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Louis XIII, dit « le Juste », fils d'Henri IV et de Marie de Médicis, né le 27 septembre 1601 au château de Fontainebleau et mort le 14 mai 1643 au château neuf de Saint-Germain-en-Laye, est roi de France et de Navarre de 1610 à 1643.
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Son règne, dominé par la personnalité du cardinal de Richelieu, principal ministre d'État, est marqué par l'affaiblissement des grands et des protestants, la lutte contre la maison d'Autriche et l'affirmation de la domination militaire française en Europe pendant la guerre de Trente Ans. De son mariage avec l'infante Anne d'Autriche, il a tardivement deux fils : Louis XIV, qui lui succèdera, et Philippe, duc d'Anjou puis d'Orléans, dit « Monsieur, frère unique du roi », fondateur de la maison Orléans.
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Louis XIII, premier fils du roi Henri IV et de la reine Marie de Médicis, naît au château de Fontainebleau. L'enfance du dauphin Louis nous est assez bien connue grâce au journal laissé par son médecin, Jean Héroard, qui y a consigné tous les détails de son alimentation, de sa santé et de sa vie intime. Le futur roi est installé dès le mois de novembre 1601 au château de Saint-Germain-en-Laye, où il retrouve les enfants illégitimes de son père et est rejoint, plus tard, par ses frères et sœurs[1]. Il est baptisé le 14 septembre 1606 à Fontainebleau, son parrain est, comme il est d'usage, le pape Paul V, représenté par le cardinal de Joyeuse, sa marraine est sa tante, Éléonore de Médicis, duchesse de Mantoue, sœur de la reine Marie[2].
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Du château de Saint-Germain, le jeune Louis XIII sort peu, sa mère Marie n'appréciant pas que son fils entre en contact avec les habitants. Le dauphin est rapidement attiré par la musique et reçoit souvent des musiciens dans ses appartements[3]. Il joue lui aussi de certains instruments et chante. La danse, la peinture et le dessin constituent aussi des distractions pour le futur souverain ; les armes et le domaine militaire demeurent cependant son domaine de prédilection[4].
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Très tôt, il se découvre une passion pour les armées et les chevaux, tout en parlant souvent de guerre. Il s'exerce très jeune à l'arc et à l'arquebuse[4] et aime faire appliquer les obligations cérémoniales à ses gardes[5]. Il reçoit sa première leçon à l'âge de sept ans de la part de son précepteur, le poète Nicolas Vauquelin des Yveteaux[6] ; il ne montre pas un grand intérêt pour les lettres, que ce soit en français ou en latin, pour la géométrie, les mathématiques. Seule l'histoire semble l'intéresser un peu, en dehors des activités artistiques et militaires[7]. Jugé insuffisant, des Yveteaux est remplacé en 1611 par le philosophe Nicolas Le Fèvre, qui meurt en novembre 1612, rapidement remplacé par M. de Fleurence[6]. Il a pour gouverneur le militaire Gilles de Courtenvaux de Souvré[7].
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Le futur Louis XIII a une profonde adoration pour son père, malgré le fait que ce dernier n'hésite pas à le fouetter dès son plus jeune âge et à l'humilier moralement selon un ancien usage qui veut que le dauphin soit dressé pour servir le Roi et la Reine[8]. Son père montre toutefois des signes d'affection, demandant à ses enfants de l'appeler papa et non Monsieur comme le veut l'usage[9]. Ses relations avec sa mère sont différentes. Il n'est jamais ravi de la voir et refuse plusieurs fois de la servir, contrairement à son père, avec lequel il n'hésite pas à jouer le rôle de valet de chambre[10].
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Il a huit ans et demi quand son père est assassiné et cette tragédie le marque d'autant plus profondément que sa mère est alors soupçonnée d'être l'une des protagonistes du complot.
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Louis XIII monte alors sur le trône à 8 ans et demi. Il est sacré le 17 octobre 1610 à Reims par le cardinal François de Joyeuse. Le pouvoir est alors assuré par sa mère Marie de Médicis, qui gouverne le Royaume comme régente. La majorité du roi est proclamée en 1614, mais Marie déclare que Louis est « trop faible de corps et d'esprit » pour assumer les devoirs de sa charge ; elle l'écarte du Conseil et laisse gouverner ses favoris Concino Concini et Léonora Galigaï qui accaparent les plus hautes charges de l'État.
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Traumatisé par la mort brutale d'un père qu'il chérissait, le petit roi n'a pas une enfance joyeuse. Il ne trouve aucun substitut à l'amour paternel auprès de sa mère Marie de Médicis, qui le considère comme quantité négligeable. Louis se renferme assez vite sur lui-même, il a des troubles d'élocution, voire de bégaiement[11] et souffre d'un manque d'affection.
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Par ailleurs, le mépris des favoris italiens à son égard accroît son mal-être. En grandissant, Louis XIII, devenant taciturne et ombrageux, aspire à être digne de son père Henri IV. Il s'indigne de voir Concini, un étranger incapable selon lui, usurper le gouvernement de son État, tandis qu'on le relègue, lui, jeune roi, dans un coin du Louvre.
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De plus, la régence de Marie de Médicis est très difficile : la gestion des affaires par son gouvernement est mauvaise, et les forces du Royaume, hostiles à la centralisation du pouvoir qu'avait initiée Henri IV, profitent de la régence. De graves troubles éclatent dans le Royaume (religieux, nobiliaires, sociaux), entraînant une convocation des états généraux et une instabilité politique. La politique pro-italienne et pro-espagnole de la Reine fait naître chez le petit roi un très lourd sentiment d'amertume. Alors que Henri IV avait songé à marier son héritier avec la princesse Nicole de Lorraine, héritière des duchés de Lorraine et de Bar, ce qui aurait porté pacifiquement la frontière française jusqu'aux Vosges, le 21 novembre 1615 à Bordeaux, Marie de Médicis marie le jeune roi à Anne d'Autriche, infante d'Espagne[12]. Pour Louis, c'est une humiliation de plus, car, conformément à la mémoire des choix de son père, il ne voit en Anne qu'une Espagnole et par conséquent une ennemie. Louis XIII, qui n'a que quatorze ans, pour éviter toute demande de divorce par l'Espagne, est obligé de consommer le mariage comme en témoigne son médecin dans ses notes personnelles, prises heure par heure et qui relatent avec précision la vie du jeune Louis XIII. Le roi est traumatisé par ce rapport obligatoire, au point qu'il attendra quatre ans avant de regagner, poussé par le duc de Luynes, le lit de la reine, son épouse.
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Après la régence mouvementée et pro-espagnole de sa mère, Louis XIII rétablit progressivement l'autorité royale en brisant les privilèges des protestants, ceux des « Grands », et l'encerclement des Habsbourg par une politique conflictuelle conduite par son ministre Richelieu.
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C'est par un coup de force, le 24 avril 1617, que Louis XIII accède au pouvoir. Poussé par son favori Luynes, il ordonne l'assassinat du favori de sa mère, Concino Concini, et fait exécuter la Galigai, sa femme, dame de compagnie de sa mère. Il exile Marie de Médicis à Blois et prend enfin sa place de roi. Louis XIII remplace Concini par son propre favori, Charles d'Albert, duc de Luynes. Très rapidement, Luynes accumule les titres et les fortunes. Son avancement crée des mécontentements, d'autant que le favori du roi est un très mauvais homme d'État.
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En 1619, la reine mère s'échappe du château de Blois et lève une armée contre son fils qui choisit de se réconcilier avec elle, lors du traité d'Angoulême le 30 avril 1619, lui cède les villes d'Angers et de Chinon, mais lui interdit de revenir au Conseil. En 1620, Marie de Médicis déclenche une guerre civile qui se conclut par sa défaite totale à la bataille des Ponts-de-Cé le 7 avril 1620, où le roi commande personnellement. Par crainte de voir sa mère poursuivre des complots, le roi accepte son retour à la cour de France, et se réconcilie avec elle sous l’influence de Richelieu.
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Le roi se rend à Pau en Béarn, dont il est le souverain, pour y rétablir la religion catholique comme religion officielle. Dès lors, il entend mettre fin aux privilèges politiques et militaires dont bénéficient les protestants depuis l'Édit de Nantes et imposer le catholicisme d'État à tous ses sujets. De 1620 à 1628 (siège de La Rochelle), il combat et massacre les protestants puis détruit les fortifications de leurs places-fortes.
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Il mène une première campagne contre les protestants en 1621 et permet la prise de Saint-Jean-d'Angély, mais échoue devant Montauban en grande partie du fait de l'incompétence du duc de Luynes[a].
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Malgré la promulgation de l'édit de Nantes en 1598 par son père Henri IV, le jeune monarque de vingt ans décide le 10 août 1621 de mettre fin à la fronde montalbanaise. Le 17 août, le roi s'installe au château de Piquecos et entame le siège de la ville défendue par son cousin le duc de Rohan. Le roi catholique tentera en vain de venir à bout de la ville huguenote et le siège ne cessera que quatre mois plus tard avec la victoire des Montalbanais[b].
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Les hostilités reprennent en 1622. Le 16 avril, par une habile manœuvre, le roi écrase Benjamin de Rohan seigneur de Soubise réfugié dans l'île de Riez. Puis il attaque son frère le duc de Rohan retranché dans Montpellier. Finalement un accord est conclu entre les deux parties, le 19 octobre 1622 au bout de deux mois de siège. Louis XIII signe l'édit de Montpellier confirmant l'édit de Nantes : extension de la liberté d'exercice de culte des protestants et limitation à deux du nombre de leur places de sûreté (La Rochelle et Montauban). La fin de sa reconquête du Royaume est conclue par la signature de l'édit de la paix d'Alès, le 28 juin 1629, cette ville étant la dernière place forte des huguenots à s'être rendue au roi après La Rochelle. L'édit d'Alès (ou édit de grâce), bien que laissant la liberté de conscience aux protestants, leur abroge toute autorité militaire et politique : leurs places fortes sont détruites, assemblées définitivement interdites. Ainsi, la souveraineté de Louis XIII se renforce, comme s'en félicite Richelieu : « autrefois, on faisait des traités avec les huguenots, maintenant le roi accorde sa grâce[13]. »
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Louis XIII, décidé à participer davantage aux affaires de l’État et de se lier à un seul ministre, gouverne avec Brulart de Sillery et son fils, le marquis de Puisieux, ainsi qu’avec La Vieuville qui sont vite disgraciés pour incompétence.
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En 1624, Marie de Médicis parvient à faire entrer au conseil du roi le cardinal de Richelieu, prélat qui a été le représentant du clergé aux états généraux de 1614 et ministre du gouvernement Concini. La plupart des historiens mettent en évidence l'étroitesse des relations entre Louis XIII et Richelieu qui écrit : « Je soumets cette pensée comme toutes les autres à votre majesté » pour signifier au roi qu'il ne tentera jamais de gouverner à sa place. La relation du Roi avec Richelieu est assez complexe et a sans doute évolué avec le temps vers une affection réelle. Il est l'auteur de cet éloge sur le cardinal : « Le cardinal de Richelieu est le plus grand serviteur que la France ait eu ».
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Les deux hommes partagent une même conception de la grandeur de la France et des priorités qui s’imposent dans le domaine politique. Mais le Cardinal, beaucoup plus posé et responsable, semble respecter beaucoup plus la fonction que l'homme[14]. Le programme politique de Richelieu se décline de plusieurs manières : l'abaissement des grands féodaux, la rationalisation du système administratif et la lutte contre la maison de Habsbourg à l'extérieur (guerre d'Italie (1624-1625), guerre franco-espagnole, guerre de Trente Ans).
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Richelieu combat les protestants moins d'une façon planifiée que pour assurer l'autorité de l'État. Toutes les guerres contre les huguenots sont déclenchées par le soulèvement d'un de leurs chefs (duc de Rohan, Benjamin de Rohan). Même le siège de La Rochelle n'est sans doute pas souhaité jusqu’à ce que Rohan déclenche les hostilités. La reddition de cette dernière ville, après un très long siège qui s'achève en 1628, est suivie de la promulgation de l’édit de grâce d’Alès (28 juin 1629), interdisant les assemblées politiques et supprimant les places de sûreté protestantes, mais maintenant la liberté de culte dans tout le Royaume sauf à Paris.
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Louis XIII doit faire face à l’hostilité d’une partie de la famille royale à l'égard de Richelieu et de sa politique anti-espagnole.
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Il se brouille avec sa femme. Après 11 ans de mariage, le couple, qui s'entend mal, n'a toujours pas donné d'héritier à la couronne. En 1626, la reine, poussée par la duchesse de Chevreuse, participe au complot du comte de Chalais, ayant pour but de destituer le roi et mettre son frère et héritier, le joyeux Gaston de France, sur le trône. À partir de cette date, le couple vit séparé.
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Dès le début de l'implication de la France dans la guerre de Trente Ans (1635), Anne d'Autriche tente de renseigner secrètement l'Espagne sur les dispositions militaires et politiques françaises (bien qu'elle soit tenue à l'écart de toutes les décisions du roi). La trahison est découverte mais l'affaire est finalement étouffée par le roi lui-même, qui est trop pieux pour penser sérieusement à un divorce de répudiation, qui provoquerait en outre des difficultés avec le Saint-Siège.
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Il écarte également définitivement sa mère lors de la « journée des Dupes » (10 novembre 1630), pendant laquelle la cour croit le cardinal congédié, à la suite d’une violente altercation entre le roi et la reine mère. Cette journée se termine par l'exil de la reine mère à Moulins (le roi ne la revit plus jamais), l'emprisonnement du chancelier Michel de Marillac et l'exécution du frère de celui-ci, le maréchal de Marillac, pour des motifs fallacieux, le procès étant dirigé par des hommes du cardinal.
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Le choix de Richelieu est fondamental pour comprendre la politique de Louis XIII. Deux partis s'affrontent : celui de la raison d'État de Richelieu ; celui des dévots de Médicis. Ces derniers réclament une politique en faveur des Habsbourg pour faire triompher le catholicisme en Europe. Faire le choix du cardinal, c'est faire le choix de placer les intérêts de l'État au-dessus de la religion.
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Louis XIII doit mater plusieurs révoltes organisées par son frère et héritier, Gaston d'Orléans, et faire enfermer nombre de ses demi-frères comme le duc de Vendôme. Conscient des dilemmes qui agitent le roi, Pierre Corneille lui dédie plusieurs répliques du Cid.
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Le roi veut aussi rabaisser l'orgueil des Grands du Royaume et se montre inflexible à plusieurs reprises, ordonnant l'exécution du comte de Montmorency-Bouteville pour avoir violé l'interdiction des duels et celle du duc de Montmorency pour révolte. La légende qui fait de Louis XIII un fantoche soumis à Richelieu a pour origine le refus de nombre de contemporains de donner au roi le crédit des nombreuses exécutions qui eurent lieu sous son règne.
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Louis XIII veut que les enfants de la noblesse, trop souvent rebelles, soient réunis non loin de Paris et crée en 1638 le collège de Juilly pour leur inculquer l'amour de leur roi dans un lieu où il pourra leur rendre visite régulièrement.
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Depuis François Ier, le royaume de France est encerclé par les possessions des Habsbourg (Espagne, Saint-Empire, Pays-Bas, influence en Italie, colonies…). Plusieurs guerres ou complots ont opposé les Habsbourg aux Valois, en particulier au moment des guerres de religion. Henri IV au moment de son assassinat en 1610 était sur le point de faire alliance avec les protestants pour relancer la guerre contre la très catholique Espagne. Pendant la régence, à cause de la peur d'une nouvelle guerre, sa veuve Marie de Médicis se rapproche du parti pro-espagnol et conclut deux alliances matrimoniales avec les enfants de Philippe III (1612). En 1615, Louis XIII épouse Anne d'Autriche, et Élisabeth le dauphin Philippe, prince des Asturies.
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Mais la France redoute toujours la politique impérialiste des Habsbourg, notamment en Allemagne, et se fait défenseur des « libertés germaniques ». Sur les conseils de Richelieu, Louis XIII attend l'occasion favorable pour desserrer la domination diplomatique et reprendre le projet de son père, la guerre contre l'Espagne plusieurs fois reportée. Or, les Habsbourg sont en difficulté dans l'Empire face aux protestants lors de la guerre de Trente Ans. De plus, le redressement de la France par Richelieu amène l'accroissement des tensions franco-espagnoles.
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À partir de 1631, la diplomatie française se rapproche des ennemis de l'Espagne, et particulièrement des puissances protestantes qu'elle finance. D'abord, les deux pays se contentent d'une guerre froide (passage du pas de Suse et guerre de Succession de Mantoue). L'année 1635 marque un véritable tournant : la France déclare la guerre ouverte à l'Espagne. Le roi est dans une position délicate, d'un point de vue politique comme religieux, puisqu'il se retrouve en conflit avec deux souverains catholiques Habsbourg : le roi Philippe IV d'Espagne ainsi que Ferdinand III, roi de Hongrie et de Bohême, puis empereur en 1637. L'allié du monarque Bourbon est le protestant Gustave II, roi de Suède.
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Militairement, jusqu’à la fin de son règne, Louis XIII est engagé dans une terrible guerre durant laquelle il commande plusieurs fois personnellement (siège de Corbie). Il occupe ainsi la Catalogne révoltée dans la guerre des faucheurs (1641). Après ces quelques années difficiles, l'armée française vient peu à peu à bout de l'armée espagnole.
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Le souci majeur de Louis XIII, durant son règne, est d'être de nombreuses années sans héritier mâle. D'une santé médiocre, secoué par de violentes maladies, le roi manque à maintes reprises de mourir subitement sans héritier : cela entretient chez les prétendants au trône de grandes espérances (Gaston d'Orléans, le comte de Soissons, le comte de Moret…). La très difficile relation qu'entretient le roi avec la reine augmente les espoirs de ces princes, qui toujours mêlés à des complots (notamment la conspiration de Chalais), espèrent bien que le roi n'ait jamais d'héritier.
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La naissance du dauphin, futur Louis XIV, en 1638 après 23 ans de mariage, alors que le roi et la reine ont 36 ans, le font surnommer « l'enfant du miracle ». Les mémorialistes diffèrent sur l'attitude du roi à l'égard de son héritier : Tallemant des Réaux dit que le roi considéra son fils d'un œil froid, puis se retira. Tous les autres mémorialistes, dont l'ambassadeur de Venise Contarini qui était présent, disent que le roi tomba à genoux devant son fils et l'embrassa. Louis XIII et Anne d'Autriche ont en 1640 un second fils, Philippe, le futur duc d'Orléans. Ces deux naissances limitent les complots à ceux qui veulent prendre la place du Cardinal, malade (conspiration de Cinq-Mars).
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Après la mort du cardinal, en décembre 1642, le roi décide de se réconcilier avec certains des anciens conspirateurs comme son demi-frère, César de Vendôme et ses fils, le duc de Mercœur et le duc de Beaufort. Toutefois, il poursuit la même politique. Il fait entrer au conseil d'État un des proches collaborateurs de Richelieu, le Cardinal Mazarin, qui devient vite premier ministre de fait[c].
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Après six semaines de terribles coliques et vomissements, Louis XIII meurt le 14 mai 1643, soit 33 ans jour pour jour après son père Henri IV (assassiné le 14 mai 1610) et son accession au trône. Le roi meurt à 41 ans, des conséquences d'un mal aujourd'hui identifié comme la maladie de Crohn[15]. Il est toutefois probable que cette maladie chronique n'ait fait que l'affaiblir et que le coup de grâce lui ait été donné par son médecin, Bouvard, qui laisse le bilan de trente-quatre saignées, mille deux cents lavements et deux cent cinquante purges pratiqués sur le roi dans les deux dernières années de sa vie[16]. Son corps est porté à la basilique Saint-Denis sans aucune cérémonie, selon son propre désir pour ne pas accabler son peuple d'une dépense excessive et inutile. Juste avant de mourir, Louis XIII rédige un testament visant à limiter les prérogatives de sa femme, la nouvelle Régente. Anne d'Autriche n'en tient pas compte et le fait casser dès qu'elle en a connaissance.
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Louis XIII est très pieux, profondément catholique. S'il est tolérant envers les protestants, c'est par respect de la réconciliation accomplie par son père. Marie de Médicis a tout de même veillé à ce que son fils reçoive une éducation catholique sévère. Louis XIII a horreur du péché. C'est pour lui une obsession. Le roi répugne aux superfluités de la vie. Les difficultés qu'il rencontre en 1638, ainsi que son tempérament très pieux l'amènent à placer la France sous la protection de la Vierge Marie. Il rédige aussi, avec son confesseur, le père Nicolas Caussin, un livre de prières. Sa politique religieuse active rallie le clergé ce qui limite les contestations catholiques à sa diplomatie d'alliance avec les puissances protestantes contre les Habsbourg.
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Le roi contrôle par son gouvernement centralisateur les autorités locales dans le souci du bien-être des peuples et du salut de ses États. Il est à l'origine de l'édit qui fait obligation aux évêques d'octroyer une rémunération aux officiers du culte. Il permet le retour de l'école des jésuites de Clermont à Paris et ouvre celle-ci aux fils de la bourgeoisie. Il aide également Vincent de Paul — qui sera canonisé par Clément XII le 16 juin 1737 — à fonder une congrégation religieuse dont le but est de venir en aide aux plus pauvres. Le corps des Intendants remplace les baillis et sénéchaux dans l'administration du territoire[réf. nécessaire][17]. Sous son règne est frappé le premier louis d'or. Il achève la construction du pont Neuf, fait creuser le canal de Briare et crée le premier office de recensement des chômeurs et invalides. Toutefois, le poids des conflits pèse lourd en fiscalité.
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Louis XIII est très tôt passionné par les arts. Le journal tenu avec précision par son médecin Jean Héroard témoigne du goût du roi, dès l'enfance, pour la peinture et le dessin. Dès le début de son règne, l'art du ballet est mis au service de sa gloire.
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Quoique passionné par les arts, Louis XIII n'est pas perçu par les historiographes comme un roi mécène. La seule statue à son effigie (réalisée par Pierre II Biard pour la place Royale) fut fondue à la Révolution. Il a cependant protégé les peintres Georges de La Tour, Nicolas Poussin, Simon Vouet, Philippe de Champaigne, et promulgué plusieurs édits en faveur des troupes de théâtre.
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Son règne est marqué par plusieurs évolutions notables dans les arts : le chantier de décoration du Palais du Luxembourg voulu par Marie de Médicis, qui met à l'honneur le peintre Pierre Paul Rubens, le retour de Simon Vouet de Rome en 1627, qui ramène à Paris un nouveau style baroque voué à une grande postérité, et le retour temporaire de Nicolas Poussin à Paris entre 1640 et 1642, point de départ d'une tendance classique dans les arts, qui s'exprimera pleinement durant la régence d'Anne d'Autriche.
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Louis XIII est un roi-soldat comme son père. Depuis toujours, il est passionné par les chevaux et par les armes. Excellent cavalier, il se trouve fréquemment sur les champs de bataille, où il montre un grand courage. En temps de paix, la chasse est son passe-temps favori. Il ne craint pas de dormir sur la paille, quand ses chevauchées l'emmènent loin de la ville. Il écrit des articles militaires pour la Gazette de Théophraste Renaudot.
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Il affirme nettement l'unité du Royaume, contre les protestants, les grands et l'Espagne, en général par l'usage de la force. Le Béarn et la Navarre sont rattachés à la couronne tandis que les protestants cessent de former un « État dans l'État ». Perpignan, le Roussillon, et la Catalogne en révolte contre l'Espagne sont annexés à la France, de même que l'ensemble de la Savoie et du Piémont, ainsi que la ville de Casale Monferrat. Au nord, une grande partie du Hainaut est conquise avec la prise d'Arras. À l'est, la Lorraine est intégralement occupée par les troupes françaises. Enfin, le roi subventionne les expéditions de Champlain au Canada et favorise le développement de la Nouvelle-France. Louis XIII laisse faire Richelieu qui cherche à doter la monarchie française d'une marine de guerre. Cette jeune marine, qui compte une soixantaine de vaisseaux et un peu plus de vingt galères en 1642, intervient efficacement contre la flotte espagnole en Méditerranée et sur les côtes atlantiques.
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Sur le plan économique, Louis XIII crée en 1640 le louis d'or, une nouvelle unité de compte complémentaire de la livre tournois[18], à la fois placement refuge et instrument de stabilisation financière, qui reste en vigueur jusqu'à la Révolution française[19].
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En 1642, Louis XIII autorise la traite négrière[20],[21]. Les premiers navires négriers partent de La Rochelle en 1643, et de Nantes en 1657[22].
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Le roi ne trouve pas le bonheur dans son mariage avec Anne d'Autriche. Avant de lui donner deux enfants, Louis XIII a entretenu avec son épouse une relation tendue. L'indifférence voire la méfiance que le roi éprouvait pour elle, ont conduit les historiens à s'interroger sur sa sexualité. Selon certains d'entre eux, le Roi aurait pu avoir des « tendances homosexuelles », mais il n'existe pas de preuve qu'il se soit engagé dans des relations charnelles avec des favoris masculins. Les deux plus célèbres sont le duc de Luynes, et le marquis de Cinq-Mars. Louis XIII est également lié à deux femmes : Louise Angélique de La Fayette et Marie de Hautefort.
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La vie conjugale de Louis XIII est alternée de plusieurs phases. Anne d'Autriche, son épouse, est délaissée après la nuit de noces ; le jeune Louis XIII éprouve « de la honte et une haute crainte », selon les mots d'Héroard, à aller voir la reine, contrairement à beaucoup de ses prédécesseurs. Son jeune âge (14 ans) peut justifier ses appréhensions. Il faut attendre 1619 pour que le mariage soit vraiment consommé[e]. Toutefois, la plupart des historiens et des romanciers qui soutiennent la thèse d'une non consommation du mariage de Louis XIII et Anne d'Autriche avant la naissance de Louis XIV oublient que la reine fit trois fausses couches, dont l'une consécutive à une chute accidentelle dans un escalier. Des études génétiques récentes prouvent que Louis XIV descendait bien d'Henri IV, garantissant ainsi qu'un fils d'Henri IV est bien le père de Louis XIV[23].
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Sa santé fragile et sa religiosité peuvent expliquer pour partie cette distance vis-à-vis d'une épouse imposée par sa mère. Sa méfiance politique (justifiée) joue un rôle au moins aussi important. Autre raison, le souvenir de la mésentente politique et conjugale entre ses parents : outre sa position anti-espagnole, Marie de Médicis reprochait à Henri IV ses infidélités ouvertes (Louis avait été élevé avec ses demi-frères). Le roi est réputé austère. Son rejet des vanités entraîne chez lui une grande méfiance vis-à-vis des courtisans et de sa femme.
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Toutefois, on connaît du roi deux liaisons féminines, toutes deux platoniques[f] il est vrai : l'une avec Marie de Hautefort, future duchesse d'Halluin, l'autre avec Louise de La Fayette, avec laquelle il voulut se retirer à Versailles.
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Durant son règne, Louis XIII entretient plusieurs favoris successifs qu'il comble de bienfaits (titres, charges et pensions). Les plus importants sont Luynes (1617-1621), Toiras (1624), Barradas (1625-1626), Saint-Simon (1626-1636) et Cinq-Mars (1639-1642)[25].
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Ces hommes partagent le goût du roi pour la chasse ; le roi se lie d'amitié avec eux alors qu'ils ne sont au départ que de simples pages servant dans ses écuries (Barradas, Saint-Simon), ou remplissant un office important dans sa vénerie (Luynes, Toiras). Leur élévation à la cour est rapide, mais ne dure généralement qu'un temps. Après les avoir couverts de bénéfices, le roi finit par se lasser d'eux. Les plus jeunes, comme Barradas et Cinq-Mars, se montrant particulièrement exigeants et irrévérencieux, manipulent le roi, profitent de son aveuglement pour le faire chanter. Cinq-Mars est ainsi décapité en 1642 après avoir comploté contre le cardinal de Richelieu.
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L'attachement du roi pour ses favoris a poussé les historiens à s’interroger sur la nature exacte de ces relations. Pierre Chevallier, qui a par ailleurs douté de l'homosexualité d'Henri III, a mis en avant les tendances homosexuelles de Louis XIII ; il évoque le témoignage en octobre 1624, du Vénitien Morosini, qui définit le rôle du maréchal de Toiras : « Non pour les affaires de l’État mais pour la chasse et les inclinations particulières du roi ». Parmi les autres sources, il cite le journal de Jean Héroard, le médecin du roi, dans lequel il relève les inclinations du jeune roi pour les domestiques qui travaillent à son service : il y a Saint-Amour son cocher, Haran son valet de chiens, ou encore Descluseaux, un soldat sous les ordres duquel le jeune roi joue les sentinelles durant la nuit et monte la garde de sa propre chambre, avant d'être fait prisonnier et conduit par lui dans son lit[26].
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De son côté, le sexologue et psychiatre américain Fritz Klein, spécialiste de l'étude de la bisexualité et militant bisexuel[27], voit le roi Louis XIII comme bisexuel[28]. En revanche, l'historien Jean-Christian Petitfils observe à propos du souverain que « sa psychologie, sa sexualité, son besoin d'affection (…), son attrait pour des écuyers ou des fauconniers plus âgés, ont intéressé quelques psychanalystes, mais les résultats restent décevants, voire problématiques. Faut-il parler d'homosexualité, de déséquilibre psychique, entés sur une enfance malheureuse ? Il n'est pas facile de débusquer Louis le Juste derrière sa timidité et la complexité de son caractère »[29]. En tout état de cause, il n'existe aucun témoignage qui va dans le sens d'une consommation charnelle. La seule source qui existe à cet égard est l'écrivain Tallemant des Réaux qui raconte deux anecdotes dans ses Historiettes. Mais il est impossible de savoir si ce sont des inventions calomnieuses car Tallemant ne cache pas d'utiliser des témoignages de troisième main, en sus d'être un chroniqueur assez hostile à Richelieu[30]. Pour expliquer la non-consommation charnelle, les historiens font valoir les convictions catholiques du monarque, son horreur du péché[31]. À ce sujet, Pierre Chevallier écrit : « Il est possible qu'entre les partisans de la chasteté absolue du roi et ceux qui accordent créance aux anecdotes rapportées par Tallemant, puisse se faire une interprétation plus nuancée et une conclusion intermédiaire[30] ».
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En 1635, Louis XIII aurait créé la musique, le livret et les costumes du Ballet de la Merlaison ou Ballet de la chasse au merle, dansé par le roi lui-même la même année à Chantilly et à Royaumont (le 17 mars)[32],[33]. Louis XIII jouait également du luth dès l'âge de trois ans. Surnommé le « roi des instruments », il l’impose à sa Cour et lui consacre des cycles de « concerts » privés devant une assemblée choisie d’amateurs et de praticiens comme lui[34].
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Le personnage de ce roi apparaît dans de nombreux films, essentiellement grâce aux diverses adaptations du roman d'Alexandre Dumas, Les Trois Mousquetaires. Le roi y apparaît souvent comme un personnage triste et infortuné. Certaines adaptations de Dumas, comme celles de George Sidney ou de Richard Lester, font de Louis XIII un personnage comique, en le dépeignant comme un benêt ou un maladroit. Le règne de Louis XIII donne au cinéma de cape et d'épée, notamment dans les années cinquante et soixante, ses heures de gloire.
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Un archipel[1] est un ensemble d'îles relativement proches les unes des autres. La proximité se double le plus souvent d'une origine géologique commune, en général volcanique.
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Cette notion est utilisée en géographie pour désigner un mode d'appropriation spécifique de l'espace entre des éléments isolés entretenant des liens importants et primordiaux.
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Le terme « archipel » est emprunté de l'italien arcipelago, attesté depuis le XIVe siècle, lui-même une déformation du grec Aigaion Pelagos (Αἰγαῖον Πέλαγος)[2]. Ce mot désignait originellement la mer Égée, caractérisée par son grand nombre d'îles (les Cyclades, les Sporades, Salamine, Eubée, Samothrace, Lemnos, Samos, Lesbos, Chios, Rhodes, etc.)[1]. Lorsque la plupart de ces îles furent enlevées à l'Empire byzantin au commencement du XIIIe siècle par Marco Sanudo, général vénitien, celui-ci fut fait duc de l'Archipel.
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En géographie, la notion d'« archipel » renvoie à une conception spécifique de l'espace que l'on constate dans ce type de lieu, qui permettent de constater qu'« un espace géographique n'est pas nécessairement continu »[3] : les liens entretenus par ces îles en réseau en quelque sorte « par-dessus » l'espace marin qui les sépare, constituent un espace discontinu se caractérisant par sa cohésion[3]. Cette notion a été étendue métaphoriquement à d'autres types d'espaces géographiques. Par exemple, dans l'étude de l'économie mondialisée actuelle, des géographes tels Pierre Veltz parlent d'une « économie d'archipel » : l'économie mondiale est contrôlée à partir d'un nombre restreint de métropoles bien reliées entre elles par des moyens de communication performants, des voies maritimes aux télécommunications. Ces métropoles apparaissent comme un archipel d'îles isolé sur une mer[3].
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En droit international et en droit de la mer, la notion d’État archipel désigne un État constitué entièrement par un ou plusieurs archipels et éventuellement d'autres îles.
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Il faut noter ici que certains archipels peuvent être regroupés. Ce regroupement est encore considéré comme un archipel. Par exemple, les Antilles sont un archipel de l'Océan Atlantique, composé principalement des Grandes Antilles et des Petites Antilles, elles aussi des archipels. Le tableau suivant regroupe des archipels avec un nombre décroissant d'îles, certains "doublons" peuvent donc exister. Il faut noter de plus que les nombres proposés sont parfois sous-estimés (il peut s'agir du nombre d'îles avec une surface suffisamment importante pour être recensée).
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Charles de VintimilleLouis-Aimé de Bourbon
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Louis XV, dit le « Bien-Aimé », né le 15 février 1710 à Versailles où il est mort le 10 mai 1774, est un roi de France et de Navarre. Membre de la maison de Bourbon, il règne sur le royaume de France du 1er septembre 1715 à sa mort. Il fut le seul roi de France à naître et mourir au château de Versailles[1].
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Orphelin à l'âge de deux ans, duc d'Anjou puis dauphin de France du 8 mars 1712 au 1er septembre 1715, il succède à son arrière-grand-père Louis XIV à l'âge de cinq ans. Son pouvoir est alors délégué à son cousin, le duc d'Orléans, proclamé « Régent du Royaume », le 2 septembre 1715, jusqu'au 15 février 1723, date de l'entrée du jeune roi dans sa quatorzième année et de sa majorité, où il prend officiellement la direction du gouvernement.
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Les premières années de son règne se déroulent dans un calme relatif, sous la direction prudente de plusieurs précepteurs, qui lui prodiguent une vaste culture. À sa majorité, il confie successivement le gouvernement à des proches parents, le duc d'Orléans, ex-régent, puis le duc de Bourbon, puis à l'un de ses anciens précepteurs, le cardinal de Fleury.
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À la différence de Louis XIV, Louis XV n'a pas été en contact direct avec la vie politique du pays. Il ne voyait que rarement ses ministres et agissait souvent à l'encontre de leurs attentes, sans leur donner des directives fermes et précises, d'après les informations émanant d'un réseau secret de diplomates et d'espions qu'il avait constitué[2]. Son désintérêt pour la politique et la succession de ministres aux tendances différentes aboutissent à un affaiblissement de l'influence de la monarchie française en Europe.
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Seul survivant de la famille royale stricto sensu (il est l'arrière-petit-fils de Louis XIV), il bénéficie au début de son règne d'un grand soutien populaire, ce qui lui vaut le surnom de « Bien-Aimé » en 1744 après une maladie qui faillit l'emporter à Metz. Au fil des années cependant, son manque de fermeté, le dénigrement de son action par les parlementaires et une partie de la noblesse de cour, les intrigues incessantes impliquant sa maîtresse, la marquise de Pompadour, et son inconduite dans sa vie privée amènent la disparition de sa popularité, à tel point que sa mort — de la variole — provoque des festivités dans Paris, comme à la suite de celle de Louis XIV.
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Sous son règne, toutefois, la France connaît de grands succès militaires sur le continent européen et acquiert le duché de Lorraine et le duché de Bar, ainsi que la Corse. En revanche, elle perd le contrôle d'une grande partie de son empire colonial, au profit de la domination coloniale britannique : tout particulièrement la Nouvelle-France en Amérique, ainsi que sa prépondérance aux Indes.
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Louis de France (futur Louis XV) naît le 15 février 1710 au château de Versailles. Arrière-petit-fils de Louis XIV, il est le troisième fils de Louis de France, duc de Bourgogne, surnommé le Petit Dauphin, et de Marie-Adélaïde de Savoie et, à ce titre, le quatrième prince en ligne successorale. De ses deux frères aînés, également prénommés Louis, le premier (titré duc de Bretagne) est mort en 1705 à l'âge d'un an, le second (reprenant le titre de duc de Bretagne), est né en 1707.
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Immédiatement après sa naissance, le futur Louis XV est ondoyé, dans la chambre de la Duchesse de Bourgogne, par le cardinal Toussaint de Forbin-Janson, évêque de Beauvais, grand aumônier de France, en présence de Claude Huchon, curé de l'église Notre-Dame de Versailles[3].
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La naissance de cet enfant permet au roi Louis XIV d'affirmer davantage les droits de la maison de Bourbon au trône d'Espagne[réf. nécessaire]. En pleine guerre de Succession d'Espagne, le futur Louis XV est titré duc d'Anjou, titre porté précédemment par son oncle, Philippe de France, le roi Philippe V (1700-1746).
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Le petit prince est immédiatement confié à sa gouvernante, la duchesse de Ventadour, secondée par Madame de La Lande, sous-gouvernante[4]. Il n'est alors pas destiné à régner, se plaçant au quatrième rang dans l'ordre de succession dynastique. Avant lui, doivent logiquement régner son grand-père, fils de Louis XIV, le Grand Dauphin, puis son père, bientôt surnommé le Petit Dauphin, petit-fils de Louis XIV, et enfin son frère aîné, le duc de Bretagne. Mais entre 1710 et 1715, la mort frappe à plusieurs reprises la famille royale et met brusquement le jeune prince de deux ans en première place dans la succession de Louis XIV : le Grand Dauphin meurt de la variole le 14 avril 1711. Le duc de Bourgogne devient dauphin. L'année suivante, une « rougeole maligne » emporte son épouse le 12 février 1712, puis le Petit Dauphin le 18 février suivant.
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Les deux fils aînés du duc de Bourgogne, les ducs de Bretagne et d'Anjou, contractent également la maladie. L'aîné, duc de Bretagne, meurt le 8 mars 1712. Le jeune duc d'Anjou, âgé alors d'à peine deux ans, devient l'héritier du trône de France avec le titre de dauphin de Viennois, abrégé en dauphin. Malade, sa santé est scrutée avec attention par Louis XIV, roi vieillissant et suffisamment affecté par les pertes familiales récentes pour se laisser aller à pleurer devant ses ministres. On craint longtemps pour la santé du jeune prince, mais, petit à petit, il se remet, soigné par sa gouvernante et protégé par elle des abus de saignées qui ont vraisemblablement causé la mort de son frère[5].
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Le futur Louis XV est baptisé le 8 mars 1712 en l'appartement des Enfants de France au château de Versailles par Henri-Charles du Cambout, duc de Coislin, évêque de Metz, premier aumônier du roi, en présence de Claude Huchon, curé de l'église Notre-Dame de Versailles[6] : son parrain est Louis Marie de Prie, marquis de Planes, et sa marraine est Marie Isabelle Gabrielle Angélique de La Mothe-Houdancourt. Baptisé en même temps que son frère Louis de France (1707-1712), et les deux enfants étant en danger de mort, le roi avait ordonné qu'on prenne pour parrains et marraines ceux qui se trouvaient alors dans la chambre[7].
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En 1714, Louis est confié à un précepteur, l'abbé Perot. Celui-ci lui apprend à lire et à écrire, et lui enseigne des rudiments d'histoire et de géographie et lui donne l'enseignement religieux nécessaire au futur roi très chrétien. En 1715, le jeune dauphin reçoit également un maître à danser, puis un maître à écrire[8].
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Le futur Louis XV commence sa vie publique peu de temps avant la mort de son bisaïeul Louis XIV. Le 19 février 1715, Louis XIV reçoit en effet en grande pompe dans la galerie des Glaces de Versailles l'ambassadeur de Perse[9]. Il associe son successeur, qui vient d'avoir cinq ans, à la cérémonie, le plaçant à sa droite. En avril 1715, l'enfant participe avec le vieux roi à la cérémonie de la cène du Jeudi saint et participe au lavement des pieds. Il est toujours accompagné de sa gouvernante, Madame de Ventadour. Dans les derniers temps de la vie de Louis XIV, le futur roi participe à plusieurs défilés militaires et cérémonies afin d'acquérir l'habitude de la vie publique[10].
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Le 26 août, sentant la mort venir, Louis XIV fait entrer le jeune Louis dans sa chambre, l'embrasse et lui parle avec gravité de sa future tâche de roi, dans des mots qui sont par la suite passés à la postérité, qui y a vu une sorte de testament politique du grand roi et des remords concernant sa propre action :
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« Mignon, vous allez être un grand roi, mais tout votre bonheur dépendra d'être soumis à Dieu et du soin que vous aurez de soulager vos peuples. Il faut pour cela que vous évitiez autant que vous le pourrez de faire la guerre : c'est la ruine des peuples. Ne suivez pas le mauvais exemple que je vous ai donné sur cela ; j'ai souvent entrepris la guerre trop légèrement et l'ai soutenue par vanité. Ne m'imitez pas, mais soyez un prince pacifique, et que votre principale application soit de soulager vos sujets[11]. »
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Louis XIV meurt six jours plus tard, le 1er septembre 1715.
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Les 3 et 4 septembre 1715, Louis XV, âgé de 5 ans et demi, accomplit ses premiers actes de roi, d'abord en se rendant à la messe de requiem célébrée pour son prédécesseur à la chapelle de Versailles, ensuite en recevant l'assemblée du clergé venue célébrer son propre avènement. Le 12, il assiste à un lit de justice, l'une des cérémonies les plus solennelles de la monarchie, le 14, sur les harangues du Grand Conseil, de l'Université de Paris et de l'Académie française, les jours suivants, sur les réceptions d'ambassadeurs venus présenter leurs condoléances. Malgré son jeune âge, il doit se plier à la mécanique du gouvernement et de la cour et jouer son rôle de représentation.
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Au jour anniversaire de ses sept ans le 15 février 1717, ayant atteint l'âge de raison, son éducation « passe aux hommes »[12] : elle est désormais confiée à un gouverneur, le duc François de Villeroy (un ami d'enfance de Louis XIV et fils de Nicolas V de Villeroy, gouverneur de Louis XIV) qui lui impose tous les rituels de la Cour de Versailles mis en place par Louis XIV[13]. Il y a également un précepteur, André Hercule de Fleury, évêque de Fréjus. On lui apprend désormais le latin, les mathématiques, l'histoire et la géographie, la cartographie, le dessin et les rudiments d'astronomie, mais aussi la chasse. L'éducation manuelle n'est pas non plus négligée : en 1717, il apprend un peu de typographie, et en 1721, il s'initie à tourner le bois. Depuis 1719, il avait des maîtres de musique.
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Il est également initié à la danse à partir de l'âge de huit ans par Claude Ballon et montre des dispositions pour cet art. Il participe en décembre 1720 à un spectacle « Les Folies de Cardenio » dans lequel il intervient en compagnie de soixante-huit danseurs, professionnels et courtisans, puis en décembre 1721 dans l'opéra-ballet « les Éléments ».
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Contrairement à Louis XIV, il n'avait que peu d'affinités pour la musique mais était attiré par l'architecture[14].
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La monarchie française a, depuis le Moyen Âge, fixé de manière stricte les règles de succession. Elle a cependant peu de règles concernant les régences. Ces périodes sont redoutées comme propices aux troubles à cause de la faiblesse alors présentée par le pouvoir royal. Louis XIV, voyant ses descendants mourir avant lui, a donc réglé les problèmes de régence qui allaient se poser après sa mort. Il songeait également que, le petit Louis XV étant seul de sa lignée et fragile, il fallait assurer une succession au trône. La volonté du roi est de pousser en avant la position de ses fils bâtards qu'il a eus avec Madame de Montespan : le Duc du Maine et le Comte de Toulouse. Cela entraîna donc, à la fin du règne de Louis XIV, plusieurs modifications des coutumes, et notamment le fait que les enfants bâtards de Louis XIV eussent été déclarés « successibles ». Il cherche également à minorer le rôle de Philippe d'Orléans, en le faisant simplement chef du conseil de régence, envisageant que les décisions se prennent à la majorité des voix. Pour finir, Louis XIV nomme lui-même les conseillers de la régence, et nomme un bon nombre d'ennemis du futur régent.
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Cependant Philippe d'Orléans est déjà conscient des clauses du testament à son encontre depuis plusieurs mois. Ce dernier obtient du parlement de Paris le contournement du testament, c'est-à-dire que le parlement fait le choix d’interpréter le testament avec une grande liberté. Les parlementaires donnent alors la régence pleine et entière à Philippe d'Orléans. Pour obtenir cette décision, le régent a dû s'arranger avec les officiers. Cette négociation a tourné autour du droit de remontrance, fortement limité sous Louis XIV.
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Le principal danger dynastique vient, pour le régent, de l'Espagne, dont le roi Philippe V est son cousin et l'oncle de Louis xv, qui avait (par les traités d'Utrecht) renoncé à tout droit au trône de France, mais qui aurait bien pu invoquer l’indisponibilité de la couronne (rappelée par les juristes, tant avant qu'après[15] que la renonciation eut lieu) pour faire valoir ses droits en cas de décès de Louis XV sans enfant (il les fera valoir[16],[17] effectivement en 1726-1728).
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Le Régent, Philippe d'Orléans, à qui Louis XIV a confié le jeune roi, est donc conduit à prendre quelques libertés avec les instructions de l'ancien roi, ce afin de protéger Louis XV et de commencer à assurer son autorité.
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La première mesure prise par le Régent est de ramener Louis XV et la Cour à Paris. C'est aller contre les volontés de Louis XIV, mais se rapprocher du peuple. Le souvenir de la Fronde est encore vif, et le Régent souhaite construire un lien fort entre le peuple de Paris et le jeune roi, afin d'éviter tout trouble. Après un passage par Vincennes de septembre à décembre 1715, Louis XV s'installe au palais des Tuileries tandis que le Régent gouverne le royaume depuis le Palais-Royal. Le peuple parisien se prend alors d'affection pour ce jeune roi alors que la noblesse, désormais dispersée dans les hôtels de la capitale, jouit sans contrainte ni mesure de sa liberté[18].
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Un des premiers actes politiques de Philippe d'Orléans est également sa volonté de donner des garanties au Parlement pour compenser le retour à Paris de la Cour et la liberté prise par le Régent avec les instructions de Louis XIV. Il lui redonne notamment le droit de remontrance, que Louis XIV avait fortement réduit en le cantonnant à des remontrances postérieures à la prise de décision royale. En ces temps de faiblesse du pouvoir, les parlements (et principalement le Parlement de Paris) se présentent comme des représentants du peuple, malgré la vénalité de leurs charges et leur composition quasi exclusivement issue de la noblesse de robe. Cela leur donne le pouvoir de s'opposer au Régent, notamment par des grèves, appelées « cessations d'activité ». Le premier conflit apparaît en 1717-1718, à propos des soucis financiers qui préfigurent la banqueroute de Law. Par ailleurs, entre 1715 et 1718, le gouvernement central est réorganisé : les secrétaires d'État sont supprimés et remplacés par des conseils qui redonnent un rôle politique à la haute noblesse : c'est la polysynodie. Ce système est abandonné en raison de sa lourdeur.
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D'autres conflits apparaissent régulièrement, liés notamment au problème janséniste et à l'application de la bulle Unigenitus[19]. En rompant avec la mainmise de Louis XIV sur les droits des parlements, le Régent ouvre la porte à une ère de contestation, que Louis XV aura bien du mal ensuite à contrer.
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La Régence marque aussi un changement d'alliances pour la France. Alors qu'elle avait auparavant noué une solide alliance avec l'Espagne des Bourbons, voisine géographique et alliée catholique, le Régent opte au contraire pour un éloignement d'avec l'Espagne et un rapprochement avec les puissances du Nord de l'Europe, revenant à la politique du siècle précédent alors que le risque d'encerclement des Habsbourg n'existe plus. C'est ainsi qu'il renoue des contacts avec la Grande-Bretagne et les Pays-Bas, pourtant protestants. En 1717 est formalisée la Triple alliance de La Haye, liant France, Pays-Bas et Angleterre. Ce retournement d'alliance du régent est même complété en 1718, par une alliance innovante avec l'Autriche des Habsbourg (quadruple alliance). Tout cela inquiète le roi Philippe V à tel point qu'il tente de faire renverser le régent par le duc du Maine et que cela entraîne une courte guerre entre la France et l'Espagne en 1719. La victoire des puissances européennes contraint l'Espagne à rejoindre leur alliance et à organiser des fiançailles ou des mariages franco-espagnols. Le roi est un temps fiancé à Marie-Anne-Victoire d'Espagne, renvoyée en Espagne par le duc de Bourbon.
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Sur le plan économique, la Régence est une période de vitalité et d'expérimentations. Mais l'échec du système de Law et les réticences qui suivent concernant le crédit et l'investissement ralentissent, à terme, la modernisation de l'économie.
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Las des critiques des Parlementaires qui commencent à agiter en sous-main les Parisiens et de l'hostilité de la foule qui lance injures et projectiles sur son carrosse, le Régent, sans l'annoncer officiellement, décide de faire revenir la Cour au château de Versailles. Le 15 juin 1722, Versailles redevient résidence royale et symbolise le retour à la politique louis-quatorzienne[20].
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La Régence laisse ainsi au jeune roi Louis XV, lorsqu'il prend effectivement les rênes du pouvoir en 1723 un royaume à la fois héritier de la monarchie absolutiste de Louis XIV et des ouvertures parfois « fragilisantes » du Régent. Cela influence considérablement le règne de Louis XV[21].
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Le jeune Louis XV est sacré et couronné à Reims le 25 octobre 1722. Il atteint sa majorité (13 ans) l'année suivante et est déclaré majeur lors du lit de justice du 22 février 1723. Cependant, trop jeune encore pour régner par lui-même, il laisse l'exercice effectif du pouvoir tout d'abord au duc d'Orléans et au cardinal Dubois. Les deux meurent à quelques mois d'intervalle, à la fin de l'année 1723. En 1724, le Roi, probablement sous influence, signe une révision du Code noir. Destiné à la Louisiane, il s'agit d'un durcissement de la version précédente édictée par son arrière grand-père. Notamment, les mariages entre Noirs et Blancs sont interdits.
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C'est le duc de Bourbon, prince du sang, qui devient alors le principal conseil du roi. Pendant que celui-ci termine son éducation et s'adonne à de nouveaux plaisirs, comme ceux de la chasse, le duc de Bourbon cherche à trouver une épouse pour le roi. La première pressentie, l'infante Marie-Anne-Victoire d'Espagne, est fiancée en 1721 à Louis XV, alors qu'elle n'a que trois ans. Mais le duc de Bourbon, craignant que le jeune roi, de santé fragile, ne mourût sans enfant mâle s'il fallait attendre que sa fiancée fût en âge d'avoir des enfants, et craignant alors de perdre sa place privilégiée en cas de transmission de la couronne à la branche d'Orléans, rompt les fiançailles en 1725.
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La recherche d'une autre fiancée parmi les princesses d'Europe est dictée par la santé fragile du roi, qui nécessite une rapide descendance. Après avoir dressé une liste des cent princesses d'Europe à marier[22], le choix se porte sur Marie Leszczyńska, princesse catholique et fille du roi détrôné de Pologne Stanislas Leszczynski. Le mariage n'est d'abord pas très bien vu en France, la jeune reine étant perçue comme de trop faible extraction pour un roi de France. Mais les époux se plaisent (malgré les sept ans qui les séparent, Marie Leszczyńska ayant 22 ans et Louis XV seulement 15) et la reine est rapidement appréciée du peuple pour sa charité. Après un mariage par procuration le 15 août dans la cathédrale de Strasbourg afin de valoriser la province d'Alsace récemment annexée, un passage à Metz pour éviter le Duché de Lorraine dont les souverains espéraient légitimement que leur fille aînée devienne reine de France, la cérémonie du mariage est célébrée à Fontainebleau le 5 septembre 1725[23].
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À la suite de ce mariage, et malgré l'insistance de la reine qui le considérait comme son mentor, Louis XV écarte le duc de Bourbon du pouvoir et l'exile dans ses terres à Chantilly. Avec cet exil, Louis XV décide également de supprimer la charge de Premier ministre[24]. Il appelle auprès de lui le cardinal de Fleury, son ancien précepteur. Celui-ci commence alors auprès du roi une longue carrière à la tête du royaume, de 1726 à 1743[25].
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Le renvoi du duc de Bourbon marque le début du règne personnel du roi adolescent. En fait, se réfugiant derrière l'ombre tutélaire du feu Louis XIV, le jeune roi, orphelin trop tôt, abandonnera la totalité du pouvoir au cardinal de Fleury, le précepteur fidèle qui avait su capter son affection. Ainsi, bien qu'instruit et désireux d'accomplir au mieux sa charge, il commence son règne le 16 juin 1726 en fixant les cadres de son gouvernement, annonçant à son « Conseil d'En Haut », outre la fin de la charge de Premier ministre, sa fidélité à la politique de Louis XIV, son arrière-grand-père :
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« Mon intention est que tout ce qui regarde les fonctions des charges auprès de ma personne soient sur le même pied qu'elles étaient sous le feu Roi mon bisaïeul. […] Enfin, je veux suivre en tout l'exemple du feu Roi mon bisaïeul. ». « Je leur [aux conseillers] fixerai des heures pour un travail particulier, auquel l'ancien évêque de Fréjus [le cardinal de Fleury] assistera toujours[26]. »
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De 1726 jusqu'à sa mort en 1743, le cardinal dirige donc la France aux côtés du roi. La situation est alors inédite. C'est la première fois qu'un ancien précepteur de roi devient de facto Premier ministre. Louis XV, désireux de garder auprès de lui son mentor auquel il était profondément attaché, qui avait déjà des charges importantes et en qui il avait totale confiance, donne au cardinal de Fleury pourtant septuagénaire un pouvoir extrêmement étendu. Les dix-sept ans de pouvoir de Fleury qui permettent à celui-ci d'administrer au jour le jour le royaume, pour l'historien Michel Antoine, « délimitent dans le règne une période caractéristique et importante, tant pour l'extension du royaume et son rayonnement dans le monde et pour les affaires intérieures, que pour l'administration, la législation et l'économie[27]. »
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En 1728, le cardinal déclenche une offensive contre les jansénistes. La répression est particulièrement dure à Paris, où la majorité des curés soutiennent leur cause[28].
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Si le cardinal de Fleury est un homme âgé en 1726 (il a soixante-treize ans), le reste des ministres et très proches conseillers du roi se renouvelle et est composé d'hommes plus jeunes qu'auparavant. Les changements sont nombreux, mais ensuite la période du ministère Fleury est marquée par une grande stabilité. Fleury fait revenir le chancelier d'Aguesseau, renvoyé en 1722. Il ne retrouve cependant pas toutes ses prérogatives, puisque les sceaux et les Affaires étrangères sont confiées à Germain-Louis Chauvelin, président à mortier du Parlement de Paris. Le comte de Maurepas devient secrétaire d'État à la Marine, à vingt-cinq ans. C'est la période la plus pacifique et prospère du règne de Louis XV, malgré d'importants troubles avec le Parlement de Paris et les jansénistes. Après les pertes humaines et financières subies à la fin du règne de Louis XIV, puis lors de l'établissement de nouveaux systèmes financiers français, le gouvernement de Fleury a souvent été qualifié de « réparateur ». Il est difficile de déterminer avec exactitude le degré d'intervention du roi dans les décisions de Fleury, mais il est certain que Louis XV a soutenu sans relâche son mentor et qu'il n'est jamais allé véritablement contre ses volontés. Pour Michel Antoine, Louis XV, extrêmement timide, « resta pratiquement en tutelle jusqu'à l'âge de trente-deux ans[29] ».
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Avec l'aide des contrôleurs généraux des finances Michel Robert Le Peletier des Forts (1726-1730) et surtout Philibert Orry (1730-1745), « Monsieur le Cardinal » parvint à stabiliser la monnaie française (1726), en nettoyant le système financier de Law, et finit par équilibrer le budget du royaume en 1738. L'expansion économique était au cœur des préoccupations du gouvernement. Les voies de communications furent améliorées, avec l'achèvement en 1738 du canal de Saint-Quentin, reliant l'Oise à la Somme, étendu ultérieurement vers l'Escaut et les Pays-Bas, et principalement la construction systématique d'un réseau routier sur l'ensemble du territoire national. Le corps des ingénieurs des ponts et chaussées construisit un ensemble de routes modernes, partant de Paris selon le schéma en étoile qui forme encore l'ossature des routes nationales actuelles. Au milieu du XVIIIe siècle, la France s'était dotée de l'infrastructure routière la plus moderne et la plus étendue du monde.
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Au niveau militaire, Louis XV décida de mettre à exécution l'idée de son grand-père Louis XIV de ne plus dépendre des importations pour équiper les armées françaises en épées et baïonnettes, et il chargea son secrétaire d'État de la Guerre Bauyn d'Angervilliers de mettre sur pied une manufacture d'armes blanches, qui fut installée à Klingenthal en Alsace en 1730.
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Le commerce fut également stimulé par le Bureau et le Conseil du Commerce. Le commerce maritime extérieur de la France grimpa de 80 à 308 millions de livres entre 1716 et 1748. Cependant, les lois rigides édictées auparavant par Colbert ne permirent pas à l'industrie de profiter pleinement de ce progrès économique.
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Le pouvoir de la monarchie absolue s'exerça lors de la répression des oppositions jansénistes et gallicanes. L'agitation causée par les illuminés du cimetière Saint-Médard à Paris (les convulsionnaires, un groupe de jansénistes qui prétendait que des miracles survenaient dans le cimetière) cessa en 1732. Sur un autre front, après l'exil de 139 parlementaires en province, le Parlement de Paris dut enregistrer la bulle papale Unigenitus et fut dorénavant interdit de s'occuper des affaires religieuses.
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En ce qui concerne les affaires étrangères, Fleury a recherché la paix à tout prix en pratiquant une politique d'alliance avec la Grande-Bretagne, tout en se réconciliant avec l'Espagne. En septembre 1729, après sa troisième grossesse, la reine donna enfin naissance à un garçon, Louis, qui devint aussitôt dauphin. L'arrivée d'un héritier mâle, qui assurait la pérennité de la dynastie, fut accueillie avec une immense joie et célébrée dans toutes les sphères de la société française et également dans la plupart des cours européennes. Le couple royal était à l'époque très uni, se manifestait un amour réciproque et le jeune roi était extrêmement populaire. La naissance d'un garçon écartait également le risque d'une crise de succession et le probable affrontement avec l'Espagne qui en aurait résulté.
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En 1733, malgré la politique pacifiste de Fleury, le roi, convaincu par son secrétaire d'État aux Affaires étrangères, Germain-Louis Chauvelin (1727-1737), intervint mollement pour tenter de remettre sur le trône de Pologne Stanislas Leszczynski, son beau-père qu'il hébergeait à Chambord. Ce fut la guerre de Succession de Pologne. Si l'intervention sans conviction de la France contre l'Autriche ne permit pas de renverser le cours de la guerre ni de rendre le trône à Stanislas Leszczynski, en revanche, l'habileté du cardinal de Fleury réussit à programmer le rattachement des duchés de Lorraine et de Bar au Royaume, stratégiquement situés entre Paris et le Rhin.
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Ces duchés furent, en effet, le principal enjeu de la guerre : ils étaient possession du jeune duc François III, fils du duc Léopold Ier de Lorraine et d'Élisabeth-Charlotte d'Orléans, sœur du feu régent, qui en assurait la régence. François III, en effet, vivait à Vienne où il avait été appelé par son proche parent, l'empereur du Saint-Empire Charles VI, qui l'avait nommé vice-roi de Hongrie en 1731, prémices d'une carrière plus prometteuse, puisqu'il le pressentait pour épouser sa fille aînée et héritière Marie-Thérèse. Une telle union aurait considérablement renforcé la puissance autrichienne qui possédait déjà aux frontières de la France, les Provinces belges et le Luxembourg. L'empire aurait protégé ainsi la route du Rhin et se rapprochait dangereusement de Paris.
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Lors de la guerre, les troupes françaises occupèrent rapidement le Barrois et la Lorraine. La paix fut signée dès 1735. Fleury trouva un habile arrangement : par le traité de Vienne (novembre 1738), le beau-père de Louis XV obtint à titre viager les duchés de Lorraine et de Bar en compensation de la seconde perte de son trône polonais (avec l'objectif que le duché fût intégré au royaume de France à sa mort par le biais de sa fille), tandis que le duc François III devenait héritier du grand-duché de Toscane avant d'épouser la jeune Marie-Thérèse et de pouvoir prétendre à la couronne impériale (en Toscane le dernier des Médicis n'avait pas d'héritier). Par le traité secret de Meudon, Stanislas abandonnait la réalité du pouvoir à un intendant nommé par la France qui préparerait sans ménagement la réunion des duchés au royaume. Cette guerre, peu coûteuse comparativement aux ponctions humaines et financières exorbitantes des campagnes de Louis XIV, était un succès pour la diplomatie française. L'annexion de la Lorraine et du Barrois, effective en 1766 à la mort de Stanislas Leszczynski, constitue la dernière expansion territoriale du royaume de France sur le continent avant la Révolution.
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Peu après ce résultat, la médiation française dans le conflit entre le Saint-Empire et l'Empire ottoman aboutit au traité de Belgrade (septembre 1739), qui mit fin à la guerre avec un avantage pour les Ottomans, alliés traditionnels des Français contre les Habsbourg depuis le début du XVIe siècle. En conséquence, l'Empire ottoman renouvela les capitulations françaises, qui affirmèrent la suprématie commerciale du royaume au Moyen-Orient. Après tous ces succès, le prestige de Louis XV, arbitre de l'Europe, atteignit son sommet.
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En 1740, la mort de l'empereur Charles VI et l'avènement de sa fille Marie-Thérèse déclenchèrent la guerre de Succession d'Autriche. Le vieux cardinal de Fleury n'avait plus la force de s'y opposer et le roi succomba à la pression du parti anti-autrichien de la cour : il entra en guerre en 1741 en s'alliant à la Prusse contre les Autrichiens, les Britanniques et les Hollandais. Ce conflit devait durer sept longues années. La France était de nouveau entrée dans un cycle guerrier typique du règne de Louis XIV. Fleury mourut avant la fin de la guerre, en janvier 1743. Le roi, suivant finalement l'exemple de son prédécesseur, décida alors de gouverner sans Premier ministre. La première partie du conflit fut marquée par de cuisants échecs : la Bavière, soutenue par la France, fut envahie par les troupes autrichiennes et les troupes des Habsbourg se trouvaient sur le Rhin. Seule l'intervention de la Prusse les obligea à renoncer à l'Alsace.
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Par contraste, la dernière partie de la guerre fut marquée par une série de victoires françaises aux Pays-Bas : bataille de Fontenoy (1745), bataille de Rocourt (1746), bataille de Lauffeld (1747). En particulier, la bataille de Fontenoy, remportée par le maréchal de Saxe et le roi en personne, est considérée comme une des plus éclatantes victoires des Français contre les Britanniques. À la suite de ces victoires, la France occupait tout le territoire de l'actuelle Belgique et se trouvait en position d'envahir la Hollande avec la chute de la forteresse de Berg-op-Zoom. Louis XV n'était pas loin de réaliser le vieux rêve français d'établir la frontière septentrionale du pays le long du Rhin. La bataille de Plaisance, perdue en 1746 par le marquis de Maillebois, força toutefois les Français à repasser les Alpes, mais sans grandes conséquences politiques car le front essentiel se situait aux Pays-Bas.
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Sur mer, la marine royale, qui combattait pourtant à un contre deux[30] contre la Royal Navy fit mieux que de se défendre puisqu'elle réussit, entre 1744 et 1746, à maintenir ouvertes les lignes de communication vers les colonies et à protéger les convois commerciaux. La bataille du cap Sicié permettait de lever le blocus de Toulon. Deux tentatives de débarquement en Angleterre échouaient en 1744 et 1746, de même qu'une attaque anglaise avec un débarquement contre Lorient en 1746. En Amérique du Nord, l'Angleterre s'empara en 1745 de Louisbourg qui défendait l'entrée du fleuve Saint-Laurent, mais sans pouvoir envahir le Canada français. Aux Indes, les Français tinrent en échec la flotte anglaise et mirent la main en 1746 sur Madras, le principal poste anglais dans la région. Ils repoussèrent ensuite une flotte anglaise venue reconquérir la place et attaquer Pondichéry. La marine anglaise, qui changea de stratégie en 1746 en imposant un blocus près des côtes, fit subir à la marine française en 1747 deux lourdes défaites dans l'Atlantique (au cap Ortégal, en mai et au cap Finisterre, en octobre), mais sans conséquences sur la prospérité coloniale de la France car la paix était signée peu après.
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Au traité d'Aix-la-Chapelle en 1748, la France et l'Angleterre se restituaient leurs conquêtes respectives (Louisbourg contre Madras) ce qui créait, pour quelques années, un équilibre naval entre les deux pays.
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Le roi rendit cependant toutes les conquêtes faites à l'Autriche, contre toute attente. Louis XV préférait soutenir ou ménager les puissances catholiques pour contrecarrer les nouvelles puissances émergentes protestantes (Angleterre, Prusse) ; alors que Louis XIV avait eu l'ambition de « remettre la France partout où jadis fut la Gaule »[réf. nécessaire], son successeur se satisfaisait d'un royaume hexagonal, retranché de forteresses conçues par Vauban, qu'il nommait son pré carré. Les seuls changements notables en Europe furent l'annexion par la Prusse de la Silésie, riche région minière, et le retour du minuscule duché de Parme à la dernière des Farnèse, la reine douairière d'Espagne ; le duché fut attribué au fils cadet de celle-ci, l'infant Philippe, gendre depuis 1739 de Louis XV.
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Louis déclara qu'il avait conclu la paix « en roi et non en marchand ». Sa générosité fut saluée en Europe mais ne fut pas imitée par la Prusse qui garda la riche province de Silésie. Cette posture discrédita lourdement le souverain dans son propre pays : Voltaire parla alors d'avoir « travaillé pour le Roi de Prusse », expression devenue par la suite proverbiale pour signifier « se sacrifier pour rien », ou même « travailler contre ses intérêts ».
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À la mort du cardinal de Fleury en 1743, débute le gouvernement personnel de Louis XV, alors âgé de 33 ans, que l'on commence à appeler « Louis le Bien-Aimé »[31]. Il a connu des années heureuses avec la reine qui l'adule et lui est entièrement dévouée. Un enfant naît presque chaque année. Cependant, la reine finit par se fatiguer de ces grossesses à répétition, autant que le roi se lasse de l'amour inconditionnel de son épouse. De plus, la plupart de leurs enfants sont de sexe féminin, ce qui finit par indisposer le roi. Sur leurs dix enfants, ils n'ont que deux garçons dont un seul a survécu, le dauphin.
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En 1734, pour la première fois, la reine se plaint à son père des infidélités du roi. Le roi tombe amoureux de la comtesse de Mailly, puis de sa jeune sœur, la comtesse de Vintimille, puis, à sa mort, d'une autre de leurs sœurs, la marquise de Tournelle qu'il fait duchesse de Châteauroux. Il rencontre généralement ces dames dans l'entourage de la reine qui se réfugie alors dans la religion, les œuvres de charité et la vie familiale. Pour des raisons d'économie, le cardinal de Fleury a confié l'éducation des plus jeunes filles du couple royal aux religieuses (toutes nobles) de l'abbaye de Fontevraud. Une des princesses, Madame Sixième, y meurt à 8 ans. Les autres princesses reviennent à la cour entre 1748 et 1750. Les enfants royaux prennent le parti de leur mère.
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Selon le mémorialiste Barbier, à partir de 1743, le roi ne voulant gouverner sans principal ministre, « paraît vouloir travailler avec ses cinq ministres en particulier »[32].
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Physiquement, Louis XV est beau, grand (1,77 m selon ses médecins), d'une constitution athlétique, la taille cambrée et le maintien droit ; il émane de sa personne une autorité naturelle qui impressionne fortement ceux qui le voient pour la première fois[réf. souhaitée][Qui ?]. Passionné de chasse, il s'y rend chaque jour, sauf les dimanches et fêtes. Il connaît parfaitement tous les chiens de sa meute, à laquelle il prodigue des soins attentifs, au point de faire aménager dans ses appartements du château de Versailles le cabinet des chiens. Il aime l'exercice physique, la vitesse, et mener ses chevaux au grand galop. Pour faciliter ses courses, il fait réaménager les forêts d'Île-de-France avec les pattes d'oie qui subsistent actuellement. D'esprit vif, il a un jugement prompt et sûr. Sa mémoire est grande, et il se rappelle avec précision une foule de détails sur les Cours étrangères, qui étonnent les ambassadeurs. Il aime lire, et les résidences royales sont dotées de bibliothèques : Versailles mais aussi Choisy-le-Roi, comme Fontainebleau et Compiègne. Malgré sa clairvoyance et sa lucidité, il doute en permanence de ses capacités, et préfère suivre l'avis d'un conseiller en dépit de son opinion : c'est ainsi que, contre son opinion, il engage la France dans la guerre de Sept Ans.
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Méfiant voire méprisant à l'égard des gens de lettres, il est curieux des connaissances scientifiques et techniques. Il observe avec les astronomes les plus réputés les éclipses des planètes. Ses connaissances en médecine lui permettent d'avoir des conversations suivies avec les grands médecins de son temps sur les découvertes récentes. Il fait aménager au Trianon un jardin botanique qui, avec 4 000 espèces, sera le plus important d'Europe. Enfin, passionné de géographie, il encourage le travail des géographes, et est à l'origine de la réalisation de la carte de Cassini. Il possède, en outre, une grande connaissance de l'histoire du royaume, et étonne ses interlocuteurs par la précision de ses connaissances liturgiques. Capable de beaucoup de bienveillance, il peut aussi se montrer cassant. Il est sujet à des accès de neurasthénie, où il s'enferme dans un mutisme complet. Son entourage est très attentif à l'humeur du roi quand il faut traiter d'affaires importantes. Il est d'une timidité quasi maladive, ce qui le fait paraître froid et distant. Sa voix, mal posée et rauque, l'encombre, et, lors des cérémonies officielles, il demande souvent que son discours soit lu par un de ses ministres.
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Un an après la mort de Fleury, un événement va marquer la personnalité du roi et la suite de la vie politique française : « L'épisode de Metz ». Louis XV était parti diriger ses armées engagées sur le front de l'est dans la guerre de succession autrichienne. Le 4 août 1744, à Metz, il tombe gravement malade d'une fièvre subite et inexpliquée, une « fièvre maligne » d'après les médecins de l'époque. En hâte, les médecins parisiens accourent auprès de Louis XV, dont l'état est préoccupant : le chirurgien royal, François de La Peyronie, pratique des saignées, et François Chicoyneau, médecin à la Cour, multiplie les médications. Mais le patient continue de voir son état empirer d'heure en heure, et le 12, le chirurgien déclare que le roi n'en avait que pour deux jours. Le 15 août, Louis XV reçoit l'extrême-onction[33].
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Les prières se multiplient à travers le pays pour son salut. Sa maîtresse, Madame de Châteauroux, qui l'a accompagné, doit le quitter tandis que la reine arrive en hâte. Sur les conseils de son gouverneur, le dauphin, qui n'a pas quinze ans, la suit mais est fort mal reçu par le roi qui le compare à un fils de paysan venu quérir son héritage. Le roi fait le vœu de faire construire une église dédiée à sainte Geneviève, dans le cas où il guérirait[34].
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Sous la pression du parti dévot, Monseigneur de Fitz-James, premier aumônier du roi, refuse de lui donner l'absolution sans une confession publique de ses péchés où le roi apparaît comme une personne immorale, indigne de porter le titre de Roi Très Chrétien. Colportée dans tout le pays par le clergé, la confession royale ternit le prestige de la monarchie. Pendant ce temps, les dévots, fort maladroitement, placent ostensiblement un second oreiller dans le lit de la reine et poussent celle-ci, pourtant quadragénaire, à s'habiller comme une adolescente, abusant du rouge et des parfums, ce qui seyait peu à une femme de son âge.
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En désespoir de cause, on fait appel à un médecin juif, Isaïe Cervus Ullmann, qui sauve le roi de sa dysenterie[35]. D'après Tribout de Morembert[36], ce médecin eut l'honneur de remettre sur pied Louis XV lors de sa grave maladie, mais comme il est impensable que le roi Très Chrétien ait été guéri par un juif, on découvre un vieux médecin pensionné du régiment d'Alsace, Alexandre de Montcharvaux, à qui on fait endosser la guérison. D'après Chaffanjon[37], Cervus Isaie Ulmann, alias Isaye Cerf, est le médecin qui donna des soins à Louis XV ; celui-ci le dispensera, en retour, du paiement de l’impôt et de loger chez lui des officiers de la garnison.
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Le roi échappe ainsi à la mort et, à la suite de la messe d'action de grâce célébrée en l'église Notre-Dame de Metz en présence de la famille royale, le pays tout entier reprend les qualificatifs du célébrant et appelle le roi Louis le Bien-Aimé. Louis XV donne ses indications pour faire construire l'église qu'il avait promise en cas de guérison ; elle deviendra le Panthéon[34].
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Cependant Louis XV, en tant que roi, a ressenti douloureusement l'humiliation que lui a infligée le parti dévot. De retour à Versailles, il démet Monseigneur de Fitz-James de ses fonctions d'aumônier, l'exile dans son diocèse et rappelle Madame de Châteauroux, mais celle-ci meurt avant sa rentrée en grâce officielle. Le roi, bien que sa vie sexuelle déréglée le fasse souffrir d'un profond sentiment de culpabilité, ne renoue pas avec la reine.
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Jeanne Le Normant d'Étiolles, née Poisson, rencontrée en 1745, lors du bal masqué donné à l'occasion du mariage du dauphin Louis, devient la favorite la plus célèbre du règne. Le roi, pour lui permettre d'être présentée à la cour et de devenir dame d'honneur de la reine, lui attribue une terre limousine tombée en déshérence : le marquisat de Pompadour. Fille d'un financier, elle est belle, cultivée, intelligente et sincèrement attachée au roi, mais a contre elle d'appartenir au tiers état, étant une bourgeoise proche des milieux financiers, ce que la cour et le peuple n'admettent pas : les maîtresses officielles de Louis XIV, et celles de Louis XV jusqu'à présent, choisies dans les hautes sphères de l'aristocratie, ont été d'autant plus tolérées qu'elles n'ont exercé aucune influence sur le gouvernement (à l'exception notable de Madame de Maintenon).
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Le fait que le roi se commette avec une roturière provoque un scandale orchestré par l'aristocratie, humiliée par l'influence grandissante de la bourgeoisie dans la société, et reprise par le peuple qui hait le monde de la finance qui l'exploite… Paraissent bientôt les « Poissonnades », chansons injurieuses et pamphlets en allusion aux « mazarinades » du siècle précédent, brocardant le nom de jeune fille de la marquise :
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« Fille de sangsue et sangsue elle-même
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Poisson d'une arrogance extrême
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Étale en ce château sans crainte et sans effroi
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La substance du peuple et la honte du Roi[38] »
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Malgré ces critiques, la marquise de Pompadour a une influence indéniable sur l'épanouissement des Arts durant le règne de Louis XV. Véritable mécène, la Marquise amasse une imposante collection de meubles et d'objets d'art dans ses diverses propriétés. Louis XV acheta ainsi trois tableaux et cinq dessus de porte réalisés par Jean Siméon Chardin. Elle est responsable du développement de la manufacture de porcelaine de Sèvres, et ses commandes assurent leur subsistance à de nombreux artistes et artisans. Elle joue également un rôle important en architecture, supervisant les travaux de la place Louis XV (futur haut lieu de la Révolution française, aujourd'hui place de la Concorde), et de l'École militaire de Paris, réalisées par Ange-Jacques Gabriel, un de ses protégés. La Marquise défend également le projet de l'Encyclopédie contre les attaques de l'Église. À sa manière, elle fut représentative de l'évolution des mentalités lors de ce siècle des Lumières, bien qu'elle ne parvînt pas complètement à convertir le roi à ses vues. L'étalage de tout ce luxe dans ses propriétés lui vaut bien des reproches, bien que sa famille, très riche, fournît également une aide financière au gouvernement et sauve la monarchie de la banqueroute.
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La marquise de Pompadour est officiellement logée au troisième niveau du château de Versailles, au-dessus des appartements du roi. Elle y organise des soupers intimes avec des invités choisis, où le roi oublie les obligations de la cour qui l'ennuient. De santé fragile, et supposée frigide, la marquise devient, dès 1750, une simple mais véritable amie et confidente, après avoir été amante, et elle parvient à conserver ses relations privilégiées avec le roi, jusqu'à sa mort, fait rare dans les annales des maîtresses royales. Ne pouvant satisfaire la sensualité du roi et pour éviter d'être évincée par une rivale potentielle (sa hantise jusqu'à la fin de sa vie), elle se charge de « fournir » discrètement au roi, avec l'accord de leurs familles bien rémun��rées, des jeunes filles peu farouches, de petite vertu et de peu d'intelligence qui, gratifiant les sens du roi, n'occupent en revanche ni son cœur ni son esprit. Ainsi la marquise conserve-t-elle son influence sur le roi… Les rencontres se font après le passage des jeunes filles dans un lieu dont le nom seul offre au fantasme et aux ragots : le parc-aux-cerfs.
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Après 1750 donc, Louis XV, qui vient d'avoir 40 ans, s'engage dans une série d'épisodes sentimentaux et sexuels de courte durée, le plus connu étant celui avec Marie-Louise O'Murphy. Le pavillon du Parc-aux-cerfs sert à abriter ces amours éphémères : les jeunes filles y sont examinées par un médecin avant d'être menées discrètement dans la chambre du roi. La légende a exagéré les événements qui s'y sont passés, contribuant à assombrir la réputation du souverain. Cette image de roi vieillissant et libidineux accaparé par ses conquêtes féminines ne le quittera plus et entachera sa mémoire, bien qu'il n'ait été guère différent de François Ier ou de Henri IV de ce point de vue.
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La popularité du roi pâtit largement des suites de la guerre de Succession d'Autriche. Les Français ont pardonné à Louis XIV ses impôts, ses maîtresses et ses dépenses fastueuses, celui-ci ayant toujours su donner à ses fins de guerres des allures de victoires. De la même façon, pour Louis XV, les scènes de Metz (1744) comptent peu aux yeux de la population en regard des victoires de la guerre de succession autrichienne. Mais la nouvelle de l'abandon des Pays-Bas à l'Autriche — en opposition avec les intérêts français tels que les avaient définis Richelieu puis Louis XIV — est accueillie avec incrédulité et amertume. Les Parisiens utilisent l'expression « bête comme la paix ». On a « travaillé pour le roi de Prusse ». Tant d'efforts et de vies humaines pour donner une couronne — minuscule — à la fille du roi, alors que la couronne impériale est conservée par les Habsbourg puisque l'ex-duc de Lorraine, époux de la reine de Hongrie, a été élu empereur en 1745. La montagne a accouché d'une souris.
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On peut à ce titre considérer que 1748 est marquée par la première manifestation d'une opinion publique française, portée par un nationalisme émergent que le monarque n'avait pas compris. La présence aux côtés du roi de la marquise de Pompadour, fortement décriée par l'aristocratie curiale qui n'hésite pas à faire courir les bruits les plus ignobles qui, sortant du palais, atteignent le peuple, donnait du roi l'image d'un jouisseur égoïste uniquement préoccupé de ses plaisirs. Le mécontentement s'amplifie, alimenté par le train de vie de la Cour et ce qui est perçu comme une incompétence du roi à gouverner. En se replaçant dans une perspective historique, il apparaît que Louis XV n'était pas incompétent, bien qu'il manquât certainement de volonté. D'autre part, les dépenses de la cour n'étaient pas spécialement élevées, comparées à celles des précédents monarques français, ou encore d'autres cours européennes, comme celle de Russie qui dépense des sommes astronomiques pour construire les palais de Saint-Pétersbourg. Pourtant, telle est la perception qu'en a le peuple de France, également influencé par la campagne violente à l'encontre de la marquise de Pompadour.
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Peut-être est-ce ce contexte qui pousse Robert-François Damiens — domestique chez plusieurs conseillers du Parlement — à essayer de tuer le roi. Le 5 janvier 1757, Damiens loue épée et chapeau dans une boutique sur la place d'armes devant le château[39], entre au palais de Versailles, parmi les milliers de personnes qui essayent d'obtenir des audiences royales. Vers 18 heures, le roi revient de visiter sa fille souffrante et s'apprête à entrer dans son carrosse pour retourner à Trianon, quand Damiens franchit la haie de gardes et le frappe avec une lame de 8,1 cm. Louis XV porte d'épais vêtements d'hiver et la lame ne pénètre que d'un centimètre, entre les 4e et 5e côtes. Cependant, on craint un éventuel empoisonnement. On torture à plusieurs reprises Damiens, pour savoir s'il a des complices, mais il apparaît que cet homme, serviteur de membres du parlement de Paris, est un déséquilibré qui a surtout entendu beaucoup de discours critiques à l'encontre du roi. Louis XV est plutôt enclin à pardonner, mais il s'agit de la première tentative de meurtre sur un monarque français depuis l'assassinat d'Henri IV par Ravaillac en 1610, et il doit accepter un procès pour régicide. Jugé par le Parlement de Paris, Damiens est exécuté le 28 mars 1757 sur la place de Grève, dans des conditions effroyables. La main qui a tenu le couteau est brûlée avec du soufre, on lui entaille ensuite les membres et la poitrine avant d'y introduire du plomb fondu, ses quatre membres sont arrachés par des chevaux (écartèlement) et son tronc finalement jeté aux flammes. Une foule immense assiste à ce spectacle, les balcons des maisons de la place de Grève sont loués jusqu'à 100 livres (la paye d'un ouvrier pour 10 mois de travail).
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Le roi est déjà si impopulaire que l'élan de sympathie provoqué par cette tentative de meurtre disparaît rapidement avec l'exécution de Damiens, dont l'inhumanité pourtant laisse le parti philosophique de marbre. Louis XV lui-même n'y était pas pour grand-chose, les détails de cette horrible mise à mort ayant été élaborés par le parlement de Paris, peut-être avec le souci de se réconcilier avec le monarque. Mais plus que tout, le peuple ne pardonne pas au roi de ne pas s'être séparé de la Pompadour. L'ambassadeur d'Autriche écrit à Vienne : « Le mécontentement public est général. Toutes les conversations tournent autour du poison et de la mort. Le long de la galerie des Glaces apparaissent des affiches menaçant la vie du roi ». Louis XV, qui a conservé un calme royal le jour de la tentative d'assassinat, paraît profondément affecté et déprimé dans les semaines qui suivent. Toutes les tentatives de réformes sont abandonnées. Sur la proposition de la marquise de Pompadour, il renvoie deux de ses ministres les plus décriés, le comte d'Argenson (secrétaire d'État à la Guerre) et Machault d'Arnouville (Garde des Sceaux et précédemment contrôleur général des finances), et introduit Choiseul dans le gouvernement. De roi « Bien-aimé », Louis XV admet être désormais devenu le « Bien-haï »[40].
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Inauguré en 1763 sur la place Louis XV (actuelle place de la Concorde), un monument comportant la statue du roi à cheval est commandé à Edmé Bouchardon et achevé par Jean-Baptiste Pigalle. Son piédestal est soutenu par les statues des quatre Vertus. Peu de temps après l'inauguration, on trouve sur le piédestal un distique, tracé d'une main inconnue, qui témoigne de l’impopularité du roi : « Grotesque monument / Infâme piédestal / Les vertus sont à pied / Le vice est à cheval. » Autre version : « Ah ! la belle statue, ah ! le beau piédestal, / Les vertus sont à pied et le vice à cheval…[41] »
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Toutes ses histoires amoureuses n'empêchaient pas Louis XV de travailler, mais il lui manquait l'inépuisable énergie de son arrière-grand-père. Pendant les dix-sept années du gouvernement de Fleury, il avait formé son jugement mais n'avait pu forger sa volonté. Décidé à diriger seul le royaume, il s'évertuait à suivre les instructions de son aïeul : « Écoutez, consultez votre Conseil, mais décidez ». Cependant, il n'avait pas assez confiance en lui pour appliquer efficacement ce précepte. Sa correspondance politique révèle sa profonde connaissance des affaires publiques et la justesse de son raisonnement. Il éprouvait en revanche des difficultés à décider, et quand il y était obligé, se montrait comme tous les timides, brutal.
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Il était amical et compréhensif avec ses ministres, du moins en apparence, mais sa disgrâce tombait soudainement, sans prévenir, sur ceux qu'il estimait l'avoir desservi. Sa direction était souple, les ministres ayant une grande indépendance, mais il leur était difficile de savoir si leurs actions convenaient au souverain. L'essentiel du travail gouvernemental s'effectuait dans des comités auxquels le roi ne participait pas, ce dernier siégeant dans le Conseil d'en haut, créé par Louis XIV, chargé des secrets d'État concernant la religion, la diplomatie et la guerre. Divers partis s'affrontaient, celui des dévots, dirigé par le comte d'Argenson, secrétaire d'État à la Guerre, opposé au parti philosophique emmené par Jean-Baptiste de Machault d'Arnouville, contrôleur général des finances, et soutenu par la marquise de Pompadour, qui agissait comme un ministre sans portefeuille. Appuyée par de puissants financiers (les frères Pâris Duverney et Pâris de Montmartel…), elle obtint du roi la nomination de certains ministres (Bernis, secrétaire d'État des Affaires étrangères en 1757) autant que leur révocation (Orry, contrôleur général des finances en 1745, malgré ses quinze ans de services loyaux et efficaces ; Maurepas, secrétaire d'État de la Marine en 1749). Sur son conseil, le roi approuva la politique de justice fiscale de Machault d'Arnouville. Afin de combler le déficit du royaume, qui s'élevait à 100 millions de livres en 1745, Machault d'Arnouville créa un impôt prélevant un vingtième des revenus, qui concernait également les privilégiés (édit de Marly, 1749). Cette brèche dans le statut privilégié du clergé et de la noblesse, traditionnellement dispensés, les premiers effectuant un « don gratuit » au trésor et s'occupant des pauvres et de l'enseignement, les seconds payant « l'impôt du sang » sur les champs de bataille, était une première dans l'histoire de France, bien qu'elle eût été déjà envisagée au temps de Louis XIV par des esprits visionnaires tels Vauban ou Deschien.
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Cette nouvelle taxe fut accueillie avec hostilité par les états provinciaux qui avaient encore le pouvoir de décider de leur politique fiscale. Le clergé et le parlement s'opposèrent également violemment au nouvel impôt. Pressé par son entourage et par la cour, Louis XV abandonna la partie et en exempta le clergé en 1751. Finalement, le « vingtième » finit par se fondre dans une augmentation de la taille, qui ne touchait pas les classes privilégiées. Ce fut la première défaite de la « guerre de l'impôt » engagée contre les privilégiés.
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À la suite de cette tentative de réforme, le parlement de Paris, s'emparant du prétexte de la querelle entre le clergé et les jansénistes, adressa des remontrances au roi (avril 1753). Le parlement, constitué d'aristocrates privilégiés et de roturiers anoblis, s'y proclamait le « défenseur naturel des lois fondamentales du royaume » contre l'arbitraire de la monarchie et présentait le roi comme un tyran.
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L'opposition aux jésuites était menée par une curieuse alliance contre nature des jansénistes avec les gallicans, les philosophes et les encyclopédistes. Après la faillite commerciale de l'établissement dirigé par le père Antoine Lavalette, qui finançait les missions jésuites aux Caraïbes (la Martinique), le parlement, saisi par les créanciers, confirma en appel le 8 mai 1761 un jugement ordonnant le paiement des dettes de cet établissement par les jésuites de France, sous peine de saisie de leurs biens.
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Il s'ensuivit toute une série d'actions qui allaient aboutir à leur bannissement. Sous la direction de l'abbé de Chauvelin, le 17 avril 1762, le texte des Constitutions de l'Ordre fut épluché par le parlement. On mit en exergue des écrits de théologiens jésuites, afin de les accuser d'enseigner toutes sortes d'erreurs et de considérations immorales. Le 6 août, un arrêt ordonnait la dissolution de l'ordre, mais un délai de huit mois leur fut accordé par Louis XV. Après que le pape eut refusé un compromis permettant de rendre les constitutions de l'ordre compatibles avec les lois du royaume, les parlements votèrent les uns après les autres la suppression de l'ordre dans leur ressort respectif. Seuls les parlements de Besançon et de Douai s'y refusèrent. Les collèges furent fermés d'autorité le 1er avril 1763. À la fin novembre 1764, Louis XV signa un acte de bannissement complet de l'ordre dans tout le royaume afin de protéger les jésuites en tant qu'individus des poursuites judiciaires que les parlements entendaient entreprendre contre eux. Seuls les prêtres qui acceptaient de se placer sous l'autorité d'un évêque étaient autorisés à rester sur le sol français. La plupart choisirent de partir en exil.
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De plus, en 1756, le roi opéra un renversement d'alliance impromptu en rupture avec l'alliance franco-prussienne traditionnelle. Un nouveau conflit européen était en préparation, la paix d'Aix-la-Chapelle ne constituant qu'une sorte de trêve. Les Britanniques et les Français se battaient déjà en Amérique du Nord, sans déclaration de guerre. En 1755, les Britanniques s'emparèrent de 300 navires marchands français, violant plusieurs traités internationaux. Quelques mois plus tard, le 16 janvier 1756, le Royaume-Uni et la Prusse signèrent un traité de « neutralité ». À Paris et Versailles, le parti philosophique et la marquise de Pompadour furent déçus de cette trahison du roi Frédéric II, qui était auparavant considéré comme un souverain éclairé, ami des philosophes. Frédéric II avait même accueilli Voltaire à Potsdam quand ce dernier s'était retrouvé en disgrâce à la suite des manœuvres du parti dévot. Mais Frédéric II était surtout animé par des motifs politiques dans le but de consolider la puissance prussienne. Il avait déjà abandonné ses alliés français en signant des traités séparés avec l'Autriche en 1742 et 1745. La marquise de Pompadour n'appréciait pas Frédéric II, hautain et misogyne, qui la tenait dans le plus grand mépris, allant jusqu'à appeler un de ses chiens « Pompadour ». Pendant la même période, les responsables français commencèrent à percevoir le déclin relatif de l'Empire autrichien, qui ne représentait plus le même danger qu'au début de la dynastie Habsbourg, aux XVIe et XVIIe siècles, alors qu'ils contrôlaient l'Espagne et la plus grande partie de l'Europe. La Prusse apparaissait maintenant comme la puissance émergente la plus menaçante. C'est dans ce contexte que la marquise de Pompadour et le parti philosophique convainquirent le roi de l'intérêt de ce retournement d'alliances. Par le traité de Versailles signé le 1er avril 1756, le roi, contre l'avis de ses ministres, s'allia avec l'Autriche en mettant fin à deux siècles de conflit avec les Habsbourg.
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À la fin du mois d'août 1756, Frédéric II envahit la Saxe sans déclaration de guerre et vainquit facilement les armées saxonnes et autrichiennes, mal préparées. Le sort réservé à la famille électrice de Saxe fut particulièrement brutal, l'électrice Marie-Josèphe succombant à ces mauvais traitements. Ces exactions choquèrent l'Europe et particulièrement la France. La femme du dauphin, sœur du prince François-Xavier de Saxe, fille de l'électeur et de l'électrice de Saxe, fit une fausse couche en apprenant la nouvelle. Louis XV se trouva contraint d'entrer en guerre. Entre-temps, la Grande-Bretagne avait déjà déclaré la guerre à la France le 18 mai 1756. Ce sera la guerre de Sept Ans (1756-1763), qui aura des conséquences importantes en Grande-Bretagne et en France.
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L'ascension de Choiseul, sous l'influence de la marquise de Pompadour, marque une certaine victoire du parti philosophique. Fait pair de France, le nouvel homme fort du gouvernement autorise la publication de l'Encyclopédie et contribue à la dissolution des jésuites. Il réforme la structure de la marine et de l'armée et essaye d'étendre les colonies françaises dans les Antilles.
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Avec le désastre de Rossbach (1757) contre les Prussiens, les nombreuses défaites dans les colonies et la perte des îles du littoral (Belle-Île, etc.), Choiseul, successivement à la tête de la diplomatie et du ministère de la Guerre et de la Marine, cherche à arrêter rapidement la guerre. Le traité de Paris (1763) reconnaît une importante défaite française avec la perte de la Nouvelle-France et de l'Inde au profit des Britanniques.
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Cependant, la France récupère ses comptoirs et les îles des Antilles, indispensables à la vitalité de son commerce. Elle a aussi placé dans les mains de l'empire espagnol, son allié, une partie de la Louisiane pour garantir la protection de ses colons, via le traité de Fontainebleau de 1762.
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Celle-ci est l'aboutissement de quarante années de révolte dans l'île (1729-1769) et de près de trente ans de présence française dans l'île (1738-1768) à des fins de pacification pour la république de Gênes. Avec la convention de Versailles, en 1738, la France obtient le droit d'intervenir en Corse. Avec le traité de Versailles, en 1768, la France a la garantie de conserver l'île si elle parvient à la conquérir. La campagne dure moins d'un an. Les Français tiennent, dans un premier temps, les seuls présides (places fortes du littoral) et ont pour objectif de défaire et d'anéantir l'État national.
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Militairement, la campagne est marquée par deux combats majeurs. Tout d'abord, à la bataille de Borgo, en 1768, Pascal Paoli défait les Français, en tue 600 et en capture 600 autres dont le colonel de Ludre, le propre neveu de Choiseul. À la suite de cet échec, un corps expéditionnaire de près de 20 000 hommes débarque à Saint-Florent et est commandé par l'un des plus grands militaires de la monarchie, le comte Noël Jourda de Vaux. Les nationaux sont finalement vaincus à la bataille de Ponte-Novo, le 8 mai 1769. Peu après, Pascal Paoli, général en chef de la nation corse, part en exil en Angleterre et la Corse se soumet au roi. Le comte de Vaux obtient le bâton de maréchal.
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Les années 1760 furent marquées par des deuils : en 1752, le roi avait déjà perdu sa fille préférée, Henriette. En 1759, mourut son aînée, la duchesse de Parme. En 1761, la mort du duc de Bourgogne, âgé de dix ans, fils aîné du dauphin, enfant précoce et prometteur, fut vivement ressentie. En 1763, mourut à Schönbrunn l'intelligente et romanesque petite-fille du roi, épouse de l'archiduc héritier d'Autriche, Marie-Isabelle de Bourbon-Parme. En avril 1764, mourut sa maîtresse la Marquise de Pompadour. En 1765, le roi perdit successivement son fils, dauphin, dont la vie morale irréprochable l'édifiait, et son gendre le duc de Parme. En février 1766, le vieux roi Stanislas mourait presque nonagénaire à Lunéville. L'année suivante, ce fut le tour de la dauphine, veuve inconsolable qui avait contracté la maladie de son mari en le soignant. Enfin, en juin 1768, mourut la reine.
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Toujours culpabilisé par sa vie intime, le roi ne vit pas sans tristesse la plus jeune de ses filles entrer en 1770 au Carmel, pensant par là obtenir de Dieu le pardon des fautes de son père. Pour éviter que la sensualité du roi veuf ne le pousse à des excès, le parti dévot soutenu par les filles du roi, et notamment sa fille carmélite, proposa alors de remarier le souverain, à la beauté intacte malgré ses 58 ans, avec l'archiduchesse Marie-Élisabeth d'Autriche, sœur de Marie-Antoinette, mais celle-ci vit sa grande beauté compromise par une attaque de petite vérole et le projet de mariage fit long feu. Entre-temps, le duc de Richelieu, grand seigneur libertin, s'était entremis pour donner à Louis XV une nouvelle maîtresse.
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La fin du règne est en effet marquée par l'arrivée dans la vie du roi de la comtesse du Barry[42], officiellement présentée à la cour en 1769. Le ministre Choiseul montre ouvertement son hostilité pour la maîtresse royale et engage dans son parti la jeune dauphine Marie-Antoinette d'Autriche qui vient d'arriver à la cour. Celle-ci agit également sous l'influence de « ses tantes », les filles du roi. Pour affermir son pouvoir, le ministre souhaite donner pour maîtresse au roi sa propre sœur la duchesse de Grammont. Exaspéré par ces querelles de cour et convaincu de l'incapacité de Choiseul à faire face à la fronde du Parlement, Louis XV finit par renvoyer son ministre en 1770, peu après le mariage du dauphin scellant l'alliance avec l'Autriche.
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Désormais le conseil est dominé par René-Nicolas de Maupeou, chancelier de France depuis 1768, par l'abbé Terray et par le duc d'Aiguillon, nommé ministre des Affaires étrangères en juin 1771. Maupeou s'applique à restaurer l'autorité royale et à surmonter la fronde des parlements. Les membres du Parlement de Paris s'étant mis en grève et bloquant ainsi le cours de la justice, Maupeou fait exiler tous ceux qui refusent de reprendre le service, leurs charges sont rachetées, attribuées à d'autres magistrats. Maupeou entreprend alors une réforme structurelle fondamentale. La justice, jusqu'alors administrée par des magistrats dont la charge est vénale, devient une institution publique et gratuite. Tout en restant inamovibles, et donc indépendants, les magistrats sont payés par l'État. Le droit de remontrance demeure intact. À plusieurs reprises, en 1766, lors de la séance de la Flagellation, en 1770 et en 1771, le roi a réaffirmé son attachement à ce droit, à condition qu'il ne soit pas un instrument de contre-pouvoir et demeure un devoir de conseil.
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Les magistrats du Parlement Maupeou se servent à plusieurs reprises de ce droit de remontrances, dans un esprit de conseil. L'harmonie institutionnelle est restaurée. Ayant surmonté l'opposition des parlements, Louis XV et l'abbé Terray peuvent alors apporter des réformes à la fiscalité du royaume, améliorant le rendement du vingtième, et rétablissant ainsi, dès 1772, l'équilibre des recettes et des dépenses.
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Le 26 avril 1774, les symptômes de la « petite vérole » (variole) apparaissent, alors que Louis XV est au Petit Trianon.
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Le Parlement de Paris envoie, le dimanche 1er mai 1774, Nicolas Félix Van Dievoet dit Vandive, conseiller notaire secrétaire Maison et Couronne de France, greffier au Grand Conseil, pour s'enquérir de la santé du roi, comme nous l'apprend en son journal le libraire parisien Siméon-Prosper Hardy :
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« La nouvelle cour du Parlement n'avait pas manqué, suivant l'usage ordinaire, de députer le nommé Vandive, l'un des premiers principaux commis au greffe de la Grand Chambre et de ses notaires secrétaires, pour aller à Versailles savoir des nouvelles de la santé du Roi. Mais ce secrétaire ne pouvait rendre compte de sa mission à l'inamovible compagnie que le mardi suivant, attendue la vacance accoutumée du lundi 2 mai. »
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Les filles survivantes du roi, le comte de Lusace, oncle maternel du dauphin, sont aussi présents lors de l'agonie du roi. La bougie allumée à la nuit, au balcon de la chambre, est éteinte lorsque le souverain vient à mourir, le 10 mai 1774, à 15 heures 30, au château de Versailles, des suites de la maladie (septicémie aggravée de complications pulmonaires), dans l'indifférence du peuple et la réjouissance d'une partie de la cour, après 59 ans de règne, et à l'âge de 64 ans[43]. Variolique, il n'est pas embaumé : il est le seul roi de France à ne pas avoir reçu cet hommage post-mortem[44]. Il laisse le trône à son petit-fils, âgé de presque 20 ans, qui devient le roi Louis XVI.
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L'impopularité de Louis XV est telle que sa mort est accueillie dans les rues de Paris par des festivités joyeuses, comme l'avait été celle de Louis XIV[45]. Lors des obsèques, le 12 mai, pour éviter les insultes du peuple sur son passage, le cortège funèbre réduit contourne Paris de nuit, par l'ouest, avant d'arriver à la basilique Saint-Denis. La décomposition du corps est si rapide que la partition du corps (dilaceratio corporis, « division du corps » en cœur, entrailles et ossements[46]) avec des sépultures multiples ne peut être réalisée. Si les Parisiens manifestent leur indifférence ou leur hostilité, de nombreux témoignages attestent la profonde tristesse des Français de province, qui suivent en grand nombre, au cours de la fin du printemps 1774, les offices organisés dans toutes les villes et gros bourgs de France et de Navarre pour le repos de l'âme du Roi[47].
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Dix-neuf ans plus tard, le 16 octobre 1793, durant la profanation des tombes de la basilique Saint-Denis, après avoir ouvert les cercueils de Louis XIII et de Louis XIV (relativement bien conservés) les révolutionnaires ouvrent celui de Louis XV et trouvent le cadavre nageant dans une eau abondante due à la perte d'eau du corps qui avait été en fait enduit de sel marin, et n'avait pas été embaumé comme celui de ses prédécesseurs. Le corps tombe rapidement en putréfaction, les révolutionnaires brûlent de la poudre pour purifier l'air de l'odeur infecte qu'il dégage et le jettent comme les autres corps, dans une fosse commune sur de la chaux vive[48].
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Le 21 janvier 1817, Louis XVIII fait rechercher les restes de ses ancêtres dans les fosses communes (dont Louis XV) pour remettre leurs ossements dans la nécropole des Rois (aucun corps n'a cependant pu être identifié)[49].
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Une légende populaire veut que Louis XV se soit exprimé au sujet de sa mort et aurait dit : « Après moi le déluge » ; cette expression prétendument prophétique (son successeur Louis XVI étant guillotiné lors de la Révolution française) qui n'apparaît qu'en 1789, est apocryphe, elle a été également attribuée à Madame de Pompadour en 1757, alors que la favorite cherchait à consoler le roi très affecté par la déroute de Rossbach avec ces mots : « Il ne faut point s'affliger : vous tomberiez malade. Après nous le déluge ! »[50].
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Marie Leszczyńska donne à Louis XV dix enfants, dont trois meurent en bas-âge :
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Louis XV, comme Louis XIV, a eu un certain nombre d'enfants adultérins de ses nombreuses maîtresses, à partir de 1733. À la suite d'une nouvelle fausse couche de la reine en 1738, cette dernière, lassée par les maternités répétitives, lui ferme la porte de sa chambre, ce qui facilite l'officialisation de la première favorite royale, la comtesse de Mailly[51]. Tous ses enfants adultérins, autres que Charles de Vintimille, sont nés de jeunes filles non mariées, appelées les « petites maîtresses ». Hanté par les mauvais souvenirs liés aux bâtards de son arrière-grand-père, Louis XV se refusera toujours à les légitimer. Il subviendra à leur éducation et s'arrangera pour leur donner une place honorable dans la société, mais ne les rencontrera jamais à la cour. Seuls sont légitimés Charles de Vintimille du Luc et l'abbé de Bourbon.
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Avec Madame de Vintimille :
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Peut-être avec Irène du Buisson de Longpré :
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Avec Jeanne Perray :
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Avec Marie-Louise O'Murphy :
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Avec la duchesse de Narbonne-Lara :
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Avec Marguerite-Catherine Haynault :
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Avec Lucie Madeleine d'Estaing :
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Avec Marie-Madelaine de Lionvaux :
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Avec la baronne de Meilly-Coulonge :
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Avec Louise-Jeanne Tiercelin de La Colleterie :
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Avec Catherine Éléonore Bénard :
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Avec Marie Thérèse Françoise Boisselet :
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Louis XV est donc le père de quinze enfants adultérins. La naissance royale n'est certaine que pour 8 enfants (3 garçons et 5 filles). Madame de Pompadour a fait toujours des fausses couches, et la seule naissance d'un enfant naturel avérée après la mort de celle-ci, est celle de Marie Victoire Le Normand de Flaghac, en 1768.
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Ses maîtresses et favorites ont été :
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Ajoutons une possible relation avec Françoise de Chalus, dame d'honneur de sa fille Marie-Adelaïde. De cette union serait né, en 1755, le comte Louis-Marie de Narbonne-Lara.
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Parmi les entremetteurs qui procurent des femmes à Louis XV figure son premier valet de chambre, Dominique Guillaume Lebel[61], petit-fils de Michel Lebel, lui-même déjà au service de Louis XIV[62]. Pour vérifier la bonne santé des jeunes filles, Lebel « essayait » les jeunes filles pour vérifier qu'elles n’étaient pas porteuses d'une des maladies vénériennes que craignait le roi[63].
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Trois grandes guerres vont se succéder et ternir l'image du roi et de son règne : la guerre de Succession de Pologne (1733-1738), la guerre de Succession d'Autriche (1744-1748) et la guerre de Sept Ans (1756-1763).
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À la mort d’Auguste II en 1733, son fils, Auguste III, et Stanislas Ier, ancien roi de Pologne déchu en 1709, beau-père de Louis XV, se disputent le trône. Alors que les querelles des partisans d'Auguste II et ceux de Stanislas Ier divisent le pays, la mort d’Auguste II en 1733, vient déchaîner les passions. Son fils, Auguste III, et Stanislas Ier se disputent le trône. La crise se transforme en guerre de succession qui oppose principalement les Bourbons, partisans de Stanislas, aux Habsbourgs partisans d'Auguste. La guerre est gagnée par la France et prend fin avec le traité de Vienne : Auguste reste roi de Pologne et Stanislas reçoit en contrepartie le duché de Lorraine et le duché de Bar qui reviendront à la France à sa mort.
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Ce conflit européen né de la Pragmatique Sanction, par laquelle l'empereur Charles VI lègue à sa fille Marie-Thérèse les États héréditaires de la Maison des Habsbourg. La guerre est déclenchée par la Prusse de Frédéric II qui envahit la Silésie. La France cherche à saisir l'occasion d'affaiblir les Habsbourgs et conquiert les Pays-Bas autrichiens. La guerre se termine en 1748 avec le traité d'Aix-la-Chapelle par lequel Louis XV, à la surprise de ses contemporains, renonce à ses conquêtes.
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La guerre de Sept Ans opposa principalement la France à la Grande-Bretagne d'une part, l'Autriche à la Prusse d'autre part. Cependant, par le jeu des alliances et des opportunismes, la plupart des pays européens et leurs colonies se sont retrouvés en guerre. Le début de la guerre est généralement daté au 29 août 1756 (attaque de la Saxe par Frédéric II) bien que l'affrontement ait débuté plus tôt dans les colonies d'Amérique du Nord avant de dégénérer en guerre ouverte en Europe. La France en ressort meurtrie, avec la perte de la quasi-totalité de ses colonies en Amérique.
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Louis XV, roi « bien-aimé » est devenu le « mal-aimé » à la fin de son règne, notamment à cause des choix effectués dans sa vie privée (ses nombreuses maîtresses). L'altération de l'image royale s'est poursuivie au XIXe et XXe siècles dans la littérature, l'historiographie et les manuels scolaires dont les jugements sont obscurcis par leur moralisme laïc, voire leur haine de la monarchie[64]. Sainte-Beuve juge Louis XV : « Le plus nul, le plus vil, le plus lâche cœur de roi qui, durant son long règne énervé, a accumulé comme à plaisir, pour les léguer à sa race, tous les malheurs »[65]. Selon le petit manuel Lavisse de 1900 : « Il a été le plus mauvais roi de toute notre histoire. Ce n'est pas assez de détester sa mémoire, il faut l'exécrer ». Il est progressivement réhabilité à sa juste valeur depuis la seconde moitié du XXe siècle[64].
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Charles de VintimilleLouis-Aimé de Bourbon
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Louis XV, dit le « Bien-Aimé », né le 15 février 1710 à Versailles où il est mort le 10 mai 1774, est un roi de France et de Navarre. Membre de la maison de Bourbon, il règne sur le royaume de France du 1er septembre 1715 à sa mort. Il fut le seul roi de France à naître et mourir au château de Versailles[1].
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Orphelin à l'âge de deux ans, duc d'Anjou puis dauphin de France du 8 mars 1712 au 1er septembre 1715, il succède à son arrière-grand-père Louis XIV à l'âge de cinq ans. Son pouvoir est alors délégué à son cousin, le duc d'Orléans, proclamé « Régent du Royaume », le 2 septembre 1715, jusqu'au 15 février 1723, date de l'entrée du jeune roi dans sa quatorzième année et de sa majorité, où il prend officiellement la direction du gouvernement.
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Les premières années de son règne se déroulent dans un calme relatif, sous la direction prudente de plusieurs précepteurs, qui lui prodiguent une vaste culture. À sa majorité, il confie successivement le gouvernement à des proches parents, le duc d'Orléans, ex-régent, puis le duc de Bourbon, puis à l'un de ses anciens précepteurs, le cardinal de Fleury.
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À la différence de Louis XIV, Louis XV n'a pas été en contact direct avec la vie politique du pays. Il ne voyait que rarement ses ministres et agissait souvent à l'encontre de leurs attentes, sans leur donner des directives fermes et précises, d'après les informations émanant d'un réseau secret de diplomates et d'espions qu'il avait constitué[2]. Son désintérêt pour la politique et la succession de ministres aux tendances différentes aboutissent à un affaiblissement de l'influence de la monarchie française en Europe.
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Seul survivant de la famille royale stricto sensu (il est l'arrière-petit-fils de Louis XIV), il bénéficie au début de son règne d'un grand soutien populaire, ce qui lui vaut le surnom de « Bien-Aimé » en 1744 après une maladie qui faillit l'emporter à Metz. Au fil des années cependant, son manque de fermeté, le dénigrement de son action par les parlementaires et une partie de la noblesse de cour, les intrigues incessantes impliquant sa maîtresse, la marquise de Pompadour, et son inconduite dans sa vie privée amènent la disparition de sa popularité, à tel point que sa mort — de la variole — provoque des festivités dans Paris, comme à la suite de celle de Louis XIV.
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Sous son règne, toutefois, la France connaît de grands succès militaires sur le continent européen et acquiert le duché de Lorraine et le duché de Bar, ainsi que la Corse. En revanche, elle perd le contrôle d'une grande partie de son empire colonial, au profit de la domination coloniale britannique : tout particulièrement la Nouvelle-France en Amérique, ainsi que sa prépondérance aux Indes.
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Louis de France (futur Louis XV) naît le 15 février 1710 au château de Versailles. Arrière-petit-fils de Louis XIV, il est le troisième fils de Louis de France, duc de Bourgogne, surnommé le Petit Dauphin, et de Marie-Adélaïde de Savoie et, à ce titre, le quatrième prince en ligne successorale. De ses deux frères aînés, également prénommés Louis, le premier (titré duc de Bretagne) est mort en 1705 à l'âge d'un an, le second (reprenant le titre de duc de Bretagne), est né en 1707.
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Immédiatement après sa naissance, le futur Louis XV est ondoyé, dans la chambre de la Duchesse de Bourgogne, par le cardinal Toussaint de Forbin-Janson, évêque de Beauvais, grand aumônier de France, en présence de Claude Huchon, curé de l'église Notre-Dame de Versailles[3].
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La naissance de cet enfant permet au roi Louis XIV d'affirmer davantage les droits de la maison de Bourbon au trône d'Espagne[réf. nécessaire]. En pleine guerre de Succession d'Espagne, le futur Louis XV est titré duc d'Anjou, titre porté précédemment par son oncle, Philippe de France, le roi Philippe V (1700-1746).
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Le petit prince est immédiatement confié à sa gouvernante, la duchesse de Ventadour, secondée par Madame de La Lande, sous-gouvernante[4]. Il n'est alors pas destiné à régner, se plaçant au quatrième rang dans l'ordre de succession dynastique. Avant lui, doivent logiquement régner son grand-père, fils de Louis XIV, le Grand Dauphin, puis son père, bientôt surnommé le Petit Dauphin, petit-fils de Louis XIV, et enfin son frère aîné, le duc de Bretagne. Mais entre 1710 et 1715, la mort frappe à plusieurs reprises la famille royale et met brusquement le jeune prince de deux ans en première place dans la succession de Louis XIV : le Grand Dauphin meurt de la variole le 14 avril 1711. Le duc de Bourgogne devient dauphin. L'année suivante, une « rougeole maligne » emporte son épouse le 12 février 1712, puis le Petit Dauphin le 18 février suivant.
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Les deux fils aînés du duc de Bourgogne, les ducs de Bretagne et d'Anjou, contractent également la maladie. L'aîné, duc de Bretagne, meurt le 8 mars 1712. Le jeune duc d'Anjou, âgé alors d'à peine deux ans, devient l'héritier du trône de France avec le titre de dauphin de Viennois, abrégé en dauphin. Malade, sa santé est scrutée avec attention par Louis XIV, roi vieillissant et suffisamment affecté par les pertes familiales récentes pour se laisser aller à pleurer devant ses ministres. On craint longtemps pour la santé du jeune prince, mais, petit à petit, il se remet, soigné par sa gouvernante et protégé par elle des abus de saignées qui ont vraisemblablement causé la mort de son frère[5].
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Le futur Louis XV est baptisé le 8 mars 1712 en l'appartement des Enfants de France au château de Versailles par Henri-Charles du Cambout, duc de Coislin, évêque de Metz, premier aumônier du roi, en présence de Claude Huchon, curé de l'église Notre-Dame de Versailles[6] : son parrain est Louis Marie de Prie, marquis de Planes, et sa marraine est Marie Isabelle Gabrielle Angélique de La Mothe-Houdancourt. Baptisé en même temps que son frère Louis de France (1707-1712), et les deux enfants étant en danger de mort, le roi avait ordonné qu'on prenne pour parrains et marraines ceux qui se trouvaient alors dans la chambre[7].
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En 1714, Louis est confié à un précepteur, l'abbé Perot. Celui-ci lui apprend à lire et à écrire, et lui enseigne des rudiments d'histoire et de géographie et lui donne l'enseignement religieux nécessaire au futur roi très chrétien. En 1715, le jeune dauphin reçoit également un maître à danser, puis un maître à écrire[8].
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Le futur Louis XV commence sa vie publique peu de temps avant la mort de son bisaïeul Louis XIV. Le 19 février 1715, Louis XIV reçoit en effet en grande pompe dans la galerie des Glaces de Versailles l'ambassadeur de Perse[9]. Il associe son successeur, qui vient d'avoir cinq ans, à la cérémonie, le plaçant à sa droite. En avril 1715, l'enfant participe avec le vieux roi à la cérémonie de la cène du Jeudi saint et participe au lavement des pieds. Il est toujours accompagné de sa gouvernante, Madame de Ventadour. Dans les derniers temps de la vie de Louis XIV, le futur roi participe à plusieurs défilés militaires et cérémonies afin d'acquérir l'habitude de la vie publique[10].
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Le 26 août, sentant la mort venir, Louis XIV fait entrer le jeune Louis dans sa chambre, l'embrasse et lui parle avec gravité de sa future tâche de roi, dans des mots qui sont par la suite passés à la postérité, qui y a vu une sorte de testament politique du grand roi et des remords concernant sa propre action :
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« Mignon, vous allez être un grand roi, mais tout votre bonheur dépendra d'être soumis à Dieu et du soin que vous aurez de soulager vos peuples. Il faut pour cela que vous évitiez autant que vous le pourrez de faire la guerre : c'est la ruine des peuples. Ne suivez pas le mauvais exemple que je vous ai donné sur cela ; j'ai souvent entrepris la guerre trop légèrement et l'ai soutenue par vanité. Ne m'imitez pas, mais soyez un prince pacifique, et que votre principale application soit de soulager vos sujets[11]. »
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Louis XIV meurt six jours plus tard, le 1er septembre 1715.
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Les 3 et 4 septembre 1715, Louis XV, âgé de 5 ans et demi, accomplit ses premiers actes de roi, d'abord en se rendant à la messe de requiem célébrée pour son prédécesseur à la chapelle de Versailles, ensuite en recevant l'assemblée du clergé venue célébrer son propre avènement. Le 12, il assiste à un lit de justice, l'une des cérémonies les plus solennelles de la monarchie, le 14, sur les harangues du Grand Conseil, de l'Université de Paris et de l'Académie française, les jours suivants, sur les réceptions d'ambassadeurs venus présenter leurs condoléances. Malgré son jeune âge, il doit se plier à la mécanique du gouvernement et de la cour et jouer son rôle de représentation.
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Au jour anniversaire de ses sept ans le 15 février 1717, ayant atteint l'âge de raison, son éducation « passe aux hommes »[12] : elle est désormais confiée à un gouverneur, le duc François de Villeroy (un ami d'enfance de Louis XIV et fils de Nicolas V de Villeroy, gouverneur de Louis XIV) qui lui impose tous les rituels de la Cour de Versailles mis en place par Louis XIV[13]. Il y a également un précepteur, André Hercule de Fleury, évêque de Fréjus. On lui apprend désormais le latin, les mathématiques, l'histoire et la géographie, la cartographie, le dessin et les rudiments d'astronomie, mais aussi la chasse. L'éducation manuelle n'est pas non plus négligée : en 1717, il apprend un peu de typographie, et en 1721, il s'initie à tourner le bois. Depuis 1719, il avait des maîtres de musique.
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Il est également initié à la danse à partir de l'âge de huit ans par Claude Ballon et montre des dispositions pour cet art. Il participe en décembre 1720 à un spectacle « Les Folies de Cardenio » dans lequel il intervient en compagnie de soixante-huit danseurs, professionnels et courtisans, puis en décembre 1721 dans l'opéra-ballet « les Éléments ».
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Contrairement à Louis XIV, il n'avait que peu d'affinités pour la musique mais était attiré par l'architecture[14].
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La monarchie française a, depuis le Moyen Âge, fixé de manière stricte les règles de succession. Elle a cependant peu de règles concernant les régences. Ces périodes sont redoutées comme propices aux troubles à cause de la faiblesse alors présentée par le pouvoir royal. Louis XIV, voyant ses descendants mourir avant lui, a donc réglé les problèmes de régence qui allaient se poser après sa mort. Il songeait également que, le petit Louis XV étant seul de sa lignée et fragile, il fallait assurer une succession au trône. La volonté du roi est de pousser en avant la position de ses fils bâtards qu'il a eus avec Madame de Montespan : le Duc du Maine et le Comte de Toulouse. Cela entraîna donc, à la fin du règne de Louis XIV, plusieurs modifications des coutumes, et notamment le fait que les enfants bâtards de Louis XIV eussent été déclarés « successibles ». Il cherche également à minorer le rôle de Philippe d'Orléans, en le faisant simplement chef du conseil de régence, envisageant que les décisions se prennent à la majorité des voix. Pour finir, Louis XIV nomme lui-même les conseillers de la régence, et nomme un bon nombre d'ennemis du futur régent.
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Cependant Philippe d'Orléans est déjà conscient des clauses du testament à son encontre depuis plusieurs mois. Ce dernier obtient du parlement de Paris le contournement du testament, c'est-à-dire que le parlement fait le choix d’interpréter le testament avec une grande liberté. Les parlementaires donnent alors la régence pleine et entière à Philippe d'Orléans. Pour obtenir cette décision, le régent a dû s'arranger avec les officiers. Cette négociation a tourné autour du droit de remontrance, fortement limité sous Louis XIV.
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Le principal danger dynastique vient, pour le régent, de l'Espagne, dont le roi Philippe V est son cousin et l'oncle de Louis xv, qui avait (par les traités d'Utrecht) renoncé à tout droit au trône de France, mais qui aurait bien pu invoquer l’indisponibilité de la couronne (rappelée par les juristes, tant avant qu'après[15] que la renonciation eut lieu) pour faire valoir ses droits en cas de décès de Louis XV sans enfant (il les fera valoir[16],[17] effectivement en 1726-1728).
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Le Régent, Philippe d'Orléans, à qui Louis XIV a confié le jeune roi, est donc conduit à prendre quelques libertés avec les instructions de l'ancien roi, ce afin de protéger Louis XV et de commencer à assurer son autorité.
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La première mesure prise par le Régent est de ramener Louis XV et la Cour à Paris. C'est aller contre les volontés de Louis XIV, mais se rapprocher du peuple. Le souvenir de la Fronde est encore vif, et le Régent souhaite construire un lien fort entre le peuple de Paris et le jeune roi, afin d'éviter tout trouble. Après un passage par Vincennes de septembre à décembre 1715, Louis XV s'installe au palais des Tuileries tandis que le Régent gouverne le royaume depuis le Palais-Royal. Le peuple parisien se prend alors d'affection pour ce jeune roi alors que la noblesse, désormais dispersée dans les hôtels de la capitale, jouit sans contrainte ni mesure de sa liberté[18].
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Un des premiers actes politiques de Philippe d'Orléans est également sa volonté de donner des garanties au Parlement pour compenser le retour à Paris de la Cour et la liberté prise par le Régent avec les instructions de Louis XIV. Il lui redonne notamment le droit de remontrance, que Louis XIV avait fortement réduit en le cantonnant à des remontrances postérieures à la prise de décision royale. En ces temps de faiblesse du pouvoir, les parlements (et principalement le Parlement de Paris) se présentent comme des représentants du peuple, malgré la vénalité de leurs charges et leur composition quasi exclusivement issue de la noblesse de robe. Cela leur donne le pouvoir de s'opposer au Régent, notamment par des grèves, appelées « cessations d'activité ». Le premier conflit apparaît en 1717-1718, à propos des soucis financiers qui préfigurent la banqueroute de Law. Par ailleurs, entre 1715 et 1718, le gouvernement central est réorganisé : les secrétaires d'État sont supprimés et remplacés par des conseils qui redonnent un rôle politique à la haute noblesse : c'est la polysynodie. Ce système est abandonné en raison de sa lourdeur.
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D'autres conflits apparaissent régulièrement, liés notamment au problème janséniste et à l'application de la bulle Unigenitus[19]. En rompant avec la mainmise de Louis XIV sur les droits des parlements, le Régent ouvre la porte à une ère de contestation, que Louis XV aura bien du mal ensuite à contrer.
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La Régence marque aussi un changement d'alliances pour la France. Alors qu'elle avait auparavant noué une solide alliance avec l'Espagne des Bourbons, voisine géographique et alliée catholique, le Régent opte au contraire pour un éloignement d'avec l'Espagne et un rapprochement avec les puissances du Nord de l'Europe, revenant à la politique du siècle précédent alors que le risque d'encerclement des Habsbourg n'existe plus. C'est ainsi qu'il renoue des contacts avec la Grande-Bretagne et les Pays-Bas, pourtant protestants. En 1717 est formalisée la Triple alliance de La Haye, liant France, Pays-Bas et Angleterre. Ce retournement d'alliance du régent est même complété en 1718, par une alliance innovante avec l'Autriche des Habsbourg (quadruple alliance). Tout cela inquiète le roi Philippe V à tel point qu'il tente de faire renverser le régent par le duc du Maine et que cela entraîne une courte guerre entre la France et l'Espagne en 1719. La victoire des puissances européennes contraint l'Espagne à rejoindre leur alliance et à organiser des fiançailles ou des mariages franco-espagnols. Le roi est un temps fiancé à Marie-Anne-Victoire d'Espagne, renvoyée en Espagne par le duc de Bourbon.
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Sur le plan économique, la Régence est une période de vitalité et d'expérimentations. Mais l'échec du système de Law et les réticences qui suivent concernant le crédit et l'investissement ralentissent, à terme, la modernisation de l'économie.
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Las des critiques des Parlementaires qui commencent à agiter en sous-main les Parisiens et de l'hostilité de la foule qui lance injures et projectiles sur son carrosse, le Régent, sans l'annoncer officiellement, décide de faire revenir la Cour au château de Versailles. Le 15 juin 1722, Versailles redevient résidence royale et symbolise le retour à la politique louis-quatorzienne[20].
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La Régence laisse ainsi au jeune roi Louis XV, lorsqu'il prend effectivement les rênes du pouvoir en 1723 un royaume à la fois héritier de la monarchie absolutiste de Louis XIV et des ouvertures parfois « fragilisantes » du Régent. Cela influence considérablement le règne de Louis XV[21].
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Le jeune Louis XV est sacré et couronné à Reims le 25 octobre 1722. Il atteint sa majorité (13 ans) l'année suivante et est déclaré majeur lors du lit de justice du 22 février 1723. Cependant, trop jeune encore pour régner par lui-même, il laisse l'exercice effectif du pouvoir tout d'abord au duc d'Orléans et au cardinal Dubois. Les deux meurent à quelques mois d'intervalle, à la fin de l'année 1723. En 1724, le Roi, probablement sous influence, signe une révision du Code noir. Destiné à la Louisiane, il s'agit d'un durcissement de la version précédente édictée par son arrière grand-père. Notamment, les mariages entre Noirs et Blancs sont interdits.
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C'est le duc de Bourbon, prince du sang, qui devient alors le principal conseil du roi. Pendant que celui-ci termine son éducation et s'adonne à de nouveaux plaisirs, comme ceux de la chasse, le duc de Bourbon cherche à trouver une épouse pour le roi. La première pressentie, l'infante Marie-Anne-Victoire d'Espagne, est fiancée en 1721 à Louis XV, alors qu'elle n'a que trois ans. Mais le duc de Bourbon, craignant que le jeune roi, de santé fragile, ne mourût sans enfant mâle s'il fallait attendre que sa fiancée fût en âge d'avoir des enfants, et craignant alors de perdre sa place privilégiée en cas de transmission de la couronne à la branche d'Orléans, rompt les fiançailles en 1725.
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La recherche d'une autre fiancée parmi les princesses d'Europe est dictée par la santé fragile du roi, qui nécessite une rapide descendance. Après avoir dressé une liste des cent princesses d'Europe à marier[22], le choix se porte sur Marie Leszczyńska, princesse catholique et fille du roi détrôné de Pologne Stanislas Leszczynski. Le mariage n'est d'abord pas très bien vu en France, la jeune reine étant perçue comme de trop faible extraction pour un roi de France. Mais les époux se plaisent (malgré les sept ans qui les séparent, Marie Leszczyńska ayant 22 ans et Louis XV seulement 15) et la reine est rapidement appréciée du peuple pour sa charité. Après un mariage par procuration le 15 août dans la cathédrale de Strasbourg afin de valoriser la province d'Alsace récemment annexée, un passage à Metz pour éviter le Duché de Lorraine dont les souverains espéraient légitimement que leur fille aînée devienne reine de France, la cérémonie du mariage est célébrée à Fontainebleau le 5 septembre 1725[23].
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À la suite de ce mariage, et malgré l'insistance de la reine qui le considérait comme son mentor, Louis XV écarte le duc de Bourbon du pouvoir et l'exile dans ses terres à Chantilly. Avec cet exil, Louis XV décide également de supprimer la charge de Premier ministre[24]. Il appelle auprès de lui le cardinal de Fleury, son ancien précepteur. Celui-ci commence alors auprès du roi une longue carrière à la tête du royaume, de 1726 à 1743[25].
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Le renvoi du duc de Bourbon marque le début du règne personnel du roi adolescent. En fait, se réfugiant derrière l'ombre tutélaire du feu Louis XIV, le jeune roi, orphelin trop tôt, abandonnera la totalité du pouvoir au cardinal de Fleury, le précepteur fidèle qui avait su capter son affection. Ainsi, bien qu'instruit et désireux d'accomplir au mieux sa charge, il commence son règne le 16 juin 1726 en fixant les cadres de son gouvernement, annonçant à son « Conseil d'En Haut », outre la fin de la charge de Premier ministre, sa fidélité à la politique de Louis XIV, son arrière-grand-père :
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« Mon intention est que tout ce qui regarde les fonctions des charges auprès de ma personne soient sur le même pied qu'elles étaient sous le feu Roi mon bisaïeul. […] Enfin, je veux suivre en tout l'exemple du feu Roi mon bisaïeul. ». « Je leur [aux conseillers] fixerai des heures pour un travail particulier, auquel l'ancien évêque de Fréjus [le cardinal de Fleury] assistera toujours[26]. »
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De 1726 jusqu'à sa mort en 1743, le cardinal dirige donc la France aux côtés du roi. La situation est alors inédite. C'est la première fois qu'un ancien précepteur de roi devient de facto Premier ministre. Louis XV, désireux de garder auprès de lui son mentor auquel il était profondément attaché, qui avait déjà des charges importantes et en qui il avait totale confiance, donne au cardinal de Fleury pourtant septuagénaire un pouvoir extrêmement étendu. Les dix-sept ans de pouvoir de Fleury qui permettent à celui-ci d'administrer au jour le jour le royaume, pour l'historien Michel Antoine, « délimitent dans le règne une période caractéristique et importante, tant pour l'extension du royaume et son rayonnement dans le monde et pour les affaires intérieures, que pour l'administration, la législation et l'économie[27]. »
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En 1728, le cardinal déclenche une offensive contre les jansénistes. La répression est particulièrement dure à Paris, où la majorité des curés soutiennent leur cause[28].
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Si le cardinal de Fleury est un homme âgé en 1726 (il a soixante-treize ans), le reste des ministres et très proches conseillers du roi se renouvelle et est composé d'hommes plus jeunes qu'auparavant. Les changements sont nombreux, mais ensuite la période du ministère Fleury est marquée par une grande stabilité. Fleury fait revenir le chancelier d'Aguesseau, renvoyé en 1722. Il ne retrouve cependant pas toutes ses prérogatives, puisque les sceaux et les Affaires étrangères sont confiées à Germain-Louis Chauvelin, président à mortier du Parlement de Paris. Le comte de Maurepas devient secrétaire d'État à la Marine, à vingt-cinq ans. C'est la période la plus pacifique et prospère du règne de Louis XV, malgré d'importants troubles avec le Parlement de Paris et les jansénistes. Après les pertes humaines et financières subies à la fin du règne de Louis XIV, puis lors de l'établissement de nouveaux systèmes financiers français, le gouvernement de Fleury a souvent été qualifié de « réparateur ». Il est difficile de déterminer avec exactitude le degré d'intervention du roi dans les décisions de Fleury, mais il est certain que Louis XV a soutenu sans relâche son mentor et qu'il n'est jamais allé véritablement contre ses volontés. Pour Michel Antoine, Louis XV, extrêmement timide, « resta pratiquement en tutelle jusqu'à l'âge de trente-deux ans[29] ».
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Avec l'aide des contrôleurs généraux des finances Michel Robert Le Peletier des Forts (1726-1730) et surtout Philibert Orry (1730-1745), « Monsieur le Cardinal » parvint à stabiliser la monnaie française (1726), en nettoyant le système financier de Law, et finit par équilibrer le budget du royaume en 1738. L'expansion économique était au cœur des préoccupations du gouvernement. Les voies de communications furent améliorées, avec l'achèvement en 1738 du canal de Saint-Quentin, reliant l'Oise à la Somme, étendu ultérieurement vers l'Escaut et les Pays-Bas, et principalement la construction systématique d'un réseau routier sur l'ensemble du territoire national. Le corps des ingénieurs des ponts et chaussées construisit un ensemble de routes modernes, partant de Paris selon le schéma en étoile qui forme encore l'ossature des routes nationales actuelles. Au milieu du XVIIIe siècle, la France s'était dotée de l'infrastructure routière la plus moderne et la plus étendue du monde.
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Au niveau militaire, Louis XV décida de mettre à exécution l'idée de son grand-père Louis XIV de ne plus dépendre des importations pour équiper les armées françaises en épées et baïonnettes, et il chargea son secrétaire d'État de la Guerre Bauyn d'Angervilliers de mettre sur pied une manufacture d'armes blanches, qui fut installée à Klingenthal en Alsace en 1730.
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Le commerce fut également stimulé par le Bureau et le Conseil du Commerce. Le commerce maritime extérieur de la France grimpa de 80 à 308 millions de livres entre 1716 et 1748. Cependant, les lois rigides édictées auparavant par Colbert ne permirent pas à l'industrie de profiter pleinement de ce progrès économique.
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Le pouvoir de la monarchie absolue s'exerça lors de la répression des oppositions jansénistes et gallicanes. L'agitation causée par les illuminés du cimetière Saint-Médard à Paris (les convulsionnaires, un groupe de jansénistes qui prétendait que des miracles survenaient dans le cimetière) cessa en 1732. Sur un autre front, après l'exil de 139 parlementaires en province, le Parlement de Paris dut enregistrer la bulle papale Unigenitus et fut dorénavant interdit de s'occuper des affaires religieuses.
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En ce qui concerne les affaires étrangères, Fleury a recherché la paix à tout prix en pratiquant une politique d'alliance avec la Grande-Bretagne, tout en se réconciliant avec l'Espagne. En septembre 1729, après sa troisième grossesse, la reine donna enfin naissance à un garçon, Louis, qui devint aussitôt dauphin. L'arrivée d'un héritier mâle, qui assurait la pérennité de la dynastie, fut accueillie avec une immense joie et célébrée dans toutes les sphères de la société française et également dans la plupart des cours européennes. Le couple royal était à l'époque très uni, se manifestait un amour réciproque et le jeune roi était extrêmement populaire. La naissance d'un garçon écartait également le risque d'une crise de succession et le probable affrontement avec l'Espagne qui en aurait résulté.
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En 1733, malgré la politique pacifiste de Fleury, le roi, convaincu par son secrétaire d'État aux Affaires étrangères, Germain-Louis Chauvelin (1727-1737), intervint mollement pour tenter de remettre sur le trône de Pologne Stanislas Leszczynski, son beau-père qu'il hébergeait à Chambord. Ce fut la guerre de Succession de Pologne. Si l'intervention sans conviction de la France contre l'Autriche ne permit pas de renverser le cours de la guerre ni de rendre le trône à Stanislas Leszczynski, en revanche, l'habileté du cardinal de Fleury réussit à programmer le rattachement des duchés de Lorraine et de Bar au Royaume, stratégiquement situés entre Paris et le Rhin.
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Ces duchés furent, en effet, le principal enjeu de la guerre : ils étaient possession du jeune duc François III, fils du duc Léopold Ier de Lorraine et d'Élisabeth-Charlotte d'Orléans, sœur du feu régent, qui en assurait la régence. François III, en effet, vivait à Vienne où il avait été appelé par son proche parent, l'empereur du Saint-Empire Charles VI, qui l'avait nommé vice-roi de Hongrie en 1731, prémices d'une carrière plus prometteuse, puisqu'il le pressentait pour épouser sa fille aînée et héritière Marie-Thérèse. Une telle union aurait considérablement renforcé la puissance autrichienne qui possédait déjà aux frontières de la France, les Provinces belges et le Luxembourg. L'empire aurait protégé ainsi la route du Rhin et se rapprochait dangereusement de Paris.
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Lors de la guerre, les troupes françaises occupèrent rapidement le Barrois et la Lorraine. La paix fut signée dès 1735. Fleury trouva un habile arrangement : par le traité de Vienne (novembre 1738), le beau-père de Louis XV obtint à titre viager les duchés de Lorraine et de Bar en compensation de la seconde perte de son trône polonais (avec l'objectif que le duché fût intégré au royaume de France à sa mort par le biais de sa fille), tandis que le duc François III devenait héritier du grand-duché de Toscane avant d'épouser la jeune Marie-Thérèse et de pouvoir prétendre à la couronne impériale (en Toscane le dernier des Médicis n'avait pas d'héritier). Par le traité secret de Meudon, Stanislas abandonnait la réalité du pouvoir à un intendant nommé par la France qui préparerait sans ménagement la réunion des duchés au royaume. Cette guerre, peu coûteuse comparativement aux ponctions humaines et financières exorbitantes des campagnes de Louis XIV, était un succès pour la diplomatie française. L'annexion de la Lorraine et du Barrois, effective en 1766 à la mort de Stanislas Leszczynski, constitue la dernière expansion territoriale du royaume de France sur le continent avant la Révolution.
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Peu après ce résultat, la médiation française dans le conflit entre le Saint-Empire et l'Empire ottoman aboutit au traité de Belgrade (septembre 1739), qui mit fin à la guerre avec un avantage pour les Ottomans, alliés traditionnels des Français contre les Habsbourg depuis le début du XVIe siècle. En conséquence, l'Empire ottoman renouvela les capitulations françaises, qui affirmèrent la suprématie commerciale du royaume au Moyen-Orient. Après tous ces succès, le prestige de Louis XV, arbitre de l'Europe, atteignit son sommet.
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En 1740, la mort de l'empereur Charles VI et l'avènement de sa fille Marie-Thérèse déclenchèrent la guerre de Succession d'Autriche. Le vieux cardinal de Fleury n'avait plus la force de s'y opposer et le roi succomba à la pression du parti anti-autrichien de la cour : il entra en guerre en 1741 en s'alliant à la Prusse contre les Autrichiens, les Britanniques et les Hollandais. Ce conflit devait durer sept longues années. La France était de nouveau entrée dans un cycle guerrier typique du règne de Louis XIV. Fleury mourut avant la fin de la guerre, en janvier 1743. Le roi, suivant finalement l'exemple de son prédécesseur, décida alors de gouverner sans Premier ministre. La première partie du conflit fut marquée par de cuisants échecs : la Bavière, soutenue par la France, fut envahie par les troupes autrichiennes et les troupes des Habsbourg se trouvaient sur le Rhin. Seule l'intervention de la Prusse les obligea à renoncer à l'Alsace.
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Par contraste, la dernière partie de la guerre fut marquée par une série de victoires françaises aux Pays-Bas : bataille de Fontenoy (1745), bataille de Rocourt (1746), bataille de Lauffeld (1747). En particulier, la bataille de Fontenoy, remportée par le maréchal de Saxe et le roi en personne, est considérée comme une des plus éclatantes victoires des Français contre les Britanniques. À la suite de ces victoires, la France occupait tout le territoire de l'actuelle Belgique et se trouvait en position d'envahir la Hollande avec la chute de la forteresse de Berg-op-Zoom. Louis XV n'était pas loin de réaliser le vieux rêve français d'établir la frontière septentrionale du pays le long du Rhin. La bataille de Plaisance, perdue en 1746 par le marquis de Maillebois, força toutefois les Français à repasser les Alpes, mais sans grandes conséquences politiques car le front essentiel se situait aux Pays-Bas.
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Sur mer, la marine royale, qui combattait pourtant à un contre deux[30] contre la Royal Navy fit mieux que de se défendre puisqu'elle réussit, entre 1744 et 1746, à maintenir ouvertes les lignes de communication vers les colonies et à protéger les convois commerciaux. La bataille du cap Sicié permettait de lever le blocus de Toulon. Deux tentatives de débarquement en Angleterre échouaient en 1744 et 1746, de même qu'une attaque anglaise avec un débarquement contre Lorient en 1746. En Amérique du Nord, l'Angleterre s'empara en 1745 de Louisbourg qui défendait l'entrée du fleuve Saint-Laurent, mais sans pouvoir envahir le Canada français. Aux Indes, les Français tinrent en échec la flotte anglaise et mirent la main en 1746 sur Madras, le principal poste anglais dans la région. Ils repoussèrent ensuite une flotte anglaise venue reconquérir la place et attaquer Pondichéry. La marine anglaise, qui changea de stratégie en 1746 en imposant un blocus près des côtes, fit subir à la marine française en 1747 deux lourdes défaites dans l'Atlantique (au cap Ortégal, en mai et au cap Finisterre, en octobre), mais sans conséquences sur la prospérité coloniale de la France car la paix était signée peu après.
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Au traité d'Aix-la-Chapelle en 1748, la France et l'Angleterre se restituaient leurs conquêtes respectives (Louisbourg contre Madras) ce qui créait, pour quelques années, un équilibre naval entre les deux pays.
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Le roi rendit cependant toutes les conquêtes faites à l'Autriche, contre toute attente. Louis XV préférait soutenir ou ménager les puissances catholiques pour contrecarrer les nouvelles puissances émergentes protestantes (Angleterre, Prusse) ; alors que Louis XIV avait eu l'ambition de « remettre la France partout où jadis fut la Gaule »[réf. nécessaire], son successeur se satisfaisait d'un royaume hexagonal, retranché de forteresses conçues par Vauban, qu'il nommait son pré carré. Les seuls changements notables en Europe furent l'annexion par la Prusse de la Silésie, riche région minière, et le retour du minuscule duché de Parme à la dernière des Farnèse, la reine douairière d'Espagne ; le duché fut attribué au fils cadet de celle-ci, l'infant Philippe, gendre depuis 1739 de Louis XV.
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Louis déclara qu'il avait conclu la paix « en roi et non en marchand ». Sa générosité fut saluée en Europe mais ne fut pas imitée par la Prusse qui garda la riche province de Silésie. Cette posture discrédita lourdement le souverain dans son propre pays : Voltaire parla alors d'avoir « travaillé pour le Roi de Prusse », expression devenue par la suite proverbiale pour signifier « se sacrifier pour rien », ou même « travailler contre ses intérêts ».
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À la mort du cardinal de Fleury en 1743, débute le gouvernement personnel de Louis XV, alors âgé de 33 ans, que l'on commence à appeler « Louis le Bien-Aimé »[31]. Il a connu des années heureuses avec la reine qui l'adule et lui est entièrement dévouée. Un enfant naît presque chaque année. Cependant, la reine finit par se fatiguer de ces grossesses à répétition, autant que le roi se lasse de l'amour inconditionnel de son épouse. De plus, la plupart de leurs enfants sont de sexe féminin, ce qui finit par indisposer le roi. Sur leurs dix enfants, ils n'ont que deux garçons dont un seul a survécu, le dauphin.
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En 1734, pour la première fois, la reine se plaint à son père des infidélités du roi. Le roi tombe amoureux de la comtesse de Mailly, puis de sa jeune sœur, la comtesse de Vintimille, puis, à sa mort, d'une autre de leurs sœurs, la marquise de Tournelle qu'il fait duchesse de Châteauroux. Il rencontre généralement ces dames dans l'entourage de la reine qui se réfugie alors dans la religion, les œuvres de charité et la vie familiale. Pour des raisons d'économie, le cardinal de Fleury a confié l'éducation des plus jeunes filles du couple royal aux religieuses (toutes nobles) de l'abbaye de Fontevraud. Une des princesses, Madame Sixième, y meurt à 8 ans. Les autres princesses reviennent à la cour entre 1748 et 1750. Les enfants royaux prennent le parti de leur mère.
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Selon le mémorialiste Barbier, à partir de 1743, le roi ne voulant gouverner sans principal ministre, « paraît vouloir travailler avec ses cinq ministres en particulier »[32].
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Physiquement, Louis XV est beau, grand (1,77 m selon ses médecins), d'une constitution athlétique, la taille cambrée et le maintien droit ; il émane de sa personne une autorité naturelle qui impressionne fortement ceux qui le voient pour la première fois[réf. souhaitée][Qui ?]. Passionné de chasse, il s'y rend chaque jour, sauf les dimanches et fêtes. Il connaît parfaitement tous les chiens de sa meute, à laquelle il prodigue des soins attentifs, au point de faire aménager dans ses appartements du château de Versailles le cabinet des chiens. Il aime l'exercice physique, la vitesse, et mener ses chevaux au grand galop. Pour faciliter ses courses, il fait réaménager les forêts d'Île-de-France avec les pattes d'oie qui subsistent actuellement. D'esprit vif, il a un jugement prompt et sûr. Sa mémoire est grande, et il se rappelle avec précision une foule de détails sur les Cours étrangères, qui étonnent les ambassadeurs. Il aime lire, et les résidences royales sont dotées de bibliothèques : Versailles mais aussi Choisy-le-Roi, comme Fontainebleau et Compiègne. Malgré sa clairvoyance et sa lucidité, il doute en permanence de ses capacités, et préfère suivre l'avis d'un conseiller en dépit de son opinion : c'est ainsi que, contre son opinion, il engage la France dans la guerre de Sept Ans.
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Méfiant voire méprisant à l'égard des gens de lettres, il est curieux des connaissances scientifiques et techniques. Il observe avec les astronomes les plus réputés les éclipses des planètes. Ses connaissances en médecine lui permettent d'avoir des conversations suivies avec les grands médecins de son temps sur les découvertes récentes. Il fait aménager au Trianon un jardin botanique qui, avec 4 000 espèces, sera le plus important d'Europe. Enfin, passionné de géographie, il encourage le travail des géographes, et est à l'origine de la réalisation de la carte de Cassini. Il possède, en outre, une grande connaissance de l'histoire du royaume, et étonne ses interlocuteurs par la précision de ses connaissances liturgiques. Capable de beaucoup de bienveillance, il peut aussi se montrer cassant. Il est sujet à des accès de neurasthénie, où il s'enferme dans un mutisme complet. Son entourage est très attentif à l'humeur du roi quand il faut traiter d'affaires importantes. Il est d'une timidité quasi maladive, ce qui le fait paraître froid et distant. Sa voix, mal posée et rauque, l'encombre, et, lors des cérémonies officielles, il demande souvent que son discours soit lu par un de ses ministres.
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Un an après la mort de Fleury, un événement va marquer la personnalité du roi et la suite de la vie politique française : « L'épisode de Metz ». Louis XV était parti diriger ses armées engagées sur le front de l'est dans la guerre de succession autrichienne. Le 4 août 1744, à Metz, il tombe gravement malade d'une fièvre subite et inexpliquée, une « fièvre maligne » d'après les médecins de l'époque. En hâte, les médecins parisiens accourent auprès de Louis XV, dont l'état est préoccupant : le chirurgien royal, François de La Peyronie, pratique des saignées, et François Chicoyneau, médecin à la Cour, multiplie les médications. Mais le patient continue de voir son état empirer d'heure en heure, et le 12, le chirurgien déclare que le roi n'en avait que pour deux jours. Le 15 août, Louis XV reçoit l'extrême-onction[33].
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Les prières se multiplient à travers le pays pour son salut. Sa maîtresse, Madame de Châteauroux, qui l'a accompagné, doit le quitter tandis que la reine arrive en hâte. Sur les conseils de son gouverneur, le dauphin, qui n'a pas quinze ans, la suit mais est fort mal reçu par le roi qui le compare à un fils de paysan venu quérir son héritage. Le roi fait le vœu de faire construire une église dédiée à sainte Geneviève, dans le cas où il guérirait[34].
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Sous la pression du parti dévot, Monseigneur de Fitz-James, premier aumônier du roi, refuse de lui donner l'absolution sans une confession publique de ses péchés où le roi apparaît comme une personne immorale, indigne de porter le titre de Roi Très Chrétien. Colportée dans tout le pays par le clergé, la confession royale ternit le prestige de la monarchie. Pendant ce temps, les dévots, fort maladroitement, placent ostensiblement un second oreiller dans le lit de la reine et poussent celle-ci, pourtant quadragénaire, à s'habiller comme une adolescente, abusant du rouge et des parfums, ce qui seyait peu à une femme de son âge.
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En désespoir de cause, on fait appel à un médecin juif, Isaïe Cervus Ullmann, qui sauve le roi de sa dysenterie[35]. D'après Tribout de Morembert[36], ce médecin eut l'honneur de remettre sur pied Louis XV lors de sa grave maladie, mais comme il est impensable que le roi Très Chrétien ait été guéri par un juif, on découvre un vieux médecin pensionné du régiment d'Alsace, Alexandre de Montcharvaux, à qui on fait endosser la guérison. D'après Chaffanjon[37], Cervus Isaie Ulmann, alias Isaye Cerf, est le médecin qui donna des soins à Louis XV ; celui-ci le dispensera, en retour, du paiement de l’impôt et de loger chez lui des officiers de la garnison.
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Le roi échappe ainsi à la mort et, à la suite de la messe d'action de grâce célébrée en l'église Notre-Dame de Metz en présence de la famille royale, le pays tout entier reprend les qualificatifs du célébrant et appelle le roi Louis le Bien-Aimé. Louis XV donne ses indications pour faire construire l'église qu'il avait promise en cas de guérison ; elle deviendra le Panthéon[34].
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Cependant Louis XV, en tant que roi, a ressenti douloureusement l'humiliation que lui a infligée le parti dévot. De retour à Versailles, il démet Monseigneur de Fitz-James de ses fonctions d'aumônier, l'exile dans son diocèse et rappelle Madame de Châteauroux, mais celle-ci meurt avant sa rentrée en grâce officielle. Le roi, bien que sa vie sexuelle déréglée le fasse souffrir d'un profond sentiment de culpabilité, ne renoue pas avec la reine.
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Jeanne Le Normant d'Étiolles, née Poisson, rencontrée en 1745, lors du bal masqué donné à l'occasion du mariage du dauphin Louis, devient la favorite la plus célèbre du règne. Le roi, pour lui permettre d'être présentée à la cour et de devenir dame d'honneur de la reine, lui attribue une terre limousine tombée en déshérence : le marquisat de Pompadour. Fille d'un financier, elle est belle, cultivée, intelligente et sincèrement attachée au roi, mais a contre elle d'appartenir au tiers état, étant une bourgeoise proche des milieux financiers, ce que la cour et le peuple n'admettent pas : les maîtresses officielles de Louis XIV, et celles de Louis XV jusqu'à présent, choisies dans les hautes sphères de l'aristocratie, ont été d'autant plus tolérées qu'elles n'ont exercé aucune influence sur le gouvernement (à l'exception notable de Madame de Maintenon).
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Le fait que le roi se commette avec une roturière provoque un scandale orchestré par l'aristocratie, humiliée par l'influence grandissante de la bourgeoisie dans la société, et reprise par le peuple qui hait le monde de la finance qui l'exploite… Paraissent bientôt les « Poissonnades », chansons injurieuses et pamphlets en allusion aux « mazarinades » du siècle précédent, brocardant le nom de jeune fille de la marquise :
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« Fille de sangsue et sangsue elle-même
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Poisson d'une arrogance extrême
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Étale en ce château sans crainte et sans effroi
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La substance du peuple et la honte du Roi[38] »
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Malgré ces critiques, la marquise de Pompadour a une influence indéniable sur l'épanouissement des Arts durant le règne de Louis XV. Véritable mécène, la Marquise amasse une imposante collection de meubles et d'objets d'art dans ses diverses propriétés. Louis XV acheta ainsi trois tableaux et cinq dessus de porte réalisés par Jean Siméon Chardin. Elle est responsable du développement de la manufacture de porcelaine de Sèvres, et ses commandes assurent leur subsistance à de nombreux artistes et artisans. Elle joue également un rôle important en architecture, supervisant les travaux de la place Louis XV (futur haut lieu de la Révolution française, aujourd'hui place de la Concorde), et de l'École militaire de Paris, réalisées par Ange-Jacques Gabriel, un de ses protégés. La Marquise défend également le projet de l'Encyclopédie contre les attaques de l'Église. À sa manière, elle fut représentative de l'évolution des mentalités lors de ce siècle des Lumières, bien qu'elle ne parvînt pas complètement à convertir le roi à ses vues. L'étalage de tout ce luxe dans ses propriétés lui vaut bien des reproches, bien que sa famille, très riche, fournît également une aide financière au gouvernement et sauve la monarchie de la banqueroute.
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La marquise de Pompadour est officiellement logée au troisième niveau du château de Versailles, au-dessus des appartements du roi. Elle y organise des soupers intimes avec des invités choisis, où le roi oublie les obligations de la cour qui l'ennuient. De santé fragile, et supposée frigide, la marquise devient, dès 1750, une simple mais véritable amie et confidente, après avoir été amante, et elle parvient à conserver ses relations privilégiées avec le roi, jusqu'à sa mort, fait rare dans les annales des maîtresses royales. Ne pouvant satisfaire la sensualité du roi et pour éviter d'être évincée par une rivale potentielle (sa hantise jusqu'à la fin de sa vie), elle se charge de « fournir » discrètement au roi, avec l'accord de leurs familles bien rémun��rées, des jeunes filles peu farouches, de petite vertu et de peu d'intelligence qui, gratifiant les sens du roi, n'occupent en revanche ni son cœur ni son esprit. Ainsi la marquise conserve-t-elle son influence sur le roi… Les rencontres se font après le passage des jeunes filles dans un lieu dont le nom seul offre au fantasme et aux ragots : le parc-aux-cerfs.
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Après 1750 donc, Louis XV, qui vient d'avoir 40 ans, s'engage dans une série d'épisodes sentimentaux et sexuels de courte durée, le plus connu étant celui avec Marie-Louise O'Murphy. Le pavillon du Parc-aux-cerfs sert à abriter ces amours éphémères : les jeunes filles y sont examinées par un médecin avant d'être menées discrètement dans la chambre du roi. La légende a exagéré les événements qui s'y sont passés, contribuant à assombrir la réputation du souverain. Cette image de roi vieillissant et libidineux accaparé par ses conquêtes féminines ne le quittera plus et entachera sa mémoire, bien qu'il n'ait été guère différent de François Ier ou de Henri IV de ce point de vue.
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La popularité du roi pâtit largement des suites de la guerre de Succession d'Autriche. Les Français ont pardonné à Louis XIV ses impôts, ses maîtresses et ses dépenses fastueuses, celui-ci ayant toujours su donner à ses fins de guerres des allures de victoires. De la même façon, pour Louis XV, les scènes de Metz (1744) comptent peu aux yeux de la population en regard des victoires de la guerre de succession autrichienne. Mais la nouvelle de l'abandon des Pays-Bas à l'Autriche — en opposition avec les intérêts français tels que les avaient définis Richelieu puis Louis XIV — est accueillie avec incrédulité et amertume. Les Parisiens utilisent l'expression « bête comme la paix ». On a « travaillé pour le roi de Prusse ». Tant d'efforts et de vies humaines pour donner une couronne — minuscule — à la fille du roi, alors que la couronne impériale est conservée par les Habsbourg puisque l'ex-duc de Lorraine, époux de la reine de Hongrie, a été élu empereur en 1745. La montagne a accouché d'une souris.
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On peut à ce titre considérer que 1748 est marquée par la première manifestation d'une opinion publique française, portée par un nationalisme émergent que le monarque n'avait pas compris. La présence aux côtés du roi de la marquise de Pompadour, fortement décriée par l'aristocratie curiale qui n'hésite pas à faire courir les bruits les plus ignobles qui, sortant du palais, atteignent le peuple, donnait du roi l'image d'un jouisseur égoïste uniquement préoccupé de ses plaisirs. Le mécontentement s'amplifie, alimenté par le train de vie de la Cour et ce qui est perçu comme une incompétence du roi à gouverner. En se replaçant dans une perspective historique, il apparaît que Louis XV n'était pas incompétent, bien qu'il manquât certainement de volonté. D'autre part, les dépenses de la cour n'étaient pas spécialement élevées, comparées à celles des précédents monarques français, ou encore d'autres cours européennes, comme celle de Russie qui dépense des sommes astronomiques pour construire les palais de Saint-Pétersbourg. Pourtant, telle est la perception qu'en a le peuple de France, également influencé par la campagne violente à l'encontre de la marquise de Pompadour.
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Peut-être est-ce ce contexte qui pousse Robert-François Damiens — domestique chez plusieurs conseillers du Parlement — à essayer de tuer le roi. Le 5 janvier 1757, Damiens loue épée et chapeau dans une boutique sur la place d'armes devant le château[39], entre au palais de Versailles, parmi les milliers de personnes qui essayent d'obtenir des audiences royales. Vers 18 heures, le roi revient de visiter sa fille souffrante et s'apprête à entrer dans son carrosse pour retourner à Trianon, quand Damiens franchit la haie de gardes et le frappe avec une lame de 8,1 cm. Louis XV porte d'épais vêtements d'hiver et la lame ne pénètre que d'un centimètre, entre les 4e et 5e côtes. Cependant, on craint un éventuel empoisonnement. On torture à plusieurs reprises Damiens, pour savoir s'il a des complices, mais il apparaît que cet homme, serviteur de membres du parlement de Paris, est un déséquilibré qui a surtout entendu beaucoup de discours critiques à l'encontre du roi. Louis XV est plutôt enclin à pardonner, mais il s'agit de la première tentative de meurtre sur un monarque français depuis l'assassinat d'Henri IV par Ravaillac en 1610, et il doit accepter un procès pour régicide. Jugé par le Parlement de Paris, Damiens est exécuté le 28 mars 1757 sur la place de Grève, dans des conditions effroyables. La main qui a tenu le couteau est brûlée avec du soufre, on lui entaille ensuite les membres et la poitrine avant d'y introduire du plomb fondu, ses quatre membres sont arrachés par des chevaux (écartèlement) et son tronc finalement jeté aux flammes. Une foule immense assiste à ce spectacle, les balcons des maisons de la place de Grève sont loués jusqu'à 100 livres (la paye d'un ouvrier pour 10 mois de travail).
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Le roi est déjà si impopulaire que l'élan de sympathie provoqué par cette tentative de meurtre disparaît rapidement avec l'exécution de Damiens, dont l'inhumanité pourtant laisse le parti philosophique de marbre. Louis XV lui-même n'y était pas pour grand-chose, les détails de cette horrible mise à mort ayant été élaborés par le parlement de Paris, peut-être avec le souci de se réconcilier avec le monarque. Mais plus que tout, le peuple ne pardonne pas au roi de ne pas s'être séparé de la Pompadour. L'ambassadeur d'Autriche écrit à Vienne : « Le mécontentement public est général. Toutes les conversations tournent autour du poison et de la mort. Le long de la galerie des Glaces apparaissent des affiches menaçant la vie du roi ». Louis XV, qui a conservé un calme royal le jour de la tentative d'assassinat, paraît profondément affecté et déprimé dans les semaines qui suivent. Toutes les tentatives de réformes sont abandonnées. Sur la proposition de la marquise de Pompadour, il renvoie deux de ses ministres les plus décriés, le comte d'Argenson (secrétaire d'État à la Guerre) et Machault d'Arnouville (Garde des Sceaux et précédemment contrôleur général des finances), et introduit Choiseul dans le gouvernement. De roi « Bien-aimé », Louis XV admet être désormais devenu le « Bien-haï »[40].
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Inauguré en 1763 sur la place Louis XV (actuelle place de la Concorde), un monument comportant la statue du roi à cheval est commandé à Edmé Bouchardon et achevé par Jean-Baptiste Pigalle. Son piédestal est soutenu par les statues des quatre Vertus. Peu de temps après l'inauguration, on trouve sur le piédestal un distique, tracé d'une main inconnue, qui témoigne de l’impopularité du roi : « Grotesque monument / Infâme piédestal / Les vertus sont à pied / Le vice est à cheval. » Autre version : « Ah ! la belle statue, ah ! le beau piédestal, / Les vertus sont à pied et le vice à cheval…[41] »
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Toutes ses histoires amoureuses n'empêchaient pas Louis XV de travailler, mais il lui manquait l'inépuisable énergie de son arrière-grand-père. Pendant les dix-sept années du gouvernement de Fleury, il avait formé son jugement mais n'avait pu forger sa volonté. Décidé à diriger seul le royaume, il s'évertuait à suivre les instructions de son aïeul : « Écoutez, consultez votre Conseil, mais décidez ». Cependant, il n'avait pas assez confiance en lui pour appliquer efficacement ce précepte. Sa correspondance politique révèle sa profonde connaissance des affaires publiques et la justesse de son raisonnement. Il éprouvait en revanche des difficultés à décider, et quand il y était obligé, se montrait comme tous les timides, brutal.
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Il était amical et compréhensif avec ses ministres, du moins en apparence, mais sa disgrâce tombait soudainement, sans prévenir, sur ceux qu'il estimait l'avoir desservi. Sa direction était souple, les ministres ayant une grande indépendance, mais il leur était difficile de savoir si leurs actions convenaient au souverain. L'essentiel du travail gouvernemental s'effectuait dans des comités auxquels le roi ne participait pas, ce dernier siégeant dans le Conseil d'en haut, créé par Louis XIV, chargé des secrets d'État concernant la religion, la diplomatie et la guerre. Divers partis s'affrontaient, celui des dévots, dirigé par le comte d'Argenson, secrétaire d'État à la Guerre, opposé au parti philosophique emmené par Jean-Baptiste de Machault d'Arnouville, contrôleur général des finances, et soutenu par la marquise de Pompadour, qui agissait comme un ministre sans portefeuille. Appuyée par de puissants financiers (les frères Pâris Duverney et Pâris de Montmartel…), elle obtint du roi la nomination de certains ministres (Bernis, secrétaire d'État des Affaires étrangères en 1757) autant que leur révocation (Orry, contrôleur général des finances en 1745, malgré ses quinze ans de services loyaux et efficaces ; Maurepas, secrétaire d'État de la Marine en 1749). Sur son conseil, le roi approuva la politique de justice fiscale de Machault d'Arnouville. Afin de combler le déficit du royaume, qui s'élevait à 100 millions de livres en 1745, Machault d'Arnouville créa un impôt prélevant un vingtième des revenus, qui concernait également les privilégiés (édit de Marly, 1749). Cette brèche dans le statut privilégié du clergé et de la noblesse, traditionnellement dispensés, les premiers effectuant un « don gratuit » au trésor et s'occupant des pauvres et de l'enseignement, les seconds payant « l'impôt du sang » sur les champs de bataille, était une première dans l'histoire de France, bien qu'elle eût été déjà envisagée au temps de Louis XIV par des esprits visionnaires tels Vauban ou Deschien.
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Cette nouvelle taxe fut accueillie avec hostilité par les états provinciaux qui avaient encore le pouvoir de décider de leur politique fiscale. Le clergé et le parlement s'opposèrent également violemment au nouvel impôt. Pressé par son entourage et par la cour, Louis XV abandonna la partie et en exempta le clergé en 1751. Finalement, le « vingtième » finit par se fondre dans une augmentation de la taille, qui ne touchait pas les classes privilégiées. Ce fut la première défaite de la « guerre de l'impôt » engagée contre les privilégiés.
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À la suite de cette tentative de réforme, le parlement de Paris, s'emparant du prétexte de la querelle entre le clergé et les jansénistes, adressa des remontrances au roi (avril 1753). Le parlement, constitué d'aristocrates privilégiés et de roturiers anoblis, s'y proclamait le « défenseur naturel des lois fondamentales du royaume » contre l'arbitraire de la monarchie et présentait le roi comme un tyran.
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L'opposition aux jésuites était menée par une curieuse alliance contre nature des jansénistes avec les gallicans, les philosophes et les encyclopédistes. Après la faillite commerciale de l'établissement dirigé par le père Antoine Lavalette, qui finançait les missions jésuites aux Caraïbes (la Martinique), le parlement, saisi par les créanciers, confirma en appel le 8 mai 1761 un jugement ordonnant le paiement des dettes de cet établissement par les jésuites de France, sous peine de saisie de leurs biens.
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Il s'ensuivit toute une série d'actions qui allaient aboutir à leur bannissement. Sous la direction de l'abbé de Chauvelin, le 17 avril 1762, le texte des Constitutions de l'Ordre fut épluché par le parlement. On mit en exergue des écrits de théologiens jésuites, afin de les accuser d'enseigner toutes sortes d'erreurs et de considérations immorales. Le 6 août, un arrêt ordonnait la dissolution de l'ordre, mais un délai de huit mois leur fut accordé par Louis XV. Après que le pape eut refusé un compromis permettant de rendre les constitutions de l'ordre compatibles avec les lois du royaume, les parlements votèrent les uns après les autres la suppression de l'ordre dans leur ressort respectif. Seuls les parlements de Besançon et de Douai s'y refusèrent. Les collèges furent fermés d'autorité le 1er avril 1763. À la fin novembre 1764, Louis XV signa un acte de bannissement complet de l'ordre dans tout le royaume afin de protéger les jésuites en tant qu'individus des poursuites judiciaires que les parlements entendaient entreprendre contre eux. Seuls les prêtres qui acceptaient de se placer sous l'autorité d'un évêque étaient autorisés à rester sur le sol français. La plupart choisirent de partir en exil.
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De plus, en 1756, le roi opéra un renversement d'alliance impromptu en rupture avec l'alliance franco-prussienne traditionnelle. Un nouveau conflit européen était en préparation, la paix d'Aix-la-Chapelle ne constituant qu'une sorte de trêve. Les Britanniques et les Français se battaient déjà en Amérique du Nord, sans déclaration de guerre. En 1755, les Britanniques s'emparèrent de 300 navires marchands français, violant plusieurs traités internationaux. Quelques mois plus tard, le 16 janvier 1756, le Royaume-Uni et la Prusse signèrent un traité de « neutralité ». À Paris et Versailles, le parti philosophique et la marquise de Pompadour furent déçus de cette trahison du roi Frédéric II, qui était auparavant considéré comme un souverain éclairé, ami des philosophes. Frédéric II avait même accueilli Voltaire à Potsdam quand ce dernier s'était retrouvé en disgrâce à la suite des manœuvres du parti dévot. Mais Frédéric II était surtout animé par des motifs politiques dans le but de consolider la puissance prussienne. Il avait déjà abandonné ses alliés français en signant des traités séparés avec l'Autriche en 1742 et 1745. La marquise de Pompadour n'appréciait pas Frédéric II, hautain et misogyne, qui la tenait dans le plus grand mépris, allant jusqu'à appeler un de ses chiens « Pompadour ». Pendant la même période, les responsables français commencèrent à percevoir le déclin relatif de l'Empire autrichien, qui ne représentait plus le même danger qu'au début de la dynastie Habsbourg, aux XVIe et XVIIe siècles, alors qu'ils contrôlaient l'Espagne et la plus grande partie de l'Europe. La Prusse apparaissait maintenant comme la puissance émergente la plus menaçante. C'est dans ce contexte que la marquise de Pompadour et le parti philosophique convainquirent le roi de l'intérêt de ce retournement d'alliances. Par le traité de Versailles signé le 1er avril 1756, le roi, contre l'avis de ses ministres, s'allia avec l'Autriche en mettant fin à deux siècles de conflit avec les Habsbourg.
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À la fin du mois d'août 1756, Frédéric II envahit la Saxe sans déclaration de guerre et vainquit facilement les armées saxonnes et autrichiennes, mal préparées. Le sort réservé à la famille électrice de Saxe fut particulièrement brutal, l'électrice Marie-Josèphe succombant à ces mauvais traitements. Ces exactions choquèrent l'Europe et particulièrement la France. La femme du dauphin, sœur du prince François-Xavier de Saxe, fille de l'électeur et de l'électrice de Saxe, fit une fausse couche en apprenant la nouvelle. Louis XV se trouva contraint d'entrer en guerre. Entre-temps, la Grande-Bretagne avait déjà déclaré la guerre à la France le 18 mai 1756. Ce sera la guerre de Sept Ans (1756-1763), qui aura des conséquences importantes en Grande-Bretagne et en France.
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L'ascension de Choiseul, sous l'influence de la marquise de Pompadour, marque une certaine victoire du parti philosophique. Fait pair de France, le nouvel homme fort du gouvernement autorise la publication de l'Encyclopédie et contribue à la dissolution des jésuites. Il réforme la structure de la marine et de l'armée et essaye d'étendre les colonies françaises dans les Antilles.
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Avec le désastre de Rossbach (1757) contre les Prussiens, les nombreuses défaites dans les colonies et la perte des îles du littoral (Belle-Île, etc.), Choiseul, successivement à la tête de la diplomatie et du ministère de la Guerre et de la Marine, cherche à arrêter rapidement la guerre. Le traité de Paris (1763) reconnaît une importante défaite française avec la perte de la Nouvelle-France et de l'Inde au profit des Britanniques.
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Cependant, la France récupère ses comptoirs et les îles des Antilles, indispensables à la vitalité de son commerce. Elle a aussi placé dans les mains de l'empire espagnol, son allié, une partie de la Louisiane pour garantir la protection de ses colons, via le traité de Fontainebleau de 1762.
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Celle-ci est l'aboutissement de quarante années de révolte dans l'île (1729-1769) et de près de trente ans de présence française dans l'île (1738-1768) à des fins de pacification pour la république de Gênes. Avec la convention de Versailles, en 1738, la France obtient le droit d'intervenir en Corse. Avec le traité de Versailles, en 1768, la France a la garantie de conserver l'île si elle parvient à la conquérir. La campagne dure moins d'un an. Les Français tiennent, dans un premier temps, les seuls présides (places fortes du littoral) et ont pour objectif de défaire et d'anéantir l'État national.
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Militairement, la campagne est marquée par deux combats majeurs. Tout d'abord, à la bataille de Borgo, en 1768, Pascal Paoli défait les Français, en tue 600 et en capture 600 autres dont le colonel de Ludre, le propre neveu de Choiseul. À la suite de cet échec, un corps expéditionnaire de près de 20 000 hommes débarque à Saint-Florent et est commandé par l'un des plus grands militaires de la monarchie, le comte Noël Jourda de Vaux. Les nationaux sont finalement vaincus à la bataille de Ponte-Novo, le 8 mai 1769. Peu après, Pascal Paoli, général en chef de la nation corse, part en exil en Angleterre et la Corse se soumet au roi. Le comte de Vaux obtient le bâton de maréchal.
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Les années 1760 furent marquées par des deuils : en 1752, le roi avait déjà perdu sa fille préférée, Henriette. En 1759, mourut son aînée, la duchesse de Parme. En 1761, la mort du duc de Bourgogne, âgé de dix ans, fils aîné du dauphin, enfant précoce et prometteur, fut vivement ressentie. En 1763, mourut à Schönbrunn l'intelligente et romanesque petite-fille du roi, épouse de l'archiduc héritier d'Autriche, Marie-Isabelle de Bourbon-Parme. En avril 1764, mourut sa maîtresse la Marquise de Pompadour. En 1765, le roi perdit successivement son fils, dauphin, dont la vie morale irréprochable l'édifiait, et son gendre le duc de Parme. En février 1766, le vieux roi Stanislas mourait presque nonagénaire à Lunéville. L'année suivante, ce fut le tour de la dauphine, veuve inconsolable qui avait contracté la maladie de son mari en le soignant. Enfin, en juin 1768, mourut la reine.
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Toujours culpabilisé par sa vie intime, le roi ne vit pas sans tristesse la plus jeune de ses filles entrer en 1770 au Carmel, pensant par là obtenir de Dieu le pardon des fautes de son père. Pour éviter que la sensualité du roi veuf ne le pousse à des excès, le parti dévot soutenu par les filles du roi, et notamment sa fille carmélite, proposa alors de remarier le souverain, à la beauté intacte malgré ses 58 ans, avec l'archiduchesse Marie-Élisabeth d'Autriche, sœur de Marie-Antoinette, mais celle-ci vit sa grande beauté compromise par une attaque de petite vérole et le projet de mariage fit long feu. Entre-temps, le duc de Richelieu, grand seigneur libertin, s'était entremis pour donner à Louis XV une nouvelle maîtresse.
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La fin du règne est en effet marquée par l'arrivée dans la vie du roi de la comtesse du Barry[42], officiellement présentée à la cour en 1769. Le ministre Choiseul montre ouvertement son hostilité pour la maîtresse royale et engage dans son parti la jeune dauphine Marie-Antoinette d'Autriche qui vient d'arriver à la cour. Celle-ci agit également sous l'influence de « ses tantes », les filles du roi. Pour affermir son pouvoir, le ministre souhaite donner pour maîtresse au roi sa propre sœur la duchesse de Grammont. Exaspéré par ces querelles de cour et convaincu de l'incapacité de Choiseul à faire face à la fronde du Parlement, Louis XV finit par renvoyer son ministre en 1770, peu après le mariage du dauphin scellant l'alliance avec l'Autriche.
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Désormais le conseil est dominé par René-Nicolas de Maupeou, chancelier de France depuis 1768, par l'abbé Terray et par le duc d'Aiguillon, nommé ministre des Affaires étrangères en juin 1771. Maupeou s'applique à restaurer l'autorité royale et à surmonter la fronde des parlements. Les membres du Parlement de Paris s'étant mis en grève et bloquant ainsi le cours de la justice, Maupeou fait exiler tous ceux qui refusent de reprendre le service, leurs charges sont rachetées, attribuées à d'autres magistrats. Maupeou entreprend alors une réforme structurelle fondamentale. La justice, jusqu'alors administrée par des magistrats dont la charge est vénale, devient une institution publique et gratuite. Tout en restant inamovibles, et donc indépendants, les magistrats sont payés par l'État. Le droit de remontrance demeure intact. À plusieurs reprises, en 1766, lors de la séance de la Flagellation, en 1770 et en 1771, le roi a réaffirmé son attachement à ce droit, à condition qu'il ne soit pas un instrument de contre-pouvoir et demeure un devoir de conseil.
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Les magistrats du Parlement Maupeou se servent à plusieurs reprises de ce droit de remontrances, dans un esprit de conseil. L'harmonie institutionnelle est restaurée. Ayant surmonté l'opposition des parlements, Louis XV et l'abbé Terray peuvent alors apporter des réformes à la fiscalité du royaume, améliorant le rendement du vingtième, et rétablissant ainsi, dès 1772, l'équilibre des recettes et des dépenses.
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Le 26 avril 1774, les symptômes de la « petite vérole » (variole) apparaissent, alors que Louis XV est au Petit Trianon.
