence d'espèces différentes et uniques.
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+ L'origine du phénomène est inconnue, probablement due à des mutations. Il y a deux phénomènes :
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+ Mammillaria cristée
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+ Carnegia cristé
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+ Saguaro cristé
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+ Rebutia fasciée
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+ Echinopsis oxygona cristé
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+ Les cactus peuvent être regroupés en cinq grands types morphologiques :
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+ Les cactus sont presque exclusivement des plantes du Nouveau Monde. Une exception toutefois, Rhipsalis baccifera ; cette espèce a une répartition sur toute la zone subtropicale. Elle aurait colonisé assez récemment le Vieux Continent (quelques milliers d'années), probablement par des graines transportées dans le système digestif d'oiseaux migrateurs.
58
+ La vallée de Tehuacán (Mexique) est l'un des plus riches sites de cactus dans le monde[4].
59
+ Beaucoup d'autres cactus (et notamment les Opuntias) se sont acclimatés sur les autres continents après avoir été introduits par l'homme.
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+ Les Cactus ont dû évoluer dans les derniers 30 à 40 millions d'années, quand les continents étaient déjà bien séparés.
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+ Les cactus ont un métabolisme acide crassulacéen (CAM), contrairement à la plupart des plantes[5]. En particulier, elles n'absorbent le dioxyde de carbone que pendant la nuit, et non le jour[5],[6].
66
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67
+ Les cactus figurent sur les dessins et sculpture de l'ancienne civilisation aztèque tels que le codex Mendoza au XIVe siècle.
68
+ À la suite d'une prophétie, une partie du peuple, entrainée par des prêtres transportant des effigies sacrées, partit à la recherche d'un lieu où ils verraient un aigle perché sur un cactus et dévorant un serpent.
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+ Lorsqu'une telle rencontre eut lieu, ils fondèrent leur capitale Tenochtitlan (l'ancien nom de Mexico).
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+ En 1822, le général Iturbide attribua l'emblème de la cité aux armoiries du pays, le Mexique : un aigle perché sur un nopal (une espèce d'Opuntia) dévorant un serpent.
72
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+ On trouve aussi des images de cactus dans l'ancienne civilisation Moche au Pérou, notamment Trichocereus pachanoi[7], certains d'entre eux aux propriétés enthéogènes étant utilisés par ces Indiens à des fins religieuses.
74
+
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+ La nomenclature des Cactaceae a été très fluctuante. En effet, les différentes espèces n'existaient pas en Europe pendant l'Antiquité et sont arrivées en vagues progressives à compter de la "découverte" de l'Amérique.
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+ Christophe Colomb a ramené les premiers cactus en Europe : des Melocactus en provenance des Antilles.
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+ Les premières espèces ramenées ont reçu le nom de cactus du grec ancien kaktos, qui désignait une espèce d'épineux, peut-être le chardon.
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+ En 1597, John Gerard distingue dans son Herball publié à Londres quatre espèces : un Melocactus, deux Cereus et un Opuntia.
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+ En 1753, Carl von Linné regroupe sous le genre Cactus les vingt-deux espèces connues.
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+ Vers 1770, Philip Miller isole trois genres : Pereskia, Opuntia, Cereus, gardant le terme Cactus pour tous les autres.
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+ En 1812, A. H. Haworth isole cinq nouveaux genres, dont Mammillaria.
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+ Ultérieurement, Engelmann, Britton et Rose et Backeberg isolent neuf nouveaux genres[8].
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+ En 1903, Karl Schumann publie une monographie avec 21 genres et 760 espèces.
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+ En 1958-1962, Backeberg dénombre 300 genres et 2000 espèces. Le nombre de genres a été réduit par la suite[3].
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+ Au fil du temps les cactus ont joui d'une popularité croissante.
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+ L'intérêt pour les cactus au XXe siècle a abouti à des collectes excessives et à la disparition de certaines espèces. Mais de nouvelles espèces ou variétés sont aujourd'hui encore découvertes tous les ans.
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+ Tous les cactus sont couverts par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages (CITES), et de nombreuses espèces sont pleinement protégées en raison de leur inscription à l'Annexe 1.
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100
+ Certains pays ont une attitude contradictoire concernant la protection des espèces. Au Mexique par exemple, ramasser des cactus est puni de prison. Mais les extensions urbaines détruisent des sites de cactus. C'est d'autant plus critique pour les espèces dont la zone de répartition est très réduite, parfois moins de 1 000 m2.
101
+
102
+ En 2015, un groupe de 80 chercheurs a utilisé les catégories et critères de la liste rouge des espèces menacées de l'UICN pour produire une première étude mondiale sur le degré de menace et le type de menace qui pèsent sur les espèces de plantes épineuses[9].
103
+ Les auteurs de l'étude alertent sur le fait que 31 % des espèces de cactus sont menacés à court ou moyen terme (500 espèces sur les 1 478 recensées, ce qui en fait un des groupes les plus menacés)[9].
104
+
105
+ On pourrait intuitivement penser que le réchauffement climatique favorise les cactus, au moins dans certaines régions du monde, mais selon l'UICN si environ 1/3 des cactus est menacé d’extinction sur la planète, c'est en raison principalement de l'agriculture (conversion des terres pour des cultures), et localement en raison de l'aquaculture (la crevetticulture est en plein développement dans le désert mexicain), ou parfois en raison de conversion de sols arides en plantations agro-industrielles d'Eucalyptus pour la pâte à papier, comme dans le sud du Brésil). Ceci est notamment le cas dans certaines régions du nord du Mexique, d'Amérique centrale et du sud de l'Amérique du Sud. La seconde cause est l'artificialisation des terres par l'urbanisation et les zones d'activités commerciales ou industrielles (surtout dans les zones côtières dont au Mexique et dans les Caraïbes ou dans la péninsule de Baja en Californie)[9].
106
+ Le commerce illégal des cactées est une troisième menace qui se surajoute aux deux précédemment citées, soutenue par la demande de certains collectionneurs. La pression de cette demande semble jusqu'alors avoir été sous-estimée[9].
107
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108
+ L’analyse de l'UICN montre que les zones où ces trois types de menaces coexistent sont souvent aussi celles où l’on trouve le plus grand nombre d’espèces menacées (ex : centre du Mexique et Est du Brésil)[9].
109
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110
+ Ces données récentes montrent que les pressions anthropiques sur la biodiversité des terres arides ont été sous-estimées[9].
111
+ Selon Inger Anderson, directrice générale de l'UICN, «L’ampleur du commerce illégal d’espèces sauvages - y compris de la flore » est aussi en cause, plus que ne le pensait l'UICN. Et elle rappelle que « le trafic d’espèces sauvages concerne bien plus d’espèces que les charismatiques rhinocéros ou éléphants qui attirent l’attention du monde entier ». L’étude montre que « Les points chauds de menace sur ces espèces de cactus ne se chevauchent pas ou peu avec ceux déjà connus pour d'autres groupes taxonomiques », ce qui doit faire reconsidérer les stratégies actuelles de conservation de la biodiversité, en milieu aride notamment. Les régions les plus gravement touchées sont le sud de l’État de Rio Grande do Sul (Brésil) et le nord de l’Artigas (Uruguay), soit une zone d’environ 500 km2. Ces zones comptent aussi parmi les principaux « centres de diversité des cactus ». Viennent ensuite les États de Querétaro, de San Luis Potosí, d’Oaxaca et de Puebla dans la région de Tehuacán-Cuicatlán (Mexique), l’Est de l’État de Bahia et le nord du Minas Gerais ; ainsi qu’au Chili la partie sud de l’Antofagasta. L’est de l'Uruguay est également touché. Il existe aussi d’autres régions caractérisées par une richesse globale plutôt faible, mais une forte proportion d'espèces menacées : au Guatemala, en Colombie et dans plusieurs régions du Pérou et du Chili[9].
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+ Certaines espèces de cactées dont un grand nombre d'espèces brésiliennes, comme Arthrocereus glaziovii et Coleocephalocereus purpureus ne poussent que sur des sols riches en fer ou sur des inselbergs Canga, qui sont justement très recherchés par l'industrie minière. Ainsi Arrojadoa marylaniae semble condamné à court terme, car ne poussant que sur un substrat de quartz blanc unique menacé par l'exploitation minière. Quelques espèces sont menacées par un surpâturage itinérant[9].
114
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+ Le commerce national et international des cactus est souvent illégal[10]. L’UICN note que 86 % des cactus menacés utilisés en horticulture proviennent de populations sauvages. Ce commerce illégal a été en partie réduit en 1975 par l’inscription de l'ensemble de la famille (avec quelques exceptions) dans la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore (CITES) sauvages menacées d'extinction et par la disponibilité des plantes cultivées à partir de semences sur les marchés internationaux. Cependant, la collecte continue à menacer des espèces notamment dans les pays où la mise en œuvre de la CITES est incomplète ou récente, comme au Pérou, et elle reste une menace latente pour toute espèce nouvellement décrite. Pour cette raison, les experts ne divulguent plus la localisation précise d’espèces récemment découvertes afin de limiter les collectes insoutenables de graines ou d’individus[9].
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117
+ Plus de 50 % des espèces de cactus (57 %) sont utilisées par l’Homme principalement pour les collections et l’horticulture ornementale (674 espèces), souvent via des cueillettes de plantes et de graines pour les collections spécialisées[9]. 154 espèces sont des aliments pour l’homme ou le bétail et 64 espèces ont un usage médicinal et/ou vétérinaire). 64 % des cactus menacés sont utilisés par l'homme sous l’une de ces formes et 57 % (236 espèces) en horticulture[9].
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+ Les utilisations décrites ci-dessous sont limitées aux Cactaceae. Elles excluent donc des genres tels que Agave et Aloe.
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+ Le principal usage est de servir de plante d'ornement, en serre dans les régions tempérées, en extérieur dans les régions chaudes et sèches, notamment dans les régions frappées de restrictions d'arrosage comme certaines régions d'Australie.
122
+ Certains, comme Echinocactus grusonii encore appelé coussin de belle-mère ou Golden Barrel Cactus en anglais (cactus baril d'or), sont très utilisés.
123
+ Il en résulte une culture intensive dans les jardineries.
124
+
125
+ Dans des régions pauvres (telles que certaines régions du Kenya), des espèces sont utilisées en tant que clôture pour éviter la divagation des animaux.
126
+ Elles peuvent aussi éviter l'intrusion de voleurs et sécuriser une fenêtre si elles sont plantées en dessous[11].
127
+ L'Opuntia a été importée en Australie au XIXe siècle pour être utilisée en tant que haies naturelles et développer l'élevage des Cochenilles en vue de produire un colorant rouge naturel (l'acide carminique). Ces cactus sont toutefois devenus envahissants et, comme ils ne sont pas consommés par les herbivores australiens, l'Opuntia a rendu 40 000 km2 de terres agricoles improductives[réf. nécessaire]. Pour limiter les effets négatifs de ces cactus, la mouche Cactoblastis cactorum, dont les larves se nourrissent des fruits des Opuntia, a été introduite dans les années 1920.
128
+
129
+ Les troncs de grands cactus morts sont parfois utilisés comme bois de construction. Leur structure ligneuse et l'air sec les rendent très solides.
130
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131
+ Certains cactus peuvent servir de combustibles. Les épines de certaines espèces telles que Trichocereus pacasana atteignent 10 cm et servent d'aiguilles pour des dentelles ou du tricot.
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+
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+ L'Opuntia ficus-indica, plus communément appelé figuier de Barbarie, produit des fruits comestibles contenant jusqu'à 15 % de sucre.
134
+ Il sert aussi de plante hôte pour l'élevage de la cochenille Coccus cacti utilisée pour produire par écrasement un colorant rouge naturel, le carmin. Il faut recueillir 140 000 insectes pour produire un kilogramme de matière sèche. Il est utilisé pour des rouges à lèvres haut de gamme ou dans le Campari.
135
+
136
+ D'autres cactus portent des fruits comestibles : Hylocereus, qui produit le fruit Dragon ou pitaya.
137
+ Certains peuples d'Amérique consommaient certains Echinocereus appelés pour cela cactus-fraises.
138
+
139
+ Dans de nombreuses régions, on donne certaines espèces d'Opuntia à raquettes plates comme fourrage pour les bestiaux.
140
+
141
+ Certains peuples se désaltéraient de l'eau contenue dans les Cereus.
142
+
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+ Depuis 2 000 ans[réf. nécessaire], les Amérindiens du sud-ouest des États-Unis sucent, lors des cérémonies rituelles, des morceaux séchés du petit cactus sans épine appelé peyotl, Lophophora williamsii, en raison de ses propriétés psychotropes provoquées par les alcaloïdes qu'il contient.
144
+
145
+ Certaines espèces d'Echinopsis (anciennement Trichocereus) ont également des propriétés psychoactives. Par exemple, le cactus San Pedro, un modèle commun dans de nombreuses jardineries, est connu pour contenir de la mescaline.
146
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+ Les cactus poussent principalement dans les régions arides du globe, telles que les déserts. On les retrouve au Mexique, aux États-Unis (désert des Mojaves), sur le pourtour méditerranéen (Grèce, Maroc...), ainsi que dans certaines régions du Sahara et d'Australie.
148
+
149
+ Substrat: Les cactus poussent dans des sols pauvres et arides. Le substrat doit permettre aux racines de s'aérer et doit être parfaitement drainé pour empêcher l'eau de stagner au niveau des racines, car l'humidité favorise le développement de pourritures qui tueraient le cactus.
150
+
151
+ Le substrat "idéal" est constitué de 50 % de terreau, 10 % de sable grossier (2 à 5 mm), 20 % de pouzzolane et 20 % de perlite, mais un mélange standard (3 tiers), voire un terreau à cactées du commerce, convient aussi. Pour faciliter le drainage du substrat, placer dans le fond du pot des graviers ou des morceaux cassés d'un pot en terre cuite, ou encore des billes d'argile.
152
+
153
+ Lumière : Les cactées ont besoin d'un maximum de lumière. Placez-les devant les fenêtres. Cependant après l'hivernage, ne les exposez pas directement en plein soleil, mais progressivement.
154
+
155
+ Arrosage : En hiver, les cactus entrent en repos, ne les arrosez pas.  Le repos hivernal au froid (5 à 10 °C en général) et au sec est essentiel pour les cactus. Espacer les arrosages à l'automne pour les reprendre progressivement au printemps. En été, arroser de manière que toute la terre du pot soit mouillée et l’excédent d'eau évacué. Attendre que le substrat soit sec pour arroser. Un bon arrosage une fois par semaine suffit mais les cactus peuvent se passer d'eau longtemps.
156
+
157
+ Après un rempotage, n'arrosez pas immédiatement le cactus afin de permettre la cicatrisation des racines blessées qui sinon risqueraient de pourrir.
158
+
159
+ Rempotage : Pour renouveler les substances nécessaires à leur croissance, ou si le volume du cactus est devenu supérieur au volume de son pot, il faut rempoter les cactus, en général tous les 2 à 4 ans. Les cactées n'aimant pas l’excès de nourriture, le cactus se développera bien si le volume du pot n'est pas trop supérieur au volume de la plante; le nouveau pot de rempotage ne devra pas être supérieur au double du volume du cactus. Sortir le cactus de son pot et faire tomber délicatement une bonne partie de l'ancien substrat puis placer la plante dans son nouveau pot. Ne jamais arroser un cactus après un rempotage, mais attendre au moins une semaine afin de permettre une bonne cicatrisation des racines.
160
+
161
+ Pour saisir un cactus, on peut utiliser du journal replié plusieurs fois.
162
+
163
+ Multiplication :Les moyens les plus simple pour obtenir de nouveaux cactus sont la division et le bouturage. Le semis est plus délicat mais possible également.
164
+
165
+ Sur les autres projets Wikimedia :
166
+
167
+ Voir Liste des genres de Cactaceae.
168
+
169
+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/785.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,169 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ Famille
2
+
3
+ Classification APG III (2009)
4
+
5
+ Les Cactus, Cactées ou encore Cactacées (Cactaceae) sont une famille de plantes à fleurs. Ce sont presque toutes des plantes grasses ou plantes succulentes, c'est-à-dire des plantes xérophytes qui stockent dans leurs tissus des réserves de « suc » pour faire face aux longues périodes de sécheresse.
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+
7
+ Il ne faut pas confondre Cactus et plante succulente : toutes les plantes succulentes ne sont pas des Cactus. Ce sont des familles de plantes qui ont adopté les mêmes méthodes de lutte contre les périodes de sécheresse, comme les Asclepiadaceae ou les Crassulaceae.
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9
+ Certaines plantes de ces autres familles, par convergence des formes d'espèces soumises aux mêmes contraintes, ressemblent fortement aux cactus. C'est le cas par exemple des euphorbes cactiformes comme Euphorbia canariensis.
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11
+ Pour distinguer les vrais cactus des plantes qui leur ressemblent, il faut se reporter aux critères d'appartenance à la famille des Cactaceae. L'identification se fait par la présence d'aréoles, et, comme plus généralement en botanique, par les fleurs et les fruits.
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13
+ Contrairement aux croyances populaires, les Cactacées ne sont pas considérés comme étant des arbres. Les cactus couvrent un large éventail de formes et de tailles. On en trouve des sphériques, cylindriques, en forme de pilier, avec des feuilles pointues ou en forme de raquettes appelées cladodes… Le plus grand est Pachycereus pringlei, avec une taille mesurée de 19,2 m[1], le plus petit est Blossfeldia liliputiana, d’1 cm de diamètre à sa taille adulte[2].
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15
+ Le mot cactus vient du grec ancien κάκτος / káktos, désignant le chardon. Il a été utilisé comme le nom du premier genre de ces plantes par Carl von Linné, avant que de nombreux autres noms de genres en soient séparés. Il y a désaccord sur la forme du pluriel. Le pluriel grec est κάκτοι / káktoi. Quand le nom est latinisé, le pluriel est cacti. Cette forme est adoptée notamment en anglais. Le français, qui préfère ne pas utiliser les pluriels latins, dit « cactus » au pluriel comme au singulier.
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+ La famille des Cactaceae est une famille de plantes dicotylédones qui comprend environ 2500 espèces réparties en près de 90 genres.
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19
+ Cactus était aussi un nom de genre dans la classification binomiale codifiée par Carl von Linné. Il n'apparaît plus dans la classification actuelle que comme suffixe de certains noms de genre, tels que Echinocactus, Pterocactus, Stenocactus, etc.
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21
+ Dans le langage courant, le mot cactus désigne souvent le figuier de Barbarie (Opuntia ficus-indica), plante naturalisée très commune sur les bords de la Méditerranée.
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23
+ L'appartenance à la famille des Cactaceae se détermine par quatre principaux critères :
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+ L'existence d'aréoles est le critère le plus employé par l'amateur, d'abord parce qu'il n'est pas nécessaire d'attendre la floraison et la fructification pour les observer, ensuite parce que, contrairement aux deux autres critères, les aréoles n'existent dans aucune autre famille de plantes.
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+ Les agaves, les Lithops, les euphorbes et les Pachypodium ne sont pas des cactus.
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+ On peut distinguer six formes différentes :
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31
+ Ce sont des plantes herbacées ou des arbustes, généralement à forme végétative très particulière, avec la fonction chlorophyllienne transférée aux tiges. Souvent épineux, pérennes, le plus souvent succulents, les cactus sont parfois épiphytes ou grimpants.
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+ L'aspect actuel des cactus s'explique principalement par l'adaptation aux conditions de sécheresse, à l'origine du développement de la fonction de stockage et de la réduction des surfaces d'évaporation.
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+ La fonction de stockage s'est traduite par un épaississement de la tige, et, pour quelques espèces, par le développement de racines tubéreuses (Pterocactus tuberosus par exemple). Elle explique aussi l'apparition des côtes ou une disposition des mamelons en spirale, qui permettent, un peu comme sur un accordéon, la dilatation et la rétraction du corps de la plante au gré des périodes de pluies et de sécheresse, sans déchirure de l'épiderme.
35
+ La réduction des surfaces d'évaporation s'est traduite par un épaississement de l'épiderme, parfois même recouvert d'une sorte de cire, une diminution du nombre de stomates (petit orifice permettant la respiration), et surtout, chez beaucoup d'espèces, la disparition des feuilles (voir évapotranspiration).
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+ Quant aux épines, leur fonction est multiple : protection contre les animaux, captation de la rosée, protection de l'épiderme contre les ardeurs du Soleil, le vent desséchant ou le froid d'altitude, dissémination de l'espèce en s'accrochant aux toisons des animaux... (cependant, cette dernière hypothèse demeure encore du domaine des considérations théoriques)
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+ Les fleurs de cactus sont parfois de grande taille. Comme les épines et les branches, elles poussent sur les aréoles. Beaucoup de cactus fleurissent la nuit. Leurs fleurs sont blanches ou très claires. Ils sont pollinisés par des papillons ou autres insectes nocturnes ou parfois par de petits animaux tels que les chauves-souris. À l'intérieur de la maison, c'est un choc thermique qui fera fleurir le cactus. Les fruits de certaines espèces sont comestibles (figuier de Barbarie).
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+
41
+ Comme les plantes succulentes, les cactus présentent parfois des formes dites « monstrueuses » appréciées des collectionneurs, car donnant l'apparence d'espèces différentes et uniques.
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+ L'origine du phénomène est inconnue, probablement due à des mutations. Il y a deux phénomènes :
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+ Mammillaria cristée
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+ Carnegia cristé
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+ Saguaro cristé
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+ Rebutia fasciée
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+ Echinopsis oxygona cristé
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55
+ Les cactus peuvent être regroupés en cinq grands types morphologiques :
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+
57
+ Les cactus sont presque exclusivement des plantes du Nouveau Monde. Une exception toutefois, Rhipsalis baccifera ; cette espèce a une répartition sur toute la zone subtropicale. Elle aurait colonisé assez récemment le Vieux Continent (quelques milliers d'années), probablement par des graines transportées dans le système digestif d'oiseaux migrateurs.
58
+ La vallée de Tehuacán (Mexique) est l'un des plus riches sites de cactus dans le monde[4].
59
+ Beaucoup d'autres cactus (et notamment les Opuntias) se sont acclimatés sur les autres continents après avoir été introduits par l'homme.
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61
+ Les Cactus ont dû évoluer dans les derniers 30 à 40 millions d'années, quand les continents étaient déjà bien séparés.
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65
+ Les cactus ont un métabolisme acide crassulacéen (CAM), contrairement à la plupart des plantes[5]. En particulier, elles n'absorbent le dioxyde de carbone que pendant la nuit, et non le jour[5],[6].
66
+
67
+ Les cactus figurent sur les dessins et sculpture de l'ancienne civilisation aztèque tels que le codex Mendoza au XIVe siècle.
68
+ À la suite d'une prophétie, une partie du peuple, entrainée par des prêtres transportant des effigies sacrées, partit à la recherche d'un lieu où ils verraient un aigle perché sur un cactus et dévorant un serpent.
69
+ Lorsqu'une telle rencontre eut lieu, ils fondèrent leur capitale Tenochtitlan (l'ancien nom de Mexico).
70
+
71
+ En 1822, le général Iturbide attribua l'emblème de la cité aux armoiries du pays, le Mexique : un aigle perché sur un nopal (une espèce d'Opuntia) dévorant un serpent.
72
+
73
+ On trouve aussi des images de cactus dans l'ancienne civilisation Moche au Pérou, notamment Trichocereus pachanoi[7], certains d'entre eux aux propriétés enthéogènes étant utilisés par ces Indiens à des fins religieuses.
74
+
75
+ La nomenclature des Cactaceae a été très fluctuante. En effet, les différentes espèces n'existaient pas en Europe pendant l'Antiquité et sont arrivées en vagues progressives à compter de la "découverte" de l'Amérique.
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+
77
+ Christophe Colomb a ramené les premiers cactus en Europe : des Melocactus en provenance des Antilles.
78
+ Les premières espèces ramenées ont reçu le nom de cactus du grec ancien kaktos, qui désignait une espèce d'épineux, peut-être le chardon.
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80
+ En 1597, John Gerard distingue dans son Herball publié à Londres quatre espèces : un Melocactus, deux Cereus et un Opuntia.
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82
+ En 1753, Carl von Linné regroupe sous le genre Cactus les vingt-deux espèces connues.
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84
+ Vers 1770, Philip Miller isole trois genres : Pereskia, Opuntia, Cereus, gardant le terme Cactus pour tous les autres.
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86
+ En 1812, A. H. Haworth isole cinq nouveaux genres, dont Mammillaria.
87
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88
+ Ultérieurement, Engelmann, Britton et Rose et Backeberg isolent neuf nouveaux genres[8].
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90
+ En 1903, Karl Schumann publie une monographie avec 21 genres et 760 espèces.
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92
+ En 1958-1962, Backeberg dénombre 300 genres et 2000 espèces. Le nombre de genres a été réduit par la suite[3].
93
+
94
+ Au fil du temps les cactus ont joui d'une popularité croissante.
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+
96
+ L'intérêt pour les cactus au XXe siècle a abouti à des collectes excessives et à la disparition de certaines espèces. Mais de nouvelles espèces ou variétés sont aujourd'hui encore découvertes tous les ans.
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98
+ Tous les cactus sont couverts par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages (CITES), et de nombreuses espèces sont pleinement protégées en raison de leur inscription à l'Annexe 1.
99
+
100
+ Certains pays ont une attitude contradictoire concernant la protection des espèces. Au Mexique par exemple, ramasser des cactus est puni de prison. Mais les extensions urbaines détruisent des sites de cactus. C'est d'autant plus critique pour les espèces dont la zone de répartition est très réduite, parfois moins de 1 000 m2.
101
+
102
+ En 2015, un groupe de 80 chercheurs a utilisé les catégories et critères de la liste rouge des espèces menacées de l'UICN pour produire une première étude mondiale sur le degré de menace et le type de menace qui pèsent sur les espèces de plantes épineuses[9].
103
+ Les auteurs de l'étude alertent sur le fait que 31 % des espèces de cactus sont menacés à court ou moyen terme (500 espèces sur les 1 478 recensées, ce qui en fait un des groupes les plus menacés)[9].
104
+
105
+ On pourrait intuitivement penser que le réchauffement climatique favorise les cactus, au moins dans certaines régions du monde, mais selon l'UICN si environ 1/3 des cactus est menacé d’extinction sur la planète, c'est en raison principalement de l'agriculture (conversion des terres pour des cultures), et localement en raison de l'aquaculture (la crevetticulture est en plein développement dans le désert mexicain), ou parfois en raison de conversion de sols arides en plantations agro-industrielles d'Eucalyptus pour la pâte à papier, comme dans le sud du Brésil). Ceci est notamment le cas dans certaines régions du nord du Mexique, d'Amérique centrale et du sud de l'Amérique du Sud. La seconde cause est l'artificialisation des terres par l'urbanisation et les zones d'activités commerciales ou industrielles (surtout dans les zones côtières dont au Mexique et dans les Caraïbes ou dans la péninsule de Baja en Californie)[9].
106
+ Le commerce illégal des cactées est une troisième menace qui se surajoute aux deux précédemment citées, soutenue par la demande de certains collectionneurs. La pression de cette demande semble jusqu'alors avoir été sous-estimée[9].
107
+
108
+ L’analyse de l'UICN montre que les zones où ces trois types de menaces coexistent sont souvent aussi celles où l’on trouve le plus grand nombre d’espèces menacées (ex : centre du Mexique et Est du Brésil)[9].
109
+
110
+ Ces données récentes montrent que les pressions anthropiques sur la biodiversité des terres arides ont été sous-estimées[9].
111
+ Selon Inger Anderson, directrice générale de l'UICN, «L’ampleur du commerce illégal d’espèces sauvages - y compris de la flore » est aussi en cause, plus que ne le pensait l'UICN. Et elle rappelle que « le trafic d’espèces sauvages concerne bien plus d’espèces que les charismatiques rhinocéros ou éléphants qui attirent l’attention du monde entier ». L’étude montre que « Les points chauds de menace sur ces espèces de cactus ne se chevauchent pas ou peu avec ceux déjà connus pour d'autres groupes taxonomiques », ce qui doit faire reconsidérer les stratégies actuelles de conservation de la biodiversité, en milieu aride notamment. Les régions les plus gravement touchées sont le sud de l’État de Rio Grande do Sul (Brésil) et le nord de l’Artigas (Uruguay), soit une zone d’environ 500 km2. Ces zones comptent aussi parmi les principaux « centres de diversité des cactus ». Viennent ensuite les États de Querétaro, de San Luis Potosí, d’Oaxaca et de Puebla dans la région de Tehuacán-Cuicatlán (Mexique), l’Est de l’État de Bahia et le nord du Minas Gerais ; ainsi qu’au Chili la partie sud de l’Antofagasta. L’est de l'Uruguay est également touché. Il existe aussi d’autres régions caractérisées par une richesse globale plutôt faible, mais une forte proportion d'espèces menacées : au Guatemala, en Colombie et dans plusieurs régions du Pérou et du Chili[9].
112
+
113
+ Certaines espèces de cactées dont un grand nombre d'espèces brésiliennes, comme Arthrocereus glaziovii et Coleocephalocereus purpureus ne poussent que sur des sols riches en fer ou sur des inselbergs Canga, qui sont justement très recherchés par l'industrie minière. Ainsi Arrojadoa marylaniae semble condamné à court terme, car ne poussant que sur un substrat de quartz blanc unique menacé par l'exploitation minière. Quelques espèces sont menacées par un surpâturage itinérant[9].
114
+
115
+ Le commerce national et international des cactus est souvent illégal[10]. L’UICN note que 86 % des cactus menacés utilisés en horticulture proviennent de populations sauvages. Ce commerce illégal a été en partie réduit en 1975 par l’inscription de l'ensemble de la famille (avec quelques exceptions) dans la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore (CITES) sauvages menacées d'extinction et par la disponibilité des plantes cultivées à partir de semences sur les marchés internationaux. Cependant, la collecte continue à menacer des espèces notamment dans les pays où la mise en œuvre de la CITES est incomplète ou récente, comme au Pérou, et elle reste une menace latente pour toute espèce nouvellement décrite. Pour cette raison, les experts ne divulguent plus la localisation précise d’espèces récemment découvertes afin de limiter les collectes insoutenables de graines ou d’individus[9].
116
+
117
+ Plus de 50 % des espèces de cactus (57 %) sont utilisées par l’Homme principalement pour les collections et l’horticulture ornementale (674 espèces), souvent via des cueillettes de plantes et de graines pour les collections spécialisées[9]. 154 espèces sont des aliments pour l’homme ou le bétail et 64 espèces ont un usage médicinal et/ou vétérinaire). 64 % des cactus menacés sont utilisés par l'homme sous l’une de ces formes et 57 % (236 espèces) en horticulture[9].
118
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119
+ Les utilisations décrites ci-dessous sont limitées aux Cactaceae. Elles excluent donc des genres tels que Agave et Aloe.
120
+
121
+ Le principal usage est de servir de plante d'ornement, en serre dans les régions tempérées, en extérieur dans les régions chaudes et sèches, notamment dans les régions frappées de restrictions d'arrosage comme certaines régions d'Australie.
122
+ Certains, comme Echinocactus grusonii encore appelé coussin de belle-mère ou Golden Barrel Cactus en anglais (cactus baril d'or), sont très utilisés.
123
+ Il en résulte une culture intensive dans les jardineries.
124
+
125
+ Dans des régions pauvres (telles que certaines régions du Kenya), des espèces sont utilisées en tant que clôture pour éviter la divagation des animaux.
126
+ Elles peuvent aussi éviter l'intrusion de voleurs et sécuriser une fenêtre si elles sont plantées en dessous[11].
127
+ L'Opuntia a été importée en Australie au XIXe siècle pour être utilisée en tant que haies naturelles et développer l'élevage des Cochenilles en vue de produire un colorant rouge naturel (l'acide carminique). Ces cactus sont toutefois devenus envahissants et, comme ils ne sont pas consommés par les herbivores australiens, l'Opuntia a rendu 40 000 km2 de terres agricoles improductives[réf. nécessaire]. Pour limiter les effets négatifs de ces cactus, la mouche Cactoblastis cactorum, dont les larves se nourrissent des fruits des Opuntia, a été introduite dans les années 1920.
128
+
129
+ Les troncs de grands cactus morts sont parfois utilisés comme bois de construction. Leur structure ligneuse et l'air sec les rendent très solides.
130
+
131
+ Certains cactus peuvent servir de combustibles. Les épines de certaines espèces telles que Trichocereus pacasana atteignent 10 cm et servent d'aiguilles pour des dentelles ou du tricot.
132
+
133
+ L'Opuntia ficus-indica, plus communément appelé figuier de Barbarie, produit des fruits comestibles contenant jusqu'à 15 % de sucre.
134
+ Il sert aussi de plante hôte pour l'élevage de la cochenille Coccus cacti utilisée pour produire par écrasement un colorant rouge naturel, le carmin. Il faut recueillir 140 000 insectes pour produire un kilogramme de matière sèche. Il est utilisé pour des rouges à lèvres haut de gamme ou dans le Campari.
135
+
136
+ D'autres cactus portent des fruits comestibles : Hylocereus, qui produit le fruit Dragon ou pitaya.
137
+ Certains peuples d'Amérique consommaient certains Echinocereus appelés pour cela cactus-fraises.
138
+
139
+ Dans de nombreuses régions, on donne certaines espèces d'Opuntia à raquettes plates comme fourrage pour les bestiaux.
140
+
141
+ Certains peuples se désaltéraient de l'eau contenue dans les Cereus.
142
+
143
+ Depuis 2 000 ans[réf. nécessaire], les Amérindiens du sud-ouest des États-Unis sucent, lors des cérémonies rituelles, des morceaux séchés du petit cactus sans épine appelé peyotl, Lophophora williamsii, en raison de ses propriétés psychotropes provoquées par les alcaloïdes qu'il contient.
144
+
145
+ Certaines espèces d'Echinopsis (anciennement Trichocereus) ont également des propriétés psychoactives. Par exemple, le cactus San Pedro, un modèle commun dans de nombreuses jardineries, est connu pour contenir de la mescaline.
146
+
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+ Les cactus poussent principalement dans les régions arides du globe, telles que les déserts. On les retrouve au Mexique, aux États-Unis (désert des Mojaves), sur le pourtour méditerranéen (Grèce, Maroc...), ainsi que dans certaines régions du Sahara et d'Australie.
148
+
149
+ Substrat: Les cactus poussent dans des sols pauvres et arides. Le substrat doit permettre aux racines de s'aérer et doit être parfaitement drainé pour empêcher l'eau de stagner au niveau des racines, car l'humidité favorise le développement de pourritures qui tueraient le cactus.
150
+
151
+ Le substrat "idéal" est constitué de 50 % de terreau, 10 % de sable grossier (2 à 5 mm), 20 % de pouzzolane et 20 % de perlite, mais un mélange standard (3 tiers), voire un terreau à cactées du commerce, convient aussi. Pour faciliter le drainage du substrat, placer dans le fond du pot des graviers ou des morceaux cassés d'un pot en terre cuite, ou encore des billes d'argile.
152
+
153
+ Lumière : Les cactées ont besoin d'un maximum de lumière. Placez-les devant les fenêtres. Cependant après l'hivernage, ne les exposez pas directement en plein soleil, mais progressivement.
154
+
155
+ Arrosage : En hiver, les cactus entrent en repos, ne les arrosez pas.  Le repos hivernal au froid (5 à 10 °C en général) et au sec est essentiel pour les cactus. Espacer les arrosages à l'automne pour les reprendre progressivement au printemps. En été, arroser de manière que toute la terre du pot soit mouillée et l’excédent d'eau évacué. Attendre que le substrat soit sec pour arroser. Un bon arrosage une fois par semaine suffit mais les cactus peuvent se passer d'eau longtemps.
156
+
157
+ Après un rempotage, n'arrosez pas immédiatement le cactus afin de permettre la cicatrisation des racines blessées qui sinon risqueraient de pourrir.
158
+
159
+ Rempotage : Pour renouveler les substances nécessaires à leur croissance, ou si le volume du cactus est devenu supérieur au volume de son pot, il faut rempoter les cactus, en général tous les 2 à 4 ans. Les cactées n'aimant pas l’excès de nourriture, le cactus se développera bien si le volume du pot n'est pas trop supérieur au volume de la plante; le nouveau pot de rempotage ne devra pas être supérieur au double du volume du cactus. Sortir le cactus de son pot et faire tomber délicatement une bonne partie de l'ancien substrat puis placer la plante dans son nouveau pot. Ne jamais arroser un cactus après un rempotage, mais attendre au moins une semaine afin de permettre une bonne cicatrisation des racines.
160
+
161
+ Pour saisir un cactus, on peut utiliser du journal replié plusieurs fois.
162
+
163
+ Multiplication :Les moyens les plus simple pour obtenir de nouveaux cactus sont la division et le bouturage. Le semis est plus délicat mais possible également.
164
+
165
+ Sur les autres projets Wikimedia :
166
+
167
+ Voir Liste des genres de Cactaceae.
168
+
169
+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/786.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,169 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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+ Famille
2
+
3
+ Classification APG III (2009)
4
+
5
+ Les Cactus, Cactées ou encore Cactacées (Cactaceae) sont une famille de plantes à fleurs. Ce sont presque toutes des plantes grasses ou plantes succulentes, c'est-à-dire des plantes xérophytes qui stockent dans leurs tissus des réserves de « suc » pour faire face aux longues périodes de sécheresse.
6
+
7
+ Il ne faut pas confondre Cactus et plante succulente : toutes les plantes succulentes ne sont pas des Cactus. Ce sont des familles de plantes qui ont adopté les mêmes méthodes de lutte contre les périodes de sécheresse, comme les Asclepiadaceae ou les Crassulaceae.
8
+
9
+ Certaines plantes de ces autres familles, par convergence des formes d'espèces soumises aux mêmes contraintes, ressemblent fortement aux cactus. C'est le cas par exemple des euphorbes cactiformes comme Euphorbia canariensis.
10
+
11
+ Pour distinguer les vrais cactus des plantes qui leur ressemblent, il faut se reporter aux critères d'appartenance à la famille des Cactaceae. L'identification se fait par la présence d'aréoles, et, comme plus généralement en botanique, par les fleurs et les fruits.
12
+
13
+ Contrairement aux croyances populaires, les Cactacées ne sont pas considérés comme étant des arbres. Les cactus couvrent un large éventail de formes et de tailles. On en trouve des sphériques, cylindriques, en forme de pilier, avec des feuilles pointues ou en forme de raquettes appelées cladodes… Le plus grand est Pachycereus pringlei, avec une taille mesurée de 19,2 m[1], le plus petit est Blossfeldia liliputiana, d’1 cm de diamètre à sa taille adulte[2].
14
+
15
+ Le mot cactus vient du grec ancien κάκτος / káktos, désignant le chardon. Il a été utilisé comme le nom du premier genre de ces plantes par Carl von Linné, avant que de nombreux autres noms de genres en soient séparés. Il y a désaccord sur la forme du pluriel. Le pluriel grec est κάκτοι / káktoi. Quand le nom est latinisé, le pluriel est cacti. Cette forme est adoptée notamment en anglais. Le français, qui préfère ne pas utiliser les pluriels latins, dit « cactus » au pluriel comme au singulier.
16
+
17
+ La famille des Cactaceae est une famille de plantes dicotylédones qui comprend environ 2500 espèces réparties en près de 90 genres.
18
+
19
+ Cactus était aussi un nom de genre dans la classification binomiale codifiée par Carl von Linné. Il n'apparaît plus dans la classification actuelle que comme suffixe de certains noms de genre, tels que Echinocactus, Pterocactus, Stenocactus, etc.
20
+
21
+ Dans le langage courant, le mot cactus désigne souvent le figuier de Barbarie (Opuntia ficus-indica), plante naturalisée très commune sur les bords de la Méditerranée.
22
+
23
+ L'appartenance à la famille des Cactaceae se détermine par quatre principaux critères :
24
+
25
+ L'existence d'aréoles est le critère le plus employé par l'amateur, d'abord parce qu'il n'est pas nécessaire d'attendre la floraison et la fructification pour les observer, ensuite parce que, contrairement aux deux autres critères, les aréoles n'existent dans aucune autre famille de plantes.
26
+
27
+ Les agaves, les Lithops, les euphorbes et les Pachypodium ne sont pas des cactus.
28
+
29
+ On peut distinguer six formes différentes :
30
+
31
+ Ce sont des plantes herbacées ou des arbustes, généralement à forme végétative très particulière, avec la fonction chlorophyllienne transférée aux tiges. Souvent épineux, pérennes, le plus souvent succulents, les cactus sont parfois épiphytes ou grimpants.
32
+ L'aspect actuel des cactus s'explique principalement par l'adaptation aux conditions de sécheresse, à l'origine du développement de la fonction de stockage et de la réduction des surfaces d'évaporation.
33
+
34
+ La fonction de stockage s'est traduite par un épaississement de la tige, et, pour quelques espèces, par le développement de racines tubéreuses (Pterocactus tuberosus par exemple). Elle explique aussi l'apparition des côtes ou une disposition des mamelons en spirale, qui permettent, un peu comme sur un accordéon, la dilatation et la rétraction du corps de la plante au gré des périodes de pluies et de sécheresse, sans déchirure de l'épiderme.
35
+ La réduction des surfaces d'évaporation s'est traduite par un épaississement de l'épiderme, parfois même recouvert d'une sorte de cire, une diminution du nombre de stomates (petit orifice permettant la respiration), et surtout, chez beaucoup d'espèces, la disparition des feuilles (voir évapotranspiration).
36
+
37
+ Quant aux épines, leur fonction est multiple : protection contre les animaux, captation de la rosée, protection de l'épiderme contre les ardeurs du Soleil, le vent desséchant ou le froid d'altitude, dissémination de l'espèce en s'accrochant aux toisons des animaux... (cependant, cette dernière hypothèse demeure encore du domaine des considérations théoriques)
38
+
39
+ Les fleurs de cactus sont parfois de grande taille. Comme les épines et les branches, elles poussent sur les aréoles. Beaucoup de cactus fleurissent la nuit. Leurs fleurs sont blanches ou très claires. Ils sont pollinisés par des papillons ou autres insectes nocturnes ou parfois par de petits animaux tels que les chauves-souris. À l'intérieur de la maison, c'est un choc thermique qui fera fleurir le cactus. Les fruits de certaines espèces sont comestibles (figuier de Barbarie).
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41
+ Comme les plantes succulentes, les cactus présentent parfois des formes dites « monstrueuses » appréciées des collectionneurs, car donnant l'apparence d'espèces différentes et uniques.
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43
+ L'origine du phénomène est inconnue, probablement due à des mutations. Il y a deux phénomènes :
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+ Mammillaria cristée
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+ Carnegia cristé
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+ Saguaro cristé
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+ Rebutia fasciée
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+ Echinopsis oxygona cristé
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55
+ Les cactus peuvent être regroupés en cinq grands types morphologiques :
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57
+ Les cactus sont presque exclusivement des plantes du Nouveau Monde. Une exception toutefois, Rhipsalis baccifera ; cette espèce a une répartition sur toute la zone subtropicale. Elle aurait colonisé assez récemment le Vieux Continent (quelques milliers d'années), probablement par des graines transportées dans le système digestif d'oiseaux migrateurs.
58
+ La vallée de Tehuacán (Mexique) est l'un des plus riches sites de cactus dans le monde[4].
59
+ Beaucoup d'autres cactus (et notamment les Opuntias) se sont acclimatés sur les autres continents après avoir été introduits par l'homme.
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+ Les Cactus ont dû évoluer dans les derniers 30 à 40 millions d'années, quand les continents étaient déjà bien séparés.
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65
+ Les cactus ont un métabolisme acide crassulacéen (CAM), contrairement à la plupart des plantes[5]. En particulier, elles n'absorbent le dioxyde de carbone que pendant la nuit, et non le jour[5],[6].
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67
+ Les cactus figurent sur les dessins et sculpture de l'ancienne civilisation aztèque tels que le codex Mendoza au XIVe siècle.
68
+ À la suite d'une prophétie, une partie du peuple, entrainée par des prêtres transportant des effigies sacrées, partit à la recherche d'un lieu où ils verraient un aigle perché sur un cactus et dévorant un serpent.
69
+ Lorsqu'une telle rencontre eut lieu, ils fondèrent leur capitale Tenochtitlan (l'ancien nom de Mexico).
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71
+ En 1822, le général Iturbide attribua l'emblème de la cité aux armoiries du pays, le Mexique : un aigle perché sur un nopal (une espèce d'Opuntia) dévorant un serpent.
72
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73
+ On trouve aussi des images de cactus dans l'ancienne civilisation Moche au Pérou, notamment Trichocereus pachanoi[7], certains d'entre eux aux propriétés enthéogènes étant utilisés par ces Indiens à des fins religieuses.
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75
+ La nomenclature des Cactaceae a été très fluctuante. En effet, les différentes espèces n'existaient pas en Europe pendant l'Antiquité et sont arrivées en vagues progressives à compter de la "découverte" de l'Amérique.
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77
+ Christophe Colomb a ramené les premiers cactus en Europe : des Melocactus en provenance des Antilles.
78
+ Les premières espèces ramenées ont reçu le nom de cactus du grec ancien kaktos, qui désignait une espèce d'épineux, peut-être le chardon.
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80
+ En 1597, John Gerard distingue dans son Herball publié à Londres quatre espèces : un Melocactus, deux Cereus et un Opuntia.
81
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82
+ En 1753, Carl von Linné regroupe sous le genre Cactus les vingt-deux espèces connues.
83
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84
+ Vers 1770, Philip Miller isole trois genres : Pereskia, Opuntia, Cereus, gardant le terme Cactus pour tous les autres.
85
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86
+ En 1812, A. H. Haworth isole cinq nouveaux genres, dont Mammillaria.
87
+
88
+ Ultérieurement, Engelmann, Britton et Rose et Backeberg isolent neuf nouveaux genres[8].
89
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90
+ En 1903, Karl Schumann publie une monographie avec 21 genres et 760 espèces.
91
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92
+ En 1958-1962, Backeberg dénombre 300 genres et 2000 espèces. Le nombre de genres a été réduit par la suite[3].
93
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94
+ Au fil du temps les cactus ont joui d'une popularité croissante.
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+ L'intérêt pour les cactus au XXe siècle a abouti à des collectes excessives et à la disparition de certaines espèces. Mais de nouvelles espèces ou variétés sont aujourd'hui encore découvertes tous les ans.
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+ Tous les cactus sont couverts par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages (CITES), et de nombreuses espèces sont pleinement protégées en raison de leur inscription à l'Annexe 1.
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+ Certains pays ont une attitude contradictoire concernant la protection des espèces. Au Mexique par exemple, ramasser des cactus est puni de prison. Mais les extensions urbaines détruisent des sites de cactus. C'est d'autant plus critique pour les espèces dont la zone de répartition est très réduite, parfois moins de 1 000 m2.
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102
+ En 2015, un groupe de 80 chercheurs a utilisé les catégories et critères de la liste rouge des espèces menacées de l'UICN pour produire une première étude mondiale sur le degré de menace et le type de menace qui pèsent sur les espèces de plantes épineuses[9].
103
+ Les auteurs de l'étude alertent sur le fait que 31 % des espèces de cactus sont menacés à court ou moyen terme (500 espèces sur les 1 478 recensées, ce qui en fait un des groupes les plus menacés)[9].
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+ On pourrait intuitivement penser que le réchauffement climatique favorise les cactus, au moins dans certaines régions du monde, mais selon l'UICN si environ 1/3 des cactus est menacé d’extinction sur la planète, c'est en raison principalement de l'agriculture (conversion des terres pour des cultures), et localement en raison de l'aquaculture (la crevetticulture est en plein développement dans le désert mexicain), ou parfois en raison de conversion de sols arides en plantations agro-industrielles d'Eucalyptus pour la pâte à papier, comme dans le sud du Brésil). Ceci est notamment le cas dans certaines régions du nord du Mexique, d'Amérique centrale et du sud de l'Amérique du Sud. La seconde cause est l'artificialisation des terres par l'urbanisation et les zones d'activités commerciales ou industrielles (surtout dans les zones côtières dont au Mexique et dans les Caraïbes ou dans la péninsule de Baja en Californie)[9].
106
+ Le commerce illégal des cactées est une troisième menace qui se surajoute aux deux précédemment citées, soutenue par la demande de certains collectionneurs. La pression de cette demande semble jusqu'alors avoir été sous-estimée[9].
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108
+ L’analyse de l'UICN montre que les zones où ces trois types de menaces coexistent sont souvent aussi celles où l’on trouve le plus grand nombre d’espèces menacées (ex : centre du Mexique et Est du Brésil)[9].
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110
+ Ces données récentes montrent que les pressions anthropiques sur la biodiversité des terres arides ont été sous-estimées[9].
111
+ Selon Inger Anderson, directrice générale de l'UICN, «L’ampleur du commerce illégal d’espèces sauvages - y compris de la flore » est aussi en cause, plus que ne le pensait l'UICN. Et elle rappelle que « le trafic d’espèces sauvages concerne bien plus d’espèces que les charismatiques rhinocéros ou éléphants qui attirent l’attention du monde entier ». L’étude montre que « Les points chauds de menace sur ces espèces de cactus ne se chevauchent pas ou peu avec ceux déjà connus pour d'autres groupes taxonomiques », ce qui doit faire reconsidérer les stratégies actuelles de conservation de la biodiversité, en milieu aride notamment. Les régions les plus gravement touchées sont le sud de l’État de Rio Grande do Sul (Brésil) et le nord de l’Artigas (Uruguay), soit une zone d’environ 500 km2. Ces zones comptent aussi parmi les principaux « centres de diversité des cactus ». Viennent ensuite les États de Querétaro, de San Luis Potosí, d’Oaxaca et de Puebla dans la région de Tehuacán-Cuicatlán (Mexique), l’Est de l’État de Bahia et le nord du Minas Gerais ; ainsi qu’au Chili la partie sud de l’Antofagasta. L’est de l'Uruguay est également touché. Il existe aussi d’autres régions caractérisées par une richesse globale plutôt faible, mais une forte proportion d'espèces menacées : au Guatemala, en Colombie et dans plusieurs régions du Pérou et du Chili[9].
112
+
113
+ Certaines espèces de cactées dont un grand nombre d'espèces brésiliennes, comme Arthrocereus glaziovii et Coleocephalocereus purpureus ne poussent que sur des sols riches en fer ou sur des inselbergs Canga, qui sont justement très recherchés par l'industrie minière. Ainsi Arrojadoa marylaniae semble condamné à court terme, car ne poussant que sur un substrat de quartz blanc unique menacé par l'exploitation minière. Quelques espèces sont menacées par un surpâturage itinérant[9].
114
+
115
+ Le commerce national et international des cactus est souvent illégal[10]. L’UICN note que 86 % des cactus menacés utilisés en horticulture proviennent de populations sauvages. Ce commerce illégal a été en partie réduit en 1975 par l’inscription de l'ensemble de la famille (avec quelques exceptions) dans la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore (CITES) sauvages menacées d'extinction et par la disponibilité des plantes cultivées à partir de semences sur les marchés internationaux. Cependant, la collecte continue à menacer des espèces notamment dans les pays où la mise en œuvre de la CITES est incomplète ou récente, comme au Pérou, et elle reste une menace latente pour toute espèce nouvellement décrite. Pour cette raison, les experts ne divulguent plus la localisation précise d’espèces récemment découvertes afin de limiter les collectes insoutenables de graines ou d’individus[9].
116
+
117
+ Plus de 50 % des espèces de cactus (57 %) sont utilisées par l’Homme principalement pour les collections et l’horticulture ornementale (674 espèces), souvent via des cueillettes de plantes et de graines pour les collections spécialisées[9]. 154 espèces sont des aliments pour l’homme ou le bétail et 64 espèces ont un usage médicinal et/ou vétérinaire). 64 % des cactus menacés sont utilisés par l'homme sous l’une de ces formes et 57 % (236 espèces) en horticulture[9].
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119
+ Les utilisations décrites ci-dessous sont limitées aux Cactaceae. Elles excluent donc des genres tels que Agave et Aloe.
120
+
121
+ Le principal usage est de servir de plante d'ornement, en serre dans les régions tempérées, en extérieur dans les régions chaudes et sèches, notamment dans les régions frappées de restrictions d'arrosage comme certaines régions d'Australie.
122
+ Certains, comme Echinocactus grusonii encore appelé coussin de belle-mère ou Golden Barrel Cactus en anglais (cactus baril d'or), sont très utilisés.
123
+ Il en résulte une culture intensive dans les jardineries.
124
+
125
+ Dans des régions pauvres (telles que certaines régions du Kenya), des espèces sont utilisées en tant que clôture pour éviter la divagation des animaux.
126
+ Elles peuvent aussi éviter l'intrusion de voleurs et sécuriser une fenêtre si elles sont plantées en dessous[11].
127
+ L'Opuntia a été importée en Australie au XIXe siècle pour être utilisée en tant que haies naturelles et développer l'élevage des Cochenilles en vue de produire un colorant rouge naturel (l'acide carminique). Ces cactus sont toutefois devenus envahissants et, comme ils ne sont pas consommés par les herbivores australiens, l'Opuntia a rendu 40 000 km2 de terres agricoles improductives[réf. nécessaire]. Pour limiter les effets négatifs de ces cactus, la mouche Cactoblastis cactorum, dont les larves se nourrissent des fruits des Opuntia, a été introduite dans les années 1920.
128
+
129
+ Les troncs de grands cactus morts sont parfois utilisés comme bois de construction. Leur structure ligneuse et l'air sec les rendent très solides.
130
+
131
+ Certains cactus peuvent servir de combustibles. Les épines de certaines espèces telles que Trichocereus pacasana atteignent 10 cm et servent d'aiguilles pour des dentelles ou du tricot.
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+
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+ L'Opuntia ficus-indica, plus communément appelé figuier de Barbarie, produit des fruits comestibles contenant jusqu'à 15 % de sucre.
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+ Il sert aussi de plante hôte pour l'élevage de la cochenille Coccus cacti utilisée pour produire par écrasement un colorant rouge naturel, le carmin. Il faut recueillir 140 000 insectes pour produire un kilogramme de matière sèche. Il est utilisé pour des rouges à lèvres haut de gamme ou dans le Campari.
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+ D'autres cactus portent des fruits comestibles : Hylocereus, qui produit le fruit Dragon ou pitaya.
137
+ Certains peuples d'Amérique consommaient certains Echinocereus appelés pour cela cactus-fraises.
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139
+ Dans de nombreuses régions, on donne certaines espèces d'Opuntia à raquettes plates comme fourrage pour les bestiaux.
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+ Certains peuples se désaltéraient de l'eau contenue dans les Cereus.
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+ Depuis 2 000 ans[réf. nécessaire], les Amérindiens du sud-ouest des États-Unis sucent, lors des cérémonies rituelles, des morceaux séchés du petit cactus sans épine appelé peyotl, Lophophora williamsii, en raison de ses propriétés psychotropes provoquées par les alcaloïdes qu'il contient.
144
+
145
+ Certaines espèces d'Echinopsis (anciennement Trichocereus) ont également des propriétés psychoactives. Par exemple, le cactus San Pedro, un modèle commun dans de nombreuses jardineries, est connu pour contenir de la mescaline.
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+ Les cactus poussent principalement dans les régions arides du globe, telles que les déserts. On les retrouve au Mexique, aux États-Unis (désert des Mojaves), sur le pourtour méditerranéen (Grèce, Maroc...), ainsi que dans certaines régions du Sahara et d'Australie.
148
+
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+ Substrat: Les cactus poussent dans des sols pauvres et arides. Le substrat doit permettre aux racines de s'aérer et doit être parfaitement drainé pour empêcher l'eau de stagner au niveau des racines, car l'humidité favorise le développement de pourritures qui tueraient le cactus.
150
+
151
+ Le substrat "idéal" est constitué de 50 % de terreau, 10 % de sable grossier (2 à 5 mm), 20 % de pouzzolane et 20 % de perlite, mais un mélange standard (3 tiers), voire un terreau à cactées du commerce, convient aussi. Pour faciliter le drainage du substrat, placer dans le fond du pot des graviers ou des morceaux cassés d'un pot en terre cuite, ou encore des billes d'argile.
152
+
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+ Lumière : Les cactées ont besoin d'un maximum de lumière. Placez-les devant les fenêtres. Cependant après l'hivernage, ne les exposez pas directement en plein soleil, mais progressivement.
154
+
155
+ Arrosage : En hiver, les cactus entrent en repos, ne les arrosez pas.  Le repos hivernal au froid (5 à 10 °C en général) et au sec est essentiel pour les cactus. Espacer les arrosages à l'automne pour les reprendre progressivement au printemps. En été, arroser de manière que toute la terre du pot soit mouillée et l’excédent d'eau évacué. Attendre que le substrat soit sec pour arroser. Un bon arrosage une fois par semaine suffit mais les cactus peuvent se passer d'eau longtemps.
156
+
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+ Après un rempotage, n'arrosez pas immédiatement le cactus afin de permettre la cicatrisation des racines blessées qui sinon risqueraient de pourrir.
158
+
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+ Rempotage : Pour renouveler les substances nécessaires à leur croissance, ou si le volume du cactus est devenu supérieur au volume de son pot, il faut rempoter les cactus, en général tous les 2 à 4 ans. Les cactées n'aimant pas l’excès de nourriture, le cactus se développera bien si le volume du pot n'est pas trop supérieur au volume de la plante; le nouveau pot de rempotage ne devra pas être supérieur au double du volume du cactus. Sortir le cactus de son pot et faire tomber délicatement une bonne partie de l'ancien substrat puis placer la plante dans son nouveau pot. Ne jamais arroser un cactus après un rempotage, mais attendre au moins une semaine afin de permettre une bonne cicatrisation des racines.
160
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+ Pour saisir un cactus, on peut utiliser du journal replié plusieurs fois.
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+
163
+ Multiplication :Les moyens les plus simple pour obtenir de nouveaux cactus sont la division et le bouturage. Le semis est plus délicat mais possible également.
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+
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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167
+ Voir Liste des genres de Cactaceae.
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/787.html.txt ADDED
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+ Famille
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+
3
+ Classification APG III (2009)
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+
5
+ Les Cactus, Cactées ou encore Cactacées (Cactaceae) sont une famille de plantes à fleurs. Ce sont presque toutes des plantes grasses ou plantes succulentes, c'est-à-dire des plantes xérophytes qui stockent dans leurs tissus des réserves de « suc » pour faire face aux longues périodes de sécheresse.
6
+
7
+ Il ne faut pas confondre Cactus et plante succulente : toutes les plantes succulentes ne sont pas des Cactus. Ce sont des familles de plantes qui ont adopté les mêmes méthodes de lutte contre les périodes de sécheresse, comme les Asclepiadaceae ou les Crassulaceae.
8
+
9
+ Certaines plantes de ces autres familles, par convergence des formes d'espèces soumises aux mêmes contraintes, ressemblent fortement aux cactus. C'est le cas par exemple des euphorbes cactiformes comme Euphorbia canariensis.
10
+
11
+ Pour distinguer les vrais cactus des plantes qui leur ressemblent, il faut se reporter aux critères d'appartenance à la famille des Cactaceae. L'identification se fait par la présence d'aréoles, et, comme plus généralement en botanique, par les fleurs et les fruits.
12
+
13
+ Contrairement aux croyances populaires, les Cactacées ne sont pas considérés comme étant des arbres. Les cactus couvrent un large éventail de formes et de tailles. On en trouve des sphériques, cylindriques, en forme de pilier, avec des feuilles pointues ou en forme de raquettes appelées cladodes… Le plus grand est Pachycereus pringlei, avec une taille mesurée de 19,2 m[1], le plus petit est Blossfeldia liliputiana, d’1 cm de diamètre à sa taille adulte[2].
14
+
15
+ Le mot cactus vient du grec ancien κάκτος / káktos, désignant le chardon. Il a été utilisé comme le nom du premier genre de ces plantes par Carl von Linné, avant que de nombreux autres noms de genres en soient séparés. Il y a désaccord sur la forme du pluriel. Le pluriel grec est κάκτοι / káktoi. Quand le nom est latinisé, le pluriel est cacti. Cette forme est adoptée notamment en anglais. Le français, qui préfère ne pas utiliser les pluriels latins, dit « cactus » au pluriel comme au singulier.
16
+
17
+ La famille des Cactaceae est une famille de plantes dicotylédones qui comprend environ 2500 espèces réparties en près de 90 genres.
18
+
19
+ Cactus était aussi un nom de genre dans la classification binomiale codifiée par Carl von Linné. Il n'apparaît plus dans la classification actuelle que comme suffixe de certains noms de genre, tels que Echinocactus, Pterocactus, Stenocactus, etc.
20
+
21
+ Dans le langage courant, le mot cactus désigne souvent le figuier de Barbarie (Opuntia ficus-indica), plante naturalisée très commune sur les bords de la Méditerranée.
22
+
23
+ L'appartenance à la famille des Cactaceae se détermine par quatre principaux critères :
24
+
25
+ L'existence d'aréoles est le critère le plus employé par l'amateur, d'abord parce qu'il n'est pas nécessaire d'attendre la floraison et la fructification pour les observer, ensuite parce que, contrairement aux deux autres critères, les aréoles n'existent dans aucune autre famille de plantes.
26
+
27
+ Les agaves, les Lithops, les euphorbes et les Pachypodium ne sont pas des cactus.
28
+
29
+ On peut distinguer six formes différentes :
30
+
31
+ Ce sont des plantes herbacées ou des arbustes, généralement à forme végétative très particulière, avec la fonction chlorophyllienne transférée aux tiges. Souvent épineux, pérennes, le plus souvent succulents, les cactus sont parfois épiphytes ou grimpants.
32
+ L'aspect actuel des cactus s'explique principalement par l'adaptation aux conditions de sécheresse, à l'origine du développement de la fonction de stockage et de la réduction des surfaces d'évaporation.
33
+
34
+ La fonction de stockage s'est traduite par un épaississement de la tige, et, pour quelques espèces, par le développement de racines tubéreuses (Pterocactus tuberosus par exemple). Elle explique aussi l'apparition des côtes ou une disposition des mamelons en spirale, qui permettent, un peu comme sur un accordéon, la dilatation et la rétraction du corps de la plante au gré des périodes de pluies et de sécheresse, sans déchirure de l'épiderme.
35
+ La réduction des surfaces d'évaporation s'est traduite par un épaississement de l'épiderme, parfois même recouvert d'une sorte de cire, une diminution du nombre de stomates (petit orifice permettant la respiration), et surtout, chez beaucoup d'espèces, la disparition des feuilles (voir évapotranspiration).
36
+
37
+ Quant aux épines, leur fonction est multiple : protection contre les animaux, captation de la rosée, protection de l'épiderme contre les ardeurs du Soleil, le vent desséchant ou le froid d'altitude, dissémination de l'espèce en s'accrochant aux toisons des animaux... (cependant, cette dernière hypothèse demeure encore du domaine des considérations théoriques)
38
+
39
+ Les fleurs de cactus sont parfois de grande taille. Comme les épines et les branches, elles poussent sur les aréoles. Beaucoup de cactus fleurissent la nuit. Leurs fleurs sont blanches ou très claires. Ils sont pollinisés par des papillons ou autres insectes nocturnes ou parfois par de petits animaux tels que les chauves-souris. À l'intérieur de la maison, c'est un choc thermique qui fera fleurir le cactus. Les fruits de certaines espèces sont comestibles (figuier de Barbarie).
40
+
41
+ Comme les plantes succulentes, les cactus présentent parfois des formes dites « monstrueuses » appréciées des collectionneurs, car donnant l'apparence d'espèces différentes et uniques.
42
+
43
+ L'origine du phénomène est inconnue, probablement due à des mutations. Il y a deux phénomènes :
44
+
45
+ Mammillaria cristée
46
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+ Carnegia cristé
48
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49
+ Saguaro cristé
50
+
51
+ Rebutia fasciée
52
+
53
+ Echinopsis oxygona cristé
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+
55
+ Les cactus peuvent être regroupés en cinq grands types morphologiques :
56
+
57
+ Les cactus sont presque exclusivement des plantes du Nouveau Monde. Une exception toutefois, Rhipsalis baccifera ; cette espèce a une répartition sur toute la zone subtropicale. Elle aurait colonisé assez récemment le Vieux Continent (quelques milliers d'années), probablement par des graines transportées dans le système digestif d'oiseaux migrateurs.
58
+ La vallée de Tehuacán (Mexique) est l'un des plus riches sites de cactus dans le monde[4].
59
+ Beaucoup d'autres cactus (et notamment les Opuntias) se sont acclimatés sur les autres continents après avoir été introduits par l'homme.
60
+
61
+ Les Cactus ont dû évoluer dans les derniers 30 à 40 millions d'années, quand les continents étaient déjà bien séparés.
62
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63
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64
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65
+ Les cactus ont un métabolisme acide crassulacéen (CAM), contrairement à la plupart des plantes[5]. En particulier, elles n'absorbent le dioxyde de carbone que pendant la nuit, et non le jour[5],[6].
66
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67
+ Les cactus figurent sur les dessins et sculpture de l'ancienne civilisation aztèque tels que le codex Mendoza au XIVe siècle.
68
+ À la suite d'une prophétie, une partie du peuple, entrainée par des prêtres transportant des effigies sacrées, partit à la recherche d'un lieu où ils verraient un aigle perché sur un cactus et dévorant un serpent.
69
+ Lorsqu'une telle rencontre eut lieu, ils fondèrent leur capitale Tenochtitlan (l'ancien nom de Mexico).
70
+
71
+ En 1822, le général Iturbide attribua l'emblème de la cité aux armoiries du pays, le Mexique : un aigle perché sur un nopal (une espèce d'Opuntia) dévorant un serpent.
72
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73
+ On trouve aussi des images de cactus dans l'ancienne civilisation Moche au Pérou, notamment Trichocereus pachanoi[7], certains d'entre eux aux propriétés enthéogènes étant utilisés par ces Indiens à des fins religieuses.
74
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75
+ La nomenclature des Cactaceae a été très fluctuante. En effet, les différentes espèces n'existaient pas en Europe pendant l'Antiquité et sont arrivées en vagues progressives à compter de la "découverte" de l'Amérique.
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+ Christophe Colomb a ramené les premiers cactus en Europe : des Melocactus en provenance des Antilles.
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+ Les premières espèces ramenées ont reçu le nom de cactus du grec ancien kaktos, qui désignait une espèce d'épineux, peut-être le chardon.
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80
+ En 1597, John Gerard distingue dans son Herball publié à Londres quatre espèces : un Melocactus, deux Cereus et un Opuntia.
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+ En 1753, Carl von Linné regroupe sous le genre Cactus les vingt-deux espèces connues.
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+ Vers 1770, Philip Miller isole trois genres : Pereskia, Opuntia, Cereus, gardant le terme Cactus pour tous les autres.
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+ En 1812, A. H. Haworth isole cinq nouveaux genres, dont Mammillaria.
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+ Ultérieurement, Engelmann, Britton et Rose et Backeberg isolent neuf nouveaux genres[8].
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+ En 1903, Karl Schumann publie une monographie avec 21 genres et 760 espèces.
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+ En 1958-1962, Backeberg dénombre 300 genres et 2000 espèces. Le nombre de genres a été réduit par la suite[3].
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+ Au fil du temps les cactus ont joui d'une popularité croissante.
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+ L'intérêt pour les cactus au XXe siècle a abouti à des collectes excessives et à la disparition de certaines espèces. Mais de nouvelles espèces ou variétés sont aujourd'hui encore découvertes tous les ans.
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+ Tous les cactus sont couverts par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages (CITES), et de nombreuses espèces sont pleinement protégées en raison de leur inscription à l'Annexe 1.
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+ Certains pays ont une attitude contradictoire concernant la protection des espèces. Au Mexique par exemple, ramasser des cactus est puni de prison. Mais les extensions urbaines détruisent des sites de cactus. C'est d'autant plus critique pour les espèces dont la zone de répartition est très réduite, parfois moins de 1 000 m2.
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102
+ En 2015, un groupe de 80 chercheurs a utilisé les catégories et critères de la liste rouge des espèces menacées de l'UICN pour produire une première étude mondiale sur le degré de menace et le type de menace qui pèsent sur les espèces de plantes épineuses[9].
103
+ Les auteurs de l'étude alertent sur le fait que 31 % des espèces de cactus sont menacés à court ou moyen terme (500 espèces sur les 1 478 recensées, ce qui en fait un des groupes les plus menacés)[9].
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105
+ On pourrait intuitivement penser que le réchauffement climatique favorise les cactus, au moins dans certaines régions du monde, mais selon l'UICN si environ 1/3 des cactus est menacé d’extinction sur la planète, c'est en raison principalement de l'agriculture (conversion des terres pour des cultures), et localement en raison de l'aquaculture (la crevetticulture est en plein développement dans le désert mexicain), ou parfois en raison de conversion de sols arides en plantations agro-industrielles d'Eucalyptus pour la pâte à papier, comme dans le sud du Brésil). Ceci est notamment le cas dans certaines régions du nord du Mexique, d'Amérique centrale et du sud de l'Amérique du Sud. La seconde cause est l'artificialisation des terres par l'urbanisation et les zones d'activités commerciales ou industrielles (surtout dans les zones côtières dont au Mexique et dans les Caraïbes ou dans la péninsule de Baja en Californie)[9].
106
+ Le commerce illégal des cactées est une troisième menace qui se surajoute aux deux précédemment citées, soutenue par la demande de certains collectionneurs. La pression de cette demande semble jusqu'alors avoir été sous-estimée[9].
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108
+ L’analyse de l'UICN montre que les zones où ces trois types de menaces coexistent sont souvent aussi celles où l’on trouve le plus grand nombre d’espèces menacées (ex : centre du Mexique et Est du Brésil)[9].
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110
+ Ces données récentes montrent que les pressions anthropiques sur la biodiversité des terres arides ont été sous-estimées[9].
111
+ Selon Inger Anderson, directrice générale de l'UICN, «L’ampleur du commerce illégal d’espèces sauvages - y compris de la flore » est aussi en cause, plus que ne le pensait l'UICN. Et elle rappelle que « le trafic d’espèces sauvages concerne bien plus d’espèces que les charismatiques rhinocéros ou éléphants qui attirent l’attention du monde entier ». L’étude montre que « Les points chauds de menace sur ces espèces de cactus ne se chevauchent pas ou peu avec ceux déjà connus pour d'autres groupes taxonomiques », ce qui doit faire reconsidérer les stratégies actuelles de conservation de la biodiversité, en milieu aride notamment. Les régions les plus gravement touchées sont le sud de l’État de Rio Grande do Sul (Brésil) et le nord de l’Artigas (Uruguay), soit une zone d’environ 500 km2. Ces zones comptent aussi parmi les principaux « centres de diversité des cactus ». Viennent ensuite les États de Querétaro, de San Luis Potosí, d’Oaxaca et de Puebla dans la région de Tehuacán-Cuicatlán (Mexique), l’Est de l’État de Bahia et le nord du Minas Gerais ; ainsi qu’au Chili la partie sud de l’Antofagasta. L’est de l'Uruguay est également touché. Il existe aussi d’autres régions caractérisées par une richesse globale plutôt faible, mais une forte proportion d'espèces menacées : au Guatemala, en Colombie et dans plusieurs régions du Pérou et du Chili[9].
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113
+ Certaines espèces de cactées dont un grand nombre d'espèces brésiliennes, comme Arthrocereus glaziovii et Coleocephalocereus purpureus ne poussent que sur des sols riches en fer ou sur des inselbergs Canga, qui sont justement très recherchés par l'industrie minière. Ainsi Arrojadoa marylaniae semble condamné à court terme, car ne poussant que sur un substrat de quartz blanc unique menacé par l'exploitation minière. Quelques espèces sont menacées par un surpâturage itinérant[9].
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115
+ Le commerce national et international des cactus est souvent illégal[10]. L’UICN note que 86 % des cactus menacés utilisés en horticulture proviennent de populations sauvages. Ce commerce illégal a été en partie réduit en 1975 par l’inscription de l'ensemble de la famille (avec quelques exceptions) dans la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore (CITES) sauvages menacées d'extinction et par la disponibilité des plantes cultivées à partir de semences sur les marchés internationaux. Cependant, la collecte continue à menacer des espèces notamment dans les pays où la mise en œuvre de la CITES est incomplète ou récente, comme au Pérou, et elle reste une menace latente pour toute espèce nouvellement décrite. Pour cette raison, les experts ne divulguent plus la localisation précise d’espèces récemment découvertes afin de limiter les collectes insoutenables de graines ou d’individus[9].
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+
117
+ Plus de 50 % des espèces de cactus (57 %) sont utilisées par l’Homme principalement pour les collections et l’horticulture ornementale (674 espèces), souvent via des cueillettes de plantes et de graines pour les collections spécialisées[9]. 154 espèces sont des aliments pour l’homme ou le bétail et 64 espèces ont un usage médicinal et/ou vétérinaire). 64 % des cactus menacés sont utilisés par l'homme sous l’une de ces formes et 57 % (236 espèces) en horticulture[9].
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119
+ Les utilisations décrites ci-dessous sont limitées aux Cactaceae. Elles excluent donc des genres tels que Agave et Aloe.
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+
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+ Le principal usage est de servir de plante d'ornement, en serre dans les régions tempérées, en extérieur dans les régions chaudes et sèches, notamment dans les régions frappées de restrictions d'arrosage comme certaines régions d'Australie.
122
+ Certains, comme Echinocactus grusonii encore appelé coussin de belle-mère ou Golden Barrel Cactus en anglais (cactus baril d'or), sont très utilisés.
123
+ Il en résulte une culture intensive dans les jardineries.
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+
125
+ Dans des régions pauvres (telles que certaines régions du Kenya), des espèces sont utilisées en tant que clôture pour éviter la divagation des animaux.
126
+ Elles peuvent aussi éviter l'intrusion de voleurs et sécuriser une fenêtre si elles sont plantées en dessous[11].
127
+ L'Opuntia a été importée en Australie au XIXe siècle pour être utilisée en tant que haies naturelles et développer l'élevage des Cochenilles en vue de produire un colorant rouge naturel (l'acide carminique). Ces cactus sont toutefois devenus envahissants et, comme ils ne sont pas consommés par les herbivores australiens, l'Opuntia a rendu 40 000 km2 de terres agricoles improductives[réf. nécessaire]. Pour limiter les effets négatifs de ces cactus, la mouche Cactoblastis cactorum, dont les larves se nourrissent des fruits des Opuntia, a été introduite dans les années 1920.
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129
+ Les troncs de grands cactus morts sont parfois utilisés comme bois de construction. Leur structure ligneuse et l'air sec les rendent très solides.
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+ Certains cactus peuvent servir de combustibles. Les épines de certaines espèces telles que Trichocereus pacasana atteignent 10 cm et servent d'aiguilles pour des dentelles ou du tricot.
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133
+ L'Opuntia ficus-indica, plus communément appelé figuier de Barbarie, produit des fruits comestibles contenant jusqu'à 15 % de sucre.
134
+ Il sert aussi de plante hôte pour l'élevage de la cochenille Coccus cacti utilisée pour produire par écrasement un colorant rouge naturel, le carmin. Il faut recueillir 140 000 insectes pour produire un kilogramme de matière sèche. Il est utilisé pour des rouges à lèvres haut de gamme ou dans le Campari.
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+
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+ D'autres cactus portent des fruits comestibles : Hylocereus, qui produit le fruit Dragon ou pitaya.
137
+ Certains peuples d'Amérique consommaient certains Echinocereus appelés pour cela cactus-fraises.
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+ Dans de nombreuses régions, on donne certaines espèces d'Opuntia à raquettes plates comme fourrage pour les bestiaux.
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+ Certains peuples se désaltéraient de l'eau contenue dans les Cereus.
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143
+ Depuis 2 000 ans[réf. nécessaire], les Amérindiens du sud-ouest des États-Unis sucent, lors des cérémonies rituelles, des morceaux séchés du petit cactus sans épine appelé peyotl, Lophophora williamsii, en raison de ses propriétés psychotropes provoquées par les alcaloïdes qu'il contient.
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+
145
+ Certaines espèces d'Echinopsis (anciennement Trichocereus) ont également des propriétés psychoactives. Par exemple, le cactus San Pedro, un modèle commun dans de nombreuses jardineries, est connu pour contenir de la mescaline.
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+
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+ Les cactus poussent principalement dans les régions arides du globe, telles que les déserts. On les retrouve au Mexique, aux États-Unis (désert des Mojaves), sur le pourtour méditerranéen (Grèce, Maroc...), ainsi que dans certaines régions du Sahara et d'Australie.
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+
149
+ Substrat: Les cactus poussent dans des sols pauvres et arides. Le substrat doit permettre aux racines de s'aérer et doit être parfaitement drainé pour empêcher l'eau de stagner au niveau des racines, car l'humidité favorise le développement de pourritures qui tueraient le cactus.
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+
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+ Le substrat "idéal" est constitué de 50 % de terreau, 10 % de sable grossier (2 à 5 mm), 20 % de pouzzolane et 20 % de perlite, mais un mélange standard (3 tiers), voire un terreau à cactées du commerce, convient aussi. Pour faciliter le drainage du substrat, placer dans le fond du pot des graviers ou des morceaux cassés d'un pot en terre cuite, ou encore des billes d'argile.
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+
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+ Lumière : Les cactées ont besoin d'un maximum de lumière. Placez-les devant les fenêtres. Cependant après l'hivernage, ne les exposez pas directement en plein soleil, mais progressivement.
154
+
155
+ Arrosage : En hiver, les cactus entrent en repos, ne les arrosez pas.  Le repos hivernal au froid (5 à 10 °C en général) et au sec est essentiel pour les cactus. Espacer les arrosages à l'automne pour les reprendre progressivement au printemps. En été, arroser de manière que toute la terre du pot soit mouillée et l’excédent d'eau évacué. Attendre que le substrat soit sec pour arroser. Un bon arrosage une fois par semaine suffit mais les cactus peuvent se passer d'eau longtemps.
156
+
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+ Après un rempotage, n'arrosez pas immédiatement le cactus afin de permettre la cicatrisation des racines blessées qui sinon risqueraient de pourrir.
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+
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+ Rempotage : Pour renouveler les substances nécessaires à leur croissance, ou si le volume du cactus est devenu supérieur au volume de son pot, il faut rempoter les cactus, en général tous les 2 à 4 ans. Les cactées n'aimant pas l’excès de nourriture, le cactus se développera bien si le volume du pot n'est pas trop supérieur au volume de la plante; le nouveau pot de rempotage ne devra pas être supérieur au double du volume du cactus. Sortir le cactus de son pot et faire tomber délicatement une bonne partie de l'ancien substrat puis placer la plante dans son nouveau pot. Ne jamais arroser un cactus après un rempotage, mais attendre au moins une semaine afin de permettre une bonne cicatrisation des racines.
160
+
161
+ Pour saisir un cactus, on peut utiliser du journal replié plusieurs fois.
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+
163
+ Multiplication :Les moyens les plus simple pour obtenir de nouveaux cactus sont la division et le bouturage. Le semis est plus délicat mais possible également.
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
166
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+ Voir Liste des genres de Cactaceae.
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/788.html.txt ADDED
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+ Famille
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+
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+ Classification APG III (2009)
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+
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+ Les Cactus, Cactées ou encore Cactacées (Cactaceae) sont une famille de plantes à fleurs. Ce sont presque toutes des plantes grasses ou plantes succulentes, c'est-à-dire des plantes xérophytes qui stockent dans leurs tissus des réserves de « suc » pour faire face aux longues périodes de sécheresse.
6
+
7
+ Il ne faut pas confondre Cactus et plante succulente : toutes les plantes succulentes ne sont pas des Cactus. Ce sont des familles de plantes qui ont adopté les mêmes méthodes de lutte contre les périodes de sécheresse, comme les Asclepiadaceae ou les Crassulaceae.
8
+
9
+ Certaines plantes de ces autres familles, par convergence des formes d'espèces soumises aux mêmes contraintes, ressemblent fortement aux cactus. C'est le cas par exemple des euphorbes cactiformes comme Euphorbia canariensis.
10
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11
+ Pour distinguer les vrais cactus des plantes qui leur ressemblent, il faut se reporter aux critères d'appartenance à la famille des Cactaceae. L'identification se fait par la présence d'aréoles, et, comme plus généralement en botanique, par les fleurs et les fruits.
12
+
13
+ Contrairement aux croyances populaires, les Cactacées ne sont pas considérés comme étant des arbres. Les cactus couvrent un large éventail de formes et de tailles. On en trouve des sphériques, cylindriques, en forme de pilier, avec des feuilles pointues ou en forme de raquettes appelées cladodes… Le plus grand est Pachycereus pringlei, avec une taille mesurée de 19,2 m[1], le plus petit est Blossfeldia liliputiana, d’1 cm de diamètre à sa taille adulte[2].
14
+
15
+ Le mot cactus vient du grec ancien κάκτος / káktos, désignant le chardon. Il a été utilisé comme le nom du premier genre de ces plantes par Carl von Linné, avant que de nombreux autres noms de genres en soient séparés. Il y a désaccord sur la forme du pluriel. Le pluriel grec est κάκτοι / káktoi. Quand le nom est latinisé, le pluriel est cacti. Cette forme est adoptée notamment en anglais. Le français, qui préfère ne pas utiliser les pluriels latins, dit « cactus » au pluriel comme au singulier.
16
+
17
+ La famille des Cactaceae est une famille de plantes dicotylédones qui comprend environ 2500 espèces réparties en près de 90 genres.
18
+
19
+ Cactus était aussi un nom de genre dans la classification binomiale codifiée par Carl von Linné. Il n'apparaît plus dans la classification actuelle que comme suffixe de certains noms de genre, tels que Echinocactus, Pterocactus, Stenocactus, etc.
20
+
21
+ Dans le langage courant, le mot cactus désigne souvent le figuier de Barbarie (Opuntia ficus-indica), plante naturalisée très commune sur les bords de la Méditerranée.
22
+
23
+ L'appartenance à la famille des Cactaceae se détermine par quatre principaux critères :
24
+
25
+ L'existence d'aréoles est le critère le plus employé par l'amateur, d'abord parce qu'il n'est pas nécessaire d'attendre la floraison et la fructification pour les observer, ensuite parce que, contrairement aux deux autres critères, les aréoles n'existent dans aucune autre famille de plantes.
26
+
27
+ Les agaves, les Lithops, les euphorbes et les Pachypodium ne sont pas des cactus.
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+
29
+ On peut distinguer six formes différentes :
30
+
31
+ Ce sont des plantes herbacées ou des arbustes, généralement à forme végétative très particulière, avec la fonction chlorophyllienne transférée aux tiges. Souvent épineux, pérennes, le plus souvent succulents, les cactus sont parfois épiphytes ou grimpants.
32
+ L'aspect actuel des cactus s'explique principalement par l'adaptation aux conditions de sécheresse, à l'origine du développement de la fonction de stockage et de la réduction des surfaces d'évaporation.
33
+
34
+ La fonction de stockage s'est traduite par un épaississement de la tige, et, pour quelques espèces, par le développement de racines tubéreuses (Pterocactus tuberosus par exemple). Elle explique aussi l'apparition des côtes ou une disposition des mamelons en spirale, qui permettent, un peu comme sur un accordéon, la dilatation et la rétraction du corps de la plante au gré des périodes de pluies et de sécheresse, sans déchirure de l'épiderme.
35
+ La réduction des surfaces d'évaporation s'est traduite par un épaississement de l'épiderme, parfois même recouvert d'une sorte de cire, une diminution du nombre de stomates (petit orifice permettant la respiration), et surtout, chez beaucoup d'espèces, la disparition des feuilles (voir évapotranspiration).
36
+
37
+ Quant aux épines, leur fonction est multiple : protection contre les animaux, captation de la rosée, protection de l'épiderme contre les ardeurs du Soleil, le vent desséchant ou le froid d'altitude, dissémination de l'espèce en s'accrochant aux toisons des animaux... (cependant, cette dernière hypothèse demeure encore du domaine des considérations théoriques)
38
+
39
+ Les fleurs de cactus sont parfois de grande taille. Comme les épines et les branches, elles poussent sur les aréoles. Beaucoup de cactus fleurissent la nuit. Leurs fleurs sont blanches ou très claires. Ils sont pollinisés par des papillons ou autres insectes nocturnes ou parfois par de petits animaux tels que les chauves-souris. À l'intérieur de la maison, c'est un choc thermique qui fera fleurir le cactus. Les fruits de certaines espèces sont comestibles (figuier de Barbarie).
40
+
41
+ Comme les plantes succulentes, les cactus présentent parfois des formes dites « monstrueuses » appréciées des collectionneurs, car donnant l'apparence d'espèces différentes et uniques.
42
+
43
+ L'origine du phénomène est inconnue, probablement due à des mutations. Il y a deux phénomènes :
44
+
45
+ Mammillaria cristée
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+ Carnegia cristé
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49
+ Saguaro cristé
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51
+ Rebutia fasciée
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+ Echinopsis oxygona cristé
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+
55
+ Les cactus peuvent être regroupés en cinq grands types morphologiques :
56
+
57
+ Les cactus sont presque exclusivement des plantes du Nouveau Monde. Une exception toutefois, Rhipsalis baccifera ; cette espèce a une répartition sur toute la zone subtropicale. Elle aurait colonisé assez récemment le Vieux Continent (quelques milliers d'années), probablement par des graines transportées dans le système digestif d'oiseaux migrateurs.
58
+ La vallée de Tehuacán (Mexique) est l'un des plus riches sites de cactus dans le monde[4].
59
+ Beaucoup d'autres cactus (et notamment les Opuntias) se sont acclimatés sur les autres continents après avoir été introduits par l'homme.
60
+
61
+ Les Cactus ont dû évoluer dans les derniers 30 à 40 millions d'années, quand les continents étaient déjà bien séparés.
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65
+ Les cactus ont un métabolisme acide crassulacéen (CAM), contrairement à la plupart des plantes[5]. En particulier, elles n'absorbent le dioxyde de carbone que pendant la nuit, et non le jour[5],[6].
66
+
67
+ Les cactus figurent sur les dessins et sculpture de l'ancienne civilisation aztèque tels que le codex Mendoza au XIVe siècle.
68
+ À la suite d'une prophétie, une partie du peuple, entrainée par des prêtres transportant des effigies sacrées, partit à la recherche d'un lieu où ils verraient un aigle perché sur un cactus et dévorant un serpent.
69
+ Lorsqu'une telle rencontre eut lieu, ils fondèrent leur capitale Tenochtitlan (l'ancien nom de Mexico).
70
+
71
+ En 1822, le général Iturbide attribua l'emblème de la cité aux armoiries du pays, le Mexique : un aigle perché sur un nopal (une espèce d'Opuntia) dévorant un serpent.
72
+
73
+ On trouve aussi des images de cactus dans l'ancienne civilisation Moche au Pérou, notamment Trichocereus pachanoi[7], certains d'entre eux aux propriétés enthéogènes étant utilisés par ces Indiens à des fins religieuses.
74
+
75
+ La nomenclature des Cactaceae a été très fluctuante. En effet, les différentes espèces n'existaient pas en Europe pendant l'Antiquité et sont arrivées en vagues progressives à compter de la "découverte" de l'Amérique.
76
+
77
+ Christophe Colomb a ramené les premiers cactus en Europe : des Melocactus en provenance des Antilles.
78
+ Les premières espèces ramenées ont reçu le nom de cactus du grec ancien kaktos, qui désignait une espèce d'épineux, peut-être le chardon.
79
+
80
+ En 1597, John Gerard distingue dans son Herball publié à Londres quatre espèces : un Melocactus, deux Cereus et un Opuntia.
81
+
82
+ En 1753, Carl von Linné regroupe sous le genre Cactus les vingt-deux espèces connues.
83
+
84
+ Vers 1770, Philip Miller isole trois genres : Pereskia, Opuntia, Cereus, gardant le terme Cactus pour tous les autres.
85
+
86
+ En 1812, A. H. Haworth isole cinq nouveaux genres, dont Mammillaria.
87
+
88
+ Ultérieurement, Engelmann, Britton et Rose et Backeberg isolent neuf nouveaux genres[8].
89
+
90
+ En 1903, Karl Schumann publie une monographie avec 21 genres et 760 espèces.
91
+
92
+ En 1958-1962, Backeberg dénombre 300 genres et 2000 espèces. Le nombre de genres a été réduit par la suite[3].
93
+
94
+ Au fil du temps les cactus ont joui d'une popularité croissante.
95
+
96
+ L'intérêt pour les cactus au XXe siècle a abouti à des collectes excessives et à la disparition de certaines espèces. Mais de nouvelles espèces ou variétés sont aujourd'hui encore découvertes tous les ans.
97
+
98
+ Tous les cactus sont couverts par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages (CITES), et de nombreuses espèces sont pleinement protégées en raison de leur inscription à l'Annexe 1.
99
+
100
+ Certains pays ont une attitude contradictoire concernant la protection des espèces. Au Mexique par exemple, ramasser des cactus est puni de prison. Mais les extensions urbaines détruisent des sites de cactus. C'est d'autant plus critique pour les espèces dont la zone de répartition est très réduite, parfois moins de 1 000 m2.
101
+
102
+ En 2015, un groupe de 80 chercheurs a utilisé les catégories et critères de la liste rouge des espèces menacées de l'UICN pour produire une première étude mondiale sur le degré de menace et le type de menace qui pèsent sur les espèces de plantes épineuses[9].
103
+ Les auteurs de l'étude alertent sur le fait que 31 % des espèces de cactus sont menacés à court ou moyen terme (500 espèces sur les 1 478 recensées, ce qui en fait un des groupes les plus menacés)[9].
104
+
105
+ On pourrait intuitivement penser que le réchauffement climatique favorise les cactus, au moins dans certaines régions du monde, mais selon l'UICN si environ 1/3 des cactus est menacé d’extinction sur la planète, c'est en raison principalement de l'agriculture (conversion des terres pour des cultures), et localement en raison de l'aquaculture (la crevetticulture est en plein développement dans le désert mexicain), ou parfois en raison de conversion de sols arides en plantations agro-industrielles d'Eucalyptus pour la pâte à papier, comme dans le sud du Brésil). Ceci est notamment le cas dans certaines régions du nord du Mexique, d'Amérique centrale et du sud de l'Amérique du Sud. La seconde cause est l'artificialisation des terres par l'urbanisation et les zones d'activités commerciales ou industrielles (surtout dans les zones côtières dont au Mexique et dans les Caraïbes ou dans la péninsule de Baja en Californie)[9].
106
+ Le commerce illégal des cactées est une troisième menace qui se surajoute aux deux précédemment citées, soutenue par la demande de certains collectionneurs. La pression de cette demande semble jusqu'alors avoir été sous-estimée[9].
107
+
108
+ L’analyse de l'UICN montre que les zones où ces trois types de menaces coexistent sont souvent aussi celles où l’on trouve le plus grand nombre d’espèces menacées (ex : centre du Mexique et Est du Brésil)[9].
109
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110
+ Ces données récentes montrent que les pressions anthropiques sur la biodiversité des terres arides ont été sous-estimées[9].
111
+ Selon Inger Anderson, directrice générale de l'UICN, «L’ampleur du commerce illégal d’espèces sauvages - y compris de la flore » est aussi en cause, plus que ne le pensait l'UICN. Et elle rappelle que « le trafic d’espèces sauvages concerne bien plus d’espèces que les charismatiques rhinocéros ou éléphants qui attirent l’attention du monde entier ». L’étude montre que « Les points chauds de menace sur ces espèces de cactus ne se chevauchent pas ou peu avec ceux déjà connus pour d'autres groupes taxonomiques », ce qui doit faire reconsidérer les stratégies actuelles de conservation de la biodiversité, en milieu aride notamment. Les régions les plus gravement touchées sont le sud de l’État de Rio Grande do Sul (Brésil) et le nord de l’Artigas (Uruguay), soit une zone d’environ 500 km2. Ces zones comptent aussi parmi les principaux « centres de diversité des cactus ». Viennent ensuite les États de Querétaro, de San Luis Potosí, d’Oaxaca et de Puebla dans la région de Tehuacán-Cuicatlán (Mexique), l’Est de l’État de Bahia et le nord du Minas Gerais ; ainsi qu’au Chili la partie sud de l’Antofagasta. L’est de l'Uruguay est également touché. Il existe aussi d’autres régions caractérisées par une richesse globale plutôt faible, mais une forte proportion d'espèces menacées : au Guatemala, en Colombie et dans plusieurs régions du Pérou et du Chili[9].
112
+
113
+ Certaines espèces de cactées dont un grand nombre d'espèces brésiliennes, comme Arthrocereus glaziovii et Coleocephalocereus purpureus ne poussent que sur des sols riches en fer ou sur des inselbergs Canga, qui sont justement très recherchés par l'industrie minière. Ainsi Arrojadoa marylaniae semble condamné à court terme, car ne poussant que sur un substrat de quartz blanc unique menacé par l'exploitation minière. Quelques espèces sont menacées par un surpâturage itinérant[9].
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+ Le commerce national et international des cactus est souvent illégal[10]. L’UICN note que 86 % des cactus menacés utilisés en horticulture proviennent de populations sauvages. Ce commerce illégal a été en partie réduit en 1975 par l’inscription de l'ensemble de la famille (avec quelques exceptions) dans la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore (CITES) sauvages menacées d'extinction et par la disponibilité des plantes cultivées à partir de semences sur les marchés internationaux. Cependant, la collecte continue à menacer des espèces notamment dans les pays où la mise en œuvre de la CITES est incomplète ou récente, comme au Pérou, et elle reste une menace latente pour toute espèce nouvellement décrite. Pour cette raison, les experts ne divulguent plus la localisation précise d’espèces récemment découvertes afin de limiter les collectes insoutenables de graines ou d’individus[9].
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+ Plus de 50 % des espèces de cactus (57 %) sont utilisées par l’Homme principalement pour les collections et l’horticulture ornementale (674 espèces), souvent via des cueillettes de plantes et de graines pour les collections spécialisées[9]. 154 espèces sont des aliments pour l’homme ou le bétail et 64 espèces ont un usage médicinal et/ou vétérinaire). 64 % des cactus menacés sont utilisés par l'homme sous l’une de ces formes et 57 % (236 espèces) en horticulture[9].
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+ Les utilisations décrites ci-dessous sont limitées aux Cactaceae. Elles excluent donc des genres tels que Agave et Aloe.
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+ Le principal usage est de servir de plante d'ornement, en serre dans les régions tempérées, en extérieur dans les régions chaudes et sèches, notamment dans les régions frappées de restrictions d'arrosage comme certaines régions d'Australie.
122
+ Certains, comme Echinocactus grusonii encore appelé coussin de belle-mère ou Golden Barrel Cactus en anglais (cactus baril d'or), sont très utilisés.
123
+ Il en résulte une culture intensive dans les jardineries.
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125
+ Dans des régions pauvres (telles que certaines régions du Kenya), des espèces sont utilisées en tant que clôture pour éviter la divagation des animaux.
126
+ Elles peuvent aussi éviter l'intrusion de voleurs et sécuriser une fenêtre si elles sont plantées en dessous[11].
127
+ L'Opuntia a été importée en Australie au XIXe siècle pour être utilisée en tant que haies naturelles et développer l'élevage des Cochenilles en vue de produire un colorant rouge naturel (l'acide carminique). Ces cactus sont toutefois devenus envahissants et, comme ils ne sont pas consommés par les herbivores australiens, l'Opuntia a rendu 40 000 km2 de terres agricoles improductives[réf. nécessaire]. Pour limiter les effets négatifs de ces cactus, la mouche Cactoblastis cactorum, dont les larves se nourrissent des fruits des Opuntia, a été introduite dans les années 1920.
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+ Les troncs de grands cactus morts sont parfois utilisés comme bois de construction. Leur structure ligneuse et l'air sec les rendent très solides.
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+ Certains cactus peuvent servir de combustibles. Les épines de certaines espèces telles que Trichocereus pacasana atteignent 10 cm et servent d'aiguilles pour des dentelles ou du tricot.
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133
+ L'Opuntia ficus-indica, plus communément appelé figuier de Barbarie, produit des fruits comestibles contenant jusqu'à 15 % de sucre.
134
+ Il sert aussi de plante hôte pour l'élevage de la cochenille Coccus cacti utilisée pour produire par écrasement un colorant rouge naturel, le carmin. Il faut recueillir 140 000 insectes pour produire un kilogramme de matière sèche. Il est utilisé pour des rouges à lèvres haut de gamme ou dans le Campari.
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+ D'autres cactus portent des fruits comestibles : Hylocereus, qui produit le fruit Dragon ou pitaya.
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+ Certains peuples d'Amérique consommaient certains Echinocereus appelés pour cela cactus-fraises.
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+ Dans de nombreuses régions, on donne certaines espèces d'Opuntia à raquettes plates comme fourrage pour les bestiaux.
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+ Certains peuples se désaltéraient de l'eau contenue dans les Cereus.
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+ Depuis 2 000 ans[réf. nécessaire], les Amérindiens du sud-ouest des États-Unis sucent, lors des cérémonies rituelles, des morceaux séchés du petit cactus sans épine appelé peyotl, Lophophora williamsii, en raison de ses propriétés psychotropes provoquées par les alcaloïdes qu'il contient.
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145
+ Certaines espèces d'Echinopsis (anciennement Trichocereus) ont également des propriétés psychoactives. Par exemple, le cactus San Pedro, un modèle commun dans de nombreuses jardineries, est connu pour contenir de la mescaline.
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147
+ Les cactus poussent principalement dans les régions arides du globe, telles que les déserts. On les retrouve au Mexique, aux États-Unis (désert des Mojaves), sur le pourtour méditerranéen (Grèce, Maroc...), ainsi que dans certaines régions du Sahara et d'Australie.
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+ Substrat: Les cactus poussent dans des sols pauvres et arides. Le substrat doit permettre aux racines de s'aérer et doit être parfaitement drainé pour empêcher l'eau de stagner au niveau des racines, car l'humidité favorise le développement de pourritures qui tueraient le cactus.
150
+
151
+ Le substrat "idéal" est constitué de 50 % de terreau, 10 % de sable grossier (2 à 5 mm), 20 % de pouzzolane et 20 % de perlite, mais un mélange standard (3 tiers), voire un terreau à cactées du commerce, convient aussi. Pour faciliter le drainage du substrat, placer dans le fond du pot des graviers ou des morceaux cassés d'un pot en terre cuite, ou encore des billes d'argile.
152
+
153
+ Lumière : Les cactées ont besoin d'un maximum de lumière. Placez-les devant les fenêtres. Cependant après l'hivernage, ne les exposez pas directement en plein soleil, mais progressivement.
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+
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+ Arrosage : En hiver, les cactus entrent en repos, ne les arrosez pas.  Le repos hivernal au froid (5 à 10 °C en général) et au sec est essentiel pour les cactus. Espacer les arrosages à l'automne pour les reprendre progressivement au printemps. En été, arroser de manière que toute la terre du pot soit mouillée et l’excédent d'eau évacué. Attendre que le substrat soit sec pour arroser. Un bon arrosage une fois par semaine suffit mais les cactus peuvent se passer d'eau longtemps.
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+
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+ Après un rempotage, n'arrosez pas immédiatement le cactus afin de permettre la cicatrisation des racines blessées qui sinon risqueraient de pourrir.
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+ Rempotage : Pour renouveler les substances nécessaires à leur croissance, ou si le volume du cactus est devenu supérieur au volume de son pot, il faut rempoter les cactus, en général tous les 2 à 4 ans. Les cactées n'aimant pas l’excès de nourriture, le cactus se développera bien si le volume du pot n'est pas trop supérieur au volume de la plante; le nouveau pot de rempotage ne devra pas être supérieur au double du volume du cactus. Sortir le cactus de son pot et faire tomber délicatement une bonne partie de l'ancien substrat puis placer la plante dans son nouveau pot. Ne jamais arroser un cactus après un rempotage, mais attendre au moins une semaine afin de permettre une bonne cicatrisation des racines.
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+ Pour saisir un cactus, on peut utiliser du journal replié plusieurs fois.
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+ Multiplication :Les moyens les plus simple pour obtenir de nouveaux cactus sont la division et le bouturage. Le semis est plus délicat mais possible également.
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+ Voir Liste des genres de Cactaceae.
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+ Un cadran solaire est un instrument silencieux et immobile qui indique le temps solaire par le déplacement de l'ombre d'un objet de forme variable, le style, sur une surface, la table du cadran, associé à un ensemble de graduations tracées sur cette surface (lignes horaires principalement). La table est généralement plane mais peut aussi être concave, convexe, sphérique, cylindrique, etc.
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+ Le style indique généralement l'heure par la longueur ou la direction de son ombre. Sur les cadrans courants, l'élément porte-ombre est généralement un axe (ou l'arête d'un plan) incliné parallèlement à l'axe de rotation de la Terre ou axe du monde. Il prend alors le nom de « style polaire ». Cette inclinaison, dont l'angle dépend de la latitude du lieu, permet de lire l'heure pendant toute l'année directement sur un même ensemble de graduations : l'éventail des lignes horaires. Les cadrans solaires ont plusieurs formes : ronde, rectangle, carrée, etc.
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+ Le cadran solaire est considéré, du fait de sa simplicité, comme l'un des tout premiers objets utilisés par l'homme pour mesurer l'écoulement du temps. Les plus anciens indicateurs solaires connus ont été trouvés en Égypte, mais ils n'indiquaient que des instants indéfinis et non des heures au sens où nous les entendons aujourd'hui (heures résultant de mesures astronomiques). Les premiers véritables cadrans solaires sont probablement le polos et le scaphé, basés sur la sphère, supposés être introduits par Bérose en Grèce antique au IVe siècle av. J.-C. ; d'autres modèles en découlèrent (hémisphérique, conique, plan…), inventoriés dans les cadrans antiques.
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+ Ces modèles indiquaient des « heures inégales » (heures également appelées « heures temporaires » variant selon le lieu et la saison[1]) qui divisaient le jour, du lever au coucher du soleil, en 12 heures, été comme hiver : les heures d'été étaient longues, les heures d'hiver courtes. Vers le VIIe siècle, les cadrans canoniaux apparurent en Europe à la suite des travaux de Bède le Vénérable. Ils assurèrent une transition vers les cadrans solaires à style incliné tels que nous les connaissons aujourd'hui, et dont le principe, provenant de la civilisation arabe, apparut vers les XIIIe et XIVe siècles. L'inclinaison du style a permis de tracer un diagramme de lignes horaires indiquant des heures égales, c'est-à-dire telles que nous les utilisons : un jour, d'un midi au suivant, est divisé en 24 h, quelle que soit l'époque de l'année.
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+
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+ L'apparition et la diffusion de l'horloge, à partir de la fin du XIVe siècle, entraîna le développement de ce type de cadran solaire, puisque ses indications pouvaient être directement comparées avec celles des horloges : le cadran solaire disait l'heure, à charge pour l'horloge de la conserver. Les cadrans firent alors l'objet d'une science, la gnomonique, branche de l'astronomie, qui connut son apogée au XVIIIe siècle et d'un art, exercé par les cadraniers.
12
+
13
+ Ce type d'instrument de mesure a connu aussi de nombreuses éditions de poche, permettant la gestion de temps également en voyage. Les plus anciens d'entre eux, d'usage courant dans nos contrées, pliables, en métal ou en bois, remontent au XIVe siècle[2], mais il est avéré qu'ils existaient dès l'Antiquité pour indiquer les heures temporaires (voir infra).
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+
15
+ Le déplacement de l'ombre au cours de la journée est lié au déplacement apparent du Soleil dans le ciel, lequel reflète la rotation de la Terre sur elle-même. Il est mesurable par les coordonnées solaires apparentes : angle horaire, hauteur ou azimut. On aura donc des cadrans d'angle horaire, de loin les plus répandus, des cadrans de hauteur (cadran de berger par exemple), et des cadrans d'azimut (« araignées »). L'heure indiquée par un cadran solaire est l'heure solaire, ou heure vraie, du lieu où il se trouve implanté : autrefois, cela convenait à tout le monde, dans la mesure où les déplacements étaient lents et où il n'y avait aucun moyen de diffuser l'heure.
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+
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+ Cette heure diffère de l'heure légale de tous les jours pour plusieurs raisons :
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+
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+ Pour passer de l'heure solaire à l'heure légale, il faut donc appliquer à l'heure indiquée par le cadran solaire trois corrections successives. La première est la correction correspondant à l'équation du temps, qui exprime l'écart entre le temps moyen et le temps vrai du Soleil ; en additionnant cette valeur au temps vrai, on obtient le temps moyen. La deuxième est la correction de longitude égale en minutes de temps à quatre fois la longitude exprimée en degrés ; en effet, la Terre fait un tour sur elle-même, soit 360° degrés, en 24 h, ou encore 15° en 1 heure, soit 1° en 4 min. Cette correction donne le temps universel ; elle est comptée négative pour les longitudes est et positive pour l'ouest : les cadrans situés à l'est sont en avance sur l'heure de Greenwich. Enfin, il faut ajouter la différence horaire liée à la pratique du changement d'heure de la zone horaire où se situe le cadran : par exemple, pour la France, la Belgique ou la Suisse, ajouter + 1 heure en hiver, et + 2 heures en été, puisque ces pays ont une heure d'hiver et une heure d'été :
20
+ Temps légal = temps solaire + correction liée à l'équation du temps + décalage temporel lié à la longitude + heure d'été/d'hiver. (A)
21
+
22
+ N.B. : concernant la correction de l'équation du temps, il est important de tenir compte de l'origine des données. Ainsi que signalé dans l'article « Équation du temps » de Wikipédia, la formule ci-dessus est valable en utilisant des données francophones que l'on ajoute directement au temps solaire.
23
+
24
+ Par exemple, le 10 mars 2010, un cadran solaire situé à Bruxelles (de longitude 4° 21′ 09″ E) indique 15 h 40 ; l'heure légale sera obtenue par le calcul suivant : 15 h 40 + 10 min 18 s (valeur de l'équation du temps pour le 10 mars) - (4 × 4° 21′) soit - 17 min 24 s + 1 h (Bruxelles en Belgique applique une correction d'une heure en hiver), soit 16 h 33 min 6 s. Au même moment, à Brest (longitude 4° 29' Ouest), un cadran solaire indiquera 15 h 4[3].
25
+
26
+ Le temps solaire peut se déduire du temps légal à partir de l'équation (A) :
27
+
28
+ L'application numérique est :[Quoi ?]
29
+
30
+ Cependant, ces corrections entre l'heure solaire et l'heure légale peuvent être directement incluses, sur des cadrans un peu élaborés, par exemple avec un style dont la forme compense l'équation du temps ou avec des lignes horaires qui incluent les corrections : elles prennent alors une forme ondulée reflétant la fameuse courbe en huit et, en plus, elles peuvent être décalées si la longitude est prise en compte.
31
+
32
+ Un cadran solaire peut encore comporter d'autres indications :
33
+
34
+ L'organisation d'un cadran solaire, dont les formes concrètes sont innombrables, a permis, surtout à la fin du XXe siècle, de développer tout un art du cadran, par la décoration parfois très sophistiquée de sa surface et par le travail souvent fin de l'axe. Certains cadrans sont de véritables œuvres d'art, sculptures ou peintures parfois monumentales, parfois sans aucune surface plane, en particulier les sphères armillaires.
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+
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+ Une devise ou un proverbe orne souvent le cadran. Elle peut être en latin : Carpe diem (« Cueille le jour présent ») ou Vulnerant omnes, ultima necat (« Toutes [les heures] blessent, la dernière [heure] tue »), Horas non numero, nisi serenas (« Je ne compte que les heures sereines »), Dies nostri quasi umbra super terram et nulla est mora (« Nos jours sur la terre sont comme l'ombre, et il n'y a point d'espérance », Bible : 1 Chroniques 29:15 (Louis Segond), voir l'illustration du cadran solaire de Cracovie présentée dans cet article), Lex est quodcumque notamus (« Quoi que nous écrivions, c'est la loi » : le cadran est choisi comme emblème des notaires[4]) ; en français : « À qui sait aimer les heures sont lumineuses », « Souviens-toi de vivre », « Crains la dernière » ; ou, en une autre langue : « Sevel a ra an heol ewid an oll » (breton : « Le soleil se lève pour tout le monde »), « Lou tems passo passo lou ben » (provençal : « Le temps passe, passe le bien »), Καλη η ωρα (grec : « Que l'heure soit belle »). Elle peut être humoristique : « Je n'indique l'heure que des beaux jours », « Je sonnerai quand tu chanteras », sur cadran orné d'un coq.
37
+
38
+ Bien sûr, un cadran solaire ne fonctionne pas quand le Soleil n'est pas visible et quand le temps est couvert. En revanche, l'ombre portée par la lumière de la Lune la nuit permet de retrouver l'heure vraie moyennant une correction fonction de l'âge de la Lune.
39
+ Très tôt, presque toutes les civilisations ont développé des instruments qui pouvaient alors prendre le relais du cadran solaire, en particulier la clepsydre.
40
+
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+ Cadran solaire du Vaisseau archipel de Montbéliard.
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+ Cadran solaire dans la cour de la Grande Mosquée de Kairouan.
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+ Cadran solaire vertical au fort de Bonne-Espérance, au Cap (notez que ce cadran est dans l'hémisphère sud).
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+
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+ Cadran solaire dans les jardins botaniques royaux de Kew.
48
+
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+ Cadran solaire de précision à Butgenbach (précision = ± 30 secondes) Coordonnées : 50° 25′ 23″ N, 6° 12′ 06″ E.
50
+
51
+ Cadran solaire à Château d'Anet relevé par R. Pfnor.
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+
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+ Cadran solaire à multiples facettes, Barrington Court, Angleterre
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+
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+ Les cadrans les plus fréquents sont des cadrans d'angles horaires.
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+
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+ Mais il existe de nombreux autres types de cadrans beaucoup plus originaux.
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59
+ Plusieurs logiciels sont désormais disponibles librement sur des sites web. Ils permettent d'obtenir rapidement le tracé d'un cadran suivant le lieu d'implantation, le type de cadran et les composantes désirées (arcs diurnes, équation du temps) pour ce tracé. Il ne reste plus alors à la personne désirant réaliser un cadran qu'à reporter ce tracé sur le support de son choix, la dispensant d'aborder en détail la théorie et les calculs.
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+ On peut citer Shadows, Cadsol 2020 [6],[7] , Solarium[8] et Calcad[9].
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+ L’agriculture (du latin agricultura, composé à partir de ager, « champ », et de cultura, « culture »[1]) est un processus par lequel les êtres humains aménagent leurs écosystèmes et contrôlent le cycle biologique d'espèces domestiquées, dans le but de produire des aliments et d'autres ressources utiles à leurs sociétés[2],[3]. Elle désigne l’ensemble des savoir-faire et activités ayant pour objet la culture des sols, et, plus généralement, l’ensemble des travaux sur le milieu naturel (pas seulement terrestre) permettant de cultiver et prélever des êtres vivants (végétaux, animaux, voire champignons ou microbes) utiles à l’être humain.
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+ La délimitation précise de ce qui entre ou non dans le champ de l’agriculture conduit à de nombreuses conventions qui ne font pas toutes l’objet d’un consensus. Certaines productions peuvent être considérées comme ne faisant pas partie de l'agriculture : la mise en valeur de la forêt (sylviculture), l’élevage d’animal aquatique (aquaculture), l’élevage hors-sol de certains animaux (volaille et porc principalement), la culture sur substrat artificiel (cultures hydroponiques)... Mis à part ces cas particuliers, on distingue principalement la culture pour l'activité concernant le végétal et l'élevage pour l'activité concernant l'animal.
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+ L'agronomie regroupe, depuis le XIXe siècle, l’ensemble de la connaissance biologique, technique, culturelle, économique et sociale relative à l'agriculture.
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+ En économie, l’économie agricole est définie comme le secteur d'activité dont la fonction est de produire un revenu financier à partir de l’exploitation de la terre (culture), de la forêt (sylviculture), de la mer, des lacs et des rivières (aquaculture, pêche), de l'animal de ferme (élevage) et de l'animal sauvage (chasse)[4]. Dans la pratique, cet exercice est pondéré par la disponibilité des ressources et les composantes de l'environnement biophysique et humain. La production et la distribution dans ce domaine sont intimement liées à l'économie politique dans un environnement global.
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11
+ L’agriculture est apparue à partir de 9 000 av. J.C., indépendamment dans plusieurs foyers d'origines, dont les mieux connus à ce jour se trouvent au Moyen-Orient, en Chine, en Méso-Amérique ainsi qu'en Nouvelle-Guinée. C'est ce que l'on a appelé la révolution néolithique. À partir de ces foyers, l'agriculture s'est diffusée en moins de 9 000 ans sur la plus grande partie de la terre[5]. Néanmoins, au XIXe siècle, 20 % de l'humanité avait encore un mode de vie chasseur-cueilleur[6].
12
+
13
+ L'apparition de l'agriculture a probablement entraîné de nombreuses modifications sociales : apparition de sociétés de classe, aggravation des inégalités hommes-femmes, augmentation importante de la population mondiale mais dégradation de l'état sanitaire général des populations, entraînant le passage à un nouveau régime démographique caractérisé par une forte mortalité et une forte natalité[7],[8],[9].
14
+
15
+ En se répandant dans les zones précédemment couvertes de forêts, elle a donné naissance à des systèmes de culture sur abatis-brûlis, tandis que dans les écosystèmes de prairie et de steppe, elle a donné naissance à des systèmes agricoles pastoraux. À la suite de la progressive augmentation de la population, les forêts ont régressé et les systèmes de culture sur abatis-brûlis ont laissé la place à une série diversifiée de systèmes agraires : systèmes basés sur la maîtrise complexe de l'irrigation (Mésopotamie, Égypte, Chine, Andes), systèmes de riziculture aquatique, systèmes de savane, systèmes de culture attelée légère (dans l'Empire Romain). À la suite de la révolution agricole du Moyen Âge, les systèmes d'agriculture attelée légère européens (caractérisés par l'usage de l'araire) donnent naissance aux systèmes de culture attelée lourde (caractérisés par l'usage de la charrue)[5].
16
+
17
+ À la suite de l'échange colombien, à partir de 1492, l'intensification du commerce maritime mondial et la mise en contact de l'ancien et du nouveau monde modifient fortement les systèmes agraires, en permettant aux plantes cultivées américaines (maïs, pomme de terre, tomate, piment, haricot...) de se diffuser en Europe, Afrique et Asie. De même, les plantes et animaux domestiques de l'ancien monde pénètrent en Amérique. Cet échange contribuera à la mise en place du système des plantations et à la colonisation de l'Amérique. Cet échange d'espèce concerne aussi les bioagresseurs, qui sont introduits dans de nouveaux territoires[10].
18
+
19
+ La révolution agricole du XVIIIe siècle (parfois appelée première révolution agricole), née en Angleterre et aux Pays-Bas, basée sur la suppression de la jachère et une meilleure complémentarité entre élevage et cultures, augmente la productivité agricole de l'Europe (sans toutefois atteindre celle des systèmes rizicoles d'Asie du Sud-Est)[5].
20
+
21
+ Au XIXe siècle, la révolution industrielle conduit à une première phase de mécanisation de l'agriculture. Le développement de l'agronomie pendant ce siècle conduit aux premières pratiques modernes de chaulage et de fertilisation. Le XIXe siècle est également caractérisé par la colonisation européenne de nouvelles terres agricoles (en Amérique du Nord, en Argentine, en Russie, en Australie et en Nouvelle-Zélande) et par l'expansion du système des plantations. Les premiers engrais azotés chimiques sont produits industriellement dans les années 1910 (par le procédé Haber-Bosch, principalement). Mais ce n'est qu'à partir de 1945 que l'agriculture d'Europe et d'Amérique du Nord voit une intensification massive de sa production par le recours simultané à la motorisation (tracteur, moissonneuse-batteuse, récolteuse automotrice...), à la mécanisation, aux engrais chimiques, aux pesticides et à de nouvelles variétés végétales adaptées à ces conditions (céréales à paille courte, par exemple). Se développe en parallèle l'élevage hors-sol. Le développement de la recherche et du conseil agronomique est également un élément clé de ce processus (en France, par exemple par la création de l'INRA et des instituts techniques agricoles, développement de l'enseignement agricole). Cette intensification accélère fortement le phénomène d'exode rural, qui avait commencé en Europe vers 1870, ainsi que la spécialisation des régions et des exploitations agricoles dans quelques productions. En France, la Bretagne se spécialise dans l'élevage intensif, l'Île-de-France dans les grandes cultures (céréales, betterave...), le pourtour méditerranéen dans la vigne et les fruits et légumes, etc.[5].
22
+
23
+ Dans les pays en développement, un processus de modernisation analogue se produit, la révolution verte, basée sur de nouvelles variétés de plantes, des intrants et la maîtrise de l'irrigation. Néanmoins, au début du XXIe siècle, la majorité de la paysannerie des pays du Sud n'a pas accès aux techniques de la révolution verte[5].
24
+
25
+ Dans la dernière moitié du XXe siècle, la déprise agricole, diverses crises économiques de l'agriculture intensive, plusieurs crises environnementales et sanitaires, ainsi que le développement de la prise de conscience environnementale, conduisent à une critique des conséquences sociales et environnementales de l'intensification agricole. Elles conduisent à la création et à la diffusion de modèles agricoles alternatifs (agriculture biologique, agriculture durable, agriculture paysanne, agroécologie...) plus respectueux de l’environnement[5].
26
+
27
+ Au début du XXIe siècle, l’agriculture mondiale est « soumise à un triple défi : produire plus, développer de nouvelles cultures et, surtout, produire autrement pour répondre aux attentes d’un public de plus en plus sensibilisé à sa santé et aux risques environnementaux. Selon les spécialistes mondiaux en la matière, les agriculteurs devront inévitablement s’adapter à des contraintes que l’on voit déjà se profiler : la hausse des prix de l’énergie, l’ouverture des marchés internationaux, le retrait du marché de plusieurs fongicides à large spectre, les changements climatiques et l’émergence de nouvelles maladies[11] ».
28
+
29
+ Malgré l'exode rural massif contemporain, la population agricole active serait d'environ 1,34 milliard de personnes soit près de 43 % de la population active mondiale.
30
+
31
+ L'agriculture recouvrait 37,7 % des terres émergées en 2013[12].
32
+
33
+ L'agriculture assure principalement l'alimentation des humains. Elle produit également l'alimentation du bétail (cultures fourragères, prairies). En outre, l’agriculture produit un nombre important de produits tels que des peaux d’animaux (cuir, fourrure), de la laine, des engrais (fumier, lisier, farines animales, engrais verts), des produits destinés à l’industrie (éthanol, biodiesel, fécule, caoutchouc, fibres textiles d'origine végétale), des plantes vertes et fleurs, du bois et des matériaux de construction (paille, isolants d'origine végétale). Elle représente un maillon indispensable dans la chaîne agroalimentaire, en lui assurant l’approvisionnement en matières premières (fécule, oignon, céréale, fruit, etc.).
34
+
35
+ La culture, ou production végétale, est divisée en grandes cultures (céréales, oléagineux, protéagineux et quelques légumes), arboriculture fruitière, viticulture (production du raisin), sylviculture et horticulture.
36
+
37
+ L'élevage, ou production animale, vise à faire naître et élever des animaux pour la consommation directe (viande, poisson) ou pour leurs produits secondaires (lait, œuf, laine, miel, soie, etc). Les exploitations agricoles peuvent par exemple orienter leur production vers les bovins, les porcins, les ovins/caprins, les granivores, l'aquaculture, l'héliciculture...
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39
+ La valeur de la production agricole mondiale est estimée à 3 100 milliards de dollars américains en 2014, soit environ 4 % du PIB mondial[13].
40
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41
+ En 2014, la superficie des terres agricoles se monte à 4,9 milliards d'hectares, soit 38 % des terres émergées. Les terres cultivées se composent à hauteur de 68 % de prairies et pâturages, à 29 % de terres arables et à hauteur de 3 % de cultures permanentes (vergers, vignobles et autres de plantes pérennes à usage alimentaire). Seuls 331 millions d'hectare (soit 6,7 % des terres agricoles) étaient à cette date équipés pour l'irrigation[13].
42
+
43
+ Les crises alimentaires de 2008 et de 2011 ont posé la question de la capacité à nourrir la population mondiale. Ces crises ont des origines multifactorielles complexes. « Cet emballement résulte du cumul de facteurs à long et à court termes : croissance de la population, investissements insuffisants dans l’agriculture et le développement rural, diminution des stocks, augmentation du prix du pétrole (donc des transports et des engrais), modification du climat, accaparement des terres pour les biocarburants ou l’exportation, distorsions du marché… »[14].
44
+
45
+ De nombreuses conditions et facteurs de production interviennent dans les choix techniques des agriculteurs :
46
+
47
+ On distingue plusieurs systèmes de production agricoles selon la combinaison (nature et proportions) de leurs activités productives, de leurs moyen de production, des ressources naturelles disponibles, de leur structure sociale et juridique[15],[16] :
48
+
49
+ Les techniques qui ont marqué l'évolution de l'agriculture sont, par ordre alphabétique :
50
+
51
+
52
+
53
+ Les insectes et les champignons cohabitent depuis plus de 400 millions d'années. Par conséquent, ils interagissent souvent ensemble, réalisant des interactions de mutualisme, de symbiose et de commensalisme[17].
54
+
55
+ Une estimation d'horloge moléculaire (Kumar et Hedges 1998) place l'apparition de l'agriculture des champignons (ou fungiculture), de façon indépendante par convergence évolutive au sein de trois clades d’insectes eusociaux (les coléoptères, les fourmis et les termites), au cours du Paléocène (66–24 Ma)[17],[18]. La symbiose réalisée entre ces insectes et leurs champignons impliquent la dispersion, la protection et la nutrition, permettant alors à ces symbiotes de coloniser des niches écologiques auparavant inoccupées[19].
56
+
57
+ La fungiculture chez les fourmis est apparue au début de l’ère Tertiaire, il y a environ 50 millions d’années[20]. La culture des champignons est réalisée par les fourmis de la sous-famille Myrmicinae et appartenant à la tribu des Attini, plus connu sous le nom vernaculaire de fourmis attines[20]. Ce groupe monophylétique est essentiellement répartie dans la région néotropicale[17]. Au sein de cette symbiose, les champignons bénéficient de substrat frais pour leur croissance et d’une protection contre les fongivores et contre la contamination de certains parasites en étant isolés à l’intérieur du nid des fourmis. Ces dernières récoltent de leurs champignons des nutriments essentiels pour l’alimentation de leur larves[17].
58
+
59
+ Le système agricole des fourmis champignonnistes met en jeux trois symbiotes[17] :
60
+
61
+ Chez les fourmis, la fungiculture n’est apparue qu’une seule fois dans la forêt amazonienne. Elle n’a cessé d’évoluer à travers les genres de fourmis Attines et de champignons. En effet, il existe cinq systèmes agricoles[21] :
62
+
63
+ Puis au cours des 30 derniers millions d’années, quatre nouveaux systèmes agricoles sont apparus séparément au système agricole d’origine[21] :
64
+
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+ Concernant les facteurs qui ont poussé fourmis et champignons à coopérer, il est possible que les fourmis Attines étaient à l’origine des fourmis généralistes qui ont su tirer profit des champignons pour leur alimentation et sont devenues peu à peu fongivores exclusives. Il est également envisageable que les fourmis n’étaient que de simples vecteurs de transmission pour les champignons et qu’elles aient ensuite considéré le champignon comme une source d’alimentation. Enfin, il est possible que les fourmis aient initialement utilisé les champignons pour leur vertus antibiotiques. L’origine de cette coévolution reste à ce jour encore méconnue[17].
66
+
67
+ L’acquisition des cultures de champignons par les Attini se fait soit d’une colonie à l’autre soit en passant par la nature. Dans la plupart des cas, ce sont les nouvelles reines vierges de la fourmilière qui transportent les cultivars de leur colonie d’origine[20]. Les cultivars fongiques basidiomycètes sont ainsi transmis verticalement de génération en génération ce qui signifie qu’ils sont propagés sous forme de clones asexués[20]. Cependant, de rares évènements de recombinaisons, incluant des processus sexuels peuvent avoir lieu entre une lignée de champignons cultivés n’étant plus en symbiose (se produit par exemple lorsqu’un cultivar s’échappe d’un jardin cultivé, retourne à l’état sauvage puis est réincorporé par une autre colonie de fourmis) et une lignée de champignons sauvages étroitement apparentés : c’est la  transmission horizontale. Ces évènements de recombinaisons génétiques occasionnels permettent d’apporter de la variabilité génétique au sein des cultivars fongiques et participent par conséquent à l’évolution de la fungiculture au cours du temps[17].
68
+
69
+ La grande spécificité de la fungiculture chez les Attini est qu’elle se trouve essentiellement sous la forme stricte de monoculture : un nid de fourmis ne contient qu’un seul cultivar génétiquement similaire[20]. Les causes de l’élevage monospécifique au sein des nids de fourmis champignonnistes n’ont pas encore été éclairci précisément mais le fonctionnement de cette culture spécialisée témoigne d’une coévolution unique entre fourmis et champignons. Pour maintenir leur jardin génétiquement pur, les fourmis coupe-feuille Acromyrmex et Atta ont acquis la capacité de faire la distinction entre les fragments de champignons résidents et fragments de champignons étrangers au nid à l’aide de leurs gouttelettes fécales[22]. Ce contrôle réalisé de manière conjointe par le champignon et la fourmi, permet d’éviter la mise en place d’une compétition entre des symbiotes incompatibles qui pourrait nuire sur le long terme à toute la culture[22].
70
+
71
+ La fungiculture chez les termites serait apparue une première fois il y a 24 à 34 millions d’années dans la forêt tropicale africaine[17]. Toutes les termites descendent d’un ancêtre commun se nourrissant de bois, et environ huit ou neuf familles le digèrent en s’associant avec des bactéries (Bacteroidetes et Firmicutes), des archées et des protozoaires. Les Termitidae sont une grande famille de termites parmi laquelle se trouve la famille des Macrotermitinae qui, au cours de l’évolution, a acquis un symbionte externe permettant la digestion de la lignocellulose. En effet, il y a environ 30 millions d'années, la sous-famille basale des termites supérieures Macrotermitinae s'est engagée dans une association de symbiose avec les champignons Termitomyces[23].
72
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+ L’âge des termites modernes est estimé à environ 140,6 millions d’années, suggérant que les termites ont évolué depuis 10 millions d’années précédant le plus vieux fossile trouvé de cette famille[23].
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+ La divergence de la famille des Termitidae date d’il y a 64,9 millions années et c’est il y a 50,1 millions d’années qu’on estime la divergence de 4 sous familles à partir des Termitidae, dont les Macrotermitinae[23].
76
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+ Cette symbiose a apporté un changement de la composition du microbiote intestinal des termites Macrotermitinae qui leur permet aujourd’hui de diversifier leur régime alimentaire. En plus du bois, les termites se nourrissent désormais de feuilles, d’herbe, d’humus et de leur symbiote fongique. La domestication des Termitomyces a exposé le système digestif des termites à de grandes quantités de glucanes, de chitine et de glycoprotéines. Leur décomposition nécessite une combinaison d'enzymes actives et de bactéries seulement observées à ce jour dans l’intestin des termites de la famille des Macrotermitinae ayant la capacité de cliver la chitine. Les termites en symbiose avec des champignons ont donc la particularité de posséder un microbiote spécifique de leur régime alimentaire et de leurs interactions avec des organismes fongiques, résultant d’une adaptation à ce mode de vie[24].
78
+
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+ Aujourd’hui, les termites Macrotermitinae et les champignons Termitomyces sont obligatoirement dépendants l’un de l’autre pour vivre. De ce fait, les Termitomyces ont évolué de façon à former des organes symbiotiques tels que des nodules[25]. Ceux ci permettent le transfert des spores asexués dans les fèces des termites pour aider à  la propagation des champignons et ainsi effectuer un transfert horizontal[17]. Ici, la termite Macrotermitinae joue un rôle essentiel dans l’augmentation de la reproduction de son symbiote Termitomyces[26]. La monoculture de Termitomyces réalisée par les termites Macrotermitinae permet de définir cette fungiculture comme une agriculture spécialisée[27].
80
+
81
+ Chez les coléoptères, la fungiculture est apparue indépendamment à sept reprises il y a 20 à 60 millions d’années[17],[28]. Deux sous-familles de coléoptères en particulier, Scolytinae et Platypodinae, sont des spécialistes mycophages. Leurs comportements sont ainsi adaptés à ce type d’alimentation : ils s’enfouissent à l’intérieur des arbres à l’âge adulte afin de se nourrir et d’y pondre leurs oeufs. Parallèlement, leurs morphologies se sont adaptées à la mycophagie (i) par la présence de mycanges, des structures permettant le transport de champignons symbiotiques, et (ii) par la modification des mandibules et des viscères des larves permettant une meilleure manipulation des cultivars fongiques.
82
+
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+ Les champignons cultivés sont des ophiostomatoïdes (groupe polyphylétique comprenant l’ensemble des champignons utilisés dans la fungiculture des coléoptères). Ils digèrent la cellulose après que les coléoptères aient creusé dans l’écorce et aient passé les défenses de l’arbre. Les coléoptères n’ont plus qu’à laisser les champignons se développer et à s’en nourrir.
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+ Les scolytes forment une symbiose avec le genre Ophiostoma. Ces coléoptères ont une préférence ancestrale pour les conifères en tant que support pour la nutrition et la reproduction. Les champignons Ophiostoma sont capables de contourner les défenses résineuses des conifères lors de la création des galeries par les scolytes en effectuant une croissance rapide. Possiblement dû à une forte augmentation de la diversité des coléoptères, cette préférence pour les conifères a cependant changé à plusieurs reprises pour les angiospermes.
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+ Les coléoptères ambrosia, du genre Platypus, sont pourvus d’une symbiose avec les champignons ambrosia. Ce groupe de champignons est composé des trois genres Ambrosiella, Raffaelea (de la même famille que Ophiostoma) et Dryadomyces. Les coléoptères ambrosia sont des généralistes mycophages exploitant souvent une large diversité d’hôtes.
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+ L’origine de l’utilisation des champignons ambrosia semble être directement liées à une préférence de ces coléoptères pour les angiospermes plutôt que les conifères. L’association des scolytes avec les champignons Ophiostoma serait ainsi plus ancienne.
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+ L’apparition de l’agriculture par les insectes a émergé bien avant la caractérisation par l’espèce humaine. Les fourmis, termites et coléoptères réalisent la fungiculture afin d’apporter certains éléments nutritifs (glucides, lipides et protéines) nécessaires au bon fonctionnement de leur organisme, reposant sur le même principe que l’agriculture de l’Homme. Cependant, la culture des plantes chez l’Homme ne fournit pas autant de protéines que le régime dominant chasseurs-cueilleurs. Ainsi, chez l’Homme, la consommation animale est nécessaire afin de contrer les carences en protéines. A l’inverse, chez certains insectes agricoles, l’apport de toutes les ressources dont les protéines, provient entièrement de ses cultivars fongiques créant une dépendance nutritionnelle à son symbiote[29].
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+ Les pratiques des insectes agricoles sont comparables à l’agriculture humaine. Elles visent toutes deux à améliorer les conditions de croissance afin d’optimiser les rendements et permettent aussi la protection des cultures contre herbivores, fongivores, parasites et maladies[17]. En effet, certains aspects de l’agriculture des insectes se rapprochent de l’agriculture vivrière entreprise par l’Homme. Il existe quelques différences entre ces agricultures, notamment chez certains genres de fourmis Attines. Tandis que l’agriculture humaine vivrière a très vite été remplacée par l’agriculture industrielle, étant beaucoup plus rentable pour l’exploitation des ressources pour répondre à la croissance exponentielle des populations humaines, l’agriculture chez les fourmis a évoluée de manière à ce qu’elle ne soit pas en concurrence avec d'autres types d'agriculture pour l’accès aux ressources[21],[29].
94
+
95
+ Les espèces concernées produisent un miellat riche en sucre apprécié de fourmis appartenant aux genres lasius, formica et myrmica. En revanche les fourmis protègent les pucerons des prédateurs. Ce comportement mutualiste, qui existe depuis au moins 50 millions d'années, présente des analogies avec l'élevage laitier. La fourmi déclenche l'expulsion du miellat en palpant le puceron. Lorsqu'un puceron ne produit plus ou si les pucerons sont trop nombreux, ils sont mangés par les fourmis de la même façon qu'une vache est réformée. Lorsqu'une plante support est épuisée, les fourmis peuvent changer les pucerons de place[30].
96
+
97
+ Ces poissons sont inféodés à des récifs coralliens. Certains coraux attirent des sortes de poissons-nettoyeurs qui consomment les algues évitant ainsi qu'elle ne recouvrent les coraux et les privent de lumière. Certaines espèces comme le Grégoire noir (Stegastes nigricans) font mieux: ce poisson ne se nourrit que des espèces d'un seul genre d'algues, Polysiphonia, qu'on ne rencontre pas ailleurs, ce qui suppose une longue coévolution. Les grégoires broutent l'algue de façon qu'elle repousse, écartent les autres poissons susceptibles de la consommer et arrachent les autres algues concurrentes (un « désherbage » en sorte)[31].
98
+
99
+ Les castors se nourrissent essentiellement d'écorces d'arbres et d'arbrisseaux ainsi que de quelques plantes aquatiques ou de terrain humide. Ils pratiquent un abattage sélectif des arbres, ce qui leur permet l'accès aux feuilles et aux pousse tendres d'une part et à du bois utilisé pour la construction de sa hutte et de barrages d'autre part. Il privilégie souvent des espèces aptes au recépage comme le saule qui donnent alors une multitude de pousses fines (procédé utilisé aussi par les horticulteurs en osiériculture). Les barrages permettent de réguler la hauteur du plan d'eau à un niveau assurant le développement optimal des plantes convoitées. Le castor sait aussi se constituer une réserve de plantes fraîches pour l'hiver en replantant des tiges juste coupées dans la boue devant l'entrée de sa hutte[32]. Ces pratiques diffèrent sensiblement de la simple économie de prédation.
100
+
101
+ L'agriculture a causé de l'érosion des sols et des modifications de la biodiversité depuis son apparition, il y a environ 10 000 ans. Mais à partir de 1945, l'augmentation de l'utilisation des engrais minéraux, l'apparition des pesticides organiques, le développement de l'irrigation (dans le cadre de la révolution verte, notamment) et la motorisation de l'agriculture ont fortement augmenté les impacts environnementaux de l'agriculture. Les impacts environnementaux de l'agriculture contemporaine s'étendent au-delà des écosystèmes agricoles, et incluent la pollution des eaux et de l'air, la contribution au changement climatique. La modification des pratiques agricoles a également des impacts paysagers.
102
+
103
+ L'agriculture est aussi un secteur fortement consommateur d'eau douce. Une tonne de céréales nécessite en moyenne 1 000 tonnes d'eau[33], et produire de la viande nécessite plus d'eau encore. L'importance de la consommation en eau et des échanges de produits agricoles dans le monde a donné naissance au concept d'eau virtuelle[34].
104
+
105
+ L'alimentation en eau se fait de deux façons différentes :
106
+
107
+ En 2000, dans le monde, l'agriculture irriguée consommait 1 500 km3 d'eau par an, sur une superficie de 264 millions d'hectares. Au rythme d'extension actuel de la superficie irriguée, on atteindrait, en 2050, 331 millions d'hectares irrigués, consommant environ 500 km3 par an d'eau de plus qu'aujourd'hui. Or, la demande en eau complémentaire en 2050 est estimée à 4 500 km3 par an du fait des prévisions d'accroissement démographique. Le seul recours à l'irrigation ne pourra donc pas satisfaire les besoins mondiaux[35]. En outre, environ 10 % de l'eau actuellement utilisée pour l'irrigation provient de sources non renouvelables (nappes fossiles)[36].
108
+
109
+ Selon une étude de l'université d'Utrecht, des pénuries d'eau sont donc à prévoir dans de nombreux pays, dont les trois plus grands pays producteurs de céréales au monde que sont la Chine, les États-Unis, et l'Inde, ainsi que dans des pays dont la proportion d'eau d'irrigation d'origine non renouvelable est importante : Arabie saoudite, Pakistan, Iran, Mexique, notamment[37].
110
+
111
+ Selon la même étude, « la non-durabilité de l'usage des eaux souterraines pour l'irrigation est un problème pour les pays utilisant intensivement des eaux souterraines, mais aussi pour le monde dans son ensemble, étant donné que le commerce international introduit de fortes corrélations entre la production de nourriture dans un pays et la consommation dans un autre ».
112
+
113
+ Ces enjeux véritables sont des défis pour demain auxquels l’humanité s’efforce de répondre. Au-delà du perfectionnement des méthodes de traitements de l’eau (dessalement…), le stockage fait partie des moyens utilisés afin d’économiser l’eau (réservoirs, citerne souple).
114
+
115
+ Le secteur agricole contribue fortement à l'effet de serre. Dans l'Union européenne, la part de l'agriculture dans les émissions de gaz à effet de serre est de 10,2 % ; les émissions de l'agriculture ont baissé de 22 % de 1990 à 2012[38].
