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+ William Bradley Pitt, dit Brad Pitt (prononcé en français [bʁad pit][1] ; en anglais [bɹæd pɪt][2]), est un acteur et producteur de cinéma américain, né le 18 décembre 1963 à Shawnee (Oklahoma).
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+ Repéré dans une publicité pour Levi's, Brad Pitt sort de l'anonymat grâce à un petit rôle dans le film Thelma et Louise de Ridley Scott. En très peu de temps, il devient une véritable star et sa collaboration avec le réalisateur David Fincher donne naissance aux films culte Seven, Fight Club et L'Étrange Histoire de Benjamin Button. Il tourne dans de nombreux autres succès comme Entretien avec un vampire de Neil Jordan, Ocean's Eleven et ses suites de Steven Soderbergh, Troie de Wolfgang Petersen et Inglourious Basterds de Quentin Tarantino. Au cours de sa carrière, il reçoit six nominations aux Oscars et cinq nominations aux Golden Globes, dont un remporté pour L'Armée des douze singes de Terry Gilliam en 1996.
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+ Sex-symbol des années 1990, Brad Pitt est le premier acteur élu deux fois « Homme le plus sexy du monde » par le magazine People en 1995 et en 2000. Avec sa femme Angelina Jolie (rencontrée sur le tournage de Mr et Mrs Smith et qui a demandé le divorce en septembre 2016), il est le père de 6 enfants. Leur couple est très médiatisé dans les années 2000, y compris dans leurs actions humanitaires (à l'occasion notamment du tsunami de 2004 et de l'ouragan Katrina).
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+ À partir de 2002, il s'investit dans la production via sa société Plan B Entertainment avec des films (dans lesquels il joue) tels que Les Infiltrés de Martin Scorsese et Twelve Years a Slave de Steve McQueen, qui sont chacun récompensés par l'Oscar du meilleur film en 2007 et 2014, The Tree of Life de Terrence Malick, qui reçoit la Palme d'or au Festival de Cannes en 2011, ou des succès publics comme World War Z, réalisé par Marc Forster. Il collabore avec des cinéastes de renom comme, entre autres, David Fincher, Quentin Tarantino, Steven Soderbergh, Terrence Malick, Ridley Scott, Tony Scott, Joel et Ethan Coen, Robert Redford, Guy Ritchie, Jean-Jacques Annaud, Alan J. Pakula, Neil Jordan, Terry Gilliam, Alejandro González Iñárritu, Andrew Dominik, Steve McQueen ou, plus récemment, Robert Zemeckis et James Gray. Il remporte son premier Oscar individuel en 2020, celui de meilleur acteur dans un second rôle pour le film Once Upon a Time... in Hollywood de Quentin Tarantino.
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+ Brad Pitt est né le 18 décembre 1963 à Shawnee, dans l'Oklahoma. Son père, William Alvin Pitt, est dirigeant d'une entreprise de transport et sa mère, Jane, est conseillère d'éducation dans un lycée[3]. Selon lui, il compte des ancêtres allemands, amérindiens (cherokee), britanniques (anglais, écossais et gallois) et irlandais[4]. Avec son frère Doug (né en 1966) et sa sœur Julie (née en 1969), il grandit à Springfield dans l'État du Missouri où il est enfant de chœur dans une église baptiste[5]. Il fait ses études à la Kickapoo High School de Springfield, où il fait partie de plusieurs équipes sportives, participe au club d'éloquence et se produit dans des spectacles musicaux, un premier pas vers la profession de comédien, une carrière à laquelle il ne se destine pourtant pas[6].
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+ Après ses études secondaires, il entreprend des études d'architecture et de design qu'il abandonne avant la fin pour poursuivre des études de journalisme et publicité à l'Université du Missouri à Columbia[6]. Il les abandonne également avant d'obtenir son diplôme de fin d'études car il s'est découvert une passion pour le cinéma et une vocation d'acteur lors de représentations universitaires[5]. Avec 300 dollars en poche, il part à Los Angeles pour commencer une carrière d'acteur, sur les conseils d'un de ses amis d'enfance, Jay Morin. Ses débuts sont difficiles et il doit faire de multiples petits boulots pour survivre[5]. Il est contraint de travailler comme déménageur, chauffeur livreur, serveur déguisé en poulet pour une chaîne de restaurants et même chauffeur de stripteaseuses. Durant son temps libre, il suit des cours d'art dramatique dans l'atelier de Roy London et essaie de se faire remarquer dans la profession en enchaînant les auditions[6],[7].
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+ En 1987, Brad Pitt parvient à obtenir des petits rôles dans Sens unique avec Kevin Costner et dans Neige sur Beverly Hills avec Robert Downey Jr., adapté du roman Moins que zéro de Bret Easton Ellis. La même année, il arrive à décrocher un rôle récurrent dans la célèbre série télévisée Dallas. Il apparaît dans quatre épisodes de cette série[8], ce qui lui ouvre un peu plus les portes de la télévision. Il a notamment l'occasion de donner la réplique à Johnny Depp dans un épisode de 21 Jump Street. En 1988, il interprète son premier vrai rôle au cinéma dans The Dark Side of the Sun, tourné en Yougoslavie, mais la guerre civile fait fuir toute l'équipe de tournage qui perd la plupart des images tournées. Celles-ci ne seront retrouvées qu'en 1996[6]. En 1989, il tient l'un des rôles principaux du film d'horreur Cutting Class[9]. On le retrouve en 1990 aux côtés de Juliette Lewis dans le téléfilm Trop jeune pour mourir, dans lequel il interprète un drogué qui contraint sa petite amie à se prostituer. L'année suivante, il joue un étudiant champion du 800 m dans Rebelles (Across the Tracks) avec Rick Schroder dans le rôle de son jeune frère. Mais c'est une publicité sulfureuse pour les jeans Levi's qui lui permet de se faire remarquer dans le milieu du show-bizz[10].
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+ En 1991, son apparition en auto-stoppeur sexy dans Thelma et Louise de Ridley Scott, lui permet enfin de sortir de l'anonymat et d'attirer l'attention du public. Sa scène d'amour avec Geena Davis le propulse parmi les nouveaux sex-symbol du cinéma américain[11]. Les réalisateurs commencent à s'intéresser à lui et on le retrouve la même année en rocker obsédé dans Johnny Suede. En 1992, Robert Redford (qu'on a souvent considéré comme son père spirituel en raison de sa ressemblance) lui offre un rôle plus important dans Et au milieu coule une rivière, qui lance définitivement sa carrière[12]. Brad Pitt affirme plus tard s'être senti sous pression pendant le tournage de ce film, trouvant étrange que son interprétation lui ait permis de se révéler car il estime que c'est l'une de ses « plus faibles »[13]. En 1993, il décide de prendre des risques et se transforme en tueur en série dans Kalifornia de Dominic Sena, aux côtés de Juliette Lewis et David Duchovny. Il continue à déformer son image de jeune premier dans True Romance de Tony Scott, dans lequel il joue un junkie au style grunge[14], aux côtés de Christian Slater et Patricia Arquette. Le film est un échec commercial mais deviendra un film culte.
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+ En 1994, Brad Pitt incarne Louis de Pointe du Lac, un aristocrate de Louisiane transformé en vampire par Lestat (interprété par Tom Cruise), dans Entretien avec un vampire de Neil Jordan. Cette adaptation d'un roman d'Anne Rice est le premier grand succès commercial dans lequel il tient le premier rôle[15] et lui vaut sa première récompense, un MTV Movie Award pour le meilleur duo à l'écran. La même année, il est le fils aventurier d'Anthony Hopkins dans le drame romantique Légendes d'automne d'Edward Zwick, l'adaptation de la nouvelle de Jim Harrison. Son interprétation est bien accueillie par la critique et il reçoit sa première nomination pour le Golden Globe du meilleur acteur dans un film dramatique[16].
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+ En 1995, il se retrouve à l'affiche de deux films qui vont marquer les esprits. Dans Seven de David Fincher, il fait équipe avec Morgan Freeman pour attraper un tueur en série cruel et machiavélique. Ce thriller très sombre et non conventionnel est un énorme succès critique et commercial, et est désormais reconnu comme l'un des meilleurs films des années 1990. L'acteur est autant enthousiasmé par la qualité du film que par son rôle de flic impulsif, estimant que ce personnage moins lisse que les autres lui a ouvert de nouveaux horizons[17].
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+ Dans L'Armée des douze singes de Terry Gilliam, il est un défenseur de la cause animale interné dans un asile psychiatrique avec Bruce Willis. Son interprétation lui vaut d'être récompensé par le Golden Globe du meilleur acteur dans un second rôle[16] et d'être nommé pour l'Oscar du meilleur acteur dans un second rôle[18]. Il est élu « Homme le plus sexy du monde » par le magazine People en 1995 et il le sera de nouveau en 2000[19].
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+ En 1996, Brad Pitt joue un procureur déterminé dans Sleepers de Barry Levinson, aux côtés de Robert De Niro, Dustin Hoffman, Kevin Bacon et Jason Patric.
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+ En 1997, il interprète un terroriste de l'IRA qui affronte Harrison Ford dans Ennemis rapprochés d'Alan J. Pakula. De plus en plus sollicité aussi bien dans son pays que dans le monde entier, il incarne l'alpiniste autrichien Heinrich Harrer dans Sept ans au Tibet de Jean-Jacques Annaud. Il s'entraîne plusieurs mois pour ce rôle, pratiquant l'alpinisme en Californie et dans les Alpes. Mal vu par les autorités chinoises à cause de son supposé message pro-Tibet, le film vaut à Brad Pitt une interdiction d'entrée en Chine[20]. En 1998, l'acteur prête ses traits à la Mort dans Rencontre avec Joe Black de Martin Brest, qui lui permet de retrouver Anthony Hopkins.
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+ En 1999, il casse de nouveau son image en incarnant Tyler Durden, un dangereux vendeur de savon dans Fight Club, l'adaptation du roman de Chuck Palahniuk réalisée par son ami David Fincher. Il prépare son rôle rigoureusement en prenant des leçons de boxe, de taekwondo, de grappling[21] et de fabrication de savon[22]. Il va jusqu'à se faire enlever des petits bouts de ses dents chez un dentiste afin de coller au maximum à son personnage, qui n'a pas des dents parfaites (ces morceaux sont réimplantés après le tournage du film[23]). Son personnage de Tyler Durden figure désormais à la première place du classement des 100 meilleurs personnages de films établi en 2008 par le magazine Empire[24]. À la suite de ce film-choc qui suscite de nombreuses controverses à sa sortie[25], Brad Pitt entre dans le cercle des acteurs les mieux payés de la planète avec près de 20 millions de dollars par film[26].
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+ En 2000, Brad Pitt surprend une fois de plus en interprétant un boxeur gitan à l'accent inintelligible dans Snatch de Guy Ritchie[27].
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+ En 2001, il forme un couple en cavale avec Julia Roberts dans Le Mexicain de Gore Verbinski. La même année, l'acteur retrouve Robert Redford et Tony Scott pour Spy Game avant d'intégrer le prestigieux casting de Ocean's Eleven de Steven Soderbergh (remake du film de 1960 L'Inconnu de Las Vegas) aux côtés de George Clooney, Matt Damon, Don Cheadle, Andy García et de nouveau Julia Roberts. Ce film de gangsters à l'esprit décontracté est un très grand succès commercial et sera suivi de deux suites[15].
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+ Le 22 novembre 2001, il fait une apparition exceptionnelle dans un épisode de Friends, en jouant le rôle d'un ancien obèse qui voue une rancune tenace à Rachel Green, interprétée par Jennifer Aniston, qui est alors son épouse[28].
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+ En 2002, Brad Pitt et Matt Damon acceptent de se glisser le temps d'un caméo dans la peau de deux candidats d'un jeu télévisé dans la première réalisation de leur ami George Clooney, Confessions d'un homme dangereux. Il s'essaie ensuite au film d'animation en prêtant sa voix à Sinbad dans Sinbad : La Légende des sept mers.
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+ En 2004, il tourne dans deux des plus grands succès au box-office de l'année en incarnant le célèbre guerrier Achille dans le péplum Troie de Wolfgang Petersen, et en reprenant le rôle de Rusty Ryan dans Ocean's Twelve[15]. Il s'entraîne intensivement à l'épée et physiquement pendant six mois pour son rôle dans Troie[29]. De façon ironique, il se blesse au tendon d'Achille durant le tournage[30]. Troie est également le premier film produit par Plan B Entertainment, la société de production que Brad Pitt a fondée avec Jennifer Aniston et Brad Grey[31]. Ce rôle, qu'il accepte en contrepartie du refus de jouer dans un autre film du studio Warner Bros., est une mauvaise expérience pour lui ; évoquant « un tournant décisif dans [sa] carrière », il indique avoir « pris la décision de [s]’investir uniquement dans des œuvres de qualité, faute d’un meilleur terme »[32].
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+ En 2005, Brad Pitt est à l'affiche de Mr et Mrs. Smith de Doug Liman avec Angelina Jolie, dans lequel ils jouent un couple marié qui s'aperçoivent mutuellement que leur conjoint exerce la profession de tueur à gages. L'acteur et l'actrice tombent amoureux lors du tournage, alors que Brad Pitt est encore marié à Jennifer Aniston[33]. Le film est une nouvelle fois l'un des plus grands succès au box-office de l'année[15] et l'acteur enchaîne avec une publicité pour Heineken diffusée durant le Super Bowl, pour laquelle il empoche la somme de 4 500 000 $.
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+ Il joue ensuite le mari de Cate Blanchett dans Babel de Alejandro González Iñárritu. Ce film international est très bien accueilli par la critique et Brad Pitt reçoit une nouvelle nomination pour le Golden Globe du meilleur acteur dans un second rôle[16]. Il affirme qu'avoir accepté ce rôle est « l'une des meilleures décisions » de sa carrière[34]. En 2007, il reprend pour la troisième fois son rôle de Rusty Ryan dans Ocean's Thirteen, qui connaît un succès commercial comme ses deux précédents volets[15].
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+ Il incarne ensuite le célèbre hors-la-loi Jesse James dans L'Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford d'Andrew Dominik. Ce western dramatique est un échec commercial mais sa performance lui vaut de remporter la Coupe Volpi pour la meilleure interprétation masculine lors de la 64e Mostra de Venise[35].
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+ Il tourne ensuite sous la direction des frères Coen et retrouve par la même occasion George Clooney avec Burn After Reading, dans lequel il tient le rôle d'un simple d'esprit.
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+ Il commence l'année 2009 par une troisième collaboration avec son réalisateur « fétiche » David Fincher dans le film fantastique L'Étrange Histoire de Benjamin Button, l'histoire d'un homme qui naquit à l'âge de 80 ans et vécut sa vie à l'envers, sans pouvoir arrêter le cours du temps. Ce film à la fois étrange et émouvant lui permet d'être nommé pour la première fois à l'Oscar du meilleur acteur[18] et pour la deuxième fois au Golden Globe du meilleur acteur dans un film dramatique[16].
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+ Il enchaîne la même année avec Inglourious Basterds de Quentin Tarantino, où il interprète un lieutenant américain scalpant les nazis à la tête de son commando. En 2007 et 2009, il figure sur la liste de Time Magazine des 100 personnalités les plus influentes dans le monde[36],[37].
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+ En 2010, Brad Pitt prête sa voix au personnage de Metroman dans le film d'animation Megamind. L'année suivante, il partage la vedette avec Sean Penn dans The Tree of Life de Terrence Malick, récompensé par la Palme d'or au Festival de Cannes 2011. Il incarne ensuite Billy Beane, l'entraîneur de l'équipe de baseball des Oakland Athletics dans Le Stratège. Ce biopic lui permet d'être une nouvelle fois nommé à l'Oscar du meilleur acteur[18] et au Golden Globe du meilleur acteur dans un film dramatique[16].
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+ En 2012, Brad Pitt tient le rôle d'un tueur froid et cynique dans Cogan : La Mort en douce d'Andrew Dominik. Comme Jesse James du même réalisateur, c'est un échec commercial mais les critiques sont positives.
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+ En 2013, il revient à une production ouvertement commerciale en tenant le rôle principal du film d'horreur post-apocalyptique World War Z, libre adaptation d'un roman de Max Brooks. Malgré un tournage chaotique, ce blockbuster devient le plus grand succès au box-office de sa carrière[15].
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+ Il joue ensuite un petit rôle dans Twelve Years a Slave, qu'il produit, aux côtés de Michael Fassbender et retrouve ce dernier aux côtés de Cameron Diaz, Javier Bardem et Penélope Cruz dans Cartel de Ridley Scott. Il est ensuite à l'affiche du film de guerre Fury (2014) de David Ayer.
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+ En 2015, il est à l'affiche de Vue sur mer, drame sentimental écrit et réalisé par Angelina Jolie, et de The Big Short, premier drame du réalisateur de comédies Adam McKay. Durant cette même année, il donne le départ des 24 Heures du Mans.
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+ En 2016, il est en tête d'affiche d'Alliés de Robert Zemeckis, aux côtés de Marion Cotillard.
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+ En 2019, Brad Pitt est en tête d'affiche de deux grand films attendus : Once Upon A Time In Hollywood de Quentin Tarantino avec Leonardo Di Caprio, et Ad Astra de James Gray.
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+ Le 9 février 2020, il obtient son premier Oscar en tant qu'acteur avec celui du Meilleur Acteur dans un Second Rôle pour son interprétation de Cliff Booth dans Once Upon a Time… in Hollywood.
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+ Brad Pitt est végétarien et démocrate. Il a ainsi soutenu John Kerry lors de l'élection présidentielle de 2004[38]. Il est aussi un défenseur du droit au mariage homosexuel[39]. En 2008, il a fait campagne contre la Proposition 8, visant à interdire le mariage homosexuel en Californie[40]. Il se déclare agnostique à 80 % et athée à 20 %, mais annonce qu'il respecte toute croyance religieuse, tant que c'est fait de façon pacifique[41]. Progressiste reconnu, il est en revanche favorable au port d'arme à feu, estimant que c'est un droit qui fait partie intégrante de la culture américaine[42]. Il a avoué être un grand fan de l'émission Jackass diffusée sur MTV, et a tenu à faire une apparition dans un épisode simulant son enlèvement[43].
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+ Brad Pitt est très engagé depuis les années 2000 dans diverses causes humanitaires. Il soutient l'organisation ONE, qui lutte contre l'extrême pauvreté et l'épidémie de SIDA[44]. En 2005, il se rend au Pakistan avec Angelina Jolie après le séisme de 2005 au Cachemire[45]. En 2006, il crée la Make It Right Foundation, qui se consacre à rebâtir des logements à La Nouvelle-Orléans après le passage de l'ouragan Katrina[46]. Il a également créé avec Angelina Jolie une fondation, la Jolie-Pitt Foundation, destinée à aider les associations humanitaires à travers le monde, faisant notamment don d'un million de dollars à Médecins sans frontières[47]. En 2007, Jolie et lui font don d'un million de dollars à trois associations humanitaires œuvrant dans la région du Darfour[48]. Avec ses amis George Clooney et Matt Damon, il fait partie des fondateurs de l'organisation Not On Our Watch, dédiée à attirer l'attention médiatique afin de prévenir des génocides tel que celui du Darfour[49]. En 2010, la Jolie-Pitt Foundation fait à nouveau un don d'un million de dollars à Médecins Sans Frontières afin d'aider à apporter des soins d'urgence aux victimes du séisme de 2010 en Haïti[50].
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+ Il est aussi très ami avec Edward Norton, rencontré sur le tournage de Fight Club.
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+ À la fin des années 1980 et au début des années 1990, Brad Pitt a des relations avec Robin Givens[51], puis avec Juliette Lewis, de dix ans sa cadette[12]. Il entretient une relation avec Gwyneth Paltrow jusqu'en 1997[51].
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+ Il rencontre Jennifer Aniston en 1998 et se marie avec elle le 29 juillet 2000[12]. Le couple annonce sa séparation en janvier 2005[52] et le divorce est officiellement prononcé le 2 octobre 2005[53].
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+ Entre-temps, il rencontre Angelina Jolie sur le tournage de Mr. et Mrs. Smith (Mr. & Mrs. Smith). Une longue polémique décrit Angelina comme la briseuse du couple Aniston/Pitt, même si celle-ci déclare n'avoir eu cette relation qu'une fois le tournage terminé. Les deux stars le confirment après l'annonce officielle du divorce[33]. Ils ont vécu ensemble durant plusieurs années et ont eu un enfant, Shiloh Nouvel, en 2006, qui semblerait être transgenre[54] et pour qui un traitement hormonal aurait été envisagé à ses 11 ans[55]. Angelina Jolie a accouché à Nice le 12 juillet 2008 à 20h, de faux jumeaux : une fille et un garçon, Vivienne Marcheline et Knox Léon[56].
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+ Angelina Jolie demande le divorce, le 15 septembre 2016, après douze ans de vie commune et deux ans de mariage. Elle souhaite obtenir la garde exclusive de ses six enfants[57].
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+ La famille Pitt-Jolie s'est installée en mai 2008 dans le département du Var en France, au château de Miraval dans la commune de Correns, qui appartient à un Américain qui leur signe alors un bail de location pour une durée de trois ans. Mais le bail est rompu le 24 septembre 2008, lorsque les « Brangelina » (surnom du couple Pitt-Jolie) quittent Miraval pour un palais des environs de Berlin, pour les besoins du tournage du film avec Brad Pitt, Inglourious Basterds. Depuis 2009, le couple s'est porté acquéreur de l'ensemble du domaine du château de Miraval, avec l'intention d'exploiter ce domaine viticole et de rénover la bâtisse classée. Cette autorisation est obtenue en 2010 d’après la presse locale. La même année, l'acteur, afin de recueillir des fonds pour la reconstruction en Louisiane, a vendu aux enchères une barrique de 200 litres du vin de château Miraval pour la somme de 10 000 $ au bénéfice de son association Make It Right.
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+ En 2010, le couple achète la villa Costanza près du lac de Garde et de Vérone en Italie pour y passer la période estivale[58], mais vit principalement en France, à Correns dans le Var[59]. Aux États-Unis, ils détiennent des propriétés à Los Angeles, à Malibu, à Goleta (Californie) et à La Nouvelle-Orléans[60]. Le couple posséderait également une petite île artificielle à Dubaï, aux Émirats arabes unis[61]. Le nombre important de ces propriétés s'explique par le fait que Brad Pitt détient une très grande fortune estimée à 170 000 000 $, provenant essentiellement de ses contrats pour des films, des séries télévisées et des publicités[26]. En plus de ses activités dans le secteur du divertissement, l'acteur s'est également associé avec le créateur Pollaro pour lancer sa propre collection de meubles[62].
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+ Brad Pitt et Angelina Jolie ont six enfants :
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+ Brad Pitt et Angelina Jolie se sont mariés au château de Miraval, leur propriété varoise, en France, durant une cérémonie privée[63]. Leur séparation est relatée par les médias le 20 septembre 2016, Angelina Jolie aurait demandé le divorce[64].
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+ Début 2020, Brad Pitt et Angelina Jolie annoncent par l'intermédiaire de leur associé Marc Perrin qu'ils se mettront prochainement à produire du champagne rosé en partenariat avec la Maison de champagne Pierre Péters[65].
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+ Dans un article pour Esquire publié le 20 mai 2013, Brad Pitt dit être atteint de prosopagnosie[66]. Cette pathologie empêche la personne atteinte de reconnaitre les visages qu'il voit même si ceux-ci sont familiers, cela lui aura d'ailleurs tenu la réputation d'être hautain et prétentieux dans le milieu du cinéma.
96
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97
+ Cette liste reprend les plus grands succès commerciaux de Brad Pitt, c'est-à-dire uniquement les films ayant dépassé les 100 000 000 $ au box-office mondial. Au total, l'acteur a rapporté 6 288 000 000 $ aux studios pour lesquels il a tourné[67].
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+ Cette section récapitule les principales récompenses et nominations obtenues par Brad Pitt (source IMDb)[68].
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+ Pour les versions françaises, Jean-Pierre Michaël est la voix de Brad Pitt depuis Ennemis rapprochés en 1997[70],[71]. Le comédien le double notamment pour Sept ans au Tibet, Rencontre avec Joe Black, la trilogie Ocean's, Troie et Inglourious Basterds[70]. Bernard Gabay l'a également doublé pour les films Et au milieu coule une rivière et Seven[71]. William Coryn est sa voix dans Entretien avec un vampire[70], Bernard Perpète dans Légendes d'automne[71] et Éric Herson-Macarel dans Fight Club[71].
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+ Au Québec, Alain Zouvi est la voix française régulière de l'acteur[72], qu'il double notamment dans 12 singes, Sept ans au Tibet, Sept, la trilogie des Danny Ocean, Fight Club et Troie. Daniel Picard est sa voix dans Entretien avec un vampire et dans Légendes d'automne[72].
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+ Johannes Brahms, né le 7 mai 1833 à Hambourg[A 1] et mort le 3 avril 1897 à Vienne, est un compositeur, pianiste et chef d'orchestre allemand. Johannes Brahms est l'un des plus importants musiciens de la période romantique. Beaucoup le considéraient comme le « successeur » de Ludwig van Beethoven : sa première symphonie a été décrite par Hans Guido von Bülow comme étant « la dixième symphonie de Beethoven »[1].
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+ Brahms a fait la plus grande partie de sa carrière à Vienne, où il était l'une des figures importantes sur la scène musicale. Il a composé pour piano, musique de chambre, orchestre symphonique, voix et chœurs. À la différence d'autres grands compositeurs de musique classique, Johannes Brahms n'a jamais composé d'opéra. Étant également un pianiste virtuose, il a donné la première représentation de beaucoup de ses compositions ; il a aussi travaillé avec les musiciens célèbres de son époque, dont la pianiste et compositrice Clara Schumann et le violoniste Joseph Joachim. Brahms était un perfectionniste intransigeant, qui a détruit beaucoup de ses travaux[2] et laissé quelques-uns non publiés.
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+ Brahms était à la fois un traditionaliste et un novateur. Sa musique utilise largement les structures et techniques de composition des maîtres baroques et classiques. Il était un maître du contrepoint, une méthode de composition rigoureuse pour laquelle Bach est célèbre, ainsi que du développement thématique, un procédé de composition introduit par Haydn, Mozart et Beethoven. Alors que beaucoup de ses contemporains ont critiqué sa musique, qu'ils ont trouvée trop académique, ses œuvres ont été admirées, par la suite, par des personnalités aussi diverses que le progressiste Arnold Schoenberg[3] et le conservateur Edward Elgar[4].
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+ Johannes Brahms est le descendant d’une famille très ramifiée en Basse-Saxe, dans le Nord de l’Allemagne[C 1]. Son père, Johann Jakob Brahms, est artisan de profession et utilise la musique comme gagne-pain. Il joue du cor d'harmonie et plus tard, de la contrebasse[A 1]. Il se produit dans des petits ensembles à Hambourg. La naissance de Johannes aurait notamment retardé une représentation de l'orchestre du théâtre de Hambourg, Johann Jakob ayant assisté à l'événement tout en ayant conservé la clef de l'armoire aux partitions dont il était dépositaire, empêchant ainsi celui-ci de jouer[5]. Il donne ses premières leçons de musique à Johannes, qui déjà tout jeune, est attiré par tous les instruments de musique. La mère de Johannes Brahms, Johanna Henrika Christiana Nissen, était issue d'une famille pauvre et de vingt ans plus âgée que son mari.
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+ Brahms suit ses premiers cours de piano dès l’âge de sept ans avec Otto Cossel, jusqu’à ses dix ans[C 2]. Ce dernier le présente à son ancien professeur, Eduard Marxsen qui le forme de 1843 à 1853, avec l’ambition d’en faire un virtuose du piano, lui enseignant aussi l’harmonie et la composition[B 1]. Il sera marqué à jamais par l’art de Jean-Sébastien Bach, de Wolfgang Amadeus Mozart et de Ludwig van Beethoven. Ses talents de pianiste lui permettent d’honorer, dès l’âge de treize ans, des engagements dans les tavernes de Hambourg. Ses dons pour la composition sont visibles dès ses jeunes années : ses pièces pour piano Fantaisie sur une valse populaire qu’il a composées en 1849 illustrent cette virtuosité. Plus tard, Brahms confie[C 3] :
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+ « Je composais continuellement. Je composais quand j’étais tranquille, chez moi, de bonne heure le matin. Le jour, j’arrangeais des marches pour des musiques de cuivres. Le soir, je jouais du piano dans les cabarets. »
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+ En 1847, épuisé par ce travail constant pour lui et pour les autres, il est envoyé à la campagne pour s’y reposer. C’est là qu’il découvre la littérature. Toujours prêt à dépenser un sou chez le brocanteur pour acheter un livre : Sophocle, Dante, Cicéron, Le Tasse, Alexander Pope, Jean Paul, Klopstock, Lessing, Goethe, Friedrich von Schiller, Eichendorff, Adelbert von Chamisso… et également l’histoire de la belle Maguelone et du chevalier Pierre, que plus tard il mettra en musique[C 4].
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+ Le 21 septembre 1848, il donne son premier concert, qui inclut une fugue de Bach. Un deuxième concert suit le 14 avril 1849 : Brahms y joue la sonate opus 53 de Beethoven et des variations de sa composition. La critique commence à le remarquer en lui reconnaissant un talent peu ordinaire[C 5].
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+ Brahms a développé un art qui lui est propre : il a publié ses premières œuvres en utilisant souvent un pseudonyme (G. W. Marcks, Karl Würth) et en donnant un nombre plus élevé à ses numéros d’opus. Au début, il compose exclusivement des œuvres pour piano — il connaissait alors moins les possibilités et les limites de l’orchestre – et plus tard, il demandera de l’aide à des amis plus expérimentés pour composer ses premières œuvres pour orchestre. Il fait la connaissance de la pianiste Louise Japha, une élève de Robert Schumann.
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+ En 1853, Brahms a vingt ans ; il rencontre le violoniste hongrois Eduard Reményi, à qui il doit son premier contact avec la musique tzigane[C 6]. Avec lui, il effectue une tournée en Allemagne du Nord, ce qui lui permet de faire la connaissance, à Hanovre, du violoniste Joseph Joachim[A 1], âgé de vingt-deux ans, qui a déjà conquis le public berlinois avec le concerto de Beethoven. Ce dernier fait la remarque suivante sur Brahms[C 7] :
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+ « Son jeu est plein de feu, d'une énergie fatale, et d'une précision rythmique qui révèlent l'artiste. Ses compositions contiennent plus de choses intéressantes que je n'en ai jamais rencontrées dans les œuvres d'un jeune homme de son âge[6]. »
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+ Joachim conseille à Brahms de s’adresser à Franz Liszt qui, à cette époque, est chef d’orchestre à la cour de Weimar. La légende voudrait que Brahms se soit endormi pendant que Liszt exécutait sa célèbre Sonate en si mineur[B 2]. Cette anecdote est plaisante, mais émane de sources peu sûres. Elle fut consignée, trente-cinq à quarante ans plus tard, par le virtuose américain William Mason (dont l’exactitude des propos n’a jamais été la plus grande vertu). Le biographe officiel de Brahms, Max Kalbeck, tout comme son homologue français Romain Goldron réfutent cette version des faits, ainsi que la supposée brouille entre Liszt et Brahms. Ce dernier confiera même, au poète Klaus Groth, à propos de son aîné : « Nous sommes quelques-uns à savoir jouer du piano, mais nous ne possédons que quelques doigts de ses deux mains ! »
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+ Liszt promet à Brahms de le mentionner dans une lettre à l’éditeur Breitkopf & Härtel. Cependant, le jeune compositeur ne se trouve que peu d’affinités avec les théories musicales progressistes de Liszt. Il prend congé de ce dernier. Il écrit alors une lettre à Joseph Joachim, datée du 29 juin 1853, dans laquelle il lui demande de le rejoindre à Göttingen. Là-bas, le violoniste l’introduira dans son cercle d’artistes et de musiciens. Cette période heureuse et insouciante, pleine de rencontres, inspirera à Brahms son Ouverture pour une fête académique. Joachim et Liszt persuaderont Brahms de rendre visite à Robert Schumann qui est directeur de musique à Düsseldorf[A 1].
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+ Nouveaux chemins (Neue Bahnen) – sous ce titre[B 3] est paru le 25 octobre 1853 dans le journal Nouvelle Gazette musicale (Neue Zeitschrift für Musik) fondé par Robert Schumann et distribué à Leipzig, le premier article sur Johannes Brahms. Schumann écrit :
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+ « Il est venu cet élu, au berceau duquel les grâces et les héros semblent avoir veillé. Son nom est Johannes Brahms, il vient de Hambourg… Dès qu’il s’assoit au piano, il nous entraîne en de merveilleuses régions, nous faisant pénétrer avec lui dans le monde de l’Idéal. Son jeu, empreint de génie changeait le piano en un orchestre de voix douloureuses et triomphantes. C’étaient des sonates où perçait la symphonie, des lieder dont la poésie se révélait, des pièces pour piano, unissant un caractère démoniaque à la forme la plus séduisante, puis des sonates pour piano et violon, des quatuors pour instruments à cordes et chacune de ces créations, si différente l’une de l’autre qu’elles paraissaient s’échapper d’autant de sources différentes… Quand il inclinera sa baguette magique vers de grandes œuvres, quand l’orchestre et les chœurs lui prêteront leurs puissantes voix, plus d’un secret du monde de l’Idéal nous sera révélé…[7] »
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+ Schumann demande à l’éditeur Breitkopf & Härtel de publier quelques œuvres de Brahms[D 1]. Son engagement personnel pour Brahms a permis de le rendre très rapidement célèbre en Allemagne. L’article, au retentissement important, sera un lourd fardeau pour ce jeune homme de vingt ans. Beaucoup de mélomanes veulent l’entendre, voir ses notes, ou en savoir plus sur son talent. Cet empressement effraie Brahms :
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+ dans une lettre à Schumann[D 2], il exprime son appréhension de ne pas pouvoir répondre à toutes les attentes du public.
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+ Après une autocritique trop sévère, il brûle même quelques-unes de ses œuvres.
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+ À Düsseldorf, Brahms fait la connaissance de Robert Schumann et de son épouse Clara. Mère de six enfants, elle est de quatorze ans plus âgée que Brahms qui a déjà acquis une réputation européenne, et elle le fascine. À la suite de l’aide apportée par Robert Schumann à la publication de ses œuvres pour piano, Brahms écrit à son mentor : « Puis-je mettre le nom de votre épouse au début de ma deuxième œuvre[8]? »
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+ Après l’internement de Robert Schumann dans un hôpital psychiatrique à Endenich, près de Bonn, les liens de Clara Schumann et de Brahms s’intensifient.
44
+ Ils vivent dans la même maison à Düsseldorf. Les échanges d’idées avec Clara et Robert Schumann transparaissent dans ses variations pour piano, op. 9 sur un thème de Robert Schumann, qui a pu les écouter à Endenich et les a trouv��es magnifiques.
45
+ Dans les mesures 30–32 de la dixième variation, apparaît dans la voix du milieu, un thème de Clara, que Robert Schumann avait également repris dans son op. 5.
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+ Entre 1854 et 1858, Clara Schumann et Brahms échangent de nombreuses lettres, témoignages qu’ils se sont ensuite accordés à détruire presque entièrement.
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+ Il nous reste encore aujourd’hui quelques lettres de Brahms ; elles reflètent l’image d’une passion grandissante.
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+ Au début, il lui écrit « vous » (« Sie »), « chère madame » (« Verehrte Frau »), puis « très chère amie » (« Teuerste Freundin »), et finalement « mon amie bien-aimée » (« Innigst geliebte Freundin »), et à la fin « Ma bien-aimée Madame Clara » (« Geliebte Frau Clara »). Dans une lettre du 25 novembre 1854, il écrit soudainement :
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+ « Très chère amie, comme le « tu » intime me regarde tendrement ! Mille mercis pour cette lettre, je ne peux pas m’arrêter de la regarder et de la relire, comme si je la lisais pour la première fois ; rarement les mots ne m’ont autant manqué que lorsque j’ai lu votre dernière lettre[9]. »
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+ Lui, le plus jeune qui n’avait pas osé suggérer le tutoiement, y est à présent confronté. Il s’habituera progressivement à cette intimité. Dans une lettre du 31 mai 1856, il écrit très clairement :
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+
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+ « Ma bien-aimée Clara, je voudrais, je pourrais t’écrire tendrement combien je t’aime et combien je te souhaite de bonheur et de bonnes choses. Je t’adore tellement, que je ne peux pas l’exprimer. Je voudrais t’appeler par des « chérie » et d’autres termes affectueux sans en être rassasié, pour te courtiser. (…) Tes lettres sont pour moi comme des baisers[10]. »
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+ Cette lettre sera la dernière avant l’évènement prévisible et pourtant soudain qui bouleversera la nature même de leur liaison : le décès de Robert Schumann le 29 juillet 1856.
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+ En octobre de la même année, Brahms qui nourrit encore l’espoir de pouvoir consoler « sa » Clara pendant cette période de deuil, devra pourtant se résigner.
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+ Elle s’éloigne peu à peu de lui.
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+ Les lettres échangées perdent de leur passion. Le 17 octobre 1857, Brahms finira par résumer ainsi dans une de ses missives :
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+ « Les passions n’appartiennent pas aux hommes comme des choses naturelles. Elles sont toujours des exceptions ou des exagérations. Celui chez qui elles dépassent les bornes doit se considérer comme malade et songer à un remède pour sa vie et sa santé. (…) Les passions doivent vite s’estomper, ou alors, il faut les chasser[11]. »
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+ Par la suite, Brahms restera en liaison avec Clara toute sa vie durant. Il lui écrit ainsi en 1896, peu avant sa mort :
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+ « Si vous croyez devoir attendre le pire, accordez-moi quelques mots, avec lesquels je peux venir voir s’ouvrir encore les beaux yeux, avec lesquels beaucoup se refermera pour moi[12]. »
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+ Pendant toute la période de la maladie de Schumann, Brahms réside à Düsseldorf. Il étudie beaucoup, imposant un programme strict à Joachim et à lui-même[C 8]. C’est d’ailleurs à cette époque qu’il étudie le contrepoint. Il se procure des œuvres de Jean-Sébastien Bach, comme l’Art de la Fugue, des volumes d’œuvres de Roland de Lassus et de Palestrina et se met à composer pour quatre et six voix. Il est un des rares musiciens de son époque à attacher cette importance à cet art ancien au style sévère[C 9].
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+ En 1857, Brahms occupe les fonctions de professeur de musique à la Cour du Prince de Lippe et de directeur de la Société de Chant à Detmold[C 10]. Il y reste pendant deux ans, composant deux sérénades pour orchestre ainsi que son premier concerto pour piano opus 15 en ré mineur, pour lequel Joseph Joachim lui donne des conseils d’orchestration. Il est souvent interprété comme le reflet de sa passion vaine pour Clara Schumann ; leur histoire venant tout juste de se terminer.
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+ Il sera joué pour la première fois, le 22 janvier 1859 à Hanovre puis, le 27 du même mois, à Leipzig, sans toutefois récolter le succès espéré. Brahms qui ne cache pas sa déception, entreprend de composer une seconde œuvre qui sonnerait tout à fait différemment, ce qu’il fera… vingt-deux ans plus tard, en composant son deuxième concerto pour piano op. 83 en si bémol majeur.
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+ Pendant son séjour à Detmold, il compose également des sérénades pour orchestre, des lieder, dont Unter Blüten des Mai’s spielt’ich mit ihrer Hand. Ce lied évoque une autre rencontre, celle d’Agathe von Siebold.
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+ Un été, il s’adonnera à sa nouvelle passion avec tant de fougue que Clara Schumann sera vexée qu’il ait rencontré une autre femme aussi vite. Son deuxième sextuor à cordes opus 36 fait, dans la première phrase, allusion à Agathe von Siebold : il contient en effet la suite de notes : la-sol-la-si-mi (en allemand : A-G-A-H-E). Peu après leurs fiançailles, Brahms change d’avis : il se sent incapable d’avoir une liaison[C 11]. Il n’en aura jamais plus et restera toute sa vie célibataire[B 4].
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+ En mai 1859, il revient dans sa ville natale de Hambourg, trouvant qu’il ne disposait pas assez de temps pour la composition. Il y commence la composition des Magelonen-Gesänge, mais ne les acheva qu’en 1869. Il compose de la musique de chambre et de nombreuses variations pour piano : sur un thème original, sur un thème hongrois, sur un thème de Haendel, sur un thème de Schumann (à quatre mains).
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+ En 1860, Brahms fait alors une rencontre déterminante en la personne de l’éditeur Fritz Simrock. Ce dernier, en éditant ses œuvres, a été un acteur déterminant dans la diffusion de l’œuvre de Brahms auprès du public, car il n’était pas toujours facile pour Brahms dans les années 1860, de publier ses propres compositions. L’éditeur demeure prudent : le premier Concerto pour piano n’a aucun succès ; de plus, les pièces de Brahms sont réputées difficiles à jouer. Le perfectionnisme de Brahms est un autre obstacle : souvent, il fait patienter son éditeur avant l’envoi de ses manuscrits, car il lui semble qu’il peut encore apporter une amélioration à l’œuvre.
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+ Brahms quitte Hambourg, s’étant disputé avec son mécène et ami Theodor Avé-Lallemant, qui ne lui a pas accordé, au cours de l’année 1862-1863, le poste de directeur du Philharmonischen Konzerte qu’il convoitait, lui offrant simplement le poste de chef de chœur de l’académie de chant. Bien que Brahms n’ait jamais présenté officiellement sa candidature au poste, il restera profondément blessé que le chanteur Julius Stockhausen lui soit préféré. Ceci détériorera les relations amicales entre Brahms et Avé-Lallemant et précipitera son départ pour Vienne[C 12].
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+ En 1862, il s'installe définitivement à Vienne. Brahms confie s’y sentir rapidement chez lui[C 12]. Il se produit dans des programmes virtuoses : Bach, Beethoven, Schumann et joue aussi son Quatuor en sol mineur opus 25 avec le violoniste Josef Hellmesberger lors d’une soirée privée[D 3], qui dira ensuite de lui qu’il est le successeur de Beethoven (Das ist der Erbe Beethovens). Brahms n’affectionne que très peu cet encombrant compliment et craint d’être considéré comme l’égal de Beethoven.
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+ Il rencontre Karl Goldmark tandis que sa renommée ne cesse de croître. En 1863, Brahms accepte de devenir le chef de chœur de la Singakademie (Académie de chant) de Vienne[A 2]. Il marque tout de suite de son empreinte la vénérable structure, faisant jouer des maîtres anciens : Bach, Heinrich Isaac, Gabrieli, Schütz, ou modernes : l’Opferlied de Beethoven et le Requiem pour Mignon de Schumann[C 13]. Mais, dès juillet 1864, il démissionne de son poste craignant que la lourdeur des charges administratives ne lui vole un temps précieux qu’il réserve à la composition et aux voyages[C 13].
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+ Parmi les œuvres qu’il a écrites par la suite, on trouve notamment le Requiem allemand et les Danses hongroises. Le Requiem, qui ne suit pas les textes traditionnels en latin mais contient des extraits de la Bible en langue allemande, a été accueilli avec beaucoup d’enthousiasme lors de sa première représentation à Brême. Il l’a composé à la suite du décès de sa mère[C 14].
86
+ En revanche, la publication des Danses hongroises, pour lesquelles Brahms s’est inspiré d’airs tsiganes très connus, a presque causé un scandale. En effet, Brahms ayant touché avec celles-ci un public beaucoup plus large qu’avec ses précédentes œuvres, d’autres musiciens, dont son vieil ami Reményi, ont tenté de se faire passer pour les auteurs de ces danses[13].
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+ En 1870, il rencontre le chef d’orchestre Hans von Bülow qui fera beaucoup pour sa musique.
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+ À cette époque, Brahms est un pianiste couronné de succès et gagne bien sa vie. Toutefois, il prend la direction de la Société des Amis des Arts de Vienne (Wiener Singvereins) de 1872 à 1875[A 2]. Avec les compositions qu’il a déjà publiées, Brahms et son éditeur Simrock gagnent tellement d’argent que ce dernier le suppliera de publier de nouvelles œuvres.
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+ Brahms écrit ses quatre symphonies en l’espace de neuf ans, ce qui est un temps record (bien que, paradoxalement, la composition de sa première symphonie l'ait occupé pendant plus de vingt ans). En comparaison, vingt-deux années séparent ses deux concertos pour piano, et les symphonies ne sont pas les seules œuvres qu’il ait composées pendant cette période ; en effet, il a également écrit le concerto pour violon, le second concerto pour piano, deux ouvertures et autres musiques de chambre, et enfin deux ans après la création de la quatrième et dernière symphonie, il a créé le double concerto. Finalement cette décennie constitue la période la plus prolifique de Brahms.
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+ Sa première Symphonie en do mineur op. 68 fut jouée la première fois le 4 novembre 1876 à Karlsruhe, et la deuxième Symphonie en ré majeur op 73, le 30 décembre 1877 à Vienne.
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+ Brahms reçoit le titre de docteur « honoris causa » de l’université de Cambridge en 1877 et celui de l'université de Breslau en 1881[C 15]. En 1880, il travaille à deux ouvertures op. 80 et op. 81, desquelles il dira : « L’une pleure, l’autre rit ».
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98
+ En 1883, lors d’un séjour d’été à Wiesbaden, il termine sa troisième symphonie en fa majeur op. 90 qui sera créée à Vienne elle aussi. Lors d’un autre séjour à Mürzzuschlag en Styrie, il commence dès l’été 1884 à travailler sur sa quatrième symphonie en mi mineur, qui sera jouée la première fois à Meiningen le 25 octobre 1885. Cette œuvre présente la particularité de s'achever par un quatrième mouvement qui est construit sous la forme ancienne de la passacaille dans laquelle Brahms développe trente variations sur un motif de basse emprunté à la chaconne (Meine Tage in den Leiden) de la cantate BWV 150 de Jean-Sebastien Bach (Nach dir, Herr, verlanget mich).
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100
+ Par la suite, Brahms a essentiellement composé de la musique de chambre (sonates pour violon et violoncelle). En 1886, il devient président d’honneur de l’association des musiciens de Vienne. Pendant les vingt dernières années de sa vie, Brahms, qui est devenu une personnalité influente de la scène musicale internationale, est admiré et vénéré en tant que pianiste, chef d’orchestre et compositeur.
101
+ Il a reçu de nombreuses distinctions et propositions pour devenir membre d’honneur. Il les commentera en ces mots : « Je préfère penser à une belle mélodie que recevoir l’ordre de Léopold[14] ».
102
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103
+ En 1889, il devient citoyen d’honneur de la ville de Hambourg[C 15].
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+ Brahms meurt à Vienne le 3 avril 1897, à près de soixante-quatre ans, d’un cancer du foie selon quelques biographies[B 5], mais il s’agirait en réalité d’un cancer du pancréas[15]. Il est inhumé au Cimetière central de Vienne, tout comme Beethoven et Schubert[C 16].
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107
+ Le 14 septembre 2000, Johannes Brahms fut la cent-vingt-sixième personne et le treizième compositeur à être reçu dans le Walhalla. Son buste fut sculpté par Milan Knobloch[16], le sculpteur tchèque.
108
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+ En 1889, Theo Wangemann, un représentant de l'inventeur américain Thomas Edison, rend visite au compositeur à Vienne et l'invite à expérimenter un enregistrement de sa propre musique. Brahms joue alors au piano une version abrégée de sa danse hongroise, et une autre d'une pièce de Josef Strauss, Die Libelle. La voix, dans la courte introduction de l'enregistrement, a souvent été attribuée à Brahms mais est plus probablement celle de Wangemann[17],[18].
110
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111
+ Brahms est encore de nos jours souvent nommé comme le successeur légitime de Ludwig van Beethoven. Cette distinction embarrassante, que Brahms n’acceptait pas de son vivant, provient surtout de la dispute au XIXe siècle entre les conservateurs adeptes de la musique pure et les nouveaux allemands progressistes.
112
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+ En 1860, apparaissaient des différences entre les adeptes de la musique pure rattachés à la tradition et ceux qui à la suite de Franz Liszt ont établi les bases de la Neudeutsche Musik (aussi appelé Neudeutsche Schule (en)). La querelle est issue d’une différence fondamentale de la compréhension de la musique.
114
+ Liszt et Richard Wagner avaient commencé à réfléchir à la musique du futur (Zukunftsmusik). Ils voulaient développer la musique des poèmes symphoniques et le style Musikdrama. Franz Brendel fut chargé de diffuser les idées de la Neudeutsche Musik dans le Nouveau magazine pour la musique (Neue Zeitschrift für Musik).
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+
116
+ Dans l’autre camp, chez les traditionalistes, se trouvaient Karl Goldmark, Joseph Joachim, Brahms et le critique musical Eduard Hanslick, dont la prise de position en faveur de la musique de Brahms a été à la base d’une grande amitié[B 6]. Leur but était ce que Brahms avait coutume d’appeler la musique durable (dauerhafte Musik), qui était de développer une musique qui soit indépendante de l’histoire.
117
+
118
+ Avec un manifeste notamment signé par Joachim et Brahms, les représentants du camp conservateur protestèrent contre les développements de la musique contraires à leurs idées. Mais ils n’obtinrent que des railleries: les personnes attaquées avaient eu connaissance du texte avant sa publication et son effet fut totalement manqué. Les partisans de la nouvelle musique répondirent donc par un persiflage sur le manifeste, accusant leurs auteurs de créer « une confrérie pour l’art lassant et ennuyeux » (« Bruderbund für unaufregende und langweilige Kunst ») et ont signé entre autres avec les noms « J. Geiger » (« Geiger » signifie « violoniste » en allemand) en référence à Joseph Joachim, et « Hans Neubahn » en référence à l’article « Neue Bahnen » et « Krethi und Plethi » (utilisé en allemand pour faire référence à des idiots).
119
+
120
+ Par la suite, l’atmosphère entre les parties fâchées fut définitivement gâchée.
121
+ Brahms et Wagner gardèrent une distance certaine toute leur vie. Alors que Brahms ne le mentionnait pas, Wagner ne pouvait s’empêcher d’exprimer son dédain pour la musique de Brahms[B 7]. Néanmoins, Brahms ne tenait pas Wagner comme un concurrent sérieux, car il avait essentiellement composé des opéras, un genre qui n’a jamais tenté Brahms. Par conséquent, les secteurs d’activité des deux musiciens étaient clairement définis. Parmi les compositeurs plus ou moins liés avec Wagner, Brahms n’estimait que Felix Draeseke et Anton Bruckner comme des rivaux sérieux pour leurs compositions en musique de chambre, de chœur et d’orchestre.
122
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123
+ La prise de position d’Eduard Hanslick en faveur de Brahms a dû fortement contribuer à le faire nommer comme successeur de Beethoven, car Hanslick était le critique de musique viennois le plus influent de son époque et de surcroît, en faveur des conservateurs. Une autre personne s’est révélée un grand admirateur des conservateurs : Hans von Bülow. C’était initialement un Wagnérien, mais il changea d’opinion après que sa femme Cosima l'eut quitté pour Wagner. Bülow est l’auteur de la fameuse phrase qui identifie la première symphonie de Brahms comme étant la dixième symphonie de Beethoven.
124
+
125
+ En laissant de côté la question de savoir si Brahms est le successeur de Beethoven, une chose est certaine : son œuvre s’inscrit dans la tradition musicale de toute l’Europe. Il n’a pas seulement été influencé par Beethoven, mais aussi par Johann Sebastian Bach, Haendel et Palestrina. Il a également utilisé des modes musicaux de l’époque médiévale, ainsi que la technique du canon développée aux Pays-Bas. Il se sentait obligé envers la tradition musicale. Les déviations qu’il s’autorisera se feront par touches successives. Pourtant, en usant de formes traditionnelles, il a créé des œuvres nouvelles et originales.
126
+
127
+ D’influences diverses, marquée par une grande science du contrepoint et de la polyphonie, l’esthétique de Brahms reste, dans ses formes classiques, profondément marquée par la nostalgie de l’époque romantique, mais d’une troublante originalité, avec des couleurs musicales magnifiques, des mélodies inventives et des rythmes surprenants par leur superposition. Ce balancement lourd et incertain, né de la superposition de valeurs binaires et ternaires que l’on retrouve dans sa musique, est la caractéristique de cette mélancolie brahmsienne née d’une sorte de complexe d’infériorité issu des années de jeunesse que Brahms a passées à jouer dans les tavernes de Hambourg. Cela explique du reste, pourquoi il n’osera s’attaquer à la symphonie qu’à la quarantaine venue.
128
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+ Les travaux des musicologues parlent de trois périodes dans la création des œuvres chez Brahms. La première va jusqu’au Requiem allemand, la deuxième jusqu’au deuxième concerto pour piano, et la troisième commence avec la troisième symphonie. La première période se caractérise par la prédominance du sentiment romantique, la deuxième est marquée par son inspiration forte du classique, et la troisième période est un mélange des deux influences précédentes.
130
+
131
+ Avec ses symphonies, il créait des œuvres d’un accès difficile, pas seulement pour le public, mais également pour ses amis. Déjà, à propos de sa première symphonie, il notait « Maintenant, je voudrais faire passer le message vraisemblablement surprenant que ma symphonie est longue et pas vraiment aimable[19]. » Dans les symphonies suivantes, Brahms employa également des harmonies que le public ne pouvait pas comprendre.
132
+
133
+ Johannes Brahms laisse 135 œuvres musicales.
134
+
135
+ L'œuvre de Brahms pour piano solo peut paraître relativement peu abondante au regard de celle de Chopin ou de Schumann : 17 œuvres originales, sur un catalogue de 122 numéros. Les Sonates, surtout, sont peu nombreuses, et datent toutes trois de sa jeunesse. Pourtant, sa contribution à la forme variations et au genre des cycles de pièces brèves (Klavierstücke) est majeure. En outre, le piano est présent dans la plupart de ses pièces de musique de chambre, dans le Lied et dans de nombreuses œuvres chorales. Toutes ces œuvres font partie du répertoire des grands pianistes de concert.
136
+
137
+ Le musicien a également composé ou transcrit un certain nombre d’œuvres pour piano quatre mains :
138
+
139
+
140
+
141
+ Outre 3 préludes et fugues et une fugue, on notera les 11 préludes de choral op. 122.
142
+
143
+ L’œuvre vocale est la plus développée du catalogue brahmsien.
144
+
145
+ Musique vocale avec orchestre
146
+
147
+ Musique vocale avec divers accompagnements
148
+
149
+ Chœur avec piano ou orgue
150
+
151
+ Chœur mixtes a cappella
152
+
153
+ Chœur féminin a cappella
154
+
155
+ Chœur d’hommes a cappella
156
+
157
+ Quatuor vocaux avec piano
158
+
159
+ Duos avec piano
160
+
161
+
162
+
163
+ "Il a la mélancolie de l'impuissance. Il ne crée pas par surabondance de richesse. Il a soif de richesse. Si l'on fait abstraction de ce qu'il a imité, de ce qu'il a emprunté aux grands styles anciens, ou aux autres formes exoticio-modernes - car il est maître dans l'art de copier - ce qui lui reste en propre, c'est la nostalgie... " Nietzsche, Le cas Wagner. Œuvres philosophiques complètes, Gallimard p.51
164
+
165
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+ Braille
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+ Le braille (prononcé en français : [bʁaj]) est un système d’écriture tactile à points saillants, à l’usage des personnes aveugles ou fortement malvoyantes. Le système porte le nom de son inventeur, le Français Louis Braille (1809-1852) qui avait perdu la vue à la suite d'un accident. Élève à l’Institution royale des jeunes aveugles, il modifie et perfectionne le code Barbier. En 1829 paraît le premier exposé de sa méthode.
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+ Un document qui n’est pas écrit en braille et qui n’est donc pas lisible par un aveugle est dit « en noir » ou « noir » (un livre en noir, par exemple).
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+ Au XVIIe siècle, le jésuite italien Francesco Lana de Terzi imagina divers systèmes d’écriture codée pour aveugles. Il conçut notamment le système Lana, un procédé d’impression en relief sur du papier épais ainsi qu’un « système permettant aux aveugles d’écrire couramment en traçant seulement des lignes et en faisant des points ».
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+ Au XIVe siècle, le juriste musulman irakien Zayn Ud Dîn Al Âmidî qui était lui-même aveugle, imagina également un système pour que les aveugles puissent avoir accès aux livres à travers un mode de lecture particulier basé sur les noyaux de fruits[2].
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+ Valentin Haüy, homme de lettres pratiquant outre le latin, le grec et l’hébreu, une dizaine de langues vivantes, s’intéresse d’abord en curieux au sort des personnes aveugles et, à la suite de Diderot, à leur « psychologie ». En 1771, choqué à la vue d’un triste spectacle mettant en scène des aveugles à la Foire Saint-Ovide, il se passionne pour l’éducation des aveugles et ambitionne de leur apprendre à lire. Dans cette intention, il fait réaliser des caractères spéciaux en relief et mobiles et, en 1784, entreprend avec succès d’instruire un jeune homme aveugle. C’est cette méthode, appelée « relief linéaire » qu’il fera appliquer dans l’institution des enfants aveugles, première école destinée aux aveugles.
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+
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+ En 1808-1809, Charles Barbier de La Serre, ancien officier d’artillerie, invente un système appelé « écriture nocturne » destiné à permettre aux officiers de rédiger ou de lire, dans l’obscurité, des messages codés. Le principe de ce système connu également sous le nom de sonographie est de transcrire des sons (36) à l'aide de points en relief placés sur une grille de 2 × 6 points. Ce n’est qu’en 1819 que Barbier s’avise des avantages que les aveugles pourraient tirer de son système. Il conçoit alors un nouveau système à l’usage des aveugles qu’il présente en 1821 à l’Institution Royale des Jeunes Aveugles. Les élèves, dont Louis Braille alors âgé de 12 ans, se montrent immédiatement très intéressés par le système. Cependant, Louis Braille relève aussitôt les limites du système, notamment son incapacité à prendre en compte l’orthographe compte tenu de sa nature phonétique, et propose à Barbier d’apporter des améliorations. Barbier ne donne pas suite à cette proposition venant d’un enfant de 12 ans.
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+
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+ Louis Braille n’est pas né aveugle, il l’est devenu à l’âge de trois ans. Après un début de scolarité dans son village de Coupvray, il est admis en 1819 à l’Institut Royal des Aveugles.
18
+ Deux ans plus tard, en 1821, il assiste à la présentation de la sonographie faite par Barbier. Barbier n’ayant pas suivi sa proposition d’améliorer son système, Louis Braille entreprend seul ce travail. Il garde les bases du système de Barbier, notamment le principe d’un codage et l’utilisation de points saillants. Les principales caractéristiques du système élaboré par Braille sont :
19
+
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+ L’essentiel du système est élaboré en 1825 (Braille a alors 16 ans) et Braille publie son premier traité en 1829.
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+
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+ En braille standard, un caractère est représenté dans une matrice de six points sur deux colonnes, chaque caractère étant formé par un à six points en relief. Ces points sont conventionnellement numérotés de haut en bas et de gauche à droite, selon le schéma suivant :
23
+
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+ Par exemple, la lettre c se représente par les deux points supérieurs, soit la combinaison 1,4. Ce système permet de représenter jusqu’à 63 caractères (26-1), une matrice sans aucun point représentant une espace.
25
+
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+ La signification de chaque symbole dépend de la langue utilisée, ce qui explique pourquoi les braille japonais, coréen, cyrillique et autres diffèrent du braille français. Les langues utilisant l’alphabet latin emploient le plus souvent le même codage pour les lettres de base, mais les lettres accentuées, d’autres symboles et, parfois, les signes de ponctuation diffèrent.
27
+
28
+ Cette représentation se comprend en répartissant les lettres en lignes de dix lettres dans l'ordre alphabétique, sauf la lettre W qui n'était pas encore pleinement reconnue dans l'alphabet français à l'époque de Louis Braille :
29
+
30
+ Il existe deux systèmes pour représenter les chiffres en braille français : le système dit « Louis Braille », ou « littéraire », et le système « Antoine ».
31
+
32
+ C’est le système le plus ancien, et il est encore couramment utilisé dans les ouvrages de type littéraire (non mathématiques).
33
+
34
+ Un chiffre est représenté par deux symboles. Le premier est le préfixe numérique constitué des points 3-4-5-6 :
35
+
36
+ Le second est une lettre de a à j : a vaut 1, b vaut 2 et ainsi de suite ; i vaut 9 et j vaut 0.
37
+
38
+ Lorsqu’il y a plusieurs chiffres de suite, le préfixe numérique n’est indiqué qu’une fois : tous les symboles
39
+ qui suivent sont interprétés comme des chiffres, jusqu’à rencontrer une espace.
40
+
41
+ Ce système fut introduit par Louis Antoine dans le cadre de la notation braille mathématique. C’est maintenant le système recommandé, même en dehors des expressions mathématiques, pour tous les ouvrages scolaires ou techniques.
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+
43
+ Un chiffre est représenté par deux symboles. Le premier est le préfixe numérique constitué du point 6 :
44
+
45
+ Le second est dérivé d’une lettre de a à i en y ajoutant le point 6 :
46
+ 1 est représenté par la lettre â (a avec le point 6 ajouté), 2, par la lettre ê (b avec le point 6 ajouté), 3, par la lettre î (c avec le point 6 ajouté), 4, par la lettre ô (d avec le point 6 ajouté), 5, par la lettre û (e avec le point 6 ajouté), 6, par la lettre ë (f avec le point 6 ajouté), 7, par la lettre ï (g avec le point 6 ajouté), 8, par la lettre ü (h avec le point 6 ajouté), 9, par la lettre œ (i avec le point 6 ajouté). 0 est écrit par le préfixe numérique Antoine suivi du préfixe numérique Louis Braille.
47
+
48
+ Lorsqu’il y a plusieurs chiffres de suite, le préfixe numérique n’est indiqué qu’une fois : tous les symboles
49
+ qui suivent sont interprétés comme des chiffres, jusqu’à rencontrer une espace.
50
+
51
+ L'alphabet braille français se comprend donc en répartissant les lettres en quatre lignes de dix lettres :
52
+
53
+ En utilisant les principes de codification à l’aide de la matrice à six points saillants, il est possible de représenter les lettres diacritées propres à chaque langue étrangère.
54
+
55
+ Onze signes de ponctuation sont obtenus en décalant d'un cran vers le bas les lettres A à J, sauf le I (utilisé pour l'astérisque, comme indiqué plus loin), et en décalant de deux crans vers le bas les lettres A et C.
56
+
57
+ Les symboles ci-dessous représentent des signes arithmétiques quand ils sont précédés par le préfixe numérique
58
+ (directement ou à l’intérieur d’une suite de chiffres),
59
+ comme pour les chiffres Antoine.
60
+
61
+ plus
62
+
63
+ moins
64
+
65
+ multiplié par
66
+
67
+ divisé par
68
+
69
+ égal
70
+
71
+ Il existe également de nombreux symboles composés, formés de deux symboles ou de plusieurs symboles à la suite.
72
+
73
+ Il existe plusieurs outils permettant d’écrire en braille. Chacun des outils qui sont mentionnés ci-dessous nécessitent l’utilisation d’un papier épais afin que les aspérités soient bien marquées et ne réduisent pas dès qu’elles sont soumises à des pressions extérieures (un livre en braille doit pouvoir être refermé et rangé dans un sac ou une étagère et rester lisible).
74
+
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+ L’outil le plus simple est formé d’une tablette munie de guides normalisés (avec des lignes de six points) et d’un poinçon. Le poinçon permet de déformer le papier en s’aidant du guide. Cependant, cet outil nécessite une adaptation particulière. En effet, le poinçon creuse le papier alors que la personne aveugle lit les bosses formées. Il faut donc complètement inverser le sens d’écriture : commencer la ligne à droite et les signes (en miroir).
76
+
77
+ Ainsi, le mot « Braille » qui se lit :
78
+
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+ Devra être écrit à l’envers :
80
+
81
+ (en
82
+ miroir)
83
+
84
+ Cet outil est le plus ancien et le meilleur marché. Des pics permettent de maintenir la feuille afin que celle-ci ne se déplace pas pendant l’écriture.
85
+
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+ Une évolution temporelle et pratique a donné naissance à la machine à écrire Perkins, sorte de machine à écrire. Composée de sept touches (une pour chaque point de la matrice de six et une pour l’espace), elle a grandement facilité l’écriture puisqu’elle évite la transcription en miroir nécessaire à la tablette décrite précédemment.
87
+
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+ Enfin, est apparue l’embosseuse ; c’est une imprimante qui transcrit le texte d’un fichier informatique en caractères braille sur papier. Elle imprime donc en volume et non pas avec de l’encre. Comme pour les imprimantes classiques, il existe divers modèles d’embosseuses se différenciant notamment par leurs performances. Toutefois à vitesse d’« impression » équivalente, une embosseuse est beaucoup plus encombrante, chère et bruyante qu’une imprimante « en noir ». Les réglages préalables doivent être effectués avec précision afin que le marquage du papier soit assez fort.
89
+
90
+ Le monostandard Unicode définit des caractères correspondant aux 256 combinaisons du braille informatique à 8 points, dans la plage 2800-28FF. Comme une combinaison de points peut représenter un symbole différent dans différentes langues, le nom et le code d’un caractère braille Unicode dérivent uniquement des points qui le composent et non de sa signification. Par exemple, le caractère comportant un seul point en haut à gauche s’appelle COMBINAISON BRAILLE POINTS-1 bien qu’il représente en braille français la lettre a.
91
+
92
+ Un caractère braille Unicode/UTF-16 possède un code sur deux octets. Le premier a la valeur constante 28 en hexadécimal. Les huit bits du second octet correspondent aux huit points du caractère braille, le point 1 étant le bit de poids faible et le point 8 le bit de poids fort.
93
+
94
+ Exemple : la lettre h est représentée en braille par les points 1-2-5. Le second octet du caractère Unicode correspondant est donc 0001 0011 en binaire, soit 13 en hexadécimal. Le caractère Unicode correspondant au h braille français, appelé COMBINAISON BRAILLE POINTS-125, a donc pour code U+2813 (⠓).
95
+
96
+ Autre exemple : un H majuscule s’écrit, en braille classique, en deux caractères : 4-6, 1-2-5 soit en Unicode U+2828 U+2813 (⠨⠓). En braille informatique, il est représenté par un seul caractère avec les points 1-2-5-7 (0101 0011 en binaire, 53 en hexadécimal) soit le caractère Unicode U+2853 (⡓).
97
+
98
+ Les caractères braille sont plus larges que leurs équivalents « noirs ». Cela a pour conséquence une augmentation importante du volume d’un document braille par rapport à un document « noir » lorsque ce document est transcrit en caractères braille. Aussi a-t-on créé une forme contractée : le braille abrégé.
99
+
100
+ C’est en 1880 que Maurice de La Sizeranne constitua l’Abrégé Orthographique Français, qui fut depuis complété par de nombreux partenaires.
101
+
102
+ La norme actuellement en vigueur est l’Abrégé orthographique étendu de 1955.
103
+
104
+ Dans un texte en braille abrégé, on trouve trois types de mots :
105
+
106
+ Par exemple, dans le mot « (re)(pr)és(en)té(es) » les lettres entre parenthèses sont abrégées par un sigle propre.
107
+
108
+ Dans le cas des symboles, les mots sont représentés comme une lettre isolée. Ainsi, quand la lettre « ê » est lue sans être intégrée à un mot, elle signifie « même ».
109
+
110
+ Un même caractère peut, suivant son contexte (employé dans un mot, en début, milieu ou fin, devant une voyelle ou une consonne ou encore seul), avoir plusieurs significations différentes.
111
+
112
+ Ainsi, le « î » peut être lu tel quel, mais peut aussi être :
113
+
114
+ Les mots écrits en braille intégral (dans un texte en braille abrégé) sont soit :
115
+
116
+ Le braille standard, avec ses six points, ne permet que 64 combinaisons pour coder les caractères, ce qui est relativement peu. Certains caractères, comme les majuscules ou les chiffres ont été codés sur deux caractères braille afin de contourner cette limitation. Malheureusement, ce type de codage s’avère mal adapté à l’informatisation. Aussi pour l’informatique utilise-t-on un braille à huit points au lieu de six.
117
+
118
+ Les deux points supplémentaires sont placés en dessous de la cellule braille classique. Le point 7 sous le point 3 et le point 8 sous le point 6.
119
+
120
+ Ainsi, le braille informatique permet 256 combinaisons (2 puissance 8), soit une correspondance exacte avec la table ASCII utilisée en informatique.
121
+ En particulier, les lettres minuscules et majuscules peuvent être différenciées grâce au point 7.
122
+
123
+ Cependant, il n’est pas toujours bien adapté à la lecture. Louis Braille avait en effet travaillé sur la taille de la cellule braille à six points afin qu’elle soit repérable tactilement par la pulpe de l’index sans avoir à le déplacer sur la feuille.
124
+ Or, avec deux points en plus, cette cellule devient trop haute pour une identification rapide par l’index. De plus, la lettre l minuscule (points 1-2-3) et la lettre L majuscule (points 1-2-3-7) provoquent des confusions car il devient difficile de repérer s’il y a trois ou quatre points en hauteur.
125
+
126
+ La notation mathématique utilise une représentation spatiale de l’information. En braille, l’information est toujours linéarisée, aussi a-t-on besoin d’une codification spécifique.
127
+
128
+ Ce code a varié dans le temps. Depuis le 1er septembre 2007, c’est la notation mathématique approuvée par la Commission pour l’Évolution du Braille Français lors de sa réunion plénière du 16 octobre 2006 qui est applicable.
129
+
130
+ De la même façon que sur une calculatrice scientifique standard, le braille mathématique codifie de façon linaire toutes formules mathématiques. Il arrive donc fréquemment qu’une formule visuellement simple devienne très complexe en braille.
131
+
132
+ Ainsi,
133
+
134
+ donne en notation linéaire :
135
+
136
+ Très vite, de nombreuses parenthèses apparaissent et compliquent fortement la formule. C’est pour cela que les parenthèses braille ont été mises en place: une parenthèse braille permet de lever les ambiguïtés dues à la linéarisation, et indique qu’un voyant n’aurait pas besoin de ces parenthèses pour comprendre l’expression.
137
+
138
+ Dans l’exemple précédent, la transcription en Braille serait donc:
139
+
140
+ Avec [ en parenthèse braille ouvrante (codée normalement p56 soit "⠰") et ] en parenthèse braille fermante (codée normalement p23 soit "⠆").
141
+
142
+ Comme spécifié plus haut, le braille ne compte que 63 symboles possibles. Il n’est donc pas possible de coder en braille tous les symboles mathématiques. Ces symboles, (opérateurs, ensembles, fonctions…) vont donc être traduits par des assemblages de caractères braille de façon à différencier chaque symbole tout en gardant les formules les plus courtes possible.
143
+ Les fonctions usuelles comme le sinus, ou la racine carrée sont traduites par un seul signe. Le cosinus ou encore le symbole inclus par deux signes…
144
+
145
+ Toutefois, il reste très difficile de manipuler des calculs complexes en braille. Dans le premier exemple, il n’est pas évident pour un aveugle de repérer la simplification par 2.
146
+
147
+ Pour les matrices et tableaux de variation de fonction, afin de faciliter la lecture et quand cela est compatible avec la longueur de la ligne braille, il est possible de représenter ces structures en deux dimensions.
148
+
149
+ Les opérations arithmétiques peuvent être manipulées à l'aide d'un cubarithme.
150
+
151
+ Comme pour les mathématiques, la notation musicale « noire » utilise une représentation spatiale de l’information.
152
+
153
+ Elles sont écrites en suivant l’alphabet, avec, pour équivalence, d = do.
154
+
155
+ Ainsi :
156
+
157
+ Sans signe de rythme spécifique, les notes seront considérées comme des croches.
158
+ Si l’on veut écrire une noire (qui dure deux croches) on doit ajouter le point 6 à la note :
159
+
160
+ Pour indiquer une blanche (quatre croches), on ajoute le point 3 :
161
+
162
+ Pour les rondes (huit croches), on ajoute les points 3 et 6 :
163
+
164
+ Cependant les nombreux autres rythmes demandent une notation particulière et difficile.
165
+
166
+ Les signes de clé n’ont pas autant d’importance sur une partition en braille qu’en « noir ». En revanche, on doit toujours faire précéder les notes d’un signe d’octave. Les octaves sont comptées à partir du bas et indiquées par les points 4, 5 et 6.
167
+
168
+ Ainsi :
169
+
170
+ Le signe d’octave n’est pas répété tant que cela ne prête pas à équivoque.
171
+
172
+ Les nouvelles technologies ont créé de nombreux outils qui permettent aux personnes malvoyantes ou non-voyantes de « lire » des textes en écriture romaine.
173
+
174
+ Ce sont des logiciels capables de transcrire automatiquement un document « noir » en texte braille.
175
+
176
+ Le texte produit peut ensuite être embossé, c’est-à-dire imprimé en braille à l’aide d’une imprimante spécifique, appelée embosseuse.
177
+
178
+ Les principaux transcripteurs braille sont DBT[3] (braille intégral et abrégé, très bonne qualité), NAT braille (libre, brailles intégral et abrégé, mathématique; musique en développement), winbraille[4] (gratuit, intégral et abrégé), dancing dots[5] (musique).
179
+
180
+ Le système brltty[6] (libre) permet également, outre l’affichage dynamique sur plage braille, de réaliser des affichages en intégral et abrégé.
181
+
182
+ D’autres projets ou réalisations informatiques permettent d’accéder à des documents transcrits en braille, comme la bibliothèque Hélène[7].
183
+
184
+ Les progrès technologiques se font aussi sentir dans le domaine de la synthèse vocale. Il y a encore quelques années, les personnes aveugles étaient les seules à comprendre les phrases prononcées. Actuellement celles-ci sont compréhensibles par tous. La ponctuation est bien ressentie pendant l’écoute[réf. souhaitée].
185
+
186
+ Les lecteurs d’écran sont des logiciels permettant de transformer un écran visuel en une page en braille ou en un texte parlé.
187
+
188
+ Restent encore les plages tactiles, plaque sur laquelle se trouve une bande de petits picots se levant ou s’abaissant afin de composer les caractères. Ainsi une ligne de texte apparaissant à l’écran est traduite sur la plage tactile en braille. La plage tactile est aussi appelée plage braille.
189
+
190
+ Lorsqu’une personne non-voyante souhaite lire le texte présent sur l’écran de l’ordinateur, elle a le choix entre deux possibilités de défilement du texte sur la plage tactile : soit elle appuie sur un bouton dès qu’elle a fini de lire chaque ligne pour avoir la suite du texte, soit le texte défile à un certain rythme et elle lit au fur et à mesure. Les personnes qui lisent le braille utilisent souvent la combinaison d’une plage braille et d’une synthèse vocale, afin de faciliter la restitution de l’information[8].
191
+
192
+ Une interface informatique dite Hyperbraille devrait bientôt permettre aux aveugles de consulter des graphiques.
193
+
194
+ La reconnaissance de caractères à partir d’un document scanné a permis à de nombreuses personnes mal ou non-voyantes de lire des textes auxquels elles n’avaient pas accès. Elles numérisent leurs documents et les lisent avec les deux moyens énoncés ci-dessus.
195
+
196
+ Les personnes aveugles peuvent maintenant naviguer sur Internet grâce aux plages tactiles et aux synthèses vocales.
197
+
198
+ Sur les autres projets Wikimedia :
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1
+ Sur les autres projets Wikimedia :
2
+
3
+ Le mot bras peut signifier :
4
+
5
+ Bras est un nom de famille notamment porté par :
6
+
7
+ Bras est un nom de lieu notamment porté par :
8
+
9
+ Brás
10
+
11
+ Le Bras
12
+
13
+ Braz
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+
2
+
3
+ Bratislava (/ˈbracɪslava/Écouter) est la capitale de la Slovaquie indépendante depuis 1993, située dans le sud-ouest du pays, à proximité des frontières avec l'Autriche, la Hongrie et la Tchéquie d'une part et de la capitale autrichienne, Vienne, d'autre part.
4
+
5
+ Peuplée de 432 000 habitants en 2018, elle est la plus grande ville de Slovaquie[1]. Les Carpates commencent sur le territoire de la ville (Malé Karpaty, « Petites Carpates »). Elle est traversée par le Danube.
6
+
7
+ Bratislava est le siège de la présidence, du parlement et du gouvernement slovaques. Elle abrite des universités, de nombreux musées, théâtres et autres institutions culturelles dont une célèbre philharmonie[2]. Outre les Slovaques, la ville a historiquement été influencée par plusieurs nationalités (Autrichiens, Hongrois…)[3].
8
+
9
+ Jusqu'en 1919 la ville a été connue sous le nom de Pressburg – Prešporok en slovaque, Pozsony en hongrois, Požun en croate. Elle a été connue en français sous les noms de Presbourg et Posonie.
10
+
11
+ Historiquement, la ville a porté d'autres noms : Prešporok[4] en slovaque jusqu'en 1919 (le caractère š se prononçant comme le ch du français), Prešpurk (en tchèque jusqu'en 1919), Pressburg (en allemand jusqu'en 1919, encore en usage comme le nom allemand alternatif ; parfois graphié Preßburg) et Pozsony (en hongrois, en usage en Hongrie et au sein de la minorité hongroise de Slovaquie, le zs hongrois représentant le son du j français et ny se prononçant gn), Presbourg en adaptation de l'allemand Pressburg, ce dernier nom étant la seule forme en français jusqu'en mars 1919 juste après la fondation de la Tchécoslovaquie ; il existe une rue de Presbourg à Paris en souvenir de la paix de Presbourg de 1805.
12
+
13
+ La forme Pressburg/Prešporok/Presbourg est probablement dérivée de *Predeslausburg ou château de Predslav, un prince slave vers 900 (l'astérisque indiquant qu'il s'agit d'une forme restituée) ; mais il y a d'autres explications. On a adopté Bratislava en 1919, forme (faussement) restituée par Pavol Jozef Šafárik du nom du roi tchèque Břetislav.
14
+
15
+ Presbourg est une forme adaptée au français. Le français n'effectue plus ce type d'adaptation pour les toponymes nouvellement apparus alors que sur Bratislava, le polonais a créé Bratysława et l'espéranto Bratislavo.
16
+
17
+ Le mot Bratislava sonne — par hasard — un peu comme « frères-gloire » en langue slovaque (« bratia-sláva »). La forme Bratislava a été introduite en mars 1919, donc à peu près au moment de la création d'une Tchécoslovaquie indépendante. Si Bratislava a prospéré en français durant l'entre-deux-guerres, c'est pour des raisons diplomatiques, la France étant l'alliée de la Petite Entente (Tchécoslovaquie, Yougoslavie et Roumanie), mais Presbourg et Pozsony ne sont nullement tombés dans l'oubli dans ce pays.
18
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19
+ Le gentilé utilisé en français pour Bratislava est Bratislavien. L'arrêté du 4 novembre 1993 ne donne pas d'appellation pour les habitants de Bratislava. Le Dictionnaire Hachette 2004 fournit l'appellation Bratislavien pour les habitants. Le Petit Larousse 2005 possède une entrée Presbourg qui renvoie à Bratislava et ne fournit pas d'appellation pour ses habitants.
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21
+ Presbourg est l'une des villes en -burg qui ont donné leur nom au Burgenland, région autrichienne limitrophe de la Hongrie et de la Slovaquie. Le nom Burgenland a été créé dans les années 1950[5].
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+ Bratislava est située dans le sud-ouest de la Slovaquie, dans la région de Bratislava. Sa situation aux frontières de l'Autriche à l'ouest et de la Hongrie au sud, fait de la ville la seule capitale nationale frontalière de deux autres pays. Bratislava est située à 55 km à l'est de Vienne, à 161 km à l'ouest-nord-ouest de Budapest et à 291 km au sud-est de Prague, mais il n'y a que 60 km jusqu'à la frontière de la Tchéquie, 20 km jusqu'à la frontière avec la Hongrie et 7 km jusqu'à la frontière avec l'Autriche[6].
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+ La superficie du territoire de la ville est de 367,58 km2, ce qui en fait la ville la plus étendue de Slovaquie après Vysoké Tatry. Le Danube traverse la ville de l'ouest au sud-est. Le cours moyen du Danube commence au niveau de sa confluence avec la Morava au pied du château de Devín. La Morava forme également la frontière nord-ouest de la ville. Le petit Danube se sépare en aval de la ville pour former Žitný ostrov, la plus grande île fluviale d'Europe. Une petite rivière, la Vydrica, rejoint le Danube au niveau du quartier de Karlova Ves.
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+ Les Carpates, principale chaîne de montagnes de l’Europe centrale, débutent sur le territoire de la ville avec les Petites Carpates (slovaque : Malé Karpaty). Le point le plus bas de la ville est la surface du Danube à 126 m d'altitude et le point culminant est Devínska Kobyla à 514 m. L'altitude moyenne est de 140 m[7].
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+ Bratislava jouxte dix communes de Slovaquie au nord et à l'est[8]. Ville frontière, elle est également limitrophe de huit communes autrichiennes et une commune hongroise.
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+ Bratislava est située dans la zone tempérée nord et est soumise à un climat continental avec quatre saisons distinctes. Il y fait souvent venteux avec des variations marquées entre un été chaud et un hiver froid et humide. La ville est l'une des plus chaudes et sèches de Slovaquie. Ces dernières années, les transitions entre l'hiver et l'été et entre l'été et l'hiver semblent avoir été plus rapides. Les épisodes neigeux sont moins fréquents que dans le passé[9]. Certaines zones, en particulier Devín et Devínska Nová Ves sont vulnérables aux inondations du Danube et de la Morava[10]. De nouvelles digues contre les inondations ont été construites sur les deux rives[11].
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+ La première implantation permanente de la région a commencé durant la période de la culture rubanée, environ 5000 ans av. J.-C. durant le néolithique. Vers 200 av. J.-C., les Celtes de la tribu des Boii fondent la première agglomération significative, une ville fortifiée connue sous le nom d'oppidum. Ils émettent également des pièces de monnaie d'argent nommées biatec[13].
38
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39
+ La ville est une des étapes de la route de l'ambre, qui relie la Baltique à l'Italie (Aquilée, Venise, Rome), par Wrocław (Vratislavie, Breslau), Olomouc (Olomuntium, Olmütz), Brno (Eburodunum, Bruna, Brünn, Brin), Bratislava (Prešporok, Prešpurk, Pressburg), Sopron, Ljubljana.
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41
+ La région tombe sous l'influence de l'Empire romain entre les Ier et IVe siècles et forme une partie des défenses frontalières de l'empire : les Limes[14]. Les Romains introduisent la viticulture dans la région, tradition viticole qui perdure jusqu'à nos jours[15].
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+
43
+ Les Slaves sont arrivés entre le Ve siècle et le VIe siècle durant la période des grandes migrations qui a suivi la chute de l'Empire romain. Comme réponse aux assauts des Avars, les tribus slaves locales se rebellent et établissent la première entité politique slave connue, l'empire de Samo (623-658). Au IXe siècle, les châteaux de Bratislava (Brezalauspurc) et de Devín (Dowina) furent d'importants centres slaves des Principautés de Nitra et de la Grande Moravie[16]. Cependant, l'identification de ces deux châteaux en tant que forteresses construites en Grande Moravie fait toujours l'objet de débat par manque de preuve archéologique convaincante[17],[18]. La première trace écrite date de l'an 907 et fait allusion à une bataille qui a vu la défaite des troupes bavaroises contre les Hongrois près d'un lieu-dit « Brezalauspurc »[19]. Cette bataille est connectée à la chute de la Grande Moravie sous les attaques des Hongrois[20], bien qu'elle fût déjà elle-même affaiblie de l'intérieur[21]
44
+ Néanmoins, la localisation exacte de la bataille reste inconnue et certains la placent à l'ouest du lac Balaton[22].
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+
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+ Au Xe siècle, le territoire de Presbourg (qui deviendra plus tard Pozsony) fait partie de la Hongrie qui devient en l'an 1000, le royaume de Hongrie et devient un centre économique et administratif important à la frontière du royaume[23]. La position stratégique de la ville fait d'elle le théâtre de nombreuses attaques et batailles, mais également lui apporte un développement économique et un statut politique. Les premiers privilèges de villes sont octroyés par le roi André III[24]. Elle fut déclarée ville royale en 1405 par le roi de Hongrie Sigismond Ier du Saint-Empire qui attribue à la ville le droit d'utiliser ses armoiries en 1436[25].
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+ Le royaume de Hongrie subit une lourde défaite contre l'Empire ottoman à la bataille de Mohács en 1526. Les Turcs atteignent la ville, l'assiègent mais ne la conquièrent pas[26]. En raison de l'avance des Ottomans en territoire hongrois, la ville fut désignée comme capitale de la Hongrie[27] en 1536, et devient une partie de l'Empire d'Autriche sous les Habsbourg. La ville devient le lieu de couronnement et le siège des rois et des archevêques (1543), de la noblesse et de l'administration. Entre 1536 et 1830, les rois et reines furent couronnés en la cathédrale Saint-Martin[28]. Cependant, le XVIIe siècle est marqué par les révoltes anti-Habsbourg, guerres contre les Turcs, inondations, peste et autres désastres[29].
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+ La ville prospère au XVIIIe siècle sous le règne de la reine Marie-Thérèse[30], devenant la plus grande ville de Hongrie[31]. La population triple, de nombreux palais, monastères, manoirs et rues sont construits, la ville devient le centre culturel et social de la région[32]. La ville commencera à perdre de son importance sous le règne de Joseph II[30], spécialement lorsque la couronne de Hongrie fut transférée à Vienne en 1783 dans un esprit centralisateur pour renforcer l'union entre l'Autriche et la Hongrie. L'administration fut progressivement transférée à Buda suivie par une grande partie de la noblesse[33]. Les premiers journaux en hongrois et en slovaque y ont été imprimés : il s'agit respectivement de Magyar hírmondó en 1780 et Presspurske Nowiny en 1783[34].
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+ La paix de Presbourg entre l'Autriche et la France fut signée dans la ville en 1805[35]. En 1809, les troupes napoléoniennes détruisent le château de Devín[36]. On fonde l'Académie hongroise des sciences grâce à la donation d'István Széchenyi. Le hongrois est proclamé à Presbourg langue officielle en 1843 pour la législation, l'administration et l'éducation publique par la diète[37]. Comme réaction à la révolution hongroise de 1848, Ferdinand V signe au palais primatial les lois d'avril qui incluent l'abolition du servage[38]. La ville avait choisi le camp des insurgés mais fut reprise par les troupes autrichiennes en décembre 1848[39]. Le développement industriel du XIXe siècle touche également la ville et en 1840, le premier chemin de fer hippomobile du royaume de Hongrie[40] est construit entre Presbourg et Svätý Jur[41]. Une nouvelle ligne pour Vienne utilisant des locomotives à vapeur est ouverte en 1848 et la ligne pour Pest en 1850[42]. De nombreuses autres institutions sont fondées, par exemple la plus ancienne banque toujours en activité actuellement en Slovaquie fut fondée en 1842[43]. La ville construit son premier pont permanent sur le Danube, le Starý most ou vieux pont en 1891[44].
53
+
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+ Avant la Première Guerre mondiale, la ville était composée de 42 % d'Allemands, 41 % de Hongrois et 15 % de Slovaques selon le recensement de 1910. Après la fondation de la Tchécoslovaquie le 28 octobre 1918, la ville fut incorporée dans le nouvel État[45]. La population dominante hongroise et allemande tenta d'empêcher l'annexion de la ville par la Tchécoslovaquie et déclara la ville libre. Cependant, les légions tchécoslovaques occupèrent toute la ville le 1er janvier 1919[45] et elle devint le siège des institutions politiques slovaques. Le 12 février 1919, la population allemande et hongroise manifeste contre le nouvel État, les troupes tchécoslovaques ouvrent le feu près du marché couvert[46]. Le 27 mars 1919, le nom Bratislava est adopté pour la première fois[47]. En 1930, au recensement tchécoslovaque, les Hongrois ne représentent plus que 15,8 % de la population.
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+ En 1938, l'Allemagne nazie annexe l'Autriche voisine par l'Anschluss, Plus tard dans la même année, les quartiers de Petržalka et Devín sont annexés par l'Allemagne sur une base ethnique[48],[49]. Bratislava fut déclarée capitale de la première République slovaque le 14 mars 1939, mais le nouvel État tombera vite dans la sphère d'influence allemande. En 1941–1942 et 1944–1945, le gouvernement slovaque déporte la majorité des quinze mille juifs de Bratislava[50] dont la plupart seront envoyés dans les camps de concentration de Pologne[51]. La ville fut bombardée par les Alliés et occupée par les troupes allemandes en 1944. Elle fut prise par l'Armée rouge le 4 avril 1945[48] À la fin de la Seconde Guerre mondiale, la majorité des Allemands furent évacués par les autorités allemandes, et peu d'entre eux retournèrent après la guerre car leurs biens avaient été confisqués par les décrets Beneš[52].
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+ Après la prise de pouvoir des communistes en Tchécoslovaquie en février 1948, la ville fait partie du bloc de l'Est. La ville annexe de nouveaux territoires et accroît de manière significative sa population qui atteint 90 % de Slovaques. De larges quartiers résidentiels faits de tours préfabriquées sont construits, en particulier le quartier de Petržalka. Le gouvernement communiste fait également construire des monuments grandioses comme le pont Nový Most et le bâtiment de radio Slovaquie parfois aux dépens du paysage urbain du centre historique.
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+ En 1968, après l'échec du Printemps de Prague qui tentait de libéraliser le régime, la ville fut occupée par les troupes du Pacte de Varsovie. Peu après, celle-ci devient la capitale de la République socialiste slovaque, l'un des deux États de la Tchécoslovaquie fédéralisée. En 1988, les opposants au régime anticipent la chute du communisme en organisant une manifestation aux bougies, et en novembre 1989 la ville devient un des centres de la contestation lors de la Révolution de velours[53].
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+ Le 1er janvier 1993, la ville devient la capitale de la nouvelle République slovaque à la suite de la dissolution de la fédération Tchécoslovaque, ce qu'on appelle le Divorce de velours[54].
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+ Le conseil communal est composé de 45 membres élus pour 4 ans au suffrage uninominal majoritaire à un tour. À sa tête, le maire qui porte le titre de Primator est élu au suffrage universel direct en un tour. Le primator actuel est Matúš Vallo qui a été élu pour un premier mandat le 10 novembre 2018.
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+ Pour des besoins administratifs nationaux, la ville est divisée en 5 districts numérotés de I à V. Ces districts sont eux-mêmes divisés en 17 quartiers pour les besoins administratifs locaux. Ils sont administrés par un Starosta entouré d'un conseil dont le nombre de membres varie en fonction du nombre d'habitants du quartier concerné.
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+ La division la plus petite sont les territoires cadastraux identiques aux quartiers à l'exception de Nové Mesto découpé en Nové Mesto et Vinohrady, Ružinov découpé en Ružinov, Nivy et Trnávka.
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+ Le tableau ci-dessous reprend les quartiers par district :
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+ Depuis les origines de la ville jusqu'au XIXe siècle, les Allemands étaient le groupe ethnique dominant[55]. Cependant, après le compromis austro-hongrois de 1867, un processus de magyarisation se mit en place de sorte que, à la fin de la Première Guerre mondiale, 40 % de la population se déclarait de langue hongroise, 42 % allemande et 15 % slovaque[55]. Après la création de la Tchécoslovaquie en 1918, Bratislava est restée une ville multi-ethnique mais avec une tendance démographique différente due à une politique de slovaquisation. Cette ville multiculturelle, cosmopolite et multiethnique est composé de Slovaques, d'une très importante minorité hongroise, d'une communauté rome nombreuse. Parmi les autres minorités, il y a des Chinois, des Vietnamiens, des Roumains, des Allemands, des Ukrainiens et des Turcs.
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+ Le graphe ci-dessous présente l'évolution de la population de 1400 à 2010 (en milliers).
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+ Le paysage urbain de Bratislava est caractérisé par des tours médiévales et d'imposantes constructions du XXe siècle mais un boom de la construction au début du XXIe siècle est en train d'opérer des changements profonds. Les démolitions d'anciens immeubles présentant un grand intérêt de style baroque classique se sont multipliées depuis 2000 et donc sont à jamais perdus pour le pays. Beaucoup d'immeubles modernes, de qualité architecturale qui ne fait pas l'unanimité continuent de pousser comme des champignons dans le centre historique de la ville, en profonde transformation. Les démolitions et les reconstructions d'immeubles modernes se poursuivent actuellement. Les quartiers périphériques de Bratislava restent très marqués par les grands ensembles de l'ère communiste, qui aujourd'hui encore concentrent 70 % de la population totale de la ville.
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+ Bratislava est le cœur culturel de la Slovaquie. Du fait de son caractère historique multi-culturel lié à la présence de groupes ethniques allemand, hongrois, slovaque et juif, la ville comprend de nombreux théâtres, musées, galeries, salles de concert et de cinéma.
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+ Le Festival international du film de Bratislava (IFF), créé en 1999.
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+ La ville organise depuis 1967 la Biennale d'illustration de Bratislava (BIB), biennale internationale qui délivre les prix parmi les plus renommés pour les illustrateurs de livres pour la jeunesse. Les prix sont le Grand Prix BIB, la Pomme d'Or de Bratislava, la Plaque d'Or de Bratislava. Le jury est international, composé de personnes appartenant au monde de la culture.
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+
84
+ Depuis 1991 se déroule la Biennale d'animation de Bratislava (BAB) ou Festival international de films d'animation pour enfants, biennale internationale qui rassemble et récompense des réalisateurs de films d'animation pour les enfants.
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+ Bratislava a accueilli en 2006 près de 700 000 visiteurs, le nombre exact de ceux n’y passant que pour la journée étant mal connu. Un facteur déterminant du succès touristique de Bratislava a été le lancement, en 2001, de la compagnie aérienne à bas coût Sky Europe qui a fait de l’aéroport de la ville son hub. La compagnie n'existe plus depuis 2009.
87
+
88
+ Le paysage urbain de Bratislava est caractérisé par un mélange de styles avec ses tours médiévales, ses bâtiments Art nouveau ou résolument modernes. La plupart des monuments historiques sont concentrés dans la vieille ville. L’hôtel de ville de Bratislava est un ensemble de bâtiments érigés aux XIVe et XVe siècles et abrite aujourd’hui le musée municipal. La porte de Michel est le dernier vestige des fortifications médiévales et à ce titre un des plus anciens bâtiments de la ville.
89
+
90
+ Le centre historique comprend également de nombreux palais baroques à l'image du palais Grassalkovitch (1760) et résidence aujourd'hui du président de la République slovaque ou du palais primatial. Ce dernier conçu par Melchior Hefele entre 1778 et 1881 pour le cardinal József Batthyány (primat de Hongrie) servit de cadre à la signature du traité de Presbourg, consécutive à la bataille d’Austerlitz entre Napoléon et François II.
91
+
92
+ Parmi les églises majeures, il faut citer la cathédrale gothique Saint-Martin construite entre le XIIIe et le XVIe siècle où furent couronnés près de dix-neuf rois et reines entre 1563 et 1830, l’église franciscaine du XIIIe siècle ou encore l'église Saint-Élisabeth plus connue sous le nom d’église bleue, une superbe église de style Sécession hongroise.
93
+
94
+ Le monument majeur du XXe siècle de Bratislava est le pont Neuf sur le Danube avec son restaurant panoramique en forme de soucoupe volante.
95
+
96
+ Bratislava possède également deux châteaux. Le premier appelé tout simplement château de Bratislava surplombe la ville et le Danube. Plusieurs fois détruit et reconstruit, il est resté longtemps à l'abandon (entre 1811 et 1950) avant d’être reconstruit en style autrichien. Le second est lui complètement en ruine, il s'agit du château de Devin au-dessus de la rivière Morava qui constitue la frontière entre l'Autriche et la Slovaquie. Il a été détruit par les troupes de Napoléon en 1809 et constitue aujourd’hui encore un symbole national slovaque fort.
97
+
98
+ Bratislava est le principal pôle économique de Slovaquie. Les investissements internationaux ont beaucoup dynamisé la capitale. Les entreprises I.T, de services, et de commerce, attirent les gens des campagnes les plus reculées.
99
+
100
+ S'y trouvent surtout représentés les services, la construction mécanique avec l'usine partagée entre Volkswagen AG et Porsche où sont assemblées les modèles haut de gamme de leurs marques et des boîtes de vitesses, et l'industrie électrotechnique ; un aéroport international (M. R. Štefánik) ; et un port fluvial. La ville est un carrefour routier et ferroviaire international important.
101
+
102
+ Le tourisme est aussi une source de revenus de la ville.
103
+
104
+ Le PIB par habitant de la région de Bratislava est de 186 % de la moyenne de l'Union européenne des 28 (UE28), la ville étant donc la première région quant au PIB de toutes les régions dans les 10 États ayant adhéré à l'Union en 2004.
105
+
106
+ Bratislava est la cinquième région de l'UE (Eurostat, données de l'an 2011[56]). En 2013, la région de Bratislava est arrivée 6e dans le classement des régions européennes ayant les meilleurs PIB/habitant (devant la région parisienne classée 8e)[57].
107
+
108
+ Le programme autoroutier slovaque fait de Bratislava le principal nœud autoroutier de Slovaquie. Ces autoroutes doivent à terme la relier à tous les pays voisins[58].
109
+
110
+ La ville est reliée par des trains directs vers l'Autriche, la Hongrie, la Tchéquie, la Pologne, l'Allemagne et le reste de la Slovaquie. Les principales gares ferroviaires sont Bratislava hlavná stanica et Bratislava-Petržalka.
111
+
112
+ Le transport public à Bratislava est organisé par Dopravný podnik Bratislava, une société publique détenue par la ville. Il est appelé Mestská hromadná doprava (MHD, Transport en Commun Urbain) et est doté d'un réseau de trams, de trolleybus et de bus, principalement de marques TEDOM et SOR[59]. Un service de transport intégré relie les transports urbains avec les lignes de bus et de trains périurbains.
113
+
114
+ Bratislava possède une longue tradition de clubs et de sportifs représentés dans les compétitions slovaques et internationales.
115
+
116
+ Bratislava possède de bonnes infrastructure pour les sports d’hiver, avec trois domaines : le Zimný štadión Ondreja Nepelu (patinoire de dix mille places), le stade Vladimír Dzurilla et le Dúbravka Stadium.
117
+
118
+ L'équipe de hockey sur glace du HC Slovan Bratislava représente la ville en KHL depuis la saison 2012/2013. C’est l’un des clubs slovaque les plus titrés avec 12 victoires en Championnat de Slovaquie et 1 victoire en Coupe continentale.
119
+
120
+ Pour le football, Bratislava est actuellement représentée par un club en première division, la Corgoň Liga. Le Slovan Bratislava, fondé en 1919, qui évolue au Tehelné Pole. Le Slovan est le club de football le plus titré de l'histoire slovaque, c’est notamment le seul club de Tchécoslovaquie à avoir remporté la Coupe d'Europe des Vainqueurs de Coupe en 1969.
121
+
122
+ La ville est également représentée dans les divisions inférieures par l’Inter Bratislava et le FC Artmedia Petržalka.
123
+
124
+ Le centre de sports nautiques Čunovo, situé à proximité du barrage de Gabcikovo, accueille des parcours de slalom en eau vive et une zone de rafting. Il accueille de nombreuses compétitions nationales et internationales dans les différentes disciplines du canoë-kayak.
125
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126
+ Avec la ville slovaque de Košice, Bratislava a accueilli le championnat du monde de hockey sur glace en 2011 et 2019.
127
+
128
+ Johann Nepomuk Hummel
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130
+ Philipp Lenard
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+ Johann Wolfgang von Kempelen
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+ Stephan Ladislaus Endlicher
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+ Johann Andreas Segner
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+ Bratislava a tissé des liens avec de nombreuses villes à travers le monde[60],[61] :
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Ovis aries
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+
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+ Espèce
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+
5
+ Le mouton, Ovis aries, est un animal domestique, mammifère herbivore ruminant appartenant au genre Ovis (ovins) de la sous-famille des Caprinés, dans la grande famille des Bovidés. Comme tous les ruminants, les moutons sont des ongulés marchant sur deux doigts (Cetartiodactyla). Dans le langage courant, les moutons désignent un ensemble où la femelle est la brebis et le mâle le bélier, tandis que le jeune mâle est un agneau et la jeune femelle une agnelle.
6
+
7
+ Le mouton est l'un des premiers animaux à avoir été domestiqués par l'humain et il est surtout élevé pour son lait (fabrication de fromages), sa viande, sa peau avec laquelle est préparé un cuir appelé « basane » et sa laine. La laine de mouton est la fibre d'origine animale la plus utilisée.
8
+
9
+ Ovis aries représente aujourd'hui l'essentiel des populations d'ovins, bien que six espèces sauvages existent toujours. Il fut domestiqué à la fin du VIIIe millénaire av. J.-C à partir de moutons sauvages (Ovis orientalis) originaires du Moyen-Orient et sans doute plus précisément du sud-est de l'Anatolie ou du Zagros[1].
10
+
11
+ Les moutons sont élevés dans le monde entier et ont joué un rôle central dans de nombreuses civilisations. À l'heure actuelle, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, la Chine, le Nigeria, la Patagonie et le Royaume-Uni sont les principales régions consacrées à cet élevage.
12
+
13
+ Animal clé dans l'histoire de l'agriculture, le mouton a profondément marqué la culture humaine. Les moutons sont souvent associés aux scènes champêtres. Le mouton figure dans de nombreuses légendes, comme la Toison d'or et dans les grandes religions, en particulier les religions abrahamiques. Dans certains rites, les moutons sont utilisés comme animaux de sacrifice, notamment chez les musulmans lors de l'Aïd al-Adha (ou Aïd el-Kébir). De plus l'émergence de l'industrie en Europe est intimement liée à l'essor de la production du drap de laine.
14
+
15
+ Du fait de la proximité de cet animal avec l'humanité, y compris dans les sociétés occidentales et francophones, le champ lexical de l'espèce est riche. L'animal nouveau-né mâle s'appelle agneau et agnelle pour une femelle. Les jeunes de moins d'un an sont appelés antenais et antenaises. La femelle adulte est la brebis et le mâle adulte est le bélier. La brebis âgée de deux ans et qui n'a pas encore agnelé est appelée vacive.
16
+
17
+ La mise bas s'appelle l'agnelage et la bergerie est le nom du bâtiment construit pour abriter et enfermer les moutons. Les termes « ouaille(s) » et « pecus » ont été longtemps utilisés pour désigner les troupeaux de moutons et, par analogie, les sociétés humaines.
18
+
19
+ Le mot « mouton » est issu de *multo, terme provenant du gaulois et désignant les mâles châtrés de l'espèce. La racine se retrouve par exemple en irlandais molt ou en breton maout[2]. Ce terme s'impose également en italien sous la forme montone. Cependant le nom latin de l'espèce était ovis, ovicula désignant les brebis. Le dernier terme allait dériver en français en « ouaille[2] ».
20
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21
+ Ovis est aujourd'hui le nom scientifique du genre, et le nom de l'espèce est aries. En latin tardif étaient utilisés le terme de berbex pour désigner le « mâle châtré », d’aries pour le « bélier » et d’ovicula pour la « brebis », mais l'emprunt de multo au sens de « bélier » perturbe le système et a très tôt remplacé aries (cf. l'italien montone « bélier »). Ensuite le système paraît avoir été désorganisé par le glissement d'ouaille en ancien français au sens de « troupeau » (car le troupeau se compose majoritairement de femelles) qui a amené son remplacement[2]. Peu à peu le terme bélier s'impose et brebis (de berbex), d'abord au sens de « mouton (terme générique) », prend le sens de « brebis » (évolution inverse de ouaille) au IXe siècle où il a évincé ouaille, du moins dans les parlers septentrionaux (le poitevin utilise toujours ouaille). L'occitan, plus stable, a toujours oelha « brebis », moton « mâle châtré » et aret « bélier », mais a perdu un ancien berbitz parce que superflu. En anglais le mot mutton a été importé par les conquérants normands et désigne uniquement la viande.
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+ La brebis bêle, mais le bélier blatère (comme le chameau).
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+ (Voir la discussion dans l'article Ovis)
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+ La domesticité n'étant pas un critère constitutif d'une espèce, Ovis aries n'en est pas une au sens phylogénétique. Il appartient au genre Ovis, et si sa classification est discutée, il pourrait être rattaché à Ovis gmelini. Aucune autre espèce du genre Ovis n'est domestiquée.
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+ Genre :
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+ Espèces :
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+ Les moutons sont des ruminants relativement petits, qui sont le plus souvent avec des cornes situées sur le côté de la tête (de chaque côté au-dessus du crâne) et des poils bouclés appelés laine. Les moutons domestiques se distinguent de leurs cousins sauvages et de leurs ancêtres sur plusieurs points, après être devenus des animaux largement néoténiques sous l'influence de l'homme[3],[4]. Quelques races primitives de moutons conservent quelques caractéristiques de leurs cousins sauvages, telles que la queue courte. En fonction de la race, l'espèce ovine domestique peut ne pas avoir de cornes du tout (tels les roussins), des cornes chez les deux sexes (comme chez les moutons sauvages), ou chez les mâles seulement. La plupart des races à cornes en ont une seule paire[5].
34
+
35
+ Un autre trait unique aux ovins est la grande variation de couleur de leur laine. Les moutons sauvages ont pour la plupart des teintes brunes. Les moutons domestiques vont du blanc au chocolat noir et peuvent même être tachetés ou pie[6],[7]. La sélection pour une laine blanche a commencé très tôt au début de la domestication des moutons, et la laine blanche est devenue un trait dominant qui s'est rapidement répandu. Toutefois, les moutons de couleur apparaissent à nouveau dans de nombreuses races modernes, et peuvent même apparaître comme un trait récessif chez les troupeaux de moutons blancs[7],[6]. Alors que les grands marchés commerciaux souhaitent avoir de la laine blanche, il existe un créneau pour les laines de couleur, surtout dans le filage à la main[8].
36
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37
+ En fonction de la race, les moutons montrent une variation importante de taille et de poids. Leur vitesse de croissance et de prise de poids est un trait héréditaire qui est souvent sélectionné dans les nouvelles races de moutons[9].Ils mesurent entre 1 et 1,5 m de long, queue comprise. Les brebis pèsent généralement entre 45 et 100 kg alors que les béliers pèsent entre 45 et 160 kg[10].
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39
+ Les moutons ont 32 dents. Comme pour les autres ruminants, les huit incisives sont portées par la mâchoire inférieure et viennent s'appuyer sur un bourrelet édenté porté par la mâchoire supérieure ce qui permet à l'animal d'arracher la végétation. Il n'y a pas de canines, mais un écart important entre les incisives et les prémolaires. Cette partie s'appelle aussi la barre. Jusqu'à l'âge de quatre ans (lorsque toutes les incisives sont sorties), il est possible de connaître l'âge d'un mouton à son nombre d'incisives, une nouvelle paire d'incisives sortant chaque année.
40
+
41
+ Les incisives sont perdues peu à peu lorsque l'animal vieillit, ce qui rend plus difficile son alimentation et entraîne une dégradation de sa santé et, chez la brebis, de sa productivité. C'est pour cette raison que l'état général des moutons en pâture commence à se dégrader lentement à partir de quatre ans et que l'espérance de vie moyenne d'un mouton est de 10 à 12 ans, bien que certains moutons puissent vivre 20 ans[5],[11],[12].
42
+
43
+ Les moutons ont une bonne audition, et sont sensibles aux bruits artificiels[13]. Les moutons ont des pupilles horizontales leur permettant une excellente vision périphérique. Avec un champ visuel de 270 à 320° environ, les moutons peuvent voir derrière eux sans avoir à tourner la tête[14],[8]. Toutefois, les moutons ont une mauvaise perception de la profondeur de champ ; des ombres ou des creux dans le sol peuvent leur faire peur. En général, les moutons ont tendance à fuir l'obscurité et aller dans des endroits bien éclairés[15].
44
+
45
+ Les moutons ont également un excellent odorat et, comme toutes les espèces de leur genre, ont des glandes odorantes juste en face des yeux et entre les doigts. Le rôle de ces glandes n'est pas connu avec précision[16]; celles sur la tête semblent avoir un rôle d'attirance sexuelle[9]; les glandes interdigitales peuvent également avoir un rôle dans la reproduction[9] mais pourraient avoir d'autres utilités, telles que l'excrétion d'un ou de déchets ou servir de marqueur odorant pour aider les brebis perdues à retrouver leur troupeau[16].
46
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+ Les moutons et les chèvres sont étroitement liés (les deux font partie de la sous-famille des Caprinae) et il est parfois difficile de les distinguer uniquement par leur apparence. Ce sont toutefois des espèces bien distinctes, de sorte que les hybrides sont rares et toujours stériles. L'hybride — stérile — d'une brebis et d'un bouc est appelé chabin ou ovicapre et il a 57 chromosomes (les moutons ont 54 chromosomes, les chèvres 60). Il ne doit pas être confondu avec la chimère génétique appelée geep obtenue en fusionnant un embryon de chèvre et un embryon de mouton.
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+ Visuellement, les moutons et les chèvres diffèrent par la barbe et la lèvre supérieure divisée chez les ovins, unique chez les caprins. La queue des moutons, même courte, est pendante, tandis que celle des chèvres est érigée. Les races ovines sont également souvent naturellement dépourvues de cornes (soit dans les deux sexes soit seulement chez les femelles), tandis que les chèvres naturellement sans cornes sont rares (bien que de nombreuses chèvres en soient privées artificiellement). Les mâles diffèrent par leur odeur : pendant le rut, celle des boucs est forte et caractéristique , alors que les béliers n'en ont pas[12].
50
+
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+ Plus de 200 races de moutons d'élevage ont été sélectionnées pour différentes productions[17],[5]. Certains auteurs donnent un nombre d'un ou même de plusieurs milliers de races, mais ces nombres ne peuvent pas être vérifiés[8],[12]. Presque tous les moutons sont classés selon la production pour laquelle ils sont le mieux adaptés : laine, viande, lait, peau, ou une combinaison pour les races mixtes. D'autres caractéristiques sont utilisées pour classer les moutons : couleur de la face (généralement blanche ou noire), longueur de la queue, présence ou absence de cornes, topographie de la région où la race a été développée. Ce dernier point est particulièrement noté au Royaume-Uni, où les races sont décrites comme étant d'altitude (colline ou montagne) ou de plaine[15]. Les moutons peuvent également être classés par la présence ou non de matières grasses dans leur queue. Les moutons à queue grasse sont rares en Europe, mais communs en Afrique et en Asie. On subdivise même ces moutons en moutons stéatopyges (moutons à fesses grasses) et moutons à queue grasse stricto sensu[18].
52
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+ Les races sont également classées en fonction de la façon dont elles sont aptes à produire un certain type de cheptel reproducteur. En règle générale, les moutons sont classés en « race brebis » ou « race bélier ». Les races brebis sont celles qui sont robustes et ont de bonnes capacités de reproduction et de maternité. Leurs brebis servent à remplacer les brebis des autres races. Les races béliers sont sélectionnées pour une croissance rapide et la qualité de leur carcasse et les mâles sont accouplés avec des brebis des races élevées pour produire des agneaux de boucherie. Les races de plaine et de montagne sont également traitées de cette façon, avec les brebis rustiques de montagne accouplées avec des béliers de plaine plus grands et à croissance plus rapide pour donner des agnelles qui deviendront des brebis reproductrices appelées mules, qui seront croisées avec des béliers à viande pour produire des agneaux de boucherie de qualité[15]. Beaucoup de races, particulièrement celles rares ou primitives, n'entrent dans aucune de ces catégories.
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+ Des races sont classées selon leur type de laine. Les races à laine ont une laine dense et bouclée très appréciée des utilisateurs. La plupart d'entre elles sont issues de moutons mérinos dont la race continue à dominer le monde industriel de la laine. Le record de prix de vente pour un mouton appartient à un bélier mérinos australien vendu 16 000 dollars australiens en 2008[19]. Les races à laine mixtes sont généralement des races à viande à croissance rapide, croisées avec des béliers à tête noire. Certaines grandes races intermédiaires, comme le Corriedale, élevé pour sa viande et pour sa laine, sont un croisement de races à laine longue avec une racine à belle laine et ont été sélectionnées pour une grande production commerciale. Les races à laine longue sont les races les plus grandes, mais elles ont généralement une vitesse de croissance réduite. Les races à laine longue sont les plus appréciées pour les croisements, pour améliorer les attributs d'autres types de moutons. Par exemple : la race américaine Columbia a été développée en croisant des béliers Lincolns (une race à longue laine) avec les brebis mérinos de Rambouillet à la laine fine. Une nouvelle race britannique, l'Exlana, issue du croisement entre une Blackbelly Barbade et une Sainte-Croix, a été développée afin de perdre automatiquement sa laine dès que les températures augmentent. La laine ayant beaucoup perdu de sa valeur, cela évite au berger une tonte non rentable[20].
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+ Certaines races de moutons donnent une laine grossière, à poils longs ou moyens. Ces races sont traditionnellement utilisées pour faire la laine des tapis, laine d'une grande variabilité, mais dont la principale qualité est de résister à une utilisation intensive. Comme la demande de tapis de laine de qualité diminue, certains éleveurs de ce type de moutons ont essayé d'utiliser quelques-unes de ces races traditionnelles à d'autres fins. D'autres sont toujours utilisées principalement comme race à viande[21].
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+ Un petit nombre de races sont utilisées pour le lait. La plupart sont des races mixtes, élevées en premier pour leur viande ou leur laine, accessoirement pour leur lait, mais quelques races sont principalement utilisées pour la traite. Ces moutons produisent une plus grande quantité de lait et sur une plus longue durée que les autres[22]. La différence de qualité de lait se fait sur la teneur en matières grasses et en protéines, mais pas sur la teneur en lactose[23]. La durée de la lactation varie de 90 à 150 jours pour les brebis domestiques et de 120 à 240 jours pour les races laitières. La production de lait est de 50 à 100 litres par an pour les brebis domestiques et de 80 à 500 pour les meilleures races laitières[24]. Certains laits sont transformés en fromages de brebis réputés : manchego en Espagne, roquefort en France, feta en Grèce.
60
+
61
+ Un dernier groupe de races ovines est utilisé pour sa fourrure car ses poils ne frisent pas comme dans les autres races. Ces moutons, qui ressemblent aux premiers moutons domestiques avant le développement des races à laine, sont élevés pour leur viande et leur peau. Certaines races modernes de moutons à fourrure, comme le Dorper, sont le résultat de croisements de races à laine et de races à fourrure. Ces races sont moins coûteuses à l'entretien car elles n'ont pas besoin d'être tondues[21]. Elles sont aussi plus résistantes aux parasites externes et supportent mieux le temps chaud[12].
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+ Avec l'augmentation moderne des entreprises agro-industrielles et le déclin des exploitations familiales, de nombreuses races de moutons sont en danger d'extinction. Le Rare Breeds Survival Trust du Royaume-Uni a dressé une liste de 25 races ayant seulement 3 000 animaux et l‘American Livestock Breeds Conservancy a dressé une liste de 14 races en ayant moins de 10 000[25],[26]. Les préférences pour les races de caractéristiques uniformes et à croissance rapide ont poussé les races traditionnelles en marge de l'élevage industriel du mouton[21]. Les races traditionnelles restantes doivent leur survie aux efforts des organismes de conservation des espèces et aux agriculteurs qui se consacrent à leur préservation.
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+ Les moutons sont des mammifères exclusivement herbivores. Comme tous les ruminants, les moutons ont un système digestif complexe composé de quatre compartiments, qui leur permettent de décomposer la cellulose des tiges, feuilles, graines et coques ingérées en acides gras volatils (acide propionique, butyrique, acétique...) et en glucides simples. Lorsque les moutons paissent, la végétation est mâchée pour former une masse appelée bol, qui, une fois avalé, passe ensuite dans la première chambre : le rumen. Le rumen a une capacité de 19 à 38 L ; c'est là où fermente le bol par le biais d'une relation de symbiose entre les bactéries, les protozoaires et les levures de la flore digestive[27]. Le bol appelé alors bol de rumination est périodiquement régurgité dans la bouche pour être à nouveau mastiqué et imprégné de salive[27]. Cette régurgitation est une adaptation permettant de faire paître les ruminants plus rapidement dans la matinée, puis de finir de mâcher et digérer leurs aliments plus tard dans la journée[28]. Cela est bénéfique pour les moutons qui doivent paître tête baissée et sont à ce moment-là plus vulnérables aux prédateurs[12].
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+ Les troupeaux alternent plusieurs fois dans la journée ce cycle de préhension de nourriture et de rumination. À ce moment, les animaux se regroupent et se couchent pour ruminer.
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+ Par fermentation, le rumen produit des gaz (méthane, gaz carbonique) qui doivent être expulsés. Cette expulsion se fait lors de la rumination. Le rôt de gaz va alors entraîner a l'envers vers la gueule, une boulette d'herbe précédemment avalée et stockée dans le rumen (bol). L'animal prend le temps de mâcher ce fourrage qui avait été avalé d'abord rapidement : il s'agit alors de la rumination. Le bol alimentaire sera alors prêt pour la digestion. Des perturbations, telles que des changements brusques dans le régime alimentaire, certaines plantes particulièrement fermentescibles (herbe trop jeune, luzerne, trèfle), mais aussi des variations brusques de pression atmosphérique, peuvent provoquer des pathologies potentiellement mortelles comme le ballonnement ou météorisation. Une intervention s'impose pour sauver l'animal de l'étouffement à l'aide d'une sonde œsophago-gastrique et si besoin d'un trocart, un tube qui perce la peau et le rumen et permet l'évacuation rapide des gaz.
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+ Après la fermentation dans le rumen, son contenu passe dans le bonnet et le feuillet. Les parties les moins fermentescibles des aliments comme certaines protéines peuvent ne pas être dégradées dans le rumen et être digérées dans la caillette. La compréhension de ces mécanismes a permis de mettre au point des systèmes de calcul des valeurs fourragères comme celui de l'INRA. Après les trois premières chambres, le contenu digestif se déplace dans la caillette où se termine la digestion gastrique avant de passer dans l'intestin. La caillette est la seule chambre analogue à l'estomac de l'homme et des mammifères non-ruminants puisque capable de sécréter des sucs gastriques y compris de l'acide chlorhydrique[29].
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+ Les bovins passent en moyenne de 300 à 450 minutes à ruminer par jour, soit un peu plus que les ovins. Chez les bovins comme chez les ovins, 62 à 83 % de la rumination se fait en position couchée. À l'auge, les durées d'ingestion et de rumination sont du même ordre pour les ovins et les bovins, alors que les quantités ingérées varient de 1 à 12 [30]!
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+ Les meilleures pâtures pour les moutons ne sont pas des prairies de graminées pures mais des mélanges de graminées et d'autres plantes herbacées de type dicotylédones[31] (légumineuses en particulier). Les types de pâtures où les moutons sont élevés varient fortement, de pâturages semés intentionnellement à leur intention à des zones naturelles parfois très pauvres. Les plantes toxiques les plus communes pour les moutons sont présentes dans la plupart des pays du monde et comprennent (sans s'y limiter) les glands de chêne, les tomates, l'if, la rhubarbe, les pommes de terre et les rhododendrons[32].
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+ En dehors des fourrages verts et des concentrés, l'autre aliment de base pour les ovins est le foin, surtout pendant les mois d'hiver. Tous les moutons peuvent survivre en pâture l'hiver mais pour des questions de rentabilité, il est plus facile de les rentrer et de les nourrir d'herbes séchées[21]. La plupart des régimes alimentaires des moutons comprennent également un apport de minéraux et vitamines, soit incorporés dans le reste de l'alimentation soit en pierres à lécher.
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78
+ Évidemment, les moutons ont besoin d'une source permanente d'eau potable à leur disposition. La quantité d'eau nécessaire pour les moutons varie avec la saison et le type et la qualité des aliments consommés[33]. Lorsque les moutons se nourrissent de grandes quantités d'herbes fraîches et en saison humide (notamment avec la rosée matinale, les moutons se nourrissant beaucoup dès l'aube), ils ont moins besoin d'eau. Lorsque les moutons sont parqués ou mangent de grandes quantités de foin sec, ils ont besoin de plus d'eau. Les moutons ont besoin d'eau propre, et peuvent refuser de boire de l'eau qui est couverte d'écumes ou d'algues[33].
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80
+ Le mouton est un des rares animaux élevés pour la viande qui n'ait jamais été élevé en stabulation[8] permanente. Bien qu'il y ait un mouvement croissant préconisant un abandon de ce style d'élevage, un grand pourcentage de bovins de boucherie, de porcs et de volailles est encore élevé dans de telles conditions[9]. Cependant quelques races bien spécifiques d'ovins sont régulièrement nourries toute l'année avec des aliments préparés et, plus rarement, sont gardées enfermées. Là où il n'existe pas suffisamment de pâturages disponibles ou si les pâturages ne sont pas assez nourrissants, les producteurs peuvent supplémenter les agneaux avant l'abattage pour les engraisser (phase appelée « finition »), parfois dans des parcs d'engraissement[12]. De nombreux éleveurs supplémentent l'alimentation des brebis et béliers avec du grain au cours de la période de reproduction pour augmenter la fécondité[34]. Les brebis sont également supplémentées pendant les dernières semaines de la gestation pour augmenter le poids des agneaux à la naissance (70 % du poids d'un agneau à la naissance se prenant au cours de ces dernières semaines )[8] et pendant l'allaitement[8],[21]. Les aliments pour ovins doivent être spécialement formulés, comme pour la plupart des autres animaux domestiques et il faut savoir que certains aliments préparés pour les chèvres peuvent avoir des teneurs en cuivre mortelles pour les moutons[8]. Le même danger s'applique avec les suppléments minéraux comme les pierres à lécher[35].
81
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82
+ Les moutons sont des herbivores qui se nourrissent essentiellement d'herbe broutée au ras du sol, contrairement à d'autres ruminants apparentés comme les chèvres et les chevreuils qui se nourrissent plutôt de feuilles. Avec une face beaucoup plus fine que les vaches, les moutons coupent l'herbe plus près du sol et épuisent plus rapidement les pâturages que les bovins[12]. Pour cette raison, de nombreux bergers utilisent le système de pâtures tournantes où un troupeau occupe successivement les différentes parcelles (paddocks), ce qui donne le temps aux plantes de récupérer[12],[15].
83
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+ Paradoxalement, les moutons peuvent à la fois être la cause de la propagation ou de la disparition d'espèces végétales envahissantes. En piétinant et coupant la végétation naturelle des pâturages, les moutons et autres animaux d'élevage favorisent l'apparition de plantes envahissantes. Toutefois, les moutons préfèrent souvent manger les espèces envahissantes telles, aux États-Unis, les bromes, l'euphorbe âcre, les puéraires et les centaurées maculées. Des espèces naturelles telles que les armoises les remplacent, et, dans ce cas, le pâturage des moutons est un moyen efficace de restauration de la végétation naturelle[36].
85
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+ Les moutons sont des animaux qui, lorsqu'ils peuvent se sentir menacés, ont un fort instinct grégaire et ce trait peut être considéré comme le trait comportemental fondamental de l'espèce. La hiérarchie dominante naturelle des moutons et leur inclinaison à suivre docilement un chef de file vers de nouveaux pâturages ont été certainement les facteurs essentiels qui en ont fait une des premières espèces animales domestiquées[37]. Tous les moutons ont tendance à se tenir à proximité des autres membres du troupeau, bien que l'intensité de ce comportement varie avec les races[13]. Les éleveurs exploitent ce comportement pour garder les moutons ensemble sur des pâturages non clos et pour les déplacer facilement. Les bergers peuvent aussi s'aider de chiens de berger dont les capacités peuvent les aider au déplacement des troupeaux. Les moutons sont aussi très intéressés par les aliments et le fait d'être souvent nourris par l'homme fait qu'on les voit venir solliciter les gens pour avoir de la nourriture[38]. Les éleveurs qui ont des moutons à déplacer peuvent exploiter ce comportement en marchant en tête du troupeau avec un seau de nourriture ou un agneau dans les bras ce qui permet de les déplacer rapidement sans contrainte[39],[40].
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+
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+ Ils communiquent entre eux en lançant des bêlements. On dit que la brebis bêle, mais le bélier blatère.
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+ Dans les régions où les moutons n'ont pas de prédateurs naturels, ils n'ont pas ce comportement grégaire[12]. On peut aussi dresser les moutons pour qu'ils restent sur des pâturages bien précis non clôturés sans qu'ils aillent errer librement dans les zones environnantes. Les brebis enseignent ce comportement à leurs agneaux et lorsque les troupeaux entiers sont abattus, il y a lieu de réapprendre ce comportement aux animaux de remplacement[9],[41].
91
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92
+ Le comportement observé pour les troupeaux de moutons ne se retrouve, en règle générale, que pour les groupes de moutons supérieurs ou égaux à quatre. En dessous de ce nombre, ils peuvent réagir différemment[8]. Pour les ovins, le principal mécanisme de défense est tout simplement la fuite lorsqu'ils estiment qu'un danger a franchi leur distance de sécurité. Ensuite, s'ils se sentent acculés, ils peuvent taper du pied, charger, ruer ou bondir. Cela est particulièrement vrai pour les brebis avec des agneaux nouveau-nés[8].
93
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94
+ En troupeau, les moutons ont tendance à suivre un meneur qui, le plus souvent, est tout simplement la première brebis à se déplacer. Toutefois, les moutons établissent une hiérarchie physique avec des animaux à position dominante dans le groupe. Les animaux dominants ont tendance à être plus agressifs envers les autres et se nourrissent habituellement en premier dans les mangeoires[42]. La taille des cornes, surtout pour les béliers, est un facteur important dans la hiérarchie du troupeau[43]. Les béliers avec des cornes de tailles différentes semblent moins enclins à lutter entre eux pour établir une hiérarchie que les béliers avec des cornes de même taille[43]. Les moutons deviennent très stressés lorsqu'ils sont séparés du reste de leur troupeau[9].
95
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96
+ Les moutons savent reconnaître les visages des humains et des autres ovins et peuvent s'en souvenir pendant des années[44],[45]. À l'intérieur d'un troupeau, les moutons apparentés ont tendance à être plus proches entre eux qu'avec le reste du troupeau ; dans les troupeaux contenant plusieurs races, des sous-groupes raciaux ont tendance à se former, et une brebis et ses descendants directs se déplacent souvent ensemble même dans les grands troupeaux[8],[46].
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98
+ Leur instinct grégaire et la rapidité avec laquelle ils fuient en cas de danger font que souvent leur comportement est mal compris par les non-initiés. Pourtant, une monographie d'une université de l'Illinois sur les moutons les a placés juste après les porcs et sur un pied d'égalité avec les bovins pour leur QI[8], et quelques moutons ont montré des capacités pour résoudre des problèmes, ainsi un troupeau dans le Yorkshire, en Angleterre a trouvé le moyen de traverser les grilles barrières placées sur le sol en se déplaçant sur le dos[47]. En plus, s'ils sont capables de se rappeler longtemps le visage des individus, des moutons peuvent également différencier des états émotionnels par les caractéristiques du visage[44],[45]. En travaillant patiemment, ils peuvent apprendre leur nom. De forts liens affectifs peuvent être tissés avec eux et avec les êtres humains qui s'en occupent. De nombreux moutons sont dressés pour être dirigés par un licou pour des séances de présentation ou à d'autres fins[8]. Les moutons répondent également bien à la formation conditionnée[8]. Très rarement, les moutons sont utilisés comme bêtes de somme. Les nomades tibétains répartissent à parts égales leurs bagages sur le dos des animaux lorsqu'ils déménagent[8].
99
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+ La stratégie de reproduction des moutons est semblable à celle des autres espèces de bétail. Un troupeau de brebis est généralement fécondé par un seul bélier, choisi par l'agriculteur ou le bélier dominant après lutte avec d'autres béliers dans les populations en liberté[21]. La plupart des brebis ont des saisons de reproduction dues au rapport jour/nuit[48], bien que certaines soient en mesure de se reproduire tout au long de l'année[21]. Les brebis atteignent généralement leur maturité sexuelle entre six et huit mois (mais généralement les éleveurs attendent qu'elles aient un an pour les laisser se reproduire afin d'éviter les accidents dus à des grossesses précoces), les béliers généralement entre quatre et six mois[21]. Les brebis ont des cycles menstruels de 17 jours[49], avec un œstrus de 24 à 36 h, l'ovulation ayant lieu 18 à 36 h après le début des chaleurs[50], période au cours de laquelle elles dégagent une odeur qui indique aux béliers qu'elles sont prêtes à s'accoupler. Une minorité de moutons affichent un comportement homosexuel (8 % en moyenne)[51] ou sont free-martins (femelles qui ont un comportement mâle par suite du mauvais fonctionnement de leurs ovaires)[52].
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+ Agneau âgé d'une heure
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+ Une brebis mettant bas son deuxième agneau dans un pré en Nouvelle-Zélande.
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+
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+ Un autre agneau.
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+
108
+ Agneau quzu, Azerbaïdjan.
109
+
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+ Agneau sautant, Zaouia d'Ifrane, Maroc.
111
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+ Sans intervention humaine, les béliers luttent au cours de la période du rut pour déterminer quels individus pourront s'accoupler avec les brebis. Les béliers, en particulier ceux qui ne se connaissent pas, s'affrontent également en dehors de la période de rut pour établir leur position dominante ; si on les laisse s'affronter[21], un bélier peut exceptionnellement en tuer un autre. Au cours du rut, des béliers, même normalement très amicaux envers leur maître, peuvent devenir agressifs envers l'homme en raison d'une augmentation de leurs hormones mâles[9].
113
+
114
+ Après l'accouplement, les brebis ont une période de gestation d'environ cinq mois (150 jours)[53] et la mise-bas dure normalement de une à trois heures[54]. En France, elle a lieu généralement de janvier à juillet. La plupart des brebis ont des portées de un ou deux agneaux bien que certaines races puissent avoir régulièrement des portées plus importantes[9],[55]. Au cours ou peu de temps après la mise bas, les brebis et leurs agneaux peuvent être placés dans des petits parcs d'agnelage[56], de petits enclos conçus pour aider la brebis et ses petits à cimenter leurs liens entre eux[15],[21].
115
+
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+ La mise bas des ovins peut être problématique. Les éleveurs ont sélectionné des brebis qui produisent des agneaux avec un poids de plus en plus élevé à la naissance de sorte que les brebis ont de plus en plus de difficulté à agneler ; d'ailleurs, l'équilibre entre la facilité d'agnelage et une productivité élevée est un des dilemmes des éleveurs de moutons[57]. En cas de problèmes, les personnes présentes lors de la mise-bas peuvent aider les brebis par l'extraction ou le repositionnement des agneaux[21]. Après la naissance, la brebis doit percer le sac amniotique (s'il ne s'est pas rompu spontanément avant) et commencer à nettoyer l'agneau en le léchant[21]. La plupart des agneaux commencent à se tenir debout dans l'heure qui suit leur naissance[21]. Dans des circonstances normales, les agneaux s'alimentent dès qu'ils sont debout, recevant le colostrum essentiel pour le nouveau-né. Les agneaux qui, soit ne parviennent pas à téter ou qui sont rejetés par leur mère ont besoin d'aide pour vivre, et doivent être soit conduits à la mamelle, soit élevés au biberon, soit confiés à une autre brebis[58] mais cela est beaucoup plus délicat. Quelques chèvres, dans un grand troupeau, peuvent apporter une supplémentation, dont sont friands les agneaux aux mères de lactation déficiente.
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+ Lorsque les agneaux ont récupéré, ils sont marqués aux oreilles, ont la queue coupée et, pour les mâles, sont éventuellement castrés[21]. Les vaccinations sont généralement effectuées à ce moment-là. Les agneaux reçoivent des plaquettes portant un numéro d'identification aux oreilles pour plus tard pouvoir être identifiés sans erreur. La castration est effectuée sur les agneaux mâles qui ne sont pas destinés à la reproduction, bien que certains bergers choisissent de ne pas appliquer cette procédure pour des raisons d'éthique, économiques ou pratiques[21]. Les agneaux mâles qui sont destinés à être abattus ou séparés des brebis avant la maturité sexuelle ne sont généralement pas castrés[15]. Le raccourcissement de la queue est pratiqué pour des raisons de santé[59]. Les objections à toutes ces procédures ont été soulevées par les groupes de défense des droits des animaux mais les agriculteurs les défendent en disant qu'elles résolvent beaucoup de problèmes pratiques et vétérinaires en n'infligeant qu'une douleur temporaire aux agneaux[9],[21]. En Australie et en Nouvelle-Zélande, dans les pays où sévit la myase, les agneaux subissent souvent le mulesing, une opération encore plus douloureuse qui consiste à écorcher l'animal autour de l'anus et éventuellement de la vulve, la laine ne repousse plus sur les parties écorchées. L'écussonnage (crutching) consiste en une simple tonte sur les mêmes parties mais doit être répété.
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+ Marque de berger « pirate », Longo Maï, France..
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+ Marques de bergers avec des cœurs.
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+ Enregistrement des données, Paonia, Colorado.
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir. Wikimedia Commons présente d’autres illustrations sur les marques de berger.
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+ Les moutons peuvent être victimes d'empoisonnement, de maladies infectieuses et de blessures physiques. Comme les autres espèces pourchassées, les moutons ont tendance à masquer les signes de leur maladie, afin d'éviter d'être la cible de prédateurs[9]. Cependant, il y a des signes évidents de maladie : l'animal mange peu, bêle trop souvent sans raison apparente et est généralement apathique[60]. Tout au long de l'histoire, une grande partie de l'argent dépensé et du travail des éleveurs a eu pour objectif de prévenir les affections des animaux. Au cours de l'histoire, les bergers ont eu souvent recours à des méthodes empiriques trouvées par l'expérimentation sur les animaux de la ferme. Dans les pays comme les États-Unis, les moutons n'ont pas une importance économique suffisante pour que les sociétés pharmaceutiques effectuent des essais cliniques coûteux pour faire approuver leurs médicaments pour une utilisation chez le mouton[61]. Aussi les bergers ont souvent recours à des médicaments approuvés pour d'autres animaux[9]. Aux XXe et XXIe siècles, une minorité de propriétaires de moutons se sont tournés vers d'autres méthodes de traitements tels que l'homéopathie, la phytothérapie et même la médecine traditionnelle chinoise pour traiter leurs animaux[8],[9]. L'efficacité de ces médecines vétérinaires parallèles fait l'objet de beaucoup de scepticisme dans des revues scientifiques[8],[9],[62]. La nécessité de médicaments traditionnels anti-parasitaires et antibiotiques est largement répandue et est le principal obstacle à l'agriculture biologique pour les moutons[21].
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+ Pour éviter les intoxications, il est également important de se méfier de produits comme les pesticides, les engrais minéraux, les huiles de vidange ainsi que des liquides de refroidissement des radiateurs de voiture (qui contiennent de l'éthylène glycol, un antigel très agréable au goût mais très toxique)[63].
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+ De nombreux éleveurs prennent toute une série de mesures préventives afin d'éviter les problèmes. La première est de faire en sorte que tous les moutons soient en bonne santé au moment de l'achat. De nombreux acheteurs évitent les points de vente connus pour avoir abrité des animaux de réforme même en bonne santé ou des animaux malades ou tout simplement de qualité inférieure[9]. Cela peut être également le maintien d'un nouveau troupeau en quarantaine pour un mois. Il y a deux mesures de prévention fondamentales pour le maintien des animaux en bonne santé : une bonne nutrition et la réduction du stress. La manipulation des animaux, les lieux nouveaux les amènent à produire du cortisol, une hormone de stress. Cela peut conduire à un affaiblissement du système immunitaire, rendant ainsi les moutons beaucoup plus vulnérables à la maladie[8]. Les signes de stress chez les ovins sont les suivants : halètement excessif, grincement des dents, mouvements d'agitation, consommation de leur laine, mâchonnement de morceaux de bois[8].
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+ Les formes communes de médication préventive pour les ovins sont les vaccins et les traitements antiparasitaires. Les parasites, tant externes qu'internes sont très fréquents chez les ovins et peuvent soit provoquer une issue fatale pour les animaux, soit réduire la productivité des troupeaux[9]. Les vers sont les parasites internes les plus courants. Ils sont ingérés pendant que les animaux pâturent, se développent dans l'hôte et sont expulsés du tube digestif (se retrouvant dans l'herbe et entamant un nouveau cycle). On donne aux moutons des médicaments anti-parasitaires oraux pour les débarrasser de ces vers, parfois après avoir fait un comptage dans les fèces des animaux pour évaluer le degré d'infestation. Ensuite, les moutons peuvent être déplacés vers un nouveau pâturage afin d'éviter l'ingestion des mêmes parasites[15]. Les parasites externes des moutons comprennent : les poux (sur les différentes parties du corps), les mélophages du mouton, les œstres du nez, les psoroptes responsables de la gale du mouton et les myiases cuticoles. Les poux sucent le sang des moutons et provoquent une malnutrition générale et une baisse de productivité mais ne sont pas mortels. Les asticots des espèces de mouches responsables des myiases sont beaucoup plus destructeurs. Les mouches pondent leurs œufs dans les blessures ou les endroits humides, dans la laine sale. Lorsque les larves éclosent, elles creusent un chemin dans la chair de la brebis dont elles se nourrissent et si elles sont en assez grand nombre, peuvent éventuellement causer la mort de l'animal. Le mulesing est le principal moyen utilisé pour lutter contre cette parasitose. Les œstres du nez sont des mouches qui vivent dans les sinus des naseaux des brebis, causant des difficultés respiratoires et de l'inconfort pour les animaux. Les signes cliniques en sont un mouchage répété, des éternuements et des mouvements frénétiques de la tête. Les parasites externes peuvent être contrôlés grâce à des badigeons, des pulvérisations ou l'immersion des moutons par des solutions insecticides adaptées[9].
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+ Les moutons peuvent être affectés par un large éventail de maladies bactériennes. Les maladies des sabots, comme le piétin sont traitées par des bains de pieds et d'autres méthodes[64]. Ces maladies provoquent la boiterie des animaux et gênent leur alimentation. La paratuberculose affecte surtout les jeunes ovins. La fièvre catarrhale est une maladie virale transmise par des moucherons et causant fièvre et inflammation des muqueuses.
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+ Quelques maladies des moutons sont transmissibles à l'homme. La dermatite pustuleuse contagieuse du mouton (ou Orf) est une maladie de peau due à un parapoxvirus provoquant des lésions cutanées qui se transmettent à l'homme par contact[65]. Plus grave, certains organismes qui peuvent provoquer des avortements spontanés chez les ovins peuvent être transmis aux femmes enceintes. Un autre sujet de préoccupation est la tremblante du mouton, une maladie à prions et la fièvre aphteuse car ces deux maladies très contagieuses peuvent décimer tout le troupeau. La fièvre aphteuse est légèrement à risque pour l'homme.
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+ Principales maladies du mouton :
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+ En dehors des maladies, la prédation est une menace pour les moutons qui diminue la rentabilité pour les éleveurs. Les moutons ont peu de moyens de défense, comparés à d'autres espèces de bétail. Même s'ils survivent à une attaque, ils peuvent mourir par la suite de leurs blessures ou tout simplement de panique[9]. Cependant, l'impact de la prédation varie considérablement selon les pays. En Afrique, en Australie, en Amérique et dans certaines régions d'Europe et d'Asie, les prédateurs posent un problème grave. Aux États-Unis, par exemple, plus du tiers des moutons morts (hors abattage) en 2004 sont morts à cause des prédateurs[66]. En revanche, d'autres pays sont pratiquement dépourvus de prédateurs, en particulier des îles (Grande-Bretagne, Irlande, Islande...) connues pour un important élevage extensif des moutons[9]. De par le monde, les canidés, y compris le chien domestique, sont les principaux responsables de la mort de moutons[67],[68],[69]. D'autres animaux se nourrissent de temps en temps d'ovins. Ce sont : les félins, les ours, les oiseaux de proie, les corbeaux et les porcs sauvages[66],[70]. Des croyances attribuent même la mort de certains moutons à des créatures imaginaires tels que le Chupacabra, le Drekavac ou autres[71].
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+ Les éleveurs utilisent une grande variété de mesures pour lutter contre les prédateurs. Les anciens bergers utilisaient leur propre présence, la présence de chiens de berger et des structures de protection telles que des granges et des clôtures. Les clôtures (à la fois ordinaire et électrique), les enclos à moutons et la mise à l'abri des agneaux la nuit à l'intérieur de bâtiments continuent d'être largement utilisés[21]. Les bergers actuels utilisent aussi des fusils, des pièges et des poisons pour tuer les prédateurs[73], provoquant une baisse importante dans leur population. Mais l'éveil des protecteurs de la nature et de la conservation des espèces font que l'utilisation de ces méthodes relève généralement du ressort d'organismes gouvernementaux spécialement désignés plutôt que des producteurs de moutons[74]
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+ Les années 1970 ont vu une recrudescence de l'utilisation des chiens d'élevage (le chien de montagne des Pyrénées ou montagne des Pyrénées, appelé dans les Pyrénées patou), et le développement de nouvelles méthodes de contrôle des prédateurs par les éleveurs, dont beaucoup ne sont pas mortelles[15]. Les ânes et les lamas sont utilisés depuis les années 1980 pour garder les moutons, en utilisant le même principe de base que pour les chiens de berger[9]. La présence concomitante dans les pâtures d'animaux plus grands tels que les bovins ou les chevaux, peut contribuer à dissuader les prédateurs, même si ces espèces ne gardent pas activement les moutons[21]. De nouvelles méthodes modernes de protection des moutons utilisent des techniques dissuasives qui ne sont pas mortelles pour les prédateurs, telles que les gyrophares et les alarmes sonores[9].
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+ Les moutons ont été parmi les premiers animaux à être domestiqués par l'homme ; des sources indiquent une domestication datant d'entre 9 000 et 11 000 ans en Mésopotamie[8],[75],[5],[9]. L'espèce a plusieurs caractéristiques, comme un manque relatif d'agressivité, une taille gérable, une maturité sexuelle précoce, un caractère sociable et des taux de reproduction élevés, qui font qu'elle est particulièrement facile à apprivoiser[37]. Aujourd'hui, Ovis aries est une espèce entièrement domestiquée, un animal qui est largement tributaire de l'homme pour sa santé et sa survie[76]. De petites populations sauvages de moutons existent encore mais uniquement dans des zones dépourvues de prédateurs (habituellement des îles)[37]. Les populations de moutons sauvages n'ont jamais atteint l'ampleur de celles des chevaux sauvages, des chèvres, des porcs ou de chiens[37].
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+ Les détails sur la descendance des moutons depuis leurs ancêtres sauvages sont actuellement peu connus[77]. L'hypothèse la plus communément admise est que Ovis aries descende des espèces de mouflons d'Europe et d'Asie. On a également supposé que le mouflon européen est une ancienne espèce de moutons domestiques retournée à l'état sauvage plutôt que le contraire[5]. Quelques races de moutons, comme le Castlemilk Moorit d'Écosse, sont le résultat de croisements de moutons avec des espèces sauvages de mouflons européens. On pensait que l'urial (Ovis vignei) avait pu être un ancêtre de mouton actuel car il y a quelquefois des croisements mouton-urial en Iran[5]. Toutefois, l'urial, l'argali (Ovis ammon) et le mouflon des neiges (Ovis nivicola) ont un nombre différent de chromosomes de celui d'Ovis aries, ce qui rend une relation directe invraisemblable et les études phylogénétiques ne montrent aucun signe d'ascendance de l'urial chez le mouton[77]. D'autres études comparant les races de moutons d'Europe et d'Asie ont montré d'importantes différences génétiques entre les deux. Deux explications à ce phénomène ont été proposées. La première est qu'il y a actuellement une espèce ou des sous-espèces de moutons sauvages inconnus qui ont contribué à la formation de l'espèce ovine domestique[78]. Une deuxième hypothèse suggère que cette variation soit le résultat de plusieurs vagues de captures de mouflons dans la nature, de façon semblable à celle d'autres animaux d'élevage[79].
151
+
152
+ Au départ, les moutons ont été élevés uniquement pour leur viande, leur lait et leur peau. Les stèles trouvées sur les sites archéologiques iraniens donnent à penser que les premières sélections de moutons pour leur laine peuvent avoir commencé environ au VIe millénaire av. J.‑C.[5],[8]. On trouve cependant des tissus de laine dès -8000 (Nahal hemar (en) en Judée), mais les premiers vêtements de laine ont peut-être été tissés seulement deux à trois mille ans plus tard[80].
153
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+ La période d'Obeïd (-6500 à-3750) Proche-Orient est caractérisée par une aridification qui culmine avec l'événement climatique de 8200 BP[81]. Elle pousse probablement les agriculteurs à utiliser de nouvelles méthodes comme l'irrigation et le pastoralisme. Le pastoralisme suppose des moutons suffisamment dociles pour être conduits en troupeaux dans des espaces ouverts. Il permet d'exploiter des prairies clairsemées comme les steppes[82]. Il ne nécessite qu'un outillage sommaire : tentes de peaux, cordes, batons, couteaux et racloirs, des outres pour l'eau et le lait ... La laine permet de fournir, éventuellement par échange, des toiles pour se protéger du froid ou du soleil et des tapis qui constituent le seul mobilier des nomades.
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+ L'existence de ce pastoralisme nomade a été démontrée pour la Judée dès -6200 (Yarmoukian (en))[83] et en Syrie[82].
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+ Capables de survivre dans des régions aux climats contrastés les pasteurs nomades contribuent à l'expansion néolithique. Ainsi, dès -6000 on trouve des traces d'élevage ovin et caprin attestées par l'archéologie en Asie centrale à Jeitun (en) et en Algérie au Capsien où il est possible de dire qu'il s'agit d'animaux importés[84].
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+ À l'âge de bronze, les moutons avaient toutes les caractéristiques principales des races modernes et étaient largement répandus dans toute l'Asie occidentale[5]. Toutefois, il existe une différence essentielle sur les techniques de recueil de la laine entre les moutons actuels et les moutons d'autrefois. Les premiers moutons ne pouvaient pas être tondus et devaient avoir leur laine recueillie à la main dans un processus de délainage[85]. La laine pouvait également être recueillie sur le sol après sa chute. Ce trait survit aujourd'hui dans quelques races telles que le Soay. En effet, le Soay, ainsi que d'autres races d'Europe du Nord ont la queue courte, une toison qui ne peut être tondue, une petite taille et des cornes chez les deux sexes rappelant étroitement les anciens moutons. À l'origine, le tissage et la filature de laine était un art pratiqué à la maison, avant d'être une technique industrielle. Les Sumériens, les Babyloniens, les Perses dépendaient de l'élevage des moutons et, bien que le lin ait été le premier tissu à être façonné pour l'habillement, la laine était un produit prisé. L'élevage de troupeaux pour leur toison a été une des premières industries et les troupeaux étaient un moyen d'échange dans l'économie de troc. De nombreuses figures bibliques avaient de grands troupeaux et les sujets du roi d'Israël étaient imposés en fonction du nombre de béliers qu'ils possédaient[5].
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+ Les moutons sont arrivés sur le continent africain peu de temps après leur domestication en Asie occidentale[86]. Quelques historiens développent une théorie alternative très controversée faisant de l'Afrique le continent d'origine des moutons domestiques[87]. Cette théorie est basée principalement sur des interprétations d'œuvres d'art et des études ostéologiques du mouflon à manchettes[86]. Les premiers moutons sont entrés dans le nord de l'Afrique via le Sinaï et sont arrivés dans la société égyptienne antique il y a entre sept et huit mille ans[86]. Les moutons ont toujours fait partie de l'agriculture de subsistance en Afrique, mais aujourd'hui un des seuls pays qui conserve un nombre important de moutons est l'Afrique du Sud. Les éleveurs sud-africains, pour tenter de lutter contre les nombreux prédateurs du pays, ont inventé un collier empoisonné pour la protection du bétail, et qui provoque des empoisonnements graves voire mortels des prédateurs lorsqu'ils les mordent au cou[5].
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+ Au Moyen-Orient, région d'origine de l'élevage ovin, celui-ci a d'abord été pratiqué par des communautés sédentaires : seuls un nombre limité de bergers pratiquait la transhumance annuelle du petit bétail, moutons et chèvres, entre les hauts plateaux et les basses terres, la plus grande partie de la famille, avec ses réserves de grain et son outillage, restant sédentaire sur les terres de culture. Dans l'Iran antique, ces bergers sont désignés sous le nom de « kurdes », terme qui semble avoir désigné une classe sociale avant de correspondre à un groupe ethnique et à une langue ; cette différenciation ne devient nette qu'après la conquête musulmane de la Perse (VIIe-VIIIe siècles). Au cours du Moyen Âge islamique, ces communautés sédentaires sont soumises à une pression croissante des Oghouzes, nomades turciques venus de la steppe eurasiatique, ce qui amène une diffusion croissante du mode de vie nomade[88]. En 1966, on recense en Iran 43 millions de têtes de petit bétail, principalement des moutons, dont 18 millions appartiennent aux tribus nomades ; ils constituent la principale source de viande, laine et peaux, y compris pour l'exportation (tapis persans), et leur lait fournit le fromage et le yaourt. Les moutons à queue grasse comme le karakul sont les plus appréciés pour leur chair et leur toison ; on rencontre aussi le Makou en Azerbaïdjan occidental et le Baloutchi dans l'est de l'Iran. Leur poids, et donc leur valeur marchande, peut varier considérablement selon la saison et les étapes de la transhumance[89].
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+ En Chine, l'élevage ovin apparaît pendant le Néolithique : les plus anciens restes de moutons ont été trouvés à Taosi dans le Shanxi (vers 2500-1900 av. J.-C., âge calibré) et suggèrent déjà l'exploitation de la laine. Dans le Xinjiang, où les vestiges sont mieux conservés par le climat sec, l'élevage nomade pour le lait et la laine tient une place importante dans l'économie à partir du 2e millénaire av. J.-C. Le mouton, comme le bœuf et le cheval, est dédié comme animal de sacrifice à partir de l'Âge du Bronze : les plus anciennes traces viennent du site de Yanshi dans le Henan (vers 1600-1300 av. J.-C.)[90].
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+ En Inde, l'élevage du mouton est souvent pratiqué par des castes et communautés semi-nomades dans des conditions qui varient beaucoup selon les traditions et conditions naturelles, le plus souvent dans des zones arides, semi-arides ou sujettes à la sécheresse : les troupeaux de l'Himalaya (races Changthang, Gurez, Karnal, Bhakarwal, Biangi Bhagarwal, Gaddi, etc.) donnent une laine fine, ceux du désert de l'ouest (races Marwari, Jaisalmeri, Pugal, Nali et Kutchi) une laine rude qui sert à faire des tapis, tandis que ceux du sud du Dekkan (races Ganjam, Bellary, Hassan, Mandya, Bannur, Mecheri, Kilakarsal, Vembur, Coimbatore, Nilgiri, Ramnad White, Madras Red, Tiruchi Black) ne donnent pratiquement pas de laine et sont élevés seulement pour la viande et le fumier. En 2000, le pays comptait entre 42 et 59 millions de moutons. L'élevage bien géré peut contribuer à fertiliser les sols mais la répartition des ressources en eau pose de nombreux problèmes[91].
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+ Au Japon, le mouton était inconnu jusqu'à une époque récente, de sorte que les images symboliques de mouton, empruntées au calendrier chinois, manquent totalement de réalisme[92]. C'est seulement pendant la période d'expansion militaire du début du XXe siècle que l'Empire japonais se préoccupe de développer l'élevage de moutons, pour la laine, au Japon et dans ses colonies de Corée et Mandchourie[93]. En 2018, il ne reste plus que 200 éleveurs et 11 529 têtes à Hokkaido, de sorte que le pays doit importer la plus grande partie de sa consommation[94].
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+ À partir de l'Asie du sud-ouest, l'élevage du mouton va se propager rapidement vers l'Europe. Pratiquement depuis sa création, la civilisation grecque antique avait fait du mouton son principal animal d'élevage et on dit que les animaux recevaient un nom propre[8]. Les moutons scandinaves d'un type très proche de ceux d'aujourd'hui, avec une queue courte et une toison multicolore, sont apparus aussi dès le début de cette propagation. Plus tard, les Romains vont élever les moutons sur une large échelle et l'Empire a été un agent important dans la propagation de l'élevage du mouton sur l'ensemble du continent. Pline l'Ancien, dans son encyclopédie l'Histoire naturelle, parle longuement de mouton et de la laine[95]. Déclarant « Merci beaucoup, aussi, d'avoir reçu les moutons, à la fois pour apaiser les dieux, et pour nous donner leur toison. », il poursuit en décrivant en détail les anciennes races de moutons et leurs nombreuses couleurs, la longueur et la qualité de leur laine[95]. Les Romains ont également été les premiers à couvrir leurs moutons, en leur enfilant un manteau (aujourd'hui généralement en nylon) pour améliorer la propreté et la brillance de leur laine[5].
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+ Pendant la domination romaine en Grande-Bretagne, une grande usine de transformation de la laine a été créée à Winchester, en Angleterre, vers 50[8]. En l'an 1000, l'Angleterre et l'Espagne étaient les épicentres de la production ovine dans le monde occidental[8],[5]. Comme les premiers éleveurs de moutons mérinos, qui ont historiquement dominé le commerce de la laine, étaient espagnols, l'Espagne s'est considérablement enrichie. L'argent rapporté par la laine a servi en grande partie à financer la politique des dirigeants espagnols et, par conséquent, les voyages vers le Nouveau Monde par les conquistadores[8]. La puissante Mesta (son titre complet est Honrado Concejo de la Mesta, l'honorable Conseil de la Mesta) était une corporation de propriétaires de moutons formée essentiellement de riches marchands espagnols, du clergé catholique et de la noblesse qui contrôlaient les troupeaux de moutons mérinos[96] Au XVIIe siècle, la Mesta représentait plus de deux millions de têtes de moutons mérinos[96].
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+ Les troupeaux de la Mesta faisaient une transhumance saisonnière à travers l'Espagne. Au printemps, ils quittaient les pâturages d'hiver (invernaderos), en Estrémadure et en Andalousie pour aller paître sur les pâturages d'été (agostaderos) en Castille, avant de revenir à nouveau en automne[96]. Les dirigeants espagnols désireux d'accroître leurs revenus accordaient des droits importants à la Mesta, souvent au détriment des paysans locaux[96]. Les énormes troupeaux de mérinos avaient un droit de passage sur les routes de la transhumance (Cañadas). Villes et villages étaient obligés par la loi de laisser paître les troupeaux sur leurs terres et la Mesta avait sa propre police qui pouvait convoquer des personnes en infraction devant ses propres tribunaux[96]. L'exportation de mérinos sans autorisation royale était également une infraction punissable, ce qui assura un quasi-monopole sur la race à l'Espagne jusqu'à l'invasion de l'Espagne par Napoléon Ier au début du XIXe siècle. Auparavant, en 1786, Louis XVI avait pu obtenir par un accord secret, un troupeau de mérinos de son cousin le roi d'Espagne qui a constitué la base pour la race de moutons mérinos de Rambouillet (ou mérinos français)[97]. Après la fin de l'interdiction d'exporter, les moutons mérinos furent exportés dans le monde entier et l'élevage espagnol revint vers des races de mouton à laine grossière, telles que la Churra, et perdit sa place sur le marché mondial de la laine.
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+ L'industrie du mouton en Espagne était basée sur une gestion migratoire des troupeaux, avec de grands troupeaux de mérinos se déplaçant sur l'ensemble du territoire. En comparaison, le modèle utilisé pour l'élevage des ovins en Angleterre est tout à fait différent, mais les moutons avaient une importance similaire pour l'économie de l'Empire britannique. Jusqu'au début du XXe siècle, la vente de laine et de moutons à l'extérieur du pays était une infraction punissable et aujourd'hui, symboliquement, le président de la Chambre des lords est toujours assis sur un coussin en laine connu sous le nom de Woolsack. La forte concentration et le caractère sédentaire des éleveurs au Royaume-Uni a permis de sélectionner des races de moutons spécialement adaptées à un usage particulier et à la région où ils vivaient, donnant ainsi naissance à une exceptionnelle variété des races par rapport à la petite taille du pays[5]. Cette grande variété des races a également produit une grande variété de produits permettant ainsi de rivaliser avec la laine superfine du mouton mérinos espagnol. Au moment du règne d'Élisabeth Ire, le commerce de moutons et de la laine était la principale source de recettes fiscales de la Couronne d'Angleterre et le développement et la propagation de l'élevage du mouton a joué un grand rôle dans l'économie du pays[5],[98].
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+ Un événement important, non seulement dans l'histoire de l'espèce ovine domestique, mais de tous les animaux, est l'œuvre de Robert Bakewell (en) dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Avant lui, l'amélioration des races était souvent basée sur le hasard, sans démarche scientifique pour la sélection des reproducteurs. Bakewell a établi les principes de la reproduction sélective, surtout l'élevage sélectif en ligne pour les moutons, les chevaux et les bovins. Son travail a influencé par la suite Gregor Mendel et Charles Darwin[8],[99]. Sa contribution la plus importante sur les moutons a été le développement de la race Leicester Longwool, une race à maturation rapide et de conformation trapue qui a été à la base de nombreuses races modernes[9]. Aujourd'hui, l'importance de l'industrie du mouton au Royaume-Uni a diminu�� de manière significative[100]
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+ Aucune des espèces ovines originaire d'Amérique n'a jamais été domestiquée, bien qu'elles soient plus proches génétiquement du mouton domestique que de nombreuses espèces ovines d'Asie et d'Europe. La première race de mouton arrivée en Amérique du Nord est probablement la race Churra arrivée avec Christophe Colomb lors de son deuxième voyage en 1493[5],[8]. Le deuxième lot de moutons arriva avec Hernán Cortés en 1519 au Mexique[5]. Il ne semble pas y avoir eu de commerce de laine ou d'animaux entre les populations locales, mais les troupeaux vont se propager dans tout ce qui est maintenant le Mexique et le sud-ouest des États-Unis avec les colons espagnols[8]. La race Churra a également été introduite dans la tribu amérindienne Navajo et est devenue une partie essentielle de leurs moyens de subsistance et de leur culture. L'actuelle race Navajo-Churro est le résultat de ce patrimoine[21].
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+ Le transport suivant de moutons vers l'Amérique du Nord n'aura lieu qu'en 1607, avec le voyage du Susan Conant en Virginie[5]. Toutefois, les moutons qui sont arrivés au cours de cette année-là ont tous été abattus à cause de la famine et aucun troupeau permanent ne put s'installer dans la colonie pendant deux ans, jusqu'en 1609[5], lorsque les moutons furent introduits à Jamestown (Virginie)[101]. En 1611, les colons avaient porté leur cheptel à 400 têtes. En 1640, il y avait environ 100 000 moutons dans les 13 colonies et, en 1662, on construisit une usine de laine à Watertown, au Massachusetts[5],[8]. Pendant les périodes de troubles politiques et de guerre civile en Grande-Bretagne dans les années 1640-1650, le commerce maritime a été perturbé et les colons ont jugé urgent de démarrer leur propre production de laine pour leurs vêtements[102]. De nombreuses îles au large de la côte ont été débarrassées de leurs prédateurs pour y mettre les moutons en sécurité : Nantucket, Long Island, Martha's Vineyard et les petites îles à Boston Harbor en ont été les principaux exemples[102]. Il reste quelques rares races de moutons américains, comme le Hog Island qui sont le résultat de ces troupeaux insulaires. La mise en liberté (féralisation) de moutons et de chèvres dans les îles était une pratique courante de la colonisation au cours de cette période[102]. Dès le début, le gouvernement britannique va interdire l'exportation de moutons ou de laine vers l'Amérique pour empêcher toute tentative de concurrence avec les îles Britanniques. C'est une des nombreuses mesures commerciales restrictives qui ont précipité la Révolution américaine, car l'industrie du mouton a continué d'augmenter en dépit des interdictions[5].
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+ Peu à peu, à partir des années 1800, la production ovine va migrer vers l'ouest des États-Unis. Aujourd'hui, la grande majorité des troupeaux vit dans la partie occidentale du pays. Au cours de cette migration vers l'ouest, la concurrence entre les éleveurs d'ovins et de bovidés va devenir plus vive, pouvant s'achever parfois en guerres rangées. En dehors de la simple concurrence pour les pâturages et les droits sur l'eau, les éleveurs de bovidés pensaient que les sécrétions des glandes des pieds des moutons rendaient impropres les terrains aux bovidés[12],[16]. Lorsque la production ovine fut bien installée sur l'ouest des États-Unis, elle s'adapta à d'autres coutumes de l'ouest américain comme le rodéo. Dans l'Amérique d'aujourd'hui, un événement traditionnel amusant est les rodéos de mouton dans lesquels les enfants concourent pour voir qui peut rester le plus longtemps sur le dos d'un mouton avant de tomber. Une autre conséquence du mouvement vers l'ouest des troupeaux de moutons en Amérique du Nord a été le déclin des espèces sauvages comme le mouflon canadien (Ovis canadensis). La plupart des maladies de l'espèce ovine domestique sont transmissibles aux ovins sauvages, et ces maladies, ainsi que le surpâturage et la perte de leur habitat, ont été cités comme les principaux facteurs de la chute du nombre de mouflons américains[103]. La production ovine a atteint un sommet en Amérique du Nord au cours des années 1940-1950 avec 55 millions de têtes[8]. Depuis, et encore aujourd'hui, le nombre de moutons ne cesse de diminuer avec la baisse du prix de la laine et la diminution de la consommation de viande ovine[9].
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+ En Amérique du Sud et en particulier en Patagonie, l'élevage du mouton est une industrie encore active[104]. L'élevage du mouton a été largement favorisé sur cette partie du continent américain par l'immigration espagnole et britannique, populations dont les pays d'origine avaient une importante industrie de l'élevage du mouton à cette époque[105].
189
+
190
+ L'Amérique du Sud a un assez grand nombre de moutons, mais la nation ayant le plus important cheptel ovin en 2004 (le Brésil) avait à peine plus de 15 millions de têtes, beaucoup moins que la plupart des grands pays d'élevage[106]. Les principaux défis que doivent relever les éleveurs de moutons d'Amérique du Sud sont la baisse phénoménale du prix de la laine à la fin du XXe siècle et la destruction de l'habitat par l'exploitation forestière et le surpâturage[107].
191
+
192
+ La région sud-américaine la plus importante internationalement pour l'élevage du mouton est la Patagonie, qui a été la première à rebondir après la chute des prix de la laine[107]. Avec simplement quelques rares prédateurs et pratiquement aucune concurrence pour les pâturages (le seul mammifère rival est le guanaco), la région est la mieux adaptée au monde pour élever des moutons[104],[105] surtout la région du rio de la Plata dans la Pampa[5]. L’implantation de colons éleveurs d'origine européenne à la suite de la Conquête du Désert, à partir de 1880, s'est faite aux dépens des Indiens Mapuches et Tehuelches qui nomadisaient dans cette région[108]. La production ovine en Patagonie a culminé en 1952 à plus de 21 millions de têtes, mais est revenue à moins de dix millions aujourd'hui[105], pour une population humaine de moins d'un million vers 1980[108]. La dégradation des sols causée par l'élevage a largement contribué à ce déclin bien que le mouton reste emblématique de l'identité régionale[108]. La plupart des éleveurs se concentrent sur la production de laine de moutons Mérinos et Corriedale pour l'exportation mais la rentabilité a diminué avec la baisse du prix de la laine, tandis que l'industrie du gros bétail continue de croître[105].
193
+
194
+ L'Australie et la Nouvelle-Zélande sont des pays majeurs pour l'élevage des moutons qui demeure un emblème de l'agriculture et de l'économie de ces pays. La Nouvelle-Zélande a le plus fort rapport au monde de moutons par habitant avec 12 moutons par habitant et l'Australie est incontestablement le plus grand exportateur de moutons au monde[109]. En 2007, la Nouvelle-Zélande a même déclaré le 15 février journée nationale de l'agneau pour célébrer l'histoire de la production ovine du pays[110] Le premier troupeau de moutons (70 bêtes) à destination de l'Australie est arrivé du Cap de Bonne-Espérance en 1788[111]. Les suivants furent un troupeau de 30 moutons en provenance de Calcutta puis d'Irlande en 1793[111]. Au début, tous les ovins importés en Australie étaient utilisés exclusivement pour les besoins alimentaires des colonies pénitentiaires. Les débuts de l'industrie lainière australienne sont dus à la vision prémonitoire et aux efforts du capitaine John Macarthur[111]. À sa demande, 16 moutons mérinos espagnols ont été importés en 1797, début de l'élevage industriel ovin[111]. En 1801 Macarthur était à la tête de 1000 moutons et, en 1803, il a exporté 111 kg de laine en Angleterre[111]. Aujourd'hui, Macarthur est généralement considéré comme le père de l'industrie ovine australienne[111].
195
+
196
+ Le développement de l'industrie du mouton en Australie a été explosif. En 1820, le continent avait 100 000 moutons, dix ans plus tard, il en avait un million[112]. En 1840, la Nouvelle-Galles du Sud avait à elle seule 4 millions d'ovins ; dix ans plus tard le nombre était passé à 13 millions[112]. Même si la majeure partie de la croissance dans les deux pays est due au soutien actif de la Grande-Bretagne dans son désir de se fournir en laine, les deux pays (Australie et Nouvelle-Zélande) ont travaillé indépendamment pour développer des races : Corriedale, Coolalee, Coopworth, Perendale, Polwarth, Booroola Merino, Peppin Merino, et Poll Merino sont toutes des races sélectionnées en Nouvelle-Zélande ou en Australie[9]. La production de laine était une activité économique bien adaptée pour une colonie très éloignée de sa mère-patrie. Avant l'avènement de moyens de transports maritimes et aériens rapides, la laine était un des rares produits viables qui ne risquait pas de se gâter avant d'arriver dans les ports britanniques[112]. L'abondance de nouvelles terres et les hivers doux de la région ont également contribué à la croissance de l'industrie du mouton en Australie et en Nouvelle-Zélande[112].
197
+
198
+ En Australie, les moutons ont toujours été en grande partie élevés sur de vastes terrains clôturés et étaient destinées à la production de laine superfine pour les vêtements et autres produits, ainsi qu'à la production de viande. Les troupeaux néozélandais étaient gardés comme en Angleterre, dans des exploitations clôturées sans bergers. Bien que la laine était autrefois la principale source de revenus pour les propriétaires de moutons de Nouvelle-Zélande, aujourd'hui, c'est la production de viande qui est cette source[5],[113].
199
+
200
+ L'élevage de moutons australiens est le seul à recevoir des critiques véhémentes internationales pour ses pratiques. Les élevages de moutons en Australie sont cités dans Animal Liberation, le livre du mouvement des droits des animaux, comme principale preuve de la nécessité de supprimer l'élevage de moutons de l'agriculture animale[114]. La pratique du mulesing, dans laquelle la peau du périnée de l'animal est retirée sans anesthésie pour prévenir les cas de myase, a été largement condamnée comme inutile et douloureuse[115]. En réponse, un programme d'élimination progressive du mulesing est actuellement en cours d'exécution[116], la Nouvelle-Zélande a déjà supprimé le procédé[117].
201
+
202
+ La plupart de la viande ovine exportée par l'Australie consiste soit en des carcasses congelées vendues au Royaume-Uni soit en des animaux vivants vendus au Moyen-Orient. Transportés dans d'anciens bateaux pétroliers reconvertis en transporteurs de bétail dans des conditions déplorables pour les critiques, les moutons sont transportés vivants comme souhaité par les nations du Moyen-Orient, afin de répondre aux exigences de l'abattage rituel halal[118]. Les opposants à l'exportation d'animaux vivants disent que les ovins exportés vers ces pays hors des lois australiennes sur la cruauté envers des animaux sont traités avec une brutalité horrible alors que des installations halal existent en Australie, pour rendre l'exportation d'animaux vivants inutile[118]. Quelques célébrités et entreprises se sont engagées à boycotter tous les produits ovins australiens en signe de protestation[115],[119].
203
+
204
+ Les moutons participent de façon importante à l'économie agricole mondiale. Cependant, ils sont maintenant largement concurrencés par d'autres espèces de bétail, en particulier le porc, le poulet et les bovins[15]. La Chine, l'Australie, l'Inde et l'Iran ont les plus importants troupeaux de moutons, utilisés à la fois pour la consommation locale et l'exportation de laine et de viande[121]. D'autres pays, comme la Nouvelle-Zélande, ont de plus petits troupeaux, mais ils ont un grand impact économique international en raison du volume de leurs exportations. Les moutons jouent aussi un rôle majeur dans de nombreuses économies locales, dans des marchés très particuliers basés par exemple sur l'agriculture biologique, les produits durables et chez les partisans d'une économie locale[8],[122]. Dans les pays en voie de développement, en particulier, les troupeaux peuvent faire partie de l'agriculture de subsistance plutôt que d'une agriculture commerciale. Les moutons eux-mêmes peuvent être une monnaie d'échange dans une économie de troc[8].
205
+
206
+ Certains agriculteurs qui élèvent des moutons vivent aussi du commerce des moutons vivants. Fournir des agneaux pour les jeunes lors de programmes comme les 4-H ou participer à des concours agricoles est souvent un moyen rentable pour vendre des moutons[123]. Des agriculteurs peuvent également choisir de se consacrer à une race spécifique de moutons afin de vendre des animaux de race pure ou d'en louer les béliers reproducteurs[124]. Une nouvelle méthode pour gagner de l'argent avec des moutons vivants est la location des troupeaux pour le pâturage, afin de fournir des services de tontes qui sont utilisés pour contrôler la végétation indésirable dans les espaces publics et réduire ainsi le risque d'incendie[125].
207
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208
+ Malgré la baisse de la demande et du prix des moutons sur de nombreux marchés, l'élevage des moutons présente plus d'avantages économiques que celui d'autres animaux d'élevage. Il ne nécessite pas d'abris coûteux[126] comme ceux demandés pour l'élevage intensif de poulets ou de porcs. Les moutons utilisent de façon efficace les terres sur lesquelles ils vivent, six environ peuvent vivre sur une surface qui serait juste suffisante pour une vache ou un cheval[9],[127]. Les moutons peuvent aussi consommer des plantes, telles que des mauvaises herbes, que la plupart des autres animaux ne touchent pas et produisent plus de jeunes à un rythme plus rapide que nombre d'autres espèces animales[128]. Se nourrissant pratiquement uniquement d'herbe, contrairement à la plupart des autres espèces animales, leur prix de revient n'est pas nécessairement lié au prix des aliments pour animaux comme les céréales, le soja et le maïs[129]. Le coût relativement faible d'obtention de moutons de qualité associé aux frais généraux modestes pour élever des moutons, entraînent ainsi un seuil de rentabilité plus bas pour les petits fermiers[129]. L'élevage des moutons est particulièrement intéressant pour les producteurs indépendants, les fermes familiales dont les moyens d'investissements sont limités car l'élevage du mouton est un des rares élevages que l'agriculture n'a pas encore intégré verticalement dans l'agro-industrie[130].
209
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210
+ Par leur capacité à trouver leur nourriture sur de vastes étendues, à valoriser le fourrage grossier et leur capacité d'adaptation aux conditions climatiques extrêmes les petits ruminants, et particulièrement les moutons, sont particulièrement efficaces pour valoriser les terres agricoles les plus pauvres (causses, zones arides) ou difficilement mécanisables (montagnes). Cette activité, le pastoralisme, est aujourd'hui redécouverte dans les pays développés sous le nom d'écopastoralisme.
211
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212
+ En France, en 2000, l'élevage des moutons a fourni 141 000 tonnes de viande, 235,6 millions de litres de lait qui ont permis de fabriquer 46 700 tonnes de fromages et 12 000 tonnes de laine.
213
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214
+ Les moutons fournissent une vaste gamme de produits de bases : matières premières ou produits agricoles vivriers.
215
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216
+ La laine est tondue au printemps, lavée, cardée puis filée et tissée ou bien feutrée. La laine a été un des premiers textiles largement répandus. Depuis la fin du XXe siècle, son prix a baissé de façon spectaculaire à la suite de la popularisation et des prix bon marché des fils synthétiques[8]. Pour de nombreux bergers, le coût de la tonte est plus élevé que le prix de vente de la toison, ce qui rend le commerce de la laine pratiquement impossible sans subventions[8]. Les toisons sont utilisées comme matériau pour d'autres produits tels que la laine d'isolation[131].
217
+
218
+ Au XXIe siècle, la vente de la viande est la partie la plus rentable dans l'industrie du mouton, même si on consomme beaucoup moins de viande ovine que de poulet, de porc ou de bœuf[15].La viande de mouton et le lait de brebis ont été une des premières sources de protéines consommées par les humains après le passage de la chasse et de la cueillette à l'agriculture[9]. Le mot viande de « mouton » est employé pour la viande de mouton âgé d'au moins deux ans, le mot « agneau » est utilisé pour les moutons immatures de moins d'un an et généralement beaucoup plus jeunes, et le mot agnelle pour des brebis de moins d'un an mais ayant agnelé au moins une fois.
219
+
220
+ À l'heure actuelle, les pays ayant la plus forte consommation de viande ovine sont les États du Golfe Persique, la Nouvelle-Zélande, l'Australie, la Grèce, l'Uruguay, le Royaume-Uni et l'Irlande[8]. Ces pays consomment de 3 à 18 kg de viande ovine par habitant et par an[8],[132]. La viande de mouton est également populaire en France, en Afrique (en particulier au Maghreb), dans les Caraïbes, le reste du Moyen-Orient, en Inde et dans certaines parties de la Chine[132]. Ces pays ont souvent une vieille tradition de production ovine. Dans ces pays, en particulier, d'autres plats comprenant des abats peuvent être très populaires ou traditionnels. Les testicules de jeunes béliers -appelés animelles ou rognons blancs- sont considérés comme un mets délicat dans de nombreuses régions du monde[133]. La recette la plus originale est probablement le haggis écossais, composé de divers viscères cuits à l'intérieur de la panse[134]. En comparaison, les pays comme les États-Unis en consomment moins de 0,5 kg par an alors qu'ils mangent 22 kg de viande de porc et 29 kg de viande bovine[132]. En outre, ces pays qui consomment rarement de la viande de mouton, préfèrent consommer les parties les plus recherchées et donc les plus chères de la viande d'agneau: la plupart du temps, des côtelettes et du gigot[8].
221
+
222
+ La peau de mouton est également utilisée pour la fabrication de vêtements, de chaussures, de tapis et d'autres produits.
223
+
224
+ Bien que du lait de brebis ait été consommé directement dans l'antiquité, il est aujourd'hui utilisé principalement pour la fabrication de fromages et de yogourts. Les brebis ont seulement deux mamelles et produisent un bien plus petit volume de lait que les vaches[9]. Cependant, comme le lait de brebis contient beaucoup plus de matières grasses (75 grammes au litre contre 35) et autant d'autres matières sèches que le lait de vache, il est plus intéressant pour la fabrication de fromage[23]. Il résiste bien à la contamination au cours du refroidissement en raison de sa teneur en calcium beaucoup plus élevée[23]. Les fromages au lait de brebis les plus connus sont la feta en Grèce, le roquefort en France, le manchego en Espagne, le pecorino romano et la ricotta en Italie. Certains yaourts, en particulier certaines formes de yogourts égouttés, sont faits avec du lait de brebis[135]. Beaucoup de ces produits sont maintenant fabriqués à partir de lait de vache, en particulier lorsqu'ils sont produits en dehors de leur pays d'origine[8]. Le lait de brebis contient 4,8 % de lactose qui le contre-indique chez les sujets intolérants à ce sucre[8].
225
+
226
+ Les sous-produits de l'abattage des ovins ont également de la valeur : les os et cornes de moutons sont utilisés pour faire des objets sculptés, des « osselets » pour les jeux, et des boutons. Les os et les cartilages sont utilisés pour fabriquer de la colle et de la gélatine[136]. L'intestin de mouton peut être utilisé comme boyau de saucisses, celui d'agneau est utilisé pour les fils de sutures chirurgicales (souvent appelés catgut), pour des cordes d'instruments de musique et des cordages de raquettes de tennis[5]. Des crottes de moutons, stérilisées et mélangées avec des matériaux traditionnels ont même servi à faire de la pâte à papier[137]. Le suif, la graisse du mouton, peut être utilisé dans la fabrication de bougie et de savon, et le suint, la matière grasse qui rend imperméable la laine à l'eau, purifié en lanoline, est utilisé comme base d'innombrables produits cosmétiques et autres[5].
227
+
228
+ Les moutons sont généralement trop gros et se reproduisent trop lentement pour faire des sujets de recherche idéaux, ils ne sont donc pas un organisme modèle commun[138]. Ils ont, cependant, joué un rôle influent dans certains domaines scientifiques. En particulier, l'Institut Roslin près d'Édimbourg, en Écosse a utilisé des moutons pour la recherche génétique qui ont donné des résultats célèbres. En 1995, deux brebis du nom de Megan et Morag (en) ont été les premiers mammifères clonés à partir de cellules différenciées. Un an plus tard, Dolly, une brebis croisée Dorset-Finnoise a été le premier mammifère à être cloné à partir d'une cellule somatique adulte. Puis, Polly et Molly (en) ont été les premiers mammifères à être à la fois transgéniques et clonés. En 2008, le génome du mouton n'est pas encore entièrement séquencé, mais une carte génétique détaillée a été publiée[139] et une version préliminaire du génome complet par assemblage de séquences d'ADN de mouton et d'informations fournies par les génomes d'autres mammifères a été communiquée[140].
229
+
230
+ Pour étudier la sélection naturelle en milieu insularisé, la population de moutons Soay vivant en liberté sur l'île de Hirta a été utilisée pour mesurer les liens existant entre taille du corps, coloration et succès de reproduction[141]. Les moutons Soay ont sur cette île des robes de plusieurs couleurs, et les chercheurs voulaient comprendre pourquoi la part des moutons plus grands et plus foncés étaient en baisse, ce qui contredit a priori une règle générale voulant que les individus les plus grands d'une population non limitée par des facteurs écologiques ont tendance à avoir plus de succès dans la reproduction[142]. Les moutons Soay de Hirta sont particulièrement intéressants parce qu'ils sont isolés[143].
231
+
232
+ Les moutons font partie des rares animaux chez lesquels les différences moléculaires ont été étudiées pour comprendre les préférences sexuelles des mâles[144]. Cependant, cette recherche est sujette à controverse, et une étude de l'Oregon Health and Science University qui a enquêté sur les mécanismes qui provoquent l'homosexualité chez les béliers a eu beaucoup de publicité. Des organisations telles que PETA ont fait campagne contre l'étude, accusant les scientifiques d'essayer de guérir l'homosexualité chez les ovins[51]. L'université et les scientifiques impliqués ont vigoureusement nié ces accusations[51].