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Le Parlement de Paris envoie, le dimanche 1er mai 1774, Nicolas Félix Van Dievoet dit Vandive, conseiller notaire secrétaire Maison et Couronne de France, greffier au Grand Conseil, pour s'enquérir de la santé du roi, comme nous l'apprend en son journal le libraire parisien Siméon-Prosper Hardy :
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« La nouvelle cour du Parlement n'avait pas manqué, suivant l'usage ordinaire, de députer le nommé Vandive, l'un des premiers principaux commis au greffe de la Grand Chambre et de ses notaires secrétaires, pour aller à Versailles savoir des nouvelles de la santé du Roi. Mais ce secrétaire ne pouvait rendre compte de sa mission à l'inamovible compagnie que le mardi suivant, attendue la vacance accoutumée du lundi 2 mai. »
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Les filles survivantes du roi, le comte de Lusace, oncle maternel du dauphin, sont aussi présents lors de l'agonie du roi. La bougie allumée à la nuit, au balcon de la chambre, est éteinte lorsque le souverain vient à mourir, le 10 mai 1774, à 15 heures 30, au château de Versailles, des suites de la maladie (septicémie aggravée de complications pulmonaires), dans l'indifférence du peuple et la réjouissance d'une partie de la cour, après 59 ans de règne, et à l'âge de 64 ans[43]. Variolique, il n'est pas embaumé : il est le seul roi de France à ne pas avoir reçu cet hommage post-mortem[44]. Il laisse le trône à son petit-fils, âgé de presque 20 ans, qui devient le roi Louis XVI.
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L'impopularité de Louis XV est telle que sa mort est accueillie dans les rues de Paris par des festivités joyeuses, comme l'avait été celle de Louis XIV[45]. Lors des obsèques, le 12 mai, pour éviter les insultes du peuple sur son passage, le cortège funèbre réduit contourne Paris de nuit, par l'ouest, avant d'arriver à la basilique Saint-Denis. La décomposition du corps est si rapide que la partition du corps (dilaceratio corporis, « division du corps » en cœur, entrailles et ossements[46]) avec des sépultures multiples ne peut être réalisée. Si les Parisiens manifestent leur indifférence ou leur hostilité, de nombreux témoignages attestent la profonde tristesse des Français de province, qui suivent en grand nombre, au cours de la fin du printemps 1774, les offices organisés dans toutes les villes et gros bourgs de France et de Navarre pour le repos de l'âme du Roi[47].
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Dix-neuf ans plus tard, le 16 octobre 1793, durant la profanation des tombes de la basilique Saint-Denis, après avoir ouvert les cercueils de Louis XIII et de Louis XIV (relativement bien conservés) les révolutionnaires ouvrent celui de Louis XV et trouvent le cadavre nageant dans une eau abondante due à la perte d'eau du corps qui avait été en fait enduit de sel marin, et n'avait pas été embaumé comme celui de ses prédécesseurs. Le corps tombe rapidement en putréfaction, les révolutionnaires brûlent de la poudre pour purifier l'air de l'odeur infecte qu'il dégage et le jettent comme les autres corps, dans une fosse commune sur de la chaux vive[48].
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Le 21 janvier 1817, Louis XVIII fait rechercher les restes de ses ancêtres dans les fosses communes (dont Louis XV) pour remettre leurs ossements dans la nécropole des Rois (aucun corps n'a cependant pu être identifié)[49].
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Une légende populaire veut que Louis XV se soit exprimé au sujet de sa mort et aurait dit : « Après moi le déluge » ; cette expression prétendument prophétique (son successeur Louis XVI étant guillotiné lors de la Révolution française) qui n'apparaît qu'en 1789, est apocryphe, elle a été également attribuée à Madame de Pompadour en 1757, alors que la favorite cherchait à consoler le roi très affecté par la déroute de Rossbach avec ces mots : « Il ne faut point s'affliger : vous tomberiez malade. Après nous le déluge ! »[50].
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Marie Leszczyńska donne à Louis XV dix enfants, dont trois meurent en bas-âge :
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Louis XV, comme Louis XIV, a eu un certain nombre d'enfants adultérins de ses nombreuses maîtresses, à partir de 1733. À la suite d'une nouvelle fausse couche de la reine en 1738, cette dernière, lassée par les maternités répétitives, lui ferme la porte de sa chambre, ce qui facilite l'officialisation de la première favorite royale, la comtesse de Mailly[51]. Tous ses enfants adultérins, autres que Charles de Vintimille, sont nés de jeunes filles non mariées, appelées les « petites maîtresses ». Hanté par les mauvais souvenirs liés aux bâtards de son arrière-grand-père, Louis XV se refusera toujours à les légitimer. Il subviendra à leur éducation et s'arrangera pour leur donner une place honorable dans la société, mais ne les rencontrera jamais à la cour. Seuls sont légitimés Charles de Vintimille du Luc et l'abbé de Bourbon.
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Avec Madame de Vintimille :
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Peut-être avec Irène du Buisson de Longpré :
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Avec Jeanne Perray :
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Avec Marie-Louise O'Murphy :
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Avec la duchesse de Narbonne-Lara :
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Avec Marguerite-Catherine Haynault :
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Avec Lucie Madeleine d'Estaing :
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Avec Marie-Madelaine de Lionvaux :
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Avec la baronne de Meilly-Coulonge :
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Avec Louise-Jeanne Tiercelin de La Colleterie :
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Avec Catherine Éléonore Bénard :
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Avec Marie Thérèse Françoise Boisselet :
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Louis XV est donc le père de quinze enfants adultérins. La naissance royale n'est certaine que pour 8 enfants (3 garçons et 5 filles). Madame de Pompadour a fait toujours des fausses couches, et la seule naissance d'un enfant naturel avérée après la mort de celle-ci, est celle de Marie Victoire Le Normand de Flaghac, en 1768.
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Ses maîtresses et favorites ont été :
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Ajoutons une possible relation avec Françoise de Chalus, dame d'honneur de sa fille Marie-Adelaïde. De cette union serait né, en 1755, le comte Louis-Marie de Narbonne-Lara.
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Parmi les entremetteurs qui procurent des femmes à Louis XV figure son premier valet de chambre, Dominique Guillaume Lebel[61], petit-fils de Michel Lebel, lui-même déjà au service de Louis XIV[62]. Pour vérifier la bonne santé des jeunes filles, Lebel « essayait » les jeunes filles pour vérifier qu'elles n’étaient pas porteuses d'une des maladies vénériennes que craignait le roi[63].
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Trois grandes guerres vont se succéder et ternir l'image du roi et de son règne : la guerre de Succession de Pologne (1733-1738), la guerre de Succession d'Autriche (1744-1748) et la guerre de Sept Ans (1756-1763).
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À la mort d’Auguste II en 1733, son fils, Auguste III, et Stanislas Ier, ancien roi de Pologne déchu en 1709, beau-père de Louis XV, se disputent le trône. Alors que les querelles des partisans d'Auguste II et ceux de Stanislas Ier divisent le pays, la mort d’Auguste II en 1733, vient déchaîner les passions. Son fils, Auguste III, et Stanislas Ier se disputent le trône. La crise se transforme en guerre de succession qui oppose principalement les Bourbons, partisans de Stanislas, aux Habsbourgs partisans d'Auguste. La guerre est gagnée par la France et prend fin avec le traité de Vienne : Auguste reste roi de Pologne et Stanislas reçoit en contrepartie le duché de Lorraine et le duché de Bar qui reviendront à la France à sa mort.
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Ce conflit européen né de la Pragmatique Sanction, par laquelle l'empereur Charles VI lègue à sa fille Marie-Thérèse les États héréditaires de la Maison des Habsbourg. La guerre est déclenchée par la Prusse de Frédéric II qui envahit la Silésie. La France cherche à saisir l'occasion d'affaiblir les Habsbourgs et conquiert les Pays-Bas autrichiens. La guerre se termine en 1748 avec le traité d'Aix-la-Chapelle par lequel Louis XV, à la surprise de ses contemporains, renonce à ses conquêtes.
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La guerre de Sept Ans opposa principalement la France à la Grande-Bretagne d'une part, l'Autriche à la Prusse d'autre part. Cependant, par le jeu des alliances et des opportunismes, la plupart des pays européens et leurs colonies se sont retrouvés en guerre. Le début de la guerre est généralement daté au 29 août 1756 (attaque de la Saxe par Frédéric II) bien que l'affrontement ait débuté plus tôt dans les colonies d'Amérique du Nord avant de dégénérer en guerre ouverte en Europe. La France en ressort meurtrie, avec la perte de la quasi-totalité de ses colonies en Amérique.
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Louis XV, roi « bien-aimé » est devenu le « mal-aimé » à la fin de son règne, notamment à cause des choix effectués dans sa vie privée (ses nombreuses maîtresses). L'altération de l'image royale s'est poursuivie au XIXe et XXe siècles dans la littérature, l'historiographie et les manuels scolaires dont les jugements sont obscurcis par leur moralisme laïc, voire leur haine de la monarchie[64]. Sainte-Beuve juge Louis XV : « Le plus nul, le plus vil, le plus lâche cœur de roi qui, durant son long règne énervé, a accumulé comme à plaisir, pour les léguer à sa race, tous les malheurs »[65]. Selon le petit manuel Lavisse de 1900 : « Il a été le plus mauvais roi de toute notre histoire. Ce n'est pas assez de détester sa mémoire, il faut l'exécrer ». Il est progressivement réhabilité à sa juste valeur depuis la seconde moitié du XXe siècle[64].
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21 janvier 1793 – 8 juin 1795(2 ans, 4 mois et 18 jours)
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Dauphin de France[Note 1]
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4 juin 1789 – 21 septembre 1792[Note 2](3 ans, 3 mois et 17 jours)
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Louis-Charles de France plus connu sous le nom de Louis XVII, né à Versailles le 27 mars 1785 et mort à Paris le 8 juin 1795, second fils de Louis XVI et de Marie-Antoinette, duc de Normandie, est titré dauphin de France à partir de 1789, puis prince royal de 1791 à 1792.
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Le 10 août 1792, la famille royale est emprisonnée, puis Louis XVI est exécuté le 21 janvier 1793. Louis-Charles est alors reconnu par les puissances coalisées contre la France et par son oncle, le futur Louis XVIII, comme le titulaire de la couronne de France, sous le nom de Louis XVII.
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Il meurt en captivité en 1795, à l’âge de 10 ans ; mais l'éventualité de sa survie a longtemps suscité la curiosité de certains auteurs.
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Louis-Charles de France est né au château de Versailles le 27 mars 1785. Il est baptisé le même jour dans la chapelle du château de Versailles par Louis René Édouard de Rohan, grand aumônier de France, en présence d'Honoré Nicolas Brocquevielle, curé de l'église Notre-Dame de Versailles[1] : son parrain est Louis Stanislas Xavier de France, futur Louis XVIII, et sa marraine est Marie-Caroline de Lorraine, archiduchesse d'Autriche, reine des Deux-Siciles, représentée par Madame Élisabeth[2].
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Avant le décès de son frère aîné, titré duc de Normandie, il a pour armes un écartelé de France et de gueules à deux léopards d'or, armés et lampassés d'azur qui est de Normandie[3].
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Des rumeurs se sont répandues à la naissance de l'enfant, selon lesquelles il ne serait pas le fils de Louis XVI mais d'Axel de Fersen (ce qui est faux) gentilhomme suédois qui nourrissait un profond amour pour la reine[4]. Dès mai 1784, Mercy note dans une lettre à l'empereur Joseph II que « les habitudes du roi ne donnent guère d'espérance à lui voir une nombreuse postérité »[5]. Et Evelyn Farr remarque que chaque fois que Marie-Antoinette est tombée enceinte, en 1783, 1784 et 1785, Fersen était présent à Versailles[6]. Au baptême de Louis-Charles de France, le comte d'Artois est absent et il n'y a « ni compliment, ni révérences »[7]. En novembre 1790, La Fayette et à sa suite l'Assemblée nationale menaceront Marie-Antoinette d'un procès en adultère et de faire déclarer bâtards ses enfants[8] (bien que Fersen ne puisse être impliqué dans la naissance de Madame Royale), ce qui montre la persistance de ces rumeurs. Il n'en sera cependant plus question lors du procès de la reine[9].
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Louis-Charles est surnommé « Chou d'amour » par sa mère et Gabrielle de Polignac, gouvernante des Enfants de France depuis le 24 octobre 1782. Marie-Antoinette le rappellera à Gabrielle dans une lettre qu'elle lui écrira alors que cette dernière est partie en exil[10].
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Il passe sa première enfance dans l'insouciance, sa vie parmi les enfants de la Cour se déroulant entre les escaliers du château de Versailles et la terrasse du Midi où a été aménagé un petit jardin qui fait le bonheur de l'héritier du trône[11]. Il est entouré d'une nombreuse Maison, comprenant de très nombreux serviteurs attachés à sa personne, parmi lesquels Agathe de Rambaud, sa berceuse[Note 3], Louise-Elisabeth de Croÿ de Tourzel comme gouvernante[Note 4] et Jean-Baptiste Cant Hanet dit Cléry, son valet[Note 5].
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Second fils de Louis XVI, Louis-Charles de France n'est pas destiné, au départ, à succéder à son père ; la mort de son frère aîné Louis-Joseph le 4 juin 1789 fait cependant de lui le dauphin de France.
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En 1791, la Constitution du Royaume de France remplace ce titre par celui de « prince royal » : ce changement est la conséquence logique du remplacement du titre de Roi de France par celui de Roi des Français[12].
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Après la journée du 10 août 1792, Louis-Charles qui a perdu son titre de prince royal est transféré avec ses parents au couvent des Feuillants puis le 13 août emprisonné à la Prison du Temple. Le 29 septembre, Louis XVI est séparé de sa famille et conduit au deuxième étage tandis que le troisième étage est réservé à Marie-Antoinette, ses deux enfants et sa belle-sœur. À partir du 25 octobre, l'« enfant Capet » est confié à la garde de son père, qui poursuit son éducation avec le valet de chambre Jean-Baptiste Cléry. Séparé de sa mère qu'il peut retrouver à l'occasion de promenades, le dauphin est à nouveau confié à elle le 11 décembre lorsque commence le procès de Louis XVI. Il ne revoit son père que le 20 janvier, pour un ultime adieu, avant l'exécution de ce dernier le matin du 21 janvier 1793[13].
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Aux yeux des royalistes, le dauphin Louis-Charles succède à son père en vertu du principe selon lequel la continuité dynastique est automatique en France (un nouveau roi succède au roi précédent dès l'instant de la mort de ce dernier). Il est reconnu sous le nom de Louis XVII par le comte de Provence, frère cadet de Louis XVI et futur Louis XVIII, alors émigré à Hamm, près de Dortmund, en Westphalie. Les Vendéens et les Chouans, ainsi que les royalistes d'autres provinces, vont se battre en son nom. Leurs étendards portent l'inscription : « Vive Louis XVII »[14].
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A l'époque, la Première République Française n'étant pas encore reconnue comme légitime par les puissances étrangères, Louis-Charles est internationalement reconnu comme Roi de France et de Navarre sous le nom de Louis XVII. Il ne régna jamais de manière effective mais est qualifié par l'Histoire comme étant le "dernier roi légitime".
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Louis-Charles est confié à sa mère au troisième étage du Temple, jusqu'au 3 juillet 1793. Les captifs bénéficient à cette époque d'un confort incontestable (baignoire, garde-robe, nourriture abondante)[15]. Plusieurs tentatives d'évasion sont fomentées par des royalistes afin de délivrer Marie-Antoinette et ses enfants[16].
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Par arrêté du Comité de salut public du 1er juillet 1793, Louis est enlevé à sa mère et mis sous la garde du cordonnier Antoine Simon (« l'instituteur » désigné, qui sait pourtant à peine écrire) et de sa femme, qui résident au Temple[17]. Enfermé au deuxième étage, le but est alors d'en faire un petit citoyen ordinaire et de lui faire oublier sa condition royale[Note 6]. Il est impliqué ainsi que sa sœur, dans le procès de sa mère, Marie-Antoinette. On lui fait signer une déclaration de reconnaissance d'inceste[Note 7], pour ajouter un chef d'accusation contre cette dernière[18].
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Selon Georges Bordonove, c'est l'épouse de Simon, attachée à l'enfant, qui prend soin de le nourrir correctement[19]. Cependant, Simon, rappelé à ses fonctions municipales, quitte le Temple le 19 janvier 1794. Sa femme, malade, quitte également la prison. Louis-Charles est alors enfermé au secret dans une chambre obscure, sans hygiène ni secours, pendant six mois, jusqu'au 28 juillet 1794. Son état de santé se dégrade, il est rongé par la gale et surtout la tuberculose. Il vit accroupi[Note 8]. Sa nourriture lui est servie à travers un guichet et peu de personnes lui parlent ou lui rendent visite. Ces conditions de vie entraînent une rapide dégradation de son état de santé. L'isolement total dans lequel il est placé laisse planer un certain mystère et donne l'occasion à l'imagination populaire de soulever l'hypothèse de substitution de l'enfant et de son exfiltration, donnant naissance au « mythe évasionniste et survivantiste »[20].
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Le député Barras découvre ainsi un enfant mutique, brisé psychologiquement. Le 28 juillet 1794, les comités de salut public et de sûreté générale nomment Laurent, membre du comité révolutionnaire de la section du Temple, pour le garder, lui et sa sœur[21]. Son sort s'améliore relativement, mais le prisonnier de la tour du Temple est rongé par la tuberculose, ce qu'omet de signaler Laurent lorsqu'il écrit, sur le bulletin de la tour du Temple, que les prisonniers « se portent bien ». Le 31 mars 1795, Laurent démissionne. Il est remplacé par Étienne Lasne (1757-1841) de la section des Droits de l'homme.
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Louis XVII au Temple, avec son geôlier le cordonnier Antoine Simon, par Yan' Dargent (1866).
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Louis XVII au Temple par Joseph-Marie Vien le Jeune, musée Carnavalet.
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Le 3 mai 1795 (14 floréal an III), les gardiens Gomin et Lasne inscrivent sur les registres du Temple : « Le petit Capet est indisposé ».
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Le 6 mai (17 floréal an III), la tuberculose prend un tour critique, caractérisé par l'apparition d'une péritonite, si bien que dans les derniers jours de mai, les gardiens signalent au comité de Sûreté générale que l'enfant Capet manifeste « une indisposition et des infirmités qui paraissent prendre un caractère grave »[22]. Le Comité « arrête que le premier officier de santé de l'hospice de l'Humanité (Hôtel-Dieu de Paris) visiterait le malade en présence de ses gardiens et administrerait des remèdes ». Le docteur Pierre Joseph Desault passe à cette époque pour être le premier praticien de Paris. Le 29 mai, Desault fait sa dernière visite au malade car il meurt le 1er juin, à l'âge de 57 ans.
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Le 6 juin 1795, lui succède Philippe-Jean Pelletan 48 ans, chirurgien en chef de l'Hospice de l'Humanité. Ne voulant pas prendre seul la responsabilité de soigner l'enfant, le Comité de sûreté générale lui adjoint le docteur Jean-Baptiste Dumangin, 51 ans, médecin chef de l'hospice de l'Unité (Hôpital de la Charité de Paris). Dans la nuit du 7 au 8, Gomin et Lasne, alarmés par l'état de santé de l'enfant, ont envoyé chercher en urgence le docteur Pelletan. Il répond qu'il viendra le lendemain matin avec le docteur Dumangin[23].
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Le lundi 8 juin 1795 (20 prairial an III), les docteurs Dumangin et Pelletan arrivent ensemble à 11 heures du matin au Temple, l'état de l'enfant s'était aggravé[24].
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Témoignage de Damont commissaire civil au Temple : « Le sieur Lasne gardien et moi, nous pretions nos soins au petit dauphin, et enfin à 3 heures (de l'après-midi) lorsque le sieur Gomin fut revenu, l'enfant venoit de mourir ». Pelletan arrivé à 4 heures confirme la mort. Le docteur Dumangin arrive à 8 heures, il apprend le décès du fils Capet.
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Louis XVII meurt dans sa prison, probablement d'une péritonite ulcéro-caséeuse[Note 9] venue compliquer la tuberculose (le « vice scrofuleux » qui a déjà coûté la vie à son frère aîné)[25], le 8 juin 1795, à l'âge de dix ans et après presque trois ans de captivité.
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Le lendemain 9 juin 1795, le chirurgien Philippe-Jean Pelletan réalise son autopsie qui confirme le diagnostic de tuberculose. Il est secondé par trois médecins, voici l'extrait de la lettre du docteur Dumangin adressé au docteur Pelletan sous la Restauration en 1817 : « Vous m'aviez à la vérité proposé d'autres adjoints ; et sur mon observation que, d'après les qualités personnelles et les rapports qu'avaient eus M. Pierre Lassus (1741-1807) avec Mesdames de France et Nicolas Dieudonné Jeanroy (1750- 1816) dans la Maison de Lorraine, leurs signatures seraient d'un tout autre poids, vous aviez agréé ce choix[26] ». Le docteur Jean-Baptiste Dumangin rédige le procès-verbal d'autopsie, recopié en quatre exemplaires : un pour le Comité de sûreté générale et un pour chaque médecin. L'exemplaire présent aux Archives nationales depuis 1891 a été restitué par un libraire de la ville d'Alger. Ce procès-verbal d'autopsie avait été mis en gage par M. Grasset qui l'avait dérobé avant 1848 à Théophile Dumangin, fils du docteur Dumangin, à Vielmanay ou à Narcy dans la Nièvre[27].
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Il est officiellement enterré le 12 juin 1795 dans le cimetière Sainte-Marguerite[20]. Sous la Seconde Restauration, Louis XVIII fait rechercher la sépulture de son neveu : l'énigme de « l'enfant du Temple » se développe alors avec les témoignages contradictoires de ceux qui ont assisté à l'enterrement le 10 juin (fossoyeur, concierge du cimetière, abbé…) qui évoquent une inhumation en fosse commune (le corps ne pouvant dès lors plus être identifié[Note 10]), une ré-inhumation dans une fosse particulière près de la Chapelle de la Communion de l’église, voire dans le cimetière de Clamart[28].
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L'acte de décès de Louis XVII est rédigé le 12 juin 1795 (24 prairial an III). L'original du document a disparu dans les incendies de la Commune de 1871, mais l'original avait été recopié par des archivistes et un exemplaire se trouve aussi aux Archives nationales :
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« Du vingt-quatre prairial de l'an trois de la République (12 juin 1795)
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Acte de décès de Louis Charles Capet du vingt de ce mois (8 juin), trois heures après-midy, âgé de dix ans deux mois, natif de Versailles, département de Seine-et-Oise, domicilié à Paris aux Tours du Temple, section du Temple, fils de Louis Capet, dernier roy des Français, et de Marie Antoinette Josèphe Jeanne d'Autriche.
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Sur la déclaration faite à la maison commune, par Étienne Lasne, âgé de trente-neuf ans, profession gardien du Temple, domicilié à Paris rue et section des Droits-de-l'Homme n° 48 : le déclarant a dit être voisin ; et par Rémy Bigot, âgé de cinquante-sept ans, profession employé, domicilié à Paris vieille rue du Temple n° 61 : le déclarant a dit être ami.Vu le certificat de Dussert, Commissaire de Police de ladite section, du vingt-deux de ce mois (10 juin). Officier public : Pierre Jacques Robin.
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(Signé) : Lasne, Robin, Bigot[29]. »
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Dès 1795, des rumeurs faisaient courir le bruit que le Dauphin, remplacé dans sa geôle par un autre garçon, aurait été libéré du Temple. Ces rumeurs avaient été favorisées par les exhumations des restes d’un enfant au crâne scié — traces d'une autopsie — du cimetière Sainte-Marguerite (au cours des deux exhumations réalisées en 1846 et en 1894, plusieurs spécialistes attribuent pourtant le corps à un sujet masculin âgé de plus de seize ans, d'1,63 m[30] et de morphologie différente de celle de Louis XVII)[20] et la réaction thermidorienne : tandis que les royalistes osaient à nouveau s'afficher comme tels, des accords de paix étaient négociés entre la République et les révoltés vendéens et chouans (traités de La Jaunaye, de la Mabilais et de Saint-Florent-le-Vieil). La mort du Dauphin, en juin de cette même année, fut par conséquent accueillie avec scepticisme par une partie de l'opinion publique. Ce contexte permit l'éclosion de théories « évasionnistes » et « survivantistes »[31]..
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Ces bruits influencèrent, au tout début du XIXe siècle, le romancier Regnault-Warin. Dans les derniers volumes de son Cimetière de la Madeleine, cet auteur développa - sans y croire lui-même - un scénario de l'enlèvement du Dauphin : des agents royalistes envoyés par Charette s'introduisent dans la tour, où ils apportent, au moyen d'une cachette ménagée dans un « cheval de bois », un orphelin drogué à l'opium destiné à prendre la place du vrai Dauphin. Ce dernier, dissimulé dans le même objet, est ainsi libéré de sa prison. Aux termes de nombreuses péripéties, et notamment d'une tentative d'exfiltration vers l'Amérique, l'orphelin royal est repris avant de mourir de maladie.Malgré les nombreuses invraisemblances et le triste dénouement de ce récit, la thèse de la substitution gagna ainsi un nouveau mode de diffusion[31].
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Peu de temps après la publication de ce roman, des « faux Dauphins » commencèrent à apparaître et à réunir un nombre variable de partisans autour de leurs prétentions[32]. Les condamnations des trois premiers (Hervagault, Bruneau et un certain Hébert, connu sous le titre de « baron de Richemont ») à de lourdes peines de prison ne découragèrent pas d'autres imposteurs, dont le plus célèbre est l'horloger prussien Karl-Wilhelm Naundorff, qui eut de nombreux adeptes jusqu'à la fin du XXe siècle[33].
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Dans les récits qu'ils firent de leur prétendue évasion du Temple, la plupart de ces prétendants reprenaient la trame du roman de Regnault-Warin, le cheval de bois étant quelquefois remplacé par un panier de linge sale, et Charette par le comte de Frotté, ce dernier ayant effectivement échafaudé, sans pouvoir y donner suite, des projets d'enlèvement des orphelins royaux.Aux imposteurs plus ou moins convaincants s'ajoutent de nombreux fous (comme Dufresne, Persat et Fontolive) ou encore des personnages dont l'identification à Louis XVII a surtout été l'œuvre de tiers, le plus souvent de manière posthume : c'est notamment le cas de l'officier de marine puis architecte français Pierre Benoît (actif à Buenos Aires), du pasteur iroquois Eliézer Williams, du musicien anglais Augustus Meves, du célèbre naturaliste John James Audubon[34] et même de Louvel (assassin du cousin de Louis XVII).
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Les circonstances exactes de la mort de Louis XVII et la rumeur concernant une éventuelle évasion de la prison du Temple ont attisé la curiosité de nombreux auteurs, comme G. Lenotre, André Castelot, Alain Decaux, Georges Bordonove[35] ou Jacques Soppelsa qui remet en scène l'aïeul français de la famille argentine Zapiola, l'officier de marine puis architecte Pierre Benoît précité[36].
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Aujourd'hui encore, de nombreuses personnes prétendent au titre de descendant de Louis XVII, le dernier en date étant Alain Soyer, selon le dernier livre de Philippe Delorme, Louis XVII : la biographie[37].
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Mathurin Bruneau
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Le « baron de Richemont »
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Karl-Wilhelm Naundorff
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Selon l'historien Georges Bordonove, dans son Louis XVII et l'énigme du Temple, Louis XVII est mort, non pas en 1795, mais plutôt entre les 1er et 3 janvier 1794. Sa mort aurait entraîné la révocation de Simon et le remplacement de Louis XVII par un enfant qui, lui, serait mort en 1795. Cette hypothèse, partagée par Louis Hastier, est aujourd'hui infirmée et dépassée par les analyses ADN positives effectuées en 2000 sur le cœur de l'enfant mort au Temple en 1795[33].
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Le 9 juin 1795, une autopsie est pratiquée en prison sur le corps du jeune prince par le chirurgien Philippe-Jean Pelletan assisté de trois médecins : Pierre Lassus, Jean-Baptiste Dumangin et Nicolas Dieudonné Jeanroy (ou Geanroi)[39]. En 1814, Pelletan qui déclare alors des sympathies royalistes[40] déclare la soustraction du cœur lors de l’autopsie et le prélèvement d'une mèche de cheveux qu'il donne au commissaire de section Antoine Damont en guise de souvenir[41]. Le corps est alors inhumé au cimetière Sainte-Marguerite, puis recouvert de chaux vive. Les ossements n'ont jamais été retrouvés et ceux dégagés au XIXe siècle au cimetière Sainte-Marguerite, proviennent de plusieurs squelettes, dont un crâne d'un jeune adulte d'au moins dix-huit ans.
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Le 23 mai 1828, Pelletan remet la relique à monseigneur de Quélen, archevêque de Paris[42]. Durant les Trois Glorieuses, l'archevêché est pillé et le cœur « Pelletan » passe entre les mains de plusieurs personnes. En 1895, Édouard Dumont, héritier de Philippe-Gabriel Pelletan (fils du docteur) remet le cœur « Pelletan » au duc de Madrid, Charles de Bourbon (1848-1909), aîné des Capétiens, fils de la « comtesse de Montizón » et neveu de la comtesse de Chambord, par l’entremise de Me Pascal et du comte Urbain de Maillé (1848-1915), en présence de Paul Cottin, cousin du propriétaire et donateur du cœur, Edouard Dumont[43]. En 1909, Jacques de Bourbon, duc d'Anjou et de Madrid, prétendant légitimiste au trône de France (fils et successeur de Charles de Bourbon), hérite du cœur, puis sa sœur la princesse Fabrizio Massimo, née princesse Béatrice de Bourbon (« fille de France ») et enfin en 1938, la fille de celle-ci, Mme Charles Piercy, née princesse Marie-des-Neiges Massimo (1902-1984). En 1975, l’urne en cristal rejoint le Mémorial de France à la Basilique Saint-Denis, où ont été enterrés ses parents et une grande partie des rois de France[44]. En 1999-2000, l'analyse ADN établit une parenté du cœur à l’urne avec les Habsbourg-Lorraine[45],[46].
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Des analyses génétiques par comparaison d'ADN mitochondrial, pratiquées par le professeur Jean-Jacques Cassiman de l'Université Catholique de Louvain en Belgique, et par le docteur Bernd Brinkmann de l'université allemande de Münster, sur le cœur du présumé Louis XVII, et des cheveux de Marie-Antoinette, ont démontré en 2000 qu'il appartient bien à un enfant apparenté à cette dernière, en ligne féminine. Cependant, Louis XVII a eu un frère aîné décédé en juin 1789 et dont le cœur a lui aussi été conservé. Mais ce cœur a subi, comme les autres cœurs princiers, un traitement d'embaumement (ouverture, utilisation d'aromates, bandelettes, double boîte de vermeil et de plomb) très différent de celui auquel fut soumis le cœur de Louis XVII, « soustrait » par Pelletan, simplement conservé dans l'alcool, comme une vulgaire curiosité anatomique. Donc, les deux cœurs, s'ils étaient venus à être rassemblés (ce qu'aucun document historique ne prouve), n'auraient pu être ni confondus ni échangés[33].
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Après enquête, l'historien Philippe Delorme est convaincu que ce cœur est bien celui que le docteur Philippe-Jean Pelletan a « soustrait » sur le cadavre de l'enfant mort au Temple le 8 juin 1795. Cette conclusion réhabiliterait donc les témoignages de contemporains recueillis par l'historien Alcide de Beauchesne. L'urne funéraire contenant ce cœur a été placée, le 8 juin 2004, sous l'oraison funèbre de l'aumônier Christian-Philippe Chanut[47], dans la chapelle des Bourbons de la basilique de Saint-Denis, lors d'une cérémonie présidée par Louis de Bourbon, duc d'Anjou accompagné par l'archiduc Charles de Habsbourg-Lorraine et rassemblant des membres de différentes branches de la famille de Bourbon[Note 12] et diverses personnalités[Note 13].
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Il demeure quelques partisans de la survivance du prince. Pour le professeur Jean Tulard, membre de l'Académie des sciences morales et politiques, appelé par le ministre de la Culture à donner son avis sur le dépôt du cœur de Louis « XVII », le 8 juin 2004[Note 14], l'analyse de l'ADN du cœur, conjuguée avec l'enquête menée sur son origine et les péripéties de son histoire, est suffisante pour attester de la mort du prince au Temple.
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En 2005, le musée de la Révolution française a acquis un tableau d'Émile Mascré représentant Louis XVII au temple avec ses geôliers[48].
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En 2019, le château de Versailles a acquis un portrait du jeune dauphin vers 1790 avec son chien
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21 janvier 1793 – 8 juin 1795(2 ans, 4 mois et 18 jours)
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Dauphin de France[Note 1]
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4 juin 1789 – 21 septembre 1792[Note 2](3 ans, 3 mois et 17 jours)
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Louis-Charles de France plus connu sous le nom de Louis XVII, né à Versailles le 27 mars 1785 et mort à Paris le 8 juin 1795, second fils de Louis XVI et de Marie-Antoinette, duc de Normandie, est titré dauphin de France à partir de 1789, puis prince royal de 1791 à 1792.
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Le 10 août 1792, la famille royale est emprisonnée, puis Louis XVI est exécuté le 21 janvier 1793. Louis-Charles est alors reconnu par les puissances coalisées contre la France et par son oncle, le futur Louis XVIII, comme le titulaire de la couronne de France, sous le nom de Louis XVII.
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Il meurt en captivité en 1795, à l’âge de 10 ans ; mais l'éventualité de sa survie a longtemps suscité la curiosité de certains auteurs.
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Louis-Charles de France est né au château de Versailles le 27 mars 1785. Il est baptisé le même jour dans la chapelle du château de Versailles par Louis René Édouard de Rohan, grand aumônier de France, en présence d'Honoré Nicolas Brocquevielle, curé de l'église Notre-Dame de Versailles[1] : son parrain est Louis Stanislas Xavier de France, futur Louis XVIII, et sa marraine est Marie-Caroline de Lorraine, archiduchesse d'Autriche, reine des Deux-Siciles, représentée par Madame Élisabeth[2].
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Avant le décès de son frère aîné, titré duc de Normandie, il a pour armes un écartelé de France et de gueules à deux léopards d'or, armés et lampassés d'azur qui est de Normandie[3].
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Des rumeurs se sont répandues à la naissance de l'enfant, selon lesquelles il ne serait pas le fils de Louis XVI mais d'Axel de Fersen (ce qui est faux) gentilhomme suédois qui nourrissait un profond amour pour la reine[4]. Dès mai 1784, Mercy note dans une lettre à l'empereur Joseph II que « les habitudes du roi ne donnent guère d'espérance à lui voir une nombreuse postérité »[5]. Et Evelyn Farr remarque que chaque fois que Marie-Antoinette est tombée enceinte, en 1783, 1784 et 1785, Fersen était présent à Versailles[6]. Au baptême de Louis-Charles de France, le comte d'Artois est absent et il n'y a « ni compliment, ni révérences »[7]. En novembre 1790, La Fayette et à sa suite l'Assemblée nationale menaceront Marie-Antoinette d'un procès en adultère et de faire déclarer bâtards ses enfants[8] (bien que Fersen ne puisse être impliqué dans la naissance de Madame Royale), ce qui montre la persistance de ces rumeurs. Il n'en sera cependant plus question lors du procès de la reine[9].
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Louis-Charles est surnommé « Chou d'amour » par sa mère et Gabrielle de Polignac, gouvernante des Enfants de France depuis le 24 octobre 1782. Marie-Antoinette le rappellera à Gabrielle dans une lettre qu'elle lui écrira alors que cette dernière est partie en exil[10].
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Il passe sa première enfance dans l'insouciance, sa vie parmi les enfants de la Cour se déroulant entre les escaliers du château de Versailles et la terrasse du Midi où a été aménagé un petit jardin qui fait le bonheur de l'héritier du trône[11]. Il est entouré d'une nombreuse Maison, comprenant de très nombreux serviteurs attachés à sa personne, parmi lesquels Agathe de Rambaud, sa berceuse[Note 3], Louise-Elisabeth de Croÿ de Tourzel comme gouvernante[Note 4] et Jean-Baptiste Cant Hanet dit Cléry, son valet[Note 5].
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Second fils de Louis XVI, Louis-Charles de France n'est pas destiné, au départ, à succéder à son père ; la mort de son frère aîné Louis-Joseph le 4 juin 1789 fait cependant de lui le dauphin de France.
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En 1791, la Constitution du Royaume de France remplace ce titre par celui de « prince royal » : ce changement est la conséquence logique du remplacement du titre de Roi de France par celui de Roi des Français[12].
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Après la journée du 10 août 1792, Louis-Charles qui a perdu son titre de prince royal est transféré avec ses parents au couvent des Feuillants puis le 13 août emprisonné à la Prison du Temple. Le 29 septembre, Louis XVI est séparé de sa famille et conduit au deuxième étage tandis que le troisième étage est réservé à Marie-Antoinette, ses deux enfants et sa belle-sœur. À partir du 25 octobre, l'« enfant Capet » est confié à la garde de son père, qui poursuit son éducation avec le valet de chambre Jean-Baptiste Cléry. Séparé de sa mère qu'il peut retrouver à l'occasion de promenades, le dauphin est à nouveau confié à elle le 11 décembre lorsque commence le procès de Louis XVI. Il ne revoit son père que le 20 janvier, pour un ultime adieu, avant l'exécution de ce dernier le matin du 21 janvier 1793[13].
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Aux yeux des royalistes, le dauphin Louis-Charles succède à son père en vertu du principe selon lequel la continuité dynastique est automatique en France (un nouveau roi succède au roi précédent dès l'instant de la mort de ce dernier). Il est reconnu sous le nom de Louis XVII par le comte de Provence, frère cadet de Louis XVI et futur Louis XVIII, alors émigré à Hamm, près de Dortmund, en Westphalie. Les Vendéens et les Chouans, ainsi que les royalistes d'autres provinces, vont se battre en son nom. Leurs étendards portent l'inscription : « Vive Louis XVII »[14].
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A l'époque, la Première République Française n'étant pas encore reconnue comme légitime par les puissances étrangères, Louis-Charles est internationalement reconnu comme Roi de France et de Navarre sous le nom de Louis XVII. Il ne régna jamais de manière effective mais est qualifié par l'Histoire comme étant le "dernier roi légitime".
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Louis-Charles est confié à sa mère au troisième étage du Temple, jusqu'au 3 juillet 1793. Les captifs bénéficient à cette époque d'un confort incontestable (baignoire, garde-robe, nourriture abondante)[15]. Plusieurs tentatives d'évasion sont fomentées par des royalistes afin de délivrer Marie-Antoinette et ses enfants[16].
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Par arrêté du Comité de salut public du 1er juillet 1793, Louis est enlevé à sa mère et mis sous la garde du cordonnier Antoine Simon (« l'instituteur » désigné, qui sait pourtant à peine écrire) et de sa femme, qui résident au Temple[17]. Enfermé au deuxième étage, le but est alors d'en faire un petit citoyen ordinaire et de lui faire oublier sa condition royale[Note 6]. Il est impliqué ainsi que sa sœur, dans le procès de sa mère, Marie-Antoinette. On lui fait signer une déclaration de reconnaissance d'inceste[Note 7], pour ajouter un chef d'accusation contre cette dernière[18].
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Selon Georges Bordonove, c'est l'épouse de Simon, attachée à l'enfant, qui prend soin de le nourrir correctement[19]. Cependant, Simon, rappelé à ses fonctions municipales, quitte le Temple le 19 janvier 1794. Sa femme, malade, quitte également la prison. Louis-Charles est alors enfermé au secret dans une chambre obscure, sans hygiène ni secours, pendant six mois, jusqu'au 28 juillet 1794. Son état de santé se dégrade, il est rongé par la gale et surtout la tuberculose. Il vit accroupi[Note 8]. Sa nourriture lui est servie à travers un guichet et peu de personnes lui parlent ou lui rendent visite. Ces conditions de vie entraînent une rapide dégradation de son état de santé. L'isolement total dans lequel il est placé laisse planer un certain mystère et donne l'occasion à l'imagination populaire de soulever l'hypothèse de substitution de l'enfant et de son exfiltration, donnant naissance au « mythe évasionniste et survivantiste »[20].
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Le député Barras découvre ainsi un enfant mutique, brisé psychologiquement. Le 28 juillet 1794, les comités de salut public et de sûreté générale nomment Laurent, membre du comité révolutionnaire de la section du Temple, pour le garder, lui et sa sœur[21]. Son sort s'améliore relativement, mais le prisonnier de la tour du Temple est rongé par la tuberculose, ce qu'omet de signaler Laurent lorsqu'il écrit, sur le bulletin de la tour du Temple, que les prisonniers « se portent bien ». Le 31 mars 1795, Laurent démissionne. Il est remplacé par Étienne Lasne (1757-1841) de la section des Droits de l'homme.
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Louis XVII au Temple, avec son geôlier le cordonnier Antoine Simon, par Yan' Dargent (1866).
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Louis XVII au Temple par Joseph-Marie Vien le Jeune, musée Carnavalet.
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Le 3 mai 1795 (14 floréal an III), les gardiens Gomin et Lasne inscrivent sur les registres du Temple : « Le petit Capet est indisposé ».
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Le 6 mai (17 floréal an III), la tuberculose prend un tour critique, caractérisé par l'apparition d'une péritonite, si bien que dans les derniers jours de mai, les gardiens signalent au comité de Sûreté générale que l'enfant Capet manifeste « une indisposition et des infirmités qui paraissent prendre un caractère grave »[22]. Le Comité « arrête que le premier officier de santé de l'hospice de l'Humanité (Hôtel-Dieu de Paris) visiterait le malade en présence de ses gardiens et administrerait des remèdes ». Le docteur Pierre Joseph Desault passe à cette époque pour être le premier praticien de Paris. Le 29 mai, Desault fait sa dernière visite au malade car il meurt le 1er juin, à l'âge de 57 ans.
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Le 6 juin 1795, lui succède Philippe-Jean Pelletan 48 ans, chirurgien en chef de l'Hospice de l'Humanité. Ne voulant pas prendre seul la responsabilité de soigner l'enfant, le Comité de sûreté générale lui adjoint le docteur Jean-Baptiste Dumangin, 51 ans, médecin chef de l'hospice de l'Unité (Hôpital de la Charité de Paris). Dans la nuit du 7 au 8, Gomin et Lasne, alarmés par l'état de santé de l'enfant, ont envoyé chercher en urgence le docteur Pelletan. Il répond qu'il viendra le lendemain matin avec le docteur Dumangin[23].
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Le lundi 8 juin 1795 (20 prairial an III), les docteurs Dumangin et Pelletan arrivent ensemble à 11 heures du matin au Temple, l'état de l'enfant s'était aggravé[24].
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Témoignage de Damont commissaire civil au Temple : « Le sieur Lasne gardien et moi, nous pretions nos soins au petit dauphin, et enfin à 3 heures (de l'après-midi) lorsque le sieur Gomin fut revenu, l'enfant venoit de mourir ». Pelletan arrivé à 4 heures confirme la mort. Le docteur Dumangin arrive à 8 heures, il apprend le décès du fils Capet.
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Louis XVII meurt dans sa prison, probablement d'une péritonite ulcéro-caséeuse[Note 9] venue compliquer la tuberculose (le « vice scrofuleux » qui a déjà coûté la vie à son frère aîné)[25], le 8 juin 1795, à l'âge de dix ans et après presque trois ans de captivité.
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Le lendemain 9 juin 1795, le chirurgien Philippe-Jean Pelletan réalise son autopsie qui confirme le diagnostic de tuberculose. Il est secondé par trois médecins, voici l'extrait de la lettre du docteur Dumangin adressé au docteur Pelletan sous la Restauration en 1817 : « Vous m'aviez à la vérité proposé d'autres adjoints ; et sur mon observation que, d'après les qualités personnelles et les rapports qu'avaient eus M. Pierre Lassus (1741-1807) avec Mesdames de France et Nicolas Dieudonné Jeanroy (1750- 1816) dans la Maison de Lorraine, leurs signatures seraient d'un tout autre poids, vous aviez agréé ce choix[26] ». Le docteur Jean-Baptiste Dumangin rédige le procès-verbal d'autopsie, recopié en quatre exemplaires : un pour le Comité de sûreté générale et un pour chaque médecin. L'exemplaire présent aux Archives nationales depuis 1891 a été restitué par un libraire de la ville d'Alger. Ce procès-verbal d'autopsie avait été mis en gage par M. Grasset qui l'avait dérobé avant 1848 à Théophile Dumangin, fils du docteur Dumangin, à Vielmanay ou à Narcy dans la Nièvre[27].
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Il est officiellement enterré le 12 juin 1795 dans le cimetière Sainte-Marguerite[20]. Sous la Seconde Restauration, Louis XVIII fait rechercher la sépulture de son neveu : l'énigme de « l'enfant du Temple » se développe alors avec les témoignages contradictoires de ceux qui ont assisté à l'enterrement le 10 juin (fossoyeur, concierge du cimetière, abbé…) qui évoquent une inhumation en fosse commune (le corps ne pouvant dès lors plus être identifié[Note 10]), une ré-inhumation dans une fosse particulière près de la Chapelle de la Communion de l’église, voire dans le cimetière de Clamart[28].
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L'acte de décès de Louis XVII est rédigé le 12 juin 1795 (24 prairial an III). L'original du document a disparu dans les incendies de la Commune de 1871, mais l'original avait été recopié par des archivistes et un exemplaire se trouve aussi aux Archives nationales :
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« Du vingt-quatre prairial de l'an trois de la République (12 juin 1795)
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Acte de décès de Louis Charles Capet du vingt de ce mois (8 juin), trois heures après-midy, âgé de dix ans deux mois, natif de Versailles, département de Seine-et-Oise, domicilié à Paris aux Tours du Temple, section du Temple, fils de Louis Capet, dernier roy des Français, et de Marie Antoinette Josèphe Jeanne d'Autriche.
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Sur la déclaration faite à la maison commune, par Étienne Lasne, âgé de trente-neuf ans, profession gardien du Temple, domicilié à Paris rue et section des Droits-de-l'Homme n° 48 : le déclarant a dit être voisin ; et par Rémy Bigot, âgé de cinquante-sept ans, profession employé, domicilié à Paris vieille rue du Temple n° 61 : le déclarant a dit être ami.Vu le certificat de Dussert, Commissaire de Police de ladite section, du vingt-deux de ce mois (10 juin). Officier public : Pierre Jacques Robin.
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(Signé) : Lasne, Robin, Bigot[29]. »
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Dès 1795, des rumeurs faisaient courir le bruit que le Dauphin, remplacé dans sa geôle par un autre garçon, aurait été libéré du Temple. Ces rumeurs avaient été favorisées par les exhumations des restes d’un enfant au crâne scié — traces d'une autopsie — du cimetière Sainte-Marguerite (au cours des deux exhumations réalisées en 1846 et en 1894, plusieurs spécialistes attribuent pourtant le corps à un sujet masculin âgé de plus de seize ans, d'1,63 m[30] et de morphologie différente de celle de Louis XVII)[20] et la réaction thermidorienne : tandis que les royalistes osaient à nouveau s'afficher comme tels, des accords de paix étaient négociés entre la République et les révoltés vendéens et chouans (traités de La Jaunaye, de la Mabilais et de Saint-Florent-le-Vieil). La mort du Dauphin, en juin de cette même année, fut par conséquent accueillie avec scepticisme par une partie de l'opinion publique. Ce contexte permit l'éclosion de théories « évasionnistes » et « survivantistes »[31]..
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Ces bruits influencèrent, au tout début du XIXe siècle, le romancier Regnault-Warin. Dans les derniers volumes de son Cimetière de la Madeleine, cet auteur développa - sans y croire lui-même - un scénario de l'enlèvement du Dauphin : des agents royalistes envoyés par Charette s'introduisent dans la tour, où ils apportent, au moyen d'une cachette ménagée dans un « cheval de bois », un orphelin drogué à l'opium destiné à prendre la place du vrai Dauphin. Ce dernier, dissimulé dans le même objet, est ainsi libéré de sa prison. Aux termes de nombreuses péripéties, et notamment d'une tentative d'exfiltration vers l'Amérique, l'orphelin royal est repris avant de mourir de maladie.Malgré les nombreuses invraisemblances et le triste dénouement de ce récit, la thèse de la substitution gagna ainsi un nouveau mode de diffusion[31].
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Peu de temps après la publication de ce roman, des « faux Dauphins » commencèrent à apparaître et à réunir un nombre variable de partisans autour de leurs prétentions[32]. Les condamnations des trois premiers (Hervagault, Bruneau et un certain Hébert, connu sous le titre de « baron de Richemont ») à de lourdes peines de prison ne découragèrent pas d'autres imposteurs, dont le plus célèbre est l'horloger prussien Karl-Wilhelm Naundorff, qui eut de nombreux adeptes jusqu'à la fin du XXe siècle[33].
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Dans les récits qu'ils firent de leur prétendue évasion du Temple, la plupart de ces prétendants reprenaient la trame du roman de Regnault-Warin, le cheval de bois étant quelquefois remplacé par un panier de linge sale, et Charette par le comte de Frotté, ce dernier ayant effectivement échafaudé, sans pouvoir y donner suite, des projets d'enlèvement des orphelins royaux.Aux imposteurs plus ou moins convaincants s'ajoutent de nombreux fous (comme Dufresne, Persat et Fontolive) ou encore des personnages dont l'identification à Louis XVII a surtout été l'œuvre de tiers, le plus souvent de manière posthume : c'est notamment le cas de l'officier de marine puis architecte français Pierre Benoît (actif à Buenos Aires), du pasteur iroquois Eliézer Williams, du musicien anglais Augustus Meves, du célèbre naturaliste John James Audubon[34] et même de Louvel (assassin du cousin de Louis XVII).
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Les circonstances exactes de la mort de Louis XVII et la rumeur concernant une éventuelle évasion de la prison du Temple ont attisé la curiosité de nombreux auteurs, comme G. Lenotre, André Castelot, Alain Decaux, Georges Bordonove[35] ou Jacques Soppelsa qui remet en scène l'aïeul français de la famille argentine Zapiola, l'officier de marine puis architecte Pierre Benoît précité[36].
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Aujourd'hui encore, de nombreuses personnes prétendent au titre de descendant de Louis XVII, le dernier en date étant Alain Soyer, selon le dernier livre de Philippe Delorme, Louis XVII : la biographie[37].
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Mathurin Bruneau
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Le « baron de Richemont »
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Karl-Wilhelm Naundorff
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Selon l'historien Georges Bordonove, dans son Louis XVII et l'énigme du Temple, Louis XVII est mort, non pas en 1795, mais plutôt entre les 1er et 3 janvier 1794. Sa mort aurait entraîné la révocation de Simon et le remplacement de Louis XVII par un enfant qui, lui, serait mort en 1795. Cette hypothèse, partagée par Louis Hastier, est aujourd'hui infirmée et dépassée par les analyses ADN positives effectuées en 2000 sur le cœur de l'enfant mort au Temple en 1795[33].
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Le 9 juin 1795, une autopsie est pratiquée en prison sur le corps du jeune prince par le chirurgien Philippe-Jean Pelletan assisté de trois médecins : Pierre Lassus, Jean-Baptiste Dumangin et Nicolas Dieudonné Jeanroy (ou Geanroi)[39]. En 1814, Pelletan qui déclare alors des sympathies royalistes[40] déclare la soustraction du cœur lors de l’autopsie et le prélèvement d'une mèche de cheveux qu'il donne au commissaire de section Antoine Damont en guise de souvenir[41]. Le corps est alors inhumé au cimetière Sainte-Marguerite, puis recouvert de chaux vive. Les ossements n'ont jamais été retrouvés et ceux dégagés au XIXe siècle au cimetière Sainte-Marguerite, proviennent de plusieurs squelettes, dont un crâne d'un jeune adulte d'au moins dix-huit ans.
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Le 23 mai 1828, Pelletan remet la relique à monseigneur de Quélen, archevêque de Paris[42]. Durant les Trois Glorieuses, l'archevêché est pillé et le cœur « Pelletan » passe entre les mains de plusieurs personnes. En 1895, Édouard Dumont, héritier de Philippe-Gabriel Pelletan (fils du docteur) remet le cœur « Pelletan » au duc de Madrid, Charles de Bourbon (1848-1909), aîné des Capétiens, fils de la « comtesse de Montizón » et neveu de la comtesse de Chambord, par l’entremise de Me Pascal et du comte Urbain de Maillé (1848-1915), en présence de Paul Cottin, cousin du propriétaire et donateur du cœur, Edouard Dumont[43]. En 1909, Jacques de Bourbon, duc d'Anjou et de Madrid, prétendant légitimiste au trône de France (fils et successeur de Charles de Bourbon), hérite du cœur, puis sa sœur la princesse Fabrizio Massimo, née princesse Béatrice de Bourbon (« fille de France ») et enfin en 1938, la fille de celle-ci, Mme Charles Piercy, née princesse Marie-des-Neiges Massimo (1902-1984). En 1975, l’urne en cristal rejoint le Mémorial de France à la Basilique Saint-Denis, où ont été enterrés ses parents et une grande partie des rois de France[44]. En 1999-2000, l'analyse ADN établit une parenté du cœur à l’urne avec les Habsbourg-Lorraine[45],[46].
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Des analyses génétiques par comparaison d'ADN mitochondrial, pratiquées par le professeur Jean-Jacques Cassiman de l'Université Catholique de Louvain en Belgique, et par le docteur Bernd Brinkmann de l'université allemande de Münster, sur le cœur du présumé Louis XVII, et des cheveux de Marie-Antoinette, ont démontré en 2000 qu'il appartient bien à un enfant apparenté à cette dernière, en ligne féminine. Cependant, Louis XVII a eu un frère aîné décédé en juin 1789 et dont le cœur a lui aussi été conservé. Mais ce cœur a subi, comme les autres cœurs princiers, un traitement d'embaumement (ouverture, utilisation d'aromates, bandelettes, double boîte de vermeil et de plomb) très différent de celui auquel fut soumis le cœur de Louis XVII, « soustrait » par Pelletan, simplement conservé dans l'alcool, comme une vulgaire curiosité anatomique. Donc, les deux cœurs, s'ils étaient venus à être rassemblés (ce qu'aucun document historique ne prouve), n'auraient pu être ni confondus ni échangés[33].
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Après enquête, l'historien Philippe Delorme est convaincu que ce cœur est bien celui que le docteur Philippe-Jean Pelletan a « soustrait » sur le cadavre de l'enfant mort au Temple le 8 juin 1795. Cette conclusion réhabiliterait donc les témoignages de contemporains recueillis par l'historien Alcide de Beauchesne. L'urne funéraire contenant ce cœur a été placée, le 8 juin 2004, sous l'oraison funèbre de l'aumônier Christian-Philippe Chanut[47], dans la chapelle des Bourbons de la basilique de Saint-Denis, lors d'une cérémonie présidée par Louis de Bourbon, duc d'Anjou accompagné par l'archiduc Charles de Habsbourg-Lorraine et rassemblant des membres de différentes branches de la famille de Bourbon[Note 12] et diverses personnalités[Note 13].
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Il demeure quelques partisans de la survivance du prince. Pour le professeur Jean Tulard, membre de l'Académie des sciences morales et politiques, appelé par le ministre de la Culture à donner son avis sur le dépôt du cœur de Louis « XVII », le 8 juin 2004[Note 14], l'analyse de l'ADN du cœur, conjuguée avec l'enquête menée sur son origine et les péripéties de son histoire, est suffisante pour attester de la mort du prince au Temple.
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En 2005, le musée de la Révolution française a acquis un tableau d'Émile Mascré représentant Louis XVII au temple avec ses geôliers[48].
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En 2019, le château de Versailles a acquis un portrait du jeune dauphin vers 1790 avec son chien
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Louis XVIII — né à Versailles le 17 novembre 1755 sous le nom de Louis Stanislas Xavier de France, et par ailleurs comte de Provence (1755-1795) — est roi de France et de Navarre du 6 avril 1814 au 20 mars 1815 puis du 8 juillet 1815 à sa mort, le 16 septembre 1824, à Paris.
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Quatrième fils du dauphin Louis et frère cadet de Louis XVI, il est appelé « Monsieur » quand ce dernier devient roi. Exilé sous la Révolution française et le Premier Empire, il adopte de jure en tant que prétendant au trône le nom de Louis XVIII, l'ordre dynastique incluant son neveu Louis XVII mort en prison en 1795 (à l'âge de 10 ans) sans avoir jamais régné. Surnommé « le Désiré » par les royalistes, il revient en France lors de la Restauration qui suit la chute de l'empereur Napoléon Ier. Il est renversé durant les Cent-Jours, puis revient à nouveau au pouvoir après la bataille de Waterloo.
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Durant son règne, considérant l'évolution de la France entre 1789 et 1814, Louis XVIII s'attelle à composer avec les acquis de la Révolution et de l'Empire. Ayant quitté la France, le même jour que son frère (qui fut reconnu et arrêté à Varennes), à 35 ans, il en a 58 quand son règne commence effectivement, après avoir passé 23 ans en exil[1]. Il « octroie » au peuple une constitution utilisant un terme d'Ancien Régime, la Charte constitutionnelle de 1814, mène une politique de réconciliation et d'oubli concernant les violences révolutionnaires en tentant de calmer la Terreur Blanche. Il a dans un premier temps composé avec une chambre parlementaire « plus royaliste que le roi », la Chambre introuvable. Mais en 1820, après l'assassinat de son neveu le duc de Berry, troisième dans l'ordre de succession au trône, la Restauration prend un tournant plus dur, voire réactionnaire, que le roi laisse mener par le président du conseil Villèle. Son règne est aussi marqué par l'expédition d'Espagne (1823).
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Il meurt sans descendance et est inhumé à la basilique Saint-Denis. Il est le dernier monarque français à recevoir ce privilège, et également le dernier mort sur le trône, les deux suivants ayant été renversés. Son frère puîné, le comte d’Artois, lui succède sous le nom de Charles X. La Restauration prend fin avec la révolution de 1830, qui met sur le trône Louis-Philippe, roi des Français.
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Né le 17 novembre 1755 à Versailles et ondoyé le même jour par le cardinal de Soubise[2], Louis Stanislas Xavier est le quatrième fils du dauphin Louis et de sa seconde épouse Marie-Josèphe de Saxe, et est ainsi le petit-fils de Louis XV. Il est le frère cadet de Louis Auguste, futur Louis XVI, et le frère aîné de Charles-Philippe, futur Charles X. Petit-fils de France, Louis Stanislas Xavier est titré comte de Provence et se voit attribuer pour armes de France à la bordure dentelée de gueules[3].
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Le 18 octobre 1761, le même jour que son frère Louis Auguste, Louis Stanislas Xavier est baptisé par l'archevêque Charles Antoine de La Roche-Aymon dans la chapelle royale du château de Versailles, en présence de Jean-François Allart (1712-1775), curé de l'église Notre-Dame de Versailles. Son parrain est Stanislas Ier de Pologne, représenté par Louis-François de Bourbon-Conti, et sa marraine est Victoire Louise Marie Thérèse de France[4].
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Tout comme son frère aîné, il passe son enfance au château de Versailles, où il reçoit une éducation solide. Cultivé, il est fin latiniste. Il a de l'esprit[5], ce qui lui vaut de devenir rapidement le petit-fils préféré de Louis XV[6].
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Louis, comte de Provence, épouse Marie-Joséphine de Savoie, (1753–1810), fille du roi Victor-Amédée III de Sardaigne et de Marie-Antoinette d'Espagne[7], le 14 mai 1771 dans la chapelle royale du château de Versailles. Les témoins sont son grand-père Louis XV, ses frères Louis Auguste et Charles Philippe, sa belle-sœur Marie-Antoinette, sa sœur Clotilde et ses tantes Adélaïde, Victoire et Sophie[8].
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Marie-Joséphine de Savoie est la sœur de Marie-Thérèse, épouse du roi Charles X de France.
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Louis XVIII eut plusieurs favorites mais également des favoris :
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Une éventuelle initiation à la franc-maçonnerie en compagnie de ses frères, dans la loge maçonnique dite des « Trois Frères » à Versailles, a parfois été suggérée mais jamais démontrée[10],[11],[12].
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Son statut de frère du roi ne l'empêche pas de critiquer la politique de celui-ci. Mécontent et inquiet de la politique royale d'apaisement et d'ouverture aux théories des Lumières, Louis Stanislas cherche à s'installer dans la province de Languedoc et d'en faire son fief, lui permettant ainsi de se ménager une action directe et distincte de celle de son royal aîné. En 1775, il sollicite en vain le titre de gouverneur du Languedoc. Il avait même acheté l'année précédente le comté de l'Isle-Jourdain qui lui assurait, par la forêt de Bouconne, accès et influence jusque dans Toulouse.
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Au printemps 1777, un voyage l'amène à Toulouse où il assiste le 21 juin, à une séance de l'Académie des Jeux floraux et entend la lecture de trois odes. En son honneur, les parlementaires de la ville organisent une réception chez le comte Riquet de Caraman. Il s'embarque ensuite au Port Saint-Sauveur et continue son périple sur le canal du Midi. À chaque étape, les auberges et maisons sont décorées suivant les ordres des Riquet de Caraman, concessionnaires du canal. La décoration de la maison du receveur du canal à Agde est particulièrement soignée pour la réception de Monsieur.
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Après avoir agité la cour de Louis XVI en facilitant la chute des ministres réformateurs Turgot, Necker, Calonne, puis bloqué les réformes proposées par Calonne en les déclarant inconstitutionnelles en tant que président de l'un des bureaux de l'Assemblée des notables de 1787, il réclame pour le tiers état le doublement du nombre de députés aux états généraux.
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Durant l'assemblée des notables organisée à Versailles à la fin de l'année 1788, le comte de Provence vota pour le doublement de la représentation du Tiers-État aux états généraux (généralement perçu, à posteriori comme des principales causes de la révolution française[13]), action qu'il reconnaîtra ensuite comme « une des plus grandes fautes » de sa vie[14].
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À la suite du départ de la cour de Versailles pour Paris après les journées des 5 et 6 octobre 1789, le comte de Provence est installé au Petit Luxembourg. Comme son frère aîné, il ne se sent plus assez libre et prépare un plan d'évasion (il en prépare deux car son épouse sortira de Paris par un autre moyen). Dans ses mémoires[15], il explique préalablement avoir corrigé la déclaration de Louis XVI qui explique son départ de Paris, mais à aucun moment, il ne dit avoir eu connaissance, avant le 19 juin, veille du départ, du plan précis de Louis XVI qui consistait à partir vers l'est afin de rejoindre la place forte de Montmédy et de reprendre militairement la main sur la Révolution.
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Le 20 juin 1791, date du départ du roi Louis XVI et sa famille des Tuileries, le comte de Provence quitte également sa résidence surveillée. Déguisé et muni d'un passeport anglais, il rejoint ainsi les Pays-Bas autrichiens, via Avesnes et Maubeuge. Il se réfugie à Bruxelles puis Coblence, capitale de l’électorat de Trèves, dont un de ses oncles maternels est l’archevêque et le souverain. Il rencontre l’empereur Léopold II et lui inspire la déclaration de Pillnitz d’août 1791, qui galvanisa les Girondins. Il refuse de reconnaître l’autorité du roi et se voit déchu de ses droits de prince du sang par l'Assemblée législative en janvier 1792. Il tente de rentrer en France à la tête d’une armée de 14 000 hommes mais doit rebrousser chemin après la bataille de Valmy et se réfugie à Hamm, en Westphalie.
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En janvier 1793, ayant appris l’exécution de son frère aîné, il se proclame « régent » pour le dauphin, lequel demeure prisonnier des révolutionnaires à Paris, et le proclame roi de France sous le nom de jure de Louis XVII. À la mort de l’enfant, le 8 juin 1795, il devient le dépositaire légitime de la couronne de France et prend le nom de Louis XVIII.
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Entre 1794 et 1796 il loge à Vérone, mais il doit quitter la ville quand le Directoire demande officiellement à la République de Venise de l'expulser. Le général Bonaparte avec son armée d’Italie entrera dans la ville en juin 1796, un mois après le départ du comte de Provence[16].
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Après le coup d'État du 18 Brumaire et la mise en place du Consulat, Louis XVIII entre en négociations avec Napoléon Bonaparte en vue du rétablissement de la monarchie. Toutefois, après l'explosion de la machine infernale rue Saint-Nicaise le 24 décembre 1800 et la découverte de la culpabilité des royalistes, le Premier consul rompt définitivement toute négociation et adresse une réponse sans ambages au prétendant : « Vous ne devez pas souhaiter votre retour en France ; il vous faudrait marcher sur cent mille cadavres... »
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Pendant l'année 1804, à la suite de plaintes de Napoléon, le roi de Prusse Frédéric-Guillaume se résout à se séparer d’hôtes aussi incommodes que compromettants ; Louis XVIII et tous les émigrés composant sa petite cour reçoivent l’ordre de quitter immédiatement le territoire prussien et s'établissent à Kalmar en Suède. Louis XVIII y invite les princes de sang dans le but de rappeler aux souverains européens ses prétentions sur le trône de France. Seul le comte d’Artois, son frère qu’il n’avait pas vu depuis près de douze ans, une certaine froideur ayant toujours existé entre eux, s'y rend, en septembre 1804. L’entrevue de Kalmar ne les rapproche pas ; ils se quittent après dix-sept jours de conférences, assez mécontents l’un de l’autre. Le futur Charles X reprend le chemin de Londres et Louis revient attendre à Riga la réponse du cabinet de Saint-Pétersbourg à propos d’un nouvel asile sur le sol russe. Le nouvel empereur, Alexandre Ier de Russie, qui succédait à son père le tsar Paul Ier, donne une suite favorable à sa demande et Louis s'installe à nouveau à Mittau (Lettonie actuelle) où une minuscule cour d'une centaine de derniers fidèles l'a suivi[17].
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Une fois réinstallé dans sa demeure, Louis XVIII rédige son dernier manifeste public pendant son séjour à l’étranger. La proclamation qu’il avait envoyée à Pichegru, quelques semaines avant le 18 fructidor, ne contenait que des promesses de réforme à l’ancienne monarchie (Lois fondamentales du royaume de France). Il se décide, cette fois, à accepter nettement la Révolution et ses suites. Non seulement il admet l’amnistie entière pour tous les votes antérieurs à 1804, ainsi que l’engagement de conserver à chaque Français ses grades, ses emplois et ses pensions, il garantit en outre la liberté et l’égalité pour les personnes, le maintien de toutes les propriétés et la protection de tous les intérêts sans exception.
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« Au sein de la mer Baltique, en face et sous la protection du ciel, fort de la présence de notre frère, de celle du duc d’Angoulême, notre neveu, de l’assentiment des autres princes de notre sang, qui tous partagent nos principes et sont pénétrés des mêmes sentiments qui nous animent, nous le jurons ! Jamais on ne nous verra rompre le nœud sacré qui unit nos destinées aux vôtres, qui nous lie à vos familles, à vos cœurs, à vos consciences ; jamais nous ne transigerons sur l’héritage de nos pères, jamais nous n’abandonnerons nos droits. Français ! Nous prenons à témoin de ce serment le Dieu de saint Louis, celui qui juge toutes les justices ! Donné à Mittau, le 2 décembre de l’an de grâce 1804, et de notre règne le dixième[18] — Louis. »
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Cette déclaration, imprimée à Hambourg, au nombre de dix mille exemplaires, est répandue sur tout le continent et envoyée en France à toutes les autorités constituées, ainsi qu’aux plus notables habitants de chaque département.
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Le second séjour à Mittau du prétendant ne dure que trois ans. Les défaites d’Austerlitz, d’Eylau et de Friedland aboutissent au traité de Tilsit, signé le 9 juillet 1807, par lequel la France et la Russie deviennent alliées. Alexandre laisse entendre à Louis XVIII que sa présence à Mittau en Courlande pourrait gêner son nouvel allié. Comprenant qu’il devait chercher un nouvel asile et n'ayant plus à choisir qu’entre le Nouveau Monde et l’Angleterre, Louis XVIII se décida pour l’hospitalité britannique. Vers le milieu d’octobre 1807, depuis Göteborg en Suède, il avertit le comte d’Artois de sa prochaine arrivée, ce qui n’était pas pour lui plaire. Les confidents du comte d'Artois réussissent à persuader un des membres du cabinet britannique, Lord Canning, qu’il était nécessaire, dans l’intérêt même du gouvernement britannique d’éloigner Louis XVIII de Londres et de le confiner en Écosse. Le Royaume-Uni est alors la seule puissance encore en lutte avec la France impériale et qui refuse à Louis XVIII le titre de roi, en lui signifiant qu’à aucune époque, le rétablissement de sa famille n’avait semblé moins plausible. Après de longues tractations, Louis XVIII accepte de débarquer en Angleterre, comme simple particulier sous le nom de comte de L’Isle-Jourdain (que ses contemporains transformeront en « comte de Lille ») et en promettant de ne pas faire d’action politique sur le sol britannique.
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Louis XVIII fixe sa résidence à Gosfield Hall (en), dans l'Essex, fin 1807. Il quitte ce château en 1809. Il vient alors habiter Hartwell House, propriété du baronnet Sir Henry Lee dans le comté de Buckingham, près de Londres. Sa femme, Marie-Joséphine de Savoie, y meurt le 13 novembre 1810.
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Ses revenus, à l'époque, s’élèvent à 60 000 francs environ[19] que lui payaient le gouvernement britannique et la cour du Brésil, mais il devait mener un train de vie réduit puisque cette somme était répartie entre ses protégés, ses agents dans les différentes cours d’Europe (pour être au courant des politiques menées) et que la guerre entraînait une inflation de prix qui n’étaient déjà pas, au départ, bas.
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Au fur et à mesure des guerres napoléoniennes, et spécialement à partir de 1810, les coalisés semblent reprendre l’avantage, éveillant en Louis XVIII l’espérance du retour. Après la défaite de Napoléon en 1814, les coalisés réunis au congrès de Vienne hésitent encore sur le successeur à choisir à Napoléon. Désireux d’installer sur le trône de France un allié, mais aussi un chef légitime, ils hésitent entre Louis XVIII, dont l’impopularité pose problème, le « roi de Rome », fils de Napoléon, mais aussi le maréchal Bernadotte ou encore Eugène de Beauharnais, et à défaut une république. Talleyrand emporte finalement l’opinion des Alliés en faveur de Louis XVIII.
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Le 24 avril 1814, il débarque à Calais. « Octroyant » une Charte constitutionnelle restaurant la monarchie à ses sujets, il devient roi de France sous le nom de Louis XVIII le Désiré[20]. Les termes « octroyer » et « roi de France » sont importants en droit, puisqu’ils signifient que la souveraineté appartient au roi, et non au peuple ou à la nation : c’est lui qui octroie la Charte aux Français et non les Français qui décident d’une constitution ; contrairement à un roi des Français qui serait roi parce que les Français l’ont mis sur le trône, un roi de France est souverain de droit divin. Il nie donc la théorie révolutionnaire de la souveraineté nationale, voire de la souveraineté populaire, comme en témoigne sa devise « union et oubli » (union des Français, oubli de la Révolution française et de Napoléon)[21]. Venant du château de Saint-Ouen, il fait son entrée dans Paris par la barrière Saint-Denis.
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La Restauration ne dure pas. Confronté au non-paiement de sa pension attribuée par le traité de Fontainebleau et devant le mécontentement croissant des Français, Napoléon quitte son exil de l'île d'Elbe et débarque à Golfe-Juan le 1er mars 1815. Le 19 mars, Napoléon étant aux portes de Paris, Louis XVIII et sa cour quittent Paris et se dirigent vers Beauvais puis s'installent à Gand, en Belgique, ce qui lui vaut le surnom de « Notre père de Gand » par les chansonniers. La défaite de Waterloo le 18 juin le réinstalle sur le trône de France.
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Son règne est consacré à la lourde tâche de concilier les héritages révolutionnaires et napoléoniens avec ceux de l’Ancien Régime. Il défend ces derniers (et nomme ainsi, comme aumônier de la Cour, monseigneur Jean-Louis d'Usson de Bonnac, un des derniers évêques d’Ancien Régime survivants et surtout l’un des premiers à avoir refusé de prêter serment à la Révolution, ainsi qu’à avoir refusé de démissionner comme l’exigeait Napoléon), sans pour autant accéder aux excès de ses propres partisans, les ultras. Il met un point d’honneur à toujours constituer un ministère issu de la majorité parlementaire, ce à quoi rien ne le contraint.
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Ses opposants demeurent trop faibles et divisés pour menacer en quoi que ce soit la position royale. Il dissout ainsi une première Chambre ultra en 1816 (la célèbre Chambre introuvable). Ayant accepté les résultats de la Révolution, Louis XVIII apparaît comme un roi modéré, menant une vie de cour sans fastes excessifs, trop fade aux yeux de certains. D'autres n'oublient pas que c'est un émigré, ramené sur le trône de France par des étrangers.
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Cependant, malgré cette apparente faiblesse, il réussit non seulement à maintenir un équilibre entre ultras et libéraux, mais aussi à ramener la prospérité dans une nation épuisée par les dernières guerres napoléoniennes. Louis XVIII démontre une certaine force de caractère et il est d'ailleurs capable à l'occasion de traits d'humour féroces[22].
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Très jaloux de son pouvoir, le roi veut tout contrôler. N'appréciant pas les longs rapports, il crée un système d'« anarchie paternelle », cédant souvent aux influences de sa cour, aux sollicitations incessantes des émigrés réclamant le prix de leur fidélité[23].
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Les élections partielles du 11 septembre 1819 constituent une nouvelle victoire pour les libéraux mais l'élection de l'abbé Grégoire comme député de l'Isère provoque un retournement d’alliance au gouvernement. Une autre vague de contestation naît avec l'assassinat de son neveu le duc de Berry (alors second à la succession au trône derrière Charles X) qui entraîne la fin du ministère Élie Decazes et le retour des ultras, annonçant « par conséquent la fin de la Restauration libérale »[24].
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En 1820, le roi d'Espagne Ferdinand VII doit faire face à un soulèvement populaire conduit par les libéraux. Ce mouvement révolutionnaire lui reproche l'absolutisme de son pouvoir et les nombreuses répressions à l'encontre des libéraux. Ferdinand VII doit alors se soumettre, et remettre en vigueur la Constitution de 1812 et ainsi confier le pouvoir à des ministres libéraux.
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Des élections ont lieu en 1822 aux Cortes, qui donnent la victoire à Rafael del Riego, dans une Europe secouée par les mouvements démocrates qui perturbent l'ordre intérieur des États. Ferdinand VII s'est retiré à Aranjuez, où il se considère comme prisonnier des Cortes.
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En France, les ultras pressent le roi Louis XVIII d'intervenir. Pour tempérer leur ardeur contre-révolutionnaire, le duc de Richelieu fait déployer le long des Pyrénées des troupes chargées de protéger la France contre la prolifération du libéralisme venant d'Espagne et la contagion de la « fièvre jaune ». En septembre 1822, ce « cordon sanitaire » devient un corps d'observation, puis se transforme très vite en une expédition militaire.
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Les libéraux négocient leur reddition en échange du serment du roi de respecter les droits des Espagnols. Ferdinand VII accepte. Mais le 1er octobre 1823, se sentant appuyé par les troupes françaises, Ferdinand VII abroge de nouveau la Constitution de Cadix, manquant ainsi à son serment. Il déclare « nuls et sans valeur » les actes et mesures du gouvernement libéral. C'est le début de la « décennie abominable » pour l'Espagne.
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Chateaubriand, ministre des Affaires étrangères du gouvernement Villèle, déclare dans ses Mémoires d'outre-tombe : « Enjamber d'un pas les Espagnes, réussir là où Bonaparte avait échoué, triompher sur ce même sol où les armes de l'homme fantastique avaient eu des revers, faire en six mois ce qu'il n'avait pu faire en sept ans, c'était un véritable prodige ! »
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Louis XVIII souffre de diabète et d’une goutte qui empire avec les années[25] et lui rend tout déplacement extrêmement difficile à la fin de son règne. Dans ses dernières années, le roi podagre doit marcher à l'aide de béquilles et est souvent déplacé en fauteuil roulant dans ses appartements, lui-même se baptisant « le roi fauteuil »[26] alors que les plus virulents des bonapartistes, puis le petit peuple, l'affublent du quolibet de « gros cochon » ou « Cochon XVIII »[27]. Vers la fin de sa vie, il est atteint d'artériosclérose généralisée, en outre la gangrène ronge son corps devenu impotent et appesanti par l'hydropisie. À la fin du mois d'août 1824, la gangrène sèche qui a attaqué un pied et le bas de la colonne vertébrale, a provoqué une large plaie suppurante en bas du dos et l'a rendu méconnaissable. Fièrement, il refuse de s'aliter, reprenant les propos de Vespasien : « Un empereur doit mourir debout ». Mais, le 12 septembre, sa terrible souffrance l'oblige à se coucher. Il se décompose vivant et dégage une odeur si nauséabonde que sa famille ne peut rester à son chevet. Un de ses yeux a fondu ; le valet de chambre, en voulant déplacer le corps, arrache des lambeaux du pied droit ; les os d'une jambe sont cariés, l'autre jambe n'est qu'une plaie, le visage est noir et jaune[28].
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À 68 ans, le roi Louis XVIII s'éteint le 16 septembre 1824 à quatre heures du matin, dans sa chambre du Palais des Tuileries. Sans descendance c'est alors son dernier frère, le comte d'Artois, qui lui succède sur le trône à l'âge de 67 ans, devenant le roi Charles X.
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Dernier roi de France à être autopsié et embaumé[29], le pharmacien Labarraque a dû asperger le corps d'une solution de chlorure de chaux afin d'arrêter la marche de la putréfaction[30]. Le 25 octobre 1824, le « roi-fauteuil » Louis XVIII, dernier monarque de France mort au pouvoir, est inhumé en la Basilique de Saint-Denis.
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À Paris, la rue Stanislas et le collège du même nom lui doivent leur appellation : Louis étant le prénom héréditaire des Bourbons, le deuxième prénom du comte de Provence étant choisi en souvenir de son arrière-grand-père, le roi de Pologne Stanislas Leszczynski[20].
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Louis XVIII n'a pas été sacré roi de France. Son frère, Charles X, qui lui succéda, renoua avec la tradition du sacre le 29 mai 1825 dans la cathédrale de Reims. De plus, un roi sacré devait avoir des pouvoirs divins (le roi de France, par exemple, guérissait les écrouelles), et montrer une image d'homme puissant valide, en bonne santé, ce qui n'était pas le cas pour ce roi, qui pour espérer être populaire de son peuple renonça au sacre pour éviter de montrer sa maladie au grand jour. Cependant, une sculpture de Louis XVIII, en costume de sacre, fut commandée par ses soins en 1815 au sculpteur Cortot. Elle est exposée dans la gypsothèque de la villa Médicis à Rome[31].
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Dans la continuité de Louis XVI et de la caricature révolutionnaire[32], Louis XVIII est notamment figuré en cochon et l'épithète populaire « gros cochon », fréquente[33], est reproduite par la littérature, chez Victor Hugo[34] notamment. L'imagerie populaire et la caricature sont moins originales et diversifiées à son endroit qu'elles ne le seront à l'égard de Charles X[35]. À travers différentes représentations, elles mettent avant tout en image sa corpulence et sa goinfrerie, ce qu'Annie Duprat analyse en constatant que « la mise en image du gros appétit et de la forte corpulence des Bourbons, bien au-delà d'une simple plaisanterie, renvoie à tous les écrits et à toutes les représentations des rois ogres, anthropophages et dévoreurs du peuple par le biais des impôts et de la guerre »[36].
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« Qui pouvait résister à l’esprit déflorateur de Louis XVIII, lui qui disait que l’on n'a de véritables passions que dans l’âge mûr, parce que la passion n’est belle et furieuse que quand il s’y mêle de l’impuissance et qu’on se trouve alors à chaque plaisir comme un joueur à son dernier jeu. »
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— Honoré de Balzac, Le Lys dans la Vallée
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« Et les uns accouraient, et les autres se rangeaient : car un roi qui passe, c'est toujours un tumulte. Du reste l'apparition et la disparition de Louis XVIII faisait un certain effet dans les rues de Paris. Cela était rapide, mais majestueux. Ce roi impotent avait le goût du grand galop ; ne pouvant marcher, il voulait courir ; ce cul-de-jatte se fût fait volontiers traîner par l'éclair. Il passait, pacifique et sévère, au milieu des sabres nus. Sa berline massive, toute dorée, avec des grosses branches de lys peintes sur les panneaux, roulait bruyamment »
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— Victor Hugo, Les Misérables
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Louis XVIII — né à Versailles le 17 novembre 1755 sous le nom de Louis Stanislas Xavier de France, et par ailleurs comte de Provence (1755-1795) — est roi de France et de Navarre du 6 avril 1814 au 20 mars 1815 puis du 8 juillet 1815 à sa mort, le 16 septembre 1824, à Paris.
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Quatrième fils du dauphin Louis et frère cadet de Louis XVI, il est appelé « Monsieur » quand ce dernier devient roi. Exilé sous la Révolution française et le Premier Empire, il adopte de jure en tant que prétendant au trône le nom de Louis XVIII, l'ordre dynastique incluant son neveu Louis XVII mort en prison en 1795 (à l'âge de 10 ans) sans avoir jamais régné. Surnommé « le Désiré » par les royalistes, il revient en France lors de la Restauration qui suit la chute de l'empereur Napoléon Ier. Il est renversé durant les Cent-Jours, puis revient à nouveau au pouvoir après la bataille de Waterloo.
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Durant son règne, considérant l'évolution de la France entre 1789 et 1814, Louis XVIII s'attelle à composer avec les acquis de la Révolution et de l'Empire. Ayant quitté la France, le même jour que son frère (qui fut reconnu et arrêté à Varennes), à 35 ans, il en a 58 quand son règne commence effectivement, après avoir passé 23 ans en exil[1]. Il « octroie » au peuple une constitution utilisant un terme d'Ancien Régime, la Charte constitutionnelle de 1814, mène une politique de réconciliation et d'oubli concernant les violences révolutionnaires en tentant de calmer la Terreur Blanche. Il a dans un premier temps composé avec une chambre parlementaire « plus royaliste que le roi », la Chambre introuvable. Mais en 1820, après l'assassinat de son neveu le duc de Berry, troisième dans l'ordre de succession au trône, la Restauration prend un tournant plus dur, voire réactionnaire, que le roi laisse mener par le président du conseil Villèle. Son règne est aussi marqué par l'expédition d'Espagne (1823).
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Il meurt sans descendance et est inhumé à la basilique Saint-Denis. Il est le dernier monarque français à recevoir ce privilège, et également le dernier mort sur le trône, les deux suivants ayant été renversés. Son frère puîné, le comte d’Artois, lui succède sous le nom de Charles X. La Restauration prend fin avec la révolution de 1830, qui met sur le trône Louis-Philippe, roi des Français.
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Né le 17 novembre 1755 à Versailles et ondoyé le même jour par le cardinal de Soubise[2], Louis Stanislas Xavier est le quatrième fils du dauphin Louis et de sa seconde épouse Marie-Josèphe de Saxe, et est ainsi le petit-fils de Louis XV. Il est le frère cadet de Louis Auguste, futur Louis XVI, et le frère aîné de Charles-Philippe, futur Charles X. Petit-fils de France, Louis Stanislas Xavier est titré comte de Provence et se voit attribuer pour armes de France à la bordure dentelée de gueules[3].
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Le 18 octobre 1761, le même jour que son frère Louis Auguste, Louis Stanislas Xavier est baptisé par l'archevêque Charles Antoine de La Roche-Aymon dans la chapelle royale du château de Versailles, en présence de Jean-François Allart (1712-1775), curé de l'église Notre-Dame de Versailles. Son parrain est Stanislas Ier de Pologne, représenté par Louis-François de Bourbon-Conti, et sa marraine est Victoire Louise Marie Thérèse de France[4].
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Tout comme son frère aîné, il passe son enfance au château de Versailles, où il reçoit une éducation solide. Cultivé, il est fin latiniste. Il a de l'esprit[5], ce qui lui vaut de devenir rapidement le petit-fils préféré de Louis XV[6].
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Louis, comte de Provence, épouse Marie-Joséphine de Savoie, (1753–1810), fille du roi Victor-Amédée III de Sardaigne et de Marie-Antoinette d'Espagne[7], le 14 mai 1771 dans la chapelle royale du château de Versailles. Les témoins sont son grand-père Louis XV, ses frères Louis Auguste et Charles Philippe, sa belle-sœur Marie-Antoinette, sa sœur Clotilde et ses tantes Adélaïde, Victoire et Sophie[8].
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Marie-Joséphine de Savoie est la sœur de Marie-Thérèse, épouse du roi Charles X de France.
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Louis XVIII eut plusieurs favorites mais également des favoris :
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Une éventuelle initiation à la franc-maçonnerie en compagnie de ses frères, dans la loge maçonnique dite des « Trois Frères » à Versailles, a parfois été suggérée mais jamais démontrée[10],[11],[12].
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Son statut de frère du roi ne l'empêche pas de critiquer la politique de celui-ci. Mécontent et inquiet de la politique royale d'apaisement et d'ouverture aux théories des Lumières, Louis Stanislas cherche à s'installer dans la province de Languedoc et d'en faire son fief, lui permettant ainsi de se ménager une action directe et distincte de celle de son royal aîné. En 1775, il sollicite en vain le titre de gouverneur du Languedoc. Il avait même acheté l'année précédente le comté de l'Isle-Jourdain qui lui assurait, par la forêt de Bouconne, accès et influence jusque dans Toulouse.
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Au printemps 1777, un voyage l'amène à Toulouse où il assiste le 21 juin, à une séance de l'Académie des Jeux floraux et entend la lecture de trois odes. En son honneur, les parlementaires de la ville organisent une réception chez le comte Riquet de Caraman. Il s'embarque ensuite au Port Saint-Sauveur et continue son périple sur le canal du Midi. À chaque étape, les auberges et maisons sont décorées suivant les ordres des Riquet de Caraman, concessionnaires du canal. La décoration de la maison du receveur du canal à Agde est particulièrement soignée pour la réception de Monsieur.
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Après avoir agité la cour de Louis XVI en facilitant la chute des ministres réformateurs Turgot, Necker, Calonne, puis bloqué les réformes proposées par Calonne en les déclarant inconstitutionnelles en tant que président de l'un des bureaux de l'Assemblée des notables de 1787, il réclame pour le tiers état le doublement du nombre de députés aux états généraux.
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Durant l'assemblée des notables organisée à Versailles à la fin de l'année 1788, le comte de Provence vota pour le doublement de la représentation du Tiers-État aux états généraux (généralement perçu, à posteriori comme des principales causes de la révolution française[13]), action qu'il reconnaîtra ensuite comme « une des plus grandes fautes » de sa vie[14].
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À la suite du départ de la cour de Versailles pour Paris après les journées des 5 et 6 octobre 1789, le comte de Provence est installé au Petit Luxembourg. Comme son frère aîné, il ne se sent plus assez libre et prépare un plan d'évasion (il en prépare deux car son épouse sortira de Paris par un autre moyen). Dans ses mémoires[15], il explique préalablement avoir corrigé la déclaration de Louis XVI qui explique son départ de Paris, mais à aucun moment, il ne dit avoir eu connaissance, avant le 19 juin, veille du départ, du plan précis de Louis XVI qui consistait à partir vers l'est afin de rejoindre la place forte de Montmédy et de reprendre militairement la main sur la Révolution.
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Le 20 juin 1791, date du départ du roi Louis XVI et sa famille des Tuileries, le comte de Provence quitte également sa résidence surveillée. Déguisé et muni d'un passeport anglais, il rejoint ainsi les Pays-Bas autrichiens, via Avesnes et Maubeuge. Il se réfugie à Bruxelles puis Coblence, capitale de l’électorat de Trèves, dont un de ses oncles maternels est l’archevêque et le souverain. Il rencontre l’empereur Léopold II et lui inspire la déclaration de Pillnitz d’août 1791, qui galvanisa les Girondins. Il refuse de reconnaître l’autorité du roi et se voit déchu de ses droits de prince du sang par l'Assemblée législative en janvier 1792. Il tente de rentrer en France à la tête d’une armée de 14 000 hommes mais doit rebrousser chemin après la bataille de Valmy et se réfugie à Hamm, en Westphalie.
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En janvier 1793, ayant appris l’exécution de son frère aîné, il se proclame « régent » pour le dauphin, lequel demeure prisonnier des révolutionnaires à Paris, et le proclame roi de France sous le nom de jure de Louis XVII. À la mort de l’enfant, le 8 juin 1795, il devient le dépositaire légitime de la couronne de France et prend le nom de Louis XVIII.
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Entre 1794 et 1796 il loge à Vérone, mais il doit quitter la ville quand le Directoire demande officiellement à la République de Venise de l'expulser. Le général Bonaparte avec son armée d’Italie entrera dans la ville en juin 1796, un mois après le départ du comte de Provence[16].
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Après le coup d'État du 18 Brumaire et la mise en place du Consulat, Louis XVIII entre en négociations avec Napoléon Bonaparte en vue du rétablissement de la monarchie. Toutefois, après l'explosion de la machine infernale rue Saint-Nicaise le 24 décembre 1800 et la découverte de la culpabilité des royalistes, le Premier consul rompt définitivement toute négociation et adresse une réponse sans ambages au prétendant : « Vous ne devez pas souhaiter votre retour en France ; il vous faudrait marcher sur cent mille cadavres... »
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Pendant l'année 1804, à la suite de plaintes de Napoléon, le roi de Prusse Frédéric-Guillaume se résout à se séparer d’hôtes aussi incommodes que compromettants ; Louis XVIII et tous les émigrés composant sa petite cour reçoivent l’ordre de quitter immédiatement le territoire prussien et s'établissent à Kalmar en Suède. Louis XVIII y invite les princes de sang dans le but de rappeler aux souverains européens ses prétentions sur le trône de France. Seul le comte d’Artois, son frère qu’il n’avait pas vu depuis près de douze ans, une certaine froideur ayant toujours existé entre eux, s'y rend, en septembre 1804. L’entrevue de Kalmar ne les rapproche pas ; ils se quittent après dix-sept jours de conférences, assez mécontents l’un de l’autre. Le futur Charles X reprend le chemin de Londres et Louis revient attendre à Riga la réponse du cabinet de Saint-Pétersbourg à propos d’un nouvel asile sur le sol russe. Le nouvel empereur, Alexandre Ier de Russie, qui succédait à son père le tsar Paul Ier, donne une suite favorable à sa demande et Louis s'installe à nouveau à Mittau (Lettonie actuelle) où une minuscule cour d'une centaine de derniers fidèles l'a suivi[17].
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Une fois réinstallé dans sa demeure, Louis XVIII rédige son dernier manifeste public pendant son séjour à l’étranger. La proclamation qu’il avait envoyée à Pichegru, quelques semaines avant le 18 fructidor, ne contenait que des promesses de réforme à l’ancienne monarchie (Lois fondamentales du royaume de France). Il se décide, cette fois, à accepter nettement la Révolution et ses suites. Non seulement il admet l’amnistie entière pour tous les votes antérieurs à 1804, ainsi que l’engagement de conserver à chaque Français ses grades, ses emplois et ses pensions, il garantit en outre la liberté et l’égalité pour les personnes, le maintien de toutes les propriétés et la protection de tous les intérêts sans exception.
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« Au sein de la mer Baltique, en face et sous la protection du ciel, fort de la présence de notre frère, de celle du duc d’Angoulême, notre neveu, de l’assentiment des autres princes de notre sang, qui tous partagent nos principes et sont pénétrés des mêmes sentiments qui nous animent, nous le jurons ! Jamais on ne nous verra rompre le nœud sacré qui unit nos destinées aux vôtres, qui nous lie à vos familles, à vos cœurs, à vos consciences ; jamais nous ne transigerons sur l’héritage de nos pères, jamais nous n’abandonnerons nos droits. Français ! Nous prenons à témoin de ce serment le Dieu de saint Louis, celui qui juge toutes les justices ! Donné à Mittau, le 2 décembre de l’an de grâce 1804, et de notre règne le dixième[18] — Louis. »
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Cette déclaration, imprimée à Hambourg, au nombre de dix mille exemplaires, est répandue sur tout le continent et envoyée en France à toutes les autorités constituées, ainsi qu’aux plus notables habitants de chaque département.
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Le second séjour à Mittau du prétendant ne dure que trois ans. Les défaites d’Austerlitz, d’Eylau et de Friedland aboutissent au traité de Tilsit, signé le 9 juillet 1807, par lequel la France et la Russie deviennent alliées. Alexandre laisse entendre à Louis XVIII que sa présence à Mittau en Courlande pourrait gêner son nouvel allié. Comprenant qu’il devait chercher un nouvel asile et n'ayant plus à choisir qu’entre le Nouveau Monde et l’Angleterre, Louis XVIII se décida pour l’hospitalité britannique. Vers le milieu d’octobre 1807, depuis Göteborg en Suède, il avertit le comte d’Artois de sa prochaine arrivée, ce qui n’était pas pour lui plaire. Les confidents du comte d'Artois réussissent à persuader un des membres du cabinet britannique, Lord Canning, qu’il était nécessaire, dans l’intérêt même du gouvernement britannique d’éloigner Louis XVIII de Londres et de le confiner en Écosse. Le Royaume-Uni est alors la seule puissance encore en lutte avec la France impériale et qui refuse à Louis XVIII le titre de roi, en lui signifiant qu’à aucune époque, le rétablissement de sa famille n’avait semblé moins plausible. Après de longues tractations, Louis XVIII accepte de débarquer en Angleterre, comme simple particulier sous le nom de comte de L’Isle-Jourdain (que ses contemporains transformeront en « comte de Lille ») et en promettant de ne pas faire d’action politique sur le sol britannique.
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Louis XVIII fixe sa résidence à Gosfield Hall (en), dans l'Essex, fin 1807. Il quitte ce château en 1809. Il vient alors habiter Hartwell House, propriété du baronnet Sir Henry Lee dans le comté de Buckingham, près de Londres. Sa femme, Marie-Joséphine de Savoie, y meurt le 13 novembre 1810.
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Ses revenus, à l'époque, s’élèvent à 60 000 francs environ[19] que lui payaient le gouvernement britannique et la cour du Brésil, mais il devait mener un train de vie réduit puisque cette somme était répartie entre ses protégés, ses agents dans les différentes cours d’Europe (pour être au courant des politiques menées) et que la guerre entraînait une inflation de prix qui n’étaient déjà pas, au départ, bas.
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Au fur et à mesure des guerres napoléoniennes, et spécialement à partir de 1810, les coalisés semblent reprendre l’avantage, éveillant en Louis XVIII l’espérance du retour. Après la défaite de Napoléon en 1814, les coalisés réunis au congrès de Vienne hésitent encore sur le successeur à choisir à Napoléon. Désireux d’installer sur le trône de France un allié, mais aussi un chef légitime, ils hésitent entre Louis XVIII, dont l’impopularité pose problème, le « roi de Rome », fils de Napoléon, mais aussi le maréchal Bernadotte ou encore Eugène de Beauharnais, et à défaut une république. Talleyrand emporte finalement l’opinion des Alliés en faveur de Louis XVIII.
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Le 24 avril 1814, il débarque à Calais. « Octroyant » une Charte constitutionnelle restaurant la monarchie à ses sujets, il devient roi de France sous le nom de Louis XVIII le Désiré[20]. Les termes « octroyer » et « roi de France » sont importants en droit, puisqu’ils signifient que la souveraineté appartient au roi, et non au peuple ou à la nation : c’est lui qui octroie la Charte aux Français et non les Français qui décident d’une constitution ; contrairement à un roi des Français qui serait roi parce que les Français l’ont mis sur le trône, un roi de France est souverain de droit divin. Il nie donc la théorie révolutionnaire de la souveraineté nationale, voire de la souveraineté populaire, comme en témoigne sa devise « union et oubli » (union des Français, oubli de la Révolution française et de Napoléon)[21]. Venant du château de Saint-Ouen, il fait son entrée dans Paris par la barrière Saint-Denis.
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La Restauration ne dure pas. Confronté au non-paiement de sa pension attribuée par le traité de Fontainebleau et devant le mécontentement croissant des Français, Napoléon quitte son exil de l'île d'Elbe et débarque à Golfe-Juan le 1er mars 1815. Le 19 mars, Napoléon étant aux portes de Paris, Louis XVIII et sa cour quittent Paris et se dirigent vers Beauvais puis s'installent à Gand, en Belgique, ce qui lui vaut le surnom de « Notre père de Gand » par les chansonniers. La défaite de Waterloo le 18 juin le réinstalle sur le trône de France.
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Son règne est consacré à la lourde tâche de concilier les héritages révolutionnaires et napoléoniens avec ceux de l’Ancien Régime. Il défend ces derniers (et nomme ainsi, comme aumônier de la Cour, monseigneur Jean-Louis d'Usson de Bonnac, un des derniers évêques d’Ancien Régime survivants et surtout l’un des premiers à avoir refusé de prêter serment à la Révolution, ainsi qu’à avoir refusé de démissionner comme l’exigeait Napoléon), sans pour autant accéder aux excès de ses propres partisans, les ultras. Il met un point d’honneur à toujours constituer un ministère issu de la majorité parlementaire, ce à quoi rien ne le contraint.
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Ses opposants demeurent trop faibles et divisés pour menacer en quoi que ce soit la position royale. Il dissout ainsi une première Chambre ultra en 1816 (la célèbre Chambre introuvable). Ayant accepté les résultats de la Révolution, Louis XVIII apparaît comme un roi modéré, menant une vie de cour sans fastes excessifs, trop fade aux yeux de certains. D'autres n'oublient pas que c'est un émigré, ramené sur le trône de France par des étrangers.
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Cependant, malgré cette apparente faiblesse, il réussit non seulement à maintenir un équilibre entre ultras et libéraux, mais aussi à ramener la prospérité dans une nation épuisée par les dernières guerres napoléoniennes. Louis XVIII démontre une certaine force de caractère et il est d'ailleurs capable à l'occasion de traits d'humour féroces[22].
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Très jaloux de son pouvoir, le roi veut tout contrôler. N'appréciant pas les longs rapports, il crée un système d'« anarchie paternelle », cédant souvent aux influences de sa cour, aux sollicitations incessantes des émigrés réclamant le prix de leur fidélité[23].
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Les élections partielles du 11 septembre 1819 constituent une nouvelle victoire pour les libéraux mais l'élection de l'abbé Grégoire comme député de l'Isère provoque un retournement d’alliance au gouvernement. Une autre vague de contestation naît avec l'assassinat de son neveu le duc de Berry (alors second à la succession au trône derrière Charles X) qui entraîne la fin du ministère Élie Decazes et le retour des ultras, annonçant « par conséquent la fin de la Restauration libérale »[24].
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En 1820, le roi d'Espagne Ferdinand VII doit faire face à un soulèvement populaire conduit par les libéraux. Ce mouvement révolutionnaire lui reproche l'absolutisme de son pouvoir et les nombreuses répressions à l'encontre des libéraux. Ferdinand VII doit alors se soumettre, et remettre en vigueur la Constitution de 1812 et ainsi confier le pouvoir à des ministres libéraux.
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Des élections ont lieu en 1822 aux Cortes, qui donnent la victoire à Rafael del Riego, dans une Europe secouée par les mouvements démocrates qui perturbent l'ordre intérieur des États. Ferdinand VII s'est retiré à Aranjuez, où il se considère comme prisonnier des Cortes.
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En France, les ultras pressent le roi Louis XVIII d'intervenir. Pour tempérer leur ardeur contre-révolutionnaire, le duc de Richelieu fait déployer le long des Pyrénées des troupes chargées de protéger la France contre la prolifération du libéralisme venant d'Espagne et la contagion de la « fièvre jaune ». En septembre 1822, ce « cordon sanitaire » devient un corps d'observation, puis se transforme très vite en une expédition militaire.
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Les libéraux négocient leur reddition en échange du serment du roi de respecter les droits des Espagnols. Ferdinand VII accepte. Mais le 1er octobre 1823, se sentant appuyé par les troupes françaises, Ferdinand VII abroge de nouveau la Constitution de Cadix, manquant ainsi à son serment. Il déclare « nuls et sans valeur » les actes et mesures du gouvernement libéral. C'est le début de la « décennie abominable » pour l'Espagne.
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Chateaubriand, ministre des Affaires étrangères du gouvernement Villèle, déclare dans ses Mémoires d'outre-tombe : « Enjamber d'un pas les Espagnes, réussir là où Bonaparte avait échoué, triompher sur ce même sol où les armes de l'homme fantastique avaient eu des revers, faire en six mois ce qu'il n'avait pu faire en sept ans, c'était un véritable prodige ! »
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Louis XVIII souffre de diabète et d’une goutte qui empire avec les années[25] et lui rend tout déplacement extrêmement difficile à la fin de son règne. Dans ses dernières années, le roi podagre doit marcher à l'aide de béquilles et est souvent déplacé en fauteuil roulant dans ses appartements, lui-même se baptisant « le roi fauteuil »[26] alors que les plus virulents des bonapartistes, puis le petit peuple, l'affublent du quolibet de « gros cochon » ou « Cochon XVIII »[27]. Vers la fin de sa vie, il est atteint d'artériosclérose généralisée, en outre la gangrène ronge son corps devenu impotent et appesanti par l'hydropisie. À la fin du mois d'août 1824, la gangrène sèche qui a attaqué un pied et le bas de la colonne vertébrale, a provoqué une large plaie suppurante en bas du dos et l'a rendu méconnaissable. Fièrement, il refuse de s'aliter, reprenant les propos de Vespasien : « Un empereur doit mourir debout ». Mais, le 12 septembre, sa terrible souffrance l'oblige à se coucher. Il se décompose vivant et dégage une odeur si nauséabonde que sa famille ne peut rester à son chevet. Un de ses yeux a fondu ; le valet de chambre, en voulant déplacer le corps, arrache des lambeaux du pied droit ; les os d'une jambe sont cariés, l'autre jambe n'est qu'une plaie, le visage est noir et jaune[28].
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À 68 ans, le roi Louis XVIII s'éteint le 16 septembre 1824 à quatre heures du matin, dans sa chambre du Palais des Tuileries. Sans descendance c'est alors son dernier frère, le comte d'Artois, qui lui succède sur le trône à l'âge de 67 ans, devenant le roi Charles X.
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Dernier roi de France à être autopsié et embaumé[29], le pharmacien Labarraque a dû asperger le corps d'une solution de chlorure de chaux afin d'arrêter la marche de la putréfaction[30]. Le 25 octobre 1824, le « roi-fauteuil » Louis XVIII, dernier monarque de France mort au pouvoir, est inhumé en la Basilique de Saint-Denis.
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À Paris, la rue Stanislas et le collège du même nom lui doivent leur appellation : Louis étant le prénom héréditaire des Bourbons, le deuxième prénom du comte de Provence étant choisi en souvenir de son arrière-grand-père, le roi de Pologne Stanislas Leszczynski[20].
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Louis XVIII n'a pas été sacré roi de France. Son frère, Charles X, qui lui succéda, renoua avec la tradition du sacre le 29 mai 1825 dans la cathédrale de Reims. De plus, un roi sacré devait avoir des pouvoirs divins (le roi de France, par exemple, guérissait les écrouelles), et montrer une image d'homme puissant valide, en bonne santé, ce qui n'était pas le cas pour ce roi, qui pour espérer être populaire de son peuple renonça au sacre pour éviter de montrer sa maladie au grand jour. Cependant, une sculpture de Louis XVIII, en costume de sacre, fut commandée par ses soins en 1815 au sculpteur Cortot. Elle est exposée dans la gypsothèque de la villa Médicis à Rome[31].
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Dans la continuité de Louis XVI et de la caricature révolutionnaire[32], Louis XVIII est notamment figuré en cochon et l'épithète populaire « gros cochon », fréquente[33], est reproduite par la littérature, chez Victor Hugo[34] notamment. L'imagerie populaire et la caricature sont moins originales et diversifiées à son endroit qu'elles ne le seront à l'égard de Charles X[35]. À travers différentes représentations, elles mettent avant tout en image sa corpulence et sa goinfrerie, ce qu'Annie Duprat analyse en constatant que « la mise en image du gros appétit et de la forte corpulence des Bourbons, bien au-delà d'une simple plaisanterie, renvoie à tous les écrits et à toutes les représentations des rois ogres, anthropophages et dévoreurs du peuple par le biais des impôts et de la guerre »[36].
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« Qui pouvait résister à l’esprit déflorateur de Louis XVIII, lui qui disait que l’on n'a de véritables passions que dans l’âge mûr, parce que la passion n’est belle et furieuse que quand il s’y mêle de l’impuissance et qu’on se trouve alors à chaque plaisir comme un joueur à son dernier jeu. »
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— Honoré de Balzac, Le Lys dans la Vallée
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« Et les uns accouraient, et les autres se rangeaient : car un roi qui passe, c'est toujours un tumulte. Du reste l'apparition et la disparition de Louis XVIII faisait un certain effet dans les rues de Paris. Cela était rapide, mais majestueux. Ce roi impotent avait le goût du grand galop ; ne pouvant marcher, il voulait courir ; ce cul-de-jatte se fût fait volontiers traîner par l'éclair. Il passait, pacifique et sévère, au milieu des sabres nus. Sa berline massive, toute dorée, avec des grosses branches de lys peintes sur les panneaux, roulait bruyamment »
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— Victor Hugo, Les Misérables
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Le Loup Écouter (Canis lupus), aussi appelé Loup commun ou Loup gris, est l'espèce de canidés la plus répandue. L'appellation la plus courante est « loup » tout court, bien que ce nom désigne également d'autres canidés[note 1].
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L'espèce a évolué au cours de l'Histoire pour se différencier en plusieurs sous-espèces comme le Loup gris commun d'Europe[1] (Canis lupus lupus), le Loup arctique[1] (Canis lupus arctos), etc. Canis lupus est également le premier animal à avoir été domestiqué par l'homme, conduisant à l'apparition du Chien (Canis lupus familiaris) il y a au moins 33 000 ans[2], les hordes sauvages continuant de leur côté leur évolution pour devenir les loups gris actuels. Du Chien descendent à leur tour les sous-espèces retournées à la vie sauvage que sont le Dingo (Canis lupus dingo) et le Chien chanteur (Canis lupus hallstromi).
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Sous ses formes sauvages, le loup gris a été peu à peu exterminé par l'Homme dans plusieurs zones de son aire de répartition originelle, en particulier au XIXe siècle. Au XXIe siècle il reste présent principalement dans des zones « de grands espaces » restés sauvages, telles que la taïga de Sibérie et du Canada ou les steppes et les massifs montagneux d'Eurasie centrale. Il est désormais protégé dans de nombreux pays occidentaux, où l'on tente de préserver les populations restantes. Quelques programmes de sauvegarde ont permis aux loups gris de revenir dans des zones où ils avaient disparu, en particulier en Amérique du Nord.
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À l'inverse, sa sous-espèce Canis lupus familiaris s'est mondialement répandue. De commensale de l'homme, elle est progressivement devenue le chien domestiqué, lui-même diversifié en de multiples races adaptées aux besoins de ceux qui les ont créées.
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Les loups sauvages ont toujours fasciné les humains au cours de l'histoire, alimentant tous les domaines de la culture : la mythologie, la littérature, les arts mais aussi les peurs et les fantasmes collectifs.
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Le loup gris est l'un des animaux les plus connus et les plus étudiés au monde, avec probablement plus de livres écrits à son sujet que toute autre espèce sauvage[3]. Il a une longue histoire d'association avec les humains, ayant été méprisé et chassé dans la plupart des communautés pastorales à cause de ses attaques contre le bétail, tout en étant respecté dans certaines sociétés agraires et de chasseurs-cueilleurs[4]. Bien que la peur du loup soit omniprésente dans de nombreuses sociétés humaines, la majorité des attaques enregistrées contre des personnes ont été attribuées à des animaux souffrant de la rage. Les loups sans cette maladie ont rarement attaqué et tué des gens dans l'histoire récente[5], principalement des enfants, car les individus sont relativement peu nombreux, vivent loin des habitants et ont développé une peur des humains de la part des chasseurs et des bergers[6].
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Le terme loup [lu] provient d'une ancienne forme lou [lu], de l'ancien français leu [lew], et du latin lupus [ˈlu.pus] qui est lui-même issu comme le grec lykos de l'indo-européen wĺ̥kʷos, probablement par déformation volontaire liée à un tabou des chasseurs[7]. Le p final est un ajout savant récent, calqué sur l'étymon latin. Normalement, le mot devrait s'écrire louf, avec un f final qui se transforme en v s'il est suivi d'une voyelle (tel que d'autres couples de mots comme bœuf/bovin) ; cela explique le fait que la femelle du loup est la louve, son petit le louveteau.
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Le loup s'est appelé leu jusqu'au XIVe siècle. On retrouve cette forme de l'ancien français dans des toponymes comme Saint-Leu, dans des hagionymes comme Saint Leu, et dans l'expression à la queue leu-leu, qui désigne à l'origine le mode de déplacement d'une meute de loups en chasse[8].
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Le terme anglais wolf provient du vieil anglais wulf, qui est lui-même considéré comme étant dérivé du proto-germanique *wulfaz. Le lupus latin est un mot emprunté au sabin[4]. Les deux dérivent de la racine proto-indo-européenne *wlqwos/*lukwos[9].
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L'espèce a plusieurs noms vernaculaires : loup gris[10],[1], loup commun[1], loup vulgaire[1] ou encore loup[1]. On peut aussi ajouter les chiens, le chien chanteur et le dingo en tant que sous-espèces.
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L'espèce est connue pour avoir une variabilité intra-spécifique notable selon les régions et les sous-espèces ; qu'il s'agisse de la taille, du poids, de la robe ou même de l'aspect du museau. Les sous-espèces sauvages sont régulièrement comparées à certaines races de chiens domestiques de morphologie lupoïde comme le berger allemand ou le husky (eux-mêmes appartenant à la sous-espèce Canis lupus familiaris). Le morphotype le plus rencontré possède des oreilles pointues dressées au-dessus d'une tête large avec un museau allongé terminé par une truffe, une gueule puissante, une poitrine étroite et profonde, des pattes longues en extension avec de larges pieds ainsi qu'une queue droite et touffue[18].
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Le génome de l'espèce est composé de 78 chromosomes[19]. Le premier génome de novo de référence (en) d'une sous-espèce naturelle du loup (Canis lupus lupus) a été révélé en 2017 et compte un total de 2,34 milliards de bases d'ADN assemblé[20].
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Le mâle présente généralement des dimensions plus imposantes que la femelle. La longueur totale du museau jusqu'à l'extrémité de la queue est en moyenne de 1,65 m pour le mâle et 1,59 m pour la femelle. La hauteur au garrot varie de 66 à 81 cm. Les loups gris adultes pèsent en moyenne de 16 à 50 kg pour les femelles et de 20 à 70 kg pour les mâles, en fonction de la sous-espèce[21]. La sous-espèce la plus petite est Canis lupus arabs où les mâles pèsent en moyenne 18 kg et une femelle détient le record de légèreté avec un poids de 12 kg. À l'opposé, un individu mâle de 96 kg a été abattu dans les Carpates en 1942, ce type de mensuration reste cependant exceptionnel[22]. On distingue empiriquement deux sous-populations du grand loup gris : celui des plaines d'Eurasie et le loup italien ou espagnol, de taille plus réduite.
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Le loup gris est le plus grand membre existant des Canidés, sauf pour certaines grandes races de chien domestique[23]. Leur poids et leur taille peuvent varier considérablement dans le monde entier, ayant tendance à augmenter proportionnellement avec la latitude comme le prédisait Règle de Bergmann[24], avec des grands loups de l'Alaska et du Canada qui pèsent parfois de 3 à 6 fois plus que leurs cousins du Moyen-Orient et d'Asie du Sud[25].
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Les loups adultes mesurent en moyenne de 105 à 160 cm de longueur et 80 à 85 cm de hauteur au garrot. La queue mesure 29 à 50 cm de long. Les oreilles ont une hauteur de 90 à 110 mm et les pattes postérieures de 220 à 250 mm. La masse corporelle moyenne du loup gris actuel est de 40 kg, le plus petit spécimen étant été pesé à 12 kg et le plus grand à 80 kg[26],[27],[28],[29],[30]. Le poids du loup gris varie selon la région du monde ; en moyenne, les loups européens peuvent peser 38,5 kg, les loups nord-américains 36 kg, et les loups indiens et arabes 25 kg[31]. Dans une population donnée de loups, les femelles pèsent en général de 2,3 à 4,5 kg de moins que les mâles[32]. Les loups pesant plus de 54 kg sont rares, bien que des individus exceptionnellement grands aient été signalés en Alaska, au Canada[32] et dans les forêts de l'Ouest de la Russie[24]. Le loup gris le plus lourd en Amérique du Nord a été tué sur la rivière 70 Mile, dans le centre-est de l'Alaska, le 12 juillet 1939 et pesait 79,4 kg[33].
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Comparé à ses cousins sauvages les plus proches (le coyote et le chacal doré), le loup gris est plus gros et plus lourd, avec un museau plus large, des oreilles plus courtes, un torse plus court et une queue plus longue[24],[34],[23]. C'est un animal élancé et puissant avec une grande cage thoracique descendant profondément, un dos incliné et un cou très musclé[24]. Les pattes du loup sont un peu plus longues que celles des autres canidés, ce qui permet à l'animal de se déplacer rapidement et de surmonter la neige profonde qui recouvre la majeure partie de son aire de répartition géographique[35]. Les oreilles sont relativement petites et triangulaires[24]. Les femelles ont tendance à avoir des museaux et des fronts plus étroits, des cous plus fins, des jambes légèrement plus courtes et des épaules moins massives que les mâles[36].
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Le loup gris a une fourrure hivernale très dense et duveteuse, avec un sous-poil court et un poil de garde long et grossier[24]. La plupart des sous-poils et une partie des poils de garde sont perdus au printemps et repoussent à l'automne[31]. Les poils les plus longs se trouvent sur le dos, en particulier sur les quartiers avant et le cou. Les poils sont particulièrement longs sur les épaules et forment presque une crête sur la partie supérieure du cou. Les poils sur les joues sont allongés et forment des touffes. Les oreilles sont couvertes de poils courts qui dépassent fortement de la fourrure. Des poils courts, élastiques et étroitement adjacents sont présents sur les membres depuis les coudes jusqu'aux tendons d'Achille[24].
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La fourrure d'hiver est très résistante au froid ; les loups des climats nordiques peuvent se reposer confortablement dans des espaces ouverts à −40 °C en plaçant leur museau entre les pattes arrière et se recouvrant le visage de leur queue. La fourrure de loup offre une meilleure isolation que la fourrure de chien et ne récupère pas la glace lorsque l'haleine chaude se condense contre elle[31]. Dans les climats chauds, la robe est plus grossière et plus rare que chez les loups du Nord[24]. Les louves ont tendance à avoir des membres au poil plus lisse que les mâles, et développent en général une fourrure le plus lisse au fur et à mesure qu'elles vieillissent. Les loups plus âgés ont souvent plus de poils blancs à l'extrémité de la queue, le long du nez et sur le front[36]. À la fin du printemps, la mue laisse apparaître la fourrure d'été qui s'épaissira tout au long de l'année pour devenir le manteau d'hiver[18]. La fourrure d'hiver est retenue le plus longtemps chez les femelles en lactation, bien qu'il y ait un peu de perte de poils autour des mamelons[36]. La longueur des poils au milieu du dos est de 60 à 70 mm. La longueur des poils de garde sur les épaules ne dépasse généralement pas 90 mm, mais elle peut aussi atteindre 110 à 130 mm[24].
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La couleur du pelage varie du blanc presque pur à diverses nuances de blond, de crème et d'ocre jusqu'aux variétés de gris, de bruns et de noirs. Ces variations de couleur de fourrure tendent à augmenter dans les latitudes plus élevées[37]. Les différences de couleur de robe entre les sexes sont largement absentes, bien que les femelles puissent avoir des tons plus rouges[38]. En Amérique du Nord, les loups de couleur noire ont hérité de l'allèle responsable du mélanisme Kb qui est issu de croisements passés avec des chiens[39] alors que la mutation s'est avérée être naturellement présente chez les loups d'Iran[40]. Les spécimens noirs sont plus fréquents en Amérique du Nord qu'en Eurasie, la moitié environ des loups du parc national de Yellowstone étant noirs[39].
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Variabilité de coloration au sein d'une même meute.
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La tête du loup gris est large et lourde, avec un front large, des mâchoires fortes et un long museau arrondi[24]. Le crâne mesure en moyenne de 230 à 280 mm de long et de 130 à 150 mm de large[41]. Les dents sont lourdes et grandes, mieux adaptées au broyage des os que celles des autres canidés existants, mais pas aussi spécialisées que celles des hyènes[42],[43]. Ses molaires ont une surface de mastication plate, mais pas autant que le coyote, dont le régime alimentaire contient plus de matières végétales[44].
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La denture adulte est de 42 dents. Les jeunes ont 32 dents de lait, la denture définitive apparaissant à 7 mois[45]. Les crocs des loups peuvent mesurer jusqu'à 6 à 7 cm dont 2 cm enchâssés dans la gencive[réf. nécessaire].
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Le loup gris est connu pour sa morsure puissante, sa nage plutôt aisée (dont celle du chien), et son endurance en course.
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La morsure du Loup gris peut atteindre une pression de 150 kg/cm2[45] contre 60 à 65 kg/cm2 chez un Labrador. Le Bite Force Quotient (BFQ)[note 2] du loup gris est de 136, l'un des plus élevés parmi les carnivores actuels[46].
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Les mâchoires du loup gris peuvent exercer une pression d'écrasement d'environ 10 340 kPa contre 5 200 kPa pour un berger allemand. Cette force est suffisante pour briser la plupart des os[47]. Une étude sur un grand échantillon de prédateurs vivants et de mammifères fossiles, ajustée en fonction de la masse corporelle, a révélé chez les mammifères placentaires que la force de morsure aux canines (en Newton/kilogramme de poids corporel) était la plus forte chez le loup redoutable (163), suivie parmi les canidés existants par les quatre hypercarnivores qui s'attaquent souvent à des animaux plus gros qu'eux : le lycaon (142), le loup gris (136), le dhole (112) et le dingo (108). Une tendance similaire a été observée avec la force d'occlusion des carnassières, mais avec le loup redoutable et le loup gris mesurant tous les deux (141), suivis du lycaon (136), du dhole (114) et du dingo (113)[48].
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Le loup gris est un excellent coureur parmi les prédateurs terrestres. Sa vitesse de pointe est d'environ 40 à 50 km/h et il peut parcourir 60 km en moyenne en une nuit[45]. C'est le carnivore terrestre le plus endurant à la course avec son cousin africain le lycaon[réf. nécessaire].
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Le loup gris porte habituellement sa tête au même niveau que le dos, la soulevant seulement lorsqu'il est en alerte[24]. Il voyage habituellement à un rythme lopin (course bondissante), plaçant ses pattes les unes devant les autres. Cette démarche peut être maintenue pendant des heures à une vitesse de 8 à 9 km/h[49] et permet au loup de parcourir de grandes distances. Sur les chemins dénudés, un loup peut atteindre rapidement des vitesses de 50 à 60 km/h. Le loup gris a une allure de course de 55 à 70 km/h, peut sauter de 5 m de longueur en une seule fois et peut poursuivre rapidement pendant au moins 20 minutes[50].
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Les battements cardiaques ont une fréquence de 90 pulsations par minute, jusqu'à 200 lors d'efforts importants[45]. La fréquence respiratoire est de quinze à vingt inspirations par minute ; elle peut s'accroître jusqu'à 100 inspirations par minute lors du halètement[45].
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L'odorat est puissant et permet de détecter un animal à 270 m contre le vent. L'angle de vision atteint 250° contre 180° chez l'homme[45]. La nuit, les yeux du loup paraissent phosphorescents car ils sont tapissés d'une couche de cellules, le tapetum lucidum, qui lui permettent de voir aussi bien que le jour[réf. nécessaire].
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L'audition du loup lui permet d'entendre des sons jusqu'à 40 kHz (20 kHz chez l'homme)[45], il perçoit notamment d'autres loups hurler jusqu'à une distance de 6,4 à 9,6 km[45].
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Le loup gris est un animal social, dont l'unité sociale de base est constituée d'un couple reproducteur accompagné de sa progéniture adulte[note 3]. La meute moyenne se compose d'une famille de 5 à 11 animaux (1 à 2 adultes, 3 à 6 juvéniles et 1 à 3 « yearlings »)[24], voire parfois deux ou trois familles de ce genre[44], avec des meutes exceptionnellement grandes comprenant jusqu'à 42 loups connus[52]. Dans des conditions idéales, le couple reproducteur élève des louveteaux chaque année, et cette progéniture reste généralement dans la meute pendant 10 à 54 mois avant de se disperser[53]. Les facteurs déclencheurs de la dispersion sont notamment le début de la maturité sexuelle et la concurrence au sein de la meute pour la nourriture[54]. La distance parcourue par les loups qui se dispersent varie considérablement ; certains restent à proximité du groupe parental, tandis que de grandes distances de parcours ont été mesurées pour d'autres, comme 206 km, 390 km, ou encore 670 km depuis leurs meutes natales[50]. Une nouvelle meute est habituellement fondée par un mâle et une femelle non apparentés qui se dispersent et voyagent ensemble à la recherche d'une région sans autre meute hostile[55]. Les meutes de loups adoptent rarement d'autres semblables parmi les leurs et les tuent le plus souvent. Dans les rares cas où d'autres loups sont adoptés, l'adopté est presque toujours un animal immature (1 à 3 ans) peu susceptible de rivaliser avec le couple reproducteur pour les droits de reproduction. Dans certains cas, un loup solitaire est adopté dans une meute pour remplacer un reproducteur mort[52]. Pendant les périodes d'abondance d'ongulés (migration, vêlage, etc.), différentes meutes de loups peuvent s'unir temporairement[24].
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Les loups sont des animaux très territoriaux qui établissent souvent des territoires beaucoup plus grands qu'ils n'en ont besoin pour survivre afin de s'assurer un approvisionnement régulier de proies. La taille du territoire dépend en grande partie de la quantité de proies disponibles et de l'âge des louveteaux de la meute, et il a tendance à augmenter en taille dans les zones où la population de proies est faible[56] ou lorsque les louveteaux atteignent l'âge de 6 mois, et ont donc les mêmes besoins nutritionnels que les adultes[57]. Les meutes de loups se déplacent constamment à la recherche de proies et couvrent environ 9 % de leur territoire par jour (25 km/j en moyenne). Le cœur de leur territoire, là où ils passent la moitié de leur temps, est en moyenne de 35 km2[56]. La densité des proies a tendance à être beaucoup plus élevée dans les environs du territoire, bien que les loups tendent à éviter de chasser en marge de leur aire de répartition à moins d'être désespérés, à cause de la possibilité de rencontres fatales avec les meutes voisines[58]. Le plus petit territoire enregistré était détenu par une meute de six loups dans le nord-est du Minnesota, qui occupait une superficie estimée à 33 km2, tandis que le plus grand territoire était détenu par une meute de dix loups de l'Alaska couvrant une superficie de 6 272 km2[57]. Les meutes de loups sont habituellement bien établies et ne quittent en général leur aire de répartition habituelle que lors de graves pénuries alimentaires[24].
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Les loups défendent leur territoire contre d'autres meutes par une combinaison de marques odorantes, d'attaques directes et de hurlements (voir Communication). Le marquage olfactif est utilisé pour la signalisation territoriale et fait appel à la miction, à la défécation et au grattage du sol[59],[60],[61],[62],[63]. Les marques odorantes sont généralement laissées tous les 240 m sur l'ensemble du territoire sur des passages et des carrefours réguliers. Ces marqueurs peuvent durer de 2 à 3 semaines[57] et sont habituellement placés près de rochers, de blocs, d'arbres ou de squelettes de gros animaux[24]. Les luttes territoriales sont une des principales causes de mortalité des loups, une étude concluant que 14 à 65 % des décès de loups au Minnesota et au parc national et réserve de Denali étaient dus à la prédation d'autres loups[64].
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Le loup gris est le plus souvent monogame[65], avec des couples appariés qui restent généralement ensemble pour la vie. À la mort d'un des partenaires, le ou la restante reforme rapidement un couple. Comme les mâles sont souvent plus nombreux dans n'importe quelle population de loups, les femelles non appariées sont rares[24]. Si un loup gris mâle dispersant est incapable d'établir un territoire ou de trouver une partenaire, il s'accouple avec les filles de couples reproducteurs déjà établis des autres meutes. Ces loups gris sont surnommés « loups Casanova » et, contrairement aux mâles des meutes établies, ils ne forment pas de lien de couple (en) avec les femelles avec lesquelles ils copulent. Certaines meutes de loups gris peuvent ainsi avoir plusieurs femelles reproductrices, comme c'est le cas dans le parc national de Yellowstone (en)[66]. Les loups gris pratiquent également la garde alloparentale (en), où un couple de loups peut adopter le ou les louveteaux d'un autre. Cela peut se produire si les parents d'origine décèdent ou sont séparés d'eux pour toute raison[67]. En plus du comportement hétérosexuel, le comportement homosexuel a été observé chez des loups gris[68]. Les loups gris mâles se montent souvent l'un l'autre lorsque la femelle la mieux classée de la meute devient en chaleurs[69].
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L'âge de la première reproduction chez le loup gris dépend en grande partie de facteurs environnementaux : quand la nourriture est abondante ou quand les effectifs de l'espèce sont fortement encadrés, les loups peuvent devenir mature et élever des petits à un plus jeune âge afin de mieux exploiter les ressources abondantes. Ceci est démontré par le fait que les loups en captivité se reproduisent dès l'âge de 9 à 10 mois, alors que les plus jeunes loups nicheurs enregistrés dans la nature étaient âgés de 2 ans (22 mois). Les louves sont capables de produire des petits chaque année, une portée par an étant la moyenne. Contrairement au coyote, le loup gris n'atteint jamais la sénescence reproductrice[70],[71]. Les jeunes louves ont des premières portées plus petites, de 1 à 3 petits, avant de voir leur fertilité augmenter[71].
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L'œstrus se produit en général à la fin de l'hiver[24], de janvier à mars[71], les femelles multipares plus âgées entrant dans l'œstrus 2 à 3 semaines plus tôt que les femelles plus jeunes[24]. Pendant la gestation, les louves restent dans une tanière située loin de la zone périphérique de leur territoire, cette dernière étant là où les rencontres violentes avec d'autres meutes sont plus probables[72]. Les femelles âgées mettent habituellement bas dans la tanière de leur portée précédente, tandis que les plus jeunes s'installent souvent près de leur lieu de naissance. La période de gestation (en) dure 62 à 75 jours, les petits naissant en général pendant la période estivale[24].
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Les loups portent des petits relativement gros dans de petites portées par rapport à d'autres espèces de canidés[73]. Une portée moyenne est composée de 5 à 6 petits[74], sa taille ayant tendance à augmenter dans les zones où les proies sont abondantes[74], même si des portées exceptionnellement grandes de 14 à 17 petits ne se produisent que 1 % du temps. Les louveteaux naissent le plus souvent au printemps, ce qui correspond à une augmentation des populations de proies[72]. Les petits naissent aveugles et sourds, et sont recouverts d'une fourrure courte et douce de couleur gris-brun. Ils pèsent 300 à 500 g à la naissance et commencent à voir après 9 à 12 jours. Les canines de lait poussent au bout d'un mois. Les louveteaux quittent la tanière après 3 semaines. À 1,5 mois, ils sont assez agiles pour fuir le danger. Les mères ne quittent pas la tanière pendant les premières semaines, comptant sur les pères pour leur fournir de la nourriture à elles et à leurs petits[24],[73]. Leur mère allaite les louveteaux grâce à cinq paires de mamelles[75] jusqu'à ce qu'ils commencent à manger des aliments solides vers 3 à 4 semaines. Les louveteaux ont un taux de croissance rapide pendant les quatre premiers mois de leur vie : pendant cette période, le poids d'un louveteau peut augmenter de près de 30 fois[24],[73]. Les petits commencent à jouer au combat à l'âge de 3 semaines, mais contrairement aux jeunes renards et coyotes, leurs morsures sont inhibées. Les combats réels pour établir une hiérarchie se déroulent habituellement vers l'âge de 5 à 8 semaines. Cela est différent des jeunes renards et coyotes, qui peuvent commencer à se battre avant même le début de leur comportement de jeu[76]. À l'automne, les louveteaux sont assez mûrs pour accompagner les adultes à la chasse aux grandes proies[72].
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À l'état sauvage, la durée de vie typique du Loup gris se situe entre cinq et six ans, mais est allée jusqu'à 13,7 ans pour une louve[77],[78]. Les causes habituelles de la mort sont la vieillesse ou des blessures causées soit pendant la chasse, soit par d'autres loups[77]. Il peut vivre jusqu'à 15 ans en captivité, et un individu mâle a réussi à atteindre l'âge de 20,6 ans[78].
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Bien qu'animaux sociaux, les loups célibataires ou les couples établis ont plutôt des taux de réussite plus élevés dans la chasse que les grandes meutes ; les loups célibataires ont parfois été observés en train de tuer sans aide de grandes proies comme l'orignal, le bison et le bœuf musqué[79]. L'odorat du loup gris est relativement peu développé par rapport à celui de certaines races de chiens de chasse, ce qui le rend incapable de rep��rer l'odeur de charogne contre le vent à plus de 2 ou 3 kilomètres. Par conséquent, il réussit assez rarement à attraper des oiseaux et des lièvres cachés, mais il peut aisément suivre la piste fraîche d'une proie. Son sens de l'ouïe assez aigu le rend capable d'entendre jusqu'à une fréquence de 26 kHz[80] ce qui est suffisant pour remarquer la chute des feuilles à l'automne[24]. La chasse du loup gris peut être décomposé en cinq étapes :
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La manière de tuer varie en fonction de l'espèce de la proie. Avec les gros animaux, les loups adultes évitent d'habitude l'assaut frontal et se concentrent sur l'arrière et les flancs de la proie. Les grosses proies comme les élans sont abattus par de larges morsures sur la zone molle du périnée, ce qui cause une hémorragie massive. Trois grandes morsures sont généralement suffisantes pour abattre un grand cerf en bonne santé[87]. Pour les proies de taille moyenne comme le chevreuil ou le mouton, les loups attaquent à la gorge, ce qui endommage les terminaisons nerveuses et l'artère carotide et provoque la mort de l'animal entre quelques secondes et une minute après la morsure. Avec les petits animaux, comme ceux du genre Mus, les loups bondissent et les capturent entre leurs pattes avant[88]. Quand les proies sont vulnérables et abondantes, les loups tuent parfois plus que nécessaire. Ce genre de comportement, commun chez les animaux domestiques, est rare à l'état sauvage, et se trouve généralement à la fin de l'hiver ou au printemps, quand la neige est inhabituellement profonde (et entrave les mouvements des proies)[89] ou quand les loups se retirent dans leur tanière et ont besoin d'un surplus de viande prêt à l'emploi[90]. Les proies de taille moyenne sont particulièrement vulnérables à ces abattages surnuméraires, la morsure à la gorge permettant à un loup de rapidement passer d'un animal à un autre[88].
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Une fois que la proie est abattue, les loups commencent à manger avec excitation, déchirant et traînant la carcasse dans toutes les directions, et arrachant de gros morceaux[91]. Le couple reproducteur a priorité sur la nourriture de manière à pouvoir continuer à produire des petits. Quand la nourriture manque, c'est automatiquement au détriment d'autres membres de la famille, en particulier des adultes[92]. Le couple reproducteur mange habituellement en premier, néanmoins comme ils fournissent la majeure partie du travail dans la chasse ils doivent parfois se reposer et laissent les autres membres de la famille manger sans problèmes. Une fois le couple reproducteur repu, le reste de la famille réduit la carcasse en pièces et les transporte dans des zones tranquilles où ils peuvent manger en paix. Les loups commencent typiquement leur repas en consommant les gros organes internes de la proie comme le cœur, le foie, les poumons et l'estomac. Les reins et la rate sont mangés une fois sortis, suivis par les muscles[93]. Un loup seul peut manger 15 à 19 % de son poids en un seul repas[94].
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Le comportement expressif du loup gris est plus complexe que celui du coyote et du chacal doré, comme l'exigent ses habitudes de vie et de chasse en groupe. Alors que les canidés moins grégaires possèdent souvent des répertoires de signaux visuels simples, les loups ont des signaux plus variés dont l'intensité s'interclasse subtilement en intensité[76],[95]. En position neutre, les jambes ne sont pas raidies, la queue pend librement, la face est lisse, les lèvres ne sont pas tendues et les oreilles ne pointent pas dans une direction particulière[96]. La communication par la posture chez le loup consiste en une variété d'expressions faciales, de positions de la queue et de la piloérection[80]. Les loups agressifs ou qui s'affirment se caractérisent par des mouvements lents et délibérés, une posture corporelle élevée et des poils du dos hérissés, tandis que les loups soumis portent leur corps vers le bas, lissent leur fourrure et baissent les oreilles et la queue[97]. Lorsqu'un mâle reproducteur rencontre un membre subalterne de sa famille, il peut le regarder fixement, debout, droit et toujours avec la queue horizontale (dans le prolongement de la colonne vertébrale)[98]. Deux formes de comportement de soumission sont reconnues: passive et active. La soumission passive se produit habituellement en réaction à l'approche d'un individu dominant, où le loup soumis se trouve en partie sur son dos et laisse le loup dominant lui renifler le périnée. La soumission active se produit souvent comme une forme de salutation où le loup soumis s'approche d'un autre dans une posture basse, et lèche le visage de l'autre loup[99]. Lorsque les loups sont ensemble, ils s'adonnent généralement à des comportements comme la poussée du nez, la lutte à la mâchoire, le frottement des joues et le léchage facial. Mordiller le museau de l'autre est un geste amical, tandis que serrer le museau avec des dents nues est un signe de domination[100].
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Comme chez les humains, le loup gris a des motifs de couleur faciale où la direction du regard peut être facilement identifiée, bien que ce ne soit souvent pas le cas chez d'autres espèces canidés. En 2014, une étude a comparé le modèle de couleur faciale chez 25 espèces de canidés. Les résultats suggèrent que le modèle de couleur faciale des espèces canidés est lié à leur communication du regard, et que les loups gris en particulier utilisent le signal du regard dans la communication conspécifique[101].
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Les vocalisations suivantes sont poussées par le Loup gris : glapir, gémir, geindre, geindre plaintivement, lancer une plainte, gronder plaintivement, gronder, grogner, japper, aboyer et hurler. Ces vocalisations étant liées aux contextes comme glapir de douleur ou de peur, ou encore gronder lors d'action de dominance, d'attaque, de mise en garde, de défense, de protestation ou de jeu[102].
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Le loup gris hurle pour assembler la meute (en général avant et après la chasse), pour transmettre une alarme (en particulier sur un site de tanière), pour se localiser pendant une tempête ou sur un territoire inconnu, et aussi pour communiquer sur de grandes distances[103]. Les hurlements de loups peuvent, dans certaines conditions, être entendus sur des zones allant jusqu'à 130 km2[44]. Il est en général impossibles de les distinguer de ceux des grands chiens[104]. Les loups mâles donnent de la voix à travers une octave, passant à une basse profonde avec un accent sur le « O », tandis que les femelles produisent un baryton nasal modulé avec un accent sur « U ». Les louveteaux ne hurlent presque jamais, tandis que les loups d'un an produisent des hurlements qui se terminent par une série de jappements[24]. Le hurlement se compose d'une fréquence fondamentale qui peut se situer entre 150 et 780 Hz et comprendre jusqu'à 12 harmoniques. En général, le ton reste constant ou varie doucement, et peut changer de direction jusqu'à quatre ou cinq fois[23]. Les hurlements utilisés pour appeler les compagnons de meute vers une proie mise à mort sont des sons longs et doux semblables au début du cri d'un hibou à cornes. Lorsqu'ils poursuivent une proie, ils émettent un hurlement plus aigu, vibrant sur deux notes. Lorsqu'ils se rapprochent de leur proie, ils émettent une combinaison d'aboiement court et de hurlement[104]. Lorsqu'ils hurlent ensemble, les loups s'harmonisent plutôt que de chanter en chœur sur la même note, créant ainsi l'illusion qu'il y a plus de loups qu'il n' y en a réellement[103]. Les loups solitaires évitent généralement de hurler dans les endroits où d'autres meutes sont présentes[105]. Les loups de différentes régions géographiques peuvent hurler différemment : les hurlements des loups d'Europe sont beaucoup plus longs et mélodieux que ceux des loups d'Amérique du Nord, dont les hurlements sont plus forts et mettent davantage l'accent sur la première syllabe. Les deux sont cependant mutuellement intelligibles, puisque les loups d'Amérique du Nord ont été enregistrés en train de répondre aux hurlements de type européen réalisés par des biologistes[106].
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D'autres vocalisations de loups ont été divisées en trois catégories par Lopez : grognements, aboiement et gémissements[107]. L'aboiement a une fréquence fondamentale comprise entre 320 et 904 Hz[23], et est habituellement émis par les loups surpris. Les loups n'aboient pas aussi bruyamment ou continuellement que les chiens, mais aboient plusieurs fois avant de se mettre en retrait du danger perçu[107]. Le grognement a une fréquence fondamentale de 380 à 450 Hz[23], et est généralement émis pendant des défis pour de la nourriture. Les louveteaux grognent souvent en jouant. Une variante du hurlement est accompagnée d'un gémissement aigu et précède une attaque démarrée par un bond[103]. Les gémissements sont associées à des situations d'anxiété, de curiosité, d'enquête et d'intimité comme l'accueil, l'alimentation des louveteaux et le jeu[107].
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L'odorat est probablement le sens le plus aiguisé du loup et joue un rôle fondamental dans la communication. Le loup a un grand nombre de glandes sudoripares apocrines (en) sur la face, les lèvres, le dos et entre les orteils. L'odeur produite par ces glandes varie selon la microflore et le régime alimentaire de chaque loup, ce qui donne à chacun une « empreinte odorante » distincte. Une combinaison de glandes sudoripares apocrines et eccrines sur les pieds permet au loup de déposer son odeur lorsqu'il gratte le sol, ce qui se produit en général après le marquage à l'urine et la défécation pendant la saison de reproduction (en). Les follicules présents sur les poils de garde du dos du loup ont des amas de glandes apocrines et sébacées à leur base. Comme la peau du dos est d'habitude pliée, cela crée un microclimat pour la propagation bactérienne autour des glandes. Pendant la piloérection, les poils de garde du dos sont relevés et les plis cutanés s'étendent, ce qui libère une odeur[108].
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Les glandes odorantes précaudales peuvent jouer un rôle dans l'expression de l'agressivité car les loups combatifs lèvent la base de leur queue tout en baissant l'extrémité, positionnant ainsi les glandes odorantes (en) au point le plus élevé. Le loup possède une paire de sacs anaux sous le rectum, qui contiennent des glandes apocrines et sébacées. Les composantes des sécrétions des sacs anaux varient selon la saison et le sexe, ce qui indique que les sécrétions fournissent des informations sur le sexe et l'état reproductif. Les sécrétions des glandes préputiales peuvent annoncer l'état hormonal ou la position sociale car on a observé que les loups dominants se tiennent au-dessus des subalternes et semblent présenter la région génitale pour investigation[108], ce qui peut inclure le léchage génital[109]. Pendant la saison de reproduction, les louves sécrètent des substances du vagin qui communiquent l'état reproducteur des femelles et peuvent être détectées par les mâles sur de longues distances[108].
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Le marquage urinaire est le moyen de communication olfactive (en) le mieux étudié chez le loup. Sa fonction exacte est débattue, bien que la plupart des chercheurs s'accordent à dire que son premier but est d'établir des limites. L'urine des loups marque plus fréquemment et vigoureusement dans les zones inconnues, ou les zones d'intrusion, où l'odeur des autres loups ou canidés est présent. La-dite miction avec pattes surélevées (MPS)[note 4] est plus fréquente chez les loups mâles que chez les femelles, et peut servir à maximiser la possibilité de détection par les congénères, ainsi qu'à refléter la hauteur du loup marqueur. Seuls les loups dominants utilisent habituellement la MPS, les mâles subalternes continuant d'utiliser la posture debout juvénile à l'âge adulte[108]. La MPS est considérée comme l'une des formes les plus importantes de communication olfactive chez le loup et représente 60 à 80 % de toutes les marques olfactives observées[110].
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Le loup gris est un généraliste qui peut être présent dans les déserts, les prairies, les forêts et les toundras. L'utilisation de l'habitat par les loups gris est très liée à l'abondance des proies, aux conditions de neige, à l'absence ou à la faible densité du bétail, aux densités des routes, à la présence humaine et à la topographie[44].
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Dans les climats froids, le loup gris peut réduire le flux sanguin près de sa peau pour conserver la chaleur corporelle. La chaleur des coussinets est régulée indépendamment du reste du corps et est maintenue juste au-dessus du point de congélation des tissus, où les coussinets entrent en contact avec la glace et la neige[111]. Les loups gris utilisent différents endroits pour leur repos diurne : les endroits couverts sont préférés par temps froid, humide et venteux, tandis que les loups se reposent facilement à l'air libre par temps sec, calme et chaud. Pendant la période automne-printemps, lorsque les loups sont plus actifs, ils s'allongent volontiers à l'air libre, quel que soit leur emplacement[24].
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Les tanières sont habituellement construites pour les louveteaux pendant la période estivale. Lorsqu'elles construisent des tanières, les femelles se servent d'abris naturels tels que des fissures dans les rochers, des falaises surplombant les berges et des trous recouverts de végétation. Parfois, la tanière est le terrier approprié d'animaux plus petits comme les renards, les blaireaux ou les marmottes. Un repaire approprié est souvent élargi et en partie refait. En de rares occasions, les louves creusent leur propre terrier, habituellement petit et court avec 1 à 3 ouvertures. La tanière est habituellement construite à une distance maximale de 500 m d'un point d'eau[24], et elle est généralement orientée vers le sud, ce qui assure une exposition suffisante à la lumière du soleil, ce qui permet de garder la surface relativement libre de neige[44]. Des aires de repos, des aires de jeux pour les louveteaux et des restes de nourriture sont couramment trouvées autour des tanières à loups. L'odeur de l'urine et de la nourriture en décomposition provenant de la tanière attire souvent les oiseaux charognards comme les pies et les corbeaux. Comme il y a peu d'endroits commodes pour creuser des terriers, les tanières de loups sont souvent occupées par des individus de la même famille. Bien qu'ils évitent le plus souvent les zones visibles aux humains, les loups sont connus pour nicher près des domiciles, des routes revêtues et des voies ferrées[24].
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La meute poursuit les troupeaux d'herbivores tels que les cerfs de Virginie, élans, mouflons, rennes, cerfs wapitis, bisons Américain en Amérique du Nord et les mouflons, chevreuils, cerfs élaphes, daims, chamois, bisons d'Europe, sangliers, en Europe. Sur ces deux continents où les loups existent, les brouteurs constituent la base de leur alimentation. Pour chasser, ils poursuivent leur proie sur plusieurs kilomètres, jusqu'à l'épuisement de celle-ci. Solitaire, il se contente de petites proies, comme les petits mammifères (rongeurs) et les oiseaux.
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Les loups ont un régime alimentaire carnivore. Certains loups sont équipés de collier GPS/GSM/VHF pour comprendre par leurs déplacements comment ils sélectionnent leurs proies sauvages[112]. L'espèce se nourrit de cervidés, volailles, renardeaux, marcassins, ânes, reptiles, charognes… et fruits blets (exemple : le raisin). Ils peuvent aussi parfois chasser le bœuf musqué et l'orignal. Dans le Grand Nord, les loups préfèrent manger des petits rongeurs, les lemmings, plutôt que les rennes, pourtant plus charnus. Les loups traquent les rongeurs parce qu'ils sont proportionnellement beaucoup plus gras que les rennes. Cette graisse stockée par l'organisme des loups les protège du froid. Les loups sont aussi friands de raisin, qui leur apporte du sucre et des vitamines[réf. souhaitée]. Lorsque les proies sont rares, ils peuvent aussi manger des insectes ou des champignons[réf. nécessaire]. Capables d'avaler plus de 4,5 kg de viande d'un coup, les loups peuvent rester plus d'une semaine sans nourriture.
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En automne, les loups modifient leur régime alimentaire et consomment de grandes quantités de saumons qui sont alors en pleine montaison[113]. La pêche au saumon est en effet nettement moins dangereuse que la chasse au cerf. De plus, le saumon, à l’approche de l’hiver, offre une meilleure qualité nutritive en termes de matières grasses et d’énergie[114].
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Le loup peut attaquer les troupeaux de moutons[115]. Si le reste du troupeau ne fuit pas, le loup va continuer à chasser, ce qu'on appelle le « surplus killing » ou « over-killing »[116]. Un loup peut alors tuer plusieurs bêtes sans les manger.
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Les maladies virales transmises par le Loup gris sont notamment la rage, la maladie de Carré, le parvovirus canin, l'hépatite contagieuse canine, la papillomatose, le coronavirus canin[117] et la fièvre aphteuse[118]. Le loup est un hôte important de la rage en Russie, en Iran, en Afghanistan, en Irak et en Inde[118]. Chez le loup, la période d'incubation est de 8 à 21 jours, ce qui provoque l'agitation de l'hôte, l'abandon de sa meute et des déplacements pouvant atteindre 80 km par jour, augmentant ainsi le risque d'infection des autres individus. Les loups infectés ne montrent aucune crainte des humains ; la plupart des attaques de loups documentées contre des personnes sont d'ailleurs attribuées à des animaux enragés. Bien que la maladie de Carré soit mortelle chez le chien, elle n'a pas été signalée pour des morts de loups, sauf au Canada et en Alaska. Le parvovirus canin, qui cause la mort par déshydratation, déséquilibre électrolytique (en) et choc ou septicémie endotoxique, est largement survivable chez les loups, mais peut être mortel pour les louveteaux. Les loups peuvent attraper l'hépatite contagieuse canine à partir des chiens, bien qu'il n'y ait aucune trace de loups qui en meurent. La papillomatose n'a été signalée qu'une seule fois chez le Loup et ne cause probablement pas de maladie grave ou la mort, bien qu'elle puisse modifier les comportements alimentaires. Le coronavirus canin a été signalé chez des loups d'Alaska, les infections étant les plus répandues pendant les mois d'hiver[117].
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Quant aux maladies bactériennes transmises par le Loup gris, il s'agit notamment de la brucellose, la maladie de Lyme, la leptospirose, la tularémie, la tuberculose bovine, la listériose, l'anthrax[118]. Les loups peuvent attraper Brucella suis (en) des rennes sauvages et domestiques. En général, les loups adultes ne présentent pas de signes cliniques, mais ils peuvent affaiblir gravement les louveteaux des femelles infectées. Bien que la maladie de Lyme puisse affaiblir certains loups, elle ne semble pas avoir d'effet significatif sur les populations. La leptospirose peut être contractée par contact avec des proies ou de l'urine infectées et causer de la fièvre, de l'anorexie, des vomissements, une anémie, une hématurie, un ictère et la mort. Les loups qui vivent près des fermes sont plus vulnérables à la maladie que ceux qui vivent dans la nature, probablement en raison d'un contact prolongé avec des déchets infectés d'animaux domestiques. Les loups peuvent attraper la tularémie d'une proie lagomorphe, mais son effet sur les loups est inconnu. Bien que la tuberculose bovine ne soit pas considérée comme une menace majeure pour les loups, on a signalé qu'elle a déjà tué deux louveteaux au Canada[119].
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En général, le Loup gris domine les autres espèces de canidés dans les régions où elles sont toutes les deux présentes. En Amérique du Nord, les incidents où des loups gris tuent des coyotes sont fréquents, particulièrement en hiver, lorsque les coyotes se nourrissent de loups tués. Les loups peuvent attaquer les sites de tanière des coyotes, en creusant et en tuant leurs petits, bien qu'ils les mangent rarement. Il n'existe aucune trace de coyotes tuant les loups, même si les coyotes peuvent poursuivre les loups s'ils sont plus nombreux qu'eux[120],[121]. Des interactions quasi identiques ont été observées en Eurasie entre loups gris et chacals dorés, le nombre de ces derniers étant relativement faible dans les zones à densité élevée de loups[24]. Le loup gris est le prédateur le plus important des chiens viverrins, tuant un grand nombre d'entre eux au printemps et en été[24]. Les loups tuent aussi les renards roux, polaires et corsacs, d'habitude dans des conflits au sujet des carcasses, parfois en les mangeant[24],[122]. En Asie, ils peuvent rivaliser avec les dholes[24], bien qu'il existe au moins une mention d'un loup solitaire s'associant à une paire de dholes dans le Sanctuaire faunique de Debrigarh (en)[123].
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Les ours bruns dominent généralement les meutes de loups dans les conflits au sujet des carcasses, tandis que les meutes de loups prévalent surtout contre les ours lorsqu'il s'agit de défendre leur tanière. Les deux espèces tuent les petits de l'autre. Les loups mangent les ours bruns qu'ils tuent, tandis que les ours bruns semblent ne manger que de jeunes loups[124]. Les interactions du loup avec l'ours noir d'Amérique sont beaucoup plus rares qu'avec l'ours brun à cause des différences de préférences d'habitat. La plupart des rencontres de l'ours noir avec le loup se produisent dans l'aire de répartition nordique de l'espèce, et aucune interaction n'a été notée au Mexique. Les loups ont été remarqués à de nombreuses reprises pour rechercher activement les ours noirs dans leur tanière et les tuer sans les manger. Contrairement aux ours bruns, les ours noirs perdent souvent contre les loups dans les disputes pour des carcasses[125]. Bien que les rencontres avec des ours bruns et noirs semblent être courantes, les ours blancs sont rarement rencontrés par les loups et il n'existe que deux cas de meutes de loups tuant des oursons blancs[126]. Les loups tuent aussi les ours noirs d'Asie[24].
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Les loups peuvent rencontrer des hyènes rayées au Proche Orient, en Asie centrale et en Inde, en particulier lors de disputes au sujet des carcasses. Les hyènes rayées se nourrissent abondamment de carcasses tuées par des loups dans les zones où les deux espèces interagissent. À un contre un, la hyène domine le loup et peut en faire une proie, mais les meutes de loups peuvent chasser des hyènes seules ou s'ils sont en plus grand nombre qu'elles[127],[128]. Toutefois, il y existe le cas d'une hyène rayée femelle dominant 12 loups d'Arabie[129]. Deux cas sont connus également dans le sud d'Israël, où les loups et les hyènes rayées sont étroitement liés entre eux d'une manière apparemment amicale[130].
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Les grandes populations de loup limitent le nombre de félins de tailles petite à moyenne. Les loups rencontrent des pumas le long de certaines parties des Rocheuses et des chaînes de montagnes à proximité. En général, les loups et les pumas évitent de se rencontrer en chassant à des altitudes différentes. Mais en hiver, lorsque l'accumulation de neige force leurs proies dans les vallées, les rencontres entre les deux espèces deviennent plus probables. Les loups en meute ont le plus souvent le dessus sur le couguar et peuvent voler les animaux tués. Certains ont tué des mères et leurs petits[131],[132]. Le loup chassent le chat de Pallas et peut se nourrir des carcasses des proies tuées par la panthère des neiges[133],[134]. Les loups peuvent aussi réduire les populations de lynx boréal. Les loups peuvent tuer les lynx en les épuisant ou en les tuant avant qu'ils ne puissent s'échapper dans les arbres[135]. Des rencontres du même type entre le loup et le lynx roux ont été signalées[136].
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Les restes de gibier du loup sont parfois récupérées par le carcajou. Les carcajous attendent d'habitude que les loups aient fini de se nourrir, mais il arrive qu'ils chassent les loups de leurs carcasses. À l'inverse, il y a eu des signalements confirmant que des meutes de loups ont tué des carcajous[137].
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À part les humains, le tigre semble être le seul prédateur sérieux des loups[24],[138],[139],[140],[133]. Les interactions entre le loup et le tigre sont bien documentées dans le Sikhote-Alin, où les tigres réduisent le nombre de loups, soit au point d'extinction localisée, soit à un nombre si faible qu'ils deviennent une composante insignifiante dans le fonctionnement de l'écosystème. Les loups semblent capables d'échapper à l'exclusion compétitive des tigres seulement lorsque la persécution humaine diminue le nombre de tigres. Les cas avérés de tigres tuant des loups sont rares et les attaques semblent être de nature compétitive plutôt que prédatrice, avec au moins quatre cas avérés de tigres tuant des loups sans les consommer[141].
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En Mongolie, le loup servait à assurer la pérennité de la steppe dans les années 1950. Leur prédation sur les gazelles, les marmottes voire les rats évitait la désertification de la steppe[142].
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En Amérique, au parc national de Yellowstone, survivent encore aujourd'hui quelque 3 000 loups qui côtoient les bisons et les lynx. Ceux-ci sont remarquables pour leur technique de chasse en groupe unique. Une fois la proie repérée, ils s'élancent et utilisent la technique de l'encerclement dite « technique catapulte » pour ensuite faire la course et semble-t-il gagner l'estime de leurs congénères. L’histoire des loups de Yellowstone (en) montre l'impact écologique positif du loup, dispersant les ongulés qui ont tendance à surpâturer certaines espèces d'arbres ripisylves, stabilisant les populations de cervidés qui mangent les jeunes pousses et arbustes, diminuant les populations de coyotes au profit de petits mammifères[143].
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En Europe et en Suisse ou en France notamment, l’abondance de cervidés empêche la régénération des jeunes arbres et favorise le compactage des sols en forêt. La végétation des sous-bois hébergeant de nombreux invertébrés (qui constituent l'alimentation de nombreux vertébrés), sa dégradation a un impact important sur la biodiversité. La prédation, par les loups en particulier, régule le nombre de cervidés et les oblige à limiter/sélectionner les végétaux qu'ils mangent et contraint leurs lieux de vie à des espaces hors des forêts où la prédation est moins risquée[144],[145].
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Même si l'espèce Canis lupus n'est pas menacée de disparition dans sa globalité au regard de sa large aire de répartition à travers le globe, sa situation est plus préoccupante quand on considère les grandes populations une à une. En fait, seules les populations vivant dans les Carpathes et les Balkans-Dinara sont hors de danger au début du XXIe siècle [146] tandis que l'espèce est par exemple classée vulnérable sur la liste rouge française[147].
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Dans de nombreux pays les loups bénéficient à présent d'un statut d'espèce protégée, ce qui implique également un suivi des individus et populations, facilité par des méthodes de monitoring moins invasives pour le loup et son territoire[148], via l'analyse génétique des poils[149] ou excréments par exemple.
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Des mesures dérogatoires au statut de protection peuvent être mises en œuvre lorsque des troupeaux sont soumis à des attaques répétées : effarouchement (lumineux, sonore ou tir non létal), tir de défense de l'éleveur ou du berger, tir de prélèvement[150].
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Parallèlement à la domestication du chien, il y eut des rapports de concurrence difficiles entre le loup gris et l'homme.
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Bien que l'hybridation entre loups et chiens en Europe ait suscité des inquiétudes parmi les groupes de conservation craignant pour la pureté génétique du loup gris, les tests génétiques montrent que l'introgression des gènes canins dans les populations européennes de loups gris ne représente pas une menace significative. De plus, comme les saisons de reproduction (en) des loups et des chiens ne coïncident pas entièrement, la probabilité que les loups et les chiens sauvages s'accouplent et produisent des descendants survivants est faible[151].
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La chasse au loup (en) est pratiquée dès le Néolithique[152]. Dès le Magdalénien, les dents de loup sont utilisées dans de nombreuses parures[réf. nécessaire].
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L'extermination des loups d'Europe du Nord est d'abord devenue un effort organisé au Moyen Âge, et s'est poursuivie jusqu'à la fin des années 1800. En Angleterre, la persécution du loup a été imposée par la législation, et le dernier spécimen a été tué au début du seizième siècle sous le règne d'Henri VII. Les loups ont duré plus longtemps en Écosse, où ils se sont abrités dans de vastes étendues de forêt, qui ont ensuite été incendiées. Les loups ont réussi à survivre dans les forêts de Braemar et du Sutherland jusqu'en 1684. L'extirpation des loups en Irlande a suivi une voie similaire, le dernier loup étant censé avoir été tué en 1786[153]. Une prime au loup a été introduite en Suède en 1647, après que l'extermination de l'orignal et du renne eut forcé les loups à se nourrir de bétail. Les Samis ont extirpé les loups du nord de la Suède par des campagnes organisées. En 1960, il restait peu de loups en Suède à cause de l'utilisation de motoneiges pour les chasser, le dernier spécimen ayant été tué en 1966. Le loup gris a été exterminé au Danemark en 1772 et le dernier loup de Norvège a été tué en 1973. L'espèce a été décimée en Finlande au XXe siècle, malgré des dispersions régulières en provenance de Russie. Le loup gris n'était présent que dans l'Est et le Nord de la Finlande en 1900, bien que son nombre ait augmenté après la Seconde Guerre mondiale[154].
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En Europe centrale, le nombre de loups a considérablement diminué au début du XIXe siècle à cause de la chasse organisée et de la réduction des populations d'ongulés. En Bavière, le dernier loup a été tué en 1847 et avait disparu des régions du Rhin en 1899[154]. En Suisse, les loups ont disparu au XXe siècle ; ils reviennent naturellement d'Italie depuis les années 1990[155]. En 1934, l'Allemagne nazie devint le premier État de l'histoire moderne à protéger le loup, bien que l'espèce avait déjà été extirpée d'Allemagne à ce moment-là[156]. Le dernier loup vivant à être tué sur le sol de l'Allemagne d'aujourd'hui avant 1945 fut le « Tigre de Sabrodt (en) », qui fut abattu près de Hoyerswerda, en Lusace (alors Basse-Silésie) en 1904. Les loups sont depuis revenus dans la région[157].
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En Europe de l'Ouest[note 5], la chasse au loup en France a d'abord été institutionnalisée par Charlemagne entre 800 et 813, lorsqu'il a créé la louveterie, un corps spécial de chasseurs de loups. La louveterie fut abolie après la Révolution française en 1789, mais rétablie en 1814. En 1883, jusqu'à 1 386 loups furent tués, et beaucoup d'autres empoisonnés[154].
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En Europe de l'Est, les loups n'ont jamais été complètement exterminés en raison de la contiguïté de la région avec l'Asie et ses vastes zones boisées. Cependant, les populations de loups d'Europe de l'Est ont été réduites à un nombre très faible à la fin du XIXe siècle. Les loups ont été extirpés de Slovaquie au cours de la première décennie du XXe siècle, et vers le milieu du XXe siècle, on ne pouvait les trouver que dans quelques zones forestières de l'Est de la Pologne. Les loups des Balkans orientaux ont bénéficié de la contiguïté de la région avec l'ex-Union soviétique (en) et de vastes étendues de plaines, de montagnes et de terres agricoles. En Hongrie, les loups n'étaient présents que dans la moitié du pays vers le début du XXe siècle et se limitaient en grande partie au bassin des Carpates. Les populations de loups en Roumanie sont restées importantes, avec une moyenne de 2 800 loups tués chaque année sur une population de 4 600 de 1955 à 1965. Un creux historique a été atteint en 1967, lorsque la population a été réduite à 1 550 animaux. L'extermination des loups en Bulgarie était relativement récente, car une population antérieure d'environ 1 000 individus en 1955 a été réduite à environ 100 à 200 en 1964. En Grèce, l'espèce a disparu du sud du Péloponnèse en 1930. Malgré des périodes de chasse intense au XVIIIe siècle, les loups n'ont jamais disparu dans les Balkans occidentaux, de l'Albanie à l'ex-Yougoslavie. La persécution organisée des loups a commencé en Yougoslavie en 1923, avec la création du Comité d'extermination des loups (CEL) à Kocevje (en), en Slovénie. Le CEL a réussi à réduire le nombre de loups dans les Alpes dinariques[154].
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En Europe du Sud, l'extermination des loups n'était pas aussi complète qu'en Europe du Nord à cause d'une plus grande tolérance culturelle de l'espèce. Les populations de loups n'ont commencé à décliner dans la péninsule Ibérique qu'au début du XIXe siècle et ont été réduites de moitié en 1900. Les primes au loup ont été régulièrement versées en Italie jusqu'en 1950. Les loups ont commencé à être exterminés dans les Alpes vers 1800, et on n'en comptait plus que 100 en 1973 qui n'habitaient que 3 à 5 % de leur ancienne aire de répartition italienne[154].
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En Italie survivent environ 800 à 1 000 loups dans la vallée d'Aoste, en Lombardie, dans le Trentin et le Latium.[réf. nécessaire]
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C'est officiellement[note 6] le 5 novembre 1992 que les deux premiers loups sont aperçus dans les Alpes-Maritimes, dans le parc national du Mercantour[158], formant la meute Vésubie-Tinée, meute historique du retour du loup en France. Des analyses ADN de loups installés en France et en Italie ont montré qu'il s'agissait d'individus appartenant à la même sous espèce. Ainsi la population qui s'étendait déjà en Italie, a fait sa réapparition dans le nord de l'Italie, puis en France, non par l'intermédiaire des Abruzzes mais par les Alpes ligures et le Nord des Apennins[159]. Sa réinsertion est donc naturelle, et non volontaire, favorisée par l'exode rural qui a permis la reforestation et par la création d'espaces protégés. On parle de Zone de Présence Permanente (ZPP) lorsqu'un territoire précis est occupé durant au moins deux hivers consécutifs, soit par une meute soit par un loup solitaire. On compte en France 10 ZPP en 2002, 29 en 2012 et 90 en 2018, qui cumulent successivement 100, 200 et 500 loups environ[160].
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Un loup a par ailleurs été vraisemblablement observé à Gedinne, dans les Ardennes belges, à proximité de la frontière française, en juillet et août 2011[161],[162], ainsi qu'à Duiven aux Pays-Bas, à la même époque, en provenance d'Allemagne[163]. Sa présence est confirmée depuis 2018 dans les Hautes Fagnes[164].
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Un loup, venu d’Europe orientale, a par ailleurs été observé et filmé en mars 2015 aux Pays-Bas pour la première fois depuis 150 ans à Kolham, une localité proche de la frontière allemande et de la réserve naturelle des marais de Bourtange (province de Groningue)[165]. Les observations de ce loup s'étendent en fait sur trois jours, du lundi 9 au mercredi 11, et ont fait l'objet de plusieurs photos et films[166]. D'autres observations ont également été effectuées quelques jours plus tôt à peu de distance, à Emmen[167], et Meppen[168] (Drenthe).
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En Allemagne, le dernier loup de la lande de Lunebourg avait été aperçu et abattu en 1872 dans le bois de Becklingen. Mais en 2006 un spécimen a été contacté sur le centre d'essais de près de 50 km2 de Rheinmetall Waffe Munition GmbH à Unterlüß[169] ; une première photo de cet animal a été prise en 2007[170] et depuis une meute a colonisé le pas de tir d'Unterlüß[171], comme le laissaient supposer d'aurtes contacts au cours de l'année 2013[172].
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Au cours du XIXe siècle, les loups gris étaient encore présents dans de nombreuses parties du sud du Levant à l'est et à l'ouest du Jourdain. Cependant, leur nombre a considérablement diminué entre 1964 et 1980, en grande partie à cause des persécutions exercées par les agriculteurs[173]. L'espèce n'était pas considérée comme commune dans le nord et le centre de l'Arabie saoudite au XIXe siècle, avec la plupart des premières publications parlant des individus du sud-ouest de l'Asir, du nord des zones rocheuses bordant Jordanie, ou des zones entourant Riyad[174].
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L'aire de répartition du loup gris en Union soviétique s'étendait sur la quasi-totalité du territoire du pays, n'étant absente que sur les îles Solovky, la Terre François-Josef, la Terre du Nord et les îles Karaginski, du Commandeur et Chantar. L'espèce a été exterminée deux fois en Crimée ; une fois après la guerre civile russe, et de nouveau après la Seconde Guerre mondiale[24]. Après les deux guerres mondiales, les populations de loups soviétiques ont atteint deux sommets. 30 000 loups ont été abattus chaque année sur une population de 200 000 au cours des années 1940, dont 40 000 à 50 000 en période de pointe. Les populations de loups soviétiques ont atteint un creux vers 1970, disparaissant sur une grande partie de la Russie européenne. La population a de nouveau augmenté en 1980 pour atteindre environ 75 000 individus, dont 32 000 ont été tuées en 1979[175]. Les populations de loups dans le nord de la Mongolie intérieure ont décliné au cours des années 1940, principalement en raison du braconnage des gazelles à queue blanche, la principale proie du loup dans la région[176]. Dans l'Inde britannique, les loups étaient fortement persécutés en raison de leurs attaques contre les moutons, les chèvres et les enfants. En 1876, 2 825 loups ont été abattus dans les Provinces du Nord-Ouest (PNO) et du Bihar. Dans les années 1920, l'extermination des loups restait une priorité dans les PNO et à Awadh. Entre 1871 et 1916, plus de 100 000 loups ont été tués pour des primes en Inde britannique[177].
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Les loups au Japon ont disparu pendant la restauration de Meiji, une extermination connue sous le nom de ōkami no kujo. Le loup était considéré comme une menace pour l'élevage, ce que le gouvernement Meiji promouvait à l'époque, et ciblait grâce à un système de primes et d'une campagne directe d'extermination chimique inspirée de la campagne américaine contemporaine similaire. Le dernier loup japonais fut un mâle tué le 23 janvier 1905 près de Washikaguchi (aujourd'hui Higashi Yoshiro)[178]. Les loups japonais, aujourd'hui disparus, descendaient de grands loups sibériens qui colonisaient la péninsule coréenne et le Japon, avant de se séparer de l'Asie continentale il y a 20 000 ans, au Pléistocène. À l'Holocène, le détroit de Tsugaru s'est élargi et a isolé Honshū de Hokkaidō, provoquant ainsi des changements climatiques qui ont entraîné l'extinction de la plupart des grands ongulés qui habitaient l'archipel. Les loups japonais ont probablement subi un processus de nanisme insulaire il y a 7 000 à 13 000 ans en réponse à ces pressions climatiques et écologiques. C. l. hattai (anciennement indigène d'Hokkaidō) était beaucoup plus grand que son cousin méridional C. l. hodophilax car il habitait à des altitudes plus élevées et avait accès à de plus grandes proies, ainsi qu'une interaction génétique continue avec des loups se dispersant de Sibérie[179].
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En 2008, une référence faisant autorité indiquait que le loup gris pouvait être trouvé dans toute la Chine continentale[181]. En 2017, une étude approfondie a confirmé que le loup gris était présent dans toute la Chine continentale, à la fois par le passé et de nos jours. Il existe dans le sud de la Chine, ce qui réfute les affirmations de certains chercheurs occidentaux selon lesquelles le loup n'y aurait jamais existé[182],[183].
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Il existe peu de données fiables sur le statut des loups au Moyen-Orient, sauf en Israël et en Arabie saoudite, bien que leur nombre semble stable et devrait le rester. Les politiques de conservation d'Israël et l'application efficace de la loi maintiennent une population de loups de taille modérée, qui rayonne dans les pays voisins, tandis que l'Arabie saoudite a de vastes étendues désertiques, où environ 300 à 600 loups vivent sans être dérangés[184]. Le loup survit dans la plus grande partie de son aire de répartition historique en Arabie Saoudite, probablement à cause d'un manque de pastoralisme et de déchets humains abondants[174]. La Turquie peut jouer un rôle important dans le maintien des loups dans la région en raison de sa contiguïté avec l'Asie centrale. Les montagnes du pays ont servi de refuge aux quelques loups restants en Syrie. Une petite population de loups vit sur les hauteurs du Golan et est bien protégée par les activités militaires. Les loups vivant dans le désert du sud du Néguev sont contigus avec les populations vivant dans le Sinaï égyptien et en Jordanie. Dans tout le Moyen-Orient, l'espèce n'est protégée qu'en Israël. Ailleurs, il peut être chassé toute l'année par les Bédouins[184].
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Les populations actuelles du loup en Iran sont mal connues. Elles étaient autrefois présentes dans tout le pays dans les zones à faible densité de population au milieu des années 1970. Les régions septentrionales de l'Afghanistan et du Pakistan sont des bastions importants pour le loup. On estime qu'il y a environ 300 loups dans environ 60 000 km2 de Jammu-et-Cachemire dans le nord de l'Inde et 50 autres dans l'Himachal Pradesh. Au total, l'Inde compte environ 800 à 3 000 loups dispersés dans plusieurs populations restantes. Bien qu'ils soient protégés depuis 1972, les loups indiens sont considérés comme étant en voie de disparition, de nombreuses populations demeurant en faible nombre ou vivant dans des zones de plus en plus fréquentées par les humains. Bien que présents au Népal et au Bhoutan, il n'y a pas d'informations sur les loups qui s'y trouvent[175].
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Les populations de loups dans toute l'Asie du Nord et centrale sont très méconnues, mais sont estimées à plusieurs centaines de milliers d'après les abattages annuels. Depuis la chute de l'Union soviétique, l'extermination des loups à l'échelle du continent a cessé, et les populations de loups sont passées à environ 25 000 à 30 000 individus en ex-Union soviétique. En Chine et en Mongolie, les loups ne sont protégés que dans les réserves. Les populations mongoles ont été estimées entre 10 000 et 30 000, tandis que le statut des loups en Chine est plus fragmentaire. Le nord a une population de loups en déclin, estimée à 400 individus, tandis que le Xinjiang et le Tibet abritent respectivement environ 10 000 et 2 000 loups[185].
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Aux États-Unis, la destruction a fait chuter la population de loups de 400 000 individus au XVIIIe siècle à 1 000 en 1970, les loups étant confinés dans trois États (Michigan, Minnesota, Alaska)[186].
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À l'origine, le Loup gris occupait toute l'Amérique du Nord au nord des 20° Nord. Cela s'est produit sur tout le continent, sauf au Sud-Est des États-Unis, à l'ouest de la Sierra Nevada californienne, et dans les régions tropicales et subtropicales du Mexique. Parmi les grandes îles continentales occupées par les loups se trouvaient Terre-Neuve, l'île de Vancouver, le sud-est des îles de l'Alaska, l'archipel Arctique et le Groenland[44]. Bien que les naturalistes Lohr et Ballard aient postulé que le Loup gris n'avait jamais été présent sur l'Île-du-Prince-Édouard[187],[188]:392, l'analyse des références à la faune indigène de l'île dans des documents historiques inédits ou publiés a révélé que l'espèce y résidait au moment de la première colonisation française en 1720. Dans sa lettre du 6 novembre 1721 au Ministre français de la Marine, Louis Denys de La Ronde rapporte que l'île abrite des loups « d'une taille prodigieuse », et envoie une peau de loup en France pour prouver son affirmation. Comme l'île a été défrichée pour la colonisation, la population de loups gris a peut-être disparu ou s'est déplacée vers le continent sur la glace d'hivers : les quelques rapports ultérieurs sur les loups datent du milieu du XIXe siècle et décrivent les créatures comme des visiteurs de passage de l'autre côté du détroit de Northumberland[188]:386.
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Le déclin des populations de loups d'Amérique du Nord a coïncidé avec l'augmentation des populations humaines et l'expansion de l'agriculture. Au début du XXe siècle, l'espèce avait presque disparu de l'Est des États-Unis à l'exception de certaines régions des Appalaches et du nord-ouest de la région des Grands Lacs. Au Canada, le Loup gris a disparu du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse entre 1870 et 1921, et à Terre-Neuve vers 1911. Il a disparu des régions du sud du Québec et de l'Ontario entre 1850 et 1900. Le déclin du Loup gris dans les prairies a commencé avec l'extermination du bison américain et d'autres ongulés dans les années 1860 et 1870. Des années 1900 à 1930, le Loup gris a été pratiquement éliminé de l'Ouest des États-Unis et des régions voisines du Canada à cause des programmes intensifs de lutte contre les prédateurs visant à éradiquer l'espèce. Le Loup gris a été exterminé par les gouvernements fédéral et des États de tous les États-Unis en 1960, sauf en Alaska et dans le nord du Minnesota. Le déclin des populations de loups d'Amérique du Nord s'est inversé entre les années 1930 et le début des années 1950, en particulier dans le sud-ouest du Canada à cause de l'expansion des populations d'ongulés suite à une meilleure réglementation de la chasse au gros gibier. Cette augmentation a déclenché une reprise de la lutte contre le loup dans l'Ouest et le Nord du Canada. Des milliers de loups ont été tués entre le début des années 1950 et le début des années 1960, principalement par empoisonnement. Cette campagne a été interrompue et les populations de loups ont de nouveau augmenté vers le milieu des années 1970[44].
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L'aire de répartition actuelle de l'espèce en Amérique du Nord est principalement confinée à l'Alaska et au Canada, avec des populations également présentes dans le nord du Minnesota, le nord du Wisconsin et la péninsule supérieure du Michigan, ainsi que dans de petites parties du Washington, de l'Idaho, du nord de l'Oregon et du Montana. Selon les estimations des responsables de la faune de la Californie., une population fonctionnelle de loups devrait exister dans l'État d'ici 2024[189]. Les loups canadiens ont commencé à recoloniser naturellement le nord du Montana autour du Parc national de Glacier en 1979, et la première tanière de loups dans l'Ouest des États-Unis depuis plus d'un demi-siècle a été documentée en 1986[190]. La population de loups dans le nord-ouest du Montana a d'abord augmentée en raison de la reproduction naturelle et de la dispersion de jusqu'à environ 48 loups à la fin de 1994[191]. De 1995 à 1996, des loups de l'Alberta et de la Colombie-Britannique ont été déplacés au parc national de Yellowstone et en Idaho. En plus, le loup mexicain (Canis lupus baileyi) a été réintroduit en Arizona et au Nouveau-Mexique en 1998. Le loup gris se trouve dans environ 80 % de son aire de répartition historique au Canada, ce qui en fait un bastion important pour l'espèce[44].