116
+
117
+ En France, les trois gaz à effet de serre émis par le secteur de l'agriculture sont les suivants, par ordre d'importance dans le secteur agricole[39] :
118
+
119
+ La FAO publie des statistiques détaillées sur les émissions de gaz à effet de serre (méthane et oxyde nitreux) mondiales et par pays (moyennes 1990-2011 en équivalent CO2)[40] :
120
+
121
+ Selon les rapports du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, l'agriculture est très exposé au réchauffement climatique : chaque degré de réchauffement réduit les rendements de blé de 6 %, de riz de 3,2 %, de maïs de 7,4 % et de soja de 3,1 %[42]. Par ailleurs, elle est aussi une partie de la solution au réchauffement climatique. Diverses pistes de réflexion ont été proposées dans le rapport du GIEC d'août 2019, notamment en augmentant la productivité de l'agriculture tout en améliorant les pratiques agricoles[43], comme par exemple en séquestrant du carbone dans le sol (pratique de l'agriculture de conservation).
122
+
123
+ La pollution des eaux par des produits phytosanitaires[44] engendre des problèmes de santé environnementale. Les pertes d'azote et de phosphore, provenant des engrais azotés et phosphorés minéraux ou des épandages de lisiers et de fientes entraînent l'eutrophisation des eaux souterraines et de surface, ainsi que des eaux côtières[45]. Les impacts en aval induisent un appauvrissement en espèces dans les zones marines (dystrophisation des estuaires, création de zones marines mortes dont la surface a doublé tous les 10 ans depuis 1960[45],[46]). L'érosion des sols agricoles est source de turbidité des cours d'eau, des estuaires et zones marines (via les sédiments en suspension et/ou les blooms algaux)[47].
124
+
125
+ La volatilisation des ions ammonium sous forme d'ammoniac est responsable de pollution de l'air aux particules. Les principales sources d'ammonium dans les sols agricoles, sont les engrais minéraux azotés (urée, principalement) et les engrais organiques (lisiers, fientes de volailles). La déposition de l'ammoniac volatilisé peut provoquer l'eutrophisation des eaux de surface et la modification de la composition des espèces végétales des écosystèmes terrestres aux sols pauvres en azote (landes, prairies calcaires).
126
+
127
+ La notion de dégradation de sol désigne toutes les causes possibles de pollution impactant n’importe quel type de sol : agricole, forestier, en milieu urbain, etc. Actuellement, du fait d’une consommation excessive d’engrais et de pesticides, la plupart des sols cultivés de nos jours subissent les contre coûts de ces excès passés.
128
+
129
+ L'agriculture est également responsable de pollution, régression et dégradation des sols[48], notamment par les métaux : cadmium issu des engrais phosphatés, plomb, cuivre et autres métaux issus d'anciens pesticides, de lisiers ou de boues d'épuration contenant des traces de métaux lourds[49],[50].
130
+
131
+ Pour enrayer l’érosion du sol, certains agriculteurs abandonnent le labour pour le semis direct, qui limite aussi l’utilisation du tracteur et donc diminue les émissions de CO2. Aux États-Unis en 2005, 15 % des terres arables étaient traitées de cette façon.
132
+
133
+ En termes de production alimentaire et non alimentaire, de nouveaux secteurs émergent afin de pallier cette problématique, comme l'aquaponie, l'hydroponie et l'aéroponie. Ces méthodes de production visent une consommation plus durable et moins énergivores en ressources naturelles.
134
+
135
+ L’utilisation des organismes génétiquement modifiés (O.G.M.) dans certains pays, tels que les États-Unis, le Canada, le Mexique ou la Chine, et les risques potentiels qui leur sont associés sont également sujets à de nombreuses discussions et conflits.
136
+
137
+ La modification des pratiques agricoles au XXe siècle a conduit à une érosion de la biodiversité[51] ayant conduit localement à l'extinction de nombreuses espèces animales (dont des papillons, abeilles, guêpes, coléoptères, reptiles, amphibiens, épinoches, alouettes, etc. très communs dans les champs ou à leurs abords jusque dans les années 1970). Depuis les années 1990, des expériences de monitoring de la biodiversité[52] se mettent en place, qui ont permis notamment de quantifier les impacts de l'agriculture intensive et de mettre en évidence certains intérêts de l'agriculture biologique.
138
+
139
+ Outre son importance pour la conservation de la diversité génétique des variétés anciennes, l'agriculture joue parfois un très grand rôle pour la protection de diversité biologique : la Commission européenne combine trois grands critères pour mesurer l’intérêt d'un espace agricole sur le plan de la contribution à la préservation de la biodiversité. Les zones ayant le score le plus élevées sont dites « à haute valeur naturelle »[53],[54]. 10 % à 30 % des terres agricoles méritent ce titre en Europe. En France, 84 % des surfaces classées en « haute valeur naturelle » sont en montagne ou moyenne montagne (Alpes, Corse, Franche-Comté, Massif central, Pyrénées…). Ce sont surtout des zones d’élevage extensif en plein air caractérisées par une faible densité de chargement (bétail) à l'hectare, peu ou pas d’intrants chimiques et presque toujours une utilisation plus importante de main-d’œuvre agricole.
140
+
141
+ En France, à la demande de certaines collectivités et à certaines conditions, des zones agricoles protégées peuvent être inscrites dans les documents d'urbanisme, contre la perte de foncier agricole due à la périurbanisation.:
142
+
143
+ En novembre 2019, plusieurs sociétés scientifiques ont signé une lettre ouverte au Parlement européen intitulée « réforme de la politique agricole commune : une agriculture nuisible détruit la nature ». La lettre vise à inciter l’Union européenne à avoir une plus grande considération pour la biodiversité dans le cadre des négociations autour de la politique agricole commune : « La PAC transforme les zones rurales en déserts verts de monocultures inhabitables à rendement maximal »[55].
144
+
145
+ L'Europe réoriente des subventions particulières vis a vis des agriculteurs qui font un effort pour l'environnement. Les mesures agrienvironnementales et l'agriculture biologique sont plus ou moins encouragées et développées selon les pays (2 % des cultures dans la zone OCDE sont « bio », jusqu'à 6 % dans certains pays).
146
+
147
+ L'agriculture et la pêche sont lourdement impactés par le changement climatique : réchauffement des sols et des océans, variations des régimes de précipitation, conditions d’approvisionnement en eau douce, migration des espèces, notamment marines, etc. D’ici 2100, la sécurité alimentaire de près de 90 % de la population de la planète devrait être malmené par les pertes de productivité des cultures en même temps qu’une baisse des captures de pêche[56].
148
+
149
+ La plupart de ces maladies étaient déjà présentes dans les siècles précédents. La « tremblante du mouton » (la variante ovine de la maladie de la vache folle), la listeria ou la salmonelle ne sont pas des problèmes récents. Ils apparaissaient autrefois de manière bien plus fréquente et souvent plus grave que maintenant[réf. nécessaire]. En effet, de gros progrès ont été faits en matière d’hygiène et de contrôle bactérien des produits alimentaires. Mais la massification de la fabrication et de la vente des aliments font qu’un seul incident peut toucher un très grand nombre de personnes. Le caractère exceptionnel des problèmes, le nombre de personnes potentiellement touchées, la médiatisation alarmiste tendent à marquer les esprits. Néanmoins, le nombre de morts par intoxication ou empoisonnement lors de ces affaires « médiatiques » est extrêmement faible[réf. nécessaire].
150
+
151
+ Ces dernières années ont été en Europe l’objet de plusieurs crises touchant à la sécurité alimentaire : bœuf aux hormones, poulet aux dioxines, vache folle et maladie de Creutzfelt-Jakob, contaminations bactériennes d'aliments (fromage par listeria).
152
+
153
+ Ces derniers événements et l'exigence d'une haute qualité sanitaire des produits ont eu pour conséquence la mise en place croissante de systèmes de traçabilité, la refonte de la législation sanitaire (règlements européens du paquet Hygiène) et la création d'agences de sécurité sanitaire indépendantes des pouvoirs exécutifs (EFSA pour l'Europe et AFSSA et AFSSET - fusionnées en ANSES - pour la France).
154
+
155
+ L’étiquetage devrait permettre au consommateur de décider s’il prend le supplément de risques inhérent à une agriculture intensive[réf. nécessaire] ou accepte le prix plus élevé qui accompagne l’émergence ou le développement de techniques agricoles alternatives, telles que l’agriculture biologique, la permaculture, l’agriculture raisonnée et l’agriculture de précision.
156
+
157
+ En économie, l’économie agricole est définie comme le secteur d'activité dont la fonction est de produire un revenu financier à partir de l’exploitation de la terre (culture), de la forêt (sylviculture), de la mer, des lacs et des rivières (aquaculture, pêche), de l'animal de ferme (élevage) et de l'animal sauvage (chasse)[4]. Dans la pratique, cet exercice est pondéré par la disponibilité des ressources et les composantes de l'environnement biophysique et humain. La production et la distribution dans ce domaine sont intimement liées à l'économie politique dans un environnement global. La biomasse à vocation biomasse-énergie (CIVE...) ou la production de matériau bio-sourcé sont des vocations agricole, mise en avant par la bioéconomie.
158
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+ Les échanges agricoles représentent 8,8 % des échanges mondiaux. Ils restent très marquées par l’impact des subventions agricoles des pays développés et de nombreuses barrières douanières, tarifaires ou non. Cela dit, il faut nuancer ce chiffre : les échanges liés à l’industrie agroalimentaire, intimement liée à l’agriculture, sont loin d’être négligeables.
160
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161
+ Afin de favoriser les exportations, des études par pays, globales ou sectorielles, sont proposées gratuitement sur leur site internet par des organismes gouvernementaux. Parmi ceux-ci se trouvent le département de l’Agriculture des États-Unis (USDA) et Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC), qui représentent deux des plus importants pays exportateurs de produits agricoles. Ces deux ministères, à côté d'autres organismes, associations, universités ou entreprises, en diffusent également sur le site Globaltrade.net[57].
162
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163
+ Globaltrade.net est issu d'un partenariat public-privé (PPP) entre l'United States Commercial Service (dépendant du département du Commerce des États-Unis) et la Fédération des associations du commerce international (FITA). Globaltrade classe les études suivant deux critères de tri : par pays étudié et par industrie.
164
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165
+ L'Union européenne propose aussi sur son site de nombreuses études statistiques, portant sur tout ou partie du territoire communautaire[58].
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167
+ L'agronomie regroupe, depuis le XIXe siècle, l’ensemble de la connaissance biologique, technique, culturelle, économique et sociale relative à l'agriculture.
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Un bar est un établissement où l'on sert principalement des boissons alcoolisées. Il est proche du café.
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+ La personne qui y fait le service est appelée « barman » pour un homme, ou « barmaid » pour une femme. Il se place généralement derrière un meuble appelé également bar, mais aussi désigné sous le nom « comptoir » ou, en France, plus familièrement « zinc ».
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+ Un bar se caractérise par son ambiance. Du très classique « bistrot » français, belge ou suisse, certains propriétaires de bar peuvent choisir de créer une ambiance particulière pour leur établissement. Ils pourront s'inspirer de concepts étrangers, pub, maquis, etc. Ils peuvent également, avec le mobilier ou la diffusion de musique, donner une ambiance « lounge », c'est-à-dire « relax, confortable et détendu dans un milieu cosy » selon le blogueur Édouard Borie[1].
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+ Certains bars proposent des divertissements sur la scène de leur établissement, comme des chanteurs, des musiciens, des humoristes, des Go-Go dancers, des show sexy ou des stripteaseurs (voir strip club).
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+ D'autres établissement offrent également un service d'hôtellerie, quand ils ne sont pas eux-mêmes intégrés à un établissement hôtelier. Il peut être combiné avec l'activité de café, on a alors affaire à un café-bar.
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+ Le propriétaire peut également faire le choix d'orienter l'identité de son établissement en fonction des produits dont il fait commerce. Il peut s'agir d'un bar à vin, mais également d'un bar à eau, d'un bar à oxygène ou d'un bar à chicha. L'appellation « bar » a ainsi fait florès dans le domaine de la restauration rapide, où l'on trouve par exemple des bars à salades, le côté lié à la consommation de boissons étant devenu marginal.
14
+
15
+ Dans certains cas, le terme de « bar » n'est plus là que pour évoquer le côté rapide de l'action, comme dans l'appellation commerciale « bar à sourire » ou encore dans le cas du bar à chats.
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17
+ Quelques établissements enfin, baptisés « bar à hôtesse », proposent à leur clientèle obligatoirement majeure et très souvent masculine, la compagnie de jeunes femmes employées par le bar, que l'on nomme communément « entraîneuses ». Ces salariées ont pour fonction d'attirer les clients afin de les pousser à consommer au maximum au bénéfice de l'établissement (bouteille de champagne, par exemple). Souvent, comme c'est le cas en Belgique, ce type de bar, appelé aussi « bar montant » ou « bar de nuit », dissimule une activité de maison close.
18
+
19
+ Dans la plupart des pays[réf. nécessaire], la vente d'alcool est réglementée,
20
+ les bars sont différents par leurs boissons et par pays, par exemple il y a des pays musulmans qui interdisent le commerce de l'alcool.
21
+
22
+ En France, les bars sont qualifiés de « débits de boissons » à consommer sur place. Ils sont soumis à une autorisation municipale (ou préfectorale à Paris) dite licence dont le degré d'exigence varie en fonction du type de boissons vendues. Le gérant d'un bar doit ainsi être titulaire d'une licence de débit de boisson à consommer sur place (distincte de la licence restaurant).
23
+
24
+ L’article L.3331-1 du code de la santé publique distingue ainsi entre deux types de licences :
25
+
26
+ La législation distingue les débits de boissons permanents et les débits de boisson temporaires, dont l'ouverture est soumise à des règles différentes. Le gérant doit également posséder un permis d'exploitation, et les horaires d'ouverture des débits de boissons peuvent être fixés par le Préfet et par le Maire[2]..
27
+
28
+ Depuis 1960 le nombre de bars en France a connu une baisse drastique, surtout dans les milieux ruraux alors qu'il possèdent une place importante dans la sociabilisation des villages, passant de 600 000 à 34 000 en 2016. 7 000 bars ferment chaque année en France[3],[4].
29
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+ Le café (de l'arabe القهوة : Elqahwah, boisson stimulante) est une boisson énergisante psychotrope stimulante, obtenue à partir des graines torréfiées de diverses variétés de caféier, de l'arbuste caféier, du genre Coffea. Il fait partie des trois principales boissons contenant de la caféine les plus consommées dans le monde, avec le thé et le maté.
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+ La culture du café est très développée dans de nombreux pays à climat tropical d'Amérique, d'Afrique et d'Asie, dans des plantations qui sont cultivées pour les marchés d'exportation du commerce international. Il représente souvent une contribution majeure pour l'économie des pays producteurs (économie du café).
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+ Les caféiers sont des arbustes des régions tropicales du genre Coffea, de la famille des Rubiacées. Les espèces Coffea arabica (historiquement la plus anciennement cultivée, 75 % de la production environ) et Coffea canephora (ou caféier robusta), sont celles dont les fruits servent à la préparation de la boisson[1]. D'autres espèces du genre Coffea ont été testées à cette fin ou sont encore localement utilisées, mais n'ont jamais connu de grande diffusion : Coffea liberica ou l'hybride arabica x robusta (l'arabusta).
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+ Les caféiers sont des arbustes à feuilles persistantes et opposées, qui apprécient généralement un certain ombrage (ce sont à l'origine plutôt des espèces de sous-bois). Ils produisent des fruits charnus, rouges, violets, ou jaunes, appelés cerises de café, à deux noyaux contenant chacun un grain de café (la cerise de café est l'exemple d'une drupe polysperme). Lorsqu'on dépulpe une cerise, on trouve le grain de café enfermé dans une coque semi-rigide transparente à l'aspect parcheminé correspondant à la paroi du noyau. Une fois dégagé, le grain de café vert est encore entouré d'une peau argentée adhérente correspondant au tégument de la graine que l'on peut moudre.
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+ Coffea arabica, qui produit un café fin et aromatique, nécessite un climat plus frais que Coffea canephora (robusta), qui donne une boisson riche en caféine. La culture de l'arabica plus délicate et moins productive est donc plutôt réservée à des terres de montagne, alors que celle du robusta s'accommode de terrains de plaine et offre des rendements plus élevés.
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+ Le plant mère de la plupart des plants d'arabica du monde est conservé au Hortus Botanicus d'Amsterdam. Ce type de caféiers est autopollinisant, ce qui ne facilite pas la diversification génétique, contrairement au Coffea canephora (robusta) qui nécessite une pollinisation croisée[2]. Autre particularité génétique, C. arabica est l'une des très rares plantes à être allotétraploïde, c'est-à-dire issue de l'hybridation de deux plantes diploïdes (2n=22) formant un descendant 4n= 44 chromosomes[2].
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+ Bien qu'il soit techniquement possible de produire des variétés de café génétiquement modifiées, contenant un gène de toxicité aux insectes ou produisant un grain sans caféine[3], aucune n’est commercialisée actuellement. Une expérience de plantation en plein champ menée en 2000 par le CIRAD en Guyane française n'a pas pu être menée à son terme en raison de la destruction des plants par des inconnus[4].
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+ La principale maladie du café est causée par le champignon Hemileia vastatrix, ou rouille du café, qui donne une coloration caractéristique aux feuilles et empêche la photosynthèse de la plante. En 1869, ce parasite détruisit complètement, en l'espace de dix ans, les plantations du Sri Lanka, autrefois prospères[5]. Depuis, ce parasite est devenu ubiquiste. Il prolifère surtout sur les plants d'arabica. Le robusta semble y être assez résistant.
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19
+ Le scolyte du caféier (Stephanoderes hampei) attaque indifféremment les plants de robusta et d'arabica en détruisant les grains. La menace constituée par cet insecte est considérable, d'autant que sa résistance aux insecticides augmente[6].
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21
+ Le mot arabe قهوة qahwah ou qawa, parfois prononcé « cahouah » ou « gawah », désigne déjà dans l'Arabie Heureuse la graine de café torréfiée et la boisson chaude préparée suivant divers procédés. Selon certains géographes, le mot serait associé à la province éthiopienne de Kaffa[7]. Selon d'autres avis, il pourrait être relié au mot kahoueh signifiant « ce qui donne de l'appétit » et aurait ainsi la même origine que le mot arabe pour « vin » ; le vin était connu dans le monde arabe antique et le même nom aurait été donné au café, boisson nouvelle, peut-être en raison d'une ressemblance (couleur ou amertume)[8].
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23
+ Quoi qu'il en soit, la matière torréfiée et la boisson se répandent dans le monde arabo-musulman, et le mot y garde généralement une forme arabe similaire. Dans l'empire ottoman, le mot arabe adopté en turc se prononce rapidement « kahvé ». Les échanges méditerranéens contrôlés par l'empire ottoman expliquent la forme caffè en italien, initialement à Venise, port d'importation, puis les formes françaises cavé ou café attestées en 1610, voire encore cafeh en 1651. Le premier établissement autorisé dans le royaume de France à servir cette boisson est ouvert en 1654 à Marseille, autre grand port d'importation, et il se nomme simplement « café », à l'instar des établissements vénitiens. Une ambassade ottomane apporte officiellement l'art de déguster le café à la cour de France à Versailles en 1669. Le « café préparé à la turc » est à la mode. Le mot cafetière, désignant le récipient contenant le café, est attesté en 1685, dans l'ouvrage De l'usage du caphé, du thé et du chocolate édité par le marchand d'épices protestant, Sylvestre Dufour.
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+ Le mot français « café » est donc apparu après 1600 par emprunt à la langue italienne du grand commerce maritime. Il est rapidement polysémique, puisqu'il désigne la matière torréfiée relativement conservable en sac, le breuvage préparé et le lieu de consommation. Les botanistes s'empressent de décrire l'arbre producteur de graines et ses plantations, Antoine de Jussieu le dénomme « cafier » en 1715. Mais cet arbuste est dénommé le « caféier » de manière explicite par l'apothicaire et botaniste Geffroy en 1743. Pour imposer ce dernier choix, il faut attendre la recommandation de l'Académie française de 1835[9].
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+ La forme arabe caoua est commune dans les dialectes du Maghreb avant 1830. Après l'annexion de l'Algérie et le début difficile de la colonisation, la boisson nommée « caoua » apparaît dans le lexique et les expressions populaires des occupants français vers 1863. L'usage argotique préfère le mot algérien caoua, il est déjà commun en Algérie et attesté par l'argot militaire d'Afrique en 1888. La boisson connaît en effet un grand succès chez les soldats et légionnaires français, et s'est maintenu par effet de retour dans le langage familier en France[10].
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+ La légende la plus répandue veut qu'un berger d'Abyssinie[N 1] (actuelle Éthiopie), Kaldi, ait remarqué l'effet tonifiant de cet arbuste sur les chèvres qui en avaient consommé. Une autre version de la légende soutient que ce berger, ayant accidentellement laissé choir une branche de cet arbuste sur un poêle, aurait remarqué l'arôme délicieux qui s'en dégageait. Il est probable que cette fable, publiée pour la première fois à Rome par Antoine Faustus Nairon (Maronite et professeur de langues orientales à Rome) en 1671 dans l'un des premiers traités sur le café De Saluberrima potione Cahue seu Cafe nuncupata Discursus, a été inventée par les Arabes pour accréditer la thèse d'un café diffusé dans le Proche orient arabe par les soufis[11]. D'ailleurs, un autre récit légendaire attribue la découverte du caféier au Cheikh Abou Hassan al-Shâdhili, soufi retiré dans une montagne et qui se nourrissait de « l'arbre de café »[12].
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+ En réalité, les études génétiques sur le caféier Coffea arabica suggèrent qu'il est probablement originaire d'Éthiopie, dans la province de Kaffa où les ancêtres des Oromos consommaient le café sous différentes formes (boisson mais aussi aliment). Il y serait connu depuis la Préhistoire et n'aurait été transféré qu'au VIe siècle, au Yémen, dans l'Arabie Heureuse, vers le port de Moka[13].
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+ Les paysans du sud-ouest de l’Éthiopie, d'où le café est originaire et date peut-être du Xe siècle, plus sûrement du XIIIe siècle, torréfiaient probablement les grains du café dans des braises, les broyaient dans une bouillie dans laquelle le café faisait originellement office d'épice aux vertus médicinales, à l'instar du cacao chez les Aztèques[14].
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+ La diffusion du café se répand d'abord probablement au XIIe siècle ou XIIIe siècle dans le Yémen, où sa popularité a très certainement profité de la prohibition de l'alcool par l'islam. Il est alors appelé K'hawah, qui signifie « revigorant », dans les monastères soufis où l'on dispose au XVe siècle des premières traces attestées de consommation de café sous forme de boisson et de la connaissance du caféier[15]. Les données archéologiques disponibles[réf. nécessaire] aujourd’hui suggèrent que le café n’aurait pas été domestiqué avant le XVe siècle : le processus d'élaboration de la boisson, long et complexe, explique peut-être la découverte tardive des vertus des graines de caféier, au premier abord peu attractives.
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+ En 1685, Philippe Dufour[16], un marchand d'épices, écrivait « De tous les endroits du monde, je ne pense qu'il y en ait d'autre qui produise le Café que l'Yémen... Il croît dans des vastes Campagnes tirant vers le Midi, sans culture, et point du tout ailleurs. Étant cueilli, on l'apporte à Moka, à Louyaya, et autres ports de mer, qui sont le long de la mer Rouge, où on le charge sur de petites barques pour Gedda (Djeddah)...là on l'embarque, sur des Vaisseaux et sur des Galères, qui sont ordinairement destinées pour ce transport, jusqu'à Sués (Suez), port de mer à la tête de la mer Rouge, éloigné du Caire d'environ vingt & deux lieues, où l'on en transporte toutes les années sur des chameaux. Outre cela, il en vient... par la Caravane qui retourne de Médine avec les Pèlerins du Prophète, qui en chargent aussi quatre ou cinq mille [balles] sur des Chameaux pour porter à Damas et à Alep ».
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+ Au XVe siècle, les pèlerins musulmans de retour de La Mecque, introduisent le café en Perse et dans les diverses parties de l'Empire ottoman, Égypte, Afrique du Nord, Syrie, Turquie. La consommation de café s'étendit à l'Égypte.
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+ De nombreuses « maisons du café » s'ouvrirent au Caire, à Istanbul et à La Mecque au début du XVIe siècle : lieux de convivialité (on y jouait aux échecs, au trictrac, on y récitait des poèmes) à prix modique, ces maisons permettaient un brassage social, un échange des idées. L'émir Khair Bey Mimar, le nouveau gouverneur de La Mecque, convoqua une assemblée de juristes et de médecins pour décider si la boisson était conforme au Coran, qui interdit toute forme d’intoxication[17]. Après qu'un opposant au café, l'eut déclaré aussi « enivrant » que le vin, l'assemblée des interprètes des Saintes Écritures très prudemment jugèrent que celui-ci avait dû boire du vin pour le savoir et devait donc recevoir une bastonnade et que pour le reste, ils s'en remettaient aux médecins. Quand ceux-ci reconnurent la toxicité du café, le gouverneur en interdit la consommation sous peine de punitions sévères[18].
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+ Mais le sultan du Caire, ayant appris l'interdiction, s'en émut et déclara que d'après ses docteurs et lettrés, le café était tout à fait bon pour la santé et agréable à Allah. Au cours du siècle à plusieurs reprises, comme en 1525 et 1534, les controverses sur le caractère diabolique du café réapparurent et les persécutions contre les buveurs de café reprirent[N 2],[17].
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+ Mouture du café au pilon en Palestine, 1905.
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+ Café en Palestine vers 1900.
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+ Le succès du caffé de Moka gagna ensuite la Grèce et surtout Constantinople, après la conquête de La Mecque et l'Égypte, en 1516-1517, par le sultan ottoman Selim Ier. À Constantinople, l'ouverture des deux premiers cafés publics par les Syriens, Schems et Hekem, eut lieu en 1554-1555 sous Soliman le Magnifique. « Ces établissements étaient fréquentés par la plupart des savants, des juges, des professeurs, des derviches... Les Turcs s'adonnèrent avec fureur à l'usage de cette boisson, et la capitale fut bientôt remplie de Kawha-Kanés, où l'on distribuait le Café » (Coubard d'Aulnay[18] 1843). Mais là aussi des controverses se firent jour et des opposants prétendirent que « le café grillé était un charbon et que tout ce qui avait rapport au charbon était défendu par Mahomet. » (p. 22).
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+ Malgré ces incertitudes, la consommation de café continua vaille que vaille de s'étendre à tout l'Orient. Parfois il fut aussi interdit pour des raisons politiques. C'est ainsi qu'une fois à Constantinople, toutes les maisons de café furent fermées parce qu'elles étaient le lieu de réunion des mécontents du pouvoir. Mais l'attrait pour cette boisson, qu'elle soit l'œuvre du Diable[N 3] ou de Dieu, finit par l'emporter et en 1630, il y avait paraît-il, un millier de maisons de café au Caire[17]. Les clients pouvaient, tout en dégustant leur boisson préférée, y admirer des danseuses et écouter des conteurs.
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+ En 1583, un médecin allemand de retour d'un voyage de dix ans au Moyen-Orient, Leonhard Rauwolf, fut le premier Occidental à décrire le breuvage : « une boisson aussi noire que l'encre, utile contre de nombreux maux, en particulier les maux d'estomac. Ses consommateurs en prennent le matin, sans se dissimuler, dans une coupe en porcelaine qui passe de l'un à l'autre et où chacun prend une rasade sonore. Elle est composée d'eau et du fruit d'un arbuste appelé bunnu »[19]. Ces commentaires attirent l'attention de marchands, que l'expérience du commerce des épices a rendu sensibles à ce genre d'informations.
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+ Le café arrive en Europe aux alentours de 1600 introduit par les marchands vénitiens. Dès 1615, il était régulièrement consommé à Venise (où est le Caffè Florian, fondé en 1720, le plus ancien d'Italie encore en fonctionnement) en provenance d'Égypte[10].
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+ On conseille au pape Clément VIII d'interdire le café car il représente une menace d'infidèles. Après l'avoir goûté, le souverain pontife baptise au contraire la nouvelle boisson, déclarant que laisser aux seuls infidèles le plaisir de cette boisson serait dommage. Le café est très vite prisé des moines pour les mêmes raisons qu'il l'est des imams : il permet de veiller longtemps et de garder l'esprit clair. En 1650, un pèlerin musulman à La Mecque, Baba Budan[20] parvient à ramener sept plants en Inde, qu'il plante à Mysore et dont les descendants subsistent encore aujourd'hui.
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+ Les négociants hollandais et anglais qui avaient pris goût au café lors de leurs voyages en Orient, le font connaître dans leurs pays.
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+ Vers les années 1650, le café commence à être importé et consommé en Angleterre, et des cafés ouvrent à Oxford et à Londres. Les cafés deviennent des lieux où les idées libérales naissent, de par leur fréquentation par des philosophes et lettrés. Les pamphlets et libelles sont distribués dans les cafés. En 1676, cette agitation incite en Angleterre le procureur du Roi à ordonner la fermeture des cafés, citant des crimes de lèse-majesté contre le roi Charles II et le royaume. Les réactions sont telles que l'édit de fermeture doit être révoqué. Les flux d'idées alimentés par le café modifieront profondément le Royaume-Uni. On y compte plus de deux mille cafés en 1700. La célèbre compagnie d'assurances Lloyd's of London est à l'origine un café fondé en 1688 : le Lloyd's Coffee House.
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+ En 1644, le négociant marseillais Pierre de La Roque avait apporté quelques balles de café à Marseille[21]. Au milieu du XVIIe siècle, des marchands de Marseille qui avaient appris à apprécier le café au Levant commencèrent à ramener des balles de café[22]. En quelques années, un groupe de marchands et de pharmaciens s'organisèrent pour importer du café d'Égypte. En 1671, le premier café marseillais ouvrait ses portes à une clientèle rapidement nombreuse.
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+ Mais il faut attendre 1669 et l'arrivée en grand appareil de l'ambassadeur de la Sublime Porte, Soliman Aga, auprès de Louis XIV, pour que la mode de la consommation du café soit lancée dans la capitale. Recevant avec faste ses invités de marque dans son appartement parisien, il leur offre dans une mise en scène digne des Mille et Une Nuits du café à la turque. Toutes les grandes dames se piquèrent de curiosité pour ce personnage haut en couleur qui se fit brocarder par Molière dans Le Bourgeois gentilhomme[10].
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+ À Paris, le premier café parisien est fondé par un Arménien du nom de Pascal en 1672 près du Pont-Neuf, qui fonda ensuite un autre café en 1685 à Londres. Pascal avait aussi fondé le premier café en France vers 1665[23]. Le Café Procope est le deuxième café à ouvrir dans cette ville en 1686. On y invente une nouvelle manière de préparer la boisson : en faisant percoler de l'eau chaude dans le café moulu retenu par un filtre. Il innova aussi en acceptant les femmes. Le café devient très prisé durant le Siècle des lumières. Voltaire consomme jusqu'à douze tasses de café par jour et possède une collection de cafetières. À la veille de la Révolution, Paris compte plus de deux mille cafés[24].
68
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+ En France, à l'époque moderne, le café est le plus souvent préparé en décoction, à la manière du café turc. Les dictionnaires, les traités et les encyclopédies de l'époque recommandent de mélanger entre une once de café (environ 30 g) par tasse et une once par livre d'eau (environ un demi-litre), puis de porter le liquide à ébullition dans une cafetière. La préparation est laissée sur le feu environ un quart d'heure, on la mélange à l'aide d'une cuillère en bois afin d'éviter qu'elle ne déborde ou on rajoute de l'eau froide pour diminuer l'ébullition. Enfin, il convient de tirer le café au clair, en le laissant reposer un moment afin que le café moulu se dépose au fond de la cafetière, on propose même dans les ouvrages du XVIIIe siècle d'y rajouter un peu de sucre ou de la poudre de corne de cerf afin de précipiter plus rapidement le marc au fond du récipient[25],[26],[27].
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+ Afin de le refroidir plus rapidement, le café d'une tasse peut être versé dans la soucoupe puis bu dans cette dernière, il s'agissait d'une pratique populaire qui se répandit néanmoins parmi les élites[28].
72
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73
+ En Belgique, c'est en 1675 qu'on but pour la première fois du café sur le territoire. Cela se passa au château de Freÿr en présence de Louis XIV dont les troupes se battaient à Dinant, lorsqu'un diplomate turc servit cette boisson lors de la signature du traité de Freÿr, depuis lors nommé aussi « Traité du café » entre la France et l'Espagne le 25 octobre 1675.
74
+
75
+ L'histoire des célèbres cafés de Vienne (les plus anciens encore en fonctionnement étant le café Demel, le Café Central) commence avec la bataille de Vienne de 1683 juste après laquelle un Polonais du nom de Kulczycki ouvre un café dans la maison qui lui a été offerte par le roi de Pologne Jan III Sobieski en récompense pour ses services d'espion auprès des Turcs[29]. Des Turcs défaits, l'on saisit des sacs de fèves vertes qui se révèlent être du café et que Kulczycki met à profit sans rencontrer d'abord beaucoup de succès en raison de l'acidité du breuvage, qu'il a alors l'idée de couper de miel ou de lait. En 1680(?), le troisième café ouvrit ses portes, fondé par un Arménien du nom de Stépan[23].
76
+
77
+ En 1670, le premier café ouvre à Berlin.[réf. nécessaire]
78
+
79
+ Au milieu du XVIIIe siècle, chaque ville d'Europe possède des cafés, et, en 1732, Johann Sebastian Bach compose la cantate BWV 211 dite du « café ».
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+ Le café traverse l'Atlantique en 1689 avec l'ouverture du premier établissement à Boston. La boisson gagne en popularité et obtient le rang de boisson nationale après que les rebelles jettent à la mer le thé surtaxé par la couronne britannique au cours de la Boston Tea Party en 1773. Cette opération coup de poing est préparée dans le café du Dragon Vert.
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83
+ Le café commence à être cultivé dans les colonies anglaises, en particulier à Ceylan, mais les plantations sont ravagées par une maladie et sont finalement remplacées par des plantations de thé. Les Hollandais le font cultiver en Indonésie.
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+ Les Hollandais rapportèrent des caféiers de Batavia dans les serres d'Amsterdam.
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+ Le bourgmestre d'Amsterdam, M. Bancras, offrit un jeune caféier à Louis XIV en 1714, qui fut cultivé avec succès dans les serres du Jardin du Roi et se reproduisit si bien qu'il fut la souche de tous les caféiers des « îles de l'Amérique ». Une première tentative d'implantation de trois plants, confiée au médecin botaniste d'Isemberg en 1716, échoua car celui-ci fut emporté par la fièvre jaune quelques jours après son arrivée à la Martinique.
88
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89
+ Une seconde tentative quatre ans plus tard, confiée à M. de Clieux, capitaine d'infanterie fut plus heureuse. « La traversée fut longue, & l'eau nous manqua tellement que, pendant plus d'un mois, je fus obligé de partager la faible portion qui m'était délivrée avec le pied de café » nous conte ce dernier dans une lettre[30]. Les plants furent plantés sur les pentes de la Montagne Pelée en Martinique. Les premières récoltes abondantes encouragèrent les colons à en planter sur des surfaces importantes lorsqu'un cyclone eut détruit les plantations de cacaoyers. Les planteurs en envoyèrent à Saint-Domingue et à la Guadeloupe où il fut cultivé avec succès (également en Guyane).
90
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91
+ L'implantation des caféiers aux Mascareignes a suivi une autre voie. D'abord, les plants venaient de la région de Moka au Yémen, ensuite, ils furent envoyés à l'île de Bourbon (La Réunion actuelle) par la Compagnie des Indes en 1717. Il fallut une décennie et de fortes pressions de la Compagnie pour que les planteurs se décident à cultiver le café à grande échelle.
92
+
93
+ Le roi Louis XV était grand amateur de café et rendit cette boisson très en vogue à la cour[31]. Il faisait cultiver des caféiers dans le jardin expérimental du Trianon qui arrivaient à produire quelques livres de café bon an, mal an. Le roi aimait torréfier lui-même sa récolte et se préparer en personne sa boisson préférée[N 4], ne faisant griller que la quantité consommée, la poudre étant jetée dans de l'eau bouillante. On pouvait refaire ainsi douze bouillons successifs[32].
94
+
95
+ La première plantation au Brésil est établie en 1727 par Francisco de Mello Palheta, après sa visite comme ambassadeur à monsieur d’Orvilliers, gouverneur de la Guyane. Après les discussions sur le tracé des frontières, on rapporte que Madame d'Orvilliers se montra très reconnaissante d'une escapade dans les jardins avec le bouillant Francisco, au point de lui confier quelques graines de café[33]. Sa production reposa sur la pratique de l'esclavage, qui ne sera aboli qu'en 1888.
96
+
97
+ Au cours du XVIIIe siècle, la boisson connaît un grand succès en Europe, et pour répondre à la demande, les colons européens introduisent la culture du café dans de nombreux pays tropicaux. Au XIXe siècle, l'offre insuffisante a stimulé l'usage de divers substituts au goût proche, comme la racine de chicorée.
98
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99
+ Les principales régions productrices de café sont l'Amérique du Sud (avec notamment le Brésil et la Colombie), le Viêt Nam, le Kenya, la Côte d'Ivoire, et d'autres encore. Hawaii a une petite production de café de grande qualité et de prix élevé, mais parmi les nombreuses variétés développées, le café le plus cher et le plus fameux est désormais le Bourbon pointu (cultivé dans l'île française de La Réunion), ce qui s'explique par sa rareté et le caractère endémique des plants requis pour la culture. Chaque paquet est vendu environ 459 euros le kilogramme, c'est trois fois plus que le Blue Mountain provenant de la Jamaïque.
100
+
101
+ Les pays où l'on consomme le plus de café par habitant sont indiqués dans l'histogramme ci-contre. Pour comparaison, les valeurs pour le thé sont indiquées. Une troisième source de caféine non incluse dans ce graphique vient des boissons gazeuses, en constante augmentation. Les plus gros consommateurs sont les Pays-Bas, les pays scandinaves et la Finlande[34].
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103
+ L'évolution de la consommation de ces trois sources de caféine aux États-Unis est présentée dans le graphique ci-contre. Il semble étonnant de voir la place qu'occupe le Brésil dans le classement des pays consommateurs. Cela tient probablement au fait que la consommation locale doit échapper aux chiffres officiels sur lesquels ce graphique est construit.
104
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105
+ Bien que l'image des plantations de café soit souvent associée à celle d'immenses domaines tels que l'on peut en rencontrer dans divers pays, comme au Brésil, la production mondiale de café provient, pour environ 70 %, d'exploitations principalement familiales de superficie inférieure à 10 hectares, le plus souvent en dessous de cinq hectares[35].
106
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+ Les terres que cultivent ces petits producteurs sont souvent accrochées aux flancs de montagne, parfois jusqu’à 2 000 m d’altitude : ce sont des parcelles morcelées, sur lesquelles le café est associé à des cultures vivrières telles que le maïs, le manioc ou la banane plantain. Cette culture traditionnelle est généralement respectueuse de l’environnement, en particulier parce que ce mode de culture nécessite peu de pesticides et d’engrais chimiques[36].
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+ Qu'il s'agisse des petits exploitants ou des ouvriers agricoles, la culture du café fait vivre un très grand nombre de personnes, car la cueillette, très rarement mécanisée, requiert un temps de main-d'œuvre important qui forme l'essentiel du coût de production. Ainsi, pour le seul Brésil, on estime de 230 000 à 300 000 le nombre de fermiers vivant du café et à trois millions le nombre de personnes employées.
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+ Un jeune caféier est productif trois à quatre ans après plantation. Ensuite l'arbuste peut vivre pendant de nombreuses décennies. La cime est rabattue pour éviter un trop grand développement en hauteur.
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+ Les plantations peuvent être faites à plein découvert, ce qui facilite l'organisation des opérations culturales et augmente la production fruitière, mais diminue la longévité et la résistance aux maladies des caféiers. Les plantations peuvent aussi être faites à mi-ombre (on parle de café d'ombre), ce qui correspond mieux à l'autécologie de l'espèce, mais réduit la productivité et complique la gestion. De nombreuses variations existent sur les modes de culture d'ombre, depuis la plantation directement en forêt jusqu'à de savantes combinaisons d'arbres d'abri taillés en fonction du stade de fructification des caféiers ou jusqu'à des systèmes de polyculture. Les plantations d'ombre induisent généralement une meilleure biodiversité, cependant très variable en qualité selon les systèmes employés et par rapport à l'état initial naturel.
114
+
115
+ Lorsque les fruits parviennent à maturité, six à huit mois après la floraison pour l'arabica, neuf à onze mois pour le robusta, la récolte du café peut commencer. Deux méthodes sont employées, la cueillette ou l'égrappage :
116
+
117
+ 1. La cueillette consiste à cueillir manuellement uniquement les cerises mûres à point. C'est la technique la plus coûteuse qui oblige à repasser plusieurs jours de suite sur le même arbuste mais qui procure les meilleures qualités de café.
118
+
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+ 2. L'égrappage consiste au contraire à racler la branche de toutes ses cerises, le procédé pouvant éventuellement être mécanisé. On récolte par cette technique expéditive un mélange hétérogène de cerises plus ou moins mûres, à l'origine de cafés plus amers (à cause des fruits encore verts).
120
+
121
+ Un mode de récolte très particulier permet la production, à faible tonnage, du café crotte, appelé aussi Kopi Luwak, au Viêt Nam, en Indonésie et aux Philippines, qui est extrait des excréments d'une civette locale. Cette pratique est dénoncée comme particulièrement cruelle envers les animaux par l'unité de recherche universitaire WildCRU (en)[37]. Dans la même idée, le café éléphant est produit en Thaïlande par extraction des excréments d'éléphant ("black ivory"), son prix atteignant mille euros le kilo[38].
122
+
123
+ Le fruit du café est un type de drupe, c'est-à-dire que les fèves sont recouvertes de la chair d'un fruit. Après la récolte, le café doit être rapidement débarrassé de son enveloppe charnue par séchage ou par lavage.
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+
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+ Le séchage se pratique sur des aires de séchage, où les cerises de café de tout âge sont étalées et régulièrement ratissées. En quelques jours, la partie charnue se déshydrate et se désagrège en partie.
126
+
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+ Le lavage ne peut concerner que des fruits bien mûrs (récoltés par cueillette). Le processus consiste, après avoir rompu la peau de la cerise, à faire tremper les fruits dans l'eau assez longtemps pour qu'une fermentation assure la dégradation de la partie charnue. On obtient des cafés lavés, décrits comme « propres et brillants », généralement moins amers et de meilleure teneur en bouche. La technique, souvent mécanisée, nécessite de disposer de cuves et d'un approvisionnement en eau suffisant.
128
+
129
+ À l'issue du séchage ou du lavage, le grain de café se trouve encore enfermé dans le noyau du fruit (l'endocarpe) : c'est le café coque (après séchage) ou le café parche (après lavage). Il faut le trier, afin d'éliminer toute fève pourrie, décolorée ou endommagée. Le triage peut être mécanisé, dans les installations industrielles, à l'aide de caméras à capteur de photoscope (CCD), mais cette opération se fait encore souvent manuellement, dans les pays en développement.
130
+
131
+ Lavage à la main des grains de café en 2014 en Éthiopie.
132
+
133
+ Séchage traditionnel à la main, Panama.
134
+
135
+ Triage des grains par séparation dans des vases d'eau.
136
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137
+ Grains à différentes étapes du séchage.
138
+
139
+ Le café peut être conservé, protégé par sa coque pendant un certain temps. Certaines récoltes sont même ainsi vieillies pour améliorer la saveur du café.
140
+
141
+ La dernière opération de préparation, permettant d'obtenir le café vert, consiste donc à décortiquer mécaniquement les grains. Elle débarrasse également le grain de sa peau fine argentée (le tégument). Les coques sont généralement récupérées et valorisées comme combustible.
142
+
143
+ Ce sont les grains séchés ou lavés, puis décortiqués qui s'échangent sur les marchés internationaux.
144
+
145
+ C'est pour profiter du goût du café sans subir l'excitation qu'ont été développés les processus de décaféination. La diminution de la teneur en caféine se fait aux dépens des qualités gustatives. De plus, la décaféination n'est jamais totale. Une étude d'une équipe américaine a testé neuf marques de café décaféiné par chromatographie en phase gazeuse. Toutes, hormis une, contenaient de la caféine en dose très significatives : de 8,6 mg à 13,9 mg de caféine, pour en moyenne 85 mg dans une dose équivalente de café non décaféiné (donc, 10 à 15 % du caféine du café)[39], soit suffisamment pour provoquer une dépendance physique au café chez certains consommateurs de décaféiné[40].
146
+
147
+ Plusieurs procédés existent. Leur principe général consiste à tremper les grains dans de l’eau puis à extraire la caféine du liquide ainsi obtenu par ajout de solvant organique ou par adsorption sur du charbon activé, et enfin à refaire tremper les grains dans le liquide appauvri en caféine afin qu’ils réabsorbent les autres composés toujours présents. Le solvant généralement un solvant chloré (chloroforme, trichloréthylène et dichlorométhane), ou organiques tels que le benzène ou l'acétate d'éthyle, n’est jamais en contact avec les grains, uniquement avec l’eau dans laquelle le grain a trempé. Il est ensuite éliminé par distillation. Il existe aussi une méthode de décaféination utilisant un jet de dioxyde de carbone sous pression, plus récente et réputée moins destructrice pour les arômes.
148
+
149
+ Arrivés à destination, les grains sont torréfiés (fortement chauffés, on parle aussi de brûlage ou de grillage), ce qui développe leur arôme et leur donne leur couleur foncée. Ils sont ensuite moulus.
150
+
151
+ Avec la torréfaction, les grains doublent de grosseur. Au début de l'application de la chaleur, la couleur des grains verts passe au jaune, puis au brun cannelle. C'est à ce moment que le grain perd son humidité. Lorsque la température à l'intérieur atteint environ 200 °C, les huiles sortent des grains. En général, plus il y a d'huile, plus le café a de saveur.
152
+
153
+ Durant la torréfaction, les grains se fissurent d'une façon semblable à celle du maïs soufflé qui explose sous la chaleur. Il y a deux moments « d'explosion », qui sont utilisés comme indicateurs du niveau de torréfaction atteint.
154
+
155
+ Les grains deviennent plus foncés et libèrent davantage d'huile jusqu'à ce qu'on mette fin à la torréfaction, en les retirant de la source de chaleur.
156
+
157
+ Jusqu'au XIXe siècle, les grains étaient achetés verts et leur torréfaction se faisait à la poêle.
158
+
159
+ Dernière étape de la préparation, les grains de café torréfiés doivent être moulus.
160
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161
+ La finesse de la mouture est essentielle à la qualité de la boisson et doit être adaptée à sa méthode de confection. Plus l'exposition à l'eau brûlante est courte, plus la mouture doit être fine pour libérer rapidement les arômes alors que si le contact avec l'eau est prolongé, la mouture doit rester plus épaisse pour éviter de produire un café trop imprégné, au goût fort et amer. Cependant, si la mouture est vraiment trop grossière, il ne peut en résulter qu'une boisson insipide et délavée.
162
+
163
+ Le café moulu s'oxyde et perd assez rapidement ses arômes car la surface de contact avec l'oxygène de l'air est considérablement augmentée. Pour déguster pleinement un bon café, il est donc recommandé de moudre les grains au dernier moment. À défaut, la conservation sous vide du café moulu limite le contact du café à l'oxygène, et ainsi une trop grande perte d'arôme.
164
+
165
+ Autrefois, les grains de café étaient écrasés à la meule de pierre ou au mortier et au pilon. L'invention et la fabrication du moulin à café, inspirées des moulins à poivre, accompagnent cependant la diffusion du café en Occident : de nombreux modèles professionnels ou domestiques se succèdent. Dès le XVIIe siècle, sous le règne de Louis XIV, on fabrique des moulins à café en fer, mais c'est à partir du XIXe siècle que les moulins à café pénètrent réellement de nombreux foyers, notamment les modèles de la société Peugeot frères dont le premier date de 1832[41]. Aujourd'hui, l'énergie électrique a souvent remplacé la manivelle.
166
+
167
+ Selon l'espèce et la variété cultivée, selon la provenance et le mode de préparation des grains, les cafés présentent un grand éventail de saveurs, appréciées pour leur diversité par les amateurs, les variétés les plus cotées et les plus rares atteignant des prix très élevés.
168
+
169
+ Il existe de nombreuses manières de préparer la boisson. Le café instantané est l'une d'elles ; les autres méthodes sont plus traditionnelles, recourant aux grains fraîchement moulus, commercialisés moulus sous vide, au café en dosette (variante récente du café filtre et de l'expresso) ou encore au sachet de café[N 5], développé pour offrir la commodité du café instantané et en même temps maintenir la saveur du café filtre. On dénombre six modes de préparation du café, chacun conférant à la boisson obtenue des propriétés organoleptiques et compositions bien distinctes.
170
+
171
+ La boisson finale peut être plus ou moins concentrée, à côté de l'espresso italien très concentré, il existe des dilutions plus ou moins grandes aboutissant au café de type « américain », encore connu sous le nom de café de « bonne sœur », qui ressemble à une tisane.
172
+
173
+ Le café instantané est une préparation de café lyophilisée ou atomisée. La poudre obtenue est à dissoudre simplement dans une tasse d'eau chaude. Le café instantané est plus rapide à préparer, facile à transporter et à conserver.
174
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175
+ Il s'agit de la méthode la plus ancienne. On utilise cette méthode dans la préparation du café turc (ou café oriental, ou café grec, selon les pays). Une mouture extra-fine de café mélangée à de l'eau (environ trois cuillerées de café pour 300 ml d'eau) est portée à ébullition dans une cafetière arabe ou tout autre pot allant sur le feu. Des épices sont parfois ajoutées dans la mouture, notamment la cardamome.
176
+
177
+ Cette méthode requiert l'usage d'une cafetière à piston. Dans un récipient en verre, un filtre sous la forme d'un piston permet la séparation du marc de la boisson en l'isolant au fond du récipient. C'est ainsi que les professionnels goûtent le café à partir d'une mouture grossière dans une plantation ou une usine de torréfaction.
178
+
179
+ C'est la méthode que l'on utilise couramment avec les cafetières électriques modernes. Le café filtre est préparé en faisant passer lentement de l'eau bouillante dans un filtre rempli de café moulu, donnant un lixiviat. À l'origine, ce filtre était une chaussette[réf. nécessaire], d'où l'expression « jus de chaussette » qui peut, encore aujourd'hui, désigner un café[31]. De nos jours, les filtres jetables sont généralement en papier. Il existe aussi des filtres permanents, lavables, en nylon, et en acier inoxydable micro perforé.
180
+
181
+ C'est le procédé utilisé par les cafetières italiennes. Il s'agit d'une lixiviation à vapeur forcée. Ce type de cafetière est constitué de deux compartiments (1) & (2) séparés par un porte-filtre (5) qui contient une dose de café. En chauffant, une partie de l'eau placée dans la cuve en vase clos s'évapore, ce qui produit de la vapeur qui pressurise la cuve (la vapeur occupant plus de volume que l'eau liquide) : ainsi l'eau encore liquide remonte par le tuyau du filtre, traverse le café et déborde en haut de la cheminée pour retomber finalement dans la verseuse. L'appareil sert à la fois à la préparation et au service.
182
+
183
+ Ces cafetières fonctionnent idéalement sur des plaques (électriques ou cuisinières à foyer bois/charbon). On affirme souvent que, sur le gaz, il faut baisser le feu lorsque l'eau commence à monter. À cela sont données deux motivations. En premier lieu, si l'eau vient à manquer dans la cuve, il y a risque de brûler le joint et le café. Ce risque se réalise toutefois en cas de présence prolongée de la cafetière sur le feu. En second lieu, il faudrait éteindre le feu avant que les « queues de percolation » ne remontent (fin de l'écoulement du café, qui remonte par brusque jaillissements et avec un glougloutement caractéristique) : en effet à ce stade l'eau est trop chaude et détruit certains arômes du café, et/ou extrait certains aromes qui resteraient sinon dans la mouture. Empiriquement les tests de gustations réalisées ne montrent pas d'efficacité ressentie de cette atténuation du feu en phase finale[42]. Quant aux arômes de brûlé, ils ne semblent pas non plus contrecarrés par cette atténuation du feu. En revanche, divers laboratoires travaillent à des géométries différentes du réservoir d'eau qui pourraient contrecarrer ce phénomène[42].
184
+
185
+ La percolation sous haute pression est un procédé qui permet de réaliser un expresso (de l'italien espresso, extrait par pression ; ne pas confondre avec « express », c'est-à-dire « très vite »). La différence avec la méthode précédente vient de la pression qui est établie au moyen d'un système de pompage : pompe rotative pour les machines professionnelles ou à vibration pour le grand public, les machines plus anciennes utilisent un piston hydraulique ou actionné manuellement avec un levier.
186
+ Elle permet une préparation rapide du café.
187
+
188
+ Le café peut être servi tel quel, ou mélangé avec du lait ou de la crème et parfois accompagné d'un petit carré de chocolat appelé Napolitain. Il est fréquemment sucré, et on lui ajoute parfois du chocolat ou des épices comme la cannelle, la noix de muscade, ou la cardamome. Il est en général servi très chaud, mais ne devrait pas être bu trop chaud, car ceci est source d'un risque accru de cancer de l'oesophage (comme dans le cas du thé ou d'autres boissons)[43],[44],[45],[46].
189
+
190
+ Des boissons glacées à base de café se sont récemment répandues. Le goût pour le café n'est pas spontané en raison de sa saveur forte et amère ; il se cultive et peut être source d'addiction.
191
+
192
+ Il existe une liste considérable de boisson au café, parmi les variantes les plus répandues de boissons au café, on peut mentionner :
193
+
194
+ Environ 50 % de la matière sèche du grain de café vert (non torréfié) est constituée de glucides, essentiellement des polysaccharides[47]. Les protéines représentent de 10 à 12 % et les lipides de 10 à 18 %.
195
+ Les grains de café sont appréciés pour leurs composés bioactifs : les acides chlorogéniques (de 5 à 9 % de la masse sèche) aux propriétés antioxydantes et la caféine (de 0,5 à 3,5 %) aux propriétés stimulantes. Un café instantané peut avoir 4,0 g de caféine pour 100 g.
196
+
197
+ Lors de la torréfaction, la composition change de manière radicale, une grande partie des acides chlorogéniques disparaissent et des lactones sont formées. La teneur en eau baisse, les polysaccharides sont dégradés, des pigments se forment (furanes polycondensés) et un arôme complexe se développe[47], formé d'alcools, de phénols, d'aldéhydes, de dérivés furaniques et pyrroliques, carbures, thiophènes, etc. De l'acrylamide est formé lors de la torréfaction.
198
+
199
+ Entre 12 et 24 % des polysaccharides des grains verts d'arabica sont dégradés par une torréfaction légère et entre 35 et 40 % pour une torréfaction poussée[48]. Dans ce dernier cas, les arabinogalactanes sont les plus dégradés (60 %) puis viennent les mannanes (36 %) et enfin la cellulose connait une dégradation négligeable.
200
+
201
+ Il a été identifié plus de 800 composés aromatiques volatils dans le café torréfié dont 42 sont de nature phénoliques[49]. Ils proviennent principalement de la dégradation thermique des acides chlorogéniques et de la lignine. Dans le café vert, quatre précurseurs d'arôme semblent pouvoir caractériser la qualité des arabica par rapport aux robusta[50] : le saccharose, la trigonelline, les acides chlorogéniques et la caféine. Lors de la torréfaction, le saccharose donne des composés à valeur aromatique, comme les furanes, aldéhydes et acides carboxyliques. La trigonelline, un alcaloïde comme la caféine, contribue à la formation de furanes, pyrazine, alkyl-pyridines et pyrroles ; sa déméthylation donne l'acide nicotinique (vitamine B3). Tous ces arômes sont très appréciés des amateurs de café, à la différence de ceux provenant de la caféine, apportant de l'amertume, ou des acides chlorogéniques qui après dégradation thermique donnent des lactones amères.
202
+
203
+ Une étude comparative sur les accessions sauvages d'arabica (Éthiopie, Kenya) et de robusta (Afrique de l'ouest et du centre), a montré que C. arabica contenait plus de saccharose et de trigonelline et que C. canephora était plus riche en acides chlorogéniques et caféine :
204
+
205
+ Plus la torréfaction est forte plus les acides chlorogéniques sont détruits (composé phénolique du café). Le saccharose est en plus grande quantité dans l'arabica que le robusta et plus la torréfaction est légère plus il abonde[51]. De même la trigonelline qui se dégrade à forte température a une teneur plus importante dans l'arabica léger. On observe le taux le plus élevé de caféine dans le café instantané :
206
+
207
+
208
+
209
+ La composition moyenne du café commercial est faite de :
210
+
211
+ La boisson préparée par passage d'eau chaude à travers du café moulu donne un liquide ayant perdu ses glucides, lipides et protéines et donc très peu énergétique mais ayant conservé ses polyphénols et sa caféine.
212
+
213
+ Ce sont les acides chlorogéniques et la caféine qui retiennent l'attention pour leurs propriétés pharmacologiques remarquables.
214
+
215
+ Une grande tasse de café arabica (20 cL d'eau et 4,0 g de café instantané) procure d'après ces données environ 175 mg d'acides chlorogéniques. Un non buveur de café ingère en général, moins de 100 mg d'acides chlorogéniques par jour, alors qu'un petit ou grand buveur de café, en prendra de 100 à 200 mg[55].
216
+
217
+ Ainsi, la boisson de café a un contenu en polyphénols totaux très élevé : exprimé en équivalent d'acide chlorogénique son extrait sec contient 323 mg/g[56], ce qui correspond à environ 100 ml de liquide. Il fait partie avec le vin rouge, des boissons ayant la plus grande activité antioxydante[N 6]. Avec un indice ORAC total de 2 541 μmol TE·g-1, il se trouve au niveau du vin rouge de merlot, du jus de myrtilles et très au-dessus du thé vert[57].
218
+
219
+ Comme pour toutes les boissons d'origine végétale, il est difficile d'évaluer la composition d'une tasse de café (10 cL d'eau). Pour la caféine par exemple, elle varie suivant l'espèce (arabica/canephora), le cultivar, le lieu et la méthode de culture et de récolte, le degré de torréfaction et quand le paquet de café arrive entre nos mains, de la méthode de préparation[58]. Préparer une grande quantité de café, fait diffuser plus longtemps l'eau dans le café moulu et extrait plus de caféine (pour un rapport café moulu / eau constant). En moyenne c'est 276 mg·L-1 de caféine dans les cafés arabica (dans un intervalle de 190-456)[59]. Les cafés arabica, de torréfaction moyenne, donnent des boissons contenant entre 280 mg·L-1 et 808 mg·L-1[58]. Si on retient la valeur haute correspondant mieux aux habitudes françaises[N 7], on trouve 60 mg de caféine pour une petite tasse de café (7,5 cL). L'analyse des expresso, tels qu'ils sont vendus en Australie[60], aboutit à 106 mg de caféine par expresso, avec une concentration de 2 473 mg·l-1. Selon l’emballage d'un café instantané, une consommation modérée c’est d’1 à 4 tasses par jour (80[10] à 320 mg de caféine par 24 heures).
220
+
221
+ La méthode ORAC (oxygen radical absorbance capacity) est l'une des méthodes les plus utilisées pour la détermination de l'activité antioxydante[61]. Une nouvelle génération de test ORAC, nommée total ORAC pour les aliments et la nutrition (Total ORAC FN) a été introduite par les Brunswick Laboratories (Norton, MN, USA) en 2008. L'analyse par cette méthode des grains de café a donné des valeurs très supérieures au test ORAC classique[62]. Les différentes techniques d'extraction (à l'éthanol, en une ou plusieurs étapes) et de préparation des fruits (lyophilisés ou séchés à l'air) ont donné des activités antioxydantes différentes fortement corrélées aux teneurs en acides chlorogéniques. Les extraits de café obtenus par extraction à l'éthanol en plusieurs étapes présentent une teneur en acides chlorogéniques et une activité ORAC totale supérieures à celles des extraits en une étape, à celles des fruits lyophilisés ou séchés à l'air.
222
+
223
+ Les activités antioxydantes du café, du cacao et du thé, évaluées par le modèle de l'oxydation in vitro des lipoprotéines de basse densité LDL[63], quoique très variables, vont en décroissant, dans l'ordre café soluble > cacao > thé vert > thé noir
224
+
225
+ Les grains de café Robusta vert présentaient une activité antioxydante deux fois plus élevée que celle de l'Arabica, mais après une torréfaction légère, cette différence s'estompe, et elle s'inverse même après une forte torréfaction. En conclusion, ces boissons couramment consommées ont une activité antioxydante importante, la plus élevée étant celle du café soluble.
226
+
227
+ L'activité antioxydante doit être distinguée de l'activité antiradicalaire. L'activité antiradicalaire se caractérise par la capacité des composants à réagir avec les radicaux libres alors que l'activité antioxydante représente la capacité d'inhiber le processus d'oxydation[61]. Après séparation par filtration sur gel de café torréfié Robusta, les mesures ont montré que la fraction ayant la plus forte activité antiradicalaire était celle contenant le plus l'acide 5-O-caféoylquinique (acide chlorogénique)[64]. Ces études ont établi un lien direct entre la consommation de café et la réduction du risque de maladies neurodégénératives, dont la maladie de Parkinson.
228
+
229
+ Une autre méthode, dite méthode ampérométrique (AM), consiste à mesurer le courant électrique qui se produit pendant l'oxydation du produit à analyser (analyte), sur la surface de l'électrode de travail[61]. Le signal est enregistré sous forme de courbes de sortie différentielles. Des antioxydants bien connus, comme la quercétine, la dihydroquercétine, le mexidol (en), le trolox, l'acide gallique, etc. peuvent être utilisés comme substances de référence. La méthode ampérométrique présente l'avantage d'être rapide, de se faire en temps réel, d'être précise et reproductible. C'est la seule méthode qui permet de mesurer directement tous les antioxydants d'un échantillon.
230
+
231
+ Une première base de données a été constituée par Yashin, Nemzer et al.[65] (2010) du contenu en antioxydant total de 1 140 aliments et boissons, déterminés par la méthode ampérométrique. Énormément de facteurs influent sur le contenu en antioxydant total de chaque aliment. Pour le café, citons la variété du caféier, la zone géographique d'origine, le sol, l'altitude, la méthode de traitement après la récolte, etc. Pour des cafés fournis par la compagnie “Freshly Roasted Coffee”, les auteurs ont obtenu les valeurs suivantes:
232
+
233
+ Le café contient de la caféine, alcaloïde ayant, entre autres, des propriétés stimulantes. Pour cette raison, il est surtout consommé le matin ou pendant les heures de travail, et, parfois, tard dans la nuit, par ceux qui veulent rester éveillés et concentrés. Le café décaféiné, ou « déca », dont l'essentiel de la caféine a été retiré (il reste 10 mg de caféine par tasse), permet de profiter du goût du café sans la stimulation. Il existe aussi des tisanes dont le goût s'approche du café, mais qui ne contiennent pas de caféine.
234
+
235
+ La dépendance au café[10], plus précisément à la caféine (qui peut apparaître à partir d'une tasse par jour déjà[N 8]), est très répandue et le sevrage donne lieu sur une faible proportion de la population à des symptômes observables (maux de tête, somnolence) pendant quelques jours, tout au plus une semaine. En effet, peu de temps après l'avoir ingéré, le café passe au travers de notre intestin grêle et se dissout dans le sang. Par sa nature soluble, il peut pénétrer et se dissoudre dans les liquides à base d'eau (donc dans le sang) et dans les graisses, c'est ainsi qu'il arrive à passer la barrière hémato-encéphalique et à rentrer dans le cerveau. La molécule du café étant proche de celle de l’adénosine (responsable de la sensation de fatigue), elle va se positionner sur les récepteurs qui lui sont normalement attribués, puis les bloquer.
236
+ Parallèlement, quand ces récepteurs sont bloqués, certaines substances du cerveau comme la dopamine sont d'autant plus efficaces, et le surplus de molécules d'adénosine restant en libre circulation dans l'environnement amplifie la sécrétion d’adrénaline. La caféine est donc un révélateur de stimulants. Cette perturbation du fonctionnement naturel des molécules et de leurs récepteurs va entraîner un dérèglement à plus long terme avec une surproduction de certaines molécules pour contrer les effets secondaires. On comprend ainsi pourquoi dès que l'on arrête de consommer du café, cela entraîne une nouvelle perturbation du fonctionnement du cerveau[66].
237
+
238
+ La caféine intensifie la transmission dopaminergique dans le noyau accumbens, effet qui se traduit par une sensation de plaisir et de confort. Pour les neuropsychopharmacologues Costentin et Delaveau[10], la caféine et les méthylxanthines « sont des drogues, car elles suscitent un plaisir et des effets qui incitent à des usages réitérés, qui bientôt confinent au besoin ».
239
+
240
+ Lors de la préparation d'un café, plus la durée de contact avec l'eau est grande et plus le taux d'extraction de la caféine est important. Donc, contrairement à une idée préconçue, entre les deux types d'expresso, un café allongé sera plus excitant qu'un café serré, car la durée de contact eau/café est plus importante. De plus, plus la surface de contact entre le café et l'eau est augmentée, par exemple en moulant le café plus fin, plus le café obtenu aura un taux de caféine élevé[67].
241
+
242
+ L'arabica, plus onéreux que le robusta, contient plus de saveur et moins de caféine. C'est pour cette raison que l'on trouve souvent des mélanges d'arabica et de robusta.
243
+
244
+ Comme pour d’autres produits, tels que le vin, l’arôme joue un rôle prépondérant dans le plaisir qu’on éprouve à boire une tasse de café. Cet arôme est perçu par la muqueuse nasale soit directement, par le nez, soit rétronasalement par le pharynx lorsque les composés volatils remontent vers la muqueuse olfactive.
245
+
246
+ On dénombre au moins huit cents composés chimiques dans le café[2]. Leur proportion et leur nature déterminent la spécificité du café en question. À titre d’exemple, et pour citer quelques composés majoritaires, on trouve : la vanilline, le gaïacol et le 4-éthylgaïacol (phénoliques et épicés), la 2,3-butadione (arôme de beurre), la 2-méthoxy-3-isobutylpyrazine (terreux), le méthional (pomme de terre et sucré) et enfin le 2-furfurylthiol (arôme, simplement, de café). D’autres composés procurent des sensations de noisette, noix, caramel et, de façon plus surprenante, de champignon, viande, etc.
247
+
248
+ La plupart de ces composés se dégradent à l’air et à la lumière, ce qui explique le conseil usuel de conserver le café moulu dans un récipient hermétique sous vide, à l’abri de la chaleur et de la lumière. Conserver le café sous forme de grains et le moudre au dernier moment minimise la surface de contact avec l’air, et donc la probabilité de dégradation des arômes.
249
+
250
+ Les effets du café sont multiples et incomplètement étudiés[68]. La caféine augmente la pression artérielle[69], augmente la résistance vasculaire[70] et provoque une augmentation de l'activité de la rénine[71]. Les mécanismes de ces effets demeurent inconnus. Toutefois, la caféine est un antagoniste connu des récepteurs à l'adénosine, récepteurs dont l'activation pourrait expliquer les effets décrits ci-dessus, sans qu'on connaisse le détail des cascades de réactions biochimiques en aval de ce récepteur et aboutissant finalement à l'effet observé.
251
+
252
+ La caféine du café a des effets sur le système cardiovasculaire : stimulation du cœur et augmentation de la fréquence cardiaque. Le café possède par ailleurs un effet hypertenseur[72] et est déconseillé aux patients atteints de troubles cardiovasculaires graves ou chroniques. Cependant une étude suggère un effet anti-hypertenseur des grains de café vert sur un modèle animal d'hypertension[73]. Une étude suggère que le café pourrait exercer son activité sur le système cardiovasculaire d'un organisme soumis à un exercice dynamique (exercice) en modifiant les paramètres comme la conductance vasculaire prise sur l'avant bras ou la vitesse du flux sanguin mesurée dans la même région au cours de l'exercice[74].
253
+
254
+ Globalement, la consommation modérée de café (trois à cinq tasses par jour) semble diminuer le risque de survenue de maladies cardiovasculaires, la mortalité globale et la mortalité cardiaque[75], une plus forte consommation annulant ce bénéfice[76].
255
+
256
+ Le café apporte aussi des minéraux (potassium), de la vitamine B3. Cependant, il diminue aussi l'absorption de certaines vitamines B et du fer.
257
+
258
+ Des résultats corrèlent la prise de café avec une plus faible incidence de diabète de type II[77]. Cela semble être vrai tant pour le café normal que pour le café décaféiné et le thé[78]. Le café inhibe[56] le facteur de transcription NF-κB dont l'activation constante pourrait contribuer à la perte de sensibilité à l'insuline (caractéristique du diabète de type II).
259
+ Ces effets pourraient être liés (au moins en partie) à la présence d'acide chlorogénique. On sait par ailleurs, que cet acide est capable de réduire la résorption intestinale du glucose et donc son passage dans le sang[79],[80]. Il a été observé que le café accroît la production d'une hormone intestinale, l'incrétine GLP-1, en raison de l'effet inhibiteur de l'acide chlorogénique sur l'absorption du glucose. L'incrétine libérée dans le sang va stimuler la production pancréatique d'insuline[81].
260
+
261
+ Une corrélation entre consommation de café et diminution du risque de goutte chez les hommes a aussi été suggérée[82]. Cette diminution peut atteindre 40 % à partir de quatre tasses par jour. Cette relation n’a pas été retrouvée avec le décaféiné ou le thé. Selon cette étude, le café serait bénéfique également contre la maladie d'Alzheimer, le diabète de type 2 (aussi appelé « diabète insulinorésistant » ou « diabète de l'âge mûr »), le cancer du foie et sans doute certains autres cancers (l'étude se poursuit).
262
+
263
+ La caféine a des effets bénéfiques dans la prévention de la maladie de Parkinson par des effets neuroprotecteurs contre la dégénérescence des neurones dopaminergiques[83].
264
+
265
+ Outre la caféine, d'autres éléments constitutifs du café ont été corrélés à divers processus métaboliques. Par exemple, la présence d'antioxydants comme l'acide chlorogénique dans le café préviendrait les dégâts cellulaires dus aux radicaux libres[84]. Selon l'ASIC (l'Association Scientifique Internationale du Café), cette action « anti-âge » serait due aux polyphénols contenus dans le café mais serait à relativiser car le café « a aussi bien des effets
266
+ bénéfiques que nuisibles in vitro, ces effets étant dépendants de la dose[85] ».
267
+
268
+ Une revue des travaux[86] de 2003 avait conclu qu'aucun effet néfaste n'existaient sous 400 mg par jour[N 9] et de 300 mg pour les femmes enceintes. Ceci n'a pas été confirmé par une étude plus récente et ayant porté sur 59 123 femmes ayant eu un bébé à la suite d'une grossesse sans complication : la caféine selon cette étude est bien facteur de risques de réduction de taille du bébé même à la dose qu'il n'est pas recommandé de dépasser en Europe du Nord (200 mg/j[87]) et plus encore à la dose de 300 mg/J que l'OMS considérait comme sans risque.
269
+
270
+ Cette étude, et une autre étude de 2011 ont cependant confirmé l'absence de risque de prématurité à ces doses[88].
271
+
272
+ Selon qu'elle vienne du café ou du thé ou du chocolat, la caféine peut avoir des effets différents. Par exemple, la caféine du café allonge le temps de grossesse par rapport à la moyenne (durée accrue de 8 h pour 100 mg/jour ingérés de caféine provenant du café), mais pas celle provenant d'autres sources[89].
273
+
274
+ On peut noter que la caféine est la seule molécule psychotrope dont l'utilisation soit permise de manière non contrôlée par la FDA aux États-Unis.
275
+
276
+ Un café est aussi l'endroit où l'on consomme typiquement du café. En revanche, un « café » peut d'autre part signifier un événement culturel ou social, ou simplement un lieu propice au travail personnel, à la détente, à la création ou aux rencontres.
277
+
278
+ Dans la culture des cafés, on distingue les cafés littéraires et leurs dérivés, les cafés-concerts, les manga-cafés, les coffee-shop, les cybercafés... etc. De nos jours, au XXIe siècle, dans le milieu du travail, la « pause café » est un moment de discussions informelles entre collègues, culturellement important. Ce moment de détente au sein du travail a été caricaturé par la série humoristique Caméra Café où le spectateur observe du point de vue de la machine à café.
279
+
280
+ L'extrait de café est employé en confiserie et en pâtisserie pour aromatiser glaces, bonbons, macarons, tiramisu… ainsi que pour confectionner le moka traditionnel (un biscuit de Savoie enrobé d'une épaisse couche de crème au beurre, au sucre et au café).
281
+
282
+ La caféine, qui peut être extraite du café, entre, pour ses propriétés stimulantes, dans la composition de certains sodas, de certaines boissons énergisantes ou de certains médicaments. Les grains de café, après torréfaction et infusion, sont distillés afin de produire des crèmes ou la liqueur de café. En Éthiopie, les chamans le recommandent à titre médicinal pour traiter les maux de tête, de ventre ou musculaires. L'écorce humidifiée, elle, est appliquée sur les plaies, et la graine bleue doit être croquée en cas d'insomnie[90].
283
+
284
+ Le café a un fort pouvoir désodorisant. On peut par exemple placer un peu de café moulu ou de marc de café dans son réfrigérateur pour le débarrasser de ses mauvaises odeurs. Certaines entreprises de textile intègrent du marc de café à leurs tissus pour leur donner un pouvoir désodorisant[91].
285
+
286
+ Une méta-analyse de 2017 a révélé que la consommation de café est généralement sans danger dans les limites de consommation habituelles et qu'elle est plus susceptible d'améliorer la santé que de causer des dommages à des doses de 3 ou 4 tasses de café par jour. Les exceptions comprennent un risque accru de fractures osseuses chez les femmes et un risque accru chez les femmes enceintes de perte fœtale ou de poids inférieur à la normal du bébé à la naissance[92] .
287
+
288
+ Une étude de 1999 a montré que le café ne provoque pas d'indigestion, mais peut favoriser le reflux gastro-intestinal[93]. Deux revues d'études cliniques sur des personnes se remettant d'une chirurgie abdominale, colorectale et gynécologique ont montré que la consommation de café était sûre et efficace pour améliorer la fonction gastro-intestinale postopératoire[94],[95].
289
+
290
+ En 2012, la National Institutes of Health-AARP Diet and Health Study a analysé la relation entre la consommation de café et la mortalité. Ils ont constaté qu'une consommation plus élevée de café était associée à un risque de décès plus faible et que ceux qui buvaient du café vivaient plus longtemps que ceux qui n'en buvaient pas. Cependant, les auteurs ont noté que « [leurs] données ne permettent pas de déterminer s'il s'agit d'un résultat causal ou associatif »[96]. Une méta-analyse de 2014 a montré que la consommation de café (4 tasses/jour) était inversement associée à la mortalité toutes causes confondues (risque inférieur de 16 %), ainsi qu'à la mortalité due aux maladies cardiovasculaires en particulier (risque inférieur de 21 % pour la consommation de 3 tasses/jour), mais pas à la mortalité due au cancer[97]. D'autres méta-analyses ont corroboré ces résultats, montrant qu'une consommation plus élevée de café (2 à 4 tasses par jour) était associée à une réduction du risque de décès, toutes causes confondues[98],[99]. Une étude de cohorte prospective largement citée, portant sur dix pays européens en 2017, a confirmé le lien entre la consommation de café et la réduction du risque de décès par diverses sources[100].
291
+
292
+ La consommation modérée de café n'est pas un facteur de risque des maladies coronariennes du cœur[101]. Une méta-analyse de 2012 a conclu que les personnes qui buvaient des quantités modérées de café avaient un taux d'insuffisance cardiaque plus faible, l'effet le plus important étant observé chez celles qui buvaient plus de quatre tasses par jour[102]. Une méta-analyse de 2014 a conclu que les maladies cardiovasculaires, telles que les coronaropathies et les accidents vasculaires cérébraux, sont moins probables avec trois à cinq tasses de café non décaféiné par jour, mais plus probables avec plus de cinq tasses par jour[103]. Une méta-analyse de 2016 a montré que la consommation de café était associée à un risque réduit de décès chez les patients qui ont eu un infarctus du myocarde[104].
293
+
294
+ La consommation de quatre tasses de café ou plus par jour n'affecte pas le risque d'hypertension par rapport à la consommation de peu ou pas de café ; cependant, la consommation d'une à trois tasses par jour peut présenter un risque légèrement accru[105].
295
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296
+ Selon le NHS britannique, le fait d'éviter de consommer du café peut réduire l'anxiété[106]. La caféine, principal ingrédient actif du café, est associée à l'anxiété[107],[108]. À fortes doses, généralement supérieures à 300 mg, la caféine peut à la fois provoquer et aggraver l'anxiété[109]. Pour certaines personnes, l'arrêt de la consommation de caféine peut réduire considérablement l'anxiété[110]. Le trouble anxieux induit par la caféine est une sous-classe du trouble anxieux induit par une substance ou un médicament[111]. Les populations qui pourraient être les plus touchées par la consommation de caféine sont les adolescents et les personnes souffrant déjà de troubles anxieux[112]. Les recherches préliminaires ont indiqué la possibilité d'une relation bénéfique entre la consommation de café et la réduction de la dépression[92],[113],[114]. Les recherches préliminaires à long terme, y compris l'évaluation des symptômes de la démence et des troubles cognitifs, n'ont pas permis de conclure que le café avait un effet sur les personnes âgées, principalement en raison de la mauvaise qualité des études[92],[115].
297
+
298
+ Les méta-analyses ont montré de façon constante que la consommation de café à long terme est associée à un risque moindre de développer une maladie de Parkinson[92].
299
+
300
+ Dans une revue systématique et une méta-analyse de 28 études observationnelles prospectives, représentant plus d'un million de participants, chaque tasse de café et de décaféiné supplémentaire consommée dans une journée a été associée, respectivement, à une réduction de 9 % et 6 % du risque de diabète de type II[116].
301
+
302
+ Les effets de la consommation de café sur le risque de cancer indiquent généralement qu'il est sans danger, et sans effet[117],[118] ou qu'il produit un risque moindre de cancer[119],[120]. Une étude de 2011 a montré qu'une consommation régulière de café jusqu'à 6 tasses par jour réduisait le risque de plusieurs types de cancer[121].
303
+
304
+ Avec moins de dix millions de tonnes produites annuellement, le café est un produit agricole nettement moins important en tonnage que ceux dominant le marché mondial (canne à sucre, céréales) ; toutefois le prix relativement élevé de la matière première donne une valeur importante au marché du café : les échanges mondiaux de café représentent entre 10 et 15 milliards de dollars selon les années[122]. Plus de 2,25 milliards de tasses de café sont consommées dans le monde chaque jour[123].
305
+
306
+ Depuis le début du XXe siècle, la production mondiale annuelle croissante dépasse les cent millions de sacs, ce qui correspond à six à sept millions de tonnes, alors qu'en 1825, on ne produisait que cent mille tonnes. Plus de 80 % des sacs sont exportés chaque année.
307
+
308
+ Près de 90 pays exportent des cerises de café, dont 60 en développement, le café constituant l'essentiel des revenus d'exportation de pays comme le Burundi, l'Éthiopie, le Rwanda ou autrefois Haïti[124]. Le plus gros producteur est de loin le Brésil (près de 30 % de la production mondiale en 2015), suivi par le Viêt Nam, la Colombie, l'Indonésie, l'Éthiopie[125].
309
+
310
+ Les données statistiques sur la production agricole mondiale de café diffèrent légèrement selon qu'elles proviennent de la FAO (établies sur un mode évaluatif) ou de l'OIC (établies sur un mode déclaratif). Ces données sont cependant suivies mensuellement par l'OIC et recoupées entre elles, ce qui fait de l'Organisation la réelle source de référence reconnue pour les marchés internationaux. Quoi qu'il en soit, au-delà des crises de surproduction ponctuelles et des différences d'inventaire, les volumes produits, échangés et consommés suivent une tendance haussière.
311
+
312
+ La production fait vivre environ vingt cinq millions de personnes, essentiellement des petits producteurs alors que l’importation, la transformation et la distribution font vivre environ cent à cent dix millions de personnes[122].
313
+
314
+ Le café est la culture commerciale par excellence : il est produit exclusivement au Sud mais se consomme essentiellement au Nord. Les pays industrialisés consomment environ 70 % du café produit dans le monde. Les États-Unis sont les plus gros consommateurs, mais l’Europe a la consommation par habitant la plus élevée : jusqu’à 10 kg, ou même plus, par habitant et par an en Finlande et dans les pays scandinaves. En comparaison, la majorité des pays du Sud a une consommation annuelle inférieure à 4,5 kg/hab. En Amérique centrale, plus de 90 % du café est destiné à l’exportation. Toutefois, la consommation de certains pays du Sud, comme le Brésil, augmente rapidement.
315
+
316
+ Cinq acheteurs acquièrent presque la moitié de la production mondiale : Kraft, Nestlé, Procter & Gamble et Sara Lee, dont les ventes annuelles génèrent des profits de l'ordre du milliard de $ US, et Tchibo[126].
317
+
318
+ Le cours du café est fixé dans les bourses de matières premières : la bourse de New York traite essentiellement le café arabica et celle de Londres le robusta. Les actes d’achat et de vente du café reposent sur des contrats à terme, chaque contrat portant sur 37 000 livres d’Arabica (16,78 tonnes) ou 5 tonnes de robusta[127]. Les pays exportateurs ont créé en 1993 l’Association des pays producteurs de café (ACPC), sur le modèle de l’OPEP, pour tenter de rétablir la politique de restriction des exportations et de faire remonter les cours. L’annonce de son plan de rétention volontaire des exportations a suscité une vive réaction au Nord, notamment de la part des États-Unis, qui ont alors quitté l’OIC.
319
+
320
+ Malgré l’échec des accords, leurs partisans font remarquer que le café et les produits agricoles en général ne sont pas des marchandises ordinaires car les caractéristiques physiques des cultures pérennes limitent la possibilité pour les producteurs d'ajuster l'offre séance tenante, ce qui s’accorde mal avec une logique de marché. Selon certains économistes, en l’absence de mécanisme régulateur de la production, de l'offre ou des prix mondiaux, le mécanisme du marché et de la concurrence entre producteurs et consommateurs donnerait lieu à un phénomène de « réaction excessive », caractérisé par l'apparition d'un cycle de surproductions et de pénuries[128].
321
+
322
+ Malgré la volatilité croissante dans le cours du café, dans les dernières années[Quand ?] le prix du café a été généralement élevé par rapport aux niveaux historiques[Lesquels ?]. Cependant, ces prix élevés ne se traduisent pas forcément par de meilleurs revenus des producteurs, à cause de la hausse des coûts de production[129].
323
+
324
+ L'arrivée extrêmement agressive du Viêt Nam sur le marché du café, combinée à l'énorme expansion de la culture au Brésil, sont les deux principales raisons invoquées pour expliquer la chute du cours du milieu des années 1990. Le déclin des prix a cessé depuis 2004, probablement grâce à l'augmentation de la consommation en Chine, en Russie et au Brésil et à une diminution ponctuelle de la production mondiale d'autre part.
325
+
326
+ Les pays les plus dépendants du café pour leurs exportations ont dû faire face durant cette période à un grave déséquilibre de leur balance commerciale, qui a conduit à une augmentation de leur endettement. Cette crise a été une catastrophe pour le développement, dont les effets seront encore ressentis pendant longtemps.
327
+
328
+ Le café est un des produits phares du commerce équitable. Il fut choisi comme un symbole notamment parce qu'il était le produit le plus exporté après le pétrole et que son prix était fixé par les cours de la bourse des marchés internationaux, bien qu'il soit majoritairement produit par de petits paysans et entreprises familiales.
329
+
330
+ Les acheteurs affiliés à ce programme s'engagent à acheter le café à un prix minimum même si les cours mondiaux sont inférieurs à ce seuil. Ce prix minimum, couplé à un préfinancement des récoltes et une garantie d'achat sur plusieurs années a permis à de nombreux petits producteurs d'améliorer leurs conditions de vie et de ne pas plonger dans la misère lors de la crise du café de 1997.
331
+
332
+ Le programme garantit aussi le versement d'une prime de développement destinée à la mise en place de programmes alimentaires, de santé ou d'éducation.
333
+
334
+ Un autre type de production, considérée comme plus éthique, est l'agriculture biologique, la seule garantie sans utilisation de pesticides de synthèse.
335
+
336
+ Certains produits combinent les standards équitable et biologique.
337
+
338
+ Les cours élevés du marché en 1830 incitent les entrepreneurs du Brésil à passer de l’exploitation de l’or à celle du café, jusque-là réservé à la consommation locale. Cette décision s’accompagne d’importants investissements[130].
339
+
340
+ Entre l’abolition de l’esclavage en 1888 (le Brésil est le dernier pays à le faire) et l’année 1928, la force de travail est renforcée par une immigration massive de 3,5 millions de travailleurs[131]. Le café représente alors 63 % des exportations du pays. Les gains engrangés par ce commerce permettent une croissance économique soutenue au pays.
341
+
342
+ Parmi les succédanés au café on compte :
343
+
344
+ Sur les autres projets Wikimedia :
345
+
fr/792.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,345 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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+ Le café (de l'arabe القهوة : Elqahwah, boisson stimulante) est une boisson énergisante psychotrope stimulante, obtenue à partir des graines torréfiées de diverses variétés de caféier, de l'arbuste caféier, du genre Coffea. Il fait partie des trois principales boissons contenant de la caféine les plus consommées dans le monde, avec le thé et le maté.
4
+
5
+ La culture du café est très développée dans de nombreux pays à climat tropical d'Amérique, d'Afrique et d'Asie, dans des plantations qui sont cultivées pour les marchés d'exportation du commerce international. Il représente souvent une contribution majeure pour l'économie des pays producteurs (économie du café).
6
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+ Les caféiers sont des arbustes des régions tropicales du genre Coffea, de la famille des Rubiacées. Les espèces Coffea arabica (historiquement la plus anciennement cultivée, 75 % de la production environ) et Coffea canephora (ou caféier robusta), sont celles dont les fruits servent à la préparation de la boisson[1]. D'autres espèces du genre Coffea ont été testées à cette fin ou sont encore localement utilisées, mais n'ont jamais connu de grande diffusion : Coffea liberica ou l'hybride arabica x robusta (l'arabusta).
8
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9
+ Les caféiers sont des arbustes à feuilles persistantes et opposées, qui apprécient généralement un certain ombrage (ce sont à l'origine plutôt des espèces de sous-bois). Ils produisent des fruits charnus, rouges, violets, ou jaunes, appelés cerises de café, à deux noyaux contenant chacun un grain de café (la cerise de café est l'exemple d'une drupe polysperme). Lorsqu'on dépulpe une cerise, on trouve le grain de café enfermé dans une coque semi-rigide transparente à l'aspect parcheminé correspondant à la paroi du noyau. Une fois dégagé, le grain de café vert est encore entouré d'une peau argentée adhérente correspondant au tégument de la graine que l'on peut moudre.
10
+
11
+ Coffea arabica, qui produit un café fin et aromatique, nécessite un climat plus frais que Coffea canephora (robusta), qui donne une boisson riche en caféine. La culture de l'arabica plus délicate et moins productive est donc plutôt réservée à des terres de montagne, alors que celle du robusta s'accommode de terrains de plaine et offre des rendements plus élevés.
12
+
13
+ Le plant mère de la plupart des plants d'arabica du monde est conservé au Hortus Botanicus d'Amsterdam. Ce type de caféiers est autopollinisant, ce qui ne facilite pas la diversification génétique, contrairement au Coffea canephora (robusta) qui nécessite une pollinisation croisée[2]. Autre particularité génétique, C. arabica est l'une des très rares plantes à être allotétraploïde, c'est-à-dire issue de l'hybridation de deux plantes diploïdes (2n=22) formant un descendant 4n= 44 chromosomes[2].
14
+
15
+ Bien qu'il soit techniquement possible de produire des variétés de café génétiquement modifiées, contenant un gène de toxicité aux insectes ou produisant un grain sans caféine[3], aucune n’est commercialisée actuellement. Une expérience de plantation en plein champ menée en 2000 par le CIRAD en Guyane française n'a pas pu être menée à son terme en raison de la destruction des plants par des inconnus[4].
16
+
17
+ La principale maladie du café est causée par le champignon Hemileia vastatrix, ou rouille du café, qui donne une coloration caractéristique aux feuilles et empêche la photosynthèse de la plante. En 1869, ce parasite détruisit complètement, en l'espace de dix ans, les plantations du Sri Lanka, autrefois prospères[5]. Depuis, ce parasite est devenu ubiquiste. Il prolifère surtout sur les plants d'arabica. Le robusta semble y être assez résistant.
18
+
19
+ Le scolyte du caféier (Stephanoderes hampei) attaque indifféremment les plants de robusta et d'arabica en détruisant les grains. La menace constituée par cet insecte est considérable, d'autant que sa résistance aux insecticides augmente[6].
20
+
21
+ Le mot arabe قهوة qahwah ou qawa, parfois prononcé « cahouah » ou « gawah », désigne déjà dans l'Arabie Heureuse la graine de café torréfiée et la boisson chaude préparée suivant divers procédés. Selon certains géographes, le mot serait associé à la province éthiopienne de Kaffa[7]. Selon d'autres avis, il pourrait être relié au mot kahoueh signifiant « ce qui donne de l'appétit » et aurait ainsi la même origine que le mot arabe pour « vin » ; le vin était connu dans le monde arabe antique et le même nom aurait été donné au café, boisson nouvelle, peut-être en raison d'une ressemblance (couleur ou amertume)[8].
22
+
23
+ Quoi qu'il en soit, la matière torréfiée et la boisson se répandent dans le monde arabo-musulman, et le mot y garde généralement une forme arabe similaire. Dans l'empire ottoman, le mot arabe adopté en turc se prononce rapidement « kahvé ». Les échanges méditerranéens contrôlés par l'empire ottoman expliquent la forme caffè en italien, initialement à Venise, port d'importation, puis les formes françaises cavé ou café attestées en 1610, voire encore cafeh en 1651. Le premier établissement autorisé dans le royaume de France à servir cette boisson est ouvert en 1654 à Marseille, autre grand port d'importation, et il se nomme simplement « café », à l'instar des établissements vénitiens. Une ambassade ottomane apporte officiellement l'art de déguster le café à la cour de France à Versailles en 1669. Le « café préparé à la turc » est à la mode. Le mot cafetière, désignant le récipient contenant le café, est attesté en 1685, dans l'ouvrage De l'usage du caphé, du thé et du chocolate édité par le marchand d'épices protestant, Sylvestre Dufour.
24
+
25
+ Le mot français « café » est donc apparu après 1600 par emprunt à la langue italienne du grand commerce maritime. Il est rapidement polysémique, puisqu'il désigne la matière torréfiée relativement conservable en sac, le breuvage préparé et le lieu de consommation. Les botanistes s'empressent de décrire l'arbre producteur de graines et ses plantations, Antoine de Jussieu le dénomme « cafier » en 1715. Mais cet arbuste est dénommé le « caféier » de manière explicite par l'apothicaire et botaniste Geffroy en 1743. Pour imposer ce dernier choix, il faut attendre la recommandation de l'Académie française de 1835[9].
26
+
27
+ La forme arabe caoua est commune dans les dialectes du Maghreb avant 1830. Après l'annexion de l'Algérie et le début difficile de la colonisation, la boisson nommée « caoua » apparaît dans le lexique et les expressions populaires des occupants français vers 1863. L'usage argotique préfère le mot algérien caoua, il est déjà commun en Algérie et attesté par l'argot militaire d'Afrique en 1888. La boisson connaît en effet un grand succès chez les soldats et légionnaires français, et s'est maintenu par effet de retour dans le langage familier en France[10].
28
+
29
+ La légende la plus répandue veut qu'un berger d'Abyssinie[N 1] (actuelle Éthiopie), Kaldi, ait remarqué l'effet tonifiant de cet arbuste sur les chèvres qui en avaient consommé. Une autre version de la légende soutient que ce berger, ayant accidentellement laissé choir une branche de cet arbuste sur un poêle, aurait remarqué l'arôme délicieux qui s'en dégageait. Il est probable que cette fable, publiée pour la première fois à Rome par Antoine Faustus Nairon (Maronite et professeur de langues orientales à Rome) en 1671 dans l'un des premiers traités sur le café De Saluberrima potione Cahue seu Cafe nuncupata Discursus, a été inventée par les Arabes pour accréditer la thèse d'un café diffusé dans le Proche orient arabe par les soufis[11]. D'ailleurs, un autre récit légendaire attribue la découverte du caféier au Cheikh Abou Hassan al-Shâdhili, soufi retiré dans une montagne et qui se nourrissait de « l'arbre de café »[12].
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+ En réalité, les études génétiques sur le caféier Coffea arabica suggèrent qu'il est probablement originaire d'Éthiopie, dans la province de Kaffa où les ancêtres des Oromos consommaient le café sous différentes formes (boisson mais aussi aliment). Il y serait connu depuis la Préhistoire et n'aurait été transféré qu'au VIe siècle, au Yémen, dans l'Arabie Heureuse, vers le port de Moka[13].
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+ Les paysans du sud-ouest de l’Éthiopie, d'où le café est originaire et date peut-être du Xe siècle, plus sûrement du XIIIe siècle, torréfiaient probablement les grains du café dans des braises, les broyaient dans une bouillie dans laquelle le café faisait originellement office d'épice aux vertus médicinales, à l'instar du cacao chez les Aztèques[14].
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+ La diffusion du café se répand d'abord probablement au XIIe siècle ou XIIIe siècle dans le Yémen, où sa popularité a très certainement profité de la prohibition de l'alcool par l'islam. Il est alors appelé K'hawah, qui signifie « revigorant », dans les monastères soufis où l'on dispose au XVe siècle des premières traces attestées de consommation de café sous forme de boisson et de la connaissance du caféier[15]. Les données archéologiques disponibles[réf. nécessaire] aujourd’hui suggèrent que le café n’aurait pas été domestiqué avant le XVe siècle : le processus d'élaboration de la boisson, long et complexe, explique peut-être la découverte tardive des vertus des graines de caféier, au premier abord peu attractives.
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+ En 1685, Philippe Dufour[16], un marchand d'épices, écrivait « De tous les endroits du monde, je ne pense qu'il y en ait d'autre qui produise le Café que l'Yémen... Il croît dans des vastes Campagnes tirant vers le Midi, sans culture, et point du tout ailleurs. Étant cueilli, on l'apporte à Moka, à Louyaya, et autres ports de mer, qui sont le long de la mer Rouge, où on le charge sur de petites barques pour Gedda (Djeddah)...là on l'embarque, sur des Vaisseaux et sur des Galères, qui sont ordinairement destinées pour ce transport, jusqu'à Sués (Suez), port de mer à la tête de la mer Rouge, éloigné du Caire d'environ vingt & deux lieues, où l'on en transporte toutes les années sur des chameaux. Outre cela, il en vient... par la Caravane qui retourne de Médine avec les Pèlerins du Prophète, qui en chargent aussi quatre ou cinq mille [balles] sur des Chameaux pour porter à Damas et à Alep ».
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+ Au XVe siècle, les pèlerins musulmans de retour de La Mecque, introduisent le café en Perse et dans les diverses parties de l'Empire ottoman, Égypte, Afrique du Nord, Syrie, Turquie. La consommation de café s'étendit à l'Égypte.
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+ De nombreuses « maisons du café » s'ouvrirent au Caire, à Istanbul et à La Mecque au début du XVIe siècle : lieux de convivialité (on y jouait aux échecs, au trictrac, on y récitait des poèmes) à prix modique, ces maisons permettaient un brassage social, un échange des idées. L'émir Khair Bey Mimar, le nouveau gouverneur de La Mecque, convoqua une assemblée de juristes et de médecins pour décider si la boisson était conforme au Coran, qui interdit toute forme d’intoxication[17]. Après qu'un opposant au café, l'eut déclaré aussi « enivrant » que le vin, l'assemblée des interprètes des Saintes Écritures très prudemment jugèrent que celui-ci avait dû boire du vin pour le savoir et devait donc recevoir une bastonnade et que pour le reste, ils s'en remettaient aux médecins. Quand ceux-ci reconnurent la toxicité du café, le gouverneur en interdit la consommation sous peine de punitions sévères[18].
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+ Mais le sultan du Caire, ayant appris l'interdiction, s'en émut et déclara que d'après ses docteurs et lettrés, le café était tout à fait bon pour la santé et agréable à Allah. Au cours du siècle à plusieurs reprises, comme en 1525 et 1534, les controverses sur le caractère diabolique du café réapparurent et les persécutions contre les buveurs de café reprirent[N 2],[17].
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+ Mouture du café au pilon en Palestine, 1905.
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+ Café en Palestine vers 1900.
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+ Le succès du caffé de Moka gagna ensuite la Grèce et surtout Constantinople, après la conquête de La Mecque et l'Égypte, en 1516-1517, par le sultan ottoman Selim Ier. À Constantinople, l'ouverture des deux premiers cafés publics par les Syriens, Schems et Hekem, eut lieu en 1554-1555 sous Soliman le Magnifique. « Ces établissements étaient fréquentés par la plupart des savants, des juges, des professeurs, des derviches... Les Turcs s'adonnèrent avec fureur à l'usage de cette boisson, et la capitale fut bientôt remplie de Kawha-Kanés, où l'on distribuait le Café » (Coubard d'Aulnay[18] 1843). Mais là aussi des controverses se firent jour et des opposants prétendirent que « le café grillé était un charbon et que tout ce qui avait rapport au charbon était défendu par Mahomet. » (p. 22).
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+ Malgré ces incertitudes, la consommation de café continua vaille que vaille de s'étendre à tout l'Orient. Parfois il fut aussi interdit pour des raisons politiques. C'est ainsi qu'une fois à Constantinople, toutes les maisons de café furent fermées parce qu'elles étaient le lieu de réunion des mécontents du pouvoir. Mais l'attrait pour cette boisson, qu'elle soit l'œuvre du Diable[N 3] ou de Dieu, finit par l'emporter et en 1630, il y avait paraît-il, un millier de maisons de café au Caire[17]. Les clients pouvaient, tout en dégustant leur boisson préférée, y admirer des danseuses et écouter des conteurs.
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+ En 1583, un médecin allemand de retour d'un voyage de dix ans au Moyen-Orient, Leonhard Rauwolf, fut le premier Occidental à décrire le breuvage : « une boisson aussi noire que l'encre, utile contre de nombreux maux, en particulier les maux d'estomac. Ses consommateurs en prennent le matin, sans se dissimuler, dans une coupe en porcelaine qui passe de l'un à l'autre et où chacun prend une rasade sonore. Elle est composée d'eau et du fruit d'un arbuste appelé bunnu »[19]. Ces commentaires attirent l'attention de marchands, que l'expérience du commerce des épices a rendu sensibles à ce genre d'informations.
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+ Le café arrive en Europe aux alentours de 1600 introduit par les marchands vénitiens. Dès 1615, il était régulièrement consommé à Venise (où est le Caffè Florian, fondé en 1720, le plus ancien d'Italie encore en fonctionnement) en provenance d'Égypte[10].
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+ On conseille au pape Clément VIII d'interdire le café car il représente une menace d'infidèles. Après l'avoir goûté, le souverain pontife baptise au contraire la nouvelle boisson, déclarant que laisser aux seuls infidèles le plaisir de cette boisson serait dommage. Le café est très vite prisé des moines pour les mêmes raisons qu'il l'est des imams : il permet de veiller longtemps et de garder l'esprit clair. En 1650, un pèlerin musulman à La Mecque, Baba Budan[20] parvient à ramener sept plants en Inde, qu'il plante à Mysore et dont les descendants subsistent encore aujourd'hui.
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+ Les négociants hollandais et anglais qui avaient pris goût au café lors de leurs voyages en Orient, le font connaître dans leurs pays.
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+ Vers les années 1650, le café commence à être importé et consommé en Angleterre, et des cafés ouvrent à Oxford et à Londres. Les cafés deviennent des lieux où les idées libérales naissent, de par leur fréquentation par des philosophes et lettrés. Les pamphlets et libelles sont distribués dans les cafés. En 1676, cette agitation incite en Angleterre le procureur du Roi à ordonner la fermeture des cafés, citant des crimes de lèse-majesté contre le roi Charles II et le royaume. Les réactions sont telles que l'édit de fermeture doit être révoqué. Les flux d'idées alimentés par le café modifieront profondément le Royaume-Uni. On y compte plus de deux mille cafés en 1700. La célèbre compagnie d'assurances Lloyd's of London est à l'origine un café fondé en 1688 : le Lloyd's Coffee House.
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+ En 1644, le négociant marseillais Pierre de La Roque avait apporté quelques balles de café à Marseille[21]. Au milieu du XVIIe siècle, des marchands de Marseille qui avaient appris à apprécier le café au Levant commencèrent à ramener des balles de café[22]. En quelques années, un groupe de marchands et de pharmaciens s'organisèrent pour importer du café d'Égypte. En 1671, le premier café marseillais ouvrait ses portes à une clientèle rapidement nombreuse.
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+ Mais il faut attendre 1669 et l'arrivée en grand appareil de l'ambassadeur de la Sublime Porte, Soliman Aga, auprès de Louis XIV, pour que la mode de la consommation du café soit lancée dans la capitale. Recevant avec faste ses invités de marque dans son appartement parisien, il leur offre dans une mise en scène digne des Mille et Une Nuits du café à la turque. Toutes les grandes dames se piquèrent de curiosité pour ce personnage haut en couleur qui se fit brocarder par Molière dans Le Bourgeois gentilhomme[10].
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+ À Paris, le premier café parisien est fondé par un Arménien du nom de Pascal en 1672 près du Pont-Neuf, qui fonda ensuite un autre café en 1685 à Londres. Pascal avait aussi fondé le premier café en France vers 1665[23]. Le Café Procope est le deuxième café à ouvrir dans cette ville en 1686. On y invente une nouvelle manière de préparer la boisson : en faisant percoler de l'eau chaude dans le café moulu retenu par un filtre. Il innova aussi en acceptant les femmes. Le café devient très prisé durant le Siècle des lumières. Voltaire consomme jusqu'à douze tasses de café par jour et possède une collection de cafetières. À la veille de la Révolution, Paris compte plus de deux mille cafés[24].
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+ En France, à l'époque moderne, le café est le plus souvent préparé en décoction, à la manière du café turc. Les dictionnaires, les traités et les encyclopédies de l'époque recommandent de mélanger entre une once de café (environ 30 g) par tasse et une once par livre d'eau (environ un demi-litre), puis de porter le liquide à ébullition dans une cafetière. La préparation est laissée sur le feu environ un quart d'heure, on la mélange à l'aide d'une cuillère en bois afin d'éviter qu'elle ne déborde ou on rajoute de l'eau froide pour diminuer l'ébullition. Enfin, il convient de tirer le café au clair, en le laissant reposer un moment afin que le café moulu se dépose au fond de la cafetière, on propose même dans les ouvrages du XVIIIe siècle d'y rajouter un peu de sucre ou de la poudre de corne de cerf afin de précipiter plus rapidement le marc au fond du récipient[25],[26],[27].
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+ Afin de le refroidir plus rapidement, le café d'une tasse peut être versé dans la soucoupe puis bu dans cette dernière, il s'agissait d'une pratique populaire qui se répandit néanmoins parmi les élites[28].
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+ En Belgique, c'est en 1675 qu'on but pour la première fois du café sur le territoire. Cela se passa au château de Freÿr en présence de Louis XIV dont les troupes se battaient à Dinant, lorsqu'un diplomate turc servit cette boisson lors de la signature du traité de Freÿr, depuis lors nommé aussi « Traité du café » entre la France et l'Espagne le 25 octobre 1675.
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+ L'histoire des célèbres cafés de Vienne (les plus anciens encore en fonctionnement étant le café Demel, le Café Central) commence avec la bataille de Vienne de 1683 juste après laquelle un Polonais du nom de Kulczycki ouvre un café dans la maison qui lui a été offerte par le roi de Pologne Jan III Sobieski en récompense pour ses services d'espion auprès des Turcs[29]. Des Turcs défaits, l'on saisit des sacs de fèves vertes qui se révèlent être du café et que Kulczycki met à profit sans rencontrer d'abord beaucoup de succès en raison de l'acidité du breuvage, qu'il a alors l'idée de couper de miel ou de lait. En 1680(?), le troisième café ouvrit ses portes, fondé par un Arménien du nom de Stépan[23].
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+ En 1670, le premier café ouvre à Berlin.[réf. nécessaire]
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+ Au milieu du XVIIIe siècle, chaque ville d'Europe possède des cafés, et, en 1732, Johann Sebastian Bach compose la cantate BWV 211 dite du « café ».
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+ Le café traverse l'Atlantique en 1689 avec l'ouverture du premier établissement à Boston. La boisson gagne en popularité et obtient le rang de boisson nationale après que les rebelles jettent à la mer le thé surtaxé par la couronne britannique au cours de la Boston Tea Party en 1773. Cette opération coup de poing est préparée dans le café du Dragon Vert.
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+ Le café commence à être cultivé dans les colonies anglaises, en particulier à Ceylan, mais les plantations sont ravagées par une maladie et sont finalement remplacées par des plantations de thé. Les Hollandais le font cultiver en Indonésie.
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+ Les Hollandais rapportèrent des caféiers de Batavia dans les serres d'Amsterdam.
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+ Le bourgmestre d'Amsterdam, M. Bancras, offrit un jeune caféier à Louis XIV en 1714, qui fut cultivé avec succès dans les serres du Jardin du Roi et se reproduisit si bien qu'il fut la souche de tous les caféiers des « îles de l'Amérique ». Une première tentative d'implantation de trois plants, confiée au médecin botaniste d'Isemberg en 1716, échoua car celui-ci fut emporté par la fièvre jaune quelques jours après son arrivée à la Martinique.
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+ Une seconde tentative quatre ans plus tard, confiée à M. de Clieux, capitaine d'infanterie fut plus heureuse. « La traversée fut longue, & l'eau nous manqua tellement que, pendant plus d'un mois, je fus obligé de partager la faible portion qui m'était délivrée avec le pied de café » nous conte ce dernier dans une lettre[30]. Les plants furent plantés sur les pentes de la Montagne Pelée en Martinique. Les premières récoltes abondantes encouragèrent les colons à en planter sur des surfaces importantes lorsqu'un cyclone eut détruit les plantations de cacaoyers. Les planteurs en envoyèrent à Saint-Domingue et à la Guadeloupe où il fut cultivé avec succès (également en Guyane).
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+ L'implantation des caféiers aux Mascareignes a suivi une autre voie. D'abord, les plants venaient de la région de Moka au Yémen, ensuite, ils furent envoyés à l'île de Bourbon (La Réunion actuelle) par la Compagnie des Indes en 1717. Il fallut une décennie et de fortes pressions de la Compagnie pour que les planteurs se décident à cultiver le café à grande échelle.
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+ Le roi Louis XV était grand amateur de café et rendit cette boisson très en vogue à la cour[31]. Il faisait cultiver des caféiers dans le jardin expérimental du Trianon qui arrivaient à produire quelques livres de café bon an, mal an. Le roi aimait torréfier lui-même sa récolte et se préparer en personne sa boisson préférée[N 4], ne faisant griller que la quantité consommée, la poudre étant jetée dans de l'eau bouillante. On pouvait refaire ainsi douze bouillons successifs[32].
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+ La première plantation au Brésil est établie en 1727 par Francisco de Mello Palheta, après sa visite comme ambassadeur à monsieur d’Orvilliers, gouverneur de la Guyane. Après les discussions sur le tracé des frontières, on rapporte que Madame d'Orvilliers se montra très reconnaissante d'une escapade dans les jardins avec le bouillant Francisco, au point de lui confier quelques graines de café[33]. Sa production reposa sur la pratique de l'esclavage, qui ne sera aboli qu'en 1888.
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+ Au cours du XVIIIe siècle, la boisson connaît un grand succès en Europe, et pour répondre à la demande, les colons européens introduisent la culture du café dans de nombreux pays tropicaux. Au XIXe siècle, l'offre insuffisante a stimulé l'usage de divers substituts au goût proche, comme la racine de chicorée.
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+ Les principales régions productrices de café sont l'Amérique du Sud (avec notamment le Brésil et la Colombie), le Viêt Nam, le Kenya, la Côte d'Ivoire, et d'autres encore. Hawaii a une petite production de café de grande qualité et de prix élevé, mais parmi les nombreuses variétés développées, le café le plus cher et le plus fameux est désormais le Bourbon pointu (cultivé dans l'île française de La Réunion), ce qui s'explique par sa rareté et le caractère endémique des plants requis pour la culture. Chaque paquet est vendu environ 459 euros le kilogramme, c'est trois fois plus que le Blue Mountain provenant de la Jamaïque.
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+ Les pays où l'on consomme le plus de café par habitant sont indiqués dans l'histogramme ci-contre. Pour comparaison, les valeurs pour le thé sont indiquées. Une troisième source de caféine non incluse dans ce graphique vient des boissons gazeuses, en constante augmentation. Les plus gros consommateurs sont les Pays-Bas, les pays scandinaves et la Finlande[34].
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103
+ L'évolution de la consommation de ces trois sources de caféine aux États-Unis est présentée dans le graphique ci-contre. Il semble étonnant de voir la place qu'occupe le Brésil dans le classement des pays consommateurs. Cela tient probablement au fait que la consommation locale doit échapper aux chiffres officiels sur lesquels ce graphique est construit.
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105
+ Bien que l'image des plantations de café soit souvent associée à celle d'immenses domaines tels que l'on peut en rencontrer dans divers pays, comme au Brésil, la production mondiale de café provient, pour environ 70 %, d'exploitations principalement familiales de superficie inférieure à 10 hectares, le plus souvent en dessous de cinq hectares[35].
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+ Les terres que cultivent ces petits producteurs sont souvent accrochées aux flancs de montagne, parfois jusqu’à 2 000 m d’altitude : ce sont des parcelles morcelées, sur lesquelles le café est associé à des cultures vivrières telles que le maïs, le manioc ou la banane plantain. Cette culture traditionnelle est généralement respectueuse de l’environnement, en particulier parce que ce mode de culture nécessite peu de pesticides et d’engrais chimiques[36].
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+ Qu'il s'agisse des petits exploitants ou des ouvriers agricoles, la culture du café fait vivre un très grand nombre de personnes, car la cueillette, très rarement mécanisée, requiert un temps de main-d'œuvre important qui forme l'essentiel du coût de production. Ainsi, pour le seul Brésil, on estime de 230 000 à 300 000 le nombre de fermiers vivant du café et à trois millions le nombre de personnes employées.
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+
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+ Un jeune caféier est productif trois à quatre ans après plantation. Ensuite l'arbuste peut vivre pendant de nombreuses décennies. La cime est rabattue pour éviter un trop grand développement en hauteur.
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+ Les plantations peuvent être faites à plein découvert, ce qui facilite l'organisation des opérations culturales et augmente la production fruitière, mais diminue la longévité et la résistance aux maladies des caféiers. Les plantations peuvent aussi être faites à mi-ombre (on parle de café d'ombre), ce qui correspond mieux à l'autécologie de l'espèce, mais réduit la productivité et complique la gestion. De nombreuses variations existent sur les modes de culture d'ombre, depuis la plantation directement en forêt jusqu'à de savantes combinaisons d'arbres d'abri taillés en fonction du stade de fructification des caféiers ou jusqu'à des systèmes de polyculture. Les plantations d'ombre induisent généralement une meilleure biodiversité, cependant très variable en qualité selon les systèmes employés et par rapport à l'état initial naturel.
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+
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+ Lorsque les fruits parviennent à maturité, six à huit mois après la floraison pour l'arabica, neuf à onze mois pour le robusta, la récolte du café peut commencer. Deux méthodes sont employées, la cueillette ou l'égrappage :
116
+
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+ 1. La cueillette consiste à cueillir manuellement uniquement les cerises mûres à point. C'est la technique la plus coûteuse qui oblige à repasser plusieurs jours de suite sur le même arbuste mais qui procure les meilleures qualités de café.
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+ 2. L'égrappage consiste au contraire à racler la branche de toutes ses cerises, le procédé pouvant éventuellement être mécanisé. On récolte par cette technique expéditive un mélange hétérogène de cerises plus ou moins mûres, à l'origine de cafés plus amers (à cause des fruits encore verts).
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+
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+ Un mode de récolte très particulier permet la production, à faible tonnage, du café crotte, appelé aussi Kopi Luwak, au Viêt Nam, en Indonésie et aux Philippines, qui est extrait des excréments d'une civette locale. Cette pratique est dénoncée comme particulièrement cruelle envers les animaux par l'unité de recherche universitaire WildCRU (en)[37]. Dans la même idée, le café éléphant est produit en Thaïlande par extraction des excréments d'éléphant ("black ivory"), son prix atteignant mille euros le kilo[38].
122
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+ Le fruit du café est un type de drupe, c'est-à-dire que les fèves sont recouvertes de la chair d'un fruit. Après la récolte, le café doit être rapidement débarrassé de son enveloppe charnue par séchage ou par lavage.
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+ Le séchage se pratique sur des aires de séchage, où les cerises de café de tout âge sont étalées et régulièrement ratissées. En quelques jours, la partie charnue se déshydrate et se désagrège en partie.
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+ Le lavage ne peut concerner que des fruits bien mûrs (récoltés par cueillette). Le processus consiste, après avoir rompu la peau de la cerise, à faire tremper les fruits dans l'eau assez longtemps pour qu'une fermentation assure la dégradation de la partie charnue. On obtient des cafés lavés, décrits comme « propres et brillants », généralement moins amers et de meilleure teneur en bouche. La technique, souvent mécanisée, nécessite de disposer de cuves et d'un approvisionnement en eau suffisant.
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+ À l'issue du séchage ou du lavage, le grain de café se trouve encore enfermé dans le noyau du fruit (l'endocarpe) : c'est le café coque (après séchage) ou le café parche (après lavage). Il faut le trier, afin d'éliminer toute fève pourrie, décolorée ou endommagée. Le triage peut être mécanisé, dans les installations industrielles, à l'aide de caméras à capteur de photoscope (CCD), mais cette opération se fait encore souvent manuellement, dans les pays en développement.
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+ Lavage à la main des grains de café en 2014 en Éthiopie.
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+
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+ Séchage traditionnel à la main, Panama.
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+
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+ Triage des grains par séparation dans des vases d'eau.
136
+
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+ Grains à différentes étapes du séchage.
138
+
139
+ Le café peut être conservé, protégé par sa coque pendant un certain temps. Certaines récoltes sont même ainsi vieillies pour améliorer la saveur du café.
140
+
141
+ La dernière opération de préparation, permettant d'obtenir le café vert, consiste donc à décortiquer mécaniquement les grains. Elle débarrasse également le grain de sa peau fine argentée (le tégument). Les coques sont généralement récupérées et valorisées comme combustible.
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+
143
+ Ce sont les grains séchés ou lavés, puis décortiqués qui s'échangent sur les marchés internationaux.
144
+
145
+ C'est pour profiter du goût du café sans subir l'excitation qu'ont été développés les processus de décaféination. La diminution de la teneur en caféine se fait aux dépens des qualités gustatives. De plus, la décaféination n'est jamais totale. Une étude d'une équipe américaine a testé neuf marques de café décaféiné par chromatographie en phase gazeuse. Toutes, hormis une, contenaient de la caféine en dose très significatives : de 8,6 mg à 13,9 mg de caféine, pour en moyenne 85 mg dans une dose équivalente de café non décaféiné (donc, 10 à 15 % du caféine du café)[39], soit suffisamment pour provoquer une dépendance physique au café chez certains consommateurs de décaféiné[40].
146
+
147
+ Plusieurs procédés existent. Leur principe général consiste à tremper les grains dans de l’eau puis à extraire la caféine du liquide ainsi obtenu par ajout de solvant organique ou par adsorption sur du charbon activé, et enfin à refaire tremper les grains dans le liquide appauvri en caféine afin qu’ils réabsorbent les autres composés toujours présents. Le solvant généralement un solvant chloré (chloroforme, trichloréthylène et dichlorométhane), ou organiques tels que le benzène ou l'acétate d'éthyle, n’est jamais en contact avec les grains, uniquement avec l’eau dans laquelle le grain a trempé. Il est ensuite éliminé par distillation. Il existe aussi une méthode de décaféination utilisant un jet de dioxyde de carbone sous pression, plus récente et réputée moins destructrice pour les arômes.
148
+
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+ Arrivés à destination, les grains sont torréfiés (fortement chauffés, on parle aussi de brûlage ou de grillage), ce qui développe leur arôme et leur donne leur couleur foncée. Ils sont ensuite moulus.
150
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+ Avec la torréfaction, les grains doublent de grosseur. Au début de l'application de la chaleur, la couleur des grains verts passe au jaune, puis au brun cannelle. C'est à ce moment que le grain perd son humidité. Lorsque la température à l'intérieur atteint environ 200 °C, les huiles sortent des grains. En général, plus il y a d'huile, plus le café a de saveur.
152
+
153
+ Durant la torréfaction, les grains se fissurent d'une façon semblable à celle du maïs soufflé qui explose sous la chaleur. Il y a deux moments « d'explosion », qui sont utilisés comme indicateurs du niveau de torréfaction atteint.
154
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155
+ Les grains deviennent plus foncés et libèrent davantage d'huile jusqu'à ce qu'on mette fin à la torréfaction, en les retirant de la source de chaleur.
156
+
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+ Jusqu'au XIXe siècle, les grains étaient achetés verts et leur torréfaction se faisait à la poêle.
158
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159
+ Dernière étape de la préparation, les grains de café torréfiés doivent être moulus.
160
+
161
+ La finesse de la mouture est essentielle à la qualité de la boisson et doit être adaptée à sa méthode de confection. Plus l'exposition à l'eau brûlante est courte, plus la mouture doit être fine pour libérer rapidement les arômes alors que si le contact avec l'eau est prolongé, la mouture doit rester plus épaisse pour éviter de produire un café trop imprégné, au goût fort et amer. Cependant, si la mouture est vraiment trop grossière, il ne peut en résulter qu'une boisson insipide et délavée.
162
+
163
+ Le café moulu s'oxyde et perd assez rapidement ses arômes car la surface de contact avec l'oxygène de l'air est considérablement augmentée. Pour déguster pleinement un bon café, il est donc recommandé de moudre les grains au dernier moment. À défaut, la conservation sous vide du café moulu limite le contact du café à l'oxygène, et ainsi une trop grande perte d'arôme.
164
+
165
+ Autrefois, les grains de café étaient écrasés à la meule de pierre ou au mortier et au pilon. L'invention et la fabrication du moulin à café, inspirées des moulins à poivre, accompagnent cependant la diffusion du café en Occident : de nombreux modèles professionnels ou domestiques se succèdent. Dès le XVIIe siècle, sous le règne de Louis XIV, on fabrique des moulins à café en fer, mais c'est à partir du XIXe siècle que les moulins à café pénètrent réellement de nombreux foyers, notamment les modèles de la société Peugeot frères dont le premier date de 1832[41]. Aujourd'hui, l'énergie électrique a souvent remplacé la manivelle.
166
+
167
+ Selon l'espèce et la variété cultivée, selon la provenance et le mode de préparation des grains, les cafés présentent un grand éventail de saveurs, appréciées pour leur diversité par les amateurs, les variétés les plus cotées et les plus rares atteignant des prix très élevés.
168
+
169
+ Il existe de nombreuses manières de préparer la boisson. Le café instantané est l'une d'elles ; les autres méthodes sont plus traditionnelles, recourant aux grains fraîchement moulus, commercialisés moulus sous vide, au café en dosette (variante récente du café filtre et de l'expresso) ou encore au sachet de café[N 5], développé pour offrir la commodité du café instantané et en même temps maintenir la saveur du café filtre. On dénombre six modes de préparation du café, chacun conférant à la boisson obtenue des propriétés organoleptiques et compositions bien distinctes.
170
+
171
+ La boisson finale peut être plus ou moins concentrée, à côté de l'espresso italien très concentré, il existe des dilutions plus ou moins grandes aboutissant au café de type « américain », encore connu sous le nom de café de « bonne sœur », qui ressemble à une tisane.
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173
+ Le café instantané est une préparation de café lyophilisée ou atomisée. La poudre obtenue est à dissoudre simplement dans une tasse d'eau chaude. Le café instantané est plus rapide à préparer, facile à transporter et à conserver.
174
+
175
+ Il s'agit de la méthode la plus ancienne. On utilise cette méthode dans la préparation du café turc (ou café oriental, ou café grec, selon les pays). Une mouture extra-fine de café mélangée à de l'eau (environ trois cuillerées de café pour 300 ml d'eau) est portée à ébullition dans une cafetière arabe ou tout autre pot allant sur le feu. Des épices sont parfois ajoutées dans la mouture, notamment la cardamome.
176
+
177
+ Cette méthode requiert l'usage d'une cafetière à piston. Dans un récipient en verre, un filtre sous la forme d'un piston permet la séparation du marc de la boisson en l'isolant au fond du récipient. C'est ainsi que les professionnels goûtent le café à partir d'une mouture grossière dans une plantation ou une usine de torréfaction.
178
+
179
+ C'est la méthode que l'on utilise couramment avec les cafetières électriques modernes. Le café filtre est préparé en faisant passer lentement de l'eau bouillante dans un filtre rempli de café moulu, donnant un lixiviat. À l'origine, ce filtre était une chaussette[réf. nécessaire], d'où l'expression « jus de chaussette » qui peut, encore aujourd'hui, désigner un café[31]. De nos jours, les filtres jetables sont généralement en papier. Il existe aussi des filtres permanents, lavables, en nylon, et en acier inoxydable micro perforé.
180
+
181
+ C'est le procédé utilisé par les cafetières italiennes. Il s'agit d'une lixiviation à vapeur forcée. Ce type de cafetière est constitué de deux compartiments (1) & (2) séparés par un porte-filtre (5) qui contient une dose de café. En chauffant, une partie de l'eau placée dans la cuve en vase clos s'évapore, ce qui produit de la vapeur qui pressurise la cuve (la vapeur occupant plus de volume que l'eau liquide) : ainsi l'eau encore liquide remonte par le tuyau du filtre, traverse le café et déborde en haut de la cheminée pour retomber finalement dans la verseuse. L'appareil sert à la fois à la préparation et au service.
182
+
183
+ Ces cafetières fonctionnent idéalement sur des plaques (électriques ou cuisinières à foyer bois/charbon). On affirme souvent que, sur le gaz, il faut baisser le feu lorsque l'eau commence à monter. À cela sont données deux motivations. En premier lieu, si l'eau vient à manquer dans la cuve, il y a risque de brûler le joint et le café. Ce risque se réalise toutefois en cas de présence prolongée de la cafetière sur le feu. En second lieu, il faudrait éteindre le feu avant que les « queues de percolation » ne remontent (fin de l'écoulement du café, qui remonte par brusque jaillissements et avec un glougloutement caractéristique) : en effet à ce stade l'eau est trop chaude et détruit certains arômes du café, et/ou extrait certains aromes qui resteraient sinon dans la mouture. Empiriquement les tests de gustations réalisées ne montrent pas d'efficacité ressentie de cette atténuation du feu en phase finale[42]. Quant aux arômes de brûlé, ils ne semblent pas non plus contrecarrés par cette atténuation du feu. En revanche, divers laboratoires travaillent à des géométries différentes du réservoir d'eau qui pourraient contrecarrer ce phénomène[42].
184
+
185
+ La percolation sous haute pression est un procédé qui permet de réaliser un expresso (de l'italien espresso, extrait par pression ; ne pas confondre avec « express », c'est-à-dire « très vite »). La différence avec la méthode précédente vient de la pression qui est établie au moyen d'un système de pompage : pompe rotative pour les machines professionnelles ou à vibration pour le grand public, les machines plus anciennes utilisent un piston hydraulique ou actionné manuellement avec un levier.
186
+ Elle permet une préparation rapide du café.
187
+
188
+ Le café peut être servi tel quel, ou mélangé avec du lait ou de la crème et parfois accompagné d'un petit carré de chocolat appelé Napolitain. Il est fréquemment sucré, et on lui ajoute parfois du chocolat ou des épices comme la cannelle, la noix de muscade, ou la cardamome. Il est en général servi très chaud, mais ne devrait pas être bu trop chaud, car ceci est source d'un risque accru de cancer de l'oesophage (comme dans le cas du thé ou d'autres boissons)[43],[44],[45],[46].
189
+
190
+ Des boissons glacées à base de café se sont récemment répandues. Le goût pour le café n'est pas spontané en raison de sa saveur forte et amère ; il se cultive et peut être source d'addiction.
191
+
192
+ Il existe une liste considérable de boisson au café, parmi les variantes les plus répandues de boissons au café, on peut mentionner :
193
+
194
+ Environ 50 % de la matière sèche du grain de café vert (non torréfié) est constituée de glucides, essentiellement des polysaccharides[47]. Les protéines représentent de 10 à 12 % et les lipides de 10 à 18 %.
195
+ Les grains de café sont appréciés pour leurs composés bioactifs : les acides chlorogéniques (de 5 à 9 % de la masse sèche) aux propriétés antioxydantes et la caféine (de 0,5 à 3,5 %) aux propriétés stimulantes. Un café instantané peut avoir 4,0 g de caféine pour 100 g.
196
+
197
+ Lors de la torréfaction, la composition change de manière radicale, une grande partie des acides chlorogéniques disparaissent et des lactones sont formées. La teneur en eau baisse, les polysaccharides sont dégradés, des pigments se forment (furanes polycondensés) et un arôme complexe se développe[47], formé d'alcools, de phénols, d'aldéhydes, de dérivés furaniques et pyrroliques, carbures, thiophènes, etc. De l'acrylamide est formé lors de la torréfaction.
198
+
199
+ Entre 12 et 24 % des polysaccharides des grains verts d'arabica sont dégradés par une torréfaction légère et entre 35 et 40 % pour une torréfaction poussée[48]. Dans ce dernier cas, les arabinogalactanes sont les plus dégradés (60 %) puis viennent les mannanes (36 %) et enfin la cellulose connait une dégradation négligeable.
200
+
201
+ Il a été identifié plus de 800 composés aromatiques volatils dans le café torréfié dont 42 sont de nature phénoliques[49]. Ils proviennent principalement de la dégradation thermique des acides chlorogéniques et de la lignine. Dans le café vert, quatre précurseurs d'arôme semblent pouvoir caractériser la qualité des arabica par rapport aux robusta[50] : le saccharose, la trigonelline, les acides chlorogéniques et la caféine. Lors de la torréfaction, le saccharose donne des composés à valeur aromatique, comme les furanes, aldéhydes et acides carboxyliques. La trigonelline, un alcaloïde comme la caféine, contribue à la formation de furanes, pyrazine, alkyl-pyridines et pyrroles ; sa déméthylation donne l'acide nicotinique (vitamine B3). Tous ces arômes sont très appréciés des amateurs de café, à la différence de ceux provenant de la caféine, apportant de l'amertume, ou des acides chlorogéniques qui après dégradation thermique donnent des lactones amères.
202
+
203
+ Une étude comparative sur les accessions sauvages d'arabica (Éthiopie, Kenya) et de robusta (Afrique de l'ouest et du centre), a montré que C. arabica contenait plus de saccharose et de trigonelline et que C. canephora était plus riche en acides chlorogéniques et caféine :
204
+
205
+ Plus la torréfaction est forte plus les acides chlorogéniques sont détruits (composé phénolique du café). Le saccharose est en plus grande quantité dans l'arabica que le robusta et plus la torréfaction est légère plus il abonde[51]. De même la trigonelline qui se dégrade à forte température a une teneur plus importante dans l'arabica léger. On observe le taux le plus élevé de caféine dans le café instantané :
206
+
207
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208
+
209
+ La composition moyenne du café commercial est faite de :
210
+
211
+ La boisson préparée par passage d'eau chaude à travers du café moulu donne un liquide ayant perdu ses glucides, lipides et protéines et donc très peu énergétique mais ayant conservé ses polyphénols et sa caféine.
212
+
213
+ Ce sont les acides chlorogéniques et la caféine qui retiennent l'attention pour leurs propriétés pharmacologiques remarquables.
214
+
215
+ Une grande tasse de café arabica (20 cL d'eau et 4,0 g de café instantané) procure d'après ces données environ 175 mg d'acides chlorogéniques. Un non buveur de café ingère en général, moins de 100 mg d'acides chlorogéniques par jour, alors qu'un petit ou grand buveur de café, en prendra de 100 à 200 mg[55].
216
+
217
+ Ainsi, la boisson de café a un contenu en polyphénols totaux très élevé : exprimé en équivalent d'acide chlorogénique son extrait sec contient 323 mg/g[56], ce qui correspond à environ 100 ml de liquide. Il fait partie avec le vin rouge, des boissons ayant la plus grande activité antioxydante[N 6]. Avec un indice ORAC total de 2 541 μmol TE·g-1, il se trouve au niveau du vin rouge de merlot, du jus de myrtilles et très au-dessus du thé vert[57].
218
+
219
+ Comme pour toutes les boissons d'origine végétale, il est difficile d'évaluer la composition d'une tasse de café (10 cL d'eau). Pour la caféine par exemple, elle varie suivant l'espèce (arabica/canephora), le cultivar, le lieu et la méthode de culture et de récolte, le degré de torréfaction et quand le paquet de café arrive entre nos mains, de la méthode de préparation[58]. Préparer une grande quantité de café, fait diffuser plus longtemps l'eau dans le café moulu et extrait plus de caféine (pour un rapport café moulu / eau constant). En moyenne c'est 276 mg·L-1 de caféine dans les cafés arabica (dans un intervalle de 190-456)[59]. Les cafés arabica, de torréfaction moyenne, donnent des boissons contenant entre 280 mg·L-1 et 808 mg·L-1[58]. Si on retient la valeur haute correspondant mieux aux habitudes françaises[N 7], on trouve 60 mg de caféine pour une petite tasse de café (7,5 cL). L'analyse des expresso, tels qu'ils sont vendus en Australie[60], aboutit à 106 mg de caféine par expresso, avec une concentration de 2 473 mg·l-1. Selon l’emballage d'un café instantané, une consommation modérée c’est d’1 à 4 tasses par jour (80[10] à 320 mg de caféine par 24 heures).
220
+
221
+ La méthode ORAC (oxygen radical absorbance capacity) est l'une des méthodes les plus utilisées pour la détermination de l'activité antioxydante[61]. Une nouvelle génération de test ORAC, nommée total ORAC pour les aliments et la nutrition (Total ORAC FN) a été introduite par les Brunswick Laboratories (Norton, MN, USA) en 2008. L'analyse par cette méthode des grains de café a donné des valeurs très supérieures au test ORAC classique[62]. Les différentes techniques d'extraction (à l'éthanol, en une ou plusieurs étapes) et de préparation des fruits (lyophilisés ou séchés à l'air) ont donné des activités antioxydantes différentes fortement corrélées aux teneurs en acides chlorogéniques. Les extraits de café obtenus par extraction à l'éthanol en plusieurs étapes présentent une teneur en acides chlorogéniques et une activité ORAC totale supérieures à celles des extraits en une étape, à celles des fruits lyophilisés ou séchés à l'air.
222
+
223
+ Les activités antioxydantes du café, du cacao et du thé, évaluées par le modèle de l'oxydation in vitro des lipoprotéines de basse densité LDL[63], quoique très variables, vont en décroissant, dans l'ordre café soluble > cacao > thé vert > thé noir
224
+
225
+ Les grains de café Robusta vert présentaient une activité antioxydante deux fois plus élevée que celle de l'Arabica, mais après une torréfaction légère, cette différence s'estompe, et elle s'inverse même après une forte torréfaction. En conclusion, ces boissons couramment consommées ont une activité antioxydante importante, la plus élevée étant celle du café soluble.
226
+
227
+ L'activité antioxydante doit être distinguée de l'activité antiradicalaire. L'activité antiradicalaire se caractérise par la capacité des composants à réagir avec les radicaux libres alors que l'activité antioxydante représente la capacité d'inhiber le processus d'oxydation[61]. Après séparation par filtration sur gel de café torréfié Robusta, les mesures ont montré que la fraction ayant la plus forte activité antiradicalaire était celle contenant le plus l'acide 5-O-caféoylquinique (acide chlorogénique)[64]. Ces études ont établi un lien direct entre la consommation de café et la réduction du risque de maladies neurodégénératives, dont la maladie de Parkinson.
228
+
229
+ Une autre méthode, dite méthode ampérométrique (AM), consiste à mesurer le courant électrique qui se produit pendant l'oxydation du produit à analyser (analyte), sur la surface de l'électrode de travail[61]. Le signal est enregistré sous forme de courbes de sortie différentielles. Des antioxydants bien connus, comme la quercétine, la dihydroquercétine, le mexidol (en), le trolox, l'acide gallique, etc. peuvent être utilisés comme substances de référence. La méthode ampérométrique présente l'avantage d'être rapide, de se faire en temps réel, d'être précise et reproductible. C'est la seule méthode qui permet de mesurer directement tous les antioxydants d'un échantillon.
230
+
231
+ Une première base de données a été constituée par Yashin, Nemzer et al.[65] (2010) du contenu en antioxydant total de 1 140 aliments et boissons, déterminés par la méthode ampérométrique. Énormément de facteurs influent sur le contenu en antioxydant total de chaque aliment. Pour le café, citons la variété du caféier, la zone géographique d'origine, le sol, l'altitude, la méthode de traitement après la récolte, etc. Pour des cafés fournis par la compagnie “Freshly Roasted Coffee”, les auteurs ont obtenu les valeurs suivantes:
232
+
233
+ Le café contient de la caféine, alcaloïde ayant, entre autres, des propriétés stimulantes. Pour cette raison, il est surtout consommé le matin ou pendant les heures de travail, et, parfois, tard dans la nuit, par ceux qui veulent rester éveillés et concentrés. Le café décaféiné, ou « déca », dont l'essentiel de la caféine a été retiré (il reste 10 mg de caféine par tasse), permet de profiter du goût du café sans la stimulation. Il existe aussi des tisanes dont le goût s'approche du café, mais qui ne contiennent pas de caféine.
234
+
235
+ La dépendance au café[10], plus précisément à la caféine (qui peut apparaître à partir d'une tasse par jour déjà[N 8]), est très répandue et le sevrage donne lieu sur une faible proportion de la population à des symptômes observables (maux de tête, somnolence) pendant quelques jours, tout au plus une semaine. En effet, peu de temps après l'avoir ingéré, le café passe au travers de notre intestin grêle et se dissout dans le sang. Par sa nature soluble, il peut pénétrer et se dissoudre dans les liquides à base d'eau (donc dans le sang) et dans les graisses, c'est ainsi qu'il arrive à passer la barrière hémato-encéphalique et à rentrer dans le cerveau. La molécule du café étant proche de celle de l’adénosine (responsable de la sensation de fatigue), elle va se positionner sur les récepteurs qui lui sont normalement attribués, puis les bloquer.
236
+ Parallèlement, quand ces récepteurs sont bloqués, certaines substances du cerveau comme la dopamine sont d'autant plus efficaces, et le surplus de molécules d'adénosine restant en libre circulation dans l'environnement amplifie la sécrétion d’adrénaline. La caféine est donc un révélateur de stimulants. Cette perturbation du fonctionnement naturel des molécules et de leurs récepteurs va entraîner un dérèglement à plus long terme avec une surproduction de certaines molécules pour contrer les effets secondaires. On comprend ainsi pourquoi dès que l'on arrête de consommer du café, cela entraîne une nouvelle perturbation du fonctionnement du cerveau[66].
237
+
238
+ La caféine intensifie la transmission dopaminergique dans le noyau accumbens, effet qui se traduit par une sensation de plaisir et de confort. Pour les neuropsychopharmacologues Costentin et Delaveau[10], la caféine et les méthylxanthines « sont des drogues, car elles suscitent un plaisir et des effets qui incitent à des usages réitérés, qui bientôt confinent au besoin ».
239
+
240
+ Lors de la préparation d'un café, plus la durée de contact avec l'eau est grande et plus le taux d'extraction de la caféine est important. Donc, contrairement à une idée préconçue, entre les deux types d'expresso, un café allongé sera plus excitant qu'un café serré, car la durée de contact eau/café est plus importante. De plus, plus la surface de contact entre le café et l'eau est augmentée, par exemple en moulant le café plus fin, plus le café obtenu aura un taux de caféine élevé[67].
241
+
242
+ L'arabica, plus onéreux que le robusta, contient plus de saveur et moins de caféine. C'est pour cette raison que l'on trouve souvent des mélanges d'arabica et de robusta.
243
+
244
+ Comme pour d’autres produits, tels que le vin, l’arôme joue un rôle prépondérant dans le plaisir qu’on éprouve à boire une tasse de café. Cet arôme est perçu par la muqueuse nasale soit directement, par le nez, soit rétronasalement par le pharynx lorsque les composés volatils remontent vers la muqueuse olfactive.