233
+
234
+ Les moutons sont parfois utilisés dans la recherche médicale, en particulier pour les recherches sur la physiologie cardio-vasculaire, dans des domaines tels que l'hypertension et l'insuffisance cardiaque[145],[146]. Les brebis gestantes sont aussi un modèle utile pour la femme enceinte[147] et ont été utilisées pour étudier les effets sur le développement du fœtus de la malnutrition et de l'hypoxie[148]. En sciences du comportement, les moutons ont été utilisés dans des cas isolés pour l'étude de la reconnaissance faciale, car leur processus mental de reconnaissance est qualitativement similaire à celui de l'homme[149].
235
+
236
+ Le symbolisme religieux et rituel des moutons a commencé avec quelques-unes des premières religions: les crânes de béliers (et de taureaux) occupaient un emplacement central dans les sanctuaires de Çatal Hüyük, il y a environ huit mille ans[150]. Dans la religion égyptienne antique, le bélier était le symbole de plusieurs dieux: Khnoum, Harsaphes et Amon (dans son incarnation comme dieu de la fécondité)[8]. D'autres divinités sont parfois montrées avec des attributs de mouton comme la déesse Ishtar, le dieu phénicien Baal et le dieu babylonien Ea-Oannes[8].
237
+
238
+ Il existe aussi de nombreuses références au mouton dans la civilisation grecque ancienne. Le mouton Chrysomallos fait partie de la légende de la Toison d'or qui continue d'être racontée encore aujourd'hui. Les bergers grecs vénéraient comme leur dieu protecteur Hermès[151], qui était né en Arcadie, patrie des bergers. Dans l'Odyssée, Ulysse échappe au Cyclope en se cachant sous la toison d'un bélier.
239
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240
+ Une corne de bélier dite chofar(shophar) joue un rôle important dans les religions abrahamiques. Abraham, Isaac, Jacob, Moïse le roi David, Abel et Mahomet étaient tous bergers. Les moutons sont des animaux omniprésents dans l'Ancien Testament[152]. Selon la Genèse, un bélier est sacrifié comme substitut à Isaac (ou Ismaël selon le Coran) après qu'un ange a retenu la main d'Abraham qui allait sacrifier son fils. L'Aïd el-Kebir est l'une des principales fêtes rituelles annuelles de l'islam au cours de laquelle des moutons (ou autres animaux) sont sacrifiés en souvenir de cet acte[153],[154]. Les Grecs et les Romains sacrifiaient aussi régulièrement des moutons dans leur pratique religieuse. Le judaïsme traditionnel offrait des moutons dans le cadre du Korban[155]. Les traces de moutons, comme avec l'agneau de Pâques et l'emploi du shophar sont encore présentes dans les traditions juives modernes. Dans le christianisme, une congrégation est souvent évoquée comme un troupeau, et les moutons font partie de l'iconographie chrétienne de la naissance de Jésus. De nombreux saints chrétiens sont considérés comme des bergers. Le Christ est aussi décrit comme l'agneau sacrificiel de Dieu (Agnus Dei) et les célébrations de Pâques en Grèce ou en Roumanie s'accompagnent traditionnellement d'un repas avec de l'agneau pascal.
241
+
242
+ Les moutons n'étaient pas consommés à Madagascar car on croyait qu'ils étaient les incarnations des âmes des ancêtres[155].
243
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244
+ En astrologie, le bélier est le premier (21 mars au 20 avril) signe du zodiaque occidental. Le mouton (confondu avec la chèvre) est aussi la huitième des douze animaux, avec les douze ans de cycle de l'astrologie chinoise[155].
245
+
246
+ Dans le calendrier républicain français, le 15e jour du mois de Thermidor est dénommé jour de la Brebis[156].
247
+
248
+ Le mouton se rencontre souvent dans la littérature française. Le mouton le plus connu est certainement l'agneau de la fable de Jean de La Fontaine, Le Loup et l'Agneau. Mais on le rencontre aussi chez Rabelais avec les moutons de Panurge et chez Antoine de Saint-Exupéry dans Le Petit Prince.
249
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250
+ Dans la bande dessinée, les brebis dessinées par F'murr dans Le Génie des alpages sont particulièrement féroces.
251
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252
+ Shaun le mouton est un mouton facétieux dans le dessin animé éponyme.
253
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254
+ La Course au mouton sauvage, roman japonais de Haruki Murakami, met en scène la poursuite d'un mouton légendaire à Hokkaido.
255
+
256
+ Ulysse se cachant sous un bélier, lampe romaine du Ier s.
257
+
258
+ Le sacrifice d'Isaac : Abraham et Isaac cherchant un animal de sacrifice, gravure de Jemima Blackburn, 1886.
259
+
260
+ Scène de tonte, extrait des Très Riches Heures du duc de Berry, XVe s.
261
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262
+ Les moutons de Panurge, gravure de Gustave Doré, XIXe s.
263
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264
+ A Ewe with Lambs and A Heron Beside A Loch, peinture de Richard Ansdell, 1867.
265
+
266
+ Tonte du mouton, orfèvrerie Christophle, 1889.
267
+
268
+ Le terme mouton désigne aussi dans le langage courant les produits du mouton, sa viande, son cuir, sa fourrure. On dit par exemple : un ragoût de mouton.
269
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270
+ En argot, un mouton peut être un compagnon de cellule que les geôliers placent avec un détenu pour obtenir des aveux.
271
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272
+ Un mouton peut également représenter une personne naïve, qui suit et répète bêtement les actions de ses congénères, c'est une référence au mouton qui suit son troupeau par conformisme (voir mouton de Panurge). Par exemple, dans des expériences menées par le psychologue américain Salomon Elliott Asch dans le cadre de la psychologie sociale, un sujet à qui l'expérimentateur demande de nommer la capitale de la Roumanie, répond Budapest de façon erronée, parce que les autres membres du groupe, complices de l'expérience, avaient donné cette réponse plutôt que Bucarest, la réponse exacte.
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+
274
+ Être un mouton signifie également, au sens figuré, être quelqu'un dont les actes sont parfaitement prévisibles.
275
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276
+ Le mouton désigne également un agglomérat de poussière qui finit par former de grosses boules, particulièrement dans les milieux confinés (sous les lits, derrière les meubles, par exemple).
277
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278
+ Un mouton est une masse à battre les pieux. Il en existe d'ailleurs des versions portables destinées à enfoncer les pieux et les piquets des parcs à moutons.
279
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280
+ Une tradition occidentale conseille, afin de faciliter l'endormissement, de compter mentalement les moutons. Une représentation habituelle montre ces moutons sautant successivement une barrière. L'idée est que ce spectacle imaginaire est suffisamment répétitif et hypnotique pour provoquer le sommeil.
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282
+ Un agneau (3 à 4 mois) et sa mère (race : Icelandic)
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284
+ Un agneau.
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+ Mouton vu de face.
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288
+ Une crotte de mouton.
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+ Les races rustiques entretiennent la flore des landes acides.
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+ Manx Loaghtan
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+ Moutons se reposant à l'ombre, tandis que la matriarche du troupeau se tient debout, dans un champ en Suède. Juillet 2019.
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+ L’âge du fer est une période chronologique caractérisée par l'usage de la métallurgie du fer et faisant généralement suite à l'âge du bronze. Cependant, les limites chronologiques de l'âge du fer varient considérablement selon l'aire culturelle et géographique considérée. Ainsi peut-il être considéré comme appartenant à la Préhistoire, à la Protohistoire ou l'Histoire selon les aires géographiques considérées.
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9
+ L'âge du fer débute vers 1100 av. J.-C. dans le monde méditerranéen, vers 800 à 700 av. J.-C. dans le nord de l'Europe[1] et vers 1000 av. J.-C. en Afrique. Il correspond à la culture de Hallstatt et est suivi par la Tène, souvent appelée « second âge du fer ».
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11
+ La métallurgie du fer nécessite une température plus élevée que celle du bronze, atteignable grâce à l'évolution technologique des fours[2].
12
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13
+ L'existence d'un âge du fer est déjà évoquée dans le De natura rerum de Lucrèce, mais comme simple hypothèse philosophique[3].
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15
+ L'invention de l'expression « âge du fer » est attribuée au chercheur danois C. J. Thomsen[4]. Elle se fonde sur des idées plus anciennes, notamment celles de l’historien Lauritz Schebye Vedel Simonsen, professeur à l'université de Copenhague, qui avait envisagé en 1813 que les outils des peuples antiques scandinaves avaient d’abord été de bois et de pierre avant d’être de cuivre et de fer[5],[6]. Thomsen eut l'intuition, en 1816, de l'emploi successif par l'humanité de la pierre, du bronze et du fer, alors qu'il devait classer les antiquités nationales danoises. Il énonce sa théorie des trois périodes préhistoriques — l’âge de la pierre, l’âge du bronze et l’âge du fer —, en 1836 dans Ledetraad til Nordisk Oldkyndighed (Guide des antiquités nordiques).
16
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17
+ Aujourd'hui, il est admis que cette période succède, en Europe et au Proche-Orient, à l'âge du bronze et précède l'entrée des civilisations concernées dans l'histoire. Certaines régions n'ont jamais connu d'âge du fer tout en connaissant très tôt certaines caractéristiques d'un développement social ou technique important. C'est le cas par exemple des civilisations précolombiennes qui connurent une métallurgie de l'or et du cuivre jusqu'à la conquête espagnole. L'Afrique, au contraire, n'a pas connu d'âge du bronze, mais directement celui du fer[7] ; la métallurgie du cuivre et du bronze (Ife, Benin…) y est très postérieure.
18
+
19
+ La notion d'âge du fer ne doit donc pas s'entendre comme une notion chronologique ou comme un stade d'évolution, mais simplement comme l'indice d'une technique qui influença durablement et en profondeur certaines sociétés, en particulier en Europe continentale. Elle se caractérise notamment par un renforcement de la domination des chefs de guerre en liaison avec les nouvelles conditions techniques de la guerre (remplacement de l'armement en bronze par des armes de fer, plus percutantes) ; l'augmentation des rendements agricoles avec la fabrication d'instruments aratoires en fer (araire et charrue pourvues d'un soc en fer, hache qui permet de défricher plus largement les « bordures » des terres arables, faux et faucilles[8]) favorisant l'extension des défrichements[9], l'essor démographique[n 1]. Cette force de travail accrue permet de dégager « des travailleurs de la production agricole autarcique, et de les utiliser dans l'artisanat et les échanges beaucoup plus largement que précédemment ; il permet enfin aux cités en gestation de participer à une expansion coloniale lointaine »[10].
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+ Le fer météorique y a été travaillé dès la fin du IVe millénaire av. J.-C. comme l'attestent des perles de fer de la période prédynastique égyptienne, ou un poignard (quelques parcelles de rouille adhérant au manche) découvert en Mésopotamie à Tell Asmar. Mais les premiers fers obtenus par réduction de minerai dans un four remonteraient au IIIe millénaire av. J.-C. en Anatolie. Un des plus anciens objets en fer connu qui pourrait être issu d'un travail au bas fourneau date des environs de 2500 av. J.-C. et provient d'une tombe royale du Hatti dans le Nord de l'Anatolie[11], mais cette technique se développe surtout à partir des années 1600 avant notre ère. Les Hatti pratiquaient déjà un art du bronze très sophistiqué.
22
+
23
+ Pendant longtemps les archéologues ont estimé que les premiers à utiliser le fer furent les Hittites au IIe millénaire av. J.-C. Puis on a considéré que la métallurgie du fer était née en Syrie du Nord et en Anatolie, sur les piémonts du Taurus dans une région susceptible de fournir du minerai et des forêts (pour le charbon nécessaire à la production du fer)[12]. Cependant, les Hittites semblent avoir été les premiers à faire un grand usage du fer dans l'armement[13].
24
+
25
+ L'« âge du fer » proprement dit commence bien plus tard, il marque la généralisation de la métallurgie du fer qui supplante la métallurgie du bronze pour l'armement et l'outillage. Au Proche-Orient et en Europe balkanique, la transition vers l'âge du fer est la plus ancienne au monde et se produit vers 1200-1000 av. J.-C.
26
+
27
+ Le travail du fer a été introduit en Europe à la fin du XIe siècle avant JC, probablement à partir du Caucase, et s'est lentement propagé vers le nord et vers l'ouest au cours des 500 années suivantes. L'âge du fer n'a pas commencé lorsque le fer est apparu pour la première fois en Europe, mais il a commencé à remplacer le bronze dans la préparation des outils et des armes. Cela ne s'est pas produit en même temps dans toute l'Europe; les développements culturels locaux ont joué un rôle dans la transition vers l'âge du fer. Par exemple, l'âge du fer de l'Irlande préhistorique commence vers 500 avant JC (alors que l'âge du fer grec était déjà terminé) et se termine vers 400 après JC.
28
+
29
+ L'âge du fer débute aux environs de 800 av. J.-C. et correspond globalement à l'apparition d'une nouvelle élite masculine inhumée sous des tumuli avec de grandes épées en fer[14]. Il a été subdivisé en deux périodes, nommées d'après deux sites :
30
+
31
+ Durant ce millénaire, et surtout les sept derniers siècles, des villes sont nées, des États se sont créés, des périodes de développement et de déclin se sont succédé, les marchandises et les techniques ont circulé dans toute l'Europe.
32
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33
+ À défaut de connaissances étendues sur les ensembles culturels et politiques de l'âge du fer, la culture matérielle des civilisations européennes de cette période permet de dessiner de grands ensembles géographiques à l'intérieur desquels le matériel des fouilles présente une remarquable homogénéité, tant en termes de technique qu'au niveau des décors.
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35
+ Ces ensembles ou « complexes techno-économiques » persistent durant les deux âges du fer, « se dilatant et se contractant au gré des circonstances »[15],[16] :
36
+
37
+ C'est au cours du Ier millénaire av. J.-C. que le travail du fer apparaît, en Inde, en Chine, puis au Japon où les armes de fer ne deviennent courantes qu'au IIe siècle[7].
38
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39
+ L’âge du fer en Mongolie ne commence qu’au IIIe siècle. Les objets de fer trouvés dans les tombes à dalles montrent que l’expansion de la ferronnerie s’est faite progressivement vers le sud du lac Baïkal. Il s’ensuit l’émergence d’une aristocratie de la steppe, même si certaines formes collectives de l’exercice du pouvoir subsistent parallèlement, comme l’assemblée des chefs de clan.
40
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41
+ Les Amérindiens n'ont jamais développé de métallurgie du fer, bien qu'ils aient pratiqué la métallurgie d'autres métaux plus de 1 000 ans avant l'arrivée des Espagnols, notamment en Amérique du Sud et en Amérique Centrale.
42
+
43
+ En revanche, les Inuits du Groenland ont commencé à exploiter le fer météorique et le fer tellurique vers l'an 1000, en le martelant à froid pour fabriquer de petits objets comme des pointes de flèche[17].
44
+
45
+ L'émergence du travail du fer en Afrique fait l'objet de deux thèses opposées. La thèse diffusionniste considère que le travail du fer est apparu dans l'Anatolie ancienne avant d'atteindre le nord du continent, grâce aux Carthaginois, vers 750 av. J.-C. et de se diffuser, via l'Égypte et la Nubie, dans l'Afrique subsaharienne, franchissant le hiatus du désert aux alentours de 500 av. J.-C.[18]. À l'opposé, la thèse autochtone postule que le travail du fer a été inventé beaucoup plus précocement en Afrique subsaharienne, dans divers foyers indépendants[19],[20].
46
+
47
+ Selon la thèse autochtone, qui tend à s'imposer[n 3], les traces les plus anciennes de métallurgie du fer remontent, pour le continent africain, au IIIe millénaire av. J.-C.[22],[23].
48
+ Les points d'opposition à cette dernière théorie concernent principalement la validité des datations au carbone 14[24],[20].
49
+
50
+ L'utilisation de fer météorique est attestée en Égypte dès le IVe millénaire av. J.-C.[25],[26].
51
+ Pour ce qui est de la métallurgie du fer proprement dite, on obtient des datations autour du IIIe millénaire av. J.-C. en Égypte (Gizeh, -2565/-2440, Abydos, -2345/-2181) avec une diffusion progressive vers le Sud[19]. Certaines théories exposent une première diffusion des techniques de métallurgie du fer le long du Nil vers l'Afrique subsaharienne via la Nubie (Napata et Méroé, respectivement au VIIIe siècle av. J.-C. et au vie siècle av. J.-C.[27]).
52
+
53
+ À Carthage (Tunisie), le travail du fer remonte au VIe siècle av. J.-C. et certaines théories postulent une diffusion vers l'Afrique occidentale à partir de ce point, au IIIe siècle av. J.-C.[27]. Ces théories de diffusion vers l'Afrique subsaharienne à partir du Proche-Orient ou de l'Afrique du Nord font cependant débat[27].
54
+
55
+ Il est souvent considéré que, contrairement à d'autres régions comme l'Europe et le Moyen-Orient, l'âge du fer en Afrique subsaharienne ne fait pas suite à un âge du bronze. Dans beaucoup d'endroits, la technologie du fer fait directement suite à l'usage de la pierre. Des découvertes, à Egaro près de Termit au Niger oriental[28], et à Ôbui, en République centrafricaine[29], laissent penser que le travail du fer a commencé en ces endroits dès le IIIe millénaire av. J.-C. ; ces découvertes sont cependant l'objet de controverses[30]. Les datations les plus anciennes dans le Sahel vont jusqu'à -2900/-2300[19]. Plus au Sud, dans le contexte de la culture Nok (actuel Nigeria), le fer remonte à -925/±70. On trouve du fer encore plus ancien plus au Sud (Cameroun), avec des datations autour du IIe millénaire av. J.-C.[19].
56
+
57
+ Dans la région des Grands Lacs, la métallurgie du fer est attestée dès le IIe millénaire av. J.-C., avec des datations au Burundi et en Tanzanie[n 4].
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+ La généralisation du travail du fer s'étage de 500 av. J.-C. jusqu'à 500 apr. J.-C. environ[32],[33],[34],[35]. Il a été considéré que l'expansion Bantoue avait apporté le fer dans la partie de l'Afrique au sud de l'équateur, mais l'archéologie semble montrer que bien que maîtrisant l'agriculture, les peuples locuteurs du proto-bantou n'utilisent le fer qu'à partir de -500[36],[37].
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+ La région Bretagne est une région administrative française composée des départements des Côtes-d'Armor, du Finistère, d'Ille-et-Vilaine et du Morbihan. Sa préfecture et sa plus grande ville est Rennes.
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+ Elle est créée par un décret ministériel du 28 novembre 1956 cadre des « programmes d'action régionale », et ses compétences sont élargies par les lois Defferre en 1982.
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+ Baignée par la Manche au nord, par la mer Celtique à l'ouest et par l'océan Atlantique au sud, elle se trouve dans le Grand Ouest français, et est limitrophe des régions Normandie et Pays de la Loire.
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+ La région Bretagne est parfois désignée sous l'expression « Bretagne administrative » par opposition à la « Bretagne historique » ou la « Bretagne culturelle » qui comporte également la Loire-Atlantique et dont la question du rattachement avec le reste de la région administrative est débattue depuis des décennies.
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13
+ Les quatre départements de la région forment une péninsule à l’extrémité ouest de l’Eurasie ; la mer entoure les quatre cinquièmes de la région. Les côtes sont profondément entaillées et dessinent une multitude de presqu’îles. Les abers, sortes de vallées fluviales où la mer remonte à chaque marée, rappellent partout la présence de l’océan. Le littoral, plus peuplé, est dénommé l’Armor. Ses paysages maritimes font face à ceux plus campagnard de l’intérieur : l’Argoat. Les deux se mêlent constamment et construisent ainsi l’identité du territoire.
14
+ La Bretagne est la région française qui bénéficie de la plus grande longueur de côtes puisqu'avec plus de 2 700 km de côtes, elle représente un tiers du littoral de la métropole[2]. De nombreuses îles sont présentes au large de la Bretagne, on dénombre 797 îles et îlots tout le long du littoral breton[3].
15
+
16
+ Cette péninsule est à la fois une extrémité terrestre pour le voyageur et une porte d’entrée et de sortie pour le marin. L’attractivité économique et commerciale du littoral a favorisé l’implantation des villes. Elles se sont développées au fond de rias où l’on pouvait établir des ports abrités des tempêtes et bénéficier de la proximité d’un pont entre les deux rives (Dinan, Morlaix, Quimper, etc.).
17
+
18
+ L’essentiel du relief est constitué de collines et de plateaux de faible altitude. Des roches plus dures ont mieux résisté à l’érosion et forment quelques crêtes comme les monts d'Arrée ou les montagnes Noires. Les points les plus hauts ne dépassent pas 400 mètres d’altitude (Roc’h Trévezel, 384 m).
19
+
20
+ La région présente un habitat dispersé avec des parcelles entourées de haies et destinées à l’élevage. Les arbres sont nombreux (chênes, hêtres) et participent au paysage de bocage mais, paradoxalement, il y a peu de grandes forêts. La lande atlantique (bruyères, ajoncs) occupe les terres les plus pauvres. On trouve au nord de la région de vastes espaces ouverts où l’on produit des légumes en grande quantité.
21
+
22
+ La région Bretagne a un climat océanique, donc tempéré, surtout le long des côtes, avec de faibles différences de températures entre l'été et l'hiver. Le vent de nord-ouest (noroît en français, gwalarn en breton) domine au nord. Les pluies sont fréquentes, mais fines. Dans une même journée, il est courant qu'alternent éclaircies et ciel couvert.
23
+
24
+ La végétation est abondante. La Bretagne était autrefois un pays de bocage : la réorganisation des parcelles dans les années 1960, appelée remembrement, a éliminé une grande partie des haies bordant les champs, permettant de moderniser l'agriculture mais entraînant un lessivage de la couche superficielle des champs. Ce remembrement s'est fait à plus basse échelle que dans de nombreuses plaines céréalières du reste de la France (Beauce, Champagne…).
25
+
26
+ Comme toute région avec un grand littoral, ici amplifié par le climat océanique tempéré, il n'est pas surprenant d'avoir des conditions météorologiques différentes entre le proche littoral et les villes à quelques kilomètres dans les terres. Il en va de même pour les températures. À plus forte échelle, et sauf dans le cas de dépressions majeures, le climat reste sensiblement différent entre le Nord et le Sud de la Bretagne.
27
+
28
+ Ce climat permet une plus grande homogénéité des températures sur l'année, même si les saisons restent marquées. Seul l'hiver ici est moins froid. La pluviométrie n'est que faiblement supérieure à celle d'autres régions, comme l'Île-de-France. Cela provient des vents d'ouest et nord-ouest, qui déplacent les éventuelles perturbations vers le centre et le nord de la France. Il n'est guère possible de donner de règle à la région entière, tant les statistiques sont différentes entre les différents secteurs, tels Brest, Quimper, Lorient, Morlaix ou encore Saint-Brieuc.
29
+
30
+ Tant que les liaisons maritimes ont prévalu sur les liaisons terrestres, la position de la Bretagne, passage et escale obligée au milieu de la façade atlantique de l'Europe, lui a valu une certaine prospérité. Mais elle a souffert de son isolement géographique principalement lors du XXe siècle. En effet, excentrée par rapport aux grands axes économiques de la France, elle a pris du retard sur le développement des infrastructures de transport. Les principaux axes ferroviaires se sont développés par rapport aux zones touristiques, essentiellement sur un axe Paris-Armor (zone côtière de la Bretagne).
31
+
32
+ La région est dotée d'un réseau de routes couramment appelées « voies express » (réseau à 2 × 2 voies) issu du plan routier breton. L'ensemble de ces voies longe approximativement les côtes de la région ; des liaisons transversales existent depuis Rennes vers Vannes et Lorient ainsi que vers Nantes. La liaison intérieure Rennes-Brest est assurée par la RN 164 dont des tronçons passent progressivement en voie express. L'ensemble des routes en Bretagne est gratuit, cette décision du général de Gaulle via René Pléven est essentiellement la conséquence de l'action des acteurs économiques et politiques bretons à travers le CELIB. Celui-ci voulait en effet compenser l'éloignement géographique de la région par la gratuité des voies terrestres.
33
+
34
+ La région Bretagne compte sept aéroports, dont quatre aéroports internationaux (Brest, Rennes, Dinard Saint-Malo et Lorient-Lann Bihoué). Le Conseil régional de Bretagne est propriétaire des aéroports de Brest, Rennes, Dinard Saint-Malo et Quimper.
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36
+ Le réseau ferré breton est structuré par trois lignes majeures au départ de Rennes, et à destination de Quimper, Brest, et Saint-Malo. Ces lignes sont parcourues par des TGV au départ de Paris ou Lille et des TER. Il faut également ajouter les lignes transversales Rennes - Nantes et Brest - Quimper, parcourues uniquement par des TER et moins fréquentées, ainsi que les liaisons estivales vers les stations balnéaires : Guingamp - Lannion, Morlaix - Roscoff, Auray - Quiberon.
37
+
38
+ Le Conseil régional de Bretagne est propriétaire de 22 ports, dont les trois anciens ports nationaux de Brest, Lorient et Saint-Malo, les ports de commerce du Légué et de Concarneau, le port de Roscoff et les ports de liaison des îles bretonnes dont la Région assure la desserte.
39
+
40
+ La région a connu un dynamisme démographique pendant une longue période. L’exode vers d’autres régions a été important mais il a fini par s’inverser et, depuis le milieu des années 60, le solde migratoire est devenu positif. Les plus jeunes continuent à quitter la région mais les adultes actifs et les retraités sont nombreux à s’installer. Rennes, Brest, Vannes, forment des pôles urbains attractifs autour desquels se constitue un cercle fortement urbanisé. Depuis le XXe siècle la population tend à se concentrer sur le littoral, en particulier sur la partie méridionale. A l’inverse, l’Argoat tend à se dépeupler tout en maintenant un tissu économique orienté vers l’agriculture et la petite industrie.
41
+
42
+ Ce tableau indique les communes de Bretagne qui comptaient en 2008 plus de 2 000 résidences secondaires[4].
43
+
44
+ C'est dans la région Bretagne que l'on trouve le plus faible taux de pauvreté en France[5]. La part des ouvriers est plus importante que la moyenne nationale et la part des cadres y est inférieure. Elle possède le meilleur taux de réussite scolaire en France[6].
45
+
46
+ Le tissu associatif sportif dans la région est également l'un des plus importants de France.
47
+
48
+ La région possède un faible taux d'obésité[7] mais elle connait un des plus forts taux d’alcoolisme de France. En 2015, le nombre de décès par alcoolisme et cirrhose chez les 40-64 ans s'élevait à 3,6 pour 10 000 habitants[8].
49
+
50
+ Dès la fin du XIXe siècle, l'État a ressenti le besoin de regrouper les départements dans le but d’une meilleure gestion administrative. Ainsi, en 1874 on créa les régions militaires. Celle-ci étaient essentiellement destinées au recrutement et comptaient toute approximativement le même nombre structures. La 10e région militaire (Rennes) regroupait les trois départements des Côtes-du-Nord, de Ille-et-Vilaine et de la Manche[9].
51
+
52
+ Toujours sous la troisième République, le 5 avril 1919, Étienne Clémentel institua des « groupements économiques régionaux » ou « régions économiques » qui réunissaient des chambres de commerce. Celle de Rennes regroupait le Finistère, les Côtes-du-Nord et l'Ille-et-Vilaine. Le département du Morbihan avait choisi de faire partie de la région économique de Nantes avec l’ Indre-et-Loire, la Loire-Atlantique, le Maine-et-Loire, la Mayenne, la Sarthe et la Vendée.
53
+
54
+ En 1926, le gouvernement Poincaré institua les conseils interdépartementaux de préfecture. Ces collectivités étaient des organismes administratifs qui jugeaient les conflits nés de l'exécution des marchés publics et d'autres contentieux. Le conseil de Rennes regroupait les quatre départements du Finistère, des Côtes-du-Nord, de l'Ille-et-Vilaine et de la Mayenne[10]. La même année, l'administration des postes et télécommunications créa 17 régions postales. Celle de Rennes comportait les mêmes départements plus celui de la Sarthe[11].
55
+
56
+ Le 13 avril 1941, l'État français créa les préfectures régionales auxquelles étaient transférées d'importantes attributions économiques et de police. Il créa une région de Rennes qui regroupait les quatre départements des Côtes-du-Nord, du Finistère, de l'Ille-et-Vilaine et du Morbihan[12].
57
+ À la Libération, ces préfectures régionales ont été supprimées. C'est en 1955, sous la Quatrième République, que la France se dote de nouvelles structures intermédiaires entre l'échelon départemental et l'échelon national. En 1972, ces entités deviennent officiellement des régions. On crée une région appelée « Bretagne » qui reprend les mêmes limites que la région de Rennes de 1941. Celle-ci correspond à 80 % de la superficie de la province de Bretagne telle qu'elle se présentait sous l'Ancien Régime. Ces limites sont restées stables au cours des évolutions du statut de ces circonscriptions et n’ont pas bougé lors de la réforme territoriale de 2014.
58
+
59
+ Régions militaires en 1914 (Région de Rennes en jaune).
60
+
61
+ Régions économiques Clémentel - 1919 (Région de Rennes en jaune).
62
+
63
+ Conseils de préfectures interdépartementaux - 1926 (Région de Rennes en jaune).
64
+
65
+ Régions postales - 1926 (Région de Rennes en jaune).
66
+
67
+ Les faibles résultats du Front national sont l'une des particularités aux élections en Bretagne administrative. Cette particularité se retrouve aussi en Loire-Atlantique[13],[14].
68
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69
+ Le conseil régional de Bretagne compte 83 conseillers et est présidé par le socialiste Loïg Chesnais-Girard.
70
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71
+ Le conseil culturel de Bretagne est une assemblée consultative créée en 2009. Son expertise s'étend sur la vie culturelle, artistique, patrimoniale et linguistique des 5 départements du territoire breton.
72
+
73
+ La situation géographique de la région et ses composantes sociologiques offrent un cadre favorable au développement économique. En 2013, elle atteignait déjà le 12e rang pour le PIB par habitant, soit une progression de 7 places par rapport à 1990. Le taux de chômage est inférieur à la moyenne nationale.
74
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75
+ L'économie de la Bretagne est tournée vers l'agriculture et les industries agroalimentaires, le tourisme estival sur la bordure côtière, et quelques pôles technologiques avancés (Rennes, Lannion). On retrouve des sièges de grands groupes mondiaux tels que Bolloré à Quimper.
76
+
77
+ Depuis deux ans maintenant[Quand ?], et amplifié par la crise mondiale, de nombreux « pays » bretons investissent massivement dans le secteur tertiaire, et plus précisément commercial. On observe donc la construction rapide de nombreuses et grandes zones commerciales modernes en périphérie des villes moyennes, qui y voient un éventuel moyen de subsistance et un atout pour l'avenir.
78
+ La région entière tente, non sans mal, de se diversifier afin d'être moins dépendante d'un secteur industriel agro-alimentaire fort, mais sensible, et, par-là même, essaie de se moderniser.
79
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80
+ Dans les années 1960, l'État a initié une vaste campagne de délocalisations qui a encouragé le développement de plusieurs branches d'activité telles que l'automobile, la construction navale et les activités électriques et électroniques. Ces spécialités on continué a se développer et forment maintenant une des spécificités industrielles de la région.
81
+
82
+ Au XXe siècle l’agriculture bretonne a connu un bouleversement en passant d’un système de polyculture à l’agriculture industrielle. Un secteur agro-alimentaire puissant épaule la production agricole. La tradition maritime a été valorisée et la région s’est hissée au premier rang en termes d’effectifs de pêcheurs et de tonnage des prises.
83
+
84
+ La région Bretagne partage avec les départements qui la compose des compétences dans le domaine du tourisme[15]. Elle dispose d'une vice-présidente dédiée à cette problématique[16], et d'un service opérationnel, le Comité Régional de Tourisme de Bretagne[17]. Ses actions se développent autour de 10 aires touristiques, englobant aussi des sites en Manche et en Loire-Atlantique, au travers d'un contrat de destination établi avec Atout France[18],[19].
85
+
86
+ Les retombées économiques représentent en 2015 environ 66 000 emplois directs et 8 % du PIB régional[18]. La région compte environ 13 millions de visiteurs tous les ans[20], dont un quarts des touristes étrangers, principalement Britanniques, Allemands, et Néerlandais[16]. La région enregistre 100 millions de nuitées par an[20], dont les deux tiers dans le Finistère et le Morbihan[21].
87
+
88
+ L'activité est très saisonnière, concentrée principalement entre mai et septembre[16]. Les principaux sites touristiques de la région sont l'Océanopolis de Brest (400 000 entrées par an) et le Grand aquarium Saint-Malo (356 000 entrées par an), et les principaux évènements annuels le Festival interceltique de Lorient (750 000 visiteurs) et le Festival des Vieilles Charrues (283 000 visiteurs)[21].
89
+
90
+ En 2005, la région a changé son logo qui datait de vingt ans. On le retrouve sur tous ses supports de communication, et tous les événements dont elle est partenaire. Son nouveau logo a gardé les points forts de l'ancien : la forme carrée et l'intitulé « Région Bretagne »[22]. « Mais il a évolué vers un sigle à la fois plus contemporain (couleurs et typographie), et plus porteur de l'identité bretonne. Une hermine très stylisée reprend la forme géographique de la Bretagne, évoquant ainsi à la fois les racines et le dynamisme d'une Bretagne en mouvement »[23]. Le logo a été actualisé en 2016. Il est désormais décliné en version monochrome dans l'une des couleurs de la charte graphique de la Région Bretagne[22].
91
+
92
+ Ce logotype existe également en version bretonne : « Rannvro Breizh » ou en gallo : « Rejion Bertègn ». Son auteur est Fabien Picot, responsable du studio de la Région. La typographie utilisée est propriété exclusive de la Région et a été dessinée par Xavier Dupré[22].
93
+
94
+ Ancien logo de la région administrative Bretagne, jusqu'en 2005.
95
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+ Ancien logo de la Région Bretagne de 2005 à 2016.
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+ Logotype en français de la Région Bretagne depuis 2016.
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+ Logotype en breton de la Région Bretagne depuis 2016.
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+ Logotype en gallo de la Région Bretagne depuis 2016.
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+ Imaginé vers 1925 par le fédéraliste breton Morvan Marchal, le Gwenn ha Du a été repris sur les plaques minéralogiques des quatre départements de la région. Ce drapeau comporte neuf bandes égales alternativement noires et blanches qui symbolisent neufs pays traditionnels bretons.
107
+
108
+ Le conseil régional de Bretagne et le conseil départemental de Loire-Atlantique permettent l'usage du Gwenn ha Du[22]. Aucun texte ne règlemente l'utilisation de ce drapeau qui n'a aucun statut « officiel » mais dont l'usage est libre.
109
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+ Le 17 décembre 2004, le conseil régional de Bretagne reconnaît officiellement et à l’unanimité le breton et le gallo comme « langues de la Bretagne, au côté de la langue française ». Par ce vote, la région « s'engage, en recherchant la plus large association de ses partenaires, et en particulier des cinq départements bretons [les quatre départements de la Bretagne administrative et la Loire-Atlantique], afin de permettre la pérennisation de la langue et de la culture bretonnes »[24].
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+ Brême (en allemand : Bremen /ˈbʁeːmən/ Écouter), ou en forme longue Municipalité de Brême (Stadtgemeinde Bremen), est une ville hanséatique de 550 000 habitants du Nord-Ouest de l'Allemagne. C'est une ville portuaire située le long du fleuve Weser, à environ 60 kilomètres au sud de son estuaire en mer du Nord. Brême constitue l'une des deux villes enclavées dans le Land de Basse-Saxe appartenant à celui de Brême (nom officiel : Freie Hansestadt Bremen, c'est-à-dire « ville hanséatique libre de Brême », qui rappelle l'adhésion de la ville à la Ligue hanséatique, l'autre étant Bremerhaven. En 2005, on estimait la population de la ville à 545 983 habitants, l'aire métropolitaine de Brême ayant une population de 1 184 407 habitants.
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+ Un acte proclamant la fondation de la ville en 788 est désormais reconnu comme un faux, de sorte que la date réelle de fondation de la ville reste inconnue. Au VIIIe siècle, les troupes de Charlemagne avancent jusqu'à la Weser afin de christianiser les tribus qui y sont installées. Le viking suédois Riourik, à qui des terres avaient été données en Frise, pille la ville en 859 et, en conséquence de l'ensemble de ses offenses, est expulsé par Louis II. Brême devient un évêché. Au cours des siècles, les évêques de Brême conduisent la christianisation de la Scandinavie.
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+ Au XIIe siècle, la puissance des évêques est concurrencée par celle de Henri le Lion. Le duc sort vainqueur et devient le suzerain de la ville, ce qui conduit à un gouvernement civil et à une perte du pouvoir clérical ; Brême devient une ville marchande, ses navires dominant les parties méridionales de la mer du Nord. Cette domination prend fin quand la ligue hanséatique, à l'origine une alliance marchande de la mer Baltique seulement, prend position en mer du Nord. Au début du XIVe siècle, les navires de Brême agissent en pirate en abordant les nefs de la Hanse. En 1358, afin d'éviter une guerre ouverte, les conseillers municipaux de Brême se rendent au conseil de la ligue hanséatique à Lübeck et acceptent de devenir membre de la Ligue.
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+ Brême reste un membre réticent de la Ligue hanséatique, exigeant le soutien de ses guerres contre les chefs de clan frisons qui règnent sur la région autour de la bouche de la Weser, mais rejoignant rarement les campagnes en mer Baltique. En 1425, le conflit franchit un nouveau palier quand les citoyens brûlent les documents hanséatiques sur la place du marché. Brême est expulsé de la ligue en 1427, ce qui ne reste pas sans conséquence : la perte soudaine de puissance mène à des réclamations territoriales des États voisins (par exemple l'Oldenbourg) et à des pertes territoriales significatives.
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+ En 1620, le premier port artificiel d'Allemagne est construit à Vegesack.
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+ Le premier débit de café allemand est créé à Brême en 1673 par un Hollandais, Jan Dantz[1].
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+ Brême était le chef-lieu du département Bouches-du-Weser entre 1811 et 1814, faisant partie intégrante de l'Empire français.
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+ En 1818, le Nouveau dictionnaire géographique de Jean-Baptiste Ladvocat observe que la ville, déclarée libre avec son territoire est l'entrepôt de commerce de la région et abrite une fabrique de Chicorée-café et une usine de café vert[2].
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+ En 1827, en raison de l'ensablement progressif de la Weser, la ville fait l'acquisition de domaines à l'embouchure du fleuve, pour en faire son port avancé : Bremerhaven. 1857 voit la création de la Lloyds d'Allemagne du Nord, une importante compagnie maritime. Dans les années 1870-1880, des travaux sur la Weser améliorent la navigabilité du fleuve.
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+ La ville profite de la révolution industrielle et du développement commercial. Le Conseil Supérieur de l'Industrie et du Commerce belge constate en 1862 que « le commerce total de Brême avec les États-Unis représente plus de 109 millions de francs belges par an » et que pour le coton, le tabac, le café, Brême tend de plus en plus à devenir l'entrepôt du commerce du Nord avec les pays d'outre-mer. La création de la Bourse du coton de Brême en 1872 y contribue.
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+ La population, d'environ 35 000 habitants en 1812, dépasse les 100 000 en 1875 et atteint 250 000 habitants en 1911.
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+ En 1867, Brême devient membre de la Confédération d'Allemagne du Nord, puis en 1871 de l'Empire allemand qui vient d'être créé. Mais elle conserve une indépendance douanière, ne rejoignant qu'en 1888 l'Union douanière allemande. Le 6 mars 1901, une tentative d'assassinat a lieu à Brême contre l'empereur Guillaume II.
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+ En 1941, 444 femmes, hommes et enfants de confession juive sont déportés de la ville de Brême à Minsk. L'immense majorité d'entre eux furent assassinés[3]. Le 19 avril 1945, Brême est occupée par le 30e corps de la IIe Armée britannique.
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+
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+ Après la Seconde Guerre mondiale, pendant laquelle la ville est bombardée de juin 1942 à mars 1945, Brême est d'abord occupé par les forces britanniques, qui ne tardent pas à l'évacuer à la suite du protocole du 14 novembre 1944, au profit des Américains qui souhaitent disposer d'un port sur la mer du Nord et la placent donc dans leur zone d'occupation. Cette situation permet d'éviter l'absorption de Brême au sein du Land de Basse-Saxe qui se trouve alors en zone d'occupation britannique, et débouche en 1947 sur l'indépendance de la ville en tant que land autonome au sein de l'Allemagne de l'Ouest ; le port de Bremerhaven lui est également attribué, en dépit de l'absence de continuité territoriale.
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+ Brême, l'une des principales villes de la Hanse, est depuis le milieu du Moyen Âge un port important, situé sur la Weser où transitaient des marchandises variées entre l'Angleterre, les Flandres, le Danemark et la Russie. Le blé, l'orge, le vin, l'huile et les fourrures étaient les marchandises les plus fréquentes. C'est aujourd'hui le deuxième port allemand en tonnage après Hambourg, mais aussi une ville industrielle avec la construction navale (Lürssen, Abeking & Rasmussen), l'automobile (Mercedes-Benz), l'aéronautique avec AIRBUS group, la sidérurgie avec ArcelorMittal, l'agroalimentaire (siège social allemand de Kellogg's, Kraft Foods), et la brasserie industrielle avec une marque de bière blonde pils diffusée dans le monde entier : Beck's. Enfin, Brême est relié nationalement et internationalement grâce à sa gare centrale (Hauptbahnhof) et son aéroport.
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+ Les principaux monuments de Brême se situent dans l'Altstadt (Vieille ville), une zone ovale entourée par la rivière Weser, au sud-ouest, et par le Wallgraben, la ruine des anciens murs médiévaux de la ville, au nord-est. La partie la plus ancienne de l'Altstadt est sa moitié sud-est, commençant au Marktplatz et finissant au district de Schnoor.
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+ L'assemblée municipale (Stadtbürgerschaft) est constituée de 68 des 83 conseillers du Parlement de Brême (Bremische Bürgerschaft), qui siège à Brême (Bremerhaven possède sa propre assemblée municipale). Le conseil est élu par les citoyens de Brême tous les quatre ans[4].
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+ Le Parlement du Land est également l'assemblée municipale de la ville et les sénateurs remplissent à la fois les fonctions de ministres du Land et d'adjoints au maire.
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+ Un des deux maires des villes constituant le Land est élu président du Sénat de Brême qui remplit les fonctions de chef de l'exécutif du Land.
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+ Depuis 2019, le bourgmestre et président du Sénat de Brême est Andreas Bovenschulte, membre du Parti social-démocrate (SPD).
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+ Brême et Bremerhaven constituent avec la ville de Kiel (Schleswig-Holstein) le plus grand pôle de recherche allemand dans les domaines de la recherche marine et polaire. C'est également l’un des plus significatifs au niveau européen[réf. nécessaire]. Brême accueille aussi le Groupement industriel pour le traitement thermique et les matériaux (AWT : Arbeitsgemeinschaft Wärmebehandlung und Werkstofftechnik, plus de 275 entreprises). Du côté de la recherche sur les technologies spatiales, l’Université de Brême abrite notamment le Zentrum für angewandte Raumfahrttechnologie und Mikrogravitation (ZARM), le centre pour la technologie spatiale appliquée et la micro-gravitation doté d’une tour pour chute en apesanteur, dite tour d'impesanteur.
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+ Par ailleurs, l’usine « Airbus Defence and Space » de Brême est le principal centre spatial d’Airbus. On y produit des pièces de haute technologie pour la fabrication de fusées et l’élaboration de modules pour stations spatiales.
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+ La ville possède un réseau de tramways qui compte 11 lignes.
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+ Brême est une cité universitaire. On y trouve une université d'État (université de Brême), une université privée (Jacobs University Bremen), une haute école d'art (Hochschule für Künste Bremen) et de sciences appliquées (Hochschule Bremen), ainsi que de nombreux instituts comme l'Institut international d'économie maritime de logistique, l´Institut Alfred Wegener (recherche polaire), l'Institut Max-Planck (microbiologie marine). En tout Brême/Bremerhaven compte environ 25 000 étudiants.
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+ Les Brêmois aiment particulièrement un plat appelé Kohl und Pinkel. Il s'agit d'un plat constitué de la Pinkelwurst, une saucisse fumée et fourrée à la farine de gruau, que l'on accompagne de toutes sortes de choux.
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+ Une des spécialités de la ville est ces "bonbons", les "bonbons de brême"(voir image).
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+ À Brême sont nés :
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+ Personnages célèbres à Brême ou qui ont participé à la célébrité de la ville-état :
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ brest-life.fr
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+ Brest /bʁɛst/[n 1] Écouter est une commune française, chef-lieu d’arrondissement du département du Finistère dans la région Bretagne. C'est un port important, deuxième port militaire en France après Toulon, situé à l'extrémité ouest de la Bretagne.
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+ Avec ses 140064 habitants (2017), Brest est la 25e commune la plus peuplée de France. Forte d'une métropole de 209 722 habitants (2017)[2], elle représente la première agglomération de l'ouest breton et la seconde de la région Bretagne après Rennes. Bien que Brest, aussi appelée la cité du Ponant, soit la ville la plus peuplée du Finistère, la préfecture du département est Quimper.
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+ Au Moyen Âge, l'histoire de Brest se confond avec l'histoire de son château. Puis Richelieu en fait un port militaire. Brest se développera autour de son arsenal, jusqu'à la seconde moitié du XXe siècle. Fortement marquée par des bombardements lors de la Seconde Guerre mondiale, Brest a vu son centre historique presque entièrement renouvelé pendant la Reconstruction. À la fin du XXe et au début du XXIe siècle, la désindustrialisation de la ville s'accompagne du développement du secteur tertiaire. Brest est labellisée Ville d'art et d'histoire.
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+ Brest est aujourd'hui une ville universitaire importante de plus de 29 000 étudiants[3]. Son université est pluridisciplinaire et comporte notamment une faculté de médecine. Par ailleurs, Brest et son pays comptent plusieurs grandes écoles : des écoles d'ingénieurs (ESIAB, IMT Atlantique, ENSTA Bretagne, ENIB et ISEN), l'école de commerce BBS, l'EURO-Institut d'Actuariat EURIA, Brest est aussi un pôle de recherche important, axé sur la mer, et accueille notamment le siège social et plus grand des centres Ifremer[4], le CEDRE, le SHOM ainsi que l'Institut universitaire européen de la mer et l'Institut polaire français. Le Technopôle Brest-Iroise facilite la mise en œuvre de ces compétences scientifiques et techniques dans le domaine économique et industriel.
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+ Brest a toujours été très marquée par son passé maritime : l'Académie de marine y fut fondée en 1752, le porte-avions Charles de Gaulle y fut construit, et tous les quatre ans, en juillet, Brest accueille la grande fête internationale de la mer, des bateaux et des marins.
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+ Brest accueille également l’école de Maistrance (école de formation initiale des officiers mariniers), l’école des mousses au Centre d’Instruction navale, et de nombreuses entreprises nautiques au sein de la Sailing Valley bretonne.
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+ Brest est située à l’ouest de la Bretagne, dans le nord du Finistère, département dont elle est une des sous-préfectures ; mais Brest est également une préfecture maritime de l'Atlantique.
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+ Brest se trouve à la pointe nord-ouest de la péninsule armoricaine, en bordure de la rade de Brest et fait partie historiquement du pays de Léon. La ville de Brest est excentrée dans l'espace français et européen. Brest est par exemple un terminus ferroviaire, une seule voie ferrée y aboutissant (Ligne Paris-Montparnasse - Brest), un terminus routier (deux voies express, les route nationale 12 et route nationale 165, venant de Paris et Nantes-Quimper s'y achèvent) et même aérien (absence de liaisons internationales long-courrier). Brest est éloigné en espace-temps de Paris et du centre de gravité économique de l'Union européenne, bénéficiant certes désormais d'une desserte par trains TGV mais sans ligne à grande vitesse au-delà de Rennes.
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+
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+ Installée sur une péninsule, le Léon, Brest est quasiment dépourvue d’arrière-pays : au sud, elle donne directement sur une vaste rade, au-delà de laquelle la presqu’île de Crozon regarde vers Douarnenez et plus loin vers Quimper, tandis qu’à l'ouest et au nord la mer n’est qu’à une vingtaine de kilomètres, et à l’est Landerneau et Morlaix ont longtemps limité son influence. Au sud, l'estuaire de l'Élorn a joué longtemps le même rôle (d'ailleurs historiquement cet estuaire séparait le Léon de la Cornouaille) car, avant la construction du pont Albert-Louppe, mis en service en 1930, seul un bac permettait de le franchir, ou il fallait faire le détour par Landerneau. Désormais ce pont a été doublé par le pont de l'Iroise qui a limité les embouteillages en direction du sud.
21
+
22
+ Le désenclavement par la voie maritime n'a pas eu le succès escompté : si Brest est le port de France métropolitaine le plus proche du continent américain, la tentative d'y créer un port transatlantique pour passagers ne fut que fugitive sous le Second Empire ; Brest n'a même aucune liaison maritime directe par ferries avec les îles Britanniques (c'est Roscoff qui l'a obtenue avec la Brittany Ferries), ni avec la péninsule Ibérique.
23
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24
+ Topographie de Brest.
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+ Brest et ses alentours.
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+ Brest vue de la rade.
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+ La ville de Brest, constituée majoritairement sur les orthogneiss de Brest, datés du Cambrien (529 à 504 Ma)[5], s'est développée sur un plateau situé à une centaine de mètres d'altitude, une situation paradoxale pour un port, « tournant le dos à la mer » alors que l'axe urbain principal (place de Strasbourg - rue Jean-Jaurès - place de la Liberté - rue de Siam - rue de la Porte - rue Anatole-France - rue Victor-Eusen) parallèle à la côte. Les espaces proches de la mer ont été urbanisés tardivement, à l'exception de la Penfeld et de ses abords (château de Brest, Recouvrance). La présence de falaises élevées qui matérialisent une des failles majeures du Massif armoricain, qui limitent au sud le plateau du Léon et dominent la rade de Brest, explique ce paradoxe, que les entraves à l'urbanisation littorale liées aux servitudes militaires du port de guerre ont accentué.
31
+
32
+ La topographie brestoise se caractérise aussi par un relief en creux lié à la reprise de l'érosion après la pénéplanation survenue à l'ère secondaire, formant un synclinorium à relief appalachien selon la direction NE-SO. Le resoulèvement du Massif armoricain à l'ère tertiaire a provoqué la destruction de la pénéplaine armoricaine réduite à l'état de lambeaux de plateaux séparés les uns des autres par des ravins encaissés (de l'ouest vers l'est, vallons de Maison-Blanche, des Quatre-Pompes, de la Grande-Rivière, de la Penfeld et de ses affluents comme le ravin du Moulin-à-Poudre, de la rue Pierre-Semard, du Dour-Bras, du Vieux Bourg de Saint-Marc, du Stang-Alar) difficiles à franchir sauf à construire des ponts (pont Robert-Schumann sur le ravin du Moulin-à-Poudre, ponts de l'Harteloire et de la Villeneuve sur la Penfeld, pont du Forestou enjambant la rue Pierre-Semard). L'étroitesse et la profondeur de ces vallons encaissés provoque parfois des inondations comme celles qui surviennent périodiquement dans le quartier de Kérinou[6].
33
+
34
+ C'est l'aber encaissé de la Penfeld, vestige du lit de l’Aulne avant qu’elle ne creuse le passage du Goulet[7] qui a constitué un havre, seul lieu propice à l'établissement d'un port avant les extensions portuaires datant du Second Empire. À son embouchure un éperon rocheux fournissait un site défensif qui porte le château de Brest et qui est le site originel de la « cité du Ponant ».
35
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36
+ Par le jeu de la tectonique des plaques et de la déformation isostatique, Brest se soulève (subsidence) de 0,7 mm/an +/- 0,25. Les données ne pouvant être « ni régionalisée, ni extrapolées dans le temps »[8], cela permet de corriger les mesures directes faites par le marégraphe de Brest qui, de 1889 à 1962, a enregistré une « élévation relative du niveau marin » de 1,8 mm/an. Cela porte la variation absolue à 2,5 mm/an si l'on tient compte de la surrection de la croûte terrestre (de 0,7 mm/an) dans cette région (selon les mesures de nivellement)[8].
37
+
38
+ Brest se situe dans le domaine structural de la zone de Léon qui constitue un vaste antiforme métamorphique de 70 km sur 30 km orienté NE-SW. Cet antiforme forme une vaste série d'un métamorphisme croissant depuis les zones externes (fossé de l'Élorn, bassin de Morlaix) où l'on observe essentiellement des schistes et quartzites, jusque vers le centre (région de Lesvenen) où l'on trouve des gneiss d'origine variable partiellement anatectiques[9]. Cette région est considérée comme un « empilement de nappes[n 2] déplacées du Sud vers le Nord dans des conditions ductiles lors de l'orogenèse hercynienne » (phase tardive du Viséen)[10]. L'antiforme « est parsemé d'éclogites et percé d'intrusions pré-orogéniques Paléozoïque inférieur et tardi ou post-orogéniques (Carbonifère) ». Postérieurement au métamorphisme hercynien, se développe un important plutonisme : le chapelet nord de granites rouges tardifs (ceinture batholitique de granites individualisée pour la première fois par le géologue Charles Barrois en 1909[11]), formant de Flamanville à Ouessant un alignement de direction cadomienne, contrôlé par les grands accidents directionnels WSW-ENE, datés de 300 Ma, correspond à un magmatisme permien[12]. L'orogenèse hercynienne se termine par la formation de deux accidents crustaux majeurs qui décalent les granites carbonifères : le décrochement dextre nord-armoricain (faille de Molène – Moncontour) et le cisaillement senestre de Porspoder-Guissény (CPG)[13]. Le plutonisme dans cette région s’étend d’un pôle gabbroïque à un pôle leucogranitique, la majorité des venues étant à associer au fonctionnement des grands cisaillements : le décrochement nord-armoricain et celui de Porspoder–Guissény[14].
39
+
40
+ L'intérêt géologique de la région réside dans la qualité des affleurements et leur facilité d’accès, ainsi que la simplicité de la structure permettant une compréhension aisée. Les orthogneiss de Brest affleurent depuis la pointe Saint-Mathieu à l'ouest jusqu'à Guiclan à l'est (environ 70 km de long, pour une largeur variant de 5 à 0,5 km[15]. La nature et l'origine de cette formation composite (orthogneiss dominants avec probablement de nombreuses passées de paragneiss associées à des arkoses et des micaschistes)[16], sont au cœur de controverses pas encore terminées, ce qui lui vaut l'appellation de « complexe des Gneiss de Brest »[17],[15]. Composé de lits clairs quartzo-feldspathiques et de lits sombres à biotite, l'orthogneiss présente une foliation d'orientation N70° à pendage de 30° à 40°[18]. La présence d'enclaves sombres de diorite dans le plan de foliation de ce gneiss montre que la roche dérive d'une ancienne granodiorite (datée de 504 Ma) transformée par le métamorphisme général en un orthogneiss à biotite[19].
41
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42
+ Une promenade géologique à Brest permet de découvrir l'utilisation de pierres proximales (privilégiées pour des raisons de coût) et distales, témoignant de la diversité de la palette lithologique des constructions. Depuis le XVIe siècle, les constructions témoignent de la richesse du substrat géologique local mais aussi de la diversité des approvisionnements en pierres exogènes qui déterminent pour partie le rang social des propriétaires[20]. L'orthogneiss dont la nuance gris-bleu de la roche saine passe au brunâtre par altération, est dépourvu de qualité architecturale[n 3], aussi est-il utilisé en moellons (muraille de l'arsenal, murs des cours, tours du château de Brest)[21] ; le granite de Trégana (donjon du château de Brest, chapelle Sainte-Anne-du-Portzic, quelques maisons rues Vauban, de Keranquéré, de Saint-Malo…) ; le granite porphyroïde rose d'Aber-Ildut[n 4] (tablettes des quais de l'Arsenal, quais du port de commerce, halles et église Saint-Martin, chaînage de l'église Saint-Sauveur, remparts en association avec le gneiss, bordure de trottoir ou dalles de chaussée, marches, bornes) ; le microgranite de l'Île Longue limité[22] à la confection du pavage des rues, cours et quais[23] ; la kersantite de couleur sombre (église Saint-Louis, tablettes des quais et formes de radoub à l’arsenal et au port de commerce, hôtels particuliers édifiés par Joseph Philippe dans le boulevard Gambetta, rue Traverse) ; la pierre de Logonna (microgranite ocre-blond dans l'église Saint-Louis, maison Crosnier) ; les galets de quartzite de la place Wilson[24] ; granite rougeâtre de Ploumanac'h et granite bleu de Lanhélin (art funéraire)[25]. La reconstruction de Brest privilégie le granite du Huelgoat[n 5], nettement porphyroïde[26], caractérisé par l'abondance d'un minéral gris sombre à vert, à section rectangulaire, d'un à deux centimètres, appelé cordiérite. Il est notamment utilisé pour la Banque de France, le palais de Justice ou plusieurs bâtiments autour de la place de la Liberté. Son approvisionnement étant insuffisant, il est fait grandement appel au granite gris-bleuté du massif de Dinan (monument aux morts, résidence du préfet maritime, gendarmerie) et au granite porphyroïde de Quintin, gris ou gris bleuté (poste avec la pierre de taille bouchardée)[27].
43
+
44
+ Dans la nuit du 19 mars 2019 au 20 mars 2019, un séisme de magnitude 3,7 sur l'échelle de Richter a été ressenti à une vingtaine de kilomètres de la ville brestoise. Cet énième séisme (la Bretagne a été touchée plus de 700 fois par des séismes de magnitude supérieure à 2 depuis le début des années 2000) s'explique par le passé géologique de la Bretagne[28].
45
+
46
+ Mur typiquement brestois, associant le granite de l’Aber-Ildut, l'orthogneiss et la kersantite[n 6].
47
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48
+ De style Art nouveau, la maison Crosnier est typiquement polylithique[n 7].
49
+
50
+ Autre exemple de polylithisme, la maison de la Fontaine (XVIIIe siècle)[n 8].
51
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52
+ Galets de la place Wilson à Brest[n 9].
53
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54
+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
55
+
56
+ En raison de sa situation sur le littoral de l'océan Atlantique, le climat de Brest est tempéré océanique. La ville est soumise aux influences maritimes toute l'année. Les records de températures maximale et minimale à Brest (aéroport de Guipavas[n 10]) entre 1945 et 2001 sont respectivement de 35,2 °C le 12 juillet 1949 et de −14 °C le 28 janvier 1947[30]. Il y a 159 jours de pluie par an en moyenne. Grâce à la proximité de l'océan, Brest subit rarement des extrêmes au niveau des températures, les jours avec des températures de plus de 30 °C sont rares et les fortes gelées aussi, avec seulement 1 jour par an. De même pour les chutes de neige avec seulement 7 jours par an.
57
+
58
+ Le 24 octobre 2011, un épisode pluvieux particulièrement important touche la ville. Sur une période de 24 heures, il est relevé un cumul de 105 mm de pluie, record de précipitations depuis 1945[32],[33],[34]. Le précédent record sur 24 heures était de 72 mm le 7 juillet 2004[35]. Il faut remonter à 1883 pour retrouver de telles précipitations sur Brest[36].
59
+
60
+ L'automobile reste le moyen de transport individuel privilégié par les Brestois, le vélo n’étant que peu utilisé, pour partie en raison du relief de la ville et pour partie du fait de l'insuffisance d'aménagements adaptés. L'apparition de nombreux vélos à assistance électrique semble néanmoins indiquer un changement de tendance. Les travaux accompagnant la mise en place du tramway ont permis la création d'aménagements cyclables.
61
+
62
+ Deux voies express de type autoroutier et gratuites relient Brest à Rennes (RN 12) et à Nantes (RN 165). Une troisième route nationale, la RN 265, permet de les relier à l'est. Un tronçon de cette voie fait partie de la rocade qui contourne partiellement la ville.
63
+
64
+ La gare ferroviaire et routière est desservie quotidiennement par plusieurs TGV la reliant notamment à la gare de Paris-Montparnasse. Les trains les plus rapides relient Paris à Brest en 3 h 35 min environ contre 4 h 20 min avant la mise en place de ligne à grande vitesse Paris-Rennes en juillet 2017. Le projet Bretagne à Grande Vitesse a comme ambition de réduire ce temps de trajet à 3 h 10 min d'ici à 2020.
65
+
66
+ Brest et son agglomération disposent d'un réseau de transports en commun complet, nommé Bibus et doté de près de 30 lignes de bus, d'une ligne de tramway (entrée en service le 23 juin 2012) ainsi que d'une ligne de téléphérique urbain, inauguré le 19 novembre 2016 et qui constitue une première en France. Le tram traverse la ville d’est en ouest en reliant la porte de Plouzané aux portes de Gouesnou et Guipavas, desservant les quartiers emblématiques de Recouvrance, Siam et Jean-Jaurès[37]. Une seconde ligne de transport en commun en site propre est envisagée entre l'hôpital de la Cavale Blanche et le port, pour desservir la Gare de Brest, l'Université de Bretagne-Occidentale et le quartier de Bellevue.
67
+
68
+ L’aéroport de Brest-Bretagne, situé sur la commune de Guipavas, est le premier aéroport breton pour le trafic passagers (45 % de ce trafic dans la région). L'aérogare, en forme de raie manta, est en service depuis le 12 décembre 2007 et porte la capacité de l’aéroport à 1,8 million de passagers par an[38].
69
+
70
+ Le port de Brest, premier centre français de réparation navale civile, surtout affecté au transport de vracs agroalimentaires, de marchandises diverses, d'hydrocarbures et de conteneurs, est aussi utilisé pour le transport de passagers, à destination de la presqu'île de Crozon et des îles de la mer d'Iroise.
71
+
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+ Si Brest est connue pour son pont de Recouvrance, son arsenal militaire et sa rue de Siam, elle l’est aussi par son urbanisme décrié. D’abord louée comme la ville la plus moderne de Bretagne dans les années 1950-1960, surnommée « Brest la Blanche », du fait de l’utilisation massive des enduits blancs qui étaient les seuls hydrofuges efficaces bon marché[39], et par référence à son surnom politisé de « Brest la Rouge »[40], l’image de la ville ne tarda pas à se ternir dans les années 1970. Les dernières années ont vu l’ébauche de coloration des façades dont beaucoup étaient devenues grises avec le temps.
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74
+ Brest s'est toujours construite autour de son arsenal le long de l'embouchure de la rivière de Penfeld : la rive gauche, francophone et bourgeoise, s'est développée autour de son château alors que la rive droite, connue pour son quartier de Recouvrance, s'est constituée autour d'une tour médiévale et reste plus populaire, étant restée bretonnante jusqu'au début du XXe siècle. À ce titre, le château et la tour Tanguy sont les deux monuments les plus anciens. Le bâti du centre-ville, rive gauche, a été quasiment entièrement renouvelé dans sa partie historique après-guerre. En revanche, plusieurs rues ont échappé aux destructions de la guerre et de la Reconstruction sur la rive droite, et constituent aujourd'hui des promenades rappelant la ville d’avant-guerre.
75
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76
+ Une agglomération gallo-romaine existait et était bien reliée en termes d'axes routiers, celle ci se situait sur l'actuelle vieux Brest. Le quartier des Sept-Saints[41], construit autour de l'église homonyme des Sept-Saints, fut le noyau historique du centre-ville de Brest, Brest même (rive gauche), au bord de la Penfeld avant de monter sur le plateau plus haut. Tout le vieux Brest était ceinturé dans des remparts construits par Vauban, et s’organisait rive gauche autour de deux rues principales qui partaient de la porte de Landerneau : la Grand-rue (renommée rue Louis-Pasteur en 1907), l’artère principale de la ville qui descendait jusqu’à l’arsenal, et la rue de Siam. Sur la rive droite autrement appelée Recouvrance, la rue principale était la rue de la Porte débouchant sur la porte du Conquet. Brest fut petit à petit chassé de son cœur historique qu'est la Penfeld, par les militaires qui se l’approprieront complètement à la fin du XIXe siècle ce qui se traduira entre autres par la destruction des quartiers en bordure de la Penfeld comme celui des Sept-Saints.
77
+
78
+ Les bâtiments officiels et militaires étaient marqués par une architecture rigoureuse, sobre et classique. Le cours Dajot, à partir de sa construction à la fin du XVIIIe siècle était alors habité par la bourgeoisie et les officiers de marine et était le lieu de promenade privilégié des Brestois, tandis que la rive droite était beaucoup plus populaire et déshéritée. �� noter que Brest d'avant-guerre était connue comme l'une des villes les plus insalubres de France[42].
79
+
80
+ La Reconstruction eut raison des vestiges que la guerre avait épargnés sur la rive gauche : le bagne (1750) et la corderie qui n'avaient subi que peu de dégâts, furent rasés pour faire place au boulevard Jean-Moulin à la fin des années 1940 ; la façade du théâtre (1766) ne subira le même sort qu’en 1970[43]. Néanmoins, de cette époque, il reste le bâtiment des subsistances dans l’arsenal, l'église Saint-Sauveur, une partie du tissu urbain de Recouvrance, ainsi que quelques ruines ici et là dans le centre-ville reconstruit, comme la porte de l'ancien séminaire de Brest, ou le péristyle de la caserne Fautras.
81
+
82
+ Le théâtre, place du Champ-de-Bataille, dont la façade sera détruite en 1970 (architecte : Gabriel Pierre Martin Dumont).
83
+
84
+ Vue aérienne de Brest en 1943, ceinturé dans des remparts ; en haut, le quartier ouvrier et populaire de Recouvrance et en bas, Brest même, centre-ville bourgeois.
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86
+ Le port et l'arsenal en Penfeld vus depuis le Grand Pont : de gauche à droite, côté Recouvrance, la caserne du 2e dépôt des équipages de la flotte (dit la Cayenne), les ateliers du plateau des Capucins ; côté Brest même, en arrière-plan la corderie et le bagne la surplombant, et à droite, la majorité générale.
87
+
88
+ Le triomphe d'Amphitrite d'Antoine Coysevox, donné à la ville de Brest en 1801[44],[n 11].
89
+
90
+ Neptune d'Antoine Coysevox sur le cours Dajot (transféré au musée du Louvre à la Libération)[46].
91
+
92
+ La Marne d'Antoine Coysevox sur le cours Dajot (transférée au musée du Louvre à la Libération)[47].
93
+
94
+ Vue de l'ancienne église Saint-Louis, des halles du même nom, de la place Étienne-Dolet et la rue Keravel.
95
+
96
+ Les Glacis, Porte Landerneau, vue de la place de la Liberté ; derrière les murs, la place des Portes ouvrant sur la rue de Siam et la Grand-rue (renommée rue Louis-Pasteur en 1907).
97
+
98
+ Vue de Recouvrance et de ses fortifications au niveau de la porte du Conquet.
99
+
100
+ Vue du port militaire aux bords de Penfeld et du quartier de Recouvrance en 2004[n 12].
101
+
102
+ Porte de l'ancien séminaire de Brest (XVIIIe siècle) devenu école des mécaniciens puis caserne Guépin[n 13].
103
+
104
+ Péristyle de la caserne Fautras aujourd'hui, déplacé au bord du boulevard Jean-Moulin à la Reconstruction.
105
+
106
+ Sous le Second Empire, Brest commence à changer de visage avec l'arrivée d'une architecture industrielle qu’illustrent les ateliers du plateau des Capucins, ainsi que d’autres bâtiments de l’arsenal et évidemment le pont National (aujourd’hui disparu et remplacé par l’actuel pont de Recouvrance depuis la Reconstruction), qui permit de relier Brest même et Recouvrance. Le XIXe siècle vit aussi la ville se développer hors de ses murs, notamment avec l’Annexion, futurs quartiers Saint-Martin et Saint-Michel qui furent peu touchés par la Seconde Guerre mondiale.
107
+
108
+ La ville est reliée au réseau des chemins de fer dès 1865, avec la création de la gare de Brest. Elle se dote d'un premier réseau de tramway en 1898, qui circulera jusqu'en 1944, après avoir été également desservie par des chemins de fer secondaires à voie métrique la reliant à Saint-Pol-de-Léon, les Chemins de fer départementaux du Finistère, dès 1893.
109
+
110
+ L’Art déco tient une place importante dans le style architectural privilégié dans l’entre-deux-guerres, avec ses immeubles à bow-windows ; la présence américaine a poussé Brest à se moderniser et l’on y construit notamment le Palais du Commerce dit maison Esders (immeuble Art déco de 1926, architecte : Aimé Freyssinet), l’hôpital Augustin-Morvan (architectes : Raymond Lopez, Raymond Gravereaux), l'hôtel Continental[48] et une nouvelle gare[49] (architecte : Urbain Cassan). On trouve aussi des lotissements mêlant style Art déco et régionalisme bon marché censés répondre aux besoins des ouvriers et des employés[50].
111
+
112
+ Les faubourgs de la ville n’ayant subi que peu de dégâts, les constructions de ces époques sont toujours bien visibles aujourd’hui dans le tissu urbain de Brest, par opposition à la vieille ville malheureusement disparue ; certains de ces immeubles donnent lieu localement à des opérations de rénovation[réf. souhaitée].
113
+
114
+ Le pont National remplacé par l’actuel pont de Recouvrance depuis la Reconstruction.
115
+
116
+ Les ateliers du plateau des Capucins.
117
+
118
+ Église Saint-Martin.
119
+
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+ Les halles Saint-Martin.
121
+
122
+ L’ex-palais du Commerce : immeuble caractéristique de l’Art déco brestois.
123
+
124
+ La nouvelle gare de Brest, construite entre 1936 et 1937 en style Art déco (bas-relief du beffroi de Lucien Brasseur).
125
+
126
+ Le monument américain sur le cours Dajot (reconstruit à l'identique après guerre).
127
+
128
+ L'hôpital Augustin-Morvan au pur style « paquebot ».
129
+
130
+ Le centre-ville de Brest, très endommagé par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale, a été reconstruit entièrement sous la direction de l’urbaniste en chef Jean-Baptiste Mathon, secondé par Maurice Piquemal[51].
131
+
132
+ Perspective monumentale de la place de la Liberté, ouvrant sur la rue de Siam, avec la rade en arrière-plan, et sur la droite, le clocher de l'église Saint-Louis dépassant du centre reconstruit.
133
+
134
+ L'ancien théâtre Comœdia, place Wilson, immeuble remarquable du centre reconstruit.
135
+
136
+ Vue de l’hôtel de ville de Brest et du monument aux morts fermant la nouvelle rue de Siam (cliché de 2005).
137
+
138
+ Hôtel Vauban.
139
+
140
+ Dans les années 1980, les différentes équipes municipales brestoises tentèrent d'embellir la ville en faisant appel à des artistes contemporains de premier plan : les fontaines de Marta Pan (1988) en plein centre de la rue de Siam sont emblématiques de cette volonté. Ces fontaines en granit noir d'Afrique du Sud - dont le coût et le résultat avaient défrayé la chronique à l'époque, Marta Pan les nommait Lacs ; elles devaient être le prélude à une tentative - finalement avortée - de remodeler l'ensemble de la rue de Siam en une sorte de parcours d'eau : il devait prendre sa « source » place de la Liberté, se continuer dans la partie existante, et se terminer en delta, dans la partie basse de la rue. Un changement de majorité municipale eut raison de ce projet. À noter que l'architecte Bernard Huet reprit en partie l'idée du parcours d'eau, ainsi que celle de fosse, lorsqu'il rénova l'ensemble place de la Liberté et du square Mathon en 1999.
141
+
142
+ En ce qui concerne les nouvelles constructions, on peut citer le bâtiment très ajouré de la librairie Dialogues, la salle de spectacle Quartz située dans ce qui devait être la « zone verte » du plan Mathon (remanié par Pierre Henri Argouarch en 2008[52]) et la faculté des Lettres et Sciences sociales. Plus récemment, la salle des musiques actuelles la Carène (architecte : Jaques Ripault) rappelant le style international du port de commerce et le cinéma multiplexe Liberté, reconnaissable par son placage rouille, participent du renouvellement architectural incessant de la ville.
143
+
144
+ Le centre-ville de Brest a connu son plus profond remaniement depuis la reconstruction de la ville et la rénovation de la place de la Liberté, avec l'arrivée du tramway, mis en service en juin 2012 : la rue de Siam est devenue piétonne ce qui profite aussi aux rues adjacentes ; la partie basse de la rue de Siam a vu son aspect entièrement transformé avec le réaménagement de la place des Français-Libres. La rue Jean-Jaurès est passée à sens unique, ce qui a notablement réduit le trafic automobile. Le pont de Recouvrance a reçu un nouveau tablier aux formes plus arrondies ; enfin, la rue commerçante de Recouvrance, la rue de la Porte, a été complètement rénovée.
145
+
146
+ La Brest Arena, salle de spectacles d'une capacité modulable de 2 000 à 5 000 places et inaugurée le 13 septembre 2014, a pour vocation d'accueillir à la fois des grandes compétitions sportives, des entraînements d'équipes et des concerts d'ampleur nationale et internationale.
147
+
148
+ Le quartier des Capucins a été créé sur 15 hectares sur un plateau rétrocédé par la Marine nationale. Il accueille les ateliers du plateau des Capucins, entièrement rénovés pour l'occasion. Ceux-ci hébergent des activités commerciales et culturelles (la médiathèque François-Mitterrand - Les Capucins et, à terme, un cinéma). Un téléphérique urbain, premier ouvrage du type en France, relie le centre-ville à ce nouvel équipement. Le quartier le jouxtant est desservi par le tramway.
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+
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+ D'autres projets[53] :
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+ Les Lacs de Marta Pan au milieu de la rue de Siam.
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+ La rue de la Porte à Recouvrance, de nos jours.
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+ Le bas de la rue de Siam, place des Français-Libres et le tram de Brest.
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+ Le nombre total de logements dans la commune est de 82 667[54]. Parmi ces logements, 89,8 % sont des résidences principales, 3,2 % sont des résidences secondaires et 7,0 % sont des logements vacants. Ces logements sont pour une part de 24,6 % des maisons individuelles, 74,9 % sont des appartements et enfin seulement 0,6 % sont des logements d'un autre type. Le nombre d'habitants propriétaires de leur logement est de 43,4 %[54]. Ce qui est inférieur à la moyenne nationale qui se monte à près de 57,6 %. Le nombre de locataires est de 55,1 % sur l'ensemble des logements, ce qui est supérieur à la moyenne nationale de 40,1 %[54]. 1,5 % des habitants de la commune sont des personnes logées gratuitement alors que 2,3 % pour l'ensemble de la France. Toujours sur l'ensemble des logements de la commune, 8,5 % sont des studios, 18,4 % sont des logements de deux pièces, 25,0 % en ont trois, 22,2 % en ont quatre, et 25,8 % ont cinq pièces ou plus[54].
159
+
160
+ Attestations anciennes[63].
161
+
162
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163
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165
+
166
+ Au XIe siècle, elle s'appelait en latin Bresta super Caprellam, c'est-à-dire en français Brest-sur-Chevrette ; la Chevrette désignant la Penfeld[64]. Plusieurs hypothèses prévalent quant à l'origine de son nom. Pour certains[Qui ?], son nom en français proviendrait du nom breton qui serait une forme abrégée de Beg ar Rest (la pointe du château). Pour Hervé Abalain[65], dans son nom, qui n'est pas directement traduisible en français, on retrouverait l'élément /bre/, fréquent en toponymie bretonne sous les formes /bran/, /bre/, /brec’h/, /bren/, /bri/, qui signifie « mamelon, colline, mont »[66]. Il trouve également ses racines en gaulois dans le mot brista signifiant combat en français et dit brezel en breton, signifiant guerre.
167
+
168
+ Une étymologie populaire ferait dériver Brest du nom d'un roi Bristok ou Bristocus du Ve siècle mentionné dans la Vie de saint Rioc[67].
169
+
170
+ En français, Brest se prononce [bʁɛst] et en breton [ˈbrest][n 14].
171
+
172
+ Premier port du duché, la ville de Brest a arboré, durant les temps qu'elle n'était plus anglaise, plusieurs brisures de l'enseigne navale de celui-ci, la Croazuff[réf. nécessaire], avant d'adopter, dans les suites de l'Union de la Bretagne et de la France, le drapeau actuel :
173
+
174
+ Drapeau de Brest au XVe siècle.
175
+
176
+ Drapeau de Brest au XVIe siècle.
177
+
178
+ Drapeau de Brest au XVIIIe siècle.
179
+
180
+ Le drapeau héraldique de Brest : drapeau brestois le plus utilisé actuellement.
181
+
182
+ De la préhistoire à 1900, voir l'article détaillé Histoire de Brest.
183
+
184
+ La présence de la Royale explique que très tôt, Brest a été un îlot de francophonie dans un monde bretonnant, comme en témoigne par exemple une enquête de 1902 : Brest est alors l'une des trois seules communes du Finistère, avec ses voisines Saint-Pierre-Quilbignon et Le Relecq-Kerhuon où l'enseignement du catéchisme est donné exclusivement en français, alors que dans 169 communes du département il est donné en breton et en français, que dans 123 autres communes le catéchisme est donné en breton alors que les élèves savent le français et que dans une seule commune (Guengat) les instituteurs déclarent que les élèves sont incapables de comprendre le français[69].
185
+
186
+ Brest était alors une ville de garnison (le 19e régiment d'infanterie, le 2e régiment d'infanterie coloniale, le 32e régiment d'infanterie coloniale et le 52e régiment d'infanterie coloniale y étaient basés).
187
+
188
+ En 1914, des troupes composées de soldats bretons ont combattu sur le sol belge et notamment dans la commune de Maissin en province de Luxembourg et depuis lors deux voiries communales commémorent ce lien. Elle s'appellent rue de Brest et rue du 19e régiment d'infanterie de Brest. Au cimetière franco-allemand de Maissin figure un calvaire breton du XVIe siècle transféré depuis Le Tréhou.
189
+
190
+ « Brest vit débarquer sur ses quais tour à tour les troupes russes, portugaises, américaines. De mai à octobre 1918, des centaines de milliers de soldats américains débarquèrent à Brest. Le plus grand steamer du monde, le Léviathan, desservait uniquement Brest, et il amenait à chaque voyage 10 000 hommes. Des camps étaient établis un peu partout autour de Brest pour loger tous ces soldats en attendant leur transfert vers le front. Le camp de Pontanézen contenait à lui seul 110 000 hommes : c'était une véritable ville à côté de la ville. [...]. Depuis l'entrée en guerre des États-Unis jusqu'à l'Armistice, la rade de Brest reçut 105 transports de troupes et 784 110 hommes. [...] Le chiffre des ouvriers de l'arsenal restait toujours voisin de 6 000[70]. »
191
+
192
+ L'activité du port fut grande aussi en 1919-1920, au moment du réembarquement des troupes américaines. La vente des stocks américains fin 1919 et courant 1920 attira à Brest une foule de spéculateurs guettant l'aubaine d'achats à bas prix. Brest devient à cette époque une forteresse ouvrière et syndicale : les manifestations et grèves y sont nombreuses et de véritables émeutes éclatent, comme celle du 7 août 1935[71], déclenchée par la décision du gouvernement de Pierre Laval de réduire les salaires des ouvriers d’État (de 3 % à 10 % du total mensuel). La répression fait deux morts parmi les ouvriers, une centaine de blessés et des dizaines d'arrestations[72],[73].
193
+
194
+ Pendant la Seconde Guerre mondiale, les troupes allemandes entrent à Brest le 19 juin 1940. À l'annonce de l'arrivée des Allemands, les marines de guerre et de commerce françaises évacuent rapidement le port, détruisent les installations et mettent hors de service les ponts et plusieurs bâtiments dont quatre sous-marins en réparation. Les Allemands construisent alors, à Laninon, une base sous-marine. C'est à Brest qu'eut lieu, de la part d'un groupe de jeunes militants trotskistes, une des rares tentatives de recruter et d'organiser des soldats allemands antinazis[74]. Les premiers bombardements des Alliés sur la ville commencent en 1941 et dureront jusqu’à l'occupation de la ville le 18 septembre 1944 par les troupes américaines, après un siège de quarante-trois jours, la bataille de Brest. Les dégâts collatéraux sont alors immenses.
195
+
196
+ Barbara, un poème de Jacques Prévert rappelle la dramatique destruction de Brest dans ces quelques vers :
197
+
198
+ «
199
+
200
+ (…)
201
+ Oh Barbara
202
+ Il pleut sans cesse sur Brest
203
+ Comme il pleuvait avant
204
+ Mais ce n’est plus pareil et tout est ab��mé
205
+ C'est une pluie de deuil terrible et désolée
206
+ Ce n’est même plus l’orage
207
+ De fer d’acier de sang
208
+ Tout simplement des nuages
209
+ Qui crèvent comme des chiens
210
+ Des chiens qui disparaissent
211
+ Au fil de l’eau sur Brest
212
+ Et vont pourrir au loin
213
+ Au loin très loin de Brest
214
+ Dont il ne reste rien.
215
+
216
+ »
217
+
218
+ Entre 1940 et 1944, Brest est la cible de 165 bombardements et 480 alertes, qui firent 965 morts et 740 blessés graves. Une soixantaine de Brestois furent fusillés par les Allemands et 146 furent déportés. L'abri Sadi-Carnot, creusé en plein centre-ville de Brest en 1941-1942 servait de refuge aux 2 000 Brestois restés dans la cité, ainsi qu'aux troupes allemandes d'occupation. L'explosion accidentelle survenue dans la nuit du 8 au 9 septembre 1944 provoqua la mort de 371 Français (dont celle de Victor Eusen, président de la délégation spéciale chargée d'administrer Brest entre 1942 et 1944) et de 500 à 600 soldats allemands.
219
+
220
+ De nombreux Brestois participèrent à des actions de résistance ; parmi eux, le groupe Élie dont 11 membres brestois[75] furent condamnés à mort le 22 novembre 1941 et fusillés au mont Valérien le 10 décembre 1941[76]. Dix-neuf Brestois[77] sont fusillés le 17 septembre 1943 au mont Valérien, après avoir été condamnés à mort le 28 août 1943 « pour actes de sabotage et de terrorisme contre les troupes d'occupation allemandes »[78]. De nombreux autres méritent d'être cités, comme Mathieu Donnart ou Charles Jourde[79]. De nombreux résistants furent fusillés à Brest, par exemple les 18 résistants de Saint-Pol-de-Léon membres du réseau Centurie, fusillés le 6 juillet 1944 et dont les restes n'ont été retrouvés qu'en 1962 sur le plateau du Bouguen[80] ou Yves Hily, Gaston Viaron et Julien Kervella, fusillés au fort du Bouguen le 10 juin 1944[81], Marcel Cousquer, Alfred Jameau, Jean-Pierre Gourlaouen, tous trois FTPF, fusillés par les Allemands le 18 août 1944 rue Coat-ar-Guéven.
221
+
222
+ À la fin de la Seconde Guerre mondiale, Brest est assiégée par les 2e, 8e et 29e divisions d’infanterie US[82], membres du 8e corps d'armée commandé par le général Troy Middleton de la IIIe armée américaine ; la ville est libérée le 18 septembre 1944 après 45 jours de siège du 7 août 1944 au 18 septembre 1944. Pendant le siège, la ville reçut 30 000 bombes et 100 000 obus ; environ 10 000 militaires alliés ou allemands y laissèrent leur vie. Sur les 16 500 immeubles existant avant-guerre, seuls 200 étaient encore debout, dont quatre seulement dans le centre-ville. L'hebdomadaire Le Courrier du Finistère a publié des témoignages de Brestois ayant subi ces bombardements[83].
223
+
224
+ À l'issue de la Seconde Guerre mondiale, la ville de Brest se voit décerner la Légion d'honneur, la croix de guerre 1939-1945 et la médaille de la Résistance française[84].
225
+
226
+ Brest s'était agrandie une première fois en 1681 (annexion de Recouvrance au détriment de la paroisse de Saint-Pierre-Quilbignon) et à nouveau en 1861 au détriment de la commune de Lambézellec (annexion du quartier dénommé ensuite l'Annexion allant de l'actuelle place de la Liberté à l'Octroi, incluant entre autres le quartier de Saint-Martin). L'expression locale Brest même, utilisée par les anciens Brestois, désigne Brest dans ses limites traditionnelles d'avant ces annexions, par opposition aux quartiers certes désormais brestois depuis ces annexions, mais qui faisaient partie antérieurement des communes précitées.
227
+
228
+ Mais c'est en 1944 (arrêté du 3 octobre 1944 pris par Victor Le Gorgeu, alors commissaire régional de la République), que la commune de Brest s'agrandit de façon importante, quand commença sa reconstruction, en absorbant trois communes voisines : Lambézellec, Saint-Marc et Saint-Pierre-Quilbignon.
229
+
230
+ Les habitants, réfugiés pour beaucoup dans d’autres régions (la Sarthe notamment), rentrent alors reconstruire, sur les décombres du vieux Brest, une ville nouvelle (1946-1961) selon les plans de Jean-Baptiste Mathon.
231
+
232
+ Brest est alors devenu une ville de conception urbaine moderne, s'opposant au Brest d'avant-guerre, où des quartiers insalubres existaient.
233
+
234
+ Le 28 juillet 1947, l'explosion de l'Ocean Liberty[85], un Liberty ship chargé de 3 000 tonnes d'ammonitrates (un engrais très explosif), échoué sur le banc de Saint-Marc, provoque 26 morts, une centaine de blessés graves et des dégâts considérables dans toute la ville, l'effet de souffle ayant été très important. « La baraque-hôtel située en bordure de l'avenue Amiral-Réveillère a été entièrement brûlée […]. L'hôpital Ponchelet a été entièrement dévasté […]. Le plafond du cinéma Éden s'est effondré. […]. Les rues sont jonchées de débris de verre » écrit le journal Ouest-France[86].
235
+
236
+ En mars 1950, débutent les grèves ouvrières des dockers et des ouvriers de la Reconstruction, pour une augmentation de salaire. À la suite d'une manifestation agitée le 16 avril 1950, réunissant 1 000 à 2 000 ouvriers, des responsables du parti communiste et de la CGT sont arrêtés. Le lendemain, 2 500 grévistes dénoncent ces arrestations et affrontent violemment les forces de l’ordre. La répression fait quarante-neuf blessés et un mort, Édouard Mazé, ouvrier de vingt-six ans tué par les CRS d’une balle dans la tête. Les syndicats lancent alors une grève générale en signe de deuil. Son enterrement réunit près de 20 000 personnes, tandis que l’Assemblée nationale décide de ne blâmer officiellement que la violence des grévistes[87].
237
+
238
+ Orientée de longue date vers l’industrie d’armement, Brest y puise sa prospérité d’après-guerre. Mais le déclin de cette industrie impose, à la fin du XXe siècle, la reconversion des activités économiques vers les services, la recherche et les nouvelles technologies.
239
+
240
+ La ville est le chef-lieu de l'arrondissement de Brest du département du Finistère. Pour l'élection des députés, elle fait partie, selon les quartiers et depuis 2012 des deuxième et troisième circonscriptions du Finistère.
241
+
242
+ D'après la délimitation établie par l'INSEE, Brest est au centre de l'unité urbaine de Brest, de l'espace urbain de Brest, et de l'aire urbaine de Brest.
243
+
244
+ La sous-préfecture occupe rue Parmentier l'aile gauche du bâtiment départemental dominant le cours Dajot, construit après la dernière guerre par l'entreprise Marc, l'aile droite hébergeant à l'origine la chambre de commerce et d'industrie Métropolitaine Bretagne Ouest, transférée dans les années 1980 à proximité de la gare SNCF, sur l'ancien parking de la gare routière. Désormais cette aile droite de l'ensemble immobilier sous-préfecture-CCI a été récupérée par les services du département. La sous-préfecture a été agrandie dans les années 1990 par un appendice de style résolument moderne, destiné à l'accueil du public.
245
+
246
+ La préfecture maritime de l'Atlantique se trouve dans le château de Brest.
247
+
248
+ La ville possède un tribunal de grande instance[88], rue de Denver. Dans le cadre de la nouvelle carte judiciaire, le TGI de Morlaix a fermé en 2010 et c'est le TGI de Brest se voit doté d'un pôle d'instruction chargé de l'ancienne juridiction de Morlaix[89]. Le conseil de prud'hommes, le greffe du tribunal de commerce et le tribunal d'instance se trouvent tout près du port du commerce, rue Hemingway[90],[91],[92]. La Banque de France se situe rue du Château.
249
+
250
+ Par exception à la règle d'implantation des services départementaux de l'État dans la ville-préfecture, la trésorerie générale du Finistère a son siège à Brest, square Marc-Sangnier.
251
+
252
+ La ville a été divisée dès 1801 en plusieurs cantons[93] :
253
+
254
+ Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, Brest est désormais le bureau centralisateur de 5 cantons, qui répartissent ainsi la commune[95] :
255
+
256
+ De 1973 à 2014, Brest formait avec sept communes voisines la communauté urbaine de Brest (CUB), rebaptisée Brest métropole océane le 8 novembre 2005. Cette communauté urbaine est transformée en une métropole le 1er janvier 2015 sous le nom de Brest Métropole.
257
+
258
+ Candidats ayant obtenu plus de 4 % des suffrages exprimés :
259
+
260
+ La mairie principale de Brest se situe à l'hôtel de ville, place de la Liberté.
261
+
262
+ Le conseil municipal est composé de 55 conseillers, dont le maire et, pour la mandature 2014-2020, ses 21 adjoints[106]. Quarante-quatre des conseillers municipaux appartiennent à la majorité municipale PS et 11 représentent l’opposition dont 8 LR, 1 MPF et 2 indépendants[réf. nécessaire].
263
+
264
+ La ville de Brest est divisée en sept grands quartiers possédant chacun une mairie et un maire délégué[128], dont les maire-adjoints responsables de quartier sont, en 2018 :
265
+
266
+ La ville de Brest est jumelée avec douze villes[136] :
267
+
268
+ Protocole d'amitié ou de coopération[136] :
269
+
270
+ Le jumelage de Brest avec Denver est un des plus anciens jumelages de France. Il a été officiellement signé en 1959, mais les relations entre les deux villes ont débuté dès 1948[137] par l'aide de Denver à la reconstruction. On a fêté les 70 ans de relations en 2018[138].
271
+
272
+ Brest est la plus grande ville de l’ouest breton, avec une population de 140064 habitants (2017), ce qui place Brest au 25e rang des villes françaises à cette date.
273
+
274
+ L'aire urbaine de Brest comptait, en 2017, 321 364 habitants[réf. nécessaire] et se classait 32e au niveau national (voir l'article Aire urbaine (France)) et deuxième en Bretagne administrative, après Rennes.
275
+
276
+ Voici ci-dessous, l'évolution démographique de la ville de Brest de 1876 à 2016 pour le grand Brest, créé en 1945 lors de la fusion de Brest et des trois communes de son agglomération Lambézellec, Saint Pierre Quilbignon, Saint Marc.
277
+
278
+ On y remarque notamment une explosion démographique durant les Trente Glorieuses, la population brestoise ayant plus que doublé entre 1946 et 1975. Un lent déclin s'ensuit de 1975 à 2011, la ville ayant perdu plus de 25 000 habitants en l'espace de 46 ans. Une stabilisation semble s'opérer depuis.
279
+
280
+ L’adhésion à la charte Ya d'ar brezhoneg a été votée par le conseil municipal le 16 juin 2006, et signée le 11 juillet 2006[140].
281
+
282
+ Le 7 décembre 2017 le Conseil municipal s'est engagée dans la labellisation de niveau 2 de la charte Ya d'ar brezhoneg.
283
+
284
+ La ville a reçu le label Ya d'ar brezhoneg de niveau 1 le 20 avril 2018.
285
+
286
+ À la rentrée 2018, 698 élèves étaient scolarisés à l’école Diwan et dans les filières bilingues (soit 5,2 % des enfants de la commune inscrits dans le primaire)[141].
287
+
288
+ Contrairement à Recouvrance, Brest même a longtemps été une île francophone dans un océan bretonnant. Le français parlé à Brest jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, et même quelques décennies plus tard, a donc acquis des caractéristiques originales qui rendaient les Brestois facilement reconnaissables quand ils se déplaçaient.
289
+
290
+ Parmi ces caractéristiques on peut relever :
291
+
292
+ Parmi les « brestismes », il faut retenir ti-zef qui désigne un habitant natif de « Brest même » (intra-muros, rive gauche) et Yannick qui désigne un habitant de Recouvrance (Brest intra-muros, rive droite).
293
+
294
+ Brest relève de l'académie de Rennes. Celle-ci évolue sous la supervision de l'inspection départementale de l'Éducation nationale.
295
+
296
+ À l’unanimité de ses élus, le conseil municipal de Brest s’est engagé, le 5 octobre 2007, à proposer une initiation à la langue et la culture bretonnes dans toutes les écoles primaires publiques[142].
297
+
298
+ Voici ci-dessous la liste des principaux établissements scolaires du secondaire de la commune :
299
+
300
+ Collèges publics :
301
+
302
+ Collèges privés :
303
+
304
+ Lycées publics :
305
+
306
+ Lycées privés :
307
+
308
+ Enseignement polyvalent (Lycée professionnel) :
309
+
310
+ Principal pôle économique de la pointe bretonne, Brest et son pays dispose de nombreux établissements supérieurs et de recherche :
311
+
312
+ Tous les quatre ans, en juillet, Brest accueille la grande fête internationale de la mer, des bateaux et des marins. Le clou de la fête est la grande régate pendant laquelle l'ensemble de la flotte navigue de Brest à Douarnenez où se prolonge la fête, en longeant la côte rocheuse et découpée de la pointe bretonne, et passant pour beaucoup entre les Tas de Pois.
313
+
314
+ Brest 1992 en fut la première édition. L'ouverture de la Penfeld aux civils constitua une attraction qui explique en partie le succès inattendu de la fête, avec près d'un million de visiteurs. Le moment fort de la fête fut sans conteste la mise à l'eau, le 14 juillet, d'une goélette, réplique d'un aviso du début du XIXe siècle. Baptisée La Recouvrance, du nom du plus célèbre quartier de Brest, elle porte haut les couleurs de la ville. Depuis cette époque elle propose des croisières, est présente à chaque fête et peut souvent être admirée dans le port de Brest, au quai Malbert.
315
+
316
+ Brest 2004 accueille près de 2 000 voiliers traditionnels venant de vingt nations différentes. Cette fête apporte des nouveautés majeures, comme des jangadas (bateaux brésiliens) et des bateaux vikings, des yoddlers. Pour sa sixième édition, la fête s'appelle Les Tonnerres de Brest 2012[144].
317
+
318
+ Tous les jeudis soirs d'été depuis 1988, réduit à un jeudi sur deux durant juillet et août depuis 2013, pour des raisons financières et de sécurités, la ville organise les Jeudis du port, soirées de concerts gratuits et d'arts de la rue sur les quais du port de commerce, qui font rimer qualité artistique et succès populaire[145].
319
+
320
+ Tous les ans au mois d'avril, la Kevrenn Brest Sant Mark lance le Printemps des sonneurs, qui permet à dix à vingt bagadoù de présenter au public leur répertoire de la saison à venir, après un défilé des différents bagadoù. Il se termine par un « triomphe » où les quelques centaines de musiciens jouent ensemble sur les marches de la mairie, place de la Liberté. Cette fête a pour origine le cinquantième anniversaire de la Kevrenn Brest Sant-Mark qui avait été créée pour récolter des fonds pour aider les victimes de l'explosion de l'Océan Liberty en 1947. Brest avait déjà organisé de 1953 à 1970 le Festival des cornemuses, qui a inspiré en 1972 le Festival interceltique de Lorient.
321
+
322
+ Le Festival Européen du film court a lieu en novembre. Il est organisé par l’association Côte Ouest.
323
+
324
+ Le festival de musique électronique Astropolis, se déroule à Brest et au Manoir de Keroual, à Guilers, traditionnellement au début du mois d'août ou au début de juillet, comme en 2013. Il prend différentes formes et propose de nombreuses activités liées à la musique électroniques, gratuites ou payantes et s'adressant à tous les publics. Ce festival se décline sous plusieurs formes, entre soutien et partenariats d'événements ou encore sa version Astropolis Hiver au mois de janvier.
325
+
326
+ D'autres festivals ont également vu le jour dans la ville comme celui du conte Grande Marée (en novembre, organisé par l'ADAO), le festival de la radio et de l'écoute à Brest (en décembre, organisé par l’association Longueur d’onde), le festival international de théâtre d'improvisation Subito (en mars-avril, organisé par la cie Impro Infini), et enfin le Festival intergalactique de l’image alternative (en octobre, organisé par Canal Ti Zef).
327
+
328
+ Chaque week-end de l'Ascension, La Foire aux Croûtes accueille sur la place Guérin environ 200 artistes peintres, néophytes ou confirmés, en leur permettant d'exposer leurs œuvres, sous chapiteau et à l'extérieur. Durant trois jours, cette manifestation, complétée par des animations de rue et divers spectacles, permet la découverte et l'expression de nouveaux talents.
329
+
330
+ Autre évènement attendu par de nombreux Brestois, la foire Saint-Michel. À l'instar de la braderie de Lille, l'hyper centre de la ville de Brest voit ses rues, alors devenues piétonnes, peuplées dès les aurores de vendeurs de vide-greniers et autres camelots. Cette manifestation populaire dure le temps d'un week-end prolongé fin septembre.
331
+
332
+ La ville de Brest possède un CHU réparti dans différents sites : l'hôpital Augustin-Morvan, l'hôpital de la Cavale Blanche, l'hôpital de Carhaix, l'hôpital de Bohars (hôpital psychiatrique), le centre René-Fortin, le centre de soins de suite et de réadaptation de Guilers et trois EHPAD[146].
333
+
334
+ Il existe également à Brest un hôpital d'instruction des armées Clermont Tonnerre (hôpital militaire)[147].
335
+
336
+ Brest possédait, avant sa fermeture en novembre 2016, un centre de rééducation et réhabilitation pour les enfants suite à un accident ou une maladie ; le site est depuis abandonné, le temps de trouver une nouvelle utilité au lieu[148].
337
+
338
+ La ville propose au public un équipement varié et de nombreux clubs et événements sportifs. Brest accueille du 1er au 5 décembre 2018, le tour préliminaire du Championnat d'Europe de handball féminin 2018, où la Norvège, la Roumanie, l'Allemagne et la Tchéquie s'affrontent à la Brest Arena.
339
+
340
+ La ville de Brest dispose de :
341
+
342
+ et des associations thématiques telles que le GPAS, le CAP/CSF, le Bureau Information Jeunesse, l'Office des Retraités Brestois, Brest à pied et à vélo (Bapav), etc.
343
+
344
+ Ces associations sont animées et gérées par des bénévoles. Elles sont souvent affiliées à une fédération d'éducation populaire.
345
+
346
+ Malgré son image de ville industrielle dont l'activité dépend en grande partie des commandes militaires - on disait il y a peu encore : « un Brestois sur deux vit de la Marine, l’autre en dépend » -, le tertiaire représente 75 % de l'activité dans le bassin de Brest[153]. Cette tendance à la tertiarisation se poursuit encore, ce qui permet le maintien des effectifs salariés, malgré le déclin industriel[154]. Brest accueille ainsi le siège et de nombreuses filiales du groupe bancaire Arkéa, des hôtels B&B ou du groupe textile Omnium (Eurodif, Bouchara Devred 1902...).
347
+
348
+ Plusieurs enseignes sont également nées à Brest comme Maisons du Monde, Le Comptoir Irlandais ou la Brioche dorée.
349
+
350
+ Neuvième port de commerce français en comptant la réparation navale civile, la ville évolue vers les métiers de recherche et de conception, mais reste résolument attachée à la mer. Elle revendique ainsi la place de premier pôle européen pour les sciences et techniques liées à la mer : 60 % de la recherche française dans le domaine maritime est basée à Brest[155].
351
+
352
+ En 2017, Brest a rejoint le mouvement Fab City, suivant l'appel lancé par le maire de Barcelone, Xavier Trias, à ce que toutes les villes du monde deviennent autosuffisantes pour 2054[156].
353
+
354
+ Le revenu fiscal médian par unité de consommation était de 18 431 € en 2009[157]. Concernant la fiscalité, on dénombre 562 Brestois redevables de l'impôt sur la fortune (impôt de solidarité sur la fortune). L'impôt moyen sur la fortune à Brest est de 6 080 € par an contre 5 683 € par an pour la moyenne nationale. Le patrimoine moyen des redevables brestois de l'ISF est estimé à environ 1 761 207 € pour 2012[158].
355
+
356
+ En 2009, le nombre total d'actifs sur la commune de Brest était de 94 133[157]. Le bassin d’emploi de Brest repose sur un tissu économique diversifié. Quatre secteurs se distinguent par leur dimension nationale et internationale :
357
+
358
+ Près de 25 000 personnes (soit 27 % des actifs) ont des emplois industriels directs liés à la mer, ce qui fait de Brest le 1er port français atlantique d’entretien de la flotte militaire et de réparation navale civile[157].
359
+
360
+ La ville fait aussi partie des principaux pôles de la Sailing Valley bretonne, qui regroupe des entreprises de la filière nautique[159].
361
+
362
+ Environ 11 % des actifs, ou 10 000 personnes, travaillent dans ce secteur. C'est en partie grâce à cela que la Bretagne occupe la 4e place des régions françaises dans la thématique[157].
363
+
364
+ La Bretagne est dans le peloton de tête des régions européennes pour la production agricole et l’industrie agroalimentaire. 7 125 salariés travaillent dans ce domaine, donc 8 % des actifs brestois[157].
365
+
366
+ Le tertiaire est, de loin, le principal secteur d’emploi totalisant 78 % des emplois du Pays de Brest. Cette densité des emplois tertiaires est due, d’une part,
367
+ à la présence à Brest de têtes de réseaux nationaux et internationaux bancaires et commerciaux. D’autre part, les activités tertiaires à haute valeur ajoutée (ingénierie, conseil) se développent à Brest autour des pôles de recherche[157].
368
+
369
+ Liste des principaux employeurs Brest Métropole avec le nombre de salariés[160] :
370
+
371
+ Brest est le siège de la Chambre de commerce et d'industrie Métropolitaine Bretagne Ouest, qui gère des infrastructures de réparation navale civile, l'aéroport de Brest-Bretagne, ainsi que le port de commerce de Brest, le port de pêche de Brest, le port de Camaret, le port de Landerneau, le port de Lanildut, le port de l'Aber-Wrac'h.
372
+
373
+ Brest est représentée dans trois pôles de compétitivité labellisés par l'État en 2005[161] :
374
+
375
+ Le Technopôle Brest-Iroise[165] regroupe 4 600 personnes et fédère les mondes de l’entreprise, de l’enseignement supérieur et de la recherche, plus particulièrement dans les domaines des sciences et technologies de la mer, des sciences et technologies de l’information et de la communication ainsi que les sciences du vivant (agro-alimentaire – santé – biotechnologie).
376
+
377
+ Lieu de promenade ou de détente, le vallon du Stang-Alar abrite l'un des plus prestigieux conservatoires botaniques au monde. Son rôle est non seulement d'assurer la conservation des plantes menacées d'extinction, mais aussi, après étude et culture, de tenter une réintroduction en milieu naturel. Le jardin de 22 ha est un très beau parc paysager où alternent les plantes ornementales courantes (magnifiques magnolias et nombreux camélias) et des espèces menacées. Les serres de 1 000 mètres carrés, dans lesquelles 95 % des espèces présentées sont des plantes menacées de disparition dans la nature, se répartissent en milieux exotiques très différents : l'étage montagnard tropical, les îles subtropicales (à remarquer le géranium de Madère dont la floraison est spectaculaire), les zones tropicales sèches (le ruizia cordata, petit arbre endémique de l'île de La Réunion) et les forêts tropicales humides.
378
+
379
+ La ville a été récompensée par quatre fleurs et la distinction Grand prix au palmarès 2007 du concours des villes et villages fleuris[166].
380
+
381
+ Neuf bâtiments de Brest sont inscrits (ou classés) au titre des monuments historiques : le Château (classé), l'hôpital Morvan, le Naval monument, le bâtiment aux lions (classé), l'auberge de jeunesse, la gare, la villa Mathon, l'église Sainte Thérèse du Landais, l'église saint Louis.
382
+
383
+ Situé à l'est du port de commerce, en bordure du port de plaisance du Moulin Blanc, Océanopolis se présente comme un vaste bâtiment aux allures de crabe géant. Centre de culture scientifique et technique de la mer, vitrine de toutes les activités liées à l'océanographie, Océanopolis se veut être un « lieu vivant », point de rencontre entre les chercheurs, les professionnels, les industriels et le grand public. Devant la richesse et la diversité des sujets ayant trait à la mer, Océanopolis améliore et renouvelle souvent ses expositions.
384
+
385
+ L'église Saint-Luc construite en 1965 sur des plans de Pierre Pinsard, dans le quartier Montaigne-Kérichen. Les quatre cloches proviennent d'Oran[167].
386
+
387
+ L’église Saint-Martin fut construite entre 1865 et 1877 dans un style néo-roman et néo-gothique. Le quartier l’Annexion prendra le nom de Saint-Martin par la suite[168].
388
+
389
+ L'église Saint-Sauveur de Recouvrance, dessinée par Frézier, est la plus vieille église paroissiale de Brest, datant du 1750[169].
390
+
391
+ Le plus ancien édifice religieux de Brest, aujourd'hui en ruine, est la chapelle Saint-Guénolé sur les bords de la Penfeld, ancien site d'un culte des eaux et de la fécondité.
392
+
393
+ Le réseau des médiathèques de Brest est constitué de huit établissements répartis dans les différents quartiers de Brest[170]. Il met à la disposition de chacun plus de 700 000 documents sur différents supports : livres, journaux et revues, CD, partitions, DVD, tablettes et livres numériques, consultables librement et gratuitement. Ouverte en en janvier 2017[171], la médiathèque François-Mitterrand - Les Capucins devient le plus grand site des bibliothèques municipales et contribue à la rénovation urbaine de la rive droite de la Penfeld[172].
394
+
395
+ Le musée de la Marine de Brest, établissement décentralisé du Musée national de la Marine, abrite une collection de maquettes de navires, tableaux, sculptures. Il se trouve dans le château.
396
+
397
+ Le musée de la tour Tanguy est un musée municipal gratuit présentant divers documents historiques et maquettes reconstituant le vieux Brest d’avant 1939.
398
+
399
+ Le musée des Beaux-Arts se veut un point d’ancrage dans la ville nouvelle : un lieu où retrouver, à travers l’expression artistique, une mémoire ailleurs effacée. C’est pourquoi on privilégia d’emblée l’acquisition de peinture européenne depuis la fin du XVIe siècle jusqu'à nos jours.
400
+
401
+ Le musée mémorial fort Montbarey raconte l'histoire du Finistère pendant la Seconde Guerre mondiale et sa libération.
402
+
403
+ Le centre d'art Passerelle se donne pour objectif de promouvoir la création plastique contemporaine en favorisant les échanges avec d’autres formes d’expression artistique (manifestations à caractère événementiel, impromptus poétiques, chorégraphiques et musicaux).
404
+
405
+ Océanopolis est un parc de découverte des océans. Il comporte trois pavillons : tempéré, polaire et tropical ; et associe à un contenu scientifique des mises en scène impressionnantes, ses 42 aquariums contenant outre quelque 3 700 m3 d’eau de mer, 10 000 animaux de 1 000 espèces différentes. Océanopolis possède la plus grande manchotière d'Europe.
406
+
407
+ Le Conservatoire botanique national, niché au cœur du vallon du Stang-Alar, est un espace unique de 40 hectares de réputation internationale. Il recueille, conserve et cultive les espèces rares en voie de disparition des îles du monde entier.
408
+
409
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+ La ville met en place des conditions favorisant les tournages[173],[174].
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+ Une réorganisation et une clarification du contenu paraissent nécessaires. Améliorez-le, discutez des points à améliorer ou précisez les sections à recycler en utilisant {{section à recycler}}.
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+ La région Bretagne est une région administrative française composée des départements des Côtes-d'Armor, du Finistère, d'Ille-et-Vilaine et du Morbihan. Sa préfecture et sa plus grande ville est Rennes.
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+
7
+ Elle est créée par un décret ministériel du 28 novembre 1956 cadre des « programmes d'action régionale », et ses compétences sont élargies par les lois Defferre en 1982.
8
+
9
+ Baignée par la Manche au nord, par la mer Celtique à l'ouest et par l'océan Atlantique au sud, elle se trouve dans le Grand Ouest français, et est limitrophe des régions Normandie et Pays de la Loire.
10
+
11
+ La région Bretagne est parfois désignée sous l'expression « Bretagne administrative » par opposition à la « Bretagne historique » ou la « Bretagne culturelle » qui comporte également la Loire-Atlantique et dont la question du rattachement avec le reste de la région administrative est débattue depuis des décennies.
12
+
13
+ Les quatre départements de la région forment une péninsule à l’extrémité ouest de l’Eurasie ; la mer entoure les quatre cinquièmes de la région. Les côtes sont profondément entaillées et dessinent une multitude de presqu’îles. Les abers, sortes de vallées fluviales où la mer remonte à chaque marée, rappellent partout la présence de l’océan. Le littoral, plus peuplé, est dénommé l’Armor. Ses paysages maritimes font face à ceux plus campagnard de l’intérieur : l’Argoat. Les deux se mêlent constamment et construisent ainsi l’identité du territoire.
14
+ La Bretagne est la région française qui bénéficie de la plus grande longueur de côtes puisqu'avec plus de 2 700 km de côtes, elle représente un tiers du littoral de la métropole[2]. De nombreuses îles sont présentes au large de la Bretagne, on dénombre 797 îles et îlots tout le long du littoral breton[3].
15
+
16
+ Cette péninsule est à la fois une extrémité terrestre pour le voyageur et une porte d’entrée et de sortie pour le marin. L’attractivité économique et commerciale du littoral a favorisé l’implantation des villes. Elles se sont développées au fond de rias où l’on pouvait établir des ports abrités des tempêtes et bénéficier de la proximité d’un pont entre les deux rives (Dinan, Morlaix, Quimper, etc.).
17
+
18
+ L’essentiel du relief est constitué de collines et de plateaux de faible altitude. Des roches plus dures ont mieux résisté à l’érosion et forment quelques crêtes comme les monts d'Arrée ou les montagnes Noires. Les points les plus hauts ne dépassent pas 400 mètres d’altitude (Roc’h Trévezel, 384 m).
19
+
20
+ La région présente un habitat dispersé avec des parcelles entourées de haies et destinées à l’élevage. Les arbres sont nombreux (chênes, hêtres) et participent au paysage de bocage mais, paradoxalement, il y a peu de grandes forêts. La lande atlantique (bruyères, ajoncs) occupe les terres les plus pauvres. On trouve au nord de la région de vastes espaces ouverts où l’on produit des légumes en grande quantité.
21
+
22
+ La région Bretagne a un climat océanique, donc tempéré, surtout le long des côtes, avec de faibles différences de températures entre l'été et l'hiver. Le vent de nord-ouest (noroît en français, gwalarn en breton) domine au nord. Les pluies sont fréquentes, mais fines. Dans une même journée, il est courant qu'alternent éclaircies et ciel couvert.
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24
+ La végétation est abondante. La Bretagne était autrefois un pays de bocage : la réorganisation des parcelles dans les années 1960, appelée remembrement, a éliminé une grande partie des haies bordant les champs, permettant de moderniser l'agriculture mais entraînant un lessivage de la couche superficielle des champs. Ce remembrement s'est fait à plus basse échelle que dans de nombreuses plaines céréalières du reste de la France (Beauce, Champagne…).
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26
+ Comme toute région avec un grand littoral, ici amplifié par le climat océanique tempéré, il n'est pas surprenant d'avoir des conditions météorologiques différentes entre le proche littoral et les villes à quelques kilomètres dans les terres. Il en va de même pour les températures. À plus forte échelle, et sauf dans le cas de dépressions majeures, le climat reste sensiblement différent entre le Nord et le Sud de la Bretagne.
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+
28
+ Ce climat permet une plus grande homogénéité des températures sur l'année, même si les saisons restent marquées. Seul l'hiver ici est moins froid. La pluviométrie n'est que faiblement supérieure à celle d'autres régions, comme l'Île-de-France. Cela provient des vents d'ouest et nord-ouest, qui déplacent les éventuelles perturbations vers le centre et le nord de la France. Il n'est guère possible de donner de règle à la région entière, tant les statistiques sont différentes entre les différents secteurs, tels Brest, Quimper, Lorient, Morlaix ou encore Saint-Brieuc.
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+
30
+ Tant que les liaisons maritimes ont prévalu sur les liaisons terrestres, la position de la Bretagne, passage et escale obligée au milieu de la façade atlantique de l'Europe, lui a valu une certaine prospérité. Mais elle a souffert de son isolement géographique principalement lors du XXe siècle. En effet, excentrée par rapport aux grands axes économiques de la France, elle a pris du retard sur le développement des infrastructures de transport. Les principaux axes ferroviaires se sont développés par rapport aux zones touristiques, essentiellement sur un axe Paris-Armor (zone côtière de la Bretagne).
31
+
32
+ La région est dotée d'un réseau de routes couramment appelées « voies express » (réseau à 2 × 2 voies) issu du plan routier breton. L'ensemble de ces voies longe approximativement les côtes de la région ; des liaisons transversales existent depuis Rennes vers Vannes et Lorient ainsi que vers Nantes. La liaison intérieure Rennes-Brest est assurée par la RN 164 dont des tronçons passent progressivement en voie express. L'ensemble des routes en Bretagne est gratuit, cette décision du général de Gaulle via René Pléven est essentiellement la conséquence de l'action des acteurs économiques et politiques bretons à travers le CELIB. Celui-ci voulait en effet compenser l'éloignement géographique de la région par la gratuité des voies terrestres.
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+
34
+ La région Bretagne compte sept aéroports, dont quatre aéroports internationaux (Brest, Rennes, Dinard Saint-Malo et Lorient-Lann Bihoué). Le Conseil régional de Bretagne est propriétaire des aéroports de Brest, Rennes, Dinard Saint-Malo et Quimper.
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36
+ Le réseau ferré breton est structuré par trois lignes majeures au départ de Rennes, et à destination de Quimper, Brest, et Saint-Malo. Ces lignes sont parcourues par des TGV au départ de Paris ou Lille et des TER. Il faut également ajouter les lignes transversales Rennes - Nantes et Brest - Quimper, parcourues uniquement par des TER et moins fréquentées, ainsi que les liaisons estivales vers les stations balnéaires : Guingamp - Lannion, Morlaix - Roscoff, Auray - Quiberon.
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+
38
+ Le Conseil régional de Bretagne est propriétaire de 22 ports, dont les trois anciens ports nationaux de Brest, Lorient et Saint-Malo, les ports de commerce du Légué et de Concarneau, le port de Roscoff et les ports de liaison des îles bretonnes dont la Région assure la desserte.
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+
40
+ La région a connu un dynamisme démographique pendant une longue période. L’exode vers d’autres régions a été important mais il a fini par s’inverser et, depuis le milieu des années 60, le solde migratoire est devenu positif. Les plus jeunes continuent à quitter la région mais les adultes actifs et les retraités sont nombreux à s’installer. Rennes, Brest, Vannes, forment des pôles urbains attractifs autour desquels se constitue un cercle fortement urbanisé. Depuis le XXe siècle la population tend à se concentrer sur le littoral, en particulier sur la partie méridionale. A l’inverse, l’Argoat tend à se dépeupler tout en maintenant un tissu économique orienté vers l’agriculture et la petite industrie.
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+ Ce tableau indique les communes de Bretagne qui comptaient en 2008 plus de 2 000 résidences secondaires[4].
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+
44
+ C'est dans la région Bretagne que l'on trouve le plus faible taux de pauvreté en France[5]. La part des ouvriers est plus importante que la moyenne nationale et la part des cadres y est inférieure. Elle possède le meilleur taux de réussite scolaire en France[6].
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+
46
+ Le tissu associatif sportif dans la région est également l'un des plus importants de France.
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48
+ La région possède un faible taux d'obésité[7] mais elle connait un des plus forts taux d’alcoolisme de France. En 2015, le nombre de décès par alcoolisme et cirrhose chez les 40-64 ans s'élevait à 3,6 pour 10 000 habitants[8].
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+
50
+ Dès la fin du XIXe siècle, l'État a ressenti le besoin de regrouper les départements dans le but d’une meilleure gestion administrative. Ainsi, en 1874 on créa les régions militaires. Celle-ci étaient essentiellement destinées au recrutement et comptaient toute approximativement le même nombre structures. La 10e région militaire (Rennes) regroupait les trois départements des Côtes-du-Nord, de Ille-et-Vilaine et de la Manche[9].
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+
52
+ Toujours sous la troisième République, le 5 avril 1919, Étienne Clémentel institua des « groupements économiques régionaux » ou « régions économiques » qui réunissaient des chambres de commerce. Celle de Rennes regroupait le Finistère, les Côtes-du-Nord et l'Ille-et-Vilaine. Le département du Morbihan avait choisi de faire partie de la région économique de Nantes avec l’ Indre-et-Loire, la Loire-Atlantique, le Maine-et-Loire, la Mayenne, la Sarthe et la Vendée.
53
+
54
+ En 1926, le gouvernement Poincaré institua les conseils interdépartementaux de préfecture. Ces collectivités étaient des organismes administratifs qui jugeaient les conflits nés de l'exécution des marchés publics et d'autres contentieux. Le conseil de Rennes regroupait les quatre départements du Finistère, des Côtes-du-Nord, de l'Ille-et-Vilaine et de la Mayenne[10]. La même année, l'administration des postes et télécommunications créa 17 régions postales. Celle de Rennes comportait les mêmes départements plus celui de la Sarthe[11].
55
+
56
+ Le 13 avril 1941, l'État français créa les préfectures régionales auxquelles étaient transférées d'importantes attributions économiques et de police. Il créa une région de Rennes qui regroupait les quatre départements des Côtes-du-Nord, du Finistère, de l'Ille-et-Vilaine et du Morbihan[12].
57
+ À la Libération, ces préfectures régionales ont été supprimées. C'est en 1955, sous la Quatrième République, que la France se dote de nouvelles structures intermédiaires entre l'échelon départemental et l'échelon national. En 1972, ces entités deviennent officiellement des régions. On crée une région appelée « Bretagne » qui reprend les mêmes limites que la région de Rennes de 1941. Celle-ci correspond à 80 % de la superficie de la province de Bretagne telle qu'elle se présentait sous l'Ancien Régime. Ces limites sont restées stables au cours des évolutions du statut de ces circonscriptions et n’ont pas bougé lors de la réforme territoriale de 2014.
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+
59
+ Régions militaires en 1914 (Région de Rennes en jaune).
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+
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+ Régions économiques Clémentel - 1919 (Région de Rennes en jaune).
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+
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+ Conseils de préfectures interdépartementaux - 1926 (Région de Rennes en jaune).
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+
65
+ Régions postales - 1926 (Région de Rennes en jaune).
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+
67
+ Les faibles résultats du Front national sont l'une des particularités aux élections en Bretagne administrative. Cette particularité se retrouve aussi en Loire-Atlantique[13],[14].
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+
69
+ Le conseil régional de Bretagne compte 83 conseillers et est présidé par le socialiste Loïg Chesnais-Girard.
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+
71
+ Le conseil culturel de Bretagne est une assemblée consultative créée en 2009. Son expertise s'étend sur la vie culturelle, artistique, patrimoniale et linguistique des 5 départements du territoire breton.
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+
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+ La situation géographique de la région et ses composantes sociologiques offrent un cadre favorable au développement économique. En 2013, elle atteignait déjà le 12e rang pour le PIB par habitant, soit une progression de 7 places par rapport à 1990. Le taux de chômage est inférieur à la moyenne nationale.
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+
75
+ L'économie de la Bretagne est tournée vers l'agriculture et les industries agroalimentaires, le tourisme estival sur la bordure côtière, et quelques pôles technologiques avancés (Rennes, Lannion). On retrouve des sièges de grands groupes mondiaux tels que Bolloré à Quimper.
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+
77
+ Depuis deux ans maintenant[Quand ?], et amplifié par la crise mondiale, de nombreux « pays » bretons investissent massivement dans le secteur tertiaire, et plus précisément commercial. On observe donc la construction rapide de nombreuses et grandes zones commerciales modernes en périphérie des villes moyennes, qui y voient un éventuel moyen de subsistance et un atout pour l'avenir.
78
+ La région entière tente, non sans mal, de se diversifier afin d'être moins dépendante d'un secteur industriel agro-alimentaire fort, mais sensible, et, par-là même, essaie de se moderniser.
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+
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+ Dans les années 1960, l'État a initié une vaste campagne de délocalisations qui a encouragé le développement de plusieurs branches d'activité telles que l'automobile, la construction navale et les activités électriques et électroniques. Ces spécialités on continué a se développer et forment maintenant une des spécificités industrielles de la région.
81
+
82
+ Au XXe siècle l’agriculture bretonne a connu un bouleversement en passant d’un système de polyculture à l’agriculture industrielle. Un secteur agro-alimentaire puissant épaule la production agricole. La tradition maritime a été valorisée et la région s’est hissée au premier rang en termes d’effectifs de pêcheurs et de tonnage des prises.
83
+
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+ La région Bretagne partage avec les départements qui la compose des compétences dans le domaine du tourisme[15]. Elle dispose d'une vice-présidente dédiée à cette problématique[16], et d'un service opérationnel, le Comité Régional de Tourisme de Bretagne[17]. Ses actions se développent autour de 10 aires touristiques, englobant aussi des sites en Manche et en Loire-Atlantique, au travers d'un contrat de destination établi avec Atout France[18],[19].
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+
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+ Les retombées économiques représentent en 2015 environ 66 000 emplois directs et 8 % du PIB régional[18]. La région compte environ 13 millions de visiteurs tous les ans[20], dont un quarts des touristes étrangers, principalement Britanniques, Allemands, et Néerlandais[16]. La région enregistre 100 millions de nuitées par an[20], dont les deux tiers dans le Finistère et le Morbihan[21].
87
+
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+ L'activité est très saisonnière, concentrée principalement entre mai et septembre[16]. Les principaux sites touristiques de la région sont l'Océanopolis de Brest (400 000 entrées par an) et le Grand aquarium Saint-Malo (356 000 entrées par an), et les principaux évènements annuels le Festival interceltique de Lorient (750 000 visiteurs) et le Festival des Vieilles Charrues (283 000 visiteurs)[21].
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+
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+ En 2005, la région a changé son logo qui datait de vingt ans. On le retrouve sur tous ses supports de communication, et tous les événements dont elle est partenaire. Son nouveau logo a gardé les points forts de l'ancien : la forme carrée et l'intitulé « Région Bretagne »[22]. « Mais il a évolué vers un sigle à la fois plus contemporain (couleurs et typographie), et plus porteur de l'identité bretonne. Une hermine très stylisée reprend la forme géographique de la Bretagne, évoquant ainsi à la fois les racines et le dynamisme d'une Bretagne en mouvement »[23]. Le logo a été actualisé en 2016. Il est désormais décliné en version monochrome dans l'une des couleurs de la charte graphique de la Région Bretagne[22].
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+
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+ Ce logotype existe également en version bretonne : « Rannvro Breizh » ou en gallo : « Rejion Bertègn ». Son auteur est Fabien Picot, responsable du studio de la Région. La typographie utilisée est propriété exclusive de la Région et a été dessinée par Xavier Dupré[22].
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+
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+ Ancien logo de la région administrative Bretagne, jusqu'en 2005.
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+
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+ Ancien logo de la Région Bretagne de 2005 à 2016.
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+ Logotype en français de la Région Bretagne depuis 2016.
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+ Logotype en breton de la Région Bretagne depuis 2016.
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+ Logotype en gallo de la Région Bretagne depuis 2016.
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+ Imaginé vers 1925 par le fédéraliste breton Morvan Marchal, le Gwenn ha Du a été repris sur les plaques minéralogiques des quatre départements de la région. Ce drapeau comporte neuf bandes égales alternativement noires et blanches qui symbolisent neufs pays traditionnels bretons.
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+ Le conseil régional de Bretagne et le conseil départemental de Loire-Atlantique permettent l'usage du Gwenn ha Du[22]. Aucun texte ne règlemente l'utilisation de ce drapeau qui n'a aucun statut « officiel » mais dont l'usage est libre.
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+ Le 17 décembre 2004, le conseil régional de Bretagne reconnaît officiellement et à l’unanimité le breton et le gallo comme « langues de la Bretagne, au côté de la langue française ». Par ce vote, la région « s'engage, en recherchant la plus large association de ses partenaires, et en particulier des cinq départements bretons [les quatre départements de la Bretagne administrative et la Loire-Atlantique], afin de permettre la pérennisation de la langue et de la culture bretonnes »[24].
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Une réorganisation et une clarification du contenu paraissent nécessaires. Améliorez-le, discutez des points à améliorer ou précisez les sections à recycler en utilisant {{section à recycler}}.
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+ La région Bretagne est une région administrative française composée des départements des Côtes-d'Armor, du Finistère, d'Ille-et-Vilaine et du Morbihan. Sa préfecture et sa plus grande ville est Rennes.
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+ Elle est créée par un décret ministériel du 28 novembre 1956 cadre des « programmes d'action régionale », et ses compétences sont élargies par les lois Defferre en 1982.
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+ Baignée par la Manche au nord, par la mer Celtique à l'ouest et par l'océan Atlantique au sud, elle se trouve dans le Grand Ouest français, et est limitrophe des régions Normandie et Pays de la Loire.
10
+
11
+ La région Bretagne est parfois désignée sous l'expression « Bretagne administrative » par opposition à la « Bretagne historique » ou la « Bretagne culturelle » qui comporte également la Loire-Atlantique et dont la question du rattachement avec le reste de la région administrative est débattue depuis des décennies.
12
+
13
+ Les quatre départements de la région forment une péninsule à l’extrémité ouest de l’Eurasie ; la mer entoure les quatre cinquièmes de la région. Les côtes sont profondément entaillées et dessinent une multitude de presqu’îles. Les abers, sortes de vallées fluviales où la mer remonte à chaque marée, rappellent partout la présence de l’océan. Le littoral, plus peuplé, est dénommé l’Armor. Ses paysages maritimes font face à ceux plus campagnard de l’intérieur : l’Argoat. Les deux se mêlent constamment et construisent ainsi l’identité du territoire.
14
+ La Bretagne est la région française qui bénéficie de la plus grande longueur de côtes puisqu'avec plus de 2 700 km de côtes, elle représente un tiers du littoral de la métropole[2]. De nombreuses îles sont présentes au large de la Bretagne, on dénombre 797 îles et îlots tout le long du littoral breton[3].
15
+
16
+ Cette péninsule est à la fois une extrémité terrestre pour le voyageur et une porte d’entrée et de sortie pour le marin. L’attractivité économique et commerciale du littoral a favorisé l’implantation des villes. Elles se sont développées au fond de rias où l’on pouvait établir des ports abrités des tempêtes et bénéficier de la proximité d’un pont entre les deux rives (Dinan, Morlaix, Quimper, etc.).
17
+
18
+ L’essentiel du relief est constitué de collines et de plateaux de faible altitude. Des roches plus dures ont mieux résisté à l’érosion et forment quelques crêtes comme les monts d'Arrée ou les montagnes Noires. Les points les plus hauts ne dépassent pas 400 mètres d’altitude (Roc’h Trévezel, 384 m).
19
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20
+ La région présente un habitat dispersé avec des parcelles entourées de haies et destinées à l’élevage. Les arbres sont nombreux (chênes, hêtres) et participent au paysage de bocage mais, paradoxalement, il y a peu de grandes forêts. La lande atlantique (bruyères, ajoncs) occupe les terres les plus pauvres. On trouve au nord de la région de vastes espaces ouverts où l’on produit des légumes en grande quantité.
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+ La région Bretagne a un climat océanique, donc tempéré, surtout le long des côtes, avec de faibles différences de températures entre l'été et l'hiver. Le vent de nord-ouest (noroît en français, gwalarn en breton) domine au nord. Les pluies sont fréquentes, mais fines. Dans une même journée, il est courant qu'alternent éclaircies et ciel couvert.
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+ La végétation est abondante. La Bretagne était autrefois un pays de bocage : la réorganisation des parcelles dans les années 1960, appelée remembrement, a éliminé une grande partie des haies bordant les champs, permettant de moderniser l'agriculture mais entraînant un lessivage de la couche superficielle des champs. Ce remembrement s'est fait à plus basse échelle que dans de nombreuses plaines céréalières du reste de la France (Beauce, Champagne…).
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+ Comme toute région avec un grand littoral, ici amplifié par le climat océanique tempéré, il n'est pas surprenant d'avoir des conditions météorologiques différentes entre le proche littoral et les villes à quelques kilomètres dans les terres. Il en va de même pour les températures. À plus forte échelle, et sauf dans le cas de dépressions majeures, le climat reste sensiblement différent entre le Nord et le Sud de la Bretagne.
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+ Ce climat permet une plus grande homogénéité des températures sur l'année, même si les saisons restent marquées. Seul l'hiver ici est moins froid. La pluviométrie n'est que faiblement supérieure à celle d'autres régions, comme l'Île-de-France. Cela provient des vents d'ouest et nord-ouest, qui déplacent les éventuelles perturbations vers le centre et le nord de la France. Il n'est guère possible de donner de règle à la région entière, tant les statistiques sont différentes entre les différents secteurs, tels Brest, Quimper, Lorient, Morlaix ou encore Saint-Brieuc.
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+ Tant que les liaisons maritimes ont prévalu sur les liaisons terrestres, la position de la Bretagne, passage et escale obligée au milieu de la façade atlantique de l'Europe, lui a valu une certaine prospérité. Mais elle a souffert de son isolement géographique principalement lors du XXe siècle. En effet, excentrée par rapport aux grands axes économiques de la France, elle a pris du retard sur le développement des infrastructures de transport. Les principaux axes ferroviaires se sont développés par rapport aux zones touristiques, essentiellement sur un axe Paris-Armor (zone côtière de la Bretagne).
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+ La région est dotée d'un réseau de routes couramment appelées « voies express » (réseau à 2 × 2 voies) issu du plan routier breton. L'ensemble de ces voies longe approximativement les côtes de la région ; des liaisons transversales existent depuis Rennes vers Vannes et Lorient ainsi que vers Nantes. La liaison intérieure Rennes-Brest est assurée par la RN 164 dont des tronçons passent progressivement en voie express. L'ensemble des routes en Bretagne est gratuit, cette décision du général de Gaulle via René Pléven est essentiellement la conséquence de l'action des acteurs économiques et politiques bretons à travers le CELIB. Celui-ci voulait en effet compenser l'éloignement géographique de la région par la gratuité des voies terrestres.
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+ La région Bretagne compte sept aéroports, dont quatre aéroports internationaux (Brest, Rennes, Dinard Saint-Malo et Lorient-Lann Bihoué). Le Conseil régional de Bretagne est propriétaire des aéroports de Brest, Rennes, Dinard Saint-Malo et Quimper.
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+ Le réseau ferré breton est structuré par trois lignes majeures au départ de Rennes, et à destination de Quimper, Brest, et Saint-Malo. Ces lignes sont parcourues par des TGV au départ de Paris ou Lille et des TER. Il faut également ajouter les lignes transversales Rennes - Nantes et Brest - Quimper, parcourues uniquement par des TER et moins fréquentées, ainsi que les liaisons estivales vers les stations balnéaires : Guingamp - Lannion, Morlaix - Roscoff, Auray - Quiberon.
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+ Le Conseil régional de Bretagne est propriétaire de 22 ports, dont les trois anciens ports nationaux de Brest, Lorient et Saint-Malo, les ports de commerce du Légué et de Concarneau, le port de Roscoff et les ports de liaison des îles bretonnes dont la Région assure la desserte.
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+ La région a connu un dynamisme démographique pendant une longue période. L’exode vers d’autres régions a été important mais il a fini par s’inverser et, depuis le milieu des années 60, le solde migratoire est devenu positif. Les plus jeunes continuent à quitter la région mais les adultes actifs et les retraités sont nombreux à s’installer. Rennes, Brest, Vannes, forment des pôles urbains attractifs autour desquels se constitue un cercle fortement urbanisé. Depuis le XXe siècle la population tend à se concentrer sur le littoral, en particulier sur la partie méridionale. A l’inverse, l’Argoat tend à se dépeupler tout en maintenant un tissu économique orienté vers l’agriculture et la petite industrie.
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+ Ce tableau indique les communes de Bretagne qui comptaient en 2008 plus de 2 000 résidences secondaires[4].
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+ C'est dans la région Bretagne que l'on trouve le plus faible taux de pauvreté en France[5]. La part des ouvriers est plus importante que la moyenne nationale et la part des cadres y est inférieure. Elle possède le meilleur taux de réussite scolaire en France[6].
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+ Le tissu associatif sportif dans la région est également l'un des plus importants de France.
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+ La région possède un faible taux d'obésité[7] mais elle connait un des plus forts taux d’alcoolisme de France. En 2015, le nombre de décès par alcoolisme et cirrhose chez les 40-64 ans s'élevait à 3,6 pour 10 000 habitants[8].
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+ Dès la fin du XIXe siècle, l'État a ressenti le besoin de regrouper les départements dans le but d’une meilleure gestion administrative. Ainsi, en 1874 on créa les régions militaires. Celle-ci étaient essentiellement destinées au recrutement et comptaient toute approximativement le même nombre structures. La 10e région militaire (Rennes) regroupait les trois départements des Côtes-du-Nord, de Ille-et-Vilaine et de la Manche[9].
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+ Toujours sous la troisième République, le 5 avril 1919, Étienne Clémentel institua des « groupements économiques régionaux » ou « régions économiques » qui réunissaient des chambres de commerce. Celle de Rennes regroupait le Finistère, les Côtes-du-Nord et l'Ille-et-Vilaine. Le département du Morbihan avait choisi de faire partie de la région économique de Nantes avec l’ Indre-et-Loire, la Loire-Atlantique, le Maine-et-Loire, la Mayenne, la Sarthe et la Vendée.
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+ En 1926, le gouvernement Poincaré institua les conseils interdépartementaux de préfecture. Ces collectivités étaient des organismes administratifs qui jugeaient les conflits nés de l'exécution des marchés publics et d'autres contentieux. Le conseil de Rennes regroupait les quatre départements du Finistère, des Côtes-du-Nord, de l'Ille-et-Vilaine et de la Mayenne[10]. La même année, l'administration des postes et télécommunications créa 17 régions postales. Celle de Rennes comportait les mêmes départements plus celui de la Sarthe[11].
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+ Le 13 avril 1941, l'État français créa les préfectures régionales auxquelles étaient transférées d'importantes attributions économiques et de police. Il créa une région de Rennes qui regroupait les quatre départements des Côtes-du-Nord, du Finistère, de l'Ille-et-Vilaine et du Morbihan[12].
57
+ À la Libération, ces préfectures régionales ont été supprimées. C'est en 1955, sous la Quatrième République, que la France se dote de nouvelles structures intermédiaires entre l'échelon départemental et l'échelon national. En 1972, ces entités deviennent officiellement des régions. On crée une région appelée « Bretagne » qui reprend les mêmes limites que la région de Rennes de 1941. Celle-ci correspond à 80 % de la superficie de la province de Bretagne telle qu'elle se présentait sous l'Ancien Régime. Ces limites sont restées stables au cours des évolutions du statut de ces circonscriptions et n’ont pas bougé lors de la réforme territoriale de 2014.
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+ Régions militaires en 1914 (Région de Rennes en jaune).
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+ Régions économiques Clémentel - 1919 (Région de Rennes en jaune).
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+ Conseils de préfectures interdépartementaux - 1926 (Région de Rennes en jaune).
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+ Régions postales - 1926 (Région de Rennes en jaune).
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+ Les faibles résultats du Front national sont l'une des particularités aux élections en Bretagne administrative. Cette particularité se retrouve aussi en Loire-Atlantique[13],[14].
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+ Le conseil régional de Bretagne compte 83 conseillers et est présidé par le socialiste Loïg Chesnais-Girard.
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+ Le conseil culturel de Bretagne est une assemblée consultative créée en 2009. Son expertise s'étend sur la vie culturelle, artistique, patrimoniale et linguistique des 5 départements du territoire breton.
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+ La situation géographique de la région et ses composantes sociologiques offrent un cadre favorable au développement économique. En 2013, elle atteignait déjà le 12e rang pour le PIB par habitant, soit une progression de 7 places par rapport à 1990. Le taux de chômage est inférieur à la moyenne nationale.
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+ L'économie de la Bretagne est tournée vers l'agriculture et les industries agroalimentaires, le tourisme estival sur la bordure côtière, et quelques pôles technologiques avancés (Rennes, Lannion). On retrouve des sièges de grands groupes mondiaux tels que Bolloré à Quimper.
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+ Depuis deux ans maintenant[Quand ?], et amplifié par la crise mondiale, de nombreux « pays » bretons investissent massivement dans le secteur tertiaire, et plus précisément commercial. On observe donc la construction rapide de nombreuses et grandes zones commerciales modernes en périphérie des villes moyennes, qui y voient un éventuel moyen de subsistance et un atout pour l'avenir.
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+ La région entière tente, non sans mal, de se diversifier afin d'être moins dépendante d'un secteur industriel agro-alimentaire fort, mais sensible, et, par-là même, essaie de se moderniser.
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+ Dans les années 1960, l'État a initié une vaste campagne de délocalisations qui a encouragé le développement de plusieurs branches d'activité telles que l'automobile, la construction navale et les activités électriques et électroniques. Ces spécialités on continué a se développer et forment maintenant une des spécificités industrielles de la région.
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+
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+ Au XXe siècle l’agriculture bretonne a connu un bouleversement en passant d’un système de polyculture à l’agriculture industrielle. Un secteur agro-alimentaire puissant épaule la production agricole. La tradition maritime a été valorisée et la région s’est hissée au premier rang en termes d’effectifs de pêcheurs et de tonnage des prises.
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+
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+ La région Bretagne partage avec les départements qui la compose des compétences dans le domaine du tourisme[15]. Elle dispose d'une vice-présidente dédiée à cette problématique[16], et d'un service opérationnel, le Comité Régional de Tourisme de Bretagne[17]. Ses actions se développent autour de 10 aires touristiques, englobant aussi des sites en Manche et en Loire-Atlantique, au travers d'un contrat de destination établi avec Atout France[18],[19].
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+
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+ Les retombées économiques représentent en 2015 environ 66 000 emplois directs et 8 % du PIB régional[18]. La région compte environ 13 millions de visiteurs tous les ans[20], dont un quarts des touristes étrangers, principalement Britanniques, Allemands, et Néerlandais[16]. La région enregistre 100 millions de nuitées par an[20], dont les deux tiers dans le Finistère et le Morbihan[21].
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+
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+ L'activité est très saisonnière, concentrée principalement entre mai et septembre[16]. Les principaux sites touristiques de la région sont l'Océanopolis de Brest (400 000 entrées par an) et le Grand aquarium Saint-Malo (356 000 entrées par an), et les principaux évènements annuels le Festival interceltique de Lorient (750 000 visiteurs) et le Festival des Vieilles Charrues (283 000 visiteurs)[21].
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+
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+ En 2005, la région a changé son logo qui datait de vingt ans. On le retrouve sur tous ses supports de communication, et tous les événements dont elle est partenaire. Son nouveau logo a gardé les points forts de l'ancien : la forme carrée et l'intitulé « Région Bretagne »[22]. « Mais il a évolué vers un sigle à la fois plus contemporain (couleurs et typographie), et plus porteur de l'identité bretonne. Une hermine très stylisée reprend la forme géographique de la Bretagne, évoquant ainsi à la fois les racines et le dynamisme d'une Bretagne en mouvement »[23]. Le logo a été actualisé en 2016. Il est désormais décliné en version monochrome dans l'une des couleurs de la charte graphique de la Région Bretagne[22].
91
+
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+ Ce logotype existe également en version bretonne : « Rannvro Breizh » ou en gallo : « Rejion Bertègn ». Son auteur est Fabien Picot, responsable du studio de la Région. La typographie utilisée est propriété exclusive de la Région et a été dessinée par Xavier Dupré[22].
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+
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+ Ancien logo de la région administrative Bretagne, jusqu'en 2005.
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+ Ancien logo de la Région Bretagne de 2005 à 2016.
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+ Logotype en français de la Région Bretagne depuis 2016.
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+ Logotype en breton de la Région Bretagne depuis 2016.
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+ Logotype en gallo de la Région Bretagne depuis 2016.
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+ Imaginé vers 1925 par le fédéraliste breton Morvan Marchal, le Gwenn ha Du a été repris sur les plaques minéralogiques des quatre départements de la région. Ce drapeau comporte neuf bandes égales alternativement noires et blanches qui symbolisent neufs pays traditionnels bretons.
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+
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+ Le conseil régional de Bretagne et le conseil départemental de Loire-Atlantique permettent l'usage du Gwenn ha Du[22]. Aucun texte ne règlemente l'utilisation de ce drapeau qui n'a aucun statut « officiel » mais dont l'usage est libre.
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+ Le 17 décembre 2004, le conseil régional de Bretagne reconnaît officiellement et à l’unanimité le breton et le gallo comme « langues de la Bretagne, au côté de la langue française ». Par ce vote, la région « s'engage, en recherchant la plus large association de ses partenaires, et en particulier des cinq départements bretons [les quatre départements de la Bretagne administrative et la Loire-Atlantique], afin de permettre la pérennisation de la langue et de la culture bretonnes »[24].
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/75.html.txt ADDED
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+ Le Soleil est l’étoile du Système solaire. Dans la classification astronomique, c’est une étoile de type naine jaune d'une masse d'environ 1,989 1 × 1030 kg, composée d’hydrogène (75 % de la masse ou 92 % du volume) et d’hélium (25 % de la masse ou 8 % du volume)[9]. Le Soleil fait partie de la galaxie appelée la Voie lactée et se situe à environ 8 kpc (∼26 100 a.l.) du centre galactique, dans le bras d'Orion. Le Soleil orbite autour du centre galactique en 225 à 250 millions d'années (année galactique). Autour de lui gravitent la Terre (à la vitesse de 30 km/s), sept autres planètes, au moins cinq planètes naines, de très nombreux astéroïdes et comètes et une bande de poussière. Le Soleil représente à lui seul environ 99,854 % de la masse du Système solaire ainsi constitué, Jupiter représentant plus des deux tiers du reste.
6
+
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+ L’énergie solaire transmise par le rayonnement solaire rend possible la vie sur Terre par apport d'énergie lumineuse (lumière) et d'énergie thermique (chaleur), permettant la présence d’eau à l’état liquide et la photosynthèse des végétaux. Les UV solaires contribuent à la désinfection naturelle des eaux de surfaces et à y détruire certaines molécules indésirables (quand l'eau n'est pas trop turbide)[10]. La polarisation naturelle de la lumière solaire (y compris de nuit après diffusion ou réflexion, par la Lune ou par des matériaux tels que l’eau ou les cuticules végétales) est utilisée par de nombreuses espèces pour s’orienter.
8
+
9
+ Le rayonnement solaire est aussi responsable des climats et de la plupart des phénomènes météorologiques observés sur la Terre. En effet, le bilan radiatif global de la Terre est tel que la densité thermique à la surface de la Terre est en moyenne à 99,97 % ou 99,98 % d’origine solaire[note 1]. Comme pour tous les autres corps, ces flux thermiques sont continuellement émis dans l’espace, sous forme de rayonnement thermique infrarouge ; la Terre restant ainsi en « équilibre dynamique ».
10
+
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+ Le demi-grand axe de l’orbite de la Terre autour du Soleil, couramment appelé « distance de la Terre au Soleil », égal à 149 597 870 700 ± 3 m[1], est la définition originale de l’unité astronomique (ua). Il faut 8 minutes et 19 secondes pour que la lumière du Soleil parvienne jusqu’à la Terre[11].
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+ Le symbole astronomique et astrologique du Soleil est un cercle avec un point en son centre :
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+
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+ {\displaystyle \odot }
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+ .
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+
24
+ Le mot soleil est issu du gallo-roman *SOLICULU[12], forme du latin populaire *soliculus (non attesté)[13], diminutif du latin classique sol, solis désignant l’astre et la divinité. Le latin sol se poursuit dans la plupart des langues romanes : italien sole, espagnol, portugais sol et le catalan sol[14].
25
+
26
+ Pour le philosophe Théophraste (IIIe siècle av. J.-C.), le Soleil est fait de petites particules de feu, rassemblées du fait de l'exhalation humide ; en s'agglomérant, elles constituent le soleil[15].
27
+
28
+ Le Soleil est une étoile naine jaune qui se compose de 74 % d’hydrogène, de 24 % d’hélium et d’une fraction d’éléments plus lourds. Les éléments réfractaires (en) observables à la surface du Soleil ont une abondance inférieure à celle observée dans la plupart des étoiles ayant des caractéristiques comparables[16]. Cet écart de composition serait dû à la formation précoce de Jupiter qui aurait isolé des poussières réfractaires loin du Soleil plutôt qu'à une capture par les planètes telluriques[16].
29
+
30
+ Le Soleil est de type spectral G2 V. « G2 » signifie qu’il est plus chaud (5 770 kelvins en surface environ) et plus brillant que la moyenne, avec une couleur jaune tirant sur le blanc. Son spectre renferme des bandes de métaux ionisés et neutres, ainsi que de faibles bandes d’hydrogène. Le suffixe « V » (ou « classe de luminosité ») indique qu’il évolue actuellement, comme la majorité des étoiles, sur la séquence principale du diagramme de Hertzsprung-Russell : il tire son énergie de réactions de fusion nucléaire qui transforment, dans son noyau, l’hydrogène en hélium, et se trouve dans un état d’équilibre hydrostatique, ne subissant ni contraction, ni dilatation continuelles.
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+
32
+ Il existe dans la Voie lactée plus de 100 millions d’étoiles de type spectral identique, ce qui fait du Soleil une étoile assez ordinaire, bien qu’il soit en fait plus brillant que 85 % des étoiles de la Galaxie, qui sont en majorité des naines rouges[17].
33
+
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+ Le Soleil gravite autour du centre de la Voie lactée dont il est distant d’environ 25 000 à 28 000 années-lumière. Sa période de révolution galactique est d’environ 220 millions d’années, et sa vitesse de 220 ± 20 km/s, équivalente à une année-lumière tous les 1 400 ans (environ), et une unité astronomique tous les 8 jours[18].
35
+
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+ Dans cette révolution galactique, le Soleil, comme les autres étoiles du disque, a un mouvement oscillant autour du plan galactique : l’orbite galactique solaire présente des ondulations sinusoïdales perpendiculaires à son plan de révolution. Le Soleil traverserait ce plan tous les 30 millions d’années environ, d’un côté puis de l’autre — sens Nord-Sud galactique, puis inversement — et s’en éloignerait au maximum de 230 années-lumière environ, tout en restant dans le disque galactique. La masse du disque galactique attire les étoiles qui auraient un plan de révolution différent de celui du disque galactique[note 2].
37
+
38
+ Actuellement, le Système solaire se situerait à 48 années-lumière au-dessus (au nord) du plan galactique et en phase ascendante à la vitesse de 7 km/s[19].
39
+
40
+ Le Soleil tourne également sur lui-même, avec une période de 27 jours terrestres environ. En réalité, n’étant pas un objet solide, il subit une rotation différentielle : il tourne plus rapidement à l’équateur (25 jours) qu’aux pôles (35 jours). Déduite des modes de vibration de gravité, la vitesse de rotation du cœur a pu aussi être déterminée : un tour par semaine environ, soit 3,8 fois plus vite que les couches extérieures et intermédiaires[20],[21].
41
+
42
+ Le Soleil est également en translation autour du barycentre du Système solaire, ce dernier pouvant se situer à un peu plus d’un rayon solaire du centre de l’étoile (hors de sa surface)[22], en raison de la masse de Jupiter (environ un millième de la masse solaire).
43
+
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+ La plus ancienne éclipse solaire répertoriée date de 1223 av. J.-C.[23], elle est représentée sur une table d’argile dans la cité d’Ougarit (aujourd’hui en Syrie). Vers 800 av. J.-C., a eu lieu la première observation plausible d’une tache solaire en Chine. Environ 400 ans après, les premières civilisations pensaient que la Terre était plate et que le Soleil était un dieu.
45
+
46
+ Le philosophe grec Anaxagore avance l’idée que le Soleil est un corps grand, éloigné de la Terre. Il estime son rayon à 56 km. Ses idées vont à l’encontre des croyances de son temps, ce qui lui vaut d’être menacé puis finalement exilé d’Athènes.
47
+
48
+ La première tentative de calcul mathématique de la distance Terre-Soleil est faite en 250 av. J.-C., par Aristarque de Samos. Claude Ptolémée déclare en 150 apr. J.-C., que la Terre est un corps stationnaire au centre de l’Univers. Selon lui, ce sont le Soleil, la Lune et les autres planètes qui tournent autour de la Terre.
49
+
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+ Plus proche de notre époque, en 1543 (Des révolutions des sphères célestes), Copernic présente son modèle d’Univers dans lequel le Soleil est au centre et les planètes tournent autour de lui.
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+ En 1610, Scheiner et Galilée observent indépendamment les taches solaires avec leurs lunettes astronomiques.
53
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+ Peu de temps après, en 1644, Descartes énonce une théorie selon laquelle le Soleil est une étoile parmi bien d’autres. Entre 1645 et 1715, se trouve la période durant laquelle on observa peu de taches solaires ; on appelle cette période « le minimum de Maunder ».
55
+
56
+ L’astronome français Pierre-Simon de Laplace énonce en 1796, l’hypothèse de la nébuleuse selon laquelle le Soleil et le Système solaire sont nés de l’effondrement gravitationnel d’un grand nuage de gaz diffus.
57
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+ En 1811, le physicien et astronome français François Arago établit la nature gazeuse de la surface du Soleil, en montrant que la lumière émise depuis celle-ci n'est pas polarisée[24].
59
+
60
+ C’est en 1845 que la première image du Soleil fut prise, par les physiciens français Hippolyte Fizeau et Léon Foucault. La première relation entre l’activité solaire et géomagnétique eut lieu en 1852 (première observation en 1859 par l’astronome amateur Richard Carrington).
61
+
62
+ L’observation de l'éclipse solaire totale de 1860[25] permet le premier enregistrement d’une éjection de masse coronale.
63
+
64
+ Au siècle dernier, en 1908, eut lieu le premier enregistrement des champs magnétiques des taches solaires par l’astronome américain George Ellery Hale. Onze ans après, en 1919, les lois de la polarité de Hale fournissent une preuve du cycle magnétique solaire. En 1942 fut observée pour la première fois une émission d’ondes radio solaires, puis en 1946 fut faite la première observation de rayons ultraviolets (UV) solaires à l’aide d’une fusée sonde, et évaluée la température de la couronne à 2 millions de °C, à l’aide des raies spectrales. La première observation des rayons X solaires à l’aide d’une fusée sonde date de 1949. En 1954, on s’aperçoit que l’intensité des rayons provenant du Soleil varie sur un cycle solaire de 11 ans. Une observation massive de taches solaires est réalisée en 1956. Une première observation du vent solaire en 1963, par la sonde Mariner 2. En 1973 et 1974, Skylab observe le Soleil et découvre les trous coronaires. En 1982 a lieu la première observation des neutrons d’une tache solaire par la sonde SMM (Solar Maximum Mission). En 1994 et 1995, Ulysses (sonde lancée par la navette Discovery en 1990) survole les régions polaires du Soleil.
65
+
66
+ Le Soleil est une étoile âgée d'environ 4,57 milliards d’années[26], soit un peu moins de la moitié de son chemin sur la séquence principale[27]. L'hypothèse des années 1970, qu'une supernova serait à l'origine de l'effondrement de la nébuleuse qui a donné naissance au Soleil, n'est plus crédible. Une modélisation récente (2012) propose un scénario en trois étapes pour expliquer la formation du Soleil et l'abondance de magnésium 26 et de nickel 60 dans les météorites. Ces éléments sont les produits de la décomposition de deux isotopes radioactifs (à la demi-vie relativement courte), nés dans les étoiles : l'aluminium 26 (demi-vie de 717 000 ans) et le fer 60 (demi-vie de 2,6 Ma). Pour comprendre la présence de ces éléments dans la chimie du Soleil, il fallait imaginer une étape pour le fer 60 et une autre pour l'aluminium 26.
67
+
68
+ Scénario : Il y a 4,6 Ga, une nébuleuse s'effondre et une première génération d'étoiles (± 5 000) naît. Après 5 Ma, les plus massives meurent en supernovas et dispersent leurs éléments, dont l'isotope fer 60. Après 2 Ma, un nuage riche en fer 60 s'effondre et de nouvelles étoiles se forment. Cette seconde génération comprend des étoiles très massives (plus de 30 masses solaires) qui éjectent des vents chargés en aluminium 26. Après 100 000 ans, le vent d'une de ces étoiles très massives comprime la matière qui l'entoure. Il se forme une coquille de gaz et de poussières riches en fer 60 et en aluminium 26, qui finit par s'effondrer et donner naissance, il y a 4,568 2 Ga, à une troisième génération d'étoiles : le Soleil et une centaine d'étoiles jumelles. Quelques millions d'années plus tard, l'étoile très massive à l'origine du processus meurt en supernova. On l'appelle Coatlicue qui signifie « mère du Soleil » dans la cosmogonie aztèque. Les sœurs du Soleil (à la composition chimique identique) se dispersent dans la Voie lactée. Le Soleil reste seul ; les astéroïdes qui l'entourent gardent la trace de sa généalogie sous la forme des dérivés du fer 60 et de l'aluminium 26 : le nickel 60 et le magnésium 26[28].
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+
70
+ Actuellement, dans le cœur du Soleil, chaque seconde, environ 627 millions de tonnes d'hydrogène fusionnent[29] pour produire environ 622,7 millions de tonnes d'hélium. La différence de masse de 4,3 millions de tonnes (une masse de l'ordre de celle de la pyramide de Gizeh[30]) équivaut à l'énergie lumineuse produite (4 × 1026 joules). Cette énergie migre lentement, par rayonnement et par convection, vers la surface solaire et est émise dans l’espace sous forme de rayonnement électromagnétique (lumière, rayonnement solaire) et de flux de particules (vent solaire).
71
+
72
+ Le Soleil est dans sa phase linéaire, durant laquelle le Soleil épuise petit à petit ses réserves d’hydrogène, sa luminosité augmentant d’environ 7 % par milliard d’années, à la suite de l’augmentation du rythme des réactions de fusion par la lente contraction du cœur. Cette phase linéaire a débuté quand le Soleil était âgé d'environ 500 millions d'années, et durera jusqu'à la rupture de l'équilibre hydrostatique. Le Soleil était donc moins brillant dans le passé et sera plus brillant dans le futur.
73
+
74
+ Lorsqu’il sera âgé de 10,5 milliards d’années, l’équilibre hydrostatique sera rompu. Le Soleil aura converti tout l'hydrogène de son cœur en hélium. Le noyau d'hélium se contractera et s’échauffera fortement, tandis qu’une couronne externe du cœur fusionnera l’hydrogène en hélium. Ses couches superficielles, dilatées par le flux thermique croissant et ainsi partiellement libérées de l’effet gravitationnel, seront progressivement repoussées : le Soleil se dilatera, d'abord lentement sur 500 millions d'années, puis plus rapidement sur 500 millions d'années supplémentaires, pour finalement se transformer en géante rouge. Au terme de ce processus, le Soleil aura un diamètre environ 100 fois supérieur à l’actuel, et sera près de 2 000 fois plus lumineux. Sa photosphère dépassera l’orbite de Mercure et de Vénus. La Terre, si elle subsiste encore, ne sera plus qu’un désert calciné. Cette phase de géante rouge durera environ 1 milliard d'années, le Soleil y perdra environ un tiers de sa masse.
75
+
76
+ À la fin de sa phase de géante rouge, son cœur d'hélium sera en état dégénéré, sa température, augmentant par contraction de l'hélium produit par la couronne externe du cœur, arrivera aux environs de 100 millions de kelvins, initiant les réactions de fusion de l’hélium pour donner du carbone (voir réaction triple-alpha) ainsi que de l'oxygène. Cette ignition de l'hélium sera brutale : ce sera le flash de l’hélium, suivi d'un réarrangement des couches du Soleil faisant diminuer son diamètre jusqu’à ce qu’il se stabilise à une taille de plusieurs fois (jusqu’à 10 fois) sa taille actuelle, soit d’environ 10 millions de kilomètres de diamètre. Il sera devenu une sous-géante, avec environ 50 fois sa luminosité actuelle.
77
+
78
+ La période de fusion de l'hélium durera environ 100 millions d'années, les noyaux d'hélium se combineront trois par trois pour former des noyaux de carbone, qui peupleront le cœur de la géante rouge, avec production d'un peu d'oxygène par ajout d'un noyau d'hélium supplémentaire au carbone. Durant cette phase, le Soleil deviendra de nouveau plus grand et plus lumineux.
79
+
80
+ Enfin, lorsque l'hélium au centre du cœur sera entièrement transformé en carbone et en oxygène, il va redevenir une géante rouge, ce sera la phase de la branche asymptotique des géantes, qui durera approximativement 20 millions d'années. Dans cette phase, 2 couronnes de fusion auront lieu en son cœur : une externe fusionnant l'hydrogène, une interne fusionnant l'hélium. Dans cette configuration, le Soleil sera très instable : les couronnes de fusion variant alternativement de puissance. Cela produira de puissants pulses qui finiront par souffler les couches externes. Le Soleil aura perdu environ la moitié de sa masse.
81
+
82
+ Le Soleil ne sera plus assez massif pour comprimer assez son cœur de carbone et atteindre la température de 600 millions de K nécessaire à la fusion du carbone, produisant du néon, du sodium et du magnésium[32].
83
+
84
+ La matière des couches externes sera répandue dans l’espace et donnera naissance à une nébuleuse planétaire. La nébuleuse planétaire sera un nuage de gaz très chaud (plus de 10 000 K) composé essentiellement de l'hydrogène et de l'hélium non consommés dans les fusions, et d'un peu de carbone. Elle servira de berceau à de nouvelles étoiles. Le cœur de carbone, n'ayant plus de carburant pour fournir l'énergie nécessaire pour contrecarrer la gravité, va s'effondrer sur lui-même et former une naine blanche, d’une taille comparable à celle de la Terre. La densité y sera si élevée que le cœur abritera de la matière électronique dégénérée. La température en surface de la naine blanche atteindra 50 000 K (chaleur emmagasinée lors de l'effondrement du cœur). Cette chaleur sera émise par un rayonnement de couleur blanche. La surface radiative étant extrêmement faible, la naine blanche mettra plusieurs milliards d'années à se refroidir. Quand la température sera assez basse, le rayonnement thermique sera si faible que la naine blanche sera invisible. Elle terminera sa vie en naine noire, un cadavre céleste si froid qu'il n'émet plus aucune lumière.
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+
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+ Ce scénario est caractéristique des étoiles de faible à moyenne masse[33],[34] ; de ~0,5 à ~4 M
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+
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+
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+ {\displaystyle \odot }
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+ .
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+ Bien que le Soleil soit une étoile de taille moyenne, il représente à lui seul environ 99,854 % de la masse du Système solaire. Sa forme est presque parfaitement sphérique, avec un aplatissement aux pôles estimé à neuf millionièmes[35], ce qui signifie que son diamètre polaire est plus petit que son diamètre équatorial de seulement dix kilomètres.
98
+
99
+ Contrairement aux objets telluriques, le Soleil n'a pas de limite extérieure bien définie. La densité de ses gaz chute de manière à peu près exponentielle à mesure que l'on s'éloigne de son centre. Par contre, sa structure interne est bien définie.
100
+
101
+ Le rayon du Soleil est mesuré de son centre jusqu'à la photosphère. La photosphère est la couche en dessous de laquelle les gaz sont assez condensés pour être opaques et au-delà de laquelle ils deviennent transparents. La photosphère est ainsi la couche la plus visible à l'œil nu. La majeure partie de la masse solaire se concentre à 0,7 rayon du centre.
102
+
103
+ La structure interne du Soleil n'est pas observable directement. De la même façon que la sismologie permet, par l’étude des ondes produites par les tremblements de terre, de déterminer la structure interne de la Terre, on utilise l'héliosismologie pour mesurer et visualiser indirectement la structure interne du Soleil. La simulation informatique est également utilisée comme outil théorique pour sonder les couches les plus profondes.
104
+
105
+ On considère que le noyau (ou cœur) du Soleil s’étend du centre à environ 0,25 rayon solaire. Sa masse volumique est supérieure à 150 000 kg m−3 (150 fois celle de l’eau) et sa température approche les 15 millions de kelvins (ce qui contraste nettement avec la température de surface, qui avoisine les 5 800 kelvins). C’est dans le cœur que se produisent les réactions thermonucléaires exothermiques (fusion nucléaire) qui transforment, dans le cas du Soleil, l’hydrogène en hélium (pour les détails de ces réactions, voir l’article chaîne proton-proton).
106
+
107
+ Chaque seconde, environ 619 millions de tonnes d'hydrogène (3,4 × 1038 protons ou noyaux d’hydrogène) sont converties en 614 millions de tonnes d'hélium, ce qui libère une énergie correspondant à l'annihilation de 4,26 millions de tonnes de matière, et produit 383 yottajoules (383 × 1024 J) par seconde, soit l’équivalent de l’explosion de 91,5 × 1015 tonnes de TNT[36],[37].
108
+
109
+ Le taux de fusion nucléaire est proportionnel à la densité du noyau, aussi est-elle un processus auto-régulé : toute légère augmentation du taux de fusion provoque un réchauffement et une dilatation du cœur qui réduit en retour le taux de fusion. Inversement, toute diminution légère du taux de fusion refroidit et densifie le cœur, ce qui fait revenir le niveau de fusion à son point de départ.
110
+
111
+ Aucune chaleur n'étant produite en dehors du cœur, toute la chaleur du reste de l’étoile en provient, l'énergie traversant de nombreuses couches jusqu’à la photosphère, avant de s’échapper dans l’espace sous forme de rayonnement solaire ou de flux de particules.
112
+
113
+ L'énergie des photons de haute énergie (rayons X et gamma) libérés lors des réactions de fusion met un temps considérable pour traverser les zones de rayonnement et de convection avant d'atteindre la surface du Soleil. On estime que le temps de transit du cœur à la surface se situe entre 10 000 et 170 000 ans[38].
114
+ Après avoir traversé la couche de convection et atteint la photosphère, les photons s’échappent dans l’espace, en grande partie sous forme de lumière. Chaque rayon gamma produit au centre du Soleil est finalement transformé en plusieurs millions de photons lumineux qui s’échappent dans l’espace. Des neutrinos sont également libérés par les réactions de fusion, mais contrairement aux photons ils interagissent peu avec la matière et sont donc libérés immédiatement. Pendant des années, le nombre de neutrinos produits par le Soleil était mesuré plus faible d’un tiers que la valeur théorique : c’était le problème des neutrinos solaires, qui a été résolu en 1998 grâce à une meilleure compréhension du phénomène d’oscillation du neutrino.
115
+
116
+ La zone de rayonnement ou zone radiative se situe approximativement entre 0,25 et 0,7 rayon solaire. La matière solaire y est si chaude et si dense que le transfert de la chaleur du centre vers les couches les plus extérieures se fait par le seul rayonnement thermique. L’hydrogène et l’hélium ionisés émettent des photons qui voyagent sur une courte distance avant d’être réabsorbés par d’autres ions. Les photons de haute énergie (rayons X et gamma) libérés lors des réactions de fusion mettent un temps considérable pour atteindre la surface du Soleil, ralentis par l’interaction avec la matière et par le phénomène permanent d’absorption et de réémission à plus basse énergie dans le manteau solaire. On estime que le temps de transit de l'énergie d’un photon du cœur à la surface se situe entre 10 000 et 170 000 ans[38]. Dans cette zone, il n’y a pas de convection thermique car bien que la matière se refroidisse en s’éloignant du cœur, le gradient thermique reste inférieur au gradient adiabatique. La température y diminue à 2 millions de kelvins.
117
+
118
+ La zone de convection ou zone convective s’étend de 0,8 rayon solaire du centre à la surface visible du Soleil. Elle est séparée de la zone radiative par une couche épaisse d’environ 3 000 kilomètres, la tachocline, qui d’après les études récentes pourrait être le siège de puissants champs magnétiques et jouerait un rôle important dans la dynamo solaire. Dans la zone de convection la matière n’est plus ni assez dense ni assez chaude pour évacuer la chaleur par rayonnement : c’est donc par convection, selon un mouvement vertical, que la chaleur est conduite vers la photosphère. La température y passe de 2 millions à ~5 800 kelvins. La matière parvenue en surface, refroidie, plonge à nouveau jusqu’à la base de la zone de convection pour recevoir la chaleur de la partie supérieure de la zone de rayonnement, etc. Les gigantesques cellules de convection ainsi formées sont responsables des granulations solaires observables à la surface de l’astre. Les turbulences survenant dans cette zone produisent un effet dynamo responsable de la polarité magnétique nord-sud à la surface du Soleil.
119
+
120
+ La photosphère est une partie externe de l’étoile qui produit entre autres la lumière visible. Elle est plus ou moins étendue : de moins de 0,1 % du rayon pour les étoiles naines, soit quelques centaines de kilomètres ; à quelques dizaines de pourcent du rayon de l’étoile pour les plus géantes, ce qui leur donnerait un contour flou contrairement au Soleil aux bords nets.
121
+
122
+ La lumière qui y est produite contient toutes les informations sur la température, la gravité de surface et la composition chimique de l’étoile. Pour le Soleil, la photosphère a une épaisseur d’environ 400 kilomètres. Sa température moyenne est de 6 000 K. Elle permet de définir la température effective qui pour le Soleil est de 5 781 K. Sur l’image de la photosphère solaire on peut voir l’assombrissement centre-bord qui est une des caractéristiques de la photosphère. L’analyse du spectre de la photosphère solaire est très riche en information en particulier sur la composition chimique du Soleil. La photosphère est maculée d'une granulation qui lui donne l'aspect d'une peau d'orange. Ce sont des sphères d'environ 1 000 km de diamètre, composées de gaz chaud remontant vers la surface à près de 500 mètres par seconde, qui lui donnent cet aspect. La surface atteinte, elles irradient leur énergie et, une fois refroidies, replongent dans l'étoile. Chaque sphère de granulation dure huit minutes en moyenne.
123
+
124
+ La structure du Soleil au-delà de la photosphère est généralement connue sous le nom d’atmosphère solaire. Elle comprend trois zones principales : la chromosphère, la couronne et l’héliosphère. La chromosphère est séparée de la photosphère par la zone de température minimum et de la couronne par une zone de transition. L’héliosphère s’étend jusqu’aux confins du Système solaire où elle est limitée par l’héliopause. Pour une raison encore mal élucidée, la chromosphère et la couronne sont plus chaudes que la surface du Soleil. Bien qu’elle puisse être étudiée en détail par les télescopes spectroscopiques, l’atmosphère solaire n’est jamais aussi accessible que lors des éclipses totales de Soleil.
125
+
126
+ La zone de température minimum qui sépare la photosphère de la chromosphère offre une température suffisamment basse (~4 000 kelvins) pour qu’on y trouve des molécules simples (monoxyde de carbone, eau), détectables par leur spectre d’absorption. La chromosphère proprement dite est épaisse d’environ 2 000 kilomètres. Sa température augmente graduellement avec l’altitude, pour atteindre un maximum de 100 000 kelvins à son sommet. Son spectre est dominé par des bandes d’émission et d’absorption. Son nom, qui vient de la racine grecque chroma (couleur), lui a été donné en raison du flash rose soutenu qu’elle laisse entrevoir lors des éclipses totales de Soleil.
127
+
128
+ La zone de transition entre la chromosphère et la couronne est le siège d’une élévation rapide de température, qui peut approcher 1 million de kelvins. Cette élévation est liée à une transition de phase au cours de laquelle l’hélium devient totalement ionisé sous l’effet des très hautes températures. La zone de transition n’a pas une altitude clairement définie. Grossièrement, elle forme un halo surplombant la chromosphère sous l’apparence de spicules et de filaments. Elle est le siège d’un mouvement chaotique et permanent. Difficile à percevoir depuis la Terre malgré l’utilisation de coronographes, elle est plus aisément analysée par les instruments spatiaux sensibles aux rayonnements ultraviolets extrêmes du spectre.
129
+
130
+ La couronne solaire est composée à 73 % d’hydrogène et à 25 % d’hélium. Les températures sont de l’ordre du million de degrés.
131
+
132
+ Bien plus vaste que le Soleil lui-même, la couronne solaire elle-même s’étend à partir de la zone de transition et s’évanouit progressivement dans l’espace, mêlée à l’héliosphère par les vents solaires. La couronne inférieure, la plus proche de la surface du Soleil, a une densité particulaire comprise entre 1 × 1014 m−3 et 1 × 1016 m−3, soit moins d’un milliardième de la densité particulaire de l’atmosphère terrestre au niveau de la mer. Sa température, qui peut atteindre les 5 millions de kelvins, contraste nettement avec la température de la photosphère. Bien qu’aucune théorie n’explique encore complètement cette différence, une partie de cette chaleur pourrait provenir d’un processus de reconnexion magnétique.
133
+
134
+ Débutant à environ 20 rayons solaires (0,1 ua) du centre du Soleil, l’héliosphère s’étend jusqu’aux confins du Système solaire. On admet qu’elle débute lorsque le flux de vent solaire devient plus rapide que les ondes d’Alfvén (le flux est alors dit superalfvénique) : les turbulences et forces dynamiques survenant au-delà de cette frontière n’ont pas d’influence sur la structure de la couronne solaire, car l’information ne peut se déplacer qu’à la vitesse des ondes d’Alfvén. Le vent solaire se déplace ensuite en continu à travers l’héliosphère, donnant au champ magnétique solaire la forme d’une spirale de Parker jusqu’à sa rencontre avec l’héliopause, à plus de 50 ua du Soleil. Le 25 août 2012, Voyager 1 est devenue la première sonde à franchir l’héliopause[39]. Chacune des deux sondes Voyager a détecté d’importants niveaux énergétiques à l’approche de cette frontière[40].
135
+
136
+ Le Soleil est une étoile magnétiquement active. Le soleil étant une boule de gaz et de plasma, sa rotation n'est pas contrainte à une rotation solide. On peut ainsi observer une rotation différentielle selon la latitude. Cela signifie que la surface du Soleil tourne à une vitesse différente autour de son axe selon la latitude. Cette rotation est plus rapide à l'équateur qu'aux pôles. Différents effets magnétohydrodynamiques régissent cette rotation différentielle, mais il n'y a pas encore[Quand ?] de consensus parmi les scientifiques pour expliquer la cause de cette rotation.
137
+
138
+ On appelle cycle solaire l'alternance de minima et de maxima d'activité solaire (apparition de taches solaires, intensité et complexité du champ magnétique). Le cycle solaire reste inexpliqué aujourd'hui[Quand ?]. On évoque certains modèles de dynamo pour y apporter des explications, mais aucun modèle auto-consistant n'est aujourd'hui capable de reproduire les cycles solaires.
139
+
140
+ Le vent solaire est un flux de particules issu de la couronne solaire en expansion. Une partie des particules de la couronne solaire possède une vitesse thermique suffisamment élevée pour dépasser la vitesse de libération gravitationnelle du Soleil. Elles quittent alors la couronne, en se dirigeant radialement dans l'espace interplanétaire. En raison du théorème du gel qui régit le comportement des plasmas très peu résistifs (MHD idéale), comme dans la couronne, où le nombre de Reynolds magnétique est très élevé, le plasma (la matière) entraîne avec lui le champ magnétique. C'est ainsi que le vent solaire est muni d'un champ magnétique initialement radial. À partir de la distance d'Alfven, qui décrit l'équilibre des forces entre la réaction à la courbure des lignes de champs et le moment angulaire dû à la rotation du Soleil, le champ se courbe. Cette courbure est due à la rotation du Soleil. Il existe une analogie avec un arroseur rotatif produisant des jets d'eau dont les figures forment des spirales. Dans le cas du Soleil, cette spirale s'appelle spirale de Parker, du nom de celui qui l'a prédite dans les années 1950[41].
141
+
142
+ Ce vent de particules et ce champ magnétique spiralé est le support de l'influence du Soleil autour du Système solaire. C'est ainsi qu'est définie l'héliosphère.
143
+
144
+ Bien que tous les détails sur la genèse des taches solaires ne soient pas encore élucidés, il a été démontré (par l’observation de l’effet Zeeman) qu’elles sont la résultante d’une intense activité magnétique au sein de la zone de convection. Le champ magnétique, qui en est issu, freine la convection et limite l’apport thermique en surface à la photosphère, le plasma de la surface se refroidit et se contracte.
145
+
146
+ Les taches solaires sont des dépressions à la surface solaire. Elles sont ainsi moins chaudes de 1 500 à 2 000 kelvins que les régions voisines, ce qui suffit à expliquer pourquoi elles apparaissent, en contraste, bien plus sombres que le reste de la photosphère. Cependant, si elles étaient isolées du reste de la photosphère, les taches solaires, où règne malgré tout une température proche des 4 000 kelvins, sembleraient 10 fois plus brillantes que la pleine lune. La sonde spatiale SoHO a permis de démontrer que les taches solaires répondent à un mécanisme proche de celui des cyclones sur Terre. On distingue deux parties au sein de la tache solaire : la zone d’ombre centrale (environ 4 000 kelvins) et la zone de pénombre périphérique (environ 4 700 kelvins). Le diamètre des taches solaires les plus petites est habituellement plus de deux fois supérieur à celui de la Terre. En période d’activité, il est parfois possible de les observer à l’œil nu sur le Soleil couchant, avec une protection oculaire adaptée.
147
+
148
+ La surveillance des taches solaires est un excellent moyen pour mesurer l’activité solaire et prédire ses répercussions terrestres. Une tache solaire a une durée de vie moyenne de deux semaines. Au XIXe siècle, l’astronome allemand Heinrich Schwabe fut le premier à tenir une cartographie méthodique des taches solaires, ce qui lui permit de mettre en évidence une périodicité temporelle de leurs occurrences. L'ensemble des mesures réalisées indique un cycle principal dont la période varie entre 9 et 13 ans (moyenne statistique 11.2). Dans chaque période apparait un maximum d’activité (où les taches se multiplient) et un minimum d’activité. Le dernier maximum d’activité a été enregistré en 2001, avec un groupe de taches particulièrement marqué (image)[44][Quand ?].
149
+
150
+ Les effets terrestres de l’activité solaire sont multiples, le plus spectaculaire étant le phénomène des aurores polaires (également appelées aurores boréales dans l’hémisphère Nord et aurores australes dans l’hémisphère Sud). Une prévision de l'activité solaire est particulièrement importante en vue des missions spatiales. Une méthode reposant sur des relations entre plusieurs périodes consécutives a été établie par Wolfgang Gleissberg.
151
+
152
+ La Terre possède une magnétosphère qui la protège des vents solaires, mais lorsque ceux-ci sont plus intenses, ils déforment la magnétosphère et des particules solaires ionisées la traversent en suivant les lignes de champs. Ces particules ionisent et excitent les particules de la haute atmosphère. Le résultat de ces réactions est la création de nuages ionisés qui reflètent les ondes radios et l’émission de lumière visible par les atomes et molécules excités dans les aurores polaires.
153
+
154
+ Les vents solaires peuvent également perturber les moyens de communication et de navigation utilisant des satellites: en effet, les satellites à basse altitude peuvent être endommagés par l’ionisation de l’ionosphère.
155
+
156
+ À lui seul, le Soleil représente environ 99,854 % de la masse totale du Système solaire, les 0,146 % restants incluant les planètes (surtout Jupiter), les comètes et les astéroïdes.
157
+
158
+ Le philosophe grec Anaxagore fut un des premiers occidentaux à proposer une théorie scientifique sur le Soleil, avançant qu’il s’agissait d’une masse incandescente plus grande que le Péloponnèse et non le chariot d’Hélios. Cette audace lui valut d’être emprisonné et condamné à mort pour athéisme, même s’il fut plus tard libéré grâce à l’intervention de Périclès.
159
+
160
+ Au XVIe siècle, Copernic émit la théorie que la Terre tournait autour du Soleil, renouant par là avec l’hypothèse formulée par Aristarque de Samos au IIIe siècle av. J.-C. Au début du XVIIe siècle, Galilée inaugura l’observation télescopique du Soleil et observa les taches solaires, se doutant qu’elles se situaient à la surface de l’astre et qu’il ne s’agissait pas d’objets passant entre le Soleil et la Terre[45] ; il affirmait ainsi que le Soleil n'était ni parfait ni immuable, ce qui contribua à ses graves ennuis avec les autorités ecclésiastiques. Près de cent ans plus tard, Newton décomposa la lumière solaire au moyen d’un prisme, révélant le spectre visible[46], tandis qu’en 1800 William Herschel découvrit les rayons infrarouges[47]. Le XIXe siècle vit des avancées considérables, en particulier dans le domaine de l’observation spectroscopique du Soleil sous l’impulsion de Joseph von Fraunhofer, qui observa les raies d’absorption du spectre solaire, auxquelles il donna son nom.
161
+
162
+ La source de l’énergie solaire fut la principale énigme des premières années de l’ère scientifique moderne. Dans un premier temps plusieurs théories furent proposées, mais aucune ne s’avéra vraiment satisfaisante. Lord Kelvin proposa un modèle suggérant que le Soleil était un corps liquide qui se refroidissait graduellement en rayonnant à partir d’une réserve de chaleur stockée en son centre[48]. Kelvin et Helmholtz tentèrent d’expliquer la production d’énergie solaire par la théorie connue sous le nom de mécanisme de Kelvin-Helmholtz. Cependant, l’âge estimé du Soleil d’après ce mécanisme n’excédait pas 20 millions d’années, ce qui était très inférieur à ce que laissait supposer la géologie[note 3]. En 1890, Joseph Norman Lockyer, le découvreur de l’hélium, proposa une théorie météoritique sur la formation et l’évolution du Soleil[49].