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Le Canada abrite environ 52 000 à 60 000 loups, dont le statut juridique varie selon les provinces et les territoires. Les résidents des Premières nations peuvent chasser le loup sans restriction, et certaines provinces exigent des permis pour que les résidents puissent chasser le loup alors que d'autres ne le font pas. En Alberta, les loups sur des terres privées peuvent être appâtés et chassés par le propriétaire sans permis et, dans certaines régions, il existe des programmes de chasse à prime au loup[192],[193]. Le contrôle à grande échelle des populations de loups par empoisonnement, piégeage et chasse aérienne est aussi actuellement menée par des programmes mandatés par le gouvernement afin de soutenir les populations d'espèces proies en voie de disparition comme le Caribou des bois[194].
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En Alaska, la population de loups gris est estimée entre 6 000 et 7 000 individus et peut être tuée légalement pendant les saisons de chasse et de piégeage, avec des limites de prises (bag limits) et d'autres restrictions. En 2002, il y avait 250 loups dans 28 meutes à Yellowstone et 260 loups dans 25 meutes en Idaho. Le loup gris a reçu la protection de l'Endangered Species Act (ESA) au Minnesota, au Wisconsin et au Michigan en 1974, et a été reclassé d'espèce en voie de disparition à espèce menacée en 2003. Les loups du Mexique réintroduits en Arizona et au Nouveau-Mexique sont protégés en vertu d'ESA et, à la fin de 2002, il y a 28 individus dans huit meutes[195]. Une louve abattue en 2013 dans le comté de Hart par un chasseur a été le premier loup gris vu dans le Kentucky dans les temps modernes. L'analyse de l'ADN par les laboratoires de la Pêche et de la Faune a révélé des caractéristiques génétiques similaires à celles des loups dans la région des Grands Lacs[196].
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Il y a environ 50 millions d'années est apparu un mammifère avec des dents en partie conçues pour découper la viande, les carnassières. Au cours des 10 millions d'années qui suivirent, ces créatures se sont développées en grand nombre et sous des formes différentes. Une de ces espèces, appelée Miacis, ressemblait aux chiens d'aujourd'hui. L'espèce Miacis fait partie de la famille des Miacidae, de laquelle sont issues toutes les familles actuelles de mammifères carnivores.
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L'ancêtre le plus probable du loup et peut-être du coyote est Canis lepophagus, un canidé au crâne étroit vivant en Amérique du Nord au Miocène. Les premiers loups actuels sont apparus à la limite entre le Blancien et l'Irvingtonien (1,8 million d'années avant aujourd'hui). Parmi eux, Canis priscolatrans ressemblait au loup rouge et a colonisé l'Eurasie en passant par le détroit de Béring : la population eurasienne C. priscolatrans a évolué en Canis etruscus puis Canis mosbachensis. Cette dernière forme a évolué vers Canis lupus puis re-colonisé l'Amérique à la fin du Rancholabréen, où il a cohabité avec un canidé de grande taille Canis dirus, disparu il y a 8 000 ans après la disparition de ses proies[197].
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La recolonisation nord-américaine s'est probablement produite en plusieurs vagues. Les sous-espèces américaines C. l. baileyi (loup du Mexique), C. l. lycaon (loup de l'Est) et C. l. rufus (loup rouge) présentent des traits primitifs et des similitudes systématiques. À la fin du Pléistocène, plusieurs indices indiquent des flux migratoires vers le Sud de l'Amérique du Nord[197].
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L'apparence du Loup gris présente une grande variabilité selon leur région d'origine. De nombreuses sous-espèces ont été décrites sur la base de quelques individus, sans prendre en compte la variabilité phénotypique naturelle de l'espèce. Ainsi, Edward Alphonso Goldman décrit 24 sous-espèces américaines différentes en 1944[19]. Une quarantaine de sous-espèces de Canis lupus ont pu être décrites ; la base Mammal Species of the World en recense 39[198] et le système d'information taxonomique intégré (SITI) 38 sous-espèces[199].
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Les recherches actuelles sont fondées sur des critères multifactoriels tels que la morphologie, la paléontologie, le comportement et les analyses génétiques. Cette réorientation de la description des sous-espèces a conduit à réduire considérablement le nombre de sous-espèces en considérant qu'il s'agit dans la majorité des cas d'adaptations locales de l'espèce Canis lupus.
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En 1983, Nowak propose de réduire les loups d'Amérique à cinq sous-espèces : Canis lupus occidentalis, arctos, baileyi, nubilus et lycaon. Son argumentation se développe autour de la séparation géographique en Amérique du Nord de cinq populations de loups au cours de la glaciation du Pléistocène, isolation durable qui aurait permis la formation des différentes formes. Les cinq formes de loups sont par la suite confirmées par des études génétiques[19]. Par la suite, en 2004, l'analyse génétique menée sur 102 loups de 24 meutes différentes sur 12 ans, semble montrer que Canis lupus lycaon, le Loup de l'Est constitue probablement l'espèce Canis lycaon, proche du loup rouge (Canis rufus) et du coyote (Canis latrans)[200],[201]. Les sous-espèces américaines du loup gris sont les suivantes :
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De même, la classification des loups en Eurasie, qui a connu jusqu'à une quinzaine de sous-espèces différentes a subi quelques modifications. Nowak propose en 1995 un modèle à neuf sous-espèces[19] : Canis lupus lupus, Canis lupus albus, Canis lupus arabs, Canis lupus cubanensis, Canis lupus communis, Canis lupus hodophilax, Canis lupus hattai, Canis lupus lupaster, Canis lupus pallipes. Par la suite, en 2004 puis 2005, les études semblent montrer que C. l. arabs et C. l. pallipes sont synonymes[202]. En 2007, des études menées sur l'ADN mitochondrial pointent la possibilité que Canis lupus chanco et Canis lupus pallipes soient des espèces à part entière, dénommées Canis himalayensis et Canis indica[203].
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Les populations du loup gris présentes dans les Apennins en Italie ont été isolées pendant plusieurs milliers d'années au Sud des Alpes, selon une étude publiée en 2004. La calotte glaciaire sur les Alpes et le Pô auraient formé une barrière naturelle lors de la glaciation de Würm (18 000 ans avant le présent)[204]. Les études morphologiques valident une différenciation entre les loups présents en Italie et ceux du reste de l'Europe, ainsi que l'absence d'hybridation avec le chien domestique[205]. Ces découvertes vont dans le sens d'une sous-espèce Canis lupus italicus, bien que le sujet soit encore débattu[206]. En Espagne, les populations de loups pourraient également être une sous-espèce désignée sous le nom de Canis lupus signatus[206].
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L'origine du chien domestique est encore aujourd'hui relativement débattue. Le Loup gris et le chien domestique actuels descendent très vraisemblablement d'un ancêtre commun, ayant, selon une étude chinoise, vécu il y a 30 000 ans, en Asie du Sud-Est[207]. En effet, la diversité génétique des populations canines étudiées était maximale en Asie du Sud-Est[208]. Le Chacal doré ou peut-être le résultat d'une hybridation de différentes espèces présentes et passées de canidés[209],[210].
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La principale différence entre le loup et le chien repose en la capacité digestive de l'amidon par ce dernier, probablement corrélée avec la proximité des groupes humains.
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Toutefois, le chien est généralement considéré comme une sous-espèce de Canis lupus : Canis lupus familiaris[210]. Deux autres sous-espèces de Canis lupus sont issues de chiens domestiques retournés à l'état sauvage : le Dingo (Canis lupus dingo) et le Chien chanteur (Canis lupus halstromi)[209].
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L'hybridation naturelle est fréquente entre les membres des Canidae qui sont féconds entre eux. De nombreuses populations ont un statut débattu sur leur qualité d'espèce, de sous-espèces du loup gris ou le résultat d'une hybridation. Ces débats revêtent une importance particulière pour la création ou le maintien des programmes de préservation d'une espèce ou d'une sous-espèce, un hybride n'ayant pas de statut de protection.
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Le Loup de l'Est (Canis lycaon) se reproduit régulièrement avec le Loup gris ou le Coyote. Sa caractérisation taxonomique n'en est que plus compliquée. Cela est généralement considéré comme négatif pour l'espèce, qui peut perdre son intégrité génétique. Cependant, il se pourrait que l'hybridation permette spécifiquement au Loup de l'Est de s'adapter plus rapidement aux changements dans son environnement[201]. Cette hybridation n'est pas sans conséquence pour le Loup gris : ainsi, les meutes des Grands lacs ont été dé-listées de l’Endangered Species Act, toutefois, des analyses génétiques ont montré que les nouvelles populations s'hybridaient depuis plus d'un siècle avec le Loup de l'Est[211].
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Le Loup rouge (Canis rufus) a été classé en tant qu'espèce à part entière depuis le début des années 1970[212]. Une minorité d'auteurs le considère comme un hybride entre un loup gris et le coyote (Canis latrans) à la suite de plusieurs études génétiques controversées menées depuis 1992[213],[214], son nom scientifique est alors Canis lupus × Canis latrans[215]. Au Texas, Coyote, Loup du Mexique (Canis lupus baileyi) et Loup rouge sont des espèces sympatriques. Les analyses réalisées autant sur des marqueurs génétiques issus tant de la lignée maternelle (ADN mithocondrial) que la lignée paternelle (chromosome Y) montrent que les croisements entre les trois espèces ont eu lieu sporadiquement, hormis pour le Loup rouge où celle-ci a pris une grande importance. Les populations captives de Loup du Mexique semblent exemptes de traces d'hybridation. Les auteurs concluent sur le caractère complexe et non résolu de l'hybridation introgressive pour ces trois espèces, les caractères morphologiques (sexe, taille) ou la densité de population ne pouvant expliquer clairement le phénomène[216].
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En 2017, l'ONCFS publiait une étude réalisée par un laboratoire d'analyses génétiques qui établissait que l'hybridation du loup était un phénomène très limité en France[217].
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Depuis la Préhistoire[218], le statut du Loup gris semble avoir suivi la même évolution sur une grande partie de son aire de répartition historique. Ainsi, il a d'abord été respecté ou vénéré, puis a été vu comme un concurrent ou un être maléfique à exterminer, avant de bénéficier d'un protection variable en fonction des pays[219],[220]. La domestication du loup gris s'est effectuée à la Préhistoire et a donné le chien[221], une sous-espèce.
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Le Loup est aussi un symbole culturel ou religieux pour de nombreuses civilisations, aussi bien positif que négatif. Il a fait l'objet de beaucoup de fausses croyances renvoyant aux peurs de l'humain et servant de miroir[222]. L'espèce a donc inspiré beaucoup de mythes et de légendes, ainsi que des histoires comme le loup-garou, les enfants-loups ou encore la bête du Gévaudan. L'espèce avait parfois un culte dédié dans certaines villes ou servait d'ancêtre de certains clans ou communautés[223]. Il est également très présent dans la culture populaire via des fables ou d'autres médias.
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Les civilisations ayant côtoyées le Loup gris présentent des noms propres qui contiennent le nom de l'espèce. Il peut s'agir de noms de personnes[224] ou de lieu[réf. souhaitée]. Ainsi, la littérature vieil-anglaise contient plusieurs exemples de rois et de guerriers anglo-saxons (en) prenant wulf comme préfixe ou suffixe dans leurs noms[224].
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Le Loup est un motif commun dans les mythologies et cosmologies fondatrices des peuples d'Eurasie et d'Amérique du Nord, c'est-à-dire l'étendue historique de l'habitat de Canis lupus. L'attribut visible du Loup gris est sa nature de prédateur et, par conséquent, il est fortement associé au danger et à la destruction, ce qui en fait le symbole du guerrier d'une part, et celui du diable d'autre part. Le trope moderne du Grand Méchant Loup en est une évolution. Le Loup a une grande importance dans les cultures et les religions des peuples nomades, tant dans la steppe eurasienne que dans les plaines nord-américaines. Dans de nombreuses cultures, l'identification du guerrier au Loup (totémisme) a donné naissance à la notion de lycanthropie, c'est-à-dire l'identification mythique ou rituelle d'un humain et d'un loup.
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Le loup est présent dans les fables et tous les médias[réf. souhaitée].
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La prédation du bétail a été l'une des principales causes de la chasse au loup qui a même pu conduire à son extermination dans certaines zones : en plus de causer des pertes économiques, la menace que constitue cette prédation exerce une grande pression sur les éleveurs[225].
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Certains pays aident à compenser les pertes économiques subies à cause des loups par le biais de programmes d'indemnisation ou d'assurances publiques[226]. La France met ainsi en œuvre depuis 2004 les systèmes d'aide les plus complets avec une aide au financement du gardiennage par des bergers ou par l’éleveur, de l’achat/entretien de chiens de protection des troupeaux et de parcs de regroupement mobiles ou fixes[227]. Elle détient cependant de loin le record du nombre de victimes (en valeur absolue ou rapportés au nombre de loups) mais paradoxalement aussi celui du coût public de la protection et du montant des indemnisations de dommages. La taille du troupeau (jusqu'à 5000 bêtes par berger en France comparé à un maximum de 1000 moutons dans les pays voisins) semble être une des causes de l'efficacité réduite des mesures françaises[228].
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Les loups attaquent surtout le bétail lorsque les proies sauvages sont épuisées (ou que les troupeaux sont peu protégés) : en Eurasie, une grande partie de l'alimentation de certaines populations de loups est constituée de bétail alors que celà est rare en Amérique du Nord où les populations saines de proies sauvages ont été largement rétablies[225]. La majorité des pertes se produisent pendant la période de pâturage d'été, le bétail non soigné dans les pâturages éloignés étant le plus vulnérable à la prédation par les loups[229]. Les espèces animales les plus fréquemment ciblées sont le mouton (Europe), le renne domestique (Nord de la Scandinavie), la chèvre (Inde), le cheval (Mongolie), les bovins et la dinde (Amérique du Nord)[225]. Le nombre d'animaux tués en une seule attaque varie selon les espèces : la plupart des attaques contre les bovins et les chevaux entraînent la mort d'un animal, tandis que les dindes, les moutons et les rennes domestiques peuvent être tués en surplus[230]. Les loups attaquent principalement le bétail quand les animaux broutent, bien qu'ils s'introduisent parfois dans des enclos clôturés[87]. Dans certains cas, les loups n'ont pas besoin d'attaquer physiquement le bétail pour l'affecter négativement : le stress que subit le bétail en étant vigilant vis à vis des loups peut entraîner des fausses couches, une perte de poids et une diminution de la qualité de la viande[231].
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Les loups sont difficiles à chasser en raison de leur insaisissabilité, de leurs sens aiguisés, de leur grande endurance et de leur capacité à neutraliser et tuer rapidement les chiens de chasse[232]. Les méthodes historiques comprennent l'abattage des portées nées au printemps dans leur tanière, la poursuite avec les chiens (en général des combinaisons de lévriers, de chiens de Saint-Hubert et de fox-terriers), l'empoisonnement à la strychnine et le piégeage[233],[234],[235]. Une méthode populaire de chasse au loup en Russie consiste à piéger une meute dans une petite zone en l'encerclant avec des poteaux à fladry (en) portant un parfum humain. Cette méthode repose en grande partie sur la peur des odeurs humaines par le loup, mais elle peut perdre de son efficacité lorsque les individus s'y habituent[235]. Certains chasseurs sont capables d'attirer les loups en imitant leurs cris[235]. Au Kazakhstan et en Mongolie, les loups sont traditionnellement chassés avec des aigles et des faucons, mais cette pratique est en déclin, les fauconniers expérimentés étant de moins en moins nombreux[235]. Tirer sur les loups à partir d'un avion est très efficace en raison de la visibilité accrue et des lignes de tir directes[235], mais controversé[236]. Plusieurs types de chiens, comme le Barzoï, l'Irish wolfhound et le Kyrgyz Tajgan ont été spécialement élevés pour la chasse au loup[237].
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Depuis les années 1990, le loup est une espèce protégée aux niveaux international, européen et français mais cette protection peut faire l'objet de dérogations pour prévenir de dommages importants à l'élevage, s'ils perdurent malgré la mise en place de moyens de protection et sous réserve que ces dérogations ne nuisent pas au maintien des populations dans un état de conservation favorable.
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Les limites d'abattage sont fixées en France par arrêté ministériel sur la base d'une expertise de l'OFB[238]. Par exemple, cette limite était de 10% de la population de loups pour l'année 2018 et est augmentée à 19% pour l'année 2019 (sans tenir compte du braconnage ou des morts accidentelles)[239]. Les conditions d'abattage, lorsque les opérations d'effarouchement restent inefficaces, sont[240]:
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L'abattage est ici un moyen choisi par le gouvernement pour pacifier les tensions entre éleveurs, dont certains réclament encore l’éradication du loup, et les associations de protection de la nature qui réclament au contraire une protection a minima jusqu'à atteindre un état de conservation favorable (estimé entre 2 500 et 5 000 adultes)[241], tandis que les constats sur le terrain montrent que cette régulation du nombre de loups ne réduit pas les dommages aux troupeaux mais désorganise au contraire les meutes et peut conduire à l'effet inverse[242][243].
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La peur du loup a été omniprésente dans de nombreuses sociétés, même si les humains ne font pas partie de ses proies naturelles[6]. La réaction des loups aux humains dépend en grande partie de leur expérience passée avec eux : les loups qui n'ont jamais eu d'expérience négative des humains, ou qui sont conditionnés par la nourriture, peuvent se montrer peu craintifs des gens[244]. Bien que les loups puissent se montrer agressifs s'ils sont provoqués, de telles attaques se limitent le plus souvent à des morsures rapides aux extrémités, et les attaques ne sont pas pressées. Les attaques prédatrices (attaques de loups traitant les humains comme de la nourriture) peuvent être précédées d'une longue période d'habituation, au cours de laquelle les loups perdent progressivement leur peur d'homo sapiens. Les victimes sont mordues à plusieurs reprises à la tête et au visage, puis sont traînées et consommées, à moins que les loups ne soient repoussés. En général, ce genre d'attaques ne se produisent que localement et ne s'arrêtent pas tant que les loups impliqués ne sont pas éliminés. Les attaques de prédateurs peuvent se produire à tout moment de l'année, avec un pic de juin à août, lorsque les chances d'entrée dans les zones forestières (pour le pâturage du bétail ou la cueillette de baies et de champignons) augmentent[6]. Quelques cas d'attaques de loups non-enragés en hiver ont aussi été enregistrés au Bélarus, dans les oblasts de Kirov et Irkoutsk, en Carélie et en Ukraine[24]. En plus, les loups qui ont des petits subissent un stress alimentaire plus important durant cette période[24].
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La majorité des victimes des attaques de loups prédateurs sont des enfants de moins de 18 ans et, dans les rares cas où des adultes sont tués, les victimes sont presque toujours des femmes. Les cas de loups sauvages enragés sont faibles par rapport aux autres espèces car les loups ne sont pas les principaux réservoirs de la maladie, mais ils peuvent être infectés par des animaux comme les chiens, les chacals ou les renards. Les cas de rage chez les loups sont très rares en Amérique du Nord, mais nombreux dans les pays de Méditerranée orientale, au Moyen-Orient et en Asie centrale. Les loups développent apparemment la phase « furieuse » de la rage à un degré très élevé qui, associée à leur taille et à leur force, pourrait faire des loups les animaux enragés les plus dangereux[6], les morsures des loups enragés étant 15 fois plus dangereuses que celles des chiens[24]. Les loups enragés agissent habituellement seuls, parcourant de grandes distances et mordant souvent un grand nombre de personnes et d'animaux domestiques. La plupart des attaques de loups enragés se produisent au printemps et à l'automne. Contrairement aux attaques prédatrices, les victimes de loups enragés ne sont pas mangées, et les attaques ne se produisent généralement qu'un seul jour. Les victimes sont choisies au hasard, même si la majorité des cas concernent des hommes adultes. Pendant 50 ans jusqu'en 2002, il y a eu huit attaques mortelles en Europe et en Russie, et plus de 200 en Asie du Sud[6]. En 2005 et 2010, deux personnes ont été tuées et partiellement dévorées par des loups en Amérique du Nord, Kenton Carnegie et Candice Berner[245],[246].
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Le loup est un animal sauvage doté d'instincts précis lui permettant d'exceller dans la vie sauvage. Domestiquer le loup nécessiterait une sélection permettant de limiter les instincts les plus incompatibles avec une vie domestique, ce qui nécessiterait de nombreuses générations comme cela fut le cas pour la domestication du chien.
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Le cas le plus fréquent pour l'apprivoisement se fait via une imprégnation, où l'humain se substitue aux parents en élevant le louveteau, ou, comme pour les chiens, en mettant fréquemment le louveteau au contact d'humain durant ses premières semaines. Le comportement de l'animal demeure foncièrement différent de celui du chien, ce qui est source éventuelle de danger et d'autres problèmes.
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D'autres personnes tentent de « minimiser » ce comportement typique du loup en hybridant chien et loup. Il demeure que, dans les deux cas, loup apprivoisé ou hybride, ces animaux ont une faible crainte de l'humain et du fait d'un comportement très spécifique, auquel en général les humains ne sont pas habitués, des incidents ou des accidents graves peuvent survenir. Ainsi, aux États-Unis, entre 1986 et 1994, ont été répertoriés plusieurs cas d'enfants mutilés dont 9 cas ayant entraîné la mort de l'enfant. Ces pratiques sont déconseillées entre autres par l'IUCN Wolf Specialist Group[247].
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Certaines populations de Canis lupus ont évolué parallèlement aux loups, puis choisi de s'allier avec l'homme pour obtenir des proies plus facilement, jusqu'à devenir peu à peu le chien domestique et toutes les races que nous lui connaissons. Les chiens parias, semi sauvages, de l'Inde donnent une idée de ce qu'a pu être cette évolution progressive vers la domestication.
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L'homme cherche aussi à faire des croisements entre le chien et le loup dans le but d'augmenter la résistance des chiens et leurs performances physiques, perdues au fil des sélections. Les chiens-loups sont des hybrides plus ou moins stables. En France par exemple ne sont reconnues que les races appelées chien-loup tchécoslovaque et de chien-loup de Saarloos mais d'autres tentatives sont faites aussi en Amérique du Nord.
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Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références »
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En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
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L'architecture est l'art majeur de concevoir des espaces et de bâtir des édifices, en respectant des règles de construction empiriques ou scientifiques, ainsi que des concepts esthétiques, classiques ou nouveaux, de forme et d'agencement d'espace, en y incluant les aspects sociaux et environnementaux liés à la fonction de l'édifice et à son intégration dans son environnement, quelle que soit cette fonction : habitable, sépulcrale, rituelle, institutionnelle, religieuse, défensive, artisanale, commerciale, scientifique, signalétique, muséale, industrielle, monumentale, décorative, paysagère, voire purement artistique.
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C'est pourquoi l'architecture est définie comme « une expression de la culture ». Elle est reconnue comme le premier des arts majeurs dans la classification des arts, communément admise, du XXe siècle, des 9 arts majeurs et fait partie des beaux-arts.
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L'Architecture désigne également l'ensemble des connaissances et des techniques de cet art de concevoir et de construire des structures complexes, englobant les édifices terrestres, les espaces et les paysages modifiés par l'homme répondant à des critères architecturaux, les artefacts habitables naviguant sur l'eau et sous l'eau (architecture navale) et dans l'espace (architecture spatiale), que l'humanité a pu imaginer et réaliser au fil des millénaires.
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L'architecture intègre le domaine de la planification spatiale et met en pratique les méthodes de la planification au service de l'aménagement du territoire et de l'urbanisme. On distingue différentes échelles de la planification spatiale[1] :
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C'est ainsi que dans le cadre des études d'aménagement et urbanisme, on retrouve l'architecte le plus souvent autour des réflexions de la composition urbaine via la pratique de la conception urbaine.
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On voit dans les Dix livres de l'architecture de Vitruve que l'architecture comprend l'édification de toutes les sortes de bâtiments civils ou religieux, les ponts, les aqueducs, les ports, ainsi que les villes.
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Le terme architecture (en latin architectura), est issu du grec ἀρχιτέκτων de ἀρχός/ή (« commander») et τέκτων (« ouvrier, charpentier [2]») ; l'architecture désigne donc la notion de commander aux ouvriers; et l'architecte, celui qui les commande (avec ou sans dessins établis)[3].
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Dès le Moyen-Age, différentiés des dessins d'architecture, les dessins de construction sont qualifiés de technique[note 1].
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À partir du XVIe siècle, les architectes spécialisés dans la conception des bâtiments, des fortifications et des machines pour la guerre ont pris le nom d'ingénieurs.
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Au XIXe siècle, certains architectes occidentaux, par exemple Eugène Viollet-le-Duc, s'attachent fortement à l'aspect constructif. Ils se concentrent en particulier sur les charpentes métalliques et participent au développement de la mécanique statique. Le terme architecture peut alors avoir une étymologie sémantique basée sur le grec Techné, la force, la structure, la charpente[note 1].
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À partir du XXe siècle, en Occident, dont les conceptions de production d'objet sont alors devenues globalement techniques et productives, il est possible de définir l'architecture comme l'art de diriger la construction, de concevoir les structures, de donner finalement une apparence avec des matériaux. L’« art de bâtir » s'ajoute à la simple construction des édifices.
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Dans certaines autres parties du monde, on peut formuler que cet « art de bâtir » comporte toujours une ritualisation, qui a existé dans le passé en Occident, distinguant l'architecture de la construction simple.
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L'architecture s'occupe des bâtiments, des espaces publics, des villes et villages, des paysages, mais aussi d'ouvrages d'art, de navires (architecture navale).
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Étant donné l'ampleur de ses applications et la volonté d'expression mise sur la construction d'édifices, l'architecture dans toute son histoire est une activité plus proche des arts et métiers qu'une activité scientifique rigoureuse qu'elle est plus ou moins devenue. L'architecture fait d'abord appel à des savoirs organisés en un ensemble qui lui est particulier par son application à la construction tels que la composition, la géométrie, la morphologie, l'ornementation, l'harmonie (à base religieuse ou non), en même temps que le métré, la statique et le droit de manière habituelle pour la construction d'édifices. L'architecture va puiser d'abord dans les savoir-faire des différents beaux-arts et des différents métiers du bâtiment. Mais l'architecture va aussi puiser dans les ressources de différentes disciplines scientifiques : la géologie, la résistance des matériaux ainsi que dans les différentes sciences humaines comme l'anthropologie, la sociologie, la psychologie (ergonomie), l'écologie ou la géographie. L'architecture se formalise aussi en puisant dans l'Histoire.
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L'architecture se différencie de la construction en ce que l'architecture apporte une dimension particulière de réflexion et de planification de la part du concepteur, lorsqu'il envisage l'ensemble du cycle de vie d'une construction. Cette réflexion est à la fois esthétique, sociale, environnementale et philosophique.
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L'architecture naît de besoins fonctionnels tels que habiter, traverser un fleuve, travailler, se soigner, faire du sport, se divertir. Des réponses formelles spécifiques sont apportés à ces besoins concernant l’organisation, la structure, la technique de construction, tout en répondant à des objectifs notamment esthétiques et sociaux. L'architecture naît de besoins de représentation des idéaux et de la mémorisation des faits passés.
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La corrélation entre la variété des besoins, la variété des réponses possibles, et la variété des sensibilités esthétiques donne une infinité d’architectures différentes et de nombreuses interprétations par des architectes. On peut néanmoins les regrouper par périodes, par courants de styles (formels ou bien éthériques), par type de structure, par type de technique, par fonctions (voir « Le Patrimoine architectural » ci-après).
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On utilise l'architecture aussi bien pour la création que pour la restauration ou la transformation (rénovation) des édifices. Il s'agit parfois simplement d'une action d'ornementation du bâti, sans autre opération. Et pour des constructions anciennes, il peut s'agir de réornementation avec retour à l'aspect initial ou à l'inverse d'ajout de différences qui les modernise. Dans certains cas cela concerne la mise en ensemble des édifices, par exemple la constitution de cité. Depuis l'Antiquité, l'objet sur lequel se pose l'acte architectural est quelquefois la ville même prise dans son entier, l'agglomération de constructions, lorsque par exemple il s'agit d'une ville nouvelle aussi bien antique que contemporaine. L'histoire de l'urbanisme est totalement liée à l'histoire de l'architecture, histoires existant déjà avant la fondation de l'Égypte au IVe millénaire av. J.-C. avant l'âge des métaux. La caractérisation formelle des édifices fait partie des contraintes d'urbanisme, dont le domaine d'application est la ville et les territoires associés et pour ces domaines les données sociales et politiques ont une importance certaine.
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L'architecture est nécessaire pour produire des marques dans la mémoire des peuples organisés sédentaires dans la quasi-totalité des sociétés existantes. La prise de position solennelle concernant les lieux remarquables est faite par ce moyen. L'architecture traduit pour les lieux de rassemblement leur nature et leur fonction sociale pour le public.
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Il s’agit par l'architecture dans un ordre de priorité qui dépend de l'époque considérée :
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Des choses matérielles et immatérielles sont mises en accord convenable par la disposition des éléments. L'Harmonie correspond à la civilisation et l'époque considérée[note 4]. L'architecture produit des codes à lire dans l'espace aménagé. Ces codes des formes et des matières traduisent le cosmos tel qu'il est appréhendé. Par exemple l'« architecture de ruine » apparue au XIXe siècle est une construction neuve réinscrivant temps et culture.
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Dans l’aire occidentale moderne, l'architecture intervient à de nombreuses échelles depuis la "conception"[4] et la réalisation d'éléments constituant les membres de corps de bâtiments, jusqu'à celle de villes entières conçues comme un tout. L'architecture est ressentie comme un moyen de traduire l'espace entourant le corps humain par la philosophie associée à la psychologie de la sphère intime, de la sphère privée, de la sphère publique qui se définissent selon la société[note 5]. Cette modélisation des espaces contient en facteurs les importances différentes données par l'individu à la conscience de soi et à la conscience de l'extérieur. L'espace contenant est détaillé graduellement en pièces, en locaux pour l'abri de l'individu, de la famille ; puis en espace public commun ; et enfin en espace « naturel ».
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L'activité de l'architecte selon sa motivation personnelle[note 6] est censée produire de l'architecture lors de la commande de structure collective (État…) ou d'individu. À partir des formes de constructions funéraires ancestrales, l'activité s'est centrée sur celle des formes habitées. Elles sont devenues « classiques » depuis le Moyen Âge : il s'agit de maisons d'habitat, écoles, hôpitaux, en plus des tribunaux, lieux de culte (églises temples...), ateliers, « mairies »… Se sont ajoutés depuis le Néolithique au fur et à mesure du temps au patrimoine des éléments venant de la modernisation de l'activité humaine et de l'organisation de la société où le côté pratique se mêle au côté rituel devenu aspect culturel. Il s'agit des éléments respectant les besoins militaires avec rassemblement (places, forts et châteaux), de besoins structurels de réseaux de transport (ponts, ports, gares ferroviaires, aéroports) et de commerce (boutiques antiques, halles, hypermarchés), besoins d'espace de rassemblement et de loisir (théâtres, stades, gymnases, piscines, patinoires, résidences balnéaires et de montagne) et parfois de besoins exprimés pour la production pré-industrielle et industrielle (manufactures usines construites selon certains modes de gestion des ressources humaines, mode de gestion de l'image publicitaire). Après la Renaissance, le projet architectural à l'occidentale aboutissant à l'Architecture exprimée sur l'édifice d'habitat ou autre prend une formulation technique de la procédure de conception définissant la présence d'Architecture. Ce qui est voulu est d'établir-procurer des sensations chez l'observateur[note 7]. Dans l'histoire de la construction en occident, la construction sans formulation architecturale est passée de la majeure partie des bâtiments à son inverse : une formulation architecturale de la majeure partie de la construction d'édifice. La formulation architecturale de l'édifice pour l'aspect et l'organisation des volumes a été associée avec la formulation de l'aspect et l'organisation des terrasses pentes et circulations de la parcelle de terrain qui reçoit l'édifice.
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L’architecture désigne le corpus de tous les édifices construits, c'est-à-dire leur classification et leur étude, qu'ils aient été conçus par des constructeurs affichant une intention esthétique ou non.
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Le terme « architecture » suivi d'un qualificatif permet aussi de spécifier un ensemble générique du patrimoine bâti. Cette classification permet une identification de l'objet bâti. La possibilité est que l'édifice comporte une volonté d'acte architectural. Mais aussi il peut y avoir une absence de déclaration qu'il s'agit d'acte architectural, et que c'est de l'architecture par le fait (voir architecture vernaculaire).
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Le terme « architecture » permet ainsi de spécifier, pour l'objet créé par l'acte de bâtir, l’ensemble des caractéristiques telles que la forme et la symbolique ou les propriétés d’usage. Pour cette classification, on ajoute en général un qualificatif distinctif de la mise en ensemble par style, par usage, par époque, par matière (exemples : architecture militaire, architecture chrétienne, architecture romane, architecture bois).
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Mais on utilise aussi techniquement des noms qui sont plus spécialisés et moins parlants : exemples « Bauhaus », « Roccoco », « École de Chicago ». Ces noms n'ont par ailleurs pas un sens universel : ainsi si l'époque baroque correspond à l'architecture baroque dans l'Europe partie Est, elle ne correspond pas à l'architecture baroque en France mais à l'architecture classique (les guerres de religion n'ayant en France pas permis un développement de l'architecture autre que celle des grands personnages du pouvoir établis en conflit religieux).
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Les méthodes originelles utilisées pour bâtir les édifices ainsi catégorisés a posteriori ne posent pas fondamentalement la différence entre les multiples styles.
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Une réorganisation et une clarification du contenu paraissent nécessaires. Améliorez-le, discutez des points à améliorer ou précisez les sections à recycler en utilisant {{section à recycler}}.
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Il existe des maisons et des villages en bois dont les restes n'ont subsisté qu'en milieux aqueux, lac, mer ou rivière. Les plus anciens connus sont postérieurs au Paléolithique. Un site de la fin du Néolithique a été bien étudié à Charavines sur le bord du lac de Paladru en Isère[5].
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La construction existe depuis l'âge de la pierre, elle est le support de l'architecture. Cet art est un des rares regroupements d'autres arts, dont les arts qui lui sont antérieurs, la chasse, la guerre, la peinture, qui la servent pour établir sa symbolique où le feu a une place notable.
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Le monolithisme de la structure initiale qu'est la grotte devient symbolique.
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Les tout premiers édifices porteurs d'architecture sont outre les grottes aménagées, les tumulus. Ce qui concerne à la fois les populations nomades et les populations sédentarisées. Et partie de la construction de ces tombes, une partie de l'architecture religieuse s'établit en utilisant l’élévation vers le ciel pour la construction, une autre partie s'établit en creusant la terre.
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La différenciation des constructions nécessaires à l'organisation sociale des sédentaires fait naître l'architecture par les édifices spécialisés restant dépendants du climat local et des ressources disponibles. Les arts de la peinture et de la sculpture qui sont antérieurs à l'art de construire-architecture lui sont intégrés. L'aspect conventionnel apparaît localement avec le temps et s'ébauche dès lors des « styles architecturaux ».
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Dans plusieurs civilisations antiques, comme l'Égypte ou la Mésopotamie, l'architecture et l'urbanisme reflètent constamment le divin et le surnaturel. De plus, elles ont recours à la monumentalité dans l'architecture pour symboliser le pouvoir politique des dirigeants, de l'élite, ou de l'État lui-même.
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L'architecture et l'urbanisme des civilisations telles que la Grèce antique et la Rome antique évoluèrent à partir d'idéaux civiques plutôt que religieux ou empiriques, et de nouveaux types de constructions émergèrent.
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Des textes, les « traités d'architecture », ont été écrits depuis l'Antiquité. Ces textes contiennent à la fois des conseils généraux, et des prescriptions et des canons formels. Certains des plus importants exemples de l'architecture canonique sont religieux.
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Après la disparition de l'Empire romain, puis le schisme entre l'église byzantine et l'église romaine au Ve siècle, l'aristocratie et le clergé chrétien prennent des initiatives architecturales et artistiques. L'invention d'une nouvelle symbolique viendra ultérieurement, entre le VIIIe siècle et le XIIe siècle. Entamant l'époque moderne au XVIIe siècle, l'« architecture classique » marque déjà la prééminence de la symbolique architecturale non sacrée sur la symbolique architecturale sacrée. Dès le XVIIIe siècle la période moderne aboutit en occident à la fin de la définition de l'architecture comme espace défini par des rituels, mais comme espace défini par la population aristocratique et bourgeoise avec art et contenant de l'art avec re-codification des éléments de l'histoire antique qui sont réutilisés. L'architecture reste un moyen d'affirmer l'identité de la population par « nation ». L'évolution de la technique de construction se conjugue avec la création de nouveaux objets architecturaux « modernes » porteurs des nouveaux styles architecturaux au XIXe siècle.
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Dans l'époque contemporaine, l'architecture reste un moyen d'afficher la splendeur, entre autres par le gigantisme dans la hauteur des édifices verticaux ou le gigantisme dans la portée horizontale. Mais elle devient aussi un élément du domaine économique pour des raisons politiques.
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Les progrès techniques des XIXe siècle et XXe siècle ont largement étendu les possibilités de réalisation qui doivent suivre les besoins démographiques et les normes d'hygiène nouvelles. La construction en métal et la construction en béton font leur apparition avec leur esthétique dite « moderne ». La modélisation de l'usage est faite. Les architectes adopteront intégralement les technologies nouvelles et la « standardisation ». L'architecture est depuis le milieu du XXe siècle une composante de la « promotion immobilière ».
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Un traité d'architecture est un ouvrage théorique présentant les règles de l'architecture savante. Les traités d'architecture sont le vecteur de transmission de l'architecture européenne se référant à l'Antiquité gréco-latine (du XIVe au XIXe siècle).
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Un dictionnaire d'architecture est un ouvrage pratique présentant les définitions des termes utilisés pour désigner des éléments d'architecture. Ils peuvent prendre une forme de récapitulatif historique.
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Les concepteurs, réalisateurs d'architectures sont communément appelés architectes, qu'ils soient professionnels ou pas, néanmoins le titre « architecte » est généralement attribué à des professionnels diplômés d'une école d'architecture. Ils sont quelquefois regroupés en corporations appelées ordre des architectes. Le nom du diplôme et des spécialités sont généralement accolés à ce titre. Toutefois selon l'objet, l'architecture est aussi le domaine des architectes paysagistes, des architectes d'intérieur, des urbanistes, des ingénieurs civils, voire de plasticiens, de designers et d'artistes divers.
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L’architecture est exercée, dans le respect des procédures administratives du lieu d'édification, par des architectes dont le titre professionnel est protégé juridiquement, ou des spécialistes assimilés à des architectes.
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Par distinction scientifique d’avec la construction qui serait le fait d’assembler différents éléments en utilisant les matériaux et les techniques appropriées, la pratique de l’architecture se caractérise par une intentionnalité établie dans le « projet ». (Voir « définition » ci-dessus). Le projet se définit ainsi en des plans, des représentations symboliques diverses qui lui font intégrer temps de construction et d’usage. Aussi, cet effort conscient et préalable propre à la conception architecturale a-t-il pour objectif de concilier l’utilité, la beauté et la solidité de formes, d’espaces et de structures (habitées ou non). Par ailleurs, la visée fonctionnelle inhérente à l’architecture, l'aspect pratique à l'usage dont découle l'aspect économique la distingue dans l'histoire également des autres arts dits décoratifs que sont le dessin, la gravure, la peinture et la sculpture qui y ont été originellement intégrés.
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Bien que de racines historiques antiques, la conception des villes en tant que discipline spécifique est désignée dans l'aire de la pensée occidentale depuis le milieu du XXe siècle par le terme d’« urbanisme ». Le terme urbanizaci (littéralement « urbanisation » dont l’acception française correspond au concept « urbanisme ») a été employé pour la première fois par l’ingénieur barcelonais Ildefons Cerdà dans sa Teoria general de la urbanizaci (1867), un ouvrage considéré comme précurseur de la discipline[note 8]. L'activité de l'architecte est mesurée par référence à l'édifice simple et complet. Et l'architecte a une action qui recouvre aussi bien l’élément de mobilier que la ville entière. L'urbaniste non-architecte ne peut avoir sur les édifices une action autre qu'organisatrice de l'ensemble. La maison, l'immeuble est le niveau « normal » d'objet traité, ce sont les unités de référence d'activité d'édification pour le droit en usage. Les établissements, résidence, cité, monument, ville correspondent à l'échelle d'activité au-dessus de la « moyenne ». Les mobiliers, édicules qui sont des objets à l'échelle d'en dessous de l'édifice sont la plupart du temps intégrés à l'activité normale, cependant ils composent l'activité spécifique de l'architecte d'intérieur qui ne peut avoir une action de conception au-delà de l'intérieur sur les édifices.
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L’architecture portant sur les ouvrages militaires, les fortifications, les engins de siège a été à l’origine de la profession d’ingénieur à partir du XVIe siècle. La technique du génie militaire comporte un ordonnancement: un arrangement des tâches aboutissant à la mise en forme de l'ouvrage. Parmi les acceptions de l’architecte, celle qui correspond davantage à la notion actuelle d’ingénieur lui a ainsi longtemps été confondue. Vitruve, auteur d’un traité célèbre, était lui-même constructeur de machines de guerre et architecte. Un autre exemple d’ingénieur militaire bâtisseur est le maréchal de Vauban manifestant également ses préoccupations d’ordre esthétique. Vauban, commissaire général des fortifications de Louis XIV, illustra ses talents de bâtisseur avec le souci d’un langage formel pourvu de réelles qualités esthétiques. Il a dirigé l’aménagement de plus de 160 forts ou places fortes et en a construit 9 ex nihilo, faisant appel à certains éléments tels que les échauguettes, non pas tant pour leur utilité défensive (devenue obsolète), que pour leur intérêt esthétique. Il a en outre réalisé des travaux d’aménagement du territoire, notamment le perfectionnement du canal du Midi. Actuellement, l'édification de bâtiment esthétique faisant appel au savoir scientifique élaboré a recours à l'ingénieur architecte.
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Sur les bases de la technique du jardinage établie à la Renaissance par les jardiniers est apparu le métier de concepteur paysagiste qui s'apparente aux métiers d'architecte et de dessinateur-projeteur dans le BTP. Avec l'invention du bosquet, le jardinier devient un concepteur. Dans les parcs créés, la verdure est aménagée de chemins et allées (viabilisée) et domestiquée pour son arrosage. Elle donne une esthétique d'encadrement de l'espace de vie bâti ou non. Elle utilise principalement la perspective puis fait usage terrasses et sauts-de-loup vers la bâtisse, fait usage des haies, des broderies de buis, d'étangs et de cascades et ensuite des fabriques. Dans la période moderne de la ville du XIXe siècle, les parcs et jardins sont établis par les paysagistes comme des lieux réintroduisant la nature dans les lieux de vie devenus très denses en édifices. À partir du XXe siècle, les parcs et jardins sont conçus par des paysagistes en relation avec les urbanistes pour les villes où sont créés les « espaces verts » ou en relation avec les architectes pour les immeubles à jardin. Au XXIe siècle, les paysagistes composent les murs végétalisés dans des espaces sans emprise au sol.
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L'architecture est conditionnée par l'autorisation des instances locales et le respect des directives. Particulièrement, l'architecture religieuse est conditionnée par les lois internes des pays. Et concernant l'architecture militaire, elle est conditionnée par les lois externes imposées par les vainqueurs(-colonisateurs).
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Pour l'exercice de l'architecture, il y a un code déontologique. (pour plus de détails, voir l'article « Architecte »).
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Par ailleurs, les œuvres architecturales sont protégées par le droit d'auteur, ce qui signifie qu'en Europe toute copie ou reproduction même partielle peut être interdite jusqu'à 70 ans[6] après la mort de l'auteur selon les pays concernés ; d'autres durées peuvent s'appliquer dans d'autres pays. Par ailleurs dans un certain nombre de pays ne garantissant pas la liberté de panorama, il est également proscrit de photographier une œuvre architecturale protégée par le droit d'auteur.
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En France un projet de loi sur « la liberté de la création, l'architecture et le patrimoine », prévu pour mars puis reporté à septembre 2015[7] devrait clarifier le droit des espaces protégés avec, selon le gouvernement un souci d'efficacité et d'intelligibilité mais sans renoncer au niveau de protection, en suivant plusieurs recommandations du rapport Bloche « Pour une création architecturale désirée et libérée » publié en juillet 2015 et rassemblant 36 propositions réunies par Patrick Bloche[8].
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L’un des plus prestigieux prix internationaux d’architecture est le prix Pritzker, décerné annuellement depuis 1979 par une fondation privée.
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Autres prix :
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D’un point de vue historique, les écoles d’architecture les plus célèbres ont été :
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Loup gris, Loup commun, Loup vulgaire
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Statut CITES
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Le Loup Écouter (Canis lupus), aussi appelé Loup commun ou Loup gris, est l'espèce de canidés la plus répandue. L'appellation la plus courante est « loup » tout court, bien que ce nom désigne également d'autres canidés[note 1].
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L'espèce a évolué au cours de l'Histoire pour se différencier en plusieurs sous-espèces comme le Loup gris commun d'Europe[1] (Canis lupus lupus), le Loup arctique[1] (Canis lupus arctos), etc. Canis lupus est également le premier animal à avoir été domestiqué par l'homme, conduisant à l'apparition du Chien (Canis lupus familiaris) il y a au moins 33 000 ans[2], les hordes sauvages continuant de leur côté leur évolution pour devenir les loups gris actuels. Du Chien descendent à leur tour les sous-espèces retournées à la vie sauvage que sont le Dingo (Canis lupus dingo) et le Chien chanteur (Canis lupus hallstromi).
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Sous ses formes sauvages, le loup gris a été peu à peu exterminé par l'Homme dans plusieurs zones de son aire de répartition originelle, en particulier au XIXe siècle. Au XXIe siècle il reste présent principalement dans des zones « de grands espaces » restés sauvages, telles que la taïga de Sibérie et du Canada ou les steppes et les massifs montagneux d'Eurasie centrale. Il est désormais protégé dans de nombreux pays occidentaux, où l'on tente de préserver les populations restantes. Quelques programmes de sauvegarde ont permis aux loups gris de revenir dans des zones où ils avaient disparu, en particulier en Amérique du Nord.
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À l'inverse, sa sous-espèce Canis lupus familiaris s'est mondialement répandue. De commensale de l'homme, elle est progressivement devenue le chien domestiqué, lui-même diversifié en de multiples races adaptées aux besoins de ceux qui les ont créées.
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Les loups sauvages ont toujours fasciné les humains au cours de l'histoire, alimentant tous les domaines de la culture : la mythologie, la littérature, les arts mais aussi les peurs et les fantasmes collectifs.
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Le loup gris est l'un des animaux les plus connus et les plus étudiés au monde, avec probablement plus de livres écrits à son sujet que toute autre espèce sauvage[3]. Il a une longue histoire d'association avec les humains, ayant été méprisé et chassé dans la plupart des communautés pastorales à cause de ses attaques contre le bétail, tout en étant respecté dans certaines sociétés agraires et de chasseurs-cueilleurs[4]. Bien que la peur du loup soit omniprésente dans de nombreuses sociétés humaines, la majorité des attaques enregistrées contre des personnes ont été attribuées à des animaux souffrant de la rage. Les loups sans cette maladie ont rarement attaqué et tué des gens dans l'histoire récente[5], principalement des enfants, car les individus sont relativement peu nombreux, vivent loin des habitants et ont développé une peur des humains de la part des chasseurs et des bergers[6].
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Le terme loup [lu] provient d'une ancienne forme lou [lu], de l'ancien français leu [lew], et du latin lupus [ˈlu.pus] qui est lui-même issu comme le grec lykos de l'indo-européen wĺ̥kʷos, probablement par déformation volontaire liée à un tabou des chasseurs[7]. Le p final est un ajout savant récent, calqué sur l'étymon latin. Normalement, le mot devrait s'écrire louf, avec un f final qui se transforme en v s'il est suivi d'une voyelle (tel que d'autres couples de mots comme bœuf/bovin) ; cela explique le fait que la femelle du loup est la louve, son petit le louveteau.
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Le loup s'est appelé leu jusqu'au XIVe siècle. On retrouve cette forme de l'ancien français dans des toponymes comme Saint-Leu, dans des hagionymes comme Saint Leu, et dans l'expression à la queue leu-leu, qui désigne à l'origine le mode de déplacement d'une meute de loups en chasse[8].
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Le terme anglais wolf provient du vieil anglais wulf, qui est lui-même considéré comme étant dérivé du proto-germanique *wulfaz. Le lupus latin est un mot emprunté au sabin[4]. Les deux dérivent de la racine proto-indo-européenne *wlqwos/*lukwos[9].
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L'espèce a plusieurs noms vernaculaires : loup gris[10],[1], loup commun[1], loup vulgaire[1] ou encore loup[1]. On peut aussi ajouter les chiens, le chien chanteur et le dingo en tant que sous-espèces.
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L'espèce est connue pour avoir une variabilité intra-spécifique notable selon les régions et les sous-espèces ; qu'il s'agisse de la taille, du poids, de la robe ou même de l'aspect du museau. Les sous-espèces sauvages sont régulièrement comparées à certaines races de chiens domestiques de morphologie lupoïde comme le berger allemand ou le husky (eux-mêmes appartenant à la sous-espèce Canis lupus familiaris). Le morphotype le plus rencontré possède des oreilles pointues dressées au-dessus d'une tête large avec un museau allongé terminé par une truffe, une gueule puissante, une poitrine étroite et profonde, des pattes longues en extension avec de larges pieds ainsi qu'une queue droite et touffue[18].
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Le génome de l'espèce est composé de 78 chromosomes[19]. Le premier génome de novo de référence (en) d'une sous-espèce naturelle du loup (Canis lupus lupus) a été révélé en 2017 et compte un total de 2,34 milliards de bases d'ADN assemblé[20].
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Le mâle présente généralement des dimensions plus imposantes que la femelle. La longueur totale du museau jusqu'à l'extrémité de la queue est en moyenne de 1,65 m pour le mâle et 1,59 m pour la femelle. La hauteur au garrot varie de 66 à 81 cm. Les loups gris adultes pèsent en moyenne de 16 à 50 kg pour les femelles et de 20 à 70 kg pour les mâles, en fonction de la sous-espèce[21]. La sous-espèce la plus petite est Canis lupus arabs où les mâles pèsent en moyenne 18 kg et une femelle détient le record de légèreté avec un poids de 12 kg. À l'opposé, un individu mâle de 96 kg a été abattu dans les Carpates en 1942, ce type de mensuration reste cependant exceptionnel[22]. On distingue empiriquement deux sous-populations du grand loup gris : celui des plaines d'Eurasie et le loup italien ou espagnol, de taille plus réduite.
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Le loup gris est le plus grand membre existant des Canidés, sauf pour certaines grandes races de chien domestique[23]. Leur poids et leur taille peuvent varier considérablement dans le monde entier, ayant tendance à augmenter proportionnellement avec la latitude comme le prédisait Règle de Bergmann[24], avec des grands loups de l'Alaska et du Canada qui pèsent parfois de 3 à 6 fois plus que leurs cousins du Moyen-Orient et d'Asie du Sud[25].
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Les loups adultes mesurent en moyenne de 105 à 160 cm de longueur et 80 à 85 cm de hauteur au garrot. La queue mesure 29 à 50 cm de long. Les oreilles ont une hauteur de 90 à 110 mm et les pattes postérieures de 220 à 250 mm. La masse corporelle moyenne du loup gris actuel est de 40 kg, le plus petit spécimen étant été pesé à 12 kg et le plus grand à 80 kg[26],[27],[28],[29],[30]. Le poids du loup gris varie selon la région du monde ; en moyenne, les loups européens peuvent peser 38,5 kg, les loups nord-américains 36 kg, et les loups indiens et arabes 25 kg[31]. Dans une population donnée de loups, les femelles pèsent en général de 2,3 à 4,5 kg de moins que les mâles[32]. Les loups pesant plus de 54 kg sont rares, bien que des individus exceptionnellement grands aient été signalés en Alaska, au Canada[32] et dans les forêts de l'Ouest de la Russie[24]. Le loup gris le plus lourd en Amérique du Nord a été tué sur la rivière 70 Mile, dans le centre-est de l'Alaska, le 12 juillet 1939 et pesait 79,4 kg[33].
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Comparé à ses cousins sauvages les plus proches (le coyote et le chacal doré), le loup gris est plus gros et plus lourd, avec un museau plus large, des oreilles plus courtes, un torse plus court et une queue plus longue[24],[34],[23]. C'est un animal élancé et puissant avec une grande cage thoracique descendant profondément, un dos incliné et un cou très musclé[24]. Les pattes du loup sont un peu plus longues que celles des autres canidés, ce qui permet à l'animal de se déplacer rapidement et de surmonter la neige profonde qui recouvre la majeure partie de son aire de répartition géographique[35]. Les oreilles sont relativement petites et triangulaires[24]. Les femelles ont tendance à avoir des museaux et des fronts plus étroits, des cous plus fins, des jambes légèrement plus courtes et des épaules moins massives que les mâles[36].
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Le loup gris a une fourrure hivernale très dense et duveteuse, avec un sous-poil court et un poil de garde long et grossier[24]. La plupart des sous-poils et une partie des poils de garde sont perdus au printemps et repoussent à l'automne[31]. Les poils les plus longs se trouvent sur le dos, en particulier sur les quartiers avant et le cou. Les poils sont particulièrement longs sur les épaules et forment presque une crête sur la partie supérieure du cou. Les poils sur les joues sont allongés et forment des touffes. Les oreilles sont couvertes de poils courts qui dépassent fortement de la fourrure. Des poils courts, élastiques et étroitement adjacents sont présents sur les membres depuis les coudes jusqu'aux tendons d'Achille[24].
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La fourrure d'hiver est très résistante au froid ; les loups des climats nordiques peuvent se reposer confortablement dans des espaces ouverts à −40 °C en plaçant leur museau entre les pattes arrière et se recouvrant le visage de leur queue. La fourrure de loup offre une meilleure isolation que la fourrure de chien et ne récupère pas la glace lorsque l'haleine chaude se condense contre elle[31]. Dans les climats chauds, la robe est plus grossière et plus rare que chez les loups du Nord[24]. Les louves ont tendance à avoir des membres au poil plus lisse que les mâles, et développent en général une fourrure le plus lisse au fur et à mesure qu'elles vieillissent. Les loups plus âgés ont souvent plus de poils blancs à l'extrémité de la queue, le long du nez et sur le front[36]. À la fin du printemps, la mue laisse apparaître la fourrure d'été qui s'épaissira tout au long de l'année pour devenir le manteau d'hiver[18]. La fourrure d'hiver est retenue le plus longtemps chez les femelles en lactation, bien qu'il y ait un peu de perte de poils autour des mamelons[36]. La longueur des poils au milieu du dos est de 60 à 70 mm. La longueur des poils de garde sur les épaules ne dépasse généralement pas 90 mm, mais elle peut aussi atteindre 110 à 130 mm[24].
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La couleur du pelage varie du blanc presque pur à diverses nuances de blond, de crème et d'ocre jusqu'aux variétés de gris, de bruns et de noirs. Ces variations de couleur de fourrure tendent à augmenter dans les latitudes plus élevées[37]. Les différences de couleur de robe entre les sexes sont largement absentes, bien que les femelles puissent avoir des tons plus rouges[38]. En Amérique du Nord, les loups de couleur noire ont hérité de l'allèle responsable du mélanisme Kb qui est issu de croisements passés avec des chiens[39] alors que la mutation s'est avérée être naturellement présente chez les loups d'Iran[40]. Les spécimens noirs sont plus fréquents en Amérique du Nord qu'en Eurasie, la moitié environ des loups du parc national de Yellowstone étant noirs[39].
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Variabilité de coloration au sein d'une même meute.
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Forme la plus commune du Loup gris.
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Forme noire de la sous-espèce Canis lupus occidentalis
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Forme blanche.
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La tête du loup gris est large et lourde, avec un front large, des mâchoires fortes et un long museau arrondi[24]. Le crâne mesure en moyenne de 230 à 280 mm de long et de 130 à 150 mm de large[41]. Les dents sont lourdes et grandes, mieux adaptées au broyage des os que celles des autres canidés existants, mais pas aussi spécialisées que celles des hyènes[42],[43]. Ses molaires ont une surface de mastication plate, mais pas autant que le coyote, dont le régime alimentaire contient plus de matières végétales[44].
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La denture adulte est de 42 dents. Les jeunes ont 32 dents de lait, la denture définitive apparaissant à 7 mois[45]. Les crocs des loups peuvent mesurer jusqu'à 6 à 7 cm dont 2 cm enchâssés dans la gencive[réf. nécessaire].
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Le loup gris est connu pour sa morsure puissante, sa nage plutôt aisée (dont celle du chien), et son endurance en course.
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La morsure du Loup gris peut atteindre une pression de 150 kg/cm2[45] contre 60 à 65 kg/cm2 chez un Labrador. Le Bite Force Quotient (BFQ)[note 2] du loup gris est de 136, l'un des plus élevés parmi les carnivores actuels[46].
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Les mâchoires du loup gris peuvent exercer une pression d'écrasement d'environ 10 340 kPa contre 5 200 kPa pour un berger allemand. Cette force est suffisante pour briser la plupart des os[47]. Une étude sur un grand échantillon de prédateurs vivants et de mammifères fossiles, ajustée en fonction de la masse corporelle, a révélé chez les mammifères placentaires que la force de morsure aux canines (en Newton/kilogramme de poids corporel) était la plus forte chez le loup redoutable (163), suivie parmi les canidés existants par les quatre hypercarnivores qui s'attaquent souvent à des animaux plus gros qu'eux : le lycaon (142), le loup gris (136), le dhole (112) et le dingo (108). Une tendance similaire a été observée avec la force d'occlusion des carnassières, mais avec le loup redoutable et le loup gris mesurant tous les deux (141), suivis du lycaon (136), du dhole (114) et du dingo (113)[48].
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Le loup gris est un excellent coureur parmi les prédateurs terrestres. Sa vitesse de pointe est d'environ 40 à 50 km/h et il peut parcourir 60 km en moyenne en une nuit[45]. C'est le carnivore terrestre le plus endurant à la course avec son cousin africain le lycaon[réf. nécessaire].
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Le loup gris porte habituellement sa tête au même niveau que le dos, la soulevant seulement lorsqu'il est en alerte[24]. Il voyage habituellement à un rythme lopin (course bondissante), plaçant ses pattes les unes devant les autres. Cette démarche peut être maintenue pendant des heures à une vitesse de 8 à 9 km/h[49] et permet au loup de parcourir de grandes distances. Sur les chemins dénudés, un loup peut atteindre rapidement des vitesses de 50 à 60 km/h. Le loup gris a une allure de course de 55 à 70 km/h, peut sauter de 5 m de longueur en une seule fois et peut poursuivre rapidement pendant au moins 20 minutes[50].
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Les battements cardiaques ont une fréquence de 90 pulsations par minute, jusqu'à 200 lors d'efforts importants[45]. La fréquence respiratoire est de quinze à vingt inspirations par minute ; elle peut s'accroître jusqu'à 100 inspirations par minute lors du halètement[45].
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L'odorat est puissant et permet de détecter un animal à 270 m contre le vent. L'angle de vision atteint 250° contre 180° chez l'homme[45]. La nuit, les yeux du loup paraissent phosphorescents car ils sont tapissés d'une couche de cellules, le tapetum lucidum, qui lui permettent de voir aussi bien que le jour[réf. nécessaire].
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L'audition du loup lui permet d'entendre des sons jusqu'à 40 kHz (20 kHz chez l'homme)[45], il perçoit notamment d'autres loups hurler jusqu'à une distance de 6,4 à 9,6 km[45].
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Le loup gris est un animal social, dont l'unité sociale de base est constituée d'un couple reproducteur accompagné de sa progéniture adulte[note 3]. La meute moyenne se compose d'une famille de 5 à 11 animaux (1 à 2 adultes, 3 à 6 juvéniles et 1 à 3 « yearlings »)[24], voire parfois deux ou trois familles de ce genre[44], avec des meutes exceptionnellement grandes comprenant jusqu'à 42 loups connus[52]. Dans des conditions idéales, le couple reproducteur élève des louveteaux chaque année, et cette progéniture reste généralement dans la meute pendant 10 à 54 mois avant de se disperser[53]. Les facteurs déclencheurs de la dispersion sont notamment le début de la maturité sexuelle et la concurrence au sein de la meute pour la nourriture[54]. La distance parcourue par les loups qui se dispersent varie considérablement ; certains restent à proximité du groupe parental, tandis que de grandes distances de parcours ont été mesurées pour d'autres, comme 206 km, 390 km, ou encore 670 km depuis leurs meutes natales[50]. Une nouvelle meute est habituellement fondée par un mâle et une femelle non apparentés qui se dispersent et voyagent ensemble à la recherche d'une région sans autre meute hostile[55]. Les meutes de loups adoptent rarement d'autres semblables parmi les leurs et les tuent le plus souvent. Dans les rares cas où d'autres loups sont adoptés, l'adopté est presque toujours un animal immature (1 à 3 ans) peu susceptible de rivaliser avec le couple reproducteur pour les droits de reproduction. Dans certains cas, un loup solitaire est adopté dans une meute pour remplacer un reproducteur mort[52]. Pendant les périodes d'abondance d'ongulés (migration, vêlage, etc.), différentes meutes de loups peuvent s'unir temporairement[24].
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Les loups sont des animaux très territoriaux qui établissent souvent des territoires beaucoup plus grands qu'ils n'en ont besoin pour survivre afin de s'assurer un approvisionnement régulier de proies. La taille du territoire dépend en grande partie de la quantité de proies disponibles et de l'âge des louveteaux de la meute, et il a tendance à augmenter en taille dans les zones où la population de proies est faible[56] ou lorsque les louveteaux atteignent l'âge de 6 mois, et ont donc les mêmes besoins nutritionnels que les adultes[57]. Les meutes de loups se déplacent constamment à la recherche de proies et couvrent environ 9 % de leur territoire par jour (25 km/j en moyenne). Le cœur de leur territoire, là où ils passent la moitié de leur temps, est en moyenne de 35 km2[56]. La densité des proies a tendance à être beaucoup plus élevée dans les environs du territoire, bien que les loups tendent à éviter de chasser en marge de leur aire de répartition à moins d'être désespérés, à cause de la possibilité de rencontres fatales avec les meutes voisines[58]. Le plus petit territoire enregistré était détenu par une meute de six loups dans le nord-est du Minnesota, qui occupait une superficie estimée à 33 km2, tandis que le plus grand territoire était détenu par une meute de dix loups de l'Alaska couvrant une superficie de 6 272 km2[57]. Les meutes de loups sont habituellement bien établies et ne quittent en général leur aire de répartition habituelle que lors de graves pénuries alimentaires[24].
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Les loups défendent leur territoire contre d'autres meutes par une combinaison de marques odorantes, d'attaques directes et de hurlements (voir Communication). Le marquage olfactif est utilisé pour la signalisation territoriale et fait appel à la miction, à la défécation et au grattage du sol[59],[60],[61],[62],[63]. Les marques odorantes sont généralement laissées tous les 240 m sur l'ensemble du territoire sur des passages et des carrefours réguliers. Ces marqueurs peuvent durer de 2 à 3 semaines[57] et sont habituellement placés près de rochers, de blocs, d'arbres ou de squelettes de gros animaux[24]. Les luttes territoriales sont une des principales causes de mortalité des loups, une étude concluant que 14 à 65 % des décès de loups au Minnesota et au parc national et réserve de Denali étaient dus à la prédation d'autres loups[64].
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Le loup gris est le plus souvent monogame[65], avec des couples appariés qui restent généralement ensemble pour la vie. À la mort d'un des partenaires, le ou la restante reforme rapidement un couple. Comme les mâles sont souvent plus nombreux dans n'importe quelle population de loups, les femelles non appariées sont rares[24]. Si un loup gris mâle dispersant est incapable d'établir un territoire ou de trouver une partenaire, il s'accouple avec les filles de couples reproducteurs déjà établis des autres meutes. Ces loups gris sont surnommés « loups Casanova » et, contrairement aux mâles des meutes établies, ils ne forment pas de lien de couple (en) avec les femelles avec lesquelles ils copulent. Certaines meutes de loups gris peuvent ainsi avoir plusieurs femelles reproductrices, comme c'est le cas dans le parc national de Yellowstone (en)[66]. Les loups gris pratiquent également la garde alloparentale (en), où un couple de loups peut adopter le ou les louveteaux d'un autre. Cela peut se produire si les parents d'origine décèdent ou sont séparés d'eux pour toute raison[67]. En plus du comportement hétérosexuel, le comportement homosexuel a été observé chez des loups gris[68]. Les loups gris mâles se montent souvent l'un l'autre lorsque la femelle la mieux classée de la meute devient en chaleurs[69].
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L'âge de la première reproduction chez le loup gris dépend en grande partie de facteurs environnementaux : quand la nourriture est abondante ou quand les effectifs de l'espèce sont fortement encadrés, les loups peuvent devenir mature et élever des petits à un plus jeune âge afin de mieux exploiter les ressources abondantes. Ceci est démontré par le fait que les loups en captivité se reproduisent dès l'âge de 9 à 10 mois, alors que les plus jeunes loups nicheurs enregistrés dans la nature étaient âgés de 2 ans (22 mois). Les louves sont capables de produire des petits chaque année, une portée par an étant la moyenne. Contrairement au coyote, le loup gris n'atteint jamais la sénescence reproductrice[70],[71]. Les jeunes louves ont des premières portées plus petites, de 1 à 3 petits, avant de voir leur fertilité augmenter[71].
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L'œstrus se produit en général à la fin de l'hiver[24], de janvier à mars[71], les femelles multipares plus âgées entrant dans l'œstrus 2 à 3 semaines plus tôt que les femelles plus jeunes[24]. Pendant la gestation, les louves restent dans une tanière située loin de la zone périphérique de leur territoire, cette dernière étant là où les rencontres violentes avec d'autres meutes sont plus probables[72]. Les femelles âgées mettent habituellement bas dans la tanière de leur portée précédente, tandis que les plus jeunes s'installent souvent près de leur lieu de naissance. La période de gestation (en) dure 62 à 75 jours, les petits naissant en général pendant la période estivale[24].
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Les loups portent des petits relativement gros dans de petites portées par rapport à d'autres espèces de canidés[73]. Une portée moyenne est composée de 5 à 6 petits[74], sa taille ayant tendance à augmenter dans les zones où les proies sont abondantes[74], même si des portées exceptionnellement grandes de 14 à 17 petits ne se produisent que 1 % du temps. Les louveteaux naissent le plus souvent au printemps, ce qui correspond à une augmentation des populations de proies[72]. Les petits naissent aveugles et sourds, et sont recouverts d'une fourrure courte et douce de couleur gris-brun. Ils pèsent 300 à 500 g à la naissance et commencent à voir après 9 à 12 jours. Les canines de lait poussent au bout d'un mois. Les louveteaux quittent la tanière après 3 semaines. À 1,5 mois, ils sont assez agiles pour fuir le danger. Les mères ne quittent pas la tanière pendant les premières semaines, comptant sur les pères pour leur fournir de la nourriture à elles et à leurs petits[24],[73]. Leur mère allaite les louveteaux grâce à cinq paires de mamelles[75] jusqu'à ce qu'ils commencent à manger des aliments solides vers 3 à 4 semaines. Les louveteaux ont un taux de croissance rapide pendant les quatre premiers mois de leur vie : pendant cette période, le poids d'un louveteau peut augmenter de près de 30 fois[24],[73]. Les petits commencent à jouer au combat à l'âge de 3 semaines, mais contrairement aux jeunes renards et coyotes, leurs morsures sont inhibées. Les combats réels pour établir une hiérarchie se déroulent habituellement vers l'âge de 5 à 8 semaines. Cela est différent des jeunes renards et coyotes, qui peuvent commencer à se battre avant même le début de leur comportement de jeu[76]. À l'automne, les louveteaux sont assez mûrs pour accompagner les adultes à la chasse aux grandes proies[72].
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À l'état sauvage, la durée de vie typique du Loup gris se situe entre cinq et six ans, mais est allée jusqu'à 13,7 ans pour une louve[77],[78]. Les causes habituelles de la mort sont la vieillesse ou des blessures causées soit pendant la chasse, soit par d'autres loups[77]. Il peut vivre jusqu'à 15 ans en captivité, et un individu mâle a réussi à atteindre l'âge de 20,6 ans[78].
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Bien qu'animaux sociaux, les loups célibataires ou les couples établis ont plutôt des taux de réussite plus élevés dans la chasse que les grandes meutes ; les loups célibataires ont parfois été observés en train de tuer sans aide de grandes proies comme l'orignal, le bison et le bœuf musqué[79]. L'odorat du loup gris est relativement peu développé par rapport à celui de certaines races de chiens de chasse, ce qui le rend incapable de rep��rer l'odeur de charogne contre le vent à plus de 2 ou 3 kilomètres. Par conséquent, il réussit assez rarement à attraper des oiseaux et des lièvres cachés, mais il peut aisément suivre la piste fraîche d'une proie. Son sens de l'ouïe assez aigu le rend capable d'entendre jusqu'à une fréquence de 26 kHz[80] ce qui est suffisant pour remarquer la chute des feuilles à l'automne[24]. La chasse du loup gris peut être décomposé en cinq étapes :
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La manière de tuer varie en fonction de l'espèce de la proie. Avec les gros animaux, les loups adultes évitent d'habitude l'assaut frontal et se concentrent sur l'arrière et les flancs de la proie. Les grosses proies comme les élans sont abattus par de larges morsures sur la zone molle du périnée, ce qui cause une hémorragie massive. Trois grandes morsures sont généralement suffisantes pour abattre un grand cerf en bonne santé[87]. Pour les proies de taille moyenne comme le chevreuil ou le mouton, les loups attaquent à la gorge, ce qui endommage les terminaisons nerveuses et l'artère carotide et provoque la mort de l'animal entre quelques secondes et une minute après la morsure. Avec les petits animaux, comme ceux du genre Mus, les loups bondissent et les capturent entre leurs pattes avant[88]. Quand les proies sont vulnérables et abondantes, les loups tuent parfois plus que nécessaire. Ce genre de comportement, commun chez les animaux domestiques, est rare à l'état sauvage, et se trouve généralement à la fin de l'hiver ou au printemps, quand la neige est inhabituellement profonde (et entrave les mouvements des proies)[89] ou quand les loups se retirent dans leur tanière et ont besoin d'un surplus de viande prêt à l'emploi[90]. Les proies de taille moyenne sont particulièrement vulnérables à ces abattages surnuméraires, la morsure à la gorge permettant à un loup de rapidement passer d'un animal à un autre[88].
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Une fois que la proie est abattue, les loups commencent à manger avec excitation, déchirant et traînant la carcasse dans toutes les directions, et arrachant de gros morceaux[91]. Le couple reproducteur a priorité sur la nourriture de manière à pouvoir continuer à produire des petits. Quand la nourriture manque, c'est automatiquement au détriment d'autres membres de la famille, en particulier des adultes[92]. Le couple reproducteur mange habituellement en premier, néanmoins comme ils fournissent la majeure partie du travail dans la chasse ils doivent parfois se reposer et laissent les autres membres de la famille manger sans problèmes. Une fois le couple reproducteur repu, le reste de la famille réduit la carcasse en pièces et les transporte dans des zones tranquilles où ils peuvent manger en paix. Les loups commencent typiquement leur repas en consommant les gros organes internes de la proie comme le cœur, le foie, les poumons et l'estomac. Les reins et la rate sont mangés une fois sortis, suivis par les muscles[93]. Un loup seul peut manger 15 à 19 % de son poids en un seul repas[94].
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Le comportement expressif du loup gris est plus complexe que celui du coyote et du chacal doré, comme l'exigent ses habitudes de vie et de chasse en groupe. Alors que les canidés moins grégaires possèdent souvent des répertoires de signaux visuels simples, les loups ont des signaux plus variés dont l'intensité s'interclasse subtilement en intensité[76],[95]. En position neutre, les jambes ne sont pas raidies, la queue pend librement, la face est lisse, les lèvres ne sont pas tendues et les oreilles ne pointent pas dans une direction particulière[96]. La communication par la posture chez le loup consiste en une variété d'expressions faciales, de positions de la queue et de la piloérection[80]. Les loups agressifs ou qui s'affirment se caractérisent par des mouvements lents et délibérés, une posture corporelle élevée et des poils du dos hérissés, tandis que les loups soumis portent leur corps vers le bas, lissent leur fourrure et baissent les oreilles et la queue[97]. Lorsqu'un mâle reproducteur rencontre un membre subalterne de sa famille, il peut le regarder fixement, debout, droit et toujours avec la queue horizontale (dans le prolongement de la colonne vertébrale)[98]. Deux formes de comportement de soumission sont reconnues: passive et active. La soumission passive se produit habituellement en réaction à l'approche d'un individu dominant, où le loup soumis se trouve en partie sur son dos et laisse le loup dominant lui renifler le périnée. La soumission active se produit souvent comme une forme de salutation où le loup soumis s'approche d'un autre dans une posture basse, et lèche le visage de l'autre loup[99]. Lorsque les loups sont ensemble, ils s'adonnent généralement à des comportements comme la poussée du nez, la lutte à la mâchoire, le frottement des joues et le léchage facial. Mordiller le museau de l'autre est un geste amical, tandis que serrer le museau avec des dents nues est un signe de domination[100].
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Comme chez les humains, le loup gris a des motifs de couleur faciale où la direction du regard peut être facilement identifiée, bien que ce ne soit souvent pas le cas chez d'autres espèces canidés. En 2014, une étude a comparé le modèle de couleur faciale chez 25 espèces de canidés. Les résultats suggèrent que le modèle de couleur faciale des espèces canidés est lié à leur communication du regard, et que les loups gris en particulier utilisent le signal du regard dans la communication conspécifique[101].
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Les vocalisations suivantes sont poussées par le Loup gris : glapir, gémir, geindre, geindre plaintivement, lancer une plainte, gronder plaintivement, gronder, grogner, japper, aboyer et hurler. Ces vocalisations étant liées aux contextes comme glapir de douleur ou de peur, ou encore gronder lors d'action de dominance, d'attaque, de mise en garde, de défense, de protestation ou de jeu[102].
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Le loup gris hurle pour assembler la meute (en général avant et après la chasse), pour transmettre une alarme (en particulier sur un site de tanière), pour se localiser pendant une tempête ou sur un territoire inconnu, et aussi pour communiquer sur de grandes distances[103]. Les hurlements de loups peuvent, dans certaines conditions, être entendus sur des zones allant jusqu'à 130 km2[44]. Il est en général impossibles de les distinguer de ceux des grands chiens[104]. Les loups mâles donnent de la voix à travers une octave, passant à une basse profonde avec un accent sur le « O », tandis que les femelles produisent un baryton nasal modulé avec un accent sur « U ». Les louveteaux ne hurlent presque jamais, tandis que les loups d'un an produisent des hurlements qui se terminent par une série de jappements[24]. Le hurlement se compose d'une fréquence fondamentale qui peut se situer entre 150 et 780 Hz et comprendre jusqu'à 12 harmoniques. En général, le ton reste constant ou varie doucement, et peut changer de direction jusqu'à quatre ou cinq fois[23]. Les hurlements utilisés pour appeler les compagnons de meute vers une proie mise à mort sont des sons longs et doux semblables au début du cri d'un hibou à cornes. Lorsqu'ils poursuivent une proie, ils émettent un hurlement plus aigu, vibrant sur deux notes. Lorsqu'ils se rapprochent de leur proie, ils émettent une combinaison d'aboiement court et de hurlement[104]. Lorsqu'ils hurlent ensemble, les loups s'harmonisent plutôt que de chanter en chœur sur la même note, créant ainsi l'illusion qu'il y a plus de loups qu'il n' y en a réellement[103]. Les loups solitaires évitent généralement de hurler dans les endroits où d'autres meutes sont présentes[105]. Les loups de différentes régions géographiques peuvent hurler différemment : les hurlements des loups d'Europe sont beaucoup plus longs et mélodieux que ceux des loups d'Amérique du Nord, dont les hurlements sont plus forts et mettent davantage l'accent sur la première syllabe. Les deux sont cependant mutuellement intelligibles, puisque les loups d'Amérique du Nord ont été enregistrés en train de répondre aux hurlements de type européen réalisés par des biologistes[106].
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D'autres vocalisations de loups ont été divisées en trois catégories par Lopez : grognements, aboiement et gémissements[107]. L'aboiement a une fréquence fondamentale comprise entre 320 et 904 Hz[23], et est habituellement émis par les loups surpris. Les loups n'aboient pas aussi bruyamment ou continuellement que les chiens, mais aboient plusieurs fois avant de se mettre en retrait du danger perçu[107]. Le grognement a une fréquence fondamentale de 380 à 450 Hz[23], et est généralement émis pendant des défis pour de la nourriture. Les louveteaux grognent souvent en jouant. Une variante du hurlement est accompagnée d'un gémissement aigu et précède une attaque démarrée par un bond[103]. Les gémissements sont associées à des situations d'anxiété, de curiosité, d'enquête et d'intimité comme l'accueil, l'alimentation des louveteaux et le jeu[107].
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L'odorat est probablement le sens le plus aiguisé du loup et joue un rôle fondamental dans la communication. Le loup a un grand nombre de glandes sudoripares apocrines (en) sur la face, les lèvres, le dos et entre les orteils. L'odeur produite par ces glandes varie selon la microflore et le régime alimentaire de chaque loup, ce qui donne à chacun une « empreinte odorante » distincte. Une combinaison de glandes sudoripares apocrines et eccrines sur les pieds permet au loup de déposer son odeur lorsqu'il gratte le sol, ce qui se produit en général après le marquage à l'urine et la défécation pendant la saison de reproduction (en). Les follicules présents sur les poils de garde du dos du loup ont des amas de glandes apocrines et sébacées à leur base. Comme la peau du dos est d'habitude pliée, cela crée un microclimat pour la propagation bactérienne autour des glandes. Pendant la piloérection, les poils de garde du dos sont relevés et les plis cutanés s'étendent, ce qui libère une odeur[108].
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Les glandes odorantes précaudales peuvent jouer un rôle dans l'expression de l'agressivité car les loups combatifs lèvent la base de leur queue tout en baissant l'extrémité, positionnant ainsi les glandes odorantes (en) au point le plus élevé. Le loup possède une paire de sacs anaux sous le rectum, qui contiennent des glandes apocrines et sébacées. Les composantes des sécrétions des sacs anaux varient selon la saison et le sexe, ce qui indique que les sécrétions fournissent des informations sur le sexe et l'état reproductif. Les sécrétions des glandes préputiales peuvent annoncer l'état hormonal ou la position sociale car on a observé que les loups dominants se tiennent au-dessus des subalternes et semblent présenter la région génitale pour investigation[108], ce qui peut inclure le léchage génital[109]. Pendant la saison de reproduction, les louves sécrètent des substances du vagin qui communiquent l'état reproducteur des femelles et peuvent être détectées par les mâles sur de longues distances[108].
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Le marquage urinaire est le moyen de communication olfactive (en) le mieux étudié chez le loup. Sa fonction exacte est débattue, bien que la plupart des chercheurs s'accordent à dire que son premier but est d'établir des limites. L'urine des loups marque plus fréquemment et vigoureusement dans les zones inconnues, ou les zones d'intrusion, où l'odeur des autres loups ou canidés est présent. La-dite miction avec pattes surélevées (MPS)[note 4] est plus fréquente chez les loups mâles que chez les femelles, et peut servir à maximiser la possibilité de détection par les congénères, ainsi qu'à refléter la hauteur du loup marqueur. Seuls les loups dominants utilisent habituellement la MPS, les mâles subalternes continuant d'utiliser la posture debout juvénile à l'âge adulte[108]. La MPS est considérée comme l'une des formes les plus importantes de communication olfactive chez le loup et représente 60 à 80 % de toutes les marques olfactives observées[110].
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Le loup gris est un généraliste qui peut être présent dans les déserts, les prairies, les forêts et les toundras. L'utilisation de l'habitat par les loups gris est très liée à l'abondance des proies, aux conditions de neige, à l'absence ou à la faible densité du bétail, aux densités des routes, à la présence humaine et à la topographie[44].
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Dans les climats froids, le loup gris peut réduire le flux sanguin près de sa peau pour conserver la chaleur corporelle. La chaleur des coussinets est régulée indépendamment du reste du corps et est maintenue juste au-dessus du point de congélation des tissus, où les coussinets entrent en contact avec la glace et la neige[111]. Les loups gris utilisent différents endroits pour leur repos diurne : les endroits couverts sont préférés par temps froid, humide et venteux, tandis que les loups se reposent facilement à l'air libre par temps sec, calme et chaud. Pendant la période automne-printemps, lorsque les loups sont plus actifs, ils s'allongent volontiers à l'air libre, quel que soit leur emplacement[24].
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Les tanières sont habituellement construites pour les louveteaux pendant la période estivale. Lorsqu'elles construisent des tanières, les femelles se servent d'abris naturels tels que des fissures dans les rochers, des falaises surplombant les berges et des trous recouverts de végétation. Parfois, la tanière est le terrier approprié d'animaux plus petits comme les renards, les blaireaux ou les marmottes. Un repaire approprié est souvent élargi et en partie refait. En de rares occasions, les louves creusent leur propre terrier, habituellement petit et court avec 1 à 3 ouvertures. La tanière est habituellement construite à une distance maximale de 500 m d'un point d'eau[24], et elle est généralement orientée vers le sud, ce qui assure une exposition suffisante à la lumière du soleil, ce qui permet de garder la surface relativement libre de neige[44]. Des aires de repos, des aires de jeux pour les louveteaux et des restes de nourriture sont couramment trouvées autour des tanières à loups. L'odeur de l'urine et de la nourriture en décomposition provenant de la tanière attire souvent les oiseaux charognards comme les pies et les corbeaux. Comme il y a peu d'endroits commodes pour creuser des terriers, les tanières de loups sont souvent occupées par des individus de la même famille. Bien qu'ils évitent le plus souvent les zones visibles aux humains, les loups sont connus pour nicher près des domiciles, des routes revêtues et des voies ferrées[24].
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La meute poursuit les troupeaux d'herbivores tels que les cerfs de Virginie, élans, mouflons, rennes, cerfs wapitis, bisons Américain en Amérique du Nord et les mouflons, chevreuils, cerfs élaphes, daims, chamois, bisons d'Europe, sangliers, en Europe. Sur ces deux continents où les loups existent, les brouteurs constituent la base de leur alimentation. Pour chasser, ils poursuivent leur proie sur plusieurs kilomètres, jusqu'à l'épuisement de celle-ci. Solitaire, il se contente de petites proies, comme les petits mammifères (rongeurs) et les oiseaux.
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Les loups ont un régime alimentaire carnivore. Certains loups sont équipés de collier GPS/GSM/VHF pour comprendre par leurs déplacements comment ils sélectionnent leurs proies sauvages[112]. L'espèce se nourrit de cervidés, volailles, renardeaux, marcassins, ânes, reptiles, charognes… et fruits blets (exemple : le raisin). Ils peuvent aussi parfois chasser le bœuf musqué et l'orignal. Dans le Grand Nord, les loups préfèrent manger des petits rongeurs, les lemmings, plutôt que les rennes, pourtant plus charnus. Les loups traquent les rongeurs parce qu'ils sont proportionnellement beaucoup plus gras que les rennes. Cette graisse stockée par l'organisme des loups les protège du froid. Les loups sont aussi friands de raisin, qui leur apporte du sucre et des vitamines[réf. souhaitée]. Lorsque les proies sont rares, ils peuvent aussi manger des insectes ou des champignons[réf. nécessaire]. Capables d'avaler plus de 4,5 kg de viande d'un coup, les loups peuvent rester plus d'une semaine sans nourriture.
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En automne, les loups modifient leur régime alimentaire et consomment de grandes quantités de saumons qui sont alors en pleine montaison[113]. La pêche au saumon est en effet nettement moins dangereuse que la chasse au cerf. De plus, le saumon, à l’approche de l’hiver, offre une meilleure qualité nutritive en termes de matières grasses et d’énergie[114].
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Le loup peut attaquer les troupeaux de moutons[115]. Si le reste du troupeau ne fuit pas, le loup va continuer à chasser, ce qu'on appelle le « surplus killing » ou « over-killing »[116]. Un loup peut alors tuer plusieurs bêtes sans les manger.
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Les maladies virales transmises par le Loup gris sont notamment la rage, la maladie de Carré, le parvovirus canin, l'hépatite contagieuse canine, la papillomatose, le coronavirus canin[117] et la fièvre aphteuse[118]. Le loup est un hôte important de la rage en Russie, en Iran, en Afghanistan, en Irak et en Inde[118]. Chez le loup, la période d'incubation est de 8 à 21 jours, ce qui provoque l'agitation de l'hôte, l'abandon de sa meute et des déplacements pouvant atteindre 80 km par jour, augmentant ainsi le risque d'infection des autres individus. Les loups infectés ne montrent aucune crainte des humains ; la plupart des attaques de loups documentées contre des personnes sont d'ailleurs attribuées à des animaux enragés. Bien que la maladie de Carré soit mortelle chez le chien, elle n'a pas été signalée pour des morts de loups, sauf au Canada et en Alaska. Le parvovirus canin, qui cause la mort par déshydratation, déséquilibre électrolytique (en) et choc ou septicémie endotoxique, est largement survivable chez les loups, mais peut être mortel pour les louveteaux. Les loups peuvent attraper l'hépatite contagieuse canine à partir des chiens, bien qu'il n'y ait aucune trace de loups qui en meurent. La papillomatose n'a été signalée qu'une seule fois chez le Loup et ne cause probablement pas de maladie grave ou la mort, bien qu'elle puisse modifier les comportements alimentaires. Le coronavirus canin a été signalé chez des loups d'Alaska, les infections étant les plus répandues pendant les mois d'hiver[117].
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Quant aux maladies bactériennes transmises par le Loup gris, il s'agit notamment de la brucellose, la maladie de Lyme, la leptospirose, la tularémie, la tuberculose bovine, la listériose, l'anthrax[118]. Les loups peuvent attraper Brucella suis (en) des rennes sauvages et domestiques. En général, les loups adultes ne présentent pas de signes cliniques, mais ils peuvent affaiblir gravement les louveteaux des femelles infectées. Bien que la maladie de Lyme puisse affaiblir certains loups, elle ne semble pas avoir d'effet significatif sur les populations. La leptospirose peut être contractée par contact avec des proies ou de l'urine infectées et causer de la fièvre, de l'anorexie, des vomissements, une anémie, une hématurie, un ictère et la mort. Les loups qui vivent près des fermes sont plus vulnérables à la maladie que ceux qui vivent dans la nature, probablement en raison d'un contact prolongé avec des déchets infectés d'animaux domestiques. Les loups peuvent attraper la tularémie d'une proie lagomorphe, mais son effet sur les loups est inconnu. Bien que la tuberculose bovine ne soit pas considérée comme une menace majeure pour les loups, on a signalé qu'elle a déjà tué deux louveteaux au Canada[119].
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En général, le Loup gris domine les autres espèces de canidés dans les régions où elles sont toutes les deux présentes. En Amérique du Nord, les incidents où des loups gris tuent des coyotes sont fréquents, particulièrement en hiver, lorsque les coyotes se nourrissent de loups tués. Les loups peuvent attaquer les sites de tanière des coyotes, en creusant et en tuant leurs petits, bien qu'ils les mangent rarement. Il n'existe aucune trace de coyotes tuant les loups, même si les coyotes peuvent poursuivre les loups s'ils sont plus nombreux qu'eux[120],[121]. Des interactions quasi identiques ont été observées en Eurasie entre loups gris et chacals dorés, le nombre de ces derniers étant relativement faible dans les zones à densité élevée de loups[24]. Le loup gris est le prédateur le plus important des chiens viverrins, tuant un grand nombre d'entre eux au printemps et en été[24]. Les loups tuent aussi les renards roux, polaires et corsacs, d'habitude dans des conflits au sujet des carcasses, parfois en les mangeant[24],[122]. En Asie, ils peuvent rivaliser avec les dholes[24], bien qu'il existe au moins une mention d'un loup solitaire s'associant à une paire de dholes dans le Sanctuaire faunique de Debrigarh (en)[123].
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Les ours bruns dominent généralement les meutes de loups dans les conflits au sujet des carcasses, tandis que les meutes de loups prévalent surtout contre les ours lorsqu'il s'agit de défendre leur tanière. Les deux espèces tuent les petits de l'autre. Les loups mangent les ours bruns qu'ils tuent, tandis que les ours bruns semblent ne manger que de jeunes loups[124]. Les interactions du loup avec l'ours noir d'Amérique sont beaucoup plus rares qu'avec l'ours brun à cause des différences de préférences d'habitat. La plupart des rencontres de l'ours noir avec le loup se produisent dans l'aire de répartition nordique de l'espèce, et aucune interaction n'a été notée au Mexique. Les loups ont été remarqués à de nombreuses reprises pour rechercher activement les ours noirs dans leur tanière et les tuer sans les manger. Contrairement aux ours bruns, les ours noirs perdent souvent contre les loups dans les disputes pour des carcasses[125]. Bien que les rencontres avec des ours bruns et noirs semblent être courantes, les ours blancs sont rarement rencontrés par les loups et il n'existe que deux cas de meutes de loups tuant des oursons blancs[126]. Les loups tuent aussi les ours noirs d'Asie[24].
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Les loups peuvent rencontrer des hyènes rayées au Proche Orient, en Asie centrale et en Inde, en particulier lors de disputes au sujet des carcasses. Les hyènes rayées se nourrissent abondamment de carcasses tuées par des loups dans les zones où les deux espèces interagissent. À un contre un, la hyène domine le loup et peut en faire une proie, mais les meutes de loups peuvent chasser des hyènes seules ou s'ils sont en plus grand nombre qu'elles[127],[128]. Toutefois, il y existe le cas d'une hyène rayée femelle dominant 12 loups d'Arabie[129]. Deux cas sont connus également dans le sud d'Israël, où les loups et les hyènes rayées sont étroitement liés entre eux d'une manière apparemment amicale[130].
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Les grandes populations de loup limitent le nombre de félins de tailles petite à moyenne. Les loups rencontrent des pumas le long de certaines parties des Rocheuses et des chaînes de montagnes à proximité. En général, les loups et les pumas évitent de se rencontrer en chassant à des altitudes différentes. Mais en hiver, lorsque l'accumulation de neige force leurs proies dans les vallées, les rencontres entre les deux espèces deviennent plus probables. Les loups en meute ont le plus souvent le dessus sur le couguar et peuvent voler les animaux tués. Certains ont tué des mères et leurs petits[131],[132]. Le loup chassent le chat de Pallas et peut se nourrir des carcasses des proies tuées par la panthère des neiges[133],[134]. Les loups peuvent aussi réduire les populations de lynx boréal. Les loups peuvent tuer les lynx en les épuisant ou en les tuant avant qu'ils ne puissent s'échapper dans les arbres[135]. Des rencontres du même type entre le loup et le lynx roux ont été signalées[136].
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Les restes de gibier du loup sont parfois récupérées par le carcajou. Les carcajous attendent d'habitude que les loups aient fini de se nourrir, mais il arrive qu'ils chassent les loups de leurs carcasses. À l'inverse, il y a eu des signalements confirmant que des meutes de loups ont tué des carcajous[137].
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À part les humains, le tigre semble être le seul prédateur sérieux des loups[24],[138],[139],[140],[133]. Les interactions entre le loup et le tigre sont bien documentées dans le Sikhote-Alin, où les tigres réduisent le nombre de loups, soit au point d'extinction localisée, soit à un nombre si faible qu'ils deviennent une composante insignifiante dans le fonctionnement de l'écosystème. Les loups semblent capables d'échapper à l'exclusion compétitive des tigres seulement lorsque la persécution humaine diminue le nombre de tigres. Les cas avérés de tigres tuant des loups sont rares et les attaques semblent être de nature compétitive plutôt que prédatrice, avec au moins quatre cas avérés de tigres tuant des loups sans les consommer[141].
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En Mongolie, le loup servait à assurer la pérennité de la steppe dans les années 1950. Leur prédation sur les gazelles, les marmottes voire les rats évitait la désertification de la steppe[142].
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En Amérique, au parc national de Yellowstone, survivent encore aujourd'hui quelque 3 000 loups qui côtoient les bisons et les lynx. Ceux-ci sont remarquables pour leur technique de chasse en groupe unique. Une fois la proie repérée, ils s'élancent et utilisent la technique de l'encerclement dite « technique catapulte » pour ensuite faire la course et semble-t-il gagner l'estime de leurs congénères. L’histoire des loups de Yellowstone (en) montre l'impact écologique positif du loup, dispersant les ongulés qui ont tendance à surpâturer certaines espèces d'arbres ripisylves, stabilisant les populations de cervidés qui mangent les jeunes pousses et arbustes, diminuant les populations de coyotes au profit de petits mammifères[143].
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En Europe et en Suisse ou en France notamment, l’abondance de cervidés empêche la régénération des jeunes arbres et favorise le compactage des sols en forêt. La végétation des sous-bois hébergeant de nombreux invertébrés (qui constituent l'alimentation de nombreux vertébrés), sa dégradation a un impact important sur la biodiversité. La prédation, par les loups en particulier, régule le nombre de cervidés et les oblige à limiter/sélectionner les végétaux qu'ils mangent et contraint leurs lieux de vie à des espaces hors des forêts où la prédation est moins risquée[144],[145].
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Même si l'espèce Canis lupus n'est pas menacée de disparition dans sa globalité au regard de sa large aire de répartition à travers le globe, sa situation est plus préoccupante quand on considère les grandes populations une à une. En fait, seules les populations vivant dans les Carpathes et les Balkans-Dinara sont hors de danger au début du XXIe siècle [146] tandis que l'espèce est par exemple classée vulnérable sur la liste rouge française[147].
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Dans de nombreux pays les loups bénéficient à présent d'un statut d'espèce protégée, ce qui implique également un suivi des individus et populations, facilité par des méthodes de monitoring moins invasives pour le loup et son territoire[148], via l'analyse génétique des poils[149] ou excréments par exemple.
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Des mesures dérogatoires au statut de protection peuvent être mises en œuvre lorsque des troupeaux sont soumis à des attaques répétées : effarouchement (lumineux, sonore ou tir non létal), tir de défense de l'éleveur ou du berger, tir de prélèvement[150].
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Parallèlement à la domestication du chien, il y eut des rapports de concurrence difficiles entre le loup gris et l'homme.
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Bien que l'hybridation entre loups et chiens en Europe ait suscité des inquiétudes parmi les groupes de conservation craignant pour la pureté génétique du loup gris, les tests génétiques montrent que l'introgression des gènes canins dans les populations européennes de loups gris ne représente pas une menace significative. De plus, comme les saisons de reproduction (en) des loups et des chiens ne coïncident pas entièrement, la probabilité que les loups et les chiens sauvages s'accouplent et produisent des descendants survivants est faible[151].
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La chasse au loup (en) est pratiquée dès le Néolithique[152]. Dès le Magdalénien, les dents de loup sont utilisées dans de nombreuses parures[réf. nécessaire].
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L'extermination des loups d'Europe du Nord est d'abord devenue un effort organisé au Moyen Âge, et s'est poursuivie jusqu'à la fin des années 1800. En Angleterre, la persécution du loup a été imposée par la législation, et le dernier spécimen a été tué au début du seizième siècle sous le règne d'Henri VII. Les loups ont duré plus longtemps en Écosse, où ils se sont abrités dans de vastes étendues de forêt, qui ont ensuite été incendiées. Les loups ont réussi à survivre dans les forêts de Braemar et du Sutherland jusqu'en 1684. L'extirpation des loups en Irlande a suivi une voie similaire, le dernier loup étant censé avoir été tué en 1786[153]. Une prime au loup a été introduite en Suède en 1647, après que l'extermination de l'orignal et du renne eut forcé les loups à se nourrir de bétail. Les Samis ont extirpé les loups du nord de la Suède par des campagnes organisées. En 1960, il restait peu de loups en Suède à cause de l'utilisation de motoneiges pour les chasser, le dernier spécimen ayant été tué en 1966. Le loup gris a été exterminé au Danemark en 1772 et le dernier loup de Norvège a été tué en 1973. L'espèce a été décimée en Finlande au XXe siècle, malgré des dispersions régulières en provenance de Russie. Le loup gris n'était présent que dans l'Est et le Nord de la Finlande en 1900, bien que son nombre ait augmenté après la Seconde Guerre mondiale[154].
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En Europe centrale, le nombre de loups a considérablement diminué au début du XIXe siècle à cause de la chasse organisée et de la réduction des populations d'ongulés. En Bavière, le dernier loup a été tué en 1847 et avait disparu des régions du Rhin en 1899[154]. En Suisse, les loups ont disparu au XXe siècle ; ils reviennent naturellement d'Italie depuis les années 1990[155]. En 1934, l'Allemagne nazie devint le premier État de l'histoire moderne à protéger le loup, bien que l'espèce avait déjà été extirpée d'Allemagne à ce moment-là[156]. Le dernier loup vivant à être tué sur le sol de l'Allemagne d'aujourd'hui avant 1945 fut le « Tigre de Sabrodt (en) », qui fut abattu près de Hoyerswerda, en Lusace (alors Basse-Silésie) en 1904. Les loups sont depuis revenus dans la région[157].
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En Europe de l'Ouest[note 5], la chasse au loup en France a d'abord été institutionnalisée par Charlemagne entre 800 et 813, lorsqu'il a créé la louveterie, un corps spécial de chasseurs de loups. La louveterie fut abolie après la Révolution française en 1789, mais rétablie en 1814. En 1883, jusqu'à 1 386 loups furent tués, et beaucoup d'autres empoisonnés[154].
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En Europe de l'Est, les loups n'ont jamais été complètement exterminés en raison de la contiguïté de la région avec l'Asie et ses vastes zones boisées. Cependant, les populations de loups d'Europe de l'Est ont été réduites à un nombre très faible à la fin du XIXe siècle. Les loups ont été extirpés de Slovaquie au cours de la première décennie du XXe siècle, et vers le milieu du XXe siècle, on ne pouvait les trouver que dans quelques zones forestières de l'Est de la Pologne. Les loups des Balkans orientaux ont bénéficié de la contiguïté de la région avec l'ex-Union soviétique (en) et de vastes étendues de plaines, de montagnes et de terres agricoles. En Hongrie, les loups n'étaient présents que dans la moitié du pays vers le début du XXe siècle et se limitaient en grande partie au bassin des Carpates. Les populations de loups en Roumanie sont restées importantes, avec une moyenne de 2 800 loups tués chaque année sur une population de 4 600 de 1955 à 1965. Un creux historique a été atteint en 1967, lorsque la population a été réduite à 1 550 animaux. L'extermination des loups en Bulgarie était relativement récente, car une population antérieure d'environ 1 000 individus en 1955 a été réduite à environ 100 à 200 en 1964. En Grèce, l'espèce a disparu du sud du Péloponnèse en 1930. Malgré des périodes de chasse intense au XVIIIe siècle, les loups n'ont jamais disparu dans les Balkans occidentaux, de l'Albanie à l'ex-Yougoslavie. La persécution organisée des loups a commencé en Yougoslavie en 1923, avec la création du Comité d'extermination des loups (CEL) à Kocevje (en), en Slovénie. Le CEL a réussi à réduire le nombre de loups dans les Alpes dinariques[154].
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En Europe du Sud, l'extermination des loups n'était pas aussi complète qu'en Europe du Nord à cause d'une plus grande tolérance culturelle de l'espèce. Les populations de loups n'ont commencé à décliner dans la péninsule Ibérique qu'au début du XIXe siècle et ont été réduites de moitié en 1900. Les primes au loup ont été régulièrement versées en Italie jusqu'en 1950. Les loups ont commencé à être exterminés dans les Alpes vers 1800, et on n'en comptait plus que 100 en 1973 qui n'habitaient que 3 à 5 % de leur ancienne aire de répartition italienne[154].
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En Italie survivent environ 800 à 1 000 loups dans la vallée d'Aoste, en Lombardie, dans le Trentin et le Latium.[réf. nécessaire]
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C'est officiellement[note 6] le 5 novembre 1992 que les deux premiers loups sont aperçus dans les Alpes-Maritimes, dans le parc national du Mercantour[158], formant la meute Vésubie-Tinée, meute historique du retour du loup en France. Des analyses ADN de loups installés en France et en Italie ont montré qu'il s'agissait d'individus appartenant à la même sous espèce. Ainsi la population qui s'étendait déjà en Italie, a fait sa réapparition dans le nord de l'Italie, puis en France, non par l'intermédiaire des Abruzzes mais par les Alpes ligures et le Nord des Apennins[159]. Sa réinsertion est donc naturelle, et non volontaire, favorisée par l'exode rural qui a permis la reforestation et par la création d'espaces protégés. On parle de Zone de Présence Permanente (ZPP) lorsqu'un territoire précis est occupé durant au moins deux hivers consécutifs, soit par une meute soit par un loup solitaire. On compte en France 10 ZPP en 2002, 29 en 2012 et 90 en 2018, qui cumulent successivement 100, 200 et 500 loups environ[160].
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Un loup a par ailleurs été vraisemblablement observé à Gedinne, dans les Ardennes belges, à proximité de la frontière française, en juillet et août 2011[161],[162], ainsi qu'à Duiven aux Pays-Bas, à la même époque, en provenance d'Allemagne[163]. Sa présence est confirmée depuis 2018 dans les Hautes Fagnes[164].
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Un loup, venu d’Europe orientale, a par ailleurs été observé et filmé en mars 2015 aux Pays-Bas pour la première fois depuis 150 ans à Kolham, une localité proche de la frontière allemande et de la réserve naturelle des marais de Bourtange (province de Groningue)[165]. Les observations de ce loup s'étendent en fait sur trois jours, du lundi 9 au mercredi 11, et ont fait l'objet de plusieurs photos et films[166]. D'autres observations ont également été effectuées quelques jours plus tôt à peu de distance, à Emmen[167], et Meppen[168] (Drenthe).
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En Allemagne, le dernier loup de la lande de Lunebourg avait été aperçu et abattu en 1872 dans le bois de Becklingen. Mais en 2006 un spécimen a été contacté sur le centre d'essais de près de 50 km2 de Rheinmetall Waffe Munition GmbH à Unterlüß[169] ; une première photo de cet animal a été prise en 2007[170] et depuis une meute a colonisé le pas de tir d'Unterlüß[171], comme le laissaient supposer d'aurtes contacts au cours de l'année 2013[172].
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Au cours du XIXe siècle, les loups gris étaient encore présents dans de nombreuses parties du sud du Levant à l'est et à l'ouest du Jourdain. Cependant, leur nombre a considérablement diminué entre 1964 et 1980, en grande partie à cause des persécutions exercées par les agriculteurs[173]. L'espèce n'était pas considérée comme commune dans le nord et le centre de l'Arabie saoudite au XIXe siècle, avec la plupart des premières publications parlant des individus du sud-ouest de l'Asir, du nord des zones rocheuses bordant Jordanie, ou des zones entourant Riyad[174].
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L'aire de répartition du loup gris en Union soviétique s'étendait sur la quasi-totalité du territoire du pays, n'étant absente que sur les îles Solovky, la Terre François-Josef, la Terre du Nord et les îles Karaginski, du Commandeur et Chantar. L'espèce a été exterminée deux fois en Crimée ; une fois après la guerre civile russe, et de nouveau après la Seconde Guerre mondiale[24]. Après les deux guerres mondiales, les populations de loups soviétiques ont atteint deux sommets. 30 000 loups ont été abattus chaque année sur une population de 200 000 au cours des années 1940, dont 40 000 à 50 000 en période de pointe. Les populations de loups soviétiques ont atteint un creux vers 1970, disparaissant sur une grande partie de la Russie européenne. La population a de nouveau augmenté en 1980 pour atteindre environ 75 000 individus, dont 32 000 ont été tuées en 1979[175]. Les populations de loups dans le nord de la Mongolie intérieure ont décliné au cours des années 1940, principalement en raison du braconnage des gazelles à queue blanche, la principale proie du loup dans la région[176]. Dans l'Inde britannique, les loups étaient fortement persécutés en raison de leurs attaques contre les moutons, les chèvres et les enfants. En 1876, 2 825 loups ont été abattus dans les Provinces du Nord-Ouest (PNO) et du Bihar. Dans les années 1920, l'extermination des loups restait une priorité dans les PNO et à Awadh. Entre 1871 et 1916, plus de 100 000 loups ont été tués pour des primes en Inde britannique[177].
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Les loups au Japon ont disparu pendant la restauration de Meiji, une extermination connue sous le nom de ōkami no kujo. Le loup était considéré comme une menace pour l'élevage, ce que le gouvernement Meiji promouvait à l'époque, et ciblait grâce à un système de primes et d'une campagne directe d'extermination chimique inspirée de la campagne américaine contemporaine similaire. Le dernier loup japonais fut un mâle tué le 23 janvier 1905 près de Washikaguchi (aujourd'hui Higashi Yoshiro)[178]. Les loups japonais, aujourd'hui disparus, descendaient de grands loups sibériens qui colonisaient la péninsule coréenne et le Japon, avant de se séparer de l'Asie continentale il y a 20 000 ans, au Pléistocène. À l'Holocène, le détroit de Tsugaru s'est élargi et a isolé Honshū de Hokkaidō, provoquant ainsi des changements climatiques qui ont entraîné l'extinction de la plupart des grands ongulés qui habitaient l'archipel. Les loups japonais ont probablement subi un processus de nanisme insulaire il y a 7 000 à 13 000 ans en réponse à ces pressions climatiques et écologiques. C. l. hattai (anciennement indigène d'Hokkaidō) était beaucoup plus grand que son cousin méridional C. l. hodophilax car il habitait à des altitudes plus élevées et avait accès à de plus grandes proies, ainsi qu'une interaction génétique continue avec des loups se dispersant de Sibérie[179].
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En 2008, une référence faisant autorité indiquait que le loup gris pouvait être trouvé dans toute la Chine continentale[181]. En 2017, une étude approfondie a confirmé que le loup gris était présent dans toute la Chine continentale, à la fois par le passé et de nos jours. Il existe dans le sud de la Chine, ce qui réfute les affirmations de certains chercheurs occidentaux selon lesquelles le loup n'y aurait jamais existé[182],[183].
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Il existe peu de données fiables sur le statut des loups au Moyen-Orient, sauf en Israël et en Arabie saoudite, bien que leur nombre semble stable et devrait le rester. Les politiques de conservation d'Israël et l'application efficace de la loi maintiennent une population de loups de taille modérée, qui rayonne dans les pays voisins, tandis que l'Arabie saoudite a de vastes étendues désertiques, où environ 300 à 600 loups vivent sans être dérangés[184]. Le loup survit dans la plus grande partie de son aire de répartition historique en Arabie Saoudite, probablement à cause d'un manque de pastoralisme et de déchets humains abondants[174]. La Turquie peut jouer un rôle important dans le maintien des loups dans la région en raison de sa contiguïté avec l'Asie centrale. Les montagnes du pays ont servi de refuge aux quelques loups restants en Syrie. Une petite population de loups vit sur les hauteurs du Golan et est bien protégée par les activités militaires. Les loups vivant dans le désert du sud du Néguev sont contigus avec les populations vivant dans le Sinaï égyptien et en Jordanie. Dans tout le Moyen-Orient, l'espèce n'est protégée qu'en Israël. Ailleurs, il peut être chassé toute l'année par les Bédouins[184].
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Les populations actuelles du loup en Iran sont mal connues. Elles étaient autrefois présentes dans tout le pays dans les zones à faible densité de population au milieu des années 1970. Les régions septentrionales de l'Afghanistan et du Pakistan sont des bastions importants pour le loup. On estime qu'il y a environ 300 loups dans environ 60 000 km2 de Jammu-et-Cachemire dans le nord de l'Inde et 50 autres dans l'Himachal Pradesh. Au total, l'Inde compte environ 800 à 3 000 loups dispersés dans plusieurs populations restantes. Bien qu'ils soient protégés depuis 1972, les loups indiens sont considérés comme étant en voie de disparition, de nombreuses populations demeurant en faible nombre ou vivant dans des zones de plus en plus fréquentées par les humains. Bien que présents au Népal et au Bhoutan, il n'y a pas d'informations sur les loups qui s'y trouvent[175].
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Les populations de loups dans toute l'Asie du Nord et centrale sont très méconnues, mais sont estimées à plusieurs centaines de milliers d'après les abattages annuels. Depuis la chute de l'Union soviétique, l'extermination des loups à l'échelle du continent a cessé, et les populations de loups sont passées à environ 25 000 à 30 000 individus en ex-Union soviétique. En Chine et en Mongolie, les loups ne sont protégés que dans les réserves. Les populations mongoles ont été estimées entre 10 000 et 30 000, tandis que le statut des loups en Chine est plus fragmentaire. Le nord a une population de loups en déclin, estimée à 400 individus, tandis que le Xinjiang et le Tibet abritent respectivement environ 10 000 et 2 000 loups[185].
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Aux États-Unis, la destruction a fait chuter la population de loups de 400 000 individus au XVIIIe siècle à 1 000 en 1970, les loups étant confinés dans trois États (Michigan, Minnesota, Alaska)[186].
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À l'origine, le Loup gris occupait toute l'Amérique du Nord au nord des 20° Nord. Cela s'est produit sur tout le continent, sauf au Sud-Est des États-Unis, à l'ouest de la Sierra Nevada californienne, et dans les régions tropicales et subtropicales du Mexique. Parmi les grandes îles continentales occupées par les loups se trouvaient Terre-Neuve, l'île de Vancouver, le sud-est des îles de l'Alaska, l'archipel Arctique et le Groenland[44]. Bien que les naturalistes Lohr et Ballard aient postulé que le Loup gris n'avait jamais été présent sur l'Île-du-Prince-Édouard[187],[188]:392, l'analyse des références à la faune indigène de l'île dans des documents historiques inédits ou publiés a révélé que l'espèce y résidait au moment de la première colonisation française en 1720. Dans sa lettre du 6 novembre 1721 au Ministre français de la Marine, Louis Denys de La Ronde rapporte que l'île abrite des loups « d'une taille prodigieuse », et envoie une peau de loup en France pour prouver son affirmation. Comme l'île a été défrichée pour la colonisation, la population de loups gris a peut-être disparu ou s'est déplacée vers le continent sur la glace d'hivers : les quelques rapports ultérieurs sur les loups datent du milieu du XIXe siècle et décrivent les créatures comme des visiteurs de passage de l'autre côté du détroit de Northumberland[188]:386.
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Le déclin des populations de loups d'Amérique du Nord a coïncidé avec l'augmentation des populations humaines et l'expansion de l'agriculture. Au début du XXe siècle, l'espèce avait presque disparu de l'Est des États-Unis à l'exception de certaines régions des Appalaches et du nord-ouest de la région des Grands Lacs. Au Canada, le Loup gris a disparu du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse entre 1870 et 1921, et à Terre-Neuve vers 1911. Il a disparu des régions du sud du Québec et de l'Ontario entre 1850 et 1900. Le déclin du Loup gris dans les prairies a commencé avec l'extermination du bison américain et d'autres ongulés dans les années 1860 et 1870. Des années 1900 à 1930, le Loup gris a été pratiquement éliminé de l'Ouest des États-Unis et des régions voisines du Canada à cause des programmes intensifs de lutte contre les prédateurs visant à éradiquer l'espèce. Le Loup gris a été exterminé par les gouvernements fédéral et des États de tous les États-Unis en 1960, sauf en Alaska et dans le nord du Minnesota. Le déclin des populations de loups d'Amérique du Nord s'est inversé entre les années 1930 et le début des années 1950, en particulier dans le sud-ouest du Canada à cause de l'expansion des populations d'ongulés suite à une meilleure réglementation de la chasse au gros gibier. Cette augmentation a déclenché une reprise de la lutte contre le loup dans l'Ouest et le Nord du Canada. Des milliers de loups ont été tués entre le début des années 1950 et le début des années 1960, principalement par empoisonnement. Cette campagne a été interrompue et les populations de loups ont de nouveau augmenté vers le milieu des années 1970[44].
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L'aire de répartition actuelle de l'espèce en Amérique du Nord est principalement confinée à l'Alaska et au Canada, avec des populations également présentes dans le nord du Minnesota, le nord du Wisconsin et la péninsule supérieure du Michigan, ainsi que dans de petites parties du Washington, de l'Idaho, du nord de l'Oregon et du Montana. Selon les estimations des responsables de la faune de la Californie., une population fonctionnelle de loups devrait exister dans l'État d'ici 2024[189]. Les loups canadiens ont commencé à recoloniser naturellement le nord du Montana autour du Parc national de Glacier en 1979, et la première tanière de loups dans l'Ouest des États-Unis depuis plus d'un demi-siècle a été documentée en 1986[190]. La population de loups dans le nord-ouest du Montana a d'abord augmentée en raison de la reproduction naturelle et de la dispersion de jusqu'à environ 48 loups à la fin de 1994[191]. De 1995 à 1996, des loups de l'Alberta et de la Colombie-Britannique ont été déplacés au parc national de Yellowstone et en Idaho. En plus, le loup mexicain (Canis lupus baileyi) a été réintroduit en Arizona et au Nouveau-Mexique en 1998. Le loup gris se trouve dans environ 80 % de son aire de répartition historique au Canada, ce qui en fait un bastion important pour l'espèce[44].
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Le Canada abrite environ 52 000 à 60 000 loups, dont le statut juridique varie selon les provinces et les territoires. Les résidents des Premières nations peuvent chasser le loup sans restriction, et certaines provinces exigent des permis pour que les résidents puissent chasser le loup alors que d'autres ne le font pas. En Alberta, les loups sur des terres privées peuvent être appâtés et chassés par le propriétaire sans permis et, dans certaines régions, il existe des programmes de chasse à prime au loup[192],[193]. Le contrôle à grande échelle des populations de loups par empoisonnement, piégeage et chasse aérienne est aussi actuellement menée par des programmes mandatés par le gouvernement afin de soutenir les populations d'espèces proies en voie de disparition comme le Caribou des bois[194].
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En Alaska, la population de loups gris est estimée entre 6 000 et 7 000 individus et peut être tuée légalement pendant les saisons de chasse et de piégeage, avec des limites de prises (bag limits) et d'autres restrictions. En 2002, il y avait 250 loups dans 28 meutes à Yellowstone et 260 loups dans 25 meutes en Idaho. Le loup gris a reçu la protection de l'Endangered Species Act (ESA) au Minnesota, au Wisconsin et au Michigan en 1974, et a été reclassé d'espèce en voie de disparition à espèce menacée en 2003. Les loups du Mexique réintroduits en Arizona et au Nouveau-Mexique sont protégés en vertu d'ESA et, à la fin de 2002, il y a 28 individus dans huit meutes[195]. Une louve abattue en 2013 dans le comté de Hart par un chasseur a été le premier loup gris vu dans le Kentucky dans les temps modernes. L'analyse de l'ADN par les laboratoires de la Pêche et de la Faune a révélé des caractéristiques génétiques similaires à celles des loups dans la région des Grands Lacs[196].
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Il y a environ 50 millions d'années est apparu un mammifère avec des dents en partie conçues pour découper la viande, les carnassières. Au cours des 10 millions d'années qui suivirent, ces créatures se sont développées en grand nombre et sous des formes différentes. Une de ces espèces, appelée Miacis, ressemblait aux chiens d'aujourd'hui. L'espèce Miacis fait partie de la famille des Miacidae, de laquelle sont issues toutes les familles actuelles de mammifères carnivores.
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L'ancêtre le plus probable du loup et peut-être du coyote est Canis lepophagus, un canidé au crâne étroit vivant en Amérique du Nord au Miocène. Les premiers loups actuels sont apparus à la limite entre le Blancien et l'Irvingtonien (1,8 million d'années avant aujourd'hui). Parmi eux, Canis priscolatrans ressemblait au loup rouge et a colonisé l'Eurasie en passant par le détroit de Béring : la population eurasienne C. priscolatrans a évolué en Canis etruscus puis Canis mosbachensis. Cette dernière forme a évolué vers Canis lupus puis re-colonisé l'Amérique à la fin du Rancholabréen, où il a cohabité avec un canidé de grande taille Canis dirus, disparu il y a 8 000 ans après la disparition de ses proies[197].
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La recolonisation nord-américaine s'est probablement produite en plusieurs vagues. Les sous-espèces américaines C. l. baileyi (loup du Mexique), C. l. lycaon (loup de l'Est) et C. l. rufus (loup rouge) présentent des traits primitifs et des similitudes systématiques. À la fin du Pléistocène, plusieurs indices indiquent des flux migratoires vers le Sud de l'Amérique du Nord[197].
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L'apparence du Loup gris présente une grande variabilité selon leur région d'origine. De nombreuses sous-espèces ont été décrites sur la base de quelques individus, sans prendre en compte la variabilité phénotypique naturelle de l'espèce. Ainsi, Edward Alphonso Goldman décrit 24 sous-espèces américaines différentes en 1944[19]. Une quarantaine de sous-espèces de Canis lupus ont pu être décrites ; la base Mammal Species of the World en recense 39[198] et le système d'information taxonomique intégré (SITI) 38 sous-espèces[199].
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Les recherches actuelles sont fondées sur des critères multifactoriels tels que la morphologie, la paléontologie, le comportement et les analyses génétiques. Cette réorientation de la description des sous-espèces a conduit à réduire considérablement le nombre de sous-espèces en considérant qu'il s'agit dans la majorité des cas d'adaptations locales de l'espèce Canis lupus.
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En 1983, Nowak propose de réduire les loups d'Amérique à cinq sous-espèces : Canis lupus occidentalis, arctos, baileyi, nubilus et lycaon. Son argumentation se développe autour de la séparation géographique en Amérique du Nord de cinq populations de loups au cours de la glaciation du Pléistocène, isolation durable qui aurait permis la formation des différentes formes. Les cinq formes de loups sont par la suite confirmées par des études génétiques[19]. Par la suite, en 2004, l'analyse génétique menée sur 102 loups de 24 meutes différentes sur 12 ans, semble montrer que Canis lupus lycaon, le Loup de l'Est constitue probablement l'espèce Canis lycaon, proche du loup rouge (Canis rufus) et du coyote (Canis latrans)[200],[201]. Les sous-espèces américaines du loup gris sont les suivantes :
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De même, la classification des loups en Eurasie, qui a connu jusqu'à une quinzaine de sous-espèces différentes a subi quelques modifications. Nowak propose en 1995 un modèle à neuf sous-espèces[19] : Canis lupus lupus, Canis lupus albus, Canis lupus arabs, Canis lupus cubanensis, Canis lupus communis, Canis lupus hodophilax, Canis lupus hattai, Canis lupus lupaster, Canis lupus pallipes. Par la suite, en 2004 puis 2005, les études semblent montrer que C. l. arabs et C. l. pallipes sont synonymes[202]. En 2007, des études menées sur l'ADN mitochondrial pointent la possibilité que Canis lupus chanco et Canis lupus pallipes soient des espèces à part entière, dénommées Canis himalayensis et Canis indica[203].
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Les populations du loup gris présentes dans les Apennins en Italie ont été isolées pendant plusieurs milliers d'années au Sud des Alpes, selon une étude publiée en 2004. La calotte glaciaire sur les Alpes et le Pô auraient formé une barrière naturelle lors de la glaciation de Würm (18 000 ans avant le présent)[204]. Les études morphologiques valident une différenciation entre les loups présents en Italie et ceux du reste de l'Europe, ainsi que l'absence d'hybridation avec le chien domestique[205]. Ces découvertes vont dans le sens d'une sous-espèce Canis lupus italicus, bien que le sujet soit encore débattu[206]. En Espagne, les populations de loups pourraient également être une sous-espèce désignée sous le nom de Canis lupus signatus[206].
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L'origine du chien domestique est encore aujourd'hui relativement débattue. Le Loup gris et le chien domestique actuels descendent très vraisemblablement d'un ancêtre commun, ayant, selon une étude chinoise, vécu il y a 30 000 ans, en Asie du Sud-Est[207]. En effet, la diversité génétique des populations canines étudiées était maximale en Asie du Sud-Est[208]. Le Chacal doré ou peut-être le résultat d'une hybridation de différentes espèces présentes et passées de canidés[209],[210].
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La principale différence entre le loup et le chien repose en la capacité digestive de l'amidon par ce dernier, probablement corrélée avec la proximité des groupes humains.
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Toutefois, le chien est généralement considéré comme une sous-espèce de Canis lupus : Canis lupus familiaris[210]. Deux autres sous-espèces de Canis lupus sont issues de chiens domestiques retournés à l'état sauvage : le Dingo (Canis lupus dingo) et le Chien chanteur (Canis lupus halstromi)[209].
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L'hybridation naturelle est fréquente entre les membres des Canidae qui sont féconds entre eux. De nombreuses populations ont un statut débattu sur leur qualité d'espèce, de sous-espèces du loup gris ou le résultat d'une hybridation. Ces débats revêtent une importance particulière pour la création ou le maintien des programmes de préservation d'une espèce ou d'une sous-espèce, un hybride n'ayant pas de statut de protection.
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Le Loup de l'Est (Canis lycaon) se reproduit régulièrement avec le Loup gris ou le Coyote. Sa caractérisation taxonomique n'en est que plus compliquée. Cela est généralement considéré comme négatif pour l'espèce, qui peut perdre son intégrité génétique. Cependant, il se pourrait que l'hybridation permette spécifiquement au Loup de l'Est de s'adapter plus rapidement aux changements dans son environnement[201]. Cette hybridation n'est pas sans conséquence pour le Loup gris : ainsi, les meutes des Grands lacs ont été dé-listées de l’Endangered Species Act, toutefois, des analyses génétiques ont montré que les nouvelles populations s'hybridaient depuis plus d'un siècle avec le Loup de l'Est[211].
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Le Loup rouge (Canis rufus) a été classé en tant qu'espèce à part entière depuis le début des années 1970[212]. Une minorité d'auteurs le considère comme un hybride entre un loup gris et le coyote (Canis latrans) à la suite de plusieurs études génétiques controversées menées depuis 1992[213],[214], son nom scientifique est alors Canis lupus × Canis latrans[215]. Au Texas, Coyote, Loup du Mexique (Canis lupus baileyi) et Loup rouge sont des espèces sympatriques. Les analyses réalisées autant sur des marqueurs génétiques issus tant de la lignée maternelle (ADN mithocondrial) que la lignée paternelle (chromosome Y) montrent que les croisements entre les trois espèces ont eu lieu sporadiquement, hormis pour le Loup rouge où celle-ci a pris une grande importance. Les populations captives de Loup du Mexique semblent exemptes de traces d'hybridation. Les auteurs concluent sur le caractère complexe et non résolu de l'hybridation introgressive pour ces trois espèces, les caractères morphologiques (sexe, taille) ou la densité de population ne pouvant expliquer clairement le phénomène[216].
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En 2017, l'ONCFS publiait une étude réalisée par un laboratoire d'analyses génétiques qui établissait que l'hybridation du loup était un phénomène très limité en France[217].
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Depuis la Préhistoire[218], le statut du Loup gris semble avoir suivi la même évolution sur une grande partie de son aire de répartition historique. Ainsi, il a d'abord été respecté ou vénéré, puis a été vu comme un concurrent ou un être maléfique à exterminer, avant de bénéficier d'un protection variable en fonction des pays[219],[220]. La domestication du loup gris s'est effectuée à la Préhistoire et a donné le chien[221], une sous-espèce.
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Le Loup est aussi un symbole culturel ou religieux pour de nombreuses civilisations, aussi bien positif que négatif. Il a fait l'objet de beaucoup de fausses croyances renvoyant aux peurs de l'humain et servant de miroir[222]. L'espèce a donc inspiré beaucoup de mythes et de légendes, ainsi que des histoires comme le loup-garou, les enfants-loups ou encore la bête du Gévaudan. L'espèce avait parfois un culte dédié dans certaines villes ou servait d'ancêtre de certains clans ou communautés[223]. Il est également très présent dans la culture populaire via des fables ou d'autres médias.
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Les civilisations ayant côtoyées le Loup gris présentent des noms propres qui contiennent le nom de l'espèce. Il peut s'agir de noms de personnes[224] ou de lieu[réf. souhaitée]. Ainsi, la littérature vieil-anglaise contient plusieurs exemples de rois et de guerriers anglo-saxons (en) prenant wulf comme préfixe ou suffixe dans leurs noms[224].
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Le Loup est un motif commun dans les mythologies et cosmologies fondatrices des peuples d'Eurasie et d'Amérique du Nord, c'est-à-dire l'étendue historique de l'habitat de Canis lupus. L'attribut visible du Loup gris est sa nature de prédateur et, par conséquent, il est fortement associé au danger et à la destruction, ce qui en fait le symbole du guerrier d'une part, et celui du diable d'autre part. Le trope moderne du Grand Méchant Loup en est une évolution. Le Loup a une grande importance dans les cultures et les religions des peuples nomades, tant dans la steppe eurasienne que dans les plaines nord-américaines. Dans de nombreuses cultures, l'identification du guerrier au Loup (totémisme) a donné naissance à la notion de lycanthropie, c'est-à-dire l'identification mythique ou rituelle d'un humain et d'un loup.
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Le loup est présent dans les fables et tous les médias[réf. souhaitée].
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La prédation du bétail a été l'une des principales causes de la chasse au loup qui a même pu conduire à son extermination dans certaines zones : en plus de causer des pertes économiques, la menace que constitue cette prédation exerce une grande pression sur les éleveurs[225].
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Certains pays aident à compenser les pertes économiques subies à cause des loups par le biais de programmes d'indemnisation ou d'assurances publiques[226]. La France met ainsi en œuvre depuis 2004 les systèmes d'aide les plus complets avec une aide au financement du gardiennage par des bergers ou par l’éleveur, de l’achat/entretien de chiens de protection des troupeaux et de parcs de regroupement mobiles ou fixes[227]. Elle détient cependant de loin le record du nombre de victimes (en valeur absolue ou rapportés au nombre de loups) mais paradoxalement aussi celui du coût public de la protection et du montant des indemnisations de dommages. La taille du troupeau (jusqu'à 5000 bêtes par berger en France comparé à un maximum de 1000 moutons dans les pays voisins) semble être une des causes de l'efficacité réduite des mesures françaises[228].
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Les loups attaquent surtout le bétail lorsque les proies sauvages sont épuisées (ou que les troupeaux sont peu protégés) : en Eurasie, une grande partie de l'alimentation de certaines populations de loups est constituée de bétail alors que celà est rare en Amérique du Nord où les populations saines de proies sauvages ont été largement rétablies[225]. La majorité des pertes se produisent pendant la période de pâturage d'été, le bétail non soigné dans les pâturages éloignés étant le plus vulnérable à la prédation par les loups[229]. Les espèces animales les plus fréquemment ciblées sont le mouton (Europe), le renne domestique (Nord de la Scandinavie), la chèvre (Inde), le cheval (Mongolie), les bovins et la dinde (Amérique du Nord)[225]. Le nombre d'animaux tués en une seule attaque varie selon les espèces : la plupart des attaques contre les bovins et les chevaux entraînent la mort d'un animal, tandis que les dindes, les moutons et les rennes domestiques peuvent être tués en surplus[230]. Les loups attaquent principalement le bétail quand les animaux broutent, bien qu'ils s'introduisent parfois dans des enclos clôturés[87]. Dans certains cas, les loups n'ont pas besoin d'attaquer physiquement le bétail pour l'affecter négativement : le stress que subit le bétail en étant vigilant vis à vis des loups peut entraîner des fausses couches, une perte de poids et une diminution de la qualité de la viande[231].
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Les loups sont difficiles à chasser en raison de leur insaisissabilité, de leurs sens aiguisés, de leur grande endurance et de leur capacité à neutraliser et tuer rapidement les chiens de chasse[232]. Les méthodes historiques comprennent l'abattage des portées nées au printemps dans leur tanière, la poursuite avec les chiens (en général des combinaisons de lévriers, de chiens de Saint-Hubert et de fox-terriers), l'empoisonnement à la strychnine et le piégeage[233],[234],[235]. Une méthode populaire de chasse au loup en Russie consiste à piéger une meute dans une petite zone en l'encerclant avec des poteaux à fladry (en) portant un parfum humain. Cette méthode repose en grande partie sur la peur des odeurs humaines par le loup, mais elle peut perdre de son efficacité lorsque les individus s'y habituent[235]. Certains chasseurs sont capables d'attirer les loups en imitant leurs cris[235]. Au Kazakhstan et en Mongolie, les loups sont traditionnellement chassés avec des aigles et des faucons, mais cette pratique est en déclin, les fauconniers expérimentés étant de moins en moins nombreux[235]. Tirer sur les loups à partir d'un avion est très efficace en raison de la visibilité accrue et des lignes de tir directes[235], mais controversé[236]. Plusieurs types de chiens, comme le Barzoï, l'Irish wolfhound et le Kyrgyz Tajgan ont été spécialement élevés pour la chasse au loup[237].
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Depuis les années 1990, le loup est une espèce protégée aux niveaux international, européen et français mais cette protection peut faire l'objet de dérogations pour prévenir de dommages importants à l'élevage, s'ils perdurent malgré la mise en place de moyens de protection et sous réserve que ces dérogations ne nuisent pas au maintien des populations dans un état de conservation favorable.
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Les limites d'abattage sont fixées en France par arrêté ministériel sur la base d'une expertise de l'OFB[238]. Par exemple, cette limite était de 10% de la population de loups pour l'année 2018 et est augmentée à 19% pour l'année 2019 (sans tenir compte du braconnage ou des morts accidentelles)[239]. Les conditions d'abattage, lorsque les opérations d'effarouchement restent inefficaces, sont[240]:
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L'abattage est ici un moyen choisi par le gouvernement pour pacifier les tensions entre éleveurs, dont certains réclament encore l’éradication du loup, et les associations de protection de la nature qui réclament au contraire une protection a minima jusqu'à atteindre un état de conservation favorable (estimé entre 2 500 et 5 000 adultes)[241], tandis que les constats sur le terrain montrent que cette régulation du nombre de loups ne réduit pas les dommages aux troupeaux mais désorganise au contraire les meutes et peut conduire à l'effet inverse[242][243].
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La peur du loup a été omniprésente dans de nombreuses sociétés, même si les humains ne font pas partie de ses proies naturelles[6]. La réaction des loups aux humains dépend en grande partie de leur expérience passée avec eux : les loups qui n'ont jamais eu d'expérience négative des humains, ou qui sont conditionnés par la nourriture, peuvent se montrer peu craintifs des gens[244]. Bien que les loups puissent se montrer agressifs s'ils sont provoqués, de telles attaques se limitent le plus souvent à des morsures rapides aux extrémités, et les attaques ne sont pas pressées. Les attaques prédatrices (attaques de loups traitant les humains comme de la nourriture) peuvent être précédées d'une longue période d'habituation, au cours de laquelle les loups perdent progressivement leur peur d'homo sapiens. Les victimes sont mordues à plusieurs reprises à la tête et au visage, puis sont traînées et consommées, à moins que les loups ne soient repoussés. En général, ce genre d'attaques ne se produisent que localement et ne s'arrêtent pas tant que les loups impliqués ne sont pas éliminés. Les attaques de prédateurs peuvent se produire à tout moment de l'année, avec un pic de juin à août, lorsque les chances d'entrée dans les zones forestières (pour le pâturage du bétail ou la cueillette de baies et de champignons) augmentent[6]. Quelques cas d'attaques de loups non-enragés en hiver ont aussi été enregistrés au Bélarus, dans les oblasts de Kirov et Irkoutsk, en Carélie et en Ukraine[24]. En plus, les loups qui ont des petits subissent un stress alimentaire plus important durant cette période[24].
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La majorité des victimes des attaques de loups prédateurs sont des enfants de moins de 18 ans et, dans les rares cas où des adultes sont tués, les victimes sont presque toujours des femmes. Les cas de loups sauvages enragés sont faibles par rapport aux autres espèces car les loups ne sont pas les principaux réservoirs de la maladie, mais ils peuvent être infectés par des animaux comme les chiens, les chacals ou les renards. Les cas de rage chez les loups sont très rares en Amérique du Nord, mais nombreux dans les pays de Méditerranée orientale, au Moyen-Orient et en Asie centrale. Les loups développent apparemment la phase « furieuse » de la rage à un degré très élevé qui, associée à leur taille et à leur force, pourrait faire des loups les animaux enragés les plus dangereux[6], les morsures des loups enragés étant 15 fois plus dangereuses que celles des chiens[24]. Les loups enragés agissent habituellement seuls, parcourant de grandes distances et mordant souvent un grand nombre de personnes et d'animaux domestiques. La plupart des attaques de loups enragés se produisent au printemps et à l'automne. Contrairement aux attaques prédatrices, les victimes de loups enragés ne sont pas mangées, et les attaques ne se produisent généralement qu'un seul jour. Les victimes sont choisies au hasard, même si la majorité des cas concernent des hommes adultes. Pendant 50 ans jusqu'en 2002, il y a eu huit attaques mortelles en Europe et en Russie, et plus de 200 en Asie du Sud[6]. En 2005 et 2010, deux personnes ont été tuées et partiellement dévorées par des loups en Amérique du Nord, Kenton Carnegie et Candice Berner[245],[246].
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Le loup est un animal sauvage doté d'instincts précis lui permettant d'exceller dans la vie sauvage. Domestiquer le loup nécessiterait une sélection permettant de limiter les instincts les plus incompatibles avec une vie domestique, ce qui nécessiterait de nombreuses générations comme cela fut le cas pour la domestication du chien.
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Le cas le plus fréquent pour l'apprivoisement se fait via une imprégnation, où l'humain se substitue aux parents en élevant le louveteau, ou, comme pour les chiens, en mettant fréquemment le louveteau au contact d'humain durant ses premières semaines. Le comportement de l'animal demeure foncièrement différent de celui du chien, ce qui est source éventuelle de danger et d'autres problèmes.
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D'autres personnes tentent de « minimiser » ce comportement typique du loup en hybridant chien et loup. Il demeure que, dans les deux cas, loup apprivoisé ou hybride, ces animaux ont une faible crainte de l'humain et du fait d'un comportement très spécifique, auquel en général les humains ne sont pas habitués, des incidents ou des accidents graves peuvent survenir. Ainsi, aux États-Unis, entre 1986 et 1994, ont été répertoriés plusieurs cas d'enfants mutilés dont 9 cas ayant entraîné la mort de l'enfant. Ces pratiques sont déconseillées entre autres par l'IUCN Wolf Specialist Group[247].
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Certaines populations de Canis lupus ont évolué parallèlement aux loups, puis choisi de s'allier avec l'homme pour obtenir des proies plus facilement, jusqu'à devenir peu à peu le chien domestique et toutes les races que nous lui connaissons. Les chiens parias, semi sauvages, de l'Inde donnent une idée de ce qu'a pu être cette évolution progressive vers la domestication.
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L'homme cherche aussi à faire des croisements entre le chien et le loup dans le but d'augmenter la résistance des chiens et leurs performances physiques, perdues au fil des sélections. Les chiens-loups sont des hybrides plus ou moins stables. En France par exemple ne sont reconnues que les races appelées chien-loup tchécoslovaque et de chien-loup de Saarloos mais d'autres tentatives sont faites aussi en Amérique du Nord.
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Loup gris, Loup commun, Loup vulgaire
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Le Loup Écouter (Canis lupus), aussi appelé Loup commun ou Loup gris, est l'espèce de canidés la plus répandue. L'appellation la plus courante est « loup » tout court, bien que ce nom désigne également d'autres canidés[note 1].
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L'espèce a évolué au cours de l'Histoire pour se différencier en plusieurs sous-espèces comme le Loup gris commun d'Europe[1] (Canis lupus lupus), le Loup arctique[1] (Canis lupus arctos), etc. Canis lupus est également le premier animal à avoir été domestiqué par l'homme, conduisant à l'apparition du Chien (Canis lupus familiaris) il y a au moins 33 000 ans[2], les hordes sauvages continuant de leur côté leur évolution pour devenir les loups gris actuels. Du Chien descendent à leur tour les sous-espèces retournées à la vie sauvage que sont le Dingo (Canis lupus dingo) et le Chien chanteur (Canis lupus hallstromi).
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Sous ses formes sauvages, le loup gris a été peu à peu exterminé par l'Homme dans plusieurs zones de son aire de répartition originelle, en particulier au XIXe siècle. Au XXIe siècle il reste présent principalement dans des zones « de grands espaces » restés sauvages, telles que la taïga de Sibérie et du Canada ou les steppes et les massifs montagneux d'Eurasie centrale. Il est désormais protégé dans de nombreux pays occidentaux, où l'on tente de préserver les populations restantes. Quelques programmes de sauvegarde ont permis aux loups gris de revenir dans des zones où ils avaient disparu, en particulier en Amérique du Nord.
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À l'inverse, sa sous-espèce Canis lupus familiaris s'est mondialement répandue. De commensale de l'homme, elle est progressivement devenue le chien domestiqué, lui-même diversifié en de multiples races adaptées aux besoins de ceux qui les ont créées.
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Les loups sauvages ont toujours fasciné les humains au cours de l'histoire, alimentant tous les domaines de la culture : la mythologie, la littérature, les arts mais aussi les peurs et les fantasmes collectifs.
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Le loup gris est l'un des animaux les plus connus et les plus étudiés au monde, avec probablement plus de livres écrits à son sujet que toute autre espèce sauvage[3]. Il a une longue histoire d'association avec les humains, ayant été méprisé et chassé dans la plupart des communautés pastorales à cause de ses attaques contre le bétail, tout en étant respecté dans certaines sociétés agraires et de chasseurs-cueilleurs[4]. Bien que la peur du loup soit omniprésente dans de nombreuses sociétés humaines, la majorité des attaques enregistrées contre des personnes ont été attribuées à des animaux souffrant de la rage. Les loups sans cette maladie ont rarement attaqué et tué des gens dans l'histoire récente[5], principalement des enfants, car les individus sont relativement peu nombreux, vivent loin des habitants et ont développé une peur des humains de la part des chasseurs et des bergers[6].
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Le terme loup [lu] provient d'une ancienne forme lou [lu], de l'ancien français leu [lew], et du latin lupus [ˈlu.pus] qui est lui-même issu comme le grec lykos de l'indo-européen wĺ̥kʷos, probablement par déformation volontaire liée à un tabou des chasseurs[7]. Le p final est un ajout savant récent, calqué sur l'étymon latin. Normalement, le mot devrait s'écrire louf, avec un f final qui se transforme en v s'il est suivi d'une voyelle (tel que d'autres couples de mots comme bœuf/bovin) ; cela explique le fait que la femelle du loup est la louve, son petit le louveteau.
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Le loup s'est appelé leu jusqu'au XIVe siècle. On retrouve cette forme de l'ancien français dans des toponymes comme Saint-Leu, dans des hagionymes comme Saint Leu, et dans l'expression à la queue leu-leu, qui désigne à l'origine le mode de déplacement d'une meute de loups en chasse[8].
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Le terme anglais wolf provient du vieil anglais wulf, qui est lui-même considéré comme étant dérivé du proto-germanique *wulfaz. Le lupus latin est un mot emprunté au sabin[4]. Les deux dérivent de la racine proto-indo-européenne *wlqwos/*lukwos[9].
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L'espèce a plusieurs noms vernaculaires : loup gris[10],[1], loup commun[1], loup vulgaire[1] ou encore loup[1]. On peut aussi ajouter les chiens, le chien chanteur et le dingo en tant que sous-espèces.
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L'espèce est connue pour avoir une variabilité intra-spécifique notable selon les régions et les sous-espèces ; qu'il s'agisse de la taille, du poids, de la robe ou même de l'aspect du museau. Les sous-espèces sauvages sont régulièrement comparées à certaines races de chiens domestiques de morphologie lupoïde comme le berger allemand ou le husky (eux-mêmes appartenant à la sous-espèce Canis lupus familiaris). Le morphotype le plus rencontré possède des oreilles pointues dressées au-dessus d'une tête large avec un museau allongé terminé par une truffe, une gueule puissante, une poitrine étroite et profonde, des pattes longues en extension avec de larges pieds ainsi qu'une queue droite et touffue[18].
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Le génome de l'espèce est composé de 78 chromosomes[19]. Le premier génome de novo de référence (en) d'une sous-espèce naturelle du loup (Canis lupus lupus) a été révélé en 2017 et compte un total de 2,34 milliards de bases d'ADN assemblé[20].
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Le mâle présente généralement des dimensions plus imposantes que la femelle. La longueur totale du museau jusqu'à l'extrémité de la queue est en moyenne de 1,65 m pour le mâle et 1,59 m pour la femelle. La hauteur au garrot varie de 66 à 81 cm. Les loups gris adultes pèsent en moyenne de 16 à 50 kg pour les femelles et de 20 à 70 kg pour les mâles, en fonction de la sous-espèce[21]. La sous-espèce la plus petite est Canis lupus arabs où les mâles pèsent en moyenne 18 kg et une femelle détient le record de légèreté avec un poids de 12 kg. À l'opposé, un individu mâle de 96 kg a été abattu dans les Carpates en 1942, ce type de mensuration reste cependant exceptionnel[22]. On distingue empiriquement deux sous-populations du grand loup gris : celui des plaines d'Eurasie et le loup italien ou espagnol, de taille plus réduite.
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Le loup gris est le plus grand membre existant des Canidés, sauf pour certaines grandes races de chien domestique[23]. Leur poids et leur taille peuvent varier considérablement dans le monde entier, ayant tendance à augmenter proportionnellement avec la latitude comme le prédisait Règle de Bergmann[24], avec des grands loups de l'Alaska et du Canada qui pèsent parfois de 3 à 6 fois plus que leurs cousins du Moyen-Orient et d'Asie du Sud[25].
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Les loups adultes mesurent en moyenne de 105 à 160 cm de longueur et 80 à 85 cm de hauteur au garrot. La queue mesure 29 à 50 cm de long. Les oreilles ont une hauteur de 90 à 110 mm et les pattes postérieures de 220 à 250 mm. La masse corporelle moyenne du loup gris actuel est de 40 kg, le plus petit spécimen étant été pesé à 12 kg et le plus grand à 80 kg[26],[27],[28],[29],[30]. Le poids du loup gris varie selon la région du monde ; en moyenne, les loups européens peuvent peser 38,5 kg, les loups nord-américains 36 kg, et les loups indiens et arabes 25 kg[31]. Dans une population donnée de loups, les femelles pèsent en général de 2,3 à 4,5 kg de moins que les mâles[32]. Les loups pesant plus de 54 kg sont rares, bien que des individus exceptionnellement grands aient été signalés en Alaska, au Canada[32] et dans les forêts de l'Ouest de la Russie[24]. Le loup gris le plus lourd en Amérique du Nord a été tué sur la rivière 70 Mile, dans le centre-est de l'Alaska, le 12 juillet 1939 et pesait 79,4 kg[33].
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Comparé à ses cousins sauvages les plus proches (le coyote et le chacal doré), le loup gris est plus gros et plus lourd, avec un museau plus large, des oreilles plus courtes, un torse plus court et une queue plus longue[24],[34],[23]. C'est un animal élancé et puissant avec une grande cage thoracique descendant profondément, un dos incliné et un cou très musclé[24]. Les pattes du loup sont un peu plus longues que celles des autres canidés, ce qui permet à l'animal de se déplacer rapidement et de surmonter la neige profonde qui recouvre la majeure partie de son aire de répartition géographique[35]. Les oreilles sont relativement petites et triangulaires[24]. Les femelles ont tendance à avoir des museaux et des fronts plus étroits, des cous plus fins, des jambes légèrement plus courtes et des épaules moins massives que les mâles[36].
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Le loup gris a une fourrure hivernale très dense et duveteuse, avec un sous-poil court et un poil de garde long et grossier[24]. La plupart des sous-poils et une partie des poils de garde sont perdus au printemps et repoussent à l'automne[31]. Les poils les plus longs se trouvent sur le dos, en particulier sur les quartiers avant et le cou. Les poils sont particulièrement longs sur les épaules et forment presque une crête sur la partie supérieure du cou. Les poils sur les joues sont allongés et forment des touffes. Les oreilles sont couvertes de poils courts qui dépassent fortement de la fourrure. Des poils courts, élastiques et étroitement adjacents sont présents sur les membres depuis les coudes jusqu'aux tendons d'Achille[24].
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La fourrure d'hiver est très résistante au froid ; les loups des climats nordiques peuvent se reposer confortablement dans des espaces ouverts à −40 °C en plaçant leur museau entre les pattes arrière et se recouvrant le visage de leur queue. La fourrure de loup offre une meilleure isolation que la fourrure de chien et ne récupère pas la glace lorsque l'haleine chaude se condense contre elle[31]. Dans les climats chauds, la robe est plus grossière et plus rare que chez les loups du Nord[24]. Les louves ont tendance à avoir des membres au poil plus lisse que les mâles, et développent en général une fourrure le plus lisse au fur et à mesure qu'elles vieillissent. Les loups plus âgés ont souvent plus de poils blancs à l'extrémité de la queue, le long du nez et sur le front[36]. À la fin du printemps, la mue laisse apparaître la fourrure d'été qui s'épaissira tout au long de l'année pour devenir le manteau d'hiver[18]. La fourrure d'hiver est retenue le plus longtemps chez les femelles en lactation, bien qu'il y ait un peu de perte de poils autour des mamelons[36]. La longueur des poils au milieu du dos est de 60 à 70 mm. La longueur des poils de garde sur les épaules ne dépasse généralement pas 90 mm, mais elle peut aussi atteindre 110 à 130 mm[24].
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La couleur du pelage varie du blanc presque pur à diverses nuances de blond, de crème et d'ocre jusqu'aux variétés de gris, de bruns et de noirs. Ces variations de couleur de fourrure tendent à augmenter dans les latitudes plus élevées[37]. Les différences de couleur de robe entre les sexes sont largement absentes, bien que les femelles puissent avoir des tons plus rouges[38]. En Amérique du Nord, les loups de couleur noire ont hérité de l'allèle responsable du mélanisme Kb qui est issu de croisements passés avec des chiens[39] alors que la mutation s'est avérée être naturellement présente chez les loups d'Iran[40]. Les spécimens noirs sont plus fréquents en Amérique du Nord qu'en Eurasie, la moitié environ des loups du parc national de Yellowstone étant noirs[39].
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Variabilité de coloration au sein d'une même meute.
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Forme la plus commune du Loup gris.
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Forme noire de la sous-espèce Canis lupus occidentalis
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Forme blanche.
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La tête du loup gris est large et lourde, avec un front large, des mâchoires fortes et un long museau arrondi[24]. Le crâne mesure en moyenne de 230 à 280 mm de long et de 130 à 150 mm de large[41]. Les dents sont lourdes et grandes, mieux adaptées au broyage des os que celles des autres canidés existants, mais pas aussi spécialisées que celles des hyènes[42],[43]. Ses molaires ont une surface de mastication plate, mais pas autant que le coyote, dont le régime alimentaire contient plus de matières végétales[44].
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La denture adulte est de 42 dents. Les jeunes ont 32 dents de lait, la denture définitive apparaissant à 7 mois[45]. Les crocs des loups peuvent mesurer jusqu'à 6 à 7 cm dont 2 cm enchâssés dans la gencive[réf. nécessaire].
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Le loup gris est connu pour sa morsure puissante, sa nage plutôt aisée (dont celle du chien), et son endurance en course.
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La morsure du Loup gris peut atteindre une pression de 150 kg/cm2[45] contre 60 à 65 kg/cm2 chez un Labrador. Le Bite Force Quotient (BFQ)[note 2] du loup gris est de 136, l'un des plus élevés parmi les carnivores actuels[46].
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Les mâchoires du loup gris peuvent exercer une pression d'écrasement d'environ 10 340 kPa contre 5 200 kPa pour un berger allemand. Cette force est suffisante pour briser la plupart des os[47]. Une étude sur un grand échantillon de prédateurs vivants et de mammifères fossiles, ajustée en fonction de la masse corporelle, a révélé chez les mammifères placentaires que la force de morsure aux canines (en Newton/kilogramme de poids corporel) était la plus forte chez le loup redoutable (163), suivie parmi les canidés existants par les quatre hypercarnivores qui s'attaquent souvent à des animaux plus gros qu'eux : le lycaon (142), le loup gris (136), le dhole (112) et le dingo (108). Une tendance similaire a été observée avec la force d'occlusion des carnassières, mais avec le loup redoutable et le loup gris mesurant tous les deux (141), suivis du lycaon (136), du dhole (114) et du dingo (113)[48].
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Le loup gris est un excellent coureur parmi les prédateurs terrestres. Sa vitesse de pointe est d'environ 40 à 50 km/h et il peut parcourir 60 km en moyenne en une nuit[45]. C'est le carnivore terrestre le plus endurant à la course avec son cousin africain le lycaon[réf. nécessaire].
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Le loup gris porte habituellement sa tête au même niveau que le dos, la soulevant seulement lorsqu'il est en alerte[24]. Il voyage habituellement à un rythme lopin (course bondissante), plaçant ses pattes les unes devant les autres. Cette démarche peut être maintenue pendant des heures à une vitesse de 8 à 9 km/h[49] et permet au loup de parcourir de grandes distances. Sur les chemins dénudés, un loup peut atteindre rapidement des vitesses de 50 à 60 km/h. Le loup gris a une allure de course de 55 à 70 km/h, peut sauter de 5 m de longueur en une seule fois et peut poursuivre rapidement pendant au moins 20 minutes[50].
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Les battements cardiaques ont une fréquence de 90 pulsations par minute, jusqu'à 200 lors d'efforts importants[45]. La fréquence respiratoire est de quinze à vingt inspirations par minute ; elle peut s'accroître jusqu'à 100 inspirations par minute lors du halètement[45].
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L'odorat est puissant et permet de détecter un animal à 270 m contre le vent. L'angle de vision atteint 250° contre 180° chez l'homme[45]. La nuit, les yeux du loup paraissent phosphorescents car ils sont tapissés d'une couche de cellules, le tapetum lucidum, qui lui permettent de voir aussi bien que le jour[réf. nécessaire].
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L'audition du loup lui permet d'entendre des sons jusqu'à 40 kHz (20 kHz chez l'homme)[45], il perçoit notamment d'autres loups hurler jusqu'à une distance de 6,4 à 9,6 km[45].
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Le loup gris est un animal social, dont l'unité sociale de base est constituée d'un couple reproducteur accompagné de sa progéniture adulte[note 3]. La meute moyenne se compose d'une famille de 5 à 11 animaux (1 à 2 adultes, 3 à 6 juvéniles et 1 à 3 « yearlings »)[24], voire parfois deux ou trois familles de ce genre[44], avec des meutes exceptionnellement grandes comprenant jusqu'à 42 loups connus[52]. Dans des conditions idéales, le couple reproducteur élève des louveteaux chaque année, et cette progéniture reste généralement dans la meute pendant 10 à 54 mois avant de se disperser[53]. Les facteurs déclencheurs de la dispersion sont notamment le début de la maturité sexuelle et la concurrence au sein de la meute pour la nourriture[54]. La distance parcourue par les loups qui se dispersent varie considérablement ; certains restent à proximité du groupe parental, tandis que de grandes distances de parcours ont été mesurées pour d'autres, comme 206 km, 390 km, ou encore 670 km depuis leurs meutes natales[50]. Une nouvelle meute est habituellement fondée par un mâle et une femelle non apparentés qui se dispersent et voyagent ensemble à la recherche d'une région sans autre meute hostile[55]. Les meutes de loups adoptent rarement d'autres semblables parmi les leurs et les tuent le plus souvent. Dans les rares cas où d'autres loups sont adoptés, l'adopté est presque toujours un animal immature (1 à 3 ans) peu susceptible de rivaliser avec le couple reproducteur pour les droits de reproduction. Dans certains cas, un loup solitaire est adopté dans une meute pour remplacer un reproducteur mort[52]. Pendant les périodes d'abondance d'ongulés (migration, vêlage, etc.), différentes meutes de loups peuvent s'unir temporairement[24].
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Les loups sont des animaux très territoriaux qui établissent souvent des territoires beaucoup plus grands qu'ils n'en ont besoin pour survivre afin de s'assurer un approvisionnement régulier de proies. La taille du territoire dépend en grande partie de la quantité de proies disponibles et de l'âge des louveteaux de la meute, et il a tendance à augmenter en taille dans les zones où la population de proies est faible[56] ou lorsque les louveteaux atteignent l'âge de 6 mois, et ont donc les mêmes besoins nutritionnels que les adultes[57]. Les meutes de loups se déplacent constamment à la recherche de proies et couvrent environ 9 % de leur territoire par jour (25 km/j en moyenne). Le cœur de leur territoire, là où ils passent la moitié de leur temps, est en moyenne de 35 km2[56]. La densité des proies a tendance à être beaucoup plus élevée dans les environs du territoire, bien que les loups tendent à éviter de chasser en marge de leur aire de répartition à moins d'être désespérés, à cause de la possibilité de rencontres fatales avec les meutes voisines[58]. Le plus petit territoire enregistré était détenu par une meute de six loups dans le nord-est du Minnesota, qui occupait une superficie estimée à 33 km2, tandis que le plus grand territoire était détenu par une meute de dix loups de l'Alaska couvrant une superficie de 6 272 km2[57]. Les meutes de loups sont habituellement bien établies et ne quittent en général leur aire de répartition habituelle que lors de graves pénuries alimentaires[24].
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Les loups défendent leur territoire contre d'autres meutes par une combinaison de marques odorantes, d'attaques directes et de hurlements (voir Communication). Le marquage olfactif est utilisé pour la signalisation territoriale et fait appel à la miction, à la défécation et au grattage du sol[59],[60],[61],[62],[63]. Les marques odorantes sont généralement laissées tous les 240 m sur l'ensemble du territoire sur des passages et des carrefours réguliers. Ces marqueurs peuvent durer de 2 à 3 semaines[57] et sont habituellement placés près de rochers, de blocs, d'arbres ou de squelettes de gros animaux[24]. Les luttes territoriales sont une des principales causes de mortalité des loups, une étude concluant que 14 à 65 % des décès de loups au Minnesota et au parc national et réserve de Denali étaient dus à la prédation d'autres loups[64].
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Le loup gris est le plus souvent monogame[65], avec des couples appariés qui restent généralement ensemble pour la vie. À la mort d'un des partenaires, le ou la restante reforme rapidement un couple. Comme les mâles sont souvent plus nombreux dans n'importe quelle population de loups, les femelles non appariées sont rares[24]. Si un loup gris mâle dispersant est incapable d'établir un territoire ou de trouver une partenaire, il s'accouple avec les filles de couples reproducteurs déjà établis des autres meutes. Ces loups gris sont surnommés « loups Casanova » et, contrairement aux mâles des meutes établies, ils ne forment pas de lien de couple (en) avec les femelles avec lesquelles ils copulent. Certaines meutes de loups gris peuvent ainsi avoir plusieurs femelles reproductrices, comme c'est le cas dans le parc national de Yellowstone (en)[66]. Les loups gris pratiquent également la garde alloparentale (en), où un couple de loups peut adopter le ou les louveteaux d'un autre. Cela peut se produire si les parents d'origine décèdent ou sont séparés d'eux pour toute raison[67]. En plus du comportement hétérosexuel, le comportement homosexuel a été observé chez des loups gris[68]. Les loups gris mâles se montent souvent l'un l'autre lorsque la femelle la mieux classée de la meute devient en chaleurs[69].
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L'âge de la première reproduction chez le loup gris dépend en grande partie de facteurs environnementaux : quand la nourriture est abondante ou quand les effectifs de l'espèce sont fortement encadrés, les loups peuvent devenir mature et élever des petits à un plus jeune âge afin de mieux exploiter les ressources abondantes. Ceci est démontré par le fait que les loups en captivité se reproduisent dès l'âge de 9 à 10 mois, alors que les plus jeunes loups nicheurs enregistrés dans la nature étaient âgés de 2 ans (22 mois). Les louves sont capables de produire des petits chaque année, une portée par an étant la moyenne. Contrairement au coyote, le loup gris n'atteint jamais la sénescence reproductrice[70],[71]. Les jeunes louves ont des premières portées plus petites, de 1 à 3 petits, avant de voir leur fertilité augmenter[71].
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L'œstrus se produit en général à la fin de l'hiver[24], de janvier à mars[71], les femelles multipares plus âgées entrant dans l'œstrus 2 à 3 semaines plus tôt que les femelles plus jeunes[24]. Pendant la gestation, les louves restent dans une tanière située loin de la zone périphérique de leur territoire, cette dernière étant là où les rencontres violentes avec d'autres meutes sont plus probables[72]. Les femelles âgées mettent habituellement bas dans la tanière de leur portée précédente, tandis que les plus jeunes s'installent souvent près de leur lieu de naissance. La période de gestation (en) dure 62 à 75 jours, les petits naissant en général pendant la période estivale[24].
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Les loups portent des petits relativement gros dans de petites portées par rapport à d'autres espèces de canidés[73]. Une portée moyenne est composée de 5 à 6 petits[74], sa taille ayant tendance à augmenter dans les zones où les proies sont abondantes[74], même si des portées exceptionnellement grandes de 14 à 17 petits ne se produisent que 1 % du temps. Les louveteaux naissent le plus souvent au printemps, ce qui correspond à une augmentation des populations de proies[72]. Les petits naissent aveugles et sourds, et sont recouverts d'une fourrure courte et douce de couleur gris-brun. Ils pèsent 300 à 500 g à la naissance et commencent à voir après 9 à 12 jours. Les canines de lait poussent au bout d'un mois. Les louveteaux quittent la tanière après 3 semaines. À 1,5 mois, ils sont assez agiles pour fuir le danger. Les mères ne quittent pas la tanière pendant les premières semaines, comptant sur les pères pour leur fournir de la nourriture à elles et à leurs petits[24],[73]. Leur mère allaite les louveteaux grâce à cinq paires de mamelles[75] jusqu'à ce qu'ils commencent à manger des aliments solides vers 3 à 4 semaines. Les louveteaux ont un taux de croissance rapide pendant les quatre premiers mois de leur vie : pendant cette période, le poids d'un louveteau peut augmenter de près de 30 fois[24],[73]. Les petits commencent à jouer au combat à l'âge de 3 semaines, mais contrairement aux jeunes renards et coyotes, leurs morsures sont inhibées. Les combats réels pour établir une hiérarchie se déroulent habituellement vers l'âge de 5 à 8 semaines. Cela est différent des jeunes renards et coyotes, qui peuvent commencer à se battre avant même le début de leur comportement de jeu[76]. À l'automne, les louveteaux sont assez mûrs pour accompagner les adultes à la chasse aux grandes proies[72].
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À l'état sauvage, la durée de vie typique du Loup gris se situe entre cinq et six ans, mais est allée jusqu'à 13,7 ans pour une louve[77],[78]. Les causes habituelles de la mort sont la vieillesse ou des blessures causées soit pendant la chasse, soit par d'autres loups[77]. Il peut vivre jusqu'à 15 ans en captivité, et un individu mâle a réussi à atteindre l'âge de 20,6 ans[78].
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Bien qu'animaux sociaux, les loups célibataires ou les couples établis ont plutôt des taux de réussite plus élevés dans la chasse que les grandes meutes ; les loups célibataires ont parfois été observés en train de tuer sans aide de grandes proies comme l'orignal, le bison et le bœuf musqué[79]. L'odorat du loup gris est relativement peu développé par rapport à celui de certaines races de chiens de chasse, ce qui le rend incapable de rep��rer l'odeur de charogne contre le vent à plus de 2 ou 3 kilomètres. Par conséquent, il réussit assez rarement à attraper des oiseaux et des lièvres cachés, mais il peut aisément suivre la piste fraîche d'une proie. Son sens de l'ouïe assez aigu le rend capable d'entendre jusqu'à une fréquence de 26 kHz[80] ce qui est suffisant pour remarquer la chute des feuilles à l'automne[24]. La chasse du loup gris peut être décomposé en cinq étapes :
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La manière de tuer varie en fonction de l'espèce de la proie. Avec les gros animaux, les loups adultes évitent d'habitude l'assaut frontal et se concentrent sur l'arrière et les flancs de la proie. Les grosses proies comme les élans sont abattus par de larges morsures sur la zone molle du périnée, ce qui cause une hémorragie massive. Trois grandes morsures sont généralement suffisantes pour abattre un grand cerf en bonne santé[87]. Pour les proies de taille moyenne comme le chevreuil ou le mouton, les loups attaquent à la gorge, ce qui endommage les terminaisons nerveuses et l'artère carotide et provoque la mort de l'animal entre quelques secondes et une minute après la morsure. Avec les petits animaux, comme ceux du genre Mus, les loups bondissent et les capturent entre leurs pattes avant[88]. Quand les proies sont vulnérables et abondantes, les loups tuent parfois plus que nécessaire. Ce genre de comportement, commun chez les animaux domestiques, est rare à l'état sauvage, et se trouve généralement à la fin de l'hiver ou au printemps, quand la neige est inhabituellement profonde (et entrave les mouvements des proies)[89] ou quand les loups se retirent dans leur tanière et ont besoin d'un surplus de viande prêt à l'emploi[90]. Les proies de taille moyenne sont particulièrement vulnérables à ces abattages surnuméraires, la morsure à la gorge permettant à un loup de rapidement passer d'un animal à un autre[88].
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Une fois que la proie est abattue, les loups commencent à manger avec excitation, déchirant et traînant la carcasse dans toutes les directions, et arrachant de gros morceaux[91]. Le couple reproducteur a priorité sur la nourriture de manière à pouvoir continuer à produire des petits. Quand la nourriture manque, c'est automatiquement au détriment d'autres membres de la famille, en particulier des adultes[92]. Le couple reproducteur mange habituellement en premier, néanmoins comme ils fournissent la majeure partie du travail dans la chasse ils doivent parfois se reposer et laissent les autres membres de la famille manger sans problèmes. Une fois le couple reproducteur repu, le reste de la famille réduit la carcasse en pièces et les transporte dans des zones tranquilles où ils peuvent manger en paix. Les loups commencent typiquement leur repas en consommant les gros organes internes de la proie comme le cœur, le foie, les poumons et l'estomac. Les reins et la rate sont mangés une fois sortis, suivis par les muscles[93]. Un loup seul peut manger 15 à 19 % de son poids en un seul repas[94].
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Le comportement expressif du loup gris est plus complexe que celui du coyote et du chacal doré, comme l'exigent ses habitudes de vie et de chasse en groupe. Alors que les canidés moins grégaires possèdent souvent des répertoires de signaux visuels simples, les loups ont des signaux plus variés dont l'intensité s'interclasse subtilement en intensité[76],[95]. En position neutre, les jambes ne sont pas raidies, la queue pend librement, la face est lisse, les lèvres ne sont pas tendues et les oreilles ne pointent pas dans une direction particulière[96]. La communication par la posture chez le loup consiste en une variété d'expressions faciales, de positions de la queue et de la piloérection[80]. Les loups agressifs ou qui s'affirment se caractérisent par des mouvements lents et délibérés, une posture corporelle élevée et des poils du dos hérissés, tandis que les loups soumis portent leur corps vers le bas, lissent leur fourrure et baissent les oreilles et la queue[97]. Lorsqu'un mâle reproducteur rencontre un membre subalterne de sa famille, il peut le regarder fixement, debout, droit et toujours avec la queue horizontale (dans le prolongement de la colonne vertébrale)[98]. Deux formes de comportement de soumission sont reconnues: passive et active. La soumission passive se produit habituellement en réaction à l'approche d'un individu dominant, où le loup soumis se trouve en partie sur son dos et laisse le loup dominant lui renifler le périnée. La soumission active se produit souvent comme une forme de salutation où le loup soumis s'approche d'un autre dans une posture basse, et lèche le visage de l'autre loup[99]. Lorsque les loups sont ensemble, ils s'adonnent généralement à des comportements comme la poussée du nez, la lutte à la mâchoire, le frottement des joues et le léchage facial. Mordiller le museau de l'autre est un geste amical, tandis que serrer le museau avec des dents nues est un signe de domination[100].
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Comme chez les humains, le loup gris a des motifs de couleur faciale où la direction du regard peut être facilement identifiée, bien que ce ne soit souvent pas le cas chez d'autres espèces canidés. En 2014, une étude a comparé le modèle de couleur faciale chez 25 espèces de canidés. Les résultats suggèrent que le modèle de couleur faciale des espèces canidés est lié à leur communication du regard, et que les loups gris en particulier utilisent le signal du regard dans la communication conspécifique[101].
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Les vocalisations suivantes sont poussées par le Loup gris : glapir, gémir, geindre, geindre plaintivement, lancer une plainte, gronder plaintivement, gronder, grogner, japper, aboyer et hurler. Ces vocalisations étant liées aux contextes comme glapir de douleur ou de peur, ou encore gronder lors d'action de dominance, d'attaque, de mise en garde, de défense, de protestation ou de jeu[102].
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Le loup gris hurle pour assembler la meute (en général avant et après la chasse), pour transmettre une alarme (en particulier sur un site de tanière), pour se localiser pendant une tempête ou sur un territoire inconnu, et aussi pour communiquer sur de grandes distances[103]. Les hurlements de loups peuvent, dans certaines conditions, être entendus sur des zones allant jusqu'à 130 km2[44]. Il est en général impossibles de les distinguer de ceux des grands chiens[104]. Les loups mâles donnent de la voix à travers une octave, passant à une basse profonde avec un accent sur le « O », tandis que les femelles produisent un baryton nasal modulé avec un accent sur « U ». Les louveteaux ne hurlent presque jamais, tandis que les loups d'un an produisent des hurlements qui se terminent par une série de jappements[24]. Le hurlement se compose d'une fréquence fondamentale qui peut se situer entre 150 et 780 Hz et comprendre jusqu'à 12 harmoniques. En général, le ton reste constant ou varie doucement, et peut changer de direction jusqu'à quatre ou cinq fois[23]. Les hurlements utilisés pour appeler les compagnons de meute vers une proie mise à mort sont des sons longs et doux semblables au début du cri d'un hibou à cornes. Lorsqu'ils poursuivent une proie, ils émettent un hurlement plus aigu, vibrant sur deux notes. Lorsqu'ils se rapprochent de leur proie, ils émettent une combinaison d'aboiement court et de hurlement[104]. Lorsqu'ils hurlent ensemble, les loups s'harmonisent plutôt que de chanter en chœur sur la même note, créant ainsi l'illusion qu'il y a plus de loups qu'il n' y en a réellement[103]. Les loups solitaires évitent généralement de hurler dans les endroits où d'autres meutes sont présentes[105]. Les loups de différentes régions géographiques peuvent hurler différemment : les hurlements des loups d'Europe sont beaucoup plus longs et mélodieux que ceux des loups d'Amérique du Nord, dont les hurlements sont plus forts et mettent davantage l'accent sur la première syllabe. Les deux sont cependant mutuellement intelligibles, puisque les loups d'Amérique du Nord ont été enregistrés en train de répondre aux hurlements de type européen réalisés par des biologistes[106].
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D'autres vocalisations de loups ont été divisées en trois catégories par Lopez : grognements, aboiement et gémissements[107]. L'aboiement a une fréquence fondamentale comprise entre 320 et 904 Hz[23], et est habituellement émis par les loups surpris. Les loups n'aboient pas aussi bruyamment ou continuellement que les chiens, mais aboient plusieurs fois avant de se mettre en retrait du danger perçu[107]. Le grognement a une fréquence fondamentale de 380 à 450 Hz[23], et est généralement émis pendant des défis pour de la nourriture. Les louveteaux grognent souvent en jouant. Une variante du hurlement est accompagnée d'un gémissement aigu et précède une attaque démarrée par un bond[103]. Les gémissements sont associées à des situations d'anxiété, de curiosité, d'enquête et d'intimité comme l'accueil, l'alimentation des louveteaux et le jeu[107].
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L'odorat est probablement le sens le plus aiguisé du loup et joue un rôle fondamental dans la communication. Le loup a un grand nombre de glandes sudoripares apocrines (en) sur la face, les lèvres, le dos et entre les orteils. L'odeur produite par ces glandes varie selon la microflore et le régime alimentaire de chaque loup, ce qui donne à chacun une « empreinte odorante » distincte. Une combinaison de glandes sudoripares apocrines et eccrines sur les pieds permet au loup de déposer son odeur lorsqu'il gratte le sol, ce qui se produit en général après le marquage à l'urine et la défécation pendant la saison de reproduction (en). Les follicules présents sur les poils de garde du dos du loup ont des amas de glandes apocrines et sébacées à leur base. Comme la peau du dos est d'habitude pliée, cela crée un microclimat pour la propagation bactérienne autour des glandes. Pendant la piloérection, les poils de garde du dos sont relevés et les plis cutanés s'étendent, ce qui libère une odeur[108].
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Les glandes odorantes précaudales peuvent jouer un rôle dans l'expression de l'agressivité car les loups combatifs lèvent la base de leur queue tout en baissant l'extrémité, positionnant ainsi les glandes odorantes (en) au point le plus élevé. Le loup possède une paire de sacs anaux sous le rectum, qui contiennent des glandes apocrines et sébacées. Les composantes des sécrétions des sacs anaux varient selon la saison et le sexe, ce qui indique que les sécrétions fournissent des informations sur le sexe et l'état reproductif. Les sécrétions des glandes préputiales peuvent annoncer l'état hormonal ou la position sociale car on a observé que les loups dominants se tiennent au-dessus des subalternes et semblent présenter la région génitale pour investigation[108], ce qui peut inclure le léchage génital[109]. Pendant la saison de reproduction, les louves sécrètent des substances du vagin qui communiquent l'état reproducteur des femelles et peuvent être détectées par les mâles sur de longues distances[108].
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Le marquage urinaire est le moyen de communication olfactive (en) le mieux étudié chez le loup. Sa fonction exacte est débattue, bien que la plupart des chercheurs s'accordent à dire que son premier but est d'établir des limites. L'urine des loups marque plus fréquemment et vigoureusement dans les zones inconnues, ou les zones d'intrusion, où l'odeur des autres loups ou canidés est présent. La-dite miction avec pattes surélevées (MPS)[note 4] est plus fréquente chez les loups mâles que chez les femelles, et peut servir à maximiser la possibilité de détection par les congénères, ainsi qu'à refléter la hauteur du loup marqueur. Seuls les loups dominants utilisent habituellement la MPS, les mâles subalternes continuant d'utiliser la posture debout juvénile à l'âge adulte[108]. La MPS est considérée comme l'une des formes les plus importantes de communication olfactive chez le loup et représente 60 à 80 % de toutes les marques olfactives observées[110].
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Le loup gris est un généraliste qui peut être présent dans les déserts, les prairies, les forêts et les toundras. L'utilisation de l'habitat par les loups gris est très liée à l'abondance des proies, aux conditions de neige, à l'absence ou à la faible densité du bétail, aux densités des routes, à la présence humaine et à la topographie[44].
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Dans les climats froids, le loup gris peut réduire le flux sanguin près de sa peau pour conserver la chaleur corporelle. La chaleur des coussinets est régulée indépendamment du reste du corps et est maintenue juste au-dessus du point de congélation des tissus, où les coussinets entrent en contact avec la glace et la neige[111]. Les loups gris utilisent différents endroits pour leur repos diurne : les endroits couverts sont préférés par temps froid, humide et venteux, tandis que les loups se reposent facilement à l'air libre par temps sec, calme et chaud. Pendant la période automne-printemps, lorsque les loups sont plus actifs, ils s'allongent volontiers à l'air libre, quel que soit leur emplacement[24].
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Les tanières sont habituellement construites pour les louveteaux pendant la période estivale. Lorsqu'elles construisent des tanières, les femelles se servent d'abris naturels tels que des fissures dans les rochers, des falaises surplombant les berges et des trous recouverts de végétation. Parfois, la tanière est le terrier approprié d'animaux plus petits comme les renards, les blaireaux ou les marmottes. Un repaire approprié est souvent élargi et en partie refait. En de rares occasions, les louves creusent leur propre terrier, habituellement petit et court avec 1 à 3 ouvertures. La tanière est habituellement construite à une distance maximale de 500 m d'un point d'eau[24], et elle est généralement orientée vers le sud, ce qui assure une exposition suffisante à la lumière du soleil, ce qui permet de garder la surface relativement libre de neige[44]. Des aires de repos, des aires de jeux pour les louveteaux et des restes de nourriture sont couramment trouvées autour des tanières à loups. L'odeur de l'urine et de la nourriture en décomposition provenant de la tanière attire souvent les oiseaux charognards comme les pies et les corbeaux. Comme il y a peu d'endroits commodes pour creuser des terriers, les tanières de loups sont souvent occupées par des individus de la même famille. Bien qu'ils évitent le plus souvent les zones visibles aux humains, les loups sont connus pour nicher près des domiciles, des routes revêtues et des voies ferrées[24].
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La meute poursuit les troupeaux d'herbivores tels que les cerfs de Virginie, élans, mouflons, rennes, cerfs wapitis, bisons Américain en Amérique du Nord et les mouflons, chevreuils, cerfs élaphes, daims, chamois, bisons d'Europe, sangliers, en Europe. Sur ces deux continents où les loups existent, les brouteurs constituent la base de leur alimentation. Pour chasser, ils poursuivent leur proie sur plusieurs kilomètres, jusqu'à l'épuisement de celle-ci. Solitaire, il se contente de petites proies, comme les petits mammifères (rongeurs) et les oiseaux.