245
+
246
+ On dénombre au moins huit cents composés chimiques dans le café[2]. Leur proportion et leur nature déterminent la spécificité du café en question. À titre d’exemple, et pour citer quelques composés majoritaires, on trouve : la vanilline, le gaïacol et le 4-éthylgaïacol (phénoliques et épicés), la 2,3-butadione (arôme de beurre), la 2-méthoxy-3-isobutylpyrazine (terreux), le méthional (pomme de terre et sucré) et enfin le 2-furfurylthiol (arôme, simplement, de café). D’autres composés procurent des sensations de noisette, noix, caramel et, de façon plus surprenante, de champignon, viande, etc.
247
+
248
+ La plupart de ces composés se dégradent à l’air et à la lumière, ce qui explique le conseil usuel de conserver le café moulu dans un récipient hermétique sous vide, à l’abri de la chaleur et de la lumière. Conserver le café sous forme de grains et le moudre au dernier moment minimise la surface de contact avec l’air, et donc la probabilité de dégradation des arômes.
249
+
250
+ Les effets du café sont multiples et incomplètement étudiés[68]. La caféine augmente la pression artérielle[69], augmente la résistance vasculaire[70] et provoque une augmentation de l'activité de la rénine[71]. Les mécanismes de ces effets demeurent inconnus. Toutefois, la caféine est un antagoniste connu des récepteurs à l'adénosine, récepteurs dont l'activation pourrait expliquer les effets décrits ci-dessus, sans qu'on connaisse le détail des cascades de réactions biochimiques en aval de ce récepteur et aboutissant finalement à l'effet observé.
251
+
252
+ La caféine du café a des effets sur le système cardiovasculaire : stimulation du cœur et augmentation de la fréquence cardiaque. Le café possède par ailleurs un effet hypertenseur[72] et est déconseillé aux patients atteints de troubles cardiovasculaires graves ou chroniques. Cependant une étude suggère un effet anti-hypertenseur des grains de café vert sur un modèle animal d'hypertension[73]. Une étude suggère que le café pourrait exercer son activité sur le système cardiovasculaire d'un organisme soumis à un exercice dynamique (exercice) en modifiant les paramètres comme la conductance vasculaire prise sur l'avant bras ou la vitesse du flux sanguin mesurée dans la même région au cours de l'exercice[74].
253
+
254
+ Globalement, la consommation modérée de café (trois à cinq tasses par jour) semble diminuer le risque de survenue de maladies cardiovasculaires, la mortalité globale et la mortalité cardiaque[75], une plus forte consommation annulant ce bénéfice[76].
255
+
256
+ Le café apporte aussi des minéraux (potassium), de la vitamine B3. Cependant, il diminue aussi l'absorption de certaines vitamines B et du fer.
257
+
258
+ Des résultats corrèlent la prise de café avec une plus faible incidence de diabète de type II[77]. Cela semble être vrai tant pour le café normal que pour le café décaféiné et le thé[78]. Le café inhibe[56] le facteur de transcription NF-κB dont l'activation constante pourrait contribuer à la perte de sensibilité à l'insuline (caractéristique du diabète de type II).
259
+ Ces effets pourraient être liés (au moins en partie) à la présence d'acide chlorogénique. On sait par ailleurs, que cet acide est capable de réduire la résorption intestinale du glucose et donc son passage dans le sang[79],[80]. Il a été observé que le café accroît la production d'une hormone intestinale, l'incrétine GLP-1, en raison de l'effet inhibiteur de l'acide chlorogénique sur l'absorption du glucose. L'incrétine libérée dans le sang va stimuler la production pancréatique d'insuline[81].
260
+
261
+ Une corrélation entre consommation de café et diminution du risque de goutte chez les hommes a aussi été suggérée[82]. Cette diminution peut atteindre 40 % à partir de quatre tasses par jour. Cette relation n’a pas été retrouvée avec le décaféiné ou le thé. Selon cette étude, le café serait bénéfique également contre la maladie d'Alzheimer, le diabète de type 2 (aussi appelé « diabète insulinorésistant » ou « diabète de l'âge mûr »), le cancer du foie et sans doute certains autres cancers (l'étude se poursuit).
262
+
263
+ La caféine a des effets bénéfiques dans la prévention de la maladie de Parkinson par des effets neuroprotecteurs contre la dégénérescence des neurones dopaminergiques[83].
264
+
265
+ Outre la caféine, d'autres éléments constitutifs du café ont été corrélés à divers processus métaboliques. Par exemple, la présence d'antioxydants comme l'acide chlorogénique dans le café préviendrait les dégâts cellulaires dus aux radicaux libres[84]. Selon l'ASIC (l'Association Scientifique Internationale du Café), cette action « anti-âge » serait due aux polyphénols contenus dans le café mais serait à relativiser car le café « a aussi bien des effets
266
+ bénéfiques que nuisibles in vitro, ces effets étant dépendants de la dose[85] ».
267
+
268
+ Une revue des travaux[86] de 2003 avait conclu qu'aucun effet néfaste n'existaient sous 400 mg par jour[N 9] et de 300 mg pour les femmes enceintes. Ceci n'a pas été confirmé par une étude plus récente et ayant porté sur 59 123 femmes ayant eu un bébé à la suite d'une grossesse sans complication : la caféine selon cette étude est bien facteur de risques de réduction de taille du bébé même à la dose qu'il n'est pas recommandé de dépasser en Europe du Nord (200 mg/j[87]) et plus encore à la dose de 300 mg/J que l'OMS considérait comme sans risque.
269
+
270
+ Cette étude, et une autre étude de 2011 ont cependant confirmé l'absence de risque de prématurité à ces doses[88].
271
+
272
+ Selon qu'elle vienne du café ou du thé ou du chocolat, la caféine peut avoir des effets différents. Par exemple, la caféine du café allonge le temps de grossesse par rapport à la moyenne (durée accrue de 8 h pour 100 mg/jour ingérés de caféine provenant du café), mais pas celle provenant d'autres sources[89].
273
+
274
+ On peut noter que la caféine est la seule molécule psychotrope dont l'utilisation soit permise de manière non contrôlée par la FDA aux États-Unis.
275
+
276
+ Un café est aussi l'endroit où l'on consomme typiquement du café. En revanche, un « café » peut d'autre part signifier un événement culturel ou social, ou simplement un lieu propice au travail personnel, à la détente, à la création ou aux rencontres.
277
+
278
+ Dans la culture des cafés, on distingue les cafés littéraires et leurs dérivés, les cafés-concerts, les manga-cafés, les coffee-shop, les cybercafés... etc. De nos jours, au XXIe siècle, dans le milieu du travail, la « pause café » est un moment de discussions informelles entre collègues, culturellement important. Ce moment de détente au sein du travail a été caricaturé par la série humoristique Caméra Café où le spectateur observe du point de vue de la machine à café.
279
+
280
+ L'extrait de café est employé en confiserie et en pâtisserie pour aromatiser glaces, bonbons, macarons, tiramisu… ainsi que pour confectionner le moka traditionnel (un biscuit de Savoie enrobé d'une épaisse couche de crème au beurre, au sucre et au café).
281
+
282
+ La caféine, qui peut être extraite du café, entre, pour ses propriétés stimulantes, dans la composition de certains sodas, de certaines boissons énergisantes ou de certains médicaments. Les grains de café, après torréfaction et infusion, sont distillés afin de produire des crèmes ou la liqueur de café. En Éthiopie, les chamans le recommandent à titre médicinal pour traiter les maux de tête, de ventre ou musculaires. L'écorce humidifiée, elle, est appliquée sur les plaies, et la graine bleue doit être croquée en cas d'insomnie[90].
283
+
284
+ Le café a un fort pouvoir désodorisant. On peut par exemple placer un peu de café moulu ou de marc de café dans son réfrigérateur pour le débarrasser de ses mauvaises odeurs. Certaines entreprises de textile intègrent du marc de café à leurs tissus pour leur donner un pouvoir désodorisant[91].
285
+
286
+ Une méta-analyse de 2017 a révélé que la consommation de café est généralement sans danger dans les limites de consommation habituelles et qu'elle est plus susceptible d'améliorer la santé que de causer des dommages à des doses de 3 ou 4 tasses de café par jour. Les exceptions comprennent un risque accru de fractures osseuses chez les femmes et un risque accru chez les femmes enceintes de perte fœtale ou de poids inférieur à la normal du bébé à la naissance[92] .
287
+
288
+ Une étude de 1999 a montré que le café ne provoque pas d'indigestion, mais peut favoriser le reflux gastro-intestinal[93]. Deux revues d'études cliniques sur des personnes se remettant d'une chirurgie abdominale, colorectale et gynécologique ont montré que la consommation de café était sûre et efficace pour améliorer la fonction gastro-intestinale postopératoire[94],[95].
289
+
290
+ En 2012, la National Institutes of Health-AARP Diet and Health Study a analysé la relation entre la consommation de café et la mortalité. Ils ont constaté qu'une consommation plus élevée de café était associée à un risque de décès plus faible et que ceux qui buvaient du café vivaient plus longtemps que ceux qui n'en buvaient pas. Cependant, les auteurs ont noté que « [leurs] données ne permettent pas de déterminer s'il s'agit d'un résultat causal ou associatif »[96]. Une méta-analyse de 2014 a montré que la consommation de café (4 tasses/jour) était inversement associée à la mortalité toutes causes confondues (risque inférieur de 16 %), ainsi qu'à la mortalité due aux maladies cardiovasculaires en particulier (risque inférieur de 21 % pour la consommation de 3 tasses/jour), mais pas à la mortalité due au cancer[97]. D'autres méta-analyses ont corroboré ces résultats, montrant qu'une consommation plus élevée de café (2 à 4 tasses par jour) était associée à une réduction du risque de décès, toutes causes confondues[98],[99]. Une étude de cohorte prospective largement citée, portant sur dix pays européens en 2017, a confirmé le lien entre la consommation de café et la réduction du risque de décès par diverses sources[100].
291
+
292
+ La consommation modérée de café n'est pas un facteur de risque des maladies coronariennes du cœur[101]. Une méta-analyse de 2012 a conclu que les personnes qui buvaient des quantités modérées de café avaient un taux d'insuffisance cardiaque plus faible, l'effet le plus important étant observé chez celles qui buvaient plus de quatre tasses par jour[102]. Une méta-analyse de 2014 a conclu que les maladies cardiovasculaires, telles que les coronaropathies et les accidents vasculaires cérébraux, sont moins probables avec trois à cinq tasses de café non décaféiné par jour, mais plus probables avec plus de cinq tasses par jour[103]. Une méta-analyse de 2016 a montré que la consommation de café était associée à un risque réduit de décès chez les patients qui ont eu un infarctus du myocarde[104].
293
+
294
+ La consommation de quatre tasses de café ou plus par jour n'affecte pas le risque d'hypertension par rapport à la consommation de peu ou pas de café ; cependant, la consommation d'une à trois tasses par jour peut présenter un risque légèrement accru[105].
295
+
296
+ Selon le NHS britannique, le fait d'éviter de consommer du café peut réduire l'anxiété[106]. La caféine, principal ingrédient actif du café, est associée à l'anxiété[107],[108]. À fortes doses, généralement supérieures à 300 mg, la caféine peut à la fois provoquer et aggraver l'anxiété[109]. Pour certaines personnes, l'arrêt de la consommation de caféine peut réduire considérablement l'anxiété[110]. Le trouble anxieux induit par la caféine est une sous-classe du trouble anxieux induit par une substance ou un médicament[111]. Les populations qui pourraient être les plus touchées par la consommation de caféine sont les adolescents et les personnes souffrant déjà de troubles anxieux[112]. Les recherches préliminaires ont indiqué la possibilité d'une relation bénéfique entre la consommation de café et la réduction de la dépression[92],[113],[114]. Les recherches préliminaires à long terme, y compris l'évaluation des symptômes de la démence et des troubles cognitifs, n'ont pas permis de conclure que le café avait un effet sur les personnes âgées, principalement en raison de la mauvaise qualité des études[92],[115].
297
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298
+ Les méta-analyses ont montré de façon constante que la consommation de café à long terme est associée à un risque moindre de développer une maladie de Parkinson[92].
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300
+ Dans une revue systématique et une méta-analyse de 28 études observationnelles prospectives, représentant plus d'un million de participants, chaque tasse de café et de décaféiné supplémentaire consommée dans une journée a été associée, respectivement, à une réduction de 9 % et 6 % du risque de diabète de type II[116].
301
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302
+ Les effets de la consommation de café sur le risque de cancer indiquent généralement qu'il est sans danger, et sans effet[117],[118] ou qu'il produit un risque moindre de cancer[119],[120]. Une étude de 2011 a montré qu'une consommation régulière de café jusqu'à 6 tasses par jour réduisait le risque de plusieurs types de cancer[121].
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304
+ Avec moins de dix millions de tonnes produites annuellement, le café est un produit agricole nettement moins important en tonnage que ceux dominant le marché mondial (canne à sucre, céréales) ; toutefois le prix relativement élevé de la matière première donne une valeur importante au marché du café : les échanges mondiaux de café représentent entre 10 et 15 milliards de dollars selon les années[122]. Plus de 2,25 milliards de tasses de café sont consommées dans le monde chaque jour[123].
305
+
306
+ Depuis le début du XXe siècle, la production mondiale annuelle croissante dépasse les cent millions de sacs, ce qui correspond à six à sept millions de tonnes, alors qu'en 1825, on ne produisait que cent mille tonnes. Plus de 80 % des sacs sont exportés chaque année.
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308
+ Près de 90 pays exportent des cerises de café, dont 60 en développement, le café constituant l'essentiel des revenus d'exportation de pays comme le Burundi, l'Éthiopie, le Rwanda ou autrefois Haïti[124]. Le plus gros producteur est de loin le Brésil (près de 30 % de la production mondiale en 2015), suivi par le Viêt Nam, la Colombie, l'Indonésie, l'Éthiopie[125].
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310
+ Les données statistiques sur la production agricole mondiale de café diffèrent légèrement selon qu'elles proviennent de la FAO (établies sur un mode évaluatif) ou de l'OIC (établies sur un mode déclaratif). Ces données sont cependant suivies mensuellement par l'OIC et recoupées entre elles, ce qui fait de l'Organisation la réelle source de référence reconnue pour les marchés internationaux. Quoi qu'il en soit, au-delà des crises de surproduction ponctuelles et des différences d'inventaire, les volumes produits, échangés et consommés suivent une tendance haussière.
311
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312
+ La production fait vivre environ vingt cinq millions de personnes, essentiellement des petits producteurs alors que l’importation, la transformation et la distribution font vivre environ cent à cent dix millions de personnes[122].
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314
+ Le café est la culture commerciale par excellence : il est produit exclusivement au Sud mais se consomme essentiellement au Nord. Les pays industrialisés consomment environ 70 % du café produit dans le monde. Les États-Unis sont les plus gros consommateurs, mais l’Europe a la consommation par habitant la plus élevée : jusqu’à 10 kg, ou même plus, par habitant et par an en Finlande et dans les pays scandinaves. En comparaison, la majorité des pays du Sud a une consommation annuelle inférieure à 4,5 kg/hab. En Amérique centrale, plus de 90 % du café est destiné à l’exportation. Toutefois, la consommation de certains pays du Sud, comme le Brésil, augmente rapidement.
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+
316
+ Cinq acheteurs acquièrent presque la moitié de la production mondiale : Kraft, Nestlé, Procter & Gamble et Sara Lee, dont les ventes annuelles génèrent des profits de l'ordre du milliard de $ US, et Tchibo[126].
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+
318
+ Le cours du café est fixé dans les bourses de matières premières : la bourse de New York traite essentiellement le café arabica et celle de Londres le robusta. Les actes d’achat et de vente du café reposent sur des contrats à terme, chaque contrat portant sur 37 000 livres d’Arabica (16,78 tonnes) ou 5 tonnes de robusta[127]. Les pays exportateurs ont créé en 1993 l’Association des pays producteurs de café (ACPC), sur le modèle de l’OPEP, pour tenter de rétablir la politique de restriction des exportations et de faire remonter les cours. L’annonce de son plan de rétention volontaire des exportations a suscité une vive réaction au Nord, notamment de la part des États-Unis, qui ont alors quitté l’OIC.
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+
320
+ Malgré l’échec des accords, leurs partisans font remarquer que le café et les produits agricoles en général ne sont pas des marchandises ordinaires car les caractéristiques physiques des cultures pérennes limitent la possibilité pour les producteurs d'ajuster l'offre séance tenante, ce qui s’accorde mal avec une logique de marché. Selon certains économistes, en l’absence de mécanisme régulateur de la production, de l'offre ou des prix mondiaux, le mécanisme du marché et de la concurrence entre producteurs et consommateurs donnerait lieu à un phénomène de « réaction excessive », caractérisé par l'apparition d'un cycle de surproductions et de pénuries[128].
321
+
322
+ Malgré la volatilité croissante dans le cours du café, dans les dernières années[Quand ?] le prix du café a été généralement élevé par rapport aux niveaux historiques[Lesquels ?]. Cependant, ces prix élevés ne se traduisent pas forcément par de meilleurs revenus des producteurs, à cause de la hausse des coûts de production[129].
323
+
324
+ L'arrivée extrêmement agressive du Viêt Nam sur le marché du café, combinée à l'énorme expansion de la culture au Brésil, sont les deux principales raisons invoquées pour expliquer la chute du cours du milieu des années 1990. Le déclin des prix a cessé depuis 2004, probablement grâce à l'augmentation de la consommation en Chine, en Russie et au Brésil et à une diminution ponctuelle de la production mondiale d'autre part.
325
+
326
+ Les pays les plus dépendants du café pour leurs exportations ont dû faire face durant cette période à un grave déséquilibre de leur balance commerciale, qui a conduit à une augmentation de leur endettement. Cette crise a été une catastrophe pour le développement, dont les effets seront encore ressentis pendant longtemps.
327
+
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+ Le café est un des produits phares du commerce équitable. Il fut choisi comme un symbole notamment parce qu'il était le produit le plus exporté après le pétrole et que son prix était fixé par les cours de la bourse des marchés internationaux, bien qu'il soit majoritairement produit par de petits paysans et entreprises familiales.
329
+
330
+ Les acheteurs affiliés à ce programme s'engagent à acheter le café à un prix minimum même si les cours mondiaux sont inférieurs à ce seuil. Ce prix minimum, couplé à un préfinancement des récoltes et une garantie d'achat sur plusieurs années a permis à de nombreux petits producteurs d'améliorer leurs conditions de vie et de ne pas plonger dans la misère lors de la crise du café de 1997.
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+ Le programme garantit aussi le versement d'une prime de développement destinée à la mise en place de programmes alimentaires, de santé ou d'éducation.
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+ Un autre type de production, considérée comme plus éthique, est l'agriculture biologique, la seule garantie sans utilisation de pesticides de synthèse.
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+ Certains produits combinent les standards équitable et biologique.
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+ Les cours élevés du marché en 1830 incitent les entrepreneurs du Brésil à passer de l’exploitation de l’or à celle du café, jusque-là réservé à la consommation locale. Cette décision s’accompagne d’importants investissements[130].
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+ Entre l’abolition de l’esclavage en 1888 (le Brésil est le dernier pays à le faire) et l’année 1928, la force de travail est renforcée par une immigration massive de 3,5 millions de travailleurs[131]. Le café représente alors 63 % des exportations du pays. Les gains engrangés par ce commerce permettent une croissance économique soutenue au pays.
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+ Parmi les succédanés au café on compte :
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+ Les roches (du latin populaire rocca) sont des matériaux naturels généralement solides et formés, essentiellement ou en totalité, par un assemblage de minéraux, comportant parfois des fossiles (notamment dans les roches sédimentaires), du verre résultant du refroidissement rapide d'un liquide (volcanisme, friction...) ou des agrégats d'autres roches. Les roches peuvent être formées d'une seule espèce minérale (roches monominérales) ou de plusieurs (roches polyminérales) :
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+ L'ensemble présente une certaine homogénéité statistique. La classification des roches est complexe, car elle est basée sur un grand nombre de critères.
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+ La roche présente une grande diversité d'aspects décrits comme suit :
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+ La science de la description et de l'analyse des roches se nomme la pétrographie (du grec petra, « pierre », et graphê, « description »). La pétrologie (du grec petra et logos, « étude ») quant à elle, étudie les mécanismes de formation et de transformation des roches. La discipline scientifique associée à l'étude des mouvements et déformations des roches s'appelle la mécanique des roches.
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+ Un bloc de roche constitue un rocher.
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+ Les roches sont classées selon leur composition, leur origine ou la modalité de leur formation ; d'abord en quatre grandes catégories :
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+ On peut également classer les roches en trois types, selon leurs propriétés :
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+ Les roches présentent une dureté qui varie énormément. Le talc et le gypse présentent un indice très faible et s'érodent très facilement. Le corindon et le diamant, quant à eux font partie des roches les plus dures[1].
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+ L'homogénéité des roches varie en fonction des minéraux. On en distingue quatre types de textures[2] :
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+ Les roches peuvent plus ou moins se dilater.
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+ Certaines roches sont perméables, c'est-à-dire qu'elles laissent passer l'eau à grande échelle (perméables en petit, sur un petit échantillon) ou à petite échelle (perméable en grand, par des fissures ou diaclases, par exemple dans les terrains karstiques) ; d'autres sont imperméables, telles que l'argile. Les roches poreuses, comme le grès, permettent à l'eau de s'infiltrer. Les roches poreuses peuvent être des roches-réservoirs (gaz naturel, pétrole, eau). Aussi, d'autres roches et minéraux sont solubles[3],[4] :
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+
23
+ Plusieurs critères génétiques conduisent à la diagnose pétrographique et la pétrologie de la roche[5] :
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+ Associés à une analyse minéralogique, ces critères permettent de déterminer le nom d'une roche.
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+ Les roches servent dans de nombreuses utilisations, notamment :
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+ Le Caire (en arabe : القاهرة / al-qāhira, « La Victorieuse ») est la capitale et la plus grande ville d'Égypte. Sa population est d'environ dix millions d'habitants[1]. Elle serait également la sixième agglomération du monde en 2015. Bien qu'Al-Qāhira soit le nom officiel, en arabe égyptien, elle est plus souvent appelée Masr (le nom arabe de l'Égypte) ou el-Qahéra. Carrefour du Moyen-Orient et de l'Afrique situé en amont du delta du Nil, sur les rives du fleuve ainsi que sur quelques îles adjacentes, elle se trouve au nord du pays, à 178 km au sud-est d'Alexandrie et 127 km à l'ouest du canal de Suez. Les habitants du Caire sont appelés les Cairotes[2].
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+ La région de Memphis a longtemps été un centre majeur de l'Égypte antique. Vers le IVe siècle, les Romains établirent la cité-forteresse de Babylone le long de la rive est du Nil. Dès la conquête de l'Égypte par les Arabes en 641, Al-Fustat devient un centre administratif et religieux. Les Fatimides et leur troupes composées de Berbères kotamas d'Algérie fondent le noyau urbain actuel, alors nommé Al-Mansûriyyah, pour en faire leur nouvelle capitale. Située sur la route des épices entre l'Europe et l'Asie, la ville connaît une longue période de prospérité : vers 1340, la population du Caire atteint un demi-million d'habitants, ce qui en faisait déjà l'une des plus grandes villes du monde arabe. La peste noire frappe toutefois la cité plus de cinquante fois entre 1348 et 1517. Sous l'Empire ottoman, la ville perd son statut de capitale au profit d'Istanbul. Devenue capitale de l'Égypte moderne en 1922, elle connaît une forte poussée démographique et devient le centre politique et économique de l'Afrique du Nord et du monde arabe, abritant aujourd'hui un grand nombre de compagnies et d'organisations multinationales, dont la Ligue arabe.
6
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7
+ La ville actuelle présente une grande diversité urbanistique et architecturale. Le centre historique de la ville comprend le Vieux Caire (quartier copte où se trouvent la forteresse de Babylone et le musée copte) ainsi que le quartier islamique, classé au patrimoine mondial de l'humanité, où se trouvent la citadelle de Saladin et le grand souk (Khân al-Khalili). Le Caire compte également de nombreuses mosquées, dont la mosquée Al-Azhar qui abrite également l'une des plus anciennes universités au monde. Centre névralgique de la ville moderne, la place Tahrir est devenue l'emblème de la révolution égyptienne de 2011. À l'ouest se trouve la ville de Gizeh et la nécropole antique de Memphis, avec ses trois grandes pyramides, dont la pyramide de Khéops. Au sud se trouve le site de l'antique ville égyptienne de Memphis.
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+ Le Caire est une francisation, à travers l'italien Il Cairo, du terme arabe Al-Qāhira, qui signifie « la conquérante » ou encore « celle qui nargue ou défait ». Ce nom vient du fait que la ville était une place forte qui nargue et défait (narguer = yahqar/ conquérant : al Nacer, ) l'ennemi. Deux autres théories incorrectes veulent l'une que le nom soit issu de Mars en arabe (el Marikh mais aussi connu chez les Arabes sous le nom de l'étoile victorieuse al najm el qahir) qui était à son zénith lors de la fondation de la ville en 969, l'autre, que le nom serait issu de la langue pharaonique, signifiant la terre de Rê. Les fortifications de la ville furent édifiées par le général Jawhar qui avait conquis la ville pour le compte des califes fatimides restés à Béjaïa (l'actuelle Algérie). La famille fatimide vint s'établir en Égypte avec le calife Al-Muizz li-Dîn Allah en 973 et résida à al-Qâhira jusqu'à leur chute en 1171. Cependant fondée par des militaires d'origine berbère Kotama (Ikutamen) de Petite Kabylie, le nom de Al-Qahera dans sa forme arabe classique, correspond plutôt à la tradition berbère de fondation de forteresse au sein d'un promontoire enclos de mur : les Agadir. El-Qahira, qui est effectivement une forteresse, aurait été annotée en arabe classique Al-Qadir, comme on voit souvent cette forme de transcription phonétique du berbère vers l'arabe, en Afrique du Nord, lors de son islamisation : Agadir berbère > Al-Qadir, Al-Qadiria arabes > puis en français el-Kader, Kadiri, Kadiria. La forme "el-qahera" pour "forteresse" n'ayant eu aucune occurrence aussi bien au Maghreb qu'au Machrek. Cependant les Fatimides ont fondé leur forteresse au nord de Fostat, l'ancienne place forte arabe, sans avoir à la défaire ou la "narguer". Ne pas perdre de vue que des termes puniques se maintenaient encore dans les parlers citadins nord-africains, sachant le terme de "Qart" (qui donna Carthage de "Qart Hadesht") mais aussi "Qariet", signifie "forteresse".
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+ La région autour du Caire contemporain, particulièrement Memphis, a longtemps été un centre majeur de l'Égypte antique grâce à sa situation stratégique en amont du delta du Nil. Cependant, les origines de la ville moderne sont généralement reliées à une série de peuplements pendant le premier millénaire de notre ère. À l'aube du IVe siècle[3], alors que Memphis perdait continuellement de son importance, les Romains établirent une cité-forteresse le long de la rive est du Nil. Cette forteresse, connue sous le nom de Babylone, reste le plus vieil édifice de la ville. Elle est également située au cœur de la communauté copte orthodoxe d'Égypte, qui se sépara des Églises romaine et byzantine à la fin du IVe siècle.
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+ Les musulmans, venus d'Arabie, dans un grand mouvement de conquêtes, conquirent l'Égypte en 641[4]. Après avoir pris Péluse, au nord-est du delta du Nil, conduits par le commandant Amru ben al-As, ils firent le siège de la forteresse de Babylone. Dès avant la fin de cette bataille, les musulmans s'installèrent au pied de la forteresse dans un grand campement qu'ils appelèrent Fostat. À la demande du Calife Omar, la capitale égyptienne ne fut plus Alexandrie, comme c'était le cas sous les Byzantins, mais cette nouvelle ville[5]. La première mosquée d'Égypte y fut fondée et prit le nom du commandant : mosquée Amr ibn al-As[6]. Fustât devint un centre régional pour l'islam, sur les plans intellectuel et religieux, mais aussi administratif. Quand les Abbassides renversèrent les Omeyyades en 750, ils déplacèrent la capitale d'Égypte vers le nord et fondèrent Al-Askar (en), une petite ville formée de concessions pour l'armée (Al-Asker signifiant camp militaire en arabe). En 868, un des gouverneurs abbassides, Ahmed Ibn Touloun, fit sécession et fonda sa propre capitale (toujours sur le modèle d'une cité concessionnaire) Al-Qattâ'i (en)[7]. Ce fut le début de la brève dynastie des Toulounides. Cependant, ni Al-Askar ni Al-Qatâ'i‘ n'atteignirent le prestige ou l'importance de Fustât. En effet, Al-Askar et Fustât se fondirent l'une dans l'autre dès la fin du IXe siècle, et, hormis la mosquée d'Ibn Touloun qui existe encore de nos jours, Al-Qata'i‘ fut détruite par les Abbassides quand ils reprirent l'Égypte par conquête en 905. Avec cette deuxième conquête, Fustât (Fostat) redevint la capitale égyptienne.
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+ En 969 la ville d'Al-fustat Fustât/Fostat) fut renommé : Le Caire.
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+ En 969, menées par le général Jawhar al-Siqilli (littéralement "Le Joyau Sicilien"), les armées de la dynastie chiite des Fatimides composée de troupes berbères originaire de petite Kabylie les Kutamas/Kotama (Ikutamen en berbère et Icutumanii de l'époque romaine), conquièrent l'Égypte et s'établissent dans une nouvelle cité-forteresse (un "agadir" en berbère), en construisant des fortifications autour de trois petits bourgs pré-existants au nord de Fustât (l'ancienne capitale arabe de l'Égypte, fondée en 642). La construction de la forteresse et des remparts dure quatre ans : il est initialement prévu de la nommer al-Manṣūriyyah[8] ("La Victorieuse" en arabe, terme souvent usité dans e monde musulman s'agissant des cités royales ou impériales nouvellement fondées comme "Madinat Al Mansour" pour Baghdad abasside, "Al-Mansourah" pour Tlemcen en Algérie), mais ele sera notée al-Qâhira : Une légende raconte que des cordes munies de clochettes avaient été placées là où les astronomes observaient le ciel pour déterminer le moment le plus favorable pour démarrer les travaux et commencer à édifier la muraille qui délimiterait la nouvelle ville. Malheureusement, des corbeaux se posèrent sur les cordes, firent tinter les clochettes et les travaux démarrèrent alors que la planète Mars (al-Qâhir > mais astre surtout connu en arabe sous le nom coranique d'Al-Marrikh) était à son zénith. Le nom al-Manṣūriyyah, aurait donc été abandonné au profit de al-Qâhira (la Martiale).
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+ Cependant, notons que les premiers Fatimides parlaient berbère, mais leur administration transcrivant en arabe, la langue liturgique de l'Islam. Mais ils avaient conservé dans leur vocabulaire nombre de termes techniques, usuels et d’ingénierie militaire d'origine berbère-kotama. Ainsi en Kabylie (Centre-Nord algérien actuel) et Ifriqya (Tunisie actuelle) de nombreux termes désignant forteresses ou places fortifiées "Agadir", ont été transcrites vers l'arabe dès les premiers royaumes islamisés, par les scribes administratifs et chroniqueurs désormais arabisés par Al-Qadir/Al-Jadir, Al-Qadiryya (aujourd'hui existent de nombreuses villes médiévales trancrites Ajdir, Kadiria, Kadir, Kadira etc) : Al-Qahira aurait pu être la transcritption altérée de Al-Qadira s'agissant effectivement de la fondation d'une forteresse destinée à être baptisée "al mansouryyah / la Victorieuse) plutôt que Al-Qahira pour "Mars", alors que le nom de l'astre le plus répandu en arabe est Al-Merrikh, ou Al-Qahira pour désigner "la victorieuse", au lieu du terme le plus répandu qui est "al mansourah" ou la "narguante"; occurrence en toponymie alors inexistante, sachant la forteresse fatimide "victorieuse", bien plus au nord que l'ancienne capitale arabe Fostat.
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+ Al Qahira devient alors la nouvelle capitale de tout le califat fatimide. Après les murailles, Jawhar fait édifier la mosquée al-Azhar, une des plus anciennes université au monde. Quand le calife[8] Al-Muizz li-Dîn Allah arrive depuis l'ancienne capitale fatimide Mahdia en 973, la cité abrite la cour dans de somptueux complexes palatins, et les troupes, qui reçurent, par groupes ethniques, des concessions : les hâra-s.
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+ Pendant trois siècles (642–969), de la conquête de l'Égypte par les musulmans jusqu'à l'arrivée des Fatimides, le centre administratif de l'Égypte est Fustât. En 969, le centre de gravité bascule et al-Qâhira qui abrite désormais la cour, l'armée, le gouvernement et ses différents ministères (dîwân-s) alors que Fustât demeure un centre économique qui prospère, les Fatimides y faisant transiter le commerce de la soie depuis la mer Rouge, ré-embarqué via les bras du Nil à proximité vers Alexandrie où les attendent les marchands Européens.
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+ Mais la période est aussi celle des croisades, et Amaury Ier, roi du royaume latin de Jérusalem, arrive aux portes du Caire (à cette période, l'ensemble Fustât-al-‘Askar-al-Qatâ'i‘-al-Qâhira) en 1168. Pour ne pas risquer de tout perdre sous les coups des croisés, les Fatimides, à l'instigation du vizir Shawar, mirent le feu à Fustât, et la population se réfugia dans la cité-fortersse proprement dit, al-Qâhira[9]. Peu après, en 1169, craignant que les croisés ne reviennent attaquer Le Caire, les Fatimides font appel à Shirkuh, un prince de la famille ayyubide, régnant sur une principauté de Syrie. Les croisés se retirent d'Égypte sans combattre, et Shirkuh devient vizir des Fatimides en 1169[10], mais il est assassiné et son jeune neveu, Saladin, le remplace à ce poste. Lorsque le dernier des califes fatimides, Al-Adid[11], meurt, en 1171, Saladin prend le titre de sultan, c'est le début de la dynastie des Ayyubides.
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+ Dominant Le Caire, elle fut le siège du pouvoir politique jusqu'au XIXe siècle.
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+ Saladin rétablit le sunnisme en Égypte et fait faire la prière au nom du califat des Abbassides de Bagdad[12].
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+ En 1250, lors de la VIIe croisade, le sultan ayyubide Tûrân Châh, se montra incapable de défendre l'Égypte et ce sont ses esclaves militaires, les Mamelouks, qui remportent la bataille et font Louis IX (Saint Louis) prisonnier. À la suite de ce succès militaire, et à celui qui leur permit de repousser les Mongols de Gengis Khan (1260, bataille d'Aïn Djalout, au nord de la Syrie), ils gardent le pouvoir et établisent le sultanat mamelouk. Continuant l'œuvre architecturale et urbanistique inaugurée par les Ayyubides, sur l'emplacement des anciens palais fatimides, en ruine dès la fin de la dynastie chiite, ils réurbanisent le centre d'al-Qâhira en construisant de nombreux monuments[13]. Tout en développant les infrastructures du centre de la ville (le quartier commercial et artisanal du Khân al-Khalîlî, par exemple, grâce à l'institution musulmane des waqf-s, les Mamelouks développent la ville du Caire dans de nombreuses directions[14]. Le Caire continue à être le grand centre de transmission du savoir, et des étudiants de l'ensemble du monde musulman continuent à fréquenter la madrasa al-Azhar. Le commerce des épices entre l'Europe et l'Asie, qui transitait par l'Égypte assure une période de prospérité et, vers 1340, la population du Caire atteint un demi-million d'habitants, ce qui en fait la plus grande ville du monde, à l'ouest de la Chine[15]. Mais les ravages de la peste noire dans la deuxième moitié du XIVe siècle, conjugués à des années de mauvaises récoltes, à la pénurie du Trésor consécutive aux guerres incessantes (contre les Mongols : Tamerlan ravage Damas en 1400, puis contre les Ottomans : prise de Constantinople en 1453), et aux rentrées insuffisantes du commerce international (les Portugais ont découvert la route maritime de l'Inde en doublant le cap de Bonne-Espérance), permettent aux Ottomans d'anéantir la dynastie mamelouke. La Syrie est prise en 1516, l'Égypte en 1517 et Le Caire redevient une capitale provinciale, la capitale de l'Égypte, province de l'Empire ottoman, gouverné depuis Istanbul.
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+ Bien que Le Caire soit préservé de la stagnation connue par l'Europe à la fin du Moyen Âge, la ville ne peut éviter la peste noire qui frappe la cité plus de cinquante fois entre 1348 et 1517[16]. Au cours des premières vagues, qui furent les plus meurtrières, près de 200 000 personnes périssent à cause de l'épidémie[17] et, en conséquence, à l'aube du XVe siècle la population du Caire n'est plus qu'entre 150 000 et 300 000 individus[18]. Le statut de la ville est encore plus affaibli après que Vasco de Gama découvre une nouvelle route maritime autour du cap de Bonne-Espérance, évitant ainsi aux commerçants en épices de passer par Le Caire[15].
34
+
35
+ Le rôle politique du Caire est encore diminué de façon importante après que les Ottomans supplantent les Mamelouks dans la domination de l'Égypte, en 1517. Dirigeant depuis Istanbul, le sultan Selim Ier relégué l'Égypte au rang de simple province, Le Caire demeurant sa capitale[19]. Pour cette raison, l'histoire du Caire sous la domination ottomane est souvent décrite comme insignifiante, surtout par rapport aux autres périodes de son histoire[15],[20]. Cependant, durant les XVIe et XVIIe siècles, Le Caire demeure un centre économique et culturel majeur. Bien que n'étant plus sur la route des épices, la ville facilite les échanges de café yéménite et de textile indien, notamment vers l'Anatolie, l'Afrique du Nord et les Balkans. Les marchands cairotes sont indispensables concernant l'approvisionnement du Hedjaz, surtout pendant le Hajj annuel à La Mecque[20],[21]. C'est à cette époque que l'université al-Azhar atteint un certain prestige – toujours d'actualité aujourd'hui – parmi les universités islamiques[22],[23].
36
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37
+ Sous la domination des Ottomans, Le Caire s'étend vers le sud et l'ouest de son cœur, autour de la citadelle[24]. La ville est la deuxième plus grande de l'empire, derrière Istanbul uniquement et, bien que l'immigration ne constitue pas la première source du Caire en termes de croissance démographique, à la fin du XVIIIe siècle, 20 % de sa population est constituée de minorités religieuses et d'étrangers originaires d'espaces méditerranéens[25]. Pourtant, quand Bonaparte arriva au Caire en 1798, la population de la ville est inférieure à 300 000 habitants, soit inférieure de 40 % à ce qu'elle était à l'apogée de la dynastie des Mamelouks au milieu du XIVe siècle[15],[25].
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39
+ L'occupation française est de courte durée ; en effet, les forces britanniques et ottomanes, comprenant un important contingent albanais, reprennent le pays en 1801[26]. Les Britanniques quittent l'Égypte deux ans plus tard, laissant les Ottomans, les Albanais et les Mamelouks, affaiblis de longue date, se disputer le contrôle du pays[27],[28]. Une guerre civile permait à un Albanais, Méhémet Ali, de prendre le pouvoir en 1805[29].
40
+
41
+ Jusqu'à sa mort en 1848, Méhémet Ali lançe un certain nombre de réformes économiques et sociales importantes, qui lui conférent le titre de fondateur de l'Égypte moderne[30],[31]. Cependant, bien qu'il soit à l'origine de la construction de nombreux édifices publics au Caire[32], ces réformes ont peu d'impact sur le paysage de la ville[33]. Des changements plus significatifs sont apportés au Caire sous le règne d'Ismaïl Pacha (de 1863 à 1879), qui continue l'effort de modernisation de la ville initié par son grand-père. S'inspirant notamment de Paris, Ismaïl a comme objectif une ville aux larges avenues. Cependant, à cause de contraintes budgétaires, seule une partie des projets qu'il lançe ont abouti, dans ce qui constitue aujourd'hui le quartier d'affaires du Caire[34]. Ismaïl tente également de moderniser la ville en établissant un ministère des Travaux publics et en assurant l'approvisionnement en gaz naturel et l'éclairage de la ville. Il est également à l'origine de la création d'un théâtre et d'un opéra[35],[36].
42
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43
+ La dette colossale qui résulte des projets d'Ismaïl procure un prétexte aux Européens pour augmenter leur contrôle, qui culmine en 1882 avec l'invasion britannique[15]. Le centre économique de la ville se déplaçe rapidement vers le Nil, à l'opposé du vieux Caire islamique et vers les quartiers plus européens construits par Ismaïl[37],[38]. À la fin du XIXe siècle, les Européens, qui occupaient par ailleurs la plupart des postes de la haute fonction publique, représentent 5 % de la population cairote[39].
44
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45
+ L'occupation britannique, qui était censée être temporaire, dure finalement jusqu'au XXe siècle. Des nationalistes organisent un mouvement massif de manifestations au Caire en 1919[15], cinq ans après que l'Égypte soit déclarée protectorat britannique[40]. Cependant, bien que ceci provoque l'indépendance de l'Égypte en 1922, des troupes britanniques restent dans le pays jusqu'en 1956. Pendant ce temps, la partie urbaine du Caire connait un effort important de construction de nouveaux ponts et de développement de son infrastructure de transport. Entre 1882 et 1937, la population du Caire triple – de 347 000 à 1,3 million –[41] et sa superficie passa de 1 000 hectares à 16 300 hectares[42].
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47
+ Les Britanniques quittent Le Caire à la suite de la révolution égyptienne de 1952, mais la croissance rapide de la ville ne montre aucune faiblesse. Un contrôle plus rigoureux exercé sur le Nil engendre le développement de l'île de Gezira. La métropole commence à s'étendre dans l'espace fertile du delta du Nil.
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49
+ Malgré les efforts du gouvernement pour limiter la croissance démographique du Caire, sa population a doublé depuis les années 1960, atteignant désormais près de sept millions d'habitants (auxquels il faut rajouter les dix millions d'individus vivant au sein de son unité urbaine). De plus, Le Caire s'est établi comme le centre politique et économique de l'Afrique du Nord et du monde arabe, abritant aujourd'hui nombre de compagnies et d'organisations multinationales, comme la Ligue arabe.
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51
+ L'urbanisme des deux dernières décennies du régime Moubarak est largement déficient : la construction de quartiers modernes dans le désert pour les classes aisées est très vigoureusement soutenue, y compris financièrement, par les pouvoirs publics. La construction de logements pour les classes populaires est délaissée, et les quartiers centraux sont abandonnés : la qualité de vie déjà médiocre est encore dégradée par les conséquences délétères de la privatisation des services publics. Les classes populaires, abandonnées, construisent elles-mêmes leurs logements, sur les terres agricoles, en front de Nil, parfois dans des endroits dangereux. Dans ces quartiers, les services urbains sont assurés par les habitants : réseaux d'électricité et d'eau, évacuation des ordures. Les habitants vivent en plus sous la menace constante (au moins jusqu'à la révolution) de la démolition. L'opération Grand Caire 2050 menace ainsi les quartiers d'Imbaba, bordé par le Nil et situé en plein centre du Caire face à l’île de Zamalek, et de Nezlet al Semman, près des pyramides. Leurs habitants sont parmi les premiers à manifester lors de la révolution de 2011[43].
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+ Un projet de nouvelle capitale d'Égypte propose de déplacer la capitale politique d'Égypte à l'est du Caire[44].
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+ La ville du Caire se situe sur la rive est du Nil ainsi que sur quelques îles adjacentes, dans le nord de l'Égypte, symbolisant le sud où la rivière quitte la vallée limitrophe au désert pour se diviser en deux bras dans la basse région du delta du Nil.
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+ La plus ancienne partie de la ville se trouve — grossièrement — à l'est du fleuve. D'ici, la ville s'est peu à peu déployée vers l'ouest, englobant les terres cultivables autour du Nil. Ces quartiers ouest, bâtis sur le modèle de la ville de Paris par Ismaïl Pacha le Magnifique au milieu du XIXe siècle, sont caractérisés par de larges boulevards, des jardins publics et de nombreux espaces ouverts. La vieille ville à l'est est très différente : sa croissance plus hasardeuse qu'ordonnée en a fait un endroit riche de petites ruelles et de vieux habitats surpeuplés. Alors que Le Caire de l'ouest concentre les bâtiments officiels et une architecture moderne, la moitié Est se révèle, quant à elle, riche de centaines de vieilles mosquées, véritable patrimoine historique.
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+ Le système d'alimentation en eau étendu de la ville lui a permis de s'ouvrir à l'est, dans le désert. De nombreux ponts relient à la terre ferme les îles de Gezira et de Roda où se trouvent de nombreux bâtiments du gouvernement. D'autres ponts au-dessus du Nil rattachent la ville aux banlieues de Gizeh et d'Imbalah.
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+ À l'ouest, au milieu du désert, se trouve la ville de Gizeh qui tire son nom du plateau sur lequel elle s'étend. Elle englobe l'ancienne nécropole de Memphis, célèbre pour ses trois grandes pyramides dont la grande pyramide de Khéops. Le site de l'antique Memphis se trouve approximativement à 18 km au sud du Caire, à proximité immédiate de la nécropole de Saqqarah et de la banlieue d'Helwan.
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+ Le Caire possède un climat désertique chaud (classification de Köppen BWh) comme le reste de l'Égypte avec cependant quelques nuances. La mer Méditerranée modère et atténue beaucoup les températures maximales en été et y est responsable d'une humidité abondante tout au long de l'année. Les précipitations moyennes annuelles sont extrêmement faibles, avec environ 25 mm. La sécheresse y est encore plus extrême en été, où l'on enregistre en moyenne 0 mm de précipitations entre mai et octobre. Les très rares pluies tombent en hiver. À cause de l'influence modératrice de la mer, les températures maximales moyennes tournent autour de 42 °C en été mais redescendent à environ 19 °C en hiver alors que les températures minimales moyennes tournent autour de 22 °C en été mais redescendent à près de 9 °C en hiver. Le ciel y est dégagé et clair tout au long de l'année surtout aux intersaisons et en été et les journées couvertes restent rares.
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+ Le Caire, ainsi que la ville voisine de Gizeh sont considérées comme le plus grand centre de traitement médical d'Égypte, et sauf dans certains cas, possèdent la meilleure qualité de soins du pays. Parmi les établissements hospitaliers, on peut citer l'hôpital international As-Salam, Maadi (le plus grand hôpital privé du pays avec trois cent cinquante lits), l'hôpital universitaire Ain Shams, l'hôpital Dar El Fouad ainsi que l'hôpital Kasr El Aini près du centre-ville.
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+
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+ Le Caire a longtemps été un centre éducatif, non seulement à l'échelle de l'Égypte, mais aussi pour l'ensemble du monde arabe. Aujourd'hui, Le Caire abrite de nombreux services gouvernementaux pour l'éducation et connaît le nombre d'écoles et d'universités le plus haut du pays.
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+ Universités au Caire :
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+ La ville est reliée par le transport aérien avec l'Aéroport international du Caire.
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+ Les transports du Caire comprennent le métro du Caire, un réseau de tramway, des lignes ferroviaires de banlieues, un large réseau routier, la gare Ramsès
76
+ et des services maritimes. Les transports routiers sont facilités par les véhicules de tourisme, les taxis, les bus privés ainsi que les minibus.
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+ Le métro est un moyen rapide et efficace de se déplacer au sein du Caire, bien qu'il soit bondé aux heures de pointe. Deux voitures par train (les quatrième et cinquième) sont réservées aux femmes, bien que celles-ci puissent aussi voyager dans n'importe quelle autre voiture.
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+
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+ Un réseau routier intense relie Le Caire aux autres villes et villages égyptiens. Une nouvelle rocade contourne la périphérie de la ville. Les ponts sont nombreux, comme le pont du 6-Octobre, qui permet de traverser la ville rapidement, en dehors des heures de pointe.
81
+
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+ Le trafic cairote est réputé pour être oppressant et encombrant[45]. Le 25 octobre 2009 deux trains de passagers entrent en collision près de Gizeh, à la sortie du Caire[46]. Les journaux locaux évoquent au moins vingt-cinq morts[47].
83
+
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+ En août 2017, le ministère égyptien du Transport signe un accord avec les groupes chinois Avic International et China Railway Group Ltd pour la construction d’un réseau ferroviaire léger (tramway à grande vitesse) d’un coût total de 1,24 milliard de dollars dans les nouveaux districts qui entourent le Caire[48].
85
+
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+ Le football est le sport le plus populaire en Égypte, et Le Caire possède un certain nombre d'équipes de sport au sein des ligues nationale et régionale. Les plus connues sont Al Ahly SC et le Zamalek Sporting Club, dont le tournoi annuel est l'un des événements sportifs les plus regardés en Égypte et même en Afrique. Les deux équipes sont réputées comme étant « rivales » du football égyptien et sont les premier et deuxième champions du continent africain et du monde arabe. Elles jouent toutes deux leurs matchs à domicile au stade international du Caire (ou stade Nasser), le plus grand stade du Caire et l'un des plus grands au monde.
87
+
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+ Liste des équipes de football du Caire :
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+ Le Caire était la ville-hôte des jeux panarabes pour l'édition 2007.
91
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+ Plusieurs autres équipes sportives du Caire sont reconnues dans leurs sports respectifs, comme le club sportif el Gezira, le Club Al Shams, le Club el Seid, le Club Heliopolis et d'autres clubs plus petits.
93
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+ La plupart des fédérations sportives du pays sont également situées dans la banlieue du Caire, y compris la fédération d'Égypte de football. Le siège de la confédération africaine de football était auparavant au Caire, avant d'être déplacé un peu plus loin du Caire.
95
+
96
+ Le Caire est le site le plus fréquenté d’Égypte, en raison de ses structures d’accueil, de son patrimoine urbain et de la proximité des grandes pyramides de Gizeh. La ville abrite les principales institutions politiques et administratives du pays ; elle est en outre le siège de la Ligue arabe, symbole de son rôle déterminant dans le monde arabe. Ses universités, dont l’université al-Azhar située dans la mosquée éponyme, sont très renommées, et son patrimoine historique est préservé par des institutions prestigieuses — musée égyptien, fondé en 1857 par l’égyptologue français Auguste Mariette, musée d’Art islamique ou encore musée d’Art copte.
97
+
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+ Depuis 1992, avec plus d'une centaine de monuments restaurés, la capitale de l'Égypte retrouve un héritage longtemps négligé : l'époque fatimide (Xe – XIIe siècle), le rempart de Saladin (XIIe – XIIIe siècle), les mosquées et palais mamelouks (XIIIe – XVIe siècle) ou les caravansérails ottomans (XVIe – XIXe siècle).
99
+
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+ La ville organise par ailleurs chaque année le festival international du film du Caire. S'y tiennent également un festival de photo, PhotoCairo, et dans quelques galeries, dont la galerie Townhouse, un festival d'art (musique, art contemporain, théâtre, cinéma, etc.) depuis 2000, entre février et avril, le festival al-Nitaq[49],[50].
101
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+ Dotée d’importants pôles d’industries traditionnelles — sidérurgie (usine d’Hélouan), automobile et textile —, la ville s’est adaptée dans la seconde moitié du XXe siècle aux secteurs de pointe et aux nouvelles technologies : aéronautique, électronique et chimie.
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+ Le Caire possède un aéroport international (Cairo International Airport, code AITA : CAI, code OACI : HECA).
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+ Entrée du palais d'Abedin
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+
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+ Entrée du musée du Palais d'Abedin
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110
+ Entrée du musée du Palais d'Abedin
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+
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+ Vue depuis le jardin de l'entrée du musée du Palais d'Abedin
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+
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+ Entrée du Palais Al-Manyal
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+
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+ Jardin du Palais Al-Manyal
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+ Jardin du Palais Al-Manyal
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120
+ Jardin du Palais Al-Manyal
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
123
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+ Le Caire moderne inclut les deux îles de Roda et de Gezira, et au sud-est, Mounira.
125
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+ Le secteur autour de jardin de l'Ezbekiyya était autrefois un vaste lac qui fut asséché en 1837. Le secteur a été construit selon un plan strict, fait sous les instructions du Khédive, qui aimait les divertissements ; il y avait à l'origine un cirque, un théâtre et un opéra dans les jardins méridionaux, où subsiste de nos jours un théâtre de marionnettes. La poste centrale, place Ataba, comporte un musée postal au 1er étage. À l'est de la place Ataba, la rue Muski mène dans le Khân al-Khalili.
127
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+ Au nord de la place Ataba s'ouvre la rue Clot Bey (rue Khulud), du nom d'un médecin français, Antoine Clot, qui fut l'un des fondateurs de la médecine moderne en Égypte. Plus au nord, on distingue le minaret de la mosquée Al-Fath. Cette rue passe sous des voûtes en pierre avant d'arriver à la place Ramsès devant la gare, construite en 1856, transformée selon le modèle arabe en 1892 et restaurée pour la première fois en 1955. C'est l'un des quartiers du Caire moderne qui furent urbanisés le plus tôt après la seconde moitié du XIXe siècle. Le secteur est connu sous le nom « Bab el-Hadid » (porte ferroviaire) avec une statue colossale de Ramsès II, laquelle a été déplacée vers le futur Grand Musée égyptien à Gizeh. Dans le musée national égyptien des chemins de fer, à l'extrémité est de la gare, on trouve quelques vieilles locomotives en excellent état de conservation. Vers 1870 le khédive Ismaël fait construire ce qui est appelé aujourd'hui le Centre-ville du Caire à l'imitation du Paris haussmannien.
129
+
130
+ L'île de Gezira, demeurée inhabitée jusqu'au milieu du XIXe siècle, s'urbanise et Mohammed Ali y construit un palais ; son quartier sud s'appelle maintenant Zamalek. Plus tard, le khédive Ismaïl y construit un grand palais au centre de l'île avec un immense jardin, et une jetée pour en faciliter l'accès. À cette époque, les jardins étaient riches d'une flore exotique et d'une collection d'animaux africains.
131
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+ Durant l'époque pharaonique, Rhoda faisait partie de l'ancienne Héliopolis. À l'époque romaine, ce fut une forteresse qui resta inchangée jusqu'au VIIe siècle. Après la conquête islamique, les arabes y ajoutèrent des tours et des arsenaux.
133
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+ Le dernier sultan ayyoubide transféra le siège du gouvernement sur l'île et construisit une nouvelle forteresse avec palais et casernes aux environs de 1240, mais les Mamelouks ramenèrent par la suite le gouvernement à la citadelle.
135
+
136
+ À l'extrême sud de l'île se trouve le palais Manasterli, construit à côté d'un nilomètre, édifié au VIIIe siècle pour mesurer la crue annuelle du Nil. En remontant vers le nord, on traverse les jardins Manyal qui couvraient la majeure partie de l'île et qui sont désormais un quartier résidentiel. Plusieurs des bâtiments datent d'entre 1925 et 1935, l'époque Art déco.
137
+
138
+ Au nord de l'île, se trouve le palais Al-Manyal, musée renfermant une collection d'objets ayant appartenu au prince Mohammed Ali Tawfig, l'oncle du dernier roi d'Égypte, Farouk.
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+ Cette partie du Caire est le plus ancien quartier de la ville. La forteresse de Babylone, construite par les Romains, est restée une enclave chrétienne et juive. Ce quartier renferme la synagogue Ben Ezra, fondée en 1115, et comptait une vingtaine d’églises dont il n'en subsiste que cinq dont : l’église suspendue consacrée à la Vierge (al-Mu'allaqah), probablement l'église chrétienne la plus ancienne en Égypte, datant du IVe siècle, l’église Saint-Serge construite à la fin du IVe siècle au-dessus d’une crypte où la sainte Famille se serait réfugiée lors de la fuite en Égypte et l’église Sainte-Barbara, du nom d'une jeune fille martyrisée pour avoir essayé de convertir son père au christianisme, reconstruite au XIe siècle. Les églises ne se distinguent pas par leur ornementation extérieure mais par un intérieur très riche.
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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+ Tour de Babylone
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+ Tour de Babylone
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+ Tour de Babylone
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+ Tour de Babylone
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+ Musée copte
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+ Entrée du musée copte
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+ L'église al-Muallaqa
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+ L'église suspendue (al-Muallaqa) dédiée à la vierge Marie
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+ Entrée de l'église
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+ Les monuments islamiques d’Égypte sont presque entièrement concentrés au Caire. Ils sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1979.
165
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+ Les Fatimides dotèrent Le Caire de nombreuses mosquées. Après eux, les sultans mamelouks continuèrent d’en ériger d’autres ainsi que de nombreuses écoles coraniques, les medreseh ; l’amalgame sabil (fontaine) et kottab (écrivain) dans une madrasa peut sembler étrange, mais c'est pour suivre les recommandations du prophète, pour qui l'eau permet la propreté matérielle et spirituelle ; l’école est autour de la fontaine.
167
+
168
+ Des mausolées sont rassemblés en véritables villes des morts.
169
+
170
+ Sous la dynastie Mamelouk, la ville s’agrandit considérablement et devient la capitale du monde musulman.
171
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172
+ C’est ainsi qu’Ibn Khaldoun pouvait dire :
173
+
174
+ « Celui qui n’a pas vu Le Caire ne connaît pas la grandeur de l'islam. C’est la métropole de l’univers, le jardin du monde, la fourmilière de l’espèce humaine, le portique de l’islam. »
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+
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+ La citadelle vue depuis le parc Al-Azhar.
177
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178
+ La citadelle dominée par la mosquée Mohamed Ali, vue depuis le parc Al-Azhar.
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+
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
181
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182
+ Le Khân al-Khalili, connu sous le nom de bazar turc pendant la période ottomane, est maintenant habituellement appelé le Khân, est souvent confondu avec le marché de Muski — et inversement. Le souk de Khân al-Khalili, vieux de 600 ans, a été établi en 1382 par l'émir Djaharks au cœur de la ville fatimide. À l'instar du marché Al-Muski à l'ouest, il comporte une des zones d'ateliers d'artisans les plus importantes du Caire. Ces deux marchés sont le symbole de la tradition qui a fait du Caire un centre important de commerce.
183
+
184
+ Le Khân est situé à un coin du triangle des marchés qui va du sud de la porte Zuwayla à l'ouest à Azbakiyyah. Le Khân est encadré au sud par la rue d'Al-Azhar et à l'ouest par le marché de Muski. Il se compose de passages et de ruelles remplies d’artisans, d’orfèvres, de vendeurs de parfums et d’épices. Sur une rue étroite venant d'Al-Badistand, on trouve le célèbre et pittoresque café el-Fishawi, ou le café des miroirs, qui était par le passé un endroit de réunion pour les artistes locaux, et qui n’a pas changé depuis près de 200 ans. Il fut fréquenté par l'écrivain prix Nobel Naguib Mahfouz, un des auteurs égyptiens les plus connus.
185
+
186
+ Les consommateurs égyptiens font généralement leurs emplettes dans le nord et l'ouest du secteur d'Al-Badistan, là où les prix sont les plus bas. Les marchés d'or et d'argent sont situés à l'ouest du Khân le long de la rue des orfèvres.
187
+
188
+ Explication de l'origine de la Maison es Suhaymi devant celle-ci.
189
+
190
+ Cour intérieure, Maison es Suhaymi.
191
+
192
+ Salle de réception avec une grande moucharabieh.
193
+
194
+ Moucharabieh vues de la cour.
195
+
196
+ Parterre au milieu de la cour.
197
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198
+ Détails d'une moucharabieh.
199
+
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
201
+
202
+ Parmi les lieux de culte, il y a principalement des mosquées musulmanes [51]. Il y a aussi des églises et des temples chrétiens : Église copte orthodoxe, Église catholique copte (Église catholique), Église évangélique copte (Communion mondiale d'Églises réformées).
203
+
204
+ La croissance très rapide de la ville a soulevé un certain nombre de problèmes environnementaux. La pollution atmosphérique y est préoccupante. Les niveaux d'hydrocarbures aromatiques relevés au Caire sont supérieurs à ceux de beaucoup de villes similaires[52]. Des tests concernant la qualité de l'air y ont également enregistré des niveaux dangereux de plomb, de dioxyde de carbone, de dioxyde de soufre et de particules en suspension ; ceci est dû à plusieurs décennies d'absence totale de régulation concernant les émissions polluantes des véhicules, les industries urbaines et les déchets. Selon l'Organisation mondiale de la santé, le niveau de pollution de l'air au Caire est près de 12 fois plus élevée que le niveau de sécurité recommandé[53]. Un nuage noir apparaît au-dessus de la ville chaque automne, causant chez les habitants des maladies respiratoires[54].
205
+
206
+ Il y a également de nombreuses fonderies de plomb et de fer qui sont non déclarées, et polluent fortement la ville. En conséquence, on peut voir en permanence un brouillard flotter au-dessus du Caire. Selon des estimations, entre dix mille et vingt-cinq mille Cairotes meurent chaque année à cause de la pollution atmosphérique. En 1995, les premières lois environnementales ont été votées, et la situation a depuis été améliorée.
207
+
208
+ La ville souffre également d'un niveau élevé de pollution au sol. Chaque année, Le Caire émet dix mille tonnes de déchets, dont quatre mille ne sont ni collectées ni prises en charge. Cela constitue un risque majeur pour la santé, et le gouvernement égyptien recherche donc des moyens pour le combattre.
209
+
210
+ Enfin, la pollution de l'eau est un problème très important au Caire ; en effet, les égouts sont souvent défaillants et se déversent dans les rues. Un nouveau système de tout à l'égout, développé par l'Union européenne, est censé répondre à ce risque. L'eau municipale est également contaminée par du mercure, ce qui entraîne des risques sanitaires importants.
211
+
212
+ • Dans la partie 3 du manga Jojo's Bizarre Adventure, Stardust Crusaders, Dio (l'antagoniste) se cache au Caire et Jotaro (le héros) va entreprendre un voyage depuis le Japon. La bataille finale va donc avoir lieu dans les rues du Caire.
213
+
214
+ Le Caire a signé des traités de coopération avec trente six villes[55].
215
+
216
+ Istanbul, Séoul et Los Angeles sont les seules villes reconnues comme jumelées avec Le Caire, mais la ville a également signé des « traités d'amitié » avec Stuttgart, Paris, Ottawa et Minsk. Les villes restantes ont signé des conventions similaires indiquant des intentions de coopération, d'amitié ou de compréhension avec Le Caire.
217
+
218
+ Sur les autres projets Wikimedia :
219
+
220
+ Abou Mena (1979, en péril) · Le Caire historique (1979) · Memphis et sa nécropole – les zones des pyramides de Gizeh à Dahchour (1979) · Monuments de Nubie d'Abou Simbel à Philæ (1979) · Thèbes antique et sa nécropole (1979) · Zone Sainte-Catherine (2002)
221
+
222
+ Wadi Al-Hitan (La vallée des baleines) (2005)
fr/795.html.txt ADDED
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+ Le mot latin tumulus (au pluriel tumuli) désigne une éminence artificielle, circulaire ou non, recouvrant une sépulture. En haut français, on emploie aussi le mot tombelle[1].
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+ Un tertre n'est fait que de terre, un tumulus est fait de terre et de pierres et, enfin, un cairn (ou galgal) est fait uniquement de pierres.
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+ La tombe peut être de dimensions très variables : d'un simple dépôt d'ossements brûlés jusqu'à une chambre sépulcrale très élaborée en pierre sèche et/ou en dalles, auquel cas on parlera de tumulus mégalithique (Voir Dolmen).
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+ Actuellement, les tumuli de terre sont rares, car l'érosion et l'action de l'homme les ont en partie effacés. Les tumuli de pierre (ou cairns) sont par contre assez bien conservés.
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+ Le tumulus est souvent consolidé sur son pourtour par un parement en pierre sèche, voire par des blocs plus gros ou même par des pierres levées (le péristalithe). Dans le cas des monuments les plus imposants, il peut y avoir une façade architecturée au niveau de l'entrée de la sépulture.
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+ Certains tumuli sont très élaborés et peuvent être structurés en parements concentriques. Ils présentent alors une élévation en gradins.
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+ De nombreux tumuli ont été pillés, ont servi de carrière, parfois de butte de tir, ou ont été détruits par l'agriculture. On a aussi pu y construire des tours de guet, ou de petites fortifications.
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+ L'Algérie compte de nombreux tumuli, le mausolée royal de Maurétanie et le Madracen.
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+ Les Égyptiens de l'Antiquité ont utilisé les tumuli pour enterrer leurs morts jusqu'à la fin de période prédynastique. C'est n'est qu'à l'Ancien Empire que les mastabas (puis les pyramides) prendront le pas sur les tumuli ; d'abord pour les pharaons, puis pour les nobles et les notables.
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+ Pour les Égyptiens, le tumulus représente la butte émergeant de l'océan primordial d'où naquit le soleil dans la mythologie héliopolitaine.
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+ Le plus ancien tumulus d'Amérique du Nord (vers -5500) se trouve à L'Anse Amour. Un autre site est le tumulus Augustine, à Metepenagiag. D'autres tumuli ont été retrouvés en 2008 sur la presqu'île de Plaisance dans la province de Québec. On retrouve des amas de pierres semblables derrière l'ancien cimetière protestant MacGillivray du rang 7 est dans la municipalité de Lochaber, Qc.
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+
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+ La culture des bâtisseurs de tumulus (« mound » en anglais) s'est épanouie du Ier millénaire av. J.-C. au VIIIe siècle dans une grande partie des États-Unis actuels. Les premiers tertres ont été aménagés vers 3 400 av. J.-C.[2]. Les Adenas semblent être les premiers à pratiquer l'art de la poterie et à enterrer leurs chefs sous des tumuli. Les Hopewells ou leur ont succédé dans la vallée de l'Ohio du Ier siècle av. J.-C. au VIIIe siècle. Ils enterraient leurs morts avec des bijoux et des objets précieux, toujours sous des tumuli. Enfin la civilisation du Mississippi reprend la tradition en érigeant des tertres monumentaux.
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+ De nombreux tumuli ont été détruits à cause de l'agriculture, des fouilles sauvages ou la construction d'équipements. Les sites les plus connus aux États-Unis sont :
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+ Tertre à effigie : Serpent Mound dans l'Ohio.
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+ Monks Mound, témoignage de la culture des bâtisseurs de tumulus, Cahokia, Illinois, États-Unis.
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+ Tertres à plate-forme de Kincaid Mounds, reconstitution d'artiste (Herb Roe).
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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+ La Chine compte de nombreux tumuli abritant la sépulture de hautes personnalités, principalement dans la vallée de la rivière Wei (province du Shaanxi), où l'on trouve 65 sépultures d'empereurs allant de la dynastie des Qin à celle des Tang, et plus de 200 d'autres personnalités (impératrices, princes, princesses et hauts fonctionnaires).
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+
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+ Silbury Hill est un tumulus de 40 mètres de haut, 167 mètres de diamètre à la base, situé près d'Avebury, comté de Wiltshire, Angleterre. Il est donné pour le plus grand tumulus d'Europe[5].
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+ Il n'a jamais révélé de structure funéraire interne malgré les recherches effectuées depuis le XVIIIe siècle.
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+ Ce groupe de tumuli, qui abritait notamment la tombe d'un roi anglo-saxon du VIe siècle, a révélé aux archéologues un véritable trésor désormais exposé au British Museum. On y a retrouvé un bateau tombe.
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+ Les Étrusques ont utilisé des tumuli pour la sépulture de leurs morts (en plus de leurs tombes enfouies). Les tombes étaient souvent ornées de fresques et regroupées en nécropoles, comme à Monterozzi, Cerveteri ou Populonia (Italie).
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+
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+ Il s'agit d'un ensemble de cinq tumuli regroupés sur un seul et même site, à Bougon. Cas assez rare, la construction et l'utilisation de ceux-ci s'est étalée sur une très longue période, de 4 500 à 3 000 ans av. J.-C. Il s'agit de l'une des plus anciennes nécropoles mégalithiques d'Europe occidentale.
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+
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+ La commune Bussy-le-Château compte cinq mottes non funéraires sur son territoire, dont trois relativement intactes et de très grande taille, alignées le long de la rivière Noblette. Ces mottes sont fautivement considérées comme des tumulus.
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+
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+ Voici leurs noms[6] :
50
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51
+ Son architecture originale et complexe a permis d’authentifier l’utilisation d’un système de mesure au commencement de La Tène ancienne[8].
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53
+ Ce tumulus fut construit entre 5000 et 3400 av. J.-C. (au Néolithique).
54
+
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+ À la base, il est long de 125 mètres et large de 60 mètres et mesure 12 mètres de haut. Il a nécessité 35 000 mètres cubes de pierres et de terre. Sa fonction était la même que celle des pyramides d'Égypte, tombeau pour les membres d'une élite, il contenait divers objets funéraires pour la plupart exposés dorénavant au musée de préhistoire de Carnac.
56
+
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+ La chapelle érigée dessus, construite en 1663, fut détruite en 1923 pour être reconstruite à l'identique en 1926[9].
58
+
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+ À quelques kilomètres de Carnac, on trouve également de nombreux monuments mégalithiques dans la commune de Locmariaquer. En particulier, on y découvre les tumuli d'Er-Grah (140 mètres par 20 mètres), à proximité du célèbre Grand menhir brisé, du Mané-Lud (80 mètres par 50 mètres) et de Mané-er-Hroeg (100 mètres par 60 mètres).
60
+
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+ Sur le site situé dans la forêt de Benon, sur la commune de Benon, sont implantés cinq tumuli.
62
+
63
+ Ce tumulus n'est actuellement pas recouvert de terre (le fut-il?) et sa structure de pierre sèche (calcaire) est apparente. C'est l'un des rares dolmens héraultais à être encore couverts et enserré par un gros tumulus.
64
+
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+ Le tumulus de pierre sèche de ce dolmen est original (mais pas unique) : son pourtour est délimité par un cercle de pierres levées intégrées à l'ensemble (le « péristalithe »).
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+ Chambre d'un tumulus à champ Châlons.
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+ Dolmen, Hérault.
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+ Dolmen, dans le Gard.
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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+ Le tumulus de Tanouédou de l'âge d'or est classé depuis le 22 juillet 1914 [10]
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+ La partie la plus ancienne de ce tumulus en pierres sèches daterait de 4 850–4 450 av. J.-C., du Néolithique
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+ Sur le ban de la commune d'Appenwihr, dans la forêt de Kastenwald, se trouve un groupe de neuf tumuli de hauteur modeste (environ 1,50 m). À quelques centaines de mètres au nord-ouest de ce groupe, se dresse un tumulus d'une hauteur de 4 à 5 mètres qui n'a jamais été fouillé.
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+
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+ Sept des tumuli du groupe ont été fouillés, l'un ayant été détruit par la construction de la départementale D1 et un autre n'a pas fait le sujet de fouilles. Ils ont été datés de l'époque du Bronze moyen et le résultat des fouilles est exposé au musée Unterlinden à Colmar.
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+
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+ À l'époque mycénienne, les rois avaient pour habitude d'être inhumés dans des tombes à tholos, dont la plus célèbre est le trésor d'Atrée à Mycènes qui date d'environ 1250 av. J-C..
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+
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+ Un tumulus fut construit pour les soldats athéniens morts au combat lors de la bataille de Marathon contre les Perses.
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+ La région de Calabre [kalabʁ] (en italien : Regione Calabria), plus couramment appelée la Calabre (en italien : Calabria prononcé : [kaˈlaːbrja] ; en calabrais : Calàbbria prononcé : [kʰɐˈlɐbːrjɐ] ; en griko : Calavrìa), est une région d'Italie située à l'extrême sud de la péninsule. Ses habitants sont les Calabrais. La capitale régionale est Catanzaro et la plus grande ville Reggio de Calabre.
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+
5
+ La région est divisée en cinq provinces :
6
+
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+ La région forme une petite péninsule distincte de la grande péninsule d'Italie. Elle est considérée l' « orteil » de la « botte » italienne. C'est une région essentiellement montagneuse, comptant plusieurs massifs :
8
+
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+ Les vallées sont étroites et ravinées.
10
+
11
+ Le climat est méditerranéen, marqué par une longue sécheresse estivale de la mi-mai à la mi-septembre, alors que les automnes et les printemps sont pluvieux. Les hivers sont doux sur les côtes comme dans les plaines, comme celle de Gioia Tauro en basse Calabre ou celle de Sibari en haute Calabre, le temps est aussi souvent pluvieux. En montagne, il fait froid avec parfois des chutes de neige sur le massif de l'Aspromonte et celui de la Sila; les étés sont très chauds et secs, le thermomètre peut dépasser les 40 °C en période de canicule. Sur le relief, il fait un peu plus frais avec l'altitude, et des orages peuvent se développer et donner des averses de brève durée aux heures les plus chaudes. Des medicanes peuvent se former en mer, en automne ou en hiver, mais rarement, et toucher la région engendrant des intempéries violentes.
12
+
13
+ Températures moyennes mini et maxi en janvier : 9 °C - 16 °C.
14
+ Températures moyennes mini et maxi en juillet : 22 °C - 34 °C.
15
+ Précipitations en janvier : 63 mm.
16
+ Précipitations en juillet : 1 mm.
17
+ (source meteoam, 1971-2000.)
18
+
19
+ La Calabre se réfère généralement à « l’arc calabrien », aussi appelé « l’arc calabro-lucanien » ou « arc tyrrhénien ». Il s'agit d'un domaine de forme semi-circulaire qui s'étend depuis la partie sud de Basilicate jusqu'au secteur nord-est de la Sicile, dit le Peloritani. Certains auteurs préfèrent étendre ce domaine depuis l'Arc calabrais de Naples dans le nord jusqu'à Palerme au sud-ouest.
20
+
21
+ Le domaine se compose principalement des roches du « socle calabrien » (cristallines et métamorphiques) d'âge paléozoïque, partiellement recouvertes par des sédiments néogènes. Des études récentes et toujours en cours ont montré que ces roches font partie d'une unité tectonique (chevauchement) couvrant des unités des Apennins méridionales et des Maghrebides de la Sicile[1].
22
+
23
+ L'évolution du système Néogène géotectonique Méditerranée centrale, est caractérisée par un déplacement de l'Arc calabrien vers le sud-est, se plaçant sur le promontoire de la plaque africaine (Argand, 1916, et Guazzone Boccaletti, 1972). Les principaux éléments de cette chaîne sont donc : la Calabre ou « Bloc Calabro peloritano », la chaine Apenninique méridionale, et la chaîne maghrebide sicilienne. L'avant-pays de ce système est formé par les promontoires de la plaque africaine : la plate-forme Apula, une partie de la plaque Adria, et la plate-forme Ibleo ou «Ragusa», séparée par le bassin de la mer Ionienne. La mer Tyrrhénienne, « Bassin Tyrrhénienne », est considérée comme un bassin arrière-arc de ce dernier système de subduction, où des « microplaques » liées à la plaque africaine rentrent au-dessous des microplaques d'affinités européenne (Arco Calabro).
24
+
25
+ La géologie de la Calabre a été étudiée depuis plus d'un siècle dans le détail. Pour la littérature scientifique avant 1973, se référer à Ognibene (1973). Ippolito (1959) présente une bibliographie complète des travaux avant cette date. Cortese (1895), Limanowski (1913), Quitzow (1935), Caire et al. (1960), Caire (1961), Grand-Jacquet et al. (1961), Ogniben (1969, 1973), Caire (1970, 1975, 1978), Burton (1971), Amodio-Morelli et al. (1976), Dubois (1976), Grand-Jacquet et Mascle (1978), Moussat (1983), van Dijk (1992), et van Dijk et al. (2000) proposent aussi d'intéressants livres, monographies et jalons. Il convient de noter que, dans les premières œuvres sur la géologie de la Calabre, on a généralement défini deux phases : l'évolution et la déformation du socle jusqu'à l'Éocène tardif, et la phase « post-tectonique » avec la sédimentation des séquences post-orogéniques, pendant le Néogène tardif. Puis, par des études plus approfondies des affleurements et les études liées à l'extraction des hydrocarbures (sections sismiques et forages profonds), il est devenu évident que la dernière déformation est considérée comme post-Miocène, Pliocène et même post Pléistocène moyen[1].
26
+
27
+ Pendant le dernier épisode, le « Récent », la zone est caractérisée par une activité volcanique et sismique. En général, cela a été attribué à une phase de restauration isostatique après la déformation de la phase de Pléistocène moyenne. Certains auteurs ont la conviction que la subduction est encore active.
28
+
29
+ La Calabre[2] est d'abord sous domination lucanienne, puis elle est colonisée par les Grecs à partir du VIIIe siècle av. J.-C.. Ils fondèrent Locri, Crotone, Sybarys, Reggio, Caulonia et de nombreuses autres colonies sur la côte ionienne. La région est progressivement hellénisée. Elle avait une importance stratégique pour le contrôle du détroit de Messine. Avec la Sicile, elle constitue la « Grande-Grèce ». C'est la terre d'adoption de Pythagore.
30
+
31
+ À partir du IIIe siècle av. J.-C., la région passe peu à peu sous le contrôle de Rome qui l'appelle Bruttium, du nom du peuple des Bruttiens, anciens alliés de Hannibal, qui occupent la région.
32
+
33
+ À partir de la fin de l'Antiquité, elle n'échappe pas aux invasions barbares : elle est pillée et saccagée par les Wisigoths des rois Alaric et Athaulf (410/411). Alaric meurt sous les murailles de Cosenza et est enterré avec un important trésor dans le lit du Busento, qui arrose la ville. Le « trésor d'Alaric », qui a toujours échappé aux pillards et aux chercheurs de trésor, est toujours autant recherché.
34
+
35
+ Elle est également pillée par les Vandales installés en Afrique romaine, puis passe partiellement sous la domination des Ostrogoths. Lors des guerres gothiques opposant les Ostrogoths aux Byzantins, elle est ravagée par les guerriers de Totila avant de passer sous domination byzantine, puis par des bandes de Francs et d'Alamans venus (en principe) aider les Goths du nouveau roi Teias.
36
+
37
+ Les Lombards pénètrent eux aussi en Calabre peu de temps après leur invasion de l'Italie et la région subit régulièrement les attaques du duché lombard de Bénévent. Le roi lombard Liutprand est peut-être à l'origine de l'actuelle ville calabraise de Longobardi, fondée vers 735, qui tire son nom du peuple lombard (les Langobards, devenus « Lombards » pour la France; Longobardi en italien).
38
+
39
+ À partir du IXe siècle, elle commence à subir les incessants raids de pirates Sarrasins puis au Xe siècle, elle est peut-être atteinte et pillée par des bandes magyares qui se sont aventurées en Italie jusqu'à Bénévent.
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+
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+ Au XIe siècle, elle est conquise peu à peu par des Normands.
42
+
43
+ Le célèbre aventurier normand Robert Guiscard, arrivé en Italie en 1047, installe son repaire à San Marco Argentano (1048), sur les hauteurs du Crati. De là, il sème la terreur dans la région, pillant les monastères, rançonnant la population et harcelant les troupes byzantines. Les Normands expulsent peu à peu les Byzantins de Calabre et érigent la région en duché (1059), Robert devenant, en plus de duc d'Apulie, duc de Calabre et de Sicile. La prise de Reggio en 1061, achève la conquête normande de la Calabre. Cette dernière sert alors de base pour attaquer et conquérir la Sicile musulmane et sarrasine.
44
+
45
+ Roger de Hauteville, surnommé (le) « Bosse » ou « Bosso » pour sa robustesse, et son frère cadet de « Guiscard » s'installe à Mileto vers 1061. De là, il entame la longue conquête de la Sicile, achevée en 1091 avec la prise de Noto. En 1130, le duché normand de Calabre est rattaché au royaume normand de Sicile du roi Roger II de Sicile. Sous la période normande, après une période de troubles et de guerres succède, à partir du XIIe siècle, une période de prospérité. De nombreux édifices religieux sont construits ou rebâtis.
46
+
47
+ Le sort de la Calabre reste alors lié au royaume sicilien : passant tour à tour des Hauteville aux nobles Hohenstaufen (à partir de 1194-1197/1198), puis aux Français (Angevins) (seconde moitié du XIIIe siècle), aux Espagnols, aux Habsbourgs (ceux d'Espagne et ceux d'Autriche), puis aux Bourbons. En 1445 la ville de Rende avec quatre autres villages voisins fut donné a la famille des Adorno, doges a Gênes, avec le titre de comte. La famille dogale des Adorni tient Rende jusqu'en 1529 à l'extinction de la ligne des mâles. En 1532 Rende fut donné avec le titre de marquis à Fernando de Alarçon, général de Ferdinand le Catholique et puis de Charles Quint, dont les descendants gardèrent la ville jusqu'à la chute de la féodalité en 1806 provoquée par l'invasion des troupes napoléoniennes commandées par Masséna.
48
+
49
+ La Calabre est alors pendant un an le théâtre d'un conflit sanglant entre les insurgés calabrais, soutenus par l'armée anglaise, et l'armée française. De nombreuses exactions sont commises par les deux camps ; l'armée française notamment brûle églises et couvents où se réfugient les civils, conformément aux ordres du général Duhesme[3]. De nombreux viols sont commis par les soldats, ceux-ci relatant (en usant d'euphémismes) les exactions commises dans les lettres qu'ils écrivent à leurs proches[3]. Malgré la défaite française à la bataille de Maida, la Calabre est pacifiée en 1807 au prix de lourdes pertes : dix mille soldats français (soit un cinquième des effectifs engagés dans la campagne) meurent du fait des épidémies ou des combats[3]. La région reste cependant par la suite un foyer insurrectionnel.
50
+
51
+ Enfin, en 1860, la Calabre est intégrée au royaume d'Italie, réunifié.
52
+
53
+ Le déclin et la disparition de cette industrie est une conséquence de l'unité italienne.
54
+
55
+ La fin de l'ère industrielle de la Calabre et du sud de l'Italie commence à partir de 1860. C'est une conséquence du marché unique qui s'instaure après l'unité de l'Italie. La suppression des protections douanières déplace le centre économique et industriel du sud vers le nord de l'Italie. Ces effets ont été si néfastes que 140 ans après la fin du royaume des Deux-Siciles, la région en souffre encore actuellement. Aujourd'hui, la Calabre est la région la plus pauvre d'Italie et elle souffre d'un chômage important.
56
+
57
+ La Calabre subit une tradition mafieuse comparable à celle de la Sicile.
58
+
59
+ En 1989, c’est par le plus grand des hasards que sont découverts, en Calabre, 60 tonnes de déchets médicaux prêts à être incinérés dans un four industriel. Un an plus tard, le bateau Rosso s’échoue près de la petite ville côtière d'Amantea, après avoir vraisemblablement servi à transporter plusieurs tonnes de déchets radioactifs désormais évanouis dans la nature. On estime que plus de cent vaisseaux-poubelles comme le Rosso ont disparu en Méditerranée. D’autres déchets auraient été enfouis dans la vallée de l’Oliva, où des analyses ont révélé la présence de substances nocives et de césium 137 dans les sols. La Ndrangheta, la mafia calabraise, semble être aux commandes de ce trafic lucratif. Mais alors que les activistes écologistes tentent d'alerter depuis plus de vingt ans pour que la Calabre ne devienne pas la décharge de l’Europe, les pouvoirs publics restent inactifs. Les enquêteurs sont placardisés, les procès constamment repoussés, et les dossiers les plus sulfureux se perdent dans les archives. La mafia a ainsi amassé des millions d'euros grâce au trafic de déchets radioactifs[5].
60
+
61
+ Sa principale ressource est l'agriculture : oliviers, arbres fruitiers (principalement agrumes), bois (châtaignier et sapin). La Calabre produit 95 % de la culture des bergamotes. L'élevage occupe une place importante.
62
+
63
+ Le tourisme est en croissance, surtout le long de la côte du côté de Tropea, d'Amantea, Capo Vaticano, sur la mer Tyrrhénienne.
64
+
65
+ Les bronzes de Riace, deux statues du Ve siècle av. J.-C., sont considérées[Par qui ?] comme l'exemple le plus intéressant de l'art du bronze en Grèce. Elles sont conservées au Musée National de Reggio Calabria. Les deux statues représentent deux athlètes mesurant environ deux mètres de hauteur. Les lèvres et les bouts des seins sont en cuivre, les cils et les dents en argent, les yeux en ivoire et pâte de verre. Elles ont été découvertes par un pêcheur à huit mètres sous la mer à 800 mètres du rivage de Riace en 1972 et restaurées à la Direction Générale des Beaux Arts à Florence.
66
+
67
+ Le port de Gioia Tauro a été construit pour permettre l'approvisionnement en minerai et en charbon du 5e centre sidérurgique qui devait être construit en Calabre dans les années 1970. À la suite de la crise mondiale de la sidérurgie, ce projet a été abandonné et le port a été considéré pendant de longues années comme une « friche industrielle » inutilisée.
68
+
69
+ Il est en 2011 le premier port italien et le cinquième méditerranéen en termes de trafic de conteneurs[6].
70
+
71
+ L'Aéroport de Lamezia Terme a fortement développé ses liaisons nationales et internationales au cours des dernières années grâce aux vols charters et à ceux des compagnies low-cost.
72
+
73
+ La Calabre est, depuis la fin du XIXe siècle, une source importante de main d'œuvre pour de nombreux pays du monde entier comme principalement l'Argentine et le Brésil en Amérique du Sud, les États-Unis, le Canada, l'Australie, la France, la Belgique, l'Allemagne et la Suisse.
74
+ Cette émigration s'est tarie dans les années 1970, pour se diriger vers le nord de l'Italie, centre économique de la péninsule.
75
+
76
+ La région est dévenue un lieu d'immigration pour de nombreuses personnes originaires d'Europe de l'Est.
77
+
78
+ Liste des communes calabraises de plus de 20 000 habitants[7] :
fr/797.html.txt ADDED
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1
+
2
+
3
+ 5 CARBONATES (NITRATES)
4
+  5.A Carbonates without additional anions, without H2O
5
+   5.AB Alkali-earth (and other M2+) carbonates
6
+    5.AB.05 Calcite CaCO3Space Group R 3cPoint Group 3 2/m
7
+    5.AB.05 Gaspeite (Ni,Mg,Fe++)CO3Space Group R 3cPoint Group 3 2/m
8
+    5.AB.05 Magnesite MgCO3Space Group R 3cPoint Group 3 2/m
9
+    5.AB.05 Rhodochrosite MnCO3Space Group R 3cPoint Group 3 2/m
10
+    5.AB.05 Otavite CdCO3Space Group R 3cPoint Group 3 2/m
11
+    5.AB.05 Sphaerocobaltite CoCO3Space Group R 3cPoint Group 3 2/m
12
+    5.AB.05 Siderite Fe++CO3Space Group R 3cPoint Group 3 2/m
13
+    5.AB.05 Smithsonite ZnCO3Space Group R 3cPoint Group 3 2/m
14
+
15
+ Carbonates
16
+ 14. Carbonates sans H2O
17
+ 14.1.1/ Groupe de la calcite
18
+ 14.1.1.1 Calcite CaCO3
19
+
20
+ La calcite est un minéral chimique ou biochimique (biominéralisation) composé de carbonate naturel de calcium de formule CaCO3, avec des traces de Mn, Fe, Zn, Co, Ba, Sr, Pb, Mg, Cu, Al, Ni, V, Cr et Mo. L'abondance des cations autres que le calcium explique la richesse des variétés décrites pour ce minéral.
21
+
22
+ Polymorphe de l’aragonite et de la vatérite, isostructurale avec la nitratine et l'otavite, la calcite forme une série continue avec la rhodochrosite. Elle est souvent présente dans les roches carbonatées, et dans une moindre mesure dans les roches métamorphiques et les météorites.
23
+
24
+ Connue depuis l’antiquité, la calcite est abondamment décrite et analysée dès le XVIIe siècle, notamment de par les propriétés optiques curieuses du spath d’Islande : la biréfringence de ce cristal, découverte en 1669 par Rasmus Bartholin[3], sera étudiée par Christiaan Huygens (1678), Étienne Louis Malus (1810) et William Nicol (1828). Johann Carl Freiesleben (1774 – 1846) donne en 1836 à la calcite son nom de « chaux », originaire du grec khalx.
25
+ C'est à partir de ses observations sur les clivages de la calcite (qu'il nommait chaux carbonatée) que René Just Haüy a introduit la notion de « molécule intégrante », plus tard remplacée par celle de maille cristalline, introduite par Gabriel Delafosse. Il passe à ce titre pour l'inventeur, avec Jean-Baptiste Romé de L'Isle, de la cristallographie (voir l'article cristal).
26
+
27
+ Constituant principal de nombreuses roches sédimentaires (calcaires et marnes), c'est un des carbonates les plus abondants. La calcite peut se former suite à des processus géochimiques de nature inorganique ou biotique lorsque les solutions deviennent sursaturées en bicarbonate de calcium :
28
+
29
+ La calcite cristallise dans le système cristallin trigonal à réseau rhomboédrique[4] et dans une palette infinie de cristaux. La maille primitive est un rhomboèdre aigu, contenant deux unités formulaires de CaCO3 dont les caractéristiques sont:
30
+
31
+ Le groupe de la calcite est composé de minéraux de formule générale ACO3, où «A» peut être un ou plusieurs ions métalliques (+2) tout particulièrement le calcium, le magnésium, le fer, le manganèse, le zinc, le cadmium, le cobalt et le nickel. La symétrie des membres de ce groupe est trigonale.
32
+
33
+ Il existe de très nombreux synonymes pour ce minéral[5] :
34
+
35
+ La calcite pure est incolore et blanchâtre. Sa masse volumique est de 2,71 g/cm3. Elle est classée de dureté 3 dans l'échelle de Mohs. Sa solubilité dans l'eau pure est de l'ordre de 15 à 20 mg/l. Sa capacité thermique molaire est de l'ordre de 81,8 J mol−1 K−1 (19,57 cal mol−1 °C−1) à 25 °C .
36
+
37
+ La calcite, sous ses formes issues de l'industrie extractive (calcaire, carbonate de calcium) a de très grandes applications industrielles : dans la construction (ciment, chaux, pierres d’ornement...), comme fondant dans la verrerie et dans la métallurgie; elle sert de matière première pour l'industrie chimique, pour la fabrication d'engrais et pour beaucoup d'autres usages. Elle fait effervescence à l'acide chlorhydrique dilué à froid selon une réaction qui donne des sels de calcium, de l'eau et du dioxyde de carbone, qui est à la pression atmosphérique et à température ambiante, gazeux et volatil[13] :
38
+
39
+ La calcite, est un cristal biréfringent. Les nicols, spaths sciés en deux et recollés avec du baume du Canada, ont longtemps constitué les seuls filtres polariseurs à disposition des physiciens et des minéralogistes.
40
+
41
+ La calcite pure est incolore ou blanche. La présence de cations autres que le calcium, et notamment de métaux de transition, lui donne une coloration allochromatique jaune, orange, rouge, vert, bleu, brun, gris. Elle peut, selon les impuretés qu'elle contient, présenter les phénomènes de fluorescence, phosphorescence, thermoluminescence, triboluminescence.
42
+
43
+ Biréfringence de la calcite.
44
+
45
+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
46
+
47
+ Luminescence : Mn2+ active tandis que Fe2+ supprime la cathodoluminescence de la calcite.
48
+
49
+ La calcite est un minéral au clivage net.
50
+ Elle est incolore ou faiblement colorée en brun en lumière polarisée non analysée (ou lumière dite « naturelle ») avec des irisations au niveau des clivages.
51
+ Elle possède un pléochroïsme de relief très marqué.
52
+ En lumière polarisée analysée, la calcite polarise dans les teintes pastel d'ordre trois, principalement dans des couleurs rose et verte.
53
+ Cette propriété pourrait être à la base de la pierre de soleil, qui aurait permis aux navigateurs danois de s'orienter sans boussole[14].
54
+
55
+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
56
+
57
+ Il existe plusieurs types de pseudomorphoses de divers minéraux en calcite. Les plus connues se déclinent sous le nom de glendonite David and Taylor (1905)[39]. Ce terme mal attribué désigne des pseudomorphoses, souvent en plusieurs générations, de différents minéraux dont l'ikaite, la thénantite[40] ou la glaubérite[41].
58
+ L’étymologie dérive du topotype : Glendon, New South Wales, Australie.
59
+
60
+ Il existe plusieurs termes qui peuvent être considérés comme synonymes :
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+
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+ En France :
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+ Le calcium est l'élément chimique de numéro atomique 20, de symbole Ca.
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+ C'est un métal alcalino-terreux gris-blanc et assez dur. Il n'existe pas à l'état de corps pur dans la nature. C'est le cinquième élément le plus abondant de la croûte terrestre (plus de 3 %). Il est vital pour de nombreuses espèces : formation des os, des dents et des coquilles (il compose 1 à 2 % du poids du corps humain d'un adulte[9]). Le calcium joue également un rôle très important en physiologie cellulaire, tout en étant un poison cellulaire au-delà d'une certaine dose.
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9
+ La chaux était déjà préparée par les Romains dès le Ier siècle, mais ce n'est qu'en 1808 que le calcium fut découvert. En apprenant que Jöns Jacob Berzelius et Magnus Martin Pontin (de) avaient préparé un amalgame de calcium par électrolyse de la chaux dans du mercure, Humphry Davy fut capable d'isoler le métal impur.
10
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11
+ Le calcium possède 24 isotopes connus de nombre de masse variant entre 34 et 57, mais aucun isomère nucléaire connu. Cinq de ces isotopes sont stables, 40Ca, 42Ca, 43Ca, 44Ca et 46Ca (mais 40Ca et 46Ca sont soupçonnés d'être des radioisotopes à vie extrêmement longue, mais aucune désintégration n'a pour l'instant été observée), et un radioisotope (48Ca) a une demi-vie tellement longue (43×1018 années, soit presque 3 milliards de fois l'âge de l'univers) qu'il est considéré pour les cas pratiques comme stable. Le calcium 40 représente 97 % du calcium naturel.
12
+
13
+ Le calcium peut être produit par électrolyse du fluorure de calcium mais plus couramment par réduction sous vide de la chaux (CaO) par de la poudre d'aluminium.
14
+
15
+ Il brûle avec une flamme jaune-rouge ; exposé à l'air sec il forme une couche protectrice blanche d'oxyde et de nitrure.
16
+ Il réagit violemment avec l'eau dont il déplace l'hydrogène et forme alors de l'hydroxyde de calcium Ca(OH)2.
17
+
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+ Dans tous ses composés connus le calcium est présent sous la forme du cation Ca2+.
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+
20
+ Le calcium peut aussi s'allier à différents autres métaux. L'alliage calcium-silicium, appelé silico-calcium, est un adjuvant de la préparation de certains aciers.
21
+
22
+ Le calcium est de loin le métal le plus abondant dans le corps (1 à 2 % en masse). Il est majoritairement entreposé dans les os, dont il fait partie intégrante. Il contribue à la formation de ces derniers, ainsi qu'à celle des dents, et au maintien de leur santé. Les mécanismes de maintien d'une concentration plasmatique normale en calcium ionisé se font si nécessaire aux dépens du squelette et une diminution trop importante de l'apport calcique aussi bien qu'une augmentation des excrétions entraîne un risque pour le squelette et la santé (ostéoporose chez l'adulte, rachitisme chez l'enfant, exacerbation du risque saturnisme, etc.).
23
+
24
+ Le calcium joue aussi un rôle essentiel dans la coagulation sanguine, le maintien de la pression sanguine et la contraction des muscles, dont le cœur, via son importance dans les fonctions neuromusculaires. Il intervient dans le fonctionnement de nombreux processus enzymatiques.
25
+
26
+ Chez l'humain, il est plus ou moins bioassimilable selon ses formes, selon l'âge et l'état hormonal de la personne, mais aussi en fonction d'inhibiteurs ou de promoteurs de l'assimilation présent dans les aliments, deux facteurs qui sont encore mal compris et font l'objet d'études[10]. Le calcium ionisé ou chélaté (par certains peptides naturellement présent dans certains aliments) semble pouvoir être plus bioassimilable[11].
27
+
28
+ Le calcium intervient dans la formation des os et des dents ; son déficit va donc les affecter (ostéoporose, problèmes de croissance). Son déficit peut provoquer l'apparition de calculs rénaux (le calcium neutralise les oxalates dans le système digestif) et son excès risque d'augmenter le risque cardiovasculaire[12].
29
+
30
+ De plus, il intervient dans les échanges cellulaires et est, de ce fait, vital. Son taux sanguin (calcémie) est extrêmement régulé, pour éviter des variations fatales à l'organisme. Les hormones impliquées dans cette régulation sont la parathormone et la calcitonine, bien que le rôle « hormonal » de la calcitonine soit discuté étant donné que son augmentation n'entraîne pas de modification sur le métabolisme phospho-calcique. Il serait plus juste de considérer la parathormone et le calcitriol (dérivé de la vitamine D) comme les deux principales hormones du métabolisme phospho-calcique. Voir aussi métabolisme du calcium. Le calcium sert aussi à réguler le pH corporel, il est relargué des os lorsqu'il y a une acidification du milieu interne provoquée par une consommation de produit acidifiant (protéines, laits…) et une faible consommation de végétaux, qui ont un effet alcalinisant.
31
+
32
+ Le risque de cancer du côlon semble diminué par un régime riche en calcium. La majorité des études épidémiologiques indiquent que les gens dont l'alimentation contient le plus de calcium ont moins fréquemment un cancer colorectal. Plus de 25 publications scientifiques montrent que le calcium diminue la cancérogenèse colique chez les rongeurs[13]. Enfin, trois essais cliniques contrôlés montrent que la prise d'un supplément de carbonate de calcium (1 à 2 g/j) diminue la récurrence des polypes de 15 à 30 % chez des volontaires[13] : il semble donc que le calcium prévienne le cancer colorectal.
33
+
34
+ Le calcium intervient aussi dans la contraction musculaire par l'intermédiaire de l'ion calcium Ca2+. Le calcium est stocké dans le muscle dans des citernes et est libéré sous l'influx nerveux pour activer les molécules d'actine qui vont permettre la contraction musculaire (voir myocyte).
35
+
36
+ L'équilibre calcique est déterminé par la relation entre les apports calciques d'une part, et l’absorption et l'excrétion du calcium d'autre part. Des variations relativement faibles dans l'absorption et l'excrétion du calcium peuvent neutraliser un apport élevé ou compenser un apport faible[14].
37
+
38
+ Les besoins nutritionnels en calcium sont ainsi essentiellement déterminés par la balance entre l'efficacité de l'absorption et le taux d'excrétion — l'excrétion se produisant par les voies intestinale (fèces) et rénale (urine), par la desquamation, par la perte des cheveux et celle des ongles. Chez l'adulte le taux d'absorption du calcium via le système digestif doit correspondre à l'ensemble des pertes quotidiennes afin d'assurer la préservation du squelette ; chez l'enfant et l'adolescent un apport supplémentaire est nécessaire pour couvrir les besoins de l'accroissement du squelette[14].
39
+
40
+ Le métabolisme du calcium est sujet à de considérables variations inter-individuelles, à la fois en ce qui concerne l'absorption et l'excrétion du calcium, pour des raisons qui ne sont pas encore complètement connues mais qui incluent la vitamine D, l'apport en sodium et en protéines, l'âge, la ménopause chez la femme. Voir infra certains de ces facteurs.
41
+
42
+ À de bas niveaux d'apport calcique le calcium est principalement absorbé par transport actif transcellulaire, tandis qu'à de plus hauts niveaux d'apport une proportion de plus en plus importante du calcium est absorbée par simple diffusion paracellulaire. L'absorption varie ainsi en fonction inverse de l'apport calcique, variant de 70 % pour de très bas niveaux d'apport à 35 % environ pour des apports calciques importants.
43
+
44
+ En tenant compte des pertes calciques incompressibles (selles, urines, desquamation, sueur) le pourcentage net d'absorption (apports moins pertes) est négatif pour de bas niveaux d'apport, devient positif avec l'augmentation des apports, atteint un pic à environ 30 % d'absorption pour un apport quotidien d'environ 400 mg, puis recommence à diminuer pour des apports allant au-delà de ce taux[14].
45
+
46
+ La part non absorbée du calcium se retrouve principalement dans les selles, accompagnée de la part non absorbée du calcium contenu dans les sucs digestifs[14].
47
+
48
+ L'excrétion urinaire de calcium est extrêmement sensible aux modifications du taux plasmique de calcium : des diminutions à peine détectables de moins de 2 mg de calcium par litre de plasma sanguin suffisent pour induire une diminution trente fois supérieure de l'excrétion urinaire de calcium. Cette réponse rénale très sensible à la privation de calcium se combine avec la relation inverse entre apport calcique et taux d'absorption pour stabiliser la concentration plasmatique de calcium ionisé (en cohérence avec son importance physiologique) et pour préserver l'équilibre entre les entrées et les pertes calciques. Cependant il existe un niveau incompressible de pertes calciques dans les urines, qui dans le contexte du niveau de consommation en sel et en protéines des pays développés se situe à environ 140 mg/j[14].
49
+
50
+ En plus des pertes calciques urinaires et fécales, il existe des pertes à travers la desquamation, la chute de cheveux, les ongles. Ces pertes insensibles, difficiles à mesurer, seraient de l'ordre de 40 à 60 mg par jour et ne varient pas avec le niveau d'apport calcique dans l'alimentation[14].
51
+
52
+ Il s'agit principalement du sodium et des protéines animales (qui tous deux augmentent les pertes calciques urinaires), et de la vitamine D du fait de son rôle dans l'homéostasie et l'absorption du calcium[14].
53
+
54
+ Au bilan, les facteurs alimentaires qui influencent les pertes urinaires de calcium ont une influence majeure sur la balance calcique et pourraient même être de plus grande importance que ceux qui influencent la disponibilité intestinale du calcium ; les pertes urinaires en calcium sont plus importantes dans les alimentations qui contiennent des apports élevés en protéines animales, sulfates, sodium, café, thé et alcool, que dans les régimes alimentaires qui en intègrent des quantités plus faibles[15].
55
+
56
+ Le taux urinaire de calcium (calciurie) est relié à celui du sodium (natriurie) et l'administration de sodium augmente l'excrétion urinaire de calcium, possiblement parce que le sodium entrerait en compétition avec le calcium pour la réabsorption au niveau des tubules rénaux. Les restrictions en sel diminuent la calciurie, donc les besoins nutritionnels en calcium, et inversement la consommation alimentaire de sel augmente ces besoins. S'il est cependant difficile d'en déduire des recommandations nutritionnelles au niveau mondial du fait du manque de données pour beaucoup de pays[14], les études existantes montrent que chaque apport supplémentaire de deux grammes de sel alimentaire entraîne une excrétion urinaire de calcium de 30 à 40 mg en moyenne[15].
57
+
58
+ Il est connu depuis les années 1960 que l'apport alimentaire de protéines –- et particulièrement de protéines animales[16] – augmente l'excrétion urinaire de calcium[14],[17]. Cela est cohérent avec la constatation faite par ailleurs que la prévalence des fractures de la hanche est liée aux apports en protéines animales[14],[18]. Il a été trouvé dans une population japonaise que l'excrétion de calcium est significativement corrélée positivement avec l'apport alimentaire de protéines animales, mais pas avec celui de protéines végétales[19]. Inversement, diminuer l'apport en protéines animales diminue les pertes urinaires en calcium[20].
59
+
60
+ Le mécanisme par lequel les protéines animales influent sur l'excrétion du calcium n'est pas complètement compris. Une augmentation du taux de filtration glomérulaire en réponse aux apports protéiques a été suggéré, mais ne semble pas pouvoir en l'état actuel des connaissances expliquer à lui seul cette constatation[14]. Le mécanisme considéré comme le plus important par la majorité des études est l'effet de la charge acide contenue dans les aliments d'origine animale (due notamment aux acides aminés sulfurés contenus en quantité plus importante dans les protéines animales, et à la concentration plus importante en ions phosphates)[15],[21], du fait qu'une charge acide est, sur le long terme, compensée entre autres par la fixation des ions H+ par les phosphates acides libérés par le métabolisme phosphocalcique osseux, ceci entraînant la libération conjointe de carbonate de calcium osseux. La complexation dans les tubules rénaux du calcium par les ions sulfates et phosphates relargués par le métabolisme des protéines jouerait également un rôle[14],[15]. Le taux urinaire de calcium est significativement relié à celui du phosphate urinaire et la plus grande partie du phosphore contenu dans les urines des personnes adoptant un mode d'alimentation occidental provient des aliments d'origine animale ingérés[14]. Cela est également observé pour le sulfate urinaire, même si l'effet est probablement moins important que celui des ions phosphates.
61
+
62
+ Quoi qu'il en soit, aucune conclusion définitive ne peut encore se dégager de la lecture de la littérature scientifique pour expliquer la corrélation positive entre l'apport en protéines d'origine animale et l'augmentation de la calciurie et de la prévalence des fractures. Nombreux d'ailleurs sont les auteurs à insister sur le besoin d'études complémentaires, malgré des décennies de recherche sur ce point.
63
+
64
+ Des études ont montré que les pertes urinaires en calcium sont plus faibles dans les régimes alimentaires alcalins, riches en légumes et fruits ou en bicarbonates[15],[22].
65
+
66
+ Bien qu'il soit considéré dans certaines études que les produits à base de soja ont un taux de phytates élevé pouvant réduire l'absorption du calcium, d'autres études n'ont pas constaté de différence clinique selon que l'alimentation comprenne du lait de vache ou de soja[15].
67
+
68
+ Les phytates, présents dans l'enveloppe de nombreuses céréales ainsi que dans certaines noix, certaines graines, certains légumes, peuvent former des sels de calcium insolubles dans l'appareil gastro-intestinal[15].
69
+
70
+ Les oxalates (que l'on peut trouver par exemple dans les épinards, la rhubarbe, les noix, l'oseille) en excès peuvent précipiter le calcium dans l'intestin ; ainsi, s'il a été démontré que la biodisponibilité du calcium des légumes verts pauvres en oxalates (par exemple chou ou brocoli) est supérieure à celle du lait de vache[22], à l'inverse le calcium des épinards ou du cresson est moins bien absorbé[15].
71
+
72
+ Si ces facteurs ont généralement une faible importance dans les régimes alimentaires[14],[15], leur importance dans un régime végétarien strict pourrait équilibrer les effets bénéfiques d'une baisse de l'excrétion urinaire du calcium due à un faible apport en protéines animales[17].
73
+
74
+ Les tanins (tels que ceux du thé) peuvent également former des complexes réduisant l'absorption du calcium.
75
+
76
+ Le lactose du lait, pris séparément, favorise l'absorption du calcium ; cependant son effet est contrebalancé par celui des protéines animales également contenues dans le lait. Finalement, le lactose du lait contribue peu à l'amélioration de l'absorption en calcium et aucune étude ne montre que le calcium du lait est plus efficacement absorbé que celui de n'importe quel sel de calcium. La proportion absorbée de calcium du lait dépasse rarement 40%[15].
77
+
78
+ Il n'a pas été démontré que le calcium des eaux minérales, sous forme de bicarbonate ou de sulfate, est mieux absorbé que d'autres sources de calcium[15].
79
+
80
+ Les recommandations nutritionnelles de la FAO se basent sur les relations entre l'apport calcique et l'absorption et l'excrétion du calcium, déterminées par une analyse des études existantes. L'équilibre, selon la FAO, est atteint avec un apport quotidien de 520 mg en tenant compte des pertes fécales incompressibles, qui montent à 840 mg en tenant compte des pertes urinaires et celles liées à la desquamation, et à 1 100 mg lorsque les pertes liées à la ménopause sont incluses[14].
81
+
82
+ La prise en compte des apports alimentaires en protéines animales a un effet majeur sur les besoins nutritionnels en calcium, les deux étant positivement corrélés[14]. Elle contribue également à rapprocher les apports recommandés en calcium des apports calciques réels observés dans une grande partie des populations au niveau mondial. En ce qui concerne le sodium, si les apports en sel dans le régime alimentaire étaient réduits, les besoins en calcium pourraient diminuer à un niveau aussi bas que 450 mg/j. Une meilleure attention portée au taux de vitamine D (par une exposition suffisante au soleil ou par des apports suffisants) pourrait encore diminuer les besoins nutritionnels en calcium[14].
83
+
84
+ Les apports nutritionnels conseillés sont finalement de 900 mg par jour chez l'adulte[24] qui consomme une alimentation occidentale. Une étude de l'OMS montre que les ANC varient sensiblement entre les pays développés[25]. Parallèlement, les apports journaliers recommandés sont de 800 mg par jour (pour une femme adulte)[26].
85
+
86
+ Selon l'OMS[27] et la FAO[28], un besoin de calcium beaucoup plus bas (500 mg/jour) est observé chez les personnes ayant une alimentation beaucoup plus végétarienne, qui s'exposent suffisamment au soleil (vitamine D) et qui ont une activité physique non sédentaire. En effet, l'ingestion d'acides aminés soufrés (comme la méthionine) en grandes quantités augmenterait la déperdition de calcium dans les urines. Ces acides aminés soufrés se trouvent en grande quantité dans les viandes, les poissons, les œufs, les charcuteries.
87
+
88
+ Une étude portant sur une cohorte de population en Suède a mis en évidence une mortalité plus élevée pour les femmes ingérant plus de 1 400 mg de calcium par jour, en particulier sous forme de supplément[29]. Par ailleurs, plusieurs études établissent une corrélation entre une forte ingestion de calcium et une incidence élevée de cancer de la prostate[30].
89
+
90
+ Le calcium est présent dans de nombreux aliments de consommation courante.
91
+
92
+ Les produits laitiers constituent actuellement la principale source de calcium alimentaire (plus des deux tiers des aliments consommés) des pays occidentaux. Le calcium y est présent sous une forme permettant une absorption intestinale de l'ordre de 30 %, mais augmentant l'excrétion urinaire de calcium[20]. Les produits très riches en calcium et en phosphore entraînent une hypercalcémie et hyperphosphatémie temporaires, avec une inhibition de la synthèse de vitamine D[citation nécessaire].
93
+
94
+ D'autres aliments contiennent du calcium : eau du robinet, amandes, pistaches, dattes, persil, figues, cresson, cacao, pissenlit, oranges, haricots secs, jaune d'œuf, graines de sésame (tahini), graines de pavot, brocoli, choux, épinard (les légumes à feuilles vertes en général), certains poissons…
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+
96
+ Selon la plupart des sources[15],[31],[32],[33],[34], le calcium du lait est absorbé à environ 30 %.
97
+
98
+ Pour l'évaluation de la biodisponibilité réelle, il faut aussi tenir compte des facteurs alimentaires qui influencent la perte urinaire du calcium absorbé. Ainsi, l'absorption simultanée de phosphore diminue l'excrétion urinaire de calcium. À l'inverse, les composants « acidogènes » du régime, comme les sulfates (en particulier dans les eaux minérales sulfatées calciques), augmentent la calciurie (élimination de calcium par voie urinaire).
99
+
100
+ Enfin, la fixation du calcium absorbé dans le tissu osseux (prévenant l'ostéoporose) dépend de nombreux autres facteurs, en particulier hormonaux (voir ci-dessus).
101
+
102
+ L'absorption de calcium sous forme de comprimés permet d'augmenter son apport journalier si ce dernier n'est pas optimal. Il est parfois associé à la prise de vitamine D. L'intérêt d'une supplémentation en calcium chez une personne non dénutrie n'est cependant pas établi : la densité minérale osseuse n'augmente que peu, même si le calcium est associée à la prise de vitamine D et ne progresse plus après un an[35]. Il n'existe, par ailleurs, pas de diminution du risque de fracture[36]. L'effet secondaire le plus noté reste une constipation[37]. Le syndrome des buveurs de lait, dans sa forme moderne, est dû principalement à la consommation de carbonate de calcium : c'est la troisième cause d'hypercalcémie et la seconde cause d'hypercalcémie sévère[38]. Cette supplémentation pourrait être associée avec un risque majoré de maladies cardio-vasculaires[39],[40], même si cette donnée reste discutée[41],[42].
103
+ Mais les médicaments destinés à l'ostéoporose servent aussi à soigner les maladies telles que l'anorexie ou boulimie afin de subvenir au manque de nutriments équilibrés dans le corps dus à l'absence de ceux-ci du fait des problèmes que cela engendre.
104
+
105
+ Pour la femme en ménopause et les personnes âgées, les apports journaliers recommandés de calcium sont de 1 200 à 1 500 mg.
106
+
107
+ Le calcium est produit par aluminothermie de la chaux, c’est-à-dire une réaction d'oxydo-réduction où la chaux − l’oxyde de calcium CaO − est réduite par l'aluminium dans des fours où l'on établit le vide.
108
+
109
+ De façon simplifiée :
110
+
111
+ On introduit dans le four des pastilles formées à partir d'un mélange de chaux et de poudre d'aluminium. Le four est chauffé électriquement ou à l'aide d'un combustible fossile. Le calcium formé au cours de la réaction se dégage sous forme de vapeur, et l'on dispose(dans le circuit d'aspiration établissant le vide dans le four) un condenseur où il vient se déposer. Le résidu de la réaction est de l'aluminate de calcium (combinaison d'alumine et de chaux).
112
+
113
+ Ils sont nombreux et parfois anciens ; Ainsi depuis la préhistoire le calcium (issu de la craie et transformé par la calcination, de l'hydratation, du frittage, la recarbonatation ou la micronisation...) est présent dans les mortiers, ciments, enduits, pigments, agents fondants, charges minérales, dont comme correcteurs de rhéologie utilisés dans de nombreuses peintures, encres, polymères plastiques et caoutchouc, etc. Des Carbonates de calcium (et de magnésium) sont utilisés (calcins) dans l'industrie du verre, de la céramique et dans la production de fonte. Le sucre est purifié par l'Industrie du sucre au moyen d'oxyde de calcium et d'hydroxyde de calcium. L'Industrie papetière utilise le stéarate de calcium comme enduit de couchage pour donner un aspect lisse à la surface des papiers glacés. L'Hydroxyde de Calcium est un réactif utilisé pour fabriquer industriellement la gélatine.
114
+
115
+ Plus récemment le Calcium, ou des molécules à base de calcium se sont montrés être un bon substitut :
116
+
117
+ La France, en 2014, est nette importatrice de calcium, d'après les douanes françaises. Le prix moyen à la tonne à l'import était de 3 700 €[44].
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+ Une calculatrice ou calculette (terme souvent considéré comme péjoratif par les fabricants) est une machine conçue pour simplifier et fiabiliser des opérations de calcul. D'abord mécanique, puis électromécanique, la machine à calculer est devenue électronique dans les années 1960, avec l'introduction de la première machine à calculer électronique en 1961, suivie d'une miniaturisation accélérée des circuits intégrés.
2
+
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+ Les machines les plus simples se limitent aux quatre opérations arithmétiques usuelles, tandis que les calculatrices programmables les plus sophistiquées disposent d'une expressivité équivalente aux ordinateurs (voir Machine de Turing et Turing-complet).
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+
5
+ Bien qu'il n'y ait pas, à proprement parler, de filiation technologique entre les calculatrices mécaniques et les calculatrices électroniques, il n'est pas inutile d'évoquer ici les outils utilisés pour le calcul avant l'arrivée des calculatrices, ni de rappeler que cette arrivée sur le marché a stoppé net la fabrication des calculatrices mécaniques et électromécaniques ainsi que des instruments comme la règle à calcul.
6
+
7
+ En 1645, la première machine à calculer, introduite au grand public, la pascaline, fait son apparition pour les additions et soustractions. Inventée par Blaise Pascal, elle lance le développement des machines à calculer.
8
+
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+ En 1673, Leibniz présente une machine à multiplier où une partie mobile se décale à chaque fois d'un cran vers la gauche (comme pour une multiplication à la main).
10
+
11
+ En 1820, Thomas de Colmar invente la première machine à calculer industrielle, l'arithmomètre, et la commercialise en 1851. Le calcul des racines carrées figure dans son mode d'emploi.
12
+
13
+ En 1843, le suédois Georg Scheutz fait fonctionner sa propre « machine à différence »[réf. nécessaire].
14
+
15
+ Vers 1850, l'anglais Charles Babbage conçoit la Difference engine, prévue pour calculer des fonctions polynomiales et tabuler les résultats[a]. Toutefois, cette machine n'a pu être construite à l'époque en raison de problèmes financiers. Cependant, entre 1990 et la fin des années 2000 le Science Museum de Londres a construit deux exemplaires complètement fonctionnels de cette machine[1].
16
+
17
+ Entre 1820 et 1940, des milliers de brevets[2] sont pris pour des machines mécaniques, actionnées manuellement ou grâce à un moteur électrique.
18
+
19
+ Vers 1901, les premières machines à dix touches font leur apparition aux États-Unis.
20
+
21
+ En 1948, est introduite la Curta (machine à calculer portative ayant l'ergonomie d'un moulin à poivre, et une manivelle de moulin à café) capable d'effectuer les quatre opérations de base[b] et les racines carrées.
22
+
23
+ Triumphator CRN1 (calculatrice à curseurs de 1958)
24
+
25
+ Walther WSR160 (calculatrice à curseurs de 1960)
26
+
27
+ Olivetti Divisumma 24 (« 4 opérations » imprimante électrique de 1964.) (le capot est enlevé pour montrer la mécanique.)
28
+
29
+ Facit NTK (1964)
30
+
31
+ Nisa K
32
+
33
+ Facit GMBH
34
+
35
+ Contex 10 (additionneuse imprimante manuelle)
36
+
37
+ Curta (1948)
38
+
39
+ Friden Modèle 132 calculatrice dans la collection du Musée des enfants d'Indianapolis.
40
+
41
+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
42
+
43
+ Le principal progrès de l’électricité a été de remplacer la « manivelle » des machines à calculer « à curseurs » par un moteur électrique. Ce moteur permettait de rendre les calculs moins pénibles et plus rapides.
44
+
45
+ Contrairement aux machines à curseurs, elles imprimaient leurs calculs. Les calculatrices à imprimantes étaient d'abord limitées aux additions et aux soustractions (d'où leur nom d'« additionneuses »), puis les premières « multiplicatrices » apparurent au début des années 1960.
46
+
47
+ Vers 1963, seuls les constructeurs Olivetti avec sa Divisumma 24[3] et Remington avec sa Pringtime, avaient mis sur le marché une « 4 opérations imprimante »[réf. nécessaire].
48
+
49
+ La calculatrice électronique ne descend pas des calculatrices mécaniques, mais bien des premiers ordinateurs. Les calculs y sont exécutés en binaire, sans l'intervention de la moindre mécanique. Le chemin de la miniaturisation durera près de 20 ans avant que la calculatrice électronique ne détrône, au milieu des années 1970, les machines mécaniques et les règles à calcul omniprésentes.
50
+
51
+ Les premières calculatrices électroniques[c] ont d'abord été de bureau à cause de leur poids, de leur taille et de la nécessité de les alimenter sur le secteur. Leur affichage était fréquemment réalisé avec des tubes Nixie.
52
+
53
+ En 1961, ANITA Mark VII[4] et Mark VIII[5] sont les premières calculatrices électroniques destinées au grand public, composées de tubes à vide pour l'électronique et de tubes Nixie pour l'affichage.
54
+
55
+ Les premières calculatrices « grand public » sont apparues ensuite lorsque la miniaturisation des composants (avec en particulier les premiers circuits intégrés) et la baisse de leur coût ont permis de fabriquer des machines à calculer de petite taille alimentées par des piles ordinaires ou des batteries rechargeables.
56
+
57
+ En 1967, la société américaine Texas Instruments crée un premier prototype et en dépose le brevet[6].
58
+
59
+ En janvier 1971, la première véritable calculatrice de poche et électronique, avec un écran DEL est la LE-120A de Busicom[7].
60
+
61
+ En septembre 1971, la première calculatrice électronique ayant été mise sur le marché français est ICC-804D de Sanyo[8].
62
+
63
+ Les premières calculatrices de poche spécialisées sont commercialisées dans les années 1970, avec :
64
+
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+ L'affichage des résultats de calculs des premières calculatrices se faisait successivement au moyen de :
66
+
67
+ Les premières machines mécaniques n'effectuaient que les additions/soustractions. Les premières machines électromécaniques puis électroniques pouvaient effectuer les quatre opérations arithmétiques. La grande différence des machines électroniques avec les machines mécaniques ou électromécaniques est l’exécution des opérations en silence et instantanément. Il fallait plusieurs secondes pour une multiplication et 10 à 20 minutes pour une division avec la très performante Olivetti Divi24 électromécanique. Peu de temps après, quelques-unes surent effectuer des racines carrées. D'abord de bureau, avec ou sans mémoire(s) elles sont de taille importante ; au moins 30 × 30 cm environ (Casio, Friden, Sharp, Adler…) et équipées de tubes Nixie (12, 14 voire 16 tubes).
68
+
69
+ Dans les années 1970, elles se miniaturisent pour devenir portables grâce à l'affichage à sept segments (généralement des diodes) puis très vite, elles deviennent de poche (Sanyo, Canon, Adler…) grâce à l'utilisation de piles ou d'accumulateurs d’électricité et un écran à cristaux liquides.
70
+
71
+ Une autre avancée fut l'apparition du bloc d'impression Seiko qui équipera très longtemps la plupart des calculatrices électroniques de bureau[réf. nécessaire].
72
+
73
+ Dès qu'elles respectèrent les priorités entre opérations et que les fonctions trigonométriques apparurent, on parla de calculatrices scientifiques (par exemple Hewlett-Packard avec la HP-35 sortie en 1972).
74
+
75
+ De nos jours, les calculatrices graphiques disponibles au public sont parmi les plus performantes. Permettant d'afficher la représentation graphique d'une fonction, elles sont notamment produites par Texas Instruments, Casio, Hewlett-Packard et dans une moindre mesure par Sharp ou Brother.
76
+
77
+ Dès le milieu des années 1960, Hewlett-Packard optant pour la notation polonaise inverse[f] produit les calculatrices de bureau, de la série HP-98XX, dont l'efficacité et la précision dépassent sensiblement celles des autres marques. Dès l'introduction de sa première calculatrice scientifique de poche[g] en 1972, la HP-35 (qui doit son nom au nombre de touches), la firme Hewlett-Packard s'impose dans la communauté scientifique et chez les étudiants.
78
+
79
+ En 1974, Texas Instruments produit la calculatrice scientifique SR-50 avec des fonctionnalités similaires à celles d'HP.
80
+
81
+ Le prix des calculatrices basiques est aujourd'hui très faible (moins d'une heure de travail), mais il n'en a pas toujours été ainsi. Pour l'anecdote, au début des années 1970, les premières calculatrices scientifiques de poche HP-35 coûtaient à peu près la moitié du salaire mensuel d'un enseignant. Il était donc hors de question de les mettre sans protection à disposition d'un public d'étudiants, c'est pourquoi HP vendait également un « socle » destiné à recevoir ces machines[h]. Les calculatrices ne supplantèrent la règle à calcul qu'au milieu des années 1970.
82
+
83
+ On distingue les calculatrices simples « quatre opérations », les calculatrices financières, les calculatrices scientifiques, graphiques ou non, et les calculatrices formelles.
84
+
85
+ Les évolutions postérieures furent les suivantes :
86
+
87
+ HP-35 Calculatrice scientifique (1972)
88
+
89
+ Calculatrice scientifique Sanyo CZ-8127[j] (1977).
90
+
91
+ Calculatrice scientifique programmable HP-15C à notation polonaise inverse (1982).
92
+
93
+ Calculatrice solaire ultraplate (épaisseur ~2 mm), (1990).
94
+
95
+ Calculatrice électronique « basique »[k].
96
+
97
+ Calculatrice scientifique TI-83 Plus.
98
+
99
+ Calculatrice fantaisiste.
100
+
101
+ Calculatrice scientifique Famaprem CPC-400.
102
+
103
+ Montre Casio avec une calculette intégrée.
104
+
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
106
+
107
+ Une fonction calculatrice est également incluse dans les ordinateurs de bureau, portables ou non, dans tous les systèmes d'exploitation grand public, dans les assistants personnels et dans la quasi-totalité des téléphones mobiles actuels.
108
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109
+ Le marché de la calculatrice scolaire en France est un duopole formé autour de l'américain Texas Instruments et du japonais Casio. Casio domine le marché au début des études secondaires, le collège, là où TI a la part de marché la plus importante en fin de secondaire, au lycée, et dans les études scientifiques supérieures[9],[10]. Aux États-Unis, TI est en situation de quasi-monopole, avec 93 % de part de marché. Un marketing poussé vise les professeurs de mathématiques et de physique, lesquels préfèrent souvent imposer un même modèle dans leur classe, plus pratique car les fonctionnements sont différents d'une marque à l'autre. En conséquence de quoi, les calculatrices coûtent cher, disposent souvent de fonctions trop avancées pour les élèves, et les marges des fabricants sont élevées : elles s'élèveraient ainsi à plus de 50 % pour TI[11],[12]. Le modèle 84 Plus de TI dont le coût de revient est estimé à 15 ou 20 $ se vend ainsi 120 $ aux États-Unis, le même prix que lors de son lancement en 2004. L'entreprise fait du lobbying pour que des cours d'algèbre soient obligatoires au Texas, et ainsi assurer ses ventes[13],[14].
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+ Anthophila
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+
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+ Clade
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+
5
+ Les abeilles (Anthophila) forment un clade d'insectes hyménoptères de la superfamille des Apoïdes. Au moins 20 000 espèces d'abeilles sont répertoriées sur la planète[1] dont environ 2 000 en Europe et près de 1 000 en France[2]. En Europe, l'espèce la plus connue est Apis mellifera qui, comme la plupart des abeilles à miel, appartient au genre Apis. Cependant, la majorité des abeilles ne produit pas de miel, elles se nourrissent du nectar des fleurs. Une abeille d'hiver peut vivre jusqu'à 10 mois, tandis qu'une abeille d'été peut vivre jusqu'à 1 mois.
6
+
7
+ Les abeilles peuvent être classées selon leur mode de vie : abeilles domestiques ou sauvages, solitaires ou bien sociales, etc. Elles sont nettement distinctes des guêpes par leur morphologie et leur comportement, notamment leur alimentation. Les bourdons en revanche sont un groupe particulier d'abeilles[3],[4].
8
+
9
+ Les abeilles, et les autres espèces pollinisatrices, sont actuellement gravement menacées, avec un taux d'extinction qui est "de 100 à 1000 fois plus élevé que la normale", selon l'ONU [5]. Lors de la "Journée mondiale des abeilles", le 20 mai 2019, l'ONU a détaillé les principales causes du déclin des pollinisateurs : l'utilisation de pesticides, la monoculture, les pratiques agricoles intensives, le changement climatique, le changement d'affectation des terres et la destruction des habitats[5].
10
+
11
+ Le mot abeille est attesté en français pour la première fois au XIVe siècle[6].
12
+
13
+ D'abord mentionné sous les formes abueille, abele, aboille ou encore abeulle, ce mot est un emprunt à l'occitan abelha [aˈβeʎo][6],[7], lui-même issu du latin ăpĭcŭla « petite abeille », diminutif d’apis « abeille »[8]. Cette forme est aussi attesté dans de nombreuses autres langues : l'arpitan avelye[9], le portugais abelha[10], le catalan abella[11], le castillan abeja[12], etc.
14
+
15
+ Il remplace un ancien terme d'oïl ef, puis é (pluriel es) issu directement du latin apis ; le terme de mouche-ep est aussi trouvé et eps employé par Montaigne. Au début du XIXe siècle l'Atlas linguistique de la France repère l'abeille encore sous le nom « é » dans quelques localités du nord, puis comme « mouche à miel » dans les deux tiers nord du domaine d'oïl (Bretagne « mouche à mièl », Normandie « mouque à mié », Ile-de-France, Picardie, Wallonie, Lorraine « mouche é mi », Bourgogne), « mouchette » dans la frange est (Lorraine orientale « mouchette, mohhâte », Franche-Comté du nord « môtchotte »), « abeille » dans le sud-ouest (Poitou, Saintonge « aboeille »), et « avette » dans le val inférieur de la Loire[13].
16
+
17
+ D'ailleurs, dans sa première édition de 1694, le Dictionnaire de l'Académie française définit l'abeille comme étant une « mouche à miel, sauvage ou domestique »[14]. La définition du mot abeille dans les dictionnaires évolue peu avec le temps. Il faut attendre le XIXe siècle avec la 6e édition (1832-1835) de ce dictionnaire pour voir apparaître des précisions sur cette sorte de mouche : « Insecte ailé […] qui produit la cire et le miel » et le XXe siècle avec la 8e édition de 1932-1935 pour qu'elle soit classée parmi les hyménoptères tout en précisant également qu'elle « vit en essaim »[15]. Cette définition est très proche de celle donnée par le Trésor de la Langue Française (1971-1994)[6], ce qui réduit progressivement l'usage du mot aux seules abeilles à la fois sociales et productrices de miel[16].
18
+
19
+ Pourtant, parmi les insectes appelés « abeille » en français, il existe en réalité des espèces solitaires et d'autres qui ne produisent que peu ou pas du tout de miel. Cette différence va être intégrée à la 9e édition du Dictionnaire de l'Académie française qui, tout en réduisant la définition de l'abeille à la « famille des Apidés », explique qu'elle vit en société et produit du miel.
20
+
21
+ Liste alphabétique de noms vulgaires ou de noms vernaculaires attestés[17] en français.
22
+
23
+ Note : certaines espèces ont plusieurs noms et figurent donc plusieurs fois dans cette liste. Les classifications évoluant encore, certains noms scientifiques ont peut-être un autre synonyme valide. En gras, les espèces les plus connues des francophones.
24
+
25
+ Les caractéristiques générales des abeilles sont celles des guêpes apoïdes, ce sont donc des insectes hyménoptères dont les adultes sont généralement velus et se nourrissent de nectar, avec des nuances pour chaque espèce : voir les articles détaillés pour plus d'informations sur leur description ou leur mode de vie. Par exemple, pour les abeilles à miel d'Europe, voir tout le genre Apis et principalement Apis mellifera.
26
+
27
+ L’histoire évolutive des insectes met en évidence que les premiers insectes apparaissent vers 400 Ma au Dévonien, les insectes volants vers 350 Ma au Carbonifère[34].
28
+
29
+ On ignore encore quel est l’ancêtre commun à tous les Apoïdes[1]. Les premières abeilles stricto sensu sont probablement apparues en même temps que les premières fleurs, c'est-à-dire il y a plus de 100 millions d’années, la flore terrestre étant auparavant dominée par les Gymnospermes[1]. Les études génétiques suggèrent que les abeilles proviennent, comme les fourmis, de la spécialisation de guêpes prédatrices de la famille des Crabronidés, le changement du comportement alimentaire pouvant s'expliquer par la consommation par ces guêpes de proies qui visitaient les fleurs et se couvraient de pollen[35]. Les premières abeilles ont probablement été solitaires et spécialistes (pollinisation d'un nombre défini de fleurs), certaines évoluant vers des formes sociales plus ou moins élaborées et devenant des pollinisateurs généralistes mais ces transitions instables font que certaines sont retournées vers un mode de vie solitaire[36].
30
+
31
+ On a retrouvé les plus anciens fossiles d'abeilles en inclusion dans de l'ambre. Ces abeilles appartiennent à des espèces et des genres à présent éteints. Le plus vieux fossile à ce jour est Melittosphex burmensis (en) : datée de 100 millions d'années, cette espèce minuscule découverte en 2006 en Birmanie avait des grains de pollen sur les pattes[37]. Sa découverte confirme l'origine commune des guêpes et des abeilles et l'ancienneté de la coévolution entre les « abeilles » et les Angiospermes (spécialisation dans la consommation de nectar et de pollen et rôle dans la pollinisation). Cette découverte suggère que les premières abeilles végétariennes ont émergé à partir d'ancêtres guêpes insectivores[38].
32
+ Le genre Electrapis vivait au Crétacé supérieur, il y a environ 70 millions d’années, dans l’actuelle région de la Baltique et avait une forme très proche de l'abeille à miel contemporaine[1].
33
+
34
+ Toutes les abeilles sont des insectes hyménoptères, végétariens et butineurs. Butiner signifie voler de fleur en fleur à la recherche de nourriture. L'abeille récolte ainsi dans la nature nectar, propolis, miellat et pollen. En butinant l'abeille assure également la pollinisation, c'est-à-dire le transport du pollen permettant la reproduction des plantes.
35
+
36
+ Leur taille distingue les abeilles des guêpes, qui ont quant à elles la taille fine, en général moins de poils et leurs larves sont carnivores[39]. Les bourdons, qui semblent au premier abord plus ronds et généralement plus gros que d'autres espèces, sont tout de même un groupe spécifique d'abeilles (Bombus), bien que le nom vernaculaire d'abeille ne s'y réfère généralement pas. Le nom d'abeille est ainsi généralement accordé aux espèces dont l'aspect se rapproche de celui des mouches. Leurs quatre ailes reliées deux à deux différencient pourtant facilement les abeilles des mouches, notamment des syrphes, ces diptères également pollinisateurs qui arborent par mimétisme le costume rayé de la guêpe et parfois celui, plus poilu, des abeilles.
37
+
38
+ Selon les habitudes de vie des différentes espèces d'abeilles, on distingue plusieurs catégories d'abeilles : l'expression « abeille domestique » est l'un des noms usuels de l'abeille européenne (Apis mellifera)[26] mais elle peut aussi être employée pour toute autre abeille domestiquée par l'Homme. Par opposition, on nomme « abeille sauvage » une abeille non domestiquée. L'expression « abeille sociale » désigne une espèce d'abeille vivant en colonie, sinon il s'agit d'une « abeille solitaire » constituant plutôt des agrégations (ou bourgades) de terriers individuels[40]. D'autres espèces sont des « abeilles parasites » ou « abeilles coucous » qui pratiquent le cleptoparasitisme.
39
+
40
+ Certaines abeilles transforment une partie de leur récolte en produits dérivés : miel, cire ou gelée royale. Ces produits sont stockés dans des nids plus ou moins élaborés : de simples galeries pour les espèces solitaires, des assemblages complexes de rayons de cire pour les espèces sociales. Les espèces qui en produisent en quantité significative sont appelées des « abeilles à miel ».
41
+
42
+ La taille et le poids des abeilles varient selon les espèces, leur taille va de 9 à 15 mm de long et elles peuvent peser de 60 à 80 mg.
43
+
44
+ Abeille européenne (Apis mellifera).
45
+
46
+ Abeille indienne (Apis cerana).
47
+
48
+ Abeille géante (Apis dorsata).
49
+
50
+ Abeille charpentière (ici Xylocopa violacea).
51
+
52
+ Abeille découpeuse de la luzerne (Megachile rotundata).
53
+
54
+ Abeille maçonne (ici Osmia cornuta).
55
+
56
+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
57
+
58
+ La majorité des plus de 20 000 espèces d'abeilles[41] et des abeilles sauvages sont solitaires : elles ne fondent pas de colonie pérenne (pluriannuelle), les abeilles femelles construisant individuellement un petit nid au sol, sous une pierre, dans des structures creuses (trou dans un arbre, coquille d'escargot, etc.)[42]. Certaines espèces, comme l’halicte (Halictus) ont cependant une vie communautaire, sans être eusociales[43]. Si les femelles ont parfois une même entrée de nid, elles construisent et s'occupent seules de leurs propres cellules et n'ont aucun contact avec leur descendance[44].
59
+
60
+ Les abeilles solitaires ne produisent pas de miel[41]. Certaines espèces sont des « rubicoles » (au sens strict « qui habitent les ronces ») et nidifient dans des tiges de plantes à moelle. D'autres espèces sont des « xylicoles » qui utilisent des galeries creusées dans le bois, soit par elles-mêmes, soit par des insectes xylophages. D'autres espèces enfin creusent leur nid dans des parois de terre sèche ou dans le sol[43]. Chaque cellule, contenant une larve et du pain d'abeille, est scellée par un bouchon[44].
61
+
62
+ Une abeille maçonne (ici Osmia cornifrons) explorant une cavité.
63
+
64
+ Abeille solitaire (ici Dasypoda altercator).
65
+
66
+ Andrena vaga sur une feuille.
67
+
68
+ Ce sont des insectes solitaires qui pratiquent le cleptoparasitisme en parasitant les couvains d’autres espèces.
69
+
70
+ Les abeilles sociales forment des colonies, groupes d'abeilles vivant en société. La colonie est composée de trois castes :
71
+
72
+ Une colonie peut perdurer pendant plusieurs années si elle survit à la saison froide.
73
+
74
+ Un essaim[46] d'abeilles est un rassemblement en nombre important d'abeilles de la même famille. Quand une vieille reine quitte le nid avec une fraction de sa population (environ la moitié) pour former une nouvelle colonie, laissant la place à une jeune reine, on parle d'essaimage. Les abeilles évitent ainsi d'engendrer un super-organisme étouffant.
75
+
76
+ L'essaimage des abeilles est un véritable processus anarchiste d'intelligence collective puisqu'il s'agit de parvenir à un consensus pour définir la future localisation de la colonie. Les éclaireuses relatent une position qui leur semble propice à l'installation de la colonie par une danse dont la vivacité reflète la qualité du lieu désigné, et suffisamment explicite pour en indiquer la position. Toutes les exploratrices ont le même pouvoir d'information et présentent de manière transparente et souvent simultanément leurs découvertes. Selon l'intensité de la communication, l'abeille découvreuse d'un site va recruter un nombre plus ou moins grand de nouvelles éclaireuses qui iront chacune le visiter et entreprendre une évaluation indépendante. Elles pourront à leur tour donner leur opinion, et cette mutualisation perpétuelle des connaissances aboutit au consensus pour une destination[47].