163
+
164
+ Il fallut attendre 1904 et les travaux d’Ernest Rutherford pour qu’enfin une hypothèse plausible soit offerte. Rutherford supposa que l’énergie était produite et entretenue par une source de chaleur interne et que la radioactivité était à la source de cette énergie[50]. En démontrant la relation entre la masse et l’énergie (E=mc2), Albert Einstein apporta un élément essentiel à la compréhension du générateur d’énergie solaire. En 1920, Jean Perrin, suivi par Sir Arthur Eddington proposèrent la théorie selon laquelle le centre du Soleil était le siège de pressions et de températures extrêmes, permettant des réactions de fusion nucléaire qui transformaient l’hydrogène en hélium, libérant de l’énergie proportionnellement à une diminution de la masse[51]. La prépondérance de l’hydrogène dans le soleil fut confirmée en 1925 par Cecilia Payne-Gaposchkin. Ce modèle théorique fut complété dans les années 1930 par les travaux des astrophysiciens Subrahmanyan Chandrasekhar, Hans Bethe et Carl von Weizsäcker, qui décrivirent en détail les deux principales réactions nucléaires productrices d’énergie au cœur du Soleil[52],[53]. Pour finir, en 1957, un article intitulé Synthèse des éléments dans les étoiles[54] apporta la démonstration définitive que la plupart des éléments rencontrés dans l’Univers se sont formés sous l’effet de réactions nucléaires au cœur d’étoiles telles que le Soleil, ce qu'on appelle la nucléosynthèse stellaire.
165
+
166
+ Les premières sondes conçues pour observer le Soleil depuis l’espace interplanétaire furent lancées par la NASA entre 1959 et 1968 : ce furent les missions Pioneer 5, 6, 7, 8 et 9. En orbite autour du Soleil à une distance similaire à celle de l’orbite terrestre, elles permirent les premières analyses détaillées du vent solaire et du champ magnétique solaire. Pioneer 9 resta opérationnelle particulièrement longtemps et envoya des informations jusqu’en 1987[55].
167
+
168
+ Dans les années 1970, deux missions apportèrent aux scientifiques des informations capitales sur le vent solaire et la couronne solaire. La sonde germano-américaine Helios 1 étudia le vent solaire depuis la périhélie d’une orbite plus petite que celle de Mercure. La station américaine Skylab, lancée en 1973, comportait un module d’observation solaire baptisé Apollo Telescope Mount et commandé par les spationautes embarqués dans la station. Skylab fit les premières observations de la zone de transition entre la chromosphère et la couronne et des émissions ultraviolettes de la couronne solaire. La mission permit également les premières observations d’éjections de masse coronale et de trous coronaux, phénomènes dont on sait aujourd’hui qu’ils sont intimement liés au vent solaire.
169
+
170
+ En 1980 la NASA lança le satellite Solar Maximum Mission (plus connu sous le nom de SolarMax), conçu pour l’observation des rayons gamma, X et ultraviolets émis par les éruptions solaires dans les périodes de forte activité solaire. Quelques mois après son lancement, un dysfonctionnement électronique plaça le satellite en mode standby, et l’appareil resta inactif les trois années suivantes. En 1984 toutefois, la mission STS-41-C du programme Space Shuttle Challenger intercepta le satellite et permit de le réparer. SolarMax put alors réaliser des milliers d’observations de la couronne solaire et des taches solaires jusqu’à sa destruction en juin 1989[56].
171
+
172
+ Le satellite japonais Yohkoh (Rayon de Soleil), lancé en 1991, observa les éruptions solaires aux longueurs d’onde des rayons X. Les données rapportées par la mission permirent aux scientifiques d’identifier différents types d’éruptions, et démontra que la couronne au-delà des régions de pics d’activité était bien plus dynamique et active qu’on l’avait supposé auparavant. Yohkoh suivit un cycle solaire entier mais tomba en panne à la suite d’une éclipse annulaire de Soleil le 14 décembre 2001. Il fut détruit en rentrant dans l’atmosphère en 2005[57].
173
+
174
+ Une des plus importantes missions solaires à ce jour est la Solar and Heliospheric Observatory ou SoHO, lancée conjointement par l’Agence spatiale européenne et la NASA le 2 décembre 1995. Prévue au départ pour deux ans, la mission SoHO est toujours active[Quand ?]. Elle s’est avérée si performante qu’une mission de prolongement baptisée Solar Dynamics Observatory est envisagée pour 2008. Localisée au point de Lagrange L1 entre la Terre et le Soleil (auquel la force d’attraction de ces deux corps célestes est égale), SoHO envoie en permanence des images du Soleil à différentes longueurs d’onde. En plus de cette observation directe du Soleil, SoHO a permis la découverte d’un grand nombre de comètes, principalement de très petites comètes effleurant le Soleil et détruites lors de leur passage, les comètes rasantes[58].
175
+
176
+ Toutes les observations enregistrées par ces satellites sont prises depuis le plan de l’écliptique. En conséquence, ils n’ont pu observer en détail que les seules régions équatoriales du Soleil. En 1990 cependant la sonde Ulysses a été lancée pour étudier les régions polaires du Soleil. Elle fit d’abord route vers Jupiter et utilisa son assistance gravitationnelle pour se séparer du plan de l’écliptique. Par chance elle fut idéalement placée pour observer, en juillet 1994, la collision entre la comète Shoemaker-Levy 9 et Jupiter. Une fois sur l’orbite prévue, Ulysses étudia le vent solaire et la force du champ magnétique à des latitudes solaires élevées, découvrant que le vent solaire aux pôles était plus lent que prévu (750 km s−1 environ) et que d’importantes ondes magnétiques en émergeaient, participant à la dispersion des rayons cosmiques[59].
177
+
178
+ La mission Genesis fut lancée par la NASA en 2001 dans le but de capturer des parcelles de vent solaire afin d’obtenir une mesure directe de la composition de la matière solaire. Elle fut sévèrement endommagée lors de son retour sur Terre, le 10 septembre 2004, mais une partie des prélèvements a pu être sauvée et est actuellement en cours d’analyse.
179
+
180
+ La mission STEREO (Solar TErrestrial RElation Observatories) lancée le 25 octobre 2005 par la NASA a permis pour la première fois l’observation tridimensionnelle du Soleil depuis l’espace. Composée de deux satellites quasiment identiques, cette mission doit permettre une meilleure compréhension des relations Soleil-Terre, en particulier en permettant l’observation des CME (Éjections de Masse Coronale) jusqu’à l’environnement électromagnétique terrestre.
181
+
182
+ La sonde Parker lancée le 12 août 2018 vise à étudier la couronne solaire, partie extérieure de l'atmosphère du Soleil qui s'étend jusqu'à plusieurs millions de kilomètres de l'astre.
183
+
184
+
185
+
186
+ Regarder le Soleil à l’œil nu, même brièvement, est douloureux et même dangereux pour les yeux.
187
+
188
+ Un coup d’œil vers le Soleil entraîne des cécités partielles et temporaires (taches sombres dans la vision). Lors de cette action, environ 4 milliwatts de lumière frappent la rétine, la chauffant un peu, et éventuellement la détériorant. La cornée peut également être atteinte.
189
+
190
+ L’exposition générale à la lumière solaire peut aussi être un danger. En effet, au fil des années, l’exposition aux UV jaunit le cristallin ou réduit sa transparence et peut contribuer à la formation de cataractes.
191
+
192
+ Regarder le Soleil à travers les dispositifs optiques grossissants — par exemple des jumelles, un téléobjectif, une lunette astronomique ou un télescope — dépourvus de filtre adapté (filtre solaire) est extrêmement dangereux et peut provoquer des dommages irréparables à la rétine, au cristallin et à la cornée.
193
+
194
+ Avec des jumelles, environ 500 fois plus d’énergie frappe la rétine, ce qui peut détruire les cellules rétinales quasiment instantanément et entrainer une cécité permanente.
195
+
196
+ Une méthode pour regarder sans danger le Soleil est de projeter son image sur un écran en utilisant une lunette astronomique avec oculaire amovible (les autres types de télescopes peuvent être détériorés par ce traitement).
197
+
198
+ Les filtres utilisés pour observer le Soleil doivent être spécialement fabriqués pour cet usage. Certains filtres laissent passer les UV ou infrarouges, ce qui peut blesser l’œil. Les filtres doivent être placés sur la lentille de l’objectif ou l’ouverture, mais jamais sur l’oculaire car ses propres filtres peuvent se briser sous l’action de la chaleur.
199
+
200
+ Les films photographiques surexposés — et donc noirs — ne sont pas suffisants pour observer le Soleil en toute sécurité car ils laissent passer trop d’infrarouges. Il est recommandé d’utiliser des lunettes spéciales en Mylar, matière plastique noire qui ne laisse passer qu’une très faible fraction (1/100 000) de la lumière.
201
+
202
+ Les éclipses solaires partielles sont particulièrement dangereuses car la pupille se dilate en fonction de la lumière globale du champ de vision et non selon le point le plus brillant présent dans le champ. Durant une éclipse, la majeure partie de la lumière est bloquée par la Lune, mais les parties non cachées de la photosphère sont toujours aussi brillantes. Dans ces conditions, la pupille se dilate pour atteindre 2 à 6 millimètres et chaque cellule exposée au rayonnement solaire reçoit environ 10 fois plus de lumière qu’en regardant le Soleil sans éclipse. Ceci peut endommager ou même tuer ces cellules, ce qui crée de petits points aveugles dans la vision[60].
203
+
204
+ Les éclipses sont encore plus dangereuses pour les observateurs inexpérimentés et les enfants car il n’y a pas perception de douleur lors de ces destructions de cellules. Les observateurs peuvent ne pas se rendre compte que leur vision est en train de se faire détruire.
205
+
206
+ Durant l’aube et l’aurore, le rayonnement solaire est atténué par la diffusion de Rayleigh et la diffusion de Mie dues à un plus long passage dans l’atmosphère terrestre, à tel point que le Soleil peut être observé à l’œil nu sans grand danger. En revanche, il faut éviter de le regarder lorsque sa lumière est atténuée par des nuages ou la brume, car sa luminosité pourrait croître très rapidement dès qu’il en sortirait. Un temps brumeux, les poussières atmosphériques et la nébulosité sont autant de facteurs qui contribuent à atténuer le rayonnement.
207
+
208
+ Le Soleil est un symbole très puissant pour les hommes. Il occupe une place dominante dans chaque culture.
209
+
210
+ D’une façon générale, il est un principe masculin et actif. Toutefois, certains peuples nomades d’Asie centrale le considéraient comme un principe féminin (la Mère soleil) ; c’est aussi le cas des shintoïstes, pour qui le Soleil est le kami Amaterasu, la grande déesse, sœur de Tsukuyomi, le kami de la Lune. Même dans la langue allemande, le Soleil est féminin selon son article (die Sonne). Dans la mythologie nordique, les enfants de Mundilfari et Glaur sont Sol (déesse du Soleil) et Máni (dieu de la Lune), une idée que J. R. R. Tolkien a reprise dans son œuvre.
211
+
212
+ Souvent, le Soleil représente le pouvoir. Cet astre donne la vie et si le Soleil venait à disparaître, ou même si ses rayons ne nous parvenaient plus, la vie s’éteindrait sur Terre, d’où le symbole de vie (donneur de vie).
213
+
214
+ Dans l’Égypte antique, Râ (ou Rê) est le dieu Soleil et Akhénaton en fera son dieu unique sous le nom d’Aton. Dans le Panthéon grec c’est Apollon, fils de Zeus et de la titane Léto. Le dieu Hélios personnifie le Soleil dans la Rome et la Grèce antiques. Les Aztèques l’appelaient Huitzilopochtli, dieu du Soleil et de la guerre, le maitre du monde. S’il n’est pas associé à un dieu, des gens l’ont associé à eux-mêmes comme le roi de France Louis XIV surnommé le Roi-Soleil (couronné de Dieu). La famille impériale japonaise descendrait d’Amaterasu, déesse du Soleil. Le Japon est aussi connu sous le nom de « Pays du Soleil Levant ».
215
+
216
+ En alchimie, le symbole du Soleil et de l’or est un cercle avec un point en son centre : (caractère Unicode U+2609 : ☉). Il représente l’intérieur avec tout ce qui gravite autour. En astronomie comme en astrologie, le symbole est le même.
217
+
218
+ Soleil est aussi employé par métaphore en poésie pour « jour, journée » et par analogie aux sens de « plein jour », de « vie publique » et de « grand homme » (voir le Roi Soleil)[61]. Ces différents sens se retrouvent dans de nombreuses périphrases qui le caractérisent : l’œil du ciel, le maître des astres, l’âme du monde, le seigneur des étoiles, le père du jour, le fils aîné de la nature, le grand flambeau, etc.
219
+
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+ Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord
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+ United Kingdom of Great Britain and Northern Ireland
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+ 51°30′ N 0°7′ W
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+ Le Royaume-Uni (prononcé en français : /ʁwajom‿yni/[a] Écouter), en forme longue le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord[b] (en anglais : United Kingdom /juːˌnaɪtɪd ˈkɪŋdəm/[c] Écouter et United Kingdom of Great Britain and Northern Ireland)[d], est un pays d'Europe de l'Ouest, ou selon certaines définitions, d'Europe du Nord, dont le territoire comprend l'île de Grande-Bretagne et la partie nord de l'île d'Irlande, ainsi que de nombreuses petites îles autour de l'archipel. Le territoire du Royaume-Uni partage une frontière terrestre avec la république d'Irlande, et est entouré par l'océan Atlantique au nord, la mer du Nord à l'est, la Manche au sud, la mer Celtique au sud-sud-ouest, la mer d'Irlande au sud-ouest et les mers intérieures de la côte ouest de l'Écosse au nord-ouest. Le Royaume-Uni couvre une superficie de 246 690 km2, faisant de lui le 80e plus grand pays du monde, et le 11e d'Europe. Il est le 22e pays plus peuplé du monde, avec une population estimée à 65,1 millions d'habitants. Le Royaume-Uni est une monarchie constitutionnelle[7] ; il possède un système parlementaire de gouvernance[8],[3]. Sa capitale est Londres, une ville mondiale et la première place financière au monde.
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+
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+ Le Royaume-Uni est composé de quatre nations constitutives : l'Angleterre, l'Écosse, le pays de Galles et l'Irlande du Nord. Les trois dernières ont des administrations dévolues[9], chacune avec des pouvoirs variés[10], basés dans leurs capitales régionales, respectivement Édimbourg, Cardiff et Belfast. Les bailliages de Guernesey, de Jersey et l'île de Man sont des dépendances de la Couronne et ne sont donc pas rattachés au pays[11]. De plus, le pays comprend quatorze territoires d'outre-mer[12], disséminés sur plusieurs océans. Le Royaume-Uni est né en 1707, lorsque les royaumes d'Angleterre et d'Écosse s'unifièrent pour former le royaume de Grande-Bretagne, qui s'agrandit en 1801 en s'unifiant avec le royaume d'Irlande pour former le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande. En 1922, l'Irlande du Sud fit sécession du Royaume-Uni, donnant naissance à l'État d'Irlande, amenant au nom officiel et actuel de « Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord ». Les territoires d'outre-mer, anciennement des colonies, sont les vestiges de l'Empire britannique, qui, jusqu'à la seconde moitié du XXe siècle, était le plus vaste empire colonial de l'histoire.
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+ L'influence britannique peut être observée dans la langue, la culture, le système politique et juridique des anciennes colonies. Le Royaume-Uni est un pays développé. Il est en 2018 la cinquième puissance mondiale par son PIB nominal[13] et la neuvième puissance en termes de PIB à parité de pouvoir d'achat. Berceau de la révolution industrielle, le pays fut la première puissance mondiale durant la majeure partie du XIXe siècle[14],[15]. Le Royaume-Uni reste une grande puissance, avec une influence internationale considérable sur le plan économique, politique, culturel, militaire et scientifique[16],[17]. Il est également une puissance nucléaire reconnue avec le sixième budget de la défense le plus élevé[18]. Le Royaume-Uni est membre du Commonwealth, du Conseil de l'Europe, du G7, du G20, de l'OTAN, de l'OCDE, de l'OMC, et membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies depuis 1946. Le Royaume-Uni a adhéré le 1er janvier 1973 à la CEE, devenue Union Européenne, puis en est sorti le 1er février 2020 à la suite de la victoire du « leave » lors du référendum du 23 juin 2016.
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+ La majeure partie de l'Angleterre a un relief très varié hormis le Nord et la péninsule de Cornouailles. Les deux principaux fleuves sont la Tamise (346 km) et la Severn (354 km) qui est le plus long cours d'eau du Royaume-Uni. Près de la ville de Douvres (en anglais : Dover), le tunnel sous la Manche relie la Grande-Bretagne à la France.
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+ Il n'existe pas de sommet en Angleterre dépassant les mille mètres d'altitude; le point culminant anglais, le Scafell Pike, culmine à 978 m d'altitude dans le Lake District, en Cumbria.
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+ La géographie de l'Écosse est variée, avec ses lowlands du Sud et ses highlands dans le Nord et l'Ouest — incluant le Ben Nevis (1 344 m), point culminant du Royaume-Uni (pourtant dépassé par le mont Paget (2 934 m), en Géorgie du Sud, point culminant des territoires d'outre-mer du Royaume-Uni).
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+ On y trouve de longs et profonds bras de mer qui s'enfoncent dans les terres. L'Écosse possède près de huit cents îles, se situant pour la plupart dans l'Ouest et dans le Nord du pays, notamment les Hébrides, les Orcades (en anglais : Orkney Islands) et les Shetland. Bien qu'Édimbourg soit la capitale, riche d'un bel héritage historique et architectural, la ville principale est Glasgow.
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+
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+ Le pays de Galles (en anglais : Wales et en gallois : Cymru) demeure en majorité un terrain montagneux. Son point culminant, le mont Snowdon (en gallois : Yr Wyddfa) culmine à 1 085 mètres. Cardiff (en gallois : Caerdydd), capitale galloise depuis 1955, se situe dans le Sud. La plupart des populations se trouvent dans le Sud, notamment dans les villes telles que Swansea, Newport et Cardiff. La plus grande ville du Nord est Wrexham.
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+ L'Irlande du Nord fait partie du patrimoine du Royaume-Uni. Lough Neagh est le plus grand lac de Royaume-Uni avec ses 388 km2. Le lac est situé à peu près à trente kilomètres au sud-ouest de Belfast. Le Slieve Donard est le plus haut sommet d'Irlande du Nord, et culmine à 849 m.
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+ Au total, on estime que le Royaume-Uni possède près d'un millier d'îles ; huit cents pour la seule Écosse. La plupart de ces îles sont naturelles, mais certaines ont été créées artificiellement à l'aide de pierres et de bois.
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+ À titre comparatif, le Royaume-Uni possède une superficie proche de celle de la Roumanie, de l'Équateur, du Ghana ou de l'Ouganda.
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+ LondresBirminghamGlasgow
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+ LiverpoolÉdimbourgLeeds
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+ En 2019, le jour du dépassement (date de l'année, calculée par l'ONG Global Footprint Network, à partir de laquelle l'humanité est supposée avoir consommé l'ensemble des ressources que la planète est capable de régénérer en un an) du Royaume-Uni[e] est le 17 mai[20].
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+ En 2019, une étude de Greenpeace s'inquiète de la pollution des rivières par le microplastique, évoquant un« problème d'une complexité énorme »[21].
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+ Au Royaume-Uni, en raison du changement climatique, les hivers et les étés sont de plus en plus chauds, le niveau de la mer sur la côte britannique augmente d'environ 3 mm par an et des signes de modification de la configuration des précipitations sont observés[22]. Les scientifiques du climat s'attendent à ce que les vagues de chaleur, telles que celles de 2003, deviennent la norme dans les années 2040 à la suite de la crise climatique[22]. Les calculs du modèle de 2019 montrent que Londres serait déplacée dans une autre zone climatique si le scénario RCP4.5 était appliqué[23]. Le climat à Londres en 2050 ressemble alors plus au climat précédent à Barcelone (Espagne) qu'au climat précédent à Londres[23]. Même les phénomènes météorologiques extrêmes deviennent de plus en plus fréquents et intenses[24]. Il a été démontré que les inondations en Angleterre 2013-2014 peuvent être reliées au changement climatique provoqué par l'homme[24].
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+ La population de rossignols a chuté de 90 % au Royaume-Uni depuis les années 1960[25].
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+ En Angleterre et au pays de Galles, la désignation de parc national peut inclure des communautés humaines et des usages du sol importants et qui sont souvent partie intégrante du paysage. Il y a actuellement 13 parcs nationaux en Angleterre et au pays de Galles.
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+ Le réseau Natura 2000 rassemble des sites naturels ou semi-naturels de l'Union européenne ayant une grande valeur patrimoniale, par la faune et la flore exceptionnelles qu'ils contiennent.
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+ En décembre 2018, le Royaume-Uni compte 934 sites, dont :
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+ La superficie totale est de 153 137 km2, ce qui représente 8,6 % de la surface terrestre et marine du territoire du Royaume-Uni[26].
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+ Les royaumes d'Angleterre et d'Écosse ont cohabité en tant que nations souveraines et indépendantes avec leurs propres monarques et structures politiques depuis le IXe siècle. La Principauté de Galles est intégrée au Royaume d'Angleterre en 1536, après son annexion à la suite du Statut de Rhuddlan en 1284. L'Irlande, conquise à partir du XIIe siècle, est un royaume indépendant mais en 1541, Henri VIII devient roi d'Irlande. À partir de l'Union des Couronnes en 1603, le Royaume d'Écosse partage également le même souverain, mais Angleterre, Écosse et Irlande restent des États distincts. Durant l'interrègne anglais, le Commonwealth d'Angleterre annexe l'Écosse et l'Irlande, mais la situation précédente est restaurée avec la royauté en 1660. La Révolution financière britannique et le développement d'une presse indépendante et de très nombreuses sociétés par action renforcent l'économie anglaise, tandis que l'effondrement de la Compagnie du Darién du financier écossais William Paterson engloutit les économies des Écossais et suscite une grave crise financière. Celle-ci débouche sur les Actes d'Union (1707), à travers lesquels l'Angleterre (incluant le pays de Galles) et l'Écosse deviennent une union politique sous la forme du royaume de Grande-Bretagne. L'Acte d'Union de 1800 a unifié le royaume de Grande-Bretagne et le Royaume d'Irlande, qui est lentement tombé sous contrôle anglais entre 1541 et 1691, pour former le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande en 1801. L'indépendance de l'État libre d'Irlande en 1922 a suivi la séparation de l'île d'Irlande deux ans auparavant avec six des neuf comtés de la province d'Ulster restant attachés au Royaume-Uni, ce qui mène donc en 1927 au nom officiel actuel de « Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord ». Le Royaume-Uni est donc une union de quatre nations (Angleterre, Écosse, pays de Galles et Irlande du Nord).
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+ Le royaume de Grande-Bretagne (également connu à ses débuts comme les Royaumes Unis de Grande-Bretagne) a joué un rôle important durant le siècle des Lumières, avec une présence forte en philosophie et en sciences ainsi qu'une grande influence dans la tradition théâtrale et littéraire. Tout au long du siècle qui suivit, le royaume a pris une part importante dans le développement des idées occidentales de démocratie parlementaire, avec une remarquable contribution en littérature, en arts et en sciences[réf. souhaitée]. La richesse de l'Empire britannique, comme celle des autres grandes puissances, fut aussi en partie générée par l'exploitation coloniale dont l'industrialisation, après 1750, du commerce des esclaves, avec la flotte britannique du XVIIIe siècle, la plus importante à l'époque. Cependant au début du XIXe siècle, la Grande-Bretagne a voté le Slave Trade Act en 1807 et est devenue la première entité politique à avoir aboli durablement le commerce d'esclaves.
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+ La révolution industrielle débuta en Grande-Bretagne vers 1780 et en 1825, pour la première fois dans l'Histoire, la valeur ajoutée industrielle d'un pays dépasse celle de son agriculture. Jusqu'au milieu XIXe siècle, l'économie britannique se développe dans un cadre fortement protectionniste. En 1846, les lois sur le blé sont abrogées. D'après l'historien de l'économie Charles Kindleberger, l'abrogation de ces lois était motivée par un « impérialisme libre-échangiste » destiné à « stopper les progrès de l'industrialisation du continent en y élargissant le marché des produits agricoles et des matières premières ». C'est aussi argumentation soutenue à l'époque les principaux porte-parole de l'Anti-Corn Law League. Pour l'économiste allemand Friedrich List, « les prêches britanniques en faveur du libre-échange faisaient penser à celui qui, parvenu au sommet d'un édifice, renvoie l'échelle à terre d'un coup de pied afin d'empêcher les autres de le rejoindre »[27].
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+ Après la défaite de la France lors des guerres napoléoniennes, la Grande-Bretagne devint la première puissance mondiale du XIXe siècle. L'Angleterre est la première au monde dans la banque, la sidérurgie, le textile et les chantiers navals. La très forte expansion boursière des années 1840, appelée « railway mania », lui donne la moitié des 9 500 kilomètres de rail européen dès 1845. Ce succès l'amène à exporter la technologie ferroviaire sur les cinq continents. C'est aussi la première nation à vivre un essor rapide de la monnaie de papier grâce à son système bancaire.
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+ À son apogée, l'Empire britannique, incluant le Royaume-Uni et toutes les entités dont il est légalement séparé mais qu'il contrôle, s'étendait sur un tiers des terres émergées et englobait un tiers de la population mondiale. L'Empire britannique fut donc le plus grand et le plus peuplé que l'histoire ait connu. On l'appelait communément l'« empire sur lequel le Soleil ne se couche jamais » (The empire on which the sun never sets) ; en effet, on dit qu'il y avait toujours une partie de l'empire où il faisait jour.
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+ Un des symboles marquant de la suprématie anglaise durant cette période est l'érection un peu partout sur le globe de petites forteresses défensives appelées les Tours Martello. On pouvait ainsi apercevoir ces ouvrages défensifs notamment sur la côte sud et est de l'Angleterre, de l'Irlande, de Jersey et de Guernesey. De plus on pouvait également en retrouver en Afrique du Sud, en Australie et au Canada.
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+ Sur tout le XIXe siècle, le pays a joué un rôle prédominant dans le développement de la démocratie parlementaire, en partie par l'émergence d'un système à multiples partis politiques et une expansion du suffrage universel. Le développement des arts et des sciences, avec des personnalités comme Isaac Newton, montre également le rôle moteur du Royaume-Uni dans la construction du patrimoine culturel et scientifique du XVIIIe siècle. À la fin de l'Époque victorienne, le Royaume-Uni a perdu énormément de son monopole industriel. La Première Guerre mondiale remet en cause cette domination, au profit des États-Unis, qui ont surpassé le pays en production et en commerce industriel après l'avoir rattrapé au tournant des années 1890, tout comme l'Empire allemand. Le pays resta quand même une superpuissance prépondérante et son empire atteignit sa superficie maximale en 1921. Dès 1925, le Royaume-Uni annonce son retour à l'étalon-or, la livre étant passée à l'automne 1923 de 76 à 91 francs en dix semaines[28]. Cette décision de Winston Churchill, prise sous l'influence d'une « City » qui veut rester première place financière mondiale, est fustigée par l'économiste John Maynard Keynes, car reposant sur la parité d'une livre pour 4,86 dollars, qui pénalise l'industrie britannique[29]. L'indice de la production manufacturière n'atteint que 106 en 1928 en Grande-Bretagne, sur une base 100 en 1913, contre 118 en Allemagne et 139 en France[30].
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+ Les Britanniques sont ainsi les perdants de la forte expansion des années 1920.
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+ Après la Seconde Guerre mondiale, le travailliste Clement Attlee est porté au pouvoir par le raz-de-marée électoral de 1945. Au programme, nationalisations des services et création d'un État-Providence, avec le Service national de santé britannique (National Health Service, NHS). À la fin des années 1950, durant la décolonisation, le Royaume-Uni perd son statut de superpuissance. Puis Edward Heath (1970-1974) doit affronter la question de l'Irlande du Nord. Dans les années 1970, les travaillistes veulent renégocier les termes de l'entrée dans la Communauté économique européenne (CEE) et doivent limiter les hausses de salaires à moins de 5% alors que l'inflation dépasse 10%, provoquant les grèves dures de l'Hiver du Mécontentement.
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+ L'objectif majeur de Margaret Thatcher (1979-1990) est de libérer les énergies individuelles[31]. Elle élève les taux d'intérêt, privilégie l'impôt indirect à l'impôt sur le revenu, élève la TVA à 15%, et réussit à casser une inflation endémique et la puissance des syndicats lors de la longue Grève des mineurs britanniques de 1984-1985. Le système de retraite au Royaume-Uni est réformé en profondeur en 1986. En dix ans, le PIB a augmenté de 20% et la productivité industrielle de moitié[32]. Les privatisations, s'accompagnent d'une forte désindustrialisation : baisse de 30% de la main-d'œuvre industrielle et fermeture de 55 000 entreprises de 1979 à 1984[32].
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+ La fin des années 1990 voit l'avènement du travailliste Tony Blair (1997-2007), proche de la City, et qui voit d'abord dans l'Europe un grand marché, soutenant les candidatures de presque tous les pays d'Europe de l'Est et la guerre d'Irak malgré une opinion publique britannique plutôt défavorable[33]. Il démissionne en 2007, pour laisser la place à son ministre des finances Gordon Brown, lui-même battu aux élections de 2010 par le conservateur David Cameron. C'est sous le ministère de ce dernier que se tient un référendum sur l'indépendance de l'Écosse le 18 septembre 2014.
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+ Le Royaume-Uni est, comme son nom l'indique, un royaume, mais le pouvoir du monarque britannique (actuellement la reine Élisabeth II) est limité : celui-ci règne mais ne gouverne pas. Le souverain possède par contre certains pouvoirs spécifiques qui encadrent cette capacité à régner comme celui de tenir une audience avec le Premier ministre. Ainsi on peut interpréter la capacité juridique du souverain britannique comme un droit d'être consulté, un droit d'encourager et un droit de mettre en garde[34].
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+ Le pouvoir exécutif de cette monarchie parlementaire est exercé, au nom du monarque, par le Premier ministre (actuellement Boris Johnson), et les autres ministres du cabinet. Le Premier ministre est nommé par le souverain; il n'est pas élu. Néanmoins en cas de Parlement minoritaire, ce sont des ministres (senior ministers) qui conseillent le monarque pour choisir un Premier ministre. Le monarque doit choisir le chef du parti ayant gagné les élections législatives: le gouvernement risque d'être renversé à chaque élection législative. Le cabinet est « le gouvernement de Sa Majesté ». Comme tout régime parlementaire, ses ministres sont responsables devant le Parlement, qui peut le renverser à tout moment. Le Royaume-Uni est l'un des rares pays au monde ne possédant pas de constitution écrite[35]. Des conventions constitutionnelles et divers éléments issus de coutumes et de la common law (droit coutumier) en tiennent lieu, formant un ensemble que l'on désigne souvent sous la dénomination de loi constitutionnelle britannique mis en place depuis Guillaume le Conquérant (1066).
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+ Le gouvernement britannique est généralement constitué de dix-sept à vingt-trois ministres (actuellement vingt-deux) qui forment, autour du Premier ministre, le cabinet ministériel, à ne pas confondre avec le ministère, qui est la réunion d'une centaine de personnes : les ministres, les secrétaires d'État, les sous-secrétaires d'État et les secrétaires parlementaires privés. Par ailleurs, un phénomène s'accroît de plus en plus en Grande-Bretagne: la solidarité ministérielle. C'est-à-dire que si le Premier ministre engage la responsabilité ministérielle remise en cause par le Parlement, il n'est pas le seul à tomber, ses ministres tombent également.
80
+
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+ Aussi, le gouvernement prend part à la procédure législative. En effet, la Chambre des Communes est disposée de telle sorte que le gouvernement fait face, avec sa majorité, à l'opposition. Le gouvernement peut aussi proposer des textes qui seront débattus et votés par la chambre.
82
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83
+ Il n'existe pas de loi de séparation entre l'Église et l'État au Royaume-Uni : le monarque est également le chef de l'Église anglicane. Selon l'acte d'Établissement de 1701 toujours en vigueur, les catholiques ne peuvent pas accéder au trône et sont interdits de gouverner le Royaume-Uni[36].
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+
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+ Transparency International (TNI) place en 2018 le Royaume-Uni au 11e rang sur 180 pays pris en compte dans son classement selon d'indice de perception de corruption[37].
86
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87
+ Le Royaume-Uni est membre de l'OTAN, du Commonwealth (qui regroupe nombre de ses anciennes colonies) et du G8. Il est également membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies et dispose de la dissuasion nucléaire. En tant que successeur de l'Empire britannique, le Royaume-Uni exerce une influence certaine dans le monde, encore renforcée par l'usage extensif de sa langue et sa relation privilégiée avec les États-Unis.
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+ Le 29 mars 2017, à la suite du référendum de juin 2016, le pays enclenche la clause de sortie du TUE (article 50) lançant la procédure de sortie de l'Union européenne dont il n'est plus membre depuis le 31 janvier 2020.
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91
+ Le Royaume-Uni a trois systèmes de loi distincts : le droit anglais (English law), qui s'applique à l'Angleterre et au pays de Galles, et le droit nord-irlandais (Northern Ireland law) sont basés sur les principes de common law. Le droit écossais (Scots law) est un système hybride basé sur les principes de droit civil. L'Acte d'Union de 1707 garantit le système des lois séparées pour l'Écosse.
92
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93
+ La Chambre des lords était la plus haute cour pour les cas criminels et civils d'Angleterre, du pays de Galles et d'Irlande du Nord et pour les cas civils seulement en Écosse. Des récents changements de la constitution ont transféré en 2009 les pouvoirs de la Chambre des lords à la nouvelle Cour suprême du Royaume-Uni.
94
+
95
+ Le Royaume-Uni est divisé en quatre parties, souvent appelé home nations (nations d'origine) ou nations constitutives. Chaque nation est, quant à elle, divisée par les gouvernements locaux. La reine nomme un lieutenant-lord en tant que représentant personnel de différentes zones spécifiques à travers le royaume.
96
+
97
+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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+ Note : les territoires d'outre-mer sont des territoires qui sont sous la souveraineté et le contrôle formel du Royaume-Uni, mais qui ne sont pas une partie du Royaume proprement dit.
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+ Ni l'Île de Man, ni les bailliages de Jersey et de Guernesey ne font partie du Royaume-Uni ; ce sont des dépendances de la Couronne britannique.
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+ Les territoires britanniques d'outre-mer (British Overseas Territories, en anglais) sont quatorze territoires se trouvant sous la souveraineté et le contrôle formel du Royaume-Uni mais n'étant pas une partie du Royaume proprement dit (Grande-Bretagne et Irlande du Nord). Ces anciennes colonies ont choisi de rester territoire britannique.
104
+
105
+ Ensemble, ils couvrent une superficie d'environ 1 728 000 km2 et une population d'environ 260 000 personnes[40]. Il est également pertinent de souligner qu'en matière de gouvernance ces territoires, selon le cas, possèdent une administration semi-autonome ou sont directement administrés par le gouvernement britannique[41]. Ces pays sont également majoritairement des paradis fiscaux[42].
106
+
107
+ Le Royaume-Uni est en 2014 la cinquième économie mondiale[43] derrière les États-Unis, la Chine, le Japon et l'Allemagne avec un produit intérieur brut (PIB) de 2 660 milliards de dollars. Il était la septième économie mondiale en 2012, avec un produit intérieur brut (PIB) de 2 480 milliards de dollars, derrière les États-Unis, la Chine, le Japon, l'Allemagne, la France et le Brésil. Il était la cinquième puissance économique mondiale en 2015, devant la France[f] qui la rattrape fin 2016 prenant ainsi la sixième place.
108
+
109
+ En classement par PIB en parité de pouvoir d'achat (PPA), le Royaume-Uni est le huitième pays, devant la France[44]. La ville de Londres est un centre majeur économique et commercial du niveau de mégapoles telles que New York ou Tokyo. Pendant vingt-cinq ans, l'économie britannique s'est vue désignée, par certains depuis les années 1980, comme le « modèle anglo-saxon » s'appuyant notamment sur les principes de libéralisme, de libre marché et de faible taxation.
110
+
111
+ Le taux de chômage au Royaume-Uni est estimé à 3,8% en décembre 2019 selon l'Office for National Statistics (ONS)[5]. En octobre 2019, le salaire moyen avant les impôts et autres déductions estimé par l'ONS s'élève à 510 £ par semaine (600 € le 6 février 2020), environ 2 600 € par mois[5]. En 2020, le salaire minimum britannique dépasse pour la première fois le salaire minimum français, et s'élève a 8,72 £ par heure, soit environ 10,27 € (le 6 février 2020, soit un peu plus de 20 000 € par an pour le nombre d'heures de travail hebdomadaire moyen britannique de 37,5 heures)[45].
112
+
113
+ Le taux d'impôt sur le revenu individuel est le suivant, en notant que la taxation est graduelle:
114
+
115
+ Le taux d'impôt sur le revenu des entreprises est de 19% pour toutes les entreprises[47].
116
+
117
+ Une étude publiée en décembre 2019 par l'association The Equality Trust révèle qu'en additionnant la fortune des cinq familles les plus riches du Royaume-Uni — pour un total de 46 milliards d'euros —, on obtient la somme détenue par les 13 millions de personnes les plus pauvres du pays. Plus largement, les 1% de Britanniques les plus riches possèdent autant d'argent à eux seuls que 80% de la population totale [48].
118
+
119
+ Entre 2017 et 2018, le taux de pauvreté dans le pays est passé de 22,1% à 23,2%, ce qui représente la plus forte augmentation depuis 1988, durant l'ère de Margaret Thatcher. La hausse de l'inflation et les coupes budgétaires décidées en 2015 par le gouvernement conservateurs, notamment dans les allocations familiales ainsi que dans les allocations logement, en seraient les causes principales[49]. Quatre millions de Britanniques n'ont pour vivre pas même la moitié de la somme sous laquelle est atteint le seuil de pauvreté, et 1,5 million ne peuvent pas se payer des produits de première nécessité[48].
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+ Les Britanniques furent les premiers à entrer dans l'ère de la Révolution industrielle en développant notamment, comme la plupart des pays en voie d'industrialisation à l'époque, des industries lourdes telles que la construction navale, l'industrie minière, la production d'acier et le textile. Le Royaume a créé un marché outre-mer des produits britanniques lui permettant de dominer le marché international durant le XIXe siècle. Cependant, tant du fait de l'industrialisation des autres pays que de la perte d'emplois dans l'agriculture, le Royaume-Uni a vu son avance économique diminuer par rapport aux autres. En conséquence, l'industrie lourde a lentement décliné tout au long du XXe siècle. Pour autant, le secteur tertiaire, lui, s'est sensiblement développé et pèse maintenant près de 73% du PIB britannique.
122
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123
+ Le secteur tertiaire du Royaume-Uni est dominé par les services financiers, en particulier dans les domaines de la banque et de l'assurance. Londres est le plus grand centre financier du monde, en particulier grâce à la Bourse de Londres, au London International Financial Futures and options Exchange et au Lloyd's of London tous situés dans la City. La capitale possède aussi la plus forte concentration de sièges de banques étrangères.
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+ Durant ces dernières décennies, un centre financier sur les rives de la Tamise - Canary Wharf - s'est développé dans le quartier des Docklands qui a ensuite accueilli les bureaux des banques HSBC, Barclays. Il existe un certain nombre de multinationales non-basées au Royaume-Uni, ayant choisi pour siège social européen ou étranger Londres ; par exemple les sept géants bancaires Bank of America, Citigroup, Crédit suisse, Goldman Sachs, JPMorgan Chase, Morgan Stanley et UBS ont leur siège européen basé à Canary Wharf, Londres ou à la City de Londres. Édimbourg possède aussi d'importants centres financiers. Le tourisme représente une part majeure de l'économie britannique : avec plus de vingt-sept millions de touristes par an, le Royaume-Uni est la sixième destination touristique mondiale.
126
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+ Le secteur secondaire a, quant à lui, amplement diminué depuis la Seconde Guerre mondiale. Il constitue encore, néanmoins, une part importante de l'économie britannique. L'industrie britannique des moteurs en représente une partie majeure, bien diminuée néanmoins depuis l'effondrement de Rover. La production d'avions civils et militaires, dirigée par la plus grosse firme aérospatiale du Royaume-Uni : BAE Systems et l'européen EADS (dirigeant d'Airbus). Rolls-Royce détient une part très significative du marché mondial des moteurs aérospatiaux. L'industrie chimique et pharmaceutique est, elle aussi, puissante avec les seconds et sixièmes plus grands noms de l'industrie pharmaceutique dans le monde : respectivement GlaxoSmithKline et AstraZeneca, tous deux basés au Royaume-Uni. L'industrie « créative » (art, cinéma, mode, design, etc.) représentait 7,3% du PNB et a monté d'en moyenne 5% par an entre 1997 et 2004.
128
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+ Le secteur agricole représente lui seulement 0,9% du PIB. À cause du climat, l'agriculture ne couvre que la moitié des besoins alimentaires et est éclaboussée par des scandales (vache folle, fièvre aphteuse). Les principales cultures du territoire sont celle du blé, de la betterave à sucre, de la pomme de terre et de l'orge. Au niveau de l'élevage, les principaux au Royaume-Uni sont les élevages bovins, l'élevage du mouton, du porc et de la volaille. Fait intéressant en marge de l'élevage de la volaille qui est de quelques millions de têtes, celui de la dinde (du dindon) représente un élevage important avec 22 millions de têtes chaque année[52],[53],[54].
130
+
131
+ Le Royaume-Uni possède d'importantes richesses énergétiques : charbon, gaz, pétrole, etc., bien que ces deux dernières soient en diminution. La production d'énergie primaire est responsable de 10% du PIB britannique, une part bien plus importante que la majorité des pays industrialisés. À fin d'assurer son autonomie énergétique, le Royaume-Uni a adopté un modèle MARKAL en commun[55] avec l'Irlande.
132
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+ Le secteur privé sollicite fortement l'État afin qu'il le subventionne dans le domaine de la recherche et du développement. Ces subventions s'élèvent à 10 milliards de livres sterling par an, un chiffre en augmentation constante[56].
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+ La monnaie du Royaume-Uni est la livre sterling (en anglais pound sterling) représentée par le symbole « £ ». La Banque d'Angleterre est la banque centrale qui gère notamment la fabrication des pièces et billets. Les banques en Écosse et Irlande du Nord se réservent le droit de mettre en circulation leurs propres billets, à condition toutefois de maintenir un nombre suffisant de billets de la Banque d'Angleterre en réserve pour couvrir la mise en circulation. Le Royaume-Uni a préféré ne pas adopter l'euro lors du lancement de cette monnaie en 1999 bien que le gouvernement ait prévu de tenir un référendum pour décider de l'adoption de la monnaie si « cinq tests économiques » se révèlent concluants. L'opinion britannique est toujours contre même si elle a récemment montré un intérêt grandissant puis redescendant quant à son adoption.
136
+
137
+ Entre 2007 et 2015, le Royaume-Uni a enregistré la plus forte baisse des salaires réels (ajustée en fonction de l'inflation) de tous les pays avancés, à égalité avec la Grèce (- 10,4%)[57]. Le Royaume-Uni connait les inégalités de revenus les plus élevées des pays de l'OCDE et les disparités régionales les plus fortes d'Europe[58].
138
+
139
+ La part du revenu captée par les 1% les plus riches a doublé ces trente dernières années, passant d'environ 4% à plus de 8,5% du produit intérieur brut (PIB) en 2018. En 2018 le gouvernement renationalise des services qui avaient été laissés au secteur privé; c'est notamment le cas d'une prison réputée pour être la plus violente du pays et d'une société ferroviaire peu rentable[59].
140
+
141
+ À la suite du retrait de l'Union européenne en 2020, le Royaume-Uni a signé plusieurs accords commerciaux qui entreront en vigueur après la période de transition fin 2020. Ils sont répertoriés dans le menu déroulant ci-dessous avec la valeur commerciale en 2018[60].
142
+
143
+ Près d'un million de salariés britanniques sont soumis à un contrat de travail à « zéro heure ». Ces employés n'ont aucune heure de travail garantie et sont souvent appelés au dernier moment pour répondre à la demande, afin de permettre aux employeurs de disposer d'une main d'œuvre très flexible et de réduire leurs couts. Pour ces travailleurs, le statut précaire peut rendre la vie quotidienne très difficile. Louer un logement, contracter un emprunt ou même obtenir un forfait de téléphone portable est souvent très compliqué, faute de pouvoir justifier d'un revenu régulier[61].
144
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+ Les syndicats sont opposés à cette forme de contrats. Pour le Trades Union Congress: « Les contrats à zéro heure peuvent être un rêve pour les employeurs qui cherchent à réduire les coûts. Mais ils peuvent être un cauchemar pour les travailleurs. Bien des gens en contrats zéro heure sont dans l'impossibilité de faire des plans pour l'avenir et luttent constamment pour payer leurs factures et avoir une vie de famille décente. La prétendue « flexibilité » qu'offrent ces contrats est beaucoup trop unilatérale. Des personnes sans salaire garanti ont beaucoup moins de pouvoir pour se dresser dans la défense de leurs droits et se sentent souvent effrayées de perdre des appels au travail s'ils perdent la faveur de leur employeur. »[62]
146
+
147
+ Outre les contrats « zéro heure », plus de sept millions de Britanniques travaillent sous un statut très flexible. Et pour ceux ayant obtenu un contrat de longue durée, les licenciements sont relativement faciles et les indemnisations minimales assez faibles[61].
148
+
149
+ Au 1er juin 2014, la population du Royaume-Uni est de 64 596 752 habitants, soit la troisième d'Europe de l'Ouest après l'Allemagne et la France. Près d'un quart des Britanniques vivent dans le Sud prospère de l'Angleterre et sont principalement une population urbaine avec un nombre estimé à 8,6 millions d'habitants rien que pour la capitale londonienne.
150
+
151
+ La croissance démographique s'est accélérée au cours des dernières années en raison de l'immigration mais aussi d'une hausse de la natalité et d'une plus haute espérance de vie. Le Royaume-Uni pourrait devenir le pays le plus peuplé d'Europe de l'Ouest à l'horizon 2050, ou le deuxième plus peuplé (derrière la France et devant l'Allemagne) selon l'évolution démographique à venir.
152
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+ L'immigration, de nos jours, provient principalement des pays qui formaient jadis l'Empire britannique, notamment l'Inde, le Pakistan et le Bangladesh. Depuis la Seconde Guerre mondiale, le Royaume-Uni a absorbé une immigration substantielle dont les trois principales origines des flux est l'Europe, l'Afrique et l'Asie du Sud. En 2011, près de 12,9% de la population au Royaume-Uni s'identifiait en tant que minorité ethnique. Ce pourcentage atteint 40,1% à Londres, 34,4% à Birmingham et 39,5% à Leicester.
154
+
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+ Il existe aussi au Royaume-Uni un flux d'émigration avec environ 0,5 million de Britanniques vivant à l'étranger. Un autre demi-million vit ou travaille à l'étranger sur une certaine période de l'année, notamment en Australie, Espagne et en France.
156
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+ Le revenu des retraités est constitué d'une partie de pension reversée par l'État et d'une partie par le secteur privé. Monika Queisser, cheffe de la division des politiques sociales de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), relève que ce système est « plus proche d'un système Beveridge, avec une retraite de base assez basse complétée par des retraites issues des entreprises ou branches collectives. Ce système s'est de plus en plus transformé en système de cotisation individualiste, ou chacun épargne pour soi même »[64].
158
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+ Les salariés ayant cotisé à taux plein touchent de l'État un taux de remplacement de 28% (montant de la première pension en comparaison du dernier salaire), mais une majorité bénéficie d'une retraite privée, auprès d'un fonds de pension ou auprès de leur entreprise, dont le montant peut varier en fonction de la santé de l'économie, ou de celle de l'entreprise. Le Royaume-Uni est ainsi le pays où les personnes âgées souffrent du taux de pauvreté le plus élevé d'Europe[64].
160
+
161
+ Près de 5 500 patients sont morts en attendant un lit d'hôpital entre 2016 et 2019, des décès entièrement et uniquement liés à la durée d'attente et non à l'état des malades. Le système de santé britannique subit plusieurs préjudices, tels que la surpopulation, le manque d'effectifs et de moyens. Ainsi, plus de 17 000 lits ont été supprimés entre 2010 et 2019 en Angleterre, alors que le nombre de personnes devant être hospitalisées augmente[65].
162
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+ Selon le recensement de 2011, les habitants du Royaume-Uni se déclaraient à 59,5% chrétiens, 25,7% sans religion, 4,4% musulmans, 1,3% hindous, 0,7% sikhs, 0,4% juifs et 0,4% bouddhistes. Le christianisme, qui s'oriente autour de l'Église d'Angleterre, se partage entre l'anglicanisme principalement en Angleterre, le presbytérianisme, le méthodisme et le catholicisme en Écosse, au pays de Galles et en Irlande du nord. Bien qu'il y ait plus de protestants nominaux en Angleterre, le dimanche il y a plus de catholiques qui vont à l'église[66]. Le chef suprême de l'Église d'Angleterre est la reine Élisabeth II[67]. Justin Welby[68], archevêque de Canterbury, est pour sa part le leader spirituel de la Communion anglicane au sein de l'Église d'Angleterre. De plus il est le Primat d'Angleterre.
164
+
165
+ Seul un sujet de confession anglicane peut accéder au trône de la monarchie britannique, constituant en cela une forme de discrimination vis-à-vis des autres religions[69]. Selon l'acte d'Établissement de 1701, il est interdit aux catholiques de gouverner le Royaume-Uni[36]. Cette loi est toujours en vigueur de nos jours.
166
+
167
+ La langue principale du Royaume-Uni est l'anglais, qui trouve d'ailleurs son origine en Angleterre. Avec le développement progressif de l'empire britannique au sein de l'histoire mondiale, l'anglais s'est répandu un peu partout sur le globe. En effet on retrouve aujourd'hui entre 328 millions et un milliard d'individus touchés par l'anglais en tant que langue officielle. Cela représente 55 pays sur tous les continents[71]. Au Royaume-Uni, c'est 94 % de la population qui a pour langue maternelle l'anglais[72].
168
+
169
+ Il y a également six langues régionales ou minoritaires dont toutes sont moins nombreuses qu'avant : le gallois, le gaélique écossais, l'irlandais, le cornique qui sont toutes de la famille celtique, alors que le scots et le norne sont, avec l'anglais, des langues germaniques.
170
+
171
+ Toutefois, seuls le gaélique écossais et le gallois bénéficient du même statut que l'anglais : depuis le British Nationality Act de 1981, les demandeurs de la nationalité britannique doivent démontrer qu'il possèdent une connaissance suffisante de l'une de ces trois langues. Il est donc possible de passer le test Life in the UK en gaélique écossais ou en gallois.
172
+
173
+ Le français est la plus importante langue étrangère apprise au Royaume-Uni. On compte 23% de la population qui maîtrise le français. Les origines de cette situation seraient: la popularité du français dans les écoles du Royaume, le nombre d'immigrés français au pays qui représentent 300 000 personnes et enfin les immigrants originaires d'Afrique qui parlent français au Royaume-Uni. Ainsi et selon les données de l'Organisation internationale de la francophonie, le Royaume-Uni compterait environ 10 millions de francophones ce qui fait de lui un territoire comparable à la France ou au Canada sur le plan de la francophonie[73].
174
+
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+ Le Royaume-Uni possède aussi un système d'éducation semi-public très étendu et développé. L'éducation au Royaume-Uni est une question décentralisée, chaque pays (Angleterre, Pays de Galles, Écosse et Irlande du Nord) ayant un système éducatif distinct.
176
+
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+ Si l'on considère les quatre systèmes réunis, environ 38% de la population du Royaume-Uni possède un diplôme universitaire, ce qui représente le pourcentage le plus élevé en Europe et parmi les pourcentages les plus élevés au monde[74],[75]. Le Royaume-Uni ne suit que les États-Unis en matière de représentation sur les listes des 100 meilleures universités[76],[77].
178
+
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+ Dans le 2018 Times Higher Education World University Rankings, il y a 12 universités britanniques dans le top 100, dont 3 dans le top 10: Université d'Oxford (première), Université de Cambridge (deuxième) et Imperial College London (huitième)[77]. De même, dans le Classement mondial des universités QS de 2019, il y a 18 universités britanniques parmi les 100 premières dont 4 dans le top 10: Université d'Oxford (cinquième), Université de Cambridge (sixième), Imperial College London (huitième) et University College London (dixième)[76].
180
+
181
+ Selon The Complete University Guide, l'université britannique la plus sélective est l'Université de Cambridge avec un tarif UCAS moyen de 226, suivie de l'Imperial College London avec un tarif UCAS moyen de 219. En troisième position, l'Université d'Oxford est 217[78],[79]. Le tarif UCAS mesure la note obtenue à l'examen de fin du cycle secondaire, et valable pour n'importe quel système éducatif dans le monde reconnu dont le baccalauréat français.
182
+
183
+ Un rapport d'une commission gouvernementale en 2014 a révélé que les personnes éduquées représentent 7% de la population générale du Royaume-Uni mais des pourcentages beaucoup plus élevés des professions les plus élevées, le cas le plus extrême étant 71% des juges[80].
184
+
185
+ Le pays forme un grand nombre de scientifiques et d'ingénieurs. On attribue aux britanniques des découvertes scientifiques telles que l'hydrogène, l'oxygène, la gravité, les électrons, la structure moléculaire de l'ADN, la sélection naturelle, et des inventions comme la télévision, le vélo moderne, l'ordinateur. Le Royaume-Uni fut aussi le premier pays à introduire la radio publique en continu, un système de transport public par rails et un réseau de radar civil et militaire entièrement opérationnel.
186
+
187
+ Les pays composant le royaume ont donné de grands et remarquables écrivains et poètes. William Shakespeare, qui a écrit de nombreuses pièces de théâtre, est considéré comme le plus grand auteur de langue anglaise (on parle de « la langue de Shakespeare » à propos de l'anglais).
188
+
189
+ On note parmi les auteurs anglais Geoffrey Chaucer (1343-1400), William Shakespeare (1564-1616), Samuel Taylor Coleridge (1772-1834), Jane Austen (1775-1817), Percy Bysshe Shelley (1792-1822), John Keats (1795-1821), William Makepeace Thackeray (1811-1863), Charles Dickens (1812-1870), la fratrie Brontë, George Eliot (1819-1880), Lewis Carroll (1832-1898), Robert Muchamore, Anthony Trollope, George Meredith, George Orwell, Aldous Huxley, William Wordsworth, Alfred Tennyson, Robert Browning, Elizabeth Barrett Browning, Mary Shelley, Dame Agatha Christie, T. S. Eliot, Virginia Woolf, Wilfred Owen, J. K. Rowling, J. R. R. Tolkien, Ian Fleming et Douglas Adams.
190
+
191
+ Parmi les auteurs du pays de Galles, d'Écosse et d'Irlande du Nord, on peut citer Robert Burns, Dylan Thomas, Walter Scott, Arthur Conan Doyle, Robert Louis Stevenson, Iain Banks, Muriel Spark, Irvine Welsh, Ken Follett, C. S. Lewis ou encore Colin Bateman.
192
+
193
+ Le cinéma britannique a longtemps influencé le développement du cinéma avec par exemple les Studios Ealing affirmant être les plus vieux existants. Malgré une histoire riche de succès, l'industrie est caractérisée par des débats incessants concernant son identité et l'influence du cinéma américain et européen.
194
+ On compte parmi les plus célèbres productions:
195
+
196
+ Le pays compte plusieurs orchestres de renommée internationale, tels l'Orchestre symphonique de la BBC, l'Orchestre philharmonique de Londres, l'Orchestre philharmonique royal et surtout l'Orchestre symphonique de Londres, conduit par Valery Gergiev.
197
+
198
+ Le pays a énormément contribué au développement de la musique rock, particulièrement durant les années 1960, 1970 et première moitié des années 1980. Plus précisément, la pop/pop rock (The Beatles, Cliff Richard, Rod Stewart, Phil Collins, Chris Rea, Sting, Sade (groupe), le rhythm and blues (The Animals, Manfred Mann) le rock 'n' roll (The Shadows, The Rolling Stones, The Who), le rock psychédélique (Barclay James Harvest) le blues rock (The Yardbirds, Eric Clapton, Jeff Beck), le folk rock (Cat Stevens, Donovan, Fairport Convention), le garage rock (The Kinks), le hard rock (Led Zeppelin, Deep Purple), le glam rock (Queen, David Bowie, T Rex), le boogie rock (Status Quo), le rock progressif (Pink Floyd, Genesis, Yes, Electric Light Orchestra, Emerson, Lake and Palmer, The Moody Blues, Kate Bush, King Crimson, Supertramp, Jethro Tull, Procol Harum, Gentle Giant, Camel), le heavy metal (Black Sabbath, Judas Priest, Motörhead puis la New wave of British heavy metal (Iron Maiden, Saxon, Def Leppard)), le punk rock (Sex Pistols, The Clash) et la new wave (The Police, Talk Talk, Depeche Mode, Erasure, The Cure, Tears for Fears, Simple Minds).
199
+
200
+ Plus récemment, le Royaume-Uni a contribué à l'expansion de genres tels que le rock alternatif, la techno, la house music, le metalcore, la musique électronique, la pop moderne, le RnB contemporain ainsi que d'autres. Parmi les artistes britanniques récents les plus connus, il y a Babyshambles, Arctic Monkeys, Muse, Coldplay, Blur, Oasis, The Libertines, Jamiroquai, Radiohead, les Spice Girls, Mika, Elton John, Adele, Little Mix, The Vamps, Union J, le groupe One Direction ou encore Amy Winehouse.
201
+
202
+ Principal groupe de média, la BBC est une société publique de production et de diffusion de programmes de radio et de télévision. Elle a acquis, notamment par ses reportages, une réputation de très grande qualité, ainsi qu'en attestent de nombreuses récompenses internationales.
203
+
204
+ Les principales chaînes de télévision sont BBC One, BBC Two, ITV1, Channel 4 et Five.
205
+
206
+ La radio est dominée par BBC Radio dont les deux principales stations sont BBC Radio 1 (station à dominante musicale, tournée vers la jeunesse) et BBC Radio 2 (station généraliste).
207
+
208
+ Dans la presse écrite quotidienne généraliste, on peut diviser les journaux en deux catégories, ceux dits « de qualité », d'autres plus populaires types tabloïds, journaux à ragots. Dans la première catégorie on trouve The Daily Telegraph, The Guardian, The Independent, The Times. En tête de la presse à sensation, The Sun est le quotidien de langue anglaise le plus diffusé au monde (1/4 du marché britannique). La plupart des quotidiens ont une édition de fin de semaine plus fournie avec de nombreux cahiers et suppléments.
209
+
210
+ En marge de toutes ces constituantes de la BBC existe aussi la BBC Afrique, qui à l'image de TV5 couvre pour le compte du Royaume la Francophonie mondiale et africaine, ce qui fait de la BBC une chaîne complète du point de vue des langues d'influence mondiale à savoir l'anglais et le français. Il est à noter que l'on retrouve la langue française dans des sphères d'influence anglaise comme au Canada ou en Afrique, d'où la pertinence de l'existence de la BBC Afrique[81].
211
+
212
+ Les règles actuelles du football, du rugby, du hockey, du bandy, du shinty, du cricket, du rounders, du stoolball, du polo, du water-polo, du netball, de la boxe, du golf, du tennis, du tennis de table, du badminton, du squash et d'autres ont été codifiées au Royaume-Uni.
213
+
214
+ Le sport le plus populaire est le football. À l'exception des tournois olympiques, le Royaume-Uni ne joue pas en tant que pays, chaque nation possède sa propre équipe : pays de Galles, Écosse, Irlande du Nord, Angleterre. On note de nombreux clubs renommés tels que Manchester United, Liverpool, Chelsea, Arsenal, et Newcastle United pour l'Angleterre; le Celtic et les Rangers pour l'Écosse.
215
+
216
+ La plupart des équipes du Royaume-Uni se nomment « équipe de Grande-Bretagne », comme l'Équipe de Grande-Bretagne de Coupe Davis ou l'Équipe de Grande-Bretagne de basket-ball.
217
+
218
+ En cyclisme, le vainqueur du Tour de France 2012 est le Britannique Bradley Wiggins, et le vainqueur des Tours de France 2013, 2015, 2016 et 2017 est le Britannique Christopher Froome. Il a également remporté la Vuelta 2017 et le Giro 2018. Geraint Thomas ayant remporté le Tour de France 2018 et Simon Yates ayant gagné la Vuelta 2018, le Royaume-Uni devient la première nation à remporter les trois grands tours la même année avec trois coureurs différents.
219
+
220
+ Au départ on remarque une présence typique de viande de bœuf, d'agneau, de poulet et de mouton dans l'ensemble de la cuisine du Royaume-Uni. Ainsi des plats comme l'agneau à la menthe ou le haggis font partie de la culture culinaire.
221
+
222
+ À cela il faut ajouter la présence d'ingrédients comme l'abat, la pomme de terre en purée ou nature. La dinde traditionnelle des fêtes, l'Irish stew et le bangers and mash sont tous des plats très prisés qui comportent des pommes de terre. L'oignon est également largement utilisé.
223
+
224
+ La cuisine de type pub est de plus en plus prisée, notamment à Londres, de même que le poisson qui, sous la forme de fish and chips est populaire dans tout le pays.
225
+
226
+ Enfin, le vin du Kent, le whisky et la bière ferment la boucle de la gastronomie du Royaume-Uni[82],[83],[84].
227
+
228
+ Le bangers and mash.
229
+
230
+ L'Irish stew.
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+ Le Fish and chips.
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+ L'agneau fait partie de la gastronomie au Royaume-Uni.
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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+ Le nom officiel du Royaume-Uni est:
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240
+ Aussi, la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires reconnaît le gallois, le gaélique écossais, l'irlandais, le cornique et le scots comme langues régionales du Royaume-Uni respectivement nommé ainsi:
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+
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+
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+ Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord
4
+
5
+ United Kingdom of Great Britain and Northern Ireland
6
+
7
+ 51°30′ N 0°7′ W
8
+
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+ modifier
10
+
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+ Le Royaume-Uni (prononcé en français : /ʁwajom‿yni/[a] Écouter), en forme longue le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord[b] (en anglais : United Kingdom /juːˌnaɪtɪd ˈkɪŋdəm/[c] Écouter et United Kingdom of Great Britain and Northern Ireland)[d], est un pays d'Europe de l'Ouest, ou selon certaines définitions, d'Europe du Nord, dont le territoire comprend l'île de Grande-Bretagne et la partie nord de l'île d'Irlande, ainsi que de nombreuses petites îles autour de l'archipel. Le territoire du Royaume-Uni partage une frontière terrestre avec la république d'Irlande, et est entouré par l'océan Atlantique au nord, la mer du Nord à l'est, la Manche au sud, la mer Celtique au sud-sud-ouest, la mer d'Irlande au sud-ouest et les mers intérieures de la côte ouest de l'Écosse au nord-ouest. Le Royaume-Uni couvre une superficie de 246 690 km2, faisant de lui le 80e plus grand pays du monde, et le 11e d'Europe. Il est le 22e pays plus peuplé du monde, avec une population estimée à 65,1 millions d'habitants. Le Royaume-Uni est une monarchie constitutionnelle[7] ; il possède un système parlementaire de gouvernance[8],[3]. Sa capitale est Londres, une ville mondiale et la première place financière au monde.
12
+
13
+ Le Royaume-Uni est composé de quatre nations constitutives : l'Angleterre, l'Écosse, le pays de Galles et l'Irlande du Nord. Les trois dernières ont des administrations dévolues[9], chacune avec des pouvoirs variés[10], basés dans leurs capitales régionales, respectivement Édimbourg, Cardiff et Belfast. Les bailliages de Guernesey, de Jersey et l'île de Man sont des dépendances de la Couronne et ne sont donc pas rattachés au pays[11]. De plus, le pays comprend quatorze territoires d'outre-mer[12], disséminés sur plusieurs océans. Le Royaume-Uni est né en 1707, lorsque les royaumes d'Angleterre et d'Écosse s'unifièrent pour former le royaume de Grande-Bretagne, qui s'agrandit en 1801 en s'unifiant avec le royaume d'Irlande pour former le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande. En 1922, l'Irlande du Sud fit sécession du Royaume-Uni, donnant naissance à l'État d'Irlande, amenant au nom officiel et actuel de « Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord ». Les territoires d'outre-mer, anciennement des colonies, sont les vestiges de l'Empire britannique, qui, jusqu'à la seconde moitié du XXe siècle, était le plus vaste empire colonial de l'histoire.
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+ L'influence britannique peut être observée dans la langue, la culture, le système politique et juridique des anciennes colonies. Le Royaume-Uni est un pays développé. Il est en 2018 la cinquième puissance mondiale par son PIB nominal[13] et la neuvième puissance en termes de PIB à parité de pouvoir d'achat. Berceau de la révolution industrielle, le pays fut la première puissance mondiale durant la majeure partie du XIXe siècle[14],[15]. Le Royaume-Uni reste une grande puissance, avec une influence internationale considérable sur le plan économique, politique, culturel, militaire et scientifique[16],[17]. Il est également une puissance nucléaire reconnue avec le sixième budget de la défense le plus élevé[18]. Le Royaume-Uni est membre du Commonwealth, du Conseil de l'Europe, du G7, du G20, de l'OTAN, de l'OCDE, de l'OMC, et membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies depuis 1946. Le Royaume-Uni a adhéré le 1er janvier 1973 à la CEE, devenue Union Européenne, puis en est sorti le 1er février 2020 à la suite de la victoire du « leave » lors du référendum du 23 juin 2016.
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+
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+ La majeure partie de l'Angleterre a un relief très varié hormis le Nord et la péninsule de Cornouailles. Les deux principaux fleuves sont la Tamise (346 km) et la Severn (354 km) qui est le plus long cours d'eau du Royaume-Uni. Près de la ville de Douvres (en anglais : Dover), le tunnel sous la Manche relie la Grande-Bretagne à la France.
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+
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+ Il n'existe pas de sommet en Angleterre dépassant les mille mètres d'altitude; le point culminant anglais, le Scafell Pike, culmine à 978 m d'altitude dans le Lake District, en Cumbria.
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+ La géographie de l'Écosse est variée, avec ses lowlands du Sud et ses highlands dans le Nord et l'Ouest — incluant le Ben Nevis (1 344 m), point culminant du Royaume-Uni (pourtant dépassé par le mont Paget (2 934 m), en Géorgie du Sud, point culminant des territoires d'outre-mer du Royaume-Uni).
22
+
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+ On y trouve de longs et profonds bras de mer qui s'enfoncent dans les terres. L'Écosse possède près de huit cents îles, se situant pour la plupart dans l'Ouest et dans le Nord du pays, notamment les Hébrides, les Orcades (en anglais : Orkney Islands) et les Shetland. Bien qu'Édimbourg soit la capitale, riche d'un bel héritage historique et architectural, la ville principale est Glasgow.
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+
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+ Le pays de Galles (en anglais : Wales et en gallois : Cymru) demeure en majorité un terrain montagneux. Son point culminant, le mont Snowdon (en gallois : Yr Wyddfa) culmine à 1 085 mètres. Cardiff (en gallois : Caerdydd), capitale galloise depuis 1955, se situe dans le Sud. La plupart des populations se trouvent dans le Sud, notamment dans les villes telles que Swansea, Newport et Cardiff. La plus grande ville du Nord est Wrexham.
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+ L'Irlande du Nord fait partie du patrimoine du Royaume-Uni. Lough Neagh est le plus grand lac de Royaume-Uni avec ses 388 km2. Le lac est situé à peu près à trente kilomètres au sud-ouest de Belfast. Le Slieve Donard est le plus haut sommet d'Irlande du Nord, et culmine à 849 m.
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+
29
+ Au total, on estime que le Royaume-Uni possède près d'un millier d'îles ; huit cents pour la seule Écosse. La plupart de ces îles sont naturelles, mais certaines ont été créées artificiellement à l'aide de pierres et de bois.
30
+
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+ À titre comparatif, le Royaume-Uni possède une superficie proche de celle de la Roumanie, de l'Équateur, du Ghana ou de l'Ouganda.
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+
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+ LondresBirminghamGlasgow
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+ LiverpoolÉdimbourgLeeds
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+ En 2019, le jour du dépassement (date de l'année, calculée par l'ONG Global Footprint Network, à partir de laquelle l'humanité est supposée avoir consommé l'ensemble des ressources que la planète est capable de régénérer en un an) du Royaume-Uni[e] est le 17 mai[20].
38
+
39
+ En 2019, une étude de Greenpeace s'inquiète de la pollution des rivières par le microplastique, évoquant un« problème d'une complexité énorme »[21].
40
+
41
+ Au Royaume-Uni, en raison du changement climatique, les hivers et les étés sont de plus en plus chauds, le niveau de la mer sur la côte britannique augmente d'environ 3 mm par an et des signes de modification de la configuration des précipitations sont observés[22]. Les scientifiques du climat s'attendent à ce que les vagues de chaleur, telles que celles de 2003, deviennent la norme dans les années 2040 à la suite de la crise climatique[22]. Les calculs du modèle de 2019 montrent que Londres serait déplacée dans une autre zone climatique si le scénario RCP4.5 était appliqué[23]. Le climat à Londres en 2050 ressemble alors plus au climat précédent à Barcelone (Espagne) qu'au climat précédent à Londres[23]. Même les phénomènes météorologiques extrêmes deviennent de plus en plus fréquents et intenses[24]. Il a été démontré que les inondations en Angleterre 2013-2014 peuvent être reliées au changement climatique provoqué par l'homme[24].
42
+
43
+ La population de rossignols a chuté de 90 % au Royaume-Uni depuis les années 1960[25].
44
+
45
+ En Angleterre et au pays de Galles, la désignation de parc national peut inclure des communautés humaines et des usages du sol importants et qui sont souvent partie intégrante du paysage. Il y a actuellement 13 parcs nationaux en Angleterre et au pays de Galles.
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+ Le réseau Natura 2000 rassemble des sites naturels ou semi-naturels de l'Union européenne ayant une grande valeur patrimoniale, par la faune et la flore exceptionnelles qu'ils contiennent.
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+ En décembre 2018, le Royaume-Uni compte 934 sites, dont :
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+ La superficie totale est de 153 137 km2, ce qui représente 8,6 % de la surface terrestre et marine du territoire du Royaume-Uni[26].
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+
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+ Les royaumes d'Angleterre et d'Écosse ont cohabité en tant que nations souveraines et indépendantes avec leurs propres monarques et structures politiques depuis le IXe siècle. La Principauté de Galles est intégrée au Royaume d'Angleterre en 1536, après son annexion à la suite du Statut de Rhuddlan en 1284. L'Irlande, conquise à partir du XIIe siècle, est un royaume indépendant mais en 1541, Henri VIII devient roi d'Irlande. À partir de l'Union des Couronnes en 1603, le Royaume d'Écosse partage également le même souverain, mais Angleterre, Écosse et Irlande restent des États distincts. Durant l'interrègne anglais, le Commonwealth d'Angleterre annexe l'Écosse et l'Irlande, mais la situation précédente est restaurée avec la royauté en 1660. La Révolution financière britannique et le développement d'une presse indépendante et de très nombreuses sociétés par action renforcent l'économie anglaise, tandis que l'effondrement de la Compagnie du Darién du financier écossais William Paterson engloutit les économies des Écossais et suscite une grave crise financière. Celle-ci débouche sur les Actes d'Union (1707), à travers lesquels l'Angleterre (incluant le pays de Galles) et l'Écosse deviennent une union politique sous la forme du royaume de Grande-Bretagne. L'Acte d'Union de 1800 a unifié le royaume de Grande-Bretagne et le Royaume d'Irlande, qui est lentement tombé sous contrôle anglais entre 1541 et 1691, pour former le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande en 1801. L'indépendance de l'État libre d'Irlande en 1922 a suivi la séparation de l'île d'Irlande deux ans auparavant avec six des neuf comtés de la province d'Ulster restant attachés au Royaume-Uni, ce qui mène donc en 1927 au nom officiel actuel de « Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord ». Le Royaume-Uni est donc une union de quatre nations (Angleterre, Écosse, pays de Galles et Irlande du Nord).
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+
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+ Le royaume de Grande-Bretagne (également connu à ses débuts comme les Royaumes Unis de Grande-Bretagne) a joué un rôle important durant le siècle des Lumières, avec une présence forte en philosophie et en sciences ainsi qu'une grande influence dans la tradition théâtrale et littéraire. Tout au long du siècle qui suivit, le royaume a pris une part importante dans le développement des idées occidentales de démocratie parlementaire, avec une remarquable contribution en littérature, en arts et en sciences[réf. souhaitée]. La richesse de l'Empire britannique, comme celle des autres grandes puissances, fut aussi en partie générée par l'exploitation coloniale dont l'industrialisation, après 1750, du commerce des esclaves, avec la flotte britannique du XVIIIe siècle, la plus importante à l'époque. Cependant au début du XIXe siècle, la Grande-Bretagne a voté le Slave Trade Act en 1807 et est devenue la première entité politique à avoir aboli durablement le commerce d'esclaves.
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+ La révolution industrielle débuta en Grande-Bretagne vers 1780 et en 1825, pour la première fois dans l'Histoire, la valeur ajoutée industrielle d'un pays dépasse celle de son agriculture. Jusqu'au milieu XIXe siècle, l'économie britannique se développe dans un cadre fortement protectionniste. En 1846, les lois sur le blé sont abrogées. D'après l'historien de l'économie Charles Kindleberger, l'abrogation de ces lois était motivée par un « impérialisme libre-échangiste » destiné à « stopper les progrès de l'industrialisation du continent en y élargissant le marché des produits agricoles et des matières premières ». C'est aussi argumentation soutenue à l'époque les principaux porte-parole de l'Anti-Corn Law League. Pour l'économiste allemand Friedrich List, « les prêches britanniques en faveur du libre-échange faisaient penser à celui qui, parvenu au sommet d'un édifice, renvoie l'échelle à terre d'un coup de pied afin d'empêcher les autres de le rejoindre »[27].
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+ Après la défaite de la France lors des guerres napoléoniennes, la Grande-Bretagne devint la première puissance mondiale du XIXe siècle. L'Angleterre est la première au monde dans la banque, la sidérurgie, le textile et les chantiers navals. La très forte expansion boursière des années 1840, appelée « railway mania », lui donne la moitié des 9 500 kilomètres de rail européen dès 1845. Ce succès l'amène à exporter la technologie ferroviaire sur les cinq continents. C'est aussi la première nation à vivre un essor rapide de la monnaie de papier grâce à son système bancaire.
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+ À son apogée, l'Empire britannique, incluant le Royaume-Uni et toutes les entités dont il est légalement séparé mais qu'il contrôle, s'étendait sur un tiers des terres émergées et englobait un tiers de la population mondiale. L'Empire britannique fut donc le plus grand et le plus peuplé que l'histoire ait connu. On l'appelait communément l'« empire sur lequel le Soleil ne se couche jamais » (The empire on which the sun never sets) ; en effet, on dit qu'il y avait toujours une partie de l'empire où il faisait jour.
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+ Un des symboles marquant de la suprématie anglaise durant cette période est l'érection un peu partout sur le globe de petites forteresses défensives appelées les Tours Martello. On pouvait ainsi apercevoir ces ouvrages défensifs notamment sur la côte sud et est de l'Angleterre, de l'Irlande, de Jersey et de Guernesey. De plus on pouvait également en retrouver en Afrique du Sud, en Australie et au Canada.
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+ Sur tout le XIXe siècle, le pays a joué un rôle prédominant dans le développement de la démocratie parlementaire, en partie par l'émergence d'un système à multiples partis politiques et une expansion du suffrage universel. Le développement des arts et des sciences, avec des personnalités comme Isaac Newton, montre également le rôle moteur du Royaume-Uni dans la construction du patrimoine culturel et scientifique du XVIIIe siècle. À la fin de l'Époque victorienne, le Royaume-Uni a perdu énormément de son monopole industriel. La Première Guerre mondiale remet en cause cette domination, au profit des États-Unis, qui ont surpassé le pays en production et en commerce industriel après l'avoir rattrapé au tournant des années 1890, tout comme l'Empire allemand. Le pays resta quand même une superpuissance prépondérante et son empire atteignit sa superficie maximale en 1921. Dès 1925, le Royaume-Uni annonce son retour à l'étalon-or, la livre étant passée à l'automne 1923 de 76 à 91 francs en dix semaines[28]. Cette décision de Winston Churchill, prise sous l'influence d'une « City » qui veut rester première place financière mondiale, est fustigée par l'économiste John Maynard Keynes, car reposant sur la parité d'une livre pour 4,86 dollars, qui pénalise l'industrie britannique[29]. L'indice de la production manufacturière n'atteint que 106 en 1928 en Grande-Bretagne, sur une base 100 en 1913, contre 118 en Allemagne et 139 en France[30].
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+ Les Britanniques sont ainsi les perdants de la forte expansion des années 1920.
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+ Après la Seconde Guerre mondiale, le travailliste Clement Attlee est porté au pouvoir par le raz-de-marée électoral de 1945. Au programme, nationalisations des services et création d'un État-Providence, avec le Service national de santé britannique (National Health Service, NHS). À la fin des années 1950, durant la décolonisation, le Royaume-Uni perd son statut de superpuissance. Puis Edward Heath (1970-1974) doit affronter la question de l'Irlande du Nord. Dans les années 1970, les travaillistes veulent renégocier les termes de l'entrée dans la Communauté économique européenne (CEE) et doivent limiter les hausses de salaires à moins de 5% alors que l'inflation dépasse 10%, provoquant les grèves dures de l'Hiver du Mécontentement.
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+ L'objectif majeur de Margaret Thatcher (1979-1990) est de libérer les énergies individuelles[31]. Elle élève les taux d'intérêt, privilégie l'impôt indirect à l'impôt sur le revenu, élève la TVA à 15%, et réussit à casser une inflation endémique et la puissance des syndicats lors de la longue Grève des mineurs britanniques de 1984-1985. Le système de retraite au Royaume-Uni est réformé en profondeur en 1986. En dix ans, le PIB a augmenté de 20% et la productivité industrielle de moitié[32]. Les privatisations, s'accompagnent d'une forte désindustrialisation : baisse de 30% de la main-d'œuvre industrielle et fermeture de 55 000 entreprises de 1979 à 1984[32].
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+ La fin des années 1990 voit l'avènement du travailliste Tony Blair (1997-2007), proche de la City, et qui voit d'abord dans l'Europe un grand marché, soutenant les candidatures de presque tous les pays d'Europe de l'Est et la guerre d'Irak malgré une opinion publique britannique plutôt défavorable[33]. Il démissionne en 2007, pour laisser la place à son ministre des finances Gordon Brown, lui-même battu aux élections de 2010 par le conservateur David Cameron. C'est sous le ministère de ce dernier que se tient un référendum sur l'indépendance de l'Écosse le 18 septembre 2014.
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+ Le Royaume-Uni est, comme son nom l'indique, un royaume, mais le pouvoir du monarque britannique (actuellement la reine Élisabeth II) est limité : celui-ci règne mais ne gouverne pas. Le souverain possède par contre certains pouvoirs spécifiques qui encadrent cette capacité à régner comme celui de tenir une audience avec le Premier ministre. Ainsi on peut interpréter la capacité juridique du souverain britannique comme un droit d'être consulté, un droit d'encourager et un droit de mettre en garde[34].
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+ Le pouvoir exécutif de cette monarchie parlementaire est exercé, au nom du monarque, par le Premier ministre (actuellement Boris Johnson), et les autres ministres du cabinet. Le Premier ministre est nommé par le souverain; il n'est pas élu. Néanmoins en cas de Parlement minoritaire, ce sont des ministres (senior ministers) qui conseillent le monarque pour choisir un Premier ministre. Le monarque doit choisir le chef du parti ayant gagné les élections législatives: le gouvernement risque d'être renversé à chaque élection législative. Le cabinet est « le gouvernement de Sa Majesté ». Comme tout régime parlementaire, ses ministres sont responsables devant le Parlement, qui peut le renverser à tout moment. Le Royaume-Uni est l'un des rares pays au monde ne possédant pas de constitution écrite[35]. Des conventions constitutionnelles et divers éléments issus de coutumes et de la common law (droit coutumier) en tiennent lieu, formant un ensemble que l'on désigne souvent sous la dénomination de loi constitutionnelle britannique mis en place depuis Guillaume le Conquérant (1066).
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+ Le gouvernement britannique est généralement constitué de dix-sept à vingt-trois ministres (actuellement vingt-deux) qui forment, autour du Premier ministre, le cabinet ministériel, à ne pas confondre avec le ministère, qui est la réunion d'une centaine de personnes : les ministres, les secrétaires d'État, les sous-secrétaires d'État et les secrétaires parlementaires privés. Par ailleurs, un phénomène s'accroît de plus en plus en Grande-Bretagne: la solidarité ministérielle. C'est-à-dire que si le Premier ministre engage la responsabilité ministérielle remise en cause par le Parlement, il n'est pas le seul à tomber, ses ministres tombent également.
80
+
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+ Aussi, le gouvernement prend part à la procédure législative. En effet, la Chambre des Communes est disposée de telle sorte que le gouvernement fait face, avec sa majorité, à l'opposition. Le gouvernement peut aussi proposer des textes qui seront débattus et votés par la chambre.
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+
83
+ Il n'existe pas de loi de séparation entre l'Église et l'État au Royaume-Uni : le monarque est également le chef de l'Église anglicane. Selon l'acte d'Établissement de 1701 toujours en vigueur, les catholiques ne peuvent pas accéder au trône et sont interdits de gouverner le Royaume-Uni[36].
84
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+ Transparency International (TNI) place en 2018 le Royaume-Uni au 11e rang sur 180 pays pris en compte dans son classement selon d'indice de perception de corruption[37].
86
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+ Le Royaume-Uni est membre de l'OTAN, du Commonwealth (qui regroupe nombre de ses anciennes colonies) et du G8. Il est également membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies et dispose de la dissuasion nucléaire. En tant que successeur de l'Empire britannique, le Royaume-Uni exerce une influence certaine dans le monde, encore renforcée par l'usage extensif de sa langue et sa relation privilégiée avec les États-Unis.
88
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+ Le 29 mars 2017, à la suite du référendum de juin 2016, le pays enclenche la clause de sortie du TUE (article 50) lançant la procédure de sortie de l'Union européenne dont il n'est plus membre depuis le 31 janvier 2020.
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+ Le Royaume-Uni a trois systèmes de loi distincts : le droit anglais (English law), qui s'applique à l'Angleterre et au pays de Galles, et le droit nord-irlandais (Northern Ireland law) sont basés sur les principes de common law. Le droit écossais (Scots law) est un système hybride basé sur les principes de droit civil. L'Acte d'Union de 1707 garantit le système des lois séparées pour l'Écosse.
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93
+ La Chambre des lords était la plus haute cour pour les cas criminels et civils d'Angleterre, du pays de Galles et d'Irlande du Nord et pour les cas civils seulement en Écosse. Des récents changements de la constitution ont transféré en 2009 les pouvoirs de la Chambre des lords à la nouvelle Cour suprême du Royaume-Uni.
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+ Le Royaume-Uni est divisé en quatre parties, souvent appelé home nations (nations d'origine) ou nations constitutives. Chaque nation est, quant à elle, divisée par les gouvernements locaux. La reine nomme un lieutenant-lord en tant que représentant personnel de différentes zones spécifiques à travers le royaume.
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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+ Note : les territoires d'outre-mer sont des territoires qui sont sous la souveraineté et le contrôle formel du Royaume-Uni, mais qui ne sont pas une partie du Royaume proprement dit.
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+ Ni l'Île de Man, ni les bailliages de Jersey et de Guernesey ne font partie du Royaume-Uni ; ce sont des dépendances de la Couronne britannique.
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+ Les territoires britanniques d'outre-mer (British Overseas Territories, en anglais) sont quatorze territoires se trouvant sous la souveraineté et le contrôle formel du Royaume-Uni mais n'étant pas une partie du Royaume proprement dit (Grande-Bretagne et Irlande du Nord). Ces anciennes colonies ont choisi de rester territoire britannique.
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+ Ensemble, ils couvrent une superficie d'environ 1 728 000 km2 et une population d'environ 260 000 personnes[40]. Il est également pertinent de souligner qu'en matière de gouvernance ces territoires, selon le cas, possèdent une administration semi-autonome ou sont directement administrés par le gouvernement britannique[41]. Ces pays sont également majoritairement des paradis fiscaux[42].
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+ Le Royaume-Uni est en 2014 la cinquième économie mondiale[43] derrière les États-Unis, la Chine, le Japon et l'Allemagne avec un produit intérieur brut (PIB) de 2 660 milliards de dollars. Il était la septième économie mondiale en 2012, avec un produit intérieur brut (PIB) de 2 480 milliards de dollars, derrière les États-Unis, la Chine, le Japon, l'Allemagne, la France et le Brésil. Il était la cinquième puissance économique mondiale en 2015, devant la France[f] qui la rattrape fin 2016 prenant ainsi la sixième place.
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+
109
+ En classement par PIB en parité de pouvoir d'achat (PPA), le Royaume-Uni est le huitième pays, devant la France[44]. La ville de Londres est un centre majeur économique et commercial du niveau de mégapoles telles que New York ou Tokyo. Pendant vingt-cinq ans, l'économie britannique s'est vue désignée, par certains depuis les années 1980, comme le « modèle anglo-saxon » s'appuyant notamment sur les principes de libéralisme, de libre marché et de faible taxation.
110
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111
+ Le taux de chômage au Royaume-Uni est estimé à 3,8% en décembre 2019 selon l'Office for National Statistics (ONS)[5]. En octobre 2019, le salaire moyen avant les impôts et autres déductions estimé par l'ONS s'élève à 510 £ par semaine (600 € le 6 février 2020), environ 2 600 € par mois[5]. En 2020, le salaire minimum britannique dépasse pour la première fois le salaire minimum français, et s'élève a 8,72 £ par heure, soit environ 10,27 € (le 6 février 2020, soit un peu plus de 20 000 € par an pour le nombre d'heures de travail hebdomadaire moyen britannique de 37,5 heures)[45].
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+ Le taux d'impôt sur le revenu individuel est le suivant, en notant que la taxation est graduelle:
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+ Le taux d'impôt sur le revenu des entreprises est de 19% pour toutes les entreprises[47].
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117
+ Une étude publiée en décembre 2019 par l'association The Equality Trust révèle qu'en additionnant la fortune des cinq familles les plus riches du Royaume-Uni — pour un total de 46 milliards d'euros —, on obtient la somme détenue par les 13 millions de personnes les plus pauvres du pays. Plus largement, les 1% de Britanniques les plus riches possèdent autant d'argent à eux seuls que 80% de la population totale [48].
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+
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+ Entre 2017 et 2018, le taux de pauvreté dans le pays est passé de 22,1% à 23,2%, ce qui représente la plus forte augmentation depuis 1988, durant l'ère de Margaret Thatcher. La hausse de l'inflation et les coupes budgétaires décidées en 2015 par le gouvernement conservateurs, notamment dans les allocations familiales ainsi que dans les allocations logement, en seraient les causes principales[49]. Quatre millions de Britanniques n'ont pour vivre pas même la moitié de la somme sous laquelle est atteint le seuil de pauvreté, et 1,5 million ne peuvent pas se payer des produits de première nécessité[48].
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+ Les Britanniques furent les premiers à entrer dans l'ère de la Révolution industrielle en développant notamment, comme la plupart des pays en voie d'industrialisation à l'époque, des industries lourdes telles que la construction navale, l'industrie minière, la production d'acier et le textile. Le Royaume a créé un marché outre-mer des produits britanniques lui permettant de dominer le marché international durant le XIXe siècle. Cependant, tant du fait de l'industrialisation des autres pays que de la perte d'emplois dans l'agriculture, le Royaume-Uni a vu son avance économique diminuer par rapport aux autres. En conséquence, l'industrie lourde a lentement décliné tout au long du XXe siècle. Pour autant, le secteur tertiaire, lui, s'est sensiblement développé et pèse maintenant près de 73% du PIB britannique.
122
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123
+ Le secteur tertiaire du Royaume-Uni est dominé par les services financiers, en particulier dans les domaines de la banque et de l'assurance. Londres est le plus grand centre financier du monde, en particulier grâce à la Bourse de Londres, au London International Financial Futures and options Exchange et au Lloyd's of London tous situés dans la City. La capitale possède aussi la plus forte concentration de sièges de banques étrangères.
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+ Durant ces dernières décennies, un centre financier sur les rives de la Tamise - Canary Wharf - s'est développé dans le quartier des Docklands qui a ensuite accueilli les bureaux des banques HSBC, Barclays. Il existe un certain nombre de multinationales non-basées au Royaume-Uni, ayant choisi pour siège social européen ou étranger Londres ; par exemple les sept géants bancaires Bank of America, Citigroup, Crédit suisse, Goldman Sachs, JPMorgan Chase, Morgan Stanley et UBS ont leur siège européen basé à Canary Wharf, Londres ou à la City de Londres. Édimbourg possède aussi d'importants centres financiers. Le tourisme représente une part majeure de l'économie britannique : avec plus de vingt-sept millions de touristes par an, le Royaume-Uni est la sixième destination touristique mondiale.
126
+
127
+ Le secteur secondaire a, quant à lui, amplement diminué depuis la Seconde Guerre mondiale. Il constitue encore, néanmoins, une part importante de l'économie britannique. L'industrie britannique des moteurs en représente une partie majeure, bien diminuée néanmoins depuis l'effondrement de Rover. La production d'avions civils et militaires, dirigée par la plus grosse firme aérospatiale du Royaume-Uni : BAE Systems et l'européen EADS (dirigeant d'Airbus). Rolls-Royce détient une part très significative du marché mondial des moteurs aérospatiaux. L'industrie chimique et pharmaceutique est, elle aussi, puissante avec les seconds et sixièmes plus grands noms de l'industrie pharmaceutique dans le monde : respectivement GlaxoSmithKline et AstraZeneca, tous deux basés au Royaume-Uni. L'industrie « créative » (art, cinéma, mode, design, etc.) représentait 7,3% du PNB et a monté d'en moyenne 5% par an entre 1997 et 2004.
128
+
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+ Le secteur agricole représente lui seulement 0,9% du PIB. À cause du climat, l'agriculture ne couvre que la moitié des besoins alimentaires et est éclaboussée par des scandales (vache folle, fièvre aphteuse). Les principales cultures du territoire sont celle du blé, de la betterave à sucre, de la pomme de terre et de l'orge. Au niveau de l'élevage, les principaux au Royaume-Uni sont les élevages bovins, l'élevage du mouton, du porc et de la volaille. Fait intéressant en marge de l'élevage de la volaille qui est de quelques millions de têtes, celui de la dinde (du dindon) représente un élevage important avec 22 millions de têtes chaque année[52],[53],[54].
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131
+ Le Royaume-Uni possède d'importantes richesses énergétiques : charbon, gaz, pétrole, etc., bien que ces deux dernières soient en diminution. La production d'énergie primaire est responsable de 10% du PIB britannique, une part bien plus importante que la majorité des pays industrialisés. À fin d'assurer son autonomie énergétique, le Royaume-Uni a adopté un modèle MARKAL en commun[55] avec l'Irlande.
132
+
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+ Le secteur privé sollicite fortement l'État afin qu'il le subventionne dans le domaine de la recherche et du développement. Ces subventions s'élèvent à 10 milliards de livres sterling par an, un chiffre en augmentation constante[56].
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+
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+ La monnaie du Royaume-Uni est la livre sterling (en anglais pound sterling) représentée par le symbole « £ ». La Banque d'Angleterre est la banque centrale qui gère notamment la fabrication des pièces et billets. Les banques en Écosse et Irlande du Nord se réservent le droit de mettre en circulation leurs propres billets, à condition toutefois de maintenir un nombre suffisant de billets de la Banque d'Angleterre en réserve pour couvrir la mise en circulation. Le Royaume-Uni a préféré ne pas adopter l'euro lors du lancement de cette monnaie en 1999 bien que le gouvernement ait prévu de tenir un référendum pour décider de l'adoption de la monnaie si « cinq tests économiques » se révèlent concluants. L'opinion britannique est toujours contre même si elle a récemment montré un intérêt grandissant puis redescendant quant à son adoption.
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+
137
+ Entre 2007 et 2015, le Royaume-Uni a enregistré la plus forte baisse des salaires réels (ajustée en fonction de l'inflation) de tous les pays avancés, à égalité avec la Grèce (- 10,4%)[57]. Le Royaume-Uni connait les inégalités de revenus les plus élevées des pays de l'OCDE et les disparités régionales les plus fortes d'Europe[58].
138
+
139
+ La part du revenu captée par les 1% les plus riches a doublé ces trente dernières années, passant d'environ 4% à plus de 8,5% du produit intérieur brut (PIB) en 2018. En 2018 le gouvernement renationalise des services qui avaient été laissés au secteur privé; c'est notamment le cas d'une prison réputée pour être la plus violente du pays et d'une société ferroviaire peu rentable[59].
140
+
141
+ À la suite du retrait de l'Union européenne en 2020, le Royaume-Uni a signé plusieurs accords commerciaux qui entreront en vigueur après la période de transition fin 2020. Ils sont répertoriés dans le menu déroulant ci-dessous avec la valeur commerciale en 2018[60].
142
+
143
+ Près d'un million de salariés britanniques sont soumis à un contrat de travail à « zéro heure ». Ces employés n'ont aucune heure de travail garantie et sont souvent appelés au dernier moment pour répondre à la demande, afin de permettre aux employeurs de disposer d'une main d'œuvre très flexible et de réduire leurs couts. Pour ces travailleurs, le statut précaire peut rendre la vie quotidienne très difficile. Louer un logement, contracter un emprunt ou même obtenir un forfait de téléphone portable est souvent très compliqué, faute de pouvoir justifier d'un revenu régulier[61].
144
+
145
+ Les syndicats sont opposés à cette forme de contrats. Pour le Trades Union Congress: « Les contrats à zéro heure peuvent être un rêve pour les employeurs qui cherchent à réduire les coûts. Mais ils peuvent être un cauchemar pour les travailleurs. Bien des gens en contrats zéro heure sont dans l'impossibilité de faire des plans pour l'avenir et luttent constamment pour payer leurs factures et avoir une vie de famille décente. La prétendue « flexibilité » qu'offrent ces contrats est beaucoup trop unilatérale. Des personnes sans salaire garanti ont beaucoup moins de pouvoir pour se dresser dans la défense de leurs droits et se sentent souvent effrayées de perdre des appels au travail s'ils perdent la faveur de leur employeur. »[62]
146
+
147
+ Outre les contrats « zéro heure », plus de sept millions de Britanniques travaillent sous un statut très flexible. Et pour ceux ayant obtenu un contrat de longue durée, les licenciements sont relativement faciles et les indemnisations minimales assez faibles[61].
148
+
149
+ Au 1er juin 2014, la population du Royaume-Uni est de 64 596 752 habitants, soit la troisième d'Europe de l'Ouest après l'Allemagne et la France. Près d'un quart des Britanniques vivent dans le Sud prospère de l'Angleterre et sont principalement une population urbaine avec un nombre estimé à 8,6 millions d'habitants rien que pour la capitale londonienne.
150
+
151
+ La croissance démographique s'est accélérée au cours des dernières années en raison de l'immigration mais aussi d'une hausse de la natalité et d'une plus haute espérance de vie. Le Royaume-Uni pourrait devenir le pays le plus peuplé d'Europe de l'Ouest à l'horizon 2050, ou le deuxième plus peuplé (derrière la France et devant l'Allemagne) selon l'évolution démographique à venir.
152
+
153
+ L'immigration, de nos jours, provient principalement des pays qui formaient jadis l'Empire britannique, notamment l'Inde, le Pakistan et le Bangladesh. Depuis la Seconde Guerre mondiale, le Royaume-Uni a absorbé une immigration substantielle dont les trois principales origines des flux est l'Europe, l'Afrique et l'Asie du Sud. En 2011, près de 12,9% de la population au Royaume-Uni s'identifiait en tant que minorité ethnique. Ce pourcentage atteint 40,1% à Londres, 34,4% à Birmingham et 39,5% à Leicester.
154
+
155
+ Il existe aussi au Royaume-Uni un flux d'émigration avec environ 0,5 million de Britanniques vivant à l'étranger. Un autre demi-million vit ou travaille à l'étranger sur une certaine période de l'année, notamment en Australie, Espagne et en France.
156
+
157
+ Le revenu des retraités est constitué d'une partie de pension reversée par l'État et d'une partie par le secteur privé. Monika Queisser, cheffe de la division des politiques sociales de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), relève que ce système est « plus proche d'un système Beveridge, avec une retraite de base assez basse complétée par des retraites issues des entreprises ou branches collectives. Ce système s'est de plus en plus transformé en système de cotisation individualiste, ou chacun épargne pour soi même »[64].
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159
+ Les salariés ayant cotisé à taux plein touchent de l'État un taux de remplacement de 28% (montant de la première pension en comparaison du dernier salaire), mais une majorité bénéficie d'une retraite privée, auprès d'un fonds de pension ou auprès de leur entreprise, dont le montant peut varier en fonction de la santé de l'économie, ou de celle de l'entreprise. Le Royaume-Uni est ainsi le pays où les personnes âgées souffrent du taux de pauvreté le plus élevé d'Europe[64].
160
+
161
+ Près de 5 500 patients sont morts en attendant un lit d'hôpital entre 2016 et 2019, des décès entièrement et uniquement liés à la durée d'attente et non à l'état des malades. Le système de santé britannique subit plusieurs préjudices, tels que la surpopulation, le manque d'effectifs et de moyens. Ainsi, plus de 17 000 lits ont été supprimés entre 2010 et 2019 en Angleterre, alors que le nombre de personnes devant être hospitalisées augmente[65].
162
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+ Selon le recensement de 2011, les habitants du Royaume-Uni se déclaraient à 59,5% chrétiens, 25,7% sans religion, 4,4% musulmans, 1,3% hindous, 0,7% sikhs, 0,4% juifs et 0,4% bouddhistes. Le christianisme, qui s'oriente autour de l'Église d'Angleterre, se partage entre l'anglicanisme principalement en Angleterre, le presbytérianisme, le méthodisme et le catholicisme en Écosse, au pays de Galles et en Irlande du nord. Bien qu'il y ait plus de protestants nominaux en Angleterre, le dimanche il y a plus de catholiques qui vont à l'église[66]. Le chef suprême de l'Église d'Angleterre est la reine Élisabeth II[67]. Justin Welby[68], archevêque de Canterbury, est pour sa part le leader spirituel de la Communion anglicane au sein de l'Église d'Angleterre. De plus il est le Primat d'Angleterre.
164
+
165
+ Seul un sujet de confession anglicane peut accéder au trône de la monarchie britannique, constituant en cela une forme de discrimination vis-à-vis des autres religions[69]. Selon l'acte d'Établissement de 1701, il est interdit aux catholiques de gouverner le Royaume-Uni[36]. Cette loi est toujours en vigueur de nos jours.
166
+
167
+ La langue principale du Royaume-Uni est l'anglais, qui trouve d'ailleurs son origine en Angleterre. Avec le développement progressif de l'empire britannique au sein de l'histoire mondiale, l'anglais s'est répandu un peu partout sur le globe. En effet on retrouve aujourd'hui entre 328 millions et un milliard d'individus touchés par l'anglais en tant que langue officielle. Cela représente 55 pays sur tous les continents[71]. Au Royaume-Uni, c'est 94 % de la population qui a pour langue maternelle l'anglais[72].
168
+
169
+ Il y a également six langues régionales ou minoritaires dont toutes sont moins nombreuses qu'avant : le gallois, le gaélique écossais, l'irlandais, le cornique qui sont toutes de la famille celtique, alors que le scots et le norne sont, avec l'anglais, des langues germaniques.
170
+
171
+ Toutefois, seuls le gaélique écossais et le gallois bénéficient du même statut que l'anglais : depuis le British Nationality Act de 1981, les demandeurs de la nationalité britannique doivent démontrer qu'il possèdent une connaissance suffisante de l'une de ces trois langues. Il est donc possible de passer le test Life in the UK en gaélique écossais ou en gallois.
172
+
173
+ Le français est la plus importante langue étrangère apprise au Royaume-Uni. On compte 23% de la population qui maîtrise le français. Les origines de cette situation seraient: la popularité du français dans les écoles du Royaume, le nombre d'immigrés français au pays qui représentent 300 000 personnes et enfin les immigrants originaires d'Afrique qui parlent français au Royaume-Uni. Ainsi et selon les données de l'Organisation internationale de la francophonie, le Royaume-Uni compterait environ 10 millions de francophones ce qui fait de lui un territoire comparable à la France ou au Canada sur le plan de la francophonie[73].
174
+
175
+ Le Royaume-Uni possède aussi un système d'éducation semi-public très étendu et développé. L'éducation au Royaume-Uni est une question décentralisée, chaque pays (Angleterre, Pays de Galles, Écosse et Irlande du Nord) ayant un système éducatif distinct.
176
+
177
+ Si l'on considère les quatre systèmes réunis, environ 38% de la population du Royaume-Uni possède un diplôme universitaire, ce qui représente le pourcentage le plus élevé en Europe et parmi les pourcentages les plus élevés au monde[74],[75]. Le Royaume-Uni ne suit que les États-Unis en matière de représentation sur les listes des 100 meilleures universités[76],[77].
178
+
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+ Dans le 2018 Times Higher Education World University Rankings, il y a 12 universités britanniques dans le top 100, dont 3 dans le top 10: Université d'Oxford (première), Université de Cambridge (deuxième) et Imperial College London (huitième)[77]. De même, dans le Classement mondial des universités QS de 2019, il y a 18 universités britanniques parmi les 100 premières dont 4 dans le top 10: Université d'Oxford (cinquième), Université de Cambridge (sixième), Imperial College London (huitième) et University College London (dixième)[76].
180
+
181
+ Selon The Complete University Guide, l'université britannique la plus sélective est l'Université de Cambridge avec un tarif UCAS moyen de 226, suivie de l'Imperial College London avec un tarif UCAS moyen de 219. En troisième position, l'Université d'Oxford est 217[78],[79]. Le tarif UCAS mesure la note obtenue à l'examen de fin du cycle secondaire, et valable pour n'importe quel système éducatif dans le monde reconnu dont le baccalauréat français.
182
+
183
+ Un rapport d'une commission gouvernementale en 2014 a révélé que les personnes éduquées représentent 7% de la population générale du Royaume-Uni mais des pourcentages beaucoup plus élevés des professions les plus élevées, le cas le plus extrême étant 71% des juges[80].
184
+
185
+ Le pays forme un grand nombre de scientifiques et d'ingénieurs. On attribue aux britanniques des découvertes scientifiques telles que l'hydrogène, l'oxygène, la gravité, les électrons, la structure moléculaire de l'ADN, la sélection naturelle, et des inventions comme la télévision, le vélo moderne, l'ordinateur. Le Royaume-Uni fut aussi le premier pays à introduire la radio publique en continu, un système de transport public par rails et un réseau de radar civil et militaire entièrement opérationnel.
186
+
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+ Les pays composant le royaume ont donné de grands et remarquables écrivains et poètes. William Shakespeare, qui a écrit de nombreuses pièces de théâtre, est considéré comme le plus grand auteur de langue anglaise (on parle de « la langue de Shakespeare » à propos de l'anglais).
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+
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+ On note parmi les auteurs anglais Geoffrey Chaucer (1343-1400), William Shakespeare (1564-1616), Samuel Taylor Coleridge (1772-1834), Jane Austen (1775-1817), Percy Bysshe Shelley (1792-1822), John Keats (1795-1821), William Makepeace Thackeray (1811-1863), Charles Dickens (1812-1870), la fratrie Brontë, George Eliot (1819-1880), Lewis Carroll (1832-1898), Robert Muchamore, Anthony Trollope, George Meredith, George Orwell, Aldous Huxley, William Wordsworth, Alfred Tennyson, Robert Browning, Elizabeth Barrett Browning, Mary Shelley, Dame Agatha Christie, T. S. Eliot, Virginia Woolf, Wilfred Owen, J. K. Rowling, J. R. R. Tolkien, Ian Fleming et Douglas Adams.
190
+
191
+ Parmi les auteurs du pays de Galles, d'Écosse et d'Irlande du Nord, on peut citer Robert Burns, Dylan Thomas, Walter Scott, Arthur Conan Doyle, Robert Louis Stevenson, Iain Banks, Muriel Spark, Irvine Welsh, Ken Follett, C. S. Lewis ou encore Colin Bateman.
192
+
193
+ Le cinéma britannique a longtemps influencé le développement du cinéma avec par exemple les Studios Ealing affirmant être les plus vieux existants. Malgré une histoire riche de succès, l'industrie est caractérisée par des débats incessants concernant son identité et l'influence du cinéma américain et européen.
194
+ On compte parmi les plus célèbres productions:
195
+
196
+ Le pays compte plusieurs orchestres de renommée internationale, tels l'Orchestre symphonique de la BBC, l'Orchestre philharmonique de Londres, l'Orchestre philharmonique royal et surtout l'Orchestre symphonique de Londres, conduit par Valery Gergiev.
197
+
198
+ Le pays a énormément contribué au développement de la musique rock, particulièrement durant les années 1960, 1970 et première moitié des années 1980. Plus précisément, la pop/pop rock (The Beatles, Cliff Richard, Rod Stewart, Phil Collins, Chris Rea, Sting, Sade (groupe), le rhythm and blues (The Animals, Manfred Mann) le rock 'n' roll (The Shadows, The Rolling Stones, The Who), le rock psychédélique (Barclay James Harvest) le blues rock (The Yardbirds, Eric Clapton, Jeff Beck), le folk rock (Cat Stevens, Donovan, Fairport Convention), le garage rock (The Kinks), le hard rock (Led Zeppelin, Deep Purple), le glam rock (Queen, David Bowie, T Rex), le boogie rock (Status Quo), le rock progressif (Pink Floyd, Genesis, Yes, Electric Light Orchestra, Emerson, Lake and Palmer, The Moody Blues, Kate Bush, King Crimson, Supertramp, Jethro Tull, Procol Harum, Gentle Giant, Camel), le heavy metal (Black Sabbath, Judas Priest, Motörhead puis la New wave of British heavy metal (Iron Maiden, Saxon, Def Leppard)), le punk rock (Sex Pistols, The Clash) et la new wave (The Police, Talk Talk, Depeche Mode, Erasure, The Cure, Tears for Fears, Simple Minds).
199
+
200
+ Plus récemment, le Royaume-Uni a contribué à l'expansion de genres tels que le rock alternatif, la techno, la house music, le metalcore, la musique électronique, la pop moderne, le RnB contemporain ainsi que d'autres. Parmi les artistes britanniques récents les plus connus, il y a Babyshambles, Arctic Monkeys, Muse, Coldplay, Blur, Oasis, The Libertines, Jamiroquai, Radiohead, les Spice Girls, Mika, Elton John, Adele, Little Mix, The Vamps, Union J, le groupe One Direction ou encore Amy Winehouse.
201
+
202
+ Principal groupe de média, la BBC est une société publique de production et de diffusion de programmes de radio et de télévision. Elle a acquis, notamment par ses reportages, une réputation de très grande qualité, ainsi qu'en attestent de nombreuses récompenses internationales.
203
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204
+ Les principales chaînes de télévision sont BBC One, BBC Two, ITV1, Channel 4 et Five.
205
+
206
+ La radio est dominée par BBC Radio dont les deux principales stations sont BBC Radio 1 (station à dominante musicale, tournée vers la jeunesse) et BBC Radio 2 (station généraliste).
207
+
208
+ Dans la presse écrite quotidienne généraliste, on peut diviser les journaux en deux catégories, ceux dits « de qualité », d'autres plus populaires types tabloïds, journaux à ragots. Dans la première catégorie on trouve The Daily Telegraph, The Guardian, The Independent, The Times. En tête de la presse à sensation, The Sun est le quotidien de langue anglaise le plus diffusé au monde (1/4 du marché britannique). La plupart des quotidiens ont une édition de fin de semaine plus fournie avec de nombreux cahiers et suppléments.
209
+
210
+ En marge de toutes ces constituantes de la BBC existe aussi la BBC Afrique, qui à l'image de TV5 couvre pour le compte du Royaume la Francophonie mondiale et africaine, ce qui fait de la BBC une chaîne complète du point de vue des langues d'influence mondiale à savoir l'anglais et le français. Il est à noter que l'on retrouve la langue française dans des sphères d'influence anglaise comme au Canada ou en Afrique, d'où la pertinence de l'existence de la BBC Afrique[81].
211
+
212
+ Les règles actuelles du football, du rugby, du hockey, du bandy, du shinty, du cricket, du rounders, du stoolball, du polo, du water-polo, du netball, de la boxe, du golf, du tennis, du tennis de table, du badminton, du squash et d'autres ont été codifiées au Royaume-Uni.
213
+
214
+ Le sport le plus populaire est le football. À l'exception des tournois olympiques, le Royaume-Uni ne joue pas en tant que pays, chaque nation possède sa propre équipe : pays de Galles, Écosse, Irlande du Nord, Angleterre. On note de nombreux clubs renommés tels que Manchester United, Liverpool, Chelsea, Arsenal, et Newcastle United pour l'Angleterre; le Celtic et les Rangers pour l'Écosse.
215
+
216
+ La plupart des équipes du Royaume-Uni se nomment « équipe de Grande-Bretagne », comme l'Équipe de Grande-Bretagne de Coupe Davis ou l'Équipe de Grande-Bretagne de basket-ball.
217
+
218
+ En cyclisme, le vainqueur du Tour de France 2012 est le Britannique Bradley Wiggins, et le vainqueur des Tours de France 2013, 2015, 2016 et 2017 est le Britannique Christopher Froome. Il a également remporté la Vuelta 2017 et le Giro 2018. Geraint Thomas ayant remporté le Tour de France 2018 et Simon Yates ayant gagné la Vuelta 2018, le Royaume-Uni devient la première nation à remporter les trois grands tours la même année avec trois coureurs différents.
219
+
220
+ Au départ on remarque une présence typique de viande de bœuf, d'agneau, de poulet et de mouton dans l'ensemble de la cuisine du Royaume-Uni. Ainsi des plats comme l'agneau à la menthe ou le haggis font partie de la culture culinaire.
221
+
222
+ À cela il faut ajouter la présence d'ingrédients comme l'abat, la pomme de terre en purée ou nature. La dinde traditionnelle des fêtes, l'Irish stew et le bangers and mash sont tous des plats très prisés qui comportent des pommes de terre. L'oignon est également largement utilisé.
223
+
224
+ La cuisine de type pub est de plus en plus prisée, notamment à Londres, de même que le poisson qui, sous la forme de fish and chips est populaire dans tout le pays.
225
+
226
+ Enfin, le vin du Kent, le whisky et la bière ferment la boucle de la gastronomie du Royaume-Uni[82],[83],[84].
227
+
228
+ Le bangers and mash.
229
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+ L'Irish stew.
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+
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+ Le Fish and chips.
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234
+ L'agneau fait partie de la gastronomie au Royaume-Uni.
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+
236
+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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238
+ Le nom officiel du Royaume-Uni est:
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240
+ Aussi, la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires reconnaît le gallois, le gaélique écossais, l'irlandais, le cornique et le scots comme langues régionales du Royaume-Uni respectivement nommé ainsi:
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ www.britneyspears.comwww.britney.com
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+ Britney Jean Spears, née le 2 décembre 1981 à McComb (Mississippi), est une chanteuse, danseuse, actrice, femme d'affaires et icône culturelle américaine.
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+ Après une carrière d'enfant-star au Mickey Mouse Club en tant qu'animatrice, Britney Spears se lance dans la musique et se fait connaître mondialement en 1998 grâce au titre ...Baby One More Time, qui est l'un des singles les plus vendus au monde. Elle a depuis sorti neuf albums studios, dont sont notamment extraits les morceaux Womanizer, Hold It Against Me et 3, qui se sont classés numéro un au Billboard Hot 100. Son titre Toxic a quant à lui remporté le Grammy Award de la meilleure chanson dance en 2004.
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+ Elle compte un total de 200 millions de disques vendus à travers le monde[1],[2], dont 34 millions d'albums rien qu'aux États-Unis[3], où elle a reçu deux disques de diamant (pour ...Baby One More Time et Oops!... I Did It Again)[4]. Elle a reçu de nombreux prix et récompenses, dont six MTV Video Music Awards, sept Billboard Music Awards (dont le Millennium Award en 2016)[5] et une étoile sur le boulevard du Hollywood Walk of Fame.
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+ En 2012, elle est classée sixième du classement Forbes des 100 célébrités mondiales les plus influentes[6].
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+ Britney Jean Spears est née le 2 décembre 1981 à McComb, dans l'État du Mississippi, aux États-Unis[7],[8],[9] d'une mère ancienne institutrice, dénommée Lynne Irene Bridges et d'un père agent immobilier, James Parnell Spears[8]. Britney Spears a une sœur, Jamie Lynn et un frère, Bryan[10]. Ses grands-parents maternels s'appellent Lillian Woolmore et Barnett O'Field Bridges tandis que ses grands-parents paternels se nomment June Austin Spears et Emma Jean Forbes[11]. Britney Spears a des origines anglaises ainsi que des origines maltaises, puisque sa grand mère, Lillian Portell, est née à Londres et l'un de ses arrière-arrière grand-père était maltais[8].
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+ La famille Spears s'installe à Kentwood, en Louisiane, lorsque Britney a trois ans. Douée pour la danse et la gymnastique, elle a également des capacités en chant, si bien que sa mère l'inscrit à des cours de chant[12],[13]. Elle interprète régulièrement des chansons pour la chorale de l'église baptiste de Kentwood. Âgée de 8 ans, sa mère l'emmène à Atlanta pour passer une audition pour le The Mickey Mouse Club (All New Mickey Mouse Club), mais elle est recalée car elle est jugée trop jeune. Cependant, un des producteurs de l'émission la remarque et la recommande à un agent de New York. Elle passe alors ses étés suivants à New York afin de suivre des cours de danse et de comédie. En 1991, elle réussit à décrocher de petits rôles dans quelques spectacles de Broadway, notamment la pièce de théâtre Ruthless! et des publicités[14],[15]. Elle participe également à l'émission Star Search. Elle remporte la première manche, mais échoue à la seconde. À 11 ans, elle se présente une nouvelle fois au casting du The Mickey Mouse Club (All New Mickey Mouse Club) et est sélectionnée. Elle anime l'émission avec entre autres Christina Aguilera, Ryan Gosling, Justin Timberlake, JC Chasez (futurs membres du groupe *NSYNC)[16]. Une fois l'émission terminée en 1994, elle retourne dans sa ville en Louisiane pour continuer ses études[17].
16
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17
+ En 1997, Britney Spears fait ses débuts dans la musique avec Nikki DeLoach, une ancienne Mouseketeer (nom des membres du Mickey Mouse Club) comme la chanteuse. En juin 1997, elles forment le groupe Innosense, et la manager du groupe Lou Pearlman contacte son ami avocat du monde du divertissement Larry Rudolph[18]. Britney quitte le groupe quelques mois plus tard[19]. En 1998, sur les conseils de Rudolph, Britney Spears enregistre une maquette avec une chanson non utilisée de Toni Braxton qu'elle envoie à un grand nombre de maisons de disques[18]. Trois studios la refusent en raison de la popularité grandissante des boys bands et girl groups, mais le label Jive Records prend contact avec Rudolph[18]. Elle auditionne pour Jive Records qui la prend sous contrat et son président Clive Calder demande un album complet[20]. Elle part alors pour les Cheiron Studios situés à Stockholm, en Suède, où la moitié de l'album est enregistrée entre mars et novembre 1998 avec entre autres les producteurs Max Martin, Denniz Pop et Rami[21].
18
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19
+ Le single ...Baby One More Time sort en octobre 1998 et l’album ...Baby One More Time en janvier 1999. Pour promouvoir son single et son album, Britney fait la tournée des centres commerciaux en 1999 dans la plupart des grandes villes des États-Unis[22]. Elle effectue également une tournée en première partie de *NSYNC[22]. Entourée de deux danseuses, elle chantait et dansait pendant trente minutes sur quatre titres. Le single se vend à 500 000 exemplaires le premier jour de sa sortie et atteint la première place du Billboard Hot 100 pendant deux semaines consécutives[23],[24]. Le clip du morceau, où la chanteuse est notamment habillée en tenue d’écolière catholique, commence à être diffusé sur MTV dès novembre 1998.
20
+
21
+ L’album débute en première place du Billboard 200, et est certifié double disque de platine par la Recording Industry Association of America (RIAA) un mois après sa sortie, tandis que l’album s’installe dans les premières places des classements dans 15 pays. Alors meilleure vente d’album pour un artiste adolescent[13] avec plus de 23 millions d’exemplaires vendus[25], l’album possède des sonorités pop, voire bubblegum pop, et vise un public d’adolescents. De nombreuses ballades (Sometimes, Thinkin' About You) côtoient des chansons plus rythmées (Soda Pop, (You Drive Me) Crazy). Le titre Born to Make You Happy se démarque par ses influences pop européennes. Enfin, l’album contient une reprise du titre The Beat Goes On de Cher. En France, le single ...Baby One More Time se classe premier des classements la cinquième semaine de sa sortie. Le titre est certifié disque de platine à la fin de l’année en France[26].
22
+
23
+ Britney Spears sort ensuite le titre Sometimes qui atteint la 13e place des classements musicaux français. Le troisième morceau, (You Drive Me) Crazy, est remixé pour sa sortie en single. Ce titre est plutôt populaire puisqu’il atteint la 2e place des charts en France, Norvège, Suède et aux Pays-Bas. Cette chanson laisse place à Born to Make You Happy puis à From the Bottom of My Broken Heart, ne sort qu’aux États-Unis. Aux Grammy Awards de 2000, Britney Spears est nommée dans les catégories « Révélation de l’année » et « Meilleure chanson féminine » pour ...Baby One More Time[27]. Le 28 juin 1999, elle a entamé sa première tournée ...Baby One More Time Tour en Amérique du Nord, qui est bien accueillie par les critiques[28], mais suscite une certaine controverse en raison de ses tenues dites sexy. Une prolongation de la tournée, intitulée Crazy 2K, suit en mars 2000. Britney Spears ajoute des chansons de son deuxième album pour son spectacle.
24
+
25
+ En 2000, Britney Spears sort son second album, Oops!... I Did It Again, dans la même veine que le précédent. Il s’en écoule près de 20 millions d’exemplaires[25],[29] et se vend à 1 300 000 exemplaires la semaine de sa sortie (record qui ne sera battu qu’en 2015 par Adele). Britney Spears bat alors le record du plus grand nombre de disques vendus par une artiste féminine la semaine de sa sortie aux États-Unis[30]. Il contient pour la première fois une chanson écrite par la chanteuse, Dear Diary ainsi qu’une reprise du titre (I Can't Get No) Satisfaction des Rolling Stones. L'album ainsi que la chanson du même nom ont été nominés au Grammy Awards dans la catégorie, la meilleure performance vocale et la meilleure performance vocale pour une artiste Pop, respectivement[31].
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+ Le single Oops!... I Did It Again devient l’une des chansons les plus populaires du début des années 2000 et est numéro un dans de nombreux pays tels que la Suisse, l’Australie ou les Pays-Bas[32]. En France, il atteint la 4e place des classements musicaux. Le deuxième single, intitulé Lucky, rencontre un succès moindre, fermant la marche des ventes de single les plus vendus en France en 2000 et parvient à la 16e des classements français. Le troisième titre, Stronger, rencontre un impact faible en France et gagne la 20e position des classements. Enfin, le dernier single de l’album, Don't Let Me Be the Last to Know, est la première erreur commerciale de l’interprète ; il ne parvient pas à atteindre les cinq premières ventes de singles aux États-Unis et se positionne 27e dans les classements français[33]. Elle lance sa première tournée mondiale, Oops!... I Did It Again Tour qui récolte 45 millions de dollars, et édite son premier livre Britney Spears' Heart-to-Heart coécrit avec sa mère[34],[13]. Le 7 septembre 2000, elle participe aux MTV Video Music Awards et interprète ses titres en dévoilant une tenue couleur chair laissant penser qu’elle est nue sur scène[35]. En février 2001, elle reçoit deux nouvelles nominations aux Grammy Awards.
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+ En février 2001, Britney signe un contrat promotionnel de 10 millions de dollars avec Pepsi-Cola et publie un autre livre coécrit avec sa mère intitulé A Mother’s Gift[13]. Bien décidée à ne pas rester sur le succès en demi-teinte de Don't Let Me Be the Last to Know, Britney Spears prépare son troisième album, intitulé Britney, sorti le 6 novembre 2001. Il s'agit de son premier opus où certaines chansons possèdent explicitement un caractère sexuel. Ainsi, le premier single est I'm a Slave for You (en français : « Je suis une esclave pour toi ») au son très RnB produit par le duo The Neptunes[36]. Le clip est provocateur et sensuel, où la chanteuse mime notamment un orgasme. Elle interprète le single lors des MTV Music Awards de 2001, la performance a été acclamée par le public et la presse, de par sa chorégraphie dynamique mais aussi de l'introduction d’animaux sur scène comme le python royal qu'elle porte sur ses épaules[37]. L'album s'est vendu à plus de 746 000 exemplaires la semaine de sa sortie aux États-Unis[38] et à 10 millions d'exemplaires dans le monde à la fin de son exploitation[25],[39],[40]. Ce single atteint la 8e place des classements français. Ensuite, elle fait paraître le single Overprotected au succès plus mitigé ; il sera tout de même classé 82e single le plus vendu en France en 2002 et parvient à la 15e place des classements en France[33]. Le single est également sorti aux États-Unis, mais remixé, sous la dénomination Overprotected (DarkChild Remix). Le troisième single de l'album Britney, I'm Not a Girl, Not Yet a Woman écrit par Dido, sorti pour promouvoir son film Crossroads, atteint la 5e place des classements français. Le film quant à lui offre un beau succès au box office avec plus de 61 millions de dollars pour un budget de 12 millions de dollars[41]. Le quatrième titre, Boys, est revu pour en faire un duo avec Pharrell Williams. La chanson reçoit un accueil frileux, n'arrivant qu'à la 25e place des classements français. Enfin, le cinquième single est I Love Rock 'n' Roll, reprise de la chanson des Arrows, pour la plupart des pays du monde et Anticipating pour la France. Pour promouvoir son album, elle lance sa tournée Dream Within a Dream Tour.
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+ En juin 2002, Britney s'associe avec des investisseurs et ouvre un restaurant nommé Nyla à New York mais met un terme à sa participation en novembre[42]. Dream Within a Dream Tour se termine en juillet 2002 par une annonce que Britney s'octroie une pause de six mois mais dès octobre elle retourne en studio pour un nouvel album[43],[44]. Elle est alors classée par Forbes comme la célébrité la plus puissante au monde devant Tiger Woods, et Steven Spielberg[45].
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+ En 2003, Spears ouvre les MTV VIdeo Music Awards en compagnie de Christina Aguilera avec la chanson Like a Virgin. À la moitié de la performance, elles sont toutes deux rejoint par Madonna où un baiser lesbien est partagé.
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+ Son quatrième album, In the Zone, sort en novembre 2003. Les sonorités se font moins pop et sont davantage axées RnB et urban. La chanteuse écrit, ou coécrit, plusieurs titres. Pour cet opus, elle collabore avec Moby et R. Kelly. Le caractère sexuel des chansons est plus prononcé, avec les titres Breathe on Me, The Hook Up ou Touch of My Hand, chanson sur la masturbation. À sa sortie, il est numéro un des ventes aux États-Unis. Il s'écoulera à plus de 7 millions d'exemplaires[25], et à plus de 609 000 la semaine de sa sortie aux États-Unis[46]. Le premier single, Me Against the Music, duo avec Madonna, reçoit un accueil mitigé par les critiques[47]. Malgré tout, la chanson parvient à se positionner en haut des classements dans plusieurs pays dans le monde. En France, il atteint la 7e place des classements. C'est avec le deuxième single Toxic que le succès est plus affirmé puisqu’il se place dans les dix meilleures ventes de single dans la plupart des pays. En France, il atteint la 3e place des ventes. Ce titre remporte le Grammy Award de la meilleure chanson dance en 2004[48].
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+ Britney Spears tient ensuite à sortir le titre Everytime, chanson qu'elle écrit, compose, et qui devient un succès international. Le titre atteint la 2e place des classements français. Une blessure au genou lors du tournage du clip pour Outrageous (chanson écrite par R. Kelly) en collaboration avec Snoop Dogg la force à annuler la fin de sa tournée, The Onyx Hotel Tour[49]. Elle décide de faire une nouvelle pause après cet accident[43]. À cette date, elle est alors l'une des chanteuses les mieux payées au monde et sa fortune est estimée par le magazine Forbes à plus de 180 millions de dollars[50].
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+ En novembre 2004, Britney Spears profite de sa pause consécutive à sa blessure pour sortir son premier best of, intitulé Greatest Hits: My Prerogative[51]. Trois inédits apparaissent sur cet album qui sortiront d'ailleurs en single : My Prerogative, Do Somethin' et I've Just Begun (Having My Fun). My Prerogative, reprise de Bobby Brown, a un succès relativement important à l'échelle internationale et atteint la 18e place des charts français[33]. Le deuxième extrait est Do Somethin' qui ne sort pas aux États-Unis. Pour le clip, Britney s'essaye pour la première fois à la réalisation et à la chorégraphie. Le 16 novembre 2007, Louis Vuitton fait par ailleurs interdire la diffusion du clip de Do Somethin’. La toile créée par le maroquinier y est aperçue, or, celui-ci estime qu'elle porte « atteinte à la valeur économique de ses marques, et notamment à l'image de luxe qu'elle promeut et qui apparaît éloignée de l'image portée par Britney Spears. » La responsabilité de la chanteuse n'a cependant pas été retenue[52] ; cette compilation se vend à 6 millions d'exemplaires[53].
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+ Au printemps 2005, elle se met en scène avec son époux de l'époque, Kevin Federline, dans sa propre télé-réalité, Britney and Kevin: Chaotic. L'émission, diffusée du 17 mai 2005 au 14 juin 2005, reçoit essentiellement des réactions négatives. Elle profite toutefois du dernier épisode de sa série pour diffuser le clip de la chanson Someday (I Will Understand), où Britney Spears apparaît enceinte de son premier enfant. Dans la continuité de cette émission, le label de la chanteuse décide de sortir un album de remixes intitulé B in the Mix: The Remixes. Cet album contient un titre inédit, And Then We Kiss et plusieurs remixes de ses chansons à succès comme Toxic ou ...Baby One More Time. En 2007, elle touche plus de 8 millions de dollars de revenus[54].
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+ Fin avril 2007, Britney Spears décide de reprendre sa carrière. Elle prévoit une mini-tournée où elle chante les succès de ses premiers albums ; elle se produit notamment à San Diego, à Las Vegas et à Miami. La tournée intitulée The M+M's est organisée par The House of Blues, à l'exception du spectacle à Miami mis sur pied par le club Mansion.
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+ Après quatre ans sans album studio, Jive Records annonce la sortie d'un nouvel opus pour le 13 novembre 2007, intitulé Blackout. La maison de disques avance cependant la date de sortie au 30 octobre 2007 à cause des téléchargements illégaux des chansons de l'album[55]. Tout comme aux États-Unis, Blackout atteint la 2e place des albums les plus vendus la semaine de sa sortie en France[33]. Pour la première fois, un album de Britney Spears ne se classe pas à la première place du Billboard Hot 100 la semaine de sa parution aux États-Unis. Il se vend à 290 000 exemplaires lors de sa première semaine d'exploitation aux États-Unis, dont 124 000 exemplaires le jour de sa sortie[56]. L'accueil de ce nouvel opus par la presse spécialisée est plutôt chaleureux. Les Inrocks qualifie Blackout d'« inspiré » et de « qualité »[57]. Libération salue la production « haute joaillerie » et souligne « l’exceptionnel potentiel sexuel de sa voix et de ses effets ». Le New York Daily News tempère toutefois en soulignant que « si une poupée gonflable pouvait chanter, voilà sans doute le son qu'elle produirait »[58]. Pour la première fois, l'album ne contient qu'une seule ballade (Why Should I Be Sad), le reste de l'album étant plutôt dans un registre pop, dance et electro avec des influences R'n'B et hip-hop. Il contient également deux titres biographiques, Piece of Me et Why Should I Be Sad, ainsi qu'une chanson aux influences espagnoles, Ooh Ooh Baby. À la fin de son exploitation, les ventes de Blackout sont estimées à un peu plus de 2,5 millions d'exemplaires au niveau mondial[25],[59]. Grâce à cet opus, Britney Spears bat un nouveau record, celui de la chanteuse ayant vendu le plus d'album sous forme digitale la première semaine de sa sortie[60]. En France, l'album est un semi-échec commercial. Il a connu une mise en place d'au moins 75 000 exemplaires et a donc été certifié disque d'or[61]. Entre sa première apparition dans les classements français le 3 novembre 2007 et le 1er décembre 2007, Blackout chute de 72 places.
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+ Le 30 août 2007, le premier extrait de l'album est diffusé à la radio et sur Internet. Il se nomme Gimme More, une pièce produite par Nate « Danja » Hills, le bras droit de Timbaland. Le titre décroche une troisième place au Billboard Hot 100. En France, il atteint la 5e place des charts au mois de novembre de la même année[33]. Le 9 septembre 2007 à Las Vegas, Britney Spears interprète ce titre en ouverture des MTV Video Music Awards 2007. Annoncée comme une étape décisive de son grand retour, cette apparition s'avère catastrophique pour bon nombre de critiques, lui reprochant une piètre chorégraphie et un playback mal maîtrisé[62]. Il s'agit ici de sa seule représentation pour promouvoir son album. Piece of Me est le deuxième single issu de l'album. Il sort le 11 janvier dans la plupart des pays du monde, sauf en France. La chanson fait l'objet de critiques élogieuses et est souvent classée parmi les meilleures chansons sorties en 2007[63]. Le titre remporte les catégories « Clip de l'année » aux MTV Video Music Awards 2008, ainsi que le « Meilleur clip pop », et le « Meilleur clip pour un artiste féminine ». Break the Ice est le troisième single de Blackout ; le clip du morceau est un anime japonais. Ce titre obtient un succès plutôt mitigé. Enfin, Radar était destiné à être le quatrième single de Blackout mais sa sortie est finalement annulée.
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+ Circus, sixième album studio de Britney Spears sort le 2 décembre 2008, jour du 27e anniversaire de la chanteuse. L'album est bien accueilli, et fait ses débuts à la première place des classements canadiens et américains, tout en atteignant le top 10 de nombreux pays dont la France, où il se classe 3e. Aux États-Unis, Britney Spears devient la plus jeune artiste féminine à avoir cinq albums démarrant à la première place[64], elle gagne ainsi une place dans le Livre Guinness des records[65]. Elle est également la seule artiste de l'ère Soundscan à avoir quatre albums débutant avec au moins 500 000 exemplaires vendus[66]. Circus est rapidement devenu l'un des albums les plus vendus de l'année, et s'écoule à environ 4 millions d'exemplaires à travers le monde[25].
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+ Le premier single de l'album, Womanizer, a connu un énorme succès et est devenu le premier numéro un de Britney Spears au Billboard Hot 100 depuis ...Baby One More Time. Le single atteint également le sommet des classements en Belgique, au Canada, au Danemark, la Finlande et également France, durant cinq semaines consécutives[67]. Womanizer est nommé pour un Grammy Awards dans la catégorie « Meilleure musique dance »[68]. Circus est le second extrait de l'album éponyme ; il rencontre un succès modéré en Europe, se classant notamment 17e en Autriche, 15e en Finlande, ou encore 19e des ventes digitales en France, et se popularise davantage aux États-Unis où il s'est classé 3e. If U Seek Amy, est choisi comme troisième single et connut un succès dans la continuité des précédents extraits de l'album, le morceau atteint notamment le top 20 en Australie, au Canada, aux États-Unis, ainsi qu'en France. Enfin, Radar clôt l'exploitation de l'album, le titre figurait déjà sur le précédent opus de Britney Spears, Blackout et n'atteint pas les classements internationaux, parvenant à se classer 88e aux États-Unis, 44e en France, ou encore 46e au Royaume-Uni. Britney Spears lance une tournée mondiale, The Circus Starring: Britney Spears, en mars 2009. Avec un revenu brut de 131,8 millions de dollars, la tournée est la cinquième des tournées les plus lucratives de l'année 2009[69].
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+ En novembre 2009 paraît The Singles Collection, second best of de la chanteuse afin de célébrer ses dix ans de carrière. Un single est extrait de l'opus, 3, qui devient le troisième single numéro un de Britney Spears aux États-Unis, tout juste un an après Womanizer et 10 ans après ...Baby One More Time[70]. En passant de la 38e place à la 1re place en une semaine, le single réalise la meilleure progression dans les charts américains en trois ans.
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+ En mars 2011, Britney Spears fait paraître son septième album studio, Femme Fatale[71]. L'opus atteint la première place aux États-Unis, au Canada et en Australie, et culmine dans le top 10 de nombreux autres pays, dont la France où il se classe 4e[72]. Avec Femme Fatale, Britney Spears classe six de ses sept albums studio à la première place aux États-Unis, rejoignant ainsi Janet Jackson et Mariah Carey au rang des artistes ayant placé le plus d'albums en tête des ventes dans le pays[73]. L'album se vend à 1,7 million d'exemplaires dans le monde[25], et est, entre autres, certifié disque de platine aux États-Unis ainsi qu'au Canada, et disque d'or au Royaume-Uni, en France, en République tchèque, et au Mexique[74]. Le premier single issu de l'opus, intitulé Hold It Against Me, démarre à la première place du Billboard Hot 100, devenant le quatrième numéro un de Britney Spears aux États-Unis, et faisant d'elle la deuxième artiste de l'histoire, après Mariah Carey, à avoir deux singles consécutifs démarrant au numéro un[75]. Le deuxième single, Till the World Ends, se hisse notamment à la 3e place du Billboard Hot 100[76], tandis que le troisième single rencontre également un beau succès puisque I Wanna Go atteint la 7e place du Billboard Hot 100 aux États-Unis et la 5e place des ventes en France[77]. Femme Fatale devient le premier album de Britney Spears duquel sont issues trois chansons atteignant le top 10 du Billboard Hot 100[78]. Le quatrième et dernier single de l'album, Criminal, est publié en septembre 2011. La vidéo tournée pour la chanson suscite une controverse alors que des politiciens britanniques critiquent Britney Spears pour l'utilisation de fausses armes à feu lors du tournage de la vidéo dans un quartier de Londres qui avait été durement touché par des émeutes au Royaume-Uni en 2011[79]. Son management répond brièvement à ses critiques, en déclarant : « La vidéo est une histoire fictive mettant en scène le petit ami de Britney, Jason Trawick, qui joue littéralement les paroles d'une chanson écrite trois ans avant que les émeutes interviennent[80]. » En avril 2011, Britney Spears collabore avec Rihanna pour un remix de la chanson S&M[81]. Le titre atteint la pôle position des classements américains, et devient son cinquième numéro un au Billboard Hot 100[82].
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+ En juin 2011, Britney Spears lance une série de concerts, le Femme Fatale Tour[83]. La tournée est positivement accueillie de la part de nombreuses critiques, notant du fait que Britney Spears ait davantage chanté en direct lors des concerts, ceci en réponse aux accusations de playback lors de sa précédente tournée, et que les chorégraphies étaient parmi les meilleures de la chanteuse depuis des années. Les dix premières dates de la tournée ont rapporté 6,2 millions de dollars, ce qui a placé le Femme Fatale Tour à la 55e place du top 100 des tournées nord-américaines à la mi-2011. La tournée s'acheve le 10 décembre 2011 à Porto Rico, après 79 représentations. Le DVD du Femme Fatale Tour est publié en novembre 2011[84]. En août 2011, Britney Spears reçoit le MTV Video Vanguard Award lors des MTV Video Music Awards[85]. Le mois suivant, la chanteuse publie son deuxième album de remixes, B in the Mix: The Remixes Vol. 2[86]. En mai 2012, Britney Spears devient l'un des nouveaux jurés de la deuxième saison du télé-crochet
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+ The X Factor aux États-Unis, décrochant un contrat de 15 millions de dollars[87]. Cette même année, elle a collaboré avec will.i.am sur la chanson Scream & Shout, single extrait de l'album #willpower[88]. La chanson rencontre un large succès à travers le monde[89], se classant à la première place dans de nombreux pays dont la France[90] et le Royaume-Uni où le single est devenu son 6e numéro un[91]. En décembre 2012, le magazine Forbes nomme Britney Spears l'artiste féminine la mieux payée de 2012, avec des revenus estimés à $ 58 millions[92].
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+ Britney Spears commence à travailler à la réalisation de son huitième album studio en décembre 2012[93]. Il est confirmé que will.i.am serait le producteur exécutif de l'album[94]. Le 17 septembre 2013, elle fait une apparition dans l'émission Good Morning America pour annoncer une résidence de deux ans au Planet Hollywood Resort and Casino à Las Vegas[95]. La série de concerts, intitulée Britney: Piece of Me, débute le 27 décembre 2013, et comptera au total 100 représentations entre 2014 et 2015. La chanteuse annonce également que son huitième album, Britney Jean, sortira le 3 décembre 2013 aux États-Unis. Britney Jean est le dernier projet prévu par le contrat de Spears avec son label RCA, qui prévoyait la sortie de huit albums studios. L'album reçoit une promotion minimale, notamment du fait d'obligations contractuelles liées à la résidence à Las Vegas de Spears. À sa sortie, Britney Jean débute à la quatrième position du Billboard 200 aux États-Unis avec 107 000 exemplaires vendues, signant le pire démarrage de la carrière de la chanteuse dans le pays[96]. L'album débute à la 34e place au Royaume-Uni, et à la 22e place en France[97]. Au total, il ne s'écoule qu'à 600 000 copies[25].
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+ Le premier single de l'album, Work Bitch, sort le 16 septembre 2013, avec un jour d'avance à la suite d'une fuite sur Internet[98]. Il se classe à la 12e place du Billboard Hot 100 aux États-Unis[99], et atteint notamment le top 10 de plusieurs pays, dont le Royaume-Uni[100] et la France[101] où il décroche la 6e position. La chanson Perfume, deuxième single de Britney Jean, est dévoilée le 3 novembre 2013[102]. Le titre se classe 72e aux États-Unis et 34e en France[103]. Durant la production de Britney Jean, Britney Spears enregistre la chanson Ooh La La pour la bande originale des Schtroumpfs 2[104]. Spears participe également au titre SMS (Bangerz) de la chanteuse Miley Cyrus, présent sur le quatrième album studio de cette dernière, Bangerz, sorti au mois d'octobre 2013[105]. Le 8 janvier 2014, Britney Spears remporte le prix Favorite Pop Artist lors de la quarantième cérémonie des People's Choice Awards[106].
62
+ En 2015, Britney Spears renouvelle son contrat avec sa maison de disques, RCA Records, et commence à travailler sur son neuvième album studio[107]. Un morceau inédit, Pretty Girls, en duo avec la rappeuse australienne Iggy Azalea, sort le 4 mai 2015. La chanson connaît un succès modéré dans les classements mondiaux, atteignant le Top 20 au Royaume-Uni et au Canada, ainsi que le top 30 aux États-Unis, en France et en Australie. Outre ce nouveau single, elle enregistre une reprise de la chanson Tom's Diner de Suzanne Vega, en collaboration avec Giorgio Moroder[108]. Le titre paraît sur l‘album Déjà Vu du producteur italien.
63
+ Durant l'année 2015, Britney apparaît à de très nombreuses cérémonies, dont les ESPY Awards et les MTV Video Music Awards, où elle remet plusieurs prix[109],[110]. Lors des Billboard Music Awards, Britney et Iggy Azalea interprètent leur titre Pretty Girls[111]. De plus, Britney reçoit le prix de l'icône ayant le meilleur style vestimentaire pour les adolescents américains lors des Teen Choice Awards[112].
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+ Le 9 septembre 2015, Britney Spears déclare lors d'un concert la prolongation de sa résidence à Las Vegas jusqu'en 2017[113].
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+ En début d'année 2016, durant une interview pour Larry Rudolph, annonce que le futur album de la superstar est terminé à 80 % et qu'il sera dans la même veine que The Weeknd. Il annonce aussi qu'elle partira peut-être pour des mini-tournées dans le monde. Elle annonce mi-février 2016 que l'album sera achevé dans les trois prochaines semaines et qu'il sortira « très bientôt ». V magazine annonce que l'album sortira au printemps 2016, Britney Spears fait pour la même occasion la couverture du centième numéro du magazine.
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+ Le Las Vegas Sun révèle le 11 avril 2016 que Make Me... est le nom du premier single du neuvième album de la chanteuse. Il sortira en mai et sera suivi par l'album en juin. Le single sera ajouté au Britney: Piece of Me en juin[114]. Cependant, la délibération du single a été retardée en raison de difficultés techniques avec la production, Joe Riccitelli, de RCA records indique une sortie estivale qui est en cours de planification[115]. En mai 2016, Britney Spears a lancé une application de jeu de rôle intitulé Britney Spears: American Dream. L'application, créée par Glu Mobile, a été mis à disposition pour IOS et Google Play[116]. Le 22 mai 2016, Britney Spears a effectué un grand retour avec le succès d'un medley aux Billboard Music Awards 2016[117],[118]. Outre sa performance, elle a été honorée avec le Millennium Award Billboard pour l'ensemble de sa carrière[119].
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+ Le 6 juillet 2016, la chanson Hands est mise en vente. Cette chanson, à laquelle participe Britney Spears, est créée en mémoire de la fusillade du 12 juin 2016 à Orlando. La chanson a été écrite par Julia Michaels et Justin Tranter et produite par Mark Ronson et, outre Britney Spears, des artistes comme Jennifer Lopez, Gwen Stefani, Jason Derulo, Meghan Trainor, Juanes, Pink, Mary J. Blige, Selena Gomez collaborent sur le titre. Make Me, son single en collaboration avec G-Eazy, est mis en vente le 14 juillet 2016. La chanson arrive à la 17e place au classement américain, Billboard Hot 100 et 11e en France. Toutefois, elle arrive en 1re place au classement Dance Club Songs aux États-Unis. Son nouvel album, Glory, sort le 26 août 2016 et atteint la première place dans plusieurs pays dont l'Italie ou encore la Corée du Sud. L'album se classe deuxième au Royaume-Uni, troisième aux États-Unis, et sixième en France. Britney Spears fait deux apparitions très remarquées, au Carpool Karaoké puis aux VMAs 2016 le 28 août 2016. Le 16 novembre sort le second single de l'album, Slumber Party avec Tinashe qui atteint la 86e place aux États-Unis et 120e au classement français. En novembre 2016, lors d'une interview accordée à Las Vegas Blog, elle a confirmé qu'elle avait déjà commencé à travailler sur son prochain album[120]. En janvier 2017, elle a reçu quatre victoires sur quatre nominations aux 43e cérémonie des People's Choice Awards, y compris l'artiste Pop favorite, l'artiste féminine, la célébrité médias sociaux, ainsi que la collaboration comique pour le sketch avec Ellen DeGeneres pour The Ellen DeGeneres Show[121].
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+ En mars 2017, Britney Spears a annoncé que sa résidence serait effectuée à l'étranger comme une tournée mondiale sous le nom de Britney: Live in Concert. Elle se rend dans une dizaine de pays du continent asiatique comme le Japon, les Philippines ou encore Israël[122]. C'est également la première fois qu'elle joue à Taïwan, en Thaïlande, en Chine, et à Singapour notamment[123]. En avril 2017, le Parti travailliste israélien a annoncé qu'il allait reporter d'un jour la date de son élection primaire en juillet pour éviter un télescopage avec le concert de Spears à Tel Aviv[124]. Larry Rudolph a également annoncé que la résidence ne serait pas prolongée et donc prendrait fin le 31 décembre 2017[125]. Le même mois, il est révélé que Britney Spears devait participer à la chanson Hey Ma de Fast and Furious 8 avec Pitbull et Romeo Santos, mais a cédé sa place à Camila Cabello[126].
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+ Le 29 avril 2017, Spears est devenu la première récipiendaire du Prix Icon Award lors des Radio Disney Music Awards[127]. Le 4 novembre 2017, Spears a inauguré l'ouverture de son hôpital à Las Vegas: Nevada Childhood Cancer Foundation Britney Spears Campus pour les enfants atteints du cancer[128]. Plus tard dans le mois, Forbes a annoncé que Britney Spears était la huitième artiste féminine gagnant le plus, engrangeant 34 millions de dollars en 2017[129]. Le 22 décembre 2017, Spears communique que son dernier concert à Las Vegas est retransmit le soir du 31 décembre sur ABC avec l'émission Dick Clark's New Year's Rockin' Eve et par la même occasion, dévoile une date de concert au Danemark pour le 8 août 2018[130]. Le 23 janvier 2018, Spears a annoncé des dates supplémentaires pour l'Amérique du Nord, l'Europe et le Royaume-Uni.
75
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+ En janvier 2018, Britney Spears annonce son vingt-quatrième parfum et par la même occasion reçoit un prix pour le parfum de l'année grâce à son Fantasy in Bloom sorti en janvier 2017[131]. Elle est également récompensée par le GLAAD Vanguard Award pour son soutien à la communauté LGBT[132]. Le 20 mars 2018, il est révélé que Britney Spears est la nouvelle égérie de la luxueuse marque de vêtements française, KENZO[133]. Ensemble, ils reprennent des classiques de la marque, comme le thème de la jungle pour leur nouvelle campagne : La Collection Memento No2[134].
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+ Le 21 octobre 2018, elle conclut sa tournée internationale, Piece of Me Tour, à Austin lors du Grand Prix automobile des États-Unis[135].
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+ Britney Spears a annoncé sa seconde résidence le 18 octobre 2018, au Toshiba Plaza au T-Mobile Arena[136]. La résidence devait débuter le 13 février 2019 avec un contrat d'une durée de 2 ans et de 507 000 dollars par spectacle. Elle travaille parallèlement sur de nouvelles musiques, dont une avec Pitbull et Marc Anthony[137].
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+ Le 4 janvier 2019, Britney annonce le report de sa résidence : Britney: Domination et une pause indéfinie pour être au plus près de son père qui est tombé gravement malade, une rupture du côlon presque fatale[138].
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+ Selon des documents judiciaires récupérés par The Blast, le co-tuteur de Britney Spears, Andrew Wallet, a démissionné après plus de dix ans de collaboration, en mars 2019. Dans sa démission, Wallet a déclaré : « Un préjudice grave, un préjudice irréparable et un danger immédiat pour la personne sous tutelle et son patrimoine[139] ». Plus tard, en mars 2019, il a été signalé que Spears était admise dans un établissement psychiatrique pour se concentrer sur les soins personnels compte tenu du stress causé par la maladie de son père[140]. Cependant, le 12 avril 2019, un ancien membre de l'équipe juridique de l'interprète allègue qu'elle était dans l'établissement de santé mentale depuis janvier contre son gré, ordonnée par son père, James Spears, après qu'elle eut abandonnée son traitement contre ses troubles bipolaires. La source a ensuite affirmé que James Spears avait d'abord menacé Britney Spears d'annuler sa résidence à Las Vegas si elle ne prenait pas ses médicaments, mais aussi parce qu'elle a conduit seule avec son petit ami (comme elle n'est pas autorisée à le faire sous la tutelle). Voyant le manque de réaction de Britney Spears, il aurait alors fait en sorte de la faire interner. La source anonyme indique en détail que la tutelle administrative était censée prendre fin après la tournée The Circus Starring: Britney Spears, en 2009. La source déclare : « L'idée était : allez en tournée, montrez-nous que vous êtes stable et que cette tutelle vous aidera à recouvrer vos droits de garde ». La source s’interroge ensuite sur la nature du mandat de tutelle en cours, étalé sur onze ans, en déclarant : « […] les mandats d'une tutelle portent sur des problèmes sérieux : ils sont généralement réservés aux personnes âgées qui ne peuvent ni s’occuper d’eux ni de leurs finances, les personnes qui ont été gravement blessées ou affaiblies dans un accident, ou les adultes avec une déficience intellectuelle. Depuis 2009, Britney Spears a enregistré, publié, promu et enregistré de nombreux albums. Donc, elle ne correspond à aucune de ces qualifications (que nous connaissons publiquement), et depuis au moins un an, elle aurait des discussions avec son père et des professionnels de la santé pour mettre fin à sa tutelle[141] ».
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+ Les médias sociaux ont ensuite réagi aux soupçons d'abus de pouvoir et de violation des droits humains. Britney Spears a enduré la tutelle de son père et la mauvaise gestion de Lou Taylor, qui est entrée dans sa vie après la grossesse de sa sœur et a convaincu son père d'instaurer la tutelle. Plusieurs sources dévoilent que Lou Taylor se servait dans les finances de Britney Spears pour financer une église anti-LGBT et la décrivent comme quelqu'un usant la peur pour faire valoir ses points de vue religieux[142]. The Blast a publié un article exclusif dans lequel les conseillers de Britney Spears craignaient pour sa vie si elle ne faisait rien pour se soigner, affirmant que la vie de la chanteuse était « hors de contrôle ». Jamie Spears estimait qu'il valait mieux l'interner dans l'établissement pour résoudre ces problèmes et inventer une histoire mettant en cause la santé de son père[143]. Plus tard, TMZ publie dans un article que les troubles bipolaires de Britney Spears n'ont jamais été officiellement diagnostiqués[144].
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+ Britney Spears publie, le 24 avril, une vidéo sur Instagram dans laquelle elle rassure ses fans et qu'elle « a juste besoin de temps pour elle ». Elle évoque également les rumeurs entourant son internement. La chanteuse accuse également son ancien manager, Sam Lufti, d'avoir diffusé de fausses nouvelles. Face à ces nouvelles, les fans de Britney Spears se sont très rapidement inquiétés, lançant le mouvement #FreeBritney sur les réseaux sociaux pour demander sa libération, estimant qu'elle aurait été internée contre son gré. D'autres personnalités, dont Miley Cyrus, Will I Am, David LaChapelle, Paris Hilton, Cher, Jeffree Star, Shane Dawson, Trisha Paytas, Mario Lopez, Kim Petras, Eve, Sharon Osbourne, The View, Rose McGowan, Heidi Montag, Courtney Love et Marina Diamandis s'inquiètent également pour l'artiste[145],[146],[147],[148],[149]. De plus, sa mère Lynne Spears, semble être très engagée pour protéger sa fille. En effet, toujours selon TMZ, Lynne Spears estime que le traitement donné à la chanteuse ne convient pas à son état de santé, le jugeant trop lourd. C’est ainsi que Jamie Spears confronte son ex-femme au tribunal de Los Angeles le vendredi 10 mai selon le site TMZ pour connaître les détails du dossier médical de leur fille[150]. Spears a assisté à l'audience avec sa mère[151]. Après l'audience, une enquête a été ordonnée sur le rôle de conservateur de Britney Spears[152]. Selon des allégations présumées de TMZ, elle aurait déclaré devant le tribunal qu'elle avait été incarcérée de force dans un établissement de santé mentale[153].
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+ Le 3 septembre 2019, il a été signalé que Jamie Spears, le père et tuteur de Britney Spears, aurait violenté son petit-fils de treize ans, Sean Preston. Kevin Federline, le père de l'enfant, a déposé plainte le 25 août[154]. L’incident a déclenché une enquête sur la maltraitance des enfants. Britney a ensuite renvoyé ses fils chez leur père, bien qu’il fût son temps de garde alternée[155]. Les deux fils de Spears ont depuis obtenu une ordonnance restrictive de trois ans contre leur grand-père[156].
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+ Le 29 mai 2020, Britney Spears sort un single exclusif de son album Glory, Mood Ring (By Demand), sur les plateformes de streaming et numériques du monde entier[157]. L'engouement de la fanbase de Spears face à cet inédit est tel, que celui-ci détrône temporairement Chromatica de Lady Gaga des charts en offrant à Britney Spears un nouveau numéro 1 sur iTunes US, iTunes France, iTunes UK et iTunes Australia. Les fans de Spears lui permettent donc de décrocher un hit n°1 sur 4 décennies consécutives.
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+ Britney Spears fait ses premiers débuts à la télévision grâce au Mickey Mouse Club entre 1991 et 1993[158]. En collaboration avec d'autres enfants, elle faisait des sketchs et des parodies ainsi que des spectacles chantés et chorégraphiés. En 1999, elle fait une apparition dans la série Sabrina, l'apprentie sorcière au côté de Melissa Joan Hart pour interpréter sa chanson (You Drive Me) Crazy. En parallèle, l'actrice joue dans le clip de la même chanson[159]. En 2006, elle apparaît dans la série Will et Grace. Elle incarne Amber Louise, une présentatrice lesbienne[160].
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+ En 2008, elle joue dans deux épisodes de la saison trois de la série How I Met Your Mother. Elle interprète Abby, une réceptionniste d'un cabinet de dermatologie amoureuse du personnage principal. Conséquemment à la présence de la chanteuse dans la série, celle-ci a battu son record d'audience lors de son premier passage[161]. Elle fait également l'ouverture des MTV Video Music Awards 2008, cérémonie pour laquelle elle a tourné quelques spots publicitaires. Toujours en 2008, Britney Spears fait l'objet d'un documentaire intitulé Britney: For the Record. La chanteuse est suivie par une équipe de tournage durant les trois mois préparant son retour sur le devant de la scène. Elle revient en interview sur tout ce qu'elle a vécu ces dernières années. Le documentaire est diffusé pour la première fois aux États-Unis sur MTV, et en France sur NT1 (rebaptisé alors La Confession) en novembre 2008. Il sort ensuite en DVD, le 29 juin 2009 en France, sous le nom de Britney: Backstage.
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+ En 2010, alors que la rumeur courait depuis des semaines, Ryan Murphy annonce un épisode consacré à Britney Spears dans la série phare dont il est le réalisateur, Glee. Britney Spears y apparaît en tant que guest-star. Plusieurs titres de la chanteuse seront repris au cours de l'épisode, …Baby One More Time, Stronger, I'm a Slave for You, Toxic, et Me Against the Music (pour lequel un remake du clip est tourné avec la participation de la chanteuse)[162]. Le deuxième épisode de la saison 2 a été diffusé le 28 septembre 2010 aux États-Unis et a rassemblé pas moins de 13,5 millions de téléspectateurs sur la chaîne FOX.
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+ En mai 2012, après plusieurs mois de rumeurs, Britney Spears officialise sa participation en tant que jurée au sein de la version américaine du télé-crochet, The X Factor. Elle se joint ainsi à Simon Cowell, L.A. Reid et Demi Lovato qui ont composé le jury de la saison 2 de l'émission de septembre à décembre 2012. Le contrat négocié entre la chanteuse et la chaîne de télévision FOX est estimé à hauteur de $ 15 millions, faisant d'elle la juge la mieux payée au sein d'une émission télévisée[87]. Britney Spears est la mentor de la catégorie des adolescents, sa protégée Carly Rose Sonenclar termine seconde de la compétition. Spears fait savoir qu'elle ne reprendrait pas son rôle de juge pour la troisième saison de l'émission[163]. En parallèle de sa participation à l'émission The X Factor, un nouvel épisode de la série Glee est consacré à Britney Spears[164]. Intitulé Britney 2.0, l'épisode est le deuxième de la quatrième saison de Glee, et est diffusé le 20 septembre 2012 aux États-Unis. Huit chansons sont reprises au cours de cet épisode, incluant Hold It Against Me, 3, Gimme More, Everytime et Oops!... I Did It Again ainsi que deux mashup, Boys / Boyfriend (Justin Bieber) et (You Drive Me) Crazy / Crazy (Aerosmith)[165].
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+ En 2017, la chaîne Lifetime diffuse Destin brisé : Britney Spears, l'enfer de la gloire, un téléfilm biographique basé sur la vie de Britney Spears de 1998 à 2008 avec Natasha Bassett dans le rôle de la chanteuse. Néanmoins, Britney Spears n'est pas impliquée dans la production de ce t��léfilm. À ce sujet, ces représentants ont déclaré que la chanteuse ne donnait pas sa bénédiction à la production et que les droits d'utilisation de ces chansons leur ont été refusés[166]. Le téléfilm est reçu très sévèrement par les fans de la chanteuse mais également par la critiques américaines qui relève de nombreuses inexactitudes dans ce que raconte le téléfilm[167].
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+ Au mois de février 2002, son premier film, Crossroads, sort au cinéma. Réalisé par Tamra Davis, Britney Spears y interprète Lucy Wagner, une jeune femme originaire de Géorgie prête à traverser les États-Unis pour rejoindre sa mère en Arizona. Le film est un succès au box-office, rapportant plus de 37 190 000 $ aux États-Unis et 61 140 000 $ dans le monde pour un budget initial de 12 000 000 $[168]. En France, Crossroads cumule 167 324 entrées la première semaine de son exploitation[169]. En revanche, le film est laminé par les critiques. Ainsi, Première et Le Parisien ne recommandent le film qu'aux plus jeunes spectateurs, Chronic'art.com le qualifie de « navet »[170] tandis que Les Inrocks souligne « une mise en scène inexistante et un scénario niaisieux[171]. » Britney Spears remporte cette année-là le Razzie Awards de la « pire actrice pour sa performance ». À la suite du film, Britney Spears obtient son étoile sur le Walk of Fame du Hollywood Boulevard, faisant d'elle la deuxième plus jeune star à recevoir cet honneur derrière Melissa Gilbert[172].
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+ Britney Spears fait une apparition dans le film Longshot en 2000, dans lequel elle joue une hôtesse de l'air[173]. En 2002, elle obtient un rôle de guest star dans Austin Powers dans Goldmember et interprète la bande originale du film avec le titre Boys. En contrepartie, Mike Myers apparaît dans le clip du morceau[174].
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+ Britney Spears passe de nombreux contrats publicitaires et commerciaux. Elle représente ainsi, entre autres, Pepsi, Toyota et Samsung. Son partenariat avec Pepsi lui a permis notamment de gagner environ 10 000 000 $[175], ce qui est le plus gros contrat publicitaire entre la marque et un artiste[176]. Elle écrit également deux livres en collaboration avec sa mère Lynne Spears, Heart to Heart et Le cadeau d'une mère. En 2002, elle prête son nom et sa voix pour Britney's Dance Beat (THQ), un jeu vidéo sorti sur PC, Game Boy Advance, PlayStation 2[177] ; la sortie sur Xbox est abandonnée[178]. Le joueur incarne un danseur devant passer divers auditions afin d'être intégré dans la troupe de la chanteuse. Aussi, de nombreuses poupées à son effigie sont éditées par divers fabricants[178]. Britney Spears est également connue pour sa stratégie d'utilisation des médias sociaux et du concept du marketing viral[179]. Britney Spears inaugure son restaurant, appelé « Nyla », le 27 juin 2002 à New York. Celui-ci proposait des spécialités culinaires venues d'Italie et de sa région, la Louisiane. Il ferme au mois de novembre de la même année pour manque de rentabilité[180].
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+ En 2004, Britney Spears signe un contrat avec Elizabeth Arden pour vendre des parfums à son nom. La première fragrance, Curious est sortie le 9 septembre 2004. Elle s'est placée à la tête des ventes internationales de nouveautés en 2005 et a rapporté au moins 100 millions de dollars[181] et portera le nom de la première gamme de la chanteuse. Cette gamme possède également deux éditions limitées à ce jour: Curious: In-Control, sortie le 16 avril 2006 et Curious Heart en décembre 2007.
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+ En vente dès le 15 septembre 2005, Fantasy est le second parfum de la chanteuse. Il existe actuellement 15 dérivés de celui-ci. Midnight Fantasy, premier de cette longue gamme, est mis en vente en décembre 2006. Le troisième, Hidden Fantasy, sorti pour les fêtes de fin d'année 2008 est suivi par Circus Fantasy dès le 27 août 2009 pour promouvoir l'album de la chanteuse. En octobre 2012 est sorti Fantasy Twist, dont le flacon se compose d'un duo de parfums phares, Fantasy et Midnight Fantasy[182]. Moins d'un an plus tard, en avril 2013 paraît la fragrance Island Fantasy suivie en octobre 2013 par Fantasy (Anniversary Edition) qui célèbre les 10 ans de la première fragrance lancée par Britney Spears. En février 2014 sort deux nouvelles versions, Fantasy Nice Remix et Fantasy Naughty Remix, très différentes de leur prédécessrices, puisqu'une nouvelle forme de flacon est adoptée mais aussitôt abandonnée pour redonner à la gamme Fantasy son apparence initiale avec une édition limitée Fantasy Stage Edition, sortie en juillet 2014. La même année, en novembre, sortira Rocker Femme Fantasy, inspiré cette fois par le concert Britney: Piece Of Me. En mai 2015 sort Fantasy Renner Edition, édition brésilienne limitée du parfum suivi de Fantasy Intimate Edition. Le nom et la couleur de ce parfum est inspiré de la marque de sous-vêtements de la chanteuse, The Intimate Britney Spears. Début 2016 Britney annonce Maui Fantasy, commercialisé en mars. Les derniers parfums de la gamme sont Fantasy In Bloom et Sunset Fantasy, commercialisés respectivement en janvier 2017 et janvier 2018.
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+ Britney a également plusieurs parfums indépendants. Le premier, Believe, est sorti le 24 septembre 2007. La chanteuse sort son neuvième parfum issu de sa collaboration avec Elizabeth Arden en 2010. Portant le nom de Radiance, celui-ci est disponible à la vente (par Internet pour la France) depuis septembre 2010. Le parfum se veut inspiré de l'album Femme Fatale ainsi que de la tournée qui l'accompagne. Un dérivé de celui-ci, nommé Cosmic Radiance paraît en août 2011. En juin 2016 Britney sort un nouveau parfum indépendant Private Show, dont le nom provient d’une chanson enregistrée pour son album Glory. Un an après,en juin 2017, la chanteuse annonce la sortie de son 22ème parfum, VIP Private Show. Les trois produits Curious, Curious: In Control et Fantasy se sont vendus à plus de 10 millions d'exemplaires entre 2004 et 2006[183].
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+ Fin 2009, Britney Spears lance sa propre application pour iPhone et iPod touch. Intitulée It's Britney, on retrouve sur celle-ci l'actualité de la chanteuse, ses derniers messages sur les réseaux sociaux Facebook et Twitter, des photos et autres widgets. Britney Spears est, en 2009, le visage de la marque de vêtements Candie's qui décide de renouveler son contrat en 2010[184]. Dans le cadre de ce partenariat, Britney Spears a créé sa propre ligne de vêtements pour la marque, une édition limitée disponible depuis juillet 2010 uniquement dans les magasins Kohl's et via leur site Internet[185].
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+ En 2012, Britney Spears collabore avec la société Hasbro pour la sortie d'une version exclusive du jeu Twister, qui inclut un remix de son titre Till the World Ends[186]. La chanteuse participe également à une publicité, réalisée par Ray Kay, afin de promouvoir le jeu[187],[188].
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+ En septembre 2014, la chanteuse a lancé sa propre ligne de lingerie, The Intimate Britney Spears[189].
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+ En mai 2016, Britney sort un jeu pour téléphones et tablettes, Britney Spears: American Dream, réalisé par la société Glu[réf. nécessaire].
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+ La chanteuse a créé la Britney Spears Foundation, une association à but non lucratif pour aider les enfants dans le besoin. La philosophie de l'association était que la musique et le divertissement avaient des propriétés médicinales bénéfiques aux enfants[190]. La fondation a aussi supporté le Britney Spears Camp for the Performing Arts annuel, où les campeurs avaient l'opportunité d'explorer et développer leur talents[191]. En avril 2002, à la suite des efforts de Spears et de la Britney Spears Foundation, une subvention d'un million de dollars a été faite au Twin Towers Fund pour soutenir les enfants des membres des forces armées touchés par les attentats du 11 septembre 2001, notamment le corps des sapeurs-pompiers professionnels de New York et leur Emergency Medical Services Command, le service de police de New York, le Port Authority of New York and New Jersey, le New York State Office of court Administration ainsi que d'autres services gouvernementaux[192]. Toutefois, il a été rapporté en 2008 que la fondation était en déficit de 200 000 $[193]. Après que la chanteuse a été mise sous tutelle, son père et l'avocat Andrew Wallet abandonnèrent l'association, menant à la fermeture de cette dernière en 2011[194].
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+ Le 30 octobre 2001, Spears, aux côtés de Bono, Jennifer Lopez, Gwen Stefani et d'autres artistes populaires, enregistre un single intitulé What's Going On sous le nom d'Artists Against AIDS Worldwide, afin de soutenir les programmes contre le sida en Afrique et d'autres régions appauvries[195]. Au lendemain de l'Ouragan Katrina en 2006, Spears a donné 350 000 $ à Music Rising[196]. Plus tard, en 2011, la chanteuse a soulevé des fonds à hauteur de 200 000 $ durant un Evening of Southern Style dans une résidence privée à Beverly Hills, présenté par le Projet St. Bernard, avec l'aide de nombreuses célébrités comme Hilary Duff, Selena Gomez, Kelly Osbourne, Kellan Lutz ou Kim Kardashian[197]. Spears a aussi apporté son soutien à de nombreuses associations durant sa carrière, dont le Centre de la Kabbale[198], le Gilda's Club[199], le Bright Promises Foundation et United Way. Ces deux dernières associations ont pour but de donner un nouvel espoir et de meilleures fondations aux familles en situations précaires variées[196].
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+ Le 24 octobre 2015, Spears a donné 120 000 $ à la Nevada Childhood Cancer Foundation[200]. De plus, pour chaque ticket vendu des concerts de sa résidence à Las Vegas, Britney: Piece Of Me, 1 dollar est reversé à l'organisation. Spears a aussi collecté des fonds pour la fondation via les réseaux sociaux, en plus des ventes des produits à édition limitée, tous les profits de la boutique reviennent à la NCCF[201]. Le 27 octobre 2016, Spears s'est associée avec Zappos et XCYCLE pour animer le Britney Spears Piece of Me Charity Ride à Las Vegas pour récolter de l'argent supplémentaire afin d'approcher l'objectif d'un million de dollars pour la NCCF, dont 450��000 $ déjà récoltés par les tickets et les produits de Spears[202]. Les participants étaient inscrits pour gagner au tirage au sort un cours de fitness avec Spears elle-même. L’événement a immédiatement levé 553 130 $[203].
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+ En 2008, lorsque sa mère Lynne fit paraître sa biographie — intitulée Through the Storm: A Real Story of Fame and Family in a Tabloid World —, elle révéla entre autres que lorsque Britney avait 14 ans, elle fut en couple avec un dénommé Reg Jones — rencontré au lycée — âgé de 18 ans à l'époque[204]. Elle a ensuite fréquenté le musicien Robbie Carrico, d'août 1998 à février 1999[205].
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+
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+ En juin 1999, à l'âge de 17 ans, Britney entame une relation très médiatisée avec le chanteur Justin Timberlake[206]. En mars 2002, la presse annonce qu'ils se sont séparés et des rumeurs d'infidélités firent surface, sans réellement être confirmées[207],[208]. En effet, Britney aurait eu une liaison avec le chorégraphe Wade Robson, de septembre 2001 à février 2002[209],[210],[211]. À la suite de leur rupture, Justin reprend la célèbre chanson Cry Me a River (2002)[212],[213] et de son côté, Britney compose la célèbre chanson Everytime (2004)[214].
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+ Entre 2002 et 2003, la chanteuse aurait eu des liaisons avec Fred Durst[215], Colin Farrell[216] et Columbus Short[217]. Le 3 janvier 2004, à tout juste 22 ans, elle épouse son ami d'enfance, Jason Allen Alexander, à Las Vegas. Cependant, ce mariage dure 55 heures avant d'être annulé[218],[219].
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+ En avril 2004, Britney commence à fréquenter le danseur/rappeur Kevin Federline. À cette époque, l'ex-compagne de Kevin, Shar Jackson, était enceinte de leur deuxième enfant[206]. Après leurs fiançailles en juillet 2004, ils se marient en septembre 2004[220]. Leur relation est alors affichée dans leur émission de téléréalité : Britney and Kevin: Chaotic, diffusée sur la chaîne câblée UPN dès mai 2005. Ensemble, ils ont eu deux garçons : Sean Preston Spears-Federline (né le 14 septembre 2005, par césarienne)[221] et Jayden James Spears-Federline (né le 12 septembre 2006, par césarienne)[222]. Au bout de deux ans de mariage, en novembre 2006, Britney demande le divorce citant des « désaccords insurmontables »[223] ; le divorce est prononcé en juillet 2007. Elle perd la garde partagée de ses enfants début octobre 2007[224]. En juillet 2008, Spears reprend certains de ses droits de visites après être arrivée à un accord avec Federline et son avocat[225].
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+
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+ Peu après sa séparation avec Kevin Federline, entre 2006 et 2007, Britney a eu des liaisons avec J.R. Rotem[226], le mannequin Isaac Cohen[227], Howie Day[228] et John Sundahl[229]. Britney a été en couple avec Adnan Ghalib, un paparazzi, de décembre 2007 à mars 2009[230].
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+ En juillet 2009, Britney devient la compagne de Jason Trawick, son ex-manager ; une relation bénéfique à la star, celle-ci affichant désormais une stabilité retrouvée après de multiples dérapages et fréquentations douteuses les années précédentes[231]. En décembre 2011, Britney annonce leurs fiançailles[232]. Cependant, en janvier 2013, la presse annonce leur séparation au bout de près de quatre ans de vie commune et treize mois de fiançailles[233].
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+ En mars 2013, Spears commence à fréquenter David Lucado[234],[235],[236],[237]. Le 29 août 2014, il a été annoncé qu'ils se sont séparés au bout d'un an et demi de relation, à cause des infidélités de David[238],[239]. Elle a ensuite été en couple avec le producteur et réalisateur Charlie Ebersol, d'octobre 2014[240],[241],[242] à juin 2015[243],[244]. Depuis décembre 2016, elle est en couple avec le danseur et coach sportif Sam Asghari, de 12 ans son cadet[245].
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+ Issue d'une famille chrétienne, Britney Spears défend au début de sa carrière les valeurs conservatrices américaines. Elle prône la virginité, et affirme ne pas vouloir de relations sexuelles avant le mariage[246], qui, pour elle, est une « institution sacrée ». Elle déclare à cette époque qu'elle « voulait la même carrière que Madonna, mais sans tous les hommes, les ragots et les scandales[247]. » Tout est alors étudié dans sa présentation pour que son public, essentiellement constitué de pré-adolescents, intègrent les valeurs morales de l'Amérique conservatrice. En 2003, la chanteuse défend la politique de George W. Bush, notamment à propos de la guerre en Irak, dans un entretien de Tucker Carlson sur CNN. Elle déclare : « honnêtement, je pense que nous devons avoir confiance en notre président et dans toutes les décisions qu'il prend et les soutenir, vous voyez, et être confiant en l'avenir. » Cette séquence d'interview est transposée dans le film Fahrenheit 9/11, de Michael Moore[248].
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143
+ Dès 2001, Britney Spears décide de faire évoluer son image et rompt avec les valeurs puritaines entretenues jusqu'alors. Le fait le plus marquant de cette évolution est son baiser avec son amie Madonna lors des MTV Video Music Awards 2003. Cet acte homosexuel, en direct, surprend le public et sera par conséquent très médiatisé[249]. Au mois de septembre de la même année, Madonna l'initie à la Kabbale. Elle quitte néanmoins ce mouvement en 2006, après la naissance de son fils, en déclarant publiquement : « je n'étudie plus la kabbale, mon bébé est ma religion[250]. » Lorsqu'elle reçoit le prix pour la meilleure artiste féminine aux MTV Music Video Awards en 2008, elle déclare : « je veux tout d'abord remercier Dieu de m'avoir bénie comme ça. » Depuis cette époque, Britney Spears devient une des cibles préférées des paparazzis. Ses soirées avec Paris Hilton, ses photos sans sous-vêtements et ses déboires judiciaires pour la garde de ses enfants alimentent les tabloïds du monde entier. Britney Spears est alors placée sous tutelle permanente[251].
144
+
145
+ Dans Oops!... I Did It Again et les albums suivants, Britney Spears travaille avec plusieurs producteurs de R&B contemporain, notamment le duo The Neptunes (composé de Chad Hugo et Pharrell Williams), R. Kelly ou encore Moby, conduisant à « une combinaison de bubblegum, de soul urbaine et de raga[252] ».
146
+
147
+ Depuis In The Zone, elle a exploré et fortement intégré les genres de l'electropop et de la dance dans ses albums, ainsi que les influences de l'urban et de la musique hip-hop qui sont très présents dans In the Zone et Blackout. Elle s'est aussi essayée à des genres tels que le dubstep, d'abord sur Freakshow puis sur Hold It Against Me de l'album Femme Fatale[253].
148
+ En 2016, pour l'album Glory, la princesse de la pop se dirige vers un style beaucoup plus urbain que les albums précédent en mettant sa véritable voix en avant, sans auto-tune et effets.
149
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150
+ Spears possède un soprano de trois octaves et deux notes[254]. Avant son succès, elle est décrite comme ayant chanté avec beaucoup plus de puissance vocale que sa très reconnaissable marque vocale d'aujourd'hui, une voix très grave depuis très jeune avec un coffre puissant. Selon Eric Foster White, qui a travaillé avec Britney Spears pour son premier album ...Baby One More Time. Le producteur William Orbit, qui a collaboré avec Spears sur son album Britney Jean, a déclaré au sujet de sa voix « Britney a une voix qui est unique, vous entendez deux mots et vous savez qui chante »[255].
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+
152
+ Britney Spears a cité les influences majeures de sa carrière comme Madonna, Janet Jackson et Whitney Houston, ses « trois artistes préférés » ; I Have Nothing de Whitney Houston était la chanson avec laquelle elle a auditionné pour Jive Records[256]. Tout au long de sa carrière, Britney Spears a été souvent comparée à Madonna et Janet Jackson en particulier, en ce qui concerne la voix, les chorégraphies et les prestations sur scène. Selon elle :
153
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154
+ « Je sais que quand j'étais plus jeune, je levais les yeux vers le public […] comme, vous savez, Janet Jackson et Madonna. Elles étaient de grandes inspirations pour moi mais j'avais aussi ma propre identité et je savais qui j'étais. »
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156
+ — Britney Spears[257]
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158
+ . Madonna dit d'elle :
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160
+ « J'admire son talent d'artiste [...] Il y a des aspects à son sujet que je reconnais en moi quand j'ai commencé ma carrière. »
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162
+ — Madonna, Documentaire Britney: For the Record[258]
163
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164
+ Britney Spears a également cité Michael Jackson, Mariah Carey, Sheryl Crow, Otis Redding, Shania Twain, Brandy, Natalie Imbruglia mais aussi Cher et Prince comme sources d'inspiration[259],[260],[261],[262].
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+ Britney Spears est connue pour ses performances et ses chorégraphies très élaborées, qui intègrent des « mouvements érotiques du ventre et tempérés ». Réputées pour avoir influencé des « actes de danse-lourds » tels que Danity Kane et les Pussycat Dolls[263],[264]. Les lecteurs du magazine Rolling Stone ont désigné Spears comme la deuxième performeuse préférée[265]. Spears est décrite comme étant beaucoup plus timide que ce que suggère son personnage sur scène[266],[267],[268]. Elle dit : danser est « un stimulant pour la confiance en moi. C'est comme un alter-ego. Quelque chose clique et je me transforme en cette personne différente. Je pense que c'est un cadeau de pouvoir faire cela[269] ». Ses performances en 2000, 2001 et 2003 aux MTV Video Music Awards ont été saluées[270], tandis que sa présentation de 2007 a été largement critiquée, alors qu'elle « tremblait entre ses pas de danse et ne prononçait que des mots occasionnels »[271]. Billboard a qualifié sa performance en 2016 d'un « retour en force », « une tentative efficace, mais pas tout à fait glorieuse »[272] en référence à son album sorti au même moment, Glory.
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+ Après ses blessures au genou et ses luttes personnelles, le « sens du spectacle » et les capacités de danse de Spears ont été critiqués[263]. Serge F. Kovaleski, du New York Times, a assisté sa résidence à Las Vegas en 2016 et a déclaré: « Une fois danseuse fluide et naturelle, Mme Spears peut paraître raide, voire robotique, aujourd'hui, en s'appuyant sur des armes ébouriffées et des décors éclatants[273] ». Robin Leach de Las Vegas Sun semblait plus impressionné par les efforts de Spears lors du concert en disant qu'elle avait livré une « performance sans faille » lors de la soirée d'ouverture de la résidence[274].
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+ Il a été largement rapporté que Spears pratiquait le playback lors de représentations en direct[275],[276], souvent critiquées par les critiques musicaux et les amateurs de concerts[277],[278]. Certains, cependant, ont affirmé que, même si elle « disposait beaucoup de supports numériques », elle « ne se contente pas de faire du playback » lors de ses émissions en direct[279]. En 2016, Sabrina Weiss de Refinery29 a qualifié sa synchronisation labiale de « fait connu qui n’est même plus un tabou[280] ». Constatant la prévalence de la synchronisation labiale, le Los Angeles Daily News a déclaré: « Dans le contexte d'un concert de Britney Spears, est-ce vraiment important ? »[281].
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+ A l'occasion de son concert à Israël en 2017, Britney Spears a répondu à ses accusations : « [...] Parce que je danse beaucoup, j'ai un peu de playback, mais ma voix et le playback sont mélangés ». Elle a ajouté : « Cela me fait vraiment chier parce que je me bouge les fesses et je chante en même temps, et personne ne m'en crédite jamais, vous savez ? »[275].
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+ Aux prémices de sa carrière, Britney Spears entame une mini tournée américaine, intitulée Hair Zone Mall Tour, d'une durée de deux mois, de juin à août 1998 dans des centres commerciaux afin de soutenir son tout premier album, ...Baby One More Time. Réputée pour être un véritable petit succès, elle réussit à rassembler et créer une petite communauté[282]. Entre 1998 et 1999, Spears s'est produite en première partie du groupe pop NSYNC. Elle s'est produite dans 40 villes des États-Unis, comme Atlanta, Cleveland, St. Louis et Minneapolis[283]. Britney Spears a gagné une communauté conséquente de jeunes filles mais également de garçons grâce au public du groupe, elle est critiquée pour ses chorégraphies frénétiques et ses chansons de haute énergie.
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+ De 1999 à 2009, Britney Spears lance sept séries de concerts. Si le M+M's Tour se déroule dans des salles de boîtes de nuit, les autres concerts sont de grands spectacles « à l'américaine ». La chanteuse se produit dans de grandes salles destinées à accueillir des milliers de spectateurs. De nombreux effets visuels (jeux de lumière, pyrotechnie) sont utilisés pour agrémenter les concerts. Des séquences télévisées sont diffusées sur écran géant pour l'introduction de certaines chansons. La majorité de ses titres est chorégraphiée et a droit à un costume dédié. Britney Spears est accompagnée par une dizaine de danseurs. Ses premières tournées, ...Baby One More Time Tour et Oops!... I Did It Again World Tour étaient chantées en direct. C'est à partir de la tournée Dream Within A Dream qu'elle chante généralement en playback en 2017 elle chante entièrement live un cover de Something to talk about de Bonni Raitt en riposte aux critiques des médias[284],[285].