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Les loups ont un régime alimentaire carnivore. Certains loups sont équipés de collier GPS/GSM/VHF pour comprendre par leurs déplacements comment ils sélectionnent leurs proies sauvages[112]. L'espèce se nourrit de cervidés, volailles, renardeaux, marcassins, ânes, reptiles, charognes… et fruits blets (exemple : le raisin). Ils peuvent aussi parfois chasser le bœuf musqué et l'orignal. Dans le Grand Nord, les loups préfèrent manger des petits rongeurs, les lemmings, plutôt que les rennes, pourtant plus charnus. Les loups traquent les rongeurs parce qu'ils sont proportionnellement beaucoup plus gras que les rennes. Cette graisse stockée par l'organisme des loups les protège du froid. Les loups sont aussi friands de raisin, qui leur apporte du sucre et des vitamines[réf. souhaitée]. Lorsque les proies sont rares, ils peuvent aussi manger des insectes ou des champignons[réf. nécessaire]. Capables d'avaler plus de 4,5 kg de viande d'un coup, les loups peuvent rester plus d'une semaine sans nourriture.
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En automne, les loups modifient leur régime alimentaire et consomment de grandes quantités de saumons qui sont alors en pleine montaison[113]. La pêche au saumon est en effet nettement moins dangereuse que la chasse au cerf. De plus, le saumon, à l’approche de l’hiver, offre une meilleure qualité nutritive en termes de matières grasses et d’énergie[114].
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Le loup peut attaquer les troupeaux de moutons[115]. Si le reste du troupeau ne fuit pas, le loup va continuer à chasser, ce qu'on appelle le « surplus killing » ou « over-killing »[116]. Un loup peut alors tuer plusieurs bêtes sans les manger.
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Les maladies virales transmises par le Loup gris sont notamment la rage, la maladie de Carré, le parvovirus canin, l'hépatite contagieuse canine, la papillomatose, le coronavirus canin[117] et la fièvre aphteuse[118]. Le loup est un hôte important de la rage en Russie, en Iran, en Afghanistan, en Irak et en Inde[118]. Chez le loup, la période d'incubation est de 8 à 21 jours, ce qui provoque l'agitation de l'hôte, l'abandon de sa meute et des déplacements pouvant atteindre 80 km par jour, augmentant ainsi le risque d'infection des autres individus. Les loups infectés ne montrent aucune crainte des humains ; la plupart des attaques de loups documentées contre des personnes sont d'ailleurs attribuées à des animaux enragés. Bien que la maladie de Carré soit mortelle chez le chien, elle n'a pas été signalée pour des morts de loups, sauf au Canada et en Alaska. Le parvovirus canin, qui cause la mort par déshydratation, déséquilibre électrolytique (en) et choc ou septicémie endotoxique, est largement survivable chez les loups, mais peut être mortel pour les louveteaux. Les loups peuvent attraper l'hépatite contagieuse canine à partir des chiens, bien qu'il n'y ait aucune trace de loups qui en meurent. La papillomatose n'a été signalée qu'une seule fois chez le Loup et ne cause probablement pas de maladie grave ou la mort, bien qu'elle puisse modifier les comportements alimentaires. Le coronavirus canin a été signalé chez des loups d'Alaska, les infections étant les plus répandues pendant les mois d'hiver[117].
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Quant aux maladies bactériennes transmises par le Loup gris, il s'agit notamment de la brucellose, la maladie de Lyme, la leptospirose, la tularémie, la tuberculose bovine, la listériose, l'anthrax[118]. Les loups peuvent attraper Brucella suis (en) des rennes sauvages et domestiques. En général, les loups adultes ne présentent pas de signes cliniques, mais ils peuvent affaiblir gravement les louveteaux des femelles infectées. Bien que la maladie de Lyme puisse affaiblir certains loups, elle ne semble pas avoir d'effet significatif sur les populations. La leptospirose peut être contractée par contact avec des proies ou de l'urine infectées et causer de la fièvre, de l'anorexie, des vomissements, une anémie, une hématurie, un ictère et la mort. Les loups qui vivent près des fermes sont plus vulnérables à la maladie que ceux qui vivent dans la nature, probablement en raison d'un contact prolongé avec des déchets infectés d'animaux domestiques. Les loups peuvent attraper la tularémie d'une proie lagomorphe, mais son effet sur les loups est inconnu. Bien que la tuberculose bovine ne soit pas considérée comme une menace majeure pour les loups, on a signalé qu'elle a déjà tué deux louveteaux au Canada[119].
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En général, le Loup gris domine les autres espèces de canidés dans les régions où elles sont toutes les deux présentes. En Amérique du Nord, les incidents où des loups gris tuent des coyotes sont fréquents, particulièrement en hiver, lorsque les coyotes se nourrissent de loups tués. Les loups peuvent attaquer les sites de tanière des coyotes, en creusant et en tuant leurs petits, bien qu'ils les mangent rarement. Il n'existe aucune trace de coyotes tuant les loups, même si les coyotes peuvent poursuivre les loups s'ils sont plus nombreux qu'eux[120],[121]. Des interactions quasi identiques ont été observées en Eurasie entre loups gris et chacals dorés, le nombre de ces derniers étant relativement faible dans les zones à densité élevée de loups[24]. Le loup gris est le prédateur le plus important des chiens viverrins, tuant un grand nombre d'entre eux au printemps et en été[24]. Les loups tuent aussi les renards roux, polaires et corsacs, d'habitude dans des conflits au sujet des carcasses, parfois en les mangeant[24],[122]. En Asie, ils peuvent rivaliser avec les dholes[24], bien qu'il existe au moins une mention d'un loup solitaire s'associant à une paire de dholes dans le Sanctuaire faunique de Debrigarh (en)[123].
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Les ours bruns dominent généralement les meutes de loups dans les conflits au sujet des carcasses, tandis que les meutes de loups prévalent surtout contre les ours lorsqu'il s'agit de défendre leur tanière. Les deux espèces tuent les petits de l'autre. Les loups mangent les ours bruns qu'ils tuent, tandis que les ours bruns semblent ne manger que de jeunes loups[124]. Les interactions du loup avec l'ours noir d'Amérique sont beaucoup plus rares qu'avec l'ours brun à cause des différences de préférences d'habitat. La plupart des rencontres de l'ours noir avec le loup se produisent dans l'aire de répartition nordique de l'espèce, et aucune interaction n'a été notée au Mexique. Les loups ont été remarqués à de nombreuses reprises pour rechercher activement les ours noirs dans leur tanière et les tuer sans les manger. Contrairement aux ours bruns, les ours noirs perdent souvent contre les loups dans les disputes pour des carcasses[125]. Bien que les rencontres avec des ours bruns et noirs semblent être courantes, les ours blancs sont rarement rencontrés par les loups et il n'existe que deux cas de meutes de loups tuant des oursons blancs[126]. Les loups tuent aussi les ours noirs d'Asie[24].
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Les loups peuvent rencontrer des hyènes rayées au Proche Orient, en Asie centrale et en Inde, en particulier lors de disputes au sujet des carcasses. Les hyènes rayées se nourrissent abondamment de carcasses tuées par des loups dans les zones où les deux espèces interagissent. À un contre un, la hyène domine le loup et peut en faire une proie, mais les meutes de loups peuvent chasser des hyènes seules ou s'ils sont en plus grand nombre qu'elles[127],[128]. Toutefois, il y existe le cas d'une hyène rayée femelle dominant 12 loups d'Arabie[129]. Deux cas sont connus également dans le sud d'Israël, où les loups et les hyènes rayées sont étroitement liés entre eux d'une manière apparemment amicale[130].
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Les grandes populations de loup limitent le nombre de félins de tailles petite à moyenne. Les loups rencontrent des pumas le long de certaines parties des Rocheuses et des chaînes de montagnes à proximité. En général, les loups et les pumas évitent de se rencontrer en chassant à des altitudes différentes. Mais en hiver, lorsque l'accumulation de neige force leurs proies dans les vallées, les rencontres entre les deux espèces deviennent plus probables. Les loups en meute ont le plus souvent le dessus sur le couguar et peuvent voler les animaux tués. Certains ont tué des mères et leurs petits[131],[132]. Le loup chassent le chat de Pallas et peut se nourrir des carcasses des proies tuées par la panthère des neiges[133],[134]. Les loups peuvent aussi réduire les populations de lynx boréal. Les loups peuvent tuer les lynx en les épuisant ou en les tuant avant qu'ils ne puissent s'échapper dans les arbres[135]. Des rencontres du même type entre le loup et le lynx roux ont été signalées[136].
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Les restes de gibier du loup sont parfois récupérées par le carcajou. Les carcajous attendent d'habitude que les loups aient fini de se nourrir, mais il arrive qu'ils chassent les loups de leurs carcasses. À l'inverse, il y a eu des signalements confirmant que des meutes de loups ont tué des carcajous[137].
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À part les humains, le tigre semble être le seul prédateur sérieux des loups[24],[138],[139],[140],[133]. Les interactions entre le loup et le tigre sont bien documentées dans le Sikhote-Alin, où les tigres réduisent le nombre de loups, soit au point d'extinction localisée, soit à un nombre si faible qu'ils deviennent une composante insignifiante dans le fonctionnement de l'écosystème. Les loups semblent capables d'échapper à l'exclusion compétitive des tigres seulement lorsque la persécution humaine diminue le nombre de tigres. Les cas avérés de tigres tuant des loups sont rares et les attaques semblent être de nature compétitive plutôt que prédatrice, avec au moins quatre cas avérés de tigres tuant des loups sans les consommer[141].
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En Mongolie, le loup servait à assurer la pérennité de la steppe dans les années 1950. Leur prédation sur les gazelles, les marmottes voire les rats évitait la désertification de la steppe[142].
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En Amérique, au parc national de Yellowstone, survivent encore aujourd'hui quelque 3 000 loups qui côtoient les bisons et les lynx. Ceux-ci sont remarquables pour leur technique de chasse en groupe unique. Une fois la proie repérée, ils s'élancent et utilisent la technique de l'encerclement dite « technique catapulte » pour ensuite faire la course et semble-t-il gagner l'estime de leurs congénères. L’histoire des loups de Yellowstone (en) montre l'impact écologique positif du loup, dispersant les ongulés qui ont tendance à surpâturer certaines espèces d'arbres ripisylves, stabilisant les populations de cervidés qui mangent les jeunes pousses et arbustes, diminuant les populations de coyotes au profit de petits mammifères[143].
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En Europe et en Suisse ou en France notamment, l’abondance de cervidés empêche la régénération des jeunes arbres et favorise le compactage des sols en forêt. La végétation des sous-bois hébergeant de nombreux invertébrés (qui constituent l'alimentation de nombreux vertébrés), sa dégradation a un impact important sur la biodiversité. La prédation, par les loups en particulier, régule le nombre de cervidés et les oblige à limiter/sélectionner les végétaux qu'ils mangent et contraint leurs lieux de vie à des espaces hors des forêts où la prédation est moins risquée[144],[145].
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Même si l'espèce Canis lupus n'est pas menacée de disparition dans sa globalité au regard de sa large aire de répartition à travers le globe, sa situation est plus préoccupante quand on considère les grandes populations une à une. En fait, seules les populations vivant dans les Carpathes et les Balkans-Dinara sont hors de danger au début du XXIe siècle [146] tandis que l'espèce est par exemple classée vulnérable sur la liste rouge française[147].
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Dans de nombreux pays les loups bénéficient à présent d'un statut d'espèce protégée, ce qui implique également un suivi des individus et populations, facilité par des méthodes de monitoring moins invasives pour le loup et son territoire[148], via l'analyse génétique des poils[149] ou excréments par exemple.
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Des mesures dérogatoires au statut de protection peuvent être mises en œuvre lorsque des troupeaux sont soumis à des attaques répétées : effarouchement (lumineux, sonore ou tir non létal), tir de défense de l'éleveur ou du berger, tir de prélèvement[150].
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Parallèlement à la domestication du chien, il y eut des rapports de concurrence difficiles entre le loup gris et l'homme.
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Bien que l'hybridation entre loups et chiens en Europe ait suscité des inquiétudes parmi les groupes de conservation craignant pour la pureté génétique du loup gris, les tests génétiques montrent que l'introgression des gènes canins dans les populations européennes de loups gris ne représente pas une menace significative. De plus, comme les saisons de reproduction (en) des loups et des chiens ne coïncident pas entièrement, la probabilité que les loups et les chiens sauvages s'accouplent et produisent des descendants survivants est faible[151].
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La chasse au loup (en) est pratiquée dès le Néolithique[152]. Dès le Magdalénien, les dents de loup sont utilisées dans de nombreuses parures[réf. nécessaire].
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L'extermination des loups d'Europe du Nord est d'abord devenue un effort organisé au Moyen Âge, et s'est poursuivie jusqu'à la fin des années 1800. En Angleterre, la persécution du loup a été imposée par la législation, et le dernier spécimen a été tué au début du seizième siècle sous le règne d'Henri VII. Les loups ont duré plus longtemps en Écosse, où ils se sont abrités dans de vastes étendues de forêt, qui ont ensuite été incendiées. Les loups ont réussi à survivre dans les forêts de Braemar et du Sutherland jusqu'en 1684. L'extirpation des loups en Irlande a suivi une voie similaire, le dernier loup étant censé avoir été tué en 1786[153]. Une prime au loup a été introduite en Suède en 1647, après que l'extermination de l'orignal et du renne eut forcé les loups à se nourrir de bétail. Les Samis ont extirpé les loups du nord de la Suède par des campagnes organisées. En 1960, il restait peu de loups en Suède à cause de l'utilisation de motoneiges pour les chasser, le dernier spécimen ayant été tué en 1966. Le loup gris a été exterminé au Danemark en 1772 et le dernier loup de Norvège a été tué en 1973. L'espèce a été décimée en Finlande au XXe siècle, malgré des dispersions régulières en provenance de Russie. Le loup gris n'était présent que dans l'Est et le Nord de la Finlande en 1900, bien que son nombre ait augmenté après la Seconde Guerre mondiale[154].
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En Europe centrale, le nombre de loups a considérablement diminué au début du XIXe siècle à cause de la chasse organisée et de la réduction des populations d'ongulés. En Bavière, le dernier loup a été tué en 1847 et avait disparu des régions du Rhin en 1899[154]. En Suisse, les loups ont disparu au XXe siècle ; ils reviennent naturellement d'Italie depuis les années 1990[155]. En 1934, l'Allemagne nazie devint le premier État de l'histoire moderne à protéger le loup, bien que l'espèce avait déjà été extirpée d'Allemagne à ce moment-là[156]. Le dernier loup vivant à être tué sur le sol de l'Allemagne d'aujourd'hui avant 1945 fut le « Tigre de Sabrodt (en) », qui fut abattu près de Hoyerswerda, en Lusace (alors Basse-Silésie) en 1904. Les loups sont depuis revenus dans la région[157].
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En Europe de l'Ouest[note 5], la chasse au loup en France a d'abord été institutionnalisée par Charlemagne entre 800 et 813, lorsqu'il a créé la louveterie, un corps spécial de chasseurs de loups. La louveterie fut abolie après la Révolution française en 1789, mais rétablie en 1814. En 1883, jusqu'à 1 386 loups furent tués, et beaucoup d'autres empoisonnés[154].
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En Europe de l'Est, les loups n'ont jamais été complètement exterminés en raison de la contiguïté de la région avec l'Asie et ses vastes zones boisées. Cependant, les populations de loups d'Europe de l'Est ont été réduites à un nombre très faible à la fin du XIXe siècle. Les loups ont été extirpés de Slovaquie au cours de la première décennie du XXe siècle, et vers le milieu du XXe siècle, on ne pouvait les trouver que dans quelques zones forestières de l'Est de la Pologne. Les loups des Balkans orientaux ont bénéficié de la contiguïté de la région avec l'ex-Union soviétique (en) et de vastes étendues de plaines, de montagnes et de terres agricoles. En Hongrie, les loups n'étaient présents que dans la moitié du pays vers le début du XXe siècle et se limitaient en grande partie au bassin des Carpates. Les populations de loups en Roumanie sont restées importantes, avec une moyenne de 2 800 loups tués chaque année sur une population de 4 600 de 1955 à 1965. Un creux historique a été atteint en 1967, lorsque la population a été réduite à 1 550 animaux. L'extermination des loups en Bulgarie était relativement récente, car une population antérieure d'environ 1 000 individus en 1955 a été réduite à environ 100 à 200 en 1964. En Grèce, l'espèce a disparu du sud du Péloponnèse en 1930. Malgré des périodes de chasse intense au XVIIIe siècle, les loups n'ont jamais disparu dans les Balkans occidentaux, de l'Albanie à l'ex-Yougoslavie. La persécution organisée des loups a commencé en Yougoslavie en 1923, avec la création du Comité d'extermination des loups (CEL) à Kocevje (en), en Slovénie. Le CEL a réussi à réduire le nombre de loups dans les Alpes dinariques[154].
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En Europe du Sud, l'extermination des loups n'était pas aussi complète qu'en Europe du Nord à cause d'une plus grande tolérance culturelle de l'espèce. Les populations de loups n'ont commencé à décliner dans la péninsule Ibérique qu'au début du XIXe siècle et ont été réduites de moitié en 1900. Les primes au loup ont été régulièrement versées en Italie jusqu'en 1950. Les loups ont commencé à être exterminés dans les Alpes vers 1800, et on n'en comptait plus que 100 en 1973 qui n'habitaient que 3 à 5 % de leur ancienne aire de répartition italienne[154].
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En Italie survivent environ 800 à 1 000 loups dans la vallée d'Aoste, en Lombardie, dans le Trentin et le Latium.[réf. nécessaire]
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C'est officiellement[note 6] le 5 novembre 1992 que les deux premiers loups sont aperçus dans les Alpes-Maritimes, dans le parc national du Mercantour[158], formant la meute Vésubie-Tinée, meute historique du retour du loup en France. Des analyses ADN de loups installés en France et en Italie ont montré qu'il s'agissait d'individus appartenant à la même sous espèce. Ainsi la population qui s'étendait déjà en Italie, a fait sa réapparition dans le nord de l'Italie, puis en France, non par l'intermédiaire des Abruzzes mais par les Alpes ligures et le Nord des Apennins[159]. Sa réinsertion est donc naturelle, et non volontaire, favorisée par l'exode rural qui a permis la reforestation et par la création d'espaces protégés. On parle de Zone de Présence Permanente (ZPP) lorsqu'un territoire précis est occupé durant au moins deux hivers consécutifs, soit par une meute soit par un loup solitaire. On compte en France 10 ZPP en 2002, 29 en 2012 et 90 en 2018, qui cumulent successivement 100, 200 et 500 loups environ[160].
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Un loup a par ailleurs été vraisemblablement observé à Gedinne, dans les Ardennes belges, à proximité de la frontière française, en juillet et août 2011[161],[162], ainsi qu'à Duiven aux Pays-Bas, à la même époque, en provenance d'Allemagne[163]. Sa présence est confirmée depuis 2018 dans les Hautes Fagnes[164].
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Un loup, venu d’Europe orientale, a par ailleurs été observé et filmé en mars 2015 aux Pays-Bas pour la première fois depuis 150 ans à Kolham, une localité proche de la frontière allemande et de la réserve naturelle des marais de Bourtange (province de Groningue)[165]. Les observations de ce loup s'étendent en fait sur trois jours, du lundi 9 au mercredi 11, et ont fait l'objet de plusieurs photos et films[166]. D'autres observations ont également été effectuées quelques jours plus tôt à peu de distance, à Emmen[167], et Meppen[168] (Drenthe).
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En Allemagne, le dernier loup de la lande de Lunebourg avait été aperçu et abattu en 1872 dans le bois de Becklingen. Mais en 2006 un spécimen a été contacté sur le centre d'essais de près de 50 km2 de Rheinmetall Waffe Munition GmbH à Unterlüß[169] ; une première photo de cet animal a été prise en 2007[170] et depuis une meute a colonisé le pas de tir d'Unterlüß[171], comme le laissaient supposer d'aurtes contacts au cours de l'année 2013[172].
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Au cours du XIXe siècle, les loups gris étaient encore présents dans de nombreuses parties du sud du Levant à l'est et à l'ouest du Jourdain. Cependant, leur nombre a considérablement diminué entre 1964 et 1980, en grande partie à cause des persécutions exercées par les agriculteurs[173]. L'espèce n'était pas considérée comme commune dans le nord et le centre de l'Arabie saoudite au XIXe siècle, avec la plupart des premières publications parlant des individus du sud-ouest de l'Asir, du nord des zones rocheuses bordant Jordanie, ou des zones entourant Riyad[174].
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L'aire de répartition du loup gris en Union soviétique s'étendait sur la quasi-totalité du territoire du pays, n'étant absente que sur les îles Solovky, la Terre François-Josef, la Terre du Nord et les îles Karaginski, du Commandeur et Chantar. L'espèce a été exterminée deux fois en Crimée ; une fois après la guerre civile russe, et de nouveau après la Seconde Guerre mondiale[24]. Après les deux guerres mondiales, les populations de loups soviétiques ont atteint deux sommets. 30 000 loups ont été abattus chaque année sur une population de 200 000 au cours des années 1940, dont 40 000 à 50 000 en période de pointe. Les populations de loups soviétiques ont atteint un creux vers 1970, disparaissant sur une grande partie de la Russie européenne. La population a de nouveau augmenté en 1980 pour atteindre environ 75 000 individus, dont 32 000 ont été tuées en 1979[175]. Les populations de loups dans le nord de la Mongolie intérieure ont décliné au cours des années 1940, principalement en raison du braconnage des gazelles à queue blanche, la principale proie du loup dans la région[176]. Dans l'Inde britannique, les loups étaient fortement persécutés en raison de leurs attaques contre les moutons, les chèvres et les enfants. En 1876, 2 825 loups ont été abattus dans les Provinces du Nord-Ouest (PNO) et du Bihar. Dans les années 1920, l'extermination des loups restait une priorité dans les PNO et à Awadh. Entre 1871 et 1916, plus de 100 000 loups ont été tués pour des primes en Inde britannique[177].
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Les loups au Japon ont disparu pendant la restauration de Meiji, une extermination connue sous le nom de ōkami no kujo. Le loup était considéré comme une menace pour l'élevage, ce que le gouvernement Meiji promouvait à l'époque, et ciblait grâce à un système de primes et d'une campagne directe d'extermination chimique inspirée de la campagne américaine contemporaine similaire. Le dernier loup japonais fut un mâle tué le 23 janvier 1905 près de Washikaguchi (aujourd'hui Higashi Yoshiro)[178]. Les loups japonais, aujourd'hui disparus, descendaient de grands loups sibériens qui colonisaient la péninsule coréenne et le Japon, avant de se séparer de l'Asie continentale il y a 20 000 ans, au Pléistocène. À l'Holocène, le détroit de Tsugaru s'est élargi et a isolé Honshū de Hokkaidō, provoquant ainsi des changements climatiques qui ont entraîné l'extinction de la plupart des grands ongulés qui habitaient l'archipel. Les loups japonais ont probablement subi un processus de nanisme insulaire il y a 7 000 à 13 000 ans en réponse à ces pressions climatiques et écologiques. C. l. hattai (anciennement indigène d'Hokkaidō) était beaucoup plus grand que son cousin méridional C. l. hodophilax car il habitait à des altitudes plus élevées et avait accès à de plus grandes proies, ainsi qu'une interaction génétique continue avec des loups se dispersant de Sibérie[179].
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En 2008, une référence faisant autorité indiquait que le loup gris pouvait être trouvé dans toute la Chine continentale[181]. En 2017, une étude approfondie a confirmé que le loup gris était présent dans toute la Chine continentale, à la fois par le passé et de nos jours. Il existe dans le sud de la Chine, ce qui réfute les affirmations de certains chercheurs occidentaux selon lesquelles le loup n'y aurait jamais existé[182],[183].
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Il existe peu de données fiables sur le statut des loups au Moyen-Orient, sauf en Israël et en Arabie saoudite, bien que leur nombre semble stable et devrait le rester. Les politiques de conservation d'Israël et l'application efficace de la loi maintiennent une population de loups de taille modérée, qui rayonne dans les pays voisins, tandis que l'Arabie saoudite a de vastes étendues désertiques, où environ 300 à 600 loups vivent sans être dérangés[184]. Le loup survit dans la plus grande partie de son aire de répartition historique en Arabie Saoudite, probablement à cause d'un manque de pastoralisme et de déchets humains abondants[174]. La Turquie peut jouer un rôle important dans le maintien des loups dans la région en raison de sa contiguïté avec l'Asie centrale. Les montagnes du pays ont servi de refuge aux quelques loups restants en Syrie. Une petite population de loups vit sur les hauteurs du Golan et est bien protégée par les activités militaires. Les loups vivant dans le désert du sud du Néguev sont contigus avec les populations vivant dans le Sinaï égyptien et en Jordanie. Dans tout le Moyen-Orient, l'espèce n'est protégée qu'en Israël. Ailleurs, il peut être chassé toute l'année par les Bédouins[184].
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Les populations actuelles du loup en Iran sont mal connues. Elles étaient autrefois présentes dans tout le pays dans les zones à faible densité de population au milieu des années 1970. Les régions septentrionales de l'Afghanistan et du Pakistan sont des bastions importants pour le loup. On estime qu'il y a environ 300 loups dans environ 60 000 km2 de Jammu-et-Cachemire dans le nord de l'Inde et 50 autres dans l'Himachal Pradesh. Au total, l'Inde compte environ 800 à 3 000 loups dispersés dans plusieurs populations restantes. Bien qu'ils soient protégés depuis 1972, les loups indiens sont considérés comme étant en voie de disparition, de nombreuses populations demeurant en faible nombre ou vivant dans des zones de plus en plus fréquentées par les humains. Bien que présents au Népal et au Bhoutan, il n'y a pas d'informations sur les loups qui s'y trouvent[175].
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Les populations de loups dans toute l'Asie du Nord et centrale sont très méconnues, mais sont estimées à plusieurs centaines de milliers d'après les abattages annuels. Depuis la chute de l'Union soviétique, l'extermination des loups à l'échelle du continent a cessé, et les populations de loups sont passées à environ 25 000 à 30 000 individus en ex-Union soviétique. En Chine et en Mongolie, les loups ne sont protégés que dans les réserves. Les populations mongoles ont été estimées entre 10 000 et 30 000, tandis que le statut des loups en Chine est plus fragmentaire. Le nord a une population de loups en déclin, estimée à 400 individus, tandis que le Xinjiang et le Tibet abritent respectivement environ 10 000 et 2 000 loups[185].
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Aux États-Unis, la destruction a fait chuter la population de loups de 400 000 individus au XVIIIe siècle à 1 000 en 1970, les loups étant confinés dans trois États (Michigan, Minnesota, Alaska)[186].
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À l'origine, le Loup gris occupait toute l'Amérique du Nord au nord des 20° Nord. Cela s'est produit sur tout le continent, sauf au Sud-Est des États-Unis, à l'ouest de la Sierra Nevada californienne, et dans les régions tropicales et subtropicales du Mexique. Parmi les grandes îles continentales occupées par les loups se trouvaient Terre-Neuve, l'île de Vancouver, le sud-est des îles de l'Alaska, l'archipel Arctique et le Groenland[44]. Bien que les naturalistes Lohr et Ballard aient postulé que le Loup gris n'avait jamais été présent sur l'Île-du-Prince-Édouard[187],[188]:392, l'analyse des références à la faune indigène de l'île dans des documents historiques inédits ou publiés a révélé que l'espèce y résidait au moment de la première colonisation française en 1720. Dans sa lettre du 6 novembre 1721 au Ministre français de la Marine, Louis Denys de La Ronde rapporte que l'île abrite des loups « d'une taille prodigieuse », et envoie une peau de loup en France pour prouver son affirmation. Comme l'île a été défrichée pour la colonisation, la population de loups gris a peut-être disparu ou s'est déplacée vers le continent sur la glace d'hivers : les quelques rapports ultérieurs sur les loups datent du milieu du XIXe siècle et décrivent les créatures comme des visiteurs de passage de l'autre côté du détroit de Northumberland[188]:386.
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Le déclin des populations de loups d'Amérique du Nord a coïncidé avec l'augmentation des populations humaines et l'expansion de l'agriculture. Au début du XXe siècle, l'espèce avait presque disparu de l'Est des États-Unis à l'exception de certaines régions des Appalaches et du nord-ouest de la région des Grands Lacs. Au Canada, le Loup gris a disparu du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse entre 1870 et 1921, et à Terre-Neuve vers 1911. Il a disparu des régions du sud du Québec et de l'Ontario entre 1850 et 1900. Le déclin du Loup gris dans les prairies a commencé avec l'extermination du bison américain et d'autres ongulés dans les années 1860 et 1870. Des années 1900 à 1930, le Loup gris a été pratiquement éliminé de l'Ouest des États-Unis et des régions voisines du Canada à cause des programmes intensifs de lutte contre les prédateurs visant à éradiquer l'espèce. Le Loup gris a été exterminé par les gouvernements fédéral et des États de tous les États-Unis en 1960, sauf en Alaska et dans le nord du Minnesota. Le déclin des populations de loups d'Amérique du Nord s'est inversé entre les années 1930 et le début des années 1950, en particulier dans le sud-ouest du Canada à cause de l'expansion des populations d'ongulés suite à une meilleure réglementation de la chasse au gros gibier. Cette augmentation a déclenché une reprise de la lutte contre le loup dans l'Ouest et le Nord du Canada. Des milliers de loups ont été tués entre le début des années 1950 et le début des années 1960, principalement par empoisonnement. Cette campagne a été interrompue et les populations de loups ont de nouveau augmenté vers le milieu des années 1970[44].
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L'aire de répartition actuelle de l'espèce en Amérique du Nord est principalement confinée à l'Alaska et au Canada, avec des populations également présentes dans le nord du Minnesota, le nord du Wisconsin et la péninsule supérieure du Michigan, ainsi que dans de petites parties du Washington, de l'Idaho, du nord de l'Oregon et du Montana. Selon les estimations des responsables de la faune de la Californie., une population fonctionnelle de loups devrait exister dans l'État d'ici 2024[189]. Les loups canadiens ont commencé à recoloniser naturellement le nord du Montana autour du Parc national de Glacier en 1979, et la première tanière de loups dans l'Ouest des États-Unis depuis plus d'un demi-siècle a été documentée en 1986[190]. La population de loups dans le nord-ouest du Montana a d'abord augmentée en raison de la reproduction naturelle et de la dispersion de jusqu'à environ 48 loups à la fin de 1994[191]. De 1995 à 1996, des loups de l'Alberta et de la Colombie-Britannique ont été déplacés au parc national de Yellowstone et en Idaho. En plus, le loup mexicain (Canis lupus baileyi) a été réintroduit en Arizona et au Nouveau-Mexique en 1998. Le loup gris se trouve dans environ 80 % de son aire de répartition historique au Canada, ce qui en fait un bastion important pour l'espèce[44].
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Le Canada abrite environ 52 000 à 60 000 loups, dont le statut juridique varie selon les provinces et les territoires. Les résidents des Premières nations peuvent chasser le loup sans restriction, et certaines provinces exigent des permis pour que les résidents puissent chasser le loup alors que d'autres ne le font pas. En Alberta, les loups sur des terres privées peuvent être appâtés et chassés par le propriétaire sans permis et, dans certaines régions, il existe des programmes de chasse à prime au loup[192],[193]. Le contrôle à grande échelle des populations de loups par empoisonnement, piégeage et chasse aérienne est aussi actuellement menée par des programmes mandatés par le gouvernement afin de soutenir les populations d'espèces proies en voie de disparition comme le Caribou des bois[194].
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En Alaska, la population de loups gris est estimée entre 6 000 et 7 000 individus et peut être tuée légalement pendant les saisons de chasse et de piégeage, avec des limites de prises (bag limits) et d'autres restrictions. En 2002, il y avait 250 loups dans 28 meutes à Yellowstone et 260 loups dans 25 meutes en Idaho. Le loup gris a reçu la protection de l'Endangered Species Act (ESA) au Minnesota, au Wisconsin et au Michigan en 1974, et a été reclassé d'espèce en voie de disparition à espèce menacée en 2003. Les loups du Mexique réintroduits en Arizona et au Nouveau-Mexique sont protégés en vertu d'ESA et, à la fin de 2002, il y a 28 individus dans huit meutes[195]. Une louve abattue en 2013 dans le comté de Hart par un chasseur a été le premier loup gris vu dans le Kentucky dans les temps modernes. L'analyse de l'ADN par les laboratoires de la Pêche et de la Faune a révélé des caractéristiques génétiques similaires à celles des loups dans la région des Grands Lacs[196].
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Il y a environ 50 millions d'années est apparu un mammifère avec des dents en partie conçues pour découper la viande, les carnassières. Au cours des 10 millions d'années qui suivirent, ces créatures se sont développées en grand nombre et sous des formes différentes. Une de ces espèces, appelée Miacis, ressemblait aux chiens d'aujourd'hui. L'espèce Miacis fait partie de la famille des Miacidae, de laquelle sont issues toutes les familles actuelles de mammifères carnivores.
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L'ancêtre le plus probable du loup et peut-être du coyote est Canis lepophagus, un canidé au crâne étroit vivant en Amérique du Nord au Miocène. Les premiers loups actuels sont apparus à la limite entre le Blancien et l'Irvingtonien (1,8 million d'années avant aujourd'hui). Parmi eux, Canis priscolatrans ressemblait au loup rouge et a colonisé l'Eurasie en passant par le détroit de Béring : la population eurasienne C. priscolatrans a évolué en Canis etruscus puis Canis mosbachensis. Cette dernière forme a évolué vers Canis lupus puis re-colonisé l'Amérique à la fin du Rancholabréen, où il a cohabité avec un canidé de grande taille Canis dirus, disparu il y a 8 000 ans après la disparition de ses proies[197].
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La recolonisation nord-américaine s'est probablement produite en plusieurs vagues. Les sous-espèces américaines C. l. baileyi (loup du Mexique), C. l. lycaon (loup de l'Est) et C. l. rufus (loup rouge) présentent des traits primitifs et des similitudes systématiques. À la fin du Pléistocène, plusieurs indices indiquent des flux migratoires vers le Sud de l'Amérique du Nord[197].
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L'apparence du Loup gris présente une grande variabilité selon leur région d'origine. De nombreuses sous-espèces ont été décrites sur la base de quelques individus, sans prendre en compte la variabilité phénotypique naturelle de l'espèce. Ainsi, Edward Alphonso Goldman décrit 24 sous-espèces américaines différentes en 1944[19]. Une quarantaine de sous-espèces de Canis lupus ont pu être décrites ; la base Mammal Species of the World en recense 39[198] et le système d'information taxonomique intégré (SITI) 38 sous-espèces[199].
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Les recherches actuelles sont fondées sur des critères multifactoriels tels que la morphologie, la paléontologie, le comportement et les analyses génétiques. Cette réorientation de la description des sous-espèces a conduit à réduire considérablement le nombre de sous-espèces en considérant qu'il s'agit dans la majorité des cas d'adaptations locales de l'espèce Canis lupus.
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En 1983, Nowak propose de réduire les loups d'Amérique à cinq sous-espèces : Canis lupus occidentalis, arctos, baileyi, nubilus et lycaon. Son argumentation se développe autour de la séparation géographique en Amérique du Nord de cinq populations de loups au cours de la glaciation du Pléistocène, isolation durable qui aurait permis la formation des différentes formes. Les cinq formes de loups sont par la suite confirmées par des études génétiques[19]. Par la suite, en 2004, l'analyse génétique menée sur 102 loups de 24 meutes différentes sur 12 ans, semble montrer que Canis lupus lycaon, le Loup de l'Est constitue probablement l'espèce Canis lycaon, proche du loup rouge (Canis rufus) et du coyote (Canis latrans)[200],[201]. Les sous-espèces américaines du loup gris sont les suivantes :
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De même, la classification des loups en Eurasie, qui a connu jusqu'à une quinzaine de sous-espèces différentes a subi quelques modifications. Nowak propose en 1995 un modèle à neuf sous-espèces[19] : Canis lupus lupus, Canis lupus albus, Canis lupus arabs, Canis lupus cubanensis, Canis lupus communis, Canis lupus hodophilax, Canis lupus hattai, Canis lupus lupaster, Canis lupus pallipes. Par la suite, en 2004 puis 2005, les études semblent montrer que C. l. arabs et C. l. pallipes sont synonymes[202]. En 2007, des études menées sur l'ADN mitochondrial pointent la possibilité que Canis lupus chanco et Canis lupus pallipes soient des espèces à part entière, dénommées Canis himalayensis et Canis indica[203].
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Les populations du loup gris présentes dans les Apennins en Italie ont été isolées pendant plusieurs milliers d'années au Sud des Alpes, selon une étude publiée en 2004. La calotte glaciaire sur les Alpes et le Pô auraient formé une barrière naturelle lors de la glaciation de Würm (18 000 ans avant le présent)[204]. Les études morphologiques valident une différenciation entre les loups présents en Italie et ceux du reste de l'Europe, ainsi que l'absence d'hybridation avec le chien domestique[205]. Ces découvertes vont dans le sens d'une sous-espèce Canis lupus italicus, bien que le sujet soit encore débattu[206]. En Espagne, les populations de loups pourraient également être une sous-espèce désignée sous le nom de Canis lupus signatus[206].
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L'origine du chien domestique est encore aujourd'hui relativement débattue. Le Loup gris et le chien domestique actuels descendent très vraisemblablement d'un ancêtre commun, ayant, selon une étude chinoise, vécu il y a 30 000 ans, en Asie du Sud-Est[207]. En effet, la diversité génétique des populations canines étudiées était maximale en Asie du Sud-Est[208]. Le Chacal doré ou peut-être le résultat d'une hybridation de différentes espèces présentes et passées de canidés[209],[210].
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La principale différence entre le loup et le chien repose en la capacité digestive de l'amidon par ce dernier, probablement corrélée avec la proximité des groupes humains.
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Toutefois, le chien est généralement considéré comme une sous-espèce de Canis lupus : Canis lupus familiaris[210]. Deux autres sous-espèces de Canis lupus sont issues de chiens domestiques retournés à l'état sauvage : le Dingo (Canis lupus dingo) et le Chien chanteur (Canis lupus halstromi)[209].
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L'hybridation naturelle est fréquente entre les membres des Canidae qui sont féconds entre eux. De nombreuses populations ont un statut débattu sur leur qualité d'espèce, de sous-espèces du loup gris ou le résultat d'une hybridation. Ces débats revêtent une importance particulière pour la création ou le maintien des programmes de préservation d'une espèce ou d'une sous-espèce, un hybride n'ayant pas de statut de protection.
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Le Loup de l'Est (Canis lycaon) se reproduit régulièrement avec le Loup gris ou le Coyote. Sa caractérisation taxonomique n'en est que plus compliquée. Cela est généralement considéré comme négatif pour l'espèce, qui peut perdre son intégrité génétique. Cependant, il se pourrait que l'hybridation permette spécifiquement au Loup de l'Est de s'adapter plus rapidement aux changements dans son environnement[201]. Cette hybridation n'est pas sans conséquence pour le Loup gris : ainsi, les meutes des Grands lacs ont été dé-listées de l’Endangered Species Act, toutefois, des analyses génétiques ont montré que les nouvelles populations s'hybridaient depuis plus d'un siècle avec le Loup de l'Est[211].
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Le Loup rouge (Canis rufus) a été classé en tant qu'espèce à part entière depuis le début des années 1970[212]. Une minorité d'auteurs le considère comme un hybride entre un loup gris et le coyote (Canis latrans) à la suite de plusieurs études génétiques controversées menées depuis 1992[213],[214], son nom scientifique est alors Canis lupus × Canis latrans[215]. Au Texas, Coyote, Loup du Mexique (Canis lupus baileyi) et Loup rouge sont des espèces sympatriques. Les analyses réalisées autant sur des marqueurs génétiques issus tant de la lignée maternelle (ADN mithocondrial) que la lignée paternelle (chromosome Y) montrent que les croisements entre les trois espèces ont eu lieu sporadiquement, hormis pour le Loup rouge où celle-ci a pris une grande importance. Les populations captives de Loup du Mexique semblent exemptes de traces d'hybridation. Les auteurs concluent sur le caractère complexe et non résolu de l'hybridation introgressive pour ces trois espèces, les caractères morphologiques (sexe, taille) ou la densité de population ne pouvant expliquer clairement le phénomène[216].
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En 2017, l'ONCFS publiait une étude réalisée par un laboratoire d'analyses génétiques qui établissait que l'hybridation du loup était un phénomène très limité en France[217].
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Depuis la Préhistoire[218], le statut du Loup gris semble avoir suivi la même évolution sur une grande partie de son aire de répartition historique. Ainsi, il a d'abord été respecté ou vénéré, puis a été vu comme un concurrent ou un être maléfique à exterminer, avant de bénéficier d'un protection variable en fonction des pays[219],[220]. La domestication du loup gris s'est effectuée à la Préhistoire et a donné le chien[221], une sous-espèce.
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Le Loup est aussi un symbole culturel ou religieux pour de nombreuses civilisations, aussi bien positif que négatif. Il a fait l'objet de beaucoup de fausses croyances renvoyant aux peurs de l'humain et servant de miroir[222]. L'espèce a donc inspiré beaucoup de mythes et de légendes, ainsi que des histoires comme le loup-garou, les enfants-loups ou encore la bête du Gévaudan. L'espèce avait parfois un culte dédié dans certaines villes ou servait d'ancêtre de certains clans ou communautés[223]. Il est également très présent dans la culture populaire via des fables ou d'autres médias.
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Les civilisations ayant côtoyées le Loup gris présentent des noms propres qui contiennent le nom de l'espèce. Il peut s'agir de noms de personnes[224] ou de lieu[réf. souhaitée]. Ainsi, la littérature vieil-anglaise contient plusieurs exemples de rois et de guerriers anglo-saxons (en) prenant wulf comme préfixe ou suffixe dans leurs noms[224].
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Le Loup est un motif commun dans les mythologies et cosmologies fondatrices des peuples d'Eurasie et d'Amérique du Nord, c'est-à-dire l'étendue historique de l'habitat de Canis lupus. L'attribut visible du Loup gris est sa nature de prédateur et, par conséquent, il est fortement associé au danger et à la destruction, ce qui en fait le symbole du guerrier d'une part, et celui du diable d'autre part. Le trope moderne du Grand Méchant Loup en est une évolution. Le Loup a une grande importance dans les cultures et les religions des peuples nomades, tant dans la steppe eurasienne que dans les plaines nord-américaines. Dans de nombreuses cultures, l'identification du guerrier au Loup (totémisme) a donné naissance à la notion de lycanthropie, c'est-à-dire l'identification mythique ou rituelle d'un humain et d'un loup.
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Le loup est présent dans les fables et tous les médias[réf. souhaitée].
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La prédation du bétail a été l'une des principales causes de la chasse au loup qui a même pu conduire à son extermination dans certaines zones : en plus de causer des pertes économiques, la menace que constitue cette prédation exerce une grande pression sur les éleveurs[225].
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Certains pays aident à compenser les pertes économiques subies à cause des loups par le biais de programmes d'indemnisation ou d'assurances publiques[226]. La France met ainsi en œuvre depuis 2004 les systèmes d'aide les plus complets avec une aide au financement du gardiennage par des bergers ou par l’éleveur, de l’achat/entretien de chiens de protection des troupeaux et de parcs de regroupement mobiles ou fixes[227]. Elle détient cependant de loin le record du nombre de victimes (en valeur absolue ou rapportés au nombre de loups) mais paradoxalement aussi celui du coût public de la protection et du montant des indemnisations de dommages. La taille du troupeau (jusqu'à 5000 bêtes par berger en France comparé à un maximum de 1000 moutons dans les pays voisins) semble être une des causes de l'efficacité réduite des mesures françaises[228].
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Les loups attaquent surtout le bétail lorsque les proies sauvages sont épuisées (ou que les troupeaux sont peu protégés) : en Eurasie, une grande partie de l'alimentation de certaines populations de loups est constituée de bétail alors que celà est rare en Amérique du Nord où les populations saines de proies sauvages ont été largement rétablies[225]. La majorité des pertes se produisent pendant la période de pâturage d'été, le bétail non soigné dans les pâturages éloignés étant le plus vulnérable à la prédation par les loups[229]. Les espèces animales les plus fréquemment ciblées sont le mouton (Europe), le renne domestique (Nord de la Scandinavie), la chèvre (Inde), le cheval (Mongolie), les bovins et la dinde (Amérique du Nord)[225]. Le nombre d'animaux tués en une seule attaque varie selon les espèces : la plupart des attaques contre les bovins et les chevaux entraînent la mort d'un animal, tandis que les dindes, les moutons et les rennes domestiques peuvent être tués en surplus[230]. Les loups attaquent principalement le bétail quand les animaux broutent, bien qu'ils s'introduisent parfois dans des enclos clôturés[87]. Dans certains cas, les loups n'ont pas besoin d'attaquer physiquement le bétail pour l'affecter négativement : le stress que subit le bétail en étant vigilant vis à vis des loups peut entraîner des fausses couches, une perte de poids et une diminution de la qualité de la viande[231].
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Les loups sont difficiles à chasser en raison de leur insaisissabilité, de leurs sens aiguisés, de leur grande endurance et de leur capacité à neutraliser et tuer rapidement les chiens de chasse[232]. Les méthodes historiques comprennent l'abattage des portées nées au printemps dans leur tanière, la poursuite avec les chiens (en général des combinaisons de lévriers, de chiens de Saint-Hubert et de fox-terriers), l'empoisonnement à la strychnine et le piégeage[233],[234],[235]. Une méthode populaire de chasse au loup en Russie consiste à piéger une meute dans une petite zone en l'encerclant avec des poteaux à fladry (en) portant un parfum humain. Cette méthode repose en grande partie sur la peur des odeurs humaines par le loup, mais elle peut perdre de son efficacité lorsque les individus s'y habituent[235]. Certains chasseurs sont capables d'attirer les loups en imitant leurs cris[235]. Au Kazakhstan et en Mongolie, les loups sont traditionnellement chassés avec des aigles et des faucons, mais cette pratique est en déclin, les fauconniers expérimentés étant de moins en moins nombreux[235]. Tirer sur les loups à partir d'un avion est très efficace en raison de la visibilité accrue et des lignes de tir directes[235], mais controversé[236]. Plusieurs types de chiens, comme le Barzoï, l'Irish wolfhound et le Kyrgyz Tajgan ont été spécialement élevés pour la chasse au loup[237].
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Depuis les années 1990, le loup est une espèce protégée aux niveaux international, européen et français mais cette protection peut faire l'objet de dérogations pour prévenir de dommages importants à l'élevage, s'ils perdurent malgré la mise en place de moyens de protection et sous réserve que ces dérogations ne nuisent pas au maintien des populations dans un état de conservation favorable.
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Les limites d'abattage sont fixées en France par arrêté ministériel sur la base d'une expertise de l'OFB[238]. Par exemple, cette limite était de 10% de la population de loups pour l'année 2018 et est augmentée à 19% pour l'année 2019 (sans tenir compte du braconnage ou des morts accidentelles)[239]. Les conditions d'abattage, lorsque les opérations d'effarouchement restent inefficaces, sont[240]:
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L'abattage est ici un moyen choisi par le gouvernement pour pacifier les tensions entre éleveurs, dont certains réclament encore l’éradication du loup, et les associations de protection de la nature qui réclament au contraire une protection a minima jusqu'à atteindre un état de conservation favorable (estimé entre 2 500 et 5 000 adultes)[241], tandis que les constats sur le terrain montrent que cette régulation du nombre de loups ne réduit pas les dommages aux troupeaux mais désorganise au contraire les meutes et peut conduire à l'effet inverse[242][243].
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La peur du loup a été omniprésente dans de nombreuses sociétés, même si les humains ne font pas partie de ses proies naturelles[6]. La réaction des loups aux humains dépend en grande partie de leur expérience passée avec eux : les loups qui n'ont jamais eu d'expérience négative des humains, ou qui sont conditionnés par la nourriture, peuvent se montrer peu craintifs des gens[244]. Bien que les loups puissent se montrer agressifs s'ils sont provoqués, de telles attaques se limitent le plus souvent à des morsures rapides aux extrémités, et les attaques ne sont pas pressées. Les attaques prédatrices (attaques de loups traitant les humains comme de la nourriture) peuvent être précédées d'une longue période d'habituation, au cours de laquelle les loups perdent progressivement leur peur d'homo sapiens. Les victimes sont mordues à plusieurs reprises à la tête et au visage, puis sont traînées et consommées, à moins que les loups ne soient repoussés. En général, ce genre d'attaques ne se produisent que localement et ne s'arrêtent pas tant que les loups impliqués ne sont pas éliminés. Les attaques de prédateurs peuvent se produire à tout moment de l'année, avec un pic de juin à août, lorsque les chances d'entrée dans les zones forestières (pour le pâturage du bétail ou la cueillette de baies et de champignons) augmentent[6]. Quelques cas d'attaques de loups non-enragés en hiver ont aussi été enregistrés au Bélarus, dans les oblasts de Kirov et Irkoutsk, en Carélie et en Ukraine[24]. En plus, les loups qui ont des petits subissent un stress alimentaire plus important durant cette période[24].
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La majorité des victimes des attaques de loups prédateurs sont des enfants de moins de 18 ans et, dans les rares cas où des adultes sont tués, les victimes sont presque toujours des femmes. Les cas de loups sauvages enragés sont faibles par rapport aux autres espèces car les loups ne sont pas les principaux réservoirs de la maladie, mais ils peuvent être infectés par des animaux comme les chiens, les chacals ou les renards. Les cas de rage chez les loups sont très rares en Amérique du Nord, mais nombreux dans les pays de Méditerranée orientale, au Moyen-Orient et en Asie centrale. Les loups développent apparemment la phase « furieuse » de la rage à un degré très élevé qui, associée à leur taille et à leur force, pourrait faire des loups les animaux enragés les plus dangereux[6], les morsures des loups enragés étant 15 fois plus dangereuses que celles des chiens[24]. Les loups enragés agissent habituellement seuls, parcourant de grandes distances et mordant souvent un grand nombre de personnes et d'animaux domestiques. La plupart des attaques de loups enragés se produisent au printemps et à l'automne. Contrairement aux attaques prédatrices, les victimes de loups enragés ne sont pas mangées, et les attaques ne se produisent généralement qu'un seul jour. Les victimes sont choisies au hasard, même si la majorité des cas concernent des hommes adultes. Pendant 50 ans jusqu'en 2002, il y a eu huit attaques mortelles en Europe et en Russie, et plus de 200 en Asie du Sud[6]. En 2005 et 2010, deux personnes ont été tuées et partiellement dévorées par des loups en Amérique du Nord, Kenton Carnegie et Candice Berner[245],[246].
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Le loup est un animal sauvage doté d'instincts précis lui permettant d'exceller dans la vie sauvage. Domestiquer le loup nécessiterait une sélection permettant de limiter les instincts les plus incompatibles avec une vie domestique, ce qui nécessiterait de nombreuses générations comme cela fut le cas pour la domestication du chien.
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Le cas le plus fréquent pour l'apprivoisement se fait via une imprégnation, où l'humain se substitue aux parents en élevant le louveteau, ou, comme pour les chiens, en mettant fréquemment le louveteau au contact d'humain durant ses premières semaines. Le comportement de l'animal demeure foncièrement différent de celui du chien, ce qui est source éventuelle de danger et d'autres problèmes.
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D'autres personnes tentent de « minimiser » ce comportement typique du loup en hybridant chien et loup. Il demeure que, dans les deux cas, loup apprivoisé ou hybride, ces animaux ont une faible crainte de l'humain et du fait d'un comportement très spécifique, auquel en général les humains ne sont pas habitués, des incidents ou des accidents graves peuvent survenir. Ainsi, aux États-Unis, entre 1986 et 1994, ont été répertoriés plusieurs cas d'enfants mutilés dont 9 cas ayant entraîné la mort de l'enfant. Ces pratiques sont déconseillées entre autres par l'IUCN Wolf Specialist Group[247].
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Certaines populations de Canis lupus ont évolué parallèlement aux loups, puis choisi de s'allier avec l'homme pour obtenir des proies plus facilement, jusqu'à devenir peu à peu le chien domestique et toutes les races que nous lui connaissons. Les chiens parias, semi sauvages, de l'Inde donnent une idée de ce qu'a pu être cette évolution progressive vers la domestication.
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L'homme cherche aussi à faire des croisements entre le chien et le loup dans le but d'augmenter la résistance des chiens et leurs performances physiques, perdues au fil des sélections. Les chiens-loups sont des hybrides plus ou moins stables. En France par exemple ne sont reconnues que les races appelées chien-loup tchécoslovaque et de chien-loup de Saarloos mais d'autres tentatives sont faites aussi en Amérique du Nord.
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Le Loup Écouter (Canis lupus), aussi appelé Loup commun ou Loup gris, est l'espèce de canidés la plus répandue. L'appellation la plus courante est « loup » tout court, bien que ce nom désigne également d'autres canidés[note 1].
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L'espèce a évolué au cours de l'Histoire pour se différencier en plusieurs sous-espèces comme le Loup gris commun d'Europe[1] (Canis lupus lupus), le Loup arctique[1] (Canis lupus arctos), etc. Canis lupus est également le premier animal à avoir été domestiqué par l'homme, conduisant à l'apparition du Chien (Canis lupus familiaris) il y a au moins 33 000 ans[2], les hordes sauvages continuant de leur côté leur évolution pour devenir les loups gris actuels. Du Chien descendent à leur tour les sous-espèces retournées à la vie sauvage que sont le Dingo (Canis lupus dingo) et le Chien chanteur (Canis lupus hallstromi).
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Sous ses formes sauvages, le loup gris a été peu à peu exterminé par l'Homme dans plusieurs zones de son aire de répartition originelle, en particulier au XIXe siècle. Au XXIe siècle il reste présent principalement dans des zones « de grands espaces » restés sauvages, telles que la taïga de Sibérie et du Canada ou les steppes et les massifs montagneux d'Eurasie centrale. Il est désormais protégé dans de nombreux pays occidentaux, où l'on tente de préserver les populations restantes. Quelques programmes de sauvegarde ont permis aux loups gris de revenir dans des zones où ils avaient disparu, en particulier en Amérique du Nord.
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À l'inverse, sa sous-espèce Canis lupus familiaris s'est mondialement répandue. De commensale de l'homme, elle est progressivement devenue le chien domestiqué, lui-même diversifié en de multiples races adaptées aux besoins de ceux qui les ont créées.
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Les loups sauvages ont toujours fasciné les humains au cours de l'histoire, alimentant tous les domaines de la culture : la mythologie, la littérature, les arts mais aussi les peurs et les fantasmes collectifs.
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Le loup gris est l'un des animaux les plus connus et les plus étudiés au monde, avec probablement plus de livres écrits à son sujet que toute autre espèce sauvage[3]. Il a une longue histoire d'association avec les humains, ayant été méprisé et chassé dans la plupart des communautés pastorales à cause de ses attaques contre le bétail, tout en étant respecté dans certaines sociétés agraires et de chasseurs-cueilleurs[4]. Bien que la peur du loup soit omniprésente dans de nombreuses sociétés humaines, la majorité des attaques enregistrées contre des personnes ont été attribuées à des animaux souffrant de la rage. Les loups sans cette maladie ont rarement attaqué et tué des gens dans l'histoire récente[5], principalement des enfants, car les individus sont relativement peu nombreux, vivent loin des habitants et ont développé une peur des humains de la part des chasseurs et des bergers[6].
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Le terme loup [lu] provient d'une ancienne forme lou [lu], de l'ancien français leu [lew], et du latin lupus [ˈlu.pus] qui est lui-même issu comme le grec lykos de l'indo-européen wĺ̥kʷos, probablement par déformation volontaire liée à un tabou des chasseurs[7]. Le p final est un ajout savant récent, calqué sur l'étymon latin. Normalement, le mot devrait s'écrire louf, avec un f final qui se transforme en v s'il est suivi d'une voyelle (tel que d'autres couples de mots comme bœuf/bovin) ; cela explique le fait que la femelle du loup est la louve, son petit le louveteau.
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Le loup s'est appelé leu jusqu'au XIVe siècle. On retrouve cette forme de l'ancien français dans des toponymes comme Saint-Leu, dans des hagionymes comme Saint Leu, et dans l'expression à la queue leu-leu, qui désigne à l'origine le mode de déplacement d'une meute de loups en chasse[8].
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Le terme anglais wolf provient du vieil anglais wulf, qui est lui-même considéré comme étant dérivé du proto-germanique *wulfaz. Le lupus latin est un mot emprunté au sabin[4]. Les deux dérivent de la racine proto-indo-européenne *wlqwos/*lukwos[9].
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L'espèce a plusieurs noms vernaculaires : loup gris[10],[1], loup commun[1], loup vulgaire[1] ou encore loup[1]. On peut aussi ajouter les chiens, le chien chanteur et le dingo en tant que sous-espèces.
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L'espèce est connue pour avoir une variabilité intra-spécifique notable selon les régions et les sous-espèces ; qu'il s'agisse de la taille, du poids, de la robe ou même de l'aspect du museau. Les sous-espèces sauvages sont régulièrement comparées à certaines races de chiens domestiques de morphologie lupoïde comme le berger allemand ou le husky (eux-mêmes appartenant à la sous-espèce Canis lupus familiaris). Le morphotype le plus rencontré possède des oreilles pointues dressées au-dessus d'une tête large avec un museau allongé terminé par une truffe, une gueule puissante, une poitrine étroite et profonde, des pattes longues en extension avec de larges pieds ainsi qu'une queue droite et touffue[18].
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Le génome de l'espèce est composé de 78 chromosomes[19]. Le premier génome de novo de référence (en) d'une sous-espèce naturelle du loup (Canis lupus lupus) a été révélé en 2017 et compte un total de 2,34 milliards de bases d'ADN assemblé[20].
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Le mâle présente généralement des dimensions plus imposantes que la femelle. La longueur totale du museau jusqu'à l'extrémité de la queue est en moyenne de 1,65 m pour le mâle et 1,59 m pour la femelle. La hauteur au garrot varie de 66 à 81 cm. Les loups gris adultes pèsent en moyenne de 16 à 50 kg pour les femelles et de 20 à 70 kg pour les mâles, en fonction de la sous-espèce[21]. La sous-espèce la plus petite est Canis lupus arabs où les mâles pèsent en moyenne 18 kg et une femelle détient le record de légèreté avec un poids de 12 kg. À l'opposé, un individu mâle de 96 kg a été abattu dans les Carpates en 1942, ce type de mensuration reste cependant exceptionnel[22]. On distingue empiriquement deux sous-populations du grand loup gris : celui des plaines d'Eurasie et le loup italien ou espagnol, de taille plus réduite.
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Le loup gris est le plus grand membre existant des Canidés, sauf pour certaines grandes races de chien domestique[23]. Leur poids et leur taille peuvent varier considérablement dans le monde entier, ayant tendance à augmenter proportionnellement avec la latitude comme le prédisait Règle de Bergmann[24], avec des grands loups de l'Alaska et du Canada qui pèsent parfois de 3 à 6 fois plus que leurs cousins du Moyen-Orient et d'Asie du Sud[25].
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Les loups adultes mesurent en moyenne de 105 à 160 cm de longueur et 80 à 85 cm de hauteur au garrot. La queue mesure 29 à 50 cm de long. Les oreilles ont une hauteur de 90 à 110 mm et les pattes postérieures de 220 à 250 mm. La masse corporelle moyenne du loup gris actuel est de 40 kg, le plus petit spécimen étant été pesé à 12 kg et le plus grand à 80 kg[26],[27],[28],[29],[30]. Le poids du loup gris varie selon la région du monde ; en moyenne, les loups européens peuvent peser 38,5 kg, les loups nord-américains 36 kg, et les loups indiens et arabes 25 kg[31]. Dans une population donnée de loups, les femelles pèsent en général de 2,3 à 4,5 kg de moins que les mâles[32]. Les loups pesant plus de 54 kg sont rares, bien que des individus exceptionnellement grands aient été signalés en Alaska, au Canada[32] et dans les forêts de l'Ouest de la Russie[24]. Le loup gris le plus lourd en Amérique du Nord a été tué sur la rivière 70 Mile, dans le centre-est de l'Alaska, le 12 juillet 1939 et pesait 79,4 kg[33].
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Comparé à ses cousins sauvages les plus proches (le coyote et le chacal doré), le loup gris est plus gros et plus lourd, avec un museau plus large, des oreilles plus courtes, un torse plus court et une queue plus longue[24],[34],[23]. C'est un animal élancé et puissant avec une grande cage thoracique descendant profondément, un dos incliné et un cou très musclé[24]. Les pattes du loup sont un peu plus longues que celles des autres canidés, ce qui permet à l'animal de se déplacer rapidement et de surmonter la neige profonde qui recouvre la majeure partie de son aire de répartition géographique[35]. Les oreilles sont relativement petites et triangulaires[24]. Les femelles ont tendance à avoir des museaux et des fronts plus étroits, des cous plus fins, des jambes légèrement plus courtes et des épaules moins massives que les mâles[36].
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Le loup gris a une fourrure hivernale très dense et duveteuse, avec un sous-poil court et un poil de garde long et grossier[24]. La plupart des sous-poils et une partie des poils de garde sont perdus au printemps et repoussent à l'automne[31]. Les poils les plus longs se trouvent sur le dos, en particulier sur les quartiers avant et le cou. Les poils sont particulièrement longs sur les épaules et forment presque une crête sur la partie supérieure du cou. Les poils sur les joues sont allongés et forment des touffes. Les oreilles sont couvertes de poils courts qui dépassent fortement de la fourrure. Des poils courts, élastiques et étroitement adjacents sont présents sur les membres depuis les coudes jusqu'aux tendons d'Achille[24].
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La fourrure d'hiver est très résistante au froid ; les loups des climats nordiques peuvent se reposer confortablement dans des espaces ouverts à −40 °C en plaçant leur museau entre les pattes arrière et se recouvrant le visage de leur queue. La fourrure de loup offre une meilleure isolation que la fourrure de chien et ne récupère pas la glace lorsque l'haleine chaude se condense contre elle[31]. Dans les climats chauds, la robe est plus grossière et plus rare que chez les loups du Nord[24]. Les louves ont tendance à avoir des membres au poil plus lisse que les mâles, et développent en général une fourrure le plus lisse au fur et à mesure qu'elles vieillissent. Les loups plus âgés ont souvent plus de poils blancs à l'extrémité de la queue, le long du nez et sur le front[36]. À la fin du printemps, la mue laisse apparaître la fourrure d'été qui s'épaissira tout au long de l'année pour devenir le manteau d'hiver[18]. La fourrure d'hiver est retenue le plus longtemps chez les femelles en lactation, bien qu'il y ait un peu de perte de poils autour des mamelons[36]. La longueur des poils au milieu du dos est de 60 à 70 mm. La longueur des poils de garde sur les épaules ne dépasse généralement pas 90 mm, mais elle peut aussi atteindre 110 à 130 mm[24].
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La couleur du pelage varie du blanc presque pur à diverses nuances de blond, de crème et d'ocre jusqu'aux variétés de gris, de bruns et de noirs. Ces variations de couleur de fourrure tendent à augmenter dans les latitudes plus élevées[37]. Les différences de couleur de robe entre les sexes sont largement absentes, bien que les femelles puissent avoir des tons plus rouges[38]. En Amérique du Nord, les loups de couleur noire ont hérité de l'allèle responsable du mélanisme Kb qui est issu de croisements passés avec des chiens[39] alors que la mutation s'est avérée être naturellement présente chez les loups d'Iran[40]. Les spécimens noirs sont plus fréquents en Amérique du Nord qu'en Eurasie, la moitié environ des loups du parc national de Yellowstone étant noirs[39].
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Variabilité de coloration au sein d'une même meute.
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Forme la plus commune du Loup gris.
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La tête du loup gris est large et lourde, avec un front large, des mâchoires fortes et un long museau arrondi[24]. Le crâne mesure en moyenne de 230 à 280 mm de long et de 130 à 150 mm de large[41]. Les dents sont lourdes et grandes, mieux adaptées au broyage des os que celles des autres canidés existants, mais pas aussi spécialisées que celles des hyènes[42],[43]. Ses molaires ont une surface de mastication plate, mais pas autant que le coyote, dont le régime alimentaire contient plus de matières végétales[44].
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La denture adulte est de 42 dents. Les jeunes ont 32 dents de lait, la denture définitive apparaissant à 7 mois[45]. Les crocs des loups peuvent mesurer jusqu'à 6 à 7 cm dont 2 cm enchâssés dans la gencive[réf. nécessaire].
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Le loup gris est connu pour sa morsure puissante, sa nage plutôt aisée (dont celle du chien), et son endurance en course.
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La morsure du Loup gris peut atteindre une pression de 150 kg/cm2[45] contre 60 à 65 kg/cm2 chez un Labrador. Le Bite Force Quotient (BFQ)[note 2] du loup gris est de 136, l'un des plus élevés parmi les carnivores actuels[46].
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Les mâchoires du loup gris peuvent exercer une pression d'écrasement d'environ 10 340 kPa contre 5 200 kPa pour un berger allemand. Cette force est suffisante pour briser la plupart des os[47]. Une étude sur un grand échantillon de prédateurs vivants et de mammifères fossiles, ajustée en fonction de la masse corporelle, a révélé chez les mammifères placentaires que la force de morsure aux canines (en Newton/kilogramme de poids corporel) était la plus forte chez le loup redoutable (163), suivie parmi les canidés existants par les quatre hypercarnivores qui s'attaquent souvent à des animaux plus gros qu'eux : le lycaon (142), le loup gris (136), le dhole (112) et le dingo (108). Une tendance similaire a été observée avec la force d'occlusion des carnassières, mais avec le loup redoutable et le loup gris mesurant tous les deux (141), suivis du lycaon (136), du dhole (114) et du dingo (113)[48].
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Le loup gris est un excellent coureur parmi les prédateurs terrestres. Sa vitesse de pointe est d'environ 40 à 50 km/h et il peut parcourir 60 km en moyenne en une nuit[45]. C'est le carnivore terrestre le plus endurant à la course avec son cousin africain le lycaon[réf. nécessaire].
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Le loup gris porte habituellement sa tête au même niveau que le dos, la soulevant seulement lorsqu'il est en alerte[24]. Il voyage habituellement à un rythme lopin (course bondissante), plaçant ses pattes les unes devant les autres. Cette démarche peut être maintenue pendant des heures à une vitesse de 8 à 9 km/h[49] et permet au loup de parcourir de grandes distances. Sur les chemins dénudés, un loup peut atteindre rapidement des vitesses de 50 à 60 km/h. Le loup gris a une allure de course de 55 à 70 km/h, peut sauter de 5 m de longueur en une seule fois et peut poursuivre rapidement pendant au moins 20 minutes[50].
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Les battements cardiaques ont une fréquence de 90 pulsations par minute, jusqu'à 200 lors d'efforts importants[45]. La fréquence respiratoire est de quinze à vingt inspirations par minute ; elle peut s'accroître jusqu'à 100 inspirations par minute lors du halètement[45].
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L'odorat est puissant et permet de détecter un animal à 270 m contre le vent. L'angle de vision atteint 250° contre 180° chez l'homme[45]. La nuit, les yeux du loup paraissent phosphorescents car ils sont tapissés d'une couche de cellules, le tapetum lucidum, qui lui permettent de voir aussi bien que le jour[réf. nécessaire].
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L'audition du loup lui permet d'entendre des sons jusqu'à 40 kHz (20 kHz chez l'homme)[45], il perçoit notamment d'autres loups hurler jusqu'à une distance de 6,4 à 9,6 km[45].
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Le loup gris est un animal social, dont l'unité sociale de base est constituée d'un couple reproducteur accompagné de sa progéniture adulte[note 3]. La meute moyenne se compose d'une famille de 5 à 11 animaux (1 à 2 adultes, 3 à 6 juvéniles et 1 à 3 « yearlings »)[24], voire parfois deux ou trois familles de ce genre[44], avec des meutes exceptionnellement grandes comprenant jusqu'à 42 loups connus[52]. Dans des conditions idéales, le couple reproducteur élève des louveteaux chaque année, et cette progéniture reste généralement dans la meute pendant 10 à 54 mois avant de se disperser[53]. Les facteurs déclencheurs de la dispersion sont notamment le début de la maturité sexuelle et la concurrence au sein de la meute pour la nourriture[54]. La distance parcourue par les loups qui se dispersent varie considérablement ; certains restent à proximité du groupe parental, tandis que de grandes distances de parcours ont été mesurées pour d'autres, comme 206 km, 390 km, ou encore 670 km depuis leurs meutes natales[50]. Une nouvelle meute est habituellement fondée par un mâle et une femelle non apparentés qui se dispersent et voyagent ensemble à la recherche d'une région sans autre meute hostile[55]. Les meutes de loups adoptent rarement d'autres semblables parmi les leurs et les tuent le plus souvent. Dans les rares cas où d'autres loups sont adoptés, l'adopté est presque toujours un animal immature (1 à 3 ans) peu susceptible de rivaliser avec le couple reproducteur pour les droits de reproduction. Dans certains cas, un loup solitaire est adopté dans une meute pour remplacer un reproducteur mort[52]. Pendant les périodes d'abondance d'ongulés (migration, vêlage, etc.), différentes meutes de loups peuvent s'unir temporairement[24].
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Les loups sont des animaux très territoriaux qui établissent souvent des territoires beaucoup plus grands qu'ils n'en ont besoin pour survivre afin de s'assurer un approvisionnement régulier de proies. La taille du territoire dépend en grande partie de la quantité de proies disponibles et de l'âge des louveteaux de la meute, et il a tendance à augmenter en taille dans les zones où la population de proies est faible[56] ou lorsque les louveteaux atteignent l'âge de 6 mois, et ont donc les mêmes besoins nutritionnels que les adultes[57]. Les meutes de loups se déplacent constamment à la recherche de proies et couvrent environ 9 % de leur territoire par jour (25 km/j en moyenne). Le cœur de leur territoire, là où ils passent la moitié de leur temps, est en moyenne de 35 km2[56]. La densité des proies a tendance à être beaucoup plus élevée dans les environs du territoire, bien que les loups tendent à éviter de chasser en marge de leur aire de répartition à moins d'être désespérés, à cause de la possibilité de rencontres fatales avec les meutes voisines[58]. Le plus petit territoire enregistré était détenu par une meute de six loups dans le nord-est du Minnesota, qui occupait une superficie estimée à 33 km2, tandis que le plus grand territoire était détenu par une meute de dix loups de l'Alaska couvrant une superficie de 6 272 km2[57]. Les meutes de loups sont habituellement bien établies et ne quittent en général leur aire de répartition habituelle que lors de graves pénuries alimentaires[24].
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Les loups défendent leur territoire contre d'autres meutes par une combinaison de marques odorantes, d'attaques directes et de hurlements (voir Communication). Le marquage olfactif est utilisé pour la signalisation territoriale et fait appel à la miction, à la défécation et au grattage du sol[59],[60],[61],[62],[63]. Les marques odorantes sont généralement laissées tous les 240 m sur l'ensemble du territoire sur des passages et des carrefours réguliers. Ces marqueurs peuvent durer de 2 à 3 semaines[57] et sont habituellement placés près de rochers, de blocs, d'arbres ou de squelettes de gros animaux[24]. Les luttes territoriales sont une des principales causes de mortalité des loups, une étude concluant que 14 à 65 % des décès de loups au Minnesota et au parc national et réserve de Denali étaient dus à la prédation d'autres loups[64].
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Le loup gris est le plus souvent monogame[65], avec des couples appariés qui restent généralement ensemble pour la vie. À la mort d'un des partenaires, le ou la restante reforme rapidement un couple. Comme les mâles sont souvent plus nombreux dans n'importe quelle population de loups, les femelles non appariées sont rares[24]. Si un loup gris mâle dispersant est incapable d'établir un territoire ou de trouver une partenaire, il s'accouple avec les filles de couples reproducteurs déjà établis des autres meutes. Ces loups gris sont surnommés « loups Casanova » et, contrairement aux mâles des meutes établies, ils ne forment pas de lien de couple (en) avec les femelles avec lesquelles ils copulent. Certaines meutes de loups gris peuvent ainsi avoir plusieurs femelles reproductrices, comme c'est le cas dans le parc national de Yellowstone (en)[66]. Les loups gris pratiquent également la garde alloparentale (en), où un couple de loups peut adopter le ou les louveteaux d'un autre. Cela peut se produire si les parents d'origine décèdent ou sont séparés d'eux pour toute raison[67]. En plus du comportement hétérosexuel, le comportement homosexuel a été observé chez des loups gris[68]. Les loups gris mâles se montent souvent l'un l'autre lorsque la femelle la mieux classée de la meute devient en chaleurs[69].
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L'âge de la première reproduction chez le loup gris dépend en grande partie de facteurs environnementaux : quand la nourriture est abondante ou quand les effectifs de l'espèce sont fortement encadrés, les loups peuvent devenir mature et élever des petits à un plus jeune âge afin de mieux exploiter les ressources abondantes. Ceci est démontré par le fait que les loups en captivité se reproduisent dès l'âge de 9 à 10 mois, alors que les plus jeunes loups nicheurs enregistrés dans la nature étaient âgés de 2 ans (22 mois). Les louves sont capables de produire des petits chaque année, une portée par an étant la moyenne. Contrairement au coyote, le loup gris n'atteint jamais la sénescence reproductrice[70],[71]. Les jeunes louves ont des premières portées plus petites, de 1 à 3 petits, avant de voir leur fertilité augmenter[71].
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L'œstrus se produit en général à la fin de l'hiver[24], de janvier à mars[71], les femelles multipares plus âgées entrant dans l'œstrus 2 à 3 semaines plus tôt que les femelles plus jeunes[24]. Pendant la gestation, les louves restent dans une tanière située loin de la zone périphérique de leur territoire, cette dernière étant là où les rencontres violentes avec d'autres meutes sont plus probables[72]. Les femelles âgées mettent habituellement bas dans la tanière de leur portée précédente, tandis que les plus jeunes s'installent souvent près de leur lieu de naissance. La période de gestation (en) dure 62 à 75 jours, les petits naissant en général pendant la période estivale[24].
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Les loups portent des petits relativement gros dans de petites portées par rapport à d'autres espèces de canidés[73]. Une portée moyenne est composée de 5 à 6 petits[74], sa taille ayant tendance à augmenter dans les zones où les proies sont abondantes[74], même si des portées exceptionnellement grandes de 14 à 17 petits ne se produisent que 1 % du temps. Les louveteaux naissent le plus souvent au printemps, ce qui correspond à une augmentation des populations de proies[72]. Les petits naissent aveugles et sourds, et sont recouverts d'une fourrure courte et douce de couleur gris-brun. Ils pèsent 300 à 500 g à la naissance et commencent à voir après 9 à 12 jours. Les canines de lait poussent au bout d'un mois. Les louveteaux quittent la tanière après 3 semaines. À 1,5 mois, ils sont assez agiles pour fuir le danger. Les mères ne quittent pas la tanière pendant les premières semaines, comptant sur les pères pour leur fournir de la nourriture à elles et à leurs petits[24],[73]. Leur mère allaite les louveteaux grâce à cinq paires de mamelles[75] jusqu'à ce qu'ils commencent à manger des aliments solides vers 3 à 4 semaines. Les louveteaux ont un taux de croissance rapide pendant les quatre premiers mois de leur vie : pendant cette période, le poids d'un louveteau peut augmenter de près de 30 fois[24],[73]. Les petits commencent à jouer au combat à l'âge de 3 semaines, mais contrairement aux jeunes renards et coyotes, leurs morsures sont inhibées. Les combats réels pour établir une hiérarchie se déroulent habituellement vers l'âge de 5 à 8 semaines. Cela est différent des jeunes renards et coyotes, qui peuvent commencer à se battre avant même le début de leur comportement de jeu[76]. À l'automne, les louveteaux sont assez mûrs pour accompagner les adultes à la chasse aux grandes proies[72].
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À l'état sauvage, la durée de vie typique du Loup gris se situe entre cinq et six ans, mais est allée jusqu'à 13,7 ans pour une louve[77],[78]. Les causes habituelles de la mort sont la vieillesse ou des blessures causées soit pendant la chasse, soit par d'autres loups[77]. Il peut vivre jusqu'à 15 ans en captivité, et un individu mâle a réussi à atteindre l'âge de 20,6 ans[78].
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Bien qu'animaux sociaux, les loups célibataires ou les couples établis ont plutôt des taux de réussite plus élevés dans la chasse que les grandes meutes ; les loups célibataires ont parfois été observés en train de tuer sans aide de grandes proies comme l'orignal, le bison et le bœuf musqué[79]. L'odorat du loup gris est relativement peu développé par rapport à celui de certaines races de chiens de chasse, ce qui le rend incapable de rep��rer l'odeur de charogne contre le vent à plus de 2 ou 3 kilomètres. Par conséquent, il réussit assez rarement à attraper des oiseaux et des lièvres cachés, mais il peut aisément suivre la piste fraîche d'une proie. Son sens de l'ouïe assez aigu le rend capable d'entendre jusqu'à une fréquence de 26 kHz[80] ce qui est suffisant pour remarquer la chute des feuilles à l'automne[24]. La chasse du loup gris peut être décomposé en cinq étapes :
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La manière de tuer varie en fonction de l'espèce de la proie. Avec les gros animaux, les loups adultes évitent d'habitude l'assaut frontal et se concentrent sur l'arrière et les flancs de la proie. Les grosses proies comme les élans sont abattus par de larges morsures sur la zone molle du périnée, ce qui cause une hémorragie massive. Trois grandes morsures sont généralement suffisantes pour abattre un grand cerf en bonne santé[87]. Pour les proies de taille moyenne comme le chevreuil ou le mouton, les loups attaquent à la gorge, ce qui endommage les terminaisons nerveuses et l'artère carotide et provoque la mort de l'animal entre quelques secondes et une minute après la morsure. Avec les petits animaux, comme ceux du genre Mus, les loups bondissent et les capturent entre leurs pattes avant[88]. Quand les proies sont vulnérables et abondantes, les loups tuent parfois plus que nécessaire. Ce genre de comportement, commun chez les animaux domestiques, est rare à l'état sauvage, et se trouve généralement à la fin de l'hiver ou au printemps, quand la neige est inhabituellement profonde (et entrave les mouvements des proies)[89] ou quand les loups se retirent dans leur tanière et ont besoin d'un surplus de viande prêt à l'emploi[90]. Les proies de taille moyenne sont particulièrement vulnérables à ces abattages surnuméraires, la morsure à la gorge permettant à un loup de rapidement passer d'un animal à un autre[88].
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Une fois que la proie est abattue, les loups commencent à manger avec excitation, déchirant et traînant la carcasse dans toutes les directions, et arrachant de gros morceaux[91]. Le couple reproducteur a priorité sur la nourriture de manière à pouvoir continuer à produire des petits. Quand la nourriture manque, c'est automatiquement au détriment d'autres membres de la famille, en particulier des adultes[92]. Le couple reproducteur mange habituellement en premier, néanmoins comme ils fournissent la majeure partie du travail dans la chasse ils doivent parfois se reposer et laissent les autres membres de la famille manger sans problèmes. Une fois le couple reproducteur repu, le reste de la famille réduit la carcasse en pièces et les transporte dans des zones tranquilles où ils peuvent manger en paix. Les loups commencent typiquement leur repas en consommant les gros organes internes de la proie comme le cœur, le foie, les poumons et l'estomac. Les reins et la rate sont mangés une fois sortis, suivis par les muscles[93]. Un loup seul peut manger 15 à 19 % de son poids en un seul repas[94].
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Le comportement expressif du loup gris est plus complexe que celui du coyote et du chacal doré, comme l'exigent ses habitudes de vie et de chasse en groupe. Alors que les canidés moins grégaires possèdent souvent des répertoires de signaux visuels simples, les loups ont des signaux plus variés dont l'intensité s'interclasse subtilement en intensité[76],[95]. En position neutre, les jambes ne sont pas raidies, la queue pend librement, la face est lisse, les lèvres ne sont pas tendues et les oreilles ne pointent pas dans une direction particulière[96]. La communication par la posture chez le loup consiste en une variété d'expressions faciales, de positions de la queue et de la piloérection[80]. Les loups agressifs ou qui s'affirment se caractérisent par des mouvements lents et délibérés, une posture corporelle élevée et des poils du dos hérissés, tandis que les loups soumis portent leur corps vers le bas, lissent leur fourrure et baissent les oreilles et la queue[97]. Lorsqu'un mâle reproducteur rencontre un membre subalterne de sa famille, il peut le regarder fixement, debout, droit et toujours avec la queue horizontale (dans le prolongement de la colonne vertébrale)[98]. Deux formes de comportement de soumission sont reconnues: passive et active. La soumission passive se produit habituellement en réaction à l'approche d'un individu dominant, où le loup soumis se trouve en partie sur son dos et laisse le loup dominant lui renifler le périnée. La soumission active se produit souvent comme une forme de salutation où le loup soumis s'approche d'un autre dans une posture basse, et lèche le visage de l'autre loup[99]. Lorsque les loups sont ensemble, ils s'adonnent généralement à des comportements comme la poussée du nez, la lutte à la mâchoire, le frottement des joues et le léchage facial. Mordiller le museau de l'autre est un geste amical, tandis que serrer le museau avec des dents nues est un signe de domination[100].
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Comme chez les humains, le loup gris a des motifs de couleur faciale où la direction du regard peut être facilement identifiée, bien que ce ne soit souvent pas le cas chez d'autres espèces canidés. En 2014, une étude a comparé le modèle de couleur faciale chez 25 espèces de canidés. Les résultats suggèrent que le modèle de couleur faciale des espèces canidés est lié à leur communication du regard, et que les loups gris en particulier utilisent le signal du regard dans la communication conspécifique[101].
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Les vocalisations suivantes sont poussées par le Loup gris : glapir, gémir, geindre, geindre plaintivement, lancer une plainte, gronder plaintivement, gronder, grogner, japper, aboyer et hurler. Ces vocalisations étant liées aux contextes comme glapir de douleur ou de peur, ou encore gronder lors d'action de dominance, d'attaque, de mise en garde, de défense, de protestation ou de jeu[102].
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Le loup gris hurle pour assembler la meute (en général avant et après la chasse), pour transmettre une alarme (en particulier sur un site de tanière), pour se localiser pendant une tempête ou sur un territoire inconnu, et aussi pour communiquer sur de grandes distances[103]. Les hurlements de loups peuvent, dans certaines conditions, être entendus sur des zones allant jusqu'à 130 km2[44]. Il est en général impossibles de les distinguer de ceux des grands chiens[104]. Les loups mâles donnent de la voix à travers une octave, passant à une basse profonde avec un accent sur le « O », tandis que les femelles produisent un baryton nasal modulé avec un accent sur « U ». Les louveteaux ne hurlent presque jamais, tandis que les loups d'un an produisent des hurlements qui se terminent par une série de jappements[24]. Le hurlement se compose d'une fréquence fondamentale qui peut se situer entre 150 et 780 Hz et comprendre jusqu'à 12 harmoniques. En général, le ton reste constant ou varie doucement, et peut changer de direction jusqu'à quatre ou cinq fois[23]. Les hurlements utilisés pour appeler les compagnons de meute vers une proie mise à mort sont des sons longs et doux semblables au début du cri d'un hibou à cornes. Lorsqu'ils poursuivent une proie, ils émettent un hurlement plus aigu, vibrant sur deux notes. Lorsqu'ils se rapprochent de leur proie, ils émettent une combinaison d'aboiement court et de hurlement[104]. Lorsqu'ils hurlent ensemble, les loups s'harmonisent plutôt que de chanter en chœur sur la même note, créant ainsi l'illusion qu'il y a plus de loups qu'il n' y en a réellement[103]. Les loups solitaires évitent généralement de hurler dans les endroits où d'autres meutes sont présentes[105]. Les loups de différentes régions géographiques peuvent hurler différemment : les hurlements des loups d'Europe sont beaucoup plus longs et mélodieux que ceux des loups d'Amérique du Nord, dont les hurlements sont plus forts et mettent davantage l'accent sur la première syllabe. Les deux sont cependant mutuellement intelligibles, puisque les loups d'Amérique du Nord ont été enregistrés en train de répondre aux hurlements de type européen réalisés par des biologistes[106].
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D'autres vocalisations de loups ont été divisées en trois catégories par Lopez : grognements, aboiement et gémissements[107]. L'aboiement a une fréquence fondamentale comprise entre 320 et 904 Hz[23], et est habituellement émis par les loups surpris. Les loups n'aboient pas aussi bruyamment ou continuellement que les chiens, mais aboient plusieurs fois avant de se mettre en retrait du danger perçu[107]. Le grognement a une fréquence fondamentale de 380 à 450 Hz[23], et est généralement émis pendant des défis pour de la nourriture. Les louveteaux grognent souvent en jouant. Une variante du hurlement est accompagnée d'un gémissement aigu et précède une attaque démarrée par un bond[103]. Les gémissements sont associées à des situations d'anxiété, de curiosité, d'enquête et d'intimité comme l'accueil, l'alimentation des louveteaux et le jeu[107].
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L'odorat est probablement le sens le plus aiguisé du loup et joue un rôle fondamental dans la communication. Le loup a un grand nombre de glandes sudoripares apocrines (en) sur la face, les lèvres, le dos et entre les orteils. L'odeur produite par ces glandes varie selon la microflore et le régime alimentaire de chaque loup, ce qui donne à chacun une « empreinte odorante » distincte. Une combinaison de glandes sudoripares apocrines et eccrines sur les pieds permet au loup de déposer son odeur lorsqu'il gratte le sol, ce qui se produit en général après le marquage à l'urine et la défécation pendant la saison de reproduction (en). Les follicules présents sur les poils de garde du dos du loup ont des amas de glandes apocrines et sébacées à leur base. Comme la peau du dos est d'habitude pliée, cela crée un microclimat pour la propagation bactérienne autour des glandes. Pendant la piloérection, les poils de garde du dos sont relevés et les plis cutanés s'étendent, ce qui libère une odeur[108].
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Les glandes odorantes précaudales peuvent jouer un rôle dans l'expression de l'agressivité car les loups combatifs lèvent la base de leur queue tout en baissant l'extrémité, positionnant ainsi les glandes odorantes (en) au point le plus élevé. Le loup possède une paire de sacs anaux sous le rectum, qui contiennent des glandes apocrines et sébacées. Les composantes des sécrétions des sacs anaux varient selon la saison et le sexe, ce qui indique que les sécrétions fournissent des informations sur le sexe et l'état reproductif. Les sécrétions des glandes préputiales peuvent annoncer l'état hormonal ou la position sociale car on a observé que les loups dominants se tiennent au-dessus des subalternes et semblent présenter la région génitale pour investigation[108], ce qui peut inclure le léchage génital[109]. Pendant la saison de reproduction, les louves sécrètent des substances du vagin qui communiquent l'état reproducteur des femelles et peuvent être détectées par les mâles sur de longues distances[108].
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Le marquage urinaire est le moyen de communication olfactive (en) le mieux étudié chez le loup. Sa fonction exacte est débattue, bien que la plupart des chercheurs s'accordent à dire que son premier but est d'établir des limites. L'urine des loups marque plus fréquemment et vigoureusement dans les zones inconnues, ou les zones d'intrusion, où l'odeur des autres loups ou canidés est présent. La-dite miction avec pattes surélevées (MPS)[note 4] est plus fréquente chez les loups mâles que chez les femelles, et peut servir à maximiser la possibilité de détection par les congénères, ainsi qu'à refléter la hauteur du loup marqueur. Seuls les loups dominants utilisent habituellement la MPS, les mâles subalternes continuant d'utiliser la posture debout juvénile à l'âge adulte[108]. La MPS est considérée comme l'une des formes les plus importantes de communication olfactive chez le loup et représente 60 à 80 % de toutes les marques olfactives observées[110].
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Le loup gris est un généraliste qui peut être présent dans les déserts, les prairies, les forêts et les toundras. L'utilisation de l'habitat par les loups gris est très liée à l'abondance des proies, aux conditions de neige, à l'absence ou à la faible densité du bétail, aux densités des routes, à la présence humaine et à la topographie[44].
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Dans les climats froids, le loup gris peut réduire le flux sanguin près de sa peau pour conserver la chaleur corporelle. La chaleur des coussinets est régulée indépendamment du reste du corps et est maintenue juste au-dessus du point de congélation des tissus, où les coussinets entrent en contact avec la glace et la neige[111]. Les loups gris utilisent différents endroits pour leur repos diurne : les endroits couverts sont préférés par temps froid, humide et venteux, tandis que les loups se reposent facilement à l'air libre par temps sec, calme et chaud. Pendant la période automne-printemps, lorsque les loups sont plus actifs, ils s'allongent volontiers à l'air libre, quel que soit leur emplacement[24].
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Les tanières sont habituellement construites pour les louveteaux pendant la période estivale. Lorsqu'elles construisent des tanières, les femelles se servent d'abris naturels tels que des fissures dans les rochers, des falaises surplombant les berges et des trous recouverts de végétation. Parfois, la tanière est le terrier approprié d'animaux plus petits comme les renards, les blaireaux ou les marmottes. Un repaire approprié est souvent élargi et en partie refait. En de rares occasions, les louves creusent leur propre terrier, habituellement petit et court avec 1 à 3 ouvertures. La tanière est habituellement construite à une distance maximale de 500 m d'un point d'eau[24], et elle est généralement orientée vers le sud, ce qui assure une exposition suffisante à la lumière du soleil, ce qui permet de garder la surface relativement libre de neige[44]. Des aires de repos, des aires de jeux pour les louveteaux et des restes de nourriture sont couramment trouvées autour des tanières à loups. L'odeur de l'urine et de la nourriture en décomposition provenant de la tanière attire souvent les oiseaux charognards comme les pies et les corbeaux. Comme il y a peu d'endroits commodes pour creuser des terriers, les tanières de loups sont souvent occupées par des individus de la même famille. Bien qu'ils évitent le plus souvent les zones visibles aux humains, les loups sont connus pour nicher près des domiciles, des routes revêtues et des voies ferrées[24].
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La meute poursuit les troupeaux d'herbivores tels que les cerfs de Virginie, élans, mouflons, rennes, cerfs wapitis, bisons Américain en Amérique du Nord et les mouflons, chevreuils, cerfs élaphes, daims, chamois, bisons d'Europe, sangliers, en Europe. Sur ces deux continents où les loups existent, les brouteurs constituent la base de leur alimentation. Pour chasser, ils poursuivent leur proie sur plusieurs kilomètres, jusqu'à l'épuisement de celle-ci. Solitaire, il se contente de petites proies, comme les petits mammifères (rongeurs) et les oiseaux.
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Les loups ont un régime alimentaire carnivore. Certains loups sont équipés de collier GPS/GSM/VHF pour comprendre par leurs déplacements comment ils sélectionnent leurs proies sauvages[112]. L'espèce se nourrit de cervidés, volailles, renardeaux, marcassins, ânes, reptiles, charognes… et fruits blets (exemple : le raisin). Ils peuvent aussi parfois chasser le bœuf musqué et l'orignal. Dans le Grand Nord, les loups préfèrent manger des petits rongeurs, les lemmings, plutôt que les rennes, pourtant plus charnus. Les loups traquent les rongeurs parce qu'ils sont proportionnellement beaucoup plus gras que les rennes. Cette graisse stockée par l'organisme des loups les protège du froid. Les loups sont aussi friands de raisin, qui leur apporte du sucre et des vitamines[réf. souhaitée]. Lorsque les proies sont rares, ils peuvent aussi manger des insectes ou des champignons[réf. nécessaire]. Capables d'avaler plus de 4,5 kg de viande d'un coup, les loups peuvent rester plus d'une semaine sans nourriture.
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En automne, les loups modifient leur régime alimentaire et consomment de grandes quantités de saumons qui sont alors en pleine montaison[113]. La pêche au saumon est en effet nettement moins dangereuse que la chasse au cerf. De plus, le saumon, à l’approche de l’hiver, offre une meilleure qualité nutritive en termes de matières grasses et d’énergie[114].
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Le loup peut attaquer les troupeaux de moutons[115]. Si le reste du troupeau ne fuit pas, le loup va continuer à chasser, ce qu'on appelle le « surplus killing » ou « over-killing »[116]. Un loup peut alors tuer plusieurs bêtes sans les manger.
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Les maladies virales transmises par le Loup gris sont notamment la rage, la maladie de Carré, le parvovirus canin, l'hépatite contagieuse canine, la papillomatose, le coronavirus canin[117] et la fièvre aphteuse[118]. Le loup est un hôte important de la rage en Russie, en Iran, en Afghanistan, en Irak et en Inde[118]. Chez le loup, la période d'incubation est de 8 à 21 jours, ce qui provoque l'agitation de l'hôte, l'abandon de sa meute et des déplacements pouvant atteindre 80 km par jour, augmentant ainsi le risque d'infection des autres individus. Les loups infectés ne montrent aucune crainte des humains ; la plupart des attaques de loups documentées contre des personnes sont d'ailleurs attribuées à des animaux enragés. Bien que la maladie de Carré soit mortelle chez le chien, elle n'a pas été signalée pour des morts de loups, sauf au Canada et en Alaska. Le parvovirus canin, qui cause la mort par déshydratation, déséquilibre électrolytique (en) et choc ou septicémie endotoxique, est largement survivable chez les loups, mais peut être mortel pour les louveteaux. Les loups peuvent attraper l'hépatite contagieuse canine à partir des chiens, bien qu'il n'y ait aucune trace de loups qui en meurent. La papillomatose n'a été signalée qu'une seule fois chez le Loup et ne cause probablement pas de maladie grave ou la mort, bien qu'elle puisse modifier les comportements alimentaires. Le coronavirus canin a été signalé chez des loups d'Alaska, les infections étant les plus répandues pendant les mois d'hiver[117].
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Quant aux maladies bactériennes transmises par le Loup gris, il s'agit notamment de la brucellose, la maladie de Lyme, la leptospirose, la tularémie, la tuberculose bovine, la listériose, l'anthrax[118]. Les loups peuvent attraper Brucella suis (en) des rennes sauvages et domestiques. En général, les loups adultes ne présentent pas de signes cliniques, mais ils peuvent affaiblir gravement les louveteaux des femelles infectées. Bien que la maladie de Lyme puisse affaiblir certains loups, elle ne semble pas avoir d'effet significatif sur les populations. La leptospirose peut être contractée par contact avec des proies ou de l'urine infectées et causer de la fièvre, de l'anorexie, des vomissements, une anémie, une hématurie, un ictère et la mort. Les loups qui vivent près des fermes sont plus vulnérables à la maladie que ceux qui vivent dans la nature, probablement en raison d'un contact prolongé avec des déchets infectés d'animaux domestiques. Les loups peuvent attraper la tularémie d'une proie lagomorphe, mais son effet sur les loups est inconnu. Bien que la tuberculose bovine ne soit pas considérée comme une menace majeure pour les loups, on a signalé qu'elle a déjà tué deux louveteaux au Canada[119].
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En général, le Loup gris domine les autres espèces de canidés dans les régions où elles sont toutes les deux présentes. En Amérique du Nord, les incidents où des loups gris tuent des coyotes sont fréquents, particulièrement en hiver, lorsque les coyotes se nourrissent de loups tués. Les loups peuvent attaquer les sites de tanière des coyotes, en creusant et en tuant leurs petits, bien qu'ils les mangent rarement. Il n'existe aucune trace de coyotes tuant les loups, même si les coyotes peuvent poursuivre les loups s'ils sont plus nombreux qu'eux[120],[121]. Des interactions quasi identiques ont été observées en Eurasie entre loups gris et chacals dorés, le nombre de ces derniers étant relativement faible dans les zones à densité élevée de loups[24]. Le loup gris est le prédateur le plus important des chiens viverrins, tuant un grand nombre d'entre eux au printemps et en été[24]. Les loups tuent aussi les renards roux, polaires et corsacs, d'habitude dans des conflits au sujet des carcasses, parfois en les mangeant[24],[122]. En Asie, ils peuvent rivaliser avec les dholes[24], bien qu'il existe au moins une mention d'un loup solitaire s'associant à une paire de dholes dans le Sanctuaire faunique de Debrigarh (en)[123].
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Les ours bruns dominent généralement les meutes de loups dans les conflits au sujet des carcasses, tandis que les meutes de loups prévalent surtout contre les ours lorsqu'il s'agit de défendre leur tanière. Les deux espèces tuent les petits de l'autre. Les loups mangent les ours bruns qu'ils tuent, tandis que les ours bruns semblent ne manger que de jeunes loups[124]. Les interactions du loup avec l'ours noir d'Amérique sont beaucoup plus rares qu'avec l'ours brun à cause des différences de préférences d'habitat. La plupart des rencontres de l'ours noir avec le loup se produisent dans l'aire de répartition nordique de l'espèce, et aucune interaction n'a été notée au Mexique. Les loups ont été remarqués à de nombreuses reprises pour rechercher activement les ours noirs dans leur tanière et les tuer sans les manger. Contrairement aux ours bruns, les ours noirs perdent souvent contre les loups dans les disputes pour des carcasses[125]. Bien que les rencontres avec des ours bruns et noirs semblent être courantes, les ours blancs sont rarement rencontrés par les loups et il n'existe que deux cas de meutes de loups tuant des oursons blancs[126]. Les loups tuent aussi les ours noirs d'Asie[24].
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Les loups peuvent rencontrer des hyènes rayées au Proche Orient, en Asie centrale et en Inde, en particulier lors de disputes au sujet des carcasses. Les hyènes rayées se nourrissent abondamment de carcasses tuées par des loups dans les zones où les deux espèces interagissent. À un contre un, la hyène domine le loup et peut en faire une proie, mais les meutes de loups peuvent chasser des hyènes seules ou s'ils sont en plus grand nombre qu'elles[127],[128]. Toutefois, il y existe le cas d'une hyène rayée femelle dominant 12 loups d'Arabie[129]. Deux cas sont connus également dans le sud d'Israël, où les loups et les hyènes rayées sont étroitement liés entre eux d'une manière apparemment amicale[130].
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Les grandes populations de loup limitent le nombre de félins de tailles petite à moyenne. Les loups rencontrent des pumas le long de certaines parties des Rocheuses et des chaînes de montagnes à proximité. En général, les loups et les pumas évitent de se rencontrer en chassant à des altitudes différentes. Mais en hiver, lorsque l'accumulation de neige force leurs proies dans les vallées, les rencontres entre les deux espèces deviennent plus probables. Les loups en meute ont le plus souvent le dessus sur le couguar et peuvent voler les animaux tués. Certains ont tué des mères et leurs petits[131],[132]. Le loup chassent le chat de Pallas et peut se nourrir des carcasses des proies tuées par la panthère des neiges[133],[134]. Les loups peuvent aussi réduire les populations de lynx boréal. Les loups peuvent tuer les lynx en les épuisant ou en les tuant avant qu'ils ne puissent s'échapper dans les arbres[135]. Des rencontres du même type entre le loup et le lynx roux ont été signalées[136].
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Les restes de gibier du loup sont parfois récupérées par le carcajou. Les carcajous attendent d'habitude que les loups aient fini de se nourrir, mais il arrive qu'ils chassent les loups de leurs carcasses. À l'inverse, il y a eu des signalements confirmant que des meutes de loups ont tué des carcajous[137].
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À part les humains, le tigre semble être le seul prédateur sérieux des loups[24],[138],[139],[140],[133]. Les interactions entre le loup et le tigre sont bien documentées dans le Sikhote-Alin, où les tigres réduisent le nombre de loups, soit au point d'extinction localisée, soit à un nombre si faible qu'ils deviennent une composante insignifiante dans le fonctionnement de l'écosystème. Les loups semblent capables d'échapper à l'exclusion compétitive des tigres seulement lorsque la persécution humaine diminue le nombre de tigres. Les cas avérés de tigres tuant des loups sont rares et les attaques semblent être de nature compétitive plutôt que prédatrice, avec au moins quatre cas avérés de tigres tuant des loups sans les consommer[141].
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En Mongolie, le loup servait à assurer la pérennité de la steppe dans les années 1950. Leur prédation sur les gazelles, les marmottes voire les rats évitait la désertification de la steppe[142].
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En Amérique, au parc national de Yellowstone, survivent encore aujourd'hui quelque 3 000 loups qui côtoient les bisons et les lynx. Ceux-ci sont remarquables pour leur technique de chasse en groupe unique. Une fois la proie repérée, ils s'élancent et utilisent la technique de l'encerclement dite « technique catapulte » pour ensuite faire la course et semble-t-il gagner l'estime de leurs congénères. L’histoire des loups de Yellowstone (en) montre l'impact écologique positif du loup, dispersant les ongulés qui ont tendance à surpâturer certaines espèces d'arbres ripisylves, stabilisant les populations de cervidés qui mangent les jeunes pousses et arbustes, diminuant les populations de coyotes au profit de petits mammifères[143].
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En Europe et en Suisse ou en France notamment, l’abondance de cervidés empêche la régénération des jeunes arbres et favorise le compactage des sols en forêt. La végétation des sous-bois hébergeant de nombreux invertébrés (qui constituent l'alimentation de nombreux vertébrés), sa dégradation a un impact important sur la biodiversité. La prédation, par les loups en particulier, régule le nombre de cervidés et les oblige à limiter/sélectionner les végétaux qu'ils mangent et contraint leurs lieux de vie à des espaces hors des forêts où la prédation est moins risquée[144],[145].
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Même si l'espèce Canis lupus n'est pas menacée de disparition dans sa globalité au regard de sa large aire de répartition à travers le globe, sa situation est plus préoccupante quand on considère les grandes populations une à une. En fait, seules les populations vivant dans les Carpathes et les Balkans-Dinara sont hors de danger au début du XXIe siècle [146] tandis que l'espèce est par exemple classée vulnérable sur la liste rouge française[147].
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Dans de nombreux pays les loups bénéficient à présent d'un statut d'espèce protégée, ce qui implique également un suivi des individus et populations, facilité par des méthodes de monitoring moins invasives pour le loup et son territoire[148], via l'analyse génétique des poils[149] ou excréments par exemple.
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Des mesures dérogatoires au statut de protection peuvent être mises en œuvre lorsque des troupeaux sont soumis à des attaques répétées : effarouchement (lumineux, sonore ou tir non létal), tir de défense de l'éleveur ou du berger, tir de prélèvement[150].
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Parallèlement à la domestication du chien, il y eut des rapports de concurrence difficiles entre le loup gris et l'homme.
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Bien que l'hybridation entre loups et chiens en Europe ait suscité des inquiétudes parmi les groupes de conservation craignant pour la pureté génétique du loup gris, les tests génétiques montrent que l'introgression des gènes canins dans les populations européennes de loups gris ne représente pas une menace significative. De plus, comme les saisons de reproduction (en) des loups et des chiens ne coïncident pas entièrement, la probabilité que les loups et les chiens sauvages s'accouplent et produisent des descendants survivants est faible[151].
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La chasse au loup (en) est pratiquée dès le Néolithique[152]. Dès le Magdalénien, les dents de loup sont utilisées dans de nombreuses parures[réf. nécessaire].
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L'extermination des loups d'Europe du Nord est d'abord devenue un effort organisé au Moyen Âge, et s'est poursuivie jusqu'à la fin des années 1800. En Angleterre, la persécution du loup a été imposée par la législation, et le dernier spécimen a été tué au début du seizième siècle sous le règne d'Henri VII. Les loups ont duré plus longtemps en Écosse, où ils se sont abrités dans de vastes étendues de forêt, qui ont ensuite été incendiées. Les loups ont réussi à survivre dans les forêts de Braemar et du Sutherland jusqu'en 1684. L'extirpation des loups en Irlande a suivi une voie similaire, le dernier loup étant censé avoir été tué en 1786[153]. Une prime au loup a été introduite en Suède en 1647, après que l'extermination de l'orignal et du renne eut forcé les loups à se nourrir de bétail. Les Samis ont extirpé les loups du nord de la Suède par des campagnes organisées. En 1960, il restait peu de loups en Suède à cause de l'utilisation de motoneiges pour les chasser, le dernier spécimen ayant été tué en 1966. Le loup gris a été exterminé au Danemark en 1772 et le dernier loup de Norvège a été tué en 1973. L'espèce a été décimée en Finlande au XXe siècle, malgré des dispersions régulières en provenance de Russie. Le loup gris n'était présent que dans l'Est et le Nord de la Finlande en 1900, bien que son nombre ait augmenté après la Seconde Guerre mondiale[154].
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En Europe centrale, le nombre de loups a considérablement diminué au début du XIXe siècle à cause de la chasse organisée et de la réduction des populations d'ongulés. En Bavière, le dernier loup a été tué en 1847 et avait disparu des régions du Rhin en 1899[154]. En Suisse, les loups ont disparu au XXe siècle ; ils reviennent naturellement d'Italie depuis les années 1990[155]. En 1934, l'Allemagne nazie devint le premier État de l'histoire moderne à protéger le loup, bien que l'espèce avait déjà été extirpée d'Allemagne à ce moment-là[156]. Le dernier loup vivant à être tué sur le sol de l'Allemagne d'aujourd'hui avant 1945 fut le « Tigre de Sabrodt (en) », qui fut abattu près de Hoyerswerda, en Lusace (alors Basse-Silésie) en 1904. Les loups sont depuis revenus dans la région[157].
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En Europe de l'Ouest[note 5], la chasse au loup en France a d'abord été institutionnalisée par Charlemagne entre 800 et 813, lorsqu'il a créé la louveterie, un corps spécial de chasseurs de loups. La louveterie fut abolie après la Révolution française en 1789, mais rétablie en 1814. En 1883, jusqu'à 1 386 loups furent tués, et beaucoup d'autres empoisonnés[154].
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En Europe de l'Est, les loups n'ont jamais été complètement exterminés en raison de la contiguïté de la région avec l'Asie et ses vastes zones boisées. Cependant, les populations de loups d'Europe de l'Est ont été réduites à un nombre très faible à la fin du XIXe siècle. Les loups ont été extirpés de Slovaquie au cours de la première décennie du XXe siècle, et vers le milieu du XXe siècle, on ne pouvait les trouver que dans quelques zones forestières de l'Est de la Pologne. Les loups des Balkans orientaux ont bénéficié de la contiguïté de la région avec l'ex-Union soviétique (en) et de vastes étendues de plaines, de montagnes et de terres agricoles. En Hongrie, les loups n'étaient présents que dans la moitié du pays vers le début du XXe siècle et se limitaient en grande partie au bassin des Carpates. Les populations de loups en Roumanie sont restées importantes, avec une moyenne de 2 800 loups tués chaque année sur une population de 4 600 de 1955 à 1965. Un creux historique a été atteint en 1967, lorsque la population a été réduite à 1 550 animaux. L'extermination des loups en Bulgarie était relativement récente, car une population antérieure d'environ 1 000 individus en 1955 a été réduite à environ 100 à 200 en 1964. En Grèce, l'espèce a disparu du sud du Péloponnèse en 1930. Malgré des périodes de chasse intense au XVIIIe siècle, les loups n'ont jamais disparu dans les Balkans occidentaux, de l'Albanie à l'ex-Yougoslavie. La persécution organisée des loups a commencé en Yougoslavie en 1923, avec la création du Comité d'extermination des loups (CEL) à Kocevje (en), en Slovénie. Le CEL a réussi à réduire le nombre de loups dans les Alpes dinariques[154].
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En Europe du Sud, l'extermination des loups n'était pas aussi complète qu'en Europe du Nord à cause d'une plus grande tolérance culturelle de l'espèce. Les populations de loups n'ont commencé à décliner dans la péninsule Ibérique qu'au début du XIXe siècle et ont été réduites de moitié en 1900. Les primes au loup ont été régulièrement versées en Italie jusqu'en 1950. Les loups ont commencé à être exterminés dans les Alpes vers 1800, et on n'en comptait plus que 100 en 1973 qui n'habitaient que 3 à 5 % de leur ancienne aire de répartition italienne[154].
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En Italie survivent environ 800 à 1 000 loups dans la vallée d'Aoste, en Lombardie, dans le Trentin et le Latium.[réf. nécessaire]
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C'est officiellement[note 6] le 5 novembre 1992 que les deux premiers loups sont aperçus dans les Alpes-Maritimes, dans le parc national du Mercantour[158], formant la meute Vésubie-Tinée, meute historique du retour du loup en France. Des analyses ADN de loups installés en France et en Italie ont montré qu'il s'agissait d'individus appartenant à la même sous espèce. Ainsi la population qui s'étendait déjà en Italie, a fait sa réapparition dans le nord de l'Italie, puis en France, non par l'intermédiaire des Abruzzes mais par les Alpes ligures et le Nord des Apennins[159]. Sa réinsertion est donc naturelle, et non volontaire, favorisée par l'exode rural qui a permis la reforestation et par la création d'espaces protégés. On parle de Zone de Présence Permanente (ZPP) lorsqu'un territoire précis est occupé durant au moins deux hivers consécutifs, soit par une meute soit par un loup solitaire. On compte en France 10 ZPP en 2002, 29 en 2012 et 90 en 2018, qui cumulent successivement 100, 200 et 500 loups environ[160].
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Un loup a par ailleurs été vraisemblablement observé à Gedinne, dans les Ardennes belges, à proximité de la frontière française, en juillet et août 2011[161],[162], ainsi qu'à Duiven aux Pays-Bas, à la même époque, en provenance d'Allemagne[163]. Sa présence est confirmée depuis 2018 dans les Hautes Fagnes[164].
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Un loup, venu d’Europe orientale, a par ailleurs été observé et filmé en mars 2015 aux Pays-Bas pour la première fois depuis 150 ans à Kolham, une localité proche de la frontière allemande et de la réserve naturelle des marais de Bourtange (province de Groningue)[165]. Les observations de ce loup s'étendent en fait sur trois jours, du lundi 9 au mercredi 11, et ont fait l'objet de plusieurs photos et films[166]. D'autres observations ont également été effectuées quelques jours plus tôt à peu de distance, à Emmen[167], et Meppen[168] (Drenthe).
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En Allemagne, le dernier loup de la lande de Lunebourg avait été aperçu et abattu en 1872 dans le bois de Becklingen. Mais en 2006 un spécimen a été contacté sur le centre d'essais de près de 50 km2 de Rheinmetall Waffe Munition GmbH à Unterlüß[169] ; une première photo de cet animal a été prise en 2007[170] et depuis une meute a colonisé le pas de tir d'Unterlüß[171], comme le laissaient supposer d'aurtes contacts au cours de l'année 2013[172].
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Au cours du XIXe siècle, les loups gris étaient encore présents dans de nombreuses parties du sud du Levant à l'est et à l'ouest du Jourdain. Cependant, leur nombre a considérablement diminué entre 1964 et 1980, en grande partie à cause des persécutions exercées par les agriculteurs[173]. L'espèce n'était pas considérée comme commune dans le nord et le centre de l'Arabie saoudite au XIXe siècle, avec la plupart des premières publications parlant des individus du sud-ouest de l'Asir, du nord des zones rocheuses bordant Jordanie, ou des zones entourant Riyad[174].
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L'aire de répartition du loup gris en Union soviétique s'étendait sur la quasi-totalité du territoire du pays, n'étant absente que sur les îles Solovky, la Terre François-Josef, la Terre du Nord et les îles Karaginski, du Commandeur et Chantar. L'espèce a été exterminée deux fois en Crimée ; une fois après la guerre civile russe, et de nouveau après la Seconde Guerre mondiale[24]. Après les deux guerres mondiales, les populations de loups soviétiques ont atteint deux sommets. 30 000 loups ont été abattus chaque année sur une population de 200 000 au cours des années 1940, dont 40 000 à 50 000 en période de pointe. Les populations de loups soviétiques ont atteint un creux vers 1970, disparaissant sur une grande partie de la Russie européenne. La population a de nouveau augmenté en 1980 pour atteindre environ 75 000 individus, dont 32 000 ont été tuées en 1979[175]. Les populations de loups dans le nord de la Mongolie intérieure ont décliné au cours des années 1940, principalement en raison du braconnage des gazelles à queue blanche, la principale proie du loup dans la région[176]. Dans l'Inde britannique, les loups étaient fortement persécutés en raison de leurs attaques contre les moutons, les chèvres et les enfants. En 1876, 2 825 loups ont été abattus dans les Provinces du Nord-Ouest (PNO) et du Bihar. Dans les années 1920, l'extermination des loups restait une priorité dans les PNO et à Awadh. Entre 1871 et 1916, plus de 100 000 loups ont été tués pour des primes en Inde britannique[177].
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Les loups au Japon ont disparu pendant la restauration de Meiji, une extermination connue sous le nom de ōkami no kujo. Le loup était considéré comme une menace pour l'élevage, ce que le gouvernement Meiji promouvait à l'époque, et ciblait grâce à un système de primes et d'une campagne directe d'extermination chimique inspirée de la campagne américaine contemporaine similaire. Le dernier loup japonais fut un mâle tué le 23 janvier 1905 près de Washikaguchi (aujourd'hui Higashi Yoshiro)[178]. Les loups japonais, aujourd'hui disparus, descendaient de grands loups sibériens qui colonisaient la péninsule coréenne et le Japon, avant de se séparer de l'Asie continentale il y a 20 000 ans, au Pléistocène. À l'Holocène, le détroit de Tsugaru s'est élargi et a isolé Honshū de Hokkaidō, provoquant ainsi des changements climatiques qui ont entraîné l'extinction de la plupart des grands ongulés qui habitaient l'archipel. Les loups japonais ont probablement subi un processus de nanisme insulaire il y a 7 000 à 13 000 ans en réponse à ces pressions climatiques et écologiques. C. l. hattai (anciennement indigène d'Hokkaidō) était beaucoup plus grand que son cousin méridional C. l. hodophilax car il habitait à des altitudes plus élevées et avait accès à de plus grandes proies, ainsi qu'une interaction génétique continue avec des loups se dispersant de Sibérie[179].
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En 2008, une référence faisant autorité indiquait que le loup gris pouvait être trouvé dans toute la Chine continentale[181]. En 2017, une étude approfondie a confirmé que le loup gris était présent dans toute la Chine continentale, à la fois par le passé et de nos jours. Il existe dans le sud de la Chine, ce qui réfute les affirmations de certains chercheurs occidentaux selon lesquelles le loup n'y aurait jamais existé[182],[183].
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Il existe peu de données fiables sur le statut des loups au Moyen-Orient, sauf en Israël et en Arabie saoudite, bien que leur nombre semble stable et devrait le rester. Les politiques de conservation d'Israël et l'application efficace de la loi maintiennent une population de loups de taille modérée, qui rayonne dans les pays voisins, tandis que l'Arabie saoudite a de vastes étendues désertiques, où environ 300 à 600 loups vivent sans être dérangés[184]. Le loup survit dans la plus grande partie de son aire de répartition historique en Arabie Saoudite, probablement à cause d'un manque de pastoralisme et de déchets humains abondants[174]. La Turquie peut jouer un rôle important dans le maintien des loups dans la région en raison de sa contiguïté avec l'Asie centrale. Les montagnes du pays ont servi de refuge aux quelques loups restants en Syrie. Une petite population de loups vit sur les hauteurs du Golan et est bien protégée par les activités militaires. Les loups vivant dans le désert du sud du Néguev sont contigus avec les populations vivant dans le Sinaï égyptien et en Jordanie. Dans tout le Moyen-Orient, l'espèce n'est protégée qu'en Israël. Ailleurs, il peut être chassé toute l'année par les Bédouins[184].
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Les populations actuelles du loup en Iran sont mal connues. Elles étaient autrefois présentes dans tout le pays dans les zones à faible densité de population au milieu des années 1970. Les régions septentrionales de l'Afghanistan et du Pakistan sont des bastions importants pour le loup. On estime qu'il y a environ 300 loups dans environ 60 000 km2 de Jammu-et-Cachemire dans le nord de l'Inde et 50 autres dans l'Himachal Pradesh. Au total, l'Inde compte environ 800 à 3 000 loups dispersés dans plusieurs populations restantes. Bien qu'ils soient protégés depuis 1972, les loups indiens sont considérés comme étant en voie de disparition, de nombreuses populations demeurant en faible nombre ou vivant dans des zones de plus en plus fréquentées par les humains. Bien que présents au Népal et au Bhoutan, il n'y a pas d'informations sur les loups qui s'y trouvent[175].
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Les populations de loups dans toute l'Asie du Nord et centrale sont très méconnues, mais sont estimées à plusieurs centaines de milliers d'après les abattages annuels. Depuis la chute de l'Union soviétique, l'extermination des loups à l'échelle du continent a cessé, et les populations de loups sont passées à environ 25 000 à 30 000 individus en ex-Union soviétique. En Chine et en Mongolie, les loups ne sont protégés que dans les réserves. Les populations mongoles ont été estimées entre 10 000 et 30 000, tandis que le statut des loups en Chine est plus fragmentaire. Le nord a une population de loups en déclin, estimée à 400 individus, tandis que le Xinjiang et le Tibet abritent respectivement environ 10 000 et 2 000 loups[185].
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Aux États-Unis, la destruction a fait chuter la population de loups de 400 000 individus au XVIIIe siècle à 1 000 en 1970, les loups étant confinés dans trois États (Michigan, Minnesota, Alaska)[186].
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À l'origine, le Loup gris occupait toute l'Amérique du Nord au nord des 20° Nord. Cela s'est produit sur tout le continent, sauf au Sud-Est des États-Unis, à l'ouest de la Sierra Nevada californienne, et dans les régions tropicales et subtropicales du Mexique. Parmi les grandes îles continentales occupées par les loups se trouvaient Terre-Neuve, l'île de Vancouver, le sud-est des îles de l'Alaska, l'archipel Arctique et le Groenland[44]. Bien que les naturalistes Lohr et Ballard aient postulé que le Loup gris n'avait jamais été présent sur l'Île-du-Prince-Édouard[187],[188]:392, l'analyse des références à la faune indigène de l'île dans des documents historiques inédits ou publiés a révélé que l'espèce y résidait au moment de la première colonisation française en 1720. Dans sa lettre du 6 novembre 1721 au Ministre français de la Marine, Louis Denys de La Ronde rapporte que l'île abrite des loups « d'une taille prodigieuse », et envoie une peau de loup en France pour prouver son affirmation. Comme l'île a été défrichée pour la colonisation, la population de loups gris a peut-être disparu ou s'est déplacée vers le continent sur la glace d'hivers : les quelques rapports ultérieurs sur les loups datent du milieu du XIXe siècle et décrivent les créatures comme des visiteurs de passage de l'autre côté du détroit de Northumberland[188]:386.
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Le déclin des populations de loups d'Amérique du Nord a coïncidé avec l'augmentation des populations humaines et l'expansion de l'agriculture. Au début du XXe siècle, l'espèce avait presque disparu de l'Est des États-Unis à l'exception de certaines régions des Appalaches et du nord-ouest de la région des Grands Lacs. Au Canada, le Loup gris a disparu du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse entre 1870 et 1921, et à Terre-Neuve vers 1911. Il a disparu des régions du sud du Québec et de l'Ontario entre 1850 et 1900. Le déclin du Loup gris dans les prairies a commencé avec l'extermination du bison américain et d'autres ongulés dans les années 1860 et 1870. Des années 1900 à 1930, le Loup gris a été pratiquement éliminé de l'Ouest des États-Unis et des régions voisines du Canada à cause des programmes intensifs de lutte contre les prédateurs visant à éradiquer l'espèce. Le Loup gris a été exterminé par les gouvernements fédéral et des États de tous les États-Unis en 1960, sauf en Alaska et dans le nord du Minnesota. Le déclin des populations de loups d'Amérique du Nord s'est inversé entre les années 1930 et le début des années 1950, en particulier dans le sud-ouest du Canada à cause de l'expansion des populations d'ongulés suite à une meilleure réglementation de la chasse au gros gibier. Cette augmentation a déclenché une reprise de la lutte contre le loup dans l'Ouest et le Nord du Canada. Des milliers de loups ont été tués entre le début des années 1950 et le début des années 1960, principalement par empoisonnement. Cette campagne a été interrompue et les populations de loups ont de nouveau augmenté vers le milieu des années 1970[44].
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L'aire de répartition actuelle de l'espèce en Amérique du Nord est principalement confinée à l'Alaska et au Canada, avec des populations également présentes dans le nord du Minnesota, le nord du Wisconsin et la péninsule supérieure du Michigan, ainsi que dans de petites parties du Washington, de l'Idaho, du nord de l'Oregon et du Montana. Selon les estimations des responsables de la faune de la Californie., une population fonctionnelle de loups devrait exister dans l'État d'ici 2024[189]. Les loups canadiens ont commencé à recoloniser naturellement le nord du Montana autour du Parc national de Glacier en 1979, et la première tanière de loups dans l'Ouest des États-Unis depuis plus d'un demi-siècle a été documentée en 1986[190]. La population de loups dans le nord-ouest du Montana a d'abord augmentée en raison de la reproduction naturelle et de la dispersion de jusqu'à environ 48 loups à la fin de 1994[191]. De 1995 à 1996, des loups de l'Alberta et de la Colombie-Britannique ont été déplacés au parc national de Yellowstone et en Idaho. En plus, le loup mexicain (Canis lupus baileyi) a été réintroduit en Arizona et au Nouveau-Mexique en 1998. Le loup gris se trouve dans environ 80 % de son aire de répartition historique au Canada, ce qui en fait un bastion important pour l'espèce[44].
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Le Canada abrite environ 52 000 à 60 000 loups, dont le statut juridique varie selon les provinces et les territoires. Les résidents des Premières nations peuvent chasser le loup sans restriction, et certaines provinces exigent des permis pour que les résidents puissent chasser le loup alors que d'autres ne le font pas. En Alberta, les loups sur des terres privées peuvent être appâtés et chassés par le propriétaire sans permis et, dans certaines régions, il existe des programmes de chasse à prime au loup[192],[193]. Le contrôle à grande échelle des populations de loups par empoisonnement, piégeage et chasse aérienne est aussi actuellement menée par des programmes mandatés par le gouvernement afin de soutenir les populations d'espèces proies en voie de disparition comme le Caribou des bois[194].
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En Alaska, la population de loups gris est estimée entre 6 000 et 7 000 individus et peut être tuée légalement pendant les saisons de chasse et de piégeage, avec des limites de prises (bag limits) et d'autres restrictions. En 2002, il y avait 250 loups dans 28 meutes à Yellowstone et 260 loups dans 25 meutes en Idaho. Le loup gris a reçu la protection de l'Endangered Species Act (ESA) au Minnesota, au Wisconsin et au Michigan en 1974, et a été reclassé d'espèce en voie de disparition à espèce menacée en 2003. Les loups du Mexique réintroduits en Arizona et au Nouveau-Mexique sont protégés en vertu d'ESA et, à la fin de 2002, il y a 28 individus dans huit meutes[195]. Une louve abattue en 2013 dans le comté de Hart par un chasseur a été le premier loup gris vu dans le Kentucky dans les temps modernes. L'analyse de l'ADN par les laboratoires de la Pêche et de la Faune a révélé des caractéristiques génétiques similaires à celles des loups dans la région des Grands Lacs[196].
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Il y a environ 50 millions d'années est apparu un mammifère avec des dents en partie conçues pour découper la viande, les carnassières. Au cours des 10 millions d'années qui suivirent, ces créatures se sont développées en grand nombre et sous des formes différentes. Une de ces espèces, appelée Miacis, ressemblait aux chiens d'aujourd'hui. L'espèce Miacis fait partie de la famille des Miacidae, de laquelle sont issues toutes les familles actuelles de mammifères carnivores.
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L'ancêtre le plus probable du loup et peut-être du coyote est Canis lepophagus, un canidé au crâne étroit vivant en Amérique du Nord au Miocène. Les premiers loups actuels sont apparus à la limite entre le Blancien et l'Irvingtonien (1,8 million d'années avant aujourd'hui). Parmi eux, Canis priscolatrans ressemblait au loup rouge et a colonisé l'Eurasie en passant par le détroit de Béring : la population eurasienne C. priscolatrans a évolué en Canis etruscus puis Canis mosbachensis. Cette dernière forme a évolué vers Canis lupus puis re-colonisé l'Amérique à la fin du Rancholabréen, où il a cohabité avec un canidé de grande taille Canis dirus, disparu il y a 8 000 ans après la disparition de ses proies[197].
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La recolonisation nord-américaine s'est probablement produite en plusieurs vagues. Les sous-espèces américaines C. l. baileyi (loup du Mexique), C. l. lycaon (loup de l'Est) et C. l. rufus (loup rouge) présentent des traits primitifs et des similitudes systématiques. À la fin du Pléistocène, plusieurs indices indiquent des flux migratoires vers le Sud de l'Amérique du Nord[197].
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L'apparence du Loup gris présente une grande variabilité selon leur région d'origine. De nombreuses sous-espèces ont été décrites sur la base de quelques individus, sans prendre en compte la variabilité phénotypique naturelle de l'espèce. Ainsi, Edward Alphonso Goldman décrit 24 sous-espèces américaines différentes en 1944[19]. Une quarantaine de sous-espèces de Canis lupus ont pu être décrites ; la base Mammal Species of the World en recense 39[198] et le système d'information taxonomique intégré (SITI) 38 sous-espèces[199].
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Les recherches actuelles sont fondées sur des critères multifactoriels tels que la morphologie, la paléontologie, le comportement et les analyses génétiques. Cette réorientation de la description des sous-espèces a conduit à réduire considérablement le nombre de sous-espèces en considérant qu'il s'agit dans la majorité des cas d'adaptations locales de l'espèce Canis lupus.
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En 1983, Nowak propose de réduire les loups d'Amérique à cinq sous-espèces : Canis lupus occidentalis, arctos, baileyi, nubilus et lycaon. Son argumentation se développe autour de la séparation géographique en Amérique du Nord de cinq populations de loups au cours de la glaciation du Pléistocène, isolation durable qui aurait permis la formation des différentes formes. Les cinq formes de loups sont par la suite confirmées par des études génétiques[19]. Par la suite, en 2004, l'analyse génétique menée sur 102 loups de 24 meutes différentes sur 12 ans, semble montrer que Canis lupus lycaon, le Loup de l'Est constitue probablement l'espèce Canis lycaon, proche du loup rouge (Canis rufus) et du coyote (Canis latrans)[200],[201]. Les sous-espèces américaines du loup gris sont les suivantes :
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De même, la classification des loups en Eurasie, qui a connu jusqu'à une quinzaine de sous-espèces différentes a subi quelques modifications. Nowak propose en 1995 un modèle à neuf sous-espèces[19] : Canis lupus lupus, Canis lupus albus, Canis lupus arabs, Canis lupus cubanensis, Canis lupus communis, Canis lupus hodophilax, Canis lupus hattai, Canis lupus lupaster, Canis lupus pallipes. Par la suite, en 2004 puis 2005, les études semblent montrer que C. l. arabs et C. l. pallipes sont synonymes[202]. En 2007, des études menées sur l'ADN mitochondrial pointent la possibilité que Canis lupus chanco et Canis lupus pallipes soient des espèces à part entière, dénommées Canis himalayensis et Canis indica[203].
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Les populations du loup gris présentes dans les Apennins en Italie ont été isolées pendant plusieurs milliers d'années au Sud des Alpes, selon une étude publiée en 2004. La calotte glaciaire sur les Alpes et le Pô auraient formé une barrière naturelle lors de la glaciation de Würm (18 000 ans avant le présent)[204]. Les études morphologiques valident une différenciation entre les loups présents en Italie et ceux du reste de l'Europe, ainsi que l'absence d'hybridation avec le chien domestique[205]. Ces découvertes vont dans le sens d'une sous-espèce Canis lupus italicus, bien que le sujet soit encore débattu[206]. En Espagne, les populations de loups pourraient également être une sous-espèce désignée sous le nom de Canis lupus signatus[206].
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L'origine du chien domestique est encore aujourd'hui relativement débattue. Le Loup gris et le chien domestique actuels descendent très vraisemblablement d'un ancêtre commun, ayant, selon une étude chinoise, vécu il y a 30 000 ans, en Asie du Sud-Est[207]. En effet, la diversité génétique des populations canines étudiées était maximale en Asie du Sud-Est[208]. Le Chacal doré ou peut-être le résultat d'une hybridation de différentes espèces présentes et passées de canidés[209],[210].
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La principale différence entre le loup et le chien repose en la capacité digestive de l'amidon par ce dernier, probablement corrélée avec la proximité des groupes humains.
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Toutefois, le chien est généralement considéré comme une sous-espèce de Canis lupus : Canis lupus familiaris[210]. Deux autres sous-espèces de Canis lupus sont issues de chiens domestiques retournés à l'état sauvage : le Dingo (Canis lupus dingo) et le Chien chanteur (Canis lupus halstromi)[209].
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L'hybridation naturelle est fréquente entre les membres des Canidae qui sont féconds entre eux. De nombreuses populations ont un statut débattu sur leur qualité d'espèce, de sous-espèces du loup gris ou le résultat d'une hybridation. Ces débats revêtent une importance particulière pour la création ou le maintien des programmes de préservation d'une espèce ou d'une sous-espèce, un hybride n'ayant pas de statut de protection.
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Le Loup de l'Est (Canis lycaon) se reproduit régulièrement avec le Loup gris ou le Coyote. Sa caractérisation taxonomique n'en est que plus compliquée. Cela est généralement considéré comme négatif pour l'espèce, qui peut perdre son intégrité génétique. Cependant, il se pourrait que l'hybridation permette spécifiquement au Loup de l'Est de s'adapter plus rapidement aux changements dans son environnement[201]. Cette hybridation n'est pas sans conséquence pour le Loup gris : ainsi, les meutes des Grands lacs ont été dé-listées de l’Endangered Species Act, toutefois, des analyses génétiques ont montré que les nouvelles populations s'hybridaient depuis plus d'un siècle avec le Loup de l'Est[211].
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Le Loup rouge (Canis rufus) a été classé en tant qu'espèce à part entière depuis le début des années 1970[212]. Une minorité d'auteurs le considère comme un hybride entre un loup gris et le coyote (Canis latrans) à la suite de plusieurs études génétiques controversées menées depuis 1992[213],[214], son nom scientifique est alors Canis lupus × Canis latrans[215]. Au Texas, Coyote, Loup du Mexique (Canis lupus baileyi) et Loup rouge sont des espèces sympatriques. Les analyses réalisées autant sur des marqueurs génétiques issus tant de la lignée maternelle (ADN mithocondrial) que la lignée paternelle (chromosome Y) montrent que les croisements entre les trois espèces ont eu lieu sporadiquement, hormis pour le Loup rouge où celle-ci a pris une grande importance. Les populations captives de Loup du Mexique semblent exemptes de traces d'hybridation. Les auteurs concluent sur le caractère complexe et non résolu de l'hybridation introgressive pour ces trois espèces, les caractères morphologiques (sexe, taille) ou la densité de population ne pouvant expliquer clairement le phénomène[216].
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En 2017, l'ONCFS publiait une étude réalisée par un laboratoire d'analyses génétiques qui établissait que l'hybridation du loup était un phénomène très limité en France[217].
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Depuis la Préhistoire[218], le statut du Loup gris semble avoir suivi la même évolution sur une grande partie de son aire de répartition historique. Ainsi, il a d'abord été respecté ou vénéré, puis a été vu comme un concurrent ou un être maléfique à exterminer, avant de bénéficier d'un protection variable en fonction des pays[219],[220]. La domestication du loup gris s'est effectuée à la Préhistoire et a donné le chien[221], une sous-espèce.
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Le Loup est aussi un symbole culturel ou religieux pour de nombreuses civilisations, aussi bien positif que négatif. Il a fait l'objet de beaucoup de fausses croyances renvoyant aux peurs de l'humain et servant de miroir[222]. L'espèce a donc inspiré beaucoup de mythes et de légendes, ainsi que des histoires comme le loup-garou, les enfants-loups ou encore la bête du Gévaudan. L'espèce avait parfois un culte dédié dans certaines villes ou servait d'ancêtre de certains clans ou communautés[223]. Il est également très présent dans la culture populaire via des fables ou d'autres médias.
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Les civilisations ayant côtoyées le Loup gris présentent des noms propres qui contiennent le nom de l'espèce. Il peut s'agir de noms de personnes[224] ou de lieu[réf. souhaitée]. Ainsi, la littérature vieil-anglaise contient plusieurs exemples de rois et de guerriers anglo-saxons (en) prenant wulf comme préfixe ou suffixe dans leurs noms[224].
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Le Loup est un motif commun dans les mythologies et cosmologies fondatrices des peuples d'Eurasie et d'Amérique du Nord, c'est-à-dire l'étendue historique de l'habitat de Canis lupus. L'attribut visible du Loup gris est sa nature de prédateur et, par conséquent, il est fortement associé au danger et à la destruction, ce qui en fait le symbole du guerrier d'une part, et celui du diable d'autre part. Le trope moderne du Grand Méchant Loup en est une évolution. Le Loup a une grande importance dans les cultures et les religions des peuples nomades, tant dans la steppe eurasienne que dans les plaines nord-américaines. Dans de nombreuses cultures, l'identification du guerrier au Loup (totémisme) a donné naissance à la notion de lycanthropie, c'est-à-dire l'identification mythique ou rituelle d'un humain et d'un loup.
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Le loup est présent dans les fables et tous les médias[réf. souhaitée].
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La prédation du bétail a été l'une des principales causes de la chasse au loup qui a même pu conduire à son extermination dans certaines zones : en plus de causer des pertes économiques, la menace que constitue cette prédation exerce une grande pression sur les éleveurs[225].
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Certains pays aident à compenser les pertes économiques subies à cause des loups par le biais de programmes d'indemnisation ou d'assurances publiques[226]. La France met ainsi en œuvre depuis 2004 les systèmes d'aide les plus complets avec une aide au financement du gardiennage par des bergers ou par l’éleveur, de l’achat/entretien de chiens de protection des troupeaux et de parcs de regroupement mobiles ou fixes[227]. Elle détient cependant de loin le record du nombre de victimes (en valeur absolue ou rapportés au nombre de loups) mais paradoxalement aussi celui du coût public de la protection et du montant des indemnisations de dommages. La taille du troupeau (jusqu'à 5000 bêtes par berger en France comparé à un maximum de 1000 moutons dans les pays voisins) semble être une des causes de l'efficacité réduite des mesures françaises[228].
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Les loups attaquent surtout le bétail lorsque les proies sauvages sont épuisées (ou que les troupeaux sont peu protégés) : en Eurasie, une grande partie de l'alimentation de certaines populations de loups est constituée de bétail alors que celà est rare en Amérique du Nord où les populations saines de proies sauvages ont été largement rétablies[225]. La majorité des pertes se produisent pendant la période de pâturage d'été, le bétail non soigné dans les pâturages éloignés étant le plus vulnérable à la prédation par les loups[229]. Les espèces animales les plus fréquemment ciblées sont le mouton (Europe), le renne domestique (Nord de la Scandinavie), la chèvre (Inde), le cheval (Mongolie), les bovins et la dinde (Amérique du Nord)[225]. Le nombre d'animaux tués en une seule attaque varie selon les espèces : la plupart des attaques contre les bovins et les chevaux entraînent la mort d'un animal, tandis que les dindes, les moutons et les rennes domestiques peuvent être tués en surplus[230]. Les loups attaquent principalement le bétail quand les animaux broutent, bien qu'ils s'introduisent parfois dans des enclos clôturés[87]. Dans certains cas, les loups n'ont pas besoin d'attaquer physiquement le bétail pour l'affecter négativement : le stress que subit le bétail en étant vigilant vis à vis des loups peut entraîner des fausses couches, une perte de poids et une diminution de la qualité de la viande[231].
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Les loups sont difficiles à chasser en raison de leur insaisissabilité, de leurs sens aiguisés, de leur grande endurance et de leur capacité à neutraliser et tuer rapidement les chiens de chasse[232]. Les méthodes historiques comprennent l'abattage des portées nées au printemps dans leur tanière, la poursuite avec les chiens (en général des combinaisons de lévriers, de chiens de Saint-Hubert et de fox-terriers), l'empoisonnement à la strychnine et le piégeage[233],[234],[235]. Une méthode populaire de chasse au loup en Russie consiste à piéger une meute dans une petite zone en l'encerclant avec des poteaux à fladry (en) portant un parfum humain. Cette méthode repose en grande partie sur la peur des odeurs humaines par le loup, mais elle peut perdre de son efficacité lorsque les individus s'y habituent[235]. Certains chasseurs sont capables d'attirer les loups en imitant leurs cris[235]. Au Kazakhstan et en Mongolie, les loups sont traditionnellement chassés avec des aigles et des faucons, mais cette pratique est en déclin, les fauconniers expérimentés étant de moins en moins nombreux[235]. Tirer sur les loups à partir d'un avion est très efficace en raison de la visibilité accrue et des lignes de tir directes[235], mais controversé[236]. Plusieurs types de chiens, comme le Barzoï, l'Irish wolfhound et le Kyrgyz Tajgan ont été spécialement élevés pour la chasse au loup[237].
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Depuis les années 1990, le loup est une espèce protégée aux niveaux international, européen et français mais cette protection peut faire l'objet de dérogations pour prévenir de dommages importants à l'élevage, s'ils perdurent malgré la mise en place de moyens de protection et sous réserve que ces dérogations ne nuisent pas au maintien des populations dans un état de conservation favorable.
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Les limites d'abattage sont fixées en France par arrêté ministériel sur la base d'une expertise de l'OFB[238]. Par exemple, cette limite était de 10% de la population de loups pour l'année 2018 et est augmentée à 19% pour l'année 2019 (sans tenir compte du braconnage ou des morts accidentelles)[239]. Les conditions d'abattage, lorsque les opérations d'effarouchement restent inefficaces, sont[240]:
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L'abattage est ici un moyen choisi par le gouvernement pour pacifier les tensions entre éleveurs, dont certains réclament encore l’éradication du loup, et les associations de protection de la nature qui réclament au contraire une protection a minima jusqu'à atteindre un état de conservation favorable (estimé entre 2 500 et 5 000 adultes)[241], tandis que les constats sur le terrain montrent que cette régulation du nombre de loups ne réduit pas les dommages aux troupeaux mais désorganise au contraire les meutes et peut conduire à l'effet inverse[242][243].
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La peur du loup a été omniprésente dans de nombreuses sociétés, même si les humains ne font pas partie de ses proies naturelles[6]. La réaction des loups aux humains dépend en grande partie de leur expérience passée avec eux : les loups qui n'ont jamais eu d'expérience négative des humains, ou qui sont conditionnés par la nourriture, peuvent se montrer peu craintifs des gens[244]. Bien que les loups puissent se montrer agressifs s'ils sont provoqués, de telles attaques se limitent le plus souvent à des morsures rapides aux extrémités, et les attaques ne sont pas pressées. Les attaques prédatrices (attaques de loups traitant les humains comme de la nourriture) peuvent être précédées d'une longue période d'habituation, au cours de laquelle les loups perdent progressivement leur peur d'homo sapiens. Les victimes sont mordues à plusieurs reprises à la tête et au visage, puis sont traînées et consommées, à moins que les loups ne soient repoussés. En général, ce genre d'attaques ne se produisent que localement et ne s'arrêtent pas tant que les loups impliqués ne sont pas éliminés. Les attaques de prédateurs peuvent se produire à tout moment de l'année, avec un pic de juin à août, lorsque les chances d'entrée dans les zones forestières (pour le pâturage du bétail ou la cueillette de baies et de champignons) augmentent[6]. Quelques cas d'attaques de loups non-enragés en hiver ont aussi été enregistrés au Bélarus, dans les oblasts de Kirov et Irkoutsk, en Carélie et en Ukraine[24]. En plus, les loups qui ont des petits subissent un stress alimentaire plus important durant cette période[24].
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La majorité des victimes des attaques de loups prédateurs sont des enfants de moins de 18 ans et, dans les rares cas où des adultes sont tués, les victimes sont presque toujours des femmes. Les cas de loups sauvages enragés sont faibles par rapport aux autres espèces car les loups ne sont pas les principaux réservoirs de la maladie, mais ils peuvent être infectés par des animaux comme les chiens, les chacals ou les renards. Les cas de rage chez les loups sont très rares en Amérique du Nord, mais nombreux dans les pays de Méditerranée orientale, au Moyen-Orient et en Asie centrale. Les loups développent apparemment la phase « furieuse » de la rage à un degré très élevé qui, associée à leur taille et à leur force, pourrait faire des loups les animaux enragés les plus dangereux[6], les morsures des loups enragés étant 15 fois plus dangereuses que celles des chiens[24]. Les loups enragés agissent habituellement seuls, parcourant de grandes distances et mordant souvent un grand nombre de personnes et d'animaux domestiques. La plupart des attaques de loups enragés se produisent au printemps et à l'automne. Contrairement aux attaques prédatrices, les victimes de loups enragés ne sont pas mangées, et les attaques ne se produisent généralement qu'un seul jour. Les victimes sont choisies au hasard, même si la majorité des cas concernent des hommes adultes. Pendant 50 ans jusqu'en 2002, il y a eu huit attaques mortelles en Europe et en Russie, et plus de 200 en Asie du Sud[6]. En 2005 et 2010, deux personnes ont été tuées et partiellement dévorées par des loups en Amérique du Nord, Kenton Carnegie et Candice Berner[245],[246].
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Le loup est un animal sauvage doté d'instincts précis lui permettant d'exceller dans la vie sauvage. Domestiquer le loup nécessiterait une sélection permettant de limiter les instincts les plus incompatibles avec une vie domestique, ce qui nécessiterait de nombreuses générations comme cela fut le cas pour la domestication du chien.
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Le cas le plus fréquent pour l'apprivoisement se fait via une imprégnation, où l'humain se substitue aux parents en élevant le louveteau, ou, comme pour les chiens, en mettant fréquemment le louveteau au contact d'humain durant ses premières semaines. Le comportement de l'animal demeure foncièrement différent de celui du chien, ce qui est source éventuelle de danger et d'autres problèmes.
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D'autres personnes tentent de « minimiser » ce comportement typique du loup en hybridant chien et loup. Il demeure que, dans les deux cas, loup apprivoisé ou hybride, ces animaux ont une faible crainte de l'humain et du fait d'un comportement très spécifique, auquel en général les humains ne sont pas habitués, des incidents ou des accidents graves peuvent survenir. Ainsi, aux États-Unis, entre 1986 et 1994, ont été répertoriés plusieurs cas d'enfants mutilés dont 9 cas ayant entraîné la mort de l'enfant. Ces pratiques sont déconseillées entre autres par l'IUCN Wolf Specialist Group[247].
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Certaines populations de Canis lupus ont évolué parallèlement aux loups, puis choisi de s'allier avec l'homme pour obtenir des proies plus facilement, jusqu'à devenir peu à peu le chien domestique et toutes les races que nous lui connaissons. Les chiens parias, semi sauvages, de l'Inde donnent une idée de ce qu'a pu être cette évolution progressive vers la domestication.
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L'homme cherche aussi à faire des croisements entre le chien et le loup dans le but d'augmenter la résistance des chiens et leurs performances physiques, perdues au fil des sélections. Les chiens-loups sont des hybrides plus ou moins stables. En France par exemple ne sont reconnues que les races appelées chien-loup tchécoslovaque et de chien-loup de Saarloos mais d'autres tentatives sont faites aussi en Amérique du Nord.
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Le Loup Écouter (Canis lupus), aussi appelé Loup commun ou Loup gris, est l'espèce de canidés la plus répandue. L'appellation la plus courante est « loup » tout court, bien que ce nom désigne également d'autres canidés[note 1].
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L'espèce a évolué au cours de l'Histoire pour se différencier en plusieurs sous-espèces comme le Loup gris commun d'Europe[1] (Canis lupus lupus), le Loup arctique[1] (Canis lupus arctos), etc. Canis lupus est également le premier animal à avoir été domestiqué par l'homme, conduisant à l'apparition du Chien (Canis lupus familiaris) il y a au moins 33 000 ans[2], les hordes sauvages continuant de leur côté leur évolution pour devenir les loups gris actuels. Du Chien descendent à leur tour les sous-espèces retournées à la vie sauvage que sont le Dingo (Canis lupus dingo) et le Chien chanteur (Canis lupus hallstromi).
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Sous ses formes sauvages, le loup gris a été peu à peu exterminé par l'Homme dans plusieurs zones de son aire de répartition originelle, en particulier au XIXe siècle. Au XXIe siècle il reste présent principalement dans des zones « de grands espaces » restés sauvages, telles que la taïga de Sibérie et du Canada ou les steppes et les massifs montagneux d'Eurasie centrale. Il est désormais protégé dans de nombreux pays occidentaux, où l'on tente de préserver les populations restantes. Quelques programmes de sauvegarde ont permis aux loups gris de revenir dans des zones où ils avaient disparu, en particulier en Amérique du Nord.
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À l'inverse, sa sous-espèce Canis lupus familiaris s'est mondialement répandue. De commensale de l'homme, elle est progressivement devenue le chien domestiqué, lui-même diversifié en de multiples races adaptées aux besoins de ceux qui les ont créées.
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Les loups sauvages ont toujours fasciné les humains au cours de l'histoire, alimentant tous les domaines de la culture : la mythologie, la littérature, les arts mais aussi les peurs et les fantasmes collectifs.
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Le loup gris est l'un des animaux les plus connus et les plus étudiés au monde, avec probablement plus de livres écrits à son sujet que toute autre espèce sauvage[3]. Il a une longue histoire d'association avec les humains, ayant été méprisé et chassé dans la plupart des communautés pastorales à cause de ses attaques contre le bétail, tout en étant respecté dans certaines sociétés agraires et de chasseurs-cueilleurs[4]. Bien que la peur du loup soit omniprésente dans de nombreuses sociétés humaines, la majorité des attaques enregistrées contre des personnes ont été attribuées à des animaux souffrant de la rage. Les loups sans cette maladie ont rarement attaqué et tué des gens dans l'histoire récente[5], principalement des enfants, car les individus sont relativement peu nombreux, vivent loin des habitants et ont développé une peur des humains de la part des chasseurs et des bergers[6].
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Le terme loup [lu] provient d'une ancienne forme lou [lu], de l'ancien français leu [lew], et du latin lupus [ˈlu.pus] qui est lui-même issu comme le grec lykos de l'indo-européen wĺ̥kʷos, probablement par déformation volontaire liée à un tabou des chasseurs[7]. Le p final est un ajout savant récent, calqué sur l'étymon latin. Normalement, le mot devrait s'écrire louf, avec un f final qui se transforme en v s'il est suivi d'une voyelle (tel que d'autres couples de mots comme bœuf/bovin) ; cela explique le fait que la femelle du loup est la louve, son petit le louveteau.
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Le loup s'est appelé leu jusqu'au XIVe siècle. On retrouve cette forme de l'ancien français dans des toponymes comme Saint-Leu, dans des hagionymes comme Saint Leu, et dans l'expression à la queue leu-leu, qui désigne à l'origine le mode de déplacement d'une meute de loups en chasse[8].
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Le terme anglais wolf provient du vieil anglais wulf, qui est lui-même considéré comme étant dérivé du proto-germanique *wulfaz. Le lupus latin est un mot emprunté au sabin[4]. Les deux dérivent de la racine proto-indo-européenne *wlqwos/*lukwos[9].
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L'espèce a plusieurs noms vernaculaires : loup gris[10],[1], loup commun[1], loup vulgaire[1] ou encore loup[1]. On peut aussi ajouter les chiens, le chien chanteur et le dingo en tant que sous-espèces.
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L'espèce est connue pour avoir une variabilité intra-spécifique notable selon les régions et les sous-espèces ; qu'il s'agisse de la taille, du poids, de la robe ou même de l'aspect du museau. Les sous-espèces sauvages sont régulièrement comparées à certaines races de chiens domestiques de morphologie lupoïde comme le berger allemand ou le husky (eux-mêmes appartenant à la sous-espèce Canis lupus familiaris). Le morphotype le plus rencontré possède des oreilles pointues dressées au-dessus d'une tête large avec un museau allongé terminé par une truffe, une gueule puissante, une poitrine étroite et profonde, des pattes longues en extension avec de larges pieds ainsi qu'une queue droite et touffue[18].
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Le génome de l'espèce est composé de 78 chromosomes[19]. Le premier génome de novo de référence (en) d'une sous-espèce naturelle du loup (Canis lupus lupus) a été révélé en 2017 et compte un total de 2,34 milliards de bases d'ADN assemblé[20].
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Le mâle présente généralement des dimensions plus imposantes que la femelle. La longueur totale du museau jusqu'à l'extrémité de la queue est en moyenne de 1,65 m pour le mâle et 1,59 m pour la femelle. La hauteur au garrot varie de 66 à 81 cm. Les loups gris adultes pèsent en moyenne de 16 à 50 kg pour les femelles et de 20 à 70 kg pour les mâles, en fonction de la sous-espèce[21]. La sous-espèce la plus petite est Canis lupus arabs où les mâles pèsent en moyenne 18 kg et une femelle détient le record de légèreté avec un poids de 12 kg. À l'opposé, un individu mâle de 96 kg a été abattu dans les Carpates en 1942, ce type de mensuration reste cependant exceptionnel[22]. On distingue empiriquement deux sous-populations du grand loup gris : celui des plaines d'Eurasie et le loup italien ou espagnol, de taille plus réduite.
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Le loup gris est le plus grand membre existant des Canidés, sauf pour certaines grandes races de chien domestique[23]. Leur poids et leur taille peuvent varier considérablement dans le monde entier, ayant tendance à augmenter proportionnellement avec la latitude comme le prédisait Règle de Bergmann[24], avec des grands loups de l'Alaska et du Canada qui pèsent parfois de 3 à 6 fois plus que leurs cousins du Moyen-Orient et d'Asie du Sud[25].
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Les loups adultes mesurent en moyenne de 105 à 160 cm de longueur et 80 à 85 cm de hauteur au garrot. La queue mesure 29 à 50 cm de long. Les oreilles ont une hauteur de 90 à 110 mm et les pattes postérieures de 220 à 250 mm. La masse corporelle moyenne du loup gris actuel est de 40 kg, le plus petit spécimen étant été pesé à 12 kg et le plus grand à 80 kg[26],[27],[28],[29],[30]. Le poids du loup gris varie selon la région du monde ; en moyenne, les loups européens peuvent peser 38,5 kg, les loups nord-américains 36 kg, et les loups indiens et arabes 25 kg[31]. Dans une population donnée de loups, les femelles pèsent en général de 2,3 à 4,5 kg de moins que les mâles[32]. Les loups pesant plus de 54 kg sont rares, bien que des individus exceptionnellement grands aient été signalés en Alaska, au Canada[32] et dans les forêts de l'Ouest de la Russie[24]. Le loup gris le plus lourd en Amérique du Nord a été tué sur la rivière 70 Mile, dans le centre-est de l'Alaska, le 12 juillet 1939 et pesait 79,4 kg[33].
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Comparé à ses cousins sauvages les plus proches (le coyote et le chacal doré), le loup gris est plus gros et plus lourd, avec un museau plus large, des oreilles plus courtes, un torse plus court et une queue plus longue[24],[34],[23]. C'est un animal élancé et puissant avec une grande cage thoracique descendant profondément, un dos incliné et un cou très musclé[24]. Les pattes du loup sont un peu plus longues que celles des autres canidés, ce qui permet à l'animal de se déplacer rapidement et de surmonter la neige profonde qui recouvre la majeure partie de son aire de répartition géographique[35]. Les oreilles sont relativement petites et triangulaires[24]. Les femelles ont tendance à avoir des museaux et des fronts plus étroits, des cous plus fins, des jambes légèrement plus courtes et des épaules moins massives que les mâles[36].
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Le loup gris a une fourrure hivernale très dense et duveteuse, avec un sous-poil court et un poil de garde long et grossier[24]. La plupart des sous-poils et une partie des poils de garde sont perdus au printemps et repoussent à l'automne[31]. Les poils les plus longs se trouvent sur le dos, en particulier sur les quartiers avant et le cou. Les poils sont particulièrement longs sur les épaules et forment presque une crête sur la partie supérieure du cou. Les poils sur les joues sont allongés et forment des touffes. Les oreilles sont couvertes de poils courts qui dépassent fortement de la fourrure. Des poils courts, élastiques et étroitement adjacents sont présents sur les membres depuis les coudes jusqu'aux tendons d'Achille[24].
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La fourrure d'hiver est très résistante au froid ; les loups des climats nordiques peuvent se reposer confortablement dans des espaces ouverts à −40 °C en plaçant leur museau entre les pattes arrière et se recouvrant le visage de leur queue. La fourrure de loup offre une meilleure isolation que la fourrure de chien et ne récupère pas la glace lorsque l'haleine chaude se condense contre elle[31]. Dans les climats chauds, la robe est plus grossière et plus rare que chez les loups du Nord[24]. Les louves ont tendance à avoir des membres au poil plus lisse que les mâles, et développent en général une fourrure le plus lisse au fur et à mesure qu'elles vieillissent. Les loups plus âgés ont souvent plus de poils blancs à l'extrémité de la queue, le long du nez et sur le front[36]. À la fin du printemps, la mue laisse apparaître la fourrure d'été qui s'épaissira tout au long de l'année pour devenir le manteau d'hiver[18]. La fourrure d'hiver est retenue le plus longtemps chez les femelles en lactation, bien qu'il y ait un peu de perte de poils autour des mamelons[36]. La longueur des poils au milieu du dos est de 60 à 70 mm. La longueur des poils de garde sur les épaules ne dépasse généralement pas 90 mm, mais elle peut aussi atteindre 110 à 130 mm[24].
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La couleur du pelage varie du blanc presque pur à diverses nuances de blond, de crème et d'ocre jusqu'aux variétés de gris, de bruns et de noirs. Ces variations de couleur de fourrure tendent à augmenter dans les latitudes plus élevées[37]. Les différences de couleur de robe entre les sexes sont largement absentes, bien que les femelles puissent avoir des tons plus rouges[38]. En Amérique du Nord, les loups de couleur noire ont hérité de l'allèle responsable du mélanisme Kb qui est issu de croisements passés avec des chiens[39] alors que la mutation s'est avérée être naturellement présente chez les loups d'Iran[40]. Les spécimens noirs sont plus fréquents en Amérique du Nord qu'en Eurasie, la moitié environ des loups du parc national de Yellowstone étant noirs[39].
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Variabilité de coloration au sein d'une même meute.
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Forme la plus commune du Loup gris.
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Forme noire de la sous-espèce Canis lupus occidentalis
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Forme blanche.
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La tête du loup gris est large et lourde, avec un front large, des mâchoires fortes et un long museau arrondi[24]. Le crâne mesure en moyenne de 230 à 280 mm de long et de 130 à 150 mm de large[41]. Les dents sont lourdes et grandes, mieux adaptées au broyage des os que celles des autres canidés existants, mais pas aussi spécialisées que celles des hyènes[42],[43]. Ses molaires ont une surface de mastication plate, mais pas autant que le coyote, dont le régime alimentaire contient plus de matières végétales[44].
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La denture adulte est de 42 dents. Les jeunes ont 32 dents de lait, la denture définitive apparaissant à 7 mois[45]. Les crocs des loups peuvent mesurer jusqu'à 6 à 7 cm dont 2 cm enchâssés dans la gencive[réf. nécessaire].
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Le loup gris est connu pour sa morsure puissante, sa nage plutôt aisée (dont celle du chien), et son endurance en course.
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La morsure du Loup gris peut atteindre une pression de 150 kg/cm2[45] contre 60 à 65 kg/cm2 chez un Labrador. Le Bite Force Quotient (BFQ)[note 2] du loup gris est de 136, l'un des plus élevés parmi les carnivores actuels[46].
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Les mâchoires du loup gris peuvent exercer une pression d'écrasement d'environ 10 340 kPa contre 5 200 kPa pour un berger allemand. Cette force est suffisante pour briser la plupart des os[47]. Une étude sur un grand échantillon de prédateurs vivants et de mammifères fossiles, ajustée en fonction de la masse corporelle, a révélé chez les mammifères placentaires que la force de morsure aux canines (en Newton/kilogramme de poids corporel) était la plus forte chez le loup redoutable (163), suivie parmi les canidés existants par les quatre hypercarnivores qui s'attaquent souvent à des animaux plus gros qu'eux : le lycaon (142), le loup gris (136), le dhole (112) et le dingo (108). Une tendance similaire a été observée avec la force d'occlusion des carnassières, mais avec le loup redoutable et le loup gris mesurant tous les deux (141), suivis du lycaon (136), du dhole (114) et du dingo (113)[48].
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Le loup gris est un excellent coureur parmi les prédateurs terrestres. Sa vitesse de pointe est d'environ 40 à 50 km/h et il peut parcourir 60 km en moyenne en une nuit[45]. C'est le carnivore terrestre le plus endurant à la course avec son cousin africain le lycaon[réf. nécessaire].
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Le loup gris porte habituellement sa tête au même niveau que le dos, la soulevant seulement lorsqu'il est en alerte[24]. Il voyage habituellement à un rythme lopin (course bondissante), plaçant ses pattes les unes devant les autres. Cette démarche peut être maintenue pendant des heures à une vitesse de 8 à 9 km/h[49] et permet au loup de parcourir de grandes distances. Sur les chemins dénudés, un loup peut atteindre rapidement des vitesses de 50 à 60 km/h. Le loup gris a une allure de course de 55 à 70 km/h, peut sauter de 5 m de longueur en une seule fois et peut poursuivre rapidement pendant au moins 20 minutes[50].
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Les battements cardiaques ont une fréquence de 90 pulsations par minute, jusqu'à 200 lors d'efforts importants[45]. La fréquence respiratoire est de quinze à vingt inspirations par minute ; elle peut s'accroître jusqu'à 100 inspirations par minute lors du halètement[45].
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L'odorat est puissant et permet de détecter un animal à 270 m contre le vent. L'angle de vision atteint 250° contre 180° chez l'homme[45]. La nuit, les yeux du loup paraissent phosphorescents car ils sont tapissés d'une couche de cellules, le tapetum lucidum, qui lui permettent de voir aussi bien que le jour[réf. nécessaire].
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L'audition du loup lui permet d'entendre des sons jusqu'à 40 kHz (20 kHz chez l'homme)[45], il perçoit notamment d'autres loups hurler jusqu'à une distance de 6,4 à 9,6 km[45].
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Le loup gris est un animal social, dont l'unité sociale de base est constituée d'un couple reproducteur accompagné de sa progéniture adulte[note 3]. La meute moyenne se compose d'une famille de 5 à 11 animaux (1 à 2 adultes, 3 à 6 juvéniles et 1 à 3 « yearlings »)[24], voire parfois deux ou trois familles de ce genre[44], avec des meutes exceptionnellement grandes comprenant jusqu'à 42 loups connus[52]. Dans des conditions idéales, le couple reproducteur élève des louveteaux chaque année, et cette progéniture reste généralement dans la meute pendant 10 à 54 mois avant de se disperser[53]. Les facteurs déclencheurs de la dispersion sont notamment le début de la maturité sexuelle et la concurrence au sein de la meute pour la nourriture[54]. La distance parcourue par les loups qui se dispersent varie considérablement ; certains restent à proximité du groupe parental, tandis que de grandes distances de parcours ont été mesurées pour d'autres, comme 206 km, 390 km, ou encore 670 km depuis leurs meutes natales[50]. Une nouvelle meute est habituellement fondée par un mâle et une femelle non apparentés qui se dispersent et voyagent ensemble à la recherche d'une région sans autre meute hostile[55]. Les meutes de loups adoptent rarement d'autres semblables parmi les leurs et les tuent le plus souvent. Dans les rares cas où d'autres loups sont adoptés, l'adopté est presque toujours un animal immature (1 à 3 ans) peu susceptible de rivaliser avec le couple reproducteur pour les droits de reproduction. Dans certains cas, un loup solitaire est adopté dans une meute pour remplacer un reproducteur mort[52]. Pendant les périodes d'abondance d'ongulés (migration, vêlage, etc.), différentes meutes de loups peuvent s'unir temporairement[24].
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Les loups sont des animaux très territoriaux qui établissent souvent des territoires beaucoup plus grands qu'ils n'en ont besoin pour survivre afin de s'assurer un approvisionnement régulier de proies. La taille du territoire dépend en grande partie de la quantité de proies disponibles et de l'âge des louveteaux de la meute, et il a tendance à augmenter en taille dans les zones où la population de proies est faible[56] ou lorsque les louveteaux atteignent l'âge de 6 mois, et ont donc les mêmes besoins nutritionnels que les adultes[57]. Les meutes de loups se déplacent constamment à la recherche de proies et couvrent environ 9 % de leur territoire par jour (25 km/j en moyenne). Le cœur de leur territoire, là où ils passent la moitié de leur temps, est en moyenne de 35 km2[56]. La densité des proies a tendance à être beaucoup plus élevée dans les environs du territoire, bien que les loups tendent à éviter de chasser en marge de leur aire de répartition à moins d'être désespérés, à cause de la possibilité de rencontres fatales avec les meutes voisines[58]. Le plus petit territoire enregistré était détenu par une meute de six loups dans le nord-est du Minnesota, qui occupait une superficie estimée à 33 km2, tandis que le plus grand territoire était détenu par une meute de dix loups de l'Alaska couvrant une superficie de 6 272 km2[57]. Les meutes de loups sont habituellement bien établies et ne quittent en général leur aire de répartition habituelle que lors de graves pénuries alimentaires[24].
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Les loups défendent leur territoire contre d'autres meutes par une combinaison de marques odorantes, d'attaques directes et de hurlements (voir Communication). Le marquage olfactif est utilisé pour la signalisation territoriale et fait appel à la miction, à la défécation et au grattage du sol[59],[60],[61],[62],[63]. Les marques odorantes sont généralement laissées tous les 240 m sur l'ensemble du territoire sur des passages et des carrefours réguliers. Ces marqueurs peuvent durer de 2 à 3 semaines[57] et sont habituellement placés près de rochers, de blocs, d'arbres ou de squelettes de gros animaux[24]. Les luttes territoriales sont une des principales causes de mortalité des loups, une étude concluant que 14 à 65 % des décès de loups au Minnesota et au parc national et réserve de Denali étaient dus à la prédation d'autres loups[64].
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Le loup gris est le plus souvent monogame[65], avec des couples appariés qui restent généralement ensemble pour la vie. À la mort d'un des partenaires, le ou la restante reforme rapidement un couple. Comme les mâles sont souvent plus nombreux dans n'importe quelle population de loups, les femelles non appariées sont rares[24]. Si un loup gris mâle dispersant est incapable d'établir un territoire ou de trouver une partenaire, il s'accouple avec les filles de couples reproducteurs déjà établis des autres meutes. Ces loups gris sont surnommés « loups Casanova » et, contrairement aux mâles des meutes établies, ils ne forment pas de lien de couple (en) avec les femelles avec lesquelles ils copulent. Certaines meutes de loups gris peuvent ainsi avoir plusieurs femelles reproductrices, comme c'est le cas dans le parc national de Yellowstone (en)[66]. Les loups gris pratiquent également la garde alloparentale (en), où un couple de loups peut adopter le ou les louveteaux d'un autre. Cela peut se produire si les parents d'origine décèdent ou sont séparés d'eux pour toute raison[67]. En plus du comportement hétérosexuel, le comportement homosexuel a été observé chez des loups gris[68]. Les loups gris mâles se montent souvent l'un l'autre lorsque la femelle la mieux classée de la meute devient en chaleurs[69].
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L'âge de la première reproduction chez le loup gris dépend en grande partie de facteurs environnementaux : quand la nourriture est abondante ou quand les effectifs de l'espèce sont fortement encadrés, les loups peuvent devenir mature et élever des petits à un plus jeune âge afin de mieux exploiter les ressources abondantes. Ceci est démontré par le fait que les loups en captivité se reproduisent dès l'âge de 9 à 10 mois, alors que les plus jeunes loups nicheurs enregistrés dans la nature étaient âgés de 2 ans (22 mois). Les louves sont capables de produire des petits chaque année, une portée par an étant la moyenne. Contrairement au coyote, le loup gris n'atteint jamais la sénescence reproductrice[70],[71]. Les jeunes louves ont des premières portées plus petites, de 1 à 3 petits, avant de voir leur fertilité augmenter[71].
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L'œstrus se produit en général à la fin de l'hiver[24], de janvier à mars[71], les femelles multipares plus âgées entrant dans l'œstrus 2 à 3 semaines plus tôt que les femelles plus jeunes[24]. Pendant la gestation, les louves restent dans une tanière située loin de la zone périphérique de leur territoire, cette dernière étant là où les rencontres violentes avec d'autres meutes sont plus probables[72]. Les femelles âgées mettent habituellement bas dans la tanière de leur portée précédente, tandis que les plus jeunes s'installent souvent près de leur lieu de naissance. La période de gestation (en) dure 62 à 75 jours, les petits naissant en général pendant la période estivale[24].
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Les loups portent des petits relativement gros dans de petites portées par rapport à d'autres espèces de canidés[73]. Une portée moyenne est composée de 5 à 6 petits[74], sa taille ayant tendance à augmenter dans les zones où les proies sont abondantes[74], même si des portées exceptionnellement grandes de 14 à 17 petits ne se produisent que 1 % du temps. Les louveteaux naissent le plus souvent au printemps, ce qui correspond à une augmentation des populations de proies[72]. Les petits naissent aveugles et sourds, et sont recouverts d'une fourrure courte et douce de couleur gris-brun. Ils pèsent 300 à 500 g à la naissance et commencent à voir après 9 à 12 jours. Les canines de lait poussent au bout d'un mois. Les louveteaux quittent la tanière après 3 semaines. À 1,5 mois, ils sont assez agiles pour fuir le danger. Les mères ne quittent pas la tanière pendant les premières semaines, comptant sur les pères pour leur fournir de la nourriture à elles et à leurs petits[24],[73]. Leur mère allaite les louveteaux grâce à cinq paires de mamelles[75] jusqu'à ce qu'ils commencent à manger des aliments solides vers 3 à 4 semaines. Les louveteaux ont un taux de croissance rapide pendant les quatre premiers mois de leur vie : pendant cette période, le poids d'un louveteau peut augmenter de près de 30 fois[24],[73]. Les petits commencent à jouer au combat à l'âge de 3 semaines, mais contrairement aux jeunes renards et coyotes, leurs morsures sont inhibées. Les combats réels pour établir une hiérarchie se déroulent habituellement vers l'âge de 5 à 8 semaines. Cela est différent des jeunes renards et coyotes, qui peuvent commencer à se battre avant même le début de leur comportement de jeu[76]. À l'automne, les louveteaux sont assez mûrs pour accompagner les adultes à la chasse aux grandes proies[72].
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À l'état sauvage, la durée de vie typique du Loup gris se situe entre cinq et six ans, mais est allée jusqu'à 13,7 ans pour une louve[77],[78]. Les causes habituelles de la mort sont la vieillesse ou des blessures causées soit pendant la chasse, soit par d'autres loups[77]. Il peut vivre jusqu'à 15 ans en captivité, et un individu mâle a réussi à atteindre l'âge de 20,6 ans[78].
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Bien qu'animaux sociaux, les loups célibataires ou les couples établis ont plutôt des taux de réussite plus élevés dans la chasse que les grandes meutes ; les loups célibataires ont parfois été observés en train de tuer sans aide de grandes proies comme l'orignal, le bison et le bœuf musqué[79]. L'odorat du loup gris est relativement peu développé par rapport à celui de certaines races de chiens de chasse, ce qui le rend incapable de rep��rer l'odeur de charogne contre le vent à plus de 2 ou 3 kilomètres. Par conséquent, il réussit assez rarement à attraper des oiseaux et des lièvres cachés, mais il peut aisément suivre la piste fraîche d'une proie. Son sens de l'ouïe assez aigu le rend capable d'entendre jusqu'à une fréquence de 26 kHz[80] ce qui est suffisant pour remarquer la chute des feuilles à l'automne[24]. La chasse du loup gris peut être décomposé en cinq étapes :
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La manière de tuer varie en fonction de l'espèce de la proie. Avec les gros animaux, les loups adultes évitent d'habitude l'assaut frontal et se concentrent sur l'arrière et les flancs de la proie. Les grosses proies comme les élans sont abattus par de larges morsures sur la zone molle du périnée, ce qui cause une hémorragie massive. Trois grandes morsures sont généralement suffisantes pour abattre un grand cerf en bonne santé[87]. Pour les proies de taille moyenne comme le chevreuil ou le mouton, les loups attaquent à la gorge, ce qui endommage les terminaisons nerveuses et l'artère carotide et provoque la mort de l'animal entre quelques secondes et une minute après la morsure. Avec les petits animaux, comme ceux du genre Mus, les loups bondissent et les capturent entre leurs pattes avant[88]. Quand les proies sont vulnérables et abondantes, les loups tuent parfois plus que nécessaire. Ce genre de comportement, commun chez les animaux domestiques, est rare à l'état sauvage, et se trouve généralement à la fin de l'hiver ou au printemps, quand la neige est inhabituellement profonde (et entrave les mouvements des proies)[89] ou quand les loups se retirent dans leur tanière et ont besoin d'un surplus de viande prêt à l'emploi[90]. Les proies de taille moyenne sont particulièrement vulnérables à ces abattages surnuméraires, la morsure à la gorge permettant à un loup de rapidement passer d'un animal à un autre[88].
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Une fois que la proie est abattue, les loups commencent à manger avec excitation, déchirant et traînant la carcasse dans toutes les directions, et arrachant de gros morceaux[91]. Le couple reproducteur a priorité sur la nourriture de manière à pouvoir continuer à produire des petits. Quand la nourriture manque, c'est automatiquement au détriment d'autres membres de la famille, en particulier des adultes[92]. Le couple reproducteur mange habituellement en premier, néanmoins comme ils fournissent la majeure partie du travail dans la chasse ils doivent parfois se reposer et laissent les autres membres de la famille manger sans problèmes. Une fois le couple reproducteur repu, le reste de la famille réduit la carcasse en pièces et les transporte dans des zones tranquilles où ils peuvent manger en paix. Les loups commencent typiquement leur repas en consommant les gros organes internes de la proie comme le cœur, le foie, les poumons et l'estomac. Les reins et la rate sont mangés une fois sortis, suivis par les muscles[93]. Un loup seul peut manger 15 à 19 % de son poids en un seul repas[94].
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Le comportement expressif du loup gris est plus complexe que celui du coyote et du chacal doré, comme l'exigent ses habitudes de vie et de chasse en groupe. Alors que les canidés moins grégaires possèdent souvent des répertoires de signaux visuels simples, les loups ont des signaux plus variés dont l'intensité s'interclasse subtilement en intensité[76],[95]. En position neutre, les jambes ne sont pas raidies, la queue pend librement, la face est lisse, les lèvres ne sont pas tendues et les oreilles ne pointent pas dans une direction particulière[96]. La communication par la posture chez le loup consiste en une variété d'expressions faciales, de positions de la queue et de la piloérection[80]. Les loups agressifs ou qui s'affirment se caractérisent par des mouvements lents et délibérés, une posture corporelle élevée et des poils du dos hérissés, tandis que les loups soumis portent leur corps vers le bas, lissent leur fourrure et baissent les oreilles et la queue[97]. Lorsqu'un mâle reproducteur rencontre un membre subalterne de sa famille, il peut le regarder fixement, debout, droit et toujours avec la queue horizontale (dans le prolongement de la colonne vertébrale)[98]. Deux formes de comportement de soumission sont reconnues: passive et active. La soumission passive se produit habituellement en réaction à l'approche d'un individu dominant, où le loup soumis se trouve en partie sur son dos et laisse le loup dominant lui renifler le périnée. La soumission active se produit souvent comme une forme de salutation où le loup soumis s'approche d'un autre dans une posture basse, et lèche le visage de l'autre loup[99]. Lorsque les loups sont ensemble, ils s'adonnent généralement à des comportements comme la poussée du nez, la lutte à la mâchoire, le frottement des joues et le léchage facial. Mordiller le museau de l'autre est un geste amical, tandis que serrer le museau avec des dents nues est un signe de domination[100].
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Comme chez les humains, le loup gris a des motifs de couleur faciale où la direction du regard peut être facilement identifiée, bien que ce ne soit souvent pas le cas chez d'autres espèces canidés. En 2014, une étude a comparé le modèle de couleur faciale chez 25 espèces de canidés. Les résultats suggèrent que le modèle de couleur faciale des espèces canidés est lié à leur communication du regard, et que les loups gris en particulier utilisent le signal du regard dans la communication conspécifique[101].
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Les vocalisations suivantes sont poussées par le Loup gris : glapir, gémir, geindre, geindre plaintivement, lancer une plainte, gronder plaintivement, gronder, grogner, japper, aboyer et hurler. Ces vocalisations étant liées aux contextes comme glapir de douleur ou de peur, ou encore gronder lors d'action de dominance, d'attaque, de mise en garde, de défense, de protestation ou de jeu[102].
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Le loup gris hurle pour assembler la meute (en général avant et après la chasse), pour transmettre une alarme (en particulier sur un site de tanière), pour se localiser pendant une tempête ou sur un territoire inconnu, et aussi pour communiquer sur de grandes distances[103]. Les hurlements de loups peuvent, dans certaines conditions, être entendus sur des zones allant jusqu'à 130 km2[44]. Il est en général impossibles de les distinguer de ceux des grands chiens[104]. Les loups mâles donnent de la voix à travers une octave, passant à une basse profonde avec un accent sur le « O », tandis que les femelles produisent un baryton nasal modulé avec un accent sur « U ». Les louveteaux ne hurlent presque jamais, tandis que les loups d'un an produisent des hurlements qui se terminent par une série de jappements[24]. Le hurlement se compose d'une fréquence fondamentale qui peut se situer entre 150 et 780 Hz et comprendre jusqu'à 12 harmoniques. En général, le ton reste constant ou varie doucement, et peut changer de direction jusqu'à quatre ou cinq fois[23]. Les hurlements utilisés pour appeler les compagnons de meute vers une proie mise à mort sont des sons longs et doux semblables au début du cri d'un hibou à cornes. Lorsqu'ils poursuivent une proie, ils émettent un hurlement plus aigu, vibrant sur deux notes. Lorsqu'ils se rapprochent de leur proie, ils émettent une combinaison d'aboiement court et de hurlement[104]. Lorsqu'ils hurlent ensemble, les loups s'harmonisent plutôt que de chanter en chœur sur la même note, créant ainsi l'illusion qu'il y a plus de loups qu'il n' y en a réellement[103]. Les loups solitaires évitent généralement de hurler dans les endroits où d'autres meutes sont présentes[105]. Les loups de différentes régions géographiques peuvent hurler différemment : les hurlements des loups d'Europe sont beaucoup plus longs et mélodieux que ceux des loups d'Amérique du Nord, dont les hurlements sont plus forts et mettent davantage l'accent sur la première syllabe. Les deux sont cependant mutuellement intelligibles, puisque les loups d'Amérique du Nord ont été enregistrés en train de répondre aux hurlements de type européen réalisés par des biologistes[106].