77
+
78
+ L'expression « abeille à miel » ou « abeille mellifère » est un nom vernaculaire désignant en français des insectes sociaux parmi les abeilles qui produisent du miel en quantité significative mais, par métonymie, c'est aussi l'un des noms usuels de l'abeille européenne (Apis mellifera).
79
+
80
+ Les abeilles à miel appartiennent majoritairement au genre Apis, de la sous-famille des Apinés, mais c'est Apis mellifera et, dans une moindre mesure, son homologue asiatique Apis cerana, l'espèce qui se prête le mieux à l'apiculture[48]. D'autres espèces produisent du miel mais pas en quantité suffisante pour mériter cette appellation.
81
+
82
+ Les abeilles domestiques sont principalement de l'espèce Apis mellifera. Originaire d'Europe et d'Afrique, c'est en effet l'espèce la plus utilisée pour produire du miel. Elle a donné de nombreuses sous-espèces ainsi que de nombreux hybrides de ces sous-espèces, dont certains, comme l'abeille buckfast, sont obtenus par croisements au sein des élevages. Apis cerana est également exploitée dans certaines régions de l'Asie.
83
+
84
+ Les autres espèces du genre Apis (Apis florea, Apis dorsata, etc.) se trouvent uniquement à l'état sauvage.
85
+
86
+ Des abeilles de la tribu des Meliponini produisent également de petites quantités de miel. Le rendement des colonies d'abeilles en miel dépend aussi des végétaux à la disposition des butineuses, car les plantes à fleurs sont plus ou moins mellifères.
87
+
88
+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
89
+
90
+ Vue dorsale des trois principales espèces.
91
+
92
+ Vue latérale des trois principales espèces.
93
+
94
+ Abeille à miel d'Europe et d'Afrique : Apis mellifera.
95
+
96
+ Favorite de l'apiculture en Europe, sous-espèce de la précédente, l'Abeille noire : Apis mellifera mellifera.
97
+
98
+ Abeille à miel asiatique : Apis cerana.
99
+
100
+ Abeilles à miel géantes : Apis dorsata.
101
+
102
+ Abeille à miel d'Amérique du Sud : Trigona spinipes.
103
+
104
+ Avant Linné, on ne connaissait comme abeille que la « mouche à miel ». Le père de la taxinomie moderne ajoute à cette abeille domestiquée d'autres espèces d'hyménoptères qui, comme elle, vivent de nectar et de pollen. En 1758 il les classe toutes dans un genre nommé Apis (abeille en latin)[49].
105
+
106
+ Les connaissances sur ces insectes progressant, un seul genre Apis se révèle bientôt insuffisant pour contenir toutes les nouvelles abeilles répertoriées. Avec les travaux de Kirby et Latreille, suivis par Schenk et Thomson, les classifications gagnent en précision : Apis ne conserve qu'un petit nombre d'espèces proches de l'abeille domestique et de nombreux autres genres sont créés. On distingue alors deux grands groupes d'abeilles : les abeilles à langue courte et les abeilles à langue longue. Ces dernières sont divisées à leur tour en abeilles solitaires ou abeilles sociales (les abeilles « vraies »). Plus d'une centaine de genres se répartissent à l'intérieur de ces grands groupes[50]. Les abeilles à langue longue sont considérées comme les plus évoluées. Les guêpes apoïdes (Sphecidae sensu lato) sont reconnues comme apparentées aux abeilles à langue courte[51].
107
+
108
+ À la fin du XIXe siècle sont reconnus comme portant le nom d'abeille « tous les hyménoptères dont la larve se nourrit de miel et de pollen, quels que soient d'ailleurs le genre de vie et les mœurs de l'adulte »[49].
109
+
110
+ Dans la classification classique, les abeilles font toutes partie de la superfamille des Apoïdes[27] créée en 1802 par Pierre-André Latreille et qui regroupe les abeilles et les guêpes apoïdes. Toutefois, la classification des abeilles est en constante évolution[52].
111
+
112
+ La classification classique est historiquement centrée sur l'abeille mellifère. Ceci aurait amené les entomologistes à considérer que les abeilles à langue longue formaient un groupe plus évolué que celui des abeilles à langue courte. Les premières classifications phylogénétiques ont maintenu cette hypothèse, en plaçant la famille des Colletidés (à langue courte) à la base de l'arbre phylogénétique des Apoïdes. Cependant, en 2007 des travaux d'analyse moléculaire démontrent que la langue courte des Colletidés n'est pas un caractère hérité des Sphecidés, mais découle d'une évolution parallèle. Ces conclusions bouleversent la classification classique et désignent la famille des melittidés comme la plus ancienne des familles d'abeilles[51].
113
+
114
+ Liste des familles actuelles selon Debevic et al. 2012[53] et Hedtke et al. 2013[54], en concordance avec ITIS[55]:
115
+
116
+ Note: Les Apidés et les Mégachilidés sont considérées comme les abeilles à langues longues, les autres familles à l'exception des Mélittidés sont considérées comme les abeilles à langues courtes.
117
+
118
+ Phylogénie des hyménoptères apoïdes actuels d'après Debevic et al, (2012)[56] :
119
+
120
+ Ampulicidae (guêpes à blattes)
121
+
122
+ (Heterogynaidae) Hypothèse 1
123
+
124
+ Sphecidae s.s. (guêpes fouisseuses)
125
+
126
+ Crabroninae
127
+
128
+ Bembicini
129
+
130
+ Astatinae et Nyssonini
131
+
132
+ (Heterogynaidae) Hypothèse 2
133
+
134
+ Pemphredoninae et Philanthinae
135
+
136
+ Anthophila (abeilles)
137
+
138
+
139
+
140
+ Phylogénie des familles actuelles d'abeilles, d'après Hedtke et al., 2013 :[54]
141
+
142
+ Melittidae (avec l'abeille à culotte)
143
+
144
+ Apidae (abeilles sociales)
145
+
146
+ Megachilidae (abeilles découpeuses, abeilles maçonnes)
147
+
148
+ Andrenidae (abeilles des sables)
149
+
150
+ Halictidae (abeilles de la sueur)
151
+
152
+ Colletidae (abeilles à face jaune)
153
+
154
+ Stenotritidae
155
+
156
+ Toutes les abeilles peuvent jouer un rôle important pour la pollinisation des plantes, et en particulier celle de nombreuses plantes cultivées. Toutefois on doit en général considérer que les abeilles domestiques des apiculteurs jouent un rôle supplétif perturbant la nature[réf. nécessaire].
157
+
158
+ Certaines espèces sont plus performantes que d'autres de ce point de vue : le taux de pollinisation et l'efficacité de celle-ci sont ainsi deux fois plus importants par les abeilles sauvages que par les abeilles domestiques[57]. Les plantes dont la pollinisation est favorisée par l'abeille sont dites mellitophiles. En effet, lorsque les abeilles récoltent des ressources alimentaires, elles se couvrent de pollen. Le pollen est le gamète mâle de la fleur. Elles butinent ensuite d'autres fleurs afin d'y récolter le nectar et se frottent alors contre les parties reproductrices des autres fleurs. Ainsi, le pollen déposé à la surface de la fleur colonise ses graines femelles[58]. Involontairement, les abeilles permettent donc le contact entre les gamètes mâles et femelles des différentes fleurs.
159
+
160
+ Les abeilles bénéficient également de la pollinisation car, en récoltant le nectar et pollen, elles constituent leurs réserves alimentaires. De plus, une grande densité de fleurs aux alentours de la ruche leur est bénéfique car cela minimise leur temps de recherche de nourriture.
161
+
162
+ Enfin, les populations humaines sont directement et indirectement dépendantes des fleurs pour un tiers de leur régime alimentaire[59]. L'absence des pollinisateurs indigènes naturels les plus répandus pourrait donc avoir des conséquences économiques, sociales et écologiques.
163
+
164
+ Or, on constate dans l'Hémisphère nord une baisse de la population des insectes pollinisateurs et en particulier des abeilles[2],[60]. Un des symptômes de ce phénomène est le syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles, qui connaît une recrudescence au début du XXIe siècle. De multiples causes semblent être à l'origine de cette baisse de la population : parasites, champignons, prédateurs, monoculture intensive, alimentation trop peu diversifiée ou de mauvaise qualité, réchauffement climatique… Les produits phytosanitaires agricoles, les cultures d'OGM et la pollution électromagnétique sont également cités mais leur implication est de moins en moins controversée avec un consensus scientifique croissant sur le rôle dévastateur des insecticides[61]. En tant qu'animal bioindicateur, cette situation inquiète non seulement les apiculteurs, mais aussi de nombreux écologues, économistes et experts en raison de l'importance économique et écologique de l'abeille. En février 2010, l'Union européenne met en place le programme STEP afin de préciser les causes et les impacts de ce déclin et d'en assurer le suivi.
165
+
166
+ Un groupement d'apiculteurs et d'acteurs intéressés crée en 2011 le réseau européen Bee-Secured, pour la surveillance de l'environnement et de la biodiversité. En 2012, le réseau prend une dimension hors Europe.[réf. nécessaire]
167
+
168
+ La pollinisation par les insectes indigènes non domestiques est un enjeu important de l'écologie. En effet, les insectes sauvages permettent d'effectuer naturellement des fécondations croisées : l'ovule d'une plante reçoit le pollen d'une autre plante de la même espèce, cela permet de conserver une grande diversité génétique. Or, la diversité génétique permet d'éviter les dépressions de consanguinité et augmente la résilience de la population face aux perturbations environnementales et aux nouvelles maladies. Dans une population à grande diversité génétique, le risque d'extinction est beaucoup plus faible[62].
169
+
170
+ Le 16 avril 2014 les sénateurs français ont adopté un amendement à la loi sur l'avenir de l'agriculture reconnaissant l'abeille comme « un bio-indicateur dans le cadre de la surveillance des produits phytopharmaceutiques »[63].
171
+
172
+ En butinant d'un arbre à l'autre, les abeilles (Apis mellifera), ainsi que d'autres insectes pollinisateurs, contribuent à la diffusion de bactéries phytopathogènes, telles que Erwinia amylovora, agent pathogène du feu bactérien, maladie bactérienne grave qui affecte des arbres fruitiers de la sous-famille des Maloideae[64], ou Pseudomonas syringae, agent de diverses maladies du type chancre bactérien, notamment le chancre bactérien du kiwi, causé par le pathovar Pseudomonas syringae pv. actinidiae[65].
173
+ Du fait de leur intense activité de pollinisation, les abeilles sont un vecteur très efficace de transmission de ces bactéries. Toutefois, comme les bactéries ne peuvent survivre l'hiver dans les ruches, les abeilles ne peuvent en aucun cas être responsables d'une inoculation primaire, mais seulement d'inoculation secondaire, transmettant les bactéries de fleur en fleur[66],[67].
174
+ Selon une étude néo-zélandaise de 2014, Pseudomonas syringae, comme Erwinia amylovora, peut survivre et se propager au sein des ruches pendant un temps limité. Les auteurs appuient donc la recommandation d'une période de retrait minimum avant de transporter dans un verger sain des ruches provenant d'un verger contaminé[65].
175
+
176
+ L'abeille est la plus ancienne amie de l'homme, bien qu'apparue avant lui, il y a 45 millions d'années[68]!
177
+
178
+ Très tôt les humains ont pris conscience de leur intérêt à protéger, voire héberger ou même élever et, plus simplement, à observer les abeilles.
179
+ Outre leurs fonctions écosystémiques, les abeilles présentent une fonction économique importante.
180
+
181
+ Les substances produites par certaines abeilles – cire d'abeille, propolis, gelée royale, miels de différentes plantes et même leur venin – ont la réputation ancestrale d'être excellentes pour la santé.
182
+
183
+ Ce sont évidemment les abeilles à miel domestiquées qui en sont les meilleures pourvoyeuses.
184
+
185
+ À la différence des guêpes et des frelons, l'abeille n'est pas un prédateur et ne chasse pas pour se nourrir[69]. Une abeille en train de butiner est généralement inoffensive[70].
186
+
187
+ Cependant, les abeilles défendent leur nid et leurs routes aériennes des intrus. Les espèces prisées pour l'apiculture sont les plus tolérantes à cet égard. D'autres, comme l'abeille tueuse, hybride apparu au Brésil dans les années 1950, sont plus agressives à l'approche de leur nid[71] tandis que chez certaines espèces comme les mélipones, l'aiguillon, sous-développé, ne permet pas la piqûre : l'abeille se défend alors par une morsure urticante[72].
188
+
189
+ L'abeille utilise son dard cranté pour injecter du venin à son agresseur lorsqu'elle se trouve menacée. Cet aiguillon dentelé, dont seules les femelles sont pourvues, reste fiché dans la peau de la victime et est arraché de l'abdomen de l'abeille lorsque celle-ci s'éloigne. Il entraîne à sa suite une partie des organes internes de l'abeille, dont son sac à venin. Cette déchirure est presque toujours fatale à l'abeille piqueuse[73]. Mais l'abeille peut repartir indemne, si sa victime s'avère être un autre insecte, dépourvu de la peau épaisse des mammifères[73].
190
+
191
+ Une piqûre injecte en moyenne 50 à 140 µg de venin (contre 10 µg pour la guêpe qui possède un dard lisse mais peut piquer plusieurs fois), selon l'espèce d'abeille et le délai avant lequel l'aiguillon est retiré[74]. Même après le départ de l'abeille, les contractions réflexe des muscles arrachés continuent d'injecter le venin contenu dans le sac, une trentaine de secondes étant nécessaires pour vider celui-ci. Il faut donc éviter de le compresser en le retirant dans les secondes suivant la piqûre[74].
192
+
193
+ Sauf en cas d'intolérance, une unique piqûre est inoffensive pour l'homme (et pourrait même avoir parfois des effets bénéfiques notamment pour lutter contre la maladie de Parkinson). Toutefois, l'emplacement des piqûres, leur nombre ou une sensibilité allergique peuvent occasionner des décès en cas de choc anaphylactique[75].
194
+
195
+ En l'absence de données significatives, la dose létale médiane n'est pas établie avec certitude et oscille, selon les auteurs, entre 1,3 mg. kg−1[71] et 3,5 mg. kg−1[74] de venin. Le nombre de piqûres nécessaires pour atteindre ces doses, pour un adulte pesant entre 60 kg et 70 kg, varie selon les espèces et les estimations entre 600[73] et 1 750[74]. Seules les abeilles tueuses, au comportement extrêmement agressif, sont susceptibles de causer un si grand nombre de piqûres. En revanche, leur venin ne diffère pas sensiblement de celui des autres espèces d'Apis mellifera[71].
196
+
197
+ L'apiculture est la discipline liée à l'élevage des abeilles domestiques, l'éleveur étant un apiculteur.
198
+ Les abeilles d'élevage vivent dans une ruche, une structure artificielle faite à base de paille, de bois ou de plastique et destinée à abriter une colonie d'abeilles sociales butineuses. Un ensemble de ruches constitue un rucher.
199
+
200
+ L’osmiculture est la technique d’élevage local d’abeilles indigènes et solitaires qui nichent hors sol. L'osmiculteur fournit un environnement de nidification (nichoir d'abeilles) adapté à l’espèce, identifie et élimine les parasites qui s’incrustent dans cette population. Il ne gère pas de récolte car les abeilles indigènes pollinisent mais ne fabriquent pas de miel.
201
+
202
+
203
+
204
+ Métaphore de l’harmonie politique et sociale depuis l’Antiquité, l'abeille était censée symboliser, dans l'Égypte antique, la Basse-Égypte, le pharaon étant désigné comme étant « Celui des carex et de l'abeille » (les carex représentant la Haute-Égypte).
205
+
206
+ Le Coran porte un chapitre nommé « Les abeilles ». Sourate no 16 les abeilles, verset [68-69].
207
+
208
+ L'abeille a pu symboliser la résurrection et l'immortalité pour les Mérovingiens. Des représentations d'abeilles ont été retrouvées parmi les éléments funéraires de Childéric Ier[76].
209
+
210
+ En France, Napoléon Bonaparte a repris[77] – avec l’aigle, symbole de l’Empire carolingien – cet insecte industrieux et a remplacé par les abeilles impériales les fleurs de lys du semis des armoiries royales.
211
+
212
+ Dans les pays scandinaves, sur certaines tombes, l'abeille est un symbole utilisé pour représenter le caractère travailleur et industrieux de la personne décédée[78].
213
+
214
+ Dans la culture populaire, l'abeille fait majoritairement référence aux abeilles sociales à miel et en Occident à l'abeille domestique Apis mellifera.
215
+
216
+ Depuis les années 1970 avec une accélération depuis la fin des années 1990, de nombreuses espèces d'abeilles sont en forte régression (ou ont localement disparu) en raison, semble-t-il, de parasites, virus, champignons, bactéries, mais aussi de la dégradation des habitats (urbanisation, imperméabilisation des sols, débocagisation) et du réchauffement climatique qui a un impact sur la phénologie des plantes hôtes et des fleurs pollinisées. Or, ces abeilles ont une importance majeure pour la pollinisation de nombreuses espèces de fruits, légumes et céréales. Les impacts de l'usage croissant de certains pesticides et insecticides écotoxiques sont également suspectés depuis la fin des années 1990 d'avoir un lien avec le syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles domestiques. Ce lien a été confirmé par deux études faites en milieu naturel (« conditions réalistes »), publiées par la revue Science en mars 2012, confirmant des impacts négatifs des néonicotinoïdes sur deux pollinisateurs essentiels, l'abeille domestique[79] et le bourdon commun. Présents par diffusion dans le nectar et le pollen des fleurs de cultures industrielles telles que le maïs et le colza, ils affectent le système nerveux des insectes[80]. Il ne s'agirait pas de la seule cause du syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles, mais il y participe et accélère la régression de ces pollinisateurs[81].
217
+
218
+ Dans l'Union européenne, le règlement (CE) no1107/2009 indique qu'"une substance active, un phytoprotecteur ou un synergiste n’est approuvé que s’il est établi, au terme d’une évaluation des risques appropriée sur la base de lignes directrices pour les essais adoptées au niveau communautaire ou au niveau international, que l’utilisation des produits phytopharmaceutiques contenant cette substance active, ce phytoprotecteur ou ce synergiste, dans les conditions d’utilisation proposées n’aura pas d’effets inacceptables aigus ou chroniques sur la survie et le développement des colonies, compte tenu des effets sur les larves d’abeille et le comportement des abeilles"[82].
219
+
220
+ Le règlement de 2009 devait conduire à la refonte des tests de toxicité à réaliser sur les abeilles, avant la mise sur le marché d'un pesticide. L'EFSA, l'Autorité sanitaire européenne, a constaté en 2012 que ces tests étaient très insuffisants, les produits phytosanitaires étant mis sur le marché sans avoir été correctement évalués[83]. L'EFSA[84] a élaboré de nouveaux protocoles complets : Ces lignes directrices incluent l'évaluation de la toxicité chronique, les effets sur les larves, sur les abeilles sauvages et bourdons et non pas seulement les abeilles à miel, les différentes voies de contamination (eau, poussières...)[84].
221
+
222
+ Ce document guide a été publié en 2013, mais les États membres ne l'ont jamais adopté (entre 2013 et 2019, il a été inscrit à l’ordre du jour du Standing Committee on Plants, Animals, Food and Feed, ou SCoPAFF, une trentaine de fois). Depuis 2013, l’European Crop Protection Association (ECPA), l’association professionnelle des fabricants de pesticides, s'oppose fermement à la mise en application de ce document[83]. Les industriels de l’agrochimie ont adressé à l’exécutif européen de nombreuses lettres contre le document guide de l’EFSA.
223
+
224
+ Dans une tribune du 9 février 2019, l'eurodéputé Eric Andrieu, président de la commission spéciale du Parlement européen sur la procédure d’autorisation des pesticides par l’Union, écrit: "sous la pression incessante des lobbyistes des industriels de l’agrochimie, certains États demandent aujourd’hui à l’EFSA de réviser son document de 2013, qui n’a jamais été mis en œuvre. Et pour cause : selon l’industrie, 82 % des produits phytosanitaires seraient alors sur la sellette !"[85]
225
+
226
+ Les protocoles d’évaluation des pesticides sur les pollinisateurs se référent toujours à un texte de 2002, totalement obsolète selon les spécialistes. La toxicité chronique, cause importante de la mortalité des pollinisateurs, n'est pas évaluée, ni les effets délétères sur les espèces sauvages. "Pendant ce temps, le taux de mortalité des abeilles atteint les 80 % dans certaines régions de l’UE. Alors que les études montrent que l’utilisation de pesticides représente un risque réel pour les abeilles sauvages et les abeilles mellifères, les gouvernements des 28, en particulier les 16 États qui bloquent la proposition, doivent enfin prendre leurs responsabilités", estime Eric Andrieu, "Les chefs d’État doivent en finir avec leur hypocrisie sur la question des pesticides et cesser de dérouler le tapis rouge aux multinationales de l’agrochimie"[85]. Selon l'eurodéputé et Nicolas Laarman, de l'Ong Pollinis, « l’extinction en cours des abeilles et autres insectes pollinisateurs est un enjeu vital, et la réforme de notre système d’homologation des pesticides, une urgence absolue[86] ».
227
+
228
+ "En renonçant à la mise à jour des principes d’évaluation des risques des pesticides, la Commission européenne participe à la dégradation dramatique de l’environnement", écrit l'éditorialiste du journal Le Monde, le 27 août 2019[87].
229
+
230
+ Une étude française conduite par l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) avec le réseau des instituts des filières agricoles et végétales (ACTA), s’est basé sur le radiosuivi d’abeilles par micropuces (système RFID) identifiant 653 abeilles mellifères, et un comptage électronique des entrées/sorties de ruche.
231
+
232
+ Comme certains apiculteurs l'avaient pressenti ou observé, au moins l’un des néonicotinoïdes les plus utilisés perturbe l'orientation des abeilles ; le thiaméthoxame (matière active de produits commerciaux tels que le Cruiser, Flagship, Illium, Axoris[79]). 10 % à 31 % des abeilles ayant ingéré cette molécule, même à de très faibles doses, se sont montrées incapables de rejoindre leur ruche[79]. Or, la perte de repères est l’un des éléments du syndrome d'effondrement des colonies. Hors de la ruche, ces abeilles meurent trois fois plus que le taux normal[79].
233
+
234
+ Le projet « EPILOBEE » est la première surveillance épidémiologique de la mortalité des colonies d’abeilles domestiques en Europe. Au total, ce sont 31 832 colonies d’abeilles provenant de 3 284 ruchers qui ont été suivies entre l’automne 2012 et l’été 2013. Les premiers résultats provenant des 17 pays européens participants montrent une grande variabilité des taux de mortalité en fonction des zones géographiques en Europe. Les taux de mortalité hivernaux s’échelonnent suivant les pays de 3,5 % à 33,6 %. Les taux de mortalité des colonies pendant la saison apicole sont quant à eux plus faibles et sont compris entre 0,3 % et 13,6 %. En additionnant la mortalité hivernale à la mortalité de la saison apicole, c’est la Belgique qui arrive en tête de ce lugubre classement, avec un taux de mortalité de 42,5 %. Viennent ensuite le Royaume-Uni (38,5 %), la Suède (31,1 %), la Finlande (29,8 %) et la France (27,7 %)[88].
235
+
236
+ Le nombre de ruches est un bon indicateur de la population d'abeilles domestiques. Au niveau mondial les chiffres sont soumis à beaucoup d'incertitudes, par contre les données de l'Union européenne sont plus fiable. Le rapport du CMO [89](Common Market Organisation) d'avril 2019 montre que le nombre de ruches est passé de 11.6 millions en 2004 à 17.5 millions en 2017. En France, d'après la Fédération ADA France[90] le nombre de ruches en 2017 était de 1.3 million, nombre similaire à celui de 1994 après une baisse entre 2010 et 2015 avec 1 million de ruches recensées . Étonnamment, ces chiffres, au niveau européen, sont en contradiction avec le syndrome d’effondrement des colonies. Malgré une forte mortalité le nombre de ruches en Europe continue de croitre ce qui est en adéquation avec la production européenne de miel qui était de 209 000 tonnes en 2017.
237
+
238
+ Le déclin des abeilles semble avoir pour cause principale l'usage des pesticides : Cuba, qui n'en utilise que très peu et dont l'agriculture est essentiellement biologique, est l'un des rares pays où les populations d'abeilles se sont maintenues à un niveau stable[91].
239
+
240
+ Depuis l'introduction des néonicotinoïdes, dans les années 1990, les trois quarts des insectes volants ont disparu d’Europe de l'Ouest[92]. Dans son livre Et le monde devint silencieux[93], le journaliste du Monde, Stéphane Foucart, raconte comment les entreprises de l’agrochimie ont tenté de faire croire que l’effondrement des pollinisateurs était un mystère, et n'était surtout pas lié à la mise sur le marché des insecticides néonicotinoïdes (une « stratégie du doute » calquée sur celle de l’industrie du tabac). Le journaliste analyse leurs méthodes pour infiltrer et financer des organisations scientifiques et des associations. Face à ces firmes, 70 scientifiques tentent de mener des recherches totalement indépendantes[92].
241
+
242
+ Dans la revue PLOS One, une étude[94] montre que « le paysage agricole américain est aujourd'hui 48 fois plus toxique qu'il ne l'était il y a 25 ans pour les abeilles et probablement d'autres insectes. Cette toxicité accrue est presque entièrement liée à l'usage des pesticides néonicotinoïdes. Parallèlement à cette montée en flèche de la toxicité, les populations d'abeilles, de papillons, d'autres pollinisateurs et même d'oiseaux ont quant à elle enregistré un déclin »[95].
243
+
244
+ En 2017, des chercheurs révèlent la disparition de 80 % des insectes volants en Allemagne en moins de trente ans, une situation qui est extrapolée à l’échelle de l’Europe[96]. En février 2019, des scientifiques publient dans Biological Conservation la synthèse de 73 études[97] : 40 % des populations d’insectes sont menacées d’extinction dans le monde, avec le risque d’un « effondrement catastrophique des écosystèmes naturels ». Les chercheurs considèrent l'agriculture conventionnelle, et ses pesticides, comme l'une des causes principales du déclin des insectes.
245
+
246
+ Une étude américaine publiée en septembre 2018 montre les dégâts du glyphosate sur les abeilles : cet herbicide altère leur flore intestinale, barrière contre de nombreux pathogènes[98]. Elles se retrouvent ensuite plus vulnérables aux bactéries (les abeilles contaminées au glyphosate ont eu une mortalité de 80 % après avoir été exposées à la bactérie Serratia marcescens). Le chercheur Jean-Marc Bonmatin, du CNRS, spécialiste des abeilles, explique que : « plus il y a de pesticides, plus les abeilles sont sensibles aux pathogènes », du fait d’une « perturbation de leur biologie »[99].
247
+
248
+ En cas de manque de pollinisateurs, plusieurs conséquences directes peuvent être répertoriées.
249
+
250
+ Premièrement, le rendement des cultures destinées à notre régime alimentaire serait considérablement amoindri. On estime que la pollinisation par les insectes contribue au rendement de 75 % des grandes cultures[100][réf. à confirmer]. Ceci entrainerait une hausse des prix des fruits et légumes.
251
+
252
+ Deuxièmement, le nombre d'apiculteurs professionnels chuterait ainsi que l'économie liée à la vente de produits de la ruche.
253
+
254
+ Troisièmement, l'augmentation des prix des fruits et légumes due au manque de pollinisateurs pourrait accentuer la tendance à la sous-consommation de ces produits, particulièrement pour les groupes sociaux à bas-revenu[101].
255
+
256
+ Une première évaluation (liste rouge) a été publiée en 2015[102], faite par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) pour une partie des 1 960 espèces d’abeilles sauvages recensées en Europe : 9,2 % des espèces sauvages étudiées sont en voie d’extinction selon l'UICN et 5,2 % le seront dans un avenir proche. Plus précisément, 7,7 % (150 espèces) sont en déclin certain, 12,6 % (244 espèces) semblent plus ou moins stables et 0,7 % (soit 13 espèces) seraient en augmentation[102].
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+
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+ La situation est peut-être plus grave, car alors que des phénomènes de perte de compétence (orientation, capacité à se nourrir) est constatée chez certaines espèces à des échelles nationales[103], pour plus de 79 % des espèces, une tendance n'a pu être évaluée et pour 56,7 % des espèces, leur statut de menace n'a pu être évalué faute de données scientifiques[102]. De plus, ce déclin est associé à une forte chute de la diversité génétique pour les espèces en déclin, mais l'UICN signale aussi que ce déclin contribue à la crise de la biodiversité avec en Europe près de 30 % des espèces d’abeilles menacées (en danger critique, en danger, vulnérables) qui sont endémiques au continent européen ou à une partie de ce continent (l’Europe abrite 10 % des espèces d'abeilles connues dans le monde, sur 7 % des habitats terrestres mondiaux)[102]. Diverses plantes (sauvages ou cultivées) ne peuvent être pollinisées que par une ou quelques espèces d'abeilles « spécialistes »[104] ; leur régression entraine donc aussi une perte de diversité végétale. De plus, selon les données les plus récentes, ce sont les abeilles sauvages qui assurent maintenant la plus grande part de la pollinisation (autrefois attribuée à l'abeille domestique)[105].
259
+
260
+ L’intensification de l'agriculture (avec ses effets collatéraux tels que l'augmentation de l'utilisation de pesticides, néonicotinoïdes notamment[106], le drainage, le recul des prairies permanentes et du bocage) est pointée comme première menace via la destruction et pollution des habitats des abeilles sauvages[107]. Même dans des pays à l'environnement considéré comme relativement préservé comme la Suède, un effondrement de certaines espèces (de bourdons par exemple)[108],[109], est constaté.
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262
+ Bien des insectes pollinisateurs, comme des papillons et des bourdons, subissent le même déclin.
263
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264
+ Dans le monde, diverses initiatives sont nées à différents niveaux de collectivités (du local à l'international). Des plans visent à protéger les abeilles, ou parfois plus largement les pollinisateurs sauvages.
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266
+ En Europe, la France a lancé en 2015 un projet Plan national d'actions (PNA) « pour la préservation des abeilles et insectes pollinisateurs sauvages » dénommé « France, terre de pollinisateurs », qui comprend vingt actions pour cinq ans, dont l'une est que 20 % au moins du territoire soit concerné par des pratiques favorables aux pollinisateurs ; avec fauchage tardif et jachères fleuries sur les dépendances vertes des axes de transport ; une surface comparable à celle des parcs nationaux[110].
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268
+ La Wallonie en 2011 a produit un « Plan Maya »[111], intégré dans un projet plus général de renaturation « partout et par tous ».
269
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+ En juillet 2019, contre l’avis de ses propres experts et de la communauté scientifique, l'Union européenne renonce à agir en faveur de la protection des abeilles[83].
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
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+ L’agriculture (du latin agricultura, composé à partir de ager, « champ », et de cultura, « culture »[1]) est un processus par lequel les êtres humains aménagent leurs écosystèmes et contrôlent le cycle biologique d'espèces domestiquées, dans le but de produire des aliments et d'autres ressources utiles à leurs sociétés[2],[3]. Elle désigne l’ensemble des savoir-faire et activités ayant pour objet la culture des sols, et, plus généralement, l’ensemble des travaux sur le milieu naturel (pas seulement terrestre) permettant de cultiver et prélever des êtres vivants (végétaux, animaux, voire champignons ou microbes) utiles à l’être humain.
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+ La délimitation précise de ce qui entre ou non dans le champ de l’agriculture conduit à de nombreuses conventions qui ne font pas toutes l’objet d’un consensus. Certaines productions peuvent être considérées comme ne faisant pas partie de l'agriculture : la mise en valeur de la forêt (sylviculture), l’élevage d’animal aquatique (aquaculture), l’élevage hors-sol de certains animaux (volaille et porc principalement), la culture sur substrat artificiel (cultures hydroponiques)... Mis à part ces cas particuliers, on distingue principalement la culture pour l'activité concernant le végétal et l'élevage pour l'activité concernant l'animal.
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+ L'agronomie regroupe, depuis le XIXe siècle, l’ensemble de la connaissance biologique, technique, culturelle, économique et sociale relative à l'agriculture.
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+ En économie, l’économie agricole est définie comme le secteur d'activité dont la fonction est de produire un revenu financier à partir de l’exploitation de la terre (culture), de la forêt (sylviculture), de la mer, des lacs et des rivières (aquaculture, pêche), de l'animal de ferme (élevage) et de l'animal sauvage (chasse)[4]. Dans la pratique, cet exercice est pondéré par la disponibilité des ressources et les composantes de l'environnement biophysique et humain. La production et la distribution dans ce domaine sont intimement liées à l'économie politique dans un environnement global.
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+ L’agriculture est apparue à partir de 9 000 av. J.C., indépendamment dans plusieurs foyers d'origines, dont les mieux connus à ce jour se trouvent au Moyen-Orient, en Chine, en Méso-Amérique ainsi qu'en Nouvelle-Guinée. C'est ce que l'on a appelé la révolution néolithique. À partir de ces foyers, l'agriculture s'est diffusée en moins de 9 000 ans sur la plus grande partie de la terre[5]. Néanmoins, au XIXe siècle, 20 % de l'humanité avait encore un mode de vie chasseur-cueilleur[6].
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13
+ L'apparition de l'agriculture a probablement entraîné de nombreuses modifications sociales : apparition de sociétés de classe, aggravation des inégalités hommes-femmes, augmentation importante de la population mondiale mais dégradation de l'état sanitaire général des populations, entraînant le passage à un nouveau régime démographique caractérisé par une forte mortalité et une forte natalité[7],[8],[9].
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+
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+ En se répandant dans les zones précédemment couvertes de forêts, elle a donné naissance à des systèmes de culture sur abatis-brûlis, tandis que dans les écosystèmes de prairie et de steppe, elle a donné naissance à des systèmes agricoles pastoraux. À la suite de la progressive augmentation de la population, les forêts ont régressé et les systèmes de culture sur abatis-brûlis ont laissé la place à une série diversifiée de systèmes agraires : systèmes basés sur la maîtrise complexe de l'irrigation (Mésopotamie, Égypte, Chine, Andes), systèmes de riziculture aquatique, systèmes de savane, systèmes de culture attelée légère (dans l'Empire Romain). À la suite de la révolution agricole du Moyen Âge, les systèmes d'agriculture attelée légère européens (caractérisés par l'usage de l'araire) donnent naissance aux systèmes de culture attelée lourde (caractérisés par l'usage de la charrue)[5].
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17
+ À la suite de l'échange colombien, à partir de 1492, l'intensification du commerce maritime mondial et la mise en contact de l'ancien et du nouveau monde modifient fortement les systèmes agraires, en permettant aux plantes cultivées américaines (maïs, pomme de terre, tomate, piment, haricot...) de se diffuser en Europe, Afrique et Asie. De même, les plantes et animaux domestiques de l'ancien monde pénètrent en Amérique. Cet échange contribuera à la mise en place du système des plantations et à la colonisation de l'Amérique. Cet échange d'espèce concerne aussi les bioagresseurs, qui sont introduits dans de nouveaux territoires[10].
18
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19
+ La révolution agricole du XVIIIe siècle (parfois appelée première révolution agricole), née en Angleterre et aux Pays-Bas, basée sur la suppression de la jachère et une meilleure complémentarité entre élevage et cultures, augmente la productivité agricole de l'Europe (sans toutefois atteindre celle des systèmes rizicoles d'Asie du Sud-Est)[5].
20
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21
+ Au XIXe siècle, la révolution industrielle conduit à une première phase de mécanisation de l'agriculture. Le développement de l'agronomie pendant ce siècle conduit aux premières pratiques modernes de chaulage et de fertilisation. Le XIXe siècle est également caractérisé par la colonisation européenne de nouvelles terres agricoles (en Amérique du Nord, en Argentine, en Russie, en Australie et en Nouvelle-Zélande) et par l'expansion du système des plantations. Les premiers engrais azotés chimiques sont produits industriellement dans les années 1910 (par le procédé Haber-Bosch, principalement). Mais ce n'est qu'à partir de 1945 que l'agriculture d'Europe et d'Amérique du Nord voit une intensification massive de sa production par le recours simultané à la motorisation (tracteur, moissonneuse-batteuse, récolteuse automotrice...), à la mécanisation, aux engrais chimiques, aux pesticides et à de nouvelles variétés végétales adaptées à ces conditions (céréales à paille courte, par exemple). Se développe en parallèle l'élevage hors-sol. Le développement de la recherche et du conseil agronomique est également un élément clé de ce processus (en France, par exemple par la création de l'INRA et des instituts techniques agricoles, développement de l'enseignement agricole). Cette intensification accélère fortement le phénomène d'exode rural, qui avait commencé en Europe vers 1870, ainsi que la spécialisation des régions et des exploitations agricoles dans quelques productions. En France, la Bretagne se spécialise dans l'élevage intensif, l'Île-de-France dans les grandes cultures (céréales, betterave...), le pourtour méditerranéen dans la vigne et les fruits et légumes, etc.[5].
22
+
23
+ Dans les pays en développement, un processus de modernisation analogue se produit, la révolution verte, basée sur de nouvelles variétés de plantes, des intrants et la maîtrise de l'irrigation. Néanmoins, au début du XXIe siècle, la majorité de la paysannerie des pays du Sud n'a pas accès aux techniques de la révolution verte[5].
24
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25
+ Dans la dernière moitié du XXe siècle, la déprise agricole, diverses crises économiques de l'agriculture intensive, plusieurs crises environnementales et sanitaires, ainsi que le développement de la prise de conscience environnementale, conduisent à une critique des conséquences sociales et environnementales de l'intensification agricole. Elles conduisent à la création et à la diffusion de modèles agricoles alternatifs (agriculture biologique, agriculture durable, agriculture paysanne, agroécologie...) plus respectueux de l’environnement[5].
26
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27
+ Au début du XXIe siècle, l’agriculture mondiale est « soumise à un triple défi : produire plus, développer de nouvelles cultures et, surtout, produire autrement pour répondre aux attentes d’un public de plus en plus sensibilisé à sa santé et aux risques environnementaux. Selon les spécialistes mondiaux en la matière, les agriculteurs devront inévitablement s’adapter à des contraintes que l’on voit déjà se profiler : la hausse des prix de l’énergie, l’ouverture des marchés internationaux, le retrait du marché de plusieurs fongicides à large spectre, les changements climatiques et l’émergence de nouvelles maladies[11] ».
28
+
29
+ Malgré l'exode rural massif contemporain, la population agricole active serait d'environ 1,34 milliard de personnes soit près de 43 % de la population active mondiale.
30
+
31
+ L'agriculture recouvrait 37,7 % des terres émergées en 2013[12].
32
+
33
+ L'agriculture assure principalement l'alimentation des humains. Elle produit également l'alimentation du bétail (cultures fourragères, prairies). En outre, l’agriculture produit un nombre important de produits tels que des peaux d’animaux (cuir, fourrure), de la laine, des engrais (fumier, lisier, farines animales, engrais verts), des produits destinés à l’industrie (éthanol, biodiesel, fécule, caoutchouc, fibres textiles d'origine végétale), des plantes vertes et fleurs, du bois et des matériaux de construction (paille, isolants d'origine végétale). Elle représente un maillon indispensable dans la chaîne agroalimentaire, en lui assurant l’approvisionnement en matières premières (fécule, oignon, céréale, fruit, etc.).
34
+
35
+ La culture, ou production végétale, est divisée en grandes cultures (céréales, oléagineux, protéagineux et quelques légumes), arboriculture fruitière, viticulture (production du raisin), sylviculture et horticulture.
36
+
37
+ L'élevage, ou production animale, vise à faire naître et élever des animaux pour la consommation directe (viande, poisson) ou pour leurs produits secondaires (lait, œuf, laine, miel, soie, etc). Les exploitations agricoles peuvent par exemple orienter leur production vers les bovins, les porcins, les ovins/caprins, les granivores, l'aquaculture, l'héliciculture...
38
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39
+ La valeur de la production agricole mondiale est estimée à 3 100 milliards de dollars américains en 2014, soit environ 4 % du PIB mondial[13].
40
+
41
+ En 2014, la superficie des terres agricoles se monte à 4,9 milliards d'hectares, soit 38 % des terres émergées. Les terres cultivées se composent à hauteur de 68 % de prairies et pâturages, à 29 % de terres arables et à hauteur de 3 % de cultures permanentes (vergers, vignobles et autres de plantes pérennes à usage alimentaire). Seuls 331 millions d'hectare (soit 6,7 % des terres agricoles) étaient à cette date équipés pour l'irrigation[13].
42
+
43
+ Les crises alimentaires de 2008 et de 2011 ont posé la question de la capacité à nourrir la population mondiale. Ces crises ont des origines multifactorielles complexes. « Cet emballement résulte du cumul de facteurs à long et à court termes : croissance de la population, investissements insuffisants dans l’agriculture et le développement rural, diminution des stocks, augmentation du prix du pétrole (donc des transports et des engrais), modification du climat, accaparement des terres pour les biocarburants ou l’exportation, distorsions du marché… »[14].
44
+
45
+ De nombreuses conditions et facteurs de production interviennent dans les choix techniques des agriculteurs :
46
+
47
+ On distingue plusieurs systèmes de production agricoles selon la combinaison (nature et proportions) de leurs activités productives, de leurs moyen de production, des ressources naturelles disponibles, de leur structure sociale et juridique[15],[16] :
48
+
49
+ Les techniques qui ont marqué l'évolution de l'agriculture sont, par ordre alphabétique :
50
+
51
+
52
+
53
+ Les insectes et les champignons cohabitent depuis plus de 400 millions d'années. Par conséquent, ils interagissent souvent ensemble, réalisant des interactions de mutualisme, de symbiose et de commensalisme[17].
54
+
55
+ Une estimation d'horloge moléculaire (Kumar et Hedges 1998) place l'apparition de l'agriculture des champignons (ou fungiculture), de façon indépendante par convergence évolutive au sein de trois clades d’insectes eusociaux (les coléoptères, les fourmis et les termites), au cours du Paléocène (66–24 Ma)[17],[18]. La symbiose réalisée entre ces insectes et leurs champignons impliquent la dispersion, la protection et la nutrition, permettant alors à ces symbiotes de coloniser des niches écologiques auparavant inoccupées[19].
56
+
57
+ La fungiculture chez les fourmis est apparue au début de l’ère Tertiaire, il y a environ 50 millions d’années[20]. La culture des champignons est réalisée par les fourmis de la sous-famille Myrmicinae et appartenant à la tribu des Attini, plus connu sous le nom vernaculaire de fourmis attines[20]. Ce groupe monophylétique est essentiellement répartie dans la région néotropicale[17]. Au sein de cette symbiose, les champignons bénéficient de substrat frais pour leur croissance et d’une protection contre les fongivores et contre la contamination de certains parasites en étant isolés à l’intérieur du nid des fourmis. Ces dernières récoltent de leurs champignons des nutriments essentiels pour l’alimentation de leur larves[17].
58
+
59
+ Le système agricole des fourmis champignonnistes met en jeux trois symbiotes[17] :
60
+
61
+ Chez les fourmis, la fungiculture n’est apparue qu’une seule fois dans la forêt amazonienne. Elle n’a cessé d’évoluer à travers les genres de fourmis Attines et de champignons. En effet, il existe cinq systèmes agricoles[21] :
62
+
63
+ Puis au cours des 30 derniers millions d’années, quatre nouveaux systèmes agricoles sont apparus séparément au système agricole d’origine[21] :
64
+
65
+ Concernant les facteurs qui ont poussé fourmis et champignons à coopérer, il est possible que les fourmis Attines étaient à l’origine des fourmis généralistes qui ont su tirer profit des champignons pour leur alimentation et sont devenues peu à peu fongivores exclusives. Il est également envisageable que les fourmis n’étaient que de simples vecteurs de transmission pour les champignons et qu’elles aient ensuite considéré le champignon comme une source d’alimentation. Enfin, il est possible que les fourmis aient initialement utilisé les champignons pour leur vertus antibiotiques. L’origine de cette coévolution reste à ce jour encore méconnue[17].
66
+
67
+ L’acquisition des cultures de champignons par les Attini se fait soit d’une colonie à l’autre soit en passant par la nature. Dans la plupart des cas, ce sont les nouvelles reines vierges de la fourmilière qui transportent les cultivars de leur colonie d’origine[20]. Les cultivars fongiques basidiomycètes sont ainsi transmis verticalement de génération en génération ce qui signifie qu’ils sont propagés sous forme de clones asexués[20]. Cependant, de rares évènements de recombinaisons, incluant des processus sexuels peuvent avoir lieu entre une lignée de champignons cultivés n’étant plus en symbiose (se produit par exemple lorsqu’un cultivar s’échappe d’un jardin cultivé, retourne à l’état sauvage puis est réincorporé par une autre colonie de fourmis) et une lignée de champignons sauvages étroitement apparentés : c’est la  transmission horizontale. Ces évènements de recombinaisons génétiques occasionnels permettent d’apporter de la variabilité génétique au sein des cultivars fongiques et participent par conséquent à l’évolution de la fungiculture au cours du temps[17].
68
+
69
+ La grande spécificité de la fungiculture chez les Attini est qu’elle se trouve essentiellement sous la forme stricte de monoculture : un nid de fourmis ne contient qu’un seul cultivar génétiquement similaire[20]. Les causes de l’élevage monospécifique au sein des nids de fourmis champignonnistes n’ont pas encore été éclairci précisément mais le fonctionnement de cette culture spécialisée témoigne d’une coévolution unique entre fourmis et champignons. Pour maintenir leur jardin génétiquement pur, les fourmis coupe-feuille Acromyrmex et Atta ont acquis la capacité de faire la distinction entre les fragments de champignons résidents et fragments de champignons étrangers au nid à l’aide de leurs gouttelettes fécales[22]. Ce contrôle réalisé de manière conjointe par le champignon et la fourmi, permet d’éviter la mise en place d’une compétition entre des symbiotes incompatibles qui pourrait nuire sur le long terme à toute la culture[22].
70
+
71
+ La fungiculture chez les termites serait apparue une première fois il y a 24 à 34 millions d’années dans la forêt tropicale africaine[17]. Toutes les termites descendent d’un ancêtre commun se nourrissant de bois, et environ huit ou neuf familles le digèrent en s’associant avec des bactéries (Bacteroidetes et Firmicutes), des archées et des protozoaires. Les Termitidae sont une grande famille de termites parmi laquelle se trouve la famille des Macrotermitinae qui, au cours de l’évolution, a acquis un symbionte externe permettant la digestion de la lignocellulose. En effet, il y a environ 30 millions d'années, la sous-famille basale des termites supérieures Macrotermitinae s'est engagée dans une association de symbiose avec les champignons Termitomyces[23].
72
+
73
+ L’âge des termites modernes est estimé à environ 140,6 millions d’années, suggérant que les termites ont évolué depuis 10 millions d’années précédant le plus vieux fossile trouvé de cette famille[23].
74
+
75
+ La divergence de la famille des Termitidae date d’il y a 64,9 millions années et c’est il y a 50,1 millions d’années qu’on estime la divergence de 4 sous familles à partir des Termitidae, dont les Macrotermitinae[23].
76
+
77
+ Cette symbiose a apporté un changement de la composition du microbiote intestinal des termites Macrotermitinae qui leur permet aujourd’hui de diversifier leur régime alimentaire. En plus du bois, les termites se nourrissent désormais de feuilles, d’herbe, d’humus et de leur symbiote fongique. La domestication des Termitomyces a exposé le système digestif des termites à de grandes quantités de glucanes, de chitine et de glycoprotéines. Leur décomposition nécessite une combinaison d'enzymes actives et de bactéries seulement observées à ce jour dans l’intestin des termites de la famille des Macrotermitinae ayant la capacité de cliver la chitine. Les termites en symbiose avec des champignons ont donc la particularité de posséder un microbiote spécifique de leur régime alimentaire et de leurs interactions avec des organismes fongiques, résultant d’une adaptation à ce mode de vie[24].
78
+
79
+ Aujourd’hui, les termites Macrotermitinae et les champignons Termitomyces sont obligatoirement dépendants l’un de l’autre pour vivre. De ce fait, les Termitomyces ont évolué de façon à former des organes symbiotiques tels que des nodules[25]. Ceux ci permettent le transfert des spores asexués dans les fèces des termites pour aider à  la propagation des champignons et ainsi effectuer un transfert horizontal[17]. Ici, la termite Macrotermitinae joue un rôle essentiel dans l’augmentation de la reproduction de son symbiote Termitomyces[26]. La monoculture de Termitomyces réalisée par les termites Macrotermitinae permet de définir cette fungiculture comme une agriculture spécialisée[27].
80
+
81
+ Chez les coléoptères, la fungiculture est apparue indépendamment à sept reprises il y a 20 à 60 millions d’années[17],[28]. Deux sous-familles de coléoptères en particulier, Scolytinae et Platypodinae, sont des spécialistes mycophages. Leurs comportements sont ainsi adaptés à ce type d’alimentation : ils s’enfouissent à l’intérieur des arbres à l’âge adulte afin de se nourrir et d’y pondre leurs oeufs. Parallèlement, leurs morphologies se sont adaptées à la mycophagie (i) par la présence de mycanges, des structures permettant le transport de champignons symbiotiques, et (ii) par la modification des mandibules et des viscères des larves permettant une meilleure manipulation des cultivars fongiques.
82
+
83
+ Les champignons cultivés sont des ophiostomatoïdes (groupe polyphylétique comprenant l’ensemble des champignons utilisés dans la fungiculture des coléoptères). Ils digèrent la cellulose après que les coléoptères aient creusé dans l’écorce et aient passé les défenses de l’arbre. Les coléoptères n’ont plus qu’à laisser les champignons se développer et à s’en nourrir.
84
+
85
+ Les scolytes forment une symbiose avec le genre Ophiostoma. Ces coléoptères ont une préférence ancestrale pour les conifères en tant que support pour la nutrition et la reproduction. Les champignons Ophiostoma sont capables de contourner les défenses résineuses des conifères lors de la création des galeries par les scolytes en effectuant une croissance rapide. Possiblement dû à une forte augmentation de la diversité des coléoptères, cette préférence pour les conifères a cependant changé à plusieurs reprises pour les angiospermes.
86
+
87
+ Les coléoptères ambrosia, du genre Platypus, sont pourvus d’une symbiose avec les champignons ambrosia. Ce groupe de champignons est composé des trois genres Ambrosiella, Raffaelea (de la même famille que Ophiostoma) et Dryadomyces. Les coléoptères ambrosia sont des généralistes mycophages exploitant souvent une large diversité d’hôtes.
88
+
89
+ L’origine de l’utilisation des champignons ambrosia semble être directement liées à une préférence de ces coléoptères pour les angiospermes plutôt que les conifères. L’association des scolytes avec les champignons Ophiostoma serait ainsi plus ancienne.
90
+
91
+ L’apparition de l’agriculture par les insectes a émergé bien avant la caractérisation par l’espèce humaine. Les fourmis, termites et coléoptères réalisent la fungiculture afin d’apporter certains éléments nutritifs (glucides, lipides et protéines) nécessaires au bon fonctionnement de leur organisme, reposant sur le même principe que l’agriculture de l’Homme. Cependant, la culture des plantes chez l’Homme ne fournit pas autant de protéines que le régime dominant chasseurs-cueilleurs. Ainsi, chez l’Homme, la consommation animale est nécessaire afin de contrer les carences en protéines. A l’inverse, chez certains insectes agricoles, l’apport de toutes les ressources dont les protéines, provient entièrement de ses cultivars fongiques créant une dépendance nutritionnelle à son symbiote[29].
92
+
93
+ Les pratiques des insectes agricoles sont comparables à l’agriculture humaine. Elles visent toutes deux à améliorer les conditions de croissance afin d’optimiser les rendements et permettent aussi la protection des cultures contre herbivores, fongivores, parasites et maladies[17]. En effet, certains aspects de l’agriculture des insectes se rapprochent de l’agriculture vivrière entreprise par l’Homme. Il existe quelques différences entre ces agricultures, notamment chez certains genres de fourmis Attines. Tandis que l’agriculture humaine vivrière a très vite été remplacée par l’agriculture industrielle, étant beaucoup plus rentable pour l’exploitation des ressources pour répondre à la croissance exponentielle des populations humaines, l’agriculture chez les fourmis a évoluée de manière à ce qu’elle ne soit pas en concurrence avec d'autres types d'agriculture pour l’accès aux ressources[21],[29].
94
+
95
+ Les espèces concernées produisent un miellat riche en sucre apprécié de fourmis appartenant aux genres lasius, formica et myrmica. En revanche les fourmis protègent les pucerons des prédateurs. Ce comportement mutualiste, qui existe depuis au moins 50 millions d'années, présente des analogies avec l'élevage laitier. La fourmi déclenche l'expulsion du miellat en palpant le puceron. Lorsqu'un puceron ne produit plus ou si les pucerons sont trop nombreux, ils sont mangés par les fourmis de la même façon qu'une vache est réformée. Lorsqu'une plante support est épuisée, les fourmis peuvent changer les pucerons de place[30].
96
+
97
+ Ces poissons sont inféodés à des récifs coralliens. Certains coraux attirent des sortes de poissons-nettoyeurs qui consomment les algues évitant ainsi qu'elle ne recouvrent les coraux et les privent de lumière. Certaines espèces comme le Grégoire noir (Stegastes nigricans) font mieux: ce poisson ne se nourrit que des espèces d'un seul genre d'algues, Polysiphonia, qu'on ne rencontre pas ailleurs, ce qui suppose une longue coévolution. Les grégoires broutent l'algue de façon qu'elle repousse, écartent les autres poissons susceptibles de la consommer et arrachent les autres algues concurrentes (un « désherbage » en sorte)[31].
98
+
99
+ Les castors se nourrissent essentiellement d'écorces d'arbres et d'arbrisseaux ainsi que de quelques plantes aquatiques ou de terrain humide. Ils pratiquent un abattage sélectif des arbres, ce qui leur permet l'accès aux feuilles et aux pousse tendres d'une part et à du bois utilisé pour la construction de sa hutte et de barrages d'autre part. Il privilégie souvent des espèces aptes au recépage comme le saule qui donnent alors une multitude de pousses fines (procédé utilisé aussi par les horticulteurs en osiériculture). Les barrages permettent de réguler la hauteur du plan d'eau à un niveau assurant le développement optimal des plantes convoitées. Le castor sait aussi se constituer une réserve de plantes fraîches pour l'hiver en replantant des tiges juste coupées dans la boue devant l'entrée de sa hutte[32]. Ces pratiques diffèrent sensiblement de la simple économie de prédation.
100
+
101
+ L'agriculture a causé de l'érosion des sols et des modifications de la biodiversité depuis son apparition, il y a environ 10 000 ans. Mais à partir de 1945, l'augmentation de l'utilisation des engrais minéraux, l'apparition des pesticides organiques, le développement de l'irrigation (dans le cadre de la révolution verte, notamment) et la motorisation de l'agriculture ont fortement augmenté les impacts environnementaux de l'agriculture. Les impacts environnementaux de l'agriculture contemporaine s'étendent au-delà des écosystèmes agricoles, et incluent la pollution des eaux et de l'air, la contribution au changement climatique. La modification des pratiques agricoles a également des impacts paysagers.
102
+
103
+ L'agriculture est aussi un secteur fortement consommateur d'eau douce. Une tonne de céréales nécessite en moyenne 1 000 tonnes d'eau[33], et produire de la viande nécessite plus d'eau encore. L'importance de la consommation en eau et des échanges de produits agricoles dans le monde a donné naissance au concept d'eau virtuelle[34].
104
+
105
+ L'alimentation en eau se fait de deux façons différentes :
106
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107
+ En 2000, dans le monde, l'agriculture irriguée consommait 1 500 km3 d'eau par an, sur une superficie de 264 millions d'hectares. Au rythme d'extension actuel de la superficie irriguée, on atteindrait, en 2050, 331 millions d'hectares irrigués, consommant environ 500 km3 par an d'eau de plus qu'aujourd'hui. Or, la demande en eau complémentaire en 2050 est estimée à 4 500 km3 par an du fait des prévisions d'accroissement démographique. Le seul recours à l'irrigation ne pourra donc pas satisfaire les besoins mondiaux[35]. En outre, environ 10 % de l'eau actuellement utilisée pour l'irrigation provient de sources non renouvelables (nappes fossiles)[36].
108
+
109
+ Selon une étude de l'université d'Utrecht, des pénuries d'eau sont donc à prévoir dans de nombreux pays, dont les trois plus grands pays producteurs de céréales au monde que sont la Chine, les États-Unis, et l'Inde, ainsi que dans des pays dont la proportion d'eau d'irrigation d'origine non renouvelable est importante : Arabie saoudite, Pakistan, Iran, Mexique, notamment[37].
110
+
111
+ Selon la même étude, « la non-durabilité de l'usage des eaux souterraines pour l'irrigation est un problème pour les pays utilisant intensivement des eaux souterraines, mais aussi pour le monde dans son ensemble, étant donné que le commerce international introduit de fortes corrélations entre la production de nourriture dans un pays et la consommation dans un autre ».
112
+
113
+ Ces enjeux véritables sont des défis pour demain auxquels l’humanité s’efforce de répondre. Au-delà du perfectionnement des méthodes de traitements de l’eau (dessalement…), le stockage fait partie des moyens utilisés afin d’économiser l’eau (réservoirs, citerne souple).
114
+
115
+ Le secteur agricole contribue fortement à l'effet de serre. Dans l'Union européenne, la part de l'agriculture dans les émissions de gaz à effet de serre est de 10,2 % ; les émissions de l'agriculture ont baissé de 22 % de 1990 à 2012[38].
116
+
117
+ En France, les trois gaz à effet de serre émis par le secteur de l'agriculture sont les suivants, par ordre d'importance dans le secteur agricole[39] :
118
+
119
+ La FAO publie des statistiques détaillées sur les émissions de gaz à effet de serre (méthane et oxyde nitreux) mondiales et par pays (moyennes 1990-2011 en équivalent CO2)[40] :
120
+
121
+ Selon les rapports du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, l'agriculture est très exposé au réchauffement climatique : chaque degré de réchauffement réduit les rendements de blé de 6 %, de riz de 3,2 %, de maïs de 7,4 % et de soja de 3,1 %[42]. Par ailleurs, elle est aussi une partie de la solution au réchauffement climatique. Diverses pistes de réflexion ont été proposées dans le rapport du GIEC d'août 2019, notamment en augmentant la productivité de l'agriculture tout en améliorant les pratiques agricoles[43], comme par exemple en séquestrant du carbone dans le sol (pratique de l'agriculture de conservation).
122
+
123
+ La pollution des eaux par des produits phytosanitaires[44] engendre des problèmes de santé environnementale. Les pertes d'azote et de phosphore, provenant des engrais azotés et phosphorés minéraux ou des épandages de lisiers et de fientes entraînent l'eutrophisation des eaux souterraines et de surface, ainsi que des eaux côtières[45]. Les impacts en aval induisent un appauvrissement en espèces dans les zones marines (dystrophisation des estuaires, création de zones marines mortes dont la surface a doublé tous les 10 ans depuis 1960[45],[46]). L'érosion des sols agricoles est source de turbidité des cours d'eau, des estuaires et zones marines (via les sédiments en suspension et/ou les blooms algaux)[47].
124
+
125
+ La volatilisation des ions ammonium sous forme d'ammoniac est responsable de pollution de l'air aux particules. Les principales sources d'ammonium dans les sols agricoles, sont les engrais minéraux azotés (urée, principalement) et les engrais organiques (lisiers, fientes de volailles). La déposition de l'ammoniac volatilisé peut provoquer l'eutrophisation des eaux de surface et la modification de la composition des espèces végétales des écosystèmes terrestres aux sols pauvres en azote (landes, prairies calcaires).
126
+
127
+ La notion de dégradation de sol désigne toutes les causes possibles de pollution impactant n’importe quel type de sol : agricole, forestier, en milieu urbain, etc. Actuellement, du fait d’une consommation excessive d’engrais et de pesticides, la plupart des sols cultivés de nos jours subissent les contre coûts de ces excès passés.
128
+
129
+ L'agriculture est également responsable de pollution, régression et dégradation des sols[48], notamment par les métaux : cadmium issu des engrais phosphatés, plomb, cuivre et autres métaux issus d'anciens pesticides, de lisiers ou de boues d'épuration contenant des traces de métaux lourds[49],[50].
130
+
131
+ Pour enrayer l’érosion du sol, certains agriculteurs abandonnent le labour pour le semis direct, qui limite aussi l’utilisation du tracteur et donc diminue les émissions de CO2. Aux États-Unis en 2005, 15 % des terres arables étaient traitées de cette façon.
132
+
133
+ En termes de production alimentaire et non alimentaire, de nouveaux secteurs émergent afin de pallier cette problématique, comme l'aquaponie, l'hydroponie et l'aéroponie. Ces méthodes de production visent une consommation plus durable et moins énergivores en ressources naturelles.
134
+
135
+ L’utilisation des organismes génétiquement modifiés (O.G.M.) dans certains pays, tels que les États-Unis, le Canada, le Mexique ou la Chine, et les risques potentiels qui leur sont associés sont également sujets à de nombreuses discussions et conflits.
136
+
137
+ La modification des pratiques agricoles au XXe siècle a conduit à une érosion de la biodiversité[51] ayant conduit localement à l'extinction de nombreuses espèces animales (dont des papillons, abeilles, guêpes, coléoptères, reptiles, amphibiens, épinoches, alouettes, etc. très communs dans les champs ou à leurs abords jusque dans les années 1970). Depuis les années 1990, des expériences de monitoring de la biodiversité[52] se mettent en place, qui ont permis notamment de quantifier les impacts de l'agriculture intensive et de mettre en évidence certains intérêts de l'agriculture biologique.
138
+
139
+ Outre son importance pour la conservation de la diversité génétique des variétés anciennes, l'agriculture joue parfois un très grand rôle pour la protection de diversité biologique : la Commission européenne combine trois grands critères pour mesurer l’intérêt d'un espace agricole sur le plan de la contribution à la préservation de la biodiversité. Les zones ayant le score le plus élevées sont dites « à haute valeur naturelle »[53],[54]. 10 % à 30 % des terres agricoles méritent ce titre en Europe. En France, 84 % des surfaces classées en « haute valeur naturelle » sont en montagne ou moyenne montagne (Alpes, Corse, Franche-Comté, Massif central, Pyrénées…). Ce sont surtout des zones d’élevage extensif en plein air caractérisées par une faible densité de chargement (bétail) à l'hectare, peu ou pas d’intrants chimiques et presque toujours une utilisation plus importante de main-d’œuvre agricole.
140
+
141
+ En France, à la demande de certaines collectivités et à certaines conditions, des zones agricoles protégées peuvent être inscrites dans les documents d'urbanisme, contre la perte de foncier agricole due à la périurbanisation.:
142
+
143
+ En novembre 2019, plusieurs sociétés scientifiques ont signé une lettre ouverte au Parlement européen intitulée « réforme de la politique agricole commune : une agriculture nuisible détruit la nature ». La lettre vise à inciter l’Union européenne à avoir une plus grande considération pour la biodiversité dans le cadre des négociations autour de la politique agricole commune : « La PAC transforme les zones rurales en déserts verts de monocultures inhabitables à rendement maximal »[55].
144
+
145
+ L'Europe réoriente des subventions particulières vis a vis des agriculteurs qui font un effort pour l'environnement. Les mesures agrienvironnementales et l'agriculture biologique sont plus ou moins encouragées et développées selon les pays (2 % des cultures dans la zone OCDE sont « bio », jusqu'à 6 % dans certains pays).
146
+
147
+ L'agriculture et la pêche sont lourdement impactés par le changement climatique : réchauffement des sols et des océans, variations des régimes de précipitation, conditions d’approvisionnement en eau douce, migration des espèces, notamment marines, etc. D’ici 2100, la sécurité alimentaire de près de 90 % de la population de la planète devrait être malmené par les pertes de productivité des cultures en même temps qu’une baisse des captures de pêche[56].
148
+
149
+ La plupart de ces maladies étaient déjà présentes dans les siècles précédents. La « tremblante du mouton » (la variante ovine de la maladie de la vache folle), la listeria ou la salmonelle ne sont pas des problèmes récents. Ils apparaissaient autrefois de manière bien plus fréquente et souvent plus grave que maintenant[réf. nécessaire]. En effet, de gros progrès ont été faits en matière d’hygiène et de contrôle bactérien des produits alimentaires. Mais la massification de la fabrication et de la vente des aliments font qu’un seul incident peut toucher un très grand nombre de personnes. Le caractère exceptionnel des problèmes, le nombre de personnes potentiellement touchées, la médiatisation alarmiste tendent à marquer les esprits. Néanmoins, le nombre de morts par intoxication ou empoisonnement lors de ces affaires « médiatiques » est extrêmement faible[réf. nécessaire].
150
+
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+ Ces dernières années ont été en Europe l’objet de plusieurs crises touchant à la sécurité alimentaire : bœuf aux hormones, poulet aux dioxines, vache folle et maladie de Creutzfelt-Jakob, contaminations bactériennes d'aliments (fromage par listeria).
152
+
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+ Ces derniers événements et l'exigence d'une haute qualité sanitaire des produits ont eu pour conséquence la mise en place croissante de systèmes de traçabilité, la refonte de la législation sanitaire (règlements européens du paquet Hygiène) et la création d'agences de sécurité sanitaire indépendantes des pouvoirs exécutifs (EFSA pour l'Europe et AFSSA et AFSSET - fusionnées en ANSES - pour la France).
154
+
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+ L’étiquetage devrait permettre au consommateur de décider s’il prend le supplément de risques inhérent à une agriculture intensive[réf. nécessaire] ou accepte le prix plus élevé qui accompagne l’émergence ou le développement de techniques agricoles alternatives, telles que l’agriculture biologique, la permaculture, l’agriculture raisonnée et l’agriculture de précision.
156
+
157
+ En économie, l’économie agricole est définie comme le secteur d'activité dont la fonction est de produire un revenu financier à partir de l’exploitation de la terre (culture), de la forêt (sylviculture), de la mer, des lacs et des rivières (aquaculture, pêche), de l'animal de ferme (élevage) et de l'animal sauvage (chasse)[4]. Dans la pratique, cet exercice est pondéré par la disponibilité des ressources et les composantes de l'environnement biophysique et humain. La production et la distribution dans ce domaine sont intimement liées à l'économie politique dans un environnement global. La biomasse à vocation biomasse-énergie (CIVE...) ou la production de matériau bio-sourcé sont des vocations agricole, mise en avant par la bioéconomie.
158
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+ Les échanges agricoles représentent 8,8 % des échanges mondiaux. Ils restent très marquées par l’impact des subventions agricoles des pays développés et de nombreuses barrières douanières, tarifaires ou non. Cela dit, il faut nuancer ce chiffre : les échanges liés à l’industrie agroalimentaire, intimement liée à l’agriculture, sont loin d’être négligeables.
160
+
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+ Afin de favoriser les exportations, des études par pays, globales ou sectorielles, sont proposées gratuitement sur leur site internet par des organismes gouvernementaux. Parmi ceux-ci se trouvent le département de l’Agriculture des États-Unis (USDA) et Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC), qui représentent deux des plus importants pays exportateurs de produits agricoles. Ces deux ministères, à côté d'autres organismes, associations, universités ou entreprises, en diffusent également sur le site Globaltrade.net[57].
162
+
163
+ Globaltrade.net est issu d'un partenariat public-privé (PPP) entre l'United States Commercial Service (dépendant du département du Commerce des États-Unis) et la Fédération des associations du commerce international (FITA). Globaltrade classe les études suivant deux critères de tri : par pays étudié et par industrie.
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+ L'Union européenne propose aussi sur son site de nombreuses études statistiques, portant sur tout ou partie du territoire communautaire[58].
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+ L'agronomie regroupe, depuis le XIXe siècle, l’ensemble de la connaissance biologique, technique, culturelle, économique et sociale relative à l'agriculture.
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Une calculatrice ou calculette (terme souvent considéré comme péjoratif par les fabricants) est une machine conçue pour simplifier et fiabiliser des opérations de calcul. D'abord mécanique, puis électromécanique, la machine à calculer est devenue électronique dans les années 1960, avec l'introduction de la première machine à calculer électronique en 1961, suivie d'une miniaturisation accélérée des circuits intégrés.
2
+
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+ Les machines les plus simples se limitent aux quatre opérations arithmétiques usuelles, tandis que les calculatrices programmables les plus sophistiquées disposent d'une expressivité équivalente aux ordinateurs (voir Machine de Turing et Turing-complet).
4
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5
+ Bien qu'il n'y ait pas, à proprement parler, de filiation technologique entre les calculatrices mécaniques et les calculatrices électroniques, il n'est pas inutile d'évoquer ici les outils utilisés pour le calcul avant l'arrivée des calculatrices, ni de rappeler que cette arrivée sur le marché a stoppé net la fabrication des calculatrices mécaniques et électromécaniques ainsi que des instruments comme la règle à calcul.
6
+
7
+ En 1645, la première machine à calculer, introduite au grand public, la pascaline, fait son apparition pour les additions et soustractions. Inventée par Blaise Pascal, elle lance le développement des machines à calculer.
8
+
9
+ En 1673, Leibniz présente une machine à multiplier où une partie mobile se décale à chaque fois d'un cran vers la gauche (comme pour une multiplication à la main).
10
+
11
+ En 1820, Thomas de Colmar invente la première machine à calculer industrielle, l'arithmomètre, et la commercialise en 1851. Le calcul des racines carrées figure dans son mode d'emploi.
12
+
13
+ En 1843, le suédois Georg Scheutz fait fonctionner sa propre « machine à différence »[réf. nécessaire].
14
+
15
+ Vers 1850, l'anglais Charles Babbage conçoit la Difference engine, prévue pour calculer des fonctions polynomiales et tabuler les résultats[a]. Toutefois, cette machine n'a pu être construite à l'époque en raison de problèmes financiers. Cependant, entre 1990 et la fin des années 2000 le Science Museum de Londres a construit deux exemplaires complètement fonctionnels de cette machine[1].
16
+
17
+ Entre 1820 et 1940, des milliers de brevets[2] sont pris pour des machines mécaniques, actionnées manuellement ou grâce à un moteur électrique.
18
+
19
+ Vers 1901, les premières machines à dix touches font leur apparition aux États-Unis.
20
+
21
+ En 1948, est introduite la Curta (machine à calculer portative ayant l'ergonomie d'un moulin à poivre, et une manivelle de moulin à café) capable d'effectuer les quatre opérations de base[b] et les racines carrées.
22
+
23
+ Triumphator CRN1 (calculatrice à curseurs de 1958)
24
+
25
+ Walther WSR160 (calculatrice à curseurs de 1960)
26
+
27
+ Olivetti Divisumma 24 (« 4 opérations » imprimante électrique de 1964.) (le capot est enlevé pour montrer la mécanique.)
28
+
29
+ Facit NTK (1964)
30
+
31
+ Nisa K
32
+
33
+ Facit GMBH
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+
35
+ Contex 10 (additionneuse imprimante manuelle)
36
+
37
+ Curta (1948)
38
+
39
+ Friden Modèle 132 calculatrice dans la collection du Musée des enfants d'Indianapolis.
40
+
41
+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
42
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43
+ Le principal progrès de l’électricité a été de remplacer la « manivelle » des machines à calculer « à curseurs » par un moteur électrique. Ce moteur permettait de rendre les calculs moins pénibles et plus rapides.
44
+
45
+ Contrairement aux machines à curseurs, elles imprimaient leurs calculs. Les calculatrices à imprimantes étaient d'abord limitées aux additions et aux soustractions (d'où leur nom d'« additionneuses »), puis les premières « multiplicatrices » apparurent au début des années 1960.
46
+
47
+ Vers 1963, seuls les constructeurs Olivetti avec sa Divisumma 24[3] et Remington avec sa Pringtime, avaient mis sur le marché une « 4 opérations imprimante »[réf. nécessaire].
48
+
49
+ La calculatrice électronique ne descend pas des calculatrices mécaniques, mais bien des premiers ordinateurs. Les calculs y sont exécutés en binaire, sans l'intervention de la moindre mécanique. Le chemin de la miniaturisation durera près de 20 ans avant que la calculatrice électronique ne détrône, au milieu des années 1970, les machines mécaniques et les règles à calcul omniprésentes.
50
+
51
+ Les premières calculatrices électroniques[c] ont d'abord été de bureau à cause de leur poids, de leur taille et de la nécessité de les alimenter sur le secteur. Leur affichage était fréquemment réalisé avec des tubes Nixie.
52
+
53
+ En 1961, ANITA Mark VII[4] et Mark VIII[5] sont les premières calculatrices électroniques destinées au grand public, composées de tubes à vide pour l'électronique et de tubes Nixie pour l'affichage.
54
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55
+ Les premières calculatrices « grand public » sont apparues ensuite lorsque la miniaturisation des composants (avec en particulier les premiers circuits intégrés) et la baisse de leur coût ont permis de fabriquer des machines à calculer de petite taille alimentées par des piles ordinaires ou des batteries rechargeables.
56
+
57
+ En 1967, la société américaine Texas Instruments crée un premier prototype et en dépose le brevet[6].
58
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59
+ En janvier 1971, la première véritable calculatrice de poche et électronique, avec un écran DEL est la LE-120A de Busicom[7].
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61
+ En septembre 1971, la première calculatrice électronique ayant été mise sur le marché français est ICC-804D de Sanyo[8].
62
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+ Les premières calculatrices de poche spécialisées sont commercialisées dans les années 1970, avec :
64
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+ L'affichage des résultats de calculs des premières calculatrices se faisait successivement au moyen de :
66
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67
+ Les premières machines mécaniques n'effectuaient que les additions/soustractions. Les premières machines électromécaniques puis électroniques pouvaient effectuer les quatre opérations arithmétiques. La grande différence des machines électroniques avec les machines mécaniques ou électromécaniques est l’exécution des opérations en silence et instantanément. Il fallait plusieurs secondes pour une multiplication et 10 à 20 minutes pour une division avec la très performante Olivetti Divi24 électromécanique. Peu de temps après, quelques-unes surent effectuer des racines carrées. D'abord de bureau, avec ou sans mémoire(s) elles sont de taille importante ; au moins 30 × 30 cm environ (Casio, Friden, Sharp, Adler…) et équipées de tubes Nixie (12, 14 voire 16 tubes).
68
+
69
+ Dans les années 1970, elles se miniaturisent pour devenir portables grâce à l'affichage à sept segments (généralement des diodes) puis très vite, elles deviennent de poche (Sanyo, Canon, Adler…) grâce à l'utilisation de piles ou d'accumulateurs d’électricité et un écran à cristaux liquides.
70
+
71
+ Une autre avancée fut l'apparition du bloc d'impression Seiko qui équipera très longtemps la plupart des calculatrices électroniques de bureau[réf. nécessaire].
72
+
73
+ Dès qu'elles respectèrent les priorités entre opérations et que les fonctions trigonométriques apparurent, on parla de calculatrices scientifiques (par exemple Hewlett-Packard avec la HP-35 sortie en 1972).
74
+
75
+ De nos jours, les calculatrices graphiques disponibles au public sont parmi les plus performantes. Permettant d'afficher la représentation graphique d'une fonction, elles sont notamment produites par Texas Instruments, Casio, Hewlett-Packard et dans une moindre mesure par Sharp ou Brother.
76
+
77
+ Dès le milieu des années 1960, Hewlett-Packard optant pour la notation polonaise inverse[f] produit les calculatrices de bureau, de la série HP-98XX, dont l'efficacité et la précision dépassent sensiblement celles des autres marques. Dès l'introduction de sa première calculatrice scientifique de poche[g] en 1972, la HP-35 (qui doit son nom au nombre de touches), la firme Hewlett-Packard s'impose dans la communauté scientifique et chez les étudiants.
78
+
79
+ En 1974, Texas Instruments produit la calculatrice scientifique SR-50 avec des fonctionnalités similaires à celles d'HP.
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+
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+ Le prix des calculatrices basiques est aujourd'hui très faible (moins d'une heure de travail), mais il n'en a pas toujours été ainsi. Pour l'anecdote, au début des années 1970, les premières calculatrices scientifiques de poche HP-35 coûtaient à peu près la moitié du salaire mensuel d'un enseignant. Il était donc hors de question de les mettre sans protection à disposition d'un public d'étudiants, c'est pourquoi HP vendait également un « socle » destiné à recevoir ces machines[h]. Les calculatrices ne supplantèrent la règle à calcul qu'au milieu des années 1970.
82
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+ On distingue les calculatrices simples « quatre opérations », les calculatrices financières, les calculatrices scientifiques, graphiques ou non, et les calculatrices formelles.
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+ Les évolutions postérieures furent les suivantes :
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+ HP-35 Calculatrice scientifique (1972)
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+ Calculatrice scientifique Sanyo CZ-8127[j] (1977).
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+ Calculatrice scientifique programmable HP-15C à notation polonaise inverse (1982).
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+ Calculatrice solaire ultraplate (épaisseur ~2 mm), (1990).
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+ Calculatrice électronique « basique »[k].
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+ Calculatrice scientifique TI-83 Plus.
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+ Calculatrice fantaisiste.
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+ Calculatrice scientifique Famaprem CPC-400.
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+ Montre Casio avec une calculette intégrée.
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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+ Une fonction calculatrice est également incluse dans les ordinateurs de bureau, portables ou non, dans tous les systèmes d'exploitation grand public, dans les assistants personnels et dans la quasi-totalité des téléphones mobiles actuels.
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+ Le marché de la calculatrice scolaire en France est un duopole formé autour de l'américain Texas Instruments et du japonais Casio. Casio domine le marché au début des études secondaires, le collège, là où TI a la part de marché la plus importante en fin de secondaire, au lycée, et dans les études scientifiques supérieures[9],[10]. Aux États-Unis, TI est en situation de quasi-monopole, avec 93 % de part de marché. Un marketing poussé vise les professeurs de mathématiques et de physique, lesquels préfèrent souvent imposer un même modèle dans leur classe, plus pratique car les fonctionnements sont différents d'une marque à l'autre. En conséquence de quoi, les calculatrices coûtent cher, disposent souvent de fonctions trop avancées pour les élèves, et les marges des fabricants sont élevées : elles s'élèveraient ainsi à plus de 50 % pour TI[11],[12]. Le modèle 84 Plus de TI dont le coût de revient est estimé à 15 ou 20 $ se vend ainsi 120 $ aux États-Unis, le même prix que lors de son lancement en 2004. L'entreprise fait du lobbying pour que des cours d'algèbre soient obligatoires au Texas, et ainsi assurer ses ventes[13],[14].
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+ Kolkata
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+ Calcutta ou Kolkata depuis 2001[Note 1] (bengali : কলকাতা, hindi : कोलकाता) est une ville du Nord-Est de l'Inde. Capitale du Bengale-Occidental, située sur la rive gauche du fleuve Hooghly, Kolkata compte 4 399 819 habitants[1] et son agglomération 14 millions[2], ce qui en fait la troisième agglomération du pays, après Delhi et Bombay, et la 14e au monde.
6
+
7
+ Située dans la région du delta du Gange et en grande partie bâtie sur d'anciens terrains marécageux, elle s'étire suivant une direction nord-sud sur la rive gauche du fleuve. Son climat tropical de mousson entraine d'importantes précipitations et des périodes de fortes chaleurs, renforcées par une grande pollution atmosphérique.
8
+
9
+ La région de Calcutta est habitée depuis plus de deux millénaires[3],[4]. La Compagnie anglaise des Indes orientales, qui consolidait ses activités commerciales dans le Bengale, commence la construction de la ville vers 1690. Elle en devient le siège, avant de devenir la capitale des Indes britanniques puis du Raj britannique, de 1773 à 1912. Calcutta conserve une partie de cet héritage colonial au travers de monuments comme le Victoria Memorial et la cathédrale anglicane Saint-Paul. Elle perd son statut au profit de New Delhi, construite à partir de 1911 à proximité de l'ancienne capitale moghole pour accueillir les institutions gouvernementales. Calcutta bénéficie d'une croissance industrielle rapide à partir des années 1850, particulièrement dans le secteur textile. Au cours du XXe siècle, sa population passe d'environ 100 000 habitants à plus de 14 millions d'habitants.
10
+
11
+ Marquée par une importante pauvreté et l'existence d'immenses bidonvilles, la ville est connue pour avoir abrité la fondation en 1950 de la congrégation religieuse des Missionnaires de la Charité par Mère Teresa, qui décède à Calcutta en 1997.
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+ Centre culturel du Bengale et de l'Inde orientale, la ville accueille de nombreuses universités et institutions culturelles, comme la Société asiatique de Calcutta, le Musée indien ou la Bibliothèque nationale d'Inde. Elle possède également une industrie cinématographique dynamique et de nombreuses équipes sportives. Le Salt Lake Stadium, où évoluent les principaux clubs de football de la ville, était le deuxième plus grand stade au monde[5].
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+ Le mot « Kolkata » vient du bengali কলিকাতা (kalikātā), le nom de l'un des trois villages qui existaient au moment de l'arrivée des Britanniques[6].
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+ Plusieurs explications existent quant à l'origine de ce mot :
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+ Bien que le nom se soit toujours prononcé « Kolkata » [ˈkolkat̪a] ou « Kolikata » [ˈkɔlikat̪a] en bengali, la forme anglicisée « Calcutta » était le nom officiel de la ville jusqu'en 2001, lorsqu'elle est devenue « Kolkata »[9].
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+ La ville se trouve dans la partie orientale de l'Inde, dans la région du delta du Gange, à une altitude comprise entre 1,5 m et 9 m au-dessus du niveau de la mer. Elle est située à 246 km à l'ouest-sud-ouest de Dacca, au Bangladesh, à 469 km au sud-est de Patna, à 623 km à l'est-sud-est de Varanasi, à 1 303 km à l'est-sud-est de New Delhi et à 1 560 km au nord-est de Bangalore. Les villes de Hong Kong en Chine, de Tamanrasset dans le désert du Sahara et de La Havane à Cuba sont situés à des latitudes comparables dans l'hémisphère nord.
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+
23
+ La ville s'étire suivant une direction nord-sud sur la rive gauche du fleuve Hooghly. Elle s'est en grande partie développée sur d'anciens terrains marécageux. Les marais qui subsistent, connus sous le nom de marais de Calcutta Est, ont été déclarés zone naturelle d'importance mondiale.
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+
25
+ À l'instar de la majeure partie de la plaine indo-gangétique, le sol de Kolkata est essentiellement composé d'alluvions. La ville est construite sur des couches de roches sédimentaires d'âge quaternaire constituées d'argiles, de limons, de sables et de graviers plus ou moins grossiers. Ces sédiments sont pris en sandwich entre deux couches d'argiles situées respectivement entre 250 m et 650 m de profondeur pour l'une et entre 10 m et 40 m de profondeur pour l'autre. La ville se trouve dans une zone de sismicité de niveau 3 sur une échelle allant de 1 à 5 établie par le « bureau des mesures indien » pour évaluer le risque de survenue d'un tremblement de terre de magnitude élevée en un lieu donné.
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+ Les infrastructures comprennent :
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+ Calcutta a un climat tropical de mousson correspondant au type Aw de la classification de Köppen. La température moyenne annuelle est de 26,9 °C. Les mois avec les températures les plus élevées sont mai et juin et les mois avec les températures les plus basses sont décembre et janvier. La température la plus haute enregistrée est de 43,9 °C et la plus basse de 5,0 °C (le gel y est donc inconnu). La majeure partie des précipitations reçues sont dues aux perturbations en provenance du golfe du Bengale responsables des pluies de mousson survenant entre juin et septembre. On compte 2528 heures d'ensoleillement par an pour la ville, le mois le plus ensoleillé étant celui de mars. La pollution est un problème majeur à Calcutta. Le taux de particules en suspension dans l'air est en effet élevé si on le compare à celui d'autres villes indiennes. Cette pollution est à l'origine du smog et de la brume sèche qui affectent fréquemment la ville. Cette forte pollution de l'air serait responsable d'un grand nombre de cancers du poumon.
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+ La découverte et l'étude archéologique de Chandraketugarh, à 35 km au nord de Kolkata, fournissent la preuve que la région dans laquelle se trouve la ville a été habitée depuis plus de deux millénaires[3],[4].
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+ En 1689, la place de Calcutta est cédée par le grand Moghol Aurangzeb à la Royal Navy pour le compte de l'East India Company.
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+ La ville a été la capitale du Raj britannique jusqu'au début de la construction de New Delhi en 1911. L'histoire enregistrée de Kolkata a commencé en 1690 avec l'arrivée de la Compagnie des Indes anglaise, qui consolidait ses activités commerciales dans le Bengale. On a pendant longtemps accepté que Job Charnock, un administrateur qui a travaillé pour la Compagnie des Indes, était le fondateur de la ville[10]. En réponse à une pétition publique, la Haute Cour de Calcutta a statué en 2003 que la ville n'a pas de fondateur[11].
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+
39
+ Elle fut le siège de la Compagnie anglaise des Indes orientales avant de devenir la capitale des Indes britanniques de 1773 à 1912. Centre du contrôle de la compagnie pour le Bengale depuis 1757, Calcutta profita d'une croissance industrielle rapide à partir des années 1850, particulièrement dans le secteur textile, malgré la pauvreté de la région environnante.
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+
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+ Au cours des 150 années suivantes, la population de Calcutta passa de 117 000 à 1 098 000 habitants (banlieues comprises), pour atteindre aujourd'hui une population métropolitaine de plus de 13,2 millions. Marquée par une importante pauvreté, la ville voit la fondation en 1950 de la congrégation religieuse des Missionnaires de la Charité par Mère Teresa, qui meurt à Calcutta en 1997.
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+
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+ Calcutta était la ville la plus peuplée d'Inde jusque dans les années 1980, quand elle a été dépassée par Bombay.
44
+
45
+ Calcutta est un centre industriel et un port fluvial important. Les industries traditionnelles sont le traitement du jute (80 % de la production indienne), même si la partition des Indes a enlevé à la ville une partie de ses ressources ; l'exportation du thé (Darjeeling) se trouve dans le Bengale-Occidental, l'exploitation du minerai de charbon. Calcutta abrite aussi des usines pharmaceutiques et chimiques et des verreries.
46
+
47
+ Calcutta est une importante ville culturelle, les Bengalis jouant traditionnellement le rôle des intellectuels de l'Inde. Entre autres artistes, l'écrivain Rabindranath Tagore est originaire de la ville, où il a passé une grande partie de sa vie.
48
+ Le célèbre économiste Amartya Sen, lauréat du prix Nobel d'économie en 1998, est une autre référence importante pour le Bengale et les Bengalis.
49
+
50
+ Parmi les écrivains romanciers écrivant en anglais et les plus importants de nos jours, citons Amitav Ghosh, Amit Chaudhuri, Indrajit Hazra, Vikram Seth, Arundhati Roy, Jhumpa Lahiri — issus du Bengale (Arundhati Roy — bengalie du côté de son père). Cependant, certains de ces auteurs vivent aujourd'hui à l'étranger.
51
+
52
+ De même, parmi les musiciens figure notamment Claude Loyola Allgén, compositeur suédois, natif de la ville.
53
+
54
+ Calcutta abrite douze universités. Parmi elles, l'Université de Calcutta qui fut fondée en 1857. L'université de Jadavpur est connue pour sa formation solide en sciences de l'ingénieur. Calcutta Medical College est une université de médecine extrêmement réputée.
55
+ Les facultés universitaires Saint-Xavier (St Xavier's College), fondées quelques années après l'université de Calcutta, à laquelle elles sont affiliées, ont formé les physiciens Satyendranath Bose et Jagadish Chandra Bose. Sont également sortis de cette université le statisticien Prasanta Chandra Mahalanobis et le mathématicien Raj Chandra Bose.
56
+ La ville abrite également le Musée industriel et technologique Birla, premier musée scientifique d'Inde.
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+
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+ Pont de Vidyasagar sur la Hooghly.
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+ Indian Museum.
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+ Temple Jain de Sheetalnathji.
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+ Salt Lake Stadium.
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+ Cathédrale anglicane Saint-Paul.
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+ Pont de Howrah sur la Hooghly.
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Le calendrier grégorien est un calendrier solaire conçu à la fin du XVIe siècle pour corriger la dérive séculaire du calendrier julien alors en usage. À la demande de Grégoire XIII, des mathématiciens et des astronomes jésuites des universités de Salamanque et de Coimbra préparent les bases d'un nouveau calendrier depuis 1579. Adopté par le pape Grégoire XIII, dans la bulle pontificale « Inter gravissimas » du 24 février 1582, il est mis en application dans les États catholiques quelques mois plus tard. Le lendemain du jeudi 4 octobre 1582 est le vendredi 15 octobre 1582 en Espagne, Portugal et les États pontificaux. Son usage s'est ensuite progressivement répandu dans les pays protestants, et à l'ensemble du monde jusqu'au milieu du XXe siècle. Le calendrier grégorien s'est imposé dans la majeure partie du monde pour les usages civils ; de nombreux autres calendriers sont utilisés pour les usages religieux ou traditionnels. Ce calendrier porte le nom de son instigateur, le pape Grégoire XIII.
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+ Le calendrier grégorien reprend en grande partie la structure du calendrier julien de la Rome antique en vigueur jusqu'alors : les subdivisions en mois et en semaines sont identiques, et le décompte des années se fait également à partir de l'Anno Domini, point de départ de l'ère chrétienne.
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+ La différence majeure réside dans la détermination des années bissextiles.
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+ Le calendrier grégorien est un calendrier solaire divisé en douze mois, de durée inégale :
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+ Une période de sept jours forme une semaine. Les jours d’une semaine ont chacun un nom : en français, lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi et dimanche. Une période de 28, 29, 30 ou 31 jours (soit un peu plus de quatre semaines) forme un mois, et une période de douze mois, une année.
10
+
11
+ L’ère ordinairement utilisée avec le calendrier grégorien est l’ère chrétienne, c’est-à-dire « après Jésus-Christ » (Anno Domini en latin, locution encore utilisée en anglais et le plus souvent notée après l'année sous sa forme abrégée AD, et autrefois désignée en français comme « an de grâce »[1] ou « an du Seigneur »).
12
+
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+ L’ère qui précède est l’ère pré-chrétienne ; elle est décomptée en sens opposé, là aussi à partir d'une référence théorique à Jésus-Christ. On est dans la direction « avant Jésus-Christ » souvent abrégée en français « av. J.-C. ». Les années « av. J.-C. » sont souvent notées négativement.
14
+
15
+ Il n'y a pas d'année zéro, l'année 1 « après Jésus-Christ » succède à l'année 1 « avant Jésus-Christ », parfois notée -1. En conséquence, le premier siècle comprend l'année 100, le deuxième siècle débute le 1er janvier 101, et ainsi de suite. Ainsi, le XXe siècle s'est achevé le 31 décembre 2000 et non le 31 décembre 1999, jour où se sont déroulées les festivités de toute nature pour le « passage à l'an 2000 », par confusion entre année en cours et année échue. Le XXIe siècle a débuté le 1er janvier 2001.
16
+
17
+ Le calendrier julien établi par l'astronome Sosigène insérait une journée bissextile tous les 4 ans, et attribuait donc à l’année une durée moyenne de 365,25 jours. Or, l'année tropique moyenne dure 365,242 189 8 jours (soit environ 365 jours 5 h 48 min 45,198 s)[2].
18
+
19
+ Ces calculs induisaient un décalage d’environ 8 jours par millénaire par rapport au temps vrai, décalage déjà perceptible lors du premier concile de Nicée, en 325, où l’on arrêta la règle de calcul de la date de Pâques. L'équinoxe de printemps tombait alors le 21 mars au lieu du 25 mars, référence initiale du calendrier julien, mais cette différence fut imputée à une erreur de calcul de Sosigène[3].
20
+
21
+ À cause de ce décalage, l'équinoxe de printemps légal glissait progressivement en s'éloignant de l'équinoxe de printemps réel et ce dernier « remontait » lentement dans le calendrier pour se situer aux alentours du 10 mars (julien) au XVIe siècle.
22
+ La date de Pâques, fixée par les règles du comput au dimanche suivant la première pleine lune de printemps en fonction de cet équinoxe théorique (21 mars), dérivait lentement vers l'été, et avec elle une partie du calendrier liturgique. Il faudra attendre 1800 pour que le mathématicien allemand Carl Friedrich Gauss établisse des formules permettant d’obtenir aisément la date de Pâques dans les calendriers julien et grégorien[4].
23
+
24
+ Le calendrier grégorien reste un calendrier solaire, qui se fonde non sur la révolution de la Terre autour du Soleil (hypothèse non validée à l'époque), mais sur le retour du Soleil au point vernal à chaque printemps, permettant le calcul du début de l'année quelques jours après le solstice d'hiver, en 365,242 189 8 jours de 24 heures. Le calendrier grégorien donne un temps moyen de l'année de 365,242 5 jours. Pour assurer un nombre entier de jours à l'année, on y ajoute tous les 4 ans (années dont le millésime est divisible par 4) un jour intercalaire, le 29 février (voir année bissextile), à l'exception des années séculaires, qui ne sont bissextiles que si leur millésime est divisible par 400.
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+
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+ On considéra donc comme années communes (années de 365 jours) les millésimes qui sont multiples de 100 sans être multiples de 400. Ainsi 1600 et 2000 furent bissextiles, mais pas 1700, 1800, 1900 qui furent communes. De même, 2100, 2200, 2300 seront communes, alors que 2400 sera une année bissextile.
27
+
28
+ En appliquant cette règle, on arrive à une année de 365,242 5 jours au lieu de 365,242 189 8 jours soit un excès de 1 jour en 3 223 ans, ou 26,8 secondes par an. Il a été proposé d'amender la règle pour considérer les années multiples de 4 000 comme normales. Mais du fait du raccourcissement de l'année tropique évalué à 0,5 s par siècle et de l'allongement du jour de 1,64 milliseconde par siècle, il est illusoire d'arriver à ce niveau de précision, les incertitudes sur la durée de l'année sur 10 000 ans étant du même ordre de grandeur.
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+ La réforme principale et suffisante éliminant cette dérive (et qui a été appliquée facilement dans les autres pays par la réforme limitée du calendrier julien) était celle du mode d’application des années bissextiles lors des années séculaires. La différence principale entre le calendrier grégorien et son ancêtre, le calendrier julien non réformé, repose dans la distribution des années bissextiles.
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+ L'introduction du calendrier grégorien comprend aussi une deuxième réforme d’application plus délicate, le décalage grégorien qui supprima 10 jours du calendrier.
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+ Ces 10 jours permettaient de rattraper d’un coup le retard croissant pris par l’ancien calendrier julien sur les dates des équinoxes depuis le concile de Nicée, plus de 12 siècles avant, et de retrouver la concordance entre l'équinoxe de printemps et le 21 mars calendaire. Neuf années bissextiles ont été comptées en trop : en 500, 600, 700, 900, 1000, 1100, 1300, 1400 et 1500 suivant les nouvelles règles de calcul.
35
+
36
+ L’introduction du calendrier grégorien commença le vendredi 15 octobre 1582, qui fut le lendemain du jeudi 4 octobre 1582 dans les États pontificaux et certains pays catholiques : Espagne, Portugal, États de la péninsule italienne. Pour les pays ayant immédiatement suivi Rome, cela permit de fixer de nouveau l’équinoxe de printemps le 21 mars, comme ce fut le cas au début de l’ère chrétienne, au premier concile de Nicée en 325.
37
+
38
+ Dans la France d'alors (sans l'Artois, sans les Trois Évêchés, sans la Lorraine, sans l'Alsace, sans la Franche-Comté, sans la Savoie, sans le Roussillon…), le passage se fit dès décembre 1582; il est à noter que dans la région d'Alsace et à Strasbourg le passage ne se fit même pas à la même date. Dans ses Essais[5], Montaigne, homme cultivé s'il en est, mentionne les difficultés que ses contemporains ont éprouvées pour passer progressivement au nouveau calendrier et qu'il éprouve lui-même pour calculer son âge.
39
+
40
+ Cependant, certains pays ont tardé à appliquer l'ajustement grégorien des années séculaires, et ont donc compté l'année 1700 comme bissextile (selon l’ancien calendrier julien non réformé), ce qui a accru le décalage de date à 11 jours. Johannes Kepler aurait dit que les protestants préféraient être en désaccord avec le Soleil plutôt que d'être d'accord avec le pape, en référence à leur rejet de la réforme du calendrier, mais la citation semble apocryphe et doit plutôt être attribuée à Voltaire[6]. La Suède qui utilisait le calendrier julien a tenté une première fois d'appliquer seule la règle d'ajustement grégorien en 1700 (non bissextile), sans appliquer le décalage de 10 jours, puis s’est reprise en 1712 en ajoutant 2 jours au mois de février (année doublement bissextile) pour revenir à l'ancien calendrier julien encore utilisé en Angleterre ou dans les pays protestants et orthodoxes voisins.
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+
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+ Une congrégation est nommée en 1700 par le pape pour étudier le calendrier grégorien. Le cardinal Enrico Noris a été nommé président et Francesco Bianchini, camérier d'honneur du pape Clément XI et chanoine de la basilique Sainte-Marie-Majeure, secrétaire. L'objet de cette congrégation était de voir quelle réforme il faudrait faire au calendrier grégorien pour ôter aux États protestants tout sujet pour ne pas le recevoir et répondre aux critiques des États allemands[7],[8].
43
+
44
+ La Suède et l'Angleterre appliqueront complètement le calendrier grégorien plus tard, sous l'influence de l'Allemagne, des Pays-Bas et de la Suisse qui utilisaient simultanément les calendriers julien et grégorien suivant qu'ils étaient de confession protestante ou catholique, et qui lors de leur unification ont voulu uniformiser les calendriers. Jusqu'à la Révolution bolchevique, la Russie utilisait le calendrier julien ; de fait, au XIXe siècle, il retardait de 12 jours et de 13 jours à partir de 1900. En 1918, les Bolcheviks imposèrent le calendrier grégorien : le 1er février correspondit au 14. Mais on continua politiquement en URSS comme en Occident à désigner la révolution à partir de la datation du calendrier julien : la « révolution d'Octobre », tout en la fêtant le jour correspondant au calendrier grégorien : le 7 novembre et non le 25 octobre. De même a-t-on gardé l'habitude de désigner la première révolution russe de 1917 d'après le calendrier julien : la « révolution de Février » (23 – 28 février) qui eut lieu dans le calendrier grégorien le mois suivant (8 – 13 mars).
45
+
46
+ La troisième réforme du calendrier grégorien était de commencer les années en janvier et non au mois de mars comme auparavant (le début de l'année dans le calendrier julien a lui-même varié — voir l'article correspondant et ses liens externes). Cette réforme permettait de faire coïncider les fêtes païennes du Nouvel an dans le temps de Noël, et non plus avant la période sainte de Pâques. Dans bien des pays, cette dernière réforme a été appliquée des années ou même plusieurs siècles après celle de l’ajustement et du décalage grégorien. Cependant, cela n'a pas été le cas des pays orthodoxes, dont l'année commençait en septembre.
47
+
48
+ Sept pays n'utilisent pas le calendrier grégorien :
49
+
50
+ Le calendrier grégorien est rarement utilisé de façon rétroactive.
51
+
52
+ En effet, le basculement entre les deux calendriers a eu lieu à des dates différentes selon les pays. Deux dates identiques dans deux pays différents (entre 1582 en France et 1918 en Russie, par exemple) peuvent correspondre à des moments différents. Des problèmes de datation se posent parfois quand il s'agit d'événements internationaux.
53
+
54
+ Par exemple, Isaac Newton est né soit en 1642 (25 décembre) soit en 1643 (4 janvier) selon que l'on utilise le calendrier julien alors en usage en Angleterre, ou le calendrier grégorien. Shakespeare et Cervantès sont morts à la même date (23 avril 1616), mais pas le même jour, l'Angleterre — pour sa part anglicane — n'ayant pas tout de suite adopté le calendrier grégorien.
55
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+ En Histoire, on se réfère donc au calendrier julien pour la période précédant 1582. Les jours juliens sont un moyen commode d'établir la correspondance de date entre le calendrier grégorien et les calendriers julien, musulman et juif.
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+
58
+ Si le principe de l'ajustement grégorien n'a pas été remis en cause, il n'en est pas de même de son caractère religieux et de sa structure interne.
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+ En France, les critiques portèrent sur ses liens avec le christianisme, au travers de l'ère chrétienne, des fêtes religieuses et des références aux saints dans les agendas.
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+
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+ Cela a motivé quelques projets de calendriers laïques, comme le calendrier républicain de la Révolution française, qui était un remplacement du calendrier grégorien, et non pas une réforme. À la différence du système métrique, le calendrier républicain avorta rapidement.
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+
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+ Un autre projet de calendrier laïc (le calendrier fixe) a été proposé par Auguste Comte : le calendrier positiviste. Celui-ci n'a presque pas été utilisé en dehors de son promoteur et de quelques disciples.
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+
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+ Les mois sont de longueur variable (de 28 à 31 jours), ce qui complique par exemple l'analyse des statistiques économiques. L'alternance entre des mois à 30 jours et des mois à 31 jours est nécessaire pour obtenir une année de 12 mois et de 365 jours (365 jours pour 12 mois = 30,4 jours par mois).
67
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68
+ Le nombre de mois lui-même découle d'une contrainte sur la durée des mois, qui avait été choisie de façon à correspondre approximativement à un cycle lunaire. Ainsi, même une population non lettrée pouvait savoir à peu près, en observant le changement d'aspect de la lune, quand un mois s'était écoulé ; la référence à la lune était importante pour les marins (pour connaître les marées) et pour les agriculteurs (travaux nocturnes dans les champs) d'une population majoritairement rurale.
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+ Aujourd'hui ce lien n'est plus évident dans une civilisation urbaine.
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+ Par ailleurs, la référence lunaire dans les calendriers n'est pas universelle, comme en témoigne le calendrier badīʿ, utilisé dans le bahaïsme. S’il se base également sur l'année solaire, celle-ci débutant à l’équinoxe du printemps le 21 mars, son originalité tient à l’abandon de la référence lunaire pour la durée du « mois ». Une année de ce calendrier comporte en effet 19 « mois » de 19 jours (soit 361 jours). Les 4 ou 5 jours supplémentaires nécessaires pour compléter une année sont intercalés entre le 18e et le 19e mois, et sont nommés les « jours intercalaires ».
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+
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+ Cependant, la grande majorité des réformes du calendrier tente de conserver un mois d'environ une lunaison.
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+ Dans le calendrier grégorien, il n'y a pas de correspondance entre le nom des jours et leur numéro dans le mois : on pourrait souhaiter, par exemple, que le premier jour du mois tombe toujours un lundi, le deuxième un mardi, etc.
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+ C'est ce que permettaient les propositions de calendrier universel et de calendrier fixe, qui résolvaient à l'aide de jours épagomènes placés « hors-semaine », rompant ainsi la continuité de la semaine. Or, cette continuité de la semaine est en fait le seul lien commun avec les autres calendriers : les calendriers islamique et hébraïque par exemple.
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+ Dans le calendrier grégorien, le deuxième trimestre est plus court que le troisième.
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+ Cette particularité découle du caractère solaire du calendrier : en effet, l'été astronomique est plus long d'environ quatre jours que l'hiver astronomique. Les longueurs irrégulières des trimestres permettent de maintenir une date fixe pour les solstices et les équinoxes.
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+ Comme la durée variable des mois, cette irrégularité complique la lecture des statistiques.
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+ Ni le nombre de semaines par mois (4,33), ni le nombre de semaines par an (52,14) ne sont des entiers.
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+ La seconde difficulté a amené de nombreuses propositions de réformes à utiliser le principe du jour épagomène. Il s'agit d'un jour blanc qui n'entre pas dans le décompte de la semaine. En ajoutant un jour épagomène à l'année (ou deux les années bissextiles), on arrive à obtenir l’égalité 365 = 7 × 52 + 1. On retrouve la même idée avec les jours complémentaires dans le calendrier républicain de la Révolution française.
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+ Les critiques visant la nature religieuse du calendrier grégorien, ou la construction même du calendrier, donnèrent lieu à des projets de réformes au cours des trois derniers siècles.
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+ La Convention fit adopter un système calendaire décimal, dit républicain, les semaines étant remplacées par des decadi (décades, c'est-à-dire dix jours) et les mois ayant tous trente jours. Le repos hebdomadaire était remplacé par un repos décadaire. Napoléon fit abroger cette mesure tout en confirmant l'usage du système métrique pour les autres unités que le temps.
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+ D'autres réformes furent les propositions de calendrier universel et de calendrier fixe. Au cours du XXe siècle, la Société des Nations puis l'Organisation des Nations unies menèrent des études pour réformer le calendrier. Celles-ci furent abandonnées sous la pression de pays comme les États-Unis, le Royaume-Uni, les Pays-Bas ou l'Indonésie, officiellement pour ne pas désorganiser les traditions religieuses.
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+ Un calendrier est un système de repérage des dates en fonction du temps.
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+ Un tel système a été inventé par les hommes pour diviser et organiser le temps sur de longues durées. L'observation des phénomènes périodiques du milieu où ils vivaient - comme le déplacement quotidien de l'ombre, le retour des saisons ou le cycle lunaire - ont servi de premières références pour organiser la vie agricole, sociale et religieuse des sociétés.
3
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4
+ Le calendrier utilisé aujourd'hui dans la majeure partie du monde est le calendrier grégorien.
5
+
6
+ Le mot « calendrier » provient du latin calendarium (« livre de compte ») qui lui-même dérive de calendae (« calendes »), signifiant « qui sont appelées », du verbe calare (« appeler »).
7
+
8
+ Le mois romain est divisé en trois périodes à l'intérieur desquelles on compte les jours jusqu'au début de la période suivante :
9
+
10
+ Le jour des calendes, les pontifes annonçaient la date des fêtes mobiles du mois suivant et les débiteurs dont les échéances étaient indiquées dans les calendaria (« livres de comptes ») à la date concernée devaient payer leurs dettes.
11
+
12
+ Les calendriers historiques sont fondés sur des unités naturelles de durée définies par des phénomènes astronomiques observables.
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+
14
+ Dans toutes les civilisations, l'alternance du jour et de la nuit a, semble-t-il, été l'unité fondamentale du repérage de l'écoulement de l'année. Celle-ci étant due à la rotation de la Terre, le changement du jour n'est pas simultané d'un point à l'autre du globe terrestre.
15
+
16
+ Le repère de passage d'un jour à l'autre est d'ailleurs une notion arbitraire qui a différé selon les civilisations : la journée peut être mesurée de midi à midi, de minuit à minuit dans le calendrier romain, à partir du coucher du Soleil comme dans les calendriers hébreu, musulman et chinois, ou à partir du lever du Soleil, ce que firent Chaldéens, Égyptiens, Perses et Syriens[1].
17
+
18
+ Par convention, le jour est la plus petite unité du calendrier[2].
19
+
20
+ Les phases de la Lune étant simples à observer, elles ont fourni un moyen commode de mesure du temps.
21
+ On utilisait les lunaisons pour compter les temps supérieurs à quelques jours. Dans les civilisations fondées sur la cueillette, comme les Indiens d'Amazonie, qui n'avaient pas besoin de prévoir le rythme des saisons pour des travaux agricoles, la lunaison est longtemps restée après le jour l'unité fondamentale de mesure du temps[3].
22
+
23
+ Le cycle lunaire n'est pas très régulier : il peut varier de 29 jours et 6 heures à 29 jours et 20 heures[4].
24
+
25
+ Mais les différentes phases de la Lune présentent l'avantage de savoir à quel moment du cycle on en est par la simple observation des croissants de Lune.
26
+ Le temps d'une lunaison pourrait être mesuré entre deux Pleines Lunes ; habituellement il l'est plutôt entre deux Nouvelles Lunes[5].
27
+
28
+ Le début peut être déterminé par l'observation, ou par le calcul, ou encore fixé arbitrairement à 29 ou 30 jours.
29
+
30
+ Dans le calendrier musulman moderne, le début du mois dépend de l'observation du nouveau croissant de Lune : la date de début du mois de ramadan, par exemple, peut être différente dans des pays pourtant limitrophes.
31
+
32
+ Marquant les saisons, la révolution de la Terre autour du Soleil, c'est-à-dire l'année tropique, semble avoir pris de l'importance avec le développement de l'agriculture. Ce cycle est d'une durée relativement longue et son écoulement est loin d'être aussi facile à repérer que celui du cycle lunaire.
33
+
34
+ Déterminer la date de phénomènes comme les solstices en observant l'allongement des ombres n'est pas simple[6].
35
+ Les mégalithes des sites de Nabta Playa ou Stonehenge témoignent de pratiques très anciennes mettant en évidence les solstices[7] ; selon certaines théories, ces cercles de pierres, ainsi que les formes des temples aztèques et mayas pourraient avoir servi à mesurer les années.
36
+
37
+ Cette observation fut complétée de celle du trajet apparent du Soleil par rapport aux constellations du zodiaque, le disque de Nebra en est un exemple de l'âge du Bronze[8].
38
+
39
+ Le calendrier égyptien, premier calendrier fondé sur l’année solaire, était axé sur les fluctuations annuelles du Nil, mais faisait cependant appel à l'astronomie. La montée des eaux intervenait peu de temps après le lever héliaque de l'étoile Sothis (Sirius) dans le ciel égyptien. Sirius est une étoile double particulièrement brillante ; à l'époque où fut créé le calendrier égyptien Sirius B était une géante rouge[9]. La réapparition de l'étoile, après qu'elle eut été masquée 70 jours par la lumière du Soleil[10] constituait un spectacle visible à l'œil nu et un repère notable marquant le retour de la saison de la crue.
40
+
41
+ Dans une grande partie des calendriers, il y a quatre saisons : le printemps, l'été, l'automne, et l'hiver. Ces saisons ne sont pas toujours placées de la même façon dans le cours de l'année, et si, par exemple, les Chinois ou les Celtes ont mis l'��té de mai à juillet du calendrier grégorien, le solstice d'été, jour le plus long étant à peu près en son milieu, dans le calendrier moderne français, l'été commence avec le solstice d'été.
42
+
43
+ Les phénomènes astronomiques présentés plus haut étant indépendants, les unités qu'ils définissent ne sont pas commensurables : leur rapport n'est pas un nombre entier.
44
+
45
+ À notre époque, une année vaut 365,242201 jours ; la durée moyenne d'une lunaison est de 29 jours 12 heures 44 minutes et 2,8 secondes (29,53 jours) ; une année solaire comporte 12,36827 lunaisons.
46
+
47
+ Face à cette difficulté, les peuples ont choisi soit de laisser le calendrier se désynchroniser soit de le recaler empiriquement sur les phénomènes célestes, quitte à perdre la continuité des jours. On dit alors qu'un calendrier est plutôt arithmétique ou plutôt astronomique.
48
+
49
+ La plupart des calendriers sont lunaire ou solaire selon qu'ils privilégient le mois fondé sur les cycles de la lune, ou l’année fondée sur les saisons, c'est-à-dire sur la période de révolution autour du Soleil.
50
+
51
+ Un calendrier lunaire ne tient pas compte de l'année solaire, mais se cale uniquement sur les phases de la Lune. Aussi, les différents mois ne sont pas caractérisés par une saison, mais les parcourent toutes au cours d'un cycle.
52
+
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+ La durée moyenne d'un mois doit s'approcher de celle d'une lunaison : 29,5305882 jours[11].
54
+
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+ Le premier calendrier romain était un calendrier lunaire. Son année aurait compté 295 jours, et fidèle au système décimal, il comportait 10 mois de 29 ou 30 jours[12]. D'après Macrobe, un pontife mineur observait la Nouvelle lune pour indiquer le commencement du nouveau mois. Le roi Numa aurait réformé ce calendrier pour y ajouter 2 mois — janvier et février — et passer ainsi à une année de 355 jours. Pour les Romains les chiffres pairs portaient malheur, les mois comptèrent donc 29 ou 31 jours, sauf février, mois des morts, qui en comptait 28[13].
56
+
57
+ De nos jours, le principal calendrier lunaire encore utilisé est le calendrier musulman ; il fut établi par Mahomet. Il comporte 12 mois lunaires, l'usage d'un 13e mois intercalaire tel que ceux des calendriers luni-solaires est interdit par le Coran[14].
58
+
59
+ En faisant alterner des mois de trente et de vingt-neuf jours, une année lunaire ordinaire de 12 mois compte 354 jours.
60
+ La durée d'une lunaison étant un peu supérieure à 29,5 jours, il est nécessaire d'intercaler un jour supplémentaire environ tous les 30 mois.
61
+ Dans ce calendrier, les années de 355 jours sont dites « années abondantes »
62
+
63
+ Certains calendriers tiennent compte à la fois du cycle de la Lune et de celui du Soleil. Il s’agit de calendriers lunaires qui sont ajustés à l’année solaire à l’aide de mois intercalaires : l'année comporte en général douze mois lunaires, et un treizième quand cela s'avère nécessaire pour éviter un décalage des saisons.
64
+
65
+ Cette intercalation d'un mois supplémentaire, souvent par le redoublement d'un mois, fut déterminée par différentes méthodes. Certaines étaient fondées sur l'observation : une inscription chaldéenne indique que le lever héliaque du Bélier doit s'effectuer au mois de Nissanu. Si ce n'était pas le cas, le redoublement du mois s'imposait[7].
66
+ Pour le calendrier hébreu, la Bible indique que Pessah doit avoir lieu quand l'orge est bon à couper. Comme cette fête est fixée au 15 Nisan, le mois précédent, Adar, était redoublé en Veadar en fonction du murissement des épis[7].
67
+ Mais l’harmonisation restait très imparfaite.
68
+
69
+ Aux environs de -432, l'astronome grec Méton observa qu'au bout de 19 ans, les mêmes dates de l'année tropique correspondent aux mêmes phases de la Lune. L'astronome chaldéen Kidinnu fit la même observation vers -380, mais des écrits cunéiformes semblent indiquer que ce cycle était déjà connu en Mésopotamie dès le VIe siècle av. J.-C. et était utilisé pour prédire les éclipses. Il détermina un cycle de 19 années où les années de rang 3, 6, 8, 11, 14, 17 et 19 sont les années de treize mois.
70
+
71
+ Le calendrier hébraïque moderne, traditionnellement attribué à Hillel II au IVe siècle, est fixé par calcul et non plus d'après l'observation des phases lunaires. Il se fonde sur le cycle métonique : 19 années correspondent à deux cent trente-cinq mois. Sur un cycle de dix-neuf ans ce calendrier définit donc sept années de treize mois et douze de douze mois.
72
+
73
+ Dans les calendriers solaires, tels que le calendrier grégorien, les mois ne sont pas synchronisés avec la révolution lunaire. Le nombre de jours dans un mois est fixé de façon arbitraire, mais la durée de l’année doit être proche de celle de l'année tropique, soit d’environ 365,242201 jours.
74
+
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+ Le calendrier égyptien, puis le calendrier julien et enfin le calendrier grégorien sont de bons exemples des efforts successifs qui ont été faits pour arriver à synchroniser l’année avec le cycle de la Terre autour du Soleil.
76
+
77
+ Le calendrier égyptien est le premier calendrier solaire connu.
78
+ Il était fondé sur une « année vague » de 365 jours qui comportait 12 mois de 30 jours et 5 jours dit épagomènes[15].
79
+ Il était au départ fondé sur le lever héliaque de l'étoile Sirius, qui marquait à quelques jours près le début de la crue du Nil. Quand les Égyptiens constatèrent que le début de l'année calculé se décalait par rapport à ce repère, ils choisirent de le laisser dériver.
80
+ Le nouvel an coïncida de nouveau avec le lever héliaque de Sirius au terme d'un cycle de 1461 années vagues, nommé période sothiaque.
81
+ Ce calendrier fut utilisé pendant près de 4500 ans[16].
82
+
83
+ Le calendrier julien fut introduit par César en -45, pour mettre fin à certains abus des pontifes chargés d'annoncer les mois intercalaires[17]. Il fut établi après consultation de l'astronome Sosigène[18] avec comme référence l'équinoxe de printemps, fixée au 25 mars. Une année commune comptait 365 jours divisés en 12 mois, et un jour intercalaire était ajouté tous les 4 ans, lors des années bissextiles.
84
+
85
+ L'année de 365,25 jours de ce calendrier julien était une bonne approximation, mais légèrement excédentaire de 3 jours tous les 4 siècles[19]. En 325, lors du concile de Nicée qui établit la date de Pâques en fonction de l'équinoxe de printemps, celle-ci avait lieu le 21 mars. Au XVIe siècle, ce décalage atteignait une dizaine de jours.
86
+
87
+ L'astronome Luigi Lilio conçut un projet de réforme du calendrier ; il fut promulgué en 1582 par le pape Grégoire XIII, ce qui lui donna son nom de calendrier grégorien[19].
88
+
89
+ Même notre calendrier actuel présente toujours une légère désynchronisation de l'année, évaluée à quelques jours (3 jours) sur 10 000 ans. Il est aujourd'hui considéré comme illusoire de vouloir encore améliorer l'ajustement grégorien.
90
+
91
+ Le calendrier badi, utilisé dans le bahaïsme a par contre abandonné toute référence lunaire pour la durée du mois. Une année de ce calendrier comporte en effet 19 mois de 19 jours (soit 361 jours). Les 4 ou 5 jours supplémentaires nécessaires pour compléter une année sont intercalés entre le 18e et le 19e mois, et sont nommés les « jours intercalaires ».
92
+
93
+ L'ère calendaire (en) est une période de temps assez vague et subjective qui s'étend depuis un évènement historique marquant ou fondateur servant de point de départ et choisi par convention comme année 1 dans une chronologie. Elles ont été nombreuses au cours de l’histoire et ne sont jamais exclusives.
94
+
95
+ Dans un sens plus vieilli et rarement employé, l'ère désigne également l'évènement fondateur lui-même.
96
+
97
+ L'ère chrétienne démarre l'année supposée de la naissance de Jésus-Christ. L'anno Domini, qui détermine aujourd'hui l'an 1 à la base du calendrier grégorien, a été déterminée par Dionysius Exiguus (Denys le Petit) en 525. L'utilisation de l'ère chrétienne pour les datations met plusieurs siècles à devenir effective : le calendrier romain est utilisé en Occident jusqu'au XIVe siècle, les monastères au Moyen Âge privilégient le calendrier liturgique, les chancelleries emploient plusieurs éléments de datation dans leurs calendriers (date d'Incarnation, année régnale (en), dates antiques ou prestigieuses comme les indictions)[20]. L'emploi du terme Ère vulgaire (Vulgar Era) est attesté dès 1615 dans un ouvrage de Johannes Kepler[21].
98
+
99
+ Selon des calculs et une tradition relativement tardive par rapport à l'histoire du peuple juif, puisqu'ils remontent au IIe siècle, l'ère judaïque du calendrier hébraïque commence le 7 octobre 3761 av. J.-C. correspondant selon les chronologistes juifs à la création du monde. À la même époque, d'autres exégètes, chrétiens pour leur part, calculent la date de la création du monde (Anno Mundi) en -5509, date parfois utilisée pour les calendriers des Églises orthodoxes. Le Chronikon d'Eusèbe de Césarée choisit 5199 av. J.C..
100
+
101
+ L'ère olympique (utilisée par les grecs de l'antiquité) commence en 776 av J.-C (année des premiers Jeux Olympiques).
102
+
103
+ L'ère de Rome commence avec la fondation de Rome, le 21 avril 753 av. J.-C.. Les Romains décomptent ainsi les années Ab Urbe condita (« à partir de la fondation de la Ville »).
104
+
105
+ L'ère julienne du calendrier julien, mis au point par l'astronome Sosigène d'Alexandrie sur ordre de Jules César, entre en vigueur le 1er janvier 45 av. J.-C., et sa création est utilisée comme an 1.
106
+
107
+ L'éveil du Bouddha Gautama, le dernier Bouddha historique, en -543, détermine l'an 1 du calendrier bouddhiste.
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+
109
+ L'hégire, le départ de Mahomet pour Médine, marque le début du calendrier hégirien, soit le 16 juillet 622 du calendrier julien.
110
+
111
+ L'ère républicaine s'est appliquée en France un peu plus de douze ans, du 15 vendémiaire an II (6 octobre 1793) au 10 nivôse an XIV (31 décembre 1805), soit 12 ans, 2 mois et 27 jours.
112
+
113
+ Les Mayas de l'époque classique (IIIe siècle, IXe siècle apr. J.-C.) pensaient que les divinités refaisaient plus ou moins régulièrement les hommes dans diverses matières (bois, maïs par exemple) et qu'ils en attendaient certains comportements pour les maintenir ou non dans l'existence et l'abondance ou la disette. Quoi qu'il en soit, les scribes mayas estimaient vivre dans une n-ème création commencée un jour 4 Ahau 8 Cumku de leur calendrier rituel, le jour origine numériquement noté 0.0.0.0.0. dans leur numération vigésimale. Les spécialistes s'accordent généralement pour faire correspondre l'origine de l'ère maya au 11 août 3114 av. J.-C. Il semble établi que cette n-ième création devrait durer 13 baktunob (c'est-à-dire 5 200 tunob ou 5 200 « années mayas de 360 jours », ou encore 1 872 000 jours solaires) ; des interprétations modernes sur ce rebouclage du cycle ont amené de nombreuses prédictions pour décembre 2012.
114
+
115
+ Cet objet peut aussi servir afin d'observer la période de vacances scolaires (selon les zones) ; exemple en France : Zones A, B et C.
116
+
117
+ En Chine, l'année commence avec le printemps, mais, dans des pays scandinaves, elle commence avec la fête de la mi-hiver (Midtvintersblot), le solstice d'hiver, devenu Noël plus récemment. Cela montre également que, dans leur calendrier, les solstices marquaient les milieux de saisons et non pas le début des saisons comme aujourd'hui.
118
+
119
+ Le nouvel an symbolise l'éveil de la nature, le passage de la mort à la vie, le cycle de la vie humaine représentée par la mère qui accouche. La riche mythologie qui l'accompagne mêle ces différents thèmes (cf Wikipédia : mythologie). Son début a varié selon les pays et dans le temps. Selon le climat des pays le premier de l'an coïncidait avec la germination des céréales au printemps, ou bien l'été après la crue du Nil, ou avec la croissance des jours depuis l'équinoxe d'hiver.
120
+
121
+ La date du 1er janvier fut instituée par Jules César . Elle correspondait à la fin des 8 jours de fêtes suivant l'équinoxe d'hiver (cf Wikipédia : Sol invictus). Cette date fut abandonnée avec le développement du christianisme. Sous les rois Mérovingiens le 1er mars fut choisi, sous les Carolingiens le 25 décembre, ailleurs le jour de Pâques. Un édit de Charles IX du 9 août 1564, appelé édit de Roussillon, le fixa au 1er janvier, pour uniformiser le début de l'année dans les différentes régions françaises. En 1582, le pape Grégoire XIII l'imposa à toute la chrétienté, l'application fut progressive.
122
+
123
+ Quant aux pays de tradition orthodoxe, le premier janvier du calendrier était décalé (initialement) de 10 jours car ces pays conservaient le calendrier julien, jusqu'à son abandon à des dates diverses selon les pays, au début du XXe siècle (cf Wikipédia : le calendrier julien).
124
+
125
+ Les autres systèmes de division et de repérage du temps ne sont que des multiples ou des sous-multiples des trois unités naturelles décrites plus haut. Purement arbitraires, elles ont donc fortement varié d’une civilisation à l’autre.
126
+
127
+ Siècle est un mot d’origine romaine mais les Latins lui attribuaient une signification beaucoup plus vague puisque selon les auteurs il pouvait représenter de vingt-cinq à cent-seize ans.
128
+
129
+ Contrairement à la croyance couramment répandue, les années séculaires comme 1800, 1900 ou 2000 sont les dernières de leur siècle et non les premières. Par définition un calendrier commence en l’an 1 ; il est donc nécessaire que l’an 100 appartienne au Ier siècle pour qu’il fasse cent ans. Ainsi, le XXIe siècle a commencé le 1er janvier 2001.
130
+
131
+ Le lustre est une période de 5 ans. À Rome, il représentait l'espace de temps séparant deux recensements.
132
+
133
+ Les Égyptiens, les Chinois et les Grecs groupaient les jours en dizaines, les Javanais par cinq jours. Attention, dans l'usage francophone actuel, le mot décade désigne une période de dix jours, alors que le mot anglais decade correspond à dix ans et se traduit généralement par décennie. La première mention d'une semaine de sept jours apparaît chez les Hébreux qui pourraient l'avoir emprunté aux Chaldéens. [réf. souhaitée] Cette durée est à peu près celle d’une phase de la Lune. L'adoption du chabbat (samedi) comme jour de repos est dû à un commandement biblique. Par généralisation, une année sabbatique revient tous les sept ans. Alors qu'il faut attendre 50 ans (Lévitique 25:8–13) pour retrouver une Année jubilaire (cf. Jubilé).
134
+
135
+ En Mésopotamie, le nombre 6 était considéré comme faste et le nombre sept comme néfaste ; il était donc recommandé de ne rien entreprendre les 7, 14, 21 et 28 du mois, ce jour néfaste était appelé « sabbatu ». Il fut adopté par les Hébreux.[réf. souhaitée]
136
+
137
+ En Occident, l'emploi du découpage en semaines date seulement du IIIe siècle de notre ère. L'adoption du dimanche comme jour de repos est dû à un décret de l’empereur romain Constantin Ier en 321.
138
+
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+ Dans le calendrier grégorien, puisqu'un mois moyen comporte environ 4,34812 semaines, la semaine n'est pas une subdivision du mois. Il en va de même pour la quinzaine (deux semaines).
140
+ Sauf évidemment pour les mois de février d'années non bissextiles qui comportent exactement quatre semaines.
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+
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+ Le calendrier républicain reprendra la division du mois en décades.
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ : documents utilisés comme source pour la rédaction de cet article
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+ Le calendrier julien est un calendrier solaire utilisé dans la Rome antique, introduit par Jules César en 46 av. J.-C. pour remplacer le calendrier romain républicain. Il a été employé en Europe jusqu'à son remplacement par le calendrier grégorien à la fin du XVIe siècle. Il reste utilisé dans la République monastique du Mont-Athos, ainsi que par quatre Églises orthodoxes : les Églises orthodoxes de Jérusalem, de Russie, de Géorgie, de Serbie, trois Églises orthodoxes non reconnues par le synode : les Églises orthodoxes de Macédoine, du Monténégro et d'Ukraine, et marginalement par plusieurs régions du Maghreb, surtout Berbères, en Afrique du Nord, et dans le calendrier rûmi en Turquie.
2
+
3
+ Le calendrier julien est parfois signalé par l'appellation ancien style (a.s.) ou vieux style.
4
+
5
+ Le calendrier copte utilise la même structure que le calendrier julien avec quelques variantes d'application.
6
+
7
+ Après avoir primitivement utilisé un calendrier de 10, puis de 12 mois lunaires, les Romains, vers -450, adoptèrent un calendrier de 355 jours, comprenant 12 mois de 29 ou 31 jours (à l'exception de février qui en comprenait 30). Ce calendrier pré-julien, dit « de Numa » ou « de Tarquin », était approximativement lunaire, mais se décalait de 2/3 de jour par an par rapport aux lunaisons. Il était en revanche trop court de 10 jours pour suivre l'année solaire[1].
8
+
9
+ Les Romains décidèrent donc d'ajouter un mois, alternativement de 22 ou 23 jours, tous les deux ans. Ce calendrier alternait ainsi des années communes de 355 jours, et des années de 377 ou 378 jours. Il resta en vigueur jusqu'aux dernières années de la République, et Jules César y mit fin en -45[1],[2],[3].
10
+
11
+ La composition d'une année commune était :
12
+
13
+ L'année commençait en mars et les mois de septembre, octobre, novembre et décembre portaient un nom conforme à leur rang (septième, huitième, neuvième et dixième)[1]. Ainsi les mois avaient tous un nombre impair de jours, les nombres pairs étant tenus pour néfastes par les Romains, sauf février, le mois des morts[4]. Le mois intercalaire, nommé mensis intercalaris, était curieusement entièrement placé entre le 23 et le 24 février et il était intercalé tous les deux ans[1]. Il était également appelé Mercedonius parce que les mercenaires recevaient leurs salaires (en latin : merces) à ce moment-là. Selon les sources, on considère parfois que les derniers jours de février s'ajoutaient aux 22 ou 23 jours insérés pour former le mois Mercedonius, le mois de février étant alors tronqué de quelques jours[1],[5].
14
+
15
+ Ainsi les années comptaient les nombres de jours suivants :
16
+
17
+ Ce calendrier n'est cependant pas en accord avec le soleil puisqu'il donne une année moyenne de 366,25 jours [(355 + 378 + 355 + 377) / 4], soit environ un jour de plus que l'année tropique. La durée moyenne des mois était de 29,59 jours, assez proche de la durée d'une lunaison (intervalle entre deux pleines lunes), soit 29,53 jours. Les semaines dites nundinae (Nundines) duraient alors huit jours[5].
18
+
19
+ Selon Censorin[6] et Macrobe[7], ce cycle d'intercalation était le meilleur possible. Macrobe décrit un raffinement, pour une période de huit ans tous les 24 ans, ne comprenant que trois années intercalaires, toutes de 377 jours. Ce principe permettait de ramener la longueur moyenne de l'année calendaire à 365,25 jours sur 24 ans, proche de l'année tropique.
20
+
21
+ En pratique, le système n'était pas appliqué rigoureusement ; les intercalations étaient effectuées de façon hasardeuse ; celles-ci étaient déterminées par les prêtres responsables du calendrier, ordonnées par les pontifes[8] et appliquées par les consuls. Négligence, concussion aussi (le calendrier déterminait les dates de résolution des crédits, d'exigibilité des loyers, etc.), les documents montrent qu'elles furent très irrégulières, parfois omises plusieurs années de suite et, à l'occasion, mises en œuvre plusieurs années consécutives[5]. Lorsqu'il était utilisé correctement, ce système permettait à l'année romaine de rester grossièrement alignée sur l'année tropique. Cependant, lorsque trop d'intercalations furent omises, comme lors de la Deuxième guerre punique ou des guerres civiles romaines, le calendrier se décala rapidement. De plus, comme les intercalations étaient déterminées assez tardivement, un citoyen romain ordinaire ne connaissait pas la date officielle, particulièrement s'il se trouvait loin de Rome. Ainsi, le calendrier devint peu à peu incompréhensible ; les années précédant la réforme julienne furent appelées les « années de la confusion ». Pendant les années où Jules César exerça la charge de pontifex maximus, avant la réforme, entre 63 av. J.-C. et 46 av. J.-C., seules cinq intercalations furent pratiquées au lieu de huit, et entre 51 av. J.-C. et 46 av. J.-C., aucune ne se produisit.
22
+
23
+ La réforme julienne avait donc pour objet de corriger définitivement ces défauts en créant un calendrier qui resterait de façon simple en correspondance avec le soleil, sans intervention humaine.
24
+
25
+ En tant que pontifex maximus, César avait la charge de fixer le calendrier. La réforme julienne fut introduite à son initiative en 46 av. J.-C. (708 depuis la fondation de la Ville (Rome), ab Urbe condita, AUC) et entra en application en 45 av. J.-C. (709 AUC). Elle fut établie après consultation de l'astronome Sosigène d'Alexandrie et probablement conçue pour approcher l'année tropique, déterminée depuis au moins Hipparque.
26
+
27
+ La première étape de la réforme fut le réalignement du début de l'année romaine avec l'année tropique. Du fait des intercalations absentes, le calendrier romain avait pris 90 jours d'avance[9]. L'année 46 av. J.-C. dura donc 445 jours, elle est appelée année de la confusion. Cette année avait déjà été étendue de 355 à 378 jours par l'insertion d'un mois intercalaire régulier en février. Lorsque César décréta la réforme, probablement après son retour de sa campagne africaine à la fin de quintilis (juillet), il ajouta 67 autres jours en intercalant deux mois intercalaires exceptionnels entre novembre et décembre[10]. Cicéron nomme ces mois intercalaris prior et intercalaris posterior dans une lettre écrite à cette époque ; leur longueur respective est inconnue, tout comme la position des nones et des ides lors de chacun de ces mois. L'année 45 av. J.-C. fut la première année d'application régulière du nouveau calendrier julien.
28
+
29
+ Censorin décrit la réforme comme suit :
30
+
31
+ Macrobe dit de même :
32
+
33
+ Ainsi, pour résumer ces modifications :
34
+
35
+ Macrobe prétend que ces jours additionnels furent ajoutés immédiatement après le dernier jour de chacun de ces mois pour éviter de déplacer des fêtes établies[7]. Cependant, comme les dates romaines après les ides d'un mois étaient comptées à rebours relativement au début du mois suivant, ces jours supplémentaires eurent pour effet d'augmenter le compte initial du jour situé juste après les Ides. Les Romains de l'époque nés après les Ides d'un tel mois réagirent différemment à ce changement sur leur date d'anniversaire. Marc Antoine le conserva au 14e jour de januarius, ce qui le fit passer de a.d. XVII Kal. Feb. (c'est-à-dire : « ante diem XVII », « avant jour 17 », « 17e jour avant (les Calendes de février) »), à a.d. XIX Kal. Feb., une date qui n'existait pas auparavant. Livie la conserva à a.d. III Kal. Feb., ce qui la décala du 28e au 30e jour de januarius, un jour qui là encore n'existait pas auparavant. Auguste conserva la sienne au 23e jour de september, mais les deux dates, l'ancienne a.d. VIII Kal. Oct. et la nouvelle a.d. IX Kal. Oct., étaient célébrées à certains endroits.
36
+
37
+ Un jour intercalaire est inséré tous les quatre ans afin de mieux approcher l'année tropique (environ 365,2422 jours). L'année où un jour supplémentaire est intercalé compte 366 jours. En moyenne, une année du calendrier julien dure donc 365,25 jours.
38
+
39
+ L'ancien mensis intercalaris fut aboli. Le nouveau jour intercalaire fut inséré en février. La position exacte du jour bissextile dans le calendrier julien original n'est pas connue avec certitude. En 238, Censorinus déclarait qu'il était inséré après les Terminalies (23 février)[6]. Il était donc suivi des cinq derniers jours de février, c'est-à-dire a. d. VI, V, IV, III et prid. Kal. Mart. (ces jours correspondent aux 24 à 28 février dans une année commune et aux 25 à 29 février dans une année bissextile). Il est vraisemblable que ce jour intercalaire ne remplaçait pas le 24 février mais redoublait le 23 février (sixième jour des calendes de mars), afin de ne pas modifier les commémorations des cinq derniers jours de février. Il fut ainsi appelé ante diem bis sextum Kalendas Martias, généralement abrégé en a.d. bis VI Kal. Mart. (c'est-à-dire « sixième double (bis) jour / sixième jour doublé, avant les calendes de mars » ; l'année qui le contenait fut appelée annus bissextus.
40
+
41
+ Tous les auteurs ultérieurs, comme Macrobe vers 430[7], Bède en 725[11], et les computistes médiévaux, suivirent cette règle.
42
+
43
+ Le calendrier liturgique de l'Église catholique romaine suivit cette règle jusqu'en 1970.
44
+
45
+ Les jours des mois ne furent numérotés de façon consécutive qu'à la fin du Moyen Âge. Le jour bissextile fut alors considéré comme le dernier jour de février, c'est-à-dire le 29 février.
46
+
47
+ Bien que l'intercalation julienne soit plus simple que celle du calendrier romain, elle fut, semble-t-il, mal appliquée au début. Apparemment, les pontifes comprirent mal la méthode et ajoutèrent un jour intercalaire tous les trois ans, et non tous les quatre[12]. Auguste, Pontifex Maximus, corrigea cette erreur en omettant plusieurs années bissextiles pour réaligner l'année civile sur le Soleil.
48
+
49
+ La suite des années bissextiles de cette période n'est donnée explicitement par aucune source ancienne, même si l'existence d'un cycle triannuel est confirmée par une inscription datant de 9 ou 8. Le chronologiste Joseph Scaliger établit en 1583 que la réforme d'Auguste fut instituée en 8 et en déduisit que les années bissextiles furent :
50
+ -42 , -39 , -36 , -33 , -30 , -27 , -24 , -21 , -18 , -15 , -12 , -9 , 4 ap. J.-C., 8 ap. J.-C., 12 ap. J.-C.., etc.
51
+ Cette proposition est toujours la plus acceptée. Il a parfois été suggéré que la première année de la réforme julienne, -45, était également bissextile.
52
+
53
+ D'autres solutions ont été proposées. En 1614, Kepler émit l'hypothèse que la suite correcte était :
54
+ -43 , -40 , -37 , -34 , -31 , -28 , -25 , -22 , -19 , -16 , -13 , -10 ,4 ap. J.-C., 8 ap. J.-C., 12 ap. J.-C., etc.