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+ Sa première tournée mondiale est le Oops!... I Did It Again World Tour en 2000. Elle passe par la Belgique le 18 octobre 2000 et par la France le 14 novembre de la même année. Sa tournée suivante, Dream Within a Dream Tour, se déroulent presque exclusivement aux États-Unis entre 2001 et 2002. Pour ce spectacle, la scène est en forme de clé, disposée au milieu de la salle et donc entourée par les spectateurs. L'un des effets visuels les plus remarquables de cette tournée est la reconstitution d'une chute d'eau qui retombe sur la scène pendant la chanson ...Baby One More Time. The Onyx Hotel Tour débute en 2004. Elle passe par la France, le 18 mai 2004 à Lyon, et le 30 mai au palais omnisports de Paris-Bercy. Contrairement à la tournée précédente, les spectateurs sont face à la scène sur laquelle on aperçoit une très haute réalisation rappelant un hôtel. L'Onyx Hotel Tour est accueilli de manière controversée à cause de son contenu. Sur quelques chansons, Britney Spears mime un rapport sexuel avec d'autres danseurs ou portait un costume transparent qui lui donnait l'air d'être nue, le tout étant exécuté devant certains spectateurs mineurs[286]. Enfin, la chanteuse a touché environ 260 000 € pour chaque représentation de cette tournée[287].
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+ Sa quatrième tournée mondiale The Circus Starring: Britney Spears est lancée au printemps 2009. Cette série de concerts associe musique, danse, magie et théâtre. Plus de 50 artistes danseurs, acrobates, clowns et magiciens défilent sur scène. Le budget du concert s'élève à plus de 50 millions de dollars[288]. Par ailleurs, les critiques déplorent l'utilisation quasi systématique du playback et une Britney Spears parfois « absente ». The Circus Starring: Britney Spears est également la tournée la plus lucrative en Amérique du Nord durant le premier trimestre 2009[288].
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+ La cinquième tournée mondiale de Britney Spears, Femme Fatale Tour, débute le 16 juin 2011 à Sacramento, aux États-Unis. Après les nombreuses remontrances reçues par la dernière tournée de la chanteuse, les critiques s'accordent à dire qu'avec cette nouvelle tournée, Britney Spears est sur la pente ascendante. Le magazine Rolling Stone déclare après le concert de lancement de la tournée à Sacramento que « la nuit appartenait à Britney », soulignant que la chanteuse « a réussi à prouver qu'elle est toujours en progression en tant que showgirl » et ce malgré un show dans sa majeure partie préenregistré[289]. À noter que pour la première fois depuis son Oops!… I Did It Again World Tour en 2001, Britney Spears s'est rendue en Amérique du Sud pour sept concerts au mois de novembre 2011[290].
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+ En décembre 2013, Britney Spears donne le coup d'envoi de sa résidence à Las Vegas, au Planet Hollywood Resort and Casino, où elle se produira jusqu'en 2015[291]. La chanteuse donnera cinquante concerts par an, en 2014 et 2015, durant lesquels elle interprétera les tubes ayant marqué sa carrière. Spears gagnera 15 millions de dollars par an pour ses représentations[292].
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+ Le 9 septembre 2015, Britney Spears annonce que sa résidence continuera encore deux années supplémentaires[293].
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+ Britney Spears décide par le succès de sa résidence de l'exporter tout d'abord en Asie par une mini tournée mondiale s'intitulant, Britney: Live In Concert[122]. Elle débute le 3 juin 2017 au Japon à Tokyo et se termine en Israël, à Tel Aviv avec près de 60 000 personnes présentes, elle signe donc un nouveau record grâce à ce concert. Puis, elle l'exporte sur la côte est du Nord des États-Unis et en Europe du 12 juillet 2018 au 1er septembre 2018 sous le titre de Piece of Me Tour.
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+ Crossroads est l'unique film dans lequel Britney Spears tient le rôle principal, ses autres rôles étant principalement des apparitions en tant que guest star.
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+ En version française, Barbara Beretta est la voix régulière de Britney Spears depuis Crossroads[295] en 2002. Elle l'a ensuite notamment doublée dans Austin Powers dans Goldmember, Glee, ou encore Jane the Virgin.
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+ Par ailleurs, Annabelle Roux est la voix de la chanteuse pour la série How I Met Your Mother'[295].
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+ En version québécoise, Céline Furi est la voix de la chanteuse dans Crossroads[296].
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+ Au cours de sa carrière, Britney Spears a remporté plus de 450 récompenses incluant principalement : sept Billboard Music Awards, six MTV Video Music Awards, un MTV Video Vanguard Award, deux Emmy Awards, un Grammy Award, trois NRJ Music Awards, huit MTV Europe Music Awards, et seize Teen Choice Awards. Elle est également élue « Plus belle femme du monde » par FHM en 2004[298].
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+ Spears est devenue une icône de la culture pop internationale immédiatement après le lancement de sa carrière. Selon le magazine Rolling Stone, c’est « L'une des vocalistes féminines les plus controversées et les plus talentueuse du 21ème siècle, mélangeant innocence et expérience »[299]. Elle est répertoriée par le Guinness World Records comme ayant « l'album le plus vendu par un artiste adolescent solo » pour son premier album ...Baby One More Time qui s'est vendu à plus de treize millions d'exemplaires aux États-Unis. Melissa Ruggieri du Richmond Times-Dispatch a déclaré : « Elle est l'adolescente la plus vendue : avant même d'avoir ses 20 ans en 2001, Spears a vendu plus de 37 millions d'albums dans le monde ».
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+ En 2011, elle a vendu plus de 100 millions de disques dans le monde entier, ce qui en fait l'une des artistes de musique les plus vendus de tous les temps, en se basant uniquement sur les ventes d'albums[300]. Elle a également été classée quatrième édition des « 50 plus grandes femmes de l'ère de la vidéo » de VH1, derrière Madonna, Janet Jackson et Whitney Houston[301]. Spears est également reconnue comme l'artiste féminine la plus vendue des années 2000, ainsi que la cinquième mondialement depuis ses débuts[302]. En décembre 2009, le magazine Billboard a classé Spears comme le huitième artiste de la décennie 2000 aux États-Unis[303]. Spears est reconnue pour ses performances iconiques et ses vidéos musicales[304]. Le clip vidéo de son premier single, ... Baby One More Time, est classée numéro un par Total Request Live pour les clips musicaux les plus emblématiques[305]. Lors des MTV Video Music Awards 2000, avant d'interpréter son single, Oops! ... I Do It Again, la chanteuse apparut derrière un écran rétroéclairé, descendit un escalier en colimaçon et commença à interpréter la chanson des Rolling Stones, (I Can't Get No) Satisfaction, en portant un smoking[306], qu’elle déchire, révélant une tenue de couleur chair[307]. L'année suivante, avec la sortie de son single I'm a Slave 4 U, Jocelyn Vena de MTV résume la performance comme « l'un des visuels les plus saisissants de l'histoire de la cérémonie »[308]. Elle a également chanté The Way You Make Me Feel avec le chanteur pop, Michael Jackson, lors de son concert : Michael Jackson: 30th Anniversary Celebration[309]. À l'ouverture des MTV Video Music Awards 2003, le 28 août 2003, Spears s'est jointe à Madonna, Christina Aguilera et Missy Elliott[310]. Au milieu de la représentation, Madonna embrassa Spears et Aguilera sur les lèvres[311]. Le baiser entre Spears et Madonna a généré une forte réaction des médias[312]. Cette performance a été classée par le magazine Blender comme l'un des vingt-cinq moments musicaux les plus sexy de l'histoire de la télévision. MTV classe la performance comme étant le moment d'ouverture numéro un dans l'histoire des MTV Video Music Awards[313]. Britney Spears était le terme de recherche le plus populaire de Yahoo! entre 2005 et 2008[314]. Spears est nommée « Personnalité la plus recherchée » dans le livre Guinness World Records édition 2007 et 2009[315].
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200
+ Spears est citée comme une inspiration musicale par des artistes contemporains. Le personnage de Gwyneth Paltrow dans le film dramatique, Country Strong en 2010 a été inspiré par le traitement de la chanteuse par les médias. Selon la réalisatrice Shana Fest, « c'est de là que vient ce film, je voyais ce qui se passait dans les médias pour Britney Spears, je trouve que c'est tragique de traiter comme ça les gens qui nous donnent tant »[316]. Nicki Minaj cite Spears comme une influence majeure sur sa carrière, et a commenté : « le fait qu'elle soit revenue avec tant de feu, inspire. Ça inspire les jeunes femmes et les gens du monde entier, ça vous inspire... Beaucoup de mes fans ont l'impression d'être les perdants et de se sentir comme les gens qui ne sont pas acceptés pour eux-mêmes ou qui font rire. Cela montre que, une fois que vous vous en tenez à ce que vous faites, les gens peuvent ne pas vous aimer, mais ils devront vous respecter à la fin de la journée. Et ce respect est tout ce qui compte. »[317] Lana Del Rey déclare : « Je ne m'intéresse pas vraiment à une tonne de femmes musiciennes, mais il y a quelque chose à propos de Britney qui force mon intérêt, la façon dont elle chante et son apparence[318] » ainsi que le vidéoclip de Toxic qui l'inspire énormément[319].
201
+
202
+ Au cours des MTV Video Music Awards 2011, Lady Gaga déclare que Spears « nous a appris à être sans peur, et l'industrie ne serait pas la même sans elle »[320]. Gaga a également cité Spears comme une influence, l'appelant « l'interprète la plus provocatrice de tous les temps[321] ». Miley Cyrus crédite Spears comme l'une de ses influences, et a fait référence à la chanteuse dans sa chanson à succès Party in the U.S.A. en 2009[322]. Le harcèlement de Spears par des paparazzis et sa dépression personnelle ont contribué à inspirer l'album de 15 minutes de Barry Manilow[323]. Spears a également influencé de nombreux autres artistes contemporains, y compris Katy Perry[324], Meghan Trainor[325], Demi Lovato[324], Kelly Key[326], Kristinia DeBarge[327], Little Boots[328], Charli XCX[329], Marina and the Diamonds[330], Tegan and Sara[331], Pixie Lott[332], Grimes[333], Selena Gomez[334], Hailee Steinfeld[335], Tinashe[336], Victoria Justice[337], et Cassie[338]. Fergie de The Black Eyed Peas a révélé au The Hollywood Reporter qu'elle était contente du retour de Spears dans l'industrie de la musique, elle poursuit : « C'est incroyable, depuis toutes ces années passées dans le monde des affaires et tout ce qu'elle a vécu. Vraiment, c'est une belle chose[339] ». Simon Cowell a expliqué qu'il est « fasciné par [Britney]. Le fait qu'elle est l'une des personnes les plus discutées, signifie que vous avez ce pouvoir de star. Elle a des hits et elle est toujours controversée, il y a une raison à cela[340] ». Marina and the Diamonds ont nommé Spears comme l'influence principale de son album Electra Heart[341]. Spears a eu une influence directe sur le travail de la chanteuse Porcelain Black après avoir grandi autour de sa musique quand elle était enfant. Black décrit sa musique comme un « enfant d'amour entre » Marilyn Manson et Spears[342]. Bebo Norman a écrit une chanson au sujet de Spears, appelée Britney. Le boys band Busted a également écrit une chanson au sujet de Spears appelée Britney, qui était sur leur premier album. La chanteuse sud-coréenne, BoA a également parlé de son admiration et de l'influence de Spears. Leur première rencontre a lieu en 2003 alors que Spears faisait la promotion de son album In The Zone. Britney lui offre plus tard la chanson Look Who's Talking qu'elle a écrite sur le premier album éponyme anglais de BoA. La version de Spears fuite en 2012[343]. Spears participe aussi régulièrement au Spirit Day pour lutter contre l'homophobie et l'intimidation[344].
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+
204
+ Le magazine People et MTV ont rapporté que le 1er octobre 2008, l'école John Philip Sousa dand le Bronx, a nommé leur studio de musique Britney Spears en l'honneur de cette-dernière[345]. Spears elle-même était présente pendant la cérémonie et a donné 10 000 dollars à l'école[346].
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+ Brassica oleracea var. italica
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+ Variété
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+ Synonymes
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+ Le brocoli est une variété de choux originaire du sud de l'Italie. Il fut sélectionné par les Romains à partir du chou sauvage. Ceux-ci l'appréciaient beaucoup et la cuisine italienne l'utilise beaucoup. Il fut introduit en France par Catherine de Médicis.
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9
+ Le brocoli présente une tige centrale ferme ramifiée en petits bouquets qui, à la floraison, sont parsemés de minuscules fleurs jaunes. On le cueille avant l'éclosion de ses fleurs jaunes.
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+
11
+ Le mot « brocoli » est dérivé du latin bracchium signifiant « branche », en référence à la forme du légume qui fait penser à des arbres miniatures. Habituellement de couleur vert foncé à vert sauge, le brocoli peut aussi être blanc ou pourpre (violacé).
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+
13
+ Il existe deux groupes de variétés de brocoli cultivés[réf. nécessaire] :
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+
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+ La partie comestible[Quoi ?], « pomme » plus ou moins compacte, est selon le cas verte, blanche, jaune ou pourpre.
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+
17
+ À fort grossissement et en effectuant une coupe, on peut observer les fleurs du brocoli qui selon leur position dans l'inflorescence sont en boutons ou parfois pratiquement écloses. C'est la couleur des pétales qui donne à la pomme de brocoli mature sa couleur parfois jaune et parfois d'un beau bleu[2].
18
+
19
+ Valeur nutritive pour 100 g de brocoli cuit :
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+
21
+ Vitamines et minéraux :
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+
23
+ Le brocoli, composé à 92 % d'eau, est un aliment peu énergétique, mais il possède en revanche de nombreux minéraux[3].
24
+
25
+ Il a une action préventive du cancer (et principalement le cancer du côlon) grâce aux fibres et aux composés soufrés et d'autres antioxydants : indoles, sulforaphane, glutathion, quercétine, β-carotène, brocoline (alcaloïde typique du brocoli ) : ces substances ont la propriété de neutraliser certains composés toxiques présents dans l'organisme (radicaux libres).
26
+
27
+ Pour la cuisine, le brocoli doit avoir des grains fins, des têtes fermes et bien serrées, bien vertes, tirant un peu sur le bleu ou le violet[réf. nécessaire].
28
+ On consomme les fleurs en boutons, ou tout juste fleuries, ainsi que les tiges encore tendres. On peut les faire sauter dans un wok avec des carottes coupées façon julienne.
29
+
30
+ Le brocoli est dans la médecine traditionnelle chinoise, considéré comme aliment neutre (平和质), c'est-à-dire, ni yin, ni yang, il ne risquerait donc pas de déséquilibrer ces aspects[4].
31
+
32
+ Selon une étude japonaise, la consommation régulière de brocolis réduirait la fréquence des infections à l'Helicobacter pylori[5].
33
+
34
+ Cancer
35
+
36
+ Comme l'ont démontré différentes études, le brocoli, comme la majorité des brassicacées (Brassicaceae) appelés autrefois crucifères, permet de lutter contre le cancer[6],[7].
37
+
38
+ Des études publiées sur U.S. National Library of Medicine[8],[9],[10],[11],[12],[13] ont montré que la consommation régulière de brocoli (ainsi que d'autres légumes de la famille des crucifères tels que le chou-fleur, le chou, les choux de Bruxelles) pourrait prévenir certains cancers : cancers du poumon, de l'ovaire, de la prostate, du rein, et d'autres. Consommé plusieurs fois par semaine, le brocoli peut réduire le risque de cancer colorectal, de l'estomac, du poumon, de la prostate et le cancer du sein, même chez les femmes préménopausées.
39
+
40
+ Ce légume pourrait même être bénéfique aux personnes déjà atteintes d'un cancer, en augmentant leur chance de survie, ainsi qu'une étude sur l'évolution du cancer de la vessie[14] et une autre sur l'évolution du cancer du sein[15], en fonction de la consommation de brocoli et d'autres brassicacées, ont permis d'en émettre l'hypothèse.
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+
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+ Maladies cardiovasculaires
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+
44
+ Une consommation quotidienne de crucifère serait associée à une réduction d'homocystéine dans le sang, ce qui pourrait réduire le risque de maladies cardiovasculaires[16]. Chez les femmes ménopausées, la consommation de brocoli est associé à un risque plus faible de décès par la maladie cardio-vasculaire même chez les femmes déjà diagnostiquées avec la maladie. La consommation de 5 portions ou plus de brocoli par semaine chez les femmes réduit considérablement le risque de mortalité par maladie cardiovasculaire par rapport à la faible consommation (75 g cuit ou 125 ml de semaine cru)[17].
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+ Le bronze est un nom générique qui était donné autrefois à tous les alliages de cuivre. Aujourd'hui, son sens s'est restreint aux alliages de cuivre et d'étain.
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+
5
+ Le terme airain désigne aussi le bronze en poésie et dans les textes littéraires, ainsi qu'en campanologie, où il désigne l’alliage utilisé pour la fonderie des cloches.
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7
+ Les bronzes sont, pour la plupart, composés de plus de 54 % de cuivre (qui peut aller jusqu'à avoisiner les 95 %[1]) et d'une proportion variable, non seulement d'étain, mais aussi d'aluminium, de plomb, de béryllium, de manganèse et de tungstène, ainsi qu'accessoirement de silicium et de phosphore, mais pas de zinc en quantité notable (ne pas confondre avec le laiton, dont le terme anglais brass est souvent traduit par bronze).
8
+
9
+ Leurs caractéristiques principales sont une bonne résistance à l'usure, une résistance moyenne à la corrosion et une bonne conductivité électrique. On les utilise souvent comme matériau de frottement en face de l'acier. La corrosion des pièces en bronze est une entrave à leur usage dans le secteur de la marine et de l'industrie navale.
10
+
11
+ Le bronze est travaillé par un bronzier.
12
+
13
+ Ces alliages ont été pour la première fois utilisés pendant la période précisément appelée « âge du bronze », pour fabriquer des outils, des armes, des instruments de musique et des armures plus robustes et résistants que leurs prédécesseurs en cuivre ou en pierre. Cette période s'étend globalement de 3000 à 1000 av. J.-C., mais avec de grandes variations suivant les aires considérées.
14
+
15
+ Pendant l'âge du Bronze ancien, le bronze est souvent composé d'un alliage à base de cuivre et d'arsenic, cette période est nommée l'âge du Bronze-Arsenic : employé comme durcissant, fondant et pour augmenter la brillance du métal, cet arsenic est une impureté naturelle contaminant le minerai de cuivre ou est ajouté intentionnellement comme adjuvant.
16
+
17
+ Au Bronze final, se substitue à ce bronze arsenié, un alliage cuivre-étain permettant de fabriquer des métaux plus résistants et ductiles (âge du Bronze-Étain)[2]. L'étain étant difficile à se procurer à cette époque, de nombreux objets étaient fabriqués en alliage cuivre-plomb. Ce bronze étant de moins bonne facture que l'alliage cuivre-étain puisqu'il est plus cassant.
18
+
19
+ Les alliages de cette famille ne contiennent que du cuivre et de l'étain. À part quelques exceptions, ces bronzes contiennent entre 3 et 20 % d'étain. On distingue deux types basés sur les phases :
20
+
21
+ Les alliages les plus utilisés dans l'industrie sont Cu95Sn5 (UE5P), Cu92Sn8 (UE9P) et Cu88Sn12 (UE12). Le nombre qui suit la désignation du métal secondaire indique son pourcentage massique dans l'alliage (exemple : CuSn5 : 5 % d'étain et donc 95 % de cuivre).
22
+
23
+ Généralement, la dureté du bronze augmente en proportion de sa teneur en étain.
24
+
25
+ Les alliages alpha sont des alliages pour corroyage. Leurs caractéristiques mécaniques augmentent avec le taux de corroyage et avec la teneur en étain. Les deuxièmes sont des alliages de fonderie.
26
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27
+ Les bronzes utilisés pour la fabrication des cloches contiennent entre 20 et 25 % d'étain. C'est la phase delta qui donne la sonorité. Cette phase est dure.
28
+
29
+ Les bronzes à miroir sont composés de 30 à 35 % d'étain. L'étain en surface s'oxyde plus difficilement, alors que le cuivre allié ou en présence d'impuretés s'oxyde communément en formant le vert de gris. On retrouve ici le principe de l'étamage.
30
+
31
+ Dans certains alliages on ajoute : du phosphore, du zinc, du plomb. C'est le cas par exemple du CuSn7Pb6Zn4 (UE7).
32
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33
+ Le phosphore permet d'augmenter les caractéristiques mécaniques. Le zinc augmente la coulabilité ainsi que la malléabilité de l'alliage. Le plomb (jusqu'à 6 %) permet une meilleure usinabilité. Les bronzes utilisés pour les pièces de frottement peuvent contenir jusqu'à 30 % de plomb. Enfin, le béryllium apporte une dureté exceptionnelle au bronze, qui se rapproche de la dureté des aciers trempés, tout en gardant toutes les qualités de frottement spécifiques au bronze.
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+ Le cuprobéryllium est souvent appelé Bronze au béryllium bien qu'il ne contienne pas d'étain, il est en réalité un alliage de cuivre avec 2% de béryllium utilisé pour ses propriétés mécaniques remarquables.
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+ Dans la mesure où le bronze est essentiellement composé de cuivre, le premier métal a tendance à suivre le cours du second. Le prix de l'étain influe également sur celui du bronze car il s'agit du second composant de ce métal en pourcentage. La tonne de bronze s'échange à environ 10 000 dollars américains sur les marchés[3]. Les premiers acheteurs sont les aciéries et les firmes sidérurgiques[4].
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3
+ Brooklyn (prononcé en anglais : [ˈbrʊklɨn]) est l'un des cinq arrondissements (en anglais : borough) de New York, les quatre autres étant Manhattan, Queens, le Bronx et Staten Island. Il coïncide avec le comté de Kings (en anglais : Kings County), découpage administratif de l'État de New York, bien que ce dernier ne fonctionne pas comme un comté à proprement parler, car il n'a aucun pouvoir et dépend entièrement de l'autorité municipale. Avec une population de plus de 2 582 830 habitants en 2018[1], il s'agit de l'arrondissement le plus peuplé de la ville de New York.
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+ L'arrondissement de Brooklyn occupe l'extrémité ouest de Long Island et est voisin de celui de Queens. Sa côte nord est définie par l'East River, qui la sépare de Manhattan. Brooklyn y est relié depuis 1883 par le pont de Brooklyn, qui est le plus ancien pont suspendu des États-Unis. D'autres ponts ont été construits ultérieurement, dont le pont de Williamsburg et le pont de Manhattan. La côte médiane de l'arrondissement touche l'Upper New York Bay. Le Buttermilk Channel sépare l'arrondissement de Governors Island. Au sud-ouest se trouvent la Gowanus Bay et le Gowanus Canal. À son extrémité ouest, Brooklyn est séparé de Staten Island par the Narrows, où se rejoignent Upper et Lower New York Bay. Le pont Verrazzano-Narrows, inauguré en 1964, permet de lier les deux arrondissements. De 1964 à 1981, il est le plus long pont suspendu du monde. Au sud se trouve Coney Island avec ses quartiers de Brighton Beach et de Manhattan Beach et à l'est la baie de Jamaica.
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+ La superficie de Brooklyn est de 251 km2, dont 183 km2 de terres émergées. Son point le plus élevé se situe aux alentours de Prospect Park et de Green-Wood Cemetery, à environ 61 mètres au-dessus du niveau de la mer. Le quartier de Brooklyn Heights, dans le centre-ville, est construit sur une hauteur.
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+ Les Néerlandais sont les premiers Européens à coloniser la région occidentale de Long Island, qui était jusqu'alors habitée par la tribu amérindienne CanarsieCanarsie. Ils y établissent en 1624 Midwout (Midwood)[2]. Ils achètent aux Mohawks le territoire qui s'étend sur les quartiers actuels de Gowanus, Red Hook, du Brooklyn Navy Yard et de Bushwick. La fondation du village de Breuckelen — du nom de la ville de Breukelen aux Pays-Bas — est autorisée par la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales en 1646, devenant ainsi la première municipalité de la Nouvelle-Néerlande.
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+ Les Néerlandais perdent le village lors de la conquête britannique de leur colonie en 1664. En 1683 les Britanniques réorganisent la Province de New York en douze comtés, eux-mêmes subdivisés en villes; le nom de celui de Breuckelen évolue : de Brockland, Brocklin, puis Brookline, il finit par devenir Brooklyn. Brooklyn reprend le découpage administratif du comté de Kings. Ce nom avait été attribué en l'honneur du roi Charles II d'Angleterre.
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+ Le 27 août 1776 s'y déroule la bataille de Long Island (dite aussi « bataille de Brooklyn »), lors de la guerre d'indépendance.
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+ En 1883, le pont de Brooklyn est achevé, ce qui facilite la communication entre la ville et Manhattan. La création de lignes de métro contribue également à la croissance de Brooklyn à la fin du XIXe siècle, qui annexe les autres bourgs et villages du comté de Kings et finit par fusionner avec celui-ci.
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+ En 1894, les résidents de Brooklyn votent à une faible majorité pour se joindre à Manhattan, au Bronx, au Queens et à Richmond (plus tard Staten Island) pour devenir un des cinq arrondissements de la ville moderne de New York. Ce référendum a pris effet en 1898.
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+ Cet arrondissement de la Big Apple connaît depuis le début du XXIe siècle un nouveau dynamisme qui se remarque notamment par l'essor des quartiers d'affaires de Greenpoint et Williamsburg. Plusieurs entreprises installent des bureaux de l'autre côté de l'East River.
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+ Composition ethno-raciale en 2010[3],[4] :
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+ Brooklyn accueille une des plus importantes communautés de Pakistanais aux États-Unis avec 14 221 personnes[5]. Parmi la population d'origine européenne, 9,41 % sont des descendants d'Italiens, 3,70 % d'Irlandais, 1,81 % d'Allemands et 1,19 % d'Anglais.
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+ On retrouve une importante communauté juive orthodoxe à Brooklyn, principalement dans les quartiers de Borough Park, Williamsburg et Crown Heights.
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+ Le comté de Kings est le comté le plus peuplé de l'État de New York, et le second comté des États-Unis au niveau de la densité de population, après Manhattan.
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+ Un Chinatown (quartier chinois) à Brooklyn.
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+ Environ un quart de la population de Brooklyn est juive[6].
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+ Scène de rue à Sunset Park.
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+ La cathédrale orthodoxe russe de New York est située dans le quartier de Williamsburg à Brooklyn. Elle est monument historique de New York.
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+ La devise officielle de Brooklyn est « Een Draght Mackt Maght », elle est similaire à la devise de la Belgique « Eendracht maakt macht ». Écrite en néerlandais, elle s'inspire de la devise des Provinces-Unies et peut être traduite par « Dans l'unité est la force » ou encore en français par « L'union fait la force ». Cette devise apparaît sur le drapeau et l'emblème officiels de l'arrondissement, qui comportent également une jeune femme, un emblème traditionnel de républicanisme. Les couleurs officielles de Brooklyn sont le bleu et l'or[8].
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+ L'arrondissement de Brooklyn peut être divisé en de nombreux quartiers distincts, dont la plupart se sont développés à partir de villages et de villes datant de la colonisation néerlandaise des années 1600.
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+ Aujourd'hui Downtown Brooklyn est un important quartier d'affaires, le troisième de la ville de New York après Midtown et Lower Manhattan.
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+ Les quartiers situés au nord-ouest entre le pont de Brooklyn et Prospect Park sont Boerum Hill, Brooklyn Heights, Carroll Gardens, Cobble Hill, Clinton Hill, Vinegar Hill, Dumbo, Fort Greene, Gowanus, Park Slope, Prospect Heights et Red Hook. Ils sont caractérisés par l'architecture spécifique des townhouses et brownstones datant du XIXe siècle. Le phénomène de gentrification les place parmi les quartiers les plus riches de Brooklyn. Bien desservis par les lignes de métro, ils comprennent de nombreuses institutions culturelles et des restaurants aux prix élevés.
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+ Plus au Nord se trouvent Williamsburg et Greenpoint, traditionnellement habités par les classes ouvrières. De nouvelles populations s'y sont installées depuis la fin des années 1990, dont des artistes. Des constructions d'immeubles résidentiels sont en cours dans cette partie attractive de la ville.
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+ La partie centrale et le sud de l'arrondissement comprennent d'autres quartiers distincts aux niveaux architectural et culturel, dont plusieurs sont apparus à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Borough Park est un quartier marqué par le judaïsme orthodoxe, Bedford-Stuyvesant est un des quartiers de New York accueillant une communauté afro-américaine importante, Bensonhurst est historiquement un quartier italien. À East Flatbush et Fort Greene résident les classes moyennes. Brighton Beach regroupe de nombreux Russes. Depuis 1990, des quartiers comme Sunset Park (en) sont la destination des nouveaux immigrants et sont donc le centre des communautés mexicaines et chinoises.
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+ Le marché du travail de Brooklyn est conduit par trois facteurs principaux : la performance de l'économie de la ville, les flots de population et la position de l'arrondissement en tant que back office commode pour les entreprises de New York[9]. 44 % de la population active de l'arrondissement, soit 410 000 personnes, travaillent à Brooklyn. Plus de la moitié des actifs travaillent dans un autre arrondissement, surtout à Manhattan, qui présente des conditions économiques attrayantes pour les demandeurs d'emploi de Brooklyn. L'immigration internationale forte génère des emplois dans les services, la vente au détail et la construction[9]. Ces dernières années Brooklyn tire bénéfice d'un afflux régulier d'opérations financières depuis Manhattan, de la croissance rapide de l'économie de pointe et de divertissement de DUMBO (Down Under the Manhattan Bridge Overpass : zone située entre les viaducs des ponts de Manhattan et de Brooklyn) et de l'importance croissante des services de support tels que la comptabilité, les agences d'approvisionnement et les sociétés de services informatiques[9].
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+ Jusqu'en 1975, les emplois de l'arrondissement étaient traditionnellement liés à la fabrication. Depuis, l'économie a évolué et s'est tournée vers les services. En 2004, 215 000 habitants travaillaient dans le secteur des services et 27 500 dans celui de la fabrication, secteur en déclin, mais qui demeure une base substantielle en ce qui concerne le vêtement, la conception de meubles, des métaux et des produits alimentaires[10]. La société pharmaceutique Pfizer dispose d'une usine à Brooklyn qui emploie 990 personnes. D'abord établi comme usine de construction navale, le Brooklyn Navy Yard a employé jusqu'à 70 000 personnes durant la Seconde Guerre mondiale. C'est aujourd'hui un centre important pour les firmes de design industriel, les entreprises de transformation des produits alimentaires, les artisans, sans oublier une industrie croissante de production de film et de télévision. Environ 230 sociétés privées emploient au total 4 000 personnes dans cet ancien chantier naval.
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+ En 2000, la construction et les services étaient les secteurs au développement le plus rapide[11]. La plupart des employeurs de Brooklyn sont de petites entreprises. Toujours en 2000, 91 % des 38 704 entreprises établies à Brooklyn avaient moins de vingt employés[12].
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+ Le taux de chômage s'élevait à 5,9 % en mars 2006.
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+ La Brooklyn Public Library est la bibliothèque publique de Brooklyn. Cinquième plus grande du pays, elle est indépendante de la Bibliothèque de New York (la New York Public Library). Outre la Central Library, qui fait face à la Grand Army Plaza, elle compte en outre 58 bibliothèques annexes réparties à travers l'arrondissement.
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+ La Brooklyn Academy of Music, ou BAM, est un centre culturel important de l'arrondissement, proposant un des meilleurs programmes de la ville en matière de théâtre et danse contemporaine. La BAM est également le site d'un prestigieux cinéma indépendant d'art et d'essai. De nombreux habitants de Manhattan traversent le fleuve, l'East River, pour assister aux spectacles du BAM.
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+ Brooklyn dispose de trois journaux locaux d'information : le Brooklyn Daily Eagle, le Brooklyn Paper et Courier-Life Publications. Le dernier est le groupe de journaux le plus important de l'arrondissement, avec un lectorat hebdomadaire de plus d'un million de personnes. Bay Currents est un journal publié deux fois par semaine dans le sud de Brooklyn. The Brooklyn Rail est un magazine mensuel consacré aux arts et à la critique littéraire. Il a remporté le Utne Independent Press Award en 2002 et 2003. Les principaux journaux de New York sont également lus à Brooklyn, dont le New York Times, le New York Daily News et le New York Post. La ville de New York possède sa propre chaîne de télévision, officielle, gérée par le NYC Media Group, qui propose des émissions qui ont trait entre autres à l'arrondissement de Brooklyn.
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+ En 1995 sortent dans les salles Smoke et Brooklyn Boogie tous deux réalisés par Paul Auster et Wayne Wang. Ces deux films sont une succession de « tranches » de vie de quelques habitants du quartier ayant pour toile de fond un débit de tabac géré par Auggie Wren (Harvey Keitel).
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+ La série américaine Tout le monde déteste Chris (2005) suit la vie d'un jeune noir dans les années 1980, aîné de trois enfants, qui habite à Brooklyn et étudie dans un collège d'un quartier blanc. Sa famille vit dans une brownstone caractéristique du quartier. La série évoque sur le ton humoristique les problèmes sociaux et le racisme.
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+ « C'est loin de la ville / C'est comme un pays / Que New York secoue et regarde / Comme ses rires ou ses lézardes / Où tous ses rêves ont vieilli / Tout le long de Brighton Beach / À Brooklyn by the sea (au bord de la mer). »
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+ Vers la fin des années 1970 et au début des années 1980, on pouvait assister sur Brighton Beach aux curieuses gesticulations d'un amuseur public surnommé « Disco Freddy ».
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+ Le quartier apparaît dans les jeux vidéos Grand Theft Auto IV et Grand Theft Auto: Chinatown Wars sous le nom de Broker.
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+ À partir de 2012, Brooklyn accueille une équipe de ligue majeure, les Nets évoluant dans la NBA. Ils jouent leurs matchs au Barclays Center.
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+ Brooklyn comprend de nombreux stades, comme le KeySpan Park, et plusieurs parcs, qui permettent l'exercice sportif. La ville a vu naître de nombreuses célébrités du monde du sport, dont Joe Paterno, Joe Pepitone, Joe Torre, Larry Brown, Mike Tyson, Vitas Gerulaitis, Paul Lo Duca, John Franco, Stephon Marbury, Carmelo Anthony, Michael Jordan, John Halama, Rico Petrocelli, Justin Gatlin et Vince Lombardi.
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+ Brooklyn est l'un des cinq arrondissements (Borough) de la ville de New York. L'administration municipale de New York est divisée en branches exécutive et législative. Le maire de New York (Mayor of New York) est le chef du pouvoir exécutif tandis que le conseil municipal de New York (New York City Council) représente le pouvoir législatif.
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+ Chacun des cinq arrondissements qui composent la ville est représenté par un Borough President. Il s'agit d'un poste représentatif aux pouvoirs très limités qui consiste essentiellement à conseiller le maire à propos du budget et des problèmes relatifs à un arrondissement en particulier. Depuis le 1er janvier 2014, le Président d'arrondissement de Brooklyn est Eric L. Adams, un démocrate.
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+ Le Parti démocrate est majoritaire à Brooklyn : 69,7 % des électeurs enregistrés sont démocrates. Aucun Républicain n'a reçu de majorité à Brooklyn au cours d'une élection présidentielle depuis environ 50 ans. Lors de l'élection de 2004 John Kerry (D) a reçu 74,9 % des voix, tandis que George W. Bush (R) en a reçu 24,3 %. Il en va de même quant à la représentation des citoyens au Congrès. Le 10e Congressional district de New York, qui comprend Fort Greene, Bedford-Stuyvesant, Brownsville, East New York et Canarsie, est représenté par le démocrate Edolphus Towns. Yvette Clarke représente le 11e Congressional District, composé de Park Slope, Crown Heights, Flatbush, East Flatbush et Prospect Heights. En 1968 cet arrondissement élut Shirley Chisholm, membre-fondatrice de l'organisation Congressional Black Caucus, la première femme Afro-américaine à obtenir un siège au congrès. Le 12e District (Bushwick, Williamsburg, Red Hook et Sunset Park, ainsi que le Lower East Side de Manhattan et des parties de l'ouest du Queens) est représenté par Nydia Velázquez
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+ Les écoles publiques de l'arrondissement sont dirigées par le Département de l'Éducation de la ville de New York (NYC Department of Education), le plus grand ensemble scolaire public des États-Unis.
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+ Parmi les établissements d'enseignement supérieur, on peut citer le Brooklyn College, un senior college de l'université de la ville de New York, le Kingsborough Community College (en), un junior college de cette même université, la Brooklyn Law School, le SUNY Downstate Medical Center (en) et l'université de Long Island (privée).
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+ La Bibliothèque publique de Brooklyn (Brooklyn Public Library) est l'ensemble des bibliothèques publiques de Brooklyn.
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+ Brooklyn est desservi par 18 lignes du métro de New York. 92,8 % des habitants devant se rendre à Manhattan utilisent le métro. Les principales stations sont Atlantic Avenue – Barclays Center, Broadway Junction, DeKalb Avenue, Jay Street – MetroTech et Coney Island – Stillwell Avenue. Le réseau de lignes de bus couvre l'intégralité du borough. Les célèbres taxis jaunes de New York, bien qu'ils soient moins nombreux qu'à Manhattan, desservent également Brooklyn. Plusieurs lignes de train de banlieue disposent de gares dans l'arrondissement, dont l'Atlantic Terminal, la gare-terminus de la ligne Atlantique de la Long Island Railroad, et les gares de East New York et Nostrand Avenue. Atlantic Terminal est un hub intermodal de transport (gare de correspondance) important relié aux lignes de métro.
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+ Parmi les autoroutes et les voies rapides qui traversent la ville on peut citer : la Brooklyn-Queens Expressway, l'Interstate 287, la Gowanus Expressway (qui fait partie de la Brooklyn-Queens Expressway), la Prospect Expressway, la New York State Route 27, la Belt Parkway et la Jackie Robinson Parkway. Les rues principales sont Atlantic Avenue, 4th Avenue, 86(th) Street, Kings Highway, Ocean Parkway, Eastern Parkway, Linden Boulevard, McGuiness Boulevard, Flatbush Avenue, Pennsylvania Avenue et Bedford Avenue.
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+ Autrefois Brooklyn avait un rôle portuaire important, particulièrement au niveau du Brooklyn Army Terminal de Sunset Park. La plupart des échanges de marchandises s'effectuent à présent par le port de New York et le New Jersey. Cependant la ville a fait construire un terminal de croisière à Red Hook : le Queen Mary 2 y passe régulièrement pendant ses traversées de l'Atlantique depuis Southampton.
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+ La brosse à dents est un ustensile destiné, comme son nom l'indique, à se brosser les dents. Elle se présente généralement sous la forme d'une petite brosse au bout d'un manche. Sa fonction est essentielle pour l'hygiène buccale et son usage quotidien est le moyen le plus commode qui ait été inventé par l'homme pour débarrasser les restes alimentaires qui peuvent demeurer coincés entre les dents ainsi que l'élimination de la plaque dentaire.
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+ La brosse à dents est composée[1] :
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+ Un usage minimum (deux fois par jour : le matin après le petit-déjeuner et le soir avant de se coucher selon la Haute Autorité de santé[2]) ou un usage normal (trois fois par jour après chaque repas selon les dentistes[3]) est un moyen efficace de lutter contre les caries dentaires, les maladies parodontales et contre la mauvaise haleine (halitose).
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+ L'usage de diverses techniques pour nettoyer les dents remonte jusqu'à la plus haute Antiquité. De nombreuses fouilles archéologiques partout dans le monde ont mis en évidence toutes sortes d'ustensiles destinés au nettoyage des dents : cure-dents en bois, en plume, en épine, en poil de porc-épic, bois fibreux (tiges en bois de lentisque à l'extrémité effilochée en fibres souples trouvées dans les tombes égyptiennes datant de 3000 ans av. J.-C., bâtons à mâcher, masticatoires à base de noix de kola), etc[4]. Encore aujourd'hui, on trouve sur les marchés populaires d'Afrique centrale (République démocratique du Congo, Cameroun, Gabon, Angola) des petits bâtonnets d'un bois tendre et très fibreux vendus pour se nettoyer les dents. On trouve également une racine aux propriétés antiseptiques encore utilisée aujourd'hui en Afrique du Nord et en Arabie sous le nom de miswak ou siwak[5].
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+ Les Égyptiens se nettoient les dents avec une brosse constituée d'une tige en bois de lentisque sans poils, sur laquelle ils appliquent de l'opiat. Soucieux de leur hygiène dentaire, les Romains de la haute société utilisent des cure-dents et des brosses à dents. Les élégantes se font blanchir les dents avec une mixture fabriquée à base de nitrum ou d'urine humaine (grâce aux sels ammoniacaux qu'elle contient), coutume qui vient d'Espagne selon Diodore de Sicile. [6]
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+ Au Moyen Âge, l'usage de la brosse à dent se perd et les gens se contentent de se rincer la bouche avec de l'eau, une soupe de vin ou se frottent les dents avec un linge. La première brosse à dents avec manche et poils en soie naturelle serait apparue en 1498, selon une encyclopédie chinoise de 1609 où elle est figurée par une gravure sur bois[7]. Elle est fabriquée avec des poils de sanglier (poils suffisamment fins et rigides) piqués sur un manche en bois ou en ivoire. La brosse à dents est introduite en France au XVIe siècle : le bâtonnet surmonté de crins de sanglier est présenté à la cour de France par l'ambassadeur d'Espagne en 1570[4][Comment ?]. Bien que dénigré par le corps médical qui préconise plutôt les onguents et les pommades pour l'hygiène buccale, il devient un objet de luxe réservé aux plus fortunés qui le portent en sautoir autour du cou, son usage ne se démocratisant qu'au XIXe siècle[8]. C'est le britannique William Addis qui a probablement mis en œuvre la première brosse à dents produite en série, en 1780. Son entreprise fabrique des brosses à manche d'os avec des poils en crin de cheval. En France, l'entreprise La Brosse et Dupont, créée en 1846 et installée à Beauvais, devient la plus importante fabrique du pays en 1892[9]. Le poil des brosses est fait de soies de blaireau, de chèvre, de sanglier ou de porc.
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+ Le premier brevet pour une brosse à dents a été déposé par H. N. Wadsworth en 1850 aux États-Unis, mais la production en série en Amérique a commencé seulement en 1885. Elle était alors fabriquée en os, et les poils de la brosse étaient des soies de porc de Sibérie. L'inconvénient majeur de la soie de porc est que la brosse séchait mal, que les bactéries y pullulaient et qu'elle se dégarnissait rapidement. Elle n'était pas idéale pour l'hygiène, à moins de la tremper dans de l'eau de Javel pour la désinfecter. Mais la vérité est surtout que jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'habitude de se brosser les dents quotidiennement était peu répandue. Cette mesure d'hygiène a pris son essor parce qu'au départ elle avait été rendue obligatoire pour les militaires.
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+ En outre, la brosse à dents n'a pas cessé d'évoluer. Les poils de sanglier ou de blaireau (généralement issus de leur collier fournissant un poil avec de bonnes racines et une extrémité souple) ont finalement laissé leur place dans les années 1930 aux poils de synthèse au diamètre constant, plus hygiéniques, les poils naturels creux étant des nids à bactéries[10]. C'est la société DuPont qui introduit pour la première fois la fibre de Nylon en 1938 et la première brosse à dents en Nylon sera mise sur le marché le 24 février de la même année. La fibre synthétique empêche la prolifération des bactéries, mais la dureté des poils rend son usage douloureux. Pour vaincre les réticences, les poils sont assouplis pour un brossage plus confortable. Cette amélioration sera suivie dans les années cinquante par l'invention du manche en celluloïd.
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+ La première brosse à dents électrique, la Broxodent, a été présentée par Squibb Pharmaceutical au centenaire de l'Association dentaire américaine en 1959. Sa mise sur le marché n'a effectivement commencé qu'en 1960.
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+ La dernière brosserie française encore en activité, Duopole, appartenant à La Brosse et Dupont, alors filiale de LVMH, est rachetée en 2005 par le groupe alsacien Samap de Bertrand Zimmer. Menacée de disparaître car sa production est passée en quelques années de 50 à 17 millions de brosses par an, les enseignes de la grande distribution se tournant vers des fabricants chinois, elle se spécialise depuis 2011 dans le haut de gamme[9].
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+ Alors que la croissance en valeur du marché de l'hygiène bucco-dentaire stagne en France dans les années 2000, les marques innovent : offres multipacks de Signal en 2004, brosse aux filaments dotés de particules de calcium pour un effet blanchissant ou d'ions argent pour un effet anti-bactérien et lutter contre l'halitose[3]. Les modèles les plus récents intègrent une tête articulée, une brosse pour la langue sur la face opposée aux poils (le gratte-langue), ou encore des poils dont la couleur s'estompe à mesure que la brosse est utilisée, de sorte que l'utilisateur sache qu'il doit en changer lorsque la couleur a totalement disparu.
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+ En janvier 2015, au salon CES de Las Vegas, la "start-up" française Kolibree[11] introduit la première brosse à dents électrique avec connexion sans-fil par Bluetooth. Elle a reçu un prix de l'innovation[12].
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27
+ La fabrication d'une brosse à dents se déroule en trois étapes. Le cycle débute par l'injection de plastique pour la constitution du manche, suivi de « l'empoilage » de l'objet par agrafage de fibres de nylon et s'achève par la réalisation de l'emballage.
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29
+ Le diamètre du filament et la hauteur de coupe sont les deux paramètres de fabrication qui déterminent le rendu de la brosse à dents, souple, medium ou dur[13]. Alors que la brosse à dents chirurgicale a un diamètre de poils de 7/100 mm, la brosse à dents souple et medium a un diamètre de 20 à 25/100 mm, la brosse à dents dure qui a un diamètre supérieur n'est pas recommandée, car elle agresse l'émail et la gencive[14].
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+ Brosses à dents modernes
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+ Brosses à dents rangées dans un verre à dents
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+ Brosse à dents électrique
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+ La brosse à dents est un ustensile destiné, comme son nom l'indique, à se brosser les dents. Elle se présente généralement sous la forme d'une petite brosse au bout d'un manche. Sa fonction est essentielle pour l'hygiène buccale et son usage quotidien est le moyen le plus commode qui ait été inventé par l'homme pour débarrasser les restes alimentaires qui peuvent demeurer coincés entre les dents ainsi que l'élimination de la plaque dentaire.
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+ La brosse à dents est composée[1] :
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+ Un usage minimum (deux fois par jour : le matin après le petit-déjeuner et le soir avant de se coucher selon la Haute Autorité de santé[2]) ou un usage normal (trois fois par jour après chaque repas selon les dentistes[3]) est un moyen efficace de lutter contre les caries dentaires, les maladies parodontales et contre la mauvaise haleine (halitose).
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+ L'usage de diverses techniques pour nettoyer les dents remonte jusqu'à la plus haute Antiquité. De nombreuses fouilles archéologiques partout dans le monde ont mis en évidence toutes sortes d'ustensiles destinés au nettoyage des dents : cure-dents en bois, en plume, en épine, en poil de porc-épic, bois fibreux (tiges en bois de lentisque à l'extrémité effilochée en fibres souples trouvées dans les tombes égyptiennes datant de 3000 ans av. J.-C., bâtons à mâcher, masticatoires à base de noix de kola), etc[4]. Encore aujourd'hui, on trouve sur les marchés populaires d'Afrique centrale (République démocratique du Congo, Cameroun, Gabon, Angola) des petits bâtonnets d'un bois tendre et très fibreux vendus pour se nettoyer les dents. On trouve également une racine aux propriétés antiseptiques encore utilisée aujourd'hui en Afrique du Nord et en Arabie sous le nom de miswak ou siwak[5].
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+ Les Égyptiens se nettoient les dents avec une brosse constituée d'une tige en bois de lentisque sans poils, sur laquelle ils appliquent de l'opiat. Soucieux de leur hygiène dentaire, les Romains de la haute société utilisent des cure-dents et des brosses à dents. Les élégantes se font blanchir les dents avec une mixture fabriquée à base de nitrum ou d'urine humaine (grâce aux sels ammoniacaux qu'elle contient), coutume qui vient d'Espagne selon Diodore de Sicile. [6]
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+ Au Moyen Âge, l'usage de la brosse à dent se perd et les gens se contentent de se rincer la bouche avec de l'eau, une soupe de vin ou se frottent les dents avec un linge. La première brosse à dents avec manche et poils en soie naturelle serait apparue en 1498, selon une encyclopédie chinoise de 1609 où elle est figurée par une gravure sur bois[7]. Elle est fabriquée avec des poils de sanglier (poils suffisamment fins et rigides) piqués sur un manche en bois ou en ivoire. La brosse à dents est introduite en France au XVIe siècle : le bâtonnet surmonté de crins de sanglier est présenté à la cour de France par l'ambassadeur d'Espagne en 1570[4][Comment ?]. Bien que dénigré par le corps médical qui préconise plutôt les onguents et les pommades pour l'hygiène buccale, il devient un objet de luxe réservé aux plus fortunés qui le portent en sautoir autour du cou, son usage ne se démocratisant qu'au XIXe siècle[8]. C'est le britannique William Addis qui a probablement mis en œuvre la première brosse à dents produite en série, en 1780. Son entreprise fabrique des brosses à manche d'os avec des poils en crin de cheval. En France, l'entreprise La Brosse et Dupont, créée en 1846 et installée à Beauvais, devient la plus importante fabrique du pays en 1892[9]. Le poil des brosses est fait de soies de blaireau, de chèvre, de sanglier ou de porc.
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+ Le premier brevet pour une brosse à dents a été déposé par H. N. Wadsworth en 1850 aux États-Unis, mais la production en série en Amérique a commencé seulement en 1885. Elle était alors fabriquée en os, et les poils de la brosse étaient des soies de porc de Sibérie. L'inconvénient majeur de la soie de porc est que la brosse séchait mal, que les bactéries y pullulaient et qu'elle se dégarnissait rapidement. Elle n'était pas idéale pour l'hygiène, à moins de la tremper dans de l'eau de Javel pour la désinfecter. Mais la vérité est surtout que jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'habitude de se brosser les dents quotidiennement était peu répandue. Cette mesure d'hygiène a pris son essor parce qu'au départ elle avait été rendue obligatoire pour les militaires.
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+
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+ En outre, la brosse à dents n'a pas cessé d'évoluer. Les poils de sanglier ou de blaireau (généralement issus de leur collier fournissant un poil avec de bonnes racines et une extrémité souple) ont finalement laissé leur place dans les années 1930 aux poils de synthèse au diamètre constant, plus hygiéniques, les poils naturels creux étant des nids à bactéries[10]. C'est la société DuPont qui introduit pour la première fois la fibre de Nylon en 1938 et la première brosse à dents en Nylon sera mise sur le marché le 24 février de la même année. La fibre synthétique empêche la prolifération des bactéries, mais la dureté des poils rend son usage douloureux. Pour vaincre les réticences, les poils sont assouplis pour un brossage plus confortable. Cette amélioration sera suivie dans les années cinquante par l'invention du manche en celluloïd.
18
+
19
+ La première brosse à dents électrique, la Broxodent, a été présentée par Squibb Pharmaceutical au centenaire de l'Association dentaire américaine en 1959. Sa mise sur le marché n'a effectivement commencé qu'en 1960.
20
+
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+ La dernière brosserie française encore en activité, Duopole, appartenant à La Brosse et Dupont, alors filiale de LVMH, est rachetée en 2005 par le groupe alsacien Samap de Bertrand Zimmer. Menacée de disparaître car sa production est passée en quelques années de 50 à 17 millions de brosses par an, les enseignes de la grande distribution se tournant vers des fabricants chinois, elle se spécialise depuis 2011 dans le haut de gamme[9].
22
+
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+ Alors que la croissance en valeur du marché de l'hygiène bucco-dentaire stagne en France dans les années 2000, les marques innovent : offres multipacks de Signal en 2004, brosse aux filaments dotés de particules de calcium pour un effet blanchissant ou d'ions argent pour un effet anti-bactérien et lutter contre l'halitose[3]. Les modèles les plus récents intègrent une tête articulée, une brosse pour la langue sur la face opposée aux poils (le gratte-langue), ou encore des poils dont la couleur s'estompe à mesure que la brosse est utilisée, de sorte que l'utilisateur sache qu'il doit en changer lorsque la couleur a totalement disparu.
24
+
25
+ En janvier 2015, au salon CES de Las Vegas, la "start-up" française Kolibree[11] introduit la première brosse à dents électrique avec connexion sans-fil par Bluetooth. Elle a reçu un prix de l'innovation[12].
26
+
27
+ La fabrication d'une brosse à dents se déroule en trois étapes. Le cycle débute par l'injection de plastique pour la constitution du manche, suivi de « l'empoilage » de l'objet par agrafage de fibres de nylon et s'achève par la réalisation de l'emballage.
28
+
29
+ Le diamètre du filament et la hauteur de coupe sont les deux paramètres de fabrication qui déterminent le rendu de la brosse à dents, souple, medium ou dur[13]. Alors que la brosse à dents chirurgicale a un diamètre de poils de 7/100 mm, la brosse à dents souple et medium a un diamètre de 20 à 25/100 mm, la brosse à dents dure qui a un diamètre supérieur n'est pas recommandée, car elle agresse l'émail et la gencive[14].
30
+
31
+ Brosses à dents modernes
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+
33
+ Brosses à dents rangées dans un verre à dents
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+
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+ Brosse à dents électrique
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Une brouette est un contenant mobile, porté sur une ou plusieurs roues, muni de deux brancards pour le transport humain de petites charges, généralement sur de courtes distances.
2
+
3
+ C’est un outil ergonomique pour le transport de matériaux ou d’outils sur des terrains qui peuvent être accidentés mais nécessairement peu inclinés. Indispensable sur les chantiers, dans les fermes ou dans les jardins, elle facilite le déplacement de charges qui peuvent être lourdes ou encombrantes. Le principe du levier associé à la position du centre de gravité vers l’aplomb du point d’appui (la roue), lui confère une grande efficacité.
4
+
5
+ En histoire, et surtout en histoire des techniques, il est souvent dangereux de supposer forcément ancien ce qui paraît aller naturellement de soi : l’histoire de la brouette semble s’inscrire dans ce principe[1].
6
+
7
+ Étymologiquement, une brouette est un véhicule à deux roues. Le terme, qui apparaît au XIVe siècle, serait un diminutif de beroue, lui-même venant du bas latin birota, véhicule à deux roues[1].
8
+
9
+ L’engin serait une invention chinoise du début de l’ère chrétienne, soit environ dix siècles avant qu’elle ne fasse son apparition en Europe[2]. Cependant, les sinologues restent souvent flous, voire contradictoires dans leurs affirmations ; les images sont souvent tardives. Le général Zhuge Liang (181-234), de la période des Trois Royaumes (IIIe siècle) aurait ravitaillé ses armées et transporté ses blessés avec des brouettes, tâche qui paraît pourtant mal convenir à l’engin plutôt performant pour le transport de charges sur de courtes distances. Ils auraient aussi inventé une brouette dotée d’un petit mât et comportant une voile, censée diminuer l’effort humain lorsque le vent est favorable.
10
+
11
+ Selon Robert Temple[3], la brouette aurait été inventée dans le Sud-Est de la Chine, un siècle av. J.-C., par un personnage semi-légendaire nommé Ko Yu. Il est supposé avoir fabriqué une sorte de mouton en bois et l’avoir monté à travers la montagne. Les brouettes ayant longtemps été décrites comme des « bœufs de bois » ou des « chevaux glissant », il est probable que l’invention de ce personnage légendaire soit la brouette. Selon ce même auteur, les premières représentations de l’engin dateraient du Ier siècle.
12
+
13
+ Jusqu’à présent, il n’était jamais question de brouette dans les textes latins ou grecs, que ce soit chez les géomètres, les agronomes, les mécaniciens ou les architectes[4]. Cependant, une étude de 1994 a mis en évidence la mention de ce qui pourrait être une brouette dans deux inventaires grecs datés de -408/-407 et de -407/-406[5], ce qui ferait que la brouette aurait été inventée par les Grecs plus de trois siècles avant son apparition en Chine, et aurait été utilisée dans la Grèce antique pour transporter des charges sur les chantiers.
14
+
15
+ La première représentation date du milieu du XIIIe siècle et nous ne disposons ni de représentations figurées ni de textes précis antérieurs à cette date. La relative abondance des représentations dans la seconde moitié du XIIIe siècle laisse supposer une apparition dans la première moitié de ce siècle.
16
+
17
+ Dans aucune scène agricole, domaine où les miniatures sont nombreuses, on ne voit de brouettes. Les représentations de travaux miniers, où la brouette tiendra une place importante, sont inexistantes avant le XVIe siècle[6]. Il existe des légendes qui attribuent l’objet à un certain Dupin voire à Pascal, tous deux vers 1650. En fait, on nommait ironiquement[7] « brouette » ou « vinaigrette » une chaise à porteur à deux roues apparue à cette époque[8] et l’invention en a été effectivement attribuée à Pascal, même si aucune source sérieuse ne le confirme.
18
+
19
+ Malgré l’intérêt évident de l’engin, toujours utilisé dans les campagnes et sur les chantiers, la diffusion de la brouette semble avoir été assez lente et pour des usages limités, comme le suggèrent des illustrations plus tardives où coexistent encore le brancard et la brouette. Il se pourrait que la brouette (véhicule à une roue) n’ait pas été très répandue avant le XVe siècle, date à partir de laquelle on constate nombre de mentions[4]. Aucune représentation de l’engin n’est visible dans les carnets des « ingénieurs » de la Renaissance.
20
+
21
+ En 1798, à l’époque de l’expédition de Bonaparte au Caire, Abd al-Rahman al-Jabarti, consignera dans son journal les preuves de sa méconnaissance de l’outil[9]:
22
+
23
+ En 1821, des agronomes français regrettaient qu’elle ne soit pas connue dans plusieurs régions françaises.
24
+
25
+ D'autres indices quant aux modalités de cette lente diffusion sont accessibles grâce au chantier du canal de Suez (1859-1869) à l'occasion duquel les agents de la Compagnie découvrent que la brouette, d'un usage banalisé en Europe pour les travaux agricoles ou du génie civil, est inconnue en Égypte. Plus surprenant, diverses tentatives effectuées en vue de faire utiliser la brouette par les fellahs égyptiens se soldent par des échecs. Ainsi, l'objet technique ne porte pas en lui l'usage qui en est fait ni les gestes qui lui sont associés. Il ne présage pas non plus des obstacles culturels auxquels peuvent se heurter des tentatives de transfert technique ni des choix d'engagement dans des trajectoires technologiques données.
26
+
27
+ Plus tard, les économistes s'empareront du débat pour souligner cette lenteur dans la diffusion de l'engin qui semble paradoxale au regard de sa simplicité technique. Angus Maddison[10], s'interrogeant sur les origines de disparités de développement prend l'exemple de la brouette pour souligner l'importance du processus d'imitation. Selon lui, la brouette serait passée de la Chine vers l'Europe, mais des siècles après, malgré les contacts privilégiés entre l'Inde et l'Occident : les charges restaient portées sur la tête par les travailleurs indiens, comme elles le sont d'ailleurs toujours en Afrique.
28
+
29
+ Les archéologues de l'Institut français d'archéologie orientale du Caire se heurtent aujourd'hui au même type de difficultés que leurs prédécesseurs lorsqu'ils prescrivent l'utilisation de la brouette sur leur chantier de fouille[9].
30
+
31
+ Si le principe mis en œuvre est resté le même, l'objet a connu quelques améliorations depuis : brouette motorisée, brouette pliante ou brouette à roue équipée d'un pneumatique. James Dyson a proposé en 1974 la Ballbarrow : une brouette à roue sphérique[11].
32
+
33
+ Une variation moderne de la brouette est atteinte en février 1971 par les astronautes d'Apollo 14 qui font usage d'un Mobile Equipment Transporter, ou « brouette lunaire », pour transporter les échantillons de roches lunaires.
34
+
35
+ Les textes sont à la fois tardifs et ambigus dans la mesure où nous ne sommes jamais assurés qu’il s’agisse bien d’un véhicule à « une roue. » La plus ancienne mention est extraite de la chronique rimée de Philippe Mouskes, chanoine et évêque, datée des environs de 1270 mais dont le contexte laisserait plutôt penser à un véhicule à deux roues tiré par un attelage :
36
+
37
+ Et li bourgois de totes pars,
38
+ Karaites ont quises et cars,
39
+ Bourouettes, ribaus, soumiers,
40
+ Roucis et jumens et coliers.
41
+
42
+ Victor Gay[12], dans son Glossaire archéologique du Moyen Âge et de la Renaissance, cite des textes de 1342, de 1360, de 1380 et de 1382. À partir du XVe siècle, on note une véritable explosion de textes, de mentions et d’images.
43
+
44
+ D’après les comptes de la ville d’Amiens de 1401 « Jehan de Remy, Caron, refit par deux fois la brouette qui sert aux paveurs, à laquelle il fist le cavech, le fons, les barres et une grande def en bois » (c’est-à-dire la caisse, le fond, les bras et le grand essieu). Faut-il en conclure que la voirie d’Amiens ne possédait qu’une brouette et s’en étonner ?
45
+
46
+ La brouette répond au besoin « augmenter la capacité de transport d’objets divers par un homme seul, sur voie à aménagement rudimentaire. » On peut donc la définir comme objet technique « agent de transport » permettant d’augmenter, etc.
47
+
48
+ Remarque : comme pour pratiquement tout objet technique, ce n’est pas la seule réponse à ce besoin, de même que l’objet technique ne porte pas en lui sa fonction principale, et peut donc être utilisé à bien d’autres choses[13].
49
+
50
+ La brouette se compose de cinq sous-ensembles :
51
+
52
+ Les différentes variantes d’un objet technique peuvent se classer selon les solutions apportées pour réaliser les fonctions nécessaires. Cela dit, pour des objets techniques très populaires, le langage courant donnera un même nom à des objets assez éloignés, ou donnera un nom spécifique à d’autres, qui à l’évidence ne sont que de simples variantes. La classification ci-dessous va donc intégrer des objets comme le diable et laisser de côté des « brouettes à neige[14] » ou des « brouettes à chenille[15]. »
53
+
54
+ La taille de la roue est d’une grande influence sur le comportement d’un véhicule. Elle doit être de diamètre très grand devant les aspérités du terrain pratiqué au risque, dans le cas contraire, de se caler. Cette configuration confère à la roue un meilleur rendement. Si la position en porte-à-faux des roues de charrette autorise des grandes tailles, l’étude ci-dessous montre que dans le cas de la brouette il existe une limite à ne pas dépasser.
55
+
56
+ Le recours à la roue réduit la résistance à l’avancement, mais l’usage d’une seule roue (ou d’un seul essieu) ne soulage pas forcément le pousseur qui doit aussi supporter une partie de la charge. L’un des intérêts majeurs de la brouette dans le transport des marchandises peut se montrer par une étude mécanique statique.
57
+
58
+ La considération de l’équilibre du châssis d’une brouette sur un sol sans déclivité amène à considérer trois actions mécaniques extérieures modélisables par des forces.
59
+
60
+ Dans le cadre de la statique du solide, les lois de Newton nous donnent deux relations entre ces trois forces pour que l’équilibre soit respecté:
61
+
62
+ Comme le poids et l’action du sol sont verticaux, nécessairement pour que l’égalité vectorielle (1) soit possible, l’action du pousseur l’est aussi. Au niveau de la position du rouleur, l’équilibre est obtenu lorsque les articulations des épaules se trouvent dans un même plan vertical que les poignets et les appuis au sol. Alors l’équation traduit le fait que la roue et le pousseur se partagent la charge.
63
+
64
+ L’écriture des moments au point C choisi aboutit à l’annulation d’un des termes et donne une relation directe entre le poids
65
+
66
+
67
+
68
+
69
+
70
+
71
+ P
72
+
73
+
74
+
75
+
76
+
77
+
78
+
79
+ {\displaystyle {\vec {P}}\,}
80
+
81
+ et l’action du pousseur
82
+
83
+
84
+
85
+
86
+
87
+
88
+ F
89
+
90
+
91
+
92
+
93
+
94
+
95
+
96
+ {\displaystyle {\vec {F}}\,}
97
+
98
+ soit :
99
+
100
+ En développant cette équation, on obtient une relation liant les intensités de ces efforts aux dimensions de la brouette, soit a P – b F = 0 ou encore F = P a/b.
101
+
102
+ Cette relation décrit ce qu’on appelle l’effet de levier en appui ici sur la roue. Donc, pour soulager le pousseur, c’est-à-dire réduire l’intensité de la force nécessaire pour soulever les poignées, il existe trois démarches :
103
+
104
+ À présent si la brouette est mise en mouvement, il faut ajouter à l’action du pousseur une composante parallèle au sol, égale à la quantité d’accélération (m g). Le bras se penche alors dans le sens imposé de la marche. Cette poussée est indépendante de la géométrie de la brouette. Le problème est le même (mise en mouvement) avec une charrette (2 roues) ou un « chariot » (qui a généralement 4 roues). L’entretien du mouvement demande cependant un effort qui dépend de la résistance au roulement liée à la nature du sol. Un sol dur rend bien mieux qu’un sol gras ou de l’herbe trop haute.
105
+
106
+ Enfin lorsque la brouette est dans une pente, l’action du sol n’étant plus parallèle au poids, nécessairement l’action du pousseur est affectée.
107
+
108
+ Dans une montée (roue de la brouette en amont), les trois droites d’action mécanique se rencontrent au-dessus du sol. Le pousseur doit se pencher en avant pour maintenir l’engin. Le cas représenté, défavorable si on maintient l’assiette de la brouette, montre que l’intensité de l’action du pousseur reste toutefois raisonnable. Seule sa direction pose problème. Elle est matérialisée par une droite joignant les poignets aux appuis au sol ; c’est aussi la direction des bras alors tendus. La configuration est la même pour la descente ou la montée, l’effort du pousseur (tracteur) étant soit moteur (pour faire avancer) soit résistant. Cependant par rapport à une utilisation sur le plat, et dans le cas du pousseur, l’effort d’avancement est bien décuplé.
109
+
110
+ Dans une descente (roue en aval) tout est inversé. Le point de concours des droites de forces est au-dessous du sol. L’étude montre, là aussi que, l’intensité de l’action du pousseur est à peu près la même. À cela s’ajoute le problème du contenu, surtout s’il est liquide. Dans une montée on peut corriger l’assiette en soulevant la brouette, dans une descente cela n’est plus possible dès que les pieds touchent le sol.
111
+
112
+ Équilibre de la brouette dans une pente.
113
+
114
+ Cas de la roue en aval.
115
+
116
+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
117
+
118
+ Une vue frontale de la brouette chargée permet de prendre en considération le risque de basculement. Du fait de la roue centrale, l’équilibre s’apparente à celui du levier inversé, et le pousseur devient en quelque sorte aussi jongleur.
119
+
120
+ Lorsque la brouette est bien droite avec un chargement équilibré, le pousseur soulève les poignées en exerçant deux forces identiques (et égales à la moitié de celle déterminée dans l’étude précédente). Le problème survient lorsque le chargement n’est plus équilibré ou que la brouette n’est plus parfaitement verticale. Alors l’action du poids de l’ensemble n’est plus dans le même plan vertical que le contact du sol sur la roue. Ce décalage induit un couple de renversement auquel le pousseur doit immédiatement s’opposer, en exerçant sur les poignées des actions désormais différentes.
121
+
122
+ Une première étude qualitative montre qu’il y a alors nécessité de frottement au niveau du contact sol/roue, dont la direction peut alors s’incliner. En effet dans la même situation sur de la glace, offrant un coefficient de frottement quasi nul, la brouette se retourne sans prévenir. Ce frottement nécessaire, n’a cependant aucune influence sur l’avancement de la brouette. Dans cette direction le phénomène de roulement n’induit pas de résistance (en tout cas très faible devant celle attribuée au frottement), et latéralement le frottement a l’effet d’un rail guidant la roue.
123
+
124
+ À présent l’étude quantitative des efforts entrant dans le maintien de la brouette en phase de renversement peut aboutir, dans une première approximation aux conclusions suivantes. En supposant que l’action de redressement de la brouette ne soit opérée que sur une seule poignée (cas assez réaliste), l’écriture de l’équilibre des moments de force donne la relation entre le poids et la force exercée par le pousseur.
125
+
126
+ En écrivant au point de contact sol/roue les moments des actions mécaniques :
127
+
128
+ On détermine alors l’action du pousseur :
129
+
130
+ Remarque : cette valeur correspond à un minima de l’intensité du fait de la direction optimale de cette action mécanique choisie pour l’étude.
131
+
132
+ Pour limiter cet effort, on peut :
133
+
134
+ La taille de la roue doit être suffisamment grande pour s’adapter aux conditions de terrain mais rester limitée de façon à avoir une hauteur acceptable pour le seuil de chargement. Le châssis doit positionner la caisse au plus près de la roue, et le plus bas possible dans un objectif de stabilité au roulage. Par contre le déversement final du contenu sera facilité par une position plus haute de la caisse... au risque d’un accident en cours de transport. Les poignées doivent être remontées sans pour autant faire lever les coudes du pousseur au niveau des épaules, et suffisamment écartées pour lui donner le plus d’efficacité dans le maintien de l’équilibre.
135
+
136
+ La brouette constitue un objet d’étude singulier et un bon thème de réflexion critique pour l’historien des techniques. L’objet pourrait avoir joué un rôle plus important qu’il n’y paraît en facilitant grandement les travaux de voirie et des champs. Dès le XVIe siècle, les manufacturiers des villes s’intéressent à la main-d’œuvre paysanne régulièrement oisive du fait de la saisonnalité des travaux agricoles. Dans ce contexte le travail à domicile va se développer notamment dans le cadre de la production textile. Ainsi la brouette sera mise à contribution pour la circulation des marchandises par les peigneurs, les fileurs et autres tisserands comme à Tourcoing où les habitants prendront le surnom de Broutteux.
137
+
138
+ D’une façon générale, l’innovation peut-être analysée comme un changement de fonction de production[17]. De Karl Marx à John Hicks, le débat a longtemps consisté à savoir si le biais systématique dans ce changement consistait en une économie de capital ou une économie de main-d’œuvre. Un argument en faveur de cette dernière réside dans la propension de l’homme de développer des moyens techniques pour s’ôter de la peine : ce principe correspond au « détour de production »[18]. L’analyse philologique de la brouette proposée ci-contre reste purement spéculative mais illustre parfaitement ce concept. Pourtant, elle met également en évidence la pertinence des progrès d’organisation et d’économie du capital...
139
+
140
+ Le développement des nanotechnologies montre que le modèle continue d’inspirer les techniciens contemporains avec la nano brouette[19], le plus petit mécanisme du monde à ce jour.
141
+
142
+
143
+
144
+ Héraldique et brouette
145
+
146
+
147
+
148
+ Le jeu de la brouette consiste pour deux personnes à simuler la poussée d’une brouette, l’un jouant le rôle de l’outil, l’autre le poussant. Ainsi, un des deux partenaires marche le corps à peu près à l’horizontale, en avançant sur les mains, les chevilles maintenues par le second. Les équipes de deux font la course.
149
+
150
+ Les courses de brouettes se pratiquent aussi, avec de véritables brouettes, portant un chargement quelquefois humain, le plus souvent sous forme de parcours plus ou moins « acrobato-humoristique ». Certaines collectivités locales organisent traditionnellement de telles courses, à l'instar par exemple de Saligny (en Vendée), qui n'hésite pas à se qualifier de « Capitale de la Brouette ».
151
+
152
+ Les brouettes sont par ailleurs construites à l’échelle des plus jeunes et constituent un jouet apprécié.
153
+
154
+ La brouette est souvent utilisée comme simple décoration dans les jardins, le plus souvent en porte-fleurs. Il s’agit au départ de brouettes traditionnelles, plus ou moins hors d’usage et « recyclées » à cet usage. Mais en raison du succès, une production spécifique de brouettes décoratives et fantaisistes[24] a vu le jour, en bois plus ou moins ouvré[25], en vannerie[26], en fer forgé, etc.
155
+
156
+ La fontaine de jouvence (détail), Lucas Cranach l'Ancien (1546).
157
+
158
+ Première vue du port de Toulon – Claude Joseph Vernet.
159
+
160
+ Représentation d'un chantier de construction au Moyen Âge
161
+
162
+ Brouette utilisée dans les mines.
163
+
164
+ La Rue du gin - Gravure originale de 1751.
165
+
166
+ La brouette du nain de jardin.
167
+
168
+ La grand place – Bruxelles.
169
+
170
+ La véritable brouette japonaise.
171
+
172
+ L’outil de maçon.
173
+
174
+ Toute en plastique, brouette dite « de jardin ».
175
+
176
+ Brouette pour enfant en bois peint.
177
+
178
+ Brouette de chantier.
179
+
180
+ Brouette à feu – Vignes de Champagne.
181
+
182
+ Une utilisation de la « solution brouette » sur le port de Cap-Haïtien.
183
+
184
+ Encyclopédie de Diderot et d'Alembert - Article Agriculture et économie rustique
185
+
186
+ Brouette pour glacier - l'Encyclopédie.
187
+
188
+ Planche illustrant l'article Minéralogie - l'Encyclopédie
189
+
190
+ Pompe pour l'alcool.
191
+
192
+ Brouette en Tanzanie.
193
+
194
+ Miniature décorative.
195
+
196
+ Double fonction pour les petits chantiers.
197
+
198
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+ 58 kg (Banner)400 kg (Hulk gris)475 à 635 kg (Hulk vert/sauvage)520 kg (Hulk du Panthéon)[2]
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+ (fr) Fantask no 5(juin 1969, avec Fantastic Four (vol. 1) #12 ; Incredible Hulk #1 a été publié dans Gamma no 1 au 1er trimestre 1979)[2]
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+ Le docteur Robert Bruce Banner (souvent nommé Bruce Banner, son deuxième prénom), alias Hulk, est un super-héros évoluant dans l'univers Marvel de la maison d'édition Marvel Comics. Créé par le scénariste Stan Lee et le dessinateur Jack Kirby, le personnage de fiction apparaît pour la première fois dans le comic book The Incredible Hulk (vol. 1) #1 en mai 1962.
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+ En France, il apparaît pour la première fois dans la revue Fantask no 5 (juin 1969) (qui publie Fantastic Four #12), puis dans ses propres aventures à partir du no 23 d’Étranges Aventures (novembre 1971). Ses toutes premières aventures en solo furent traduites dans Gamma no 1 (1979).
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+ Hulk, surnommé le « Titan Vert », est devenu l'un des super-héros les plus forts et les plus résistants de l'univers Marvel à la suite d'une exposition accidentelle de Banner aux rayons gamma lors d'une explosion atomique. Il est aussi l'un des membres fondateurs du groupe de super-héros les Vengeurs.
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+ Dans le classement de 2008 du magazine Wizard, Hulk est classé au dix-neuvième rang des « 200 Greatest Comic Book Characters of All Time »[4],[5].
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+ Le personnage a été incarné à la télévision dans les années 1970 par Bill Bixby et Lou Ferrigno dans la série L'incroyable Hulk. Au cinéma, il est incarné tout d'abord par Eric Bana dans Hulk (2003), puis dans l'univers cinématographique Marvel par Edward Norton avec L'Incroyable Hulk (2008) avant d'être repris par Mark Ruffalo à partir d’Avengers (2012) et dans les sorties suivantes du MCU.
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+ Hulk a été créé dans la période d'engouement pour les super-héros au début des années 1960. Il figure dans la continuité des « monster comics » (récits à chute présentant des monstres, souvent des envahisseurs extraterrestres, parfois démons, parfois robots, etc.) dont Jack Kirby s'était fait une spécialité au sein des maisons d'édition ancêtres de Marvel Comics.
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+ L'histoire de Bruce Banner / Hulk est une adaptation moderne de celle de Dr Jekyll / Mr Hyde de Robert Louis Stevenson avec l'ajout du mythe de Frankenstein, selon les propres dires de Stan Lee[6].
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+ Hulk est le deuxième titre publié par Marvel après le lancement et le succès des Quatre Fantastiques. Dans le premier numéro, Hulk est au départ gris. Mais devant le piètre résultat imprimé, il est décidé rapidement qu'il sera vert, une couleur plus facile à reproduire à l'époque[7]. De plus, aucun super-héros n'était vert à l'époque[8]. La série ne durera que six numéros, tous écrits par Stan Lee, et dessinés par Kirby, puis par Steve Ditko avant son départ de la série, du fait de l'insuccès du titre[9].
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+ Il intègre alors le sommaire de l'anthologie Tales to Astonish, aux côtés de l'Homme-Fourmi / Giant Man qui est remplacé plus tard par Namor[9]. Il se distingue ensuite en tant que membre fondateur de l'équipe des Vengeurs. Sa popularité s'accroit également (selon le site d'analyses CBR) lors de plusieurs affrontements avec la Chose au fil des pages de quelques numéros des Fantastic Four[10]. Stan Lee est toujours le scénariste des aventures du personnage, mais au dessin se succèdent Jack Kirby, Gil Kane et Marie Severin, souvent encrée par Herb Trimpe qui plus tard sera chargé du dessin.
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+ Marie Severin reste du no 92 jusqu'au no 101, publié en mars 1968, qui est le dernier de Tales to Astonish. En effet, à cette date, Marvel peut éditer plus de comics qu'auparavant et les deux personnages du comic book gagnent un titre qui leur est consacré. Tales to Astonish est changé en Incredible Hulk. Si Marie Severin continue de dessiner les aventures du héros, en revanche Lee passe la main à Gary Friedrich et l'encrage est assuré par Frank Giacoia ou George Tuska[9]. Le no 106 voit l'arrivée de Herb Trimpe qui prend en charge le dessin sur des crayonnés de Marie Severin. Trimpe est ensuite seul dessinateur à partir du no 107 et il le reste pendant une centaine d'épisodes ; l'encrage est parfois assuré par John Severin, le frère de Marie[11].
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+ Le personnage trouve à cette époque sa formule, connue mondialement : Bruce Banner est un savant timide qui cache en lui un monstre ravageur à l'esprit d'enfant, qui demande uniquement qu'on le laisse en paix. Cette formule durera des années, présidera à la direction de la série télévisée L'Incroyable Hulk avec Bill Bixby et Lou Ferrigno, et permettra d'inclure Hulk parmi les Défenseurs, un groupe où il trouvera une place plus tranquille que chez les Vengeurs… C'est la formule que les successeurs de Stan Lee (Roy Thomas, Archie Goodwin, Steve Englehart, Roger Stern, etc.) choisissent de conserver : celle d'un monstre très puissant et bagarreur, mais maladroit et parfois attendrissant.
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+ Au milieu des années 1980, le scénariste Bill Mantlo, qui officie sur la série depuis des années, rend Hulk intelligent, via un scénario dans lequel l'esprit de Banner prend possession du corps du « colosse de jade ».
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+ L'arrivée de Peter David permet d'avoir davantage d'explications. David explique que le Hulk gris (qui a fait son retour dans la seconde partie des années 1980 sous le nom de « Joe Fixit », un agent de sécurité de casinos combattant la mafia — il possède alors une intelligence normale) est l'expression de la frustration adolescente de Banner, alors que le Hulk vert est l'expression des peurs de l'enfance.
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+ Au no 377, Hulk suit une psychothérapie grâce à son ami le docteur Leonard Samson, ce qui lui permet de fondre toutes ses personnalités contradictoires en un seul homme ayant l'apparence du colosse vert mais avec une intelligence aussi poussée que celle de Banner. Celui que l'on surnomme le « Hulk prof » rejoint alors un groupe de personnages issus de la mythologie grecque, le Panthéon (en). Après de nombreuses aventures, il découvre que sa personnalité, contrairement à ce qu'il imaginait, n'est pas celle de Banner car trop prétentieuse et égoïste.
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+ Depuis, les apports de Peter David à l'univers de Hulk ont fourni un matériau pour de nombreuses histoires. Après lui, ce sont Joe Casey, John Byrne, Paul Jenkins, Bruce Jones, Peter David (de retour) et depuis Daniel Way qui rédigent les aventures du « Titan vert ».
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+ En France, le personnage apparaît avec l'épisode Fantastic Four no 12 publié dans Fantask no 5 en juin 1969. Il est alors baptisé « le Titan ». Mais sa vraie carrière éditoriale débute dans les années 1970 en petit format chez Arédit/Artima dans la revue Étranges Aventures de la collection Comics Pocket et Hulk de la « Collection Flash », avant de poursuivre ses aventures en grand format et en couleurs dans la revue Gamma puis dans la « Nouvelle Collection Flash » dans une présentation plus économique. Le personnage de Hulk apparaît aussi en parallèle en « invité » dans d'autres séries Marvel, publiées dans les albums Une aventure des Fantastiques et autres revues des éditions Lug.
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+ Dans les années 1990, les droits de sa série principale sont repris par l'éditeur Semic qui la publie en format « Version Intégrale ». Quand Panini/Marvel France reprend la licence en 1997, la série continue sur la même numérotation. Puis le personnage, à cause de mauvaises ventes, intègre le sommaire de quelques revues anthologies avant d'avoir une éphémère nouvelle série à son nom dans les années 2000, puis quelques albums dans la collection « 100 % Marvel » et la collection « Monster ».
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+ À la fin de la publication qui suivait la numérotation des Versions Intégrales de Semic, Panini publie un arc narratif complet dans un numéro du magazine Marvel Top puis, à l'occasion de la nouvelle série du personnage lancée par John Byrne, l'installe dans le magazine anthologique Marvel Select (où sont alors publiées les séries Silver Surfer et Thunderbolts).
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+ Après la disparition de ce magazine en 2000, Hulk émigre dans le mensuel Marvel Elite (au côté des séries Fantastic Four et Thor) où il finit par être remplacé par Captain America avant la fin de parution du magazine. En juillet 2003, à l'occasion de la sortie du film Hulk, Panini lance un mensuel entièrement consacré au personnage (profitant du même coup de la toute nouvelle équipe artistique) qui ne durera que huit numéros, la série étant arrêtée à la suite d'un mauvais accueil du public.
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+ En 2008, Panini publie World War Hulk au format kiosque. En juillet 2012, (à la suite du succès d'Avengers quelques mois auparavant), un nouveau magazine Hulk est lancé par Panini. Cette revue mensuelle regroupe les séries The Incredible Hulk et Thunderbolts.
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+ Le docteur Bruce Banner, un brillant physicien nucléaire, crée pour les forces armées des États-Unis un nouveau type d'arme nucléaire, la bombe G, basée sur des rayons gamma.
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+ Durant un essai, Banner aperçoit un adolescent, Rick Jones, allongé dans sa voiture, qui répond bêtement à un pari de ses camarades. Demandant à son assistant Igor Starsky de stopper le compte à rebours, le physicien court vers la zone d'essai et sauve le jeune inconscient en le poussant dans une tranchée de protection. Mais Starsky, qui se nomme en réalité Drenkov, est un espion russe à la solde du gouvernement envoyé pour s'emparer des secrets de Banner. Il laisse la bombe exploser. Le docteur n'a pas le temps de se mettre à l'abri ; il est alors bombardé de rayons gamma, ce qui a pour effet de modifier profondément son ADN, mais qui, à la surprise de tous, ne le tue pas[12],[13].
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+ Banner reste en observation à l'infirmerie en compagnie de Rick Jones jusqu'au soir où Banner, dans une intense souffrance, voit son corps se transformer en un individu aux proportions colossales tandis que sa peau devient grise et que son psychisme se modifie pour adopter une intelligence quasi animale. Dans cet état, il détruit le mur de l'infirmerie simplement en le poussant de la main puis, lorsqu'une jeep de l'armée lui fonce dessus, reste immobile alors que le véhicule s'écrase sur lui sans qu'il subisse de dommages, démontrant ainsi posséder une force et une résistance stupéfiante. En raison de sa corpulence, un garde le surnomme « Hulk »[12] lors d'une description faite à ses supérieurs[a].
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+ Depuis, lors de moments de stress ou de colère intense, le docteur Banner se métamorphose en une créature colossale à la peau verte (cette couleur ayant rapidement remplacé la peau grise originale) dotée d'une force phénoménale et animée par une rage qu'il ne parvient pas à contrôler (cette rage est présente en Banner depuis sa jeunesse quand, petit garçon, il est battu par son père et quand il vit sa mère mourir sous les coups de ce dernier).
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+ Par la suite, après des aventures en solo où il combat notamment l’armée américaine (qui souhaite le capturer) ainsi que plusieurs adversaires successifs tels que, entre autres, l'Abomination, le Leader ou Wolverine, il rejoint l'équipe de super-héros les Vengeurs dont il devient l'un des membres fondateurs, et plus tard rejoint l'équipe des Défenseurs.
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+ Dans Planète Hulk (prélude à World War Hulk), le colosse de jade est envoyé par les Illuminati sur une planète déserte et éloignée à bord d'une navette spatiale, afin de préserver la Terre du danger qu'il représente. La navette dévie de sa trajectoire initiale et Hulk se retrouve sur la planète Sakaar, où règne un dictateur sanguinaire.
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+ Capturé, Hulk devient gladiateur et doit combattre pour recouvrer sa liberté ; à force de victoires, il gagne la considération du peuple et finit par vaincre le tyran qui règne sur Sakaar. Il libère les victimes de l'esclavage et devient leur « élu », la « Balafre verte », un individu sacré décrit dans leurs légendes. Désigné roi d'un peuple enfin unifié et en paix, il choisit sa reine, Caiera, qui lui donnera un enfant.
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+ Sa tranquillité prend fin quand la navette l'ayant conduit sur Sakaar, devenue un objet de culte, explose et manque de peu de détruire la planète entière, bien que le titan vert ait lancé le vaisseau de toutes ses forces vers le ciel. De nombreux habitants périssent, dont sa femme. Après ce drame, Hulk décide de retourner sur Terre pour punir ceux qu'il rend responsable de ce désastre, c'est-à-dire ceux qui sont apparus sur une vidéo enregistrée dans le vaisseau juste avant qu'il n'explose, sur laquelle on voit les Illuminati Flèche noire, Mr Fantastique, le Docteur Strange et Iron Man expliquer qu'ils ont pris la décision d'envoyer Hulk dans l'espace.
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+ World War Hulk raconte donc comment Hulk effectue le siège de Manhattan et s'attaque aux Illuminati les uns après les autres, triomphant d'eux tous.
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+ Finalement, Hulk combat Sentry, et la puissance dégagée par leurs coups et leur énergie est telle que les deux retrouvent leurs formes humaines en même temps. Sentry, dans un état critique, est évacué. Découvrant que le véritable coupable est l'un de ses alliés l'ayant accompagné pour mener cette guerre, le nommé Miek qui avait doucement mis en place sa trahison, Banner redevient Hulk et le détruit.
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+
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+ Enfin, dans un état de colère inégalé jusque-là (les secousses créées par ses coups de pied au sol s'étalant sur plusieurs centaines de kilomètres), il demande à Tony Stark de l'arrêter avant qu'il ne réduise la planète à néant. Il est alors emprisonné par le SHIELD.
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+
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+ Après World War Hulk, Bruce Banner est enfermé dans une base Gamma, mais parvient à s'échapper. Face à une nouvelle menace d'une origine mystérieuse, le Hulk Rouge (Red Hulk, aussi appelé « Rulk »), il retrouve sa forme de colosse émeraude et affronte la créature, mais est battu par le monstre ultra-puissant, se faisant même casser un bras.
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+
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+ Dans Fear Itself, Hulk obtient l'un des sept Marteaux Sacrés libérés par Sin et se retrouve transformé en Nul, le Briseur de mondes[1].
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+
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+ Lors d’un combat contre Thor à New York, le dieu asgardien l’envoie dans la stratosphère[14] ; il atterrit dans les Carpates. Après à une confrontation avec Dracula dans son château, il est débarrassé de l’influence du dieu Serpent (en) et retrouve sa vraie nature[15].
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+ Le docteur Bruce Banner est considéré comme l'un des plus grands esprits scientifiques de la Terre, possédant « un esprit tellement brillant qu'il ne peut être mesuré par aucun test d’intelligence connu »[16]. Il détient une expertise dans divers domaines, notamment en biologie, chimie, ingénierie, physiologie et principalement en physique nucléaire.
76
+
77
+ Grâce à cette connaissance, Banner a créé une technologie avancée baptisée « Bannertech » qui est comparable au développement technologique de Tony Stark, du Docteur Fatalis ou de Red Richards. On peut citer notamment un champ de force qui peut le protéger contre les attaques d'entités du même niveau de puissance que Hulk, et un téléporteur.
78
+
79
+ Cependant, sa capacité émotionnelle (intelligence émotionnelle) est sensiblement réduite, ce qui l’amène à être en permanence renfermé sur lui-même[2]. Durant ses errances à travers le monde, Banner a appris à devenir un fugitif doué, capable de dissimuler avec aisance sa véritable identité. Sur Sakaar, Hulk a été entraîné au maniement de nombreuses armes de duel[2].
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+
81
+ Bruce Banner souffre d’un trouble dissociatif de l'identité (aussi appelé « syndrome de personnalités multiples »)[2]. Les multiples identités de Hulk expriment sa tendance à la colère et à la fureur, une rage que Banner (sous sa forme humaine) a réprimée toute sa vie[2].
82
+
83
+ L’étendue du trouble de l'identité de Banner n’a été découvert que plusieurs années après sa transformation originelle[2]. Plusieurs identités (ou personnalités), ont été ensuite identifiées[2] :
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+
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+ Il existerait des douzaines — sinon des centaines — de fragments distincts de personnalités coexistant dans l’esprit de Bruce Banner/Hulk[2]. Les différences entre ces identités ont énormément varié au cours du temps, Banner ayant lui-même une capacité très variable à ressentir des émotions[2].
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+
87
+ À certains moments, l’identité de Banner a pu contrôler celle de Hulk (avec des degrés variables). Par ailleurs, les souvenirs de Bruce Banner concernant ses actions sous la forme de Hulk — et inversement — varient énormément au cours du temps. Même la personnalité apparemment « intégrée » s’est révélé n’être qu’une autre personnalité dissociative, un fragment de l’ensemble rebaptisé « le Professeur »[2].
88
+
89
+ Bruce Banner devient Hulk lorsqu'il est submergé par la colère et le stress, il acquiert alors une taille dépassant facilement les 2 mètres (mais sa taille varie beaucoup, faisant 2,13 m dans L'Incroyable Hulk, 3 m dans Avengers ou bien jusqu'à 4,50 m dans Hulk) et son poids atteint quasiment les 500 kg (là aussi variable, parfois 300, parfois 600). Sa force devient surhumaine : il peut soulever des voitures, des camions, des bus, des tanks ou encore remplacer le pilier d'un pont pour le soutenir (dans le 1er numéro de The Avengers, il s'incline sous un pont pour le soutenir, afin que le train puisse passer sans encombre). Il peut également déplacer des wagons de chemin de fer ou soulever des blocs de rochers très lourds[2].
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+
91
+ En fait, lorsque Hulk est « calme », il peut aisément soulever, déplacer ou exercer une pression équivalente à 100 tonnes. Mais lorsqu'il s'énerve, sa force augmente de manière exponentielle ; il peut alors largement soulever plus de 200 tonnes. On raconte que si Hulk atteignait un degré de colère immense, il pourrait déplacer une planète, mais il n’a encore jamais atteint ce stade. Lorsque Hulk s'énerve, seul des êtres exceptionnels comme Sentry, Thanos ou Galactus peuvent lui tenir tête et le stopper[2].
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+ Tout comme le Fléau, il est capable de provoquer des ondes de choc très puissantes en claquant violemment des mains, ou provoquer des tremblements de terre en frappant le sol du pied[2]. Sa force exceptionnelle lui permet aussi de faire des bonds dans les airs pour se déplacer ; il est ainsi capable de franchir des kilomètres (parfois plus de 4 kilomètres) en un seul bond[2]. On l'a même vu sauter suffisamment haut dans l’atmosphère pour qu’il arrive à atteindre une orbite presque stable[2].
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+ Outre sa force extraordinaire, Hulk possède une résistance incroyable. Sa peau verte, renforcée par les rayons gamma et qui lui ont donné sa couleur, lui permet de résister à des chocs et des coups extrêmement violents. On l’a vu supporter sans dommages l'impact de tirs de balles, de grenades, d'obus de canon et même de missiles. De fait, les armes balistiques sont inefficaces contre lui[2].
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+
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+ Tout comme sa force, la colère de Hulk renforce son invulnérabilité ; on l'a vu ainsi résister plusieurs fois à l'impact d'explosions nucléaires, comme en Antarctique où il affrontait Thor, et sur la planète Sakaar lorsque les sakaarien déclenchèrent une bombe atomique d'une telle puissance qu'elle créa un déséquilibre sur la planète. Hulk a aussi résisté simultanément aux supernovas de la Torche humaine et à la foudre de Tornade des X-Men[17],[2].
98
+
99
+ Les seuls métaux capables d’entamer la peau de Hulk sont le vibranium, le métal dont sont faites notamment les dagues de Warpath, ainsi que l'adamantium qui compose notamment les griffes de Wolverine. Cependant, même s'il est blessé, les tissus de Hulk se régénèrent à très grande vitesse ; il déclarera d'ailleurs à Wolverine lors d'un combat[18] qu'aucun d'eux ne pourrait mourir à la suite de blessures, leurs facteurs auto-guérisseurs les en empêchant[2].
100
+
101
+ Hulk n'a pas de véritables pouvoirs psychiques, mais possède des facultés rares de résistance à ceux-ci. Dans World War Hulk, le Professeur Xavier explore l'esprit de Hulk, alors exceptionnellement énervé et conclut qu'il a peu de chances de le maîtriser sans que celui-ci ne le frappe pour se défendre. Onslaught a toutefois réussi à le contrôler, ainsi qu'Apocalypse (même si leur domination n'a pas duré très longtemps)[2].
102
+
103
+ Hulk possède également la faculté de percevoir les formes astrales, comme celles du Professeur Xavier et du Docteur Strange. Dans World War Hulk, il parvient même à obliger la forme corporelle de Xavier à venir à lui, alors que celui-ci se trouvait sous sa forme astrale[2].
104
+
105
+ Dans World War Hulk, Spider-Man qualifie Hulk d'« humain le plus puissant de la galaxie » après Sentry (avec une définition très large de l'humain), ajoutant qu'il a révisé son classement après la victoire de Hulk sur Flèche noire. Il semble que même ce classement était trop défavorable à Hulk, car finalement Sentry et Hulk se neutralisent mutuellement. Le scénariste de World War Hulk, Greg Pak, a déclaré que durant cet évènement la puissance de Hulk avait atteint un niveau tel qu'il a dépassé tous les mortels et la plupart des immortels ayant marché sur Terre, et que seul un être du niveau de Galactus pourrait réellement l'arrêter.
106
+
107
+ Même le surpuissant Thanos craint Hulk en combat au corps à corps, le Titan vert ayant déjà vaincu le Jardinier, l'une des grandes entités cosmiques de l'univers Marvel, ainsi que des adversaires de très haut niveau comme Thor, Gladiator (de l'empire Shi'ar), Colossus, le Fléau, Hercule ou la Chose — ce dernier n'a d'ailleurs jamais fait le poids physiquement contre Hulk, mais compense par une détermination sans faille et une volonté de fer.
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+ Les équivalents de Hulk en puissance brute sont Sentry et le Surfer d'argent. De plus, Hulk Rouge a déjà vaincu Hulk en arrêtant un de ses coups de poing puis en lui cassant le bras. Enfin, dans des circonstances normales, l'Abomination est plus fort que Hulk.
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+ Hulk a beau avoir une force illimitée, il y a certaines choses qu'il ne pourra jamais soulever ni briser, par exemple :
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+ Hulk est quasiment invincible mais il a quand même une limite, c'est Bruce Banner. En effet, ce dernier ne disparaît pas totalement quand il se transforme en Hulk, étant sa conscience et limitant inconsciemment sa force. Il a été prouvé que lorsque Banner se retrouvait physiquement séparé de Hulk, le Titan vert n'avait plus de conscience et était incontrôlable et invincible.
114
+
115
+ Un autre exemple est que quand Hulk a voulu affronter Onslaught, il n'était pas de taille et ce dernier pouvait même le contrôler mentalement (même si le contrôle ne durait pas longtemps). Mais dès que Jean Grey lui a ôté ses inhibitions (en faisant disparaître Banner de son esprit), Hulk est devenu si puissant qu'il pouvait non seulement résister aux pouvoirs psychiques d'Onslaught mais aussi le surpasser en force physique, et ainsi détruire son corps physique. Cela montre que Hulk est bien plus puissant quand Banner n'est plus en lui.
116
+
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+ Liste non exhaustive.
118
+
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+ Dans cet univers parallèle, les super-héros ont presque tous été massacrés par une coalition de super-vilains, mené par Crâne Rouge, qui deviendra maître des États-Unis.
120
+
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+ L'Abomination deviendra propriétaire de la Californie, mais sera plus tard remplacé par Hulk. Ce dernier, devenu apparemment fou, a eu plusieurs enfants par sa relation consanguine avec sa cousine Jennifer Walters, alias Miss Hulk. Banner et sa très nombreuses famille forment donc le « Gang des Hulk ».
122
+
123
+ Ultra-violents, cruels et parfois cannibales, les Banner exigent un loyer important à Logan (autrefois le X-man Wolverine), désormais un vieux fermier et père de famille ayant abandonné sa vie de super-héros. Refusant désormais d'utiliser la violence, le mutant laisse le gang le dominer et se moquer de lui. Pour payer son loyer, il accepte la proposition de Clint Barton : servir de chauffeur à ce dernier pour emmener une mystérieuse cargaison à travers les Etats-Unis, jusqu'à la côte Est.
124
+
125
+ À la fin de l'histoire, Logan revient avec l'argent, mais apprend que sa famille a été tuée par les Banner. Fou de rage et ivre de vengeance, Logan ressort ses griffes. Il massacre le gang, puis confronte Bruce Banner lui-même. Celui-ci lui explique qu'il a fait tuer sa famille pour avoir l'opportunité de combattre le mutant griffu encore une fois. Wolverine parvient finalement à le tuer.
126
+
127
+ On peut constater dans cette série que Banner possède la force de Hulk même sous sa forme humaine.
128
+
129
+ Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données IMDb.
130
+
131
+ Interprété par Bill Bixby (David Bruce Banner) et Lou Ferrigno (Hulk)
132
+
133
+ À noter que dans cette série, il est appelé « David Bruce Banner » (ou David Banner), tandis que dans le comics c’est « Robert Bruce Banner » (ou Bruce Banner).
134
+
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+ Interprété par Eric Bana
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+ Interprété par Edward Norton dans l'univers cinématographique Marvel
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+ Interprété par Mark Ruffalo dans l'univers cinématographique Marvel
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+
141
+ De nombreux jeux vidéo sur le personnage de Hulk sont également sortis : Hulk en 1994, Hulk en 1996, The Hulk en 2003, Incredible Hulk: Ultimate Destruction en 2005 et L'Incroyable Hulk en 2008.
142
+
143
+ Il apparait également comme personnage jouable dans la série des jeux de combat de Capcom : Marvel Super Heroes, Marvel Super Heroes vs. Street Fighter, Marvel vs. Capcom, Marvel vs. Capcom 2: New Age of Heroes et Marvel vs. Capcom 3: Fate of Two Worlds.
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145
+ Le personnage apparaît aussi dans Lego Marvel Super Heroes ainsi que dans Marvel : Tournoi des champions et dans le jeu de plateau HeroScape Marvel
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147
+ De plus, Playtech a créé un jeu vidéo de machine à sous en ligne titré The Incredible Hulk slot. Ce slot à 5 rouleaux et à 25 (plus tard 50) lignes de paiement présentait le personnage de Hulk dans tous ses éléments ; le jeu est arrêté en avril 2017[19].
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+ La National Aeronautics and Space Administration (en français : l'Administration nationale de l'aéronautique et de l'espace), plus connue sous son acronyme NASA, est l'agence gouvernementale responsable de la majeure partie du programme spatial civil des États-Unis. La recherche aéronautique relève également du domaine de la NASA. Depuis sa création le 29 juillet 1958, la NASA joue mondialement un rôle dominant dans le domaine du vol spatial habité, de l'exploration du Système solaire et de la recherche spatiale. Parmi les réalisations les plus marquantes de l'agence figurent les programmes spatiaux habités Apollo, la navette spatiale américaine, la station spatiale internationale (en coopération avec plusieurs pays), les télescopes spatiaux comme Hubble et Kepler, l'exploration de Mars par les sondes spatiales Viking, MER et Curiosity, ainsi que celle de Jupiter, Saturne et Pluton par les sondes Pioneer, Voyager, Galileo, Cassini-Huygens et New Horizons.
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+ La NASA est créée le 29 juillet 1958 pour administrer et réaliser les projets relevant de l'astronautique civile, jusque-là pris en charge par les différentes branches des forces armées des États-Unis, afin de rattraper l'avance prise par l'Union soviétique. La NASA reprend à cette époque les centres de recherche du NACA, jusque-là tourné vers la recherche dans le domaine de l'aéronautique. Elle est dotée en 2019 d'un budget de 21,5 milliards de dollars américains et emploie directement environ 17 300 personnes (22 000 avec le Jet Propulsion Laboratory) ainsi qu'un grand nombre de sous-traitants répartis entre dix centres spatiaux situés principalement dans les États du Texas, de Californie et de Floride, de l'Alabama, de Virginie et de Washington. Les missions marquantes en cours sont l'achèvement et l'exploitation de la Station spatiale internationale, l'utilisation et la réalisation de plusieurs télescopes spatiaux dont le télescope spatial James-Webb, les sondes spatiales OSIRIS-REx, Mars 2020, New Horizons et Mars Science Laboratory déjà lancées ou sur le point d'être lancées. La NASA joue également un rôle fondamental dans les recherches en cours sur le changement climatique.
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+ Le programme spatial habité de la NASA est depuis 2009 en cours de restructuration à la suite du retrait de la navette spatiale américaine en 2011 et de l'abandon du programme Constellation confronté à des problèmes de conception et de financement. La présidence de Barack Obama, suivant les recommandations de la commission Augustine, décide d'abandonner le projet de retour d'astronautes sur le sol lunaire à l'horizon 2020 au profit d'une démarche d'exploration plus progressive qui doit être précédée par des recherches poussées notamment dans le domaine de la propulsion. Dans cette optique sont mis en chantier le développement du lanceur lourd Space Launch System et de la capsule associée Orion dans le cadre du programme Artemis, Pour pallier l'absence de système de desserte de la station spatiale après le retrait de la navette spatiale, la NASA s'appuie au cours de la décennie 2010 sur le secteur privé qui doit prendre en charge la desserte en orbite basse de la Station spatiale internationale.
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+ En 1955, les États-Unis et l'URSS annoncent, chacun de leur côté, qu'ils lanceront un satellite artificiel dans le cadre des travaux scientifiques prévus pour l'année géophysique internationale (juillet 1957-décembre 1958)[2]. Aux États-Unis, le développement du satellite et de son lanceur est confié au programme Vanguard, confié à une équipe de la marine des États-Unis, mais le projet lancé tard et trop ambitieux enchaîne les échecs. Le 4 octobre 1957, l'Union soviétique est le premier pays à placer en orbite le satellite Spoutnik 1. C'est un choc pour les responsables et l'opinion publique américains, jusqu'alors persuadés de la supériorité technique des États-Unis. L'armée de l'Air et l'armée de Terre américaine ont à cette époque également des programmes spatiaux qui exploitent les travaux réalisés autour des missiles balistiques intercontinentaux : c'est l'équipe de Wernher von Braun, travaillant pour le compte de l'armée de terre, et associé au Jet Propulsion Laboratory qui parvient finalement à lancer le premier satellite américain, Explorer 1, le 1er février 1958 grâce au lanceur Juno I développé à partir d'un missile balistique Redstone[3].
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+ Le président américain Dwight D. Eisenhower finit par être convaincu qu'il est nécessaire de créer une agence spatiale consacrée aux projets spatiaux pour fédérer les efforts dispersés entre les différents centres de recherche militaires et civils[a]. Dès novembre 1957 un sous-comité du Sénat américain auditionne des spécialistes pour déterminer l'état d'avancement du programme de missiles américains et identifier l'origine de l'avance prise par les ingénieurs soviétiques. En février 1958 le comité Purcell est mis sur pied pour déterminer l'organisation de la future agence spatiale. Plusieurs solutions sont étudiées dont la création d'une agence « ab nihilo », le transfert de cette nouvelle activité à l'ARPA, organisme de recherche militaire interarmes nouvellement constitué ou la prise en charge du domaine par la Commission à l'énergie atomique (AEC), agence chargée des développements civils et militaires liés à l'atome. Finalement une majorité se dégage pour faire de la NACA (National Advisory Committee on Aeronautics, c'est-à-dire le comité consultatif national pour l'aéronautique) le noyau de l'agence spatiale. La NACA est une agence de recherche tournée vers l'aéronautique mais qui s'est fortement engagée au cours des années 1950 dans le programme de missiles par des travaux dans le domaine de l'aérodynamique, de la propulsion et des matériaux. Près de 50% de son activité touche à l'époque au spatial. La loi créant la NASA est approuvée par le Congrès en juillet 1958 et le décret d'application du National Aeronautics and Space Act est signé par le président le 29 juillet 1958[4].
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+ La NASA reprend les centres de recherche de la NACA. À l'époque la NACA emploie environ huit mille personnes et dispose d'un budget annuel de cent millions de dollars américains. Le plus grand de ces centres est le centre de recherche Langley qui emploie plus de 3 000 personnes et dont les axes de recherche portent sur l'aérodynamique, les structures et la mise en œuvre opérationnelle des avions et des lanceurs. Le centre de recherche Ames qui emploie 1 450 personnes a également une activité polyvalente mais les travaux portent plus particulièrement sur l'aérodynamisme à vitesses élevées. Le centre de recherche Lewis (nommé en 1981 centre de recherche Glenn) emploie 2 700 personnes qui se consacrent plus particulièrement aux recherches sur la propulsion aérospatiale. Il existe d'autres petits établissements spécialisés. Le siège de la NASA, comme celui de la NACA, est à Washington[5].
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+ Le programme Vanguard développé par la marine américaine et les projets de l'armée de l'air (essentiellement les premiers travaux sur le moteur F-1, trois projets de satellites et deux sondes lunaires en préparation) sont transférés à la NASA dès la création de l'agence spatiale. Par contre le transfert des deux entités de l'armée de terre - le Jet Propulsion Laboratory (JPL) et l'Army Ballistic Missile Agency (de von Braun) - qui sont à l'origine du premier succès spatial américain se heurtent à la résistance des responsables militaires. Ces derniers argumentent que ces deux entités œuvrent essentiellement sur des projets militaires. Finalement un compromis est adopté. Le JPL est transféré à la NASA à condition d'achever en parallèle la mise au point du missile balistique Sergeant. Les équipes de von Braun continuent à être rattachées à l'armée de terre. Elles seront finalement transférées à la NASA en juillet 1960[6]. Deux nouveaux établissements sont créés : ce sont en 1959 le centre de vol spatial Goddard implanté à quelques kilomètres de l'agglomération de Washington et spécialisé dans les missions scientifiques (observation de la Terre, Soleil, astronomie, astrophysique) et en 1961 le Manned Spacecraft Center (rebaptisé en 1973 Centre spatial Lyndon B. Johnson) qui prend en charge le programme spatial habité et qui est situé à compter de 1963 à Houston (Texas).
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+ Le premier projet de vol habité développé par la NASA est le programme Mercury, qui démarre en 1958 avant même la création de l'agence, qui doit permettre le lancement du premier américain dans l'espace. Le 5 mai 1961, Alan Shepard effectue un premier vol de quinze minutes dans la capsule Freedom 7 : mais ce n'est qu'un simple vol suborbital car la NASA ne dispose pas à l'époque d'un lanceur suffisamment puissant. Le président John F. Kennedy annonce le lancement du programme Apollo dans son discours du 25 mai 1961, essentiellement pour reconquérir le prestige américain mis à mal par les succès de l'astronautique soviétique, à une époque où la guerre froide entre les deux superpuissances bat son plein. La NASA mandatée par le président Kennedy, doit poser un homme sur la Lune avant la fin de la décennie. Il faut attendre la mission Mercury-Atlas 6 du 20 février 1962 pour que John Glenn devienne le premier astronaute américain à boucler une orbite autour de la Terre. Trois autres vols habités ont lieu en 1962 et en 1963[7].
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+ Lorsque le programme Mercury s'achève en 1963, des aspects importants du vol spatial, nécessaires pour mener à bien les vols lunaires, ne sont toujours pas maîtrisés. Les dirigeants de la NASA lancent le programme Gemini destiné à acquérir ces techniques sans attendre la mise au point du vaisseau très sophistiqué de la mission lunaire. Ce programme intermédiaire doit remplir trois objectifs :
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+ Le vaisseau spatial Gemini, qui doit initialement être une simple version améliorée de la capsule Mercury, devient un vaisseau sophistiqué de 3,5 tonnes (contre 1 tonne environ pour le vaisseau Mercury), capable de voler avec deux astronautes durant deux semaines. La capsule Gemini est lancée par un lanceur Titan II, missile de l'armée de l'air américaine reconverti en lanceur. Le programme rencontre toutefois des problèmes de mise au point. Mais fin 1963, tout est rentré dans l'ordre et deux vols sans équipage ont lieu en 1964 et début 1965. Le premier vol habité Gemini 3 emporte les astronautes Virgil Grissom et John Young le 23 mars 1965. Au cours de la mission suivante, l'astronaute Edward White réalise la première sortie dans l'espace américaine. Huit autres missions, émaillées d'incidents sans conséquence, s'échelonnent jusqu'en novembre 1966 : elles permettent de mettre au point les techniques de rendez-vous spatial et d'amarrage, de réaliser des vols de longue durée (Gemini 7 reste près de 14 jours en orbite) et d'effectuer de nombreuses autres expériences. À l'issue du programme Gemini, les États-Unis ont rattrapé leur retard sur l'URSS[8].
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+ Dans le domaine des lanceurs, la NASA développe pour le programme Apollo la famille de lanceurs Saturn. Le modèle le plus puissant, Saturn V, permet de placer 118 tonnes en orbite basse, un record jamais égalé depuis. Il est conçu pour lancer les deux vaisseaux de l'expédition lunaire : le vaisseau Apollo et le module lunaire Apollo chargé de transporter les astronautes à la surface de la Lune. Une partie de la réussite du programme Apollo a pour origine la mise au point d'un nouveau type de propulsion utilisant l'hydrogène liquide dont la mise au point a débuté à la fin des années 1950 dans le cadre du développement de l'étage Centaur.
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+ Deux accidents graves surviennent au cours du programme Apollo : l'incendie au sol du vaisseau spatial Apollo 1 dont l'équipage périt brûlé et qui entraîne un report de près de deux ans du calendrier et l'explosion du réservoir à oxygène du vaisseau spatial Apollo 13 dont l'équipage survit en utilisant le module lunaire comme vaisseau de secours. Pour atteindre la Lune, une méthode audacieuse de rendez-vous orbital lunaire est retenue, qui nécessite de disposer de deux vaisseaux spatiaux dont le module lunaire destiné à l'alunissage. Le lanceur géant Saturn V de 3 000 tonnes est développée pour lancer les véhicules de l'expédition lunaire. Le programme utilise un budget considérable (135 milliards de dollars américains valeur 2005) et mobilise jusqu'à quatre cent mille personnes.
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+ Le 21 juillet 1969, l'objectif est atteint par deux des trois membres d'équipage de la mission Apollo 11, Neil Armstrong et Buzz Aldrin. Cinq autres missions se posent par la suite sur d'autres sites lunaires et y séjournent jusqu'à trois jours. Ces expéditions permettent de rapporter 382 kilogrammes de roches lunaires et de mettre en place plusieurs batteries d'instruments scientifiques. Les astronautes ont effectué des observations in situ au cours d'excursions sur le sol lunaire d'une durée pouvant atteindre 8 heures, assistés à partir d'Apollo 15 par un véhicule tout-terrain, le rover lunaire Apollo. Les six missions qui ont aluni ont rapporté de nombreuses données scientifiques.
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+ Parallèlement au programme Apollo, la NASA lance plusieurs programmes pour affiner sa connaissance du milieu spatial et du terrain lunaire. Ces informations sont nécessaires pour la conception des engins spatiaux et préparer les atterrissages sur la Lune. En 1965, trois satellites Pegasus sont placés en orbite par un lanceur Saturn I afin d'évaluer le danger représenté par les micrométéorites ; les résultats seront utilisés pour dimensionner la protection des vaisseaux Apollo. Les sondes spatiales Ranger (1961-1965), après une longue série d'échecs, ramènent à compter de fin 1964, une série de photos de bonne qualité de la surface lunaire qui permettent d'identifier des sites propices à l'atterrissage[9]. Le programme Lunar Orbiter, composé de cinq sondes qui sont placées en orbite autour de la Lune en 1966-1967, complète ce travail : une couverture photographique de 99 % du sol lunaire est réalisée, la fréquence des micrométéorites dans la banlieue lunaire est déterminée et l'intensité du rayonnement cosmique est mesurée. Le programme permet également de valider le fonctionnement du réseau de télémétrie. Les mesures effectuées indiquent que le champ gravitationnel lunaire est beaucoup moins homogène que celui de la Terre rendant dangereuses les orbites à basse altitude. Le phénomène, sous-estimé par la suite, réduit à 10 km l'altitude de l'orbite du module lunaire d'Apollo 15 dont l'équipage est endormi, alors que la limite de sécurité est fixée à 15 km pour disposer d'une marge suffisante par rapport aux reliefs[10]. Le 2 juin 1966, la sonde Surveyor 1 effectue le premier alunissage en douceur sur la Lune fournissant des informations précieuses et rassurantes sur la consistance du sol lunaire (le sol est relativement ferme) ce qui permet de dimensionner le train d'atterrissage du module lunaire.
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+ Malgré la priorité accordée au programme Apollo et �� l'exploration de la Lune, la NASA lance également à cette époque plusieurs missions vers les autres planètes du Système solaire. Les sondes spatiales dans les années 1960 sont de petites tailles et rudimentaires et il faudra attendre la décennie suivante pour disposer de sondes capables d'investigations scientifiques approfondies. Leur fiabilité est faible, aussi sont-elles généralement envoyées par paire. En 1962 la mission Mariner 2 devient la première sonde spatiale à effectuer un survol d'une autre planète (Vénus). Mariner 4 réussit le premier survol de la planète Mars en 1964. Trois autres sondes Mariner réussissent un survol de Vénus en 1967 et deux de Mars en 1969.
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+ Dans le domaine du vol habité la période de compétition acharnée avec l'URSS prend fin au début des années 1970 avec la dernière mission Apollo et l'abandon par les Soviétiques de leur programme lunaire habité. Un réchauffement des relations avec l'URSS est scellé symboliquement par le vol soviéto-américain du projet Apollo-Soyouz en 1975. Dans ce nouveau contexte, en l'absence d'enjeu international, le président américain Richard Nixon et le Congrès américain refusent de prolonger l'effort financier consenti pour le programme Apollo : le budget de l'agence spatiale qui avait culminé à 4,4 % du budget fédéral en 1965 va rapidement retomber. La station spatiale Skylab, un projet de station spatiale conçu à moindre frais en recyclant des composants du programme Apollo, est lancée. Trois équipages vont l'occuper successivement en 1973-1974 en ayant recours pour leur lancement au stock restant de lanceurs Saturn IB et de vaisseaux Apollo. Mais la station est ensuite abandonnée faute de budget et est détruite en rentrant dans l'atmosphère en 1979.
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+ La NASA qui plaide pour un programme spatial habité ambitieux doit se limiter au projet de la navette spatiale, un engin réutilisable dont l'objectif est d'abaisser fortement le coût de la mise en orbite. Le feu vert est arraché aux décideurs en 1972 en intégrant dans le cahier des charges de la navette les besoins du département de la défense des États-Unis et en révisant à la baisse les ambitions initiales du programme. Le développement, plus long que prévu, va se prolonger jusqu'au début de la décennie suivante.
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+ Columbia, première des quatre navettes spatiales, effectue son premier vol le 12 avril 1981. Le projet est un grand succès technique mais les coûts opérationnels des navettes s'avèrent beaucoup plus élevés que ce qui est prévu. La catastrophe de Challenger le 28 janvier 1986 remet en cause le dogme du tout navette et les lanceurs classiques, qui ont été abandonnés, doivent être remis en fonction. La navette abandonne en particulier le lancement des satellites commerciaux.
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+ Alors que les relations avec l'Union soviétique se dégradent à nouveau, le président Ronald Reagan demande en avril 1983 à la NASA de lancer un projet de station spatiale consacrée à la recherche scientifique et qui soit occupée en permanence. Il annonce le 25 janvier 1984, au cours de son discours sur l'état de l'Union, la volonté des États-Unis d'entreprendre sa construction en coopération avec d'autres pays[12]. Le coût du projet est alors estimé à huit milliards de dollars américains.
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+ La course à l'espace entre les deux puissances spatiales touche également l'exploration planétaire. L'Union soviétique réussit avec la sonde Venera 7 (1970) le premier atterrissage sur une autre planète du Système solaire. La NASA de son côté choisit de privilégier pour son programme d'exploration la planète Mars qui, contrairement à Vénus, abrite peut-être la vie et qui peut faire l'objet dans le futur d'une mission habitée. Alors que l'URSS consacre tout un programme à Vénus, la NASA ne lance au cours de la décennie qu'une seule mission double vers cette planète : le projet Pioneer Venus, à l'étude depuis 1965, subit plusieurs reports dus aux réductions budgétaires avant de recevoir le feu vert en 1975 et d'être lancé en 1978. Le projet, qui est une réussite, comporte d'une part 4 sondes atmosphériques d'autre part un orbiteur qui transmet des données jusqu'en 1992.
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+ Au milieu des années 1960, la NASA travaille sur une mission ambitieuse vers la planète Mars, le projet Voyager, qui se révèle trop complexe et trop cher. À la place sont développées les sondes spatiales Mariner 8 et Mariner 9 qui sont lancées en 1971. Le lanceur de Mariner 8 a une défaillance mais Mariner 9 atteint Mars en 1972 et devient la première sonde spatiale à se placer en orbite autour d'une autre planète. Mais pour répondre à la question de la vie sur Mars il faut faire parvenir une sonde jusqu'au sol martien pour que celle-ci puisse effectuer des mesures directes. Les deux sondes programme Viking sont lancées vers Mars : le programme comporte deux atterrisseurs et deux orbiteurs et constitue le premier projet d'exploration planétaire. Le lancement planifié en 1973 est reporté à 1975 en raison de restrictions budgétaires et de dépassements des coûts de développements. Les deux atterrisseurs parviennent sur le sol martien en 1976 et transmettent des données jusqu'en 1982. De leur côté les orbiteurs fonctionnent bien au-delà de la durée de vie prévue jusqu'en 1980.
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+ Dans le cadre du plan d'exploration à long terme de Mars, le projet Viking doit être suivi d'un orbiteur chargé d'étudier le climat de Mars et d'un rover mobile (astromobile). Pour des raisons à la fois financières et politiques, ces projets ne sont débloqués que dans les années 1990 avec l'orbiteur Mars Observer et dans les années 2000 avec les astromobiles Spirit et Opportunity.
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+ La seule planète interne à ne pas avoir été explorée au début des années 1970 est Mercure. La NASA décide de développer Mariner 10 dans ce but. La sonde est lancée en 1973 et achève sa mission en 1975 après avoir effectué comme prévu trois survols de la planète. Mariner 10 est la première sonde spatiale à utiliser la technique de l'assistance gravitationnelle.
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+ À la fin des années 1960, la NASA envisage également de lancer des sondes vers les planètes externes. Un alignement de ces planètes, très rare, doit se produire à la fin des années 1970 permettant à une seule sonde spatiale d'effectuer un survol des quatre planètes externes. Cet événement est à l'origine du projet Grand Tour Suite ou Outer Planets Grand Tour Project qui prévoit le lancement de quatre à cinq sondes. Mais ce projet trop coûteux est abandonné en 1970 et remplacé début 1972 par le programme Voyager (qui n'a rien de commun avec le programme éponyme vers Mars). À l'époque les astronomes ignorent si une sonde peut franchir intacte la ceinture d'astéroïdes située entre Mars et Jupiter et si le champ magnétique de Jupiter, particulièrement puissant, présente un risque pour le fonctionnement d'un engin spatial. Pour répondre à ces interrogations le projet des sondes Pioneer 10 et Pioneer 11 est mis sur pied dès 1968. Pioneer 10 est lancée en 1972 et est la première sonde spatiale à survoler Jupiter en décembre 1973. Une année après la sonde jumelle Pioneer 11 quitte à son tour la Terre en avril 1973 et survole Jupiter fin 1974 avant d'effectuer le premier survol de Saturne en 1979. La reconnaissance effectuée par les sondes Pioneer a préparé la voie pour les sondes Voyager 1 et Voyager 2 toutes les deux lancées en 1977. Voyager 1 atteint Jupiter en 1979, Saturne en 1980 et collecte énormément de données inédites. Voyager 2 survole ces deux planètes en 1979 et 1981 et parvient à boucler le Grand Tour en passant près d'Uranus en 1986 et de Neptune en 1989. Les sondes Voyager comptent parmi les projets les plus réussis de la NASA.
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+ À la fin des années 1970, la situation de la NASA se dégrade fortement. Après l'achèvement du programme Apollo de nombreux salariés doivent quitter l'agence et les moyens financiers qui subsistent sont en grande partie absorbés par le projet de la navette spatiale. Les responsables politiques ne s'intéressent pas au programme spatial. Dans ces conditions peu de missions nouvelles voient le jour.
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+ En 1974 un projet appelé initialement Jupiter Orbiter / Probe (JOP) et baptisé plus tard Galileo est proposé mais il ne commence à être financé qu'en 1977. La sonde doit être lancée en 1982 par la navette spatiale mais le retard pris dans la mise au point de la navette repousse son lancement jusqu'en 1986 ; le gouvernement Reagan envisage à un moment d'annuler le programme alors que l'engin est achevé à 90 % et il faut des pressions officielles très importantes pour le sauver. L'accident de Challenger repousse son lancement jusqu'en 1989 et la sonde atteint le système de Jupiter en 1995 où elle démarre sa mission qui s'achève en 2003. La seconde mission conçue à la fin des années 1970 et au début des années 1980 est la sonde VOIR (Venus Orbiting Imaging Radar) qui doit effectuer une cartographie de la planète Vénus grâce à son radar. De nouvelles réductions budgétaires aboutissent à son annulation. Une autre sonde scientifique à destination du Soleil International Solar Polar Mission est annulée à la même époque. Pour les remplacer des expériences scientifiques américaines sont placées sur la sonde européenne jumelle Ulysses. En 1979 la sonde de la NASA qui doit être lancée vers la comète de Halley, en même temps que la sonde européenne Giotto, est également annulée.
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+ En 1983 une nouvelle stratégie reposant sur la réalisation de sondes à coûts modérés est mise en place par la NASA. Quatre missions sont proposées : une mission VOIR simplifiée, un orbiteur martien, la sonde Comet Rendezvous Asteroid Flyby (CRAF) et la sonde Saturn Orbiter / Titan Probe (SOTP). La sonde VOIR est reconfigurée avec une charge utile réduite à un unique instrument et utilisant des pièces de rechange des sondes précédentes. La nouvelle sonde qui a été renommée Magellan doit être lancée en 1988 mais ne le sera finalement qu'en 1989 à la suite de l'accident de Challenger. Magellan remplit avec succès sa mission en effectuant une cartographie à haute résolution du sol de Vénus entre 1990 et 1992.
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+ Ronald Reagan annonce en 1983 le lancement de l'Initiative de défense stratégique puis en 1984 la construction de la station spatiale Freedom, noyau de la future Station spatiale internationale. Dans les années qui suivent le budget consacré aux sondes spatiales est en hausse. Au titre du budget 1984 est lancé le développement de Mars Geoscience/Climatology Orbiters (MGCO), qui devient plus tard Mars Observer et qui doit prendre la suite du programme Viking et de la sonde Mariner 9. Le lancement programmé pour 1990 est repoussé à 1992 à cause de l'accident de Challenger. Malheureusement le contact avec la sonde est perdu au moment où celle-ci va s'insérer en orbite autour de Mars. À cette date, c'est l'erreur la plus coûteuse du programme des sondes spatiales de la NASA et c'est la première sonde qui subit un échec depuis 1967. Sa mission est en grande partie reprise par les sondes Mars Global Surveyor et 2001 Mars Odyssey lancées à la fin des années 1990 et au début des années 2000. Une troisième sonde, Mars Climate Orbiter, qui doit compléter la couverture des deux engins précédents, est un échec.
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+ Dans le cadre du budget 1990, des fonds sont dégagés pour les projets Cassini-Huygens (anciennement SOTP) et la sonde spatiale CRAF à destination d'une comète. L'augmentation des coûts de la station spatiale et de fortes contraintes budgétaires obligent en 1991 à restreindre la charge utile de CRAF à deux instruments puis la sonde elle-même est annulée en 1993. Cassini est par contre construite et lancée en 1997. La sonde réalise avec succès sa collecte de données dans le système de Saturne qu'elle atteint en 2004. Une autre mission marquante de cette époque est le télescope spatial Hubble qui avait été construit dès 1977 et devait initialement être lancé en 1986.
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+ Le changement politique en Russie permet de mettre en place un accord de coopération spatiale entre les États-Unis et la Russie ratifié fin 1992 par les présidents George Bush et Boris Eltsine : des astronautes américains peuvent effectuer des séjours de longue durée dans la station Mir. La NASA, qui met en application l'accord comme une répétition des vols vers la future station spatiale, règle 400 millions de dollars américains de coût de séjour à l'agence spatiale russe. Plusieurs missions se succèdent entre 1995 et 1998 au cours desquelles onze astronautes américains passent 975 jours à bord de la station Mir vieillissante. À neuf reprises, les navettes spatiales américaines ravitaillent la station Mir et assurent la relève des équipages.
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+ Fin 1993, la Russie devient également un acteur majeur du programme de la Station spatiale internationale qui jusqu'à présent n'a pu démarrer faute de consensus sur son financement. L'agence spatiale russe doit fournir quatre modules pressurisés tandis que ses vaisseaux participeront au ravitaillement et à la relève des équipages. La nouvelle mouture de la station spatiale doit comporter deux sous-ensembles : la partie américaine héritée du projet Freedom et la partie russe basée sur « Mir 2 » successeur prévu de Mir. Le feu vert pour le lancement de la construction est donné en 1998.
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+ La NASA avec Lockheed Martin développe un prototype de navette à l'échelle ½. Le X-33 est un engin mono-étage, entièrement réutilisable. Il incorpore un moteur à tuyère aerospike sans divergent. Mais en février 2001, après avoir dépensé 1,3 milliard de dollars américains, le projet est abandonné.
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+ Au début des années 1990 deux sondes spatiales de la NASA très coûteuses (près d'un milliard de dollars américains chacune) essuient des échecs. La mission Mars Observer échoue complètement, tandis qu'un problème d'antenne limite fortement le volume des données transmises par la sonde Galileo. Dans les sphères politiques, les projets d'exploration solaire qui nécessitent de longs développements et comportent une part de risque non négligeable sont désormais considérés avec méfiance et il est demandé à la NASA de réduire le budget consacré à chaque mission. L'Administrateur de la NASA Daniel Goldin adopte à cette époque le slogan « faster, better, cheaper » (plus vite, mieux, moins cher) qui se traduit notamment par la mise sur pied du programme Discovery : les missions Discovery sont plus petites et plus spécialisées, emportent moins d'instruments scientifiques mais en contrepartie sont moins chères, moins complexes et sont donc développées plus rapidement. Les deux premières sondes de ce programme sont lancées en 1996 : NEAR doit approcher une comète et Mars Pathfinder est un démonstrateur technologique. Au cours de la même décennie sont également lancées la sonde lunaire Lunar Prospector en 1998 et Stardust en 1999.
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+ Le nouveau slogan est également appliqué aux programmes existants. À la suite de l'échec de Mars Observer, il est décidé d'envoyer de nouvelles sondes vers Mars. À compter de 1994 et pour les 10 années à venir une nouvelle sonde doit partir tous les 26 mois. Mars Global Surveyor qui reprend une grande partie des instruments de Mars Observer est la première à être lancée en 1996 : la mission est un succès et la sonde fournit des données jusqu'en 2006. Mais les missions suivantes Mars Climate Orbiter (1998) et Mars Polar Lander (1999) sont toutes deux des échecs. Le dogme du « faster, better, cheaper » est remis en cause. La mission suivante 2001 Mars Odyssey (2001) est un succès mais désormais les sondes spatiales sont mieux financées.
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+ À la fin des années 1980, la NASA tente de lancer à côté de la station spatiale Freedom d'autres projets importants bloqués depuis longtemps. Les critiques de la NASA à la suite de l'accident de la navette Challenger sont en partie contrebalancées dans le public par le rôle joué par l'agence spatiale dans la confirmation du trou dans la couche d'ozone qui avait été découvert en 1985. Dans ce contexte, la NASA décide de faire de l'observation de la Terre une composante majeure de son programme : le projet « Mission to planet Earth » (Mission pour la planète Terre) est proposé en 1987 et mis en place officiellement en 1990. Son noyau est constitué par le Earth Observing System (EOS) ; celui-ci doit débuter par le lancement de deux gros satellites sophistiqués. Pour des raisons budgétaires, le programme est revu au début des années 1990 : trois satellites de taille moyenne doivent désormais constituer le cœur de EOS. Le satellite Terra est lancé en 1999, Aqua en 2002 et Aura en 2004. Toutefois, le premier engin spatial dont la mission répond aux préoccupations environnementales à l'origine de Mission to planet Earth est le satellite UARS. Lancé en 1991, il permet à la NASA de fournir des données clés sur la destruction de la couche d'ozone et est chargé de vérifier l'application par les États du protocole de Montréal, qui proscrit l'utilisation des gaz destructeurs. Les autres missions importantes de EOS sont les satellites TOPEX/Poseidon, lancé en 1992, et Tropical Rainfall Measuring Mission (TRMM), lancé en 1997 et dont les contributions confirment la place essentielle du satellite dans la prévision des phénomènes météorologiques et en particulier de ses manifestations les plus violentes. Au début des années 1990, les préoccupations concernant le réchauffement climatique prennent le pas sur les travaux qui concernent la couche d'ozone. Le point de départ des recherches sur le sujet est une série de travaux effectués au début des années 1970 pour répondre aux préoccupations environnementales soulevées par la fréquence prévisionnelle très élevée des lancements de la navette spatiale américaine qui sont susceptibles d'affecter la composition de la stratosphère. Des lois sont passées au Congrès américain en 1975 et 1977 élargissant le domaine d'intervention de la NASA à la recherche environnementale. Une nouvelle classe de satellites d'observation de la Terre est mise en œuvre à compter de 1972 avec le lancement du Earth Resources Technology Satellite (ERTS), baptisé plus tard Landsat 1. Les sondes Viking ont cartographié en 1976 pratiquement l'ensemble de la planète Mars pour identifier des sites propices à l'atterrissage. La méthode de recherche utilisée, qui jusque-là n'est appliquée qu'aux autres planètes, va être mise en œuvre pour la première fois pour l'observation de la Terre avec le satellite Seasat lancé en 1978. Dans les années 1980, émergent de nouvelles théories, qui assimilent la Terre à un système global. Émergent également des travaux de recherche comparative entre les planètes, effectués dans le cadre des missions robotiques sur le sol martien et des survols de Vénus par les sondes Mariner dans les années 1960. Il apparaît alors essentiel de réaliser des missions d'exploration scientifique de la Terre pour définir des modèles globaux, ce qui conduit à la mise sur pied du « Earth Science Program » (Programme de Science de la Terre)[13],[14],[15],[16],[17].
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+ Pour explorer l'univers proche et lointain, la NASA lance un certain nombre de satellites scientifiques et de télescopes spatiaux dont OAO (1972-1981), HEAO (1977-1979 ), IRAS (1983), FUSE (1999-2007) et STEREO (depuis 2006). L'étude du fond diffus cosmologique est au cœur des missions lancées vers 1989 avec COBE (1989-1993) et WMAP (depuis 2001).
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+ Dans le cadre de son plan Great Observatory Programs, la NASA lance quatre télescopes spatiaux pour étudier l'univers lointain dans toutes les gammes d'ondes importantes. Le télescope spatial Hubble lancé en 1990 couvre la lumière visible, l'ultraviolet et le rayonnement infrarouge. Le Compton Gamma-Ray Observatory spécialisé dans l'astronomie gamma est lancé en 1991, suivi par le télescope à rayons X Chandra en 1999 et enfin le télescope infrarouge télescope spatial Spitzer en 2003. Ces derniers sont en cours de remplacement par des télescopes encore plus puissants : le Fermi Gamma-ray Space Telescope (2008) et le télescope spatial James-Webb (en 2021).
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+ La décennie 2000 est exceptionnelle pour l'activité d'exploration du Système solaire par les engins de la NASA avec le lancement de 12 sondes interplanétaires et la préparation de trois autres missions qui sont lancées en 2011. Cela résulte en partie de la décision prise au cours de la décennie précédente de réaliser des missions plus modestes mais plus nombreuses. L'exploration de Mars est au cœur de cette activité : l'orbiteur 2001 Mars Odyssey (2001) est suivi par les deux astromobiles MER (Spirit et Opportunity) (2003), l'orbiteur MRO (2005), l'atterrisseur Phoenix (2007) tandis que le rover de Mars Science Laboratory, le plus gros budget de la décennie initialement programmé en 2009, est repoussé en 2011. Toutes les missions sont des succès et font progresser de manière significative notre connaissance de la planète Mars. L'orbiteur Messenger (2004) est chargé d'étudier pour la première fois de manière détaillée la planète Mercure. Les petits corps ne sont pas oubliés avec l'impacteur Deep Impact (2004) lancé vers une comète et l'orbiteur Dawn (2007) qui est chargé d'explorer les deux plus grands corps de la ceinture d'astéroïdes. Le seul échec de la décennie est à imputer à la petite sonde CONTOUR (2002) chargée de survoler plusieurs comètes et sans doute victime d'une défaillance de son système de propulsion. Pour les planètes extérieures, la mission de la sonde Cassini-Huygens envoyée vers le système saturnien la décennie précédente est un succès total. New Horizons (2006) est lancée dans un voyage à très long cours qui doit l'amener à proximité de Pluton en 2015. Enfin dans le cadre du programme Constellation deux missions de reconnaissance sont lancées vers la Lune, l'orbiteur Lunar Reconnaissance Orbiter (2009) et l'impacteur LCROSS (2009).
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+ La navette spatiale Columbia se désintègre le 1er février 2003 entraînant le décès de son équipage et une interruption de 29 mois des missions des navettes spatiales. Les problèmes logistiques engendrés par cet arrêt conduisent à un arrêt temporaire des travaux d'assemblage de la Station spatiale internationale et à une réduction de l'équipage permanent qui l'occupe. En réaction à cet accident le président des États-Unis George W. Bush rend public le 15 janvier 2004 les nouveaux objectifs à long terme assignés au programme spatial américain dans le domaine de l'exploration du Système solaire et des missions habitées qui est formalisé à travers le plan programme Vision for Space Exploration. La définition de cette stratégie est dictée par deux motivations :
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+ La NASA décide parallèlement au programme Constellation de faire appel au privé pour le ravitaillement et la relève des équipages de la Station spatiale internationale en attendant la disponibilité des composants du programme Constellation : deux sociétés sont sélectionnées en 2006 et 2008 dans le cadre du programme COTS. Mais leur engagement porte uniquement sur le ravitaillement de la station. Le relève des équipages repose toujours sur le lanceur Ares I et du vaisseau Orion dont la date de disponibilité recule de plus en plus. La viabilité du programme Constellation et les choix techniques effectués sont de plus en plus contestés. Le président Barack Obama nouvellement élu en 2008 demande à la commission Augustine, créée pour la circonstance, d'évaluer le programme spatial habité américain. Celle-ci souligne le manque d'ambition du programme Constellation, dont les objectifs sont proches du programme Apollo. Le financement n'est manifestement pas suffisant (il manque 3 milliards de dollars américains par an). Le lanceur Ares I, disponible trop tardivement, est jugé de peu d'intérêt. Le comité estime que la NASA doit s'appuyer de manière plus importante sur les opérateurs privés pour tout ce qui relève de l'orbite basse — lanceur, vaisseau cargo et capsule habitée — et se concentrer sur les objectifs situés au-delà de l'orbite basse. Le comité suggère de prolonger l'utilisation de la navette spatiale au-delà de 2010. Prenant le contre-pied du plan lancé par le président Bush, le comité recommande la prolongation jusqu'à 2020 de la durée de vie de la Station spatiale internationale pour rentabiliser l'investissement effectué. En matière d'objectifs, le rapport confirme l'intérêt de l'exploration de Mars en tant que but du programme spatial habité mais approuve la nécessité d'une étape intermédiaire qui peut être l'exploration de la Lune ou un certain nombre de destinations intermédiaires comme les points de Lagrange, les lunes de Mars, le survol d'un objet géocroiseur (flexible path). Enfin le comité fait un certain nombre de constats sur l'organisation de la NASA, suggérant des améliorations dans ce domaine[18]. Le président Obama prenant en compte les conclusions du comité décident pratiquement l'annulation du programme Constellation début 2010 avec des aménagements destinés à limiter l'incidence sur l'emploi au sein de la NASA. Cet abandon est confirmé par le président le 11 octobre 2010 dans le cadre de la validation du « NASA Authorization Act 2010 »[19].
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+ Le début des années 2010 est marqué par la crise économique mondiale qui touche sévèrement les États-Unis. Le budget de la NASA régresse fortement entre 2011 et 2013 avant d'entamer un rétablissement à compter de 2014 et de connaître une embellie dans la deuxième moitié de la décennie : le budget de l'année 2018 s'élève à 20,7 milliards de dollars américains[20]. Ces années sont également marqués par les succès des missions scientifiques et les errements du programme spatial habité.
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+ Durant la première moitié de la décennie, la crise budgétaire conjuguée à l'explosion du coût du très ambitieux télescope spatial James-Webb qui est passé de 3 milliards de dollars américains en 2005, à 10 milliards de dollars américains en 2018 viennent réduire les sommes disponibles pour les autres missions scientifiques. L'agence spatiale doit renoncer dès 2011 à un premier projet vers la lune Europe Jupiter Europa Orbiter et la sélection de la mission suivante du programme New Frontiers est suspendue. La cadence des lancements des missions à bas coût du programme Discovery, qui est théoriquement de moins de 2 ans, est elle-même ralentie : après une mission en 2011, InSight est sélectionnée pour un lancement en 2016 (elle est finalement repoussée à 2018, pour des raisons techniques). La dernière mission lancée vers les planètes externes (Juno en 2011) n'a aucun successeur. Toutefois l'embellie économique que connait les Etats-Unis au milieu de la décennie s'accompagne de la relance de projets et d'une augmentation sensible du budget de la NASA. La mission Europa Clipper vers la lune Europe se concrétise et deux missions du programme Discovery à destination d'astéroïdes sont approuvées en 2017 : Lucy et Psyché. Les sélections pour le programme New Frontiers reprennent. Après avoir étudié un projet commun avec l'Agence spatiale européenne, la NASA décide de lancer le développement d'un successeur à Mars Science Laboratory, baptisé Mars 2020 qui doit recueillir des carottes du sol martien pour une future mission de retour d'échantillons martiens qui n'est ni planifiée ni financée.
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+ La décennie est également marquée par une série ininterrompue de succès de missions scientifiques. La sonde spatiale Dawn démontre brillamment les capacités d'un moteur ionique en se plaçant successivement en orbite autour des deux principaux corps de la ceinture d'astéroïdes Vesta (2011) et Cérès (2015) jusque là inexplorés et en collectant de nombreuses données. New Horizons après un transit de près de 10 ans survole le système plutonien qui se révèle très différent et beaucoup plus intéressant que supposé. Mars Science Laboratory (Curiosity) dépose avec succès un astromobile de près d'une tonne qui enchaîne les découvertes sur le sol de Mars. Le télescope Kepler, lancé en 2009, découvre plus de 2 500 exoplanètes ouvrant de toutes nouvelles perspectives dans le domaine de l'astronomie et suscitant de nouveaux projets de mission.
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+ Le programme spatial habité très influencé par les responsables politiques se poursuit début 2010 sans véritable stratégie à long terme. L'abandon de la Station spatiale internationale, source de coûts récurrents, est évoqué mais régulièrement repoussé. Pour desservir la station spatiale internationale sans dépendre de la Russie, la NASA confie, dans le cadre de son programme Commercial Crew Development, le développement d'un vaisseau assurant la relêve des équipages américains[21]. En 2014 la NASA sélectionne les vaisseaux CST-100 de Boeing pour 4,2 milliards de dollars et le Crew Dragon de SpaceX qui reçoit 2,6 milliards de dollars avec un premier vol programmé en 2017[22]. Les deux projets prennent du retard et le premier vol avec équipage (Crew Dragon) n'a lieu qu'en mai 2019.
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+ L'arrêt du programme Constellation n'a pas entraîné la fin des programmes ambitieux et couteux. La NASA poursuit la construction du vaisseau Orion et lance le développement d'un nouveau lanceur lourd baptisé Space Launch System qui ponctionne lourdement le budget de l'agence spatiale et dont le premier vol doit intervenir à la fin de la décennie. Mais ce programme n'a plus de véritable objectif après l'abandon d'une mission vers un astéroïde qui devait être une étape intermédiaire avant l'arrivée de l'homme sur Mars dans le cadre de la stratégie du Flexible Path[23],[24]. malgré l'étude d'un projet de station spatiale lunaire Lunar Orbital Platform-Gateway. Début 2017, la NASA précise la stratégie de son programme spatial habité dans la perspective de l'abandon de la Station spatiale internationale. Elle annonce le développement d'une station spatiale placée en orbite lunaire baptisée Deep Space Gateway (DSG). Celle-ci doit être assemblée à partir de composants transportés par le futur lanceur lourd SLS et doit être desservie par le vaisseau Orion. On évoque un retour des astronautes sur le sol lunaire pour 2028 et la station doit servir de tremplin à long terme pour des missions martiennes mais ces projets ne sont pas assurés de disposer de ressources financières nécessaires[25],[26]
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+ Début 2019, à quelques mois du cinquantième anniversaire de la mission Apollo 11, le président américain Donald Trump demande à la NASA de ramener des astronautes à la surface de la Lune dès 2024 soit quatre ans avant l'échéance vaguement fixée jusque là par l'agence spatiale[27]. Pour répondre à cette exigence, malgré l'absence de budget à la hauteur de ce nouvel enjeu, la NASA lance le programme Artemis [28]. Le programme repose sur les composants en cours de développement (SLS, Orion) ou déjà prévus (Deep Space Gateway). Pour tenir le planning, l'agence spatiale sous-traite complètement à l'industrie la conception et la réalisiont du vaisseau lunaire HLS qui doit déposer les hommes sur la Lune ainsi que les missions robotiques qui doivent servir d'éclaireur[29].
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+ La NASA consacre environ un quart de ses ressources financières aux activités purement scientifiques. Celles-ci se répartissent entre quatre thèmes qui par ordre de budget décroissant sont :
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+ Environ 20 % du budget est consacré aux activités de support : gestion des centres spatiaux, maintenance et réalisation d'équipements. La recherche aéronautique, activité d'origine de l'agence, pèse relativement peu (quelques % du budget). Enfin près de 50 % du budget est consacrée directement ou indirectement au vol spatial habité. Cette partie de l'activité est particulièrement fluctuante.
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+ Le programme spatial habité de la NASA est début 2010 en pleine restructuration après l'annulation du programme Constellation et l'arrêt confirmé des navettes spatiales fin 2010. La NASA va devoir durant quelques années s'appuyer lourdement sur ses partenaires pour poursuivre le programme de la Station spatiale internationale et en particulier sur l'agence spatiale russe. Le programme COTS n'a pas encore débouché et n'est manifestement pas prêt à temps pour ravitailler la Station spatiale internationale fin 2010. Prenant acte des problèmes de développement rencontrés par le vaisseau Orion, la NASA décide de confier début 2010 à des opérateurs privés la relève des équipages : elle sélectionne le 1er février dans le cadre du programme CCDev les sociétés Boeing et Sierra Nevada Corporation : ces deux sociétés doivent développer un moyen de transport (vaisseau spatial et lanceur) permettant d'amener les astronautes à bord de la Station spatiale internationale et d'assurer leur retour sur Terre. La construction des lanceurs du programme Constellation est arrêté mais le développement du vaisseau Orion se poursuit début 2010.
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+ Le programme scientifique représente 26 % du budget de 2011 soit un peu plus de 5 milliards de dollars américains. Sauf pour ce qui relève de la défense nationale, il est construit sous l'égide du United States House Committee on Science, Space, and Technology (Comité des sciences, de l'espace et des technologies de la Chambre des représentants des États-Unis).
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+ Pour 2014 la NASA consacre 1,346 milliards de dollars américains soit 7,6 % de son budget aux missions d'exploration du Système solaire. Début 2015 l'essentiel de ce budget est consacré aux 10 sondes spatiales en opération ou en transit et aux trois missions en cours de développement. Ce budget est ventilé entre :
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+ Le programme des planètes extérieures (Outer Planets Program) se limite début 2015 à la mission Cassini-Huygens, lancée en 1997 qui étudie Saturne et ses lunes depuis 2004. Cette mission très ambitieuse (3,3 milliards de dollars américains dont 2,6 pris en charge par la NASA) menée en coopération avec l'Agence spatiale européenne est prolongée jusqu'en 2017. Une autre mission extrêmement sophistiquée, Europa Clipper est en phase de développement depuis 2017 et son financement estimé à 3,1 milliards de dollars américains n'est pas encore bouclé. Son objectif est l'étude de la lune Europe[33].
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+ La planète Mars fait l'objet d'un programme distinct. Pas moins de cinq missions sont en cours. 2001 Mars Odyssey est un orbiteur qui étudie depuis 2002 la géologie de Mars et recherche en particulier la présence de traces d'eau. Mars Reconnaissance Orbiter est un orbiteur lourd (plus de 2 tonnes), embarque une caméra particulièrement puissante, qui est entrée en service en 2006 et dont la mission principale est d'établir une cartographie détaillée de Mars. Les astromobiles MER, Spirit et Opportunity poursuivent leur mission d'exploration au sol entamée en 2004 qui est prolongée de nombreuses fois. Mars Science Laboratory emporte l'astromobile Curiosity de 775 kg (contre 185 kg pour les astromobiles MER) qui arpente depuis 2012 le cratère Gale avec 70 kg d'instruments scientifiques. C'est le projet le plus complexe et le plus coûteux (2,5 milliard de dollars américains) des dix dernières années. Il doit aider les scientifiques à déterminer si la vie a pu exister sur Mars et à affiner l'étude du climat et de la géologie de la planète. MAVEN (Mars Atmosphere and Volatile EvolutioN) est un orbiteur en orbite autour de Mars depuis 2014 pour étudier son atmosphère. L'astromobile Mars 2020 qui reprend l'architecture de Curiosity sera lancé en juillet 2020. Sa mission est de choisir et collecter des échantillons pour une future mission de retour d'échantillons actuellement ni planifiée ni budgétée[34].
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+ Le programme New Frontiers regroupe des missions ambitieuses dont le coût est néanmoins inférieur à 700 millions de dollars américains. La première mission de ce programme, New Horizons, est lancée en 2006 afin d'étudier Pluton qu'elle a atteint en 2015, avant de survoler un objet de Kuiper aux confins du Système solaire. Juno, dont le lancement a lieu en 2011, doit se placer sur une orbite polaire autour de Jupiter pour étudier son champ magnétique. La mission de retour d'échantillon d'astéroïde OSIRIS-REx est lancé en 2016. Faute de budget, aucune autre mission n'est sélectionnée. Un appel d'offres doit être lancé fin 2016 pour une nouvelle mission[35].
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+ À côté des missions complexes, coûteuses et longues à mettre au point mais de ce fait rares, la NASA développe dans le cadre du programme Discovery des missions dont le coût doit être inférieur à 425 millions USD et dont le délai de développement ne doit pas excéder 36 mois. Le nombre d'instruments scientifiques est réduit et le développement est confié à une seule équipe. Les missions Discovery opérationnelles sont la sonde Messenger, lancée en 2008, qui achève sa mission autour de Mercure en 2015, Dawn lancé en 2007 qui est placé successivement en orbite autour des astéroïdes Vesta puis Cérès pour les étudier et l'orbiteur lunaire LRO lancé en 2009. Les missions en cours de développement sont l'atterrisseur martien InSight qui est lancé en 2018 et sonde l'intérieur de cette planète et l'instrument STROFIO embarqué à bord de la sonde spatiale BepiColombo de l'Agence spatiale européenne à destination de Mercure. La prochaine mission devra être sélectionnée en 2016[36].
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+ Début 2019, la NASA prévoit de lancer le télescope spatial James-Webb en mars 2021. Les fonds affectés à l'astronomie spatiale en 2014 représentent 7,5 % du budget soit 1 326 millions de dollars américains. Ils se répartissent entre plusieurs programmes[38] :
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+ Le télescope spatial Hubble est le plus connu des télescopes spatiaux de la NASA : bien que lancé en 1990 il doit rester en activité encore plusieurs années grâce à la dernière opération de maintenance effectuée à l'aide de la navette spatiale en 2009. Pour les études portant sur l'histoire de l'univers il est assisté par le télescope infrarouge Spitzer lancé en 2003 qui doit être rejoint en 2021 par le JWST : ce télescope infrarouge doté d'un miroir primaire de 6,5 mètres de diamètre est un projet international lourd de 8,8 milliards de dollars américains. Celle-ci a également une participation majeure dans le télescope européen Herschel lancé en 2009. Le deuxième projet en cours, SOFIA, est un télescope infrarouge aéroporté développé avec l'agence spatiale allemande et installé à bord d'un Boeing 747[45].
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+ Plusieurs observatoires spatiaux de la NASA recueillent des données permettant de répondre à des questions fondamentales sur les origines de l'univers : Chandra télescope à rayons X lancé en 1999 et GLAST observatoire de rayons gamma développé avec plusieurs autres agences spatiales et lancé en 2008. La NASA a également participé à l'observatoire européen Planck lancé en 2009 qui étudie le fond diffus cosmologique dans le domaine des micro-ondes. La NASA développe en 2016 la mission WFIRST[46].
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+ Le télescope Kepler, lancé en 2009 est consacré à la recherche d'exoplanètes. La NASA utilise également pour cette recherche le télescope terrestre W. M. Keck dont elle est l'un des propriétaires. Deux autres missions sont à l'étude : SIM observatoire spatial utilisant les techniques d'interférométrie et un instrument spécial qui équipe le télescope terrestre Large Binocular Telescope[47].
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+ Plusieurs télescopes toujours actifs ont contribué à la mise au point de nouvelles technologies : Swift est un observatoire en ondes gamma lancé en 2004. WMAP étudie depuis 2001 le fond diffus cosmologique dans le domaine des micro-ondes. GALEX est un télescope ultraviolet lancé en 2003. Enfin la NASA est un coparticipant du télescope rayons X japonais Suzaku lancé en 2005. WISE, lancé en décembre 2009 pour une mission de 6 mois, effectue une cartographie des sources infrarouges à la recherche des galaxies les moins lumineuses, des étoiles froides situées dans la banlieue terrestre et des astéroïdes qui se trouvent dans le Système solaire. NuSTAR pour la détection des trous noirs par observation du rayonnement X est lancé en 2012. La NASA fournit le spectromètre du télescope japonais Hitomi (ASTRO-H) lancé en 2016[48]. Un petit télescope consacré à la détection d'exoplanètes TESS est lancé en 2018.
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+ Début 2010 la NASA dispose de dix-sept satellites opérationnels consacrés à l'étude du Soleil, de l'héliosphère et de la magnétosphère en comptant MMS en 2015. Le budget 2014 représente 641 millions de dollars américains soit 3,6 % du budget total[49].
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+ L'observatoire solaire ACE lancé en 1993 étudie l'ensemble des radiations et participe à la surveillance de l'activité solaire. SoHO mission conjointe avec l'ESA lancée en 1995 est le principal observatoire utilisé pour la météorologie spatiale et doit rester en activité jusqu'en 2013. Installé au point de Lagrange L1 ce satellite a également découvert un grand nombre de comètes. GEOTAIL n'est plus opérationnel mais ses données sont en cours d'analyse. Le satellite WIND lancé en 1994 étudie le vent solaire et la magnétosphère depuis le point de Lagrange L1 et doit rester en exploitation jusqu'en 2013. TIMED lancé en 2001 étudie l'influence du Soleil sur la thermosphère et la mésosphère terrestres, doit rester en activité jusqu'en 2014. RHESSI lancé en 2002 est réservé pour l'étude des éruptions solaires en activité jusqu'en 2017. Les sondes Voyager participent également à l'étude de l'héliosphère[50].
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+ Plusieurs missions regroupées sous l'intitulé Live with a star sont principalement chargées d'étudier l'interaction entre l'activité solaire et l'atmosphère terrestre. L'observatoire solaire SDO a été lancé début 2010. Les satellites jumeaux RBSP lancés en 2012 doivent étudier les mécanismes à l'œuvre dans les ceintures de Van Allen. Deux missions sont en cours de développement dans le cadre du programme : SPP, qui est lancé en 2018, étudie le Soleil à faible distance (10 rayons solaires) tandis que Solar Orbiter, projet mené par l'agence spatiale européenne, doit étudier les interactions entre la surface solaire, la couronne solaire et l'héliosphère intérieure depuis une distance de 45 rayons solaires. DSX est un petit satellite destiné à mettre au point des méthodes permettant de minorer l'influence des éruptions solaires sur les satellites. BARREL désigne un ensemble d'expériences scientifiques embarquées sur des ballons-sondes de 2013 à 2016 pour compléter les données recueillies par les satellites RBSP[51].
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+ Le comportement du plasma solaire est étudié par plusieurs missions. Les deux satellites jumeaux STEREO en activité depuis 2007 étudient notamment les éjections de masse coronale. La NASA a embarqué trois instruments sur le satellite japonais Hinode (Solar B) lancé en 2006 qui étudie la relation entre la couronne solaire et le champ magnétique du Soleil. Le satellite MMS lancé en 2015 étudie les reconnexions du champ magnétique à proximité de la magnétosphère terrestre[52].
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+ La thématique comporte également des missions caractérisées par un cycle de développement court (Small et Medium Explorer). IBEX, lancé en 2008, étudie l'interaction entre le vent solaire et les vents solaires des autres étoiles. TWINS B complète depuis 2008 les observations réalisées par le satellite jumeau TWINS A lancé en 2006 et fournit une image tridimensionnelle de la magnétosphère terrestre. Les cinq petits satellites THEMIS (Time History of Events and Macroscale Interactions during Substorms) lancés en 2007 ont permis de mieux comprendre les mécanismes à l'œuvre dans les tempêtes de la magnétosphère. CINDI (Coupled Ion-Neutral Dynamics Investigation) est une expérience scientifique embarquée sur un satellite de la US Air Force qui étudie le rôle des ions neutres sur la formation des champs électriques dans la haute atmosphère terrestre. AIM lancé en 2007 étudie la formation des nuages de haute altitude dans les régions polaires. Deux petites missions IRIS étudie le transfert d'énergie entre la couronne solaire et le vent solaire et lancé en 2013[53].
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+ Début 2010 la NASA dispose de dix-huit satellites opérationnels consacrés à l'étude de la Terre et du climat. L'agence développe et lance les satellites CYGNSS en 2016, GRACE-FO en 2018 et ICESat-2 en 2018. D'autre part les satellites SWOT (2021), PACE (2022) et NISAR (2022) sont en phase de spécifications. Le budget 2014 représente 1 828 millions de dollars américains soit 10,4 % du budget total[54].
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+ La NASA dispose d'importantes équipes de chercheurs dont les travaux portent sur la modélisation du système Terre et qui exploitent les données recueillies par les différents moyens spatiaux et aéroportés mis en œuvre par la NASA. Celle-ci possède le plus important système de stockage informatique de données scientifiques de la planète qui doit absorber les plusieurs téraoctets de données produits chaque jour par les satellites. Pour ses activités la NASA dispose de trois super-ordinateurs (Pleiades, Merope et Endeavour) comportant en tout 170 000 processeurs. Dans le cadre de ces recherches des campagnes de mesure sont menées avec des engins aériens avec et sans équipage. Les activités principales portent sur le cycle du carbone, la modélisation du système Terre, l'évolution de la couche d'ozone, la fourniture de références géodésiques Ces activités de recherche et la logistique associée représente 25 % du budget de la NASA (457 millions de dollars américains) consacré aux sciences de la Terre[55].
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+ Les missions du programme Earth Systematic Missions ont pour objectif d'effectuer des collectes systématiques de données qui sont ensuite redistribuées à un grand nombre d'utilisateurs internes et externes. Une quinzaine de satellites sont actuellement opérationnels[56] :
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+ Plusieurs satellites et instruments sont à des stades divers de développement. ICESat-2 doit prendre le relais en 2018 de ICESat tombé en panne en 2010 pour la mesure des calottes de glace polaires. Des campagnes de mesures aéroportées seront assurées par la NASA pour assurer la continuité entre la fin de vie de et le lancement du nouveau satellite. Le spectromètre Stratospheric Aerosol and Gas Experiment (Sage III), qui mesure la distribution verticale de l'ozone et des aérosols dans l'atmosphère terrestre est installé en 2017 dans la Station spatiale internationale. Grace-Follow-On prend la suite du projet germano-américain GTACE. Les deux satellites de cette mission, dont le lancement en 2018, doivent poursuivre la mesure des variations du champ de gravité terrestre. SWOT (lancement en 2021) est une mission franco-américaine qui à l'aide de mesures altimétriques doit permettre de mesurer avec une très haute résolution la circulation océanique et effectuer un recensement détaillé des eaux de surface sur les continents. La NASA travaille sur trois projets relatifs à l'inventaire des ressources terrestres par l'imagerie : l'instrument TIR-FF doit assurer la continuité des mesures de l'instrument équivalent embarqué sur Landsat 8 ; des améliorations sont à l'étude pour les instruments embarqués sur Landsat 9 (lancement en 2023) ; un projet de recherche plus fondamental est entamé pour les instruments de Landsat 10. Deux satellites doivent être également développés. PACE (lancement en 2022) doit mesurer la couleur de l'océan ce qui permet de déterminer les caractéristiques biologiques et biochimiques de celui-ci et ainsi mieux maîtriser le cycle du carbone et la réponse des perturbations sur le climat de la Terre. NISAR (lancement en 2022) est un satellite américano-indien équipé de deux radars qui doit fournir des informations très précises sur des processus complexes comme les perturbations écologiques, l'effondrement de la banquise, les tremblements de terre, etc[56]...
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+
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+ La Station spatiale internationale est utilisée comme support pour différents instruments : Hyperspectral Imager for the Coastal Ocean (HICO) installé en 2014 est un spectromètre imageur utilisé pour étudier les eaux côtières, RapidScat également installé en 2014 remplace en partie l'instrument du satellite QuikSCAT qui mesurait la vitesse des vents au-dessus des océans. Cloud Aerosol Transport System (CATS) qui fonctionne depuis février 2015 est un lidar expérimental qui mesure la distribution verticale des aérosols dans l'atmosphère terrestre. Lightning Imaging Sensor (LIS) qui doit être placé en orbite début 2016 prend le relais de l'instrument équivalent embarqué à bord du satellite TRMM pour l'observation des éclairs dans l'atmosphère terrestre. L'instrument TSIS-1 à bord de la Station spatiale internationale en décembre 2017 doit poursuivre la mesure de l'irradiance du Soleil actuellement prise en charge par un instrument équipant le satellite SORCE[57].
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+ D'autres instruments doivent être lancés à bord de satellites commerciaux ou d'engins spatiaux développés par d'autres agences spatiale. Ce sont TSIS-2 qui doit prendre la suite de TSIS-1 vers 2020, Radiation Budget Instrument (RBI) qui doit être installé à bord du satellite JPSS-2 lancé en 2022 pour mesurer le budget radiatif de la Terre, Ozone Mapping and Profiler Suite-Limb Profiler (OMPS-LIMB) également lancé sur ce satellite, CLARREO doit permettre de détecter rapidement les variations climatiques. D'autres missions recommandées par le rapport scientifique annuel sont en cours d'évaluation : Active Sensing of CO2 Emissions over Nights, Days, and Seasons (ASCENDS), GEOstationary Coastal and Air Pollution Events (GEO-CAPE) ; ACE et HyspIR[58].
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+
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+ Le programme Earth System Science Pathfinder qui dispose d'un budget de 267,7 millions de dollars américains regroupe des missions à coût modéré et aux objectifs scientifiques plus ciblés que le programme Earth Systematic Missions[59]. Ce programme comprend les projets en développement suivants :
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+
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+ Par ailleurs plusieurs satellites de ce programme sont opérationnels[59] :
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151
+ Les données collectées par les satellites d'observation de la Terre sont traitées, stockées et redistribuées dans le cadre du projet Earth Observing System Data and Information System (EOSDIS) auquel est alloué en 2014 un budget de 179 millions de dollars américains[60]. Par ailleurs la NASA dispose d'un programme de recherche pour la mise au point de nouveaux instruments (60 millions de dollars américains)[61] et le développement d'applications reposant sur les données collectées par ses satellites (35 millions de dollars américains)[62].
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+
153
+ Le programme Space Technology a pour objectif de mettre au point des concepts avancés applicables au spatial. Ces recherches sont lancées et financées, entre autres, par plusieurs programmes d'encouragement à l'innovation qui concernent des équipes internes ou des partenaires ou sociétés externes. Le programme est doté d'un budget en 2014 de 575 millions $ soit 3,3 % du total[63].
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+
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+ Pour ses missions d'exploration du Système solaire la NASA a plusieurs projets consacrés à la propulsion spatiale dont le financement est rattaché à celui des sondes spatiales. L'agence met au point le moteur ionique à xénon Next (NASA's Evolutionary Xenon Thruster) dans le cadre d'un programme qui devrait aboutir en 2013. L'agence a également un programme d'étude sur le propulseur à effet Hall[64],[65]. Le générateur thermoélectrique à radioisotope est une alternative aux cellules photovoltaïques utilisée lorsque l'énergie solaire n'est pas suffisante (mission vers les planètes extérieures). La NASA étudie une version beaucoup plus efficace grâce à l'utilisation du cycle de Stirling (programme ASRG Advanced Stirling Radioisotope Generator) qui pourra être utilisé par des sondes spatiales lancées à compter de 2014-2016[64].
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+
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+ La NASA est le principal centre de recherche aérospatiale américain. Le budget affecté en 2011 à cette activité est de 566 millions de dollars américains soit 3,2 % du budget total. Ces fonds sont répartis entre cinq programmes de recherche[66] :
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+ La NASA travaille sur le futur système de contrôle du trafic aérien américain NextGen Air Transportation System qui doit permettre de faire face à l'augmentation du nombre de vols dans l'espace aérien américain. L'agence spatiale travaille, entre autres, sur les dispositifs capables de détecter automatiquement les situations dangereuses (risque de collision en vol) et la conception d'un poste de pilotage d'avion optimisant le travail de l'équipage et sa capacité à faire face rapidement aux événements à risque.
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+
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+ Ce programme concerne la recherche des stratégies d'automatisation du choix des routes aériennes dans le cadre du futur système de contrôle du trafic aérien américain NextGen.
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+ Plusieurs thèmes font partie de ce programme : mise au point des techniques de voilure tournante, mise au point d'une boîte à outils permettant de concevoir la voilure des futurs avions volant à vitesse subsonique en optimisant les émissions sonores et les performances. Outils de conception du fuselage et de la voilure des avions supersoniques. Recherche sur le vol hypersonique (vitesse supérieure à Mach 5) avec des applications dans le domaine spatial (rentrée atmosphérique, atterrissage sur Mars).
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+
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+ Ce programme concerne la mise à disposition de moyens d'essais : souffleries, bancs d'essais aéronautiques.
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+
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+ Recherche sur de nouveaux concepts d'aéronefs permettant de réduire simultanément la quantité de carburant consommé, le bruit et les émissions de gaz. Insertion de drones dans le trafic aérien.
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+
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+ La NASA est une organisation directement contrôlée par l'exécutif. L'agence spatiale est dirigée par un administrateur qui est désigné par le président des États-Unis après consultation et accord du Sénat américain. Son rôle est d'implémenter les choix du président et il joue donc un rôle majeur dans la définition des principaux programmes spatiaux de l'agence spatiale. Le changement de président entraîne le changement de l'administrateur. L'administrateur actuel, nommé par Donald Trump en septembre 2017 à la suite de son accès à la présidence des États-Unis, est Jim Bridenstine, un ancien membre de la chambre des représentants du parti des républicains. Le président nomme également l'administrateur adjoint et le responsable des finances qui n'ont eux pas de rôle majeur dans l'orientation du programme spatial. L'implémentation de la stratégie de la NASA et le contrôle de sa mise en œuvre par les différents centres de la NASA incombe aux responsables des cinq directions (directorate) qui ne sont pas choisis en fonction de leur orientation politique et conservent donc leur poste lors des changements d’administrateur. Ces cinq directions sont[67] :
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+
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+ Ces services, qui comprennent également le bureau de l'administrateur (Administrator's Staff Offices ) et le bureau de l'inspection générale (OIG : Office of Inspector General) sont rassemblés au siège de la NASA qui se trouve à Washington, D.C. (district de Columbia)[68].
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+
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+ La NASA comporte dix centres spatiaux qui emploient directement environ 17 500 personnes auxquelles s'ajoutent 6 000 personnes au Jet Propulsion Laboratory fin 2018[69] ainsi qu'un grand nombre de sous-traitants sur site :
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+ Le centre de vol spatial Goddard, situé à environ dix kilomètres au nord-est de Washington, D.C. dans l'État du Maryland, est le plus important centre de recherche de la NASA et emploie environ dix mille personnes en incluant les sous-traitants. L'établissement est responsable du développement et de la gestion des télescopes et observatoires spatiaux développés par la NASA ainsi que sur la plupart des satellites d'observation de la Terre. L'établissement gère également le Wallops Flight Facility d'où sont lancés des ballons-sondes, des fusées-sondes et de petits satellites scientifiques pour ces derniers à l'aide de lanceurs légers.
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+
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+ Le Jet Propulsion Laboratory (JPL), situé près de Los Angeles en Californie, est responsable du développement et de la gestion opérationnelle de la majorité des sondes spatiales de la NASA, de certains satellites d'observation de la Terre ainsi que d'instruments embarqués sur les satellites scientifiques en orbite terrestre. Le JPL gère également les 3 groupes d'antennes situés en Australie, Espagne et Californie du Deep Space Network qui est utilisé pour les communications avec les sondes spatiales. Créé dans les années 1930 pour étudier la propulsion des fusées, à l'origine de son appellation, c'est une coentreprise entre la NASA et le Caltech.
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+
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+ Le centre spatial Lyndon B. Johnson (anciennement le MSC, Manned Spacecraft Center) situé près de Houston au Texas, est chargé de la conception et la qualification des engins spatiaux habités (station spatiale, vaisseaux spatiaux), de l'entraînement des astronautes et du suivi des missions à partir de leur décollage. Parmi les installations présentes sur le site, on trouve le centre de contrôle de mission des missions habitées (station spatiale internationale, navette spatiale), des simulateurs de vol et des équipements destinés à simuler les conditions spatiales et utilisés pour tester les composants livrés par les fournisseurs de la NASA. Le centre gère l'établissement de White Sands Test Facility au Nouveau-Mexique qui est utilisé pour tester différents équipements faisant essentiellement partie du programme de la navette spatiale.
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+ Le centre de vol spatial Marshall (George C. Marshall Space Flight Center ou MSFC) situé près de Huntsville dans l'Alabama est spécialisé dans la propulsion des lanceurs civils et des vaisseaux spatiaux. Aujourd'hui le centre Marshall est responsable de la propulsion des lanceurs et vaisseaux du programme Artemis. Le centre est responsable du centre d'assemblage de Michoud où est assemblé le lanceur SLS. Il gère également le programme de sondes lunaires. Cette ancienne installation de l'armée de Terre (Redstone Arsenal) autrefois dirigée par Wernher von Braun a mis au point la famille de lanceurs Saturn[70].
182
+
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+ Le centre de recherche Ames est un établissement ancien (1939) situé en Californie au cœur de la Silicon Valley. Initialement connu pour ses souffleries utilisées notamment pour mettre au point la forme de la capsule Apollo, l'établissement est aujourd'hui spécialisé dans l'informatique embarquée sur les vaisseaux et sondes, les supercalculateurs, la gestion du trafic aérien ainsi que l'exobiologie. Le centre est responsable de quelques programmes spatiaux comme les sondes lunaires LCROSS, LADEE, le télescope spatial Kepler et le télescope de l'observatoire stratosphérique pour l'astronomie infrarouge SOFIA[71].
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+
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+ Le Centre de recherche Langley situé en Virginie est le plus ancien des centres de la NASA (1917). On y effectue des recherches sur l'aérodynamisme des avions à l'aide de plusieurs souffleries. Les chercheurs de Langley travaillent également sur le changement climatique[72].
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+ Le centre de recherche Glenn, situé près de Cleveland dans l'Ohio, est traditionnellement spécialisé dans la mise au point des techniques de propulsion (cryogénique, électrique)[73].
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+ Le centre de recherche en vol Neil A. Armstrong situé dans le désert des Mojaves en Californie est utilisé pour effectuer des tests en vol atmosphérique. C'est également le site d'atterrissage de secours pour la navette spatiale lorsque les conditions atmosphériques ne sont pas favorables à Kennedy.
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+ Le centre spatial John C. Stennis situé dans le Mississippi rassemble plusieurs bancs d'essais utilisés pour tester les moteurs-fusées développés pour les différents programmes.
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+
193
+ Le centre spatial Kennedy (KSC), situé sur Merritt Island en Floride, est le site d'où décolle les lanceurs vers la Station spatiale internationale. Au cœur du centre spatial, le complexe de lancement 39 comporte 2 aires de lancement et un immense bâtiment d'assemblage, le VAB (hauteur 140 mètres), dans lequel les lanceurs sont préparés. Plusieurs plateformes de lancement permettent de transporter les lanceurs jusqu'au site de lancement. Le centre spatial Kennedy jouxte la base de lancement de Cap Canaveral d'où sont lancés les sondes spatiales de la NASA.
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+ Le budget de la NASA fait partie des dépenses discrétionnaires du budget des États-Unis c'est-à-dire que son montant n'est pas reconduit d'année en année comme c'est le cas de celui des dépenses obligatoires (Sécurité sociale, Medicaid, Medicare, intérêts de la dette), mais qu'il est discuté chaque année et qu'il fait l'objet d'arbitrages qui dépendent de l'enveloppe budgétaire globale disponible et des sommes allouées aux autres dépenses discrétionnaires. En 2018 le budget fédéral était de 4 100 milliards US$ (20% du PNB américain) dont environ les deux tiers pour les dépenses obligatoires et un tiers pour les dépenses discrétionnaires. Généralement la moitié des dépenses discrétionnaires sont affectées à la Défense (623 milliards de dollars américains en 2018), l'autre moitié (639 milliards de dollars en 2018) étant partagée entre de nombreux postes budgétaires (éducation, justice, science) dont celui de la NASA qui oscille d'une année à l'autre autour de 20 milliards de dollars américains. Le processus qui aboutit à la fixation du budget de la NASA est similaire à celui des autres agences contrôlées par le gouvernement américain. L'année fiscale aux États-Unis débute en octobre (le budget 2020 s'applique donc à partir d'octobre 2019). Le budget est défini de manière détaillée l'année précédente (dans le cas cité en 2018) après plusieurs allers-retours entre la NASA, la présidence des États-Unis et le Bureau de la gestion et du budget. La Maison Blanche soumet normalement sa proposition budgétaire (President's Budget Request) en février (2019 dans l'exemple cité). Ce document de plus de 800 pages fournit de manière très détaillée l'ensemble des dépenses de l'agence spatiale. Le Congrès américain, après définition de l'enveloppe budgétaire globale, discute de son affectation au sein de comités et sous-comités spécialisés. Il fournit une contre-proposition qui, dans le cas de la NASA, porte uniquement sur les programmes principaux. Cette proposition fait l'objet d'allers-retours entre les deux chambres (Sénat américain et Chambre des représentants) avant d'être votée. Le président signe le budget à l'issue de ce processus[74]. Si le déroulement de ce processus est nominal, ce dernier acte intervient avant le 1er octobre début de l'année fiscale. Si aucun accord n'est intervenu à cette date, un arrêt des activités gouvernementales aux États-Unis peut intervenir (government shutdown). Dans ce cas, la NASA doit cesser toute activité hormis les services essentiels préservant les missions en cours (habitées ou robotiques). Toutefois, dans la mesure ou plus de 70% du budget est dépensé sous forme de contrats passés avec des sociétés extérieures, celles-ci peuvent continuer à travailler en utilisant les avances financières reçues[75].
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+ La NASA est loin d'avoir le monopole du programme spatial américain. L'activité spatiale américaine civile et militaire est répartie entre plusieurs agences. Parmi celles-ci la NASA ne dispose que du deuxième budget par ordre d'importance[76] :
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+ Bruce Springsteen, né le 23 septembre 1949 à Long Branch (New Jersey), est un chanteur, auteur-compositeur et guitariste américain.
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+ Il est l'un des artistes les plus populaires aux États-Unis, avec plus de 64 millions d'albums écoulés, pour un total de plus de 130 millions à travers le monde[1],[2]. Selon le classement établi par le magazine Rolling Stone, il figure à la 36e place parmi les 100 plus grands chanteurs anglo-saxons de tous les temps, ainsi qu'à la 23e place des 100 plus grands artistes[3]. Il est classé 96e meilleur guitariste de tous les temps sur 100[4].
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+ Bruce Springsteen grandit à Freehold. Un soir, alors qu'il regarde la télévision, Bruce tombe par hasard sur une prestation d'Elvis Presley. C'est une véritable révélation pour le jeune homme, subjugué par la gestuelle du « King ». Il connaît une autre révélation en découvrant par la suite les textes de Bob Dylan, à la virtuosité poétique alors inouïe dans le rock 'n' roll. Il déclarera plus tard : « […] the way that Elvis freed your body, Bob freed your mind. »[5] (« […] de la même façon qu'Elvis a libéré les corps, Bob a libéré les esprits »). Springsteen n'a alors plus qu'une idée en tête : se consacrer, corps et âme, à la musique. Sa mère lui offre sa première guitare, achetée chez un prêteur sur gages. Désormais, le jeune homme passe des journées entières à composer et à gratter frénétiquement les cordes de sa guitare, malgré les réticences de son père. Néanmoins, Springsteen persévère et, après quelques essais en solo, il commence à se produire avec divers groupes dont les noms vont souvent varier : the Castiles, Dr. Zoom & the Sonic Boom, le Bruce Springsteen Band et Steel Mill.
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+ Devant le découvreur de talents John Hammond — qui a fait signer Bob Dylan une dizaine d'années plus tôt[6] — il interprète, à la guitare, quatre titres de sa composition, dont Growin’ Up et It’s So Hard To Be A Saint In The City. Dans la foulée, il signe un contrat pour un album avec Columbia en 1972. Springsteen amène alors avec lui en studio de nombreux musiciens, amis originaires comme lui du New Jersey. La plupart de ces derniers formeront le E Street Band. Son premier album, Greetings from Asbury Park, New Jersey, sorti en janvier 1973, lui vaut la faveur des critiques, même si les ventes restent médiocres. Manfred Mann et son Earth Band reprennent une chanson de cet album, Blinded By The Light pour en faire un tube. La même année, Bruce sort The Wild, the Innocent and the E Street Shuffle, un album plus abouti que le précédent mais qui, encore une fois, ne rencontre qu'un succès local.
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+ C'est de cette époque que date le surnom affectueux « The Boss » qu'il déteste pourtant, car il est très directif avec ses musiciens et les paye lui-même à chaque fin de concert[7]
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+ Dans le Real Paper de Boston du 22 mai 1974, le critique musical Jon Landau écrit : « J'ai vu l'avenir du rock 'n' roll, il s'appelle Bruce Springsteen. Une nuit où j'avais besoin de me sentir jeune, il m'a fait me sentir comme si c'était la première fois que j'entendais de la musique. »[8] Landau devient ensuite le manager de Springsteen. Avec la sortie de son album Born to Run en 1975, Springsteen fait les couvertures des magazines Time et Newsweek la même semaine, le 27 octobre. Ce disque est une véritable consécration pour l'artiste et son groupe. Cet album fait aujourd'hui partie des incontournables de la musique rock, avec des titres empreints de fougue comme la chanson titre Born to Run.
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+ En 1977, Bruce écrit la chanson Fire pour Elvis Presley, qui meurt la même année sans avoir pu la chanter. Bruce l'offre au chanteur de rockabilly Robert Gordon qui l'enregistre sur son album Fresh Fish Special en 1978. Cependant, à l'époque, une bataille judiciaire avec son ancien manager Mike Appel empêche Springsteen de composer pendant une longue période et contribue probablement à la tonalité beaucoup plus sombre de son album suivant, Darkness on the Edge of Town, sorti en 1978. Dans la lignée de Darkness…, Bruce Springsteen compose Because the Night pour Patti Smith, chanson qui devient l'un de ses plus grands succès.
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+ En 1979, il participe au concert No Nukes contre l'utilisation de l'énergie nucléaire. C'est une des premières manifestations de son militantisme politique, qui ne cessera de s'affirmer par la suite.
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+ En 1980 sort le double album The River, s'inscrivant dans le même registre que le précédent, avec des titres poignants comme Point Blank.
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+ En 1981, après avoir lu le livre de Joe Klein Woody Guthrie – A life, Bruce Springsteen interprète This Land Is Your Land lors de la plupart des concerts de sa longue tournée mondiale avec son groupe l'E Street Band ; la chanson se retrouvera sur le coffret de Springsteen Live 1975-85 publié en 1986. Bruce Springsteen participe également à l'album collectif Folkways – A Vision Shared en 1988 consacré aux géants de la folk-music, Leadbelly et Guthrie[9].
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+ En 1982, il compose un album beaucoup plus intime, Nebraska, qu'il enregistre avec seulement une guitare, un harmonica et un tambourin sur un magnétophone quatre pistes. À l'origine, il ne s'agit que d'une démo. Sur les conseils de son manager Jon Landau, Springsteen sort cet album sans la contribution du E Street Band. C’est son premier album en solo ; par la suite il lui arrivera de se détacher de temps à autre du E Street Band pour le rejoindre plus tard. En l'occurrence, il retrouve son groupe peu après l'enregistrement de Nebraska. En 1985, il fait partie des chanteurs chantant We Are the World, titre caritatif composé par Michael Jackson et Lionel Richie, destiné à réunir des fonds pour lutter contre la famine en Éthiopie.