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D'autres vocalisations de loups ont été divisées en trois catégories par Lopez : grognements, aboiement et gémissements[107]. L'aboiement a une fréquence fondamentale comprise entre 320 et 904 Hz[23], et est habituellement émis par les loups surpris. Les loups n'aboient pas aussi bruyamment ou continuellement que les chiens, mais aboient plusieurs fois avant de se mettre en retrait du danger perçu[107]. Le grognement a une fréquence fondamentale de 380 à 450 Hz[23], et est généralement émis pendant des défis pour de la nourriture. Les louveteaux grognent souvent en jouant. Une variante du hurlement est accompagnée d'un gémissement aigu et précède une attaque démarrée par un bond[103]. Les gémissements sont associées à des situations d'anxiété, de curiosité, d'enquête et d'intimité comme l'accueil, l'alimentation des louveteaux et le jeu[107].
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L'odorat est probablement le sens le plus aiguisé du loup et joue un rôle fondamental dans la communication. Le loup a un grand nombre de glandes sudoripares apocrines (en) sur la face, les lèvres, le dos et entre les orteils. L'odeur produite par ces glandes varie selon la microflore et le régime alimentaire de chaque loup, ce qui donne à chacun une « empreinte odorante » distincte. Une combinaison de glandes sudoripares apocrines et eccrines sur les pieds permet au loup de déposer son odeur lorsqu'il gratte le sol, ce qui se produit en général après le marquage à l'urine et la défécation pendant la saison de reproduction (en). Les follicules présents sur les poils de garde du dos du loup ont des amas de glandes apocrines et sébacées à leur base. Comme la peau du dos est d'habitude pliée, cela crée un microclimat pour la propagation bactérienne autour des glandes. Pendant la piloérection, les poils de garde du dos sont relevés et les plis cutanés s'étendent, ce qui libère une odeur[108].
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Les glandes odorantes précaudales peuvent jouer un rôle dans l'expression de l'agressivité car les loups combatifs lèvent la base de leur queue tout en baissant l'extrémité, positionnant ainsi les glandes odorantes (en) au point le plus élevé. Le loup possède une paire de sacs anaux sous le rectum, qui contiennent des glandes apocrines et sébacées. Les composantes des sécrétions des sacs anaux varient selon la saison et le sexe, ce qui indique que les sécrétions fournissent des informations sur le sexe et l'état reproductif. Les sécrétions des glandes préputiales peuvent annoncer l'état hormonal ou la position sociale car on a observé que les loups dominants se tiennent au-dessus des subalternes et semblent présenter la région génitale pour investigation[108], ce qui peut inclure le léchage génital[109]. Pendant la saison de reproduction, les louves sécrètent des substances du vagin qui communiquent l'état reproducteur des femelles et peuvent être détectées par les mâles sur de longues distances[108].
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Le marquage urinaire est le moyen de communication olfactive (en) le mieux étudié chez le loup. Sa fonction exacte est débattue, bien que la plupart des chercheurs s'accordent à dire que son premier but est d'établir des limites. L'urine des loups marque plus fréquemment et vigoureusement dans les zones inconnues, ou les zones d'intrusion, où l'odeur des autres loups ou canidés est présent. La-dite miction avec pattes surélevées (MPS)[note 4] est plus fréquente chez les loups mâles que chez les femelles, et peut servir à maximiser la possibilité de détection par les congénères, ainsi qu'à refléter la hauteur du loup marqueur. Seuls les loups dominants utilisent habituellement la MPS, les mâles subalternes continuant d'utiliser la posture debout juvénile à l'âge adulte[108]. La MPS est considérée comme l'une des formes les plus importantes de communication olfactive chez le loup et représente 60 à 80 % de toutes les marques olfactives observées[110].
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Le loup gris est un généraliste qui peut être présent dans les déserts, les prairies, les forêts et les toundras. L'utilisation de l'habitat par les loups gris est très liée à l'abondance des proies, aux conditions de neige, à l'absence ou à la faible densité du bétail, aux densités des routes, à la présence humaine et à la topographie[44].
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Dans les climats froids, le loup gris peut réduire le flux sanguin près de sa peau pour conserver la chaleur corporelle. La chaleur des coussinets est régulée indépendamment du reste du corps et est maintenue juste au-dessus du point de congélation des tissus, où les coussinets entrent en contact avec la glace et la neige[111]. Les loups gris utilisent différents endroits pour leur repos diurne : les endroits couverts sont préférés par temps froid, humide et venteux, tandis que les loups se reposent facilement à l'air libre par temps sec, calme et chaud. Pendant la période automne-printemps, lorsque les loups sont plus actifs, ils s'allongent volontiers à l'air libre, quel que soit leur emplacement[24].
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Les tanières sont habituellement construites pour les louveteaux pendant la période estivale. Lorsqu'elles construisent des tanières, les femelles se servent d'abris naturels tels que des fissures dans les rochers, des falaises surplombant les berges et des trous recouverts de végétation. Parfois, la tanière est le terrier approprié d'animaux plus petits comme les renards, les blaireaux ou les marmottes. Un repaire approprié est souvent élargi et en partie refait. En de rares occasions, les louves creusent leur propre terrier, habituellement petit et court avec 1 à 3 ouvertures. La tanière est habituellement construite à une distance maximale de 500 m d'un point d'eau[24], et elle est généralement orientée vers le sud, ce qui assure une exposition suffisante à la lumière du soleil, ce qui permet de garder la surface relativement libre de neige[44]. Des aires de repos, des aires de jeux pour les louveteaux et des restes de nourriture sont couramment trouvées autour des tanières à loups. L'odeur de l'urine et de la nourriture en décomposition provenant de la tanière attire souvent les oiseaux charognards comme les pies et les corbeaux. Comme il y a peu d'endroits commodes pour creuser des terriers, les tanières de loups sont souvent occupées par des individus de la même famille. Bien qu'ils évitent le plus souvent les zones visibles aux humains, les loups sont connus pour nicher près des domiciles, des routes revêtues et des voies ferrées[24].
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La meute poursuit les troupeaux d'herbivores tels que les cerfs de Virginie, élans, mouflons, rennes, cerfs wapitis, bisons Américain en Amérique du Nord et les mouflons, chevreuils, cerfs élaphes, daims, chamois, bisons d'Europe, sangliers, en Europe. Sur ces deux continents où les loups existent, les brouteurs constituent la base de leur alimentation. Pour chasser, ils poursuivent leur proie sur plusieurs kilomètres, jusqu'à l'épuisement de celle-ci. Solitaire, il se contente de petites proies, comme les petits mammifères (rongeurs) et les oiseaux.
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Les loups ont un régime alimentaire carnivore. Certains loups sont équipés de collier GPS/GSM/VHF pour comprendre par leurs déplacements comment ils sélectionnent leurs proies sauvages[112]. L'espèce se nourrit de cervidés, volailles, renardeaux, marcassins, ânes, reptiles, charognes… et fruits blets (exemple : le raisin). Ils peuvent aussi parfois chasser le bœuf musqué et l'orignal. Dans le Grand Nord, les loups préfèrent manger des petits rongeurs, les lemmings, plutôt que les rennes, pourtant plus charnus. Les loups traquent les rongeurs parce qu'ils sont proportionnellement beaucoup plus gras que les rennes. Cette graisse stockée par l'organisme des loups les protège du froid. Les loups sont aussi friands de raisin, qui leur apporte du sucre et des vitamines[réf. souhaitée]. Lorsque les proies sont rares, ils peuvent aussi manger des insectes ou des champignons[réf. nécessaire]. Capables d'avaler plus de 4,5 kg de viande d'un coup, les loups peuvent rester plus d'une semaine sans nourriture.
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En automne, les loups modifient leur régime alimentaire et consomment de grandes quantités de saumons qui sont alors en pleine montaison[113]. La pêche au saumon est en effet nettement moins dangereuse que la chasse au cerf. De plus, le saumon, à l’approche de l’hiver, offre une meilleure qualité nutritive en termes de matières grasses et d’énergie[114].
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Le loup peut attaquer les troupeaux de moutons[115]. Si le reste du troupeau ne fuit pas, le loup va continuer à chasser, ce qu'on appelle le « surplus killing » ou « over-killing »[116]. Un loup peut alors tuer plusieurs bêtes sans les manger.
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Les maladies virales transmises par le Loup gris sont notamment la rage, la maladie de Carré, le parvovirus canin, l'hépatite contagieuse canine, la papillomatose, le coronavirus canin[117] et la fièvre aphteuse[118]. Le loup est un hôte important de la rage en Russie, en Iran, en Afghanistan, en Irak et en Inde[118]. Chez le loup, la période d'incubation est de 8 à 21 jours, ce qui provoque l'agitation de l'hôte, l'abandon de sa meute et des déplacements pouvant atteindre 80 km par jour, augmentant ainsi le risque d'infection des autres individus. Les loups infectés ne montrent aucune crainte des humains ; la plupart des attaques de loups documentées contre des personnes sont d'ailleurs attribuées à des animaux enragés. Bien que la maladie de Carré soit mortelle chez le chien, elle n'a pas été signalée pour des morts de loups, sauf au Canada et en Alaska. Le parvovirus canin, qui cause la mort par déshydratation, déséquilibre électrolytique (en) et choc ou septicémie endotoxique, est largement survivable chez les loups, mais peut être mortel pour les louveteaux. Les loups peuvent attraper l'hépatite contagieuse canine à partir des chiens, bien qu'il n'y ait aucune trace de loups qui en meurent. La papillomatose n'a été signalée qu'une seule fois chez le Loup et ne cause probablement pas de maladie grave ou la mort, bien qu'elle puisse modifier les comportements alimentaires. Le coronavirus canin a été signalé chez des loups d'Alaska, les infections étant les plus répandues pendant les mois d'hiver[117].
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Quant aux maladies bactériennes transmises par le Loup gris, il s'agit notamment de la brucellose, la maladie de Lyme, la leptospirose, la tularémie, la tuberculose bovine, la listériose, l'anthrax[118]. Les loups peuvent attraper Brucella suis (en) des rennes sauvages et domestiques. En général, les loups adultes ne présentent pas de signes cliniques, mais ils peuvent affaiblir gravement les louveteaux des femelles infectées. Bien que la maladie de Lyme puisse affaiblir certains loups, elle ne semble pas avoir d'effet significatif sur les populations. La leptospirose peut être contractée par contact avec des proies ou de l'urine infectées et causer de la fièvre, de l'anorexie, des vomissements, une anémie, une hématurie, un ictère et la mort. Les loups qui vivent près des fermes sont plus vulnérables à la maladie que ceux qui vivent dans la nature, probablement en raison d'un contact prolongé avec des déchets infectés d'animaux domestiques. Les loups peuvent attraper la tularémie d'une proie lagomorphe, mais son effet sur les loups est inconnu. Bien que la tuberculose bovine ne soit pas considérée comme une menace majeure pour les loups, on a signalé qu'elle a déjà tué deux louveteaux au Canada[119].
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En général, le Loup gris domine les autres espèces de canidés dans les régions où elles sont toutes les deux présentes. En Amérique du Nord, les incidents où des loups gris tuent des coyotes sont fréquents, particulièrement en hiver, lorsque les coyotes se nourrissent de loups tués. Les loups peuvent attaquer les sites de tanière des coyotes, en creusant et en tuant leurs petits, bien qu'ils les mangent rarement. Il n'existe aucune trace de coyotes tuant les loups, même si les coyotes peuvent poursuivre les loups s'ils sont plus nombreux qu'eux[120],[121]. Des interactions quasi identiques ont été observées en Eurasie entre loups gris et chacals dorés, le nombre de ces derniers étant relativement faible dans les zones à densité élevée de loups[24]. Le loup gris est le prédateur le plus important des chiens viverrins, tuant un grand nombre d'entre eux au printemps et en été[24]. Les loups tuent aussi les renards roux, polaires et corsacs, d'habitude dans des conflits au sujet des carcasses, parfois en les mangeant[24],[122]. En Asie, ils peuvent rivaliser avec les dholes[24], bien qu'il existe au moins une mention d'un loup solitaire s'associant à une paire de dholes dans le Sanctuaire faunique de Debrigarh (en)[123].
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Les ours bruns dominent généralement les meutes de loups dans les conflits au sujet des carcasses, tandis que les meutes de loups prévalent surtout contre les ours lorsqu'il s'agit de défendre leur tanière. Les deux espèces tuent les petits de l'autre. Les loups mangent les ours bruns qu'ils tuent, tandis que les ours bruns semblent ne manger que de jeunes loups[124]. Les interactions du loup avec l'ours noir d'Amérique sont beaucoup plus rares qu'avec l'ours brun à cause des différences de préférences d'habitat. La plupart des rencontres de l'ours noir avec le loup se produisent dans l'aire de répartition nordique de l'espèce, et aucune interaction n'a été notée au Mexique. Les loups ont été remarqués à de nombreuses reprises pour rechercher activement les ours noirs dans leur tanière et les tuer sans les manger. Contrairement aux ours bruns, les ours noirs perdent souvent contre les loups dans les disputes pour des carcasses[125]. Bien que les rencontres avec des ours bruns et noirs semblent être courantes, les ours blancs sont rarement rencontrés par les loups et il n'existe que deux cas de meutes de loups tuant des oursons blancs[126]. Les loups tuent aussi les ours noirs d'Asie[24].
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Les loups peuvent rencontrer des hyènes rayées au Proche Orient, en Asie centrale et en Inde, en particulier lors de disputes au sujet des carcasses. Les hyènes rayées se nourrissent abondamment de carcasses tuées par des loups dans les zones où les deux espèces interagissent. À un contre un, la hyène domine le loup et peut en faire une proie, mais les meutes de loups peuvent chasser des hyènes seules ou s'ils sont en plus grand nombre qu'elles[127],[128]. Toutefois, il y existe le cas d'une hyène rayée femelle dominant 12 loups d'Arabie[129]. Deux cas sont connus également dans le sud d'Israël, où les loups et les hyènes rayées sont étroitement liés entre eux d'une manière apparemment amicale[130].
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Les grandes populations de loup limitent le nombre de félins de tailles petite à moyenne. Les loups rencontrent des pumas le long de certaines parties des Rocheuses et des chaînes de montagnes à proximité. En général, les loups et les pumas évitent de se rencontrer en chassant à des altitudes différentes. Mais en hiver, lorsque l'accumulation de neige force leurs proies dans les vallées, les rencontres entre les deux espèces deviennent plus probables. Les loups en meute ont le plus souvent le dessus sur le couguar et peuvent voler les animaux tués. Certains ont tué des mères et leurs petits[131],[132]. Le loup chassent le chat de Pallas et peut se nourrir des carcasses des proies tuées par la panthère des neiges[133],[134]. Les loups peuvent aussi réduire les populations de lynx boréal. Les loups peuvent tuer les lynx en les épuisant ou en les tuant avant qu'ils ne puissent s'échapper dans les arbres[135]. Des rencontres du même type entre le loup et le lynx roux ont été signalées[136].
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Les restes de gibier du loup sont parfois récupérées par le carcajou. Les carcajous attendent d'habitude que les loups aient fini de se nourrir, mais il arrive qu'ils chassent les loups de leurs carcasses. À l'inverse, il y a eu des signalements confirmant que des meutes de loups ont tué des carcajous[137].
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À part les humains, le tigre semble être le seul prédateur sérieux des loups[24],[138],[139],[140],[133]. Les interactions entre le loup et le tigre sont bien documentées dans le Sikhote-Alin, où les tigres réduisent le nombre de loups, soit au point d'extinction localisée, soit à un nombre si faible qu'ils deviennent une composante insignifiante dans le fonctionnement de l'écosystème. Les loups semblent capables d'échapper à l'exclusion compétitive des tigres seulement lorsque la persécution humaine diminue le nombre de tigres. Les cas avérés de tigres tuant des loups sont rares et les attaques semblent être de nature compétitive plutôt que prédatrice, avec au moins quatre cas avérés de tigres tuant des loups sans les consommer[141].
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En Mongolie, le loup servait à assurer la pérennité de la steppe dans les années 1950. Leur prédation sur les gazelles, les marmottes voire les rats évitait la désertification de la steppe[142].
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En Amérique, au parc national de Yellowstone, survivent encore aujourd'hui quelque 3 000 loups qui côtoient les bisons et les lynx. Ceux-ci sont remarquables pour leur technique de chasse en groupe unique. Une fois la proie repérée, ils s'élancent et utilisent la technique de l'encerclement dite « technique catapulte » pour ensuite faire la course et semble-t-il gagner l'estime de leurs congénères. L’histoire des loups de Yellowstone (en) montre l'impact écologique positif du loup, dispersant les ongulés qui ont tendance à surpâturer certaines espèces d'arbres ripisylves, stabilisant les populations de cervidés qui mangent les jeunes pousses et arbustes, diminuant les populations de coyotes au profit de petits mammifères[143].
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En Europe et en Suisse ou en France notamment, l’abondance de cervidés empêche la régénération des jeunes arbres et favorise le compactage des sols en forêt. La végétation des sous-bois hébergeant de nombreux invertébrés (qui constituent l'alimentation de nombreux vertébrés), sa dégradation a un impact important sur la biodiversité. La prédation, par les loups en particulier, régule le nombre de cervidés et les oblige à limiter/sélectionner les végétaux qu'ils mangent et contraint leurs lieux de vie à des espaces hors des forêts où la prédation est moins risquée[144],[145].
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Même si l'espèce Canis lupus n'est pas menacée de disparition dans sa globalité au regard de sa large aire de répartition à travers le globe, sa situation est plus préoccupante quand on considère les grandes populations une à une. En fait, seules les populations vivant dans les Carpathes et les Balkans-Dinara sont hors de danger au début du XXIe siècle [146] tandis que l'espèce est par exemple classée vulnérable sur la liste rouge française[147].
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Dans de nombreux pays les loups bénéficient à présent d'un statut d'espèce protégée, ce qui implique également un suivi des individus et populations, facilité par des méthodes de monitoring moins invasives pour le loup et son territoire[148], via l'analyse génétique des poils[149] ou excréments par exemple.
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Des mesures dérogatoires au statut de protection peuvent être mises en œuvre lorsque des troupeaux sont soumis à des attaques répétées : effarouchement (lumineux, sonore ou tir non létal), tir de défense de l'éleveur ou du berger, tir de prélèvement[150].
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Parallèlement à la domestication du chien, il y eut des rapports de concurrence difficiles entre le loup gris et l'homme.
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Bien que l'hybridation entre loups et chiens en Europe ait suscité des inquiétudes parmi les groupes de conservation craignant pour la pureté génétique du loup gris, les tests génétiques montrent que l'introgression des gènes canins dans les populations européennes de loups gris ne représente pas une menace significative. De plus, comme les saisons de reproduction (en) des loups et des chiens ne coïncident pas entièrement, la probabilité que les loups et les chiens sauvages s'accouplent et produisent des descendants survivants est faible[151].
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La chasse au loup (en) est pratiquée dès le Néolithique[152]. Dès le Magdalénien, les dents de loup sont utilisées dans de nombreuses parures[réf. nécessaire].
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L'extermination des loups d'Europe du Nord est d'abord devenue un effort organisé au Moyen Âge, et s'est poursuivie jusqu'à la fin des années 1800. En Angleterre, la persécution du loup a été imposée par la législation, et le dernier spécimen a été tué au début du seizième siècle sous le règne d'Henri VII. Les loups ont duré plus longtemps en Écosse, où ils se sont abrités dans de vastes étendues de forêt, qui ont ensuite été incendiées. Les loups ont réussi à survivre dans les forêts de Braemar et du Sutherland jusqu'en 1684. L'extirpation des loups en Irlande a suivi une voie similaire, le dernier loup étant censé avoir été tué en 1786[153]. Une prime au loup a été introduite en Suède en 1647, après que l'extermination de l'orignal et du renne eut forcé les loups à se nourrir de bétail. Les Samis ont extirpé les loups du nord de la Suède par des campagnes organisées. En 1960, il restait peu de loups en Suède à cause de l'utilisation de motoneiges pour les chasser, le dernier spécimen ayant été tué en 1966. Le loup gris a été exterminé au Danemark en 1772 et le dernier loup de Norvège a été tué en 1973. L'espèce a été décimée en Finlande au XXe siècle, malgré des dispersions régulières en provenance de Russie. Le loup gris n'était présent que dans l'Est et le Nord de la Finlande en 1900, bien que son nombre ait augmenté après la Seconde Guerre mondiale[154].
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En Europe centrale, le nombre de loups a considérablement diminué au début du XIXe siècle à cause de la chasse organisée et de la réduction des populations d'ongulés. En Bavière, le dernier loup a été tué en 1847 et avait disparu des régions du Rhin en 1899[154]. En Suisse, les loups ont disparu au XXe siècle ; ils reviennent naturellement d'Italie depuis les années 1990[155]. En 1934, l'Allemagne nazie devint le premier État de l'histoire moderne à protéger le loup, bien que l'espèce avait déjà été extirpée d'Allemagne à ce moment-là[156]. Le dernier loup vivant à être tué sur le sol de l'Allemagne d'aujourd'hui avant 1945 fut le « Tigre de Sabrodt (en) », qui fut abattu près de Hoyerswerda, en Lusace (alors Basse-Silésie) en 1904. Les loups sont depuis revenus dans la région[157].
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En Europe de l'Ouest[note 5], la chasse au loup en France a d'abord été institutionnalisée par Charlemagne entre 800 et 813, lorsqu'il a créé la louveterie, un corps spécial de chasseurs de loups. La louveterie fut abolie après la Révolution française en 1789, mais rétablie en 1814. En 1883, jusqu'à 1 386 loups furent tués, et beaucoup d'autres empoisonnés[154].
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En Europe de l'Est, les loups n'ont jamais été complètement exterminés en raison de la contiguïté de la région avec l'Asie et ses vastes zones boisées. Cependant, les populations de loups d'Europe de l'Est ont été réduites à un nombre très faible à la fin du XIXe siècle. Les loups ont été extirpés de Slovaquie au cours de la première décennie du XXe siècle, et vers le milieu du XXe siècle, on ne pouvait les trouver que dans quelques zones forestières de l'Est de la Pologne. Les loups des Balkans orientaux ont bénéficié de la contiguïté de la région avec l'ex-Union soviétique (en) et de vastes étendues de plaines, de montagnes et de terres agricoles. En Hongrie, les loups n'étaient présents que dans la moitié du pays vers le début du XXe siècle et se limitaient en grande partie au bassin des Carpates. Les populations de loups en Roumanie sont restées importantes, avec une moyenne de 2 800 loups tués chaque année sur une population de 4 600 de 1955 à 1965. Un creux historique a été atteint en 1967, lorsque la population a été réduite à 1 550 animaux. L'extermination des loups en Bulgarie était relativement récente, car une population antérieure d'environ 1 000 individus en 1955 a été réduite à environ 100 à 200 en 1964. En Grèce, l'espèce a disparu du sud du Péloponnèse en 1930. Malgré des périodes de chasse intense au XVIIIe siècle, les loups n'ont jamais disparu dans les Balkans occidentaux, de l'Albanie à l'ex-Yougoslavie. La persécution organisée des loups a commencé en Yougoslavie en 1923, avec la création du Comité d'extermination des loups (CEL) à Kocevje (en), en Slovénie. Le CEL a réussi à réduire le nombre de loups dans les Alpes dinariques[154].
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En Europe du Sud, l'extermination des loups n'était pas aussi complète qu'en Europe du Nord à cause d'une plus grande tolérance culturelle de l'espèce. Les populations de loups n'ont commencé à décliner dans la péninsule Ibérique qu'au début du XIXe siècle et ont été réduites de moitié en 1900. Les primes au loup ont été régulièrement versées en Italie jusqu'en 1950. Les loups ont commencé à être exterminés dans les Alpes vers 1800, et on n'en comptait plus que 100 en 1973 qui n'habitaient que 3 à 5 % de leur ancienne aire de répartition italienne[154].
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En Italie survivent environ 800 à 1 000 loups dans la vallée d'Aoste, en Lombardie, dans le Trentin et le Latium.[réf. nécessaire]
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C'est officiellement[note 6] le 5 novembre 1992 que les deux premiers loups sont aperçus dans les Alpes-Maritimes, dans le parc national du Mercantour[158], formant la meute Vésubie-Tinée, meute historique du retour du loup en France. Des analyses ADN de loups installés en France et en Italie ont montré qu'il s'agissait d'individus appartenant à la même sous espèce. Ainsi la population qui s'étendait déjà en Italie, a fait sa réapparition dans le nord de l'Italie, puis en France, non par l'intermédiaire des Abruzzes mais par les Alpes ligures et le Nord des Apennins[159]. Sa réinsertion est donc naturelle, et non volontaire, favorisée par l'exode rural qui a permis la reforestation et par la création d'espaces protégés. On parle de Zone de Présence Permanente (ZPP) lorsqu'un territoire précis est occupé durant au moins deux hivers consécutifs, soit par une meute soit par un loup solitaire. On compte en France 10 ZPP en 2002, 29 en 2012 et 90 en 2018, qui cumulent successivement 100, 200 et 500 loups environ[160].
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Un loup a par ailleurs été vraisemblablement observé à Gedinne, dans les Ardennes belges, à proximité de la frontière française, en juillet et août 2011[161],[162], ainsi qu'à Duiven aux Pays-Bas, à la même époque, en provenance d'Allemagne[163]. Sa présence est confirmée depuis 2018 dans les Hautes Fagnes[164].
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Un loup, venu d’Europe orientale, a par ailleurs été observé et filmé en mars 2015 aux Pays-Bas pour la première fois depuis 150 ans à Kolham, une localité proche de la frontière allemande et de la réserve naturelle des marais de Bourtange (province de Groningue)[165]. Les observations de ce loup s'étendent en fait sur trois jours, du lundi 9 au mercredi 11, et ont fait l'objet de plusieurs photos et films[166]. D'autres observations ont également été effectuées quelques jours plus tôt à peu de distance, à Emmen[167], et Meppen[168] (Drenthe).
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En Allemagne, le dernier loup de la lande de Lunebourg avait été aperçu et abattu en 1872 dans le bois de Becklingen. Mais en 2006 un spécimen a été contacté sur le centre d'essais de près de 50 km2 de Rheinmetall Waffe Munition GmbH à Unterlüß[169] ; une première photo de cet animal a été prise en 2007[170] et depuis une meute a colonisé le pas de tir d'Unterlüß[171], comme le laissaient supposer d'aurtes contacts au cours de l'année 2013[172].
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Au cours du XIXe siècle, les loups gris étaient encore présents dans de nombreuses parties du sud du Levant à l'est et à l'ouest du Jourdain. Cependant, leur nombre a considérablement diminué entre 1964 et 1980, en grande partie à cause des persécutions exercées par les agriculteurs[173]. L'espèce n'était pas considérée comme commune dans le nord et le centre de l'Arabie saoudite au XIXe siècle, avec la plupart des premières publications parlant des individus du sud-ouest de l'Asir, du nord des zones rocheuses bordant Jordanie, ou des zones entourant Riyad[174].
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L'aire de répartition du loup gris en Union soviétique s'étendait sur la quasi-totalité du territoire du pays, n'étant absente que sur les îles Solovky, la Terre François-Josef, la Terre du Nord et les îles Karaginski, du Commandeur et Chantar. L'espèce a été exterminée deux fois en Crimée ; une fois après la guerre civile russe, et de nouveau après la Seconde Guerre mondiale[24]. Après les deux guerres mondiales, les populations de loups soviétiques ont atteint deux sommets. 30 000 loups ont été abattus chaque année sur une population de 200 000 au cours des années 1940, dont 40 000 à 50 000 en période de pointe. Les populations de loups soviétiques ont atteint un creux vers 1970, disparaissant sur une grande partie de la Russie européenne. La population a de nouveau augmenté en 1980 pour atteindre environ 75 000 individus, dont 32 000 ont été tuées en 1979[175]. Les populations de loups dans le nord de la Mongolie intérieure ont décliné au cours des années 1940, principalement en raison du braconnage des gazelles à queue blanche, la principale proie du loup dans la région[176]. Dans l'Inde britannique, les loups étaient fortement persécutés en raison de leurs attaques contre les moutons, les chèvres et les enfants. En 1876, 2 825 loups ont été abattus dans les Provinces du Nord-Ouest (PNO) et du Bihar. Dans les années 1920, l'extermination des loups restait une priorité dans les PNO et à Awadh. Entre 1871 et 1916, plus de 100 000 loups ont été tués pour des primes en Inde britannique[177].
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Les loups au Japon ont disparu pendant la restauration de Meiji, une extermination connue sous le nom de ōkami no kujo. Le loup était considéré comme une menace pour l'élevage, ce que le gouvernement Meiji promouvait à l'époque, et ciblait grâce à un système de primes et d'une campagne directe d'extermination chimique inspirée de la campagne américaine contemporaine similaire. Le dernier loup japonais fut un mâle tué le 23 janvier 1905 près de Washikaguchi (aujourd'hui Higashi Yoshiro)[178]. Les loups japonais, aujourd'hui disparus, descendaient de grands loups sibériens qui colonisaient la péninsule coréenne et le Japon, avant de se séparer de l'Asie continentale il y a 20 000 ans, au Pléistocène. À l'Holocène, le détroit de Tsugaru s'est élargi et a isolé Honshū de Hokkaidō, provoquant ainsi des changements climatiques qui ont entraîné l'extinction de la plupart des grands ongulés qui habitaient l'archipel. Les loups japonais ont probablement subi un processus de nanisme insulaire il y a 7 000 à 13 000 ans en réponse à ces pressions climatiques et écologiques. C. l. hattai (anciennement indigène d'Hokkaidō) était beaucoup plus grand que son cousin méridional C. l. hodophilax car il habitait à des altitudes plus élevées et avait accès à de plus grandes proies, ainsi qu'une interaction génétique continue avec des loups se dispersant de Sibérie[179].
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En 2008, une référence faisant autorité indiquait que le loup gris pouvait être trouvé dans toute la Chine continentale[181]. En 2017, une étude approfondie a confirmé que le loup gris était présent dans toute la Chine continentale, à la fois par le passé et de nos jours. Il existe dans le sud de la Chine, ce qui réfute les affirmations de certains chercheurs occidentaux selon lesquelles le loup n'y aurait jamais existé[182],[183].
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Il existe peu de données fiables sur le statut des loups au Moyen-Orient, sauf en Israël et en Arabie saoudite, bien que leur nombre semble stable et devrait le rester. Les politiques de conservation d'Israël et l'application efficace de la loi maintiennent une population de loups de taille modérée, qui rayonne dans les pays voisins, tandis que l'Arabie saoudite a de vastes étendues désertiques, où environ 300 à 600 loups vivent sans être dérangés[184]. Le loup survit dans la plus grande partie de son aire de répartition historique en Arabie Saoudite, probablement à cause d'un manque de pastoralisme et de déchets humains abondants[174]. La Turquie peut jouer un rôle important dans le maintien des loups dans la région en raison de sa contiguïté avec l'Asie centrale. Les montagnes du pays ont servi de refuge aux quelques loups restants en Syrie. Une petite population de loups vit sur les hauteurs du Golan et est bien protégée par les activités militaires. Les loups vivant dans le désert du sud du Néguev sont contigus avec les populations vivant dans le Sinaï égyptien et en Jordanie. Dans tout le Moyen-Orient, l'espèce n'est protégée qu'en Israël. Ailleurs, il peut être chassé toute l'année par les Bédouins[184].
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Les populations actuelles du loup en Iran sont mal connues. Elles étaient autrefois présentes dans tout le pays dans les zones à faible densité de population au milieu des années 1970. Les régions septentrionales de l'Afghanistan et du Pakistan sont des bastions importants pour le loup. On estime qu'il y a environ 300 loups dans environ 60 000 km2 de Jammu-et-Cachemire dans le nord de l'Inde et 50 autres dans l'Himachal Pradesh. Au total, l'Inde compte environ 800 à 3 000 loups dispersés dans plusieurs populations restantes. Bien qu'ils soient protégés depuis 1972, les loups indiens sont considérés comme étant en voie de disparition, de nombreuses populations demeurant en faible nombre ou vivant dans des zones de plus en plus fréquentées par les humains. Bien que présents au Népal et au Bhoutan, il n'y a pas d'informations sur les loups qui s'y trouvent[175].
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Les populations de loups dans toute l'Asie du Nord et centrale sont très méconnues, mais sont estimées à plusieurs centaines de milliers d'après les abattages annuels. Depuis la chute de l'Union soviétique, l'extermination des loups à l'échelle du continent a cessé, et les populations de loups sont passées à environ 25 000 à 30 000 individus en ex-Union soviétique. En Chine et en Mongolie, les loups ne sont protégés que dans les réserves. Les populations mongoles ont été estimées entre 10 000 et 30 000, tandis que le statut des loups en Chine est plus fragmentaire. Le nord a une population de loups en déclin, estimée à 400 individus, tandis que le Xinjiang et le Tibet abritent respectivement environ 10 000 et 2 000 loups[185].
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Aux États-Unis, la destruction a fait chuter la population de loups de 400 000 individus au XVIIIe siècle à 1 000 en 1970, les loups étant confinés dans trois États (Michigan, Minnesota, Alaska)[186].
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À l'origine, le Loup gris occupait toute l'Amérique du Nord au nord des 20° Nord. Cela s'est produit sur tout le continent, sauf au Sud-Est des États-Unis, à l'ouest de la Sierra Nevada californienne, et dans les régions tropicales et subtropicales du Mexique. Parmi les grandes îles continentales occupées par les loups se trouvaient Terre-Neuve, l'île de Vancouver, le sud-est des îles de l'Alaska, l'archipel Arctique et le Groenland[44]. Bien que les naturalistes Lohr et Ballard aient postulé que le Loup gris n'avait jamais été présent sur l'Île-du-Prince-Édouard[187],[188]:392, l'analyse des références à la faune indigène de l'île dans des documents historiques inédits ou publiés a révélé que l'espèce y résidait au moment de la première colonisation française en 1720. Dans sa lettre du 6 novembre 1721 au Ministre français de la Marine, Louis Denys de La Ronde rapporte que l'île abrite des loups « d'une taille prodigieuse », et envoie une peau de loup en France pour prouver son affirmation. Comme l'île a été défrichée pour la colonisation, la population de loups gris a peut-être disparu ou s'est déplacée vers le continent sur la glace d'hivers : les quelques rapports ultérieurs sur les loups datent du milieu du XIXe siècle et décrivent les créatures comme des visiteurs de passage de l'autre côté du détroit de Northumberland[188]:386.
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Le déclin des populations de loups d'Amérique du Nord a coïncidé avec l'augmentation des populations humaines et l'expansion de l'agriculture. Au début du XXe siècle, l'espèce avait presque disparu de l'Est des États-Unis à l'exception de certaines régions des Appalaches et du nord-ouest de la région des Grands Lacs. Au Canada, le Loup gris a disparu du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse entre 1870 et 1921, et à Terre-Neuve vers 1911. Il a disparu des régions du sud du Québec et de l'Ontario entre 1850 et 1900. Le déclin du Loup gris dans les prairies a commencé avec l'extermination du bison américain et d'autres ongulés dans les années 1860 et 1870. Des années 1900 à 1930, le Loup gris a été pratiquement éliminé de l'Ouest des États-Unis et des régions voisines du Canada à cause des programmes intensifs de lutte contre les prédateurs visant à éradiquer l'espèce. Le Loup gris a été exterminé par les gouvernements fédéral et des États de tous les États-Unis en 1960, sauf en Alaska et dans le nord du Minnesota. Le déclin des populations de loups d'Amérique du Nord s'est inversé entre les années 1930 et le début des années 1950, en particulier dans le sud-ouest du Canada à cause de l'expansion des populations d'ongulés suite à une meilleure réglementation de la chasse au gros gibier. Cette augmentation a déclenché une reprise de la lutte contre le loup dans l'Ouest et le Nord du Canada. Des milliers de loups ont été tués entre le début des années 1950 et le début des années 1960, principalement par empoisonnement. Cette campagne a été interrompue et les populations de loups ont de nouveau augmenté vers le milieu des années 1970[44].
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L'aire de répartition actuelle de l'espèce en Amérique du Nord est principalement confinée à l'Alaska et au Canada, avec des populations également présentes dans le nord du Minnesota, le nord du Wisconsin et la péninsule supérieure du Michigan, ainsi que dans de petites parties du Washington, de l'Idaho, du nord de l'Oregon et du Montana. Selon les estimations des responsables de la faune de la Californie., une population fonctionnelle de loups devrait exister dans l'État d'ici 2024[189]. Les loups canadiens ont commencé à recoloniser naturellement le nord du Montana autour du Parc national de Glacier en 1979, et la première tanière de loups dans l'Ouest des États-Unis depuis plus d'un demi-siècle a été documentée en 1986[190]. La population de loups dans le nord-ouest du Montana a d'abord augmentée en raison de la reproduction naturelle et de la dispersion de jusqu'à environ 48 loups à la fin de 1994[191]. De 1995 à 1996, des loups de l'Alberta et de la Colombie-Britannique ont été déplacés au parc national de Yellowstone et en Idaho. En plus, le loup mexicain (Canis lupus baileyi) a été réintroduit en Arizona et au Nouveau-Mexique en 1998. Le loup gris se trouve dans environ 80 % de son aire de répartition historique au Canada, ce qui en fait un bastion important pour l'espèce[44].
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Le Canada abrite environ 52 000 à 60 000 loups, dont le statut juridique varie selon les provinces et les territoires. Les résidents des Premières nations peuvent chasser le loup sans restriction, et certaines provinces exigent des permis pour que les résidents puissent chasser le loup alors que d'autres ne le font pas. En Alberta, les loups sur des terres privées peuvent être appâtés et chassés par le propriétaire sans permis et, dans certaines régions, il existe des programmes de chasse à prime au loup[192],[193]. Le contrôle à grande échelle des populations de loups par empoisonnement, piégeage et chasse aérienne est aussi actuellement menée par des programmes mandatés par le gouvernement afin de soutenir les populations d'espèces proies en voie de disparition comme le Caribou des bois[194].
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En Alaska, la population de loups gris est estimée entre 6 000 et 7 000 individus et peut être tuée légalement pendant les saisons de chasse et de piégeage, avec des limites de prises (bag limits) et d'autres restrictions. En 2002, il y avait 250 loups dans 28 meutes à Yellowstone et 260 loups dans 25 meutes en Idaho. Le loup gris a reçu la protection de l'Endangered Species Act (ESA) au Minnesota, au Wisconsin et au Michigan en 1974, et a été reclassé d'espèce en voie de disparition à espèce menacée en 2003. Les loups du Mexique réintroduits en Arizona et au Nouveau-Mexique sont protégés en vertu d'ESA et, à la fin de 2002, il y a 28 individus dans huit meutes[195]. Une louve abattue en 2013 dans le comté de Hart par un chasseur a été le premier loup gris vu dans le Kentucky dans les temps modernes. L'analyse de l'ADN par les laboratoires de la Pêche et de la Faune a révélé des caractéristiques génétiques similaires à celles des loups dans la région des Grands Lacs[196].
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Il y a environ 50 millions d'années est apparu un mammifère avec des dents en partie conçues pour découper la viande, les carnassières. Au cours des 10 millions d'années qui suivirent, ces créatures se sont développées en grand nombre et sous des formes différentes. Une de ces espèces, appelée Miacis, ressemblait aux chiens d'aujourd'hui. L'espèce Miacis fait partie de la famille des Miacidae, de laquelle sont issues toutes les familles actuelles de mammifères carnivores.
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L'ancêtre le plus probable du loup et peut-être du coyote est Canis lepophagus, un canidé au crâne étroit vivant en Amérique du Nord au Miocène. Les premiers loups actuels sont apparus à la limite entre le Blancien et l'Irvingtonien (1,8 million d'années avant aujourd'hui). Parmi eux, Canis priscolatrans ressemblait au loup rouge et a colonisé l'Eurasie en passant par le détroit de Béring : la population eurasienne C. priscolatrans a évolué en Canis etruscus puis Canis mosbachensis. Cette dernière forme a évolué vers Canis lupus puis re-colonisé l'Amérique à la fin du Rancholabréen, où il a cohabité avec un canidé de grande taille Canis dirus, disparu il y a 8 000 ans après la disparition de ses proies[197].
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La recolonisation nord-américaine s'est probablement produite en plusieurs vagues. Les sous-espèces américaines C. l. baileyi (loup du Mexique), C. l. lycaon (loup de l'Est) et C. l. rufus (loup rouge) présentent des traits primitifs et des similitudes systématiques. À la fin du Pléistocène, plusieurs indices indiquent des flux migratoires vers le Sud de l'Amérique du Nord[197].
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L'apparence du Loup gris présente une grande variabilité selon leur région d'origine. De nombreuses sous-espèces ont été décrites sur la base de quelques individus, sans prendre en compte la variabilité phénotypique naturelle de l'espèce. Ainsi, Edward Alphonso Goldman décrit 24 sous-espèces américaines différentes en 1944[19]. Une quarantaine de sous-espèces de Canis lupus ont pu être décrites ; la base Mammal Species of the World en recense 39[198] et le système d'information taxonomique intégré (SITI) 38 sous-espèces[199].
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Les recherches actuelles sont fondées sur des critères multifactoriels tels que la morphologie, la paléontologie, le comportement et les analyses génétiques. Cette réorientation de la description des sous-espèces a conduit à réduire considérablement le nombre de sous-espèces en considérant qu'il s'agit dans la majorité des cas d'adaptations locales de l'espèce Canis lupus.
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En 1983, Nowak propose de réduire les loups d'Amérique à cinq sous-espèces : Canis lupus occidentalis, arctos, baileyi, nubilus et lycaon. Son argumentation se développe autour de la séparation géographique en Amérique du Nord de cinq populations de loups au cours de la glaciation du Pléistocène, isolation durable qui aurait permis la formation des différentes formes. Les cinq formes de loups sont par la suite confirmées par des études génétiques[19]. Par la suite, en 2004, l'analyse génétique menée sur 102 loups de 24 meutes différentes sur 12 ans, semble montrer que Canis lupus lycaon, le Loup de l'Est constitue probablement l'espèce Canis lycaon, proche du loup rouge (Canis rufus) et du coyote (Canis latrans)[200],[201]. Les sous-espèces américaines du loup gris sont les suivantes :
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De même, la classification des loups en Eurasie, qui a connu jusqu'à une quinzaine de sous-espèces différentes a subi quelques modifications. Nowak propose en 1995 un modèle à neuf sous-espèces[19] : Canis lupus lupus, Canis lupus albus, Canis lupus arabs, Canis lupus cubanensis, Canis lupus communis, Canis lupus hodophilax, Canis lupus hattai, Canis lupus lupaster, Canis lupus pallipes. Par la suite, en 2004 puis 2005, les études semblent montrer que C. l. arabs et C. l. pallipes sont synonymes[202]. En 2007, des études menées sur l'ADN mitochondrial pointent la possibilité que Canis lupus chanco et Canis lupus pallipes soient des espèces à part entière, dénommées Canis himalayensis et Canis indica[203].
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Les populations du loup gris présentes dans les Apennins en Italie ont été isolées pendant plusieurs milliers d'années au Sud des Alpes, selon une étude publiée en 2004. La calotte glaciaire sur les Alpes et le Pô auraient formé une barrière naturelle lors de la glaciation de Würm (18 000 ans avant le présent)[204]. Les études morphologiques valident une différenciation entre les loups présents en Italie et ceux du reste de l'Europe, ainsi que l'absence d'hybridation avec le chien domestique[205]. Ces découvertes vont dans le sens d'une sous-espèce Canis lupus italicus, bien que le sujet soit encore débattu[206]. En Espagne, les populations de loups pourraient également être une sous-espèce désignée sous le nom de Canis lupus signatus[206].
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L'origine du chien domestique est encore aujourd'hui relativement débattue. Le Loup gris et le chien domestique actuels descendent très vraisemblablement d'un ancêtre commun, ayant, selon une étude chinoise, vécu il y a 30 000 ans, en Asie du Sud-Est[207]. En effet, la diversité génétique des populations canines étudiées était maximale en Asie du Sud-Est[208]. Le Chacal doré ou peut-être le résultat d'une hybridation de différentes espèces présentes et passées de canidés[209],[210].
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La principale différence entre le loup et le chien repose en la capacité digestive de l'amidon par ce dernier, probablement corrélée avec la proximité des groupes humains.
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Toutefois, le chien est généralement considéré comme une sous-espèce de Canis lupus : Canis lupus familiaris[210]. Deux autres sous-espèces de Canis lupus sont issues de chiens domestiques retournés à l'état sauvage : le Dingo (Canis lupus dingo) et le Chien chanteur (Canis lupus halstromi)[209].
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L'hybridation naturelle est fréquente entre les membres des Canidae qui sont féconds entre eux. De nombreuses populations ont un statut débattu sur leur qualité d'espèce, de sous-espèces du loup gris ou le résultat d'une hybridation. Ces débats revêtent une importance particulière pour la création ou le maintien des programmes de préservation d'une espèce ou d'une sous-espèce, un hybride n'ayant pas de statut de protection.
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Le Loup de l'Est (Canis lycaon) se reproduit régulièrement avec le Loup gris ou le Coyote. Sa caractérisation taxonomique n'en est que plus compliquée. Cela est généralement considéré comme négatif pour l'espèce, qui peut perdre son intégrité génétique. Cependant, il se pourrait que l'hybridation permette spécifiquement au Loup de l'Est de s'adapter plus rapidement aux changements dans son environnement[201]. Cette hybridation n'est pas sans conséquence pour le Loup gris : ainsi, les meutes des Grands lacs ont été dé-listées de l’Endangered Species Act, toutefois, des analyses génétiques ont montré que les nouvelles populations s'hybridaient depuis plus d'un siècle avec le Loup de l'Est[211].
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Le Loup rouge (Canis rufus) a été classé en tant qu'espèce à part entière depuis le début des années 1970[212]. Une minorité d'auteurs le considère comme un hybride entre un loup gris et le coyote (Canis latrans) à la suite de plusieurs études génétiques controversées menées depuis 1992[213],[214], son nom scientifique est alors Canis lupus × Canis latrans[215]. Au Texas, Coyote, Loup du Mexique (Canis lupus baileyi) et Loup rouge sont des espèces sympatriques. Les analyses réalisées autant sur des marqueurs génétiques issus tant de la lignée maternelle (ADN mithocondrial) que la lignée paternelle (chromosome Y) montrent que les croisements entre les trois espèces ont eu lieu sporadiquement, hormis pour le Loup rouge où celle-ci a pris une grande importance. Les populations captives de Loup du Mexique semblent exemptes de traces d'hybridation. Les auteurs concluent sur le caractère complexe et non résolu de l'hybridation introgressive pour ces trois espèces, les caractères morphologiques (sexe, taille) ou la densité de population ne pouvant expliquer clairement le phénomène[216].
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En 2017, l'ONCFS publiait une étude réalisée par un laboratoire d'analyses génétiques qui établissait que l'hybridation du loup était un phénomène très limité en France[217].
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Depuis la Préhistoire[218], le statut du Loup gris semble avoir suivi la même évolution sur une grande partie de son aire de répartition historique. Ainsi, il a d'abord été respecté ou vénéré, puis a été vu comme un concurrent ou un être maléfique à exterminer, avant de bénéficier d'un protection variable en fonction des pays[219],[220]. La domestication du loup gris s'est effectuée à la Préhistoire et a donné le chien[221], une sous-espèce.
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Le Loup est aussi un symbole culturel ou religieux pour de nombreuses civilisations, aussi bien positif que négatif. Il a fait l'objet de beaucoup de fausses croyances renvoyant aux peurs de l'humain et servant de miroir[222]. L'espèce a donc inspiré beaucoup de mythes et de légendes, ainsi que des histoires comme le loup-garou, les enfants-loups ou encore la bête du Gévaudan. L'espèce avait parfois un culte dédié dans certaines villes ou servait d'ancêtre de certains clans ou communautés[223]. Il est également très présent dans la culture populaire via des fables ou d'autres médias.
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Les civilisations ayant côtoyées le Loup gris présentent des noms propres qui contiennent le nom de l'espèce. Il peut s'agir de noms de personnes[224] ou de lieu[réf. souhaitée]. Ainsi, la littérature vieil-anglaise contient plusieurs exemples de rois et de guerriers anglo-saxons (en) prenant wulf comme préfixe ou suffixe dans leurs noms[224].
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Le Loup est un motif commun dans les mythologies et cosmologies fondatrices des peuples d'Eurasie et d'Amérique du Nord, c'est-à-dire l'étendue historique de l'habitat de Canis lupus. L'attribut visible du Loup gris est sa nature de prédateur et, par conséquent, il est fortement associé au danger et à la destruction, ce qui en fait le symbole du guerrier d'une part, et celui du diable d'autre part. Le trope moderne du Grand Méchant Loup en est une évolution. Le Loup a une grande importance dans les cultures et les religions des peuples nomades, tant dans la steppe eurasienne que dans les plaines nord-américaines. Dans de nombreuses cultures, l'identification du guerrier au Loup (totémisme) a donné naissance à la notion de lycanthropie, c'est-à-dire l'identification mythique ou rituelle d'un humain et d'un loup.
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Le loup est présent dans les fables et tous les médias[réf. souhaitée].
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La prédation du bétail a été l'une des principales causes de la chasse au loup qui a même pu conduire à son extermination dans certaines zones : en plus de causer des pertes économiques, la menace que constitue cette prédation exerce une grande pression sur les éleveurs[225].
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Certains pays aident à compenser les pertes économiques subies à cause des loups par le biais de programmes d'indemnisation ou d'assurances publiques[226]. La France met ainsi en œuvre depuis 2004 les systèmes d'aide les plus complets avec une aide au financement du gardiennage par des bergers ou par l’éleveur, de l’achat/entretien de chiens de protection des troupeaux et de parcs de regroupement mobiles ou fixes[227]. Elle détient cependant de loin le record du nombre de victimes (en valeur absolue ou rapportés au nombre de loups) mais paradoxalement aussi celui du coût public de la protection et du montant des indemnisations de dommages. La taille du troupeau (jusqu'à 5000 bêtes par berger en France comparé à un maximum de 1000 moutons dans les pays voisins) semble être une des causes de l'efficacité réduite des mesures françaises[228].
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Les loups attaquent surtout le bétail lorsque les proies sauvages sont épuisées (ou que les troupeaux sont peu protégés) : en Eurasie, une grande partie de l'alimentation de certaines populations de loups est constituée de bétail alors que celà est rare en Amérique du Nord où les populations saines de proies sauvages ont été largement rétablies[225]. La majorité des pertes se produisent pendant la période de pâturage d'été, le bétail non soigné dans les pâturages éloignés étant le plus vulnérable à la prédation par les loups[229]. Les espèces animales les plus fréquemment ciblées sont le mouton (Europe), le renne domestique (Nord de la Scandinavie), la chèvre (Inde), le cheval (Mongolie), les bovins et la dinde (Amérique du Nord)[225]. Le nombre d'animaux tués en une seule attaque varie selon les espèces : la plupart des attaques contre les bovins et les chevaux entraînent la mort d'un animal, tandis que les dindes, les moutons et les rennes domestiques peuvent être tués en surplus[230]. Les loups attaquent principalement le bétail quand les animaux broutent, bien qu'ils s'introduisent parfois dans des enclos clôturés[87]. Dans certains cas, les loups n'ont pas besoin d'attaquer physiquement le bétail pour l'affecter négativement : le stress que subit le bétail en étant vigilant vis à vis des loups peut entraîner des fausses couches, une perte de poids et une diminution de la qualité de la viande[231].
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Les loups sont difficiles à chasser en raison de leur insaisissabilité, de leurs sens aiguisés, de leur grande endurance et de leur capacité à neutraliser et tuer rapidement les chiens de chasse[232]. Les méthodes historiques comprennent l'abattage des portées nées au printemps dans leur tanière, la poursuite avec les chiens (en général des combinaisons de lévriers, de chiens de Saint-Hubert et de fox-terriers), l'empoisonnement à la strychnine et le piégeage[233],[234],[235]. Une méthode populaire de chasse au loup en Russie consiste à piéger une meute dans une petite zone en l'encerclant avec des poteaux à fladry (en) portant un parfum humain. Cette méthode repose en grande partie sur la peur des odeurs humaines par le loup, mais elle peut perdre de son efficacité lorsque les individus s'y habituent[235]. Certains chasseurs sont capables d'attirer les loups en imitant leurs cris[235]. Au Kazakhstan et en Mongolie, les loups sont traditionnellement chassés avec des aigles et des faucons, mais cette pratique est en déclin, les fauconniers expérimentés étant de moins en moins nombreux[235]. Tirer sur les loups à partir d'un avion est très efficace en raison de la visibilité accrue et des lignes de tir directes[235], mais controversé[236]. Plusieurs types de chiens, comme le Barzoï, l'Irish wolfhound et le Kyrgyz Tajgan ont été spécialement élevés pour la chasse au loup[237].
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Depuis les années 1990, le loup est une espèce protégée aux niveaux international, européen et français mais cette protection peut faire l'objet de dérogations pour prévenir de dommages importants à l'élevage, s'ils perdurent malgré la mise en place de moyens de protection et sous réserve que ces dérogations ne nuisent pas au maintien des populations dans un état de conservation favorable.
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Les limites d'abattage sont fixées en France par arrêté ministériel sur la base d'une expertise de l'OFB[238]. Par exemple, cette limite était de 10% de la population de loups pour l'année 2018 et est augmentée à 19% pour l'année 2019 (sans tenir compte du braconnage ou des morts accidentelles)[239]. Les conditions d'abattage, lorsque les opérations d'effarouchement restent inefficaces, sont[240]:
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L'abattage est ici un moyen choisi par le gouvernement pour pacifier les tensions entre éleveurs, dont certains réclament encore l’éradication du loup, et les associations de protection de la nature qui réclament au contraire une protection a minima jusqu'à atteindre un état de conservation favorable (estimé entre 2 500 et 5 000 adultes)[241], tandis que les constats sur le terrain montrent que cette régulation du nombre de loups ne réduit pas les dommages aux troupeaux mais désorganise au contraire les meutes et peut conduire à l'effet inverse[242][243].
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La peur du loup a été omniprésente dans de nombreuses sociétés, même si les humains ne font pas partie de ses proies naturelles[6]. La réaction des loups aux humains dépend en grande partie de leur expérience passée avec eux : les loups qui n'ont jamais eu d'expérience négative des humains, ou qui sont conditionnés par la nourriture, peuvent se montrer peu craintifs des gens[244]. Bien que les loups puissent se montrer agressifs s'ils sont provoqués, de telles attaques se limitent le plus souvent à des morsures rapides aux extrémités, et les attaques ne sont pas pressées. Les attaques prédatrices (attaques de loups traitant les humains comme de la nourriture) peuvent être précédées d'une longue période d'habituation, au cours de laquelle les loups perdent progressivement leur peur d'homo sapiens. Les victimes sont mordues à plusieurs reprises à la tête et au visage, puis sont traînées et consommées, à moins que les loups ne soient repoussés. En général, ce genre d'attaques ne se produisent que localement et ne s'arrêtent pas tant que les loups impliqués ne sont pas éliminés. Les attaques de prédateurs peuvent se produire à tout moment de l'année, avec un pic de juin à août, lorsque les chances d'entrée dans les zones forestières (pour le pâturage du bétail ou la cueillette de baies et de champignons) augmentent[6]. Quelques cas d'attaques de loups non-enragés en hiver ont aussi été enregistrés au Bélarus, dans les oblasts de Kirov et Irkoutsk, en Carélie et en Ukraine[24]. En plus, les loups qui ont des petits subissent un stress alimentaire plus important durant cette période[24].
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La majorité des victimes des attaques de loups prédateurs sont des enfants de moins de 18 ans et, dans les rares cas où des adultes sont tués, les victimes sont presque toujours des femmes. Les cas de loups sauvages enragés sont faibles par rapport aux autres espèces car les loups ne sont pas les principaux réservoirs de la maladie, mais ils peuvent être infectés par des animaux comme les chiens, les chacals ou les renards. Les cas de rage chez les loups sont très rares en Amérique du Nord, mais nombreux dans les pays de Méditerranée orientale, au Moyen-Orient et en Asie centrale. Les loups développent apparemment la phase « furieuse » de la rage à un degré très élevé qui, associée à leur taille et à leur force, pourrait faire des loups les animaux enragés les plus dangereux[6], les morsures des loups enragés étant 15 fois plus dangereuses que celles des chiens[24]. Les loups enragés agissent habituellement seuls, parcourant de grandes distances et mordant souvent un grand nombre de personnes et d'animaux domestiques. La plupart des attaques de loups enragés se produisent au printemps et à l'automne. Contrairement aux attaques prédatrices, les victimes de loups enragés ne sont pas mangées, et les attaques ne se produisent généralement qu'un seul jour. Les victimes sont choisies au hasard, même si la majorité des cas concernent des hommes adultes. Pendant 50 ans jusqu'en 2002, il y a eu huit attaques mortelles en Europe et en Russie, et plus de 200 en Asie du Sud[6]. En 2005 et 2010, deux personnes ont été tuées et partiellement dévorées par des loups en Amérique du Nord, Kenton Carnegie et Candice Berner[245],[246].
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Le loup est un animal sauvage doté d'instincts précis lui permettant d'exceller dans la vie sauvage. Domestiquer le loup nécessiterait une sélection permettant de limiter les instincts les plus incompatibles avec une vie domestique, ce qui nécessiterait de nombreuses générations comme cela fut le cas pour la domestication du chien.
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Le cas le plus fréquent pour l'apprivoisement se fait via une imprégnation, où l'humain se substitue aux parents en élevant le louveteau, ou, comme pour les chiens, en mettant fréquemment le louveteau au contact d'humain durant ses premières semaines. Le comportement de l'animal demeure foncièrement différent de celui du chien, ce qui est source éventuelle de danger et d'autres problèmes.
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D'autres personnes tentent de « minimiser » ce comportement typique du loup en hybridant chien et loup. Il demeure que, dans les deux cas, loup apprivoisé ou hybride, ces animaux ont une faible crainte de l'humain et du fait d'un comportement très spécifique, auquel en général les humains ne sont pas habitués, des incidents ou des accidents graves peuvent survenir. Ainsi, aux États-Unis, entre 1986 et 1994, ont été répertoriés plusieurs cas d'enfants mutilés dont 9 cas ayant entraîné la mort de l'enfant. Ces pratiques sont déconseillées entre autres par l'IUCN Wolf Specialist Group[247].
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Certaines populations de Canis lupus ont évolué parallèlement aux loups, puis choisi de s'allier avec l'homme pour obtenir des proies plus facilement, jusqu'à devenir peu à peu le chien domestique et toutes les races que nous lui connaissons. Les chiens parias, semi sauvages, de l'Inde donnent une idée de ce qu'a pu être cette évolution progressive vers la domestication.
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L'homme cherche aussi à faire des croisements entre le chien et le loup dans le but d'augmenter la résistance des chiens et leurs performances physiques, perdues au fil des sélections. Les chiens-loups sont des hybrides plus ou moins stables. En France par exemple ne sont reconnues que les races appelées chien-loup tchécoslovaque et de chien-loup de Saarloos mais d'autres tentatives sont faites aussi en Amérique du Nord.
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Loup gris, Loup commun, Loup vulgaire
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Statut CITES
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Statut CITES
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Le Loup Écouter (Canis lupus), aussi appelé Loup commun ou Loup gris, est l'espèce de canidés la plus répandue. L'appellation la plus courante est « loup » tout court, bien que ce nom désigne également d'autres canidés[note 1].
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L'espèce a évolué au cours de l'Histoire pour se différencier en plusieurs sous-espèces comme le Loup gris commun d'Europe[1] (Canis lupus lupus), le Loup arctique[1] (Canis lupus arctos), etc. Canis lupus est également le premier animal à avoir été domestiqué par l'homme, conduisant à l'apparition du Chien (Canis lupus familiaris) il y a au moins 33 000 ans[2], les hordes sauvages continuant de leur côté leur évolution pour devenir les loups gris actuels. Du Chien descendent à leur tour les sous-espèces retournées à la vie sauvage que sont le Dingo (Canis lupus dingo) et le Chien chanteur (Canis lupus hallstromi).
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Sous ses formes sauvages, le loup gris a été peu à peu exterminé par l'Homme dans plusieurs zones de son aire de répartition originelle, en particulier au XIXe siècle. Au XXIe siècle il reste présent principalement dans des zones « de grands espaces » restés sauvages, telles que la taïga de Sibérie et du Canada ou les steppes et les massifs montagneux d'Eurasie centrale. Il est désormais protégé dans de nombreux pays occidentaux, où l'on tente de préserver les populations restantes. Quelques programmes de sauvegarde ont permis aux loups gris de revenir dans des zones où ils avaient disparu, en particulier en Amérique du Nord.
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À l'inverse, sa sous-espèce Canis lupus familiaris s'est mondialement répandue. De commensale de l'homme, elle est progressivement devenue le chien domestiqué, lui-même diversifié en de multiples races adaptées aux besoins de ceux qui les ont créées.
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Les loups sauvages ont toujours fasciné les humains au cours de l'histoire, alimentant tous les domaines de la culture : la mythologie, la littérature, les arts mais aussi les peurs et les fantasmes collectifs.
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Le loup gris est l'un des animaux les plus connus et les plus étudiés au monde, avec probablement plus de livres écrits à son sujet que toute autre espèce sauvage[3]. Il a une longue histoire d'association avec les humains, ayant été méprisé et chassé dans la plupart des communautés pastorales à cause de ses attaques contre le bétail, tout en étant respecté dans certaines sociétés agraires et de chasseurs-cueilleurs[4]. Bien que la peur du loup soit omniprésente dans de nombreuses sociétés humaines, la majorité des attaques enregistrées contre des personnes ont été attribuées à des animaux souffrant de la rage. Les loups sans cette maladie ont rarement attaqué et tué des gens dans l'histoire récente[5], principalement des enfants, car les individus sont relativement peu nombreux, vivent loin des habitants et ont développé une peur des humains de la part des chasseurs et des bergers[6].
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Le terme loup [lu] provient d'une ancienne forme lou [lu], de l'ancien français leu [lew], et du latin lupus [ˈlu.pus] qui est lui-même issu comme le grec lykos de l'indo-européen wĺ̥kʷos, probablement par déformation volontaire liée à un tabou des chasseurs[7]. Le p final est un ajout savant récent, calqué sur l'étymon latin. Normalement, le mot devrait s'écrire louf, avec un f final qui se transforme en v s'il est suivi d'une voyelle (tel que d'autres couples de mots comme bœuf/bovin) ; cela explique le fait que la femelle du loup est la louve, son petit le louveteau.
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Le loup s'est appelé leu jusqu'au XIVe siècle. On retrouve cette forme de l'ancien français dans des toponymes comme Saint-Leu, dans des hagionymes comme Saint Leu, et dans l'expression à la queue leu-leu, qui désigne à l'origine le mode de déplacement d'une meute de loups en chasse[8].
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Le terme anglais wolf provient du vieil anglais wulf, qui est lui-même considéré comme étant dérivé du proto-germanique *wulfaz. Le lupus latin est un mot emprunté au sabin[4]. Les deux dérivent de la racine proto-indo-européenne *wlqwos/*lukwos[9].
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L'espèce a plusieurs noms vernaculaires : loup gris[10],[1], loup commun[1], loup vulgaire[1] ou encore loup[1]. On peut aussi ajouter les chiens, le chien chanteur et le dingo en tant que sous-espèces.
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L'espèce est connue pour avoir une variabilité intra-spécifique notable selon les régions et les sous-espèces ; qu'il s'agisse de la taille, du poids, de la robe ou même de l'aspect du museau. Les sous-espèces sauvages sont régulièrement comparées à certaines races de chiens domestiques de morphologie lupoïde comme le berger allemand ou le husky (eux-mêmes appartenant à la sous-espèce Canis lupus familiaris). Le morphotype le plus rencontré possède des oreilles pointues dressées au-dessus d'une tête large avec un museau allongé terminé par une truffe, une gueule puissante, une poitrine étroite et profonde, des pattes longues en extension avec de larges pieds ainsi qu'une queue droite et touffue[18].
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Le génome de l'espèce est composé de 78 chromosomes[19]. Le premier génome de novo de référence (en) d'une sous-espèce naturelle du loup (Canis lupus lupus) a été révélé en 2017 et compte un total de 2,34 milliards de bases d'ADN assemblé[20].
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Le mâle présente généralement des dimensions plus imposantes que la femelle. La longueur totale du museau jusqu'à l'extrémité de la queue est en moyenne de 1,65 m pour le mâle et 1,59 m pour la femelle. La hauteur au garrot varie de 66 à 81 cm. Les loups gris adultes pèsent en moyenne de 16 à 50 kg pour les femelles et de 20 à 70 kg pour les mâles, en fonction de la sous-espèce[21]. La sous-espèce la plus petite est Canis lupus arabs où les mâles pèsent en moyenne 18 kg et une femelle détient le record de légèreté avec un poids de 12 kg. À l'opposé, un individu mâle de 96 kg a été abattu dans les Carpates en 1942, ce type de mensuration reste cependant exceptionnel[22]. On distingue empiriquement deux sous-populations du grand loup gris : celui des plaines d'Eurasie et le loup italien ou espagnol, de taille plus réduite.
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Le loup gris est le plus grand membre existant des Canidés, sauf pour certaines grandes races de chien domestique[23]. Leur poids et leur taille peuvent varier considérablement dans le monde entier, ayant tendance à augmenter proportionnellement avec la latitude comme le prédisait Règle de Bergmann[24], avec des grands loups de l'Alaska et du Canada qui pèsent parfois de 3 à 6 fois plus que leurs cousins du Moyen-Orient et d'Asie du Sud[25].
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Les loups adultes mesurent en moyenne de 105 à 160 cm de longueur et 80 à 85 cm de hauteur au garrot. La queue mesure 29 à 50 cm de long. Les oreilles ont une hauteur de 90 à 110 mm et les pattes postérieures de 220 à 250 mm. La masse corporelle moyenne du loup gris actuel est de 40 kg, le plus petit spécimen étant été pesé à 12 kg et le plus grand à 80 kg[26],[27],[28],[29],[30]. Le poids du loup gris varie selon la région du monde ; en moyenne, les loups européens peuvent peser 38,5 kg, les loups nord-américains 36 kg, et les loups indiens et arabes 25 kg[31]. Dans une population donnée de loups, les femelles pèsent en général de 2,3 à 4,5 kg de moins que les mâles[32]. Les loups pesant plus de 54 kg sont rares, bien que des individus exceptionnellement grands aient été signalés en Alaska, au Canada[32] et dans les forêts de l'Ouest de la Russie[24]. Le loup gris le plus lourd en Amérique du Nord a été tué sur la rivière 70 Mile, dans le centre-est de l'Alaska, le 12 juillet 1939 et pesait 79,4 kg[33].
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Comparé à ses cousins sauvages les plus proches (le coyote et le chacal doré), le loup gris est plus gros et plus lourd, avec un museau plus large, des oreilles plus courtes, un torse plus court et une queue plus longue[24],[34],[23]. C'est un animal élancé et puissant avec une grande cage thoracique descendant profondément, un dos incliné et un cou très musclé[24]. Les pattes du loup sont un peu plus longues que celles des autres canidés, ce qui permet à l'animal de se déplacer rapidement et de surmonter la neige profonde qui recouvre la majeure partie de son aire de répartition géographique[35]. Les oreilles sont relativement petites et triangulaires[24]. Les femelles ont tendance à avoir des museaux et des fronts plus étroits, des cous plus fins, des jambes légèrement plus courtes et des épaules moins massives que les mâles[36].
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Le loup gris a une fourrure hivernale très dense et duveteuse, avec un sous-poil court et un poil de garde long et grossier[24]. La plupart des sous-poils et une partie des poils de garde sont perdus au printemps et repoussent à l'automne[31]. Les poils les plus longs se trouvent sur le dos, en particulier sur les quartiers avant et le cou. Les poils sont particulièrement longs sur les épaules et forment presque une crête sur la partie supérieure du cou. Les poils sur les joues sont allongés et forment des touffes. Les oreilles sont couvertes de poils courts qui dépassent fortement de la fourrure. Des poils courts, élastiques et étroitement adjacents sont présents sur les membres depuis les coudes jusqu'aux tendons d'Achille[24].
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La fourrure d'hiver est très résistante au froid ; les loups des climats nordiques peuvent se reposer confortablement dans des espaces ouverts à −40 °C en plaçant leur museau entre les pattes arrière et se recouvrant le visage de leur queue. La fourrure de loup offre une meilleure isolation que la fourrure de chien et ne récupère pas la glace lorsque l'haleine chaude se condense contre elle[31]. Dans les climats chauds, la robe est plus grossière et plus rare que chez les loups du Nord[24]. Les louves ont tendance à avoir des membres au poil plus lisse que les mâles, et développent en général une fourrure le plus lisse au fur et à mesure qu'elles vieillissent. Les loups plus âgés ont souvent plus de poils blancs à l'extrémité de la queue, le long du nez et sur le front[36]. À la fin du printemps, la mue laisse apparaître la fourrure d'été qui s'épaissira tout au long de l'année pour devenir le manteau d'hiver[18]. La fourrure d'hiver est retenue le plus longtemps chez les femelles en lactation, bien qu'il y ait un peu de perte de poils autour des mamelons[36]. La longueur des poils au milieu du dos est de 60 à 70 mm. La longueur des poils de garde sur les épaules ne dépasse généralement pas 90 mm, mais elle peut aussi atteindre 110 à 130 mm[24].
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La couleur du pelage varie du blanc presque pur à diverses nuances de blond, de crème et d'ocre jusqu'aux variétés de gris, de bruns et de noirs. Ces variations de couleur de fourrure tendent à augmenter dans les latitudes plus élevées[37]. Les différences de couleur de robe entre les sexes sont largement absentes, bien que les femelles puissent avoir des tons plus rouges[38]. En Amérique du Nord, les loups de couleur noire ont hérité de l'allèle responsable du mélanisme Kb qui est issu de croisements passés avec des chiens[39] alors que la mutation s'est avérée être naturellement présente chez les loups d'Iran[40]. Les spécimens noirs sont plus fréquents en Amérique du Nord qu'en Eurasie, la moitié environ des loups du parc national de Yellowstone étant noirs[39].
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Variabilité de coloration au sein d'une même meute.
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Forme la plus commune du Loup gris.
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Forme noire de la sous-espèce Canis lupus occidentalis
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Forme blanche.
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La tête du loup gris est large et lourde, avec un front large, des mâchoires fortes et un long museau arrondi[24]. Le crâne mesure en moyenne de 230 à 280 mm de long et de 130 à 150 mm de large[41]. Les dents sont lourdes et grandes, mieux adaptées au broyage des os que celles des autres canidés existants, mais pas aussi spécialisées que celles des hyènes[42],[43]. Ses molaires ont une surface de mastication plate, mais pas autant que le coyote, dont le régime alimentaire contient plus de matières végétales[44].
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La denture adulte est de 42 dents. Les jeunes ont 32 dents de lait, la denture définitive apparaissant à 7 mois[45]. Les crocs des loups peuvent mesurer jusqu'à 6 à 7 cm dont 2 cm enchâssés dans la gencive[réf. nécessaire].
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Le loup gris est connu pour sa morsure puissante, sa nage plutôt aisée (dont celle du chien), et son endurance en course.
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La morsure du Loup gris peut atteindre une pression de 150 kg/cm2[45] contre 60 à 65 kg/cm2 chez un Labrador. Le Bite Force Quotient (BFQ)[note 2] du loup gris est de 136, l'un des plus élevés parmi les carnivores actuels[46].
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Les mâchoires du loup gris peuvent exercer une pression d'écrasement d'environ 10 340 kPa contre 5 200 kPa pour un berger allemand. Cette force est suffisante pour briser la plupart des os[47]. Une étude sur un grand échantillon de prédateurs vivants et de mammifères fossiles, ajustée en fonction de la masse corporelle, a révélé chez les mammifères placentaires que la force de morsure aux canines (en Newton/kilogramme de poids corporel) était la plus forte chez le loup redoutable (163), suivie parmi les canidés existants par les quatre hypercarnivores qui s'attaquent souvent à des animaux plus gros qu'eux : le lycaon (142), le loup gris (136), le dhole (112) et le dingo (108). Une tendance similaire a été observée avec la force d'occlusion des carnassières, mais avec le loup redoutable et le loup gris mesurant tous les deux (141), suivis du lycaon (136), du dhole (114) et du dingo (113)[48].
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Le loup gris est un excellent coureur parmi les prédateurs terrestres. Sa vitesse de pointe est d'environ 40 à 50 km/h et il peut parcourir 60 km en moyenne en une nuit[45]. C'est le carnivore terrestre le plus endurant à la course avec son cousin africain le lycaon[réf. nécessaire].
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Le loup gris porte habituellement sa tête au même niveau que le dos, la soulevant seulement lorsqu'il est en alerte[24]. Il voyage habituellement à un rythme lopin (course bondissante), plaçant ses pattes les unes devant les autres. Cette démarche peut être maintenue pendant des heures à une vitesse de 8 à 9 km/h[49] et permet au loup de parcourir de grandes distances. Sur les chemins dénudés, un loup peut atteindre rapidement des vitesses de 50 à 60 km/h. Le loup gris a une allure de course de 55 à 70 km/h, peut sauter de 5 m de longueur en une seule fois et peut poursuivre rapidement pendant au moins 20 minutes[50].
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Les battements cardiaques ont une fréquence de 90 pulsations par minute, jusqu'à 200 lors d'efforts importants[45]. La fréquence respiratoire est de quinze à vingt inspirations par minute ; elle peut s'accroître jusqu'à 100 inspirations par minute lors du halètement[45].
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L'odorat est puissant et permet de détecter un animal à 270 m contre le vent. L'angle de vision atteint 250° contre 180° chez l'homme[45]. La nuit, les yeux du loup paraissent phosphorescents car ils sont tapissés d'une couche de cellules, le tapetum lucidum, qui lui permettent de voir aussi bien que le jour[réf. nécessaire].
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L'audition du loup lui permet d'entendre des sons jusqu'à 40 kHz (20 kHz chez l'homme)[45], il perçoit notamment d'autres loups hurler jusqu'à une distance de 6,4 à 9,6 km[45].
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Le loup gris est un animal social, dont l'unité sociale de base est constituée d'un couple reproducteur accompagné de sa progéniture adulte[note 3]. La meute moyenne se compose d'une famille de 5 à 11 animaux (1 à 2 adultes, 3 à 6 juvéniles et 1 à 3 « yearlings »)[24], voire parfois deux ou trois familles de ce genre[44], avec des meutes exceptionnellement grandes comprenant jusqu'à 42 loups connus[52]. Dans des conditions idéales, le couple reproducteur élève des louveteaux chaque année, et cette progéniture reste généralement dans la meute pendant 10 à 54 mois avant de se disperser[53]. Les facteurs déclencheurs de la dispersion sont notamment le début de la maturité sexuelle et la concurrence au sein de la meute pour la nourriture[54]. La distance parcourue par les loups qui se dispersent varie considérablement ; certains restent à proximité du groupe parental, tandis que de grandes distances de parcours ont été mesurées pour d'autres, comme 206 km, 390 km, ou encore 670 km depuis leurs meutes natales[50]. Une nouvelle meute est habituellement fondée par un mâle et une femelle non apparentés qui se dispersent et voyagent ensemble à la recherche d'une région sans autre meute hostile[55]. Les meutes de loups adoptent rarement d'autres semblables parmi les leurs et les tuent le plus souvent. Dans les rares cas où d'autres loups sont adoptés, l'adopté est presque toujours un animal immature (1 à 3 ans) peu susceptible de rivaliser avec le couple reproducteur pour les droits de reproduction. Dans certains cas, un loup solitaire est adopté dans une meute pour remplacer un reproducteur mort[52]. Pendant les périodes d'abondance d'ongulés (migration, vêlage, etc.), différentes meutes de loups peuvent s'unir temporairement[24].
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Les loups sont des animaux très territoriaux qui établissent souvent des territoires beaucoup plus grands qu'ils n'en ont besoin pour survivre afin de s'assurer un approvisionnement régulier de proies. La taille du territoire dépend en grande partie de la quantité de proies disponibles et de l'âge des louveteaux de la meute, et il a tendance à augmenter en taille dans les zones où la population de proies est faible[56] ou lorsque les louveteaux atteignent l'âge de 6 mois, et ont donc les mêmes besoins nutritionnels que les adultes[57]. Les meutes de loups se déplacent constamment à la recherche de proies et couvrent environ 9 % de leur territoire par jour (25 km/j en moyenne). Le cœur de leur territoire, là où ils passent la moitié de leur temps, est en moyenne de 35 km2[56]. La densité des proies a tendance à être beaucoup plus élevée dans les environs du territoire, bien que les loups tendent à éviter de chasser en marge de leur aire de répartition à moins d'être désespérés, à cause de la possibilité de rencontres fatales avec les meutes voisines[58]. Le plus petit territoire enregistré était détenu par une meute de six loups dans le nord-est du Minnesota, qui occupait une superficie estimée à 33 km2, tandis que le plus grand territoire était détenu par une meute de dix loups de l'Alaska couvrant une superficie de 6 272 km2[57]. Les meutes de loups sont habituellement bien établies et ne quittent en général leur aire de répartition habituelle que lors de graves pénuries alimentaires[24].
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Les loups défendent leur territoire contre d'autres meutes par une combinaison de marques odorantes, d'attaques directes et de hurlements (voir Communication). Le marquage olfactif est utilisé pour la signalisation territoriale et fait appel à la miction, à la défécation et au grattage du sol[59],[60],[61],[62],[63]. Les marques odorantes sont généralement laissées tous les 240 m sur l'ensemble du territoire sur des passages et des carrefours réguliers. Ces marqueurs peuvent durer de 2 à 3 semaines[57] et sont habituellement placés près de rochers, de blocs, d'arbres ou de squelettes de gros animaux[24]. Les luttes territoriales sont une des principales causes de mortalité des loups, une étude concluant que 14 à 65 % des décès de loups au Minnesota et au parc national et réserve de Denali étaient dus à la prédation d'autres loups[64].
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Le loup gris est le plus souvent monogame[65], avec des couples appariés qui restent généralement ensemble pour la vie. À la mort d'un des partenaires, le ou la restante reforme rapidement un couple. Comme les mâles sont souvent plus nombreux dans n'importe quelle population de loups, les femelles non appariées sont rares[24]. Si un loup gris mâle dispersant est incapable d'établir un territoire ou de trouver une partenaire, il s'accouple avec les filles de couples reproducteurs déjà établis des autres meutes. Ces loups gris sont surnommés « loups Casanova » et, contrairement aux mâles des meutes établies, ils ne forment pas de lien de couple (en) avec les femelles avec lesquelles ils copulent. Certaines meutes de loups gris peuvent ainsi avoir plusieurs femelles reproductrices, comme c'est le cas dans le parc national de Yellowstone (en)[66]. Les loups gris pratiquent également la garde alloparentale (en), où un couple de loups peut adopter le ou les louveteaux d'un autre. Cela peut se produire si les parents d'origine décèdent ou sont séparés d'eux pour toute raison[67]. En plus du comportement hétérosexuel, le comportement homosexuel a été observé chez des loups gris[68]. Les loups gris mâles se montent souvent l'un l'autre lorsque la femelle la mieux classée de la meute devient en chaleurs[69].
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L'âge de la première reproduction chez le loup gris dépend en grande partie de facteurs environnementaux : quand la nourriture est abondante ou quand les effectifs de l'espèce sont fortement encadrés, les loups peuvent devenir mature et élever des petits à un plus jeune âge afin de mieux exploiter les ressources abondantes. Ceci est démontré par le fait que les loups en captivité se reproduisent dès l'âge de 9 à 10 mois, alors que les plus jeunes loups nicheurs enregistrés dans la nature étaient âgés de 2 ans (22 mois). Les louves sont capables de produire des petits chaque année, une portée par an étant la moyenne. Contrairement au coyote, le loup gris n'atteint jamais la sénescence reproductrice[70],[71]. Les jeunes louves ont des premières portées plus petites, de 1 à 3 petits, avant de voir leur fertilité augmenter[71].
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L'œstrus se produit en général à la fin de l'hiver[24], de janvier à mars[71], les femelles multipares plus âgées entrant dans l'œstrus 2 à 3 semaines plus tôt que les femelles plus jeunes[24]. Pendant la gestation, les louves restent dans une tanière située loin de la zone périphérique de leur territoire, cette dernière étant là où les rencontres violentes avec d'autres meutes sont plus probables[72]. Les femelles âgées mettent habituellement bas dans la tanière de leur portée précédente, tandis que les plus jeunes s'installent souvent près de leur lieu de naissance. La période de gestation (en) dure 62 à 75 jours, les petits naissant en général pendant la période estivale[24].
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Les loups portent des petits relativement gros dans de petites portées par rapport à d'autres espèces de canidés[73]. Une portée moyenne est composée de 5 à 6 petits[74], sa taille ayant tendance à augmenter dans les zones où les proies sont abondantes[74], même si des portées exceptionnellement grandes de 14 à 17 petits ne se produisent que 1 % du temps. Les louveteaux naissent le plus souvent au printemps, ce qui correspond à une augmentation des populations de proies[72]. Les petits naissent aveugles et sourds, et sont recouverts d'une fourrure courte et douce de couleur gris-brun. Ils pèsent 300 à 500 g à la naissance et commencent à voir après 9 à 12 jours. Les canines de lait poussent au bout d'un mois. Les louveteaux quittent la tanière après 3 semaines. À 1,5 mois, ils sont assez agiles pour fuir le danger. Les mères ne quittent pas la tanière pendant les premières semaines, comptant sur les pères pour leur fournir de la nourriture à elles et à leurs petits[24],[73]. Leur mère allaite les louveteaux grâce à cinq paires de mamelles[75] jusqu'à ce qu'ils commencent à manger des aliments solides vers 3 à 4 semaines. Les louveteaux ont un taux de croissance rapide pendant les quatre premiers mois de leur vie : pendant cette période, le poids d'un louveteau peut augmenter de près de 30 fois[24],[73]. Les petits commencent à jouer au combat à l'âge de 3 semaines, mais contrairement aux jeunes renards et coyotes, leurs morsures sont inhibées. Les combats réels pour établir une hiérarchie se déroulent habituellement vers l'âge de 5 à 8 semaines. Cela est différent des jeunes renards et coyotes, qui peuvent commencer à se battre avant même le début de leur comportement de jeu[76]. À l'automne, les louveteaux sont assez mûrs pour accompagner les adultes à la chasse aux grandes proies[72].
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À l'état sauvage, la durée de vie typique du Loup gris se situe entre cinq et six ans, mais est allée jusqu'à 13,7 ans pour une louve[77],[78]. Les causes habituelles de la mort sont la vieillesse ou des blessures causées soit pendant la chasse, soit par d'autres loups[77]. Il peut vivre jusqu'à 15 ans en captivité, et un individu mâle a réussi à atteindre l'âge de 20,6 ans[78].
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Bien qu'animaux sociaux, les loups célibataires ou les couples établis ont plutôt des taux de réussite plus élevés dans la chasse que les grandes meutes ; les loups célibataires ont parfois été observés en train de tuer sans aide de grandes proies comme l'orignal, le bison et le bœuf musqué[79]. L'odorat du loup gris est relativement peu développé par rapport à celui de certaines races de chiens de chasse, ce qui le rend incapable de rep��rer l'odeur de charogne contre le vent à plus de 2 ou 3 kilomètres. Par conséquent, il réussit assez rarement à attraper des oiseaux et des lièvres cachés, mais il peut aisément suivre la piste fraîche d'une proie. Son sens de l'ouïe assez aigu le rend capable d'entendre jusqu'à une fréquence de 26 kHz[80] ce qui est suffisant pour remarquer la chute des feuilles à l'automne[24]. La chasse du loup gris peut être décomposé en cinq étapes :
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La manière de tuer varie en fonction de l'espèce de la proie. Avec les gros animaux, les loups adultes évitent d'habitude l'assaut frontal et se concentrent sur l'arrière et les flancs de la proie. Les grosses proies comme les élans sont abattus par de larges morsures sur la zone molle du périnée, ce qui cause une hémorragie massive. Trois grandes morsures sont généralement suffisantes pour abattre un grand cerf en bonne santé[87]. Pour les proies de taille moyenne comme le chevreuil ou le mouton, les loups attaquent à la gorge, ce qui endommage les terminaisons nerveuses et l'artère carotide et provoque la mort de l'animal entre quelques secondes et une minute après la morsure. Avec les petits animaux, comme ceux du genre Mus, les loups bondissent et les capturent entre leurs pattes avant[88]. Quand les proies sont vulnérables et abondantes, les loups tuent parfois plus que nécessaire. Ce genre de comportement, commun chez les animaux domestiques, est rare à l'état sauvage, et se trouve généralement à la fin de l'hiver ou au printemps, quand la neige est inhabituellement profonde (et entrave les mouvements des proies)[89] ou quand les loups se retirent dans leur tanière et ont besoin d'un surplus de viande prêt à l'emploi[90]. Les proies de taille moyenne sont particulièrement vulnérables à ces abattages surnuméraires, la morsure à la gorge permettant à un loup de rapidement passer d'un animal à un autre[88].
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Une fois que la proie est abattue, les loups commencent à manger avec excitation, déchirant et traînant la carcasse dans toutes les directions, et arrachant de gros morceaux[91]. Le couple reproducteur a priorité sur la nourriture de manière à pouvoir continuer à produire des petits. Quand la nourriture manque, c'est automatiquement au détriment d'autres membres de la famille, en particulier des adultes[92]. Le couple reproducteur mange habituellement en premier, néanmoins comme ils fournissent la majeure partie du travail dans la chasse ils doivent parfois se reposer et laissent les autres membres de la famille manger sans problèmes. Une fois le couple reproducteur repu, le reste de la famille réduit la carcasse en pièces et les transporte dans des zones tranquilles où ils peuvent manger en paix. Les loups commencent typiquement leur repas en consommant les gros organes internes de la proie comme le cœur, le foie, les poumons et l'estomac. Les reins et la rate sont mangés une fois sortis, suivis par les muscles[93]. Un loup seul peut manger 15 à 19 % de son poids en un seul repas[94].
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Le comportement expressif du loup gris est plus complexe que celui du coyote et du chacal doré, comme l'exigent ses habitudes de vie et de chasse en groupe. Alors que les canidés moins grégaires possèdent souvent des répertoires de signaux visuels simples, les loups ont des signaux plus variés dont l'intensité s'interclasse subtilement en intensité[76],[95]. En position neutre, les jambes ne sont pas raidies, la queue pend librement, la face est lisse, les lèvres ne sont pas tendues et les oreilles ne pointent pas dans une direction particulière[96]. La communication par la posture chez le loup consiste en une variété d'expressions faciales, de positions de la queue et de la piloérection[80]. Les loups agressifs ou qui s'affirment se caractérisent par des mouvements lents et délibérés, une posture corporelle élevée et des poils du dos hérissés, tandis que les loups soumis portent leur corps vers le bas, lissent leur fourrure et baissent les oreilles et la queue[97]. Lorsqu'un mâle reproducteur rencontre un membre subalterne de sa famille, il peut le regarder fixement, debout, droit et toujours avec la queue horizontale (dans le prolongement de la colonne vertébrale)[98]. Deux formes de comportement de soumission sont reconnues: passive et active. La soumission passive se produit habituellement en réaction à l'approche d'un individu dominant, où le loup soumis se trouve en partie sur son dos et laisse le loup dominant lui renifler le périnée. La soumission active se produit souvent comme une forme de salutation où le loup soumis s'approche d'un autre dans une posture basse, et lèche le visage de l'autre loup[99]. Lorsque les loups sont ensemble, ils s'adonnent généralement à des comportements comme la poussée du nez, la lutte à la mâchoire, le frottement des joues et le léchage facial. Mordiller le museau de l'autre est un geste amical, tandis que serrer le museau avec des dents nues est un signe de domination[100].
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Comme chez les humains, le loup gris a des motifs de couleur faciale où la direction du regard peut être facilement identifiée, bien que ce ne soit souvent pas le cas chez d'autres espèces canidés. En 2014, une étude a comparé le modèle de couleur faciale chez 25 espèces de canidés. Les résultats suggèrent que le modèle de couleur faciale des espèces canidés est lié à leur communication du regard, et que les loups gris en particulier utilisent le signal du regard dans la communication conspécifique[101].
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Les vocalisations suivantes sont poussées par le Loup gris : glapir, gémir, geindre, geindre plaintivement, lancer une plainte, gronder plaintivement, gronder, grogner, japper, aboyer et hurler. Ces vocalisations étant liées aux contextes comme glapir de douleur ou de peur, ou encore gronder lors d'action de dominance, d'attaque, de mise en garde, de défense, de protestation ou de jeu[102].
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Le loup gris hurle pour assembler la meute (en général avant et après la chasse), pour transmettre une alarme (en particulier sur un site de tanière), pour se localiser pendant une tempête ou sur un territoire inconnu, et aussi pour communiquer sur de grandes distances[103]. Les hurlements de loups peuvent, dans certaines conditions, être entendus sur des zones allant jusqu'à 130 km2[44]. Il est en général impossibles de les distinguer de ceux des grands chiens[104]. Les loups mâles donnent de la voix à travers une octave, passant à une basse profonde avec un accent sur le « O », tandis que les femelles produisent un baryton nasal modulé avec un accent sur « U ». Les louveteaux ne hurlent presque jamais, tandis que les loups d'un an produisent des hurlements qui se terminent par une série de jappements[24]. Le hurlement se compose d'une fréquence fondamentale qui peut se situer entre 150 et 780 Hz et comprendre jusqu'à 12 harmoniques. En général, le ton reste constant ou varie doucement, et peut changer de direction jusqu'à quatre ou cinq fois[23]. Les hurlements utilisés pour appeler les compagnons de meute vers une proie mise à mort sont des sons longs et doux semblables au début du cri d'un hibou à cornes. Lorsqu'ils poursuivent une proie, ils émettent un hurlement plus aigu, vibrant sur deux notes. Lorsqu'ils se rapprochent de leur proie, ils émettent une combinaison d'aboiement court et de hurlement[104]. Lorsqu'ils hurlent ensemble, les loups s'harmonisent plutôt que de chanter en chœur sur la même note, créant ainsi l'illusion qu'il y a plus de loups qu'il n' y en a réellement[103]. Les loups solitaires évitent généralement de hurler dans les endroits où d'autres meutes sont présentes[105]. Les loups de différentes régions géographiques peuvent hurler différemment : les hurlements des loups d'Europe sont beaucoup plus longs et mélodieux que ceux des loups d'Amérique du Nord, dont les hurlements sont plus forts et mettent davantage l'accent sur la première syllabe. Les deux sont cependant mutuellement intelligibles, puisque les loups d'Amérique du Nord ont été enregistrés en train de répondre aux hurlements de type européen réalisés par des biologistes[106].
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D'autres vocalisations de loups ont été divisées en trois catégories par Lopez : grognements, aboiement et gémissements[107]. L'aboiement a une fréquence fondamentale comprise entre 320 et 904 Hz[23], et est habituellement émis par les loups surpris. Les loups n'aboient pas aussi bruyamment ou continuellement que les chiens, mais aboient plusieurs fois avant de se mettre en retrait du danger perçu[107]. Le grognement a une fréquence fondamentale de 380 à 450 Hz[23], et est généralement émis pendant des défis pour de la nourriture. Les louveteaux grognent souvent en jouant. Une variante du hurlement est accompagnée d'un gémissement aigu et précède une attaque démarrée par un bond[103]. Les gémissements sont associées à des situations d'anxiété, de curiosité, d'enquête et d'intimité comme l'accueil, l'alimentation des louveteaux et le jeu[107].
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L'odorat est probablement le sens le plus aiguisé du loup et joue un rôle fondamental dans la communication. Le loup a un grand nombre de glandes sudoripares apocrines (en) sur la face, les lèvres, le dos et entre les orteils. L'odeur produite par ces glandes varie selon la microflore et le régime alimentaire de chaque loup, ce qui donne à chacun une « empreinte odorante » distincte. Une combinaison de glandes sudoripares apocrines et eccrines sur les pieds permet au loup de déposer son odeur lorsqu'il gratte le sol, ce qui se produit en général après le marquage à l'urine et la défécation pendant la saison de reproduction (en). Les follicules présents sur les poils de garde du dos du loup ont des amas de glandes apocrines et sébacées à leur base. Comme la peau du dos est d'habitude pliée, cela crée un microclimat pour la propagation bactérienne autour des glandes. Pendant la piloérection, les poils de garde du dos sont relevés et les plis cutanés s'étendent, ce qui libère une odeur[108].
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Les glandes odorantes précaudales peuvent jouer un rôle dans l'expression de l'agressivité car les loups combatifs lèvent la base de leur queue tout en baissant l'extrémité, positionnant ainsi les glandes odorantes (en) au point le plus élevé. Le loup possède une paire de sacs anaux sous le rectum, qui contiennent des glandes apocrines et sébacées. Les composantes des sécrétions des sacs anaux varient selon la saison et le sexe, ce qui indique que les sécrétions fournissent des informations sur le sexe et l'état reproductif. Les sécrétions des glandes préputiales peuvent annoncer l'état hormonal ou la position sociale car on a observé que les loups dominants se tiennent au-dessus des subalternes et semblent présenter la région génitale pour investigation[108], ce qui peut inclure le léchage génital[109]. Pendant la saison de reproduction, les louves sécrètent des substances du vagin qui communiquent l'état reproducteur des femelles et peuvent être détectées par les mâles sur de longues distances[108].
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Le marquage urinaire est le moyen de communication olfactive (en) le mieux étudié chez le loup. Sa fonction exacte est débattue, bien que la plupart des chercheurs s'accordent à dire que son premier but est d'établir des limites. L'urine des loups marque plus fréquemment et vigoureusement dans les zones inconnues, ou les zones d'intrusion, où l'odeur des autres loups ou canidés est présent. La-dite miction avec pattes surélevées (MPS)[note 4] est plus fréquente chez les loups mâles que chez les femelles, et peut servir à maximiser la possibilité de détection par les congénères, ainsi qu'à refléter la hauteur du loup marqueur. Seuls les loups dominants utilisent habituellement la MPS, les mâles subalternes continuant d'utiliser la posture debout juvénile à l'âge adulte[108]. La MPS est considérée comme l'une des formes les plus importantes de communication olfactive chez le loup et représente 60 à 80 % de toutes les marques olfactives observées[110].
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Le loup gris est un généraliste qui peut être présent dans les déserts, les prairies, les forêts et les toundras. L'utilisation de l'habitat par les loups gris est très liée à l'abondance des proies, aux conditions de neige, à l'absence ou à la faible densité du bétail, aux densités des routes, à la présence humaine et à la topographie[44].
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Dans les climats froids, le loup gris peut réduire le flux sanguin près de sa peau pour conserver la chaleur corporelle. La chaleur des coussinets est régulée indépendamment du reste du corps et est maintenue juste au-dessus du point de congélation des tissus, où les coussinets entrent en contact avec la glace et la neige[111]. Les loups gris utilisent différents endroits pour leur repos diurne : les endroits couverts sont préférés par temps froid, humide et venteux, tandis que les loups se reposent facilement à l'air libre par temps sec, calme et chaud. Pendant la période automne-printemps, lorsque les loups sont plus actifs, ils s'allongent volontiers à l'air libre, quel que soit leur emplacement[24].
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Les tanières sont habituellement construites pour les louveteaux pendant la période estivale. Lorsqu'elles construisent des tanières, les femelles se servent d'abris naturels tels que des fissures dans les rochers, des falaises surplombant les berges et des trous recouverts de végétation. Parfois, la tanière est le terrier approprié d'animaux plus petits comme les renards, les blaireaux ou les marmottes. Un repaire approprié est souvent élargi et en partie refait. En de rares occasions, les louves creusent leur propre terrier, habituellement petit et court avec 1 à 3 ouvertures. La tanière est habituellement construite à une distance maximale de 500 m d'un point d'eau[24], et elle est généralement orientée vers le sud, ce qui assure une exposition suffisante à la lumière du soleil, ce qui permet de garder la surface relativement libre de neige[44]. Des aires de repos, des aires de jeux pour les louveteaux et des restes de nourriture sont couramment trouvées autour des tanières à loups. L'odeur de l'urine et de la nourriture en décomposition provenant de la tanière attire souvent les oiseaux charognards comme les pies et les corbeaux. Comme il y a peu d'endroits commodes pour creuser des terriers, les tanières de loups sont souvent occupées par des individus de la même famille. Bien qu'ils évitent le plus souvent les zones visibles aux humains, les loups sont connus pour nicher près des domiciles, des routes revêtues et des voies ferrées[24].
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La meute poursuit les troupeaux d'herbivores tels que les cerfs de Virginie, élans, mouflons, rennes, cerfs wapitis, bisons Américain en Amérique du Nord et les mouflons, chevreuils, cerfs élaphes, daims, chamois, bisons d'Europe, sangliers, en Europe. Sur ces deux continents où les loups existent, les brouteurs constituent la base de leur alimentation. Pour chasser, ils poursuivent leur proie sur plusieurs kilomètres, jusqu'à l'épuisement de celle-ci. Solitaire, il se contente de petites proies, comme les petits mammifères (rongeurs) et les oiseaux.
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Les loups ont un régime alimentaire carnivore. Certains loups sont équipés de collier GPS/GSM/VHF pour comprendre par leurs déplacements comment ils sélectionnent leurs proies sauvages[112]. L'espèce se nourrit de cervidés, volailles, renardeaux, marcassins, ânes, reptiles, charognes… et fruits blets (exemple : le raisin). Ils peuvent aussi parfois chasser le bœuf musqué et l'orignal. Dans le Grand Nord, les loups préfèrent manger des petits rongeurs, les lemmings, plutôt que les rennes, pourtant plus charnus. Les loups traquent les rongeurs parce qu'ils sont proportionnellement beaucoup plus gras que les rennes. Cette graisse stockée par l'organisme des loups les protège du froid. Les loups sont aussi friands de raisin, qui leur apporte du sucre et des vitamines[réf. souhaitée]. Lorsque les proies sont rares, ils peuvent aussi manger des insectes ou des champignons[réf. nécessaire]. Capables d'avaler plus de 4,5 kg de viande d'un coup, les loups peuvent rester plus d'une semaine sans nourriture.
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En automne, les loups modifient leur régime alimentaire et consomment de grandes quantités de saumons qui sont alors en pleine montaison[113]. La pêche au saumon est en effet nettement moins dangereuse que la chasse au cerf. De plus, le saumon, à l’approche de l’hiver, offre une meilleure qualité nutritive en termes de matières grasses et d’énergie[114].
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Le loup peut attaquer les troupeaux de moutons[115]. Si le reste du troupeau ne fuit pas, le loup va continuer à chasser, ce qu'on appelle le « surplus killing » ou « over-killing »[116]. Un loup peut alors tuer plusieurs bêtes sans les manger.
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Les maladies virales transmises par le Loup gris sont notamment la rage, la maladie de Carré, le parvovirus canin, l'hépatite contagieuse canine, la papillomatose, le coronavirus canin[117] et la fièvre aphteuse[118]. Le loup est un hôte important de la rage en Russie, en Iran, en Afghanistan, en Irak et en Inde[118]. Chez le loup, la période d'incubation est de 8 à 21 jours, ce qui provoque l'agitation de l'hôte, l'abandon de sa meute et des déplacements pouvant atteindre 80 km par jour, augmentant ainsi le risque d'infection des autres individus. Les loups infectés ne montrent aucune crainte des humains ; la plupart des attaques de loups documentées contre des personnes sont d'ailleurs attribuées à des animaux enragés. Bien que la maladie de Carré soit mortelle chez le chien, elle n'a pas été signalée pour des morts de loups, sauf au Canada et en Alaska. Le parvovirus canin, qui cause la mort par déshydratation, déséquilibre électrolytique (en) et choc ou septicémie endotoxique, est largement survivable chez les loups, mais peut être mortel pour les louveteaux. Les loups peuvent attraper l'hépatite contagieuse canine à partir des chiens, bien qu'il n'y ait aucune trace de loups qui en meurent. La papillomatose n'a été signalée qu'une seule fois chez le Loup et ne cause probablement pas de maladie grave ou la mort, bien qu'elle puisse modifier les comportements alimentaires. Le coronavirus canin a été signalé chez des loups d'Alaska, les infections étant les plus répandues pendant les mois d'hiver[117].
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Quant aux maladies bactériennes transmises par le Loup gris, il s'agit notamment de la brucellose, la maladie de Lyme, la leptospirose, la tularémie, la tuberculose bovine, la listériose, l'anthrax[118]. Les loups peuvent attraper Brucella suis (en) des rennes sauvages et domestiques. En général, les loups adultes ne présentent pas de signes cliniques, mais ils peuvent affaiblir gravement les louveteaux des femelles infectées. Bien que la maladie de Lyme puisse affaiblir certains loups, elle ne semble pas avoir d'effet significatif sur les populations. La leptospirose peut être contractée par contact avec des proies ou de l'urine infectées et causer de la fièvre, de l'anorexie, des vomissements, une anémie, une hématurie, un ictère et la mort. Les loups qui vivent près des fermes sont plus vulnérables à la maladie que ceux qui vivent dans la nature, probablement en raison d'un contact prolongé avec des déchets infectés d'animaux domestiques. Les loups peuvent attraper la tularémie d'une proie lagomorphe, mais son effet sur les loups est inconnu. Bien que la tuberculose bovine ne soit pas considérée comme une menace majeure pour les loups, on a signalé qu'elle a déjà tué deux louveteaux au Canada[119].
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En général, le Loup gris domine les autres espèces de canidés dans les régions où elles sont toutes les deux présentes. En Amérique du Nord, les incidents où des loups gris tuent des coyotes sont fréquents, particulièrement en hiver, lorsque les coyotes se nourrissent de loups tués. Les loups peuvent attaquer les sites de tanière des coyotes, en creusant et en tuant leurs petits, bien qu'ils les mangent rarement. Il n'existe aucune trace de coyotes tuant les loups, même si les coyotes peuvent poursuivre les loups s'ils sont plus nombreux qu'eux[120],[121]. Des interactions quasi identiques ont été observées en Eurasie entre loups gris et chacals dorés, le nombre de ces derniers étant relativement faible dans les zones à densité élevée de loups[24]. Le loup gris est le prédateur le plus important des chiens viverrins, tuant un grand nombre d'entre eux au printemps et en été[24]. Les loups tuent aussi les renards roux, polaires et corsacs, d'habitude dans des conflits au sujet des carcasses, parfois en les mangeant[24],[122]. En Asie, ils peuvent rivaliser avec les dholes[24], bien qu'il existe au moins une mention d'un loup solitaire s'associant à une paire de dholes dans le Sanctuaire faunique de Debrigarh (en)[123].
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Les ours bruns dominent généralement les meutes de loups dans les conflits au sujet des carcasses, tandis que les meutes de loups prévalent surtout contre les ours lorsqu'il s'agit de défendre leur tanière. Les deux espèces tuent les petits de l'autre. Les loups mangent les ours bruns qu'ils tuent, tandis que les ours bruns semblent ne manger que de jeunes loups[124]. Les interactions du loup avec l'ours noir d'Amérique sont beaucoup plus rares qu'avec l'ours brun à cause des différences de préférences d'habitat. La plupart des rencontres de l'ours noir avec le loup se produisent dans l'aire de répartition nordique de l'espèce, et aucune interaction n'a été notée au Mexique. Les loups ont été remarqués à de nombreuses reprises pour rechercher activement les ours noirs dans leur tanière et les tuer sans les manger. Contrairement aux ours bruns, les ours noirs perdent souvent contre les loups dans les disputes pour des carcasses[125]. Bien que les rencontres avec des ours bruns et noirs semblent être courantes, les ours blancs sont rarement rencontrés par les loups et il n'existe que deux cas de meutes de loups tuant des oursons blancs[126]. Les loups tuent aussi les ours noirs d'Asie[24].
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Les loups peuvent rencontrer des hyènes rayées au Proche Orient, en Asie centrale et en Inde, en particulier lors de disputes au sujet des carcasses. Les hyènes rayées se nourrissent abondamment de carcasses tuées par des loups dans les zones où les deux espèces interagissent. À un contre un, la hyène domine le loup et peut en faire une proie, mais les meutes de loups peuvent chasser des hyènes seules ou s'ils sont en plus grand nombre qu'elles[127],[128]. Toutefois, il y existe le cas d'une hyène rayée femelle dominant 12 loups d'Arabie[129]. Deux cas sont connus également dans le sud d'Israël, où les loups et les hyènes rayées sont étroitement liés entre eux d'une manière apparemment amicale[130].
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Les grandes populations de loup limitent le nombre de félins de tailles petite à moyenne. Les loups rencontrent des pumas le long de certaines parties des Rocheuses et des chaînes de montagnes à proximité. En général, les loups et les pumas évitent de se rencontrer en chassant à des altitudes différentes. Mais en hiver, lorsque l'accumulation de neige force leurs proies dans les vallées, les rencontres entre les deux espèces deviennent plus probables. Les loups en meute ont le plus souvent le dessus sur le couguar et peuvent voler les animaux tués. Certains ont tué des mères et leurs petits[131],[132]. Le loup chassent le chat de Pallas et peut se nourrir des carcasses des proies tuées par la panthère des neiges[133],[134]. Les loups peuvent aussi réduire les populations de lynx boréal. Les loups peuvent tuer les lynx en les épuisant ou en les tuant avant qu'ils ne puissent s'échapper dans les arbres[135]. Des rencontres du même type entre le loup et le lynx roux ont été signalées[136].
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Les restes de gibier du loup sont parfois récupérées par le carcajou. Les carcajous attendent d'habitude que les loups aient fini de se nourrir, mais il arrive qu'ils chassent les loups de leurs carcasses. À l'inverse, il y a eu des signalements confirmant que des meutes de loups ont tué des carcajous[137].
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À part les humains, le tigre semble être le seul prédateur sérieux des loups[24],[138],[139],[140],[133]. Les interactions entre le loup et le tigre sont bien documentées dans le Sikhote-Alin, où les tigres réduisent le nombre de loups, soit au point d'extinction localisée, soit à un nombre si faible qu'ils deviennent une composante insignifiante dans le fonctionnement de l'écosystème. Les loups semblent capables d'échapper à l'exclusion compétitive des tigres seulement lorsque la persécution humaine diminue le nombre de tigres. Les cas avérés de tigres tuant des loups sont rares et les attaques semblent être de nature compétitive plutôt que prédatrice, avec au moins quatre cas avérés de tigres tuant des loups sans les consommer[141].
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En Mongolie, le loup servait à assurer la pérennité de la steppe dans les années 1950. Leur prédation sur les gazelles, les marmottes voire les rats évitait la désertification de la steppe[142].
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En Amérique, au parc national de Yellowstone, survivent encore aujourd'hui quelque 3 000 loups qui côtoient les bisons et les lynx. Ceux-ci sont remarquables pour leur technique de chasse en groupe unique. Une fois la proie repérée, ils s'élancent et utilisent la technique de l'encerclement dite « technique catapulte » pour ensuite faire la course et semble-t-il gagner l'estime de leurs congénères. L’histoire des loups de Yellowstone (en) montre l'impact écologique positif du loup, dispersant les ongulés qui ont tendance à surpâturer certaines espèces d'arbres ripisylves, stabilisant les populations de cervidés qui mangent les jeunes pousses et arbustes, diminuant les populations de coyotes au profit de petits mammifères[143].
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En Europe et en Suisse ou en France notamment, l’abondance de cervidés empêche la régénération des jeunes arbres et favorise le compactage des sols en forêt. La végétation des sous-bois hébergeant de nombreux invertébrés (qui constituent l'alimentation de nombreux vertébrés), sa dégradation a un impact important sur la biodiversité. La prédation, par les loups en particulier, régule le nombre de cervidés et les oblige à limiter/sélectionner les végétaux qu'ils mangent et contraint leurs lieux de vie à des espaces hors des forêts où la prédation est moins risquée[144],[145].
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Même si l'espèce Canis lupus n'est pas menacée de disparition dans sa globalité au regard de sa large aire de répartition à travers le globe, sa situation est plus préoccupante quand on considère les grandes populations une à une. En fait, seules les populations vivant dans les Carpathes et les Balkans-Dinara sont hors de danger au début du XXIe siècle [146] tandis que l'espèce est par exemple classée vulnérable sur la liste rouge française[147].
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Dans de nombreux pays les loups bénéficient à présent d'un statut d'espèce protégée, ce qui implique également un suivi des individus et populations, facilité par des méthodes de monitoring moins invasives pour le loup et son territoire[148], via l'analyse génétique des poils[149] ou excréments par exemple.
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Des mesures dérogatoires au statut de protection peuvent être mises en œuvre lorsque des troupeaux sont soumis à des attaques répétées : effarouchement (lumineux, sonore ou tir non létal), tir de défense de l'éleveur ou du berger, tir de prélèvement[150].
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Parallèlement à la domestication du chien, il y eut des rapports de concurrence difficiles entre le loup gris et l'homme.
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Bien que l'hybridation entre loups et chiens en Europe ait suscité des inquiétudes parmi les groupes de conservation craignant pour la pureté génétique du loup gris, les tests génétiques montrent que l'introgression des gènes canins dans les populations européennes de loups gris ne représente pas une menace significative. De plus, comme les saisons de reproduction (en) des loups et des chiens ne coïncident pas entièrement, la probabilité que les loups et les chiens sauvages s'accouplent et produisent des descendants survivants est faible[151].
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La chasse au loup (en) est pratiquée dès le Néolithique[152]. Dès le Magdalénien, les dents de loup sont utilisées dans de nombreuses parures[réf. nécessaire].
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L'extermination des loups d'Europe du Nord est d'abord devenue un effort organisé au Moyen Âge, et s'est poursuivie jusqu'à la fin des années 1800. En Angleterre, la persécution du loup a été imposée par la législation, et le dernier spécimen a été tué au début du seizième siècle sous le règne d'Henri VII. Les loups ont duré plus longtemps en Écosse, où ils se sont abrités dans de vastes étendues de forêt, qui ont ensuite été incendiées. Les loups ont réussi à survivre dans les forêts de Braemar et du Sutherland jusqu'en 1684. L'extirpation des loups en Irlande a suivi une voie similaire, le dernier loup étant censé avoir été tué en 1786[153]. Une prime au loup a été introduite en Suède en 1647, après que l'extermination de l'orignal et du renne eut forcé les loups à se nourrir de bétail. Les Samis ont extirpé les loups du nord de la Suède par des campagnes organisées. En 1960, il restait peu de loups en Suède à cause de l'utilisation de motoneiges pour les chasser, le dernier spécimen ayant été tué en 1966. Le loup gris a été exterminé au Danemark en 1772 et le dernier loup de Norvège a été tué en 1973. L'espèce a été décimée en Finlande au XXe siècle, malgré des dispersions régulières en provenance de Russie. Le loup gris n'était présent que dans l'Est et le Nord de la Finlande en 1900, bien que son nombre ait augmenté après la Seconde Guerre mondiale[154].
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En Europe centrale, le nombre de loups a considérablement diminué au début du XIXe siècle à cause de la chasse organisée et de la réduction des populations d'ongulés. En Bavière, le dernier loup a été tué en 1847 et avait disparu des régions du Rhin en 1899[154]. En Suisse, les loups ont disparu au XXe siècle ; ils reviennent naturellement d'Italie depuis les années 1990[155]. En 1934, l'Allemagne nazie devint le premier État de l'histoire moderne à protéger le loup, bien que l'espèce avait déjà été extirpée d'Allemagne à ce moment-là[156]. Le dernier loup vivant à être tué sur le sol de l'Allemagne d'aujourd'hui avant 1945 fut le « Tigre de Sabrodt (en) », qui fut abattu près de Hoyerswerda, en Lusace (alors Basse-Silésie) en 1904. Les loups sont depuis revenus dans la région[157].
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En Europe de l'Ouest[note 5], la chasse au loup en France a d'abord été institutionnalisée par Charlemagne entre 800 et 813, lorsqu'il a créé la louveterie, un corps spécial de chasseurs de loups. La louveterie fut abolie après la Révolution française en 1789, mais rétablie en 1814. En 1883, jusqu'à 1 386 loups furent tués, et beaucoup d'autres empoisonnés[154].
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En Europe de l'Est, les loups n'ont jamais été complètement exterminés en raison de la contiguïté de la région avec l'Asie et ses vastes zones boisées. Cependant, les populations de loups d'Europe de l'Est ont été réduites à un nombre très faible à la fin du XIXe siècle. Les loups ont été extirpés de Slovaquie au cours de la première décennie du XXe siècle, et vers le milieu du XXe siècle, on ne pouvait les trouver que dans quelques zones forestières de l'Est de la Pologne. Les loups des Balkans orientaux ont bénéficié de la contiguïté de la région avec l'ex-Union soviétique (en) et de vastes étendues de plaines, de montagnes et de terres agricoles. En Hongrie, les loups n'étaient présents que dans la moitié du pays vers le début du XXe siècle et se limitaient en grande partie au bassin des Carpates. Les populations de loups en Roumanie sont restées importantes, avec une moyenne de 2 800 loups tués chaque année sur une population de 4 600 de 1955 à 1965. Un creux historique a été atteint en 1967, lorsque la population a été réduite à 1 550 animaux. L'extermination des loups en Bulgarie était relativement récente, car une population antérieure d'environ 1 000 individus en 1955 a été réduite à environ 100 à 200 en 1964. En Grèce, l'espèce a disparu du sud du Péloponnèse en 1930. Malgré des périodes de chasse intense au XVIIIe siècle, les loups n'ont jamais disparu dans les Balkans occidentaux, de l'Albanie à l'ex-Yougoslavie. La persécution organisée des loups a commencé en Yougoslavie en 1923, avec la création du Comité d'extermination des loups (CEL) à Kocevje (en), en Slovénie. Le CEL a réussi à réduire le nombre de loups dans les Alpes dinariques[154].
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En Europe du Sud, l'extermination des loups n'était pas aussi complète qu'en Europe du Nord à cause d'une plus grande tolérance culturelle de l'espèce. Les populations de loups n'ont commencé à décliner dans la péninsule Ibérique qu'au début du XIXe siècle et ont été réduites de moitié en 1900. Les primes au loup ont été régulièrement versées en Italie jusqu'en 1950. Les loups ont commencé à être exterminés dans les Alpes vers 1800, et on n'en comptait plus que 100 en 1973 qui n'habitaient que 3 à 5 % de leur ancienne aire de répartition italienne[154].
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En Italie survivent environ 800 à 1 000 loups dans la vallée d'Aoste, en Lombardie, dans le Trentin et le Latium.[réf. nécessaire]
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C'est officiellement[note 6] le 5 novembre 1992 que les deux premiers loups sont aperçus dans les Alpes-Maritimes, dans le parc national du Mercantour[158], formant la meute Vésubie-Tinée, meute historique du retour du loup en France. Des analyses ADN de loups installés en France et en Italie ont montré qu'il s'agissait d'individus appartenant à la même sous espèce. Ainsi la population qui s'étendait déjà en Italie, a fait sa réapparition dans le nord de l'Italie, puis en France, non par l'intermédiaire des Abruzzes mais par les Alpes ligures et le Nord des Apennins[159]. Sa réinsertion est donc naturelle, et non volontaire, favorisée par l'exode rural qui a permis la reforestation et par la création d'espaces protégés. On parle de Zone de Présence Permanente (ZPP) lorsqu'un territoire précis est occupé durant au moins deux hivers consécutifs, soit par une meute soit par un loup solitaire. On compte en France 10 ZPP en 2002, 29 en 2012 et 90 en 2018, qui cumulent successivement 100, 200 et 500 loups environ[160].
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Un loup a par ailleurs été vraisemblablement observé à Gedinne, dans les Ardennes belges, à proximité de la frontière française, en juillet et août 2011[161],[162], ainsi qu'à Duiven aux Pays-Bas, à la même époque, en provenance d'Allemagne[163]. Sa présence est confirmée depuis 2018 dans les Hautes Fagnes[164].
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Un loup, venu d’Europe orientale, a par ailleurs été observé et filmé en mars 2015 aux Pays-Bas pour la première fois depuis 150 ans à Kolham, une localité proche de la frontière allemande et de la réserve naturelle des marais de Bourtange (province de Groningue)[165]. Les observations de ce loup s'étendent en fait sur trois jours, du lundi 9 au mercredi 11, et ont fait l'objet de plusieurs photos et films[166]. D'autres observations ont également été effectuées quelques jours plus tôt à peu de distance, à Emmen[167], et Meppen[168] (Drenthe).
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En Allemagne, le dernier loup de la lande de Lunebourg avait été aperçu et abattu en 1872 dans le bois de Becklingen. Mais en 2006 un spécimen a été contacté sur le centre d'essais de près de 50 km2 de Rheinmetall Waffe Munition GmbH à Unterlüß[169] ; une première photo de cet animal a été prise en 2007[170] et depuis une meute a colonisé le pas de tir d'Unterlüß[171], comme le laissaient supposer d'aurtes contacts au cours de l'année 2013[172].
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Au cours du XIXe siècle, les loups gris étaient encore présents dans de nombreuses parties du sud du Levant à l'est et à l'ouest du Jourdain. Cependant, leur nombre a considérablement diminué entre 1964 et 1980, en grande partie à cause des persécutions exercées par les agriculteurs[173]. L'espèce n'était pas considérée comme commune dans le nord et le centre de l'Arabie saoudite au XIXe siècle, avec la plupart des premières publications parlant des individus du sud-ouest de l'Asir, du nord des zones rocheuses bordant Jordanie, ou des zones entourant Riyad[174].
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L'aire de répartition du loup gris en Union soviétique s'étendait sur la quasi-totalité du territoire du pays, n'étant absente que sur les îles Solovky, la Terre François-Josef, la Terre du Nord et les îles Karaginski, du Commandeur et Chantar. L'espèce a été exterminée deux fois en Crimée ; une fois après la guerre civile russe, et de nouveau après la Seconde Guerre mondiale[24]. Après les deux guerres mondiales, les populations de loups soviétiques ont atteint deux sommets. 30 000 loups ont été abattus chaque année sur une population de 200 000 au cours des années 1940, dont 40 000 à 50 000 en période de pointe. Les populations de loups soviétiques ont atteint un creux vers 1970, disparaissant sur une grande partie de la Russie européenne. La population a de nouveau augmenté en 1980 pour atteindre environ 75 000 individus, dont 32 000 ont été tuées en 1979[175]. Les populations de loups dans le nord de la Mongolie intérieure ont décliné au cours des années 1940, principalement en raison du braconnage des gazelles à queue blanche, la principale proie du loup dans la région[176]. Dans l'Inde britannique, les loups étaient fortement persécutés en raison de leurs attaques contre les moutons, les chèvres et les enfants. En 1876, 2 825 loups ont été abattus dans les Provinces du Nord-Ouest (PNO) et du Bihar. Dans les années 1920, l'extermination des loups restait une priorité dans les PNO et à Awadh. Entre 1871 et 1916, plus de 100 000 loups ont été tués pour des primes en Inde britannique[177].
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Les loups au Japon ont disparu pendant la restauration de Meiji, une extermination connue sous le nom de ōkami no kujo. Le loup était considéré comme une menace pour l'élevage, ce que le gouvernement Meiji promouvait à l'époque, et ciblait grâce à un système de primes et d'une campagne directe d'extermination chimique inspirée de la campagne américaine contemporaine similaire. Le dernier loup japonais fut un mâle tué le 23 janvier 1905 près de Washikaguchi (aujourd'hui Higashi Yoshiro)[178]. Les loups japonais, aujourd'hui disparus, descendaient de grands loups sibériens qui colonisaient la péninsule coréenne et le Japon, avant de se séparer de l'Asie continentale il y a 20 000 ans, au Pléistocène. À l'Holocène, le détroit de Tsugaru s'est élargi et a isolé Honshū de Hokkaidō, provoquant ainsi des changements climatiques qui ont entraîné l'extinction de la plupart des grands ongulés qui habitaient l'archipel. Les loups japonais ont probablement subi un processus de nanisme insulaire il y a 7 000 à 13 000 ans en réponse à ces pressions climatiques et écologiques. C. l. hattai (anciennement indigène d'Hokkaidō) était beaucoup plus grand que son cousin méridional C. l. hodophilax car il habitait à des altitudes plus élevées et avait accès à de plus grandes proies, ainsi qu'une interaction génétique continue avec des loups se dispersant de Sibérie[179].
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En 2008, une référence faisant autorité indiquait que le loup gris pouvait être trouvé dans toute la Chine continentale[181]. En 2017, une étude approfondie a confirmé que le loup gris était présent dans toute la Chine continentale, à la fois par le passé et de nos jours. Il existe dans le sud de la Chine, ce qui réfute les affirmations de certains chercheurs occidentaux selon lesquelles le loup n'y aurait jamais existé[182],[183].
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Il existe peu de données fiables sur le statut des loups au Moyen-Orient, sauf en Israël et en Arabie saoudite, bien que leur nombre semble stable et devrait le rester. Les politiques de conservation d'Israël et l'application efficace de la loi maintiennent une population de loups de taille modérée, qui rayonne dans les pays voisins, tandis que l'Arabie saoudite a de vastes étendues désertiques, où environ 300 à 600 loups vivent sans être dérangés[184]. Le loup survit dans la plus grande partie de son aire de répartition historique en Arabie Saoudite, probablement à cause d'un manque de pastoralisme et de déchets humains abondants[174]. La Turquie peut jouer un rôle important dans le maintien des loups dans la région en raison de sa contiguïté avec l'Asie centrale. Les montagnes du pays ont servi de refuge aux quelques loups restants en Syrie. Une petite population de loups vit sur les hauteurs du Golan et est bien protégée par les activités militaires. Les loups vivant dans le désert du sud du Néguev sont contigus avec les populations vivant dans le Sinaï égyptien et en Jordanie. Dans tout le Moyen-Orient, l'espèce n'est protégée qu'en Israël. Ailleurs, il peut être chassé toute l'année par les Bédouins[184].
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Les populations actuelles du loup en Iran sont mal connues. Elles étaient autrefois présentes dans tout le pays dans les zones à faible densité de population au milieu des années 1970. Les régions septentrionales de l'Afghanistan et du Pakistan sont des bastions importants pour le loup. On estime qu'il y a environ 300 loups dans environ 60 000 km2 de Jammu-et-Cachemire dans le nord de l'Inde et 50 autres dans l'Himachal Pradesh. Au total, l'Inde compte environ 800 à 3 000 loups dispersés dans plusieurs populations restantes. Bien qu'ils soient protégés depuis 1972, les loups indiens sont considérés comme étant en voie de disparition, de nombreuses populations demeurant en faible nombre ou vivant dans des zones de plus en plus fréquentées par les humains. Bien que présents au Népal et au Bhoutan, il n'y a pas d'informations sur les loups qui s'y trouvent[175].
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Les populations de loups dans toute l'Asie du Nord et centrale sont très méconnues, mais sont estimées à plusieurs centaines de milliers d'après les abattages annuels. Depuis la chute de l'Union soviétique, l'extermination des loups à l'échelle du continent a cessé, et les populations de loups sont passées à environ 25 000 à 30 000 individus en ex-Union soviétique. En Chine et en Mongolie, les loups ne sont protégés que dans les réserves. Les populations mongoles ont été estimées entre 10 000 et 30 000, tandis que le statut des loups en Chine est plus fragmentaire. Le nord a une population de loups en déclin, estimée à 400 individus, tandis que le Xinjiang et le Tibet abritent respectivement environ 10 000 et 2 000 loups[185].
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Aux États-Unis, la destruction a fait chuter la population de loups de 400 000 individus au XVIIIe siècle à 1 000 en 1970, les loups étant confinés dans trois États (Michigan, Minnesota, Alaska)[186].
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À l'origine, le Loup gris occupait toute l'Amérique du Nord au nord des 20° Nord. Cela s'est produit sur tout le continent, sauf au Sud-Est des États-Unis, à l'ouest de la Sierra Nevada californienne, et dans les régions tropicales et subtropicales du Mexique. Parmi les grandes îles continentales occupées par les loups se trouvaient Terre-Neuve, l'île de Vancouver, le sud-est des îles de l'Alaska, l'archipel Arctique et le Groenland[44]. Bien que les naturalistes Lohr et Ballard aient postulé que le Loup gris n'avait jamais été présent sur l'Île-du-Prince-Édouard[187],[188]:392, l'analyse des références à la faune indigène de l'île dans des documents historiques inédits ou publiés a révélé que l'espèce y résidait au moment de la première colonisation française en 1720. Dans sa lettre du 6 novembre 1721 au Ministre français de la Marine, Louis Denys de La Ronde rapporte que l'île abrite des loups « d'une taille prodigieuse », et envoie une peau de loup en France pour prouver son affirmation. Comme l'île a été défrichée pour la colonisation, la population de loups gris a peut-être disparu ou s'est déplacée vers le continent sur la glace d'hivers : les quelques rapports ultérieurs sur les loups datent du milieu du XIXe siècle et décrivent les créatures comme des visiteurs de passage de l'autre côté du détroit de Northumberland[188]:386.
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Le déclin des populations de loups d'Amérique du Nord a coïncidé avec l'augmentation des populations humaines et l'expansion de l'agriculture. Au début du XXe siècle, l'espèce avait presque disparu de l'Est des États-Unis à l'exception de certaines régions des Appalaches et du nord-ouest de la région des Grands Lacs. Au Canada, le Loup gris a disparu du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse entre 1870 et 1921, et à Terre-Neuve vers 1911. Il a disparu des régions du sud du Québec et de l'Ontario entre 1850 et 1900. Le déclin du Loup gris dans les prairies a commencé avec l'extermination du bison américain et d'autres ongulés dans les années 1860 et 1870. Des années 1900 à 1930, le Loup gris a été pratiquement éliminé de l'Ouest des États-Unis et des régions voisines du Canada à cause des programmes intensifs de lutte contre les prédateurs visant à éradiquer l'espèce. Le Loup gris a été exterminé par les gouvernements fédéral et des États de tous les États-Unis en 1960, sauf en Alaska et dans le nord du Minnesota. Le déclin des populations de loups d'Amérique du Nord s'est inversé entre les années 1930 et le début des années 1950, en particulier dans le sud-ouest du Canada à cause de l'expansion des populations d'ongulés suite à une meilleure réglementation de la chasse au gros gibier. Cette augmentation a déclenché une reprise de la lutte contre le loup dans l'Ouest et le Nord du Canada. Des milliers de loups ont été tués entre le début des années 1950 et le début des années 1960, principalement par empoisonnement. Cette campagne a été interrompue et les populations de loups ont de nouveau augmenté vers le milieu des années 1970[44].
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L'aire de répartition actuelle de l'espèce en Amérique du Nord est principalement confinée à l'Alaska et au Canada, avec des populations également présentes dans le nord du Minnesota, le nord du Wisconsin et la péninsule supérieure du Michigan, ainsi que dans de petites parties du Washington, de l'Idaho, du nord de l'Oregon et du Montana. Selon les estimations des responsables de la faune de la Californie., une population fonctionnelle de loups devrait exister dans l'État d'ici 2024[189]. Les loups canadiens ont commencé à recoloniser naturellement le nord du Montana autour du Parc national de Glacier en 1979, et la première tanière de loups dans l'Ouest des États-Unis depuis plus d'un demi-siècle a été documentée en 1986[190]. La population de loups dans le nord-ouest du Montana a d'abord augmentée en raison de la reproduction naturelle et de la dispersion de jusqu'à environ 48 loups à la fin de 1994[191]. De 1995 à 1996, des loups de l'Alberta et de la Colombie-Britannique ont été déplacés au parc national de Yellowstone et en Idaho. En plus, le loup mexicain (Canis lupus baileyi) a été réintroduit en Arizona et au Nouveau-Mexique en 1998. Le loup gris se trouve dans environ 80 % de son aire de répartition historique au Canada, ce qui en fait un bastion important pour l'espèce[44].
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Le Canada abrite environ 52 000 à 60 000 loups, dont le statut juridique varie selon les provinces et les territoires. Les résidents des Premières nations peuvent chasser le loup sans restriction, et certaines provinces exigent des permis pour que les résidents puissent chasser le loup alors que d'autres ne le font pas. En Alberta, les loups sur des terres privées peuvent être appâtés et chassés par le propriétaire sans permis et, dans certaines régions, il existe des programmes de chasse à prime au loup[192],[193]. Le contrôle à grande échelle des populations de loups par empoisonnement, piégeage et chasse aérienne est aussi actuellement menée par des programmes mandatés par le gouvernement afin de soutenir les populations d'espèces proies en voie de disparition comme le Caribou des bois[194].
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En Alaska, la population de loups gris est estimée entre 6 000 et 7 000 individus et peut être tuée légalement pendant les saisons de chasse et de piégeage, avec des limites de prises (bag limits) et d'autres restrictions. En 2002, il y avait 250 loups dans 28 meutes à Yellowstone et 260 loups dans 25 meutes en Idaho. Le loup gris a reçu la protection de l'Endangered Species Act (ESA) au Minnesota, au Wisconsin et au Michigan en 1974, et a été reclassé d'espèce en voie de disparition à espèce menacée en 2003. Les loups du Mexique réintroduits en Arizona et au Nouveau-Mexique sont protégés en vertu d'ESA et, à la fin de 2002, il y a 28 individus dans huit meutes[195]. Une louve abattue en 2013 dans le comté de Hart par un chasseur a été le premier loup gris vu dans le Kentucky dans les temps modernes. L'analyse de l'ADN par les laboratoires de la Pêche et de la Faune a révélé des caractéristiques génétiques similaires à celles des loups dans la région des Grands Lacs[196].
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Il y a environ 50 millions d'années est apparu un mammifère avec des dents en partie conçues pour découper la viande, les carnassières. Au cours des 10 millions d'années qui suivirent, ces créatures se sont développées en grand nombre et sous des formes différentes. Une de ces espèces, appelée Miacis, ressemblait aux chiens d'aujourd'hui. L'espèce Miacis fait partie de la famille des Miacidae, de laquelle sont issues toutes les familles actuelles de mammifères carnivores.
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L'ancêtre le plus probable du loup et peut-être du coyote est Canis lepophagus, un canidé au crâne étroit vivant en Amérique du Nord au Miocène. Les premiers loups actuels sont apparus à la limite entre le Blancien et l'Irvingtonien (1,8 million d'années avant aujourd'hui). Parmi eux, Canis priscolatrans ressemblait au loup rouge et a colonisé l'Eurasie en passant par le détroit de Béring : la population eurasienne C. priscolatrans a évolué en Canis etruscus puis Canis mosbachensis. Cette dernière forme a évolué vers Canis lupus puis re-colonisé l'Amérique à la fin du Rancholabréen, où il a cohabité avec un canidé de grande taille Canis dirus, disparu il y a 8 000 ans après la disparition de ses proies[197].
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La recolonisation nord-américaine s'est probablement produite en plusieurs vagues. Les sous-espèces américaines C. l. baileyi (loup du Mexique), C. l. lycaon (loup de l'Est) et C. l. rufus (loup rouge) présentent des traits primitifs et des similitudes systématiques. À la fin du Pléistocène, plusieurs indices indiquent des flux migratoires vers le Sud de l'Amérique du Nord[197].
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L'apparence du Loup gris présente une grande variabilité selon leur région d'origine. De nombreuses sous-espèces ont été décrites sur la base de quelques individus, sans prendre en compte la variabilité phénotypique naturelle de l'espèce. Ainsi, Edward Alphonso Goldman décrit 24 sous-espèces américaines différentes en 1944[19]. Une quarantaine de sous-espèces de Canis lupus ont pu être décrites ; la base Mammal Species of the World en recense 39[198] et le système d'information taxonomique intégré (SITI) 38 sous-espèces[199].
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Les recherches actuelles sont fondées sur des critères multifactoriels tels que la morphologie, la paléontologie, le comportement et les analyses génétiques. Cette réorientation de la description des sous-espèces a conduit à réduire considérablement le nombre de sous-espèces en considérant qu'il s'agit dans la majorité des cas d'adaptations locales de l'espèce Canis lupus.
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En 1983, Nowak propose de réduire les loups d'Amérique à cinq sous-espèces : Canis lupus occidentalis, arctos, baileyi, nubilus et lycaon. Son argumentation se développe autour de la séparation géographique en Amérique du Nord de cinq populations de loups au cours de la glaciation du Pléistocène, isolation durable qui aurait permis la formation des différentes formes. Les cinq formes de loups sont par la suite confirmées par des études génétiques[19]. Par la suite, en 2004, l'analyse génétique menée sur 102 loups de 24 meutes différentes sur 12 ans, semble montrer que Canis lupus lycaon, le Loup de l'Est constitue probablement l'espèce Canis lycaon, proche du loup rouge (Canis rufus) et du coyote (Canis latrans)[200],[201]. Les sous-espèces américaines du loup gris sont les suivantes :
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De même, la classification des loups en Eurasie, qui a connu jusqu'à une quinzaine de sous-espèces différentes a subi quelques modifications. Nowak propose en 1995 un modèle à neuf sous-espèces[19] : Canis lupus lupus, Canis lupus albus, Canis lupus arabs, Canis lupus cubanensis, Canis lupus communis, Canis lupus hodophilax, Canis lupus hattai, Canis lupus lupaster, Canis lupus pallipes. Par la suite, en 2004 puis 2005, les études semblent montrer que C. l. arabs et C. l. pallipes sont synonymes[202]. En 2007, des études menées sur l'ADN mitochondrial pointent la possibilité que Canis lupus chanco et Canis lupus pallipes soient des espèces à part entière, dénommées Canis himalayensis et Canis indica[203].
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Les populations du loup gris présentes dans les Apennins en Italie ont été isolées pendant plusieurs milliers d'années au Sud des Alpes, selon une étude publiée en 2004. La calotte glaciaire sur les Alpes et le Pô auraient formé une barrière naturelle lors de la glaciation de Würm (18 000 ans avant le présent)[204]. Les études morphologiques valident une différenciation entre les loups présents en Italie et ceux du reste de l'Europe, ainsi que l'absence d'hybridation avec le chien domestique[205]. Ces découvertes vont dans le sens d'une sous-espèce Canis lupus italicus, bien que le sujet soit encore débattu[206]. En Espagne, les populations de loups pourraient également être une sous-espèce désignée sous le nom de Canis lupus signatus[206].
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L'origine du chien domestique est encore aujourd'hui relativement débattue. Le Loup gris et le chien domestique actuels descendent très vraisemblablement d'un ancêtre commun, ayant, selon une étude chinoise, vécu il y a 30 000 ans, en Asie du Sud-Est[207]. En effet, la diversité génétique des populations canines étudiées était maximale en Asie du Sud-Est[208]. Le Chacal doré ou peut-être le résultat d'une hybridation de différentes espèces présentes et passées de canidés[209],[210].
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La principale différence entre le loup et le chien repose en la capacité digestive de l'amidon par ce dernier, probablement corrélée avec la proximité des groupes humains.
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Toutefois, le chien est généralement considéré comme une sous-espèce de Canis lupus : Canis lupus familiaris[210]. Deux autres sous-espèces de Canis lupus sont issues de chiens domestiques retournés à l'état sauvage : le Dingo (Canis lupus dingo) et le Chien chanteur (Canis lupus halstromi)[209].
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L'hybridation naturelle est fréquente entre les membres des Canidae qui sont féconds entre eux. De nombreuses populations ont un statut débattu sur leur qualité d'espèce, de sous-espèces du loup gris ou le résultat d'une hybridation. Ces débats revêtent une importance particulière pour la création ou le maintien des programmes de préservation d'une espèce ou d'une sous-espèce, un hybride n'ayant pas de statut de protection.
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Le Loup de l'Est (Canis lycaon) se reproduit régulièrement avec le Loup gris ou le Coyote. Sa caractérisation taxonomique n'en est que plus compliquée. Cela est généralement considéré comme négatif pour l'espèce, qui peut perdre son intégrité génétique. Cependant, il se pourrait que l'hybridation permette spécifiquement au Loup de l'Est de s'adapter plus rapidement aux changements dans son environnement[201]. Cette hybridation n'est pas sans conséquence pour le Loup gris : ainsi, les meutes des Grands lacs ont été dé-listées de l’Endangered Species Act, toutefois, des analyses génétiques ont montré que les nouvelles populations s'hybridaient depuis plus d'un siècle avec le Loup de l'Est[211].
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Le Loup rouge (Canis rufus) a été classé en tant qu'espèce à part entière depuis le début des années 1970[212]. Une minorité d'auteurs le considère comme un hybride entre un loup gris et le coyote (Canis latrans) à la suite de plusieurs études génétiques controversées menées depuis 1992[213],[214], son nom scientifique est alors Canis lupus × Canis latrans[215]. Au Texas, Coyote, Loup du Mexique (Canis lupus baileyi) et Loup rouge sont des espèces sympatriques. Les analyses réalisées autant sur des marqueurs génétiques issus tant de la lignée maternelle (ADN mithocondrial) que la lignée paternelle (chromosome Y) montrent que les croisements entre les trois espèces ont eu lieu sporadiquement, hormis pour le Loup rouge où celle-ci a pris une grande importance. Les populations captives de Loup du Mexique semblent exemptes de traces d'hybridation. Les auteurs concluent sur le caractère complexe et non résolu de l'hybridation introgressive pour ces trois espèces, les caractères morphologiques (sexe, taille) ou la densité de population ne pouvant expliquer clairement le phénomène[216].
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En 2017, l'ONCFS publiait une étude réalisée par un laboratoire d'analyses génétiques qui établissait que l'hybridation du loup était un phénomène très limité en France[217].
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Depuis la Préhistoire[218], le statut du Loup gris semble avoir suivi la même évolution sur une grande partie de son aire de répartition historique. Ainsi, il a d'abord été respecté ou vénéré, puis a été vu comme un concurrent ou un être maléfique à exterminer, avant de bénéficier d'un protection variable en fonction des pays[219],[220]. La domestication du loup gris s'est effectuée à la Préhistoire et a donné le chien[221], une sous-espèce.
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Le Loup est aussi un symbole culturel ou religieux pour de nombreuses civilisations, aussi bien positif que négatif. Il a fait l'objet de beaucoup de fausses croyances renvoyant aux peurs de l'humain et servant de miroir[222]. L'espèce a donc inspiré beaucoup de mythes et de légendes, ainsi que des histoires comme le loup-garou, les enfants-loups ou encore la bête du Gévaudan. L'espèce avait parfois un culte dédié dans certaines villes ou servait d'ancêtre de certains clans ou communautés[223]. Il est également très présent dans la culture populaire via des fables ou d'autres médias.
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Les civilisations ayant côtoyées le Loup gris présentent des noms propres qui contiennent le nom de l'espèce. Il peut s'agir de noms de personnes[224] ou de lieu[réf. souhaitée]. Ainsi, la littérature vieil-anglaise contient plusieurs exemples de rois et de guerriers anglo-saxons (en) prenant wulf comme préfixe ou suffixe dans leurs noms[224].
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Le Loup est un motif commun dans les mythologies et cosmologies fondatrices des peuples d'Eurasie et d'Amérique du Nord, c'est-à-dire l'étendue historique de l'habitat de Canis lupus. L'attribut visible du Loup gris est sa nature de prédateur et, par conséquent, il est fortement associé au danger et à la destruction, ce qui en fait le symbole du guerrier d'une part, et celui du diable d'autre part. Le trope moderne du Grand Méchant Loup en est une évolution. Le Loup a une grande importance dans les cultures et les religions des peuples nomades, tant dans la steppe eurasienne que dans les plaines nord-américaines. Dans de nombreuses cultures, l'identification du guerrier au Loup (totémisme) a donné naissance à la notion de lycanthropie, c'est-à-dire l'identification mythique ou rituelle d'un humain et d'un loup.
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Le loup est présent dans les fables et tous les médias[réf. souhaitée].
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La prédation du bétail a été l'une des principales causes de la chasse au loup qui a même pu conduire à son extermination dans certaines zones : en plus de causer des pertes économiques, la menace que constitue cette prédation exerce une grande pression sur les éleveurs[225].
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Certains pays aident à compenser les pertes économiques subies à cause des loups par le biais de programmes d'indemnisation ou d'assurances publiques[226]. La France met ainsi en œuvre depuis 2004 les systèmes d'aide les plus complets avec une aide au financement du gardiennage par des bergers ou par l’éleveur, de l’achat/entretien de chiens de protection des troupeaux et de parcs de regroupement mobiles ou fixes[227]. Elle détient cependant de loin le record du nombre de victimes (en valeur absolue ou rapportés au nombre de loups) mais paradoxalement aussi celui du coût public de la protection et du montant des indemnisations de dommages. La taille du troupeau (jusqu'à 5000 bêtes par berger en France comparé à un maximum de 1000 moutons dans les pays voisins) semble être une des causes de l'efficacité réduite des mesures françaises[228].
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Les loups attaquent surtout le bétail lorsque les proies sauvages sont épuisées (ou que les troupeaux sont peu protégés) : en Eurasie, une grande partie de l'alimentation de certaines populations de loups est constituée de bétail alors que celà est rare en Amérique du Nord où les populations saines de proies sauvages ont été largement rétablies[225]. La majorité des pertes se produisent pendant la période de pâturage d'été, le bétail non soigné dans les pâturages éloignés étant le plus vulnérable à la prédation par les loups[229]. Les espèces animales les plus fréquemment ciblées sont le mouton (Europe), le renne domestique (Nord de la Scandinavie), la chèvre (Inde), le cheval (Mongolie), les bovins et la dinde (Amérique du Nord)[225]. Le nombre d'animaux tués en une seule attaque varie selon les espèces : la plupart des attaques contre les bovins et les chevaux entraînent la mort d'un animal, tandis que les dindes, les moutons et les rennes domestiques peuvent être tués en surplus[230]. Les loups attaquent principalement le bétail quand les animaux broutent, bien qu'ils s'introduisent parfois dans des enclos clôturés[87]. Dans certains cas, les loups n'ont pas besoin d'attaquer physiquement le bétail pour l'affecter négativement : le stress que subit le bétail en étant vigilant vis à vis des loups peut entraîner des fausses couches, une perte de poids et une diminution de la qualité de la viande[231].
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Les loups sont difficiles à chasser en raison de leur insaisissabilité, de leurs sens aiguisés, de leur grande endurance et de leur capacité à neutraliser et tuer rapidement les chiens de chasse[232]. Les méthodes historiques comprennent l'abattage des portées nées au printemps dans leur tanière, la poursuite avec les chiens (en général des combinaisons de lévriers, de chiens de Saint-Hubert et de fox-terriers), l'empoisonnement à la strychnine et le piégeage[233],[234],[235]. Une méthode populaire de chasse au loup en Russie consiste à piéger une meute dans une petite zone en l'encerclant avec des poteaux à fladry (en) portant un parfum humain. Cette méthode repose en grande partie sur la peur des odeurs humaines par le loup, mais elle peut perdre de son efficacité lorsque les individus s'y habituent[235]. Certains chasseurs sont capables d'attirer les loups en imitant leurs cris[235]. Au Kazakhstan et en Mongolie, les loups sont traditionnellement chassés avec des aigles et des faucons, mais cette pratique est en déclin, les fauconniers expérimentés étant de moins en moins nombreux[235]. Tirer sur les loups à partir d'un avion est très efficace en raison de la visibilité accrue et des lignes de tir directes[235], mais controversé[236]. Plusieurs types de chiens, comme le Barzoï, l'Irish wolfhound et le Kyrgyz Tajgan ont été spécialement élevés pour la chasse au loup[237].
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Depuis les années 1990, le loup est une espèce protégée aux niveaux international, européen et français mais cette protection peut faire l'objet de dérogations pour prévenir de dommages importants à l'élevage, s'ils perdurent malgré la mise en place de moyens de protection et sous réserve que ces dérogations ne nuisent pas au maintien des populations dans un état de conservation favorable.
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Les limites d'abattage sont fixées en France par arrêté ministériel sur la base d'une expertise de l'OFB[238]. Par exemple, cette limite était de 10% de la population de loups pour l'année 2018 et est augmentée à 19% pour l'année 2019 (sans tenir compte du braconnage ou des morts accidentelles)[239]. Les conditions d'abattage, lorsque les opérations d'effarouchement restent inefficaces, sont[240]:
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L'abattage est ici un moyen choisi par le gouvernement pour pacifier les tensions entre éleveurs, dont certains réclament encore l’éradication du loup, et les associations de protection de la nature qui réclament au contraire une protection a minima jusqu'à atteindre un état de conservation favorable (estimé entre 2 500 et 5 000 adultes)[241], tandis que les constats sur le terrain montrent que cette régulation du nombre de loups ne réduit pas les dommages aux troupeaux mais désorganise au contraire les meutes et peut conduire à l'effet inverse[242][243].
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La peur du loup a été omniprésente dans de nombreuses sociétés, même si les humains ne font pas partie de ses proies naturelles[6]. La réaction des loups aux humains dépend en grande partie de leur expérience passée avec eux : les loups qui n'ont jamais eu d'expérience négative des humains, ou qui sont conditionnés par la nourriture, peuvent se montrer peu craintifs des gens[244]. Bien que les loups puissent se montrer agressifs s'ils sont provoqués, de telles attaques se limitent le plus souvent à des morsures rapides aux extrémités, et les attaques ne sont pas pressées. Les attaques prédatrices (attaques de loups traitant les humains comme de la nourriture) peuvent être précédées d'une longue période d'habituation, au cours de laquelle les loups perdent progressivement leur peur d'homo sapiens. Les victimes sont mordues à plusieurs reprises à la tête et au visage, puis sont traînées et consommées, à moins que les loups ne soient repoussés. En général, ce genre d'attaques ne se produisent que localement et ne s'arrêtent pas tant que les loups impliqués ne sont pas éliminés. Les attaques de prédateurs peuvent se produire à tout moment de l'année, avec un pic de juin à août, lorsque les chances d'entrée dans les zones forestières (pour le pâturage du bétail ou la cueillette de baies et de champignons) augmentent[6]. Quelques cas d'attaques de loups non-enragés en hiver ont aussi été enregistrés au Bélarus, dans les oblasts de Kirov et Irkoutsk, en Carélie et en Ukraine[24]. En plus, les loups qui ont des petits subissent un stress alimentaire plus important durant cette période[24].
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La majorité des victimes des attaques de loups prédateurs sont des enfants de moins de 18 ans et, dans les rares cas où des adultes sont tués, les victimes sont presque toujours des femmes. Les cas de loups sauvages enragés sont faibles par rapport aux autres espèces car les loups ne sont pas les principaux réservoirs de la maladie, mais ils peuvent être infectés par des animaux comme les chiens, les chacals ou les renards. Les cas de rage chez les loups sont très rares en Amérique du Nord, mais nombreux dans les pays de Méditerranée orientale, au Moyen-Orient et en Asie centrale. Les loups développent apparemment la phase « furieuse » de la rage à un degré très élevé qui, associée à leur taille et à leur force, pourrait faire des loups les animaux enragés les plus dangereux[6], les morsures des loups enragés étant 15 fois plus dangereuses que celles des chiens[24]. Les loups enragés agissent habituellement seuls, parcourant de grandes distances et mordant souvent un grand nombre de personnes et d'animaux domestiques. La plupart des attaques de loups enragés se produisent au printemps et à l'automne. Contrairement aux attaques prédatrices, les victimes de loups enragés ne sont pas mangées, et les attaques ne se produisent généralement qu'un seul jour. Les victimes sont choisies au hasard, même si la majorité des cas concernent des hommes adultes. Pendant 50 ans jusqu'en 2002, il y a eu huit attaques mortelles en Europe et en Russie, et plus de 200 en Asie du Sud[6]. En 2005 et 2010, deux personnes ont été tuées et partiellement dévorées par des loups en Amérique du Nord, Kenton Carnegie et Candice Berner[245],[246].
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Le loup est un animal sauvage doté d'instincts précis lui permettant d'exceller dans la vie sauvage. Domestiquer le loup nécessiterait une sélection permettant de limiter les instincts les plus incompatibles avec une vie domestique, ce qui nécessiterait de nombreuses générations comme cela fut le cas pour la domestication du chien.
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Le cas le plus fréquent pour l'apprivoisement se fait via une imprégnation, où l'humain se substitue aux parents en élevant le louveteau, ou, comme pour les chiens, en mettant fréquemment le louveteau au contact d'humain durant ses premières semaines. Le comportement de l'animal demeure foncièrement différent de celui du chien, ce qui est source éventuelle de danger et d'autres problèmes.
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D'autres personnes tentent de « minimiser » ce comportement typique du loup en hybridant chien et loup. Il demeure que, dans les deux cas, loup apprivoisé ou hybride, ces animaux ont une faible crainte de l'humain et du fait d'un comportement très spécifique, auquel en général les humains ne sont pas habitués, des incidents ou des accidents graves peuvent survenir. Ainsi, aux États-Unis, entre 1986 et 1994, ont été répertoriés plusieurs cas d'enfants mutilés dont 9 cas ayant entraîné la mort de l'enfant. Ces pratiques sont déconseillées entre autres par l'IUCN Wolf Specialist Group[247].
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Certaines populations de Canis lupus ont évolué parallèlement aux loups, puis choisi de s'allier avec l'homme pour obtenir des proies plus facilement, jusqu'à devenir peu à peu le chien domestique et toutes les races que nous lui connaissons. Les chiens parias, semi sauvages, de l'Inde donnent une idée de ce qu'a pu être cette évolution progressive vers la domestication.
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L'homme cherche aussi à faire des croisements entre le chien et le loup dans le but d'augmenter la résistance des chiens et leurs performances physiques, perdues au fil des sélections. Les chiens-loups sont des hybrides plus ou moins stables. En France par exemple ne sont reconnues que les races appelées chien-loup tchécoslovaque et de chien-loup de Saarloos mais d'autres tentatives sont faites aussi en Amérique du Nord.
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Lourdes est une commune française située dans le département des Hautes-Pyrénées, en région Occitanie.
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Centre de pèlerinage catholique depuis les apparitions de Lourdes en 1858, elle accueille chaque année 6 millions de pèlerins ou visiteurs venus du monde entier selon le secrétariat général du sanctuaire[1], dont environ 60 000 malades et invalides. C'est le quatrième lieu de pèlerinage catholique en fréquentation après le Vatican, la basilique Notre-Dame de Guadalupe de Mexico et la basilique Notre-Dame d'Aparecida au Brésil[2].
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Avec un parc hôtelier de plus de 12 000 chambres et près de 22 200 lits pour 144 hôtels[3] (pour un total de 14 361 habitants en 2020), Lourdes est la deuxième ville hôtelière de France, après Paris[4], mais troisième en nombre d'hôtels après Nice.
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La commune de Lourdes est composée de deux territoires distincts séparés d'environ 300 mètres par la commune de Poueyferré, au niveau du lieu-dit Artigau : au nord, l'enclave de la forêt de Mourle et au sud, la ville de Lourdes proprement dite. La commune est limitrophe du département des Pyrénées-Atlantiques, de par cette enclave.
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Lourdes se situe au pied des Pyrénées, dans la région historique de Bigorre, sur le gave de Pau, au sud-ouest de Tarbes. Le sanctuaire se situe vers l'ouest, à la sortie de la ville en suivant le gave de Pau.
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La ville s'est bâtie autour d'un piton rocheux sur lequel a été construit le château et dans une cuvette glaciaire issue du creusement opéré par le glacier dit d'Argelès ou du gave de Pau, lors de la dernière phase de la glaciation de Wurm (50 000 à 12 000 BP), puis par le gave lui-même après la fonte du glacier. Le sud de la cuvette est dominé par les massifs calcaires karstiques, à dolines et cavités, du pic du Jer et du Béout, séparés par la vallée du gave.
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Le centre-ville, dominé par l'éperon calcaire du château fort, offre en plusieurs endroits les marques des anciennes carrières de pierre de Lourdes. Les grottes des Sarrazins (800 m de développement), et les grottes du Loup dans le massif qui domine le sanctuaire témoignent de cet état karstique soumis aux influences glaciaires[6]. Au nord, on trouve des traces de l'expansion maximale de ce glacier qui divergea en plusieurs langues autour du site de Lourdes après s'être heurté à des reliefs préglaciaires[7] : le lac de Lourdes en particulier avec sa zone humide classée Natura 2000[8] mais aussi la tourbière dite de Biscaye ou de Poueyferré et celle du Monge, qui ont été le support de travaux fondateurs de palynologie glaciaire[9], ainsi que des arcs morainiques périphériques qui offrent des dépôts rocheux visibles, vers Peyrouse à l'ouest, Bartrès au nord-ouest, et au-dessus de la lande de Sarsan qui domine la ville au nord-est, vers Bourréac, face à la chaîne de montagne.
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Cet ancien bassin glaciaire est aujourd'hui très largement occupé par la ville tout en constituant un carrefour de communication entre les différentes vallées qui y débouchent. Par son creusement, le gave a contribué au partage de cet espace en deux étages, celui de la ville basse qui est celui du sanctuaire, des hôtels et des commerces qui les entourent, et celui de la ville haute dont la vie est celle d'une ville moyenne, la deuxième en nombre d'habitants au niveau départemental, marquée par un flux touristique et de passage important.
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Pour accéder à Lourdes rapidement de Toulouse, emprunter l'A64 jusqu'à Tarbes. À la sortie Tarbes-Ouest (no 12), prendre la RN 21, qui est, en grande partie, en 2×2 voies jusqu'à Lourdes.
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De Bordeaux, emprunter l' A62 vers Agen A65 vers Pau A64 jusqu'à la sortie Soumoulou (no 11), prendre la route nationale 117 (route départementale 817) puis la route nationale 640 (route départementale 940), en 1×1 voie jusqu'à Lourdes
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La sortie no 12 (Tarbes-Ouest) dessert aussi les quartiers ouest de Tarbes, Bagnères-de-Bigorre, Vic-en-Bigorre, plusieurs stations de sports d'hiver et d'été, ainsi que l'aéroport international de Tarbes-Lourdes-Pyrénées.
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Notez que la RN 21 se prolonge, au sud, par une autre 2×2 voies (RD 821) entre Lourdes et Argelès-Gazost (14 km), dans les Pyrénées. D'Argelès, on a un accès direct à Luz-Saint-Sauveur, au cirque de Gavarnie et à la Brèche de Roland, à proximité de la frontière franco-espagnole, dans le Parc National des Pyrénées.
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Les lignes A1, A2, A3 et S4, S5 (lignes saisonnières) du réseau de bus MonCitybus, géré par CarAlliance ACTL, desservent Lourdes en reliant les différents quartiers les uns aux autres.
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Lourdes est reliée à de nombreuses villes et de stations de ski du département comme Tarbes, Argelès-Gazost, Cauterets ou Gavarnie par les bus de Maligne, géré par le Conseil départemental des Hautes-Pyrénées. La ville est desservie par les lignes 1.
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Lourdes est également desservie par les lignes 805 du Réseau interurbain des Pyrénées-Atlantiques.
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Lourdes possède une gare nationale, qui ne fut adoptée qu'en 1859 grâce aux Apparitions, et inaugurée en 1866, desservie : par le TGV, relation Paris-Montparnasse - Bordeaux-Saint-Jean - Tarbes ; par des trains Intercités, relations : Toulouse-Matabiau - Hendaye et Bordeaux-Saint-Jean - Tarbes ; et par des trains Intercités de nuit, relations : Paris-Austerlitz - Tarbes et Genève-Cornavin - Tarbes - Hendaye (le week-end et en période estivale).
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C'est également une gare régionale desservie par des trains TER Occitanie, relations : Toulouse-Matabiau - Muret - Saint-Gaudens - Montréjeau - Tarbes - Lourdes - Pau, et par des trains TER Nouvelle-Aquitaine, relations : Tarbes - Pau - Bayonne - Hendaye.
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La gare est également desservie par des trains de pèlerins venant de différentes régions de France, mais également d'Italie, d'Allemagne, de Suisse, de République tchèque, etc. Ces trains sont surtout présents l'été, et repartent généralement de la voie 13, spécialement conçue pour ces types de circulations. En France, les villes du Nord comme Tourcoing envoient plusieurs trains par an.
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Lourdes est desservie par l'aéroport de Tarbes-Lourdes-Pyrénées situé à 15 minutes au nord par la RN21.
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Il relie la ville aux plateformes européennes suivantes :
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Une des premières mentions connues de Lourdes date de 983, lors de la Fondation de l'abbaye de Saint-Pé, où Garcie-Arnaud donne la troisième partie du marché Lourdais (tertiam partem mercati Lurdensis)[10]. Par la suite nous avons entre 1114 et 1130 : lo senhor de Lorda[11]; puis 1163-1185 : Petro comiti Bigorrensi in castro de Lorda[12]; 1216 : castel de Lourda[13]; c.1250 : al castet de Lorda[14] ; 1682 la ville de Lorde[15] ; 1757 Lourde[16]; 1800 - Le s final de Lourdes n'apparait que vers la fin du XVIIIe siècle[17].
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Il a été noté dès 1698 Lorde, oppid. Aquitaniae, Lapurdum[18], or le nom de Lapurdum a été appliqué à Bayonne (le Labourd) jusqu'au XIe siècle et également à la ville de Lourdes. Lapurdum se lit dans la Notice d'Antonin, écrite au IIIe siècle et qui concerne plus particulièrement Bayonne[19].
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L'origine de la ville de Lourdes s'illustre certes d'une légende. Cependant, il faut remarquer que celle-ci ne remonte qu'en 1118. Il s'agit d'une chronique du moine irlandais, Marfin, et redécouverte au XVIIe siècle[20]. L'histoire demeure donc légende et non critique. Voilà cette légende y compris plusieurs variantes :
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Pour consulter le texte intégral en français de Marfin, voir aussi [3] à la fin (annexe II).
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Le Dictionnaire toponymique des communes des Hautes Pyrénées de Michel Grosclaude et Jean-François Le Nail[22] livre des informations de référence et des dénominations historiques de la ville reproduites ci-après :
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Les auteurs Dauzat et Rostaing envisagent une origine latine possible dans Lurida (villa) rattachée au cognomen latin Luridus[23], toutefois pour Grosclaude et Le Nail le toponyme est d'origine inconnue, vraisemblablement prélatin.
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On notera que la lettre s est absente dans les dénominations historiques citées. La forme Lourde, sans s, est la forme courante jusqu'au début du XIXe siècle comme on peut le constater sur une carte de Cassini établie sous le premier Empire[24], le nom de la ville y figure sous cette forme (de même que Tarbes sous la forme Tarbe). Voir l'image ci-contre. L'adjonction du s final est donc récente.
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La prononciation locale figurée est ['lourdo].
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En gascon graphie classique, la ville se nomme Lorda.
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Le surnom des Lourdais était Ets peirers (les tailleurs de pierre)[26], à cause des nombreuses carrières qui s'y trouvaient et qui donnaient une forme particulière de marbre gris appelée pierre de Lourdes.
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En France et internationalement, Lourdes est la cité mariale par excellence. C'est un centre mondial de pèlerinages dont l'histoire a commencé en février 1858. « Pourtant, avant 1858, il y a un autre Lourdes »[27]. Le site de Lourdes, au carrefour de plusieurs vallées, surnommé le « verrou du Lavedan », a en effet une histoire largement documentée, couvrant toutes les époques du Paléolithique à nos jours, et dont la connaissance est essentielle à celle de ce secteur pyrénéen.
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Le nouveau Lourdes est né avec les pèlerinages. Tant sur les plans religieux que sociétal et économique, le sujet est majeur. L'histoire de Lourdes fait donc l'objet d'un article détaillé auquel le lecteur est invité à se reporter, dans lequel ont été reproduits les éléments d'histoire contenus dans le présent article et dans lequel ils sont maintenus, provisoirement et dans leur version initiale.
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Favorablement situé entre plusieurs vallées, le site de Lourdes est habité depuis la Préhistoire : des traces d'occupation (dont des outils, des bijoux, des tessons de céramique et des sépultures) ont été découvertes, entre autres, dans la grotte des Espélugues[28]. Le musée d'archéologie nationale date le « cheval de Lourdes », une figurine de 7,3 cm de long taillée dans de l'ivoire de mammouth, de 13 000 ans avant notre ère, soit la période du Magdalénien au Paléolithique supérieur[29].
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Dans les grottes Arrouza, les traces d'occupation sont datées du Néolithique et de l'âge du bronze[30].
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Des fouilles plus importantes permettraient probablement de mettre au jour des traces conséquentes de l'habitat protohistorique sur le territoire de Lourdes[31].
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A la sortie nord-ouest de la ville, on peut remarquer, sur le bord de la route RD 940 (quartier Biscaye), un imposant bloc dressé en calcaire, la "Peyre-Crabère" ("pierre de chèvre"). Incliné, il mesure plus de trois mètres de hauteur. Le site est classé depuis le 6 avril 1943. Pour J. K. Huysmans (Les foules de Lourdes) qui rapporte la légende, ce bloc serait la femme de Loth pétrifiée pour s'être retournée en direction de Sodome et Gomorrhe détruites par la colère divine. Cette pierre dressée est-elle un menhir authentique datant du néolithique ? En l'absence de fouilles à sa base, il subsiste encore des doutes sur sa nature de monument mégalithique. Il pourrait en effet s'agir d'un simple "bloc erratique". Il resterait néanmoins à expliquer son érection, sans compter le fait que la région ne manque pas de monuments mégalithiques véritables (Bartrès, Poueyferré, etc.). Ce bloc a très longtemps servi de borne limitrophe pour la commune de Lourdes.[source insuffisante]
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L'histoire ancienne de Lourdes reste peu connue en raison du faible nombre de fouilles entreprises sur le site de la ville jusqu'à récemment. En effet, les travaux d'urbanisme déclenchés par le pèlerinage n'ont pas toujours été précédés de fouilles préventives, ce qui a probablement causé la destruction de nombreux vestiges[32].
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L'oppidum du château est vraisemblablement occupé dès le Ier siècle av. J.-C.[33]. Des pans de murailles romaines ont d'ailleurs été découverts lors des travaux effectués par le génie militaire au château au XIXe siècle. À cette occasion, plusieurs fragments lapidaires (morceaux de statue, fragments d'autel) ont été mis au jour[32]. De même, à l'est de l'oppidum, la place Peyramale a livré des vestiges antiques à deux occasions.
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Entre 1904 et 1907, lors de la démolition de l'ancienne église paroissiale Saint-Pierre, des substructions appartenant à un temple dédié aux Tutelles (divinités des eaux) ont été découvertes, accompagnées de fragments de céramiques et de trois autels votifs remployés dans les fondations de l'ancienne abside[34]. Cet édifice avait été ensuite remplacé par une église paléochrétienne (au Ve siècle) détruite par un incendie, comme l'atteste la calcination des pièces découvertes[35]. Une nécropole, dont l'étendue n'a pas pu être mesurée, entourait le lieu de culte. Des traces de celle-ci ont été dégagées au pied du château, ce qui fait penser qu'elle s'étendait jusqu'au pied de l'oppidum[35]. Les sarcophages, dont la datation et la chronologie sont délicates à établir, ont pour partie été entreposés à l'entrée du château[36].
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En 1990, l'aménagement du parking de la place a, de nouveau, nécessité des fouilles préventives. Une voie urbaine datée du Ier siècle av. J.-C. ou du début du Ier siècle (as de Nîmes découvert sur place) et orientée nord-sud a été dégagée. Des traces d'ornières croisant cette trajectoire ont été mises au jour, laissant penser à la présence d'une autre voie, perpendiculaire (est-ouest), ce qui a amené les spécialistes à se demander si Lourdes ne s'était pas développée au croisement de deux itinéraires antiques. Certains attribuent d'ailleurs Lourdes à l'Oppidum Novum mentionné dans l'Itinéraire d'Antonin, mais les preuves archéologiques manquent. De plus, les données toponymiques accusant la présence de deux axes respectivement est-ouest et nord-sud, de même que la découverte de ce temple des Tutelles, montrent bien que Lourdes s'est développée autour d'un carrefour routier[37].`
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Lourdes manque considérablement de documents écrits au regard du Haut Moyen Âge. L'occupation par les Arabes au VIIIe siècle est parfois mentionnée, mais sans sources[38]. L'histoire célèbre liée à Charlemagne apparut en fait en 1118, dans une chronique du moine irlandais, Marfin[20], alors que ni Vita Karoli Magni ni Gesta Karoli Magni, les deux principaux documents sûrs au IXe siècle, ne mentionnait le siège de Lourdes[20]. La légende de laquelle il existe plusieurs variantes explique cependant l'origine de nom de commune ainsi que celle du blason[39],[40].
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Au Moyen Âge, Lourdes et son château sont le siège du comte de Bigorre[41]. Avec la croisade des Albigeois, le château, considéré comme un des verrous de la province, est disputé entre différentes factions. Il passe sous la domination des comtes de Champagne, également rois de Navarre, puis entre les mains des rois de France sous Philippe le Bel, pour être ensuite livré aux Anglais en 1360 pendant la guerre de Cent Ans, et ce jusqu'au début du XVe siècle. Ils surent d'ailleurs profiter de la situation stratégique de la ville et de son marché[42].
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En effet, située au carrefour de deux axes de communication majeurs (vers l'Espagne au sud, vers Toulouse à l'est et l'Atlantique à l'ouest), la ville abrite un marché d'assez grande importance protégé par le comte (première mention au début du XIe siècle portant sur les revenus du sel). Ce marché fait encore référence au XIVe siècle, et reste donc une source de revenus importante pour celui qui se rend maître du château[43].
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Pendant la guerre de Cent Ans, Pierre Arnaud de Béarn tient le château de Lourdes, ainsi que toute la Bigorre et le Lavedan, pour le roi d'Angleterre. Après 1374 son frère en devient le capitaine, mais son territoire est réduit à la zone montagneuse. Jean tiendra le château de Lourdes jusqu'en octobre 1407, où, après un dur siège du parti du roi de France et en l'absence de secours anglais, il vendra cher sa reddition et disparaîtra. Jean de Béarn fut un chef routier de grande réputation ; à partir de Lourdes il écumait le Sud-Ouest[44].
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La ville médiévale se dresse à l'est du château et est ceinte de murailles (dont il ne reste que la Tour de Garnavie). Elle compte environ 150 feux vers le XIIIe siècle, et 243 au début du XVe siècle[43].
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La ville va traverser les crises des XVIe siècle et XVIIe siècle. L'église paroissiale est détruite lors des guerres de religion[45], comme l'abbaye de Saint-Pé-de-Bigorre toute proche[46]. Cependant, Lourdes sait tirer profit de sa situation. Elle est, entre autres, une étape sur la « route des bains » de Barèges, dont les sources servent à soigner les soldats blessés et malades[47]. Le château reste un important lieu stratégique, « verrou du Lavedan »[48]. La population est en augmentation au XVIIIe siècle, malgré les famines et épidémies[49]. 2 315 habitants en 1696[49], 1 189 habitants en plus entre 1730 et 1772[50]. Mais les crises ramènent la population à 2 300 environ à l'aube de la Révolution[51].
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Vers 1755, la population est composée d'environ 40 % d'agriculteurs, de 40 % d'artisans (secteur dominé par le textile) et 8,5 % de carriers (ardoise et tailleurs de pierres) et d'ouvriers du bâtiment, plus environ 13 % de services (marchands, santé, etc.)[52]. Dans les années qui suivent, l'agriculture va perdre de l'importance face aux « fonctions urbaines », qui bénéficient surtout à l'artisanat dont l'effectif augmente[53]. La paix signée avec l'Espagne entraîne la perte de l'intérêt stratégique du château, qui devient une prison. En 1788, il est d'ailleurs question de supprimer la garnison du château, formée par des invalides, et qui sera défendue par une supplique envoyée à Louis XVI[48].
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Durant la Révolution, la ville est tenue de fournir du matériel et des vivres à l'armée révolutionnaire du fait de sa position stratégique. Elle compte alors 2 741 habitants. Avec la création du département des Hautes-Pyrénées en 1790, Lourdes demande à être le siège du chef-lieu du nouveau district du Gave, l'un des cinq que compte le département. Cependant, Argelès-Gazost lui est préférée de par sa position stratégique à l'intérieur du Lavedan. Le reste des fonctions (dont le tribunal) sont installées à Lourdes[54]. La ville fournit ensuite de nombreux volontaires aux armées lors des guerres révolutionnaires[55]. Le danger est important en 1793 lors de la guerre avec l'Espagne et la menace d'invasion par le Lavedan, non avérée[56]. La paix est signée en 1795 et entraîne la démilitarisation du château, qui abrite de nouveau une garnison d'invalides à partir de 1797[57].
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Durant la première moitié du XIXe siècle, la ville est un bourg agricole où se pratique l'élevage des porcs. Des carrières de pierre y sont exploitées. La population est évaluée à 4 000 habitants en 1843[58].
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En 1858, Bernadette Soubirous dit qu'une Dame Blanche (qui bientôt se définira à elle par les mots « Que soy era Immaculada Councepciou » - « Je suis l'Immaculée Conception », ce que l'on considère comme une désignation de la Vierge Marie identifiée à sa propre conception) lui est apparue à plusieurs reprises dans la petite grotte de Massabielle, en bordure du gave de Pau à l'ouest de la ville[59]. Une ferveur de plus en plus grande s'empare des habitants des environs qui viennent se recueillir devant la grotte qui, peu à peu, prend l'allure d'une chapelle, mais seule Bernadette dit « voir » la Vierge[60]. Devant l'afflux massif de fidèles et de curieux, le maire, Anselme Lacadé, interdit temporairement l'accès à la grotte en la fermant par une barrière en bois, retirée début octobre 1858 sous la pression populaire et l'intervention de l'impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III et fervente catholique. En 1862, les apparitions sont reconnues officiellement par Mgr Laurence, évêque de Tarbes[61]. Si le Bureau des constatations dans le sanctuaire est chargé d'accueillir les dossiers et que, depuis 1858, plus de 7 000 guérisons y aient été accumulées, 69 furent formellement déclarées miraculeuses par l'Église[62]. Le 69e miracle est reconnu en 2013 par l'évêque de Pavie, après cinq réunions du bureau des constatations médicales de Lourdes de 1989 à 2010 ayant comporté un vote unanime, et suivies de l'aval du comité médical international de Lourdes en 2011[63]. Le 70e miracle est reconnu le 11 février 2018[64][réf. non conforme] : la guérison de Sœur Bernadette Moriau, en 2008, est « inexpliquée, dans l’état actuel des connaissances scientifiques », selon le Comité médical international de Lourdes. Atteinte d’une grave invalidité et alors âgée de 69 ans, Sœur Bernadette Moriau avait recouvré, en 2008, toutes ses facultés physiques après un pèlerinage à Lourdes (Hautes-Pyrénées).[réf. nécessaire]
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Les travaux du sanctuaire débutent la même année. Une première chapelle est remplacée par la Basilique de l'Immaculée-Conception en contrebas de laquelle sera ensuite construite la Basilique Notre-Dame-du-Rosaire afin d'accueillir les pélerins de plus en plus nombreux[65]. Elles sont toutes deux situées au-dessus de la grotte. Une partie de la ville est déclarée « cité mariale » par l'Église, entre le gave, le sanctuaire et le château[66]. La municipalité de Lourdes, sous la pression des autorités religieuses et malgré l'opposition locale, élargit les rues de la ville médiévale et trace le boulevard de la Grotte (1879-1881) menant au sanctuaire en contournant le château par le nord. Les terrains sont alors lotis, avec construction de boutiques et d'hôtels pour accueillir les pèlerins[67]. Le tramway de Lourdes est mis en service en 1899 et facilite l'accès de la gare de Lourdes à la Grotte ou au Funiculaire du Pic du Jer. À la fin du XIXe siècle, Lourdes se dote d'une nouvelle église paroissiale, l'église du Sacré-Cœur. L'ancienne, dédiée à saint Pierre, est rasée en 1904. Son mobilier est transféré au château[68]. Enfin dans les années 1950 est construite l'immense basilique souterraine dédiée au pape saint Pie X. Actuellement, Lourdes est l'un des plus grands pèlerinages catholiques du monde au même titre que Fátima, Rome, Częstochowa et Guadalupe. Le pape Jean-Paul II est venu deux fois en pèlerinage à Lourdes (en 1983 et 2004). Du 8 décembre 2007 au 8 décembre 2008, plus de 9 millions de pèlerins se sont rendus à Lourdes pour célébrer le jubilé du « 150e anniversaire des Apparitions ». À cette occasion, le pape Benoît XVI s'est rendu dans le sanctuaire en septembre 2008.