55
+
56
+ En 1883, le chronologiste allemand Matzat proposa :
57
+ -44 , -41 , -38 , -35 , -32 , -29 , -26 , -23 , -20 , -17 , -14 , -11 , 4 ap. J.-C., 8 ap. J.-C., 12 ap. J.-C., etc.
58
+ sur la base d'un passage de Dion Cassius mentionnant un jour intercalaire en 41 prétendument « contraire à la règle [de César].
59
+
60
+ Dans les années 1960, Radke argumenta que la réforme fut instituée lorsque Auguste devint pontifex maximus en 12 , suggérant la suite :
61
+ -45 , -42 , -39 , -36 , -33 , -30 , -27 , -24 , -21 , -18 , -15 , -12 , 4 ap. J.-C., 8 ap. J.-C., 12 ap. J.-C.., etc.
62
+ Dans tous les cas, selon Radke, le calendrier romain fut à nouveau aligné avec le calendrier julien à partir du 26 février 4 ap. J.-C.
63
+
64
+ En 1999 fut découvert un papyrus égyptien donnant une éphéméride de l'année -24 pour les dates romaines et égyptiennes[13], suggérant la séquence :
65
+ -44, -41, -38, -35, -32, -29, -26, -23, -20, -17, -14, -11, -8, 4 ap. J.-C., 8 ap. J.-C., 12 ap. J.-C. etc, proche de celle proposée par Matzat.
66
+
67
+ César est assassiné en 44 av. J.-C. Pour perpétuer son souvenir, Marc Antoine, alors consul, ordonne de renommer quintilis en julius[14], car il s'agissait du mois de sa naissance et que les mois précédents portent ceux de divinités (Ianuarius, Februarius, Martius, Aprilis, Maius et Iunius). Après la réforme augustine, le Sénat décida, en 8 av. J.-C., d'honorer Auguste en renommant sextilis en augustus. Selon un sénatus-consulte cité par Macrobe, ce mois fut choisi car Auguste était le successeur de César et que de nombreux événements liés à son accession au pouvoir s'étaient produits ce mois-là.
68
+
69
+ D'après une théorie de Joannes de Sacrobosco, sextilis ne comportait que 30 jours, Auguste n'aurait su être honoré par un mois plus court que celui dédié à César (julius comportant 31 jours). On modifia donc la durée de sextilis pour la porter à 31 jours et la durée des mois suivants fut modifiée pour respecter l'alternance des mois. Enfin, pour conserver la durée de l'année normale à 365 jours, un jour fut enlevé à februarius. Cette théorie est contredite par les écrits de Censorin et Macrobe, ainsi que d'autres sources comme celle d'un papyrus égyptien de 24 av. J.-C. donnant un mois de sextilis de 31 jours[13].
70
+
71
+ Mais il paraît plus vraisemblable que le calendrier julien fut officiellement mis en place lorsque Auguste devint Pater Patriae, c'est-à-dire le Père de la Patrie. Grâce à ce statut lui offrant le pouvoir nécessaire de réformer la société romaine, Auguste à l'instar de la tradition égyptienne qui s'illustrait par l'adaptation du calendrier solaire au début du règne d'un pharaon, instaura le calendrier solaire en l'an 753 du calendrier romain (lunaire).
72
+
73
+ Auguste qui s'était énormément endetté pour constituer son armée lorsqu'il revint de son exil pour reprendre le pouvoir contre Marc-Antoine, Auguste devenu le premier empereur romain, trouva plus judicieux d'annuler le treizième mois lunaire afin d'économiser un mois d'intérêt par an sur la somme empruntée.
74
+
75
+ C'est ainsi qu'apparut la mention A.J.C. ; soit A pour Augustus, J pour Julius et C pour Caesar, lorsqu'on évoquait le Calendrier romain lunaire devenu solaire. Plus tard à partir du pape Grégoire XIII, la lettre A fut remplacée par le Clergé par le A des mots « avant » et « après » et les lettres J et C par Jésus-Christ[15].
76
+
77
+ D'autres mois furent renommés par d'autres empereurs, mais aucun changement n'a survécu à leur mort.
78
+
79
+ Charlemagne renomma également les mois en vieux haut-allemand, mais cette opération fut plus pérenne que celle des empereurs romains. Ces noms furent utilisés jusqu'au XVe siècle en Allemagne et aux Pays-Bas, et jusqu'au XVIIIe siècle avec quelques modifications. De janvier à décembre : Wintarmanoth (mois de l'hiver), Hornung (pousse des cornes), Lentzinmanoth (mois du printemps), Ostarmanoth (mois de Pâques), Wonnemanoth (mois des merveilles), Brachmanoth (mois des jachères, c'est-à-dire où on laboure les champs précédemment laissés en jachère), Heuvimanoth (mois des foins), Aranmanoth (mois des épis / des moissons), Witumanoth (mois du bois), Windumemanoth (mois des vendanges), Herbistmanoth (mois de l'automne) et Heilagmanoth (mois saint).
80
+
81
+ Le décompte des ides et des calendes, comportait une « semaine » commerçante de huit jours ou nundines. La semaine de sept jours apparaît déjà sous Auguste, au Ier siècle av. J.-C. Chaque jour est placé sous la tutelle d'un astre: Saturne, Soleil, Lune... Le cycle hebdomadaire est un héritage oriental – Perse, Babylone, Chaldée, Syrie – transmis par la coutume juive. Il s'impose progressivement sous l'influence du christianisme et est adopté définitivement au IVe siècle apr. J.-C. Constantin introduit en 312 le dimanche comme jour férié.
82
+
83
+ Divers systèmes d'identification des années ont été employés avec le calendrier julien. Pour les Romains, la méthode dominante consistait à nommer chaque année d'après les deux consuls (dits consuls éponymes) qui depuis l'an 153 av. J.-C. prenaient leur office le 1er janvier de chaque année. Les Romains utilisèrent aussi parfois l'année de règne de l'empereur ; vers la fin du IVe siècle, les documents étaient de plus datés selon le cycle de 15 ans de l'indiction.
84
+
85
+ En 537, Justinien imposa la mention du nom de l'empereur et de son année de règne, combinée avec la mention de l'indiction et du consul éponyme, tout en autorisant l'usage d'ères locales.
86
+
87
+ En 309 et 310, ainsi qu'à certaines dates ultérieures, aucun consul ne fut appointé. Dans ce cas, la date consulaire était donnée en indiquant le nombre d'années depuis le dernier consul (datation post-consulaire). Après 541, seul l'empereur dirigea le consulat, typiquement pendant une seule année, et la datation postconsulaire devint la norme. Le système, obsolète, fut formellement aboli par Léon VI en 888.
88
+
89
+ La datation ab Urbe condita (AUC, « à partir de la fondation de la Ville ») ne fut que rarement utilisée pour désigner les années. Cette méthode servait aux historiens romains pour déterminer le nombre d'années entre deux événements et différents historiens pouvaient utiliser différentes dates.
90
+
91
+ L'adoption du calendrier julien conduisit à plusieurs ères locales, comme l'ère d'Actium ou ère hispanique qui prend pour origine l'établissement de la Pax romana en Hispanie, le 1er janvier 38 av. J.-C., et certaines furent utilisées pendant un temps certain. L'ère des Martyrs, également nommée anno Diocletiani, commence avec l'intronisation de Dioclétien, le Grand Persécuteur, le 11 septembre 284. Elle fut utilisée par les chrétiens d'Alexandrie pour dater leurs Pâques pendant le IVe siècle et le Ve siècle, et continue de l'être par les Églises copte et éthiopienne.
92
+
93
+ Dans l'est de la Méditerranée, les efforts des chronographes chrétiens tel qu’Anien d'Alexandrie pour dater la création du monde d’après la Bible conduisirent à l’introduction de diverses ères Anno Mundi fondée sur cet événement. La plus importante est l’Etos Kosmou, utilisé dans le monde byzantin à partir du Xe siècle et en Russie jusqu'en 1700, qui fixe son origine à la date supposée de la Création, le 1er mars 5509 av. J.-C.
94
+
95
+ En Occident, aux alentours de 527, Denys le Petit proposa le système de l’anno Domini, c'est-à-dire « année du Seigneur », qui s'est graduellement répandu dans le monde chrétien : les années étaient numérotées à partir soit de la date supposée de l'annonciation du Christ, (ou Incarnation), le 25 mars de l'an 753 AUC ou soit à partir de la date supposée de sa naissance, le 25 décembre de l'an 753 AUC. Pour des raisons pratiques, le début de l’Ère de l'Incarnation fut reporté à l'année julienne commençant le 1er janvier de l'an 754 AUC, comptée comme An 1 de l'Ère de l'Incarnation.
96
+
97
+ La suprématie mondiale des nations « chrétiennes », ou les plus tôt marquées par le christianisme, a imposé universellement l'« ère de l'Incarnation » pour les usages civils et constitue la norme actuelle de datation (à l'exception de la date julienne utilisée dans certains domaines scientifiques).
98
+
99
+ L'année consulaire du calendrier romain débutait le 1er janvier depuis 153 av. J.-C. et ne fut pas modifiée par la réforme julienne (d'autres calendriers pouvaient débuter un autre jour, comme l'année religieuse ou l'année traditionnelle).
100
+
101
+ Des calendriers locaux alignés sur le calendrier julien conservèrent une date de début d'année différente. En Égypte, le calendrier alexandrin débutait le 29 août (le 30 août après une année bissextile), suivant en cela la tradition du calendrier pharaonique (début de l'année fixée au lever de Sothis marquant le début de la crue du Nil).
102
+
103
+ Plusieurs calendriers provinciaux locaux alignèrent le début d'année sur l'anniversaire d'Auguste, le 23 septembre.
104
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105
+ L'indiction provoqua l'adoption du 1er septembre comme début d'année dans l'Empire byzantin ; cette date est toujours utilisée dans l'Église orthodoxe pour le début de l'année liturgique. Lorsque Vladimir Ier de Kiev adopta le calendrier julien en 988, l'année fut numérotée Anno Mundi 6496 et débuta le 1er mars, six mois après le début de l'Anno Mundi byzantine de même millésime.
106
+
107
+ En 1492 (Anno Mundi 7000), Ivan III réaligna le début d'année au 1er septembre ; l'Anno Mundi 7000 ne dura donc que six mois en Russie, du 1er mars au 31 août 1492.
108
+
109
+ Pendant le Moyen Âge, dans les régions d'Europe de l'Ouest affiliées à l'Église catholique romaine, les calendriers, pour des nécessités civiles, continuèrent à afficher les mois en 12 colonnes de janvier à décembre, en débutant au 1er mars (style vénitien[16]) ou 1er janvier (style de la Circoncision de Jésus), l’Église y ajoutant une année lunaire pour déterminer les fêtes religieuses. Cependant, la plupart de ces pays commencèrent la numérotation de l'année à une fête religieuse importante, comme le 25 décembre (style de la Nativité de Jésus), le 25 mars (style florentin ou style de l'Annonciation, d'où une des hypothèses d'origine de la tradition du poisson d'avril commémorant l'usage de s'échanger des cadeaux en début d'année de ce style), voire à Pâques (style de Pâques) comme dans certaines régions françaises[17].
110
+
111
+ Au IXe siècle, le 25 mars fut utilisé comme début d'une nouvelle année dans le Sud de l'Europe. Cette pratique s'étendit à la plus grande partie du continent à partir du XIe siècle et en Angleterre à la fin du XIIe siècle. Par exemple, les archives parlementaires anglaises enregistrèrent l'exécution de Charles Ier le 30 janvier 1648, même si la date correspond à ce qui serait actuellement considéré comme le 30 janvier 1649.
112
+
113
+ La plupart des pays d'Europe de l'Ouest déplacèrent le jour de l'an au 1er janvier avant leur adoption du calendrier grégorien (voire avant sa création en 1582), principalement pendant le XVIe siècle. La liste suivante en donne quelques exemples :
114
+
115
+ Le calendrier julien fut d'utilisation commune en Europe et en Afrique du Nord depuis l'époque de l'Empire romain jusqu'en 1582, lorsque le pape Grégoire XIII promulgua le calendrier grégorien. Cette réforme était rendue nécessaire par l'excès de jours intercalaires du système julien par rapport aux saisons astronomiques. En moyenne, les solstices et les équinoxes avancent de 11 minutes par an par rapport à l'année julienne. Hipparque et peut-être Sosigène avaient déjà pris conscience de ce décalage, mais il ne fut probablement pas jugé important à l'époque de la réforme julienne. Cependant, le calendrier julien se décale d'un jour en 134 ans. En 1582, il était décalé de dix jours par rapport au Soleil. Il en résultait un déplacement de plus en plus important vers l'été de la date de Pâques, fête du printemps et du renouveau, fondamentale dans le calendrier liturgique romain.
116
+
117
+ La réforme grégorienne eut pour objet de :
118
+
119
+ Si, pour les usages civils, tous les pays de culte majoritairement orthodoxe (essentiellement en Europe de l'Est et du Sud-Est) adoptèrent le calendrier grégorien avant 1927, ce n'est pas le cas de leurs Églises nationales. En mai 1923, le congrès panorthodoxe de Constantinople[18],[19] proposa un calendrier julien révisé, constitué d'une partie solaire identique au calendrier grégorien (et qui le restera jusqu'en 2800) et d'une partie lunaire calculant la date de Pâques par observation astronomique à Jérusalem. Les Églises orthodoxes refusèrent toutes la partie lunaire. Presque toutes les Églises orthodoxes continuent de célébrer Pâques selon le calendrier julien (seule l'Église orthodoxe de Finlande utilise le calendrier grégorien).
120
+
121
+ La partie solaire du calendrier julien révisé ne fut acceptée que par quelques Églises orthodoxes, dans l'espoir d'un meilleur dialogue avec l'Église d'Occident[réf. souhaitée] : le patriarcat œcuménique de Constantinople, les patriarcats d'Alexandrie et d'Antioche, les Églises orthodoxes de Grèce, Chypre, Roumanie, Pologne, Bulgarie (en 1963) en Amérique (certaines paroisses y ont toujours le droit d'utiliser le calendrier julien). Les Églises orthodoxes de Jérusalem, Russie, Macédoine, Serbie, Géorgie et Ukraine continuent d'utiliser le calendrier julien (ainsi que certaines Églises schismatiques, vieilles-calendaristes) ainsi que le Patriarcat arménien de Jérusalem et l'Ancienne Église de l'Orient. Elles fêtent par exemple la Nativité le 25 décembre julien, c'est-à-dire le 7 janvier grégorien (jusqu'en 2100). Certaines paroisses occidentales de l'Église orthodoxe russe célèbrent la Nativité le 25 décembre grégorien, ainsi que celles des orthodoxes bulgares d'Amérique, avant et après le transfert en 1976 de ce diocèse de l'Église orthodoxe russe hors frontières à l'Église orthodoxe en Amérique.
122
+
123
+ Une variante du calendrier julien est utilisée en Égypte, en matière liturgique, par le calendrier copte.
124
+
125
+ Outre les Églises déjà citées, le calendrier julien demeure utilisé en Afrique du Nord dans le monde rural en particulier : il a toujours été utilisé dans un but agricole, c'est pourquoi il est appelé « calendrier agricole », assana alfilahiya en arabe. Depuis la fin du XXe siècle, il a aussi un but festif car il fixe la fête de Yennayer, premier du mois et de l'année. Les noms des mois ont été arabisés du latin tel qu'on le prononçait en Espagne pendant la période arabo-espagnole : ianuarius devint yanâyer ; februarius: fabrâyer ; martius : mâris ; aprilis: abrîl ; maius : mây ; iunius : yônyô ; iulius : yôlyôz ; augustus : Oughoustous (le son g ayant été remplacé par gh qui se prononce comme le r français ; le ch vient de l'espagnol où le s se prononce comme ch[Quoi ?]) ; september devint chotambir (le ch vient de la prononciation espagnole du s[Quoi ?]) ; october : oktôbar ; november : nowanbir ou nofambar (le son v n'existant pas en arabe, il a été remplacé par w comme le w anglais ou f) ; december : dojambir (le son c en espagnol est proche du j français[Quoi ?]).
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+ Le premier jour de l'année correspond actuellement au 14 janvier du calendrier grégorien mais il est fêté le 12 en Algérie.
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+ Utilisé par les populations rurales d'Afrique du Nord, berbérophones et arabophones[20], en même temps que le calendrier grégorien et le calendrier musulman, ce calendrier julien localisé est parfois qualifié aujourd'hui de calendrier berbère (en accord avec une renaissance identitaire culturelle berbère).
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+ Calgary (prononcé en français canadien : /kal.ɡa.ʁe/[2] ; en anglais canadien : /ˈkæl.ɡə.ɹi/[3] écouter) est la plus grande ville de la province canadienne de l'Alberta. Elle est située dans le sud de la province, dans une région de collines et de plateaux à environ 45 km à l'est-sud-est des montagnes Rocheuses. Elle se trouve à 281 km au sud d'Edmonton, à 669 km à l'ouest de Regina, à 673 km à l'est-nord-est de Vancouver et à 2 708 km à l'ouest-nord-ouest de Toronto.Troisième ville du Canada par le nombre d'habitants, elle comptait, selon le recensement de 2014, 1 195 194[4] habitants (1 406 700[5] avec son agglomération en 2014, ce qui la place au quatrième rang des agglomérations canadiennes). Sa région économique compte quant à elle 1 511 800 habitants, ce qui en fait la première d'Alberta devant Edmonton[6]. Le « corridor Calgary-Edmonton » est la région urbaine la plus peuplée entre Toronto et Vancouver. Elle tire son nom d'une plage située sur l'île de Mull en Écosse. Les habitants de Calgary sont appelés « Calgariens ».
4
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5
+ La ville de Calgary est une destination bien connue pour les sports d'hiver et l'écotourisme ; un grand nombre de stations de vacances importantes se situent près de la ville. L'économie de Calgary est surtout centrée sur l'industrie pétrolière ; toutefois, l'agriculture, le tourisme et la haute technologie contribuent également au développement économique rapide de la ville. Calgary est également l'hôte de plusieurs festivals annuels majeurs, dont le Stampede de Calgary, le Folk Music Festival, le Lilac Festival, le GlobalFest et le deuxième festival de culture des Caraïbes en importance du pays (Carifest). En 1988, Calgary devint la première ville canadienne à accueillir les Jeux olympiques d'hiver.
6
+
7
+ Calgary est devenue au cours du début des années 2000 la ville la plus prospère dans la province la plus riche du Canada[réf. nécessaire].
8
+
9
+ Avant la colonisation de la région de Calgary par les Européens, la région faisait partie du domaine du peuple des Pieds-Noirs, dont la présence remonte à au moins 11 000 ans. Les Français furent les premiers européens à explorer la région. Ils construisirent le Fort La Jonquière dont la localisation exacte demeure incertaine [7] en 1751 (ou 1754 selon certaines sources), près de l'actuelle Calgary, le long de la rivière Bow. En 1787, le cartographe David Thompson hiverne avec une bande de Peigans qui campent le long de la rivière Bow. En 1873, John Glenn est le premier européen anglophone à s'installer dans la région[8].
10
+
11
+ L'endroit devient un poste de la Police montée du Nord-Ouest (aujourd'hui la GRC). Le détachement de la police montée avait pour tâche de protéger les plaines de l'ouest des marchands de whisky en provenance des États-Unis. D'abord appelée Fort Brisebois, en l'honneur de l'officier Ephrem Brisebois de la police montée, ancien combattant volontaire canadien de la Guerre de Sécession (dans les rangs de l'Union) et ancien membre du bataillon canadien des zouaves pontificaux[9], la ville est renommée Fort Calgary en 1876 à cause de la vive hostilité du colonel Macleod, son supérieur hiérarchique. James Macleod propose aux autorités de donner à la ville le nom d'une plage sur l'île de Mull en Écosse (Cala-ghearraidh), ce qui est accepté. Lorsque le Chemin de fer Canadien Pacifique s'étend jusqu'à la région et qu'une station de train est construite, Calgary commence à devenir un important centre commercial et agricole. Aujourd'hui, le siège social du Canadien Pacifique se trouve à Calgary.
12
+
13
+ Calgary acquiert officiellement le statut de municipalité en 1884 et élit son premier maire, George Murdoch. En 1894, Calgary devient la première ville de ce qui était alors les Territoires du Nord-Ouest.
14
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15
+ En 1875, la Police Montée érige Fort Calgary.
16
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17
+ Calgary vers 1885
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19
+ On rassemble le bétail pour le premier Stampede de Calgary en 1912. Le Stampede est un des plus grands rodéos du monde.
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+ Les premiers gisements de pétrole sont découverts en Alberta en 1902[10], mais ce n'est qu'en 1947 que l'industrie pétrolière devient réellement importante lorsque des réserves énormes sont découvertes. Calgary se retrouve très vite au centre du boom pétrolier subséquent. L'économie de la ville connaît un essor lorsque les prix du pétrole montent en flèche en raison de l'embargo pétrolier des pays arabes. La population croît de 254 000 habitants dans les dix-sept années de 1971 (403 000) et 1988 (657 000) ; 335 000 habitants de plus se rajoutent dans les dix-huit années suivantes (jusqu'à 992 000 en 2006). Durant ces années d'expansion, des gratte-ciels sont construits à un rythme presque sans précédent dans le monde. Le centre-ville, jusqu'alors dominé par des édifices à quelques étages, est rapidement submergé de gratte-ciels, une tendance qui continue à ce jour.
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+ L'économie calgarienne est tellement liée à l'industrie pétrolière que l'expansion de la ville atteint son sommet en même temps que le cours moyen annuel du pétrole en 1981[11]. La chute subséquente des cours du pétrole et l'introduction du Programme énergétique national par le gouvernement libéral fédéral de Pierre Elliott Trudeau sont identifiés par l'industrie pétrolière comme des raisons de l'effondrement de l'industrie, et en conséquence l'économie générale de la ville de Calgary. Le Programme énergétique national est aboli au milieu des années 1980 par le gouvernement conservateur de Brian Mulroney ; toutefois, les prix du pétrole peu élevés empêchent un rétablissement complet jusqu'aux années 1990.
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+ Comme le secteur de l'énergie est responsable de la plus grande part des emplois à Calgary, les conséquences de la récession des années 1980 sont énormes. Le taux de chômage monte en flèche. Vers la fin de la décennie, toutefois, l'économie est en voie de rétablissement. La ville se rend compte qu'elle ne peut dépendre à un tel point de la seule industrie pétrolière, et la ville s'est beaucoup diversifiée depuis, économiquement et culturellement. La période de la récession marque la transition de Calgary d'une ville de taille moyenne des prairies en un centre urbain cosmopolite et diversifié. Cette transition est complétée en février 1988 lorsque la ville est l'hôte des XVe Jeux olympiques d'hiver ; le succès de ces Jeux annonce l'entrée de la ville sur la scène mondiale.
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+ L'économie de Calgary et de l'Alberta est aujourd'hui en plein essor et la région, qui compte aujourd'hui près de 1,1 million de personnes, connaît toujours une expansion parmi les plus rapides au pays. L'industrie du gaz et du pétrole occupe la plus grande part de l'économie, mais la ville s'est aussi beaucoup investie dans d'autres secteurs comprenant le tourisme, la manufacture légère, la haute technologie, le cinéma, le transport et les services.
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+ Calgary est située dans les contreforts des montagnes Rocheuses, la région est donc plutôt montagneuse. La ville s'élève approximativement à 1 048 mètres au-dessus du niveau de la mer au centre-ville, et à 1 084 mètres à l'aéroport international de Calgary. Le territoire de la ville couvre une superficie de 721 km2 (en date de 2001) et dépasse donc les superficies de Toronto et de Montréal, les deux plus grandes villes du pays.
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+ Deux rivières importantes traversent la ville. La rivière Bow est la plus grande et coule de l'ouest vers le sud. La rivière Elbow coule vers le nord depuis le sud jusqu'à ce qu'elle se déverse dans la rivière Bow près du centre-ville. Puisque le climat de la région est généralement sec, une végétation dense ne se produit naturellement que dans les vallées des rivières et à l'intérieur du parc provincial Fish Creek, le plus grand parc urbain au Canada.
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+ L'aire physique de la ville est très grande, comprenant un centre-ville entouré de diverses communautés à densité décroissante. Contrairement à plusieurs villes avec une superficie métropolitaine importante, la plupart des banlieues de Calgary sont incluses dans la ville elle-même, à l'exception des villes d'Airdrie au nord, de Cochrane au nord-ouest, de Strathmore à l'est et du district de Springbank à l'ouest. Bien que techniquement non comprise dans l'agglomération de Calgary, la municipalité d'Okotoks n'est pas éloignée vers le sud et est considérée comme une banlieue. La région économique de Calgary est légèrement plus grande que la division de recensement et possède une population de 1 146 900 habitants.
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+ À cause de l'expansion de la ville, ses limites au sud-ouest sont maintenant adjacentes à la réserve indienne de Tsuu T'ina. La construction résidentielle récente dans le sud-ouest de la ville fait ressortir le besoin d'un axe routier vers l'intérieur de la ville, mais à cause de complications dans les négociations avec Tsuu T'ina, la construction d'une telle route n'a pas encore commencé.
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+ Calgary en automne 2018, aperçu à partir de Nose Hill Park. La ville est située dans une zone de transition entre les Rocheuses et les Prairies.
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+ Calgary à l'aube, en mars 2007. Vue du sud à partir de Crescent Road.
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+ Centre-ville de Calgary, en été 2011, tel qu'aperçu à partir de Crescent Heights au coucher du soleil.
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+ Calgary jouit d'un climat continental avec des hivers longs mais très variables et des étés courts et chauds. Le climat est très influencé par l'élévation de la ville et la proximité des montagnes Rocheuses. Bien que les hivers froids de Calgary puissent être très inconfortables, le vent chaud et sec, appelé « Chinook », souffle régulièrement sur la ville depuis l'océan Pacifique durant les mois d'hiver, donnant un répit aux Calgariens au cours de la saison froide. Ces vents ont parfois fait monter la température de plus de 15 °C en quelques heures, et peuvent durer plusieurs jours. Le Chinook est une caractéristique si régulière des hivers de Calgary qu'un seul mois (janvier 1950) s'est déroulé sans fonte des neiges en plus de 100 ans d'observations météorologiques. Plus de la moitié des jours d'hiver ont une température maximale au-dessus de 0 °C. À l'occasion, la température en hiver peut même s'approcher de 20 °C.
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+ Calgary est une ville d'extrêmes, et les températures peuvent varier entre un froid record de −45 °C en 1893 à un record maximum de 36 °C en 1919. Calgary connaît des températures de jour d'été au-dessus de 30 °C environ quatre jours par année. La température tombe sous −30 °C cinq jours par année en moyenne ; toutefois, les périodes de froid extrême ne durent pas très longtemps en général. Selon Environnement et Changement climatique Canada, la température moyenne à Calgary varie entre une moyenne de −9 °C en janvier à une moyenne de 16 °C en juillet.
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+ En conséquence de la haute altitude de Calgary, les soirs d'été peuvent être plutôt froids ; le minimum moyen en été est de 8 °C et le gel peut arriver dans n'importe quel mois de l'année. La ville a même déjà connu la neige en juillet et en août. Avec une humidité relative moyenne de 55 % en hiver et de 45 % en été, Calgary a un climat semi-aride typique d'autres villes dans les Grandes Plaines de l'Ouest et des Prairies canadiennes. Contrairement à d'autres villes plus à l'Est, comme Toronto, Montréal, et même Winnipeg, l'humidité n'est presque jamais un facteur au cours de l'été à Calgary.
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+ La ville est l'une des plus ensoleillées au Canada, avec une moyenne de 2 405 heures de soleil annuellement. Calgary reçoit une moyenne de 413 mm de précipitations, dont 321 mm de pluie et 127 cm de neige. La plus grande partie des précipitations tombent de mai à août ; le mois de juin connaît les plus fortes pluies en moyenne. En juin 2005, Calgary a reçu 248 mm de précipitations, ce qui en fait le mois le plus pluvieux de l'histoire de la ville. En 2013, l'inondation de la fin juin en Alberta a causé des dégâts encore plus importants, emportant une partie du centre-ville et forçant l'évacuation de plus de 75 000 résidents, alors que les pluies tombées sur le piedmonts des Rocheuses ont gonflé les rivières Bow et Elbow. Des sécheresses ne sont pas cependant inhabituelles et peuvent avoir lieu à tout moment de l'année.
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+ Calgary connaît plus de 20 jours d'orages par année en moyenne, la presque totalité ayant lieu en été. La ville se situe sur le bord du corridor de grêle de l'Alberta et connaît occasionnellement des grêles occasionnant des dommages. L'averse de grêle ayant frappé Calgary en 1991 fut l'une des catastrophes naturelles les plus destructrices de l'histoire du Canada.
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+ Saisons
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+ La vie urbaine de Calgary a évolué de façon considérable avec la croissance de la ville. Elle commence à être reconnue comme l'une des villes les plus diversifiées du Canada. Aujourd'hui, Calgary est une ville moderne et cosmopolite qui conserve toutefois beaucoup de sa culture traditionnelle, incluant les saloons d'hôtel, les bars western, et le hockey sur glace. Après sa renaissance dans les années 1990, la ville est aussi devenue le centre de la musique country au Canada ; on l'appelle ainsi la « Nashville du Nord ». Calgary possède également une scène musicale diversifiée incluant tous les genres comme la pop, le rock, le hip hop et le country.
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+ En tant que ville relativement multiethnique, Calgary possède plusieurs grands secteurs multiculturels. La ville possède l'un des plus grands quartiers chinois au Canada ainsi qu'une petite Italie dans le quartier de Bridgeland. Forest Lawn est l'un des quartiers les plus diversifiés de la ville ; dans ce quartier, le secteur entourant la 17e avenue sud-est est surnommé International Avenue. On y retrouve un très grand nombre de restaurants et de boutiques de différentes cultures.
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+ La Southern Alberta Jubilee Auditorium (en) se trouve à Calgary ; il s'agit d'une installation de 113 000 m3 conçue pour les arts de la scène. L'auditorium est l'un de deux auditoriums jumeaux dans la province, l'autre étant situé à Edmonton ; les deux sont surnommés « the Jube » par les résidents locaux. L'auditorium de 2 700 sièges a ouvert ses portes en 1957 et a accueilli des centaines de comédies musicales, de pièces de théâtre et autres productions de scènes locales et internationales depuis. Sur une base annuelle, plus de 850 000 visiteurs fréquentent l'endroit. Le « Jube » de Calgary est la résidence de la Alberta Ballet (en), l'Opéra de Calgary, le Kiwanis Music Festival, ainsi que les cérémonies annuelles du Jour du Souvenir. Les deux auditoriums sont ouverts 365 jours par année et sont gérés par des organismes communautaires à but non lucratif. En septembre 2005, les deux auditoriums ont bénéficié d'une rénovation d'une valeur de 91 millions de dollars chacun à l'occasion du centenaire de la province.
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+ Calgary accueille de très nombreux festivals qui se déroulent au cours de l'année ; citons à titre d'exemple le FunnyFest Calgary Comedy Festival (en) et le Calgary Folk Music Festival (en), qui attirent des participants du monde entier.
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+ Calgary possède également un certain nombre de compagnies de théâtre ; entre autres, One Yellow Rabbit, qui partage la Arts Commons (autrefois EPCOR Centre for the Performing Arts) avec l'Orchestre philharmonique de Calgary, ainsi que Theatre Calgary, Alberta Theatre Projects et Theatre Junction Grand, consacré à l'art vivant contemporain. Il y a également beaucoup de compagnies de théâtre et d'arts de la scène plus petits dans la ville, comme le Vertigo Mystery Theatre. Le Festival international du film de Calgary se déroule annuellement, ainsi que le Festival international d'objets animés.
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+ Calgary possède plusieurs musées. Le plus connu, le musée Glenbow, est le plus grand musée dans l'Ouest canadien et contient une galerie d'art. Parmi d'autres musées importants, on retrouve le plus grand centre culturel chinois en Amérique du Nord, le temple de la renommée olympique du Canada (au Canada Olympic Park), le Musée Militaire, le Cantos Music Museum et le musée de l'air et de l'espace. Il y a également un certain nombre de galeries d'art dans la ville, dont la plupart sont concentrées le long des corridors de Stephen Avenue et de la 17th Avenue. La plus importante est l'Art Gallery of Calgary.
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+ De nombreux festivals et autres évènements culturels importants ont lieu annuellement à Calgary. Notons notamment le Festival International du film de Calgary (en), le Festival de musique folk de Calgary, le Festival grec, Carifest, le Lilac Festival, GlobalFest, le Calgary Fringe Festival, Summerstock, Expo Latino, et plusieurs autres festivals culturels et ethniques. L'évènement le plus célèbre de Calgary est le Calgary Stampede, ou Rodéo de Calgary, qui a lieu tous les ans en juillet ; le Stampede inclut un rodéo connu internationalement, des productions théâtrales, des compétitions agricoles, des courses de chars à bœufs, des expositions autochtones, et des déjeuners de pancakes à travers la ville, entre autres. Il s'agit d'un des plus grands festivals au Canada, et un des plus connus. L'évènement a une histoire qui remonte à 93 ans. En 2005, 1 242 928 personnes ont assisté au rodéo de Calgary.
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+ En 2009 Calgary accueille la compétition des Olympiades des métiers organisée par WorldSkills International[13], compétition qui permet aux meilleurs jeunes professionnels du monde de se mesurer à travers son savoir-faire professionnel.
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+ Grâce à la proximité des montagnes Rocheuses, Calgary a toujours été une destination touristique populaire pour les sports d'hiver. Calgary a été l'hôte des XVe Jeux olympiques d'hiver en 1988, les seuls Jeux olympiques d'hiver à avoir déclaré un profit.
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+ Le golf est extrêmement populaire en été et la ville possède un grand nombre de terrains de golf. Calgary accueille aussi le plus doté des concours hippiques de saut d'obstacles, en équitation.
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+ Voici la liste des principales équipes sportives de la ville :
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+ Calgary est aussi la ville natale de la famille Hart, célèbre famille de catcheur de légendes de la WWE ou de l'ancienne WCW comme Stu Hart, Bret Hart, Jim Neidhart, ou plus récemment Teddy Hart (dans les fédérations indépendantes) ou Natalie Neidhart (WWE).
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+ Le tourisme est l'une des activités économiques qui connaît la plus forte expansion dans la ville. Plus de 4,5 millions de personnes par année visitent la ville, attirés par ses nombreux festivals et autres attractions, tel que le Calgary Stampede. Les villes touristiques de Banff, Lake Louise et Canmore, situées tout près dans les montagnes Rocheuses, sont également de plus en plus populaires auprès des touristes, créant des retombées économiques pour Calgary qui contribuent à la croissance d’autres secteurs comme les services, les transports et la culture.
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+ Selon le dernier recensement fédéral de Statistiques Canada en 2001, il y avait 878 866 personnes habitant à l'intérieur des limites de la ville de Calgary, dont 49,9 % d'hommes et 50,1 % de femmes. Les enfants de moins de cinq ans forment 6 % de la population ; en Alberta, la proportion est de 6,2 % et elle est de 5,6 % pour tout le Canada.
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+ En 2001, 9 % des résidents de Calgary avaient atteint l'âge de la retraite (65 ans et plus), contre 13,2 % dans tout le Canada ; ainsi, la moyenne d'âge à Calgary est de 34,9 ans, comparé à 37,6 pour tout le Canada.
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+ De 1996 à 2001, la population de Calgary a crû de 15,8 %. Pour fins de comparaison, la croissance de la population a été de 10,3 % dans toute la province de l'Alberta durant la même période. La densité dans Calgary était de 1 252,3 personnes par km2 en moyenne ; la moyenne est de 4,6 pour toute la province.
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+ Une estimation de la population, réalisée par la ville sur une base annuelle, donnait une population d'un peu plus de 991 000 en 2006. La population de la région métropolitaine de Calgary était de plus de 1,06 million et la région économique de Calgary possède une population de près de 1,15 million en 2005.
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+ Une majorit�� de Calgariens se déclarent d'origine européenne ; ce groupe forme 79 % de la population (688 465 personnes). Environ 2,3 % (19 765 personnes) de la population se dit d'origine autochtone. De plus, la ville accueille un nombre relativement élevé de personnes appartenant à des minorités visibles. Compris dans ces groupes sont les personnes d'origine chinoise (51 540 personnes, ou 5,9 % de la population) ; d'Asie du Sud (36 370 ou 4,2 %) ; philippine (16 245 ou 1,9 %) ; Canadiens noirs (13 370 ou 1,5 %) ; Amérique latine (8 525 ou 1 %), ainsi que plusieurs autres[16].
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+ Au recensement de 2006, la ville de Calgary comptait environ 16 000 Franco-albertains et près de 80 000 personnes bilingues (anglais-français). Il existe plusieurs établissements scolaires francophones dont le Lycée Louis Pasteur.
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+ Selon le recensement de la population du Canada effectué en 2011, les langues maternelles les plus courantes (sur 1 061 960 réponses uniques) sont[17] :
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+ Bien que le français soit l'une des deux langues officielles du pays avec l'anglais, elle n'est que la 6e langue maternelle la plus parlée à Calgary, loin derrière l'anglais mais tout de même assez proche des quatre suivantes. Cela dit, 7,58 % des habitants de la ville de Calgary (7,50 % des habitants de la région métropolitaine de Calgary[18] ou encore 7,31 % de ceux de la région économique[19]) déclarent avoir des connaissances en français (97,6 % en anglais).
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+ Calgary est traditionnellement considérée comme une ville conservatrice, dominée par des conservateurs fiscaux prônant le libéralisme économique. Comme la ville est un centre d'affaires, un grand pourcentage de la population sont des cols blancs. Au cours des années 1990, la culture politique de la ville était dominée par le Parti réformiste du Canada au niveau fédéral (le Parti réformiste fut d'ailleurs fondé à Calgary) et par le Parti progressiste-conservateur au niveau provincial.
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+ Toutefois, à mesure que la population de Calgary grandit, la vie politique se diversifie. Plusieurs groupes de militants sont actifs dans la ville, dont une branche de la Anti-Capitalist Convergence ; en 2003, en réponse à la guerre d'Irak, des milliers de manifestants de partout en Alberta ont convergé sur le consulat américain. Les politiciens de gauche des partis libéraux provincial et fédéral ont tendance à garder leurs distances face aux mouvements activistes qui s'identifient eux aussi à la gauche. Le Parti vert du Canada a fait des gains à Calgary : lors de l'élection fédérale de 2004, le parti récolte 7,5 % des voix dans la ville et 11,3 % dans la circonscription de Calgary-Centre-Nord.
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+ Avant l'élection provinciale de 2004, les 21 députés de la région de Calgary était d'allégeance progressiste-conservatrice. Ralph Klein, premier ministre progressiste-conservateur de la province pendant 14 ans, a représenté la circonscription de Calgary Elbow depuis 1989. Lors de l'élection de 2004, il y avait deux nouvelles circonscriptions à cause d'un rajustement des limites électorales, portant le total à 23 ; le Parti libéral de l'Alberta a réussi à remporter trois circonscriptions dans la ville de Calgary.
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+ Depuis 2015, Calgary est représentée par dix députés à la Chambre des communes du Canada, et non plus huit. Le Parti conservateur du Canada (PCC) a obtenu huit sièges, et le Parti libéral du Canada en a obtenu deux ; traditionnellement, la majorité des sièges sont remportés par des membres du PCC ou de ses prédécesseurs.
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+ La circonscription de Calgary Heritage est actuellement représentée par l'ancien Premier ministre du Canada et ancien chef du Parti conservateur, Stephen Harper. Harper fut député de la circonscription Calgary Sud-Ouest en même temps qu'il était Premier Ministre de Canada, ce qui en fait le deuxième Premier ministre du Canada à occuper cette fonction en même temps qu'il représente une circonscription de Calgary ; le premier était Richard Bedford Bennett, premier ministre de 1930 à 1935, qui fut député de Calgary-ouest. La circonscription Calgary Sud-Ouest a été détenue avant lui par Preston Manning, fondateur et chef du Parti réformiste, un des ancêtres du Parti conservateur.Finalement, Joe Clark, ancien Premier ministre du Canada et chef du défunt Parti progressiste-conservateur du Canada (également un ancêtre du Parti conservateur actuel) a représenté la circonscription de Calgary-Centre de 2000 à 2004.
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+ Calgary connait une importante croissance économique du fait de l'exploitation du pétrole et de l'afflux de nouveaux habitants.
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+ Une soixantaine de gratte-ciel ont été construits depuis les années 1960 pour le besoin des entreprises locales.
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+ Il y a quatre centres d'éducation post-secondaire: l'Université de Calgary (en anglais, University of Calgary), l'Institut technologique du sud de l'Alberta (en anglais, Southern Alberta Institute of Technology, SAIT Polytechnic), l'École des Beaux Arts (en anglais, the Alberta College of Art & Design) et l'Université Mount Royal.
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+ La ville de Calgary est considérée comme un centre pour le transport dans l'Ouest canadien. L'aéroport international de Calgary (YYC) dans le nord-est de la ville est le quatrième en importance au Canada. L'aéroport offre des vols sans escale vers la plupart des villes au Canada, en Amérique, en Europe, en Amérique centrale, et en Asie (transport de marchandises seulement). La présence de Calgary sur la ligne de la Route Transcanadienne et le Chemin de fer Canadien Pacifique en font un centre important pour le transport des marchandises.
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+ Calgary dispose d'un réseau routier comprenant des rues importantes et des autoroutes. La plus grande partie du système est intégré à un quadrillage numéroté, les avenues allant de l'est à l'ouest et les rues du nord au sud. Les rues dans les secteurs principalement résidentiels, ainsi que les autoroutes, ne se conforment généralement pas à ce quadrillage et en conséquence, ne sont habituellement pas numérotées. De plus, Calgary Transit exploite un réseau de transport public desservant toute la ville par autobus et tramway. Le système de train de Calgary, appelé le C-Train, fut l'un des premiers réseaux de ce genre en Amérique du Nord et comprend trois lignes (deux routes) totalisant 42,1 km de voies. Le réseau d'autobus comprend plus de 160 parcours et utilise 800 véhicules[20].
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117
+ En plus du réseau de voies réservées aux cyclistes sur les rues, totalisant plus de 260 km, la ville possède également un vaste réseau de sentiers pavés à usages multiples (bicyclette, marche, patins à roulettes, etc.) qui totalise plus de 635 km[21]. La rivière Bow est traversée par un pont piéton et cycliste, le pont de la Paix.
118
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119
+ Calgary possède actuellement trois hôpitaux d'importance : le centre médical Foothills (en), l'hôpital général Rockyview (en), et le centre Peter-Lougheed (en), tous sous l'égide de la Calgary Health Region (en). Un hélicoptère d'évacuation médicale agit sous le contrôle du Shock Trauma Air Rescue Society (en). Également à Calgary se trouvent le Tom Baker Cancer Centre, le Alberta Children's Hospital, et le Grace Women's Health Centre, qui offrent une variété de soins en plus de plusieurs centaines de cliniques médicales et dentaires de plus petite taille. Le Centre médical de l'Université de Calgary agit également en partenariat avec la Calgary Health Region.
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121
+ Dans la ville de Calgary sont cantonnés cinq régiments différents : le 14e bataillon des services (BFC Calgary (en), 41e régiment du génie de combat, The Calgary Highlanders, The King’s Own Calgary Regiment (CBRC) ainsi que l’unité de soutien de secteur Calgary.
122
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+ Toutes ces unités appartiennent à la force armée de réserve, à l’exception de l’unité de soutien de secteur Calgary, qui est une force régulière. La ville est également le siège de deux unités de musique : le The King’s Own Calgary Regiment (CBRC) Band ainsi que le Regimental Pipes and Drums of The Calgary Highlanders.
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+ À l'origine, Calgary appartient au diocèse de Saint-Albert, créé en 1871, dont une partie est scindée en 1912, afin de créer le diocèse de Calgary dont l'église-mère est la cathédrale Sainte-Marie. Le traditionalisme est également présent à Calgary dans le quartier de Shaganappi, par l'église Saint-Denis[22], aussi appelée église Saint-Michel, dépendante de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X.
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+ La Californie (en anglais et espagnol : California) est un État des États-Unis qui fait partie de la région de la Sun Belt dans l’Ouest américain. La Californie est l'État le plus peuplé du pays. Il est situé sur la côte ouest et bordé au sud par le désert de Sonora, à l'est par le Grand Bassin des États-Unis et au nord par les monts Klamath. La façade océanique suit entièrement le relief des chaînes côtières du Pacifique au-delà desquelles s'étend la Vallée Centrale sur les contreforts de la Sierra Nevada.
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+ L'exploration européenne commence au XVIe siècle ; la Californie est alors occupée par diverses tribus nord-amérindiennes. Le territoire est progressivement intégré à la Nouvelle-Espagne, puis rattaché au Mexique indépendant en 1821. Dans l'élan de la guerre américano-mexicaine, la République de Californie (appelée aussi « République du drapeau à l'ours ») proclame son indépendance le 14 juin 1846, interdit l'esclavage et se dote d'une Constitution en 1849, puis adhère à l'Union américaine le 9 septembre 1850. La ruée vers l'or transforme profondément l'État, faisant de la Californie le symbole du « rêve américain », la population de San Francisco augmentant alors de manière exponentielle. Dans les années 1920, la population de Los Angeles dépasse en nombre celle de San Francisco grâce à l'effet conjugué du développement de l'agriculture, de la découverte de pétrole et de l'ouverture du canal de Panama. À partir des années 1980, la Silicon Valley au sud de San Francisco devient le premier pôle mondial des hautes technologies[2].
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+ Aujourd'hui, la Californie compte près de 40 millions d’habitants[3], ce qui représente un Américain sur huit. En 2013, les métropoles les plus peuplées de l'État sont le Grand Los Angeles (18,4 millions d'habitants), capitale mondiale du cinéma, la région de la baie de San Francisco (8,5 millions d'habitants), capitale mondiale de la haute technologie, San Diego (3,2 millions d'habitants), grand centre militaire, médical et pharmacologique, Sacramento (2,5 millions d'habitants), capitale de l'État, et Fresno (1,1 million d'habitants), capitale agricole de l'État au cœur la vallée de San Joaquin. Son économie est dynamique et puissante, il s'agit en effet du premier État des États-Unis en termes de produit intérieur brut (PIB). L'innovation est l'atout majeur californien et se traduit par la présence de centres de recherche, d’universités prestigieuses[N 1] et de pôles de techniques de pointe. La Californie à elle seule représente un quart de la totalité des brevets déposés aux États-Unis[4]. La Californie est également devenue le premier État des États-Unis pourvoyeur d'emploi industriel[5] devançant ainsi les États de la « Rust Belt » frappés par le déclin de l'industrie lourde.
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+ Le secteur de la culture a acquis une renommée mondiale grâce notamment à l'industrie cinématographique de Hollywood et la production musicale.
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+ À l’origine, on désignait sous le nom de « Californie » un territoire bien plus vaste que l’État actuel, puisqu’il était composé de la totalité de la péninsule mexicaine aujourd’hui connue sous le nom de Baja California, et des terres qui se trouvent aujourd’hui dans les États de Californie, du Nevada, de l’Arizona, de l’Utah et du Wyoming (Haute-Californie).
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+ Certains pensent que le nom « California » est un dérivé du nom du paradis mythique de Calafia, évoqué dans l’ouvrage de Garci Rodríguez de Montalvo, Las sergas de Esplandián (1510), la suite du roman Amadis de Gaule[6]. Elle est présentée dans le livre comme une terre difficile à atteindre où l'or abonde, habitée par des Amazones vivant dans des cavernes, et d’étranges animaux.
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+ En 1921, le géographe Lucien Gallois émet l'hypothèse que l'origine du nom cité dans le roman pourrait venir de la Chanson de Roland, qui cite l'île mythique de « Califerne »[7].
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+ D’autres suggèrent que l’étymologie du nom California aurait un rapport plus étroit avec les premiers colons espagnols qui, lorsqu’ils y arrivèrent par les régions du Sud, trouvèrent dans la contrée des sources liées à la tectonique locale « chaudes comme un four » (cali = chaud, fornia = four) ou encore comme des « fourneaux chauds » (caliente fornalia en espagnol).
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+ Une autre origine du nom pourrait être calida fornax, « climat chaud », en latin. Le golfe de Californie apparaît sur des cartes datant des années 1560[6].
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+ Les plus anciens ossements humains retrouvés en Californie sont vieux de 10 000 à 13 000 années[8] : ils ont été mis au jour dans l'île Santa Rosa en 1959-1960. La région a d'abord été occupée par les Amérindiens organisés en de nombreuses tribus : Quechans, Chumash, Maidu, Miwoks, Modocs, Mojaves, Salinan, Ohlones et Tongvas.
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+ La Californie est découverte au XVIe siècle par les Espagnols : en 1539, Francisco de Ulloa longe les côtes occidentales du Mexique ainsi que le golfe de Californie et apporte ainsi la preuve que la Basse-Californie est une péninsule[9] ; en dépit de cette découverte, la croyance que la Californie est une île demeure en Europe. En 1542, Pedro de Alvarado soutenu par Antonio de Mendoza, premier vice-roi de Nouvelle-Espagne, envoie João Rodrigues Cabrilho explorer le Sud de la Californie pour le compte de la couronne d'Espagne. En 1602, Sebastián Vizcaíno poursuit l’exploration de la côte jusqu’à la baie de Monterey. Officiellement, ces nouveaux territoires appartiennent à la Nouvelle-Espagne, mais il faut attendre 1765 pour qu'ils soient colonisés sous l’impulsion du roi Charles III. En 1768-1770, une expédition terrestre dirigée par Gaspar de Portolà passe par les villes actuelles de San Diego, Los Angeles, Santa Barbara et atteint la baie de San Francisco[10].
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+ Les Espagnols ne sont pas les seuls à s'intéresser à la Californie à l'époque moderne. Dès 1579, l'Anglais Francis Drake prend possession de la Californie, qu'il baptise Nova Albion. Au XVIIIe siècle, les Britanniques (James Cook, George Vancouver) et les Français (Jean-François de La Pérouse) explorent le nord de la Californie. Au début du XIXe siècle, les Russes viennent y chercher des fourrures.
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+ La colonisation espagnole repose sur trois piliers : les missions, qui convertissent les Amérindiens, les presidios (forts) (San Diego, Santa Barbara, Monterey, San Francisco, etc.), qui assurent la défense du territoire, et enfin les pueblos (villages), où résident les colons. Le pueblo de Los Angeles est établi en 1781[11].
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+ Les premières missions espagnoles de Californie sont fondées en 1769-1770 par le franciscain Junípero Serra. En 1794, les neuf missions de Californie regroupent 4 650 Indiens et 38 franciscains[12]. Le nombre des missions atteint les 21 en 1821.
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+ Au début du XIXe siècle apparaissent des rivalités entre les puissances coloniales. En 1812, les troupes russes érigent le Fort Ross dans le nord de la Californie. Des trappeurs et coureurs des bois canadiens français parcourent la région en quête de fourrure de castors, loutres et ours. Ils tracent la future piste de la Californie. D'autre part, des colons américains viennent s'installer en Californie par la piste de Santa Fe[13]. En 1819, la signature du traité d'Adams-Onís fait du 42e parallèle la frontière nord de la Californie, qui n'a pas changé depuis.
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+ En 1816, le corsaire argentin Hipólito Bouchard a pris, pendant quelques semaines, les principaux ports de l'Alta California. Deux ans plus tard, il est de retour. Le 20 novembre 1818, la vigie de la pointe des Pins, située à une extrémité de la baie de Monterey, aperçoit deux navires argentins. Sur les bateaux dirigés par Bouchard, il y a 200 hommes, 130 armés de fusils et 70 armés de lances. À l'aube du 24 novembre, Bouchard ordonne à ses hommes de débarquer. Ils accostent à environ une lieue du fort, dans une cache sur les hauteurs. La résistance du fort est très faible, et après une heure de lutte est hissé le drapeau de l'Argentine[14]. Les Argentins tiennent la ville pendant six jours, pendant lesquels ils volent le bétail, brûlent le fort, la caserne d'artillerie, la résidence du gouverneur et les maisons des Espagnols avec leurs vergers et jardins.
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+ Après la guerre d'indépendance du Mexique (1810-1821), la Californie devient une province de ce pays. La politique du gouvernement mexicain reconduit le système des missions, jusqu'à ce que le Parti démocratique le dissolve le 17 mars 1833 par décret. Par ailleurs, Mexico encourage l'immigration massive et l'élevage se développe en Californie. Dans un second temps, les immigrés fraîchement arrivés sont à nouveau chassés après l’entrée au gouvernement de Santa Anna, qui cherche à reconduire les missions. Ces événements font naître une animosité forte et durable entre la Californie et le gouvernement mexicain.
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+ En 1845, la fédération des États-Unis annexe la république du Texas, ce qui provoque la guerre américano-mexicaine. Dès 1846, des immigrés américains proclament l’indépendance de la république de Californie (appelé aussi « République du drapeau à l'ours », Bear Flag Republic). Les armées de Zachary Taylor et de Winfield Scott finissent par vaincre les Mexicains. Par le traité de Guadeloupe Hidalgo signé le 2 février 1848, le Mexique doit céder un vaste territoire aux États-Unis (désigné sous le nom de cession mexicaine) dont fait partie la Californie.
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+ En 1840, le Suisse John Sutter obtient une gigantesque concession au confluent des rivières American et Sacramento. Il développe à cet endroit un immense domaine agricole qu'il appelle « Nouvelle-Helvétie » sur lequel il pratique l'élevage et diverses activités artisanales[15]. C'est sur le site de Sutter's Mill qu'est découvert de l'or le 24 janvier 1848[16]. La nouvelle provoque l'afflux de plusieurs milliers d'immigrants américains mais aussi européens. Cette ruée vers l'or provoque un important essor urbain (Sacramento, San Francisco, Stockton) et affaiblit les Amérindiens dont le nombre passe de 300 000 en 1750[17] à 35 000 en 1860[18].
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+ En 1849, la convention constituante de Monterey (en)[19] décide à l'unanimité d'interdire l'esclavage, met en place un gouvernement provisoire qui administre la région pendant dix mois et rédige la première Constitution de la Californie. Le 9 septembre 1850, la Californie devient le 31e État de l’Union, grâce au compromis de 1850. Durant la guerre de Sécession (1861-1865), le Golden State s’allie aux Nordistes. Pendant les années 1870-1890, le développement du chemin de fer permet à la Californie de se rattacher aux États de l'est. Le premier chemin de fer transcontinental est inauguré en 1869. Le réseau ferroviaire est complété par la Southern Pacific Railroad[20] et l'Atchison, Topeka and Santa Fe Railroad. San Francisco compte 70 000 habitants dès 1862 et la ville profite de la création de centaines de compagnies minières du Comstock Lode, dont les actions s'échangent sur la Bourse de San Francisco, produisant plusieurs millionnaires qui animent la vie politique et dotent la ville de bâtiments superbes pour l'époque : James Graham Fair, John William MacKay, James C. Flood et leur Banque du Nevada, Adolph Sutro, William Sharon et sa Bank of California ou encore John P. Jones et Alvinza Hayward.
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+ Entre 1851 et 1856, on assiste à une montée en puissance des « Committees of Vigilance », des groupes qui profitent du manque d’autorité et de l’instabilité du gouvernement pour exercer leur propre loi. Ces comités, qui pensent que le gouvernement est miné par la corruption, se donnent la tâche de punir les criminels, mais aussi d’expulser les immigrants voire de les assassiner, surtout des Irlandais. Ceux-ci subissent de nombreux lynchages. Ces groupes sont financés par des hommes d'affaires ou des propriétaires terriens[21].
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+ La Californie impose en 1854 une nouvelle taxe aux étrangers non éligibles à la naturalisation, celle-ci étant réservée aux « personnes libres et blanches »[22].
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+ La Californie du Sud connaît un développement spectaculaire pendant la première moitié du XXe siècle. L'agriculture se modernise. Du pétrole est découvert dans le bassin de Los Angeles, dans les années 1920. Les compagnies de cinéma comme la MGM, Universal et Warner Bros. achètent toutes des terres à Hollywood. L'ouverture du canal de Panama en 1914 stimule le port de Los Angeles[23].
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+ En 1913, la Californie interdit aux Japonais d'acquérir des terres et les désigne non éligible à la naturalisation — au même titre que les Chinois et les Coréens —, ce qui suscite des tensions diplomatiques avec le Japon[22].
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+ La population augmente rapidement et d'importants aménagements sont réalisés comme l'aqueduc de Los Angeles (1908). La Lincoln Highway, la première route transcontinentale construite pour les véhicules motorisés, achevée en 1913, est un facteur clé du développement de l’industrie et du tourisme dans l’État. La U.S. Route 66 est terminée en 1926.
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+ Cependant, la Grande Dépression des années 1930 met fin à l'optimisme et provoque l'augmentation du chômage. La Seconde Guerre mondiale entraîne un nouvel essor de la Californie qui voit s'implanter des industries de guerre (aéronautique, chantiers navals[24]). C'est à cette époque que les Japonais de l'État sont enfermés dans des camps et que les Afro-Américains viennent s'installer en masse.
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+ Après la guerre, l’immobilier remplace les industries du pétrole et de l’agriculture comme principal domaine d’activité en Californie du Sud. L'État se modernise : à Los Angeles, la première autoroute de tout l'Ouest américain, la 110 Freeway, est achevée en 1953 ; en 1955, Disneyland ouvre à Anaheim. Les années 1960 sont aussi une période de tensions et de bouleversements sociaux. La Californie devient l'État le plus peuplé des États-Unis et attire de nombreux Américains. Les étudiants s’opposent à la guerre du Viêt Nam par de nombreuses grèves et manifestations, notamment à l'université de Californie à Berkeley. La Californie devient un foyer de nouveaux mouvements culturels comme celui des beatniks et hipsters à Haight-Ashbury et Venice West[25]. Le 11 août 1965, des émeutes raciales explosent à Watts, un quartier de Los Angeles : 34 personnes sont tuées et plus d'un millier sont blessées[26],[27]. En 1966, les électeurs de Californie obtiennent par référendum l’annulation de dispositions favorables à la mixité raciale du logement[28]
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+ Dans les années 1980, l'économie californienne se classe au huitième rang mondial. La Silicon Valley devient un centre majeur de haute technologie[2]. La préservation de l'environnement, le risque sismique, les tensions raciales (les émeutes de 1992 à Los Angeles font environ 50 morts[29]) et l’immigration sont les enjeux auxquels doit faire face la Californie, dont le visage s’est profondément transformé au cours du XXe siècle.
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+ Avec 423 970 km2[30], la Californie est le troisième plus grand État des États-Unis après l’Alaska et le Texas. Elle appartient à l’Ouest américain et à la région de la Sun Belt. Bordée à l’ouest par l’océan Pacifique, au nord par l’Oregon, à l’est par le Nevada et l’Arizona, elle possède une frontière commune avec le Mexique au sud.
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+ Elle s’étend en latitude de 42° N[N 2] à 32° 30’ N[N 3],[30],[31], ce qui lui confère une longueur nord-sud d’environ 1 300 km[32], ainsi qu'entre 114° 8' W au sud du barrage de Parker et 124° 24' W au cap Mendocino[32]. Sa largeur varie entre 240 et 400 km[32]. La Californie se trouve dans le fuseau horaire des États du Pacifique (UTC−08:00).
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+ Le relief californien est marqué par la diversité : les altitudes varient entre 86 mètres[30] en dessous du niveau moyen de la mer (Badwater, vallée de la Mort) à 4 421 mètres au mont Whitney, le plus haut sommet des États-Unis en dehors de l’Alaska (Sierra Nevada).
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+ L’organisation du relief est à peu près méridienne : le Grand Bassin occupe les marges orientales de l’État ; il est bordé par la Sierra Nevada, la plus haute chaîne. Au nord se trouvent plusieurs systèmes montagneux (chaîne des Cascades, Monts Klamath) et des plateaux (plateau de Modoc). La vallée centrale de Californie est encadrée par la Sierra Nevada à l’est et les chaînes côtières du Pacifique (Chaînes côtières californiennes) à l’ouest.
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+ La disposition longitudinale du relief s’explique par une orogenèse particulière : les formes du relief californien résultent directement ou indirectement de la tectonique des plaques. La plaque pacifique glisse lentement en direction du nord-ouest, le long de la plaque continentale nord-américaine. Ce frottement provoque des séismes, notamment sur la faille de San Andreas qui court du golfe de Californie au nord de San Francisco. Des milliers de tremblements de terre imperceptibles ont lieu chaque année, mais les Californiens redoutent The Big One, un violent séisme qui ferait beaucoup de victimes, à l’instar du séisme de 1906 à San Francisco.
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+ L’État s’est doté d’un système de surveillance et d’alerte sismique. Les gratte-ciel de Los Angeles et de San Francisco respectent les normes de construction parasismique. Les séismes peuvent également se produire dans l’océan Pacifique et provoquer des tsunamis.
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+ Le littoral californien, qui mesure environ entre 1 350 km (840 miles) de longueur[33] et 5 000 km en comptant les baies[32], est échancré par de nombreux golfes, baies (baie de Humboldt, baie de San Francisco, baie de Monterey, baie de Santa Monica, etc.), des caps (cap Mendocino, Point Reyes, par exemple) et estuaires (de la Klamath, du Sacramento, du San Joaquin). Les étendues plates sont relativement étroites (sauf le bassin de Los Angeles et dans la Vallée Centrale). À Big Sur, la chaîne granitique plonge à pic dans l’océan, créant un paysage d’escarpement littoral préservé et faiblement peuplé : le chaînon Santa Lucia offre ainsi des falaises de 240 mètres qui dominent l'océan[34]. L’érosion est intense dans certains secteurs, à cause de la houle et des aménagements humains.
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+ Les îles sont petites et peu nombreuses : les îles Farallon à l’ouest de San Francisco, l'île d'Alcatraz dans la baie de San Francisco, les Channel Islands de Californie au large de Santa Barbara et de Los Angeles.
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+ Le courant de Californie, qui s'étire sur environ 2 500 km est relativement froid et apporte des brouillards. Il est en relation avec le phénomène des upwellings : ces remontées d'eau froide venant des profondeurs sont riches en nutriments qui attirent une abondante faune sous-marine. La houle et les vagues sont des phénomènes omniprésents : ils permettent la pratique du surf.
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+ La ligne de partage des eaux se trouve dans la Sierra Nevada : la majorité des cours d’eau de la Californie se jette dans l’océan Pacifique. Les rivières et les fleuves côtiers coulent de façon parallèle aux chaînes, jusqu’à ce qu’ils se fraient un passage vers la Vallée Centrale ou le Pacifique. La plupart des fleuves californiens ont un régime hydrologique d’écoulement en haute montagne[35]. Seuls les cours d’eau des régions désertiques ont un régime endoréique et certains sont à sec de façon définitive ou temporaire. Le Colorado marque la frontière entre la Californie et l’Arizona. Les deux plus grands coulent dans la Vallée Centrale de Californie : au nord, le Sacramento (615 km[36]) ; au sud, le San Joaquin (560 km[37]).
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+ 4,7 %, soit 20 037 km2 du territoire californien, est sous l'eau[30]. L'État compte de nombreux lacs : le plus étendu est la Salton Sea, dans la Vallée impériale, mais il s'agit d'un lac artificiel. La Sierra Nevada constitue le château d’eau de la Californie : ainsi, le lac Tahoe est le plus grand lac de la chaîne. Situé à 1 867 mètres d’altitude, il mesure 19 km de large et 35 km de long, pour une superficie d'environ 502 km2. Avec ses 495 mètres de profondeur, il est le troisième lac le plus profond d'Amérique du Nord et le huitième du monde[38].
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+ Dans l’imaginaire collectif, la Californie est réputée pour son climat méditerranéen. En réalité, l’État présente une importante variété de conditions. Trois éléments entrent en jeu pour comprendre le climat californien : le courant de Californie, le relief et la latitude.
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+ Le courant froid de Californie entretient le long de la côte un climat tempéré. Au-dessus des terres, les courants ascendants aspirent l’air marin, dont l’humidité se condense et forme des brouillards tenaces. La disposition longitudinale du relief est en cause dans la répartition des précipitations et des températures. Au fur et à mesure qu’on s’éloigne vers l’intérieur du continent, les précipitations diminuent : la Vallée Centrale reçoit peu d’eau[N 4]. En arrivant sur les contreforts de la Sierra Nevada, les nuages montent en altitude et déversent leurs précipitations abondantes sur la chaîne de montagnes : ainsi, dans le Blue Canyon près du lac Tahoe, le total des précipitations est de 1 685 mm par an[30]. Ces précipitations alimentent les rivières et façonnent les canyons.
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+ Si la situation du relief agit sur les précipitations, les températures évoluent en fonction de l’altitude, mais aussi selon la latitude : la Californie du Sud est plus sèche et plus chaude que la Californie du Nord. Au sud-est de l’État s’étendent des régions désertiques ou semi-désertiques, très dissemblables selon leur latitude : par exemple, la Vallée impériale reçoit 76 mm de pluie par an[30]. À Alturas, dans le comté de Modoc, dans le coin nord-est, le nombre de jours de gel par an est de 254 à 1 300 mètres d’altitude[30]. Il ne gèle jamais dans le centre de San Francisco, Los Angeles ou San Diego.
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+ Le record de froid est de –43 °C enregistré le 20 janvier 1937 à Boca dans l'est[39].
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+ Les risques liés aux aléas climatiques sont nombreux : le nord est menacé par les inondations provoquées par des précipitations abondantes ou par la fonte des neiges sur les montagnes au printemps[34]. Dans le Sud, c'est la sécheresse qui pose des problèmes : la vallée de la Mort est l'endroit le plus chaud et le plus sec d'Amérique du Nord[34],[32]. Certains secteurs reçoivent moins de 50 mm annuels de précipitations[40] et sont hyperarides[41]. 57,1 °C ont été mesurés[42] le 10 juillet 1913 dans le parc national de la vallée de la Mort. La région de Los Angeles et de Santa Barbara est régulièrement dévastée par les incendies en été. Le régime des précipitations peut en outre être perturbé par l'apparition d'El Niño dans l'océan Pacifique.
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+ Ainsi, en 2014, la Californie a subi une forte sécheresse à la suite d'une crête persistante sur la côte pacifique[43], qui a mis à mal ses réserves d'eau de secours[44] et certaines cultures (vignes notamment). Des modélisations météo-climatiques prospectives laissent craindre une « mégasécheresse » s'installant de 2050 à 2099 et qui pourrait durablement toucher la Californie[45]. En 2018, la Californie a été ravagée par des incendies ; le « Camp Fire » a été le feu de forêt le plus meurtrier de l’histoire récente des États-Unis (au moins 88 morts)[46].
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+ La Californie est l'une des régions les plus riches et les plus diverses du monde au niveau écologique. Elle fait partie de l’écozone néarctique et compte de nombreuses écorégions terrestres. Cependant, certains de ses écosystèmes subissent l’urbanisation, l’exploitation forestière et l’introduction d’espèces exotiques et sont donc menacés. 40 % du territoire californien est couvert de forêts[48].
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+ Le colin de Californie (Callipepla californica), le grizzli (Ursus arctos horribilis, disparu de l’État depuis 1922), la baleine grise (Eschrichtius robustus), l’Hypsypops rubicundus (poisson) et le papillon Zerene eurydice sont des animaux représentatifs de l’État[49].
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+ Dans la faune endémique, on compte également :
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+ Pour ce qui concerne la flore, c'est en Californie que l'on recense les arbres les plus grands du monde (en volume, le Séquoia géant, et en hauteur, le Séquoia à feuilles d'if) et les arbres les plus vieux du monde (pin Bristlecone). Les plantes herbacées indigènes en Californie sont en majorité des plantes vivaces[50]. Après l’arrivée des Européens, elles ont été en grande partie remplacées par les espèces invasives herbacées annuelles du Vieux Continent. Les collines californiennes sont connues pour leur couleur brun-or caractéristique en été.
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+ La flore présente dans cette région des États-Unis est adaptée à des températures extrêmes. Ainsi la sève des arbres de cette zone a des propriétés remarquables contre le froid. En revanche l'été, cette sève est très hautement inflammable. Ainsi des incendies ravagent rapidement certaines parties non-urbanisée du Sud de la Californie. Des forages dans cette zone ont montré que depuis la dernière glaciation, cette zone a subi d'innombrables feux de forêt sans provoquer la destruction de la faune et de la flore. En effet, les prélèvements montrent qu'au fil des événements cataclysmiques, la faune s'est reconstituée assez rapidement tout en se diversifiant.
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104
+ La Californie peut être divisée en plusieurs régions géographiques : la Vallée Centrale, le Triangle d'émeraude, la région de la baie de San Francisco, Wine Country, la Californie du Nord, la Californie du Sud, la Côte centrale, Gold Country, le Grand Los Angeles, Inland Empire ou encore la Silicon Valley.
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+ La Californie compte 34 aires protégées gérées par le National Park Service[51] :
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+ L’État de Californie est divisé en 58 comtés[52].
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+ Le Bureau de la gestion et du budget a défini vingt-six aires métropolitaines et huit aires micropolitaines dans l'État de Californie[53].
111
+
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+ En 2010, 99,3 % des Californiens résidaient dans une zone à caractère urbain, dont 97,7 % dans une aire métropolitaine et 1,5 % dans une aire micropolitaine.
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114
+ L'aire métropolitaine de Los Angeles-Long Beach-Anaheim était la 2e aire métropolitaine la plus peuplée des États-Unis en 2013 après celle de New York-Newark-Jersey City (19 949 502 habitants). En 2010, elle regroupait à elle seule 34,4 % de la population de l'État.
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+ Le Bureau de la gestion et du budget a également défini sept aires métropolitaines combinées dans l'État de Californie.
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118
+ En 2013, les aires métropolitaines combinées de Los Angeles-Long Beach et de San Jose-San Francisco-Oakland étaient respectivement les 2e et 5e aires métropolitaines combinées les plus peuplées des États-Unis, la première devancée par celle de New York-Newark (23 484 225 habitants) et la seconde devancée par celles de Chicago-Naperville (9 912 730 habitants) et Washington-Baltimore-Arlington (9 443 180 habitants). En 2010, les aires métropolitaines combinées de Los Angeles-Long Beach et San Jose-San Francisco-Oakland regroupaient respectivement 48,0 % et 21,9 % de la population de l'État.
119
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120
+ L'État de Californie compte 482 municipalités[54], dont 36 de plus de 150 000 habitants.
121
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122
+ En 2013, la Californie comptait 70 ou 23,7 % des 295 municipalités de plus de 100 000 habitants du pays.
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+ La municipalité de Los Angeles était la 2e municipalité la plus peuplée des États-Unis en 2013 après celle de New York (8 405 837 habitants).
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+ Les municipalités de San Diego (8e), San José (10e), San Francisco (14e), Fresno (34e), Sacramento (35e), Long Beach (36e) et Oakland (45e) suivaient dans ce classement.
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+ Le Bureau du recensement des États-Unis estime la population de la Californie à 39 512 223 habitants au 1er juillet 2019, soit une hausse de 6,06 % depuis le recensement des États-Unis de 2010 qui tablait la population à 37 253 956 habitants[1]. Depuis 2010, l'État connaît la 18e croissance démographique la plus soutenue des États-Unis.
129
+
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+ Selon des projections démographiques publiées par l’AARP, la Californie devrait atteindre une population de 49 056 248 habitants en 2060 si les tendances démographiques actuelles se poursuivent, soit une hausse de 31,4 % par rapport à 2010[55].
131
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132
+ Avec 37 253 956 habitants en 2010, la Californie était l'État le plus peuplé des États-Unis. Sa population comptait pour 12,07 % de la population du pays. Le centre démographique de l'État était localisé dans l'ouest du comté de Kern[56].
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134
+ La Californie a dépassé l'État de New York pour devenir l'État le plus peuplé du pays en 1964[57],[58].
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+
136
+ En 2013, la Californie était plus peuplée que le Canada (35,3 millions d'habitants). Si elle était un État indépendant, elle serait le 36e État le plus peuplé du monde après la Pologne (38,5 millions d'habitants). Elle était également la 2e division territoriale la plus peuplée d'Amérique après l'État de São Paulo au Brésil (43,7 millions d'habitants).
137
+
138
+ Avec 92,33 hab./km2 en 2010, la Californie était le 11e État le plus dense des États-Unis.
139
+
140
+ Le taux d'urbains était de 95,0 % et celui de ruraux de 5,0 %[59]. L'État comptait le plus fort taux d'urbains du pays.
141
+
142
+ En 2010, le taux de natalité s'élevait à 13,7 ‰[60] (13,2 ‰ en 2012[61]) et le taux de mortalité à 6,3 ‰[62] (6,4 ‰ en 2012[63]). L'indice de fécondité était de 1,95 enfants par femme[60] (1,89 en 2012[61]). Le taux de mortalité infantile s'élevait à 4,7 ‰[62] (4,5 ‰ en 2012[63]). La population était composée de 24,95 % de personnes de moins de 18 ans, 10,53 % de personnes entre 18 et 24 ans, 28,19 % de personnes entre 25 et 44 ans, 24,93 % de personnes entre 45 et 64 ans et 11,40 % de personnes de 65 ans et plus. L'âge médian était de 35,2 ans[64].
143
+
144
+ Entre 2010 et 2013, l'accroissement de la population (+ 1 078 562) était le résultat d'une part d'un solde naturel positif (+ 847 471) avec un excédent des naissances (1 639 896) sur les décès (792 425), et d'autre part d'un solde migratoire positif (+ 235 315) avec un excédent des flux migratoires internationaux (+ 389 166) et un déficit des flux migratoires intérieurs (- 153 851)[65].
145
+
146
+ Depuis le début des années 1990, le solde migratoire intérieur de la Californie est largement déficitaire. Entre 1990 et 2012, la Californie a perdu près de 3,4 millions de résidents au titre de ces migrations. Entre 2000 et 2010, les États ayant le plus profité de ces migrations étaient des États de l’Ouest et du Sud, principalement le Texas (+ 225 111), l’Arizona (+ 211 933), le Nevada (+ 198 331), l’Oregon (+ 121 482), l’État de Washington (+ 88 719), le Colorado (+ 62 122), l’Idaho (+ 54 274), l’Utah (+ 45 634), la Géorgie (+ 39 574) et la Caroline du Nord (+ 38 638)[66]. Plus largement, environ 6,8 millions de personnes nées en Californie résidaient hors de Californie en 2012 (contre 2,7 millions en 1980)[67].
147
+
148
+ Selon des estimations de 2013, 71,9 % des Californiens étaient nés dans un État fédéré, dont 54,7 % dans l'État de Californie et 17,1 % dans un autre État (5,2 % dans le Midwest, 4,6 % dans le Sud, 3,9 % dans le Nord-Est, 3,5 % dans l'Ouest), 1,2 % étaient nés dans un territoire non incorporé ou à l'étranger avec au moins un parent américain et 26,9 % étaient nés à l'étranger de parents étrangers (52,6 % en Amérique latine, 37,2 % en Asie, 6,5 % en Europe, 1,7 % en Afrique, 1,3 % en Amérique du Nord, 0,7 % en Océanie). Parmi ces derniers, 48,6 % étaient naturalisés américain et 51,4 % étaient étrangers[68],[69].
149
+
150
+ Selon des estimations de 2012 effectuées par le Pew Hispanic Center, l'État comptait 2 450 000 immigrés illégaux, soit 6,3 % de la population[70]. Cela représentait la 2e plus forte proportion du pays après le Nevada (7,6 %).
151
+
152
+ Selon le recensement des États-Unis de 2010, la population était composée de 57,59 % de Blancs, 13,05 % d'Asiatiques (3,36 % de Chinois, 3,21 % de Philippins, 1,56 % de Viêts, 1,42 % d'Indiens, 1,21 % de Coréens, 0,73 % de Japonais), 6,17 % de Noirs, 0,97 % d'Amérindiens, 0,39 % d'Océaniens, 16,96 % de personnes appartenant à un autre groupe racial et 4,87 % de personnes multiraciales.
153
+
154
+ Les personnes multiraciales se décomposaient entre celles revendiquant deux races (4,49 %), principalement blanche et autre (1,33 %), blanche et asiatique (1,20 %), blanche et amérindienne (0,56 %) et blanche et noire (0,49 %), et celles revendiquant trois races ou plus (0,38 %).
155
+
156
+ Les non hispaniques comptaient pour 62,38 % de la population avec 40,15 % de Blancs, 12,82 % d'Asiatiques, 5,81 % de Noirs, 0,44 % d'Amérindiens, 0,35 % d'Océaniens, 0,23 % de personnes appartenant à un autre groupe racial et 2,60 % de personnes multiraciales, tandis que les Hispaniques comptaient pour 37,62 % de la population, principalement des personnes originaires du Mexique (30,66 %), du Salvador (1,54 %), du Guatemala (0,89 %) et de Porto Rico (0,51 %)[64].
157
+
158
+ Les Hispaniques se décomposaient en 46,4 % de Blancs, 1,4 % d'Amérindiens, 1,0 % de Noirs, 0,6 % d'Asiatiques, 0,1 % d'Océaniens, 44,5 % de personnes appartenant à un autre groupe racial et 6,0 % de personnes multiraciales et représentaient 55,3 % des Amérindiens, 30,3 % des Blancs, 10,9 % des Océaniens, 5,9 % des Noirs, 1,8 % des Asiatiques, 98,6 % des personnes appartenant à un autre groupe racial et 46,6 % des personnes multiraciales[64].
159
+
160
+ En 2010, l'État de Californie avait la 2e plus forte proportion d'Asiatiques après Hawaï (38,60 %), la 3e plus forte proportion d'Hispaniques après le Nouveau-Mexique (46,30 %) et le Texas (37,62 %) ainsi que la 6e plus forte proportion d'Océaniens des États-Unis. Inversement, l'État avait la 2e plus faible proportion de Blancs après Hawaï (22,74 %) et la 2e plus faible proportion de Blancs non hispaniques après Hawaï (24,74 %).
161
+
162
+ L'État comptait également le plus grand nombre de Blancs, de Blancs non hispaniques, d'Hispaniques, d'Asiatiques, d'Amérindiens et d'Océaniens des États-Unis, ainsi que le 5e plus grand nombre de Noirs après l'État de New York (3 073 800), la Floride (2 999 862), le Texas (2 979 598) et la Géorgie (2 950 435).
163
+
164
+ L'État regroupait à lui seul 33,1 % des Asiatiques, 27,8 % des Hispaniques et 26,7 % des Océaniens résidant aux États-Unis.
165
+
166
+ Plus largement, l'État regroupait 19,9 % des personnes appartenant à une minorité aux États-Unis.
167
+
168
+ À l'instar du Texas (45,33 %), du Nouveau-Mexique (40,49 %) et d'Hawaï (22,74 %), la Californie est un État aux minorités majoritaires, concept selon lequel la population blanche non hispanique représente moins de la moitié de la population.
169
+
170
+ En 2013, le Bureau du recensement des États-Unis estime la part des non hispaniques à 61,6 %, dont 38,8 % de Blancs, 13,4 % d'Asiatiques, 5,7 % de Noirs et 2,8 % de Métis, et celle des Hispaniques à 38,4 %[72].
171
+
172
+ Depuis 2014, la Californie compte plus d'Hispaniques que de Blancs non hispaniques[73].
173
+
174
+ La Californie connaît depuis le début des années 1940 une baisse continue de la part de la population blanche non hispanique au sein de la population totale, marquée fortement depuis le début des années 1960 en raison notamment d'une immigration importante en provenance de l'Amérique latine et de l'Asie, d'une arrivée massive de Noirs en provenance des États du Sud jusqu'à la fin des années 1980, d’un solde migratoire intérieur négatif depuis le début des années 1990, d’un âge médian plus élevé (44,6 ans en 2010[76]) que les autres populations (27,1 ans pour les Hispaniques, 34,6 ans pour les Noirs, 37,6 ans pour les Asiatiques[77]), d'une natalité plus faible (8,4 ‰ en 2010) que les autres populations (18,9 ‰ pour les Hispaniques, 11,6 ‰ pour les Noirs, 10,1 ‰ pour les Asiatiques) et d'une augmentation substantielle des unions mixtes.
175
+
176
+ La Californie a enregistré entre 1990 et 2010 une baisse du nombre de Blancs non hispaniques de 12,2 % (contre une hausse de 4,6 % au niveau national), voyant leur nombre passer de 17 029 126 à 14 956 253 personnes, soit une baisse de 2 072 873 personnes. Cette baisse trouve en grande partie son origine dans un mouvement de fuite des Blancs des grands centres urbains vers d'autres États motivé par des raisons économiques (emplois, impôts, immobilier) et sociales (cadre de vie, immigration, éducation, criminalité).
177
+
178
+ En 2010, les Blancs non hispaniques ne représentaient plus que 25,5 % des enfants de moins de 5 ans (53,3 % pour les Hispaniques, 10,1 % pour les Asiatiques, 5,1 % pour les Noirs et 5,0 % pour les Multiraciaux) et 25,3 % des enfants de moins de 1 an (53,6 % pour les Hispaniques, 9,8 % pour les Asiatiques, 5,3 % pour les Multiraciaux et 5,1 % pour les Noirs)[78].
179
+
180
+ Selon des projections démographiques publiées par l’AARP, les Blancs non hispaniques constitueront 22,6 % de la population de l’État en 2060 si les tendances démographiques actuelles se poursuivent[55].
181
+
182
+ En 2000, les Californiens s'identifiaient principalement comme étant d'origine mexicaine (25,0 %), allemande (9,8 %), irlandaise (7,7 %), anglaise (7,4 %), italienne (4,3 %) et américaine (3,4 %)[79].
183
+
184
+ L'État avait la 2e plus forte proportion de personnes d'origine arménienne (0,6 %) et la 6e plus forte proportion de personnes d'origine portugaise (1,0 %).
185
+
186
+ L'État abrite la 2e communauté juive des États-Unis après l'État de New York. Selon le North American Jewish Data Bank, l'État comptait 1 221 190 Juifs en 2013 (721 045 en 1971), soit 3,2 % de la population de l'État et 18,2 % de la population juive américaine. Ils se concentraient principalement dans les agglomérations de Los Angeles-Long Beach-Anaheim (601 750), San Francisco-Oakland-Hayward (230 900), San Jose-Sunnyvale-Santa Clara (128 000), San Diego (89 000), Oxnard-Thousand Oaks-Ventura (54 000), Riverside-San Bernardino-Ontario (32 550), Santa Rosa (23 100) et Sacramento-Roseville-Arden-Arcade (21 150), et plus largement dans les comtés composant le Grand Los Angeles (688 300) et la région de la baie de San Francisco (398 500)[80]. Ils constituaient une part significative de la population dans les comtés de la baie de San Francisco tels que les comtés de Marin (10,3 %), San Francisco (8,2 %), Santa Clara (7,2 %), San Mateo (6,7 %), Sonoma (4,8 %), Alameda (3,9 %), Napa (3,4 %) et Contra Costa (3,1 %), ainsi que dans les comtés côtiers de la Californie du Sud tels que les comtés de Ventura (6,6 %), Los Angeles (5,3 %), San Diego (2,9 %) et Orange (2,8 %).
187
+
188
+ L'État abrite également la plus grande communauté arabe des États-Unis. Selon des estimations du Bureau du recensement des États-Unis, l’État comptait 276 640 Arabes en 2013, soit 0,7 % de la population de l'État et 15,2 % de la population arabe américaine, principalement des Libanais (57 608), des Égyptiens (48 959), des Syriens (25 458) et des Iraquiens (24 038). Ils se concentraient principalement dans les agglomérations de Los Angeles-Long Beach-Anaheim (112 368), San Francisco-Oakland-Hayward (41 102), San Diego-Carlsbad (35 111) et Riverside-San Bernardino-Ontario (31 801).
189
+
190
+ L'État abrite la plus grande communauté arménienne des États-Unis. Selon des estimations du Bureau du recensement des États-Unis, l’État comptait 252 257 Arméniens en 2013, soit 0,6 % de la population de l'État et 54,4 % de la population arméno-américaine, concentrés principalement dans l'agglomération de Los Angeles-Long Beach-Anaheim (195 884). Parfois surnommée « Los Armenos », l'agglomération de Los Angeles abrite l'une des plus importantes communauté arménienne hors d'Arménie.
191
+
192
+ L'État abrite la plus grande communauté iranienne des États-Unis. Selon des estimations du Bureau du recensement des États-Unis, l’État comptait 215 082 Iraniens en 2013, soit 0,6 % de la population de l'État et 46,9 % de la population irano-américaine, concentrés principalement dans l'agglomération de Los Angeles-Long Beach-Anaheim (125 456). Parfois surnommée « Irangeles » ou « Tehrangeles », l'agglomération de Los Angeles abrite la plus grande communauté iranienne hors d'Iran avec une surreprésentation des minorités ethno-religieuses (Juifs, Arméniens, Zoroastriens, Bahaïs, Assyro-Chaldéens, Kurdes)[81].
193
+
194
+ L'État abrite la 2e communauté assyro-chaldéenne des États-Unis après le Michigan. Selon des estimations du Bureau du recensement des États-Unis, l’État comptait 40 770 Assyro-Chaldéens en 2013, soit 0,1 % de la population de l'État et 34,2 % de la population assyro-chaldéenne américaine, concentrés principalement dans les agglomérations de San Diego-Carlsbad (17 242), Modesto, San Jose-Sunnyvale-Santa Clara et Los Angeles-Long Beach-Anaheim.
195
+
196
+ L’État abritait en 2013 une population noire assez bigarrée, composée principalement de descendants d’esclaves déportés sur le sol américain entre le début du XVIIe siècle et le début du XIXe siècle (80,3 %) mais aussi d’Africains subsahariens (11,5 %), d’Hispaniques (4,5 %) et de Caribéens non hispaniques (3,7 %).
197
+
198
+ Le Bureau du recensement des États-Unis estimait le nombre d’Africains subsahariens à 260 437, soit 0,7 % de la population de l'État et 8,5 % de la population d'Afrique subsaharienne américaine, principalement des Éthiopiens (32 536) et des Nigérians (29 622) concentrés principalement dans les agglomérations de Los Angeles-Long Beach-Anaheim (109 961), San Francisco-Oakland-Hayward (35 775), Riverside-San Bernardino-Ontario (26 477) et San Diego-Carlsbad (23 611).
199
+
200
+ Le nombre de Caribéens non hispaniques était quant à lui estimé à 83 529, soit 0,2 % de la population de l'État, principalement des Jamaïcains (29 044), des Béliziens (23 534), des Haïtiens (7 659) et des Trinidadiens (7 334) concentrés principalement dans les agglomérations de Los Angeles-Long Beach-Anaheim (41 161), Riverside-San Bernardino-Ontario (12 573), San Francisco-Oakland-Hayward (9 055) et San Diego-Carlsbad (7 863).
201
+
202
+ Les Hispaniques étaient principalement originaires du Mexique (81,5 %) et du Salvador (4,1 %)[82].
203
+
204
+ L'État avait les 2e plus fortes proportions de personnes originaires du Mexique (30,66 %), du Guatemala (0,89 %) et du Nicaragua (0,27 %), la 3e plus forte proportion de personnes originaires du Salvador (1,54 %), la 5e plus forte proportion de personnes originaires d'Espagne (0,38 %), les 6e plus fortes proportions de personnes originaires de Cuba (0,24 %) et d'Argentine (0,12 %), la 8e plus forte proportion de personnes originaires du Pérou (0,25 %), la 9e plus forte proportion de personnes originaires du Honduras (0,20 %) ainsi que la 10e plus forte proportion de personnes originaires de l'Équateur (0,10 %).
205
+
206
+ L'État comptait également les plus grands nombres de personnes originaires du Mexique (11 423 146), du Salvador (573 956), du Guatemala (332 737), d'Espagne (142 194) et du Costa Rica (22 469), les 2e plus grands nombres de personnes originaires du Nicaragua (100 790), du Pérou (91 511), de Cuba (88 607), d'Argentine (44 410) et de la Bolivie (13 351), le 3e plus grand nombre de personnes originaires du Honduras (72 795), les 4e plus grands nombres de personnes originaires de la Colombie (64 416), de l'Équateur (35 750) et du Venezuela (11 100) ainsi que le 7e plus grand nombre de personnes originaires de Porto Rico (189 945).
207
+
208
+ L'État regroupait à lui seul 35,9 % des Mexicains, 34,8 % des Salvadoriens, 31,9 % des Guatémaltèques, 29,0 % des Nicaraguayens, 22,4 % des Espagnols, 19,7 % des Argentins, 17,8 % des Costaricains et 17,2 % des Péruviens résidant aux États-Unis.
209
+
210
+ La Californie était numériquement la 2e division territoriale mexicaine (11,4 millions de Mexicains) après l'État de Mexico (15,2 millions d'habitants).
211
+
212
+ L'agglomération de Los Angeles était pour sa part la 2e agglomération mexicaine (6,4 millions de Mexicains) après celle de Mexico (20,1 millions d'habitants) et la 2e agglomération salvadorienne (0,4 million de Salvadoriens) après celle de San Salvador (1,7 million d'habitants).
213
+
214
+ Les Asiatiques s'identifiaient principalement comme étant Chinois (25,8 %), Philippins (24,6 %), Viêts (12,0 %), Indiens (10,9 %), Coréens (9,3 %) et Japonais (5,6 %)[83].
215
+
216
+ L'État avait la plus forte proportion de Viêts (1,56 %), les 2e plus fortes proportions de Chinois (3,36 %), de Coréens (1,21 %) et de Japonais (0,73 %), les 3e plus fortes proportions de Philippins (3,21 %) et de Thaïs (0,14 %), les 4e plus fortes proportions d'Indiens (1,42 %), de Hmongs (0,23 %) et de Cambodgiens (0,23 %), la 5e plus forte proportion de Laotiens (0,16 %) ainsi que la 8e plus forte proportion de Pakistanais (0,13 %).
217
+
218
+ L'État comptait également les plus grands nombres de Chinois (1 253 102), de Philippins (1 195 580), de Viêts (581 946), d'Indiens (528 176), de Coréens (451 892), de Japonais (272 528), de Hmongs (86 989), de Cambodgiens (86 244), de Laotiens (58 424) et de Thaïs (51 509) ainsi que le 2e plus grand nombre de Bangladais (9 268) et le 3e plus grand nombre de Pakistanais (46 780).
219
+
220
+ L'État regroupait à lui seul 46,8 % des Philippins, 37,6 % des Viêts, 37,4 % des Chinois, 37,2 % des Cambodgiens, 35,7 % des Japonais, 35,1 % des Hmongs, 31,7 % des Coréens, 30,9 % des Thaïs, 30,6 % des Laotiens et 18,6 % des Indiens résidant aux États-Unis.
221
+
222
+ Les Amérindiens s'identifiaient principalement comme étant Amérindiens du Mexique (12,7 %), Cherokees (5,8 %) et Apaches (3,0 %)[84].
223
+
224
+ Les Océaniens s'identifiaient principalement comme étant Samoans (28,3 %), Chamorros (16,8 %), Hawaïens (14,8 %), Fidjiens (13,4 %) et Tongiens (12,7 %).
225
+
226
+ Les personnes multiraciales se décomposaient entre celles revendiquant deux races (92,2 %), principalement blanche et autre (27,2 %), blanche et asiatique (24,6 %), blanche et amérindienne (11,5 %), blanche et noire (10,0 %) et asiatique et autre (4,0 %), et celles revendiquant trois races ou plus (7,8 %)[85].
227
+
228
+ La langue officielle de la Californie est l’anglais depuis 1986 ; c’est la langue du gouvernement.
229
+
230
+ La variante d’anglais américain local, l’anglais de Californie, possède par rapport à l’anglais parlé dans l’est des États-Unis des particularités auxquelles s’intéressent les linguistes depuis la fin du XXe siècle, parce qu’elles n’existaient pas durant la Seconde Guerre mondiale[86].
231
+
232
+ Selon les données du recensement de 2000, 60,5 % des habitants de la Californie ayant au moins cinq ans parlent l’anglais à la maison et 25,8 % parlent l’espagnol. Le chinois est la troisième langue la plus parlée dans l’État, avec 2,6 % de locuteurs ; il est suivi par le tagalog (2 %) et le vietnamien (1,3 %). Le français est parlé par 135 067 personnes, soit 0,43 % de la population[87].
233
+
234
+ Selon des estimations de 2013, 56,2 % des Californiens âgés de plus de 5 ans parlaient anglais à la maison contre 43,8 % une autre langue, dont 28,8 % espagnol ou un créole espagnol, 4,4 % une autre langue indo-européenne (0,6 % persan, 0,5 % arménien, 0,4 % hindi, 0,4 % russe, 0,4 % français ou un créole français, 0,3 % allemand, 0,2 % portugais, 0,2 % italien), 9,6 % une langue asiatique ou océanienne (3,0 % chinois, 2,1 % tagalog, 1,5 % vietnamien, 1,0 % coréen, 0,4 % japonais, 0,2 % khmer, 0,2 % hmong) et 1,0 % une autre langue (0,5 % arabe)[88],[89].
235
+
236
+ Les langues indigènes de Californie sont plus d’une centaine et témoignent d’une grande diversité qui fait de la Californie l’une des régions du monde les plus diverses au niveau linguistique[90]. Cependant, toutes sont menacées bien qu’actuellement des efforts soient faits dans le but de les revitaliser. Depuis 1986, la Constitution de la Californie a spécifié que l’anglais était la langue commune et officielle de l’État. La question linguistique est au centre de différentes polémiques, surtout pour l’enseignement.
237
+
238
+ Selon l'institut de sondage The Gallup Organization, en 2015, 33 % des habitants de Californie se considèrent comme « très religieux » (40 % au niveau national), 28 % comme « modérément religieux » (29 % au niveau national) et 38 % comme « non religieux » (31 % au niveau national)[92].
239
+
240
+ L'histoire religieuse de l'État remonte au temps des missions espagnoles, qui convertissent les Amérindiens au christianisme. Aujourd'hui, les chrétiens sont toujours majoritaires : ils représentent 64 % des habitants[93]. Parmi eux, les protestants composent le groupe principal (32 %), suivis par les catholiques (28 %). La Californie est l'État des États-Unis où se trouve la plus grande communauté catholique. On compte aussi une importante communauté juive et une communauté musulmane. Le temple de Hsi Lai, en Californie du Sud, est le plus grand temple bouddhiste des États-Unis. L'archidiocèse métropolitain de Los Angeles catholique est le plus important du pays : il regroupe environ cinq millions de fidèles. L'Église de Scientologie y est très active et particulièrement dynamique, notamment dans le milieu hollywoodien. L'État compte également plus de temples mormons que tous les États de l'Union, excepté l'Utah.
241
+
242
+ La Californie possède plus de 90 réserves amérindiennes, dont la Yurok Indian Reservation, qui est la plus grande réserve de l'État[94]. Cette réserve a environ 5 000 membres.
243
+
244
+ Jusqu’en 1848, l’économie californienne reste traditionnelle. Avant la colonisation européenne, les Amérindiens vivent de la pêche, de la cueillette et de l’agriculture en quasi-autarcie. Dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle, les Espagnols développent l’agriculture, l’élevage et l’artisanat notamment dans le cadre des missions. Au siècle suivant, la Californie représente un enjeu commercial entre les grandes puissances coloniales européennes qui cherchent à contrôler la traite des fourrures. 1848 marque un tournant dans l’histoire économique de la Californie : la région est annexée par les États-Unis et la ruée vers l’or attire des mineurs et des aventuriers. L’agriculture, le commerce, les transports et les villes connaissent alors une formidable expansion. La Californie est reliée au reste du pays grâce au premier chemin de fer transcontinental (1869) et au canal de Panama (1914) ; les premiers touristes viennent visiter les parcs naturels. La première moitié du XXe siècle est marquée par la découverte du pétrole et l’industrialisation. La ville de Los Angeles est alors le berceau des compagnies du cinéma qui font la renommée du quartier d’Hollywood. Après la Grande Dépression des années 1930 marquée par un fort taux de chômage, la Californie se dote d’industries d’armement pendant la Seconde Guerre mondiale. Après 1945, l’état connaît une croissance démographique rapide qui stimule la construction, les industries de consommation et d’équipement. Le Sud devient le symbole de la société des loisirs avec l’implantation des premiers parcs d’attraction et le développement des médias. Les années 1970 voient les débuts de la crise des industries traditionnelles et l’envol des industries de haute technologie[34]. L’internationalisation de l’économie et la croissance des NPI d’Asie orientale stimulent les échanges : la Californie devient une interface de premier plan et les ports à conteneurs grandissent[95]. Avec la fin de la guerre froide et les difficultés des compagnies aériennes, les industries aéronautiques subissent un déclin relatif dans les années 1990[34].
245
+
246
+ La Californie représente 13 % du produit national brut des États-Unis (2008)[N 5],[30]. À elle seule, elle est, en 2015, la sixième puissance mondiale devant la France avec un PIB de 2 459 milliards de dollars courants[96]. La croissance économique (33,9 % entre 2001 et 2006) est supérieure à celle des États-Unis (30,4 % sur la même période)[97].
247
+
248
+ La Californie attire 14 milliards de dollars d’investissements en capital risque (2008)[98]. Elle se classe au premier rang des États américains pour l’implantation d’entreprises étrangères et pour les IDE[99]. Les trois principaux investisseurs sont le Japon, le Royaume-Uni et les Pays-Bas[99]. L’État possède l’une des plus importantes concentrations de banques internationales et de consulats.
249
+
250
+ Les explications de la puissance californienne sont diverses : la Californie dispose de ressources naturelles abondantes (minerais, bois, cours d’eau), d’une population nombreuse à haut niveau de vie[100], d’une main d’œuvre abondante et qualifiée : la population active est de 18,1 millions (2007)[30] et 29,5 % des plus de 25 ans ont au moins un diplôme de l’enseignement supérieur (2007)[98]. L’économie bénéficie de la présence de centres de recherche et d’universités prestigieuses qui assurent en grande partie l’innovation. La Californie représente 24 % des 93 665 brevets déposés en 2007 aux États-Unis[4]. Parmi les grands groupes qui ont leur siège social en Californie figurent Chevron, Hewlett-Packard, McKesson, Wells Fargo ou encore Safeway. Cependant, le dynamisme économique de l’État repose aussi sur les PME : 96,3 % des entreprises californiennes emploient moins de 50 salariés (2009)[98]. Enfin, la Californie est bien intégrée à la mondialisation : elle est en relation avec les pays dynamiques de l’Asie orientale et partage une frontière avec le Mexique qui constitue une importante réserve de main d’œuvre à faible coût.
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+
252
+ Évolution du PIB en Californie.
253
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254
+ Répartition du PIB californien.
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+ Structure de la population active en 2007.
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+ Évolution du chômage en Californie et aux États-Unis.
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
261
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262
+ Depuis le début du XXIe siècle, le modèle économique californien révèle ses fragilités. En 2001, les industries de haute technologie connaissent un net ralentissement ; la croissance engendre des atteintes à l’environnement (pénurie d’eau, pollution). Le budget de l’État[101] et le solde commercial sont déficitaires. La libéralisation de la production d’électricité pose des problèmes. Dans le contexte de la mondialisation, la Californie subit la concurrence d’autres foyers notamment asiatiques.
263
+
264
+ La crise économique frappe la Californie depuis 2008 : en juin 2009, 2,1 millions de personnes sont sans emploi et le taux de chômage s’élève à 11,2 % de la population active[102], soit un taux supérieur à la moyenne nationale[103]. Le bâtiment et la construction sont particulièrement touchés[97]. Pour pallier ces difficultés, l’État californien mise sur les emplois verts, la réduction de la consommation de pétrole, le développement des énergies renouvelables et l’austérité budgétaire[101]. Depuis le taux de chômage est redescendu à 6,2 % en juillet 2015 restant néanmoins plus élevé que la moyenne nationale (5,3 %)[104]
265
+
266
+ Plus de 20 % des habitants de Californie vivent dans la pauvreté, alors que l'État compte 165 milliardaires[105].
267
+
268
+ Plus de 130 000 personnes sont SDF. La pauvreté et les inégalités sont en augmentation. Selon l'économiste Gabriel Zucman, l’explosion des prix de la santé, de l'éducation et du logement ainsi que la faiblesse du salaire minimum fédéral ont contribué à générer cette situation[106].
269
+
270
+ L’économie californienne est post-industrielle c’est-à-dire qu’elle est dominée par les services : le secteur primaire ne représente que 2,7 % des emplois et l’industrie 9,2 % (2007)[98]. En 2007, les principaux secteurs par le nombre d’emplois sont le gouvernement (15,9 %), le commerce de détail (10,7 %), l’industrie (9,2 %), la santé et les services sociaux (8,7 %), la restauration (8,3 %)[98]. Le secteur manufacturier continue de perdre des emplois (-15,1 % entre 2001 et 2007)[98]. L'immobilier, le gouvernement et les industries sont les activités qui créent le plus de richesse en valeur absolue[107] (voir graphique).
271
+
272
+ Le pétrole est extrait du sous-sol californien depuis la fin du XIXe siècle et les réserves diminuent rapidement. En 2004, la Californie était le quatrième état producteur de pétrole aux États-Unis[108]. Elle doit en importer d’Alaska et de l’étranger pour couvrir ses besoins.
273
+
274
+ Les réserves d'or restent importantes, mais elles sont difficilement exploitables : en 2006, la production n'est que d’une tonne[109]. Les autres productions sont le gaz naturel, le sable, le borax, le ciment, la soude et le sel[34].
275
+
276
+ La Californie produit 4/5e de l’énergie qu’elle consomme[34]. Le reste est importé d’autres États américains ou du Canada. La production d’électricité utilise majoritairement les ressources fossiles (pétrole, gaz, charbon). La Californie est le deuxième État producteur d’énergie éolienne[110] ; avec plus de 4 800 éoliennes, Altamont Pass, à l'est de San Francisco possède la plus grande concentration d'éoliennes du monde[111]. Le milieu naturel offre d’importantes capacités pour l’hydroélectricité (nord, montagnes) et l’énergie solaire : plusieurs centrales électriques solaires sont implantées dans les déserts du sud. Parmi elles, la plus grande du monde est la Desert Sunlight Solar Farm qui occupe 3 800 acres soit 1 540 hectares[112]. L'énergie solaire représente 5 % de la production annuelle californienne. En 2015, environ 2,5 millions de foyers utilisent l'énergie produite par leurs panneaux photovoltaïques[112].
277
+
278
+ L’agriculture de la Californie occupe la première place des 50 États américains en valeur (2008)[113]. L'État est le premier producteur de fruits, de légumes, de produits horticoles et laitiers[113]. Les productions agricoles californiennes représentent 36,5 milliards de dollars soit 12,8 % de la valeur totale de l’agriculture américaine (2007)[114].
279
+
280
+ En 2000, le secteur agricole employait 408 000 personnes[115]. Il donne du travail aux migrants saisonniers mexicains qui franchissent la frontière au moment des récoltes (braceros)[116].
281
+
282
+ La production agricole californienne est moderne et productive. Elle dépend de l'irrigation, des capitaux et du marché intérieur[116]. L'agriculture capitaliste, spécialisée et intégrée à l'agrobusiness, génère d'importants revenus[116]. Les terres arables représentent un quart du territoire californien (2007)[114]. La taille moyenne d’une exploitation californienne est de 126,6 hectares, mais 75 % des exploitations mesurent moins de 40,4 ha (2007)[114]. Les exploitants travaillent en relation avec les centres de recherche et l’université de Californie à Davis[34]. La Vallée Centrale de Californie concentre près de la moitié de la production agricole de l'État[34].
283
+
284
+ La vigne californienne, essentiellement cultivée dans la région du Wine Country, produit 90 % du vin américain[34]. Mais il est difficile de connaître précisément la quantité de raisins de cuve produites, puisque les domaines peuvent acheter des raisins qui viennent d'autres États (Oregon, Iowa, Missouri…). Le vin californien connaît depuis les années 1970 une renommée internationale, au point de concurrencer les plus grandes régions viticoles du monde. C'est en Californie qu'est apparue la classification par cépage, à partir de cépages (chardonnay, cabernet-sauvignon, merlot, syrah…) de traditions françaises ou italiennes au point de marquer profondément l'industrie vinicole mondiale[117].
285
+
286
+ La pêche reste dynamique à San Diego et San Francisco. Les poissons pêchés dans l’océan Pacifique sont le thon, le maquereau, la sole, la sardine, le calmar[34]. L'aquaculture élève des truites et des saumons[34]. La sylviculture est, avec le tourisme, l’activité principale des montagnes californiennes.
287
+
288
+ Les industries représentent 1,5 million d’emplois soit 9,6 % du total[97]. Les principales productions sont le matériel informatique, les produits chimiques et agro-alimentaires, les métaux, les équipements de transport[34].
289
+
290
+ Les industries lourdes (raffinage, chimie) se concentrent dans les complexes industrialo-portuaires des grandes agglomérations (San Francisco et Los Angeles). La situation de la Californie explique le développement des industries manufacturières comme le textile. L’État bénéficie de la proximité des maquiladoras mexicaines et de sa position sur l’océan Pacifique, en face des nouveaux pays industriels asiatiques. L’automobile fait également vivre des milliers de personnes. Les entreprises japonaises se sont installées pour contourner les barrières douanières (Toyota, Honda).
291
+
292
+ La Californie est le premier État pour les hautes technologies, par le nombre d’employés, le nombre d’entreprises, la valeur des exportations ainsi que les dépenses de Recherche et développement[118]. La Silicon Valley, au sud de San Francisco, est ainsi le centre mondial de la micro-informatique, avec des sociétés comme Apple, Cisco, Nortel, Hewlett-Packard, du logiciel (Adobe) et du microprocesseur (Sun Microsystems, Intel). D’autres technopoles existent aussi dans le comté d’Orange et à San Diego.
293
+
294
+ Le complexe militaro-industriel est également bien représenté et soutenu par l'État fédéral. La base Edwards, dans le désert des Mojaves, est le site d’atterrissage de la navette spatiale de la NASA de 1981 à 2011. Plusieurs bases aéronavales de l’US Air Force sont installées sur la côte méridionale. Boeing emploie environ 26 000 personnes en Californie, soit 16 % des effectifs totaux de l'entreprise aéronautique[119]. Lockheed Martin possède un site de production à Palmdale. Northrop Grumman a son siège social à Los Angeles.
295
+
296
+ Les États les plus industrialisés des États-Unis.
297
+
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+ Les principales industries en Californie (2006).
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+
300
+ Valeur ajoutée de l'industrie aux États-Unis.
301
+
302
+ Les emplois industriels aux États-Unis.
303
+
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
305
+
306
+ La Californie est une destination touristique de premier ordre avec 13,4 millions de visiteurs étrangers en 2008[120]. Le tourisme génère 924 000 emplois directs (2008) et rapporte plusieurs milliards de dollars de taxes à l'État de Californie[120]. La Californie offre de nombreuses possibilités : tourisme balnéaire sur les plages du sud, vacances sportives et écotourisme dans les parcs nationaux, tourisme culturel (musées de Los Angeles et de San Francisco) et tourisme hivernal dans les stations de ski de la Sierra Nevada. Les parcs d'attractions se concentrent dans le Sud avec Disneyland et SeaWorld.
307
+
308
+ L’agglomération de Los Angeles est mondialement connue pour son industrie des médias et du cinéma (Hollywood). Enfin, les services financiers et bancaires sont particulièrement développés dans les centres d'affaires des métropoles. Plus de 38 firmes ont leur siège social à San Francisco ou Los Angeles[121]. Mais les bourses de commerce de ces deux métropoles comptent beaucoup moins que celle de Wall Street.
309
+
310
+ La Californie est le deuxième État derrière celui du Texas pour la valeur des exportations[122].
311
+ En 2007, les ports californiens ont exporté 159,5 milliards de dollars de marchandises et importé 356,2 milliards[123]. Le solde des échanges est négatif et l’écart entre importations et exportations se creuse. On retrouve la même situation de déficit commercial au niveau national. Le Mexique et le Canada, membres de l'ALENA concentrent à eux deux un quart des exportations californiennes[30]. Les autres pays importateurs se situent en Asie orientale (Japon, Chine, Taïwan, Corée du Sud) et en Europe (Allemagne, Royaume-Uni)[30].
312
+
313
+ Les principaux ports de Californie, Long Beach, Los Angeles et Oakland, sont parmi les plus importants du pays. À eux trois, ils représentent 16,4 millions de conteneurs, soit 38,4 % du trafic américain (2008)[124]. Avec 77,9 millions de tonnes métriques, le port de Long Beach est le premier port californien, le troisième port américain et le 55e port mondial pour le trafic total de marchandises (2007)[125].
314
+
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+ Trafic de conteneurs des dix premiers ports américains.
316
+
317
+ Trafic total des dix premiers ports américains.
318
+
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+ Échanges commerciaux des ports californiens (1997-2007).
320
+
321
+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
322
+
323
+ Gavin Newsom, gouverneur depuis 2019.
324
+
325
+ Eleni Kounalakis (en), lieutenant-gouverneure depuis 2019.
326
+
327
+ Alex Padilla, secrétaire d'État depuis 2015.
328
+
329
+ Xavier Becerra, procureur général 2017.
330
+
331
+ Betty Yee (en), auditrice depuis 2015.
332
+
333
+ Fiona Ma (en), trésorière depuis 2019.
334
+
335
+ Ricardo Lara (en), commissaire de l'Assurance depuis 2019.
336
+
337
+ Tony Thurmond (en), super-intendant de l'Instruction publique depuis 2019.
338
+
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
340
+
341
+ Le gouverneur de Californie est le démocrate Gavin Newsom depuis le 7 janvier 2019.
342
+
343
+ Sept postes du gouvernement sont des fonctions électives : lieutenant-gouverneur, secrétaire d'État, procureur général, trésorier, auditeur, commissaire de l'Assurance et super-intendant de l'Instruction publique. Il peut donc y avoir cohabitation entre républicains et démocrates au sein de l'exécutif.
344
+
345
+ Le pouvoir législatif est quant à lui assuré par la législature d'État de la Californie, Parlement bicaméral composé d’une Assemblée (Assembly) comprenant 80 membres et d’un Sénat (Senate) de 40 membres, les 120 membres de la législature étant élus par districts.
346
+
347
+ Autrefois place forte républicaine, bastion des présidents Richard Nixon et Ronald Reagan, lui-même ancien gouverneur de l’État, la Californie vote depuis une vingtaine d’années majoritairement pour les démocrates, du moins lors des élections présidentielles et législatives locales ou nationales. Ainsi depuis 1992, la Californie a choisi les candidats démocrates lors des élections présidentielles. En 2016, la Californie vote majoritairement pour la démocrate Hillary Clinton avec 61,5 % des voix, le républicain Donald Trump ne récoltant 31,5 % des voix[126].
348
+
349
+ Historiquement, la Californie est divisée entre une moitié nord plutôt démocrate et une moitié sud plutôt républicaine. Cependant, depuis les années 1990, la réduction du poids de l'industrie de la défense et les changements démographiques au profit des minorités ont fait basculer le sud de l'État dans le giron démocrate. La Californie est désormais divisée entre des côtes libérales et progressistes et des terres intérieures conservatrices[127].
350
+
351
+ Au niveau national, l’État est représenté par deux sénateurs et cinquante-trois représentants qui est le plus grand nombre de membres qu'un état américain envoi au Congrès siégeant à Washington, D. C. ; Lors des élections présidentielles, il dispose donc du plus grand nombre de grands électeurs au sein du collège électoral américain avec cinquante-cinq voix.
352
+
353
+ Depuis les élections de 2016, les deux sénateurs siégeant au Sénat sont démocrates : il s’agit de Dianne Feinstein et Kamala Harris. 39 démocrates et 14 républicains représentent la Californie à la Chambre des représentants.
354
+
355
+ La sénatrice sénior de Californie Dianne Feinstein.
356
+
357
+ La sénatrice junior de Californie Kamala Harris.
358
+
359
+ Le système judiciaire de la Californie est le plus important des États-Unis, avec environ 1 600 juges traitant 8 millions de procès chaque année (avec l’assistance de 19 000 personnes et 400 équivalents judiciaires). À titre de comparaison, le système fédéral de justice emploie seulement 840 juges. La Californie dispose d’une Cour suprême, composée d’un président (Chief Justice) et de six autres juges. Son siège est à San Francisco.
360
+
361
+ La Californie est jumelée ou partenaire avec 26 autres régions, provinces ou États à travers le monde[128].
362
+
363
+ La Californie est de culture occidentale et plonge ses racines dans la culture des États-Unis. Cependant, en tant que carrefour international, elle a été fortement influencée au cours de son histoire par la culture des différents groupes d’immigrants. La culture californienne s’exporte et est connue dans le monde entier à travers l’industrie cinématographique de Hollywood, la mode, la production musicale et le divertissement.
364
+
365
+ Au niveau du gouvernement, le California Arts Council, composé de onze membres nommés par le gouverneur et la législature, a pour but de promouvoir la production artistique et la créativité dans l’État. Il organise des initiatives comme la sélection du California Poet Laureate[129].
366
+
367
+ Le Los Angeles Times, basé à Los Angeles, est le second plus grand journal métropolitain aux États-Unis, après The New York Times. Le San Francisco Chronicle a un tirage quotidien d'environ 512 000 exemplaires en semaine. The Sacramento Bee et le San Jose Mercury News font aussi partie des principaux journaux de l'État.
368
+
369
+ Environ 19,4 millions de touristes visitent la Californie chaque année. Les parcs à thèmes Disneyland et Universal Studios Hollywood sont les deux principaux parcs d'attractions de l'État, avec parc à thèmes marin de SeaWorld à San Diego. On compte plusieurs autres parcs du même genre, comme Six Flags Magic Mountain, Knott's Berry Farm, etc.
370
+
371
+ Il existe deux grands déserts en Californie, qui s'étendent aussi sur d'autres États voisins : le désert des Mojaves et le désert de Sonora. Parmi les grands sites touristiques de Californie, on inclut souvent les Algodones Dunes (Imperial Sand Dunesou Glamis Sand Dunes), le parc national de la vallée de la Mort, le parc national de Joshua Tree et Palm Springs, le parc national volcanique de Lassen, le Lava Beds National Monument, leMont Shasta, le lac Tahoe, le lac Mono et le parc national de Yosemite.
372
+
373
+ Les plages et parcs côtiers principaux sont Trinidad State Beach, Torrey Pines State Reserve, le Cabrillo National Monument. Les touristes se dirigent aussi vers les missions espagnoles, le Donner Memorial State Park, le Bodie Historic State Park, le parc national de Sequoia et le parc d'État de Humboldt Redwoods.
374
+
375
+ La Californie compte également de nombreux musées, dont certains ont une renommée internationale. À Los Angeles se trouvent le J. Paul Getty Museum et la Villa Getty, le musée d'Art du comté de Los Angeles (Los Angeles County Museum of Art (LACMA)), le Musée d'histoire naturelle du comté de Los Angeles, le musée d'art contemporain (MOCA) et la Huntington Library entre autres. À San Francisco, on peut trouver le California Palace of the Legion of Honor, l'Académie des sciences de Californie, l'Exploratorium et le musée des arts asiatiques. À Monterey se trouve le célèbre aquarium de la baie de Monterey, l'un des plus grands du monde. Hearst Castle, situé dans le comté de San Luis Obispo, est un monument très visité.
376
+
377
+ Promenade dans le quartier de Venice Beach (Los Angeles).
378
+
379
+ Parc national de la vallée de la Mort.
380
+
381
+ Parc national de Redwood.
382
+
383
+ Le Pont du Golden Gate, San Francisco.
384
+
385
+ Les programmes de l'école primaire en Californie insistent sur l'éducation à l'environnement et l'éducation physique (200 minutes au moins tous les 10 jours d'école ; 400 minutes dans le secondaire)[130].
386
+
387
+ La Californie dispose de trois grands réseaux universitaires publics. L'université de Californie, qui compte dix campus, est considérée comme l'un des meilleurs systèmes au monde et compte de nombreux prix Nobel parmi ses professeurs et chercheurs. L'université d'État de Californie (23 campus) est moins sélective. Enfin, le système des California Community Colleges regroupe plus de 2,5 millions d'étudiants répartis sur 109 campus, et est ainsi le plus grand système d'enseignement supérieur au monde[131].
388
+
389
+ Il existe de nombreuses autres universités, dont les célèbres université Stanford, université de Californie du Sud et le California Institute of Technology.
390
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391
+ L'art le plus courant en Californie est le cinéma notamment grâce à Los Angeles et son quartier d'Hollywood.
392
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393
+ À la fin des années 1960, Dennis Stock parcourt la Californie et photographie des hippies, des motards, des concerts. Ces photographies témoignent de la liberté, de la jeunesse et de l'esprit de contestation (manifestations des Noirs américains, manifestations contre la guerre du Viêt Nam) qui régnaient en Californie à cette époque[132].
394
+
395
+ Les Amérindiens californiens étaient distincts des autres peuples d'Amérique du Nord au niveau de leur technique musicale. Les colons européens amènent avec eux leur culture musicale, que les missionnaires enseignent aux convertis dans le cadre des missions. Un genre typiquement californien, bien que mêlant des éléments musicaux mexicains et espagnols, apparaît à cette époque. Cependant, après la Ruée vers l'or, il perd sa popularité au profit des musiques apportées par les nouveaux arrivants. La Californie voit apparaître par la suite, dans la seconde moitié du XXe siècle, la surf music, le rock psychédélique et les autres branches du psychédélisme, ainsi que le punk hardcore et le rap West Coast; représentés par de très nombreux groupes, dont certains ont un retentissement international. De nombreux groupes viennent de cet État, les plus connus sont : Metallica, The Beach Boys, The Doors, Jefferson Airplane, Grateful Dead, Guns N' Roses, Van Halen, Megadeth, Mötley Crüe, Black Veil Brides, Jane's Addiction, Red Hot Chili Peppers, Fishbone, Faith No More, Rage Against the Machine,Toto, Stone Temple Pilots, Deftones, Korn, Linkin Park, System of a Down, The Offspring, Blink-182, Green Day, Rancid, Bad Religion, Audioslave, Queens of the Stone Age,Avenged Sevenfold, The Neighbourhood, The Bangles et beaucoup d'autres.
396
+
397
+ La chanteuse Katy Perry, également originaire de Californie, a écrit une chanson sur « Les filles de Californie » intitulée California Girls.
398
+
399
+ La chanson officielle de l'État est I Love You, California, écrite par F. B. Silverwood et composée by Alfred F. Frankenstein du Los Angeles Symphony Orchestra depuis 1951[49].
400
+
401
+ La Californie accueille également chaque année le très célèbre festival de Coachella, qui se tient à Indio. Ce festival se tient sur trois jours et est aujourd'hui considéré comme étant le plus grand festival au monde.
402
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403
+ De nombreux écrivains ont écrit sur la Californie et ont vécu dans l'État. On peut citer Jack Kerouac, Ray Bradbury, Philip K. Dick, James Ellroy, F. Scott Fitzgerald, William Faulkner, Joseph Hansen, Aldous Huxley, Walter Mosley, John Steinbeck, Evelyn Waugh, Tennessee Williams, Bret Easton Ellis, Jim Morrison.
404
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405
+ En 1919, Johnston McCulley en fit le théâtre des aventures de Zorro dans son roman Le Fléau de Capistrano.
406
+
407
+ Les Jeux olympiques d'hiver de 1960 ont eu lieu à Squaw Valley, les Jeux olympiques d'été de 1932 et de 1984 ont eu lieu à Los Angeles, qui a aussi accueilli la Coupe du monde de football 1994.
408
+
409
+ Il est rapporté en mars 2019 que des épidémies de « maladies médiévales » telles que la tuberculose et le typhus se propagent dans les refuges pour personnes sans-abri de toute la Californie. Ces épidémies sont qualifiées de « crise de santé publique » et de « catastrophe » par les responsables de la santé publique qui craignent qu'elles ne s'étendent à l'ensemble de la population[133].
410
+
411
+ La Californie est connue pour sa culture de l'automobile et son réseau routier a la réputation d'être souvent embouteillé. Elle est parcourue par un réseau d'autoroutes important qui sont toutes gérées par Caltrans et surveillées par la California Highway Patrol, excepté les voies-express du comté de Santa Clara qui ont été construites et sont maintenues par le comté lui-même. La plus grande partie du réseau est sans péage, si l'on exclut les ponts importants.
412
+
413
+ Les axes nord-sud les plus importants sont la U. S. Route 101, qui parcourt l'État de la frontière du nord avec l'Oregon au centre-ville de Los Angeles, et l'Interstate 5 qui, allant de l'Oregon à la frontière mexicaine, coupe en deux la totalité de l'État.
414
+
415
+ En ce qui concerne le trafic aérien, les deux centres principaux pour les échanges transcontinentaux sont l'aéroport international de Los Angeles et celui de San Francisco. Il y a environ une douzaine d'autres aéroports commerciaux importants, et beaucoup d'autres aéroports voués à l'aviation générale.
416
+
417
+ La Californie a aussi d'importants ports. Le complexe formé par le port de Long Beach et celui de Los Angeles, en Californie du Sud, est le plus grand du pays puisqu'il représente un quart de tout le trafic de conteneurs aux États-Unis. Le port d'Oakland est le principal point de passage des porte-conteneurs passant par la Californie du Nord[134].
418
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419
+ Los Angeles et San Francisco disposent toutes deux d'un réseau de métro et de tramway. San José et Sacramento ont un réseau de métro léger. Metrolink dessert une grande partie de la Californie du Sud et Caltrain connecte San Jose et Gilroy à San Francisco. Presque tous les comtés et la plupart des municipalités gèrent des lignes de bus. Cependant, les transports en commun sont très peu utilisés par rapport à la côte Est du pays.
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+
421
+ L'augmentation rapide de la population commence à poser problème et l'État se demande actuellement s'il faut continuer à étendre le réseau autoroutier ou plutôt concentrer et améliorer les transports en commun dans les régions urbaines, et les liaisons ferroviaires entre les principales villes.
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+ Il semble que cette dernière voie commence à être empruntée, avec, par exemple, la création en 1996[135] de la California High-Speed Rail Authority, dont le but est d'étudier le projet d'une ligne à grande vitesse, du même genre que le TGV, entre les quatre villes principales de la Californie. Cela permettrait d'aller de Los Angeles à San Francisco en deux heures et demie au lieu de sept heures en voiture[136]. Ce projet a été accepté par les Californiens lors du référendum du 6 novembre 2008[137]. Les travaux, qui devrait commencer en 2010, coûteront quelque 31 milliards d'euros et seront financés par l'État fédéral et des fonds privés[137]. Une première ligne reliera San Francisco à Anaheim, dans l'agglomération de Los Angeles, soit une distance de 1 300 km. Dans un deuxième temps, elle sera étendue au nord vers Sacramento et au sud vers San Diego. Elle devrait transporter 117 millions de passagers d'ici à 2030[137].
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+ Royaume du Cambodge
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+ (km) ព្រះរាជាណាចក្រកម្ពុជា
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+ (km) Preăhréachéanachâkr Kâmpŭchéa
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+ 11° 33′ N, 104° 55′ E
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+ modifier
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+ Le Cambodge, en forme longue le royaume du Cambodge, en khmer Kâmpŭchéa et ព្រះរាជាណាចក្រកម្ពុជា, Preăhréachéanachâkr Kâmpŭchéa, aussi appelé Srok Khmer, ស្រុកខ្មែរ, littéralement « Pays des Khmers », est un pays d'Asie du Sud-Est, peuplé d’environ 15 millions d'habitants. Sa capitale est Phnom Penh. Le Cambodge est l’État successeur de l’Empire khmer hindouiste et bouddhiste qui règne sur pratiquement toute la péninsule d’Indochine entre le XIe et le XIVe siècles. Le Cambodge a des frontières communes avec la Thaïlande à l'ouest-nord-ouest, le Laos au nord-est et le Viêt Nam à l'est et au sud-est. Les citoyens du pays portent le nom de Cambodgiens ou Khmers en référence à l’ethnie khmère. La majorité des Cambodgiens est de religion bouddhiste theravāda (96 % de la population, religion d'État), bien que le pays comporte une communauté musulmane cham (2 %) ainsi que quelques tribus des montagnes et une communauté chrétienne (1 %)[3].
12
+
13
+ La prise de pouvoir par les Khmers rouges en 1975 et la mise en place du totalitarisme communiste entraîne la mort de plus d'un million de Cambodgiens, persécutés ou assassinés. L'agriculture reste le secteur économique dominant (57,6 % de la population active et 33,4 % du PIB)[3]. Les industries principales du Cambodge sont la confection et le tourisme[1]. Du pétrole et du gaz sont découverts dans les eaux territoriales du pays en 2005. Bien qu'une partie de la population vive dans l'extrême pauvreté (31 % en dessous du seuil de pauvreté)[3], le Cambodge connaît depuis la fin des années 1990 un fort développement économique et bénéficie de l'afflux d'investissements internationaux. Entre 2004 et 2007, le PIB du royaume connaît une croissance moyenne de 10 % par an[3]. Le PIB par habitant du Cambodge, avec 773 dollars par an et par habitant[3], reste cependant bien en dessous de la moyenne régionale et au même niveau que nombre de pays d'Afrique sub-saharienne. Le Cambodge a un climat tropical.
14
+
15
+ Le Cambodge actuel se veut l’héritier de l’Empire khmer qui domine la majeure partie de la péninsule indochinoise au XIIe siècle. De nombreux temples sont alors érigés sur l’ensemble du territoire, dont le plus notable est Angkor Vat. S’ensuit un long déclin au profit du Siam à l’ouest puis de l’Annam à l’est ; l'affaiblissement prend fin avec la mise sous tutelle du pays par la France, à la suite de la signature d’un traité de « protectorat » en 1863. Les milieux nationalistes instrumentalisent par la suite le déclin, en attribuant la responsabilité aux différents dirigeants qui se succèdent et qui par intérêt permettent cette décadence. Il convient selon leur doctrine de les écarter pour pouvoir renouer avec les fastes d’antan. Le retour à la gloire d’Angkor est sous plusieurs formes le message principal de la plupart des dirigeants de la seconde moitié du XXe siècle[4].
16
+
17
+ Le protectorat français intégré à l'Indochine française se termine le 9 novembre 1953 par l'indépendance du pays, à la fin de la guerre d'Indochine. Devenu une monarchie constitutionnelle (dès 1947) dirigée par le roi Norodom Sihanouk, le pays affiche une politique de neutralité dans la guerre du Viêt Nam, mais dès 1966 ne s'oppose pas au transit par son territoire des troupes et des fournitures du Nord Viêt Nam à destination des combattants anti-américains du Front national de libération du Sud Viêt Nam (Việt Cộng).
18
+
19
+ Confronté, à partir de 1967-1968, à une insurrection fomentée par les Khmers rouges — des rebelles communistes d'inspiration maoïste —, avec une économie qui va de mal en pis, Norodom Sihanouk doit se résoudre à confier le 14 août 1969 la direction du gouvernement au général Lon Nol, son pilier militaire, connu pour son anticommunisme, en échange d'une aide américaine. Le 18 mars 1970, Lon Nol, poussé par le prince Sisowath Sirik Matak, de la branche Sisowath concurrente, renverse Sihanouk en déplacement à l'étranger (Moscou et Pékin) et instaure la république khmère. Devenu allié des États-Unis, le Cambodge est alors intégré à la stratégie d'endiguement du communisme en Asie du Sud-Est.
20
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21
+ Avec l'appui de la Chine, les Khmers rouges déclenchent alors une véritable guerre contre les forces gouvernementales. En sus de cette guerre civile, le pays est entraîné dans la guerre du Viêt Nam. Dès 1970, les Khmers rouges sont en passe de gagner, mais les États-Unis interviennent intensivement (larguant plus de 2,7 millions de tonnes de bombes, faisant du Cambodge le pays le plus bombardé de l'histoire[5]) et maintiennent provisoirement le régime républicain (avril-juin 1970). Cette campagne militaire fait de 600 000 à 800 000 morts, civils et rebelles confondus[6]. D'après les services de renseignement américain, ces bombardements massifs et leurs conséquences sur la population ont permis aux rebelles de recruter nombre de nouveaux combattants[7]. Cependant, lorsqu'en 1973 les États-Unis se désengagent de la région, leurs frappes aériennes ne parviennent plus à arrêter la menace communiste. Les Khmers rouges de Pol Pot, soutenus par la république populaire de Chine, prennent Phnom Penh le 17 avril 1975 et installent un régime totalitaire maoïste.
22
+
23
+ L'« Angkar » (organisation) des Khmers rouges applique alors une politique maximaliste, plus extrémiste encore que celle des Soviétiques et des maoïstes, visant notamment à purifier le pays de la civilisation urbaine et bourgeoise. Les villes, à l'image de Phnom Penh dans la nuit du 17 au 18 avril 1975, sont vidées de leurs habitants, envoyés en rééducation dans les campagnes.
24
+
25
+ La traque systématique des anciennes élites ajoutée aux mines placées par les deux camps, à la malnutrition et aux maladies, aboutit à des massacres de masse et à une catastrophe humanitaire d'origine politique. Le chiffrage du nombre de victimes est un travail difficile et sur lequel les historiens ne sont pas encore parvenus à un consensus. Le chiffre de 1,7 million de victimes directes et indirectes est le plus communément admis.
26
+
27
+ Le 25 décembre 1978, redoutant le chaos s'installant chez son voisin, le Viêt Nam envahit le Cambodge et provoque la destruction des rizières, entraînant l'effondrement du régime des Khmers rouges. Les autorités vietnamiennes installent un gouvernement proche de leurs intérêts et réorganisent le pays selon le modèle socialiste laotien et vietnamien. Les États-Unis et le Royaume-Uni réagissent en instaurant un embargo aux conséquences dévastatrices[7].
28
+
29
+ Une guérilla rassemblant des mouvements divers allant des Khmers rouges aux mouvements royalistes appuyés par la Thaïlande fait alors rage dans le pays semant la destruction dans toutes les provinces. Le gouvernement britannique mené par Margaret Thatcher exigea que les Khmers rouges conservent la représentation du Cambodge aux Nations unies. Depuis la Thaïlande, la CIA et la Defense Intelligence Agency entretiennent des liens étroits avec le mouvement khmer rouge et en 1983, le gouvernement Thatcher envoya les SAS, les forces spéciales britanniques, former la guérilla aux technologies des mines terrestres[7]. Des millions de mines sont alors disséminées, par les deux camps, à travers tout le territoire et nombre d'entre elles perdurent jusqu’aujourd'hui. Des centaines de milliers de réfugiés, repoussés par les combats, passent la frontière thaïlandaise et trouvent refuge dans des camps encadrés par l'armée royale thaïe (camps de Sa Kaeo, Nong Samet et Nong Chan). Durant toute la décennie des années 1980, le pays est ruiné et divisé au gré des combats. La malnutrition fait des ravages et les épidémies entraînent des milliers de morts alors que le pays ne dispose plus ni d'alimentation ni de médicaments.
30
+
31
+ Après le départ des forces du Viêt Nam en 1989 et l'envoi de forces de l'ONU au début des années 1990, le régime retrouvera peu à peu un semblant d'autonomie tout en restant régulièrement dénoncé pour ses atteintes aux droits de l'Homme. Le Premier ministre actuel Hun Sen, placé au pouvoir par le Viêt Nam, dirige le pays depuis cette période, et s'est maintenu au sommet grâce à trois élections douteuses successives dans un climat patent de violence politique. Le principal opposant, Sam Rainsy, s'est réfugié à Paris en 2005. Le roi Norodom Sihanouk, redevenu chef de l’État en 1993, a abdiqué une seconde fois en 2004 au profit de son fils cadet Norodom Sihamoni, ancien danseur classique et ambassadeur du Cambodge auprès de l'Unesco à Paris.
32
+
33
+ Le Cambodge est aujourd'hui confronté à une série de choix douloureux. Son économie, qui dépend encore très largement de l'aide internationale (en 2001, un tiers du budget de l'État provenait de donateurs internationaux), souffre d'une corruption très importante (pays classé 157e sur 176 de l'Indice de perception de la corruption Transparency International en 2012[8]). De nombreux trafics (pierres précieuses, bois, filières de prostitution, drogues) en direction des pays voisins et un système judiciaire de qualité médiocre pénalisent le développement économique. [réf. souhaitée] D'autres problèmes hérités du désastre khmer rouge obèrent aussi le développement du pays comme la question des terres (le cadastrage, supprimé par les Khmers rouges, est encore loin d'être finalisé) ou l'éducation, le système éducatif ayant été complètement détruit par les Khmers rouges (enseignants assassinés, etc.).
34
+
35
+ Actuellement, le secteur touristique et le textile (présence de grandes chaînes internationales de prêt-à-porter) sont les principaux pourvoyeurs de devises du pays. La stabilité politique établie sous l'autorité de Hun Sen attire nombre d'investisseurs étrangers et permet au pays de bénéficier d'un des plus forts taux de croissance de la région (+10 % par an entre 2004 et 2007)[3].
36
+
37
+ En janvier 2011, des rivalités territoriales avec la Thaïlande autour du temple de Preah Vihear (patrimoine mondial de l'humanité UNESCO) entraînent des violences entre les deux voisins. Des bombardements visant le Cambodge font une dizaine de morts. Côté thaïlandais, deux soldats sont tués. Les tensions restent cependant limitées à la zone frontalière aux abords directs du temple et les échanges commerciaux entre les deux pays continuent à se développer.
38
+
39
+ Si le Cambodge est officiellement une démocratie, son principal dirigeant, le Premier ministre Hun Sen, proche de la Chine, est en réalité au pouvoir depuis plusieurs décennies. Il remporte les élections législatives de 2018 après avoir dissous le principal parti d'opposition, incarcéré certains militants et muselé la presse. Il est à la tête d'un clan dont la fortune est estimée entre 500 millions et un millard de dollars[9].
40
+
41
+ Le Cambodge est membre de l'ASEAN (Association of Southeast Asian Nations) depuis 1999.
42
+
43
+ FUNCINPEC
44
+
45
+ 58
46
+
47
+ 43
48
+
49
+ 26
50
+
51
+ 2
52
+
53
+ Parti du peuple cambodgien (PPC)
54
+
55
+ 51
56
+
57
+ 64
58
+
59
+ 73
60
+
61
+ 90
62
+
63
+ 67
64
+
65
+ Parti libéral démocratique bouddhiste (PLDB)
66
+
67
+ 10
68
+
69
+ Mouvement pour la libération nationale du Kampuchéa (MOLINAKA)
70
+
71
+ 1
72
+
73
+ Parti Sam Rainsy (PSR)
74
+
75
+ 15
76
+
77
+ 24
78
+
79
+ 26
80
+
81
+ 56[note 1]
82
+
83
+ Parti des droits de l'homme (PDH)
84
+
85
+ 3
86
+
87
+ Parti Norodom Ranariddh (PNR)
88
+
89
+ 2
90
+
91
+ TOTAL
92
+
93
+ 120
94
+
95
+ 122
96
+
97
+ 123
98
+
99
+ 123
100
+
101
+ 123
102
+
103
+ Le Cambodge comprend 24 provinces[17], plus la capitale Phnom Penh :
104
+
105
+ Pays d'Asie du Sud-Est, le Cambodge est entouré par la Thaïlande, le Laos et le Viêt Nam. Sa superficie est 181 035 km2 et sa bordure maritime, longue de 443 km, donne sur le golfe de Thaïlande. Il possède trois grandes chaînes de montagnes : celle de l'Éléphant au sud, celle des Cardamomes à l'ouest et la chaîne Annamitique à l'est.
106
+
107
+ La géographie du Cambodge est dominée par le fleuve Mékong (khmer : Tonlé Thom ou Grande Rivière) et le Tonlé Sap (Rivière d’Eau Fraîche), principale ressource halieutique. Sa faible altitude fait que le pays se trouve en grande partie au niveau ou sous le niveau des fleuves. À la saison des pluies, le courant du Mékong se renverse et s’écoule vers le Tonlé Sap dont le lac augmente considérablement sa superficie.
108
+
109
+ La capitale, Phnom Penh, est située sur le principal fleuve du pays, le Mékong, à l'entrée de son delta. Ce fleuve prend sa source au Tibet et traverse la moitié est du Cambodge avant de rejoindre le Viêt Nam, où il se jette en mer de Chine. Le plus grand lac du pays est le Tonlé Sap, formé par l'inondation d'une vaste plaine durant la saison des pluies (environ 300 km2 lors de la saison sèche, et jusqu'à 10 000 km2 lors de la saison des hautes eaux).
110
+
111
+ Le pays est situé en basse altitude, soit au niveau du fleuve ou encore plus bas, ce qui fait que la saison des pluies fait augmenter le niveau des lacs et du fleuve principal : le Mékong. Près de 80 % des précipitations reçues en une année tombent durant la saison des pluies. Les températures s'échelonnent entre 10 °C et 38 °C. Le Cambodge est sous l’influence d’un climat tropical à « saisons alternées ». Les pluies s’échelonnent de mai à novembre. La sécheresse, quant à elle, est presque absolue entre décembre et avril.
112
+
113
+ Le Cambodge est l'un des pays les plus vulnérables au changement climatique[20].