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+ Springsteen atteint le sommet de sa renommée avec l'album Born in the U.S.A., sorti en 1984, un des plus importants succès commerciaux de la décennie, et la tournée mondiale qui l'a suivi. Il devient l'incarnation des aspirations de la classe-populaire des États-Unis, des travailleurs humbles dévoués à leur famille et à leur patrie, au point de susciter des malentendus. Ainsi, George Bush, futur président républicain des États-Unis, utilisera la chanson titre de l'album comme hymne pour sa campagne de 1988, au grand dam de l'auteur. (Déjà en 1984, Ronald Reagan avait tenté de se réapproprier les paroles de Born in the U.S.A. pour sa campagne de réélection.) En effet, ce titre a été victime d'une méprise : beaucoup ont vu dans ses paroles un hymne à la gloire des États-Unis, une déclaration patriotique prônant l'hégémonie américaine, là où le ton se veut dénonciateur ; en réalité, Born in the U.S.A. raconte le retour au pays d'un vétéran de la guerre du Viêt Nam et le rejet qu'il subit de la part de ses concitoyens, l'invocation du refrain étant plus teintée d'amertume que de fierté nationale. Springsteen déclarera d'ailleurs lors des concerts de sa tournée en 2002, avant d'interpréter ce morceau emblématique : « J'ai chanté cette chanson pour dénoncer les conséquences de la guerre du Viêt Nam, aujourd'hui je la chante pour la paix »[10]. (Replacé dans le contexte international de 2002, cela valait condamnation des intentions d'intervention armée en Irak de George W. Bush.)
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+ Pendant la période 1985-1988, toujours accompagné du E Street Band, il joue des dizaines de concerts dans des stades, notamment le 30 septembre 1985 au Los Angeles Memorial Coliseum. Son style est plus contemplatif et plus calme, à l'image de l'album Tunnel of Love (1987), une réflexion mature sur les multiples visages de l'amour trouvé, perdu et gâché.
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+ Le 19 juillet 1988 il joue un concert de quatre heures à Berlin-Est, alors en zone communiste, devant 300 000 jeunes allemands de l'Est enthousiastes, et en profite pour leur dire, en allemand, en pensant au mur de Berlin : « Je ne suis ici pour aucun gouvernement, je suis venu pour jouer du rock 'n' roll pour vous dans l'espoir qu'un jour toutes les barrières seront abolies ». Selon Gerd Dietrich, professeur d'histoire à Berlin : « Le concert et le discours de Springsteen ont certainement contribué de façon significative aux évènements ayant conduit à la chute du mur »[11].
30
+
31
+ Après 1989, il se sépare de son E Street Band (hormis le pianiste Roy Bittan, le saxophoniste Clarence "Big Man" Clemons, et son épouse guitariste Patti Scialfa) et sort deux albums solo en 1992 Human Touch et Lucky Town, poursuivant approximativement dans la même veine que Tunnel of Love. De nombreuses critiques s'élèvent pour regretter le conformisme grandissant de ces albums.[réf. nécessaire]
32
+
33
+ Lauréat de Grammy Awards à plusieurs reprises, il reçoit également un Oscar en 1993 pour sa chanson Streets of Philadelphia, de la bande originale du film Philadelphia, réalisé par Jonathan Demme[12].
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35
+ La reformation provisoire du E Street Band pour enregistrer quatre inédits sur le Greatest Hits de 1995 semble redonner du souffle au Boss. En effet, la critique salue unanimement son album de 1995 The Ghost of Tom Joad, reprenant des thèmes du livre Les Raisins de la colère de John Steinbeck. Dans cet album, Springsteen souligne les parallèles entre cette œuvre et l'époque actuelle, renouant ainsi avec un ton plus engagé. Cet album est récompensé par le prix de l'académie Charles Cros pour la poésie de ses textes.
36
+
37
+ L'artiste se lance dans une tournée mondiale, en solo, simplement armé d'une guitare et d'un harmonica.
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+ Après la publication de Tracks en 1998, coffret regroupant des titres inédits laissés de côté tout au long de sa carrière (ou donnés à d'autres artistes), la reformation tant attendue du E Street Band sur scène a lieu le 9 avril 1999 à Barcelone, prélude à une tournée mondiale. Celle-ci est notamment marquée par la chanson inédite American Skin (41 Shots), qui suscite la polémique, dénonçant le meurtre d'un jeune homme noir, Amadou Diallo, par la police de New York, le 4 février 1999. Les policiers ont tiré 41 balles sur ce jeune homme de 23 ans qui n'était pas armé, confondu avec un violeur en série alors recherché[13]. Springsteen reçoit de nombreuses menaces anonymes avant son concert à New York, lui enjoignant de ne pas y jouer ce titre. Springsteen refuse de plier devant la pression et attend la fin du concert pour interpréter cette chanson, de façon particulièrement intense.[réf. nécessaire]
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+ En 2002, la sortie de l'album The Rising constitue un événement pour deux raisons. Tout d'abord, c'est le premier album du Boss et du E Street Band enregistré en studio depuis plus de quinze ans. Ensuite, une grande partie des chansons évoquent les attentats du 11 septembre 2001 (bien que certains titres soient plus anciens, mais acquièrent dans ce contexte une tout autre signification : ainsi, My City of Ruins a été composée à l'époque de l'album Nebraska, et Further on (Up the Road) a été jouée lors des derniers concerts de la tournée de reformation du E Street Band, en 2000). Une nouvelle tournée mondiale s'ensuit, au cours de laquelle le « Boss » montre qu'il n'a rien perdu de sa fougue et de son endurance sur scène. Bruce s'élève contre la politique extérieure nord-américaine, participant aux côtés d'artistes comme Neil Young, Esther Galil, Patti Smith... au mouvement anti-guerre lors de l'invasion américaine en Irak.
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+ En 2005, Springsteen renoue avec le genre intimiste avec l'album Devils and Dust. Comme après la sortie de The Ghost of Tom Joad, il effectue une tournée mondiale en solo, offrant au public des versions acoustiques de ses plus grands titres (Racing In The Street, The River ou encore Point Blank).
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+ En 2006, le Boss décide de rendre hommage au folk américain, incarné par Pete Seeger, dont il s'est souvent inspiré, mais aussi Woody Guthrie ou Hank Williams. Il publie l'album We Shall Overcome : The Seeger Sessions, puis part en tournée avec le Seeger Session Band et interprète des classiques du répertoire folk nord-américain. Pendant cette tournée, il est accompagné d'une troupe de dix-sept musiciens (cuivres, banjo, violon...). L'album souligne les talents d'arrangeur musical de Springsteen et son profond attachement à la culture folk nord-américaine, ses racines.
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+ Le 2 octobre 2007, jour de la sortie de l'album Magic, Springsteen entame une nouvelle tournée mondiale avec le E-Street band, au cours de laquelle disparaît l'organiste Danny Federici (mort le 17 avril 2008 d'un cancer de la peau). Le 15 juillet 2008 un EP intitulé Magic Tour Highlights, incluant plusieurs duos, notamment avec le chanteur-guitariste Tom Morello de Rage Against the Machine, est publié au profit de la fondation « Danny Federici Melanoma Fund ». Cet EP comprend quatre titres live enregistrés lors de sa tournée en cours. Le Magic Tour est remarquable par la relative brièveté des concerts (la plupart ne durant pas plus de deux heures et demie, comparé aux concerts de plus de trois heures voire quatre heures durant les années 1980), et par le nombre de « raretés » que le Boss prend l'habitude de ressortir dans le dernier leg (en stade) de la tournée : des reprises de classiques du rock, et des chansons négligées de son propre répertoire, notamment issues de l'album The River ; il joue par exemple Drive All Night ou Crush on You, qui n'ont pas été jouées en concert depuis près de vingt ans.
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+ Lors de la campagne à l'élection présidentielle américaine de 2008, Bruce Springsteen, qui a déjà pris position contre les Républicains quatre ans auparavant avec sa tournée Vote For Change, a apporté son soutien à Barack Obama. Le chanteur a notamment chanté dans l'avant-dernier meeting de campagne du candidat démocrate.
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+ Le 11 janvier 2009, il remporte le Golden Globe de la meilleure chanson pour The Wrestler (extrait du film du même nom : The Wrestler) lors de la 66e cérémonie des Golden Globe[12]. Un nouvel album Working on a Dream paraît le 27 janvier 2009.
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+ Le 1er février 2009, Springsteen est choisi pour assurer le mini-concert traditionnel à la mi-temps de la finale du Super Bowl ; avec le E Street Band il joue quatre titres : Tenth Avenue Freeze-Out, Born To Run, Working On A Dream et Glory Days ; sa prestation est considérée comme une des meilleures à cet évènement[14]. Puis le 16 juillet 2009 il donne son unique concert en France pour le Working On A Dream Tour, au festival des Vieilles Charrues à Carhaix en Bretagne[15],[16]. Les réservations ont été complètes en seulement trois semaines, et 43 000 festivaliers viennent ce soir-là applaudir le « Boss » pendant plus de 2h30. Un cachet de près d'un million d'euros a été nécessaire pour tout payer, entre le « Boss », ses musiciens, ses techniciens et les roadies : c'est la somme la plus importante versée par un festival français.
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+ Pendant la tournée 2009, Bruce Springsteen joue à plusieurs reprises certains albums emblématiques de son répertoire en intégralité : Born to Run et Darkness on the Edge of Town lors de plusieurs concerts, et deux concerts exceptionnels au Madison Square Garden, les 7 et le 8 novembre 2009, sont consacrés respectivement à l'album The Wild, the Innocent and the E Street Shuffle et à l'album The River, joués pour la première fois dans leur intégralité. Lors du dernier concert de la tournée le 22 novembre 2009, Springsteen et le E Street Band jouent l'album Greetings from Asbury Park, N.J. dans son intégralité. Ce dernier concert dure plus de 3 h et 40 minutes pour un total de trente-quatre morceaux.[réf. nécessaire]
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+ Le 2 mars 2012 sort Wrecking Ball.
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+ Le 15 novembre 2010 sort un coffret célébrant les trente ans de Darkness on the Edge of Town, contenant, outre l'album original en édition remastérisée, un double CD de titres inédits enregistrés à la même période, l'enregistrement d'un concert de la tournée 1978 à Houston, ainsi que l'enregistrement d'une interprétation intégrale de l'album lors d'un concert au Paramount Theater d'Asbury Park fin 2009. Le double CD d'inédits paraît aussi séparément sous le titre The Promise.
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+ Le 17 novembre 2013, Springsteen sort The Album Collection Vol. 1 1973-1984, un coffret de 8 disques, comprenant ses sept premiers albums studio en édition remastérisée, dont certains pour la première fois. Annoncé à partir d'avril 2018, The Album Collection, Vol. 2, 1987-1996, sortira le 18 mai 2018, accompagné d'un livret de 60 pages contenant des souvenirs de Bruce Springsteen et des reproductions de coupures de journaux[17].
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+ En 2013, l'université Rutgers, New Jersey, propose un cours entier basé sur l'analyse de l'interprétation des textes bibliques par Bruce Springsteen, The Bruce Springsteen Bible Seminar[18]. N'accueillant pas plus de 20 élèves, les cours dispensés par Azzan Yadin-Israel, professeur de littérature rabbinique, s'attardent sur les références à l'Ancien Testament, nombreuses dans les chansons de Bruce Springsteen[19]. L'université de Princeton avait déjà proposé un cours intitulé Sociology from E Street: Bruce Springsteen’s America.
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+ Le 4 novembre 2014, Springsteen publie son premier livre, un roman autobiographique intitulé Outlaw Pete, basé sur la chanson éponyme de l'album Working on a Dream, et illustré par Franck Caruso.
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+ Également en 2014, il fait ses débuts en tant qu'acteur dans l'épisode final de la saison 3 de la série, Lilyhammer[20], dont Steven Van Zandt — son ami et collaborateur de longue date au sein du E Street Band — joue le rôle principal ; le titre de l'épisode, Loose Ends, fait référence à une chanson de Springsteen. Il y interprète Giuseppe Tagliano[21], le frère du personnage de Van Zandt, Frank Tagliano alias Giovanni « Johnny » Henrikssen. Giuseppe est un entrepreneur et propriétaire d'une entreprise de pompes funèbres qui travaille occasionnellement comme tueur à gages pour une famille de la mafia à laquelle Frank est associé.
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+ Il publie en 2016 son autobiographie intitulée Born to Run.
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+ En avril 2019, il annonce la sortie de son prochain album studio, Western Stars, qu’il décrit comme « très inspiré par la pop californienne des années 60 et 70 ». Celui-ci sort le 14 juin 2019. Cette même année sort le film Music of My Life de Gurinder Chadha, inspiré de la vie d'un journaliste britannique et sur son amour de l'oeuvre de Bruce Springsteen. La bande originale du film contient une douzaine de chansons du chanteur, dont des raretés et un inédit.
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+ [réf. nécessaire]
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+ Les influences de Bruce sont multiples : outre les deux influences majeures que sont Elvis Presley (pour la fougue, la gouaille, la gestuelle) et Bob Dylan (pour la qualité littéraire, la puissance poétique, la conscience politique), on peut citer Tim Hardin, dont il reprend le titre Reason to believe pour l'une de ses chansons, ou encore Woody Guthrie, chanteur-guitariste de musique folk et porte-parole des classes populaires (également une grande influence pour Bob Dylan à ses débuts). Il tire aussi son inspiration de ses lectures, notamment celle de John Steinbeck dont il reprend le personnage de Tom Joad, ou encore Jack Kerouac et Jack London, le premier pour sa vision du monde, le second pour sa manière de vivre. Dans ses chansons apparaît fréquemment la figure du bon père de famille (nord-)américain, ouvrier humble, patriote convaincu, croyant et pratiquant, personnage typique des grands romans publiés aux États-Unis dans la première moitié du XXe siècle.
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+ Bruce Springsteen est réputé pour être la plus grande « bête de scène » de l'histoire du rock[réf. nécessaire] : outre la durée de ses concerts, et la fougue ininterrompue qui les caractérise, ceux-ci sont marqués par des moments d'émotion et de communion avec le public d'une rare intensité, comme en témoigne le coffret Live 1975-1985 : il se livre souvent de façon très intime, racontant sa jeunesse, ses rapports avec ses parents, ou encore une anecdote de sa vie personnelle à l'origine de la chanson qu'il s'apprête à jouer.
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+ Né dans un milieu ouvrier, Bruce Springsteen prend fréquemment la défense des laissés-pour-compte. Ainsi, lors de sa tournée en France en 1985, il fit un chèque de 10 000 dollars au Bureau d'aide sociale de Saint-Étienne, ville sinistrée par la crise économique avec la fermeture de l'usine Manufrance[22].
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+ Springsteen est aussi un militant pour les droits des homosexuels. En 2012, il a apporté son soutien à une campagne de publicité pour le mariage entre personnes de même sexe, appelée « The Four 2012 »[23].
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+ La mère de Bruce Springsteen, Adele Zerilli, est d'origine italienne[24] ; le grand-père maternel de Bruce est né à Vico Equense, près de Naples[25]. Le père de Bruce, Douglas Frederick Springsteen, est d'origine irlandaise[24]. Bruce a deux sœurs cadettes, Virginia (née en 1950) et Pamela (née en 1962). Pamela Springsteen, après une brève carrière d'actrice, est devenue photographe. Elle a réalisé les photographies en couverture de plusieurs albums de son frère[26].
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+ Durant la tournée de Born in the U.S.A., Bruce Springsteen rencontre Julianne PhillipsJulianne Phillips, actrice et mannequin, qu'il épouse en mai 1985. Tombé amoureux de Patti Scialfa, chanteuse dans son groupe E Street Band, il divorce en 1989 de Julianne pour épouser Patti en 1991[27], avec qui il a trois enfants[28] : Evan Jame Springsteen (né le 24 juillet 1990), Jessica Rae Springsteen (né le 30 décembre 1991) et Sam Ryan Springsteen (né le 5 janvier 1994).
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+ Dans son autobiographie Born to Run publiée en 2016, Bruce Springsteen révèle son combat contre la dépression depuis des décennies[29], et précise qu'il a mis entre parenthèses sa carrière en 1988 pour entamer une psychanalyse[30].
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+ Bruges (prononcé /bʁyʒ/ ; en néerlandais : Brugge, prononcé en néerlandais : /ˈbrʏɣə/, en allemand : Brügge, prononcé en allemand : /'brʏɡə/) est une ville de Belgique située en Région flamande, chef-lieu et plus grande ville de la province de Flandre-Occidentale.
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+ Bruges apparaît au IXe siècle en tant que place forte du comté de Flandre. En 1134, un raz-de-marée a pour conséquence bénéfique d'ouvrir un bras de mer, le Zwin, donnant un accès direct à la mer pour la ville, ce qui entraîne un développement urbain spectaculaire entre le XIIe et le XVe siècle, avec le creusement de nombreux canaux. Forte de son indépendance communale symbolisée par son beffroi, Bruges devient une plaque tournante portuaire, commerciale et financière centrale dans l'Europe du Moyen Âge, reliant les pays de la mer du Nord et de la Baltique à la Méditerranée. Les riches marchands brugeois traitaient avec ceux de toute l'Europe. La première bourse de valeurs de l'histoire est née à Bruges au XIIIe siècle. Au XVe siècle elle est la première place financière d'Europe. Cet essor économique entraîne également une floraison culturelle et artistique. Elle a été le centre le plus important pour les peintres primitifs flamands, qui ont révolutionné la peinture occidentale, et dont les œuvres sont aujourd'hui dispersées dans les grands musées du monde entier. Mais le Zwin s'ensabla peu à peu aux XVe et XVIe siècles, éloignant progressivement la ville de son accès à la mer, ce qui provoqua un déclin économique irrémédiable au profit de sa voisine, Anvers. Bruges est alors tombée au rang de simple ville provinciale.
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+ Ce n'est qu'au XXe siècle que la ville connaît un nouveau développement grâce à la création du vaste port de Bruges-Zeebruges, qui fait aujourd'hui partie intégrante du Range nord-européen. La longue période de torpeur qu'a connu la ville après la Renaissance a permis à l'essentiel de son tissu urbain médiéval et à une bonne partie de ses monuments anciens de rester préservés. La « belle endormie » est alors apparue aux XIXe et XXe siècles comme l'un des joyaux du patrimoine européen. Ce patrimoine ancien a été méticuleusement restauré et mis en valeur. Une architecture néogothique de qualité s'est aussi développée parallèlement, faisant véritablement renaître le style local et redonnant au centre historique un aspect médiéval plus complet. Comme d'autres villes, elle est parfois surnommée la « Venise du Nord » du fait de ses canaux qui encerclent ou traversent la vieille ville dans un cadre pittoresque. Bruges est ainsi devenue la ville la plus touristique de Belgique. Elle héberge aussi le Collège d'Europe.
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+ Elle est membre de l'Organisation des villes du patrimoine mondial depuis l'an 2000.
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+ La ville a même la particularité de figurer trois fois sur la liste du Patrimoine mondial de l'UNESCO. Pour son centre historique, pour son béguinage faisant partie des béguinages flamands et pour son beffroi comptant parmi les beffrois de Belgique et de France. En outre, elle est aussi reprise comme Patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'UNESCO pour sa procession du Saint-Sang. Elle fut également la capitale européenne de la culture en 2002, en même temps que la ville espagnole de Salamanque.
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12
+ Le nom de la localité est attesté sous les formes Bruggas et Bruccia en 840 - 875 (monnaies carolingiennes), puis Bruciam, Bruociam (lire Brucciam) en 892, [in portu] Bruggensi vers 1010, Bruggis en 1012, Bricge ou Brygce vers 1037, Brygce en 1049, Brugias en 1072[1].
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+ Selon la plupart des toponymistes Bruges est issu du proto-germanique *brugjō-
15
+ / *brugjǭ, mot féminin reconstitué et signifiant « pont »[2],[3] (brug en néerlandais moderne, équivalent de l'allemand Brücke et de l'anglais bridge, signifiant tous « pont »). Un premier pont ou ponton de bois aurait été construit à l'époque romaine à la hauteur de la Langestraat et de la Hoogstraat.
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17
+ Dans une étude datant de 1971, Maurits Gysseling émet l’hypothèse que Brugge serait à l’origine une forme dérivée de Rogia, le nom originel de la rivière Reie, et que ce nom aurait subi ensuite, au VIIIe ou au début du XIXe siècle, une évolution linguistique qui ne peut s’expliquer que par une influence du vieux norrois[4] ; une contamination aurait en effet eu lieu par le mot scandinave bryggja, lequel signifie débarcadère ou quai d’amarrage. C’est à partir de cette forme contaminée que le nom actuel de la ville se serait développé. Du reste, pareille influence étrangère sur la dénomination d’une implantation humaine suppose l’existence de contacts intenses et durables avec les étrangers concernés[5]. Contre cette hypothèse, il y a lieu de relever que l'existence de contacts importants et durables avec des étrangers n'a pas nécessairement une influence sur la toponymie. En particulier, les Vikings adaptaient à la phonétique de leur langue des toponymes préexistants ; c'est ainsi qu'ils appelaient Dublin, Dyflinn, et Rouen, Ruðuborg ou Ruða (qui est encore son nom en islandais et formé à partir de la forme *Rotho, abrégée de Rothome attestée en 1014), etc., sans que ces formes scandinaves, à l'usage interne du monde viking, aient la moindre influence sur le développement phonétique ultérieur de ces toponymes indigènes. Il en est ainsi, alors même que les implantations durables des colons scandinaves ont laissé des traces importantes dans la toponymie irlandaise et surtout normande.
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+ Auparavant, la mer atteignait le nord de Bruges. La ville était alors reliée à la côte par un chenal naturel, le getijdengeul qui était soumis à l'action des marées. La poldérisation progressive à partir du XIe siècle a fait disparaître ces chenaux[7]. Aujourd'hui, le cœur historique de Bruges se situe à une quinzaine de kilomètres de la mer du Nord[8]. Le rattachement progressif des villes alentour a permis de faire de Bruges une ville côtière dont le port est Zeebruges. Les deux ensembles sont reliés depuis 1907 par le canal Baudouin, d'une longueur de 12 kilomètres[8].
24
+
25
+ La ville est toujours traversée par une rivière, la Reie, qui est aujourd'hui canalisée dans Bruges[7].
26
+
27
+ En 1971, la commune de Bruges a fusionné avec d'autres communes pour former une nouvelle entité. Désormais, la ville de Bruges se compose de huit municipalités associées. Six d'entre elles ont un caractère urbain : Bruges, Saint-André, Saint-Michel, Assebrouck, Sainte-Croix et Koolkerke ; et deux ont un caractère rural : Dudzele et Lissewege.
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+
29
+ Voici les sections (deelgemeenten) de la commune :
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+
31
+ 19.418
32
+
33
+ 4.583
34
+
35
+ 5.416
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+
37
+ 7.550
38
+
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+ La gare principale de Bruges est reliée par trains InterCity avec toutes les autres villes importantes de Belgique (Bruxelles, Gand, Anvers, Liège, Courtrai, Ostende…) et avec Lille.
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+
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+ Elle est aussi desservie par d'autres trains, régionaux et locaux.
42
+
43
+ La gare principale accueille aussi le Thalys Paris - Bruxelles - Ostende. [réf. nécessaire]
44
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+ Le port de Bruges est Zeebruges. C'est un des ports les plus importants d'Europe.
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+ L'aéroport le plus proche de Bruges est l'aéroport international d'Ostende-Bruges à Ostende, à 25 kilomètres du centre ville de Bruges.
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+ Bruges possède un réseau de bus extensif, exploité par De Lijn. Il y a des lignes urbaines et régionales et des lignes desservant la banlieue.
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+ Bruges a joué un rôle important au Moyen Âge, époque au cours de laquelle les riches marchands de la ville relient la Baltique et la Méditerranée, point fort de la spécificité brugeoise au Moyen Âge.
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+ Bruges apparaît au Moyen Âge en tant que place fortifiée située le long d'un bras de mer, le Zwin. Baudouin, vassal du roi carolingien Charles le Chauve, y habitait avec Judith, la fille de celui-ci qu'il avait enlevée. Pour prévenir de nouvelles querelles, le roi avait envoyé son vassal Baudouin en pays flamand où une population peu nombreuse craignait les invasions normandes qui ravageaient le littoral (Thérouanne, Dixmude, Saint-Omer, Gand…).
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+ Baudouin fonde le comté de Flandre et étend son domaine de la région côtière jusqu'à l'Escaut et l'Artois. Il fait construire la place forte de Bruges en utilisant notamment les pierres de la cité d'Oudenburg[9]. Nous trouvons le nom de Bruges pour la première fois vers 875 sur une pièce de monnaie.
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+ Bruges n'est donc au IXe siècle qu'un rempart avec château et chapelle sur la place où s'élève à présent le Burg (la place du Bourg). Au Burg s'ajoutent un marché, une cour de justice et quelques routes qui mènent à la côte ou à l'intérieur du pays. Des navires viennent y accoster. Ils pénètrent dans l'embouchure du Zwin entre les bancs de sable et la côte flamande. Ainsi Bruges se développe également comme centre commercial.
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+ En 928, Bruges obtient le statut de ville, mais elle n'apparaît alors sur aucune carte. La ville est mentionnée sur un document racontant le transfert d'un crucifix en or vers Bruges, peut-être par peur des incursions vikings et laissant donc penser que Bruges était une ville plus sûre, ce qui laisse supposer des fortifications et une garnison.
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+ Dans les années 1000, le Burg devient un port. Les attaques des Vikings cessent, l'artisanat et le commerce se développent, les murs de la ville et des canaux sont construits. Les comtes de Flandre confient le château de Bruges à des châtelains qui tentent de rendre la fonction héréditaire :
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+ Le comte Thierry d'Alsace investit ensuite de la châtellenie Raoul de Nesles. Son petit-fils Jean II de Nesles cède ses droits en octobre 1224 à la comtesse Jeanne de Constantinople.
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+ Le raz-de-marée du 4 octobre 1134 ouvre un chenal jusqu’à la baie du Zwin, de sorte que la ville a désormais un accès direct à la mer du Nord. Les habitants construisent une digue transversale (appelée damme) à l'extrémité de ce chenal pour participer ainsi au commerce international qui relie l'Angleterre, productrice de laine, la Suède, exportatrice de hareng en caque, la Gascogne, productrice de vin, et les producteurs de textiles de Flandre. Le bras de mer passe près de la ville de Damme qui va devenir un avant-poste commercial de Bruges.
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+ En 1200, la ville obtient le droit d'organiser un marché annuel et le « privilège du droit de ville » (assorti d'avantages fiscaux) par le comte de Flandre, Philippe. Les marchands du Rhin viennent rapidement jusqu’à Bruges, puis c'est au tour des marchands hanséatiques, venus de Lübeck et Hambourg. En 1253, la Hanse y obtient des privilèges et Bruges devient l'un des trois comptoirs hanséatiques en mer du Nord, avec Londres et Bergen. Un simple prospectus de marchand du milieu du XIIIe siècle mentionne les relations commerciales avec le royaume d'Angleterre (laine, cuir, plomb, étain, charbon de roche...), le royaume d'Écosse (laine, cuir, fromages, suif, produits de l'élevage de moutons), le royaume de Norvège (bois de construction, poix, cuir bouilli, cuir de bouc pour fabriquer le cuir de Cordoue, suif, graisses, gerfauts), le royaume de Bulgarie (vairs et gris, hermines, zibelines, hermines non mouchetées), le couloir mosan représenté notamment par l'évêché de Liège et Dinant (grands madriers, objets de cuir façonné et battu), le royaume de Portugal ou de Lusitanie (miel, huile, figues, raisins, graines, peaux, cires, cuir, balais), le royaume de Maroc (sucre brut, cumin, cire, cuir, peaux), le royaume de Fez et l'Afrique (cire, cuir, peaux).
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+ Dès la fin du XIIIe et le début du XIVe siècle, les progrès de la navigation marchande italienne, à l'initiative de Gênes, impose définitivement la suprématie de la voie maritime via le détroit de Gibraltar et au loin des côtes de l'océan Atlantique, sur les diverses routes alpestres ou fluviales. Des marchands de Gênes, de Venise, de Florence, de Castille, du Portugal ou d'Écosse comptent parmi les visiteurs réguliers de la ville. L'arrivée des marchands génois en 1277 avec le premier convoi maritime permet non seulement le début du commerce des épices avec le Levant, mais également un perfectionnement des techniques bancaires et financières dans la ville. L'hôtel de la famille Van der Buerse est le premier centre financier européen de l'histoire boursière.
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+ Le 18 mai 1302, lors des Matines Brugeoises, la population de la ville se révolte contre l'occupation française en assassinant les partisans du Roi de France Philippe le Bel ainsi que la garnison française, puis se rallie au comte de Flandre Gui de Dampierre et son fils aîné Robert emprisonnés depuis 1300 par le Roi de France. Deux mois plus tard, la ville prend part à la victoire flamande de la bataille des éperons d'or, contre le Roi de France.
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+ Les marchands vénitiens arrivent dans la ville en 1314. Aux XIVe et XVe siècles, des marchands de Lucques comme Dino Rapondi ou Les Époux Arnolfini s'y installent.
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+ Un tournoi est donné à Bruges le 11 mars 1392, où se dispute un combat entre Jean IV van der Aa, seigneur de Gruuthuse et le seigneur Gérard de Ghistelles, seigneur de Wasquehal[10]. Ce tournoi se dispute sur la grande place de Bruges, avec d'un côté les 49 chevaliers de Jean de Bruges et 48 du côté de Gérard de Ghistelles[11]. Le nom de Jean de Bruges est devenu célèbre dans la chevalerie, par ce tournoi qu’il donne à Bruges. Suite à ce tournoi, René d'Anjou composera pour Louis de Bruges, fils de Jean IV van der Aa, un Traité des tournois dans lequel il réunit les lois, règlements, usages, cérémonies et détails observés dans ces exercices. C’est sans doute pour en conserver le souvenir que Bruges institue, à partir de 1417, les joutes ou tournois de la société dite « de l’Ours blanc », dont le chef, ou plutôt celui qui y remportait le prix de valeur et d’adresse, était pendant l’exercice de ses fonctions, qui durait un an, qualifié de « Forestier », en mémoire des anciens gouverneurs de la Flandre, que les rois de France avaient revêtus de ce titre.
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+ En 1409[12], une bourse est créée et la ville devient le marché financier le plus sophistiqué des Pays-Bas durant le XVe siècle. La population de la ville passe de 35 000 habitants en 1340 à près de 100 000 en 1500.
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+ L'âge d'or de la ville entre les XIIe et XVe siècles est donc dû à un commerce florissant axé principalement sur la draperie. À cette époque, Bruges est une véritable plaque tournante du commerce européen. Le commerce s'établit avec Londres, le nord de l'Europe et les grands ports d'Italie, Gênes et Venise.
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+ Au XVe siècle, la ville est sous la tutelle des ducs de Bourgogne. En 1436, les milices brugeoises et gantoises, de retour des sièges qu'elles ont menés en Picardie, revendiquent entre autres le retour de la souveraineté de Bruges sur le port maritime de L'Écluse[13]. Le 21 mai 1437, les bourgeois se soulèvent contre Philippe III de Bourgogne (qui échappe de peu à la mort), et lynchent son représentant, le maréchal Jean de Villiers de L'Isle-Adam (épisode dit des « vêpres brugeoises »). Le bourgmestre Gilles III Lauwereyns, nommé en octobre 1437, doit aller demander pardon au duc de Bourgogne en janvier 1438 à Arras[14]. La Déclaration des Droits, approuvée par Philippe III, amène la ville à un haut degré de développement économique, architectural et culturel. À la fin du Moyen Âge, Bruges est la ville la plus riche d'Europe du Nord.
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+ Durant cette époque faste, certains riches marchands ont pris possession des marais entourant Bruges depuis le raz-de-marée et imposaient une taxe de passage pour ceux qui voulaient entrer ou sortir de la ville. Ces commerçants ont gardé le nom de leur position tels les "van Hollemeersch" -littéralement De (van) l'entrée (Holle) des marais (Meersch)- qui possédaient les marais du sud, sud-est. Les différentes invasions et changements de "nationalité" (Espagne, Autriche, France, etc.) ont altéré le nom d'origine et l'on trouve maintenant des van Allemeersch et des noms qui ont perdu la particule (Hollemeersch, Vanhollemeersch, etc.)
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+
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+ À la fin du XVe siècle, la baie du Zwin s'ensable progressivement et la liaison directe entre la ville et la mer est rompue. La Cour de Bourgogne quitte Bruges et l'empereur Maximilien Ier restreint les droits de la ville. Anvers devient la ville dominante des Flandres. La ville de Bruges s'appauvrit et passe sous domination espagnole.
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+ La sécession des Pays-Bas espagnols, en 1584, mène au déclin final de la ville. En 1600, Bruges n'est plus qu'une ville de province. Durant le XVIIe siècle, diverses initiatives sont prises pour renouer avec le passé, les installations portuaires sont modernisées mais sans beaucoup de succès.
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+ Pendant la Première Guerre mondiale, la ville était occupée par l'armée allemande.
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91
+ Aujourd'hui, Bruges possède de nombreux musées, des lieux touristiques, comme le beffroi, un nouveau port moderne et important (Zeebruges) mais aussi et encore deux clubs de football : le FC Bruges en première division belge et le Cercle de Bruges KSV en deuxième division belge, tous les deux évoluent dans le stade Jan Breydel.
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+ Elle comptait, au 1er mai 2017, 118 489 habitants (57 656 hommes et 60 833 femmes), soit une densité de 856,13 habitants/km²[15] pour une superficie de 138,40 km².
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+ Elle comptait, au 1er décembre 2019, 119 102 habitants (58 186 hommes et 60 916 femmes), soit une densité de 860,56 habitants/km²[16] pour une superficie de 138,40 km².
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+ Le brugeois est un dialecte du flamand occidental.
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+ Bruges a deux équipes de football professionnelles, le FC Bruges (Jupiler pro League) et le Cercle Bruges KSV Proximus League. Les deux jouent au Stade Jan Breydel (30 000 sièges) à St.-Andries. Toutefois, il y a des propositions pour un nouveau stade d'environ 45 000 sièges dans le sud de la ville, près de l'échangeur entre l'E40 et l'E403. En 2000, Bruges était une des huit villes hôtes du Championnat d'Europe de football.
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+
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+ En termes de cyclisme, le point de départ pour le Tour des Flandres est situé à la Grand-Place de Bruges.
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+ Les principaux musées de Bruges, remarquables par leur importance historique et culturelle, sont tous des musées communaux ; une structure spécifique regroupe ces onze musées communaux historiques : le Bruggemuseum (leur appartenance est abrégée de cette manière : Bgm).
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+
111
+ C'est le célèbre lac des amoureux à Bruges. La légende raconte qu'un fidèle amant enterra sa promise et déversa les eaux pour former un lac au-dessus de sa tombe.
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+
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+ C'est une peinture d'Hans Memling en forme d'église. Elle raconte l'histoire de sainte Ursule qui promit de se marier avec un homme en échange de sa conversion. Elle décida ensuite de faire un pèlerinage à Rome, qu'elle fit avec son mari, accompagnée par 10 000 jeunes filles. Cependant, elle fut prise en embuscade à son retour et fut tuée, comme son mari, d'une flèche. Ce qui explique pourquoi on la voit en mariée tenant une flèche à la main sur la première peinture de la châsse.
114
+
115
+ Du vieux flamand gruuthuse qui signifie « maison des herbes » et provient du métier de son habitant, un marchand d'herbe aromatique, le gruit, destinée à la fabrication de la bière et dont il détenait le monopole commercial.
116
+
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+ Elle fut aussi la demeure des seigneurs de Gruuthuse, dont Louis Gruuthuse qui fut notamment chambellan du Roi de France. Au-dessus du portail d'entrée se trouve la devise de la famille « Plus est en vous… » Au-dessus de la porte d'entrée principale de la maison, se trouve la statuette d'un chevalier, qui rappelle le premier statut de Louis Gruuthuse.
118
+
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+ À l'origine, seule la famille Gruuthuse vendait du gruit. Devant le nombre d'autres commerçants voulant vendre cette herbe ils changèrent de stratégie et permirent aux autres marchands d'en vendre mais en prélevant une taxe sur sa vente, ce qui fut économiquement beaucoup plus intéressant.
120
+
121
+ Cette maison est aujourd'hui un musée consacré à la vie du Moyen Âge, où est exposé du mobilier d'époque.
122
+ Elle se trouve à côté de l'église Notre-Dame, où la famille Gruuthuse disposait d'une loge particulière à laquelle ils avaient un accès privé depuis leur maison, ce qui était pour l'époque tout à fait exceptionnel.
123
+
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+ Cette ville est très riche en espaces verts, notamment près des canaux encerclant la ville.
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+
126
+ Parmi les nombreuses spécialités gastronomiques de Bruges, on peut citer :
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128
+ Armoiries de Bruges
129
+
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+ Le Groenerei.
131
+
132
+ Le beffroi.
133
+
134
+ Le Dijver et la haute tour de l'église Notre-Dame.
135
+
136
+ Le Marché aux Poissons.
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+
138
+ Le Groenerei.
139
+
140
+ Le Groenerei.
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+
142
+ Le Provinciaal Hof à la Grand-Place.
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+
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+ Vue du beffroi sur l'hôtel de ville de Bruges.
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146
+ Le pont Bonifacius.
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+
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+ L'entrée du béguinage avec le pont Wijngaard.
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+ Maisons
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+ Moulin à l'Est de la ville
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+ Le Minnewater.
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+ La loge génoise ou Saaihalle
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+ Bruges - Sensibilation contre les déchets plastiques jetés dans la mer
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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162
+ Béguinages flamands (1998) · Les quatre ascenseurs du canal du Centre et leur site, La Louvière et Le Rœulx (1998) · La Grand-Place de Bruxelles (1998) · Beffrois de Belgique et de France (avec la France) (1999) · Cathédrale Notre-Dame de Tournai (2000) · Habitations majeures de l'architecte Victor Horta (Bruxelles) (2000) · Le centre historique de Bruges (2000) · Minières néolithiques de silex de Spiennes (Mons) (2000) · Complexe Maison-Ateliers-Musée Plantin-Moretus (2005) · Palais Stoclet (2009) · Sites miniers majeurs de Wallonie (2012) · L'œuvre architecturale de Le Corbusier (avec six autres pays) : Maison Guiette (2016)
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+ Forêts primaires de hêtres des Carpates et d'autres régions d'Europe (avec douze autres pays)  : Forêt de Soignes  (2017)
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+ Brunei
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+
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+ (ms) Negara Brunei Darussalam
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+
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+ 4°56'27" N, 114°56'55" E
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+ modifier
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+ Brunei ou Brunéi[6], en forme longue Negara Brunei Darussalam[7] (en malais : Negara Brunei Darussalam, État de Brunei, « demeure de la paix ») est un petit État situé dans le nord de l’île de Bornéo, en Asie du Sud-Est. Il partage l'île avec la Malaisie et l’Indonésie. Son territoire, coupé en deux parties, est bordé par la mer de Chine méridionale et totalement enclavé dans l'État malaisien de Sarawak. Il est dirigé depuis 1968 par le sultan Hassanal Bolkiah.
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+
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+ Ancien protectorat britannique, il est l'un des cinq membres du Commonwealth (avec l'Eswatini, le Lesotho, la Malaisie et les Tonga) qui possède sa propre monarchie.
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+
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+ Depuis l'époque des dynasties du Sud (420-589), les textes chinois mentionnent un lieu nommé tour à tour « Boni », « Funi », « Polo », « Poli », « Wenlai », vraisemblablement situé dans la partie Nord-Ouest de Bornéo[8]. Selon l'historien Robert Nicholl, la plus ancienne mention de ce lieu se trouve dans le Manshu (蠻書) ou Document sur les barbares de Fan Chuo (樊綽, mort à la fin du IXe siècle), publié vers 860 de notre ère[9]. Pour Johannes L. Kurz, la plus ancienne mention de « Boni » (渤泥) se trouve dans la Taiping huanyuji (太平環宇記) ou Géographie universelle de l'ère de la Grande paix[10] de Yue Shi (樂史, 930‐1007)[11].
14
+
15
+ On ne connaît pas exactement les origines du nom « Brunei ». Une étymologie proposée est le nom de Varuna (devanāgarī वरुण [ʋəruɳə]), le dieu de l'océan dans l'hindouisme, qui au XIVe siècle aurait donné « Barunai »[12].
16
+
17
+ Brunei a donné son nom à l'île de Bornéo. Cette confusion entre l’île et un des États qui s’y trouvait vient des Portugais de Malacca (conquise en 1511), qui parlent de « Burney », de « Burneo » ou de « Burne »[13].
18
+
19
+ Le nom officiel du pays, « Negara Brunei Darussalam », semble avoir pour origine une expression que l'auteur chinois Huang Sheng-ts'eng traduit dans son Hsi-yang-chao-kunglien-lu (1520) par Chang-ning-chen, c'est-à-dire Marché de la Paix perpétuelle, pour désigner un des quartiers de Boni[14]. En effet Darussalam (بروني دارالسلام) signifie en arabe « demeure de la paix », tandis que negara signifie « État » en malais. Ce dernier terme vient lui-même du sanscrit Nagara (नगर) qui signifie « ville ».
20
+
21
+ Brunei a une superficie de 5 765 km2. Il possède des frontières terrestres de 381 km avec la Malaisie, dont une bande de territoire coupant le pays en deux. Son littoral a une longueur de 161 km. Le point le plus élevé du pays est à une altitude de 1 850 mètres.
22
+
23
+ Brunei regorge de singes nasiques, de civettes-loutres, de chat à tête plate, d'ours des cocotiers, de pygargue blagre, d’écureuils géants, de chats marbrés, de cigognes de storm, de chat bai, de varan malais, de calaos, de gibbons, de pangolins, de panthères nébuleuses, de serpents verts… Autant d'espèces en voie de disparition dans les pays voisins. Il existe plus de 3 000 sortes de papillons. Conscientes de ce patrimoine exceptionnel, les autorités songent à multiplier les réserves ou les parcs nationaux.
24
+
25
+ Le sultanat de Brunei est un royaume vieux de plus d'un millénaire. Il était alors un grand port de commerce, ayant des relations commerciales tant avec l'Inde qu'avec la Chine, et cela dès 977. On sait que cette année-là, Brunei envoya une ambassade dans l'Empire du milieu.
26
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+ On a trouvé à Brunei une tombe chinoise musulmane. Datée de 1264, elle est celle d'un « Maître Pu » et porte la plus ancienne tombe musulmane de Brunei[15].
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29
+ En 1363, Awang Lak Betatar devient le premier souverain musulman de Brunei. Il est fondateur de la dynastie royale des Bolkiah.
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+
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+ Le nom de Brunei est attesté dès le XIVe siècle. Le Nagarakertagama, un poème épique écrit en 1365 dans le royaume javanais de Majapahit, mentionne en effet « Buruneng » parmi les quelque cent « contrées tributaires » du royaume. En réalité, le territoire contrôlé par Majapahit ne s'étendait que sur une partie de l'est et du centre de Java. Les contrées tributaires étaient en fait des comptoirs formant un réseau commercial dont Majapahit était le centre. Majapahit y envoyait des dignitaires dont le rôle était de s'assurer que ces comptoirs ne s'adonnaient pas à un commerce privé qui échapperait au royaume.
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33
+ Le royaume de Brunei se développe rapidement après la chute de Majapahit, s'étendant à Bornéo et dans l'archipel philippin.
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35
+ C'est à cette période de son apogée historique, dans les années 1520, que le royaume de Brunei, islamisé, devient un sultanat. Il s'affaiblit ensuite peu à peu alors que les régions voisines sont colonisées par les grandes puissances occidentales (Portugal, Royaume-Uni et Espagne) qui y établissent également des comptoirs commerciaux. Le pays perd peu à peu ses possessions, puis devient en 1906 un protectorat britannique.
36
+
37
+ Du pétrole y est découvert en 1903 et commence à être exploité en 1929, le premier puits de pétrole est installé à Séria. À l'époque de la décolonisation (deuxième moitié du XXe siècle), le pays change de nombreuses fois de statut. En 1959, toujours sous protectorat britannique, il accède à l'autonomie interne. Un mouvement nationaliste et démocratique se développe à cette période : il aboutit en 1962 à une violente rébellion, rapidement écrasée par les Britanniques. C'est alors que l'état d'urgence est décrété, et la Constitution abolie : depuis, le sultan gouverne seul et par décret.
38
+ Conformément à un accord avec le Royaume-Uni, le sultanat accède à l'indépendance le 1er janvier 1984. Le sultan actuel est Hassanal Bolkiah. La doctrine Melayu Islam Beraja (MIB) qui définit l'identité brunéienne comme « malaise, musulmane et monarchique », est érigée en idéologie d'État.
39
+
40
+ Brunei est un sultanat. Le sultanat a vécu sous protectorat britannique du XIXe siècle jusqu'en 1984. Le pays est une monarchie islamique, le sultan est le chef religieux et joue par sa fonction monarchique le rôle de chef d’État et de chef du gouvernement, cumulant les statuts de Premier ministre, ministre de la Défense, ministre des Finances, recteur de l'université, chef de la police, chef suprême des forces armées et commandeur des croyants, depuis l'abolition de la Constitution en 1962. La dernière élection législative, en 1962, avait provoqué une rébellion, poussant l'ancien sultan, Omar Ali Saifuddien III, à déclarer l'état d'urgence, toujours en vigueur. Depuis, le sultanat surveille tout, notamment les médias. Les autorités peuvent ainsi fermer sans raison les organes de presse et mettre en prison les journalistes accusés d'articles « faux et malveillants ».
41
+
42
+ Il reçoit des conseils en matière législative d'un corps de 21 membres non élus. Le seul parti autorisé, le Parti national solidarité, est sous les ordres du sultan et n'a aucune existence réelle.[réf. nécessaire]
43
+
44
+ Le pays est membre de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN), du Commonwealth depuis son indépendance, après avoir été longtemps sous protectorat britannique.
45
+
46
+ En 2009, Hayati Salleh était la première femme à devenir procureur général. Et, en 2011, deux anciennes boursières parties à l'étranger, Salbiah Binti Sulaiman et Zatia binti Sirin, étaient nommées au Conseil législatif de Brunei.
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+
48
+ En octobre 2013, avec une mise en application progressive au cours des six mois suivants[16] et après 17 ans d'efforts du sultan en ce sens (depuis 1996)[17], Brunei a instauré la charia (également appelée loi ou code pénal islamique) qui ne s'applique qu'aux musulmans, les deux tiers de la population de ce pays[18] qui compte environ 400 000 habitants (les bouddhistes représentent 13 % de la population, les chrétiens 10 %)[16]. Ce nouveau code prévoit notamment la flagellation comme punition à la consommation d'alcool (également requise pour l'avortement), l'amputation des membres pour les voleurs et la lapidation en cas d’adultère[16]. L'homosexualité, jusque-là punie de 10 ans de prison, est désormais passible de mort par lapidation[19]. Le sultan a déclaré à cette occasion que les Brunéiens remplissaient ainsi leur devoir envers Allah[16]. Brunei devient le premier et jusqu'à présent le seul État d'Asie du Sud-Est à introduire la charia[20],[16] sur l'ensemble de son territoire. Ce qui n'est pas le cas pour l'Indonésie, pays musulman voisin, sauf pour la seule province autonome d'Aceh, sur l'île de Sumatra, qui avait déjà adopté cette loi[16]. Jusqu'en 2013, dans ce sultanat où l'Islam est la religion officielle, dont la pratique était déjà connue comme plus conservatrice qu'en Indonésie et en Malaisie (autre pays musulman limitrophe), il existait deux systèmes législatifs, l'un civil et l'autre islamique. Mais ce dernier se limitait alors à la gestion de litiges mineurs comme les différends matrimoniaux[17]. En 2019, plusieurs ONG qui s'appuient sur des documents gouvernementaux, pointent du doigt un nouveau durcissement de loi avec la mise en place dans le code pénal de la peine de mort pour les musulmans reconnus coupables de relations homosexuelles, d'adultère ou de sodomie, peine exécutée au moyen du fouet ou de la lapidation[21].
49
+
50
+ Certains habitants de Brunei voient une contradiction entre la mise en application de la charia et l'ouverture du sultanat au monde moderne[17]. Dans son discours du 22 octobre 2013, le sultan a estimé que la charia n'entamait en rien la politique du pays en tant que membre de la famille des Nations[17]. L'Organisation de Défense des Droits de l'Homme, Human Rights Watch (pour l'Asie), représentée par Phil Robertson, directeur adjoint, pense que « Brunei montre ses caractéristiques féodales, comme un état qui appartient au XVIIIe siècle, plutôt que comme un membre important de l'Asie du Sud-Est du XXIe siècle ». Il qualifie cette loi islamique « d'abjecte et absolument injustifiable »[17]. En mai 2014, plusieurs personnalités, dont Richard Branson, propriétaire de la marque Virgin, ont déclaré qu'elles boycotteraient les hôtels appartenant au sultanat de Brunei, à la suite de l'instauration de la charia. L'entrepreneur britannique a indiqué sur Twitter qu'il demandait à son personnel de ne pas séjourner dans les hôtels de la chaîne Dorchester Collection qui inclut le Dorchester à Londres, l'Hôtel Bel-Air et le Beverly Hills Hotel à Los Angeles[22]. Le 2 avril 2019, l'humoriste et animatrice Ellen DeGeneres appelle également au boycott des hôtels après la promulgation par le sultanat d'une peine de lapidation à mort pour les personnes accusés d'homosexualité[23].
51
+
52
+ Par la suite, dès la mise en place effective de la charia, une autre interdiction a été décidée par le sultan, celle de fêter Noël[24]. Seule la population musulmane est concernée. Les autres habitants peuvent célébrer cette fête mais en privé uniquement et sans en faire la promotion. Les décorations et les chapeaux de Père Noël sont formellement interdits. Les contrevenants s'exposent à une peine de 5 ans de prison et 20 000 dollars d'amende[24]. Cette mesure a été motivée par la pensée selon laquelle fêter Noël consiste à imiter une autre religion. Sur Facebook, sous le hashtag #MyTreedom, des chrétiens vivant dans les pays où les personnalités de cette confession sont opprimées, en majorité des pays musulmans (pas seulement Brunei mais aussi l’Irak, l’Iran, le Pakistan, etc.), publièrent des photos de sapins et de décorations de Noël[25].
53
+
54
+ Critiquer le gouvernement est passible d’une amende, voire d'une peine de prison[26].
55
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56
+ C’est en 1984 que le tournant diplomatique du sultanat de Brunei s’opère sur la scène internationale. En effet, cette même année le pays intègre successivement les Nations Unies[27] (auxquelles il fait don d’un million de dollars américains le jour de son adhésion) : « En septembre 1984, lors de son entrée aux Nations Unies, il a fait don d'un million de dollars américains à l'Organisation des Nations Unies »[28].
57
+
58
+ Par la suite cette même année, le pays rejoint également l’ASEAN[29], le Commonwealth[30] et, de surcroît, le Forum de Coopération économique Asie-Pacifique (APEC)[31] Il est également membre du Dialogue Asie Europe depuis sa création en 1998, dont il est d’ailleurs un des membres fondateurs[32].
59
+
60
+ Le sultanat de Brunei a rejoint l’ASEAN au lendemain de son indépendance en 1984. Brunéi a, selon l’ASEAN, fortement contribué aux développement des relations diplomatiques entre l’association et la Chine. D’une part, le sultanat a mené un travail d’amélioration et d’augmentation des relations diplomatiques entre les dirigeants chinois et les responsables de l’ASEAN. De l’autre, il a également joué un rôle central dans les négociations concernant le conflit toujours présent, en mer de chine méridionale. En 2013, un sommet a été organisé au Brunéi, avec les membres du gouvernement chinois et les principaux responsables de l’ASEAN dans le but de discuter du conflit. À l’issue de ce sommet,  la Chine a accepté d’entrer en consultation avec l’ASEAN concernant la mise en place d’un code de conduite concernant cet enjeu maritime[33].
61
+
62
+ Le 1er janvier 2018, le diplomate de Brunéi Lim Jock Hoi (en) est nommé quatorzième secrétaire général de l'ASEAN[34].
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+
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+ Le Japon est l’un des pays avec lequel Brunei échange le plus, économiquement parlant. En effet, en 2012 le pays est le premier partenaire économique du sultanat. 44 % du total des exportations sont à destination du Japon, dont 87 % sont représentés par la vente de gaz naturel. Ceci n’est pas un phénomène récent. Depuis plus de trente ans, les deux pays commercent ensemble dans la vente du gaz naturel. Depuis 1972, les deux pays ont signé des conventions bilatérales concernant les exportations de gaz naturel, renouvelées à quatre reprises. La dernière convention a été ratifiée en 2013 pour une durée de dix ans[35].
65
+
66
+ Cependant, les relations diplomatiques entre les deux États ne se limitent pas seulement à la coopération économique énergétique. Depuis des années, le Japon se montre coopératif dans le partage du savoir faire technologique avec Brunei dans leurs efforts de diversification économique, notamment, en matière d’énergie renouvelable. En 2011, aux alentours de Séria, l’entreprise automobile Nippone Mitsubishi a financé la construction de champs de panneaux photovoltaïques[35].
67
+
68
+ Brunei possède une ambassade à Tokyo et le Japon en possède également une à Bandar Seri Begawan.
69
+
70
+ Les relations diplomatiques entre les États-Unis et le sultanat de Brunei relèvent dans un premier temps du champ des alliances stratégiques et sécuritaires. Lors de la période la Guerre Froide, la position géographique de Brunei suscitait un intérêt particulier pour les États-Unis. En effet, Brunei se situait sur la route qui connectait les bases militaires américaines aux Philippines, à Singapour, en Thaïlande et en Australie[36].
71
+
72
+ Depuis 2010, avec la nouvelle diplomatie américaine mise en place par l'administration Obama envers le sud est asiatique « Pivot to Asia », les États-Unis investissent et développent de plus en plus de relations bilatérales avec les États du sud est asiatique. De fait, Brunei est désormais un partenaire économique et diplomatique des États-Unis. En effet, les États-Unis et le sultanat de Brunei ont ainsi développé la mise en place et l'application de deux programmes bilatéraux :
73
+
74
+ La Chine et Brunei ont une relation diplomatique vieille de plus de 2 000 ans remontant à la dynastie des Han. Jusque dans les années 1500, les deux pays commerçaient régulièrement. À la suite du protectorat britannique, ces relations se sont peu à peu éclipsées. Ce n’est que lors de la période de la Guerre Froide que les relations diplomatiques entre les deux pays se sont progressivement rétablies. En 1991, les deux pays ratifient des accords de relations diplomatiques[37].
75
+
76
+ En termes de géopolitique, les deux États ont des rivalités communes. En effet, Brunei et la Chine ont tous les deux des revendications quant à la souveraineté territoriale de la mer de Chine méridionale[33]. Les deux pays ont cependant signé des accords d’explorations communes sur la zone du litige. Contrairement aux autres États revendiquant aussi le territoire, les deux États n’ont pas mené de bataille frontale et physique. À l’instar de ce à quoi on a pu assister entre la Chine et les Philippines ou la Chine et le Vietnam. Par ailleurs, Brunei n'insiste pas non plus de manière formelle sur sa revendication envers le récif Luisa, qui fait pourtant partie de sa zone économique exclusive, comme notifié au sens de la Convention des Nations Unies régissant le droit de la mer. La gestion non conflictuelle et peu médiatisée du différend territorial entre Brunei et la Chine illustre la stratégie diplomatique de base de Brunei en matière de gestion des litiges à l’international[37].
77
+
78
+ En 1984, l’Australie est devenue l’un des premiers pays à établir des relations diplomatiques avec le sultanat de Brunei[38]. Les deux pays entretiennent des relations bilatérales animées par un passé historique commun ; les militaires australiens ayant libéré Brunei de l'occupation japonaise en juin 1945[28]. Au Brunei, sur la plage de Muara, à Bandar Seri Begawan, un monument commémorant cet événement fut érigé et est désormais le lieu ou se déroule une cérémonie annuelle. Celle ci est la journée de l’ANZAC (corps d'armée australien et néo-zélandais) célébré annuellement en Australie, en Nouvelle-Zélande, au Samoa, aux Tonga, aux îles Cook, à Niue, en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française, et dorénavant au Brunei[28].
79
+
80
+ Les deux pays participent également aux négociations et à l'Accord de partenariat transpacifique. Brunei dispose d’un haut-commissariat dans la capitale australienne Canberra et l'Australie possède un bureau à Bandar Seri Begawan. Les deux pays sont membres du Commonwealth[35].
81
+
82
+ Le Bangladesh et Brunei ont des relations diplomatiques très fournies[39],[37]. Ils sont tous deux membres de l'Organisation de la coopération islamique, du Commonwealth et du Mouvement des pays non alignés et partagent des points de vue communs sur des questions régionales et internationales. Brunei a rapidement reconnu le Bangladesh et d’autres pays d’Asie du Sud-Est. Le Bangladesh dispose d'un haut-commissariat à Bandar Seri Begawan. Brunei a un haut-commissariat à Dhaka.
83
+
84
+ La France dispose d’une ambassade à Bandar Seri Begawan. Depuis 2014, elle partage ses locaux avec l’Ambassade d’Allemagne à Brunei. La France est un des trois pays européens à disposer d’une ambassade à Brunei. Brunei a, quant à lui, ouvert un point de représentation diplomatique à Paris en juillet 1989. Un ambassadeur y siège depuis 1991. La première visite diplomatique de Brunei en France date de 1996. En 2006, le prince héritier, Al-Muhtadee Billah, s’est rendu à Paris dans le cadre d’une visite de travail. Il s’est par la suite entretenu avec le Président de la République de l’époque, Jacques Chirac.
85
+
86
+ La France et Brunei échangent commercialement à hauteur de 22 millions d’euros (selon les chiffres du gouvernement français) en 2016. Les deux principaux secteurs d’échanges commerciaux sont l’aviation (en majorité l’entreprise Airbus, qui a vendu sept avions au sultanat en 2014) et la banque. En effet, Brunéi, cherchant à diversifier son économie encore largement dépendante de la rente pétrolière, a établi, à l’image de ce qui s’est fait avec le Japon, des partenariats de coopération économique[40].
87
+
88
+ De plus, le sultan de Brunei possède deux palaces emblématiques de la capitale française, Le Meurice et le Plaza Athénée. Cet élément a cependant déclenché une vive polémique au sein de la société française. En effet, à l’annonce de cette acquisition, de nombreux médias et associations françaises ont alors appelé au boycottage des deux palaces. Quelques jours plus tard, le phénomène prend une ampleur mondiale. Le motif invoqué est le suivant : l’application de la loi islamique au sein du sultanat de Brunei. Depuis 2013, le pays applique la Charia. Celle-ci implique notamment la lapidation des homosexuels et des femmes ayant des relations extra-conjugales (adultère), l’amputation de la main en cas de vol, la pénalisation de la consommation d’alcool et de l’avortement, l'embrigadement des enfants, etc.
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+ Ces éléments ont suscité une indignation de la part d’une grande partie de la population française, et de surcroît, de la communauté internationale. De nombreuses personnalités étant habituées de ces deux palaces, ont ainsi exprimé le fait que, par souci d’éthique et de conscience, elles ne pouvaient plus séjourner dans les établissements concernés. L’Organisation non gouvernementale Human Rights Campaign a ainsi relayé la parole de plusieurs de ces personnalités, notamment la rédactrice en chef de l’édition américaine du magazine Vogue Anna Wintour[41]. Cette dernière a ainsi déclaré à propos de l’hôtel Meurice ne plus pouvoir y séjourner, ainsi que toute son équipe, en bon état de conscience. Le patron du groupe Kering, François-Henri Pinault, a également déclaré, par le biais de sa fondation Kering For Women, dans un tweet du 9 mai 2014 « Je condamne fermement la décision du Sultan de Brunei et boycotte ses hôtels »[41]. Depuis, le sujet est encore polémique.
91
+
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+ Enfin, la France mène une politique culturelle abondante à Brunei. En effet, en 1986 se crée l’Alliance française de Brunei. Cette dernière met en place de nombreux événements promotionnels tel que la semaine de la francophonie, ou encore des bourses d’études en coopération entre les deux pays.
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+ Brunéi entretient des relations diplomatiques importantes avec Singapour et cela dès 1984. Brunei possède un haut commissariat à Singapour et Singapour en possède également un à Bandar Seri Begawan.
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+ Les deux pays collaborent activement économiquement. Tout comme avec les Philippines, de nombreux accords de coopération bilatérales ont été signés. De plus, les deux pays ont établi un accord monétaire d’interchangeabilité. En effet, le dollar de Singapour peut être utilisé au Brunéi et inversement[42].
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+ Militairement, les deux pays coopèrent activement. Ainsi, les forces armées de Singapour ont formé des soldats de Brunei. Dès 1994, les deux pays organisent des exercices militaires communs, le plus connu étant l’exercice Pélican. entre les deux armées navales. Un des buts de cet exercice est notamment de s’entraîner à exercer une défense rapide dans le cadre du conflit en mer de Chine méridionale. Les exercices concernent les forces aériennes et navales. En 2017, les deux pays mettent en place une politique bilatérale de défense[35].
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+ Depuis 2012, les deux pays ont mis en place un programme annuel institutionnalisé appelé Young Leaders Program. Celui-ci a été lancé afin de renforcer les liens entre les deux pays par le biais de la jeunesse[43].
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+ Depuis l’Indépendance de Brunei en 1984, les deux pays ont commencé a établir des relations diplomatiques. Les Philippines ont même établi un consulat général en 1983, l’année précédant l’indépendance de Brunei, à Bandar Seri Begawan. Brunéi s’est quant à lui établi la même année dans la ville de Makati (située dans la périphérie de Manille), avec une ambassade[37].
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+ Au regard de l’étude des relations entre les deux pays depuis les trente dernières années, l’Islam apparaît comme un point essentiel liant les deux nations. En effet, le sultanat de Brunei a financièrement soutenu de nombreux projets d’édifications de mosquées au sein du pays. En 2011, la mosquée Haji Hassanal Bolkiah a vu le jour dans la ville de Cotabo. La construction a entièrement été financée par le sultan de Brunei Haji Hassanal Bolkiah lui-même, dans l’optique de promouvoir et étendre la pratique de la religion musulmane dans le sud des Philippines. Le coût total de la construction s’étend à 48 millions de dollars américains.
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+ Depuis le milieu des années 2000, la coopération économique s’est accélérée entre les deux pays. En effet, en 2009, Brunei et les Philippines ont signé un protocole d’entente bilatérale où la composante majeure concerne la coopération dans le secteur agricole. Celui-ci regroupe les biotechnologies, l’agriculture, la gestion de l’eau et l’industrie Halal. En 2019, plus de vingt-et-un mille travailleurs philippins sont répertoriés à Brunei[36].
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+ Les deux pays disposent de relations diplomatiques anciennes, antérieures à l’ère coloniale européenne. Elles datent ainsi du quatorzième siècle. Pendant la période coloniale européenne, l'Indonésie était administrée par les Pays-Bas tandis que Brunéi était lui sous l’égide britannique, ce qui a peu à peu effacé la diplomatie entre les deux états. Au lendemain de son indépendance en 1984, Brunéi rétablit les relations diplomatiques avec l’Indonésie. Brunei a ouvert une ambassade à Jakarta. L’Indonésie, quant à elle, a une ambassade à Bandar Seri Begawan. Le sultanat et la province indonésienne de Bornéo sont tous deux situés sur la même île. Ce qui constitue ainsi une frontière terrestre entre les deux états. Les deux pays disposent d’un référentiel commun concernant leur histoire et leur culture, du notamment au passé colonial. Les deux pays ont une majorité de leur population qui pratiquent l’Islam. Les deux états sont de fait, membres de l’Organisation de la coopération islamique. En 2012, 58 000 indonésiens travaillent à Brunéi[35].
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+ Brunei et la Malaisie jouissent d’une culture et d’un passé commun dû à l’appartenance de l’Est du pays à l'Empire de Brunei (1368-1888), qui favorisent ainsi la mise en place d’une diplomatie bilatérale[35]. De plus, la proximité géographique des deux États, tous deux situés sur l’île de Bornéo, facilitent ces processus. Les deux pays ont établi des institutions les représentant. Brunei possède un haut commissariat à Kuala Lumpur ainsi que deux consulats généraux à Kota Kinabalu et Kuching. La Malaisie possède un haut commissariat à Bandar Seri Begawan. Les deux États sont membres de l’ASEAN et du Commonwealth.
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+ La frontière entre les deux États fut l’objet de conflits ; les deux pays revendiquant l’appartenance de la ville et région de Limbang (actuellement en Malaisie dans le nord du Sarawak). « Brunéi ne récupérera jamais le Limbang. Or, la rivière du Limbang était l’axe de circulation en direction de la cité portuaire du même nom, point d’articulation entre deux flux opposés : dans un sens les produits forestiers acheminés vers la Chine ou l’Inde »[44]. Ainsi, Brunei et la Malaisie durent conjointement cesser leurs explorations de ressources en hydrocarbures. En 2009, un accord officieux est passé entre les deux pays. Depuis, la région est toujours source de tensions[44],[45].
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+ Les deux pays ont des revendications de souveraineté territoriale en mer de Chine méridionale. Cependant, ils ont tous deux décidé de suivre une diplomatie en adéquation avec les principes plus pacifistes et non frontaux de la ligne diplomatique de l'ASEAN. De plus, en novembre 2002, l'ASEAN ratifie la déclaration sur la conduite des parties en mer de Chine méridionale. Brunei et la Malaisie, à l'instar d'autres États revendiquant des intérêts en mer de Chine méridionale, suivent cette déclaration[46].
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+ Actuellement, le sultanat de Brunei, d'une superficie de 5 765 km2, est séparé en quatre districts, ayant chacun un chef-lieu :
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+ L'économie de Brunei est fondée essentiellement sur une seule ressource : les hydrocarbures, et principalement le pétrole, exploité dans ce pays à partir de 1929. La commercialisation de cette ressource permet au pays d'atteindre une croissance annuelle importante (4,1 % en 2001), ce qui se répercute sur le développement humain du pays : Brunei, qui a un IDH de 0,865, est au 26e rang mondial (sur 135 pays) en 2010. Il affiche un PIB par habitant de 31 800 dollars, un taux de chômage insignifiant. Brunei est, selon la Banque mondiale, l'un des pays d'Asie où l'on vit le mieux. Sa dette en 2015 est de 3,17 %.
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+ Bien que Brunei dispose sans doute du meilleur système social de la région (logements subventionnés voire gratuits, gratuité des soins hospitaliers, de l'éducation et de l'université, impôts inexistants, etc.), sa société demeure plus disparate qu'il n'y paraît. En effet, près de 20 % des Brunéiens vivent en dessous du seuil de pauvreté.
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+
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+ Ces dernières années, la présence des étrangers et le dynamisme économique ont permis d'améliorer la condition des femmes sur le territoire. Seules 20 % d'entre elles travaillaient en 1971, elles sont 57 % en 2012, dont 28 % de cadres supérieures.
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+ Le sultanat de Brunei fait partie de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (APEC) depuis 1989. Brunei est signataire de l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT) en 1992 et fait donc partie de l'OMC depuis 1995.
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+ En janvier 2014, le pays figure sur la liste française des paradis fiscaux[47].
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+ L'État brunéien a lancé une politique facilitant l'installation d'entreprises étrangères : zones franches, exonération d'impôts… En dix ans, une cinquantaine de sociétés se sont déjà implantées à Brunei. Depuis 2007, Brunei tente aussi de développer le tourisme vert.
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+
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+ Contrairement à ses voisins (Malaisie, Indonésie), le sultanat n'a jamais encouragé le commerce du bois. Résultat : 75 % du territoire est encore occupé par la jungle.
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+ Selon le recensement de 2011, la population de Brunei est de 393 162 habitants, contre 332 844 habitants en 2001[48]. En 2012, cette population était composée de manière estimée à 25 % de moins de 15 ans, à 71,3 % de personnes entre 15 et 65 ans et à 3,7 % de personnes de 65 ans ou plus. La densité de population est à cette date de 71,7 hab./km2. Le pays connait une espérance de vie de 76,6 ans en 2013. Le taux de croissance de la population de 1,6 % en 2012, avec un taux de natalité de 17,7 ‰, un taux de mortalité de 3,3 ‰, un taux de mortalité infantile de 11,1 ‰, un taux de fécondité de 1,99 enfants/femme et un taux de migration de 2,51 ‰.
133
+
134
+ La langue des habitants de Brunei est le malais du Brunei (Melayu Brunei), une forme de malais qui est classée dans le sous-groupe dit malais local des langues malaïques de la branche malayo-polynésienne des langues austronésiennes.
135
+
136
+ Ancien protectorat britannique, le sultanat a au moins 50 % de sa population qui parle anglais (anglais de Brunei (en)), qui de plus, est la langue commerciale, avec le mandarin.
137
+
138
+ L'arabe est une langue de culture, et religieuse, connue surtout par des religieux ou des étudiants en madrasas islamique : il serait parlé parfaitement par environ 10 % de la population du royaume. De nombreux autres musulmans de Brunei ont des connaissances partielles, ou limitées de l'arabe.
139
+
140
+ La population de Brunei comprend 78,8 % de musulmans[50],[51]. Les habitants figurent parmi les musulmans les plus pratiquants et conservateurs d'Asie : obligation d'assister à la prière collective du vendredi (avec fermeture de tous les commerces conformément au 9e verset de la soixante-deuxième sourate, Al-Jumua, du Qorʾān)[16], enseignement obligatoire du Coran à l'école publique[52] et vente d'alcool interdite sur le territoire[53]. Si 78,8 % de la population est musulmane, 8,7 % est chrétienne, 7,8 % est bouddhiste, et 4,7 % autre, dont une part d'animistes[51].
141
+
142
+ Avant 1500, l'hindouisme était la religion majoritaire au Brunei, suivie immédiatement par le Bouddhisme. De nos jours, les Hindous ne sont plus que quelques milliers dans le pays.[réf. nécessaire]
143
+
144
+ En mai 2014, Brunei instaure la charia[54],[17] ; cf. rubrique « Politique ».
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+
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+ On compte en 2012, de source gouvernementale, 341 200 utilisateurs d'Internet dans le pays[53].
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+ Le sultanat de Brunei a pour codes :
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Asie centrale
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+ Kazakhstan1 · Kirghizistan · Ouzbékistan · Tadjikistan · Turkménistan
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+ Asie de l’Est
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+ Chine · Corée du Nord · Corée du Sud · Japon · Mongolie · Taïwan
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+ Asie de l'Ouest
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+ Abkhazie · Arabie saoudite · Arménie · Azerbaïdjan · Bahreïn · Chypre · Chypre du Nord · Égypte2 · Émirats arabes unis · Géorgie · Haut-Karabagh · Irak · Iran · Israël · Jordanie · Koweït · Liban · Oman · Ossétie du Sud · Palestine · Qatar · Syrie · Turquie1 · Yémen
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+ Asie du Sud-Est
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+ Birmanie · Brunei · Cambodge · Île Christmas3 (Australie) · Îles Cocos3 (Australie) · Indonésie3 · Laos · Malaisie · Philippines · Singapour · Thaïlande · Timor oriental3 · Viêt Nam
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+ Asie du Sud
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+ Afghanistan · Bangladesh · Bhoutan · Inde · Maldives · Népal · Pakistan · Sri Lanka · Territoire britannique de l'océan Indien2 (Royaume-Uni)
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+ Asie du Nord
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+ Russie1 (Sibérie, Extrême-Orient russe)
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+
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+ Le brun est une couleur sombre à dominante chaude.
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+ Brun est un nom de famille notamment porté par :
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+ Brun est un pseudonyme notamment porté par :
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+ Brun est un nom de lieu notamment porté par :
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1
+ Bruxelles /bʁysɛl/[1],[a] Écouter (en néerlandais : Brussel /ˈbrʏsəl/[b] Écouter ; en allemand : Brüssel /ˈbʁʏsl̩/[c] Écouter), parfois aussi appelé aire urbaine de Bruxelles[d] ou Grand Bruxelles[2], est une ville et une agglomération de Belgique qui s'étend au-delà des limites administratives de la Région de Bruxelles-Capitale pour englober des parties du Brabant wallon et l'arrondissement de Hal-Vilvorde, et au centre de laquelle se trouve la commune de Bruxelles proprement dite, dont le nom utilisé par la constitution belge est ville de Bruxelles[3].
2
+
3
+ La plupart des institutions de l'Union européenne, ainsi que de nombreuses organisations internationales entre autres lobbyistes, dont l'OTAN, ont leur siège en Région de Bruxelles-Capitale. Par extension, on dit donc « Bruxelles » pour désigner, en général et par métonymie, les institutions européennes (le plus souvent, la Commission européenne).
4
+
5
+ L'initiative de la Brussels Metropolitan ou zone métropolitaine de Bruxelles, lancée en 2008, vise à mieux coordonner la ville et son arrière-pays pour valoriser le Grand Bruxelles en tant que métropole économique attrayante au cœur de l'Europe[4], lui donner plus de poids sur le plan mondial et y stimuler la croissance et la création d'emplois[5]. Cette plateforme de coopération implique la participation de quatre organisations patronales - la FEB, BECI, le Voka et l'UWE[5].
6
+
7
+ L'agglomération morphologique - en tenant compte de la continuité du bâti[6] - s'étend sur les trois Régions belges : l'ensemble de Région de Bruxelles-Capitale, et des parties de la Région flamande et la Région wallonne.
8
+
9
+ La zone résidentielle urbaine de Bruxelles selon Statbel comprend les 19 communes de la Région de Bruxelles-Capitale (Anderlecht, Auderghem, Berchem-Sainte-Agathe, Bruxelles, Etterbeek, Evere, Forest, Ganshoren, Ixelles, Jette, Koekelberg, Molenbeek-Saint-Jean, Saint-Gilles, Saint-Josse-ten-Noode, Schaerbeek, Uccle, Watermael-Boitsfort, Woluwe-Saint-Lambert et Woluwe-Saint-Pierre), les six communes à facilités (Crainhem, Linkebeek, Rhode-Saint-Genèse, Wemmel et Wezembeek-Oppem) et onze autres communes de la périphérie bruxelloise, neuf communes du Brabant flamand (Zaventem, Beersel, Dilbeek, Grimbergen, Hal, Machelen, Leeuw-Saint-Pierre, Tervueren et Vilvorde), et deux du Brabant wallon (Waterloo et Braine-l'Alleud)[6]. Ce qui fait un total de 36 communes.
10
+
11
+ L'agglomération morphologique couvre également des parties des communes de Braine-le-Château, Lasne, Asse, Meysse et Steenockerzeel. Étant donné que moins de la moitié de la population de ces communes vit dans la zone résidentielle centrale, elles ne sont en général pas considérées comme des communes de l'agglomération[6].
12
+
13
+ Bien sûr cette liste de commune peut varier selon la définition choisie[7] faisant varier le nombre de communes en 2001 entre 31 et 41[7].
14
+
15
+ L'agglomération se prolonge par la banlieue de Bruxelles. Cette dernière contient la totalité de la ceinture verte de Bruxelles mais se prolonge au-delà sur six des dix provinces belges.
16
+
17
+ Son nom se prononce [bʁysɛl][1] Écouter (le « x » se prononce [s] (« ss »), comme dans soixante). En effet, si le x graphique notait bien à l'origine le groupe /ks/ (voir formes anciennes ci-dessous) et ce, jusqu'au XIIe siècle, par la suite le c [k] s'est amuï et assimilé au s suivant, d'où le double ss dans la forme néerlandaise, alors que dans la forme française plus conservatrice, le x graphique s'est maintenu. La prononciation [ks] du français ne date que du XVIIIe siècle, sans que cette modification n'affecte l’usage bruxellois traditionnel[8]. Il existe d’autres exemples dans lesquels x note [s], tels que soixante ou Auxerre (prononcé Ausserre [oˈsɛʁ] Écouter en Bourgogne-Franche-Comté), bien que les causes en soient complètement différentes. En France on entend souvent la prononciation [bʁyksɛl] Écouter et/ou [bʁyksɛlwa], ce qui est plutôt rare en Belgique et considéré par le Larousse comme impropre[e].
18
+
19
+ On possède 79 attestations du nom de la localité sous diverses formes jusqu'en 1219, dont : Bruocsella en 966 (copie du XVe siècle, Maastricht) ; Bruocesll[a] au XIe siècle, Brucselle (génitif) en 1047 ; Brvsela en 1062 ; Brosele en 1088 ; Brucsellam (accusatif) en 1095, Brucsella en 1117 / 1129 / 1130 ; Bruxellę (génitif) en 1125 ; Brussella vers 1125, en 1146 / 1179 / 1183 / 1194 / 1195 / 1198 / 1216 ; Brucselle (gén.) en 1134 / 1138 / 1156 ; Brucsella en 1175 et 1208 ; Brusellia en 1213 ; Bruxelle en 1219[9].
20
+
21
+ Les toponymistes attribuent tous une origine germanique au nom de Bruxelles, cependant des divergences s'expriment sur la nature exacte des éléments germaniques de base.
22
+
23
+ Maurits Gysseling considère que l'élément Brus- (Bruc-) représente le germanique brōka- « marais ». Le second élément -sel (-selles) est l'appellatif germanique sali- « habitation d'une seule pièce »[10] (cf. français salle, de même origine). Le x résulte d'une francisation de la graphie pour noter ks à l'origine, elle apparaît pour la première fois au XIIe siècle.
24
+
25
+ Jean-Jacques Jespers s'appuie sur les travaux d’Auguste Vincent et d’Albert Carnoy pour estimer que Bruxelles est issu du moyen néerlandais Bruksele, formé à partir du germanique *sali « habitation d'une seule pièce »[11] (devenu sale, sael en moyen néerlandais et sæl, sele en vieil anglais) et de broek « marais »[12], Marianne Mulon évoque plutôt le moyen néerlandais sēle et broec[13]. Geert van Istendael pense que le toponyme initial a été formé plus précisément dans la langue thioise, ou ancien néerlandais[14], c'est-à-dire d'un type initial Broeksel ou Broekzele signifiant en ancien néerlandais « habitation, château » (sel / zele) « des marais » (broek).
26
+
27
+ Le germanique *sali-[f] s'est perpétué sous la forme d'un appellatif toponymique commun dans les Flandres -zeele (Hauts-de-France : Herzeele ; Hersele 1195), -zele (Flandre orientale : Herzele) ou -selle(s) (Hauts-de-France : Audresselles francisation du flamand Oderzele).
28
+
29
+ Bruxelles a la même origine que les noms de la commune française de Broxeele (Hauts-de-France, Brocsela en 1072) appelée en flamand Broksele et de la ville allemande de Bruchsal (Bade-Wurtemberg, Bruhosella inter paludes en 976, cacographie probable pour *Bruohsella ; inter paludes signifie « dans les marais », puis Bruohsele, Bruohsela, Brochsale, Broxole, etc.).
30
+
31
+ Tous les spécialistes s'accordent donc pour voir dans Bruxelles « une habitation des marais » ou « un château des marais », sens conforté par la topographie : jusqu’au voûtement de la Senne en 1871, Bruxelles était marécageuse et sujette à des inondations périodiques accompagnées d'épidémies de choléra.
32
+
33
+ Les autres hypothèses sur l'étymologie de Bruxelles sont trop anciennes ou mal étayées et n'ont pas été formulées par des toponymistes.
34
+
35
+ Selon le sociolinguiste Michel de Coster, le nom de Bruxelles serait composé d’une part, du mot celte bruoc ou bruco signifiant un endroit broussailleux et marécageux, et, d’autre part, du terme latin cella signifiant le temple[15], l'existence d'un temple romain et de sanctuaires chrétiens étant attestée sur le site de la cathédrale Saint-Michel-et-Gudule. Cependant, si celtique il y a, il ne peut s'agir que de gaulois, langue mal connue ou de belge, langue encore moins bien attestée et confondue par la plupart des spécialistes avec le gaulois. Or, il n'existe aucun mot *bruoc ou *bruco (non attestés), mais un mot gaulois tardif bruca « bruyère » (gallo-roman, d'où brucaria> bruyère) qui remonte au gaulois uroica « bruyère » et qui ne se confond pas avec le gaulois braco « lieu humide » qui a donné l'ancien français bray « lieu humide, boueux » et le français brai. Quant à son association avec le mot latin cella, c'est tout autant conjecturel. Certes, si l'élément -sele (avec un seul l) n'apparaît qu’à deux reprises avant le XIIIe siècle, en revanche aucune forme ancienne ne fait état de -cella ou -celle, contrairement aux nombreux la Selle qui comportent tous des attestations du type Cella avec un c. Quant à l'élément -selles ou -celle(s) des toponymes comme Maisoncelles ou Maisoncelle, il représente en réalité le suffixe bas latin -icella. En fin de compte, si l'élément -selle de Brucselle possède deux l dans les attestations anciennes, c'est qu'il a été romanisé.
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+ Pour des historiens anciens comme Henschenius ou Erycius Puteanus, ce mot pourrait tout comme Bruges être d'origine scandinave et désigner un petit pont[g] ou un embarcadère (Brygsele), établi par les Vikings, ce qui expliquerait que la plus vieille monnaie sortie de l'atelier monétaire bruxellois (Xe siècle) ait comme « blason » un pont. Cependant, on voit mal comment le scandinave bryggja « pont » aurait pu évoluer phonétiquement en Bruoc- attesté à la même époque, alors que Bruoc- reflète parfaitement la diphtongaison de brōk- cité par Maurits Gysseling et qui ne s'est que plus tardivement monophtonguée en Bruc-. Quant à -sele> -sel (-selle), il ne peut pas s'expliquer par l'ancien scandinave puisque cette langue ne connaît que salr, forme non fléchie du germanique *sali-, la forme fléchie seli> sele étant typique du germanique occidental. En outre, il n'y a pas de toponyme scandinave formellement identifié en Belgique, Bruges remonte lui aussi vraisemblablement au néerlandais. Les Scandinaves ont adapté pour leur usage personnel, les noms des comptoirs avec lesquels ils commerçaient ou encore ceux où ils s'étaient établis plus durablement, mais cela ne signifie nullement que l'étymologie est scandinave, comme en témoignent de nombreux toponymes en Irlande, en Grande-Bretagne et même en France, ainsi par exemple, les Vikings appelaient Dublin, Dyflinn, alors que l'étymologie est clairement gaélique de même qu'il nommait Rouen, Ruðu ou Ruðuborg, adaptation de la forme médiévale Rothom, toponyme d'origine gallo-romane. Étant donné la proximité linguistique entre l'ancien néerlandais et l'ancien scandinave, les rapprochements analogiques ont davantage été favorisés.
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+ Bruxelles, dont l'histoire mouvementée participe à celle de l'Europe occidentale, a fêté son millénaire officiel en 1979. On relève cependant des vestiges et toponymes relatifs à la civilisation des mégalithes, dolmens et pierres levées (Plattesteen, place du Tomberg). Des vestiges de villas romaines sont mis au jour dans des communes bruxelloises jouxtant le centre de la ville (Anderlecht, Jette et Saint-Josse-ten-Noode), ainsi qu'une voie romaine. D'autres vestiges romains sont découverts à proximité du centre-ville durant l'été 2015, sur le site dit de Tour et Taxis, le long d'un ancien lit de la rivière Senne, sous la forme de quais révélant une activité portuaire (céramiques, tuiles)[16].
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+ La première mention de la ville apparaît au VIIe siècle : une chronique révèle qu'en 695, Vindicien d'Arras, évêque de Cambrai, est mort de fièvre à Brosella. Par déduction, il devait y avoir là un établissement humain suffisamment développé et sécurisé pour y accueillir un dignitaire ecclésiastique. Cette thèse n'est pas contradictoire avec celle de l'existence d'un lieu d'échanges, comme pouvait l'être un pont sur la Senne, et aussi avec l'existence de l'île Saint-Géry sur laquelle pouvait se trouver un lieu protégé, comme un enclos fortifié. En 979, Charles de Basse-Lotharingie vint installer le siège de son duché dans cette île de la Senne. Cela a servi de référence pour la date de naissance de Bruxelles, même si la construction du castrum et la présence de Charles de France à Bruxelles est mise en doute par de nombreux historiens universitaires[17][source insuffisante].
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+ Bruxelles a grandi sur trois sites : dans le haut Moyen Âge le port de la Senne – succédant à une installation romaine de type portuaire sur le site de ce qui deviendra Tour et Taxis – et les deux collines voisines. D'une part, un quartier commerçant et artisanal s’étendit autour d’une église consacrée à Saint-Géry, sur une île de la Senne, et d'autre part, la colline dite du Mont froid hébergea le château-fort des comtes de Louvain, futurs ducs de Brabant[18].
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+ Au XIIe siècle, des moulins s'installent sur le cours aménagé de la Senne. D’anciens marécages sont asséchés, sous la future Grand-Place, alors réservée au marché. Au début du XIIIe siècle, la ville se dote d'un rempart d’environ 4 kilomètres de long. Il relie l'île Saint-Géry, le port, la place du marché, le chapitre de Sainte-Gudule et le château du Coudenberg sur le Mont froid. En 1229, le duc de Brabant octroie la première charte garantissant à cette ville de 5 000 à 10 000 habitants une certaine autonomie. Dans la seconde moitié du XIVe siècle, la richesse de l’industrie du drap nécessite un nouveau rempart, long d’environ 8 kilomètres[18].
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+ Le siècle suivant voit les Ducs de Bourgogne hériter, ou obtenir par cession, le pouvoir sur diverses régions en sus de leurs possessions françaises. Ils règnent ainsi sur l'ensemble des Pays-Bas du nord et du sud, dont les Flandres et le Brabant. Bruxelles devient la capitale où l'autorité ducale s'exerce depuis le palais du Coudenberg. La ville est embellie et complétée par la construction de l’hôtel de ville (1401-1455). Philippe le Bon, héritier du Brabant en sus des autres régions, autorise l'élargissement de la Senne, pour faciliter le commerce vers Anvers. Cependant, en 1488 Bruxelles connaît une cruelle guerre civile et puis, à l'été de 1489, une épidémie de peste.
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+ Marguerite de Bourgogne, qui tient son nom d'être la tante de Charles Quint héritier des ducs, est titrée Marguerite d'Autriche, princesse de Bourgogne née à Bruxelles. En 1507, elle est nommée gouvernante des Pays-Bas et s'installe à Malines, où elle élève son neveu, le futur empereur Charles Quint. Sous le règne de celui-ci, la population de Bruxelles passera à environ 45 000 habitants. Le développement commercial qui en résultera aboutira au creusement d'un canal jusqu'à Willebroeck[18] permettant une liaison, dès 1561, avec le port d’Anvers.
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+ À l'aube des guerres de Religion, Bruxelles est secouée par le conflit qui oppose la noblesse des Pays-Bas (Hollande et Belgique) et les États généraux, d'une part, au roi d'Espagne Philippe II, fils de Charles-Quint, de l'autre. Il est reproché à Philippe II de ne pas respecter les libertés des divers états qui avaient été octroyées, au fil des siècles, par les ducs de Brabant et leurs successeurs de Bourgogne. S'y ajoute le conflit né de l'expansion du protestantisme auquel s'oppose Philippe II. L'exécution capitale à Bruxelles des chefs de l'opposition, les comtes d'Egmont et de Hornes, ainsi que de nombreux opposants, déclenche un soulèvement qui s'étend à tous les Pays-Bas jusqu'au nord de la Hollande. C'est la guerre de Quatre-Vingts Ans au cours de laquelle Bruxelles devient même une ville dominée par les protestants et subit un siège d'un an. La victoire des Espagnols sur la ville insurgée inaugure la Contre-Réforme catholique qui multiplie les édifices religieux de style baroque. Au XVIIe siècle, la ville est capitale de l'industrie de la dentelle.
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+ En 1695, durant la guerre de Neuf Ans, l'armée de Louis XIV assiège Bruxelles et bombarde sa partie centrale. L'hôtel de ville gothique échappe à la destruction, mais le centre-ville doit être entièrement reconstruit. Par le Traité d'Utrecht de 1713, le roi d'Espagne, de la branche espagnole des Habsbourg et descendant de Charles-Quint, transfère la Belgique à la branche autrichienne des Habsbourg en vertu des règles féodales toujours en cours à cette époque. Mais l'empereur d'Autriche doit, dans toutes les provinces, prêter serment de respecter les libertés locales nées grâce aux luttes populaires et dont la défense avait entraîné la longue guerre contre le pouvoir espagnol. Cependant, l'empereur d'Autriche Joseph II va tenter des réformes qui vont, de plus en plus, mécontenter la population et un soulèvement finit par éclater à Bruxelles. Celui-ci se propage et les troupes autrichiennes sont battues en divers endroits dont à Turnhout. C'est la Révolution brabançonne de 1789-1790.
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+ Entre-temps, la ville est une nouvelle fois assiégée par Louis XV entre janvier et février 1746 pendant la guerre de Succession d'Autriche.
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+ Jusqu'en 1790, la ville était restée le siège du Conseil d'État, ou gouvernement de la Belgique (provinces des Pays-Bas du Sud) et des États-Généraux qui remplissaient le rôle de Parlement. Ces deux pouvoirs étaient entrés en conflit à plusieurs reprises avec les pouvoirs ducaux et royaux émanant des féodalités qui se partageaient l'Europe et régnaient sur les anciens Pays-Bas. Une fois de plus dressés contre les empiétements du pouvoir supérieur, les États-Généraux se réunissent à Bruxelles, le 7 janvier 1790, et proclament l'indépendance des États belgiques unis après la défaite de l'armée autrichienne à la Bataille de Turnhout. Mais un retour offensif autrichien met fin à la nouvelle indépendance. Le banquier Walckiers, qui avait financé l'armée révolutionnaire, fonde la « Ligue du bien public », inspirée des clubs parisiens, première étape vers le futur soulèvement de 1830. Peu après, la Révolution française chasse les Autrichiens et annexe la Belgique. Bruxelles en sort fort diminuée. Privée de son aire politique et économique du quartier de Brabant en 1795, elle devient un simple chef-lieu de département français, avant que la chute de Napoléon ne l'abandonne au royaume des Pays-Bas, dont Bruxelles et La Haye[18] se partagent le rôle de capitale pendant une quinzaine d'années, jusqu'à la Révolution belge de 1830.
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+ En 1830, des dissensions d'ordre économique, linguistique et politique entre Belges et Hollandais traînaient depuis des années, entraînant des rancœurs parmi les Belges. Le roi des Pays-Bas a placé une majorité de fonctionnaires, officiers et ministres néerlandais à la direction du pays. De plus, en 1828, il impose aussi le néerlandais, langue officielle des Pays-Bas, à l'ensemble du royaume formé avec le sud, la Belgique. L'hostilité des Belges dégénère alors en un soulèvement populaire qui éclate à Bruxelles et s'étend dans le reste du pays. L'intervention de l'armée hollandaise se heurte à la résistance d'une nouvelle armée de volontaires et de déserteurs de l'armée des Pays-Bas. Des barricades surgissent à Bruxelles au cours des « journées de septembre » durant lesquelles se déroulent des combats sanglants qui provoquent une retraite hollandaise. Pendant ce temps, s'installent un gouvernement et un parlement qui édicte une constitution, alors même que l'ennemi est encore retranché à Anvers et bombarde la ville. En 1831, une tentative de retour offensif de l'armée hollandaise se heurte à la nouvelle armée belge à la bataille de Louvain qui tourne d'abord à l'avantage des Hollandais. Elle tourne court lorsque leurs lignes de communication sont menacées par l'arrivée de volontaires belges du Limbourg et aussi sous la menace d'une armée française entrée en Belgique à l'intervention des puissances européennes: Angleterre, France et Prusse. Le roi de Hollande devra accepter la reddition d'Anvers dans laquelle son armée s'est retranchée pour éviter un affrontement direct avec les Français. Ensuite, une période d'hostilités larvées va durer jusqu'au traité des XXIV articles en 1839, aux termes duquel la Belgique devra céder la moitié de sa province du Luxembourg, devenant la propriété des 'Orangistes' et qui devint le Grand-Duché de Luxembourg. La Belgique indépendante garantie par les grandes puissances (France, Angleterre, Prusse) est alors définitivement installée. Sa capitale est Bruxelles.
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+ Grâce à l'indépendance acquise en 1830, commence la révolution industrielle et financière belge. Dès le 5 mai 1835, le premier chemin de fer pour voyageurs construit hors de l'Angleterre reliait Bruxelles (Allée verte) avec Malines.
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+ Sous le régime politique de monarchie constitutionnelle, la population belge augmente considérablement. En cinquante ans, celle de Bruxelles passe au XIXe siècle d'environ 80 000 à plus de 625 000 personnes pour la ville et ses environs, avec la multiplication de maisons et d'immeubles de style éclectique d'abord, puis, en fin de siècle, Art nouveau puis Art déco au XXe siècle. L'édifice imposant de la Bourse de Bruxelles, achevé en 1873, l'immense Palais de justice de Bruxelles, achevé en 1881, des églises comme l'église royale Sainte-Marie s’inscrivent dans le programme d’embellissement de la ville, avec le voûtement de la Senne et la création des boulevards du centre bordés d'immeubles à appartements de style hausmannien. Parallèlement au développement de l'économie boursière dans le monde occidental, Bruxelles acquiert un statut de place financière grâce aux dizaines de sociétés mises sur orbite par la Société générale de Belgique, qui a joué un rôle clé dans la forte croissance économique des années 1830, juste après la Révolution belge.
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+ Au XXe siècle, le secteur tertiaire prend le relais par de grands chantiers urbains : jonction ferroviaire entre les gares du Nord et du Midi, voies rapides automobiles aux multiples tunnels, nouvelles installations portuaires accessibles aux bateaux de mer de moyen tonnage (des bateaux de mer de petit tonnage étaient déjà accueillis depuis le XVIe siècle). Des quartiers de bureaux en style moderniste apparaissent sous l'impulsion de la croissance économique et les premiers immeubles tours se dressent. On modernise l'aéroport qui devient Bruxelles-National situé en Flandre, à quelques kilomètres de la limite nord-est de la ville. La compagnie nationale belge Sabena fondée en 1923, aujourd'hui Brussels Airlines, s'y développe, reliant la ville au monde entier concurremment aux principales compagnies mondiales.
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+ En 1958, l’Exposition universelle dote la ville d'un monument original devenu emblématique de Bruxelles, l'Atomium, et elle accueille les institutions européennes qui feront sa renommée dans le monde entier[18]. C'est la cause d'une nouvelle explosion urbanistique dans la partie est de la ville lors de la construction du quartier européen avec le siège de la Commission européenne, le Berlaymont, suivi d'un des sites du Parlement européen. Il en résulte des expropriations qui provoquent des déplacements d'habitants. En même temps, dans le quartier de la gare du nord proche du centre-ville apparaît un quartier d'affaires avec les sept tours du World Trade Center de Bruxelles et plusieurs tours de bureaux autour d'un nouveau boulevard au nom d'Albert II qui relie le nouveau quartier au centre-ville. Par sa proximité avec le centre historique, ce quartier est dans une situation unique pour un quartier de tours vouées aux affaires et à l'administration, alors que les quartiers similaires d'autres villes sont érigés en périphérie (comme le quartier de la Défense, près de Paris), là où des terrains sous-urbanisés sont disponibles. À Bruxelles, par contre, l'ensemble a nécessité de raser des hectares de quartier populaire en pleine ville. Une vingtaine d'autres tours poussent dans divers quartiers. Pour quatre d'entre elles, le long des boulevards de petite ceinture qui entourent le centre-ville, et pour trois autres à l'avenue Louise, on a veillé à une communication avec des stations de métro ou de trams en site protégé. En sus de ce développement bureaucratique, dans la commune bruxelloise d'Evere, non loin de l'aéroport de Bruxelles National, s'élève, en 1967, le siège international de l'OTAN, reconstruit en 2012.
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+ Cependant, malgré les expropriations dans quelques secteurs, la population augmente et, au début du XXIe siècle, elle dépasse un million cent mille habitants à l'intérieur des limites urbaines. Pour répondre aux exigences d'une telle place forte financière et bureaucratique, Bruxelles développe un réseau de chemin de fer souterrain, le métro, parallèlement à un réseau de tramways roulant en surface, en partie en site protégé, et d'autobus. Cependant, la Société nationale des chemins de fer belges (SNCB), modernise son réseau intérieur bruxellois, avec ses dizaines de stations urbaines. Celles-ci accueilleront les prolongements des voies du RER (Réseau Express Régional), interconnecté au réseau de métro intérieur, pour constituer, dans la perspective de 2020, un système propre à accueillir les centaines de milliers de voyageurs Bruxellois prenant les transports en commun, en plus des quelque cinq cent mille[réf. nécessaire] navetteurs quotidiens venant travailler à Bruxelles.
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+ Bruxelles, capitale belge, est situé à peu près au centre de la Belgique.
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+ Le climat de la région de Bruxelles est un climat tempéré océanique[19] comme pour l’ensemble de la Belgique d'ailleurs, cela grâce à la proximité de l’océan Atlantique et du Gulf Stream qui régule le temps grâce à l’inertie calorifique de ses eaux. Le climat est le plus souvent influencé par des masses d'air humides en provenance de l’océan (douces en hiver et fraîches en été), mais aussi (plus rarement) par des masses d'air sèches (chaudes en été et froides en hiver) en provenance de l’intérieur du continent européen.
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+ En moyenne (moyenne faite sur une période couvrant les 30 dernières années), on observe environ 200 jours de précipitations par an dans la région de Bruxelles[20]. Ce qui en fait, après Dublin, la capitale la plus pluvieuse (en nombre de jours) d'Europe. Normalement, on observe chaque année de la neige à Bruxelles. Il peut y neiger de novembre à avril. En décembre 2010 par exemple, on a observé 22 jours de neige (ce qui est exceptionnel).
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+ Question ensoleillement, Bruxelles avec à peine un peu plus de 1500 heures de soleil en moyenne par an, fait à peu près jeu égal avec Londres et Dublin. Parmi les capitales en Europe, seule la ville de Reykjavik en reçoit encore moins avec un peu plus de 1250 heures seulement...
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+ Uccle située dans le sud de Bruxelles a un climat de type Cfb (Océanique) avec comme record de chaleur 39,7 °C le 25 juillet 2019 et comme record de froid −21,1 °C le 25 janvier 1881. La température moyenne annuelle est de 10,4 °C.
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+ Le terme Bruxelles est le plus souvent utilisé pour désigner la Région de Bruxelles-Capitale, administrée par un gouvernement dénommé « gouvernement de Bruxelles-Capitale ». La Région est divisée en 19 communes[21], à l’instar de Londres divisée en districts, mais qui sont soumises à l’autorité du gouvernement et du parlement de la région. La commune centrale, qui conserve son nom séculaire de « Ville de Bruxelles » (communément appelée « Bruxelles-ville ») est un ensemble composite comprenant le centre historique (le Pentagone) et une série d’extensions urbaines : le quartier Léopold, où se concentrent notamment les institutions européennes, les anciennes communes de Laeken, Neder-Over-Heembeek et Haren, le quartier maritime ainsi que la très bourgeoise avenue Louise au sud, le Bois de la Cambre. Les 18 autres communes, représentant une centaine de quartiers distincts, s’agglomèrent autour de cette commune centrale pour former une région de 19 communes. En effet, toutes les communes ont un statut d'égalité sous un gouvernement et un parlement bruxellois qui ont été créés à l'occasion de la fédéralisation de la Belgique.
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+ Bruxelles, dont le statut de région inclut 19 communes, sous le nom de Région de Bruxelles-Capitale, compte 1 200 322 habitants en 2019[22] sur une superficie de 162,36 kilomètres carrés[23] soit une densité de population de 7 392,96 habitants au km².
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+ La région présente un schéma radio-concentrique composé de trois zones :
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+ Bruxelles et sa périphérie, en tenant compte de la zone d’emplois (zone RER) compte de l’ordre de 2,7 millions d’habitants et s’étend sur une grande partie des deux provinces de Brabant (Brabant flamand et Brabant wallon). Bruxelles fait également partie d’une large conurbation qui s’étend en triangle entre Bruxelles, Anvers et Gand et qui rassemble environ 4,4 millions d’habitants.
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+ Autour de la région de Bruxelles-Capitale composée de dix-neuf communes et possédant ses propres gouvernement et parlement, se développe une agglomération destinée, dans les plans politiques, à former une métropole étendue dans les régions voisines et gérée conjointement par celles-ci et Bruxelles-Capitale dans les domaines de l'urbanisme, de la circulation (métro, tram-bus, trains, voirie), et de la sécurité (police, pompiers).
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+ À l'intérieur des limites de la région se trouvent:
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+ Outre la commune centrale, les autres communes de la région sont : Anderlecht, Auderghem, Berchem-Sainte-Agathe, Etterbeek, Evere, Forest, Ganshoren, Ixelles, Jette, Koekelberg, Molenbeek-Saint-Jean, Saint-Gilles, Saint-Josse-ten-Noode, Schaerbeek, Uccle, Watermael-Boitsfort, Woluwe-Saint-Pierre, Woluwe-Saint-Lambert.
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+ L'influence économique de la zone métropolitaine de Bruxelles comprend le port de mer d'Anvers, le quatrième du monde relié au port maritime de Bruxelles, le port de mer de Gand et, à la lisière sud de la zone, l'aéroport de Charleroi Bruxelles-Sud complétant l'aéroport de Bruxelles National. La zone comprend un dense réseau routier et autoroutier d'accès gratuit, ainsi qu'un réseau ferroviaire urbain, régional et international. Ces équipements ont favorisé, de longue date, le développement d'industries automobile, électro mécanique et chimique. En outre, la présence, dans le centre urbain bruxellois, d'une importante activité politique et administrative belge, européenne et multinationale achève de faire que Bruxelles est considérée comme une ville mondiale par le Groupe d'Étude sur la Globalisation et les Villes Mondiales de l'université de Loughborough (Royaume-Uni), au même titre que Madrid, Milan, Moscou, Toronto, Bombay, Buenos Aires et Kuala-Lumpur. Bruxelles est membre de l’Organisation des villes du patrimoine mondial et fait partie des Villes mondiales. Enfin, Bruxelles partage avec Washington le titre de ville comptant le plus de journalistes accrédités.
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+ Bruxelles est une ville étendue, 162 kilomètres carrés. L’espace disponible par habitant y dépasse la moyenne des autres capitales européennes. Une part importante du bâti, y compris dans les quartiers centraux, est composée de maisons anciennes de trois étages en moyenne, dotées, parfois d'un rez-de-chaussée surélevé au-dessus de cuisines caves habitables donnant, vers la rue, par des fenêtres en soupirail. Ce type d'immeuble, dit « unifamilial », est aujourd'hui souvent divisé, aux étages, en appartements distincts voués à la location. La largeur en est, le plus souvent, de sept mètres, mais la profondeur peut aller jusqu'à 15 mètres prolongés par des jardins étroits entre de hauts murs. Les parcelles de cet habitat forment des îlots fermés selon une configuration fréquente, depuis le XVIe siècle, dans toutes les villes belges et dans le nord-ouest de la France. Dans certains quartiers il existe aussi de nombreux hôtels de maître représentant souvent l'équivalent de plusieurs parcelles. Ils sont parfois encore habités par de « grandes familles », mais aussi souvent convertis en habitat multiple ou en sièges sociaux.
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+ La capitale compte également de nombreux édifices publics multi séculaires tels que la cathédrale Saint-Michel et Gudule en style gothique brabançon, les églises gothiques Notre-Dame du Sablon et Notre-Dame-de-la-Chapelle et des églises en style baroque, classique et néo byzantin comme Sainte-Marie et l'énorme basilique du Sacré-Cœur. Le cyclopéen Palais de Justice est considéré par les spécialistes du monde entier comme référence de l'architecture éclectique (encore qu'il se limite à mêler les styles gréco-romains antiques de plusieurs époques).
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+ Le style néoclassique du XVIIIe siècle est représenté par le quartier des Palais (Palais royal, Palais de la Nation, place Royale). S'y ajoutent des édifices d'inspiration néoclassique du XXe siècle, comme le Palais des Congrès nommé Square Bruxelles Meeting Center et la Bibliothèque royale.
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+ À la fin du XIXe siècle et au début du XXe sont apparues des habitations particulières en style Art nouveau, aux formes inspirées du règne végétal, dont il subsiste un certain nombre.
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+ La ville présente donc de nombreux centres d'intérêt architecturaux, dont le bas de la ville, historiquement le plus populaire mais en voie de gentrification, et le haut de la ville, plus bourgeois. L'un et l'autre présentent de nombreux sujets d'intérêt. En particulier, quant au style Art nouveau, dont Bruxelles fut et reste l’une des capitales, qui offre aux amateurs du genre un sujet de visite grâce aux œuvres de nombreux architectes : Victor Horta, Paul Hankar et Henry Van de Velde (les plus célèbres), Paul Saintenoy, Paul Cauchie, Gustave Strauven, Ernest Blerot, Josef Hoffmann (Palais Stoclet), Léon Delune, Paul Hamesse et bien d’autres.
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+ Hôtel Tassel, Victor Horta (1893)
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+ Ancienne chemiserie Niguet, Paul Hankar (1896)
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+ Hôtel Ciamberlani, Paul Hankar (1897)
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+ Ancien magasin Old England, Paul Saintenoy (1899)
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+ Maison Van Dyck, Gustave Strauven (1900)
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+ Maison-atelier Louise de Hem, attribué à Ernest Blerot ou à Louise De Hem (1902 et 1905)
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+ Palais Stoclet, Josef Hoffmann (1911)
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+ Après la Première Guerre mondiale, les destructions ainsi que la forte croissance démographique due à l’afflux de nouveaux habitants venus des autres régions du pays provoquent une crise du logement et une extension rapide des surfaces construites. C’est le début des constructions de logements sociaux et de cités-jardins en périphérie de l’agglomération d’alors. (voir : Cité-jardin à Bruxelles).
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+ Cité-jardin Le Logis (1922)
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+ Cité-jardin de Moortebeek
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+ Plus tard, l'évolution internationale s'est traduite dans des édifices publics de style Art déco, comme le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles ancêtre, dès sa conception polyvalente (musique, théâtre, expositions) des maisons de la culture.
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+ Avec l'européanisation et la spéculation immobilière sont apparues les tours de bureaux modernes (tour du Midi, tour Madou, tour Dexia entre autres, mais aussi les tours Belgacom, la tour des Finances, le World Trade Center, etc.), soit une trentaine de tours dont la majorité est concentrée dans le principal quartier d’affaires de la ville : le Quartier Nord avec ses tours dressées devant la gare du Nord (et surnommé le petit Manhattan). Celui-ci offre cette caractéristique d'avoir été installé – au prix de la démolition de quartiers anciens – au cœur de la ville, à côté du centre historique, au contraire des quartiers identiques d'autres villes installés hors ville sur une dalle en surhaussement, comme le quartier de la Défense près de Paris.
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+ Dans le quartier européen se dresse le Berlaymont, siège de la Commission européenne et le siège du Conseil des Ministres européens, dans un bâtiment de forme ovoïde enfermée dans un cube translucide, ainsi que le site bruxellois du Parlement européen. L'ensemble des sièges européens sont reliés au réseau de métro et de chemin de fer par des stations et des gares souterraines assurant la communication avec l'aéroport et le réseau belge et international de chemin de fer. En surface et en tunnel, un réseau de voiries permet la liaison avec le centre de la ville et avec les boulevards de la deuxième ceinture, le grand périphérique appelé le Ring et l'aéroport.
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+ En général, c'est surtout dans le quartier nord et dans le quartier européen que des immeubles d'habitation et d'anciens siège administratifs de sociétés ont été remplacés par des constructions de style moderniste international. Mais cette expansion a entraîné un phénomène similaire, quoique moins concentré, dans d'autres quartiers avec l'essaimage de tours.
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+ L'inflation bureaucratique immobilière a cependant épargné les nombreux parcs et squares qui parsèment la ville. Le bois de la Cambre du XIXe siècle prolonge la forêt de Soignes dont les 5 000 hectares s'étendent en partie dans la ville et abritent une faune protégée de cerfs, renards, écureuils, lapins, belettes, chauve-souris, une population d'oiseaux des plus variées et, depuis la fin du XXe siècle, des sangliers ont refait leur apparition[24]. La proportion d’espaces verts publics est donc importante à Bruxelles, bien qu’inégalement répartie, et la forêt de Soignes y tient une place notoire. De plus, les jardins privés en intérieur d’îlot sont nombreux. Invisibles depuis la rue, ils jouent un rôle important dans l'assainissement de l'air.
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+ Bruxelles a connu, depuis l’après-guerre jusqu’aux années 1990, une désaffection du centre-ville engendré par le départ des habitants vers la zone périphérique interne de la région et, même, vers l'extérieur de celle-ci. Cette périurbanisation semblable à celle des villes anglo-américaines se révèle contraire aux mouvements de population des autres grandes villes européennes. En effet, à Bruxelles, les classes moyennes et "supérieures" ont eu tendance à quitter les communes centrales pour s'installer dans la couronne de communes entourant le centre et même dans les communes périurbaines du Brabant où elles ont édifié un habitat de "standing". Dès lors, les communes du centre ont eu tendance à se taudifier en accueillant des émigrés de la première génération. Mais, vers la fin du XXe siècle, un retour d'une certaine catégorie de population aisée s'est manifesté dans le centre-ville.
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+ Concurremment, les nombreuses spéculations immobilières apparues sous l'influence de la constitution à Bruxelles du pôle bureaucratique international, notamment de l'Union européenne, ont entraîné l'apparition d'immeubles de bureaux, dont les tours de style international au nombre d'une trentaine qui parsèment la ville, presque chaque commune en ayant au moins une : tour Astro, tour Madou, Pacific tower à Saint-Josse, tour du Bastion à Ixelles, tour Hilton, tour du Midi, tour Brusilia, tour Albert, les tours jumelles Albert et Léopold, tour Bleue, tour ITT, tour résidence de la Cambre (dans un style de type New-Yorkais des années trente), tour Floreal etc. Il faut citer à part la dizaine de tours du quartier Nord, nouveau quartier des affaires et des administrations. Ce quartier proche du centre-ville historique remplace un quartier ancien délabré et exproprié dans les années 1960. Il était prévu d'y ériger des tours sur une dalle selon un concept hérité des États-Unis. Mais le plan qui, dès l'origine, était conçu pour être celui du nouveau quartier administratif et des affaires de Bruxelles, a tenu compte de la proximité immédiate du centre historique de Bruxelles. Situation inverse de celle des quartiers similaires d'autres villes installés à l'extérieur (comme le quartier de la Défense près de Paris). Aussi, pour éviter l'isolement par rapport à la proximité d'un habitat traditionnel, a-t-on renoncé à la dalle au profit d'une voirie traditionnelle. Les tours du quartier Nord se dressent donc de part et d'autre de deux boulevards plantés d'arbres, le boulevard Simon Bolivar et le boulevard du Roi Albert II qui se croisent devant l'ancienne gare du Nord préservée de la démolition de l'ancien quartier et agrandie pour devenir le Centre de Communication Nord avec son nœud souterrain de transports en commun rail-route. Le boulevard du Roi Albert II, la principale artère du quartier, prolonge la voirie ancienne débouchant du centre-ville tout proche et relie de la sorte le nouveau quartier des affaires au centre même de Bruxelles avec son quartier historique. Celui-ci a échappé, en bonne partie, à la transformation urbanistique grâce non seulement à l'existence de monuments historiques de qualité que l'on n'a pas osé détruire, mais aussi, dans les années 1990 et surtout 2000, à cause d'un mouvement de retour de population vers le centre-ville.
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+ Après la première transformation sociale du centre par l'arrivée d'habitants défavorisés, comme les immigrés de la première génération, une nouvelle mutation est intervenue à la fin du XXe siècle par une "gentrification" engendrant des restaurations architecturales inspirées par le goût du pittoresque à l'ancienne, en réaction au fonctionnalisme de la fin du XXe siècle. On installe des logements de standing à la place de l'habitat ancien que la hausse des loyers a vidé de ses habitants, les petits magasins de quartier cédant la place à des commerces de luxe.
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+ La présence de l'Union européenne à Bruxelles n'est pas étrangère à ces divers mouvements de population qui sont engendrés non seulement par l'installation de milliers de fonctionnaires et de leurs familles, mais aussi par l'implantation de milliers de lobbyistes attirés par le centre de décision d'importance mondiale qu'est devenue Bruxelles. Les uns et les autres amènent à Bruxelles des habitudes nouvelles qui influencent la vie bruxelloise dans un sens qui donne à la ville un visage de plus en plus éloigné de celui de ses origines de ville brabançonne. L'évolution de l'urbanisme s'en ressent de plus en plus avec les aménagements successifs du quartier européen et, notamment de la rue de la Loi et de ses environs.
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+ Bruxelles est une des capitales les plus vertes d’Europe. Elle totalise en effet 8 000 hectares d’espaces verts, c’est-à-dire la moitié de la surface de la Région[25]. Elle est aussi l’une des villes les plus cosmopolites du monde, ainsi que l’une des villes les plus riches d’Europe en PIB par habitant avec un score de 221 SPA en 2007[26]) et s’impose comme la capitale économique et financière du pays.
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+ Selon le cadastre[27], la Région est bâtie à 44,5 %. Seuls 6 % du territoire est constitué de terres agricoles, pâtures, prés, vergers, les eaux ne couvrant que 1,5 % du territoire. Le reste de la superficie est constituée par des parcs, jardins et zones en friches à reconvertir, ainsi
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+ que par la forêt de Soignes, la plus grande hêtraie en site urbain avec ses 5 000 hectares répartis sur trois régions, dont 2 800 hectares à Bruxelles constitués en réserve naturelle abritant une faune protégée de daims, cerfs, renards[28], écureuils, lapins, belettes, diverses espèces de chauve-souris et une grande variété d'oiseaux.
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+ Les taux de couverture végétale et d’espaces naturels sont plus importants en périphérie où ils ont limité la périurbanisation de la capitale, mais ils diminuent fortement vers le centre de Bruxelles : 10 % du pentagone central, 30 % des communes de la première couronne et 71 % des communes de la deuxième couronne sont occupés par des espaces verts.
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+ La Région, la Ville et l’IBGE (Institut Bruxellois de Gestion de l'Environnement) veulent rendre plus facile et plus équitable l’accès aux services liés à l’Environnement (déchèteries, assainissement) et aux espaces verts. Un des moyens utilisés est le « Maillage vert et bleu » qui vise à augmenter le nombre et l’interconnexion des espaces verts.
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+ En 2016, une nouvelle espèce d'insecte a été découverte à Bruxelles dans le Jardin botanique Jean Massart. Il s'agit d'une espèce de mouche qui porte depuis le nom de la ville, puisqu'elle a été nommée Drapetis bruscellensis[29].
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+ Enfin, partie importante de la gestion de l'environnement, le réseau d'égouts qui s'étend sur 1 500 km fait l'objet d'un plan d'assainissement et même de renouvellement des parties les plus anciennes remontant à plus d'un siècle et dont l'état délabré a entraîné plusieurs fuites entraînant des effondrements de la voirie. Il s'agit d'une entreprise de plusieurs années décidée par le gouvernement de Bruxelles-Capitale.
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+ La région de Bruxelles-Capitale compte plus d’un million d’habitants et connait une remarquable augmentation de sa population. Bruxelles est la ville qui croît le plus vite en Belgique. Au premier janvier 2008, elle a passé le cap du million d’habitants après un creux d’une dizaine d’années.
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+ Bruxelles et sa périphérie, en tenant compte de la zone d’emplois (zone RER), comptent environ 2,7 millions d’habitants et s’étendent sur une grande partie des deux provinces de Brabant. Bruxelles fait aussi partie d’une plus large conurbation en triangle avec Gand et Anvers qui compte environ 4,4 millions d’habitants (un peu plus de 40 % de la population totale de la Belgique) et rassemble l’essentiel de l’activité économique de la Belgique.
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+ Bruxelles-Capitale, selon sa dénomination dans la constitution belge, est une des régions de Belgique. Elle est constituée de 19 communes peuplées, au total, en 2019, de 1 211 026 habitants[réf. nécessaire][32] sur 161,38 km2, soit une densité de 7 504,19 habitants par km2. Cette région urbaine est dotée de son propre gouvernement et de son propre parlement. En son centre, la commune d'origine qui porte le nom de Ville de Bruxelles, dénomination officielle et par tradition, qui est peuplée, au 1er janvier 2019, de 182 738 habitants (93 494 hommes et 89 244 femmes)[33] sur 32,61 km2, soit une densité de 5 603,74 habitants/km2. Elle est entourée, dans un bâti unique, par les dix-huit autres communes étroitement imbriquées entre elles de l'une des trois régions de Belgique, la région de Bruxelles-Capitale. À l'extérieur des 19 communes de la région urbaine, une zone d'influence compte, en sus de la population des dix-neuf communes, environ 1 958 157 habitants[réf. nécessaire] dans des limites qui ne sont pas formellement établies. Cette zone, définie comme fournissant une forte proportion de travailleurs qui migrent quotidiennement vers la capitale, s'étend en majorité au nord, à l'est et à l'ouest sur la province du Brabant flamand et comprend donc deux régions (Bruxelles-Capitale et la région flamande) et englobe deux communautés, la (française et la flamande). Au sud, une partie de la province du Brabant wallon est, de fait, englobée dans la zone d'influence bruxelloise avec les communes de Waterloo et de Braine-l'Alleud qui fournissent un fort contingent de travailleurs migrants à destination de Bruxelles.
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+ De plus, en 2001, Bruxelles ne comptait pas moins de 45 nationalités différentes représentées par au moins 1 000 habitants. Cette mixité d’origine s’est encore beaucoup accentuée depuis[34].
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+ Les deux langues officielles de la Région de Bruxelles-Capitale sont le français et le néerlandais, le français étant majoritaire. Les communes de l'agglomération de Bruxelles situées sur le territoire de la Région flamande sont, elles, officiellement néerlandophones, bien qu'il existe des majorités ou de fortes minorités de personnes parlant le français dans ces communes. Certaines d'entre elles sont des « communes à facilités ». Cette dénomination signifie que la loi y accorde à la minorité francophone (qui est parfois en réalité majoritaire) un certain nombre de facilités administratives pour lui permettre de communiquer en français avec l'administration.
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+ En plus, vu la position centrale de Bruxelles et le nombre d'institutions internationales qu'elle abrite, l'anglais est de plus en plus utilisé comme langue véhiculaire.
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+ Désignée la capitale de la Belgique selon l'article 194 de la Constitution belge, elle est le siège du pouvoir exécutif constitué par la monarchie belge et le gouvernement fédéral de la Belgique, du pouvoir législatif constitué par la Chambre des députés et le Sénat, et du pouvoir judiciaire. Elle est aussi la résidence des ambassades et consulats étrangers.
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+ Elle est le siège des gouvernements et parlements de plusieurs des entités fédérées qui composent la Belgique :
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+ Un projet gouvernemental de création d'une zone dont la population et les limites doivent être définies avec précision a été déposé en 2010 sous le nom de « Métropole de Bruxelles ».
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+ De nombreuses institutions de l'Union européenne ont leur siège ou une grande partie de leurs activités à Bruxelles, telles que :
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+ C’est également à Bruxelles que se situe le siège d'Organisation européenne pour la sécurité de la navigation aérienne (Eurocontrol) du Conseil des communes et régions d'Europe et de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN).
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+ Les principales confédérations syndicales internationales y ont leurs sièges : la Confédération européenne des syndicats (CES), la Confédération internationale des syndicats libres (CISL) et la Confédération mondiale du travail (CMT).
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+ Enfin, la ville accueille 120 institutions internationales, 159 ambassades (intra muros) et plus de 2 500 diplomates, faisant de Bruxelles le deuxième centre de relations diplomatiques au monde (après New York)[37]. Enfin, Bruxelles compte plus de 1 400 ONG[37].
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+ Le statut de « capitale de l'Europe » (partagé, et même parfois contesté par Luxembourg et surtout Strasbourg qui, outre le siège du Parlement européen, accueille aussi celui du Conseil de l'Europe) reste cependant officieux, l'Union européenne n'ayant pas officiellement de capitale[38].
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+ Le Berlaymont (Commission européenne)
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+ Le Juste Lipse (Conseil européen)
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+ L'Espace Léopold (Parlement européen)
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+ Au cours des âges, Bruxelles qui était une des principales villes du Brabant dès le XIe siècle, connait une première expansion sous le duc Jean Ier de Brabant dont les possessions s'étendent jusqu'en Limbourg. Par succession féodale, la ville devient le siège du pouvoirs des ducs de Bourgogne. Sous Philippe le Bon, qui y installe sa résidence, ayant acquis le Brabant et d'autres territoires des Pays-Bas par voie d'héritage, la ville agrandit le palais ducal afin d'y retenir le duc. C'est là qu'il installe son exceptionnelle bibliothèque de 900 volumes[39]. Le duc développe une politique d'unification et de prestige qui le fait surnommer le Grand Duc d'Occident, et aussi Conditor Imperii Belgici. Le nom Belgique, présent dans la tradition des cartographes du Moyen Âge, accompagnera d'ailleurs celui de Bruxelles à travers l'histoire sous les dénominations de Leo Belgicus qui, au XIVe siècle désigne l'ensemble géographique dominé, au nord, par la dynastie de Bourgogne, mais aussi Belgica Regia et Belgica Foederata. Sous Philippe le Bon, dès le XIVe siècle, apparaît une monnaie unique, le Vierlanders, ainsi nommée car elle remplace les monnaies de quatre des principaux pays du territoire des grands Pays-Bas. Il s'agit de supprimer les taux de change sans cesse variables entre les monnaies locales afin d'améliorer les transactions commerciales tout en facilitant la perception des impôts[40]. En 1430, il crée le Grand conseil et le Conseil ordinaire, l'un chargé de la justice, l'autre de la politique générale. En 1464, il réunit les États généraux des Pays de par-decà, depuis le nord de la Hollande jusqu'à Boulogne, Belgique incluse, avec ses possessions de Bourgogne, les Pays de par-delà[41]. Il s'agit d'une assemblée législative représentant les trois états, la noblesse, la bourgeoisie et l'église et dont émane un gouvernement dénommé le Conseil d'État. Ce système reste soumis au souverain et s'affirmera, dans la Belgique d'ancien régime, avec des fortunes diverses, malgré des monarchies hostiles imposées par des conquêtes étrangères, et ce jusqu'à la fin du XVIIIe siècle.
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+ À Bruxelles, le règne de Philippe le Bon ne se manifeste pas seulement par les séances des États généraux et par le va-et-vient des ambassadeurs. Des écoles sont ouvertes dans la ville et les pauvres sont soignés gratuitement, comme dans plusieurs cités des états bourguignons. Des fêtes ponctuent les activités politiques pour des raisons de prestige et les États généraux sont fréquemment sollicités pour les financer[42]. Il en résulte que les métiers d'art se développent dont les tapisseries de Bruxelles. En outre, le grand-duc caresse le projet d'une croisade vers la Terre sainte.
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+ Parallèlement à cette action intérieure, Philippe le Bon développe une politique extérieure destinée à lui créer des alliés contre la politique du roi Louis XI de France inquiet du renforcement bourguignons autour de son royaume. C'est ainsi que, en 1430, le duc fonde l'ordre de la Toison d'or au sein duquel il initie des nobles de ses possessions tout en attirant des personnalités étrangères de premier plan, tels que le roi Alphonse V d'Aragon et de Naples, et en 1468, Édouard IV d'Angleterre[43]. Enfin, par le traité d'Arras, signé le 20 septembre 1455, Philippe le Bon obtient du roi Louis XI de France le droit d'occuper Boulogne-sur-Mer et les villes de la Somme plus divers territoires. En plus, et surtout, Philippe le Bon obtient la suppression du statut vassal de la Bourgogne à l'égard du roi de France[44]. Par ce traité, le pouvoir bourguignon devient autonome comme l'autorité installée à Bruxelles ne l'avait plus été depuis les ducs de Brabant. Toutefois, il subsiste des liens féodaux entre des seigneurs et des cités avec le Saint-Empire germanique.
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+ Les pays sous l'autorité du duc voient s'ouvrir une perspective d'indépendance que la complexité du régime féodal modère cependant de par les allégeances de familles nobles à l'égard de l'empire allemand. Aussi, Charles le Téméraire, fils de Philippe le Bon, continuant la politique de son père, tente-t-il de renforcer son autorité sur les territoires dont il a hérité en voulant évincer tout autre pouvoir que le sien. C'est dans ce but qu'il croit pouvoir obtenir le titre de roi que lui confèrerait l'empereur de la confédération germanique[45]. Mais il n'obtient pas ce titre par suite des intrigues du roi Louis XI de France pour qui les visées bourguignonnes constituent une menace. Entre-temps, Charles doit affronter la fronde de certains nobles et la rébellion des villes. Le 15 janvier 1468, à Bruxelles, dans son palais du Coudenberg, il organise une cérémonie de pardon des Gantois qui s'étaient soulevés. C'est l'occasion de déployer un faste qui doit pouvoir rivaliser avec celui dont Philippe le Bon était coutumier. Le duc est assis dans un fauteuil recouvert d'un drap d'or et des tapisseries ornent les rues de Bruxelles par où passent les ambassadeurs de France, d'Angleterre, de Naples, de Milan, d'Aragon et de Sicile, d'Autriche, de Prusse, du Danemark, de Norvège, de Hongrie, de Bohème, de Pologne et de Russie[46].
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+ Si l'autorité du duc de Bourgogne paraît bien assise à l'intérieur, à l'extérieur elle doit affronter l'hostilité du roi de France et aussi la méfiance de l'empereur d'Allemagne. Celui-ci, après avoir promis au duc de lui accorder le titre de roi, se rétracte. Cette nouvelle dignité aurait donné à Charles le pouvoir de faire jeu égal avec le roi de France. Après l'échec de la cérémonie d'investiture royale, alors que les souverains d'Europe, et surtout le roi de France, s'attendaient à devoir composer avec un nouveau roi, le duc de Bourgogne se sent poussé à la guerre pour affirmer sa puissance. Celui que l'on nomme Charles le Téméraire tente donc de réunir par la force ses possessions bourguignonnes de France avec celles des grands Pays-Bas. Ceux-ci sont, à l'époque, nommé le Leo Belgicus. Mais les campagnes guerrières du Téméraire se heurtent sans cesse au roi de France qui entretient l'hostilité des Alsaciens et des Suisses dont les territoires séparent les parties nord et sud de la « Grande Bourgogne » rêvée par Charles le Téméraire. Finalement, le duc meurt au combat à Nancy[47].
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+ Dès l'époque bourguignonne, la langue française a droit de cité à Bruxelles en tant que langue du pouvoir. Mais il était de règle de traduire en néerlandais tout texte légal qui devait l'être pour la bonne compréhension des sujets des ducs.[réf. nécessaire]
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+ Après la mort du Téméraire, Bruxelles reste aux mains des Bourguignons et finit par échoir dans l'héritage de celui qui allait devenir, à sa majorité, Charles Quint. Né à Gand, héritier des ducs de Brabant à travers l'hérédité des ducs de Bourgogne, Charles hérite donc des Pays-Bas bourguignons, mais aussi de l'Espagne et de ses colonies d'Amérique. Il va alors réaliser le rêve déçu de Charles le Téméraire lorsqu'il devient par élection de la Diète d'Empire, empereur du Saint-Empire romain germanique. En effet, en obtenant cette charge, il émancipe, les grands Pays-Bas de la tutelle étrangère qu'était celle du Saint-Empire, puisque, par un renversement historique, c'est, à partir de ce moment-là, le souverain des Pays-Bas qui exerce le pouvoir sur l'Empire. Né à Gand, élevé en Brabant, Charles Quint avait été, dès sa naissance, considéré par la population comme un enfant du pays. Mais son entourage flamando, franco espagnol, puis allemand, en fait un polyglotte, parlant le néerlandais, le français, l'espagnol et l'allemand. Cependant, à la cour de Bruxelles, le français est la langue véhiculaire. C'est durant son séjour à Bruxelles, 1515-1516, qu'Érasme, le prince des humanistes, rédige en français son traité de l'éducation d'un prince destiné à guider l'éducation de Charles qu'il remet personnellement au futur empereur qu'il appelle "Princeps Burgundiunum"[48],[49],[50],[51].
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+ C'est au palais du Coudenberg que Charles Quint réside le plus souvent, en dehors de ses campagnes militaires et de deux brefs séjours en Espagne. La première fois, c'est pour aller faire connaissance de ses sujets espagnols, la deuxième fois, c'est alors qu'il est empêché de traverser la France pour rentrer à Bruxelles, étant en guerre avec ce pays et alors qu'il retient prisonnier le roi de France François Ier vaincu à la bataille de Pavie.
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+ Malgré les absences de Charles, chaque fois pour cause de guerre, le français est donc, à Bruxelles, la lingua franca, langue utilisée comme langue d'usage par les seigneurs de la Cour. C'est aussi une langue pratiquée par les Wallons installés à Bruxelles (une place publique indiquée sur les plans les plus anciens s'appelle place des Wallons).
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+ Lorsque Charles Quint, en 1548, par la transaction d'Augsbourg, érige les Dix-Sept Provinces en Cercle de Bourgogne affranchi de la juridiction impériale, il apporte au pays une véritable indépendance. Ce qui est confirmé, en 1549, par la Pragmatique Sanction qui confirme l'indissociabilité de ce que l'on nomme aussi la Généralité des Pays-Bas qui englobe la Hollande et ses extensions du nord, la Belgique, le nord de la France et la Franche-Comté. Philippe II d'Espagne, fils de Charles Quint est destiné à en être le souverain, mais dans le respect des franchises et des privilèges locaux, ce qui confère aux gouverneurs installés à Bruxelles leur indépendance politique au sein d'un vaste ensemble multi national comprenant l'Espagne et ses colonies. Aussi, quand Charles abdique à Bruxelles de tous ses pouvoirs sur la généralité du Leo Belgicus, sur la Bourgogne, sur le Saint-Empire romain germanique, et sur l'Espagne avec ses colonies, l'héritage qu'il laisse ne paraît pas menacer la ville dans son statut politique de ville de pouvoir en Europe du Nord. Mais le choix que son fils, Philippe II, fait de Madrid pour y résider va créer un antagonisme entre Bruxelles et l'ensemble des Pays-Bas envers l'Espagne. D'autant plus que, depuis Madrid, Philippe II intensifie la lutte de son père contre le protestantisme. Celle-ci s'était déjà traduite à Bruxelles, comme dans ses autres villes et états, par la publication de placards, des affiches condamnant les ennemis de l'église catholique romaine avec des peines allant jusqu'à celle de la mort.
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+ Après Charles Quint, le français continue, au cours des siècles, à être utilisé par l'aristocratie et une partie de la bourgeoisie, particulièrement dans les affaires de politique extérieure. Le brabançon, variante dialectale du néerlandais demeure la langue véhiculaire de la grande majorité de la population. Le soulèvement contre l'autoritarisme du successeur de Charles Quint, son fils Philippe II entraîne, après des répressions sanglantes dans le cadre des guerres de religion, la rupture des Pays-Bas bourguignons. C'est la naissance des futurs Pays-Bas du nord (que les Français appellent la Hollande), un état majoritairement protestant. Le conflit commence par l'arrivée à Bruxelles de troupes espagnoles qui occupent la ville et par l'exécution sur la Grand-Place de deux chefs rebelles, les comtes d'Egmont et de Horne. La répression touche aussi de nombreux tenants des droits et franchises locaux menacés par Philippe II d'Espagne. De ce fait, le prince d'Orange, dit Guillaume le Taciturne, d'origine allemande, mais élevé en français à la cour de Bruxelles (il parle aussi l'allemand et le néerlandais) qui avait été proche de Charles Quint, devient l'emblème et le chef de la guerre contre l'Espagne. Au cours d'une longue guerre, le prince, qui a fui Bruxelles pour prendre la tête de ce qui devient une révolution, reviendra brièvement dans Bruxelles reconquise. Les contemporains décrivent son retour aux côtés de l'ambassadeur d'Angleterre comme un véritable triomphe. C'est l'occasion pour les Bruxellois d'assister au premier feu d'artifice exécuté en Europe occidentale. Mais les vicissitudes des combats entraînent le prince loin de Bruxelles, aux côtés des protestants jusqu'à se convertir à la Réforme.
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+ Acharné dans son combat pour la défense des droits et l'émancipation des populations, Guillaume d'Orange va jusqu'à appeler une de ses filles Catherine-Belgique d'Orange-Nassau. Mais, finalement, incapable de libérer le sud de l'emprise espagnole, réfugié dans les Pays-Bas du Nord, Guillaume d'Orange leur a légué sa devise, par laquelle s'affirme sa persévérance, devise qui sera celle de la dynastie d'Orange-Nassau, qui règne encore au XXIe siècle sur les Pays-Bas et qui est toujours en français : « Je maintiendrai ».
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+ Durant toute la durée du conflit, Bruxelles s'est plusieurs fois opposée directement aux gouverneurs espagnols, tant pour des raisons religieuses que fiscales, notamment par l'Union de Bruxelles qui entérine la Pacification de Gand qui proclame l'unité des populations des grands Pays-Bas du nord au sud. Succès éphémère, la ville deviendra même une république calviniste, subissant un siège d'un an avant de retomber sous le pouvoir du roi d'Espagne. Durant les quatre-vingts ans que devait durer la guerre, Bruxelles connait un répit de dix ans sous les archiducs Albert et Isabelle installés dans le vieux palais bruxellois des ducs de Brabant et des ducs de Bourgogne sous un régime de neutralité équivalant à une quasi indépendance. Sous leur règne, en 1579, Bruxelles perd toute emprise sur les provinces du nord par le traité d'Utrecht par lequel l'Espagne reconnaît l'indépendance du nord. C'est la naissance des Pays-Bas du nord, principalement la Hollande séparés de la Belgique. Celle-ci est encore appelée, à l'époque, les Pays-Bas méridionaux.
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+ Durant ces évènements, Bruxelles reste une ville brabançonne dont le thiois, version brabançonne de la langue flamande, est la langue de l'administration et des chambres de rhétorique, et demeure la langue véhiculaire. Mais, sous les archiducs, la politique intérieure du Conseil d'État (gouvernement) se fait en français. Si les relations avec les gouverneurs représentant l'Espagne continuent en langue française, moins souvent en langue espagnole, la vie culturelle est toujours marquée par l'emploi de la langue néerlandaise. Même après le bombardement sauvage de la ville par l'armée française du maréchal de Villeroy, au XVIIe siècle, la présence de la langue française à Bruxelles n'est pas menacée. Pourtant, la politique française de conquête provoque une hostilité populaire qui entraîne une union de fait entre les Pays-Bas du Sud et la politique de l'Espagne dans une entente ambigüe qui marie une hostilité populaire envers les troupes d'occupation espagnole avec l'engagement de nobles locaux et à d'aventuriers qui s'en vont jouer un rôle surtout militaire au service de l'Espagne, tels Jean t'Serclaes, comte de Tilly et Jean de Werth. L'Espagne n'en est pas moins ressentie par la population comme une puissance occupante, surtout du fait des impôts. Mais la Belgique constitue une source de revenus fiscaux et un poste d'observation et de défense en Europe du Nord dont la cour de Madrid ne veut pas se passer. Aussi, pour maintenir leur influence sur la Belgique, appelée les Pays-Bas méridionaux, les rois d'Espagne doivent-ils passer par l'accord des états généraux et du Conseil d'état (gouvernement) siégeant à Bruxelles pour de nombreuses décisions relatives à la politique et aux guerres de l'Espagne qui entraînent des impositions fiscales mal accueillies par la population. Cela fait de Bruxelles une capitale dont il faut respecter les droits et franchises, comme il le faut pour les lois locales des autres composantes des Pays-Bas méridionaux. Ce qui ne va pas sans heurts et conflits depuis le XVIe siècle jusqu'au début du XVIIIe siècle, la noblesse locale, le peuple et les pouvoirs urbains ne cessant de revendiquer et d'entrer en rébellion avec la monarchie espagnole.
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+ Malgré les intérêts que l'Espagne possède aux Pays-Bas espagnols, elle finit par se lasser de l'incessante opposition qu'elle rencontre et lègue le pays, au XVIIIe siècle, par dévolution de la dynastie espagnole des Habsbourg, aux Habsbourg d'Autriche, et ce en vertu du droit féodal qui, encore à cette époque, régit les pouvoirs qui se partagent l'Europe.
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+ Le français étant la langue de culture de toute l'aristocratie européenne et des classes opprimantes de l'Ancien Régime, c'est cette langue qui est utilisée dans les affaires politiques. La situation linguistique à Bruxelles continue donc à se caractériser par une dualité de culture, d'une part la langue populaire, le thiois, et, d'autre part, la langue de l'élite. C'est à cette époque que la francisation de la ville se développe sous le gouverneur Charles de Lorraine représentant le pouvoir autrichien. Mais les embellissements de Bruxelles auxquels présida ce gouverneur par la création du quartier royal et la faveur publique qui lui était accordée pour sa bonhomie ne suffirent pas, sous son successeur, à empêcher une hostilité publique motivée par les réformes autoritaires de l'empereur d'Autriche Joseph II et, comme sous le régime du roi d'Espagne, par les impôts. À Vienne existe un bureau belge. L’immixtion autrichienne dans les affaires belges apparaît moins lourde, au début, que celle de l'Espagne. Le régime est celui d'un protectorat. Bruxelles est le poste avancé de l'Autriche en Europe de l'Ouest et, à ce titre, le gouverneur représentant l'empereur d'Autriche y reçoit les plénipotentiaires de puissances étrangères. Mais la volonté de l'empereur d'Autriche est de réglementer l'exercice des professions au mépris des droits acquis par les vieilles chartes. Un chef de corporation, François Anneessens est exécuté sur la Grand-Place de Bruxelles, d'autres défenseurs des droits locaux doivent s'enfuir. La décision de l'empereur de supprimer des congrégations religieuses qu'il considère comme inutiles, pour une partie d'entre elles, achève de soulever la population de Bruxelles et d'autres villes. Après la victoire militaire à la bataille de Turnhout de l'armée levée par les États généraux représentant les diverses provinces belges, c'est en français qu'est proclamée l'indépendance des États belgiques unis. Mais les querelles entre partisans d'un retour aux anciennes coutumes et les tenants des idées du siècle des Lumières minent la capacité de résistance du pays. Il en résulte un retour en force des Autrichiens. Mais cela n'enraye pas la montée du français à Bruxelles puisque, dès 1793, la victoire des armées de la Révolution française entraîne l'annexion à la France de l'ensemble du pays, avec pour conséquence l'imposition de la langue française dans toute la Belgique.
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+ Par décision française, la ville est ramenée à ses limites du Moyen Âge représentées par une enceinte du XIVe siècle qui est d'ailleurs démantelée sur ordre de Napoléon Bonaparte. L'autorité qu'exerçait l'Amman de Bruxelles sur la population de la vallée environnante, nommée la cuve, est supprimée. Cette décision arbitraire ramène la population à 80 000 habitants et perturbe la vie économique. La ville est ramenée au rang de chef-lieu du département de la Dyle, nouveau nom du Brabant. Le préfet Doulcet de Pontecoulant plaidera auprès de Napoléon le retour aux anciennes limites. Mais la chute de l'empire français empêchera ce projet d'aboutir.
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226
+ Sous la République française et l'Empire, le français s'est installé partout comme langue officielle. C'est notamment le cas à Bruxelles. Et malgré une éphémère annexion par le Royaume des Pays-Bas, décidée par les puissances du congrès de Vienne, qui fait de Bruxelles une des deux capitales des Pays-Bas, de 1815 à 1830, c'est le français qui devient la langue des classes supérieures.
227
+
228
+ C'est au point que la tentative d'imposer la langue néerlandaise fut une des causes de la révolution belge de 1830, en plus des mesures discriminatoires d'ordre politique favorisant les Hollandais dans l'administration et dans l'armée, alors qu'ils étaient moins nombreux que les Belges. Des combats sanglants éclatent à Bruxelles en septembre 1830 et se propagent dans tout le pays. Après le bombardement d'Anvers par l'armée hollandaise réfugiée dans la citadelle de cette ville, l'indépendance de la Belgique est acquise avec l'accord du Royaume-Uni et de la France. En 1831, l'armée française intervint pour prévenir un retour en force des Hollandais qui se retirent dans Anvers, mais sans affrontement direct. À cette occasion apparaît un nom qui fera son chemin dans l'histoire de Belgique, surtout de Bruxelles, celui de Charles de Brouckère qui, en menaçant l'armée hollandaise sur ses arrières avec ses volontaires du Limbourg, fut un des artisans de leur repli sur Anvers. Mais les noms des principaux chefs de la révolution sont Louis De Potter, Charles Rogier, Alexandre Gendebien et Jean-Baptiste Nothomb. Ils formèrent un gouvernement provisoire installé dans l'hôtel de ville de Bruxelles alors même que les combats éclataient sur les barricades. Agrandi par l'entrée de diverses personnalités, ce gouvernement patronna la création par un Congrès national de la constitution réputée, à l'époque, la plus libérale du monde. C'est à ce titre qu'elle servit d'ailleurs de référence à plusieurs pays. Cependant, bien que d'inspiration très libérale, cette constitution se voulut monarchique pour ne pas susciter l'hostilité des souverains européens qui voulaient bien d'une Belgique indépendante, mais pas d'une république.
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230
+ C'est à Bruxelles que, le 21 juillet 1831, a lieu en français la prestation de serment de Léopold Ier un noble allemand lié à la monarchie britannique. Une tentative militaire du roi de Hollande ayant été brisée par l'hostilité des grandes puissances et l'entrée en Belgique d'une armée française appelée par le nouveau roi, un traité de paix sera signé en 1839 entre la Belgique et les Pays-Bas.
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+ Commence alors le développement industriel de la Belgique qui va devenir une puissance industrielle de premier plan. C'est au cours de cette période qui s'étend sur les XIXe et XXe siècles, que Bruxelles connaît une expansion qui va décupler sa population tout en débordant des limites auxquelles l'avait ramenée les Français durant l'annexion. Parallèlement la villee s’est transformée d’une ville largement néerlandophone dans la classe populaire en une ville bilingue, voire multilingue, avec le français pour langue majoritaire et lingua franca, c’est-à-dire langue franche au sens de langue libre, ce qui veut dire appartenant à tous, ce qui en fait la langue de communication entre les habitants, même d’une autre langue maternelle[52] Bien que historiquement Bruxelles fût une cité dont les habitants parlèrent le néerlandais[53] — communément appelé dialecte flamand[54],[55] — la situation linguistique bruxelloise change radicalement au cours des deux derniers siècles. À côté d’une immigration française et wallonne, cette progression du français s’explique avant tout par la conversion linguistique de la population néerlandophone au cours des générations[56]. La raison en est le manque de considération dont jouissait le néerlandais en tant que langue de culture au sein des classes dominantes belges[57], renforcé par l’attrait que représentait à l’époque le français comme langue de haute culture et des échanges internationaux[58],[59].
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234
+ Cette transformation, avait démarré graduellement au XVIIIe siècle[60] mais prit toute son ampleur lorsque la Belgique devint indépendante et que Bruxelles déborda au-delà de ses murs[61],[62]. La francisation réelle et massive de la population urbaine ne commence cependant que dans la seconde moitié du XIXe siècle[63]. À partir de 1880[64], on constate que les néerlandophones se virent de plus en plus forcés de devenir bilingues[58],[65]. Le néerlandais ne se transmettait plus à la génération suivante[66], ce qui a eu pour effet une augmentation considérable du nombre des francophones unilingues après 1910[67]. À partir des années 1960[68], à la suite de la fixation de la frontière linguistique[69][réf. non conforme] et de l’essor socio-économique de la Région flamande[65], la francisation des néerlandophones a paru stagner[70],[71]. Durant la seconde partie du XXe siècle, Bruxelles devient progressivement une ville d’échanges internationaux, ce qui contribue à un afflux d’immigrants qui favorisent l’augmentation de l'usage du français ainsi que de l'émergence d'autres langues[66], aux dépens du néerlandais[72]. Simultanément, à la suite de l’urbanisation[73], un nombre supplémentaire de communes précédemment néerlandophones de la Périphérie bruxelloise sont devenues majoritairement francophones[69],[74],[75]. Ce phénomène, connu en Flandre comme la « tache d’huile francophone »[76], constitue, en même temps que la question du statut de Bruxelles[77], un des principaux sujets de contentieux de la politique belge[65],[78],[79].
235
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236
+ La ville, devenue ville région au XXe siècle, constitue un ensemble urbanistique uni et officiellement bilingue de 19 communes autour du noyau de la cité centrale du haut Moyen Âge. Par ce statut de région, la constitution belge installe Bruxelles dans une position identique à celle des autres régions de Belgique tout en lui rendant une forme et une superficie proches de ses anciennes limites, situation adaptée au statut de capitale qu'elle avait acquise en accueillant la résidence des ducs de Bourgogne Philippe le Bon et Charles le Téméraire. La juridiction bruxelloise plus étendue exercée autrefois dans ce que l'on appelait le quartier de Brabant, qui représentait une partie de cette province, n'a toutefois pas été restaurée. Cette position, Bruxelles l'avait pourtant conservée pendant des siècles, d'abord sous les ducs de Brabant, puis sous les ducs de Bourgogne, et encore sous Charles Quint, quand celui-ci avait constitué les grands Pays-Bas en une généralité incessible par l'acte dit de La Pragmatique Sanction. Par la suite, les guerres de religion et l'absolutisme espagnol ne purent enlever à Bruxelles ni l'étendue de sa juridiction ni son statut politique puisqu'elle resta le siège du Conseil d'État (gouvernement) de ce que l'on appela la Belgica Regia (Pays-Bas espagnols) après la rupture avec le nord. Il s'agissait bel et bien d'un gouvernement, même sous le protectorat des Habsbourg d'Espagne. Plus tard, la révolution brabançonne qui amena la création des États belgiques unis, malgré les Habsbourg d'Autriche, ne fit que confirmer le statut de Bruxelles. Il fallut l'annexion de la Belgique, décidée à Paris, pour ramener la ville à ses dimensions du Haut Moyen Âge.
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+ Près de deux siècles plus tard, la ville a donc retrouvé un état conforme à son histoire et à la réalité socio-politique moderne. Déjà, après la révolution belge de 1830, s'amorça un mouvement d'extension progressive à travers le XIXe siècle et, surtout, au XXe avec la reconnaissance de l'agglomération de Bruxelles de 19 communes constituées en une entité unique présidée d'abord par un conseil. Enfin, en 1990, fut consacrée la création constitutionnelle de la ville région de Bruxelles-Capitale. Celle-ci possède son propre gouvernement et sa propre assemblée parlementaire sous le nom officiel de Bruxelles Capitale. La population recensée représente un peu plus d’un million cent mille habitants, les prévisions laissant augurer une augmentation de 20 % pour 2030 selon le bureau du plan.
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+ La région est une des trois régions fédérées de Belgique, les deux autres étant la Région wallonne et la Région flamande. Une comparaison avec d’autres communes belges est possible dans la liste des communes belges les plus peuplées, où Bruxelles n’apparaît pas d’un seul tenant, mais à travers sa division communale.
241
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242
+ Les 19 communes bruxelloises constituent ensemble la seule partie officiellement bilingue de la Belgique[80] La création de la Région de Bruxelles-Capitale a été longtemps retardée du fait des visions différentes sur le fédéralisme en Belgique. Dans un premier temps les partis flamands demandaient des compétences essentiellement culturelles, tandis que les francophones voulaient l’autonomie économique. Les Flamands craignaient aussi d’être placés en minorité devant deux régions francophones et ils voyaient dans la création de la Région bruxelloise une coupure définitive entre Bruxelles et la Flandre, et une concession à la francisation[81].
243
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244
+ En 1989, la Région de Bruxelles-Capitale a tout de même fini par être créée officiellement. C'était un retour à la situation de la fin du XVIIIe siècle, lorsque la ville avait autorité de justice sur plusieurs communes voisines, situation multi séculaire qui fut supprimée par les Français lors de l'annexion par la première république. Mais, au XXe siècle, c'est une autorité politique générale et pas seulement judiciaire qui réunit la commune de Bruxelles et les dix-huit communes qui l'entourent dans un ensemble où toutes les communes sont égales. La commune centrale conserve, par tradition, le titre multi séculaire de Bruxelles-ville sans que cela lui confère un droit supplémentaire par rapport aux autres communes. C'est la naissance d'une région qui a son propre parlement régional, avec une représentation minimale garantie pour les Flamands (17 des 89 sièges, environ un cinquième), et un gouvernement régional paritaire (à l’exception du Ministre-Président et des secrétaires d’État). Bruxelles n’a toutefois pas une Communauté propre, en vertu de quoi la Communauté flamande aussi bien que la Communauté française y exercent leur compétence qui est de nature linguistique englobant notamment l'enseignement. Ces communautés possèdent aussi la compétence linguistique sur la Flandre du côté néerlandophone et sur la Wallonie du côté francophone. Mais, pour Bruxelles, les deux communautés sont représentées par des commissions spécifiquement bruxelloises qui gèrent les intérêts linguistiques des Bruxellois flamands et des Bruxellois francophones. Du côté néerlandophone a été créée une Commission communautaire flamande spécifique pour s'occuper des Bruxellois flamands(VGC, qui a succédé à une instance nommée d'abord la Commission culturelle néerlandaise) et, du côté francophone, la Commission communautaire française (COCOF) qui s'occupe des Bruxellois francophones. Des moyens financiers sont attribués par la Région bruxelloise à chaque communauté dans une proportion de 80-20 respectivement à la COCOF et à la VGC[82],[83].
245
+ Ces deux institutions, qui fonctionnent parallèlement au gouvernement de la région, ont les mêmes compétences, à Bruxelles, que les communautés, en Flandre et en Wallonie, c'est-à-dire la gestion des aspects culturels et linguistiques concernant les citoyens de l���une et l’autre des deux communautés linguistiques reconnues à Bruxelles. Cette compétence concerne les réseaux d’enseignement et le respect des prescriptions légales uniquement en matière d’emploi des langues en matière administrative. Ainsi, chaque habitant de Bruxelles peut être traité dans la langue de son choix lors de ses rapports avec les réseaux scolaires et dans les administrations. Dans les hôpitaux publics qui dépendent des centres publics d'aide sociale, le bilinguisme des services est obligatoire; il n'est pas requis dans les hôpitaux privés ni les hôpitaux universitaires.
246
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247
+ Bruxelles offre la vision d'une ville prospère. De nombreux commerces la parsèment, cafés, restaurants, traiteurs, chocolatiers, grands magasins tels Inno-BM et sa galerie de la rue Neuve, une des artères les plus commerçantes d'Europe[réf. nécessaire], mais aussi les grandes enseignes tels les grands magasins Colruyt, Delhaize ou encore Carrefour. Ces commerces sont ouverts jusqu'à 20 heures tous les jours et 21 heures le vendredi. Ils sont fermés un jour par semaine qui est laissé au choix et qui est, le plus souvent, le dimanche. Mais ils sont ouverts le dimanche dans le centre-ville touristique délimité par les boulevards de la petite ceinture intérieure.
248
+
249
+ Cette apparente prospérité s'explique par la présence d'une population aisée, voire riche, formée par la bourgeoisie locale ainsi que les nombreux cadres des institutions internationales et leur cortège de lobbys. Cependant, Bruxelles est une ville où s'accroissent les phénomènes de dualisation et de paupérisation, le chômage y compte 110 875 unités (à la fin de novembre 2012), majoritairement des immigrés de première ou deuxième génération sans qualification ou dont les qualifications ne correspondent pas au exigences de plus en plus élevées sur le marché de l'emploi bruxellois sous l'influence de la nécessité d'emplois tertiaires très qualifiés (finance et administration avec des exigences linguistiques: bilinguisme et même trilinguisme)[84]. Le taux de chômage se stabilise à 20,8 % avec 111.597 demandeurs d’emploi inoccupés en 2013[85], le taux de pauvreté étant de 26 % qui est le plus élevé du pays[86]. Cette situation est la conséquence de l'évolution de Bruxelles vers un statut de fait qui l'a imposée, depuis la fin des années cinquante, comme une des principales villes d’affaires et de décisions d’Europe. Elle le doit à sa position géographique au centre le plus dynamique de l’Europe représenté par le Benelux et la Banane bleue, ce qui lui a conféré son statut de grand centre urbain d'autant plus qu'il en est résulté le développement d'un très dense nœud international de liaisons aéroportuaires, ferroviaires et routières. L'aéroport de Bruxelles National à Zaventem est connecté, au nord-est de la ville, au réseau ferroviaire de tout le pays et au réseau autoroutier. Bruxelles-Charleroi South Airport, au sud-est, est connecté au réseau autoroutier. Les ports de mer d'Anvers, de Gand et la zone industrielles de Charleroi délimitent un triangle économique au centre duquel le port Bruxelles, accessibles aux navires de mer de 4,500 tonnes et aux gros convois poussés de péniches, assure la liaison avec l'euregio industrielle d'Anvers et de Liège vers la Rhur et aussi vers la France. Avec ses fonctions de capitale multiple de la Belgique, de l’Europe et de l’OTAN (organisation du traité de l’Atlantique Nord), la ville est un centre politique d’importance nationale et internationale de première grandeur, ce qui, joint à sa position dans la partie la plus riche de l'Europe, explique qu'elle soit le siège de nombreuses sociétés, le tout constituant un réservoir d’emplois très qualifiés dominés par les activités tertiaires de pointe et, notamment, dans un dense réseau bancaire mondial. Ainsi, Bruxelles est reconnue ville mondiale dans de nombreux classements internationaux, entre autres celui du "Groupe d'Étude des Villes Mondiales" de l'université de Loughborough.
250
+
251
+ Les spécialistes constatent que des difficultés se poseront dans les domaines du social et de l'éducation et tout indique que la région, en grande difficulté financière, fiscalement exsangue et géographiquement étouffée par le cadre institutionnel belge, ne pourra s'en sortir seule[86]. Pour les Bruxellois comme pour les Belges de tout le pays, il existe un système de sécurité sociale. Les Belges ainsi que les résidents européens et les étrangers d'autres parties de l'Europe titulaires d'une carte de séjour en bénéficient, de même que toute personne en séjour ou de passage en Belgique. Un important réseau d'hôpitaux quadrille Bruxelles. Nés au cours des siècles d'initiatives publiques ou privées, les hôpitaux sont accessibles sur la base des tarifs de mutuelle avec des suppléments librement négociés selon les cas. Ce sont les hôpitaux universitaires, Saint-Luc dans la partie est de la ville, l'hôpital Érasme au sud-ouest, l'hôpital Brugmann, l'hôpital Paul Brien et l'A.Z.-V.U.B. au nord, l'hôpital Saint-Pierre, le plus ancien et installé dans le centre depuis des siècles, il jouxte l'Institut Bordet réputé internationalement pour sa compétence en cancérologie. L'hôpital d'Ixelles-Etterbeek, la clinique Baron Lambert la clinique Paul Brien, l'hôpital Joseph Bracops, la clinique Molière sont, à l'origine, communaux. Ces hôpitaux sont associés en plusieurs réseaux. L'hôpital militaire Reine Astrid n'appartient, lui, pas à un réseau, étant dépendant du ministère de la défense nationale. On n'y traite pas seulement les militaires, cet hôpital s'étant fait une spécialité du traitement des grands brûlés. On compte encore plusieurs institutions d'origine mutuelliste telles que la clinique Saint-Jean et la clinique César de Paepe. D'autres établissements sont privés comme la clinique de l'Europe, la clinique du parc Léopold, le Centre Hospitalier Edith Cavell, la clinique Antoine Depage, la polyclinique du Parnasse, et d'autres encore. La totalité de ces établissements ont été adaptés ou reconstruits dans le courant du XXe siècle ou vers la fin de celui-ci pour les adapter à l'évolution médicale. Cette liste n'est pas exhaustive, car il existe aussi de nombreuses polycliniques fondées par des médecins libéraux et des maisons médicales qui, dans certains quartiers, pratiquent tout type de soins, sauf la chirurgie, pour le tarif le plus bas.
252
+
253
+ Bruxelles est une importante ville d’expositions et de salons, avec ses Grands Palais du Heysel, mais aussi une ville de congrès par son Palais des Congrès et d’autres lieux conçus pour y tenir des séances, ainsi que des salles ouvertes à des réunions dans de grands hôtels, qui gravitent autour des institutions politiques dont la Commission européenne et le Conseil de l’Union européenne ainsi que le Parlement européen, institutions qui comportent de nombreux services administratifs. À noter que, par accord amiable, de nombreuses réunions de travail et quelques séances pleinières se tiennent dans le complexe de bâtiments du parlement européen de Bruxelles, bien que le siège officiel du Parlement européen se situe à Strasbourg où ont lieu les séances plénières.
254
+
255
+ Les trois universités les plus importantes de Bruxelles sont l'université libre de Bruxelles (24 000 étudiants à Bruxelles), Vrije Universiteit Brussel (11 100 étudiants) et l'Université Saint-Louis - Bruxelles (4 150 étudiants). La ville comporte également diverses implantations d'autres universités : l'UCLouvain y a ses facultés de médecine, de pharmacie et d'architecture (12 764 étudiants à Bruxelles); et de même son penchant néerlandophone KU Leuven y a aussi trois campus, ainsi que la Boston University Brussels.
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+ La population estudiantine de Bruxelles-Capitale est estimée à 86.000[87]. En incluant les étudiants de la zone métropolitaine autour de Bruxelles, la population estudiantine générée par la capitale est estimée à plus ou moins 145.000[87].
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+ Le Thalys relie Bruxelles à Paris, Lille, Amsterdam et Cologne, tandis que le TGV « classique » relie les villes françaises (Montpellier, Lyon, Marseille, Strasbourg, Lille, etc.). L’Eurostar relie Bruxelles à Londres.
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+ Depuis le 22 mai 1955, une ligne spéciale relie le centre de Bruxelles à l’aéroport de Bruxelles National. Lors de son inauguration, à l'Air Terminus voisin de la gare centrale, c'était la première fois qu'une ligne de chemin de fer reliait un centre-ville à un aéroport.
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+ Le réseau ferroviaire de la SNCB s'étend à toute la Belgique et dessert, dans Bruxelles, plusieurs gares et points d'arrêt. Les plus importantes pour le trafic voyageurs se trouvent sur la jonction Nord-Midi qui traverse le centre de la ville dans un tunnel à six voies ; tous les trains voyageurs nationaux à partir de Bruxelles s’y arrêtent : ces gares et stations sont au nombre de 31 à l'intérieur des limites urbaines, sans compter quelques arrêts en plus dans la périphérie proche.
264
+
265
+ Un RER de la SNCB est en cours de réalisation afin d’apporter une réponse aux gros problèmes de mobilité rencontrés dans la ville en raison du grand nombre de travailleurs migrants qui viennent de l'extérieur de Bruxelles pour y travailler. Ces navettes matinales et vespérales les ont fait surnommer les navetteurs. Le projet de RER est d'utiliser les lignes existantes de banlieue et de grande banlieue, en y ajoutant une ou deux voies supplémentaires. Cela implique de nouveaux points d’arrêt, une trentaine en théorie par la création et la transformation de gares et de points d'arrêt du réseau ferré existant dans la ville même. Ce réseau ferré intérieur a été créé dans les années 1860-1890 et a subsisté depuis, étant souvent réduit au trafic de marchandises avant d'être reconquis par le trafic de voyageurs dans le projet de RER.
266
+ Parmi les arrêts du RER prévus à l'intérieur de Bruxelles-Capitale,
267
+
268
+ Les lignes de tramways de la STIB composent un réseau dense de surface, souvent en site spécial et parfois en souterrain et sont interconnectées, en certains points, avec les lignes de chemin de fer et de métro.
269
+
270
+ Le métro de la S.T.I.B. roule principalement en souterrain. Il est interconnecté en certains points de correspondance avec le réseau ferroviaire de la S.N.C.B. Le métro comporte quatre lignes, 1, 2, 5 et 6 et deux lignes devant être prolongées, les 3 et 4, dont les tronçons achevés accueillent de longs convois de tramways de type Cityrunner sous le nom de « prémétro »
271
+
272
+ En 2015, le réseau métropolitain à l'intérieur de la région compte 69 stations. Elles sont incluses dans un ensemble de 120 stations de métro et gares et stations de chemin de fer utilisables pour circuler dans Bruxelles et sa proche banlieue en y incluant la vingtaine de haltes situées dans les communes immédiatement limitrophes de la région. C'est cet ensemble que des travaux de génie civil doivent, petit à petit, transformer en un réseau intégré de R.E.R.
273
+
274
+ Les lignes d'autobus de la STIB complètent ce réseau, dans Bruxelles même et en prolongement hors de l'espace urbain pour quelques-unes d'entre elles. Des lignes nocturnes fonctionnent les vendredis et samedis et aussi lors des fêtes importantes.
275
+
276
+ Des autobus des sociétés T.E.C. et De Lijn venus des autres régions de Belgique pénètrent en ville. Certaines de ces lignes sont exploitées en lignes rapides vers des villes de province, notamment Hasselt et Charleroi.
277
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278
+ Les sociétés de transports urbains et régionaux offrent un abonnement gratuit aux personnes de plus de 65 ans disposant d'un revenu limité ou inférieur au minimum légal ; il est valable un an et renouvelable sur les réseaux de trams, bus et métros dans toute la Belgique. La SNCB, quant à elle, offre un tarif réduit à la même catégorie des plus de 65 ans, soit 6 Euros pour un aller et retour à partir de 9 heures du matin dans la même journée entre deux gares de n'importe quelle partie du territoire belge.
279
+
280
+ La ville est entourée de trois grands axes périphériques concentriques :
281
+
282
+ La vitesse est en bonne partie limitée à 30 km/h en raison du scandale provoqué par un chauffard de vingt ans qui a tué un ou une jeune journaliste dans la zone Schaerbeek[89].
283
+
284
+ Deux canaux reliés entre eux passent à Bruxelles dont le port est le deuxième port intérieur belge assurant une communication du nord au sud de la Belgique, ainsi qu'avec les pays limitrophes pour les transports en vrac, pétrole, matériaux de construction, etc. pour lesquels la voie d'eau est la plus économique. Le port assure directement ou indirectement le travail de 20 000 personnes. Grâce au trafic fluvial, le port permet d'éviter le trafic routier de 740 000 camions par an, ce qui, outre une réduction importante des embarras de circulation, permet une économie de CO 2 dont l'estimation peut aller jusqu'à 51,545 tonnes par an [réf. à confirmer][90].
285
+
286
+ Outre ses nombreux monuments anciens et modernes — qui font l’objet d’une rubrique spéciale — Bruxelles offre des centres d’intérêts innombrables. La ville est un centre culturel important avec un opéra multi séculaire, une trentaine de théâtres, de nombreux cinémas et complexes multi-salles, des studios de prises de vues et de sonorisation, ainsi que les onze chaînes belges de télévision des deux langues représentées par des sociétés publiques et privées.
287
+
288
+ En plus des chaînes de radios publiques et de radios libres. Outre Forest National et le Palais 12 voués au rock et à la chanson moderne, le Palais des beaux-arts — créé sur une conception de 1922 qui en a fait l’ancêtre de toutes les maisons de la Culture — se révèle être, à Bruxelles, un centre polyvalent de théâtre, cinéma, musique, littérature et expositions d’art plastique. Il s’y tient chaque année le concours Reine Élisabeth réputé dans le monde entier et consacré, d'année en année, tour à tour au violon, au piano, au chant et à la composition pour orchestre.
289
+
290
+ En plus existent divers autres centres culturels (voir la liste), de grands musées comme les musées royaux d'art et d’histoire avec des sections consacrées à de nombreux pays, le Musée royal de l'Armée et d'histoire militaire avec ses armures, ses armements de plusieurs époques et son grand hall de l'aviation où sont suspendus de nombreux appareils militaires civils dont une Caravelle, l'Auto world qui présente toute l'histoire de l'automobile à travers des centaines de véhicules. Le Musée royal des Beaux-arts (musées d’art ancien et moderne), dont le musée Magritte inauguré en 2009, qui voisinent le musée des instruments de musique, réputé un des plus beaux au monde, le muséum des sciences naturelles avec son exceptionnelle collection de dinosaures et de baleines.
291
+
292
+ De nombreux autres musées, petits et grands, sont encore consacrés aux sujets les plus divers (folklore, costumes, dentelles, etc.). On citera encore le Musée des chemins de fer Train World et ses locomotives et wagons depuis les origines.
293
+
294
+ Une activité cinématographique soutenue de nature documentaire caractérise le cinéma belge depuis ses débuts, principalement à Bruxelles. On parle à ce sujet de "l'école documentaire belge". La ville abrite des studios de prises de vues et de montage. Elle est aussi le siège de la radio-télévision publique belge de langue française, la RTBF avec trois chaînes, de la radio-télévision publique belge de la langue néerlandaise VRT avec trois chaînes, des deux chaînes régionales BX1 et TV Brussel, de la chaîne cryptée Be TV et des chaînes privées TVI et VTM qui offrent également trois chaînes chacune. Comme toute la Belgique, l'ensemble des 19 communes de la ville est câblé et permet de recevoir, outre les chaînes belges, plusieurs dizaines de chaînes de l'Europe et du monde.
295
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296
+ La Cinémathèque royale de Belgique fondée en 1938, possède des collections très importantes.
297
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+ Au fil du temps, l'activité cinématographique et télévisuelle s'est développée jusqu'à englober le secteur du cinéma d'animation et de fiction qui ont adopté les techniques numériques au début du XXIe siècle. Plusieurs coproductions internationales sont tournées en Belgique auxquelles les studios bruxellois indépendants apportent leur savoir-faire. L'école de cinéma INSAS (en néerlandais R.I.T.C.S.) contribue à offrir à la production audio-visuelle belge et internationale des techniciens qualifiés dans toutes les spécialités. Depuis 2014, existe un cours de comédie musicale dénommé "Broadway"[91] en référence à la capitale de ce genre, d'abord théâtral, puis cinématographique qui a supplanté l'opérette.
299
+
300
+ Cet article contient une ou plusieurs listes. Ces listes gagneraient à être rédigées sous la forme de paragraphes synthétiques, plus agréables à la lecture, les listes pouvant être aussi introduites par une partie rédigée et sourcée, de façon à bien resituer les différents items.
301
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302
+ Consulter la liste des principaux musées bruxellois (liste non limitative) :
303
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304
+ Cet article contient une ou plusieurs listes. Ces listes gagneraient à être rédigées sous la forme de paragraphes synthétiques, plus agréables à la lecture, les listes pouvant être aussi introduites par une partie rédigée et sourcée, de façon à bien resituer les différents items.
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+ Se tiennent régulièrement les évènements suivants :
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+ Entrée du café-restaurant À La Bécasse.
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+ Café-bar À la Mort Subite.
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+ Le Cirio.
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+ Le Falstaff, arrière-salle ornée de vitraux.
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+ Le Greenwich.
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+ Le Roy d'Espagne.
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Page d’accueil : [5].
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+ Bucarest (en roumain București ? /bu.kuˈreʃtʲ/ [Fiche], ou Municipiul București en version longue) est la capitale de la Roumanie.
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+ La ville est mentionnée pour la première fois en 1459 comme marché fortifié au carrefour des routes commerciales entre Târgoviște, alors capitale de la Valachie, Brașov en Transylvanie, et le port de San-Giorgio fondé par les Génois sur le Danube. Ce marché s'est rapidement développé et, au XVIIe siècle, il devient la capitale de la principauté de Valachie, puis, en 1859, de la Roumanie.
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+ Lors du dernier recensement de 2011, la municipalité comptait 1 883 425 habitants, en diminution par rapport à 2002 et 1992. Bucarest reste la plus grande ville de Roumanie.
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+ Selon la légende attestée au XIXe siècle[1], București viendrait de BucurBucur, un berger qui se serait établi le premier sur l’emplacement actuel. Comme, en roumain, bucur signifie « joie », de nombreux écrivains roumains surnomment Bucarest « la ville de la joie ». En fait, en Roumanie, beaucoup de toponymes en …ești sont le pluriel des patronymes en …escu et rappellent l’allégeance des personnes concernées à un fondateur (marchand, fermier libre, boyard, voïvode ou hospodar) : ainsi, București peut parfaitement être le pluriel de Bucurescu, patronyme rappelant l’allégeance à un quelconque Bucur (équivalent roumain de Hilaire) ; il est seulement peu vraisemblable qu’il s’agisse d’un simple berger, et plus probable qu’il s’agisse d’un important propriétaire de troupeaux, la ville avec ses lacs étant une étape et un marché sur les chemins de transhumance entre les Carpates (estive) et le Danube (hivernage). La forme française du nom de la ville provient de l'allemand: Bukarest[2].
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+ Bucarest se trouve dans le sud de la Roumanie, entre Ploiești au nord et Giurgiu au sud, à moins de 80 kilomètres de la Bulgarie.
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+ La plaine de Bucarest, sous-région de la plaine valaque (de l'est de la Serbie au sud-est de la Roumanie), s'étend le long de la Dâmbovița, du nord dans les Carpates, au sud dans la vallée de l'Argeș. Bucarest est au centre-sud de cette plaine, entre 60 et 90 mètres d'altitude.
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+ En tant que capitale, Bucarest est un nœud de transport important, sur le chemin de la route européenne 81 de Pitești à Constanța, et au cœur du réseau des chemins de fer roumains (gare d'origine de cinq lignes principales).
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+ La Dâmbovița traverse la ville d'Ouest, au niveau de Chiajna, en Est, au niveau de Glina. La Dâmbovița se jette dans l'Argeș, un affluent du Danube.
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+ La Colentina s'écoule dans la partie nord de Bucarest, se jetant plus en aval de la ville dans la Dâmbovița.
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+ Les deux rivières sont l'objet de nombreux lacs naturels ou artificiels au sein de la ville, particulièrement pour la Colentina le lac Herăstrău, le lac Floreasca, le lac Tei ou le lac Colentina.
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+ Un lac se situe au centre de la ville, le Lac Cișmigiu qui se trouve dans le parc portant le même nom. Ledit lac, qui fut utilisé pour les bains à l'époque médiévale, est entouré du Parc Cișmigiu, inauguré en 1847 sur les plans de l'architecte allemand Carl F. W. Meyer.
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+ Bucarest comporte trois collines : Cotroceni, Dealul Mitropoliei et Butte de Spirea (siège du Palais du Parlement, ancienne Maison du Peuple).
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+ Le climat de la Valachie est continental, avec de forts écarts entre des hivers rigoureux et des étés plutôt moites. Les précipitations tombent majoritairement au printemps et en été. Jadis ville-jardin, Bucarest atténuait alors ces contrastes, ses nombreux arbres coupant le vent d'hiver et maintenant la fraîcheur en été. Aujourd'hui livrée à la mode du béton et du verre, Bucarest où le nombre d'arbres a beaucoup diminué hors des parcs (pour faire toujours plus de place à la prolifération automobile, qui envahit même les trottoirs), est au contraire une cité qui accentue les contrastes climatiques, et il n'est pas rare que les mois d'été la température diurne dépasse les 40 °C. À la station climatique de la ville cependant, les températures maximales ne dépassent que rarement les 35 °C et les températures minimales n'atteignent que rarement les 20 °C...[réf. nécessaire]
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+ Le réseau de transport public de Bucarest est le plus important au niveau national et est l'un des plus étendus d'Europe. Il comporte plusieurs lignes de métros, tramways, trolleybus et bus exploitées par la STB (Societatea de Transport București). Le parc de véhicules, extrêmement vétuste en 1990, a été en grande partie renouvelé et mis aux normes de sécurité et de confort européennes, mais reste insuffisant, d'autant que la rareté des couloirs en site propre englue les véhicules dans les embouteillages. Un système privé de minibus est aussi présent à Bucarest. Le métro était exploité partie par la CFR (les chemins de fer) et en partie par la STB. Depuis 2007, l'ensemble du métro est exploité par l'Autorité métropolitaine de transport de Bucarest. Malgré ces progrès, le réseau ne répond pas bien aux besoins, car les modifications apportées par la dictature à l'époque de Nicolae Ceaușescu ont été conservées à cause de la priorité absolue donnée à l'automobile : de nombreux passages piétons ont été supprimés, or certains seulement sont remplacés par des tunnels, pas toujours accessibles aux moins mobiles et surtout le réseau de tramways qui, avant 1985, était interconnecté au centre de la ville, Piața Unirii, n'a pas été à nouveau raccordé : les terminus des différents réseaux se trouvent donc à plus d'un kilomètre les uns des autres, obligeant les voyageurs à de longues et périlleuses marches et traversées de rues. Enfin, l'intermodalité reste, elle aussi, insuffisante au niveau des gares et des aéroports : à titre d'exemple, aucune ligne de tramway ou de métro ne dessert l'aéroport international Henri-Coandă de Bucarest et la ligne ferroviaire venant de la Gare du nord aboutit non à l'aérogare, mais à la gare du village d'Otopeni, d'où il faut prendre une navette : le trajet est court mais il y a rupture de charge.
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+ Le plus fiable des modes de transport en commun de Bucarest est le métro, aujourd'hui exploité par la société « Metrorex ».
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+ Le réseau est composé en 2013 de 4 lignes :
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+ Le réseau actuel est donc constitué de 63 km et de 52 stations. Les stations sont en moyenne espacées de 1,5 km l'une de l'autre. Il constitue le moyen de transport le plus rapide de la ville.
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+ En plus du prolongement de la ligne M4, il est également prévu :
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+ Le transport en commun de surface est de la responsabilité de la Société de Transport Bucarest (ro) (STB) et comprend un réseau à la fois d'autobus, de trolleybus, de tramway et de métro léger. Le réseau de la STB est l'un des plus denses d'Europe, gérant le déplacement de près de 2,3 millions de passagers par jour sur 105 lignes de bus, 18 lignes de trolley et 25 lignes de tramway. Le réseau de tramway est actuellement en transition : les lignes desservant le centre-ville en ont été démantelées, d'autres sont converties en métros légers. L'acquisition de nouveaux véhicules pour les autobus est lancée.
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+ Les taxis sont très nombreux à Bucarest (9500 chauffeurs autorisés en 2008) avec des tarifs autour de 1,4 lei la minute (soit environ 30 centimes d'euro). Certains sont trois fois plus chers mais le tarif est obligatoirement indiqué sur la carrosserie.
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+ La ville est desservie par deux aéroports :
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+ Henri-Coandă est le plus grand aéroport roumain avec un trafic de 5 millions de passagers en 2007. La principale compagnie en est la société nationale roumaine Tarom.
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+ L'aéroport international Aurel-Vlaicu, plus petit, est utilisé pour des vols de fret et des vols à bas coût.
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+ Bucarest est le nœud ferroviaire principal de la compagnie nationale des chemins de fer roumains. La gare la plus importante est la gare du Nord d'où partent et arrivent tous les jours des trains provenant ou vers de nombreuses localités roumaines et également de grandes villes européennes, par exemple :
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+ De la Gare du Nord, le trafic journalier est constitué de 283 trains de la compagnie des voyages de la CFR et 2 de l'opérateur privé Regiotrans.
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+ Il existe encore d'autres gares à Bucarest, à savoir: Ouest (Basarab), Băneasa, Est (Obor), Progresul et Titan-Cățelu, mais leur utilisation est très réduite car l'ensemble de gares multiples (inspiré de Paris et Londres) mis en place au XIXe siècle a été remplacé, dans la seconde moitié du XXe siècle, par un réseau centralisé à la Gare du Nord (surtout pour les relations internationales), plus pratique pour la police politique de la dictature communiste dans sa tâche de surveillance des déplacements. La Gare du Sud (Filaret) a même été fermée en tant que terminus ferroviaire et convertie en gare routière inter-urbaine.
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+ À partir de la ville, il existe aujourd'hui 5 lignes principales[3] :
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+ ainsi que deux lignes secondaires :
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+ Durant plus de cinquante ans (1960-2010) une politique du « tout-automobile » s'est traduite à Bucarest par un grand développement des voies de circulation routière : percement à travers le centre de grands et larges boulevards de forte circulation, reliant le centre urbain à la périphérie, recul du transport électrique de surface (disparition de lignes de tramway et de trolleybus), raréfaction des arrêts (un sur trois a été supprimé). Cette politique à largement favorisé l'afflux des automobiles en ville, notamment depuis 1990, selon le phénomène connu des urbanistes sous le nom d'« aspirateur à voitures », notamment le long des axes principaux (Nord-Sud, Est-Ouest, Nord-Ouest-Sud-Est) et des deux anneaux (intérieur et extérieur) constamment engorgés. Les autres rues de la ville sont également bondées, tant aux heures de pointe par les voitures de passage cherchant désespérément des raccourcis, qu'aux heures calmes où les piétons ne peuvent plus circuler sur les trottoirs, convertis en parkings sauvages. Chaque jour, plus d'un million de véhicules circulent dans la ville (un pour deux habitants). Les encombrements, les accidents, la pollution atmosphérique et sonore (l'usage du klaxon est permanent et omniprésent), la formation de trous et de nids de poule sont les conséquences directes de cette situation qui dégrade fortement la qualité de vie, met celle des plus faibles (enfants, personnes âgées, handicapés) en danger, et est devenue le problème principal de la municipalité.
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+ Bucarest est également un nœud principal du réseau de routes nationales roumaines, ainsi que le point de départ de trois autoroutes (la A1 vers Pitești, la A2 vers Constanța et la A3 vers Ploiești) et des nouvelles routes nationales (DN1 vers Oradea, DN1A vers Brașov, DN2 vers Suceava, DN3 vers Călărași, DN4 vers Oltenița, DN5 vers Girgiu, DN6 vers Timișoara et Cenad, DN7 vers Nădlac et DN71 vers Sinaia).