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Après la révolution française de 1789, le comté de Bigorre est incorporé dans le nouveau département des Hautes-Pyrénées, Lourdes devient donc chef-lieu de canton en 1790 mais pas sous-préfecture, fonction qui échoira à la commune d'Argelès-Gazost située plus en profondeur dans la vallée. Ce canton est ensuite divisé en 1973 pour former les deux cantons de Lourdes-Est et de Lourdes-Ouest.
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La ville est le siège de la communauté de communes du Pays de Lourdes. Elle est le pôle de l'aire urbaine et du pays de même nom. En octobre 2007, la fermeture du tribunal de Lourdes est annoncée par la garde des sceaux[69].
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Le site est victime de graves inondations en octobre 2012, puis à nouveau en juin 2013[70].
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En 2010, la commune de Lourdes a été récompensée par le label « Ville Internet @@ »[71].
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Le site de la ville de Lourdes permet d'accéder à un éventail large d'informations et à des formulaires en ligne[81].
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La ville s’est engagée dans une politique de développement durable en lançant une démarche d'Agenda 21 en 2005[82].
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Tableau du conseil municipal de Lourdes (mandature 2014-2020)
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L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[86],[Note 1].
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En 2017, la commune comptait 13 389 habitants[Note 2], en diminution de 7,45 % par rapport à 2012 (Hautes-Pyrénées : -0,14 %, France hors Mayotte : +2,36 %).
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L'unité urbaine de Lourdes (l'agglomération) comprend dix communes : Adé, Aspin-en-Lavedan, Bartrès, Bourréac, Ger, Jarret, Julos, Lézignan, Lourdes et Lugagnan[89].
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Elle regroupe 18 033 habitants en 2009[90].
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L'aire urbaine, plus étendue, regroupe au total 33 communes[91] et 22 142 habitants en 2009[92].
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L'économie lourdaise se partage entre deux grands secteurs, celui dédié au tourisme et au pèlerinage d'une part et celui consacré aux activités commerciales et industrielles que l'on peut trouver dans toute ville moyenne de cette importance.
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En avril 2017, la célèbre Chocolaterie Pailhasson a rouvert une boutique et un salon de thé près de l'ancienne maison Pailhasson (devenu aujourd'hui pharmacie), place Peyramale[93],[94].
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L'essentiel de l'économie lourdaise repose sur l'activité touristique liée aux pèlerinages. Ce secteur reste très important non seulement pour la région mais également en faveur de la France, quand bien même le nombre d'hôtels à Lourdes aurait tendance à diminuer depuis quelques années. Jusqu'en 2019, plus de la moitié de clients se composaient des pèlerins étrangers, qui voulaient venir à Lourdes, quelle que soit la situation. Or, on constate que de nombreux établissements n'ont pu reprendre leur activité après l'inondation catastrophique de 2013. Une crise économique mondiale, prévue à partir de 2020, peut aggraver la difficulté dans ce secteur.
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L'affluence atteint son maximum en août, pour l'Assomption, fête mariale.
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Les établissements de Lourdes s'adaptent aux besoins des pèlerins. À la fin de l'année 2016, l'Atout France enregistrait 136 hôteliers à Lourdes alors que la ville de Nice comptait 150 établissements. La ville mariale manquait d'hôtel classé cinq étoiles (à Nice, 3 établissements) ; il y avait 19 hôtels avec quatre étoiles (37), 70 trois étoiles (60), 39 deux étoiles (42) et 8 une étoile (8)[95].
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Au contraire de Nice, Lourdes se caractérise de nombreux établissements en grande taille, afin d'accueillir sans difficulté les pèlerins arrivant par trains, notamment trains italiens de malades. C'est la raison pour laquelle les chambres disponibles dépassent en nombre celles de Nice. D'autre part, il existe de petits hôtels dans le cadre familial, pour les pèlerins modestes et voulant un plus long séjour. Certains renoncèrent à la nouvelle classification de l'Atout France, qui n'est pas obligatoire. Car, afin de satisfaire ses critères, il faut des travaux, qui provoquent une augmentation des tarifs[96]. En conséquence, la composition des hôtels à Lourdes reste vraiment variée et compliquée. Cependant, les hôtels classés 3 étoiles restent une grande tendance à Lourdes, avec 13 642 lits de capacité, plus de la moitié du total.
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Faute de rénovation, il n'est pas certain que les hôtels non classés subsistent lorsque les propriétaires prendront leur retraite. La diminution considérable des établissements entre 2009 et 2015 (de 208 à 169) peut s'expliquer ainsi. En perdant les hôtels les plus économiques, la concentration sur les hôtels 3 étoiles sera accélérée dans la ville mariale. La ville possède également quelques résidences de tourisme, l'une d'entre elles au moins misant sur une fréquentation par d'autres groupes que les pèlerins.
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Mais il faut remarquer que la plupart des chambres à Lourdes (3 étoiles et 4 étoiles, 8705 chambres, soit 18254 lits), qui satisfont les critères de l'Atout France, sont capables d'offrir leur service spécifique à la clientèle handicapée.
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Chiffres clés 2015 fournis par l'office du tourisme de la ville de Lourdes[4] :
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On compte environ une centaine de restaurants de cuisine locale et internationale.
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Une librairie et une boutique de souvenirs se trouve à l'intérieur du sanctuaire, le commerce de souvenirs religieux est très développé à l'extérieur, le long de la rue de la Grotte et du boulevard de la Grotte en particulier. On dénombrait en 2015, 220 magasins de souvenirs, dont un magasin pour 30 000 visiteurs environ (cela demeure problématique pour la rentabilité, car ce taux est inférieur à la moyenne de certains grands sites français comme Notre-Dame de Paris, le Mont Saint-Michel, la Cité de Carcassonne)[4].
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Les commerces à caractère non touristique se situent, principalement, au niveau de la rue de la Grotte mais aussi, autour du Marcadal, de la halle et de la place Peyramale. Une vaste zone commerciale se déploie également de long de la RN 21.
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Quelques grandes surfaces se situent près du quartier de l'Ophite.
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Parmi les activités industrielles présentes sur Lourdes, on mentionnera plus particulièrement :
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L'espace artistique de la médiathèque propose tout au long de l'année une programmation axée sur une ligne artistique : le mot et l'image. Cet espace dédié à de nouvelles formes d'expressions artistiques ouvre à la création contemporaine par le biais d'expositions, rencontres, conférences et ateliers en direction des publics. Pour affirmer cette ouverture sur les arts actuels, la médiathèque, dans le cadre de la loi du 1 % artistique, a acquis une sculpture de l'artiste néerlandaise Madeleine Berkhemer présente au cœur même de la médiathèque. La Cyberbase, dépendant elle aussi de la communauté de communes du Pays de Lourdes, est attenante à la précédente. Elle dispense une formation aux activités sur ordinateur et Internet[101].
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Le Festival de Musique sacrée de Lourdes : ce festival annuel a lieu en avril. Il est organisé par l’Association pour le rayonnement artistique de Lourdes (ARAL)[102].
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Côté sport, la ville de Lourdes a été mise en valeur par son club de rugby, le Football club lourdais Hautes-Pyrénées, qui a évolué au plus haut niveau dans le championnat de Rugby à XV français durant plusieurs années : le FC Lourdes fut à huit reprises champion de France de rugby à XV entre 1948 et 1968.
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Lourdes est également un endroit important pour le VTT de descente, avec l'organisation de manches de coupe de France de VTT, ainsi que la première manche de la Coupe du monde de VTT 2015.
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Entrée du lycée et du collège publics de La Serre de Sarsan.
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Bâtiments du complexe scolaire de La Serre de Sarsan.
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Lycée-collège privé Peyramale-Saint-Joseph.
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Centre d'étude des langues international et Laboratoire de Langues, 4, chaussée du Bourg. Ce centre dépend de la CCI de Tarbes et des Hautes Pyrénées[105].
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Centre Hospitalier de Lourdes (établissement public).
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Lourdes compte de nombreux musées, du secteur privé pour la plupart :
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Le château fort de Lourdes, tour à tour résidence principale du comte de Bigorre aux XIe siècle et XIIe siècle, passant de mains en mains aux XIIIe siècle et XIVe siècle, prison royale aux XVIIe siècle et XVIIIe siècle puis musée pyrénéen (arts et traditions populaires des Pyrénées) à partir de 1921. Le vieux Lourdes se situe entre la rue Saint-Pierre et le château. Les petites ruelles et placettes ont été rénovées ou sont en cours de rénovation. Les façades ont pour la plupart été joliment restaurées.
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Vestige des fortifications, la tour de Garnavie (déformation de Gavarnie) se dresse sur une petite placette au sud est du château. Il s'agit d'une tour quadrangulaire surmontée d'une bretèche. Elle est généralement datée du XIVe siècle et constitue le dernier vestige visible de l'enceinte de la ville (inscription à l'inventaire des Monuments historiques en 1946)[106]. On pourra également voir les différents bâtiments qui constituaient le patrimoine de la famille de Bernadette Soubirous : sa maison et le moulin de Boly propriété des Soubirous jusqu'en 1854, transformés en musées.
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Tour de Garnavie.
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Maison paternelle de sainte Bernadette.
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Entrée du sanctuaire, boulevard de la Grotte.
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Esplanade de la basilique Notre-Dame-du-Rosaire.
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Porche de la basilique Notre-Dame-du-Rosaire.
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Basiliques Notre-Dame-du-Rosaire et de l'Immaculée Conception, et gave de Pau.
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Lourdes 1994.
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L'église catholique ukrainienne
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Le monastère du Carmel vue depuis la basilique Notre-Dame-du-Rosaire
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Vue depuis le sanctuaire de Lourdes de la Maison Saint-Pierre et Saint-Paul
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Le Centre Assomption de Lourdes vue depuis la basilique Notre-Dame-du-Rosaire
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Le monastère des Clarisses
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L'accueil Marie Saint-Frai
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Les principaux monuments et bâtiments publics de l'époque moderne se situent le long de l'axe qui traverse la ville, du rond point nord à l'entrée de la ville vers Tarbes, au rond point sud à la sortie vers Argelès (avenue Alexandre-Marqui, avenue Maransin, rue Saint-Pierre et place Peyramale, place du Marcadal, rue Laffite, place du Champ-Commun, avenue du Maréchal-Foch, avenue Francis-Lagardère) :
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Place Marcadal et sa fontaine monumentale à Lourdes.
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Immeubles de la couleur rose vif propre à l'architecture traditionnelle de la ville.
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Les halles de Lourdes, intérieur, un samedi matin.
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Les halles de Lourdes porche central, sud.
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Le marché couvert dit marché des producteurs, un samedi matin.
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Jardin du Palais des congrès.
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Kiosque à musique du jardin du Palais des congrès.
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Cinéma Le Palais et Palais des congrès.
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Château de Soum, ancien tribunal d'instance de Lourdes.
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Hôtel de ville de Lourdes, façade sud.
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Hôtel de ville de Lourdes, façade nord.
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Villa Gazagne, services de la mairie.
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Villa Rachel, services de la mairie.
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Lac de Lourdes et golf.
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Pic du Jer.
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Le Lourdes du sanctuaire, l'atmosphère religieuse, voire, pour certains, selon les cas, le mysticisme qui imprègne les lieux ou son contraire, les commerces qui s'y trouvent, n'ont pas manqué de susciter l'intérêt d'écrivains. Il y eut d'abord Henri Lasserre journaliste écrivain qui publia plusieurs ouvrages dès 1869. Traduits en plus d'une centaine de langues ils eurent un énorme retentissement et contribuèrent à faire connaître rapidement le sanctuaire. On citera aussi ceux de deux grands représentants du naturalisme, Émile Zola et Joris-Karl Huysmans.
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De passage à Lourdes en 1891, Émile Zola est saisi par la ferveur qui règne dans la cité mariale. L'année suivante, il revient à Lourdes et poursuit son reportage. De son enquête critique naîtra un livre, Lourdes[120],accessible en version électronique[121], qui s'inscrit dans la série des Trois Villes avec Rome et Paris.
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À l'ouvrage de Zola, roman traditionnel dans sa forme, rationaliste et scientiste sur le fond, s'oppose en 1906 Les Foules de Lourdes de Joris-Karl Huysmans[122] qui, sur le même sujet, soutient une thèse adverse. Déjà malade, Joris-Karl Huysmans, converti à la foi catholique en 1895, tourne le dos au naturalisme et rédige un texte inclassable, une profession de foi, un journal, une hagiographie de Bernadette Soubirous, ainsi qu'une fervente défense du miracle et de l’idée d’intervention surnaturelle dans les guérisons miraculeuses de Lourdes. Ce livre est un mélange de ferveur ressentie dans cet « endroit inégalable » et de rejet violent de ceux qu’il appelle « les églisiers »[123].
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Toujours dans le registre de l'expression romanesque autour du thème Lourdes et Bernadette, on citera aussi Le Chant de Bernadette de Franz Werfel, roman d'un écrivain juif autrichien, ami de Kafka, réfugié à Lourdes en 1940, et, de François Mauriac, Pèlerins de Lourdes qui est un dialogue entre un croyant et un incroyant. Dans l'abondante historiographie consacrée à Lourdes et à Bernadette Soubirous, ainsi qu'au culte marial dans la religion catholique, dominent tout particulièrement les ouvrages de l'abbé René Laurentin qui font référence.
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On peut retrouver groupées les œuvres citées de Franz Werfel, Émile Zola et François Mauriac, plus un texte de René Laurentin, Sens de Lourdes, dans un même ouvrage, Lourdes[124], paru en 1998.
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Avant d'être le Lourdes que nous connaissons aujourd'hui, et longtemps après les transformations imposées par l'afflux de pèlerins venus du monde entier, Lourdes a été une bourgade rurale aux traditions paysannes. Lucien Latapie, ancien maire de Lourdes, est l'auteur d'un roman rural paru en 1927, Tu t'en vas ô mon pays[125], roman à thèse comme nombre de romans d'inspiration rurale. Aujourd'hui oublié, il fut en son temps un livre culte pour nombre de familles paysannes du pays rural lourdais. Au-delà des personnages, le sujet principal du roman est une "maison", ua maïsoù au sens pyrénéen. "Ribaroles", c'est son nom, est une ferme fictive située dans le hameau de Sarsan. L'auteur relate son déclin provoqué par une crise familiale surgie de la transformation de la société après la 1re guerre mondiale, une crise qui est celle de la famille souche et du système familial pyrénéen traditionnel.
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Le site de Lourdes, son histoire et ses environs a inspiré auteurs et cinéastes :
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On peut ajouter trois courts métrages : Lourdes l'hiver de Marie-Claude Treilhou (1982), Bernard ou les apparitions (1992) réalisé par deux lourdais, les frères Arnaud et Jean-Marie Larrieu et 1858, le film des Apparitions de Philippe Cabidoche (2008).
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La circulation des rues commerçantes près de sanctuaire change de sens tous les 15 jours.
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Le métier de feutier n'existe qu'à Lourdes[126],[127]. Les feutiers sont chargés de nettoyer les brûle-cierges tous les soirs. Ils évacuent ainsi les déchets des 600 tonnes de cierges brûlés chaque année.
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Sur les autres projets Wikimedia :
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fr/3556.html.txt
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@@ -0,0 +1,144 @@
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Ursus maritimus • Ours polaire
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VUA3c : Vulnérable
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Statut CITES
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L'ours blanc (Ursus maritimus), aussi connu sous le nom d'ours polaire, est un grand mammifère omnivore (à prédominance carnivore) originaire des régions arctiques. C'est, avec l'ours kodiak et l'éléphant de mer, l'un des plus grands carnivores terrestres et il figure au sommet de sa pyramide alimentaire.
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Parfaitement adapté à son habitat, l'ours blanc possède une épaisse couche de graisse ainsi qu'une fourrure qui l'isolent du froid. La couleur blanche de son pelage lui assure un camouflage idéal sur la banquise et sa peau noire lui permet de mieux conserver sa chaleur corporelle. Pourvu d'une courte queue et de petites oreilles[1], il possède une tête relativement petite et fuselée ainsi qu'un corps allongé, caractéristiques de son adaptation à la natation. L'ours blanc est parfois considéré comme un mammifère marin semi-aquatique[2], dont la survie dépend essentiellement de la banquise et de la productivité marine. Il chasse aussi bien sur terre que dans l'eau. Son espérance de vie est de 15 à 30 ans.
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Cette espèce vit uniquement sur la banquise autour du pôle Nord, au bord de l'océan Arctique. L'Union internationale pour la conservation de la nature UICN estime la population d'ours blancs à environ 26 000 individus[3]. Elle considère l'espèce comme vulnérable (VU), principalement en raison du réchauffement climatique et du bouleversement de son habitat qui en résulte. En 2015, Morten Jørgensen conclut au contraire que la principale menace pesant sur l'ours polaire est la chasse, loin devant le changement climatique, et estime la population inférieure à 20 000 individus[4].
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Animal charismatique, l'ours blanc a un fort impact culturel sur les peuples inuits, qui dépendent toujours de sa chasse pour survivre. Il a également marqué la culture populaire via certains de ses représentants comme Knut, ou encore l'art avec la sculpture d'ours blanc réalisée par François Pompon.
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Le parc national Wapusk à Manitoba, au Canada, est connu pour être la capitale mondiale des ours polaires. C’est l’un des meilleurs endroits pour voir ces ours dans leur environnement, particulièrement à leur arrivée en automne, alors qu’ils attendent que la baie d'Hudson gèle, afin de pouvoir y chasser le phoque[5].
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L'ours blanc possède la morphologie d'un ours typique : un corps imposant, une fourrure abondante, une grande tête rectangulaire, de petites oreilles arrondies, une courte queue et des pattes puissantes et épaisses. Ses yeux, son museau, ses lèvres, sa peau et ses coussinets sont noirs. Sa principale particularité est d'être le seul ours à manteau blanc.
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Par rapport à l'ours brun, l'ours blanc a un corps plus long, tout comme son cou et son crâne, mais des oreilles plus petites[6]. Le profil de l'ours blanc est également différent, avec un museau plus proéminent[6].
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L'ours blanc est, avec l'ours kodiak et l'éléphant de mer, l'un des plus grands carnivores terrestres vivants[6]. Ils ont une hauteur de 1 à 1,5 m au garrot. Les mâles adultes pèsent généralement entre 400 et 600 kg mais peuvent parfois atteindre les 800 kg pour une taille de 2 à 3 m de long[7]. L'ours blanc présente un dimorphisme sexuel important : généralement deux fois plus petites que les mâles, les femelles pèsent de 200 à 350 kg et mesurent de 1,8 à 2 mètres[7]. À la naissance, les oursons ne pèsent que 600 à 700 g[8]. Le record de masse pour un ours blanc est actuellement de 1 102 kg[9].
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L'ours blanc a des prises de poids assez spectaculaires. Par exemple, au Canada, un ours blanc femelle a pris plus de 400 kg en neuf mois. En novembre, elle pesait 92 kg, mais au mois d'août, elle a été pesée à 505 kg. Ceci s'explique par l'accumulation des graisses de phoque qui sont mangées au printemps[9].
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Des données récentes suggèrent que la masse des ours blancs décline. Ces données peuvent être prises comme une indication des pressions qui pèsent sur eux. Une étude de 2004 de la National Geographic Society a montré que la masse des ours blancs, en moyenne, était inférieure de 25 % à leur masse dans les années 1970[10]. Pour exemple, en 2007, les femelles de la baie d'Hudson avaient une masse moyenne de seulement 230 kg, contre 300 kg dans les années 1980[11]. Leur masse ne les empêche pas d'être très véloces sur la terre ferme. Ils peuvent sans problème être plus rapides qu'un homme à la course.
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L'ours blanc est immédiatement reconnaissable à sa fourrure blanche-jaunâtre (admettant une large gamme de variations individuelles et saisonnières) qui lui permet de se camoufler dans le paysage arctique. En réalité, les poils ne sont pas pigmentés en blanc : ils sont non pigmentés, donc incolores, translucides et creux, c'est la réflexion de la lumière visible sur la surface interne de ces poils creux qui les fait apparaître blancs[12]. À la différence d'autres mammifères arctiques (tels que le renard arctique), il ne change jamais ce pelage pour une couleur plus foncée en été. Sous son pelage, l'ours blanc a une peau complètement noire ce qui lui permet d'absorber l'énergie du spectre infrarouge, de façon optimale[13]. Une telle coloration est mimétique, c'est-à-dire qu'il s'agit d'un camouflage pour pouvoir s'approcher plus facilement de ses proies, [14].
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Une caractéristique intéressante de sa fourrure est qu'elle absorbe les rayons violets et ultraviolets, c'est pourquoi elle a souvent des reflets jaunâtres. Certains zoologistes ont émis l'hypothèse que les poils transparents de l'ours blanc seraient des sortes de fibres optiques captant et conduisant la lumière (je signale que ce ne sont pas les photons qui sont calorifiques, mais les infrarouges) vers la peau noire de l'ours pour l'aider à rester au chaud, mais cela est contredit par des études plus récentes[15],[16]. En fait, les poils ne laissent passer que 1/1000e de la lumière reçue (confusion entre lumière et chaleur), ce qui serait dû aux protéines de kératine composant les poils et qui ont la propriété d'absorber les ultraviolets[16]. L'ours blanc renouvelle sa fourrure de mai à août[17]. La fourrure est habituellement de 5 à 15 cm sur la majeure partie du corps[18]. Cependant, sur les pattes antérieures, les mâles ont des poils plus longs qui grandissent en longueur jusqu'à l'âge de 14 ans. On suppose que cela est une forme d'attrait pour les femelles, à la manière de la crinière du lion[19].
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Les ratons-laveurs et les ours ont divergé il y a environ 30 Ma. L'ours à lunettes s'est séparé des autres ours il y a environ 13 Ma. Les 6 espèces distinctes d'ours sont apparues il y a environ 6 millions d'années. Les témoignages fossiles et l'analyse de leur ADN nucléaire ont permis de montrer que l'ours blanc et l'ours brun ont divergé il y a environ 600 000 ans[20]. Les ours blancs ont cependant la possibilité de produire une descendance fertile en s'accouplant avec des ours bruns[21], suggérant qu'ils ont un ancêtre commun proche[22]. Si les hybrides étaient infertiles on pourrait parler assurément d'espèces différentes mais à contrario la fertilité des hybrides ne permet pas de conclure car l'infertilité n'est pas une nécessité.
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Dans un article largement cité de 1996, une comparaison de l'ADN mitochondrial de différents ours bruns de l'île Amirauté (en) et des îles Baranof et Chichagof de l'Alaska montre que ces groupes d'ours partagent un ancêtre commun plus récent avec les ours blancs qu'avec les autres populations d'ours bruns du monde[23]. Du point de vue de l'ascendance, définir l'ensemble des ours bruns comme un groupe génétique (un taxon monophylétique) séparé des ours blancs ne semble alors plus pertinent. En 2012, l'étude du génome nucléaire montre une divergence clairement ancienne de l'ours blanc, révélant que la similarité mitochondriale avec les ours bruns des îles d'Alaska n'est que le résultat d'une introgression génétique, par des femelles ours bruns, lors des fluctuations climatiques passées[24].
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Certaines sources distinguent deux sous-espèces :
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Mais il est souvent considéré qu'il n'existe pas de sous-espèces chez l'ours blanc[27]. Les croisements entre ours bruns et ours blancs donnent des hybrides fertiles[28], l'ours blanc est donc quelquefois classé comme un sous-représentant de l'ours brun. Le terme de sous-population serait donc plus adapté que celui de sous-espèce dans ce cas. Dix-neuf sous-populations auraient été définies par l'étude des déplacements de femelles équipées de colliers à repérage radio par satellite. Le nombre de sous-populations dépendrait beaucoup de l'organisme chargé du dénombrement. L'UICN/SSC PBSG (Polar Bear Specialist Group), un important corps international de recherche et de gestion sur l'ours blanc, reconnaît actuellement une vingtaine de sous-populations dans le monde[29],[30]. Les sous-populations suivantes font partie des plus connues :
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Parmi ces sous-populations, treize sont présentes au Canada, totalisant environ 15 000 individus en 2007[31]. Dans les années 2000, la population des ours blancs est estimée entre 21 500 et 25 000 individus dont 60 % vivraient au Canada et 25 % en Alaska[32]. En 2005, un rapport d'experts alerte sur le risque de déclin des populations d'ours blancs à la suite de la réduction de la surface de la banquise de l'Arctique, consécutivement au réchauffement climatique. Un réchauffement plus important de l'Arctique menacerait la totalité des ours blancs car ils dépendent étroitement de la banquise pour vivre, chasser et se reproduire [33].
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Selon un rapport publié en 2005 par le groupe spécialiste des ours blancs de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), les deux sous-populations les mieux étudiées d'ours blancs dans le monde, la population est alors estimée entre 20000 et 30000 individus [34] Mais la population de l'ouest de la Baie d'Hudson au Canada et la population du sud de la mer de Beaufort (États-Unis/Canada), ont connu un déclin respectivement de 22 % et 17 % ces deux dernières décennies[35],[36]. Les trois autres populations en déclin sont celles de la mer de Baffin et du bassin Kane – partagé entre le Groenland et le Canada – et de la Baie de Norvège au Canada. Les derniers recensements publiés (en 2016) n'ont toutefois pas montré de diminution de la population, celle-ci restant aux alentours de 21000 à 30000 individus[37].
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Ursus maritimus compte les synonymes suivants :
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Gray crée en 1825 un genre propre à l'ours blanc, Thalarctos (ou Thalassarctos), repris par Gromov et Baranova en 1981.
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L'ours blanc est une espèce vivant autour du pôle nord, au bord de l'océan Arctique, dont l'habitat se limite quasiment à la banquise. Le point le plus méridional de leur habitat se situe dans la baie James au Canada. Bien que les effectifs décroissent au nord de 88° de latitude, on peut en rencontrer dans tout l'Arctique. Les estimations datant des années 1980 faisaient état d’un effectif compris entre 20 000 et 24 000 individus[38].
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Les populations les plus nombreuses se trouvent[39] :
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L'étendue du territoire de l'ours blanc est limitée par la disponibilité de bancs de glace flottant sur la mer, utilisés comme plates-formes de chasse au phoque, sa principale nourriture, mais aussi comme espace de repos. L'actuelle disparition à un rythme accéléré de la banquise arctique menace directement la survie de l'espèce, l'ours blanc pourrait ainsi s'éteindre avant la fin du XXIe siècle. Des signes avant-coureurs ont été observés aux extrémités sud-ouest de son territoire.
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Les ours blancs sont des animaux solitaires. Excellents nageurs grâce à leur couche de graisse, ils peuvent être vus en pleine mer à des kilomètres de toute terre. Ils nagent en utilisant leurs pattes avant pour se propulser et leurs pattes arrière comme gouvernail. Le pelage se gonfle d'air pour augmenter la flottaison. Sous l'eau, les yeux restent ouverts mais les narines se ferment, ils peuvent ainsi retenir leur respiration jusqu'à deux minutes[40].
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Sa fourrure est si isolante qu'il lui arrive de souffrir de la chaleur. Ainsi, il se prélasse parfois sur la glace pour se refroidir ; sur terre, il peut creuser à la recherche de la couche de pergélisol, plus froide que le sol[41].
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Le mode de vie de l'ours blanc est très différent de celui de son cousin, l'ours brun. En dépit de leur récente séparation au cours de l'évolution, ces deux espèces exploitent des sources d'énergie extrêmement différentes. L'ours brun est terrestre et l'essentiel de son régime est végétal avec un appoint de protéines animales, tandis que l'ours blanc est le plus carnivore des ursidés. Deux espèces de phoques constituent l'essentiel de son régime : Phoca hispida, qui atteint 60 kg, l'espèce la plus nombreuse en Arctique et formant sa proie principale, et Erignathus barbatus, pouvant dépasser 400 kg. Aucune de ces deux espèces de phoque ne se retrouve en l'absence de banquise, ce qui limite l'aire de chasse de l'ours blanc, mais l'ours blanc est opportuniste[42]. Ainsi, une autre proie commune de l'ours blanc est le morse et il est aussi capable d'attraper des bélugas. En tant que consommateur de poissons, l'ours blanc ingère de grandes quantités de vitamine A qu'il stocke dans son foie. Par le passé, des explorateurs de l'Arctique se sont souvent empoisonnés en mangeant le foie d'un ours blanc, en raison d'une hypervitaminose A.
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Le pelage de l'ours blanc lui offre un excellent camouflage. Lorsqu'il chasse, il cache son museau avec ses pattes, ce qui le trahirait sinon. L'ours est également un bon pêcheur et utilise ses griffes pour harponner ses proies. La femelle peut jeûner près de huit mois avant de mettre bas ses petits, habituellement deux oursons pesant entre 600 et 700 g. Elle retourne ensuite rapidement sur la banquise pour chasser le phoque, sa nourriture favorite, ou attraper du poisson. Les bonnes années, l'ours blanc accumule une épaisse couche de graisse avant la débâcle. Une fois à terre, il entre alors en « hibernation itinérante » : bien que restant en activité, son métabolisme ralentit sensiblement, permettant ainsi d'économiser énergie et réserves.
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À cause du réchauffement climatique et de la fonte des glaces, l'ours blanc éprouve de plus en plus de difficultés à chasser les phoques. Sa quête de nourriture s’est rapidement portée sur les zones de nidation des oiseaux, faisant des œufs une partie importante de son alimentation. Cependant, l’équilibre alimentaire de l'ours se voit perturbé, en partie parce que les œufs sont trop riches en protéines[43].
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Les mâles ne sont pas sexuellement matures avant l'âge de quatre ans, mais les femelles peuvent être mères dès l'âge de trois ans. Elles ont rarement plus de 2 petits, à raison d'une mise bas tous les 3 ans[44], qui viennent au monde lorsque la femelle hiverne dans sa tanière au mois d'octobre et se contentent du riche lait maternel pendant plusieurs semaines[44]. Après sa sortie de tanière aux alentours de mars, la reproduction de la femelle a lieu en juin. Fécondée par le mâle, elle porte l'embryon pendant 5 mois (mise bas en décembre) alors que la gestation ne dure que 55 jours ; la femelle produit ainsi une implantation différée (en) de l'embryon. La mère n'emmène ses petits hors de la tanière que lorsqu'ils sont âgés de 3 à 4 mois ; c'est à ce moment qu'ils découvrent le monde qui les entoure. Les jeunes prennent leur indépendance tardivement, car l'ourse s'occupe de toute leur éducation, leur apprenant la chasse et le choix d'une tanière. Ils ne se séparent définitivement d'elle qu'à l'âge de 3 ans. Lors de cette période, les petits prennent beaucoup de poids grâce au lait produit par la femelle, qui contient 50 % de matières grasses[9],[45].
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L'ours blanc et le grizzli ont divergé génétiquement il y a 200 000 ans, mais peuvent encore s'hybrider pour donner un animal connu dans les pays anglophones sous le nom de grolar ou de pizzly, « ours polaire » se disant « polar bear » en anglais.
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L'ours blanc est sur la liste rouge des espèces menacées de l'UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Auparavant classée dans la catégorie « risque faible, dépendant des efforts de conservation » selon la liste rouge établie en 1996, l'espèce se trouve désormais dans la catégorie « vulnérable »[46].
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On estime que l'espèce pourrait disparaitre d'ici un siècle à cause de la réduction de la superficie et de la qualité de son habitat[47],[48]. L'United States Geological Survey (USGS) a publié une étude sur les ours blancs : si la fonte de la banquise dans l'océan Arctique se poursuit, leur population mondiale, estimée à 22 000 individus, diminuera des deux tiers d'ici à 2050[49].
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L'habitat des ours blancs est naturellement limité par l'étendue de la banquise et par les plaques de glace dérivantes dont ils se servent comme plate-forme pour la chasse au phoque ainsi que pour l'itinérance et l'élevage des jeunes. Ils ne visitent la terre ferme que pour creuser les tanières où les femelles mettent bas et sont donc menacés par la disparition de pans de plus en plus grands de la banquise. Son métabolisme ne lui permet pas de survivre sans glace d'une part[50] et d'autre part les phoques peuvent de plus en plus facilement, de par le recul de la banquise, reprendre leur respiration hors d'atteinte de ce prédateur[51].
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Le réchauffement climatique restreint donc dangereusement l'habitat vital de l'espèce. Les premiers signes de déclin ont été observés dans les zones les plus méridionales de son implantation, comme la Baie d'Hudson, et selon une étude publiée en 2016, aucun refuge de l'ours blanc n'est désormais à l'abri des effets du changement climatique. Certains modèles climatiques suggèrent même que presque tout l'océan polaire arctique pourrait être libre de glace en été dès le milieu du XXIe siècle[52], mais aucune solution alternative – telle que l'introduction de l'ours blanc en Antarctique – n'est sérieusement envisagée à l'heure actuelle.
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Les découvertes d'ours blancs noyés et de cas de cannibalisme, l'augmentation du nombre d'ours « à problèmes » – cherchant de la nourriture près des communautés humaines arctiques – sont rapportées de plusieurs régions. Ces observations sont cohérentes avec les prédictions liées aux changements causés par le réchauffement climatique[53].
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Les ours blancs trouvent leur nourriture la plus riche sur la banquise située à l'aplomb des plateaux continentaux, en marge des côtes. Ces derniers temps[précision nécessaire], la glace s'est retirée loin de ces zones[réf. souhaitée]. L'habitat estival nécessaire aux ours se réduit. Leur période de chasse sur la banquise raccourcit, d'où un jeûne plus long. Et la glace, moins épaisse, risque davantage de dériver au gré des vents et courants et d'emporter les ours loin de leurs territoires. Ces animaux doivent alors s'épuiser à nager en pleine mer pour trouver des plaques de glace hospitalières ou regagner la terre ferme, ce qui peut leur être fatal. En 2008, une femelle équipée d'une balise a ainsi nagé 687 km pour rejoindre la banquise, au large de la côte nord de l'Alaska.
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La chasse à l'ours blanc est pratiquée par les Inuits et les chasseurs de trophées. En 1972, les États-Unis ont signé le Marine Mammal Protection Act parce que la population de nombreuses espèces marines avait décru drastiquement. Ce texte de loi interdit de tuer, blesser ou même harceler toutes les espèces marines de mammifères, y compris les ours blancs. Elle interdit aussi l'importation de « trophées » d'ours blancs aux États-Unis[54].
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L'année suivante vit la création de l'International Agreement on the Conservation of Polar Bears (Traité international sur la conservation des ours polaires, également connu sous le nom d'Accord d'Oslo)[55], signé par les 5 nations dont les territoires arctiques sont habités par cette espèce : États-Unis, Canada, Norvège, Danemark (via le Groenland) et Russie (à l'époque encore l'URSS). Ainsi donc fut restreinte la chasse aux trophées et bannie la chasse à bord des engins volants et des brise-glace. Depuis cette année 1973, la Norvège a interdit complètement la chasse à l'ours blanc, les États-Unis, le Groenland, la Russie et le Canada la permettant partiellement (à leurs peuples autochtones, partant du principe que c'est inhérent à leur culture)[56]. Le Canada et le Groenland permettent toujours la chasse aux trophées.
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Le Canada, qui abrite davantage d'ours blancs que les autres pays, permet une chasse aux trophées restreinte : les chasseurs doivent payer un lourd tarif aux organisateurs de la chasse. En 2005, le gouvernement du Nunavut augmenta le quota à 518 ours[57] malgré les protestations de plusieurs groupes scientifiques ; environ 50 furent vendus à des chasseurs de trophées[58], le nombre restant donné à des Inuits. Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest maintient son propre quota de 72 à 103 ours blancs au sein de la communauté Inuvialuit ; certains sont donnés à des chasseurs de trophées.
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Jusqu'en 2005, le Groenland n'imposait pas de limite sur la chasse aux ours blancs par la population autochtone. Cette année-là, elle imposa une limite de 150 ours pour 2006 et autorisa la chasse aux trophées pour la première fois[59].
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En 1994, les États-Unis modifièrent le Marine Mammal Protection Act pour permettre l'importation de trophées d'ours blancs et préparer le terrain à une éventuelle augmentation de la chasse. Depuis lors, plus de 800 trophées d'ours blancs ont été importés aux États-Unis[60]. En mai 2007, une proposition de loi a été présentée au Congrès[61] pour annuler la décision de 1994 et interdire l'importation des trophées[62].
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De nombreuses associations de protection de la nature et des animaux craignent que le réchauffement climatique n'ait un impact négatif énorme quant à la survie des populations d'ours blancs. Il en est de même concernant la continuation de la chasse aux trophées[63].
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En 2015, Morten Jørgensen conclut que la principale menace pesant sur l'ours polaire est la chasse, loin devant le changement climatique. Plus de 1 000 ours sont abattus chaque année entre la chasse aux trophées (environ 750 en Alaska et au Canada) et le braconnage (plus de 300, principalement en Russie). Estimée à moins de 20 000 individus, la population d'ours polaires ne pourra pas supporter longtemps un tel niveau d'abattage[4]'[64].
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Les matières toxiques répandues dans la mer sont consommées par le phytoplancton, puis le zooplancton, qui sont à leur tour consommés par les poissons, qui sont eux-mêmes mangés par les phoques, ces derniers étant la proie des ours. C'est ainsi que les ours blancs emmagasineraient les substances toxiques accumulées dans l'organisme d'animaux qui constituent leur chaine alimentaire. Par exemple, 200 à 300 tonnes de mercure transitent vers les pôles via les courants marins et les vents ; les populations locales ainsi que l'ours blanc ont des concentrations de ce métal, toxique pour le système nerveux et pouvant causer des anomalies congénitales, plus élevées que la moyenne[65]. On peut citer également l'exploitation des hydrocarbures, notamment de pétrole offshore et de gaz de schiste, comme menaces pour les populations.
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Un ours blanc adulte n'a pas de prédateurs naturels : seul l'orque pourrait être une menace pour lui, mais il n'y a jamais eu d'observation d'un ou plusieurs orques tuant un ours blanc, seulement des spéculations concernant les restes trouvés dans des estomacs d'orques, mais sans que l'on sache s'il s'agit du produit d'une chasse ou de prélèvements opportunistes après le croisement d'un cadavre d'ours dérivant en mer. De même concernant le requin du Groenland, puisque des restes d'ours ont également été trouvés dans son estomac, même si les scientifiques optent pour un comportement de charognard du requin, qui aurait pareillement trouvé la carcasse de l'ours dans l'eau. Les oursons en revanche sont plus vulnérables à la prédation, notamment par des loups ou renards arctiques. Il y a aussi eu le cas d'un Gulo gulo tuant un ours polaire adulte, en lui agrippant le cou pendant de longues minutes jusqu'à l'étouffer[66].
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Les cinq pays se partageant la population mondiale d'ours blancs, soit le Canada, les États-Unis (via l'Alaska), le Danemark (via le Groenland), la Norvège et la Russie ont signé en 1973 l'Accord international sur la conservation des ours blancs (polaires) et leur habitat[67]. Cet accord indique que ces pays doivent « agir comme il convient » pour protéger l'ours blanc et son habitat[68].
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Bien que cette zone soit l'objet d'importants enjeux politiques, ces pays ont réussi à préserver une certaine collaboration pour la défense de l'ours blanc. Ainsi, dès 1956, en pleine guerre froide, les scientifiques de ces pays peuvent travailler ensemble sur ce sujet, et en 1968, dans le cadre de l’Union internationale de conservation de la nature (UICN) se crée le Polar Bear Specialits Group (PBSG)[67].
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La protection de l'ours blanc fait l'objet d'une classification particulière sur certains territoires :
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Divers zoos ont transformé l'ours blanc en produit financier rentable, et accréditent l'idée de participer à une sauvegarde de l'espèce. Les scientifiques rejettent, dans la situation actuelle, cette idée. En effet l'animal reste capable d'adaptation, et, si son milieu naturel est dans une situation très tendue, particulièrement au regard de la lutte contre la pollution et de la sauvegarde de la biodiversité, les efforts dans le cadre de la coopération internationale restent le meilleur allié de l'ours blanc[67].
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Prédire l'avenir est toujours incertain, même s'il est clair que l'habitat de l'ours blanc évolue vite et défavorablement. Une telle espèce très spécialisée serait particulièrement vulnérable aux conséquences de cette perte d'habitat. On pourrait donc s'attendre aux modifications suivantes chez les ours blancs dans le cadre du changement climatique[73] :
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En juin 2008, à la suite d'une proposition de classement du Fish and Wildlife Service faite en janvier 2007, les États-Unis ont inscrit l'ours blanc d'Alaska sur la liste nationale des espèces protégées[74].
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La perte de surface de banquise serait comparable à la déforestation de forêts tropicales humides : qui perd l'habitat, perd les espèces à peu d'exception près. Mais le docteur Mitchell Taylor (en) et d'autres spécialistes de la faune arctique estiment néanmoins que la situation est loin d'être dramatique[75].
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En 2016, il resterait 19 populations sauvages d'ours blancs (25 000 individus environ[76]). Selon une évaluation précédente, sur les 13 populations d'ours blancs au Canada, 11 sont stables ou en croissance. Cette population n'était plus que de 8 000 à 10 000 il y a encore un demi-siècle. La croissance récente du nombre d'ours blancs est attribuée aux restrictions sur la chasse.
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Cependant, une perte de poids est constatée chez les ours blancs en raison d'une difficulté accrue d'accès aux phoques, probablement exacerbée par la compétition pour une même nourriture, situation qui risque d'être encore aggravée par le réchauffement :
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Cette interprétation est cependant contestée par d'autres spécialistes, qui expliquent qu'il y a là une question de perspectives comportant une part de déni (comme celui de certains spécialistes concernant la baisse du stock de morues des Grands Bancs de Terre-Neuve dans les années 1980) et de facteurs sociopolitiques et économiques liés à l'exploitation des ressources du grand-nord[31]. Louis Fortier, professeur à l'Université Laval de Québec et membre de la chaire de recherche sur la réponse des écosystèmes marins au réchauffement climatique, considère que la situation des ours blancs va tout d'abord s'améliorer pour ensuite se détériorer. Il explique ce phénomène par le fait que la fonte des glaces arctiques, dans un premier temps, permet à davantage de lumière d'atteindre l'océan et donc à davantage de phytoplancton, puis de zooplancton, de prospérer, jusqu'à l'ours situé au sommet de cette pyramide alimentaire. Cependant, la disparition de la banquise, terrain de chasse et de reproduction et de vie (élevage des petits) de l'ours, entraînerait à plus long terme son déclin. En effet, l'ours blanc, carnivore fortement spécialisé, ne serait pas en mesure de concurrencer à terre ses compétiteurs originaires du sud, plus généralistes[31]. Selon la directrice générale du Service canadien de la faune Michelle Brenning les chiffres gouvernementaux montrent que, parmi les 13 sous-populations présentes au Canada, 2 sont en augmentation, 5 sont stables, 5 sont en déclin et une population n'a pas fait l'objet de recensement, offrant une situation hétérogène selon les sous-populations[31].
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En 2016, « Tous les refuges de l'Arctique sont en fait maintenant sur le déclin, selon un examen détaillé des données satellitaires » et « dans tous ces refuges, les chercheurs ont constaté une tendance à un recul printanier plus précoce de la glace de mer et à une formation de glace plus tardive en automne ». Par rapport à 1979, le laps de temps entre le maxima et le minima de glace a gagné 9 semaines dans l'année, au détriment des ours blancs[76].[pas clair]
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Cinq pays de la zone arctique (États-Unis, Canada, Groenland, Norvège et Russie) ont en 2015 adopté un plan d'action circumpolaire de dix ans pour œuvrer ensemble à la conservation des ours polaires[76].
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Nanuq est le terme inuit pour l'ours blanc, mais aussi le nom d'un esprit dans la mythologie inuit. Cet ours blanc particulièrement imposant est considéré comme le chef des ours blancs. Il peut décider si les chasseurs se sont comportés conformément aux règles rituelles afin de déterminer si une chasse est réussie.
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Ce mythe est bien connu, y compris chez d'autres peuples arctiques avec de légères variantes[78].
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L'ours blanc apparaît dans d'autres histoires de la mythologie des autochtones d'Alaska.
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L'une des plus célèbres représentations artistiques de l' Ours blanc (Pompon) est sans conteste la sculpture en taille réelle effectuée par François Pompon en 1922, où l'artiste, dans un style devenu sa marque de fabrique, représente un ours légèrement stylisé et aux pattes disproportionnées, ce qui lui donne une saisissante impression de vie. Si l'original en marbre est aujourd'hui présenté au musée d'Orsay à Paris, une copie le remplace au jardin Darcy de Dijon, où il fut longtemps exposé. C'est d'ailleurs aujourd'hui l'un des symboles les plus connus de la ville, après la chouette de Notre-Dame.
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L'ours blanc est le symbole de plusieurs zoos[79], tel que celui de Saint-Félicien au Québec ou de Berlin avec l'ourson Knut, mais aussi de régions comme le Groenland.
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La pièce de monnaie canadienne de 2 dollars comporte l'image d'un ours blanc, animal choisi par le Canada comme mascotte pour les Jeux olympiques d'hiver de 1988 à Calgary ou encore par le Bowdoin College au Maine.
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Les habitants des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut au Canada ont une plaque d'immatriculation en forme d'ours blanc.
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L'ourson blanc Knut, depuis sa naissance au Zoo de Berlin, a beaucoup attiré l'attention des médias et du public, si bien que son nom a été déposé comme marque par le Zoo et est même coté en bourse[80]. Différentes utilisations de l'image de l'ourson ont été faites – de la friandise[81] au disque pour enfant[82] – avec un succès commercial indéniable.
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En 1993, Coca-Cola a abondamment utilisé l'image d'un ours blanc pour une de ses campagnes de publicité[83], mais l'ours y était montré avec des manchots, alors que ces animaux antarctiques vivent naturellement dans des régions opposées.
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Les ours forment la famille de mammifères des ursidés (Ursidae), de l'ordre des carnivores (Carnivora). Le Grand panda, dont la classification a longtemps prêté à débat, est aujourd'hui considéré comme un ours herbivore au sein de cette famille[1],[2]. Il n'existe que huit espèces d'ours vivantes réparties dans une grande variété d'habitats, à la fois dans l'hémisphère Nord et dans une partie de l'hémisphère Sud. Les ours vivent sur les continents d'Europe, d'Amérique du Nord, d'Amérique du Sud, et en Asie.
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Les ours modernes ont comme caractéristiques un corps grand, trapu et massif, un long museau, un pelage dense, des pattes plantigrades à cinq griffes non rétractiles et une queue courte. L'ours blanc est principalement carnassier. Le panda géant se nourrit presque exclusivement de bambou. Les six autres espèces sont omnivores, leur alimentation variée comprend essentiellement des plantes et des animaux.
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Sauf en période de reproduction et d'éducation des jeunes, les ours sont solitaires. Généralement diurnes, ils sont aussi éventuellement actifs la nuit ou au crépuscule, en particulier autour des zones d'habitation humaine. On les dit parfois « nocto-diurnes ».
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Aidé par un odorat développé, l'ours peut, malgré sa corpulence, courir rapidement, nager et escalader certaines parois ou des arbres. Cavernicole, il se réfugie volontiers dans des grottes, cavernes et tanières. La plupart des espèces y passent la saison froide à dormir (hivernation[3]).
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Les ours sont chassés depuis la préhistoire pour leur viande et leur fourrure. Ils ont joué un rôle de premier plan dans la culture (mythologie, légendes, etc.) et les arts. À l'époque moderne, les populations d'ours sont victimes de pressions (comme celles des éleveurs dans les Pyrénées), de l’empiétement de l'humain sur son habitat naturel, de l'artificialisation et de la fragmentation des forêts, ainsi que du commerce illicite, notamment le marché asiatique de la bile d'ours. L'UICN a classé six espèces d'ours comme vulnérables ou menacées d'extinction. L'ours brun pourrait disparaître dans certains pays européens. Le braconnage et le commerce international des populations les plus en danger sont interdits, mais se pratiquent toujours.
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L'ours a largement marqué la culture humaine à travers des rites et des traditions attestés de l'Europe aux Amériques et en Asie, et a donné lieu à une abondante culture populaire. Théophraste, dans son traité Des odeurs, dit que la chair de l'animal croît si on la conserve, même cuite, pendant le temps de leur retraite. Il dit encore que, lors de l'hivernation, on ne trouve en lui aucune trace d'aliments et que son ventre ne contient qu'une très petite quantité de liquide ; de même dans leur cœur pour le sang[4], et que le reste du corps n'en contient pas du tout. À leur sortie, au printemps, ils consomment une certaine herbe nommée aron (en grec ancien ἄρον[5]).
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Tous les ours ont un grand corps trapu et massif, des membres puissants, un pelage dense et hirsute, une queue courte, des oreilles rondes, un long museau, de grandes capacités olfactives (lui permettant de détecter une présence à 50 mètres) et d'audition, de larges pattes plantigrades à cinq griffes non rétractiles. Un ours vit de 25 à 40 ans.
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Il a été constaté, notamment grâce aux techniques de pêche, que les ours se servent plutôt de la patte gauche, laissant supposer une latéralité du comportement de l'animal. Michel Pastoureau remarque : « Deux auteurs, l'un médiéval, l'autre moderne[6] ont en effet remarqué que l'ours se servait plus fréquemment de sa patte gauche que de sa droite et en ont conclu — un peu rapidement — qu'il était gaucher »[7].
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Cette famille a été décrite pour la première fois en 1817 par le naturaliste saxon Gotthelf Fischer von Waldheim (1771-1853)[9].
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Genres et espèces actuelles selon ITIS (4 juillet 2015)[10] et Mammal Species of the World (version 3, 2005) (4 juillet 2015)[11]:
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Diverses études classent les genres actuels en trois sous-familles distinctes[12],[13]:
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Sous-familles et genres fossiles d'après Paleobiology Database (novembre 2015)[14]:
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A transférer dans la future page du genre Ailuropoda
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En 2011, des chercheurs espagnols annoncent la découverte d'une nouvelle espèce d'ailuropodinés anciens baptisée Agriarctos beatrix[15] rebaptisé Kretzoiarctos beatrix dans un nouveau genre[16] qui aurait vécu en Espagne au Miocène.
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Les ursidés sont une famille d'évolution tardive, ils partagent un ancêtre commun avec les canidés, et un plus récent avec les mustélidés et les pinnipèdes.
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L'ancêtre des mustélidés et des pinnipèdes a divergé de celui des ours il y a environ 30 Ma. L'ours à lunettes s'est séparé des autres ours il y a environ 13 millions d'années. Les six espèces distinctes d'ursinés sont apparues il y a environ 6 millions d'années. Les témoignages fossiles et l'analyse de leurs ADN ont montré que l'ours blanc a divergé de l'ours brun il y a environ 200 000 ans.
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L'ours est généralement diurne, mais peut être actif la nuit ou au crépuscule, notamment près des habitations.
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Les ours sont aidés par leur excellent sens de l'odorat, et malgré leur forte corpulence et une démarche maladroite, ils peuvent courir rapidement (jusqu'à 50 km/h) et sont des grimpeurs habiles comme d'excellents nageurs. Leurs dents sont utilisées pour la défense et comme outils et dépendent du régime de l'ours. Leurs griffes sont employées pour déchirer, creuser et attraper. Sur leurs pattes arrière, ils peuvent avoir une démarche bipède.
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Les ours sont des semi-hibernants. L'hivernation, contrairement à l'hibernation, n’entraîne pas une interruption de toutes les activités physiologiques. La température de leur corps descend relativement bas, mais ils peuvent se réveiller facilement. Les organes vitaux restent à une température normale pour réagir en cas de danger et l’ourse donne naissance aux petits pendant l’hiver. Beaucoup d'ours des régions nordiques hivernent ; ils se réfugient dans des grottes, cavernes et tanières, qui sont occupées par la plupart des espèces au cours de l'hiver pour cette longue période de sommeil.
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Les ours sont principalement omnivores[17], bien que certains aient un régime plus spécialisé, comme les ours blancs, essentiellement carnivores. Ils mangent des lichens, des racines, des noix et des baies. Ils peuvent également aller à un fleuve ou à toute autre eau de surface pour capturer des poissons. Des animaux comme les brebis constituent également une source de nourriture. L'ours est une espèce méliphage (il aime le miel et les larves d'abeille quand il en trouve). Les ours voyageront généralement loin des sources de nourriture. Ils pratiquent habituellement la chasse au crépuscule, sauf quand des humains se trouvent dans le voisinage.
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À l'exception des périodes de reproduction et de l'éducation des jeunes animaux, les ours sont solitaires. La période de reproduction de l'ours est brève. Il se reproduit saisonnièrement, habituellement après l'hivernation. Les oursons viennent au monde édentés, aveugles et chauves. Habituellement en portées de 1 à 3, ils resteront avec la mère pendant six mois. D'abord nourris du lait maternel, ils commenceront à chasser avec la mère après trois mois. Puis, ils sont sevrés. Cependant, ils resteront dans les parages pendant trois ans. Les jeunes animaux atteignent leur maturité sexuelle à l'âge de sept ans.
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L'ours a besoin d'un vaste territoire à haut degré de naturalité. Ce type de milieu devient de plus en plus rare en Europe et régresse en Sibérie et en Amérique du Nord. Dans les forêts secondaires proches de zones urbaines ou de zones d'agriculture, même extensive, l'ours est sans cesse effrayé ou chassé. Les parcs nationaux lui convenant en Europe sont rares.
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Les ours vivent dans les continents d'Europe, d'Amérique du Nord, d'Amérique du Sud et en Asie.
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L'occupation par les ours bruns du continent américain et leur différenciation en Kodiak et Grizzli est très récente. La séparation d'avec les ours des régions tropicales est plus ancienne, l'ours à lunette d'Amérique du Sud étant le plus éloigné génétiquement. L'ours brun reste encore assez abondant en Sibérie (120 000 animaux dans les années 2000) et en Amérique du Nord (environ 50 000), surtout en Alaska et au Canada, sous la forme dite de l'ours grizzly, qui n'est qu'une forme géante de l'ours brun). Plus au sud, des populations se rencontrent au Proche-Orient, dans l'Himalaya, au Japon (environ 3 000 animaux sur l'île d'Hokkaido) et dans l'Ouest des États-Unis. Les Indiens d'Amérique du Nord qui portaient des crêtes iroquoises se raidissaient les cheveux avec de la graisse d'ours ou de l'huile de noix pour les rassembler en une sorte de corne.
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On peut signaler la présence au cours du Mésolithique d'un ours « domestique » — dont les dents présentent des indices de liens — en grotte à Sassenage (Isère)[18].
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Une cause du déclin de l'ours en Europe a été celui de son habitat, qui s'est accéléré au XVIIe siècle puis XIXe siècle ; dans son encyclopédie, Les Merveilles de la nature, parue en 1868, Alfred Brehm a écrit : « Les beaux temps de l'ours sont passés. L'espèce ne peut plus demeurer que dans les lieux que l'homme n'a pas encore envahis. (...) L'extension toujours croissante de l'homme sur la terre chasse l'ours et finira par le détruire complètement dans l'Europe centrale et méridionale ». Aujourd'hui leur territoire s'est considérablement réduit, du moins en Europe de l'Ouest avec quelques-uns dans les Pyrénées, une centaine en Espagne, en Italie dans les Abruzzes et une trentaine en Autriche. Il est encore relativement nombreux dans les forêts de Scandinavie, les Carpates, les Balkans et la Russie d'Europe (la population de ces quatre régions regroupe environ 12 000 animaux, soit l'essentiel de la population européenne).
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En France, le Parc national des Pyrénées n'a pas été créé sur un territoire vraiment idéal pour les ours, mais là où les promoteurs, bergers et forestiers ont jugé qu'il serait le moins gênant pour eux. Aucune population viable d'ours ne s'y est donc jamais spontanément et durablement installée.
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Dans les Pyrénées françaises la dernière ourse de souche, Cannelle a été abattue par un chasseur en 2004, ce qui a provoqué une vague de protestations et d'indignation de la part d'associations de protection de la nature et de défense des animaux (SEPANSO-Béarn, FIEP Groupe Ours Pyrénées, Nature Midi-Pyrénées, SNPN, ASPAS, One Voice, FNE, 30 Millions d'Amis, Fondation assistance aux animaux, Fondation Brigitte Bardot, SPA, WWF, Pays de l'Ours - Adet, Ferus). Alors que la lignée pyrénéenne était condamnée, cinq ours en provenance de Slovénie ont été relâchés en 2006, soulevant une controverse notamment chez les bergers et les éleveurs. La première ourse introduite, Palouma, a été retrouvée morte en août 2006 au bas d'une barre rocheuse à 2 100 m d'altitude. La deuxième ourse introduite, Franska, a été percutée mortellement par une voiture le 9 août 2007. Bien que les sondages montrent qu'une large majorité de la population est favorable au maintien d'une population ursine en France, l'espèce est toujours au bord de l'extinction dans ce pays qui abritait encore une centaine d'ours au début du XXe siècle [réf. nécessaire] ; dans les Alpes françaises, le dernier ours abattu avait toutefois été tué, selon les sources, à la veille de 1914-18[19] ou en 1921, le dernier ours vu ayant quant à lui fait l'objet d'un témoignage en 1937[20].
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En Roumanie, des sociétés de chasse offrent la possibilité d'abattre un ours pour un peu plus d'un millier d'euros au cours de « safaris » controversés par les militants de la cause animale qui arguent que même quand un ours a un comportement familier (parce qu'il s'est habitué à l'homme par exemple), on peut l'effaroucher ou le capturer sans le stress occasionné par les battues ou les chasses traditionnelles. Un nouveau tourisme naturaliste d'observation du loup, de l'ours, du lynx ou du castor se développe, mais qui n'a pas assez de reconnaissance pour induire une véritable protection des habitats de ces espèces.
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Quelques grandes espèces, telles l'ours des cavernes (éteint depuis 10 000 ans environ), l'ours blanc et le grizzly étaient ou sont dangereuses pour les humains particulièrement dans les secteurs où elles se sont habituées à la présence humaine, mais la plupart du temps, les ours sont timides et sont facilement effrayés par les humains. Cependant, comme de nombreuses autres espèces, ils défendront vigoureusement leur progéniture s'ils la sentent menacée.
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L'ours de l'Atlas a récemment disparu (début XIXe siècle). Et en 2007, six des huit espèces reconnues par l'UICN sont menacées[21].
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Souvent dérangé et effrayé par l'humain et obligé de se cacher le jour, il doit se nourrir, plus difficilement, la nuit ou par mauvais temps. Mal nourri à l'automne, il se réveille plus tôt et peut être plus encore tenté par les moutons ou ruches non surveillés ou mal protégés.
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Dans les pays d'Amérique du Nord, en particulier au Canada, il est arrive parfois de voir des ours dans les plus petites villes ou à proximité. Ils sont attirés par la nourriture et attaquent parfois les humains. Les Rangers tentent de les repousser chaque jour.
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La place de l'ours est de tout temps particulière, cet animal fut peut-être divinisé dès l'époque préhistorique où il partageait son biotope avec les humains. L'ours occupe une place importante (mythologie, blason, folklore, onomastique), partout où il était présent. On le retrouve dans l'ours en peluche. Le culte de l'ours symbolise : puissance, renouveau, royauté.
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Le nom indo-européen de l'ours (correspondant à grec ancien ἄρκτος (árktos) et latin ursus) semble avoir fait l'objet d'un tabou chez les peuples slaves, baltiques et germaniques, qui étaient de ceux qui avaient le plus de contacts avec l'ours ; ils usaient pour le désigner de périphrases ou de qualificatifs, du type « le mangeur de miel », « le lécheur », « le grogneur ». Antoine Meillet[22] remarque que des peuples non indo-européens voisins (Estoniens, Finlandais, Lapons) évitent aussi d'appeler l'ours par son nom et rappelle que « l'un des tabous de vocabulaire les plus fréquents porte, durant la saison de chasse, sur le nom de la bête qu'on chasse ». En Europe, le tabou portant sur le nom de l'ours pourrait remonter au Paléolithique[23].
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Ainsi, tandis que le nom de l'ours (karhu) en finnois devient kontio ou mesikämmen (mains de miel) dès qu'on rentre dans la forêt, le verbe tuer (tappaa) ou chasser (metsästää) n'est pas utilisé en association avec le nom de l'ours mais l'expression périphrasique kaataa (renverser)
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Des poèmes de chasse existent également en finnois dans le Kalevala pour expliquer à l'âme de l'ours que son décès relève en fait d'un accident et non d'un acte de chasse délibéré:
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itse vierit vempeleltä»
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(«Je ne t'ai pas abattu: c'est toi-même qui est tombé d'un arbre courbé»)
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L'ours a donné naissance à une grande variété d'expressions.
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De nombreuses œuvres font mention d'ours, mis en scène plus ou moins à leur avantage ou désavantage dans la littérature classique. Un exemple remarquable nous est donné par le Guerre et Paix de Léon Tolstoï, qui donne à voir au lecteur l'ours Michka, mascotte d'une coterie de jeunes nobles militaires. D'abord, Tolstoï outre son lecteur en nous montrant l'ourson Michka enchaîné et apparemment maltraité par les jeunes officiers, qui, ayant trop bu, badinent avec l'ours.
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Plus loin, dans le troisième salon, au milieu du tohu-bohu général des rires et des cris, le grognement d’un ours se faisait entendre. Huit jeunes gens se pressaient anxieusement autour d’une fenêtre ouverte ; trois d’entre eux jouaient avec un ourson, que l’un d’eux traînait à la chaîne en l’excitant contre son camarade pour lui faire peur[25].
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Un peu plus tard, l'ours apparaît comme un compagnon régulier du badinage des jeunes gens :
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– Allons ! s’écria Pierre, allons, et en avant Michka ! » Il saisit l’ourson, l’entoura de ses bras, le souleva de terre et se mit à valser avec lui tout autour de la chambre[25].
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Non loin dans le même chapitre apparaît la conclusion des avanies oursines :
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– Mais qu’ont-ils donc fait ? demanda la comtesse.
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– Ce sont de véritables brigands, Dologhow surtout, reprit Mme Karaguine : il est le fils de Marie Ivanovna Dologhow, une dame si respectable… Croiriez-vous qu’à eux trois ils se sont emparés, je ne sais où, d’un ourson, qu’ils l’ont fourré avec eux en voiture et mené chez des actrices. La police a voulu les arrêter. Alors… qu’ont-ils imaginé ?… Ils ont saisi l’officier de police ; et, après l’avoir attaché sur le dos de l’ourson, ils l’ont lâché dans la Moïka, l’ourson nageant avec l’homme de police sur son dos.
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- Ce Dologhow est une bien vile truffe, rétorqua la comtesse, et coupable de bien noires ourseries !
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Mme Karaguine secoua son éventail, murmurant :
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- Oui, c'est assez outrant. Que devenir si tant d'hommes se comportent dans le monde comme ce Pierre et ce Dologhow ?
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L'ours souffre de la chasse et du commerce illicite, notamment le marché asiatique de la bile d'ours, mais aussi de la fragmentation écologique de son habitat, du roadkill et du dérangement.
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À l'époque moderne, les populations d'ours sont victimes de pressions (comme celles des éleveurs dans les Pyrénées), de l'empiètement de l'homme sur son habitat naturel. L'ours polaire est lui menacé par le recul rapide des glaces qui constituent son habitat naturel.
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Les ours étant omnivores, mais volontiers consommateurs de cadavres et vivant longtemps, sans être au sommet de la pyramide alimentaire, ils accumulent de nombreux polluants (radioactivité dans les zones de retombées du nuage de Tchernobyl, métaux lourds, organochlorés, pesticides, etc. particulièrement l'ours blanc).
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Animal volontiers cavernicole, il entre aussi facilement dans les tunnels ferroviaires où il peut être blessé ou tué par les trains.
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Les humains sont entrés en conflit avec l'ours, prédateur et rival direct, dès la Préhistoire. L'élimination de l'ours des cavernes par l'homme à la fin de la dernière glaciation est discutée (Des facteurs climatiques et/ou génétiques pourraient être en cause, mais cette espèce avait supporté deux glaciations précédentes). L'ours a été intensivement chassé, pour défendre le bétail, de manière rituelle (par les inuits) pour sa chair ou plus récemment pour le « sport ». Le moine Abélard a signé un document interdisant à ses moines de chasser l'ours plus de deux jours par semaine, et un menu précise que 300 oursons farcis ont été servis à un seul banquet donné par le roi Louis XIV.
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Les ours sont chassés depuis la préhistoire pour leur viande et leur fourrure. Les produits tirés de l'ours ont longtemps été réputés dans diverses pharmacopées, sa bile, sa peau, son cuir, sa graisse, ses dents et ses griffes se virent attribuer de nombreuses vertus, et ce, dans toutes les cultures. Sa viande semble avoir été au contraire peu appréciée, et considérée taboue en Europe orientale[P 1]. La chasse est principalement liée au commerce international illicite de leur fourrure, griffes mais aussi leur vésicule biliaire[26]. Le braconnage et le commerce international d'ours appartenant aux populations les plus menacées est interdit, mais se pratique toujours. En Asie, dans certains élevages d'ours pour la pharmacopée traditionnelle chinoise, les cruelles conditions d'extraction (de bile notamment) sont sujettes à controverse[27].
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Des ours ont été gardés dans des ménageries de princes ou de saltimbanques en Europe et Asie. Le dressage d'ours était très populaire, et continue à se perpétuer jusqu'à nos jours ; ces spectacles sont de plus en plus controversés eu égard à la souffrance des animaux, dressés dans des conditions violentes (à l'aide de fouets, tisons enflammés, etc.), et certains pays (comme la Turquie, la Grèce ou la Bulgarie[28], mais pas la France à ce jour) ont interdit l'exhibition d'ours « savants ».
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Les ours sont aussi des hôtes fréquents des zoos ; toutefois, il est devenu très rare que des animaux soient prélevés dans la nature pour peupler de tels établissements (la reproduction des ours en captivité est très aisée, du moins chez l'ours brun), et leurs conditions de vie se sont souvent améliorées depuis une vingtaine d'années. Les ours sont progressivement retirés des fosses archaïques comme celles du Jardin des Plantes à Paris, et ils sont de plus en plus souvent présentés dans de grands parcs boisés qui leur offrent des conditions de vie un peu plus proches de la nature (par exemple Thoiry, le CERZA, le parc animalier de Sainte-Croix, etc.) ; il est significatif de noter que les ours recouvrent alors fréquemment des comportements « naturels » comme la léthargie hivernale.
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fr/3558.html.txt
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Ursus maritimus • Ours polaire
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L'ours blanc (Ursus maritimus), aussi connu sous le nom d'ours polaire, est un grand mammifère omnivore (à prédominance carnivore) originaire des régions arctiques. C'est, avec l'ours kodiak et l'éléphant de mer, l'un des plus grands carnivores terrestres et il figure au sommet de sa pyramide alimentaire.
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Parfaitement adapté à son habitat, l'ours blanc possède une épaisse couche de graisse ainsi qu'une fourrure qui l'isolent du froid. La couleur blanche de son pelage lui assure un camouflage idéal sur la banquise et sa peau noire lui permet de mieux conserver sa chaleur corporelle. Pourvu d'une courte queue et de petites oreilles[1], il possède une tête relativement petite et fuselée ainsi qu'un corps allongé, caractéristiques de son adaptation à la natation. L'ours blanc est parfois considéré comme un mammifère marin semi-aquatique[2], dont la survie dépend essentiellement de la banquise et de la productivité marine. Il chasse aussi bien sur terre que dans l'eau. Son espérance de vie est de 15 à 30 ans.
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Cette espèce vit uniquement sur la banquise autour du pôle Nord, au bord de l'océan Arctique. L'Union internationale pour la conservation de la nature UICN estime la population d'ours blancs à environ 26 000 individus[3]. Elle considère l'espèce comme vulnérable (VU), principalement en raison du réchauffement climatique et du bouleversement de son habitat qui en résulte. En 2015, Morten Jørgensen conclut au contraire que la principale menace pesant sur l'ours polaire est la chasse, loin devant le changement climatique, et estime la population inférieure à 20 000 individus[4].
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Animal charismatique, l'ours blanc a un fort impact culturel sur les peuples inuits, qui dépendent toujours de sa chasse pour survivre. Il a également marqué la culture populaire via certains de ses représentants comme Knut, ou encore l'art avec la sculpture d'ours blanc réalisée par François Pompon.
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Le parc national Wapusk à Manitoba, au Canada, est connu pour être la capitale mondiale des ours polaires. C’est l’un des meilleurs endroits pour voir ces ours dans leur environnement, particulièrement à leur arrivée en automne, alors qu’ils attendent que la baie d'Hudson gèle, afin de pouvoir y chasser le phoque[5].
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L'ours blanc possède la morphologie d'un ours typique : un corps imposant, une fourrure abondante, une grande tête rectangulaire, de petites oreilles arrondies, une courte queue et des pattes puissantes et épaisses. Ses yeux, son museau, ses lèvres, sa peau et ses coussinets sont noirs. Sa principale particularité est d'être le seul ours à manteau blanc.
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Par rapport à l'ours brun, l'ours blanc a un corps plus long, tout comme son cou et son crâne, mais des oreilles plus petites[6]. Le profil de l'ours blanc est également différent, avec un museau plus proéminent[6].
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L'ours blanc est, avec l'ours kodiak et l'éléphant de mer, l'un des plus grands carnivores terrestres vivants[6]. Ils ont une hauteur de 1 à 1,5 m au garrot. Les mâles adultes pèsent généralement entre 400 et 600 kg mais peuvent parfois atteindre les 800 kg pour une taille de 2 à 3 m de long[7]. L'ours blanc présente un dimorphisme sexuel important : généralement deux fois plus petites que les mâles, les femelles pèsent de 200 à 350 kg et mesurent de 1,8 à 2 mètres[7]. À la naissance, les oursons ne pèsent que 600 à 700 g[8]. Le record de masse pour un ours blanc est actuellement de 1 102 kg[9].
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L'ours blanc a des prises de poids assez spectaculaires. Par exemple, au Canada, un ours blanc femelle a pris plus de 400 kg en neuf mois. En novembre, elle pesait 92 kg, mais au mois d'août, elle a été pesée à 505 kg. Ceci s'explique par l'accumulation des graisses de phoque qui sont mangées au printemps[9].
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Des données récentes suggèrent que la masse des ours blancs décline. Ces données peuvent être prises comme une indication des pressions qui pèsent sur eux. Une étude de 2004 de la National Geographic Society a montré que la masse des ours blancs, en moyenne, était inférieure de 25 % à leur masse dans les années 1970[10]. Pour exemple, en 2007, les femelles de la baie d'Hudson avaient une masse moyenne de seulement 230 kg, contre 300 kg dans les années 1980[11]. Leur masse ne les empêche pas d'être très véloces sur la terre ferme. Ils peuvent sans problème être plus rapides qu'un homme à la course.
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L'ours blanc est immédiatement reconnaissable à sa fourrure blanche-jaunâtre (admettant une large gamme de variations individuelles et saisonnières) qui lui permet de se camoufler dans le paysage arctique. En réalité, les poils ne sont pas pigmentés en blanc : ils sont non pigmentés, donc incolores, translucides et creux, c'est la réflexion de la lumière visible sur la surface interne de ces poils creux qui les fait apparaître blancs[12]. À la différence d'autres mammifères arctiques (tels que le renard arctique), il ne change jamais ce pelage pour une couleur plus foncée en été. Sous son pelage, l'ours blanc a une peau complètement noire ce qui lui permet d'absorber l'énergie du spectre infrarouge, de façon optimale[13]. Une telle coloration est mimétique, c'est-à-dire qu'il s'agit d'un camouflage pour pouvoir s'approcher plus facilement de ses proies, [14].
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Une caractéristique intéressante de sa fourrure est qu'elle absorbe les rayons violets et ultraviolets, c'est pourquoi elle a souvent des reflets jaunâtres. Certains zoologistes ont émis l'hypothèse que les poils transparents de l'ours blanc seraient des sortes de fibres optiques captant et conduisant la lumière (je signale que ce ne sont pas les photons qui sont calorifiques, mais les infrarouges) vers la peau noire de l'ours pour l'aider à rester au chaud, mais cela est contredit par des études plus récentes[15],[16]. En fait, les poils ne laissent passer que 1/1000e de la lumière reçue (confusion entre lumière et chaleur), ce qui serait dû aux protéines de kératine composant les poils et qui ont la propriété d'absorber les ultraviolets[16]. L'ours blanc renouvelle sa fourrure de mai à août[17]. La fourrure est habituellement de 5 à 15 cm sur la majeure partie du corps[18]. Cependant, sur les pattes antérieures, les mâles ont des poils plus longs qui grandissent en longueur jusqu'à l'âge de 14 ans. On suppose que cela est une forme d'attrait pour les femelles, à la manière de la crinière du lion[19].
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Les ratons-laveurs et les ours ont divergé il y a environ 30 Ma. L'ours à lunettes s'est séparé des autres ours il y a environ 13 Ma. Les 6 espèces distinctes d'ours sont apparues il y a environ 6 millions d'années. Les témoignages fossiles et l'analyse de leur ADN nucléaire ont permis de montrer que l'ours blanc et l'ours brun ont divergé il y a environ 600 000 ans[20]. Les ours blancs ont cependant la possibilité de produire une descendance fertile en s'accouplant avec des ours bruns[21], suggérant qu'ils ont un ancêtre commun proche[22]. Si les hybrides étaient infertiles on pourrait parler assurément d'espèces différentes mais à contrario la fertilité des hybrides ne permet pas de conclure car l'infertilité n'est pas une nécessité.
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Dans un article largement cité de 1996, une comparaison de l'ADN mitochondrial de différents ours bruns de l'île Amirauté (en) et des îles Baranof et Chichagof de l'Alaska montre que ces groupes d'ours partagent un ancêtre commun plus récent avec les ours blancs qu'avec les autres populations d'ours bruns du monde[23]. Du point de vue de l'ascendance, définir l'ensemble des ours bruns comme un groupe génétique (un taxon monophylétique) séparé des ours blancs ne semble alors plus pertinent. En 2012, l'étude du génome nucléaire montre une divergence clairement ancienne de l'ours blanc, révélant que la similarité mitochondriale avec les ours bruns des îles d'Alaska n'est que le résultat d'une introgression génétique, par des femelles ours bruns, lors des fluctuations climatiques passées[24].
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Certaines sources distinguent deux sous-espèces :
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Mais il est souvent considéré qu'il n'existe pas de sous-espèces chez l'ours blanc[27]. Les croisements entre ours bruns et ours blancs donnent des hybrides fertiles[28], l'ours blanc est donc quelquefois classé comme un sous-représentant de l'ours brun. Le terme de sous-population serait donc plus adapté que celui de sous-espèce dans ce cas. Dix-neuf sous-populations auraient été définies par l'étude des déplacements de femelles équipées de colliers à repérage radio par satellite. Le nombre de sous-populations dépendrait beaucoup de l'organisme chargé du dénombrement. L'UICN/SSC PBSG (Polar Bear Specialist Group), un important corps international de recherche et de gestion sur l'ours blanc, reconnaît actuellement une vingtaine de sous-populations dans le monde[29],[30]. Les sous-populations suivantes font partie des plus connues :
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Parmi ces sous-populations, treize sont présentes au Canada, totalisant environ 15 000 individus en 2007[31]. Dans les années 2000, la population des ours blancs est estimée entre 21 500 et 25 000 individus dont 60 % vivraient au Canada et 25 % en Alaska[32]. En 2005, un rapport d'experts alerte sur le risque de déclin des populations d'ours blancs à la suite de la réduction de la surface de la banquise de l'Arctique, consécutivement au réchauffement climatique. Un réchauffement plus important de l'Arctique menacerait la totalité des ours blancs car ils dépendent étroitement de la banquise pour vivre, chasser et se reproduire [33].
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Selon un rapport publié en 2005 par le groupe spécialiste des ours blancs de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), les deux sous-populations les mieux étudiées d'ours blancs dans le monde, la population est alors estimée entre 20000 et 30000 individus [34] Mais la population de l'ouest de la Baie d'Hudson au Canada et la population du sud de la mer de Beaufort (États-Unis/Canada), ont connu un déclin respectivement de 22 % et 17 % ces deux dernières décennies[35],[36]. Les trois autres populations en déclin sont celles de la mer de Baffin et du bassin Kane – partagé entre le Groenland et le Canada – et de la Baie de Norvège au Canada. Les derniers recensements publiés (en 2016) n'ont toutefois pas montré de diminution de la population, celle-ci restant aux alentours de 21000 à 30000 individus[37].
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Ursus maritimus compte les synonymes suivants :
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Gray crée en 1825 un genre propre à l'ours blanc, Thalarctos (ou Thalassarctos), repris par Gromov et Baranova en 1981.
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L'ours blanc est une espèce vivant autour du pôle nord, au bord de l'océan Arctique, dont l'habitat se limite quasiment à la banquise. Le point le plus méridional de leur habitat se situe dans la baie James au Canada. Bien que les effectifs décroissent au nord de 88° de latitude, on peut en rencontrer dans tout l'Arctique. Les estimations datant des années 1980 faisaient état d’un effectif compris entre 20 000 et 24 000 individus[38].
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Les populations les plus nombreuses se trouvent[39] :
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L'étendue du territoire de l'ours blanc est limitée par la disponibilité de bancs de glace flottant sur la mer, utilisés comme plates-formes de chasse au phoque, sa principale nourriture, mais aussi comme espace de repos. L'actuelle disparition à un rythme accéléré de la banquise arctique menace directement la survie de l'espèce, l'ours blanc pourrait ainsi s'éteindre avant la fin du XXIe siècle. Des signes avant-coureurs ont été observés aux extrémités sud-ouest de son territoire.
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Les ours blancs sont des animaux solitaires. Excellents nageurs grâce à leur couche de graisse, ils peuvent être vus en pleine mer à des kilomètres de toute terre. Ils nagent en utilisant leurs pattes avant pour se propulser et leurs pattes arrière comme gouvernail. Le pelage se gonfle d'air pour augmenter la flottaison. Sous l'eau, les yeux restent ouverts mais les narines se ferment, ils peuvent ainsi retenir leur respiration jusqu'à deux minutes[40].
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Sa fourrure est si isolante qu'il lui arrive de souffrir de la chaleur. Ainsi, il se prélasse parfois sur la glace pour se refroidir ; sur terre, il peut creuser à la recherche de la couche de pergélisol, plus froide que le sol[41].
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Le mode de vie de l'ours blanc est très différent de celui de son cousin, l'ours brun. En dépit de leur récente séparation au cours de l'évolution, ces deux espèces exploitent des sources d'énergie extrêmement différentes. L'ours brun est terrestre et l'essentiel de son régime est végétal avec un appoint de protéines animales, tandis que l'ours blanc est le plus carnivore des ursidés. Deux espèces de phoques constituent l'essentiel de son régime : Phoca hispida, qui atteint 60 kg, l'espèce la plus nombreuse en Arctique et formant sa proie principale, et Erignathus barbatus, pouvant dépasser 400 kg. Aucune de ces deux espèces de phoque ne se retrouve en l'absence de banquise, ce qui limite l'aire de chasse de l'ours blanc, mais l'ours blanc est opportuniste[42]. Ainsi, une autre proie commune de l'ours blanc est le morse et il est aussi capable d'attraper des bélugas. En tant que consommateur de poissons, l'ours blanc ingère de grandes quantités de vitamine A qu'il stocke dans son foie. Par le passé, des explorateurs de l'Arctique se sont souvent empoisonnés en mangeant le foie d'un ours blanc, en raison d'une hypervitaminose A.
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Le pelage de l'ours blanc lui offre un excellent camouflage. Lorsqu'il chasse, il cache son museau avec ses pattes, ce qui le trahirait sinon. L'ours est également un bon pêcheur et utilise ses griffes pour harponner ses proies. La femelle peut jeûner près de huit mois avant de mettre bas ses petits, habituellement deux oursons pesant entre 600 et 700 g. Elle retourne ensuite rapidement sur la banquise pour chasser le phoque, sa nourriture favorite, ou attraper du poisson. Les bonnes années, l'ours blanc accumule une épaisse couche de graisse avant la débâcle. Une fois à terre, il entre alors en « hibernation itinérante » : bien que restant en activité, son métabolisme ralentit sensiblement, permettant ainsi d'économiser énergie et réserves.
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À cause du réchauffement climatique et de la fonte des glaces, l'ours blanc éprouve de plus en plus de difficultés à chasser les phoques. Sa quête de nourriture s’est rapidement portée sur les zones de nidation des oiseaux, faisant des œufs une partie importante de son alimentation. Cependant, l’équilibre alimentaire de l'ours se voit perturbé, en partie parce que les œufs sont trop riches en protéines[43].
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Les mâles ne sont pas sexuellement matures avant l'âge de quatre ans, mais les femelles peuvent être mères dès l'âge de trois ans. Elles ont rarement plus de 2 petits, à raison d'une mise bas tous les 3 ans[44], qui viennent au monde lorsque la femelle hiverne dans sa tanière au mois d'octobre et se contentent du riche lait maternel pendant plusieurs semaines[44]. Après sa sortie de tanière aux alentours de mars, la reproduction de la femelle a lieu en juin. Fécondée par le mâle, elle porte l'embryon pendant 5 mois (mise bas en décembre) alors que la gestation ne dure que 55 jours ; la femelle produit ainsi une implantation différée (en) de l'embryon. La mère n'emmène ses petits hors de la tanière que lorsqu'ils sont âgés de 3 à 4 mois ; c'est à ce moment qu'ils découvrent le monde qui les entoure. Les jeunes prennent leur indépendance tardivement, car l'ourse s'occupe de toute leur éducation, leur apprenant la chasse et le choix d'une tanière. Ils ne se séparent définitivement d'elle qu'à l'âge de 3 ans. Lors de cette période, les petits prennent beaucoup de poids grâce au lait produit par la femelle, qui contient 50 % de matières grasses[9],[45].
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L'ours blanc et le grizzli ont divergé génétiquement il y a 200 000 ans, mais peuvent encore s'hybrider pour donner un animal connu dans les pays anglophones sous le nom de grolar ou de pizzly, « ours polaire » se disant « polar bear » en anglais.
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L'ours blanc est sur la liste rouge des espèces menacées de l'UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Auparavant classée dans la catégorie « risque faible, dépendant des efforts de conservation » selon la liste rouge établie en 1996, l'espèce se trouve désormais dans la catégorie « vulnérable »[46].
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On estime que l'espèce pourrait disparaitre d'ici un siècle à cause de la réduction de la superficie et de la qualité de son habitat[47],[48]. L'United States Geological Survey (USGS) a publié une étude sur les ours blancs : si la fonte de la banquise dans l'océan Arctique se poursuit, leur population mondiale, estimée à 22 000 individus, diminuera des deux tiers d'ici à 2050[49].
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L'habitat des ours blancs est naturellement limité par l'étendue de la banquise et par les plaques de glace dérivantes dont ils se servent comme plate-forme pour la chasse au phoque ainsi que pour l'itinérance et l'élevage des jeunes. Ils ne visitent la terre ferme que pour creuser les tanières où les femelles mettent bas et sont donc menacés par la disparition de pans de plus en plus grands de la banquise. Son métabolisme ne lui permet pas de survivre sans glace d'une part[50] et d'autre part les phoques peuvent de plus en plus facilement, de par le recul de la banquise, reprendre leur respiration hors d'atteinte de ce prédateur[51].
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Le réchauffement climatique restreint donc dangereusement l'habitat vital de l'espèce. Les premiers signes de déclin ont été observés dans les zones les plus méridionales de son implantation, comme la Baie d'Hudson, et selon une étude publiée en 2016, aucun refuge de l'ours blanc n'est désormais à l'abri des effets du changement climatique. Certains modèles climatiques suggèrent même que presque tout l'océan polaire arctique pourrait être libre de glace en été dès le milieu du XXIe siècle[52], mais aucune solution alternative – telle que l'introduction de l'ours blanc en Antarctique – n'est sérieusement envisagée à l'heure actuelle.
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Les découvertes d'ours blancs noyés et de cas de cannibalisme, l'augmentation du nombre d'ours « à problèmes » – cherchant de la nourriture près des communautés humaines arctiques – sont rapportées de plusieurs régions. Ces observations sont cohérentes avec les prédictions liées aux changements causés par le réchauffement climatique[53].
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Les ours blancs trouvent leur nourriture la plus riche sur la banquise située à l'aplomb des plateaux continentaux, en marge des côtes. Ces derniers temps[précision nécessaire], la glace s'est retirée loin de ces zones[réf. souhaitée]. L'habitat estival nécessaire aux ours se réduit. Leur période de chasse sur la banquise raccourcit, d'où un jeûne plus long. Et la glace, moins épaisse, risque davantage de dériver au gré des vents et courants et d'emporter les ours loin de leurs territoires. Ces animaux doivent alors s'épuiser à nager en pleine mer pour trouver des plaques de glace hospitalières ou regagner la terre ferme, ce qui peut leur être fatal. En 2008, une femelle équipée d'une balise a ainsi nagé 687 km pour rejoindre la banquise, au large de la côte nord de l'Alaska.
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La chasse à l'ours blanc est pratiquée par les Inuits et les chasseurs de trophées. En 1972, les États-Unis ont signé le Marine Mammal Protection Act parce que la population de nombreuses espèces marines avait décru drastiquement. Ce texte de loi interdit de tuer, blesser ou même harceler toutes les espèces marines de mammifères, y compris les ours blancs. Elle interdit aussi l'importation de « trophées » d'ours blancs aux États-Unis[54].
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L'année suivante vit la création de l'International Agreement on the Conservation of Polar Bears (Traité international sur la conservation des ours polaires, également connu sous le nom d'Accord d'Oslo)[55], signé par les 5 nations dont les territoires arctiques sont habités par cette espèce : États-Unis, Canada, Norvège, Danemark (via le Groenland) et Russie (à l'époque encore l'URSS). Ainsi donc fut restreinte la chasse aux trophées et bannie la chasse à bord des engins volants et des brise-glace. Depuis cette année 1973, la Norvège a interdit complètement la chasse à l'ours blanc, les États-Unis, le Groenland, la Russie et le Canada la permettant partiellement (à leurs peuples autochtones, partant du principe que c'est inhérent à leur culture)[56]. Le Canada et le Groenland permettent toujours la chasse aux trophées.
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Le Canada, qui abrite davantage d'ours blancs que les autres pays, permet une chasse aux trophées restreinte : les chasseurs doivent payer un lourd tarif aux organisateurs de la chasse. En 2005, le gouvernement du Nunavut augmenta le quota à 518 ours[57] malgré les protestations de plusieurs groupes scientifiques ; environ 50 furent vendus à des chasseurs de trophées[58], le nombre restant donné à des Inuits. Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest maintient son propre quota de 72 à 103 ours blancs au sein de la communauté Inuvialuit ; certains sont donnés à des chasseurs de trophées.
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Jusqu'en 2005, le Groenland n'imposait pas de limite sur la chasse aux ours blancs par la population autochtone. Cette année-là, elle imposa une limite de 150 ours pour 2006 et autorisa la chasse aux trophées pour la première fois[59].
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En 1994, les États-Unis modifièrent le Marine Mammal Protection Act pour permettre l'importation de trophées d'ours blancs et préparer le terrain à une éventuelle augmentation de la chasse. Depuis lors, plus de 800 trophées d'ours blancs ont été importés aux États-Unis[60]. En mai 2007, une proposition de loi a été présentée au Congrès[61] pour annuler la décision de 1994 et interdire l'importation des trophées[62].
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De nombreuses associations de protection de la nature et des animaux craignent que le réchauffement climatique n'ait un impact négatif énorme quant à la survie des populations d'ours blancs. Il en est de même concernant la continuation de la chasse aux trophées[63].
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En 2015, Morten Jørgensen conclut que la principale menace pesant sur l'ours polaire est la chasse, loin devant le changement climatique. Plus de 1 000 ours sont abattus chaque année entre la chasse aux trophées (environ 750 en Alaska et au Canada) et le braconnage (plus de 300, principalement en Russie). Estimée à moins de 20 000 individus, la population d'ours polaires ne pourra pas supporter longtemps un tel niveau d'abattage[4]'[64].
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Les matières toxiques répandues dans la mer sont consommées par le phytoplancton, puis le zooplancton, qui sont à leur tour consommés par les poissons, qui sont eux-mêmes mangés par les phoques, ces derniers étant la proie des ours. C'est ainsi que les ours blancs emmagasineraient les substances toxiques accumulées dans l'organisme d'animaux qui constituent leur chaine alimentaire. Par exemple, 200 à 300 tonnes de mercure transitent vers les pôles via les courants marins et les vents ; les populations locales ainsi que l'ours blanc ont des concentrations de ce métal, toxique pour le système nerveux et pouvant causer des anomalies congénitales, plus élevées que la moyenne[65]. On peut citer également l'exploitation des hydrocarbures, notamment de pétrole offshore et de gaz de schiste, comme menaces pour les populations.
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Un ours blanc adulte n'a pas de prédateurs naturels : seul l'orque pourrait être une menace pour lui, mais il n'y a jamais eu d'observation d'un ou plusieurs orques tuant un ours blanc, seulement des spéculations concernant les restes trouvés dans des estomacs d'orques, mais sans que l'on sache s'il s'agit du produit d'une chasse ou de prélèvements opportunistes après le croisement d'un cadavre d'ours dérivant en mer. De même concernant le requin du Groenland, puisque des restes d'ours ont également été trouvés dans son estomac, même si les scientifiques optent pour un comportement de charognard du requin, qui aurait pareillement trouvé la carcasse de l'ours dans l'eau. Les oursons en revanche sont plus vulnérables à la prédation, notamment par des loups ou renards arctiques. Il y a aussi eu le cas d'un Gulo gulo tuant un ours polaire adulte, en lui agrippant le cou pendant de longues minutes jusqu'à l'étouffer[66].
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Les cinq pays se partageant la population mondiale d'ours blancs, soit le Canada, les États-Unis (via l'Alaska), le Danemark (via le Groenland), la Norvège et la Russie ont signé en 1973 l'Accord international sur la conservation des ours blancs (polaires) et leur habitat[67]. Cet accord indique que ces pays doivent « agir comme il convient » pour protéger l'ours blanc et son habitat[68].
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Bien que cette zone soit l'objet d'importants enjeux politiques, ces pays ont réussi à préserver une certaine collaboration pour la défense de l'ours blanc. Ainsi, dès 1956, en pleine guerre froide, les scientifiques de ces pays peuvent travailler ensemble sur ce sujet, et en 1968, dans le cadre de l’Union internationale de conservation de la nature (UICN) se crée le Polar Bear Specialits Group (PBSG)[67].
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La protection de l'ours blanc fait l'objet d'une classification particulière sur certains territoires :
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Divers zoos ont transformé l'ours blanc en produit financier rentable, et accréditent l'idée de participer à une sauvegarde de l'espèce. Les scientifiques rejettent, dans la situation actuelle, cette idée. En effet l'animal reste capable d'adaptation, et, si son milieu naturel est dans une situation très tendue, particulièrement au regard de la lutte contre la pollution et de la sauvegarde de la biodiversité, les efforts dans le cadre de la coopération internationale restent le meilleur allié de l'ours blanc[67].
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Prédire l'avenir est toujours incertain, même s'il est clair que l'habitat de l'ours blanc évolue vite et défavorablement. Une telle espèce très spécialisée serait particulièrement vulnérable aux conséquences de cette perte d'habitat. On pourrait donc s'attendre aux modifications suivantes chez les ours blancs dans le cadre du changement climatique[73] :
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En juin 2008, à la suite d'une proposition de classement du Fish and Wildlife Service faite en janvier 2007, les États-Unis ont inscrit l'ours blanc d'Alaska sur la liste nationale des espèces protégées[74].
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La perte de surface de banquise serait comparable à la déforestation de forêts tropicales humides : qui perd l'habitat, perd les espèces à peu d'exception près. Mais le docteur Mitchell Taylor (en) et d'autres spécialistes de la faune arctique estiment néanmoins que la situation est loin d'être dramatique[75].
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En 2016, il resterait 19 populations sauvages d'ours blancs (25 000 individus environ[76]). Selon une évaluation précédente, sur les 13 populations d'ours blancs au Canada, 11 sont stables ou en croissance. Cette population n'était plus que de 8 000 à 10 000 il y a encore un demi-siècle. La croissance récente du nombre d'ours blancs est attribuée aux restrictions sur la chasse.
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Cependant, une perte de poids est constatée chez les ours blancs en raison d'une difficulté accrue d'accès aux phoques, probablement exacerbée par la compétition pour une même nourriture, situation qui risque d'être encore aggravée par le réchauffement :
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Cette interprétation est cependant contestée par d'autres spécialistes, qui expliquent qu'il y a là une question de perspectives comportant une part de déni (comme celui de certains spécialistes concernant la baisse du stock de morues des Grands Bancs de Terre-Neuve dans les années 1980) et de facteurs sociopolitiques et économiques liés à l'exploitation des ressources du grand-nord[31]. Louis Fortier, professeur à l'Université Laval de Québec et membre de la chaire de recherche sur la réponse des écosystèmes marins au réchauffement climatique, considère que la situation des ours blancs va tout d'abord s'améliorer pour ensuite se détériorer. Il explique ce phénomène par le fait que la fonte des glaces arctiques, dans un premier temps, permet à davantage de lumière d'atteindre l'océan et donc à davantage de phytoplancton, puis de zooplancton, de prospérer, jusqu'à l'ours situé au sommet de cette pyramide alimentaire. Cependant, la disparition de la banquise, terrain de chasse et de reproduction et de vie (élevage des petits) de l'ours, entraînerait à plus long terme son déclin. En effet, l'ours blanc, carnivore fortement spécialisé, ne serait pas en mesure de concurrencer à terre ses compétiteurs originaires du sud, plus généralistes[31]. Selon la directrice générale du Service canadien de la faune Michelle Brenning les chiffres gouvernementaux montrent que, parmi les 13 sous-populations présentes au Canada, 2 sont en augmentation, 5 sont stables, 5 sont en déclin et une population n'a pas fait l'objet de recensement, offrant une situation hétérogène selon les sous-populations[31].
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En 2016, « Tous les refuges de l'Arctique sont en fait maintenant sur le déclin, selon un examen détaillé des données satellitaires » et « dans tous ces refuges, les chercheurs ont constaté une tendance à un recul printanier plus précoce de la glace de mer et à une formation de glace plus tardive en automne ». Par rapport à 1979, le laps de temps entre le maxima et le minima de glace a gagné 9 semaines dans l'année, au détriment des ours blancs[76].[pas clair]
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Cinq pays de la zone arctique (États-Unis, Canada, Groenland, Norvège et Russie) ont en 2015 adopté un plan d'action circumpolaire de dix ans pour œuvrer ensemble à la conservation des ours polaires[76].
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Nanuq est le terme inuit pour l'ours blanc, mais aussi le nom d'un esprit dans la mythologie inuit. Cet ours blanc particulièrement imposant est considéré comme le chef des ours blancs. Il peut décider si les chasseurs se sont comportés conformément aux règles rituelles afin de déterminer si une chasse est réussie.
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Ce mythe est bien connu, y compris chez d'autres peuples arctiques avec de légères variantes[78].
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L'ours blanc apparaît dans d'autres histoires de la mythologie des autochtones d'Alaska.
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L'une des plus célèbres représentations artistiques de l' Ours blanc (Pompon) est sans conteste la sculpture en taille réelle effectuée par François Pompon en 1922, où l'artiste, dans un style devenu sa marque de fabrique, représente un ours légèrement stylisé et aux pattes disproportionnées, ce qui lui donne une saisissante impression de vie. Si l'original en marbre est aujourd'hui présenté au musée d'Orsay à Paris, une copie le remplace au jardin Darcy de Dijon, où il fut longtemps exposé. C'est d'ailleurs aujourd'hui l'un des symboles les plus connus de la ville, après la chouette de Notre-Dame.
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L'ours blanc est le symbole de plusieurs zoos[79], tel que celui de Saint-Félicien au Québec ou de Berlin avec l'ourson Knut, mais aussi de régions comme le Groenland.
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La pièce de monnaie canadienne de 2 dollars comporte l'image d'un ours blanc, animal choisi par le Canada comme mascotte pour les Jeux olympiques d'hiver de 1988 à Calgary ou encore par le Bowdoin College au Maine.
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Les habitants des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut au Canada ont une plaque d'immatriculation en forme d'ours blanc.
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L'ourson blanc Knut, depuis sa naissance au Zoo de Berlin, a beaucoup attiré l'attention des médias et du public, si bien que son nom a été déposé comme marque par le Zoo et est même coté en bourse[80]. Différentes utilisations de l'image de l'ourson ont été faites – de la friandise[81] au disque pour enfant[82] – avec un succès commercial indéniable.
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En 1993, Coca-Cola a abondamment utilisé l'image d'un ours blanc pour une de ses campagnes de publicité[83], mais l'ours y était montré avec des manchots, alors que ces animaux antarctiques vivent naturellement dans des régions opposées.
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Le Loup Écouter (Canis lupus), aussi appelé Loup commun ou Loup gris, est l'espèce de canidés la plus répandue. L'appellation la plus courante est « loup » tout court, bien que ce nom désigne également d'autres canidés[note 1].
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L'espèce a évolué au cours de l'Histoire pour se différencier en plusieurs sous-espèces comme le Loup gris commun d'Europe[1] (Canis lupus lupus), le Loup arctique[1] (Canis lupus arctos), etc. Canis lupus est également le premier animal à avoir été domestiqué par l'homme, conduisant à l'apparition du Chien (Canis lupus familiaris) il y a au moins 33 000 ans[2], les hordes sauvages continuant de leur côté leur évolution pour devenir les loups gris actuels. Du Chien descendent à leur tour les sous-espèces retournées à la vie sauvage que sont le Dingo (Canis lupus dingo) et le Chien chanteur (Canis lupus hallstromi).
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Sous ses formes sauvages, le loup gris a été peu à peu exterminé par l'Homme dans plusieurs zones de son aire de répartition originelle, en particulier au XIXe siècle. Au XXIe siècle il reste présent principalement dans des zones « de grands espaces » restés sauvages, telles que la taïga de Sibérie et du Canada ou les steppes et les massifs montagneux d'Eurasie centrale. Il est désormais protégé dans de nombreux pays occidentaux, où l'on tente de préserver les populations restantes. Quelques programmes de sauvegarde ont permis aux loups gris de revenir dans des zones où ils avaient disparu, en particulier en Amérique du Nord.
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À l'inverse, sa sous-espèce Canis lupus familiaris s'est mondialement répandue. De commensale de l'homme, elle est progressivement devenue le chien domestiqué, lui-même diversifié en de multiples races adaptées aux besoins de ceux qui les ont créées.
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Les loups sauvages ont toujours fasciné les humains au cours de l'histoire, alimentant tous les domaines de la culture : la mythologie, la littérature, les arts mais aussi les peurs et les fantasmes collectifs.
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Le loup gris est l'un des animaux les plus connus et les plus étudiés au monde, avec probablement plus de livres écrits à son sujet que toute autre espèce sauvage[3]. Il a une longue histoire d'association avec les humains, ayant été méprisé et chassé dans la plupart des communautés pastorales à cause de ses attaques contre le bétail, tout en étant respecté dans certaines sociétés agraires et de chasseurs-cueilleurs[4]. Bien que la peur du loup soit omniprésente dans de nombreuses sociétés humaines, la majorité des attaques enregistrées contre des personnes ont été attribuées à des animaux souffrant de la rage. Les loups sans cette maladie ont rarement attaqué et tué des gens dans l'histoire récente[5], principalement des enfants, car les individus sont relativement peu nombreux, vivent loin des habitants et ont développé une peur des humains de la part des chasseurs et des bergers[6].
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Le terme loup [lu] provient d'une ancienne forme lou [lu], de l'ancien français leu [lew], et du latin lupus [ˈlu.pus] qui est lui-même issu comme le grec lykos de l'indo-européen wĺ̥kʷos, probablement par déformation volontaire liée à un tabou des chasseurs[7]. Le p final est un ajout savant récent, calqué sur l'étymon latin. Normalement, le mot devrait s'écrire louf, avec un f final qui se transforme en v s'il est suivi d'une voyelle (tel que d'autres couples de mots comme bœuf/bovin) ; cela explique le fait que la femelle du loup est la louve, son petit le louveteau.
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Le loup s'est appelé leu jusqu'au XIVe siècle. On retrouve cette forme de l'ancien français dans des toponymes comme Saint-Leu, dans des hagionymes comme Saint Leu, et dans l'expression à la queue leu-leu, qui désigne à l'origine le mode de déplacement d'une meute de loups en chasse[8].
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Le terme anglais wolf provient du vieil anglais wulf, qui est lui-même considéré comme étant dérivé du proto-germanique *wulfaz. Le lupus latin est un mot emprunté au sabin[4]. Les deux dérivent de la racine proto-indo-européenne *wlqwos/*lukwos[9].
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L'espèce a plusieurs noms vernaculaires : loup gris[10],[1], loup commun[1], loup vulgaire[1] ou encore loup[1]. On peut aussi ajouter les chiens, le chien chanteur et le dingo en tant que sous-espèces.
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L'espèce est connue pour avoir une variabilité intra-spécifique notable selon les régions et les sous-espèces ; qu'il s'agisse de la taille, du poids, de la robe ou même de l'aspect du museau. Les sous-espèces sauvages sont régulièrement comparées à certaines races de chiens domestiques de morphologie lupoïde comme le berger allemand ou le husky (eux-mêmes appartenant à la sous-espèce Canis lupus familiaris). Le morphotype le plus rencontré possède des oreilles pointues dressées au-dessus d'une tête large avec un museau allongé terminé par une truffe, une gueule puissante, une poitrine étroite et profonde, des pattes longues en extension avec de larges pieds ainsi qu'une queue droite et touffue[18].
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Le génome de l'espèce est composé de 78 chromosomes[19]. Le premier génome de novo de référence (en) d'une sous-espèce naturelle du loup (Canis lupus lupus) a été révélé en 2017 et compte un total de 2,34 milliards de bases d'ADN assemblé[20].
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Le mâle présente généralement des dimensions plus imposantes que la femelle. La longueur totale du museau jusqu'à l'extrémité de la queue est en moyenne de 1,65 m pour le mâle et 1,59 m pour la femelle. La hauteur au garrot varie de 66 à 81 cm. Les loups gris adultes pèsent en moyenne de 16 à 50 kg pour les femelles et de 20 à 70 kg pour les mâles, en fonction de la sous-espèce[21]. La sous-espèce la plus petite est Canis lupus arabs où les mâles pèsent en moyenne 18 kg et une femelle détient le record de légèreté avec un poids de 12 kg. À l'opposé, un individu mâle de 96 kg a été abattu dans les Carpates en 1942, ce type de mensuration reste cependant exceptionnel[22]. On distingue empiriquement deux sous-populations du grand loup gris : celui des plaines d'Eurasie et le loup italien ou espagnol, de taille plus réduite.
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Le loup gris est le plus grand membre existant des Canidés, sauf pour certaines grandes races de chien domestique[23]. Leur poids et leur taille peuvent varier considérablement dans le monde entier, ayant tendance à augmenter proportionnellement avec la latitude comme le prédisait Règle de Bergmann[24], avec des grands loups de l'Alaska et du Canada qui pèsent parfois de 3 à 6 fois plus que leurs cousins du Moyen-Orient et d'Asie du Sud[25].
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Les loups adultes mesurent en moyenne de 105 à 160 cm de longueur et 80 à 85 cm de hauteur au garrot. La queue mesure 29 à 50 cm de long. Les oreilles ont une hauteur de 90 à 110 mm et les pattes postérieures de 220 à 250 mm. La masse corporelle moyenne du loup gris actuel est de 40 kg, le plus petit spécimen étant été pesé à 12 kg et le plus grand à 80 kg[26],[27],[28],[29],[30]. Le poids du loup gris varie selon la région du monde ; en moyenne, les loups européens peuvent peser 38,5 kg, les loups nord-américains 36 kg, et les loups indiens et arabes 25 kg[31]. Dans une population donnée de loups, les femelles pèsent en général de 2,3 à 4,5 kg de moins que les mâles[32]. Les loups pesant plus de 54 kg sont rares, bien que des individus exceptionnellement grands aient été signalés en Alaska, au Canada[32] et dans les forêts de l'Ouest de la Russie[24]. Le loup gris le plus lourd en Amérique du Nord a été tué sur la rivière 70 Mile, dans le centre-est de l'Alaska, le 12 juillet 1939 et pesait 79,4 kg[33].
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Comparé à ses cousins sauvages les plus proches (le coyote et le chacal doré), le loup gris est plus gros et plus lourd, avec un museau plus large, des oreilles plus courtes, un torse plus court et une queue plus longue[24],[34],[23]. C'est un animal élancé et puissant avec une grande cage thoracique descendant profondément, un dos incliné et un cou très musclé[24]. Les pattes du loup sont un peu plus longues que celles des autres canidés, ce qui permet à l'animal de se déplacer rapidement et de surmonter la neige profonde qui recouvre la majeure partie de son aire de répartition géographique[35]. Les oreilles sont relativement petites et triangulaires[24]. Les femelles ont tendance à avoir des museaux et des fronts plus étroits, des cous plus fins, des jambes légèrement plus courtes et des épaules moins massives que les mâles[36].
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Le loup gris a une fourrure hivernale très dense et duveteuse, avec un sous-poil court et un poil de garde long et grossier[24]. La plupart des sous-poils et une partie des poils de garde sont perdus au printemps et repoussent à l'automne[31]. Les poils les plus longs se trouvent sur le dos, en particulier sur les quartiers avant et le cou. Les poils sont particulièrement longs sur les épaules et forment presque une crête sur la partie supérieure du cou. Les poils sur les joues sont allongés et forment des touffes. Les oreilles sont couvertes de poils courts qui dépassent fortement de la fourrure. Des poils courts, élastiques et étroitement adjacents sont présents sur les membres depuis les coudes jusqu'aux tendons d'Achille[24].
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La fourrure d'hiver est très résistante au froid ; les loups des climats nordiques peuvent se reposer confortablement dans des espaces ouverts à −40 °C en plaçant leur museau entre les pattes arrière et se recouvrant le visage de leur queue. La fourrure de loup offre une meilleure isolation que la fourrure de chien et ne récupère pas la glace lorsque l'haleine chaude se condense contre elle[31]. Dans les climats chauds, la robe est plus grossière et plus rare que chez les loups du Nord[24]. Les louves ont tendance à avoir des membres au poil plus lisse que les mâles, et développent en général une fourrure le plus lisse au fur et à mesure qu'elles vieillissent. Les loups plus âgés ont souvent plus de poils blancs à l'extrémité de la queue, le long du nez et sur le front[36]. À la fin du printemps, la mue laisse apparaître la fourrure d'été qui s'épaissira tout au long de l'année pour devenir le manteau d'hiver[18]. La fourrure d'hiver est retenue le plus longtemps chez les femelles en lactation, bien qu'il y ait un peu de perte de poils autour des mamelons[36]. La longueur des poils au milieu du dos est de 60 à 70 mm. La longueur des poils de garde sur les épaules ne dépasse généralement pas 90 mm, mais elle peut aussi atteindre 110 à 130 mm[24].
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La couleur du pelage varie du blanc presque pur à diverses nuances de blond, de crème et d'ocre jusqu'aux variétés de gris, de bruns et de noirs. Ces variations de couleur de fourrure tendent à augmenter dans les latitudes plus élevées[37]. Les différences de couleur de robe entre les sexes sont largement absentes, bien que les femelles puissent avoir des tons plus rouges[38]. En Amérique du Nord, les loups de couleur noire ont hérité de l'allèle responsable du mélanisme Kb qui est issu de croisements passés avec des chiens[39] alors que la mutation s'est avérée être naturellement présente chez les loups d'Iran[40]. Les spécimens noirs sont plus fréquents en Amérique du Nord qu'en Eurasie, la moitié environ des loups du parc national de Yellowstone étant noirs[39].
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Variabilité de coloration au sein d'une même meute.
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Forme la plus commune du Loup gris.
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Forme noire de la sous-espèce Canis lupus occidentalis
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Forme blanche.
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La tête du loup gris est large et lourde, avec un front large, des mâchoires fortes et un long museau arrondi[24]. Le crâne mesure en moyenne de 230 à 280 mm de long et de 130 à 150 mm de large[41]. Les dents sont lourdes et grandes, mieux adaptées au broyage des os que celles des autres canidés existants, mais pas aussi spécialisées que celles des hyènes[42],[43]. Ses molaires ont une surface de mastication plate, mais pas autant que le coyote, dont le régime alimentaire contient plus de matières végétales[44].
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La denture adulte est de 42 dents. Les jeunes ont 32 dents de lait, la denture définitive apparaissant à 7 mois[45]. Les crocs des loups peuvent mesurer jusqu'à 6 à 7 cm dont 2 cm enchâssés dans la gencive[réf. nécessaire].
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64 |
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65 |
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Le loup gris est connu pour sa morsure puissante, sa nage plutôt aisée (dont celle du chien), et son endurance en course.
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La morsure du Loup gris peut atteindre une pression de 150 kg/cm2[45] contre 60 à 65 kg/cm2 chez un Labrador. Le Bite Force Quotient (BFQ)[note 2] du loup gris est de 136, l'un des plus élevés parmi les carnivores actuels[46].
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68 |
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Les mâchoires du loup gris peuvent exercer une pression d'écrasement d'environ 10 340 kPa contre 5 200 kPa pour un berger allemand. Cette force est suffisante pour briser la plupart des os[47]. Une étude sur un grand échantillon de prédateurs vivants et de mammifères fossiles, ajustée en fonction de la masse corporelle, a révélé chez les mammifères placentaires que la force de morsure aux canines (en Newton/kilogramme de poids corporel) était la plus forte chez le loup redoutable (163), suivie parmi les canidés existants par les quatre hypercarnivores qui s'attaquent souvent à des animaux plus gros qu'eux : le lycaon (142), le loup gris (136), le dhole (112) et le dingo (108). Une tendance similaire a été observée avec la force d'occlusion des carnassières, mais avec le loup redoutable et le loup gris mesurant tous les deux (141), suivis du lycaon (136), du dhole (114) et du dingo (113)[48].
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Le loup gris est un excellent coureur parmi les prédateurs terrestres. Sa vitesse de pointe est d'environ 40 à 50 km/h et il peut parcourir 60 km en moyenne en une nuit[45]. C'est le carnivore terrestre le plus endurant à la course avec son cousin africain le lycaon[réf. nécessaire].
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72 |
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Le loup gris porte habituellement sa tête au même niveau que le dos, la soulevant seulement lorsqu'il est en alerte[24]. Il voyage habituellement à un rythme lopin (course bondissante), plaçant ses pattes les unes devant les autres. Cette démarche peut être maintenue pendant des heures à une vitesse de 8 à 9 km/h[49] et permet au loup de parcourir de grandes distances. Sur les chemins dénudés, un loup peut atteindre rapidement des vitesses de 50 à 60 km/h. Le loup gris a une allure de course de 55 à 70 km/h, peut sauter de 5 m de longueur en une seule fois et peut poursuivre rapidement pendant au moins 20 minutes[50].
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74 |
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Les battements cardiaques ont une fréquence de 90 pulsations par minute, jusqu'à 200 lors d'efforts importants[45]. La fréquence respiratoire est de quinze à vingt inspirations par minute ; elle peut s'accroître jusqu'à 100 inspirations par minute lors du halètement[45].
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76 |
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L'odorat est puissant et permet de détecter un animal à 270 m contre le vent. L'angle de vision atteint 250° contre 180° chez l'homme[45]. La nuit, les yeux du loup paraissent phosphorescents car ils sont tapissés d'une couche de cellules, le tapetum lucidum, qui lui permettent de voir aussi bien que le jour[réf. nécessaire].
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78 |
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79 |
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L'audition du loup lui permet d'entendre des sons jusqu'à 40 kHz (20 kHz chez l'homme)[45], il perçoit notamment d'autres loups hurler jusqu'à une distance de 6,4 à 9,6 km[45].
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80 |
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Le loup gris est un animal social, dont l'unité sociale de base est constituée d'un couple reproducteur accompagné de sa progéniture adulte[note 3]. La meute moyenne se compose d'une famille de 5 à 11 animaux (1 à 2 adultes, 3 à 6 juvéniles et 1 à 3 « yearlings »)[24], voire parfois deux ou trois familles de ce genre[44], avec des meutes exceptionnellement grandes comprenant jusqu'à 42 loups connus[52]. Dans des conditions idéales, le couple reproducteur élève des louveteaux chaque année, et cette progéniture reste généralement dans la meute pendant 10 à 54 mois avant de se disperser[53]. Les facteurs déclencheurs de la dispersion sont notamment le début de la maturité sexuelle et la concurrence au sein de la meute pour la nourriture[54]. La distance parcourue par les loups qui se dispersent varie considérablement ; certains restent à proximité du groupe parental, tandis que de grandes distances de parcours ont été mesurées pour d'autres, comme 206 km, 390 km, ou encore 670 km depuis leurs meutes natales[50]. Une nouvelle meute est habituellement fondée par un mâle et une femelle non apparentés qui se dispersent et voyagent ensemble à la recherche d'une région sans autre meute hostile[55]. Les meutes de loups adoptent rarement d'autres semblables parmi les leurs et les tuent le plus souvent. Dans les rares cas où d'autres loups sont adoptés, l'adopté est presque toujours un animal immature (1 à 3 ans) peu susceptible de rivaliser avec le couple reproducteur pour les droits de reproduction. Dans certains cas, un loup solitaire est adopté dans une meute pour remplacer un reproducteur mort[52]. Pendant les périodes d'abondance d'ongulés (migration, vêlage, etc.), différentes meutes de loups peuvent s'unir temporairement[24].
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Les loups sont des animaux très territoriaux qui établissent souvent des territoires beaucoup plus grands qu'ils n'en ont besoin pour survivre afin de s'assurer un approvisionnement régulier de proies. La taille du territoire dépend en grande partie de la quantité de proies disponibles et de l'âge des louveteaux de la meute, et il a tendance à augmenter en taille dans les zones où la population de proies est faible[56] ou lorsque les louveteaux atteignent l'âge de 6 mois, et ont donc les mêmes besoins nutritionnels que les adultes[57]. Les meutes de loups se déplacent constamment à la recherche de proies et couvrent environ 9 % de leur territoire par jour (25 km/j en moyenne). Le cœur de leur territoire, là où ils passent la moitié de leur temps, est en moyenne de 35 km2[56]. La densité des proies a tendance à être beaucoup plus élevée dans les environs du territoire, bien que les loups tendent à éviter de chasser en marge de leur aire de répartition à moins d'être désespérés, à cause de la possibilité de rencontres fatales avec les meutes voisines[58]. Le plus petit territoire enregistré était détenu par une meute de six loups dans le nord-est du Minnesota, qui occupait une superficie estimée à 33 km2, tandis que le plus grand territoire était détenu par une meute de dix loups de l'Alaska couvrant une superficie de 6 272 km2[57]. Les meutes de loups sont habituellement bien établies et ne quittent en général leur aire de répartition habituelle que lors de graves pénuries alimentaires[24].
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Les loups défendent leur territoire contre d'autres meutes par une combinaison de marques odorantes, d'attaques directes et de hurlements (voir Communication). Le marquage olfactif est utilisé pour la signalisation territoriale et fait appel à la miction, à la défécation et au grattage du sol[59],[60],[61],[62],[63]. Les marques odorantes sont généralement laissées tous les 240 m sur l'ensemble du territoire sur des passages et des carrefours réguliers. Ces marqueurs peuvent durer de 2 à 3 semaines[57] et sont habituellement placés près de rochers, de blocs, d'arbres ou de squelettes de gros animaux[24]. Les luttes territoriales sont une des principales causes de mortalité des loups, une étude concluant que 14 à 65 % des décès de loups au Minnesota et au parc national et réserve de Denali étaient dus à la prédation d'autres loups[64].
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Le loup gris est le plus souvent monogame[65], avec des couples appariés qui restent généralement ensemble pour la vie. À la mort d'un des partenaires, le ou la restante reforme rapidement un couple. Comme les mâles sont souvent plus nombreux dans n'importe quelle population de loups, les femelles non appariées sont rares[24]. Si un loup gris mâle dispersant est incapable d'établir un territoire ou de trouver une partenaire, il s'accouple avec les filles de couples reproducteurs déjà établis des autres meutes. Ces loups gris sont surnommés « loups Casanova » et, contrairement aux mâles des meutes établies, ils ne forment pas de lien de couple (en) avec les femelles avec lesquelles ils copulent. Certaines meutes de loups gris peuvent ainsi avoir plusieurs femelles reproductrices, comme c'est le cas dans le parc national de Yellowstone (en)[66]. Les loups gris pratiquent également la garde alloparentale (en), où un couple de loups peut adopter le ou les louveteaux d'un autre. Cela peut se produire si les parents d'origine décèdent ou sont séparés d'eux pour toute raison[67]. En plus du comportement hétérosexuel, le comportement homosexuel a été observé chez des loups gris[68]. Les loups gris mâles se montent souvent l'un l'autre lorsque la femelle la mieux classée de la meute devient en chaleurs[69].
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L'âge de la première reproduction chez le loup gris dépend en grande partie de facteurs environnementaux : quand la nourriture est abondante ou quand les effectifs de l'espèce sont fortement encadrés, les loups peuvent devenir mature et élever des petits à un plus jeune âge afin de mieux exploiter les ressources abondantes. Ceci est démontré par le fait que les loups en captivité se reproduisent dès l'âge de 9 à 10 mois, alors que les plus jeunes loups nicheurs enregistrés dans la nature étaient âgés de 2 ans (22 mois). Les louves sont capables de produire des petits chaque année, une portée par an étant la moyenne. Contrairement au coyote, le loup gris n'atteint jamais la sénescence reproductrice[70],[71]. Les jeunes louves ont des premières portées plus petites, de 1 à 3 petits, avant de voir leur fertilité augmenter[71].
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L'œstrus se produit en général à la fin de l'hiver[24], de janvier à mars[71], les femelles multipares plus âgées entrant dans l'œstrus 2 à 3 semaines plus tôt que les femelles plus jeunes[24]. Pendant la gestation, les louves restent dans une tanière située loin de la zone périphérique de leur territoire, cette dernière étant là où les rencontres violentes avec d'autres meutes sont plus probables[72]. Les femelles âgées mettent habituellement bas dans la tanière de leur portée précédente, tandis que les plus jeunes s'installent souvent près de leur lieu de naissance. La période de gestation (en) dure 62 à 75 jours, les petits naissant en général pendant la période estivale[24].
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Les loups portent des petits relativement gros dans de petites portées par rapport à d'autres espèces de canidés[73]. Une portée moyenne est composée de 5 à 6 petits[74], sa taille ayant tendance à augmenter dans les zones où les proies sont abondantes[74], même si des portées exceptionnellement grandes de 14 à 17 petits ne se produisent que 1 % du temps. Les louveteaux naissent le plus souvent au printemps, ce qui correspond à une augmentation des populations de proies[72]. Les petits naissent aveugles et sourds, et sont recouverts d'une fourrure courte et douce de couleur gris-brun. Ils pèsent 300 à 500 g à la naissance et commencent à voir après 9 à 12 jours. Les canines de lait poussent au bout d'un mois. Les louveteaux quittent la tanière après 3 semaines. À 1,5 mois, ils sont assez agiles pour fuir le danger. Les mères ne quittent pas la tanière pendant les premières semaines, comptant sur les pères pour leur fournir de la nourriture à elles et à leurs petits[24],[73]. Leur mère allaite les louveteaux grâce à cinq paires de mamelles[75] jusqu'à ce qu'ils commencent à manger des aliments solides vers 3 à 4 semaines. Les louveteaux ont un taux de croissance rapide pendant les quatre premiers mois de leur vie : pendant cette période, le poids d'un louveteau peut augmenter de près de 30 fois[24],[73]. Les petits commencent à jouer au combat à l'âge de 3 semaines, mais contrairement aux jeunes renards et coyotes, leurs morsures sont inhibées. Les combats réels pour établir une hiérarchie se déroulent habituellement vers l'âge de 5 à 8 semaines. Cela est différent des jeunes renards et coyotes, qui peuvent commencer à se battre avant même le début de leur comportement de jeu[76]. À l'automne, les louveteaux sont assez mûrs pour accompagner les adultes à la chasse aux grandes proies[72].
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À l'état sauvage, la durée de vie typique du Loup gris se situe entre cinq et six ans, mais est allée jusqu'à 13,7 ans pour une louve[77],[78]. Les causes habituelles de la mort sont la vieillesse ou des blessures causées soit pendant la chasse, soit par d'autres loups[77]. Il peut vivre jusqu'à 15 ans en captivité, et un individu mâle a réussi à atteindre l'âge de 20,6 ans[78].
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Bien qu'animaux sociaux, les loups célibataires ou les couples établis ont plutôt des taux de réussite plus élevés dans la chasse que les grandes meutes ; les loups célibataires ont parfois été observés en train de tuer sans aide de grandes proies comme l'orignal, le bison et le bœuf musqué[79]. L'odorat du loup gris est relativement peu développé par rapport à celui de certaines races de chiens de chasse, ce qui le rend incapable de rep��rer l'odeur de charogne contre le vent à plus de 2 ou 3 kilomètres. Par conséquent, il réussit assez rarement à attraper des oiseaux et des lièvres cachés, mais il peut aisément suivre la piste fraîche d'une proie. Son sens de l'ouïe assez aigu le rend capable d'entendre jusqu'à une fréquence de 26 kHz[80] ce qui est suffisant pour remarquer la chute des feuilles à l'automne[24]. La chasse du loup gris peut être décomposé en cinq étapes :
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La manière de tuer varie en fonction de l'espèce de la proie. Avec les gros animaux, les loups adultes évitent d'habitude l'assaut frontal et se concentrent sur l'arrière et les flancs de la proie. Les grosses proies comme les élans sont abattus par de larges morsures sur la zone molle du périnée, ce qui cause une hémorragie massive. Trois grandes morsures sont généralement suffisantes pour abattre un grand cerf en bonne santé[87]. Pour les proies de taille moyenne comme le chevreuil ou le mouton, les loups attaquent à la gorge, ce qui endommage les terminaisons nerveuses et l'artère carotide et provoque la mort de l'animal entre quelques secondes et une minute après la morsure. Avec les petits animaux, comme ceux du genre Mus, les loups bondissent et les capturent entre leurs pattes avant[88]. Quand les proies sont vulnérables et abondantes, les loups tuent parfois plus que nécessaire. Ce genre de comportement, commun chez les animaux domestiques, est rare à l'état sauvage, et se trouve généralement à la fin de l'hiver ou au printemps, quand la neige est inhabituellement profonde (et entrave les mouvements des proies)[89] ou quand les loups se retirent dans leur tanière et ont besoin d'un surplus de viande prêt à l'emploi[90]. Les proies de taille moyenne sont particulièrement vulnérables à ces abattages surnuméraires, la morsure à la gorge permettant à un loup de rapidement passer d'un animal à un autre[88].
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Une fois que la proie est abattue, les loups commencent à manger avec excitation, déchirant et traînant la carcasse dans toutes les directions, et arrachant de gros morceaux[91]. Le couple reproducteur a priorité sur la nourriture de manière à pouvoir continuer à produire des petits. Quand la nourriture manque, c'est automatiquement au détriment d'autres membres de la famille, en particulier des adultes[92]. Le couple reproducteur mange habituellement en premier, néanmoins comme ils fournissent la majeure partie du travail dans la chasse ils doivent parfois se reposer et laissent les autres membres de la famille manger sans problèmes. Une fois le couple reproducteur repu, le reste de la famille réduit la carcasse en pièces et les transporte dans des zones tranquilles où ils peuvent manger en paix. Les loups commencent typiquement leur repas en consommant les gros organes internes de la proie comme le cœur, le foie, les poumons et l'estomac. Les reins et la rate sont mangés une fois sortis, suivis par les muscles[93]. Un loup seul peut manger 15 à 19 % de son poids en un seul repas[94].
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Le comportement expressif du loup gris est plus complexe que celui du coyote et du chacal doré, comme l'exigent ses habitudes de vie et de chasse en groupe. Alors que les canidés moins grégaires possèdent souvent des répertoires de signaux visuels simples, les loups ont des signaux plus variés dont l'intensité s'interclasse subtilement en intensité[76],[95]. En position neutre, les jambes ne sont pas raidies, la queue pend librement, la face est lisse, les lèvres ne sont pas tendues et les oreilles ne pointent pas dans une direction particulière[96]. La communication par la posture chez le loup consiste en une variété d'expressions faciales, de positions de la queue et de la piloérection[80]. Les loups agressifs ou qui s'affirment se caractérisent par des mouvements lents et délibérés, une posture corporelle élevée et des poils du dos hérissés, tandis que les loups soumis portent leur corps vers le bas, lissent leur fourrure et baissent les oreilles et la queue[97]. Lorsqu'un mâle reproducteur rencontre un membre subalterne de sa famille, il peut le regarder fixement, debout, droit et toujours avec la queue horizontale (dans le prolongement de la colonne vertébrale)[98]. Deux formes de comportement de soumission sont reconnues: passive et active. La soumission passive se produit habituellement en réaction à l'approche d'un individu dominant, où le loup soumis se trouve en partie sur son dos et laisse le loup dominant lui renifler le périnée. La soumission active se produit souvent comme une forme de salutation où le loup soumis s'approche d'un autre dans une posture basse, et lèche le visage de l'autre loup[99]. Lorsque les loups sont ensemble, ils s'adonnent généralement à des comportements comme la poussée du nez, la lutte à la mâchoire, le frottement des joues et le léchage facial. Mordiller le museau de l'autre est un geste amical, tandis que serrer le museau avec des dents nues est un signe de domination[100].
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Comme chez les humains, le loup gris a des motifs de couleur faciale où la direction du regard peut être facilement identifiée, bien que ce ne soit souvent pas le cas chez d'autres espèces canidés. En 2014, une étude a comparé le modèle de couleur faciale chez 25 espèces de canidés. Les résultats suggèrent que le modèle de couleur faciale des espèces canidés est lié à leur communication du regard, et que les loups gris en particulier utilisent le signal du regard dans la communication conspécifique[101].
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Les vocalisations suivantes sont poussées par le Loup gris : glapir, gémir, geindre, geindre plaintivement, lancer une plainte, gronder plaintivement, gronder, grogner, japper, aboyer et hurler. Ces vocalisations étant liées aux contextes comme glapir de douleur ou de peur, ou encore gronder lors d'action de dominance, d'attaque, de mise en garde, de défense, de protestation ou de jeu[102].
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Le loup gris hurle pour assembler la meute (en général avant et après la chasse), pour transmettre une alarme (en particulier sur un site de tanière), pour se localiser pendant une tempête ou sur un territoire inconnu, et aussi pour communiquer sur de grandes distances[103]. Les hurlements de loups peuvent, dans certaines conditions, être entendus sur des zones allant jusqu'à 130 km2[44]. Il est en général impossibles de les distinguer de ceux des grands chiens[104]. Les loups mâles donnent de la voix à travers une octave, passant à une basse profonde avec un accent sur le « O », tandis que les femelles produisent un baryton nasal modulé avec un accent sur « U ». Les louveteaux ne hurlent presque jamais, tandis que les loups d'un an produisent des hurlements qui se terminent par une série de jappements[24]. Le hurlement se compose d'une fréquence fondamentale qui peut se situer entre 150 et 780 Hz et comprendre jusqu'à 12 harmoniques. En général, le ton reste constant ou varie doucement, et peut changer de direction jusqu'à quatre ou cinq fois[23]. Les hurlements utilisés pour appeler les compagnons de meute vers une proie mise à mort sont des sons longs et doux semblables au début du cri d'un hibou à cornes. Lorsqu'ils poursuivent une proie, ils émettent un hurlement plus aigu, vibrant sur deux notes. Lorsqu'ils se rapprochent de leur proie, ils émettent une combinaison d'aboiement court et de hurlement[104]. Lorsqu'ils hurlent ensemble, les loups s'harmonisent plutôt que de chanter en chœur sur la même note, créant ainsi l'illusion qu'il y a plus de loups qu'il n' y en a réellement[103]. Les loups solitaires évitent généralement de hurler dans les endroits où d'autres meutes sont présentes[105]. Les loups de différentes régions géographiques peuvent hurler différemment : les hurlements des loups d'Europe sont beaucoup plus longs et mélodieux que ceux des loups d'Amérique du Nord, dont les hurlements sont plus forts et mettent davantage l'accent sur la première syllabe. Les deux sont cependant mutuellement intelligibles, puisque les loups d'Amérique du Nord ont été enregistrés en train de répondre aux hurlements de type européen réalisés par des biologistes[106].
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D'autres vocalisations de loups ont été divisées en trois catégories par Lopez : grognements, aboiement et gémissements[107]. L'aboiement a une fréquence fondamentale comprise entre 320 et 904 Hz[23], et est habituellement émis par les loups surpris. Les loups n'aboient pas aussi bruyamment ou continuellement que les chiens, mais aboient plusieurs fois avant de se mettre en retrait du danger perçu[107]. Le grognement a une fréquence fondamentale de 380 à 450 Hz[23], et est généralement émis pendant des défis pour de la nourriture. Les louveteaux grognent souvent en jouant. Une variante du hurlement est accompagnée d'un gémissement aigu et précède une attaque démarrée par un bond[103]. Les gémissements sont associées à des situations d'anxiété, de curiosité, d'enquête et d'intimité comme l'accueil, l'alimentation des louveteaux et le jeu[107].
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L'odorat est probablement le sens le plus aiguisé du loup et joue un rôle fondamental dans la communication. Le loup a un grand nombre de glandes sudoripares apocrines (en) sur la face, les lèvres, le dos et entre les orteils. L'odeur produite par ces glandes varie selon la microflore et le régime alimentaire de chaque loup, ce qui donne à chacun une « empreinte odorante » distincte. Une combinaison de glandes sudoripares apocrines et eccrines sur les pieds permet au loup de déposer son odeur lorsqu'il gratte le sol, ce qui se produit en général après le marquage à l'urine et la défécation pendant la saison de reproduction (en). Les follicules présents sur les poils de garde du dos du loup ont des amas de glandes apocrines et sébacées à leur base. Comme la peau du dos est d'habitude pliée, cela crée un microclimat pour la propagation bactérienne autour des glandes. Pendant la piloérection, les poils de garde du dos sont relevés et les plis cutanés s'étendent, ce qui libère une odeur[108].
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Les glandes odorantes précaudales peuvent jouer un rôle dans l'expression de l'agressivité car les loups combatifs lèvent la base de leur queue tout en baissant l'extrémité, positionnant ainsi les glandes odorantes (en) au point le plus élevé. Le loup possède une paire de sacs anaux sous le rectum, qui contiennent des glandes apocrines et sébacées. Les composantes des sécrétions des sacs anaux varient selon la saison et le sexe, ce qui indique que les sécrétions fournissent des informations sur le sexe et l'état reproductif. Les sécrétions des glandes préputiales peuvent annoncer l'état hormonal ou la position sociale car on a observé que les loups dominants se tiennent au-dessus des subalternes et semblent présenter la région génitale pour investigation[108], ce qui peut inclure le léchage génital[109]. Pendant la saison de reproduction, les louves sécrètent des substances du vagin qui communiquent l'état reproducteur des femelles et peuvent être détectées par les mâles sur de longues distances[108].
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Le marquage urinaire est le moyen de communication olfactive (en) le mieux étudié chez le loup. Sa fonction exacte est débattue, bien que la plupart des chercheurs s'accordent à dire que son premier but est d'établir des limites. L'urine des loups marque plus fréquemment et vigoureusement dans les zones inconnues, ou les zones d'intrusion, où l'odeur des autres loups ou canidés est présent. La-dite miction avec pattes surélevées (MPS)[note 4] est plus fréquente chez les loups mâles que chez les femelles, et peut servir à maximiser la possibilité de détection par les congénères, ainsi qu'à refléter la hauteur du loup marqueur. Seuls les loups dominants utilisent habituellement la MPS, les mâles subalternes continuant d'utiliser la posture debout juvénile à l'âge adulte[108]. La MPS est considérée comme l'une des formes les plus importantes de communication olfactive chez le loup et représente 60 à 80 % de toutes les marques olfactives observées[110].
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Le loup gris est un généraliste qui peut être présent dans les déserts, les prairies, les forêts et les toundras. L'utilisation de l'habitat par les loups gris est très liée à l'abondance des proies, aux conditions de neige, à l'absence ou à la faible densité du bétail, aux densités des routes, à la présence humaine et à la topographie[44].
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Dans les climats froids, le loup gris peut réduire le flux sanguin près de sa peau pour conserver la chaleur corporelle. La chaleur des coussinets est régulée indépendamment du reste du corps et est maintenue juste au-dessus du point de congélation des tissus, où les coussinets entrent en contact avec la glace et la neige[111]. Les loups gris utilisent différents endroits pour leur repos diurne : les endroits couverts sont préférés par temps froid, humide et venteux, tandis que les loups se reposent facilement à l'air libre par temps sec, calme et chaud. Pendant la période automne-printemps, lorsque les loups sont plus actifs, ils s'allongent volontiers à l'air libre, quel que soit leur emplacement[24].
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Les tanières sont habituellement construites pour les louveteaux pendant la période estivale. Lorsqu'elles construisent des tanières, les femelles se servent d'abris naturels tels que des fissures dans les rochers, des falaises surplombant les berges et des trous recouverts de végétation. Parfois, la tanière est le terrier approprié d'animaux plus petits comme les renards, les blaireaux ou les marmottes. Un repaire approprié est souvent élargi et en partie refait. En de rares occasions, les louves creusent leur propre terrier, habituellement petit et court avec 1 à 3 ouvertures. La tanière est habituellement construite à une distance maximale de 500 m d'un point d'eau[24], et elle est généralement orientée vers le sud, ce qui assure une exposition suffisante à la lumière du soleil, ce qui permet de garder la surface relativement libre de neige[44]. Des aires de repos, des aires de jeux pour les louveteaux et des restes de nourriture sont couramment trouvées autour des tanières à loups. L'odeur de l'urine et de la nourriture en décomposition provenant de la tanière attire souvent les oiseaux charognards comme les pies et les corbeaux. Comme il y a peu d'endroits commodes pour creuser des terriers, les tanières de loups sont souvent occupées par des individus de la même famille. Bien qu'ils évitent le plus souvent les zones visibles aux humains, les loups sont connus pour nicher près des domiciles, des routes revêtues et des voies ferrées[24].
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La meute poursuit les troupeaux d'herbivores tels que les cerfs de Virginie, élans, mouflons, rennes, cerfs wapitis, bisons Américain en Amérique du Nord et les mouflons, chevreuils, cerfs élaphes, daims, chamois, bisons d'Europe, sangliers, en Europe. Sur ces deux continents où les loups existent, les brouteurs constituent la base de leur alimentation. Pour chasser, ils poursuivent leur proie sur plusieurs kilomètres, jusqu'à l'épuisement de celle-ci. Solitaire, il se contente de petites proies, comme les petits mammifères (rongeurs) et les oiseaux.
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Les loups ont un régime alimentaire carnivore. Certains loups sont équipés de collier GPS/GSM/VHF pour comprendre par leurs déplacements comment ils sélectionnent leurs proies sauvages[112]. L'espèce se nourrit de cervidés, volailles, renardeaux, marcassins, ânes, reptiles, charognes… et fruits blets (exemple : le raisin). Ils peuvent aussi parfois chasser le bœuf musqué et l'orignal. Dans le Grand Nord, les loups préfèrent manger des petits rongeurs, les lemmings, plutôt que les rennes, pourtant plus charnus. Les loups traquent les rongeurs parce qu'ils sont proportionnellement beaucoup plus gras que les rennes. Cette graisse stockée par l'organisme des loups les protège du froid. Les loups sont aussi friands de raisin, qui leur apporte du sucre et des vitamines[réf. souhaitée]. Lorsque les proies sont rares, ils peuvent aussi manger des insectes ou des champignons[réf. nécessaire]. Capables d'avaler plus de 4,5 kg de viande d'un coup, les loups peuvent rester plus d'une semaine sans nourriture.
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En automne, les loups modifient leur régime alimentaire et consomment de grandes quantités de saumons qui sont alors en pleine montaison[113]. La pêche au saumon est en effet nettement moins dangereuse que la chasse au cerf. De plus, le saumon, à l’approche de l’hiver, offre une meilleure qualité nutritive en termes de matières grasses et d’énergie[114].
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Le loup peut attaquer les troupeaux de moutons[115]. Si le reste du troupeau ne fuit pas, le loup va continuer à chasser, ce qu'on appelle le « surplus killing » ou « over-killing »[116]. Un loup peut alors tuer plusieurs bêtes sans les manger.
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Les maladies virales transmises par le Loup gris sont notamment la rage, la maladie de Carré, le parvovirus canin, l'hépatite contagieuse canine, la papillomatose, le coronavirus canin[117] et la fièvre aphteuse[118]. Le loup est un hôte important de la rage en Russie, en Iran, en Afghanistan, en Irak et en Inde[118]. Chez le loup, la période d'incubation est de 8 à 21 jours, ce qui provoque l'agitation de l'hôte, l'abandon de sa meute et des déplacements pouvant atteindre 80 km par jour, augmentant ainsi le risque d'infection des autres individus. Les loups infectés ne montrent aucune crainte des humains ; la plupart des attaques de loups documentées contre des personnes sont d'ailleurs attribuées à des animaux enragés. Bien que la maladie de Carré soit mortelle chez le chien, elle n'a pas été signalée pour des morts de loups, sauf au Canada et en Alaska. Le parvovirus canin, qui cause la mort par déshydratation, déséquilibre électrolytique (en) et choc ou septicémie endotoxique, est largement survivable chez les loups, mais peut être mortel pour les louveteaux. Les loups peuvent attraper l'hépatite contagieuse canine à partir des chiens, bien qu'il n'y ait aucune trace de loups qui en meurent. La papillomatose n'a été signalée qu'une seule fois chez le Loup et ne cause probablement pas de maladie grave ou la mort, bien qu'elle puisse modifier les comportements alimentaires. Le coronavirus canin a été signalé chez des loups d'Alaska, les infections étant les plus répandues pendant les mois d'hiver[117].
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Quant aux maladies bactériennes transmises par le Loup gris, il s'agit notamment de la brucellose, la maladie de Lyme, la leptospirose, la tularémie, la tuberculose bovine, la listériose, l'anthrax[118]. Les loups peuvent attraper Brucella suis (en) des rennes sauvages et domestiques. En général, les loups adultes ne présentent pas de signes cliniques, mais ils peuvent affaiblir gravement les louveteaux des femelles infectées. Bien que la maladie de Lyme puisse affaiblir certains loups, elle ne semble pas avoir d'effet significatif sur les populations. La leptospirose peut être contractée par contact avec des proies ou de l'urine infectées et causer de la fièvre, de l'anorexie, des vomissements, une anémie, une hématurie, un ictère et la mort. Les loups qui vivent près des fermes sont plus vulnérables à la maladie que ceux qui vivent dans la nature, probablement en raison d'un contact prolongé avec des déchets infectés d'animaux domestiques. Les loups peuvent attraper la tularémie d'une proie lagomorphe, mais son effet sur les loups est inconnu. Bien que la tuberculose bovine ne soit pas considérée comme une menace majeure pour les loups, on a signalé qu'elle a déjà tué deux louveteaux au Canada[119].
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En général, le Loup gris domine les autres espèces de canidés dans les régions où elles sont toutes les deux présentes. En Amérique du Nord, les incidents où des loups gris tuent des coyotes sont fréquents, particulièrement en hiver, lorsque les coyotes se nourrissent de loups tués. Les loups peuvent attaquer les sites de tanière des coyotes, en creusant et en tuant leurs petits, bien qu'ils les mangent rarement. Il n'existe aucune trace de coyotes tuant les loups, même si les coyotes peuvent poursuivre les loups s'ils sont plus nombreux qu'eux[120],[121]. Des interactions quasi identiques ont été observées en Eurasie entre loups gris et chacals dorés, le nombre de ces derniers étant relativement faible dans les zones à densité élevée de loups[24]. Le loup gris est le prédateur le plus important des chiens viverrins, tuant un grand nombre d'entre eux au printemps et en été[24]. Les loups tuent aussi les renards roux, polaires et corsacs, d'habitude dans des conflits au sujet des carcasses, parfois en les mangeant[24],[122]. En Asie, ils peuvent rivaliser avec les dholes[24], bien qu'il existe au moins une mention d'un loup solitaire s'associant à une paire de dholes dans le Sanctuaire faunique de Debrigarh (en)[123].
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Les ours bruns dominent généralement les meutes de loups dans les conflits au sujet des carcasses, tandis que les meutes de loups prévalent surtout contre les ours lorsqu'il s'agit de défendre leur tanière. Les deux espèces tuent les petits de l'autre. Les loups mangent les ours bruns qu'ils tuent, tandis que les ours bruns semblent ne manger que de jeunes loups[124]. Les interactions du loup avec l'ours noir d'Amérique sont beaucoup plus rares qu'avec l'ours brun à cause des différences de préférences d'habitat. La plupart des rencontres de l'ours noir avec le loup se produisent dans l'aire de répartition nordique de l'espèce, et aucune interaction n'a été notée au Mexique. Les loups ont été remarqués à de nombreuses reprises pour rechercher activement les ours noirs dans leur tanière et les tuer sans les manger. Contrairement aux ours bruns, les ours noirs perdent souvent contre les loups dans les disputes pour des carcasses[125]. Bien que les rencontres avec des ours bruns et noirs semblent être courantes, les ours blancs sont rarement rencontrés par les loups et il n'existe que deux cas de meutes de loups tuant des oursons blancs[126]. Les loups tuent aussi les ours noirs d'Asie[24].
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Les loups peuvent rencontrer des hyènes rayées au Proche Orient, en Asie centrale et en Inde, en particulier lors de disputes au sujet des carcasses. Les hyènes rayées se nourrissent abondamment de carcasses tuées par des loups dans les zones où les deux espèces interagissent. À un contre un, la hyène domine le loup et peut en faire une proie, mais les meutes de loups peuvent chasser des hyènes seules ou s'ils sont en plus grand nombre qu'elles[127],[128]. Toutefois, il y existe le cas d'une hyène rayée femelle dominant 12 loups d'Arabie[129]. Deux cas sont connus également dans le sud d'Israël, où les loups et les hyènes rayées sont étroitement liés entre eux d'une manière apparemment amicale[130].
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Les grandes populations de loup limitent le nombre de félins de tailles petite à moyenne. Les loups rencontrent des pumas le long de certaines parties des Rocheuses et des chaînes de montagnes à proximité. En général, les loups et les pumas évitent de se rencontrer en chassant à des altitudes différentes. Mais en hiver, lorsque l'accumulation de neige force leurs proies dans les vallées, les rencontres entre les deux espèces deviennent plus probables. Les loups en meute ont le plus souvent le dessus sur le couguar et peuvent voler les animaux tués. Certains ont tué des mères et leurs petits[131],[132]. Le loup chassent le chat de Pallas et peut se nourrir des carcasses des proies tuées par la panthère des neiges[133],[134]. Les loups peuvent aussi réduire les populations de lynx boréal. Les loups peuvent tuer les lynx en les épuisant ou en les tuant avant qu'ils ne puissent s'échapper dans les arbres[135]. Des rencontres du même type entre le loup et le lynx roux ont été signalées[136].
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Les restes de gibier du loup sont parfois récupérées par le carcajou. Les carcajous attendent d'habitude que les loups aient fini de se nourrir, mais il arrive qu'ils chassent les loups de leurs carcasses. À l'inverse, il y a eu des signalements confirmant que des meutes de loups ont tué des carcajous[137].
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À part les humains, le tigre semble être le seul prédateur sérieux des loups[24],[138],[139],[140],[133]. Les interactions entre le loup et le tigre sont bien documentées dans le Sikhote-Alin, où les tigres réduisent le nombre de loups, soit au point d'extinction localisée, soit à un nombre si faible qu'ils deviennent une composante insignifiante dans le fonctionnement de l'écosystème. Les loups semblent capables d'échapper à l'exclusion compétitive des tigres seulement lorsque la persécution humaine diminue le nombre de tigres. Les cas avérés de tigres tuant des loups sont rares et les attaques semblent être de nature compétitive plutôt que prédatrice, avec au moins quatre cas avérés de tigres tuant des loups sans les consommer[141].
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En Mongolie, le loup servait à assurer la pérennité de la steppe dans les années 1950. Leur prédation sur les gazelles, les marmottes voire les rats évitait la désertification de la steppe[142].
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En Amérique, au parc national de Yellowstone, survivent encore aujourd'hui quelque 3 000 loups qui côtoient les bisons et les lynx. Ceux-ci sont remarquables pour leur technique de chasse en groupe unique. Une fois la proie repérée, ils s'élancent et utilisent la technique de l'encerclement dite « technique catapulte » pour ensuite faire la course et semble-t-il gagner l'estime de leurs congénères. L’histoire des loups de Yellowstone (en) montre l'impact écologique positif du loup, dispersant les ongulés qui ont tendance à surpâturer certaines espèces d'arbres ripisylves, stabilisant les populations de cervidés qui mangent les jeunes pousses et arbustes, diminuant les populations de coyotes au profit de petits mammifères[143].
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En Europe et en Suisse ou en France notamment, l’abondance de cervidés empêche la régénération des jeunes arbres et favorise le compactage des sols en forêt. La végétation des sous-bois hébergeant de nombreux invertébrés (qui constituent l'alimentation de nombreux vertébrés), sa dégradation a un impact important sur la biodiversité. La prédation, par les loups en particulier, régule le nombre de cervidés et les oblige à limiter/sélectionner les végétaux qu'ils mangent et contraint leurs lieux de vie à des espaces hors des forêts où la prédation est moins risquée[144],[145].
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Même si l'espèce Canis lupus n'est pas menacée de disparition dans sa globalité au regard de sa large aire de répartition à travers le globe, sa situation est plus préoccupante quand on considère les grandes populations une à une. En fait, seules les populations vivant dans les Carpathes et les Balkans-Dinara sont hors de danger au début du XXIe siècle [146] tandis que l'espèce est par exemple classée vulnérable sur la liste rouge française[147].
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Dans de nombreux pays les loups bénéficient à présent d'un statut d'espèce protégée, ce qui implique également un suivi des individus et populations, facilité par des méthodes de monitoring moins invasives pour le loup et son territoire[148], via l'analyse génétique des poils[149] ou excréments par exemple.
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Des mesures dérogatoires au statut de protection peuvent être mises en œuvre lorsque des troupeaux sont soumis à des attaques répétées : effarouchement (lumineux, sonore ou tir non létal), tir de défense de l'éleveur ou du berger, tir de prélèvement[150].
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Parallèlement à la domestication du chien, il y eut des rapports de concurrence difficiles entre le loup gris et l'homme.
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Bien que l'hybridation entre loups et chiens en Europe ait suscité des inquiétudes parmi les groupes de conservation craignant pour la pureté génétique du loup gris, les tests génétiques montrent que l'introgression des gènes canins dans les populations européennes de loups gris ne représente pas une menace significative. De plus, comme les saisons de reproduction (en) des loups et des chiens ne coïncident pas entièrement, la probabilité que les loups et les chiens sauvages s'accouplent et produisent des descendants survivants est faible[151].
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La chasse au loup (en) est pratiquée dès le Néolithique[152]. Dès le Magdalénien, les dents de loup sont utilisées dans de nombreuses parures[réf. nécessaire].
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L'extermination des loups d'Europe du Nord est d'abord devenue un effort organisé au Moyen Âge, et s'est poursuivie jusqu'à la fin des années 1800. En Angleterre, la persécution du loup a été imposée par la législation, et le dernier spécimen a été tué au début du seizième siècle sous le règne d'Henri VII. Les loups ont duré plus longtemps en Écosse, où ils se sont abrités dans de vastes étendues de forêt, qui ont ensuite été incendiées. Les loups ont réussi à survivre dans les forêts de Braemar et du Sutherland jusqu'en 1684. L'extirpation des loups en Irlande a suivi une voie similaire, le dernier loup étant censé avoir été tué en 1786[153]. Une prime au loup a été introduite en Suède en 1647, après que l'extermination de l'orignal et du renne eut forcé les loups à se nourrir de bétail. Les Samis ont extirpé les loups du nord de la Suède par des campagnes organisées. En 1960, il restait peu de loups en Suède à cause de l'utilisation de motoneiges pour les chasser, le dernier spécimen ayant été tué en 1966. Le loup gris a été exterminé au Danemark en 1772 et le dernier loup de Norvège a été tué en 1973. L'espèce a été décimée en Finlande au XXe siècle, malgré des dispersions régulières en provenance de Russie. Le loup gris n'était présent que dans l'Est et le Nord de la Finlande en 1900, bien que son nombre ait augmenté après la Seconde Guerre mondiale[154].
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En Europe centrale, le nombre de loups a considérablement diminué au début du XIXe siècle à cause de la chasse organisée et de la réduction des populations d'ongulés. En Bavière, le dernier loup a été tué en 1847 et avait disparu des régions du Rhin en 1899[154]. En Suisse, les loups ont disparu au XXe siècle ; ils reviennent naturellement d'Italie depuis les années 1990[155]. En 1934, l'Allemagne nazie devint le premier État de l'histoire moderne à protéger le loup, bien que l'espèce avait déjà été extirpée d'Allemagne à ce moment-là[156]. Le dernier loup vivant à être tué sur le sol de l'Allemagne d'aujourd'hui avant 1945 fut le « Tigre de Sabrodt (en) », qui fut abattu près de Hoyerswerda, en Lusace (alors Basse-Silésie) en 1904. Les loups sont depuis revenus dans la région[157].
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En Europe de l'Ouest[note 5], la chasse au loup en France a d'abord été institutionnalisée par Charlemagne entre 800 et 813, lorsqu'il a créé la louveterie, un corps spécial de chasseurs de loups. La louveterie fut abolie après la Révolution française en 1789, mais rétablie en 1814. En 1883, jusqu'à 1 386 loups furent tués, et beaucoup d'autres empoisonnés[154].
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En Europe de l'Est, les loups n'ont jamais été complètement exterminés en raison de la contiguïté de la région avec l'Asie et ses vastes zones boisées. Cependant, les populations de loups d'Europe de l'Est ont été réduites à un nombre très faible à la fin du XIXe siècle. Les loups ont été extirpés de Slovaquie au cours de la première décennie du XXe siècle, et vers le milieu du XXe siècle, on ne pouvait les trouver que dans quelques zones forestières de l'Est de la Pologne. Les loups des Balkans orientaux ont bénéficié de la contiguïté de la région avec l'ex-Union soviétique (en) et de vastes étendues de plaines, de montagnes et de terres agricoles. En Hongrie, les loups n'étaient présents que dans la moitié du pays vers le début du XXe siècle et se limitaient en grande partie au bassin des Carpates. Les populations de loups en Roumanie sont restées importantes, avec une moyenne de 2 800 loups tués chaque année sur une population de 4 600 de 1955 à 1965. Un creux historique a été atteint en 1967, lorsque la population a été réduite à 1 550 animaux. L'extermination des loups en Bulgarie était relativement récente, car une population antérieure d'environ 1 000 individus en 1955 a été réduite à environ 100 à 200 en 1964. En Grèce, l'espèce a disparu du sud du Péloponnèse en 1930. Malgré des périodes de chasse intense au XVIIIe siècle, les loups n'ont jamais disparu dans les Balkans occidentaux, de l'Albanie à l'ex-Yougoslavie. La persécution organisée des loups a commencé en Yougoslavie en 1923, avec la création du Comité d'extermination des loups (CEL) à Kocevje (en), en Slovénie. Le CEL a réussi à réduire le nombre de loups dans les Alpes dinariques[154].
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En Europe du Sud, l'extermination des loups n'était pas aussi complète qu'en Europe du Nord à cause d'une plus grande tolérance culturelle de l'espèce. Les populations de loups n'ont commencé à décliner dans la péninsule Ibérique qu'au début du XIXe siècle et ont été réduites de moitié en 1900. Les primes au loup ont été régulièrement versées en Italie jusqu'en 1950. Les loups ont commencé à être exterminés dans les Alpes vers 1800, et on n'en comptait plus que 100 en 1973 qui n'habitaient que 3 à 5 % de leur ancienne aire de répartition italienne[154].
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En Italie survivent environ 800 à 1 000 loups dans la vallée d'Aoste, en Lombardie, dans le Trentin et le Latium.[réf. nécessaire]
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C'est officiellement[note 6] le 5 novembre 1992 que les deux premiers loups sont aperçus dans les Alpes-Maritimes, dans le parc national du Mercantour[158], formant la meute Vésubie-Tinée, meute historique du retour du loup en France. Des analyses ADN de loups installés en France et en Italie ont montré qu'il s'agissait d'individus appartenant à la même sous espèce. Ainsi la population qui s'étendait déjà en Italie, a fait sa réapparition dans le nord de l'Italie, puis en France, non par l'intermédiaire des Abruzzes mais par les Alpes ligures et le Nord des Apennins[159]. Sa réinsertion est donc naturelle, et non volontaire, favorisée par l'exode rural qui a permis la reforestation et par la création d'espaces protégés. On parle de Zone de Présence Permanente (ZPP) lorsqu'un territoire précis est occupé durant au moins deux hivers consécutifs, soit par une meute soit par un loup solitaire. On compte en France 10 ZPP en 2002, 29 en 2012 et 90 en 2018, qui cumulent successivement 100, 200 et 500 loups environ[160].
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Un loup a par ailleurs été vraisemblablement observé à Gedinne, dans les Ardennes belges, à proximité de la frontière française, en juillet et août 2011[161],[162], ainsi qu'à Duiven aux Pays-Bas, à la même époque, en provenance d'Allemagne[163]. Sa présence est confirmée depuis 2018 dans les Hautes Fagnes[164].
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Un loup, venu d’Europe orientale, a par ailleurs été observé et filmé en mars 2015 aux Pays-Bas pour la première fois depuis 150 ans à Kolham, une localité proche de la frontière allemande et de la réserve naturelle des marais de Bourtange (province de Groningue)[165]. Les observations de ce loup s'étendent en fait sur trois jours, du lundi 9 au mercredi 11, et ont fait l'objet de plusieurs photos et films[166]. D'autres observations ont également été effectuées quelques jours plus tôt à peu de distance, à Emmen[167], et Meppen[168] (Drenthe).
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En Allemagne, le dernier loup de la lande de Lunebourg avait été aperçu et abattu en 1872 dans le bois de Becklingen. Mais en 2006 un spécimen a été contacté sur le centre d'essais de près de 50 km2 de Rheinmetall Waffe Munition GmbH à Unterlüß[169] ; une première photo de cet animal a été prise en 2007[170] et depuis une meute a colonisé le pas de tir d'Unterlüß[171], comme le laissaient supposer d'aurtes contacts au cours de l'année 2013[172].
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Au cours du XIXe siècle, les loups gris étaient encore présents dans de nombreuses parties du sud du Levant à l'est et à l'ouest du Jourdain. Cependant, leur nombre a considérablement diminué entre 1964 et 1980, en grande partie à cause des persécutions exercées par les agriculteurs[173]. L'espèce n'était pas considérée comme commune dans le nord et le centre de l'Arabie saoudite au XIXe siècle, avec la plupart des premières publications parlant des individus du sud-ouest de l'Asir, du nord des zones rocheuses bordant Jordanie, ou des zones entourant Riyad[174].
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L'aire de répartition du loup gris en Union soviétique s'étendait sur la quasi-totalité du territoire du pays, n'étant absente que sur les îles Solovky, la Terre François-Josef, la Terre du Nord et les îles Karaginski, du Commandeur et Chantar. L'espèce a été exterminée deux fois en Crimée ; une fois après la guerre civile russe, et de nouveau après la Seconde Guerre mondiale[24]. Après les deux guerres mondiales, les populations de loups soviétiques ont atteint deux sommets. 30 000 loups ont été abattus chaque année sur une population de 200 000 au cours des années 1940, dont 40 000 à 50 000 en période de pointe. Les populations de loups soviétiques ont atteint un creux vers 1970, disparaissant sur une grande partie de la Russie européenne. La population a de nouveau augmenté en 1980 pour atteindre environ 75 000 individus, dont 32 000 ont été tuées en 1979[175]. Les populations de loups dans le nord de la Mongolie intérieure ont décliné au cours des années 1940, principalement en raison du braconnage des gazelles à queue blanche, la principale proie du loup dans la région[176]. Dans l'Inde britannique, les loups étaient fortement persécutés en raison de leurs attaques contre les moutons, les chèvres et les enfants. En 1876, 2 825 loups ont été abattus dans les Provinces du Nord-Ouest (PNO) et du Bihar. Dans les années 1920, l'extermination des loups restait une priorité dans les PNO et à Awadh. Entre 1871 et 1916, plus de 100 000 loups ont été tués pour des primes en Inde britannique[177].
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Les loups au Japon ont disparu pendant la restauration de Meiji, une extermination connue sous le nom de ōkami no kujo. Le loup était considéré comme une menace pour l'élevage, ce que le gouvernement Meiji promouvait à l'époque, et ciblait grâce à un système de primes et d'une campagne directe d'extermination chimique inspirée de la campagne américaine contemporaine similaire. Le dernier loup japonais fut un mâle tué le 23 janvier 1905 près de Washikaguchi (aujourd'hui Higashi Yoshiro)[178]. Les loups japonais, aujourd'hui disparus, descendaient de grands loups sibériens qui colonisaient la péninsule coréenne et le Japon, avant de se séparer de l'Asie continentale il y a 20 000 ans, au Pléistocène. À l'Holocène, le détroit de Tsugaru s'est élargi et a isolé Honshū de Hokkaidō, provoquant ainsi des changements climatiques qui ont entraîné l'extinction de la plupart des grands ongulés qui habitaient l'archipel. Les loups japonais ont probablement subi un processus de nanisme insulaire il y a 7 000 à 13 000 ans en réponse à ces pressions climatiques et écologiques. C. l. hattai (anciennement indigène d'Hokkaidō) était beaucoup plus grand que son cousin méridional C. l. hodophilax car il habitait à des altitudes plus élevées et avait accès à de plus grandes proies, ainsi qu'une interaction génétique continue avec des loups se dispersant de Sibérie[179].
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En 2008, une référence faisant autorité indiquait que le loup gris pouvait être trouvé dans toute la Chine continentale[181]. En 2017, une étude approfondie a confirmé que le loup gris était présent dans toute la Chine continentale, à la fois par le passé et de nos jours. Il existe dans le sud de la Chine, ce qui réfute les affirmations de certains chercheurs occidentaux selon lesquelles le loup n'y aurait jamais existé[182],[183].
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Il existe peu de données fiables sur le statut des loups au Moyen-Orient, sauf en Israël et en Arabie saoudite, bien que leur nombre semble stable et devrait le rester. Les politiques de conservation d'Israël et l'application efficace de la loi maintiennent une population de loups de taille modérée, qui rayonne dans les pays voisins, tandis que l'Arabie saoudite a de vastes étendues désertiques, où environ 300 à 600 loups vivent sans être dérangés[184]. Le loup survit dans la plus grande partie de son aire de répartition historique en Arabie Saoudite, probablement à cause d'un manque de pastoralisme et de déchets humains abondants[174]. La Turquie peut jouer un rôle important dans le maintien des loups dans la région en raison de sa contiguïté avec l'Asie centrale. Les montagnes du pays ont servi de refuge aux quelques loups restants en Syrie. Une petite population de loups vit sur les hauteurs du Golan et est bien protégée par les activités militaires. Les loups vivant dans le désert du sud du Néguev sont contigus avec les populations vivant dans le Sinaï égyptien et en Jordanie. Dans tout le Moyen-Orient, l'espèce n'est protégée qu'en Israël. Ailleurs, il peut être chassé toute l'année par les Bédouins[184].
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Les populations actuelles du loup en Iran sont mal connues. Elles étaient autrefois présentes dans tout le pays dans les zones à faible densité de population au milieu des années 1970. Les régions septentrionales de l'Afghanistan et du Pakistan sont des bastions importants pour le loup. On estime qu'il y a environ 300 loups dans environ 60 000 km2 de Jammu-et-Cachemire dans le nord de l'Inde et 50 autres dans l'Himachal Pradesh. Au total, l'Inde compte environ 800 à 3 000 loups dispersés dans plusieurs populations restantes. Bien qu'ils soient protégés depuis 1972, les loups indiens sont considérés comme étant en voie de disparition, de nombreuses populations demeurant en faible nombre ou vivant dans des zones de plus en plus fréquentées par les humains. Bien que présents au Népal et au Bhoutan, il n'y a pas d'informations sur les loups qui s'y trouvent[175].
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Les populations de loups dans toute l'Asie du Nord et centrale sont très méconnues, mais sont estimées à plusieurs centaines de milliers d'après les abattages annuels. Depuis la chute de l'Union soviétique, l'extermination des loups à l'échelle du continent a cessé, et les populations de loups sont passées à environ 25 000 à 30 000 individus en ex-Union soviétique. En Chine et en Mongolie, les loups ne sont protégés que dans les réserves. Les populations mongoles ont été estimées entre 10 000 et 30 000, tandis que le statut des loups en Chine est plus fragmentaire. Le nord a une population de loups en déclin, estimée à 400 individus, tandis que le Xinjiang et le Tibet abritent respectivement environ 10 000 et 2 000 loups[185].
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Aux États-Unis, la destruction a fait chuter la population de loups de 400 000 individus au XVIIIe siècle à 1 000 en 1970, les loups étant confinés dans trois États (Michigan, Minnesota, Alaska)[186].
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À l'origine, le Loup gris occupait toute l'Amérique du Nord au nord des 20° Nord. Cela s'est produit sur tout le continent, sauf au Sud-Est des États-Unis, à l'ouest de la Sierra Nevada californienne, et dans les régions tropicales et subtropicales du Mexique. Parmi les grandes îles continentales occupées par les loups se trouvaient Terre-Neuve, l'île de Vancouver, le sud-est des îles de l'Alaska, l'archipel Arctique et le Groenland[44]. Bien que les naturalistes Lohr et Ballard aient postulé que le Loup gris n'avait jamais été présent sur l'Île-du-Prince-Édouard[187],[188]:392, l'analyse des références à la faune indigène de l'île dans des documents historiques inédits ou publiés a révélé que l'espèce y résidait au moment de la première colonisation française en 1720. Dans sa lettre du 6 novembre 1721 au Ministre français de la Marine, Louis Denys de La Ronde rapporte que l'île abrite des loups « d'une taille prodigieuse », et envoie une peau de loup en France pour prouver son affirmation. Comme l'île a été défrichée pour la colonisation, la population de loups gris a peut-être disparu ou s'est déplacée vers le continent sur la glace d'hivers : les quelques rapports ultérieurs sur les loups datent du milieu du XIXe siècle et décrivent les créatures comme des visiteurs de passage de l'autre côté du détroit de Northumberland[188]:386.
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Le déclin des populations de loups d'Amérique du Nord a coïncidé avec l'augmentation des populations humaines et l'expansion de l'agriculture. Au début du XXe siècle, l'espèce avait presque disparu de l'Est des États-Unis à l'exception de certaines régions des Appalaches et du nord-ouest de la région des Grands Lacs. Au Canada, le Loup gris a disparu du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse entre 1870 et 1921, et à Terre-Neuve vers 1911. Il a disparu des régions du sud du Québec et de l'Ontario entre 1850 et 1900. Le déclin du Loup gris dans les prairies a commencé avec l'extermination du bison américain et d'autres ongulés dans les années 1860 et 1870. Des années 1900 à 1930, le Loup gris a été pratiquement éliminé de l'Ouest des États-Unis et des régions voisines du Canada à cause des programmes intensifs de lutte contre les prédateurs visant à éradiquer l'espèce. Le Loup gris a été exterminé par les gouvernements fédéral et des États de tous les États-Unis en 1960, sauf en Alaska et dans le nord du Minnesota. Le déclin des populations de loups d'Amérique du Nord s'est inversé entre les années 1930 et le début des années 1950, en particulier dans le sud-ouest du Canada à cause de l'expansion des populations d'ongulés suite à une meilleure réglementation de la chasse au gros gibier. Cette augmentation a déclenché une reprise de la lutte contre le loup dans l'Ouest et le Nord du Canada. Des milliers de loups ont été tués entre le début des années 1950 et le début des années 1960, principalement par empoisonnement. Cette campagne a été interrompue et les populations de loups ont de nouveau augmenté vers le milieu des années 1970[44].
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L'aire de répartition actuelle de l'espèce en Amérique du Nord est principalement confinée à l'Alaska et au Canada, avec des populations également présentes dans le nord du Minnesota, le nord du Wisconsin et la péninsule supérieure du Michigan, ainsi que dans de petites parties du Washington, de l'Idaho, du nord de l'Oregon et du Montana. Selon les estimations des responsables de la faune de la Californie., une population fonctionnelle de loups devrait exister dans l'État d'ici 2024[189]. Les loups canadiens ont commencé à recoloniser naturellement le nord du Montana autour du Parc national de Glacier en 1979, et la première tanière de loups dans l'Ouest des États-Unis depuis plus d'un demi-siècle a été documentée en 1986[190]. La population de loups dans le nord-ouest du Montana a d'abord augmentée en raison de la reproduction naturelle et de la dispersion de jusqu'à environ 48 loups à la fin de 1994[191]. De 1995 à 1996, des loups de l'Alberta et de la Colombie-Britannique ont été déplacés au parc national de Yellowstone et en Idaho. En plus, le loup mexicain (Canis lupus baileyi) a été réintroduit en Arizona et au Nouveau-Mexique en 1998. Le loup gris se trouve dans environ 80 % de son aire de répartition historique au Canada, ce qui en fait un bastion important pour l'espèce[44].
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Le Canada abrite environ 52 000 à 60 000 loups, dont le statut juridique varie selon les provinces et les territoires. Les résidents des Premières nations peuvent chasser le loup sans restriction, et certaines provinces exigent des permis pour que les résidents puissent chasser le loup alors que d'autres ne le font pas. En Alberta, les loups sur des terres privées peuvent être appâtés et chassés par le propriétaire sans permis et, dans certaines régions, il existe des programmes de chasse à prime au loup[192],[193]. Le contrôle à grande échelle des populations de loups par empoisonnement, piégeage et chasse aérienne est aussi actuellement menée par des programmes mandatés par le gouvernement afin de soutenir les populations d'espèces proies en voie de disparition comme le Caribou des bois[194].
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En Alaska, la population de loups gris est estimée entre 6 000 et 7 000 individus et peut être tuée légalement pendant les saisons de chasse et de piégeage, avec des limites de prises (bag limits) et d'autres restrictions. En 2002, il y avait 250 loups dans 28 meutes à Yellowstone et 260 loups dans 25 meutes en Idaho. Le loup gris a reçu la protection de l'Endangered Species Act (ESA) au Minnesota, au Wisconsin et au Michigan en 1974, et a été reclassé d'espèce en voie de disparition à espèce menacée en 2003. Les loups du Mexique réintroduits en Arizona et au Nouveau-Mexique sont protégés en vertu d'ESA et, à la fin de 2002, il y a 28 individus dans huit meutes[195]. Une louve abattue en 2013 dans le comté de Hart par un chasseur a été le premier loup gris vu dans le Kentucky dans les temps modernes. L'analyse de l'ADN par les laboratoires de la Pêche et de la Faune a révélé des caractéristiques génétiques similaires à celles des loups dans la région des Grands Lacs[196].
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Il y a environ 50 millions d'années est apparu un mammifère avec des dents en partie conçues pour découper la viande, les carnassières. Au cours des 10 millions d'années qui suivirent, ces créatures se sont développées en grand nombre et sous des formes différentes. Une de ces espèces, appelée Miacis, ressemblait aux chiens d'aujourd'hui. L'espèce Miacis fait partie de la famille des Miacidae, de laquelle sont issues toutes les familles actuelles de mammifères carnivores.
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L'ancêtre le plus probable du loup et peut-être du coyote est Canis lepophagus, un canidé au crâne étroit vivant en Amérique du Nord au Miocène. Les premiers loups actuels sont apparus à la limite entre le Blancien et l'Irvingtonien (1,8 million d'années avant aujourd'hui). Parmi eux, Canis priscolatrans ressemblait au loup rouge et a colonisé l'Eurasie en passant par le détroit de Béring : la population eurasienne C. priscolatrans a évolué en Canis etruscus puis Canis mosbachensis. Cette dernière forme a évolué vers Canis lupus puis re-colonisé l'Amérique à la fin du Rancholabréen, où il a cohabité avec un canidé de grande taille Canis dirus, disparu il y a 8 000 ans après la disparition de ses proies[197].
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La recolonisation nord-américaine s'est probablement produite en plusieurs vagues. Les sous-espèces américaines C. l. baileyi (loup du Mexique), C. l. lycaon (loup de l'Est) et C. l. rufus (loup rouge) présentent des traits primitifs et des similitudes systématiques. À la fin du Pléistocène, plusieurs indices indiquent des flux migratoires vers le Sud de l'Amérique du Nord[197].
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L'apparence du Loup gris présente une grande variabilité selon leur région d'origine. De nombreuses sous-espèces ont été décrites sur la base de quelques individus, sans prendre en compte la variabilité phénotypique naturelle de l'espèce. Ainsi, Edward Alphonso Goldman décrit 24 sous-espèces américaines différentes en 1944[19]. Une quarantaine de sous-espèces de Canis lupus ont pu être décrites ; la base Mammal Species of the World en recense 39[198] et le système d'information taxonomique intégré (SITI) 38 sous-espèces[199].
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Les recherches actuelles sont fondées sur des critères multifactoriels tels que la morphologie, la paléontologie, le comportement et les analyses génétiques. Cette réorientation de la description des sous-espèces a conduit à réduire considérablement le nombre de sous-espèces en considérant qu'il s'agit dans la majorité des cas d'adaptations locales de l'espèce Canis lupus.
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En 1983, Nowak propose de réduire les loups d'Amérique à cinq sous-espèces : Canis lupus occidentalis, arctos, baileyi, nubilus et lycaon. Son argumentation se développe autour de la séparation géographique en Amérique du Nord de cinq populations de loups au cours de la glaciation du Pléistocène, isolation durable qui aurait permis la formation des différentes formes. Les cinq formes de loups sont par la suite confirmées par des études génétiques[19]. Par la suite, en 2004, l'analyse génétique menée sur 102 loups de 24 meutes différentes sur 12 ans, semble montrer que Canis lupus lycaon, le Loup de l'Est constitue probablement l'espèce Canis lycaon, proche du loup rouge (Canis rufus) et du coyote (Canis latrans)[200],[201]. Les sous-espèces américaines du loup gris sont les suivantes :
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De même, la classification des loups en Eurasie, qui a connu jusqu'à une quinzaine de sous-espèces différentes a subi quelques modifications. Nowak propose en 1995 un modèle à neuf sous-espèces[19] : Canis lupus lupus, Canis lupus albus, Canis lupus arabs, Canis lupus cubanensis, Canis lupus communis, Canis lupus hodophilax, Canis lupus hattai, Canis lupus lupaster, Canis lupus pallipes. Par la suite, en 2004 puis 2005, les études semblent montrer que C. l. arabs et C. l. pallipes sont synonymes[202]. En 2007, des études menées sur l'ADN mitochondrial pointent la possibilité que Canis lupus chanco et Canis lupus pallipes soient des espèces à part entière, dénommées Canis himalayensis et Canis indica[203].
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Les populations du loup gris présentes dans les Apennins en Italie ont été isolées pendant plusieurs milliers d'années au Sud des Alpes, selon une étude publiée en 2004. La calotte glaciaire sur les Alpes et le Pô auraient formé une barrière naturelle lors de la glaciation de Würm (18 000 ans avant le présent)[204]. Les études morphologiques valident une différenciation entre les loups présents en Italie et ceux du reste de l'Europe, ainsi que l'absence d'hybridation avec le chien domestique[205]. Ces découvertes vont dans le sens d'une sous-espèce Canis lupus italicus, bien que le sujet soit encore débattu[206]. En Espagne, les populations de loups pourraient également être une sous-espèce désignée sous le nom de Canis lupus signatus[206].
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L'origine du chien domestique est encore aujourd'hui relativement débattue. Le Loup gris et le chien domestique actuels descendent très vraisemblablement d'un ancêtre commun, ayant, selon une étude chinoise, vécu il y a 30 000 ans, en Asie du Sud-Est[207]. En effet, la diversité génétique des populations canines étudiées était maximale en Asie du Sud-Est[208]. Le Chacal doré ou peut-être le résultat d'une hybridation de différentes espèces présentes et passées de canidés[209],[210].
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La principale différence entre le loup et le chien repose en la capacité digestive de l'amidon par ce dernier, probablement corrélée avec la proximité des groupes humains.
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Toutefois, le chien est généralement considéré comme une sous-espèce de Canis lupus : Canis lupus familiaris[210]. Deux autres sous-espèces de Canis lupus sont issues de chiens domestiques retournés à l'état sauvage : le Dingo (Canis lupus dingo) et le Chien chanteur (Canis lupus halstromi)[209].
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L'hybridation naturelle est fréquente entre les membres des Canidae qui sont féconds entre eux. De nombreuses populations ont un statut débattu sur leur qualité d'espèce, de sous-espèces du loup gris ou le résultat d'une hybridation. Ces débats revêtent une importance particulière pour la création ou le maintien des programmes de préservation d'une espèce ou d'une sous-espèce, un hybride n'ayant pas de statut de protection.