114
+
115
+ En 1999, le revenu national brut (RNB) du Cambodge valait 10 milliards de dollars et le revenu par habitant valait 820 dollars ; onze ans plus tard, en 2010, le RNB a presque triplé, à 29 milliards, et le revenu par tête plus que doublé, à 2 040 dollars.
116
+
117
+ Au cours de la décennie des années 2000, l'économie cambodgienne fut de loin la plus dynamique de l'Asie du Sud-Est avec un taux de croissance annuel moyen du PIB de 8 % entre 2000 et 2007 (avec des pics à 13 % en 2005 et 11 % en 2006)[21]. La crise financière de 2008 plongea l'économie cambodgienne dans une période de morosité dont le royaume a encore du mal à sortir. Centrée sur l'exportation, l'économie du pays souffre du ralentissement constaté chez ses principaux clients (aux États-Unis, en Allemagne, en France, en Chine). En 2009, l'économie cambodgienne entre en récession avec une contraction du PIB de 2,75 %. La croissance repart alors que la crise mondiale s'estompe et le PIB s'accroît de nouveau de 6,70 % en 2010, essentiellement grâce au fort développement du secteur touristique ainsi qu’à l'explosion des exportations de produits textiles[22]. Néanmoins, malgré ces bons résultats économiques, le pays demeure dépendant de l'aide internationale laquelle représentait 10 % du PIB en 2009 (contre 33 % en 2001)[21].
118
+
119
+ Au niveau du secteur primaire, le Cambodge se spécialise principalement dans l'agriculture, la pêche, l'exploitation forestière et l'exploitation minière. L'agriculture est un des plus importants secteurs d'activité, constituant 33,5 % du PIB en 2009 et employant 58 % des habitants[3]. L'agriculture cambodgienne est principalement basée sur la culture du riz, du maïs et du tabac ainsi que sur la production de viandes, y compris de poissons, de produits laitiers, de sucre et de farine. Du café est également produit dans les provinces de Mondolkiri et Ratanakiri.
120
+
121
+ Les ressources naturelles du Cambodge sont le bois, le caoutchouc, les pierres précieuses, le minerai de fer, le manganèse et le phosphate, le potentiel hydroélectrique du Mékong, des quantités inconnues de pétrole, le gaz, et de la bauxite.
122
+
123
+ Pour le secteur secondaire, le Cambodge se concentre surtout sur les activités visant une modification plus ou moins raffinée des matières premières, par exemple l'industrie manufacturière et la construction. Ces activités, en relation avec le PIB, représentent 21 % en 2009. L'industrie du textile est de loin la plus importante activité manufacturière du pays contribuant à elle seule à 16 % du PIB cambodgien et constituant 75 % des exportations du pays en valeur[21]. La fabrication de chaussures, de cigarettes, de ciment et de papier ainsi que la transformation et le conditionnement du bois pour l'export constituent les autres principales activités industrielles du royaume.
124
+
125
+ Quant au secteur tertiaire (45,5 % du PIB, 2009), il regroupe les services, ce qui comprend les assurances, les banques, la santé, l'éducation, les services publics et le tourisme (2,5 millions de visiteurs en 2010)[23]. Le tourisme est l'activité économique en plus forte croissance du Cambodge. Le nombre de visiteurs a ainsi été multiplié par deux entre 2000 et 2010. En 2010, les touristes sud-coréens, japonais, chinois et vietnamiens étaient les visiteurs du royaume les plus nombreux[24]. L'industrie touristique est la première source de devises du Cambodge et les fortes perspectives de croissance du secteur entraînent le développement de gigantesques projets à Siem Reap et Sihanoukville, les deux principales destinations touristiques du pays. Il y a malheureusement, en raison de cette activité, un problème d'exploitation sexuelle des enfants qui cause la propagation du sida. [réf. souhaitée]
126
+
127
+ Le royaume de Thaïlande et le Viêt Nam sont les premiers pays fournisseurs du Cambodge en 2010 (25 % des importations en valeur pour le premier, 20 % pour le second)[3]. Les États-Unis demeurent le premier pays acheteur de produits cambodgiens à l'export (45 % des exportations en valeur), devant Singapour (9 %) et l'Allemagne (7 %). Le chômage est quasi inexistant dans le royaume et son taux est stable entre 3 et 3,5 % de la population active[3].
128
+
129
+ Les vagues de sécheresses et d'inondations poussent des dizaines de milliers de petits paysans, souvent très endettés, à venir chercher du travail dans les usines. Ces fabriques font travailler « une main-d'œuvre d'adultes et d'enfants », relèvent en octobre 2018 des chercheurs de l'Université de Londres, dénonçant « une forme d'esclavage moderne ». Selon l'association des droits de l'homme Licadho : « la très grande majorité des ouvriers sont emprisonnés dans la servitude pour dettes et au vu de ce qu'ils gagnent, les ouvriers sont souvent incapables de rembourser et leur dette grossit au fur et à mesure des années. » En outre, certains patrons sont violents avec leurs salariés. Certains, suffisamment riches pour corrompre la police et les autorités locales, n'ont pas à craindre de représailles judiciaires[20].
130
+
131
+ Au Cambodge, la durée hebdomadaire de travail légale est de 48 heures et le travail des enfants de moins de 15 ans est interdit. Cependant, du fait du manque de contrôle et de syndicats indépendants, les semaines de travail des ouvriers dépassent fréquemment les 60 heures par semaine et des enfants de moins de 15 ans sont amenés à travailler[20]. Les grèves sont parfois sévèrement réprimées : en janvier 2019, 1 200 travailleurs du textile grévistes sont licenciés et en 2013, 415 ouvriers d’une usine sous-traitante de Nike avaient subi le même sort. Des responsables syndicaux sont aussi emprisonnés[25].
132
+
133
+ Le Cambodge compte 15,71 millions d'habitants (en 2015)[3]. 0-14 ans : 31,4 % ; 15-64 ans : 64,6 % ; + 65 ans : 4 % (en 2015).
134
+
135
+ Les Khmers représenteraient l'ethnie majoritaire (85,4 %), loin devant les Viêt (7,4 %), les Chams (3,5 %), les Chinois (3,2 %), les Kui (0,2 %), Mnong ou Pnong (0,2 %), Tampuan (0,2 %), Laos (0,2 %), Jaraï (0,1 %), Kru’ng (0,1 %), Malais (0,1 %), Taï (0,1 %), Chong (0,1 %)…[26]
136
+
137
+ On estime qu'entre 1975 et 1979 la politique du régime des Khmers rouges aurait entraîné la disparition de près de 20 % de la population, soit 1,7 million de personnes[27].
138
+
139
+ Espérance de vie : 64,14 ans, en 2015[3].
140
+
141
+ Nombre d’enfants par femme : 2,6 en 2015[3].
142
+
143
+ En 2005, 26 % de la population était sous-alimentée.
144
+
145
+ En 2008, il y avait 0,227 médecin pour 1 000 habitants[1].
146
+
147
+ En 2008, 61 % de la population avait accès à l'eau courante (81 % en zone urbaine, 55 % en zone rurale)[28].
148
+
149
+ 6 % du PIB est investi dans la santé.
150
+
151
+ Mortalité des nourrissons (moins de un an) : 43 pour 1 000 naissances[28].
152
+
153
+ Mortalité des enfants de moins de cinq ans : 51 sur 1 000[28].
154
+
155
+ La mortalité infantile est due surtout aux maladies infectieuses et aux infections respiratoires.
156
+
157
+ On compte une vingtaine de langues parlées au Cambodge. Elles appartiennent presque toutes à la branche môn-khmer de la famille des langues austroasiatiques. Deux langues sont austronésiennes : le cham et le jaraï, qui appartiennent à la branche malayo-polynésienne[29].
158
+
159
+ Avec 13 millions de locuteurs en 2008, le khmer est de loin la première langue maternelle du pays, parlée en tant que langue maternelle par 96 % de la population[30].
160
+
161
+ Le système scolaire cambodgien (primaire et secondaire), géré par le ministère de l’Éducation, de la Jeunesse et des Sports, est largement calqué sur le modèle français. Le cycle complet de formation générale, sanctionné par le baccalauréat, s’étend sur douze années : six en école primaire, trois en collège, trois en lycée[31]. La constitution de 1993 dans son chapitre VI (articles 65 à 68) précise que « l’État doit […] favoriser le droit du citoyen à une éducation […] et assurer gratuitement un enseignement public primaire et secondaire […] d’au moins 9 ans »[32] ce qui équivaut au temps de la scolarité obligatoire.
162
+
163
+ Après près de trois décennies de vives tensions, de violences, de tragédies et d’instabilité politique, dévastatrices à tout point de vue, l’ensemble du système éducatif gravement affaibli est à rebâtir. Sa reconstruction n’interviendra véritablement qu’au milieu des années 1990 après les accords de Paris (23 octobre 1991) grâce à l’aide internationale[33]. S’inscrivant dans les grands programmes initiés par l'Organisation des Nations unies (« Éducation pour tous »[34], « Objectifs du millénaire pour le développement », « Objectifs de développement durable »[35]), précisée et déclinée en plans successifs[note 2] périodiquement élaborés par le gouvernement cambodgien, la politique conduite a permis d’obtenir des résultats significatifs, inégalement répartis cependant. Si dans le cadre de l’enseignement primaire, les taux de scolarisation , de survie à la fin de la classe de 6e témoignent de progrès évidents, si la parité filles/garçons est globalement atteinte, en revanche, les performances de l’enseignement pré-primaire ainsi que celles de l’enseignement secondaire supérieur en termes d’effectifs scolarisés demeurent faibles ; de même, le nombre d’élèves par enseignant reste élevé en primaire alors que, dans le même temps, les dépenses consacrées à l’éducation se maintiennent toujours à un niveau très en dessous des moyennes mondiales [note 3].
164
+
165
+ Au cours de l’année 2016/2017, plus de 3,2 millions d’enfants et d’adolescents sont scolarisés dans près de 13 000 établissements[37], encadrés par environ 100 000 enseignants.
166
+
167
+ Quant à l’enseignement supérieur, sa naissance se confond, à quelques années près, avec la fin du Protectorat. Son histoire, très mouvementée, est étroitement liée aux événements et errements politiques tragiques qui affectent le Cambodge au cours de la seconde moitié du XXe siècle. Depuis une vingtaine d’années maintenant, son développement quantitatif, largement porté par le secteur privé est manifeste : 220 000 étudiants[38] sont inscrits dans cent vingt et un établissements[39] en 2015. Aujourd’hui, dans un contexte politique incertain, deux défis majeurs sont à relever : créer les conditions d’une meilleure adéquation formation-emploi d’une part, améliorer la qualité de l’enseignement dispensé d’autre part.
168
+
169
+ Les voies de communication terrestres sont souvent de mauvaise qualité. Le code de la route n'est en général pas respecté. Il n'y a pas d'autoroute. La route qui relie la capitale à Sihanoukville est une concession privée à péage. [réf. nécessaire] [pourquoi ?] Des compagnies de bus permettent de relier les principales villes, ainsi que le Viet Nam et la Thaïlande. En attendant que le réseau ferré devenu trop vétuste soit rénové, il n'y a plus de transport ferroviaire pour passagers[40].
170
+
171
+ Il y a trois aéroports, dont deux permettent de relier les grandes villes du sud-est asiatique :
172
+
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+ La gestion de ces trois aéroports est assurée par la société française Vinci[42].
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+
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+ Il existe deux petites compagnies aériennes cambodgiennes : Cambodia Angkor Air et TonleSap Airlines (en) (depuis 2011). La compagnie nationale Royal Air Cambodge a été fermée en 2001 par mesure d’économie.
176
+
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+ On compte également 8 terrains d'aviation[43].
178
+
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+ Sihanoukville est le seul port en eau profonde du pays[44]. Y transitent chaque année 1 à 2 millions de tonnes de marchandises.
180
+
181
+ Le khmer (appelé parfois « cambodgien ») est la langue officielle, nettement majoritaire ; elle aurait 11,2 millions de locuteurs, soit 83,6 % de la population, selon des chiffres de 2012, loin devant le vietnamien (1 million de locuteurs), le cham (475 000 locuteurs) et le chinois (438 000 locuteurs)[26].
182
+
183
+ Depuis la venue de l'APRONUC, au début des années 1990, l'anglais est devenu la langue commerciale. Il est parlé par plus de 650 000 Cambodgiens[réf. nécessaire], dont ceux des diasporas des États-Unis, du Canada, ou de l'Australie qui reviennent investir économiquement au pays, alors que certains d'entre eux ne parlent que l'anglais[réf. nécessaire]. De plus, l'anglais est largement utilisé dans l'administration, et les documents ou textes administratifs importants sont traduits en anglais. Il est aussi très présent dans les médias et la culture en général. L'anglais est aussi utilisé pour les relations avec l'APEC[Quoi ?], en plus de l'ASEAN. [réf. souhaitée]
184
+
185
+ Depuis l’ouverture du pays au monde extérieur [Quand ?] [réf. souhaitée], les Cambodgiens apprennent aussi de plus en plus à parler le thaï, ou thaïlandais : les échanges commerciaux, surtout dans l'agro-alimentaire, sont de plus en plus importants, et de 50 000 à 100 000 Cambodgiens utilisent ou savent parler le thaï, surtout près de la frontière et à Phnom-Penh[réf. nécessaire].
186
+
187
+ Le chinois est aussi présent, sous deux formes dialectales : le hakka, qui est dominant, et le mandarin. Il n'y a pas de statistiques fiables à propos des langues chinoises. Souvent, les membres de la communauté chinoise sont bilingues, et parlent le khmer, ou le vietnamien, en seconde langue.[réf. nécessaire]
188
+
189
+ Le français est encore parlé par environ 5 000 personnes, souvent âgées, qui ont connu l'époque coloniale, ou sont rescapées de l'époque khmère rouge[réf. nécessaire] (dont les locuteurs dits partiels, ou qui ne savent que quelques mots de français). Au Cambodge, le français souffre de son isolement, car les jeunes Cambodgiens qui partent à l'étranger misent plus sur les pays anglophones comme les États-Unis, l'Australie, le Canada, ou la Nouvelle-Zélande[réf. souhaitée]. De plus, l'anglais est très répandu à Singapour, en Malaisie, et en Thaïlande, et surtout au Viêt Nam et aux Philippines. Le français continue cependant à être enseigné, même s'il n'est plus utilisé dans l'administration, depuis 2002[réf. souhaitée]. On trouve des groupes important[réf. nécessaire]s de francophones à Phnom-Penh, et à Battambang. Le roi Sihamoni parle couramment la langue. Le pays est membre de la Francophonie[45]. La littérature française traitant du Cambodge est foisonnante[46]. Selon l'Organisation Internationale de la Francophonie, il y aurait 406 000 locuteurs francophones dans le pays en 2010[47].
190
+
191
+ De 1979 à 1989, au temps de la république populaire du Kampuchéa, le vietnamien aurait été la seconde langue administrative[réf. nécessaire]. À cette époque, les langues de certains pays du pacte de Varsovie étaient mises en valeur, notamment le russe, l'allemand (1 500 locuteurs en 1993[réf. nécessaire]), et même le roumain, mais il n'y a aucune statistique sur le nombre de leurs locuteurs aujourd'hui. Le roi actuel Norodom Sihamoni parle, outre le français, l'anglais et le tchèque, tout comme une partie de la famille royale réfugiée un temps à Prague[réf. souhaitée].
192
+
193
+ Le taux d’alphabétisation des plus de 15 ans est 73,6 % en 2010 (84 % chez les hommes, 65 % chez les femmes)[3]. Le niveau de scolarisation est bas et il manque d'infrastructures scolaires et d'enseignants. Seulement 1,6 % du PIB sert à financer le système d'éducation dans ce pays[citation nécessaire] [Quand ?].
194
+
195
+ Les principales fêtes sont Chaul Chnam, Pchum ben, Kathen ou Kathina, Om Touk ou Chrat Preah Nongkal[réf. souhaitée].
196
+
197
+ Les sports les plus populaires sont le football, le volley-ball, la boxe khmère et le dacau[réf. nécessaire].
198
+
199
+ Le riz et la noix de coco sont des aliments fondamentaux considérés comme une cuisine équilibrée et saine préparée essentiellement avec des ingrédients frais. La sapèque d'or, l'amok, le prahok, le loc lac, le poulet au curry, les nouilles de riz ainsi que d'autres, sont des mets du Cambodge.
200
+
201
+ Les costumes traditionnels sont maintenant portés pour les fêtes et les cérémonies. On s'habille dans la couleur du jour ou toutes ses nuances : lundi → orange, mardi → violet, mercredi → vert, jeudi → gris-blanc, vendredi → bleu, samedi → noir, dimanche → rouge[réf. nécessaire].
202
+
203
+ Le Harcèlement du gibbon, Les larmes au cœur de la montagne... Ces phrases poétiques sont les titres de succès du cinéma cambodgien. De son âge d'or même, des années 1960 au milieu des années 1970. Tous ces films ont été détruits par les Khmers rouges à leur arrivée au pouvoir en 1975. Sur 400 longs-métrages, une trentaine a pu être sauvée[48].
204
+
205
+ Le réalisateur français Pierre Schoendoerffer a tourné au Cambodge, en 1965, La 317e Section. La ville de Kratie est évoquée dans les séquences finales.
206
+
207
+ Jean-Jacques Annaud a tourné au Cambodge certaines scènes du film Deux fr��res.
208
+
209
+ Le réalisateur Rithy Panh est le plus connu des metteurs en scène cambodgiens.
210
+
211
+ Le réalisateur Wong Kar-wai y tourne la fin du célèbre long-métrage In the Mood for Love.
212
+
213
+ Les vestiges du Bokor Palace ont servi de cadre à la scène finale du film City of Ghosts (2002) ainsi qu'à la majeure partie de l'action du film sud-coréen de 2004 R-Point.
214
+
215
+ Une forte majorité de Cambodgiens (plus de 95 %) sont adeptes du bouddhisme theravāda, par ailleurs religion d’État. Le terme figure d’ailleurs au second rang dans la devise du royaume du Cambodge actuel (Nation Religion Roi)[50]. Cette majorité bouddhiste coexiste avec une petite communauté musulmane (moins de 2 %), essentiellement implantée parmi l’ethnie Cham, quelques chrétiens et des minorités montagnardes (Khmers Loeu) qui ont conservé l’animisme, en vigueur dans toute la région avant l’apparition de l’hindouisme[49].
216
+
217
+ Toutefois, malgré cette hégémonie du bouddhisme, la liberté de culte prônée par la constitution du Cambodge parait respectée et aucune confession ne semble faire l’objet de persécution religieuse[51].
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+
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+ Le Cambodge a pour codes :
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Politique cambodgienne :
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+
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+ Organisation sociale traditionnelle cambodgienne :
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+ Asie centrale
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+ Kazakhstan1 · Kirghizistan · Ouzbékistan · Tadjikistan · Turkménistan
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+ Asie de l’Est
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+ Chine · Corée du Nord · Corée du Sud · Japon · Mongolie · Taïwan
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+ Asie de l'Ouest
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+ Abkhazie · Arabie saoudite · Arménie · Azerbaïdjan · Bahreïn · Chypre · Chypre du Nord · Égypte2 · Émirats arabes unis · Géorgie · Haut-Karabagh · Irak · Iran · Israël · Jordanie · Koweït · Liban · Oman · Ossétie du Sud · Palestine · Qatar · Syrie · Turquie1 · Yémen
238
+
239
+ Asie du Sud-Est
240
+
241
+ Birmanie · Brunei · Cambodge · Île Christmas3 (Australie) · Îles Cocos3 (Australie) · Indonésie3 · Laos · Malaisie · Philippines · Singapour · Thaïlande · Timor oriental3 · Viêt Nam
242
+
243
+ Asie du Sud
244
+
245
+ Afghanistan · Bangladesh · Bhoutan · Inde · Maldives · Népal · Pakistan · Sri Lanka · Territoire britannique de l'océan Indien2 (Royaume-Uni)
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+
247
+ Asie du Nord
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+
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+ Russie1 (Sibérie, Extrême-Orient russe)
fr/808.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,128 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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+ Famille
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+
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+ Synonymes
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+
5
+ Les Chamaeleonidae sont une famille de sauriens surtout arboricoles, définie par Constantine Samuel Rafinesque en 1815. Elle contient près de 200 espèces de caméléons. Cette famille est divisée en deux sous-familles : les Chamaeleoninae et les Brookesiinae.
6
+
7
+ Ce sont des animaux qui se caractérisent par la mobilité indépendante de leurs yeux, leur langue protractile qui leur permet d'attraper leurs proies à distance, les doigts groupés en deux blocs opposables assurant une bonne prise sur les branches, leur capacité à changer de couleur, et enfin leur queue qui sert à se stabiliser.
8
+
9
+ Les caméléons sont des reptiles — et des lézards — qui présentent de nombreuses particularités anatomiques et biologiques.
10
+
11
+ Ce sont des lézards dotés d'une queue assez longue (entre un tiers et la moitié de la longueur totale chez la plupart des espèces). Cette queue peut s'enrouler sur elle-même, et est souvent utilisée pour assurer une meilleure prise dans les arbres.
12
+
13
+ Ceci n'est vrai que pour les caméléons arboricoles. Les caméléons nains (genres Rhampholeon, Rieppeleon et Brookesia), de mœurs quasi-terrestres, présentent en général une queue bien plus petite et moins mobile.
14
+
15
+ Les doigts des pattes, griffus, sont rassemblés en deux groupes opposés qui forment une sorte de pince, utilisée pour agripper solidement les branches lors de leurs déplacements. Ils sont dits zygodactyles. Les doigts sont regroupés de sorte que la pince ait deux doigts en vis-à-vis des trois autres. Chez de nombreuses espèces les doigts adjacents sont plus ou moins soudés entre eux.
16
+
17
+ Les caméléons sont souvent dotés de casques, crêtes et cornes. Ce sont des téguments que l'on retrouve plus ou moins développés chez toutes les espèces.
18
+
19
+ Certaines espèces comme Trioceros jacksonii ou T. johnstoni présentent de grandes cornes (jusqu'à 3 cm) sur le rostre. D'autres espèces ont une ou deux cornes, plus ou moins longues. Certaines espèces n'en ont pas du tout.
20
+ D'autres (Chamaeleo calyptratus par exemple) présentent une crête rigide très proéminente sur le crâne.
21
+ D'autres encore ont une crête plus ou moins développée qui court sur le dos ou le ventre, parfois jusque sur la queue.
22
+ Quasiment toutes les espèces présentent une structure épaisse sur le dessus du crâne, un peu comme un casque.
23
+
24
+ Les mâles et femelles sont souvent très différents.
25
+ Les mâles sont en général plus grands et gros, bien qu'il existe quelques exceptions. De plus, les crêtes, casques ou cornes sont en général moins développés — voire complètement absents — chez les femelles. La robe est généralement très différente ; les mâles ont la plupart du temps des couleurs plus vives et contrastées.
26
+
27
+ Les caméléons nains (genres Rhampholeon, Rieppeleon et Brookesia) font encore exception. Mâles et femelles ont généralement les mêmes couleurs, et les femelles sont la plupart du temps plus grandes.
28
+
29
+ Les yeux des caméléons sont proéminents et dotés de mouvements indépendants. Ceci leur permet de surveiller simultanément tous les côtés à l'approche de prédateurs. Lorsqu'ils repèrent une proie, les yeux convergent sur celle-ci pour obtenir une meilleure précision.
30
+ Quasiment dépourvus de bâtonnets, les caméléons ont une très mauvaise vue nocturne − et ont un mode de vie diurne.
31
+
32
+ Pour chasser leurs proies les caméléons utilisent leur langue protractile. Composée entre autres de muscles propulseurs et rétracteurs, la langue est rangée dans la bouche sur l'os hyoïde. L'animal projette avec une grande précision sa langue (dont l'extrémité est couverte d'un mucus gluant) sur ses proies, puis ramène le tout dans sa bouche[1]. La viscosité de son mucus est 400 fois supérieure à celle de la salive humaine[2],[3].
33
+
34
+ Selon les espèces, la langue peut atteindre presque deux fois la longueur du corps de l'animal. Le caméléon projette sa langue en 1/25e de seconde (à plus de 20 km/h), s'empare d'une proie qui peut atteindre un tiers de sa propre masse, et la ramène à sa bouche en une demi-seconde. La projection puis la rétraction de la langue ainsi que la préhension de la proie associent plusieurs mécanismes physiques d'une certaine complexité[4]. Pour les espèces les plus performantes, l'accélération entre zéro et 97 km/h se fait en un centième de seconde[5].
35
+
36
+ Les caméléons sont également connus pour leurs couleurs variées, et surtout la capacité chez certaines espèces de la modifier rapidement. Leur épiderme possède deux couches de nanocristaux qui leur permettent de changer de couleur et de refléter la lumière dans le proche infrarouge.
37
+
38
+ Le philosophe péripatéticien Théophraste pensait que le phénomène de changement de couleur du caméléon — la métamorphose — provenait de l'air qui remplit son corps : comme ses poumons occupent presque tout son abdomen, l'air prédomine, et faciliterait le changement de couleur[6].
39
+
40
+ Or, il s'agit principalement d'un mécanisme de communication sociale (les couleurs sombres marquent la colère, l’agressivité, avec des variations des rayures sur les flancs et des signaux visuels changeants qui se concentrent sur la face des combattants ; les mâles utilisent des couleurs claires et variées pour courtiser les femelles)[7], et non d’une technique de camouflage (Alfred Edmund Brehm est le premier à avoir défendu cette thèse au XIXe siècle). Cependant la plupart des caméléons semblent utiliser le changement de couleur dans les deux buts. Le changement de couleur serait apparu d'abord comme un moyen de communication, le camouflage n’intervenant que secondairement[8],[9]. Le Bradypodion taeniabronchum utilise cette technique de camouflage avec une efficacité remarquable[10].
41
+
42
+ Les robes des caméléons permettent de les identifier : chacun a un milieu favori. Les caméléons nains, plutôt terrestres, ont en général une robe plutôt marron, alors que les espèces arboricoles arborent souvent du vert, du jaune ou du bleu.
43
+
44
+ Les caméléons sont des reptiles de taille modérée : les plus petites espèces font près de 3 cm de long (Brookesia micra, découvert en février 2012[11]), et les plus grandes atteignent les 70 cm (Trioceros melleri, Calumma parsonii). Ces tailles s'entendent queue comprise.
45
+
46
+ Les espèces de cette famille se rencontrent en Afrique, au Moyen-Orient, à Madagascar, en Asie du Sud et dans le sud de l'Europe.
47
+
48
+ Ces reptiles se rencontrent principalement en Afrique, à l'exception de la plupart des déserts, ainsi que dans les îles alentour : Madagascar, Seychelles, Comores, Canaries, Réunion, nombreuses îles de la Méditerranée. Une espèce se rencontre également dans le sud de l'Europe (Portugal, Espagne, Péloponnèse) : Chamaeleo chamaeleon. On rencontre également deux espèces dans la péninsule Arabique (Chamaeleo calyptratus, Chamaeleo arabicus), et une dernière espèce (Chamaeleo zeylanicus) en Inde, au Pakistan et au Sri Lanka.
49
+ Plus du tiers des espèces de caméléons vivent à Madagascar.
50
+
51
+ Ils vivent principalement dans des zones forestières ou dans les plaines broussailleuses, humides à très humides, parfois jusqu'à plus de 2 000 m d'altitude.
52
+
53
+ Selon les espèces la reproduction a lieu une fois par saison ou de multiples fois. Les femelles de nombreuses espèces sont capables de retenir le sperme des mâles durant parfois plus d'un mois et de s'auto-féconder (nombreuses espèces de Chamaeleo, quelques espèces de Furcifer et de Bradypodion). La gestation dure en général d'un à deux mois, mais peut durer près de 6 mois chez certaines espèces (notamment, du genre Calumma).
54
+
55
+ La majorité des espèces de caméléons sont ovipares. La majorité des femelles creusent le sol pour y pondre leurs œufs, à l'exception des petites espèces (caméléons nains, comme le Rhampholeon) qui les déposent sur le sol. La durée d'incubation est extrêmement variable. Elle va d'une cinquantaine de jours chez les caméléons nains à plus d'une centaine de jours chez la plupart des espèces. Cette durée peut même dépasser une année et approcher deux ans chez quelques espèces (Calumma parsonii en particulier).
56
+
57
+ Certains caméléons sont ovovivipares. Ce sont généralement des animaux vivant en altitude, où les œufs auraient peu de chance de se développer. Après une gestation assez longue les petits naissent dans des membranes translucides qu'ils percent très peu de temps après. On trouve dans cette catégorie plusieurs Chamaeleo (C. jacksoni, C. werneri, C. rudis, C. ellioti, C. fuelleborni, C. affinis, C. bitaniatus...) ainsi que plusieurs Bradypodion (B. damaranum, B. pumilum, B. setaroi, B. ventrale...).
58
+
59
+ Certaines espèces sont "intermédiaires". Elles sont techniquement ovipares, mais donnent naissance à des œufs dotés d'une fine membrane, contenant des embryons bien développés et quasi-viables. Ces œufs éclosent au bout d'un mois environ (par exemple Rhampholeon marshalli).
60
+
61
+ Tous les caméléons sont des carnivores insectivores. Ils attrapent la plupart des insectes qui passent à leur portée. Certaines espèces − en général les plus grandes − consomment également de petits oiseaux et de petits lézards ou geckos.
62
+
63
+ Les caméléons sont peut-être issus des lézards, dont les plus anciens fossiles connus datent du Crétacé. Certains auteurs supposent que le genre Mimeosaurus (Gilmore, 1928) est l'ancêtre direct des caméléons actuels (Romer, 1966). Les fossiles anciens incontestables de caméléons sont assez rares. Longtemps, le plus vieux connu datait d'il y a vingt-six millions d'années et avait été découvert en Europe centrale, et correspondait à l'espèce Chamaeleo caroliquarti. Cependant, un caméléon de quatre-vingt-dix-neuf millions d'années a été identifié en 2016 dans de l'ambre de Birmanie, ainsi que 3 geckos. La longue langue du spécimen fossile étant identifiable au sein de l'animal bien conservé prisonnier de la résine grâce à la microtomographie aux rayons X. Cette découverte indique clairement une origine asiatique des caméléons et non africaine comme parfois admis[12].
64
+
65
+ L'île de Madagascar est en effet souvent considérée comme le berceau des caméléons, de par le fait que c'est là que se trouvent la majorité des espèces existantes ainsi que la plus forte variété de formes. Mais cette idée est actuellement contestée. De nombreux auteurs considèrent que les caméléons viendraient d'Afrique orientale, se basant sur le fait qu'on y trouve de nombreuses formes différentes et de par la présence de fossiles (Hillenius, 1959). Pour appuyer cette thèse des recherches génétiques (Matthey, 1957 ; Matthey & Van Brink, 1960) ont montré que les caméléons présentaient deux types de chromosomes, l'un « continental » et l'autre « insulaire ». Les caméléons de Madagascar et des îles voisines possèdent les deux types, les autres n'ayant que ceux de type continental. Ceci semble indiquer une diversification plus tardive pour les espèces malgaches.
66
+
67
+ Dans le passé, les caméléons ont eu une aire de répartition bien plus étendue qu'aujourd'hui. On les rencontrait en Afrique mais aussi en Chine (Anquingosaurus brevicephalis Hou, 1976) et en Europe Centrale (Chamaeleo bavaricus Scheich, 1983 et C. caroliquari Moddy & Rocek, 1980). Ils reculèrent vers le sud au Quaternaire, durant la baisse des températures dans l'hémisphère nord, et on ne les rencontre plus qu'au sud de l'Espagne, au Portugal et en Grèce (Chamaeleo chamaeleon) pour la partie européenne. L'Arabie fut peuplée par trois séries de migrations successives, correspondant à des espèces ou sous-espèces distinctes (Chamaeleo arabicus, C. calyptratus et C. chamaeleon orientalis) (Arnold, 1980, Hillenius & Gasperetti, 1984, Necas, 1995).
68
+
69
+ À l'heure actuelle certaines espèces ont été introduites par l'homme, à la suite de libération d'animaux dans la nature. C'est en particulier le cas de Hawaï (Chamaeleo jacksonii originaire du Kenya), et de quelques colonies en Californie, en Alabama et en Australie. C'est également le cas de Furcifer pardalis introduit à La Réunion où il s'est très bien acclimaté (et où il bénéficie du statut d'espèce protégée).
70
+
71
+ Selon Reptarium Reptile Database (3 juin 2017)[13] :
72
+
73
+ Le terme caméléon est issu du latin chamaeleon lui-même issu du grec ancien χαμαιλέων [khamaileon], le terme se décompose en deux racines χαμαί [khamai] qui signifie sur la terre, sur le sol et de λέων [leon] qui signifie lion[14]. Ce terme semble issu de l'Akkadien nēš qaqqari qui signifie littéralement lion du sol.
74
+
75
+ Le nom scientifique de cette famille, Chamaeleonidae, dérive de la même racine et du nom du genre Chamaeleo avec la terminaison -dae désignant le rang de famille[15].
76
+
77
+ La classification des caméléons a évolué au cours du temps et continue d'évoluer, d'une part parce qu'on découvre encore de nouvelles espèces et parce que les études (en particulier génétiques) amènent parfois à des redécoupages des espèces et genres existants. La famille elle-même des Chamaeleonidae était autrefois nommée Rhiptoglossa (de Rhipto : jeter et de Glossa : la langue)[16].
78
+
79
+ Les premières descriptions de caméléons furent l'œuvre de Laurenti en 1768, avec le genre Chamaeleo. Il fut suivi par Khul en 1820 puis Duméril et Bibron en 1834, ces derniers ayant commencé une ébauche de classification.
80
+
81
+ Ce furent les diverses explorations scientifiques en Afrique et à Madagascar au XIXe siècle et au début du XXe siècle qui permirent de répertorier de nombreux spécimens et d'obtenir une classification plus fournie.
82
+
83
+ En 1843 Fitzinger définit le genre Bradypodion, en 1865 Gray créa le nouveau genre Brookesia et Günther créa le genre Rhampholeon en 1874.
84
+
85
+ Ce dernier, avec Boulenger, créa en 1887 la première classification reposant sur des critères morphologiques :
86
+
87
+ Dans les années 1960 à 1980, Hillenius et Klaver proposèrent une classification plus complexe, où les caméléons du genre Chamaeleo furent séparés selon leur répartition géographique et d'autres critères morphologiques. Ceci fut poursuivi par Klaver et Böhme en 1986 en incluant des données anatomiques plus précises (lobes pulmonaires, os, détails des hémipénis), conduisant à la création de deux sous-familles, les Caméléoninés et les Brookésiinés (faux caméléons).
88
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+ De l'aveu même de ces zoologistes cette classification possède quelques failles, mais elle reste très utilisée par des chercheurs de terrain. Certains, surtout en Amérique (dont la CITES) continuent à utiliser une classification plus ancienne, ce qui est source de confusion entre les publications.
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+ Plus récemment de nouveaux genres ont été décrits : Kinyongia (Tilbury, Tolley & Branch, 2006), Nadzikambia (Tilbury, Tolley & Branch, 2006) et Rieppeleon (Matthee, Tilbury & Townsend, 2004), sans qu'ils soient encore reconnus largement.
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+ Caméléon commun
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+ Caméléon de Parson
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+ Caméléon de Jackson avec ses cornes.
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+ Caméléon panthère vert.
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+ Un bébé caméléon.
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+ Caméléon panthère Furcifer pardadis
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+ Un caméléon attendant patiemment une proie.
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+ Un caméléon du Yémen sur un arbre.
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+ Caméléon du Maroc
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+ Caméléon du Maroc
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+ Brookesia micra sur une tête d'allumette
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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+ Dans la mythologie zouloue, le caméléon est présenté comme le messager de l'immortalité. Il est ainsi dit qu'un caméléon nommé Unwabu aurait été envoyé par les Dieux pour apporter l'immortalité aux hommes mais que, prenant tout son temps lors de son voyage, il se fait dépasser par Intulu le lézard qui leur apporte la mortalité à jamais.[réf. nécessaire]
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+ On rencontre de nombreux caméléons en terrariophilie. Ils sont généralement considérés comme délicats voire difficiles à maintenir, et ce pour plusieurs raisons :
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+ Malgré tout certaines espèces sont considérées comme accessibles et se rencontrent en terrariophilie, en particulier Furcifer pardalis et Chamaeleo calyptratus.
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+ La législation qui les concerne est très variable. Certaines espèces ne sont pas ou peu protégées, d'autres sont soumises à CITES, d'autres enfin sont intégralement protégées (Chamaeleo chamaeleon par exemple, en tout cas dans la plupart des pays).
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+ À noter que pour la France la législation impose désormais la possession d'un certificat de capacité pour élever la quasi-totalité des espèces de caméléon. Seules trois espèces n'y sont pas soumises : Furcifer pardalis, Chamaeleo calyptratus et Trioceros jacksonii.
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Famille
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+ Synonymes
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+ Les Chamaeleonidae sont une famille de sauriens surtout arboricoles, définie par Constantine Samuel Rafinesque en 1815. Elle contient près de 200 espèces de caméléons. Cette famille est divisée en deux sous-familles : les Chamaeleoninae et les Brookesiinae.
6
+
7
+ Ce sont des animaux qui se caractérisent par la mobilité indépendante de leurs yeux, leur langue protractile qui leur permet d'attraper leurs proies à distance, les doigts groupés en deux blocs opposables assurant une bonne prise sur les branches, leur capacité à changer de couleur, et enfin leur queue qui sert à se stabiliser.
8
+
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+ Les caméléons sont des reptiles — et des lézards — qui présentent de nombreuses particularités anatomiques et biologiques.
10
+
11
+ Ce sont des lézards dotés d'une queue assez longue (entre un tiers et la moitié de la longueur totale chez la plupart des espèces). Cette queue peut s'enrouler sur elle-même, et est souvent utilisée pour assurer une meilleure prise dans les arbres.
12
+
13
+ Ceci n'est vrai que pour les caméléons arboricoles. Les caméléons nains (genres Rhampholeon, Rieppeleon et Brookesia), de mœurs quasi-terrestres, présentent en général une queue bien plus petite et moins mobile.
14
+
15
+ Les doigts des pattes, griffus, sont rassemblés en deux groupes opposés qui forment une sorte de pince, utilisée pour agripper solidement les branches lors de leurs déplacements. Ils sont dits zygodactyles. Les doigts sont regroupés de sorte que la pince ait deux doigts en vis-à-vis des trois autres. Chez de nombreuses espèces les doigts adjacents sont plus ou moins soudés entre eux.
16
+
17
+ Les caméléons sont souvent dotés de casques, crêtes et cornes. Ce sont des téguments que l'on retrouve plus ou moins développés chez toutes les espèces.
18
+
19
+ Certaines espèces comme Trioceros jacksonii ou T. johnstoni présentent de grandes cornes (jusqu'à 3 cm) sur le rostre. D'autres espèces ont une ou deux cornes, plus ou moins longues. Certaines espèces n'en ont pas du tout.
20
+ D'autres (Chamaeleo calyptratus par exemple) présentent une crête rigide très proéminente sur le crâne.
21
+ D'autres encore ont une crête plus ou moins développée qui court sur le dos ou le ventre, parfois jusque sur la queue.
22
+ Quasiment toutes les espèces présentent une structure épaisse sur le dessus du crâne, un peu comme un casque.
23
+
24
+ Les mâles et femelles sont souvent très différents.
25
+ Les mâles sont en général plus grands et gros, bien qu'il existe quelques exceptions. De plus, les crêtes, casques ou cornes sont en général moins développés — voire complètement absents — chez les femelles. La robe est généralement très différente ; les mâles ont la plupart du temps des couleurs plus vives et contrastées.
26
+
27
+ Les caméléons nains (genres Rhampholeon, Rieppeleon et Brookesia) font encore exception. Mâles et femelles ont généralement les mêmes couleurs, et les femelles sont la plupart du temps plus grandes.
28
+
29
+ Les yeux des caméléons sont proéminents et dotés de mouvements indépendants. Ceci leur permet de surveiller simultanément tous les côtés à l'approche de prédateurs. Lorsqu'ils repèrent une proie, les yeux convergent sur celle-ci pour obtenir une meilleure précision.
30
+ Quasiment dépourvus de bâtonnets, les caméléons ont une très mauvaise vue nocturne − et ont un mode de vie diurne.
31
+
32
+ Pour chasser leurs proies les caméléons utilisent leur langue protractile. Composée entre autres de muscles propulseurs et rétracteurs, la langue est rangée dans la bouche sur l'os hyoïde. L'animal projette avec une grande précision sa langue (dont l'extrémité est couverte d'un mucus gluant) sur ses proies, puis ramène le tout dans sa bouche[1]. La viscosité de son mucus est 400 fois supérieure à celle de la salive humaine[2],[3].
33
+
34
+ Selon les espèces, la langue peut atteindre presque deux fois la longueur du corps de l'animal. Le caméléon projette sa langue en 1/25e de seconde (à plus de 20 km/h), s'empare d'une proie qui peut atteindre un tiers de sa propre masse, et la ramène à sa bouche en une demi-seconde. La projection puis la rétraction de la langue ainsi que la préhension de la proie associent plusieurs mécanismes physiques d'une certaine complexité[4]. Pour les espèces les plus performantes, l'accélération entre zéro et 97 km/h se fait en un centième de seconde[5].
35
+
36
+ Les caméléons sont également connus pour leurs couleurs variées, et surtout la capacité chez certaines espèces de la modifier rapidement. Leur épiderme possède deux couches de nanocristaux qui leur permettent de changer de couleur et de refléter la lumière dans le proche infrarouge.
37
+
38
+ Le philosophe péripatéticien Théophraste pensait que le phénomène de changement de couleur du caméléon — la métamorphose — provenait de l'air qui remplit son corps : comme ses poumons occupent presque tout son abdomen, l'air prédomine, et faciliterait le changement de couleur[6].
39
+
40
+ Or, il s'agit principalement d'un mécanisme de communication sociale (les couleurs sombres marquent la colère, l’agressivité, avec des variations des rayures sur les flancs et des signaux visuels changeants qui se concentrent sur la face des combattants ; les mâles utilisent des couleurs claires et variées pour courtiser les femelles)[7], et non d’une technique de camouflage (Alfred Edmund Brehm est le premier à avoir défendu cette thèse au XIXe siècle). Cependant la plupart des caméléons semblent utiliser le changement de couleur dans les deux buts. Le changement de couleur serait apparu d'abord comme un moyen de communication, le camouflage n’intervenant que secondairement[8],[9]. Le Bradypodion taeniabronchum utilise cette technique de camouflage avec une efficacité remarquable[10].
41
+
42
+ Les robes des caméléons permettent de les identifier : chacun a un milieu favori. Les caméléons nains, plutôt terrestres, ont en général une robe plutôt marron, alors que les espèces arboricoles arborent souvent du vert, du jaune ou du bleu.
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+
44
+ Les caméléons sont des reptiles de taille modérée : les plus petites espèces font près de 3 cm de long (Brookesia micra, découvert en février 2012[11]), et les plus grandes atteignent les 70 cm (Trioceros melleri, Calumma parsonii). Ces tailles s'entendent queue comprise.
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+
46
+ Les espèces de cette famille se rencontrent en Afrique, au Moyen-Orient, à Madagascar, en Asie du Sud et dans le sud de l'Europe.
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+
48
+ Ces reptiles se rencontrent principalement en Afrique, à l'exception de la plupart des déserts, ainsi que dans les îles alentour : Madagascar, Seychelles, Comores, Canaries, Réunion, nombreuses îles de la Méditerranée. Une espèce se rencontre également dans le sud de l'Europe (Portugal, Espagne, Péloponnèse) : Chamaeleo chamaeleon. On rencontre également deux espèces dans la péninsule Arabique (Chamaeleo calyptratus, Chamaeleo arabicus), et une dernière espèce (Chamaeleo zeylanicus) en Inde, au Pakistan et au Sri Lanka.
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+ Plus du tiers des espèces de caméléons vivent à Madagascar.
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+
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+ Ils vivent principalement dans des zones forestières ou dans les plaines broussailleuses, humides à très humides, parfois jusqu'à plus de 2 000 m d'altitude.
52
+
53
+ Selon les espèces la reproduction a lieu une fois par saison ou de multiples fois. Les femelles de nombreuses espèces sont capables de retenir le sperme des mâles durant parfois plus d'un mois et de s'auto-féconder (nombreuses espèces de Chamaeleo, quelques espèces de Furcifer et de Bradypodion). La gestation dure en général d'un à deux mois, mais peut durer près de 6 mois chez certaines espèces (notamment, du genre Calumma).
54
+
55
+ La majorité des espèces de caméléons sont ovipares. La majorité des femelles creusent le sol pour y pondre leurs œufs, à l'exception des petites espèces (caméléons nains, comme le Rhampholeon) qui les déposent sur le sol. La durée d'incubation est extrêmement variable. Elle va d'une cinquantaine de jours chez les caméléons nains à plus d'une centaine de jours chez la plupart des espèces. Cette durée peut même dépasser une année et approcher deux ans chez quelques espèces (Calumma parsonii en particulier).
56
+
57
+ Certains caméléons sont ovovivipares. Ce sont généralement des animaux vivant en altitude, où les œufs auraient peu de chance de se développer. Après une gestation assez longue les petits naissent dans des membranes translucides qu'ils percent très peu de temps après. On trouve dans cette catégorie plusieurs Chamaeleo (C. jacksoni, C. werneri, C. rudis, C. ellioti, C. fuelleborni, C. affinis, C. bitaniatus...) ainsi que plusieurs Bradypodion (B. damaranum, B. pumilum, B. setaroi, B. ventrale...).
58
+
59
+ Certaines espèces sont "intermédiaires". Elles sont techniquement ovipares, mais donnent naissance à des œufs dotés d'une fine membrane, contenant des embryons bien développés et quasi-viables. Ces œufs éclosent au bout d'un mois environ (par exemple Rhampholeon marshalli).
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+
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+ Tous les caméléons sont des carnivores insectivores. Ils attrapent la plupart des insectes qui passent à leur portée. Certaines espèces − en général les plus grandes − consomment également de petits oiseaux et de petits lézards ou geckos.
62
+
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+ Les caméléons sont peut-être issus des lézards, dont les plus anciens fossiles connus datent du Crétacé. Certains auteurs supposent que le genre Mimeosaurus (Gilmore, 1928) est l'ancêtre direct des caméléons actuels (Romer, 1966). Les fossiles anciens incontestables de caméléons sont assez rares. Longtemps, le plus vieux connu datait d'il y a vingt-six millions d'années et avait été découvert en Europe centrale, et correspondait à l'espèce Chamaeleo caroliquarti. Cependant, un caméléon de quatre-vingt-dix-neuf millions d'années a été identifié en 2016 dans de l'ambre de Birmanie, ainsi que 3 geckos. La longue langue du spécimen fossile étant identifiable au sein de l'animal bien conservé prisonnier de la résine grâce à la microtomographie aux rayons X. Cette découverte indique clairement une origine asiatique des caméléons et non africaine comme parfois admis[12].
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65
+ L'île de Madagascar est en effet souvent considérée comme le berceau des caméléons, de par le fait que c'est là que se trouvent la majorité des espèces existantes ainsi que la plus forte variété de formes. Mais cette idée est actuellement contestée. De nombreux auteurs considèrent que les caméléons viendraient d'Afrique orientale, se basant sur le fait qu'on y trouve de nombreuses formes différentes et de par la présence de fossiles (Hillenius, 1959). Pour appuyer cette thèse des recherches génétiques (Matthey, 1957 ; Matthey & Van Brink, 1960) ont montré que les caméléons présentaient deux types de chromosomes, l'un « continental » et l'autre « insulaire ». Les caméléons de Madagascar et des îles voisines possèdent les deux types, les autres n'ayant que ceux de type continental. Ceci semble indiquer une diversification plus tardive pour les espèces malgaches.
66
+
67
+ Dans le passé, les caméléons ont eu une aire de répartition bien plus étendue qu'aujourd'hui. On les rencontrait en Afrique mais aussi en Chine (Anquingosaurus brevicephalis Hou, 1976) et en Europe Centrale (Chamaeleo bavaricus Scheich, 1983 et C. caroliquari Moddy & Rocek, 1980). Ils reculèrent vers le sud au Quaternaire, durant la baisse des températures dans l'hémisphère nord, et on ne les rencontre plus qu'au sud de l'Espagne, au Portugal et en Grèce (Chamaeleo chamaeleon) pour la partie européenne. L'Arabie fut peuplée par trois séries de migrations successives, correspondant à des espèces ou sous-espèces distinctes (Chamaeleo arabicus, C. calyptratus et C. chamaeleon orientalis) (Arnold, 1980, Hillenius & Gasperetti, 1984, Necas, 1995).
68
+
69
+ À l'heure actuelle certaines espèces ont été introduites par l'homme, à la suite de libération d'animaux dans la nature. C'est en particulier le cas de Hawaï (Chamaeleo jacksonii originaire du Kenya), et de quelques colonies en Californie, en Alabama et en Australie. C'est également le cas de Furcifer pardalis introduit à La Réunion où il s'est très bien acclimaté (et où il bénéficie du statut d'espèce protégée).
70
+
71
+ Selon Reptarium Reptile Database (3 juin 2017)[13] :
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73
+ Le terme caméléon est issu du latin chamaeleon lui-même issu du grec ancien χαμαιλέων [khamaileon], le terme se décompose en deux racines χαμαί [khamai] qui signifie sur la terre, sur le sol et de λέων [leon] qui signifie lion[14]. Ce terme semble issu de l'Akkadien nēš qaqqari qui signifie littéralement lion du sol.
74
+
75
+ Le nom scientifique de cette famille, Chamaeleonidae, dérive de la même racine et du nom du genre Chamaeleo avec la terminaison -dae désignant le rang de famille[15].
76
+
77
+ La classification des caméléons a évolué au cours du temps et continue d'évoluer, d'une part parce qu'on découvre encore de nouvelles espèces et parce que les études (en particulier génétiques) amènent parfois à des redécoupages des espèces et genres existants. La famille elle-même des Chamaeleonidae était autrefois nommée Rhiptoglossa (de Rhipto : jeter et de Glossa : la langue)[16].
78
+
79
+ Les premières descriptions de caméléons furent l'œuvre de Laurenti en 1768, avec le genre Chamaeleo. Il fut suivi par Khul en 1820 puis Duméril et Bibron en 1834, ces derniers ayant commencé une ébauche de classification.
80
+
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+ Ce furent les diverses explorations scientifiques en Afrique et à Madagascar au XIXe siècle et au début du XXe siècle qui permirent de répertorier de nombreux spécimens et d'obtenir une classification plus fournie.
82
+
83
+ En 1843 Fitzinger définit le genre Bradypodion, en 1865 Gray créa le nouveau genre Brookesia et Günther créa le genre Rhampholeon en 1874.
84
+
85
+ Ce dernier, avec Boulenger, créa en 1887 la première classification reposant sur des critères morphologiques :
86
+
87
+ Dans les années 1960 à 1980, Hillenius et Klaver proposèrent une classification plus complexe, où les caméléons du genre Chamaeleo furent séparés selon leur répartition géographique et d'autres critères morphologiques. Ceci fut poursuivi par Klaver et Böhme en 1986 en incluant des données anatomiques plus précises (lobes pulmonaires, os, détails des hémipénis), conduisant à la création de deux sous-familles, les Caméléoninés et les Brookésiinés (faux caméléons).
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+ De l'aveu même de ces zoologistes cette classification possède quelques failles, mais elle reste très utilisée par des chercheurs de terrain. Certains, surtout en Amérique (dont la CITES) continuent à utiliser une classification plus ancienne, ce qui est source de confusion entre les publications.
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+ Plus récemment de nouveaux genres ont été décrits : Kinyongia (Tilbury, Tolley & Branch, 2006), Nadzikambia (Tilbury, Tolley & Branch, 2006) et Rieppeleon (Matthee, Tilbury & Townsend, 2004), sans qu'ils soient encore reconnus largement.
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+ Brookesia micra sur une tête d'allumette
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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+ Dans la mythologie zouloue, le caméléon est présenté comme le messager de l'immortalité. Il est ainsi dit qu'un caméléon nommé Unwabu aurait été envoyé par les Dieux pour apporter l'immortalité aux hommes mais que, prenant tout son temps lors de son voyage, il se fait dépasser par Intulu le lézard qui leur apporte la mortalité à jamais.[réf. nécessaire]
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+ On rencontre de nombreux caméléons en terrariophilie. Ils sont généralement considérés comme délicats voire difficiles à maintenir, et ce pour plusieurs raisons :
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+ Malgré tout certaines espèces sont considérées comme accessibles et se rencontrent en terrariophilie, en particulier Furcifer pardalis et Chamaeleo calyptratus.
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+ La législation qui les concerne est très variable. Certaines espèces ne sont pas ou peu protégées, d'autres sont soumises à CITES, d'autres enfin sont intégralement protégées (Chamaeleo chamaeleon par exemple, en tout cas dans la plupart des pays).
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+ À noter que pour la France la législation impose désormais la possession d'un certificat de capacité pour élever la quasi-totalité des espèces de caméléon. Seules trois espèces n'y sont pas soumises : Furcifer pardalis, Chamaeleo calyptratus et Trioceros jacksonii.
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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fr/81.html.txt ADDED
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ A ou Å est un nom de lieu notamment porté par :
fr/810.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,277 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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+ République du Cameroun
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+ (en) Republic of Cameroon
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+ 3° 52′ N, 11° 31′ E
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+ modifier
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+ Le Cameroun (/ka.mə.ʁun/ ou /kam.ʁun/), en forme longue la république du Cameroun (en anglais : Cameroon et Republic of Cameroon), est un pays d'Afrique centrale, situé entre le Nigéria au nord-nord-ouest, le Tchad au nord-nord-est, la République centrafricaine à l'est, la république du Congo au sud-est, le Gabon au sud, la Guinée équatoriale au sud-ouest et le golfe de Guinée au sud-ouest. Les langues officielles sont le français et l'anglais pour un pays qui compte une multitude de langues locales.
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+
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+ Avant la période coloniale, les habitants ne forment pas un seul groupe homogène et présentent plusieurs formes d'organisations sociales allant de royaumes structurés à des ethnies nomades. Aux anciens royaumes (Bamoun, Bodjongo, Adamaoua, Garoua) succède au XIXe siècle la colonie allemande qui place le Cameroun sous protectorat. À l'issue de la Première Guerre mondiale, le Cameroun est placé sous la tutelle de la Société des Nations et confié à l'administration de la France pour sa partie orientale et du Royaume-Uni pour sa partie occidentale. L'ancien mandat de l'ONU sous administration française accède à l'indépendance sous l’appellation de république du Cameroun le 1er janvier 1960. Il est rejoint par la Cameroun du Sud (partie du territoire sous administration britannique) en octobre 1961 pour former la république fédérale du Cameroun qui, le 20 mai 1972, est renommée république unie du Cameroun, puis république du Cameroun en 1984. Comme pour la plupart des États d’Afrique, les frontières actuelles du pays résultent de la colonisation européenne qui a séparé des mêmes ethnies telles que les Fang-Beti qui se trouvent au Cameroun et au Gabon.
12
+
13
+ Le Cameroun est aujourd'hui membre de droit de l'Organisation internationale de la francophonie, du Commonwealth ainsi que de l'Organisation de la coopération islamique.
14
+
15
+ Le Cameroun est surnommé « l'Afrique en miniature »[4] en raison de sa diversité climatologique, minière, géographique, humaine, linguistique et culturelle. L'ouest du pays présente une importante chaîne volcanique dominée par le mont Cameroun.
16
+
17
+ Les premiers habitants du Cameroun sont probablement les chasseurs-cueilleurs Baka, des nomades Pygmées. Mais, dès le Ier millénaire av. J.-C., se développent des sociétés sédentaires d'agriculteurs-éleveurs, peut-être venus du Sahara alors en voie de désertification et les Baka sont repoussés dans les forêts des provinces du sud et de l'est où on les trouve encore. Parmi les sédentaires, ceux du sud-ouest de l'actuel Cameroun et du sud-est du Nigéria sont les plus anciennement attestés comme utilisant des langues bantoues. Ces langues se sont ensuite répandues à travers la majeure partie de l'Afrique subsaharienne occidentale, jusqu'en Afrique du Sud, probablement en même temps que l'agriculture[5]. La première allusion historique des côtes camerounaises se trouve dans le récit dit Périple d'Hannon, dans un texte grec très discuté. Au Ve siècle av. J.-C., ce carthaginois atteint le mont Cameroun qu'il baptise le Char des Dieux. Mais ce texte est controversé pour sa traduction approximative depuis le phénicien et surtout parce qu'il n'y a pas de preuve archéologique que les Carthaginois soient allés au sud d'Essaouira[6].
18
+
19
+ En revanche, on a la certitude que, en 1472, les marins Portugais du navigateur Fernando Pó sont entrés dans l'estuaire du Wouri, s'extasiant de l'abondance des crevettes dans le cours d’eau qu'ils appellent aussitôt Rio dos Camarões (rivière des crevettes). Les marins anglais adoptent ce nom en l'anglicisant (Cameroons), d'où le nom actuel de Cameroun.
20
+
21
+ Après les Portugais viennent les Néerlandais puis les Allemands. Par les contacts avec les Européens et les Sahéliens (royaume du Kanem-Bornou) débutent des échanges commerciaux réguliers. Le développement de la traite négrière, soit occidentale, soit orientale, la diffusion du christianisme par le sud et de l'islam par le nord, changent profondément les sociétés du Cameroun, favorisant les groupes structurés ayant adopté une religion monothéiste et capables de se procurer des armes à feu, au détriment de l'organisation politique antérieure (comme le royaume Bamoun).
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23
+ Dans l'optique de protéger leurs intérêts commerciaux, les Allemands établissent le 5 juillet 1884[7] leur protectorat du nom de Kamerun. L'Allemagne est en particulier intéressée par le potentiel agricole du Cameroun et confie à de grandes firmes le soin de l'exploiter et de l'exporter. Le chancelier Otto von Bismarck définit l'ordre des priorités comme suit : le marchand d'abord, le soldat ensuite. C'est en effet sous l'influence de l'homme d'affaires Adolph Woermann, dont la compagnie implante une maison de commerce à Douala, que Bismarck, d'abord sceptique sur l'intérêt du projet colonial, se laisse convaincre. De grandes compagnies commerciales allemandes et compagnies concessionnaires s'implantent massivement dans la colonie. Laissant les grandes compagnies imposer leur ordre, l'administration se contente de les épauler, de les protéger, et d'éliminer les rébellions indigènes[8].
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+ Afin d'assurer l'essor économique du protectorat, les Allemands se lancent dans des travaux importants : construction de routes et de la première ligne de chemin de fer, démarrage des travaux du port de Douala, édification d'écoles et d'hôpitaux, création de grandes plantations (cacaoyers, bananiers, caféiers, hévéas, palmiers à huile...). Mais les populations locales sont, pour la plupart, soumises au travail forcé et aux châtiments corporels. Quant aux Baka, ils sont piégés et étudiés comme des animaux ; certains sont emmenés en Allemagne pour être montrés, en cage, dans les expositions coloniales[9].
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+ En 1918, les Allemands perdent leur colonie en raison de leur défaite lors de la Première Guerre mondiale ; la Société des Nations confie alors la majeure partie du pays à la France et deux poches occidentales limitrophes du Nigeria (colonie britannique) au Royaume-Uni. Pendant les vingt premières années, la France s'emploie notamment à liquider les rébellions de populations Kirdis dans le nord du Cameroun. Si la pacification de cette région s'accompagne de massacres et de pillages récurrents, la France, à la différence de l'Allemagne, pratique aussi une politique d'assimilation à l'instar de ce qui se passe dans ses autres colonies[8]. Le Royaume-Uni applique le régime de l'indirect rule.
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+ Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le mouvement de l'UPC (Union des populations du Cameroun), dirigé par Ruben Um Nyobe, revendique l'indépendance et la réunification avant d'être interdit puis réprimé par les Français en pays Bassa et en pays Bamilékés (« guerre bamiléké »). L'indépendance de la zone française est proclamée le 1er janvier 1960, le Cameroun devenant la première des 18 colonies africaines à accéder à l'indépendance en 1960[10]. La réunification a lieu l'année suivante avec la partie sud de la zone britannique (Cameroun du Sud), la partie nord (Northern Cameroons) ayant opté pour l'union avec le Nigeria. Cette indépendance reste pourtant largement théorique puisque des « conseillers » français sont chargés d'assister chaque ministre et disposent de la réalité du pouvoir. Le gouvernement gaulliste préserve son ascendant sur le pays à travers la signature « d'accords de coopération » touchant à tous les secteurs de la souveraineté du Cameroun. Ainsi, dans le domaine monétaire, le Cameroun conserve le franc CFA et confie sa politique monétaire à son ancienne puissance tutrice. Toutes les ressources stratégiques sont exploitées par la France et des troupes sont maintenues dans le pays[8].
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+ Il s'ensuit une période de violente répression contre le mouvement de l'UPC, et l'ALNK, son « Armée de libération nationale du Kamerun », par le nouveau gouvernement avec l'assistance de la France, qui dure jusqu'à la fin des années 1960[11]. D'après l'ouvrage Kamerun ! Une guerre cachée aux origines de la Françafrique[8], ce sont des officiers français qui, au cours des années 1960, dirigent clandestinement les opérations de répression menée par l'armée camerounaise contre les derniers bastions de l'insurrection « upéciste », essentiellement dans l'ouest du pays. Tortures, regroupement et déplacement de force des populations, exécutions extrajudiciaires, guerre psychologique, villages rasés ou bombardés au napalm[12], les méthodes employées sont peu à peu transmises par les militaires français à leurs homologues camerounais, notamment au sein de l'École militaire interarmes du Cameroun (EMIA), dirigée au cours de cette période par des officiers français formés à la doctrine de la guerre révolutionnaire (DGR). Le 20 mai 1972, un référendum conduit à un État unitaire et met fin au fédéralisme.
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+ Le Premier ministre Paul Biya devient président de la République le 6 novembre 1982, après la démission du président Ahidjo. Le 6 avril 1984, il échappe à une tentative de coup d’État perpétrée par des membres de la Garde présidentielle. Plusieurs des putschistes sont arrêtés et quelques-uns exécutés. De nombreuses autres personnalités sont également interpellées et emprisonnées à cet effet. Associé au coup d’État manqué, l’ancien président Ahidjo sera condamné à mort par contumace puis gracié plus tard par le président Biya. La répression vise particulièrement les régions du Nord, où des centaines de personnes sont tuées. Paul Biya reprend dès lors en main le parti unique, qu'il rebaptise Rassemblement démocratique du peuple camerounais[13].
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+ Seul candidat, il est élu président en 1984 et 1988. Il adopte un plan d’ajustement structurel qui lui est présenté par le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale : privatisation, ouverture à la concurrence, réduction des dépenses sociales, etc. Les salaires des fonctionnaires sont réduits de 60 %, le secteur informel augmenté très significativement, mais les classes dirigeantes ne sont pas affectées par ce programme. Au début des années 1990, à la suite d'opérations de désobéissance civile, baptisées « Villes mortes », et d'émeutes, il accélère la mise en œuvre du multipartisme. Il supprime la législation « contre-subversive » instaurée par son prédécesseur, restaurant ainsi la liberté d’association, et permet à une presse indépendante de commencer à paraître. Cette démocratisation à ses limites : le gouvernement continue d'avoir recours aux fraudes électorales et instrumentalise les appareils judiciaire et policier contre l'opposition[14].
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+ À la fin des années 1990, les « compagnies juniors » canadiennes, investies dans plus de 8 000 propriétés minières, dans plus de 100 pays, pour la plupart encore à l'état de projet[15] multiplient les contrats avec des pays africains parmi lesquels le Cameroun, où Mega Uranium a des concessions sur 4 654 km2 [16]. L'ambassadeur américain au Cameroun, Niels Marquardt organise le voyage du premier ministre Ephraïm Inoni à l’été 2007 aux États-Unis, au cours duquel la délégation camerounaise est orientée vers des sociétés minières canadiennes, américaines, anglaises et australiennes[17].
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+ Le régime de Paul Biya est proche du gouvernement français, qui lui livre des armes et forme ses forces de répression. La France est le premier investisseur étranger, devant les États-Unis. Cent cinq filiales françaises sont implantées dans tous les secteurs-clés (pétrole, bois, bâtiment, téléphonie mobile, transport, banque, assurance, etc.). En février 2008, des émeutes éclatent, réclamant la baisse des prix et le départ de Paul Biya. Les manifestants sont sévèrement réprimés : une centaine de morts, des milliers d’arrestations[14].
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+ Fin 2016, un mouvement séparatiste initie un conflit dans les deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Le 1er octobre 2017, Sisiku Julius Ayuk Tabe déclare symboliquement l'indépendance de la république d'Ambazonie sur le territoire de ces deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, déclenchant une répression par les forces de l'ordre se soldant par des morts, des blessés, des émeutes, barricades, manifestations, couvre-feu, etc[18]. Paul Biya est réélu pour un septième mandat en 2018, dans un scrutin dont la régularité est contestée par l'opposition[19]. Il lance un «grand dialogue national». Aucune avancée décisive n'en ressort sur la crise dans les régions anglophones. Paul Biya fait libérer des détenus, mais les leaders du mouvement restent en prison[20].
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+ Le Cameroun est une république de type présidentiel. Le pouvoir est concentré entre les mains du président de la République reconnu par la constitution comme celui qui « définit la politique de la nation » (Titre II, Chapitre 1, article 5, alinéa 2[21]).
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+ Le pouvoir législatif est exercé par deux chambres, une Assemblée nationale (où on compte 180 députés) et un Sénat (composé de 100 sénateurs), le Sénat est mis en place depuis le 14 mai 2013.
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+ On désigne souvent le régime comme étant une « démocrature » dans la mesure où le système politique du Cameroun s'apparente plus à une démocratie procédurale ; derrière les institutions au fonctionnement a priori démocratique, la réalité de l'exercice du pouvoir est celle d'une dictature qui réprime avec force toute velléité de contestation politique ou sociale. Les incarcérations de journalistes, écrivains, syndicalistes et activistes sont fréquentes[14].
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+ Le 10 avril 2008, l'Assemblée nationale adopte le projet de loi sur la révision constitutionnelle avec 157 voix pour, 5 contre et 15 non votants. Ce projet adopté est très critiqué[22] par les partis politiques de l'opposition puisqu'il permet à Paul Biya de prétendre à un quatrième mandat à la fin de son mandat en 2011.
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+ Le 9 octobre 2011, Paul Biya est réélu à travers des élections présidentielles au premier tour de scrutin et avec 77,99 % des voix. Le 9 décembre 2011, il y a un nouveau gouvernement avec à sa tête le premier ministre Philémon Yang, qui se succède à lui-même. Le 4 janvier 2019, Joseph Dion Ngute est nommé Premier ministre[23].
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+ Sur tout le territoire, les chefs traditionnels conservent un réel pouvoir et sont consultés par les autorités centrales. Outre les codes juridiques modernes émanant des législations internationales, la réglementation juridique s'appuie sur le droit coutumier qui permet aux Camerounais de maintenir leurs cultures originelles. Il n'est pas rare que les fils des dynasties royales, des lamibé ou des sultans, exercent des responsabilités ministérielles à Yaoundé.
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+ Le Cameroun est également membre de l'Assemblée parlementaire de la francophonie. L'extrait du projet de loi no 962/PPJL/AN adopté par l'Assemblée nationale et punissant de peine de mort qui ose s'opposer au régime par manifestation de quelque type que ce soit, classe le Cameroun dans un gouvernement de type dictatorial.
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+ Le Cameroun est peuplé par 280 ethnies dont quelques grands ensembles (Sémites, Hamites, Bantous, Semi-Bantous et Soudanais) et de nombreux métissages.
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+ Sur le plan administratif, le Cameroun compte aujourd'hui dix régions elles-mêmes divisées en 58 départements. Les départements sont divisés en arrondissements. Les régions sont créées à la suite d'un décret présidentiel le 12 novembre 2008. Jusque-là on avait affaire aux « provinces » ou « districts »[24].
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+ Le Cameroun est un pays du golfe de Guinée, sur la façade occidentale de l'Afrique. Il possède 590 km[26] de côtes très découpées le long de l'océan Atlantique. Très étendu en latitude (1 200 km du nord au sud), le pays a schématiquement la forme d'un triangle dont la base longe le 2e degré de latitude nord, tandis que le sommet, riverain du lac Tchad, atteint le 13e parallèle. Le Cameroun est entouré des pays et étendues d'eau suivants :
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+ Par sa superficie de 475 442 km2 — 465 400 km2 de surface terrestre[26] — et sa population d'environ 19 598 889 habitants en 2010, le Cameroun est un pays de taille moyenne en Afrique.
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+ Le pays se situe entre la bordure méridionale du Sahara et la limite septentrionale de la forêt équatoriale du bassin du Congo au sud. L'ouest du pays est dominé par les Hauts-Plateaux, et comprend le massif le plus haut de toute l'Afrique de l'Ouest : le mont Cameroun, qui culmine à 4 070[27] mètres ; c'est le neuvième sommet du continent africain. L'est du pays est recouvert dans sa très grande majorité d'une forêt équatoriale encore bien conservée. Le long de ses 590 km de côtes, on compte quelques cités balnéaires : Kribi, et Limbé près du mont Cameroun.
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+ Le Cameroun partage ses frontières avec six pays limitrophes, dont 1 690 km avec le Nigeria, 1 094 km avec le Tchad, 797 km avec la République centrafricaine, 523 km avec la république du Congo, 298 km avec le Gabon et 189 km avec la Guinée équatoriale.
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+ Le relief est extrêmement varié et les études géologiques et géomorphologiques rendent compte que la barrière orographique de l’Adamaoua sépare le Cameroun « humide » du Cameroun « sec »[28].
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+ Les basses terres sont composées de la cuvette de Mamfé (Sud-Ouest), de la cuvette de la Bénoué et de la plaine du Nord.
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+ Les plateaux camerounais comptent le Sud camerounais, avec une altitude moyenne de 650 m, et l'Adamaoua — le château d'eau du Cameroun — dont l'altitude moyenne est de 1 000 m[29] mais qui s'élève jusqu'à 2 650 m[30].
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+ Les hautes terres de l'Ouest sont un bloc du socle soulevé et recouvert d'épanchements basaltiques, disposé en un arc de cercle appelé la dorsale camerounaise. Les sommets vont de 1 500 à 4 000 m. Les massifs les plus connus sont les monts Mandara (Extrême-Nord), Alantika (Nord), et les volcans encore en activité d'Oku (Nord-Ouest) et du mont Cameroun (Sud-Ouest) qui est, à 4 095 m d'altitude, le point culminant de l'ouest de l'Afrique.
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+ Le domaine équatorial se caractérise par des précipitations abondantes, des températures élevées et stables et une végétation se dégradant au fur et à mesure qu'on s'éloigne de l'équateur. On distingue les plateaux du Centre et du Sud avec quatre saisons bien tranchées : petite saison de pluie (de mars à juin), petite saison sèche (juillet et août), saison de pluie (de septembre à novembre), grande saison sèche (décembre à février), et la zone occidentale (Littoral, montagnes du Sud-Ouest et hauts plateaux de l'Ouest) avec ses pluies surabondantes qui tombent pendant neuf mois d'affilée de mars à novembre.
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+ Le domaine tropical se distingue par des températures élevées et des pluies peu abondantes, de type soit soudanien (une saison pluvieuse de mai à octobre, une saison sèche de novembre à avril), soit sahélien, marqué par des pluies très irrégulières, mais absentes de décembre à mars. Les températures les plus basses sont de 17 à 18 °C et les plus élevées de 30 à 32 °C.
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+ La végétation camerounaise est diversifiée et peut être divisée en deux grandes zones : la zone tropicale et la zone équatoriale[31]. Elle souffre d'une importante déforestation, ayant conduit à un appauvrissement de la biodiversité et à d'importantes émissions de gaz à effet de serre.
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+ La zone tropicale est en grande partie couverte de savane. On y trouve :
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+ La végétation de la zone équatoriale camerounaise est d'un vert luxuriant et composée de :
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+ Plus de la moitié des espèces de mammifères sont amputées d'au moins 70 % de leurs effectifs, notamment à cause de la chasse[33].
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+ La géologie du Cameroun présente de forts contrastes pétrographiques et structurels répartis sur quatre grands ensembles géologiques majeurs :
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+ De 1965 à 1985, le Cameroun connaît une croissance soutenue (plus de 15 % par an en moyenne), portée par les prix des matières premières, et est longtemps parmi les pays les plus prospères du continent africain. La situation économique s'est ensuite fortement dégradée jusqu'à la dévaluation, en janvier 1994 du franc CFA, précédée par une diminution drastique des salaires de l'ordre de 70 %. Après une décennie de récession caractérisée par une forte baisse du PIB (-30 % entre 1985 et 1993) et une chute de 40 % de la consommation par habitant, le Cameroun renoue avec la croissance économique depuis 1994. Son PIB (environ 42,750 milliards de dollars américains en 2009, soit 2 300 dollars américains par habitant en PPA) représente aujourd’hui la moitié de celui de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC), ce qui lui confère une place importante au niveau régional.
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+ Pour ce qui est des importations, les principaux partenaires économiques du Cameroun sont la France (19,1 %), la Chine (13,3 %), le Nigeria (12,4 %). Pour les exportations, ce sont l'Espagne (15,1 %), les Pays-Bas (12,8 %), la Chine (9,4 %), l'Italie (9,3 %), la France (6,5 %) et les États-Unis (6,4 %), en 2010[2]. La dette publique constitue 14,3 % du PIB (2009), tandis que la dette extérieure est d'environ 2 929 milliards de dollars américains (estimation 2009)[2].
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+ Le Cameroun devient un pays producteur de pétrole en 1977. Prétendant vouloir faire des réserves pour les temps difficiles, les autorités gèrent les recettes pétrolières « hors budget » dans la plus totale opacité (les fonds sont placés sur des comptes parisiens, suisses et new-yorkais). Plusieurs milliards de dollars sont ainsi détournés au bénéfice de compagnies pétrolières et de responsables du régime. L'influence de la France et de ses 9 000 ressortissants au Cameroun reste considérable. La revue African Affairs note au début des années 1980 qu'ils continuent à dominer presque tous les secteurs clés de l'économie, à peu près comme ils le faisaient avant l'indépendance. Les ressortissants français contrôlent 55 % du secteur moderne de l'économie camerounaise et leur contrôle sur le système bancaire est total[8].
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+ Le pays dispose de ressources naturelles agricoles (bananes, cacao, café, coton, miel), forestières, minières (bauxite, fer, cobalt, nickel, manganèse, diamant, marbre) et pétrolières ; les compagnies minières junior de Vancouver ou de Toronto jugent qu'il « sera un pays minier de grande ampleur dans les années à venir »[34][source insuffisante]. La population active se répartit en 2010 entre secteurs primaire (19,7 %), industriel (31,4 %) et tertiaire (48,9 %)[2]. La filière coton a pris de l'ampleur[35][source insuffisante], même si sur le marché mondial, le cours de la livre de la fibre, est en 2015 autour de 0,70 dollar américain, relativement bas comparé au pic des 2 dollars américains la livre qu'il a atteint en 2011[35]. Le pays est à la cinquième place du palmarès des sept premiers producteurs africains de coton au milieu des années 2010.
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+ Soixante-quinze pour cent de la main-d'œuvre urbaine travaille dans le secteur informel et six ménages sur dix tirent au moins une partie de leurs revenus de ce secteur informel. Cette importance du secteur informel a tendance à croître de plus en plus depuis la crise économique. Il permet de remédier partiellement au problème du chômage (20 % de la population en 1995, 30 % en 2003). En 2011, le taux de chômage a dégringolé et est estimé à 13,1 %[2].
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+ Le Cameroun possède 50 000 km de routes, dont 6 000 bitumées.
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+ Le réseau ferroviaire totalise 1 020 km de voies ferrées avec la ligne du transcamerounais géré par la société Camrail.
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+ Trois grands ports sont actifs, à commencer par le Port autonome de Douala. Les ports de Limbé et Kribi sont en grande partie financés par la Banque d'investissement chinoise et ont vocation à devenir des ports en eau profonde pour abriter les navires avec de plus grands tirants d'eau que ceux accédant aujourd'hui à Douala. Le Cameroun compte plusieurs ports dont les plus importants sont ceux de Douala et de Limbé. Il possède aussi un port fluvial saisonnier à Garoua (sur la rivière Bénoué). Le port en eaux profondes à Kribi est en fonction depuis 2016.
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+ Le Cameroun dispose de quatre aéroports internationaux (Douala, Yaoundé-Nsimalen, Garoua et Maroua Salak) et une dizaine d'aéroports secondaires. En 2008, la compagnie nationale aérienne Cameroon Airlines fait faillite. Son successeur, Camair-Co, effectue son premier vol le 28 mars 2011. Il existe quelques compagnies privées de taille modeste dont la flotte se limite à un ou deux porteurs de moins de 50 places desservant essentiellement l'intérieur du pays.
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+ On retrouve la pratique de la corruption dans les plus hauts niveaux de l'État jusqu'au fonctionnaire au bas de l'échelle. La corruption quotidienne est qualifiée de nombreux noms : « tchoko », « bière », « taxi », « carburant », « motivation » et d'autres. Malgré son potentiel naturel, minéral et humain énorme, le Cameroun souffre encore aujourd’hui de plusieurs maux qui empêchent un véritable décollage économique : la corruption, une production énergétique déficitaire par rapport à la demande, des finances publiques insuffisamment épurées, une attractivité pour des investissements de capitaux privés et étrangers en retrait par rapport à d'autres pays, une lourdeur administrative souvent handicapante. À cela s'ajoute une inadéquation entre la formation des jeunes et les besoins du marché de l'emploi qui aggrave le chômage, et l'ampleur du secteur informel.
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+ La population du Cameroun est estimée en 2015 à 20 000 000 habitants. Lors de l'indépendance du pays, en 1960, le Cameroun comptait un peu plus de 5 000 000 habitants.
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+ En 2001, 6 villes dépassent le seuil des 200 000 habitants : Douala (la capitale économique, 1,5 million d'habitants en 2001), Yaoundé (la capitale politique et siège des institutions, environ 1,25 million d'habitants en 2001), Garoua (environ 357 000 habitants en 2001), Bamenda (environ 316 000 habitants en 2001), Maroua (environ 272 000 habitants en 2001) et Bafoussam (environ 242 000 habitants en 2001).
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+ Cependant, les estimations démographiques varient selon les sources. Selon le quotidien gouvernemental Cameroon Tribune (en se basant sur les dossiers spéciaux hebdomadaires dans une ville du pays au cours des années 2008 et 2009), les dix agglomérations les plus peuplées sont : Douala (2,2 millions d'habitants), Yaoundé (1,7 million), Garoua (600 000), Bafoussam (400 000), Nkongsamba (300 000), Bamenda (280 000), Édéa (250 000), Kribi (220 000), Maroua (220 000) et Ngaoundéré (200 000). Le Cameroun compte au total une vingtaine de villes ayant au moins 50 000 habitants.
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+ Selon les résultats du dernier recensement[36], le Cameroun compte toujours un peu plus de femmes (50,6 %) que d’hommes (49,4 %). La moitié de la population a moins de 17,7 ans et le poids démographique des moins de 15 ans se situe à 43,6 %. Les personnes âgées de plus de 60 ans ne représentent que 5,5 % de la population totale[36].
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+ Malgré une démographie urbaine en constante croissance, une majorité (de 55 % à 65 % selon les estimations) de la population demeure en zone rurale.
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+ Les provinces les plus densément peuplées (plus de 100 hab./km2) sont les provinces de l'Ouest, du Littoral, de l'Extrême-Nord et du Nord-Ouest. Par contre, les provinces de l'Adamoua, de l'Est et du Sud sont très faiblement peuplées (moins de 15 habitants par km2).
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+ En fonction de l’importance numérique de l’effectif de leur population, les régions du Cameroun peuvent être classées en 3 catégories :
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+ Le PNUD classe le Cameroun au 153e rang au niveau mondial sur 188 pays en 2014[37], avec un Indice de développement humain (IDH) égal à 0,512. Ce dernier classement est établi sur les données socio-économiques telles que l'éducation, la santé ou encore le revenu par habitant. Il donne une estimation du niveau de vie général d'un pays. Pour le Cameroun, il s'est amélioré entre 1980 et 2014, passant de 0,405 à 0,512.
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+ Selon le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), l'indicateur de pauvreté humaine au Cameroun en l'an 2004 est de 35,6 % de la population totale. La pauvreté est beaucoup plus présente dans les campagnes (70 %), tandis que la pauvreté urbaine touche près de 2 millions de personnes, essentiellement à Yaoundé et à Douala. La moitié des ménages n'est pas raccordée au réseau électrique et le tiers n'a pas accès à l'eau potable[39]. L'assainissement des villes, assuré par la société Hysacam (Hygiène et salubrité du Cameroun), n'est pas encore suffisant pour éradiquer des maladies telles que le paludisme, le choléra et autres. Ceci est dû aux ressources financières qui s'avèrent limitées, mais aussi et surtout aux mentalités rétrogrades des populations qui peinent à coopérer avec les autorités pour l'évolution de la salubrité dans les quartiers. Toutefois, on observe une amélioration du système collectif d'assainissement et des conditions d'hygiène des familles. En outre, on assiste au développement de l'insécurité et de la délinquance des enfants de la rue. Le taux de sous-emplois quant à lui dépasse le seuil des 35 % dans les grandes villes, ce qui pousse plusieurs personnes à se rabattre sur des petits boulots.
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129
+ Le système de santé camerounais se situe encore à un niveau bas. D'après l'OMS, il y a un médecin pour 10 400 habitants. On remarque aussi une répartition inégale des services médicaux dans le pays, et ce sont les zones enclavées du Grand Nord et de l'Est du pays qui en pâtissent le plus.
130
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131
+ En 2009, on estime à 610 000 cas déclarés de VIH et de SIDA. On constate environ 37 000 décès à la suite de ces maladies[40][source insuffisante].
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133
+ Le système éducatif comporte trois types d'enseignements : enseignement de base, enseignement secondaire et enseignement supérieur. La particularité du système éducatif est le bilinguisme, en effet, on peut étudier en français et en anglais et obtenir des diplômes équivalents. L'éducation est encadrée par deux principaux types d'enseignement :
134
+
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+ On dénombre des centaines d'établissements d'enseignement maternel, primaire, secondaire. Dans les grands centres urbains, l'alphabétisation est presque universelle alors que certaines régions du Cameroun, notamment la zone septentrionale, souffrent encore d'une sous-alphabétisation, ce qui n'empêche pas le pays d'afficher un taux d'alphabétisation d'environ 80 % selon l'UNICEF (un des taux les plus élevés du continent africain) ou de 70 % selon CIA World factbook. Cependant, le pays doit faire face à une pénurie d'enseignants, pas souvent bien formés ou alors démotivés par une très modeste rémunération.
136
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137
+ L'entrée à l'école maternelle se fait en général à l'âge de trois ans. Le cycle maternel et primaire dure 8 ans, aboutissant à l'obtention d'un CEP (certificat d'études primaires).
138
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139
+ L'accès au cycle secondaire se fait généralement par le biais d'un concours dit d'entrée en classe de 6e. Il est à noter qu'au Cameroun, le terme « lycée » désigne un établissement public, tandis que le qualificatif « collège » est attribué à un établissement privé. Le cycle secondaire dure 7 ans et il est sanctionné dans son cours par trois diplômes : le BEPC (brevet d'études du premier cycle) délivré après avoir accompli les quatre premières années, le Probatoire (niveau Première) et le Baccalauréat (niveau Terminale), ouvrant l'accès aux études universitaires.
140
+
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+ En moyenne, dans les écoles primaires et secondaires, les heures de cours vont du lundi au vendredi de 7 h 30 à 16 h 30, avec une pause d'une heure à midi, à l'exception du mercredi où les cours s'arrêtent à 12 h 30. Dans plusieurs établissements, des cours sont aussi dispensés le samedi matin, selon le niveau d'études (généralement les classes d'examen).
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+
143
+ La rentrée scolaire a lieu traditionnellement le premier lundi de septembre (sauf si celui-ci est le 1er septembre). L'année scolaire, à cheval sur deux années civiles, est divisée en trois trimestres d'inégale longueur : le 1er allant de septembre à décembre, le 2e de janvier à mars et le 3e d'avril à mai. Les épreuves des examens officiels (CEP, BEPC, Probatoire, Baccalauréat) se déroulent au mois de juin, en une seule session (il n'y a pas de session de rattrapage et l'oral au Baccalauréat a été annulé en 1993), à l'exception des épreuves sportives qui se tiennent souvent en mai.
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+
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+ Le Cameroun compte huit universités d'État (Yaoundé I, Ngoa Ekélé), Yaoundé II (Soa), Douala, Buéa, Dschang, Ngaoundéré, Bamenda, Maroua), une dizaine d'universités privées (dont l'université catholique d'Afrique centrale située à Yaoundé, l'université des Montagnes à Bangangté, l'université adventiste de Nanga-Eboko) et une cinquantaine d'instituts universitaires parapublics et privés répartis dans l'ensemble du territoire. En 2008, on dénombre plus de 140 000 étudiants. La rentrée universitaire a lieu traditionnellement en octobre.
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+ Le Cameroun compte une douzaine de journaux quotidiens. Les plus connus sont le Cameroon Tribune (quotidien gouvernemental bilingue), La Nouvelle Expression, Mutations, Le Jour, Le Messager, Le Quotidien de l'économie. On dénombre aussi des hebdomadaires comme Repères, Diapason, Intégration, Nyanga, Situation, Le Popoli (journal humoristique), La Météo, La Nouvelle, Kalara, ou encore le bi-hebdomadaire économique, EcoMatin. Selon les données de 2013, le Cameroun compte près de 644 journaux[41].
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+ Le paysage audiovisuel s'est considérablement diversifié depuis l'ouverture aux médias privés au début des années 2000. La principale chaîne de télévision publique, la Cameroon Radio Television (CRTV), voit le jour en 1985 et est basée à Yaoundé, avec une station dans chacune des dix régions du pays. Les principales chaînes de télévision privées (STV1 et 2, Canal 2 International, Equinoxe TV, Samba TV, Vision 4, Ariane TV, Afrique media, LTM International, New TV…) sont basées à Douala et Yaoundé. Depuis les années 2000[42], les chaînes de télévision implantées au Cameroun initient des débats télévisés[42]. Les plus en vue étant les débats télévisés du dimanche au cours desquels des acteurs socio-politiques, journalistes, universitaires, membres de la société civile sont régulièrement invités pour discuter des sujets d'actualité de la semaine. De tels dispositifs, malgré de nombreux manquements au niveau de l'organisation, contribuent indéniablement à l'émergence d'un espace public[42] au Cameroun.
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+ De nombreuses radios locales (RTS 1, Sweet FM[Laquelle ?], Radio Véritas, FM 94, Youth Radio, Radio balafon, FM 105, Poala FM, Mount Cameroon FM, Radio Campus, Radio Bonne Nouvelle, Satelite FM, Radio Vénus, Sky Radio[Laquelle ?], Radio Environnement, Radio Reine, Afrik2, Il est Écrit…) émettent sur l'ensemble du territoire. Quelques grands réseaux radiophoniques internationaux sont captés comme RFI, BBC, Africa Radio, Medi 1 radio ou Radio Vatican. Il y a quelque temps[Quand ?], une véritable révolution s'est produite dans le paysage avec la mise en place de la première radio spécialisée dans le sport, RSI (Radio Sport Info), dont le promoteur Martin Camus MIMB, est un journaliste réputé dans le domaine. Ce qui nous offre un paysage diversifié et très dense.[réf. nécessaire]
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+ Le Cameroun est connu à l'international, notamment grâce à son équipe de football : les Lions Indomptables, et ses joueurs internationaux évoluant dans des clubs mythiques. Le plus célèbre, Samuel Eto'o, a remporté le titre de joueur africain de l'année à 4 reprises entre 2003 et 2010.
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+ Parmi la diversité des disciplines sportives pratiquées sur le territoire, le football est certainement la plus populaire.
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+ Le palmarès du Cameroun aux jeux olympiques est constitué de deux médailles d'or en athlétisme, deux médailles en boxe et une en football (2000)[43].
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+ Les sports collectifs, tels que le basket-ball, le volley-ball et le handball, voient leurs qualifications aux compétitions continentales et internationales être de plus en plus fréquentes.
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+ Le Cameroun organise des compétitions nationales, telles que le Tour cycliste du Cameroun et la Course de l'espoir (ascension du Mont Cameroun), ainsi que des compétitions continentales (Afrobasket féminin 2015, CAN féminine 2016).
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+
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+ La culture camerounaise est caractérisée par une très grande diversité ethnique, linguistique, religieuse et culinaire liée à son histoire et sa géographie. Cette diversité permet le développement d'une créativité d'une grande richesse dans tous les domaines artistiques.
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+ Différents groupes socioculturels sont représentés au sein de la population camerounaise. À l'image de ses milieux naturels contrastés, le Cameroun est d'une grande diversité humaine. Trois grands ensembles peuvent être identifiés :
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+ On recense au Cameroun 309[45] langues, dont le ngumba, le gbaya regroupant plusieurs dialectes : laii (Bétaré-Oya), do'oka (Garoua-Boulaï), yayoué (Meiganga, Ngaoundal, Dir, Tibati), bBodomo, le bamoun, le tikar, le bankon, le tunen, l'eton, l'ewondo, le douala, le bassa, le yabassi, le dibom, le mbang, le ntumu (Vallée-du-Ntem), le bakweri, le boulou, le peul ou foufouldé, le mofu-gudur, le mofu du Nord, le haoussa, le psikye, le guidar, le moundang, le mousgoum, le toupouri, le massa, le guizigua – guiziga du Nord et guiziga du Sud –, les langues bamiléké composées de plusieurs sous-ensembles comme le nufi (à Bafang), le ghomalaʼ (à Bafoussam, Baham, Bahouan, Bamendjou, Pète-Bandjoun, Batié, Bansoa, Bandenkop, Batoufam…), le nuguru, le bafia, le medumba (à Bangangté), le yemba (à Dschang), le ngomba (à Bamesso), le ngiemboon (à Mbouda), et bien d'autres. Contrairement à la majorité des pays africains, le Cameroun n'a donc pas de langue régionale dominante ou commune. Cette variété fait également du Cameroun l'un des 25 pays au monde possédant une « mégadiversité linguistique » avec la 7e place mondiale, mais la 2e en Afrique après le Nigeria[46].
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+ En plus de ces langues, plusieurs langues créoles se sont développées depuis le commencement des explorations européennes modernes et de la colonisation. Cela a entraîné un brassage de populations, et ce, particulièrement depuis le début du XXe siècle. Aujourd'hui encore, la jeunesse urbaine a créé une forme d'argot complexe dit camfranglais (mélange de français, d'anglais, de locutions dialectales camerounaises et de verlan) qui varie selon les villes. Par ailleurs, le pidgin English, proche de sa version nigériane, sert parfois de lingua franca aux commerçants à travers tout le pays (en particulier dans sa moitié Sud). Il tend à se répandre dans la population au travers des productions audiovisuelles nigérianes et à la faveur des relations entre francophones et anglophones du pays. En 2011, une chaîne de télévision privée utilise le pidgin pour ses émissions d'informations.
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+ Les langues officielles sont le français, environ 80 % de la population est francophone et vit dans des subdivisions francophones, et l'anglais, parlé dans deux subdivisions administratives limitrophes du Nigeria.
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+ Ce sont les deux langues de l'administration, de l'enseignement et des médias. Ce bilinguisme au Cameroun est un héritage de la colonisation et permet au Cameroun de faire à la fois partie du monde francophone et anglophone. Le Cameroun constitue ainsi le seul pays bilingue français / anglais d'Afrique jusqu'à ce que le Rwanda ajoute en 2003 l'anglais au français comme langue officielle, et est un des rares pays ayant un tel bilinguisme au monde avec le Canada, les Seychelles, le Vanuatu et Maurice. Malgré tout, le français est largement avantagé dans l'administration et les médias par le fait de la prépondérance démographique / territoriale des francophones. Certains anglophones se plaignent d'ailleurs de discrimination à l'égard de leur langue[47],[48].
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+ Cependant, le bilinguisme est officiellement encouragé par le gouvernement et la plupart des documents officiels lus ou écrits le sont dans les deux langues. L'administration, les représentants des autorités sont tous censés être bilingues, et il est en principe attendu des citoyens camerounais qu'ils puissent communiquer dans les deux langues. La chaîne de télévision publique CRTV émet notamment ses informations dans les deux langues par alternance. Par ailleurs, six des huit universités publiques sont bilingues, dont deux sous régime linguistique anglophone, l'université de Buéa et l'université de Bamenda, et de nombreux lycées et écoles primaires bilingues existent sur l'ensemble du territoire.
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+ Le Cameroun est État laïc mais est un pays membre de l'Organisation de la coopération islamique. Sa population est composée de[49] :
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+ Cathédrale Notre-Dame-des-Victoires de Yaoundé.
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+ Église baptiste à Limbé.
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+ Prière dans une communauté musulmane de Foumban.
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+ Amulette du Grassland.
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+ Initié en pays bamiléké.
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+ Le ndolé.
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+ Le Poulet DG.
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+ bongo'o tjobi et banane plantain.
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+ Mintumba.
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+ Koki (gateau de Niébé).
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+ Okok (ou ikok ou nkumu) mixé et son manioc vapeur.
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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+ Le Cameroun, à l'image de sa diversité ethnique, présente une richissime diversité culinaire dont voici quelques exemples qu'il faut noter :
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+ L'art camerounais est caractérisé par une très grande diversité de style liée à son histoire et sa géographie (diversité des ethnies, des langues, des religions…). Cette diversité culturelle permet le développement d'une grande créativité sur tous les supports de l'art contemporain (art plastique, peinture, sculpture, photographie…) et inspiré par son art traditionnel (masques, statuettes, architecture…).
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+ Habitations du peuple Mousgoum.
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+ Habitations mousgoum à Pouss.
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+ Maison rurale en adobe, dans la région du centre.
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+
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+ Porte de la chefferie de Bafoussam.
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+ Palais des sultans Bamouns.
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+ Sculpture Bamendou.
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+ Reine porteuse de coupe, Bamiléké.
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+ Les œuvres publiques, les événements artistiques, les lieux d'expositions et les galeries d'art se développent petit à petit au Cameroun.
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+ Atelier avec Hervé Yamguen.
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+ Initiation de Pascal Kenfack.
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+ Tableaux de Boris Nzebo.
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+ Marilyn Douala Bell.
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+ Njé Mo Yé de Koko Komégné
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+ Le Jardin sonore de Lucas Grandin
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+ Cameroonian Heroes de Hervé Youmbi
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+ Depuis les temps anciens, la musique traditionnelle est le moyen de commémorer les faits et événements ayant marqué une famille, une ethnie, un peuple durant son vécu. Elle est riche en sons et couleur, et on peut y remarquer l'usage d'instruments tels le mvett, le tam-tam, le tambour, le balafon et diverses formes de percussions. De nos jours, l'ouverture du pays et les nouvelles technologies de l'information et de la communication ont fortement transformé l'univers musical camerounais à tel point que cette musique devenue tradition-moderne est fortement et fièrement représentée et vendue dans le monde entier, notamment l'œuvre d'artistes parmi lesquels, notamment, Elvis Kemayo, Sam Fan Thomas, André-Marie Tala, Kareyce Fotso, Manu Dibango, Claude Moundi dit « Petit-Pays », Richard Bona, Didier Abogso, Love N'Live…
238
+
239
+ Le tourisme est peu développé. En 2002, le tourisme représentait 2,5 % du PIB, en 2005, il n'en représente que 1,8 %, soit 25 dollars américains par habitant. Le gouvernement affirme à plusieurs reprises sa volonté de développer ce secteur, mais des tarifs aériens élevés comparés aux destinations asiatiques et un prix élevé du visa ont un effet dissuasif.
240
+
241
+ Récemment, pour pallier la faiblesse du tourisme, le gouvernement a lancé un plan d'aménagement à long terme, susceptible de porter la masse de 200 000 visiteurs actuels[Quand ?] à 500 000 d'ici la fin 2009. Pour cela, le gouvernement noue des liens de coopération en ouvrant des bureaux touristiques dans les grandes villes européennes telles que Paris, Londres et Madrid. Ces derniers ont pour but de vanter le Cameroun à l'étranger afin d'inciter des voyageurs à y faire un tour.
242
+
243
+ Ces programmes passent également par la recherche de nouveaux investisseurs. C'est notamment le cas avec la Chine, qui signe un contrat spécial avec le gouvernement camerounais afin d'envoyer, et ce dès l'année 2008 quelque 50 000 Chinois par an au Cameroun. La recherche de nouveaux partenaires vise aussi les États-Unis, via un partenariat culturel et des échanges entre les deux pays[50].
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+
245
+ En 2012, le Cameroun accueille 817 000 touristes[51].
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+
247
+ Le Cameroun possède trois sites naturels classés au patrimoine mondial par l'UNESCO :
248
+
249
+ Officiellement, le ministère du Tourisme recense 120 sites à potentiel touristique, dont une soixantaine en mesure d'accueillir des touristes[52].
250
+
251
+ Le Cameroun a pour codes :
252
+
253
+ Scène de rue près du carrefour Biyem-Assi à Yaoundé.
254
+
255
+ Pont sur la route Moutourwa-Maroua dans la région de l'extrême nord.
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+
257
+ Complexe industriel dans la région du Littoral à Douala.
258
+
259
+ Une case dans la région de l'extrême nord.
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+
261
+ Margouillat.
262
+
263
+ Petit Mont Cameroun (Etinde) à proximité de Limbé.
264
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265
+ Papillon photographié au Cameroun.
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267
+ Zébu.
268
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+ Village de Broui, dans l'extrême nord.
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271
+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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275
+ Les coordonnées de Cameroun :
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Camillo Paolo Filippo Giulio Benso, comte de Cavour (en italien, Camillo Benso, conte di Cavour Écouter), né à Turin le 10 août 1810 et décédé dans la même ville le 6 juin 1861, est un homme d'État piémontais, important partisan et acteur de l'unité italienne. Il est considéré, avec Giuseppe Garibaldi, Victor-Emmanuel II et Giuseppe Mazzini, comme l'un des « pères de la patrie » italienne.
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5
+ Cavour est l'un des personnages principaux du Risorgimento. Bien qu'il n'ait pas de plan préétabli pour l'unité de l'Italie, il réussit à rallier la majorité des patriotes italiens autour du royaume de Sardaigne[1] et à gérer les événements qui conduisent à la formation du royaume d'Italie. Il s'oppose ouvertement aux idées républicaines de Giuseppe Mazzini, ennemi des rois et conspirateur irréductible[1], et se trouve souvent en conflit avec Giuseppe Garibaldi dont il craint les actions et leur potentiel révolutionnaire.
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7
+ Il est ministre du royaume de Sardaigne de 1850 à 1852, chef du gouvernement de 1852 à 1859 et de 1860 à 1861. En 1861, avec la proclamation du royaume d'Italie, il devient le tout premier président du Conseil (Premier ministre) du nouvel État italien. Atteint de paludisme, il meurt 2 mois et 13 jours après sa prise de fonction.
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+ En politique intérieure, il soutient l'adoption et la défense du Statut albertin. Partisan des idées libérales et réformatrices, chef de la droite modérée, il signe un accord (Connubio, synonyme de « mariage », au sens ironique) avec la gauche monarchique d'Urbano Rattazzi[2] visant à la mise en œuvre de réformes qui excluent les ailes extrêmes du Parlement. Il supprime un grand nombre de congrégations religieuses, ce qui lui attire l'hostilité du pape Pie IX.
10
+
11
+ Dans le domaine de l'économie, Cavour fait la promotion du libre-échange avec les États voisins[3], remanie le système des impôts, incite à la coopération entre les secteurs publics et privés, et lance de grands investissements industriels dans le secteur textile ainsi que dans les chemins de fer afin de raccorder les lignes italiennes et françaises. Il modernise l'agriculture grâce à l'utilisation d'engrais et à l'irrigation destinée à en finir avec les famines trop fréquentes[4].
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13
+ En politique étrangère, il cultive habilement l'amitié avec les monarchies libérales : le Royaume-Uni et la France du Second Empire. Grâce à l'engagement ferme de Napoléon III, il obtient l'expansion territoriale du Piémont dans le Nord de l'Italie au détriment de l'Autriche puis, par plébiscites, des duchés de Parme, de Modène, de Toscane, et enfin par conquête du royaume des Deux-Siciles et des États pontificaux.
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+ Camillo Cavour naît le 10 août 1810 à Turin, ville alors rattachée à la France du Premier Empire.
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+ Son père, Michele Benso de Cavour, noble piémontais catholique, est un collaborateur et ami du gouverneur et prince Camille Borghèse, qui est le parrain du petit Benso et auquel il transmet son prénom. La mère de Camillo, Adèle de Sellon (1780 – 1846), appartient à une famille calviniste plutôt aisée de Genève[5], qui a atteint une position notable dans la bourgeoisie de la ville[6]. Sa grand-mère paternelle, Philippine de Sales (1761 – 1849), est l'arrière-petite-nièce de saint François de Sales.
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+ Camillo passe l'essentiel de sa vie au palais Cavour, à Turin, et sa langue maternelle, le français, reste tout au long de son existence son moyen d'expression en privé ; il n'utilise l'italien que dans sa vie publique. Il est d'abord éduqué par un précepteur, l'abbé Frezet. Appartenant à la noblesse[N 1], Cavour fréquente dans sa jeunesse le 5e cours de l'Académie militaire royale de Turin, qu'il termine fin 1825. Nommé à quatorze ans page du prince de Carignan grâce aux relations de son père, il vit cette fonction, censée être un honneur, davantage comme une servitude. Au cours de l'hiver 1826-1827, grâce aux cours de l'École d'application du Corps royal du génie de Turin, il devient lieutenant du corps du génie. Au terme de sa formation militaire, il présente un mémoire intitulé : Esposizione compita dell'origine, teoria, pratica, ed effetti del tiro di rimbalzo tanto su terra che sull'acqua et sous-titré : Dalle Regie scuole teoriche e pratiche di Artiglieria e Fortificazione alla Scuola d'applicazione di Artiglieria e Genio [N 2], à Turin.
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21
+ En 1828, il participe à des travaux de fortification dans les Alpes (Vintimille, Exilles, l'Esseillon). Le jeune homme se consacre bientôt, par intérêt personnel et par éducation familiale, à la cause du progrès européen. Parmi ses lectures, on trouve le philosophe anglais Jeremy Bentham, dont il aborde la doctrine pour la première fois en 1829. Cette année-là, il lit son Traité de la législation pénale et civile qui énonce le principe politique : « Mesure du juste et de l'injuste est seulement le plus grand bonheur du plus grand nombre ». L'autre concept de Bentham est que tout problème peut conduire à des faits mesurables, ce qui apporte au réalisme de Cavour une base théorique utile à son inclination vers l'analyse mathématique[7].
22
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23
+ En 1830, il espère que la révolution de Juillet, en France, va inciter à la libéralisation du royaume de Piémont-Sardaigne. La même année, il s'installe à Gênes ; l'officier Camillo Benso rencontre la marquise Anna Giustiniani, avec qui il vit une véritable passion[8] et qui lui reste fidèle jusqu'à sa mort. Envoyé au fort de Bard, dans la Vallée d'Aoste, en raison de ses opinions politiques, il y démissionne de l'armée le 12 novembre 1831.
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+ À l'âge de vingt-deux ans, Cavour est nommé maire de Grinzane, où la famille a des propriétés, et il occupe ce poste jusqu'en 1848[9]. En décembre 1834 il voyage à l'étranger, étudiant le développement économique de pays largement plus industrialisés comme la France et le Royaume-Uni.
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27
+ En décembre 1834 Cavour se rend à Genève, lieu d'origine de sa famille maternelle. Il y assiste à des cours universitaires variés, portant sur l'économie, l'histoire, ou la physique, constituant l'éventail des enseignements qui forment la tradition culturelle du XVIIIe siècle[10].
28
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29
+ Accompagné de son ami Pietro di Santarosa, Cavour, en février 1835, rejoint Paris, où il reste presque deux mois et demi. Au cours de cette période, il visite les hôpitaux, les prisons, les écoles et les institutions publiques de tous types. Il fréquente les milieux légitimistes favorables aux Bourbons mais aussi ceux qui sont politiquement les plus proches de lui, à savoir les partisans de la monarchie de Juillet de Louis-Philippe. À cette occasion, il rencontre des hommes qu'il admire, comme le futur Président du Conseil François Guizot[11].
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+ Il quitte Paris le 9 mai 1835 et arrive à Londres, où il rencontre d'autres personnalités qu'il désire connaître, tels le réformateur Edwin Chadwick (1800-1890) et Alexis de Tocqueville. Comme à Paris, il s'intéresse aux questions sociales, il visite les hôpitaux, les prisons, et entre en contact avec les aspects les plus concrets de la révolution industrielle. En mai, Cavour part, toujours en compagnie de Santarosa, pour un tour de l'Angleterre et du Pays de Galles. Il visite Windsor, Oxford, Birmingham, Chester, Liverpool, Manchester, Nottingham et Cambridge, après quoi, le 3 juillet 1835, il retourne en France[12]. Lors de ses déplacements à Paris, Camillo se lie avec la femme de lettres Mélanie Waldor dont il fait sa maîtresse[13].
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+ Il visite la Belgique, la Confédération germanique et la Suisse. Il y conforte son intérêt pour la démocratie parlementaire et la modernité, notamment pour les premiers chemins de fer. À son retour, il devient régisseur du domaine de son père, à Leri[N 3].
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+ L'intérêt et l'enthousiasme de Cavour pour les progrès de l'industrie, pour l'économie politique et pour le libre-échange se révèlent sans réserve et toujours croissants. Cette période voit également se renforcer son européanisme qui le conduit à augurer : « L'injustice infligée aux autres nations finira par ne plus être considérée comme un patriotisme de bon aloi »[N 4]. Cette période s'avère décisive pour la formation de la pensée politique de Cavour, qui, entre vingt et trente ans, développe aussi une propension au conservatisme, en opposition avec les événements révolutionnaires[14]. Concernant la religion, il lui reconnaît une fonction importante, mais seulement comme un stade de développement que sa culture bourgeoise a déjà dépassé. Le christianisme reste pour lui, avant tout, un enseignement éthique[15].
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+
37
+ En 1837, Cavour effectue un nouveau voyage à Genève et à Lyon. De retour à Paris pour terminer la succession de son oncle Clermont-Tonnerre[N 5], il rencontre le roi Louis-Philippe et fréquente les milieux mondains. Il renouvelle le voyage en 1840. Au cours de ses séjours français de 1842-1843, ce sont les salons d'intellectuels qui l'occupent[N 6].
38
+
39
+ Il fréquente assidûment la Sorbonne et fait la connaissance d'écrivains comme Alexandre Dumas, Sainte-Beuve et Prosper Mérimée, le philosophe Victor Cousin et surtout les ministres et dignitaires de la monarchie de Louis-Philippe, pour lesquels il éprouve une vive admiration : Adolphe Thiers, Louis-Mathieu Molé et Étienne-Denis Pasquier. Il assiste aux séances parlementaires, dont le spectacle renforce son estime pour Guizot et Tocqueville, et il entre en contact avec les membres de la haute finance française[16].
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41
+ Cavour continue aussi à nourrir une grande considération pour le Royaume-Uni où, en 1843, il réussit à entrer dans un des salons les plus importants de l'aristocratie londonienne, celui du parti wigh de Henry Petty-Fitzmaurice de Lansdowne. La France et le Royaume-Uni restent pour lui un exemple politique[17].
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43
+ Entre le retour de ses voyages à l'étranger en août 1843 et l'entrée au gouvernement en octobre 1850, Cavour se consacre à une vaste série d'initiatives dans le domaine de l'agriculture, de l'industrie, des finances et de la politique. Grand propriétaire foncier, il contribue, déjà en mai 1842, à la création de l'Associazione agraria (l'« association agraire ») qui se propose de promouvoir les meilleures techniques et politiques agricoles, au moyen aussi d'une Gazzetta qui, fin août 1843, publie un article rédigé par le comte[18] sur la création de fermes modèles.
44
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45
+ À l'automne 1843, avec l'aide de Giacinto Corio, Cavour, occupé par l'activité de gestion et particulièrement celle des propriétés de Leri, s'occupe de l'amélioration dans le secteur de l'élevage des bovins, des engrais et des machines agricoles. En sept ans (de 1843 à 1850) la production de riz, de blé et de lait augmente de manière significative ; celle de maïs triple[19].
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47
+ Pour intégrer les innovations dans la production agricole, Cavour prend aussi des décisions à caractère industriel avec des résultats jugés plus ou moins bons. Parmi les initiatives les plus importantes, la participation à la constitution de la Società anonima dei molini anglo-americani di Collegno en 1850, dont il devient le principal actionnaire avant que la société n'occupe, après l’unification italienne, une position de premier plan dans le pays[20]. Les importantes relations d'affaires à Turin, Chivasso et Gênes, et surtout l'amitié du banquier De La Rüe[21] lui permettent d'atteindre une position privilégiée par rapport à d'autres propriétaires et de saisir d'importantes opportunités. En 1847, par exemple, il réalise un net accroissement de ses revenus en raison de la mauvaise récolte céréalière en Europe, ce qui donne lieu à une augmentation de la demande, haussant de fait les prix à des niveaux inhabituels[22].
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49
+ En plus de ses interventions dans la Gazzetta de l'Associazione agraria, Cavour se consacre à l'écriture d'essais sur les progrès de l'industrialisation et le libre-échange au Royaume-Uni ainsi que sur leurs effets sur l'économie et sur la société italienne[23]. Il vante surtout les chemins de fer comme des instruments de progrès civil qui, plutôt que les mouvements insurrectionnels, sont profitables à la cause nationale. À ce propos, il met en avant l'importance qu'auraient deux lignes ferroviaires : la Turin-Venise et la Turin-Ancône[23].
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+ Sans aucune nécessité d'une révolution, les progrès de la civilisation chrétienne et le développement des Lumières aboutiraient, selon Cavour, à une crise politique dont l'Italie serait amenée à profiter[24]. Il a foi dans le progrès, principalement intellectuel et moral, parce que celui-ci est issu de la dignité et de la capacité créative de l'homme. Cette conviction s'accompagne de l'idée que la liberté économique va de pair avec l'intérêt général et qu'elle est destinée à favoriser toutes les classes sociales. Sur la base de ces deux principes émerge la valeur de la nationalité[25] :
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+ « L'histoire de tous les temps prouve qu'aucune nation ne peut atteindre un haut degré d'intelligence et de moralité sans que le sentiment de sa nationalité soit fortement développé : dans un peuple qui ne peut pas être fier de sa nationalité, le sentiment de la dignité personnelle existera seulement exceptionnellement chez quelques individus privilégiés. Les classes les plus peuplées qui occupent les positions les plus humbles dans la sphère sociale ont besoin de se sentir grandes du point de vue national pour acquérir la conscience de leur dignité. »
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+ — Camillo Cavour, Chemins de fer, 1846[26]
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+ Par le congrès de Vienne de 1815, qui accompagne la chute de Napoléon Ier, et qui est en grande partie orchestré par le Premier ministre autrichien, Metternich, la péninsule italienne se retrouve partagée en de multiples petits États le plus souvent sous domination autrichienne ; il en va ainsi des grandes villes du Nord, Milan, Venise rassemblées dans le Royaume lombard-vénitien, du duché de Parme, du duché de Modène et du grand-duché de Toscane. Le royaume de Sardaigne, dont les monarques sont issus de la Maison de Savoie et ont choisi Turin pour capitale, dans le Piémont, conserve sa souveraineté.
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+ Le retour de monarchies absolues en Europe ravive le désir de liberté et, en 1820, la péninsule est confrontée aux premiers soulèvements organisés par l’association des Carbonari dont certains sont guidés par le républicain Mazzini bientôt suivi par Garibaldi. Mazzini s’oppose non seulement à la présence autrichienne mais aussi à la royauté. Ces insurrections, auxquelles prennent part essentiellement des étudiants, des militaires et la jeune bourgeoisie en écartant les masses populaires, ne parviennent pas, à quelques exceptions près, à s’imposer[27] et elles sont durement réprimées. Louis-Napoléon, le futur Napoléon III, affilié à la Charbonnerie italienne, est impliqué dans les soulèvements de 1831 dans les États pontificaux[28], il garde un attachement profond pour l’Italie.
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+ Ces événements forment le prélude au printemps des peuples et c’est dans ce climat de révolte que Cavour s'élève politiquement en employant tous les moyens pour apaiser l’élan révolutionnaire qui met en péril la monarchie ; il soutient la proposition d'une constitution et la confrontation armée avec l’Autriche. Le royaume de Sardaigne s'engage dans la première des trois guerres d’indépendance qui conduiront à l’unité de l’Italie.
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+ En 1847, Cavour fait son apparition officielle sur la scène politique en tant que fondateur, avec le catholique libéral Cesare Balbo, du journal Risorgimento dont il prend la direction. Le journal, mis en place grâce à un relâchement de la censure du roi Charles-Albert, se prononce, en janvier 1848, plus que les autres en faveur d'une constitution[29]. Cette prise de position, qui est aussi celle de Cavour, intervient en même temps que la chute de la monarchie de Juillet en France, le 24 février 1848 ; ainsi disparaît la référence politique du comte en Europe.
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+ Dans cette atmosphère, le 4 mars 1848, Charles-Albert promulgue le Statut albertin. Cette constitution déçoit l'opinion publique libérale mais pas Cavour qui annonce une importante loi électorale instituant une commission dirigée par Cesare Balbo et dont il est membre. Cette loi reste en vigueur après quelques aménagements jusqu'à la réforme électorale du royaume d'Italie de 1882[30].
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+ Avec le retour de la république en France, la révolution à Vienne et Berlin, l'insurrection à Milan et le soulèvement dans le Piémont et en Ligurie, Cavour, craignant que le système constitutionnel puisse devenir une victime des révolutionnaires, se met à la tête d'un mouvement interventionniste exhortant le roi à entrer en guerre contre l'Autriche et à mobiliser l'opinion publique[N 7],[31]
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+ Le 23 mars 1848, Charles-Albert déclare la guerre à l'Autriche. Après des premiers succès, le cours du conflit change et la vieille aristocratie militaire du royaume est exposée à de vives critiques. Après les premières défaites, Cavour demande qu'on trouve les coupables qui ont, selon lui, trahi l'Italie. La piètre conduite de la guerre le convainc que le Piémont ne pourra pas être en sûreté tant que les pouvoirs de l’État ne seront pas contrôlés par des hommes d'obédience libérale[32],[N 8].
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+ Le 27 avril 1848, les premières élections du nouveau régime constitutionnel ont lieu. Cavour, grâce à son activité de journaliste politique, est candidat à la Chambre des députés du Parlement et il est dans un premier temps battu, puis élu, le 26 juin 1848 lors des élections supplétives. Le 30 juin 1848, il fait son entrée dans la Chambre (Palazzo Carignano) prenant place sur les bancs de la droite[34]. Fidèle aux intérêts du Piémont qu'il voit menacé par les forces radicales génoises et lombardes, Cavour s'oppose à la fois à l'exécutif de Cesare Balbo, et à son successeur milanais, Gabrio Casati (1798-1863). Toutefois, lorsqu'après la défaite de Custoza, le gouvernement Casati demande les pleins pouvoirs afin de mieux gérer la gravité de la situation, Cavour se prononce en sa faveur. Les faits se précipitent : il y a tout d'abord l'abandon de Milan aux Autrichiens puis l'armistice signé par Salasco le 9 août 1848[35].
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+ À la fin de cette première phase de la guerre, le gouvernement de Cesare di Sostegno, et le suivant d'Ettore di San Martino, s'engagent sur la voie de la diplomatie. Les deux sont soutenus par Cavour qui critique vivement Vincenzo Gioberti, toujours déterminé à combattre l'Autriche. Le 20 octobre 1848, dans son premier grand discours parlementaire, Cavour se prononce pour l'ajournement des hostilités, confiant la médiation diplomatique au Royaume-Uni, inquiet de la montée en puissance de l'Allemagne et donc favorable à la cause italienne. Avec le soutien de Cavour, la ligne modérée du gouvernement San Martino passe, mais la faiblesse du gouvernement, sur un sujet mineur, l'oblige à démissionner le 3 décembre 1848[36].
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+ Dans l'impossibilité de former une autre équipe ministérielle, le roi Charles-Albert confie le poste à Gioberti, dont le gouvernement qui entre en fonction le 15 décembre 1848 est considéré, par Cavour, comme de « gauche pure ». Les élections du 22 janvier 1849 ont lieu, au détriment du comte qui, à l'issue d'un ballottage, est battu. La majorité de l'échiquier politique, cependant, est trop hétérogène pour affronter les difficultés du pays, toujours suspendu entre guerre et paix, et Gioberti doit démissionner le 21 février 1849[37]. Changeant radicalement de politique face à la crise révolutionnaire dont il perçoit le danger, Cavour se prononce pour une reprise des hostilités contre l'Autriche. La défaite de Novare (23 mars 1849) le précipite de nouveau dans la tourmente[38].
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+ La grave défaite piémontaise conduit le 23 mars 1849 à l'abdication de Charles-Albert en faveur de son fils Victor-Emmanuel. Celui-ci, ouvertement opposé à l'alliance politique de son père avec la gauche, remplace le gouvernement des démocrates, qui demandent la guerre à outrance, par un exécutif dirigé par le général Gabriele de Launay, accueilli favorablement par Cavour. Le gouvernement reprend le contrôle de la ville de Gênes qui s'est insurgée contre la monarchie, avant d'être remplacé par celui de Massimo d'Azeglio, dont Cavour accepte la vision du Piémont comme bastion de la liberté italienne[39].
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+ Les élections du 15 juillet 1849 portent au gouvernement, à nouveau, une majorité, quoique faible, de démocrates. Cavour est réélu, mais D'Azeglio convainc Victor-Emmanuel II de dissoudre la Chambre des députés et le 20 novembre 1849, le roi fait promulguer la proclamation de Moncalieri, dans laquelle il invite son peuple à élire des candidats plus modérés qui ne soient pas en faveur d'une nouvelle guerre. Le 9 décembre, l'Assemblée qui, finalement, vote massivement en faveur de la paix, est élue. Parmi les élus se trouve Cavour qui, dans la circonscription de Turin I, obtient 307 voix contre 98[40],[41].
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+ Au cours de cette période, Cavour se distingue par son talent de financier. Il contribue de manière prépondérante à la fusion de la Banque de Gênes et de la nouvelle Banque de Turin au sein de la Banque Nationale des États sardes (Banca Nazionale degli Stati Sardi)[42]. Après le succès électoral de décembre 1849, Cavour devient également une des figures dominantes de la politique piémontaise et il prend la fonction de porte-parole de la majorité modérée qui vient de se créer. Fort de cette position, il fait valoir que le moment des réformes est arrivé, favorisé par le Statut albertin qui a créé de réelles perspectives de progrès. Le Piémont peut ainsi s'éloigner du front catholique et réactionnaire, qui triomphe dans le reste de l'Italie[43].
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+ À cette fin, la première étape est la promulgation des lois Siccardi (9 avril 1850 et 5 juin 1850), qui abolissent les différents privilèges du clergé dans le Piémont, ce qui ouvre une phase de confrontation avec le Saint-Siège ; des incidents graves, aussi bien de la part de D'Azeglio que de Pie IX, ont en effet lieu à leur suite. Parmi ceux-ci, il y a le refus de donner l'extrême-onction à l'ami de Cavour, Pietro di Santarosa, mort le 5 août 1850. Par tous les moyens, Cavour s'insurge contre le clergé, obtenant l'expulsion de l'Ordre des Servites de Marie de Turin, dans lequel milite le prêtre qui s'est refusé à donner les sacrements, et influençant, probablement aussi, la décision d'arrêter l'archevêque de Turin, Luigi Fransoni[44].
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+ Avec la mort de Santarosa, qui occupait le poste de ministre de l'Agriculture et du Commerce, Cavour, fort du rôle de premier plan pris en ces jours de batailles anticléricales et de la reconnaissance de sa compétence technique, est désigné comme le successeur naturel du ministre disparu. Convaincu par certains députés, le Président du conseil D'Azeglio et Victor-Emmanuel II (encouragé par le général La Marmora), acceptent de confier le Ministère de l'Agriculture et du Commerce à Cavour, qui prête serment le 11 octobre 1850[45]. Victor-Emmanuel commente cette prise de fonction à ses ministres : « Moi, je veux bien, mais rappelez-vous qu’il vous prendra tous vos portefeuilles »[2].
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+ Parmi les premières tâches réalisées par Camillo Benso, il faut noter le renouvellement du traité de commerce avec la France, empreint de libre-échangisme[N 9]. L'accord, qui n'est pas particulièrement intéressant pour le Piémont, doit être soutenu par des motifs politiques pour être approuvé, même si Cavour rappelle que toute réduction douanière est pour lui une opération avantageuse[45]. Après avoir abordé la question des traités de commerce, le comte engage des négociations avec la Belgique et le Royaume-Uni. Avec les deux pays, il obtient et accorde des aménagements douaniers facilitant le commerce. Les deux traités, conclus respectivement le 24 janvier 1851 et le 27 février 1851, sont les premiers actes témoignant du libéralisme commercial de Cavour[46].
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+ Ces deux accords, par lesquels il obtient un large succès parlementaire, ouvrent la voie à une réforme générale des droits de douane dont la loi est promulguée le 14 juillet 1851. Pendant ce temps, d'autres traités de commerce sont signés entre mars et juin avec la Grèce, les villes hanséatiques, l'Union douanière allemande, la Suisse et les Pays-Bas. Avec 114 voix pour et 23 contre, la Chambre adopte même un traité similaire avec l'Autriche, concluant la première phase de la politique douanière de Cavour qui réalise pour le Piémont le passage du protectionnisme vers le libre-échange[47].
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+ Pendant la même période, Cavour se voit confier le ministère de la Marine au sein duquel il se distingue par ses idées novatrices et entre en désaccord avec les officiers supérieurs, dont la plupart sont des réactionnaires qui s'opposent à l'introduction des bateaux à vapeur. D'autre part, les troupes sont très indisciplinées et l'intention de Cavour est de faire de la marine sarde un corps de professionnels à l'instar de celle du royaume des Deux-Siciles[48].
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+ Au cours de la phase, délicate, du débat parlementaire pour l'approbation des traités commerciaux avec le Royaume-Uni et la Belgique, Cavour menace de quitter le gouvernement si on n'abandonne pas l'habitude de confier à un député (dans ce cas Giovanni Nigra (1798-1865)) la charge de Ministre des Finances. Le 19 avril 1851, Cavour remplace Nigra, en gardant toutes les autres charges ministérielles. Il y a alors de sérieux désaccords entre D'Azeglio et Cavour, qui, à la fin, obtient le ministère[49].
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+ Le gouvernement de Turin a désespérément besoin de liquidité, principalement pour les indemnités imposées par les Autrichiens après la guerre d'indépendance, et Cavour, par son habileté et ses contacts, semble l'homme providentiel pour gérer la délicate situation. Le royaume de Sardaigne est déjà lourdement endetté auprès des Rothschild et Cavour souhaite soustraire le pays à cette dépendance. Après plusieurs tentatives infructueuses avec la Bank of Baring, il obtient un emprunt important auprès de la petite Hambros Bank[50].
96
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+ En plus de ce prêt (3,6 millions de livres sterling), Cavour obtient d'autres résultats ; il réussit à clarifier et synthétiser la situation réelle du budget de l’État, qui, bien que précaire, semble meilleure qu'on ne le pense. Il fait approuver, sur tous les organismes moraux laïcs et ecclésiastiques, un impôt sur le revenu unique de 4 %, il obtient l'imposition des successions. Il augmente le capital de la Banque Nationale des États sardes et initie la collaboration entre les finances publiques et l'initiative privée[51].
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+ À cet égard, il reçoit en août 1851 les propositions des agences britanniques pour la construction des lignes de chemin de fer Suse-Turin et Novare-Turin. Les projets deviennent des lois, respectivement le 14 juin 1852 et le 11 juillet 1852. Il accorde à l'armateur Raffaele Rubattino[N 10] la ligne de navigation subventionnée entre Gênes et la Sardaigne et à des groupes génois l'exploitation de mines et de salines en Sardaigne. Il fait la promotion de grands projets comme la création à Gênes de la Compagnie Transatlantique ou comme la création de la société Ansaldo, la future usine de locomotives à vapeur[52].
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+ Poussé désormais par le désir d'obtenir la charge de chef du gouvernement et ne supportant plus la politique de D'Azeglio d'alliance avec la droite cléricale, Cavour, début 1852, prend l'initiative de passer un accord, le connubio, avec le centre gauche d'Urbano Rattazzi. Celui-ci, avec les votes convergents des députés conduits par Cavour et ceux du centre gauche, remporte, le 11 mai 1852, la présidence de la Chambre du Parlement.
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+ Le Président du conseil D'Azeglio, opposé comme Victor-Emmanuel II à la manœuvre politique de Cavour, démissionne, obtenant ponctuellement le renouvellement du mandat par le roi. Le gouvernement qui se dégage, le 21 mai 1852, très faible, écarte Cavour que D'Azeglio a remplacé par Luigi Cibrario.
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+ Avant la reprise des luttes politiques, Cavour part de Turin, le 26 juin 1852, pour apprendre de l'étranger ce qui va influencer sa politique économique et industrielle. Gioberti porte le jugement suivant sur Cavour : « Cavour n'est pas riche d'italianité. Tout au contraire, par les sentiments, les instincts, les connaissances, il est quasiment étranger à l'Italie : anglais par les idées, français par le langage ». Le 8 juillet, il est à Londres où il s'intéresse aux plus récents progrès de l'industrie et il prend contact avec des hommes d'affaires, des agriculteurs et des industriels. Il visite des usines et les arsenaux. Il reste dans la capitale britannique jusqu'au 5 août[N 11] et part pour le Pays de Galles et le Nord de l'Angleterre, dont il visite les districts manufacturiers, puis il rejoint l'Écosse[N 12]. À Londres ou dans leurs maisons de campagne, il rencontre des politiciens britanniques de divers partis. Il fait la connaissance du ministre des Affaires étrangères Malmesbury, mais aussi de Palmerston, Clarendon, Disraeli, Cobden, Lansdowne et Gladstone[53].
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+ Cavour poursuit son voyage et traverse la Manche pour Paris, où il arrive le 29 août 1852. Dans la capitale française, Louis Napoléon est président de la Deuxième République (il n'est proclamé empereur que le 2 décembre 1852). L'attention du comte, qui est rejoint par son allié Rattazzi, se concentre sur la nouvelle classe dirigeante française avec laquelle il a pris contact. Ils se rendent ensuite auprès du nouveau ministre des Affaires étrangères, Drouyn de Lhuys, et, le 5 septembre, ils dînent avec le prince-président Louis-Napoléon. Ils en ressortent confiants pour l'avenir de l'Italie[54]
108
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+ Cavour suit deux objectifs, il engage des réformes fiscales, économiques et politiques destinées à faire du royaume de Sardaigne un état moderne et le rapprochement avec une grande nation car la première guerre d’indépendance a été un échec en raison de la différence de moyens des deux belligérants et il apparaît évident, pour la politique piémontaise, qu'il faut trouver un allié puissant ce que Napoléon III constitue, soucieux de contrer la puissance autrichienne.
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+ Cavour repart pour Turin, qu'il rejoint le 16 octobre 1852, après une absence de plus de trois mois. Le 22 octobre 1852, D'Azeglio, à la tête d'un faible exécutif qui a choisi de poursuivre une politique anticléricale, démissionne. Le 4 novembre de la même année, soutenu par des hommes du connubio, qui représentent désormais le libéralisme le plus moderne du Piémont, et fort d'un ample consensus, Cavour est pressenti pour devenir, pour la première fois, Président du conseil.
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+ Victor-Emmanuel II demande à Cavour de former un nouveau gouvernement à condition que le comte négocie, avec les États pontificaux, les questions en suspens, notamment celle de l'introduction du mariage civil dans le Piémont. Cavour refuse et propose Cesare Balbo, comme successeur de D'Azeglio. Balbo ne trouve pas un terrain d'entente avec le représentant de la droite Ottavio Thaon di Revel, et le roi est contraint de rappeler Cavour. Celui-ci accepte alors de former un nouveau gouvernement, le 2 novembre 1852, promettant, pour la loi sur le mariage civil, de lui faire suivre son cours normal auprès des parlementaires, sans faire appel à un vote de confiance.
114
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+ Deux jours après la formation de son premier gouvernement, Cavour travaille avec passion en faveur de la loi sur le mariage civil qui est cependant rejetée par le Sénat, obligeant le comte à y renoncer définitivement. Pendant ce temps, le mouvement républicain, qui a à sa tête Giuseppe Mazzini, ne cesse d'inquiéter Cavour ; le 6 février 1853, une émeute éclate contre les Autrichiens à Milan et le comte, craignant l'élargissement du phénomène au Piémont, fait arrêter plusieurs mazziniens, y compris Francesco Crispi. Cette décision suscite l'hostilité de la gauche, surtout quand les Autrichiens le remercient pour les arrestations[55], mais, lorsque le 13 février, le gouvernement de Vienne prononce la confiscation des biens des réfugiés lombards dans le Piémont, Cavour proteste vigoureusement, en rappelant son ambassadeur.
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+ L'objectif principal du premier gouvernement de Cavour est la restauration financière du pays. Pour tenter de retrouver l'équilibre, le comte prend plusieurs mesures : d'abord, il est contraint de recourir à nouveau aux banquiers Rothschild, puis, se référant au système français, il remplace la déclaration des revenus par celle de la vérification judiciaire. Il fait par ailleurs d'importantes interventions dans le secteur des concessions domaniales et des services publics. Enfin, il reprend la politique de développement des instituts de crédit[56].
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+ D'autre part, le gouvernement fait de grands investissements dans le domaine des chemins de fer, au moment où, grâce à la réforme des douanes, les exportations sont en augmentation considérable. Malgré ceci, il y a une forte résistance à l'introduction de nouveaux impôts fonciers qui, en général, touchent la classe sociale qui compose le Parlement[57]. Cavour, en fait, n'a jamais été en mesure de réaliser les conditions politiques qui permettent une bonne base financière adaptée à ses initiatives[58].
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+ Le 19 décembre 1853, on parle de « restauration des finances » et ce, même si la situation est plus grave que celle annoncée, y compris en raison de la crise internationale qui précède la guerre de Crimée. Cavour par conséquent passe encore un accord avec les Rothschild pour un prêt, mais il réussit aussi à placer auprès d'un public d'épargnants, avec un franc succès politique et financier, une bonne partie de la dette contractée[59].
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+ Le consensus politique ne manque pas. Aux élections du 8 décembre 1853, 130 candidats de la majorité gouvernementale sont élus, 52 de la gauche et 22 de la droite. Néanmoins, pour répliquer à l'élection des principaux adversaires politiques, Valerio, Brofferio, Pareto à gauche et Solaro della Margarita à droite, le comte développe une offensive politique visant l'organisation judiciaire. Il est décidé également à récupérer une partie de la gauche et à reprendre la politique anticléricale[60]. À cet égard, le ministre de la Justice Urbano Rattazzi, à l'ouverture de la Ve législature présente un projet de loi modifiant le code pénal. Le noyau de la proposition consiste en de nouvelles peines pour les prêtres qui, abusant de leur ministère, s'opposent aux lois et aux institutions de l’État. La règlementation est adoptée à la Chambre par une large majorité rassemblant un grand nombre de voix de la gauche et, avec une plus grande difficulté, également par le Sénat[61]. Des amendements au code de procédure pénale et le code de procédure civile sont par la suite également adoptés[62].
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+ En 1853, une crise européenne se développe, issue d'un conflit religieux entre l'Empire ottoman, déjà en déclin, et la Russie, qui aspire à la protection des chrétiens parmi les peuples turcs des Balkans. Ces aspirations provoquent l'hostilité du gouvernement britannique qui soupçonne la Russie de vouloir conquérir Constantinople et interrompre la voie terrestre pour l'Inde britannique. La France, désireuse de mettre fin à son isolement, s'aligne sur le Royaume-Uni. Le 1er novembre 1853, la Russie déclare la guerre à l'Empire ottoman et le 28 mars 1854 le Royaume-Uni et la France déclarent la guerre à la Russie. La question, pour des opportunités politiques qui peuvent se présenter, commence à intéresser Cavour. En avril 1854, il répond à la demande de l'ambassadeur britannique, Sir James Hudson, affirmant que le royaume de Sardaigne interviendrait dans le conflit si l'Autriche attaque également la Russie, de façon à ne pas exposer le Piémont à l'armée des Habsbourg[63].
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+ La satisfaction des Anglais est claire, mais durant tout l'été 1854, l'Autriche reste neutre. Enfin, le 29 novembre 1854, le ministre des Affaires étrangères britannique Clarendon écrit à Hudson pour lui demander de faire son possible pour s'assurer d'un corps expéditionnaire piémontais. Une incitation superflue, car Cavour est déjà arrivé à la conclusion que les demandes anglaises et françaises, ces dernières faites au début de la crise à Victor-Emmanuel II, doivent être satisfaites. Il décide d'opter pour l'intervention, soulevant la perplexité du ministre de la guerre La Marmora et du ministre des Affaires étrangères Giuseppe Dabormida (1799-1869), qui démissionne[64].
128
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+ Assumant également le poste de ministre des Affaires étrangères, le comte, le 26 janvier 1855, signe l'adhésion définitive du royaume de Sardaigne au traité anglo-français. Le Piémont doit fournir 15 000 hommes et les puissances alliées garantissent l'intégrité du royaume de Sardaigne d'une éventuelle attaque autrichienne. Le 4 mars 1855, Cavour déclare la guerre à la Russie [N 13] et le 25 avril, le contingent piémontais part de La Spezia[N 14] pour la Crimée, où il arrive début mai. Le Piémont récolte les bénéfices de l'expédition lors de la deuxième guerre d'indépendance, quatre ans plus tard. Cette opération restaure le prestige de l’armée sarde et crée des liens de fraternité d’armes entre Français et Piémontais[1].
130
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+ Avec l'intention de se rapprocher de la gauche et d'entraver la droite conservatrice qui gagne du terrain en raison de la crise économique, le gouvernement Cavour, le 28 novembre 1854, présente devant la Chambre la loi sur les couvents. La loi, en raison de son libéralisme anticlérical, prévoit la suppression des ordres religieux, à l'exception de ceux dédiés à l'enseignement et à l'assistance aux malades. Durant le débat parlementaire, Cavour attaque, en particulier, les ordres mendiants qu'il déclare nuisibles pour la moralité du pays et contraires à l'éthique moderne du travail.
132
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+ La forte majorité du comte à la Chambre doit faire face à l'opposition du clergé, du roi et surtout du Sénat qui en première instance rejette la loi. Cavour démissionne le 27 avril 1855, ouvrant une crise constitutionnelle, appelée « crise Calabiana » du nom de l'évêque de Casale, Luigi di Calabiana, sénateur et adversaire du projet de loi.
134
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135
+ Quelques jours après sa démission, et étant donné l'impossibilité de former un nouveau gouvernement, le 4 mai 1855, Cavour est rappelé par le roi en qualité de Président du conseil. Au terme de plusieurs jours de discussions pendant lesquels Cavour souligne que « la société actuelle a pour base économique le travail »[67], la loi sur les couvents est approuvée avec toutefois un amendement qui laisse les religieux en place jusqu'à l'extinction naturelle de leur communauté. À la suite de l'approbation de la loi sur les couvents, le 26 juillet 1855, Pie IX excommunie ceux qui ont présenté, approuvé et ratifié la mesure, Cavour et Victor-Emmanuel II y compris.
136
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137
+ La guerre de Crimée gagnée par les alliés prend fin en 1856 avec le Congrès de Paris, auquel participe également l'Autriche. Cavour n'obtient pas de compensations territoriales pour la participation dans le conflit, mais une session est consacrée expressément à discuter du problème italien. À cette occasion, le 8 avril, le ministre des Affaires étrangères britannique Clarendon attaque sévèrement la politique anti-libérale, à la fois dans les États pontificaux et au royaume des Deux-Siciles, ce qui soulève des protestations de la part du ministre autrichien Karl Buol.
138
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+ Beaucoup plus modérée, le même jour, l'intervention de Cavour reste concentrée sur la dénonciation de la présence des troupes autrichiennes dans la Romagne pontificale[68]. Le fait est que pour la première fois la question italienne est considérée au niveau européen comme une situation qui nécessite des changements face aux griefs de la population. Les relations sont excellentes entre le Royaume-Uni, la France et le Piémont. De retour à Turin, en raison des résultats obtenus à Paris, Cavour, le 29 avril 1856, reçoit la plus haute distinction décernée par la Maison de Savoie : le collier de l'Annunziata[69]. Le même Congrès, cependant, pousse le comte à prendre d'importantes décisions, à savoir faire son choix, soit avec la France, soit avec la Grande-Bretagne.