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+ Bucarest, où est née la géonomie sous les auspices de Grigore Antipa au début du XXe siècle, a pendant longtemps été une « ville-jardin », où il y avait trois arbres pour un immeuble et cinq mètres carrés de verdure pour un mètre carré bâti. Tout ce couvert végétal avait une double utilité
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+ Les Bucarestois aimaient alors leurs arbres et ne coupaient (à la scie manuelle) que leurs branches mortes (c'est le véritable sens du mot « élaguer »), laissant leur ramure se déployer magnifiquement et ombrer rues et jardins. Nombreux étaient les coins de rue où l'on voit des arbres centenaires dominer des immeubles de plusieurs étages… En outre, les jardins publics étaient nombreux et très étendus, mais, depuis la deuxième moitié du XXe siècle, l'idéologie productiviste de la « lutte de l'homme civilisé contre la nature sauvage », adoptée tant par le régime communiste des années 1945-1989, que par le régime libéral qui lui a succédé, a progressivement imprégné les décideurs et l'opinion. Ainsi, l'aspect environnemental est aujourd'hui complètement négligé dans le mode de développement récent de la ville, malgré les efforts du ministère de l'Environnement[4]. À titre d'exemple, malgré le climat contrasté de Bucarest, l'agglomération a subi la prolifération de l'automobile, la réduction des transports électriques et sur rail, la diminution des espaces verts (qui ne représentent plus aujourd'hui qu'un sixième de la superficie urbaine) et l'émondage excessif des arbres survivants (à la tronçonneuse mécanique), ainsi que la multiplication des hautes constructions de béton et de verre (de 8 à 20 étages pour la plupart). Pour compenser les effets climatiques négatifs de cette évolution, on abuse du chauffage l'hiver et de la climatisation l'été. Les Bucarestois, respirant un air vicié et soumis à des contrastes thermiques accrus, développent de plus en plus de maladies infectieuses et d'allergies[5].
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+ Le centre-ville est un mélange d'architecture médiévale, néo-classique et art nouveau. L'architecture communiste est essentiellement de l'ère utilitaire et domine la plupart des secteurs du Sud. Des constructions contemporaines telles que des gratte-ciels et immeubles de bureaux complètent le paysage.
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+ De la ville d'architecture médiévale, la plupart des édifices qui ont survécu jusqu'à l'époque moderne ont été détruits sous le régime communiste avec le processus de systématisation engagé à la suite du séisme de 1977. Certains édifices médiévaux et de la Renaissance ont été conservés, les plus notables sont dans la zone Lipscani. Ce quartier contient des édifices remarquables tels que Hanul lui Manuc et les ruines de Curtea Veche. À la fin du Moyen Âge, ce quartier était le cœur du commerce à Bucarest. Dès les années 1970, la zone a connu le déclin urbain, et de nombreux bâtiments historiques sont tombés en ruine. En 2005, la zone Lipscani a été rendue piétonne et est depuis en cours de restauration.
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+ Le centre-ville a conservé l'architecture de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, et en particulier de la période d'entre-deux-guerres, qui est souvent considérée comme l'« âge d'or » de l'architecture de Bucarest. À cette époque, la ville a été considérablement agrandie et s'est enrichie, rivalisant avec d'autres grandes capitales européennes comme Paris.
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+ En Roumanie, les tendances novatrices du langage architectural répondaient à un objectif de valorisation et d'affirmation de l'identité culturelle nationale. Le mouvement Art nouveau trouve son expression à travers de nouveaux styles architecturaux initiés par Ion Mincu et poursuivis par d'autres architectes prestigieux, qui tirent des références importantes de l'architecture religieuse et laïque du Moyen Âge roumain (comme l'église du monastère Stavropoleos ou l'église disparue du monastère Văcărești) et des motifs folkloriques roumains.
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+ Deux constructions remarquables de cette époque sont le Palais Crețulescu abritant les services roumains de l'UNESCO et le Palais Cotroceni, résidence du président de la Roumanie. Beaucoup de constructions imposantes telles que la gare de Bucarest Nord, la Banque nationale de Roumanie et le Palais du Téléphone datent de cette période. Dans les années 2000, les bâtiments historiques du centre-ville ont été en grande partie restaurés. Dans certains quartiers résidentiels de la ville, en particulier dans les quartiers centraux et nord avec une population à revenus élevés, de nombreuses villas XXe siècle ont également été restaurées dans la décennie qui a suivi la révolution.
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+ Style baroque du Palais Cantacuzène.
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+ Le passage Macca-Villacrosse.
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+ Style éclectique du palais de la Caisse d'Épargne
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+ Casa Capșa, café et hôtel.
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+ Style néogothique du restaurant Caru' cu Bere (« Le chariot à bière »).
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+ Style roumain néoclassique de l'École centrale pour filles.
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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+ Comme pour de nombreuses villes européennes, l'urbanisme de Bucarest s'est surtout développé par la volonté de dirigeants politiques, une fois la ville parvenue au statut de capitale. Bucarest offre une grande variété architecturale, mêlant bâtiments traditionnels roumains, constructions influencées par l'école française, bâtiments issus de la période communiste, sans oublier les constructions les plus récentes, issues de l'architecture contemporaine. Cette influence française sur une partie de l'architecture bucarestoise fut autrefois telle que Bucarest était appelée le « Petit Paris » (Micul Paris). On doit cette influence à des architectes roumains comme Ion Mincu ou Petre Antonescu tous deux élèves de l'École nationale des Beaux-Arts de Paris et représentants du style architectural néo-brâncovenesc. Preuve de l'importance de ces architectes, l'Université d'architecture et d'urbanisme porte le nom d'Ion Mincu.
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+ À la suite de la prise de pouvoir de Nicolae Ceaușescu ou des événements tragiques tels que le Séisme de Vrancea de 1977, la ville a connu des transformations morphologiques importantes. Des bâtiments du centre-ville jugés trop fragiles ont été détruits pour être remplacés par des blocs résidentiels. Un monument imposant, la maison du peuple fut également construit durant cette période ; il est le second plus vaste bâtiment administratif au monde après le Pentagone américain.
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+ Le patrimoine de Bucarest a subi de nombreuses pertes, d'une part lors de ses convulsions historiques, mais aussi avec la transformation de la société roumaine depuis le début des années 2000. La faiblesse des lois protégeant ce patrimoine, l'insuffisance des listes d'immeubles inscrits sur la liste du Patrimoine Historique, ainsi que la corruption ont créé un terreau fertile pour les promoteurs. De nombreuses constructions purement fonctionnelles et sans aucune valeur architecturale, ont remplacé les maisons, jardins, villas et palais typiquement bucarestois qui constituaient une richesse architecturale et culturelle unique[6]. Mais depuis quelques années, les anciens palais et les villas du centre commencent à être restaurés et plusieurs ont été classés au patrimoine mondial.
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+ Certaines rues sont bordées de somptueux palais néobaroques protégés comme :
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+ Depuis la chute du communisme en 1989, plusieurs bâtiments de l'ère communiste ont été rénovés, modernisés et utilisés à d'autres fins. Ainsi, plusieurs ensembles obsolètes de vente au détail ont, par exemple, été reconvertis en centres commerciaux. Dotés de salles circulaires géantes, que l'on surnommait autrefois ironiquement « cirque de la faim » en raison des pénuries alimentaires vécues dans les années 1980, ces complexes furent construits à l'époque de Ceaușescu et devaient accueillir marchés alimentaires et restaurants. Cependant la plupart avait été laissés en chantier au moment de la Révolution. Les centres commerciaux modernes comme Unirea, Centre commercial de Bucarest, la Romania et la Plaza City Mall ont tous été élevés sur les structures préexistantes de ces « cirques de la faim ». Autre exemple intéressant, la modernisation et la transformation du grand bâtiment du Centre Civique (Centrul Civic) en hôtel Marriott. Ce processus s'est accéléré dans les années 2000, lorsque la ville a connu un boom immobilier. De nombreux bâtiments du centre-ville datant de l'ère communiste sont alors devenus des cibles de choix en raison de leur emplacement. Ces dernières années, de nombreux immeubles de l'ère communiste ont également été rénovés pour améliorer leur aspect extérieur.
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+ Le développement d'une architecture contemporaine à Bucarest a eu lieu après la chute du communisme et en particulier après 2000, lorsque la ville a connu une période de renouvellement urbain et architectural, profitant de la forte croissance économique roumaine. Les bâtiments construit alors sont principalement constitués de verre et d'acier et s'élèvent souvent à plus de dix étages. Il en existe de nombreux exemples, que ce soit des centres commerciaux (en particulier le Centre commercial de Bucarest, réalisé à partir de la transformation et de l'extension d'un bâtiment abandonné), des immeubles de bureaux, ou encore des banques, etc.
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+ Depuis 2005, un nombre important d'immeubles de bureaux sont en construction, en particulier dans les quartiers nord et est de la ville. En outre, une tendance apparue ces dernières années consiste à ajouter des ailes ou des façades modernes à des bâtiments historiques à l'architecture plus classique. Le bâtiment de l'Association des architectes, bâtiment moderne de verre et d'acier construit derrière une façade classique en pierre, en constitue un des exemples les plus remarquables.
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+ En dehors de bâtiments utilisés par des entreprises ou des institutions officielles, différentes nouvelles constructions sont actuellement en cours. La plupart concernent des immeubles de bureaux de grande hauteur ainsi que des copropriétés résidentielles en banlieue. Ces projets sont de plus en plus importants au nord de Bucarest, moins densément peuplé, car il abrite un nombre important de Bucarestois des classes supérieures en raison du processus de gentrification (de plus en plus cher) en cours dans ces quartiers.
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+ De gueules au saint Démétrios de carnation habillé d'or et de gueules, couvert d'un manteau d'azur, tenant en pal à droite une pique d'argent emmanchée d'or et à gauche une croix latine d'or.
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+ Blason actuel de Bucarest.
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+ Blason de Bucarest de 1970 à 1989.
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+ Blason de Bucarest au début du XIXe siècle.
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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+ L'histoire de Bucarest est plus ancienne que son statut de capitale de la Roumanie, qui date seulement du milieu du XIXe siècle.
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+ En effet, la cité fut fondée au XIVe siècle par Mircea l'Ancien (Mircea cel Bătrân), après sa victoire sur les Turcs, comme « forteresse de Bucarest » (et il est alors possible que Bucur ait pu en être le premier gouverneur militaire). La capitale de la Valachie était alors dans les Carpates, à Curtea de Argeș, et plus tard à Târgoviște. C'est en 1459, lorsque Vlad III l'Empaleur (Vlad Țepeș), prince de Valachie y fit des escales prolongées, que la vieille cour voévodale de Bucarest, Curtea Veche, fut bâtie. Plus tard, durant le règne de Radu III le Beau (Radu cel Frumos), Bucarest devient la résidence secondaire régulière de la cour. Toutefois Bucarest n'a jamais eu de remparts, et, en cas de guerre, les habitants, avec leurs biens et bétail, se réfugiaient à proximité, dans l'épaisse forêt de Vlăsia ou dans les marais de Călugăreni, véritables pièges pour les différents envahisseurs[7].
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+ Incendiée par les Turcs en 1595, durant les guerres de Michel le Brave, Bucarest est rebâtie et continue à grandir en taille et en prospérité. Son centre se situe autour de la « grand'rue » Ulița mare qui, à partir de 1589, est surnommée Lipscani d'après le nom des marchands qui importaient objets, étoffes et denrées de la foire de Leipzig (dans les langues slaves: Lipsca, « la ville des tilleuls »). Au XVIIe siècle, Bucarest devient le centre commercial le plus important de la Valachie et, en 1698, le prince régnant Constantin Brâncoveanu la choisit comme capitale de la principauté. Vers la fin du XVIIIe siècle, elle devient, avec Jassy en Moldavie, le principal foyer de la renaissance culturelle roumaine.
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+ Au XIXe siècle, alors que la Roumanie sert de théâtre d'opérations aux guerres des empires voisins et que les Roumains se soulèvent lors des révolutions de 1821 et de 1848, Bucarest est fréquemment occupée et pillée par les Ottomans, les Autrichiens et les Russes. Elle est longuement occupée deux fois par ces derniers, en 1828-1833 et en 1853-1854, puis par une garnison autrichienne en 1854-1857. En outre, le 23 mars 1847, 2 000 bâtiments de Bucarest sont la proie d'un incendie, qui détruit un tiers de la cité. Ces ravages font disparaître une partie du patrimoine le plus ancien.
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+ En 1861, lors de l'union des « principautés danubiennes » de Valachie et Moldavie, Bucarest devient la capitale de la nouvelle principauté de Roumanie. Grâce à ce nouveau statut, la population et la surface bâtie de la ville augmentent considérablement dans la seconde partie du XIXe siècle. La richesse architecturale et la culture cosmopolite de cette période valent à Bucarest son surnom de Paris oriental, avec l'avenue de la Victoire (Calea Victoriei) comme Champs-Élysées. Mais la fracture sociale entre riches et pauvres, décrite en ce temps-là par Ferdinand Lassalle, en fait un nid de tensions à la fois sociales et nationales (les minorités, installées depuis longtemps et bien représentées en milieu urbain, sont plus instruites et aisées que les Roumains d'origine rurale qui y affluent).
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+ Entre le 6 décembre 1916 et novembre 1918, la ville est occupée par les Allemands et la capitale est transférée à Iași.
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+ Après la Première Guerre mondiale, Bucarest devient la capitale du royaume de la Roumanie unifiée, qui inclut désormais la Transylvanie et la Bucovine jusque-là austro-hongroises, et la Moldavie orientale (annexée par l'Empire russe en 1812). Entre les deux guerres, la ville eut le surnom de Petit Paris, tant les Français y sont nombreux (la Roumanie forme, avec la Tchécoslovaquie et la Yougoslavie, la « Petite Entente » alliée à la France). Quelques bâtiments monumentaux ont été construits par des architectes français (l'Athénée, le Palais CEC (Caisse d'Epargne : Palatul Casei de Economii și Consemnațiuni), mais la ville a surtout été le théâtre d'expression de styles architecturaux multiples tels l' Art nouveau, le Bauhaus ou les styles purement locaux dits Néo-brancovan et Néo-vénitien dont il reste, malgré les destructions ultérieures, d'intéressants exemples.
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+ Comme toute la Roumanie, Bucarest dut subir les régimes dictatoriaux carliste, fasciste et communiste de février 1938 à décembre 1989. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Bucarest souffre à la fois des bombardements anglo-américains (pendant le régime Antonescu, allié du Troisième Reich) et allemands (après que la Roumanie a rejoint les Alliés).
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+ Au pouvoir du 6 mars 1945 au 22 décembre 1989, le Parti communiste roumain développe un urbanisme volontariste, déconnecté des réalités et des besoins de la population, qui se traduit sur le terrain par une série de destructions de monuments historiques (notamment de statues et d'églises, jugées porteuses des souvenirs d'un passé révolu), par la construction de grandes barres d'immeubles collectifs anonymes (bâtis à partir d'éléments préfabriqués et où chauffage et eau manquent dans les étages supérieurs) et par la dégradation des transports urbains soumis aux caprices des dictateurs successifs, mais aussi d'urbanistes amis des premiers, qui, ralentis dans leurs trajets en automobile par les transports en commun et l'afflux de voyageurs dans les stations et gares, raréfient les arrêts et déconnectent les lignes, soumettant la population à des marches à pied d'autant plus prolongées que les véhicules anciens ne sont pas remplacés au rythme de leur mise hors-service[8].
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+ Ce processus empire après 1977, lorsqu'un tremblement de terre de magnitude 7,4 sur l'échelle de Richter fait 1 500 victimes et donne un « coup d'accélérateur » au programme communiste de nettoyage des traces du passé bourgeois-aristocratique (selon la terminologie officielle omniprésente). Sous la présidence de Nicolae Ceaușescu (1965-1989), la plus grande partie du centre historique de la ville est ainsi détruite et remplacée par des immeubles de style soviétique, dont le meilleur exemple est le Centre civique, qui inclut le palais de la République, pour lequel un quartier historique entier a été rasé. L'exécution sommaire du dictateur et de son épouse en 1989, après un simulacre de procès, sauve certains quartiers historiques, encore debout aujourd'hui.
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+ Bucarest est le principal théâtre de la révolution de décembre 1989, commencée à Timișoara, puis en 1990, des manifestations étudiantes (Golaniades) et de leur répression sauvage (Minériades) par les mineurs de la vallée du Jiu, eux-mêmes manipulés par le pouvoir post-communiste.
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+ Depuis 1990, avec le rétablissement de la démocratie et l'ouverture des frontières, la ville évolue rapidement. De très nombreux commerces s'ouvrent et le nombre de véhicules individuels explose, posant des problèmes de circulation qui gênent aussi les transports urbains et pèsent sur la santé des Bucarestois.
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141
+ Après 2000, profitant du début du boom économique en Roumanie, la ville se modernise : des immeubles de grande taille, des centres commerciaux et des quartiers résidentiels modernes surgissent, surtout dans les quartiers nord, alors que le centre historique de Bucarest subit une importante dégradation : si certains monuments classés sont restaurés, beaucoup d'autres se dégradent au même rythme que les immeubles anciens non classés et finissent par être démolis en dépit de la loi[9]. La ville renouvelle cependant sa voirie et ses réseaux d'adduction d'eau et de gaz, son réseau électrique et ses véhicules des transports urbains, domaines dans lesquels l'offre reste inférieure aux besoins, d'autant que la fin des restrictions imposées par le régime communiste ouvre la ville à un important exode rural. L'offre reste insuffisante également parce que les modifications apportées par le régime Ceaușescu au réseau ont été conservées à cause de la priorité absolue donnée à l'automobile (par exemple de nombreux passages piétonniers ont été remplacés par des tunnels pas toujours accessibles aux moins mobiles et le réseau des trams qui, avant 1985, était interconnecté au centre de la ville, Piața Unirii, n'a pas été de nouveau raccordé : les terminus des différents réseaux se trouvent donc à plus d'un kilomètre les uns des autres, obligeant les voyageurs à de longues et périlleuses marches et traversées de rues). Ainsi le progrès n'empêche pas la capitale roumaine d'être de plus en plus dangereuse pour les piétons et les cyclistes, comme en témoigne l'augmentation des accidents[10].
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+ La commune a été décorée le 23 février 1920 de la croix de guerre 1914-1918[11].
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+ Bucarest est la seule ville de Roumanie qui n'appartient pas à un județ. Elle est dirigée par un maire — dit maire général — (actuellement Gabriela Firea). La ville a une superficie totale de 228 km2, qui est divisé en 6 secteurs administratifs dirigés par un maire de secteur.
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+ Les limites des secteurs sont distribuées de manière radiale et la numérotation des secteurs est effectuée en sens horaire.
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+ Le maire général est responsable des services publics (eau, transports, artères routières principales), tandis que le maire de secteur a pour responsabilités les liens entre les citoyens et les conseils locaux, les artères routières secondaires, les parcs, les écoles et les services d'assainissement (ramassage d'ordures).
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+ La zone métropolitaine de Bucarest (ZMB) comprend actuellement approximativement 2,4 millions d'habitants (des sources non officielles donnent le chiffre de 3,4 millions). Conformément aux projets du maire de Bucarest, la ZMB est destinée à être constituée de 94 unités administratives et territoriales sur une zone d'environ 5 000 km2.
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+ Conformément aux études concernant la qualité de vie, émises de manière annuelle par l'entreprise de consultants Mercer, Bucarest atteint la 94e place du top mondial, en 2001, et descend à la 108e place en 2009.
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+ Bucarest est également avant-dernière du classement concernant la qualité de vie des capitales de l'Union européenne devant Sofia, capitale de la Bulgarie.
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+ En 1877, Bucarest compte 177 646 résidents. D'un point de vue confessionnel, on y recensait une prédominance chrétienne composée à 75 % d'orthodoxes (132 987), 10 % de catholiques romains (16 991), 3 % de protestants (5 854), 0,5 % de chrétiens arméniens et 0,12 % d'orthodoxes lipovènes. Concernant les autres religions, la confession la plus importante était le judaïsme (12 % de la population de Bucarest, en majorité ashkénaze, en minorité romaniote mais de rite séfarade).
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+ Parmi les confessions chrétiennes de Roumanie, l'orthodoxie domine (Église orthodoxe roumaine, mais aussi églises orthodoxes bulgare, grecque, russe, serbe, ukrainienne) et il existe également des groupes religieux catholiques romains, catholiques de rite grec et protestants de différentes obédiences (parmi lesquelles domine le luthéranisme). Beaucoup de catholiques romains, de luthériens et de calvinistes de Bucarest sont des transylvains, soit hongrois d'origine magyare ou sicule, soit allemands d'origine souabe ou saxonne.
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+ Concernant l'Islam, beaucoup de musulmans de Bucarest sont soit des Dobrogéens d'origine turque ou tatare, soit des Arabes du Moyen-Orient venus faire du commerce et d'origine souvent syrienne, libanaise, palestinienne ou égyptienne.
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+ Alors que les Hongrois représentent environ 4 % de la population de Bucarest en 1930, ils ne représentent plus que 0,18 % de la population en 2011. Le lycée Ady Endre de Bucarest est un établissement scolaire de langue hongroise et la Casa Petőfi est le centre culturel de la communauté.
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+ La présence de la communauté allemande date du XVIIIe siècle. Selon une légende urbaine, elle aurait donné le nom au quartier Lipscani, lieu central du marché de la ville, Lipsca l'ancien nom roumain de la ville de Leipzig, mais les historiens affirment que tout commerçant qui allait se fournir à la foire de Leipzig était appelé lipscan sans nécessairement être allemand. Cette communauté allemande, composée d'Autrichiens (le plus souvent des Saxons de Transylvanie connaissant le roumain) et de Prussiens, était connue pour ses activités artisanales et commerciales. Il existe un établissement germanophone, le Collège Goethe de Bucarest.
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+
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+ Une communauté avec des anciennes traditions culturelles et économiques à Bucarest vient d'Arménie. Cette présence est attestée par l'existence de la rue de l'Arménie, une église et un cimetière arménien. Cette communauté comporte 815 personnes selon le recensement de 2002.
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+ La communauté grecque possède une longue tradition à Bucarest. La présence de cette communauté est attestée dès avant la période phanariote (1715-1821). Mais il y a aussi des Grecs d'origine pontique venus de Dobrogée, et issus des rangs du Parti communiste de Grèce, surnommés koukoués (d'après le sigle grec KKE de ce parti), venus de Grèce après leur défaite lors de la guerre civile grecque (1949). En 2002, elle représente 0,67 % de la population de la ville.
172
+
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+ La présence de la communauté bulgare date est attestée au XVIIe siècle. Les autorités communistes avaient fermé le lycée bulgare, mais la ville l'a rouvert le lycée en 1999. Il accueille trois classes avec environ 80 élèves au total, délivrant un enseignement en langue bulgare. Cette réouverture a été réalisée via une action parallèle de réouverture du lycée roumain de Sofia. Les Bulgares vivent principalement dans des quartiers en périphérie de la ville ou dans les villes environnantes (Brănești, Bragadiru, Glina (Ilfov), Dobroești, Pantelimon, Colentina, Chiajna, Popești-Leordeni).
174
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+ La présence d'une communauté polonaise s'explique par le fait que la Roumanie a accueilli, avant 1918, de nombreux polonais persécutés par les autorités allemandes, autrichiennes ou russes, qui y ont fait souche. Parmi les membres de cette communauté, on peut citer H. Dabrowski qui fut maire de Bucarest durant la période 1940-1942. La rue de la Pologne a été nommée ainsi à la suite de la présence de cette communauté, qui s'est agrandie en 1939 avec l'arrivée de réfugiés fuyant l'invasion germano-soviétique.
176
+
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+ Bucarest est le centre névralgique de la communauté albanaise de Roumanie. Cette communauté est attestée dès le XVIIe siècle à travers les gardes arvanites (en roumain arnăuți) des hospodars et des boyards, mais s'est étoffée au milieu du XIXe siècle, quand Bucarest est devenu le centre d'initiatives culturelles d'intellectuels comme Dora d'Istra, Naim Frashëri, Jani Vreto ou Naum Veqilharxhi (auteur du premier abécédaire albanais). Aleksander Stavre Drenova y a composé les paroles de l'hymne national albanais, Hymni i Flamurit (« L'Hymne au drapeau ») quand il logeait à Bucarest. Beaucoup d'intellectuels albanais ont fui leur pays pour se réfugier en Roumanie afin d'éviter l'oppression ottomane.
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+ Plusieurs institutions omnisports sont principalement présentes tels que :
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+ La presse écrite de Bucarest est principalement liée à celle de l'ensemble du pays.
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+ Sont édités notamment à Bucarest :
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+ Des quotidiens allophones sont publiés à Bucarest, notamment :
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+ Plusieurs stations publiques et privées de radio sont diffusées à Bucarest, București FM étant une des radios locales.
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+ Bucarest est le centre de l'économie roumaine et de l'industrie, représentant environ 22,7 % (2010) du PIB du pays et environ un quart de sa production industrielle, tout en étant habité par seulement 9 % de la population du pays. Près d'un tiers des impôts nationaux sont payés par les citoyens et les entreprises de Bucarest. En 2009, à parité de pouvoir d'achat, Bucarest avait un PIB par habitant de 29 100 €, soit 124 % de la moyenne de l'Union européenne et plus de deux fois la moyenne roumaine. Après une relative stagnation dans les années 1990, la forte croissance économique a revitalisé la ville et a conduit à l'élaboration de nombreux centres commerciaux, de quartiers et d'immeubles de bureaux de grande hauteur. En septembre 2005, Bucarest avait un taux de chômage de 2,6 %, nettement inférieur au taux de chômage national de 5,7 %.
189
+
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+ Bucarest a une scène culturelle variée et croissante, exposée dans nombre de domaines, y compris les arts visuels et la vie nocturne. Contrairement aux autres régions de la Roumanie, comme la côte de la mer Noire ou la Transylvanie, la scène culturelle de Bucarest est beaucoup plus éclectique, sans style défini, intégrant différents éléments de la culture roumaine et internationale.
191
+
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+ Église Crețulescu.
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+ Monastere d'Antim.
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+
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+ Chambre des députés à gauche et basilique du Patriarcat orthodoxe à droite.
197
+
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
199
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200
+ Depuis 2004, le Festival international du film de Bucarest (BIFF) présente une sélection de longs métrages du monde entier en compétition[22].
201
+
202
+ Dans le Parc Cișmigiu, un monument nommé La rotonde des écrivains siège près du lac. Les écrivains représentés sous forme de bustes sont :
203
+
204
+ Parc Carol : ancien mausolée des dignitaires communistes converti en monument aux morts de la Première Guerre mondiale.
205
+
206
+ Parc Herăstrău, et Casa Presei Libere à l'arrière-plan.
207
+
208
+ Parc Herăstrău, statue du sculpteur Jef Lambeaux.
209
+
210
+ Architecture du XXIe siècle.
211
+
212
+ Le métro de Bucarest à Pipera.
213
+
214
+ Un tramway de Bucarest.
215
+
216
+ Chambre de commerce et d'industrie de Bucarest.
217
+
218
+ Place Charles-de-Gaulle.
219
+
220
+ Rivière Dâmbovița.
221
+
222
+ Place de la Victoire, Musée national d'histoire naturelle « Grigore Antipa » et gratte-ciel.
223
+
224
+ La place d'Espagne, avec le buste de Cervantes et des immeubles néo-roumains et bauhaus des années 1920-1930.
225
+
226
+ Strada Franceză (« rue française »).
227
+
228
+ Maison bucarestoise du début du XIXe siècle (monument historique) avenue Șerban Vodă, devant un immeuble du début du XXe siècle, voisine d'un immeuble du XXIe siècle et sur fond d'immeubles des années 1960.
229
+
230
+ Immeuble d'habitation de la fin du XIXe siècle en style néo-brancovan.
231
+
232
+ Immeubles d'habitation de la fin du XXe siècle.
233
+
234
+ Portail du Palais présidentiel (Cotroceni).
235
+
236
+ Musée national d'Art.
237
+
238
+ Faculté de médecine « Carol Davila ».
239
+
240
+ Ancien Palais des Postes, devenu Musée de d'histoire de la Roumanie.
241
+
242
+ Cercle militaire.
243
+
244
+ Banque nationale de Roumanie.
245
+
246
+ Palais de la Caisse d'Épargne.
247
+
248
+ L'ancien Parlement, en face du Patriarcat.
249
+
250
+ Le nouveau Parlement, copie agrandie de la Casa Presei Libere
251
+
252
+ Athénée.
253
+
254
+ Théâtre de l'Odéon.
255
+
256
+ L'Université.
257
+
258
+ Bibliothèque universitaire.
259
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+ L'ancienne bibliothèque centrale.
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Le palais de Buckingham (en anglais : Buckingham Palace) est la résidence officielle des souverains britanniques. Situé à Londres, le palais est à la fois le lieu où se produisent les événements en relation avec la famille royale, le lieu d'accueil de beaucoup de chefs d'État en visite, et une attraction touristique importante. C'est le point de convergence du peuple britannique lors des moments de joie, de crise et de peine. Le palais de Buckingham, ou tout simplement « le Palais », désigne la source des déclarations de presse émanant de bureaux royaux. Construit pour John Sheffield, duc de Buckingham et Normanby, en 1703, c'est le lieu de résidence de la monarchie britannique. Il est agrandi au cours du XIXe siècle par John Nash pour le roi George IV.
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5
+ Au Moyen Âge, le site du palais de Buckingham formait une partie du manoir d'Ebury (en). Il eut plusieurs occupants royaux depuis Édouard le Confesseur et a été l'objet de nombreuses spéculations à propos de son propriétaire : une faille dans le bail de Charles Ier d'Angleterre permit au terrain de revenir dans le giron royal au XVIIIe siècle. Les précurseurs du palais de Buckingham étaient des résidences privées appelées Blake House, Goring House, puis Arlington House.
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7
+ D'abord connu sous le nom de Buckingham House, le bâtiment formant le cœur du palais d'aujourd'hui était alors un grand hôtel particulier construit en 1703 pour le duc de Buckingham John Sheffield et acquis par le roi George III en 1762 pour en faire sa résidence privée. Il fut agrandi au cours des 75 années suivantes, principalement par les architectes John Nash et Edward Blore, qui ajoutèrent trois ailes autour d'une cour carrée. Le palais devint finalement la résidence officielle de la monarchie britannique lors de l'accession au trône de la reine Victoria en 1837. Les derniers ajouts structurels d'importance datent de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle : l'imposante aile est qui fait face au Mall a été ajoutée, et l'ancienne entrée officielle, Marble Arch, a été déplacée près du Speakers' Corner à Hyde Park, où elle se trouve toujours. La façade côté est a été refaite en 1913 avec des blocs de calcaire de Portland, en arrière-plan du Victoria Memorial, créant la « façade publique » de Buckingham, avec le fameux balcon en son centre.
8
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9
+ Les décorations intérieures du XIXe siècle, dont beaucoup sont encore visibles de nos jours, montrent l'utilisation intensive de stuc de couleurs vives, de lapis-lazuli bleus et roses, sur le conseil de Sir Charles Long. Le roi Édouard VII mena une redécoration partielle dans des tons crème et or de la Belle Époque. Beaucoup de petits salons de réception sont meublés selon un style "chinois" à la mode au début du XIXe siècle, avec des éléments provenant du Brighton Pavilion et de Carlton House, après la mort du roi George IV. Les jardins du palais sont les plus grands jardins privés de Londres, à l'origine dessinés par Capability Brown, puis refaits par William Townsend Aiton des jardins botaniques royaux de Kew et John Nash. Le lac artificiel a été terminé en 1828 et son eau provient de la Serpentine, un lac d'Hyde Park.
10
+
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+ Les appartements d'État forment le cœur du palais où l'on s'affaire et sont régulièrement utilisés par la Reine et les membres de la famille royale pour les événements officiels. Le palais de Buckingham est l'un des édifices les plus connus dans le monde entier : plus de 50 000 personnes sont accueillies au palais chaque année en tant qu'invités à des banquets, déjeuners, dîners, réceptions et garden parties.
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+ Le palais a été construit au XIVe siècle et formait une partie de l'ancien manoir d'Ebury (aussi appelé Eia ou Eye). Les sols marécageux étaient alimentés en eau par la rivière Tyburn, qui coule toujours sous la cour et l'aile sud du palais. Là où la rivière pouvait être passée à gué, à Cow Ford[1], le village d'Eye Cross s'établit. La propriété du site changea de mains un certain nombre de fois, revenant à Édouard le Confesseur et sa femme la reine Edith, puis après la conquête par les Normands à Geoffrey de Mandeville, par l'intermédiaire de Guillaume le Conquérant. De Mandeville la légua aux moines de l'abbaye de Westminster[2].
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+ En 1531, le roi Henri VIII acquit l'hôpital de St. James au collège d'Eton (plus tard le palais St. James) et reçut le manoir d'Ebury de la part de l'abbaye de Westminster en 1536. À la suite de ces transferts, le site de Buckingham revint dans le domaine royal pour la première fois depuis que Guillaume le Conquérant l'eut donné, presque 500 ans auparavant.
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17
+ Plusieurs propriétaires louèrent le domaine, cependant la propriété foncière fut l'objet d'une grande spéculation au cours du XVIIe siècle. Le vieux village d'Eye Cross avait alors disparu depuis longtemps, ne laissant que des ruines[3]. Le roi Jacques Ier vendit une partie de la propriété foncière car il avait besoin d'argent, mais retint l'autre part afin d'y créer un jardin de mûriers d'un hectare, destiné à produire de la soie (ce jardin se trouve actuellement au coin nord-ouest du palais). Clement Walker, dans son Anarchia Anglicana (1649), parle de « new-erected sodoms and spintries at the Mulberry Garden at S. James's »[4], suggérant qu'il ait pu devenir lieu de débauche.
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+ Finalement à la fin du XVIIe siècle, la propriété foncière revint à Sir Hugh Audley par héritage de Mary Davies[5].
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+ Il est probable que la première maison érigée sur le site était celle d'un certain Sir William Blake, en 1624 environ. Le propriétaire suivant était Lord Goring, qui agrandit la maison de Blake à partir de 1633, ainsi qu'une grande partie des jardins d'aujourd'hui, connus à l'époque sous le nom de grands jardins de Goring. Il n'obtint cependant pas la propriété foncière des jardins de mûriers. À l'insu de Goring, le document attestant sa propriété « ne reçut pas le sceau royal avant que le roi Charles Ier n'ait fui Londres, ce qui était nécessaire pour exécution légale »[6]. Ce fut cette omission capitale qui permit à la famille royale britannique de regagner la propriété foncière de Buckingham sous le règne de George III. Dépensier, Goring ne paya pas tous ses loyers : Henry Bennet, 1er comte d'Arlington, obtint et occupa le manoir, connu sous le nom de Goring House, jusqu'à ce qu'il brûle en 1674. Arlington House fut érigée sur le site (l'aile sud du palais actuel) l'année suivante et la propriété foncière fut vendue en 1702.
22
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+ Buckingham House fut finalement vendue en 1762 par Sir Charles Sheffield, le fils naturel du duc de Buckingham, au roi George III pour 21 000 livres[7]. Comme son grand-père, le roi George III refusait de vendre les jardins de mûriers dont la propriété restait à la famille royale qui les louait, si bien que Sheffield ne put pas acquérir la totalité de la propriété et décida de tout vendre, son bail devant expirer en 1774. À l'origine, la maison devait servir de lieu de retrait privé pour la famille royale, tout particulièrement pour la reine Charlotte. Le palais St. James demeurait la résidence royale ainsi que le lieu des cérémonies officielles. De nos jours encore, les ambassadeurs étrangers sont officiellement accueillis "à la cour de St. James", bien qu'ils soient présentés à la reine au palais de Buckingham lors de leur nomination.
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25
+ La reine Charlotte mourut en 1818, George III en 1820. Le roi dépensier George IV décida d'élargir Buckingham House pour l'utiliser conjointement avec le Palais St James tout comme son père. En 1826 alors que les travaux étaient en cours, il décida de faire du manoir un palais royal totalement aménagé. Il engagea John Nash pour réaliser les travaux. Le palais alors construit formait les trois côtés d'une cour d'honneur ouverte, l'ancien manoir de Buckingham servant de corps de logis. L'édifice fut construit en pierre de Bath, avec des détails raffinés de style néoclassique français. C'est approximativement le palais d'aujourd'hui, sans la façade est (face au Mall) qui forme aujourd'hui un quadrilatère. À l'ancien emplacement de la façade est, entre les deux ailes adjacentes, s'élevait un arc de triomphe en marbre de Racaccione, sur le modèle de l'arc de Constantin à Rome. Cet arc, dont l'érection coûta 34 450 livres, servait d'entrée officielle. George IV voulait la couronner d'une statue équestre de lui-même, mais il mourut avant qu'elle ne soit terminée. Lorsque le parlement paya la statue (à contrecœur), les députés décidèrent de la déplacer à Hyde Park, où elle se trouve encore sous le nom de Marble Arch. Les intérieurs du palais devaient être d'une splendeur inégalée. George IV était conseillé sur ce plan par sir Charles Long, qui recommandait l'usage intensif de stuc de couleurs vives et de lapis bleus et roses, avec des caissons en plâtre sculpté aux plafonds. George IV mourut en 1830, les suites colorées et dorées ne furent terminées que sous le règne de Guillaume IV.
26
+
27
+ À la mort de George IV, les coûts faramineux du palais encore en travaux suscitaient la polémique au Parlement et dans la presse. Guillaume IV renvoya l'architecte Nash et employa Edward Blore, qui adhérait mieux aux goûts plus sobres du nouveau roi. Architecte moins idéaliste mais plus entreprenant que Nash, Blore garda les contributions de Nash et termina le palais dans la même lignée, quoique plus massif et moins pittoresque. Le coût final de la reconstruction de Buckingham excéda 719 000 livres (18,13 millions de francs-or).
28
+
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+ Bien que Guillaume IV et la reine Adélaïde donnassent des réceptions et reçussent la cour dans les suites royales, ils ne vécurent jamais dans le palais, préférant rester à Clarence House, le manoir plus modeste qu'ils firent construire avant leur succession. De plus, lorsque le palais de Westminster brûla en 1834, le roi offrit le palais encore inachevé à la nation en remplacement du siège du gouvernement. L'offre fut d��clinée et l'ancien palais de Westminster reconstruit.
30
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31
+ La plupart des petits salons de réception, qui sont restés en l'état, furent meublés pendant le règne de Guillaume IV en utilisant des chinoiseries, des cheminées, des décorations et du mobilier provenant des palais de George IV, du pavillon royal à Brighton et de Carlton House.
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+ À l'arrière du palais se trouve le grand jardin (« Jardin de Buckingham Palace ») qui est le plus grand jardin particulier de Londres. Le paysage est l'œuvre de Capability Brown mais le jardin fut redessiné à l'époque de la reconstruction du palais par William Townsend Aiton de Kew Gardens et Sir John Nash. Le grand lac artificiel fut terminé en 1828 et son eau provient du lac Serpentine de Hyde Park qui est tout proche.
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+ Tout comme le palais, les jardins du palais de Buckingham comportent de nombreuses œuvres d'art. La plus notable est le vase de Waterloo, une grande urne commandée par Napoléon Ier pour commémorer ses victoires à venir qui en 1815 fut présentée inachevée au prince régent par Ferdinand III de Toscane. Le roi fit terminer le vase par le sculpteur Richard Westmacott, voulant en faire la pièce maîtresse de la nouvelle chambre de Waterloo au château de Windsor. Aucun plancher ne pouvant supporter une sculpture mesurant près de 4,5 mètres et pesant quinze tonnes, l'œuvre fut donnée à la National Gallery, laquelle rendit finalement ce cadeau empoisonné au souverain en 1906. Le roi Édouard VII résolut le problème en plaçant le vase dans le jardin où il demeure aujourd'hui encore. Dans les jardins se trouve aussi un petit pavillon attribué à William Kent, construit aux environs de 1740.
36
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37
+ En juin 2002, la reine ouvrit les portes des jardins au public pour la première fois de son règne. Dans le cadre du week-end de son jubilé d'or, des milliers de Britanniques furent invités à se procurer un ticket pour le concert « Party at the Palace », où Brian May guitariste de « Queen » joua le God Save the Queen sur un solo de guitare, sur le toit du palais. Le concert pop fut précédé, la veille, d'un concert de musique classique « Prom at the Palace ». Pendant les célébrations du 80e anniversaire de la reine en 2006, le jardin fut le théâtre d'une fête, « Children’s Party at the Palace », organisée pour 2 000 enfants.
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+ Jouxtant le palais, les écuries royales (Royal Mews), construites également sur les plans de Nash, abritent les attelages royaux, notamment le carrosse royal. Ce carrosse doré de style rococo, créé par Sir William Chambers en 1760, comporte des panneaux peints par G. B. Cipriani. Ayant servi pour la première fois lors de l'inauguration officielle du Parlement par George III en 1762, il est utilisé par le souverain uniquement lors de sacres ou lors de jubilés. Les chevaux sollicités pour les processions royales à Londres logent également dans ces écuries.
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+ Buckingham devint finalement la résidence royale principale en 1837 lors de l'accession au trône de Victoria. Alors que les suites officielles n'étaient que dorures et couleurs vives, les besoins du nouveau palais étaient un peu plus terre à terre. Il fut rapporté que les cheminées fumaient tellement qu'on laissait les feux mourir, si bien que la cour frissonnait dans un palais magnifique. La ventilation faisait également défaut dans un palais aux odeurs omniprésentes et, lorsque la décision fut prise d'installer des lampes à gaz, on s'inquiéta sérieusement de l'accumulation de gaz aux étages inférieurs. On raconte également que le personnel était peu soigné et paresseux et que le palais était sale. Après le mariage de la reine en 1840, son mari le prince Albert s'occupa de la réorganisation du personnel, du service et des fautes de goût dans la décoration. Tout cela fut corrigé et les ouvriers quittèrent le palais en 1840.
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+ En 1847, le couple royal estima que le palais était trop petit pour la vie de cour et leur famille grandissante et fit construire la nouvelle aile conçue par Edward Blore, fermant la cour centrale. Cette grande aile à l'est, en face du Mall, est aujourd'hui l'image publique de Buckingham avec le fameux balcon en son centre, d'où la famille royale fait signe à la foule lors des grandes occasions et lors de la parade militaire annuelle qui se tient en juin. L'aile où se trouve la salle de bal ainsi que d'autres suites officielles a aussi été construite durant cette période, sur les plans de l'élève de Nash : Sir James Pennethorne.
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+ Avant la mort du prince Albert, la reine Victoria avait la réputation d'aimer la musique et la danse. Les plus grands musiciens de l'époque venaient à Buckingham : Felix Mendelssohn y joua à trois reprises. Johann Strauss II et son orchestre y jouèrent également lors de leur passage en Angleterre. La polka « Alice » de Strauss fut jouée pour la première fois au palais en 1849 en l'honneur de la fille de la reine, la princesse Alice. Sous le règne de Victoria, de somptueux bals costumés furent organisés au palais, en plus des cérémonies royales habituelles, des investitures et des présentations.
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+ Lorsqu'elle devint veuve en 1861, Victoria, accablée de chagrin, se retira de la vie publique et quitta le palais pour vivre aux châteaux de Windsor et de Balmoral, ainsi qu'à Osborne House. Pendant de nombreuses années le palais fut rarement utilisé, voire négligé. L'opinion publique la força à revenir à Londres, bien qu'elle préférât vivre ailleurs chaque fois que c'était possible. Les événements de cour se tenaient au château de Windsor plutôt qu'au palais, présidés par la reine endeuillée habituellement vêtue de noir.
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+ Les pièces principales sont situées à l'étage noble, derrière la façade donnant sur les jardins ouest. Au centre de ces pièces richement ornées se trouve la « Salle de Musique », dont la grande arche constitue l'élément principal de la façade. Jouxtant la salle de musique se trouvent les salons de réception bleu et blanc. Au centre de la suite, la galerie de tableaux de 50 mètres de long sert de lien entre les différentes pièces. On peut admirer des œuvres de Rembrandt, Van Dyck, Rubens, Vermeer, parmi d'autres. D'autres pièces conduisant à la galerie sont la salle du trône et le salon de réception vert. Le salon de réception vert, qui sert de grande antichambre à la salle du trône et fait partie du trajet de cérémonie vers celle-ci en venant de la salle des gardes, contient une statue de marbre blanc du prince Albert, située en haut du grand escalier.
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+ Juste sous les appartements officiels se trouve une série de pièces un peu moins solennelles, appelées appartements semi officiels, accessibles par le hall en marbre. Ces pièces sont utilisées lors d'occasions moins formelles, des déjeuners et des audiences privées. Certaines d'entre elles sont nommées et décorées en l'honneur de certains visiteurs, comme la « Salle de 1844 » qui fut décorée cette année-là pour la visite officielle de l'empereur Nicolas Ier de Russie. Puis au centre, la salle de l'arc, que des milliers d'invités traversent chaque année pour se rendre aux jardins lors des « garden parties ». La reine occupe une suite dans l'aile nord pour son usage privé.
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+ Entre 1847 et 1850, lorsque les travaux de la nouvelle aile est étaient en cours, on utilisa encore de nombreux ornements provenant du pavillon à Brighton. C'est pourquoi plusieurs pièces de cette aile ont une atmosphère résolument orientale. La salle de déjeuner chinoise rouge et bleue est composée d'éléments des salles de banquet et de musique de Brighton, cependant la cheminée est de style indien, bien qu'elle provienne également de Brighton. On peut voir, dans la salle de réception jaune, une tapisserie du XVIIIe siècle, qui fut utilisée en 1817 pour le salon de Brighton. La cheminée dans cette pièce est une transposition européenne de ce que serait l'équivalent chinois, avec des mandarins hochant la tête dans les niches et des dragons effrayants.
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+ Au centre de cette aile on reconnaît le célèbre balcon, et derrière ses fenêtres se trouve la Salle centrale. Il s'agit d'un salon de style chinois aménagé par la reine Mary à la fin des années 1920, bien que les portes laquées fussent apportées de Brighton en 1873. Malgré son appellation modeste de Couloir principal, l'immense galerie fait la longueur du piano nobile de l'aile est. Les portes y sont couvertes de miroirs, qu'on trouve aussi sur les murs, reflétant les pagodes en porcelaine ainsi que les autres objets de Brighton. La salle de déjeuner chinoise et le salon de réception jaune sont situés à chaque extrémité de la galerie, la salle centrale se trouvant évidemment au milieu.
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+ Les chefs d'État en visite occupent la Suite belge lorsqu'ils sont reçus au palais. Elle se trouve au rez-de-chaussée face aux jardins nord. Ces pièces, dont les couloirs comportent des dômes, furent les premières décorées pour l'oncle du prince Albert le roi Léopold Ier des Belges. Le roi Édouard VIII y vécut durant son court règne.
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+ Les cérémonies ont subi un changement radical sous le règne d'Élisabeth II et l'entrée au palais n'est plus un privilège réservé aux grands noms.
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+ Il y a eu un allègement progressif dans le code vestimentaire régissant l'uniforme formel de la cour. Durant les règnes précédents, les hommes qui ne portaient pas l'uniforme militaire portaient des hauts-de-chausses de style XVIIIe. Pour les femmes, la robe à traîne était de rigueur, avec une tiare et/ou des plumes dans les cheveux. Après la Première Guerre mondiale, lorsque la reine Mary voulut suivre l'exemple de la mode en relevant ses jupes de quelques centimètres, elle demanda d'abord à une dame d'honneur de raccourcir sa jupe pour constater la réaction du roi. Le roi George V fut horrifié et la reine garda ses jupes en l'état. Par la suite, le roi George VI et la reine Élisabeth autorisèrent les jupes un peu plus courtes durant la journée.
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+ En 1924, le premier ministre travailliste Ramsay MacDonald fut le premier homme portant un costume de ville à être reçu par un monarque dans le palais ; ce fut cependant une exception. Les tenues du soir prescrites restèrent en vigueur jusqu'à la Seconde Guerre mondiale.
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+ Il n'y a plus de code vestimentaire de nos jours. La plupart des hommes invités à Buckingham la journée choisissent de porter leur uniforme de service ou bien une jaquette. Le soir, suivant l'occasion, ils portent un smoking ou une tenue de soirée plus formelle. Dans ce cas, les femmes portent une tiare si elles en possèdent une.
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+ Le changement le plus important eut lieu en 1958 lorsque la reine abandonna les soirées de présentation des jeunes filles de l'aristocratie. Ces soirées de présentation au monarque se déroulaient dans la salle du trône. Les jeunes filles se conformaient au code vestimentaire, et portaient trois grandes plumes d'autruche dans leurs cheveux. Elles entraient, faisaient une révérence, marchaient à reculons selon une chorégraphie bien particulière, faisaient la révérence à nouveau, tout en manœuvrant la traîne de leur robe de la longueur adéquate. La cérémonie correspondait aux soirées de la cour qui se déroulaient dans les salons de réception, mais la reine Élisabeth II remplaça ces présentations avec de grandes garden parties où est invitée une sélection de la société britannique. La défunte princesse Margaret aurait déclaré à propos de ces présentations : « Nous devions y mettre un terme, toutes les putains de Londres entraient au palais »[8]. Aujourd'hui, la salle du trône est utilisée lors de grandes occasions formelles comme les jubilés de la reine. C'est sur l'estrade où se trouve le trône que sont pris les portraits royaux de mariage et les photos de famille.
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+ Les investitures, anoblissements et autres cérémonies de ce type se déroulent dans la salle de bal victorienne, construite en 1854. Elle mesure 37 mètres sur 20 : c'est la plus grande pièce du palais. Elle a remplacé la salle du trône en importance et en utilisation. Lors d'investitures, la reine se tient sur l'estrade sous un grand dais de velours, utilisé lors du couronnement à Delhi en 1911. Un orchestre militaire joue dans la galerie des musiciens, pendant que les récipiendaires s'approchent de la reine, sous le regard de leurs familles et amis. Les Beatles furent parmi les premiers artistes populaires à recevoir les honneurs au palais.
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+ Les banquets officiels se déroulent dans la Salle de bal. Ces dîners formels sont organisés la première soirée lors d'une visite officielle d'un chef d'État étranger. À cette occasion, souvent plus de 150 invités en tenue de soirée formelle dînent avec des couverts en or. La réception plus grande et plus formelle à Buckingham a lieu tous les ans au mois de novembre, lorsque la reine s'entretient avec les membres des corps diplomatiques étrangers à Londres. Les suites officielles sont alors utilisées, alors que la famille royale entame sa procession vers les portes de la galerie de tableaux. Comme Nash l'avait imaginé, la totalité des grandes portes restent ouvertes, les miroirs réfléchissant la lumière des nombreux chandeliers et bougeoirs, créant une illusion de lumière et d'espace.
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+ Les cérémonies plus petites comme la réception de nouveaux ambassadeurs, se passent dans la « Salle de 1844 ». La reine y tient également de petits déjeuners, et des réunions du conseil privé. Les plus grands déjeuners ont lieu dans la salle de musique ou dans la salle de dîner officielle. À toutes les occasions officielles, les hallebardiers de la tour de Londres sont présents dans leur uniforme traditionnel, ainsi que d'autres officiers à la cour tels que le lord-chamberlain.
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+ Depuis le bombardement de la chapelle du palais lors de la Seconde Guerre mondiale, les baptêmes royaux ont eu lieu quelquefois dans la salle de musique. Les trois premiers enfants de la reine y furent baptisés, dans des fonts spéciaux en or. Le prince William, duc de Cambridge, fut baptisé dans la Salle de musique. Cependant, son frère le prince Harry le fut à la chapelle Saint-Georges à Windsor.
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+ Les événements les plus importants de l'année sont sans conteste les « garden parties », où jusqu'à 8 000 personnes sont conviées, dégustant thé et sandwiches sous de grandes tentes. Les invités se rassemblent, puis la reine sort du palais pendant qu'un orchestre militaire joue l'hymne national. Elle marche lentement vers les invités, saluant ceux qui ont été sélectionnés pour prendre le thé sous sa tente privée. Si les invités n'ont pas tous l'opportunité de rencontrer le monarque, ils peuvent tout du moins se consoler de pouvoir admirer les jardins.
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+ En 1901, l'accession au trône d'Édouard VII apporta un nouveau souffle au palais. Le nouveau roi et sa femme la reine Alexandra avaient toujours été au-devant de la haute société londonienne, et leurs amis, appelés « la clique de Marlborough House », étaient considérés comme les personnages les plus en vue de l'époque. Les pièces telles que la Salle de bal, le Hall d'entrée, le Hall de marbre, le Grand escalier, les vestibules et galeries redécorées selon les goûts de la Belle Époque étaient redevenus les centres d'importance de l'Empire britannique à Buckingham Palace. Beaucoup de gens pensent que la redécoration importante du roi Édouard ne s'accorde pas avec les travaux de Nash[9]. Toutefois, il fut accordé qu'on la laisse en place pour cent ans.
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+ Les derniers travaux de construction eurent lieu pendant le règne de George V quand en 1913, Sir Aston Webb redessina la façade est pour ressembler en partie à Lyme Park, l'œuvre de Giacomo Leoni, qui se trouve dans le Cheshire. Cette nouvelle façade principale devait être l'arrière-plan du Victoria Memorial, une grande statue de la reine placée en dehors des portes du palais. George V, qui prit la succession d'Édouard VII en 1910, avait une personnalité plus sérieuse que son père : l'accent était mis désormais sur la représentation et les devoirs royaux plutôt que sur les réceptions. La femme de George V, la reine Mary, grande connaisseuse en arts britanniques, s'intéressait beaucoup à la collection royale de mobilier et d'art, faisant restaurer certaines pièces et en ajoutant d'autres. Elle fit installer beaucoup d'ornements, comme les cheminées de marbre de style-Empire de Benjamin Vulliamy datant de 1810. La Salle bleue, auparavant salon de réception sud, fut également redécorée par la reine. Cette pièce de 21 mètres de long arbore des plafonds magnifiques de Nash et est considérée comme la plus belle pièce du palais par l'auteur et historienne Olwen Hedley, FRSL.
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+ La dernière extension du palais date de 1850. En 1999, on déclara[10] que se trouvaient au palais 19 pièces officielles, 52 chambres principales, 188 chambres de membres du personnel, 92 bureaux et 78 salles de bain. Ces chiffres peuvent sembler exagérés, mais ils sont modestes comparés au palais du tsar à Saint-Pétersbourg ou Pouchkine, au palais apostolique au Vatican, au palais royal de Madrid, ou à l'ancien palais de Whitehall, et encore davantage comparés à la Cité interdite ou au palais du Potala. L'exiguïté relative du palais peut être mieux appréciée de l'intérieur, depuis une fenêtre donnant sur la cour intérieure. Une extension mineure au palais a été réalisée en 1938, où le pavillon nord-ouest de Nash a été transformé en piscine.
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+ À l'époque la demeure de George V et de la reine Mary, le palais sortit de la Première Guerre mondiale intact, puisque l'on n'hésita pas à assécher le lac de St. James's Park tout proche, afin d'éviter qu'il ne devienne un repère facile pour les Zeppelins allemands susceptibles d'attaquer le palais. Les éléments les plus précieux avaient été évacués à Windsor mais la famille royale resta au palais. Le plus gros changement à la vie de cour à cette époque était que, persuadé par le gouvernement, le roi avait dû fermer publiquement les celliers et s'abstenir de consommer de l'alcool pendant la durée de la guerre, pour donner le bon exemple aux classes inférieures. Cependant cette partie de la population ne s'abstint pas et le roi était furieux à cause de son abstinence forcée. Plus tard, Édouard VIII confia à un biographe que son père prenait un verre de porto discrètement tous les soirs, pendant que la reine ajoutait du champagne à sa coupe de fruits. Les enfants du roi se faisaient photographier à cette époque servant du thé dans les écuries royales à des officiers blessés.
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+ Pendant la Seconde Guerre mondiale le palais a été bombardé sept fois et était une cible désignée : les nazis pensaient que la destruction du palais démoraliserait la nation. Une bombe explosa dans la cour intérieure pendant que George VI et la reine Élisabeth résidaient au palais. Beaucoup de vitres furent soufflées mais il n'y eut aucun dommage sérieux. Toutefois, ces incidents furent pour la plupart dissimulés par la censure durant la durée de la guerre. Le bombardement le plus grave et le plus médiatisé fut la destruction de la chapelle du palais en 1940. Cet événement fut montré dans tous les cinémas d'Angleterre pour montrer la souffrance commune des riches et des pauvres. Le roi et la reine étaient montrés en train d'inspecter leur demeure bombardée, la reine souriante dans une veste immaculée et portant un chapeau assorti. C'est à ce moment-là que la reine dit : « Je suis contente que nous ayons été bombardés. Maintenant je peux regarder l'East End dans les yeux. » On voyait la famille royale partager les mêmes moments difficiles que ses sujets, comme le rapporte le journal The Sunday Graphic :
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+ « Le Roi et la Reine ont subi l’épreuve qui est arrivée à leurs sujets. Pour la seconde fois un bombardier allemand a essayé de répandre mort et destruction dans la demeure de Leurs Majestés. […] Quand la guerre sera terminée, le danger que le Roi George et la Reine Élisabeth ont partagé avec leur peuple restera un souvenir des plus chers et une inspiration pour les années à venir. »
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+ — Le rédacteur en chef
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+ Le 15 septembre 1940, un pilote de la RAF, Ray Holmes, percuta un avion allemand qui essayait de bombarder le palais. Holmes n'avait plus de munitions et décida de le percuter. Les deux avions s'écrasèrent et les pilotes survécurent. Cet accident fut filmé. Le moteur de l'appareil a été exposé par la suite à l'Imperial War Museum. Le pilote britannique devint un messager personnel du roi. Il mourut à l'âge de 90 ans en 2005.
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+ Le 8 mai 1945, jour de la victoire en Europe, le palais était au centre des célébrations britanniques, le roi, la reine, la princesse Élisabeth, future reine, et la princesse Margaret apparurent au balcon, les fenêtres condamnées du palais derrière eux, au son des acclamations de la foule sur le Mall. La famille royale aussi apparut au balcon le 15 août 1945 pour célébrer le jour de la victoire sur le Japon.
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+ Un incident se produisit en 1982 lorsque Michael Fagan accéda à la chambre de la reine alors qu'elle dormait. En 2003, un reporter du Daily Mirror passa deux mois à Buckingham en tant que domestique. Une des références qu'il avait fournies sur son CV était erronée et elle ne fut pas vérifiée correctement. L'incident coïncida avec une visite au Royaume-Uni de George W. Bush qui séjourna au palais et le Daily Mirror publia des photos clandestines de la chambre à coucher présidentielle, de la table de petit-déjeuner de la reine et de la chambre du duc d'York[11]. Le palais traîna le journal en justice pour violation de la vie privée : le journal rendit les photographies et paya à la reine des dommages et intérêts en novembre 2003.
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+ La plupart des brèches dans la sécurité proviennent de l'extérieur du palais. Ainsi en 1974, Ian Ball tenta de kidnapper la princesse Anne sur le Mall alors qu'elle retournait au palais, blessant plusieurs personnes au passage. En 1981, trois touristes allemands campèrent dans les jardins du palais, après avoir grimpé les murs couverts de fils barbelés, prétendant qu'ils se croyaient à Hyde Park. En 1993, des manifestants contre le nucléaire escaladèrent également les murs et organisèrent un sit-in sur la pelouse du palais. En 1994, c'est un parapentiste nu qui atterrit sur le toit du bâtiment. En 1995, un étudiant nommé John Gillard parvint à défoncer les portes du palais, sortant une porte en fer forgé d'une tonne et demie de ses gonds. En 1997, un patient d'un hôpital psychiatrique fut trouvé errant sur la propriété. Plus récemment, en 2004, un manifestant pour le droit des pères célibataires fit la une des journaux en grimpant, déguisé en Batman, sur une corniche près du balcon de cérémonie. Un autre manifestant déguisé en Robin fut appréhendé avant qu'il ne réussisse à monter sur le bâtiment : il revint en novembre déguisé en père Noël pour s'enchaîner à un réverbère près d'une porte principale.
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+ Au cours de l'histoire, il y eut d'autres incidents de ce type. Le plus incroyable arriva en 1837, lorsqu'un garçon de douze ans, surnommé le garçon coton, se débrouilla pour vivre un an dans le palais à l'insu de tous. Il se cachait dans les cheminées et maculait de suie les draps où il dormait. Il fut finalement attrapé en décembre 1838, entraînant diverses questions à propos de la sécurité royale au parlement[12]. Sur les huit tentatives d'assassinat dont Victoria fit l'objet, au moins trois se passèrent à proximité des portes du palais. Au début du XXe siècle, l'esplanade devant le palais était terrain de prédilection des suffragettes qui s'enchaînaient aux grilles en fer doré. Au fil des années, de nombreux intrus ont été arrêtés dans la propriété, dont un qui voulait demander la princesse Anne en mariage et qui fut déclaré fou.
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+ Aujourd'hui, le palais de Buckingham est non seulement la demeure de la reine et du prince Philip mais aussi la résidence londonienne du duc d'York et du comte et de la comtesse de Wessex. Les bureaux de la monarchie et de ses fonctions associées se trouvent également au palais.
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+ En plus d'être la résidence de semaine de la reine et du duc d'Édimbourg, le palais est le lieu de travail de 450 personnes. Chaque année près de 50 000 personnes sont reçues lors de garden parties, réceptions, audiences et banquets. La cour devant le célèbre balcon est utilisée lors de la relève de la garde, une cérémonie importante de même qu'une attraction touristique (tous les jours en été, tous les deux jours en hiver).
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+ Le palais n'est pas une propriété privée de la famille royale : il appartient au domaine public de la Couronne, tout comme le château de Windsor, ainsi que les collections d'art qu'ils renferment,. Les mobiliers, peintures et ornements inestimables, dont certains de Fabergé, provenant de Windsor et de Buckingham, sont désignés sous l'appellation de « collection royale ». Celle-ci peut être admirée par le public à différentes périodes de l'année, lorsque le palais et le château sont ouverts. La galerie de la reine près des écuries royales se trouve sur le site de l'ancienne chapelle, endommagée par une des sept bombes qui tombèrent sur le palais durant la Seconde Guerre mondiale. Elle est ouverte toute l'année et propose une sélection renouvelée d'objets de la collection.
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+ L'ouverture estivale des pièces officielles au public a été un énorme changement dans les traditions, au cours des années 1990. L'argent provenant des billets d'entrée a été mis au profit de la reconstruction du château de Windsor, à la suite de l'incendie qui a détruit plusieurs de ses pièces officielles. Chaque été, en août et en septembre, l'aile ouest du palais est ouverte au public. Le circuit dans le palais pour les années à venir est en cours de modification pour des raisons de présentation et de sécurité.
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+ Le palais apparaît dans le film Benjamin Gates et le Livre des secrets (2007), quand le héros s'introduit dans les salles privées pour explorer le Resolute desk. Pour l'ouverture des Jeux olympiques d'été de 2012, un film court spécial Heureux et Glorieux a été fait, avec James Bond (joué par Daniel Craig) rencontrant la Reine (jouée par elle-même) dans le palais. Dans La Chute de Londres (2016), un attentat a lieu devant le palais.
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+ Le palais est le lieu où se déroule principalement la série télévisée The Royals de la chaîne E!, mettant en scène une famille royale fictive contemporaine et ainsi que The Crown.
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+ Contrairement à une idée reçue, le drapeau du Royaume-Uni n'est hissé sur le mât du palais de Buckingham que lorsque les monarques en sont absents[13]. Lorsque la Reine est présente, c'est plutôt l'étendard royal qui y flotte.
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+ Le palais de Buckingham (en anglais : Buckingham Palace) est la résidence officielle des souverains britanniques. Situé à Londres, le palais est à la fois le lieu où se produisent les événements en relation avec la famille royale, le lieu d'accueil de beaucoup de chefs d'État en visite, et une attraction touristique importante. C'est le point de convergence du peuple britannique lors des moments de joie, de crise et de peine. Le palais de Buckingham, ou tout simplement « le Palais », désigne la source des déclarations de presse émanant de bureaux royaux. Construit pour John Sheffield, duc de Buckingham et Normanby, en 1703, c'est le lieu de résidence de la monarchie britannique. Il est agrandi au cours du XIXe siècle par John Nash pour le roi George IV.
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+ Au Moyen Âge, le site du palais de Buckingham formait une partie du manoir d'Ebury (en). Il eut plusieurs occupants royaux depuis Édouard le Confesseur et a été l'objet de nombreuses spéculations à propos de son propriétaire : une faille dans le bail de Charles Ier d'Angleterre permit au terrain de revenir dans le giron royal au XVIIIe siècle. Les précurseurs du palais de Buckingham étaient des résidences privées appelées Blake House, Goring House, puis Arlington House.
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+ D'abord connu sous le nom de Buckingham House, le bâtiment formant le cœur du palais d'aujourd'hui était alors un grand hôtel particulier construit en 1703 pour le duc de Buckingham John Sheffield et acquis par le roi George III en 1762 pour en faire sa résidence privée. Il fut agrandi au cours des 75 années suivantes, principalement par les architectes John Nash et Edward Blore, qui ajoutèrent trois ailes autour d'une cour carrée. Le palais devint finalement la résidence officielle de la monarchie britannique lors de l'accession au trône de la reine Victoria en 1837. Les derniers ajouts structurels d'importance datent de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle : l'imposante aile est qui fait face au Mall a été ajoutée, et l'ancienne entrée officielle, Marble Arch, a été déplacée près du Speakers' Corner à Hyde Park, où elle se trouve toujours. La façade côté est a été refaite en 1913 avec des blocs de calcaire de Portland, en arrière-plan du Victoria Memorial, créant la « façade publique » de Buckingham, avec le fameux balcon en son centre.
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9
+ Les décorations intérieures du XIXe siècle, dont beaucoup sont encore visibles de nos jours, montrent l'utilisation intensive de stuc de couleurs vives, de lapis-lazuli bleus et roses, sur le conseil de Sir Charles Long. Le roi Édouard VII mena une redécoration partielle dans des tons crème et or de la Belle Époque. Beaucoup de petits salons de réception sont meublés selon un style "chinois" à la mode au début du XIXe siècle, avec des éléments provenant du Brighton Pavilion et de Carlton House, après la mort du roi George IV. Les jardins du palais sont les plus grands jardins privés de Londres, à l'origine dessinés par Capability Brown, puis refaits par William Townsend Aiton des jardins botaniques royaux de Kew et John Nash. Le lac artificiel a été terminé en 1828 et son eau provient de la Serpentine, un lac d'Hyde Park.
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11
+ Les appartements d'État forment le cœur du palais où l'on s'affaire et sont régulièrement utilisés par la Reine et les membres de la famille royale pour les événements officiels. Le palais de Buckingham est l'un des édifices les plus connus dans le monde entier : plus de 50 000 personnes sont accueillies au palais chaque année en tant qu'invités à des banquets, déjeuners, dîners, réceptions et garden parties.
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13
+ Le palais a été construit au XIVe siècle et formait une partie de l'ancien manoir d'Ebury (aussi appelé Eia ou Eye). Les sols marécageux étaient alimentés en eau par la rivière Tyburn, qui coule toujours sous la cour et l'aile sud du palais. Là où la rivière pouvait être passée à gué, à Cow Ford[1], le village d'Eye Cross s'établit. La propriété du site changea de mains un certain nombre de fois, revenant à Édouard le Confesseur et sa femme la reine Edith, puis après la conquête par les Normands à Geoffrey de Mandeville, par l'intermédiaire de Guillaume le Conquérant. De Mandeville la légua aux moines de l'abbaye de Westminster[2].
14
+
15
+ En 1531, le roi Henri VIII acquit l'hôpital de St. James au collège d'Eton (plus tard le palais St. James) et reçut le manoir d'Ebury de la part de l'abbaye de Westminster en 1536. À la suite de ces transferts, le site de Buckingham revint dans le domaine royal pour la première fois depuis que Guillaume le Conquérant l'eut donné, presque 500 ans auparavant.
16
+
17
+ Plusieurs propriétaires louèrent le domaine, cependant la propriété foncière fut l'objet d'une grande spéculation au cours du XVIIe siècle. Le vieux village d'Eye Cross avait alors disparu depuis longtemps, ne laissant que des ruines[3]. Le roi Jacques Ier vendit une partie de la propriété foncière car il avait besoin d'argent, mais retint l'autre part afin d'y créer un jardin de mûriers d'un hectare, destiné à produire de la soie (ce jardin se trouve actuellement au coin nord-ouest du palais). Clement Walker, dans son Anarchia Anglicana (1649), parle de « new-erected sodoms and spintries at the Mulberry Garden at S. James's »[4], suggérant qu'il ait pu devenir lieu de débauche.
18
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19
+ Finalement à la fin du XVIIe siècle, la propriété foncière revint à Sir Hugh Audley par héritage de Mary Davies[5].
20
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21
+ Il est probable que la première maison érigée sur le site était celle d'un certain Sir William Blake, en 1624 environ. Le propriétaire suivant était Lord Goring, qui agrandit la maison de Blake à partir de 1633, ainsi qu'une grande partie des jardins d'aujourd'hui, connus à l'époque sous le nom de grands jardins de Goring. Il n'obtint cependant pas la propriété foncière des jardins de mûriers. À l'insu de Goring, le document attestant sa propriété « ne reçut pas le sceau royal avant que le roi Charles Ier n'ait fui Londres, ce qui était nécessaire pour exécution légale »[6]. Ce fut cette omission capitale qui permit à la famille royale britannique de regagner la propriété foncière de Buckingham sous le règne de George III. Dépensier, Goring ne paya pas tous ses loyers : Henry Bennet, 1er comte d'Arlington, obtint et occupa le manoir, connu sous le nom de Goring House, jusqu'à ce qu'il brûle en 1674. Arlington House fut érigée sur le site (l'aile sud du palais actuel) l'année suivante et la propriété foncière fut vendue en 1702.
22
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+ Buckingham House fut finalement vendue en 1762 par Sir Charles Sheffield, le fils naturel du duc de Buckingham, au roi George III pour 21 000 livres[7]. Comme son grand-père, le roi George III refusait de vendre les jardins de mûriers dont la propriété restait à la famille royale qui les louait, si bien que Sheffield ne put pas acquérir la totalité de la propriété et décida de tout vendre, son bail devant expirer en 1774. À l'origine, la maison devait servir de lieu de retrait privé pour la famille royale, tout particulièrement pour la reine Charlotte. Le palais St. James demeurait la résidence royale ainsi que le lieu des cérémonies officielles. De nos jours encore, les ambassadeurs étrangers sont officiellement accueillis "à la cour de St. James", bien qu'ils soient présentés à la reine au palais de Buckingham lors de leur nomination.
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+ La reine Charlotte mourut en 1818, George III en 1820. Le roi dépensier George IV décida d'élargir Buckingham House pour l'utiliser conjointement avec le Palais St James tout comme son père. En 1826 alors que les travaux étaient en cours, il décida de faire du manoir un palais royal totalement aménagé. Il engagea John Nash pour réaliser les travaux. Le palais alors construit formait les trois côtés d'une cour d'honneur ouverte, l'ancien manoir de Buckingham servant de corps de logis. L'édifice fut construit en pierre de Bath, avec des détails raffinés de style néoclassique français. C'est approximativement le palais d'aujourd'hui, sans la façade est (face au Mall) qui forme aujourd'hui un quadrilatère. À l'ancien emplacement de la façade est, entre les deux ailes adjacentes, s'élevait un arc de triomphe en marbre de Racaccione, sur le modèle de l'arc de Constantin à Rome. Cet arc, dont l'érection coûta 34 450 livres, servait d'entrée officielle. George IV voulait la couronner d'une statue équestre de lui-même, mais il mourut avant qu'elle ne soit terminée. Lorsque le parlement paya la statue (à contrecœur), les députés décidèrent de la déplacer à Hyde Park, où elle se trouve encore sous le nom de Marble Arch. Les intérieurs du palais devaient être d'une splendeur inégalée. George IV était conseillé sur ce plan par sir Charles Long, qui recommandait l'usage intensif de stuc de couleurs vives et de lapis bleus et roses, avec des caissons en plâtre sculpté aux plafonds. George IV mourut en 1830, les suites colorées et dorées ne furent terminées que sous le règne de Guillaume IV.
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+ À la mort de George IV, les coûts faramineux du palais encore en travaux suscitaient la polémique au Parlement et dans la presse. Guillaume IV renvoya l'architecte Nash et employa Edward Blore, qui adhérait mieux aux goûts plus sobres du nouveau roi. Architecte moins idéaliste mais plus entreprenant que Nash, Blore garda les contributions de Nash et termina le palais dans la même lignée, quoique plus massif et moins pittoresque. Le coût final de la reconstruction de Buckingham excéda 719 000 livres (18,13 millions de francs-or).
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+ Bien que Guillaume IV et la reine Adélaïde donnassent des réceptions et reçussent la cour dans les suites royales, ils ne vécurent jamais dans le palais, préférant rester à Clarence House, le manoir plus modeste qu'ils firent construire avant leur succession. De plus, lorsque le palais de Westminster brûla en 1834, le roi offrit le palais encore inachevé à la nation en remplacement du siège du gouvernement. L'offre fut d��clinée et l'ancien palais de Westminster reconstruit.
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+ La plupart des petits salons de réception, qui sont restés en l'état, furent meublés pendant le règne de Guillaume IV en utilisant des chinoiseries, des cheminées, des décorations et du mobilier provenant des palais de George IV, du pavillon royal à Brighton et de Carlton House.
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+ À l'arrière du palais se trouve le grand jardin (« Jardin de Buckingham Palace ») qui est le plus grand jardin particulier de Londres. Le paysage est l'œuvre de Capability Brown mais le jardin fut redessiné à l'époque de la reconstruction du palais par William Townsend Aiton de Kew Gardens et Sir John Nash. Le grand lac artificiel fut terminé en 1828 et son eau provient du lac Serpentine de Hyde Park qui est tout proche.
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+ Tout comme le palais, les jardins du palais de Buckingham comportent de nombreuses œuvres d'art. La plus notable est le vase de Waterloo, une grande urne commandée par Napoléon Ier pour commémorer ses victoires à venir qui en 1815 fut présentée inachevée au prince régent par Ferdinand III de Toscane. Le roi fit terminer le vase par le sculpteur Richard Westmacott, voulant en faire la pièce maîtresse de la nouvelle chambre de Waterloo au château de Windsor. Aucun plancher ne pouvant supporter une sculpture mesurant près de 4,5 mètres et pesant quinze tonnes, l'œuvre fut donnée à la National Gallery, laquelle rendit finalement ce cadeau empoisonné au souverain en 1906. Le roi Édouard VII résolut le problème en plaçant le vase dans le jardin où il demeure aujourd'hui encore. Dans les jardins se trouve aussi un petit pavillon attribué à William Kent, construit aux environs de 1740.
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+ En juin 2002, la reine ouvrit les portes des jardins au public pour la première fois de son règne. Dans le cadre du week-end de son jubilé d'or, des milliers de Britanniques furent invités à se procurer un ticket pour le concert « Party at the Palace », où Brian May guitariste de « Queen » joua le God Save the Queen sur un solo de guitare, sur le toit du palais. Le concert pop fut précédé, la veille, d'un concert de musique classique « Prom at the Palace ». Pendant les célébrations du 80e anniversaire de la reine en 2006, le jardin fut le théâtre d'une fête, « Children’s Party at the Palace », organisée pour 2 000 enfants.
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+ Jouxtant le palais, les écuries royales (Royal Mews), construites également sur les plans de Nash, abritent les attelages royaux, notamment le carrosse royal. Ce carrosse doré de style rococo, créé par Sir William Chambers en 1760, comporte des panneaux peints par G. B. Cipriani. Ayant servi pour la première fois lors de l'inauguration officielle du Parlement par George III en 1762, il est utilisé par le souverain uniquement lors de sacres ou lors de jubilés. Les chevaux sollicités pour les processions royales à Londres logent également dans ces écuries.
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+ Buckingham devint finalement la résidence royale principale en 1837 lors de l'accession au trône de Victoria. Alors que les suites officielles n'étaient que dorures et couleurs vives, les besoins du nouveau palais étaient un peu plus terre à terre. Il fut rapporté que les cheminées fumaient tellement qu'on laissait les feux mourir, si bien que la cour frissonnait dans un palais magnifique. La ventilation faisait également défaut dans un palais aux odeurs omniprésentes et, lorsque la décision fut prise d'installer des lampes à gaz, on s'inquiéta sérieusement de l'accumulation de gaz aux étages inférieurs. On raconte également que le personnel était peu soigné et paresseux et que le palais était sale. Après le mariage de la reine en 1840, son mari le prince Albert s'occupa de la réorganisation du personnel, du service et des fautes de goût dans la décoration. Tout cela fut corrigé et les ouvriers quittèrent le palais en 1840.
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+ En 1847, le couple royal estima que le palais était trop petit pour la vie de cour et leur famille grandissante et fit construire la nouvelle aile conçue par Edward Blore, fermant la cour centrale. Cette grande aile à l'est, en face du Mall, est aujourd'hui l'image publique de Buckingham avec le fameux balcon en son centre, d'où la famille royale fait signe à la foule lors des grandes occasions et lors de la parade militaire annuelle qui se tient en juin. L'aile où se trouve la salle de bal ainsi que d'autres suites officielles a aussi été construite durant cette période, sur les plans de l'élève de Nash : Sir James Pennethorne.
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+ Avant la mort du prince Albert, la reine Victoria avait la réputation d'aimer la musique et la danse. Les plus grands musiciens de l'époque venaient à Buckingham : Felix Mendelssohn y joua à trois reprises. Johann Strauss II et son orchestre y jouèrent également lors de leur passage en Angleterre. La polka « Alice » de Strauss fut jouée pour la première fois au palais en 1849 en l'honneur de la fille de la reine, la princesse Alice. Sous le règne de Victoria, de somptueux bals costumés furent organisés au palais, en plus des cérémonies royales habituelles, des investitures et des présentations.
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+ Lorsqu'elle devint veuve en 1861, Victoria, accablée de chagrin, se retira de la vie publique et quitta le palais pour vivre aux châteaux de Windsor et de Balmoral, ainsi qu'à Osborne House. Pendant de nombreuses années le palais fut rarement utilisé, voire négligé. L'opinion publique la força à revenir à Londres, bien qu'elle préférât vivre ailleurs chaque fois que c'était possible. Les événements de cour se tenaient au château de Windsor plutôt qu'au palais, présidés par la reine endeuillée habituellement vêtue de noir.
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+ Les pièces principales sont situées à l'étage noble, derrière la façade donnant sur les jardins ouest. Au centre de ces pièces richement ornées se trouve la « Salle de Musique », dont la grande arche constitue l'élément principal de la façade. Jouxtant la salle de musique se trouvent les salons de réception bleu et blanc. Au centre de la suite, la galerie de tableaux de 50 mètres de long sert de lien entre les différentes pièces. On peut admirer des œuvres de Rembrandt, Van Dyck, Rubens, Vermeer, parmi d'autres. D'autres pièces conduisant à la galerie sont la salle du trône et le salon de réception vert. Le salon de réception vert, qui sert de grande antichambre à la salle du trône et fait partie du trajet de cérémonie vers celle-ci en venant de la salle des gardes, contient une statue de marbre blanc du prince Albert, située en haut du grand escalier.
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+ Juste sous les appartements officiels se trouve une série de pièces un peu moins solennelles, appelées appartements semi officiels, accessibles par le hall en marbre. Ces pièces sont utilisées lors d'occasions moins formelles, des déjeuners et des audiences privées. Certaines d'entre elles sont nommées et décorées en l'honneur de certains visiteurs, comme la « Salle de 1844 » qui fut décorée cette année-là pour la visite officielle de l'empereur Nicolas Ier de Russie. Puis au centre, la salle de l'arc, que des milliers d'invités traversent chaque année pour se rendre aux jardins lors des « garden parties ». La reine occupe une suite dans l'aile nord pour son usage privé.
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+ Entre 1847 et 1850, lorsque les travaux de la nouvelle aile est étaient en cours, on utilisa encore de nombreux ornements provenant du pavillon à Brighton. C'est pourquoi plusieurs pièces de cette aile ont une atmosphère résolument orientale. La salle de déjeuner chinoise rouge et bleue est composée d'éléments des salles de banquet et de musique de Brighton, cependant la cheminée est de style indien, bien qu'elle provienne également de Brighton. On peut voir, dans la salle de réception jaune, une tapisserie du XVIIIe siècle, qui fut utilisée en 1817 pour le salon de Brighton. La cheminée dans cette pièce est une transposition européenne de ce que serait l'équivalent chinois, avec des mandarins hochant la tête dans les niches et des dragons effrayants.
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+ Au centre de cette aile on reconnaît le célèbre balcon, et derrière ses fenêtres se trouve la Salle centrale. Il s'agit d'un salon de style chinois aménagé par la reine Mary à la fin des années 1920, bien que les portes laquées fussent apportées de Brighton en 1873. Malgré son appellation modeste de Couloir principal, l'immense galerie fait la longueur du piano nobile de l'aile est. Les portes y sont couvertes de miroirs, qu'on trouve aussi sur les murs, reflétant les pagodes en porcelaine ainsi que les autres objets de Brighton. La salle de déjeuner chinoise et le salon de réception jaune sont situés à chaque extrémité de la galerie, la salle centrale se trouvant évidemment au milieu.
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+ Les chefs d'État en visite occupent la Suite belge lorsqu'ils sont reçus au palais. Elle se trouve au rez-de-chaussée face aux jardins nord. Ces pièces, dont les couloirs comportent des dômes, furent les premières décorées pour l'oncle du prince Albert le roi Léopold Ier des Belges. Le roi Édouard VIII y vécut durant son court règne.
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+ Les cérémonies ont subi un changement radical sous le règne d'Élisabeth II et l'entrée au palais n'est plus un privilège réservé aux grands noms.
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+ Il y a eu un allègement progressif dans le code vestimentaire régissant l'uniforme formel de la cour. Durant les règnes précédents, les hommes qui ne portaient pas l'uniforme militaire portaient des hauts-de-chausses de style XVIIIe. Pour les femmes, la robe à traîne était de rigueur, avec une tiare et/ou des plumes dans les cheveux. Après la Première Guerre mondiale, lorsque la reine Mary voulut suivre l'exemple de la mode en relevant ses jupes de quelques centimètres, elle demanda d'abord à une dame d'honneur de raccourcir sa jupe pour constater la réaction du roi. Le roi George V fut horrifié et la reine garda ses jupes en l'état. Par la suite, le roi George VI et la reine Élisabeth autorisèrent les jupes un peu plus courtes durant la journée.
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+ En 1924, le premier ministre travailliste Ramsay MacDonald fut le premier homme portant un costume de ville à être reçu par un monarque dans le palais ; ce fut cependant une exception. Les tenues du soir prescrites restèrent en vigueur jusqu'à la Seconde Guerre mondiale.
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+ Il n'y a plus de code vestimentaire de nos jours. La plupart des hommes invités à Buckingham la journée choisissent de porter leur uniforme de service ou bien une jaquette. Le soir, suivant l'occasion, ils portent un smoking ou une tenue de soirée plus formelle. Dans ce cas, les femmes portent une tiare si elles en possèdent une.
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+ Le changement le plus important eut lieu en 1958 lorsque la reine abandonna les soirées de présentation des jeunes filles de l'aristocratie. Ces soirées de présentation au monarque se déroulaient dans la salle du trône. Les jeunes filles se conformaient au code vestimentaire, et portaient trois grandes plumes d'autruche dans leurs cheveux. Elles entraient, faisaient une révérence, marchaient à reculons selon une chorégraphie bien particulière, faisaient la révérence à nouveau, tout en manœuvrant la traîne de leur robe de la longueur adéquate. La cérémonie correspondait aux soirées de la cour qui se déroulaient dans les salons de réception, mais la reine Élisabeth II remplaça ces présentations avec de grandes garden parties où est invitée une sélection de la société britannique. La défunte princesse Margaret aurait déclaré à propos de ces présentations : « Nous devions y mettre un terme, toutes les putains de Londres entraient au palais »[8]. Aujourd'hui, la salle du trône est utilisée lors de grandes occasions formelles comme les jubilés de la reine. C'est sur l'estrade où se trouve le trône que sont pris les portraits royaux de mariage et les photos de famille.
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+ Les investitures, anoblissements et autres cérémonies de ce type se déroulent dans la salle de bal victorienne, construite en 1854. Elle mesure 37 mètres sur 20 : c'est la plus grande pièce du palais. Elle a remplacé la salle du trône en importance et en utilisation. Lors d'investitures, la reine se tient sur l'estrade sous un grand dais de velours, utilisé lors du couronnement à Delhi en 1911. Un orchestre militaire joue dans la galerie des musiciens, pendant que les récipiendaires s'approchent de la reine, sous le regard de leurs familles et amis. Les Beatles furent parmi les premiers artistes populaires à recevoir les honneurs au palais.
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+ Les banquets officiels se déroulent dans la Salle de bal. Ces dîners formels sont organisés la première soirée lors d'une visite officielle d'un chef d'État étranger. À cette occasion, souvent plus de 150 invités en tenue de soirée formelle dînent avec des couverts en or. La réception plus grande et plus formelle à Buckingham a lieu tous les ans au mois de novembre, lorsque la reine s'entretient avec les membres des corps diplomatiques étrangers à Londres. Les suites officielles sont alors utilisées, alors que la famille royale entame sa procession vers les portes de la galerie de tableaux. Comme Nash l'avait imaginé, la totalité des grandes portes restent ouvertes, les miroirs réfléchissant la lumière des nombreux chandeliers et bougeoirs, créant une illusion de lumière et d'espace.
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+ Les cérémonies plus petites comme la réception de nouveaux ambassadeurs, se passent dans la « Salle de 1844 ». La reine y tient également de petits déjeuners, et des réunions du conseil privé. Les plus grands déjeuners ont lieu dans la salle de musique ou dans la salle de dîner officielle. À toutes les occasions officielles, les hallebardiers de la tour de Londres sont présents dans leur uniforme traditionnel, ainsi que d'autres officiers à la cour tels que le lord-chamberlain.
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+ Depuis le bombardement de la chapelle du palais lors de la Seconde Guerre mondiale, les baptêmes royaux ont eu lieu quelquefois dans la salle de musique. Les trois premiers enfants de la reine y furent baptisés, dans des fonts spéciaux en or. Le prince William, duc de Cambridge, fut baptisé dans la Salle de musique. Cependant, son frère le prince Harry le fut à la chapelle Saint-Georges à Windsor.
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+ Les événements les plus importants de l'année sont sans conteste les « garden parties », où jusqu'à 8 000 personnes sont conviées, dégustant thé et sandwiches sous de grandes tentes. Les invités se rassemblent, puis la reine sort du palais pendant qu'un orchestre militaire joue l'hymne national. Elle marche lentement vers les invités, saluant ceux qui ont été sélectionnés pour prendre le thé sous sa tente privée. Si les invités n'ont pas tous l'opportunité de rencontrer le monarque, ils peuvent tout du moins se consoler de pouvoir admirer les jardins.
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+ En 1901, l'accession au trône d'Édouard VII apporta un nouveau souffle au palais. Le nouveau roi et sa femme la reine Alexandra avaient toujours été au-devant de la haute société londonienne, et leurs amis, appelés « la clique de Marlborough House », étaient considérés comme les personnages les plus en vue de l'époque. Les pièces telles que la Salle de bal, le Hall d'entrée, le Hall de marbre, le Grand escalier, les vestibules et galeries redécorées selon les goûts de la Belle Époque étaient redevenus les centres d'importance de l'Empire britannique à Buckingham Palace. Beaucoup de gens pensent que la redécoration importante du roi Édouard ne s'accorde pas avec les travaux de Nash[9]. Toutefois, il fut accordé qu'on la laisse en place pour cent ans.
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+ Les derniers travaux de construction eurent lieu pendant le règne de George V quand en 1913, Sir Aston Webb redessina la façade est pour ressembler en partie à Lyme Park, l'œuvre de Giacomo Leoni, qui se trouve dans le Cheshire. Cette nouvelle façade principale devait être l'arrière-plan du Victoria Memorial, une grande statue de la reine placée en dehors des portes du palais. George V, qui prit la succession d'Édouard VII en 1910, avait une personnalité plus sérieuse que son père : l'accent était mis désormais sur la représentation et les devoirs royaux plutôt que sur les réceptions. La femme de George V, la reine Mary, grande connaisseuse en arts britanniques, s'intéressait beaucoup à la collection royale de mobilier et d'art, faisant restaurer certaines pièces et en ajoutant d'autres. Elle fit installer beaucoup d'ornements, comme les cheminées de marbre de style-Empire de Benjamin Vulliamy datant de 1810. La Salle bleue, auparavant salon de réception sud, fut également redécorée par la reine. Cette pièce de 21 mètres de long arbore des plafonds magnifiques de Nash et est considérée comme la plus belle pièce du palais par l'auteur et historienne Olwen Hedley, FRSL.
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+ La dernière extension du palais date de 1850. En 1999, on déclara[10] que se trouvaient au palais 19 pièces officielles, 52 chambres principales, 188 chambres de membres du personnel, 92 bureaux et 78 salles de bain. Ces chiffres peuvent sembler exagérés, mais ils sont modestes comparés au palais du tsar à Saint-Pétersbourg ou Pouchkine, au palais apostolique au Vatican, au palais royal de Madrid, ou à l'ancien palais de Whitehall, et encore davantage comparés à la Cité interdite ou au palais du Potala. L'exiguïté relative du palais peut être mieux appréciée de l'intérieur, depuis une fenêtre donnant sur la cour intérieure. Une extension mineure au palais a été réalisée en 1938, où le pavillon nord-ouest de Nash a été transformé en piscine.
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+ À l'époque la demeure de George V et de la reine Mary, le palais sortit de la Première Guerre mondiale intact, puisque l'on n'hésita pas à assécher le lac de St. James's Park tout proche, afin d'éviter qu'il ne devienne un repère facile pour les Zeppelins allemands susceptibles d'attaquer le palais. Les éléments les plus précieux avaient été évacués à Windsor mais la famille royale resta au palais. Le plus gros changement à la vie de cour à cette époque était que, persuadé par le gouvernement, le roi avait dû fermer publiquement les celliers et s'abstenir de consommer de l'alcool pendant la durée de la guerre, pour donner le bon exemple aux classes inférieures. Cependant cette partie de la population ne s'abstint pas et le roi était furieux à cause de son abstinence forcée. Plus tard, Édouard VIII confia à un biographe que son père prenait un verre de porto discrètement tous les soirs, pendant que la reine ajoutait du champagne à sa coupe de fruits. Les enfants du roi se faisaient photographier à cette époque servant du thé dans les écuries royales à des officiers blessés.
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+ Pendant la Seconde Guerre mondiale le palais a été bombardé sept fois et était une cible désignée : les nazis pensaient que la destruction du palais démoraliserait la nation. Une bombe explosa dans la cour intérieure pendant que George VI et la reine Élisabeth résidaient au palais. Beaucoup de vitres furent soufflées mais il n'y eut aucun dommage sérieux. Toutefois, ces incidents furent pour la plupart dissimulés par la censure durant la durée de la guerre. Le bombardement le plus grave et le plus médiatisé fut la destruction de la chapelle du palais en 1940. Cet événement fut montré dans tous les cinémas d'Angleterre pour montrer la souffrance commune des riches et des pauvres. Le roi et la reine étaient montrés en train d'inspecter leur demeure bombardée, la reine souriante dans une veste immaculée et portant un chapeau assorti. C'est à ce moment-là que la reine dit : « Je suis contente que nous ayons été bombardés. Maintenant je peux regarder l'East End dans les yeux. » On voyait la famille royale partager les mêmes moments difficiles que ses sujets, comme le rapporte le journal The Sunday Graphic :
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+ « Le Roi et la Reine ont subi l’épreuve qui est arrivée à leurs sujets. Pour la seconde fois un bombardier allemand a essayé de répandre mort et destruction dans la demeure de Leurs Majestés. […] Quand la guerre sera terminée, le danger que le Roi George et la Reine Élisabeth ont partagé avec leur peuple restera un souvenir des plus chers et une inspiration pour les années à venir. »
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+ — Le rédacteur en chef
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+ Le 15 septembre 1940, un pilote de la RAF, Ray Holmes, percuta un avion allemand qui essayait de bombarder le palais. Holmes n'avait plus de munitions et décida de le percuter. Les deux avions s'écrasèrent et les pilotes survécurent. Cet accident fut filmé. Le moteur de l'appareil a été exposé par la suite à l'Imperial War Museum. Le pilote britannique devint un messager personnel du roi. Il mourut à l'âge de 90 ans en 2005.
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+ Le 8 mai 1945, jour de la victoire en Europe, le palais était au centre des célébrations britanniques, le roi, la reine, la princesse Élisabeth, future reine, et la princesse Margaret apparurent au balcon, les fenêtres condamnées du palais derrière eux, au son des acclamations de la foule sur le Mall. La famille royale aussi apparut au balcon le 15 août 1945 pour célébrer le jour de la victoire sur le Japon.
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+ Un incident se produisit en 1982 lorsque Michael Fagan accéda à la chambre de la reine alors qu'elle dormait. En 2003, un reporter du Daily Mirror passa deux mois à Buckingham en tant que domestique. Une des références qu'il avait fournies sur son CV était erronée et elle ne fut pas vérifiée correctement. L'incident coïncida avec une visite au Royaume-Uni de George W. Bush qui séjourna au palais et le Daily Mirror publia des photos clandestines de la chambre à coucher présidentielle, de la table de petit-déjeuner de la reine et de la chambre du duc d'York[11]. Le palais traîna le journal en justice pour violation de la vie privée : le journal rendit les photographies et paya à la reine des dommages et intérêts en novembre 2003.
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+ La plupart des brèches dans la sécurité proviennent de l'extérieur du palais. Ainsi en 1974, Ian Ball tenta de kidnapper la princesse Anne sur le Mall alors qu'elle retournait au palais, blessant plusieurs personnes au passage. En 1981, trois touristes allemands campèrent dans les jardins du palais, après avoir grimpé les murs couverts de fils barbelés, prétendant qu'ils se croyaient à Hyde Park. En 1993, des manifestants contre le nucléaire escaladèrent également les murs et organisèrent un sit-in sur la pelouse du palais. En 1994, c'est un parapentiste nu qui atterrit sur le toit du bâtiment. En 1995, un étudiant nommé John Gillard parvint à défoncer les portes du palais, sortant une porte en fer forgé d'une tonne et demie de ses gonds. En 1997, un patient d'un hôpital psychiatrique fut trouvé errant sur la propriété. Plus récemment, en 2004, un manifestant pour le droit des pères célibataires fit la une des journaux en grimpant, déguisé en Batman, sur une corniche près du balcon de cérémonie. Un autre manifestant déguisé en Robin fut appréhendé avant qu'il ne réussisse à monter sur le bâtiment : il revint en novembre déguisé en père Noël pour s'enchaîner à un réverbère près d'une porte principale.
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+ Au cours de l'histoire, il y eut d'autres incidents de ce type. Le plus incroyable arriva en 1837, lorsqu'un garçon de douze ans, surnommé le garçon coton, se débrouilla pour vivre un an dans le palais à l'insu de tous. Il se cachait dans les cheminées et maculait de suie les draps où il dormait. Il fut finalement attrapé en décembre 1838, entraînant diverses questions à propos de la sécurité royale au parlement[12]. Sur les huit tentatives d'assassinat dont Victoria fit l'objet, au moins trois se passèrent à proximité des portes du palais. Au début du XXe siècle, l'esplanade devant le palais était terrain de prédilection des suffragettes qui s'enchaînaient aux grilles en fer doré. Au fil des années, de nombreux intrus ont été arrêtés dans la propriété, dont un qui voulait demander la princesse Anne en mariage et qui fut déclaré fou.
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+ Aujourd'hui, le palais de Buckingham est non seulement la demeure de la reine et du prince Philip mais aussi la résidence londonienne du duc d'York et du comte et de la comtesse de Wessex. Les bureaux de la monarchie et de ses fonctions associées se trouvent également au palais.
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+ En plus d'être la résidence de semaine de la reine et du duc d'Édimbourg, le palais est le lieu de travail de 450 personnes. Chaque année près de 50 000 personnes sont reçues lors de garden parties, réceptions, audiences et banquets. La cour devant le célèbre balcon est utilisée lors de la relève de la garde, une cérémonie importante de même qu'une attraction touristique (tous les jours en été, tous les deux jours en hiver).
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+ Le palais n'est pas une propriété privée de la famille royale : il appartient au domaine public de la Couronne, tout comme le château de Windsor, ainsi que les collections d'art qu'ils renferment,. Les mobiliers, peintures et ornements inestimables, dont certains de Fabergé, provenant de Windsor et de Buckingham, sont désignés sous l'appellation de « collection royale ». Celle-ci peut être admirée par le public à différentes périodes de l'année, lorsque le palais et le château sont ouverts. La galerie de la reine près des écuries royales se trouve sur le site de l'ancienne chapelle, endommagée par une des sept bombes qui tombèrent sur le palais durant la Seconde Guerre mondiale. Elle est ouverte toute l'année et propose une sélection renouvelée d'objets de la collection.
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109
+ L'ouverture estivale des pièces officielles au public a été un énorme changement dans les traditions, au cours des années 1990. L'argent provenant des billets d'entrée a été mis au profit de la reconstruction du château de Windsor, à la suite de l'incendie qui a détruit plusieurs de ses pièces officielles. Chaque été, en août et en septembre, l'aile ouest du palais est ouverte au public. Le circuit dans le palais pour les années à venir est en cours de modification pour des raisons de présentation et de sécurité.
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111
+ Le palais apparaît dans le film Benjamin Gates et le Livre des secrets (2007), quand le héros s'introduit dans les salles privées pour explorer le Resolute desk. Pour l'ouverture des Jeux olympiques d'été de 2012, un film court spécial Heureux et Glorieux a été fait, avec James Bond (joué par Daniel Craig) rencontrant la Reine (jouée par elle-même) dans le palais. Dans La Chute de Londres (2016), un attentat a lieu devant le palais.
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113
+ Le palais est le lieu où se déroule principalement la série télévisée The Royals de la chaîne E!, mettant en scène une famille royale fictive contemporaine et ainsi que The Crown.
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115
+ Contrairement à une idée reçue, le drapeau du Royaume-Uni n'est hissé sur le mât du palais de Buckingham que lorsque les monarques en sont absents[13]. Lorsque la Reine est présente, c'est plutôt l'étendard royal qui y flotte.
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Le palais de Buckingham (en anglais : Buckingham Palace) est la résidence officielle des souverains britanniques. Situé à Londres, le palais est à la fois le lieu où se produisent les événements en relation avec la famille royale, le lieu d'accueil de beaucoup de chefs d'État en visite, et une attraction touristique importante. C'est le point de convergence du peuple britannique lors des moments de joie, de crise et de peine. Le palais de Buckingham, ou tout simplement « le Palais », désigne la source des déclarations de presse émanant de bureaux royaux. Construit pour John Sheffield, duc de Buckingham et Normanby, en 1703, c'est le lieu de résidence de la monarchie britannique. Il est agrandi au cours du XIXe siècle par John Nash pour le roi George IV.
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+ Au Moyen Âge, le site du palais de Buckingham formait une partie du manoir d'Ebury (en). Il eut plusieurs occupants royaux depuis Édouard le Confesseur et a été l'objet de nombreuses spéculations à propos de son propriétaire : une faille dans le bail de Charles Ier d'Angleterre permit au terrain de revenir dans le giron royal au XVIIIe siècle. Les précurseurs du palais de Buckingham étaient des résidences privées appelées Blake House, Goring House, puis Arlington House.
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+ D'abord connu sous le nom de Buckingham House, le bâtiment formant le cœur du palais d'aujourd'hui était alors un grand hôtel particulier construit en 1703 pour le duc de Buckingham John Sheffield et acquis par le roi George III en 1762 pour en faire sa résidence privée. Il fut agrandi au cours des 75 années suivantes, principalement par les architectes John Nash et Edward Blore, qui ajoutèrent trois ailes autour d'une cour carrée. Le palais devint finalement la résidence officielle de la monarchie britannique lors de l'accession au trône de la reine Victoria en 1837. Les derniers ajouts structurels d'importance datent de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle : l'imposante aile est qui fait face au Mall a été ajoutée, et l'ancienne entrée officielle, Marble Arch, a été déplacée près du Speakers' Corner à Hyde Park, où elle se trouve toujours. La façade côté est a été refaite en 1913 avec des blocs de calcaire de Portland, en arrière-plan du Victoria Memorial, créant la « façade publique » de Buckingham, avec le fameux balcon en son centre.
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+ Les décorations intérieures du XIXe siècle, dont beaucoup sont encore visibles de nos jours, montrent l'utilisation intensive de stuc de couleurs vives, de lapis-lazuli bleus et roses, sur le conseil de Sir Charles Long. Le roi Édouard VII mena une redécoration partielle dans des tons crème et or de la Belle Époque. Beaucoup de petits salons de réception sont meublés selon un style "chinois" à la mode au début du XIXe siècle, avec des éléments provenant du Brighton Pavilion et de Carlton House, après la mort du roi George IV. Les jardins du palais sont les plus grands jardins privés de Londres, à l'origine dessinés par Capability Brown, puis refaits par William Townsend Aiton des jardins botaniques royaux de Kew et John Nash. Le lac artificiel a été terminé en 1828 et son eau provient de la Serpentine, un lac d'Hyde Park.
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+ Les appartements d'État forment le cœur du palais où l'on s'affaire et sont régulièrement utilisés par la Reine et les membres de la famille royale pour les événements officiels. Le palais de Buckingham est l'un des édifices les plus connus dans le monde entier : plus de 50 000 personnes sont accueillies au palais chaque année en tant qu'invités à des banquets, déjeuners, dîners, réceptions et garden parties.
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+ Le palais a été construit au XIVe siècle et formait une partie de l'ancien manoir d'Ebury (aussi appelé Eia ou Eye). Les sols marécageux étaient alimentés en eau par la rivière Tyburn, qui coule toujours sous la cour et l'aile sud du palais. Là où la rivière pouvait être passée à gué, à Cow Ford[1], le village d'Eye Cross s'établit. La propriété du site changea de mains un certain nombre de fois, revenant à Édouard le Confesseur et sa femme la reine Edith, puis après la conquête par les Normands à Geoffrey de Mandeville, par l'intermédiaire de Guillaume le Conquérant. De Mandeville la légua aux moines de l'abbaye de Westminster[2].
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+ En 1531, le roi Henri VIII acquit l'hôpital de St. James au collège d'Eton (plus tard le palais St. James) et reçut le manoir d'Ebury de la part de l'abbaye de Westminster en 1536. À la suite de ces transferts, le site de Buckingham revint dans le domaine royal pour la première fois depuis que Guillaume le Conquérant l'eut donné, presque 500 ans auparavant.
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+ Plusieurs propriétaires louèrent le domaine, cependant la propriété foncière fut l'objet d'une grande spéculation au cours du XVIIe siècle. Le vieux village d'Eye Cross avait alors disparu depuis longtemps, ne laissant que des ruines[3]. Le roi Jacques Ier vendit une partie de la propriété foncière car il avait besoin d'argent, mais retint l'autre part afin d'y créer un jardin de mûriers d'un hectare, destiné à produire de la soie (ce jardin se trouve actuellement au coin nord-ouest du palais). Clement Walker, dans son Anarchia Anglicana (1649), parle de « new-erected sodoms and spintries at the Mulberry Garden at S. James's »[4], suggérant qu'il ait pu devenir lieu de débauche.
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+ Finalement à la fin du XVIIe siècle, la propriété foncière revint à Sir Hugh Audley par héritage de Mary Davies[5].
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+ Il est probable que la première maison érigée sur le site était celle d'un certain Sir William Blake, en 1624 environ. Le propriétaire suivant était Lord Goring, qui agrandit la maison de Blake à partir de 1633, ainsi qu'une grande partie des jardins d'aujourd'hui, connus à l'époque sous le nom de grands jardins de Goring. Il n'obtint cependant pas la propriété foncière des jardins de mûriers. À l'insu de Goring, le document attestant sa propriété « ne reçut pas le sceau royal avant que le roi Charles Ier n'ait fui Londres, ce qui était nécessaire pour exécution légale »[6]. Ce fut cette omission capitale qui permit à la famille royale britannique de regagner la propriété foncière de Buckingham sous le règne de George III. Dépensier, Goring ne paya pas tous ses loyers : Henry Bennet, 1er comte d'Arlington, obtint et occupa le manoir, connu sous le nom de Goring House, jusqu'à ce qu'il brûle en 1674. Arlington House fut érigée sur le site (l'aile sud du palais actuel) l'année suivante et la propriété foncière fut vendue en 1702.
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+ Buckingham House fut finalement vendue en 1762 par Sir Charles Sheffield, le fils naturel du duc de Buckingham, au roi George III pour 21 000 livres[7]. Comme son grand-père, le roi George III refusait de vendre les jardins de mûriers dont la propriété restait à la famille royale qui les louait, si bien que Sheffield ne put pas acquérir la totalité de la propriété et décida de tout vendre, son bail devant expirer en 1774. À l'origine, la maison devait servir de lieu de retrait privé pour la famille royale, tout particulièrement pour la reine Charlotte. Le palais St. James demeurait la résidence royale ainsi que le lieu des cérémonies officielles. De nos jours encore, les ambassadeurs étrangers sont officiellement accueillis "à la cour de St. James", bien qu'ils soient présentés à la reine au palais de Buckingham lors de leur nomination.
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+ La reine Charlotte mourut en 1818, George III en 1820. Le roi dépensier George IV décida d'élargir Buckingham House pour l'utiliser conjointement avec le Palais St James tout comme son père. En 1826 alors que les travaux étaient en cours, il décida de faire du manoir un palais royal totalement aménagé. Il engagea John Nash pour réaliser les travaux. Le palais alors construit formait les trois côtés d'une cour d'honneur ouverte, l'ancien manoir de Buckingham servant de corps de logis. L'édifice fut construit en pierre de Bath, avec des détails raffinés de style néoclassique français. C'est approximativement le palais d'aujourd'hui, sans la façade est (face au Mall) qui forme aujourd'hui un quadrilatère. À l'ancien emplacement de la façade est, entre les deux ailes adjacentes, s'élevait un arc de triomphe en marbre de Racaccione, sur le modèle de l'arc de Constantin à Rome. Cet arc, dont l'érection coûta 34 450 livres, servait d'entrée officielle. George IV voulait la couronner d'une statue équestre de lui-même, mais il mourut avant qu'elle ne soit terminée. Lorsque le parlement paya la statue (à contrecœur), les députés décidèrent de la déplacer à Hyde Park, où elle se trouve encore sous le nom de Marble Arch. Les intérieurs du palais devaient être d'une splendeur inégalée. George IV était conseillé sur ce plan par sir Charles Long, qui recommandait l'usage intensif de stuc de couleurs vives et de lapis bleus et roses, avec des caissons en plâtre sculpté aux plafonds. George IV mourut en 1830, les suites colorées et dorées ne furent terminées que sous le règne de Guillaume IV.
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+ À la mort de George IV, les coûts faramineux du palais encore en travaux suscitaient la polémique au Parlement et dans la presse. Guillaume IV renvoya l'architecte Nash et employa Edward Blore, qui adhérait mieux aux goûts plus sobres du nouveau roi. Architecte moins idéaliste mais plus entreprenant que Nash, Blore garda les contributions de Nash et termina le palais dans la même lignée, quoique plus massif et moins pittoresque. Le coût final de la reconstruction de Buckingham excéda 719 000 livres (18,13 millions de francs-or).
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+ Bien que Guillaume IV et la reine Adélaïde donnassent des réceptions et reçussent la cour dans les suites royales, ils ne vécurent jamais dans le palais, préférant rester à Clarence House, le manoir plus modeste qu'ils firent construire avant leur succession. De plus, lorsque le palais de Westminster brûla en 1834, le roi offrit le palais encore inachevé à la nation en remplacement du siège du gouvernement. L'offre fut d��clinée et l'ancien palais de Westminster reconstruit.
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+ La plupart des petits salons de réception, qui sont restés en l'état, furent meublés pendant le règne de Guillaume IV en utilisant des chinoiseries, des cheminées, des décorations et du mobilier provenant des palais de George IV, du pavillon royal à Brighton et de Carlton House.
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+ À l'arrière du palais se trouve le grand jardin (« Jardin de Buckingham Palace ») qui est le plus grand jardin particulier de Londres. Le paysage est l'œuvre de Capability Brown mais le jardin fut redessiné à l'époque de la reconstruction du palais par William Townsend Aiton de Kew Gardens et Sir John Nash. Le grand lac artificiel fut terminé en 1828 et son eau provient du lac Serpentine de Hyde Park qui est tout proche.
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+ Tout comme le palais, les jardins du palais de Buckingham comportent de nombreuses œuvres d'art. La plus notable est le vase de Waterloo, une grande urne commandée par Napoléon Ier pour commémorer ses victoires à venir qui en 1815 fut présentée inachevée au prince régent par Ferdinand III de Toscane. Le roi fit terminer le vase par le sculpteur Richard Westmacott, voulant en faire la pièce maîtresse de la nouvelle chambre de Waterloo au château de Windsor. Aucun plancher ne pouvant supporter une sculpture mesurant près de 4,5 mètres et pesant quinze tonnes, l'œuvre fut donnée à la National Gallery, laquelle rendit finalement ce cadeau empoisonné au souverain en 1906. Le roi Édouard VII résolut le problème en plaçant le vase dans le jardin où il demeure aujourd'hui encore. Dans les jardins se trouve aussi un petit pavillon attribué à William Kent, construit aux environs de 1740.
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+ En juin 2002, la reine ouvrit les portes des jardins au public pour la première fois de son règne. Dans le cadre du week-end de son jubilé d'or, des milliers de Britanniques furent invités à se procurer un ticket pour le concert « Party at the Palace », où Brian May guitariste de « Queen » joua le God Save the Queen sur un solo de guitare, sur le toit du palais. Le concert pop fut précédé, la veille, d'un concert de musique classique « Prom at the Palace ». Pendant les célébrations du 80e anniversaire de la reine en 2006, le jardin fut le théâtre d'une fête, « Children’s Party at the Palace », organisée pour 2 000 enfants.
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+ Jouxtant le palais, les écuries royales (Royal Mews), construites également sur les plans de Nash, abritent les attelages royaux, notamment le carrosse royal. Ce carrosse doré de style rococo, créé par Sir William Chambers en 1760, comporte des panneaux peints par G. B. Cipriani. Ayant servi pour la première fois lors de l'inauguration officielle du Parlement par George III en 1762, il est utilisé par le souverain uniquement lors de sacres ou lors de jubilés. Les chevaux sollicités pour les processions royales à Londres logent également dans ces écuries.
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+ Buckingham devint finalement la résidence royale principale en 1837 lors de l'accession au trône de Victoria. Alors que les suites officielles n'étaient que dorures et couleurs vives, les besoins du nouveau palais étaient un peu plus terre à terre. Il fut rapporté que les cheminées fumaient tellement qu'on laissait les feux mourir, si bien que la cour frissonnait dans un palais magnifique. La ventilation faisait également défaut dans un palais aux odeurs omniprésentes et, lorsque la décision fut prise d'installer des lampes à gaz, on s'inquiéta sérieusement de l'accumulation de gaz aux étages inférieurs. On raconte également que le personnel était peu soigné et paresseux et que le palais était sale. Après le mariage de la reine en 1840, son mari le prince Albert s'occupa de la réorganisation du personnel, du service et des fautes de goût dans la décoration. Tout cela fut corrigé et les ouvriers quittèrent le palais en 1840.
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+ En 1847, le couple royal estima que le palais était trop petit pour la vie de cour et leur famille grandissante et fit construire la nouvelle aile conçue par Edward Blore, fermant la cour centrale. Cette grande aile à l'est, en face du Mall, est aujourd'hui l'image publique de Buckingham avec le fameux balcon en son centre, d'où la famille royale fait signe à la foule lors des grandes occasions et lors de la parade militaire annuelle qui se tient en juin. L'aile où se trouve la salle de bal ainsi que d'autres suites officielles a aussi été construite durant cette période, sur les plans de l'élève de Nash : Sir James Pennethorne.
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+ Avant la mort du prince Albert, la reine Victoria avait la réputation d'aimer la musique et la danse. Les plus grands musiciens de l'époque venaient à Buckingham : Felix Mendelssohn y joua à trois reprises. Johann Strauss II et son orchestre y jouèrent également lors de leur passage en Angleterre. La polka « Alice » de Strauss fut jouée pour la première fois au palais en 1849 en l'honneur de la fille de la reine, la princesse Alice. Sous le règne de Victoria, de somptueux bals costumés furent organisés au palais, en plus des cérémonies royales habituelles, des investitures et des présentations.
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+ Lorsqu'elle devint veuve en 1861, Victoria, accablée de chagrin, se retira de la vie publique et quitta le palais pour vivre aux châteaux de Windsor et de Balmoral, ainsi qu'à Osborne House. Pendant de nombreuses années le palais fut rarement utilisé, voire négligé. L'opinion publique la força à revenir à Londres, bien qu'elle préférât vivre ailleurs chaque fois que c'était possible. Les événements de cour se tenaient au château de Windsor plutôt qu'au palais, présidés par la reine endeuillée habituellement vêtue de noir.
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+ Les pièces principales sont situées à l'étage noble, derrière la façade donnant sur les jardins ouest. Au centre de ces pièces richement ornées se trouve la « Salle de Musique », dont la grande arche constitue l'élément principal de la façade. Jouxtant la salle de musique se trouvent les salons de réception bleu et blanc. Au centre de la suite, la galerie de tableaux de 50 mètres de long sert de lien entre les différentes pièces. On peut admirer des œuvres de Rembrandt, Van Dyck, Rubens, Vermeer, parmi d'autres. D'autres pièces conduisant à la galerie sont la salle du trône et le salon de réception vert. Le salon de réception vert, qui sert de grande antichambre à la salle du trône et fait partie du trajet de cérémonie vers celle-ci en venant de la salle des gardes, contient une statue de marbre blanc du prince Albert, située en haut du grand escalier.
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+ Juste sous les appartements officiels se trouve une série de pièces un peu moins solennelles, appelées appartements semi officiels, accessibles par le hall en marbre. Ces pièces sont utilisées lors d'occasions moins formelles, des déjeuners et des audiences privées. Certaines d'entre elles sont nommées et décorées en l'honneur de certains visiteurs, comme la « Salle de 1844 » qui fut décorée cette année-là pour la visite officielle de l'empereur Nicolas Ier de Russie. Puis au centre, la salle de l'arc, que des milliers d'invités traversent chaque année pour se rendre aux jardins lors des « garden parties ». La reine occupe une suite dans l'aile nord pour son usage privé.
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+ Entre 1847 et 1850, lorsque les travaux de la nouvelle aile est étaient en cours, on utilisa encore de nombreux ornements provenant du pavillon à Brighton. C'est pourquoi plusieurs pièces de cette aile ont une atmosphère résolument orientale. La salle de déjeuner chinoise rouge et bleue est composée d'éléments des salles de banquet et de musique de Brighton, cependant la cheminée est de style indien, bien qu'elle provienne également de Brighton. On peut voir, dans la salle de réception jaune, une tapisserie du XVIIIe siècle, qui fut utilisée en 1817 pour le salon de Brighton. La cheminée dans cette pièce est une transposition européenne de ce que serait l'équivalent chinois, avec des mandarins hochant la tête dans les niches et des dragons effrayants.
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+ Au centre de cette aile on reconnaît le célèbre balcon, et derrière ses fenêtres se trouve la Salle centrale. Il s'agit d'un salon de style chinois aménagé par la reine Mary à la fin des années 1920, bien que les portes laquées fussent apportées de Brighton en 1873. Malgré son appellation modeste de Couloir principal, l'immense galerie fait la longueur du piano nobile de l'aile est. Les portes y sont couvertes de miroirs, qu'on trouve aussi sur les murs, reflétant les pagodes en porcelaine ainsi que les autres objets de Brighton. La salle de déjeuner chinoise et le salon de réception jaune sont situés à chaque extrémité de la galerie, la salle centrale se trouvant évidemment au milieu.
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+ Les chefs d'État en visite occupent la Suite belge lorsqu'ils sont reçus au palais. Elle se trouve au rez-de-chaussée face aux jardins nord. Ces pièces, dont les couloirs comportent des dômes, furent les premières décorées pour l'oncle du prince Albert le roi Léopold Ier des Belges. Le roi Édouard VIII y vécut durant son court règne.
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+ Les cérémonies ont subi un changement radical sous le règne d'Élisabeth II et l'entrée au palais n'est plus un privilège réservé aux grands noms.
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+ Il y a eu un allègement progressif dans le code vestimentaire régissant l'uniforme formel de la cour. Durant les règnes précédents, les hommes qui ne portaient pas l'uniforme militaire portaient des hauts-de-chausses de style XVIIIe. Pour les femmes, la robe à traîne était de rigueur, avec une tiare et/ou des plumes dans les cheveux. Après la Première Guerre mondiale, lorsque la reine Mary voulut suivre l'exemple de la mode en relevant ses jupes de quelques centimètres, elle demanda d'abord à une dame d'honneur de raccourcir sa jupe pour constater la réaction du roi. Le roi George V fut horrifié et la reine garda ses jupes en l'état. Par la suite, le roi George VI et la reine Élisabeth autorisèrent les jupes un peu plus courtes durant la journée.
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+ En 1924, le premier ministre travailliste Ramsay MacDonald fut le premier homme portant un costume de ville à être reçu par un monarque dans le palais ; ce fut cependant une exception. Les tenues du soir prescrites restèrent en vigueur jusqu'à la Seconde Guerre mondiale.
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+ Il n'y a plus de code vestimentaire de nos jours. La plupart des hommes invités à Buckingham la journée choisissent de porter leur uniforme de service ou bien une jaquette. Le soir, suivant l'occasion, ils portent un smoking ou une tenue de soirée plus formelle. Dans ce cas, les femmes portent une tiare si elles en possèdent une.
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+ Le changement le plus important eut lieu en 1958 lorsque la reine abandonna les soirées de présentation des jeunes filles de l'aristocratie. Ces soirées de présentation au monarque se déroulaient dans la salle du trône. Les jeunes filles se conformaient au code vestimentaire, et portaient trois grandes plumes d'autruche dans leurs cheveux. Elles entraient, faisaient une révérence, marchaient à reculons selon une chorégraphie bien particulière, faisaient la révérence à nouveau, tout en manœuvrant la traîne de leur robe de la longueur adéquate. La cérémonie correspondait aux soirées de la cour qui se déroulaient dans les salons de réception, mais la reine Élisabeth II remplaça ces présentations avec de grandes garden parties où est invitée une sélection de la société britannique. La défunte princesse Margaret aurait déclaré à propos de ces présentations : « Nous devions y mettre un terme, toutes les putains de Londres entraient au palais »[8]. Aujourd'hui, la salle du trône est utilisée lors de grandes occasions formelles comme les jubilés de la reine. C'est sur l'estrade où se trouve le trône que sont pris les portraits royaux de mariage et les photos de famille.
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+ Les investitures, anoblissements et autres cérémonies de ce type se déroulent dans la salle de bal victorienne, construite en 1854. Elle mesure 37 mètres sur 20 : c'est la plus grande pièce du palais. Elle a remplacé la salle du trône en importance et en utilisation. Lors d'investitures, la reine se tient sur l'estrade sous un grand dais de velours, utilisé lors du couronnement à Delhi en 1911. Un orchestre militaire joue dans la galerie des musiciens, pendant que les récipiendaires s'approchent de la reine, sous le regard de leurs familles et amis. Les Beatles furent parmi les premiers artistes populaires à recevoir les honneurs au palais.
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+ Les banquets officiels se déroulent dans la Salle de bal. Ces dîners formels sont organisés la première soirée lors d'une visite officielle d'un chef d'État étranger. À cette occasion, souvent plus de 150 invités en tenue de soirée formelle dînent avec des couverts en or. La réception plus grande et plus formelle à Buckingham a lieu tous les ans au mois de novembre, lorsque la reine s'entretient avec les membres des corps diplomatiques étrangers à Londres. Les suites officielles sont alors utilisées, alors que la famille royale entame sa procession vers les portes de la galerie de tableaux. Comme Nash l'avait imaginé, la totalité des grandes portes restent ouvertes, les miroirs réfléchissant la lumière des nombreux chandeliers et bougeoirs, créant une illusion de lumière et d'espace.
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+ Les cérémonies plus petites comme la réception de nouveaux ambassadeurs, se passent dans la « Salle de 1844 ». La reine y tient également de petits déjeuners, et des réunions du conseil privé. Les plus grands déjeuners ont lieu dans la salle de musique ou dans la salle de dîner officielle. À toutes les occasions officielles, les hallebardiers de la tour de Londres sont présents dans leur uniforme traditionnel, ainsi que d'autres officiers à la cour tels que le lord-chamberlain.
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+ Depuis le bombardement de la chapelle du palais lors de la Seconde Guerre mondiale, les baptêmes royaux ont eu lieu quelquefois dans la salle de musique. Les trois premiers enfants de la reine y furent baptisés, dans des fonts spéciaux en or. Le prince William, duc de Cambridge, fut baptisé dans la Salle de musique. Cependant, son frère le prince Harry le fut à la chapelle Saint-Georges à Windsor.
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+ Les événements les plus importants de l'année sont sans conteste les « garden parties », où jusqu'à 8 000 personnes sont conviées, dégustant thé et sandwiches sous de grandes tentes. Les invités se rassemblent, puis la reine sort du palais pendant qu'un orchestre militaire joue l'hymne national. Elle marche lentement vers les invités, saluant ceux qui ont été sélectionnés pour prendre le thé sous sa tente privée. Si les invités n'ont pas tous l'opportunité de rencontrer le monarque, ils peuvent tout du moins se consoler de pouvoir admirer les jardins.
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+ En 1901, l'accession au trône d'Édouard VII apporta un nouveau souffle au palais. Le nouveau roi et sa femme la reine Alexandra avaient toujours été au-devant de la haute société londonienne, et leurs amis, appelés « la clique de Marlborough House », étaient considérés comme les personnages les plus en vue de l'époque. Les pièces telles que la Salle de bal, le Hall d'entrée, le Hall de marbre, le Grand escalier, les vestibules et galeries redécorées selon les goûts de la Belle Époque étaient redevenus les centres d'importance de l'Empire britannique à Buckingham Palace. Beaucoup de gens pensent que la redécoration importante du roi Édouard ne s'accorde pas avec les travaux de Nash[9]. Toutefois, il fut accordé qu'on la laisse en place pour cent ans.
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+ Les derniers travaux de construction eurent lieu pendant le règne de George V quand en 1913, Sir Aston Webb redessina la façade est pour ressembler en partie à Lyme Park, l'œuvre de Giacomo Leoni, qui se trouve dans le Cheshire. Cette nouvelle façade principale devait être l'arrière-plan du Victoria Memorial, une grande statue de la reine placée en dehors des portes du palais. George V, qui prit la succession d'Édouard VII en 1910, avait une personnalité plus sérieuse que son père : l'accent était mis désormais sur la représentation et les devoirs royaux plutôt que sur les réceptions. La femme de George V, la reine Mary, grande connaisseuse en arts britanniques, s'intéressait beaucoup à la collection royale de mobilier et d'art, faisant restaurer certaines pièces et en ajoutant d'autres. Elle fit installer beaucoup d'ornements, comme les cheminées de marbre de style-Empire de Benjamin Vulliamy datant de 1810. La Salle bleue, auparavant salon de réception sud, fut également redécorée par la reine. Cette pièce de 21 mètres de long arbore des plafonds magnifiques de Nash et est considérée comme la plus belle pièce du palais par l'auteur et historienne Olwen Hedley, FRSL.
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+ La dernière extension du palais date de 1850. En 1999, on déclara[10] que se trouvaient au palais 19 pièces officielles, 52 chambres principales, 188 chambres de membres du personnel, 92 bureaux et 78 salles de bain. Ces chiffres peuvent sembler exagérés, mais ils sont modestes comparés au palais du tsar à Saint-Pétersbourg ou Pouchkine, au palais apostolique au Vatican, au palais royal de Madrid, ou à l'ancien palais de Whitehall, et encore davantage comparés à la Cité interdite ou au palais du Potala. L'exiguïté relative du palais peut être mieux appréciée de l'intérieur, depuis une fenêtre donnant sur la cour intérieure. Une extension mineure au palais a été réalisée en 1938, où le pavillon nord-ouest de Nash a été transformé en piscine.
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+ À l'époque la demeure de George V et de la reine Mary, le palais sortit de la Première Guerre mondiale intact, puisque l'on n'hésita pas à assécher le lac de St. James's Park tout proche, afin d'éviter qu'il ne devienne un repère facile pour les Zeppelins allemands susceptibles d'attaquer le palais. Les éléments les plus précieux avaient été évacués à Windsor mais la famille royale resta au palais. Le plus gros changement à la vie de cour à cette époque était que, persuadé par le gouvernement, le roi avait dû fermer publiquement les celliers et s'abstenir de consommer de l'alcool pendant la durée de la guerre, pour donner le bon exemple aux classes inférieures. Cependant cette partie de la population ne s'abstint pas et le roi était furieux à cause de son abstinence forcée. Plus tard, Édouard VIII confia à un biographe que son père prenait un verre de porto discrètement tous les soirs, pendant que la reine ajoutait du champagne à sa coupe de fruits. Les enfants du roi se faisaient photographier à cette époque servant du thé dans les écuries royales à des officiers blessés.
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+ Pendant la Seconde Guerre mondiale le palais a été bombardé sept fois et était une cible désignée : les nazis pensaient que la destruction du palais démoraliserait la nation. Une bombe explosa dans la cour intérieure pendant que George VI et la reine Élisabeth résidaient au palais. Beaucoup de vitres furent soufflées mais il n'y eut aucun dommage sérieux. Toutefois, ces incidents furent pour la plupart dissimulés par la censure durant la durée de la guerre. Le bombardement le plus grave et le plus médiatisé fut la destruction de la chapelle du palais en 1940. Cet événement fut montré dans tous les cinémas d'Angleterre pour montrer la souffrance commune des riches et des pauvres. Le roi et la reine étaient montrés en train d'inspecter leur demeure bombardée, la reine souriante dans une veste immaculée et portant un chapeau assorti. C'est à ce moment-là que la reine dit : « Je suis contente que nous ayons été bombardés. Maintenant je peux regarder l'East End dans les yeux. » On voyait la famille royale partager les mêmes moments difficiles que ses sujets, comme le rapporte le journal The Sunday Graphic :
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+ « Le Roi et la Reine ont subi l’épreuve qui est arrivée à leurs sujets. Pour la seconde fois un bombardier allemand a essayé de répandre mort et destruction dans la demeure de Leurs Majestés. […] Quand la guerre sera terminée, le danger que le Roi George et la Reine Élisabeth ont partagé avec leur peuple restera un souvenir des plus chers et une inspiration pour les années à venir. »
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+ — Le rédacteur en chef
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+ Le 15 septembre 1940, un pilote de la RAF, Ray Holmes, percuta un avion allemand qui essayait de bombarder le palais. Holmes n'avait plus de munitions et décida de le percuter. Les deux avions s'écrasèrent et les pilotes survécurent. Cet accident fut filmé. Le moteur de l'appareil a été exposé par la suite à l'Imperial War Museum. Le pilote britannique devint un messager personnel du roi. Il mourut à l'âge de 90 ans en 2005.
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+ Le 8 mai 1945, jour de la victoire en Europe, le palais était au centre des célébrations britanniques, le roi, la reine, la princesse Élisabeth, future reine, et la princesse Margaret apparurent au balcon, les fenêtres condamnées du palais derrière eux, au son des acclamations de la foule sur le Mall. La famille royale aussi apparut au balcon le 15 août 1945 pour célébrer le jour de la victoire sur le Japon.
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+ Un incident se produisit en 1982 lorsque Michael Fagan accéda à la chambre de la reine alors qu'elle dormait. En 2003, un reporter du Daily Mirror passa deux mois à Buckingham en tant que domestique. Une des références qu'il avait fournies sur son CV était erronée et elle ne fut pas vérifiée correctement. L'incident coïncida avec une visite au Royaume-Uni de George W. Bush qui séjourna au palais et le Daily Mirror publia des photos clandestines de la chambre à coucher présidentielle, de la table de petit-déjeuner de la reine et de la chambre du duc d'York[11]. Le palais traîna le journal en justice pour violation de la vie privée : le journal rendit les photographies et paya à la reine des dommages et intérêts en novembre 2003.
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+ La plupart des brèches dans la sécurité proviennent de l'extérieur du palais. Ainsi en 1974, Ian Ball tenta de kidnapper la princesse Anne sur le Mall alors qu'elle retournait au palais, blessant plusieurs personnes au passage. En 1981, trois touristes allemands campèrent dans les jardins du palais, après avoir grimpé les murs couverts de fils barbelés, prétendant qu'ils se croyaient à Hyde Park. En 1993, des manifestants contre le nucléaire escaladèrent également les murs et organisèrent un sit-in sur la pelouse du palais. En 1994, c'est un parapentiste nu qui atterrit sur le toit du bâtiment. En 1995, un étudiant nommé John Gillard parvint à défoncer les portes du palais, sortant une porte en fer forgé d'une tonne et demie de ses gonds. En 1997, un patient d'un hôpital psychiatrique fut trouvé errant sur la propriété. Plus récemment, en 2004, un manifestant pour le droit des pères célibataires fit la une des journaux en grimpant, déguisé en Batman, sur une corniche près du balcon de cérémonie. Un autre manifestant déguisé en Robin fut appréhendé avant qu'il ne réussisse à monter sur le bâtiment : il revint en novembre déguisé en père Noël pour s'enchaîner à un réverbère près d'une porte principale.
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+ Au cours de l'histoire, il y eut d'autres incidents de ce type. Le plus incroyable arriva en 1837, lorsqu'un garçon de douze ans, surnommé le garçon coton, se débrouilla pour vivre un an dans le palais à l'insu de tous. Il se cachait dans les cheminées et maculait de suie les draps où il dormait. Il fut finalement attrapé en décembre 1838, entraînant diverses questions à propos de la sécurité royale au parlement[12]. Sur les huit tentatives d'assassinat dont Victoria fit l'objet, au moins trois se passèrent à proximité des portes du palais. Au début du XXe siècle, l'esplanade devant le palais était terrain de prédilection des suffragettes qui s'enchaînaient aux grilles en fer doré. Au fil des années, de nombreux intrus ont été arrêtés dans la propriété, dont un qui voulait demander la princesse Anne en mariage et qui fut déclaré fou.
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+ Aujourd'hui, le palais de Buckingham est non seulement la demeure de la reine et du prince Philip mais aussi la résidence londonienne du duc d'York et du comte et de la comtesse de Wessex. Les bureaux de la monarchie et de ses fonctions associées se trouvent également au palais.
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+ En plus d'être la résidence de semaine de la reine et du duc d'Édimbourg, le palais est le lieu de travail de 450 personnes. Chaque année près de 50 000 personnes sont reçues lors de garden parties, réceptions, audiences et banquets. La cour devant le célèbre balcon est utilisée lors de la relève de la garde, une cérémonie importante de même qu'une attraction touristique (tous les jours en été, tous les deux jours en hiver).
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+ Le palais n'est pas une propriété privée de la famille royale : il appartient au domaine public de la Couronne, tout comme le château de Windsor, ainsi que les collections d'art qu'ils renferment,. Les mobiliers, peintures et ornements inestimables, dont certains de Fabergé, provenant de Windsor et de Buckingham, sont désignés sous l'appellation de « collection royale ». Celle-ci peut être admirée par le public à différentes périodes de l'année, lorsque le palais et le château sont ouverts. La galerie de la reine près des écuries royales se trouve sur le site de l'ancienne chapelle, endommagée par une des sept bombes qui tombèrent sur le palais durant la Seconde Guerre mondiale. Elle est ouverte toute l'année et propose une sélection renouvelée d'objets de la collection.
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+ L'ouverture estivale des pièces officielles au public a été un énorme changement dans les traditions, au cours des années 1990. L'argent provenant des billets d'entrée a été mis au profit de la reconstruction du château de Windsor, à la suite de l'incendie qui a détruit plusieurs de ses pièces officielles. Chaque été, en août et en septembre, l'aile ouest du palais est ouverte au public. Le circuit dans le palais pour les années à venir est en cours de modification pour des raisons de présentation et de sécurité.
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+ Le palais apparaît dans le film Benjamin Gates et le Livre des secrets (2007), quand le héros s'introduit dans les salles privées pour explorer le Resolute desk. Pour l'ouverture des Jeux olympiques d'été de 2012, un film court spécial Heureux et Glorieux a été fait, avec James Bond (joué par Daniel Craig) rencontrant la Reine (jouée par elle-même) dans le palais. Dans La Chute de Londres (2016), un attentat a lieu devant le palais.
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+ Le palais est le lieu où se déroule principalement la série télévisée The Royals de la chaîne E!, mettant en scène une famille royale fictive contemporaine et ainsi que The Crown.
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+ Contrairement à une idée reçue, le drapeau du Royaume-Uni n'est hissé sur le mât du palais de Buckingham que lorsque les monarques en sont absents[13]. Lorsque la Reine est présente, c'est plutôt l'étendard royal qui y flotte.
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+ Budapest (prononcé [by.da.ˈpɛst] , hongrois : Budapest [ˈbu.dɒ.pɛʃt] Écouter ; allemand : Budapest ou anciennement Ofen-Pesth) est la plus grande ville et la capitale de la Hongrie. Elle se situe en aval du coude du Danube entre le massif de Transdanubie et l'Alföld. Ses habitants sont les Budapestois (en hongrois, budapesti, -ek).
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+ La ville actuelle est créée en 1873 par la fusion de Buda — alors capitale de la Hongrie — de Pest et d'Óbuda[1]. Elle a pour origine le site d'Aquincum[2], un point de peuplement celte[3] devenu capitale de la Pannonie inférieure pendant l'époque romaine[3]. Les Magyars arrivent dans la région au IXe siècle. Leur premier point d'implantation est pillé par les Mongols en 1241-1242[4]. La ville est reconstruite et devient l'un des centres de la culture humaniste de la Renaissance[5] au XVe siècle[6]. Après près de 150 ans de domination ottomane, elle poursuit son développement et connaît son apogée avec l'épanouissement de l'ère industrielle aux XVIIIe et XIXe siècles. Après la fusion de 1873 et l'accession de la ville au rang de seconde capitale de l'Autriche-Hongrie, Budapest atteint les proportions et les caractéristiques d'une ville mondiale[7]. Marquée par les différentes traces léguées par l'histoire, Budapest a notamment été l'épicentre de la révolution hongroise de 1848, de la République des conseils de Hongrie de 1919, de l'opération Panzerfaust en 1944, de la bataille de Budapest de 1945 et de l'insurrection de 1956.
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+ Considérée comme l'une des plus belles villes d'Europe et comme la « perle » du Danube[8],[1],[9], son panorama, le quartier du château de Buda, l'avenue Andrássy et le métropolitain du Millénaire figurent au patrimoine mondial de l'UNESCO[8],[10]. Destination touristique importante, la ville attire plus de 4,3 millions de visiteurs par an[11].
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+ Plus grande ville du pays, elle en est le principal centre politique, culturel, commercial et industriel. Elle abrite le Parlement hongrois, les bâtiments ministériels et les ambassades du pays ainsi que les sièges sociaux des entreprises installées en Hongrie. Son ancien statut de cocapitale de l'Autriche-Hongrie lui confère un rayonnement important dans la Mitteleuropa. La partition du royaume de Hongrie à la suite du traité de Trianon en 1920 en fait une ville démesurée pour la Hongrie dans ses frontières actuelles. La macrocéphalie dont est atteinte la ville se concrétise par la convergence de la plupart des réseaux routiers et ferroviaires du pays en son centre et des écarts démographiques et économiques disproportionnés entre la capitale et la province[12] (près de 20 % de la population hongroise est budapestoise). Avec ses 1 702 297 habitants[13] (l'aire urbaine en compte 2 524 697), Budapest est également la deuxième ville la plus peuplée d'Europe centrale, Berlin étant la première. Elle en est également considérée du point de vue des échanges économiques comme une importante plaque tournante[14]. En effet, la capitale hongroise se trouve à 161 km à l'est-sud-est de Bratislava, à 214 km à l'est-sud-est de Vienne, à 441 km au sud-est de Prague, à 545 km au sud-sud-ouest de Varsovie et à 688 km au sud-est de Berlin. Budapest est en outre située à 1 244 km à l'est de Paris. La ville abrite le siège de l'Institut européen d'innovation et de technologie (IET)[15].
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+ Budapest est située entre plusieurs régions naturelles de Hongrie. À l'ouest s'étend le massif de Transdanubie avec d'une part les collines de Buda jusqu'à Zsámbék et d'autre part les monts du Pilis jusqu'à Esztergom et le coude du Danube. Avoisinant parfois les 500 m, ces massifs se sont formés au Trias et se composent principalement de calcaire et de dolomite dans lesquels l'eau a créé des grottes dont les plus célèbres sont la grotte de Pálvölgy et la grotte de Szemlőhegy. Le point culminant de la ville est le János-hegy, à 527 mètres au-dessus du niveau de la mer. Le point le plus bas est la surface du Danube qui se trouve à 96 mètres au-dessus du niveau de la mer. De l'autre côté du fleuve, dans la partie orientale de la ville, la plaine de Rákos est délimitée au nord par le massif du Cserhát et à l'est par le massif de Gödöllő. Elle rejoint par le sud la grande plaine sédimentaire de l'Alföld, qui s'étend le long du Danube et de la Tisza.
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+ Pourvoyeuse de nombreuses sources d'eau thermale, Budapest débite 40 000 000 litres d'eau chaude et 30 000 000 litres d'eau tiède par jour. Ces sources sont à l'origine des établissements de bain et des thermes qui ont fait la réputation de la capitale. Le plus vaste ensemble de thermes souterrains au monde a été découvert à Budapest en 2008[16].
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+ L'agglomération de Budapest s'étend sur une surface de 525 km2 au nord de la Hongrie. La ville est entourée par les localités du comitat de Pest. Elle s'étend sur 25 km du nord au sud, 29 d'est en ouest.
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+ Axe médian de Budapest, le Danube s'écoule dans la ville sur une longueur de 28 km et une largeur variant de 230 à 380 m. Le milieu de son lit est occupé par les îles d'Óbuda au nord et Marguerite un peu plus au sud. Une troisième, l'île de Csepel, fait seulement partie de la ville par son extrémité nord.
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+ Budapest joue les contrastes d'une rive à l'autre du fleuve. À l'ouest, la ville-haute de Buda située sur la colline du château s'étend jusqu'au pied du mont Gellért. Lors de l'Âge d'or de la ville et de son union avec Pest, les faubourgs de la ville-basse se structurent autour de grandes percées et boulevards. Durant le XXe siècle, les collines verdoyantes des monts du Pilis sont grignotées par une urbanisation diffuse, essentiellement constituée de maisons individuelles et de villas. Cet étalement est relativement contenu par les différents secteurs forestiers protégés à l'ouest de la ville. À l'est, Pest, plus centré sur les activités économiques, avec son centre administratif, politique avec le Parlement, son centre universitaire et son aéroport, s'étend sur la plaine de Rákos et au-delà sur les lisières de l'Alföld[17].
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+ Budapest connaît un climat continental marqué par de forts écarts entre des hivers rigoureux mais assez secs, et des étés chauds et humides.
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+ Les aires de protection naturelle et paysagère relèvent de deux modes de gouvernance. Une partie d'entre elles sont gérées par le parc national Duna-Ipoly, dont le secteur le plus important reste la zone naturelle protégée de Buda, qui comprend les grottes de dolomite de Buda et les zones boisées des collines de Buda. L'autre partie de ces aires, identitifées comme « d'intérêt local », font l'objet d'un inventaire et de dispositifs de protection relevant de la municipalité métropolitaine et des collectivités d'arrondissement.
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+ Ces aires de protection visent à conserver le patrimoine floristique, faunistique et paysager de la capitale. Parmi les espèces endémiques, le gurgolya hongrois (Leucospermum Seseli), le Sesleria sadleriana (herbes) et le dompte-venin hongrois (Vincetoxicum pannonicum) sont particulièrement protégés. Le lin du Pilis (Linum dolomiticum) dispose d'une aire taxonomique réduite aux collines du Szénás.
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+ Du côté de la faune, les espèces préservées sont la fourmi aux longues pattes, le saga pedo, le lézard de Pannonie (Ablepharus kitaibelii), le Coluber caspius (colubridae), le pic noir et le corbeau.
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+ Les villes de Pest et Buda étaient déjà désignées au début de la Renaissance comme une même entité, capitale et siège de la Cour du Royaume de Hongrie. Pest étant plus grande que Buda, le nom utilisé alors sur les cartes hongroises et étrangères était Pest-Buda mais il arrivait souvent que Buda-Pest soit préféré par les locuteurs magyarophones, notamment en raison des difficultés de prononciation de la forme officielle. Buda-Pest est ainsi utilisée sous cette forme dans l'ouvrage d'István Széchenyi, Világ (« Monde ») en 1831. Lorsque les deux communes, plus Óbuda, fusionnent en 1872, le nom de Budapest s'impose comme une évidence.
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+ Le toponyme Buda remonte à l'ère de la dynastie Árpád et désigne alors le site d'Aquincum. Lorsque le premier château est construit sur la petite colline à côté du Gellért-hegy, le site originel prend le nom d'Óbuda (« vieux Buda ») par opposition à Újbuda (« nouveau Buda »). L'étymologie de Buda renvoie à l'origine à un patronyme particulièrement répandu au Moyen Âge, réputé pour être celui du frère d'Attila, lequel roi des Huns aurait baptisé le site en son hommage. D'autres versions penchent pour une parenté de sens entre l'origine des toponymes Buda et Aquincum. Ainsi, certains voient dans Buda une déformation du terme slave voda (« eau ») et d'autres un mot d'origine celte. Aquincum signifiant par ailleurs « riche en eaux » en latin.
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+ Le site de Pest était désigné à l'époque romaine par le terme Contra-Aquincum par Ptolémée. L'étymologie de Pest renvoie de manière plus étayée au slave pec qui signifiait « cavité rocheuse » ou « grotte », ou au vieux hongrois pest signifiant « fournaise ». Ces qualificatifs étaient en fait ceux de Pest-hegy, l'ancien nom de Gellért-hegy, colline pourtant située sur Buda. C'est au Moyen Âge que les quartiers agglomérés sur la rive opposée prennent le nom du mont. Le paradoxe est que la traduction allemande de Buda : Ofen renvoie au même sens que Pest. D'ailleurs, Ofen n'était pas Buda dans son intégralité mais bien la partie proche du mont Gellért.
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+ S'il existait dès le paléolithique des implantations humaines aux environs de la ville actuelle, l'histoire connue de Budapest remonte à la cité romaine d’Aquincum, fondée aux alentours de 89 sur le site d'un ancien campement de Celtes Eravi, où un rétrécissement du Danube facilite son franchissement, et proche de ce qui allait devenir Óbuda. De 106 jusqu'à la fin du IVe siècle, la cité est la capitale de la province de la Pannonie inférieure (en latin Pannonia) avant de tomber aux mains des Huns et d'Attila, puis de leurs successeurs, les Goths et les Lombards. Aux environs de l'an 600, et pendant trois siècles, la région est dominée par les Avars.
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+ Venus de l'Oural, les ancêtres des hongrois, les Magyars, conduits par le prince Árpád dont la dynastie régnera jusqu'au XIIIe siècle, atteignent le bassin des Carpates en 896 et viennent peupler le secteur d'Óbuda. La nation hongroise est fondée un siècle plus tard, en l'an 1000, avec le couronnement de son premier roi, Étienne Ier, qui se convertit au catholicisme et sera canonisé sous le nom de saint Étienne. Malgré la destruction presque totale de la ville, à la suite d'une invasion mongole en 1241, Béla IV rompt avec la dynastie des Árpád qui avait dirigé leur royaume depuis d'autres cités, et installe la capitale à Buda en 1247 où il fait construire un château. La ville ne commence toutefois à se développer réellement qu'avec l'arrivée sur le trône des princes angevins. Après le déplacement de la résidence royale à Visegrád en 1308, la ville devient la capitale du pays en 1361. Sigismond de Luxembourg introduit le style gothique à Buda où, à l'instar du palais d'été de Visegrád, le Palais royal connaît une importante reconstruction. La ville atteint son âge d'or au XVe siècle pendant le règne de Mathias Corvin, dont l'épouse Béatrice de Naples, fait de la Hongrie un des foyers actifs de la Renaissance. Siège du Parlement à partir de 1298, Pest, sur l'autre rive du fleuve, affirme sa vocation commerçante.
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+ Après la défaite de Mohács, la conquête de la majeure partie du pays au XVIe siècle par l'Empire ottoman brise le dynamisme des deux cités pendant près de 150 ans. En 1526, Pest tombe aux mains de l'envahisseur par le sud. Buda, défendue par son château, connaît le même sort 15 ans plus tard. Alors que Buda devient le siège d'un gouverneur turc, Pest est désertée par une grande partie de ses habitants lors de sa reconquête en 1686 par l'armée impériale menée par Charles V de Lorraine. Les Habsbourg étaient restés rois de Hongrie depuis 1526, malgré la perte de la majorité du pays.
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+ Au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, malgré le Grand Incendie de 1723 et une inondation dévastatrice en 1838 qui fit 70 000 morts, Pest connaît un fort taux de croissance grâce à un commerce très actif[Note 1], contribuant très majoritairement à la croissance combinée des trois villes.
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+ L’université de Nagyszombat (aujourd'hui, Université Loránd Eötvös), transférée à Buda en 1777 puis à Pest en 1784, joua un rôle important dans l'essor des deux cités. La reconstruction de Buda, Pest et Óbuda ne commence vraiment que pendant la deuxième moitié du XVIIIe siècle ; l'impératrice Marie-Thérèse et l'archiduc Joseph (le gouverneur de l'empereur), contribuent à cette modernisation, mais la lenteur des réformes entraîne un soulèvement nationaliste en 1848. La fusion des trois villes sous une administration commune prend effet une première fois en 1849, année de l'ouverture du Széchenyi Lánchíd, sous l'impulsion du gouvernement révolutionnaire, avant d'être révoquée à la suite de la reconstitution de l'autorité des Habsbourg. Francois-Joseph Ier écrase la révolte mais se voit contraint en 1867 de signer un compromis qui autorise les Hongrois à former leur propre gouvernement. La fusion des trois villes est entérinée définitivement en 1873 par le gouvernement royal autonome hongrois issu de ce même compromis et donne naissance à une véritable capitale en réunissant Buda, Pest et Óbuda.
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+ En 1900, la population de Pest dépasse celles de Buda et Óbuda réunies. Au cours du siècle suivant, la population de Pest sera multipliée par vingt, alors que celles de Buda et d'Óbuda seront quintuplées. La population totale de la capitale unifiée est multipliée par sept sur la période 1840–1900, atteignant 730 000 habitants.
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+ Au cours du XXe siècle, la plupart des industries du pays venant se concentrer dans la ville, la croissance de la population se poursuit, touchant principalement l'agglomération. Ainsi, la population de Újpest est plus que doublée sur la période 1890–1910, et celle de Kispest est quintuplée entre 1900 et 1920. Les pertes humaines liées à la Première Guerre mondiale, et la perte de plus des deux tiers du territoire de l'ancien royaume en 1920, ne causent qu'un trouble temporaire : Budapest demeure la capitale d'un État certes plus petit mais désormais souverain. En 1930, la ville compte un million d'habitants, plus 400 000 en agglomération.
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+ Le désir de reconquérir les territoires perdus pousse la Hongrie à soutenir l'Allemagne nazie. Lors de la Seconde Guerre mondiale, les juifs sont rassemblés dans le ghetto de Budapest. Environ un tiers des 250 000 habitants juifs de Budapest meurent à la suite du génocide nazi perpétré pendant l'occupation allemande de 1944. Entre décembre 1944 et la fin de janvier 1945 dans des razzias nocturnes, les miliciens du Parti des Croix fléchées arrêtent les Juifs dans le ghetto ainsi que les déserteurs de l'armée hongroise ou ennemis politiques, les exécutent le long des rives du Danube et jettent les corps dans le fleuve. Un mémorial, appelé Chaussures au bord du Danube, a été construit 2005 pour les commémorer.
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+ En 1944, le diplomate suédois Raoul Wallenberg a sauvé au moins 10 000 Juifs hongrois.
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+ Budapest subit de graves dommages en 1945 lors de sa libération par l'armée rouge qui en profite pour installer un pouvoir communiste. À la fin de la guerre, la vieille ville fut reconstruite pierre par pierre. Budapest avait été presque entièrement détruite par les bombardements : 74 % des habitations et 97 % des usines avaient été ravagées. Au 1er janvier 1950, l'agglomération de Budapest connaît une expansion significative : de nouveaux arrondissements sont créés à partir des villes voisines. Durant les années 1950 et 1960, la ville se remet du siège soviétique de 1944, devenant, dans certaines limites, une vitrine de la politique pragmatique pratiquée par le gouvernement communiste du pays (1947-1989). La démocratisation fut interrompue par l'insurrection de Budapest en 1956 et l'intervention militaire de l'Union soviétique, avant de reprendre à partir de la seconde moitié des années 1960..
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+ À partir des années 1980, Budapest, tout comme l'ensemble du pays, connaît une émigration croissante couplée à une décroissance naturelle de sa population [réf. nécessaire].
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+ En 1989, à la suite de manifestations répétées, le pouvoir communiste tombe, laissant place à une démocratie parlementaire.
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+ Lors du recensement de 2011, Budapest comptabilise officiellement 1 729 040 habitants, c'est-à-dire 17,3 % de la population hongroise. La ville-capitale est également la subdivision administrative la plus dense, atteignant une moyenne de 3 302 hab./km2, soit trente fois plus que la densité moyenne de la Hongrie. La densité moyenne cache néanmoins des écarts importants entre arrondissements, allant de 508 à 30 700 hab./km2. Concernant la structure d'âge, la part des moins de 15 ans est de 13 % et celle des plus de 59 ans de 22 %. Le nombre de femmes pour hommes est supérieur à la moyenne nationale, soit à Budapest 1 166 femmes pour 1 000 hommes. Les données en termes d'espérance de vie comptent parmi les moins bons des pays riches d'Europe : en 1999, l'âge moyen de décès était de 67,9 chez les hommes et de 75,5 chez les femmes.
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+ L'explosion démographique que connaît Budapest à la fin du XIXe siècle s'explique par l'industrialisation rapide de la capitale et l'exode rural massif qui atteint toutes les campagnes du royaume de Hongrie. La croissance urbaine est continue jusque dans les années 1960, essentiellement depuis 1950 grâce aux flux migratoires positifs. La dynamique démographique de Budapest connait un changement important dans les années 1990 : à l'augmentation sensible du nombre d'habitants au début de la décennie succède une période de déclin très significatif. En 2001, la population de Budapest est de 12 % moins importante qu'en 1990, ce qui représente une perte de 240 000 habitants. Cette baisse qui touche la ville-capitale est corrélée à la bonne santé démographique du comitat de Pest durant la même période, lequel phénomène s'explique par une exurbanisation des ménages, de la ville-centre vers les localités de la première couronne de l'aire urbaine.
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+ La structure sociale de Budapest est, encore de nos jours, en partie héritée des logiques de peuplement qui avaient cours avant l'unification des villes de Pest, Buda et Óbuda. Vers la fin des années 1870, la capitale de Hongrie compte relativement peu de représentants de la classe moyenne, mais au contraire des taux assez importants de travailleurs manuels et d'ouvriers. La part de fonctionnaires, de professions intellectuelles et de petits propriétaires est alors relativement basse, ce en raison de l'élévation tardive de la ville au rang de seconde capitale de la monarchie austro-hongroise. Le profil sociologique de Budapest est alors davantage le reflet du développement industriel de la ville que de son rang politique et administratif.
71
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72
+ L'ancienne ville de Pest se développe de façon radioconcentrique. Les élites urbaines prennent alors quartier dans les arrondissements centraux au bord du Danube tandis que les groupes situés plus bas dans l'échelle sociale s'installent dans les quartiers péricentraux et périphériques. La proximité au centre est alors un marqueur important du rang social. Autour de la zone urbanisée se développent alors des quartiers d'habitation de mauvaise facture, voire des poches d'habitat informel, faits de baraquements en bois ou en matériaux de mauvaise qualité.
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+ L'appropriation par Budapest de ses fonctions de capitale politique et économique de la partie hongroise de la monarchie des Habsbourgs est parallèle au développement spectaculaire de la ville au tournant des années 1890 et 1900. Ce que l'on nomme l'Âge d'or de Budapest correspond à une transformation profonde de la structuration sociale de la ville, ainsi que de la répartition des groupes sociaux à l'échelle de l'espace urbain. Durant cette période, l'augmentation de la part de classes moyennes et supérieures est très significative. Les quartiers bourgeois s'étendent alors au-delà de l'hypercentre, jusqu'à l'actuel grand boulevard circulaire (Nagykörút) qui est construit au même moment. Les immeubles des anciens quartiers péricentraux habités par des groupes moins élevés socialement sont peu à peu détruits et remplacés par des immeubles de rapport et hôtels particuliers de style bourgeois. D'un point de vue sociologique, ces zones connaissent un renouvellement important de leur population mais conservent néanmoins une forme de mixité sociale. La construction de logements pour les ouvriers et travailleurs manuels évitent l'émergence de formes radicales de ségrégation urbaine.
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+ Buda est bien moins touchée par le développement rapide de l'industrie. Au moment de l'unification, il s'agit d'une ville marquée par une part importante de travailleurs qualifiés et de petits-bourgeois. Lorsque la part des classes moyennes et supérieures grossit significativement à l'échelle de Budapest, Buda confirme sa place de destination favorite de l'élite urbaine. Moins étendue que Pest en raison d'un relief plus contraignant, l'urbanisation de Buda se fait alors dans les collines (Szabadság-hegy, Rózsadomb), sous la forme d'immeubles bas ou de villas.
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+ L'expansion de Budapest avant la Première Guerre mondiale atteint vite les limites administratives de la ville. Les catégories les plus basses de l'échelle sociale s'installent alors dans un embryon de banlieue ouvrière, autour des anciens villages de Pesterzsébet et Újpest. Durant l'Entre-deux-guerres, ce processus résidentiel est soutenu par l'installation de petits fonctionnaires et autres professions de la classe moyenne basse.
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+ Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, la distribution des groupes sociaux selon leur position sur l'échelle sociale suit une logique centre/périphérie assez marquée. La seule exception notable est la formation d'une zone-tampon autour des faubourgs, généralement les quartiers de gare situés au-delà du Nagykörút, dans lesquels s'installent des migrants de villes de province, des petits artisans, mais aussi des manouvriers indépendants. Dans les années 1930, les inégalités sociales commencent à se faire de plus en plus marquées entre les quartiers de Budapest, ainsi qu'entre les secteurs urbanisés de la banlieue.
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+ Dans les années d'après-guerre, le développement de Budapest ralentit significativement tandis que la part de travailleurs qualifiés et de professions intellectuelles augmente. Dans les années 1960, les travailleurs moins qualifiés venant de province n'ont plus les moyens de s'installer dans les quartiers centraux ou péricentraux et sont contraints de peupler les zones résidentielles périphériques. La crise de logement qui en découle contraint le pouvoir communiste à se lancer dans la construction de très vastes quartiers de grands ensembles autour des anciens villages de banlieue, désormais intégrés administrativement à Budapest. La priorité donnée à la construction de logements s'accompagne d'une dégradation progressive et de plus en plus soutenue des quartiers anciens, laquelle touche de manière particulièrement marquée les anciens faubourgs érigés avec des matériaux de moins bonne qualité, notamment dans les 13e, 8e et 9e arrondissements de Budapest.
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+ La dégradation des anciens quartiers bourgeois de l'hypercentre devient progressivement un sujet de préoccupation important, notamment au milieu des années 1980. Les premiers projets de réhabilitation des quartiers anciens visent alors à conforter ou attirer les classes moyennes et supérieures. Au cours des années 1990, la spéculation immobilière liée à l'aménagement de bureaux ou de locaux commerciaux dans les anciens logements, produisent à la fois une élévation significative du profil sociologique de ces quartiers, mais également une diminution tout aussi marquée de sa fonction résidentielle. On assiste dans les années suivant la transition politique à un mouvement assez important de départ des classes moyennes des quartiers de centre-ville vers des localités périphériques où se construisent de grands lotissements de maisons avec jardin. Cette dynamique se tarit au début des années 2000 à la faveur de politiques de réhabilitation qui aident la revalorisation du centre-ville. Du côté de Buda, le fait qu'une partie importante des logements sont privés, fait rare durant la période communiste, favorise la conservation pour cette partie de la ville, de son statut de destination privilégiée de l'élite urbaine (sous le socialisme, surtout des membres de l'Intelligentsia ou de la Nomenklatura, cumulant un statut social élevé et une proximité avec le pouvoir).
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+ Vers la fin des années 2000, au tournant des années 2010, le retour de la bourgeoisie dans les quartiers centraux de Pest est consolidé et l'on observe un début de gentrification - dirigée et de moindre mesure spontanée, dans les quartiers centraux des 9e et 8e arrondissements. La situation des plus basses strates de la structure sociale de Budapest est assez hétérogène. Les anciens logements d'État non privatisés permettent à une partie importante des populations les moins qualifiées de se maintenir à peu de frais à proximité des quartiers centraux. Entièrement privatisés, les grands ensembles ne connaissent pas les mêmes formes de ségrégation sociale que dans les villes d'Europe de l'Ouest. Pour les populations plus paupérisées et précarisées issues de province, les possibilités d'installation à Budapest se font de plus en plus rares, c'est pourquoi l'on peut observer la formation de nouveaux quartiers pauvres dans des secteurs très périphériques comme Kőbánya, Pesterzsébet ou Csepel, voire autour de villages encore plus éloignées des limites administratives de la ville.
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+ La Hongrie est un pays multiculturel dans lequel la notion de citoyenneté (állampolgárság) est distincte de celle de nationalité (nemzetiség). De ce fait, le comptage ethnique est autorisé durant les recensements. Celui-ci fait l'objet de deux cases distinctes, permettant de nuancer la notion d'appartenance majoritaire ou minoritaire : chacun peut revendiquer son « appartenance communautaire » (nemzetiséghez tartozók) et/ou préciser son « affinité culturelle » (kulturális értékekhez, hagyományok-hoz kötődők). Cette catégorisation se recoupe avec celle de langue maternelle (anyanyelvűek) et sa pratique, en société et/ou dans un cercle familial et amical restreint (nyelvet családi, baráti körben használók). Lors du recensement de 2001[20], la population budapestoise est largement dominée par les Magyars ethniques (c'est-à-dire les Hongrois de citoyenneté, mais aussi les individus issus des minorités de langue hongroise des pays frontaliers) : 1 603 511 (90,19 % - 56,75 % en 1880). Viennent ensuite les Roms, bénéficiant en Hongrie d'un statut spécifique de minorité ethnique : 21 654 (1,22 %, 0 % en 1880), les Allemands ethniques (c'est-à-dire les populations autochtones de souche germanique, mais aussi les citoyens allemands, autrichiens ou suisses expatriés) : 18 203 (1,02 %, 34,3 % en 1880) et les Slovaques ethniques (c'est-à-dire les populations autochtones d'extraction slovaque (en partie les tóth) ou les expatriés de Slovaquie) : 3 890 (0,22 %, 6,1 % en 1880).
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+ Les résultats de ces recensements permettent aux minorités reconnues par l'État comme autochtones, de bénéficier de subventions publiques au titre des collectivités des minorités (kisebbségi önkormányzat), lesquelles fonctionnent à l'échelle de Budapest et des arrondissements.
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+ Selon le recensement de 2001[22], la majorité de la population de Budapest se déclare chrétienne (62,32 %), soit 47,11 % de Catholiques (837 548, dont 28 901 catholiques de rite oriental) et 15,22 % de Protestants (270 618). Les athées représentent le deuxième groupe le plus important, atteignant 19,53 % des Budapestois. Les Juifs ne représentent que 0,53 % de la population de la capitale (9 468 individus) alors qu'ils pesaient en 1880 19,7 %.
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+ Le système éducatif hongrois est profondément décentralisé. La charge et la propriété des établissements d'enseignement publics est dévolue aux collectivités locales et aux collectivités des minorités. À Budapest, ces compétences sont donc celles des arrondissements. Il existe par ailleurs de nombreux établissements privés majoritairement confessionnels. L'enseignement pré-élémentaire (óvoda), de 3 à 6 ans n'est pas obligatoire. L'enseignement élémentaire (általános iskola) est un tronc commun obligatoire de 6 à 14 ans. L'enseignement élémentaire public est gratuit. Chaque école a l'obligation d'admettre tous les enfants résidant dans un quartier sans discrimination. S'il existe une forme de carte scolaire indicative, les parents peuvent demander l'admission de leur enfant dans n'importe quel établissement. Par ailleurs, les écoles privées ont le droit d'opérer une sélection et de demander des frais d'inscription. Lóczy est le nom d'une pouponnière hongroise créée en 1947 à Budapest pour les orphelins de guerre. La maison de Lóczy est célèbre pour la pédagogie innovante qui a été mise en place par sa directrice, la pédiatre hongroise Emmi Pikler.
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+ L'enseignement secondaire est éclaté en plusieurs parcours scolaires. Le lycée (gimnázium), de 14 à 18 ans, prépare aux études supérieures, le lycée technique (szakközépiskola) jusqu'à 19 ans permet d'obtenir une formation manuelle et le lycée professionnel (szakmunkásképző iskola) une spécialisation dans un métier spécifique. À l'instar des établissements pré-élémentaires et élémentaires, ceux-ci sont gérés par les arrondissements ou les collectivités des minorités. Les établissements privés sont souvent pris en charge par les Églises hongroises.
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+ Budapest accueille de nombreuses universités et écoles supérieures, parmi les plus prestigieuses de Hongrie. L'Université Loránd Eötvös est l'héritière de l'Universitas de Nagyszombat fondée par Péter Pázmány, de l'Université de Pest et de l'Université de Budapest. Plus ancienne université de Hongrie encore en activité, on y enseigne les sciences humaines et sociales, l'art et la littérature, le droit et l'histoire ainsi que les sciences naturelles. Ses sites universitaires se concentrent autour de Deák Ferenc tér et du Musée national hongrois, du côté de Pest. L'Université Corvinus de Budapest dispense une formation en sciences de l'économie depuis 1948 ; son bâtiment principal est l'ancien palais de l'octroi situé Fővám tér à côté des Halles centrales. Réputée pour avoir formé des ingénieurs illustres au nombre desquels on compte Ernő Rubik, Dennis Gabor ou encore Leó Szilárd, l'Université polytechnique et économique de Budapest forme essentiellement des architectes, informaticiens, ingénieurs en génie civil et environnement. Quant à l'Université d'Óbuda, elle forme davantage à l'ingénierie technique et industrielle. Enfin, l'Université Semmelweis, fondée en 1769, est une grande université de médecine.
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+ Après la réforme des universités de 2000, de nombreux établissements d'enseignement supérieur sont devenus des universités à part entière. Parmi celles-ci, de nombreuses écoles réputées dans les domaines artistiques ont vu leur statut évoluer, à l'instar de l'Université hongroise des Beaux-Arts, l'Université de musique Franz-Liszt (ancienne Académie de musique de Budapest), l'Université d'art appliqué Moholy-Nagy et l'Université d'art dramatique et cinématographique. Enfin, l'armée hongroise bénéficie également d'une structure universitaire dédiée à la formation de ses membres : l'Université de Défense nationale Miklós Zrínyi. Parmi les universités privées généralistes, la plus visible sur le plan international reste l'Université d'Europe centrale fondée par le milliardaire américain d'origine hongroise George Soros afin de promouvoir le libéralisme politique et économique dans les anciens pays communistes. Financée par des Länder allemands, l'Autriche et la Suisse, l'Université germanophone Gyula Andrássy de Budapest est une université de langue allemande au statut privé. Enfin, Budapest dénombre quelques universités confessionnelles, parmi lesquelles se trouvent l'Université théologique évangélique-luthérienne, l'Université réformée Gáspár Károli, le Séminaire national de formation rabbinique - Université juive et l'Université catholique Péter Pázmány.
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+ Budapest compte de nombreuses écoles supérieures à l'instar de l'École générale de management (Általános Vállalkozási Főiskola), l'Académie théologique baptiste (Baptista Teológiai Akadémia, l'École supérieure de danse contemporaine de Budapest (Budapest Kortárstánc Főiskola), l'École supérieure de commerce de Budapest (Budapesti Gazdasági Főiskola), l'École supérieure de communication et de commerce de Budapest (Budapesti Kommunikációs és Üzleti Főiskola, l'École supérieure Dénes Gábor
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+ (Gábor Dénes Főiskola), l'École supérieure Farkas Heller (Heller Farkas Főiskola), l'École de commerce international (IBS Nemzetközi Üzleti Főiskola et l'École monastique de théologie Sapienta (Sapientia Szerzetesi Hittudományi Főiskola). Avec près de 100 000 étudiants venus de Budapest, de Hongrie mais également des pays à forte minorité magyare (Roumanie, Slovaquie et Serbie), la ville dispose d'un important quartier étudiant autour de Kálvin tér et Ráday utca, ainsi qu'entre les Halles centrales de Budapest et Lágymányosi híd.
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+ Budapest compte un grand nombre de salles de cinéma, dont plusieurs établissements indépendants. Parmi les cinémas les plus emblématiques de l'histoire de Budapest figurent le cinéma Puskin, le cinéma national Uránia (Uránia Nemzeti Filmszínház) ou encore le palais du film Corvin (Corvin Budapest Filmpalota). Ce dernier a notamment été un théâtre important de l'Insurrection de Budapest en 1956. Il existe également plusieurs cinémas de plein-air dans Budapest, à l'instar de celui de Margit-sziget ou celui du Szimpla Kert. Enfin, de nombreux grands complexes de cinémas sont apparus dans les quartiers périphériques de la ville, en particulier dans les centres commerciaux ouverts après la fin du communisme.
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+ La capitale hongroise compte de nombreux théâtres édifiés en grande partie aux XIXe et XXe siècles. Parmi ceux-ci, les plus connus sont le József Attila Színház, le Katona József Színház, le Madách Színház, le Pesti Vigadó, le Radnóti Miklós Színház et le Vígszínház. Symbole du développement de Budapest vers le sud, à proximité du pont Lágymányosi, le nouveau Théâtre national (Nemzeti Színház) de Hongrie est également une illustration du renouvellement architectural hongrois. Imposant bâtiment aux éléments classiques inauguré en 2002 au bord du Danube, il est l'héritier de l'ancien théâtre national situé Blaha Lujza tér et détruit à la suite de la construction de la ligne   du métro de Budapest.
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+ Budapest possède deux orchestres symphoniques, l'orchestre de la Société philharmonique de Budapest et l'Orchestre du Festival de Budapest. Outre la salle Art nouveau de l'Académie de musique Franz-Liszt, Budapest dispose d'une nouvelle salle de concert (Palais des arts, en hongrois Művészetek Palotája, dit MŰPA) inaugurée en 2005. L'Opéra national de Budapest défend le répertoire hongrois de ballet et d'opéra (Ferenc Erkel, Károly Goldmark, Ernst von Dohnányi, Béla Bartók, Zoltán Kodály, György Ligeti ou Péter Eötvös pour les plus connus). Le Théâtre musical de l'Opérette de Budapest (Budapesti Operettszínház)[23] se consacre quant à lui à un répertoire plus léger.
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+ Cinéma national Uránia (Uránia Nemzeti Filmszínház)
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+ Pesti Vigadó
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+ Nouveau Théâtre national (Nemzeti Színház)
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+ Palais des arts (Művészetek Palotája, dit MŰPA)
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+ La Hongrie fut si longtemps dirigée par des souverains étrangers que Budapest ne possède pas, à la différence d'autres capitales européennes, de musée fondé grâce à des collections royales, ce qui n'empêche pas la ville de posséder plus de soixante musées et galeries offrant des collections variées, d'envergure nationale et internationale ou plus simplement d'intérêt local.
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+ La plupart des musées et galeries de Budapest occupent des bâtiments historiques. Certains sont regroupés au château de Buda comme la Galerie nationale hongroise, le Musée historique de Budapest ; d'autres autour de Hősök tere, à l'instar du Musée des beaux-arts, du Musée hongrois de l'agriculture, du Musée hongrois de la technologie et des transports et du Műcsarnok. Le Musée hongrois des arts décoratifs illustre la place occupée par la Hongrie dans l'histoire du design et des arts appliqués. À proximité de l'Université Loránd Eötvös, le Musée national hongrois retrace l'histoire de la Hongrie de l'Antiquité à la chute du communisme. Symbole du romantisme hongrois, c'est de ses marches que fut déclenchée la Révolution hongroise de 1848 à l'appel de Sándor Petőfi. En face du Parlement hongrois, le Musée ethnographique restitue quant à lui le folklore de la plaine des Carpates, des instruments de musique au mobilier paysan. De nombreuses expositions temporaires rappellent le lien qui unit les Magyars aux autres peuples finno-ougriens.
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+ Quelques musées sont liés aux personnalités liées à Budapest, à l'instar de Béla Bartók, Endre Ady, Franz Liszt ou Ignace Philippe Semmelweis. Parmi les projets concrétisés après le communisme, Budapest compte également une Maison de la terreur (Terror Háza) située dans les anciens locaux de la Gestapo et de la Stasi et qui retrace les exactions commises par les régimes national-socialiste et communiste, ainsi qu'un Memento Park, qui abrite à quelques kilomètres de la capitale les nombreuses statues à la gloire du communisme, déboulonnées après 1989.
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+ Le projet de quartier des musées (Múzeum negyed), lancée en 2014 sur le modèle berlinois de l'Île aux Musées, prévoit le rassemblement d'un nombre important de lieux d'exposition dans le Városliget, prévoyant entre autres le rapatriement du Musée hongrois de la photographie de Kecskemét à Budapest et la reconstruction du musée des transports selon son aspect d'origine.
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+ La grande salle du Trône de la Galerie nationale abrite les retables à volets du XVe et du début du XVIe
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+ Le Peintre (1903), œuvre distinctive de Károly Ferenczy, exposée à la Galerie nationale
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+ Père et oncle Piacsek buvant du vin rouge (1907). Plus de dix toiles de József Rippl-Rónai, le « Nabi hongrois », sont exposées à la Galerie nationale
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+ Salomé avec la tête de Saint Jean-Baptiste, Lucas Cranach l'Ancien. L'achat par l’État hongrois de la collection réunie par la famille Esterházy marqua en 1870 la fondation du musée d'art étranger de Budapest réputé pour ses œuvres des maîtres anciens européens.
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+ Le 2 mai. Eugenio Lucas Velázquez. Le Musée des beaux-arts de Budapest possède la plus belle collection de peintures espagnoles au monde après celle du Prado
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+ La Couronne de Constantin IX Monomaque incrustée d'émaux est l'une des plus précieuses possessions du Musée national hongrois dont la section archéologique a été inaugurée en 2002 pour célébrer le 200e anniversaire de sa fondation.
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+ Budapest abrite la Bibliothèque nationale Széchényi au cœur du Château de Buda. L'une de ses missions est de collecter les Hungarica, à savoir les ouvrages publiés dans les frontières actuelles de la Hongrie (quelle que soit la langue), les ouvrages en hongrois, les ouvrages publiés par des Hongrois et les ouvrages traitant de la Hongrie. Elle conserve environ sept millions de pièces, dont deux millions de livres et plus d’un million de documents manuscrits dont 700 codex médiévaux[24]. La Réserve précieuse possède environ 8 500 exemplaires d’éditions hongroises antérieures à 1711 (dont la Chronica Hungarorum, le premier livre imprimé en Hongrie, en 1473), près de 1 700 incunables, le plus ancien texte connu en hongrois, plusieurs livres provenant de la Bibliotheca Corviniana et de très nombreux manuscrits historiques et littéraires. Son autre mission est de centraliser des services pour l'ensemble des bibliothèques hongroises (attribution des ISBN et ISSN, rédaction de la bibliographie nationale, catalogues collectifs, tenue à jour de la liste des bibliothèques hongroises, etc.).
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+ La Bibliothèque métropolitaine Ervin Szabó est la bibliothèque municipale de Budapest. Elle se situe à proximité du quartier étudiant à Pest. Parmi les bibliothèques les plus importantes de la capitale, on peut également citer celles des instituts scientifiques, à l'instar de la bibliothèque de l'Académie hongroise des sciences, celle de l'Université Loránd Eötvös ou encore les fonds de l'Open Society à l'Université d'Europe centrale. Le Parlement hongrois compte également son propre fond accessible au public.
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+ Quant aux Archives nationales hongroises, elles se situent à proximité de la Porte de Vienne (Bécsi kapu), dans le quartier du château de Buda, dans le 1er arrondissement.
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+ Le règne des Habsbourg a laissé un héritage important à Budapest du point de vue des cafés, restaurants et salons de thé. Certains restaurants ont notamment connu leur apogée pendant la période communiste, à l'instar du Restaurant Gundel situé à proximité d'Hősök tere ou du Mátyás Pince non loin du Danube. D'autres restaurants en cave ou sur les quelques bateaux à quai sur le fleuve sont encore des établissements prisés par les touristes. Les Budapestois fréquentent quant à eux davantage les restaurants de quartier, les kocsma ou les services de restauration rapide. De nombreux établissements Mc Donald's et Burger King se sont implantés dans la capitale après la fin du communisme. Plus récemment, les grands axes se sont peuplés de nombreuses enseignes de Döner Kebab et de restauration asiatique.
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+ Parmi les autres héritages de l'influence viennoise, Budapest compte également de nombreux salons de thé et maisons de pâtisserie. La plus réputée d'entre elles reste la maison Gerbeaud située sur la Vörösmarty tér. Fermé pendant des années pour réfection, le café New York (palais New York) symbolise quant à lui le lustre retrouvé du patrimoine du XIXe siècle.
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+ Budapest est connue pour ses fameux romkocsma (littéralement « bar de ruine ») la plupart du temps aménagés dans d'anciens immeubles désaffectés du centre-ville. Ce sont souvent d'anciens logements dont l'agencement respecte la tradition budapestoise des coursives et d'une cour intérieure. L'exemple le plus connu de ces bars, hauts lieux de la vie nocturne alternative, reste le Szimpla Kert situé dans l'ancien ghetto juif.
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+ Le thermalisme était une activité déjà répandue chez la population romaine d'Aquincum (qui signifie littéralement « riche en eaux »). Des ruines des bains construits pendant l'Antiquité tardive sont encore visibles à Óbuda. Entre 1541 et 1686, les Ottomans développent les bains à vocation médicinale, dont certaines sont encore en activité aujourd'hui. La réputation thermale de Budapest s'installe après 1920, date à laquelle un état des lieux du potentiel économique de l'eau thermale est dressé. Dès 1934, Budapest devient officiellement une ville thermale.
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+ La fréquentation des bains passe pour partie intégrante du mode de vie budapestois. Si de nombreuses personnes âgées fréquentent encore des établissements de quartier, la forte augmentation des grilles tarifaires pour le grand public restreint le thermalisme de la capitale à ses vocations touristiques et médicinales (on y soigne les rhumatismes et l'arthrite). Certains établissements organisent des soirées de musique électronique ou de cinetrip dans leurs bassins, attirant ainsi une clientèle plus jeune.
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+ Il existe différentes catégories de bains à Budapest. La première est celle des bains turcs, dont les thermes Király (1565) et les thermes Rudas sont les plus emblématiques. Ils sont structurés autour d'une piscine octogonale coiffée d'une coupole dont les minces trous laissent pénétrer de fins faisceaux de lumière. La deuxième catégorie de bains date de la monarchie austro-hongroise. Ainsi, les thermes Gellért, de style Art nouveau attenants à l'hôtel du même nom, sont achevés en 1918. Les thermes Szent Lukács, d'origine turque, restructurés à la fin du XIXe siècle, sont considérés depuis 1950 comme un lieu de rencontres du milieu intellectuel et des artistes budapestois. Enfin, les thermes Széchenyi sont l'un des plus grands complexes de baignade d'Europe et le seul établissement thermal de Pest. L'intérieur des bains médicinaux date de 1913 et les piscines en plein air de 1927. Les services qui y sont proposés rappellent à la fois la tradition des bassins romains, des baignoires grecs et le sauna caractéristique d'Europe du Nord. Les trois piscines extérieures sont ouvertes toute l'année, y compris l'hiver. À l'intérieur se trouve un vaste complexe de bassins et de salles destinés à des traitements médicaux. Enfin, la dernière catégorie renvoie aux bassins thermaux disponibles dans les quelques grands bains de la ville, à l'instar du bain thermal Palatinus sur Margit-sziget ou du bain thermal Dagály au Nord de Pest.
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+ Il existe de nombreux marchés à Budapest, notamment un système de grandes halles, parmi lesquelles les Halles centrales de Budapest situées Fővám tér, sont les plus connues. Du côté de Pest, on dénombre cinq halles de taille moindre : les Grandes halles de Hold utca, celles de Hunyadi tér, celles de Klauzál tér et celles de Rákóczi tér. Sur Buda, il n'existe que les Grandes halles de Batthyány tér qui font face au Parlement hongrois au bord du Danube.
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+ Il existe de moins en moins de marchés de plein air à Budapest, du moins dans le centre-ville. Les marchés de Lehel tér (Újlipótváros) et de Teleki tér (Józsefváros) ont laissé place respectivement dans les années 1990 et en 2014 à deux halles couvertes de style contemporain : les Halles Lehel à l'architecture fantaisiste et les Halles Teleki. Le marché paysan de Hunyadi tér, situé juste à l'entrée des Halles du même nom, fait ainsi de plus en plus figure d'exception dans la capitale hongroise. La pénétration du discours écologiste dans la société hongroise, surtout auprès des classes moyennes diplômées du centre-ville, a suscité un véritable engouement pour les produits de qualité et les circuits courts. En témoigne la création d'un marché paysan dans les murs du Szimpla Kert tous les dimanches matin.
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+ Il existe au moins trois marchés aux puces (bolhapiac en hongrois) très réputés à Budapest.
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+ Budapest accueille une série d’évènements culturels tout au long de l'année. Au printemps est organisé le Festival du printemps de Budapest (Budapesti Tavaszi Fesztivál), dont la programmation est multi-site et pluridisciplinaire (danse, théâtre, opéra, concerts, expositions, etc.). L'été, Budapest accueille sur l'Île d'Óbuda l'un des plus grands festivals de musique d'Europe : le Sziget Festival (Sziget Fesztivál) suivi du Budapest Parádé organisé sur le modèle de la Love Parade berlinoise, ainsi que le Metalfest en août. À l'automne, le Festival d'automne de Budapest (Budapesti Őszi Fesztivál) concentre sa programmation sur de la musique jazz et sur des expressions expérimentales (cinéma, danse, expositions, etc.). Il existe également des programmations régulières qui s'étendent tout au long de l'année, à l'instar de BalkanBeats au Gödör Klub et des événements culturels organisés par l'Institut français de Budapest.
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+ Capitale de la Hongrie, Budapest est également le lieu privilégié des festivités nationales. La célébration du 15 mars 1848 est l'occasion de multiples cérémonies publiques dans la ville pour fêter la Révolution hongroise de 1848 (Nemzeti ünnep). Le 20 août est commémorée la fondation de l'État hongrois sous l'égide d'Étienne Ier de Hongrie (Szent István ünnepe). À cette occasion, un marché médiéval est traditionnellement tenu au Château de Buda et un feu d'artifice est tiré du Gellért-hegy ou au milieu du Danube.