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Le Loup de l'Est (Canis lycaon) se reproduit régulièrement avec le Loup gris ou le Coyote. Sa caractérisation taxonomique n'en est que plus compliquée. Cela est généralement considéré comme négatif pour l'espèce, qui peut perdre son intégrité génétique. Cependant, il se pourrait que l'hybridation permette spécifiquement au Loup de l'Est de s'adapter plus rapidement aux changements dans son environnement[201]. Cette hybridation n'est pas sans conséquence pour le Loup gris : ainsi, les meutes des Grands lacs ont été dé-listées de l’Endangered Species Act, toutefois, des analyses génétiques ont montré que les nouvelles populations s'hybridaient depuis plus d'un siècle avec le Loup de l'Est[211].
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Le Loup rouge (Canis rufus) a été classé en tant qu'espèce à part entière depuis le début des années 1970[212]. Une minorité d'auteurs le considère comme un hybride entre un loup gris et le coyote (Canis latrans) à la suite de plusieurs études génétiques controversées menées depuis 1992[213],[214], son nom scientifique est alors Canis lupus × Canis latrans[215]. Au Texas, Coyote, Loup du Mexique (Canis lupus baileyi) et Loup rouge sont des espèces sympatriques. Les analyses réalisées autant sur des marqueurs génétiques issus tant de la lignée maternelle (ADN mithocondrial) que la lignée paternelle (chromosome Y) montrent que les croisements entre les trois espèces ont eu lieu sporadiquement, hormis pour le Loup rouge où celle-ci a pris une grande importance. Les populations captives de Loup du Mexique semblent exemptes de traces d'hybridation. Les auteurs concluent sur le caractère complexe et non résolu de l'hybridation introgressive pour ces trois espèces, les caractères morphologiques (sexe, taille) ou la densité de population ne pouvant expliquer clairement le phénomène[216].
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En 2017, l'ONCFS publiait une étude réalisée par un laboratoire d'analyses génétiques qui établissait que l'hybridation du loup était un phénomène très limité en France[217].
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Depuis la Préhistoire[218], le statut du Loup gris semble avoir suivi la même évolution sur une grande partie de son aire de répartition historique. Ainsi, il a d'abord été respecté ou vénéré, puis a été vu comme un concurrent ou un être maléfique à exterminer, avant de bénéficier d'un protection variable en fonction des pays[219],[220]. La domestication du loup gris s'est effectuée à la Préhistoire et a donné le chien[221], une sous-espèce.
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Le Loup est aussi un symbole culturel ou religieux pour de nombreuses civilisations, aussi bien positif que négatif. Il a fait l'objet de beaucoup de fausses croyances renvoyant aux peurs de l'humain et servant de miroir[222]. L'espèce a donc inspiré beaucoup de mythes et de légendes, ainsi que des histoires comme le loup-garou, les enfants-loups ou encore la bête du Gévaudan. L'espèce avait parfois un culte dédié dans certaines villes ou servait d'ancêtre de certains clans ou communautés[223]. Il est également très présent dans la culture populaire via des fables ou d'autres médias.
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Les civilisations ayant côtoyées le Loup gris présentent des noms propres qui contiennent le nom de l'espèce. Il peut s'agir de noms de personnes[224] ou de lieu[réf. souhaitée]. Ainsi, la littérature vieil-anglaise contient plusieurs exemples de rois et de guerriers anglo-saxons (en) prenant wulf comme préfixe ou suffixe dans leurs noms[224].
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Le Loup est un motif commun dans les mythologies et cosmologies fondatrices des peuples d'Eurasie et d'Amérique du Nord, c'est-à-dire l'étendue historique de l'habitat de Canis lupus. L'attribut visible du Loup gris est sa nature de prédateur et, par conséquent, il est fortement associé au danger et à la destruction, ce qui en fait le symbole du guerrier d'une part, et celui du diable d'autre part. Le trope moderne du Grand Méchant Loup en est une évolution. Le Loup a une grande importance dans les cultures et les religions des peuples nomades, tant dans la steppe eurasienne que dans les plaines nord-américaines. Dans de nombreuses cultures, l'identification du guerrier au Loup (totémisme) a donné naissance à la notion de lycanthropie, c'est-à-dire l'identification mythique ou rituelle d'un humain et d'un loup.
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Le loup est présent dans les fables et tous les médias[réf. souhaitée].
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La prédation du bétail a été l'une des principales causes de la chasse au loup qui a même pu conduire à son extermination dans certaines zones : en plus de causer des pertes économiques, la menace que constitue cette prédation exerce une grande pression sur les éleveurs[225].
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Certains pays aident à compenser les pertes économiques subies à cause des loups par le biais de programmes d'indemnisation ou d'assurances publiques[226]. La France met ainsi en œuvre depuis 2004 les systèmes d'aide les plus complets avec une aide au financement du gardiennage par des bergers ou par l’éleveur, de l’achat/entretien de chiens de protection des troupeaux et de parcs de regroupement mobiles ou fixes[227]. Elle détient cependant de loin le record du nombre de victimes (en valeur absolue ou rapportés au nombre de loups) mais paradoxalement aussi celui du coût public de la protection et du montant des indemnisations de dommages. La taille du troupeau (jusqu'à 5000 bêtes par berger en France comparé à un maximum de 1000 moutons dans les pays voisins) semble être une des causes de l'efficacité réduite des mesures françaises[228].
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Les loups attaquent surtout le bétail lorsque les proies sauvages sont épuisées (ou que les troupeaux sont peu protégés) : en Eurasie, une grande partie de l'alimentation de certaines populations de loups est constituée de bétail alors que celà est rare en Amérique du Nord où les populations saines de proies sauvages ont été largement rétablies[225]. La majorité des pertes se produisent pendant la période de pâturage d'été, le bétail non soigné dans les pâturages éloignés étant le plus vulnérable à la prédation par les loups[229]. Les espèces animales les plus fréquemment ciblées sont le mouton (Europe), le renne domestique (Nord de la Scandinavie), la chèvre (Inde), le cheval (Mongolie), les bovins et la dinde (Amérique du Nord)[225]. Le nombre d'animaux tués en une seule attaque varie selon les espèces : la plupart des attaques contre les bovins et les chevaux entraînent la mort d'un animal, tandis que les dindes, les moutons et les rennes domestiques peuvent être tués en surplus[230]. Les loups attaquent principalement le bétail quand les animaux broutent, bien qu'ils s'introduisent parfois dans des enclos clôturés[87]. Dans certains cas, les loups n'ont pas besoin d'attaquer physiquement le bétail pour l'affecter négativement : le stress que subit le bétail en étant vigilant vis à vis des loups peut entraîner des fausses couches, une perte de poids et une diminution de la qualité de la viande[231].
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Les loups sont difficiles à chasser en raison de leur insaisissabilité, de leurs sens aiguisés, de leur grande endurance et de leur capacité à neutraliser et tuer rapidement les chiens de chasse[232]. Les méthodes historiques comprennent l'abattage des portées nées au printemps dans leur tanière, la poursuite avec les chiens (en général des combinaisons de lévriers, de chiens de Saint-Hubert et de fox-terriers), l'empoisonnement à la strychnine et le piégeage[233],[234],[235]. Une méthode populaire de chasse au loup en Russie consiste à piéger une meute dans une petite zone en l'encerclant avec des poteaux à fladry (en) portant un parfum humain. Cette méthode repose en grande partie sur la peur des odeurs humaines par le loup, mais elle peut perdre de son efficacité lorsque les individus s'y habituent[235]. Certains chasseurs sont capables d'attirer les loups en imitant leurs cris[235]. Au Kazakhstan et en Mongolie, les loups sont traditionnellement chassés avec des aigles et des faucons, mais cette pratique est en déclin, les fauconniers expérimentés étant de moins en moins nombreux[235]. Tirer sur les loups à partir d'un avion est très efficace en raison de la visibilité accrue et des lignes de tir directes[235], mais controversé[236]. Plusieurs types de chiens, comme le Barzoï, l'Irish wolfhound et le Kyrgyz Tajgan ont été spécialement élevés pour la chasse au loup[237].
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Depuis les années 1990, le loup est une espèce protégée aux niveaux international, européen et français mais cette protection peut faire l'objet de dérogations pour prévenir de dommages importants à l'élevage, s'ils perdurent malgré la mise en place de moyens de protection et sous réserve que ces dérogations ne nuisent pas au maintien des populations dans un état de conservation favorable.
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Les limites d'abattage sont fixées en France par arrêté ministériel sur la base d'une expertise de l'OFB[238]. Par exemple, cette limite était de 10% de la population de loups pour l'année 2018 et est augmentée à 19% pour l'année 2019 (sans tenir compte du braconnage ou des morts accidentelles)[239]. Les conditions d'abattage, lorsque les opérations d'effarouchement restent inefficaces, sont[240]:
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L'abattage est ici un moyen choisi par le gouvernement pour pacifier les tensions entre éleveurs, dont certains réclament encore l’éradication du loup, et les associations de protection de la nature qui réclament au contraire une protection a minima jusqu'à atteindre un état de conservation favorable (estimé entre 2 500 et 5 000 adultes)[241], tandis que les constats sur le terrain montrent que cette régulation du nombre de loups ne réduit pas les dommages aux troupeaux mais désorganise au contraire les meutes et peut conduire à l'effet inverse[242][243].
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La peur du loup a été omniprésente dans de nombreuses sociétés, même si les humains ne font pas partie de ses proies naturelles[6]. La réaction des loups aux humains dépend en grande partie de leur expérience passée avec eux : les loups qui n'ont jamais eu d'expérience négative des humains, ou qui sont conditionnés par la nourriture, peuvent se montrer peu craintifs des gens[244]. Bien que les loups puissent se montrer agressifs s'ils sont provoqués, de telles attaques se limitent le plus souvent à des morsures rapides aux extrémités, et les attaques ne sont pas pressées. Les attaques prédatrices (attaques de loups traitant les humains comme de la nourriture) peuvent être précédées d'une longue période d'habituation, au cours de laquelle les loups perdent progressivement leur peur d'homo sapiens. Les victimes sont mordues à plusieurs reprises à la tête et au visage, puis sont traînées et consommées, à moins que les loups ne soient repoussés. En général, ce genre d'attaques ne se produisent que localement et ne s'arrêtent pas tant que les loups impliqués ne sont pas éliminés. Les attaques de prédateurs peuvent se produire à tout moment de l'année, avec un pic de juin à août, lorsque les chances d'entrée dans les zones forestières (pour le pâturage du bétail ou la cueillette de baies et de champignons) augmentent[6]. Quelques cas d'attaques de loups non-enragés en hiver ont aussi été enregistrés au Bélarus, dans les oblasts de Kirov et Irkoutsk, en Carélie et en Ukraine[24]. En plus, les loups qui ont des petits subissent un stress alimentaire plus important durant cette période[24].
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La majorité des victimes des attaques de loups prédateurs sont des enfants de moins de 18 ans et, dans les rares cas où des adultes sont tués, les victimes sont presque toujours des femmes. Les cas de loups sauvages enragés sont faibles par rapport aux autres espèces car les loups ne sont pas les principaux réservoirs de la maladie, mais ils peuvent être infectés par des animaux comme les chiens, les chacals ou les renards. Les cas de rage chez les loups sont très rares en Amérique du Nord, mais nombreux dans les pays de Méditerranée orientale, au Moyen-Orient et en Asie centrale. Les loups développent apparemment la phase « furieuse » de la rage à un degré très élevé qui, associée à leur taille et à leur force, pourrait faire des loups les animaux enragés les plus dangereux[6], les morsures des loups enragés étant 15 fois plus dangereuses que celles des chiens[24]. Les loups enragés agissent habituellement seuls, parcourant de grandes distances et mordant souvent un grand nombre de personnes et d'animaux domestiques. La plupart des attaques de loups enragés se produisent au printemps et à l'automne. Contrairement aux attaques prédatrices, les victimes de loups enragés ne sont pas mangées, et les attaques ne se produisent généralement qu'un seul jour. Les victimes sont choisies au hasard, même si la majorité des cas concernent des hommes adultes. Pendant 50 ans jusqu'en 2002, il y a eu huit attaques mortelles en Europe et en Russie, et plus de 200 en Asie du Sud[6]. En 2005 et 2010, deux personnes ont été tuées et partiellement dévorées par des loups en Amérique du Nord, Kenton Carnegie et Candice Berner[245],[246].
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Le loup est un animal sauvage doté d'instincts précis lui permettant d'exceller dans la vie sauvage. Domestiquer le loup nécessiterait une sélection permettant de limiter les instincts les plus incompatibles avec une vie domestique, ce qui nécessiterait de nombreuses générations comme cela fut le cas pour la domestication du chien.
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Le cas le plus fréquent pour l'apprivoisement se fait via une imprégnation, où l'humain se substitue aux parents en élevant le louveteau, ou, comme pour les chiens, en mettant fréquemment le louveteau au contact d'humain durant ses premières semaines. Le comportement de l'animal demeure foncièrement différent de celui du chien, ce qui est source éventuelle de danger et d'autres problèmes.
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D'autres personnes tentent de « minimiser » ce comportement typique du loup en hybridant chien et loup. Il demeure que, dans les deux cas, loup apprivoisé ou hybride, ces animaux ont une faible crainte de l'humain et du fait d'un comportement très spécifique, auquel en général les humains ne sont pas habitués, des incidents ou des accidents graves peuvent survenir. Ainsi, aux États-Unis, entre 1986 et 1994, ont été répertoriés plusieurs cas d'enfants mutilés dont 9 cas ayant entraîné la mort de l'enfant. Ces pratiques sont déconseillées entre autres par l'IUCN Wolf Specialist Group[247].
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Certaines populations de Canis lupus ont évolué parallèlement aux loups, puis choisi de s'allier avec l'homme pour obtenir des proies plus facilement, jusqu'à devenir peu à peu le chien domestique et toutes les races que nous lui connaissons. Les chiens parias, semi sauvages, de l'Inde donnent une idée de ce qu'a pu être cette évolution progressive vers la domestication.
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L'homme cherche aussi à faire des croisements entre le chien et le loup dans le but d'augmenter la résistance des chiens et leurs performances physiques, perdues au fil des sélections. Les chiens-loups sont des hybrides plus ou moins stables. En France par exemple ne sont reconnues que les races appelées chien-loup tchécoslovaque et de chien-loup de Saarloos mais d'autres tentatives sont faites aussi en Amérique du Nord.
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Le baroque est un mouvement artistique qui trouve son origine en Italie dans des villes telles que Rome, Mantoue, Venise et Florence dès le milieu du XVIe siècle et qui se termine au milieu du XVIIIe siècle. Il y a un âge baroque différent selon les domaines, qu'ils soient intellectuels, historiques ou artistiques. Certains critiques y voient une constante culturelle qui revient tout au long de l'histoire comme l'a écrit Eugenio d'Ors.
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Si la définition du baroque reste ouverte, comme son étude, on peut en proposer l’approche suivante :
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Au sens propre, le terme baroque, qui n’a d’ailleurs jamais été utilisé au XVIIe s., s’applique à un style architectural créé alors à Rome et qui s’est propagé dans d’autres pays. De l’architecture, ce vocable s’est étendu à la sculpture et à la peinture et aux autres formes de la production spirituelle contemporaine.
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Si les dates du baroque varient d’un pays à l’autre, on s’accorde à situer l’ensemble entre le commencement du XVIIe et la première moitié du XVIIIe s., cela n’impliquant pas pour autant que tout ce qui appartient à cette époque soit baroque.
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Entre la fin de la Renaissance et le baroque, on s’accorde aujourd’hui à insérer la phase maniériste. D’autre part, une esthétique du rococo est en voie d’être clairement définie. Cette restriction du champ d’application du terme baroque semble utile dans l’effort de clarification entrepris.
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Le baroque, qui touche tous les domaines, se caractérise par l’exagération du mouvement, la surcharge décorative, les effets dramatiques, la tension, l’exubérance des formes, la grandeur parfois pompeuse et le contraste, ce même contraste dont parlait Philippe Beaussant : l’époque baroque a tenté de dire « un monde où tous les contraires seraient harmonieusement possibles »[R 1].
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À l'origine, le baroque était un terme péjoratif, relevant de la bizarrerie et de l'étrangeté[1]. L’adjectif « baroque » apparaît au XVIe siècle sous le nom de berrueco (en Espagne) et barroco (au Portugal) pour désigner, en joaillerie, une perle irrégulière.
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Le mot « baroque » pourrait aussi provenir d'un moyen mnémotechnique utilisé à la Renaissance pour retenir la façon de construire, en logique aristotélicienne, un des syllogismes de la deuxième figure, Baroco. La bizarrerie qu'on attache depuis toujours au baroque serait née de cette manière futile et pédante de raisonner, pour finir, au XVIIIe siècle, par désigner « la forme la plus extrême du bizarre »[2].
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Il touche tous les domaines artistiques, sculpture, peinture, littérature, architecture, théâtre et musique et se répand rapidement dans la plupart des pays d’Europe.
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Le terme « baroque » vient du portugais « barroco » qui signifie « perle irrégulière »[Note 2]. Les idées germinales du baroque se retrouvent dans le travail de Michel-Ange. Le style baroque débute aux alentours de 1580.
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Les historiens de l’art, souvent protestants, ont traditionnellement accentué le fait que le style baroque évoluait à une époque où l’Église catholique romaine réagissait face à plusieurs mouvements culturels produisant une nouvelle science et de nouvelles formes de religions – la Réforme[Note 3],[R 2]. On a dit que le baroque monumental était un style que la papauté pouvait instrumentaliser, comme le firent les monarchies absolues, en imposant une voie d’expression à même de restaurer son prestige, au point de commencement symbolique de la Contre-Réforme catholique. Que ce fût ou non le cas, son développement eut du succès à Rome[Note 4] où l’architecture baroque renouvela largement le centre-ville ; peut-être la plus importante rénovation urbanistique.
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Le terme « baroque » dans son sens actuel, comme la plupart des périodes ou désignations stylistiques, a été inventé postérieurement par la critique d'art (c'est Heinrich Wolfflin qui impose cette catégorie esthétique en 1915 dans ses Principes fondamentaux de l'histoire de l'art) et non par les artistes des XVIe et XVIIe siècles. Ceux-ci ne se pensaient pas baroques, mais classiques. Ils utilisent les formes du Moyen Âge, les ordres classiques, les frontons, toute une modénature classique issue des modèles gréco-romains. Le baroque est né à Rome à la fin du XVIe siècle. En français, le terme est attesté dès 1531 à propos d'une perle, à la fin du XVIIe siècle au sens figuré[E 1]. Ainsi Jean-Jacques Rousseau écrit en 1768 dans son Dictionnaire de la musique « Baroque : Une musique baroque est celle dont l'harmonie est confuse, chargée de modulations et dissonances, le chant dur et peu naturel, l'intonation difficile, et le mouvement contraint. Il y a bien de l'apparence que ce terme vient du baroco des logiciens[E 2]. » C'est en 1855 que, pour la première fois, le mot est utilisé pour décrire la période et l’art succédant à la Renaissance sous la plume de l’historien d’art suisse Jacob Burckhardt dans Le Cicerone[A 2].
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Il faut attendre une génération et 1878 pour que le « style baroque » fasse son entrée dans le Dictionnaire de l’Académie française et que la définition perde un peu de son caractère dépréciatif[E 3]. Il est vrai que l’impératrice Eugénie a remis au goût du jour les mignardises et le style Louis XV et qu’est né, ce que nous appelons le style néo-baroque[Note 5] : la réhabilitation peut commencer et Wölfflin écrit son œuvre pour nous éclairer sur ce qu’est ce baroque si complexe, tourmenté, irrégulier et, au fond, plus fascinant que bizarre…
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L’historien d’art d’origine suisse Heinrich Wölfflin[R 3] (1864-1945), dans Renaissance et Baroque[A 3], définit le baroque comme un « mouvement importé en masse », un art antithèse de l’art de la Renaissance[Note 6]. Il ne fait pas de distinctions entre le maniérisme et le baroque, ce que font les auteurs modernes, et il ignore sa phase plus récente, le rococo qui s’épanouit dans la première moitié du XVIIIe siècle. En France et en Grande-Bretagne, son étude n’est prise au sérieux qu’à partir de l’influence prédominante que Wölfflin acquiert au sein de l’école germanique.
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Les historiens de l'art actuels utilisent avec réticence le mot baroque, terme polysémique qui a une signification trop floue et ambigüe[C 1].
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C’est grâce à l’implantation de l’Église catholique que l’art baroque se propage en Europe[R 4]. Il se diffuse au XVIIe siècle dans toute l’Europe, et plus particulièrement en Espagne, Europe centrale et Pays-Bas. En France par exemple Claude Lorrain a peint Port de mer au soleil couchant avec un grand travail de la lumière. Et en Espagne, Les Ménines de Vélasquez. On peut retrouver encore aujourd’hui des traces de ce mouvement baroque partout en Europe, par exemple la façade de la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle.
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La popularité et le succès du baroque sont encouragés par l’Église catholique romaine quand elle décide que le côté théâtral du style des artistes du baroque pouvait promouvoir des thèmes religieux avec une implication directe et émotionnelle[R 5]. C’est un art du catholicisme tel qu'il fut défini en 1545-1563 par le concile de Trente, dont le décret le plus significatif est le Décret sur l’innovation et les reliques des saints, et sur les images saintes. C’est donc une esthétique de la Contre-Réforme, que l'on retrouve particulièrement dans l'art jésuite ; on a d'ailleurs longtemps assimilé l'« art jésuite » et l'« art baroque ». Cette esthétique rencontre de fortes résistances dans les pays acquis à la Réforme, où se développe un art protestant. L’Angleterre reste très réfractaire, la France également.
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L’aristocratie laïque considérait également l’effet spectaculaire des arts et de l’architecture baroque comme une façon d’impressionner leurs visiteurs et leurs éventuels rivaux. Les palais baroques sont constitués d’une succession de cours à l’entrée, d’antichambres, de grands escaliers et de salles de réception, dans un ordre de splendeur croissante. De nombreuses formes d’art – musique, architecture et littérature – s’inspirent les unes des autres au sein de ce mouvement culturel.
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Le charme du style baroque se transforme consciemment, passant de la finesse, des qualités intellectuelles de l’art maniériste du XVIe siècle au charme viscéral visant les sens. Il emploie une iconographie directe, simple, évidente et dramatique. L’art baroque s’inspire dans une certaine mesure des tendances héroïques d’Annibale Carracci et de son cercle, et trouve l’inspiration à travers d’autres artistes comme Le Corrège et Le Caravage et Federico Barocci, qualifiés parfois de nos jours de « proto-baroques ».
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On oppose souvent l’art des Carraccis (les frères et cousins) à l’art du Caravage par les termes de classique et baroque, ce sont deux influences opposées au niveau plastique (ce qui fut défini par Wölfflin) qui vont avoir beaucoup d’influences sur leurs successeurs.
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Le baroque tardif ou rococo succède au baroque classique, au XVIIIe siècle. Il apparaît dès la fin du XVIIe en Allemagne, en Autriche et en Bohême. Le goût de la beauté sensuelle apporte une composition plus libre au caractère systématique du baroque du XVIIe siècle.
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L'ornementation se multiplie, devient riche et fantaisiste. Les fresques en trompe-l'œil, les escaliers, les nymphées et les sculptures allégoriques vont jusqu'à la surcharge des églises, des châteaux et des fontaines. Vienne, Londres, Dresde, Turin, l'Allemagne du Sud et la Bohême en adoptent toutes les audaces. Le plaisir des yeux est impératif autour du capriccio exubérant du baroque tardif, comme la fontaine de Trevi à Rome (1732-1762) par Salvi et l'escalier de Caserte près de Naples (1751-1758) par Vanvitelli.
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Les espaces architecturaux s'ouvrent à Paris (place de la Concorde), à Bordeaux (place de la Bourse), à Nancy (place Stanislas). En Autriche, Fischer von Erlach et Lucas von Hildebrandt rivalisent d'architecture fantastique. En Bavière, les abbayes rurales se couvrent d'angelots. Les frères Asam sont célèbres à Munich. Le rococo d'Autriche, de Bohême, de Moravie et d'Allemagne du Sud orne les églises de pèlerinage, comme à Wies où les murs croulent sous les effets de dorures sur fond blanc.
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Les colonies américaines de l'Espagne et du Portugal influencent le style plateresque ibérique. En France, les disciples de Mansart se tournent vers les hôtels particuliers et leur décor intérieur, visibles dans le faubourg Saint-Germain et dans le Marais ou encore sur les boiseries extraordinaires de Rambouillet.
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La littérature baroque utilise de nombreuses métaphores et allégories dans ses œuvres. Le thème le plus abordé est le thème religieux mais les artistes baroques aiment aussi parler de la mort et utilisent fréquemment l’illusion dans leurs œuvres.
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Le théâtre est le lieu de l’illusion par excellence. Le théâtre baroque accentue cette illusion par de fréquents changements d’intrigues comme dans l’Illusion comique de Corneille. Le théâtre baroque est plutôt fondé sur les émotions que sur l’intellect.
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Dans les romans baroques, les intrigues sont complexes et multiples. On distingue de nombreux types de romans baroques, parmi eux le roman pastoral, qui présente un monde idéalisé et le roman picaresque, à mi-chemin entre idéal et réalité.
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La poésie baroque (1570-1630) fut d’abord épique pendant les guerres de religion puis pendant la paix devient lyrique. Il y a dans cette poésie de nombreux affrontements entre l’Église catholique et l’Église réformée.
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Le baroque exalte de nouvelles valeurs que l’on résume souvent à l’utilisation de métaphores et d’allégories, que l’on retrouve largement en littérature baroque, et en recherche de « maraviglia »[R 6] (merveilleux, étonnement, comme dans le maniérisme), et l’utilisation d’artifices. Si le maniérisme ouvrit une première brèche à la Renaissance, le baroque en fut la réponse opposée. On retrouva l’affliction psychologique de l’Homme – un thème abandonné après les révolutions de Copernic et de Luther dans la recherche d’un soutien solide, une preuve de l’ultime puissance humaine – à la fois dans l’art et l’architecture de la période baroque. Une part révélatrice des œuvres fut réalisée sur des thèmes religieux, puisque l’Église catholique romaine était alors le principal « client ».
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Les artistes recherchaient la virtuosité (et le virtuoso devint une forme commune d’art) avec le réalisme, soucieux du détail (certains parlent d’une « complexité » typique)[R 7].
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Le privilège donné aux formes extérieures devait composer et équilibrer le manque de contenu observé dans de nombreuses œuvres baroques : Maraviglia de Marino, par exemple, fut pratiquement réalisé à partir d’une forme primitive. Elles devaient susciter au spectateur, au lecteur, à l’auditeur, fantaisie et imagination. Toutes étaient focalisées sur l’homme en tant qu’individu, comme une relation directe avec l’artiste, ou directement entre l’art et ses utilisateurs, ses clients. L’art est alors moins distant de son utilisateur, s’approche de lui de manière plus directe, résolvant le fossé culturel qui tenait à l’écart l’art et l’usager l’un de l’autre, par Maraviglia. Mais l’attention croissante de l’individu, créa également avec ces principes quelques genres importants comme le Romanzo (roman) et met de côté d’autres formes populaires ou locales, en particulier la littérature dialectale, ce qu’il faut souligner. En Italie ce mouvement face au simple individu (que certains désignent comme un « descendant culturel », tandis que d’autres l’indiquent comme une cause possible de l’opposition classique au baroque) fut la cause du remplacement irrémédiable du latin par l’italien.
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Dans la littérature anglaise, les poètes métaphysiques représentent un mouvement très apparenté ; leur poésie employait de la même façon d’inhabituelles métaphores, qu’ils examinaient souvent avec précision. Leurs vers manifestent un goût pour le paradoxe, et pour d’inhabituelles et délibérément inventives tournures de phrase.
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Dans le domaine du théâtre, l’élaboration de vanités, de multiples changements d’intrigue, et une variété de circonstances caractéristiques du maniérisme (les tragédies de Shakespeare par exemple) sont supplantés par l’opéra qui regroupe tous les arts en un tout unifié.
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Plusieurs auteurs écrivent des pièces de théâtre durant la période baroque tels que Corneille (Comédies, L'Illusion comique) et Molière (Dom Juan ou le Festin de pierre) en France ; Shakespeare (Roméo et Juliette) en Angleterre ; Tirso de Molina (Marthe la dévote, comédie ; L'abuseur de Séville, drame historique) et Lope de Vega (l’Étoile de Séville, Aimer sans savoir qui, comédies) ou Calderón (La vie est un songe) en Espagne.
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Le théâtre baroque peut anachroniquement se définir, dans un premier temps, comme le négatif du théâtre classique. À l’analyse intellectuelle, le baroque préfère l’émotion, la perception ; face à la recherche de la vraisemblance, le baroque promeut l’illusion ; à l’unité de ton, le baroque privilégie l’inconstance et le paradoxe ; à la simplicité, le baroque oppose la complexité.
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En règle générale, la littérature baroque est marquée par une forte implication de la mort et du jeu de l’illusion. Comme dans les vanités en peinture, la mort est utilisée comme métaphore du temps qui passe, de l’irrémédiable, et de l’éphémère. Contrairement au romantisme, la mort ne représente pas une souffrance morale, mais plutôt une évidence métaphysique.
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L’illusion est aussi caractéristique du baroque qui se présente, étymologiquement, comme une pierre précieuse à multiples facettes. Ainsi, nombreuses œuvres sont porteuses de diverses mises en abyme : dans l’Illusion comique de Corneille, le public assiste au spectacle d’un père qui regarde son fils évoluer dans un milieu qui s’avère être celui de la comédie. De ce fait, l’auteur donne plus de force à son plaidoyer en faveur du théâtre et entraîne malgré lui le public à adhérer à son point de vue. Les personnages, tout comme le spectateur, sont, à un moment ou à un autre, victimes de l’illusion. Pridamant croit son fils mort au vers 977, Matamore croit en ses propres mensonges. L’Illusion comique ne fait pas que parler du théâtre : par ses personnages, cette pièce convoque aussi d’autres genres littéraires répandus au XVIIe siècle. Clindor est un héros picaresque, c’est-à-dire audacieux et opportuniste, vagabond et aventurier, tandis qu’Alcandre semble être un avatar des mages présent dans les pastorales. De même, le personnage de Matamore correspond au type du soldat fanfaron présent dans les comédies latines.
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L’illusion permet aussi de dire la vérité : on le voit dans la pièce Hamlet, de Shakespeare. Le jeune Hamlet sait que le roi actuel, son oncle, a tué son propre frère, autrement dit le père du jeune héros. Il fait représenter sous les yeux du roi une scène de meurtre semblable en tous points à celle que nous n’avons pas vue, mais que nous connaissons par le discours du fantôme du roi Hamlet assassiné par son frère. Le roi, devant cette représentation, quitte la scène. Dans cette pièce, illusion et vérité se rejoignent étrangement et provoquent ainsi un vertige chez le spectateur.
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Dom Juan de Molière met aussi en scène un caractère baroque : l’inconstance. Pour le Héros séducteur, « tout le plaisir de l’amour est dans le changement », cette thèse s’applique dans tous les domaines et rejoint ainsi le mouvement baroque.
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L’esthétique baroque repose sur le mouvement, l’inconstance, la contradiction, l’antithèse. Les personnages passent d’une palette de sentiments à une autre. On est dans l’excès, le paroxysme. Le discours donne à voir plus qu’à entendre ; il s’agit de montrer, de convoquer les images par le procédé rhétorique de l’hypotypose. Alors que l’esthétique classique recherche l’unité, le baroque se complaît dans la pluralité, d’où son goût pour l’accumulation. Le baroque donne les deux versants d’une médaille : la vérité est indissociable du mensonge, comme le réel l’est du rêve, comme la vie l’est de la mort.
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La mise en scène s'est beaucoup développée à l'époque baroque. L'arrière-plan peint était changé à chaque acte. On a aussi vu l'apparition de machineries sophistiquées, tel que des chars de bois qui s'élevaient (difficilement) dans les airs et sortaient de la scène « par le haut ». Toutes ces machineries étaient un progrès extraordinaire pour l'époque et étaient réservées pour la cour du roi, de par leur prix. Cela s'est également traduit grâce à une certaine mise en scène (lumières, jeux, costumes...). Le jeu du théâtre baroque se base sur trois principes : le langage, le geste et l'énergie[3]. Le théâtre baroque se caractérise par une diction unique. Les acteurs reprennent le langage de cour, avec un grand travail de prononciation, dans la précision de certaines consonnes (par exemple : les « r » sont roulés) et de voyelles (les "a" sont ouverts). Le théâtre baroque se dissocie également des autres mouvements artistiques de par ses chorégraphies gestuelles, où l'acteur devra faire une adaptation de ses gestes par rapport au texte. Ainsi le geste sera le reflet d'un sentiment, d'une émotion que le texte a voulu faire ressentir. Le langage et le geste se réunissent dans l'axe de l'énergie corporelle et vocale. Il y a également une relation entre le spectateur et l'acteur, dans le cas où ils doivent se regarder, créant ainsi un jeu frontal, très spécifique du jeu baroque[4].
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La poésie de la période littéraire baroque entre 1570 et 1600 est qualifié de poésie épique[Note 7]. On qualifiera plus tard de poésie baroque la poésie riche et diverse qui s'est développée entre 1600 et 1630, ainsi les 4 grands poètes de l'époque baroque sont Mathurin Régnier[Note 8] (1573-1613), Théophile de Viau[Note 9](1590-1626), Malherbe[Note 10] et Saint-Amant[Note 11] (1594-1661)[R 8].
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La poésie baroque, inscrite entre l’humanisme et la littérature classique, utilise de nouvelles formes : le sonnet, l’ode et de nouveaux thèmes. Le baroque se prête à la satire qui permet de dénoncer les vices du temps mais il donne surtout naissance à une poésie lyrique subtile et émouvante, expression des sentiments personnels face à l’amour, la nature, la fuite du temps ou à la mort. La foi peut renforcer le lyrisme en l’élevant, en le sublimant et le baroque débouche sur une poésie religieuse.
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Les poètes Théodore Agrippa d'Aubigné, Théophile de Viau, François L'Hermite ou Marc-Antoine Girard de Saint-Amant ont en commun le goût de la sensualité, de l’ostentation, du contraste, du langage à effets, d’inhabituelles métaphores, hyperboles, oxymores.
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Des images de mouvement, symboles de l’éphémère, prédominent : flamme, nuage, arc-en-ciel, plume d’oiseau, bulle de savon, eau. Ils répondent à l’inconstance et à la fragilité de la vie par l’utilisation de la métamorphose et du surnaturel. Leur poésie exprime la tension permanente, dramatisée et théâtralisée, entre le désir de saisir le sens de la vie et la vanité de l’existence humaine. Depuis la révolution copernicienne, le monde est instable et l’homme fragilisé.
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Parmi les poètes baroques, il convient de signaler encore Pierre de Marbeuf, Jean de Sponde...
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Théophile de Viau, le poète le plus lu de l’époque baroque, traduit cet état d’esprit dans ses vers :
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« Il faudrait inventer quelque nouveau langage
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Prendre un esprit nouveau, penser et dire mieux… »
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— Élégie à une Dame
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La peinture baroque est née au XVIe siècle en Italie suivant le maniérisme. On peut y voir que les corps des personnages sont très détaillés comme dans L'Archange Michel écrasant les anges rebelles[R 9]. La perspective joue un rôle important, il y a un grand nombre d’effets de lumières (clair-obscur)[R 10] et de jeux d’ombre. Les tableaux sont formés de courbes ; on a du mal à repérer l’organisation du tableau du premier coup d’œil.
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Les principales caractéristiques de cette peinture sont :
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Une définition de la signification de baroque en peinture est fournie par les séries de tableaux exécutés par Pierre Paul Rubens[R 11] pour Marie de Médicis au Palais du Luxembourg à Paris (à présent au Louvre), dans lesquels un peintre catholique satisfait aux exigences d’un mécène catholique : les conceptions de la monarchie à l’ère baroque, l’iconographie, la maîtrise de la peinture et les compositions tout comme la description de l’espace et du mouvement. Du Caravage[R 12] à Pietro da Cortona, il y avait différentes ramifications dans l’école italienne baroque, tous deux approchant la dynamique émotionnelle dans des styles différents. Une autre œuvre fréquemment citée, Sainte-Thérèse en extase du Bernin, pour la chapelle Cornaro de Sainte Marie de la Victoire, rassemble architecture, sculpture et théâtre dans une grandiose vanité[R 13].
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Le style baroque tardif fait progressivement place à une décoration rococo, laquelle, cependant, contraste avec ce que l’on appela plus tard le baroque. Et en opposition au baroque on trouve l’art classique souvent directement assimilé à la France comme un art au service de la Monarchie.
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En sculpture baroque, les ensembles de figures prirent une importance nouvelle, il y eut un mouvement dynamique et une énergie portée par les formes humaines – elles s’enroulent en volutes autour d’un tourbillon central, ou atteignent vers l’extérieur les espaces alentour. À ce titre L'Annonciation (1603-1608) de Francesco Mochi, pour la cathédrale d'Orvieto, représente l'un des tout premiers exemples du genre[D 1]. De façon novatrice, la sculpture baroque eut plusieurs angles de vue idéaux. Une caractéristique de la sculpture baroque fut d’ajouter des éléments sculptés supplémentaires, par exemple, des éclairages dissimulés ou des fontaines[R 14].
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Une autre caractéristique de la sculpture baroque serait les piliers en forme de personnages mythologiques. Prenons l’exemple du palais du Belvédère supérieur à Vienne, bâti entre 1721 et 1722. Dans la salle du rez-de-chaussée, la voûte en pavillon est soutenue par des puissants télamons (sorte de titans ayant pris les traits des Turcs), sculptés dans le marbre. Les Turcs ayant été vaincus, il n’était pas rare de trouver ce genre de télamons sculptés dans les résidences baroques d’Autriche.
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En sculpture baroque ce fut Le Bernin qui marqua si bien qu'il fût surnommé le « second Michel-Ange », le Bernin était aussi une figure importante de l'architecture baroque[R 15],[Note 13].
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Le développement du style baroque est généralement défini comme consubstantiel à la Contre-Réforme. Il a néanmoins été adopté par les élites des pays protestants du nord de l’Europe et par celles du monde orthodoxe slave. Sa naissance à Rome est concomitante avec celle de la compagnie de Jésus, fondée en 1537 pour renforcer l’influence catholique perdue et évangéliser le Nouveau Monde ; et avec celle du concile de Trente (1545-1563) qui réforme les excès les plus patents de l'Église catholique romaine dont la réputation était entachée par le népotisme systématique et le scandale des indulgences. Il a ainsi essaimé dans l’Europe entière et le Nouveau-Monde[R 16].
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Le dernier édifice de Michel-Ange, la basilique Saint-Pierre, peut être considéré comme le précurseur de l’expression baroque en architecture, de par ses dimensions colossales inédites. Son élève, Giacomo della Porta en développe le langage, en particulier à travers l’élévation de la façade l’église du Gesù (1584), église-mère de la compagnie de Jésus alors en pleine expansion. Cet édifice est souvent considéré comme le premier exemple d’architecture baroque lequel influencera l’architecture religieuse pour le siècle à venir[Note 14].
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Dans l’architecture baroque, l’accent est mis à la fois sur l’aspect massif et chargé, colonnades, dômes, clair-obscur, effets colorés de peinture, et le jeu chargé des volumes opposés au vide, liberté des formes et profusion des ornements. Dans les intérieurs, le mouvement baroque se manifeste autour et à travers un savant escalier monumental sans précédent en architecture.
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Nous retrouvons cet escalier monumental dans le palais Zwinger à Dresde. Ce palais a été édifié à l’initiative d’Auguste le Fort comme lieu de fêtes entre 1709 et 1732 par les architectes Pöppelmann et Permoser. On remarque aussi sur cet édifice baroque des jeux d’ombre et de lumières qui sont le fait des pleins et des vides. Il y a un équilibre parfait entre sculpture et architecture sur l’entrée magistrale, qui est typique dans l’architecture baroque.
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L’autre invention du baroque que l’on retrouve dans les intérieurs du monde entier est l’appartement public, une succession processionnelle d’intérieurs de richesse croissante culminant avec l’emplacement de la chambre à coucher, de la salle du trône, ou d’une chambre publique. L’enchaînement de l’escalier monumental suivi de l’appartement public fut copié à moindre échelle partout dans les résidences aristocratiques de toutes prétentions.
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L’architecture baroque fut reprise avec enthousiasme dans la partie centrale de l’Allemagne (cf par exemple le Château de Ludwigsbourg et le Palais Zwinger à Dresde), en Autriche et en Pologne (cf par exemple Wilanów et le palais de Bialystok). En Angleterre, le point culminant de l’architecture baroque fut incarné par l’œuvre de Sir Christopher Wren, Sir John Vanbrugh et Nicholas Hawksmoor, de ~1660 vers ~1725. On retrouve de nombreux exemples d’architecture baroque et de plan de ville dans les autres villes d’Europe, ainsi qu’en Amérique hispanique. Les plans de ville de cette époque comprennent des avenues rayonnantes, avec des squares à leurs intersections, s’inspirant des plans des jardins baroques.
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Le style baroque se développe à partir de la deuxième moitié du XVIe siècle, d’abord à Rome, puis dans le reste de l’Italie. Il respecte tout d'abord le paradigme romain de la basilique en croix dont le chœur est surmonté d'un dôme. Outre l’Église du Gesù sus-citée, on considère que le pionnier de l'architecture baroque religieuse est Carlo Maderno avec son église Santa Susanna alle Terme di Diocleziano, construite entre 1585 et 1603. Le rythme dynamique des colonnes et pilastres, la façade centralisée et complexe, liant rigueur et jeu sur les codes classiques de la Renaissance, les statues placées dans des niches et rappelant furieusement la structure de la scène d'un théâtre romain antique en font l'un des premiers exemples du baroque. Ce premier essai est poursuivi par Pierre de Cortone dans son église Notre-Dame-de-la-Paix de Rome (1656) avec des ailes concaves qui rappellent une scène de théâtre et dont la partie centrale s'avance comme pour occuper la petite place qui lui fait face.
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Les Français appellent « classique » l’architecture du siècle de Louis XIV et de ses successeurs et rejettent l'appellation, péjorative en français[E 4], de « baroque ». Cette opposition entre un classicisme « raisonnable » à la française et un baroque « excessif » à l’italienne trouve sa source dans la volonté, affirmée dès le XVIIe siècle, de supplanter Rome et, dans les faits, c’est le moment où Versailles et la cour du Roi-Soleil prennent la place de l’Italie comme foyer de rayonnement culturel. Le tournant est le refus des plans du Bernin en avril 1665 pour la colonnade du Louvre : l’architecte le plus célèbre, le plus demandé d’Europe est rejeté par la Cour de France.
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Cependant, certains historiens de l’art considèrent l’architecture française des règnes de Louis XIV et Louis XV comme baroque : ils estiment que la plupart des constructions « classiques » françaises, qu'elles soient religieuses ou civiles, auraient pu être édifiées ailleurs en Europe et qu'elles comportent tous les éléments baroques : goût pour la magnificence, la perspective, le décor[Note 15].
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Au fur et à mesure que pénètre l'influence italienne au-delà des Pyrénées, elle fait reculer l'approche classicisant en vogue jusqu'alors sous la férule de Juan de Herrera. En 1667, les façades de la cathédrale de Grenade par Alonso Cano annoncent la victoire du baroque en Espagne. S'ensuit la cathédrale de Jaén par Eufrasio López de Rojas qui intègre les leçons baroques au structures architecturales spécifiquement espagnoles.
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En contraste avec l'art du nord de l'Europe, les Espagnols ont créé un art qui fait appel aux sens plus qu'à l'intellect. La famille Churriguera, architectes spécialisés dans le dessin et la construction d'autels et de retables s'est opposée au style dépouillé qu'on appelle « herreresque » en référence à son inventeur et promoteur principal, Juan de Herrera, et a promu un style exagéré, élaboré, presque capricieux qui couvre chaque pouce de surface disponible avec un motif et qui est passé à la postérité sous le vocable de « churrigueresque ». En moins d'un demi-siècle, les Churriguera transforment Salamanque en une cité modèle du style churrigueresque.
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Le Portugal, sous domination espagnole entre 1580 et 1640, est dans la sphère d'influence culturelle de son grand voisin et ne s'en distingue (ce qui est vrai aussi pour le Brésil vis-à-vis des colonies espagnoles d'Amérique latine) que par une atténuation sensible, empreinte d'une douceur toute portugaise.
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De même que l'art de la Renaissance connaît un déclin formel avec le maniérisme, le baroque s'épuise dans un académisme précieux, et qualifié de vain par ses détracteurs, dans le rococo.
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L'architecture baroque est consubstantielle à l’absolutisme, sa période rococo se termine avec celle du despotisme éclairé[Note 16]. Et on peut faire l'hypothèse que si le baroque s'épuise, c'est en raison de l'épuisement de la philosophie politique et religieuse (cuius regio, eius religio) qui le sous-tend.
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Au sens le plus large on considère la période baroque en musique comme s'étendant de 1600 à 1750, la musique baroque étant directement inspirée de l'architecture baroque.
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Le baroque couvre donc une large période dans l’histoire de la musique et de l'opéra. Il s’étend du début du XVIIe siècle environ au milieu du XVIIIe siècle, de façon plus ou moins uniforme selon les pays. De façon nécessairement schématique, l’esthétique et l’inspiration baroques succèdent à celles de la Renaissance (apogée du contrepoint et de la polymélodie) et précèdent celles du classicisme (naissance d'éléments discursifs, comme la phrase musicale ponctuée) : comme dans l'architecture, les « figures » musicales baroques sont soutenues par une « basse continue » très stable (on est à la jonction entre contrepoint et harmonie).
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On appelle musique baroque, l'école musicale du XVIIe siècle, d'un point de vue purement chronologique. Or, Jean-Jacques Rousseau définit la musique baroque comme celle « dont l'harmonie est confuse, chargée de modulations et de dissonances ». Il s'agit du style de musique composée au cours de la période chevauchant celle de l'art baroque, et également celui d'une période légèrement plus tardive. Jean-Jacques Rousseau affirmant son désaccord avec la musique baroque va être à l'origine de la Querelle des Bouffons.
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C'est en Italie qu'apparaît le mouvement de la musique baroque, sous l'influence du compositeur Monteverdi, qui avec Orfeo (considéré comme le premier opéra), marque une rupture dans l'histoire de la musique. En France, la musique étant peu développée[R 17], c'est un Italien, Jean-Baptiste Lully, qui va la développer auprès du roi Louis XIV. Lully inventa un genre d'opéra : la tragédie lyrique. Par la suite des compositeurs comme Jean-Philippe Rameau perpétueront la musique baroque française. Avec la musique baroque, se développe la cantate, suite de danse ; Courante, Sarabande, Allemande... et danse populaire : Les Folies d'Espagnes. En 1750, avec la mort du compositeur Allemand Johann Sebastian Bach, la période musicale du baroque laisse place à la musique classique.
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L'époque musicale baroque peut se découper en trois périodes différentes : le premier baroque de 1580 à 1630[Note 17], puis le baroque médian jusqu'à la fin du XVIIe siècle[Note 18], et enfin le dernier baroque jusqu'à la mort de Bach (1750)[Note 19],[R 18]. Les figures culminantes de la musique baroque à son apogée, c'est-à-dire lors du dernier baroque, sont Corelli (1653-1713) et Vivaldi (1678-1741) en Italie, Haendel (1685-1759) en Angleterre, Bach (1685-1750) en Allemagne. Pour la France, on retiendra Jean-Baptiste Lully (1632-1687) ou encore Jean-Philippe Rameau (1683-1764). L’étendue des points communs de la musique baroque avec les principes esthétiques des arts graphiques et littéraires de la période baroque est encore une question débattue.
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René Huyghe[Note 20], à propos du baroque : « le classique, tendant à la définition fixe, est de type « architectural » ; le baroque, excitant des perceptions émotives et mouvantes, est de type "musical" »[Note 21],[D 2].
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L’ère de la musique baroque débute symboliquement en Italie avec l'opéra de Claudio Monteverdi (1567-1643), L'Orfeo (1607), et se termine avec les contemporains de Jean-Sébastien Bach et Georg Friedrich Haendel. Jean-Philippe Rameau (1683-1764) et Georg Philipp Telemann (1681-1767), du fait de leur longévité, composent leurs dernières œuvres dans les années 1760 mais, bien avant cette décennie, les compositeurs plus jeunes se sont tournés vers un nouveau style.
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Au cours de la période baroque, la musique instrumentale s’émancipe et naît véritablement : elle ne se contente plus d’accompagner ou de compléter une polyphonie essentiellement vocale ; si elle emprunte encore, au début du XVIIe siècle, ses formes à la musique vocale, elle ne tarde pas à élaborer ses propres structures, adaptées à leurs possibilités techniques et expressives.
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Les deux pôles de la musique baroque sont l’Italie et la France, dont les styles sont fortement opposés malgré des influences réciproques. Cette opposition était telle que beaucoup de musiciens de l’une des écoles allaient jusqu’à refuser de jouer des œuvres provenant de l’autre. Le style italien se diffusa largement hors d’Italie. La France est sans doute le pays qui résista le plus à cette domination, sous l’influence de Jean-Baptiste Lully (Italien naturalisé français), ceci jusqu’à la Querelle des Bouffons, au milieu du XVIIIe. Par ailleurs, la France a suivi avec retard le mouvement européen d’évolution de la musique vers le style dit « classique » illustré notamment par Haydn et Mozart.
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D’autres foyers existent et participent au mouvement en y apportant leurs spécificités : les Pays-Bas et l’Allemagne du Nord (le stylus fantasticus, le choral), l’Angleterre (l’art de la variation), un peu l’Espagne. Une synthèse apparaît dans la musique allemande, qui emprunte à ces différents courants et culmine dans l’œuvre de Jean-Sébastien Bach. Elle existe aussi, de façon beaucoup moins accomplie, chez quelques autres dont Johann Jakob Froberger (musicien européen par excellence), Georg Muffat, Savoyard devenu Autrichien après avoir étudié en France et en Italie, François Couperin (les Goûts Réunis). Quant à Haendel, son œuvre relève plus de l’assimilation personnelle de chaque style que d’une véritable synthèse : il sait composer comme un Allemand du Nord, comme un Italien, comme un Français, et crée même le nouveau genre de l’oratorio en anglais.
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Le style baroque se caractérise notamment par l’importance du contrepoint puis par une harmonie qui s’enrichit progressivement, par une expressivité accrue, par l’importance donnée aux ornements, par la division fréquente de l’orchestre avec basse continue, qui est nommé ripieno, par un groupe de solistes qui est le concertino et par la technique de la basse continue chiffrée comme accompagnement de sonates. C’est un style savant et sophistiqué.
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Le style baroque exprime aussi beaucoup de contrastes : les oppositions notes tenues/notes courtes, graves/aiguës, sombres/claires (un accord majeur à la fin d’une pièce mineure)... ou encore l’apparition du concerto (de l’italien concertare « dialoguer ») qui met en opposition un soliste au reste de l’orchestre (le tutti), l’opposition entre pièces d’invention (prélude, toccata, fantaisie) et pièces construites (fugue) ne sont que des exemples.
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Le classicisme, plus tard, aura pour ambition de « revenir à la nature ». La confrontation de ces deux idéaux trouve une de ses illustrations les plus célèbres dans la véhémente « Querelle des Bouffons » qui confronte, en France vers 1740 la tragédie lyrique à la française et l’opéra-bouffe italien (Rameau contre Rousseau).
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De nombreuses formes musicales sont créées pendant cette période d’un siècle et demi : certaines y atteignent leur apogée (par exemple : la suite, le concerto grosso…) pour ensuite tomber dans l’oubli, d’autres connaîtront une fortune qui durera bien au-delà de la fin du baroque : l’opéra, la sonate (qui engendrera la symphonie), le concerto de soliste.
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La période baroque est aussi un moment important pour ce qui concerne l’élaboration de la théorie musicale. On y passe progressivement des tonalités de la polyphonie (tons ecclésiastiques du plain-chant) à la gamme tempérée et aux deux modes majeur et mineur légués à la période classique. On aura entre-temps inventé et expérimenté de nombreux tempéraments et posé les bases de l’harmonie classique. Des instruments s’effacent, d’autres apparaissent ou prennent leur forme définitive, pendant que la facture fait de nombreux progrès et que les techniques d’exécution se stabilisent et se codifient. Il s’agit donc, à tous égards d’une période très féconde.
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Depuis les années 1960, on appelle danse baroque l'art chorégraphique des XVIIe et XVIIIe siècles, principalement la danse de cour et de théâtre[R 19].
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Étroitement liée à la musique baroque, tant par la chronologie que par le style, la danse baroque évolue dans le cadre du « merveilleux », que ce soit dans le ballet de cour, la tragédie en musique ou l'opéra-ballet. Dénommée à l'époque la « belle danse », elle a été remise au goût du jour par des chercheurs et des historiens de la danse qui ont réhabilité un art et un style de danse que le ballet classique et romantique avaient simplifiés et uniformisés[R 20].
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Plusieurs danses sont considérés comme baroque ainsi en danse binaire baroque on retrouve les danses d'entrée de ballets, les contredanses, les marches, les gavottes, la gaillarde, la sarabande, la folia, la chaconne, le menuet, la pavane et l'allemande. En ternaire on retrouve principalement les danses de la Sicilienne, la gigue, la canarie et la forlane[R 21],[R 22].
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Louxor ou Louqsor, en arabe : الأقصر / al-uqṣur, est une ville située sur la rive droite du Nil, en Haute-Égypte, située à environ 700 km au sud du Caire et à environ 300 km au nord d'Assouan. Selon le recensement de 2006[1], c'est à présent une ville de 429 000 habitants[2] — qui tous, vivent directement ou indirectement du tourisme —, ce qui la place au neuvième rang des villes égyptiennes.
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Il s'agit de la cité antique de Thèbes.
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Le site de Louxor, avec plus de quatre millions de visiteurs par an, est l'un des endroits les plus touristiques de l'Égypte et constitue la partie sud de l'ancienne Thèbes. Son temple, relié à celui de Karnak par un dromos, longue allée bordée de sphinx, fut érigé au XIVe siècle av. J.-C. sous le règne d'Amenhotep III. Il fut modifié par la suite par Ramsès II, qui y ajouta notamment six statues monumentales et deux obélisques, dont l'un, offert à la France en 1831, orne depuis la place de la Concorde à Paris.
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Louxor fait partie du gouvernorat de Louxor. La ville est située sur la rive droite du Nil à 165 km à l'ouest de la Mer Rouge, 700 km au sud du Caire et à environ 300 km au nord d'Assouan.
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Les eaux du Nil forment une zone fertile d'environ dix kilomètres en largeur terminée à l'Est du fleuve par le désert Arabique et à l'Ouest par le désert Libyque. En revanche, au nord de la ville le désert Libyque s'étend presque jusqu'aux rives du Nil.
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L'histoire de la ville s'étale sur plus de quatre millénaires. Dans l'Antiquité, Thèbes fut à plusieurs reprises la capitale de l'Égypte, tout d'abord vers 2040 avant notre ère, lorsque le pharaon Montouhotep II réunifie le pays, puis sous le Nouvel Empire, période d'âge d'or de la civilisation égyptienne antique. C'est à cette époque qu'est construite la vallée des Rois.
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Aujourd'hui, la ville est l'une des plus importantes d'Égypte.
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La ville vit principalement du tourisme grâce à une importante concentration de monuments antiques représentés notamment par les temples d'Amon et de Karnak situés dans la ville mais aussi par la nécropole thébaine située sur la rive occidentale du Nil.
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Le temple de Louxor vu du Nil
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Temple de Karnak
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Temple de Louxor
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Une ligne de chemin de fer relie par le Nord, Louxor à Qena capitale du gouvernorat qui dirigeait Louxor avant 2010. Elle se prolonge au sud jusqu'à Assouan, tout en longeant la rive orientale du Nil.
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À dix kilomètres au sud-ouest un pont routier près de Aḑ Ḑabīyah relie les deux rives du Nil.
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L'aéroport international de Louxor se situe à sept kilomètres au sud-est du centre-ville.
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Des débarcadères pour bateaux de croisière se trouvent au sein de la ville, le long de la rive occidentale.
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Aéroport international de Louxor.
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Gare de Louxor.
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Felouques.
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Promenade en calèche.
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Montgolfières.
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Louxor bénéficie d'un climat désertique chaud (Classification de Köppen BWh) typique du Sahara dans lequel il se trouve, avec des étés très longs et extrêmement chauds et des hivers courts et très doux. La température moyenne de Juin qui est le mois le plus chaud est d'environ 42 °C. La température moyenne dépasse 35 °C dès Avril. Louxor fait partie des endroits les plus secs et avec Assouan une des villes les plus ensoleillées du monde avec une moyenne annuelle dépassant 4 000 heures par an. Selon l'Observatoire de Météo France, les précipitations annuelles ne dépassent pas 99 mm par an en moyenne. Le record de chaleur a été atteint le 15 mai 1990 avec 50 °C.
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Luanda (graphie française Louanda), anciennement São Paulo da Assunção de Loanda, est la capitale de l’Angola en Afrique australe. La ville se situe au nord-ouest du pays sur la côte de l'Océan Atlantique et bénéficie d'un climat tropical sec.
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Luanda est fondée par des navigateurs portugais le 25 janvier 1575 dans une rade naturelle favorable à l'établissement d'un port. Elle devient, à compter de 1627, la capitale administrative de la colonie portugaise de l'Angola. Sa population, longtemps stagnante, commence à croître fortement dans les années 1930. Lorsque l'Angola accède à son indépendance en 1975, la ville compte 600 000 habitants dont un fort contingent de Portugais installés dans les quartiers centraux qui quittent le pays à cette époque. La longue guerre civile (1975-2002) que connaît l'Angola amène une population de réfugiés qui fuit les campagnes dévastées par les combats : la population de la ville atteint environ 5 millions d'habitants en 2008, soit près de 30 % de la population totale d'un pays pourtant très vaste (1,25 million de km²). Luanda rencontre aujourd'hui les problèmes des grandes métropoles du tiers-monde qui ont connu une croissance démographique effrénée : prédominance des bidonvilles, insécurité, accès limité à l'eau courante (moins de 50 % de la population).
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Luanda est le principal centre économique du pays et concentre les activités tertiaires et industrielles. Depuis 2002, grâce à la paix civile retrouvée et à l'argent du pétrole extrait de gisements offshore situés non loin de la capitale, celle-ci connaît une croissance particulièrement importante de la construction. Le port exporte les principales productions du pays : le pétrole brut et ses dérivés raffinés à la périphérie de la ville, le minerai de fer, le café et les produits de la pêche.
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La ville est fondée en 1576 par Paulo Dias de Novais, un navigateur portugais, sous le nom de São Paulo da Assunção de Luanda[1]. En débarquant sur l’île du Cabo, il trouve une population indigène assez nombreuse et y fait établir un premier noyau de colons portugais : sept cents personnes, dont trois cent cinquante soldats, des religieux, des négociants et des fonctionnaires.
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La ville fut le centre administratif de la colonie d’Angola depuis 1627 (sauf de 1641 à 1648, période durant laquelle la ville est sous le contrôle de la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales)[2].
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Des années 1550 jusqu'en 1850, Luanda est un centre important pour le trafic d’esclaves vers le Brésil. Quand l’Angola devient colonie portugaise, l’administration de la ville est divisée en quartiers pour les Blancs et quartiers pour les Noirs. Les Blancs vivent dans des villas avec des domestiques tandis que les Africains vivent dans des huttes. Les Noirs sont en majorité des Kimbundu et des Bakongo. L’armée coloniale surveille les entrées et sorties des Africains dans les quartiers européens. Pendant l’Union ibérique, est construite en 1618 la Fortaleza de São Pedro da Barra.
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En 1889 est inauguré un réseau de distribution d'eau. Après l'implantation d'un régime républicain au Portugal en 1910, le colonialisme entre dans une nouvelle phase. Les républicains avaient durement critiqué les gouvernements monarchiques pour avoir abandonné les colonies. Le nouveau gouvernement portugais réalise alors la création d'écoles en Angola[3]. Le premier lycée (Liceu Central de Luanda) ouvre ses portes en 1919. Pendant les premières années du salazarisme, Luanda est utilisée comme colonie pénitentiaire, et accueille de nombreux condamnés de droit commun.
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Le 4 février 1961, des groupes partiellement liés au Mouvement Populaire de Libération d'Angola (MPLA) attaquent les prisons de Luanda afin de libérer des détenus politiques. Simultanément, des postes de police et des baraquements militaires sont attaqués, menant au bilan officiel de sept morts parmi les Portugais, quatorze morts et cinquante blessés du côté des Africains. Le lendemain, les bas-fonds des quartiers européens manifestent dans les rues en criant «Mata Todos» (Tuez‑les tous !), attaquant les Africains se trouvant sur leur passage. Le 7 février, les quartiers africains font l'objet de raids de représailles, conduisant à la mort de vingt-quatre Africains et de trois colons[4].
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Le 15 mars, une insurrection organisée par l'União das Polpulações de Angola (UPA) éclate dans le Nord-Ouest du pays, et le 21 mars la capitale angolaise abrite 3 850 réfugiés portugais[4]. L'épisode du 4 février est considéré comme l'élément déclencheur de la révolte angolaise[5].
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Après l’indépendance du pays en 1975, la plupart de la population portugaise de la ville part ; de nombreux Cubains arrivent, principalement des soldats. Lors de la guerre civile qui suit l’accession du pays à l’indépendance, la ville est attaquée par les forces du FNLA et des mercenaires portugais. Ces assauts sont repoussés par l'armée gouvernementale et les Cubains lors de la bataille de Kifangondo. La guerre civile entre le MPLA et le UNITA amène de nombreux paysans (notamment des Ovimbundu) à se réfugier en ville.
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Les élections législatives de septembre 2008 sont remportées par le MPLA (avec 74,93 % de voix), suivi de l'UNITA (avec 18,25 %), le PRS (avec 1,94 %) et le ND-Coalition (avec 1,67 % des voix).
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Luanda se divise en deux zones principales comprenant d’une part la ville basse, autour de la baie de Luanda (comprenant la vieille ville coloniale, le fort et le port), et d’autre part la ville haute, qui correspond au quartier moderne. Aucun fleuve notable ne possède son embouchure dans Luanda, mais divers cours d'eau secondaires drainent les eaux pluviales de la ville.
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Luanda jouit d’un climat tropical de steppe (BSh selon la classification de Köppen)[6]. La température moyenne à l’année y est de 24 °C : la moyenne estivale de janvier y atteint 27 °C, avec un maximum de 30 °C et un minimum de 24 °C ; la moyenne hivernale de juillet y descend à 21 °C, avec au maximum 24 °C et au minimum 18 °C.
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Les précipitations moyennes à l’année y sont de 34,1 cm. L’été, recevant un léger vent de la mer, est marqué par de faibles précipitations, de l'ordre de 8 cm. L'automne, dominé par un fort vent venant de la Namibie et du sud du pays, apporte à Luanda davantage de précipitations, autour de 24 cm.
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L’hiver y est particulièrement sec, la ville recevant un fort vent du sud-est, depuis le centre désertique du continent, il en résulte de très faibles précipitations, n’atteignant que 0,1 cm. Le printemps est peu venteux, les vents se formant au niveau de Luanda avant de diverger vers le nord, laissant à Luanda des précipitations faibles d'environ 4 cm[7].
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Les habitants de Luanda sont principalement d’origine ethnique bantou, comme les tribus Ovimbundu, Ambundu ou Bakongo. Il subsiste aussi une communauté métisse importante et une petite communauté d’origine portugaise. De nombreux Brésiliens sont arrivés récemment, à la suite du redémarrage économique qui a suivi la fin de la guerre civile ; ils viennent en majorité des États du Pernambouc et de Bahia. Le Brésil et l'Angola possèdent la même langue, le portugais.
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Le rythme de croissance de la population a significativement augmenté à partir des années 1930, en raison de la colonisation du territoire par les Portugais sous le régime de l’Estado Novo ; il s'est encore renforcé avec l'arrivée des réfugiés de la guerre civile à partir de 1975, et reste aujourd'hui extrêmement rapide (doublement tous les dix ans entre 1960 et 2000).
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La langue officielle, qui est également la plus parlée, est le portugais, bien que plusieurs langues bantou soient répandues, en particulier le kimbundu, mais aussi le kikongo et l'umbundu.
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Luanda est la troisième plus grande ville lusophone du monde, après São Paulo et Rio de Janeiro[14].
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Luanda est le siège des principales entreprises du pays, parmi lesquelles Angola Telecom, Unitel, Endiama, Sonangol, Linhas Aéreas de Angola et Odebrecht Angola (celle-ci brésilienne), entre autres.
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L'industrie de transformation est la principale activité de la ville. Elle est active dans les secteurs de l'agro-alimentaire, le textile, les ciments et matériaux de construction, les matières plastiques, les métaux, les cigarettes et la chaussure. Une usine d'assemblage de véhicules en SKD (Semi-Knocked-Down-Montage) du groupe Volkswagen AG avec son partenaire africain ASGM est en cours d'implantation[15]. Le pétrole, dont on trouve des gisements off-shore à proximité, est raffiné dans la ville, même si cette industrie a largement souffert de la guerre civile angolaise (1975-2002). Luanda possède un excellent port naturel. Ses principales exportations sont le café, le coton, le sucre, les diamants, le fer et le sel. La ville comporte également un important secteur de la construction, qui profite du retour à la stabilité politique depuis 2002, date de la fin de la guerre. La croissance est largement soutenue par l'exploitation du pétrole. La ville est la plus développée du pays et le seul grand centre économique en Angola. Le marché immobilier est dynamisé par l'arrivée de nouveau acteurs, utilisant les techniques modernes de vente de logement en ligne.
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Le premier centre commercial d'Angola fut inauguré en 2007 à Luanda[16].
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La ville est régulièrement citée comme une des villes les plus chères du monde[17].
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Le plus grand aéroport international du pays, l'Aéroport international Quatro de Fevereiro, est situé dans la ville.
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Une voie ferrée relie Luanda à Malanje, dans l'intérieur du pays.
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En ville, les candongueiros (taxi-bus - équivalent du fula-fula de Brazzaville ou du ngombol de Kinshasa) représentent le principal moyen de transport ; ils sont en général peints en bleu et blanc. Ils effectuent également des liaisons avec les autres villes du pays.
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Luanda abrite les plus importants musées du pays :
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Le carnaval de la ville, qui proc��de des mêmes racines et rythmes que le carnaval brésilien, est de plus recherché par les touristes[18].
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Parmi les lieux de culte, il y a principalement des églises et des temples chrétiens : Archidiocèse de Luanda (Église catholique), Igreja Evangélica Congregacional em Angola (Communion mondiale d'Églises réformées), Igreja Evangelica Reformada de Angola (Communion mondiale d'Églises réformées), Convention baptiste de l’Angola (Alliance baptiste mondiale), Église universelle du royaume de Dieu, Assemblées de Dieu [19]. Il y a aussi des mosquées musulmanes.
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Luanda accueille une douzaine d'universités, notamment l'université Agostinho Neto, l'université catholique d'Angola, l'université indépendante d'Angola et l'Université technique d'Angola. La ville possède aussi le Liceu Mutu ya Kevela (Liceu Salvador Correia au temps colonial); ce lycée possède une architecture coloniale portugaise, il est entouré par un parc.
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Le football est le sport le plus populaire à Luanda, le club de l'Atlético Petróleos Luanda comptant le plus grand nombre de supporters. Les autres principaux clubs sont le Clube Desportivo Primeiro de Agosto, le Grupo Desportivo Interclube et l'Atlético Sport Aviação. Le stade da Cidadela est le plus grand de la ville[20]. Lors de la coupe du monde de 2006, la moitié des joueurs de l'équipe nationale de football était originaire de Luanda. En 2010, la coupe d'Afrique des Nations s'est déroulée en partie à Luanda, où a eu lieu notamment la cérémonie d'ouverture et la finale. Ces évènements ont eu lieu au stade national du 11 Novembre[21].
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La compétition automobile est également très suivie dans la ville, qui compte notamment le circuit de Luanda, inauguré en 1972. Le club naval de Luanda, fondé le 23 mai 1883, est l'un des plus vieux clubs de sports nautiques d'Afrique[22]. En tant que capitale, Luanda est le siège de nombreuses organisations sportives nationales, comme le comité olympique angolais ou la fédération d'Angola de football.
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Le handball féminin est également présent dans le paysage sportif avec l'organisation de la CAN 2016 du 28 novembre au 7 décembre 2016. L'équipe d'Angola, onze fois vainqueurs de l'épreuve et organisateur, est l'un des pays favoris à la victoire finale.
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Depuis l'indépendance, les rues et avenues ont été rebaptisées. De nombreux noms liés à la période coloniale ont été remplacés par des noms liés à la lutte pour l'indépendance ou à l'iconographie marxiste. La liste ci-dessous permet de faire la correspondance entre les anciens noms coloniaux et les nouveaux noms des rues de Luanda :
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Lucerne /lysɛʁn/ Écouter[3] (en allemand : Luzern /luˈtsɛʁn/[4] Écouter ; en alémanique : Lozärn /loˈtsæːrn/[4]) est la septième ville de Suisse[5] et le chef-lieu du canton de Lucerne. La commune de Lucerne compte 77 491 habitants (en 2011), l'agglomération en compte 205 424 la même année. Le canton possède une double enclave territoriale outre-lac : l'une constituée des 3 communes de Greppen, Weggis et Vitznau (canton de Schwitz), et l'autre au pied du Bürgenstock (canton de Nidwald).
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La ville se situe au pied des Alpes suisses et au bord du lac des Quatre-Cantons et de la rivière Reuss dans lequel il s'écoule. Elle possède plusieurs ponts couverts, en bois, dont le Kapellbrücke, devenu indissociable de l'image de la cité.
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La région de Lucerne a été habitée depuis les temps préhistoriques. Après la chute de l'Empire romain, les Alémans s'y installèrent, et quelques monastères apparaissent avant l'an mille, dont le monastère bénédictin de Saint-Léger (aujourd'hui Église Saint-Léger de Lucerne), fondé vers 710 par les Carolingiens et tombé sous domination de l'Abbaye de Murbach en Alsace au milieu du 9e siècle. Au 12e siècle, ce sont les Habsbourg (alors basés en Alsace) qui acquièrent l'Abbaye de Murbach et donc a fortiori celle de Saint-Léger à Lucerne.
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La fondation de la ville de Lucerne se situe entre 1180 et 1200. En 1332, Lucerne est la première ville à rejoindre la Confédération des III cantons, bien qu'elle se soit battue au côté des Habsbourg lors de la bataille de Morgarten.
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Outre l'amitié et l'entraide traditionnelles entre l'Alsace et la Suisse, comme l'exemple du Hirsebreifahrt, le canton de Lucerne a été en contact assez étroit avec l'Alsace. Au 17e siècle, l'épisode de la guerre des paysans accablés d'impôts qui demandent la liberté du commerce du sel ainsi que de pouvoir payer les intérêts en nature débouche sur leur défaite. Certains sont tués, d'autres bannis par l'empereur Ferdinand III à la diète de Ratisbonne en 1653, et condamnés à 400 florins d'amende en 1661 par le gouvernement de Lucerne. Le lieu d'exil choisi est naturellement l'Alsace, car l'époque veut que Louis XIV cherche à attirer les soldats ou officiers Suisses vers ses régiments étrangers formés en France. Ces engagés font alors venir leurs familles et connaissances. Le même Louis XIV qui avait auparavant autorisé le passage des commerçants alsaciens et lorrains vers la Suisse décida en 1662 d'autoriser les étrangers catholiques de s'installer en Alsace Lorraine pour rebâtir les maisons ruinées par la Guerre de trente ans, recultiver les terres abandonnées, et repeupler ces régions dévastées. Les maisons et terres étaient distribuées en fonction du nombre d'enfants des familles. Les attributaires étaient dispensés d'impôt pendant plusieurs années, voire à vie. Dans certains paroisses (Dabo en Lorraine, par exemple), ils étaient aussi autorisés à prendre dans les forêts le bois nécessaire pour construire leurs maisons et les chauffer. L'immigration suisse en Haute Alsace était donc de ce fait favorisée au 17e siècle. Ces privilèges réservés aux émigrants catholiques firent l'effet désiré et plusieurs habitants du canton de Lucerne sans avenir économique émigrèrent. Le voyage de Lucerne en Alsace puis en Lorraine fut en outre certainement facilité par les capucins établis aux couvents de Schupfheim[6].
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Lucerne se situe au milieu de la Suisse dans la région de la Suisse centrale. Selon l'Office fédéral de la statistique, Lucerne mesure 29,06 km2[2].
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Le 1er janvier 2010, la commune voisine de Littau a fusionné avec Lucerne.
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Elle compte à proximité deux sommets : Le Rigi, et le mont Pilate (Pilatus, 2 128 m) et est située aux berges du lac des quatre cantons[7].
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Selon l'Office fédéral de la statistique, Lucerne compte 81 691 habitants fin 2018[1]. Sa densité de population atteint 2 811 hab./km2.
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La ville de Lucerne est un nœud ferroviaire important. Les compagnies de chemin de fer suivantes desservent la ville : les chemins de fer fédéraux suisses (CFF), le Zentralbahn (Lucerne, Interlaken, Engelberg) et le chemin de fer du Lötschberg (BLS). Le réseau régional, le S-Bahn-Zentralschweiz, couvre l'agglomération des villes de Lucerne et Zoug. La compagnie de navigation du lac des Quatre-Cantons assure la navigation sur le lac des Quatre-Cantons. Enfin, le réseau urbain est assuré par des lignes de bus et trolleybus de la compagnie VBL (Verhkersbetriebe Luzern).
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L'économie lucernoise a une croissance qui s'internationalise de plus en plus. La connexion autoroutière menant vers Zurich est directe grâce aux nouvelles bretelles de Buchrain et Rothenburg. De nouvelles écoles se sont établies à Lucerne et l’impôt sur les sociétés sera le plus faible de Suisse à partir de 2012 : tout cela contribue à faire de Lucerne un site de plus en plus prisé pour les petites et les grandes entreprises. En 2010, plus de 1 200 entreprises se sont établies à Lucerne. Les secteurs des soins de la santé, de la production de machines et l’industrie des bâtiments y sont particulièrement représentés[8].
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La ville de Lucerne est jumelée avec[11] :
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Il existe une localité appelée Lucerne aux États-Unis, dans le Wyoming (comté de Hotsprings).
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Luciano Pavarotti, né le 12 octobre 1935 à Modène (Italie) et mort le 6 septembre 2007 dans la même ville, est un ténor italien.
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Souvent cité comme le plus grand et le plus populaire chanteur d'opéra depuis Enrico Caruso[1],[2], il a chanté les plus grands airs du bel canto, notamment, Verdi et Puccini, et a également collaboré avec des artistes venus de divers univers musicaux lors de concerts à but humanitaire[3] (les Pavarotti and Friends), comme Lucio Dalla, Ian Gillan, Eros Ramazzotti, Bryan Adams, Mariah Carey, Jon Bon Jovi, Eric Clapton, Queen, Florent Pagny, U2, Sting, Elton John, Céline Dion, Barry White, James Brown, Zucchero, Dolores O'Riordan[4], ou encore les Spice Girls[5].
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En plus de quarante ans de carrière, il a contribué à populariser la musique classique[6] au cours de nombreux concerts télévisés, particulièrement lors des séries de représentations des Trois Ténors (avec Plácido Domingo et José Carreras). Le nombre total de ses albums vendus est estimé à environ cent millions[7],[8].
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Fils de Fernando Pavarotti, un boulanger chanteur, et d'Adele Venturi, employée d'une fabrique de cigares, Luciano Pavarotti a une sœur, Gabriella.
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Il laisse quatre enfants : de sa première femme, Adua Veroni, il a trois filles (nées en 1962, 1964 et 1976) ; de sa deuxième épouse Nicoletta Mantovani, première assistante et secrétaire qu'il épouse fin 2002, une fille naît, le 14 janvier 2003, Alice.
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Dans ses dernières années, le chanteur avait dû compter avec une santé devenue plus fragile. Déjà opéré d'une tumeur en juillet 2006, hospitalisé à nouveau le 9 août 2007, il meurt dans la nuit du 5 au 6 septembre d'un cancer du pancréas dans sa villa de Modène où il a voulu revenir[9].
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Ses obsèques sont célébrées le 8 septembre dans la cathédrale de Modène en présence de 800 personnes, allant des proches de sa famille à de nombreuses personnalités, dont des officiels, comme le président du conseil Romano Prodi, le vice-président Francesco Rutelli, les ministres Ricardo Franco Levi, Arturo Parisi, Giulio Santagata et Serafino Zucchelli, le maire de Modène George Pighi et le président de la région Émilie-Romagne, Vasco Errani, l’ambassadeur des États-Unis Ronald Déshabilles, l’ambassadeur de Monaco Philippe Blanchi, l'ancien secrétaire-général de l'ONU Kofi Annan, le directeur-général du FAO Jacques Diouf, le secrétaire d'État du Vatican, le cardinal Tarcisio Bertone, et des chanteurs au nombre de ses amis, Bono et The Edge du groupe U2, Caterina Caselli, Jovanotti, Luciano Ligabue, Gianni Morandi et Zucchero, le ténor Andrea Bocelli, la soprano Mirella Freni, auxquels il faut ajouter le réalisateur Franco Zeffirelli, la danseuse Carla Fracci et le directeur du Metropolitan Opera de New York Joe Volpe.
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Plusieurs personnalités dont le prince Albert II de Monaco et la soprano Montserrat Caballé, ont envoyé des couronnes de fleurs déposées dans la cathédrale. La cérémonie a été présidée par l'archevêque Benito Cocchi, qui a notamment lu un message du pape. La soprano bulgare Raina Kabaivanska, visiblement émue, a interprété l'Ave Maria.
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À la fin de l'office, Andrea Bocelli a entonné l'Ave Verum Corpus.
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Sa carrière à l'opéra débute concrètement le 29 avril 1961 avec le rôle de Rodolfo dans La Bohème, en Émilie-Romagne. Dès ce triomphe, Luciano Pavarotti commence à se faire un nom dans toute l'Europe. Les choses évoluent très vite lorsque, un certain soir de 1963, on lui propose de remplacer au pied levé le ténor Giuseppe Di Stefano : le public du Royal Opera House à Covent Garden (Londres) est sous le choc. Luciano Pavarotti a relevé le défi de main de maître. La Scala de Milan lui ouvre ses portes en 1965 grâce au chef d'orchestre Herbert von Karajan à qui il dit tout devoir.
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Il fait ses débuts aux États-Unis en février 1965 avec le Great Miami Opera aux côtés de Joan Sutherland. Peu de temps après, le 28 avril, il fait ses débuts à la Scala de Milan dans La Bohème, mais aussi dans Rigoletto un opéra où il campe le « duc de Mantoue », grand séducteur de femmes, rôle qu'il reprendra à de nombreuses reprises durant sa carrière. Après une tournée élargie jusqu'en Australie, il retourne à la Scala où il ajoute « Tebaldo » à son répertoire, le 26 mars 1966, avec Giacomo Aragall en « Roméo ». Son premier « Tonio » prend place au Covent Garden, le 2 juin 1966. Le 20 novembre 1969, il triomphe dans I Lombardi alla prima crociata à Rome : c'est aussi son premier opéra enregistré et mis en vente par la suite ; il comprend aussi des airs de Donizetti et de Verdi. Il chante aussi cette année-là I Puritani de Vincenzo Bellini avec Mirella Freni (Elvira) et Riccardo Muti, dont il reste un enregistrement sur le vif non officiel. Sa notoriété éclate aux États-Unis le 17 février 1972, avec La Fille du régiment, au Metropolitan Opera de New York. Le maestro parvient à enchaîner avec une facilité déconcertante les neuf contre-ut de l'air « Ah ! mes amis, quel jour de fête ! ». Cette interprétation lui valut dix-sept rappels, ce qui est exceptionnel dans le monde lyrique. Dès lors, ce succès au Metropolitan Opera est une référence dans la carrière de Luciano Pavarotti et l'opéra est de nombreuses fois retransmis par la télévision. Ainsi sa diffusion, en mars 1977, dans Live from the Met telecat crée la plus grande audience jamais obtenue pour un opéra télévisé[réf. nécessaire]. Pavarotti gagne, parallèlement à ce succès, de nombreux Grammy Awards[10] et disques d'or.
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Au début des années 1980, il crée « The Pavarotti International Voice Competition » pour les jeunes chanteurs, et, à l'issue de chaque concours, il donne un récital où il chante avec les gagnants. Ainsi, en 1982, il chante sur des extraits de La Bohème et Un ballo in Maschera. Pour célébrer ses vingt-cinq ans de carrière, il invite les gagnants des concours en Italie pour un récital où il interprète des airs tirés de La Bohème, à Modène et à Gênes et ensuite, en Chine ; il termine cette tournée au palais de l'Assemblée du Peuple à Pékin devant 10 000 personnes et reçoit une ovation debout pour les neuf contre-ut effectués avec aisance. Le troisième concours, en 1989, s'effectue sur des airs de l'Elisir d'Amore et Un ballo in maschera. Le vainqueur du cinquième concours accompagne Pavarotti dans un récital à Philadelphie en 1997.
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En 1982 il tourna le film Yes, Giorgio.
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Pour Luciano Pavarotti, l'année 1990 représente un tournant de sa reconnaissance internationale ; cela débute lors de la Coupe du monde de football en 1990 en Italie, l'air « Nessun dorma » de l'opéra Turandot de Puccini devient l'air officiel du championnat mondial. Tout au long des années 1990, Pavarotti se produit dans de nombreux concerts « en plein air » ; ainsi, le concert de Hyde Park à Londres attire une audience record de 150 000 spectateurs. En juin 1993, plus de 500 000 spectateurs et plus d'un million de téléspectateurs assistent au spectacle du maestro en direct de Central Park à New York.
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Cependant, l'ascension de Luciano Pavarotti vers la célébrité n'est pas sans difficultés. Il gagne très vite dans le monde de l'opéra le sobriquet de « roi des annulations » : en effet, du fait de sa santé relativement fragile, Luciano Pavarotti est amené à décommander certains opéras. Cela provoque des problèmes avec certaines maisons d'opéra, comme le Lyric Opera of Chicago avec lequel il entretient de très mauvaises relations.[réf. nécessaire]
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À partir de 1982, il est considéré comme le plus grand ténor de l'histoire de l'opéra derrière Enrico Caruso, autre ténor italien.
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En 2002, Pavarotti se sépare de celui qui a été son manager pendant 36 ans, Herbert Breslin. La séparation, virulente, est suivie, en 2004, de la publication d'un livre de Breslin intitulé Le Roi et Moi, vu par plusieurs comme une œuvre en grande partie critiquable[11]. Son habileté à lire la musique et à apprendre les rôles, sa conduite personnelle sont remises en question. Le 12 septembre 2005, dans un entretien avec Jeremy Paxman sur la BBC[12], Luciano Pavarotti rejette l'idée selon laquelle il ne pourrait pas « déchiffrer » la musique, bien qu'il reconnaisse qu'il a parfois des difficultés à suivre les orchestres lorsqu'il interprète des rôles.
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Il reçoit les Kennedy Center Honors en 2001 et détient actuellement deux records du monde : un pour avoir reçu le plus de rappels (soit 165) et le deuxième, pour les meilleures ventes mondiales d'albums classiques (Concert des trois ténors, record partagé avec Plácido Domingo et José Carreras).[réf. nécessaire]
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Pavarotti commence sa tournée d'adieu en 2004, à l'âge de 69 ans, en chantant, pour la dernière fois à travers le monde, les airs les plus connus et précieux de l'opéra. À cette occasion, il chante une dernière fois à Paris au Palais omnisports de Paris-Bercy[13]. Pavarotti donne sa dernière série de représentations lyriques au Metropolitan Opera avec trois soirées les 6, 10 et 13 mars 2004. Les moyens sont affaiblis mais le chanteur est toujours capable de belles nuances[14] et il reçoit douze minutes d'ovation[15] dans le rôle du peintre Mario Cavaradossi (Tosca de Puccini). Le 1er décembre 2004, il choisit les quarante villes dans lesquelles il effectuera sa tournée d'adieu, produite par Harvey Goldsmith. La tournée sera interrompue en raison des problèmes de santé du ténor et ne reprendra jamais.
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Le 10 février 2006, Pavarotti interprète Nessun Dorma (en playback[16]) à la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques d'hiver de 2006 à Turin en Italie ; c'est sa dernière apparition publique sur une scène. Il est alors très affaibli à cause de graves problèmes de santé. (Rappelons qu'il meurt l'année suivante en septembre 2007 d'un cancer foudroyant du pancréas.) Il doit ainsi abaisser l'œuvre d'un demi-ton. Par conséquent sa dernière interprétation fut très émouvante et il reçut la plus importante ovation de la nuit, par un public venu du monde entier.
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C'est le 7 juillet 1990 que Pavarotti rejoint les ténors espagnols Plácido Domingo et José Carreras pour former les Trois Ténors. Ainsi, pour fêter la Coupe du monde de football qui se déroule en Italie, les trois ténors interprètent, devant les anciens thermes de Caracalla à Rome, les airs d'opéra les plus connus du répertoire, sous la direction du chef d'orchestre Zubin Mehta.
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En 1994, les trois ténors se réunissent à nouveau, toujours pour la Coupe du monde de football, cette fois à Los Angeles, devant plus d'un million de spectateurs et téléspectateurs, toujours sous la baguette du chef d'orchestre Zubin Mehta.
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Et puis en 1998, année où la Coupe du monde de football s'est déroulée en France, les trois ténors choisissent la tour Eiffel pour concert, dans un décor signé par le producteur Tibor Rudas, sous la direction du pianiste et chef d'orchestre James Levine. Ils sont en direct devant un public cent fois plus important que celui de Rome, soit deux milliards de téléspectateurs répartis dans le monde entier.[réf. nécessaire]
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Ses activités ne s'arrêtent pas aux concerts des trois ténors. Luciano Pavarotti voue une grande partie de son temps aux concerts de charité et aux actions humanitaires. Ainsi, de 1992 à 2002, on peut compter jusqu'à sept concerts à portée humanitaire appelés Pavarotti & Friends, en direct de la Piazza Grande de sa ville natale, Modène. Le Concert pour le Cambodge et le Tibet du 6 juin 2000, coordonné par le Bureau du Tibet de Genève et Chungdak Koren pour la partie tibétaine[17] fut inauguré par le 14e dalaï-lama et Luciano Pavarotti, et leva 1 million de dollars américains pour les enfants tibétains[18].
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Ces derniers concerts n'ont pas qu'une portée caritative, ils permettent aussi à Pavarotti de s'exprimer dans un autre domaine que le sien : la variété ; il a chanté avec les artistes les plus reconnus, Mariah Carey, Jon Bon Jovi, Brian May, Eric Clapton, Bono, Elton John, Lou Reed, Céline Dion, Joe Cocker, Sting, James Brown, Spice Girls, Barry White et Eurythmics pour ne citer qu'eux : en tout, plus de cent chanteurs, de tous horizons (jazz, gospel, rap, variété, et bien sûr, opéra). Par le biais de ces concerts, Pavarotti a permis à des millions de personnes d'entendre pour la première fois quelques-uns des plus grands airs d'opéra. On lui reconnaît ainsi le mérite d'avoir été l'un des premiers à réussir à vulgariser l'opéra auprès du grand public.
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Ces concerts sont aussi pour Pavarotti une invitation au monde extérieur à venir dans sa ville natale, transformée, selon son expression, en « Hollywood italien ».
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Le groupe de heavy fun metal allemand J.B.O. a fait une reprise du morceau Roots, Bloody Roots de Sepultura, le faisant commencer par un chant de ténor, puis le faisant évoluer, à la manière d'un duo, vers un final hard rock.
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Ce morceau est souvent attribué, à tort, à Pavarotti and Friends[19].
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Bien que beaucoup de personnes attribuent la réussite de Pavarotti à sa bonne étoile, on peut aussi remarquer que sa vie fut souvent jalonnée d'obstacles. Dès l'âge de douze ans, Luciano Pavarotti a frôlé la mort : il avait attrapé le tétanos et était dans le coma. Lorsqu'il raconte cette anecdote, il dit que lorsqu'il a repris conscience, il a entendu des gens discuter autour de son lit. Ils disaient qu'il avait déjà reçu les derniers sacrements à trois reprises, que le prêtre reviendrait le lendemain, mais que, selon les médecins, il ne passerait pas la nuit.
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Il y a eu ensuite tous ses problèmes de poids qui le complexaient fréquemment. Il était victime de surpoids depuis l'âge de trente ans, ce qui l'obligeait à faire constamment des régimes à base d'eaux minérales et de fruits. Ces conditions lui posaient souvent des problèmes de santé. Ainsi, il a dû, à plusieurs reprises, subir des opérations aux genoux et au dos.
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Luciano Pavarotti était réputé pour être un très bon cuisinier et lorsqu'on lui parlait de nourriture, il disait qu'il devait tout cela à son enfance et notamment à sa mère. Aussi, pour l'anecdote, lorsque Luciano Pavarotti se rendait dans des hôtels, il demandait à remballer la nourriture qu'il n'avait pas consommée. Quand on le lui rappelait, il qualifiait cette réaction « d'habitude de pauvres ».
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La superstition est aussi une croyance qui occupait une partie de la vie de Luciano Pavarotti ; ainsi, lorsqu'il voyait un chat noir traverser la rue, il essayait de se persuader qu'il était blanc. Ses proches ont souvent confié aux médias que, lorsque Pavarotti arrivait sur scène, il avait un clou tordu en poche qu'il avait préalablement déniché sur la scène ou auprès des machinistes.
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Le « maître des contre-ut » n'aurait jamais su déchiffrer de partitions de musique, bien qu'il arrivât à suivre les orchestres. Il se justifiait en disant que, plutôt que d'avoir à lire les partitions, il se concentrait sur l'écoute des prestations d'autres interprètes (souvent par Enrico Caruso dont il a toujours admiré la voix exceptionnelle), ce qui lui permettait une plus grande liberté d'interprétation sur scène et vocalement.
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Il avait une autre passion : les chevaux et l'équitation. Cavalier jusqu'à ce qu'il se juge trop gros, il a créé une école équestre privée[20], le Club Europa. De plus, il organisa un important concours de saut d'obstacles international de haut niveau, le Pavarotti international CSIO San Marino, qui s'est tenu pendant plus de dix ans (1991 à 2001) dans sa propriété de Modène[21].
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Enfin, un élément incontournable : son écharpe. Il s'agit certainement de « l'outil de travail » auquel il tenait le plus car, pour lui, cette écharpe faisait partie de sa vie depuis le début de sa carrière. Elle accompagnait donc le maestro à toutes les représentations.
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Carlos Kleiber, chef d'orchestre, a dit de lui : « Quand Luciano Pavarotti chante, le soleil se lève sur le monde. »
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Certains amateurs de Counter-Strike voudront probablement savoir que l'œuvre diffusée par la radio à l'étage dans la carte cs_italy est extraite d'un opéra de Giuseppe Verdi, Rigoletto, acte I, scène II : È il Sol Dell'Anima, ici chantée par Luciano Pavarotti.
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Il est connu aussi par son soutien et amour inconditionnel de l'équipe de football turinoise de la Juventus[22],[23].
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Il a construit une école au Guatemala pour venir en aide aux enfants orphelins de la guerre civile. L'école s'appelle le Centro educativo Pavarotti et la fondation de la lauréate du prix Nobel pour la paix Rigoberta Menchú Tum y travaille.[réf. nécessaire]
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Lucifer est un nom latin signifiant « porteur de lumière », composé de « lux (lumière) » et « ferre (porter) ».
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À l'origine, pour les Romains, Lucifer personnifiait l'« astre du matin » (Vénus). Précédant le soleil, il annonçait la venue de la lumière de l'aurore.
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Les chrétiens ont donné successivement trois sens au mot lucifer puis Lucifer :
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À l'origine, lucifer est un adjectif élaboré avec le nom commun « lux (lumière) » et le verbe « ferre, fero (porter) »[1]. Il signifie « qui apporte la lumière, qui donne de la clarté »[2].
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L'adjectif sera substantivé et désignera, dans la mythologie romaine, l'« astre du matin » (planète Vénus). Il correspond, dans la mythologie grecque, au dieu Eosphoros, « Celui qui porte, qui amène, la lumière de l'Aurore », aussi appelé Phosphoros « Celui qui porte la lumière » (du fait que la planète Vénus est encore visible peu avant l'aurore). Frère jumeau de Vesper-Hespéros (représentant l'« astre du soir »), tous deux fils de la déesse Aurora-Eos, ils seront représentés sous les traits de deux jeunes hommes.
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À la fin du IVe siècle, le poète chrétien Prudence (né en 348, mort après 405), dans son ouvrage Psychomachie, 2, vers 625-628[3], utilise encore l'adjectif lucifer avec le sens « qui apporte la lumière » mais au sens figuré de « qui produit la vérité »[1] : « quaerite luciferum caelesti dogmate pastum, qui spem multiplicans alat inuitiabilis aeui, corporis inmemores: memor est qui condidit illud subpeditare cibos atque indiga membra fouere ».
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Prudence dans son autre ouvrage Cathemerinon, XII. Hymnus Epiphaniae, vers 29-36[4] donne une assimilation de l'étoile du matin à Lucifer : « Quod ut refulsit, ceteri cessere signorum globi, nec pulcher est ausus suam conferre formam Lucifer. Quis iste tantus, inquiunt, tegnator astris inperans, quem sic tremunt cælestia, cui lux et æthra inserviunt », ce qui peut se traduire par « Dès qu’il eut brillé, les autres astres pâlirent; l’étoile du matin, malgré sa beauté, n’osa pas se montrer auprès de lui ».
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Le nom Lucifer est encore utilisé comme prénom au IVe siècle : Lucifer de Cagliari (ou Lucifer Calaritanus) (? - mort 370/371) est un évêque de Cagliari (Sardaigne) avant 354. Il est à l'origine du schisme « luciférien ». Il est parfois appelé « saint Lucifer » en raison d'une chapelle en son honneur dans la cathédrale Sainte-Marie de Cagliari.
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Le mot lucifer est utilisé dans le deuxième épître de saint-Pierre (2 Pierre 1,19) de la Vulgate latine : « Et habemus firmiorem propheticum sermonem: cui benefacitis attendentes quasi lucernae lucenti in caliginoso loco donec dies elucescat, et lucifer oriatur in cordibus vestris » qui est aujourd'hui traduit par « Ainsi nous tenons plus ferme la parole prophétique : vous faites bien de la regarder, comme une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu'à ce que le jour commence à poindre et que l'astre du matin se lève dans vos cœurs »[5]. Le mot lucifer désigne encore « l'astre du matin », soit la planète Vénus en tant qu'étoile du matin, mais certains l'ont interprété comme une image du Christ[6],[source insuffisante].
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Ce passage latin a son équivalent grec : « καὶ ἔχομεν βεβαιότερον τὸν προφητικὸν λόγον, ᾧ καλῶς ποιεῖτε προσέχοντες ὡς λύχνῳ φαίνοντι ἐν αὐχμηρῷ τόπῳ, ἕως οὗ ἡμέρα διαυγάσῃ καὶ φωσφόρος ἀνατείλῃ ἐν ταῖς καρδίαις ὑμῶν »[7]. L'étoile du matin y est transcrite par φωσφόρος , phôsphoros (avec une minuscule).
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Parallèlement, à partir de la Bible grecque (traduction de la Bible hébraïque), de la Bible chrétienne en grec puis de la Vulgate, les chrétiens ont progressivement identifié Eôsphoros (astre du matin) et Lucifer, son équivalent latin, à un ange déchu puis à Satan par un raisonnement théologique rapprochant plusieurs éléments de la Bible hébraïque et d'autres sources (orientales et occidentales).
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Rappels concernant la Bible hébraïque :
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Isaïe (14, 4) a l'ordre de stigmatiser un personnage : « Tu entonneras le chant que voici sur le roi de Babylone : Comment a disparu l'oppresseur, cessé la tyrannie ». Puis Isaïe (14, 12 à 14) parle de la chute et de la mort de ce roi. S'adressant à ce roi, il dit : « Comme tu es tombé du ciel hêylêl (astre brillant), fils de l'aurore ! Comme tu as été renversé jusqu'à terre, dompteur des nations ! Tu disais en ton cœur : Je monterai au ciel, au-dessus des étoiles de Dieu j'érigerai mon trône, je m'assiérai sur la montagne du rendez-vous, dans les profondeurs du Nord. Je monterai sur les hauteurs des nuées, je serai l'égal du Très-Haut »[8]. La traduction de la Bible de Jérusalem confirme : « Comment es-tu tombé des cieux, Astre du matin, fils de l'Aurore ? »[9]. Dans le contexte de l'oracle d'Isaïe, il s'agissait de décrire l’ascension et la chute d'un tyran, ici la chute d'un souverain babylonien (VIIIe / VIIe siècle av. J.-C.)[10].
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Certains font l'hypothèse qu'Isaïe semble avoir utilisé un thème emprunté à un mythe cananéen qui fait allusion à la déesse Sahar, l'« Aurore »[11].
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Hyll (ou hylyl dans l'un des manuscrits de la mer Morte) vient de la racine hâlal (« briller, luire », mais aussi « vouloir briller, se vanter, extravaguer[12] »). Les lexicographes Brown, Driver et Briggs, ainsi que Koehler et Baumgartner le traduisent par shining one (« celui qui brille »), qu'ils interprètent comme « étoile du matin »[13].
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Une note dans l'édition de la Bible de Jérusalem précise à propos du passage d'Isaïe 14, 3 à 21 : « ce mashal, satire contre un tyran abattu, aurait été composé, selon certains, par Isaïe lui-même, pour célébrer la mort de Sargon II (ou celle de Sennachérib) et complété au temps de l'exil par quelques lignes d'introduction pour être appliqué à un roi de Babylone. Mais selon beaucoup d'autres, le poème aurait été composé directement contre Nabuchodonosor ou Nabonide[9] » (Isaïe a vécu et écrit au -VIIIe siècle, soit avant la prise de Jérusalem par les Babyloniens et l'Exil).
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Une deuxième note de la même édition précise : « cette partie du poème présente plusieurs points de contact avec la mythologie phénicienne : la « montagne de l'assemblée » des dieux ; le « Très Haut », nom de Yahvé, mais aussi du Baal phénicien. Les Pères (de l'Église) ont compris la chute de l'Astre du Matin (Vulgate Lucifer) comme celle du prince des démons, dont le tyran païen est le représentant et le symbole[9] ». Dans cette note, le mot « Lucifer » possède une majuscule alors que dans le texte de la Vulgate, il a une minuscule.
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Il s'agit d'un roi de Babylone qui rêvait d'être l'égal de Dieu. Cependant, rien ne permet de dater précisément le passage du texte ni de donner le nom du roi incriminé[14].
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La chute spectaculaire de l'« astre brillant du matin » (roi de Babylone) du livre d'Isaïe devient dans la Bible latine la chute de Lucifer.
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De la même manière, certains chrétiens interprètent un passage d'Ezéchiel. Ezéchiel (28:14) rapporte la demande que lui fait Dieu : « prononce une complainte contre le roi de Tyr ». Dieu s'exprime (à travers Ezéchiel) en s'adressant au roi de Tyr : « Tu étais un modèle de perfection... Tu étais en Eden... Avec un chérubin protecteur je t'avais placé, tu étais sur la montagne sainte de Dieu... Tu fus exemplaire dans ta conduite depuis le jour de ta création jusqu'au jour où fut trouvé en toi le mal... Je t'ai précipité de la montagne de Dieu et le chérubin protecteur t'a fait périr... C'en est fait de toi à jamais[9] ». La Bible de Jérusalem ajoute cependant une note en bas de page : « Par une accommodation spontanée, la tradition chrétienne a souvent appliqué ce poème à la chute de Lucifer[9] ».
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Une deuxième note de la même édition dit : « Ces vers semblent s'inspirer, non seulement des souvenirs bibliques du paradis terrestre, mais de divers éléments de la mythologie orientale : montagne des dieux, localisée à l'extrême nord (cf. Psaumes, 48, 2.-3), allusion au Kérub protecteur (cf. Genèse, 3, 24) et aux charbons ardents (Ezéchiel, 10, 2), chute et anéantissement (vers 16) ; mais certains détails restent obscurs pour nous[9] ».
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La Bible chrétienne prend place dans un contexte influencé par d'anciennes traditions, orientales et occidentales.
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Pour rappel, au IIIe siècle avant notre ère, la Bible hébraïque avait été traduite en grec : la Septante. Le mot hébreu hêlēl avait été traduit par Éosphoros dans l'expression hêlēl ben šāḥar « (astre) brillant fils de l'aurore » qui figure dans le livre d'Isaïe (14, 3 à 21). Dans la Septante, on lit « ὁ ἑωσφόρος ὁ πρωὶ ἀνατέλλων / ó éôsphóros ò prôì ánatéllôn » qui signifie « le porteur d'aurore, celui qui se lève le matin ».
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La première Bible chrétienne sera rédigée en grec. Elle intégrera, en première partie, une nouvelle formulation de la Septante, puis ajoutera ce que nous appelons le Nouveau testament. Les auteurs de langue grecque, Origène (4, 45) puis Grégoire de Naziance (3, 443) garderont le nom « Eôsphoros » pour désigner le Lucifer-Satan des chrétiens de langue latine[19].
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Origène (ca.185 à ca. 253) écrit, en grec, son Traité des principes en 231[20] ou en 217[21].
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Sur la base d'une parole de Jésus dans l'Évangile de Luc (10,18), les chrétiens finissent par associer Éosphoros et Lucifer, le porteur de lumière déchu, à Satan : « Je voyais Satan tomber du ciel comme l'éclair[9] ».
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Avant la Vulgate, il y a eu plusieurs tentatives de traduction en latin de la Septante. L'ensemble de ces textes porte le nom de Vetus Latina. Le mot lucifer y apparaît en Job 11:17[22] et Esaïe 8:12[23].
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Cyprien de Carthage (200-258) est un Berbère converti au christianisme et mort en martyr. Le poète Prudence lui a consacré le poème Peristephanon 13. D'après Saint Augustin, il est l’un des plus grands témoins de la doctrine de l’Église Latine des premiers siècles[24].
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Il écrit en latin. Certains de ses écrits sont étudiés dans la Patrologie Latine de l’Abbé Migne. Notamment une œuvre qui s’intitule Testimoniorum Ad Quirinum Adversus Judaeos[25] que Cyprien écrit pour un de ses amis nommé Quirinum. Cette œuvre est composée de trois livres. Dans le troisième, écrit vers l'an 249[26], on trouve la mention de Lucifer au chapitre CXIX[27].
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CXIX. - In homine veniat. Homo futurus est. Quod reges Assyrii et Chaldaei Israelitis hoc Anti-Christus Christianis. Quemadmodum ergo sub Luciferi coelos ruentis shemate regis Babyloniae clades designabatur Isa 14,12 pari etiam terroris apparatu a primis Christianis descriptus erat Antichristus, ut sit nimirum malus quidam genius et cacodaemonum princeps. Tertullian, de Resurectione caruis, caput 25 : “ Bestia Antichristus, cum suo pseudopropheta certamen Ecclesiae ei inferat, atque ita Diabolo in abyssum relegato”, etc. Quae respicere videntur Apoc. XX, ubi Draco, serpens antiquus, qui est diabolus et Satanas, describitur. Certe Hippolytus martyr aperte erat in illas sententia, Antichristum fuisse ipsum diabolum plantastico et aereo corpore contectum.
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— Cyprien de Carthage, Testimoniorum Ad Quirinum Adversus Judaeos - Liber Tertius - Caput CXIX
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« En homme, il vient. Un homme qui s’incarnera dans le futur. C’est cet Anti-christ qui s'était déjà incarné dans les rois d’Assyrie et de Chaldée qui avaient régné sur Israël. Comment ainsi donc des cieux fut précipité Lucifer, comme y fait allusion Isaïe dans le passage 14,12 de son livre en figurant et schématisant cela par le désastre et la calamité du roi de Babylone. Ce passage du livre d’Isaïe est une image bien plus semblable encore à ce que les premiers chrétiens vont par la suite décrire comme étant l’Antichrist incarnant le mal, le génie et le prince des démons : Tertullien, De Résurrectione, chapitre 25 : “La Bête Antichrist, avec son faux-prophète, porta une guerre à l’assemblée [des chrétiens], et le diable fut relégué dans l'abysse”, etc. Nous pouvons voir [le passage de] l’Apocalypse 20.[2] où est décrit le Dragon, l’antique serpent qui est le Diable et Satan. Certes, le martyr Hippolyte s’était révélé par ce principe : l’Antichrist est le diable en personne, à la fois incarné sur la terre et à la fois animé d’un corps d’esprit qui se dissimule. »
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— Testimoniorum Ad Quirinum Adversus Judaeos - Liber Tertius - Caput CXIX
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Il décrit l'Antichrist comme un homme qui doit venir s'incarner dans un avenir certain. Cyprien le rapproche des rois d'Assyrie et de Chaldée qui avaient régné un temps sur Israël, reprenant ainsi la manière utilisée par Isaïe lorsqu'il comparait le roi de Babylone à Lucifer (Livre d'Isaïe, 14.12[28]).
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Entre 303 et 311, Lactance (ca. 250-ca. 325) cite plusieurs fois Lucifer dans son livre principal, les Divinae institutiones (en) :[29]
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Dicimus nos, parvulam moram intercessisse inter Lucifer supremi Angeli creationem, et ejus lapsum.
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ce qui peut se traduire par « On dit que peu de temps s’écoula entre la création et la chute de Lucifer, cet Ange suprême ... ».
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Peccatum quoque malorum angelorum idem fuesse quod Luciferi, nempe superbiae peccatum.
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ce qui peut se traduire par « Le péché des anges déchus est le même que fut celui de Lucifer, à savoir, le péché d'orgueil ».
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Statim autem atque peccaverant, damnad sunt, et cum Lucifero e caelo deturbati.
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ce qui peut se traduire par « Immédiatement après que leur péché fut commis, ils furent damnés, et avec Lucifer, du ciel ils furent délogés ».
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Diabolum quidem id est, Luciferum illico in infernum detrusum, quidam doctores arbitrantur
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ce qui peut se traduire par « C'est en effet le diable, Lucifer qui fut jeté immédiatement en enfer, comme le pensent certains docteurs (de la foi) ».
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Augustin d'Hippone (354-430) est l'un des quatre pères de l'Église occidentale et l’un des trente-six docteurs de l’Église. Il a été canonisé.
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En 383, il commente le verset d'Isaïe 14:12 : « Le prophète Isaïe a dit du démon : Comment es tu tombé des cieux, Lucifer, étoile du matin ? Toi qui foulais les nations, tu t'es brisé contre la terre. Tu disais en ton coeur : Je monterai aux cieux, j'élèverai mon trône au-dessus des étoiles; je m'assiérai au haut de la montagne, par-delà les hautes montagnes qui sont du côté de l'Aquilon; je monterai par dessus les plus hautes nuées et je serai semblable au Très-Haut. Et toutefois te voilà plongé dans les enfers . Il y a dans cette peinture du démon, représenté sous la figure du roi de Babylone, une foule de traits qui conviennent au corps que Satan se forme dans le genre humain, principalement à ceux qui s'attachent à lui par orgueil et renoncent aux commandements de Dieu.[30]. »
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En 397, Augustin fait référence au passage d'Isaïe et assimile la chute de Lucifer à celle du diable[31],[32].
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En 398, Rufin traduit en latin le texte grec d'Origène qui fait référence au passage de Luc. Origène avait déjà assimilé Éosphoros au diable. Rufin traduit Éosphoros par Lucifer.
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Dans le Traité des Principes d'Origène, traduit en latin par Rufin d'Aquilée en 398[21], le commentaire grec d'Origène sur la texte d'Isaïe (14:12) donne en latin : « Manifestissime etiam per haec ostenditur cecidisse de caelo is utique, qui prius erat Lucifer et qui mane oriebatur. Si enim, ut putant aliqui, natura tenebrarum erat, quomodo ante fuisse Lucifer dicitur ? Vel quomodo poterat oriri mane qui nihil in se habebat ex luce ? Sed et saluator docet nos de diabolo dicens : Ecce uideo Satanan cecidisse de caelo sicut fulgur; lux enim erat aliquando. »[33]. La traduction proposée est : « Cela montre très clairement qu'il est assurément tombé du ciel, celui qui était auparavant Lucifer et qui se levait à l'aurore. Si, comme certains le pensent, il était de la nature des ténèbres, comment l'appelle-t-on auparavant Lucifer ? Comment pouvait-il se lever à l'aurore, lui qui n'avait en lui rien de lumière ? Mais le Seigneur lui-même nous enseigne ce qui suit du diable : Voici que je vois Satan tombé du ciel comme la foudre. Il fut donc jadis lumière. ».
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Vers 408[34], Jérôme de Stridon (ca. 347 à 420, un des quatre Pères de l'Église latine, docteur de l'Église et canonisé), travaillant sur la version hébraïque et la version grecque, garde l'usage latin de traduire par Lucifer le Eosphoros grec, lui-même traduisant l'hébreu hêylêl (ou hêlēl dans l'expression hêlēl ben šāḥar « (astre) brillant fils de l'aurore » qui figure dans le livre d'Isaïe).
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Dans la Vulgate, on trouve aussi lucifer dans :
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Lucifer (510 / Rome, Villa Giulia).
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Satan est allongé sur un gril gigantesque d'où il saisit les âmes pour les projeter vers le haut par la puissance de son souffle brûlant (1411-1416).
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Livre de la Vigne nostre Seigneur - Lucifer en attente du jugement dernier (vers 1450-1470).
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Bernard de Clairvaux (1090-1153, docteur de l'Église, canonisé) fait remarquer dans un sermon que Lucifer portait la lumière, sans porter la chaleur, dans un désir orgueilleux de surpasser Dieu : « Et toi, malheureux, tu n'as eu que la lumière, tu n'as point eu la chaleur. Il eût mieux valu pour toi que tu fusses ignifer plutôt que lucifer, et, dans ton amour excessif de luire, tu n'aurais pas, glacé comme tu l'étais, choisi une région du ciel glacée aussi comme toi. En effet, tu t'es écrié : « Je monterai plus haut que les nuées les plus élevées, et j'irai m'asseoir aux flancs de l'Aquilon » (Isaïe XIV, 14). « Pourquoi cet empressement à te lever le matin, Lucifer ? Pourquoi ce bonheur de l'emporter sur tous les astres que tu surpasses en éclat ? Ta gloire sera courte »[réf. nécessaire].
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Dans certains groupes gnostiques, malgré l'identification de Satan avec Lucifer par les docteurs de l'église, Lucifer était encore considéré comme une force divine et vénéré comme un messager du Dieu réel et inimaginable. Dans certains systèmes gnostiques, le « Fils premier-né de Dieu » s'appelait Satanael. Pour les Bogomiles, comme pour les anciens Euchites, le « premier-né » s'appelait Lucifer-Satanael[35].
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Pour les Cathares, dont la doctrine et les rituels sont repris par les Bogomiles, Lucifer était, avec Jésus, la première émanation du Dieu suprême[36]. Dans la vision du monde des Cathares, le monde terrestre était considéré comme le royaume du mal. Lucifer avait séduit une partie de ses habitants mais Dieu avait autorisé son existence. Selon les Cathares, la cause du péché était la séduction, car ils attribuaient l'origine du péché des bons esprits à la séduction de l'être primitif maléfique qui éliminait leur libre arbitre[37].
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Pour Bonaventure de Bagnoregio (1217-1274, docteur de l'Église, canonisé), ministre général franciscain au Moyen Âge (1257) et biographe, dans sa Leyenda mayor, de François d'Assise, l'humilité de saint François était si grande, son imitation du Christ si parfaite qu’il avait été jugé digne d’occuper, auprès de Dieu, la place qu’occupait Lucifer au paradis avant d’en être chassé[38].
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Vers 1250 : Le Roman de la poire (en)[39]: « [Ses yeux] Tant sont clair com se Lucifer, La plus claire estoile qui soit D'autres estoiles, s'en issoit »[40].
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À partir de 1288, Lucifer désigne le prince des démons dans la tradition chrétienne (les adjectifs luciférien et luciférienne, dérivés de ce nom à l'aide du suffixe -ien, n'apparaîtront qu'au XVIIIe siècle)[41].
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Lucifer apparaît dans l'ouvrage Renard le Nouvel composé par le poète Jacquemart Giélée (voir le vers 7220)[42],[43].
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XIIIe siècle : Arch. des missions scientif. 2e série, t. III, p. 297 : « Dieus veut que li homs si le serve, Qu'en bien servant le liu deserve [mérite] Que Lucifer perdi jadis »[40].
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Vers 1376-1378 : Le Songe du vergier, I, 147 : « Il semble qu'il appartient bien que le roy ait aulcune vesture laquelle n'appartiengne à aulcun autre ; mais plusieurs veulent ressembler, comme Lucifer, en magnificence au plus grand »[40].
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Jean Froissart (ca.1337 à ca.1410) : L'Espinette amoureuse : « Lucifer, qui la nuit chace... »[40]
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Dans La Divine Comédie de Dante Alighieri, Lucifer réside dans le neuvième cercle de l'Enfer, au centre de la Terre. Immergé jusqu'au buste dans le lac gelé Cocyte, il est responsable du froid glacial qui règne au sein des Neufs Cercles, par les mouvements de ses six ailes qui tentent de le dégager. C'est sa chute depuis les Cieux qui a créé la forme en entonnoir de l'Enfer. Il broie éternellement avec ses trois faces (l'une rouge de feu, la seconde livide, la troisième noire, représentant la haine, l'impuissance et l'ignorance) Brutus, Judas Iscariote et Cassius.
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Les représentations de cette œuvre, et du personnage, se succèdent durant les siècles suivants :
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Lucifer par Petrus de Plasiis (1491)
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la tombe de Lucifer (1506)
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Lucifer par Alessandro Vellutello (1534)
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Lucifer par William Blake (non daté)
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Lucifer par Gustave Doré (1861-1868)
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Lucifer par Francesco Scaramuzza (avant 1886)
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En 1642-1647 : François de La Mothe Le Vayer (1588-1672) : Vertu des païens, II, Zénon : « Mais de se mettre au-dessus du trône du Tout-Puissant, il n'y a eu depuis Lucifer, comme je crois, que les stoïciens qui l'aient osé entreprendre »[40].
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En 1654 : Salomon Savery : Gravure dans la première édition de Lucifer de Vondel : l'archange Michael, de sa foudre, fait chuter Lucifer du ciel.
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La chute des anges rebelles par Rubens (1621-1622).
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Lucifer et saint Michel par Salomon Savery (1654).
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saint Michel et Lucifer (1699).
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En 1667 puis 1674 : Le Paradis perdu de John Milton[44]. Nous trouvons au moins une mention de Lucifer (en anglais) dans le livre 7, vers 131.
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William Blake (1808)
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Gustave Doré (1866), livre 2-4
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Gustave Doré (1866), livre 3-3
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Gustave Doré (1866), livre 4-1
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Gustave Doré (1866), livre 4-7
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Gustave Doré (1866), livre 9-3
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En 1692-1694 : Nicolas Boileau : Satires, X : « Il lui fera bientôt, aidé de Lucifer, goûter en paradis les plaisirs de l'enfer »[40].
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Au XVIIe siècle (avant 1695) : Jean de la Fontaine[40] :
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Pour le jésuite Tournemine au XVIIIe siècle, Lucifer est celui qui apporte la clarté, les « lumières », la connaissance et la révolte. Tournemine sera vivement critiqué pour avoir rapproché Lucifer du Titan Prométhée qui, dans la mythologie grecque, a désobéi à Zeus et donné le feu aux hommes[45].
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En 1764, Voltaire, Dictionnaire philosophique (article « Ange », page 201) : « On a donné le nom de Lucifer au prince des anges qui firent la guerre dans le ciel ; et enfin ce nom, qui signifie phosphore et aurore, est devenu le nom du diable »[40],[46].
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En 1789, paraît La Correspondance infernale, ou Epitre adressée au Seigneur Lucifer[48]
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En 1822-1853 : Victor Hugo : Odes et Ballades, Ball. VIII : « Ce reflet émané du corps de Lucifer, C'était le pâle jour qu'il traîne en nos ténèbres, Le rayon sulfureux qu'en des songes funèbres Il nous apporte de l'enfer »[40].
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En 1826, dans son ouvrage Dictionnaire infernal[49], Jacques Collin de Plancy mentionne Lucifer dans sa liste : « Selon certains magiciens, Lucifer règne sur l'Est et commande les Européens et les Asiatiques. Il est souvent qualifié de roi de l'enfer et il est supérieur à Satan.selon certains démonologues. Il a été évoqué lundi au milieu d'un cercle portant son nom et demeurant contenu lorsqu'un souris ou un liseron de venaison lui a été offert. L'un d'eux dit qu'il est facétieux et qu'il tire souvent des balais de sorcières pendant leur voyage vers le sabbat et les conduit sur ses épaules. Les sorcières de Moira en Suède l'ont attesté en 1672. Ils décrivent également Lucifer comme étant gris avec des bras bleus et des jupes-culottes rouges décorées de rubans. Lucifer a le visage d'un beau jeune enfant qui devient monstrueux et enflammé lorsqu'il est en colère. Selon certains démonologues, il est un amoureux de la justice en enfer. Il est également le premier à être invoqué dans les litanies du sabbat »[50].
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Lucifer par Louis Le Breton (1863)
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En 1872-1877, Émile Littré, Dictionnaire de la langue française[40].
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Lucifer par Esquivel (1840)
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Lucifer par Guillaume Geefs (1848)
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Lucifer par Andrea Malfatti, Angelo caduto (Lucifero) (entre 1850 et 1900)
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Lucifer par Samuel Canty (1862)
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Lucifer par un artiste inconnu (1870)
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les Lucifériens par Pierre Méjanel (1886)
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Lucifero par Mario Rapisardi (1887)
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Selon l'anthroposophie (début XXe siècle), il existe deux principes démoniaques qui s'opposent à l'évolution de l'humanité, mais qui la rendent aussi possible, Lucifer et Ahriman[51][source insuffisante]. Rudolf Steiner identifie Ahriman à Satan, lequel est bien distinct de Lucifer. Il est l'être qui fait de l'homme un être terrestre assujetti à la matière, alors que Lucifer et les forces lucifériennes tendent à l'en détacher. Ainsi, Lucifer agirait par exemple en l'homme dans toute activité artistique et toute activité intellectuelle, car elle élève l'homme au-dessus de sa nature physique[réf. nécessaire]. L'influence de Lucifer deviendrait malsaine quand elle agit au-delà de son action nécessaire, par exemple quand l'homme s'abandonne à l'égoïsme ou au narcissisme[réf. nécessaire].
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Lucifer par Mihály Zichy (1902 ?)
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Lucifer par Richard Roland Holst (1910)
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caricature espagnole (1915)
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Le nom de Lucifer est utilisé dans la contre culture et dans de nombreuses œuvres de fiction.
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Une luge est un véhicule sans propulsion sur lequel on s'assied pour glisser. Le terme désigne également l'activité en elle-même. On distingue plusieurs pratiques de l'activité:
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Ectochien (animal de compagnie)
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Luigi (ルイージ, Ruīji?) est un personnage de jeu vidéo, frère de Mario dans la série de jeux vidéo du même nom. Il apparaît pour la première fois en 1983 dans Mario Bros. sur Game and Watch en tant que frère jumeau de Mario, deux ans après la première apparition de ce dernier dans Donkey Kong en 1981.
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Également plombier, Luigi est très semblable physiquement à Mario. Initialement, il se distingue uniquement par ses vêtements verts, en opposition au rouge de Mario, mais adopte par la suite des particularités plus marquées telles qu'une taille plus importante ou une façon différente de se mouvoir, qui collent généralement avec son caractère naïf et maladroit voulu par Nintendo.
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Bien que cantonné aux seconds rôles à ses débuts, le personnage fait petit à petit l'objet de jeux à part entière, à commencer par Luigi's Mansion, sorti pour le lancement de la GameCube en 2001.
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Il apparaît pour la première fois sous la forme d'un palette swap[1] dans Mario Bros. sur Game and Watch en mars 1983[2].
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Le choix de Mario comme nom du personnage principal ne découle visiblement pas d'un emprunt à l'Italie. Selon un collaborateur de Shigeru Miyamoto, Mario serait une réduction de « Marionnette »[3], le genre d'abréviation de mot d'origine occidentale typique au Japon. Toutefois, l'homonymie a inévitablement entraîné un rattachement à des origines italiennes pour le personnage lorsque le jeu a débarqué dans nos contrées. Selon Shigeru Miyamoto, il fallait donc que le frère de Mario suive le mouvement, et sa connaissance de nombreux designers italiens avec ce prénom l'ont fait penché pour le prénom de Luigi[2]. Au-delà de la simple évocation d'un prénom italien, Luigi pourrait lui aussi être rattaché au Japon ; écrit ruiji [類似(るいじ)] en japonais, il peut signifier, en fonction des idéogrammes attribués, « le type similaire » ou « le clone » (de « rui » signifiant « ressemblance » et « ji » abréviation d'« o-jisan», qui signifie « le type »[1],[2].
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Il est également présent dans Wrecking Crew.
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Longtemps visuellement identique à Mario, l'identité de Luigi s'affirme dans Super Mario Bros. 2 japonais (connu en Europe et aux États-Unis sous le nom de Lost Levels), et surtout dans Super Mario Bros. 2 dit "USA" (le volet sorti en occident à la place de Lost Levels). Luigi y apparaît comme un héros fantasque, gauche mais aux capacités de saut supérieures à celles de Mario. Surtout, et pour la première fois dans la série, l'apparence de Luigi y est différente de celle de son frère Mario. Il est plus grand que son frère mais moins courageux.
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Luigi connaîtra un passage à vide durant les années 1990. Il redevient « pixellement » identique à Mario dans Super Mario Bros. 3, et est relégué au second plan à la suite de l'émergence de nouveaux héros Nintendo, notamment Donkey Kong, Wario et Yoshi. Devenu personnage très secondaire, il sera ainsi absent du jeu Super Mario RPG (mais présent dans le générique de fin et en cameo), et sera écarté de Super Mario 64. À ce sujet, Luigi est au centre de rumeurs affirmant qu'il est possible de l'apercevoir dans le jeu, ce qui n'a jamais été confirmé. D'ailleurs, Nintendo a dit clairement que toutes les astuces pour débloquer Luigi dans ce jeu sont fausses et qu'il n'est pas présent dans le jeu (à moins que vous n'utilisiez un code de triche pour que Mario change la couleur de son costume). Nintendo réparera ensuite cette injustice en intégrant Luigi comme personnage jouable dans le remake sur Nintendo DS de Super Mario 64 (Super Mario 64 DS).
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Nintendo envisagea longtemps de ne cantonner Luigi qu'à des rôles de personnages annexes dans les jeux multijoueur comme Mario Kart, Mario Party ou encore Mario Tennis. C'était sans compter le soutien de ses fans inconditionnels, que Nintendo va finir par entendre.
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Nintendo fera ainsi de Luigi la mascotte du lancement de la GameCube, avec la sortie du jeu Luigi's Mansion.
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Luigi est également un personnage jouable du jeu de plates-formes Super Mario Galaxy, après avoir obtenu les 120 étoiles avec Mario.
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Il apparaît en tant que personnage principal dans cinq jeux : Luigi's Mansion, sorti en 2002 en Europe, Mario Is Missing! sorti des années plus tôt, "New Super Luigi U" sorti en 2012-2013, Luigi's Mansion 2 sorti en 2013 sur Nintendo 3DS et Luigi's Mansion 3 qui est sorti en 2019.
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La dernière apparition de Luigi en tant que personnage de premier plan est dans New Super Luigi U, un contenu additionnel disponible sur support physique et en téléchargement sur Wii U qui reprend le même univers que New Super Mario Bros. U mais avec un gameplay quelque peu différent. Les niveaux sont modifiés et certains d'entre eux sont limités dans le temps à 100 secondes. Comme à son habitude, Luigi peut sauter plus haut et plus loin, il est plus rapide que Mario mais a besoin d'une distance supérieure pour s'arrêter.
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Nintendo a annoncé dans une présentation Nintendo Direct et dans une vidéo sur YouTube[4] que l'année 2013 est l'« année de Luigi » ; plusieurs jeux où il est l'un/le des personnages principaux ont été annoncés :
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Dans Super Mario Bros., sa chemise est verte, tandis que sa casquette et sa salopette sont blanche (cette combinaison de couleurs sera utilisée par la suite pour son costume de Fleur de feu). Luigi est alors contrôlé par le deuxième joueur, devant attendre que le premier joueur (contrôlant Mario) meure pour commencer la partie. La couleur verte a été choisie pour le différencier de son frère et à cause de la mémoire limitée de la console. De ce fait la palette de couleurs pouvant apparaître à l'écran était restreinte. Le vert de Luigi est celui de la carapace des tortues dans le jeu[5].
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Dans une part significative des jeux de la série Mario, Luigi est identique en tous points à son frère Mario. C'est le cas dans Mario Bros., Super Mario Bros., Super Mario Bros. 3, Super Mario World ou encore New Super Mario Bros..
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Cependant, chaque fois qu'il a été possible de distinguer Luigi de Mario dans les jeux de plateformes, le plombier vert dispose de capacités de saut nettement supérieures à celles de son frère, mais se révèle plus difficile à contrôler (distance d'arrêt plus longue). C'est le cas dans Super Mario Bros.: The Lost Levels, Super Mario Bros. 2, Super Paper Mario, Super Mario Galaxy, Super Mario Galaxy 2, Super Mario 3D Land ou Super Mario 3D World.
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Dans les jeux multijoueurs, Luigi diffère assez souvent de Mario, bien que ses capacités demeurent généralement proches de celles de son frère. Dans Mario Kart DS, les karts de Luigi peuvent être plus portés vers la vitesse que vers la maniabilité. Luigi est également plus rapide que Mario dans Mario et Sonic aux Jeux olympiques. Il se trouve cependant de nombreux où les capacités de Luigi sont identiques à celles de Mario (Super Mario Kart, Mario Kart: Double Dash!! ou Mario Kart: Super Circuit). À l'inverse, il peut se révéler sensiblement différent de Mario à de rares occasions, comme dans la série Super Smash Bros., où dispose d'une palette de mouvements et de coups spéciaux propres. Luigi apparaît effectivement comme personnage caché dans Super Smash Bros., où ses capacités de saut dépassent celles de Mario, mais ses coups restent majoritairement basés sur ceux de Mario. Dans Super Smash Bros. Melee, il acquiert cependant de nouveaux coups, aussi les différences avec son frère sont désormais plus sensibles. Cependant, il sait faire à peu près les mêmes attaques que Mario. Les "boules de feu" de Luigi sont horizontales et vont moins loin que celles de Mario. Le "Super poing sauté" de Luigi inflige plus de dommage que celui de Mario seulement s'il est proche de l'ennemi. Il est le personnage du jeu qui "glisse le plus" au sol, contrairement à Mario qui est dans la moyenne dans ce jeu. Cela lui a permis d'être prisé par les joueurs avancés pour son "wave-dash", une technique avancée permettant de faire glisser rapidement un personnage au sol. Luigi apparaît aussi dans Super Smash Bros. Brawl. Son "Super poing sauté" donne moins de pièces que celui de Mario lorsqu'il est effectué dans les airs ou légèrement mais inflige plus de dommages lorsqu'il est effectué au sol. Dans le mode Emissaire Subspatial de Super Smash Bros. Brawl, Luigi tient un rôle mineur. Rapidement capturé par le Roi DaDiDou, il intervient vers la fin de l'histoire une fois libéré.
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En fonction des jeux et donc des opportunités, Luigi est soit identique à Mario pour ne pas pénaliser ou avantager un joueur (comme dans New Super Mario Bros. Wii), soit différent, afin de proposer une alternative au gameplay traditionnel de Mario (comme dans Super Mario Galaxy pour les jeux à 1 joueur, ou Super Smash Bros. Brawl pour les jeux à possibilité multijoueur).
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C'est l'acteur américain Charles Martinet, déjà doubleur de Mario, qui donne une de ses nombreuses voix à Luigi. Le juste ton de la voix de Luigi a cependant mis un peu de temps à s'affirmer. Dans la version japonaise de Mario Kart 64, (Où Julien Bardakoff prête sa voix à Luigi à la place de Charles Martinet.) elle est plus aigüe que celle de Mario, alors que dans les versions occidentales, elle est plus grave. La voix aigüe sera progressivement abandonnée au profit de la voix grave, qui souligne plus le caractère maladroit et mal assuré de Luigi. Cependant, dans Super Smash Bros. et Super Smash Bros. Melee Luigi a récupéré une voix aigüe faite avec des enregistrements de la voix de Mario dans Super Mario 64, mais cela s'explique certainement parce que le plombier vert y est un personnage caché (et donc moins "travaillé" que son frère Mario) alors que la version anglaise de Mario Kart 64 et Luigi's Mansion bénéficient de la voix grave que nous connaissons. Cette "anomalie" est surtout dû au fait que la plupart des voix du jeu sont directement reprises de précédents opus. Mais dans Super Smash Bros. Brawl, Charles Martinet refit la voix de Luigi pour la faire ressembler à celle de tous les autres jeux. La voix aiguë de Luigi revient une dernière fois dans Mario Kart Super Circuit avant d'être définitivement abandonnée.
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Il s'agit de Luigi en bébé. Il est pratiquement toujours avec son grand frère Bébé Mario (comme dans Mario Kart: Double Dash !!), qui est peut-être là pour rassurer Bébé Luigi quand ce dernier a trop peur ou quand il pleure. Bébé Luigi se fait surtout remarquer par ses pleurs, comme dans Mario et Luigi : les Frères du Temps, où il pleure à plusieurs reprises. Cependant, il s'agit d'un bébé très mignon, gentil, rusé, joueur. Une citation de sa part dans Mario Kart: Double Dash !! : « Uh, Oh, Baby Weegie Time ! ».
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Il fait sa première apparition dans Super Mario World 2: Yoshi's Island. Joueur de tennis dans Mario Tennis, conducteur ou copilote de kart dans Mario Kart: Double Dash!! ou héros dans Mario et Luigi : Les Frères du temps, il possède en lui de nombreux talents, comme celui du maniement du marteau. Il donne d'ailleurs le sien à Luigi et Bébé Mario donne le sien à Mario. On peut également le voir un court instant dans Yoshi Touch and Go accroché à une cigogne. Il apparait aussi dans Yoshi's Island DS puis dans Mario Kart Wii en tant que personnage à débloquer en débloquant un contre-la-montre «difficile» établi par les concepteurs sur 8 circuits.
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Une rumeur ferait mention d'une histoire d'amour entre lui et la princesse Daisy, mais Nintendo reste flou. La biographie de la princesse Daisy dans Super Smash Bros. Melee évoque la rumeur, tout en restant évasive. Cette rumeur semble s'être confirmée dans Mario Kart Wii où l'on trouve sur le Circuit Daisy une statue de Luigi et Daisy en train de danser ensemble... Notez qu'une statue avec Bébé Luigi et Bébé Daisy évoque la même chose.
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Dans le jeu RPG Mario et Luigi Superstar Saga, il ne semble pas insensible aux charmes de Prince Harrick, qui lui porte un certain intérêt.
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En dehors de ces quelques rumeurs, Luigi n'a pas d'intérêt amoureux confirmé.
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Depuis Mario Tennis, Luigi est également doté d'un rival, Waluigi, personnage très secondaire de l'univers Nintendo, qui symbolise le côté obscur du héros à la casquette verte, tout comme Wario qui s'oppose à Mario.
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C'est un croupier hors pair dans Super Mario 64 DS et New Super Mario Bros.. On peut donc penser qu'il est un adepte du poker et d'autres jeux de hasard: il est donc possible qu'il travaille dans un casino.
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Son « premier rôle » remonte au jeu Mario a disparu ! sorti en 1993 sur Super Nintendo. Toutefois c'était plus un jeu éducatif (géographique notamment) qu'autre chose. Il aura ensuite fallu attendre 2001 pour que Luigi soit la vedette de son propre jeu, Luigi's Mansion, sur la console GameCube, suivi d'un second opus en 2013 sur Nintendo 3DS. Également, il a été cohéros dans la série Mario and Luigi, commencée en 2003 sur Game Boy Advance.
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Dans New Super Mario Bros. et New Super Mario Bros. 2, un code (L+R+A au moment de choisir son fichier) permet de jouer avec Luigi en mode 1 joueur à la place de Mario. Il peut être choisi par les deuxième, troisième ou quatrième joueur dans New Super Mario Bros. Wii, et en mode 1 joueur, il est possible de faire appel à lui grâce à l'option "super guide". Un Luigi contrôlé par l'ordinateur prend alors la place de Mario, et montre ainsi au joueur comment traverser les pièges.
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Il est également possible de le contrôler dans Super Mario Galaxy, après avoir récolté toutes les étoiles du jeu. Pour cela, il faut sélectionner Luigi quand on charge la partie. Luigi est indispensable au jeu quand on prend Mario puisqu'il lui permet de récolter un certain nombre de super étoiles. Au lieu de mettre Mario à la place de Luigi pour aider ce dernier devenu personnage principal, on trouve en fait un deuxième Luigi, qui s'étonnera d'ailleurs de se retrouver face à lui-même.
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Il est également jouable dans Super Mario Galaxy 2. À la différence du premier volet, le joueur peut être amené à le contrôler pour quelques niveaux ponctuels, remplaçant ainsi Mario. De plus, une fois remporté l'affrontement final contre Bowser, il est ensuite possible de l'incarner à tout moment à la place de Mario.
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Il apparaît dans les différents épisodes de la série Super Smash Bros. en tant que personnage à débloquer.
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Contrairement à ce que l'on pourrait également croire, Luigi dispose d'une vraie cote d'amour. De nombreux joueurs se reconnaissent dans ce personnage froussard en apparence, mais qui sait se révéler courageux quand les vies de son frère ou de ses amis sont en jeu (il sauve son frère d'un manoir hanté malgré sa peur des fantômes). On s’aperçoit également dans le jeu Mario and Luigi: Dream Team Bros. que Luigi, dans ses rêves veut tout faire, malgré ses peurs, pour protéger son frère. On peut notamment le voir lors du combat de titans entre Luigi et Bowser, lorsque ce dernier se transforme, le Luigi du monde réel prend un air confiant, déterminé à sauver son frère. La sympathie qu'éprouve le public pour les éternels seconds peut aussi expliquer la popularité de Luigi.[réf. nécessaire]
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Dans son acception la plus courante, la lumière est un phénomène physique qui peut produire une sensation visuelle. La physique détermine qu'il s'agit d'ondes électromagnétiques dont les longueurs d'onde dans le vide[a] sont autour de 550 nm, plus ou moins un tiers[b], ces limites, imprécises et variables selon les espèces, correspondant, par un effet d'adaptation à l'environnement, à la région du spectre électromagnétique où l'éclairement énergétique solaire est maximal à la surface de la Terre[1].
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La discipline qui étudie la lumière est l'optique. Comme les lois de la propagation de la lumière sont largement semblables à celles des autres rayonnements électromagnétiques, d'autant plus que leurs longueurs d'onde sont proches du spectre visible, l'optique s'étend souvent à d'autres ondes électromagnétiques situées dans les domaines infrarouge et ultraviolet ; c'est ainsi qu'on parle de lumière noire, de lumière ultraviolette ou de lumière infrarouge, ce qui pousse parfois à utiliser le terme de lumière visible pour éviter toute ambiguïté. La lumière, y compris ces rayonnements invisibles, transporte une grande partie de l'énergie solaire jusqu'à la surface de la terre et maintient l'équilibre de l'environnement naturel, avec la régénération de l'oxygène par la chlorophylle des plantes.
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Pour l’être humain, la lumière indispensable à la vision tient une part importante du bien-être et de la vie sociale. L'éclairage est une spécialité artistique et industrielle qui fait l'objet de normes légales. L'optique physiologique étudie plus particulièrement la perception de la lumière par les êtres humains. La photométrie relie les mesures physiques des rayonnements électromagnétiques à la vision humaine ; la colorimétrie les relie à la perception des couleurs.
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La lumière a une forte valeur symbolique; permettant de percevoir les objets avant de les toucher, elle s'associe, dans toutes les cultures humaines, à la connaissance.
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La lumière se déplace en ligne droite dans le vide à une vitesse strictement fixe. Dans les autres milieux, la propagation, toujours plus lente, peut dépendre de la longueur d'onde ; on parle alors de milieu dispersif. La lumière est un peu plus lente dans l'air que dans le vide, et notablement plus lente dans l'eau.
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La présence de particules entraîne la diffusion des ondes lumineuses. Quand ce phénomène est négligeable à l'échelle où on l'étudie, on parle de milieu homogène. La diffusion des ondes par l'air, cause de la couleur du ciel, est négligeable à l'échelle d'un instrument d'optique.
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La lumière peut changer de trajectoire lors du passage d'un milieu à un autre. Le principe de Fermat ou les lois de Descartes relient les changements de trajectoire de la lumière lorsqu'elle passe d'un milieu à l'autre à sa vitesse dans chacun des milieux. Quand le milieu est dispersif, la trajectoire varie selon la longueur d'onde, et le faisceau lumineux se trouve décomposé selon la longueur d'onde. La vision des couleurs associe les lumières monochromatiques à des couleurs. Un faisceau de lumière blanche se trouve par cet effet transformé en une plage de coloration variable selon la direction. Ce phénomène se rencontre dans la nature avec l'arc-en-ciel.
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La lumière n'est perçue par un récepteur que si elle va directement dans sa direction.
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Du point de vue physique, il est tout à fait indifférent qu'un rayonnement soit visible ou non. L'évaluation de l'effet d'un rayonnement électromagnétique sur l'éclairement est l'objet de la photométrie. Ces études, entreprises depuis le XVIIe siècle, ont abouti à l'établissement de courbes ou de tables d'efficacité lumineuse spectrale. On peut ainsi, connaissant la puissance d'un rayonnement pour chaque longueur d'onde, calculer son effet lumineux. Plus pratiquement, avec un capteur muni d'un filtre (optique) approprié, on peut mesurer un flux lumineux ou un éclairement lumineux[2].
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Lorsque le niveau lumineux est suffisant (vision photopique), l'être humain distingue des couleurs, correspondant à la répartition spectrale des lumières qui lui parviennent. La vision est une perception complexe, une activité cognitive dans laquelle plusieurs aires cérébrales collaborent, comparant les sensations à celles enregistrées dans la mémoire, avec plusieurs effets en retour. En particulier, la vision des couleurs s'adapte à l'éclairage ambiant, de façon à attribuer aux objets une couleur, même si, du fait d'une variation de la lumière, la rétine reçoit des rayonnements différents[3].
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L'être humain est trichromate, son œil comporte trois types de récepteurs, dont la sensibilité spectrale est différente ; les différences entre leurs réponses est à la base de la perception des couleurs. Par conséquent, deux lumières de composition spectrale très différente peuvent être perçues comme étant de la même couleur, si leur influence sur les trois types de récepteurs est égale. On dit alors que les lumières sont métamères. C'est cette particularité que l'on exploite dans la photographie et l'impression en couleurs, ainsi que dans les écrans de télévision et d'ordinateur. Avec trois couleurs bien choisies, dites couleurs primaires, on peut créer, soit par synthèse additive, soit par synthèse soustractive, la perception de très nombreuses couleurs. L'étude de la perception des couleurs, selon les caractéristiques physiques du rayonnement lumineux, est l'objet de la colorimétrie[4].
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En 1678, Christian Huygens propose une théorie ondulatoire de la lumière, publiée en 1690 dans son Traité de la Lumière.
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En 1801, Thomas Young expérimente la diffraction et les interférences de la lumière.
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En 1821, Augustin Fresnel énonce que la conception ondulatoire de la lumière est seule capable d’expliquer de façon convaincante tous les phénomènes de polarisation en établissant la nature transversale des ondes lumineuses.
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En 1850, Léon Foucault fait prévaloir la théorie ondulatoire sur la théorie corpusculaire newtonienne avec son expérience sur la vitesse de propagation de la lumière.
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Il faudra attendre les travaux de James Clerk Maxwell pour expliquer le phénomène ondulatoire : il publie en 1873 un traité sur les ondes électromagnétiques, définissant la lumière comme une onde qui se propage sous la forme d'un rayonnement qui est la petite partie de l'ensemble du rayonnement électromagnétique qui coïncide avec la région d'énergie maximale du rayonnement solaire. Dans ce rayonnement, les limites du spectre visible sont imprécises. L'efficacité lumineuse spectrale varie un peu d'une espèce à l'autre. Certains oiseaux et insectes distinguent des ultraviolets, invisibles pour l'homme. Les infrarouges suffisamment intenses donnent une sensation de chaleur sur sa peau. Du point de vue de la physique, que le rayonnement soit perçu ou non n'a pas d'importance ; le spectre électromagnétique s'étend, au-delà des infrarouges, vers les ondes radio, et au-delà des ultraviolets, vers les rayons X et gamma.
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Les équations de Maxwell permettent de développer une théorie générale de l'électromagnétisme. Elles permettent donc d'expliquer aussi bien la propagation de la lumière que le fonctionnement d'un électroaimant. Pour les cas simples, les lois de l'optique géométrique décrivent bien le comportement des ondes (on démontre que ces lois sont un cas particulier des équations de Maxwell). Cette description classique est la plus utilisée pour expliquer la propagation de la lumière, y compris des phénomènes compliqués comme la formation d'un arc-en-ciel ou les fentes de Young.
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Newton avait développé une théorie purement corpusculaire de la lumière. Elle fut rejetée avec la mise en évidence de phénomènes d'interférence (dans certains cas, additionner deux sources de lumière donne de l'obscurité, ce qui n'est pas explicable par une théorie corpusculaire).
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La physique du XXe siècle a montré que l'énergie transportée par la lumière est quantifiée. On appelle photon le quantum d'énergie (la plus petite quantité d'énergie, indivisible), qui est aussi une particule. La mécanique quantique étudie la dualité onde-particule (ou onde-corpuscule). Le modèle pertinent dépend des conditions de l'étude. Si on considère le déplacement d'un seul photon, on ne peut connaître qu'une probabilité d'arrivée en un point. Sur un très grand nombre de photons, chaque lieu d'arrivée est illuminé avec une intensité proportionnelle à la probabilité… ce qui correspond au résultat de la théorie ondulatoire.
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En 1676, Ole Christensen Rømer détermine pour la première fois la vitesse de la lumière en observant les décalages de l'orbite de Io par rapport aux prévisions. Plus tard en 1849, Hippolyte Fizeau mesure directement la vitesse de la lumière avec un faisceau réfléchi par un miroir lointain et traversant une roue dentée. La vitesse de la lumière dans le vide, notée c (comme célérité), est une constante de la physique. Cette propriété a été induite de l'expérience d'interférométrie de Michelson et Morley et a été clairement énoncée par Albert Einstein en 1905.
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C'est la vitesse maximale permise pour tout déplacement de tout ce qui transporte de l'information ou de l'énergie, conformément à la théorie de la relativité. D'autres unités sont définies à partir de la vitesse de la lumière (cf. infra). En particulier le mètre est défini de telle sorte que la vitesse de la lumière dans le vide vaille 299 792 458 m/s. De ce fait, la vitesse de la lumière est exacte, car elle ne dépend plus d'une mesure (imprécise et susceptible de changement avec des progrès de mesure).
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La loi d'addition des vitesses v' = V+v est à peu près vraie pour des vitesses faibles par rapport à la vitesse de la lumière. Du point de vue de la physique classique, un voyageur marchant dans un train a, par rapport au sol, une vitesse égale à celle du train plus (vectoriellement) sa propre vitesse de marche dans le train. Et l'on écrit d = (V+v) t = Vt +vt = la distance parcourue par le train + la distance parcourue dans le train = la distance parcourue par le voyageur par rapport au sol dans le temps t qui est classiquement le même dans le train et au sol, ce qui implique la loi classique d'addition des vitesses. Ceci n'est qu'une approximation, qui devient de moins en moins précise à mesure que la vitesse v considérée augmente.
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Un photon va à la même vitesse c que ce soit par rapport au sol ou par rapport au train ! La loi d'addition des vitesses n'est qu'une approximation de la loi dite de transformation sur les vitesses de Lorentz (appelée parfois d'addition des vitesses, ou plus correctement loi de composition des vitesses). Ce résultat est l'une des caractéristiques de la relativité restreinte ; la loi de composition des vitesses issue des transformations mathématiques de Lorentz donne à la limite des faibles vitesses (par rapport à la vitesse c) les mêmes résultats que les transformations de Galilée.
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La vitesse de la lumière n'est pas toujours la même dans tous les milieux et dans toutes les conditions. Les écarts de vitesse observés entre deux milieux sont liés à l'indice de réfraction, qui caractérise les réponses des milieux à la traversée d'une onde électromagnétique.
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L'écart entre la vitesse de la lumière dans le vide et la vitesse de la lumière dans l'air est très faible (moins de 1 %), ce qui a permis de parler en général de vitesse de la lumière au lieu de vitesse de la lumière dans le vide. Cependant, dans la matière condensée, une onde lumineuse peut être considérablement ralentie (par exemple, de 25 % dans l'eau[c]. Les physiciens sont même parvenus à ralentir la propagation lumineuse par transparence induite électromagnétiquement jusqu'à une vitesse de quelques mètres par seconde dans des cas extrêmes[5].
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Actuellement, la plupart des unités du Système international sont définies à partir de la célérité de la lumière. Une vitesse étant le quotient d'une longueur par une durée, on peut donc définir une distance comme étant le produit d'une durée par une vitesse (en l'occurrence c), ou une durée comme la division d'une distance par c.
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La seconde est définie dans le Système International par un phénomène lumineux : c'est la durée de 9 192 631 770 périodes de la radiation correspondant à la transition entre les deux niveaux hyper-fins de l'état fondamental de l'atome de césium 133.
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Le mètre, unité du Système International de longueur. De nos jours, il est défini comme la distance parcourue par la lumière, dans le vide, en 1/299 792 458 de seconde. Il s'agit là d'une définition conventionnelle, car toute évolution dans la définition de la seconde aurait une incidence directe sur la longueur du mètre. Avec la définition actuelle de la seconde, le mètre est donc égal à :
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On peut également dire que la vitesse de la lumière dans le vide est précisément 299 792 458 m·s−1 : il n'y a pas la moindre incertitude sur cette valeur, si ce n'est l'incertitude dans la définition de la seconde[6].
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Le mètre, avec ses sous-multiples ou multiples (millimètre, kilomètre), est très pratique pour mesurer les distances sur la Terre ; par contre pour les astronomes, il est trop court et peu adapté (puisque les astronomes n'observent pratiquement que de la lumière). En effet, la Lune, l'astre le plus proche de nous, est à environ 380 000 000 mètres de nous et le Soleil, l'étoile la plus proche, est à environ 150 000 000 000 mètres. Avec le principe décrit précédemment (distance = c x durée), l'année-lumière est définie comme la distance que la lumière parcourt en un an. Ainsi le Soleil n'est qu'à 8,32 minutes-lumière de nous ; et la Lune est seulement à un peu plus d'une seconde-lumière. L'année-lumière vaut exactement 9 460 730 472 580 800 mètres (soit environ dix millions de milliards de mètres, soit 1016 m).
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Même si certaines formes de vies au fond des océans peuvent s'en passer, la lumière du soleil est la première source d'énergie des écosystèmes terrestres, via la photosynthèse. Elle contrôle les cycles écogéobiologiques et le stockage du carbone tels qu'ils existent depuis 3,7 milliards d'années. Elle joue aussi un rôle important en entretenant la couche d'ozone et en limitant la pullulation des microbes sensibles aux ultra-violets et/ou à l'infrarouge. Cette sensibilité est utilisée par certaines techniques de stérilisation[d].
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Inversement, elle contribue à certaines formes de pollution dites « photochimiques » (ozone troposphérique, oxydes d'azote) et inversement à dégrader (photodégradation) certains polluants de l'air, du sol superficiel ou de l'eau (certains pesticides présents dans l'air) par exemple. C'est encore la lumière qui via la durée du jour corrige les horloges biologiques animales, par la production de mélatonine qui est une hormone uniquement produite la nuit, chez la plupart des animaux et chez d'autres espèces. Les plantes possèdent des protéines sensibles à la lumière sous différentes longueurs d'onde :
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Chez les plantes, la durée du jour est essentielle pour contrôler l'apparition des bourgeons, feuilles, fleurs, ou l'ouverture et la fermeture de fleurs. La présence de lumière artificielle dans l'environnement nocturne peut altérer le comportement ou les fonctions de certaines espèces ou des écosystèmes[réf. nécessaire] ; ce phénomène est généralement décrit sous le nom de « pollution lumineuse »[réf. souhaitée].
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Chez la plupart des espèces la lumière naturelle est vitale au bon accomplissement des cycles biologiques. Chez l'homme, l'exposition aux UV de la lumière solaire sont nécessaires à la synthèse de la vitamine D[réf. souhaitée].
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De nombreuses espèces animales possèdent un sens visuel, permettant de réagir à des objets distants. Un bon nombre de ces espèces réagissent différemment aux objets selon le spectre de la lumière qu'ils émettent ou réfléchissent, exhibant ainsi les caractères d'une forme de vision des couleurs. Les organismes sont généralement sensibles aux parties du spectre électromagnétique issu du rayonnement solaire sont les plus puissantes dans leur environnement. La vision humaine définit celle qu'on appelle spectre visible, dont les fréquences supérieures, quand elles sont monochromatiques, produisent une perception de couleur violette et les fréquences inférieures correspondent au rouge. Les fréquences supérieures à la plage visible, mais encore relativement proches, sont les ultra-violets ou U.V., tandis que les infra-rouges sont les radiations dont la fréquence est inférieure à la plage visible. La limite du spectre visible est arbitraire ; la sensibilité de l'œil diminue progressivement, et la limite en fréquence dépend du niveau que l'on considère comme négligeable (1 %, 0,1 % de la meilleure sensibilité, par exemple)[8]. On donne en général les valeurs de longueur d'onde de 400 à 700 nanomètres (nm), des valeurs simples à retenir, allant jusqu'à une sensibilité de moins de 1 % du maximum. Les tables photométriques vont de 360 à 830 nm ; les longueurs d'onde inférieures à 450 nm se perçoivent comme des couleurs bleu-violet profond très peu différentes de teinte, mais de plus en plus sombres, tandis que toutes les longueurs d'onde supérieures à 630 nm donnent, de même, la même impression visuelle rouge, si on en augmente suffisamment l'intensité. La largeur de bande de la lumière visible par les animaux peut varier quelque peu par rapport aux capacités visuelles des êtres humains.
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Dans la vision photopique, diurne, la transformation de la lumière en influx nerveux par les cônes permet la perception colorée. L'adaptation visuelle change les caractères de la perception pour la faire correspondre à l'éclairement de la scène vue, et aux rapports perçus entre les surfaces du champ visuel. La correspondance entre lumière définie physiquement et la perception est assez lâche en général. On attribue aux objets une couleur constante même si le rayonnement qui en parvient à l'œil varie. Les êtres vivants, en dehors d'un contexte technologique, n'ont aucun avantage à mesurer la lumière. La vision leur sert à identifier les objets à distance. Les animaux porteurs des caractères les plus à même de favoriser cette fonction ont gagné un avantage dans la sélection naturelle et les ont propagés[9].
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La lumière naturelle est pulsée par le rythme circadien, qui influe sur l'ensemble des fonctions vitales. Chez l'homme on peut produire ou soigner une dépression par l'absence ou la présence de lumière. Il a été démontré en 2008[10] que la prise de mélatonine et l'exposition à la lumière naturelle améliorent les symptômes de troubles des cycles du sommeil ; la prise de mélatonine facilite l'endormissement (huit minutes plus tôt en moyenne) et allonge le sommeil de vingt-sept minutes en moyenne. L'exposition à la lumière naturelle diminuerait aussi chez ces malades les symptômes de dépression (-19 %), les limitations fonctionnelles au quotidien (- 53 %) et la détérioration cognitive (- 5 %). L'association lumière + mélatonine a aussi diminué les comportements agressifs (- 9 %), les phases d'agitation et de réveils nocturnes.
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Le Dr Albert Lachman (spécialiste des troubles du sommeil) estime qu'en améliorant le sommeil du malade, ses fonctions cognitives et l'humeur sont améliorées. Il conseille « de bien éclairer les pièces en journée, de laisser les rideaux ouverts et, à l'inverse, de diminuer les sources de lumière en soirée pour que l'organisme reçoive le signal que la nuit est là […] Malheureusement, dans certaines maisons de repos, pour des questions d'organisation, on fait plutôt l'inverse » ajoute-t-il[11].
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Il est apparu que des récepteurs situés dans les cellules ganglionnaires de la rétine, surtout sensibles à la lumière bleue présente dans la lumière du jour, participent à la régulation de mélatonine et du rythme circadien. Une précaution d'hygiène lumineuse doit faire éviter de perturber ce cycle par un éclairage artificiel « lumière du jour » la nuit[12].
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En matière de mesure de la lumière, il importe de bien définir de quoi on parle :
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La lumière est constituée d'ondes électromagnétiques, caractérisées par la longueur d'onde dans le vide, correspondant à un niveau d'énergie, et l'intensité. La longueur d'onde correspond à la perception de couleur de la lumière. Une onde électromagnétique constituée d'ondes de la même longueur d'onde, est dite monochromatique. Si en plus toutes les ondes ont la même polarisation, alors la lumière est cohérente : c'est ce qui se passe dans un laser.
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La mesure de la lumière est compliquée par le fait qu'on s'intéresse, en pratique, à la lumière visible, alors que la perception humaine dépend de la longueur d'onde. Le rapport entre ces deux grandeurs, déterminé empiriquement, se trouve dans le tableau des valeurs d'efficacité lumineuse spectrale.
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Le Soleil est le principal luminaire naturel. Les étoiles plus lointaines rayonnent suffisamment pour être visibles, mais pas assez pour éclairer. La lumière solaire est suffisamment puissante pour que la petite partie de son rayonnement diffusée par l'atmosphère terrestre et réfléchie par les objets de la surface suffise pour voir les parties qu'elle n'atteint pas directement.
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La Lune réfléchit suffisamment de lumière solaire pour permettre la vision scotopique (nocturne), sans perception des couleurs, des objets que son rayonnement frappe directement.
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Les autres petits corps célestes, planètes et leurs satellites, astéroïdes, comètes, etc.), produisent de même moins de rayonnement qu'ils n'en reçoivent, et leur rayonnement, comme celui des étoiles, est insuffisant pour éclairer à la surface de la Terre. Certaines planètes géantes (comme Jupiter ou Saturne) produisent un peu plus de rayonnement qu'elles n'en reçoivent, mais pas suffisamment pour être facilement visibles à l'œil nu depuis la Terre. Les étoiles filantes, quant à elles, sont échauffées par la friction avec l'air et finissent par y brûler. Ce phénomène est source d'une lumière également insuffisante pour éclairer.
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Les objets chauds émettent un rayonnement électromagnétique dont l'énergie dépend de leur température ; un corps noir produirait une lumière de spectre lumineux à peu près semblable à celui du Soleil à une température d'environ 5 500 kelvins. Les combustions en milieu ouvert échauffent suffisamment de poussières pour que celles-ci produisent de la lumière.
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Certains organismes vivants : poissons, mollusques, lucioles et vers luisants, produisent de la lumière par bioluminescence.
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Les humains se sont d'abord éclairés par la lumière du feu. Le bitume et la poix renforcent l'éclat des torches. Les archéologues ont découvert des lampes à huile rudimentaires parmi des objets remontant au Néolithique. Les chandelle et bougies, de principe identique, présentent l'avantage pratique d'un combustible solide, qui ne se liquéfie que par la chaleur de la combustion.
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Pour éclairer il faut des matières dont la combustion imparfaite produit des poussières, chauffées par la réaction de parties plus volatiles avec l'oxygène de l'air. La combustion du pétrole ou du gaz), bien réglée, est trop parfaite pour éclairer. On disposait les luminaires à pétrole ou à gaz de sorte qu'un excès de combustible produise les poussières nécessaires, jusqu'à ce que l'invention du manchon à incandescence à la fin du XIXe siècle permette l'amélioration du rendement des lampes.
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L'ampoule électriqueinventée à la fin du XIXe siècle a révolutionné l'éclairage. Les lumières électriques sont depuis lors les sources les plus courantes de lumière artificielle. Des procédés plus économes en énergie ont rivalisé et souvent remplacé la lampe à incandescence : le tube fluorescent, la lampe électroluminescente
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De nombreux équipements destinés à la signalisation, à la communication, à la publicité émettent de la lumière dans et hors des habitations. Ils peuvent, comme les appareils d'éclairages, être à l'origine de pollution lumineuse.
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La lumière compte parmi les facteurs environnementaux dans la loi sur la protection des émissions. Les émissions lumineuses issues de systèmes d'éclairage artificiels peuvent perturber significativement le cycle du sommeil indispensable à l'homme et à la nature en empêchant la réalisation de certains processus naturels. Les règlements sur la lumière, particuliers à chaque pays, définissent l'éclairage normal de l'éclairage intérieur et le seuil d'éblouissement. Les lumières aux couleurs intenses et clignotantes peuvent s'avérer particulièrement perturbantes. L'État veille à la bonne application de la loi en la matière, incluse en France dans le Code de l'environnement. La lumière intéresse la sécurité en matière de transport : niveau et répartition de l'éclairage urbain, réglage des phares de voiture pour éviter l'éblouissement. Les effets néfastes de la lumière artificielle sur la faune sauvage (par exemple, sur les insectes nocturnes, la perturbation des oiseaux migrateurs), la pollution lumineuse nuisible à l'observation de l'espace motivent les limitations réglementaires.
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Les premières études expérimentales sur la lumière remontent à l'Antiquité. La propagation en ligne droite, la loi de la réflexion sont connues à l’époque de Aristote[13]. Les conceptions antiques de la lumière vont se maintenir jusqu'à la Renaissance.
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Autour de l'An mille, le savant perse Ibn Al Haytham (965 - 1039), de son nom latinisé Alhazen, rédige à Baghdad son Traité d'optique. Il est le premier à penser que la lumière se déplace à vitesse finie et en particulier que cette vitesse est plus élevée dans les milieux de faible densité[13]. La traduction latine d'une partie de son œuvre alimente la science occidentale, quelques siècles plus tard.
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L’optique bascule brutalement avec la découverte fortuite des lentilles par des artisans Italiens vers la fin du XIIIe siècle. L’Allemand Johannes Kepler résume l’ensemble des connaissances de l’optique dans son ouvrage Dioptrice, après avoir vérifié les travaux de Galilée. L'étude de la lumière se confond alors avec celle des instruments permettant de voir les objets lointains ou minuscules. AuXVIIe siècle, Snell Fermat, Descartes abordent la lumière par l'optique géométrique. Fermat et Rømer, sont parmi les premiers à affirmer que la vitesse de la lumière est finie, à partir d'études astronomiques. Huygens montre en 1677 que les lois de Snell-Descartes sont conservées si l'on suppose une propagation de la lumière sous la forme d'ondes[14].
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Newton publie en 1704 son Opticks qui interprète les phénomènes lumineux de manière corpusculaire : les faisceaux lumineux qui se propagent dans l’éther sont une succession de grains de lumière dont la taille est reliée à la couleur. Il. Le prestige de l'auteur paralyse pendant près d’un siècle les suppositions selon lesquelles la lumière pouvait être une onde[13]. Ses travaux sur la décomposition de la lumière blanche en couleurs transforment radicalement la conception de la lumière : la lumière blanche, qui était supposée unité, s'avère somme de rayonnements colorés. Ce changement rencontrera, pendant plus d'un siècle, des résistances fondées sur les failles réelles du raisonnement de Newton, aussi bien que sur des expériences de perception et la défense des arguments traditionnels[15].
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Au XIXe siècle Maxwell interprète la lumière comme étant un phénomène électromagnétique[14]. Les recherches de la physique sont dès lors entièrement détachées de la lumière visible. Albert Einstein publie, en 1905, sa théorie de la relativité restreinte où il étudie les conséquences mathématiques du principe selon lequel la vitesse de la lumière a la même valeur dans tous les référentiels galiléens. L'étude de l'interaction rayonnement-matière donne naissance à la mécanique quantique, et au concept de dualité onde-corpuscule pour ces rayonnements[16].
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La révolution industrielle crée, au cours du XIXe siècle, de nouveaux procédés d'éclairage, dont la comparaison suscite des études sur la perception de la lumière. La photométrie se dégage de la comparaison entre éclairage au gaz et éclairage électrique. Le développement de la photographie oblige à préciser ce qu'est la lumière visible par rapport au rayonnement en général : des rayonnements invisibles comme les ultraviolets marquent la surface sensible, tandis que des rayonnements visibles, correspondant au rouge, ne s'y impriment pas et donnent du noir, jusqu'au perfectionnement de la pellicule panchromatique. On distingue l'intensité énergétique de l'intensité lumineuse du rayonnement.
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L'importance de la lumière dans la peinture, la spécialité technique et artistique de l'éclairage, qui produisent une lumière artistique, témoignent des valeurs esthétiques liées à la lumière, naturelle ou artificielle, dont Paul Souriau a tenté d'établir des caractères[17]. « La beauté de la lumière ne se peut pas mesurer exactement au photomètre[18] ».
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La lumière a une forte valeur symbolique; permettant de percevoir les objets avant de les toucher, elle s'associe, dans toutes les cultures humaines, à la connaissance, tandis que l'opposition entre lumière et ténèbres se relie à celles entre vie et mort et entre bien et mal. Dans de nombreuses religions, Dieu est associé à la lumière.
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Le langage entretient, par des métaphores devenues des clichés, cette association. Ainsi, diverses religions expriment l'accession soudaine à un savoir mystique par le mot « illumination » ; tandis qu'en Europe, l'époque où se structure la méthode scientifique et où la connaissance du monde platonicienne se transforme en élaboration mathématique à partir de la mesure se désigne comme siècle des lumières tandis que par la suite, la philosophie des lumières diffuse ce nouveau genre de savoir, présenté comme supérieur à l'obscurantisme des religions instituées.
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La propriété de la lumière de se transmettre à distance sans support matériel alimente une métaphore ancienne, qui l'associe aux idées. Vitellion, savant polonais du XIIIe siècle traducteur de l’Optique d'Alhazen, rapproche la lumière physique, manifestation de Dieu et la lumière divine, c'est-à-dire le sentiment de Dieu[réf. souhaitée]. Pour Georges Duby, l'architecture des cathédrales de l'époque s'organise selon ce parallèle, dit théologie de la Lumière[19].
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Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références »
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En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
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L'architecture est l'art majeur de concevoir des espaces et de bâtir des édifices, en respectant des règles de construction empiriques ou scientifiques, ainsi que des concepts esthétiques, classiques ou nouveaux, de forme et d'agencement d'espace, en y incluant les aspects sociaux et environnementaux liés à la fonction de l'édifice et à son intégration dans son environnement, quelle que soit cette fonction : habitable, sépulcrale, rituelle, institutionnelle, religieuse, défensive, artisanale, commerciale, scientifique, signalétique, muséale, industrielle, monumentale, décorative, paysagère, voire purement artistique.
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C'est pourquoi l'architecture est définie comme « une expression de la culture ». Elle est reconnue comme le premier des arts majeurs dans la classification des arts, communément admise, du XXe siècle, des 9 arts majeurs et fait partie des beaux-arts.
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L'Architecture désigne également l'ensemble des connaissances et des techniques de cet art de concevoir et de construire des structures complexes, englobant les édifices terrestres, les espaces et les paysages modifiés par l'homme répondant à des critères architecturaux, les artefacts habitables naviguant sur l'eau et sous l'eau (architecture navale) et dans l'espace (architecture spatiale), que l'humanité a pu imaginer et réaliser au fil des millénaires.
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L'architecture intègre le domaine de la planification spatiale et met en pratique les méthodes de la planification au service de l'aménagement du territoire et de l'urbanisme. On distingue différentes échelles de la planification spatiale[1] :
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C'est ainsi que dans le cadre des études d'aménagement et urbanisme, on retrouve l'architecte le plus souvent autour des réflexions de la composition urbaine via la pratique de la conception urbaine.
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On voit dans les Dix livres de l'architecture de Vitruve que l'architecture comprend l'édification de toutes les sortes de bâtiments civils ou religieux, les ponts, les aqueducs, les ports, ainsi que les villes.
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Le terme architecture (en latin architectura), est issu du grec ἀρχιτέκτων de ἀρχός/ή (« commander») et τέκτων (« ouvrier, charpentier [2]») ; l'architecture désigne donc la notion de commander aux ouvriers; et l'architecte, celui qui les commande (avec ou sans dessins établis)[3].
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Dès le Moyen-Age, différentiés des dessins d'architecture, les dessins de construction sont qualifiés de technique[note 1].
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À partir du XVIe siècle, les architectes spécialisés dans la conception des bâtiments, des fortifications et des machines pour la guerre ont pris le nom d'ingénieurs.
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Au XIXe siècle, certains architectes occidentaux, par exemple Eugène Viollet-le-Duc, s'attachent fortement à l'aspect constructif. Ils se concentrent en particulier sur les charpentes métalliques et participent au développement de la mécanique statique. Le terme architecture peut alors avoir une étymologie sémantique basée sur le grec Techné, la force, la structure, la charpente[note 1].
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À partir du XXe siècle, en Occident, dont les conceptions de production d'objet sont alors devenues globalement techniques et productives, il est possible de définir l'architecture comme l'art de diriger la construction, de concevoir les structures, de donner finalement une apparence avec des matériaux. L’« art de bâtir » s'ajoute à la simple construction des édifices.
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Dans certaines autres parties du monde, on peut formuler que cet « art de bâtir » comporte toujours une ritualisation, qui a existé dans le passé en Occident, distinguant l'architecture de la construction simple.
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L'architecture s'occupe des bâtiments, des espaces publics, des villes et villages, des paysages, mais aussi d'ouvrages d'art, de navires (architecture navale).
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Étant donné l'ampleur de ses applications et la volonté d'expression mise sur la construction d'édifices, l'architecture dans toute son histoire est une activité plus proche des arts et métiers qu'une activité scientifique rigoureuse qu'elle est plus ou moins devenue. L'architecture fait d'abord appel à des savoirs organisés en un ensemble qui lui est particulier par son application à la construction tels que la composition, la géométrie, la morphologie, l'ornementation, l'harmonie (à base religieuse ou non), en même temps que le métré, la statique et le droit de manière habituelle pour la construction d'édifices. L'architecture va puiser d'abord dans les savoir-faire des différents beaux-arts et des différents métiers du bâtiment. Mais l'architecture va aussi puiser dans les ressources de différentes disciplines scientifiques : la géologie, la résistance des matériaux ainsi que dans les différentes sciences humaines comme l'anthropologie, la sociologie, la psychologie (ergonomie), l'écologie ou la géographie. L'architecture se formalise aussi en puisant dans l'Histoire.
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L'architecture se différencie de la construction en ce que l'architecture apporte une dimension particulière de réflexion et de planification de la part du concepteur, lorsqu'il envisage l'ensemble du cycle de vie d'une construction. Cette réflexion est à la fois esthétique, sociale, environnementale et philosophique.
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L'architecture naît de besoins fonctionnels tels que habiter, traverser un fleuve, travailler, se soigner, faire du sport, se divertir. Des réponses formelles spécifiques sont apportés à ces besoins concernant l’organisation, la structure, la technique de construction, tout en répondant à des objectifs notamment esthétiques et sociaux. L'architecture naît de besoins de représentation des idéaux et de la mémorisation des faits passés.
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La corrélation entre la variété des besoins, la variété des réponses possibles, et la variété des sensibilités esthétiques donne une infinité d’architectures différentes et de nombreuses interprétations par des architectes. On peut néanmoins les regrouper par périodes, par courants de styles (formels ou bien éthériques), par type de structure, par type de technique, par fonctions (voir « Le Patrimoine architectural » ci-après).
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On utilise l'architecture aussi bien pour la création que pour la restauration ou la transformation (rénovation) des édifices. Il s'agit parfois simplement d'une action d'ornementation du bâti, sans autre opération. Et pour des constructions anciennes, il peut s'agir de réornementation avec retour à l'aspect initial ou à l'inverse d'ajout de différences qui les modernise. Dans certains cas cela concerne la mise en ensemble des édifices, par exemple la constitution de cité. Depuis l'Antiquité, l'objet sur lequel se pose l'acte architectural est quelquefois la ville même prise dans son entier, l'agglomération de constructions, lorsque par exemple il s'agit d'une ville nouvelle aussi bien antique que contemporaine. L'histoire de l'urbanisme est totalement liée à l'histoire de l'architecture, histoires existant déjà avant la fondation de l'Égypte au IVe millénaire av. J.-C. avant l'âge des métaux. La caractérisation formelle des édifices fait partie des contraintes d'urbanisme, dont le domaine d'application est la ville et les territoires associés et pour ces domaines les données sociales et politiques ont une importance certaine.
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L'architecture est nécessaire pour produire des marques dans la mémoire des peuples organisés sédentaires dans la quasi-totalité des sociétés existantes. La prise de position solennelle concernant les lieux remarquables est faite par ce moyen. L'architecture traduit pour les lieux de rassemblement leur nature et leur fonction sociale pour le public.
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Il s’agit par l'architecture dans un ordre de priorité qui dépend de l'époque considérée :
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Des choses matérielles et immatérielles sont mises en accord convenable par la disposition des éléments. L'Harmonie correspond à la civilisation et l'époque considérée[note 4]. L'architecture produit des codes à lire dans l'espace aménagé. Ces codes des formes et des matières traduisent le cosmos tel qu'il est appréhendé. Par exemple l'« architecture de ruine » apparue au XIXe siècle est une construction neuve réinscrivant temps et culture.
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Dans l’aire occidentale moderne, l'architecture intervient à de nombreuses échelles depuis la "conception"[4] et la réalisation d'éléments constituant les membres de corps de bâtiments, jusqu'à celle de villes entières conçues comme un tout. L'architecture est ressentie comme un moyen de traduire l'espace entourant le corps humain par la philosophie associée à la psychologie de la sphère intime, de la sphère privée, de la sphère publique qui se définissent selon la société[note 5]. Cette modélisation des espaces contient en facteurs les importances différentes données par l'individu à la conscience de soi et à la conscience de l'extérieur. L'espace contenant est détaillé graduellement en pièces, en locaux pour l'abri de l'individu, de la famille ; puis en espace public commun ; et enfin en espace « naturel ».
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L'activité de l'architecte selon sa motivation personnelle[note 6] est censée produire de l'architecture lors de la commande de structure collective (État…) ou d'individu. À partir des formes de constructions funéraires ancestrales, l'activité s'est centrée sur celle des formes habitées. Elles sont devenues « classiques » depuis le Moyen Âge : il s'agit de maisons d'habitat, écoles, hôpitaux, en plus des tribunaux, lieux de culte (églises temples...), ateliers, « mairies »… Se sont ajoutés depuis le Néolithique au fur et à mesure du temps au patrimoine des éléments venant de la modernisation de l'activité humaine et de l'organisation de la société où le côté pratique se mêle au côté rituel devenu aspect culturel. Il s'agit des éléments respectant les besoins militaires avec rassemblement (places, forts et châteaux), de besoins structurels de réseaux de transport (ponts, ports, gares ferroviaires, aéroports) et de commerce (boutiques antiques, halles, hypermarchés), besoins d'espace de rassemblement et de loisir (théâtres, stades, gymnases, piscines, patinoires, résidences balnéaires et de montagne) et parfois de besoins exprimés pour la production pré-industrielle et industrielle (manufactures usines construites selon certains modes de gestion des ressources humaines, mode de gestion de l'image publicitaire). Après la Renaissance, le projet architectural à l'occidentale aboutissant à l'Architecture exprimée sur l'édifice d'habitat ou autre prend une formulation technique de la procédure de conception définissant la présence d'Architecture. Ce qui est voulu est d'établir-procurer des sensations chez l'observateur[note 7]. Dans l'histoire de la construction en occident, la construction sans formulation architecturale est passée de la majeure partie des bâtiments à son inverse : une formulation architecturale de la majeure partie de la construction d'édifice. La formulation architecturale de l'édifice pour l'aspect et l'organisation des volumes a été associée avec la formulation de l'aspect et l'organisation des terrasses pentes et circulations de la parcelle de terrain qui reçoit l'édifice.
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L’architecture désigne le corpus de tous les édifices construits, c'est-à-dire leur classification et leur étude, qu'ils aient été conçus par des constructeurs affichant une intention esthétique ou non.
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Le terme « architecture » suivi d'un qualificatif permet aussi de spécifier un ensemble générique du patrimoine bâti. Cette classification permet une identification de l'objet bâti. La possibilité est que l'édifice comporte une volonté d'acte architectural. Mais aussi il peut y avoir une absence de déclaration qu'il s'agit d'acte architectural, et que c'est de l'architecture par le fait (voir architecture vernaculaire).
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Le terme « architecture » permet ainsi de spécifier, pour l'objet créé par l'acte de bâtir, l’ensemble des caractéristiques telles que la forme et la symbolique ou les propriétés d’usage. Pour cette classification, on ajoute en général un qualificatif distinctif de la mise en ensemble par style, par usage, par époque, par matière (exemples : architecture militaire, architecture chrétienne, architecture romane, architecture bois).
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Mais on utilise aussi techniquement des noms qui sont plus spécialisés et moins parlants : exemples « Bauhaus », « Roccoco », « École de Chicago ». Ces noms n'ont par ailleurs pas un sens universel : ainsi si l'époque baroque correspond à l'architecture baroque dans l'Europe partie Est, elle ne correspond pas à l'architecture baroque en France mais à l'architecture classique (les guerres de religion n'ayant en France pas permis un développement de l'architecture autre que celle des grands personnages du pouvoir établis en conflit religieux).