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+ À la suite des décisions de Paris, la question des deux principautés danubiennes est posée. La Moldavie et la Valachie, selon le Royaume-Uni, l'Autriche et la Turquie auraient dû rester divisées sous le contrôle de l'Empire ottoman. Pour la France, la Prusse et la Russie, elles devraient s'unir (dans le futur royaume de Roumanie) et s'imposer comme un État indépendant. Cavour et le royaume de Sardaigne sont favorables à cette position et se déclarent en faveur de l'unification[N 15],[70].
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+ La réaction de la Grande-Bretagne contre la position du Piémont est très sévère. Mais Cavour a déjà décidé et entre le dynamisme de la politique française et le conservatisme du Royaume-Uni, le comte a choisi la France. D’ailleurs, dès 1852, il disait : « C’est de la France surtout que dépendent nos destins »[3]. D'autre part, l'Autriche est de plus en plus isolée[N 16],[70] et un épisode va contribuer à consolider cette situation que le comte sait exploiter. Le 10 février 1857, le gouvernement de Vienne accuse la presse de fomenter la révolte dans le Piémont contre l'Autriche, et le gouvernement Cavour de complicité. Le comte rejette toutes les accusations et, le 22 mars, Buol rappelle son ambassadeur, suivi le jour suivant d'une mesure similaire du Piémont. Ainsi l'Autriche utilise la presse pour justifier la rupture des relations avec le petit royaume de Sardaigne, s'exposant aux commentaires réprobateurs de toutes les diplomaties européennes, y compris anglaise, tandis qu'en Italie, un mouvement de sympathie se manifeste majoritairement pour le Piémont[71].
144
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145
+ À partir 1855, le Piémont enregistre une amélioration de son économie grâce aux bonnes récoltes céréalières et à la réduction du déficit de la balance commerciale. Encouragé par ces résultats, en 1857, Cavour relance la politique ferroviaire par la construction du tunnel ferroviaire du Mont-Cenis[72], dans l’objectif de raccorder les réseaux français et italiens[3].
146
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147
+ Le 16 juillet 1857, la Ve législature prend fin prématurément, dans une situation qui, malgré l'amélioration économique, semble défavorable à Cavour. Il y a, en effet, un mécontentement généré par l'accroissement de la pression fiscale, les sacrifices consentis pour la guerre de Crimée et la mobilisation antigouvernementale du monde catholique. Le résultat est qu'aux élections du 15 novembre 1857, le centre libéral de Cavour conquiert 90 sièges (contre 130 lors de la législature précédente), 75 revenant à la droite (au lieu de 22) et 21 à la gauche (au lieu de 52). Le succès du clergé dépasse les prévisions les plus pessimistes de la majorité. Cavour décide de rester en place et la presse libérale s'insurge contre la droite dénonçant les pressions du clergé sur les électeurs. Un contrôle parlementaire est mis en place et, pour certains sièges, de nouvelles élections ont lieu ce qui inverse la tendance : le centre libéral passe à 105 sièges et la droite à 60[73].
148
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149
+ La secousse politique provoque cependant le sacrifice de Rattazzi, précédemment passé au ministère de l'Intérieur. Il n'est pas aimé par la France, s'étant montré incapable d'arrêter Mazzini, considéré comme dangereux pour la vie de Napoléon III. Rattazzi, le 13 janvier 1858 démissionne et Cavour assure l'intérim du Ministère de l'Intérieur[74].
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151
+ Cavour réussit à arracher l’engagement de la France aux côtés du royaume de Sardaigne en échange de territoires, la Savoie et Nice, mais Napoléon III ne tient pas la totalité de ses engagements, en mettant fin à la guerre de manière unilatérale et sans libérer Venise. Le processus d’unification est toutefois engagé mais sa poursuite reste fragile, le Piémont agissant seul et parfois contre les intérêts de son ancien allié.
152
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153
+ Après avoir suscité l'attention des puissances européennes, avec le Congrès de Paris, sur la question italienne, Cavour juge nécessaire de négocier le soutien de la France de Napoléon III, conservateur en politique intérieure, mais promoteur d'une politique étrangère de grandeur. Après une longue série de négociations, rendues difficiles par l'attentat de Felice Orsini sur Napoléon III, en juillet 1858 les accords secrets de Plombières entre Cavour et l'empereur des Français contre l'Empire d'Autriche sont entérinés. Ces accords prévoient que, après une guerre qui serait victorieuse contre l'Autriche, la péninsule italienne serait divisée en quatre principaux États liés dans une confédération présidée par le pape : le royaume de la Haute Italie sous Victor-Emmanuel II, le royaume de l'Italie centrale, les États pontificaux limités à Rome et ses environs et le royaume des Deux-Siciles. Florence et Naples passeraient dans la sphère d'influence française[75].
154
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+ Les accords de Plombières sont ratifiés l'année suivante par l'alliance franco-sarde, selon laquelle, en cas d'attaque militaire de la part de Vienne, la France interviendrait afin de défendre le royaume de Sardaigne avec l'objectif de libérer de la domination autrichienne la Lombardie-Vénétie pour la céder au Piémont. En retour, la France recevrait les territoires de Nice et de la Savoie, le berceau de la dynastie des Savoie et, en tant que tel, cher à Victor-Emmanuel II. À l'issue de la signature des accords, Cavour traverse une période longue et mouvementée au cours de laquelle le Premier ministre piémontais doit faire face à un comité parlementaire qui l'interroge secrètement sur les détails de l'alliance : Cavour nie que la Savoie et Nice sont l'objet des négociations[76]. Il fait un emprunt de 50 millions de lires sardes pour compléter les armements du Piémont[77] et met au point une série de provocations militaires à la frontière avec l'Autriche, qui effrayée, lui lance un ultimatum en lui demandant de désarmer son armée sous trois jours. Le comte refuse et l'Autriche ouvre les hostilités contre le Piémont, le 26 avril 1859, ce qui déclenche l'exécution des conditions de l'alliance franco-sarde. Le 29 avril 1859, les Autrichiens passent la frontière du Tessin, et, le même jour, les Français franchissent les Alpes[78].
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+ Malgré les victoires de Magenta et Solférino, les pertes considérables de part et d’autre convainquent Napoléon III, par un acte unilatéral, de signer un armistice avec l'Autriche à Villafranca, le 11 juillet 1859, puis de ratifier le traité de paix à Zurich, le 11 novembre[79]. Les clauses du traité prévoient que Victor-Emmanuel II recevrait la seule Lombardie et, pour le reste, que tout redeviendrait comme précédemment. Cavour, déçu et aigri par les clauses de l'armistice, après de vives discussions avec Napoléon III et Victor-Emmanuel, décide de démissionner de son poste de Président du conseil, provoquant la chute de son gouvernement, le 12 juillet 1859[80]. Il dit à François Pietri, secrétaire particulier de Napoléon III : « Votre Empereur m’a déshonoré […]. Mais je vous le dis, cette paix ne se fera pas ! Ce traité ne s’exécutera pas, je prendrai par une main Solaro della Margherita, par l’autre Mazzini, s’il le faut. Je me ferai conspirateur. Je me ferai révolutionnaire. Mais ce traité ne s’exécutera pas »[81]. Rattazzi est responsable du nouveau gouvernement du 19 juillet 1859 au 16 janvier 1860, date à laquelle il démissionne et est remplacé par Cavour le 20 janvier.
158
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+ Au cours de la guerre, les gouvernements et les forces des petits États italiens du centre et du nord et de la Romagne pontificale abandonnent leurs postes et, de partout, des autorités provisoires pro-sardes se mettent en place. Après la paix de Zurich, un statu quo est trouvé car les gouvernements provisoires refusent de restituer le pouvoir aux anciens dirigeants[79] ; le gouvernement de La Marmora n'a pas le courage de proclamer l'annexion des territoires au royaume de Sardaigne. Le 22 décembre 1859, Victor-Emmanuel II se résigne à rappeler Cavour qui, entretemps, a créé le parti de l'Union libérale.
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+ Le comte revient à la présidence du Conseil des Ministres le 21 janvier 1860 ; il se trouve bientôt confronté à une proposition française d'un règlement des territoires libérés : l'annexion au Piémont des duchés de Parme et de Modène, le contrôle de la Maison de Savoie sur la Romagne pontificale, un royaume séparé en Toscane sous la direction d'un membre de la maison de Savoie et le transfert de Nice et de la Savoie à la France[82]. En cas de refus de la proposition, le Piémont aurait dû affronter seul la situation face à l'Autriche, « à ses risques et périls »[83].Par rapport aux accords de l'alliance franco-sarde, cette proposition abandonne l'annexion de la Vénétie, qui n'a pas été libérée de l'occupation autrichienne. L'annexion de Parme, de Modène et de la Romagne étant établie, Cavour, fort du soutien du Royaume-Uni, défie la France sur la Toscane, organisant un référendum sur l'union au Piémont et la formation d'un nouvel État. Le référendum a lieu les 1er mars 1860 et 12 mars 1860, avec des résultats qui légitiment l'annexion de la Toscane au royaume de Sardaigne[84]. Le gouvernement français réagit en sollicitant la cession de la Savoie et de Nice, ce qui se traduit par la signature du traité de Turin, le 24 mars 1860. En échange de ces deux provinces, le royaume de Sardaigne se transforme en une nation beaucoup plus homogène que le vieux Piémont, acquérant en plus de la Lombardie, l'actuelle Émilie-Romagne et la Toscane.
162
+
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+ Cavour est conscient que la gauche n'a pas abandonné l'idée d'une expédition au sud de l'Italie, et que Garibaldi, entouré de personnages républicains et révolutionnaires, est en contact à cette fin avec Victor-Emmanuel II. Le comte considère l'initiative risquée et, de ce fait, il s'y oppose. Cependant, son prestige a été mis en défaut par la cession de Nice et de la Savoie et il ne se sent pas assez fort pour s'y opposer[85]. Le départ de Quarto est soigneusement surveillé par les autorités piémontaises et Cavour réussit, grâce à Giuseppe La Farina qui est envoyé après le débarquement en Sicile, à surveiller et maintenir le contact avec Garibaldi. Sur les intentions de celui-ci à débarquer dans les États pontificaux, le comte, très inquiet de la possible réaction des Français, alliés du pape, ordonne, le 10 mai 1860, l'envoi d'un navire dans les eaux de la Toscane pour arrêter Garibaldi[86].
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+ Garibaldi prend néanmoins la route du Sud et, après son débarquement à Marsala le 11 mai 1860, Cavour envoie en Sicile La Farina afin de maintenir le contact avec Garibaldi et contrôler, si cela est possible, la situation. Sur la scène internationale, les puissances étrangères, soupçonnant la complicité du Royaume de Sardaigne dans l'expédition, protestent auprès du gouvernement de Turin, qui affronte avec une certaine tranquillité la situation en raison de la grave crise financière de l'Autriche, qui doit en effet faire face à une reprise de la révolution hongroise[87].
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+ Napoléon III, d'autre part, s'active immédiatement dans le rôle de médiateur et, pour la paix, propose à Cavour la séparation de la Sicile du royaume des Deux-Siciles, la promulgation d'une Constitution à Naples et à Palerme et l'alliance entre le royaume de Sardaigne et le royaume des Deux-Siciles enfin. Immédiatement, le régime des Bourbon se conforme à la proposition française et instaure un gouvernement libéral qui proclame une constitution. Cette situation met Cavour en grande difficulté, une telle alliance étant impossible. Dans le même temps il ne peut mécontenter la France et le Royaume-Uni qui font pression pour instaurer une trêve. Le gouvernement piémontais décide alors que le roi doit envoyer une lettre à Garibaldi lui intimant l'ordre de ne pas traverser le détroit de Messine. Le 22 juillet 1860, Victor- Emmanuel II envoie cette lettre voulue par Cavour mais la faisant suivre, cependant, d'un message personnel dans lequel il contredit son ordre officiel[88].
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+ Le 6 août 1860 Cavour informe les délégués du royaume des Deux-Siciles du refus de Garibaldi d'accepter la trêve, déclarant les moyens de conciliation épuisés et renvoyant les négociations pour l'alliance à un futur incertain. Le comte, craignant une détérioration des relations avec la France, fait arrêter une expédition militaire de Mazzini qui, depuis la Toscane, doit s'attaquer aux États pontificaux. À la suite de ces événements, Cavour est disposé à faire tous les efforts pour empêcher que le mouvement pour l'unification de l'Italie devienne révolutionnaire. Dans ce contexte, il tente, en vain, d'empêcher Garibaldi de parvenir à Naples, en organisant une expédition clandestine d'armes pour une révolte pro-piémontaise qui n'a pas lieu. À l'inverse, Garibaldi entre triomphalement dans la capitale des Bourbon le 7 septembre 1860, dissipant, en raison de l'amitié qu'il garde pour le roi, les craintes de Cavour[89].
170
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171
+ Le projet d’un succès à Naples étant un échec, le comte, dans le but de rendre à la Maison de Savoie une part active dans le mouvement national, décide l’invasion des Marches et de l’Ombrie pontificales. Ce projet a également pour but d’empêcher la progression de Garibaldi vers Rome, ainsi qu’une confrontation périlleuse avec la France. Napoléon III doit être informé et préparé à ces événements et convaincu que l’invasion par le Piémont des États pontificaux est un moindre mal. Pour cette délicate mission, le comte choisit Farini et Cialdini[90].
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+ La crainte d'une attaque de l'Autriche fait précipiter les événements et Cavour envoie un ultimatum aux États pontificaux leur enjoignant de licencier les troupes étrangères, suivi, le 11 septembre 1860, de la violation des frontières. La France réagit fermement pour défendre le pape, mais sans effet concret. Pendant ce temps, la crise avec Garibaldi s’aggrave soudainement, lorsque le général proclame, le 10 septembre, qu'il souhaite confier les territoires conquis au roi seulement après avoir occupé Rome. L'annonce obtient également l'approbation de Mazzini[91].
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+ La victoire lors de la bataille de Castelfidardo, l'attribution au gouvernement d'un prêt de 150 millions de lires sardes pour les dépenses militaires et le triomphe de l'indépendance italienne redonnent des forces et de la confiance à Cavour, tandis que Garibaldi, bien que victorieux à la bataille du Volturno, met fin à son avancée sur Rome. Répondant à la demande de Cavour, le « prodictateur » Giorgio Pallavicino Trivulzio organise à Naples un plébiscite pour l'annexion immédiate au royaume de Sardaigne, suivi à Palerme par son homologue Antonio Mordini. Les votes ont lieu le 21 octobre 1860, sanctionnant l'union du royaume des Deux-Siciles à celui de Victor-Emmanuel II. Les 4 et 5 novembre 1860, l'Ombrie et les Marches votent pour l'unification à l'Italie. Au début du mois d'octobre Cavour déclare :
176
+
177
+ « Ce ne sera pas le dernier titre de gloire pour l'Italie d'avoir su former une nation sans sacrifier la liberté de l'indépendance, sans passer par les mains dictatoriales d'un Cromwell, mais en se libérant de l'absolutisme monarchique sans tomber dans le despotisme révolutionnaire [...]. Retourner [...] aux dictatures révolutionnaires d'un ou plusieurs, serait tuer la naissante liberté légale que nous voulons inséparable de l'indépendance de la nation »
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+ — Camillo Cavour, 2 octobre 1860[92]
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+
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+ Les desseins de Garibaldi sur Rome arrêtés, le problème pour Cavour est de décider ce qu'il convient de faire avec ce qui reste des États pontificaux (approximativement le Latium actuel), en tenant compte du fait qu'une attaque sur Rome serait considérée comme un acte d'agression par la France.
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+ Le projet du comte, qui débute en novembre 1860 et qu'il poursuit jusqu'à sa mort, est de proposer au Pape la renonciation au pouvoir temporel en échange de la renonciation, de la part de l’État, à ce qui est son équivalent : le juridictionnalisme. Le principe de « l'Église libre dans un État libre » serait adopté, mais les négociations achoppent sur l'intransigeance fondamentale de Pie IX, et le projet échoue.
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+
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+ Du 27 janvier 1861 au 3 février 1861, les élections pour le premier Parlement italien unitaire ont lieu. Plus de 300 des 443 sièges de la nouvelle chambre vont à la majorité gouvernementale. L’opposition en remporte une centaine mais la droite, composée de cléricaux, n'a pas de représentants depuis que ces derniers ont adhéré à l’invitation de ne pas élire et de ne pas se faire élire dans un Parlement qui a porté atteinte aux droits du pape[94]. Le 18 février la nouvelle session, dans laquelle pour la première fois siègent ensemble des représentants du Piémont, de la Lombardie, de la Sicile, de la Toscane, de l’Émilie et de Naples, est inaugurée. Le 17 mars, le Parlement proclame le royaume d’Italie, et Victor-Emmanuel II comme son roi. Le 22 mars, le roi renonce à nommer Ricasoli à la tête du gouvernement, et confirme Cavour à la tête de celui-ci, avec en outre la charge de la Marine et des Affaires étrangères. Le 25 mars, il déclare au parlement que Rome devrait devenir la capitale de l’Italie.
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+ L’épisode le plus tumultueux de la vie politique de Cavour, en dehors de l’incident avec Victor-Emmanuel II après l’armistice de Villafranca, est sa rencontre avec Garibaldi en avril 1861. L’objet de la discorde est l’armée des volontaires garibaldiens du Sud dont Cavour veut éviter le transfert dans le Nord, de peur qu’elle devienne la proie des radicaux. Ainsi, le 16 janvier 1861, il décrète la dissolution de l’armée méridionale à Naples et, malgré les protestations de son commandant, Giuseppe Sirtori, Cavour demeure catégorique[95].
188
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+ Sans défendre son armée, Garibaldi prononce, le 18 avril 1861, un discours mémorable à la Chambre en accusant « la froide main ennemie de ce ministère Cavour » d’avoir voulu provoquer une « guerre fratricide ». Le comte réagit violemment demandant, en vain, au Président de la Chambre Rattazzi de rappeler Garibaldi à l’ordre. La séance est suspendue et Nino Bixio tente dans les jours suivants une réconciliation qui ne sera jamais totalement accomplie[95].
190
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+ Le 29 mai, Cavour a un malaise que son médecin attribue à une crise de paludisme qui le frappe périodiquement depuis que, jeune, il a contracté la maladie dans les rizières familiales de Verceil. Tous les traitements sont sans effet. Il demande à voir son ami et prêtre franciscain, le Père Giacomo da Poirino (au siècle Luigi Marocco). Celui-ci, après une longue conversation, lui donne l'absolution, bien qu'excommunié, et lui fournit la communion et l'extrême-onction, car le comte dit vouloir « mourir en bon chrétien ». Pour cet acte, le père Giacomo est suspendu a divinis. Selon son ami Michelangelo Castelli, les dernières paroles du comte sont : « L'Italie est faite, tout est sauvé »[96].Le 6 juin 1861, moins de trois mois après la proclamation du royaume d'Italie, Cavour meurt à Turin dans le Palazzo Benso di Cavour, le palais familial des Cavour. Sa mort cause un chagrin immense, parce qu'elle est tout à fait inattendue, et, à ses funérailles, il y a une extraordinaire participation de personnalités. La tombe de Cavour se trouve à Santena, à côté de celle de son neveu, Augusto, dans la crypte familiale. Son frère Gustavo refuse les honneurs d'une sépulture d'État dans la basilique de Superga comme le demande Victor-Emmanuel II. La tombe de Cavour est déclarée monument national en 1911.
192
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193
+ Bettino Ricasoli succède à Cavour comme Président du conseil.
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+ Giuseppe Mazzini, philosophe et républicain, attira à lui, par ses idées, toutes les composantes révolutionnaires de l'Italie avant que celles-ci se rallient au roi du royaume de Sardaigne et à Cavour. Daniele Manin, en particulier, appelle ses amis à soutenir l'action de la Maison de Savoie dans une déclaration retentissante :
196
+
197
+ « Persuadé qu'il faut avant tout faire l'Italie, que c'est la question primordiale, je dis à la maison de Savoie : Faites l'Italie et je suis avec vous, sinon non... Moi républicain, je plante le premier l'étendard de l'unification : L'Italie avec le roi sarde. »
198
+
199
+ — Daniele Manin[1]
200
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201
+ Mazzini fut un opposant de Cavour qu'il ne put affronter au sein du Parlement car bien qu'élu en 1866, après plusieurs invalidations, il refusa de prêter serment au Statut albertin, la constitution de la monarchie de Savoie.
202
+
203
+ Mazzini fut un farouche adversaire de la guerre de Crimée, qui causa d'énormes pertes en hommes au royaume de Sardaigne. Il adressa un appel aux soldats en partance pour le conflit :
204
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205
+ « Quinze mille d'entre vous sont sur le point d'être déportés vers la Crimée. Pas un, peut-être ne reverra sa famille.[…] Vous n'aurez pas l'honneur des batailles. Vous mourrez, sans gloire, sans les auréoles des splendides faits à transmettre, réconfort ultime de vos proches. Vous mourrez à cause des gouvernements et des dirigeants étrangers.[…] Pour servir un faux dessein étranger, vos os blanchiront piétinés par les chevaux des Cosaques, sur des terres lointaines, qu'aucun des vôtres ne pourra recueillir pour pleurer dessus. C'est pourquoi moi je vous appelle, avec une douleur dans l'âme, “déportés”. »
206
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207
+ — Giuseppe Mazzini[97],[98]
208
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209
+ Lorsqu'en 1858, Napoléon III échappa à l'attentat de Felice Orsini et Giovanni Andrea Pieri, le gouvernement de Turin l'imputa à Mazzini (Cavour l'aurait appelé « le chef de la horde d'assassins fanatiques »[99], et par ailleurs « un ennemi aussi dangereux que l'Autriche »[100]) car les deux auteurs de l'attentat avaient milité dans son Partito d'Azione. Selon Denis Mack Smith, Cavour avait, par le passé, financé les deux révolutionnaires à cause de leur rupture avec Mazzini, et, après l'attentat de Napoléon III et les condamnations des deux hommes, la veuve d'Orsini reçut une pension[101]. Cavour fit également pression sur la magistrature pour faire juger et condamner la presse radicale[102]. Il favorisa également l'agence Stefani avec des fonds secrets, bien que la loi interdise les privilèges et les monopoles des privés[103]. Ainsi, l'agence Stefani, forte de solides relations avec Cavour devint, selon l'écrivain Gigi Di Fiore, un outil clé du gouvernement pour le contrôle des médias dans le royaume de Sardaigne[104].
210
+
211
+ Mazzini, quant à lui, en plus d'avoir condamné l'attentat d'Orsini et de Pieri, attaqua le Premier ministre dans un article publié dans le journal Italia del popolo :
212
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213
+ « Vous avez ouvert dans le Piémont un dualisme mortel, vous avez corrompu notre jeunesse, mettant en place une politique de mensonges et des tromperies face à la politique sereine de celui qui veut renaître. Entre vous et nous, monsieur, un abîme nous sépare. Nous représentons l'Italie, vous la vieille suspicieuse ambition monarchique. Nous, nous voulons surtout l'unité nationale, vous, l'élargissement territorial. »
214
+
215
+ — Giuseppe Mazzini[105]
216
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217
+ Mazzini soutint Garibaldi dans son expédition des Mille et l'incita à prendre Rome sachant que cela allait à l'opposé de la politique de Cavour, inquiet de la réaction de la France.
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219
+ Tout en suscitant l'admiration d'un large public, le personnage de Cavour est également l'objet de critiques.
220
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221
+ En 1853, année de grave crise céréalière dans la péninsule italienne, Cavour, grand propriétaire de moulins, plutôt que d'interdire le commerce du blé avec l'étranger, aurait accepté des exportations, réalisant selon certains auteurs (comme Lorenzo Del Boca[106] et Angela Pellicciari[107]) d'énormes profits à des fins personnelles et privant de récoltes la population piémontaise. L'historien Rosario Romeo parle de rumeurs contre le comte, de la part de journaux populaires de l'époque[108]. Le fait est que la politique des exportations de céréales provoqua un malaise général et des troubles à Arona, Pallanza (une frazione de Verbania) et Gênes. Des maires se mobilisèrent contre le gouvernement de Cavour, parmi lesquels les douze maires du district d'Intra (frazione de Verbania) et celui de Cava Manara, qui déclarèrent : « Si les exportations continuent pendant un mois encore, les boulangers de ce lieu ne seront plus en mesure de trouver beaucoup de blé pour faire du pain »[109].La classe populaire alla protester jusque sous les fenêtres de la villa de Cavour. Les carabinieri intervinrent ; on assista à des arrestations et à des épisodes de violence contre les manifestants. Les journaux L'imparziale et La voce della libertà, qui comptaient parmi les principaux accusateurs de la manœuvre du gouvernement sur le blé, furent critiqués pour avoir incité le peuple à la révolte et ils se virent traînés devant les tribunaux mais acquittés[106]. Angelo Brofferio, rival politique de Cavour, écrivit de vives attaques sur ses activités, disant que sous le gouvernement Cavour, « les monopoles, les boursicoteurs, les opérateurs de télégraphe et les spéculateurs s'engraissent illégalement sur la substance publique, pendant que l'universalité des citoyens gémit, souffre, et crie sous le poids des taxes et des impôts »[106]. Brofferio définit comme un « acte barbare » l'agression de la police contre les manifestants[106]. À la fin de 1853, en Vallée d'Aoste, on enregistra les révoltes les plus importantes. Plus de deux mille habitants furent impliqués dans les émeutes et le gouvernement procéda au total à 530 arrestations. Parmi les émeutiers arrêtés, 80 furent jugés et 9 furent condamnés[110].
222
+
223
+ Le rôle de Cavour durant le Risorgimento a suscité divers débats. Bien qu'il soit considéré comme l'un des pères de la nation avec Garibaldi, Victor-Emmanuel II et Mazzini, Cavour n'était guère soucieux de l'unification de l'Italie, mais seulement de repousser les frontières du royaume de Savoie (opinion soutenue par Mazzini lui-même)[105]. Le rôle de Cavour dans l'annexion du royaume des Deux-Siciles n'est toujours pas clair. Selon l'écrivain Arrigo Petacco, le Premier ministre piémontais, opposé à la conquête du royaume des Bourbons, aurait même tenté de conclure un accord avec François II, qui prévoyait la création d'un État fédéral ; cependant, ce dernier aurait refusé[111]. Il aurait été membre de la Franc-maçonnerie[112].
224
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225
+ D'autres auteurs comme Del Boca[113] et Aldo Servidio[114] font valoir qu'en 1856, quatre ans avant l'expédition des Mille, Cavour et Clarendon eurent des contacts pour organiser des révoltes contre les Bourbons dans le royaume des Deux-Siciles, point de vue également soutenu par l'historien anglais George Macaulay Trevelyan, auteur de plusieurs ouvrages sur Garibaldi[114]. Cavour aurait ordonné à Carlo Pellion di Persano de prendre contact à Naples avec l'avocat Edwin James, homme de confiance du gouvernement britannique[113],[114].
226
+
227
+ L'historien anglais Denis Mack Smith, dont les travaux portent sur l'histoire de l'Italie du Risorgimento à nos jours, émet un jugement négatif sur le personnage de Cavour, le qualifiant de « fourbe », « maladroit », « faux », « rusé » et le montrant déterminé à empêcher l'unification de l'Italie si le mérite pouvait en être attribué aux forces radicales, républicaines, populaires et démocratiques[115].
228
+
229
+ La physionomie de Cavour, tout en finesse, fait contraste avec celle de son roi. L'homme est extrêmement séduisant et sympathique. D'humeur enjouée, on dit de lui qu'il a « la politique gaie » et le peuple piémontais, dont il a gagné l'affection, l'appelle « papa Camillo »[116].
230
+
231
+ « Sa physionomie jette en dépit d'un aspect presque sénile, comme une lueur de jeunesse. Il semble que tous ses sens soient aux aguets derrière les lunettes aux verres étroits ; les yeux sont attentifs et comme souriants ; les mains semblent palpiter. Cette tête est couronnée d'un front carré comme une forteresse. Les traits sont réguliers, le visage est rasé, à part un léger collier de barbe[117]. »
232
+
233
+ — Alfredo Panzini, Cavour et l'épopée du Risorgimento.
234
+
235
+ Cavour ne se marie pas, affirmant « Je ne peux pas prendre de femme maintenant, je dois faire l'Italie »[118]. Bon vivant et sensuel, Cavour a de nombreuses liaisons brèves et discrètes. À vingt ans il rencontre la marquise Anna Giustiniani, avec qui il vit une véritable passion et qui se suicide pour lui. Lors de ses déplacements à Paris, Camillo s'accorde quelques écarts et rencontre en 1835 Mélanie Waldor, qui écrit un roman intitulé Alphonse et Juliette, où Alphonse est en réalité Cavour ; elle l'appelle « mon petit Italien au teint rose et au sourire d’enfant »[119]. Puis ce sont l'aristocrate Clementina Guasco di Castelletto, Emilia Gazelli Pollone josephine de Vintimille, Hortense Allart de Méritens, une Française dont les informations, arrachées dans les lits des grands d'Europe, sont utiles à l'homme d'État pour ses investissements sur les marchés boursiers[118]. En 1855, il rencontre, toujours dans la capitale française, une veuve anglaise, la marquise d'Ely. L'ultime conquête avant sa mort est une célèbre ballerine, Bianca Ronzini[118],[120].
236
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237
+ Cavour est aussi un fin gourmet, passionné d'agnolotti, du bœuf braisé et du légendaire vermouth[118], il donne son nom au potage « à la Cavour » (une crème de riz), au pudding « à la Cavour », aux artichauts en croûte « Cavour » et à la tête de veau « à la Cavour »[121] et il fait la promotion de Barolo[122], un vin piémontais qu'il avait l'habitude de servir au dîner.
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+ Deux villes italiennes ont ajouté son nom à celui d'origine : Grinzane Cavour, dont Cavour a été maire, et Sogliano Cavour, afin de célébrer l'unité nationale retrouvée. De nombreuses rues, places ainsi que des statues lui ont été dédiées. Pour 2010 (anniversaire de sa naissance), une pièce commémorative italienne de 2 euros le représente.
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+ Le cuirassé Conte di Cavour et le porte-aéronefs Cavour (CVH-550) ont aussi été nommés en son honneur, en Italie.
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+ Dans le film Le Guépard de Luchino Visconti, le personnage de Chevalley, joué par Leslie French, incarne dans le film (comme dans le roman de Lampedusa) un émissaire du tout nouveau gouvernement unitaire de l'Italie, venu proposer un siège de sénateur au prince Salina. Comme souvent chez Visconti, l'apparence de ce personnage est ouvertement calquée sur celle de Cavour, notamment dans le célèbre portrait de Francesco Hayez (1864).
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+ Camillo Cavour a obtenu de nombreuses distinctions honorifiques[123]
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
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+ La biographie de Camillo Cavour a été publiée par Joseph Devey (1861), ses Discours ont été traduits par Isacco Artom et Albert Blanc (1862).
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+ Camillo Paolo Filippo Giulio Benso, comte de Cavour (en italien, Camillo Benso, conte di Cavour Écouter), né à Turin le 10 août 1810 et décédé dans la même ville le 6 juin 1861, est un homme d'État piémontais, important partisan et acteur de l'unité italienne. Il est considéré, avec Giuseppe Garibaldi, Victor-Emmanuel II et Giuseppe Mazzini, comme l'un des « pères de la patrie » italienne.
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+ Cavour est l'un des personnages principaux du Risorgimento. Bien qu'il n'ait pas de plan préétabli pour l'unité de l'Italie, il réussit à rallier la majorité des patriotes italiens autour du royaume de Sardaigne[1] et à gérer les événements qui conduisent à la formation du royaume d'Italie. Il s'oppose ouvertement aux idées républicaines de Giuseppe Mazzini, ennemi des rois et conspirateur irréductible[1], et se trouve souvent en conflit avec Giuseppe Garibaldi dont il craint les actions et leur potentiel révolutionnaire.
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+ Il est ministre du royaume de Sardaigne de 1850 à 1852, chef du gouvernement de 1852 à 1859 et de 1860 à 1861. En 1861, avec la proclamation du royaume d'Italie, il devient le tout premier président du Conseil (Premier ministre) du nouvel État italien. Atteint de paludisme, il meurt 2 mois et 13 jours après sa prise de fonction.
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+ En politique intérieure, il soutient l'adoption et la défense du Statut albertin. Partisan des idées libérales et réformatrices, chef de la droite modérée, il signe un accord (Connubio, synonyme de « mariage », au sens ironique) avec la gauche monarchique d'Urbano Rattazzi[2] visant à la mise en œuvre de réformes qui excluent les ailes extrêmes du Parlement. Il supprime un grand nombre de congrégations religieuses, ce qui lui attire l'hostilité du pape Pie IX.
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+ Dans le domaine de l'économie, Cavour fait la promotion du libre-échange avec les États voisins[3], remanie le système des impôts, incite à la coopération entre les secteurs publics et privés, et lance de grands investissements industriels dans le secteur textile ainsi que dans les chemins de fer afin de raccorder les lignes italiennes et françaises. Il modernise l'agriculture grâce à l'utilisation d'engrais et à l'irrigation destinée à en finir avec les famines trop fréquentes[4].
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+ En politique étrangère, il cultive habilement l'amitié avec les monarchies libérales : le Royaume-Uni et la France du Second Empire. Grâce à l'engagement ferme de Napoléon III, il obtient l'expansion territoriale du Piémont dans le Nord de l'Italie au détriment de l'Autriche puis, par plébiscites, des duchés de Parme, de Modène, de Toscane, et enfin par conquête du royaume des Deux-Siciles et des États pontificaux.
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+ Camillo Cavour naît le 10 août 1810 à Turin, ville alors rattachée à la France du Premier Empire.
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+ Son père, Michele Benso de Cavour, noble piémontais catholique, est un collaborateur et ami du gouverneur et prince Camille Borghèse, qui est le parrain du petit Benso et auquel il transmet son prénom. La mère de Camillo, Adèle de Sellon (1780 – 1846), appartient à une famille calviniste plutôt aisée de Genève[5], qui a atteint une position notable dans la bourgeoisie de la ville[6]. Sa grand-mère paternelle, Philippine de Sales (1761 – 1849), est l'arrière-petite-nièce de saint François de Sales.
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+ Camillo passe l'essentiel de sa vie au palais Cavour, à Turin, et sa langue maternelle, le français, reste tout au long de son existence son moyen d'expression en privé ; il n'utilise l'italien que dans sa vie publique. Il est d'abord éduqué par un précepteur, l'abbé Frezet. Appartenant à la noblesse[N 1], Cavour fréquente dans sa jeunesse le 5e cours de l'Académie militaire royale de Turin, qu'il termine fin 1825. Nommé à quatorze ans page du prince de Carignan grâce aux relations de son père, il vit cette fonction, censée être un honneur, davantage comme une servitude. Au cours de l'hiver 1826-1827, grâce aux cours de l'École d'application du Corps royal du génie de Turin, il devient lieutenant du corps du génie. Au terme de sa formation militaire, il présente un mémoire intitulé : Esposizione compita dell'origine, teoria, pratica, ed effetti del tiro di rimbalzo tanto su terra che sull'acqua et sous-titré : Dalle Regie scuole teoriche e pratiche di Artiglieria e Fortificazione alla Scuola d'applicazione di Artiglieria e Genio [N 2], à Turin.
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+ En 1828, il participe à des travaux de fortification dans les Alpes (Vintimille, Exilles, l'Esseillon). Le jeune homme se consacre bientôt, par intérêt personnel et par éducation familiale, à la cause du progrès européen. Parmi ses lectures, on trouve le philosophe anglais Jeremy Bentham, dont il aborde la doctrine pour la première fois en 1829. Cette année-là, il lit son Traité de la législation pénale et civile qui énonce le principe politique : « Mesure du juste et de l'injuste est seulement le plus grand bonheur du plus grand nombre ». L'autre concept de Bentham est que tout problème peut conduire à des faits mesurables, ce qui apporte au réalisme de Cavour une base théorique utile à son inclination vers l'analyse mathématique[7].
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+ En 1830, il espère que la révolution de Juillet, en France, va inciter à la libéralisation du royaume de Piémont-Sardaigne. La même année, il s'installe à Gênes ; l'officier Camillo Benso rencontre la marquise Anna Giustiniani, avec qui il vit une véritable passion[8] et qui lui reste fidèle jusqu'à sa mort. Envoyé au fort de Bard, dans la Vallée d'Aoste, en raison de ses opinions politiques, il y démissionne de l'armée le 12 novembre 1831.
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+ À l'âge de vingt-deux ans, Cavour est nommé maire de Grinzane, où la famille a des propriétés, et il occupe ce poste jusqu'en 1848[9]. En décembre 1834 il voyage à l'étranger, étudiant le développement économique de pays largement plus industrialisés comme la France et le Royaume-Uni.
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+ En décembre 1834 Cavour se rend à Genève, lieu d'origine de sa famille maternelle. Il y assiste à des cours universitaires variés, portant sur l'économie, l'histoire, ou la physique, constituant l'éventail des enseignements qui forment la tradition culturelle du XVIIIe siècle[10].
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+ Accompagné de son ami Pietro di Santarosa, Cavour, en février 1835, rejoint Paris, où il reste presque deux mois et demi. Au cours de cette période, il visite les hôpitaux, les prisons, les écoles et les institutions publiques de tous types. Il fréquente les milieux légitimistes favorables aux Bourbons mais aussi ceux qui sont politiquement les plus proches de lui, à savoir les partisans de la monarchie de Juillet de Louis-Philippe. À cette occasion, il rencontre des hommes qu'il admire, comme le futur Président du Conseil François Guizot[11].
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+ Il quitte Paris le 9 mai 1835 et arrive à Londres, où il rencontre d'autres personnalités qu'il désire connaître, tels le réformateur Edwin Chadwick (1800-1890) et Alexis de Tocqueville. Comme à Paris, il s'intéresse aux questions sociales, il visite les hôpitaux, les prisons, et entre en contact avec les aspects les plus concrets de la révolution industrielle. En mai, Cavour part, toujours en compagnie de Santarosa, pour un tour de l'Angleterre et du Pays de Galles. Il visite Windsor, Oxford, Birmingham, Chester, Liverpool, Manchester, Nottingham et Cambridge, après quoi, le 3 juillet 1835, il retourne en France[12]. Lors de ses déplacements à Paris, Camillo se lie avec la femme de lettres Mélanie Waldor dont il fait sa maîtresse[13].
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+ Il visite la Belgique, la Confédération germanique et la Suisse. Il y conforte son intérêt pour la démocratie parlementaire et la modernité, notamment pour les premiers chemins de fer. À son retour, il devient régisseur du domaine de son père, à Leri[N 3].
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+ L'intérêt et l'enthousiasme de Cavour pour les progrès de l'industrie, pour l'économie politique et pour le libre-échange se révèlent sans réserve et toujours croissants. Cette période voit également se renforcer son européanisme qui le conduit à augurer : « L'injustice infligée aux autres nations finira par ne plus être considérée comme un patriotisme de bon aloi »[N 4]. Cette période s'avère décisive pour la formation de la pensée politique de Cavour, qui, entre vingt et trente ans, développe aussi une propension au conservatisme, en opposition avec les événements révolutionnaires[14]. Concernant la religion, il lui reconnaît une fonction importante, mais seulement comme un stade de développement que sa culture bourgeoise a déjà dépassé. Le christianisme reste pour lui, avant tout, un enseignement éthique[15].
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+ En 1837, Cavour effectue un nouveau voyage à Genève et à Lyon. De retour à Paris pour terminer la succession de son oncle Clermont-Tonnerre[N 5], il rencontre le roi Louis-Philippe et fréquente les milieux mondains. Il renouvelle le voyage en 1840. Au cours de ses séjours français de 1842-1843, ce sont les salons d'intellectuels qui l'occupent[N 6].
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+ Il fréquente assidûment la Sorbonne et fait la connaissance d'écrivains comme Alexandre Dumas, Sainte-Beuve et Prosper Mérimée, le philosophe Victor Cousin et surtout les ministres et dignitaires de la monarchie de Louis-Philippe, pour lesquels il éprouve une vive admiration : Adolphe Thiers, Louis-Mathieu Molé et Étienne-Denis Pasquier. Il assiste aux séances parlementaires, dont le spectacle renforce son estime pour Guizot et Tocqueville, et il entre en contact avec les membres de la haute finance française[16].
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+ Cavour continue aussi à nourrir une grande considération pour le Royaume-Uni où, en 1843, il réussit à entrer dans un des salons les plus importants de l'aristocratie londonienne, celui du parti wigh de Henry Petty-Fitzmaurice de Lansdowne. La France et le Royaume-Uni restent pour lui un exemple politique[17].
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+ Entre le retour de ses voyages à l'étranger en août 1843 et l'entrée au gouvernement en octobre 1850, Cavour se consacre à une vaste série d'initiatives dans le domaine de l'agriculture, de l'industrie, des finances et de la politique. Grand propriétaire foncier, il contribue, déjà en mai 1842, à la création de l'Associazione agraria (l'« association agraire ») qui se propose de promouvoir les meilleures techniques et politiques agricoles, au moyen aussi d'une Gazzetta qui, fin août 1843, publie un article rédigé par le comte[18] sur la création de fermes modèles.
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+ À l'automne 1843, avec l'aide de Giacinto Corio, Cavour, occupé par l'activité de gestion et particulièrement celle des propriétés de Leri, s'occupe de l'amélioration dans le secteur de l'élevage des bovins, des engrais et des machines agricoles. En sept ans (de 1843 à 1850) la production de riz, de blé et de lait augmente de manière significative ; celle de maïs triple[19].
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+ Pour intégrer les innovations dans la production agricole, Cavour prend aussi des décisions à caractère industriel avec des résultats jugés plus ou moins bons. Parmi les initiatives les plus importantes, la participation à la constitution de la Società anonima dei molini anglo-americani di Collegno en 1850, dont il devient le principal actionnaire avant que la société n'occupe, après l’unification italienne, une position de premier plan dans le pays[20]. Les importantes relations d'affaires à Turin, Chivasso et Gênes, et surtout l'amitié du banquier De La Rüe[21] lui permettent d'atteindre une position privilégiée par rapport à d'autres propriétaires et de saisir d'importantes opportunités. En 1847, par exemple, il réalise un net accroissement de ses revenus en raison de la mauvaise récolte céréalière en Europe, ce qui donne lieu à une augmentation de la demande, haussant de fait les prix à des niveaux inhabituels[22].
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+ En plus de ses interventions dans la Gazzetta de l'Associazione agraria, Cavour se consacre à l'écriture d'essais sur les progrès de l'industrialisation et le libre-échange au Royaume-Uni ainsi que sur leurs effets sur l'économie et sur la société italienne[23]. Il vante surtout les chemins de fer comme des instruments de progrès civil qui, plutôt que les mouvements insurrectionnels, sont profitables à la cause nationale. À ce propos, il met en avant l'importance qu'auraient deux lignes ferroviaires : la Turin-Venise et la Turin-Ancône[23].
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+ Sans aucune nécessité d'une révolution, les progrès de la civilisation chrétienne et le développement des Lumières aboutiraient, selon Cavour, à une crise politique dont l'Italie serait amenée à profiter[24]. Il a foi dans le progrès, principalement intellectuel et moral, parce que celui-ci est issu de la dignité et de la capacité créative de l'homme. Cette conviction s'accompagne de l'idée que la liberté économique va de pair avec l'intérêt général et qu'elle est destinée à favoriser toutes les classes sociales. Sur la base de ces deux principes émerge la valeur de la nationalité[25] :
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+ « L'histoire de tous les temps prouve qu'aucune nation ne peut atteindre un haut degré d'intelligence et de moralité sans que le sentiment de sa nationalité soit fortement développé : dans un peuple qui ne peut pas être fier de sa nationalité, le sentiment de la dignité personnelle existera seulement exceptionnellement chez quelques individus privilégiés. Les classes les plus peuplées qui occupent les positions les plus humbles dans la sphère sociale ont besoin de se sentir grandes du point de vue national pour acquérir la conscience de leur dignité. »
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+ — Camillo Cavour, Chemins de fer, 1846[26]
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+ Par le congrès de Vienne de 1815, qui accompagne la chute de Napoléon Ier, et qui est en grande partie orchestré par le Premier ministre autrichien, Metternich, la péninsule italienne se retrouve partagée en de multiples petits États le plus souvent sous domination autrichienne ; il en va ainsi des grandes villes du Nord, Milan, Venise rassemblées dans le Royaume lombard-vénitien, du duché de Parme, du duché de Modène et du grand-duché de Toscane. Le royaume de Sardaigne, dont les monarques sont issus de la Maison de Savoie et ont choisi Turin pour capitale, dans le Piémont, conserve sa souveraineté.
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+ Le retour de monarchies absolues en Europe ravive le désir de liberté et, en 1820, la péninsule est confrontée aux premiers soulèvements organisés par l’association des Carbonari dont certains sont guidés par le républicain Mazzini bientôt suivi par Garibaldi. Mazzini s’oppose non seulement à la présence autrichienne mais aussi à la royauté. Ces insurrections, auxquelles prennent part essentiellement des étudiants, des militaires et la jeune bourgeoisie en écartant les masses populaires, ne parviennent pas, à quelques exceptions près, à s’imposer[27] et elles sont durement réprimées. Louis-Napoléon, le futur Napoléon III, affilié à la Charbonnerie italienne, est impliqué dans les soulèvements de 1831 dans les États pontificaux[28], il garde un attachement profond pour l’Italie.
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+ Ces événements forment le prélude au printemps des peuples et c’est dans ce climat de révolte que Cavour s'élève politiquement en employant tous les moyens pour apaiser l’élan révolutionnaire qui met en péril la monarchie ; il soutient la proposition d'une constitution et la confrontation armée avec l’Autriche. Le royaume de Sardaigne s'engage dans la première des trois guerres d’indépendance qui conduiront à l’unité de l’Italie.
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+ En 1847, Cavour fait son apparition officielle sur la scène politique en tant que fondateur, avec le catholique libéral Cesare Balbo, du journal Risorgimento dont il prend la direction. Le journal, mis en place grâce à un relâchement de la censure du roi Charles-Albert, se prononce, en janvier 1848, plus que les autres en faveur d'une constitution[29]. Cette prise de position, qui est aussi celle de Cavour, intervient en même temps que la chute de la monarchie de Juillet en France, le 24 février 1848 ; ainsi disparaît la référence politique du comte en Europe.
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+ Dans cette atmosphère, le 4 mars 1848, Charles-Albert promulgue le Statut albertin. Cette constitution déçoit l'opinion publique libérale mais pas Cavour qui annonce une importante loi électorale instituant une commission dirigée par Cesare Balbo et dont il est membre. Cette loi reste en vigueur après quelques aménagements jusqu'à la réforme électorale du royaume d'Italie de 1882[30].
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+ Avec le retour de la république en France, la révolution à Vienne et Berlin, l'insurrection à Milan et le soulèvement dans le Piémont et en Ligurie, Cavour, craignant que le système constitutionnel puisse devenir une victime des révolutionnaires, se met à la tête d'un mouvement interventionniste exhortant le roi à entrer en guerre contre l'Autriche et à mobiliser l'opinion publique[N 7],[31]
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69
+ Le 23 mars 1848, Charles-Albert déclare la guerre à l'Autriche. Après des premiers succès, le cours du conflit change et la vieille aristocratie militaire du royaume est exposée à de vives critiques. Après les premières défaites, Cavour demande qu'on trouve les coupables qui ont, selon lui, trahi l'Italie. La piètre conduite de la guerre le convainc que le Piémont ne pourra pas être en sûreté tant que les pouvoirs de l’État ne seront pas contrôlés par des hommes d'obédience libérale[32],[N 8].
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+ Le 27 avril 1848, les premières élections du nouveau régime constitutionnel ont lieu. Cavour, grâce à son activité de journaliste politique, est candidat à la Chambre des députés du Parlement et il est dans un premier temps battu, puis élu, le 26 juin 1848 lors des élections supplétives. Le 30 juin 1848, il fait son entrée dans la Chambre (Palazzo Carignano) prenant place sur les bancs de la droite[34]. Fidèle aux intérêts du Piémont qu'il voit menacé par les forces radicales génoises et lombardes, Cavour s'oppose à la fois à l'exécutif de Cesare Balbo, et à son successeur milanais, Gabrio Casati (1798-1863). Toutefois, lorsqu'après la défaite de Custoza, le gouvernement Casati demande les pleins pouvoirs afin de mieux gérer la gravité de la situation, Cavour se prononce en sa faveur. Les faits se précipitent : il y a tout d'abord l'abandon de Milan aux Autrichiens puis l'armistice signé par Salasco le 9 août 1848[35].
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+ À la fin de cette première phase de la guerre, le gouvernement de Cesare di Sostegno, et le suivant d'Ettore di San Martino, s'engagent sur la voie de la diplomatie. Les deux sont soutenus par Cavour qui critique vivement Vincenzo Gioberti, toujours déterminé à combattre l'Autriche. Le 20 octobre 1848, dans son premier grand discours parlementaire, Cavour se prononce pour l'ajournement des hostilités, confiant la médiation diplomatique au Royaume-Uni, inquiet de la montée en puissance de l'Allemagne et donc favorable à la cause italienne. Avec le soutien de Cavour, la ligne modérée du gouvernement San Martino passe, mais la faiblesse du gouvernement, sur un sujet mineur, l'oblige à démissionner le 3 décembre 1848[36].
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+ Dans l'impossibilité de former une autre équipe ministérielle, le roi Charles-Albert confie le poste à Gioberti, dont le gouvernement qui entre en fonction le 15 décembre 1848 est considéré, par Cavour, comme de « gauche pure ». Les élections du 22 janvier 1849 ont lieu, au détriment du comte qui, à l'issue d'un ballottage, est battu. La majorité de l'échiquier politique, cependant, est trop hétérogène pour affronter les difficultés du pays, toujours suspendu entre guerre et paix, et Gioberti doit démissionner le 21 février 1849[37]. Changeant radicalement de politique face à la crise révolutionnaire dont il perçoit le danger, Cavour se prononce pour une reprise des hostilités contre l'Autriche. La défaite de Novare (23 mars 1849) le précipite de nouveau dans la tourmente[38].
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+ La grave défaite piémontaise conduit le 23 mars 1849 à l'abdication de Charles-Albert en faveur de son fils Victor-Emmanuel. Celui-ci, ouvertement opposé à l'alliance politique de son père avec la gauche, remplace le gouvernement des démocrates, qui demandent la guerre à outrance, par un exécutif dirigé par le général Gabriele de Launay, accueilli favorablement par Cavour. Le gouvernement reprend le contrôle de la ville de Gênes qui s'est insurgée contre la monarchie, avant d'être remplacé par celui de Massimo d'Azeglio, dont Cavour accepte la vision du Piémont comme bastion de la liberté italienne[39].
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79
+ Les élections du 15 juillet 1849 portent au gouvernement, à nouveau, une majorité, quoique faible, de démocrates. Cavour est réélu, mais D'Azeglio convainc Victor-Emmanuel II de dissoudre la Chambre des députés et le 20 novembre 1849, le roi fait promulguer la proclamation de Moncalieri, dans laquelle il invite son peuple à élire des candidats plus modérés qui ne soient pas en faveur d'une nouvelle guerre. Le 9 décembre, l'Assemblée qui, finalement, vote massivement en faveur de la paix, est élue. Parmi les élus se trouve Cavour qui, dans la circonscription de Turin I, obtient 307 voix contre 98[40],[41].
80
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+ Au cours de cette période, Cavour se distingue par son talent de financier. Il contribue de manière prépondérante à la fusion de la Banque de Gênes et de la nouvelle Banque de Turin au sein de la Banque Nationale des États sardes (Banca Nazionale degli Stati Sardi)[42]. Après le succès électoral de décembre 1849, Cavour devient également une des figures dominantes de la politique piémontaise et il prend la fonction de porte-parole de la majorité modérée qui vient de se créer. Fort de cette position, il fait valoir que le moment des réformes est arrivé, favorisé par le Statut albertin qui a créé de réelles perspectives de progrès. Le Piémont peut ainsi s'éloigner du front catholique et réactionnaire, qui triomphe dans le reste de l'Italie[43].
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+ À cette fin, la première étape est la promulgation des lois Siccardi (9 avril 1850 et 5 juin 1850), qui abolissent les différents privilèges du clergé dans le Piémont, ce qui ouvre une phase de confrontation avec le Saint-Siège ; des incidents graves, aussi bien de la part de D'Azeglio que de Pie IX, ont en effet lieu à leur suite. Parmi ceux-ci, il y a le refus de donner l'extrême-onction à l'ami de Cavour, Pietro di Santarosa, mort le 5 août 1850. Par tous les moyens, Cavour s'insurge contre le clergé, obtenant l'expulsion de l'Ordre des Servites de Marie de Turin, dans lequel milite le prêtre qui s'est refusé à donner les sacrements, et influençant, probablement aussi, la décision d'arrêter l'archevêque de Turin, Luigi Fransoni[44].
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+ Avec la mort de Santarosa, qui occupait le poste de ministre de l'Agriculture et du Commerce, Cavour, fort du rôle de premier plan pris en ces jours de batailles anticléricales et de la reconnaissance de sa compétence technique, est désigné comme le successeur naturel du ministre disparu. Convaincu par certains députés, le Président du conseil D'Azeglio et Victor-Emmanuel II (encouragé par le général La Marmora), acceptent de confier le Ministère de l'Agriculture et du Commerce à Cavour, qui prête serment le 11 octobre 1850[45]. Victor-Emmanuel commente cette prise de fonction à ses ministres : « Moi, je veux bien, mais rappelez-vous qu’il vous prendra tous vos portefeuilles »[2].
86
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87
+ Parmi les premières tâches réalisées par Camillo Benso, il faut noter le renouvellement du traité de commerce avec la France, empreint de libre-échangisme[N 9]. L'accord, qui n'est pas particulièrement intéressant pour le Piémont, doit être soutenu par des motifs politiques pour être approuvé, même si Cavour rappelle que toute réduction douanière est pour lui une opération avantageuse[45]. Après avoir abordé la question des traités de commerce, le comte engage des négociations avec la Belgique et le Royaume-Uni. Avec les deux pays, il obtient et accorde des aménagements douaniers facilitant le commerce. Les deux traités, conclus respectivement le 24 janvier 1851 et le 27 février 1851, sont les premiers actes témoignant du libéralisme commercial de Cavour[46].
88
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+ Ces deux accords, par lesquels il obtient un large succès parlementaire, ouvrent la voie à une réforme générale des droits de douane dont la loi est promulguée le 14 juillet 1851. Pendant ce temps, d'autres traités de commerce sont signés entre mars et juin avec la Grèce, les villes hanséatiques, l'Union douanière allemande, la Suisse et les Pays-Bas. Avec 114 voix pour et 23 contre, la Chambre adopte même un traité similaire avec l'Autriche, concluant la première phase de la politique douanière de Cavour qui réalise pour le Piémont le passage du protectionnisme vers le libre-échange[47].
90
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91
+ Pendant la même période, Cavour se voit confier le ministère de la Marine au sein duquel il se distingue par ses idées novatrices et entre en désaccord avec les officiers supérieurs, dont la plupart sont des réactionnaires qui s'opposent à l'introduction des bateaux à vapeur. D'autre part, les troupes sont très indisciplinées et l'intention de Cavour est de faire de la marine sarde un corps de professionnels à l'instar de celle du royaume des Deux-Siciles[48].
92
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93
+ Au cours de la phase, délicate, du débat parlementaire pour l'approbation des traités commerciaux avec le Royaume-Uni et la Belgique, Cavour menace de quitter le gouvernement si on n'abandonne pas l'habitude de confier à un député (dans ce cas Giovanni Nigra (1798-1865)) la charge de Ministre des Finances. Le 19 avril 1851, Cavour remplace Nigra, en gardant toutes les autres charges ministérielles. Il y a alors de sérieux désaccords entre D'Azeglio et Cavour, qui, à la fin, obtient le ministère[49].
94
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95
+ Le gouvernement de Turin a désespérément besoin de liquidité, principalement pour les indemnités imposées par les Autrichiens après la guerre d'indépendance, et Cavour, par son habileté et ses contacts, semble l'homme providentiel pour gérer la délicate situation. Le royaume de Sardaigne est déjà lourdement endetté auprès des Rothschild et Cavour souhaite soustraire le pays à cette dépendance. Après plusieurs tentatives infructueuses avec la Bank of Baring, il obtient un emprunt important auprès de la petite Hambros Bank[50].
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+ En plus de ce prêt (3,6 millions de livres sterling), Cavour obtient d'autres résultats ; il réussit à clarifier et synthétiser la situation réelle du budget de l’État, qui, bien que précaire, semble meilleure qu'on ne le pense. Il fait approuver, sur tous les organismes moraux laïcs et ecclésiastiques, un impôt sur le revenu unique de 4 %, il obtient l'imposition des successions. Il augmente le capital de la Banque Nationale des États sardes et initie la collaboration entre les finances publiques et l'initiative privée[51].
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+ À cet égard, il reçoit en août 1851 les propositions des agences britanniques pour la construction des lignes de chemin de fer Suse-Turin et Novare-Turin. Les projets deviennent des lois, respectivement le 14 juin 1852 et le 11 juillet 1852. Il accorde à l'armateur Raffaele Rubattino[N 10] la ligne de navigation subventionnée entre Gênes et la Sardaigne et à des groupes génois l'exploitation de mines et de salines en Sardaigne. Il fait la promotion de grands projets comme la création à Gênes de la Compagnie Transatlantique ou comme la création de la société Ansaldo, la future usine de locomotives à vapeur[52].
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+ Poussé désormais par le désir d'obtenir la charge de chef du gouvernement et ne supportant plus la politique de D'Azeglio d'alliance avec la droite cléricale, Cavour, début 1852, prend l'initiative de passer un accord, le connubio, avec le centre gauche d'Urbano Rattazzi. Celui-ci, avec les votes convergents des députés conduits par Cavour et ceux du centre gauche, remporte, le 11 mai 1852, la présidence de la Chambre du Parlement.
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+ Le Président du conseil D'Azeglio, opposé comme Victor-Emmanuel II à la manœuvre politique de Cavour, démissionne, obtenant ponctuellement le renouvellement du mandat par le roi. Le gouvernement qui se dégage, le 21 mai 1852, très faible, écarte Cavour que D'Azeglio a remplacé par Luigi Cibrario.
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+ Avant la reprise des luttes politiques, Cavour part de Turin, le 26 juin 1852, pour apprendre de l'étranger ce qui va influencer sa politique économique et industrielle. Gioberti porte le jugement suivant sur Cavour : « Cavour n'est pas riche d'italianité. Tout au contraire, par les sentiments, les instincts, les connaissances, il est quasiment étranger à l'Italie : anglais par les idées, français par le langage ». Le 8 juillet, il est à Londres où il s'intéresse aux plus récents progrès de l'industrie et il prend contact avec des hommes d'affaires, des agriculteurs et des industriels. Il visite des usines et les arsenaux. Il reste dans la capitale britannique jusqu'au 5 août[N 11] et part pour le Pays de Galles et le Nord de l'Angleterre, dont il visite les districts manufacturiers, puis il rejoint l'Écosse[N 12]. À Londres ou dans leurs maisons de campagne, il rencontre des politiciens britanniques de divers partis. Il fait la connaissance du ministre des Affaires étrangères Malmesbury, mais aussi de Palmerston, Clarendon, Disraeli, Cobden, Lansdowne et Gladstone[53].
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+ Cavour poursuit son voyage et traverse la Manche pour Paris, où il arrive le 29 août 1852. Dans la capitale française, Louis Napoléon est président de la Deuxième République (il n'est proclamé empereur que le 2 décembre 1852). L'attention du comte, qui est rejoint par son allié Rattazzi, se concentre sur la nouvelle classe dirigeante française avec laquelle il a pris contact. Ils se rendent ensuite auprès du nouveau ministre des Affaires étrangères, Drouyn de Lhuys, et, le 5 septembre, ils dînent avec le prince-président Louis-Napoléon. Ils en ressortent confiants pour l'avenir de l'Italie[54]
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+ Cavour suit deux objectifs, il engage des réformes fiscales, économiques et politiques destinées à faire du royaume de Sardaigne un état moderne et le rapprochement avec une grande nation car la première guerre d’indépendance a été un échec en raison de la différence de moyens des deux belligérants et il apparaît évident, pour la politique piémontaise, qu'il faut trouver un allié puissant ce que Napoléon III constitue, soucieux de contrer la puissance autrichienne.
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+ Cavour repart pour Turin, qu'il rejoint le 16 octobre 1852, après une absence de plus de trois mois. Le 22 octobre 1852, D'Azeglio, à la tête d'un faible exécutif qui a choisi de poursuivre une politique anticléricale, démissionne. Le 4 novembre de la même année, soutenu par des hommes du connubio, qui représentent désormais le libéralisme le plus moderne du Piémont, et fort d'un ample consensus, Cavour est pressenti pour devenir, pour la première fois, Président du conseil.
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+ Victor-Emmanuel II demande à Cavour de former un nouveau gouvernement à condition que le comte négocie, avec les États pontificaux, les questions en suspens, notamment celle de l'introduction du mariage civil dans le Piémont. Cavour refuse et propose Cesare Balbo, comme successeur de D'Azeglio. Balbo ne trouve pas un terrain d'entente avec le représentant de la droite Ottavio Thaon di Revel, et le roi est contraint de rappeler Cavour. Celui-ci accepte alors de former un nouveau gouvernement, le 2 novembre 1852, promettant, pour la loi sur le mariage civil, de lui faire suivre son cours normal auprès des parlementaires, sans faire appel à un vote de confiance.
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+ Deux jours après la formation de son premier gouvernement, Cavour travaille avec passion en faveur de la loi sur le mariage civil qui est cependant rejetée par le Sénat, obligeant le comte à y renoncer définitivement. Pendant ce temps, le mouvement républicain, qui a à sa tête Giuseppe Mazzini, ne cesse d'inquiéter Cavour ; le 6 février 1853, une émeute éclate contre les Autrichiens à Milan et le comte, craignant l'élargissement du phénomène au Piémont, fait arrêter plusieurs mazziniens, y compris Francesco Crispi. Cette décision suscite l'hostilité de la gauche, surtout quand les Autrichiens le remercient pour les arrestations[55], mais, lorsque le 13 février, le gouvernement de Vienne prononce la confiscation des biens des réfugiés lombards dans le Piémont, Cavour proteste vigoureusement, en rappelant son ambassadeur.
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+ L'objectif principal du premier gouvernement de Cavour est la restauration financière du pays. Pour tenter de retrouver l'équilibre, le comte prend plusieurs mesures : d'abord, il est contraint de recourir à nouveau aux banquiers Rothschild, puis, se référant au système français, il remplace la déclaration des revenus par celle de la vérification judiciaire. Il fait par ailleurs d'importantes interventions dans le secteur des concessions domaniales et des services publics. Enfin, il reprend la politique de développement des instituts de crédit[56].
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+ D'autre part, le gouvernement fait de grands investissements dans le domaine des chemins de fer, au moment où, grâce à la réforme des douanes, les exportations sont en augmentation considérable. Malgré ceci, il y a une forte résistance à l'introduction de nouveaux impôts fonciers qui, en général, touchent la classe sociale qui compose le Parlement[57]. Cavour, en fait, n'a jamais été en mesure de réaliser les conditions politiques qui permettent une bonne base financière adaptée à ses initiatives[58].
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+ Le 19 décembre 1853, on parle de « restauration des finances » et ce, même si la situation est plus grave que celle annoncée, y compris en raison de la crise internationale qui précède la guerre de Crimée. Cavour par conséquent passe encore un accord avec les Rothschild pour un prêt, mais il réussit aussi à placer auprès d'un public d'épargnants, avec un franc succès politique et financier, une bonne partie de la dette contractée[59].
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+ Le consensus politique ne manque pas. Aux élections du 8 décembre 1853, 130 candidats de la majorité gouvernementale sont élus, 52 de la gauche et 22 de la droite. Néanmoins, pour répliquer à l'élection des principaux adversaires politiques, Valerio, Brofferio, Pareto à gauche et Solaro della Margarita à droite, le comte développe une offensive politique visant l'organisation judiciaire. Il est décidé également à récupérer une partie de la gauche et à reprendre la politique anticléricale[60]. À cet égard, le ministre de la Justice Urbano Rattazzi, à l'ouverture de la Ve législature présente un projet de loi modifiant le code pénal. Le noyau de la proposition consiste en de nouvelles peines pour les prêtres qui, abusant de leur ministère, s'opposent aux lois et aux institutions de l’État. La règlementation est adoptée à la Chambre par une large majorité rassemblant un grand nombre de voix de la gauche et, avec une plus grande difficulté, également par le Sénat[61]. Des amendements au code de procédure pénale et le code de procédure civile sont par la suite également adoptés[62].
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+ En 1853, une crise européenne se développe, issue d'un conflit religieux entre l'Empire ottoman, déjà en déclin, et la Russie, qui aspire à la protection des chrétiens parmi les peuples turcs des Balkans. Ces aspirations provoquent l'hostilité du gouvernement britannique qui soupçonne la Russie de vouloir conquérir Constantinople et interrompre la voie terrestre pour l'Inde britannique. La France, désireuse de mettre fin à son isolement, s'aligne sur le Royaume-Uni. Le 1er novembre 1853, la Russie déclare la guerre à l'Empire ottoman et le 28 mars 1854 le Royaume-Uni et la France déclarent la guerre à la Russie. La question, pour des opportunités politiques qui peuvent se présenter, commence à intéresser Cavour. En avril 1854, il répond à la demande de l'ambassadeur britannique, Sir James Hudson, affirmant que le royaume de Sardaigne interviendrait dans le conflit si l'Autriche attaque également la Russie, de façon à ne pas exposer le Piémont à l'armée des Habsbourg[63].
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+ La satisfaction des Anglais est claire, mais durant tout l'été 1854, l'Autriche reste neutre. Enfin, le 29 novembre 1854, le ministre des Affaires étrangères britannique Clarendon écrit à Hudson pour lui demander de faire son possible pour s'assurer d'un corps expéditionnaire piémontais. Une incitation superflue, car Cavour est déjà arrivé à la conclusion que les demandes anglaises et françaises, ces dernières faites au début de la crise à Victor-Emmanuel II, doivent être satisfaites. Il décide d'opter pour l'intervention, soulevant la perplexité du ministre de la guerre La Marmora et du ministre des Affaires étrangères Giuseppe Dabormida (1799-1869), qui démissionne[64].
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+ Assumant également le poste de ministre des Affaires étrangères, le comte, le 26 janvier 1855, signe l'adhésion définitive du royaume de Sardaigne au traité anglo-français. Le Piémont doit fournir 15 000 hommes et les puissances alliées garantissent l'intégrité du royaume de Sardaigne d'une éventuelle attaque autrichienne. Le 4 mars 1855, Cavour déclare la guerre à la Russie [N 13] et le 25 avril, le contingent piémontais part de La Spezia[N 14] pour la Crimée, où il arrive début mai. Le Piémont récolte les bénéfices de l'expédition lors de la deuxième guerre d'indépendance, quatre ans plus tard. Cette opération restaure le prestige de l’armée sarde et crée des liens de fraternité d’armes entre Français et Piémontais[1].
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+ Avec l'intention de se rapprocher de la gauche et d'entraver la droite conservatrice qui gagne du terrain en raison de la crise économique, le gouvernement Cavour, le 28 novembre 1854, présente devant la Chambre la loi sur les couvents. La loi, en raison de son libéralisme anticlérical, prévoit la suppression des ordres religieux, à l'exception de ceux dédiés à l'enseignement et à l'assistance aux malades. Durant le débat parlementaire, Cavour attaque, en particulier, les ordres mendiants qu'il déclare nuisibles pour la moralité du pays et contraires à l'éthique moderne du travail.
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+ La forte majorité du comte à la Chambre doit faire face à l'opposition du clergé, du roi et surtout du Sénat qui en première instance rejette la loi. Cavour démissionne le 27 avril 1855, ouvrant une crise constitutionnelle, appelée « crise Calabiana » du nom de l'évêque de Casale, Luigi di Calabiana, sénateur et adversaire du projet de loi.
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+ Quelques jours après sa démission, et étant donné l'impossibilité de former un nouveau gouvernement, le 4 mai 1855, Cavour est rappelé par le roi en qualité de Président du conseil. Au terme de plusieurs jours de discussions pendant lesquels Cavour souligne que « la société actuelle a pour base économique le travail »[67], la loi sur les couvents est approuvée avec toutefois un amendement qui laisse les religieux en place jusqu'à l'extinction naturelle de leur communauté. À la suite de l'approbation de la loi sur les couvents, le 26 juillet 1855, Pie IX excommunie ceux qui ont présenté, approuvé et ratifié la mesure, Cavour et Victor-Emmanuel II y compris.
136
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137
+ La guerre de Crimée gagnée par les alliés prend fin en 1856 avec le Congrès de Paris, auquel participe également l'Autriche. Cavour n'obtient pas de compensations territoriales pour la participation dans le conflit, mais une session est consacrée expressément à discuter du problème italien. À cette occasion, le 8 avril, le ministre des Affaires étrangères britannique Clarendon attaque sévèrement la politique anti-libérale, à la fois dans les États pontificaux et au royaume des Deux-Siciles, ce qui soulève des protestations de la part du ministre autrichien Karl Buol.
138
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139
+ Beaucoup plus modérée, le même jour, l'intervention de Cavour reste concentrée sur la dénonciation de la présence des troupes autrichiennes dans la Romagne pontificale[68]. Le fait est que pour la première fois la question italienne est considérée au niveau européen comme une situation qui nécessite des changements face aux griefs de la population. Les relations sont excellentes entre le Royaume-Uni, la France et le Piémont. De retour à Turin, en raison des résultats obtenus à Paris, Cavour, le 29 avril 1856, reçoit la plus haute distinction décernée par la Maison de Savoie : le collier de l'Annunziata[69]. Le même Congrès, cependant, pousse le comte à prendre d'importantes décisions, à savoir faire son choix, soit avec la France, soit avec la Grande-Bretagne.
140
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141
+ À la suite des décisions de Paris, la question des deux principautés danubiennes est posée. La Moldavie et la Valachie, selon le Royaume-Uni, l'Autriche et la Turquie auraient dû rester divisées sous le contrôle de l'Empire ottoman. Pour la France, la Prusse et la Russie, elles devraient s'unir (dans le futur royaume de Roumanie) et s'imposer comme un État indépendant. Cavour et le royaume de Sardaigne sont favorables à cette position et se déclarent en faveur de l'unification[N 15],[70].
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+ La réaction de la Grande-Bretagne contre la position du Piémont est très sévère. Mais Cavour a déjà décidé et entre le dynamisme de la politique française et le conservatisme du Royaume-Uni, le comte a choisi la France. D’ailleurs, dès 1852, il disait : « C’est de la France surtout que dépendent nos destins »[3]. D'autre part, l'Autriche est de plus en plus isolée[N 16],[70] et un épisode va contribuer à consolider cette situation que le comte sait exploiter. Le 10 février 1857, le gouvernement de Vienne accuse la presse de fomenter la révolte dans le Piémont contre l'Autriche, et le gouvernement Cavour de complicité. Le comte rejette toutes les accusations et, le 22 mars, Buol rappelle son ambassadeur, suivi le jour suivant d'une mesure similaire du Piémont. Ainsi l'Autriche utilise la presse pour justifier la rupture des relations avec le petit royaume de Sardaigne, s'exposant aux commentaires réprobateurs de toutes les diplomaties européennes, y compris anglaise, tandis qu'en Italie, un mouvement de sympathie se manifeste majoritairement pour le Piémont[71].
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+ À partir 1855, le Piémont enregistre une amélioration de son économie grâce aux bonnes récoltes céréalières et à la réduction du déficit de la balance commerciale. Encouragé par ces résultats, en 1857, Cavour relance la politique ferroviaire par la construction du tunnel ferroviaire du Mont-Cenis[72], dans l’objectif de raccorder les réseaux français et italiens[3].
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+ Le 16 juillet 1857, la Ve législature prend fin prématurément, dans une situation qui, malgré l'amélioration économique, semble défavorable à Cavour. Il y a, en effet, un mécontentement généré par l'accroissement de la pression fiscale, les sacrifices consentis pour la guerre de Crimée et la mobilisation antigouvernementale du monde catholique. Le résultat est qu'aux élections du 15 novembre 1857, le centre libéral de Cavour conquiert 90 sièges (contre 130 lors de la législature précédente), 75 revenant à la droite (au lieu de 22) et 21 à la gauche (au lieu de 52). Le succès du clergé dépasse les prévisions les plus pessimistes de la majorité. Cavour décide de rester en place et la presse libérale s'insurge contre la droite dénonçant les pressions du clergé sur les électeurs. Un contrôle parlementaire est mis en place et, pour certains sièges, de nouvelles élections ont lieu ce qui inverse la tendance : le centre libéral passe à 105 sièges et la droite à 60[73].
148
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+ La secousse politique provoque cependant le sacrifice de Rattazzi, précédemment passé au ministère de l'Intérieur. Il n'est pas aimé par la France, s'étant montré incapable d'arrêter Mazzini, considéré comme dangereux pour la vie de Napoléon III. Rattazzi, le 13 janvier 1858 démissionne et Cavour assure l'intérim du Ministère de l'Intérieur[74].
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151
+ Cavour réussit à arracher l’engagement de la France aux côtés du royaume de Sardaigne en échange de territoires, la Savoie et Nice, mais Napoléon III ne tient pas la totalité de ses engagements, en mettant fin à la guerre de manière unilatérale et sans libérer Venise. Le processus d’unification est toutefois engagé mais sa poursuite reste fragile, le Piémont agissant seul et parfois contre les intérêts de son ancien allié.
152
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+ Après avoir suscité l'attention des puissances européennes, avec le Congrès de Paris, sur la question italienne, Cavour juge nécessaire de négocier le soutien de la France de Napoléon III, conservateur en politique intérieure, mais promoteur d'une politique étrangère de grandeur. Après une longue série de négociations, rendues difficiles par l'attentat de Felice Orsini sur Napoléon III, en juillet 1858 les accords secrets de Plombières entre Cavour et l'empereur des Français contre l'Empire d'Autriche sont entérinés. Ces accords prévoient que, après une guerre qui serait victorieuse contre l'Autriche, la péninsule italienne serait divisée en quatre principaux États liés dans une confédération présidée par le pape : le royaume de la Haute Italie sous Victor-Emmanuel II, le royaume de l'Italie centrale, les États pontificaux limités à Rome et ses environs et le royaume des Deux-Siciles. Florence et Naples passeraient dans la sphère d'influence française[75].
154
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155
+ Les accords de Plombières sont ratifiés l'année suivante par l'alliance franco-sarde, selon laquelle, en cas d'attaque militaire de la part de Vienne, la France interviendrait afin de défendre le royaume de Sardaigne avec l'objectif de libérer de la domination autrichienne la Lombardie-Vénétie pour la céder au Piémont. En retour, la France recevrait les territoires de Nice et de la Savoie, le berceau de la dynastie des Savoie et, en tant que tel, cher à Victor-Emmanuel II. À l'issue de la signature des accords, Cavour traverse une période longue et mouvementée au cours de laquelle le Premier ministre piémontais doit faire face à un comité parlementaire qui l'interroge secrètement sur les détails de l'alliance : Cavour nie que la Savoie et Nice sont l'objet des négociations[76]. Il fait un emprunt de 50 millions de lires sardes pour compléter les armements du Piémont[77] et met au point une série de provocations militaires à la frontière avec l'Autriche, qui effrayée, lui lance un ultimatum en lui demandant de désarmer son armée sous trois jours. Le comte refuse et l'Autriche ouvre les hostilités contre le Piémont, le 26 avril 1859, ce qui déclenche l'exécution des conditions de l'alliance franco-sarde. Le 29 avril 1859, les Autrichiens passent la frontière du Tessin, et, le même jour, les Français franchissent les Alpes[78].
156
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157
+ Malgré les victoires de Magenta et Solférino, les pertes considérables de part et d’autre convainquent Napoléon III, par un acte unilatéral, de signer un armistice avec l'Autriche à Villafranca, le 11 juillet 1859, puis de ratifier le traité de paix à Zurich, le 11 novembre[79]. Les clauses du traité prévoient que Victor-Emmanuel II recevrait la seule Lombardie et, pour le reste, que tout redeviendrait comme précédemment. Cavour, déçu et aigri par les clauses de l'armistice, après de vives discussions avec Napoléon III et Victor-Emmanuel, décide de démissionner de son poste de Président du conseil, provoquant la chute de son gouvernement, le 12 juillet 1859[80]. Il dit à François Pietri, secrétaire particulier de Napoléon III : « Votre Empereur m’a déshonoré […]. Mais je vous le dis, cette paix ne se fera pas ! Ce traité ne s’exécutera pas, je prendrai par une main Solaro della Margherita, par l’autre Mazzini, s’il le faut. Je me ferai conspirateur. Je me ferai révolutionnaire. Mais ce traité ne s’exécutera pas »[81]. Rattazzi est responsable du nouveau gouvernement du 19 juillet 1859 au 16 janvier 1860, date à laquelle il démissionne et est remplacé par Cavour le 20 janvier.
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+
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+ Au cours de la guerre, les gouvernements et les forces des petits États italiens du centre et du nord et de la Romagne pontificale abandonnent leurs postes et, de partout, des autorités provisoires pro-sardes se mettent en place. Après la paix de Zurich, un statu quo est trouvé car les gouvernements provisoires refusent de restituer le pouvoir aux anciens dirigeants[79] ; le gouvernement de La Marmora n'a pas le courage de proclamer l'annexion des territoires au royaume de Sardaigne. Le 22 décembre 1859, Victor-Emmanuel II se résigne à rappeler Cavour qui, entretemps, a créé le parti de l'Union libérale.
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+ Le comte revient à la présidence du Conseil des Ministres le 21 janvier 1860 ; il se trouve bientôt confronté à une proposition française d'un règlement des territoires libérés : l'annexion au Piémont des duchés de Parme et de Modène, le contrôle de la Maison de Savoie sur la Romagne pontificale, un royaume séparé en Toscane sous la direction d'un membre de la maison de Savoie et le transfert de Nice et de la Savoie à la France[82]. En cas de refus de la proposition, le Piémont aurait dû affronter seul la situation face à l'Autriche, « à ses risques et périls »[83].Par rapport aux accords de l'alliance franco-sarde, cette proposition abandonne l'annexion de la Vénétie, qui n'a pas été libérée de l'occupation autrichienne. L'annexion de Parme, de Modène et de la Romagne étant établie, Cavour, fort du soutien du Royaume-Uni, défie la France sur la Toscane, organisant un référendum sur l'union au Piémont et la formation d'un nouvel État. Le référendum a lieu les 1er mars 1860 et 12 mars 1860, avec des résultats qui légitiment l'annexion de la Toscane au royaume de Sardaigne[84]. Le gouvernement français réagit en sollicitant la cession de la Savoie et de Nice, ce qui se traduit par la signature du traité de Turin, le 24 mars 1860. En échange de ces deux provinces, le royaume de Sardaigne se transforme en une nation beaucoup plus homogène que le vieux Piémont, acquérant en plus de la Lombardie, l'actuelle Émilie-Romagne et la Toscane.
162
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+ Cavour est conscient que la gauche n'a pas abandonné l'idée d'une expédition au sud de l'Italie, et que Garibaldi, entouré de personnages républicains et révolutionnaires, est en contact à cette fin avec Victor-Emmanuel II. Le comte considère l'initiative risquée et, de ce fait, il s'y oppose. Cependant, son prestige a été mis en défaut par la cession de Nice et de la Savoie et il ne se sent pas assez fort pour s'y opposer[85]. Le départ de Quarto est soigneusement surveillé par les autorités piémontaises et Cavour réussit, grâce à Giuseppe La Farina qui est envoyé après le débarquement en Sicile, à surveiller et maintenir le contact avec Garibaldi. Sur les intentions de celui-ci à débarquer dans les États pontificaux, le comte, très inquiet de la possible réaction des Français, alliés du pape, ordonne, le 10 mai 1860, l'envoi d'un navire dans les eaux de la Toscane pour arrêter Garibaldi[86].
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+ Garibaldi prend néanmoins la route du Sud et, après son débarquement à Marsala le 11 mai 1860, Cavour envoie en Sicile La Farina afin de maintenir le contact avec Garibaldi et contrôler, si cela est possible, la situation. Sur la scène internationale, les puissances étrangères, soupçonnant la complicité du Royaume de Sardaigne dans l'expédition, protestent auprès du gouvernement de Turin, qui affronte avec une certaine tranquillité la situation en raison de la grave crise financière de l'Autriche, qui doit en effet faire face à une reprise de la révolution hongroise[87].
166
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+ Napoléon III, d'autre part, s'active immédiatement dans le rôle de médiateur et, pour la paix, propose à Cavour la séparation de la Sicile du royaume des Deux-Siciles, la promulgation d'une Constitution à Naples et à Palerme et l'alliance entre le royaume de Sardaigne et le royaume des Deux-Siciles enfin. Immédiatement, le régime des Bourbon se conforme à la proposition française et instaure un gouvernement libéral qui proclame une constitution. Cette situation met Cavour en grande difficulté, une telle alliance étant impossible. Dans le même temps il ne peut mécontenter la France et le Royaume-Uni qui font pression pour instaurer une trêve. Le gouvernement piémontais décide alors que le roi doit envoyer une lettre à Garibaldi lui intimant l'ordre de ne pas traverser le détroit de Messine. Le 22 juillet 1860, Victor- Emmanuel II envoie cette lettre voulue par Cavour mais la faisant suivre, cependant, d'un message personnel dans lequel il contredit son ordre officiel[88].
168
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+ Le 6 août 1860 Cavour informe les délégués du royaume des Deux-Siciles du refus de Garibaldi d'accepter la trêve, déclarant les moyens de conciliation épuisés et renvoyant les négociations pour l'alliance à un futur incertain. Le comte, craignant une détérioration des relations avec la France, fait arrêter une expédition militaire de Mazzini qui, depuis la Toscane, doit s'attaquer aux États pontificaux. À la suite de ces événements, Cavour est disposé à faire tous les efforts pour empêcher que le mouvement pour l'unification de l'Italie devienne révolutionnaire. Dans ce contexte, il tente, en vain, d'empêcher Garibaldi de parvenir à Naples, en organisant une expédition clandestine d'armes pour une révolte pro-piémontaise qui n'a pas lieu. À l'inverse, Garibaldi entre triomphalement dans la capitale des Bourbon le 7 septembre 1860, dissipant, en raison de l'amitié qu'il garde pour le roi, les craintes de Cavour[89].
170
+
171
+ Le projet d’un succès à Naples étant un échec, le comte, dans le but de rendre à la Maison de Savoie une part active dans le mouvement national, décide l’invasion des Marches et de l’Ombrie pontificales. Ce projet a également pour but d’empêcher la progression de Garibaldi vers Rome, ainsi qu’une confrontation périlleuse avec la France. Napoléon III doit être informé et préparé à ces événements et convaincu que l’invasion par le Piémont des États pontificaux est un moindre mal. Pour cette délicate mission, le comte choisit Farini et Cialdini[90].
172
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173
+ La crainte d'une attaque de l'Autriche fait précipiter les événements et Cavour envoie un ultimatum aux États pontificaux leur enjoignant de licencier les troupes étrangères, suivi, le 11 septembre 1860, de la violation des frontières. La France réagit fermement pour défendre le pape, mais sans effet concret. Pendant ce temps, la crise avec Garibaldi s’aggrave soudainement, lorsque le général proclame, le 10 septembre, qu'il souhaite confier les territoires conquis au roi seulement après avoir occupé Rome. L'annonce obtient également l'approbation de Mazzini[91].
174
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+ La victoire lors de la bataille de Castelfidardo, l'attribution au gouvernement d'un prêt de 150 millions de lires sardes pour les dépenses militaires et le triomphe de l'indépendance italienne redonnent des forces et de la confiance à Cavour, tandis que Garibaldi, bien que victorieux à la bataille du Volturno, met fin à son avancée sur Rome. Répondant à la demande de Cavour, le « prodictateur » Giorgio Pallavicino Trivulzio organise à Naples un plébiscite pour l'annexion immédiate au royaume de Sardaigne, suivi à Palerme par son homologue Antonio Mordini. Les votes ont lieu le 21 octobre 1860, sanctionnant l'union du royaume des Deux-Siciles à celui de Victor-Emmanuel II. Les 4 et 5 novembre 1860, l'Ombrie et les Marches votent pour l'unification à l'Italie. Au début du mois d'octobre Cavour déclare :
176
+
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+ « Ce ne sera pas le dernier titre de gloire pour l'Italie d'avoir su former une nation sans sacrifier la liberté de l'indépendance, sans passer par les mains dictatoriales d'un Cromwell, mais en se libérant de l'absolutisme monarchique sans tomber dans le despotisme révolutionnaire [...]. Retourner [...] aux dictatures révolutionnaires d'un ou plusieurs, serait tuer la naissante liberté légale que nous voulons inséparable de l'indépendance de la nation »
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+ — Camillo Cavour, 2 octobre 1860[92]
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+ Les desseins de Garibaldi sur Rome arrêtés, le problème pour Cavour est de décider ce qu'il convient de faire avec ce qui reste des États pontificaux (approximativement le Latium actuel), en tenant compte du fait qu'une attaque sur Rome serait considérée comme un acte d'agression par la France.
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+
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+ Le projet du comte, qui débute en novembre 1860 et qu'il poursuit jusqu'à sa mort, est de proposer au Pape la renonciation au pouvoir temporel en échange de la renonciation, de la part de l’État, à ce qui est son équivalent : le juridictionnalisme. Le principe de « l'Église libre dans un État libre » serait adopté, mais les négociations achoppent sur l'intransigeance fondamentale de Pie IX, et le projet échoue.
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+ Du 27 janvier 1861 au 3 février 1861, les élections pour le premier Parlement italien unitaire ont lieu. Plus de 300 des 443 sièges de la nouvelle chambre vont à la majorité gouvernementale. L’opposition en remporte une centaine mais la droite, composée de cléricaux, n'a pas de représentants depuis que ces derniers ont adhéré à l’invitation de ne pas élire et de ne pas se faire élire dans un Parlement qui a porté atteinte aux droits du pape[94]. Le 18 février la nouvelle session, dans laquelle pour la première fois siègent ensemble des représentants du Piémont, de la Lombardie, de la Sicile, de la Toscane, de l’Émilie et de Naples, est inaugurée. Le 17 mars, le Parlement proclame le royaume d’Italie, et Victor-Emmanuel II comme son roi. Le 22 mars, le roi renonce à nommer Ricasoli à la tête du gouvernement, et confirme Cavour à la tête de celui-ci, avec en outre la charge de la Marine et des Affaires étrangères. Le 25 mars, il déclare au parlement que Rome devrait devenir la capitale de l’Italie.
186
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187
+ L’épisode le plus tumultueux de la vie politique de Cavour, en dehors de l’incident avec Victor-Emmanuel II après l’armistice de Villafranca, est sa rencontre avec Garibaldi en avril 1861. L’objet de la discorde est l’armée des volontaires garibaldiens du Sud dont Cavour veut éviter le transfert dans le Nord, de peur qu’elle devienne la proie des radicaux. Ainsi, le 16 janvier 1861, il décrète la dissolution de l’armée méridionale à Naples et, malgré les protestations de son commandant, Giuseppe Sirtori, Cavour demeure catégorique[95].
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+ Sans défendre son armée, Garibaldi prononce, le 18 avril 1861, un discours mémorable à la Chambre en accusant « la froide main ennemie de ce ministère Cavour » d’avoir voulu provoquer une « guerre fratricide ». Le comte réagit violemment demandant, en vain, au Président de la Chambre Rattazzi de rappeler Garibaldi à l’ordre. La séance est suspendue et Nino Bixio tente dans les jours suivants une réconciliation qui ne sera jamais totalement accomplie[95].
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+ Le 29 mai, Cavour a un malaise que son médecin attribue à une crise de paludisme qui le frappe périodiquement depuis que, jeune, il a contracté la maladie dans les rizières familiales de Verceil. Tous les traitements sont sans effet. Il demande à voir son ami et prêtre franciscain, le Père Giacomo da Poirino (au siècle Luigi Marocco). Celui-ci, après une longue conversation, lui donne l'absolution, bien qu'excommunié, et lui fournit la communion et l'extrême-onction, car le comte dit vouloir « mourir en bon chrétien ». Pour cet acte, le père Giacomo est suspendu a divinis. Selon son ami Michelangelo Castelli, les dernières paroles du comte sont : « L'Italie est faite, tout est sauvé »[96].Le 6 juin 1861, moins de trois mois après la proclamation du royaume d'Italie, Cavour meurt à Turin dans le Palazzo Benso di Cavour, le palais familial des Cavour. Sa mort cause un chagrin immense, parce qu'elle est tout à fait inattendue, et, à ses funérailles, il y a une extraordinaire participation de personnalités. La tombe de Cavour se trouve à Santena, à côté de celle de son neveu, Augusto, dans la crypte familiale. Son frère Gustavo refuse les honneurs d'une sépulture d'État dans la basilique de Superga comme le demande Victor-Emmanuel II. La tombe de Cavour est déclarée monument national en 1911.
192
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+ Bettino Ricasoli succède à Cavour comme Président du conseil.
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+ Giuseppe Mazzini, philosophe et républicain, attira à lui, par ses idées, toutes les composantes révolutionnaires de l'Italie avant que celles-ci se rallient au roi du royaume de Sardaigne et à Cavour. Daniele Manin, en particulier, appelle ses amis à soutenir l'action de la Maison de Savoie dans une déclaration retentissante :
196
+
197
+ « Persuadé qu'il faut avant tout faire l'Italie, que c'est la question primordiale, je dis à la maison de Savoie : Faites l'Italie et je suis avec vous, sinon non... Moi républicain, je plante le premier l'étendard de l'unification : L'Italie avec le roi sarde. »
198
+
199
+ — Daniele Manin[1]
200
+
201
+ Mazzini fut un opposant de Cavour qu'il ne put affronter au sein du Parlement car bien qu'élu en 1866, après plusieurs invalidations, il refusa de prêter serment au Statut albertin, la constitution de la monarchie de Savoie.
202
+
203
+ Mazzini fut un farouche adversaire de la guerre de Crimée, qui causa d'énormes pertes en hommes au royaume de Sardaigne. Il adressa un appel aux soldats en partance pour le conflit :
204
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205
+ « Quinze mille d'entre vous sont sur le point d'être déportés vers la Crimée. Pas un, peut-être ne reverra sa famille.[…] Vous n'aurez pas l'honneur des batailles. Vous mourrez, sans gloire, sans les auréoles des splendides faits à transmettre, réconfort ultime de vos proches. Vous mourrez à cause des gouvernements et des dirigeants étrangers.[…] Pour servir un faux dessein étranger, vos os blanchiront piétinés par les chevaux des Cosaques, sur des terres lointaines, qu'aucun des vôtres ne pourra recueillir pour pleurer dessus. C'est pourquoi moi je vous appelle, avec une douleur dans l'âme, “déportés”. »
206
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+ — Giuseppe Mazzini[97],[98]
208
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209
+ Lorsqu'en 1858, Napoléon III échappa à l'attentat de Felice Orsini et Giovanni Andrea Pieri, le gouvernement de Turin l'imputa à Mazzini (Cavour l'aurait appelé « le chef de la horde d'assassins fanatiques »[99], et par ailleurs « un ennemi aussi dangereux que l'Autriche »[100]) car les deux auteurs de l'attentat avaient milité dans son Partito d'Azione. Selon Denis Mack Smith, Cavour avait, par le passé, financé les deux révolutionnaires à cause de leur rupture avec Mazzini, et, après l'attentat de Napoléon III et les condamnations des deux hommes, la veuve d'Orsini reçut une pension[101]. Cavour fit également pression sur la magistrature pour faire juger et condamner la presse radicale[102]. Il favorisa également l'agence Stefani avec des fonds secrets, bien que la loi interdise les privilèges et les monopoles des privés[103]. Ainsi, l'agence Stefani, forte de solides relations avec Cavour devint, selon l'écrivain Gigi Di Fiore, un outil clé du gouvernement pour le contrôle des médias dans le royaume de Sardaigne[104].
210
+
211
+ Mazzini, quant à lui, en plus d'avoir condamné l'attentat d'Orsini et de Pieri, attaqua le Premier ministre dans un article publié dans le journal Italia del popolo :
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+ « Vous avez ouvert dans le Piémont un dualisme mortel, vous avez corrompu notre jeunesse, mettant en place une politique de mensonges et des tromperies face à la politique sereine de celui qui veut renaître. Entre vous et nous, monsieur, un abîme nous sépare. Nous représentons l'Italie, vous la vieille suspicieuse ambition monarchique. Nous, nous voulons surtout l'unité nationale, vous, l'élargissement territorial. »
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+ — Giuseppe Mazzini[105]
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+ Mazzini soutint Garibaldi dans son expédition des Mille et l'incita à prendre Rome sachant que cela allait à l'opposé de la politique de Cavour, inquiet de la réaction de la France.
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219
+ Tout en suscitant l'admiration d'un large public, le personnage de Cavour est également l'objet de critiques.
220
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221
+ En 1853, année de grave crise céréalière dans la péninsule italienne, Cavour, grand propriétaire de moulins, plutôt que d'interdire le commerce du blé avec l'étranger, aurait accepté des exportations, réalisant selon certains auteurs (comme Lorenzo Del Boca[106] et Angela Pellicciari[107]) d'énormes profits à des fins personnelles et privant de récoltes la population piémontaise. L'historien Rosario Romeo parle de rumeurs contre le comte, de la part de journaux populaires de l'époque[108]. Le fait est que la politique des exportations de céréales provoqua un malaise général et des troubles à Arona, Pallanza (une frazione de Verbania) et Gênes. Des maires se mobilisèrent contre le gouvernement de Cavour, parmi lesquels les douze maires du district d'Intra (frazione de Verbania) et celui de Cava Manara, qui déclarèrent : « Si les exportations continuent pendant un mois encore, les boulangers de ce lieu ne seront plus en mesure de trouver beaucoup de blé pour faire du pain »[109].La classe populaire alla protester jusque sous les fenêtres de la villa de Cavour. Les carabinieri intervinrent ; on assista à des arrestations et à des épisodes de violence contre les manifestants. Les journaux L'imparziale et La voce della libertà, qui comptaient parmi les principaux accusateurs de la manœuvre du gouvernement sur le blé, furent critiqués pour avoir incité le peuple à la révolte et ils se virent traînés devant les tribunaux mais acquittés[106]. Angelo Brofferio, rival politique de Cavour, écrivit de vives attaques sur ses activités, disant que sous le gouvernement Cavour, « les monopoles, les boursicoteurs, les opérateurs de télégraphe et les spéculateurs s'engraissent illégalement sur la substance publique, pendant que l'universalité des citoyens gémit, souffre, et crie sous le poids des taxes et des impôts »[106]. Brofferio définit comme un « acte barbare » l'agression de la police contre les manifestants[106]. À la fin de 1853, en Vallée d'Aoste, on enregistra les révoltes les plus importantes. Plus de deux mille habitants furent impliqués dans les émeutes et le gouvernement procéda au total à 530 arrestations. Parmi les émeutiers arrêtés, 80 furent jugés et 9 furent condamnés[110].
222
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223
+ Le rôle de Cavour durant le Risorgimento a suscité divers débats. Bien qu'il soit considéré comme l'un des pères de la nation avec Garibaldi, Victor-Emmanuel II et Mazzini, Cavour n'était guère soucieux de l'unification de l'Italie, mais seulement de repousser les frontières du royaume de Savoie (opinion soutenue par Mazzini lui-même)[105]. Le rôle de Cavour dans l'annexion du royaume des Deux-Siciles n'est toujours pas clair. Selon l'écrivain Arrigo Petacco, le Premier ministre piémontais, opposé à la conquête du royaume des Bourbons, aurait même tenté de conclure un accord avec François II, qui prévoyait la création d'un État fédéral ; cependant, ce dernier aurait refusé[111]. Il aurait été membre de la Franc-maçonnerie[112].
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225
+ D'autres auteurs comme Del Boca[113] et Aldo Servidio[114] font valoir qu'en 1856, quatre ans avant l'expédition des Mille, Cavour et Clarendon eurent des contacts pour organiser des révoltes contre les Bourbons dans le royaume des Deux-Siciles, point de vue également soutenu par l'historien anglais George Macaulay Trevelyan, auteur de plusieurs ouvrages sur Garibaldi[114]. Cavour aurait ordonné à Carlo Pellion di Persano de prendre contact à Naples avec l'avocat Edwin James, homme de confiance du gouvernement britannique[113],[114].
226
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227
+ L'historien anglais Denis Mack Smith, dont les travaux portent sur l'histoire de l'Italie du Risorgimento à nos jours, émet un jugement négatif sur le personnage de Cavour, le qualifiant de « fourbe », « maladroit », « faux », « rusé » et le montrant déterminé à empêcher l'unification de l'Italie si le mérite pouvait en être attribué aux forces radicales, républicaines, populaires et démocratiques[115].
228
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229
+ La physionomie de Cavour, tout en finesse, fait contraste avec celle de son roi. L'homme est extrêmement séduisant et sympathique. D'humeur enjouée, on dit de lui qu'il a « la politique gaie » et le peuple piémontais, dont il a gagné l'affection, l'appelle « papa Camillo »[116].
230
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231
+ « Sa physionomie jette en dépit d'un aspect presque sénile, comme une lueur de jeunesse. Il semble que tous ses sens soient aux aguets derrière les lunettes aux verres étroits ; les yeux sont attentifs et comme souriants ; les mains semblent palpiter. Cette tête est couronnée d'un front carré comme une forteresse. Les traits sont réguliers, le visage est rasé, à part un léger collier de barbe[117]. »
232
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233
+ — Alfredo Panzini, Cavour et l'épopée du Risorgimento.
234
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235
+ Cavour ne se marie pas, affirmant « Je ne peux pas prendre de femme maintenant, je dois faire l'Italie »[118]. Bon vivant et sensuel, Cavour a de nombreuses liaisons brèves et discrètes. À vingt ans il rencontre la marquise Anna Giustiniani, avec qui il vit une véritable passion et qui se suicide pour lui. Lors de ses déplacements à Paris, Camillo s'accorde quelques écarts et rencontre en 1835 Mélanie Waldor, qui écrit un roman intitulé Alphonse et Juliette, où Alphonse est en réalité Cavour ; elle l'appelle « mon petit Italien au teint rose et au sourire d’enfant »[119]. Puis ce sont l'aristocrate Clementina Guasco di Castelletto, Emilia Gazelli Pollone josephine de Vintimille, Hortense Allart de Méritens, une Française dont les informations, arrachées dans les lits des grands d'Europe, sont utiles à l'homme d'État pour ses investissements sur les marchés boursiers[118]. En 1855, il rencontre, toujours dans la capitale française, une veuve anglaise, la marquise d'Ely. L'ultime conquête avant sa mort est une célèbre ballerine, Bianca Ronzini[118],[120].
236
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237
+ Cavour est aussi un fin gourmet, passionné d'agnolotti, du bœuf braisé et du légendaire vermouth[118], il donne son nom au potage « à la Cavour » (une crème de riz), au pudding « à la Cavour », aux artichauts en croûte « Cavour » et à la tête de veau « à la Cavour »[121] et il fait la promotion de Barolo[122], un vin piémontais qu'il avait l'habitude de servir au dîner.
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+ Deux villes italiennes ont ajouté son nom à celui d'origine : Grinzane Cavour, dont Cavour a été maire, et Sogliano Cavour, afin de célébrer l'unité nationale retrouvée. De nombreuses rues, places ainsi que des statues lui ont été dédiées. Pour 2010 (anniversaire de sa naissance), une pièce commémorative italienne de 2 euros le représente.
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+ Le cuirassé Conte di Cavour et le porte-aéronefs Cavour (CVH-550) ont aussi été nommés en son honneur, en Italie.
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+ Dans le film Le Guépard de Luchino Visconti, le personnage de Chevalley, joué par Leslie French, incarne dans le film (comme dans le roman de Lampedusa) un émissaire du tout nouveau gouvernement unitaire de l'Italie, venu proposer un siège de sénateur au prince Salina. Comme souvent chez Visconti, l'apparence de ce personnage est ouvertement calquée sur celle de Cavour, notamment dans le célèbre portrait de Francesco Hayez (1864).
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+ Camillo Cavour a obtenu de nombreuses distinctions honorifiques[123]
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
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+ La biographie de Camillo Cavour a été publiée par Joseph Devey (1861), ses Discours ont été traduits par Isacco Artom et Albert Blanc (1862).
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+ Camillo Paolo Filippo Giulio Benso, comte de Cavour (en italien, Camillo Benso, conte di Cavour Écouter), né à Turin le 10 août 1810 et décédé dans la même ville le 6 juin 1861, est un homme d'État piémontais, important partisan et acteur de l'unité italienne. Il est considéré, avec Giuseppe Garibaldi, Victor-Emmanuel II et Giuseppe Mazzini, comme l'un des « pères de la patrie » italienne.
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5
+ Cavour est l'un des personnages principaux du Risorgimento. Bien qu'il n'ait pas de plan préétabli pour l'unité de l'Italie, il réussit à rallier la majorité des patriotes italiens autour du royaume de Sardaigne[1] et à gérer les événements qui conduisent à la formation du royaume d'Italie. Il s'oppose ouvertement aux idées républicaines de Giuseppe Mazzini, ennemi des rois et conspirateur irréductible[1], et se trouve souvent en conflit avec Giuseppe Garibaldi dont il craint les actions et leur potentiel révolutionnaire.
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7
+ Il est ministre du royaume de Sardaigne de 1850 à 1852, chef du gouvernement de 1852 à 1859 et de 1860 à 1861. En 1861, avec la proclamation du royaume d'Italie, il devient le tout premier président du Conseil (Premier ministre) du nouvel État italien. Atteint de paludisme, il meurt 2 mois et 13 jours après sa prise de fonction.
8
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9
+ En politique intérieure, il soutient l'adoption et la défense du Statut albertin. Partisan des idées libérales et réformatrices, chef de la droite modérée, il signe un accord (Connubio, synonyme de « mariage », au sens ironique) avec la gauche monarchique d'Urbano Rattazzi[2] visant à la mise en œuvre de réformes qui excluent les ailes extrêmes du Parlement. Il supprime un grand nombre de congrégations religieuses, ce qui lui attire l'hostilité du pape Pie IX.
10
+
11
+ Dans le domaine de l'économie, Cavour fait la promotion du libre-échange avec les États voisins[3], remanie le système des impôts, incite à la coopération entre les secteurs publics et privés, et lance de grands investissements industriels dans le secteur textile ainsi que dans les chemins de fer afin de raccorder les lignes italiennes et françaises. Il modernise l'agriculture grâce à l'utilisation d'engrais et à l'irrigation destinée à en finir avec les famines trop fréquentes[4].
12
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13
+ En politique étrangère, il cultive habilement l'amitié avec les monarchies libérales : le Royaume-Uni et la France du Second Empire. Grâce à l'engagement ferme de Napoléon III, il obtient l'expansion territoriale du Piémont dans le Nord de l'Italie au détriment de l'Autriche puis, par plébiscites, des duchés de Parme, de Modène, de Toscane, et enfin par conquête du royaume des Deux-Siciles et des États pontificaux.
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+ Camillo Cavour naît le 10 août 1810 à Turin, ville alors rattachée à la France du Premier Empire.
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17
+ Son père, Michele Benso de Cavour, noble piémontais catholique, est un collaborateur et ami du gouverneur et prince Camille Borghèse, qui est le parrain du petit Benso et auquel il transmet son prénom. La mère de Camillo, Adèle de Sellon (1780 – 1846), appartient à une famille calviniste plutôt aisée de Genève[5], qui a atteint une position notable dans la bourgeoisie de la ville[6]. Sa grand-mère paternelle, Philippine de Sales (1761 – 1849), est l'arrière-petite-nièce de saint François de Sales.
18
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19
+ Camillo passe l'essentiel de sa vie au palais Cavour, à Turin, et sa langue maternelle, le français, reste tout au long de son existence son moyen d'expression en privé ; il n'utilise l'italien que dans sa vie publique. Il est d'abord éduqué par un précepteur, l'abbé Frezet. Appartenant à la noblesse[N 1], Cavour fréquente dans sa jeunesse le 5e cours de l'Académie militaire royale de Turin, qu'il termine fin 1825. Nommé à quatorze ans page du prince de Carignan grâce aux relations de son père, il vit cette fonction, censée être un honneur, davantage comme une servitude. Au cours de l'hiver 1826-1827, grâce aux cours de l'École d'application du Corps royal du génie de Turin, il devient lieutenant du corps du génie. Au terme de sa formation militaire, il présente un mémoire intitulé : Esposizione compita dell'origine, teoria, pratica, ed effetti del tiro di rimbalzo tanto su terra che sull'acqua et sous-titré : Dalle Regie scuole teoriche e pratiche di Artiglieria e Fortificazione alla Scuola d'applicazione di Artiglieria e Genio [N 2], à Turin.
20
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21
+ En 1828, il participe à des travaux de fortification dans les Alpes (Vintimille, Exilles, l'Esseillon). Le jeune homme se consacre bientôt, par intérêt personnel et par éducation familiale, à la cause du progrès européen. Parmi ses lectures, on trouve le philosophe anglais Jeremy Bentham, dont il aborde la doctrine pour la première fois en 1829. Cette année-là, il lit son Traité de la législation pénale et civile qui énonce le principe politique : « Mesure du juste et de l'injuste est seulement le plus grand bonheur du plus grand nombre ». L'autre concept de Bentham est que tout problème peut conduire à des faits mesurables, ce qui apporte au réalisme de Cavour une base théorique utile à son inclination vers l'analyse mathématique[7].
22
+
23
+ En 1830, il espère que la révolution de Juillet, en France, va inciter à la libéralisation du royaume de Piémont-Sardaigne. La même année, il s'installe à Gênes ; l'officier Camillo Benso rencontre la marquise Anna Giustiniani, avec qui il vit une véritable passion[8] et qui lui reste fidèle jusqu'à sa mort. Envoyé au fort de Bard, dans la Vallée d'Aoste, en raison de ses opinions politiques, il y démissionne de l'armée le 12 novembre 1831.
24
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25
+ À l'âge de vingt-deux ans, Cavour est nommé maire de Grinzane, où la famille a des propriétés, et il occupe ce poste jusqu'en 1848[9]. En décembre 1834 il voyage à l'étranger, étudiant le développement économique de pays largement plus industrialisés comme la France et le Royaume-Uni.
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27
+ En décembre 1834 Cavour se rend à Genève, lieu d'origine de sa famille maternelle. Il y assiste à des cours universitaires variés, portant sur l'économie, l'histoire, ou la physique, constituant l'éventail des enseignements qui forment la tradition culturelle du XVIIIe siècle[10].
28
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29
+ Accompagné de son ami Pietro di Santarosa, Cavour, en février 1835, rejoint Paris, où il reste presque deux mois et demi. Au cours de cette période, il visite les hôpitaux, les prisons, les écoles et les institutions publiques de tous types. Il fréquente les milieux légitimistes favorables aux Bourbons mais aussi ceux qui sont politiquement les plus proches de lui, à savoir les partisans de la monarchie de Juillet de Louis-Philippe. À cette occasion, il rencontre des hommes qu'il admire, comme le futur Président du Conseil François Guizot[11].
30
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31
+ Il quitte Paris le 9 mai 1835 et arrive à Londres, où il rencontre d'autres personnalités qu'il désire connaître, tels le réformateur Edwin Chadwick (1800-1890) et Alexis de Tocqueville. Comme à Paris, il s'intéresse aux questions sociales, il visite les hôpitaux, les prisons, et entre en contact avec les aspects les plus concrets de la révolution industrielle. En mai, Cavour part, toujours en compagnie de Santarosa, pour un tour de l'Angleterre et du Pays de Galles. Il visite Windsor, Oxford, Birmingham, Chester, Liverpool, Manchester, Nottingham et Cambridge, après quoi, le 3 juillet 1835, il retourne en France[12]. Lors de ses déplacements à Paris, Camillo se lie avec la femme de lettres Mélanie Waldor dont il fait sa maîtresse[13].
32
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33
+ Il visite la Belgique, la Confédération germanique et la Suisse. Il y conforte son intérêt pour la démocratie parlementaire et la modernité, notamment pour les premiers chemins de fer. À son retour, il devient régisseur du domaine de son père, à Leri[N 3].
34
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35
+ L'intérêt et l'enthousiasme de Cavour pour les progrès de l'industrie, pour l'économie politique et pour le libre-échange se révèlent sans réserve et toujours croissants. Cette période voit également se renforcer son européanisme qui le conduit à augurer : « L'injustice infligée aux autres nations finira par ne plus être considérée comme un patriotisme de bon aloi »[N 4]. Cette période s'avère décisive pour la formation de la pensée politique de Cavour, qui, entre vingt et trente ans, développe aussi une propension au conservatisme, en opposition avec les événements révolutionnaires[14]. Concernant la religion, il lui reconnaît une fonction importante, mais seulement comme un stade de développement que sa culture bourgeoise a déjà dépassé. Le christianisme reste pour lui, avant tout, un enseignement éthique[15].
36
+
37
+ En 1837, Cavour effectue un nouveau voyage à Genève et à Lyon. De retour à Paris pour terminer la succession de son oncle Clermont-Tonnerre[N 5], il rencontre le roi Louis-Philippe et fréquente les milieux mondains. Il renouvelle le voyage en 1840. Au cours de ses séjours français de 1842-1843, ce sont les salons d'intellectuels qui l'occupent[N 6].
38
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39
+ Il fréquente assidûment la Sorbonne et fait la connaissance d'écrivains comme Alexandre Dumas, Sainte-Beuve et Prosper Mérimée, le philosophe Victor Cousin et surtout les ministres et dignitaires de la monarchie de Louis-Philippe, pour lesquels il éprouve une vive admiration : Adolphe Thiers, Louis-Mathieu Molé et Étienne-Denis Pasquier. Il assiste aux séances parlementaires, dont le spectacle renforce son estime pour Guizot et Tocqueville, et il entre en contact avec les membres de la haute finance française[16].
40
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41
+ Cavour continue aussi à nourrir une grande considération pour le Royaume-Uni où, en 1843, il réussit à entrer dans un des salons les plus importants de l'aristocratie londonienne, celui du parti wigh de Henry Petty-Fitzmaurice de Lansdowne. La France et le Royaume-Uni restent pour lui un exemple politique[17].
42
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+ Entre le retour de ses voyages à l'étranger en août 1843 et l'entrée au gouvernement en octobre 1850, Cavour se consacre à une vaste série d'initiatives dans le domaine de l'agriculture, de l'industrie, des finances et de la politique. Grand propriétaire foncier, il contribue, déjà en mai 1842, à la création de l'Associazione agraria (l'« association agraire ») qui se propose de promouvoir les meilleures techniques et politiques agricoles, au moyen aussi d'une Gazzetta qui, fin août 1843, publie un article rédigé par le comte[18] sur la création de fermes modèles.
44
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45
+ À l'automne 1843, avec l'aide de Giacinto Corio, Cavour, occupé par l'activité de gestion et particulièrement celle des propriétés de Leri, s'occupe de l'amélioration dans le secteur de l'élevage des bovins, des engrais et des machines agricoles. En sept ans (de 1843 à 1850) la production de riz, de blé et de lait augmente de manière significative ; celle de maïs triple[19].
46
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47
+ Pour intégrer les innovations dans la production agricole, Cavour prend aussi des décisions à caractère industriel avec des résultats jugés plus ou moins bons. Parmi les initiatives les plus importantes, la participation à la constitution de la Società anonima dei molini anglo-americani di Collegno en 1850, dont il devient le principal actionnaire avant que la société n'occupe, après l’unification italienne, une position de premier plan dans le pays[20]. Les importantes relations d'affaires à Turin, Chivasso et Gênes, et surtout l'amitié du banquier De La Rüe[21] lui permettent d'atteindre une position privilégiée par rapport à d'autres propriétaires et de saisir d'importantes opportunités. En 1847, par exemple, il réalise un net accroissement de ses revenus en raison de la mauvaise récolte céréalière en Europe, ce qui donne lieu à une augmentation de la demande, haussant de fait les prix à des niveaux inhabituels[22].
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+ En plus de ses interventions dans la Gazzetta de l'Associazione agraria, Cavour se consacre à l'écriture d'essais sur les progrès de l'industrialisation et le libre-échange au Royaume-Uni ainsi que sur leurs effets sur l'économie et sur la société italienne[23]. Il vante surtout les chemins de fer comme des instruments de progrès civil qui, plutôt que les mouvements insurrectionnels, sont profitables à la cause nationale. À ce propos, il met en avant l'importance qu'auraient deux lignes ferroviaires : la Turin-Venise et la Turin-Ancône[23].
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+ Sans aucune nécessité d'une révolution, les progrès de la civilisation chrétienne et le développement des Lumières aboutiraient, selon Cavour, à une crise politique dont l'Italie serait amenée à profiter[24]. Il a foi dans le progrès, principalement intellectuel et moral, parce que celui-ci est issu de la dignité et de la capacité créative de l'homme. Cette conviction s'accompagne de l'idée que la liberté économique va de pair avec l'intérêt général et qu'elle est destinée à favoriser toutes les classes sociales. Sur la base de ces deux principes émerge la valeur de la nationalité[25] :
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+ « L'histoire de tous les temps prouve qu'aucune nation ne peut atteindre un haut degré d'intelligence et de moralité sans que le sentiment de sa nationalité soit fortement développé : dans un peuple qui ne peut pas être fier de sa nationalité, le sentiment de la dignité personnelle existera seulement exceptionnellement chez quelques individus privilégiés. Les classes les plus peuplées qui occupent les positions les plus humbles dans la sphère sociale ont besoin de se sentir grandes du point de vue national pour acquérir la conscience de leur dignité. »
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+ — Camillo Cavour, Chemins de fer, 1846[26]
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+ Par le congrès de Vienne de 1815, qui accompagne la chute de Napoléon Ier, et qui est en grande partie orchestré par le Premier ministre autrichien, Metternich, la péninsule italienne se retrouve partagée en de multiples petits États le plus souvent sous domination autrichienne ; il en va ainsi des grandes villes du Nord, Milan, Venise rassemblées dans le Royaume lombard-vénitien, du duché de Parme, du duché de Modène et du grand-duché de Toscane. Le royaume de Sardaigne, dont les monarques sont issus de la Maison de Savoie et ont choisi Turin pour capitale, dans le Piémont, conserve sa souveraineté.
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+ Le retour de monarchies absolues en Europe ravive le désir de liberté et, en 1820, la péninsule est confrontée aux premiers soulèvements organisés par l’association des Carbonari dont certains sont guidés par le républicain Mazzini bientôt suivi par Garibaldi. Mazzini s’oppose non seulement à la présence autrichienne mais aussi à la royauté. Ces insurrections, auxquelles prennent part essentiellement des étudiants, des militaires et la jeune bourgeoisie en écartant les masses populaires, ne parviennent pas, à quelques exceptions près, à s’imposer[27] et elles sont durement réprimées. Louis-Napoléon, le futur Napoléon III, affilié à la Charbonnerie italienne, est impliqué dans les soulèvements de 1831 dans les États pontificaux[28], il garde un attachement profond pour l’Italie.
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+ Ces événements forment le prélude au printemps des peuples et c’est dans ce climat de révolte que Cavour s'élève politiquement en employant tous les moyens pour apaiser l’élan révolutionnaire qui met en péril la monarchie ; il soutient la proposition d'une constitution et la confrontation armée avec l’Autriche. Le royaume de Sardaigne s'engage dans la première des trois guerres d’indépendance qui conduiront à l’unité de l’Italie.
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+ En 1847, Cavour fait son apparition officielle sur la scène politique en tant que fondateur, avec le catholique libéral Cesare Balbo, du journal Risorgimento dont il prend la direction. Le journal, mis en place grâce à un relâchement de la censure du roi Charles-Albert, se prononce, en janvier 1848, plus que les autres en faveur d'une constitution[29]. Cette prise de position, qui est aussi celle de Cavour, intervient en même temps que la chute de la monarchie de Juillet en France, le 24 février 1848 ; ainsi disparaît la référence politique du comte en Europe.
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+ Dans cette atmosphère, le 4 mars 1848, Charles-Albert promulgue le Statut albertin. Cette constitution déçoit l'opinion publique libérale mais pas Cavour qui annonce une importante loi électorale instituant une commission dirigée par Cesare Balbo et dont il est membre. Cette loi reste en vigueur après quelques aménagements jusqu'à la réforme électorale du royaume d'Italie de 1882[30].
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+ Avec le retour de la république en France, la révolution à Vienne et Berlin, l'insurrection à Milan et le soulèvement dans le Piémont et en Ligurie, Cavour, craignant que le système constitutionnel puisse devenir une victime des révolutionnaires, se met à la tête d'un mouvement interventionniste exhortant le roi à entrer en guerre contre l'Autriche et à mobiliser l'opinion publique[N 7],[31]
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+ Le 23 mars 1848, Charles-Albert déclare la guerre à l'Autriche. Après des premiers succès, le cours du conflit change et la vieille aristocratie militaire du royaume est exposée à de vives critiques. Après les premières défaites, Cavour demande qu'on trouve les coupables qui ont, selon lui, trahi l'Italie. La piètre conduite de la guerre le convainc que le Piémont ne pourra pas être en sûreté tant que les pouvoirs de l’État ne seront pas contrôlés par des hommes d'obédience libérale[32],[N 8].
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+ Le 27 avril 1848, les premières élections du nouveau régime constitutionnel ont lieu. Cavour, grâce à son activité de journaliste politique, est candidat à la Chambre des députés du Parlement et il est dans un premier temps battu, puis élu, le 26 juin 1848 lors des élections supplétives. Le 30 juin 1848, il fait son entrée dans la Chambre (Palazzo Carignano) prenant place sur les bancs de la droite[34]. Fidèle aux intérêts du Piémont qu'il voit menacé par les forces radicales génoises et lombardes, Cavour s'oppose à la fois à l'exécutif de Cesare Balbo, et à son successeur milanais, Gabrio Casati (1798-1863). Toutefois, lorsqu'après la défaite de Custoza, le gouvernement Casati demande les pleins pouvoirs afin de mieux gérer la gravité de la situation, Cavour se prononce en sa faveur. Les faits se précipitent : il y a tout d'abord l'abandon de Milan aux Autrichiens puis l'armistice signé par Salasco le 9 août 1848[35].
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+ À la fin de cette première phase de la guerre, le gouvernement de Cesare di Sostegno, et le suivant d'Ettore di San Martino, s'engagent sur la voie de la diplomatie. Les deux sont soutenus par Cavour qui critique vivement Vincenzo Gioberti, toujours déterminé à combattre l'Autriche. Le 20 octobre 1848, dans son premier grand discours parlementaire, Cavour se prononce pour l'ajournement des hostilités, confiant la médiation diplomatique au Royaume-Uni, inquiet de la montée en puissance de l'Allemagne et donc favorable à la cause italienne. Avec le soutien de Cavour, la ligne modérée du gouvernement San Martino passe, mais la faiblesse du gouvernement, sur un sujet mineur, l'oblige à démissionner le 3 décembre 1848[36].
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+ Dans l'impossibilité de former une autre équipe ministérielle, le roi Charles-Albert confie le poste à Gioberti, dont le gouvernement qui entre en fonction le 15 décembre 1848 est considéré, par Cavour, comme de « gauche pure ». Les élections du 22 janvier 1849 ont lieu, au détriment du comte qui, à l'issue d'un ballottage, est battu. La majorité de l'échiquier politique, cependant, est trop hétérogène pour affronter les difficultés du pays, toujours suspendu entre guerre et paix, et Gioberti doit démissionner le 21 février 1849[37]. Changeant radicalement de politique face à la crise révolutionnaire dont il perçoit le danger, Cavour se prononce pour une reprise des hostilités contre l'Autriche. La défaite de Novare (23 mars 1849) le précipite de nouveau dans la tourmente[38].
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+ La grave défaite piémontaise conduit le 23 mars 1849 à l'abdication de Charles-Albert en faveur de son fils Victor-Emmanuel. Celui-ci, ouvertement opposé à l'alliance politique de son père avec la gauche, remplace le gouvernement des démocrates, qui demandent la guerre à outrance, par un exécutif dirigé par le général Gabriele de Launay, accueilli favorablement par Cavour. Le gouvernement reprend le contrôle de la ville de Gênes qui s'est insurgée contre la monarchie, avant d'être remplacé par celui de Massimo d'Azeglio, dont Cavour accepte la vision du Piémont comme bastion de la liberté italienne[39].
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+ Les élections du 15 juillet 1849 portent au gouvernement, à nouveau, une majorité, quoique faible, de démocrates. Cavour est réélu, mais D'Azeglio convainc Victor-Emmanuel II de dissoudre la Chambre des députés et le 20 novembre 1849, le roi fait promulguer la proclamation de Moncalieri, dans laquelle il invite son peuple à élire des candidats plus modérés qui ne soient pas en faveur d'une nouvelle guerre. Le 9 décembre, l'Assemblée qui, finalement, vote massivement en faveur de la paix, est élue. Parmi les élus se trouve Cavour qui, dans la circonscription de Turin I, obtient 307 voix contre 98[40],[41].
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+ Au cours de cette période, Cavour se distingue par son talent de financier. Il contribue de manière prépondérante à la fusion de la Banque de Gênes et de la nouvelle Banque de Turin au sein de la Banque Nationale des États sardes (Banca Nazionale degli Stati Sardi)[42]. Après le succès électoral de décembre 1849, Cavour devient également une des figures dominantes de la politique piémontaise et il prend la fonction de porte-parole de la majorité modérée qui vient de se créer. Fort de cette position, il fait valoir que le moment des réformes est arrivé, favorisé par le Statut albertin qui a créé de réelles perspectives de progrès. Le Piémont peut ainsi s'éloigner du front catholique et réactionnaire, qui triomphe dans le reste de l'Italie[43].
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+ À cette fin, la première étape est la promulgation des lois Siccardi (9 avril 1850 et 5 juin 1850), qui abolissent les différents privilèges du clergé dans le Piémont, ce qui ouvre une phase de confrontation avec le Saint-Siège ; des incidents graves, aussi bien de la part de D'Azeglio que de Pie IX, ont en effet lieu à leur suite. Parmi ceux-ci, il y a le refus de donner l'extrême-onction à l'ami de Cavour, Pietro di Santarosa, mort le 5 août 1850. Par tous les moyens, Cavour s'insurge contre le clergé, obtenant l'expulsion de l'Ordre des Servites de Marie de Turin, dans lequel milite le prêtre qui s'est refusé à donner les sacrements, et influençant, probablement aussi, la décision d'arrêter l'archevêque de Turin, Luigi Fransoni[44].
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+ Avec la mort de Santarosa, qui occupait le poste de ministre de l'Agriculture et du Commerce, Cavour, fort du rôle de premier plan pris en ces jours de batailles anticléricales et de la reconnaissance de sa compétence technique, est désigné comme le successeur naturel du ministre disparu. Convaincu par certains députés, le Président du conseil D'Azeglio et Victor-Emmanuel II (encouragé par le général La Marmora), acceptent de confier le Ministère de l'Agriculture et du Commerce à Cavour, qui prête serment le 11 octobre 1850[45]. Victor-Emmanuel commente cette prise de fonction à ses ministres : « Moi, je veux bien, mais rappelez-vous qu’il vous prendra tous vos portefeuilles »[2].
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+ Parmi les premières tâches réalisées par Camillo Benso, il faut noter le renouvellement du traité de commerce avec la France, empreint de libre-échangisme[N 9]. L'accord, qui n'est pas particulièrement intéressant pour le Piémont, doit être soutenu par des motifs politiques pour être approuvé, même si Cavour rappelle que toute réduction douanière est pour lui une opération avantageuse[45]. Après avoir abordé la question des traités de commerce, le comte engage des négociations avec la Belgique et le Royaume-Uni. Avec les deux pays, il obtient et accorde des aménagements douaniers facilitant le commerce. Les deux traités, conclus respectivement le 24 janvier 1851 et le 27 février 1851, sont les premiers actes témoignant du libéralisme commercial de Cavour[46].
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+ Ces deux accords, par lesquels il obtient un large succès parlementaire, ouvrent la voie à une réforme générale des droits de douane dont la loi est promulguée le 14 juillet 1851. Pendant ce temps, d'autres traités de commerce sont signés entre mars et juin avec la Grèce, les villes hanséatiques, l'Union douanière allemande, la Suisse et les Pays-Bas. Avec 114 voix pour et 23 contre, la Chambre adopte même un traité similaire avec l'Autriche, concluant la première phase de la politique douanière de Cavour qui réalise pour le Piémont le passage du protectionnisme vers le libre-échange[47].
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+ Pendant la même période, Cavour se voit confier le ministère de la Marine au sein duquel il se distingue par ses idées novatrices et entre en désaccord avec les officiers supérieurs, dont la plupart sont des réactionnaires qui s'opposent à l'introduction des bateaux à vapeur. D'autre part, les troupes sont très indisciplinées et l'intention de Cavour est de faire de la marine sarde un corps de professionnels à l'instar de celle du royaume des Deux-Siciles[48].
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+ Au cours de la phase, délicate, du débat parlementaire pour l'approbation des traités commerciaux avec le Royaume-Uni et la Belgique, Cavour menace de quitter le gouvernement si on n'abandonne pas l'habitude de confier à un député (dans ce cas Giovanni Nigra (1798-1865)) la charge de Ministre des Finances. Le 19 avril 1851, Cavour remplace Nigra, en gardant toutes les autres charges ministérielles. Il y a alors de sérieux désaccords entre D'Azeglio et Cavour, qui, à la fin, obtient le ministère[49].
94
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+ Le gouvernement de Turin a désespérément besoin de liquidité, principalement pour les indemnités imposées par les Autrichiens après la guerre d'indépendance, et Cavour, par son habileté et ses contacts, semble l'homme providentiel pour gérer la délicate situation. Le royaume de Sardaigne est déjà lourdement endetté auprès des Rothschild et Cavour souhaite soustraire le pays à cette dépendance. Après plusieurs tentatives infructueuses avec la Bank of Baring, il obtient un emprunt important auprès de la petite Hambros Bank[50].
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+ En plus de ce prêt (3,6 millions de livres sterling), Cavour obtient d'autres résultats ; il réussit à clarifier et synthétiser la situation réelle du budget de l’État, qui, bien que précaire, semble meilleure qu'on ne le pense. Il fait approuver, sur tous les organismes moraux laïcs et ecclésiastiques, un impôt sur le revenu unique de 4 %, il obtient l'imposition des successions. Il augmente le capital de la Banque Nationale des États sardes et initie la collaboration entre les finances publiques et l'initiative privée[51].
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+ À cet égard, il reçoit en août 1851 les propositions des agences britanniques pour la construction des lignes de chemin de fer Suse-Turin et Novare-Turin. Les projets deviennent des lois, respectivement le 14 juin 1852 et le 11 juillet 1852. Il accorde à l'armateur Raffaele Rubattino[N 10] la ligne de navigation subventionnée entre Gênes et la Sardaigne et à des groupes génois l'exploitation de mines et de salines en Sardaigne. Il fait la promotion de grands projets comme la création à Gênes de la Compagnie Transatlantique ou comme la création de la société Ansaldo, la future usine de locomotives à vapeur[52].
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+ Poussé désormais par le désir d'obtenir la charge de chef du gouvernement et ne supportant plus la politique de D'Azeglio d'alliance avec la droite cléricale, Cavour, début 1852, prend l'initiative de passer un accord, le connubio, avec le centre gauche d'Urbano Rattazzi. Celui-ci, avec les votes convergents des députés conduits par Cavour et ceux du centre gauche, remporte, le 11 mai 1852, la présidence de la Chambre du Parlement.
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+ Le Président du conseil D'Azeglio, opposé comme Victor-Emmanuel II à la manœuvre politique de Cavour, démissionne, obtenant ponctuellement le renouvellement du mandat par le roi. Le gouvernement qui se dégage, le 21 mai 1852, très faible, écarte Cavour que D'Azeglio a remplacé par Luigi Cibrario.
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+ Avant la reprise des luttes politiques, Cavour part de Turin, le 26 juin 1852, pour apprendre de l'étranger ce qui va influencer sa politique économique et industrielle. Gioberti porte le jugement suivant sur Cavour : « Cavour n'est pas riche d'italianité. Tout au contraire, par les sentiments, les instincts, les connaissances, il est quasiment étranger à l'Italie : anglais par les idées, français par le langage ». Le 8 juillet, il est à Londres où il s'intéresse aux plus récents progrès de l'industrie et il prend contact avec des hommes d'affaires, des agriculteurs et des industriels. Il visite des usines et les arsenaux. Il reste dans la capitale britannique jusqu'au 5 août[N 11] et part pour le Pays de Galles et le Nord de l'Angleterre, dont il visite les districts manufacturiers, puis il rejoint l'Écosse[N 12]. À Londres ou dans leurs maisons de campagne, il rencontre des politiciens britanniques de divers partis. Il fait la connaissance du ministre des Affaires étrangères Malmesbury, mais aussi de Palmerston, Clarendon, Disraeli, Cobden, Lansdowne et Gladstone[53].
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+ Cavour poursuit son voyage et traverse la Manche pour Paris, où il arrive le 29 août 1852. Dans la capitale française, Louis Napoléon est président de la Deuxième République (il n'est proclamé empereur que le 2 décembre 1852). L'attention du comte, qui est rejoint par son allié Rattazzi, se concentre sur la nouvelle classe dirigeante française avec laquelle il a pris contact. Ils se rendent ensuite auprès du nouveau ministre des Affaires étrangères, Drouyn de Lhuys, et, le 5 septembre, ils dînent avec le prince-président Louis-Napoléon. Ils en ressortent confiants pour l'avenir de l'Italie[54]
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+ Cavour suit deux objectifs, il engage des réformes fiscales, économiques et politiques destinées à faire du royaume de Sardaigne un état moderne et le rapprochement avec une grande nation car la première guerre d’indépendance a été un échec en raison de la différence de moyens des deux belligérants et il apparaît évident, pour la politique piémontaise, qu'il faut trouver un allié puissant ce que Napoléon III constitue, soucieux de contrer la puissance autrichienne.
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+ Cavour repart pour Turin, qu'il rejoint le 16 octobre 1852, après une absence de plus de trois mois. Le 22 octobre 1852, D'Azeglio, à la tête d'un faible exécutif qui a choisi de poursuivre une politique anticléricale, démissionne. Le 4 novembre de la même année, soutenu par des hommes du connubio, qui représentent désormais le libéralisme le plus moderne du Piémont, et fort d'un ample consensus, Cavour est pressenti pour devenir, pour la première fois, Président du conseil.
112
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+ Victor-Emmanuel II demande à Cavour de former un nouveau gouvernement à condition que le comte négocie, avec les États pontificaux, les questions en suspens, notamment celle de l'introduction du mariage civil dans le Piémont. Cavour refuse et propose Cesare Balbo, comme successeur de D'Azeglio. Balbo ne trouve pas un terrain d'entente avec le représentant de la droite Ottavio Thaon di Revel, et le roi est contraint de rappeler Cavour. Celui-ci accepte alors de former un nouveau gouvernement, le 2 novembre 1852, promettant, pour la loi sur le mariage civil, de lui faire suivre son cours normal auprès des parlementaires, sans faire appel à un vote de confiance.
114
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115
+ Deux jours après la formation de son premier gouvernement, Cavour travaille avec passion en faveur de la loi sur le mariage civil qui est cependant rejetée par le Sénat, obligeant le comte à y renoncer définitivement. Pendant ce temps, le mouvement républicain, qui a à sa tête Giuseppe Mazzini, ne cesse d'inquiéter Cavour ; le 6 février 1853, une émeute éclate contre les Autrichiens à Milan et le comte, craignant l'élargissement du phénomène au Piémont, fait arrêter plusieurs mazziniens, y compris Francesco Crispi. Cette décision suscite l'hostilité de la gauche, surtout quand les Autrichiens le remercient pour les arrestations[55], mais, lorsque le 13 février, le gouvernement de Vienne prononce la confiscation des biens des réfugiés lombards dans le Piémont, Cavour proteste vigoureusement, en rappelant son ambassadeur.
116
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+ L'objectif principal du premier gouvernement de Cavour est la restauration financière du pays. Pour tenter de retrouver l'équilibre, le comte prend plusieurs mesures : d'abord, il est contraint de recourir à nouveau aux banquiers Rothschild, puis, se référant au système français, il remplace la déclaration des revenus par celle de la vérification judiciaire. Il fait par ailleurs d'importantes interventions dans le secteur des concessions domaniales et des services publics. Enfin, il reprend la politique de développement des instituts de crédit[56].
118
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+ D'autre part, le gouvernement fait de grands investissements dans le domaine des chemins de fer, au moment où, grâce à la réforme des douanes, les exportations sont en augmentation considérable. Malgré ceci, il y a une forte résistance à l'introduction de nouveaux impôts fonciers qui, en général, touchent la classe sociale qui compose le Parlement[57]. Cavour, en fait, n'a jamais été en mesure de réaliser les conditions politiques qui permettent une bonne base financière adaptée à ses initiatives[58].
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+ Le 19 décembre 1853, on parle de « restauration des finances » et ce, même si la situation est plus grave que celle annoncée, y compris en raison de la crise internationale qui précède la guerre de Crimée. Cavour par conséquent passe encore un accord avec les Rothschild pour un prêt, mais il réussit aussi à placer auprès d'un public d'épargnants, avec un franc succès politique et financier, une bonne partie de la dette contractée[59].
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+ Le consensus politique ne manque pas. Aux élections du 8 décembre 1853, 130 candidats de la majorité gouvernementale sont élus, 52 de la gauche et 22 de la droite. Néanmoins, pour répliquer à l'élection des principaux adversaires politiques, Valerio, Brofferio, Pareto à gauche et Solaro della Margarita à droite, le comte développe une offensive politique visant l'organisation judiciaire. Il est décidé également à récupérer une partie de la gauche et à reprendre la politique anticléricale[60]. À cet égard, le ministre de la Justice Urbano Rattazzi, à l'ouverture de la Ve législature présente un projet de loi modifiant le code pénal. Le noyau de la proposition consiste en de nouvelles peines pour les prêtres qui, abusant de leur ministère, s'opposent aux lois et aux institutions de l’État. La règlementation est adoptée à la Chambre par une large majorité rassemblant un grand nombre de voix de la gauche et, avec une plus grande difficulté, également par le Sénat[61]. Des amendements au code de procédure pénale et le code de procédure civile sont par la suite également adoptés[62].
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+ En 1853, une crise européenne se développe, issue d'un conflit religieux entre l'Empire ottoman, déjà en déclin, et la Russie, qui aspire à la protection des chrétiens parmi les peuples turcs des Balkans. Ces aspirations provoquent l'hostilité du gouvernement britannique qui soupçonne la Russie de vouloir conquérir Constantinople et interrompre la voie terrestre pour l'Inde britannique. La France, désireuse de mettre fin à son isolement, s'aligne sur le Royaume-Uni. Le 1er novembre 1853, la Russie déclare la guerre à l'Empire ottoman et le 28 mars 1854 le Royaume-Uni et la France déclarent la guerre à la Russie. La question, pour des opportunités politiques qui peuvent se présenter, commence à intéresser Cavour. En avril 1854, il répond à la demande de l'ambassadeur britannique, Sir James Hudson, affirmant que le royaume de Sardaigne interviendrait dans le conflit si l'Autriche attaque également la Russie, de façon à ne pas exposer le Piémont à l'armée des Habsbourg[63].
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+ La satisfaction des Anglais est claire, mais durant tout l'été 1854, l'Autriche reste neutre. Enfin, le 29 novembre 1854, le ministre des Affaires étrangères britannique Clarendon écrit à Hudson pour lui demander de faire son possible pour s'assurer d'un corps expéditionnaire piémontais. Une incitation superflue, car Cavour est déjà arrivé à la conclusion que les demandes anglaises et françaises, ces dernières faites au début de la crise à Victor-Emmanuel II, doivent être satisfaites. Il décide d'opter pour l'intervention, soulevant la perplexité du ministre de la guerre La Marmora et du ministre des Affaires étrangères Giuseppe Dabormida (1799-1869), qui démissionne[64].
128
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+ Assumant également le poste de ministre des Affaires étrangères, le comte, le 26 janvier 1855, signe l'adhésion définitive du royaume de Sardaigne au traité anglo-français. Le Piémont doit fournir 15 000 hommes et les puissances alliées garantissent l'intégrité du royaume de Sardaigne d'une éventuelle attaque autrichienne. Le 4 mars 1855, Cavour déclare la guerre à la Russie [N 13] et le 25 avril, le contingent piémontais part de La Spezia[N 14] pour la Crimée, où il arrive début mai. Le Piémont récolte les bénéfices de l'expédition lors de la deuxième guerre d'indépendance, quatre ans plus tard. Cette opération restaure le prestige de l’armée sarde et crée des liens de fraternité d’armes entre Français et Piémontais[1].