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+ Le système de santé hongrois est universel, financé par des impôts divers, par les contributions à l'assurance de la santé sociale et de manière plus marginale par des excédents (provenant de paiements directs pour la santé et soins de santé par exemple)[25]. Les hôpitaux publics (korház) sont gratuits. Ils sont la propriété des collectivités comitales et donc, dans le cas de Budapest, de la collectivité métropolitaine (fővárosi önkormányzat).
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+ Les hôpitaux publics de Budapest sont les suivants : l'hôpital métropolitain Bajcsy-Zsilinszky (Fővárosi Bajcsy-Zsilinszky Kórház), l'hôpital métropolitain Saint-Étienne et Saint-Ladislas (Fővárosi Egyesített Szent István és Szent László Kórház-Rendelőintézet), l'hôpital métropolitain de Pest-Sud Ferenc Jahn (Fővárosi Jahn Ferenc Dél-pesti Kórház), l'hôpital métropolitain Sándor Károlyi (Fővárosi Károlyi Sándor Kórház és Rendelőintézet), l'hôpital de la collectivité métropolitaine Gyula Nyírő (Fővárosi Önkormányzat Nyírő Gyula Kórház), l'hôpital métropolitain et centre d'urgence de Péterfy Sándor Utca (Fővárosi Péterfy Sándor Utcai Kórház-Rendelőintézet és Baleseti Központ), l'hôpital métropolitain Saint-Emeric (Fővárosi Szent Imre Kórház), l'hôpital métropolitain Saint-Jean et l'hôpital associée de Buda-Nord (Fővárosi Szent János Kórház és Észak-budai Egyesített Kórház), l'hôpital métropolitain d'Uzsoki utca (Fővárosi Uzsoki utcai Kórház) et l'hôpital métropolitain de réadaptation professionnelle de Visegrád (Fővárosi Visegrádi Rehabilitációs Szakkórház).
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+ Il existe également d'autres dispensaires (rendelőintézet) ainsi que des cliniques privées (klinika). L'Université Semmelweis est la grande université de médecine de Budapest.
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+ La direction métropolitaine des pompiers (Fővárosi Tűzoltóparancsnokság) gère l'ensemble des forces d'intervention sur le secteur de Budapest. Son responsable est Ferenc Varga.
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+ La police hongroise (A Magyar Köztársaság Rendőrsége) est structurée nationalement en capitaineries comitales. À Budapest, elle suit également un fonctionnement par arrondissement. La préfecture de police de Budapest est le siège administratif de la police hongroise dans la capitale. L'immeuble en verre d'allure moderne de la police budapestoise est situé dans le 13e arrondissement, à quelques dizaines de mètres du Árpád híd. Initié en 1991 par le ministre de l'intérieur de l'époque : Péter Boross, il est alors perçu comme une vitrine du changement politique en Hongrie. Son toit accueille un héliport.
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+ Il existe par ailleurs des directions de la police hongroise, dont les sièges sont à Budapest et qui ne suivent par la même organisation territoriale décentralisée, dont la Police d'intervention (Készenléti Rendőrség, proche des fonctions de maintien de l'ordre attribuées en France aux CRS).
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+ Les denses réseaux de transport intra-urbains sont l'héritage de l'expansion industrialo-capitaliste de Budapest à la fin du XIXe siècle et de la politique de transport public de l'ère communiste. Gérés par la société publique de transport de Budapest (Budapesti Közlekedési Zrt., BKV Zrt.), ils bénéficient depuis le début des années 2000 d'importants investissements européens. Ils sont principalement structurés par un réseau de métro étoilé, composé de quatre lignes et par un réseau de tramway maillé, composé d'une trentaine de lignes. Les dessertes plus fines sont assurées par un important parc d'autobus (plus de 200 lignes) et d'une quinzaine de lignes de trolleybus. Les liaisons vers la périphérie et les localités du comitat de Pest se font par le biais de quatre lignes de trains suburbains (HÉV), dans un état assez vétuste, et de plusieurs lignes de cars gérés par Volánbusz.
179
+ Le réseau de transport s'appuie également sur quelques équipements singuliers : trois lignes de navette fluviale qui permettent une liaison Nord-Sud sur le Danube et un train à crémaillère (Fogaskerekű) absorbé dans le réseau de tramway et qui permet la desserte des zones résidentielles de la ville-haute. Le télésiège de János-hegy (Libegő) et le funiculaire de Budavár (Budavári Sikló) sont gérés par la BKV Zrt. mais ont une vocation essentiellement touristique.
180
+
181
+ Ouverte en 1896, la ligne 1 du métro est la première d'Europe continentale et la deuxième en Europe après le métro londonien. Elle demeure la seule de la ville jusqu'à l'inauguration de la deuxième ligne en 1970.
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183
+ Quatre lignes de métro sont actuellement en fonctionnement. À chaque ligne est associée une couleur :
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185
+ Le réseau du métro s'étend sur 38 km et compte 52 stations, dont 3 se trouvent en surface. La station Deák Ferenc tér représente l'unique pôle d'échange entre les trois lignes, en plein centre de Pest. Le métro circule tous les jours de la semaine, de 4 h 30 du matin à 23 h 10. Les stations du métro budapestois reflètent les différentes périodes architecturales de la ville : celles de la première ligne ont une ambiance rappelant l'ère de la monarchie austro-hongroise, celles des lignes 2 et 3 ont été construites dans un style soviétique ressemblant à celui du métro de Prague ; enfin, celles de la quatrième ligne ont fait l'objet d'une conception résolument contemporaine, distinguée par un prix international d'architecture.
186
+
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+ Le tramway de Budapest s'étend en un réseau de 32 lignes structurant l'essentiel de l'offre de transports en commun de la capitale. Les lignes 4 et 6 constituent la colonne dorsale du réseau car elles parcourent de bout en bout le Nagykörút sur Buda et Pest (Szent István-, Teréz-, Erzsébet-, József- et Ferenckörút). À partir de la station Széll Kálmán tér, ces lignes traversent une première fois le Danube à hauteur du pont Marguerite, parcourent les quartiers de Pest puis retraversent le fleuve par le pont Petőfi. Ces lignes sont les plus utilisées car elles desservent les principaux points d'intérêt touristiques et économiques comme la vieille ville de Buda ou le centre-ville de Pest. Elles assurent par ailleurs la desserte de plusieurs pôles multimodaux qui permettent la connexion à toutes les lignes de métro, à deux lignes de train suburbain, ainsi qu'aux principales lignes d'autobus et de trolleybus.
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+
189
+ Le réseau de tramway s'est développé sur les deux rives du Danube mais le maillage n'est complet que du côté de Pest. Côté Buda, le BKK Zrt., a lancé en 2009 une réflexion pour joindre l'ensemble des lignes de la rive occidentale. Les travaux entamés en 2014 vont notamment aboutir à la création d'une ligne Nord-Sud qui relierait Óbuda à Újbuda. D'autres projets concernant la métropole budapestoise prévoient le renforcement du tramway comme mode de déplacement prioritaire. La reconstruction du tramway sur les axes Váci út/Bajcsy-Zsilinszky út et Rákóczi út est ainsi régulièrement évoquée. Enfin, la vétusté de certaines lignes a conduit les pouvoirs publics à rénover entièrement certaines infrastructures (arrêts, rails, ouvrages d'art) et à procéder au renouvellement de certaines rames, notamment sur les lignes 1 et 3.
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+
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+ La desserte de la proche banlieue de Budapest s'effectue par cinq lignes de train suburbain (HÉV) :
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193
+ Il n'existe pas de jonction entre les différentes lignes, uniquement des correspondances avec certaines lignes de tramway ou de métro. Un projet de liaison entre les trois lignes nord-sud par une 5e ligne de métro (en) est à l'étude.
194
+
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+ Le réseau d'autobus de Budapest permet une desserte fine des quartiers en complément des réseaux ferrés. Il est organisé d'une part en un réseau de plus de 500 lignes gérées par la BKV Zrt., dont le maillage concerne essentiellement la ville-centre et l'agglomération et un autre réseau géré par la société Volánbusz qui assure des liaisons régulières avec les municipalités du comitat de Pest.
196
+
197
+ Les trolleybus de Budapest ont remplacé de nombreuses petites lignes de tramway. Ils irriguent le centre-ville de Budapest par les axes secondaires, uniquement du côté de Pest. Le nœud du réseau se situe aux abords de la Gare de Budapest-Keleti.
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+
199
+ Budapest comporte des moyens de transports en commun adaptés au relief accidenté de Buda. Pour relier les rives du Danube au Château de Buda, un funiculaire (Budavári Sikló) effectue des liaisons très régulières à la manière d'un ascenseur à balancier le long d'une pente d'une centaine de mètres extrêmement abrupte. Inauguré en 1870, le funiculaire à vapeur servait de transport public aux employés de l'administration qui travaillaient au Château. Rénové en 1986, il fonctionne aujourd'hui à l'électricité.
200
+
201
+ Afin d'accéder aux collines de Buda, un train à crémaillère (Fogaskerekű- 60) géré par la BKV Zrt. fait la liaison entre les abords de la station : Széll Kálmán tér et de Széchenyi-hegy, d'où part le Gyermekvasút. Ligne 7 de la Magyar Államvasutak. Il a la particularité d'être entièrement géré par des enfants, sauf les conducteurs de train (autrefois par les pionniers, mouvement de jeunesse communiste, d'où son ancien nom « Train des pionniers » : Úttörővasút). La gare de János-hegy permet enfin de prendre le téléphérique de Budapest, le Libegő.
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+
203
+ Pour traverser le Danube ou effectuer des trajets Nord-Sud, la BKV Zrt met également à disposition des usagers une navette fluviale faisant des liaisons régulières entre plusieurs embarcadères de la capitale. Des vedettes-taxi rapides fonctionnent également sur le Danube.
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+
205
+ La ville propose enfin des modes de déplacement individuels alternatifs à la voiture, en développant notamment les pistes cyclables. Depuis 2014, des stations de vélo BuBi ont été installées dans toute la ville. Ce système s'inspire du Vélib' parisien ; il est le fruit d'un partenariat entre la municipalité de Budapest et la société pétrolière MOL.
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207
+ Budapest est le nœud du réseau ferroviaire hongrois. Elle abrite de nombreuses gares secondaires et compte quatre grandes gares :
208
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209
+ Exploitées par la société hongroise des chemins de fer (Magyar Államvasutak), ces quatre gares offrent des liaisons nationales et internationales. Les lignes intérieures sont divisées en deux services : les lignes normales et les lignes InterCity (plus rapides). La ligne circulaire 1A dessert toutes les gares de la capitale.
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211
+ Budapest était l'un des principaux arrêts de l'Orient-Express jusqu'en 2001, lorsque la ligne fut limitée à la liaison Paris-Vienne.
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213
+ Budapest est le plus grand pôle d'échanges routier de Hongrie, où se rejoignent toutes les principales autoroutes du pays. L'autoroute M1 relie Budapest à Győr, Bratislava et Vienne ; la M2 relie Budapest à Vác, d'où une route nationale prend le relais jusqu'à la frontière avec la Slovaquie ; la M3 relie Budapest à Miskolc et Debrecen, toutes les deux à proximité des frontières avec la Slovaquie (Košice), l'Ukraine (Mukachevo) et la Roumanie (Satu Mare) ; la M4 relie Budapest à Szolnok et à la Roumanie ; la M5 relie Budapest à Szeged et à la Serbie ; la M6 relie Budapest à la Croatie ; et la M7 relie Budapest à la Croatie et la Slovénie par le lac Balaton.
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+ Enfin, la M0 remplit la fonction de périphérique partiel de Budapest.
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+ Les liaisons régulières en autobus à l'intérieur du pays sont assurées par la société nationale Volánbusz. Celle-ci gère également les liaisons entre Budapest et sa lointaine agglomération par un réseau complémentaire à celui du BKV Zrt., ainsi que les liaisons internationales en partenariat avec Eurolines.
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+ Il existe quatre gares routières à Budapest. La gare routière internationale de Budapest-Stadion accueille principalement des liaisons vers l'Europe occidentale, cependant que celle de Népliget est le départ d'autocars vers l'Est de la Hongrie. De la gare routière d'Árpád híd partent les autobus Volánbusz vers le Nord du pays, en direction de Szentendre, Esztergom ou Visegrád. De la gare routière de Kelenföld, à proximité de la gare ferroviaire du même nom, partent des lignes desservant les localités de l'Ouest de l'agglomération de Budapest ainsi que le Memento Park. La ville comprend également les gares routières d'Újpest-Városkapu, située à proximité de la gare d'Újpest et celle de Széna tér.
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+
221
+ Budapest dispose de plusieurs ports sur le Danube destinés au trafic local (navettes fluviales), national et international de voyageurs. L'embarcadère pour les liaisons internes à la Hongrie se situe entre Erzsébet híd et Szabadság híd côté Pest et celui pour les croisières longues se situe en amont entre Széchenyi Lánchíd et Erzsébet híd (Vigadó tér). Les liaisons commerciales entre Budapest, Visegrád, Esztergom, Bratislava et Vienne sont assurées par la société de transport fluvial Mahart.
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+ Le port franc de Budapest est le grand port commercial de Hongrie. Il se situe en aval dans la zone industrielle de l'Île de Csepel dans le 21e arrondissement de Budapest. En 2007, le port a traité un total de 273 800 tonnes de marchandises, dont 196 800 tonnes de fret à l'arrivée et presque 77 000 tonnes de fret au départ. Situé à la jonction des voies navigables d'Europe centrale, le port de Budapest fournit des services tournés vers le commerce international et la logistique. Son terminal à conteneurs est le plus important du pays. Il est directement connecté à Vienne, Bratislava, Belgrade et la mer Noire par le Danube. Grâce aux différents canaux du fleuve, le Danube est une voie de transport marchand qui permet de relier la mer du Nord et le port de Rotterdam à la mer Noire.
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+ Situé à proximité du centre-ville, le port dispose d'une grande zone de développement permettant d'autres activités en dehors des fonctions logistique portuaires. Il s'étend sur 108 hectares et dispose de trois bassins : deux bassins sont connectés au Danube par une rade commune. Le bassin situé à l'entrée Sud du port est dédié au pétrole et aux matières liées au pétrole. Un troisième bassin bénéficie d'une entrée séparée[26].
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+ L'aéroport international de Budapest-Franz Liszt (code AITA : BUD) est situé à environ 25 km au sud-est du centre ville, à la limite du 18e arrondissement avec la commune de Vecsés. Il est constitué des terminaux 2/A et 2/B.
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+ Il dessert toutes les capitales et grandes villes européennes. Quelques liaisons concernent l'Est du bassin méditerranéen, notamment Israël et l'Égypte.
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+ La ville-centre de Budapest héberge les sièges sociaux des principales entreprises de Hongrie ainsi que ceux des filiales hongroises des grandes multinationales, à savoir Hungarian Telekom, General Electric, Vodafone, Telenor, Erste Bank, CIB Bank, K&H Bank, UniCredit, Budapest Bank, Generali, ING, Aegon, Allianz, Volvo, Saab, Ford, etc. MOL (société pétrolière hongroise) et l'OTP (caisse d'épargne de Hongrie) ont également leur siège à Budapest. Budapest est le centre de services, conseils financiers, opérations financières, commerciales et de services immobiliers. Le commerce et les services logistiques y sont bien développés.
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+
233
+ Les citoyens de Budapest élisent au cours d'une même élection le bourgmestre principal, les membres du conseil métropolitain, les bourgmestres de leur arrondissement ainsi que le conseil d'arrondissement. Le bourgmestre de Budapest, ainsi que les bourgmestres d'arrondissement sont élus au scrutin majoritaire simple, les arrondissements de plus de 10 000 habitants disposent d'un conseil élu au scrutin mixte ; enfin, le conseil métropolitain bénéficie d'un scrutin à la proportionnelle intégrale avec un seuil de 5 % des suffrages exprimés.
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235
+ Budapest est considérée comme une ville électoralement progressiste, marquée par une tradition de gauche et de centre-gauche. La ville est pendant longtemps un bastion national de l'Alliance des démocrates libres (SzDSz) alliée au Parti socialiste hongrois (MSzP). La ville a basculé à droite lors des dernières élections municipales de 2010. Le nouveau bourgmestre conservateur-nationaliste István Tarlós a ainsi bénéficié de la fronde électorale qui a touché la gauche au pouvoir en Hongrie depuis 2002 et d'un contexte marqué par des affaires de corruption touchant la municipalité de Budapest. À la tête d'une coalition Fidesz-Union civique hongroise-Parti populaire démocrate-chrétien (Fidesz, KDNP), il met ainsi un terme à vingt ans de mandat de Gábor Demszky. István Tarlós est réélu en 2014 tandis que la gauche parvient à reprendre sur la droite quelques municipalités d'arrondissement.
236
+
237
+ Comme pour toute collectivité territoriale hongroise, il existe à l'échelon métropolitain comme au niveau des arrondissements des collectivités des minorités dont les dirigeants sont élus par les minorités nationales et ethniques présentes de manière significative à Budapest. À l'échelle de la ville, les Allemands, Arméniens, Bulgares, Croates, Grecs, Polonais, Roms, Roumains, Ruthènes, Serbes et Slovaques disposent ainsi d'une représentation institutionnelle spécifique et de moyens financiers octroyés dans le cadre de l'exercice des compétences de leurs collectivités (culture, éducation et médias communautaires).
238
+
239
+ La minorité ukrainienne de Hongrie ainsi que la minorité slovène n'ont pas de collectivité des minorités à l'échelle métropolitaine mais en disposent respectivement de sept et d'une à l'échelon des arrondissements.
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+
241
+ Les arrondissements de Budapest sont dotés du statut de collectivité territoriale et donc de compétences similaires à celles de n'importe quelle localité de Hongrie. Ils sont numérotés en spirale, dans le sens des aiguilles d'une montre, de façon analogue aux arrondissements de Paris.
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+
243
+ À l'origine, lors de la réunification des trois villes en 1873, Budapest était constituée de 10 arrondissements. Le 1er janvier 1950, alors que Budapest s'agrandit en absorbant les agglomérations voisines, 12 nouveaux arrondissements sont créés, portant leur nombre à 22 ; les arrondissements existants voient leur ordre et leur taille modifiés. En 1994, le 20e arrondissement est scindé en deux parties, donnant naissance au 23e et dernier arrondissement.
244
+
245
+ Les arrondissements sont répartis de la manière suivante : six à Buda, seize à Pest, et le dernier sur l'île de Csepel entre les deux rives du Danube. Le centre-ville de Budapest est ainsi contenu par les grands boulevards circulaires (Nagykörút et Kiskörút) qui structurent le tissu urbain. Ce sont le 1er arrondissement (quartier du château de Buda), le 5e (autour du Parlement hongrois, quartier des ministères), le 6e (Andrássy út et Oktogon tér), le 7e (ancien Ghetto de Budapest), le 8e et le 9e.
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+
247
+ L'arrondissement le plus peuplé est le 11e arrondissement avec 139 049 habitants, tandis que le moins peuplé est le 23e avec seulement 20 387 habitants. Celui-ci est pourtant le deuxième par sa taille, juste derrière le 17e arrondissement (54,83 km2). Le plus petit est le 7e (2,09 km2) mais aussi le plus dense (29 918,66 hab./km2). L'arrondissement le moins dense est également le 23e (499,93 hab./km2).
248
+
249
+ Avant les élections municipales de 2010, la majorité des arrondissements était tenue par la coalition entre l'Alliance des démocrates libres et le Parti socialiste hongrois et seuls les 1er, 5e, 12e et 3e arrondissement de Budapest faisaient figure de bastions conservateurs. En 2010, la vague électorale qui porte le Fidesz-Union civique hongroise au pouvoir en Hongrie modifie largement les rapports de force politiques au sein de la capitale. Ainsi, l'immense majorité des arrondissements passent à droite et seuls les 13e, 19e et 20e arrondissements gardent une assemblée dominée par la gauche.
250
+
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+ Hôtel de ville du 1er arrondissement (à gauche, avec les drapeaux)
252
+
253
+ Hôtel de ville du 2e arrondissement
254
+
255
+ Hôtel de ville du 3e arrondissement
256
+
257
+ Hôtel de ville du 10e arrondissement
258
+
259
+ Hôtel de ville du 16e arrondissement
260
+
261
+ Hôtel de ville du 20e arrondissement
262
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263
+ Hôtel de ville du 22e arrondissement
264
+
265
+ Ville de parcs et de squares, Budapest dispose de trois grands espaces verts boisés en plein cœur du son tissu urbain :
266
+
267
+ Située en marge du centre-ville, l'Óbudai-sziget accueillait jadis les chantiers navals de Budapest. Depuis 1993, le parc héberge chaque été le Sziget Festival. Enfin, le Népliget (« bois populaire »), également excentré, n'en reste pas moins un espace de détente et de divertissement pour de nombreuses familles budapestoises.
268
+
269
+ Les collines de Buda constituent la partie orientale du Massif de Transdanubie au Sud des monts du Pilis. Ils s'étendent à l'Ouest de Budapest, de la localité de Zsámbék au Danube et structurent en grande partie le relief vallonné de Buda. À la frontière occidentale de la capitale, sur la route de Nagykovácsi, les collines sont recouvertes de forêts en partie protégées et dans lesquelles circule le Gyermekvasút qui relie le Széchenyi-hegy à Hűvösvölgy. Dans son parcours, ce petit train dessert également le Normafa et le János-hegy, point culminant de Budapest (527 m) et l'un des principaux sommets du massif derrière le Nagy-Kopasz (559 m) situé en dehors des frontières de la ville. Aux abords du Danube, surplombant directement la ville du Sud vers le Nord, le Gellért-hegy et sa citadelle, la colline du château de Buda, le Rózsadomb et le Hármashatárhegy pour sa tour de télévision font intégralement partie du paysage urbain de Budapest.
270
+
271
+ Ces collines sont des lieux de détente et de promenade pour la population budapestoise. La zone naturelle protégée de Buda (Budai Tájvédelmi Körzet) permet de préserver en partie ces espaces de l'étalement urbain de la capitale. Le sentier bleu de Hongrie traverse les collines entre Máriaremete et Üröm.
272
+
273
+ Budapest compte seize cimetières d'importance variée. Le cimetière national de Fiumei út (connu également sous le nom de cimetière Kerepesi) est considéré comme le panthéon national hongrois. Situé à quelques centaines de mètres de la gare Keleti, il renferme de nombreux monuments funéraires et statues de personnalités ayant compté dans l'histoire de la Hongrie. Cette nécropole abrite notamment le dernier repos de József Antall, Mihály Babits, Miklós Barabás, Ferenc Deák, Ferenc Erkel, Mór Jókai, Attila József, János Kádár, Lajos Kossuth, Mihály Munkácsy, Tivadar Puskás, Miklós Radnóti, Ignace Philippe Semmelweis, Leó Szilárd, Ármin Vámbéry ou encore Mihály Vörösmarty.
274
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275
+ Parmi les autres cimetières notables figurent ceux d'Óbuda et de Farkasrét ou encore le nouveau cimetière municipal, le plus grand de Budapest qui occupe une surface de 207 hectares. Dans le centre-ville, le cimetière de la grande synagogue abrite les sépultures de nombreux juifs hongrois morts pendant la Seconde Guerre mondiale.
276
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277
+ Du nord au sud, onze ponts enjambent le Danube à Budapest, dont quatre ayant une vocation de périphérique.
278
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279
+ Deux ponts ferroviaires permettent la jonction de la ligne circulaire. Au nord, celui d'Újpest permet de relier Budapest à Esztergom par Dorog par la ligne 2. Au sud, un deuxième pont dessert la gare de Budapest-Déli.
280
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+ Du nord au sud, le Danube est franchi par sept ponts :
282
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283
+ L'autoroute M0 franchit le Danube sur le pont de Megyer au nord et le pont Ferenc Deák au sud.
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285
+ En raison de son organisation politico-administrative, les grands projets urbains sont la plupart du temps de l'initiative des municipalités d'arrondissement, qui ont d'importantes prérogatives en matière d'aménagement de l'espace. Bien que la collectivité métropolitaine se dote régulièrement de documents stratégiques de développement, ceux-ci ne sont ainsi que de portée limitée. À l'échelle de la capitale, seule la société de gestion et de développement du réseau de transports (BKK) dispose de prérogatives importantes en matière d'urbanisme. Quelles que soient les échelles des initiatives et des mises en œuvre des opérations d'aménagement, celles-ci font très souvent l'objet de co-financements importants par l'État hongrois et surtout l'Union européenne.
286
+
287
+ La municipalité métropolitaine de Budapest dispose d'un document d'orientation stratégique (Hosszú távú városfejlesztési koncepció, « Conception à long terme du développement urbain »). Il s'agit d'un texte non contraignant, qui définit néanmoins un horizon de développement de la ville sur quinze ans. Le dernier document de la sorte a été adopté en avril 2013, dix ans seulement après le précédent. Il a existé également entre 2005 et 2013 un document intermédiaire (le Programme Podmaniczky) dont l'objectif était de préciser ces orientations générales sur une période plus courte, en lien notamment avec l'agenda de financement de l'Union européenne[32]. Ce programme prévoyait 130 projets urbains répartis dans toute la ville, parmi lesquels figurent la construction de la ligne   du métro de Budapest, la rénovation des routes, l'assainissement des eaux usées de Csepel, le développement commercial et la construction d'immeubles de bureaux.
288
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289
+ Le document de « Conception à long terme du développement urbain » actuellement en œuvre esquisse des orientations générales sur des thèmes très variées, touchant à la fois l'urbanisme, mais aussi le fonctionnement institutionnel, ou encore les secteurs de la santé, de l'éducation ou de la culture. Parmi les grands axes structurants de ce document figurent l'objectif de renforcer la coopération entre les arrondissements, améliorer la cohésion des programmes d'aménagement urbain, renforcer les services de proximité, encourager le tissu associatif ou encore préserver l'environnement. Au-delà, il s'agit aussi et surtout de renforcer le rôle économique de Budapest en Europe centrale, en améliorant substantiellement son attractivité, notamment en matière d'innovation et de recherche scientifique. Sur le plan du développement urbain, l'enjeu est de favoriser la ville compacte et de valoriser le lien qui unit la ville avec le Danube. À l'image notamment du développement amorcé vers le sud autour du pôle culturel formé dans le prolongement du site universitaire de Corvinus (Bálna, musée Ludwig d'art contemporain, nouveau théâtre national).
290
+
291
+ Ces dernières années, les pouvoirs publics, largement soutenus par les fonds européens, se sont particulièrement concentrés sur la rénovation des grands équipements et infrastructures, tels les Szabadság híd et Margit híd, la réfection des places de prestige (Szabadság tér, Kossuth Lajos tér) ou encore la valorisation du patrimoine touristique. À ce titre, une des réalisations les plus spectaculaires des prochaines années sera la reconstruction du Château de Buda et tout le quartier de Vár, ou encore la création d'un quartier des musées aux abords du Városliget.
292
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293
+ Les opérations de rénovation et de transformation des quartiers restent avant tout du ressort direct des municipalités d'arrondissement. Parmi les opérations les plus importantes de ces dernières années, l'on peut citer la rénovation du centre-ville de Budapest, plus particulièrement autour de Deák Ferenc tér et Váci utca, avec la création d'un nouvel axe piétonnier, la transformation résidentielle du 9e arrondissement ou encore les programmes « Budapest capitale de l'Europe » (Palotanegyed), Magdolna et Corvin-Szigony dans le 8e arrondissement.
294
+
295
+ Ces opérations font souvent l'objet de montages économiques complexes, associant des acteurs économiques divers, notamment des entreprises privées. À ce titre, la création de multiples équipements commerciaux de grande importance dans le centre-ville (mais aussi en proche périphérie), a marqué de façon très forte le paysage urbain (WestEnd City Center, Corvin), rasant parfois des îlots entiers d'anciens immeubles d'habitat.
296
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297
+ Depuis 2014, le projet Mór Balázs (Balázs Mór terv, BMT) prévoit à l'horizon 2030 une réduction de la part modale automobile de 35 % à 20 % au profit des transports en commun (de 45 à 50 %), des déplacements piétons (de 18 à 20 %) et surtout de l'usage du vélo (de 2 à 10 %). Cette stratégie élaborée par la municipalité métropolitaine et BKK Zrt., repose en grande partie sur le maillage complet des transports ferrés sur Pest et Buda, l'extension et la création de nouvelles lignes de tramway, l'extension de toutes les lignes de métro, et la création de nouvelles stations du train suburbain dans le centre-ville. Les objectifs concernant les moyens de transport alternatifs à la voiture prévoient l'amélioration des continuités piétonnes (incluant le développement de l'accessibilité aux personnes à mobilité réduite) et le développement des voies cyclables.
298
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299
+ Si les quotidiens nationaux comme Népszabadság ou Magyar Nemzet sont populaires, ils souffrent de la concurrence du quotidien gratuit Metropol uniquement distribué dans la capitale. Certains journaux locaux sont vendus à l'échelle de la ville, à l'instar de Budapest ou de Budai Polgár tandis que d'autres traitent essentiellement l'actualité des arrondissements. Certains magazines culturels nationaux comme Magyar Narancs ou Est (ancien PestiEst) sont surtout axés sur l'actualité budapestoise.
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301
+ Les francophones disposent également du Journal francophone de Budapest, principalement destiné aux expatriés.
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303
+ La ville abrite le siège des télévisions publiques Magyar Televízió et Duna Televízió ou privées comme RTL Klub, TV2, Comedy Central Hungary et Viasat 3.
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305
+ La Papp László Budapest Sportaréna est la plus grande salle omnisports de Hongrie. D'une capacité de 12 500 places, elle accueille régulièrement des concerts ou des manifestations sportives d'envergure internationale, à l'instar des championnats du monde d'athlétisme en salle 2004, du championnat d'Europe de handball féminin 2004 ou encore du championnat d'Europe de futsal 2010.
306
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307
+ Le Hungaroring situé à 19 km de la capitale, à Mogyoród, est le circuit automobile qui accueille régulièrement le Grand Prix de Hongrie de formule 1 depuis 1986, une première à l'époque pour un pays du bloc communiste.
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309
+ Le sport national fut et reste le water-polo, même si le football gagne du terrain. La Hongrie est un des grands pays de cette discipline en comptabilisant 9 titres aux Jeux olympiques depuis 1932 (dont 2000, 2004 et 2008), et 2 titres de champions du Monde depuis 1973. Sur l'île Margit-sziget se trouve la piscine nationale Alfréd Hajós. De taille olympique (50 m), elle a notamment accueilli les championnats d'Europe de natation 2006 et 2010. On trouve également à Budapest d'autres équipements nautiques dédiés au sport, comme les piscines Béla Császár-Komjádi ou BVSC.
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+ Les historiens et journalistes du football n'hésitent pas à dire que l'équipe du Budapest Honvéd a été durant les années 1950 la meilleure équipe du monde. À côté du club mythique de Ferenc Puskás, les autres clubs de la capitale, MTK Hungária FC et Újpest Football Club, évoluent aussi en première division du championnat de Hongrie de football. Le Ferencvárosi Torna Club, souvent appelé Ferencváros issu du club omnisports Ferencváros TC est l'un des clubs les plus populaires du pays. Au cours de son histoire, il a remporté 28 championnats de Hongrie, 20 coupes de Hongrie, quatre supercoupes de Hongrie, une coupe des villes de foires (ancêtre de la Coupe UEFA) et deux coupes Mitropa. Par ailleurs, le club a atteint la finale de la coupe d'Europe des vainqueurs de coupe 1975 contre le Dynamo Kiev. Il s'agit du seul club hongrois à avoir conquis un titre continental.
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313
+ La capitale hongroise abrite notamment le stade d'envergure internationale Ferenc-Puskás ainsi que les stades Flórián Albert, Bozsik, Rudolf Illovszky ou de Szőnyi út.
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+ Parmi les installations sportives budapestoises figurent également le Kincsem Park, hippodrome de la capitale et occasionnellement scène de concert ou encore le vélodrome Millenáris.
316
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317
+ Budapest est ville candidate pour les Jeux olympiques d'été de 2024, puis retire sa candidature[33].
318
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319
+ Il ne subsiste que très peu d'églises du Moyen Âge et de la Renaissance à Budapest car elles furent converties en mosquée durant l'occupation ottomane et ne résistèrent pas aux attaques des armées chrétiennes. Construits à partir de la fin du XVIIe siècle, les sanctuaires qui les remplacèrent sont principalement de styles baroque et néo-classique. L'autre période phare pour la construction des sanctuaires actuels est la deuxième moitié du XIXe siècle avec l'édification en particulier de la basilique Saint-Étienne et de la grande synagogue.
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+ Pour des raisons historiques, le siège métropolitain archidiocésain dont dépend Budapest se situe à Esztergom, ancienne capitale de la Hongrie. L'archevêque d'Esztergom-Budapest bénéficie ainsi du titre de Prince Primat de Hongrie. Avec près de la moitié de sa population catholique, Budapest dispose d'une vingtaine d'églises vouées à ce culte, dont les plus importantes sont la basilique Saint-Étienne de Pest, l'église Notre-Dame-de-l'Assomption de Budavár (connue sous le nom de Mátyás templom) dans le quartier du château de Buda et les églises paroissiales Notre-Dame-de-l'Assomption et Sainte-Anne de Felsővíziváros.
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+ Pest abrite également les églises Notre-Dame-de-la-Nativité de Belváros, Sainte-Élisabeth de la maison Árpád, Sainte-Marguerite de la maison Árpád, Sainte-Thérèse-d'Ávila, Eusèbe-le-bienheureux, Notre-Dame-de-l'Assomption de Kispest, Saint-Antoine-de-Padoue, Saint-Ladislas de Kőbánya, Saint-Ladislas, l'Église Notre-Dame de Hongrie, et Saint-Michel d'Angyalföld, Saint-Ladislas de Pestszentlőrinc ainsi que le monastère Notre-Dame-du-mont-Carmel.
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+ Buda est riche des églises Marie-Madeleine, Notre-Dame-des-Neiges de Krisztinaváros, Notre-Dame-de-la-Nativité de Máriaremete ou encore Saint-Antoine-de-Padoue.
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+ La colline possède également une curiosité comme l'église troglodyte Notre-Dame-des-Hongrois située dans la roche du mont Gellért, à proximité du pont de la Liberté.
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+ Avec près de 30 000 fidèles, l'Église Uniate, église de rite byzantin, en communion avec l'église latine, reconnaissant l'autorité du pape, dispose également de quelques églises dans la capitale, parmi lesquelles Saint-Florian de Buda ou encore celles de Rózsák tere et de Csepel. Elles sont intégrées à l'éparchie de Hajdúdorog de l'Église grecque-catholique hongroise, elle-même membre de l'archidiocèse d'Esztergom-Budapest. Les fidèles de l'Église grecque-catholique ruthène dépendent quant à eux de l'exarchat apostolique de Miskolc.
330
+
331
+ Parmi les Églises protestantes, Budapest compte une importante communauté unitarienne essentiellement constituée par l'immigration des Magyars de Transylvanie. Cette communauté dispose de trois lieux de culte dans la capitale. Le temple unitarien, situé près du Parlement hongrois, est le plus ancien et dispose d'une librairie consacrée au culte unitarien et à la Transylvanie. Le temple unitarien Béla Bartók est aménagé dans un immeuble d'habitation à côté du musée des Arts décoratifs. Enfin, le temple unitarien de Pestszentlőrinc est l'œuvre des migrants eux-mêmes.
332
+
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+ Budapest compte également le temple évangélique de Deák tér, achevé en 1808, et l'église calviniste, construite entre 1893 et 1896, surmontée d'une flèche néogothique et située en bordure de la rive occidentale du Danube.
334
+
335
+ Alors que la communauté juive représentait près de 23 % de la population budapestoise en 1910[34], elle est désormais réduite à un peu moins de 10 000 personnes. Malgré cela, il s'agit proportionnellement de la communauté la plus importante d'Europe[réf. nécessaire]. Le patrimoine juif est particulièrement visible dans le quartier d'Erzsébetváros dans le 7e arrondissement.
336
+
337
+ Ancien ghetto de Budapest, ce quartier abrite la Grande synagogue de Budapest, la plus vaste d'Europe et la deuxième du monde après celle de New York. À quelques rues de celle-ci se situent les synagogues des rues Kazinczy et Rumbach. Le quartier héberge également le séminaire national de formation rabbinique et université juive.
338
+
339
+ Le deuxième quartier juif de Budapest se situe dans le 13e arrondissement, dans le quartier d'Újlipótváros. Situé le long du boulevard Saint-Étienne, entre le Danube et la gare Nyugati, ce quartier abrite les synagogues des rues Hegedűs et Visegrádi. Il existe également la synagogue de Teleki tér dans le 8e arrondissement et celle d'Óbuda dans le 3e arrondissement.
340
+
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+ Budapest est connue pour être la place forte du judaïsme néologue.
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+ L'islam en Hongrie et à Budapest a connu des périodes de présence anciennes. Aux XIe et XIVe siècles, les Ismaïlis (böszörmény, -ek), assimilés aux Turcs et Bulgares de la Volga s'installent dans la plaine hongroise et forment plusieurs communautés villageoises. Au XVIe siècle, l'occupation de la majorité de la Hongrie par les Ottomans fait se développer le culte musulman dans le pays. À Buda, le derviche Gül Baba s'installe sur la colline de Rózsadomb, où son turbé, coiffé d'un croissant, devenu un lieu de pèlerinage pour certains courants proches du soufisme, est réputé comme le plus septentrional du monde musulman. Le mausolée, inscrit à la liste des monuments historiques hongrois, est régulièrement entretenu par le gouvernement turc depuis la fin de l'Empire ottoman en 1922.
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+
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+ Il existe plusieurs lieux de culte musulmans à Budapest, correspondant à la diversité des communautés étrangères pratiquantes. Les mosquées Dar-Alsalam, à Buda, et Al-Huda (anciennement El-Tawba), à Pest, sont gérées par l'Organisation des musulmans de Hongrie (Magyarországi Muszlimok Egyháza). Il existe par ailleurs de nombreuses salles de prière, notamment à l'intérieur du marché de Józsefváros, en raison de la présence de commerçants turcs dès le début des années 1990 et de l'arrivée de réfugiés syriens et afghans dans les années 2000.
346
+
347
+ La loi sur la liberté de conscience et le statut juridique des Églises promulguée le 12 juillet 2011 ne reconnaît le statut d'Église ou de communauté religieuse qu'à un nombre limité de groupes spirituels, dont les musulmans font partie.
348
+
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+ Budapest est l'objet de plusieurs poèmes d'auteurs hongrois tels Sándor Petőfi (Pest), János Arany (Hídavatás), Dezső Kosztolányi (Üllői úti fák) ou Attila József (A Dunánál). Parmi les romans écrits sur Budapest, on peut citer Szöszi de Gergely Márta, Budapesti tavasz (« Printemps de Budapest ») de Ferenc Karinthy, A vörös postakocsi (« La voiture de poste rouge ») de Gyula Krúdy, Egy budai polgár vallomásai de Sándor Márai, A Pál utcai fiúk (« Les garçons de la rue Pál ») de Ferenc Molnár et Buda de Géza Ottlik.
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+
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+ Les films les plus connus prenant Budapest pour décors sont Tűzoltó utca 25. (Le 25 de la rue des Sapeurs (Tüzoltó utca 25.)) et Budapesti mesék (« Contes de Budapest ») d'István Szabó, A Long Weekend in Pest and Buda de Károly Makk, Moszkva tér de Ferenc Török, Être sans destin d'Imre Kertész et Kontroll de Nimród Antal. Le film d'animation Nyócker ! retrace l'histoire de deux familles rom et roumaine dans le 8e arrondissement de Budapest.
352
+
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+ Certains films ont été tournés à Budapest sans pour autant que la ville soit le lieu de l'action ; ainsi, de nombreuses scènes de Spy Game, jeu d'espions ont été tournées à Budapest alors que l'action se déroule à Berlin-Est.
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+ Budapest, 1850
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+ Andrássy út, 1875
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+ Szabadság tér, 1912
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+ Keleti pályaudvar, 1912
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+ Buda, 1930
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+ Palais Royale - 1914
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+ Budapest - 1909
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+ Vámház - 1916
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+ Une mission du jeu Hitman : Tueur à gages se déroule à Budapest. Un remake de cette même mission est jouable dans le jeu Hitman: Contracts.
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+ Budapest est jumelée avec :
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+ À Budapest sont nés :
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+ Autres personnages en rapport avec la ville :
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+ Budapest, avec les rives du Danube, le quartier du château de Buda et l’avenue Andrássy (1987) · Hollókő, le vieux village et son environnement (1987) · Abbaye bénédictine millénaire de Pannonhalma et son environnement naturel (1996) · Parc national de Hortobágy - la Puszta (1999) · Nécropole paléochrétienne de Pécs (Sopianae) (2000) · Paysage culturel de Fertö / Neusiedlersee (avec l'Autriche) (2001) · Paysage culturel historique de la région viticole de Tokaj (2002)
380
+
381
+ Grottes du karst d'Aggtelek et du karst de Slovaquie (avec la Slovaquie) (1995)
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+ Une agglomération est un ensemble de bâtiments suffisamment proches, défini comme une ville-centre (au sens administratif) assortie de ses banlieues (entités administratives incluses dans la continuité urbaine) s'il y a lieu.
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+
3
+ La notion peut également avoir une dimension politique, dans ce cas elle correspond à plusieurs entités administratives interconnectées, mais pas nécessairement agglomérées, qui gèrent leurs projets en commun (transports, déchets, projets de réhabilitation de quartiers, etc.).
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5
+ Pour la circulation routière, la convention de Vienne définit une agglomération (agglomération en français, built-up area en anglais) comme un lieu où se trouvent des immeubles bâtis, et dont les entrées et sorties sont signalées comme telle, sauf lorsque la législation routière nationale le définit autrement. Le Royaume-Uni en particulier a une définition différente, basée sur la présence d'un éclairage.
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7
+ En Belgique, une agglomération est définie par le code de la route comme ceci :
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+ Politiquement, au niveau des aires urbaines, le gouvernement fédéral reconnaît deux types d'agglomérations[1] :
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+ L'agglomération bruxelloise a été une entité publique chargée de la gestion de certaines compétences économiques pour les 19 communes de Bruxelles entre 1971 et 1989. Elle a été remplacée par la Région de Bruxelles-Capitale en 1989.
12
+
13
+ Au Canada, aux fins de statistiques, une agglomération urbaine est désignée, selon le cas : « région métropolitaine de recensement » (RMR) ou « agglomération de recensement » (AR)[2].
14
+
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+ Historiquement, comme en France, le terme agglomération désignait un groupement d’habitations.
16
+
17
+ Au Québec, le terme a récemment[Quand ?] acquis une connotation administrative précise. À la suite des fusions municipales de 2002 et des défusions qui ont suivi, même si le morcellement politique du territoire des grandes villes est moindre qu'avant, il a obligé la formation de structures politiques pour chapeauter les ensembles anciennement fusionnés. L'Agglomération de Montréal et l'Agglomération de Québec sont des exemples des entités administratives ainsi créées[3].
18
+
19
+ En France, l'agglomération au sens physique a été définie par l'Insee comme une unité urbaine[4]. Au sens politique, l'agglomération renvoie selon le nombre d'habitants à une Métropole (plus de 450 000 habitants), une communauté urbaine (plus de 400 000 habitants), une communauté d'agglomération (50 000 à 450 000 habitants, sauf chef-lieu de département : 30 000 à 450 000 habitants) ou une communauté de communes (moins de 50 000 habitants, sauf chef-lieu de département : moins de 30 000 habitants).
20
+
21
+ La jurisprudence de 1907 basée sur la loi du 5 avril 1884 considère qu'un maire ne peut réglementer la limitation de vitesse que dans les agglomérations de la commune, ou sur les routes qui n’appartiennent pas à la grande voirie[5]. Elle se base sur des articles de la loi du 5 avril 1884, dont l'article 97 donne aux maires tous pouvoirs pour la sûreté et la commodité de passage sur les voix publiques du ressort de la commune, dont l'article 98 donne aux maires les pouvoirs de police au seul intérieur des agglomérations. Le jugement conclu qu'un seul groupe de maison entouré d'une grille et situé d'un seul côté de la route peut constituer une agglomération, mais que la route ne traverse pas cette agglomération[6].
22
+
23
+ Un concept d'agglomération existe déjà dans la loi française en 1908[7]. A cette époque une agglomération distincte et séparée est constituée d'une école, d'une église et d'une agglomération de maisons, séparée d'un bourg distant.
24
+
25
+ Le concept d'agglomération relève plus de la géographie ou de la science politique que du droit. En effet l'émergence effective et homogène dans le droit positif ne date que de la loi 99-586 du 12 juillet 1999 [pas clair][8] relative au renforcement et à la simplification de l'intercommunalité dite « loi Chevènement ». Avant cette loi, en droit, la définition de l'agglomération était liée principalement au code de la route. Le texte traitant de l'agglomération était le décret du 10 juillet 1954 relatif à la police de la circulation routière donnant une définition purement matérielle de l'agglomération comme « un groupement d'immeubles sinon contigus, du moins suffisamment rapprochés, situés en bordure de la voie publique et donnant à celle-ci l'aspect d'une rue »[9]. On constate que dès l'origine le caractère urbanisé (ici le « groupement d'immeubles ») définit le champ de l'agglomération. Le décret du 15 décembre 1958 ne fait que reprendre la formulation du critère matériel (article R1 du code de la route), mais en instaurant un critère formel concernant « la limite des agglomérations qui doivent être définis par le maire sous approbation du Préfet »[10].
26
+
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+ Ensuite deux modifications ont été opérées par le décret du 30 juin 1972[11]. D'une part, la signalisation de l'agglomération par des panneaux d'entrée et de sortie constitue le second volet alternatif du critère formel. D'autre part, la notion d'espace apparaît dans le critère matériel de définition de l'agglomération (« L'agglomération est un espace sur lequel sont groupés des immeubles bâtis »). En fait, la référence à l'espace renvoie au périmètre urbanisé. En effet, l'espace n'épouse pas une réalité fonctionnelle ; il ne prend pas en considération des relations d'interdépendances économiques. Donc, l'agglomération selon le code de la route se définit en fonction de ces trois critères cumulatifs, le second critère formel étant, pour le commissaire du gouvernement Ronny Abraham, une présomption simple permettant de rendre déterminant le critère matériel[12]. Le code ne pose aucune condition de continuité dans la définition de l'espace urbanisé et l'agglomération peut être composée de quelques centaines d'habitants comme de plusieurs centaines de milliers puisqu'aucune condition de densité de population n'est fixée.
28
+
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+ Mais cette apparente unité dans la définition de l'agglomération masque en vérité sa profonde hétérogénéité, car l'application de ces critères de définition est absente de certains domaines du droit où le concept d'agglomération est utilisé. En effet, il existe d'autres références juridiques de l'agglomération, mais sans définition précise[13] voire n'explicitant en rien le concept d'agglomération. Donc, la « notion juridique d'agglomération souffre d'une aporie conceptuelle par l'absence d'une définition unitaire et précise pour être utilisée valablement juridiquement »[14]. Cette aporie est d'autant plus préjudiciable que l'agglomération acquiert une envergure importante dans le paysage sociologique territorial français puisque 80 % de la population française vit dans des espaces urbanisés s'étendant sur plusieurs communes constituant des aires urbaines, des bassins d'emplois, axes de définition de territoires pertinents. En effet, « l'émergence de territoires pertinents, tels que les agglomérations et les pays, constitue une des mutations majeures de la décennie qui s'achève » [15]. Cette mutation consiste en l'appréhension d'un périmètre pertinent de cohésion sociale, culturelle, géographique et économique dans lequel une solidarité territoriale puisse être effective sur la base d'un projet commun. Donc, l'aporie concernant la définition juridique de l'agglomération va être résolue par l'intégration de cette mutation en intégrant des éléments statistiques (par exemple, les notions d'aire urbaine ou de bassins d'emplois) ou géographiques dans les critères de définition juridique de l'agglomération.
30
+
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+ Ceci va être fait par la loi dite Chevènement permettant l'émergence d'une définition effective de l'agglomération en droit et la traduction institutionnelle de l'agglomération par la création d'un nouvel établissement public intercommunal : la communauté d'agglomération.
32
+
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+ Également, depuis 1982, date de la première décentralisation voulue par l'équipe Mitterrand-Defferre (et tous les textes qui ont suivi en complément direct, Chevènement inclus), les régions devaient remplacer, dans un avenir proche, les départements ; de même, les communautés de communes, d'agglomération ou urbaines devaient remplacer quasiment la commune. Le but était de faire des économies en termes de structures, d'investissement, de matériel et de salariés. En 2008, cette théorie semble un peu dénaturée ; il y a les communautés d'agglomération, mais les dépenses sont doubles voire triples[réf. nécessaire], et les départements sont toujours une strate des collectivités territoriales. Il faut compter avec la commune, la communauté d'agglomération, le département, la région et l'État, chacun levant ses impôts.
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+
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+ Selon l'Office fédéral du développement territorial, en Suisse est considéré comme agglomération un ensemble d'au minimum 20 000 habitants formé par la réunion des territoires de communes urbaines adjacentes. Une agglomération se constitue d'une ville centre et éventuellement d'autres communes dans la zone centrale ainsi qu'un ensemble de communes ayant un lien fonctionnel avec la zone centre. Pour qu'une commune soit considérée comme faisant partie d'une agglomération elle doit répondre à trois des cinq conditions suivantes[16] :
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+ Carlo Pedersoli, plus connu sous son nom de scène de Bud Spencer, né le 31 octobre 1929 à Naples et mort le 27 juin 2016 à Rome, est un acteur, nageur et poloïste italien.
4
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5
+ Ancien sportif de haut niveau, il est plus connu pour ses comédies d'action (notamment des « westerns spaghetti ») tournées en duo avec Terence Hill. Il est également apparu en vedette unique dans de nombreux autres films.
6
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+ Issu d'une famille aisée de la bourgeoisie de Naples, Carlo Pedersoli naît dans le quartier napolitain de Santa Lucia[1]. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il survit au bombardement de la maison familiale[2].
8
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+ En 1940, sa famille émigre vers Rome, où il devient un excellent nageur et un brillant étudiant[1]. En 1947, il suit son père, industriel ruiné par la guerre, en Amérique du Sud (d'abord au Brésil à Rio de Janeiro, où il abandonne ses études et exerce divers petits métiers : bibliothécaire, ouvrier[1]), puis en Argentine, où son père tente de refaire sa vie. Carlo revient en Italie à l'âge de vingt ans, et reprend ses études de droit[3] et ses cours de natation[1].
10
+
11
+ Il ne tarde pas à se faire remarquer du fait de ses qualités athlétiques. À tel point qu'il débute dans les mythiques studios romains de Cinecittà, dans des péplums (Quo Vadis, 1951)[1].
12
+
13
+ Ne pratiquant plus la natation en Amérique du Sud, Carlo Pedersoli revient dans les bassins à son retour dans la péninsule italienne et réussit de bons temps. Ainsi, malgré le manque d'entraînement, il devient le premier Italien sous la minute sur 100 mètres nage libre[1]. Le 19 septembre 1950, il réalise 59 s 5. Il décide de persévérer dans la natation, même s'il le reconnaît lui-même, il ne s'investit jamais pleinement dans la pratique de son sport. Il réussit, néanmoins, à abaisser le record d'Italie à 58 s 2.
14
+
15
+ Il obtient sept titres nationaux[1] et la médaille d'argent du 100 mètres nage libre des Jeux méditerranéens de 1951, derrière Alex Jany. Il joue également au water-polo à un haut niveau, puisque avec sa sélection nationale, il remporte la médaille d'or aux Jeux méditerranéens de 1955[3] et le championnat d'Italie 1956 avec la section nautique de la Lazio[4].
16
+
17
+ Cependant, il atteint ses limites aux Jeux olympiques, car en 1952, comme en 1956, il ne dépasse pas les demi-finales du 100 mètres. En 1956, il est ainsi invité à l'Université Yale, qui s'intéressait à ses performances. En 1957, lassé de la vie de sportif amateur, il repart en Amérique du Sud[3],[1]. Au Venezuela, il dirige, notamment, une équipe de construction de la Panaméricaine[4].
18
+
19
+ Carlo Pedersoli débute au cinéma en 1949, sous son vrai nom. Plus tard, en 1960, il épouse Maria Amato, la fille d'un producteur de cinéma[1], avec laquelle il a trois enfants, Giuseppe, Cristiana et Diamante. Aimant relever des défis, il devient tour à tour chanteur[5] ou inventeur, déposant plusieurs brevets[6].
20
+
21
+ Grâce à un physique imposant (plus de 1,90 m), il entame en 1967, à 38 ans, avec Dieu pardonne... moi pas ! de Giuseppe Colizzi[1], une longue série de western spaghetti où sa truculence rappelle Obélix. Comme la plupart des acteurs italiens de western spaghettis, il adopte un pseudonyme anglo-saxon, Bud Spencer (« Bud » d'après la marque de bière Budweiser et « Spencer » en hommage à son idole Spencer Tracy)[1].
22
+
23
+ Selon le producteur Matthias Wendlandt, si Terence Hill respectait les dialogues, Bud Spencer était plutôt là pour s'amuser. Les films dans lesquels il a joué montrent une certaine continuité avec son passé de sportif de haut niveau, refusant de se faire doubler par des cascadeurs jusqu'au début des années 1990. Avec Terence Hill, ils tournent dix-huit films ensemble, sur une période de vingt-sept ans. Malgré une qualité relative, la plupart reçoivent un succès international[3].
24
+
25
+ Dans On l'appelle Trinita (1970), le duo obtient un succès public certain qui ne se démentira pas, Bud Spencer jouant « le géant au cœur d'or, le cow-boy aventurier défenseur de la veuve et de l'orphelin, qui frappe dur mais toujours avec le sourire »[1].
26
+
27
+ En 2004, il tourne pour la dernière fois dans En chantant derrière les paravents d'Ermanno Olmi. Au total, il a joué dans une quarantaine de films[1].
28
+
29
+ Malgré sa grande popularité, il a regretté de ne pas être suffisamment considéré par le monde du cinéma, qui voyait avant tout en lui un acteur de série B[7] : « en Italie, Terence Hill et moi n’existons tout simplement pas [...] malgré la grande popularité que nous avons également aujourd’hui auprès des enfants et des plus jeunes. Nous n’avons jamais reçu un seul prix, ni n’avons été invités aux festivals »[7].
30
+
31
+ Aux élections régionales de 2005, Carlo Pedersoli est candidat dans le Latium sur la liste de Forza Italia[1], où il échoue à se faire élire[6]. Son entrée en politique était motivée par sa volonté de répondre aux appels du Premier ministre d'alors, Silvio Berlusconi[1].
32
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33
+ Il déclara également qu'il avait tout fait dans sa vie à l'exception de danseur de ballet, jockey, et politicien, et que les deux premiers étaient tout simplement impossibles[6].
34
+
35
+ En 2013, il soutient la candidature de sa fille Cristiana aux élections municipales de Rome en tant que représentante du parti « Le Peuple de la liberté », qui par la suite est renommé Forza Italia[5].
36
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37
+ Dans ses dernières années, éloigné du cinéma, Carlo Pedersoli ne dédaigne pas les invitations de la fédération italienne de natation qui le comblent d'aise. Il a ainsi reçu en 2007 ses diplômes d'entraîneur en natation et water-polo à titre honorifique, lui, le dilettante[5]. Il a également été invité à remettre des médailles lors des Mondiaux de Rome en 2009.
38
+
39
+ À la fin de sa vie, il se consacrait à la rédaction de ses Mémoires, faisant de rares apparitions publiques[1], arrivant au troisième tome destiné au public allemand. Les deux premiers livres se sont vendus à plus de deux cent mille exemplaires[3].
40
+
41
+ Carlo Pedersoli était un pilote accompli, ayant obtenu des brevets de pilote d'avion mais aussi d'hélicoptère[8] ; il a par ailleurs fondé une entreprise de transport aérien, « Mistral Air », en 1984[6], dont il se sépare par la suite, mais qui est toujours en activité comme filiale de la Poste italienne[5].
42
+
43
+ Il mesurait 1,94 m[9] pour un poids de 125 kg[9] et parlait le français parfaitement[10]. Il a cru au communisme jusqu'à un voyage en Union soviétique[réf. nécessaire].
44
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45
+ Dans un entretien donné au quotidien Il Messaggero le 26 novembre 2014, il expliquait ainsi sa vision de la mort : « Non, elle ne me fait pas peur. En tant que catholique, elle est même source de curiosité. La curiosité d'épier ce qu'il y a au-delà, comme l'enfant qui démonte un jouet pour voir comment il fonctionne »[11].
46
+
47
+ Il meurt le 27 juin 2016 à l'âge de 86 ans dans un hôpital de Rome[12],[1] entouré de sa famille : « Papa s’est envolé en paix à 18 h 15. Il n’a pas souffert, il nous avait tous autour de lui et sa dernière parole a été “Merci” », a indiqué son fils, Giuseppe Pedersoli[7]. Ses funérailles ont lieu le 30 juin 2016 à la basilique Santa Maria di Montesanto de Rome. Son vieil ami Terence Hill lui a rendu un dernier hommage durant la messe[13]. Il est inhumé au cimetière communal monumental de Campo Verano désigné familièrement comme « le Verano ».
48
+
49
+ Bud Spencer et Terence Hill ont tourné 17 films ensemble (16 sortis en France en DVD - il manque Les Deux Missionnaires, toujours inédit en DVD, et avec Terence Hill sous son vrai nom de Mario Girotti, dans Annibal).
50
+
51
+ Dans la version italienne de ses films en duo avec Terence Hill, Bud Spencer n'avait pas postsynchronisé sa propre voix, pour éviter d'imposer son accent napolitain à des personnages américains. Par conséquent, il fut doublé par le comédien Glauco Onorato.
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+ Claude Bertrand a été la voix française la plus régulière de Bud Spencer entre 1969 et 1985. Tout comme Spencer, Bertrand mesurait dans les 1,90 m et était physiquement très massif[21]. Après la mort de ce dernier en 1986, Bud Spencer fut essentiellement doublé par Henry Djanik.
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+ : Grand officier de l'ordre du Mérite de la République italienne (27 décembre 2008)[22].
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+ Le 2 juin 2019, la ville de Livourne lui dédie une statue ; par ailleurs, la ville de Fontevivo en province de Parme est la première ville en Italie à dénommer une rue à son nom[23].
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+ Dans la bande dessinée Astérix et la Transitalique (2017) de Jean-Yves Ferri et Didier Conrad, Bud Spencer est représenté parmi des journalistes venus de différentes régions d'Italie (p. 13 et 20). Curieusement, son personnage est dit « Ligure » alors que Carlo Pedersoli était originaire du sud de l'Italie.
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+ Un gratte-ciel[1] (calque de l'anglais skyscraper) ou tour est un bâtiment de très grande hauteur. Il n'existe pas de définition officielle ni de hauteur minimale à partir de laquelle un immeuble est qualifié de gratte-ciel, cette dernière notion étant essentiellement relative : ce qui est perçu comme gratte-ciel peut varier fortement en fonction de l’époque ou du lieu. Toutefois, la société allemande Emporis qui recense les gratte-ciels de la planète considère qu'un gratte-ciel est un édifice composé de plusieurs étages et qui mesure au moins 100 m de hauteur[2]. Pour les gratte-ciels d'au moins 300 mètres de hauteur, les Anglo-saxons utilisent le terme de « supertall » et de « megatall » pour les gratte-ciels d'au moins 600 mètres de hauteur[3].
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+ Par ailleurs, ne sont pas considérées[4] comme gratte-ciels certaines tours comme la tour Eiffel (1889), car il s'agit d'une tour d'observation et non pas d'un immeuble constitué d'une juxtaposition d'étages. Le terme de gratte-ciel (datant de 1911[5]) est une traduction de l'anglais sky scraper (qui date de 1891) et provient du vocabulaire maritime
4
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5
+ Le substantif masculin[6],[7],[8] gratte-ciel, composé de gratte, forme conjuguée de gratter, et de ciel[6], est un calque[7],[8],[9] de l'anglais[8] américain[6],[7],[9] sky-scraper, lui-même composé de sky (« ciel ») et de scraper (« qui gratte »)[7].
6
+
7
+ Il existe depuis l'antiquité des bâtiments de grande hauteur. Généralement, il ne s’agit pas d’immeubles d'habitation, mais plutôt de monuments. Ainsi, la pyramide de Khéops, dont la hauteur atteint presque 150 mètres, est un tombeau. On peut citer aussi le phare d'Alexandrie (135 mètres) ou les ziggourats de Babel ou aussi la tour Hassan (44 mètres) à Rabat. Au Moyen Âge, les flèches de certaines cathédrales dépassent aisément les 100 mètres de hauteur comme celles de Strasbourg (142 mètres), Rouen (151 mètres, dont la flèche fut construite au XIXe siècle), et de Lincoln (160 mètres avant son effondrement).
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+ Parmi les plus anciens immeubles d'habitation de haute taille, on peut citer le donjon du château de Vincennes, construit au XIVe siècle et qui, mesurant 50 mètres de hauteur, est le plus grand d'Europe. De nombreuses tours de fonction militaire ou nobiliaire furent construites durant le Moyen Âge à Bologne en Italie. Selon les estimations, il y aurait eu de 80 à 100 tours de ce genre à Bologne. La plus haute ayant résisté au temps est la tour Asinelli (97,2 mètres).
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+ Le gratte-ciel, à proprement parler, naît aux États-Unis vers la fin du XIXe siècle. La reconstruction de Chicago après le grand incendie de 1871 a permis l’émergence d’une nouvelle approche de la construction d’immeubles afin de réduire les coûts liés à l’augmentation du prix des terrains. Il fallait trouver un moyen pour se protéger en même temps de l’eau (surélévation) et du feu (ossature d’acier et non plus de bois), ce moyen devait être rapide, solide, facile d’assemblage. C’est ainsi que William Le Baron Jenney fut amené à élaborer un système de structure interne sur laquelle repose tout l’édifice, le mur extérieur n’ayant plus rien à porter. Il tira également parti de l'invention de l'ascenseur mécanique et notamment de l'ascenseur de sécurité par Elisha Otis. Les premiers architectes de ce que l’on a appelé plus tard l’école de Chicago ont créé par leurs œuvres et par leur influence un modèle de développement urbain qui a caractérisé toutes les villes américaines au XXe siècle.
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+ Il est difficile de dire quel fut le premier gratte-ciel de l’Histoire. Ce « titre » est disputé entre le New York Tribune Building, dessiné par Richard Morris Hunt (New York, 1875, 79 mètres), et le Home Insurance Building (Chicago, 1885). Ce qui ne fait aucun doute en revanche, c'est le grand mouvement de construction de gratte-ciels à New York dès la fin du XIXe siècle. New York commence son développement en matière de gratte-ciel avec la construction du New York World Building (94 mètres). C’est une course au plus haut building qui commence : Manhattan Life Insurance Building (1894, 106 mètres), le Park Row Building (1899, 119 mètres), puis la Metropolitan Life Tower franchit la barre des 200 m en 1909, mais est finalement dépassée par le Woolworth Building (1913, 241 mètres). Le mouvement se poursuit après la Première Guerre mondiale par le 40 Wall Street, mais surtout par le Chrysler Building puis l’Empire State Building qui atteint 381 mètres, en 1931.
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+ Arrêté par la crise économique des années 1930, le mouvement de construction de gratte-ciels reprend dans les années 1960, à New York et à Chicago et, à un moindre niveau, dans d’autres villes du monde. Le World Trade Center (New York) devient le plus haut gratte-ciel du Monde en 1973 avec 417 mètres, il est dépassé en 1974 par la Willis Tower (anciennement connue sous le nom de Sears Tower) à Chicago qui mesure 442,3 m. C’est une véritable bataille qui est engagée entre ces deux villes.
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+ Près de 10 %[10] des monteurs d'acier (en) (en anglais « iron worker », ouvrier qui rivette les poutres suspendues dans le vide à l'aide de clés à mâchoire) appartiennent à la tribu des Mohawks[11], les autres étant principalement des Terre-Neuviens d’origine irlandaise ou des descendants d'immigrants venus d’Allemagne ou de Norvège. Un mythe tenace, popularisé par des œuvres comme High Steel de Don Owen, Spudwrench : l'homme de Kahnawake d'Alanis Obomsawin, Pardon aux Iroquois, Les Mohawk, Charpentiers de l'acier d'Edmund Wilson, ou les photographies de Lewis Wickes Hine, veut que ces bâtisseurs de charpentes métalliques se recrutent dans ces populations qui auraient une insensibilité naturelle au vertige[12].
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+ Dans les années 1990, et surtout 2000, la construction de gratte-ciels reprend avec vigueur. C’est en Asie, dans des régions à forte croissance économique, que le développement est le plus spectaculaire. De nombreuses tours ont vu le jour ou sont en construction dans le monde chinois. La Taipei 101, inaugurée en 2004 à Taïwan était, à l'époque de sa construction, le plus haut gratte-ciel achevé du monde. Les pays du Golfe, et spectaculairement les Émirats arabes unis, ont également multiplié les constructions. La Burj Khalifa a atteint, le 17 janvier 2010, sa hauteur finale de 828 mètres[13], tandis que la Kingdom Tower en construction à Djeddah (Arabie saoudite) devrait atteindre plus de 1 000 mètres en 2018.
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+ Les gratte-ciels sont traditionnellement construits sous forme d’une tour monolithique organisée autour d’un noyau central comprenant notamment les voies de circulation verticale (escaliers, ascenseurs) et les réseaux (eau, électricité, communications…). La structure porteuse peut être concentrée dans ce noyau central, ou répartie sur des piliers. Certains édifices ont également bénéficié d’une armature entièrement métallique. En matière de construction, il y a une rivalité entre les tenants de la construction en béton, plus résistant au feu, et les tenants de la construction en acier. À l'origine, les gratte-ciels avaient une structure en acier, les murs n'étant pas porteurs. Pour les très grandes hauteurs, l'acier est souvent préféré, car le béton devient trop lourd, manque de flexibilité et n'est pas assez résistant. Cependant, des bétons haute résistance ont été progressivement mis au point. Ainsi, pour pouvoir édifier la plus haute tour du monde, la Burj Khalifa, la filiale BTP de Samsung a mis au point un béton capable de supporter une pression de 800 kg au centimètre carré. 330 000 mètres cubes de béton auront été utilisés pour cette tour[14].
22
+
23
+ La concentration des circulations en un point du bâtiment pose le problème de son évacuation en cas d’urgence si ces circulations sont rendues impraticables (notamment à cause d’un incendie). De la même manière, la concentration des structures porteuses peut rendre le bâtiment vulnérable si elles sont endommagées. Un autre problème rencontré est l’éclairage des zones les plus centrales : au-delà d’une certaine distance, la lumière naturelle n’est plus suffisante pour qu’on puisse se passer d’éclairage artificiel.
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+ Dans les zones hautement sismiques, comme le Japon, la construction d'immeubles de grande hauteur pose de redoutables problèmes de sécurité. Des systèmes complexes de vérins et de balanciers permettent aux immeubles de garder leur stabilité en cas de séismes.
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+ La construction d'un gratte-ciel de 100 à 150 m de hauteur dure de 2 à 3 ans en général mais elle peut être plus rapide. Ainsi l'Empire State Building à New York, haut de 381 mètres et terminé en 1931, a été construit en un an et 45 jours. La Burj Khalifa à Dubaï (plus haute tour du monde avec 828 mètres) a nécessité 6 ans de travaux de janvier 2004 à janvier 2010. Il arrive souvent que les travaux s'arrêtent du fait de difficultés financières et qu'ils s'étalent sur une ou plusieurs décennies. Ainsi la construction de la Blue Tower à Varsovie a nécessité 26 années. En Chine les travaux de l'une des plus hautes tours du pays, le Shanghai World Financial Center de Shanghai, ont duré de 1997 à 2008 du fait d'une interruption de plusieurs années.
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+ La durée de vie d'un gratte-ciel peut dépasser les 100 ans. Ainsi, les gratte-ciels de New York construits durant les années 1890 existent toujours à ce jour, du moins les plus hauts. La plupart du temps, un gratte-ciel n'est détruit que pour faire place à un immeuble plus élevé.
30
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31
+ Une approche plus récente cherche à rompre avec la conception classique monolithique, et propose d’organiser le bâtiment sous forme de modules constitués autour de plusieurs noyaux de circulations verticales. Chaque noyau deviendrait le point central d’une plus petite entité tout en constituant une sorte de « super-pilier » de l’ensemble. Les promoteurs de ce type de construction indiquent qu’un tel édifice serait moins susceptible de s’effondrer si l’un de ces piliers était endommagé, tout en vantant une capacité d’évacuation largement améliorée. Les espaces utiles du bâtiment sont répartis sous forme de « grappes » sur les piliers pour bénéficier au maximum de la lumière naturelle. De plus, un incendie survenant dans l’un des modules aurait peu de chances de se propager à d’autres zones de l’immeuble. La principale limitation de cette approche devient alors une occupation plus faible du volume total alloué au bâtiment. Ce concept n’a cependant pas encore été appliqué.
32
+
33
+ Depuis quelques années, il y a une très forte tendance à construire des immeubles qui s'inscrivent dans une démarche de développement durable. Ainsi, sur certains gratte-ciel on trouve désormais des éoliennes, des panneaux solaires, des systèmes de récupération et de recyclage de l'eau, et aussi la présence de végétaux.
34
+
35
+ Parmi les gratte-ciel écologiques construits ou en projet :
36
+
37
+ Il y a des normes dans ce domaine telles que la norme HQE (Haute qualité environnementale) en France ou la norme LEED (Leadership in Energy and Environmental Design) aux États-Unis.
38
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+ Au Japon, les ingénieurs et les architectes ont imaginé des tours de plusieurs milliers de mètres de hauteur à l'image de la X-Seed 4000 qui comprendrait 800 étages sur 4 000 mètres.
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+ Les principaux cabinets d’architecture ou d’ingénierie qui conçoivent aujourd’hui des gratte-ciels de très grande hauteur sont :
42
+
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+ La construction d’un gratte-ciel est très liée à la bonne santé économique de la ville ou de la région dans laquelle il est construit. Construire un gratte-ciel de 100 étages coûte plus cher que construire deux tours équivalentes de cinquante étages[16], principalement car sa durée de construction est deux fois plus longue, avec une plus forte immobilisation du capital. Les intérêts financiers peuvent représenter 40 % du coût de construction d’une tour de très grande hauteur[16].
44
+ Le coût de construction d'une tour de 200 mètres de hauteur est le double de celui d'un immeuble classique de bureaux ; 4 000 euros HT/m² contre 2 000 euros. Ce surcoût s'explique par la nécessité de mettre davantage de matériaux pour résister au vent et au poids et aussi du fait de la nécessité de devoir monter ces matériaux très haut. Le respect des normes de consommation énergétique pour les très hautes tours est aussi très difficile. De plus une tour coûte en charge 20 à 30 % de plus, notamment du fait des ascenseurs et du coût de la sécurité[17].
45
+
46
+ Selon Adrian Smith, architecte américain et l’un des principaux concepteurs de gratte-ciels, la construction d’un bâtiment de très grande hauteur est donc difficilement voire rarement rentable[16]. Pour cela, il faut être extrêmement vigilant à l’immobilisation du capital, à l’utilisation finale des locaux et surtout au contrôle des terrains aux alentours. En effet, la construction d’une très grande tour donne de la valeur au quartier environnant comme cela s’est produit par exemple avec le secteur de Pudong à Shanghai (Jin Mao Tower) ou à Canary Wharf à Londres (Tour Radden). La rentabilité économique d’une tour de très grande hauteur est donc à replacer dans une rentabilité globale sur plusieurs années d’un quartier ou d’une ville. D’où l’émergence des plus hautes tours actuelles dans des villes en plein développement, à la recherche de notoriété ou de visibilité et dans un pays ou région avec d’importants capitaux disponibles comme c’est le cas pour les émirats pétroliers du Golfe ou les provinces maritimes chinoises.
47
+
48
+ La construction d’un bâtiment de grande hauteur permettait aussi à l’entreprise qui l’occupait une rationalisation de son activité en regroupant tous ses salariés en un même lieu et une augmentation de sa notoriété et de son image. Ce fut le cas de la Willis Tower à Chicago ou des tours Petronas à Kuala Lumpur[16]. Le coût total d'un gratte-ciel de plus de 150 mètres de hauteur atteint souvent plusieurs centaines de millions de $ et peut atteindre plusieurs milliards de $.
49
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50
+ Quelques exemples[18] :
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+
52
+ La société Emporis a par ailleurs dressé une liste de bâtiments les plus coûteux de l'histoire. Parmi les gratte-ciels il y a[20] :
53
+
54
+ Il arrive parfois que les travaux soient interrompus pour des raisons financières. Lors de la crise financière d'automne 2008, les travaux ont ainsi été interrompus sur la Tour de Russie à Moscou et sur la Chicago Spire à Chicago.
55
+
56
+ Une étude de la banque Barclays a relevé que l'apogée de la construction de gratte-ciels coïncidait souvent avec une période de crise économique. Ainsi l'achèvement de la construction de l’Empire State Building et du Chrysler Building en 1930/1931 coïncide avec la grande crise économique des années 1930.
57
+ L'achèvement des tours du World Trade Center et de la Willis Tower aux États-Unis en 1973/1974 coïncide avec le début de la crise économique des années 1970. La fin de la construction des Tours Petronas en Malaisie et de la Baiyoke Tower II en Thaïlande en 1997, plus hautes tours de ces pays et de la région, a coïncidé avec le début de la crise économique asiatique de 1997. La construction de la plus haute tour du monde à Dubaï en 2010 a coïncidé à un mois près à une grave crise économique dans la ville-État[21].
58
+
59
+ Cela peut s'expliquer par le fait que la construction des plus hautes tours symbolise les excès des périodes de boom économique auxquelles succèdent des périodes de crise (cycle économique), le cycle étant particulièrement marqué dans l'immobilier, une activité d'investissement comme la construction aéronautique ou la construction navale
60
+
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+ Le gratte-ciel était devenu un symbole des États-Unis, son pays d'origine. C'est là que se trouvaient la majorité des plus hauts immeubles mondiaux jusqu'aux années 1980. Chicago et New York, sont aujourd'hui comme hier les deux villes du continent où la densité de gratte-ciel est la plus élevée, mais la plupart des grandes villes possèdent désormais un quartier d'affaires (Central business district) comprenant plusieurs tours relativement hautes. Les constructions, qui avaient connu une éclipse durant les années 1940 et 1950, sont vigoureusement reparties dans les années 1960 et ont connu leur apogée dans les années 1980, notamment dans les États du Sud. Le rythme des constructions a diminué dans les années 1990 avant de repartir aujourd'hui. Le rythme de constructions nouvelles est actuellement bien inférieur à celui de l'Asie, mais assez soutenu tout de même, et ce, en dépit du traumatisme qu'a représenté la destruction du World Trade Center.
62
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63
+ Les constructions se concentrent aujourd'hui dans les agglomérations de New York, Chicago, Las Vegas et en Floride. Depuis le début des années 1990, l'agglomération de Miami (Floride) connaît ainsi un important renouvellement urbain. Beaucoup d'immeubles de grand luxe donnant sur la mer y sont construits pour accueillir notamment les retraités du Nord des États-Unis, mais aussi des investisseurs étrangers. Parmi les gratte-ciel de Miami, on peut noter les tours Blue and Green Diamond à Miami Beach, le Trump Royale à Sunny Isles Beach, le Jade at Brickell Bay, la Portofino Tower à Miami Beach, le Trump international Sonesta Beach Resort à Sunny Isles Beach. Le grand magnat de l'immobilier, Donald Trump, est assez présent dans ces constructions avec des associés locaux. Miami est désormais l'agglomération américaine qui comprend le plus de gratte-ciels après New York et Chicago et devant Houston. Les gratte-ciels de l'agglomération de Miami sont souvent très récents, sur les 50 immeubles les plus hauts de l'agglomération, 43 ont été construits depuis l'an 2000. Cependant la crise immobilière (décembre 2008) fait apparaître que trop d'immeubles ont été construits. Le prix des appartements baisse, la spéculation sur la hausse constante des prix a cessé.
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+ Beaucoup de gratte-ciel se sont construits ces dernières années dans les autres villes de Floride comme Jacksonville, Orlando, Tampa, St Petersburg. De nombreux gratte-ciel sont également en construction ou en projet à Las Vegas, une ville en plein boom. Ces immeubles sont souvent associés à des casinos et sont de taille gigantesque. Le plus haut immeuble de la ville est The Palazzo inauguré en 2007 et qui mesure près de 200 mètres. Des tours impressionnantes y ont été construites, telles que la Planet Hollywood Towers. Au Texas, il y a de très grands gratte-ciel à Houston et dans l'agglomération de Dallas. Ils remontent dans une large mesure au début des années 1980 et au boom du pétrole. Certains approchent ou dépassent les 300 mètres de hauteur comme c'est le cas de la JPMorgan Chase Tower. À l'époque, un nombre excessif de tours ont été construites, ce qui a provoqué la faillite de nombreuses banques qui les ont financées et un faible nombre de constructions pendant de longues années.
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+ À un moment, la Federal Aviation Administration, l'autorité fédérale américaine de l'aviation civile, a interdit la construction d'immeubles de plus de 600 mètres[16]. Donald Trump, l'un des plus grands promoteurs mondiaux de gratte-ciel, qui envisageait la construction d'un immeuble de cette hauteur avant les attentats du 11 septembre, a abandonné de peur que cette nouvelle tour ne devienne une cible[16]. Dans l'ensemble, beaucoup de gratte-ciel américains se caractérisent par une très grande recherche esthétique, comme c'est par exemple le cas de la Hearst Tower, et des représentants du style de toutes les époques.
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+ Au 25 octobre 2015, les villes des États-Unis où il y avait le plus de gratte-ciel sont[22] :
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+ Au Canada, bien que l'espace ne manque pas, de nombreuses villes ont choisi de se développer verticalement. C'est le cas de Montréal, Vancouver, Calgary, Edmonton et surtout Toronto, une agglomération qui compte près de 200 tours dépassant les 100 m avec des gratte-ciels tels que la Scotia Plaza, le One King Street West, la Canada Trust Tower
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+ Au Mexique, malgré le risque sismique, de nombreux gratte-ciels ont été construits récemment dans la capitale Mexico ainsi qu'à Acapulco. Le plus haut gratte-ciel du Mexique est la Torre Mayor haute de 225 mètres achevée en 2003. Parmi les gratte-ciels notables de la capitale du Mexique, il y a la Corporativo Santa Fe 505, la Torre Empresarial Altiva.
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+ En Amérique du Sud, la construction de gratte-ciels est en plein essor au Brésil surtout depuis les années 1990 ainsi qu'au Panama. À Panama, il y a une extraordinaire frénésie de construction. La ville de Panama accueille en effet des retraités d'Amérique du Nord qui veulent profiter du soleil et d'une monnaie indexée sur le dollar américain. Fin 2008, la capitale du pays comptait près d'une quarantaine de tours dépassant les 150 mètres de hauteur, soit en service, soit en construction.
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+ Leur conception est souvent audacieuse, comme c'est le cas de la Trump Ocean Club International Hotel & Tower haute de 293 mètres ou la Bahia Pacifica. Au Chili s'impose la plus haute tour d'Amérique du Sud et d'Amérique Latine. De plus, la deuxième la plus haut de l'hémisphère sud. Torre Gran Costanera à une hauteur de 300 mètres. À noter que son concepteur est César Pelli, l'un des plus grands architectes de la planète, d'origine argentine. La plupart des gratte-ciel se situent dans la capitale Santiago.
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+ Les gratte-ciels brésiliens se caractérisent par leur faible hauteur. Aucun d'entre eux n'atteint les 200 mètres (en 2014). Beaucoup de gratte-ciels brésiliens se concentrent à São Paulo, qui est la ville d'Amérique latine qui comprend le plus de gratte-ciel.
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+ Au Venezuela, à Caracas, on peut voir les tours jumelles du Complexe du Parque Central de 225 m de haut construite en 1979 et 1984. En Argentine, de nombreux gratte-ciels ont été construits depuis les années 1990 essentiellement à Buenos Aires, où se situe la plus haute tour du pays, la Torre Cavia achevée en 2009 et haute de 173 mètres.
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+ Caractéristique rare, on trouve en Amérique du Sud des gratte-ciels très anciens, construits dans les années 1940 tel le Altino Arantes à São Paulo et même dans les années 1920 (Palacio Barolo à Buenos Aires).
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+ Le développement des gratte-ciels y est, sauf dans quelques villes, assez récent, mais de grande ampleur. C’est à Taïwan, Singapour, Hong Kong et au Japon que furent créés les premiers très hauts immeubles de la région. Au Japon, le manque de place a poussé à la construction en hauteur, mais les risques sismiques imposaient d’importantes contraintes techniques. De ce fait la construction de gratte-ciels y était très limitée jusque dans les années 1980. Mais l'explosion du prix des terrains durant la décennie et la libéralisation des règles de l'urbanisme a entraîné une très grande vague de constructions depuis les années 1990 avec des immeubles tels que la Landmark Tower, de 293 m de hauteur, située dans la banlieue de Tokyo à Yokohama ce qui en fait l'un des immeubles les plus haut du Japon après la Tokyo Skytree.
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+ Hong Kong est historiquement la ville du gratte-ciel dans le monde chinois, et est la ville comptant le plus d’immeubles de très grande hauteur dans le monde. On y compte près de 3 000 immeubles d'une hauteur supérieure ou égale à 30 étages. Le plus haut gratte-ciel de la ville est le International Commerce Centre de 484 m de hauteur. Les constructions se sont surtout multipliées à partir des années 1980. La prospérité et le manque d’espace peuvent expliquer ce phénomène. 7 millions de personnes vivent sur 1 000 km2. Parmi les gratte-ciel emblématiques de la ville, outre le Two International Finance Center, la tour de la Banque de Chine, la Cosco Tower, le United Centre, le 1 Ho Man tin Hill Road.
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+ Le mouvement de construction continue à Hong Kong, mais il s’est surtout étendu à d’autres villes chinoises, où il est stimulé par forte croissance urbaine et l’expansion économique. Le gratte-ciel représente un symbole de la réussite économique de villes telles que Shenzhen, Shanghai, Canton, Pékin, Chongqing et beaucoup ont une esthétique spectaculaire du Porte de l'Orient à Suzhou près de Shanghai, du Wuhan World Trade Tower dans le centre du pays ou encore du Moresky 360 à Wuxi. Les gratte-ciel chinois sont pour la plupart très récents. À l'exception de ceux situés à Hong Kong presque aucun d'entre eux n'est antérieur à 1980.
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+ Certains projets très importants sont actuellement à l’étude en Corée du Sud comme la Lotte World Tower haute de 556 mètres. La plupart des gratte-ciels se concentrent à Séoul une des villes de la planète qui en comporte le plus, ainsi qu'à Busan. En Corée du Nord se trouve l'un des bâtiments les plus hauts de la planète, l'Hôtel Ryugyong haut de 330 mètres sur 105 étages, en train d'être achevé après une longue période d'interruption.
92
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+ À Taïwan, les gratte-ciels se concentrent essentiellement dans les trois plus grandes villes du pays, la capitale Taipei, Kaohsiung dans le sud et Taichung dans le centre du pays. À Taipei se trouve le Taipei 101 qui a son inauguration en 2004 était le plus haut gratte-ciel du monde. Ses ascenseurs étaient à son inauguration les plus rapides du monde. À Kaohsiung figure un gratte-ciel exceptionnel la Tuntex Sky Tower de 348 m de hauteur.
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+ Aux Philippines, la quasi-totalité des nombreux gratte-ciels se concentre dans la capitale Manille et notamment le quartier d'affaires de Makati.
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+ Au Vietnam, il y a plusieurs centaines de gratte-ciels tous très récents qui se concentrent essentiellement à Saigon et à Hanoi. C'est dans cette ville que se trouve la Tour de Keangnam Hanoï Landmark inaugurée en 2012 et qui avec ses 336 mètres était la tour la plus haute du pays. La plus grande tour maintenant se trouve maintenant à Saigon: Landmark 81, avec 461 mètres.
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+ En Thaïlande, la plupart des gratte-ciels se concentrent à Bangkok où ils sont particulièrement nombreux et à Pattaya. La tour la plus haute du pays est la Baiyoke Tower II haute de 304 mètres (hors antenne). Elle a été achevée en 1997 à la fin d'une période de croissance économique record, pendant laquelle de très (voire trop) nombreuses tours ont été construites.
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+ La Malaisie a détenu pendant plusieurs années le titre du plus haut gratte-ciel du monde, avec ses tours jumelles, les Petronas Twin Towers à Kuala Lumpur, construites en 1998. Le toit n’atteint que 378 mètres, mais le mât culmine à 452 mètres.
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+ Les gratte-ciels se concentrent à Kuala Lumpur, la capitale, et dans l'île de Penang où sont présentes de très nombreuses sociétés étrangères.
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+ À Singapour, comme à Hong Kong, la forte densité de population a imposé la construction d'immeubles de grande hauteur. Il y a en effet plus de 5 millions d'habitants sur un territoire de 710 km2. Cependant, les autorités de la ville n'ont pas autorisé la construction de tours géantes de plus de 300 mètres de hauteur.
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+ En Indonésie, l'écrasante majorité des gratte-ciels se concentrent à Jakarta où ils se comptent par dizaines. L'une des plus hautes tours du pays est la Wisma 46, haute de 250 mètres.
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+ Dans le domaine des gratte-ciels, l’essor du Moyen-Orient est plus récent encore que celui de l’Asie, mais particulièrement marqué. Dans ces régions peu densément peuplées, la construction de gratte-ciels se justifie essentiellement par une volonté de prestige, de développement architectural et touristique. On y trouve donc des tours particulièrement hautes et spectaculaires.
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+ Ce sont les Émirats arabes unis, et notamment Dubaï, qui ont le plus retenu l’attention. À Dubaï, la construction de gratte-ciel à vraiment commencé à partir du milieu des années 1990 avec l'hôtel Burj-Al-Arab inauguré en 1999 et qui est l'un des hôtels les plus luxueux du monde. La construction de gratte-ciels n’est qu’un volet de grands projets visant à faire de l’émirat un centre de tourisme et d’affaires de premier plan. En 2014 Dubaï compte 18 immeubles de plus de 300 mètres de hauteur (par comparaison il n'y en a que 6 à New York). Parmi ceux-ci se trouve le Burj Khalifa qui est le plus haut édifice du monde du haut de ses 828 m.
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+ Beaucoup de gratte-ciels de Dubaï se caractérisent par une très grande recherche esthétique et certains sont très originaux. Par exemple, le Burj Al Arab (321 mètres) rappelle la forme d'une voile et est construit sur une île artificielle. La plupart des sommets des gratte-ciel de la ville se sont pas occupés et n'ont qu'une vocation décorative : c'est par exemple le cas de l'Emirates Tower One culminant à 355 m mais dont le dernier étage accessible est situé à une hauteur de 241 m.
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+ Dubaï a servi d'exemple aux autres émirats tels que Abou Dabi, Ajman, Charjah, Fujaïrah et Ras el Khaïmah qui, eux aussi, se sont lancés dans la construction d'immeubles de grandes hauteurs, bien que peu d'entre eux atteignent les dimensions spectaculaires des plus hauts bâtiments de Dubaï. La construction de ces gratte-ciel se fait dans une large mesure avec des travailleurs venant d'Inde, du Pakistan et du Bangladesh. Leurs conditions de vie et de travail sont très dures (chaleur, soleil, bas salaire)[23] et les suicides sont nombreux.
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+ Les constructions à Dubaï ont été très nombreuses ces dernières années. Il y avait en 2012 environ 460 tours de plus de 100 mètres de hauteur pour une agglomération de 3 millions d'habitants. D'après la société Emporis en janvier 2011, sur les 100 plus hauts immeubles en construction dans le monde, 20 le sont à Dubaï[24].
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+ Les autres États du Golfe se sont également lancés dans la construction d'immeubles de très grande hauteur sur une échelle plus modeste qu'à Dubaï. Au Qatar, Doha est la ville du golfe qui a le plus de gratte-ciel après Dubaï et Abou Dhabi. D'autres très grands gratte-ciel ont été construits ou sont en construction à Manama capitale de l'État de Bahreïn ou dans la ville de Koweït. Dans celle-ci, la Al Hamra Tower de 412 mètres de hauteur a été achevée en 2011.
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+ En Arabie saoudite, des gratte-ciels d'une beauté spectaculaire ont été construits ou sont en construction tels que le Kingdom Centre à Riyad ou l'Abraj Al Bait hôtel à La Mecque. La Kingdom Tower, située à Jeddah devrait devenir la plus haute du monde vers 2018. Sa hauteur finale est tenue secrète, mais doit cependant dépasser les 1 000 mètres.
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+ En Israël, la forte densité d'habitants a imposé la construction de plusieurs dizaines d'immeubles de très grande hauteur. La plupart se situent dans l'agglomération de Tel Aviv où se trouve, à Ramat Gan, la plus haute tour du pays, la City Gate Ramat Gan, haute de 244 mètres. La plupart de ces édifices ont été construits depuis les années 1990. Certains sont assez originaux comme c'est le cas de la tour Sail Tower à Haïfa.
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+ Au Liban, à Beyrouth les très nombreuses destructions durant la guerre civile ont imposé la reconstruction de la capitale. Beaucoup d'immeubles de grande hauteur ont été construits depuis le début du siècle, tels que par exemple la Marina Tower.
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+ Le premier immeuble de plus de 100 mètres de hauteur en Europe a été construit dans l'Italie mussolinienne, avec en 1940 la Torre Piacentini à Gênes. Mais c'est dans les années 1950 que commence vraiment la construction de tours de grande hauteur en Europe, en, Italie (Milan, Naples), Belgique (Bruxelles, Anvers), France (Amiens), Espagne (Madrid, Gijon), URSS (Moscou, Riga), Pologne (Varsovie), Allemagne. Les constructions de tours se sont ensuite multipliées notamment en France, en Belgique, en Allemagne, et Grande-Bretagne, mais elles ont été très décriées. Beaucoup de villes limitent donc la construction d’immeubles de grande hauteur pour préserver le paysage urbain traditionnel. Des quartiers de gratte-ciels de bureaux ont donc été construits plus en périphérie : la Défense en banlieue parisienne, le Quartier Nord de Bruxelles et plus récemment Canary Wharf dans l’Est londonien. Des tours de logements sociaux ont également été construites dans des zones périphériques, mais leur hauteur n’est pas assez élevée pour que l’on puisse parler de gratte-ciel.
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+ Le plus haut gratte-ciel du continent européen est la tour Tour Vostok à Moscou, inaugurée en 2016, comportant 95 étages et culminant à 374 mètres.
129
+ On observe actuellement un nouvel intérêt pour les gratte-ciel dans les grandes villes européennes, notamment à Londres, Francfort, Milan, Paris, Varsovie, Moscou et Bruxelles. En France, l'une des premières tentatives pour construire des immeubles d'habitations de grande hauteur remonte aux années 1930 avec, à Villeurbanne dans l'agglomération lyonnaise, la construction du quartier des Gratte-Ciels à l'initiative du maire de l'époque Lazare Goujon, un programme ambitieux d'immeubles atteignant jusqu'à 17 étages et 65 mètres.
130
+ Toujours dans les années 1930, l'architecte Le Corbusier développa des projets de gratte-ciels dans l'île de la Cité à Paris.
131
+ En 1952, fut achevée la tour Perret à Amiens. Haute de 104 mètres, ce fut le premier gratte-ciel de France et l'un des tout premiers gratte-ciels du continent européen. À partir des années 1970, de nouvelles tours sont érigées comme Les Horizons (haute de 100 mètres) à Rennes. Mais c'est surtout en région parisienne, dans le quartier de La Défense, à partir des années 1960, que commencèrent à grande échelle les constructions de gratte-ciels avec, par exemple en 1970, la Tour Les Poissons. Au début des années 1970, dans Paris même, de très nombreuses tours sont lancées dans les 13e, 14e, 15e, 17e, 19e arrondissements.
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+ Tours d'habitations essentiellement, mais aussi tours de bureaux comme la Tour Montparnasse achevée en 1973, qui, avec ses 210 mètres de hauteur, fut à son époque le plus haut bâtiment d'Europe. À la fin des Trente Glorieuses en 1974, la région parisienne était de très loin l'agglomération européenne comportant le plus de gratte-ciels. Mais beaucoup de Parisiens étaient hostiles aux tours. Les autorités en limitèrent les possibilités de construction dans Paris même. La Tour Montparnasse est le plus haut gratte-ciel de Paris intra-muros. En effet, en 1977, la hauteur maximale des constructions dans Paris a été fixée à Modèle:Uité dans les arrondissements du centre et 37 mètres aux alentours, notamment sous l'impulsion du président français de l'époque, hautement hostile aux tours : Valéry Giscard d'Estaing.
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+ Dans le quartier d'affaires de La Défense, un plan de relance de la construction de tours a été lancé en 2006. De nombreux gratte-ciels sont en projet notamment la Tour Signal, la Tour Phare, et les deux tours du Hermitage Plaza. Ces dernières seront les plus hautes de l'Union européenne avec leurs 323 mètres et 93 étages. Certains prendront la place d'immeubles moins hauts construits durant les années 1960. De la sorte la France devrait voir son parc de gratte-ciel connaître une grande croissance avec en effet une dizaine de gratte-ciels de plus de 150 mètres de hauteur en projet, dont quatre géants dépassant les 300 mètres. Cependant, la crise économique de 2008-2010 a remis en cause ou retardé certains de ces projets. En province, Lyon comptait en 2017 trois immeubles de plus de 100 mètres de hauteur : la tour Part-Dieu (anciennement tour du Crédit lyonnais), haute de 165 mètres, inaugurée en 1977, la tour Oxygène avec ses 115 mètres, achevée en 2010 et la tour Incity achevée en 2015. D'autres immeubles de plus de 100 mètres sont en projet. La construction d'une tour de plus de 200 mètres de hauteur, la tour Eva, est toutefois suspendue en 2014[25]). La ville de Marseille possède aujourd’hui la tour CMA CGM (aussi appelée French Line ou tour Jacques-Saadé) d'une hauteur de 147 mètres, la plus haute de la ville. D'autres tours de grandes envergures sont également en projet dans le cadre du projet Euroméditerranée. On trouve des tours de plus de 100 mètres également à Lille (Euralille), Amiens (tour Perret) ,Nantes (Tour Bretagne), Rennes (Les Horizons), Mulhouse (tour de l'Europe). A Toulouse, une tour de 150 mètres l'Occitanie Tower est prévu au sein du futur quartier d'affaires Toulouse Euro-Sud-Ouest.
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+ En Allemagne, la capitale des gratte-ciels est Francfort-sur-le-Main parfois surnommée Mainhattan. Le centre-ville ayant été détruit pendant la guerre, des terrains ont été libérés. Parmi les gratte-ciel emblématiques de la ville, la Messeturm (tour de la foire) conçue par l'architecte d'origine allemande Helmut Jahn et la Commerzbank Tower qui, à sa construction était, avec ses 259 m, la plus haute tour de l'UE. Beaucoup de ces tours abritent des banques, des compagnies d'assurances et des compagnies financières liées à la bourse de Francfort, l'une des plus importantes d'Europe, après Londres et Paris.
138
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+ La Belgique a fait partie des tout premiers pays européens à construire des gratte-ciels. Les premières tours sont apparues dans les villes Belges en 1930 avec la Tour des Paysans (Boerentoren en Néerlandais) à Anvers haute de 87,5 mètres, suivi de la Résidence de la Cambre à Bruxelles. En 1958, Bruxelles accueille l'Exposition Universelle, et fait construire pour l'occasion le Centre International Rogier, un immense complexe de logements et de bureaux et commerces intégrant une tour de 117 mètres de haut appelée "Tour Martini" (Tour Rogier aujourd'hui). Elle fût le premier gratte-ciel européen de type "Moderne"[26]. Depuis l'exposition universelle jusqu'à la fin des années 1980, Bruxelles est victime de la "Bruxellisation", terme dédié qui définit d'immenses chamboulements urbanistiques ou des quartiers entier sont rasés pour laisser place à d'importants projets immobiliers modernes comme le projet "Manhattan"[27] (le World Trade Center de Bruxelles, le Manhattan Center ), ou d'autres projets de tours qui feront apparaitre des gratte-ciels qui sont éparpillées dans tous les coins de la capitale belge (la Tour du Midi, la Finance Tower, la Tour ITT...). Aujourd'hui Bruxelles compte une vingtaine de tours d'une hauteur moyenne de 120 mètres, avec une concentration principale dans le quartier d'affaires Nord. La tour la plus haute de la ville et du pays reste la tour du Midi depuis sa construction en 1967.
140
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+ Au Royaume-Uni, les tours se situent essentiellement à Londres, où, depuis le lancement du quartier Canary Wharf, au début des années 1990, leur construction a été relancée. Parmi les tours construites ces dernières années, la Heron Tower haute de 242 mètres, la Shard London Bridge de 310 mètres de hauteur (soit la hauteur de la Tour Eiffel), inaugurée en 2013. Plusieurs dizaines de nouvelles tours sont prévues dans les années à venir dans l'agglomération londonienne. Ces dernières années des gratte-ciel ont été également construits dans des villes moyennes comme Leeds, Manchester, Swansea (The Tower at Meridian Quay), Sheffield, Liverpool (West Tower), Birmingham (10 Holloway Circus)
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+ Aux Pays-Bas, à partir des années 1990, un grand nombre de gratte-ciels ont été construits en particulier à Rotterdam (tour de la Meuse, tour Millenium) à Amsterdam (tour Rembrandt) et à La Haye où se trouve un gratte-ciel qui a remporté un prix d'architecture (le Emporis Skyscraper Award), le Het Strijkijzer.
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+ En Espagne, le boom immobilier de ces dernières années a entraîné la construction de nombreux d'immeubles de grande hauteur, notamment dans les cités balnéaires telles que Benidorm, Villajoyosa ainsi que dans la capitale Madrid où quatre tours de plus de 200 mètres ont été inaugurés en 2007 et 2008 dont la plus haute du pays la Torre de Cristal.
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+ En Italie, il y a peu de gratte-ciels. Ils se concentrent à Naples et à Milan. À Milan des gratte-ciels ont été construits dans les années 1950 à une époque où on en construisait très peu dans le monde (cas de la tour Pirelli). Pour l'instant, la tour Unicredit avec ses 218 mètres est la plus haute depuis son achèvement en 2012. D'autres tours sont en construction comme celles du centre City Life où trois tours entre 170 et 218 mètres sont en construction et comme la tour de la mode de 220 mètres. Plusieurs projets sont en train de prendre forme ou déjà réalisées comme la tour du Palazzo Lombardia de 167 mètres de hauteur.
148
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149
+ En 2019, le premier gratte-ciel a été achevé en Finlande au Kalasatama d'Helsinki, près du centre commercial Redi[28] Le bâtiment, appelé Majakka, est le premier des huit tours prévues.[29]. Le bâtiment est le deuxième plus haut bâtiment des pays nordiques après le Turning Torso à Malmö, en Suède.
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+ En Pologne les gratte-ciel se concentrent à Varsovie où se trouve notamment le palais de la culture et de la science de style stalinien.
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+ En Russie, où il y a un manque important d’espaces modernes de bureaux, de très nombreux gratte-ciels sont en construction, en particulier à Moscou où à l'époque de Staline dans les années 1950 avaient été construits les premiers grands gratte-ciel d'Europe (hauteur > 150 mètres) dans un style unique au monde. À partir de l'an 2000, avec la très forte reprise économique, les constructions ont repris à un très grand rythme. Moscou est désormais la ville d'Europe qui compte le plus de gratte-ciels avec en 2009 une quarantaine de tours dépassant les 150 mètres et près de 200 immeubles de plus de 100 mètres de hauteur la plupart construits depuis l'an 2000. En 2014 trois des quatre plus hauts gratte-ciels d'Europe sont situés à Moscou. Certains sont très ambitieux comme la tour Vostok. Elle est haute de 374 mètres, sur 95 étages. Dans les autres grandes villes, de nombreux projets sortent de terre, à Saint-Pétersbourg (Lakhta Center), Samara (Ladya 2), Iekaterinbourg (Antey-3), Saratov, Volgograd (Les voiles de la Volga), Oufa (Tour de la banque Uralsib), Novosibirsk. Les gratte-ciel russes se caractérisent souvent par une grande originalité comme c'est le cas de la Paveletskaya Tower à Moscou. D'autres gratte-ciel perpétuent le style stalinien comme c'est le cas du Triumph-Palace construit en 2005 ou de l'Edelweiss construit en 2003. Presque tous ont été conçus par des architectes russes.
154
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+ Dans la partie européenne de la Turquie à Istanbul ont été construits depuis les années 1990 un très grand nombre de gratte-ciels dont la Isbank Tower 1 haute de 181 mètres, le Sisli Plaza. En 2010, a été achevé le Sapphire of Istanbul haut de 261 mètres qui est le plus haut gratte-ciel de Turquie.
156
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+ La première tour de 16 étages et plus à avoir été construite en Afrique est l'immeuble Liberté, d'une hauteur de 78 mètres et de 17 étages, conçue par l'architecte suisse Léonard René Morandi et achevée en 1950 à Casablanca, au Maroc. À noter qu'il y avait d'autres gratte-ciels de 13, 14 et 15 étages dans plusieurs pays d'Afrique dont le Maroc. Au Maroc, certaines villes contiennent des IGH et gratte-ciels : , Rabat, Casablanca, Tanger principalement. La Marina de Casablanca, en construction, aura des tours de 150 m et plus, tout comme dans la nouvelle cité financière à Anfa Park où est prévue la construction de plusieurs gratte-ciels de plus de 200 mètres de hauteur notamment celle de BMCE Bank ainsi que d'une tour de 554 mètres (Nour Tower) battant ainsi le record de hauteur au Maroc et du Maghreb détenu par les Twin Tower de Casablanca 120 m et d'Afrique en devançant le Carlton Centre (223 m) en Afrique du Sud. La Tour Maroc Telecom, construite par l'architecte Jean-Paul Viguier avec 21 étages, possède environ 150 m si l'on comprend l'antenne, Tanger compte plusieurs projets d'IGH notamment Tanger City Center et la Perle de Tanger.
158
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159
+ En Égypte, plusieurs gratte-ciels sont également construits, notamment à Alexandrie et au Caire, mais peu dépassent les 150 mètres. La Tour du Caire, plus haut gratte-ciel d'Égypte, mesure 187 mètres.
160
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+ En Côte d'Ivoire, le quartier du Plateau d'Abidjan se distingue par ses nombreux gratte-ciels (essentiellement bâtis pendant la période du « miracle ivoirien » des années 1970) qui abritent principalement les bureaux de divers ministères et agences étatiques. L'image de ces hauts bâtiments qui se détachent au bord de la lagune Ébrié vaut à Abidjan son surnom de « Manhattan des Tropiques ».[réf. nécessaire]
162
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163
+ En Afrique du Sud, et notamment à Johannesbourg de nombreux gratte-ciel ont été édifiés surtout dans les années 1970, le plus haut étant le Carlton Centre (222 m) suivi par le Pearls Of Umhlanga à Umhlanga Rocks. Parmi les gratte-ciel notables, le Michelangelo dans la banlieue de Johannesbourg, l'Embassy Building à Durban, le Triangle House au Cap. L'Afrique du Sud est le pays d'Afrique qui compte le plus de gratte-ciel. Ensuite on a sûrement le Maroc, l'Égypte, L'Algérie, Sénégal, Kenya...
164
+
165
+ Il y a de très nombreux gratte-ciels en Australie du fait de la concentration de la population dans quelques villes millionnaires. La tour la plus haute du pays (hors antenne) est la Eureka Tower, haute de près de 297 mètres[30] sur 91 étages, située à Melbourne. C'était à son inauguration, en 2006, la plus haute tour d'habitation du monde. Sydney comprend une centaine d'immeubles de 100 mètres de hauteur et plus. Il faut noter la présence de nombreux gratte-ciels dans la ville balnéaire de Gold Coast au sud de Brisbane, qui comprend en 2014 la deuxième tour la plus haut d'Australie, la tour Q1, qui comprend 78 étages (275 mètres de hauteur hors antenne).
166
+
167
+ En Nouvelle-Zélande, la plupart des gratte-ciels sont concentrés dans la plus importante ville du pays, Auckland. La tour la plus haute du pays est le Vero Centre, haute de 170 mètres.
168
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169
+ Les villes (villes sans agglomération) qui en comportent le plus sont au 14 mai 2017, selon la société Emporis[22] :
170
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171
+ Cependant, il faut prendre ces chiffres avec prudence. Emporis ne recense pas tous les gratte-ciels, notamment pour les pays d'Amérique du Sud et d'Asie. Pour les villes asiatiques, les chiffres d'Emporis ne sont pas cohérents avec les chiffres de sa base de données. Il faut donc considérer ces chiffres comme un minimum, les chiffres pour l'Asie étant probablement beaucoup plus élevés, au minimum deux fois plus élevés pour la Chine.
172
+
173
+ Dans l'ensemble de la planète, il se construit depuis 2010 plus de 1 200 gratte-ciels d'au moins 100 mètres de hauteur chaque année et ce nombre augmente très rapidement. La plupart sont construits en Asie en particulier en Chine. Ainsi d'après le Council on Tall Buildings and Urban Habitat sur les 128 gratte-ciels d'au moins 200 mètres de hauteur achevés en 2016, 67 % sont situés en Chine, les États-Unis venant en seconde position suivie de la Corée du Sud[31].
174
+
175
+ D'après Skyscraperpage, il y a eu plus de gratte-ciels d'au moins 300 mètres de hauteur construit en 6 ans de 2011 à 2016 que des origines des gratte-ciel au XIXe siècle à 2010. Les perspectives de construction de gratte-ciels sont très favorables en Chine où, durant les prochaines années, des centaines de millions d'habitants vont quitter les campagnes pour s’installer en ville et surtout en Inde où il y a encore très peu de gratte-ciels vu la taille du pays.
176
+
177
+ En Europe, les pays situés à l'est doivent rapidement s'équiper en immeubles de bureaux modernes et les pays de la moitié ouest, comme la France, développent de nouveaux centres urbains tels que La Défense.
178
+
179
+ Dans beaucoup de pays, pour éviter l'étalement urbain qui rend difficile la rentabilisation des transports en communs et préserver les terres agricoles, les autorités densifient les villes existantes en autorisant la construction d'immeubles de grande hauteur. C'est par exemple le cas au Canada dans des agglomérations comme Toronto ou Vancouver.
180
+ Par ailleurs, l'évolution des techniques de conception et de construction facilite les constructions en hauteur et la philosophie libérale incite les élus locaux de certains pays à mettre en place une planification urbaine plus souple.
181
+
182
+ Chaque année aux États-Unis, des millions d'oiseaux migrateurs meurent en percutant les façades des immeubles des gratte-ciels. La plupart des oiseaux qui migrent le font de nuit (pour éviter les prédateurs) et se repérent grâce aux étoiles[32]. Les associations écologistes et de protection des oiseaux essaient de sensibiliser les villes et les États à cette question et proposent de nouvelles normes de construction et d'éclairage[32].
183
+
184
+ Selon les sources, les chiffres concernant la hauteur d'un gratte-ciel peuvent diverger. La question est en effet de savoir si l'on compte ou non les antennes et flèches ou simplement la hauteur du dernier étage. Officiellement, on compte dans la hauteur d'un gratte-ciel les antennes si elles font partie de la structure de l'édifice - on les appellera d'ailleurs plutôt « flèches » en anglais : spire. C'est-à-dire que, si l'on enlevait la flèche, on modifierait radicalement l'architecture et l'esthétique du bâtiment. L'exemple type du gratte-ciel à flèche est le Chrysler Building à New York. En revanche, si des antennes ont été rajoutées a posteriori sur le gratte-ciel, mais sans faire partie de la structure de l'édifice, elles ne sont pas comptabilisées.
185
+
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+ Cette distinction, qui peut paraître inutile, a en fait pris toute son importance en 1997, lorsque les tours Petronas à Kuala Lumpur ont ravi le titre de plus haut gratte-ciel du monde à la Willis Tower de Chicago. La taille officielle des premières est de 452 m contre 442 m pour la Willis Tower. Mais, pour les tours Petronas, il s'agit de la hauteur de la flèche structurale, le toit s'élevant en fait à 410 m. Alors que pour la Willis Tower, c'est bien le toit qui s'élève à 442 m, les deux immenses antennes (qui culminent à 527 m) ne faisant pas partie de la structure. Ainsi, si l'on mettait ces trois tours côte à côte, un spectateur aurait, au premier coup d'œil, l'impression que la Willis Tower est bien plus grande.
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+ Les bâtiments dont le nom est en gras ont détenu le titre de plus haut gratte-ciel du monde à leur achèvement.
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+ En botanique, un arbrisseau est une plante ligneuse de moins de 4 m de hauteur, se ramifiant dès la base et dépourvu de tronc, ce qui le distingue de l'arbuste qui a un tronc et fait entre 4 et 7 m de hauteur[1]. Sa forme est dite « buissonnante » (ramification dès la base). Dans le langage courant, on désigne d'ailleurs souvent les arbrisseaux comme des « buissons » ; mais au quotidien le terme désigne aussi fréquemment les arbustes.
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+ Un sous-arbrisseau est une plante ligneuse dont les tiges multiples dès le niveau du sol, sont relativement grêles et ne dépassent guère par la taille celle de nombre de plantes herbacées, soit une taille de moins de 0,5 m de hauteur. Le plus souvent, un sous-arbrisseau typique ne s'élève pas beaucoup au-delà de quelques décimètres[1]. Le sous-arbrisseau est un chaméphyte frutescent tandis que l'arbrisseau est un nanophanérophyte.
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+ Cette classification intégrant des aspects dimensionnels et morphologiques fait partie du langage commun et est utile, notamment pour les paysagistes qui peuvent ainsi avoir une idée de la hauteur à maturité des essences qu’ils souhaitent utiliser dans leurs projets, mais elle est restrictive car la croissance et le développement des végétaux ligneux varient fortement en fonction des conditions environnementales[2].
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+ Les livres VI, VII et VIII d’Histoire des plantes de Théophraste, élève d’Aristote, traitent des sous-arbrisseaux et des plantes herbacées.
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+ Il est rare qu'un arbrisseau dépasse une hauteur de quatre à cinq mètres. Les plantes ligneuses buissonnantes les plus petites, ayant une taille généralement inférieure à 50 cm, sont qualifiées de sous-arbrisseaux (thym, genêt ailé, santoline, etc.).
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+ Le terme arbuste est parfois utilisé abusivement comme synonyme d'arbrisseau, mais le premier se distingue du second par la présence d’un tronc bien différencié (un arbuste est un petit arbre — destiné à le rester ou à grandir — alors qu'un arbrisseau, quelle que soit sa taille, est et restera un buisson).
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+ Frutescent(e) (du latin frutex signifiant arbrisseau) est l'adjectif qui se rapporte aux arbrisseaux. Un lieu couvert d'arbrisseaux est une fruticée.
fr/773.html.txt ADDED
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+ Bulbizarre (フシギダネ, Fushigidane?, dans les versions originales en japonais) et ses évolutions, Herbizarre (フシギソウ, Fushigisō?) et Florizarre (フシギバナ, Fushigibana?), sont trois espèces de Pokémon de la première génération.
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+ Issus de la célèbre franchise de médias créée par Satoshi Tajiri, ils apparaissent dans une collection de jeux vidéo et de cartes, dans une série d'animation, plusieurs films, et d'autres produits dérivés, ils sont imaginés par l'équipe de Game Freak et dessinés par Ken Sugimori. Leur première apparition a lieu au Japon en 1996, dans les jeux vidéo Pokémon Vert et Pokémon Rouge, jeux dans lesquels Bulbizarre est un des trois Pokémon de départ que le joueur peut choisir pour commencer l'aventure. Ces trois Pokémon sont tous du double type plante et poison et occupent les trois premiers emplacements du Pokédex, l'encyclopédie fictive recensant les différentes espèces de Pokémon.
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+ Propriété de Nintendo, la franchise Pokémon est apparue au Japon en 1996 avec les jeux vidéo Pocket Monsters Vert et Pocket Monsters Rouge. Son concept de base est la capture et l'entraînement de créatures appelées Pokémon, afin de leur faire affronter ceux d'autres dresseurs de Pokémon. Chaque Pokémon possède un ou deux types – tels que l'eau, le feu ou la plante – qui déterminent ses faiblesses et ses résistances au combat. En s'entraînant, ils apprennent de nouvelles attaques et peuvent évoluer en un autre Pokémon[1].
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+ La conception de Bulbizarre, d'Herbizarre et de Florizarre est l'œuvre, comme pour la plupart des Pokémon, de l'équipe chargée du développement des personnages au sein du studio Game Freak. Leur apparence est finalisée par Ken Sugimori pour la première génération des jeux Pokémon, Pokémon Rouge et Pokémon Vert, sortis à l'extérieur du Japon sous les titres de Pokémon Rouge et Pokémon Bleu[2],[3]. Satoshi Tajiri expliquera avoir imaginé Bulbizarre à partir du Ophiocordyceps sinensis[4], un champignon parasite qui grandit à l'intérieur du corps de ses hôtes avant de faire sortir de leur corps sa partie fertile pour disséminer ses spores, qu'on retrouve avec la plante sur le dos de Bulbizarre. L'animal lui-même évoque soit un reptile soit un amphibien, notamment le groupe éteint des temnospondyles.
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+ Bulbizarre, Herbizarre et Florizarre sont initialement nommés Fushigidane (フシギダネ?), Fushigisō (フシギソウ?) et Fushigibana (フシギバナ?) en japonais. Les trois noms japonais sont des mots-valises composés du mot « fushigi » (不思議?, mystère ou bizarre) et du mot tane (種?, graine) pour Bulbizarre, du mot « sō » (草?, herbe) pour Herbizarre et du mot « hana » (花?, fleur) pour Florizarre. Les noms de Bulbizarre et Herbizarre forment également deux jeux de mots qui se répondent, « Fushigi da ne ? » (不思議だね??) pouvant être traduit par « Bizarre, n'est-ce pas ? » et « Fushigi sō » (不思議そ?) par « Bizarre, en effet. »[5]. Ces noms sont ensuite adaptés dans trois langues lors de la parution des jeux en Occident : anglais, français et allemand ; le nom anglais est utilisé dans les autres traductions du jeu.
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+ Nintendo choisit de donner aux Pokémon des noms « astucieux et descriptifs », liés à l'apparence ou aux pouvoirs des créatures, lors de la traduction des jeux ; il s'agit d'un moyen de rendre les personnages plus compréhensibles pour les enfants[6]. Fushigidane est traduit par « Bulbasaur » en anglais, « Bisasam » en allemand et « Bulbizarre » en français ; Fushigibana devient « Ivysaur » en anglais, « Bisaknosp » en allemand et « Herbizarre » en français et Fushigibana s'appelle « Venusaur » en anglais, « Bisaflor » en allemand et « Florizarre » en français. Selon IGN, les noms anglais sont des mots-valises avec tous pour terminaison le « -saur » de dinosaur (l'anglais pour dinosaure) et pour début « bulb » (bulbe) pour Bulbizarre[7], « ivy » (lierre) pour Herbizarre[8] et « venus flytrap » (dionée attrape-mouche) pour Florizarre[9].
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+ La version française est directement traduite de la version originale en japonais. Les noms de Bulbizarre et de ses évolutions sont directement calqués sur les noms japonais : ce sont des mots-valise formés sur la terminaison commune « bizarre » et, respectivement, les mots « bulbe », « herbe » et « flore », qui renvoient à l'apparence du Pokémon et aux différents stades de croissance d'une plante[5].
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+ Ces trois Pokémon sont les évolutions les uns des autres : Bulbizarre évolue en Herbizarre puis en Florizarre. De plus, en exposant Florizarre à une Florizarrite, le Pokémon évolue temporairement en Méga-Florizarre[10]. Dans les jeux vidéo, ces évolutions surviennent en atteignant, respectivement le niveau 16 et le niveau 32[11],[N 1]. Pour évoluer en Florizarre, Bulbizarre est d'abord obligé d'évoluer en Herbizarre.
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+ Comme pratiquement tous les Pokémon, ils ne peuvent pas parler : lors de leurs apparitions dans les jeux vidéo tout comme dans la série d'animation, ils ne peuvent pas parler et ne sont seulement capables de communiquer verbalement en répétant les syllabes de leur nom d'espèce en utilisant différents accents, différentes tonalités, et en rajoutant du langage corporel.
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23
+ Bulbizarre est une créature courtaude et vaguement reptilienne qui se déplace à quatre pattes et possède un corps bleu-vert clair avec des taches bleu-vert plus foncées. Le bulbe sur son dos semble être lié à lui par une relation symbiotique, plus que parasitaire (ce qui est le cas de Paras), comme peut le montrer ses attaques qui tirent profit du bulbe, telles que le Tranch'Herbe qui est un jet de feuilles tranchantes comme des rasoirs, et le Fouet Lianes qui est l’utilisation de tiges comme membres articulés pour frapper l’adversaire. Il se sert aussi de ses tiges pour manipuler des objets ou se porter lui-même en hauteur. La force de ses tiges est incroyable, il peut ainsi soulever des masses équivalentes à la sienne[12].
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+ Le bulbe sur son dos possède un orifice à son sommet, lui donnant l’apparence d’une fleur fermée, et il est la réserve de nourriture du Bulbizarre. En effet, en période de disette, il peut survivre plusieurs jours sans manger grâce à l’énergie accumulée par le bulbe. Énergie qui s’accumule depuis la naissance du Bulbizarre car lorsque celui-ci fait la sieste au soleil, ses rayons sont absorbés afin de faire grandir le bulbe, ainsi tous les jours, il grandit. Le bulbe grandit alors jusqu’à en devenir trop grand et lourd pour Bulbizarre ce qui l’empêchera alors de se dresser sur ses deux pattes arrière, signe que son évolution en Herbizarre est proche[12].
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+ Évoluant de Bulbizarre, un Herbizarre ressemble beaucoup à sa pré-évolution. Il est plus grand que Bulbizarre, il a plus de taches foncées mais la couleur de son corps est plus claire. Il est encore courtaud, mais plus large, et développe des canines plus proéminentes. Ce qui était auparavant un bulbe sur son dos dans sa pré-évolution s'est développé en bourgeon. La taille du bourgeon étant beaucoup plus grande que celle du bulbe de Bulbizarre, il a perdu sa capacité à se tenir sur deux pattes, et est donc obligé de marcher à quatre pattes. Le poids important de son bourgeon, l’aide à se muscler les pattes, ce qui le rend plus forts et le prépare pour le stade final de son évolution[13]. Tout comme Bulbizarre, Herbizarre peut vivre plusieurs jours sans manger, son bourgeon lui servant de réserve de nourriture. Son bourgeon se recharge, lui, à la lumière du soleil, et plus il est chargé, plus il grossit, et plus il grossit, plus Herbizarre est musclé et fort. En effet, la plupart de ses attaques proviennent du bourgeon sur son dos, des attaques telles que Tranch’Herbe ou Fouets lianes, lianes qu’il peut utiliser pour traverser un fossé. Il peut aussi utiliser des poudres, tel que la Poudre Dodo[13].
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+ Et ainsi, lorsque Herbizarre est proche de l’évolution, le bourgeon sur son dos libèrent des effluves agréables, de plus, Herbizarre commence alors à se prélasser au soleil de plus en plus longtemps. Peu de temps après, la fleur éclot et Herbizarre devient Florizarre[13]. Le comportement des Herbizarre sauvages est peu connu, on peut supposer qu’ils vivent dans des plaines avec une grande qualité d’exposition au soleil et de grandes quantités d’eau douce[14]. Et Herbizarre étant un peu plus agressif que Bulbizarre, bien que toujours très loyal envers son dresseur, ce doit être encore plus vrai dans son milieu naturel.
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+ Les Florizarres sont de larges animaux reptiliens qui marchent à quatre pattes. Il est considérablement plus grand et lourd que chacune de ses deux pré-évolutions, et bien sûr, ses mouvements sont aussi plus lents. Par contre, ses attaques spéciales sont plus rapides que jamais, du fait que la plante sur son dos ait évolué jusqu’à son stade final, une fleur superbe et gigantesque. Il est capable de charger ses adversaires en gagnant de la vitesse, en utilisant des mouvements, comme Charge, Plaquage ou Bélier, avec plus de puissance qu’un camion blindé[15]. Il a pourtant une incroyable agilité pour un Pokémon si lourd, et est capable d’éviter des attaques et de sauter sur des formations rocheuses. Son seul point faible est que son poids provoque un tremblement de terre lorsqu’il atterrit, ce qui peut casser la plate-forme sur laquelle il essaie d’atterrir, ou causer son enterrement dans la boue ou le sable. Chacun de ses pas provoquant aussi un petit tremblement de terre[15].
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+ Sa fleur, lorsque régénérée par le soleil, dégage un parfum envoûtant et prend une couleur vive. Le parfum de sa fleur peut calmer les gens et les Pokémon engagés dans un combat. Son parfum se faisant encore plus pénétrant les lendemains de pluie, appâtant les Pokémon. La femelle a une « graine » poussant depuis sa fleur, graine qui sera ensuite plantée sur le dos de Bulbizarre ; la graine peut aussi, si plantée ailleurs, donner de grandes lianes qui bloqueront tout passage[15]. Tout comme ses pré-évolutions, la plupart des attaques de Florizarre proviennent de la plante sur son dos, mais ses attaques sont clairement plus puissantes que celles provenant d’un Bulbizarre ou Herbizarre. En effet, il possède plus de tiges lorsqu’il attaque, les autres étant limités à deux. Avec elles, il peut soulever des adversaires très lourds. Et lorsqu’il utilise Lance-Soleil, la plante sur son dos emmagasine l’énergie solaire et il semblerait qu’il puisse relâcher la puissance acquise soit par l’orifice de sa fleur, soit par sa gueule, en prenant en compte la position de son ennemi par rapport à la sienne. Un dresseur doit être très expérimenté pour en posséder un. Ils ont un potentiel de loyauté très élevé, c’est pour cela que la plupart des Florizarre sont utilisés en tant que garde du corps et sont rarement abandonnés.
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+ Rare dans la nature, Florizarre est généralement le leader du rituel d’évolution, chaque année, loin du regard Humain. Florizarre obtient la plupart, peut-être même toute son énergie, de la fleur sur son dos. En effet, elle use de la photosynthèse qui fournit l’énergie dont a besoin Florizarre, mais on ne sait pas s’il a quand même besoin de manger. Son habitat naturel consiste ainsi en de grandes plaines ensoleillées et avec des points d’eau fraîches[14],[15].
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+ Florizarre peut se transformer temporairement en Méga-Florizarre. La fleur sur le dos du Pokémon s'épanouit encore un peu plus, des lianes apparaissent entre les feuilles. La tête change également, le Pokémon gagne une fleur à six pétales au-dessus de son front et trois tâches apparaissent au-dessus du museau, entre les yeux. Le Pokémon devient également plus épais et plus lourd ; il pèse 155,5 kg. Sa taille change également ; il atteint 2,4 m[10].
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+ Bulbizarre, Herbizarre et Florizarre apparaissent dans la série de jeux vidéo Pokémon. D'abord en japonais, puis traduits en plusieurs autres langues, ces jeux ont été vendus à près de 200 millions d'exemplaires à travers le monde[16]. Ils font leur première apparition le 27 février 1996, dans les jeux japonais Pocket Monsters Aka (ポケットモンスター 赤, Poketto Monsutā Aka?, Pocket Monsters Rouge) et Pocket Monsters Midori (ポケットモンスター 緑, Poketto Monsutā Midori?, Pocket Monsters Vert) (remplacé dans les autres pays par la version Bleue[17]). Bulbizarre peut être choisi comme Pokémon de départ dans les versions Rouge, Bleue, Rouge feu et Vert feuille[11], et dans la version Jaune, le Pokémon est offert[18]. Pour l'obtenir avec ses évolutions dans les autres jeux, il faut les échanger. Bulbizarre est considéré comme un bon choix pour les débutants, vu que les deux premières arènes Pokémon de Kanto sont Pierre, qui utilise des Pokémon de type roche[19], et Ondine, qui utilise des Pokémon de type eau[20].
40
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41
+ Il est possible d'avoir un œuf de Bulbizarre en faisant se reproduire deux Pokémon dont au moins un Bulbizarre, un Herbizarre ou un Florizarre femelle[N 2]. Cet œuf éclot après 5 120 pas, et un Bulbizarre de niveau 5 en sort. Bulbizarre, Herbizarre et Florizarre appartiennent aux groupes d'œuf monstre et plante. Leurs capacités spéciales sont « Engrais », qui donne une puissance multipliée par 1,5 aux attaques plante lorsque les PV de ce Pokémon sont inférieurs au tiers et « Chlorophylle », qui augmente sa vitesse au soleil[11].
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43
+ Bulbizarre, Herbizarre et Florizarre apparaissent dans d'autres jeux de la franchise Nintendo. Bulbizarre peut être, le Pokémon de départ de Pokémon : Donjon Mystère 1 et 2[21],[22], obtenu au hasard parmi sept Pokémon en récompense d'un tournoi gagné dans Pokémon Stadium, photographié dans Pokémon Snap[23]. Herbizarre est un Pokémon jouable au travers du dresseur Pokémon, dans Super Smash Bros. Brawl[24] et Super Smash Bros. Ultimate aux côtés de Carapuce et de Dracaufeu. Dans Super Smash Bros. Brawl et dans Super Smash Bros. Melee, Bulbizarre, Herbizarre et Florizarre apparaissent en tant que trophée à la loterie[25],[26]. Lorsque Florizarre apparait dans la série de jeux Super Smash Bros., celui-ci déstabilise les joueurs avec ses attaques. Il apparaît aussi dans ce jeu en tant qu'élément d'un stage. Bulbizarre a aussi fait des apparitions dans Hey You, Pikachu! et Pokémon Channel. Bulbizarre fait partie du premier lot de figurines de la technologie de communication en champ proche pour Pokémon Rumble U[27]. Pour les vingt ans de Pokémon, dans Super Mario Maker, Mario peut prendre un costume de Bulbizarre[28].
44
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45
+ La série télévisée Pokémon et les films qui en sont issus narrent les aventures d'un jeune dresseur de Pokémon du nom de Sacha, qui voyage à travers le monde pour affronter d'autres dresseurs ; l'intrigue est souvent distincte de celle des jeux vidéo[29]. Sacha obtient Bulbizarre au dixième épisode intitulé Le village caché[30],[31]. Son Bulbizarre apparait ensuite dans les épisodes L'Île aux géants Pokémon où il affronte un Florizarre géant robot[32],[33], Le Jardin mystérieux en compagnie d'un Florizarre et de plusieurs Bulbizarre qui évoluent en Herbizarre, excepté celui de Sacha qui refuse d'évoluer[34],[35], Un quatrième tour décisif[36], La Menace mystérieuse à côté d'un Bulbizarre rejeté par le maire de la ville[37], Le Trophée du vainqueur, où un autre dresseur utilise un Florizarre contre le Tauros de Sacha[38], La Lutte des plantes[39]. Par la suite, le Pokémon reste chez le professeur Chen car il sert de « négociateur » entre les Pokémon et évite les conflits[40].
46
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47
+ Flora capture elle aussi un Bulbizarre, ceci dans l'épisode Le Territoire interdit, épisode où un Florizarre sauvage apparaît également[41]. Elle le laisse avec le Bulbizarre de Sacha au professeur Chen. Même si dans les jeux, le Pokémon n'a pas de dimorphisme sexuel, le Bulbizarre de Flora a une marque en forme de cœur sur son front[11]. Un Herbizarre du dresseur appelé Jimmy apparaît dans l'épisode L'arbitre, il est accompagné de Carabaffe et de Reptincel[42]. Dans un tournoi dans la région de Hoenn, le Jungko de Sacha bat le Florizarre d'un dresseur[43].
48
+
49
+ Dans Pokémon Chronicles, une collection d'histoires séparées de la série animée principale, un personnage nommé Gilbert a choisi Bulbizarre comme son Pokémon de départ[44] et Herbizarre était le Pokémon d'une fille, Crystal. Dans un autre épisode, Régis Chen créé un Ptéra, un Pokémon éteint, cependant celui-ci s'échappe. Misawo, la petite sœur de Kobara, une chercheuse, retrouve le Pokémon égaré et bat la Team Rocket avec son Herbizarre[45]. Dans le premier film Pokémon, Mewtwo a cloné un Bulbizarre qui a depuis évolué en Florizarre et l'utilise (aux côtés des clones de Dracaufeu et de Tortank) pour battre les dresseurs qu'il a invité sur son île pour combattre[46].
50
+
51
+ Dans la version japonaise de la série, la voix du Bulbizarre de Sacha est doublée par Megumi Hayashibara, tandis que celle du Bulbizarre de Flora est doublée par Miyako Itō. Dans la version anglophone, elles sont toutes deux doublées par Tara Jayne.
52
+
53
+ Le jeu de cartes Pokémon est un jeu de cartes à collectionner avec un but du jeu similaire à un match Pokémon dans la série de jeux vidéo ; les joueurs doivent utiliser des cartes (qui ont chacune leurs forces et faiblesses) dans le but de vaincre son adversaire en mettant toutes ses cartes KO[47].
54
+
55
+ Bulbizarre était parmi les premières cartes Pokémon quand le jeu fut sorti en octobre 1996. Les cartes de Bulbizarre sont peu apparues au début de la série de jeu de cartes. En particulier, le set Rocket contenait une carte Salamèche et Carapuce, mais pas de Bulbizarre[48]. Bulbizarre a commencé à faire des apparitions plus fréquentes dans les expansions récentes, en commençant avec le set Expédition. La plupart des cartes Bulbizarre sont de la fréquence « ordinaire » et peuvent généralement être trouvées facilement[49]. Ses attaques sont souvent Poudre dodo endormant son adversaire et Tranch'Herbe provoquant des dégâts à son adversaire[50].
56
+
57
+ La plupart des cartes Herbizarres sont des cartes ordinaires semi-évoluées et sont généralement utilisées pour combattre des cartes plus fortes (comme des Pokémon complètement évolués comme Dracaufeu). Herbizarre apparait dans le set de base, le set Gym Challenge, le set Expédition, et le set EX Rouge Feu & Vert Feuille, ainsi que dans le set promotionnel des Îles du Sud[51]. Ses apparitions sont moins communes que celle de Bulbizarre, mais en contrepartie, il possède des attaques tels que Poudre Toxik ou bien Fouets lianes[51].
58
+
59
+ Florizarre est présent dans les deux premiers Set de base, la Collection légendaire, le Gym Challenge, le Set Expedition et le EX RougeFeu/VertFeuille[52]. Ses apparitions sont rares, mais en contrepartie ses attaques sont puissantes. Il possède en effet des attaques tels que Plaquage ou Lance-Soleil[52].
60
+
61
+ Florizarre est la mascotte de Pocket Monsters Vert, le premier jeu de la série sorti, avec Pocket Monsters Rouge, en 1996 uniquement au Japon[53], ainsi que sa réédition Pokémon version Vert Feuille, sortie mondialement en 2004[54]. Les lecteurs d'IGN ont élu leurs cent Pokémon les plus populaires. Florizarre arrive en 15e position, loin derrière Dracaufeu (1er) et Tortank (3e) « peut-être […] parce qu'ils sont plus dangereux qu'une fleur »[55]. Bulbizarre se place en 52e position. Ce « Pokémon verdoyant » s'agit du « préféré » de l'éditrice d'IGN car elle a « un attachement très spécial pour » lui[56]. Herbizarre se classe 78e car il n'a « jamais eu autant de reconnaissance que ses autres formes, Bulbizarre et Florizarre », jusqu'à ce qu'il apparaisse dans Super Smash Bros. Brawl[24].
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+ Florizarre apparaît sur différentes consoles. Parmi lesquels, il existe la Nintendo 64 et la Game Boy Advance SP[57].Bulbizarre a aussi été utilisé dans des publicités pour des chaînes de restaurants fast-food comme McDonald's[58] et Burger King[59]. Bulbizarre est également cité dans l'épisode des Simpson, Serial piégeurs ; en effet lorsque Milhouse voit ses parents s'embrasser, il crie « Nom d'un Bulbizarre ! »[60]. Trois cocktails inspirés de la famille d'évolution a été créée par The Drunken Moogle ; il s'agit d'un mélange entre de la vodka citron vert, du jus de citron vert et de la liqueur de melon[61]. Pour la Coupe du monde de football de 2014, Bulbizarre et d'autres Pokémon deviennent les mascottes officielles de l'équipe du Japon de football[62].
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+ République de Bulgarie
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+ (bg) Република България
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+ (bg) Republika Bǎlgarija
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+ 42° 41′ N, 23° 19′ E
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+ modifier
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+ La Bulgarie, en forme longue la république de Bulgarie (en bulgare : България et Република България, translittération : Bǎlgarija et Republika Bǎlgarija), est un pays d’Europe du Sud-Est situé dans les Balkans. Elle est bordée par la mer Noire à l'est, au sud par la Grèce et la Turquie, au nord par le Danube et la Roumanie, à l’ouest par la Serbie et la Macédoine du Nord. Sa capitale est Sofia.
12
+
13
+ La Bulgarie couvre approximativement la Thrace antique. Les premiers vestiges de civilisation sur son territoire datent de la fin du chalcolithique vers 4600 av. J. C. Les slaves s'y installent au VIe siècle et adoptent le christianisme de rite grec. Les Proto-Bulgares fondent en 680-681 la « Bulgarie du Danube », l'un des États successeurs de la Grande Bulgarie. Tengristes, ils adoptent eux aussi le christianisme en 864. Le « Premier Empire » ainsi fondé doit son nom aux Proto-Bulgares, sa langue aux Slaves et sa foi aux Grecs : sur ces bases, il réalise au Moyen Âge la première et plus ancienne civilisation slave, dont l'écriture cyrillique est l'un des héritages[5].
14
+
15
+ De 1018 à 1185 le pays devient une partie de l'Empire byzantin, mais renaît ensuite de ses cendres, plus brillant et plus étendu encore puisqu'il englobe au XIIe siècle les actuelles Bulgarie, Macédoine du Nord, Macédoine-Occidentale, Serbie orientale, Valachie et Moldavie (territoires qui garderont jusqu'au XVIIIe siècle la liturgie et la langue slavonne comme langue de chancellerie). Après 1371, ce « Second Empire » se morcelle en plusieurs principautés (tzarats de Vidin et de Tarnovo, despotat de Dobroudja, principauté de Valachie, principautés slavo-macédoniennes), qui tombent sous la domination turque ottomane à la fin du siècle.
16
+
17
+ Après une série de révoltes durant le XIXe siècle, un grand État de Bulgarie est défini au traité de San Stefano en 1878, mais le Congrès de Berlin met fin à ce rêve en créant deux petites principautés bulgares qui, malgré les réticences des puissances occidentales, parviennent à s'unir en 1885 en un royaume qui fait reconnaître son indépendance en 1908. Pour tenter de retrouver ses frontières de San Stefano, la Bulgarie s'allie à l'Allemagne durant les deux guerres mondiales. En 1946, elle est intégrée dans le « bloc de l'Est » qui se disloque en 1990. Elle est membre de l'Organisation mondiale du commerce depuis 1996, de l'OTAN depuis 2004, de l'Union européenne depuis 2007 et elle est présidée, depuis 2017, par un président euro-sceptique pro-russe[6].
18
+
19
+ La Bulgarie est une république parlementaire et démocratique affichant un haut Indice de développement humain (0,782)[4].
20
+
21
+ Il est possible que la dénomination slavonne блъгаринъ blŭgarinŭ transcrive l'ancien turc bŭlgar (signifiant « agité, énergique, dérangeant »)[7]. La langue turque actuelle la plus proche du Proto-Bulgare est le Tchouvache Чӑваш. Le nom bŭlgar désignait les Proto-Bulgares, peuple cavalier venu de la steppe pontique et dont les origines sont, semble-t-il, multiples, en partie iraniennes avec des composantes alanes, mais surtout turques avec des composantes koutrigoures, outigoures, saragoures, khazares, petchénègues et coumanes[8].
22
+
23
+ La Bulgarie se trouve en Europe du Sud-Est, avec 1 808 km de frontières terrestres (Roumanie 608 km ; Grèce 494 km ; Serbie 318 km ; Turquie 240 km ; Macédoine du Nord 148 km). La longueur du littoral est de 354 km et l'altitude s'élève de 0 m (la côte de la Mer Noire) à 2 925 m (le mont Mousala).
24
+
25
+ La principale caractéristique du pays est sa division en bandes de montagnes et de plaines orientées est-ouest. Du nord au sud se succèdent le plateau Danubien, le massif des Balkans (Stara planina), la Thrace du Nord, le massif du Rila et le massif des Rhodopes. La partie est, près de la mer Noire, est constituée de collines qui gagnent progressivement en hauteur en allant vers l'ouest. La partie ouest du pays est constituée uniquement de montagnes.
26
+
27
+ Plus des deux tiers du pays, constitués de plaines, plateaux et collines, se situent à une altitude inférieure à 600 mètres. Les plaines (moins de 200 mètres d'altitude) représentent 31 % de la surface du pays, les plateaux (entre 200 et 600 mètres) 41 % de la surface, les montagnes de faible élévation (entre 600 et 1 000 mètres) 10 %, les montagnes moyennes (entre 1 000 et 1 500 mètres) 10 % et les montagnes élevées (plus de 1 500 mètres) 3 %[9]. L'altitude moyenne de la Bulgarie est de 470 mètres.
28
+
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+ Des montagnes relativement hautes occupent la zone située entre le bassin de Sofia, la plaine de Thrace et la frontière avec la Grèce au Sud : les monts de Vitocha au sud de Sofia, le massif de Rila plus loin au sud et le massif de Pirin au sud-ouest de la Bulgarie. Ces montagnes constituent les paysages les plus saisissants de la Bulgarie et de toute la péninsule des Balkans. Le massif de Rila culmine au mont Mousala, plus haut sommet des pays Balkans. Une douzaine d'autres sommets dans le même massif culminent à plus de 2 600 mètres. Les plus hautes montagnes se caractérisent par des sommets rocheux et des lacs situés au-dessus de la limite arbustive. Les sommets moins élevés sont couverts de prairies alpestres qui donnent à la chaîne une image de paysage verdoyant. La chaîne de Pirin est caractérisée par des sommets et des pentes rocheuses. Son plus haut sommet est le mont Vihren, la deuxième plus haute montagne de Bulgarie. Plus à l'est se trouve le vaste massif des Rhodopes.
30
+
31
+ Trois massifs montagneux : le Grand Balkan, le Rila et les Rhodopes, atteignent une altitude moyenne de 2 000 mètres et commandent un réseau de vallées dont la plus connue est la vallée des roses. Les plaines qui s'étendent au nord sont irriguées par les affluents du Danube[10] tandis que celle du sud est le centre du bassin hydrographique de la Maritsa.
32
+
33
+ La Bulgarie a un réseau de 540 rivières, dont la plupart sont plutôt courtes[11]. Le Danube reçoit environ 4 % de ses eaux des affluents de Bulgarie, tous issus du massif des Balkans, à part l'Iskar qui prend sa source dans le massif de Rila et coule vers le Nord en traversant par la banlieue Est de Sofia, puis à travers un canyon perpendiculaire aux Balkans pour finalement rejoindre le Danube. Le cours du Danube le long de la frontière entre la Bulgarie et la Roumanie est large de 1,6 à 2,4 km. La période des hautes eaux se situe en juin. Le fleuve est gelé en moyenne durant 40 jours par an[12].
34
+
35
+ Pierres de Belogradtchik.
36
+
37
+ Vue des Rhodopes.
38
+
39
+ La mer Noire près du cap Kaliakra.
40
+
41
+ Mont Chipka en hiver.
42
+
43
+ Panorama sur la plaine de Thrace et la ville de Sliven d’un promontoire du Grand Balkan.
44
+
45
+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
46
+
47
+ Le pays a signé et ratifié le protocole de Kyoto. En 2010, la Bulgarie a atteint son objectif de réduire ses émissions de CO2 par 30 % en comparaison avec les niveaux de 1990[13]. Malgré ce progrès, les grandes régions urbaines souffrent de la pollution de l'air gravement causée par des usines obsolètes et des centrales électriques à charbon[14]. L'environnement est affecté aussi par l'utilisation de pesticides et la production énorme de métaux lourds à l'époque communiste[15].
48
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49
+ Pour améliorer la situation écologique, le pays a initié quelques programmes pour préserver l'environnement[15]. Plus de 35 % du territoire de la Bulgarie est couvert par des forêts[16].
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51
+ La Bulgarie est condamnée par la cour de justice européenne en 2017 pour « non-respect systématique et persistant, depuis l’année 2007 jusqu’à l’année 2013 incluse au moins des valeurs limites journalières et annuelles applicables aux concentrations de particules en suspension »[17]. La pollution diminue l'espérance de vie des Bulgares de 2,5 années selon l'Organisation mondiale de la santé[18].
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53
+ Le jour du dépassement (date de l’année, calculée par l'ONG américaine Global Footprint Network, à partir de laquelle l’humanité est supposée avoir consommé l’ensemble des ressources que la planète est capable de régénérer en un an) de la Bulgarie[Note 1] est le 22 juin (pour l'année 2019)[19].
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+ Le réseau Natura 2000 rassemble des sites naturels ou semi-naturels de l'Union européenne ayant une grande valeur patrimoniale, par la faune et la flore exceptionnelles qu'ils contiennent.
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+ En décembre 2018, la Bulgarie comptait 339 sites dont[20] :
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+ Depuis 1999, la Bulgarie est subdivisée en 28 oblasti (en bulgare : област = oblast, au singulier, et области = oblasti, au pluriel). Ce terme peut être traduit, au choix, par « région », « district » ou « province ».
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+ Chacune des 28 régions porte le nom de la ville qui en est le chef-lieu, et où siège un « gouverneur régional » (en bulgare областен управител = oblasten oupravitel), dont le rôle est plus ou moins comparable à celui d'un préfet de département en France[réf. nécessaire]. Les gouverneurs régionaux sont nommés par le Conseil des ministres national, prévoyant un État fortement centralisé[réf. nécessaire]. Les municipalités sont dirigées par des maires, qui sont élus pour quatre ans, et par les conseils municipaux, qui sont élus au suffrage direct des organes législatifs. Les juridictions subnationales sont fortement dépendantes du gouvernement central pour le financement[22].
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+ En dehors de cet échelon régional existe un échelon local, celui des « communes » (en bulgare : община – obchtina – au singulier, общини – obchtini – au pluriel), au sein desquelles chaque ville et village conserve une personnalité propre, même si une intercommunalité semble avoir existé dès le milieu du XIXe siècle.
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+ En 4600 avant l'ère chrétienne, une civilisation agricole se développe autour des limans voisins de la mer Noire, autour de l'actuelle ville de Varna. Cette culture de Varna, datant de la fin du chalcolithique, connaît un développement culturel et technologique sans précédent pour l'époque avec d'admirables poteries, des idoles en os et en pierre, des outils de cuivre et une nécropole contenant les objets d'or, découverte en 1972 (la plupart des pièces sont en électrum, alliage naturel d'or et d'argent pouvant contenir entre 15 et 40 % d'argent)[23],[24]. La ville actuelle de Solnitsata (« saline ») est une des plus anciennes salines d'Europe.
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+ Entre 4 600 et 4 200 ans avant notre ère, l'orfèvrerie avait débuté sur les rives de la mer Noire dans ce qui est aujourd'hui l'Est de la Bulgarie et de la Roumanie. Les plus riches tombes renferment des diadèmes et des sceptres en or, des haches et des pointes de javelot à fort taux de cuivre, des parures raffinées, des céramiques finement décorées. L'étude des quelque 300 sépultures de la nécropole de Varna démontre, à l'âge du cuivre, l'existence d'une société fortement hiérarchisée[25].
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+ Pendant l'antiquité, la Thrace doit son nom aux Thraces, peuple de langue paléo-balkanique, donc indo-européenne, qui occupait cette région. Leur existence est évoquée par Homère dans l'Iliade, au chant X. Ils auraient été un peuple hautement civilisé qui occupa, pendant l'Antiquité, le territoire de l'actuelle Bulgarie. Ils pratiquaient l'orphisme et d'autres cultes à mystères. Ceux du littoral ainsi que l'élite étaient hellénisés comme en témoigne l'antique cité d'Odessos, aujourd'hui Varna, fondée autour de 570 av. J.-C. par des colons venus de Milet.
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+ Les Thraces se répartissent en diverses tribus, jusqu'à ce que le roi Térès les réunisse, vers 500 avant notre ère, en un royaume des Odryses qui atteint son apogée sous le règne des rois Sitalcès et Cotys Ier (383-359 av. J.-C.). Ce royaume est envahi et annexé par la Macédoine de Philippe II, le père d'Alexandre, puis s'émancipe et connaît un renouveau sous Seuthès III en -341. En 46 de notre ère, la Thrace est définitivement intégrée dans l'Empire romain qui, petit à petit, romanise les populations au nord d'une ligne nommée Jirecek (du nom de l'historien tchèque du XIXe siècle qui l'identifia), tandis qu'au sud de cette ligne, les Thraces étaient hellénisés.
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+ À partir du VIe siècle arrivent, le plus souvent pacifiquement, les Slavons, des Slaves qui s'installent parmi les populations thraces romanisées ou hellénisées. Les Slavons deviennent progressivement majoritaires et s'organisent en petits duchés, les Sklavinies. La plupart adoptent le christianisme de rite grec. À partir du VIe siècle arrivent les Proto-Bulgares, une confédération tengriste de peuples et tribus de la steppe pontique et du bassin du Don (où se trouvait la Grande Bulgarie originelle, dont certains sont turcophones (proches des actuels Tchouvaches de l'Oural et Balkars du Caucase), et d'autres iranophones (proches des Alains, et des actuels Ossètes du Caucase). Ces Proto-Bulgares finiront par être assimilés au sein d'une population très majoritairement slave dont ils adoptent la langue et, en 864, la religion, mais à laquelle ils donnent le nom de Bulgares. La carte génétique montre clairement l'origine européenne de la plupart des Bulgares actuels. De cette osmose naît une civilisation originale à laquelle l'on doit, entre autres, les alphabets glagolithique et cyrillique[26].
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+ Au VIIe siècle, les Bulgares du Don se séparent en deux fractions : l'une remonte vers le nord, et fonde la Bulgarie de la Volga (ultérieurement convertie à l'islam, et assimilée par les Tatars); l'autre moitié, menée par le khan Asparoukh, migre vers l'ouest, et fonde en 681 la « Bulgarie du Danube », un vaste état qui s'étendait sur les territoires des actuelles Bulgarie, Macédoine du Nord, Serbie orientale, Hongrie orientale, Roumanie et Moldavie. Selon des thèses récentes et bien fondées, telle que celle de l'académicien Bojidar Dimitrov, ce premier État bulgare était la continuation directe de l'État de Koubrat le Grand, le père d'Asparoukh[27], dont l'empire s'étendait aussi sur l'actuelle Ukraine.
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+ La Bulgarie danubienne va accroître sa puissance avec chacun des monarques qui vont se succéder. Leur capitale sera Pliska, de 681 à 893. En 717 le khan Tervel a été surnommé par ses contemporains « le Sauveur de l'Europe[28] », après avoir, avec l'armée bulgare, protégé Byzance des assauts arabes. Kroum (803-814)[29] institue le premier code de lois bulgare dont on ait connaissance, ce pourrait être un premier exemple en Europe de politique sociale étatique, assurant aux mendiants des subsides, et aux pauvres la protection de l'État, ainsi qu'à tous les Bulgares. En 864[30], Boris Ier de Bulgarie abolit le tengrisme, et embrasse la foi chrétienne orthodoxe. Il adopte le slavon comme langue usuelle et officielle (jusqu'à la fin du neuvième siècle, la langue officielle des Bulgares était le grec). En restant dans l'influence de Byzance, transmise par Constantin Cyrille et Méthode, les Slaves et Bulgares ont pu évoluer vers une culture d'expression slave[31] qui a d'ailleurs été aussi celle des principautés danubiennes jusqu'à l'époque phanariote, au XVIIIe siècle[32].
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+ Le khanat, devenu par conversion tzarat de Bulgarie, devient rapidement une dangereuse menace pour l'Empire byzantin. Il atteint son apogée culturel et sa plus grande extension territoriale sous Siméon Ier, fils de Boris Ier, le « Charlemagne bulgare ». En 893, ce dernier crée sa nouvelle capitale : Preslav. En 913, il sera reconnu par Constantinople comme « tsar » (un titre nouveau, déformation de « César », emprunté aux anciens empereurs romains, car avant cette époque, les monarques bulgares se titraient encore comme khans), et en 926 par le Pape de Rome. Son royaume atteint une extension considérable : de la mer Adriatique à la mer Noire, et du nord de la Roumanie actuelle à la Thessalie. Dans ce royaume multi-ethnique cohabitent des Grecs le long des côtes et dans les villes, organisés en « céphalies (κεφαλίες, кефалии), des Slaves majoritaires au long des rivières internes, organisés en « sklavinies » (Σκλαβινίαι, Склавинии), des Albanais (dans l'ouest) et des Thraces latinisés connus dans l'histoire sous le nom de « Roumains » autour des principaux massifs montagneux, des lacs macédoniens et au nord du Danube, organisés en « valachies » (Βλαχίες, Влахии)[33],[34],[35].
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+ Les fastes de la cour bulgare et de l'Église contrastent alors avec le sort misérable des paysans, sous régime féodal. Les nombreuses guerres, le poids des impôts et le mécontentement populaire affaiblissent le premier empire bulgare. Au Xe siècle, en 969, l'empereur byzantin Basile II (surnommé « Bulgaroctone » : le « Tueur de Bulgares »), allié à la Rus' de Kiev, attaque la Bulgarie. En 971, il prend Preslav, la capitale, et en 1018 il met fin au premier Tzarat, en réincorporant les anciens territoires de la Bulgarie dans l'Empire romain d'Orient. En 1180, la révolte des Bulgares et des Valaques, menée par les frères Petar et Assen, va aboutir au Second Empire Bulgare[36].
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+ Durant le règne de Jean Kaloyan (1197-1207, dit « Joanisse, roi de Blaquie et de Bougrie » par Geoffroi de Villehardouin[37]) la Quatrième croisade détruit la puissance byzantine en 1204 : Constantinople devient le siège d'un Empire latin d'orient. Baudouin VI de Hainaut qui avait été proclamé empereur à Constantinople tente de conquérir le royaume, mais Kalojan l'écrasa et le fit prisonnier à Andrinople en avril 1205. La rançon n'étant pas payée, Baudouin mourut en captivité. Kalojan mourut assassiné en 1207 par un mercenaire couman alors qu'il assiégeait Thessalonique tombée entre les mains des Croisés.
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+ Plus tard, sous le règne de Ivan Assen II (1218-1241), le royaume parvint à son apogée. Les arts et la culture connaissent un grand essor, comme en témoignent, entre autres, les fresques du monastère de Boiana près de Sofia, de nombreuses églises, ainsi que le palais de Tarnovo sur la colline de Tsarevets. À cette époque le royaume possédait l'accès à trois mers : la mer Noire, la mer Égée et la mer Adriatique[38]. Sur le plan économique, Ivan Asen II encouragea le commerce, accorda des privilèges à la république de Dubrovnik (vers 1230) et frappa monnaie en or et en bronze.
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+ Ivan Assen II mourut en 1241. Une conjuration de boyards assassina son fils mineur ainsi que son frère Mihail Assen. En 1242, les raids tatars et mongols frappèrent durement le royaume des Assénides, au retour de leur grande invasion en Occident, et obligent cet État à payer tribut à la Horde d'or dirigée par Djötchi. La dynastie des Assénides régnera encore une quarantaine d'années, avant d'être remplacée par la dynastie des Terter.
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+ Bien qu'affaibli par la domination tatare, le royaume connaîtra une dernière période brillante sous le long règne (1331-1371) de tsar Ivan Aleksandre Asen. La première période de son règne (1331-1364) est une réussite avec la reconquête des territoires qui avaient été perdus en Thrace, le long de la Mer Noire et dans les Rhodopes. La seconde période (1365-1371) est marquée par les défaites contre Amédée VI de Savoie qui se dirige vers la Mer Noire (1366-1367), contre le Royaume de Hongrie qui envahit la région de Vidin (1365-1369). Le royaume est partagé entre les fils d'Ivan Alexandre, l'un ayant le royaume de Vidin, l'autre le royaume de Tărnovo, alors que le Despotat de Dobroudja était devenu indépendant au fil du règne d'Ivan Alexandre. Trop faibles pour opposer une résistance réelle, les deux royaumes de Tarnovo (1393) et de Vidin (1396) allaient tomber l'un après l'autre sous la domination de l'Empire ottoman à la fin du XIVe siècle.
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+ La Bulgarie est entièrement conquise en 1396. La position géographique de la Bulgarie, l'importance relative de sa population ainsi que le peu d'intérêt que lui portaient les puissances occidentales en ont fait une province de l'Empire ottoman pendant près de cinq siècles, de 1396 à 1878. La Bulgarie, annexée à l'Empire ottoman, n'est alors qu'une province administrée par les sultans d'Istanbul sous la tutelle religieuse du Patriarcat de Constantinople. Le pays perd son indépendance mais aussi son nom et sa capitale : les Ottomans n'emploient que le mot Roumélie pour désigner l'ensemble de leurs possessions balkaniques (en turc Rumeli signifiait « pays des [Gréco]orthodoxes », le terme « Romiós » (> gr. Ρωμιός > gr. class.Ῥωμαῖος) étant devenu progressivement depuis la survie de l'Empire Romain exclusivement en Orient (celui dont la capitale était transférée de Rome à Byzance /renommé Constantinople, /=Istanbul de nos jours/) l'éthnonyme de tous les sujets de l'Empire et l'administration ottomane ne distinguait pas la population que sur le principe confessionnel, c'est-à-dire les Bulgares étaient égalés aux Grecs et les autres nationalités chrétiennes orthodoxes d'Orient[39]). Un système féodal strict y fut établi, afin de contrôler de près cette région proche d'Istanbul et donc stratégiquement essentielle. Les Bulgares n'étaient pas juridiquement égaux avec les musulmans ottomans et devaient payer des impôts beaucoup plus élevés (dhimmitude)[40]. Mosquées et minarets se multiplient au fil de la colonisation ottomane et de l'islamisation d'une partie des Slaves (Pomaques). Sur les côtes, les Grecs demeurent à Nessebar, Obzor et Varna.
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+ Quelques églises sont rasées[41] et c'est autour de la religion chrétienne, dans les montagnes, que la résistance[42] s'organise, le plus souvent grâce aux monastères qui vivaient repliés sur eux-mêmes pour éviter les représailles, mais qui entretenaient le culte de la nation bulgare. La période ottomane permet aussi l'accès à l'indépendance de l'Église Bulgare. Échappant à la tutelle du Patriarcat œcuménique de Constantinople, dominé par les Grecs, les religieux orthodoxes bulgares instaurent l'exarchat Bulgare en 1870 avec le consentement de la Sublime Porte et sous les pressions russes.
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+ Vers la deuxième moitié du XVIIIe siècle, avec le développement de l'économie et le commerce et le déclin de la force militaire turco-ottomane, une nouvelle génération de Bulgares surgit. Les plus éminents personnages de cette véritable Renaissance tardive « à la bulgare » sont le moine Païssii de Hilendar, Petar Beron, Kolyo Ficheto (le plus grand architecte de l'époque), Georgi Rakovski, le poète Khristo Botev (tué en 1876), Georgi Benkovski, Liuben Karavelov et Stefan Stambolov. Isolés dans leurs montagnes, les monastères deviennent de vrais foyers de résistance contre les Ottomans. De nombreux nationalistes y trouveront refuge. Parmi eux, le plus célèbre des héros révolutionnaires, Vasil Levski, sera pendu à Sofia.
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+ La domination ottomane ne prend effectivement fin qu'à la suite de l'insurrection d'avril 1876, qui entraîne la guerre russo-turque de 1877 et le traité de San Stefano du 3 mars 1878, par lequel la Bulgarie acquiert une indépendance relative en tant que principauté autonome.
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+ La création de ce grand État slave dans les Balkans et le renforcement de l’influence russe dans la région provoquent le bouleversement des intérêts politico-stratégiques des Grandes Puissances. Aussi, devant leurs protestations, le tsar Alexandre II accepte la réunion du Congrès de Berlin en 1878. Ce dernier se clôt par le Traité de Berlin qui supprime la Bulgarie ethnique du traité de San Stefano qui faisait suite au conflit russo-ottoman, et divise en deux la nouvelle principauté bulgare. Ces nouvelles frontières refusent aux Bulgares l'unité réclamée par les nationalistes. Plusieurs conflits régionaux démarrent.
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+ En 1879, la Bulgarie se dote de la « Constitution de Tarnovo » instaurant une monarchie constitutionnelle où le souverain (Knèze) possède certaines prérogatives d'intervention définies dans la constitution. Le pouvoir législatif relève de l’Assemblée nationale. Le même jour le prince germanophone Alexandre de Battenberg (1879-1886) est élu chef de la principauté par l’Assemblée constituante. Mais le prince entre rapidement en conflit avec les libéraux alors au pouvoir et parvient grâce à un coup d'État, en 1881, à suspendre la constitution et à s’octroyer les pleins pouvoirs. En 1883, le prince rétablit le régime constitutionnel. En septembre 1885, un soulèvement permet aux Bulgares d’unir enfin la principauté de Bulgarie et la Roumélie orientale en un seul État. Un mois plus tard, la Serbie tente vainement d’envahir la Bulgarie.
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+ À partir de 1903, le prince Ferdinand de Saxe-Cobourg-Gotha (1887-1918) fait valoir ses prérogatives constitutionnelles en ayant lui-même le dernier mot lorsqu'il s'agit de désigner des premiers ministres. Cela conduit certains à parler d'un régime princier censé personnel. Continuant de se moderniser, la Bulgarie devient même une puissance militaire dans la région des Balkans, appelée « la Prusse des Balkans »[43],[44]. Néanmoins, ce n’est qu’en 1908 que le prince proclame l’indépendance de la Bulgarie, profitant de la prise du pouvoir par le parti Jeunes-Turcs à Constantinople. Il s'octroie le titre de tsar.
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+ Le pays est profondément impliqué en 1912 et 1913 dans les guerres balkaniques, série de conflits avec ses voisins. Pendant la première guerre balkanique, la Bulgarie conduit la Ligue balkanique contre l'Empire ottoman et a vaincu, mais une querelle relative au contrôle de Macédoine provoque une seconde guerre entre les pays de la Ligue. La Bulgarie, attaquée simultanément par ses voisins, a perdu face aux armées de l'Empire ottoman, la Serbie, la Grèce et la Roumanie. Cette perte a conduit à une « catastrophe nationale », avec la perte de territoires et une crise économique.
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+ Pendant les deux guerres mondiales, la Bulgarie se retrouve dans le camp des perdants. La perte de la Première Guerre mondiale provoque la seconde catastrophe nationale et dénote l'échec des efforts pour réunir tous les Bulgares dans un État-nation. Une période d'instabilité politique a suivi. Le coup d'État du 9 juin 1923 supprime l'ancien gouvernement agrarien et installe un régime pro-fasciste d'Alexandre Tsankov. En septembre la même année, une insurrection ouvrière visant à renverser le gouvernement de Tsankov a échoué.
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+ Pendant l'entre-deux guerres et en prenant exemple sur l'Allemagne nazie, le tsar Boris III contourne une à une les clauses du Traité de Neuilly, de façon indirecte tout d'abord, puis ouvertement à partir des années 1930. C'est ainsi qu'il parvient à fonder à nouveau une armée de l'air dès 1935. Dans le même temps, il soumet la Bulgarie à un régime fortement autoritaire. En 1935, le tsar Boris III installe une dictature personnelle pour éviter la crise politique[45].
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+ La Bulgarie continuera néanmoins à renforcer son armée à la fin des années 1930. Le 7 septembre 1940, l'Allemagne aide la Bulgarie à se faire restituer la Dobroudja du Sud par la Roumanie (traité de Craiova). Cette aide allemande avait comme but certain de voir la Bulgarie se ranger du côté des pays de l'Axe, ce qui fut fait le 1er mars 1941 lorsque le tsar Boris III signa le pacte tripartite. La Bulgarie entra en guerre aux côtés de l'Allemagne contre la Yougoslavie et la Grèce (opération Maritsa), ce qui lui permit de récupérer également la Macédoine et le débouché sur la mer Égée. À la suite du décès du tsar Boris III le 28 août 1943, les alliés tentèrent de faire pression sur le jeu des alliances bulgares en bombardant directement la Bulgarie. Malgré une position de neutralité préservée durant toute la guerre vis-à-vis de l'Union soviétique, l'Armée rouge approche de la frontière bulgare puis déclare la guerre à la Bulgarie le 5 septembre 1944. C'est la « guerre d'un jour », car le lendemain, une insurrection menée par la coalition du Front de la Patrie (communistes bulgares et Zveno) renverse le gouvernement et instaure un régime favorable à l'URSS.
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+ En mars 1943, un vaste mouvement d'opinion, en Bulgarie et des figures comme Dimitar Pechev convainquent le tsar Boris III de refuser de livrer les juifs nationaux aux nazis malgré la présence de la Wehrmacht sur le sol de son allié. Seuls les 11 343 juifs grecs (des territoires de l'Égée pris à la Grèce) et 8 000 juifs bulgares sont sacrifiés[46] ; le reste de la communauté juive de Bulgarie vivant à l'intérieur des frontières définies par le traité de Neuilly échappe à la déportation[47]. Les juifs de Thrace et de Macédoine, territoires « libérés par l’armée bulgare » en 1941, sont déportés en 1943[48].
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+ Après la Seconde Guerre mondiale, la Bulgarie entre dans la sphère d'influence de l'URSS (avec l'entrée de l'armée rouge le 8 septembre 1944) et devient elle-même en 1946 une « démocratie populaire » incluse dans le bloc de l'Est et gouvernée de manière dictatoriale.
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+ En 1947, le Parti communiste bulgare commence à imposer un contrôle total sur l'économie, s'empare de tous les capitaux des entreprises privées (environ 6100) et effectue une nationalisation intégrale[49]. Georgi Dimitrov guide l'élaboration de la constitution de 1947 sur le modèle de la constitution de 1936 de l'URSS stalinienne, la plus démocratique et la moins appliquée des constitutions connues, dont les clauses principales sont l'égalité devant la loi, un système universel de protection sociale, la liberté d'expression, la presse et de réunion et l'inviolabilité de la personne, du domicile, de la correspondance : tout ce que le NKVD violait systématiquement en URSS, suivi en Bulgarie par son équivalent le КДС (KDS) ou CSS, entre autres dans le camp de concentration de Béléné, sous prétexte de défendre la « révolution nationale » du 9 septembre 1944[50].
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+ L’URSS a une telle confiance dans le régime communiste bulgare, qu’à l’exception des deux petites stations d'écoute et de surveillance aérienne et navale des caps Kaliakra et Maslen nos (en), l’Armée rouge n’entretient aucune troupe sur le sol de la Bulgarie, tout en lui livrant son pétrole à des tarifs préférentiels en échange de produits agricoles et de l’industrie légère. La stalinisation de la société est totale, avec la formation de combinats industriels géants et la collectivisation des terres. De 1950 à 1956 le stalinien Valko Tchervenkov démantèle les derniers vestiges de l'activité économique privée et de société civile autonome : alors que la pénurie sévit, nécessitant un système de coupons de rationnement[51], les statistiques officielles annoncent triophalement que le niveau de vie aurait augmenté de 75 %[52]. L’agriculture vivrière bulgare est sacrifiée à la constitution rapide d’une infrastructure industrielle tandis que Tchervenkov effectue des purges politiques, une censure stricte, une politique isolationniste et impose le culte de sa propre personnalité.
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+ Avec la mort de Staline en 1953 et la déstalinisation, Tchervenkov est écarté du pouvoir, Todor Jivkov devient premier secrétaire du parti communiste bulgare en 1954, puis président en 1962. L’ambitieux programme industriel de Tchervenkov est revu à la baisse, l’agriculture redevient prioritaire et les coupons de rationnement disparaissent. S’ouvre alors une ère de plus de trente-cinq ans de domination d’un seul homme qui ne sera chassé du pouvoir qu’en 1989, à l’âge de 78 ans[53]. Mais le régime autocratique de Jivkov est aussi une ère de stabilité politique et économique sans équivalent dans le bloc de l'Est[54]. Dans les années 1980, un certain nombre de problèmes politiques (vieillissement de la nomenklatura), économiques (inflation due à l’économie parallèle) et sociales (la question turque) déstabilisent le régime[55].
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+ Les premières remises en question de l’économie « socialiste » planifiée en Bulgarie et de son alignement sur l’URSS apparurent bien avant la perestroïka : en 1984, la décision des Russes d’appliquer les tarifs internationaux à leur pétrole, conjuguée à une forte sécheresse qui eut pour résultat de faire baisser le niveau des cours d’eau alimentant les barrages hydroélectriques, suscitent un fort mécontentement. Mais c’est la situation écologique désastreuse[56] du pays qui déclenche les premières protestations ouvertes et la formation de groupes dissidents comme le club pour le soutien de la perestroïka et de la glasnost puis, en 1989, Podkrepa et Ekoglasnost. Les mouvements de protestation entraînent la chute de Jivkov le 10 novembre 1989[57] ainsi que l’unification de tous les groupes dissidents et libéraux au sein du SDS (Union des forces démocratiques) alors qu’un grand enthousiasme s’empare du pays. La domination du parti communiste s'achève en 1990, quand ont lieu les premières élections multipartites.
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+ Après la chute des régimes communistes en Europe et l’ouverture du rideau de fer, l’intégration de la Bulgarie au monde démocratique a été plus longue que pour d’autres pays du pacte de Varsovie. L’instauration d’un régime parlementaire fort par la nouvelle constitution a eu pour effet une forte instabilité gouvernementale : sept gouvernements se sont succédé en sept ans entre 1991 et 1997. Une coalition de droite, dominée par le SDS, arriva au pouvoir en 1997. Ces années de transition ont apporté l’expérience de l’alternance politique mais surtout l’enracinement croissant de l’État de droit, malgré des lacunes importantes, essentiellement dues à la corruption et à la puissance économique des mafias héritées du régime communiste, dans lequel leur efficacité était supérieure à celle des services de l’État et s’y substituait.
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127
+ En décembre 2000, la levée de l’obligation de visa pour les Bulgares souhaitant voyager dans les pays de l’Union européenne a représenté un premier pas concret vers son intégration. La crise du Kosovo, au cours de laquelle la Bulgarie a joué un grand rôle dans l’accueil et le transit des troupes de l’OTAN, a marqué un tournant dans les relations politiques entre les alliés occidentaux et Sofia, même si l’opinion bulgare était spontanément portée à une certaine solidarité avec les Serbes, eux aussi slaves et orthodoxes.
128
+
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+ La stabilisation économique et politique du pays est désormais possible. La Bulgarie a rejoint l’OTAN en 2004 et l’Union européenne en janvier 2007, mais en septembre 2012 elle renonce à son projet d’entrer dans la zone euro.
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+ La Constitution date de juillet 1991.
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+ Elle instaure une république multipartite à régime parlementaire, où le président de la République est chef d'État et le Premier ministre chef du gouvernement. Le pouvoir exécutif est exercé par le gouvernement tandis que le pouvoir législatif est partagé entre le gouvernement et l'Assemblée nationale. Le pouvoir judiciaire est indépendant des deux premiers.
134
+
135
+ Le président de la république de Bulgarie est élu au suffrage direct pour un mandat de cinq ans, renouvelable une fois. Il est le chef de l'État et le commandant en chef des forces armées. Il est également à la tête du Conseil consultatif pour la sécurité nationale. Il peut s'opposer en premier ressort à la promulgation d'une loi. Pour contourner ce veto, le parlement vote à nouveau le texte. Il nomme le Premier ministre.
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137
+ L'actuel président de la République est Roumen Radev[58].
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139
+ Le président de la république de Bulgarie est assisté dans ses fonctions par un vice-président de la République élu simultanément sur le même bulletin que lui.
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141
+ Le Parlement de la république de Bulgarie est monocaméral, il ne comprend donc qu'une seule chambre, l'Assemblée nationale (Narodno Sabranie), constituée de 240 députés élus au suffrage universel direct pour une durée de quatre ans. Les électeurs votent pour un candidat ainsi que pour un parti politique ou pour une liste de coalition dans chacune des vingt-huit divisions administratives du pays. Un parti ou une coalition doit obtenir au minimum 4 % des suffrages pour obtenir des députés. Le Parlement vote les lois et le budget, prend les décisions relatives à : l'organisation des élections présidentielles ; la nomination et de la révocation du Premier ministre et des autres membres du gouvernement ; la déclaration de guerre, au déploiement de troupes armées hors de la Bulgarie ; la ratification des accords et des traités internationaux.
142
+
143
+ La Constitution institue également une Cour constitutionnelle chargée de contrôler la constitutionnalité des lois ainsi que celle des traités internationaux. Elle peut être saisie par le président de la République, le Premier ministre, l'Assemblée nationale et par la Cour suprême de cassation et par la cour suprême administrative (il n'y a pas de recours direct des citoyens devant la Cour constitutionnelle).
144
+
145
+ Lors des élections législatives du 25 juin 2005, le Parti socialiste bulgare de Sergueï Stanichev est arrivé en tête des suffrages avec 30 % des voix devant le Mouvement national Siméon II du Premier ministre Simeon Sakskoburggotski (l'ex-roi Siméon II), le parti de la minorité turque (le Mouvement des droits et des libertés) et le parti nationaliste Ataka (Attaque)[59].
146
+
147
+ Le 16 août 2005, après une première tentative avortée de formation de coalition, le nouveau gouvernement proposé par Sergueï Stanichev est accepté par le Parlement par 169 voix pour et 67 contre. C'est un gouvernement de coalition avec les deux partis arrivés en deuxième et troisième positions aux élections législatives deux mois auparavant, dirigés respectivement par Simeon Sakskoburggotski et par Ahmed Dogan.
148
+
149
+ Le dimanche 20 mai 2007, les Bulgares ont élu les dix-huit députés européens pour la première fois au suffrage universel direct. La participation a été très faible (28,6 %), manifestant le désintérêt des Bulgares pour les affaires européennes. De plus, discrédité par de nombreuses affaires de corruption, le Parti socialiste bulgare est en net recul : le nouveau parti de centre-droit Citoyens pour le développement européen de la Bulgarie (GERB), dirigé par le maire de Sofia, Boïko Borissov, arrive ainsi en tête avec 21,69 % des voix, et obtient cinq sièges. Ont également obtenus cinq sièges : le Parti socialiste bulgare (21,41 %) et le Mouvement des droits et des libertés des turcophones (20,26 %). Le parti nationaliste Ataka se voit attribuer deux sièges (14,22 % des voix) tandis que le dernier siège revient au Mouvement national pour la stabilité et le progrès (6,26 %), parti centriste héritier du Mouvement national Simeon II[60].
150
+
151
+ Le 5 juillet 2009, le GERB, nouveau parti politique se réclamant de droite, gagne les élections législatives avec une majorité relative de 39,71 % des suffrages et Boïko Borissov devient Premier ministre le 27 juillet.
152
+
153
+ L'armée bulgare (en bulgare Българска армия, translittération internationale Bălgarska armija) a engagé une réforme en profondeur en 1997 afin d'atteindre les standards de l'OTAN à laquelle la Bulgarie a adhéré en avril 2004. L'armée bulgare a beaucoup d'expérience militaire, ayant participé à dix grands conflits de 1885 à nos jours.
154
+
155
+ Le budget de la Défense bulgare s'élevait en 2005 à 979 millions de leva soit 502 millions d'euros ; en 2003 il était de 1,08 milliard de dollars américains (1,9 % du produit national brut) ; en 2008 1 339 millions de dollars ; en 2010 602 millions de dollars (1,44 %)[61].
156
+
157
+ Ses effectifs qui s'élevaient en 1988 à 152 000 hommes alors que le pays était membre du pacte de Varsovie[62] sont descendus à 45 000 hommes en 2005 et devraient atteindre 27 000 militaires en 2011[63]. La Bulgarie a décidé d’abolir le service militaire obligatoire (dont la durée était de six à neuf mois) à partir du 1er janvier 2008. En juin 2011, plus de 930 soldats bulgares sont déployés dans d'autres pays.
158
+
159
+ Après une réduction du matériel obsolète entre 2000 et 2008, l'Armée de Terre exploite actuellement 160 chars T-72 et 378 véhicules blindés lourds ; 192 pièces d'artillerie de plus de 100 mm de calibre[64]. Les forces aériennes ont 14 bombardiers Su-25, 30 chasseurs MiG-21 et MiG-29 et 73 autres avions et hélicoptères[65]. La Bulgarie possède aussi des systèmes de missiles précis comme les S-300[66] et SS-21.
160
+
161
+ La Bulgarie possède une économie de marché libérale, qui est intégrée à l'Économie de l'Union européenne depuis 2007. La monnaie nationale est le lev bulgare, qui est lié à l'euro au taux de 1,95583 pour un euro. La Bulgarie est un pays industrialisé et la plupart de l'économie est dans le secteur privé.
162
+
163
+ Le pays a connu une grave crise économique en 1996-1997 et est passé sous la tutelle du Fonds monétaire international qui lui a imposé de sévères restrictions et de nombreuses privatisations.
164
+
165
+ Les principales sources de revenus et de croissances économiques sont le secteur de l'énergie, l'exploitation minière, l'industrie légère et le tourisme. Selon l'Institut national de statistique (INS) de Bulgarie, le PIB en 2009 était de 43,5 milliards de dollars (environ 90 milliards à PPA)[67]. En 2010 le montant des exportations était de 19,3 milliards de dollars[1], dont les principaux produits étaient l'acier, les machineries, les combustibles raffinés et les textiles.
166
+
167
+ Durant la décennie 2000, le pays a connu une croissance économique importante dans l'optique de son adhésion à l'Union européenne. De 2004 à 2008, la croissance du produit intérieur brut était de 6 % en moyenne. Le chômage est tombé de 18 % (2003) à 9,1 % (2010)[68]. La main-d'œuvre est estimée à 3,8 millions de personnes[69]. 2008 aura été marquée par une forte croissance, 6,5 % du PIB, et de grands projets énergétiques comme le gazoduc South Stream et la centrale nucléaire Belene. Mais l'année est également marquée par la sanction de Bruxelles contre l'utilisation frauduleuse des fonds d'aide européens et les premières conséquences sur l'économie réelle de la crise financière internationale avec un éclatement de la bulle immobilière qui s'est traduit par une chute des investissements directs étrangers de 25 % en huit mois[70]. La Bulgarie reste encore à ce jour le pays le plus pauvre de l'UE[71].
168
+
169
+ La Bulgarie fait état de six régions de planification, selon la nomenclature des unités territoriales statistiques.
170
+
171
+ Selon Eurostat (2016)[73].
172
+
173
+ Même si elle manque de ressources stratégiques comme le gaz naturel et le pétrole, la Bulgarie possède un réseau énergétique puissant qui joue un rôle important dans la région et en Europe[74]. La source principale d'électricité est l'énergie nucléaire. La seule centrale nucléaire du pays — Kozlodouy — satisfait 34 % des besoins énergétiques du pays[75]. Une deuxième centrale avec deux réacteurs de mille mégawatts est en cours de construction pas loin de Béléné. La construction de deux réacteurs supplémentaires à Kozlodouï est également envisagée. Après 2005 le pays a aussi concentré ses efforts sur les projets d'énergies renouvelables, en particulier des parcs éoliens[76]. La Bulgarie a actuellement l'un des marchés à plus forte croissance de l'énergie éolienne dans le monde[77]. Les autres sources d'électricité sont 64 centrales hydroélectriques et plusieurs vastes centrales thermiques[78].
174
+
175
+ Malgré l'énorme ralentissement économique après la chute du communisme, la Bulgarie possède encore une capacité industrielle considérable. Le pays est un producteur à grande échelle de cuivre, de zinc, de charbon et de tabac[79] (classé respectivement seconde, quatrième, sixième et troisième dans l'Union européenne). Le pays produit également 0,7 million de tonnes d'acier brute par an[80]. La production de métaux et d'alliages a lieu dans quelques grands complexes miniers et métallurgiques, comme Elatsite (42 000 millions de tonnes de cuivre par an[81]), Stomana (1 400 000 millions de tonnes de fer et acier par an[82]) et KTsM (65 000 tonnes de plomb et 80 000 tonnes de zinc par an[83]). L'industrie lourde inclut aussi le raffinement des carburants, la production et la réparation de wagons, d'automobiles (à Lovetch[84]), de matériel de communication, de matériel électronique[85] et de matériel militaire.
176
+
177
+ Située dans le carrefour entre l'Europe et l'Orient, la Bulgarie possède une position stratégique. Le réseau routier a 40 231 km de longueur, dont une partie considérable est en mauvais état.
178
+
179
+ Le réseau ferroviaire est bien développé, cependant les lignes les moins fréquentées disposent de trains plutôt vétustes[86]. La ligne Sofia-Plovdiv est la mieux desservie du pays. Il n'existe pas de trains à grande vitesse en Bulgarie, mais la première ligne de ce type est prévue d'être complète en 2017[87]. Le programme de modernisation à un coût de 580 000 000 euros est en progression[88]. Le métro de Sofia est le seul système de transport urbain souterrain en Bulgarie. Le métro est prolongé pour 39 km avec 34 stations en très bon état[89]. Dans le début des années 2000, la Bulgarie avait 37 300 km de routes, dont presque toutes ont été asphaltées, mais près de la moitié (18 000 kilomètres) est tombé dans le plus mauvais classement international pour les routes asphaltées[90]. Le réseau routier en 2011 est constitué de 40 321 kilomètres de routes, dont 644 km sont de terre, 39 169 km sont bitumées et 418 km sont des autoroutes. La stratégie nationale de développement de l'infrastructure intégrée envisage la construction de 720 kilomètres de nouvelles autoroutes jusqu'à 2015.
180
+
181
+ La Bulgarie était le premier pays de l'Europe de l'Est avec une industrie des technologies de l'information[91]. Le réseau de communication comprend une gamme complète de services téléphoniques et Internet à la disposition de la majorité de la population. Le nombre total de lignes téléphoniques fixes s'élève à 2,164 millions[1], et le nombre de téléphones cellulaires en usage est estimé à plus de 10,6 millions[1]. La Bulgarie a connu une augmentation rapide du nombre d'utilisateurs d'Internet — de 430 000 en 2000 à 3,4 millions (48 % de la population) en 2010[92] —.
182
+
183
+ À partir de la fin des années 1990, les investissements de l'Occident et la Russie ont largement contribué à la récupération de la crise économique de 1996-1997, mais le taux d'investissement est resté inférieur à celui d'autres pays d'Europe orientale[93]. En 2003, les principales sources nationales de l'investissement étranger direct, étaient, par ordre d'importance, l'Autriche, la Grèce, l'Allemagne, l'Italie et les Pays-Bas.
184
+
185
+ Un certain nombre d'entreprises étrangères ont investi dans l'engrais chimique et les industries agro-alimentaires[93]. Dans les années 2000, la Chine a investi dans l'industrie électronique bulgare. Certains accords de coopération ont été signés entre les deux pays pour la fabrication de composants de véhicules. En 2012, le constructeur chinois Great Wall Motors inaugure, via la société Litex Motors (en), sa première usine d'assemblage en Europe, Eurocopter, ceci conformément à un protocole bilatéral impliquant une variété de machines, logiciels et autres produits industriels.
186
+
187
+ Avec une population de 7 364 570 en 2011[94], la Bulgarie est le 16e pays le plus peuplé dans l'Union européenne. La majorité d'entre eux (environ 83 %) sont bulgares, et les autres grands groupes ethniques sont les Turcs (environ 9 %) et les Roms (environ 5 %). Le taux d'urbanisation est de 73 %[95]. La plus grande ville est la capitale Sofia avec ses 1 270 000 habitants[95], qui représentent 17 % de la population totale du pays. Les autres grandes villes sont Plovdiv (338 000 hab.[96]), Varna (335 000 hab.), Bourgas (202 000 hab.) et Roussé (150 000 hab.).
188
+
189
+ Selon une étude publiée par l'ONU à l'été 2007, la Bulgarie se classe à la 4e place mondiale par le taux de croissance des personnes âgées, à la 7e place par la part de la population âgée de 60 ans ou plus (22,9 %, contre 11 % en moyenne dans le monde) et à la 9e place par l'âge moyen de ses habitants (44,4 ans contre 28 en moyenne dans le monde). Aujourd'hui le pays se trouve en une crise démographique grave, avec un des plus bas taux de natalité dans le monde (9,32/1 000 habitants, 204e[1]) et un des plus hauts taux de mortalité (14,32/1 000 habitants, 13e dans le monde[1]). L'écart résultant donne à la Bulgarie le plus faible taux de croissance démographique de toute nation souveraine dans le monde (-0,78 %)[1].
190
+
191
+ Ceci souligne la crise démographique que connaît le pays depuis le milieu des années 1980 et qui s'est accélérée après la chute du régime communiste en 1989. Cette situation s'explique par plusieurs facteurs :
192
+
193
+ Le vieillissement de la population a, d'ores et déjà, des conséquences négatives sur la situation économique et sociale : hausse des pensions de retraite, hausse des dépenses médicales, baisse de la consommation, de l'épargne et de l'investissement, baisse des recettes du régime de sécurité sociale et, par voie de conséquence, déficits croissants du système de protection sociale auxquels la croissance économique en recul ne pourra pas remédier. Selon les experts, cette tendance ne pourra s'inverser, en Bulgarie (comme dans les autres pays européens), ni à court, ni à moyen terme.
194
+
195
+ La langue officielle de la Bulgarie est le bulgare, une langue slave méridionale appartenant à la famille des langues indo-européennes. Il est également parlé dans les pays voisins, tels que l'Ukraine (dans la région du Boudjak), la Moldavie, la Macédoine du Nord, la Roumanie, la Grèce et la Turquie, et aussi dans la périphérie est de la Serbie (dialecte Torlakian).
196
+
197
+ Le bulgare s'écrit avec l'alphabet cyrillique avec quelques différences par rapport au russe. Il ne comporte en effet que 30 lettres et les prononciations peuvent ne pas être identiques. Le macédonien est fermement considéré en Bulgarie comme un parler bulgare, bien que revendiqué comme une langue à part entière par la Macédoine du Nord. Cela a parfois provoqué des problèmes entre les deux pays lors de l'écriture de documents officiels communs.
198
+
199
+ Selon le recensement de 2011, les orthodoxes bulgares représentaient 59,4 % de la population et les musulmans 7,9 %, et les autres chrétiens 0,9 %, majoritairement affiliés à l'Église catholique[1]. L'Église grecque-catholique bulgare compte 10 000 fidèles (2005). Il existe une petite communauté juive d'environ 5 000 personnes en Bulgarie[97]. Selon l'Eurobaromètre spécial Social values, science and technology en 2005, 40 % des Bulgares croyaient en un dieu, et autant en des forces vitales ou spirituelles, alors que 13 % ne croyaient en rien de tel[98].
200
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201
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202
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203
+ Selon une enquête réalisée par Irène Mélikoff en 1985, le nombre d'alévis en Bulgarie est d'environ 90 000 à 100 000.
204
+ Le recensement du 4 décembre 1992 dénombre 83 537 habitants qui se définissent comme alévis.
205
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206
+ Ce chiffre est certainement sous-estimé dans la mesure où les bektachi de Bulgarie ne se définissent pas en tant qu'alévis, se dissimulant vis-à-vis du sunnisme majoritaire comme le font les qizilbash en Turquie.
207
+
208
+ La population alévie est concentrée dans les provinces de Razgrad, Ruse, Silistra et Sliven.
209
+
210
+ La politique d'éducation en Bulgarie est supervisée par le Ministère de l'Éducation, la jeunesse et la science. À partir de 6 ou 7 ans, l'inscription à l’école élémentaire est obligatoire. L'État assure l'éducation gratuite dans ses écoles, sauf pour les établissements d'enseignement supérieur, les collèges et les universités. Le programme se concentre sur les huit principaux domaines disciplinaires : langue et littérature bulgares, langues étrangères, mathématiques, technologies de l'information, sciences humaines et sociales, sciences naturelles et écologie, musique et art, éducation physique et sportive[99]. Selon les estimations du gouvernement de 2003, le taux d'alphabétisation est de 98,6 %, environ le même pour les deux sexes. La Bulgarie a toujours eu des hauts standards d'éducation[99].
211
+
212
+ Les études primaires durent 8 ans et se divisent en 8 niveaux (classes) pour chaque année. Les études secondaires s'effectuent aux lycées et les technicum. La formation aux premières dure 4 ans, et ils peuvent faire partie d'une école des études moyennes qui unit l'éducation primaire et secondaire, ou ils peuvent être des lycées élites, orientés principalement vers les études d'une langue, ou des sciences. Par exemple, il existe des lycées de langue français, anglais, allemand, espagnol et même japonais, aussi des lycées mathématiques et économiques. Les technicum sont des écoles plus spécialisées, orientées vers les technologies. La formation à celles-ci dure aussi 4 ans[100].
213
+
214
+ L'éducation supérieure s'effectue dans les universités. Il existe plus de 40 universités en Bulgarie, qui peuvent être générales (université Saint-Clément-d'Ohrid de Sofia, université de Veliko Tarnovo) ou spécialisées (Académie nationale des arts, Académie militaire Georgi-Rakovski (en), Université technique de Sofia). L'échelle d'évaluation individuelle, même dans les universités, les écoles primaires et les lycées, est de 2 (faible) à 6 (excellent).
215
+
216
+ L’Académie bulgare des sciences (ABS) est une organisation publique autonome consacrée à la recherche scientifique. Créée en 1869, elle a un budget annuel de 60 millions de leva, ou 30 millions d'euros[101], et regroupe plus de 70 départements et instituts scientifiques, parmi lesquels l’Institut de recherches spatiales et Soleil-Terre (IRSST), Observatoire astronomique national de Rožen et l’Institut de mathématique et d’informatique (IMI). L’IRSST dirige le programme spatial de Bulgarie, et dans les années 1970 et 1980 préparait des instruments de recherche cosmique et les cosmonautes bulgares. Le premier bulgare à voyager dans l’espace est Georgi Ivanov, qui effectue sa mission en 1979 à bord de Soyouz 33. En 1981, la Bulgarie envoie dans l’espace son premier satellite artificiel, Balgariya-1300, qui est encore en service et fait des recherches sur les régions polaires de la Terre. Il participe au programme d’exploration polaire de l’ABS, qui inclut également une base antarctique, située sur les îles Shetland du Sud.
217
+
218
+ La culture bulgare est un syncrétisme d'influences successivement thraces, grecques, celtiques, romaines, slaves, proto-Bulgares et ottomanes[102]. Pendant le Moyen Âge, la Bulgarie était le noyau culturel des peuples slaves[103] avec des réalisations culturelles notables, par exemple l'alphabet cyrillique et les compositions musicales complexes de Joan Cucuzel. Entre 1396 et 1878, la Bulgarie était une partie de l'Empire ottoman. La théocratie islamique, que les ottomans avaient installée, a persécuté la culture bulgare médiévale et cherché à isoler les Bulgares des courants progressistes de l'Europe[104].
219
+
220
+ Pendant le Moyen Âge la Bulgarie a exercé une influence significative sur l'Europe de l'Est, particulièrement les peuples slaves. La Bulgarie possédait certains des meilleurs instituts en Europe, notamment les écoles littéraires d'Ohrid et Preslav, où l'alphabet cyrillique a été développé, et l'école artistique de Tarnovo[105]. Après la conquête ottomane de Bulgarie à la fin du XIVe siècle, ces instituts cessent d'exister.
221
+
222
+ La Renaissance bulgare est une période d'essor culturel, qui commence avec l'écriture d'Istoriya Slavyanobolgarskaya[106] par Païsius de Hilendar en 1762, sous l'influence des Lumières. La « Renaissance bulgare » est principalement associée avec la progression de la conscience nationale et l'émergence d'un nationalisme romantique, qui donne lieu au rétablissement de l'indépendance du Patriarcat de Bulgarie en 1870, l'insurrection d'avril en 1876 et la restauration de l'État bulgare en 1878.
223
+
224
+ Les années 1880 à 1945 se distinguent par la prospérité de la littérature. La modernisation du pays et le besoin de compenser les siècles sans liberté sous la théocratie musulmane incitent à une adoption des courants littéraires d'Europe, comme le symbolisme (Peyo Yavorov, Pencho Slaveykov, Atanas Dalchev (en)), l'expressionnisme (Geo Milev) et le réalisme (Yordan Yovkov, Yordan Raditchkov). Après 1945, le réalisme socialiste soviétique et la science-fiction sont devenus les genres dominants dans la littérature.
225
+
226
+ Elias Canetti, écrivain britannique, juif d'origine bulgare, recevra le prix Nobel de littérature (1981)[107].
227
+
228
+ Une grande quantité de sites archéologiques de toutes les époques est disséminée dans tout le pays. La Bulgarie a le plus grand nombre de sites archéologiques découverts en Europe après l'Italie et la Grèce[108], et beaucoup d'entre eux sont d'origine thrace. Un objet historique d'importance majeure est le plus ancien trésor d'or dans le monde, datant de 5000 av. J.-C., provenant du site de la nécropole de Varna[23],[109].
229
+
230
+ Il y a aussi neuf sites du patrimoine mondial de l'UNESCO : le Cavalier de Madara, les tombeaux thraces dans Svechtari et Kazanlak, l'église de Boyana, le monastère de Rila, les églises rupestres d'Ivanovo, Parc national de Pirin, Sreburna réserve naturelle et l'ancienne ville de Nessebar.
231
+
232
+ Dans le domaine du cinéma, la Bulgarie est notée pour ses films artistiques dont certains tels que Midi Torride (1965) et Eastern Plays (2009) ont été projetés au Festival de Cannes.
233
+
234
+ Les médias en Bulgarie ont une tradition d'objectivité. La presse n'a pas de restrictions légales et la publication des médias imprimés est complètement libre[110] La plupart des journaux quotidiens sont en un format hybride, qui contient des éléments à la fois de presse de qualité et des tabloïds[110].
235
+
236
+ Les médias électroniques sont les plus populaires dans le pays, mais à cause du manque de législation spécifique, ils sont sensibles à un certain nombre de tendances négatives, telles que la dégradation générale des produits médiatiques, l'autocensure et des pressions politiques ou économiques[111]. Les médias Internet gagnent en popularité à cause de la teneur en large éventail d'opinions et de points de vue disponibles, l'absence de censure et des contenus diversifiés[112].
237
+
238
+ La Bulgarie a une grande tradition de chant choral. L'instrument national bulgare est la cornemuse « gaida », ainsi que la flûte longitudinale en trois parties de « kaval ». Dans la plupart des régions du pays, le Gaïa Thracien (Djura Gaida) est joué, principalement pour la danse, tandis que dans les Rhodopes, le Kaba Gaïa aigu est utilisé pour accompagner les ballades pour la plupart des bals. Figurent parmi les compositeurs bulgares Dobri Khristov (1875-1941) et Petko Staynov (1896–1977).
239
+
240
+ Chaque année, la Bulgarie accueille 8,9 millions de touristes, principalement de Russie, de Roumanie, d'Allemagne, du Royaume-Uni et de la Scandinavie[113]. Les types de tourisme principaux sont le tourisme de masse, de culture et de vin[114].
241
+
242
+ Depuis 1995, le tourisme balnéaire s'est fortement développé le long de la mer Noire, notamment à Slantchev Briag, à Albena ou aux Sables d'or (Zlatni Pyasatsi), près de Varna. Certains sites historiques sont également d'intérêt : on citera notamment Veliko Tarnovo, dont la citadelle est parfois l'objet d'un spectacle son et lumière retraçant l'histoire de la Bulgarie à travers les siècles, et le monastère de Rila. Les principales stations de ski de Bulgarie sont Bansko (massif du Pirin), Borovets (massif du Rila) qui est la station historique de Bulgarie et Pamporovo située dans les monts Rhodopes, non loin de la frontière avec la Grèce. Elles attirent aussi leur lot de touristes étrangers (anglais, russes) et nationaux.
243
+
244
+ Bouzloudja est un lieu-dit de Bulgarie, situé à quelques kilomètres au sud de Gabrovo, à proximité du mémorial de Chipka. Bouzloudja est aussi et surtout connu pour l'ancienne salle de congrès communiste, aujourd'hui abandonnée, à la forme particulière, celle d'un OVNI. Bien que le bâtiment ne se visite pas, de nombreux curieux y pénètrent pour admirer les fresques en forme de mosaïque ou l'ancien auditorium aujourd'hui délabré.
245
+
246
+ La cathédrale Alexandre-Nevski de Sofia, un des symboles du pays.
247
+
248
+ Le monastère de Rila est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1983.
249
+
250
+ La Galerie Nationale d'Art Étranger à Sofia.
251
+
252
+ La forteresse de Belogradtchik.
253
+
254
+ Melnik, la capitale du vin bulgare.
255
+
256
+ Le sommet Dessilitsa (bg).
257
+
258
+ Bolata (en), une plage et réserve naturelle.
259
+
260
+ La réserve naturelle Djendema (en).
261
+
262
+ Le Danube au coucher du soleil près de Béléné.
263
+
264
+ Belmeken, un chalet en Rila.
265
+
266
+ La réserve Kamchiya (en).
267
+
268
+ « Les Yeux » à la grotte Prohodna.
269
+
270
+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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272
+ Les sports les plus populaires en Bulgarie sont le volley-ball, le football, l'athlétisme, la boxe et la gymnastique.
273
+
274
+ Le football est le sport le plus populaire en Bulgarie. Il fut introduit en 1893-1894 par des professeurs de gymnastique invités dans le pays qui organisèrent le premier match national dans le collège de Varna en 1894. À la Coupe du monde 1994, les Bulgares se classèrent 4e[115].
275
+
276
+ Un Grand Prix de Formule 1 de Bulgarie aurait dû voir le jour en 2011 ou 2012 mais les organisateurs abandonnèrent le projet en 2009 à cause de difficultés financières[116].
277
+
278
+ En 2010, la Bulgarie accueille pour la première fois une manche du championnat du monde des rallyes, le rallye de Bulgarie[117].
279
+
280
+ En 2012, la Bulgarie a organisé la ligue mondiale de volley-ball à Sofia.
281
+ En 2015, la Bulgarie et l'Italie ont organisé conjointement le Championnat d'Europe masculin de volley-ball.
282
+
283
+ La Bulgarie dispose de Grigor Dimitrov et Tsvetana Pironkova. Ils sont très jeunes et progressent chaque année dans le classement des meilleurs joueurs.
284
+
285
+ Certains lutteurs bulgares embrassent une carrière au Japon dans le Sumo, tel Kaloyan Stefanov Mahlyanov (Katsunori Kotoôshû).
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+ « The territorial changes which the Prussia of the Balkans was condemned to undergo are neither very considerable nor unjust. »
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+ La Bulgarie a pour codes :
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+ Burkina Faso
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+ 12° 22′ N, 1° 31′ O
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+ Le Burkina Faso (prononciation : /buʁ.ki.na fa.so/), littéralement « Pays des Hommes intègres », couramment appelé Burkina, ancienne république de Haute-Volta, est un pays d'Afrique de l'Ouest sans accès à la mer. Il est entouré par le Mali au nord-ouest, le Niger au nord-est, le Bénin au sud-est, le Togo au sud-est, le Ghana au sud et la Côte d'Ivoire au sud-ouest. Étonnamment, géographiquement parlant la carte du Burkina Faso ressemble assez à la carte de la République centrafricaine, pays étant également un territoire tout aussi enclavé.
10
+
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+ La capitale Ouagadougou est située au centre du pays. Le Burkina Faso est membre de l'Union africaine (UA), de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), l'Organisation pour l'harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA) et l'Organisation de la coopération islamique. C'est l'un des dix pays les moins développés du monde, avec un indice de développement humain de 0,402 en 2015[7].
12
+
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+ Ancienne colonie française, la Haute-Volta obtient l'indépendance le 5 août 1960. Le nom actuel du pays, Burkina Faso, date du 4 août 1984, sous la présidence du révolutionnaire Thomas Isidore Sankara. Combinaison de deux mots dans deux langues principales du pays, il signifie « la patrie des hommes intègres » — Burkina se traduisant par « intégrité, honneur » en mooré, et Faso se traduisant par « territoire, terre ou patrie » en dioula[8],[9].
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+ La Constitution nationale[10] nomme les habitants du Burkina Faso les Burkinabè (mot invariable en genre et en nombre), où le suffixe bè se traduit par « habitant » (homme ou femme) en peul. Le choix de ce mélange de langues (fondé sur trois idiomes ayant le statut de langues nationales — mooré, dioula(malinké) et le peul — avec le français) dans la dénomination du pays et de ses habitants, traduit la volonté d'unification d'une société multi-ethnique (plus de 60 ethnies)[11]. Dans la francophonie, les habitants du Burkina peuvent être désignés comme Burkinabè (mot invariable en genre et en nombre)[2].
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+
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+ On utilise les termes Burkina ou Burkina Faso dans les usages courants, et Burkina Faso dans les usages officiels. D'après la Constitution du Burkina Faso, « le Faso est la forme républicaine de l'État »[10]. Le terme « Faso » remplace donc le terme « république » : « république du Burkina Faso » ou « république du Burkina » ne sont pas employés à l'intérieur du pays. De même on utilise officiellement « président du Faso » au lieu de « président de la République ».
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+ Comme pour tout l'ouest de l'Afrique, le Burkina Faso a connu un peuplement très précoce, avec notamment des chasseurs-cueilleurs dans la partie nord-ouest du pays (12 000 à 5 000 ans avant l'ère chrétienne), et dont des outils (grattoirs, burins et pointes) ont été découverts en 1973. La sédentarisation est apparue entre 3 600 et 2 600 avant l'ère chrétienne avec des agriculteurs, dont les traces des constructions ont laissé envisager une installation relativement pérenne. L'emploi du fer, de la céramique et de la pierre polie s'est développé entre 1 500 et 1 000 avant l'ère chrétienne, ainsi que l'apparition de préoccupations spirituelles, comme en témoignent les restes d'inhumation découverts.
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+ Des vestiges attribués aux Dogons ont été découverts dans la région du Centre-Nord, du Nord et du Nord-Ouest. Or ceux-ci ont quitté le secteur entre le XVe siècle et le XVIe siècle pour s'installer dans la falaise de Bandiagara. Par ailleurs, des restes de murailles sont localisés dans le sud-ouest du Burkina Faso (ainsi qu'en Côte d'Ivoire), mais leurs constructeurs n'ont à ce jour pas pu être identifiés avec certitude. Les ruines de Loropéni, situées près des frontières de la Côte d'Ivoire et du Ghana, sont aujourd'hui reconnues site du Patrimoine mondial.
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+ Avant la colonisation, le territoire actuel du Burkina Faso était partagé entre différents royaumes ou chefferies[12] :
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+ On trouve peu de témoignages sur cette époque au Burkina Faso. Toutefois, une chronologie des royaumes mossis existe.
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+ Les Européens ont eu peu de contacts avec le Mossi, ainsi que l'on désignait ce territoire, et ils se sont produits peu avant la colonisation. Le compte rendu Du Niger au Golfe de Guinée du voyage de Louis-Gustave Binger (1856-1936) relate son séjour, en juin 1888, chez Boukary, le frère du Moro Naba Sanem de Ouagadougou. Lequel Boukary devait devenir le Moro Naba Wobgho qui résista aux Français, avec des moyens bien limités devant leurs armes modernes. Binger décrit un royaume organisé suivant un système féodal[13].
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+
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+ En 1896, le royaume mossi de Ouagadougou devient un protectorat français. En 1898, la majeure partie de la région correspondant à l'actuel Burkina Faso est conquise. En 1904, ces territoires sont intégrés à l'Afrique-Occidentale française au sein de la colonie du Haut-Sénégal et Niger.
30
+
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+ De nombreux habitants participèrent à la Première Guerre mondiale au sein des bataillons de tirailleurs sénégalais. En 1915 et 1916 a lieu la guerre du Bani-Volta pour protester contre les recrutements forcés. Près de 30 000 personnes furent tuées par les troupes de l'Afrique-Occidentale française. Le 1er mars 1919, Édouard Hesling devient le premier gouverneur de la nouvelle colonie de Haute-Volta. Celle-ci est démembrée le 5 septembre 1932 et le territoire est partagé entre la Côte d'Ivoire, le Mali et le Niger.
32
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+ La population indigène est fortement discriminée. Par exemple, les enfants africains n'ont pas le droit d'utiliser une bicyclette ou de cueillir des fruits aux arbres, "privilèges" réservés aux enfants des colons. Contrevenir à ces règlements pouvait mener les parents en prison[14].
34
+
35
+ Le 4 septembre 1947, la Haute-Volta est reconstituée dans ses limites de 1932. Le 11 décembre 1958, elle devient la république de Haute-Volta, une république membre de la Communauté française, et elle accède à l'indépendance le 5 août 1960. Le nom Burkina Faso est adopté le 4 août 1984.
36
+
37
+ Le premier président de la république de Haute-Volta est Maurice Yaméogo. Le 4 janvier 1966, le lieutenant-colonel Sangoulé Lamizana le remplace au pouvoir après un soulèvement populaire[15]. Au début des années 1980, la Haute-Volta est l'un des pays les plus pauvres du monde : un taux de mortalité infantile estimé à 180 pour 1000, une espérance de vie se limitant à 40 ans, un taux d’analphabétisme allant jusqu’à 98 %, et un produit intérieur brut par personne de 53 356 francs CFA (soit 72 euros)[15].
38
+
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+ Le 25 novembre 1980, un coup d'État militaire porte le colonel Saye Zerbo au pouvoir. Celui-ci est renversé en 1982 par un autre coup d'État militaire qui place le médecin commandant Jean-Baptiste Ouédraogo à la tête de l'État et le capitaine Thomas Sankara à la tête du gouvernement. Ce premier entre en conflit avec Sankara et le limoge de son poste de Premier ministre en mai 1983. Trois mois plus tard, le 4 août 1983, Thomas Sankara effectue un nouveau putsch et instaure le Conseil national de la révolution (CNR) d'orientation marxiste. Le 4 août 1984, le président Sankara rebaptise son pays Burkina Faso. Son gouvernement défend la transformation de l’administration, la redistribution des richesses, la libération de la femme, la mobilisation de la jeunesse et des paysans dans les luttes politiques, la lutte contre la corruption, etc.[15]
40
+
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+ Thomas Sankara retire aux chefs traditionnels les pouvoirs féodaux qu'ils continuaient d'exercer. Il crée les CDR (Comités de défense de la révolution), qui sont chargés localement d'exercer le pouvoir, gérant la sécurité, la formation politique, l'assainissement des quartiers, la production et la consommation de produits locaux ou encore le contrôle budgétaire des ministères. Cette politique visait à réduire la malnutrition, la soif (avec la construction massive par les CDR de puits et retenues d'eau), la diffusion des maladies (grâce aux politiques de « vaccinations commandos », notamment des enfants, burkinabés ou non) et l'analphabétisme (l'analphabétisme est passé pour les hommes de 95 % à 80 %, et pour les femmes de 99 % à 98 %, grâce aux « opérations alpha »). Des projets de développement sont également portés par les CDR, comme l'aménagement de la « Vallée de la Sourou » destiné à irriguer 41 000 hectares[14].
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+ Les dépenses de fonctionnement diminuent pour renforcer l'investissement. Les salaires sont ponctionnés de 5 à 12 % mais les loyers sont déclarés gratuits pendant un an. En 1986, le Burkina Faso atteint son objectif de deux repas et de dix litres d'eau par jour et par personne. Soucieux d'environnement, Sankara dénonce des responsabilités humaines dans l'avancée du désert. En avril 1985, le CNR lance ainsi les « trois luttes » : fin des coupe de bois abusives et campagne de sensibilisation concernant l'utilisation du gaz, fin des feux de brousse et fin de la divagation des animaux. Le gouvernement mène des projets de barrages alors que des paysans construisent parfois eux-mêmes des retenues d'eau. Thomas Sankara critique également le manque d'aide de la France, dont les entreprises bénéficient pourtant en majorité des marchés liés aux grands travaux. Symboliquement, une journée du marché au masculin est instaurée pour sensibiliser au partage des taches ménagères. Sankara avance aussi l'idée d'un « salaire vital », prélevé à la source d'une partie du salaire de l'époux pour le reverser à l’épouse[14].
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+ En décembre 1985, une courte guerre frontalière, la guerre de la Bande d'Agacher, oppose le Burkina Faso au Mali. Elle s'achève grâce à la médiation du Nigeria et de la Libye : la bande de territoire contestée est partagée entre les deux États, en décembre 1986, par un jugement de la Cour internationale de justice[16].
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+ Le capitaine Blaise Compaoré prend le pouvoir lors d'un putsch le 15 octobre 1987. Au cours de ces événements, il aurait fait assassiner son prédécesseur Thomas Sankara. La mort de ce dernier est sujette à controverses[17]. La période suivant le coup d'État est baptisée « Rectification » par Blaise Compaoré.
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+ Une nouvelle constitution est adoptée par référendum et le 1er décembre 1991, Blaise Compaoré est élu président de la République (taux d'abstention : 74 %). Il est réélu en 1998, 2005 et en 2010.
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+ Les violences policières et les meurtres d'opposants au président Blaise Compaoré scandent les décennies 1990 et 2000 : Dabo Boukary en 1990 ; deux étudiants en 1995 ; Flavien Nébié (12 ans) en 2000. Tous étaient militants ou manifestants[18]. Le Burkina Faso connaît aussi des mouvements d'émeutes : en 1998 après l'assassinat du journaliste Norbert Zongo, en 2006 avec l'arrestation de certains étudiants à la suite d'une conférence de presse à l'université de Ouagadougou, en 2007-2008 contre le coût élevé de la vie[18]. En juin 2008, l'université de Ouagadougou connaît une grève massive, qui se solde par une reprise en main brutale de l'université par le pouvoir : suppression de toutes les prestations sociales étudiantes (bourses, restauration, résidences universitaires vidées en deux jours) après tirs à balles réelles sur les étudiants[19]. La révolte de 2011 secoue le pays en même temps que le Printemps arabe.
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+ En 1999, à la suite de la loi ivoirienne de 1998 sur le domaine foncier rural, un conflit foncier a lieu à Tabou, en Côte d'Ivoire, entre Burkinabè et Ivoiriens. 17 000 d'entre eux fuient au Burkina Faso. En septembre 2000, de nouveau, un conflit foncier, à San-Pédro cette fois, provoque l'évacuation d'un millier de Burkinabè. Enfin, en 2001, à la suite de l'élection de Laurent Gbagbo, des émeutes se multiplient. 80 000 Burkinabés rentrent au Burkina Faso[20].
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+ Le 30 octobre 2014, Blaise Compaoré fait face à un soulèvement populaire contre son projet de modification de l'article 37 de la loi fondamentale limitant le nombre de mandats présidentiels, afin de se représenter en 2015[21]. À la suite des émeutes, Blaise Compaoré quitte le pouvoir et le chef d'état-major des armées.
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+ Honoré Traoré annonce la création d'un « organe de transition », chargé des pouvoirs exécutif et législatif, dont l'objectif est un retour à l'ordre constitutionnel « dans un délai de douze mois »[22]. Le 1er novembre 2014, l'armée publie un communiqué qui affirme son soutien à Isaac Zida comme président de transition[23]. Honoré Traoré en est un des signataires, ce qui implique son renoncement au pouvoir[24]. Le 17 novembre 2014, le diplomate Michel Kafando est nommé président de transition[25]. Il nomme Isaac Zida Premier ministre.
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+ Le 17 septembre 2015, des militaires du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) retiennent en otage le président et le Premier ministre et annoncent la dissolution du gouvernement transitoire[26]. Gilbert Diendéré, ancien chef d'état-major particulier de l'ancien président Blaise Compaoré, se proclame chef d'État, dans un climat de tensions importantes au sein du pays[27]. Le coup d'État entraîne la suspension du Burkina Faso parmi les membres de l'Union africaine[28]. Le 22 septembre 2015, l'armée entre à Ouagadougou pour exiger la reddition des putschistes[29]. Le jour-même, le chef des putschistes annonce que le président de la transition sera « remis en selle » après que la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest a demandé à son régiment de déposer les armes.
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+ Le 23 septembre 2015, le président de la transition, à travers une allocution à la Nation annonce la fin du coup d'État et reprend son poste. Le Burkina Faso est réintégré comme membre de l'Union africaine fin septembre[30].
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+ Le 30 novembre 2015, à la suite des élections présidentielles et législatives, Roch Marc Christian Kaboré (MPP) est élu au premier tour président du Burkina Faso avec 53,49 % des voix devant Zéphirin Diabré (UPC), qui récolte 29,65 % des voix, les 12 autres candidats se partageant le reste[31]. Il est le deuxième président civil depuis l'accès à l'indépendance du Burkina Faso après Maurice Yaméogo.
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+ Le nouveau président est confronté très vite à des attaques dhjiadistes, dans le nord du pays, à la frontière avec le Mali[32]. Et la politique intérieure est marquée par un marasme et une contestation montante du président élu en 2015[33],[34].
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+ Dans la nuit du 3 au 4 février 2019, un groupe terroriste attaque la ville de Kaïn dans le département du même nom, au nord de la province de Yatenga. Le bilan est de 14 morts civils[35]. En réaction, l'armée entreprend rapidement diverses actions contre les groupes terroristes dans le nord-ouest du territoire. L'armée déclare avoir "neutralisé" 146 terroristes durant ces opérations[36]. À la veille du début de l'année de la présidence par le pays du G5 Sahel[37], l'attaque terroriste porte à près de 300 le nombre d'habitants assassinés par ces groupes depuis 2015[38]. Le jour inaugural du G5 Sahel, mardi 5 février, un détachement de la gendarmerie est attaqué à Oursi faisant cinq victimes du côté des militaires. L'armée déclare avoir tué 21 assaillants au cours de l'attaque[39]. L'insécurité croissante a entrainé la multiplication des milices. En 2020, le pays compterait près de 4 500 groupes de koglweogo, mobilisant entre 20 000 et 45 000 membres[40].
68
+
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+ Les 29 et 30 mai 2020, plusieurs attaques djihadistes ont fait une cinquantaine de morts à Kompienga[41].
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+
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+ Deux grands types de paysages existent au Burkina :
72
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73
+ L'altitude moyenne est de 400 m et le différentiel entre les deux points extrêmes ne dépasse pas 600 m. Le Burkina Faso est donc un pays plutôt plat, avec quelques accidents de terrain localisés.
74
+
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+ Quoique peu élevé et relativement peu arrosé, le Burkina a un réseau hydrographique assez important, surtout dans sa partie méridionale. Les cours d'eau se rattachent à trois bassins principaux : les bassins de la Volta, de la Comoé et du Niger.
76
+
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+ Le pays devait son ancien nom de Haute-Volta aux trois cours d'eau qui le traversent : le Mouhoun (anciennement Volta Noire), le Nakambé (Volta Blanche) et le Nazinon (Volta Rouge). Le Mouhoun est le seul fleuve permanent du pays avec la Comoé qui coule au sud-ouest.
78
+
79
+ Le plus important, il s'étend au centre et à l'ouest du pays sur une superficie de 178 000 km2. Il est constitué par trois sous-bassins majeurs : ceux du Mouhoun, du Nakambé et du Nazinon. Les eaux de ces bassins se rejoignent au centre du Ghana, où elles forment le lac Volta.
80
+
81
+ Seul cours d'eau permanent avec un bassin versant de 92 000 km2, il prend sa source sur le versant nord du massif gréseux de la falaise de Banfora, dans une région où les précipitations dépassent 1 000 mm par an. Il coule d'abord vers le nord-est puis s'infléchit brusquement vers le sud. Au confluent du Sourou, le bassin versant du Mouhoun et ses principaux affluents (Plandi, Kou, Voun Hou) fournissent un débit moyen de 25 m3/s. Ce débit est cependant très irrégulier. Le principal affluent du Mouhoun est le Sourou, rivière à pente peu accusée, qui draine l'ancienne plaine lacustre du Gondo dont le bassin versant est de 15 200 km2. Ce bassin, presque totalement sahélien ne produit que de faibles écoulements. À l'état naturel, lors des décrues, le Sourou alimentait le Mouhoun. Depuis 1984, les ouvrages de dérivation et de contrôle installés en amont de la confluence avec le Mouhoun permettent le stockage de 250 millions de m3 dérivés des crues d'hivernage et de restituer le surplus dans le cours aval du Mouhoun pendant la saison sèche. Changeant brusquement de direction après la boucle du Sourou, le Mouhoun coule vers le sud-est puis plein sud, formant frontière avec le Ghana. Il parcourt le pays sur une distance d'environ 860 km.
82
+
83
+ Il prend sa source à l'est de Ouahigouya, dans une région qui reçoit 500 à 600 mm d'eau par an. Il draine un bassin versant de 50 000 km2. Il draine toute la partie centrale et le nord du plateau central et ne coule que pendant la saison des pluies. Les premiers écoulements intermittents peuvent se produire en mai, mais ce n'est qu'en juillet/août que les débits deviennent permanents à la station de Wayen et se renforcent vers l'aval pour atteindre à Bagré un débit moyen de 145 m3/s en août.
84
+
85
+ Lui et son principal affluent, la Sissili, drainent la partie sud-ouest du plateau central avec un bassin versant de 20 000 km2. Leur régime hydrologique est très voisin de celui du Nakambé.
86
+
87
+ Il forme la frontière sud-est du Burkina avec le Bénin, reçoit en rive droite trois affluents (le Doudodo, le Singou et la Konpienga) dont les bassins versants totalisent 21 600 km2. Ces affluents apportent moins de 30 % du débit moyen de la Pendjari qui elle-même tarit complètement une année sur deux en avril à Porga au Bénin.
88
+
89
+ La Comoé draine l'extrémité sud-ouest du pays sur un bassin versant de 18 000 km2 comprenant de nombreux affluents. Elle prend sa source dans les falaises autour de Banfora, notamment dans le village de Takalédougou-Koko. Son cours, coupé par des rapides et des chutes, communique avec des mares permanentes situées au pied de la falaise de Banfora, comme le lac de Tengréla. Les écoulements sont permanents.
90
+
91
+ La pluviométrie relativement abondante de ces régions confère aux rivières qui s'y trouvent un régime nettement soudanien avec une augmentation des débits dès le mois de juin et les débits de crue en août/septembre pouvant atteindre 500 m3/s.
92
+
93
+ Le bassin du Niger draine le nord-est et l'est du pays. Son bassin versant a une superficie de 72 000 km2. Les affluents burkinabés du Niger les plus septentrionaux sont en grande partie endoréiques (le Béli, le Gorouol, le Goudébo et le Dargol) et sont à l'origine de crues importantes. Par contre, les affluents soudano-sahéliens (la Faga, la Sirba, la Bonsoaga, le Diamangou et la Tapoa) ont des régimes un peu moins irréguliers et contribuent à la crise dite soudanienne du Niger qui se produit en septembre. Ces cours d'eau de faible débit ne forment souvent qu'un chapelet de mares.
94
+
95
+ Toutes les rivières du Burkina excepté le Mouhoun et celles du sud-ouest (bassin de la Comoé) sont temporaires : ne coulant que de juillet à octobre.
96
+
97
+ En dehors du réseau hydrographique, il existe des bassins fermés qui alimentent de nombreuses grandes mares ou lacs naturels, sans écoulement permanent ou temporaire, qui occupent les bas-fonds ou les espaces interdunaires : les lac de Tingrela, de Bam et de Dem, les mares d'Oursi, de Béli, de Yomboli et de Markoye. Les observations effectuées sur la mare d'Oursi et le lac de Bam laissent penser que le fond de ces lacs se colmate par des dépôts argileux.
98
+
99
+ Le manque d'eau est souvent problématique, surtout au nord du pays.
100
+
101
+ Le Burkina Faso possède un climat tropical de type soudano-sahélien (caractérisé par des variations pluviométriques considérables allant d'une moyenne de 350 mm au nord à plus de 1 000 mm au sud-ouest) avec deux saisons très contrastées : la saison des pluies avec des précipitations comprises entre 300 mm et 1 200 mm et la saison sèche durant laquelle souffle l'harmattan, un vent chaud et sec, originaire du Sahara. La saison des pluies dure environ 4 mois, entre mai-juin et septembre, sa durée est plus courte au nord du pays.
102
+
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+ On peut donc distinguer trois grandes zones climatiques :
104
+
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+ On distingue deux saisons inégales :
106
+
107
+ La rareté et la mauvaise répartition des pluies provoquent des migrations de plus en plus fortes des populations principalement du Nord et du Centre vers les villes, le sud-ouest du Burkina Faso et les pays de côte.
108
+
109
+ La température varie de 16 à 45 °C ; l'évaporation moyenne annuelle est estimée à 3 000 mm et la recharge annuelle de la nappe souterraine à 40 mm.
110
+
111
+ La Savane soudanienne occidentale couvre la grande majorité du pays, à l'exception de la pointe nord.
112
+
113
+ Dans les années 1980, alors que la conscience écologique est encore très peu développée, le président du Burkina Faso Thomas Sankara est l'un des rares dirigeants africains à considérer la protection de l’environnement comme une priorité[42].
114
+
115
+ Il s’engage dans trois combats majeurs : contre les feux de brousse « qui seront considérés comme des crimes et seront punis comme tel » ; contre la divagation du bétail « qui porte atteinte au droit des peuples car les animaux non surveillés détruisent la nature » ; et contre la coupe anarchique du bois de chauffe « dont il va falloir organiser et réglementer la profession »[42].
116
+
117
+ Dans le cadre d’un programme de développement associant une grande partie de la population, dix millions d’arbres en quinze mois ont été plantés au Burkina Faso pendant la « révolution ». Pour faire face à l’avancée du désert et aux sécheresses récurrentes, Thomas Sankara propose également la plantation de bandes boisées d’une cinquantaine de kilomètres, traversant le pays d’est en ouest. Il songe ensuite à étendre cette ceinture végétale à d’autres pays[42].
118
+
119
+ La production de céréales, proche de 1,1 milliard de tonnes avant 1983, va grimper à 1,6 milliard de tonnes en 1987. Jean Ziegler, ancien rapporteur spécial pour le droit à l’alimentation de l’ONU, souligne alors que le pays « est devenu alimentairement autosuffisant »[42].
120
+
121
+ Les Mossi sont l'ethnie majoritaire du Burkina Faso, constituant plus de 56 % de la population, soient 11 à 12 millions de personnes et se situent principalement au centre du Burkina Faso dans les villages des bassins des rivières Nazinon et Nakambé. Les Mossis parlent le moré.
122
+
123
+ Les Peuls au Burkina Faso ont pour principale zone d'implantation le Nord, à savoir les provinces du Soum, du Seno, du Yagha et partiellement celle de l'Oudalan[44].
124
+
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+ On distingue les Peuls du Djelgodji venus chercher refuge en Côte d’Ivoire après avoir perdu leurs troupeaux pendant la sécheresse de 1983-1984.
126
+
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+ Les Gourounsis, les Sénoufos, les Lobis, les Bobos et les Samos sont aussi des ethnies du Burkina Faso.
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+
129
+ En 1996, une loi fait entrer l'interdiction de l'excision dans le Code pénal, bien qu'elle continue malgré tout à être pratiquée, en particulier dans les zones rurales. En 2003, 65 % des Burkinabées entre 15 et 19 ans ont été excisées, ce chiffre tombant à 57,6 % en 2010. Depuis les années 1990, 45 comités provinciaux de lutte contre la pratique de l'excision (CPLPE) sont chargés de parcourir le pays afin de convaincre les familles et les chefs coutumiers de ne pas faire exciser les jeunes filles[45].
130
+
131
+ Les mutilations génitales féminines sont interdites depuis 1996, mais pratiquées fréquemment[46]. Il y a une sous-représentation des femmes dans l'enseignement secondaire et supérieur, mais elles sont de plus en plus présentes[47]. Burkina Faso a ratifié la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes en 1984[48].
132
+
133
+ Il y a une soumission des femmes au mari[48].
134
+
135
+ L'analphabétisme des femmes est élevé[48].
136
+
137
+ La polygamie[48] est encore très présente. Les mariages précoces sont fréquents. Le mariage forcé est illégal dans le pays, mais la loi s'applique seulement aux mariages enregistrés à l'État[49]. Burkina Faso a l'un des taux de mariage forcé dans le monde les plus élevés[50]. Les filles qui accouchent peuvent souffrir de problèmes tels que la fistule obstétricale[51].
138
+
139
+ Le français est la principale langue des institutions, des instances administratives, politiques et juridiques, des services publics, des textes et des communiqués de l'État, de la presse écrite et des écrivains. Il s'agit de la seule langue à l'écrit des lois, de l'administration et des tribunaux.
140
+
141
+ De plus, le Burkina Faso est membre de l'Organisation internationale de la francophonie de même que de l'Assemblée parlementaire de la francophonie.
142
+
143
+ Selon une estimation de la CIA de 2003, seule 21,8 % de la population de 15 ans et plus sait lire et écrire[52], de plus le taux net (c'est-à-dire sur une classe d'âge donnée) de scolarisation, malgré une hausse constante depuis plusieurs années, n'est que de 47,70 % pour l'année scolaire 2005-2006[53] d'où le fait que le français ne soit compris que par environ 15 % de la population[54], dont seulement 5 % de francophones réels selon la Délégation générale à la langue française et aux langues de France[55]. Malgré la supériorité numérique des langues nationales, le statut de langue officielle et celui de langue internationale font en sorte que le français pèse progressivement de plus en plus dans la vie sociale et économique du pays. Le français jouit, sur le plan social, d'un statut de prestige associé à une participation au monde moderne[56]. Il s'agit de la langue de la promotion sociale.
144
+
145
+ Selon le dernier rapport de l'OIF[57], le français devient de plus en plus la langue première des burkinabè : ainsi, seules 20 947 personnes déclaraient le français comme première langue couramment parlée en 1985 (soit 0,42 % de la population du pays), 49 647 en 1996 (0,75 %), puis 151 184 en 2006 (1,66 %), dont 104 700 à Ouagadougou (soit 9,54 % des Ouagalais).
146
+
147
+ Selon André Magord et Rodrigue Landry, « Depuis quelques années, dans les villes principales telles que Ouagadougou, Bobo et Banfora, la langue française s'étend à d'autres situations de communication que celles juste décrites. Devant la dimension de plus en plus multilingue de ces villes, le français s'impose de façon croissante comme lingua franca chez les commerçants et lors des échanges liés à tous les petits métiers qui se multiplient dans ces grandes villes[58]. La langue française parlée n'est plus alors le français standard mais un français qui, sans la base de l'écrit, se transforme, se réinvente pour une part[59]. Cette expansion du français est relayée par l'affichage publicitaire très présent dans les villes et qui propose des slogans en français. Ces slogans deviennent vite populaires dans une société burkinabè à forte tradition orale. »[60] Cette variété de français endogène qui résulte d'une hybridation linguistique[61] est un pidgin en voie de créolisation[62].
148
+
149
+ Ainsi comme dans le pays voisin la Côte d'Ivoire est apparu un français populaire au Burkina Faso[63]. Dans ce français appelé parfois « français de Ouaga » et qui reste essentiellement une langue orale[64], s'est créé un certain nombre d'interférences entre le français standard et le français populaire du Burkina du fait de l'influence des langues africaines dans la pratique locale du français[65].
150
+
151
+ On assiste de plus en plus à des mariages mixtes constituant des familles dont la langue première est le français[66].
152
+
153
+ Enfin, l'Association des municipalités du Burkina Faso-AMBF de même que les villes de Bobo-Dioulasso, Koudougou, Ouagadougou, Tenkodogo, Banfora, Dédougou, Manga, Ouahigouya et Yako sont membres de l'Association internationale des maires francophones[67].
154
+
155
+ Il existe plus de 60 langues dont les principales sont : le moré langue parlée par les Mossis, le san parlé par les Samos, le peul parlé par les Peuls, le gourmantché parlé par les Gourmantchés dans l'Est du Burkina Faso, le dagara parlé par les Dagaras, le dioula qui est une langue commune à plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest (la Côte d'Ivoire, le Mali, la Guinée…) parlé par les Dioulas, le lobiri parlée par les Lobis, le marka ou soninké parlé par les Markas (Soninkés) communément appelés « Dafing », le bobo, le bwamu parlé par les Bwabas, le sénoufo parlé par les Sénoufos, le toussian parlé par les Toussians, le kassena et le lyélé parlées par les Gourounsis et le bissa parlé par les Bissas.
156
+
157
+ Le quatrième recensement général de la population et de l'habitation du Burkina Faso a été réalisé sur le terrain au mois de décembre 2006[68]. Il a recensé 60,5 % de musulmans, 23,2 % de chrétiens (19 % de catholiques et 4,2 % de protestants), 15,3 % d'animistes, 0,6 % d'autres religions et 0,4 % de sans religion[68]'[40].
158
+
159
+ Les mariages entre personnes de religions différentes sont nombreux au Burkina Faso. Il est fréquent qu'une personnes change de religion sans que cela scandalise son entourage[40].
160
+
161
+ Le Burkina Faso est un pays membre de l'Organisation de la coopération islamique.
162
+
163
+ La langue officielle est le français. De nombreuses langues nationales sont parlées dont les plus courantes sont le moré, le dioula, le gourmantché et le foulfouldé (peul) (voir la section « Langues »).
164
+
165
+ Depuis son indépendance en août 1960, le Burkina Faso a connu plusieurs régimes politiques : État de droit et État d'exception. À partir de 1991, le pays a officiellement opté pour un système politique démocratique en adoptant une constitution par voie référendaire et en organisant des élections présidentielles et législatives.
166
+
167
+ Aujourd'hui, des institutions républicaines sont mises en place :
168
+
169
+ En outre, d'autres institutions viennent consolider l'état de droit. Ce sont notamment :
170
+
171
+ La Constitution du 2 juin 1991, approuvée par référendum, a instauré un régime semi-présidentiel à deux chambres ouvert au multipartisme :
172
+
173
+ Il faut noter que depuis son adoption le 11 juin 1991[71], la constitution du Burkina Faso a été révisée à trois reprises respectivement en janvier 1997 pour lever le verrou de la limitation du mandat présidentiel, avril 2000 pour non seulement ramener la durée du mandat présidentiel de 7 à 5 ans et aussi pour introduire à nouveau sa limitation à renouvelable une fois, janvier 2002[72].
174
+
175
+ Il existe également un conseil constitutionnel composé de dix membres et un conseil économique et social dont le rôle est purement consultatif.
176
+
177
+ Le territoire du Burkina Faso est divisé en 13 régions et subdivisé en 45 provinces, 350 départements, 359 communes de plein exercice dirigées par des maires élus et 8 000 villages environ.
178
+
179
+ Le Burkina Faso est divisé 13 régions administratives regroupant 45 provinces (qui étaient les anciennes subdivisions principales du pays mais ne sont plus des collectivités territoriales depuis le 2 juillet 2001).
180
+
181
+ Les régions sont dirigées administrativement par un gouverneur représentant l'État auprès du conseil régional et qui est lui-même représenté dans les provinces par des hauts-commissaires.
182
+
183
+ Les conseils régionaux réunissent les représentants des départements qui autrefois se réunissaient dans les conseils de province. Il n'y a plus, depuis 2011, d'assemblée consultative dans les provinces qui sont de simples intermédiaires administratifs entre les régions et les départements, les anciens conseils de province où étaient représentés les communes ayant été regroupés dans les conseils régionaux.
184
+
185
+ De plus les départements ont pour la plupart été érigés en municipalités de plein droit, et donc des collectivités territoriales, avec à leur tête un maire devant un conseil municipal. Selon le cas, les départements ont soit le statut de « commune urbaine », soit celui de « commune rurale ». Parmi les communes urbaines, les plus peuplées ont aussi le statut de « ville ». Toutefois légalement ces différents statuts sont tous des départements. Le département est la circonscription électorale de base pour toutes les institutions nationales et celles des collectivités territoriales.
186
+
187
+ Enfin de nombreuses fusions de communes ont eu lieu (avant ou après la création des départements, qui aujourd'hui presque partout ne comptent plus qu'une seule municipalité). Toutefois les communes urbaines les plus peuplées sont divisées en « arrondissements municipaux » (à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso), eux-mêmes divisés en « secteurs » administratifs. Les autres communes urbaines de plus de 2 000 habitants peuvent être aussi divisées en secteurs. Toutes les autres communes (urbaines ou rurales) sont ensuite divisées en « villages ».
188
+
189
+ Ni les arrondissements, ni les secteurs urbains, ni les villages ne sont des collectivités territoriales : ils servent essentiellement comme outils de planification et de développement et d'unités territoriales statistiques (celles-ci étant basées sur des sous-ensembles de population d'environ 1 000 habitants, selon l'Institut national de la statistique et de la démographie qui établit la nomenclature officielle de toutes les collectivités territoriales, des provinces et des autres plus petites unités territoriales statistiques).
190
+
191
+ Ainsi les « villages » concernent des territoires essentiellement ruraux à l'intérieur des communes, et qui peuvent rassembler de nombreux hameaux autour d'une petite agglomération rurale. Le Burkina Faso compte ainsi plusieurs milliers de villages ou secteurs urbains, dans lesquels peuvent subsister d'encore plus nombreux hameaux (à la population très changeante du fait des fortes migrations vers de plus grandes villes, ou de la croissance de la périphérie de ces villes sur d'anciens territoires ruraux, lesquelles absorbent alors leurs anciens hameaux voire des villages entiers).
192
+
193
+ Les arrondissements, secteurs ou villages peuvent aussi avoir localement des conseils consultatifs (conseils de quartier, conseils de villages traditionnels, etc.), qui ne sont pas des collectivités territoriales mais des associations (de droit privé, ou paritaire), qui peuvent parfois recevoir des subventions et d'autres moyens de la part des départements ou des régions pour certaines missions développées en partenariat, ou des financements privés de la part de leurs membres (certaines collectivités territoriales adhèrent à ces structures de coopération locale). Ces associations peuvent aussi avoir compétence couvrant d'autres territoires voisins (y compris faisant partie d'autres arrondissements ou départements).
194
+
195
+ En 2016, la frontière avec le Niger va être modifiée. Le Burkina Faso va gagner 14 villages[73].
196
+
197
+ Le Burkina Faso est un pays en voie de développement, où l'agriculture représente 32 % du produit intérieur brut et occupe 80 % de la population active. Il s'agit principalement d'élevage mais également, surtout dans le sud et le sud-ouest, de cultures de sorgo, de mil, de maïs, d'arachides, de riz. Il a été le deuxième producteur africain de coton derrière l'Égypte[75], malgré l'aridité des sols. La filière coton, dans beaucoup de pays producteurs a pris de la vigueur, avec d'excellentes récoltes[76], même si sur le marché mondial, le cours de la livre de fibre était en 2015 autour de 0,70 dollar, relativement bas comparé au pic des 2 dollars la livre qu’il avait atteint en 2011[76]. Le pays était à la première place du palmarès des sept premiers producteurs africains de coton au milieu des années 2010.
198
+
199
+ En 2015, près de 100 000 paysans pratiquaient l’agriculture biologique[42].
200
+
201
+ En 2017, le Burkina est classé 146e par le programme Doing business en ce qui concerne les affaires[77] et est le 134e pays où il fait le plus bon vivre (2017)[78]. Le Burkina Faso compte une très forte diaspora : par exemple, trois millions de Burkinabè vivent au Ghana[79], trois millions également vivent en Côte d'Ivoire et 1.5 million au Soudan[80]. Selon la banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest, ces migrants rapatrient chaque année des dizaines de milliards de francs CFA au Burkina Faso. Depuis les expulsions du Ghana en 1967, cette situation provoque également des tensions avec les pays d'accueil. La dernière crise remonte aux événements de 2003 en Côte d'Ivoire, qui ont entraîné le retour ponctuel de 300 000 migrants. Le tiers de la population du pays vit en dessous du seuil de pauvreté.
202
+
203
+ Il convient par ailleurs de citer quelques productions minières : cuivre, fer, zinc et surtout or (le pays vient[Quand ?] d'ouvrir sa cinquième mine).
204
+
205
+ À la fin des années 1990, les « compagnies juniors » canadiennes, investies dans plus de 8 000 propriétés minières, dans plus de 100 pays, pour la plupart encore à l'état de projet[81] multiplient les contrats avec des pays africains. Au Burkina, elles ont pour nom Axmin, Orezone Resources, Goldcrest Resources ou Etruscan Resources, et sont souvent présentes dans des pays voisins car le Burkina est un prolongement géologique de la riche zone aurifère du Ghana[82].
206
+
207
+ Le Burkina Faso est membre de l'Union économique et monétaire ouest-africaine et de l'Autorité de Liptako-Gourma, qui est chargée de prévenir les crises alimentaires et les sécheresses par la coopération de chaque pays membre.
208
+
209
+ Quelques données économiques :
210
+
211
+ L'analphabétisme est majoritaire au Burkina Faso[85]. C'est plus fréquent parmi les femmes[85]. La majorité des élèves sont des garçons[85].
212
+
213
+ Selon la loi 13-2007/AN[86] portant loi d'orientation de l'éducation, le système éducatif burkinabé est structuré de la façon suivante :
214
+
215
+ Elle comprend l'éducation de base formelle et l'éducation de base non formelle. Elle est obligatoire pour tous les enfants de 6 à 13 ans. L'éducation de base formelle comporte trois niveaux :
216
+
217
+ Quant à l'éducation de base non formelle, elle comprend :
218
+
219
+ L'enseignement secondaire est sanctionné par le baccalauréat et comprend trois voies :
220
+
221
+ Il comprend les universités, les instituts et les grandes écoles. Le Burkina Faso compte quatre universités publiques :
222
+
223
+ Trois centres universitaires créés à l'intérieur du pays viennent en appui des quatre universités. Il s'agit de celui de Fada N'Gourma qui forme dans le domaine des mines, de celui de Ouahigouya qui forme dans le domaine du tertiaire et de la santé et de celui de Dédougou qui forme dans le domaine de l'agriculture[88].
224
+
225
+ Le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), le plus grand festival de cinéma africain sur le continent a lieu tous les deux ans à Ouagadougou (février, années impaires).
226
+
227
+ Les Récréatrales, manifestation bisannuelle, constituent depuis 2002 un événement théâtral culturel majeur du Burkina Faso, avec le Festival international de théâtre et de développement (FITD). Étienne Minoungou en est l'initiateur.
228
+
229
+ Le Salon International de l'Artisanat de Ouagadougou (SIAO), a lieu lui aussi tous les deux ans, principalement les années paires (fin octobre - début novembre). C'est le plus grand salon de promotion de l'artisanat africain.
230
+
231
+ La Semaine nationale de la culture (SNC) a lieu également tous les deux ans à Bobo-Dioulasso durant une semaine. Elle constitue tremplin de la culture nationale ou régionale et de celle de la diaspora.
232
+
233
+ Le Festival Ciné Droits Libres pour les droits de l'homme et la liberté de la presse ; le Festival international des cultures urbaines Waga Hip Hop qui se déroule chaque année depuis 2000 ; le Festival international de théâtre et de marionnettes (FITMO) du professeur Jean Pierre Guingané ; le Festival Jazz à Ouaga ; les Nuits atypiques de Koudougou (NAK) ; le Festival international de théâtre pour le développement (FITD) ; le Festival Dilembu au Gulmu (FESDIG), etc.
234
+
235
+ Les débuts de la littérature burkinabé sont datés de 1962, avec Crépuscule des temps anciens, de Nazi Boni. La production ultérieure se répartit à parts égales entre romans et poésie, complétés de nouvelles, contes et pièces de théâtre[89].
236
+
237
+ Le cinéma numérique ambulant est présent au Burkina Faso. Depuis 2003, le cinéma numérique ambulant a réalisé en Afrique plus de 5 000 projections pour des millions de spectateurs. De nouvelles unités de projection sont en cours de création.
238
+
239
+ La presse culturelle tient une place de choix. On peut citer L'Observateur dimanche, Sidwaya Mag Plus, Africa star et Évasion. Depuis deux ans, une association de jeunes journalistes culturels du nom de Planète Culture couvre les principaux festivals du pays.
240
+
241
+ Le secteur muséal est en pleine évolution. On peut signaler principalement les musées suivants :
242
+
243
+ Au Burkina Faso la vie sportive est dominée par le football qui est pratiqué par la majorité des jeunes. Le championnat national, le Fasofoot, est organisé chaque année et regroupe 16 équipes. Il y a aussi la coupe du Faso et la Supercoupe du Faso qui rythment la vie footballistique du pays. L'équipe nationale, les Étalons, est sacrée vice-championne d'Afrique lors de la 29e édition de la Coupe d'Afrique des nations de football, en 2013.
244
+
245
+ Des structures technologiques sont présentes pour promouvoir ou réguler les technologies de l'information et de la communication (TIC) au Burkina Faso.
246
+
247
+ L'ANPTIC (Agence nationale de promotion des TIC) au Burkina Faso a pour but d'être un incubateur d'entreprises technologiques de pointe et d'aider à la valorisation et à la diffusion des systèmes et produits conçus et réalisés localement tout en mettant des spécialistes à disposition des établissements publics et privés de formation en informatique afin de promouvoir des formations d'excellence.
248
+
249
+ L'ARCEP (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) a pour but de mettre en place un système de formalisation et de régulation dans le domaine des nouvelles technologies[90].
250
+
251
+ Des incubateurs technologiques tels que BeogoLab[91], OuagaLab, des entreprises technologies comme Softnet Burkina[92], CFA Technologie[93] ont été mis en place pour développer les TIC[94].
252
+
253
+ Le réseau routier inventorié du Burkina Faso a une longueur totale de 61 367 km dont 15 272 km sont classés.
254
+
255
+ Le Burkina Faso dispose d'un seul corridor ferroviaire qui le relie au port d'Abidjan en Côte d'Ivoire, c'est la liaison Kaya – Abidjan, longue de 1 252 km et répartie quasiment à longueur égale dans les deux pays. Pour la partie au Burkina Faso, la ligne Kaya – Niangoloko (à la frontière de la Côte d'Ivoire : 622 km) est elle-même divisée en deux sections :
256
+
257
+ Cette ligne ferroviaire est à écartement métrique et en voie unique sur la presque totalité de sa longueur. La charge maximum à l'essieu est de 17 tonnes et la vitesse d'exploitation est de 50 km/h pour les trains de passagers et de 30 km/h pour les trains de transport de marchandises.
258
+
259
+ Le pays compte 33 aéroports, dont seulement un aéroport international, l'aéroport international de Ouagadougou (qui est un des deux seuls, avec l'aéroport de Bobo-Dioulasso depuis 2007, possédant des pistes goudronnées).
260
+
261
+ Les zones reculées peuvent bénéficier du réseau solaire, une source d'énergie fonctionnant en circuit court et fermé et palliatif au manque d’infrastructures. Bénéficiant d'un fort ensoleillement, idéal pour l'énergie solaire, la solution solaire semble adéquate pour le pays[96].
262
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263
+ Le Burkina Faso a pour codes :
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/776.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,265 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+
2
+
3
+ Burkina Faso
4
+
5
+ 12° 22′ N, 1° 31′ O
6
+
7
+ modifier
8
+
9
+ Le Burkina Faso (prononciation : /buʁ.ki.na fa.so/), littéralement « Pays des Hommes intègres », couramment appelé Burkina, ancienne république de Haute-Volta, est un pays d'Afrique de l'Ouest sans accès à la mer. Il est entouré par le Mali au nord-ouest, le Niger au nord-est, le Bénin au sud-est, le Togo au sud-est, le Ghana au sud et la Côte d'Ivoire au sud-ouest. Étonnamment, géographiquement parlant la carte du Burkina Faso ressemble assez à la carte de la République centrafricaine, pays étant également un territoire tout aussi enclavé.
10
+
11
+ La capitale Ouagadougou est située au centre du pays. Le Burkina Faso est membre de l'Union africaine (UA), de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), l'Organisation pour l'harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA) et l'Organisation de la coopération islamique. C'est l'un des dix pays les moins développés du monde, avec un indice de développement humain de 0,402 en 2015[7].
12
+
13
+ Ancienne colonie française, la Haute-Volta obtient l'indépendance le 5 août 1960. Le nom actuel du pays, Burkina Faso, date du 4 août 1984, sous la présidence du révolutionnaire Thomas Isidore Sankara. Combinaison de deux mots dans deux langues principales du pays, il signifie « la patrie des hommes intègres » — Burkina se traduisant par « intégrité, honneur » en mooré, et Faso se traduisant par « territoire, terre ou patrie » en dioula[8],[9].
14
+
15
+ La Constitution nationale[10] nomme les habitants du Burkina Faso les Burkinabè (mot invariable en genre et en nombre), où le suffixe bè se traduit par « habitant » (homme ou femme) en peul. Le choix de ce mélange de langues (fondé sur trois idiomes ayant le statut de langues nationales — mooré, dioula(malinké) et le peul — avec le français) dans la dénomination du pays et de ses habitants, traduit la volonté d'unification d'une société multi-ethnique (plus de 60 ethnies)[11]. Dans la francophonie, les habitants du Burkina peuvent être désignés comme Burkinabè (mot invariable en genre et en nombre)[2].
16
+
17
+ On utilise les termes Burkina ou Burkina Faso dans les usages courants, et Burkina Faso dans les usages officiels. D'après la Constitution du Burkina Faso, « le Faso est la forme républicaine de l'État »[10]. Le terme « Faso » remplace donc le terme « république » : « république du Burkina Faso » ou « république du Burkina » ne sont pas employés à l'intérieur du pays. De même on utilise officiellement « président du Faso » au lieu de « président de la République ».
18
+
19
+ Comme pour tout l'ouest de l'Afrique, le Burkina Faso a connu un peuplement très précoce, avec notamment des chasseurs-cueilleurs dans la partie nord-ouest du pays (12 000 à 5 000 ans avant l'ère chrétienne), et dont des outils (grattoirs, burins et pointes) ont été découverts en 1973. La sédentarisation est apparue entre 3 600 et 2 600 avant l'ère chrétienne avec des agriculteurs, dont les traces des constructions ont laissé envisager une installation relativement pérenne. L'emploi du fer, de la céramique et de la pierre polie s'est développé entre 1 500 et 1 000 avant l'ère chrétienne, ainsi que l'apparition de préoccupations spirituelles, comme en témoignent les restes d'inhumation découverts.
20
+
21
+ Des vestiges attribués aux Dogons ont été découverts dans la région du Centre-Nord, du Nord et du Nord-Ouest. Or ceux-ci ont quitté le secteur entre le XVe siècle et le XVIe siècle pour s'installer dans la falaise de Bandiagara. Par ailleurs, des restes de murailles sont localisés dans le sud-ouest du Burkina Faso (ainsi qu'en Côte d'Ivoire), mais leurs constructeurs n'ont à ce jour pas pu être identifiés avec certitude. Les ruines de Loropéni, situées près des frontières de la Côte d'Ivoire et du Ghana, sont aujourd'hui reconnues site du Patrimoine mondial.
22
+
23
+ Avant la colonisation, le territoire actuel du Burkina Faso était partagé entre différents royaumes ou chefferies[12] :
24
+
25
+ On trouve peu de témoignages sur cette époque au Burkina Faso. Toutefois, une chronologie des royaumes mossis existe.
26
+
27
+ Les Européens ont eu peu de contacts avec le Mossi, ainsi que l'on désignait ce territoire, et ils se sont produits peu avant la colonisation. Le compte rendu Du Niger au Golfe de Guinée du voyage de Louis-Gustave Binger (1856-1936) relate son séjour, en juin 1888, chez Boukary, le frère du Moro Naba Sanem de Ouagadougou. Lequel Boukary devait devenir le Moro Naba Wobgho qui résista aux Français, avec des moyens bien limités devant leurs armes modernes. Binger décrit un royaume organisé suivant un système féodal[13].
28
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+ En 1896, le royaume mossi de Ouagadougou devient un protectorat français. En 1898, la majeure partie de la région correspondant à l'actuel Burkina Faso est conquise. En 1904, ces territoires sont intégrés à l'Afrique-Occidentale française au sein de la colonie du Haut-Sénégal et Niger.
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+ De nombreux habitants participèrent à la Première Guerre mondiale au sein des bataillons de tirailleurs sénégalais. En 1915 et 1916 a lieu la guerre du Bani-Volta pour protester contre les recrutements forcés. Près de 30 000 personnes furent tuées par les troupes de l'Afrique-Occidentale française. Le 1er mars 1919, Édouard Hesling devient le premier gouverneur de la nouvelle colonie de Haute-Volta. Celle-ci est démembrée le 5 septembre 1932 et le territoire est partagé entre la Côte d'Ivoire, le Mali et le Niger.
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+ La population indigène est fortement discriminée. Par exemple, les enfants africains n'ont pas le droit d'utiliser une bicyclette ou de cueillir des fruits aux arbres, "privilèges" réservés aux enfants des colons. Contrevenir à ces règlements pouvait mener les parents en prison[14].
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+ Le 4 septembre 1947, la Haute-Volta est reconstituée dans ses limites de 1932. Le 11 décembre 1958, elle devient la république de Haute-Volta, une république membre de la Communauté française, et elle accède à l'indépendance le 5 août 1960. Le nom Burkina Faso est adopté le 4 août 1984.
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+ Le premier président de la république de Haute-Volta est Maurice Yaméogo. Le 4 janvier 1966, le lieutenant-colonel Sangoulé Lamizana le remplace au pouvoir après un soulèvement populaire[15]. Au début des années 1980, la Haute-Volta est l'un des pays les plus pauvres du monde : un taux de mortalité infantile estimé à 180 pour 1000, une espérance de vie se limitant à 40 ans, un taux d’analphabétisme allant jusqu’à 98 %, et un produit intérieur brut par personne de 53 356 francs CFA (soit 72 euros)[15].
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+ Le 25 novembre 1980, un coup d'État militaire porte le colonel Saye Zerbo au pouvoir. Celui-ci est renversé en 1982 par un autre coup d'État militaire qui place le médecin commandant Jean-Baptiste Ouédraogo à la tête de l'État et le capitaine Thomas Sankara à la tête du gouvernement. Ce premier entre en conflit avec Sankara et le limoge de son poste de Premier ministre en mai 1983. Trois mois plus tard, le 4 août 1983, Thomas Sankara effectue un nouveau putsch et instaure le Conseil national de la révolution (CNR) d'orientation marxiste. Le 4 août 1984, le président Sankara rebaptise son pays Burkina Faso. Son gouvernement défend la transformation de l’administration, la redistribution des richesses, la libération de la femme, la mobilisation de la jeunesse et des paysans dans les luttes politiques, la lutte contre la corruption, etc.[15]
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+ Thomas Sankara retire aux chefs traditionnels les pouvoirs féodaux qu'ils continuaient d'exercer. Il crée les CDR (Comités de défense de la révolution), qui sont chargés localement d'exercer le pouvoir, gérant la sécurité, la formation politique, l'assainissement des quartiers, la production et la consommation de produits locaux ou encore le contrôle budgétaire des ministères. Cette politique visait à réduire la malnutrition, la soif (avec la construction massive par les CDR de puits et retenues d'eau), la diffusion des maladies (grâce aux politiques de « vaccinations commandos », notamment des enfants, burkinabés ou non) et l'analphabétisme (l'analphabétisme est passé pour les hommes de 95 % à 80 %, et pour les femmes de 99 % à 98 %, grâce aux « opérations alpha »). Des projets de développement sont également portés par les CDR, comme l'aménagement de la « Vallée de la Sourou » destiné à irriguer 41 000 hectares[14].
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+ Les dépenses de fonctionnement diminuent pour renforcer l'investissement. Les salaires sont ponctionnés de 5 à 12 % mais les loyers sont déclarés gratuits pendant un an. En 1986, le Burkina Faso atteint son objectif de deux repas et de dix litres d'eau par jour et par personne. Soucieux d'environnement, Sankara dénonce des responsabilités humaines dans l'avancée du désert. En avril 1985, le CNR lance ainsi les « trois luttes » : fin des coupe de bois abusives et campagne de sensibilisation concernant l'utilisation du gaz, fin des feux de brousse et fin de la divagation des animaux. Le gouvernement mène des projets de barrages alors que des paysans construisent parfois eux-mêmes des retenues d'eau. Thomas Sankara critique également le manque d'aide de la France, dont les entreprises bénéficient pourtant en majorité des marchés liés aux grands travaux. Symboliquement, une journée du marché au masculin est instaurée pour sensibiliser au partage des taches ménagères. Sankara avance aussi l'idée d'un « salaire vital », prélevé à la source d'une partie du salaire de l'époux pour le reverser à l’épouse[14].
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+ En décembre 1985, une courte guerre frontalière, la guerre de la Bande d'Agacher, oppose le Burkina Faso au Mali. Elle s'achève grâce à la médiation du Nigeria et de la Libye : la bande de territoire contestée est partagée entre les deux États, en décembre 1986, par un jugement de la Cour internationale de justice[16].
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+ Le capitaine Blaise Compaoré prend le pouvoir lors d'un putsch le 15 octobre 1987. Au cours de ces événements, il aurait fait assassiner son prédécesseur Thomas Sankara. La mort de ce dernier est sujette à controverses[17]. La période suivant le coup d'État est baptisée « Rectification » par Blaise Compaoré.
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+ Une nouvelle constitution est adoptée par référendum et le 1er décembre 1991, Blaise Compaoré est élu président de la République (taux d'abstention : 74 %). Il est réélu en 1998, 2005 et en 2010.
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+ Les violences policières et les meurtres d'opposants au président Blaise Compaoré scandent les décennies 1990 et 2000 : Dabo Boukary en 1990 ; deux étudiants en 1995 ; Flavien Nébié (12 ans) en 2000. Tous étaient militants ou manifestants[18]. Le Burkina Faso connaît aussi des mouvements d'émeutes : en 1998 après l'assassinat du journaliste Norbert Zongo, en 2006 avec l'arrestation de certains étudiants à la suite d'une conférence de presse à l'université de Ouagadougou, en 2007-2008 contre le coût élevé de la vie[18]. En juin 2008, l'université de Ouagadougou connaît une grève massive, qui se solde par une reprise en main brutale de l'université par le pouvoir : suppression de toutes les prestations sociales étudiantes (bourses, restauration, résidences universitaires vidées en deux jours) après tirs à balles réelles sur les étudiants[19]. La révolte de 2011 secoue le pays en même temps que le Printemps arabe.
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+ En 1999, à la suite de la loi ivoirienne de 1998 sur le domaine foncier rural, un conflit foncier a lieu à Tabou, en Côte d'Ivoire, entre Burkinabè et Ivoiriens. 17 000 d'entre eux fuient au Burkina Faso. En septembre 2000, de nouveau, un conflit foncier, à San-Pédro cette fois, provoque l'évacuation d'un millier de Burkinabè. Enfin, en 2001, à la suite de l'élection de Laurent Gbagbo, des émeutes se multiplient. 80 000 Burkinabés rentrent au Burkina Faso[20].
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+ Le 30 octobre 2014, Blaise Compaoré fait face à un soulèvement populaire contre son projet de modification de l'article 37 de la loi fondamentale limitant le nombre de mandats présidentiels, afin de se représenter en 2015[21]. À la suite des émeutes, Blaise Compaoré quitte le pouvoir et le chef d'état-major des armées.
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+ Honoré Traoré annonce la création d'un « organe de transition », chargé des pouvoirs exécutif et législatif, dont l'objectif est un retour à l'ordre constitutionnel « dans un délai de douze mois »[22]. Le 1er novembre 2014, l'armée publie un communiqué qui affirme son soutien à Isaac Zida comme président de transition[23]. Honoré Traoré en est un des signataires, ce qui implique son renoncement au pouvoir[24]. Le 17 novembre 2014, le diplomate Michel Kafando est nommé président de transition[25]. Il nomme Isaac Zida Premier ministre.
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+ Le 17 septembre 2015, des militaires du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) retiennent en otage le président et le Premier ministre et annoncent la dissolution du gouvernement transitoire[26]. Gilbert Diendéré, ancien chef d'état-major particulier de l'ancien président Blaise Compaoré, se proclame chef d'État, dans un climat de tensions importantes au sein du pays[27]. Le coup d'État entraîne la suspension du Burkina Faso parmi les membres de l'Union africaine[28]. Le 22 septembre 2015, l'armée entre à Ouagadougou pour exiger la reddition des putschistes[29]. Le jour-même, le chef des putschistes annonce que le président de la transition sera « remis en selle » après que la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest a demandé à son régiment de déposer les armes.
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+ Le 23 septembre 2015, le président de la transition, à travers une allocution à la Nation annonce la fin du coup d'État et reprend son poste. Le Burkina Faso est réintégré comme membre de l'Union africaine fin septembre[30].
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+ Le 30 novembre 2015, à la suite des élections présidentielles et législatives, Roch Marc Christian Kaboré (MPP) est élu au premier tour président du Burkina Faso avec 53,49 % des voix devant Zéphirin Diabré (UPC), qui récolte 29,65 % des voix, les 12 autres candidats se partageant le reste[31]. Il est le deuxième président civil depuis l'accès à l'indépendance du Burkina Faso après Maurice Yaméogo.
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+ Le nouveau président est confronté très vite à des attaques dhjiadistes, dans le nord du pays, à la frontière avec le Mali[32]. Et la politique intérieure est marquée par un marasme et une contestation montante du président élu en 2015[33],[34].
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+ Dans la nuit du 3 au 4 février 2019, un groupe terroriste attaque la ville de Kaïn dans le département du même nom, au nord de la province de Yatenga. Le bilan est de 14 morts civils[35]. En réaction, l'armée entreprend rapidement diverses actions contre les groupes terroristes dans le nord-ouest du territoire. L'armée déclare avoir "neutralisé" 146 terroristes durant ces opérations[36]. À la veille du début de l'année de la présidence par le pays du G5 Sahel[37], l'attaque terroriste porte à près de 300 le nombre d'habitants assassinés par ces groupes depuis 2015[38]. Le jour inaugural du G5 Sahel, mardi 5 février, un détachement de la gendarmerie est attaqué à Oursi faisant cinq victimes du côté des militaires. L'armée déclare avoir tué 21 assaillants au cours de l'attaque[39]. L'insécurité croissante a entrainé la multiplication des milices. En 2020, le pays compterait près de 4 500 groupes de koglweogo, mobilisant entre 20 000 et 45 000 membres[40].
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+ Les 29 et 30 mai 2020, plusieurs attaques djihadistes ont fait une cinquantaine de morts à Kompienga[41].
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+ Deux grands types de paysages existent au Burkina :
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+ L'altitude moyenne est de 400 m et le différentiel entre les deux points extrêmes ne dépasse pas 600 m. Le Burkina Faso est donc un pays plutôt plat, avec quelques accidents de terrain localisés.
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+ Quoique peu élevé et relativement peu arrosé, le Burkina a un réseau hydrographique assez important, surtout dans sa partie méridionale. Les cours d'eau se rattachent à trois bassins principaux : les bassins de la Volta, de la Comoé et du Niger.
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+
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+ Le pays devait son ancien nom de Haute-Volta aux trois cours d'eau qui le traversent : le Mouhoun (anciennement Volta Noire), le Nakambé (Volta Blanche) et le Nazinon (Volta Rouge). Le Mouhoun est le seul fleuve permanent du pays avec la Comoé qui coule au sud-ouest.
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+ Le plus important, il s'étend au centre et à l'ouest du pays sur une superficie de 178 000 km2. Il est constitué par trois sous-bassins majeurs : ceux du Mouhoun, du Nakambé et du Nazinon. Les eaux de ces bassins se rejoignent au centre du Ghana, où elles forment le lac Volta.
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+ Seul cours d'eau permanent avec un bassin versant de 92 000 km2, il prend sa source sur le versant nord du massif gréseux de la falaise de Banfora, dans une région où les précipitations dépassent 1 000 mm par an. Il coule d'abord vers le nord-est puis s'infléchit brusquement vers le sud. Au confluent du Sourou, le bassin versant du Mouhoun et ses principaux affluents (Plandi, Kou, Voun Hou) fournissent un débit moyen de 25 m3/s. Ce débit est cependant très irrégulier. Le principal affluent du Mouhoun est le Sourou, rivière à pente peu accusée, qui draine l'ancienne plaine lacustre du Gondo dont le bassin versant est de 15 200 km2. Ce bassin, presque totalement sahélien ne produit que de faibles écoulements. À l'état naturel, lors des décrues, le Sourou alimentait le Mouhoun. Depuis 1984, les ouvrages de dérivation et de contrôle installés en amont de la confluence avec le Mouhoun permettent le stockage de 250 millions de m3 dérivés des crues d'hivernage et de restituer le surplus dans le cours aval du Mouhoun pendant la saison sèche. Changeant brusquement de direction après la boucle du Sourou, le Mouhoun coule vers le sud-est puis plein sud, formant frontière avec le Ghana. Il parcourt le pays sur une distance d'environ 860 km.
82
+
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+ Il prend sa source à l'est de Ouahigouya, dans une région qui reçoit 500 à 600 mm d'eau par an. Il draine un bassin versant de 50 000 km2. Il draine toute la partie centrale et le nord du plateau central et ne coule que pendant la saison des pluies. Les premiers écoulements intermittents peuvent se produire en mai, mais ce n'est qu'en juillet/août que les débits deviennent permanents à la station de Wayen et se renforcent vers l'aval pour atteindre à Bagré un débit moyen de 145 m3/s en août.
84
+
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+ Lui et son principal affluent, la Sissili, drainent la partie sud-ouest du plateau central avec un bassin versant de 20 000 km2. Leur régime hydrologique est très voisin de celui du Nakambé.
86
+
87
+ Il forme la frontière sud-est du Burkina avec le Bénin, reçoit en rive droite trois affluents (le Doudodo, le Singou et la Konpienga) dont les bassins versants totalisent 21 600 km2. Ces affluents apportent moins de 30 % du débit moyen de la Pendjari qui elle-même tarit complètement une année sur deux en avril à Porga au Bénin.
88
+
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+ La Comoé draine l'extrémité sud-ouest du pays sur un bassin versant de 18 000 km2 comprenant de nombreux affluents. Elle prend sa source dans les falaises autour de Banfora, notamment dans le village de Takalédougou-Koko. Son cours, coupé par des rapides et des chutes, communique avec des mares permanentes situées au pied de la falaise de Banfora, comme le lac de Tengréla. Les écoulements sont permanents.
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+
91
+ La pluviométrie relativement abondante de ces régions confère aux rivières qui s'y trouvent un régime nettement soudanien avec une augmentation des débits dès le mois de juin et les débits de crue en août/septembre pouvant atteindre 500 m3/s.
92
+
93
+ Le bassin du Niger draine le nord-est et l'est du pays. Son bassin versant a une superficie de 72 000 km2. Les affluents burkinabés du Niger les plus septentrionaux sont en grande partie endoréiques (le Béli, le Gorouol, le Goudébo et le Dargol) et sont à l'origine de crues importantes. Par contre, les affluents soudano-sahéliens (la Faga, la Sirba, la Bonsoaga, le Diamangou et la Tapoa) ont des régimes un peu moins irréguliers et contribuent à la crise dite soudanienne du Niger qui se produit en septembre. Ces cours d'eau de faible débit ne forment souvent qu'un chapelet de mares.
94
+
95
+ Toutes les rivières du Burkina excepté le Mouhoun et celles du sud-ouest (bassin de la Comoé) sont temporaires : ne coulant que de juillet à octobre.
96
+
97
+ En dehors du réseau hydrographique, il existe des bassins fermés qui alimentent de nombreuses grandes mares ou lacs naturels, sans écoulement permanent ou temporaire, qui occupent les bas-fonds ou les espaces interdunaires : les lac de Tingrela, de Bam et de Dem, les mares d'Oursi, de Béli, de Yomboli et de Markoye. Les observations effectuées sur la mare d'Oursi et le lac de Bam laissent penser que le fond de ces lacs se colmate par des dépôts argileux.
98
+
99
+ Le manque d'eau est souvent problématique, surtout au nord du pays.
100
+
101
+ Le Burkina Faso possède un climat tropical de type soudano-sahélien (caractérisé par des variations pluviométriques considérables allant d'une moyenne de 350 mm au nord à plus de 1 000 mm au sud-ouest) avec deux saisons très contrastées : la saison des pluies avec des précipitations comprises entre 300 mm et 1 200 mm et la saison sèche durant laquelle souffle l'harmattan, un vent chaud et sec, originaire du Sahara. La saison des pluies dure environ 4 mois, entre mai-juin et septembre, sa durée est plus courte au nord du pays.
102
+
103
+ On peut donc distinguer trois grandes zones climatiques :
104
+
105
+ On distingue deux saisons inégales :
106
+
107
+ La rareté et la mauvaise répartition des pluies provoquent des migrations de plus en plus fortes des populations principalement du Nord et du Centre vers les villes, le sud-ouest du Burkina Faso et les pays de côte.
108
+
109
+ La température varie de 16 à 45 °C ; l'évaporation moyenne annuelle est estimée à 3 000 mm et la recharge annuelle de la nappe souterraine à 40 mm.
110
+
111
+ La Savane soudanienne occidentale couvre la grande majorité du pays, à l'exception de la pointe nord.
112
+
113
+ Dans les années 1980, alors que la conscience écologique est encore très peu développée, le président du Burkina Faso Thomas Sankara est l'un des rares dirigeants africains à considérer la protection de l’environnement comme une priorité[42].
114
+
115
+ Il s’engage dans trois combats majeurs : contre les feux de brousse « qui seront considérés comme des crimes et seront punis comme tel » ; contre la divagation du bétail « qui porte atteinte au droit des peuples car les animaux non surveillés détruisent la nature » ; et contre la coupe anarchique du bois de chauffe « dont il va falloir organiser et réglementer la profession »[42].
116
+
117
+ Dans le cadre d’un programme de développement associant une grande partie de la population, dix millions d’arbres en quinze mois ont été plantés au Burkina Faso pendant la « révolution ». Pour faire face à l’avancée du désert et aux sécheresses récurrentes, Thomas Sankara propose également la plantation de bandes boisées d’une cinquantaine de kilomètres, traversant le pays d’est en ouest. Il songe ensuite à étendre cette ceinture végétale à d’autres pays[42].
118
+
119
+ La production de céréales, proche de 1,1 milliard de tonnes avant 1983, va grimper à 1,6 milliard de tonnes en 1987. Jean Ziegler, ancien rapporteur spécial pour le droit à l’alimentation de l’ONU, souligne alors que le pays « est devenu alimentairement autosuffisant »[42].
120
+
121
+ Les Mossi sont l'ethnie majoritaire du Burkina Faso, constituant plus de 56 % de la population, soient 11 à 12 millions de personnes et se situent principalement au centre du Burkina Faso dans les villages des bassins des rivières Nazinon et Nakambé. Les Mossis parlent le moré.
122
+
123
+ Les Peuls au Burkina Faso ont pour principale zone d'implantation le Nord, à savoir les provinces du Soum, du Seno, du Yagha et partiellement celle de l'Oudalan[44].
124
+
125
+ On distingue les Peuls du Djelgodji venus chercher refuge en Côte d’Ivoire après avoir perdu leurs troupeaux pendant la sécheresse de 1983-1984.
126
+
127
+ Les Gourounsis, les Sénoufos, les Lobis, les Bobos et les Samos sont aussi des ethnies du Burkina Faso.
128
+
129
+ En 1996, une loi fait entrer l'interdiction de l'excision dans le Code pénal, bien qu'elle continue malgré tout à être pratiquée, en particulier dans les zones rurales. En 2003, 65 % des Burkinabées entre 15 et 19 ans ont été excisées, ce chiffre tombant à 57,6 % en 2010. Depuis les années 1990, 45 comités provinciaux de lutte contre la pratique de l'excision (CPLPE) sont chargés de parcourir le pays afin de convaincre les familles et les chefs coutumiers de ne pas faire exciser les jeunes filles[45].
130
+
131
+ Les mutilations génitales féminines sont interdites depuis 1996, mais pratiquées fréquemment[46]. Il y a une sous-représentation des femmes dans l'enseignement secondaire et supérieur, mais elles sont de plus en plus présentes[47]. Burkina Faso a ratifié la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes en 1984[48].
132
+
133
+ Il y a une soumission des femmes au mari[48].
134
+
135
+ L'analphabétisme des femmes est élevé[48].
136
+
137
+ La polygamie[48] est encore très présente. Les mariages précoces sont fréquents. Le mariage forcé est illégal dans le pays, mais la loi s'applique seulement aux mariages enregistrés à l'État[49]. Burkina Faso a l'un des taux de mariage forcé dans le monde les plus élevés[50]. Les filles qui accouchent peuvent souffrir de problèmes tels que la fistule obstétricale[51].
138
+
139
+ Le français est la principale langue des institutions, des instances administratives, politiques et juridiques, des services publics, des textes et des communiqués de l'État, de la presse écrite et des écrivains. Il s'agit de la seule langue à l'écrit des lois, de l'administration et des tribunaux.
140
+
141
+ De plus, le Burkina Faso est membre de l'Organisation internationale de la francophonie de même que de l'Assemblée parlementaire de la francophonie.
142
+
143
+ Selon une estimation de la CIA de 2003, seule 21,8 % de la population de 15 ans et plus sait lire et écrire[52], de plus le taux net (c'est-à-dire sur une classe d'âge donnée) de scolarisation, malgré une hausse constante depuis plusieurs années, n'est que de 47,70 % pour l'année scolaire 2005-2006[53] d'où le fait que le français ne soit compris que par environ 15 % de la population[54], dont seulement 5 % de francophones réels selon la Délégation générale à la langue française et aux langues de France[55]. Malgré la supériorité numérique des langues nationales, le statut de langue officielle et celui de langue internationale font en sorte que le français pèse progressivement de plus en plus dans la vie sociale et économique du pays. Le français jouit, sur le plan social, d'un statut de prestige associé à une participation au monde moderne[56]. Il s'agit de la langue de la promotion sociale.
144
+
145
+ Selon le dernier rapport de l'OIF[57], le français devient de plus en plus la langue première des burkinabè : ainsi, seules 20 947 personnes déclaraient le français comme première langue couramment parlée en 1985 (soit 0,42 % de la population du pays), 49 647 en 1996 (0,75 %), puis 151 184 en 2006 (1,66 %), dont 104 700 à Ouagadougou (soit 9,54 % des Ouagalais).
146
+
147
+ Selon André Magord et Rodrigue Landry, « Depuis quelques années, dans les villes principales telles que Ouagadougou, Bobo et Banfora, la langue française s'étend à d'autres situations de communication que celles juste décrites. Devant la dimension de plus en plus multilingue de ces villes, le français s'impose de façon croissante comme lingua franca chez les commerçants et lors des échanges liés à tous les petits métiers qui se multiplient dans ces grandes villes[58]. La langue française parlée n'est plus alors le français standard mais un français qui, sans la base de l'écrit, se transforme, se réinvente pour une part[59]. Cette expansion du français est relayée par l'affichage publicitaire très présent dans les villes et qui propose des slogans en français. Ces slogans deviennent vite populaires dans une société burkinabè à forte tradition orale. »[60] Cette variété de français endogène qui résulte d'une hybridation linguistique[61] est un pidgin en voie de créolisation[62].
148
+
149
+ Ainsi comme dans le pays voisin la Côte d'Ivoire est apparu un français populaire au Burkina Faso[63]. Dans ce français appelé parfois « français de Ouaga » et qui reste essentiellement une langue orale[64], s'est créé un certain nombre d'interférences entre le français standard et le français populaire du Burkina du fait de l'influence des langues africaines dans la pratique locale du français[65].
150
+
151
+ On assiste de plus en plus à des mariages mixtes constituant des familles dont la langue première est le français[66].
152
+
153
+ Enfin, l'Association des municipalités du Burkina Faso-AMBF de même que les villes de Bobo-Dioulasso, Koudougou, Ouagadougou, Tenkodogo, Banfora, Dédougou, Manga, Ouahigouya et Yako sont membres de l'Association internationale des maires francophones[67].
154
+
155
+ Il existe plus de 60 langues dont les principales sont : le moré langue parlée par les Mossis, le san parlé par les Samos, le peul parlé par les Peuls, le gourmantché parlé par les Gourmantchés dans l'Est du Burkina Faso, le dagara parlé par les Dagaras, le dioula qui est une langue commune à plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest (la Côte d'Ivoire, le Mali, la Guinée…) parlé par les Dioulas, le lobiri parlée par les Lobis, le marka ou soninké parlé par les Markas (Soninkés) communément appelés « Dafing », le bobo, le bwamu parlé par les Bwabas, le sénoufo parlé par les Sénoufos, le toussian parlé par les Toussians, le kassena et le lyélé parlées par les Gourounsis et le bissa parlé par les Bissas.
156
+
157
+ Le quatrième recensement général de la population et de l'habitation du Burkina Faso a été réalisé sur le terrain au mois de décembre 2006[68]. Il a recensé 60,5 % de musulmans, 23,2 % de chrétiens (19 % de catholiques et 4,2 % de protestants), 15,3 % d'animistes, 0,6 % d'autres religions et 0,4 % de sans religion[68]'[40].
158
+
159
+ Les mariages entre personnes de religions différentes sont nombreux au Burkina Faso. Il est fréquent qu'une personnes change de religion sans que cela scandalise son entourage[40].
160
+
161
+ Le Burkina Faso est un pays membre de l'Organisation de la coopération islamique.
162
+
163
+ La langue officielle est le français. De nombreuses langues nationales sont parlées dont les plus courantes sont le moré, le dioula, le gourmantché et le foulfouldé (peul) (voir la section « Langues »).
164
+
165
+ Depuis son indépendance en août 1960, le Burkina Faso a connu plusieurs régimes politiques : État de droit et État d'exception. À partir de 1991, le pays a officiellement opté pour un système politique démocratique en adoptant une constitution par voie référendaire et en organisant des élections présidentielles et législatives.
166
+
167
+ Aujourd'hui, des institutions républicaines sont mises en place :
168
+
169
+ En outre, d'autres institutions viennent consolider l'état de droit. Ce sont notamment :
170
+
171
+ La Constitution du 2 juin 1991, approuvée par référendum, a instauré un régime semi-présidentiel à deux chambres ouvert au multipartisme :
172
+
173
+ Il faut noter que depuis son adoption le 11 juin 1991[71], la constitution du Burkina Faso a été révisée à trois reprises respectivement en janvier 1997 pour lever le verrou de la limitation du mandat présidentiel, avril 2000 pour non seulement ramener la durée du mandat présidentiel de 7 à 5 ans et aussi pour introduire à nouveau sa limitation à renouvelable une fois, janvier 2002[72].
174
+
175
+ Il existe également un conseil constitutionnel composé de dix membres et un conseil économique et social dont le rôle est purement consultatif.
176
+
177
+ Le territoire du Burkina Faso est divisé en 13 régions et subdivisé en 45 provinces, 350 départements, 359 communes de plein exercice dirigées par des maires élus et 8 000 villages environ.
178
+
179
+ Le Burkina Faso est divisé 13 régions administratives regroupant 45 provinces (qui étaient les anciennes subdivisions principales du pays mais ne sont plus des collectivités territoriales depuis le 2 juillet 2001).
180
+
181
+ Les régions sont dirigées administrativement par un gouverneur représentant l'État auprès du conseil régional et qui est lui-même représenté dans les provinces par des hauts-commissaires.
182
+
183
+ Les conseils régionaux réunissent les représentants des départements qui autrefois se réunissaient dans les conseils de province. Il n'y a plus, depuis 2011, d'assemblée consultative dans les provinces qui sont de simples intermédiaires administratifs entre les régions et les départements, les anciens conseils de province où étaient représentés les communes ayant été regroupés dans les conseils régionaux.
184
+
185
+ De plus les départements ont pour la plupart été érigés en municipalités de plein droit, et donc des collectivités territoriales, avec à leur tête un maire devant un conseil municipal. Selon le cas, les départements ont soit le statut de « commune urbaine », soit celui de « commune rurale ». Parmi les communes urbaines, les plus peuplées ont aussi le statut de « ville ». Toutefois légalement ces différents statuts sont tous des départements. Le département est la circonscription électorale de base pour toutes les institutions nationales et celles des collectivités territoriales.
186
+
187
+ Enfin de nombreuses fusions de communes ont eu lieu (avant ou après la création des départements, qui aujourd'hui presque partout ne comptent plus qu'une seule municipalité). Toutefois les communes urbaines les plus peuplées sont divisées en « arrondissements municipaux » (à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso), eux-mêmes divisés en « secteurs » administratifs. Les autres communes urbaines de plus de 2 000 habitants peuvent être aussi divisées en secteurs. Toutes les autres communes (urbaines ou rurales) sont ensuite divisées en « villages ».
188
+
189
+ Ni les arrondissements, ni les secteurs urbains, ni les villages ne sont des collectivités territoriales : ils servent essentiellement comme outils de planification et de développement et d'unités territoriales statistiques (celles-ci étant basées sur des sous-ensembles de population d'environ 1 000 habitants, selon l'Institut national de la statistique et de la démographie qui établit la nomenclature officielle de toutes les collectivités territoriales, des provinces et des autres plus petites unités territoriales statistiques).
190
+
191
+ Ainsi les « villages » concernent des territoires essentiellement ruraux à l'intérieur des communes, et qui peuvent rassembler de nombreux hameaux autour d'une petite agglomération rurale. Le Burkina Faso compte ainsi plusieurs milliers de villages ou secteurs urbains, dans lesquels peuvent subsister d'encore plus nombreux hameaux (à la population très changeante du fait des fortes migrations vers de plus grandes villes, ou de la croissance de la périphérie de ces villes sur d'anciens territoires ruraux, lesquelles absorbent alors leurs anciens hameaux voire des villages entiers).
192
+
193
+ Les arrondissements, secteurs ou villages peuvent aussi avoir localement des conseils consultatifs (conseils de quartier, conseils de villages traditionnels, etc.), qui ne sont pas des collectivités territoriales mais des associations (de droit privé, ou paritaire), qui peuvent parfois recevoir des subventions et d'autres moyens de la part des départements ou des régions pour certaines missions développées en partenariat, ou des financements privés de la part de leurs membres (certaines collectivités territoriales adhèrent à ces structures de coopération locale). Ces associations peuvent aussi avoir compétence couvrant d'autres territoires voisins (y compris faisant partie d'autres arrondissements ou départements).
194
+
195
+ En 2016, la frontière avec le Niger va être modifiée. Le Burkina Faso va gagner 14 villages[73].
196
+
197
+ Le Burkina Faso est un pays en voie de développement, où l'agriculture représente 32 % du produit intérieur brut et occupe 80 % de la population active. Il s'agit principalement d'élevage mais également, surtout dans le sud et le sud-ouest, de cultures de sorgo, de mil, de maïs, d'arachides, de riz. Il a été le deuxième producteur africain de coton derrière l'Égypte[75], malgré l'aridité des sols. La filière coton, dans beaucoup de pays producteurs a pris de la vigueur, avec d'excellentes récoltes[76], même si sur le marché mondial, le cours de la livre de fibre était en 2015 autour de 0,70 dollar, relativement bas comparé au pic des 2 dollars la livre qu’il avait atteint en 2011[76]. Le pays était à la première place du palmarès des sept premiers producteurs africains de coton au milieu des années 2010.
198
+
199
+ En 2015, près de 100 000 paysans pratiquaient l’agriculture biologique[42].
200
+
201
+ En 2017, le Burkina est classé 146e par le programme Doing business en ce qui concerne les affaires[77] et est le 134e pays où il fait le plus bon vivre (2017)[78]. Le Burkina Faso compte une très forte diaspora : par exemple, trois millions de Burkinabè vivent au Ghana[79], trois millions également vivent en Côte d'Ivoire et 1.5 million au Soudan[80]. Selon la banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest, ces migrants rapatrient chaque année des dizaines de milliards de francs CFA au Burkina Faso. Depuis les expulsions du Ghana en 1967, cette situation provoque également des tensions avec les pays d'accueil. La dernière crise remonte aux événements de 2003 en Côte d'Ivoire, qui ont entraîné le retour ponctuel de 300 000 migrants. Le tiers de la population du pays vit en dessous du seuil de pauvreté.
202
+
203
+ Il convient par ailleurs de citer quelques productions minières : cuivre, fer, zinc et surtout or (le pays vient[Quand ?] d'ouvrir sa cinquième mine).
204
+
205
+ À la fin des années 1990, les « compagnies juniors » canadiennes, investies dans plus de 8 000 propriétés minières, dans plus de 100 pays, pour la plupart encore à l'état de projet[81] multiplient les contrats avec des pays africains. Au Burkina, elles ont pour nom Axmin, Orezone Resources, Goldcrest Resources ou Etruscan Resources, et sont souvent présentes dans des pays voisins car le Burkina est un prolongement géologique de la riche zone aurifère du Ghana[82].
206
+
207
+ Le Burkina Faso est membre de l'Union économique et monétaire ouest-africaine et de l'Autorité de Liptako-Gourma, qui est chargée de prévenir les crises alimentaires et les sécheresses par la coopération de chaque pays membre.
208
+
209
+ Quelques données économiques :
210
+
211
+ L'analphabétisme est majoritaire au Burkina Faso[85]. C'est plus fréquent parmi les femmes[85]. La majorité des élèves sont des garçons[85].
212
+
213
+ Selon la loi 13-2007/AN[86] portant loi d'orientation de l'éducation, le système éducatif burkinabé est structuré de la façon suivante :
214
+
215
+ Elle comprend l'éducation de base formelle et l'éducation de base non formelle. Elle est obligatoire pour tous les enfants de 6 à 13 ans. L'éducation de base formelle comporte trois niveaux :
216
+
217
+ Quant à l'éducation de base non formelle, elle comprend :
218
+
219
+ L'enseignement secondaire est sanctionné par le baccalauréat et comprend trois voies :
220
+
221
+ Il comprend les universités, les instituts et les grandes écoles. Le Burkina Faso compte quatre universités publiques :
222
+
223
+ Trois centres universitaires créés à l'intérieur du pays viennent en appui des quatre universités. Il s'agit de celui de Fada N'Gourma qui forme dans le domaine des mines, de celui de Ouahigouya qui forme dans le domaine du tertiaire et de la santé et de celui de Dédougou qui forme dans le domaine de l'agriculture[88].
224
+
225
+ Le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), le plus grand festival de cinéma africain sur le continent a lieu tous les deux ans à Ouagadougou (février, années impaires).
226
+
227
+ Les Récréatrales, manifestation bisannuelle, constituent depuis 2002 un événement théâtral culturel majeur du Burkina Faso, avec le Festival international de théâtre et de développement (FITD). Étienne Minoungou en est l'initiateur.
228
+
229
+ Le Salon International de l'Artisanat de Ouagadougou (SIAO), a lieu lui aussi tous les deux ans, principalement les années paires (fin octobre - début novembre). C'est le plus grand salon de promotion de l'artisanat africain.
230
+
231
+ La Semaine nationale de la culture (SNC) a lieu également tous les deux ans à Bobo-Dioulasso durant une semaine. Elle constitue tremplin de la culture nationale ou régionale et de celle de la diaspora.
232
+
233
+ Le Festival Ciné Droits Libres pour les droits de l'homme et la liberté de la presse ; le Festival international des cultures urbaines Waga Hip Hop qui se déroule chaque année depuis 2000 ; le Festival international de théâtre et de marionnettes (FITMO) du professeur Jean Pierre Guingané ; le Festival Jazz à Ouaga ; les Nuits atypiques de Koudougou (NAK) ; le Festival international de théâtre pour le développement (FITD) ; le Festival Dilembu au Gulmu (FESDIG), etc.
234
+
235
+ Les débuts de la littérature burkinabé sont datés de 1962, avec Crépuscule des temps anciens, de Nazi Boni. La production ultérieure se répartit à parts égales entre romans et poésie, complétés de nouvelles, contes et pièces de théâtre[89].
236
+
237
+ Le cinéma numérique ambulant est présent au Burkina Faso. Depuis 2003, le cinéma numérique ambulant a réalisé en Afrique plus de 5 000 projections pour des millions de spectateurs. De nouvelles unités de projection sont en cours de création.
238
+
239
+ La presse culturelle tient une place de choix. On peut citer L'Observateur dimanche, Sidwaya Mag Plus, Africa star et Évasion. Depuis deux ans, une association de jeunes journalistes culturels du nom de Planète Culture couvre les principaux festivals du pays.
240
+
241
+ Le secteur muséal est en pleine évolution. On peut signaler principalement les musées suivants :
242
+
243
+ Au Burkina Faso la vie sportive est dominée par le football qui est pratiqué par la majorité des jeunes. Le championnat national, le Fasofoot, est organisé chaque année et regroupe 16 équipes. Il y a aussi la coupe du Faso et la Supercoupe du Faso qui rythment la vie footballistique du pays. L'équipe nationale, les Étalons, est sacrée vice-championne d'Afrique lors de la 29e édition de la Coupe d'Afrique des nations de football, en 2013.
244
+
245
+ Des structures technologiques sont présentes pour promouvoir ou réguler les technologies de l'information et de la communication (TIC) au Burkina Faso.
246
+
247
+ L'ANPTIC (Agence nationale de promotion des TIC) au Burkina Faso a pour but d'être un incubateur d'entreprises technologiques de pointe et d'aider à la valorisation et à la diffusion des systèmes et produits conçus et réalisés localement tout en mettant des spécialistes à disposition des établissements publics et privés de formation en informatique afin de promouvoir des formations d'excellence.
248
+
249
+ L'ARCEP (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) a pour but de mettre en place un système de formalisation et de régulation dans le domaine des nouvelles technologies[90].
250
+
251
+ Des incubateurs technologiques tels que BeogoLab[91], OuagaLab, des entreprises technologies comme Softnet Burkina[92], CFA Technologie[93] ont été mis en place pour développer les TIC[94].
252
+
253
+ Le réseau routier inventorié du Burkina Faso a une longueur totale de 61 367 km dont 15 272 km sont classés.
254
+
255
+ Le Burkina Faso dispose d'un seul corridor ferroviaire qui le relie au port d'Abidjan en Côte d'Ivoire, c'est la liaison Kaya – Abidjan, longue de 1 252 km et répartie quasiment à longueur égale dans les deux pays. Pour la partie au Burkina Faso, la ligne Kaya – Niangoloko (à la frontière de la Côte d'Ivoire : 622 km) est elle-même divisée en deux sections :
256
+
257
+ Cette ligne ferroviaire est à écartement métrique et en voie unique sur la presque totalité de sa longueur. La charge maximum à l'essieu est de 17 tonnes et la vitesse d'exploitation est de 50 km/h pour les trains de passagers et de 30 km/h pour les trains de transport de marchandises.
258
+
259
+ Le pays compte 33 aéroports, dont seulement un aéroport international, l'aéroport international de Ouagadougou (qui est un des deux seuls, avec l'aéroport de Bobo-Dioulasso depuis 2007, possédant des pistes goudronnées).
260
+
261
+ Les zones reculées peuvent bénéficier du réseau solaire, une source d'énergie fonctionnant en circuit court et fermé et palliatif au manque d’infrastructures. Bénéficiant d'un fort ensoleillement, idéal pour l'énergie solaire, la solution solaire semble adéquate pour le pays[96].
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+ Le Burkina Faso a pour codes :
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/777.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,265 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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+
2
+
3
+ Burkina Faso
4
+
5
+ 12° 22′ N, 1° 31′ O
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+
7
+ modifier
8
+
9
+ Le Burkina Faso (prononciation : /buʁ.ki.na fa.so/), littéralement « Pays des Hommes intègres », couramment appelé Burkina, ancienne république de Haute-Volta, est un pays d'Afrique de l'Ouest sans accès à la mer. Il est entouré par le Mali au nord-ouest, le Niger au nord-est, le Bénin au sud-est, le Togo au sud-est, le Ghana au sud et la Côte d'Ivoire au sud-ouest. Étonnamment, géographiquement parlant la carte du Burkina Faso ressemble assez à la carte de la République centrafricaine, pays étant également un territoire tout aussi enclavé.
10
+
11
+ La capitale Ouagadougou est située au centre du pays. Le Burkina Faso est membre de l'Union africaine (UA), de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), l'Organisation pour l'harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA) et l'Organisation de la coopération islamique. C'est l'un des dix pays les moins développés du monde, avec un indice de développement humain de 0,402 en 2015[7].
12
+
13
+ Ancienne colonie française, la Haute-Volta obtient l'indépendance le 5 août 1960. Le nom actuel du pays, Burkina Faso, date du 4 août 1984, sous la présidence du révolutionnaire Thomas Isidore Sankara. Combinaison de deux mots dans deux langues principales du pays, il signifie « la patrie des hommes intègres » — Burkina se traduisant par « intégrité, honneur » en mooré, et Faso se traduisant par « territoire, terre ou patrie » en dioula[8],[9].
14
+
15
+ La Constitution nationale[10] nomme les habitants du Burkina Faso les Burkinabè (mot invariable en genre et en nombre), où le suffixe bè se traduit par « habitant » (homme ou femme) en peul. Le choix de ce mélange de langues (fondé sur trois idiomes ayant le statut de langues nationales — mooré, dioula(malinké) et le peul — avec le français) dans la dénomination du pays et de ses habitants, traduit la volonté d'unification d'une société multi-ethnique (plus de 60 ethnies)[11]. Dans la francophonie, les habitants du Burkina peuvent être désignés comme Burkinabè (mot invariable en genre et en nombre)[2].
16
+
17
+ On utilise les termes Burkina ou Burkina Faso dans les usages courants, et Burkina Faso dans les usages officiels. D'après la Constitution du Burkina Faso, « le Faso est la forme républicaine de l'État »[10]. Le terme « Faso » remplace donc le terme « république » : « république du Burkina Faso » ou « république du Burkina » ne sont pas employés à l'intérieur du pays. De même on utilise officiellement « président du Faso » au lieu de « président de la République ».
18
+
19
+ Comme pour tout l'ouest de l'Afrique, le Burkina Faso a connu un peuplement très précoce, avec notamment des chasseurs-cueilleurs dans la partie nord-ouest du pays (12 000 à 5 000 ans avant l'ère chrétienne), et dont des outils (grattoirs, burins et pointes) ont été découverts en 1973. La sédentarisation est apparue entre 3 600 et 2 600 avant l'ère chrétienne avec des agriculteurs, dont les traces des constructions ont laissé envisager une installation relativement pérenne. L'emploi du fer, de la céramique et de la pierre polie s'est développé entre 1 500 et 1 000 avant l'ère chrétienne, ainsi que l'apparition de préoccupations spirituelles, comme en témoignent les restes d'inhumation découverts.
20
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21
+ Des vestiges attribués aux Dogons ont été découverts dans la région du Centre-Nord, du Nord et du Nord-Ouest. Or ceux-ci ont quitté le secteur entre le XVe siècle et le XVIe siècle pour s'installer dans la falaise de Bandiagara. Par ailleurs, des restes de murailles sont localisés dans le sud-ouest du Burkina Faso (ainsi qu'en Côte d'Ivoire), mais leurs constructeurs n'ont à ce jour pas pu être identifiés avec certitude. Les ruines de Loropéni, situées près des frontières de la Côte d'Ivoire et du Ghana, sont aujourd'hui reconnues site du Patrimoine mondial.
22
+
23
+ Avant la colonisation, le territoire actuel du Burkina Faso était partagé entre différents royaumes ou chefferies[12] :
24
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25
+ On trouve peu de témoignages sur cette époque au Burkina Faso. Toutefois, une chronologie des royaumes mossis existe.
26
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+ Les Européens ont eu peu de contacts avec le Mossi, ainsi que l'on désignait ce territoire, et ils se sont produits peu avant la colonisation. Le compte rendu Du Niger au Golfe de Guinée du voyage de Louis-Gustave Binger (1856-1936) relate son séjour, en juin 1888, chez Boukary, le frère du Moro Naba Sanem de Ouagadougou. Lequel Boukary devait devenir le Moro Naba Wobgho qui résista aux Français, avec des moyens bien limités devant leurs armes modernes. Binger décrit un royaume organisé suivant un système féodal[13].
28
+
29
+ En 1896, le royaume mossi de Ouagadougou devient un protectorat français. En 1898, la majeure partie de la région correspondant à l'actuel Burkina Faso est conquise. En 1904, ces territoires sont intégrés à l'Afrique-Occidentale française au sein de la colonie du Haut-Sénégal et Niger.
30
+
31
+ De nombreux habitants participèrent à la Première Guerre mondiale au sein des bataillons de tirailleurs sénégalais. En 1915 et 1916 a lieu la guerre du Bani-Volta pour protester contre les recrutements forcés. Près de 30 000 personnes furent tuées par les troupes de l'Afrique-Occidentale française. Le 1er mars 1919, Édouard Hesling devient le premier gouverneur de la nouvelle colonie de Haute-Volta. Celle-ci est démembrée le 5 septembre 1932 et le territoire est partagé entre la Côte d'Ivoire, le Mali et le Niger.
32
+
33
+ La population indigène est fortement discriminée. Par exemple, les enfants africains n'ont pas le droit d'utiliser une bicyclette ou de cueillir des fruits aux arbres, "privilèges" réservés aux enfants des colons. Contrevenir à ces règlements pouvait mener les parents en prison[14].
34
+
35
+ Le 4 septembre 1947, la Haute-Volta est reconstituée dans ses limites de 1932. Le 11 décembre 1958, elle devient la république de Haute-Volta, une république membre de la Communauté française, et elle accède à l'indépendance le 5 août 1960. Le nom Burkina Faso est adopté le 4 août 1984.
36
+
37
+ Le premier président de la république de Haute-Volta est Maurice Yaméogo. Le 4 janvier 1966, le lieutenant-colonel Sangoulé Lamizana le remplace au pouvoir après un soulèvement populaire[15]. Au début des années 1980, la Haute-Volta est l'un des pays les plus pauvres du monde : un taux de mortalité infantile estimé à 180 pour 1000, une espérance de vie se limitant à 40 ans, un taux d’analphabétisme allant jusqu’à 98 %, et un produit intérieur brut par personne de 53 356 francs CFA (soit 72 euros)[15].
38
+
39
+ Le 25 novembre 1980, un coup d'État militaire porte le colonel Saye Zerbo au pouvoir. Celui-ci est renversé en 1982 par un autre coup d'État militaire qui place le médecin commandant Jean-Baptiste Ouédraogo à la tête de l'État et le capitaine Thomas Sankara à la tête du gouvernement. Ce premier entre en conflit avec Sankara et le limoge de son poste de Premier ministre en mai 1983. Trois mois plus tard, le 4 août 1983, Thomas Sankara effectue un nouveau putsch et instaure le Conseil national de la révolution (CNR) d'orientation marxiste. Le 4 août 1984, le président Sankara rebaptise son pays Burkina Faso. Son gouvernement défend la transformation de l’administration, la redistribution des richesses, la libération de la femme, la mobilisation de la jeunesse et des paysans dans les luttes politiques, la lutte contre la corruption, etc.[15]
40
+
41
+ Thomas Sankara retire aux chefs traditionnels les pouvoirs féodaux qu'ils continuaient d'exercer. Il crée les CDR (Comités de défense de la révolution), qui sont chargés localement d'exercer le pouvoir, gérant la sécurité, la formation politique, l'assainissement des quartiers, la production et la consommation de produits locaux ou encore le contrôle budgétaire des ministères. Cette politique visait à réduire la malnutrition, la soif (avec la construction massive par les CDR de puits et retenues d'eau), la diffusion des maladies (grâce aux politiques de « vaccinations commandos », notamment des enfants, burkinabés ou non) et l'analphabétisme (l'analphabétisme est passé pour les hommes de 95 % à 80 %, et pour les femmes de 99 % à 98 %, grâce aux « opérations alpha »). Des projets de développement sont également portés par les CDR, comme l'aménagement de la « Vallée de la Sourou » destiné à irriguer 41 000 hectares[14].
42
+
43
+ Les dépenses de fonctionnement diminuent pour renforcer l'investissement. Les salaires sont ponctionnés de 5 à 12 % mais les loyers sont déclarés gratuits pendant un an. En 1986, le Burkina Faso atteint son objectif de deux repas et de dix litres d'eau par jour et par personne. Soucieux d'environnement, Sankara dénonce des responsabilités humaines dans l'avancée du désert. En avril 1985, le CNR lance ainsi les « trois luttes » : fin des coupe de bois abusives et campagne de sensibilisation concernant l'utilisation du gaz, fin des feux de brousse et fin de la divagation des animaux. Le gouvernement mène des projets de barrages alors que des paysans construisent parfois eux-mêmes des retenues d'eau. Thomas Sankara critique également le manque d'aide de la France, dont les entreprises bénéficient pourtant en majorité des marchés liés aux grands travaux. Symboliquement, une journée du marché au masculin est instaurée pour sensibiliser au partage des taches ménagères. Sankara avance aussi l'idée d'un « salaire vital », prélevé à la source d'une partie du salaire de l'époux pour le reverser à l’épouse[14].
44
+
45
+ En décembre 1985, une courte guerre frontalière, la guerre de la Bande d'Agacher, oppose le Burkina Faso au Mali. Elle s'achève grâce à la médiation du Nigeria et de la Libye : la bande de territoire contestée est partagée entre les deux États, en décembre 1986, par un jugement de la Cour internationale de justice[16].
46
+
47
+ Le capitaine Blaise Compaoré prend le pouvoir lors d'un putsch le 15 octobre 1987. Au cours de ces événements, il aurait fait assassiner son prédécesseur Thomas Sankara. La mort de ce dernier est sujette à controverses[17]. La période suivant le coup d'État est baptisée « Rectification » par Blaise Compaoré.
48
+
49
+ Une nouvelle constitution est adoptée par référendum et le 1er décembre 1991, Blaise Compaoré est élu président de la République (taux d'abstention : 74 %). Il est réélu en 1998, 2005 et en 2010.
50
+
51
+ Les violences policières et les meurtres d'opposants au président Blaise Compaoré scandent les décennies 1990 et 2000 : Dabo Boukary en 1990 ; deux étudiants en 1995 ; Flavien Nébié (12 ans) en 2000. Tous étaient militants ou manifestants[18]. Le Burkina Faso connaît aussi des mouvements d'émeutes : en 1998 après l'assassinat du journaliste Norbert Zongo, en 2006 avec l'arrestation de certains étudiants à la suite d'une conférence de presse à l'université de Ouagadougou, en 2007-2008 contre le coût élevé de la vie[18]. En juin 2008, l'université de Ouagadougou connaît une grève massive, qui se solde par une reprise en main brutale de l'université par le pouvoir : suppression de toutes les prestations sociales étudiantes (bourses, restauration, résidences universitaires vidées en deux jours) après tirs à balles réelles sur les étudiants[19]. La révolte de 2011 secoue le pays en même temps que le Printemps arabe.
52
+
53
+ En 1999, à la suite de la loi ivoirienne de 1998 sur le domaine foncier rural, un conflit foncier a lieu à Tabou, en Côte d'Ivoire, entre Burkinabè et Ivoiriens. 17 000 d'entre eux fuient au Burkina Faso. En septembre 2000, de nouveau, un conflit foncier, à San-Pédro cette fois, provoque l'évacuation d'un millier de Burkinabè. Enfin, en 2001, à la suite de l'élection de Laurent Gbagbo, des émeutes se multiplient. 80 000 Burkinabés rentrent au Burkina Faso[20].
54
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55
+ Le 30 octobre 2014, Blaise Compaoré fait face à un soulèvement populaire contre son projet de modification de l'article 37 de la loi fondamentale limitant le nombre de mandats présidentiels, afin de se représenter en 2015[21]. À la suite des émeutes, Blaise Compaoré quitte le pouvoir et le chef d'état-major des armées.
56
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57
+ Honoré Traoré annonce la création d'un « organe de transition », chargé des pouvoirs exécutif et législatif, dont l'objectif est un retour à l'ordre constitutionnel « dans un délai de douze mois »[22]. Le 1er novembre 2014, l'armée publie un communiqué qui affirme son soutien à Isaac Zida comme président de transition[23]. Honoré Traoré en est un des signataires, ce qui implique son renoncement au pouvoir[24]. Le 17 novembre 2014, le diplomate Michel Kafando est nommé président de transition[25]. Il nomme Isaac Zida Premier ministre.
58
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+ Le 17 septembre 2015, des militaires du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) retiennent en otage le président et le Premier ministre et annoncent la dissolution du gouvernement transitoire[26]. Gilbert Diendéré, ancien chef d'état-major particulier de l'ancien président Blaise Compaoré, se proclame chef d'État, dans un climat de tensions importantes au sein du pays[27]. Le coup d'État entraîne la suspension du Burkina Faso parmi les membres de l'Union africaine[28]. Le 22 septembre 2015, l'armée entre à Ouagadougou pour exiger la reddition des putschistes[29]. Le jour-même, le chef des putschistes annonce que le président de la transition sera « remis en selle » après que la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest a demandé à son régiment de déposer les armes.
60
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+ Le 23 septembre 2015, le président de la transition, à travers une allocution à la Nation annonce la fin du coup d'État et reprend son poste. Le Burkina Faso est réintégré comme membre de l'Union africaine fin septembre[30].
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+ Le 30 novembre 2015, à la suite des élections présidentielles et législatives, Roch Marc Christian Kaboré (MPP) est élu au premier tour président du Burkina Faso avec 53,49 % des voix devant Zéphirin Diabré (UPC), qui récolte 29,65 % des voix, les 12 autres candidats se partageant le reste[31]. Il est le deuxième président civil depuis l'accès à l'indépendance du Burkina Faso après Maurice Yaméogo.
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+ Le nouveau président est confronté très vite à des attaques dhjiadistes, dans le nord du pays, à la frontière avec le Mali[32]. Et la politique intérieure est marquée par un marasme et une contestation montante du président élu en 2015[33],[34].
66
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+ Dans la nuit du 3 au 4 février 2019, un groupe terroriste attaque la ville de Kaïn dans le département du même nom, au nord de la province de Yatenga. Le bilan est de 14 morts civils[35]. En réaction, l'armée entreprend rapidement diverses actions contre les groupes terroristes dans le nord-ouest du territoire. L'armée déclare avoir "neutralisé" 146 terroristes durant ces opérations[36]. À la veille du début de l'année de la présidence par le pays du G5 Sahel[37], l'attaque terroriste porte à près de 300 le nombre d'habitants assassinés par ces groupes depuis 2015[38]. Le jour inaugural du G5 Sahel, mardi 5 février, un détachement de la gendarmerie est attaqué à Oursi faisant cinq victimes du côté des militaires. L'armée déclare avoir tué 21 assaillants au cours de l'attaque[39]. L'insécurité croissante a entrainé la multiplication des milices. En 2020, le pays compterait près de 4 500 groupes de koglweogo, mobilisant entre 20 000 et 45 000 membres[40].
68
+
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+ Les 29 et 30 mai 2020, plusieurs attaques djihadistes ont fait une cinquantaine de morts à Kompienga[41].
70
+
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+ Deux grands types de paysages existent au Burkina :
72
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+ L'altitude moyenne est de 400 m et le différentiel entre les deux points extrêmes ne dépasse pas 600 m. Le Burkina Faso est donc un pays plutôt plat, avec quelques accidents de terrain localisés.
74
+
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+ Quoique peu élevé et relativement peu arrosé, le Burkina a un réseau hydrographique assez important, surtout dans sa partie méridionale. Les cours d'eau se rattachent à trois bassins principaux : les bassins de la Volta, de la Comoé et du Niger.
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+
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+ Le pays devait son ancien nom de Haute-Volta aux trois cours d'eau qui le traversent : le Mouhoun (anciennement Volta Noire), le Nakambé (Volta Blanche) et le Nazinon (Volta Rouge). Le Mouhoun est le seul fleuve permanent du pays avec la Comoé qui coule au sud-ouest.
78
+
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+ Le plus important, il s'étend au centre et à l'ouest du pays sur une superficie de 178 000 km2. Il est constitué par trois sous-bassins majeurs : ceux du Mouhoun, du Nakambé et du Nazinon. Les eaux de ces bassins se rejoignent au centre du Ghana, où elles forment le lac Volta.
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+
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+ Seul cours d'eau permanent avec un bassin versant de 92 000 km2, il prend sa source sur le versant nord du massif gréseux de la falaise de Banfora, dans une région où les précipitations dépassent 1 000 mm par an. Il coule d'abord vers le nord-est puis s'infléchit brusquement vers le sud. Au confluent du Sourou, le bassin versant du Mouhoun et ses principaux affluents (Plandi, Kou, Voun Hou) fournissent un débit moyen de 25 m3/s. Ce débit est cependant très irrégulier. Le principal affluent du Mouhoun est le Sourou, rivière à pente peu accusée, qui draine l'ancienne plaine lacustre du Gondo dont le bassin versant est de 15 200 km2. Ce bassin, presque totalement sahélien ne produit que de faibles écoulements. À l'état naturel, lors des décrues, le Sourou alimentait le Mouhoun. Depuis 1984, les ouvrages de dérivation et de contrôle installés en amont de la confluence avec le Mouhoun permettent le stockage de 250 millions de m3 dérivés des crues d'hivernage et de restituer le surplus dans le cours aval du Mouhoun pendant la saison sèche. Changeant brusquement de direction après la boucle du Sourou, le Mouhoun coule vers le sud-est puis plein sud, formant frontière avec le Ghana. Il parcourt le pays sur une distance d'environ 860 km.
82
+
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+ Il prend sa source à l'est de Ouahigouya, dans une région qui reçoit 500 à 600 mm d'eau par an. Il draine un bassin versant de 50 000 km2. Il draine toute la partie centrale et le nord du plateau central et ne coule que pendant la saison des pluies. Les premiers écoulements intermittents peuvent se produire en mai, mais ce n'est qu'en juillet/août que les débits deviennent permanents à la station de Wayen et se renforcent vers l'aval pour atteindre à Bagré un débit moyen de 145 m3/s en août.
84
+
85
+ Lui et son principal affluent, la Sissili, drainent la partie sud-ouest du plateau central avec un bassin versant de 20 000 km2. Leur régime hydrologique est très voisin de celui du Nakambé.
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+ Il forme la frontière sud-est du Burkina avec le Bénin, reçoit en rive droite trois affluents (le Doudodo, le Singou et la Konpienga) dont les bassins versants totalisent 21 600 km2. Ces affluents apportent moins de 30 % du débit moyen de la Pendjari qui elle-même tarit complètement une année sur deux en avril à Porga au Bénin.
88
+
89
+ La Comoé draine l'extrémité sud-ouest du pays sur un bassin versant de 18 000 km2 comprenant de nombreux affluents. Elle prend sa source dans les falaises autour de Banfora, notamment dans le village de Takalédougou-Koko. Son cours, coupé par des rapides et des chutes, communique avec des mares permanentes situées au pied de la falaise de Banfora, comme le lac de Tengréla. Les écoulements sont permanents.
90
+
91
+ La pluviométrie relativement abondante de ces régions confère aux rivières qui s'y trouvent un régime nettement soudanien avec une augmentation des débits dès le mois de juin et les débits de crue en août/septembre pouvant atteindre 500 m3/s.
92
+
93
+ Le bassin du Niger draine le nord-est et l'est du pays. Son bassin versant a une superficie de 72 000 km2. Les affluents burkinabés du Niger les plus septentrionaux sont en grande partie endoréiques (le Béli, le Gorouol, le Goudébo et le Dargol) et sont à l'origine de crues importantes. Par contre, les affluents soudano-sahéliens (la Faga, la Sirba, la Bonsoaga, le Diamangou et la Tapoa) ont des régimes un peu moins irréguliers et contribuent à la crise dite soudanienne du Niger qui se produit en septembre. Ces cours d'eau de faible débit ne forment souvent qu'un chapelet de mares.
94
+
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+ Toutes les rivières du Burkina excepté le Mouhoun et celles du sud-ouest (bassin de la Comoé) sont temporaires : ne coulant que de juillet à octobre.
96
+
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+ En dehors du réseau hydrographique, il existe des bassins fermés qui alimentent de nombreuses grandes mares ou lacs naturels, sans écoulement permanent ou temporaire, qui occupent les bas-fonds ou les espaces interdunaires : les lac de Tingrela, de Bam et de Dem, les mares d'Oursi, de Béli, de Yomboli et de Markoye. Les observations effectuées sur la mare d'Oursi et le lac de Bam laissent penser que le fond de ces lacs se colmate par des dépôts argileux.
98
+
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+ Le manque d'eau est souvent problématique, surtout au nord du pays.
100
+
101
+ Le Burkina Faso possède un climat tropical de type soudano-sahélien (caractérisé par des variations pluviométriques considérables allant d'une moyenne de 350 mm au nord à plus de 1 000 mm au sud-ouest) avec deux saisons très contrastées : la saison des pluies avec des précipitations comprises entre 300 mm et 1 200 mm et la saison sèche durant laquelle souffle l'harmattan, un vent chaud et sec, originaire du Sahara. La saison des pluies dure environ 4 mois, entre mai-juin et septembre, sa durée est plus courte au nord du pays.
102
+
103
+ On peut donc distinguer trois grandes zones climatiques :
104
+
105
+ On distingue deux saisons inégales :
106
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107
+ La rareté et la mauvaise répartition des pluies provoquent des migrations de plus en plus fortes des populations principalement du Nord et du Centre vers les villes, le sud-ouest du Burkina Faso et les pays de côte.
108
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109
+ La température varie de 16 à 45 °C ; l'évaporation moyenne annuelle est estimée à 3 000 mm et la recharge annuelle de la nappe souterraine à 40 mm.
110
+
111
+ La Savane soudanienne occidentale couvre la grande majorité du pays, à l'exception de la pointe nord.
112
+
113
+ Dans les années 1980, alors que la conscience écologique est encore très peu développée, le président du Burkina Faso Thomas Sankara est l'un des rares dirigeants africains à considérer la protection de l’environnement comme une priorité[42].
114
+
115
+ Il s’engage dans trois combats majeurs : contre les feux de brousse « qui seront considérés comme des crimes et seront punis comme tel » ; contre la divagation du bétail « qui porte atteinte au droit des peuples car les animaux non surveillés détruisent la nature » ; et contre la coupe anarchique du bois de chauffe « dont il va falloir organiser et réglementer la profession »[42].
116
+
117
+ Dans le cadre d’un programme de développement associant une grande partie de la population, dix millions d’arbres en quinze mois ont été plantés au Burkina Faso pendant la « révolution ». Pour faire face à l’avancée du désert et aux sécheresses récurrentes, Thomas Sankara propose également la plantation de bandes boisées d’une cinquantaine de kilomètres, traversant le pays d’est en ouest. Il songe ensuite à étendre cette ceinture végétale à d’autres pays[42].
118
+
119
+ La production de céréales, proche de 1,1 milliard de tonnes avant 1983, va grimper à 1,6 milliard de tonnes en 1987. Jean Ziegler, ancien rapporteur spécial pour le droit à l’alimentation de l’ONU, souligne alors que le pays « est devenu alimentairement autosuffisant »[42].
120
+
121
+ Les Mossi sont l'ethnie majoritaire du Burkina Faso, constituant plus de 56 % de la population, soient 11 à 12 millions de personnes et se situent principalement au centre du Burkina Faso dans les villages des bassins des rivières Nazinon et Nakambé. Les Mossis parlent le moré.
122
+
123
+ Les Peuls au Burkina Faso ont pour principale zone d'implantation le Nord, à savoir les provinces du Soum, du Seno, du Yagha et partiellement celle de l'Oudalan[44].
124
+
125
+ On distingue les Peuls du Djelgodji venus chercher refuge en Côte d’Ivoire après avoir perdu leurs troupeaux pendant la sécheresse de 1983-1984.
126
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127
+ Les Gourounsis, les Sénoufos, les Lobis, les Bobos et les Samos sont aussi des ethnies du Burkina Faso.
128
+
129
+ En 1996, une loi fait entrer l'interdiction de l'excision dans le Code pénal, bien qu'elle continue malgré tout à être pratiquée, en particulier dans les zones rurales. En 2003, 65 % des Burkinabées entre 15 et 19 ans ont été excisées, ce chiffre tombant à 57,6 % en 2010. Depuis les années 1990, 45 comités provinciaux de lutte contre la pratique de l'excision (CPLPE) sont chargés de parcourir le pays afin de convaincre les familles et les chefs coutumiers de ne pas faire exciser les jeunes filles[45].
130
+
131
+ Les mutilations génitales féminines sont interdites depuis 1996, mais pratiquées fréquemment[46]. Il y a une sous-représentation des femmes dans l'enseignement secondaire et supérieur, mais elles sont de plus en plus présentes[47]. Burkina Faso a ratifié la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes en 1984[48].
132
+
133
+ Il y a une soumission des femmes au mari[48].
134
+
135
+ L'analphabétisme des femmes est élevé[48].
136
+
137
+ La polygamie[48] est encore très présente. Les mariages précoces sont fréquents. Le mariage forcé est illégal dans le pays, mais la loi s'applique seulement aux mariages enregistrés à l'État[49]. Burkina Faso a l'un des taux de mariage forcé dans le monde les plus élevés[50]. Les filles qui accouchent peuvent souffrir de problèmes tels que la fistule obstétricale[51].
138
+
139
+ Le français est la principale langue des institutions, des instances administratives, politiques et juridiques, des services publics, des textes et des communiqués de l'État, de la presse écrite et des écrivains. Il s'agit de la seule langue à l'écrit des lois, de l'administration et des tribunaux.
140
+
141
+ De plus, le Burkina Faso est membre de l'Organisation internationale de la francophonie de même que de l'Assemblée parlementaire de la francophonie.
142
+
143
+ Selon une estimation de la CIA de 2003, seule 21,8 % de la population de 15 ans et plus sait lire et écrire[52], de plus le taux net (c'est-à-dire sur une classe d'âge donnée) de scolarisation, malgré une hausse constante depuis plusieurs années, n'est que de 47,70 % pour l'année scolaire 2005-2006[53] d'où le fait que le français ne soit compris que par environ 15 % de la population[54], dont seulement 5 % de francophones réels selon la Délégation générale à la langue française et aux langues de France[55]. Malgré la supériorité numérique des langues nationales, le statut de langue officielle et celui de langue internationale font en sorte que le français pèse progressivement de plus en plus dans la vie sociale et économique du pays. Le français jouit, sur le plan social, d'un statut de prestige associé à une participation au monde moderne[56]. Il s'agit de la langue de la promotion sociale.
144
+
145
+ Selon le dernier rapport de l'OIF[57], le français devient de plus en plus la langue première des burkinabè : ainsi, seules 20 947 personnes déclaraient le français comme première langue couramment parlée en 1985 (soit 0,42 % de la population du pays), 49 647 en 1996 (0,75 %), puis 151 184 en 2006 (1,66 %), dont 104 700 à Ouagadougou (soit 9,54 % des Ouagalais).
146
+
147
+ Selon André Magord et Rodrigue Landry, « Depuis quelques années, dans les villes principales telles que Ouagadougou, Bobo et Banfora, la langue française s'étend à d'autres situations de communication que celles juste décrites. Devant la dimension de plus en plus multilingue de ces villes, le français s'impose de façon croissante comme lingua franca chez les commerçants et lors des échanges liés à tous les petits métiers qui se multiplient dans ces grandes villes[58]. La langue française parlée n'est plus alors le français standard mais un français qui, sans la base de l'écrit, se transforme, se réinvente pour une part[59]. Cette expansion du français est relayée par l'affichage publicitaire très présent dans les villes et qui propose des slogans en français. Ces slogans deviennent vite populaires dans une société burkinabè à forte tradition orale. »[60] Cette variété de français endogène qui résulte d'une hybridation linguistique[61] est un pidgin en voie de créolisation[62].
148
+
149
+ Ainsi comme dans le pays voisin la Côte d'Ivoire est apparu un français populaire au Burkina Faso[63]. Dans ce français appelé parfois « français de Ouaga » et qui reste essentiellement une langue orale[64], s'est créé un certain nombre d'interférences entre le français standard et le français populaire du Burkina du fait de l'influence des langues africaines dans la pratique locale du français[65].
150
+
151
+ On assiste de plus en plus à des mariages mixtes constituant des familles dont la langue première est le français[66].
152
+
153
+ Enfin, l'Association des municipalités du Burkina Faso-AMBF de même que les villes de Bobo-Dioulasso, Koudougou, Ouagadougou, Tenkodogo, Banfora, Dédougou, Manga, Ouahigouya et Yako sont membres de l'Association internationale des maires francophones[67].
154
+
155
+ Il existe plus de 60 langues dont les principales sont : le moré langue parlée par les Mossis, le san parlé par les Samos, le peul parlé par les Peuls, le gourmantché parlé par les Gourmantchés dans l'Est du Burkina Faso, le dagara parlé par les Dagaras, le dioula qui est une langue commune à plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest (la Côte d'Ivoire, le Mali, la Guinée…) parlé par les Dioulas, le lobiri parlée par les Lobis, le marka ou soninké parlé par les Markas (Soninkés) communément appelés « Dafing », le bobo, le bwamu parlé par les Bwabas, le sénoufo parlé par les Sénoufos, le toussian parlé par les Toussians, le kassena et le lyélé parlées par les Gourounsis et le bissa parlé par les Bissas.
156
+
157
+ Le quatrième recensement général de la population et de l'habitation du Burkina Faso a été réalisé sur le terrain au mois de décembre 2006[68]. Il a recensé 60,5 % de musulmans, 23,2 % de chrétiens (19 % de catholiques et 4,2 % de protestants), 15,3 % d'animistes, 0,6 % d'autres religions et 0,4 % de sans religion[68]'[40].
158
+
159
+ Les mariages entre personnes de religions différentes sont nombreux au Burkina Faso. Il est fréquent qu'une personnes change de religion sans que cela scandalise son entourage[40].
160
+
161
+ Le Burkina Faso est un pays membre de l'Organisation de la coopération islamique.
162
+
163
+ La langue officielle est le français. De nombreuses langues nationales sont parlées dont les plus courantes sont le moré, le dioula, le gourmantché et le foulfouldé (peul) (voir la section « Langues »).
164
+
165
+ Depuis son indépendance en août 1960, le Burkina Faso a connu plusieurs régimes politiques : État de droit et État d'exception. À partir de 1991, le pays a officiellement opté pour un système politique démocratique en adoptant une constitution par voie référendaire et en organisant des élections présidentielles et législatives.
166
+
167
+ Aujourd'hui, des institutions républicaines sont mises en place :
168
+
169
+ En outre, d'autres institutions viennent consolider l'état de droit. Ce sont notamment :
170
+
171
+ La Constitution du 2 juin 1991, approuvée par référendum, a instauré un régime semi-présidentiel à deux chambres ouvert au multipartisme :
172
+
173
+ Il faut noter que depuis son adoption le 11 juin 1991[71], la constitution du Burkina Faso a été révisée à trois reprises respectivement en janvier 1997 pour lever le verrou de la limitation du mandat présidentiel, avril 2000 pour non seulement ramener la durée du mandat présidentiel de 7 à 5 ans et aussi pour introduire à nouveau sa limitation à renouvelable une fois, janvier 2002[72].
174
+
175
+ Il existe également un conseil constitutionnel composé de dix membres et un conseil économique et social dont le rôle est purement consultatif.
176
+
177
+ Le territoire du Burkina Faso est divisé en 13 régions et subdivisé en 45 provinces, 350 départements, 359 communes de plein exercice dirigées par des maires élus et 8 000 villages environ.
178
+
179
+ Le Burkina Faso est divisé 13 régions administratives regroupant 45 provinces (qui étaient les anciennes subdivisions principales du pays mais ne sont plus des collectivités territoriales depuis le 2 juillet 2001).
180
+
181
+ Les régions sont dirigées administrativement par un gouverneur représentant l'État auprès du conseil régional et qui est lui-même représenté dans les provinces par des hauts-commissaires.
182
+
183
+ Les conseils régionaux réunissent les représentants des départements qui autrefois se réunissaient dans les conseils de province. Il n'y a plus, depuis 2011, d'assemblée consultative dans les provinces qui sont de simples intermédiaires administratifs entre les régions et les départements, les anciens conseils de province où étaient représentés les communes ayant été regroupés dans les conseils régionaux.
184
+
185
+ De plus les départements ont pour la plupart été érigés en municipalités de plein droit, et donc des collectivités territoriales, avec à leur tête un maire devant un conseil municipal. Selon le cas, les départements ont soit le statut de « commune urbaine », soit celui de « commune rurale ». Parmi les communes urbaines, les plus peuplées ont aussi le statut de « ville ». Toutefois légalement ces différents statuts sont tous des départements. Le département est la circonscription électorale de base pour toutes les institutions nationales et celles des collectivités territoriales.
186
+
187
+ Enfin de nombreuses fusions de communes ont eu lieu (avant ou après la création des départements, qui aujourd'hui presque partout ne comptent plus qu'une seule municipalité). Toutefois les communes urbaines les plus peuplées sont divisées en « arrondissements municipaux » (à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso), eux-mêmes divisés en « secteurs » administratifs. Les autres communes urbaines de plus de 2 000 habitants peuvent être aussi divisées en secteurs. Toutes les autres communes (urbaines ou rurales) sont ensuite divisées en « villages ».
188
+
189
+ Ni les arrondissements, ni les secteurs urbains, ni les villages ne sont des collectivités territoriales : ils servent essentiellement comme outils de planification et de développement et d'unités territoriales statistiques (celles-ci étant basées sur des sous-ensembles de population d'environ 1 000 habitants, selon l'Institut national de la statistique et de la démographie qui établit la nomenclature officielle de toutes les collectivités territoriales, des provinces et des autres plus petites unités territoriales statistiques).
190
+
191
+ Ainsi les « villages » concernent des territoires essentiellement ruraux à l'intérieur des communes, et qui peuvent rassembler de nombreux hameaux autour d'une petite agglomération rurale. Le Burkina Faso compte ainsi plusieurs milliers de villages ou secteurs urbains, dans lesquels peuvent subsister d'encore plus nombreux hameaux (à la population très changeante du fait des fortes migrations vers de plus grandes villes, ou de la croissance de la périphérie de ces villes sur d'anciens territoires ruraux, lesquelles absorbent alors leurs anciens hameaux voire des villages entiers).
192
+
193
+ Les arrondissements, secteurs ou villages peuvent aussi avoir localement des conseils consultatifs (conseils de quartier, conseils de villages traditionnels, etc.), qui ne sont pas des collectivités territoriales mais des associations (de droit privé, ou paritaire), qui peuvent parfois recevoir des subventions et d'autres moyens de la part des départements ou des régions pour certaines missions développées en partenariat, ou des financements privés de la part de leurs membres (certaines collectivités territoriales adhèrent à ces structures de coopération locale). Ces associations peuvent aussi avoir compétence couvrant d'autres territoires voisins (y compris faisant partie d'autres arrondissements ou départements).
194
+
195
+ En 2016, la frontière avec le Niger va être modifiée. Le Burkina Faso va gagner 14 villages[73].
196
+
197
+ Le Burkina Faso est un pays en voie de développement, où l'agriculture représente 32 % du produit intérieur brut et occupe 80 % de la population active. Il s'agit principalement d'élevage mais également, surtout dans le sud et le sud-ouest, de cultures de sorgo, de mil, de maïs, d'arachides, de riz. Il a été le deuxième producteur africain de coton derrière l'Égypte[75], malgré l'aridité des sols. La filière coton, dans beaucoup de pays producteurs a pris de la vigueur, avec d'excellentes récoltes[76], même si sur le marché mondial, le cours de la livre de fibre était en 2015 autour de 0,70 dollar, relativement bas comparé au pic des 2 dollars la livre qu’il avait atteint en 2011[76]. Le pays était à la première place du palmarès des sept premiers producteurs africains de coton au milieu des années 2010.
198
+
199
+ En 2015, près de 100 000 paysans pratiquaient l’agriculture biologique[42].
200
+
201
+ En 2017, le Burkina est classé 146e par le programme Doing business en ce qui concerne les affaires[77] et est le 134e pays où il fait le plus bon vivre (2017)[78]. Le Burkina Faso compte une très forte diaspora : par exemple, trois millions de Burkinabè vivent au Ghana[79], trois millions également vivent en Côte d'Ivoire et 1.5 million au Soudan[80]. Selon la banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest, ces migrants rapatrient chaque année des dizaines de milliards de francs CFA au Burkina Faso. Depuis les expulsions du Ghana en 1967, cette situation provoque également des tensions avec les pays d'accueil. La dernière crise remonte aux événements de 2003 en Côte d'Ivoire, qui ont entraîné le retour ponctuel de 300 000 migrants. Le tiers de la population du pays vit en dessous du seuil de pauvreté.
202
+
203
+ Il convient par ailleurs de citer quelques productions minières : cuivre, fer, zinc et surtout or (le pays vient[Quand ?] d'ouvrir sa cinquième mine).
204
+
205
+ À la fin des années 1990, les « compagnies juniors » canadiennes, investies dans plus de 8 000 propriétés minières, dans plus de 100 pays, pour la plupart encore à l'état de projet[81] multiplient les contrats avec des pays africains. Au Burkina, elles ont pour nom Axmin, Orezone Resources, Goldcrest Resources ou Etruscan Resources, et sont souvent présentes dans des pays voisins car le Burkina est un prolongement géologique de la riche zone aurifère du Ghana[82].
206
+
207
+ Le Burkina Faso est membre de l'Union économique et monétaire ouest-africaine et de l'Autorité de Liptako-Gourma, qui est chargée de prévenir les crises alimentaires et les sécheresses par la coopération de chaque pays membre.
208
+
209
+ Quelques données économiques :
210
+
211
+ L'analphabétisme est majoritaire au Burkina Faso[85]. C'est plus fréquent parmi les femmes[85]. La majorité des élèves sont des garçons[85].
212
+
213
+ Selon la loi 13-2007/AN[86] portant loi d'orientation de l'éducation, le système éducatif burkinabé est structuré de la façon suivante :
214
+
215
+ Elle comprend l'éducation de base formelle et l'éducation de base non formelle. Elle est obligatoire pour tous les enfants de 6 à 13 ans. L'éducation de base formelle comporte trois niveaux :
216
+
217
+ Quant à l'éducation de base non formelle, elle comprend :
218
+
219
+ L'enseignement secondaire est sanctionné par le baccalauréat et comprend trois voies :
220
+
221
+ Il comprend les universités, les instituts et les grandes écoles. Le Burkina Faso compte quatre universités publiques :
222
+
223
+ Trois centres universitaires créés à l'intérieur du pays viennent en appui des quatre universités. Il s'agit de celui de Fada N'Gourma qui forme dans le domaine des mines, de celui de Ouahigouya qui forme dans le domaine du tertiaire et de la santé et de celui de Dédougou qui forme dans le domaine de l'agriculture[88].
224
+
225
+ Le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), le plus grand festival de cinéma africain sur le continent a lieu tous les deux ans à Ouagadougou (février, années impaires).
226
+
227
+ Les Récréatrales, manifestation bisannuelle, constituent depuis 2002 un événement théâtral culturel majeur du Burkina Faso, avec le Festival international de théâtre et de développement (FITD). Étienne Minoungou en est l'initiateur.
228
+
229
+ Le Salon International de l'Artisanat de Ouagadougou (SIAO), a lieu lui aussi tous les deux ans, principalement les années paires (fin octobre - début novembre). C'est le plus grand salon de promotion de l'artisanat africain.
230
+
231
+ La Semaine nationale de la culture (SNC) a lieu également tous les deux ans à Bobo-Dioulasso durant une semaine. Elle constitue tremplin de la culture nationale ou régionale et de celle de la diaspora.
232
+
233
+ Le Festival Ciné Droits Libres pour les droits de l'homme et la liberté de la presse ; le Festival international des cultures urbaines Waga Hip Hop qui se déroule chaque année depuis 2000 ; le Festival international de théâtre et de marionnettes (FITMO) du professeur Jean Pierre Guingané ; le Festival Jazz à Ouaga ; les Nuits atypiques de Koudougou (NAK) ; le Festival international de théâtre pour le développement (FITD) ; le Festival Dilembu au Gulmu (FESDIG), etc.
234
+
235
+ Les débuts de la littérature burkinabé sont datés de 1962, avec Crépuscule des temps anciens, de Nazi Boni. La production ultérieure se répartit à parts égales entre romans et poésie, complétés de nouvelles, contes et pièces de théâtre[89].
236
+
237
+ Le cinéma numérique ambulant est présent au Burkina Faso. Depuis 2003, le cinéma numérique ambulant a réalisé en Afrique plus de 5 000 projections pour des millions de spectateurs. De nouvelles unités de projection sont en cours de création.
238
+
239
+ La presse culturelle tient une place de choix. On peut citer L'Observateur dimanche, Sidwaya Mag Plus, Africa star et Évasion. Depuis deux ans, une association de jeunes journalistes culturels du nom de Planète Culture couvre les principaux festivals du pays.
240
+
241
+ Le secteur muséal est en pleine évolution. On peut signaler principalement les musées suivants :
242
+
243
+ Au Burkina Faso la vie sportive est dominée par le football qui est pratiqué par la majorité des jeunes. Le championnat national, le Fasofoot, est organisé chaque année et regroupe 16 équipes. Il y a aussi la coupe du Faso et la Supercoupe du Faso qui rythment la vie footballistique du pays. L'équipe nationale, les Étalons, est sacrée vice-championne d'Afrique lors de la 29e édition de la Coupe d'Afrique des nations de football, en 2013.
244
+
245
+ Des structures technologiques sont présentes pour promouvoir ou réguler les technologies de l'information et de la communication (TIC) au Burkina Faso.
246
+
247
+ L'ANPTIC (Agence nationale de promotion des TIC) au Burkina Faso a pour but d'être un incubateur d'entreprises technologiques de pointe et d'aider à la valorisation et à la diffusion des systèmes et produits conçus et réalisés localement tout en mettant des spécialistes à disposition des établissements publics et privés de formation en informatique afin de promouvoir des formations d'excellence.
248
+
249
+ L'ARCEP (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) a pour but de mettre en place un système de formalisation et de régulation dans le domaine des nouvelles technologies[90].
250
+
251
+ Des incubateurs technologiques tels que BeogoLab[91], OuagaLab, des entreprises technologies comme Softnet Burkina[92], CFA Technologie[93] ont été mis en place pour développer les TIC[94].
252
+
253
+ Le réseau routier inventorié du Burkina Faso a une longueur totale de 61 367 km dont 15 272 km sont classés.
254
+
255
+ Le Burkina Faso dispose d'un seul corridor ferroviaire qui le relie au port d'Abidjan en Côte d'Ivoire, c'est la liaison Kaya – Abidjan, longue de 1 252 km et répartie quasiment à longueur égale dans les deux pays. Pour la partie au Burkina Faso, la ligne Kaya – Niangoloko (à la frontière de la Côte d'Ivoire : 622 km) est elle-même divisée en deux sections :
256
+
257
+ Cette ligne ferroviaire est à écartement métrique et en voie unique sur la presque totalité de sa longueur. La charge maximum à l'essieu est de 17 tonnes et la vitesse d'exploitation est de 50 km/h pour les trains de passagers et de 30 km/h pour les trains de transport de marchandises.
258
+
259
+ Le pays compte 33 aéroports, dont seulement un aéroport international, l'aéroport international de Ouagadougou (qui est un des deux seuls, avec l'aéroport de Bobo-Dioulasso depuis 2007, possédant des pistes goudronnées).
260
+
261
+ Les zones reculées peuvent bénéficier du réseau solaire, une source d'énergie fonctionnant en circuit court et fermé et palliatif au manque d’infrastructures. Bénéficiant d'un fort ensoleillement, idéal pour l'énergie solaire, la solution solaire semble adéquate pour le pays[96].
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+ Le Burkina Faso a pour codes :
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ République du Burundi
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+
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+ (run) Republika y'Uburundi
4
+
5
+ (en) Republic of Burundi
6
+
7
+ 3° 26′ 00″ S, 29° 54′ 00″ E
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+
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+ modifier
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+
11
+ Le Burundi, en forme longue la république du Burundi, en kirundi : Republika y'Uburundi, en anglais : Republic of Burundi, est un pays d'Afrique de l'Est sans accès à la mer, mais possédant un grand rivage sur le lac Tanganyika, situé dans la région des Grands Lacs et entouré par la République démocratique du Congo à l'ouest, le Rwanda au nord, et la Tanzanie à l'est et au sud. Sa capitale est, depuis le 4 février 2019, Gitega[2]. Bujumbura, ancienne capitale et ville la plus peuplée du pays, est la capitale économique.
12
+
13
+ Les premières traces archéologiques d'un État burundais remontent au XVIe siècle dans l'Est de ses frontières actuelles.
14
+
15
+ À partir de 1903, le Burundi fait partie de l'Afrique orientale allemande. Après la Première Guerre mondiale, le pays tombe dans le giron de l'Empire colonial belge qui s'appuie sur l'aristocratie tutsi.
16
+
17
+ L'indépendance du pays est proclamée le 1er juillet 1962, date alors choisie pour célébrer la fête nationale, et le roi Mwambutsa IV établit un régime de monarchie constitutionnelle qui sera aboli en 1966.
18
+
19
+ « La tribu des Tutsis qui compte entre 10 et 15 % de la population y domine et y dépouille de ses droits celle des Hutus, lesquels sont cinq à six fois plus nombreux. Le pouvoir politique central reste un monopole Tutsi. En 1987, 13 sur 15 gouverneurs de provinces sont Tutsi, et la totalité de l'armée aussi[6]. » Des heurts ont lieu entre Tutsis et Hutus dans les années 1960. En 1972, l'insurrection des Hutus contre le régime dictatorial du président Tutsi Micombero est durement réprimée, les massacres atteignent plusieurs dizaines de milliers de victimes chez les Hutus (estimation 100 000).
20
+
21
+ Les conflits latents entre Tutsis et Hutus se poursuivent dans les années 1970 et 1980 et débouchent sur la guerre civile burundaise en 1993. Au début, des milliers de civils tutsis sont massacrés par leurs voisins hutus. Puis l'armée réagit très violemment comme en 1972, et engage une répression très dure et massacre des Hutus. Au total 50 000 à 100 000 personnes (à majorité hutu) sont tuées.
22
+
23
+ Une nouvelle Constitution, de transition, est promulguée le 28 octobre 2001, établissant une alternance « ethnique » du pouvoir, la présidence et la vice-présidence changeant tous les 18 mois, alternant Tutsis et Hutus. L'accord d'Arusha entre en vigueur le 1er novembre 2001 mettant un terme au conflit.
24
+
25
+ Le CNDD-FDD (hutu) parvient au pouvoir en 2005, en remportant les élections législatives du 4 juillet 2005. Lors des élections présidentielles du 19 août 2005, l'Assemblée nationale et le Sénat réunis en congrès élisent Pierre Nkurunziza président pour un mandat de 5 ans rééligible une seule fois. 162 parlementaires votent pour Nkurunziza, 9 contre et 2 s'abstiennent. Ce scrutin constitue l'étape finale du processus de paix. Cinq ans plus tard, un congrès extraordinaire du Conseil national pour la défense de la démocratie/forces de défense de la démocratie (CNDD-FDD) désigne le 24 avril 2010, Pierre Nkurunziza comme candidat du CNDD-FDD pour briguer un second mandat à la tête du pays à l'élection présidentielle du 28 juin 2010. Des dirigeants de l'opposition sont arrêtés, et cette opposition refuse de participer au scrutin. La campagne est émaillée d'incidents, plusieurs membres de l'opposition sont arrêtés[7]. Pierre Nkurunziza est réélu président avec plus de 91 % des voix, seul candidat de l'élection[8].
26
+
27
+ En 2015, Pierre Nkurunziza s'impose en avril comme le candidat du pouvoir pour l'élection présidentielle du 26 juin 2015. Cette décision est contraire à la constitution du Burundi, promulguée en mars 2005. Sa candidature est néanmoins validée par une décision controversée de la Cour constitutionnelle[9]. Une nouvelle crise politique, émaillée à nouveau de violences, s'ouvre.
28
+
29
+ En mai 2015, une tentative de coup d'État échoue[10],[11],[12]. Cette tentative engendre une répression sanglante de l'opposition de la part du président, avec des centaines de morts et des centaines de milliers de burandais se réfugiant à l'extérieur du pays[13]. Après plusieurs reports, l'élection présidentielle, jugée illégale et truquée par tous les observateurs de la politique burundaise, se tient finalement en juillet. Le 24 juillet, la commission électorale nationale indépendante proclame Nkurunziza vainqueur avec 69,41 % des suffrages[14].
30
+
31
+ La situation économique continue à se dégrader. Début 2020, le général Évariste Ndayishimiye est désigné comme candidat pour l’élection présidentielle du 20 mai 2020 par le parti au pouvoir, pour succéder à Pierre Nkurunziza[15]. Il remporte l'élection présidentielle du 20 mai 2020, en obtenant 68,72 % des voix et devance très largement le principal candidat de l'opposition, Agathon Rwasa, président du Conseil national pour la liberté (CNL), qui réunit 24,19 % des voix[16].
32
+
33
+ Durant la période de guerre civile de 1993-2004, plus de 260 000 personnes sont mortes[19].
34
+
35
+ Le Burundi est une république multi-partite à régime présidentiel où le Président occupe les charges de chef de l'État et chef du gouvernement. Le pouvoir exécutif est aux mains du gouvernement tandis que les deux chambres du Parlement (Sénat et Assemblée nationale) partagent le pouvoir législatif avec le gouvernement.
36
+
37
+ L'Assemblée nationale compte 121 sièges répartis en 17 circonscriptions. Parmi les députés, 100 sont élus au suffrage universel direct. Ils doivent provenir à 60 % du groupe hutu et à 40 % du groupe tutsi et compter au moins 30 % de femmes. Si ces quotas ne sont pas atteints, autant de députés supplémentaires qu'il est nécessaire pour les remplir sont cooptés. Trois sièges supplémentaires sont également réservés à des députés twa à coopter[26].
38
+
39
+ Le Sénat est composé de deux membres par province, un Hutu et un Tutsi, élus par les conseils communaux, de trois personnes issus de l'ethnie twa et des anciens chefs de l'État. Il doit en outre comporter au moins 30 % de femmes. Le cas échéant, il peut être recouru à la cooptation pour atteindre les quotas[27].
40
+
41
+ Le Burundi est membre de l'Organisation internationale de la francophonie[28] de même que de l'Assemblée parlementaire de la francophonie.
42
+
43
+ Le Burundi est divisé en 18 provinces, 119 communes et 2 638 ou 2 639 collines[29]. Bujumbura, l'ancienne capitale (au statut particulier mixte de ville et province[30]), est la ville la plus peuplée avec son million d'habitants. Les autres villes importantes sont Gitega (125 000), Muyinga (108 000), Ngozi (95 000) et Rumonge (85 000).
44
+
45
+ Liste des provinces :
46
+
47
+ Situé sur un plateau au cœur de l'Afrique, le Burundi jouit d'un climat équatorial tempéré par l'altitude (1 700 mètres en moyenne au centre, plus bas en périphérie). Le mont Heha, au sud-est de Bujumbura, culmine à 2 670 mètres. Mais le point culminant du pays se trouve un peu au sud-est du Mont Heha à 2 684 mètres. Une bande de terre longeant le fleuve Rusizi, au nord du lac Tanganyika, est la seule région dont l'altitude est inférieure à 1 000 mètres. Cette région fait partie du Rift Albertin, extrême ouest de la vallée du Grand Rift.
48
+
49
+ L'économie du Burundi est principalement rurale et repose sur l'exportation agricole et l'élevage. La production agricole se répartit entre les produits destinés à l'exportation, comme le café, le thé et le coton, et les cultures vivrières. La filière du café représente la première ressource du pays (80 % des exportations). Le Burundi est également le huitième au palmarès des producteurs africains de thé au début de la décennie 2010, dominé par le Kenya.
50
+
51
+ La population dépend à plus de 90 % de cette agriculture, qui représente plus de 50 % du PIB (800 millions dollars en 1999). L'industrie comptait pour 18 % du PNB en 1999, et les services 32 %.
52
+
53
+ La population active a été multipliée par deux entre 1990 et 1999, passant de 2 millions de personnes à 4 millions ; un actif sur deux est une femme. Le travail des enfants est régulièrement dénoncé comme étant courant au Burundi[31].
54
+
55
+ Depuis peu, les Burundais misent sur le tourisme.
56
+
57
+ Le Burundi est signataire du traité international sur les ressources phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture.
58
+
59
+ Selon les estimations de la Banque mondiale, 75 % de la population burundaise vit sous le seuil de pauvreté en 2020[32].
60
+
61
+ En 2019, la population du Burundi est estimée à 12 millions d'habitants[33], son taux de croissance en 2016 était de 3,3 %. Au dernier recensement de 2008, le pays comptait 8 053 574 habitants[34], dont 497 166 vivaient à Bujumbura, ancienne capitale.
62
+
63
+ L'âge médian est de 16,9 ans et la proportion des moins de 15 ans correspond à 46 % de la population totale du pays[35].
64
+
65
+ Le Burundi a abrité près de 32 000 réfugiés et demandeurs d’asile en 2007 et la plupart provenaient de la République démocratique du Congo et les autres du Rwanda[37]. Au cours de cette même année, près de 18 900 réfugiés et demandeurs d’asile vivaient dans quatre camps dirigés par le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés et les autres vivaient dans des lieux prédéterminés et dans des régions urbaines[37]. Tel que décrit dans le World Refugee Survey 2008 du Comité américain pour les réfugiés et les immigrants[38], les réfugiés devaient obtenir des permissions et certains documents lors de leurs déplacements à l’extérieur des camps qui ont limité leur capacité à travailler.
66
+
67
+ Les langues officielles du Burundi sont le kirundi et le français. En août 2014, l'Assemblée nationale vote une loi faisant de l'anglais une troisième langue officielle, cette loi n'a pas encore été promulguée[39]. Toutes deux langues d'enseignement, auxquelles s'ajoute le kiswahili bien qu'il ne soit pas une langue officielle du pays[40]. Le français reste toutefois une langue de l'élite, parlée par moins de dix pour cent de la population. Quant au swahili, la langue bantoue régionale, il est avant tout parlé par les commerçants et reste circonscrit essentiellement aux zones urbaines.
68
+
69
+ Au Burundi, la culture est fondée sur les traditions locales et influencée par les pays voisins. Toutefois, la diffusion de la culture a été entravée par les nombreux troubles civils. L'agriculture étant la principale industrie au Burundi, un repas burundais typique se compose de patates douces, maïs et haricots. En raison de son coût, on ne mange de la viande que quelquefois par mois. Lorsque les Burundais se retrouvent lors de grandes fêtes, ils boivent de l'impeke, une bière de sorgho, servie dans un pot unique. Chaque personne y trempe sa paille en symbole d'unité. Plus quotidiennement, les Burundais sont de très gros consommateurs de bière de banane, qui revêt un nombre incalculable de noms kirundi en fonction de sa préparation et de son temps de fermentation. La bière la plus consommée reste l'urwarwa.
70
+
71
+ Au Burundi, le taux d'alphabétisation est en hausse depuis la loi de 2005 sur la gratuité de l'éducation primaire. Cela étant, le grand nombre d'élèves amenés sur les bancs de l'école a largement dépassé la capacité d'accueil des écoles, les infrastructures et le nombre de professeurs. Par ailleurs, seuls dix pour cent de garçons burundais ont droit à un enseignement secondaire. La tradition orale est forte et relaie histoire et leçons de vie grâce aux contes, à la poésie et au chant. L'imigani, l'indirimbo, l'amazina et l'ivyivugo sont quelques-uns des genres littéraires existant au Burundi.
72
+
73
+ Bien que le Burundi soit un pays très largement chrétien, certaines fêtes religieuses musulmanes ont été intégrées dans le calendrier des jours chômés, tel l'Aïd el-Fitr, qui célèbre la fin du Ramadan.
74
+
75
+ L'artisanat est une importante forme d'art au Burundi. La vannerie est très populaire ainsi que les masques, boucliers et les statues en bois faites par les artisans locaux. Les Batwas, une ethnie pygmée qui représente à peine 1 % de la population, se sont quant à eux spécialisés dans la fabrication de poteries. L'artisanat du Burundi, pourtant très riche, fin et dont certaines formes sont tout à fait inédites, a beaucoup souffert de la guerre civile. Cependant, depuis la fin des années 2000, un renouveau très net se fait sentir.
76
+
77
+ Ce renouveau s'appuie en partie sur le développement des arts plastiques proprement dits, auxquels les Burundais n'ont commencé à s'intéresser qu'assez récemment. On trouvera ainsi à Bujumbura et à Gitega des artistes capables de sculpter des scènes de village sur des bas-reliefs en bois et quelques peintres de paysages.
78
+
79
+ Le tambour est une partie importante de l'héritage culturel burundais. Le Royal-Tambours du Burundi, qui s'est produit plus de quarante ans à travers le monde entier, est connu pour ses tambours traditionnels comme les amashāko, les ibishikiso, l'inkiránya et kirotsa, le petit tambour. La troupe se produit toujours, sur l'ancien site royal de Gishōra, situé à quelques kilomètres (10 km précisément) au nord de Gitéga, la seconde ville en importance au Burundi. La danse accompagne souvent les performances du tambour, musique populaire des célébrations et réunions de famille. Les abatīmbo, dont on joue lors des cérémonies officielles et des rituels, et le rythme rapide de l'abanyagasīmbo sont des danses burundaises. À noter également l'umwĭrōnge (la flûte), l'ikēmbe, l'indonōngo, l'umudúri, l'inānga (la cithare), l'indingiti (iningiti), les inzogera, l'inzamba, l'urutaro et l'inyagára[41].
80
+
81
+ La réputation des tambourinaires a dépassé les limites du Burundi pour devenir internationale. En Afrique, ils symbolisent même la bonne orchestration du tambour.
82
+
83
+ Leur art est sacré. Il est aussi profane. C'est un lien mystique entre un pays, un peuple et un instrument. « Ingoma », c'est à la fois le tambour, le départ (« Inkóko ni yó ngoma » : On part au chant du coq), le royaume et l'époque.
84
+
85
+ Lors du spectacle, les tambourinaires du Burundi ou les ritualistes Batimbo forment généralement un groupe d'une vingtaine de personnes.
86
+
87
+ Ils entrent en scène leur tambour sur la tête. Ils chantent en même temps qu'ils dansent. Disposés en arc de cercle autour du tambour central, l'inkiránya, ils attendent son signal. Alors, groupés en deux groupes, les abanyaMashāko et les abanyaBishikizo battent leur rythme en harmonie. Le tambourinaire soliste, celui qui bat l'inkiránya ou le tambour central, exécute une danse où se mêlent fantaisie et gravité. Danse guerrière, sa gestuelle est significative. Le soliste par moments mime le geste de se trancher la gorge. Cela traduit son attachement à son pays : « Que je meure si je trahis le Tambour ! » Tous les ritualistes batimbo le suivent, parce qu'il est considéré comme leur roi et eux ses sujets.
88
+
89
+ Les tambourinaires ou le ritualistes batimbo du Burundi manient aussi l'humour, la satire et l'��légance. Le danseur soliste se transforme en un gentil clown marchant sur les mains, empruntant une démarche caricaturale et faisant des clins d'œil au public. Les tambourinaires ou les ritualistes batimbo du Burundi occupent ikiránya ou jouent pour le public à tour de rôle. Ils peuvent jouer seul, à deux, à trois voire à quatre. Ils sont de véritables athlètes qui courent, sautent, se tordent le cou et/ou les hanches, font des enjambements, etc. Les tambourinaires sautent, chantent, marchent autour des tambours qu'ils battent tout en suivant la cadence qu'exige la danse de l'artiste qui danse devant eux, leur roi. Au fond, il s'appelle le roi, car, outre que ses sujets battent les tambours en répondant à son invitation, celui-ci peut arrêter la danse s'il est certain que c'est ce qui est nécessaire.
90
+
91
+ Chaque danse féminine (urwedengwe, ihunja, umutsibo, amarwandama, etc.) ou masculine (ingoma, agasimbo, ou danse acrobatique du Buragane, intore ou danse-parade des guerriers, umuyebe, etc.) a une signification qui lui est propre et qui correspond à un événement précis ou à une profession bien déterminée. Le chant, le rythme, l’expression corporelle, les mimes sont autant de signes distincts adaptés à chaque circonstance et recherchés pour toucher à la fois le sens esthétique et l’esprit. Les femmes montrent des évolutions chorégraphiques dans lesquelles l’élégance et la souplesse des inyambo (c’est-à-dire les vaches aux longues cornes, bêtes quasi sacrées dans le Burundi traditionnel) rivalisent avec les trépidations du train-train de la vie rurale que mènent les Barundi.
92
+
93
+ À Bujumbura, sur le Belvédère surplombant la ville, se trouve le mausolée Prince Louis Rwagasore, fondateur du parti Uprona et héros de l’indépendance du Burundi.
94
+
95
+ À 10 km de Bujumbura vers le sud, une pierre a été dressée pour commémorer la rencontre des explorateurs Stanley et Livingstone.
96
+
97
+ À 114 km de la capitale, sur la route Bujumbura-Ijenda-Matana, à Rutovu, est érigée une pyramide sur la source la plus méridionale du Nil à plus de 2 000 m d’altitude.
98
+
99
+ En dehors de Bujumbura, parmi les sites naturels, on peut citer la faille de Nyakazu, les chutes de Karera, les points de vue sur le lac Tanganyika à Vyanda ou à Kabonambo, les lacs de la province de Kirundo, les plantations de thé à Teza ou à Rwegura. Le Burundi possède aussi plusieurs sources d'eau chaude, encore peu aménagées.
100
+
101
+ Mausolée du Prince Rwagasore.
102
+
103
+ Aéroport international de Bujumbura.
104
+
105
+ Situé dans la deuxième ville du pays, Gitega, le musée national conserve depuis 1955 une collection ethnographique constituée d’objets liés à la royauté et à la cour tels qu’ils subsistaient dans la première moitié du XXe siècle, une collection archéologique ainsi que des photos historiques.
106
+
107
+ On y trouve d'anciennes photos des rois, princes et reines du siècle dernier. Elles sont entourées d’une multitude d’objets ayant appartenu aux hommes et aux femmes de ce pays : parures, bijoux, paniers de toutes les régions, pots en terre pour une infinité d’usages, calebasses pour puiser ou pour baratter, lances pour la guerre et la chasse, instruments de forge et de sculpture, enfin les premières pièces de monnaie datant des diverses colonisations.
108
+
109
+ À Gishora (en), le site royal abrite aussi la reconstitution grandeur nature d’une habitation de type royal. On visite toutes les cours attenantes à la maison principale puis la hutte ronde couverte d’un toit en dôme tressé et recouverte d’une épaisse couche de chaume.
110
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+ À Bujumbura, le musée vivant, tout près du lac, possède une volière où vivent quelques espèces d’oiseaux du Burundi et un centre de recherches herpéthologiques qui expose dans ses grandes fosses et vitrines beaucoup d’espèces de reptiles, notamment les crocodiles du lac Tanganyika. Depuis 2011, un vrai centre culturel s'est développé autour de ce musée, avec un amphithéâtre extérieur pour accueillir des représentations, ainsi que des boutiques d'artisanat local.
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+ Le théâtre s'est récemment développé au Burundi, grâce notamment à deux compagnies : la troupe Pili-Pili du Français Patrice Faye et la troupe Lampyre de Freddy Sabimbona. Ces deux troupes se produisent régulièrement dans les enceintes de l'Institut français du Burundi (ex-Centre culturel français ou CCF).
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+ Le premier long métrage burundais est Gito, l'ingrat de Léonce Ngabo, qui sort en 1992. Le personnage principal, Gito, est un homme qui a réussi à aller faire des études en France ; très fier de sa réussite et très imbu de lui-même, il retourne au Burundi empli de mépris pour son pays natal, avec la certitude que son parcours lui permettra de tout obtenir facilement, que ce soit en affaires ou auprès des femmes. En 2012 sort un deuxième long métrage, Les Pieds et les Mains (Amaguru n’amaboko) de Roland Rugero, qui raconte les débuts d'un jeune joueur de football prometteur dont l'oncle tente de détourner la bourse de soutien au profit de la corruption[42].
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+ En 2009 est créé le Festival international du Cinéma et de l'Audiovisuel du Burundi (FESTICAB), qui vise à promouvoir et à récompenser les films, cinéastes et acteurs burundais[43]. Lors de sa première édition, le festival ne met en compétition que trois films d'auteurs, mais présente déjà une vingtaine de films tout genres et formats confondus lors de sa troisième édition en 2011[44].
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+ Aux Jeux olympiques, le Burundi a remporté une médaille d'or grâce à Vénuste Niyongabo en 1996 à Atlanta sur 5 000 mètres, ainsi qu’une médaille d'argent aux Jeux de Rio en 2016 gagnée par Francine Niyonsaba sur 800 mètres.
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+ Perché sur la crête Congo-Nil avec 40 000 hectares de forêt préservée, ce parc est la plus grande région naturelle encore intacte au Burundi. D’une grande richesse végétale, le parc abrite plusieurs familles de chimpanzés, de babouins, cercopithèques et colobes noirs. Les 180 km de pistes permettent la surveillance motorisée du massif forestier et l’accès facile aux touristes.
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+ À l’intérieur du massif se trouve également une source d’eau thermale. L’accès au parc se fait à travers les immenses plantations de thé de Teza et Rwegura.
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+ Le parc national de la Ruvubu, situé de part et d’autre de la rivière Ruvubu, encadré de hauts massifs montagneux, a été libéré de tous ses habitants et rendu à la vie sauvage. Le réseau de pistes de 100 km environ permet d’atteindre de nombreux observatoires.
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+ La réserve gérée de la Rusizi est proche de la capitale Bujumbura. Le delta de la Rusizi (sur 500 ha) est constitué d’une végétation de Phragmites mauritanus, il est parcouru par quelques familles d’antilopes et par des hippopotames en quête de pâturage.
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+ La palmeraie de la Rusizi, sur la route de Cibitoke, à 10 km de Bujumbura), possède une végétation acclimatée à une faible pluviosité (des épineux et des euphorbes) et de palmiers Hyphane bengalensis var ventricosa. Au sein de la réserve se trouvent des étangs naturels formés par d'anciens méandres de la Rusizi où des centaines d’oiseaux viennent se nourrir de poissons.
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+ La réserve naturelle de Bururi couvre une superficie de 3 300 ha. C'est une forêt humide d’altitude, où ont été identifiés 117 espèces d’oiseaux et 25 espèces de mammifères.
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+ Située à seulement 33 km de Rumonge par une route allant des bords du lac jusqu'à la réserve.
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+ Les réserves naturelles forestières de Rumonge, Kigwena et Mugara sont en cours d’aménagement pour permettre aux chimpanzés et aux cercopithèques d’y trouver assez de nourriture pour s'installer et se reproduire. Il existe une chute d’eau thermale, située dans la réserve de Mugara. Les plages du Tanganyika, toutes proches, sont propices à la baignade.
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+ La réserve naturelle gérée du lac Rwihinda est un sanctuaire pour les oiseaux aquatiques migrateurs qui viennent s’y reproduire. Tous les oiseaux désormais protégés grâce à un effort d’aménagement des bords du lac, nichent maintenant de plus en plus nombreux sur les îlot verdoyants et les marécages tout proches. Grâce à des barques mises à la disposition des visiteurs, il est possible d'approcher, sans les effrayer, de la plus grande variété d’oiseaux possible.
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+ Sur le massif de Nkoma situé dans la province de Rutana au sud-est du Burundi, se distinguent deux sites naturels : les chutes de Karera et la faille de Nyakazu.
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+ Au sud-est du Burundi, dans la province de Rutana, commune de Mpinga-Kayove, sur la colline de Shanga, se trouvent les chutes de Karera. Ces chutes sont orientées du nord au sud et s'étendent sur 142 ha. Elles sont subdivisées en six branches et réparties sur trois paliers.
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+ Sur un premier niveau, se trouve une chute principale subdivisée en deux branches parallèles d'une longueur estimée à 80 m environ qui se déverse sur un bassin. Cette chute comprend plusieurs cascades de tailles différentes entrecoupées de deux plates-formes. À l'ouest de cette chute principale se trouve une autre cascade moins importante de 50 m environ. Les eaux de ces deux chutes convergent sur un deuxième palier pour former la troisième cascade qui se déverse sur la vallée. Ces eaux coulent à travers une galerie forestière entourée d'une savane à Parinari curatellifolia et Pericopsis angolensis et de grands arbres tels que le Newtonia buchananii. C'est à partir de 1980 que les chutes de Karera ont été instituées en aire protégée.
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+ La faille de Nyakazu s'ouvre sur la dépression du Kumoso. C'est une entaille dans le massif de Nkoma qui surplombe la plaine et se prolonge à la frontière avec la Tanzanie. Cette faille est d'origine tectonique récente et s'étend sur 600 ha. On y trouve des vestiges historiques d'un fort allemand.
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+ On observe également une chute saisonnière d'une hauteur de plus de 100 m qui se déverse sur une vallée couverte d'une forêt constituée de différentes espèces notamment Entandrophragma excelsum. Autour de la faille, il existe une forêt claire à Brachystegia. C'est une zone de conservation des arbres de haute altitude qui jouit d'un microclimat particulier.
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+ Les espèces de faune ne sont pas toutes inventoriées.
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+ Une pierre fut érigée à une dizaine de kilomètres au sud du site de la future Bujumbura (qui n'allait naître que quelques décennies plus tard sous le nom de Usumbura) pour immortaliser la rencontre du 25 novembre 1871 à Mugere, entre le savant Livingstone et le jeune reporter Stanley, parti à sa recherche.
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+ Le lac Tanganyika, ou Tanganika est l'un des Grands Lacs d'Afrique, deuxième lac africain par la surface après le lac Victoria, le deuxième au monde par le volume et la profondeur après le lac Baïkal. Il est le plus poissonneux du monde. Ses eaux rejoignent le bassin du Congo puis l'océan Atlantique. On estime que sa formation remonte à environ 20 millions d'années (Miocène).
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+ Son nom, Etanga'ya'nia en bembé (ou kibembe), signifie « lieu de mélange ». Richard Francis Burton et John Hanning Speke furent les premiers Européens à l'apercevoir et décidèrent de conserver son nom d'origine, contrairement à l'usage en vigueur à l'époque. Burton s'attribua seul la paternité de la découverte, ce qui brouilla les deux hommes à vie.
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+ Le lac Tanganyika couvre une superficie de 32 900 km2 (approximativement la même superficie que la Belgique) et s'étire sur 677 km le long de la frontière de la Tanzanie (à l’est) et de la République démocratique du Congo (à l'ouest) ; son extrémité nord sépare ces deux pays du Burundi, son extrémité sud les sépare de la Zambie. On retrouve à l'ouest (du côté congolais), les monts Mitumba.
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+ Il est situé sur la branche occidentale de la vallée du Grand Rift. Sa température de surface est de 25 °C en moyenne pour un pH avoisinant 8,4. La profondeur ainsi que la localisation tropicale du lac empêchent le renouvellement total des masses d'eau et la plus grande partie des eaux profondes sont des eaux fossiles et anoxiques.
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+ Le lac Tanganyika fait maintenant partie du bassin hydraulique du fleuve Congo. Il s'y déverse par son émissaire, la Lukuga. Jusqu'en 1878, cette rivière se jetait dans le lac, mais des mouvements tectoniques, et surtout la montée du niveau de l'eau, en ont inversé le sens vers le Congo.
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+ Le bassin drainant du lac Tanganyika couvre une superficie de 250 000 km2. Les principales rivières qui l'alimentent sont la Malagarasi, la Rusizi, la Ifume, la Ruvubu et la Ntahangwa qui y déversent 24 km3 d’eau par an ; les pluies, quant à elles, en apportent 41 km3 par année. La Malagarazi est plus ancienne que le lac lui-même et se trouvait auparavant dans le prolongement du Congo.
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+ Le lac Tanganyika abrite au moins 250 espèces de poissons cichlidés (Neolamprologus, Paleolamprologus, Altolamprologus, Xenotilapia, Julidochromis, Telmatochromis, Tropheus, Petrochromis) et 150 espèces de non-cichildés (Stolothrissa, Limnothrissa), dont la plupart vivent le long de la côte jusqu'à environ 180 mètres de profondeur. La plus grande part de la biomasse se situe dans la zone pélagique. Elle est dominée par six espèces : deux espèces de sardines du Tanganyika et quatre espèces de lates. La quasi-totalité des espèces de cichlidés sont endémiques et plusieurs sont appréciées comme poissons d'aquarium.
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+ Le cobra d'eau (Boulengerina annulata stormsi, espèce endémique) est un reptile adapté à la vie sub-aquatique, comme les serpents marins des récifs coralliens. La partie terminale du corps est comprimée latéralement afin de faciliter la nage. Jeune, il se nourrit volontiers de Neolamprologus vivant dans les coquilles de Neothauma tanganyicense (escargots endémiques du lac Tanganyika) ; adulte, il n'hésite pas à s'attaquer à des proies beaucoup plus imposantes.
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+ Situé à 10 km du centre-ville, l'aéroport international Melchior Ndadaye est desservi par 8 compagnies aériennes :
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+ Le Burundi a pour codes :
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