130
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+ Avec l'intention de se rapprocher de la gauche et d'entraver la droite conservatrice qui gagne du terrain en raison de la crise économique, le gouvernement Cavour, le 28 novembre 1854, présente devant la Chambre la loi sur les couvents. La loi, en raison de son libéralisme anticlérical, prévoit la suppression des ordres religieux, à l'exception de ceux dédiés à l'enseignement et à l'assistance aux malades. Durant le débat parlementaire, Cavour attaque, en particulier, les ordres mendiants qu'il déclare nuisibles pour la moralité du pays et contraires à l'éthique moderne du travail.
132
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+ La forte majorité du comte à la Chambre doit faire face à l'opposition du clergé, du roi et surtout du Sénat qui en première instance rejette la loi. Cavour démissionne le 27 avril 1855, ouvrant une crise constitutionnelle, appelée « crise Calabiana » du nom de l'évêque de Casale, Luigi di Calabiana, sénateur et adversaire du projet de loi.
134
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+ Quelques jours après sa démission, et étant donné l'impossibilité de former un nouveau gouvernement, le 4 mai 1855, Cavour est rappelé par le roi en qualité de Président du conseil. Au terme de plusieurs jours de discussions pendant lesquels Cavour souligne que « la société actuelle a pour base économique le travail »[67], la loi sur les couvents est approuvée avec toutefois un amendement qui laisse les religieux en place jusqu'à l'extinction naturelle de leur communauté. À la suite de l'approbation de la loi sur les couvents, le 26 juillet 1855, Pie IX excommunie ceux qui ont présenté, approuvé et ratifié la mesure, Cavour et Victor-Emmanuel II y compris.
136
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+ La guerre de Crimée gagnée par les alliés prend fin en 1856 avec le Congrès de Paris, auquel participe également l'Autriche. Cavour n'obtient pas de compensations territoriales pour la participation dans le conflit, mais une session est consacrée expressément à discuter du problème italien. À cette occasion, le 8 avril, le ministre des Affaires étrangères britannique Clarendon attaque sévèrement la politique anti-libérale, à la fois dans les États pontificaux et au royaume des Deux-Siciles, ce qui soulève des protestations de la part du ministre autrichien Karl Buol.
138
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+ Beaucoup plus modérée, le même jour, l'intervention de Cavour reste concentrée sur la dénonciation de la présence des troupes autrichiennes dans la Romagne pontificale[68]. Le fait est que pour la première fois la question italienne est considérée au niveau européen comme une situation qui nécessite des changements face aux griefs de la population. Les relations sont excellentes entre le Royaume-Uni, la France et le Piémont. De retour à Turin, en raison des résultats obtenus à Paris, Cavour, le 29 avril 1856, reçoit la plus haute distinction décernée par la Maison de Savoie : le collier de l'Annunziata[69]. Le même Congrès, cependant, pousse le comte à prendre d'importantes décisions, à savoir faire son choix, soit avec la France, soit avec la Grande-Bretagne.
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+ À la suite des décisions de Paris, la question des deux principautés danubiennes est posée. La Moldavie et la Valachie, selon le Royaume-Uni, l'Autriche et la Turquie auraient dû rester divisées sous le contrôle de l'Empire ottoman. Pour la France, la Prusse et la Russie, elles devraient s'unir (dans le futur royaume de Roumanie) et s'imposer comme un État indépendant. Cavour et le royaume de Sardaigne sont favorables à cette position et se déclarent en faveur de l'unification[N 15],[70].
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+ La réaction de la Grande-Bretagne contre la position du Piémont est très sévère. Mais Cavour a déjà décidé et entre le dynamisme de la politique française et le conservatisme du Royaume-Uni, le comte a choisi la France. D’ailleurs, dès 1852, il disait : « C’est de la France surtout que dépendent nos destins »[3]. D'autre part, l'Autriche est de plus en plus isolée[N 16],[70] et un épisode va contribuer à consolider cette situation que le comte sait exploiter. Le 10 février 1857, le gouvernement de Vienne accuse la presse de fomenter la révolte dans le Piémont contre l'Autriche, et le gouvernement Cavour de complicité. Le comte rejette toutes les accusations et, le 22 mars, Buol rappelle son ambassadeur, suivi le jour suivant d'une mesure similaire du Piémont. Ainsi l'Autriche utilise la presse pour justifier la rupture des relations avec le petit royaume de Sardaigne, s'exposant aux commentaires réprobateurs de toutes les diplomaties européennes, y compris anglaise, tandis qu'en Italie, un mouvement de sympathie se manifeste majoritairement pour le Piémont[71].
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+ À partir 1855, le Piémont enregistre une amélioration de son économie grâce aux bonnes récoltes céréalières et à la réduction du déficit de la balance commerciale. Encouragé par ces résultats, en 1857, Cavour relance la politique ferroviaire par la construction du tunnel ferroviaire du Mont-Cenis[72], dans l’objectif de raccorder les réseaux français et italiens[3].
146
+
147
+ Le 16 juillet 1857, la Ve législature prend fin prématurément, dans une situation qui, malgré l'amélioration économique, semble défavorable à Cavour. Il y a, en effet, un mécontentement généré par l'accroissement de la pression fiscale, les sacrifices consentis pour la guerre de Crimée et la mobilisation antigouvernementale du monde catholique. Le résultat est qu'aux élections du 15 novembre 1857, le centre libéral de Cavour conquiert 90 sièges (contre 130 lors de la législature précédente), 75 revenant à la droite (au lieu de 22) et 21 à la gauche (au lieu de 52). Le succès du clergé dépasse les prévisions les plus pessimistes de la majorité. Cavour décide de rester en place et la presse libérale s'insurge contre la droite dénonçant les pressions du clergé sur les électeurs. Un contrôle parlementaire est mis en place et, pour certains sièges, de nouvelles élections ont lieu ce qui inverse la tendance : le centre libéral passe à 105 sièges et la droite à 60[73].
148
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149
+ La secousse politique provoque cependant le sacrifice de Rattazzi, précédemment passé au ministère de l'Intérieur. Il n'est pas aimé par la France, s'étant montré incapable d'arrêter Mazzini, considéré comme dangereux pour la vie de Napoléon III. Rattazzi, le 13 janvier 1858 démissionne et Cavour assure l'intérim du Ministère de l'Intérieur[74].
150
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151
+ Cavour réussit à arracher l’engagement de la France aux côtés du royaume de Sardaigne en échange de territoires, la Savoie et Nice, mais Napoléon III ne tient pas la totalité de ses engagements, en mettant fin à la guerre de manière unilatérale et sans libérer Venise. Le processus d’unification est toutefois engagé mais sa poursuite reste fragile, le Piémont agissant seul et parfois contre les intérêts de son ancien allié.
152
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+ Après avoir suscité l'attention des puissances européennes, avec le Congrès de Paris, sur la question italienne, Cavour juge nécessaire de négocier le soutien de la France de Napoléon III, conservateur en politique intérieure, mais promoteur d'une politique étrangère de grandeur. Après une longue série de négociations, rendues difficiles par l'attentat de Felice Orsini sur Napoléon III, en juillet 1858 les accords secrets de Plombières entre Cavour et l'empereur des Français contre l'Empire d'Autriche sont entérinés. Ces accords prévoient que, après une guerre qui serait victorieuse contre l'Autriche, la péninsule italienne serait divisée en quatre principaux États liés dans une confédération présidée par le pape : le royaume de la Haute Italie sous Victor-Emmanuel II, le royaume de l'Italie centrale, les États pontificaux limités à Rome et ses environs et le royaume des Deux-Siciles. Florence et Naples passeraient dans la sphère d'influence française[75].
154
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+ Les accords de Plombières sont ratifiés l'année suivante par l'alliance franco-sarde, selon laquelle, en cas d'attaque militaire de la part de Vienne, la France interviendrait afin de défendre le royaume de Sardaigne avec l'objectif de libérer de la domination autrichienne la Lombardie-Vénétie pour la céder au Piémont. En retour, la France recevrait les territoires de Nice et de la Savoie, le berceau de la dynastie des Savoie et, en tant que tel, cher à Victor-Emmanuel II. À l'issue de la signature des accords, Cavour traverse une période longue et mouvementée au cours de laquelle le Premier ministre piémontais doit faire face à un comité parlementaire qui l'interroge secrètement sur les détails de l'alliance : Cavour nie que la Savoie et Nice sont l'objet des négociations[76]. Il fait un emprunt de 50 millions de lires sardes pour compléter les armements du Piémont[77] et met au point une série de provocations militaires à la frontière avec l'Autriche, qui effrayée, lui lance un ultimatum en lui demandant de désarmer son armée sous trois jours. Le comte refuse et l'Autriche ouvre les hostilités contre le Piémont, le 26 avril 1859, ce qui déclenche l'exécution des conditions de l'alliance franco-sarde. Le 29 avril 1859, les Autrichiens passent la frontière du Tessin, et, le même jour, les Français franchissent les Alpes[78].
156
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+ Malgré les victoires de Magenta et Solférino, les pertes considérables de part et d’autre convainquent Napoléon III, par un acte unilatéral, de signer un armistice avec l'Autriche à Villafranca, le 11 juillet 1859, puis de ratifier le traité de paix à Zurich, le 11 novembre[79]. Les clauses du traité prévoient que Victor-Emmanuel II recevrait la seule Lombardie et, pour le reste, que tout redeviendrait comme précédemment. Cavour, déçu et aigri par les clauses de l'armistice, après de vives discussions avec Napoléon III et Victor-Emmanuel, décide de démissionner de son poste de Président du conseil, provoquant la chute de son gouvernement, le 12 juillet 1859[80]. Il dit à François Pietri, secrétaire particulier de Napoléon III : « Votre Empereur m’a déshonoré […]. Mais je vous le dis, cette paix ne se fera pas ! Ce traité ne s’exécutera pas, je prendrai par une main Solaro della Margherita, par l’autre Mazzini, s’il le faut. Je me ferai conspirateur. Je me ferai révolutionnaire. Mais ce traité ne s’exécutera pas »[81]. Rattazzi est responsable du nouveau gouvernement du 19 juillet 1859 au 16 janvier 1860, date à laquelle il démissionne et est remplacé par Cavour le 20 janvier.
158
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+ Au cours de la guerre, les gouvernements et les forces des petits États italiens du centre et du nord et de la Romagne pontificale abandonnent leurs postes et, de partout, des autorités provisoires pro-sardes se mettent en place. Après la paix de Zurich, un statu quo est trouvé car les gouvernements provisoires refusent de restituer le pouvoir aux anciens dirigeants[79] ; le gouvernement de La Marmora n'a pas le courage de proclamer l'annexion des territoires au royaume de Sardaigne. Le 22 décembre 1859, Victor-Emmanuel II se résigne à rappeler Cavour qui, entretemps, a créé le parti de l'Union libérale.
160
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+ Le comte revient à la présidence du Conseil des Ministres le 21 janvier 1860 ; il se trouve bientôt confronté à une proposition française d'un règlement des territoires libérés : l'annexion au Piémont des duchés de Parme et de Modène, le contrôle de la Maison de Savoie sur la Romagne pontificale, un royaume séparé en Toscane sous la direction d'un membre de la maison de Savoie et le transfert de Nice et de la Savoie à la France[82]. En cas de refus de la proposition, le Piémont aurait dû affronter seul la situation face à l'Autriche, « à ses risques et périls »[83].Par rapport aux accords de l'alliance franco-sarde, cette proposition abandonne l'annexion de la Vénétie, qui n'a pas été libérée de l'occupation autrichienne. L'annexion de Parme, de Modène et de la Romagne étant établie, Cavour, fort du soutien du Royaume-Uni, défie la France sur la Toscane, organisant un référendum sur l'union au Piémont et la formation d'un nouvel État. Le référendum a lieu les 1er mars 1860 et 12 mars 1860, avec des résultats qui légitiment l'annexion de la Toscane au royaume de Sardaigne[84]. Le gouvernement français réagit en sollicitant la cession de la Savoie et de Nice, ce qui se traduit par la signature du traité de Turin, le 24 mars 1860. En échange de ces deux provinces, le royaume de Sardaigne se transforme en une nation beaucoup plus homogène que le vieux Piémont, acquérant en plus de la Lombardie, l'actuelle Émilie-Romagne et la Toscane.
162
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+ Cavour est conscient que la gauche n'a pas abandonné l'idée d'une expédition au sud de l'Italie, et que Garibaldi, entouré de personnages républicains et révolutionnaires, est en contact à cette fin avec Victor-Emmanuel II. Le comte considère l'initiative risquée et, de ce fait, il s'y oppose. Cependant, son prestige a été mis en défaut par la cession de Nice et de la Savoie et il ne se sent pas assez fort pour s'y opposer[85]. Le départ de Quarto est soigneusement surveillé par les autorités piémontaises et Cavour réussit, grâce à Giuseppe La Farina qui est envoyé après le débarquement en Sicile, à surveiller et maintenir le contact avec Garibaldi. Sur les intentions de celui-ci à débarquer dans les États pontificaux, le comte, très inquiet de la possible réaction des Français, alliés du pape, ordonne, le 10 mai 1860, l'envoi d'un navire dans les eaux de la Toscane pour arrêter Garibaldi[86].
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+ Garibaldi prend néanmoins la route du Sud et, après son débarquement à Marsala le 11 mai 1860, Cavour envoie en Sicile La Farina afin de maintenir le contact avec Garibaldi et contrôler, si cela est possible, la situation. Sur la scène internationale, les puissances étrangères, soupçonnant la complicité du Royaume de Sardaigne dans l'expédition, protestent auprès du gouvernement de Turin, qui affronte avec une certaine tranquillité la situation en raison de la grave crise financière de l'Autriche, qui doit en effet faire face à une reprise de la révolution hongroise[87].
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+ Napoléon III, d'autre part, s'active immédiatement dans le rôle de médiateur et, pour la paix, propose à Cavour la séparation de la Sicile du royaume des Deux-Siciles, la promulgation d'une Constitution à Naples et à Palerme et l'alliance entre le royaume de Sardaigne et le royaume des Deux-Siciles enfin. Immédiatement, le régime des Bourbon se conforme à la proposition française et instaure un gouvernement libéral qui proclame une constitution. Cette situation met Cavour en grande difficulté, une telle alliance étant impossible. Dans le même temps il ne peut mécontenter la France et le Royaume-Uni qui font pression pour instaurer une trêve. Le gouvernement piémontais décide alors que le roi doit envoyer une lettre à Garibaldi lui intimant l'ordre de ne pas traverser le détroit de Messine. Le 22 juillet 1860, Victor- Emmanuel II envoie cette lettre voulue par Cavour mais la faisant suivre, cependant, d'un message personnel dans lequel il contredit son ordre officiel[88].
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+ Le 6 août 1860 Cavour informe les délégués du royaume des Deux-Siciles du refus de Garibaldi d'accepter la trêve, déclarant les moyens de conciliation épuisés et renvoyant les négociations pour l'alliance à un futur incertain. Le comte, craignant une détérioration des relations avec la France, fait arrêter une expédition militaire de Mazzini qui, depuis la Toscane, doit s'attaquer aux États pontificaux. À la suite de ces événements, Cavour est disposé à faire tous les efforts pour empêcher que le mouvement pour l'unification de l'Italie devienne révolutionnaire. Dans ce contexte, il tente, en vain, d'empêcher Garibaldi de parvenir à Naples, en organisant une expédition clandestine d'armes pour une révolte pro-piémontaise qui n'a pas lieu. À l'inverse, Garibaldi entre triomphalement dans la capitale des Bourbon le 7 septembre 1860, dissipant, en raison de l'amitié qu'il garde pour le roi, les craintes de Cavour[89].
170
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+ Le projet d’un succès à Naples étant un échec, le comte, dans le but de rendre à la Maison de Savoie une part active dans le mouvement national, décide l’invasion des Marches et de l’Ombrie pontificales. Ce projet a également pour but d’empêcher la progression de Garibaldi vers Rome, ainsi qu’une confrontation périlleuse avec la France. Napoléon III doit être informé et préparé à ces événements et convaincu que l’invasion par le Piémont des États pontificaux est un moindre mal. Pour cette délicate mission, le comte choisit Farini et Cialdini[90].
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+ La crainte d'une attaque de l'Autriche fait précipiter les événements et Cavour envoie un ultimatum aux États pontificaux leur enjoignant de licencier les troupes étrangères, suivi, le 11 septembre 1860, de la violation des frontières. La France réagit fermement pour défendre le pape, mais sans effet concret. Pendant ce temps, la crise avec Garibaldi s’aggrave soudainement, lorsque le général proclame, le 10 septembre, qu'il souhaite confier les territoires conquis au roi seulement après avoir occupé Rome. L'annonce obtient également l'approbation de Mazzini[91].
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+ La victoire lors de la bataille de Castelfidardo, l'attribution au gouvernement d'un prêt de 150 millions de lires sardes pour les dépenses militaires et le triomphe de l'indépendance italienne redonnent des forces et de la confiance à Cavour, tandis que Garibaldi, bien que victorieux à la bataille du Volturno, met fin à son avancée sur Rome. Répondant à la demande de Cavour, le « prodictateur » Giorgio Pallavicino Trivulzio organise à Naples un plébiscite pour l'annexion immédiate au royaume de Sardaigne, suivi à Palerme par son homologue Antonio Mordini. Les votes ont lieu le 21 octobre 1860, sanctionnant l'union du royaume des Deux-Siciles à celui de Victor-Emmanuel II. Les 4 et 5 novembre 1860, l'Ombrie et les Marches votent pour l'unification à l'Italie. Au début du mois d'octobre Cavour déclare :
176
+
177
+ « Ce ne sera pas le dernier titre de gloire pour l'Italie d'avoir su former une nation sans sacrifier la liberté de l'indépendance, sans passer par les mains dictatoriales d'un Cromwell, mais en se libérant de l'absolutisme monarchique sans tomber dans le despotisme révolutionnaire [...]. Retourner [...] aux dictatures révolutionnaires d'un ou plusieurs, serait tuer la naissante liberté légale que nous voulons inséparable de l'indépendance de la nation »
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+ — Camillo Cavour, 2 octobre 1860[92]
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+ Les desseins de Garibaldi sur Rome arrêtés, le problème pour Cavour est de décider ce qu'il convient de faire avec ce qui reste des États pontificaux (approximativement le Latium actuel), en tenant compte du fait qu'une attaque sur Rome serait considérée comme un acte d'agression par la France.
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+
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+ Le projet du comte, qui débute en novembre 1860 et qu'il poursuit jusqu'à sa mort, est de proposer au Pape la renonciation au pouvoir temporel en échange de la renonciation, de la part de l’État, à ce qui est son équivalent : le juridictionnalisme. Le principe de « l'Église libre dans un État libre » serait adopté, mais les négociations achoppent sur l'intransigeance fondamentale de Pie IX, et le projet échoue.
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+ Du 27 janvier 1861 au 3 février 1861, les élections pour le premier Parlement italien unitaire ont lieu. Plus de 300 des 443 sièges de la nouvelle chambre vont à la majorité gouvernementale. L’opposition en remporte une centaine mais la droite, composée de cléricaux, n'a pas de représentants depuis que ces derniers ont adhéré à l’invitation de ne pas élire et de ne pas se faire élire dans un Parlement qui a porté atteinte aux droits du pape[94]. Le 18 février la nouvelle session, dans laquelle pour la première fois siègent ensemble des représentants du Piémont, de la Lombardie, de la Sicile, de la Toscane, de l’Émilie et de Naples, est inaugurée. Le 17 mars, le Parlement proclame le royaume d’Italie, et Victor-Emmanuel II comme son roi. Le 22 mars, le roi renonce à nommer Ricasoli à la tête du gouvernement, et confirme Cavour à la tête de celui-ci, avec en outre la charge de la Marine et des Affaires étrangères. Le 25 mars, il déclare au parlement que Rome devrait devenir la capitale de l’Italie.
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+ L’épisode le plus tumultueux de la vie politique de Cavour, en dehors de l’incident avec Victor-Emmanuel II après l’armistice de Villafranca, est sa rencontre avec Garibaldi en avril 1861. L’objet de la discorde est l’armée des volontaires garibaldiens du Sud dont Cavour veut éviter le transfert dans le Nord, de peur qu’elle devienne la proie des radicaux. Ainsi, le 16 janvier 1861, il décrète la dissolution de l’armée méridionale à Naples et, malgré les protestations de son commandant, Giuseppe Sirtori, Cavour demeure catégorique[95].
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+ Sans défendre son armée, Garibaldi prononce, le 18 avril 1861, un discours mémorable à la Chambre en accusant « la froide main ennemie de ce ministère Cavour » d’avoir voulu provoquer une « guerre fratricide ». Le comte réagit violemment demandant, en vain, au Président de la Chambre Rattazzi de rappeler Garibaldi à l’ordre. La séance est suspendue et Nino Bixio tente dans les jours suivants une réconciliation qui ne sera jamais totalement accomplie[95].
190
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+ Le 29 mai, Cavour a un malaise que son médecin attribue à une crise de paludisme qui le frappe périodiquement depuis que, jeune, il a contracté la maladie dans les rizières familiales de Verceil. Tous les traitements sont sans effet. Il demande à voir son ami et prêtre franciscain, le Père Giacomo da Poirino (au siècle Luigi Marocco). Celui-ci, après une longue conversation, lui donne l'absolution, bien qu'excommunié, et lui fournit la communion et l'extrême-onction, car le comte dit vouloir « mourir en bon chrétien ». Pour cet acte, le père Giacomo est suspendu a divinis. Selon son ami Michelangelo Castelli, les dernières paroles du comte sont : « L'Italie est faite, tout est sauvé »[96].Le 6 juin 1861, moins de trois mois après la proclamation du royaume d'Italie, Cavour meurt à Turin dans le Palazzo Benso di Cavour, le palais familial des Cavour. Sa mort cause un chagrin immense, parce qu'elle est tout à fait inattendue, et, à ses funérailles, il y a une extraordinaire participation de personnalités. La tombe de Cavour se trouve à Santena, à côté de celle de son neveu, Augusto, dans la crypte familiale. Son frère Gustavo refuse les honneurs d'une sépulture d'État dans la basilique de Superga comme le demande Victor-Emmanuel II. La tombe de Cavour est déclarée monument national en 1911.
192
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+ Bettino Ricasoli succède à Cavour comme Président du conseil.
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+ Giuseppe Mazzini, philosophe et républicain, attira à lui, par ses idées, toutes les composantes révolutionnaires de l'Italie avant que celles-ci se rallient au roi du royaume de Sardaigne et à Cavour. Daniele Manin, en particulier, appelle ses amis à soutenir l'action de la Maison de Savoie dans une déclaration retentissante :
196
+
197
+ « Persuadé qu'il faut avant tout faire l'Italie, que c'est la question primordiale, je dis à la maison de Savoie : Faites l'Italie et je suis avec vous, sinon non... Moi républicain, je plante le premier l'étendard de l'unification : L'Italie avec le roi sarde. »
198
+
199
+ — Daniele Manin[1]
200
+
201
+ Mazzini fut un opposant de Cavour qu'il ne put affronter au sein du Parlement car bien qu'élu en 1866, après plusieurs invalidations, il refusa de prêter serment au Statut albertin, la constitution de la monarchie de Savoie.
202
+
203
+ Mazzini fut un farouche adversaire de la guerre de Crimée, qui causa d'énormes pertes en hommes au royaume de Sardaigne. Il adressa un appel aux soldats en partance pour le conflit :
204
+
205
+ « Quinze mille d'entre vous sont sur le point d'être déportés vers la Crimée. Pas un, peut-être ne reverra sa famille.[…] Vous n'aurez pas l'honneur des batailles. Vous mourrez, sans gloire, sans les auréoles des splendides faits à transmettre, réconfort ultime de vos proches. Vous mourrez à cause des gouvernements et des dirigeants étrangers.[…] Pour servir un faux dessein étranger, vos os blanchiront piétinés par les chevaux des Cosaques, sur des terres lointaines, qu'aucun des vôtres ne pourra recueillir pour pleurer dessus. C'est pourquoi moi je vous appelle, avec une douleur dans l'âme, “déportés”. »
206
+
207
+ — Giuseppe Mazzini[97],[98]
208
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209
+ Lorsqu'en 1858, Napoléon III échappa à l'attentat de Felice Orsini et Giovanni Andrea Pieri, le gouvernement de Turin l'imputa à Mazzini (Cavour l'aurait appelé « le chef de la horde d'assassins fanatiques »[99], et par ailleurs « un ennemi aussi dangereux que l'Autriche »[100]) car les deux auteurs de l'attentat avaient milité dans son Partito d'Azione. Selon Denis Mack Smith, Cavour avait, par le passé, financé les deux révolutionnaires à cause de leur rupture avec Mazzini, et, après l'attentat de Napoléon III et les condamnations des deux hommes, la veuve d'Orsini reçut une pension[101]. Cavour fit également pression sur la magistrature pour faire juger et condamner la presse radicale[102]. Il favorisa également l'agence Stefani avec des fonds secrets, bien que la loi interdise les privilèges et les monopoles des privés[103]. Ainsi, l'agence Stefani, forte de solides relations avec Cavour devint, selon l'écrivain Gigi Di Fiore, un outil clé du gouvernement pour le contrôle des médias dans le royaume de Sardaigne[104].
210
+
211
+ Mazzini, quant à lui, en plus d'avoir condamné l'attentat d'Orsini et de Pieri, attaqua le Premier ministre dans un article publié dans le journal Italia del popolo :
212
+
213
+ « Vous avez ouvert dans le Piémont un dualisme mortel, vous avez corrompu notre jeunesse, mettant en place une politique de mensonges et des tromperies face à la politique sereine de celui qui veut renaître. Entre vous et nous, monsieur, un abîme nous sépare. Nous représentons l'Italie, vous la vieille suspicieuse ambition monarchique. Nous, nous voulons surtout l'unité nationale, vous, l'élargissement territorial. »
214
+
215
+ — Giuseppe Mazzini[105]
216
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217
+ Mazzini soutint Garibaldi dans son expédition des Mille et l'incita à prendre Rome sachant que cela allait à l'opposé de la politique de Cavour, inquiet de la réaction de la France.
218
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219
+ Tout en suscitant l'admiration d'un large public, le personnage de Cavour est également l'objet de critiques.
220
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221
+ En 1853, année de grave crise céréalière dans la péninsule italienne, Cavour, grand propriétaire de moulins, plutôt que d'interdire le commerce du blé avec l'étranger, aurait accepté des exportations, réalisant selon certains auteurs (comme Lorenzo Del Boca[106] et Angela Pellicciari[107]) d'énormes profits à des fins personnelles et privant de récoltes la population piémontaise. L'historien Rosario Romeo parle de rumeurs contre le comte, de la part de journaux populaires de l'époque[108]. Le fait est que la politique des exportations de céréales provoqua un malaise général et des troubles à Arona, Pallanza (une frazione de Verbania) et Gênes. Des maires se mobilisèrent contre le gouvernement de Cavour, parmi lesquels les douze maires du district d'Intra (frazione de Verbania) et celui de Cava Manara, qui déclarèrent : « Si les exportations continuent pendant un mois encore, les boulangers de ce lieu ne seront plus en mesure de trouver beaucoup de blé pour faire du pain »[109].La classe populaire alla protester jusque sous les fenêtres de la villa de Cavour. Les carabinieri intervinrent ; on assista à des arrestations et à des épisodes de violence contre les manifestants. Les journaux L'imparziale et La voce della libertà, qui comptaient parmi les principaux accusateurs de la manœuvre du gouvernement sur le blé, furent critiqués pour avoir incité le peuple à la révolte et ils se virent traînés devant les tribunaux mais acquittés[106]. Angelo Brofferio, rival politique de Cavour, écrivit de vives attaques sur ses activités, disant que sous le gouvernement Cavour, « les monopoles, les boursicoteurs, les opérateurs de télégraphe et les spéculateurs s'engraissent illégalement sur la substance publique, pendant que l'universalité des citoyens gémit, souffre, et crie sous le poids des taxes et des impôts »[106]. Brofferio définit comme un « acte barbare » l'agression de la police contre les manifestants[106]. À la fin de 1853, en Vallée d'Aoste, on enregistra les révoltes les plus importantes. Plus de deux mille habitants furent impliqués dans les émeutes et le gouvernement procéda au total à 530 arrestations. Parmi les émeutiers arrêtés, 80 furent jugés et 9 furent condamnés[110].
222
+
223
+ Le rôle de Cavour durant le Risorgimento a suscité divers débats. Bien qu'il soit considéré comme l'un des pères de la nation avec Garibaldi, Victor-Emmanuel II et Mazzini, Cavour n'était guère soucieux de l'unification de l'Italie, mais seulement de repousser les frontières du royaume de Savoie (opinion soutenue par Mazzini lui-même)[105]. Le rôle de Cavour dans l'annexion du royaume des Deux-Siciles n'est toujours pas clair. Selon l'écrivain Arrigo Petacco, le Premier ministre piémontais, opposé à la conquête du royaume des Bourbons, aurait même tenté de conclure un accord avec François II, qui prévoyait la création d'un État fédéral ; cependant, ce dernier aurait refusé[111]. Il aurait été membre de la Franc-maçonnerie[112].
224
+
225
+ D'autres auteurs comme Del Boca[113] et Aldo Servidio[114] font valoir qu'en 1856, quatre ans avant l'expédition des Mille, Cavour et Clarendon eurent des contacts pour organiser des révoltes contre les Bourbons dans le royaume des Deux-Siciles, point de vue également soutenu par l'historien anglais George Macaulay Trevelyan, auteur de plusieurs ouvrages sur Garibaldi[114]. Cavour aurait ordonné à Carlo Pellion di Persano de prendre contact à Naples avec l'avocat Edwin James, homme de confiance du gouvernement britannique[113],[114].
226
+
227
+ L'historien anglais Denis Mack Smith, dont les travaux portent sur l'histoire de l'Italie du Risorgimento à nos jours, émet un jugement négatif sur le personnage de Cavour, le qualifiant de « fourbe », « maladroit », « faux », « rusé » et le montrant déterminé à empêcher l'unification de l'Italie si le mérite pouvait en être attribué aux forces radicales, républicaines, populaires et démocratiques[115].
228
+
229
+ La physionomie de Cavour, tout en finesse, fait contraste avec celle de son roi. L'homme est extrêmement séduisant et sympathique. D'humeur enjouée, on dit de lui qu'il a « la politique gaie » et le peuple piémontais, dont il a gagné l'affection, l'appelle « papa Camillo »[116].
230
+
231
+ « Sa physionomie jette en dépit d'un aspect presque sénile, comme une lueur de jeunesse. Il semble que tous ses sens soient aux aguets derrière les lunettes aux verres étroits ; les yeux sont attentifs et comme souriants ; les mains semblent palpiter. Cette tête est couronnée d'un front carré comme une forteresse. Les traits sont réguliers, le visage est rasé, à part un léger collier de barbe[117]. »
232
+
233
+ — Alfredo Panzini, Cavour et l'épopée du Risorgimento.
234
+
235
+ Cavour ne se marie pas, affirmant « Je ne peux pas prendre de femme maintenant, je dois faire l'Italie »[118]. Bon vivant et sensuel, Cavour a de nombreuses liaisons brèves et discrètes. À vingt ans il rencontre la marquise Anna Giustiniani, avec qui il vit une véritable passion et qui se suicide pour lui. Lors de ses déplacements à Paris, Camillo s'accorde quelques écarts et rencontre en 1835 Mélanie Waldor, qui écrit un roman intitulé Alphonse et Juliette, où Alphonse est en réalité Cavour ; elle l'appelle « mon petit Italien au teint rose et au sourire d’enfant »[119]. Puis ce sont l'aristocrate Clementina Guasco di Castelletto, Emilia Gazelli Pollone josephine de Vintimille, Hortense Allart de Méritens, une Française dont les informations, arrachées dans les lits des grands d'Europe, sont utiles à l'homme d'État pour ses investissements sur les marchés boursiers[118]. En 1855, il rencontre, toujours dans la capitale française, une veuve anglaise, la marquise d'Ely. L'ultime conquête avant sa mort est une célèbre ballerine, Bianca Ronzini[118],[120].
236
+
237
+ Cavour est aussi un fin gourmet, passionné d'agnolotti, du bœuf braisé et du légendaire vermouth[118], il donne son nom au potage « à la Cavour » (une crème de riz), au pudding « à la Cavour », aux artichauts en croûte « Cavour » et à la tête de veau « à la Cavour »[121] et il fait la promotion de Barolo[122], un vin piémontais qu'il avait l'habitude de servir au dîner.
238
+
239
+ Deux villes italiennes ont ajouté son nom à celui d'origine : Grinzane Cavour, dont Cavour a été maire, et Sogliano Cavour, afin de célébrer l'unité nationale retrouvée. De nombreuses rues, places ainsi que des statues lui ont été dédiées. Pour 2010 (anniversaire de sa naissance), une pièce commémorative italienne de 2 euros le représente.
240
+
241
+ Le cuirassé Conte di Cavour et le porte-aéronefs Cavour (CVH-550) ont aussi été nommés en son honneur, en Italie.
242
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243
+ Dans le film Le Guépard de Luchino Visconti, le personnage de Chevalley, joué par Leslie French, incarne dans le film (comme dans le roman de Lampedusa) un émissaire du tout nouveau gouvernement unitaire de l'Italie, venu proposer un siège de sénateur au prince Salina. Comme souvent chez Visconti, l'apparence de ce personnage est ouvertement calquée sur celle de Cavour, notamment dans le célèbre portrait de Francesco Hayez (1864).
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+ Camillo Cavour a obtenu de nombreuses distinctions honorifiques[123]
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
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+ La biographie de Camillo Cavour a été publiée par Joseph Devey (1861), ses Discours ont été traduits par Isacco Artom et Albert Blanc (1862).
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+ Un camion est un véhicule automobile destiné au transport routier de marchandises. Anciennement, cela a été un véhicule à bras tiré par des hommes ou des bêtes[1].
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+ Sur le plan technique, le camion se distingue du véhicule léger, principalement par une charge à l'essieu et des dimensions plus importantes.
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+ Le routier (routière) ou camionneur (camionneuse) a pour tâche de conduire un camion et de surveiller ou de s'occuper du chargement et du déchargement de la marchandise. Il est nécessaire d'avoir le permis de conduire approprié pour manœuvrer le poids lourd. Dans la plupart des pays, la circulation des véhicules lourds (autobus, autocar, trolleybus, tracteur routier munis d'une remorque) est soumise à une réglementation particulière, notamment en ce qui concerne les temps de conduite.
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+ C'est dans les domaines linguistiques normands et picards qu'apparaît le mot camion à l'époque médiévale. Il s'agit d'un chariot apte au transport ou charriage lourd, modèle décliné en diverses tailles selon l'emploi, par l'art du charron. Le mot passe tardivement en français au début du XIXe siècle, les dérivés comme le substantif camionnage et le verbe camion(n)er sont seulement attestés entre 1820 et 1830 en français écrit. Pourtant, le conducteur de cet équipage de transport lourd, le cammion(n)eur est déjà connu dès le milieu du XVIe siècle. En réalité, le mot chamion est parfaitement attesté en ancien français vers 1352[2]. Et il est possible de remonter à une forme analogue et expressive, admissible en latin classique, soit carrus magnae rotae ou carrum magnae rotae, c'est-à-dire un « char ou chariot à grandes ou hautes roues »[a]. Détaillons cette expression romane que l'usage va transformer en carmagnio (forme hypothétique), camion ou chamion. Les mots latins de genre neutre carrus,i ou carrum,i désignent un chariot, le char à quatre roues, le fourgon. C'est un mot emprunté au celtique continental ou langue gauloise. L'expression complète possède un sens proche du mot latin tardif, de genre neutre, carrǎcutium, ii désignant un char à très hautes roues, selon Isidore, apte à la « ruptio », c'est-à-dire à la « route » au sens ancien, précisément là où il n'y a pas de voie aménagée[b]. La carruca via n'est qu'une vague trace tout terrain ou un chemin champêtre, en absence de voie correctement aménagée sur un soubassement en dur. On comprend la nécessité de hautes roues ou à défaut, d'une construction robuste.
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+ Les autorités régissant la langue française n'ont jamais considéré les variantes dialectales du français, héritières de l'ancien français. Il en résulte une grande ignorance de ce terme technique au XIXe siècle. En effet, le mot « camion » est polysémique en français, il apparaît d'abord officiellement pour désigner d'abord une « très petite épingle[3] ». À partir de sa 6e édition (1832-5), le Dictionnaire de l'Académie française ajoute que camion « se dit aussi d'une espèce de petite charrette, ou de haquet, ordinairement traînée par un cheval ou par deux hommes ».
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+ Le Littré définit le camion comme une charrette dont les roues ont très peu de hauteur mais aussi comme un « vase de terre servant à délayer le badigeon » ; camion désigne aussi à l'époque une « petite tête de chardon à carder » et, encore, un « sabot d'enfant ». Émile Littré précise que le mot a aussi pu s'écrire « chamion » et « gomion », au XVIe siècle ; il considère l'étymologie du mot comme inconnue, mais le lexique de Corblet estime que camion, ancien dans la langue, est un mot picard passé dans le français. Camion est aussi le nom donné au bac dont se sert le peintre pour tremper son rouleau ou son pinceau.
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+ Littré fait une approche érudite hasardeuse, rappelant que campolus et camuleus, signifient chariot en bas-latin, et évoquent selon lui le radical cam (peut-être le latin cama ; lit très bas). L'espagnol cama signifiait à la fois un lit bas et le fond d'un chariot. Le chamuleus d'Ammien Marcellin est une sorte de traîneau, de voiture très basse[4].
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+ En 1932, le Dictionnaire de l'Académie française définit avec plus de perspicacité le camion comme « espèce de charrette basse et lourde qui sert au transport des colis, des pierres, des barriques. Camion à chevaux. Camion automobile. Camion de louage » ; « il désigne aussi le char bas sur roues avec lequel les maçons transportent les pierres de taille » et on l'appelle aussi « fardier ».
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+ Actuellement les linguistes rappellent que cela a été un véhicule à bras tiré par des hommes ou des bêtes[1] avant d'être un véhicule automobile.
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+ Historiquement dans son sens moderne, c'est le Fardier de Cugnot (le fardier est un chariot qui sert à transporter un « fardeau »), créé en 1769, qui apparaît comme le premier véhicule motorisé capable de transporter plusieurs tonnes de chargement. En 1879 et 1880, Amédée Bollée fabrique une petite série de trains routiers à vapeur de 100 ch et d'une capacité de 100 tonnes, premiers véhicules à moteur de transport de marchandises sur route. Le premier camion moderne serait celui inventé en 1896 par Gottlieb Daimler. À la même époque, le constructeur bordelais Valentin Purrey réalise un camion à vapeur dont les raffineries de sucre Say commandent 34 exemplaires[5].
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23
+ Plusieurs constructeurs, parmi lesquels Marius Berliet, produisent ensuite ce type de véhicules qui se développe au rythme de nombreuses innovations techniques : roues jumelées en 1908, transmission, freinage, suspensions, sellette d'attelage de remorque, etc.
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+ Parmi les grandes marques de camions, une grande partie est européenne, comme MAN et Mercedes en Allemagne, Steyr en Autriche, Iveco en Italie, Renault Trucks (anciennement Berliet - Saviem, puis Renault Véhicules Industriels, maintenant part du groupe Volvo) en France, DAF aux Pays-Bas, Volvo et Scania en Suède.
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+ Aux États-Unis, les principales marques sont Chevrolet, Ford, GMC pour les camions de gamme moyenne, les camions légers et les pick-up trucks ; Freightliner LLC, International, Kenworth, Mack, Peterbilt, Sterling, Volvo et Western Star pour les camions lourds.
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+ Au Japon, les principales marques sont les suivantes : Hino (Toyota), Isuzu, Mitsubishi et Nissan (camions de moyen tonnage, légers et « pick-up trucks »).
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+ Presque tous les camions partagent une structure commune : ils sont constitués d'un châssis, d'une cabine, d'un espace pour charger de la marchandise ou de l'équipement, des essieux, la suspension et des roues, un moteur et une transmission. Des accessoires pneumatiques tels que nacelle ; hydrauliques tels que grue auxiliaire et hayon, multibenne ; des systèmes électriques tels gyrophare, feu de travail, klaxon peuvent également être présents. Ce sont des machines complexes.
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+ La cabine est un espace clos où le conducteur s'assied. Il peut y avoir en plus un compartiment rattaché à la cabine où le chauffeur peut se reposer pendant qu'un autre conduit ou dans le cas où le(s) chauffeur(s) est (sont) en repos.
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+ Une cabine avancée, ou « nez plat », est une cabine où le siège du chauffeur est au-dessus de l'essieu avant ; le moteur se trouvant sous la cabine. Cette conception est presque omniprésente en Europe, où les camions sont strictement réglementés, mais aussi largement utilisée dans le reste du monde. Ils étaient fréquents aux États-Unis, mais ils ont perdu de leur importance à cause de l'extension des voies de circulation, ce qui a conduit à l'utilisation de camions plus grands et à l'autorisation de leur circulation au début des années 1980. Pour accéder au moteur, la cabine entière bascule vers l'avant. Ce type de cabine est particulièrement bien adapté aux conditions de livraison en Europe, où de nombreuses routes suivent le tracé de parcours beaucoup plus anciens et voies de roulement qui exigent une capacité de virage supplémentaire de la cabine. La conception de cabine avancée est due à Viktor Schreckengost (en)[6].
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+
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+ Une cabine conventionnelle, ou cabine à capot, ou cabine reculée, est une cabine où le poste de conduite est situé derrière le compartiment moteur et non pas au-dessus de l'essieu avant. Ce type de cabine est beaucoup plus présent aux États-Unis où la longueur des ensembles routiers est moins réglementée qu'en Europe. Ce type de cabine permet de s'affranchir du capot moteur, souvent présent dans les cabines avancées, la partie couchette est -sur les modèles outre-Atlantique les plus anciens- une cellule rapportée, aménageable à volonté et, sur les modèles plus récents, est désormais intégrée au reste de la cabine.
38
+
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+ Les camions se déclinent en de multiples modèles en fonction du type de biens transportés. Ils doivent se conformer à des réglementations très précises. En France, on parle aussi de poids lourd (PTAC supérieur à 3,5 tonnes).
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+ Il existe plusieurs configurations possibles :
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+ Les camions les plus gros sont appelés en France « convois exceptionnels » lorsqu'ils doivent circuler sur des routes ouvertes à la circulation publique alors qu'ils excèdent les dimensions ou les tonnages autorisés par le code de la route.
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+ Le plus grand camion au monde, un tombereau, destiné aux mines, est le Liebherr T 282B.
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+ En Australie circulent des « trains routiers » de 140 tonnes.
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+ En Suède circulent des eco combis, pouvant transporter 75 % de plus de marchandises (en volume comme en masse) qu'un semi-remorque conventionnel.
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+ Ils sont actuellement en phase d'essai dans certains pays de l'UE, comme les Pays-Bas ou l'Allemagne.
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+ Communément appelé « rigide » dans le jargon professionnel, le porteur possède, sur le même châssis, la cabine et un volume de chargement pour transporter les marchandises. Ce volume peut être un plateau, une citerne, une benne, une caisse souple (savoyarde ou PLSC (parois latérales souples coulissantes communément appelé Tautliner)), une caisse rigide (fourgon) ; ces dernières peuvent être amovibles.
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+ Une remorque peut être attelée pour augmenter la capacité du véhicule mais le tonnage ne doit pas excéder 44 tonnes ; on appelle cette configuration « ensemble routier ».
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+ Beaucoup de porteurs sont des véhicules de livraison urbaine ou régionale (messagerie, distribution).
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+ Un porteur type benne de SNVI (Algérie).
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+ Un porteur type fourgon frigorifique de 19 t de PTRA (France).
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+ Un porteur type benne (États-Unis).
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+ Un porteur type benne multi-lift (Russie).
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+ Un porteur type fourgon bâché (Royaume-Uni).
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+ Un porteur type plateau (Japon).
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+ Un porteur type porte-voitures (Japon).
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+ Un porteur type plateau à grue de levage (Finlande).
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+ Un porteur type catering en livraison (États-Unis).
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+ Un porteur type grumier à grue de levage (Île de La Réunion).
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+ Un porteur type citerne (République tchèque).
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+ Un porteur type porte-conteneur à grue de levage (Nouvelle-Zélande).
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+ Un porteur type autopompe (Pays-Bas).
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+ Un porteur type super-ambulance (Japon).
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+ Un porteur transportant un conteneur qui est visiblement un chargement non approprié aux capacités du véhicule, trop lourd, trop volumineux et par conséquent dangereux (Afghanistan).
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+ Un porteur de rallye (Rallye Dakar).
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+ Le tracteur est la partie motrice, comprenant le châssis le moteur et la cabine, à laquelle on attelle une semi-remorque ; cet ensemble constitue un véhicule articulé, communément appelé « articulé » dans le jargon professionnel.
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+ Il existe différents types de semi-remorques : citerne, fourgon frigorifique, plateau, bâchée, savoyarde, porte conteneurs, porte verre, etc.
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+ Le terme Maxicode définit les véhicules homologués par l'administration en tant que véhicules aptes à transporter les charges maximales autorisées par le code de la route. Un tracteur routier ou porteur de petite ou moyenne gamme, tout comme une remorque ou une semi-remorque de petit ou moyen tonnage, n'est pas un véhicule Maxicode. Dans les limites de son homologation, un véhicule Maxicode (tracteur ou semi-remorque) peut servir au transport exceptionnel (convoi exceptionnel) ou de masse indivisible (lourde charge et dimensions supérieures au véhicule standard – voir plus haut).
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+ On adapte aussi les camions à des activités spécifiques : chargement, déchargement et transport de bois en grumes ou autres matériaux (sables, poudres, liquides, déchets de métaux destinés au retraitement, résidus minéraux ou organiques inertes ou en décomposition). On les équipe alors de grues, de compresseurs ou de pompes pour élever les charges, les aspirer ou les pousser vers leur lieu de stockage ou d'utilisation.
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+ Un tracteur SNVI motorisé par un 8-cylindres de 256 ch (Algérie).
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+ Un tracteur de 12 t de PTRA (France).
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+ Un tracteur de 44 t de PTRA (France).
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+ Un tracteur attelé d'une semi-remorque type fourgon (Royaume-Uni).
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+ Avec une semi type benne bâchée (Danemark).
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+ Une benne à déchargement latéral (Norvège).
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+ Un tracteur attelé d'une semi type porte-voitures (Russie).
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+ Un Road-train attelé de deux citernes (Nouvelle-Zélande).
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+ Un tracteur attelé d'une semi type citerne à pulvérulent.
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+ Un tracteur attelé d'une semi type porte-conteneur (Nouvelle-Zélande).
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+ Un tracteur attelé d'une semi type porte-char à col-de-cygne, convoi exceptionnel (France).
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+ Un tracteur attelé d'une semi type porte-char, convoi exceptionnel (États-Unis).
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+ Un méga-camion, est un camion qui fait entre 18,75 m et 25,25 m, et dont le poids peut aller jusqu'à 60 tonnes. Actuellement autorisés dans plusieurs pays de l'Union européenne et courants en Amérique du Nord ou en Australie, leur expérimentation en France est sujette à de vives polémiques[7].
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+ En France et en Europe :
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+ Disque de chronotachygraphe clôturé, bien qu'il manque le total kilométrique.
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+ Côté face d'une carte numérique de conducteur français.
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+ Côté pile d'une carte numérique de conducteur français
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+ Un camion roule en moyenne 49 256 km par an en France, selon l'INSEE qui se base sur les distances parcourues par des véhicules qui ne sont pas que des camions lourds, ni affectés au transport public de marchandises (statistiques toutes tendances confondues), et inclut également des véhicules qui ne sont pas tous en service (véhicules d'occasion, etc.). Ce kilométrage est assez théorique car un routier moyenne ou longue distance peut effectuer plus de dix mille kilomètres par mois – 120 000 km par an.
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+ On distingue transport privé et transport pour compte d'autrui. Les transporteurs pour compte d'autrui ont une activité transport généralement plus intense que les sociétés qui exploitent un ou plusieurs camion(s) pour leur propre compte, ce qui rend toute statistiques globales assez difficile à interpréter, dès qu'il s'agit de distance parcourue par un camion.
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+ En 2019, environ 80 % des marchandises transitent par route, et le nombre de camions en circulation devrait augmenter de 40 % sur les cinq années suivantes. Un tiers des camions roule à vide[10].
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+
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+ Selon plusieurs études, un seul camion de quarante tonnes dégrade autant les routes, sinon plus, que cent mille voitures[11].
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+ Répartition, par constructeur, du marché européen des poids lourds de plus de 6 tonnes, en 2011[12] :
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+ La qualité des pneumatiques, un profilé aérodynamique des camions et des assemblage permettent d'économiser un peu de carburant.
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+ Des pots catalytiques et une motorisation optimisée permettent aussi de réduire, par tonne transportée, les émissions de nombreux types de camions, mais le nombre de véhicules et de kilomètres parcourus a tant augmenté que « la pollution due à la circulation reste nocive pour la santé dans de nombreuses régions d'Europe[17] ». Ainsi, en 2013, en Europe, l'AEE estime qu'en termes sanitaires, malgré les progrès de la motorisation, des carburants et des pots catalytique, la pollution des camions coûte environ 45 milliards d’euros par an à la collectivité[18]. La tarification routière pour les poids lourds pourrait mieux intégrer ces effets, selon l'Agence, avec des taxes plus élevées pour les camions plus polluants, un meilleur report modal et transport intermodal[18].
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+ Des normes européennes, dites normes Euro, visent à réduire les émissions polluantes mesurées en « mg/km » (milligramme par kilomètre) par le biais[19] de catalyseur à NOx et l'addition d'un produit à base d'urée (AdBlue[20]) ou d'un pot d'échappement à filtre catalytique.
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+ Pour les poids lourds automoteurs mis en service au 1er octobre 1990, la norme est « Euro 0 » ; cette norme est régulièrement réévaluée, et la norme actuelle, depuis le 1er janvier 2014, est l'« Euro 6 » ; en plus de la réduction des émissions, cette norme fait aussi économiser de 2 à 6 % de carburant par rapport à l'« Euro 5[21] ».
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+ L'échéance de la norme « Euro 7 » n'est pas encore décidée car « les responsables techniques ne voient pas aujourd'hui ce qu'ils vont pouvoir encore réduire[22] ».
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+ En matière de sécurité, l'Union européenne cherche à réduire la mortalité et les blessures causées par les accidents impliquant des poids lourds[23]. Par ailleurs, l'UE a commencé à travailler sur une réglementation sécuritaire plus poussée, la General Safety Regulation[24], initialement prévue pour 2022. Avec elle, verront les jours des systèmes de détection des usagers vunérables de la routes (Piétons, vélos, etc).
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/815.html.txt ADDED
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+ Un camion est un véhicule automobile destiné au transport routier de marchandises. Anciennement, cela a été un véhicule à bras tiré par des hommes ou des bêtes[1].
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+ Sur le plan technique, le camion se distingue du véhicule léger, principalement par une charge à l'essieu et des dimensions plus importantes.
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+ Le routier (routière) ou camionneur (camionneuse) a pour tâche de conduire un camion et de surveiller ou de s'occuper du chargement et du déchargement de la marchandise. Il est nécessaire d'avoir le permis de conduire approprié pour manœuvrer le poids lourd. Dans la plupart des pays, la circulation des véhicules lourds (autobus, autocar, trolleybus, tracteur routier munis d'une remorque) est soumise à une réglementation particulière, notamment en ce qui concerne les temps de conduite.
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+ C'est dans les domaines linguistiques normands et picards qu'apparaît le mot camion à l'époque médiévale. Il s'agit d'un chariot apte au transport ou charriage lourd, modèle décliné en diverses tailles selon l'emploi, par l'art du charron. Le mot passe tardivement en français au début du XIXe siècle, les dérivés comme le substantif camionnage et le verbe camion(n)er sont seulement attestés entre 1820 et 1830 en français écrit. Pourtant, le conducteur de cet équipage de transport lourd, le cammion(n)eur est déjà connu dès le milieu du XVIe siècle. En réalité, le mot chamion est parfaitement attesté en ancien français vers 1352[2]. Et il est possible de remonter à une forme analogue et expressive, admissible en latin classique, soit carrus magnae rotae ou carrum magnae rotae, c'est-à-dire un « char ou chariot à grandes ou hautes roues »[a]. Détaillons cette expression romane que l'usage va transformer en carmagnio (forme hypothétique), camion ou chamion. Les mots latins de genre neutre carrus,i ou carrum,i désignent un chariot, le char à quatre roues, le fourgon. C'est un mot emprunté au celtique continental ou langue gauloise. L'expression complète possède un sens proche du mot latin tardif, de genre neutre, carrǎcutium, ii désignant un char à très hautes roues, selon Isidore, apte à la « ruptio », c'est-à-dire à la « route » au sens ancien, précisément là où il n'y a pas de voie aménagée[b]. La carruca via n'est qu'une vague trace tout terrain ou un chemin champêtre, en absence de voie correctement aménagée sur un soubassement en dur. On comprend la nécessité de hautes roues ou à défaut, d'une construction robuste.
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+ Les autorités régissant la langue française n'ont jamais considéré les variantes dialectales du français, héritières de l'ancien français. Il en résulte une grande ignorance de ce terme technique au XIXe siècle. En effet, le mot « camion » est polysémique en français, il apparaît d'abord officiellement pour désigner d'abord une « très petite épingle[3] ». À partir de sa 6e édition (1832-5), le Dictionnaire de l'Académie française ajoute que camion « se dit aussi d'une espèce de petite charrette, ou de haquet, ordinairement traînée par un cheval ou par deux hommes ».
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+ Le Littré définit le camion comme une charrette dont les roues ont très peu de hauteur mais aussi comme un « vase de terre servant à délayer le badigeon » ; camion désigne aussi à l'époque une « petite tête de chardon à carder » et, encore, un « sabot d'enfant ». Émile Littré précise que le mot a aussi pu s'écrire « chamion » et « gomion », au XVIe siècle ; il considère l'étymologie du mot comme inconnue, mais le lexique de Corblet estime que camion, ancien dans la langue, est un mot picard passé dans le français. Camion est aussi le nom donné au bac dont se sert le peintre pour tremper son rouleau ou son pinceau.
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+ Littré fait une approche érudite hasardeuse, rappelant que campolus et camuleus, signifient chariot en bas-latin, et évoquent selon lui le radical cam (peut-être le latin cama ; lit très bas). L'espagnol cama signifiait à la fois un lit bas et le fond d'un chariot. Le chamuleus d'Ammien Marcellin est une sorte de traîneau, de voiture très basse[4].
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+ En 1932, le Dictionnaire de l'Académie française définit avec plus de perspicacité le camion comme « espèce de charrette basse et lourde qui sert au transport des colis, des pierres, des barriques. Camion à chevaux. Camion automobile. Camion de louage » ; « il désigne aussi le char bas sur roues avec lequel les maçons transportent les pierres de taille » et on l'appelle aussi « fardier ».
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+ Actuellement les linguistes rappellent que cela a été un véhicule à bras tiré par des hommes ou des bêtes[1] avant d'être un véhicule automobile.
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+ Historiquement dans son sens moderne, c'est le Fardier de Cugnot (le fardier est un chariot qui sert à transporter un « fardeau »), créé en 1769, qui apparaît comme le premier véhicule motorisé capable de transporter plusieurs tonnes de chargement. En 1879 et 1880, Amédée Bollée fabrique une petite série de trains routiers à vapeur de 100 ch et d'une capacité de 100 tonnes, premiers véhicules à moteur de transport de marchandises sur route. Le premier camion moderne serait celui inventé en 1896 par Gottlieb Daimler. À la même époque, le constructeur bordelais Valentin Purrey réalise un camion à vapeur dont les raffineries de sucre Say commandent 34 exemplaires[5].
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+ Plusieurs constructeurs, parmi lesquels Marius Berliet, produisent ensuite ce type de véhicules qui se développe au rythme de nombreuses innovations techniques : roues jumelées en 1908, transmission, freinage, suspensions, sellette d'attelage de remorque, etc.
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+ Parmi les grandes marques de camions, une grande partie est européenne, comme MAN et Mercedes en Allemagne, Steyr en Autriche, Iveco en Italie, Renault Trucks (anciennement Berliet - Saviem, puis Renault Véhicules Industriels, maintenant part du groupe Volvo) en France, DAF aux Pays-Bas, Volvo et Scania en Suède.
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+ Aux États-Unis, les principales marques sont Chevrolet, Ford, GMC pour les camions de gamme moyenne, les camions légers et les pick-up trucks ; Freightliner LLC, International, Kenworth, Mack, Peterbilt, Sterling, Volvo et Western Star pour les camions lourds.
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+ Au Japon, les principales marques sont les suivantes : Hino (Toyota), Isuzu, Mitsubishi et Nissan (camions de moyen tonnage, légers et « pick-up trucks »).
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+ Presque tous les camions partagent une structure commune : ils sont constitués d'un châssis, d'une cabine, d'un espace pour charger de la marchandise ou de l'équipement, des essieux, la suspension et des roues, un moteur et une transmission. Des accessoires pneumatiques tels que nacelle ; hydrauliques tels que grue auxiliaire et hayon, multibenne ; des systèmes électriques tels gyrophare, feu de travail, klaxon peuvent également être présents. Ce sont des machines complexes.
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+
33
+ La cabine est un espace clos où le conducteur s'assied. Il peut y avoir en plus un compartiment rattaché à la cabine où le chauffeur peut se reposer pendant qu'un autre conduit ou dans le cas où le(s) chauffeur(s) est (sont) en repos.
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35
+ Une cabine avancée, ou « nez plat », est une cabine où le siège du chauffeur est au-dessus de l'essieu avant ; le moteur se trouvant sous la cabine. Cette conception est presque omniprésente en Europe, où les camions sont strictement réglementés, mais aussi largement utilisée dans le reste du monde. Ils étaient fréquents aux États-Unis, mais ils ont perdu de leur importance à cause de l'extension des voies de circulation, ce qui a conduit à l'utilisation de camions plus grands et à l'autorisation de leur circulation au début des années 1980. Pour accéder au moteur, la cabine entière bascule vers l'avant. Ce type de cabine est particulièrement bien adapté aux conditions de livraison en Europe, où de nombreuses routes suivent le tracé de parcours beaucoup plus anciens et voies de roulement qui exigent une capacité de virage supplémentaire de la cabine. La conception de cabine avancée est due à Viktor Schreckengost (en)[6].
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+
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+ Une cabine conventionnelle, ou cabine à capot, ou cabine reculée, est une cabine où le poste de conduite est situé derrière le compartiment moteur et non pas au-dessus de l'essieu avant. Ce type de cabine est beaucoup plus présent aux États-Unis où la longueur des ensembles routiers est moins réglementée qu'en Europe. Ce type de cabine permet de s'affranchir du capot moteur, souvent présent dans les cabines avancées, la partie couchette est -sur les modèles outre-Atlantique les plus anciens- une cellule rapportée, aménageable à volonté et, sur les modèles plus récents, est désormais intégrée au reste de la cabine.
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+
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+ Les camions se déclinent en de multiples modèles en fonction du type de biens transportés. Ils doivent se conformer à des réglementations très précises. En France, on parle aussi de poids lourd (PTAC supérieur à 3,5 tonnes).
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+ Il existe plusieurs configurations possibles :
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+ Les camions les plus gros sont appelés en France « convois exceptionnels » lorsqu'ils doivent circuler sur des routes ouvertes à la circulation publique alors qu'ils excèdent les dimensions ou les tonnages autorisés par le code de la route.
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+ Le plus grand camion au monde, un tombereau, destiné aux mines, est le Liebherr T 282B.
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+ En Australie circulent des « trains routiers » de 140 tonnes.
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+ En Suède circulent des eco combis, pouvant transporter 75 % de plus de marchandises (en volume comme en masse) qu'un semi-remorque conventionnel.
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+ Ils sont actuellement en phase d'essai dans certains pays de l'UE, comme les Pays-Bas ou l'Allemagne.
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+ Communément appelé « rigide » dans le jargon professionnel, le porteur possède, sur le même châssis, la cabine et un volume de chargement pour transporter les marchandises. Ce volume peut être un plateau, une citerne, une benne, une caisse souple (savoyarde ou PLSC (parois latérales souples coulissantes communément appelé Tautliner)), une caisse rigide (fourgon) ; ces dernières peuvent être amovibles.
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+ Une remorque peut être attelée pour augmenter la capacité du véhicule mais le tonnage ne doit pas excéder 44 tonnes ; on appelle cette configuration « ensemble routier ».
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+ Beaucoup de porteurs sont des véhicules de livraison urbaine ou régionale (messagerie, distribution).
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+ Un porteur type benne de SNVI (Algérie).
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+ Un porteur type fourgon frigorifique de 19 t de PTRA (France).
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+ Un porteur type benne (États-Unis).
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65
+ Un porteur type benne multi-lift (Russie).
66
+
67
+ Un porteur type fourgon bâché (Royaume-Uni).
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+
69
+ Un porteur type plateau (Japon).
70
+
71
+ Un porteur type porte-voitures (Japon).
72
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+ Un porteur type plateau à grue de levage (Finlande).
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+
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+ Un porteur type catering en livraison (États-Unis).
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+ Un porteur type grumier à grue de levage (Île de La Réunion).
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79
+ Un porteur type citerne (République tchèque).
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+ Un porteur type porte-conteneur à grue de levage (Nouvelle-Zélande).
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83
+ Un porteur type autopompe (Pays-Bas).
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+
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+ Un porteur type super-ambulance (Japon).
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87
+ Un porteur transportant un conteneur qui est visiblement un chargement non approprié aux capacités du véhicule, trop lourd, trop volumineux et par conséquent dangereux (Afghanistan).
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89
+ Un porteur de rallye (Rallye Dakar).
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+ Le tracteur est la partie motrice, comprenant le châssis le moteur et la cabine, à laquelle on attelle une semi-remorque ; cet ensemble constitue un véhicule articulé, communément appelé « articulé » dans le jargon professionnel.
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+ Il existe différents types de semi-remorques : citerne, fourgon frigorifique, plateau, bâchée, savoyarde, porte conteneurs, porte verre, etc.
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+ Le terme Maxicode définit les véhicules homologués par l'administration en tant que véhicules aptes à transporter les charges maximales autorisées par le code de la route. Un tracteur routier ou porteur de petite ou moyenne gamme, tout comme une remorque ou une semi-remorque de petit ou moyen tonnage, n'est pas un véhicule Maxicode. Dans les limites de son homologation, un véhicule Maxicode (tracteur ou semi-remorque) peut servir au transport exceptionnel (convoi exceptionnel) ou de masse indivisible (lourde charge et dimensions supérieures au véhicule standard – voir plus haut).
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+ On adapte aussi les camions à des activités spécifiques : chargement, déchargement et transport de bois en grumes ou autres matériaux (sables, poudres, liquides, déchets de métaux destinés au retraitement, résidus minéraux ou organiques inertes ou en décomposition). On les équipe alors de grues, de compresseurs ou de pompes pour élever les charges, les aspirer ou les pousser vers leur lieu de stockage ou d'utilisation.
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+ Un tracteur SNVI motorisé par un 8-cylindres de 256 ch (Algérie).
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+ Un tracteur de 12 t de PTRA (France).
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+ Un tracteur de 44 t de PTRA (France).
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+ Un tracteur attelé d'une semi-remorque type fourgon (Royaume-Uni).
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+ Avec une semi type benne bâchée (Danemark).
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+ Une benne à déchargement latéral (Norvège).
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+ Un tracteur attelé d'une semi type porte-voitures (Russie).
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+ Un Road-train attelé de deux citernes (Nouvelle-Zélande).
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+ Un tracteur attelé d'une semi type citerne à pulvérulent.
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+ Un tracteur attelé d'une semi type porte-conteneur (Nouvelle-Zélande).
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+ Un tracteur attelé d'une semi type porte-char à col-de-cygne, convoi exceptionnel (France).
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+ Un tracteur attelé d'une semi type porte-char, convoi exceptionnel (États-Unis).
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+ Un méga-camion, est un camion qui fait entre 18,75 m et 25,25 m, et dont le poids peut aller jusqu'à 60 tonnes. Actuellement autorisés dans plusieurs pays de l'Union européenne et courants en Amérique du Nord ou en Australie, leur expérimentation en France est sujette à de vives polémiques[7].
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+ En France et en Europe :
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+ Disque de chronotachygraphe clôturé, bien qu'il manque le total kilométrique.
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+ Côté face d'une carte numérique de conducteur français.
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+ Côté pile d'une carte numérique de conducteur français
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133
+ Un camion roule en moyenne 49 256 km par an en France, selon l'INSEE qui se base sur les distances parcourues par des véhicules qui ne sont pas que des camions lourds, ni affectés au transport public de marchandises (statistiques toutes tendances confondues), et inclut également des véhicules qui ne sont pas tous en service (véhicules d'occasion, etc.). Ce kilométrage est assez théorique car un routier moyenne ou longue distance peut effectuer plus de dix mille kilomètres par mois – 120 000 km par an.
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+ On distingue transport privé et transport pour compte d'autrui. Les transporteurs pour compte d'autrui ont une activité transport généralement plus intense que les sociétés qui exploitent un ou plusieurs camion(s) pour leur propre compte, ce qui rend toute statistiques globales assez difficile à interpréter, dès qu'il s'agit de distance parcourue par un camion.
136
+
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+ En 2019, environ 80 % des marchandises transitent par route, et le nombre de camions en circulation devrait augmenter de 40 % sur les cinq années suivantes. Un tiers des camions roule à vide[10].
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+ Selon plusieurs études, un seul camion de quarante tonnes dégrade autant les routes, sinon plus, que cent mille voitures[11].
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+ Répartition, par constructeur, du marché européen des poids lourds de plus de 6 tonnes, en 2011[12] :
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+ La qualité des pneumatiques, un profilé aérodynamique des camions et des assemblage permettent d'économiser un peu de carburant.
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+ Des pots catalytiques et une motorisation optimisée permettent aussi de réduire, par tonne transportée, les émissions de nombreux types de camions, mais le nombre de véhicules et de kilomètres parcourus a tant augmenté que « la pollution due à la circulation reste nocive pour la santé dans de nombreuses régions d'Europe[17] ». Ainsi, en 2013, en Europe, l'AEE estime qu'en termes sanitaires, malgré les progrès de la motorisation, des carburants et des pots catalytique, la pollution des camions coûte environ 45 milliards d’euros par an à la collectivité[18]. La tarification routière pour les poids lourds pourrait mieux intégrer ces effets, selon l'Agence, avec des taxes plus élevées pour les camions plus polluants, un meilleur report modal et transport intermodal[18].
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+ Des normes européennes, dites normes Euro, visent à réduire les émissions polluantes mesurées en « mg/km » (milligramme par kilomètre) par le biais[19] de catalyseur à NOx et l'addition d'un produit à base d'urée (AdBlue[20]) ou d'un pot d'échappement à filtre catalytique.
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+ Pour les poids lourds automoteurs mis en service au 1er octobre 1990, la norme est « Euro 0 » ; cette norme est régulièrement réévaluée, et la norme actuelle, depuis le 1er janvier 2014, est l'« Euro 6 » ; en plus de la réduction des émissions, cette norme fait aussi économiser de 2 à 6 % de carburant par rapport à l'« Euro 5[21] ».
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+ L'échéance de la norme « Euro 7 » n'est pas encore décidée car « les responsables techniques ne voient pas aujourd'hui ce qu'ils vont pouvoir encore réduire[22] ».
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+ En matière de sécurité, l'Union européenne cherche à réduire la mortalité et les blessures causées par les accidents impliquant des poids lourds[23]. Par ailleurs, l'UE a commencé à travailler sur une réglementation sécuritaire plus poussée, la General Safety Regulation[24], initialement prévue pour 2022. Avec elle, verront les jours des systèmes de détection des usagers vunérables de la routes (Piétons, vélos, etc).
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+ La région de Campanie [kɑ̃.pa.n̪i] (en italien : Regione Campania [kamˈpaːnja]), plus couramment appelée la Campanie, est une région d'Italie méridionale. Le mot Campanie viendrait soit du terme latin campus (la campagne), soit du terme osque Kampanom, désignant la région autour de la ville de Capoue (Capua), qui était alors la ville principale de cette région méridionale de la péninsule italienne.
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5
+ La région de la Campanie s'est dotée, par la loi régionale N.1 datée du 21 juillet 1971 de la région de la Campanie, du blason que s'était donné la République maritime d'Amalfi : « d'argent à la bande de gueules » (une bande rouge sur fond blanc).
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7
+ La Campanie s'étend à l'ouest de la chaîne des Apennins, depuis le Garigliano, au Nord, jusqu'au golfe de Policastro, au sud. Ses terres fertiles entourent le Golfe de Naples ; les cultures de tabac et de céréales alternent avec les vignobles, les oliviers, les orangers et les citronniers. La région est dominée par le Vésuve, volcan toujours en activité. Capitale de la pizza et d'un certain folklore italien (chansons et spectacles comme la Tarantelle), Naples est le port d'une région qui s'industrialise : industries alimentaires (notamment pour la production de pâtes), aciéries, raffineries de gaz et de pétrole, industries mécaniques.
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+ Elle fut associée au Latium, une des 11 régions de l'Italie romaine créé par l'empereur Auguste au Ier siècle av. J.-C.
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+ Érigée en province à part entière au début du IVe siècle au temps de l'empereur Dioclétien, la Campanie fut ensuite sous domination successivement ostrogothique, byzantine puis lombarde.
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+ Elle fut ensuite morcelée en principautés et cités indépendantes, que les rois normands de Sicile intègrent à partir du XIe siècle au royaume de Sicile.
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15
+ Elle recouvre une certaine indépendance après la révolte dite des Vêpres siciliennes (1282), qui inaugure deux royaumes de Sicile, l'un installé à Palerme et l'autre à Naples, d'où la désignation commune et commode de royaume de Naples pour ce qui nominalement restait le royaume de Sicile, souvent désigné dans les écrits comme « royaume de Sicile en deçà du Phare » voire comme « royaume de Sicile péninsulaire » ou, plus rarement, « royaume de Terre Ferme ».
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17
+ Une première réunification intervient en 1442 sous le titre de royaume des Deux-Siciles, mais dès 1458, le royaume de Naples se donne à un bâtard de la couronne d'Aragon. Le royaume finit par revenir en 1504 dans les domaines propres des rois d'Aragon. Ceux-ci et leurs successeurs rois d'Espagne portèrent alors le titre de « roi de Sicile des deux côtés du détroit ».
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+ Parmi les lointaines conséquences de la guerre de Succession d'Espagne figure la fondation d'un nouveau royaume des Deux-Siciles, conquis en 1734 par un cadet des Bourbon d'Espagne, fils du roi d'Espagne Philippe V et d'Élisabeth Farnèse ; il divisera pour toujours la couronne d'Espagne et celle de Naples et fondera la maison de Bourbon-Siciles. Hormis l'intermède du royaume de Naples napoléonien (1806-1815), ce sera la fin de toute domination non italienne sur la Campanie. La région sera rattachée au nouveau royaume d'Italie en 1861, avec le reste du royaume des Deux-Siciles, et suivra désormais l'histoire du Mezzogiorno italien.
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+ Le 23 novembre 1980, vers 19 heures, la Campanie fut secouée par un séisme d'intensité sept sur l'échelle de Mercalli. On dénombra près de trois mille morts dans la région et l'importance des destructions fit de nombreux sans-abris.
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23
+ Antiquité gréco-romaine :
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+ Autre :
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+ Cinq sites culturels de la Campanie sont classés au patrimoine mondial de l'UNESCO : le centre historique de Naples (depuis 1995)[1] ; la Côte amalfitaine (1997)[2] ; le Palais de Caserte, avec le parc, l’aqueduc de Vanvitelli et l’ensemble de San Leucio (1997)[3] ; les sites archéologiques de Pompéi, Herculanum et Oplontis (1997)[4] ; le Parc national du Cilento et du Val de Diano, avec les sites archéologiques de Paestum et Velia et la Certosa di Paluda (1998)[5]. La Campanie a attiré plus de 7 millions de touristes en 2013[6].
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+ Naples.
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+ Côte amalfitaine.
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+ Palais de Caserte.
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+ Aqueduc de Vanvitelli.
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+ San Leucio.
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+ Pompéi.
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+ Herculanum.
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+ Oplontis.
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+ Parc national du Cilento et du Vallo Diano.
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+ Paestum.
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+ Velia.
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+ Chartreuse de Padula.
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+ La Campanie est divisée en 4 provinces et une ville métropolitaine :
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+ La Campanie bascule à droite à l'occasion des élections régionales de 2010. Conduite par Stefano Caldoro, du Nouveau Parti socialiste italien, la droite l'emporte nettement avec 54,25 % des voix contre 43,04 % des voix à la gauche.
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57
+ À l'issue du scrutin, le conseil régional compte 21 élus du Peuple de la liberté, 14 élus du Parti démocrate, 6 élus de l'Union de centre, 4 élus de l'Italie des valeurs, 4 élus de la liste commune Mouvement pour les autonomies-Nouveau Parti socialiste italien-Parti républicain italien, 2 élus pour la liste Liberté et autonomie, 2 élus pour Gauche, écologie et liberté, 2 élus pour l'Union des démocrates pour l'Europe, 1 élu de la liste Campanie libre, 1 élu de la liste commune Alliance de centre-Démocratie chrétienne, 1 élu de l'Alliance du peuple et 1 élu de La Droite.
58
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59
+ La Campanie était renommée dans les premiers siècles de l'ère chrétienne pour ses activités métallurgiques et en particulier la fabrication de cloches et de sonnailles destinées aux troupeaux ou aux activités publiques comme les assemblées ou les ventes à la criée. Les premiers monastères reprendront cet usage pour avertir les moines des diverses prières et l'utilisation des cloches s'associera petit à petit aux offices religieux. Les églises comporteront peu à peu des clochers ou des campaniles séparés pour l'installation de cloches de plus en plus grosses[7].
60
+
61
+ En 2012, 90 homicides volontaires ont été commis en Campanie[8]. La plupart de ces assassinats ont été commis dans le cadre de règlements de comptes, essentiellement à Naples et dans sa province. De 1979 à 2005, 3 600 personnes furent assassinées par la camorra[9].
62
+
63
+ En 2012, 43 000 Campaniens ont quitté leur région pour le centre et le nord de l'Italie[10].
64
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65
+ 235 000 étrangers (dont 54 % de femmes) résidaient en Campanie au début de l'année 2013. 51 % d'entre eux vivaient à Naples et dans sa province. Ils viennent essentiellement d'Europe (environ 60 %), notamment d'Ukraine, et 10 % d'entre eux sont mariés à des Italien(ne)s. 15 % des étrangers sont au chômage. Le salaire moyen d'un étranger en Campanie est d'environ 690 €/mois[11].
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+ La région de Campanie [kɑ̃.pa.n̪i] (en italien : Regione Campania [kamˈpaːnja]), plus couramment appelée la Campanie, est une région d'Italie méridionale. Le mot Campanie viendrait soit du terme latin campus (la campagne), soit du terme osque Kampanom, désignant la région autour de la ville de Capoue (Capua), qui était alors la ville principale de cette région méridionale de la péninsule italienne.
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+ La région de la Campanie s'est dotée, par la loi régionale N.1 datée du 21 juillet 1971 de la région de la Campanie, du blason que s'était donné la République maritime d'Amalfi : « d'argent à la bande de gueules » (une bande rouge sur fond blanc).
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+ La Campanie s'étend à l'ouest de la chaîne des Apennins, depuis le Garigliano, au Nord, jusqu'au golfe de Policastro, au sud. Ses terres fertiles entourent le Golfe de Naples ; les cultures de tabac et de céréales alternent avec les vignobles, les oliviers, les orangers et les citronniers. La région est dominée par le Vésuve, volcan toujours en activité. Capitale de la pizza et d'un certain folklore italien (chansons et spectacles comme la Tarantelle), Naples est le port d'une région qui s'industrialise : industries alimentaires (notamment pour la production de pâtes), aciéries, raffineries de gaz et de pétrole, industries mécaniques.
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+ Elle fut associée au Latium, une des 11 régions de l'Italie romaine créé par l'empereur Auguste au Ier siècle av. J.-C.
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+ Érigée en province à part entière au début du IVe siècle au temps de l'empereur Dioclétien, la Campanie fut ensuite sous domination successivement ostrogothique, byzantine puis lombarde.
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+ Elle fut ensuite morcelée en principautés et cités indépendantes, que les rois normands de Sicile intègrent à partir du XIe siècle au royaume de Sicile.
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+ Elle recouvre une certaine indépendance après la révolte dite des Vêpres siciliennes (1282), qui inaugure deux royaumes de Sicile, l'un installé à Palerme et l'autre à Naples, d'où la désignation commune et commode de royaume de Naples pour ce qui nominalement restait le royaume de Sicile, souvent désigné dans les écrits comme « royaume de Sicile en deçà du Phare » voire comme « royaume de Sicile péninsulaire » ou, plus rarement, « royaume de Terre Ferme ».
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+ Une première réunification intervient en 1442 sous le titre de royaume des Deux-Siciles, mais dès 1458, le royaume de Naples se donne à un bâtard de la couronne d'Aragon. Le royaume finit par revenir en 1504 dans les domaines propres des rois d'Aragon. Ceux-ci et leurs successeurs rois d'Espagne portèrent alors le titre de « roi de Sicile des deux côtés du détroit ».
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+ Parmi les lointaines conséquences de la guerre de Succession d'Espagne figure la fondation d'un nouveau royaume des Deux-Siciles, conquis en 1734 par un cadet des Bourbon d'Espagne, fils du roi d'Espagne Philippe V et d'Élisabeth Farnèse ; il divisera pour toujours la couronne d'Espagne et celle de Naples et fondera la maison de Bourbon-Siciles. Hormis l'intermède du royaume de Naples napoléonien (1806-1815), ce sera la fin de toute domination non italienne sur la Campanie. La région sera rattachée au nouveau royaume d'Italie en 1861, avec le reste du royaume des Deux-Siciles, et suivra désormais l'histoire du Mezzogiorno italien.
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+ Cinq sites culturels de la Campanie sont classés au patrimoine mondial de l'UNESCO : le centre historique de Naples (depuis 1995)[1] ; la Côte amalfitaine (1997)[2] ; le Palais de Caserte, avec le parc, l’aqueduc de Vanvitelli et l’ensemble de San Leucio (1997)[3] ; les sites archéologiques de Pompéi, Herculanum et Oplontis (1997)[4] ; le Parc national du Cilento et du Val de Diano, avec les sites archéologiques de Paestum et Velia et la Certosa di Paluda (1998)[5]. La Campanie a attiré plus de 7 millions de touristes en 2013[6].
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+ La Campanie est divisée en 4 provinces et une ville métropolitaine :
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+ La Campanie bascule à droite à l'occasion des élections régionales de 2010. Conduite par Stefano Caldoro, du Nouveau Parti socialiste italien, la droite l'emporte nettement avec 54,25 % des voix contre 43,04 % des voix à la gauche.
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+ À l'issue du scrutin, le conseil régional compte 21 élus du Peuple de la liberté, 14 élus du Parti démocrate, 6 élus de l'Union de centre, 4 élus de l'Italie des valeurs, 4 élus de la liste commune Mouvement pour les autonomies-Nouveau Parti socialiste italien-Parti républicain italien, 2 élus pour la liste Liberté et autonomie, 2 élus pour Gauche, écologie et liberté, 2 élus pour l'Union des démocrates pour l'Europe, 1 élu de la liste Campanie libre, 1 élu de la liste commune Alliance de centre-Démocratie chrétienne, 1 élu de l'Alliance du peuple et 1 élu de La Droite.
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+ La Campanie était renommée dans les premiers siècles de l'ère chrétienne pour ses activités métallurgiques et en particulier la fabrication de cloches et de sonnailles destinées aux troupeaux ou aux activités publiques comme les assemblées ou les ventes à la criée. Les premiers monastères reprendront cet usage pour avertir les moines des diverses prières et l'utilisation des cloches s'associera petit à petit aux offices religieux. Les églises comporteront peu à peu des clochers ou des campaniles séparés pour l'installation de cloches de plus en plus grosses[7].
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+ En 2012, 90 homicides volontaires ont été commis en Campanie[8]. La plupart de ces assassinats ont été commis dans le cadre de règlements de comptes, essentiellement à Naples et dans sa province. De 1979 à 2005, 3 600 personnes furent assassinées par la camorra[9].
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+ En 2012, 43 000 Campaniens ont quitté leur région pour le centre et le nord de l'Italie[10].
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+ 235 000 étrangers (dont 54 % de femmes) résidaient en Campanie au début de l'année 2013. 51 % d'entre eux vivaient à Naples et dans sa province. Ils viennent essentiellement d'Europe (environ 60 %), notamment d'Ukraine, et 10 % d'entre eux sont mariés à des Italien(ne)s. 15 % des étrangers sont au chômage. Le salaire moyen d'un étranger en Campanie est d'environ 690 €/mois[11].
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+ La région de Campanie [kɑ̃.pa.n̪i] (en italien : Regione Campania [kamˈpaːnja]), plus couramment appelée la Campanie, est une région d'Italie méridionale. Le mot Campanie viendrait soit du terme latin campus (la campagne), soit du terme osque Kampanom, désignant la région autour de la ville de Capoue (Capua), qui était alors la ville principale de cette région méridionale de la péninsule italienne.
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+ La région de la Campanie s'est dotée, par la loi régionale N.1 datée du 21 juillet 1971 de la région de la Campanie, du blason que s'était donné la République maritime d'Amalfi : « d'argent à la bande de gueules » (une bande rouge sur fond blanc).
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+ La Campanie s'étend à l'ouest de la chaîne des Apennins, depuis le Garigliano, au Nord, jusqu'au golfe de Policastro, au sud. Ses terres fertiles entourent le Golfe de Naples ; les cultures de tabac et de céréales alternent avec les vignobles, les oliviers, les orangers et les citronniers. La région est dominée par le Vésuve, volcan toujours en activité. Capitale de la pizza et d'un certain folklore italien (chansons et spectacles comme la Tarantelle), Naples est le port d'une région qui s'industrialise : industries alimentaires (notamment pour la production de pâtes), aciéries, raffineries de gaz et de pétrole, industries mécaniques.
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+ Elle fut associée au Latium, une des 11 régions de l'Italie romaine créé par l'empereur Auguste au Ier siècle av. J.-C.
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+ Érigée en province à part entière au début du IVe siècle au temps de l'empereur Dioclétien, la Campanie fut ensuite sous domination successivement ostrogothique, byzantine puis lombarde.
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+ Elle fut ensuite morcelée en principautés et cités indépendantes, que les rois normands de Sicile intègrent à partir du XIe siècle au royaume de Sicile.
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+ Elle recouvre une certaine indépendance après la révolte dite des Vêpres siciliennes (1282), qui inaugure deux royaumes de Sicile, l'un installé à Palerme et l'autre à Naples, d'où la désignation commune et commode de royaume de Naples pour ce qui nominalement restait le royaume de Sicile, souvent désigné dans les écrits comme « royaume de Sicile en deçà du Phare » voire comme « royaume de Sicile péninsulaire » ou, plus rarement, « royaume de Terre Ferme ».
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+ Une première réunification intervient en 1442 sous le titre de royaume des Deux-Siciles, mais dès 1458, le royaume de Naples se donne à un bâtard de la couronne d'Aragon. Le royaume finit par revenir en 1504 dans les domaines propres des rois d'Aragon. Ceux-ci et leurs successeurs rois d'Espagne portèrent alors le titre de « roi de Sicile des deux côtés du détroit ».
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+ Parmi les lointaines conséquences de la guerre de Succession d'Espagne figure la fondation d'un nouveau royaume des Deux-Siciles, conquis en 1734 par un cadet des Bourbon d'Espagne, fils du roi d'Espagne Philippe V et d'Élisabeth Farnèse ; il divisera pour toujours la couronne d'Espagne et celle de Naples et fondera la maison de Bourbon-Siciles. Hormis l'intermède du royaume de Naples napoléonien (1806-1815), ce sera la fin de toute domination non italienne sur la Campanie. La région sera rattachée au nouveau royaume d'Italie en 1861, avec le reste du royaume des Deux-Siciles, et suivra désormais l'histoire du Mezzogiorno italien.
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+ Le 23 novembre 1980, vers 19 heures, la Campanie fut secouée par un séisme d'intensité sept sur l'échelle de Mercalli. On dénombra près de trois mille morts dans la région et l'importance des destructions fit de nombreux sans-abris.
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+ Antiquité gréco-romaine :
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+ Autre :
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+ Cinq sites culturels de la Campanie sont classés au patrimoine mondial de l'UNESCO : le centre historique de Naples (depuis 1995)[1] ; la Côte amalfitaine (1997)[2] ; le Palais de Caserte, avec le parc, l’aqueduc de Vanvitelli et l’ensemble de San Leucio (1997)[3] ; les sites archéologiques de Pompéi, Herculanum et Oplontis (1997)[4] ; le Parc national du Cilento et du Val de Diano, avec les sites archéologiques de Paestum et Velia et la Certosa di Paluda (1998)[5]. La Campanie a attiré plus de 7 millions de touristes en 2013[6].
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+ Naples.
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+ Côte amalfitaine.
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+ Palais de Caserte.
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+ Aqueduc de Vanvitelli.
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+ San Leucio.
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+ Pompéi.
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+ Herculanum.
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+ Oplontis.
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+ Parc national du Cilento et du Vallo Diano.
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+ Paestum.
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+ Velia.
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+ Chartreuse de Padula.
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+ La Campanie est divisée en 4 provinces et une ville métropolitaine :
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+ La Campanie bascule à droite à l'occasion des élections régionales de 2010. Conduite par Stefano Caldoro, du Nouveau Parti socialiste italien, la droite l'emporte nettement avec 54,25 % des voix contre 43,04 % des voix à la gauche.
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+ À l'issue du scrutin, le conseil régional compte 21 élus du Peuple de la liberté, 14 élus du Parti démocrate, 6 élus de l'Union de centre, 4 élus de l'Italie des valeurs, 4 élus de la liste commune Mouvement pour les autonomies-Nouveau Parti socialiste italien-Parti républicain italien, 2 élus pour la liste Liberté et autonomie, 2 élus pour Gauche, écologie et liberté, 2 élus pour l'Union des démocrates pour l'Europe, 1 élu de la liste Campanie libre, 1 élu de la liste commune Alliance de centre-Démocratie chrétienne, 1 élu de l'Alliance du peuple et 1 élu de La Droite.
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+ La Campanie était renommée dans les premiers siècles de l'ère chrétienne pour ses activités métallurgiques et en particulier la fabrication de cloches et de sonnailles destinées aux troupeaux ou aux activités publiques comme les assemblées ou les ventes à la criée. Les premiers monastères reprendront cet usage pour avertir les moines des diverses prières et l'utilisation des cloches s'associera petit à petit aux offices religieux. Les églises comporteront peu à peu des clochers ou des campaniles séparés pour l'installation de cloches de plus en plus grosses[7].
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+ En 2012, 90 homicides volontaires ont été commis en Campanie[8]. La plupart de ces assassinats ont été commis dans le cadre de règlements de comptes, essentiellement à Naples et dans sa province. De 1979 à 2005, 3 600 personnes furent assassinées par la camorra[9].
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+ En 2012, 43 000 Campaniens ont quitté leur région pour le centre et le nord de l'Italie[10].
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+ 235 000 étrangers (dont 54 % de femmes) résidaient en Campanie au début de l'année 2013. 51 % d'entre eux vivaient à Naples et dans sa province. Ils viennent essentiellement d'Europe (environ 60 %), notamment d'Ukraine, et 10 % d'entre eux sont mariés à des Italien(ne)s. 15 % des étrangers sont au chômage. Le salaire moyen d'un étranger en Campanie est d'environ 690 €/mois[11].
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+ On nomme un camp de concentration un lieu fermé de grande taille créé pour regrouper et pour détenir une population considérée comme ennemie, généralement dans de très mauvaises conditions. Cette population peut se composer d'opposants politiques, de résidents d'un pays ennemi au moment de la déclaration des hostilités, de groupes ethniques ou religieux spécifiques, de civils d'une zone critique de combats, ou d'autres groupes humains, souvent pendant une guerre. Les personnes sont détenues en raison de critères généraux, sans procédure juridique, et non en vertu d'un jugement individuel. Le terme est surtout connu par la création de très nombreux camps par le régime nazi. Si les conditions de détention dans les camps de concentration nazis menaient de fait à des niveaux de morbidité et de mortalité extrêmement élevés, il faut les distinguer des camps d'extermination.
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+ L'expression « camp de concentration » fut créée à la fin du XIXe siècle. La première utilisation de ce terme se fit à propos de la Seconde Guerre des Boers (1899-1902), comme innovation britannique. Il était inspiré du terme espagnol « reconcentración », utilisé par les Espagnols pendant la Guerre d'indépendance cubaine (1895-1898).
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+ L'histoire d'un camp de concentration, bien qu'il soit admis par le droit de la guerre pour l'internement des civils ennemis, est difficile à justifier en ce sens qu'alors, l'internement constitue une mesure collective et non individuelle, qui ne sanctionne pas des actes individuels, mais une situation indépendante de la volonté de la personne internée.
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+ De tels camps sont utilisés en tant que mesure conservatoire militaire : si des ressortissants du pays B vivent dans le pays A lors de la déclaration de guerre entre A et B, le pays A peut considérer que les ressortissants de B sur son territoire sont des ressortissants d'un pays ennemi, qu'il importe d'interner, pour éviter qu'ils rejoignent l'armée adverse ou se lancent dans des opérations d'espionnage. Ainsi, certains responsables des camps d'internement parleront de simples prisons élargies pour recevoir un plus grand nombre d'internés prisonniers, ou même — dans certains pays et hors temps de guerre — de « structures éducatives ».
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+ La première apparition de la dénomination « camp de concentration » est due aux Britanniques en Afrique du Sud durant leur Seconde Guerre des Boers (Transvaal, 1899-1902) ; sur ordre du général Frederick Roberts puis de Lord Kitchener, les Britanniques y enfermaient les femmes, les vieillards et les enfants des Boers, ainsi que des membres de tribus indigènes.
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+ L'idée elle-même avait été appliquée un peu plus tôt par les Espagnols à Cuba[1], pendant la guerre d'indépendance. Le général Valerià Weyler i Nicolau a l'idée en 1897 de « concentrer » les populations civiles dans des places contrôlées par l'armée pour enlever tout soutien à la rébellion, près de 300 000 personnes sont ainsi déplacées dans ces camps. Les civils sont invités à rentrer dans ces camps, avec leur bétail, sous le délai de huit jours[2]. Passé ce délai, ceux qui se trouvent à l'extérieur sont considérés comme rebelles et donc tués. Le sénateur américain Redfield Proctor se rend sur place et visite ces camps ; il en rend compte au Sénat américain le 17 mars 1898 :
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+ « Une fois déportés, hommes, femmes, enfants et animaux domestiques sont placés sous garde armée à l'intérieur de tranchées fortifiées. [...] Concentration et désolation[3] [...] »
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+ Le terme, « re-concentration » (« reconcentración », en espagnol), et son principe est repris par les Anglais pour lutter contre les Boers.
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+ Il y a eu également les camps de concentration construits par le général Lothar von Trotha dès 1904, comme le camp de concentration de Shark Island en Namibie pour éliminer le peuple Herero opposé à la colonisation entreprise par le gouverneur Heinrich Göring et aux armées du chancelier Von Bülow. Le désastre humanitaire fut effrayant : plus de 70 000 Hereros morts avant ou dans les camps de concentration (pour cause de malnutrition, mauvais traitements, exécutions sommaires des malades ainsi que des plus faibles). Il ne faut pas oublier les expériences anthropologiques, scientifiques et médicales transformant les prisonniers hereros en cobayes humains.
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+ D'une manière générale, tous les pays liés à la Première Guerre mondiale ont ouvert des camps pour regrouper les civils des nations ennemies : camps pour Allemands en Australie, pour Belges en Afrique allemande, pour Autrichiens en Russie, etc.[4]. Au Royaume-Uni, 32 000 étrangers ou espions supposés ou Irlandais après 1916, ont été enfermés dans des camps comme le champ de course de Newbury, puis dans une prison de l'île de Man qui n'était pas prévue pour des civils. Des tailleurs juifs de Londres, issus de Galicie (donc de l'Autriche-Hongrie) sont aussi internés dans des camps[5].
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+ La France a utilisé des camps de concentration durant la Première Guerre mondiale, dont celui de Pontmain, pour y enfermer les ressortissants allemands, austro-hongrois et ottomans présents sur son territoire à l'ouverture des hostilités. De nombreuses îles françaises de la Manche, de l'Atlantique et de la Méditerranée ont été utilisées pour implanter de tels camps. Le narrateur du Temps retrouvé de Marcel Proust, mentionne l'existence en France de camps de concentration[6] lors de la Première Guerre mondiale, où furent internés les civils allemands présents sur le sol français lors de la déclaration de guerre.
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+ Des camps de concentration ont été créés pendant la colonisation italienne de la Libye pour permettre le contrôle des populations libyennes et dans le but de priver la rébellion dirigé par Omar Al Mokhtar de tout soutien[7].
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+ En France, le décret-loi du 12 novembre 1938 du gouvernement Daladier prévoit l’internement des « indésirables étrangers », élargi par la loi du 18 novembre 1939 qui permet l’internement « de tout individu, Français ou étranger, considéré comme dangereux pour la défense nationale ou la sécurité publique ». Dès 1939, les camps d'internement français furent utilisés mais moins dans un but de défense nationale que de rassemblement des quelque 450 000 réfugiés espagnols (réfugiés républicains fuyant l'avancée du camp franquiste) arrivés en France en moins d'un mois, soit le premier plus grand déplacement de population du XXe siècle. Ces camps étaient situés à Vernet, Gurs[8], Rivesaltes, Argelès-sur-Mer et Agde[9],[10],[11]. Si au départ les autorités françaises furent dépassées par la gestion du nombre de réfugiés amenant une situation sanitaire déplorable au sein de ces camps[12], très rapidement des mesures furent prises afin d'améliorer les conditions de vie des réfugiés et ainsi faire chuter la propagation de maladies, notamment la dysenterie.
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+ L'utilisation du terme « camp de concentration » dans ce cadre est discutée : pas de travail forcé, pas de dépersonnalisation[13], libre déplacement à l'extérieur de ces camps (d'ailleurs très peu étaient fermés). Pour certains historiens[14], ajouter le qualificatif de concentration à ces camps est un non-sens historique. Le terme « camp d'internement » est souvent préféré mais la terminologie a varié au cours de l'histoire concentrationnaire puis au cours des recherches sur cette histoire. Selon Geneviève Dreyfus-Armand, spécialiste de l'exil républicain espagnol : « Le terme camp de concentration peut choquer ; il est couramment utilisé dans les documents administratifs de l’époque, et le ministre de l’Intérieur, Albert Sarraut, l’emploie dans un sens « lénifiant » lors de sa conférence de presse au début de février 1939 : "Le camp d’Argelès-sur-Mer ne sera pas un lieu pénitentiaire, mais un camp de concentration. Ce n’est pas la même chose" ».
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+
29
+ Lors des débuts de la Seconde Guerre mondiale, de nouveau, le procédé a été employé en France pour interner les ressortissants des pays ennemis, mais dans ce cas la police française n'a pas fait de différence entre les Allemands et Autrichiens réfugiés en France et les partisans d'Hitler dont certains avaient organisé en France, dès le temps de paix, une « cinquième colonne »[15]. À partir de 1939, des mesures découlant de l'état de guerre imposent également des restrictions pour les gens du voyage.
30
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31
+ Les Britanniques aussi ont organisé des camps de concentration de civils de l'Axe. C'est ainsi que des civils allemands et britanniques suspects du sexe masculin résidant aux Indes se sont retrouvés en 1940, internés au camp de Deraa Doun, sur les contreforts de l'Himalaya.
32
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33
+ Des camps de concentration ont été ouverts aux États-Unis, notamment ceux destinés à l'Internement des Japonais-américains, à la suite de l'attaque de Pearl Harbor[16],[17],[18]. Des années plus tard, le souvenir de ces rafles de civils japonais et Nippo-Américains a refait surface dans l'opinion publique américaine[17]. Le gouvernement des États-Unis présenta des excuses à ce sujet en 1988[18].
34
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+ D'autres camps de concentration ont été instaurés ailleurs, entre 1940 et 1945, comme ceux du Canada destinés aux Nippo-Canadiens[19] et, entre autres, aux ressortissants d'origine italienne et allemande.
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37
+ Des camps de concentration ont été constitués par le régime de Vichy en zone non occupée et en Afrique du Nord entre 1941 et 1944 pour interner des Juifs (principalement étrangers), des résistants, des engagés allemands de la Légion étrangère, des Roms (par exemple : le camp de concentration de Montreuil-Bellay) et des antifascistes d'Europe centrale qui avaient trouvé refuge en France[20]. Certains camps furent utilisés ensuite à la libération (comme le camp de Mulsanne).
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39
+ Il faut signaler ici le cas du camp de concentration de Jasenovac, un camp de l'État indépendant de Croatie d'Ante Pavelić. Dans ce camp dirigé par des Oustachis, furent tués de 45 000 à 80 000 Serbes, Croates, Juifs, Tziganes et opposants.
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+ Certains camps de concentration nazis ont été « réutilisés » après la libération comme le camp de Zgoda en Pologne. En France, des camps du régime de Vichy ont également servi comme camps de prisonniers de guerre à la libération[21].
42
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+ Des camps de regroupement ont été créés pendant la guerre d'Algérie pour permettre le contrôle des populations algériennes[22],[23].
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+ Par contre, les camps de regroupement de harkis après les accords d'Évian ne sont pas des camps de concentration : ils n'en avaient pas le caractère (les harkis, loin d'être des ennemis de la France, l'avaient au contraire servie, ils étaient de plein droit citoyens français, et ces camps ne comportaient ni régime carcéral, ni brimades), mais constituaient tout de même des camps de regroupement de la population. Leur durée d'existence, supérieure à dix ans, est allée bien au-delà de celle des simples camps de réfugiés, car les autorités françaises n'ont pratiquement rien fait pour assurer leur intégration.
46
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47
+ Dans les années 1960 à Cuba, le gouvernement castriste crée les Unités militaires d'aide à la production destinées selon Pierre Rigoulot « aux homosexuels, aux asociaux et aux autres parasites ». Martha Frayde évoque en ces termes ces unités militaires : le régime « avait construit dans l’île des camps de travail qui se trouvaient être, en fait, de véritables camps de concentration[N 1], où l’on entassait des jeunes, accusés de délits divers, qui servaient en fait de main d’œuvre gratuite dans les nombreux chantiers ouverts par le gouvernement »[24]. L'usage de l'expression « camps de concentration » pour désigner ces camps est toutefois contesté par Mariela Castro, puisque les « détenus » étaient rémunérés et n'y restaient que pour la durée de leur service militaire[25],[26]. Fidel Castro indique en 2010 « Après mon arrivée au pouvoir, les représentants des minorités sexuelles étaient persécutés… C’étaient des moments de grande injustice… de grande injustice ! »[27],[pertinence contestée].
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+
49
+ Durant la guerre en ex-Yougoslavie, le régime de Slobodan Milosevic a mis en place une trentaine de camps de concentration dans lesquels furent internés 93 000 civils musulmans, catholiques et opposants politiques. Le plus connu est le camp de concentration d'Omarska où 5 000 personnes périrent sur les 13 000 détenus du camp selon une enquête du Congrès américain[28][source insuffisante].
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+ En Corée du Sud, les sans-abris font entre 1975 et 1990 l'objet d'arrestations systématiques par les services de police pour être expédiés dans des camps. Des centaines de détenus y mourront en conséquence de la brutalité des traitements[29].
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+ À partir de 1933[30], le Troisième Reich met en place des camps de concentration (Konzentrationslager ou KZ) dans des buts punitifs et discriminatoires : pour éloigner les opposants au régime et enfermer, maltraiter diverses catégories de rejetés par la société allemande : les juifs, les communistes, les criminels, les Témoins de Jéhovah, alors appelés Bibleforscher, les homosexuels, les asociaux, etc.
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+ Après l'attaque allemande contre l'URSS, en 1941, les Allemands transforment certains de ces camps de concentration en camps d'extermination (Auschwitz) et construisent des camps uniquement affectés à la Shoah (Treblinka, Sobibor…) : ces camps sont mis en place pour y exterminer immédiatement ou par épuisement au travail et par mauvais traitement, les Juifs et les Tziganes.
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+ Les objectifs des camps de concentration mis en place par le régime de l'Allemagne nazie sont notamment :
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+ Les personnes incarcérées dans de tels camps le sont souvent pour des motifs politiques, religieux, raciaux, d'une façon générale en raison d'une discrimination ou d'un soupçon à leur encontre.
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+ Les déportés internés y sont séparés de leurs proches, gardés dans des conditions très précaires et difficiles, souffrant de malnutrition aigüe, forcés à travailler et maltraités par les gardiens. La mortalité est variable selon le statut des camps : extrêmement élevée dans les camps d'extermination, sensiblement moindre dans les camps de travail.
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+ Contrairement aux camps de concentration, les bagnes faisaient partie du système judiciaire ordinaire de la France et les katorgas de celui de la Russie impériale, mais en partagent les autres mêmes caractéristiques :
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+ Les bagnes furent installés dans les ports comme Toulon, après la suppression de la peine des galères, puis dans des territoires comme la Guyane et la Nouvelle-Calédonie.
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+ Les katorgas furent installés en Sibérie et dans les zones peu peuplées de l'Extrême-Orient russe donnant à ces contrées une réputation de punition.
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+ Après la révolution soviétique les camps de travail du Goulag de Sibérie ou du Grand Nord, peuvent être comparés à des camps de concentration puisque fonctionnant en dehors d'un système judiciaire régulier et réunissant un grand nombre de détenus dans des conditions très dures[32].
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+ Dans la littérature, Alexandre Soljenitsyne cite dans son essai d'investigation L'archipel du goulag : [...] le 5 septembre 1918, une dizaine de jours après ce télégramme, fut publié le Décret du SNK sur la Terreur rouge, signé Pétrovski, Kourski et Bontch-Brouïévitch. Outre les instructions concernant les exécutions massives par fusillade, il y était notamment prescrit de « protéger la république des Soviets contre ses ennemis de classe en isolant ces derniers dans des camps de concentration »[32].
72
+
73
+ La relégation a été créée par la loi du 27 mai 1885 et a fonctionné en Guyane jusqu'en 1939, puis l'île de Ré a pris la relève. Elle était automatique pour les multirécidivistes jusqu’à la loi du 3 juillet 1954, mais a subsisté — comme facultative — jusqu'en 1970, où elle a été remplacée par la tutelle pénale jusqu'en 1981. C'est cette relégation qui a inspiré la chanson de Léo Ferré et Pierre Seghers, Merde à Vauban.
74
+
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+ En décembre 2003, l'Assemblée nationale cubaine a également qualifié publiquement la base militaire américaine de Guantánamo comme étant un camp de concentration[33].
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+ Selon certains témoignages de prisonniers politiques nord-coréens passés en Corée du Sud, il existerait plusieurs camps de concentration, appelés kwanliso, en Corée du Nord, comme ceux de Yodok, Kaechon et Haengyong où plus de 200 000 personnes se trouveraient. D'après ces mêmes sources, des humains y seraient l'objet d'expériences médicales[34].
78
+
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+ Avant 2011, la Libye interne les réfugiés et les migrants vers l'Europe, dans des camps qui, selon Amnesty International[réf. souhaitée], ont tout du camp de concentration. L'Union européenne est alors accusée d'externaliser la gestion des flux migratoires en ayant encouragé le régime de Khadafi à créer de tels camps[35].
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+ MediaWiki est un moteur de wiki pour le Web. Il est utilisé par l’ensemble des projets de la Wikimedia Foundation, des wikis hébergés chez FANDOM, ainsi que par de nombreux autres wikis. Conçu pour répondre aux besoins de Wikipédia, ce moteur est en 2008 également utilisé par des entreprises comme solution de gestion des connaissances et comme système de gestion de contenu. L’entreprise américaine Novell l’utilise notamment pour plusieurs de ses sites web qui véhiculent un trafic important. Des associations, comme Wikitravel, Mozilla ou Ékopedia, l'ont aussi adopté.
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+ MediaWiki est écrit en PHP et peut aussi bien fonctionner avec le système de gestion de base de données MySQL que PostgreSQL. C'est un logiciel libre distribué selon les termes de la GPL.
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+ MediaWiki comporte de nombreuses fonctionnalités pour les sites à vocation collaborative. Par exemple, la gestion des espaces de noms, ou l'utilisation de pages de discussions associées à chaque article.
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+ MediaWiki est intégré, par l'Etat français, à la liste des logiciels libres recommandés pour le secteur public et au socle interministériel des logiciels libres (édition 2019).
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+ Initialement, Wikipédia utilisait un moteur de wiki rudimentaire écrit en Perl, appelé UseModWiki. Le 25 janvier 2002, MediaWiki, développé par Magnus Manske, un étudiant allemand de l’université de Cologne, devient le moteur de wiki de l'encyclopédie collaborative pour laquelle il a été développé. MediaWiki a ainsi permis de disposer de plus de fonctionnalités et d’une infrastructure plus extensible (grâce à une base de données MySQL). Les performances du logiciel ont ensuite été améliorées par Lee Daniel Crocker, avant que Brion Vibber n'en devienne le développeur le plus actif et ne prenne le rôle de dirigeant des sorties logicielles[4].
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+
15
+ Depuis la sortie de la première version du script de Manske, plusieurs noms représentatifs de l’état du logiciel lui ont été donnés : « le script PHP », « phase II », « phase III », « le nouveau code source ». Cependant, il n’était pourvu d’aucun nom de produit. Après l'annonce de la création de la Wikimedia Foundation le 20 juin 2003, le wikipédien Daniel Mayer lui donne le nom « MediaWiki », par jeu de mots sur le nom « Wikimedia », et ce nom est progressivement adopté. Pourtant, la similarité des noms MediaWiki et Wikimedia (qui lui-même est déjà semblable au nom Wikipédia) est à l'origine de fréquentes confusions.
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+
17
+ Le logo de MediaWiki a été créé par Erik Moeller à partir d’une photographie d’une fleur prise par Florence Devouard (qui est par la suite devenue présidente de la Wikimedia Foundation) et a initialement été soumis au concours international du nouveau logo pour Wikipédia qui s’est déroulé pendant l’été 2003. Le logo s'est placé en troisième position à l'issue de ce concours et a été choisi pour représenter MediaWiki plutôt que Wikipédia, tandis que le logo vainqueur a été adopté pour représenter Wikipédia, et le second vainqueur pour la Wikimedia Foundation. Les doubles crochets sur la photo autour du tournesol symbolisent le wikicode, c'est-à-dire la syntaxe utilisée par MediaWiki pour créer des hyperliens vers les autres pages du wiki.
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+ MediaWiki compte en 2009[5] :
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+
21
+ MediaWiki 1.4 est maintenue par Brion Vibber. Pour cette version 1.4, le code a été nettoyé, afin que certaines tâches soient accomplies plus rapidement. La langue de l'interface peut être choisie par l'utilisateur, rendant les projets communs (comme Wikimedia Commons) plus accessibles.
22
+
23
+ Un effort a été fait pour optimiser l'espace disque utilisé. Ainsi depuis MediaWiki 1.4, la compression gzip employée pour stocker le texte réduit d'environ 15 % l’espace nécessaire. Cette compression n'est pas réalisée à chaque révision, ce qui permet d'épargner un peu plus d'espace.
24
+
25
+ Le support des images a été étendu aux images vectorielles SVG. Celles-ci sont converties par MediaWiki en images PNG pour une plus grande compatibilité avec les navigateurs web actuels qui sont en 2005 très rares à prendre en charge de façon native les images au format SVG. Les pages décrivant les images affichent désormais les métadonnées au format Exif contenu dans certains formats d'image.
26
+
27
+ La version 1.6 marque le début d'un cycle de développement. Les différences pour l'utilisateur sont mineures : changement du formulaire d'identification, amélioration du système de protection et sortie quasi complète en XHTML. Les réelles améliorations sont internes et portent notamment sur le système de cache, la qualité du code et l'arrêt du support d'anciens logiciels (MySQL 3, PHP 4.1.x). À partir de cette version, les développeurs ont décidé de réaliser une nouvelle version tous les trimestres.
28
+
29
+ MediaWiki est muni d’un ensemble de fonctionnalités élaborées et d’un système d’extensions lui permettant d’intégrer des fonctions supplémentaires. En raison de la forte présence du plurilinguisme dans les projets Wikimedia, la partie internationalisation a bénéficié d’une attention toute particulière de la part des développeurs. L’interface a été intégralement ou partiellement traduite dans 352 langues[8] et peut être personnalisée par les administrateurs du site. Wikipédia étant l’un des sites web les plus visités au monde[9],[10], les développeurs ont apporté un soin tout particulier à l’extensibilité grâce à un système multicouche de mise en cache et de duplication de base de données. En 2008, Wikipédia et les autres projets Wikimedia sont toujours à l’origine d’une grande partie des critères de réalisation de MediaWiki.
30
+
31
+ Le principal atout de MediaWiki par rapport aux autres moteurs de wiki est l’usage de liens libres au lieu du camel case. Là où habituellement les autres wikis ont besoin d’écrire « WorldWideWeb » en un seul mot pour produire un lien vers la page du même nom, MediaWiki n’impose aucune contrainte, il suffit de placer l’expression que l’on souhaite lier entre doubles crochets. Tous les espaces contenus dans l’expression sont ainsi préservés, comme pour [[World Wide Web]]. Néanmoins, certains caractères ne peuvent pas être utilisés, par exemple # ou |.
32
+
33
+ En plus des liens, MediaWiki est pourvu de nombreuses autres fonctionnalités pour structurer le contenu. L’une des plus anciennes fonctionnalités est le système d’espace de nom. Pendant longtemps, la séparation des discussions autour de Wikipédia et de son contenu encyclopédique a constitué un réel problème ; de même concernant les pages personnelles des wikipédiens. De façon simpliste, les espaces de nom peuvent se résumer à des préfixes utilisés dans le titre des pages (par exemple « Utilisateur: » ou bien « Discussion: »), ce qui permet à plusieurs pages d'exister sous le même nom (à l'espace de nom près), mais avec des finalités différentes selon le préfixe. Par exemple, la page intitulée « [[Terminator]] » peut décrire le film de 1984 réalisé par James Cameron, tandis que la page « [[Utilisateur:Terminator]] » peut être une page personnelle décrivant un utilisateur ayant choisi ce pseudonyme. Chaque page de Wikipédia est associée à une page de discussion qui a pour but de permettre aux wikipédiens de discuter du sujet de la page.
34
+
35
+ Par comparaison avec les systèmes de fichiers, les espaces de nom peuvent être assimilés aux dossiers qui permettent de séparer plusieurs fichiers de même nom. Bien qu’il soit possible de rajouter des espaces de nom, leur nombre dans un wiki est habituellement relativement faible.
36
+
37
+ En plus des espaces de noms, les pages peuvent être structurées à l’aide de sous-pages. Une page ayant pour titre « A » peut posséder plusieurs sous-pages dont le titre est alors de la forme « A/x ». La sous-page propose alors automatiquement un lien de retour vers la page mère (de la forme « < A »). Dans cette dernière, on peut accéder à l'une de ses sous-pages en omettant son titre ; ainsi, le lien « [[/x]] » pointera vers la sous-page ayant pour titre « A/x ». Pour un espace de nom donné, le système de sous-pages peut être activé ou désactivé. Par exemple, sur Wikipédia, il est désactivé dans l'espace encyclopédique et activé dans l'espace « Utilisateur: ».
38
+
39
+ MediaWiki permet aux utilisateurs de créer des catégories. Elles fonctionnent de façon similaire aux tags présents dans de nombreuses applications web et forment une hiérarchie et une description. Dans certains wikis comme Wikipédia, des hiérarchies complexes se sont développées avec ce système sans pour autant qu’une quelconque planification n’ait été établie.
40
+
41
+ L’interface de MediaWiki peut être intégralement changée directement sur le wiki lui-même par les utilisateurs qui en ont le droit (il s’agit habituellement des personnes qui sont appelées administrateurs ou sysops). Cela se fait grâce à un espace de nom particulier qui correspond au préfixe « MediaWiki: » où chaque page correspond à un message précis de l’interface. À l’origine, l’espace de nom « MediaWiki: » était utilisé pour créer des blocs de texte personnalisés pouvant être chargés dynamiquement dans les autres pages à l’aide d’une syntaxe spéciale. Ce contenu a été déplacé plus tard dans un espace de nom à part appelé « Modèle: ».
42
+
43
+ Les modèles sont des morceaux de texte qui peuvent être chargés de façon dynamique ou statique dans n'importe quelle page. Pour cela il suffit d’appeler le modèle en écrivant son nom entre doubles accolades (il s’agit en quelque sorte d’un lien spécial). Les modèles possèdent leur propre espace de nom qui correspond au préfixe « Modèle: ». Par exemple pour faire appel dynamiquement au modèle se trouvant à la page intitulée « Modèle:Annexe », il suffit d’écrire « {{annexe}} ». Le contenu du modèle sera ainsi reproduit dans la page où il est appelé, en temps réel. Si des changements sont apportés au modèle par la suite, la page sera également mise à jour automatiquement.
44
+
45
+ Le modèle peut également être appelé à l'aide du préfixe « subst: » (exemple : {{subst:annexe}}), ce qui aura pour effet de substituer l'appel au modèle par son contenu au moment où la modification est validée. Le résultat est équivalent à un copier-coller du contenu du modèle. Par conséquent, tout changement apporté au modèle n’aura aucun effet dans la page dans laquelle le modèle y a été substitué. La substitution limite la cohérence de l’utilisation des modèles, mais peut être pratique dans certains cas, et est a priori moins gourmande en ressources serveur.
46
+
47
+ Il est aussi possible de créer des modèles d'un espace de nom autre que modèle. Exemple : Toto est administrateur. Il souhaite annoncer facilement à un utilisateur qu'il le bloque et peu d'utilisateurs ont l'occasion d'utiliser ce modèle : il peut le créer dans son espace utilisateur sous un nom du type [[Utilisateur:Toto/Blocage]]. Il pourra alors l'utiliser sous la forme {{Utilisateur:Toto/Blocage}} ou {{subst:Utilisateur:Toto/Blocage}}. Il n'est pas possible d'insérer des portions d'articles de l'espace encyclopédique ou de pages de discussions sous forme de modèle ou de substitution de modèle.
48
+
49
+ Les modèles sont utilisés de nombreuses manières différentes, par exemple :
50
+
51
+ Il est possible d'invoquer des scripts en langage Lua, via la commande {{#invoke|Script|argument1|...}}.
52
+
53
+ Comme le laisse supposer le nom MediaWiki, l’un des points forts du logiciel est sa capacité à gérer une large variété de fichiers multimédias (ces derniers peuvent être envoyés sur le wiki directement grâce à l’interface), en particulier les fichiers d'images, mais aussi les sons (au format Ogg). Si le logiciel est bien configuré, il est alors relativement facile de produire des galeries d’images et des vignettes. Le logiciel gère également les métadonnées Exif. La nécessité de faire tourner Wikimedia Commons (l’une des plus grandes archives de média de contenu libre) avec MediaWiki a été source d’apport en fonctionnalités de ce type.
54
+
55
+ En février 2008, Florence Devouard annonce la prochaine apparition d'une forme de vidéo collaborative sur Wikipédia[11]. Il s'agirait d'utiliser un logiciel libre conçu par la société Kaltura.
56
+
57
+ Depuis 2015, MediaWiki est pourvu d’une interface WYSIWYG, nommée VisualEditor.
58
+
59
+ → voir l'article détaillé : VisualEditor (en anglais)
60
+
61
+ Il est possible avec MediaWiki de modifier une partie d’une page (une section), ce qui permet notamment de modifier plus facilement et de façon concurrente des pages longues. En effet, si un utilisateur tente de valider des changements sur une page alors qu'un autre utilisateur l'a modifiée entretemps, il se produira alors un « conflit d'édition », et l'utilisateur devra effectuer une manipulation pour intégrer ses changements à la nouvelle version. En revanche, si deux utilisateurs modifient en même temps deux sections différentes d'une même page, ce problème ne se posera pas.
62
+
63
+ MediaWiki est également muni de fonctionnalités permettant de gérer du contenu élaboré grâce à une syntaxe spéciale. Par exemple, le logiciel permet de produire des formules mathématiques à l’aide de LaTeX et d’un analyseur syntaxique écrit en OCaml. D’autres fonctionnalités de la sorte existent sous forme d’extension, notamment les frises chronologiques, le tracé de courbes mathématiques, les partitions de musique ou encore les hiéroglyphes égyptiens.
64
+
65
+ Si l’option est activée, les utilisateurs peuvent aussi personnaliser leur feuille de style et configurer du code JavaScript du côté du client pour qu’il soit exécuté sur chaque page visitée. Par exemple, le système de navigation par pop-up de Lupin est un outil JavaScript qui montre des aperçus d’articles lorsque l’utilisateur passe la souris au-dessus d’un lien, et donnent également des liens vers les tâches de maintenance habituelles. wikEd en est un autre exemple, un éditeur de texte intégré à MediaWiki, qui ne fonctionne qu'avec les navigateurs web de la famille Mozilla, avec de nombreuses fonctionnalités qui apporte la coloration syntaxique et des fonctions de rechercher et de remplacement[12].
66
+
67
+ Bien que MediaWiki possède de base un ensemble de fonctions liées à la restriction, l’accès et la définition de groupes d’utilisateurs, le contrôle de l’accès aux pages ne semble pas constituer un élément de haute priorité dans le processus de développement. Par exemple, il n’est pas possible de définir des permissions d’accès aux pages en fonction de l’espace de nom. D'autres moteurs de wiki, comme TWiki et MoinMoin, apportent plus de puissance en gérant des mécanismes de sécurité avancés comme des listes de contrôle d’accès.
68
+
69
+ Le code source de MediaWiki contient plusieurs « crochets » (« hooks » en anglais) auxquels peut être attaché du code supplémentaire. Cela permet aux programmeurs d’écrire des extensions sans changer la base ou sans les obliger à soumettre leur code à un contrôle de révision. La plupart du temps, installer une extension revient à ajouter une ligne de code informatique dans le fichier de configuration, bien que dans certains cas, des changements au niveau de la base de données soient en plus nécessaires.
70
+
71
+ De nombreuses extensions disponibles sont de simples scripts permettant d’intégrer du contenu comme des fichiers Adobe Flash ou des formulaires HTML. D’autres scripts ajoutent de nouveaux comportements compliqués à la syntaxe wiki. C’est le cas de Semantic MediaWiki qui donne la possibilité d’ajouter des relations structurées et recherchables et des attributs aux pages wiki (voir : Web sémantique). La Wikimedia Foundation détient un serveur sur lequel de nombreuses extensions sont hébergées.
72
+
73
+ Étant donné que MediaWiki est utilisé pour faire tourner Wikipédia, qui est un des dix sites les plus visités au monde[9], les performances du moteur et son extensibilité ont été optimisées de façon accrue. MediaWiki gère les caches Squid, les duplications de bases de données avec répartition de charge, la mise en cache du côté du client, le memcached ou la mise en cache basée sur les tables pour les traitements fréquemment consultés ou les résultats de demandes courantes, sous la forme d’un fichier de cache statique, avec des fonctionnalités réduites, la compression des vieilles versions, et une file d’attente des tâches pour les opérations de base de données.
74
+
75
+ Il se peut que MediaWiki soit surdimensionné pour un usage de taille réduite, car son large ensemble de fonctionnalités et son interface ont un coût en matière de performance. D’un autre côté, le logiciel convient parfaitement pour les opérations des fermes wikis, comme les projets Wikimedia et la famille de langue. Cependant, MediaWiki n’est pas pourvu de fonctionnalités pour gérer de telles installations.
76
+
77
+ Plusieurs remarques peuvent être faites à propos de MediaWiki : sa documentation est majoritairement disponible sur Internet, mais elle n'est pas propriétaire (des dizaines d'auteurs ont participé à sa rédaction). L'installation et l'utilisation du logiciel MediaWiki ne sont pas très intuitives pour un utilisateur inexpérimenté (comparé à d'autres logiciels, comme FrontPage par exemple)[réf. nécessaire].
78
+
79
+ Il n'y a pas de définition formelle de la syntaxe de MediaWiki ; la syntaxe valide est celle reconnue par le code PHP de l'analyseur syntaxique, et il se peut qu'une définition de la syntaxe sous la forme EBNF soit impossible. C'est entre autres pour cette raison que produire un éditeur WYSIWYG ou une adaptation complète de l'analyseur pour d'autres langages de programmation est une tâche difficile.
80
+
81
+ De plus, il n'existe pas de solution satisfaisante pour mettre en place une liste de contrôle d'accès.
82
+
83
+ L'usage de deux types de liens (simples crochets pour des liens externes, doubles crochets pour des liens internes) est source de confusion et dispensable, comme l'a montré Wikicréole[réf. nécessaire].
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ On nomme un camp de concentration un lieu fermé de grande taille créé pour regrouper et pour détenir une population considérée comme ennemie, généralement dans de très mauvaises conditions. Cette population peut se composer d'opposants politiques, de résidents d'un pays ennemi au moment de la déclaration des hostilités, de groupes ethniques ou religieux spécifiques, de civils d'une zone critique de combats, ou d'autres groupes humains, souvent pendant une guerre. Les personnes sont détenues en raison de critères généraux, sans procédure juridique, et non en vertu d'un jugement individuel. Le terme est surtout connu par la création de très nombreux camps par le régime nazi. Si les conditions de détention dans les camps de concentration nazis menaient de fait à des niveaux de morbidité et de mortalité extrêmement élevés, il faut les distinguer des camps d'extermination.
2
+
3
+ L'expression « camp de concentration » fut créée à la fin du XIXe siècle. La première utilisation de ce terme se fit à propos de la Seconde Guerre des Boers (1899-1902), comme innovation britannique. Il était inspiré du terme espagnol « reconcentración », utilisé par les Espagnols pendant la Guerre d'indépendance cubaine (1895-1898).
4
+
5
+ L'histoire d'un camp de concentration, bien qu'il soit admis par le droit de la guerre pour l'internement des civils ennemis, est difficile à justifier en ce sens qu'alors, l'internement constitue une mesure collective et non individuelle, qui ne sanctionne pas des actes individuels, mais une situation indépendante de la volonté de la personne internée.
6
+
7
+ De tels camps sont utilisés en tant que mesure conservatoire militaire : si des ressortissants du pays B vivent dans le pays A lors de la déclaration de guerre entre A et B, le pays A peut considérer que les ressortissants de B sur son territoire sont des ressortissants d'un pays ennemi, qu'il importe d'interner, pour éviter qu'ils rejoignent l'armée adverse ou se lancent dans des opérations d'espionnage. Ainsi, certains responsables des camps d'internement parleront de simples prisons élargies pour recevoir un plus grand nombre d'internés prisonniers, ou même — dans certains pays et hors temps de guerre — de « structures éducatives ».
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9
+ La première apparition de la dénomination « camp de concentration » est due aux Britanniques en Afrique du Sud durant leur Seconde Guerre des Boers (Transvaal, 1899-1902) ; sur ordre du général Frederick Roberts puis de Lord Kitchener, les Britanniques y enfermaient les femmes, les vieillards et les enfants des Boers, ainsi que des membres de tribus indigènes.
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+
11
+ L'idée elle-même avait été appliquée un peu plus tôt par les Espagnols à Cuba[1], pendant la guerre d'indépendance. Le général Valerià Weyler i Nicolau a l'idée en 1897 de « concentrer » les populations civiles dans des places contrôlées par l'armée pour enlever tout soutien à la rébellion, près de 300 000 personnes sont ainsi déplacées dans ces camps. Les civils sont invités à rentrer dans ces camps, avec leur bétail, sous le délai de huit jours[2]. Passé ce délai, ceux qui se trouvent à l'extérieur sont considérés comme rebelles et donc tués. Le sénateur américain Redfield Proctor se rend sur place et visite ces camps ; il en rend compte au Sénat américain le 17 mars 1898 :
12
+
13
+ « Une fois déportés, hommes, femmes, enfants et animaux domestiques sont placés sous garde armée à l'intérieur de tranchées fortifiées. [...] Concentration et désolation[3] [...] »
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15
+ Le terme, « re-concentration » (« reconcentración », en espagnol), et son principe est repris par les Anglais pour lutter contre les Boers.
16
+
17
+ Il y a eu également les camps de concentration construits par le général Lothar von Trotha dès 1904, comme le camp de concentration de Shark Island en Namibie pour éliminer le peuple Herero opposé à la colonisation entreprise par le gouverneur Heinrich Göring et aux armées du chancelier Von Bülow. Le désastre humanitaire fut effrayant : plus de 70 000 Hereros morts avant ou dans les camps de concentration (pour cause de malnutrition, mauvais traitements, exécutions sommaires des malades ainsi que des plus faibles). Il ne faut pas oublier les expériences anthropologiques, scientifiques et médicales transformant les prisonniers hereros en cobayes humains.
18
+
19
+ D'une manière générale, tous les pays liés à la Première Guerre mondiale ont ouvert des camps pour regrouper les civils des nations ennemies : camps pour Allemands en Australie, pour Belges en Afrique allemande, pour Autrichiens en Russie, etc.[4]. Au Royaume-Uni, 32 000 étrangers ou espions supposés ou Irlandais après 1916, ont été enfermés dans des camps comme le champ de course de Newbury, puis dans une prison de l'île de Man qui n'était pas prévue pour des civils. Des tailleurs juifs de Londres, issus de Galicie (donc de l'Autriche-Hongrie) sont aussi internés dans des camps[5].
20
+
21
+ La France a utilisé des camps de concentration durant la Première Guerre mondiale, dont celui de Pontmain, pour y enfermer les ressortissants allemands, austro-hongrois et ottomans présents sur son territoire à l'ouverture des hostilités. De nombreuses îles françaises de la Manche, de l'Atlantique et de la Méditerranée ont été utilisées pour implanter de tels camps. Le narrateur du Temps retrouvé de Marcel Proust, mentionne l'existence en France de camps de concentration[6] lors de la Première Guerre mondiale, où furent internés les civils allemands présents sur le sol français lors de la déclaration de guerre.
22
+
23
+ Des camps de concentration ont été créés pendant la colonisation italienne de la Libye pour permettre le contrôle des populations libyennes et dans le but de priver la rébellion dirigé par Omar Al Mokhtar de tout soutien[7].
24
+
25
+ En France, le décret-loi du 12 novembre 1938 du gouvernement Daladier prévoit l’internement des « indésirables étrangers », élargi par la loi du 18 novembre 1939 qui permet l’internement « de tout individu, Français ou étranger, considéré comme dangereux pour la défense nationale ou la sécurité publique ». Dès 1939, les camps d'internement français furent utilisés mais moins dans un but de défense nationale que de rassemblement des quelque 450 000 réfugiés espagnols (réfugiés républicains fuyant l'avancée du camp franquiste) arrivés en France en moins d'un mois, soit le premier plus grand déplacement de population du XXe siècle. Ces camps étaient situés à Vernet, Gurs[8], Rivesaltes, Argelès-sur-Mer et Agde[9],[10],[11]. Si au départ les autorités françaises furent dépassées par la gestion du nombre de réfugiés amenant une situation sanitaire déplorable au sein de ces camps[12], très rapidement des mesures furent prises afin d'améliorer les conditions de vie des réfugiés et ainsi faire chuter la propagation de maladies, notamment la dysenterie.
26
+
27
+ L'utilisation du terme « camp de concentration » dans ce cadre est discutée : pas de travail forcé, pas de dépersonnalisation[13], libre déplacement à l'extérieur de ces camps (d'ailleurs très peu étaient fermés). Pour certains historiens[14], ajouter le qualificatif de concentration à ces camps est un non-sens historique. Le terme « camp d'internement » est souvent préféré mais la terminologie a varié au cours de l'histoire concentrationnaire puis au cours des recherches sur cette histoire. Selon Geneviève Dreyfus-Armand, spécialiste de l'exil républicain espagnol : « Le terme camp de concentration peut choquer ; il est couramment utilisé dans les documents administratifs de l’époque, et le ministre de l’Intérieur, Albert Sarraut, l’emploie dans un sens « lénifiant » lors de sa conférence de presse au début de février 1939 : "Le camp d’Argelès-sur-Mer ne sera pas un lieu pénitentiaire, mais un camp de concentration. Ce n’est pas la même chose" ».
28
+
29
+ Lors des débuts de la Seconde Guerre mondiale, de nouveau, le procédé a été employé en France pour interner les ressortissants des pays ennemis, mais dans ce cas la police française n'a pas fait de différence entre les Allemands et Autrichiens réfugiés en France et les partisans d'Hitler dont certains avaient organisé en France, dès le temps de paix, une « cinquième colonne »[15]. À partir de 1939, des mesures découlant de l'état de guerre imposent également des restrictions pour les gens du voyage.
30
+
31
+ Les Britanniques aussi ont organisé des camps de concentration de civils de l'Axe. C'est ainsi que des civils allemands et britanniques suspects du sexe masculin résidant aux Indes se sont retrouvés en 1940, internés au camp de Deraa Doun, sur les contreforts de l'Himalaya.
32
+
33
+ Des camps de concentration ont été ouverts aux États-Unis, notamment ceux destinés à l'Internement des Japonais-américains, à la suite de l'attaque de Pearl Harbor[16],[17],[18]. Des années plus tard, le souvenir de ces rafles de civils japonais et Nippo-Américains a refait surface dans l'opinion publique américaine[17]. Le gouvernement des États-Unis présenta des excuses à ce sujet en 1988[18].
34
+
35
+ D'autres camps de concentration ont été instaurés ailleurs, entre 1940 et 1945, comme ceux du Canada destinés aux Nippo-Canadiens[19] et, entre autres, aux ressortissants d'origine italienne et allemande.
36
+
37
+ Des camps de concentration ont été constitués par le régime de Vichy en zone non occupée et en Afrique du Nord entre 1941 et 1944 pour interner des Juifs (principalement étrangers), des résistants, des engagés allemands de la Légion étrangère, des Roms (par exemple : le camp de concentration de Montreuil-Bellay) et des antifascistes d'Europe centrale qui avaient trouvé refuge en France[20]. Certains camps furent utilisés ensuite à la libération (comme le camp de Mulsanne).
38
+
39
+ Il faut signaler ici le cas du camp de concentration de Jasenovac, un camp de l'État indépendant de Croatie d'Ante Pavelić. Dans ce camp dirigé par des Oustachis, furent tués de 45 000 à 80 000 Serbes, Croates, Juifs, Tziganes et opposants.
40
+
41
+ Certains camps de concentration nazis ont été « réutilisés » après la libération comme le camp de Zgoda en Pologne. En France, des camps du régime de Vichy ont également servi comme camps de prisonniers de guerre à la libération[21].
42
+
43
+ Des camps de regroupement ont été créés pendant la guerre d'Algérie pour permettre le contrôle des populations algériennes[22],[23].
44
+
45
+ Par contre, les camps de regroupement de harkis après les accords d'Évian ne sont pas des camps de concentration : ils n'en avaient pas le caractère (les harkis, loin d'être des ennemis de la France, l'avaient au contraire servie, ils étaient de plein droit citoyens français, et ces camps ne comportaient ni régime carcéral, ni brimades), mais constituaient tout de même des camps de regroupement de la population. Leur durée d'existence, supérieure à dix ans, est allée bien au-delà de celle des simples camps de réfugiés, car les autorités françaises n'ont pratiquement rien fait pour assurer leur intégration.
46
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+ Dans les années 1960 à Cuba, le gouvernement castriste crée les Unités militaires d'aide à la production destinées selon Pierre Rigoulot « aux homosexuels, aux asociaux et aux autres parasites ». Martha Frayde évoque en ces termes ces unités militaires : le régime « avait construit dans l’île des camps de travail qui se trouvaient être, en fait, de véritables camps de concentration[N 1], où l’on entassait des jeunes, accusés de délits divers, qui servaient en fait de main d’œuvre gratuite dans les nombreux chantiers ouverts par le gouvernement »[24]. L'usage de l'expression « camps de concentration » pour désigner ces camps est toutefois contesté par Mariela Castro, puisque les « détenus » étaient rémunérés et n'y restaient que pour la durée de leur service militaire[25],[26]. Fidel Castro indique en 2010 « Après mon arrivée au pouvoir, les représentants des minorités sexuelles étaient persécutés… C’étaient des moments de grande injustice… de grande injustice ! »[27],[pertinence contestée].
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+ Durant la guerre en ex-Yougoslavie, le régime de Slobodan Milosevic a mis en place une trentaine de camps de concentration dans lesquels furent internés 93 000 civils musulmans, catholiques et opposants politiques. Le plus connu est le camp de concentration d'Omarska où 5 000 personnes périrent sur les 13 000 détenus du camp selon une enquête du Congrès américain[28][source insuffisante].
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+ En Corée du Sud, les sans-abris font entre 1975 et 1990 l'objet d'arrestations systématiques par les services de police pour être expédiés dans des camps. Des centaines de détenus y mourront en conséquence de la brutalité des traitements[29].
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+ À partir de 1933[30], le Troisième Reich met en place des camps de concentration (Konzentrationslager ou KZ) dans des buts punitifs et discriminatoires : pour éloigner les opposants au régime et enfermer, maltraiter diverses catégories de rejetés par la société allemande : les juifs, les communistes, les criminels, les Témoins de Jéhovah, alors appelés Bibleforscher, les homosexuels, les asociaux, etc.
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+ Après l'attaque allemande contre l'URSS, en 1941, les Allemands transforment certains de ces camps de concentration en camps d'extermination (Auschwitz) et construisent des camps uniquement affectés à la Shoah (Treblinka, Sobibor…) : ces camps sont mis en place pour y exterminer immédiatement ou par épuisement au travail et par mauvais traitement, les Juifs et les Tziganes.
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+ Les objectifs des camps de concentration mis en place par le régime de l'Allemagne nazie sont notamment :
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+ Les personnes incarcérées dans de tels camps le sont souvent pour des motifs politiques, religieux, raciaux, d'une façon générale en raison d'une discrimination ou d'un soupçon à leur encontre.
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+ Les déportés internés y sont séparés de leurs proches, gardés dans des conditions très précaires et difficiles, souffrant de malnutrition aigüe, forcés à travailler et maltraités par les gardiens. La mortalité est variable selon le statut des camps : extrêmement élevée dans les camps d'extermination, sensiblement moindre dans les camps de travail.
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+ Contrairement aux camps de concentration, les bagnes faisaient partie du système judiciaire ordinaire de la France et les katorgas de celui de la Russie impériale, mais en partagent les autres mêmes caractéristiques :
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+ Les bagnes furent installés dans les ports comme Toulon, après la suppression de la peine des galères, puis dans des territoires comme la Guyane et la Nouvelle-Calédonie.
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+ Les katorgas furent installés en Sibérie et dans les zones peu peuplées de l'Extrême-Orient russe donnant à ces contrées une réputation de punition.
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+ Après la révolution soviétique les camps de travail du Goulag de Sibérie ou du Grand Nord, peuvent être comparés à des camps de concentration puisque fonctionnant en dehors d'un système judiciaire régulier et réunissant un grand nombre de détenus dans des conditions très dures[32].
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+ Dans la littérature, Alexandre Soljenitsyne cite dans son essai d'investigation L'archipel du goulag : [...] le 5 septembre 1918, une dizaine de jours après ce télégramme, fut publié le Décret du SNK sur la Terreur rouge, signé Pétrovski, Kourski et Bontch-Brouïévitch. Outre les instructions concernant les exécutions massives par fusillade, il y était notamment prescrit de « protéger la république des Soviets contre ses ennemis de classe en isolant ces derniers dans des camps de concentration »[32].
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+ La relégation a été créée par la loi du 27 mai 1885 et a fonctionné en Guyane jusqu'en 1939, puis l'île de Ré a pris la relève. Elle était automatique pour les multirécidivistes jusqu’à la loi du 3 juillet 1954, mais a subsisté — comme facultative — jusqu'en 1970, où elle a été remplacée par la tutelle pénale jusqu'en 1981. C'est cette relégation qui a inspiré la chanson de Léo Ferré et Pierre Seghers, Merde à Vauban.
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+ En décembre 2003, l'Assemblée nationale cubaine a également qualifié publiquement la base militaire américaine de Guantánamo comme étant un camp de concentration[33].
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+ Selon certains témoignages de prisonniers politiques nord-coréens passés en Corée du Sud, il existerait plusieurs camps de concentration, appelés kwanliso, en Corée du Nord, comme ceux de Yodok, Kaechon et Haengyong où plus de 200 000 personnes se trouveraient. D'après ces mêmes sources, des humains y seraient l'objet d'expériences médicales[34].
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+ Avant 2011, la Libye interne les réfugiés et les migrants vers l'Europe, dans des camps qui, selon Amnesty International[réf. souhaitée], ont tout du camp de concentration. L'Union européenne est alors accusée d'externaliser la gestion des flux migratoires en ayant encouragé le régime de Khadafi à créer de tels camps[35].
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