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Les méthodes originelles utilisées pour bâtir les édifices ainsi catégorisés a posteriori ne posent pas fondamentalement la différence entre les multiples styles.
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Une réorganisation et une clarification du contenu paraissent nécessaires. Améliorez-le, discutez des points à améliorer ou précisez les sections à recycler en utilisant {{section à recycler}}.
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Il existe des maisons et des villages en bois dont les restes n'ont subsisté qu'en milieux aqueux, lac, mer ou rivière. Les plus anciens connus sont postérieurs au Paléolithique. Un site de la fin du Néolithique a été bien étudié à Charavines sur le bord du lac de Paladru en Isère[5].
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La construction existe depuis l'âge de la pierre, elle est le support de l'architecture. Cet art est un des rares regroupements d'autres arts, dont les arts qui lui sont antérieurs, la chasse, la guerre, la peinture, qui la servent pour établir sa symbolique où le feu a une place notable.
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Le monolithisme de la structure initiale qu'est la grotte devient symbolique.
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Les tout premiers édifices porteurs d'architecture sont outre les grottes aménagées, les tumulus. Ce qui concerne à la fois les populations nomades et les populations sédentarisées. Et partie de la construction de ces tombes, une partie de l'architecture religieuse s'établit en utilisant l’élévation vers le ciel pour la construction, une autre partie s'établit en creusant la terre.
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La différenciation des constructions nécessaires à l'organisation sociale des sédentaires fait naître l'architecture par les édifices spécialisés restant dépendants du climat local et des ressources disponibles. Les arts de la peinture et de la sculpture qui sont antérieurs à l'art de construire-architecture lui sont intégrés. L'aspect conventionnel apparaît localement avec le temps et s'ébauche dès lors des « styles architecturaux ».
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Dans plusieurs civilisations antiques, comme l'Égypte ou la Mésopotamie, l'architecture et l'urbanisme reflètent constamment le divin et le surnaturel. De plus, elles ont recours à la monumentalité dans l'architecture pour symboliser le pouvoir politique des dirigeants, de l'élite, ou de l'État lui-même.
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L'architecture et l'urbanisme des civilisations telles que la Grèce antique et la Rome antique évoluèrent à partir d'idéaux civiques plutôt que religieux ou empiriques, et de nouveaux types de constructions émergèrent.
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Des textes, les « traités d'architecture », ont été écrits depuis l'Antiquité. Ces textes contiennent à la fois des conseils généraux, et des prescriptions et des canons formels. Certains des plus importants exemples de l'architecture canonique sont religieux.
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Après la disparition de l'Empire romain, puis le schisme entre l'église byzantine et l'église romaine au Ve siècle, l'aristocratie et le clergé chrétien prennent des initiatives architecturales et artistiques. L'invention d'une nouvelle symbolique viendra ultérieurement, entre le VIIIe siècle et le XIIe siècle. Entamant l'époque moderne au XVIIe siècle, l'« architecture classique » marque déjà la prééminence de la symbolique architecturale non sacrée sur la symbolique architecturale sacrée. Dès le XVIIIe siècle la période moderne aboutit en occident à la fin de la définition de l'architecture comme espace défini par des rituels, mais comme espace défini par la population aristocratique et bourgeoise avec art et contenant de l'art avec re-codification des éléments de l'histoire antique qui sont réutilisés. L'architecture reste un moyen d'affirmer l'identité de la population par « nation ». L'évolution de la technique de construction se conjugue avec la création de nouveaux objets architecturaux « modernes » porteurs des nouveaux styles architecturaux au XIXe siècle.
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Dans l'époque contemporaine, l'architecture reste un moyen d'afficher la splendeur, entre autres par le gigantisme dans la hauteur des édifices verticaux ou le gigantisme dans la portée horizontale. Mais elle devient aussi un élément du domaine économique pour des raisons politiques.
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Les progrès techniques des XIXe siècle et XXe siècle ont largement étendu les possibilités de réalisation qui doivent suivre les besoins démographiques et les normes d'hygiène nouvelles. La construction en métal et la construction en béton font leur apparition avec leur esthétique dite « moderne ». La modélisation de l'usage est faite. Les architectes adopteront intégralement les technologies nouvelles et la « standardisation ». L'architecture est depuis le milieu du XXe siècle une composante de la « promotion immobilière ».
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Un traité d'architecture est un ouvrage théorique présentant les règles de l'architecture savante. Les traités d'architecture sont le vecteur de transmission de l'architecture européenne se référant à l'Antiquité gréco-latine (du XIVe au XIXe siècle).
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Un dictionnaire d'architecture est un ouvrage pratique présentant les définitions des termes utilisés pour désigner des éléments d'architecture. Ils peuvent prendre une forme de récapitulatif historique.
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Les concepteurs, réalisateurs d'architectures sont communément appelés architectes, qu'ils soient professionnels ou pas, néanmoins le titre « architecte » est généralement attribué à des professionnels diplômés d'une école d'architecture. Ils sont quelquefois regroupés en corporations appelées ordre des architectes. Le nom du diplôme et des spécialités sont généralement accolés à ce titre. Toutefois selon l'objet, l'architecture est aussi le domaine des architectes paysagistes, des architectes d'intérieur, des urbanistes, des ingénieurs civils, voire de plasticiens, de designers et d'artistes divers.
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L’architecture est exercée, dans le respect des procédures administratives du lieu d'édification, par des architectes dont le titre professionnel est protégé juridiquement, ou des spécialistes assimilés à des architectes.
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Par distinction scientifique d’avec la construction qui serait le fait d’assembler différents éléments en utilisant les matériaux et les techniques appropriées, la pratique de l’architecture se caractérise par une intentionnalité établie dans le « projet ». (Voir « définition » ci-dessus). Le projet se définit ainsi en des plans, des représentations symboliques diverses qui lui font intégrer temps de construction et d’usage. Aussi, cet effort conscient et préalable propre à la conception architecturale a-t-il pour objectif de concilier l’utilité, la beauté et la solidité de formes, d’espaces et de structures (habitées ou non). Par ailleurs, la visée fonctionnelle inhérente à l’architecture, l'aspect pratique à l'usage dont découle l'aspect économique la distingue dans l'histoire également des autres arts dits décoratifs que sont le dessin, la gravure, la peinture et la sculpture qui y ont été originellement intégrés.
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Bien que de racines historiques antiques, la conception des villes en tant que discipline spécifique est désignée dans l'aire de la pensée occidentale depuis le milieu du XXe siècle par le terme d’« urbanisme ». Le terme urbanizaci (littéralement « urbanisation » dont l’acception française correspond au concept « urbanisme ») a été employé pour la première fois par l’ingénieur barcelonais Ildefons Cerdà dans sa Teoria general de la urbanizaci (1867), un ouvrage considéré comme précurseur de la discipline[note 8]. L'activité de l'architecte est mesurée par référence à l'édifice simple et complet. Et l'architecte a une action qui recouvre aussi bien l’élément de mobilier que la ville entière. L'urbaniste non-architecte ne peut avoir sur les édifices une action autre qu'organisatrice de l'ensemble. La maison, l'immeuble est le niveau « normal » d'objet traité, ce sont les unités de référence d'activité d'édification pour le droit en usage. Les établissements, résidence, cité, monument, ville correspondent à l'échelle d'activité au-dessus de la « moyenne ». Les mobiliers, édicules qui sont des objets à l'échelle d'en dessous de l'édifice sont la plupart du temps intégrés à l'activité normale, cependant ils composent l'activité spécifique de l'architecte d'intérieur qui ne peut avoir une action de conception au-delà de l'intérieur sur les édifices.
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L’architecture portant sur les ouvrages militaires, les fortifications, les engins de siège a été à l’origine de la profession d’ingénieur à partir du XVIe siècle. La technique du génie militaire comporte un ordonnancement: un arrangement des tâches aboutissant à la mise en forme de l'ouvrage. Parmi les acceptions de l’architecte, celle qui correspond davantage à la notion actuelle d’ingénieur lui a ainsi longtemps été confondue. Vitruve, auteur d’un traité célèbre, était lui-même constructeur de machines de guerre et architecte. Un autre exemple d’ingénieur militaire bâtisseur est le maréchal de Vauban manifestant également ses préoccupations d’ordre esthétique. Vauban, commissaire général des fortifications de Louis XIV, illustra ses talents de bâtisseur avec le souci d’un langage formel pourvu de réelles qualités esthétiques. Il a dirigé l’aménagement de plus de 160 forts ou places fortes et en a construit 9 ex nihilo, faisant appel à certains éléments tels que les échauguettes, non pas tant pour leur utilité défensive (devenue obsolète), que pour leur intérêt esthétique. Il a en outre réalisé des travaux d’aménagement du territoire, notamment le perfectionnement du canal du Midi. Actuellement, l'édification de bâtiment esthétique faisant appel au savoir scientifique élaboré a recours à l'ingénieur architecte.
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Sur les bases de la technique du jardinage établie à la Renaissance par les jardiniers est apparu le métier de concepteur paysagiste qui s'apparente aux métiers d'architecte et de dessinateur-projeteur dans le BTP. Avec l'invention du bosquet, le jardinier devient un concepteur. Dans les parcs créés, la verdure est aménagée de chemins et allées (viabilisée) et domestiquée pour son arrosage. Elle donne une esthétique d'encadrement de l'espace de vie bâti ou non. Elle utilise principalement la perspective puis fait usage terrasses et sauts-de-loup vers la bâtisse, fait usage des haies, des broderies de buis, d'étangs et de cascades et ensuite des fabriques. Dans la période moderne de la ville du XIXe siècle, les parcs et jardins sont établis par les paysagistes comme des lieux réintroduisant la nature dans les lieux de vie devenus très denses en édifices. À partir du XXe siècle, les parcs et jardins sont conçus par des paysagistes en relation avec les urbanistes pour les villes où sont créés les « espaces verts » ou en relation avec les architectes pour les immeubles à jardin. Au XXIe siècle, les paysagistes composent les murs végétalisés dans des espaces sans emprise au sol.
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L'architecture est conditionnée par l'autorisation des instances locales et le respect des directives. Particulièrement, l'architecture religieuse est conditionnée par les lois internes des pays. Et concernant l'architecture militaire, elle est conditionnée par les lois externes imposées par les vainqueurs(-colonisateurs).
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Pour l'exercice de l'architecture, il y a un code déontologique. (pour plus de détails, voir l'article « Architecte »).
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Par ailleurs, les œuvres architecturales sont protégées par le droit d'auteur, ce qui signifie qu'en Europe toute copie ou reproduction même partielle peut être interdite jusqu'à 70 ans[6] après la mort de l'auteur selon les pays concernés ; d'autres durées peuvent s'appliquer dans d'autres pays. Par ailleurs dans un certain nombre de pays ne garantissant pas la liberté de panorama, il est également proscrit de photographier une œuvre architecturale protégée par le droit d'auteur.
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En France un projet de loi sur « la liberté de la création, l'architecture et le patrimoine », prévu pour mars puis reporté à septembre 2015[7] devrait clarifier le droit des espaces protégés avec, selon le gouvernement un souci d'efficacité et d'intelligibilité mais sans renoncer au niveau de protection, en suivant plusieurs recommandations du rapport Bloche « Pour une création architecturale désirée et libérée » publié en juillet 2015 et rassemblant 36 propositions réunies par Patrick Bloche[8].
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L’un des plus prestigieux prix internationaux d’architecture est le prix Pritzker, décerné annuellement depuis 1979 par une fondation privée.
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Autres prix :
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D’un point de vue historique, les écoles d’architecture les plus célèbres ont été :
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Le siècle des Lumières est un mouvement philosophique, littéraire et culturel que connaît l'Europe du XVIIIe siècle (de 1715 à 1789) et qui se propose de dépasser l'obscurantisme et de promouvoir les connaissances. Des philosophes et des intellectuels encouragent la science par l’échange intellectuel, s’opposant à la superstition, à l’intolérance et aux abus des Églises et des États. Le terme de « Lumières » a été consacré par l'usage pour rassembler la diversité des manifestations de cet ensemble d’objets, de courants, de pensées ou de sensibilités et d’acteurs historiques.
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La glorieuse Révolution de 1688 peut en constituer le premier jalon[1], mais pour l’historiographie française, la période charnière qui correspond à la fin du règne de Louis XIV (1643-1715) est comme sa gestation[2] et le siècle des Lumières commence conventionnellement, en 1715, à la mort de ce roi[3],[4],[5],[6],[7],[8]. La Révolution française en marque le déclin, la période 1789-1815 étant, suivant les auteurs, la conclusion ou la suite de cette période. Certains historiens, en fonction de leur objet d'étude, privilégient une chronologie plus ou moins large (1670-1820)[9].
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Pour les arts plastiques, il couvre la transition entre les périodes classique, rococo et néoclassique, et pour la musique, celle de la musique baroque à la musique de la période classique. L’expression provient d’emblée de son utilisation massive par les contemporains. Puis, le développement et l’affirmation de l’histoire culturelle et sociale depuis les années 1970, ont favorisé l’usage d’une notion féconde qui permet de mener des recherches de façon transversale et internationale tout en multipliant les objets d'étude et en dépassant les cadres nationaux[10].
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« Siècle des Lumières »[11] ? Le siècle se veut éclairé par la lumière métaphorique des connaissances — et non pas l’illumination divine, « émanation de l’absolu »[12], utilisé exclusivement au singulier — acquises par l’expérience et l’enseignement du passé. Elle suggère aussi une vision manichéenne du monde, où l’« homme éclairé » s’oppose à la masse de ceux restés dans les ténèbres. La formule a donc une dimension tant sociale que spatiale. Sous la plume des philosophes, les « Lumières » désignent par métonymie les élites européennes ouvertes aux nouveautés, une « République des Lettres éclairées ».
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On trouve dès les années 1670, la mention de « siècle éclairé » dans certains écrits historiques ou philosophiques relatant les expériences et les progrès scientifiques du temps[13]. L’inflexion anticléricale et combative que prend la philosophie des Lumières dans les années 1750 devait marquer l’expression[14]. Dans la France prérévolutionnaire, la formule est consacrée par les représentants des Lumières puis par les révolutionnaires eux-mêmes[15]. L’historiographie française a retenu l’expression : « Le siècle des Lumières : siècle un, profondément, mais combien divers. La raison éclaire tous les hommes, elle est la lumière, ou plus précisément, ne s’agissant pas d’un rayon, mais d’un faisceau, les Lumières »[16]. L'image de la lumière renvoie à une coutume consistant à placer une bougie allumée à sa fenêtre pour annoncer un événement. Le voisin « illuminait » à son tour. De fenêtres en fenêtres les lumières éclairaient la nuit. Les philosophes séduits par cette pratique faisant de la transmission de l'information, de la connaissance, une chaîne de lumière et s'emparent de l'idée : ils transformeront la nuit de l'ignorance en clarté, guidés par la lumière de leur raison. Diderot écrit dans Addition aux pensées : « Si je renonce à ma raison, je n'ai plus de guide [...]. Égaré dans une forêt immense pendant la nuit, je n'ai qu'une petite lumière pour me conduire. »
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Le siècle des Lumières est marqué par une vision renouvelée et élargie du monde, héritée de questionnements, parfois angoissés, du dernier quart du XVIIe siècle. Six traits marquants d’une pensée moderne s’y affirment et peuvent être retenus[17] :
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Ces champs de réflexion précurseurs, qui allaient former le socle de la Philosophie des Lumières, traversent le siècle et influencent de nombreux domaines, à l’instar de l’économie politique[18]. L’idée de progrès vient couronner tous ses traits dominants et les synthétiser dans les ouvrages de Nicolas de Condorcet – Esquisse d’un tableau historique des progrès de l’esprit humain – ou de Louis-Sébastien Mercier – L'An 2440, rêve s'il en fut jamais.
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Les partisans des Lumières sont les acteurs de nombreux combats nés de « l’usage public de sa raison dans tous les domaines »[19]. Les « Causes Célèbres » ont permis une mise en perspective des lois et des coutumes d’Europe, ont ainsi opéré une révolution sociologique et ouvert la brèche à l’anthropologie politique. Le dépaysement est central dans cette démarche et le Persan et ses avatars – l’espion chinois[20], juif ou turc[21] – peut apparaître comme un symbole de cet effort de tolérance[22].
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Les philosophes ne se contentent pas d’écrire. Ils se mettent aussi personnellement en cause, au risque d’être arrêtés, emprisonnés. Diderot et D'Alembert consacrent plus de vingt ans de leur vie à la publication de l’Encyclopédie, énorme dictionnaire de 28 volumes dont 11 volumes d’illustrations consacré à toutes les formes de la connaissance et des sciences. Tous les écrivains et les savants du siècle participent à la rédaction des articles de l’Encyclopédie, dont la publication s’étend de 1751 à 1772. Accusé de propager des idées dangereuses, Diderot est emprisonné pendant plusieurs mois. Cependant la vraie volonté de Diderot et de tous les écrivains de l'Encyclopédie était de se battre contre ce qu'ils appelaient l'Obscurantisme religieux. On oppose ainsi les Lumières à l'obscurantisme, ou le manque de culture, de savoir. La lumière permet de lutter contre l'obscurantisme c'est-à-dire la bêtise et l'ignorance qui rendent intolérants. C'est un âpre combat : Voltaire connaît l'exil et la prison. Montesquieu doit faire imprimer les lettres persanes en Hollande pour déjouer la censure. Ce combat est cependant jugé indispensable. Kant ordonne : « ose savoir ». On promeut l'idée selon laquelle seule la connaissance permet de juger d'une situation en adulte sans obéir aveuglément aux tutelles que sont le roi, la religion, ou l'armée. Les travaux du juriste Beccaria, lui-même influencé par Montesquieu, trouvent leur retentissement dans les affaires Calas et Sirven, où sont affirmées la nécessaire abolition de la question et les limites du pouvoir exécutif. Le procès du chevalier de la Barre inspire à nombre de penseurs une réflexion sur la liberté de conscience. Leur but est avant tout de « sortir les Hommes des ténèbres de leur temps » et « d’Éclairer toute chose à la lumière de la raison ».
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« Il est largement admis que la « science moderne » est née dans l'Europe du XVIIe siècle, introduisant une nouvelle compréhension du monde naturel. » Peter Barrett[23]. »
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La France possède de nombreux philosophes et écrivains des Lumières, notamment Montesquieu, Voltaire, Diderot, Beaumarchais, Rousseau et D'Alembert.
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L'époque des Lumières fut aussi celle de Bernoulli, Euler, Laplace, Lagrange, Monge, Condorcet, D'Alembert et Émilie du Châtelet en mathématiques, en physique générale et en astronomie. La compréhension du phénomène physique de l'électricité est amorcée en particulier par les travaux de Cavendish, Coulomb, Louis Sébastien Jacquet de Malzet et Volta.
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Lavoisier pose les fondements de la chimie moderne.
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Des savants naturalistes comme Linné, Réaumur, Buffon, Jussieu, Lamarck incarnent l'esprit des Lumières dans le domaine des sciences relevant de l'histoire naturelle dans toute son étendue.
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À la faveur de ces évolutions apparaissent des espaces nouveaux où se diffusent les Lumières[24], entretenues par relations privées et quelquefois par le mécénat d’État. L’Europe des Lumières a ainsi ses lieux privilégiés : cénacles des grandes villes thermales, cours des capitales européennes, chambres de lectures, théâtres, opéras, cabinets de curiosités, salons littéraires et salons artistiques, voire salons de physique à l’instar de celui animé par l’abbé Nollet, Académies, loges maçonniques, cafés mondains, clubs politiques à l’anglaise. Dans ces cadres nouveaux ou renouvelés, les gens de lettres prennent le pouvoir de la critique et font vivre débats esthétiques, querelles littéraires, réflexions politiques[25].
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Ces lieux où se croisent les anciennes et les nouvelles élites, les artistes sans fortune et leurs mécènes, les agents de l’État et les aventuriers, sont le creuset d’une communauté cosmopolite et hétérogène, faite d’entre soi et d’exclusion. Ils participent à l’affirmation d’une « sphère publique bourgeoise »[26], faite d’affrontements et de spectacles, où se déroulent, et plus particulièrement dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, les grandes affaires et les « causes célèbres » (Mémoire judiciaire) prérévolutionnaires. Dans ces nouveaux espaces de liberté se manifeste un véritable engouement pour les affaires européennes et se développe l’anglomanie.
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Dans le cadre français, les Lumières voient basculer dans les années 1750 leur centre de gravité de Versailles à Paris qui apparaît comme la nouvelle capitale intellectuelle et artistique, comme une capitale des Lumières. Ce brassage implique une redéfinition sociale de l’écrivain.
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Le phénomène se développe également en province, où magistrats et érudits locaux, gagnés par les Lumières, forment une classe sociale dirigeante aux nouvelles préoccupations[27].
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Le phénomène des salons commence à la fin du XVIIe siècle, dans un contexte prospère. On s'adonne �� l'art de la conversation, il s'agit là d'un phénomène parisien et plutôt français. Les salons sont tenus essentiellement par des femmes, souvent issues de la bourgeoisie et ayant des connaissances (Madame du Deffand, Madame Lambert, Claudine Guérin de Tencin, Marie-Thérèse Geoffrin, etc.). Pour que son salon connaisse le succès, la maîtresse du lieu doit s'attacher les services d'un philosophe qui lance les débats. Tenir un salon est l'une des activités les plus recherchées par les femmes, la qualité des invités témoigne de leur pouvoir d'attraction et la réputation du salon repose sur les invités.
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Les salons sont des lieux de diffusion de la culture. La liberté d'expression apparaît, ainsi que la notion d'égalité. Ils permettent aux encyclopédistes de faire passer leurs idées. Helvétius et Holbach exposent leurs idées matérialistes.
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C'est un lieu de culture qui demeure mondain, en effet, le divertissement en est le but premier. On y expose ses idées mais il n'y a pas de combat pour la vérité. Ce qui compte, c'est la bonne compagnie, les récits amusants, il ne faut pas que les débats soient trop sérieux, le risque serait de passer pour quelqu'un d'ennuyeux[28].
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Les vrais et grands philosophes se méfient de ces endroits de diffusion, mais pas de production d'idées. Jean-Jacques Rousseau dénonçait la futilité des discussions qui s’y tenaient et parlait de « Morale du bilboquet » pour toute personne qui s’en tenait à l’écart[29]. Les salons sont des lieux de regroupement pour les philosophes, les mathématiciens, etc.
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Quoique l’histoire des académies en France au siècle des Lumières remonte à la fondation à Caen de l’Académie de physique de Caen, en 1662, c’est l’Académie des sciences fondée en 1666, étroitement liée à l’État français et agissant comme l’extension d’un gouvernement en sérieux manque de scientifiques, qui a contribué à promouvoir et à organiser de nouvelles disciplines, en formant de nouveaux scientifiques et en contribuant à l’amélioration du statut des scientifiques sociaux qu’elle considérait comme « les plus utiles de tous les citoyens ». Les Académies démontrent à la fois l’intérêt croissant pour la science ainsi que sa laïcisation accrue, comme en témoigne le petit nombre d’ecclésiastiques qui y appartenaient (13 %)[30].
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En dépit de l’origine bourgeoise de la majorité des académiciens, cette institution était uniquement réservée aux élites scientifiques, qui se voyaient en « interprètes de la science pour le peuple ». C’est par exemple dans cet esprit que l'Académie entreprit de réfuter le magnétisme animal, pseudo-science qui inspire alors un enthousiasme populaire[31].
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L’argument le plus fort en faveur de l’appartenance des académies à la sphère publique vient des concours qu’elles ont parrainés dans toute la France. Comme l’a fait valoir Jeremy L. Caradonna dans un récent article paru dans les Annales, « Prendre part au siècle des Lumières : le concours académique et la culture intellectuelle au XVIIIe siècle », ces concours étaient peut-être la plus publique de toutes les institutions du siècle des Lumières. L’Académie française a remis au goût du jour une pratique médiévale en relançant les concours publics au milieu du XVIIe siècle. Vers 1725, le sujet des essais, de la poésie ou la peinture qui tournait jusque-là autour de la religion et/ou la monarchie, s’est radicalement élargi et diversifié pour inclure la propagande royale, les batailles philosophiques et les réflexions critiques sur les institutions sociales et politiques de l’Ancien Régime. Caradonna montre que les sujets controversés n’étaient pas toujours évités en citant les théories de Newton et de Descartes, la traite négrière, l’éducation des femmes, et de la justice en France comme exemples[32]. L’ouverture à tous des concours et l’anonymat obligatoire des soumissions garantissaient l’impartialité du jugement eu égard au sexe et au rang social des candidats. En dépit de l’appartenance de la « vaste majorité » des participants aux couches les plus riches de la société (« les arts libéraux, le clergé, la magistrature et la profession médicale »), il existe des cas de membres de la classe populaire à avoir soumis des essais et même à les avoir remportés[33].
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Un nombre important de femmes ont également participé – et remporté – des concours. Sur un total de 2 300 concours dotés de prix proposés en France, les femmes en ont remporté 49, la majorité à des concours de poésie. Ce chiffre est certes faible par rapport aux normes modernes, mais très important à une époque où la plupart des femmes ne recevaient pas de formation scolaire avancée sauf, justement, dans un genre comme la poésie[34].
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En Angleterre, la Royal Society de Londres a également joué un rôle important dans la sphère publique et la propagation des idées des Lumières en agissant comme centre d’échange pour la correspondance et les échanges intellectuels[35] et jouant, en particulier, un rôle important dans la propagation à travers l’Europe de la philosophie expérimentale de Robert Boyle qui, comme l’ont fait valoir Steven Shapin et Simon Schaffer, était « l’un des fondateurs du monde expérimental dans lequel vivent et fonctionnent aujourd’hui les scientifiques ». La méthode de Boyle basée sur la connaissance et sur l’expérimentation ayant besoin de témoins pour assurer sa légitimité empirique, la Royal Society a joué un rôle avec ses salles d’assemblée qui constituaient des endroits idéaux pour des manifestations relativement publiques nécessaire à cet « acte collectif » de témoignage[36]. Tous les témoins n’étaient pourtant pas jugés crédibles : « Les professeurs d’Oxford étaient considérés plus fiables que les paysans de l’Oxfordshire ». Deux facteurs étaient pris en compte : la connaissance d’un témoin dans la région et la « constitution morale » du témoin. En d’autres termes, seule la société civile était prise en considération pour le public de Boyle.
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La fondation officielle de la franc-maçonnerie remonte à 1717, lorsque Jean Théophile Désaguliers, James Anderson et quelques autres francs-maçons créèrent la Grande Loge de Londres. Désaguliers fut inspiré par son ami Isaac Newton qu'il avait rencontré à la Royal Society. On considère généralement que cet événement marque le début de la maçonnerie spéculative.
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La franc-maçonnerie arrive officiellement sur le continent européen en 1734, avec l’ouverture d’une loge à La Haye. La première loge pleinement fonctionnelle paraît cependant avoir existé depuis 1721 à Rotterdam. De même, des traces de la réunion d’une loge à Paris en 1725 ou 1726 ont été retrouvées[37]. Comme l’écrit Daniel Roche, en 1789, la franc-maçonnerie était particulièrement répandue en France qui ne comptait alors peut-être pas moins de 100 000 francs-maçons, ce qui en ferait la plus populaire de toutes les associations des Lumières[38]. La franc-maçonnerie ne semble cependant pas avoir été confinée à l’Europe occidentale ; Margaret Jacob a retrouvé l’existence de loges en Saxe en 1729 et en Russie en 1731[39].
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En dépit de ces preuves d’existence, la contribution ou même le rôle de la franc-maçonnerie comme facteur principal dans les Lumières a néanmoins fait récemment l’objet de débats parmi les historiens. Certes des figures majeures des Lumières, comme Montesquieu, Voltaire, Pope, Horace et Robert Walpole, Mozart, Goethe, Frédéric le Grand, Benjamin Franklin et George Washington étaient francs-maçons[40], mais des historiens comme Robert Palmer Roswell ont conclu que même en France, les francs-maçons, qui n’ont pas agi en groupe, étaient politiquement « inoffensifs voire ridicules »[41]. les historiens américains ont effectivement noté que Franklin et Washington étaient bien actifs dans la franc-maçonnerie, mais ils ont minimisé l’importance, à l’époque de la Révolution américaine, de ce mouvement apolitique qui comprenait aussi bien des Patriots que des Loyalistes[42].
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En ce qui concerne l’influence de la franc-maçonnerie sur le continent européen, l’historien allemand Reinhart Koselleck a affirmé que « Sur le continent, il y avait deux structures sociales qui ont laissé une empreinte décisive sur les Lumières : la République des Lettres et les loges maçonniques »[43], tandis que Thomas Munck, professeur à l’université de Glasgow, a fait valoir que « bien que les francs-maçons aient favorisé les contacts internationaux et intersociaux essentiellement non-religieux et ce, largement en accord avec les valeurs des Lumières, on ne peut guère les décrire comme un important réseau radical ou réformiste en propre »[44].
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Les loges maçonniques anglaises et écossaises originaires des guildes de compagnons du XVIIe siècle[45], se sont élargies à divers degrés, au XVIIIe siècle, dans un vaste ensemble d’associations interconnectées d’hommes, et parfois de femmes. Margaret Jacob affirme que celles-ci disposaient de leur propre mythologie et de codes de conduite spéciaux comprenant une même compréhension des notions de liberté et d’égalité héritées de la sociabilité des guildes : « liberté, fraternité et égalité »[46] La remarquable similitude de ces valeurs, généralement communes à la Grande-Bretagne et au continent, avec le slogan de la Révolution française de « Liberté, égalité, fraternité » a donné naissance à de nombreuses théories du complot. L’abbé Barruel a notamment fait remonter les origines des Jacobins et, partant, de la Révolution, aux francs-maçons français dans son Mémoires pour servir à l’histoire du jacobinisme (Londres, Ph. le Boussonnier ; Hambourg, P. Fauche 1797-98).
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Il est probable que les loges maçonniques ont eu un effet, hormis les théories du complot, sur la société dans son ensemble. Giuseppe Giarrizzo a souligné le rapport étroit entre francs-maçons et Lumières[47]. Jacob fait valoir que les loges maçonniques ont « reconstitué la vie politique et instauré une forme constitutionnelle d’autonomie gouvernementale, avec ses constitutions, ses lois, ses élections et ses représentants ». En d’autres termes, les micro-sociétés mises en place dans les loges ont constitué un modèle normatif pour la société dans son ensemble. Ceci était particulièrement vrai sur le continent : lorsque les premières loges ont commencé à apparaître dans les années 1730, leur incarnation des valeurs britanniques a souvent été perçue comme une menace par les autorités gouvernementales locales. Par exemple, la loge parisienne qui s’est réunie au milieu des années 1720 se composait d’exilés jacobites anglais[48]. Les francs-maçons de toute l’Europe du XVIIIe siècle faisaient, en outre, référence aux Lumières en général. Le rite d’initiation des loges françaises citait ainsi explicitement les Lumières. Les loges britanniques se fixaient comme objectif d’« initier ceux qui ne sont pas éclairés », ce qui ne représente pas nécessairement un lien entre les loges et l’irréligion, mais ne les excluent pas non plus à l’occasion de l’hérésie. Beaucoup de loges rendaient en fait hommage au « Grand Architecte », le terme de la phraséologie maçonnique pour désigner le créateur divin d’un univers scientifiquement ordonné[49]. Daniel Roche conteste néanmoins les revendications égalitaristes de la franc-maçonnerie : « l’égalité réelle des loges était élitiste », n’attirant que les personnes de milieux sociaux similaires[50]. Cette absence de véritable égalité a été rendue explicite par la constitution de la loge de Lausanne en Suisse (1741) :
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« L’ordre des francs-maçons est une société de confraternité et d’égalité représentée, à cette fin, sous l’emblème d’un niveau … un frère rend à un autre frère l’honneur et la déférence qui lui sont dus à juste titre à mesure de son rang dans la société civile[51]. »
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L’élitisme a profité à certains membres de la société. La présence, par exemple, de femmes nobles dans les « loges d’adoption » françaises qui se sont formées dans les années 1780 est due en grande partie aux liens étroits entre ces loges et la société aristocratique[52],[53].
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Les Lumières se sont pensées comme un mouvement européen[54], international et si le français qui a détrôné le latin comme langue « universelle »[55] semble s’imposer comme le langage par excellence de la nouvelle « République des Lettres », l’homme des Lumières est avant tout un « cosmopolite », un « citoyen du monde »[56] quand il n’est pas un apatride.
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Dans Was ist Aufklärung? (Qu'est-ce que les Lumières ?) en 1784, le philosophe Emmanuel Kant dit que le progrès des Lumières consiste à limiter toujours davantage le despotisme du gouvernement. Frédéric II, roi de Prusse, pourtant despote lui-même, sut garantir dans son royaume la liberté de conscience et utilisa malicieusement les Lumières de Kant comme instrument de propagande et comme moyen de gouvernement en s'assurant l'alliance des meilleurs esprits de toute l'Europe en leur donnant la liberté de publier et de leur dire « Raisonnez tant que vous voudrez, mais obéissez ! », pendant qu'ailleurs ils devaient tout autant obéir, mais sans pouvoir raisonner[57].
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Les philosophes de Lumières sont ouverts au monde et sont pour toute forme de liberté.
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Tous les philosophes des Lumières cherchent à libérer les hommes de toutes croyances et superstitions. Mais leurs idées ont touché peu de monde car peu de personnes savaient lire à l'époque. Ils ont tout de même réussi à modifier les idées reçues.
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Politiques, autant d'adversaires directs ou indirects des Ferveurs nouvelles. À leur influence s'ajoute, pour empêcher le progrès de la dévotion en France, la mode, cette mode qui, jusqu'au règne de Louis XIV, sert à l'impiété de recommandation parmi les gens du monde.
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Les principales figures des Lumières:
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Portrait de Emmanuel Kant, Auteur inconnu
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Portrait de David Hume (1711-1776), par Allan Ramsay en 1766.
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Portrait de Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon (1753)
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Portrait de Suzanne Curchod (1739-1794)
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Jean-Jacques Rousseau par Maurice Quentin de la Tour, au XVIIIe siècle, musée Antoine Lecuyer
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Portrait de Denis Diderot (1713-1784)
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Portrait de Madame du Deffand, par Eugène Asse (XVIIIe siècle)
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Portrait de Marie Olympe de Gouges par Alexander Kucharsky.
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Portrait de Alessandro Volta (1745-1827)
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Portrait de Émilie du Châtelet (1706-1749).
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Portrait de Montesquieu (1689-1755)
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Portrait de Thomas Jefferson (1743-1826)
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Portrait de Jean le Rond D'Alembert (1717-1783)
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Portrait de Adam Smith
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Portrait de Mario Pagano (1748-1799)
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Portrait de Voltaire (1694-1778)
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L'écume des lettres , Hachette édition
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Pâques est la fête la plus importante du christianisme[1]. Elle commémore la résurrection de Jésus, que le Nouveau Testament situe le surlendemain de la Passion, c'est-à-dire « le troisième jour ». La solennité, précédée par la Semaine sainte, dernière partie du carême, commence dans la nuit précédent le dimanche de Pâques, par la veillée pascale.
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La date de Pâques est fixée au premier dimanche après la première pleine lune qui suit le 21 mars, donc au plus tôt le 22 mars, si la pleine lune tombe le soir du 21, et au plus tard le 25 avril. Il ne s'agit pas de la lune observée, mais d'une lune dite ecclésiastique, méthode de calcul traditionnelle approchée. Les Églises occidentales, ayant adopté à la fois la réforme grégorienne du calendrier et une correction concomitante pour le cycle lunaire, ont souvent un jour de célébration différent de celui des Églises orthodoxes, le décalage pouvant être de 0, 1 ou 5 semaines, selon les années (exceptionnellement 4, si la lune est nouvelle à Rome, mais pas à Constantinople).
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Certaines Églises chrétiennes choisissent de pratiquer la Pâque quartodécimaine en concordance avec la Pâque juive.
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Le substantif « Pâques » est — comme le féminin[2],[3],[4] singulier « Pâque » — un emprunt[2] au latin[2] chrétien[3],[4] Pascha, un substantif neutre[4] pluriel[N 1] traité comme un féminin[4] singulier[N 1]. Le latin Pascha est lui-même emprunté au grec[4] Πάσχα / Páskha et celui-ci — par l'intermédiaire de l'araméen pasḥa,[3],[4] — à l'hébreu biblique[2],[3],[4] pesaḥ qui serait dérivé[3],[N 2] du verbe pasaḣ qui signifie « passer devant, épargner »[3],[4] car, selon la Bible[6], les juifs avaient reçu l'ordre de sacrifier un agneau indemne de toute tare et d'en badigeonner le sang sur les montants des portes afin que les puissances qui viendraient détruire les premiers nés égyptiens lors de la dixième plaie, passent au-dessus de ces portes sans s'arrêter[7]. Chaque année les juifs commémorent cet événement lors de la fête de Pessa'h. La Passion du Christ s'étant déroulée, selon les évangiles, durant ces célébrations, le christianisme a investi cette fête et sa symbolique, le Christ devenant l'agneau immolé pour sauver l'humanité de ses péchés[8].
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Le pluriel de Pâques ne fait pas référence à une pluralité de dates. La langue française distingue en effet la Pâque juive (ou Pessa'h) et la fête chrétienne de Pâques. La première commémore la sortie d'Égypte et la liberté retrouvée des enfants d'Israël. La fête chrétienne est multiple. Elle commémore à la fois la dernière Cène instituant l'eucharistie, la Passion du Christ et sa résurrection. C'est seulement après le XVe siècle que la distinction sémantique a été marquée par la graphie entre Pasque (ou Pâque) désignant la fête juive et Pasques (ou Pâques) désignant la fête chrétienne[9].
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Le jour de Pâques est un dimanche situé à des dates variables du calendrier grégorien comprises entre le 22 mars et le 25 avril. Des dates de jours fériés et de fêtes dépendent de ce jour de Pâques, comme le lundi de Pâques, l'Ascension, la Pentecôte, le lundi de Pentecôte.
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À titre d'exemple, les dates contemporaines de Pâques sont les dimanches :
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Ces dates sont celles du calendrier grégorien, qui suit le mouvement du Soleil et les saisons.
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De tout temps et dans de nombreuses cultures païennes, au printemps, on fête la lumière, la renaissance de la nature après les longs mois d'hiver. Ce qui était parfois symbolisé par le retour ou le réveil d'une divinité[10]. Au Proche-Orient, comme leurs ancêtres Cananéens, les Hébreux et leurs voisins Babyloniens, Mésopotamiens, offrent à leurs dieux les prémices de leur moisson[11].
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Pâques est la première fête célébrée dans les calendriers liturgiques chrétiens ; elle est attestée dès le IIe siècle.
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Elle commémore la dernière Cène, la Passion et la résurrection du Christ[12], événements dont les évangiles synoptiques situent le déroulement lors des festivités de la Pâque juive à Jérusalem, un vendredi 15 nissan du calendrier hébraïque, alors que l'évangile attribué à Jean situe la crucifixion de Jésus un vendredi 14 nissan. La fête de Pâques était célébrée de façon diverse par les églises chrétiennes primitives. Certaines des premières Églises continuaient à célébrer la Cène le jour de la Pâque juive, en particulier les Églises syriaques attachées à la tradition johannique qui identifiait le sacrifice du Christ à l'offrande pascale[13]. D'autres, telles l’Église de Rome, fêtaient Pâques le dimanche suivant la Pâque juive, mettant ainsi l'accent sur la résurrection au lendemain du shabbat[14]. En 387, Épiphane de Salamine témoigne de « l'existence de deux groupes qui fêtaient Pâques à date fixe : d'un côté ceux qui suivent les « mythes juifs », de l'autre un groupe qui, fixé en Cappadoce, célèbrent Pâques le 8 des calendes d'avril (25 mars). » Il précise que ces gens prétendaient avoir trouvé la date exacte de la crucifixion de Jésus dans des sources chrétiennes. Toutefois, Épiphane n'admet pas cette date et indique que d'autres versions donnent le 15 des calendes d'avril (18 mars) ou le 10 de ces calendes (23 mars). Il ajoute que d'après ses calculs, il s'agit du 13 des calendes d'avril (20 mars)[15].
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Le calendrier hébreu étant lunisolaire, tous les mois commencent à la nouvelle lune ; le 14 du mois de nissan correspond donc en général à la pleine lune à quelques jours près (c'est-à-dire le quatorzième après la nouvelle lune visible depuis Jérusalem la plus proche de l'équinoxe. Voir ci-après les détails sur la définition du concile de Nicée). L'année du calendrier juif compte 12 ou 13 mois lunaires ; pour que nissan reste le premier mois du printemps, l'intercalation d'un mois complémentaire était décidée par le Sanhédrin quand c'était nécessaire pour respecter le rythme des saisons[16]. Après le Ier concile de Nicée en 325, il fut décidé que le calcul de la date de Pâques se ferait selon une règle fixe[17]. Ainsi, « Pâques est le dimanche qui suit le 14e jour de la Lune qui atteint cet âge le 21 mars ou immédiatement après », donc le dimanche après la première pleine lune advenant pendant ou après l'équinoxe de printemps. Un problème, apparu plus tard, est la différence des pratiques entre les églises occidentales et les églises orthodoxes. Les premières adoptent en 1582 le calendrier grégorien pour calculer la date de Pâques, alors que les autres continuent à utiliser le calendrier julien originel. Le Conseil œcuménique des Églises proposa une réforme de la méthode de détermination de la date de Pâques lors d'un sommet à Alep (Syrie), en 1997. Cette réforme aurait permis d'éliminer les différences de dates entre églises occidentales et orientales[18] ; elle devait entrer en application en 2001, mais elle échoua.
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Le calcul de la date de Pâques est assez complexe ; il est connu sous le nom de comput. Il existe des tables traditionnelles, mais aussi des algorithmes plus mathématiques pour la retrouver. La première méthode développée par Carl Friedrich Gauss présentait quelques erreurs : en 1954 (la formule donnait le 25 avril au lieu du 18 avril) et en 1981 (le 26 avril au lieu du 19 avril). De nombreux autres mathématiciens ont depuis développé d'autres formules. Voir des calculs détaillés dans l'article du calcul de la date de Pâques.
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Certains groupes religieux choisissent de pratiquer cette cérémonie en concordance avec la Pâque juive, c'est-à-dire le jour de la Pâque quartodécimaine pour l'Église de Dieu (Septième Jour) et certains baptistes du Septième Jour [réf. nécessaire], ou le jour du Mémorial pour les Témoins de Jéhovah[19].
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En Europe, avant l'évangélisation, les cultes d'origine gréco-romaines se superposent aux croyances celtiques autour de la résurrection de la nature après l'hiver et de l’équinoxe.
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En 725 en Grande-Bretagne, Bède le Vénérable mentionne la déesse Éostre qui symbolise le renouveau et annonce le printemps. Des rites étaient célébrées en son honneur à ce moment de l'année. Les noms anglais et allemand de Pâques, Easter et Ostern auraient dérivé de son nom, qui comme « aurore » signifie « qui se lève à l'est »[11].
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Les chrétiens se sont appuyés sur ces traditions pour instaurer leurs rites, puis ils ont imposé leur calendrier pour rompre définitivement avec les croyances antérieures[11].
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Le dimanche de Pâques, comme tous les dimanches, est reconnu comme jour férié par tous les pays de tradition chrétienne. Le lundi de Pâques est également férié dans certains pays, comme la France (depuis la loi du 8 mars 1886) mais pas aux États-Unis, en Équateur, dans certaines communautés autonomes d'Espagne, au Mexique et en Argentine, ni au Portugal où le lundi est travaillé au moins dans certaines régions.
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Le vendredi saint est aussi férié dans de nombreux pays : Brésil, Équateur, Mexique, Argentine, Cameroun, Allemagne, Norvège, Royaume-Uni, certains cantons de Suisse, Canada, certains États des États-Unis, certaines régions d'Espagne, etc.
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Dans les départements français de l'Alsace, de la Guadeloupe, de la Guyane, de la Martinique et de la Moselle, ainsi qu'en Polynésie française, le vendredi saint, qui précède le dimanche de Pâques, est également férié[20].
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Pâques (aussi appelé le dimanche de Pâques) est la solennité la plus importante (juste devant Noël) de l'Église catholique, c'est-à-dire qu’il était traditionnellement obligatoire de chômer, d'assister à la messe et d'y communier après s'être confessé (« faire ses Pâques »). Elle est la première des cinq fêtes cardinales de l'année liturgique catholique.
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La liturgie spécifique à Pâques commence par la vigile pascale, célébration aussi respectée par certains anglicans et luthériens. Souvent, la vigile pascale est l'occasion, pour les croyants, de recevoir le sacrement du baptême ou de la confirmation. La nuit du matin du dimanche de Pâques se font donc l'allumage du feu nouveau du cierge pascal, la bénédiction des fonts baptismaux, la lecture des prophéties et le chant des litanies des saints. Normalement, Pâques est le jour de l'année que choisissent les fidèles qui ne vont à la messe qu'une fois par an pour communier (d'où l'expression « faire ses Pâques »), ce qui leur impose d'aller se confesser au préalable. Depuis le Jeudi saint, il n'y a pas eu d'Eucharistie, seulement la célébration de la Passion du Seigneur du Vendredi saint, avec distribution d'hosties consacrées le jour d'avant. Symboliquement, pour les catholiques, la veillée pascale et son cierge traduisent la résurrection du Christ, le renouvellement solennel de l'engagement de leur baptême par l'ensemble des chrétiens.
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Ainsi, le carême est terminé et l'accent est mis sur l'innocence retrouvée et sur la valeur de l'initiation chrétienne.
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Lorsque le jour est levé, s'ensuit alors l'office suivant : la messe de la Résurrection. Le Christ, aussi appelé le Rédempteur, a vaincu pour les mortels le péché, le démon et la mort même. Jésus-Christ s'est donc fait l'agneau de Dieu, l'Agnus Dei, sacrifié lors de la crucifixion, et qui enlève les péchés du monde par sa mort et sa résurrection. Cette messe de Pâques a donc une symbolique qui exprime ainsi l'apex de toute l'année liturgique des catholiques, car elle leur rappelle leurs devoirs de chrétiens grâce à ce renouveau spirituel. Pâques est aussi l'une des rares occasions pour le Pape de prononcer la célèbre bénédiction urbi et orbi. Enfin, ce dimanche vient clore le triduum pascal et commence le temps pascal.
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En Belgique, en France et en Italie, les cloches sont rendues silencieuses lors du Jeudi saint pour éviter qu'elles ne sonnent pendant les deux jours suivants. Durant le carême, on omet de chanter le Gloire à Dieu, en signe de pénitence. Alors, quand arrive la vigile pascale, on fait sonner les cloches pour manifester la joie qu'on a de sortir de la pénitence pendant qu'on le chante.
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Aux Philippines, au matin de Pâques (appelé localement Pasko ng Muling Pagkabuhay ou les Pâques de la Résurrection), la célébration est marquée par des actes de joie. À l'aube, Salubong, le premier d'entre eux, fait mettre ensemble de grandes statues de Jésus et Marie illustrant la première réunion de Jésus et de sa mère Marie après la résurrection. Peu de temps après, la messe de Pâques commence dans l'allégresse.
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Au Tyrol, l'effigie du Christ ressuscité apparaît par un procédé théâtral au centre du décor baroque des Ostergräber.
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La fête de Pâques est célébrée avec beaucoup de solennité par les chrétiens orthodoxes. Bien que certaines Églises orthodoxes divergent selon le calendrier de référence (grégorien ou julien), la date de Pâques est cependant commune à toutes les Églises orthodoxes (à l'exception de l’Église autonome de Finlande) parce qu'elle est partout fixée à partir du calendrier julien, quel que soit le calendrier liturgique suivi.
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Dans le calendrier grégorien, cela signifie qu'elle est fêtée entre le 4 avril et le 8 mai au plus tard.
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Le tropaire apolytikion de la Fête des Fêtes, « Le Christ est ressuscité des morts, par la mort, il a terrassé la mort ; à ceux qui sont dans les tombeaux il a fait don de la vie » est repris plusieurs dizaines de fois au cours de chaque office.
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Le premier office de Pâques est celui des matines du dimanche. Il débute dans l'obscurité la plus totale, avant que le célébrant ne sorte par les portes saintes avec un cierge allumé, disant « Venez prendre la lumière à la Lumière sans soir, et glorifiez le Christ ressuscité des morts ». De retour dans le sanctuaire, il entonne avec le clergé l'hymne « Ta Résurrection, ô Christ Sauveur, les anges la chantent dans les cieux ; accorde aussi à nous, sur terre, de Te glorifier avec un cœur pur ». Puis le clergé sort en procession, suivi de tous les fidèles, et continue de chanter l'hymne en tournant trois fois autour de l'église. Une fois revenu devant les portes, le célébrant chante la doxologie initiale, et lit l'évangile de la Résurrection selon saint Marc (Marc 16, 1-8). Puis il entonne les versets des stichères de Pâques, à quoi le chœur répond par le tropaire. Suit l'échange qui servira, toute la période de Pâques, de salutation : « Christ est ressuscité » à quoi l'on répond « En vérité, il est ressuscité ».
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En Grèce, le prêtre dit ensuite par trois fois devant la porte : « Levez vos portes, princes ; levez-vous, portes éternelles, et le Roi de gloire entrera », à quoi des fidèles restés dans l'église répondent « Qui est ce Roi de Gloire ? » Le prêtre reprend : « Le Seigneur puissant et redoutable, le Seigneur redoutable au combat. » A la troisième fois, il ajoute à voix forte : « Le Seigneur des puissances, c'est lui le Roi de gloire ! » en poussant la porte ; et il entre. A l'intérieur de l'église, les portes du sanctuaire sont ouvertes (voire sorties de leurs gonds), et le restent jusqu'au dimanche suivant.
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L'office de matines est composé essentiellement du canon de Pâques, rédigé par saint Jean Damascène, auquel s'ajoute les ipakoï, ikos et kondakion de l'office, ainsi que l'hymne « Ayant contemplé la Résurrection du Christ » chantée trois fois. Il est de coutume, en Russie, que les prêtres qui sortent encenser l'église à chaque ode du canon portent des vêtements de couleurs à chaque fois différentes. L'encensement se fait en clamant « Christ est ressuscité », avec la réponse habituelle.
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Après les matines ont lieu les heures de Pâques, intégralement chantées, puis la liturgie de saint Jean Chrysostome. L'évangile, dans la tradition slave, est proclamé dans autant de langues qu'il est possible de le faire avec le clergé en présence. Traditionnellement, suivent des agapes de rupture du Carême, qui peuvent durer toute la nuit.
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L'après-midi qui suit, on célèbre les vêpres de Pâques (au cours desquelles l'évangile est récité dans toutes les langues selon la tradition grecque), qui sont celles du lundi. Cela fait du dimanche de Pâques le seul jour qui ne possède pas de vêpres, mais seulement un office de matines, le seul jour « sans soir » de l'année liturgique.
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Toute la semaine qui suit (appelée Semaine Lumineuse) on continue de ne rien lire et de tout chanter, et de chanter les hymnes du cycle entier de la résurrection. On chante le tropaire de Pâques jusqu'au mercredi qui précède l'Ascension. Pendant la première semaine, il n'y a aucune restriction de nourriture ; puis, jusqu'à la Pentecôte, on retrouve le jeûne des mercredis et vendredis, allégé d'un cran : huile et vin y sont autorisés. Le Samedi Lumineux, on célèbre la dernière liturgie pascale, et l'on partage entre les paroissiens l'artos, un gâteau de pain qui a été cuit le samedi précédent.
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La fête de Pâques est la célébration la plus importante pour les chrétiens évangéliques[21],[22]. Elle est un rappel de la grâce de Dieu et de la puissance du salut en Jésus. Lors de la réunion du dimanche, le message est souvent lié à la résurrection et à l'impact de cet évènement dans la vie de ceux qui ont accepté Jésus, qui ont vécu la nouvelle naissance.
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De nombreuses coutumes datant de la plus haute antiquité destinées à accueillir le retour du printemps se rattachèrent à la fête de Pâques. L’œuf est le symbole de la germination qui se produit au début du printemps. De même le lièvre est un symbole antique qui a toujours représenté la fécondité[23]. En France et surtout au Québec, certains mythes populaires parlent de la cueillette de l'Eau de Pâques. Dans l'Église catholique québécoise, la cueillette de l'Eau de Pâques n'est pas un mythe, puisque lorsque la vigile pascale ou la messe du matin de Pâques se termine, il est réellement possible de remplir un petit pot avec un peu de l'eau qui vient d'être bénie pendant la célébration pour en rapporter chez soi. Le mythe à proprement parler voulait qu'on recueille l'eau de pluie tombée au matin de Pâques. On disait de cette eau ainsi recueillie qu'elle permettait de guérir des maladies. En Allemagne, en Suisse, en Autriche, en France dans la région d'Alsace et le département de la Moselle ainsi qu'en Martinique, Guyane, Guadeloupe et à La Réunion, le lundi de Pâques s'accompagne d'un autre jour férié : le « Karfreitag », soit le Vendredi saint. Pâques ressemble à Noël et il n'est pas rare que les gens s'offrent des cadeaux entre eux à cette occasion.
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En Allemagne et en France, le repas de Pâques est souvent l'occasion de partager un gigot d'agneau rôti accompagné de flageolets. En Alsace et dans certaines régions d'Allemagne, on confectionne un biscuit en forme d’agneau appelé Osterlammele ou Lamala. Cette tradition alsacienne catholique du Lammele est attestée par le théologien catholique Thomas Murner en 1519 : le fiancé offrait un agneau pascal à sa promise. On l’offrait aussi aux enfants au retour de la messe du jour de Pâques. Après le temps du carême, ce biscuit riche en œufs permettait d’écouler le stock d’œufs accumulé avant Pâques et dont la consommation était déconseillée, en attente de Pâques. L’agneau était décoré d'un étendard aux couleurs du Vatican (jaune et blanc) ou de l’Alsace (rouge et blanc). Cette tradition, comme la plupart, a perdu son caractère confessionnel et s'est sécularisée.
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Dans le Berry et plus largement dans le centre de la France les charcutiers fabriquent le Pâté de Pâques (ou Pâté du Berry) composé de farce et d'œufs durs entiers enroulés une pâte feuilletée[24].
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En Guyane, on déguste traditionnellement le dimanche de Pâques le bouillon d'awara, un mets typique de la région fait avec la pâte du fruit de l'awara.
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Pâques a donné naissance aux prénoms Pascal et Pascale.
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Selon les régions, les traditions populaires liées à la célébration de Pâques varient. Ces différences sont notamment notables autour des desserts que l'on peut retrouver.
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Dans la ville de Crest, dans la Drôme, on prépare la couve crestoise, sorte de gâteau sec, aussi appelé le Suisse dans la région lorsqu'il prend la forme d'un pantin. Ce sablé date du début du XVIIIe siècle et est d'origine provençale. Il s'agit d'une galette assez épaisse qui tire son nom de sa forme : un nid de poule avec ses œufs. Elle est généralement parfumée aux zestes d'agrume.
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En Italie, on déguste le Campanare della Nonna mais surtout on le partage en l'offrant à ceux que l'on aime. Il s'agit d'un biscuit classique, généralement en forme de cloche, de panier ou de poisson, surmonté d'un œuf de poule. On y goûte aussi la Colombe, une brioche à pâte levée recouverte d'un glaçage blanc décoré d'amandes.
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En Russie, il y a 2 desserts : le koulitch, une brioche beurrée avec des fruits secs ou confits et la paskha, une préparation à base de fromage blanc et de fruits confits. Le mot « paskha » peut aussi désigner en Ukraine le koulitch.
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Dans les pays chrétiens, l’œuf de Pâques est le cadeau le plus distribué le jour de Pâques ; les œufs sont apportés par les cloches de Pâques. Depuis le Jeudi saint, les cloches des églises catholiques sont silencieuses, en signe de deuil. La tradition populaire pour les enfants dit qu'elles sont parties pour Rome, et elles reviennent le jour de Pâques en ramenant des œufs qu'elles sèment à leur passage.
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Comme pour Noël, les Alsaciens, les Allemands, ainsi que les Suisses décorent leur maison à l’approche de Pâques. Les œufs de Pâques sont apportés par le lapin de Pâques (Osterhase, « lièvre de Pâques »))[25]. Chocolats et décorations diverses, souvent en forme de lapin, ornent ainsi les boutiques et les appartements. On y fait aussi des bouquets de Pâques sur lesquels on accroche divers sujets et des œufs peints. Les arbres de Pâques dans les jardins ont droit également à une parure multicolore avec l’arrivée du printemps ; les œufs et lapins poussent partout. Les Allemands, les Alsaciens et les Américains décorent des œufs cuits durs avec de la peinture ou des feutres.
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Les Américains espèrent que l’Easter Bunny leur apportera des lapins en chocolat et des sucreries dans un panier tressé.
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En Pologne, un panier garni est préparé le vendredi, conservé sans être mangé le samedi, et béni le jour-même par le prêtre.
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Dans les pays à majorité chrétienne orthodoxe, il y a beaucoup de coutumes qui plaisent particulièrement aux enfants. Des œufs sont peints pour cette journée, essentiellement en rouge, mais on utilise aussi d'autres couleurs. Il existe plusieurs traditions populaires et religieuses liées à Pâques :
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Tous les peuples orthodoxes respectent à Pâques la coutume suivante. Pendant toute la semaine les chrétiens orthodoxes se saluent par l’exclamation « Christ est ressuscité ! » (Христос васкрсе, en serbe cyrillique, Χριστός ἀνέστη en grec) à laquelle on répond « Il est vraiment ressuscité ! » (Ваистину васкрсе, en cyrillique, Ἀληθῶς ἀνέστη! en grec). En Hongrie, en Roumanie, en République tchèque et en Slovaquie, les jeunes filles colorent les œufs durs. Elles utilisent également de la cire qu'elles mettent autour de l'œuf. Une fois l'œuf coloré, la cire enlevée crée des motifs. Les garçons tressent avec des roseaux et des rubans colorés des fouets. Dans certaines régions rurales, le matin du lundi de Pâques, les garçons « s'habillent » et font le tour de leur voisinage pour « fouetter »[26] et arroser les jeunes filles en leur souhaitant des vœux. Les filles leur offrent des bonbons si ce sont des enfants, à manger et à boire, ou à défaut un verre d'alcool, si ce sont des adultes[26]. Les garçons repartent avec des œufs décorés, des chocolats, etc. La tournée se termine à midi. Cette ancienne tradition est encore célébrée avec plaisir pour les garçons, moins pour les filles qui doivent accepter ce châtiment affectueux avec le sourire.
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Cette tradition peut s'expliquer par le fait qu'aux alentours de l'équinoxe, la durée d'ensoleillement permet aux poules des latitudes européennes de recommencer à pondre après une pause hivernale[27].
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Puis au IVe siècle, l'Église ayant instauré l'interdiction de manger des œufs pendant le carême et les poules continuant à pondre, les œufs pondus depuis le début du carême — n'ayant pas été mangés — étaient alors décorés et offerts. De nos jours, le jeûne n'est plus prescrit aussi strictement mais la tradition d'offrir des œufs, y compris en chocolat, est restée.
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L’œuf de Pâques est un œuf décoré que l’on offre le matin du dimanche de Pâques. Il est souvent comestible et fait de chocolat ou de sucre.
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Dans la plupart des pays à dominante chrétienne, les noms de Pâques proviennent de l'hébreu pessa'h :
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Cependant, quelques langues nomment cette fête différemment :
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Dans la plupart des pays de tradition des églises orthodoxes ou orientales : « Christ est ressuscité ! », et on répond « En vérité, Il est ressuscité ! » Par exemple, en grec : « Χριστός Ανέστη! » - « Αληθώς Ανέστη! », en roumain « Hristos a înviat! » - « Adevărat a înviat!, en russe : « Христос воскресе! » - « Воистину воскресе! » ou encore en arabe : « ! المسيح قام, حقا قام ». En serbe, « Христос васкрсе », à laquelle on répond « il est vraiment ressuscité ! » « Ваистину васкрсе ». Ou encore, en arménien, « Քրիստոս հարեաւ ի մերելոց » (« Le Christ est ressuscité des morts »), phrase à laquelle on répond : « Օրհնեալ է յարութիւնն Քրիստոսի » (« Bénie soit la résurrection du Christ ! »)
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L'expression « faire ses Pâques » signifie de faire pénitence et de communier au corps du Christ au moins une fois l'an lors des commémorations pascales, généralement durant le carême et à Pâques[31] ou à un autre moment propice[29]. Paul VI a dit en audience : « La formule consacrée, populaire, « faire ses pâques » a précisément cette signification pratique, celle de rectifier le cours de notre vie en se référant à son orientation suprême, son orientation religieuse[32]. »
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La Pentecôte (du grec ancien πεντηκοστὴ ἡμέρα / pentêkostề hêméra, « cinquantième jour ») est une fête chrétienne qui célèbre l'effusion du Saint-Esprit, le cinquantième jour à partir de Pâques, sur un groupe de disciples de Jésus de Nazareth, dont les Douze Apôtres, suivant un récit relaté dans les Actes des Apôtres.
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L'Église considère la Pentecôte comme le point de départ de sa mission publique dans le monde. Selon elle, c'est la réalisation de la promesse du Christ aux apôtres au moment de son Ascension, dix jours plus tôt.
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« Vous allez recevoir une force, celle du Saint-Esprit qui viendra sur vous. Alors vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. »
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— Actes 1:8
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Cette fête, qui clôt le temps pascal et dont la célébration est attestée localement à partir du IVe siècle, puise son origine dans la fête juive de Chavouot, prescrite dans l'Ancien Testament, dans les livres de l'Exode et des Nombres.
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La Pentecôte se célèbre le septième dimanche après le dimanche de Pâques, à une date mobile calculée par le Comput. Elle tombe toujours un dimanche entre le 10 mai et le 13 juin. Elle se poursuit le lendemain, dans certains pays, par un lundi férié ou chômé, dit « lundi de Pentecôte ».
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Dans le calendrier juif, Chavouot se déroule « sept semaines entières » ou cinquante jours jusqu'au lendemain du septième sabbat »[v 1], après la fête de Pessa'h. De là son nom de Fête des Semaines (Chavouot, en hébreu) et celui de Pentecôte (cinquantième [jour], en grec ancien) dans le judaïsme hellénistique. Cinquante jours constituent sept semaines, selon la façon de compter de la Bible, et le chiffre 7 est éminemment symbolique[1].
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Fête à considérer comme un sursaut de la tradition prophétique qui tend à s'estomper dans le judaïsme du Second Temple au profit d'une religion sacerdotale, elle puise ses origines dans une fête célébrant les moissons[v 2] qui devient progressivement la célébration de l'Alliance sinaïtique entre Dieu et Moïse et de l'instauration de la Loi mosaïque[2]. Prescrite dans les livres de l'Exode et des Nombres [3], vers le début du Ier siècle elle devient l'un des trois grands pèlerinages annuels, surtout célébré par certains juifs hellénisés[n 1] et par certaines sectes juives[n 2] tout en conservant hors de ces groupes minoritaires sa dimension agricole jusqu'au Ier siècle de notre ère. Ce n'est qu'à partir du IIe siècle que le pharisianisme liera la fête de la moisson à la commémoration du don de la Loi au Sinaï[4].
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Les Actes des Apôtres situent explicitement lors de cette fête juive[5] le récit où les premiers disciples de Jésus de Nazareth, qui sont réunis au nombre de cent-vingt[6], reçoivent l'Esprit saint et une inspiration divine dans le Cénacle de Jérusalem : des langues de feu se posent sur chacun d'eux, formalisant la venue de l'Esprit dans un épisode de communication inspirée qui permet aux disciples de s'exprimer dans d'autres langues que le galiléen et d'être compris par des étrangers, ce qui a été assimilé soit à du polyglottisme ou de la glossolalie selon les théologiens[7],[8],[2].
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« Le jour de la Pentecôte, ils étaient tous ensemble dans le même lieu. Tout à coup il vint du ciel un bruit comme celui d'un vent impétueux, et il remplit toute la maison où ils étaient assis. Des langues, semblables à des langues de feu, leur apparurent, séparées les unes des autres, et se posèrent sur chacun d'eux. Et ils furent tous remplis du Saint Esprit, et se mirent à parler en d'autres langues, selon que l'Esprit leur donnait de s'exprimer. »
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— Actes 2:1-4[v 3]
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Le récit des Actes insiste à la fois sur l'universalité de l'évènement, qui concerne environ cent-vingt disciples de Jésus — au nombre desquels les Douze — et dont sont témoins des gens venus de « toutes les nations », ainsi que sur son caractère cosmique[6]. L'image du feu — conforme à la tradition juive de l'époque sur l'épisode de la révélation sinaïtique que l'épisode entend renouveler — matérialise la Voix divine. La tradition chrétienne perçoit et présente la Pentecôte comme la réception du don des langues qui permet de porter la promesse du salut universel aux confins de la terre[2] ainsi que semble en attester l'origine des témoins de l'événement, issus de toute la diaspora juive[v 4].
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La prise de possession des disciples par l'Esprit-Saint évoque les transes prophétiques et l'apôtre Pierre, qui cite une prophétie de Joël[v 5] qui concerne tant la Terre que le Cosmos[v 6], annonce la venue d'un peuple de prophètes, un statut accordé à tout disciple de Jésus qui peut s'engager dans une mission universelle[6] et assurer la diffusion de l'Évangile : le discours de Pierre conduit 3 000 juifs pieux au baptême[9].
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« Ceux qui acceptèrent sa parole furent baptisés ; et, en ce jour-là, le nombre des disciples s'augmenta d'environ trois mille âmes. »
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— Actes 2:41
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Dans un épisode rapporté par le seul évangile selon Jean, celui de la dernière Cène qui se déroule la veille de sa Passion, Jésus annonce la venue du Paraclet (traduit par le Consolateur ou le Défenseur) :
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« Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin qu'il demeure éternellement avec vous,
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l'Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu'il ne le voit point et ne le connaît point ; mais vous, vous le connaissez, car il demeure avec vous, et il sera en vous[v 7],[v 8]. »
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Les évangiles synoptiques n'évoquent pas cette annonce.
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Si une période festive de cinquante jours est attestée dans certaines communautés chrétiennes à partir de la fin du IIe siècle, elle n'était pas généralisée et ce n'est qu'à partir du IVe siècle qu'est instituée la fête de la Pentecôte au dernier jour de cette période[10] ; elle est attestée à Rome et Milan vers 380[11].
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À l'époque de Charlemagne, la Pentecôte était devenue une fête d'obligation, mentionnée comme telle lors du concile régional de Mayence[12], au cours de laquelle l'Église catholique romaine s'adressait aux nouveaux baptisés et confirmés.
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La Pentecôte est une des Douze Grandes Fêtes de l'Église orthodoxe.
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Au début du XXe siècle apparaît le pentecôtisme, appelé aussi mouvement de Pentecôte, un courant chrétien évangélique accordant une importance spéciale aux dons du Saint-Esprit, tels ceux manifestés par les apôtres et autres fidèles rassemblés le jour de la Pentecôte [13].
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Depuis le concile Vatican II, l'octave de la Pentecôte n'est plus solennisée hormis dans les branches traditionalistes de l'Église. Depuis ce concile qui a remis à l'honneur le culte rendu à l'Esprit saint, cette fête donne parfois lieu à des célébrations particulièrement festives, notamment au sein des communautés charismatiques.
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Dans les traditions chrétiennes, la fête de la Pentecôte est une occasion spécifique de célébrer le Saint-Esprit, troisième personne de la trinité chrétienne.
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En cette occasion, les prières des chrétiens invoquent Dieu pour que l'Esprit-Saint leur soit accordé[14].
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La Pentecôte commémore la fondation de l'Église[15],[16].
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Dans la tradition catholique, la messe chantée à la fête de la Pentecôte comporte la séquence grégorienne Veni Sancte Spiritus. Dans quelques rares églises catholiques d'Europe occidentale, usage hérité du Moyen Âge, des pétales de roses sont lancés sur les fidèles pendant le chant de la séquence.
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Le compositeur français Olivier Messiaen a composé une de ses œuvres majeures pour orgue, la Messe de la Pentecôte, pour célébrer cette fête.
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La Pentecôte est célébrée le septième dimanche, soit quarante-neuf jours après le dimanche de Pâques. La date en est variable puisque Pâques est une fête mobile[n 3]. Elle est toujours comprise entre le 10 mai et le 13 juin.
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Elle est la troisième des cinq fêtes cardinales de l'année liturgique catholique.
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Les dates récentes ou imminentes de cette fête religieuse mobile par rapport au calendrier grégorien sont les dimanches suivants dans l'Église catholique, selon le comput[17],[18] :
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La fête de la Pentecôte a lieu un dimanche, jour férié dans les pays de culture chrétienne.
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Dans certains pays, le lendemain est également férié : le lundi de Pentecôte est actuellement jour férié en Allemagne, en Autriche, en Belgique, en France, en Hongrie, en Islande, au Liechtenstein, en principauté de Monaco, au Luxembourg, aux Pays-Bas, dans certains cantons suisses, en Norvège, au Danemark[19], en Ukraine, en Roumanie, à Chypre, en Grèce (secteur public et certains secteurs du privé), à Madagascar, au Bénin, au Togo, en Côte d'Ivoire et au Sénégal qui, pourtant, est un pays à 90 % musulman.
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En Suède, il ne l'est plus depuis 2005, année où le 6 juin (fête nationale suédoise) est devenu férié. Mais il ne l'est pas dans des pays pourtant de tradition catholique comme l'Italie[n 4], le Brésil, l'Irlande, l'Espagne, le Canada[n 5], le Portugal, la Pologne, ni au Cameroun, ni dans certains pays de tradition orthodoxe comme la Russie.
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En France, le lundi de Pentecôte a été jour férié depuis le concordat de 1801 jusqu'en 2004. Entre 2004 et 2007, à la suite de la décision du gouvernement Raffarin d'en faire une journée de solidarité envers les personnes âgées, il devient non chômé pour beaucoup d'entreprises, les salariés devant travailler à titre gratuit. Les règles concernant ce travail non rémunéré sont toutefois assouplies dès 2008, et les salariés ne sont plus tenus de travailler ce jour-là[20]. Dans la polémique liée à cette mise en place, l'épiscopat français déclara qu'il n'y avait pas objection d'ordre religieux à sa suppression, mais réclama une concertation[21].
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Le lundi est le jour de la semaine qui succède au dimanche et qui précède le mardi. Traditionnellement le deuxième jour de la semaine, il est considéré de façon récente[Depuis quand ?] comme le premier jour de la semaine dans un grand nombre de pays.
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En français, comme dans la plupart des langues romanes, le mot « lundi » est issu du latin lunae dies signifiant « jour de la Lune »[1]. Ainsi dit-on lunedi en italien, lunes en espagnol (castillan), luni en roumain, avec inversion des mots : dilluns en catalan, dilun en occitan, mais segunda-feira en portugais.
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Les langues celtiques ont parfois emprunté cette appellation au latin : gallois Dydd Llun, vieux breton et locutions Dez Lun, breton Lun (un lundi & durée) ou Lunvezh (contenu), irlandais Dé Luain, etc.
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Dans les langues germaniques, il est apparenté à Máni, le dieu germanique (nordique) de la Lune, dieu masculin (d'où le genre masculin du mot Mond « lune »). On a ainsi en islandais Manudagur, forgé sur le vieux norrois máni « lune » ; en anglais Monday forgé sur le vieil anglais mōna > moon ; en néerlandais Maandag, forgé sur maan (féminin dans cette langue), en allemand Montag forgé sur le vieux haut allemand māno > Mond « lune », etc. Ils procèdent tous d'un germanique commun *mænan-, probablement apparenté au nom du mois *mænōÞ > islandais mánuð, anglais month, allemand Monat, etc. Le mot germanique désignant le mois est apparenté au latin mensis > mois, gaulois *mids, gallois mis, breton miz, irlandais mi « mois ». Même relation entre le grec meis, men « mois » et mene « lune ». Ils remontent tous à une base indo-européenne *mē que l'on retrouve dans le mot « mesure » en français, la lune étant considérée comme la mesure du temps.
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En Asie, plusieurs langues expriment le lundi comme « le premier jour ». En chinois par exemple, il est nommé xingqi yi, ce qui signifie « jour 1 de la semaine ».
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Au Japon, il s'écrit 月曜日 (getsuyoubi), mais la prononciation courante du premier kanji 月 est tsuki, et il a pour sens la lune.
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Au contraire, en arabe, arménien, géorgien, grec, hébreu, persan, portugais et vietnamien, la traduction littérale du terme désignant le lundi est « deuxième jour ».
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Actuellement, beaucoup de cultures considèrent le lundi comme le début de la semaine travaillée, juste après le week-end.
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Dans la plupart des pays d'Europe, en Australie, en Amérique du Sud et dans certains pays d'Afrique et d'Asie, le lundi est considéré comme le premier jour ouvrable de la semaine. La norme ISO 8601 considère également que la semaine débute par le lundi.
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Dans d'autres endroits, le lundi est considéré comme le deuxième jour de la semaine. C'est le cas au Royaume-Uni, au Canada, aux États-Unis et au Japon[réf. nécessaire].
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Les pays du Moyen-Orient débutent la semaine de travail le samedi, Israël le dimanche (he : yom rishon, Premier jour [de la semaine]).
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La Lune[a], ou Terre I[b], est un objet céleste qui orbite autour de la planète Terre et le seul satellite naturel permanent de la Terre[c],[2]. C'est le cinquième plus grand satellite naturel du Système solaire et le plus grand des satellites planétaires par rapport à la taille de la planète autour de laquelle elle orbite. La Lune est, après le satellite de Jupiter Io, le deuxième satellite le plus dense du Système solaire parmi ceux dont la densité est connue.
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On pense que la Lune s'est formée il y a environ 4,51 milliards d'années, peu de temps après la Terre. L'explication la plus largement acceptée est que la Lune s'est formée à partir des débris restants après un impact géant entre la Terre et un corps de la taille de Mars appelé Théia.
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La Lune est en rotation synchrone avec la Terre, et montre donc toujours la même face à la Terre. Cette face visible est marquée par des mers volcaniques sombres qui remplissent les espaces entre les hautes terres claires de l'ancienne croûte lunaire et les cratères d'impact proéminents. Après le Soleil, la Lune est le deuxième objet céleste le plus lumineux régulièrement visible dans le ciel terrestre. Sa surface est en fait sombre, bien qu'elle semble très claire par rapport au ciel nocturne, avec une réflectance légèrement supérieure à celle de l'asphalte usé. Son influence gravitationnelle produit les marées océaniques, les marées terrestres et un léger allongement de la durée du jour.
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La distance orbitale moyenne de la Lune est de 384 402 km, soit 1,28 seconde-lumière. C'est environ trente fois le diamètre de la Terre. La taille apparente de la Lune dans le ciel est presque la même que celle du Soleil, puisque l'étoile fait environ 400 fois la distance et le diamètre lunaires. Par conséquent, la Lune couvre le Soleil presque exactement pendant une éclipse solaire totale. Cette correspondance de la taille visuelle apparente ne se poursuivra pas dans un avenir lointain parce que la distance de la Lune à la Terre augmente graduellement.
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La Lune est survolée pour la première fois par un engin spatial (Luna 2) en septembre 1959. Durant plus d'une décennie, notre satellite est étudié par un grand nombre de sondes spatiales d'origine soviétique ou américaine. Cette période d'exploration intensive culmine avec le programme Apollo de la NASA qui dépose à six reprises un équipage sur la surface de la Lune entre 1969 (Apollo 11) et 1972. Ces missions ont ramené sur Terre des roches lunaires qui, avec les observations effectuées sur place, permettent de développer une meilleure connaissance géologique de la Lune et de sa structure interne et de l'histoire de sa formation. La Lune est délaissée par les puissances spatiales à compter de 1974 au profit des autres corps célestes du système solaire. L'intérêt pour cet astre renait à la suite de deux petites missions de la NASA — Clementine et Lunar Prospector — qui découvrent des indices d'eau dans les régions polaires. À compter de la fin des années 1990, la Lune est la destination principale des sondes spatiales des nouvelles nations spatiales — Japon, Chine et Inde — qui l'utilisent pour mettre au point les techniques nécessaires à leur programme d'exploration du système solaire.
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L'importance naturelle de la Lune dans le ciel terrestre et son cycle régulier de phases, vu depuis la Terre, ont fourni des références et des influences culturelles aux sociétés et cultures humaines depuis des temps immémoriaux. Ces influences culturelles se retrouvent dans la langue, les systèmes de calendrier lunaire, l'art et la mythologie.
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Le substantif féminin lune provient du latin lūna, un substantif féminin[3] attesté depuis Ennius[4].
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Ce terme français est attesté dès le XIe siècle[5],[6] : sa première occurrence connue se trouve dans la Chanson de Roland[7], datée d'environ 1080[8].
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La racine la plus largement partagée parmi les langues indo-européennes est *mēns[9], à laquelle on doit le grec μῄνη mene (lune), les mots anglais moon (lune), month (mois) et les français mois, menstruation[10], etc. Le sens dérivé de « mois » remonte à l'origine du concept de mois, initialement une mesure de temps pragmatique correspondant à une lunaison. Cette unité de temps a été pérennisée dans les calendriers lunaires ou adaptée à un douzième d'année dans les calendriers solaires. De même, le cycle d'ovulation féminin était assimilé aux lunaisons[réf. nécessaire].
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Un autre terme, *louksnā, « la lumineuse »[9], une formation, dérivée de *loukís (lumière), lūx en latin (apparenté aussi au grec leukos 'blanc') décrit la lune comme un astre lumineux (pour la clarté nocturne qu'elle apporte). On lui doit le latin lūna ou l'arménien lusin.
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Des auteurs tels[11] Varron[12] et Cicéron[13], faisaient déjà dériver luna du verbe intransitif lucere, signifiant « luire, briller, éclairer »[14].
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La Lune a une période sidérale d'environ 27,3 jours, pendant laquelle elle effectue une orbite complète autour de la Terre par rapport à des étoiles fixes[d]. Mais comme la Terre se déplace en même temps sur son orbite autour du Soleil, il faut un peu plus de temps pour que la Lune montre la même phase à la Terre, soit environ 29,5 jours[e] (sa période synodique)[15]. Contrairement à la plupart des satellites des autres planètes, elle orbite plus près du plan de l'écliptique que du plan équatorial de la planète. Son orbite est subtilement perturbée par le Soleil et la Terre de nombreuses façons petites, complexes et interactives. Par exemple, le plan de l'orbite de la Lune tourne graduellement tous les 18,61 ans[16], ce qui affecte d'autres aspects du mouvement lunaire. Ces effets consécutifs sont mathématiquement décrits par les lois de Cassini[17].
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La période de rotation de la Lune est la même que sa période orbitale. Elle présente donc toujours le même hémisphère (nommé « face visible de la Lune ») à un observateur terrestre (l'autre hémisphère est donc appelé « face cachée de la Lune »). Cette rotation synchrone résulte des frottements qu’ont entraînés les marées causées par la Terre à la Lune, et qui ont progressivement amené la Lune à ralentir sa rotation sur elle-même, jusqu’à ce que la période de ce mouvement coïncide avec celle de la révolution de la Lune autour de la Terre. Actuellement les effets de marée de la Lune sur la Terre ralentissent la rotation de cette dernière et provoquent un léger éloignement des deux astres d'environ 3,8 cm par année[18]. Du fait de cet éloignement et du ralentissement qui fait que la durée du jour terrestre augmente de 15 μs par an, la Lune à sa naissance orbitait à une distance 2 fois moindre qu'aujourd'hui et la Terre tournait alors sur elle-même en 6 heures[19],[20].
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La Lune est un ellipsoïde très légèrement allongé en raison de l'étirement par les marées, avec son axe long déplacé de 30° par rapport à la Terre (en raison d'anomalies gravitationnelles provenant des bassins d'impact). Sa forme est plus allongée que ce que les forces de marée actuelles peuvent expliquer. Ce « renflement fossile » indique que la Lune s'est solidifiée lorsqu'elle a orbité à la moitié de sa distance actuelle par rapport à la Terre, et qu'elle est maintenant trop froide pour que sa forme puisse s'ajuster à son orbite[21].
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La longueur du demi grand axe entre la Lune et la Terre est de 384 399 km[22]. Le diamètre moyen de la Lune est de 3 474 km. La force qu’exerce la Terre sur la Lune[f] est d'environ 1,95 × 1020 newtons.
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La Lune est un corps différencié, structuré en une croûte, un manteau et un noyau. La Lune est le deuxième satellite le plus dense du Système solaire après Io[24], cependant son noyau (probablement constitué de fer métallique allié à une petite quantité de soufre et de nickel) est petit, avec un rayon d'environ 350 kilomètres ou moins[25], soit environ 20 % du rayon. Les analyses de la rotation variable dans le temps de la Lune indiquent qu'il est au moins partiellement fondu[26]. Le noyau est solide jusqu'à peut-être 240 km du centre, et liquide jusqu'à environ 300 km. Autour du noyau se trouve une couche limite de roches partiellement fondues jusqu'à environ 500 km du centre[27],[28]. Au-delà de cette couche limite on trouve le manteau et la croûte, tous deux formés de roches solides mais de compositions chimiques et minéralogiques différentes. La croûte, épaisse (en moyenne) d'environ 50 kilomètres[25], affleure dans les « terres » ; elle est présente aussi dans les « mers », mais recouverte par d'épaisses couches de lave.
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On pense que cette structure est due à la cristallisation fractionnée d'un océan magmatique global peu après la formation de la Lune, il y a 4,5 milliards d'années[29]. Le refroidissement de cet océan magmatique aurait d'abord produit la précipitation et la sédimentation de cristaux d'olivine, de clinopyroxène et d'orthopyroxène formant un manteau mafique puis, après qu'environ les trois quarts de l'océan magmatique se sont cristallisés, la formation et la flottation de cristaux de plagioclase[g], à l'origine de la croûte[30]. Les derniers liquides à cristalliser, pris en sandwich entre la croûte et le manteau, auraient été fortement enrichis en éléments incompatibles, parmi lesquels des éléments radioactifs producteurs de chaleur[25].
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La cartographie géochimique de la surface lunaire, réalisée à partir des orbiteurs, est en accord avec cette perspective : la surface des hauts plateaux (« terres »), représentative de la croûte, est principalement constituée d'anorthosites[31], des roches ignées principalement composées de plagioclase[32] ; celle des « mers », comme celle des échantillons de roches lunaires recueillis sur place, sont des laves de composition mafique, plus riches en fer que les basaltes terrestres[25].
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La topographie de la Lune (en) a été mesurée par altimétrie laser et analyse d'images en stéréo[33]. Son relief le plus visible est le bassin géant Pôle Sud-Aitken, d'environ 2 240 km de diamètre, le plus grand cratère de la Lune et le deuxième plus grand cratère d'impact confirmé du Système solaire[34],[35]. À 13 km de profondeur, son plancher est le point le plus bas de la surface de la Lune[34],[36]. Les altitudes les plus élevées de la surface sont situées directement au nord-est, et il a été suggéré que ces reliefs pourraient avoir été épaissis par l'impact oblique ayant formé le bassin[37]. D'autres grands bassins d'impact, tels que les mers des Pluies, de la Sérénité, des Crises, de Smyth et Orientale, possèdent également des élévations régionales basses et des bords élevés[34]. La face cachée de la surface lunaire est en moyenne environ 1,9 km plus haute que la face visible[25].
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La découverte d'escarpements de failles par Lunar Reconnaissance Orbiter suggère que la Lune s'est rétrécie d'environ 90 mètres au cours des derniers milliards d'années. Des caractéristiques de contraction similaires existent sur Mercure[38]. Une étude de 2019 de plus de 12 000 images de l'orbiteur affirme que le Mare Frigoris près du pôle nord, un vaste bassin supposé géologiquement mort, se craquelle et se déplace. Comme la Lune n'a pas de plaques tectoniques, son activité tectonique est lente et des fissures se développent à mesure qu'elle perd de la chaleur au fil des ans[39].
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Les plaines lunaires sombres et relativement dénuées de caractéristiques, clairement visibles à l'œil nu, sont appelées « mers », car on croyait autrefois qu'elles étaient remplies d'eau[40] ; elles sont maintenant connues comme de vastes bassins solidifiés de lave basaltique ancienne. Bien que semblables aux basaltes terrestres, les basaltes lunaires contiennent plus de fer et aucun minéral altéré par l'eau[41]. La majorité de ces laves a fait éruption ou s'est écoulée dans des dépressions associées à des bassins d'impact. Plusieurs provinces géologiques contenant des volcans boucliers et des dômes volcaniques se trouvent à l'intérieur, du côté des « mers » de la face visible[42].
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Presque toutes les mers se trouvent sur la face visible de la Lune, et couvrent 31 % de la surface sur cette face[15], contre 2 % sur la face cachée[43]. On pense que cela est dû à une concentration d'éléments produisant de la chaleur sous la croûte de la face visible, observée sur des cartes géochimiques obtenues par le spectromètre gamma de Lunar Prospector, qui aurait causé le réchauffement, la fonte partielle, la remontée à la surface et l'éruption du manteau sous-jacent[30][44],[45]. La plupart des basaltes des mers lunaires a fait éruption pendant la période ombrienne, il y a 3,0 à 3,5 milliards d'années; même certains échantillons datés par radiométrie pourraient être aussi vieux que 4,2 milliards d'années[46]. Jusqu'à récemment, les éruptions les plus récentes, datées par le dénombrement des cratères, semblaient n'avoir eu lieu qu'il y a 1,2 milliard d'années[47]. En 2006, une étude d'Ina, une minuscule dépression de Lacus Felicitatis, a trouvé des éléments dentelés et relativement exempts de poussière qui, en raison de l'absence d'érosion par les retombées de débris, semblaient n'avoir que 2 millions d'années[48]. Les tremblements de lune et les rejets de gaz indiquent également une certaine activité lunaire continue[48]. En 2014, la NASA a annoncé « de nombreuses preuves du volcanisme lunaire récent »[49] dans 70 parcelles irrégulières de mers identifiées par le Lunar Reconnaissance Orbiter, dont certaines datent de moins de 50 millions d'années. Cela soulève la possibilité d'un manteau lunaire beaucoup plus chaud qu'on ne le croyait auparavant, du moins sur la face visible où la croûte profonde est beaucoup plus chaude à cause de la plus grande concentration d'éléments radioactifs[50],[51],[52],[53]. Juste avant cela, des preuves de volcanisme basaltique de 2 à 10 millions d'années plus jeune ont été présentées à l'intérieur du cratère Lowell[54],[55], dans le bassin oriental, situé dans la zone de transition entre les face visible et cachée de la Lune. Un manteau initialement plus chaud et/ou un enrichissement local d'éléments produisant de la chaleur dans le manteau pourrait être responsable d'activités volcaniques prolongées également de l'autre côté du bassin oriental[56],[57].
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Les régions plus claires de la Lune sont appelées terrae, ou plus communément hautes terres, parce qu'elles sont plus hautes que la plupart des mers. Elles ont été datées radiométriquement comme ayant été formées il y a 4,4 milliards d'années, et peuvent représenter des cumulats de plagioclases cumulées de l'océan magmatique lunaire[46][47]. Contrairement à la Terre, aucune montagne lunaire majeure ne se serait formée à la suite d'événements tectoniques[58].
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La concentration de mers sur la face visible reflète probablement une croûte beaucoup plus épaisse des hautes terres de la face cachée, qui pourraient s'être formées lors de l'impact à faible vitesse d'une seconde lune de la Terre, quelques dizaines de millions d'années après leur formation[59],[60].
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L'autre processus géologique majeur qui a affecté la surface de la Lune est la cratérisation[61], avec des cratères formés lorsque des astéroïdes et des comètes entrent en collision avec la surface lunaire. On estime qu'il y a environ 300 000 cratères de plus de 1 km de largeur sur la seule face cachée de la Lune[62]. L'échelle de temps géologiques lunaire est basée sur les événements d'impact les plus importants, y compris Nectaris, Imbrium et Orientale, des structures caractérisées par de multiples anneaux de matériaux soulevés, entre des centaines et des milliers de kilomètres de diamètre et associés à un large tablier de dépôts d'éjectas qui forment un horizon stratigraphique régional[63]. L'absence d'atmosphère, de conditions météorologiques et de processus géologiques récents font que nombre de ces cratères sont bien préservés. Bien que seuls quelques bassins aient été datés avec certitude, ils sont utiles pour attribuer des âges relatifs. Comme les cratères d'impact s'accumulent à un rythme presque constant, le comptage du nombre de cratères par unité de surface peut être utilisé pour estimer l'âge de la surface. Les âges radiométriques des roches fondues par impact recueillies lors des missions Apollo se situent entre 3,8 et 4,1 milliards d'années, ce qui a été utilisé pour proposer un Grand bombardement tardif des impacts[64].
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La croûte lunaire est recouverte d'une couche superficielle très fragmentée et labourée par les impacts, appelée régolithe, formée par les processus d'impact. Le régolithe le plus fin, le sol lunaire en verre de dioxyde de silicium, a une texture ressemblant à de la neige et un parfum ressemblant à de la poudre à canon usée[65]. Le régolithe des surfaces plus anciennes est généralement plus épais que celui des surfaces plus jeunes : son épaisseur varie de 10 à 20 km dans les hautes terres et de 3 à 5 km dans les mers[66]. Sous la couche de régolithe finement hachée se trouve le mégaregolithe, une couche de substrat rocheux très fracturé d'une épaisseur de plusieurs kilomètres[67].
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La comparaison d'images à haute résolution obtenues par LRO a montré un taux de production de cratère contemporain significativement plus élevé que celui estimé précédemment. On pense qu'un processus de cratérisation secondaire causé par des éjections distales provoque le remuage des deux premiers centimètres de régolithe sur une échelle de temps de 81 000 ans, soit cent fois plus rapidement que les modèles précédents[68],[69].
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Les tourbillons lunaires sont des formes brillantes énigmatiques que l'on trouve à la surface de la Lune. Ils se caractérisent par un albédo élevé, apparaissent optiquement immatures (c'est-à-dire avec les caractéristiques optiques d'un régolithe relativement jeune), et ont souvent une forme sinueuse. Leur forme est souvent accentuée par des régions de faible albédo qui serpentent entre les tourbillons brillants[70].
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L'eau liquide ne peut pas persister à la surface de la Lune. Lorsqu'elle est exposée au rayonnement solaire, l'eau se décompose rapidement par un processus appelé photolyse et se perd dans l'espace. Mais depuis les années 1960, les scientifiques ont émis l'hypothèse que la glace d'eau pourrait se déposer par l'impact de comètes ou être produite par la réaction de roches lunaires riches en oxygène et d'hydrogène provenant du vent solaire, laissant des traces d'eau qui pourraient persister dans des cratères froids et ombragés en permanence aux deux pôles sur la Lune[71],[72]. Des simulations informatiques suggèrent que jusqu'à 14 000 km2 de la surface peuvent être dans l'ombre permanente[73]. La présence de quantités d'eau utilisables sur le satellite est un facteur important pour rendre l'habitation lunaire rentable ; l'alternative consistant à transporter l'eau de la Terre serait d'un coût prohibitif[74].
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Au cours des années qui ont suivi, on a découvert des traces d'eau à la surface de la Lune[75]. En 1994, l'expérience radar bistatique réalisée à bord de l'orbiteur Clementine a révélé la présence de petites poches d'eau gelées près de la surface. Cependant, les observations radar ultérieures d'Arecibo suggèrent que ces résultats pourraient plutôt correspondre à des roches éjectées de jeunes cratères d'impact[76]. En 1998, le spectromètre neutronique de la sonde Lunar Prospector a montré que des concentrations élevées d'hydrogène sont présentes dans le premier mètre de profondeur du régolithe près des régions polaires[77]. Des perles de lave volcanique, ramenées sur Terre à bord d'Apollo 15, ont montré de petites quantités d'eau dans leur intérieur[78].
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Depuis, en 2008, la sonde spatiale Chandrayaan-1 a confirmé l'existence de glace d'eau de surface à l'aide du module embarqué Moon Mineralogy Mapper. Le spectromètre a observé dans la lumière solaire réfléchie des raies d'absorption communes à l'hydroxyle, ce qui indique la présence de grandes quantités de glace d'eau à la surface lunaire. La sonde a montré que les concentrations pourraient atteindre 1 000 ppm[79]. À l'aide des spectres de réflectance du cartographe, l'éclairage indirect des zones dans l'ombre a confirmé la présence de glace d'eau à 20° de latitude des deux pôles en 2018[80]. En 2009, le LCROSS a envoyé un impacteur de 2 300 kg dans un cratère polaire assombri en permanence et a détecté au moins 100 kg d'eau dans un panache de matériaux éjectés[81],[82]. Un autre examen des données du LCROSS a révélé que la quantité d'eau détectée était plus près de 155 ± 12 kg[83].
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En mai 2011, on a trouvé 615 à 1 410 ppm d'eau dans les inclusions magmatiques de l'échantillon lunaire 74220[84], le fameux « sol de verre orange » à haute teneur en titane d'origine volcanique recueilli lors de la mission Apollo 17 en 1972. Les inclusions se sont formées lors d'éruptions explosives sur la Lune il y a environ 3,7 milliards d'années. Cette concentration est comparable à celle du magma dans le manteau supérieur de la Terre. Bien que d'un intérêt sélénologique considérable, cette annonce offre peu de réconfort aux colons lunaires potentiels. En effet, l'échantillon provient de plusieurs kilomètres sous la surface, et les inclusions sont si difficiles d'accès qu'il a fallu 39 ans pour les trouver avec une microsonde ionique dernier cri[85],[86].
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L'analyse des résultats de Moon Mineralogy Mapper (M3) a révélé en août 2018 pour la première fois des « preuves irréfutables » de la présence de glace d'eau à la surface de la Lune[85],[86]. Les données ont révélé les signatures réfléchissantes distinctes de la glace d'eau, par opposition à la poussière et à d'autres substances réfléchissantes[87]. Les dépôts de glace ont été trouvés sur les pôles Nord et Sud, bien qu'ils soient plus abondants dans le Sud, où l'eau est emprisonnée dans des cratères et des fissures ombragés en permanence, ce qui lui permet de persister en tant que glace à la surface car elle est à l'abri du soleil[85],[87].
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Le champ gravitationnel de la Lune a été mesuré en suivant l'effet Doppler des signaux radio émis par les appareils en orbite. Les principales caractéristiques de la gravité lunaire sont les réplétions, de grandes anomalies gravitationnelles positives associées à certains des bassins d'impact géants, en partie causées par les coulées de lave basaltique dense qui remplissent les mers lunaires[88],[89]. Les anomalies influencent grandement l'orbite des engins spatiaux autour de la Lune. Mais les coulées de lave ne peuvent à elles seules expliquer toute la signature gravitationnelle et il existe des mascottes qui ne sont pas liées au volcanisme des mers[90].
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La Lune a un champ magnétique externe variant entre environ 1 et 100 nanoteslas, soit moins d'un centième de celui de la Terre. Elle n'a pas actuellement de champ magnétique dipolaire global et n'a qu'une magnétisation crustale, probablement acquise au début de son histoire lorsqu'une dynamo était encore en activité[91],[92]. Par ailleurs, une partie de l'aimantation résiduelle peut provenir de champs magnétiques transitoires générés par l'expansion d'un nuage de plasma généré lors d'un impact important dans un champ magnétique ambiant. Cela est confirmé par l'emplacement apparent des plus grandes magnétisations de la croûte près des antipodes des bassins d'impact géants[93].
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La présence d'un champ magnétique global peu après la formation de la Lune est attestée par l'aimantation rémanente de ses roches les plus anciennes. L'étude détaillée d'un échantillon de troctolite vieux de 4,25 Ga montre un paléo-champ d'une intensité de 20 à 40 µT donc très comparable à celle du champ magnétique terrestre aujourd'hui. Ce résultat confirme la présence d'une dynamo à cette époque, mais ne permet pas d'en connaître précisément le mécanisme (convection thermique ou solutale, notamment)[94].
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L'atmosphère de la Lune est si ténue qu'elle n'en a presque pas du tout, ici avec une masse totale inférieure à 10 tonnes[97]. La pression superficielle de cette petite masse est d'environ 3 × 10−15 atm (0,3 nPa) ; elle varie avec le jour lunaire. Ses sources sont notamment le dégazage et la pulvérisation cathodique, un produit du bombardement du sol par les ions du vent solaire. On trouve parmi les éléments détectés le sodium et le potassium, produits par pulvérisation cathodique (également présents dans les atmosphères de Mercure et Io) ; l'hélium-4 et le néon[98] provenant du vent solaire ; et l'argon-40, le radon-222 et le polonium-210, dégazés après leur création par désintégration radioactive dans la croûte et le manteau. L'absence d'espèces neutres (atomes ou molécules) comme l'oxygène, l'azote, le carbone, l'hydrogène et le magnésium, qui sont présents dans le régolithe, n'est pas comprise[99]. De la vapeur d'eau a été détectée par Chandrayaan-1 et varie en fonction de la latitude, avec un maximum à ~60-70 degrés ; elle est probablement produite par la sublimation de la glace d'eau du régolithe. Ces gaz y retournent en raison de la gravité de la Lune ou sont perdus dans l'espace, soit par la pression du rayonnement solaire, soit, s'ils sont ionisés, en étant emportés par le champ magnétique du vent solaire[99].
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Un nuage de poussière lunaire asymétrique permanent existe autour de la Lune, créé par de petites particules de comètes. On estime que 5 tonnes de ces dernières frappent la surface toutes les 24 heures et éjectent cette poussière. Celle-ci reste en suspension pendant environ 10 minutes, prenant 5 minutes pour se lever et 5 minutes pour tomber. En moyenne, 120 kilogrammes de poussière sont présents au-dessus de la Lune, s'élevant à 100 kilomètres au-dessus de la surface. Les mesures de la poussière ont été effectuées par l'expérience LDEX (Lunar Dust EXperiment) du LADEE, entre 20 et 100 kilomètres au-dessus de la surface sur une période de six mois. LDEX a détecté en moyenne une particule de poussière lunaire de 0,3 micromètre par minute. Le comptage des particules de poussière a culminé pendant les pluies de météores des Géminides, des Quadrantides, des Taurides et Omicron Centaurides, lorsque la Terre et la Lune ont traversé des débris de comètes. Les nuages sont asymétriques, plus denses près de la limite entre le côté jour et le côté nuit de la Lune[100],[101].
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En octobre 2017, des scientifiques de la NASA du Centre de vol spatial Marshall et du Lunar and Planetary Institute de Houston ont annoncé qu'ils avaient découvert, à partir d'études d'échantillons de magma de la Lune prélevés par les missions Apollo, que la Lune avait possédé une atmosphère relativement épaisse pendant une période de 70 millions d'années entre 3 et 4 milliards d'années auparavant. Cette atmosphère, provenant de gaz éjectés lors d'éruptions volcaniques lunaires, était deux fois plus épaisse que celle de l'actuelle planète Mars. L'ancienne atmosphère lunaire a été progressivement dépouillée par les vents solaires et dissipée dans l'espace[102].
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L'inclinaison de l'axe de la Lune par rapport à l'écliptique n'est que de 1,5424°[103], soit beaucoup moins que les 23,44° de la Terre. À cause de ça, l'éclairement solaire de la première varie beaucoup moins selon les saisons, et les détails topographiques jouent un rôle crucial dans les effets saisonniers[104]. D'après les images prises par Clementine en 1994, il semble que quatre régions montagneuses au bord du cratère Peary, au pôle Nord de la Lune, puissent rester illuminées pendant toute la journée lunaire, créant ainsi des pics de lumière éternelle. De telles régions n'existent pas au pôle Sud. De même, il y a des endroits qui restent dans l'ombre permanente au fond de nombreux cratères polaires[73], et ces « cratères d'obscurité éternelle » sont extrêmement froids : Lunar Reconnaissance Orbiter a mesuré les températures estivales les plus basses dans les cratères du pôle Sud à 35 K (-238 °C)[105] et seulement 26 K (-247 °C) vers le solstice d'hiver dans le cratère Hermite au pôle Nord. C'est la température la plus froide du Système solaire jamais mesurée par un engin spatial, plus froide même que la surface de Pluton[104]. Les températures moyennes de la surface de la Lune sont connues, mais celles de ses différentes régions varieront grandement selon qu'elles sont au soleil ou à l'ombre[106].
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La Lune influence le milieu terrestre de plusieurs façons, notamment :
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La Lune s'est formée il y a 4,51 milliards d'années, c'est-à-dire environ 60 millions d'années après l'origine du système solaire. Plusieurs mécanismes de formation ont été proposés[115], notamment la fission de la Lune à partir de la croûte terrestre par la force centrifuge[116] (ce qui nécessiterait une vitesse de rotation initiale de la Terre trop élevée)[117], la capture gravitationnelle d'une Lune préformée[118] (ce qui nécessiterait une atmosphère terrestre étendue irréaliste pour dissiper l'énergie de la Lune de passage)[117] et la co-formation de la Terre et de la Lune dans le disque d'accrétion primordial (ce qui ne peut pas expliquer la disparition des métaux dans la Lune)[117]. Ces hypothèses ne peuvent pas non plus expliquer le moment cinétique élevé du système Terre-Lune[119].
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L'hypothèse dominante est que le système Terre-Lune s'est formé après l'impact d'un corps de la taille de Mars (nommé Théia) avec la proto-Terre (impact géant). L'impact a projeté des matériaux sur l'orbite de la Terre, dont l’accrétion a formé la Lune[120],[121]. La face cachée de la Lune a une croûte plus épaisse de 48 km que celle de la face visible. Une explication possible (mais non consensuelle) serait que la Lune a fusionné à partir des matériaux de deux corps différents[122].
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Cette hypothèse, bien qu'imparfaite, est celle qui explique le mieux les caractéristiques du système Terre-Lune actuel. Dix-huit mois avant la conférence d'octobre 1984 sur les origines de la Lune, les organisateurs Bill Hartmann, Roger Phillips et Jeff Taylor ont mis au défi leurs collègues scientifiques lunaires : « Vous avez dix-huit mois. Retournez à vos données d'Apollo, retournez à votre ordinateur, faites ce que vous avez à faire, mais décidez-vous. Ne venez à notre conférence que si vous avez quelque chose à dire sur la naissance de la Lune. »[h] Lors de la conférence de 1984 à Kona, à Hawaii, l'hypothèse de l'impact géant est apparue comme la théorie la plus consensuelle[122].
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« Avant la conférence, il y avait des partisans des trois théories "traditionnelles", plus quelques personnes qui commençaient à prendre l'impact géant au sérieux, et il y avait un énorme milieu apathique qui ne pensait pas que le débat serait un jour résolu. Par la suite, il n'y avait pratiquement que deux groupes : le camp de l'impact géant et les agnostiques. »[i]
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— Dana Mackenzie, The Big Splat, or How Our Moon Came to Be
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Selon l’hypothèse de référence, la proto-Terre a été percutée par un impacteur de la taille de Mars, nommé Théia. L'impacteur, la croute et une partie du manteau terrestre sont disloqués. L'impacteur apporte à la Terre une grande partie du fer de son noyau et projette une grande quantité de débris dans l’orbite terrestre. La Lune se forme, par accrétion d'une partie de ce nuage de débris, en un temps très court, de l'ordre d'un siècle[123].
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On pense que les impacts géants ont été communs au début du Système solaire. Des simulations informatiques d'impacts géants ont donné des résultats qui correspondent à la masse du noyau lunaire et au moment cinétique du système Terre-Lune. Ces simulations montrent également que la plus grande partie de la Lune provient de l'impacteur plutôt que de la proto-Terre[124]. Cependant, des simulations plus récentes suggèrent qu'une plus grande partie de la Lune provient du proto-Terre[125],[126],[127],[128]. D'autres corps du Système solaire interne tels que Mars et Vesta ont, selon les météorites, des compositions isotopiques en oxygène et en tungstène très différentes de celles de la Terre. Cependant, la Terre et la Lune ont des compositions isotopiques presque identiques. L'égalisation isotopique du système Terre-Lune pourrait s'expliquer par le mélange après impact du matériau vaporisé qui a formé les deux[129], même si la question est débattue[130].
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L'impact, d'une très grande énergie, a dispersé une grande quantité de matière à partir de laquelle s'est formé le système Terre-Lune. Cela aurait fait fondre la couche externe de la Terre, et ainsi formé un océan de magma[131],[132]. La Lune nouvellement formée aurait eu également son propre océan magmatique lunaire ; sa profondeur est estimée entre environ 550 et 1 737 km[131](cf section suivante).
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Bien que l'hypothèse de l'impact géant puisse expliquer de nombreux paramètres, certaines questions demeurent sans réponse, dont la plupart concernent la composition de la Lune[133].
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En 2001, une équipe du Carnegie Institute of Washington a rapporté la mesure la plus précise des signatures isotopiques des roches lunaires[134]. À leur grande surprise, les roches du programme Apollo avaient la même signature isotopique que les roches de la Terre, mais elles différaient de presque tous les autres corps du Système solaire. Cette observation était inattendue car on pensait que la plupart des matériaux qui formaient la Lune provenaient de Théia, or il a été annoncé en 2007 qu'il y avait moins de 1 % de chance que Théia et la Terre aient des signatures isotopiques identiques[135],[136], ce qui contredit les hypothèses d'une Lune formée loin de la Terre ou issue principalement de Théia[137].
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Ces écarts peuvent s'expliquer par des variantes de l'hypothèse de l'impact géant. En 2017, une hypothèse alternative est proposée, celle d'une série d'impacts moins cataclysmiques : chaque impact forme un anneau de débris (formés principalement de matériaux terrestres) qui se rassemble en un petit satellite, que les effets de marée font ensuite s'éloigner ; ces petits satellites finissent par se rejoindre et fusionner tout à tour en un unique (gros) satellite, la Lune. Ce scénario serait plus compatible avec les contraintes de composition chimique et de moment cinétique, et nécessiterait des conditions moins particulières que celui de la collision Terre/Théia[138].
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En 2018, une autre piste est proposée : une variante du modèle de référence mais avec formation d'une synestia.
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En effet le modèle classique ne rend pas compte de certaines caractéristiques de la Lune comme son manque d'éléments volatils par rapport à la Terre.
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Selon cette nouvelle hypothèse, la percussion d'une proto-Terre plus petite conduit à la vaporisation et au mélange de la croute et du manteau terrestre avec les matériaux de l'impacteur. Se crée alors une synestia — à savoir un nuage torique de gaz et de fragments rocheux. Selon cette hypothèse, la lune résulterait de l'accrétion des fragments rocheux en quelques décennies tandis que les éléments volatils restent dans le nuage de vapeur et rejoignent progressivement la terre au cours de son long refroidissement[123],[139].
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Cette hypothèse a été formulée peu après les premières analyses des roches retournées par Apollo 11. Elle permet d'expliquer notamment la présence abondante de plagioclases en surface, et la présence de KREEP (voir #Composition et structure interne).
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À la suite de l'impact géant, une telle quantité d'énergie a été produite qu'il est probable que la surface de la Lune consistait alors en un vaste océan de magma, sur une profondeur de plusieurs centaines de kilomètres. La cristallisation et la différenciation de ce magma lors de son refroidissement ont formé la croûte et ses roches anorthosiques typiques, ainsi que le manteau lunaire tels que nous les connaissons aujourd'hui.
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Toutefois, ce modèle n'explique pas toutes les caractéristiques observées de la composition de la surface. Un peu comme la physique newtonienne n'est pas fausse en première approximation, mais peut être complétée par la théorie de la relativité, ce modèle doit être amélioré pour expliquer certains détails[140]. Notamment, on observe une forte dissymétrie entre la face cachée de la Lune, plus épaisse[141], où le thorium est rare en surface, et le relief plus exacerbé (ce qui a été démontré par le relevé topographique effectué par SELENE), et la face visible de la Lune où il existe de fortes concentrations en thorium et en KREEP, et où le relief est peu marqué, avec de vastes plaines lisses (dites « mers lunaires »). Même dans le cas de l'hypothèse de l'océan magmatique lunaire, des bassins profondément creusés comme le bassin Pôle Sud-Aitken auraient dû révéler des concentrations semblables sur les deux faces[140], et le relief aurait dû être plus homogène sur les deux faces de la Lune. Pour expliquer cette dichotomie géomorphologique et physicochimique, des planétologues ont proposé diverses explications :
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Cette hypothèse suppose que la surface de la Lune a été abondamment et violemment bombardée, il y a à peu près 4 milliards d'années, pendant environ 200 millions d'années, par un grand nombre de météorites ou comètes. Les plus grands cratères ou bassins lunaires proviendraient de cet épisode cataclysmique[réf. nécessaire].
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Avec une magnitude de -12,6 pendant la pleine lune, c'est le corps céleste le plus visible dans le ciel de la Terre, après le Soleil. Cette luminosité et sa proximité la rendent facilement observable, même à l’œil nu ou en plein jour. Des jumelles permettent de distinguer les mers et les plus gros cratères. De plus, de nombreux phénomènes observables, liés à son orbite caractéristique, la distinguent des autres astres[j].
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Du fait de sa rotation synchrone, la Lune présente toujours quasiment la même partie de sa surface vue de la Terre : la face dite « visible ». Mais la moitié de la sphère éclairée par le soleil varie au cours des 29,53 jours d’un cycle synodique, et donc la portion éclairée de la face visible aussi. Ce phénomène donne naissance à ce que l’on appelle les phases lunaires, qui se succèdent au cours d’un cycle appelé « lunaison »[réf. nécessaire].
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Les éclipses ne se produisent que lorsque le Soleil, la Terre et la Lune sont tous en ligne droite (ce qu'on appelle une « syzygie »). Les éclipses solaires se produisent à la nouvelle lune, lorsque la Lune se trouve entre le Soleil et la Terre. En revanche, les éclipses lunaires se produisent à la pleine lune, lorsque la Terre se trouve entre le Soleil et la Lune. La taille apparente de la Lune est à peu près la même que celle du Soleil, les deux étant vues à près d'un demi degré de large. Le Soleil est beaucoup plus grand que la Lune, mais c'est la distance beaucoup plus grande qui lui donne la même taille apparente que la Lune beaucoup plus proche et beaucoup plus petite du point de vue de la Terre. Les variations de taille apparente, dues aux orbites non circulaires, sont également presque identiques, bien que se produisant dans des cycles différents. Cela permet à la fois des éclipses solaires totales (la Lune apparaissant plus grande que le Soleil) et annulaires (la Lune apparaissant plus petite que le Soleil)[145]. Dans une éclipse totale, la Lune recouvre complètement le disque du Soleil et la couronne solaire devient visible à l'œil nu. Comme la distance entre la Lune et la Terre augmente très lentement avec le temps[146], le diamètre angulaire de la Lune diminue. De plus, au fur et à mesure qu'il évolue pour devenir une géante rouge, la taille du Soleil et son diamètre apparent dans le ciel augmentent lentement[k]. La combinaison de ces deux changements signifie qu'il y a des centaines de millions d'années, la Lune couvrirait toujours complètement le Soleil lors des éclipses solaires, et qu'aucune éclipse annulaire ne serait possible. De même, des centaines de millions d'années plus tard, la Lune ne couvrira plus complètement le Soleil et il n'y aura plus d'éclipses solaires totales[147].
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Comme l'orbite de la Lune autour de la Terre est inclinée d'environ 5,145° (5° 9') par rapport à l'orbite de la Terre autour du Soleil, les éclipses ne se produisent pas à chaque pleine et nouvelle lune. Pour qu'une éclipse se produise, la Lune doit se trouver près de l'intersection des deux plans orbitaux[148]. La périodicité et la récurrence des éclipses du Soleil par la Lune et de la Lune par la Terre sont décrites par le saros, dont la période est d'environ 18 ans[149].
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Parce que la Lune bloque continuellement notre vue d'une zone circulaire du ciel d'un demi-degré de large[l],[150], le phénomène lié d'occultation se produit lorsqu'une étoile ou une planète lumineuse passe derrière la Lune et est occultée : cachée à la vue. Ainsi, une éclipse solaire est une occultation du Soleil. Parce que la Lune est relativement proche de la Terre, les occultations des étoiles individuelles ne sont pas visibles partout sur la planète, ni en même temps. En raison de la précession de l'orbite lunaire, différentes étoiles sont occultées chaque année[151].
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Au fil du cycle lunaire, la déclinaison de la Lune varie : d’un jour au suivant, elle augmente pendant une moitié du cycle et elle décroît pendant l’autre moitié. En un point de l’hémisphère nord :
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La Lune renvoie la lumière du Soleil. Son spectre lumineux est proche de ce dernier du fait de l'atmosphère quasi nulle (raies de Fraunhofer). Toutefois, la roche poreuse à la surface absorbe une partie du rayonnement et renvoie la lumière sans direction privilégiée[152]. On dit que la lumière est polarisée (voir polarisation de la lumière).
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La Lune présentant toujours le même hémisphère à la Terre (sa rotation étant synchrone, c’est-à-dire sa période de révolution étant égale à sa période de rotation), on appelle librations les phénomènes permettant à un observateur à la surface de la Terre de voir plus de 50 % de la surface de la Lune.
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Ces phénomènes peuvent prendre quatre formes : les librations en longitude, les librations en latitude, les librations parallactiques et les librations physiques.
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L’ensemble de ces phénomènes de libration au cours de lunaisons successives permet d’observer environ 59 % de la surface lunaire depuis la surface terrestre. Toutefois, les zones supplémentaires ainsi offertes à l’observation sont très déformées par l’effet de perspective, et rendent difficile l’observation de ces régions depuis le sol. Seules les sondes automatiques, par un survol régulier, en permettent l’étude topologique précise.
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Ces phénomènes transitoires de quelques dixièmes de milliseconde, de magnitude généralement de 5 à 10 (mais pouvant être 3), ne sont visibles qu'au télescope ou lunette associés à une caméra vidéo et sur la partie non éclairée de la Lune. Le flash lunaire provient de la chute de corps (provenant essentiellement d'essaims de météorites ou de comètes) de 5 à 15 cm percutant la Lune à des vitesses de 20 à 30 km/s, ce qui fait fondre la roche en surface au point d'impact et projette des gouttelettes de roches liquides. L'éclair lumineux est produit par l'énergie dégagée lors de cet impact. Depuis cinq siècles, 570 phénomènes de flash lunaire ont été rapportés par 300 observateurs[153]
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L'exploration de la Lune commence dès que l'homme parvient à lancer des engins capables de se satelliser dans l'espace à la fin des années 1950. Depuis cette époque plus de 90 missions dont 6 avec équipage ont été lancées vers notre satellite pour étudier ses caractéristiques. Les ingénieurs russes et américains sont rapidement passés au cours de la décennie 1960 d'engins seulement capables de collecter des données sur la Lune durant son survol ou avant de s'écraser sur celle-ci aux orbiteurs, atterrisseurs puis aux astromobiles (rover). Cette phase culmine avec les premiers pas de l'homme sur la Lune effectués par l'équipage de la mission Apollo 11. La Lune à compter de 1974 est délaissée par les puissances spatiales au profit des autres corps célestes du système solaire. L'intérêt pour la Lune renaît à la suite de deux petites missions de la NASA —-Clementine et Lunar Prospector — qui découvrent des indices d'eau dans les régions polaires. À compter de la fin des années 1990, la Lune est la destination principale des sondes spatiales des nouvelles nations spatiales qui développent des programmes d'exploration du système solaire, principalement le Japon, la Chine et l'Inde.
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Le premier objet fabriqué par l’homme à atteindre la Lune fut la sonde soviétique Luna 2, qui s’y écrasa le 14 septembre 1959 à 21 h 2 min 24 sZ. L'année 2009 marque l'anniversaire des premières photographies de la face cachée de la Lune envoyées de l'espace pour la première fois le 7 octobre 1959 lorsque la sonde automatique Luna 3, également lancée par l’Union soviétique, passa derrière la Lune. Luna 9 fut la première sonde à se poser sur la Lune (plutôt que de s’y écraser) ; elle retourna des photographies de la surface lunaire le 3 février 1966. Le premier satellite artificiel de la Lune fut la sonde soviétique Luna 10, lancée le 31 mars 1966. Le 17 novembre 1970, Lunokhod 1 fut le premier véhicule robotisé à explorer sa surface.
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Le 24 décembre 1968, les membres de l’équipage d’Apollo 8 (Frank Borman, James Lovell, et William Anders) furent les premiers humains à apercevoir directement la face cachée de la Lune. Les premiers humains à se poser sur la Lune le firent le 21 juillet 1969[154]. Ce fut le point culminant de la course spatiale engagée entre les États-Unis et l’URSS, alors en pleine Guerre froide. Le premier astronaute à poser le pied sur la Lune fut Neil Armstrong, le capitaine de la mission Apollo 11, et le second, Buzz Aldrin, le même jour. Les derniers hommes à marcher sur le sol lunaire furent le scientifique Harrison Schmitt et finalement l’astronaute Eugene Cernan, lors de la mission Apollo 17 en décembre 1972.
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Au total, au XXe siècle et jusqu'à nos jours, 24 hommes orbitèrent autour de la Lune et 12 d'entre eux marchèrent sur celle-ci.
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À la fin des années 1990, les sondes Clémentine et Lunar Prospector ont trouvé des indices de présence d’eau sur la Lune.
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La sonde européenne SMART-1 s’est insérée en orbite autour de la Lune avec succès le 16 novembre 2004, elle doit trouver de l’eau et permettre de mieux déterminer l’origine de notre satellite (par calcul du taux de fer), grâce à une analyse étendue par des rayons X.
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Récemment, l’agence spatiale chinoise (CNSA) a dévoilé son plan lunaire qui est fondé en 3 étapes :
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Le programme Constellation de 2008 avait pour objectif de ramener des hommes à la surface de la Lune en 2020. La mission lunaire type comprend un séjour sur la Lune de 7 jours, soit 4 de plus que pour le programme Apollo. Les astronautes, au nombre de 4, descendent tous sur le sol lunaire. À une échéance non fixée, les plans de la NASA prévoient le développement d'un ensemble de modules (habitation, rover, autres équipements) déposés sur la Lune grâce à plusieurs lancements d'Ares V (celui-ci peut « livrer » jusqu'à 15 tonnes de fret sur le sol lunaire). Ces équipements doivent permettre de prolonger le séjour des astronautes pour des missions qui peuvent ainsi durer 210 jours. On envisage d'installer des avant-postes lunaires près du pôle sud pour bénéficier à la fois d'un ensoleillement plus important, donc de nuits plus courtes et de températures moins extrêmes.
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Le projet est développé sans disposer d'un budget suffisant. Le1er février 2010, après analyse de la situation par la commission Augustine, le projet est annulé.
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Bien qu’ils aient planté symboliquement à plusieurs reprises leur drapeau sur le sol lunaire, les Américains n’ont jamais émis de revendication territoriale sur aucune portion de surface de la Lune. Elle est considérée, grâce au traité de l'espace entré en vigueur le 10 octobre 1967, comme un espace international au même titre que les eaux du même nom. Le traité exclut de plus toute utilisation militaire de l’espace, en particulier le déploiement d’armes non conventionnelles.
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Le traité lunaire de 1979[155] n’ayant pas été ratifié par les grandes nations de l’exploration spatiale, l’appropriation dans des buts économiques et commerciaux par des privés reste dans le flou juridique, ce qui entraîne parfois des revendications des plus fantaisistes. Ainsi, en 1953, l’avocat chilien Jenaro Gajardo Vera (en) enregistra la propriété de la Lune en payant 42 000 pesos de l’époque. On a officialisé l’écriture le 25 septembre 1954 dans le Conservateur des Biens Racines[réf. nécessaire] de la ville de Talca.
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La face cachée de la Lune a été explorée essentiellement par photographie depuis des sondes spatiales, la première ayant été Luna 3, en 1959[156].
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Le 16 juillet 2015, un satellite de la NASA a révélé des photographies de la face cachée de la Lune[157]. L'animation accélérée proposée par l'Agence Spatiale dure quelques secondes alors que le passage de la Lune devant la Terre dure en réalité près de cinq heures. Les clichés ont été pris par le satellite DSCOVR en orbite à 1,5 million de kilomètres de la Terre en direction du Soleil[158].
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Le 3 janvier 2019 la sonde spatiale chinoise Chang'e 4 se pose sur la face cachée de la lune. Chang'e-4 s'est posé le 3 janvier à 2h26 h UTC dans le cratère Von Kármán situé sur la face cachée de la Lune (coordonnées : 177.6°E, 45.5°S)[159].
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Depuis de nombreuses années, la Lune est reconnue en tant qu'excellent site pour les télescopes[161]. Elle se trouve relativement près ; la qualité de la visibilité n'est pas préoccupante ; certains cratères près des pôles sont en permanence sombres et froids, et donc particulièrement utiles pour les télescopes infrarouges ; et les radiotélescopes construits sur la face cachée seraient protégés des bruits radio de la Terre[162]. Le sol lunaire, même s'il pose un problème pour toutes les parties mobiles des télescopes, peut être mélangé avec des nanotubes de carbone et des époxies et utilisé dans la construction de miroirs d'un diamètre pouvant atteindre 50 mètres[163]. Un télescope zénithal (en) lunaire peut être fabriqué à peu de frais avec un liquide ionique[164].
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En avril 1972, la mission Apollo 16 a enregistré différentes photos et spectres astronomiques dans l'ultraviolet avec la caméra/spectrographe ultraviolet lointain (en)[165].
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Les astronomes de l'Antiquité ont proposé différentes interprétations, résumées notamment dans le chapitre De la substance de la Lune du Pseudo-Plutarque[166]. En -450, Démocrite y voyait « des montagnes élevées et des vallées creuses ». Plutarque (46-125) pensait que « la Lune est une terre céleste »[167], les zones sombres et régulières (les plaines) sont des dépressions remplies d’eau. Appelés maria (mot latin signifiant « mers » au pluriel), tandis que les hauts plateaux, de couleur claire furent baptisés terrae (« terres »)[168]; ces reliefs ne correspondaient pas à la conception du monde d'Aristote.
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Pour Aristote[169], le monde supralunaire est parfait, et donc la Lune est une sphère lisse et inaltérable[170]. Le disciple d'Aristote Cléarque de Soles explique les taches lunaires par le fait que la Lune est un miroir poli qui réfléchit le paysage terrestre. Cette conception aristotélicienne subsista jusqu'au Moyen Âge. Ainsi, sur certaines cartes médiévales terrestres, sont reportées les taches lunaires : manuscrits du De Natura Rerum d'Isidore de Séville, représentation par le géographe Ibn Saïd de l'Afrique du Sud comme la Mare Orientale v. 1250. Cependant, cette théorie est invalidée par l'observation que, quand la Lune se déplace devant la Terre, le visage de la Lune reste inchangé. D'autres savants imaginent alors que les taches sont des vapeurs condensées d'un nuage ou émanant de la Terre. Bien que Galilée ait tourné son télescope vers le ciel et prouvé la réalité de ces reliefs, cette conception de la sphère parfaite est retrouvée dans la Perse du XIXe siècle et dans le folklore européen du XXe siècle[171].
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Ces variations de teintes et de lumière à la surface de la Lune sont vues aussi comme des motifs que les hommes interprètent différemment suivant leur culture et leur imaginaire : les nœuds lunaires étaient la tête et la queue du dragon lapon ou du dragon oriental ; la Lune était associée aux animaux nocturnes : le chat (Mandingues en Afrique), le lapin ou le lièvre de jade[m] compagnon de Chang'e. Certains y voient un buffle aux cornes lunaires, une vieille femme au fagot ou à béquilles (Lune descendante), le visage poupin de Jean de la Lune[n] ou un visage de femme ou d’homme entre autres[172].
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La Lune est très présente dans de nombreuses mythologies et croyances folkloriques, et a souvent été associée à des divinités féminines. Ainsi, la déesse grecque Séléné (Luna chez les Romains) a été associée à la Lune, avant d’être supplantée par Artémis (Diane chez les Romains). En revanche, la déesse japonaise Amaterasu est associée au Soleil et son frère, Tsukuyomi, est lui associé à la Lune, de même chez les Mésopotamiens, où le dieu Nanna (ou Sîn) est associé à la Lune. Cette inversion est également présente dans les mythologies nordiques et germaniques (scandinave, lettonne [réf. nécessaire] [Information douteuse]…), et c’est pourquoi J. R. R. Tolkien l’a reprise dans sa mythologie de la Terre du Milieu, faisant de Tilion le dieu de la Lune et d’Arien la déesse du Soleil[réf. nécessaire].
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La Lune est également présente dans la culture religieuse musulmane. Non seulement elle est à la base de l'édification du calendrier musulman qui est un calendrier lunaire, mais elle est aussi évoquée dans les différentes biographies religieuses de Mahomet puisqu'on lui prête l'exploit d'avoir fendu la Lune en deux[173]. Une des apparitions de la nouvelle Lune marque pour les musulmans le début du mois de jeûne nommé ramadan. Lorsque la Lune est en direction du Soleil, elle est très difficilement observable de la Terre car le Soleil éclaire l’atmosphère et n’illumine pas la face que la Lune présente à la Terre : la Lune n’est visible qu’au coucher du Soleil, lorsque l’observateur n’est plus ébloui par la clarté du ciel. C’est cette apparition que les musulmans surveillent pour décider du début du ramadan, ainsi que tous les autres mois du calendrier hégirien, qui est un calendrier lunaire[réf. nécessaire].
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Les connaissances empiriques des hommes sur l’agriculture ont toujours accordé une grande importance à la Lune, dans les diverses phases de développement des végétaux ou pour déterminer les moments propices aux semailles[110].
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Le mot lunatique est dérivé de Luna par supposition ancienne en Europe que la Lune était liée au cycle menstruel de la femme (mais pas en Inde, où celui-ci est plus proche de 32 jours, voir article[Information douteuse]) ou de folie périodique[réf. nécessaire]. De même pour les légendes concernant les thérianthropes — tel le loup-garou — créatures mythiques qui tireraient leur force de la Lune et seraient capables de passer de leur forme humaine à leur forme bestiale pendant les nuits de pleine Lune.
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Certains auteurs[Lesquels ?] ont fait remarquer que, si la Lune n’avait pas constamment présenté la même face à la Terre, l’histoire de la pensée aurait été différente. En effet, la voyant tourner, il serait devenu évident d’y voir une sphère et non un disque. Une généralisation de cette constatation à d’autres objets célestes, et en particulier à la représentation de la Terre, aurait pu accélérer considérablement l’adoption de conceptions de l’univers non géocentriques[réf. nécessaire].
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La Lune a souvent fait rêver, notamment chez les amoureux qui considèrent souvent le clair de Lune comme très romantique. On appelle « lune de miel » un voyage en amoureux, en français comme en anglais (honeymoon)[réf. nécessaire].
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L’imaginaire a par ailleurs doté la Lune d’habitants, les Sélénites. Ce nom vient du nom de la déesse grecque Séléné, qui était associée à la Lune[réf. souhaitée].
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Dans la mythologie hindoue, la Lune est une entité masculine et se nomme Chandra, elle est représentée par un dieu masculin de la même désignation. Elle est aussi connue sous le nom de Soma, un dieu fameux dans le Rig-Véda. La Lune est considérée comme une planète édénique des plus importantes, où on boit le soma, une drogue qui a le pouvoir de donner l'immortalité, dans le cadre de la manifestation cosmique, manifestation qui prend fin après des milliards d'années puis reprend à nouveau dans un cycle sans fin. Même Brahma, le démiurge, meurt un jour ou l'autre. Le soma est aussi la sève des plantes et la Lune est réputée être responsable pour donner le suc et le goût aux plantes. Les êtres qui y vivent, selon les écrits religieux de l'Inde, n'ont évidemment pas de corps comme ceux des humains; ils sont constitués de matière brute comme l'eau et la terre. La Bhagavad-gita la mentionne à plusieurs reprises, et elle fait partie des douze astres qui, en astrologie, influencent la santé et la destinée de l'être humains: « D'entre les Additifs, je suis Vishnou, et d'entre les sources de lumière, le soleil radieux. Parmi les Maruts, je suis Marici, et parmi les astres de la nuit, la lune. »[réf. nécessaire]
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La première définition littéraire de la Lune appartient aux Hymnes homériques où elle s'unit à Zeus et accouche de Pandée[174]. Son nom est Séléné (en grec ancien Σελήνη / Selếnê, « lune »).
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Une chanson populaire française très connue s’appelle Au clair de la lune[pertinence contestée].
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Mais la Lune est également très présente dans les films d’horreur, tels que Frankenstein et Freddy Krueger[pertinence contestée].
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Les phases régulières de la Lune en font un élément très pratique pour mesurer le temps, et les périodes de son ascension et de son déclin sont à la base de nombreux calendriers parmi les plus anciens. Certains archéologues croient que les bâtons de comptage, des os dentelés datant d'il y a 20 à 30 000 ans, marquent les phases de la Lune[175],[176],[177].
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Le mois de ~30 jours est une approximation du cycle lunaire. Le nom anglais month (« mois ») et ses dérivés dans d'autres langues germaniques proviennent du proto-germanique *mǣnṓth-, qui est lié au proto-germanique *mǣnōn susmentionné, indiquant l'utilisation d'un calendrier lunaire chez les Germains (calendrier germanique) avant l'adoption d'un calendrier solaire[178]. La racine PIE de la lune, *mǣnōn, dérive de la racine verbale PIE *meh1-, "mesurer", "indiquer une conception fonctionnelle de la Lune, càd. faiseuse de mois" (cf. les mots anglais measure et menstrual)[179],[180],[181], et fait écho à l'importance de la Lune pour de nombreuses cultures anciennes dans la mesure du temps (voir le latin mensis et le grec ancien μείς (meis) ou μήν (mēn), signifiant "mois")[182],[183],[184],[185].
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La Lune joue un rôle important dans les calendriers lunaires et donc dans la notion de semaine qui, elle, n’a pas de signification lunaire. Le découpage du mois lunaire en quatre semaines existait dans le calendrier judaïque et a été mis en place par l’empereur romain Constantin Ier. Auparavant les Romains utilisaient des décades pour découper leurs mois en trois décades. Les changements de calendriers viennent de la difficulté de concilier la périodicité de la Lune « luminaire de la nuit » à la périodicité du Soleil, du fait de la rotation de la Terre sur elle-même et du fait de sa révolution autour du Soleil[réf. nécessaire].
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La plupart des calendriers historiques sont lunisolaires. Le calendrier hégirien du VIIe siècle est un exemple exceptionnel de calendrier purement lunaire. Les mois sont traditionnellement déterminés par l'observation visuelle du hilal, ou premier croissant de lune, à l'horizon[186].
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En Unicode, plusieurs symboles existent :
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L'Union européenne (UE)[Note 3] est une association politico-économique sui generis de vingt-sept États européens qui délèguent ou transmettent par traité l’exercice de certaines compétences à des organes communautaires[4],[5]. Elle s'étend sur un territoire de 4,2 millions de kilomètres carrés[6], est peuplée de plus de 443 millions d'habitants[2] et est la deuxième puissance économique mondiale en termes de PIB nominal derrière les États-Unis[7],[8],[9]. L’Union européenne est régie par le traité de Maastricht (TUE) et le traité de Rome (TFUE), dans leur version actuelle, depuis le 1er décembre 2009 et l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne. Sa structure institutionnelle est en partie supranationale et en partie intergouvernementale : le Parlement européen est élu au suffrage universel direct, tandis que le Conseil européen et le Conseil de l'Union européenne (informellement le « Conseil des ministres ») sont composés de représentants des États membres. Le président de la Commission européenne est pour sa part élu par le Parlement sur proposition du Conseil européen. La Cour de justice de l'Union européenne est chargée de veiller à l'application du droit de l'Union européenne.
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Ce traité de libre-échange s'étend sur un territoire de 4,2 millions de kilomètres carrés[6] peuplé de plus de 446 millions d'habitants[2], avec le deuxième Produit intérieur brut cumulé derrière les États-Unis[7],[8],[9].
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La déclaration du 9 mai 1950 de Robert Schuman, alors ministre français des Affaires étrangères, est considérée comme le texte fondateur de la construction européenne. Sous l’impulsion de personnalités politiques surnommées les « pères de l'Europe »[10], comme Konrad Adenauer, Jean Monnet et Alcide De Gasperi, six États créent en 1951 la Communauté européenne du charbon et de l'acier. Après l’échec d'une Communauté européenne de défense en 1954, une Communauté économique européenne est instaurée en 1957 par le traité de Rome. La coopération économique est approfondie par l’Acte unique européen en 1986. En 1992, le traité de Maastricht prend la suite de l’Acte unique et institue une union politique qui prend le nom d’Union européenne et qui prévoit la création d'une union économique et monétaire dotée d’une monnaie unique : l’euro. Instituée en 1999, la zone euro compte dix-neuf États en 2017. De nouvelles réformes institutionnelles sont introduites en 1997 et en 2001. À la suite de l’échec d’un projet de constitution européenne après le refus par référendum des peuples français et néerlandais, les institutions sont à nouveau réformées en 2009 par le traité de Lisbonne pour y intégrer les mesures prévues par ce projet de constitution.
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Depuis la formation de la CEE, le nombre d'États membres est passé de 6 à 27. Les membres fondateurs de la Communauté économique européenne, en 1957, sont l'Allemagne[Note 4], la Belgique, la France, l'Italie, le Luxembourg et les Pays-Bas. Ils sont rejoints en 1973 par trois membres de l'Association européenne de libre-échange : le Danemark, l'Irlande et le Royaume-Uni. L'Union s'élargit vers le sud avec d'abord l'adhésion de la Grèce en 1981, puis celle de l'Espagne et du Portugal en 1986. Entre-temps, en 1985, le Groenland a décidé de se retirer en ratifiant le Traité sur le Groenland et a désormais le statut de pays et territoire d'outre-mer associé. Avec la fin de la Guerre froide, la partie orientale de l'Allemagne rejoint la Communauté économique européenne en 1990[Note 5]. L'Union européenne intègre en 1995 des États neutres : l'Autriche, la Finlande et la Suède. En 2004, dix nouveaux États, en majorité issus du bloc de l'Est, s'ajoutent aux quinze déjà membres : Chypre, l'Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, Malte, la Pologne, la Slovaquie, la Slovénie et la Tchéquie. Deux États supplémentaires, la Bulgarie et la Roumanie, complètent en 2007 ce cinquième élargissement, Enfin, en 2013, la Croatie rejoint l'Union[11].
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En raison de sa « contribution à la promotion de la paix, la réconciliation, la démocratie et les droits de l'Homme en Europe »[12], l'Union européenne a reçu, le 12 octobre 2012, le prix Nobel de la paix.
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Lors du référendum du 23 juin 2016, les citoyens britanniques ont majoritairement voté en faveur de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne. Le 29 mars 2017, la procédure de retrait a été enclenchée en invoquant l'article 50 du traité fondateur de l'Union européenne. Le 31 janvier 2020, le pays quitte l'Union.
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Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l'Europe cherche un moyen de consolider la paix[13]. À la suite du Coup de Prague qui renforce la peur de l'expansion soviétique, la France, les pays du Benelux (Belgique, Pays-Bas et Luxembourg) et le Royaume-Uni signent le 17 mars 1948 le traité de Bruxelles qui prévoit une Union occidentale, instituant une collaboration en matière économique, sociale, culturelle, et de défense collective[14]. Ce traité est concurrencé dès l'année suivante par la création de l'OTAN[15], véritable alliance militaire qui inclut un plus grand nombre de pays européens, mais également le Canada et les États-Unis.
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Dans le même temps, le principe d'une « Europe unie » est posé, en particulier sous l'impulsion de la France et de l'Allemagne de l'Ouest, même si le discours du Britannique Winston Churchill à Zurich le 19 septembre 1946[16] a été déterminant ainsi que le rôle des pays du Benelux et de l'Italie. L'Europe recherchait alors un modèle d'intégration qui la mettrait à jamais à l'abri d'une nouvelle guerre. L'idée est concrétisée par Robert Schuman, ministre français des Affaires étrangères, dans sa déclaration du 9 mai 1950 appelant à mettre le charbon et l'acier sous une Haute Autorité commune de la France et de l'Allemagne fédérale[Note 6]. Le choix de ces deux secteurs économiques vise à établir une garantie de paix : l'industrie sidérurgique est hautement stratégique, puisque étroitement liée à l'industrie de l'armement et dépendant de ces ressources[17].
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« L'Europe ne se fera pas d'un coup, ni dans une construction d'ensemble. Elle se fera par des réalisations concrètes, créant d'abord une solidarité de fait. »
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— Robert Schuman, déclaration du 9 mai 1950[18].
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Le traité instituant la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA) est signé le 18 avril 1951 à Paris : les six pays fondateurs sont les pays du traité de Bruxelles à l'exception du Royaume-Uni[Note 7]. France, Allemagne de l'Ouest, Belgique, Luxembourg, Pays-Bas et Italie s'entendent pour favoriser les échanges de matières premières nécessaires à la sidérurgie pour accélérer la dynamique économique après la guerre, afin de doter l'Europe d'une capacité de production autonome[13]. Ce traité est l'acte fondateur visant au rapprochement entre les vainqueurs et les vaincus européens[Note 8], au sein d'une Europe qui à terme prendrait son destin en main, indépendamment des influences extérieures alors considérables, et notamment celle des États-Unis via son plan Marshall et en dépit de la tentative de concertation de cette aide américaine au sein de l'OECE[17].
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Le 27 mai 1952 est signé à Paris un traité instituant la Communauté européenne de défense (CED) permettant le réarmement de l'Allemagne de l'Ouest dans le cadre d'une armée européenne ; ce réarmement était justifié dans le contexte de la Guerre froide et la montée de la puissance de l'URSS en Europe de l'Est[19]. Alors que les cinq autres pays de la CECA ont ratifié le traité, le 30 août 1954, le Parlement français rejette la ratification, en raison de l'opposition conjointe des gaullistes et des communistes qui refusent une armée supranationale. L'ancien traité de Bruxelles de 1948 est alors modifié le 23 octobre 1954 à Paris pour créer l'Union de l'Europe occidentale (UEO) qui est, jusqu'au traité d'Amsterdam, la seule organisation uniquement européenne à s'occuper de ce qui deviendra la politique de sécurité et de défense commune[17].
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Quoique renforçant l'ancien traité d'alliance, l'UEO reste une entité symbolique sans pouvoir, ni coopération réelle face à la puissance de l'OTAN surtout lors de la Guerre froide et le durcissement du régime soviétique dans sa zone d'occupation à l'est de l'Europe. Son principal rôle reste toutefois lié au développement des forces nucléaires autonomes françaises et britanniques (notamment après l'épisode du Canal de Suez et lors des conflits de décolonisation des deux anciennes puissances coloniales), en assurant la neutralité des autres pays européens dans ces conflits et en évitant de laisser la défense de l'Europe occidentale au seul contrôle américain dans l'OTAN[17].
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30 |
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En matière de défense européenne, les missions de Petersberg fixent en 1992 un cadre de coopération et d'intervention dans la « gestion des crises » commun à l'UEO, l'OTAN et l'Union européenne (au titre de la PESD)[19]. En février 2003, avec la mise en application du traité de Nice, l'UE intègre les compétences opérationnelles de l'UEO[20].
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Le traité de Rome est signé le 25 mars 1957 : les « six » décident d'approfondir leur coopération. Les domaines économiques, mais aussi politiques et sociaux, sont concernés. Le but est d'aboutir économiquement à un marché commun permettant la libre circulation des personnes, des marchandises et des capitaux[21]. La Communauté économique européenne (CEE) est l'entité internationale, de type supranational, instituée par le traité de Rome. Elle se dote d'une capacité autonome de financement, indépendante du plan Marshall mise en place dans le cadre de l'Organisation européenne de coopération économique (OECE). Ce traité fonde également une troisième communauté européenne d'une durée indéfinie, la Communauté européenne de l'énergie atomique (CEEA), entre les membres des deux autres communautés (la CECA originelle et la nouvelle CEE)[17],[22].
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34 |
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35 |
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Le traité de fusion des exécutifs communautaires est signé à Bruxelles en 1965 et fusionne les exécutifs (par la création de la Commission européenne et du Conseil européen) des trois Communautés européennes (CECA, CEE et Euratom), alors que ces communautés disposent déjà d'institutions communes en matière de justice[17],[23].
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L'Acte unique européen est signé à Luxembourg le 17 février 1986 par neuf États membres, suivis par le Danemark (à la suite du résultat positif du référendum de 1986), l'Italie et la Grèce le 28 février 1986[24]. Entré en application le 1er juillet 1987, il avait pour but de redynamiser la construction européenne en fixant l'achèvement du marché intérieur en 1993, permettant la libre circulation également des capitaux et des services. Par ce traité, les compétences communautaires sont élargies aux domaines de la recherche, du développement technologique, de l'environnement et de la politique sociale. L'Acte unique consacre aussi l'existence du Conseil européen, réunissant les chefs d'État et de gouvernement. Il décide de renforcer les pouvoirs du Parlement européen au moyen de la « procédure de coopération »[17],[25].
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Ce traité amorce une démarche commune en matière de politique étrangère ainsi qu'une coopération en matière de sécurité sans qu'il soit porté atteinte ni à l'UEO, ni à l'OTAN. L'UEO trouve un rôle limité dans le règlement des conflits en Europe, notamment après la chute du communisme en ex-URSS et lors des conflits ethniques menant au démantèlement de la fédération yougoslave à la mort de Tito. L'UEO parvient à éviter l'extension des conflits à l'Albanie (via le Kosovo) et participe aux missions de maintien de la paix et de reconstruction dans les Balkans (opération Sharp Guard)[26].
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Le traité de Maastricht est signé le 7 février 1992 et entre en vigueur le 1er novembre 1993. L'Union européenne prend la suite du marché commun et de la Communauté économique européenne (CEE), devenue Communauté européenne (CE) en fusionnant avec la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA) qui expirait en 2002. Il marque une nouvelle étape dans le « processus d'union sans cesse plus étroite entre les peuples d'Europe »[17].
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Les Communautés européennes reposent alors sur trois piliers :
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Le traité de Maastricht crée également la citoyenneté européenne et permet de circuler et de résider librement dans les pays de la Communauté, le droit de voter et d'être élu dans l'État où l'on réside pour les élections européennes et municipales[27]. Il est aussi décidé de créer « une monnaie unique sous l'égide d'une Banque centrale européenne », le futur euro. Les compétences de la Communauté sont étendues, selon le principe de subsidiarité / suppléance, à de nouveaux domaines : éducation, formation professionnelle, culture, santé publique, protection des consommateurs, réseaux transeuropéens de transport, politique industrielle, services (eau, énergie) et environnement[27],[17].
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Le traité d'Amsterdam est signé le 2 octobre 1997 et entre en vigueur le 1er mai 1999. Reposant sur les trois piliers de Maastricht, il affirme les principes de liberté, de démocratie et de respect des droits de l'homme et propose la mise en place d'un « espace de liberté, de sécurité et de justice ». Il inclut explicitement le principe du développement durable[28]. Il pose le principe des coopérations renforcées permettant aux pays qui le souhaitent d'avancer plus vite. Il ébauche la réforme des institutions européennes en vue de l'adhésion des pays de l'Europe centrale et orientale (PECO). Il élargit la liste des droits, dont il garantit le respect : droits sociaux, égalité hommes-femmes, services publics, renforce la protection des droits fondamentaux et interdit toute discrimination. Un Haut représentant de la PESC est nommé, assisté par une « unité de planification et d'alerte rapide » (UPAR). Un protocole reprend le principe de subsidiarité du TCE[28],[17].
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Le traité de Nice est signé le 26 février 2001 et entre en vigueur le 1er février 2003. Ce traité, qui devait réformer les institutions de l'Union en vue de l'adhésion des PECO, n'est que partiellement parvenu à cet objectif. Celui-ci donne au Parlement un rôle co-législateur renforcé[29]. Le droit de recours devant la Cour de Justice des Communautés est étendu. Le traité fournit une base juridique aux partis politiques des pays membres. Afin de faciliter le processus de décision à la majorité qualifiée à 27 au sein du Conseil, le système de pondération des voix est remanié. Le traité de Nice améliore la procédure relative à la mise en œuvre des « coopérations renforcées » : le droit de veto est supprimé, et le domaine étendu à la PESC y compris en matière de défense. Une « déclaration sur l'avenir de l'Union » a été annexée au traité[29],[17].
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Le traité avait quelques failles : la charte des droits fondamentaux a ét�� adoptée au cours de ce sommet de Nice, mais aucune valeur juridique contraignante ne lui est reconnue bien qu'elle ait été adoptée par toutes les instances de l'Union[30]. De plus, le traité fixe les principes et les méthodes d'évolution du système institutionnel au fur et à mesure que l'Europe s'élargit. Il définit une nouvelle répartition des voix attribuées à chaque État au Conseil, ainsi qu'une redéfinition de la majorité qualifiée. Cependant, le système de décision prévu par ce traité est complexe et privilégie les pays à démographie médiane, comme l'Espagne et la Pologne, par rapport aux autres États membres[29]. Le risque de paralysie, qui constitue la motivation principale à réviser les traités, n'est pas résolu. En 2002, entre la signature du traité de Nice et son entrée en vigueur, une Convention sur l'avenir de l'Europe se forme pour réfléchir au développement futur de l'Union[17].
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À la suite des travaux de la Convention sur l'avenir de l'Europe, dont il reprend l'essentiel, le Conseil européen du 18 juin 2004 adopte un projet de « Constitution européenne »[31]. La Convention propose de pallier le risque de paralysie en redéfinissant la majorité qualifiée comme suit : « la majorité qualifiée requise est constituée des deux tiers des États membres, représentant au moins les trois cinquièmes de la population de l'Union » (art. 24-2). De plus, le nouveau traité proposé intègre et rend juridiquement opérante la Charte des droits fondamentaux dans la Partie II[32]. Signé à Rome le 29 octobre 2004, il était appelé à remplacer les traités fondateurs.
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Mais ce traité, qui corrigeait les failles du traité de Nice et instaurait un traité constitutionnel pour l'UE, n'a pas été ratifié par référendum par la France et les Pays-Bas au premier semestre 2005. Un traité simplifié, reprenant en particulier la partie institutionnelle du projet, apparaît en 2007 sous la présidence de la chancelière allemande, Angela Merkel[33].
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Le 23 juin 2007 à Lisbonne, le Conseil européen mandate une conférence inter-gouvernementale afin d'adopter ce traité avant 2009. Ce traité de Lisbonne a été surnommé « traité modificatif » en France, d'après le nom d'un autre projet de traité que le président français Nicolas Sarkozy avait proposé à ce même Conseil européen mais qui n'a pas été retenu. Le traité de Lisbonne préserve notamment les fondamentaux du projet esquissé par la Convention sur l'avenir de l'Europe[34] :
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Ce nouveau traité fait l'objet d'une ratification par les parlements de 26 États européens et par référendum en Irlande[33]. Le peuple irlandais rejette ce traité le 12 juin 2008, par 53,4 % des suffrages, et gèle son application initialement prévue au 1er janvier 2009. Lors d'un second référendum le 2 octobre 2009, les Irlandais acceptent le traité à 67,1 %. Ce dernier entre en vigueur le 1er décembre 2009, permettant d'appliquer la réadaptation institutionnelle qui était visée depuis les conclusions de la Convention sur l'avenir de l'Europe[37].
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La deuxième décennie du XXIe siècle s'ouvre sur une triple crise au sein de l'espace communautaire : une crise économique, une crise politique, une crise institutionnelle. Celle-ci prend sa source dans la crise économique mondiale et la crise des dettes souveraines qui affectent particulièrement les États européens, conduisant les plus fragiles à des réductions budgétaires très importantes[38]. Au niveau européen, cette période de grande instabilité conduit les 28 à revoir leurs capacités de réaction et à chercher des solutions communes, quitte à confier une partie de leurs compétences exclusives au profit de Bruxelles[39]. Le pacte budgétaire européen, officiellement appelé « traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance » (TSCG), est un mécanisme sur lequel se sont accordés 25 des 28 États membres de l'Union européenne[Note 10] sur la convergence de leur politiques économiques et monétaires, notamment la zone euro. Le texte du traité, signé le 2 mars 2012 par les chefs d'État et de gouvernement, est entré en vigueur le 1er janvier 2013[40].
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Parallèlement, un système de coordination des politiques budgétaires appelé semestre européen a été mis en place. Avec pour base juridique, le six-pack, un ensemble législatif le rendant contraignant pour l'ensemble des États membres, le semestre européen a pour objectif principal de tendre vers une Union économique et monétaire (UEM) plus approfondie et plus intégrée, capable de mieux résister aux chocs économiques internationaux, développer une économie prospère à long terme (objectifs repris dans la stratégie Europe 2020) et maitriser au mieux les finances publiques de l'ensemble des États membres. Le six-pack prévoit entre autres un système de décisions et de sanctions financières graduelles applicables par les instances européennes aux États membres[41],[42],[43].
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Le 12 octobre 2012, le prix Nobel de la paix est attribué à l'Union européenne pour « sa contribution à la promotion de la paix, la réconciliation, la démocratie et les droits de l'Homme en Europe »[12], éléments qui sont ancrés dans les principes même de la construction européenne[13].
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Avec un afflux de migrants et réfugiés politiques et économiques en provenance d'Afrique et d'Asie qui augmente de manière très significative depuis 2014, l'Union européenne traverse une nouvelle crise mettant à mal son unité politique et sociale. Plus d'un million de personnes entrent de manière non officielle dans l'Espace Schengen en 2015[44] et la politique de répartition de ces personnes parmi les pays membres, décidée au niveau communautaire, est rejetée par une partie de l'opinion publique et des gouvernements. L'Allemagne choisit d'en accueillir une grande partie mais en raison des flux physiques de personnes se déplaçant des pays d'Europe du Sud vers ceux du nord et des problèmes engendrés, certaines des frontières intérieures et extérieures de l'Espace sont fermées[45].
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Le 23 juin 2016, une majorité de la population du Royaume-Uni décide par référendum de sortir de l'Union européenne, un nouveau gouvernement est formé en ce sens et la majorité des gouvernements européens pressent celui-ci d'activer la procédure de sortie dans les meilleurs délais sans certitudes concernant les conséquences qui en découleront pour le Royaume-Uni ou l'Union européenne. Cette démarche s'inscrit dans la succession de crises que traverse l'Europe et qui mène à un retour de politiques nationales davantage conservatrices ; deux référendums relatifs à l'UE sont également rejetés en 2016 aux Pays-Bas et en Hongrie[46]. À la suite de la décision du Royaume-Uni de sortir de l'Union, le 28 juin 2016, la Haute représentante de l'Union pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Federica Mogherini, se déclare en faveur d'une « réflexion en profondeur » sur l'UE, dont elle souhaite réaffirmer le rôle. Elle présente dans ce contexte incertain la nouvelle stratégie globale de l'Union sur la politique étrangère et de défense commune[47]. Le 29 mars 2017, le Royaume-Uni devient le premier État membre à activer l'article 50 du TUE lançant officiellement la procédure de retrait du pays de l'Union européenne qui se traduit par des négociations prévues sur une durée de deux ans afin de défaire les différents liens[48].
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Après de longs mois de négociations, le Parlement européen et la chambre des communes finissent par se mettre d'accord. Cette dernière ratifie l'accord le 9 janvier 2020 et le parlement ratifie l'accord le 29 janvier suivant. La sortie de l'Europe étant effective à minuit le 31 janvier 2020. Le Royaume-Uni ne fait alors plus partie de l'Union européenne. Cependant, une période de transition s'ouvre durant laquelle les traités d'échanges sont négociés.
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Le 21 novembre 2018, la Commission européenne justifie l'ouverture d'une procédure de sanction visant l'Italie par le non-respect des critères européens en matière de réduction de la dette publique, le pays ayant une dette publique de plus de 130 % de son PIB alors que les règles européennes en vigueur prévoient le plafond de 60 % du PIB[49]. Le 18 décembre 2018, un accord est trouvé entre les deux partis, le gouvernement italien de Giuseppe Conte acceptant de revoir son budget à la baisse pour 2019, conformément aux demandes de la Commission européenne[50].
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L'Union européenne réaffirme également la défense des valeurs qui constituent sa base idéologique ; ainsi, le 17 mai 2017, le Parlement européen adopte une résolution en vue du lancement d'une procédure d'infraction à l'encontre de la Hongrie en raison d'une détérioration de l'État de droit, de la démocratie et des droits fondamentaux dans le pays. Le 24 juin 2019, c'est la Pologne qui est condamnée par la Cour de justice de l'UE sur la base de l'article 19 du TUE[51].
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En dépit de la multiplication des crises qu'elle doit gérer, l'Union européenne reste un pôle attractif pour ses voisins[52],[53]. Certains États, comme l'Islande, envisagent de relancer leur processus d'adhésion[54] ou d'intensifier leurs efforts dans ce sens, comme c'est le cas pour les États des Balkans ; tandis que d'autres entités politiques – dont l'Écosse et la Catalogne – souhaitent rester dans l'Union européenne tout en accédant à l'indépendance ou à une plus grande autonomie politique[55].
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L'Union européenne se subdivise en deux grands ensembles : le territoire continental situé en Europe et, en raison de son passé colonial, des territoires extra-européens répartis sur l'ensemble du globe (à l'exception de l'Asie) : les « Régions ultrapériphériques » (RUP)[56]. Cependant, certains territoires spéciaux des États membres disposent d'un statut dérogatoire qui les exclut de l'Union européenne : les « pays et territoires d'outre-mer »[57].
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L'espace continental est un milieu fortement anthropisé[58]. Les principaux reliefs sont, du sud-ouest au sud-est, la Meseta, les Pyrénées, les Alpes — où se trouve le mont Blanc, plus haut sommet de l'Union avec ses 4 809 m — et les Carpates. Plus au nord se trouve la chaîne des Alpes scandinaves. Le reste du territoire se compose d'anciens massifs érodés (Armorique, Apennins, Alpes dinariques, etc.) et d'un ensemble de plaines qui constituent les subdivisions de la grande plaine européenne s'étendant plus à l'est, hors de l'Union, jusqu'à la chaîne de l'Oural. Parmi les autres plaines de tailles inférieures se trouvent la plaine du Pô et la plaine de Pannonie. Celles-ci sont traversées par de nombreux fleuves dont six dépassent les 1 000 km et, parmi ceux-ci, le Danube — qui dépasse les 2 000 km de longueur — et le Rhin, reliés entre eux et avec de nombreux autres fleuves à grand gabarit, constituent les plus importantes voies de communication fluviale européenne[59]. Plus au nord, sur la péninsule scandinave, se trouvent deux des plus grands lacs de l'Union, le Vänern et le Saimaa dépassant respectivement les 5 000 km2 et 4 000 km2[60].
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L'espace ultramarin se caractérise par son hétérogénéité géographique. La plupart des régions ultrapériphériques (RUP) sont insulaires, à l'exception de la Guyane qui se trouve sur le continent sud-américain. Les autres RUP sont pour la plupart au nord de cette région, à l'exception de La Réunion qui se trouve dans l'océan Indien. À noter la présence d'enclaves espagnoles sur le continent africain — Ceuta et Melilla, ainsi que d'autres petits territoires — qui font partie de l'Union, quoique disposant d'un statut spécial[61].
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Administrativement parlant, l'Union européenne se compose de 27 États membres ayant chacun leur propres subdivisions territoriales.
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Toutefois, au début des années 1990, la Commission européenne propose dans ses rapports « Europe 2000 » et « Europe 2000 + », une régionalisation relative aux dynamiques transnationales et rapprochements transfrontaliers au sein des États membres[62]. Huit ensembles se détachent alors : l'aire des capitales, l'Arc atlantique, l'Arc méditerranéen, la diagonale continentale, la mer du Nord, les nouveaux Länder allemands et les régions ultrapériphériques. Cependant, compte tenu des élargissements de 1995 et 2004, cette régionalisation nécessite une actualisation en y ajoutant notamment l'espace Baltique et en considérant l'Europe centrale et orientale.
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Enfin, le Parlement et le Conseil ont adopté un règlement visant à renforcer la coopération territoriale au sein des espaces frontaliers des États membres de l'Union européenne : les groupements européens de coopération territoriale (GECT) qui ont été institués par le règlement (CE) n°1082/2006[63]. Ces GECT disposent de la personnalité juridique au regard du droit de l'Union, ainsi que de la capacité juridique la plus large reconnue aux personnes morales par la législation nationale de l'État membre[64].
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Les régions ultrapériphériques (RUP) sont des territoires qui font partie de l'Union européenne tout en se trouvant en dehors du continent européen. Elles regroupent[65] :
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Les pays et territoires d'outre-mer (PTOM) ne font pas partie de l'Union européenne mais ils peuvent bénéficier de fonds européens de développement de la Banque centrale européenne. Ceux-ci regroupent[57] :
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Les régions à statut spécifique sont des territoires rattachés aux États membres où la totalité du droit européen ne s'applique pas ; leur statut est parfois proche de celui des PTOM mais ils ne bénéficient pas des fonds structurels spécifiques alloués au PTOM et aux RUP. Juridiquement, certaines de ces régions font partie de l'Union européenne et d'autres non.
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« La politique d'élargissement de l'Union européenne fait de l'Europe un espace plus sûr et plus stable ; elle nous permet de devenir plus forts, de promouvoir nos valeurs et d'assumer notre rôle en tant qu'acteur mondial sur la scène internationale. »
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— Štefan Füle, Commissaire européen à l'élargissement et à la politique européenne de voisinage[67]
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Les pays européens ayant un gouvernement démocratique, possédant une économie de marché viable, ayant la volonté et la capacité d'appliquer les lois de l'Union européenne déjà établies et répondant aux critères de Copenhague et à l'article 49 traité sur l'Union européenne[68] peuvent prétendre à intégrer l'Union européenne[Note 13],[67].
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L'Union européenne reconnaît en 2016, six pays qui ont déposé une candidature et ont été reconnus comme « candidat officiel »[69]. Ces États ont entamé, ou entameront bientôt, le processus d'adhésion en adoptant progressivement les lois européennes afin de se rapprocher des critères requis. La Bosnie-Herzégovine, la Macédoine, le Monténégro et la Serbie font partie des pays issus de l'ex-Yougoslavie ayant vu leurs candidatures reconnues ; le Kosovo a un statut de candidat potentiel. La Turquie a soumis sa candidature dès 1987 et n'a obtenu le statut de candidat qu'en 1999[70]. Cette situation doit autant à la difficulté à aligner le pays avec les standards de l'UE qu'aux problèmes politiques entourant l'adhésion du pays[71]. Pour sa part, l'Islande a obtenu son statut de candidat reconnu en moins d'un an[Note 14] mais l'a retiré en 2015[72]. La procédure d'adhésion de l'Albanie a été présentée le 28 avril 2009 et le statut de candidat lui a été accordé le 27 juin 2014. La Géorgie, l'Ukraine et la Moldavie ont signé un Accord d'association (AA)[73] en 2014 et cette dernière devrait présenter sa candidature à l'UE en 2015 prévoyant de faire du pays un candidat dès 2017 et un membre en 2020[74].
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Au regard du droit international, l'Union européenne dispose de la personnalité juridique[75] et son statut résulte d'un traité qui ne peut être modifié que par l'accord unanime de tous ses signataires. Comme les autres organisations régionales (Mercosur, ASEAN, etc.), l'UE exerce ses prérogatives sur un champ géographique restreint ; cependant, elle dispose d'un rôle politique propre et d'un pouvoir de contrainte sur ses membres de façon plus importante que dans une organisation régionale classique[76].
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La nature de l'Union européenne fait débat parmi les spécialistes. Les États membres de l'Union européenne la distinguent nettement des autres organisations internationales.
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L'UE a des aspects de type « confédération », étant créée par traités et par des États qui ont le droit de la quitter (toutefois, certains États fédéraux donnent également le droit de sécession). Elle résulte néanmoins d'une intégration plus poussée, sa législation ayant généralement un « effet direct »[77] sur les droits des citoyens. Elle présente donc des aspects supranationaux comme l'existence de la Commission européenne promouvant l'intérêt général de l'Union, ou l'existence d'une majorité (et non l'unanimité) comme règle de vote par défaut au Conseil de l'UE[77].
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L'Union présente par ailleurs des aspects étatiques, comme une monnaie commune ou une citoyenneté. Elle ne peut toutefois pas être qualifiée d'État, n'ayant ni compétence générale (principe d'attribution, bien que cela soit le cas dans certains États fédéraux), ni peuple per se, ni du monopole de violence légitime[78].
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Aussi, on préfère souvent voir en l'UE une entité sui generis[79], formant une catégorie à elle seule et n'entrant dans aucune autre. Les Allemands, les Autrichiens et les Belges germanophones donnent à ce type de structure le nom de staatenverbund, terme allemand sans équivalent dans d'autres langues mais qui revient à penser en termes de gouvernance multi-niveau[80] : comme dans une fédération, il y a une entité supérieure aux États ; mais bien que les compétences de celle-ci dans certains domaines relèvent d'un transfert de souveraineté, les États membres restent unitaires (à moins d'être déjà fédéraux comme l'Allemagne, l'Autriche ou la Belgique)[81]. Pour Robert Schütze, l'Union européenne rompt avec la tradition juridique européenne en basant son fonctionnement sur l'idée d'une « souveraineté divisée » qui est une combinaison des niveaux nationaux et international. En ce sens, l'Union européenne ne serait pas un État fédéral, ni une confédération, mais une « fédération d'États »[82].
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Au cours des années 2000, le modèle de l'UE a inspiré la formation d'autres organisations régionales visant elles aussi une intégration politique poussée : l'Union africaine en 2002, l'Union des nations sud-américaines en 2008 et l'Union économique eurasiatique en 2015[83].
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La conduite de l'UE a toujours hésité entre les voies intergouvernementale (où les États conservent l'ensemble de leurs prérogatives) et fédérale (où une partie de la souveraineté des États est déléguée à l'Union)[84]. Dans le premier cas, les décisions communautaires sont en fait des traités entre États et doivent donc être prises à l'unanimité. Ce modèle, proche du principe des organisations intergouvernementales classiques, est défendu par le courant « eurosceptique » pour qui seuls les chefs d'État ont la légitimité démocratique pour représenter leurs citoyens[84]. Ce sont donc les nations qui doivent contrôler les institutions de l'Union. Le second cas correspond au modèle défendu par le courant « europhile » des fédéralistes, qui estiment que les institutions doivent représenter directement les citoyens et que les modalités de prise de décision au sein des institutions doivent être adaptées au fil des élargissements[84].
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La question de l'évolution de l'Union européenne est très discutée par les opinions et les gouvernements des pays membres[84]. Après l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne, le contrôle de l'Union reste hybride : le Conseil est le représentant des États (pour les décisions ne requérant pas l'unanimité, les voix de chaque État sont cependant pondérées par leur poids démographique)[85] et le Parlement, le représentant des citoyens. Le mode de gestion de l'Union est donc aujourd'hui un des enjeux des luttes d'influence entre les différentes institutions européennes[86].
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Le traité sur l'Union européenne (TUE) de 1992 fonde l'UE sur trois « piliers ». L'image du pilier s'est imposée au printemps 1991 sur le modèle du temple antique (romain ou grec) : le fronton (l'Union) soutenu par trois piliers donnant à l'ensemble sa stabilité et son équilibre[87]. Les trois piliers sont :
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Les compétences diverses au sein des trois piliers, qui souvent se recoupent et se superposent, constituent un enchevêtrement difficile à aborder, même pour les experts. Cette opacité pousse les États membres à donner mission à la Convention sur l'avenir de l'Europe de simplifier le fonctionnement des institutions[88]. Cette dernière a notamment suggéré de fusionner les trois piliers, ce qui est réalisé avec l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne. On peut toutefois continuer à distinguer les domaines, selon que l'Union y exerce une « compétence exclusive », une « compétence partagée » (ou concurrente) avec les États membres, ou une « compétence complémentaire » (d'appui ou de coordination)[89].
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L'Union européenne est dotée de sept institutions principales, qui jouent chacune un rôle spécifique.
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À côté de ces sept institutions, on trouve quatre autres organes importants :
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Jusqu'au 31 décembre 2009, le chef d'État ou de gouvernement d'un États membre - pendant les six mois où son ministre des Affaires étrangères présidait le Conseil de l'Union européenne - présidait de son côté les sommets européens ayant lieu entre chefs d'État et de gouvernement pendant le semestre (les conseils européens), il était alors appelé par analogie « président du Conseil européen ». À la suite de l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne instituant le poste de président du Conseil européen, élu pour deux ans et demi par les chefs d'État et de gouvernement des pays membres, les sommets entre exécutifs ont une présidence fixe et indépendante tandis que la présidence tournante de l'Union entre ministres des Affaires étrangères continue d'exister[103].
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Deux principes guident les processus décisionnels[104] de l'Union européenne depuis le traité de Maastricht de 1992 : le principe de subsidiarité (ne mettre en œuvre que les actions que les États ne pourraient conduire) et le principe de proportionnalité dégressive (privilégier les moyens d'actions les moins contraignants pour les États membres). Ces principes font l'objet de protocoles annexés au traité d'Amsterdam de 1997[105].
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La procédure législative européenne, présidée par ces deux principes, existe en outre sous deux formes selon que le domaine sur lequel il s'agit de légiférer relève de la compétence exclusive de l'Union ou bien d'une compétence partagée avec les États membres[106] :
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Dans les domaines où l'Union a des compétences propres (domaines de l'« ex-premier pilier ») :
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Dans les domaines où l'Union a des compétences partagées (domaines des « ex-deuxième et troisième piliers ») :
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Dans le premier cas (légifération dans un domaine relevant de l'« ex-premier pilier »), la Commission dispose donc d'un monopole de l'initiative législative. L'alinéa 1 de l'article 293 du TFUE (après la révision de 2007) accroît encore l'importance de ce rôle : il stipule que le Conseil de l'Union « ne peut amender la proposition que statuant à l'unanimité » (le Conseil de l'Union ne peut s'écarter de la proposition de la Commission qu'à l'unanimité, ce qui confère parfois à la Commission un rôle de conciliation entre États membres). Dans tous les autres dossiers (relevant des « ex-deuxième et troisième piliers »), la Commission partage le droit d'initiative avec les États membres[108].
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Dans les domaines où la Commission a le monopole de l'initiative, le Parlement et le Conseil de l'Union peuvent toutefois lui demander de légiférer. En outre, si le Parlement ne peut pas directement proposer de lois, il peut déposer des amendements à celles émises par la Commission ou user de son veto[109]. Il est à noter que dans l'histoire de l'Union, le Parlement acquiert un poids toujours plus important : simple organe consultatif au départ, il a aujourd'hui acquis un pouvoir de codécision à parité avec le Conseil. Sa représentativité reste toutefois handicapée par un taux d'abstention important aux élections européennes, souvent supérieur à ceux d'élections nationales[110].
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En France, l'activité pré-législative de l'Union européenne fait en principe l'objet d'un système d'alerte du Parlement français, selon la procédure de l'art. 88-4 de la Constitution de 1958[111].
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Chaque pays participe au budget européen, et reçoit des aides de l'Union européenne en fonction de sa situation économique et de la richesse de ses habitants. L'élaboration et le contrôle du budget communautaire répondent à des règles strictes, qui placent le pouvoir décisionnel entre les mains des États membres au travers du Conseil de l'Union européenne et du Parlement[112].
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Pour la période 2007–2013, le budget est proposé par la commission Prodi au Conseil européen à 1 025 milliards d'euros sur sept ans (soit 1,24 % du PIB de l'UE), celui-ci le refuse. Un accord médian entre les nouvelles propositions de la présidence luxembourgeoise et celle du Royaume-Uni est trouvé avec 862,3 milliards d'euros sur sept ans (soit 1,045 % du PIB de l'UE)[113]. Ce nouveau budget est le premier décidé après les élargissements de 2004 à 2007, les dix nouveaux États membres voient les fonds structurels qui leur sont alloués réduits par rapport au projet initial[Note 18],[113].
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Les discussions sur l'élaboration du cadre financier 2014-2020 aboutissent à un accord politique entre les institutions européennes, les dirigeants du Parlement, du Conseil et de la Commission sont parvenus à un compromis en adéquation avec les objectifs d'Europe 2020, soit 960 milliards d'euros[114]. Dans les grandes lignes, cette proposition budgétaire vise à répondre aux objectifs suivants :
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Les propositions prévoient un financement accru pour la recherche et l'innovation, l'éducation et la formation ainsi que les relations extérieures. Des fonds spécifiques sont utilisés pour la lutte contre la criminalité et le terrorisme et pour les politiques de migration et d'asile[114].
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Depuis le 1er janvier 2007 et l'intégration de la Croatie, le Parlement européen compte 765 députés représentant les 28 États membres de l'Union européenne[115]. Le traité de Lisbonne porte ce nombre à 751 (en comptant le président) et modifie la répartition des sièges de manière à intégrer les changements intervenus après les cinquième et sixième élargissements. Ces changements prennent effet à la suite des élections européennes de 2014[116].
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Au Conseil, un minimum de 255 votes sur 345 est requis pour constituer une majorité qualifiée[92]. De plus :
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La répartition des voix et des sièges est la suivante[117] :
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Certains États membres de l'Union européenne travaillent ensemble sur des projets communs auxquels l'ensemble des pays ne souhaitent pas participer. Ces projets sont régis par des procédures de coopérations renforcées[118]. Parmi ces projets, on trouve : l'euro - la monnaie officielle de l'Union européenne, inscrite dans les traités[Note 19], seuls deux États membres ont obtenu une clause dite d'« opting-out »), Europol - collaboration policière et échange de renseignements, l'espace Schengen - organisation de la libre circulation des biens et des personnes, le mécanisme de taux de change européen, etc. Il existe en outre des organismes européens qui fonctionnent en dehors du cadre de l'Union, comme l'Agence spatiale européenne (ESA) ou qui ne répondent pas au principe politique de subsidiarité[119].
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Les initiatives franco-allemandes sont importantes[120] depuis la signature du traité de l'Élysée en 1963 qui officialise le rapprochement d'après-guerre. Depuis, un certain nombre de projets voient le jour tels que :
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La question de l'intégration européenne ne peut plus être pensée sans prendre en compte le principe de « démocratie ». La construction originelle s'était légitimée indirectement sous le principe d'une organisation internationale classique de type rationnelle-légal (c'est-à-dire le principe de respect du traité comme de la loi et expertise des acteurs institutionnels). L'adoption du traité de Maastricht, avec l'augmentation des compétences de l'Union, a marqué la fin du « consensus permissif »[52]. Or, le caractère démocratique ne s'analyse pas seulement sur la base de critères objectifs tels que l'analyse du système et des institutions, mais aussi sur la perception des citoyens[121],[122].
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Le modèle d'un Parlement fort a été une première réponse à ce déficit originel[123]. Cela a été renforcé dans le traité de Lisbonne dont un titre est consacré aux principes démocratiques et l'article 10 du TUE dispose que l'Union doit être basée sur le principe de démocratie représentative et de double représentation des citoyens[124] :
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« Les citoyens sont directement représentés, au niveau de l'Union, au Parlement européen.Les États membres sont représentés au Conseil européen par leur chef d'État ou de gouvernement et au Conseil par leurs gouvernements, eux-mêmes démocratiquement responsables, soit devant leurs parlements nationaux, soit devant leurs citoyens. »
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— Article 10(2) du TUE
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Ainsi, il y a création d'un système parlementaire à deux étages avec l'élection au suffrage direct du Parlement européen et l'accroissement des pouvoirs des parlements nationaux devant lesquels chaque gouvernement membre du Conseil européen et du Conseil sont respectivement responsables[124]. Enfin, l'article 10(3) contient une disposition concernant la démocratie participative[124].
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Les institutions de contrôle jouent aussi un rôle dans le processus de démocratisation. En effet, la judiciarisation de la politique aurait permis dans le contexte européen un contrôle important des Cours sur le respect du processus-décisionnels (éviter les abus de pouvoir) notamment en augmentant la transparence et la sécurité juridique[125],[126].
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Le fonctionnement de l'Union européenne est souvent dénoncé comme insuffisamment démocratique.
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L'une des critiques porte sur les suites données aux référendums tenus sur des questions européennes dans certains États membres. On peut ainsi relever[127] que :
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L'Union européenne, au travers de ses institutions et des exécutifs des États membres met en œuvre un ensemble de politiques supranationales en fonction des compétences qui lui sont dévolues dans les traités[132].
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L'Union européenne possède, à travers la politique étrangère et de sécurité commune (PESC), les compétences légales pour couvrir tous les domaines de la politique étrangère ainsi que l'ensemble des questions relatives à la sécurité de l'Union, y compris la définition progressive d'une politique de défense qui peut conduire à une défense commune[133],[134]. Cette politique est conduite par le Haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et le Service européen pour l'action extérieure (SEAE). Le président du Conseil européen joue également un rôle majeur dans la représentation extérieure de l'Union, en étroite collaboration avec les représentants des autres institutions européennes[135].
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Concernant le processus décisionnel de la PESC, les États membres et le Haut Représentant ont un droit d'initiative ; toutefois les décisions au Conseil européen doivent être prises à l'unanimité des 27 États membres[136]. Les procédures de vote sont assouplies depuis le traité de Lisbonne. Les gouvernements ont la possibilité de s'abstenir, en recourant au vote à la majorité, ou en permettant à une majorité de pays d'agir seuls. Toutefois, pour les décisions impliquant des questions militaires ou de défense, l'unanimité reste la règle[137].
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Placé sous l'autorité du Haut Représentant, le SEAE constitue le service diplomatique de l'Union tant à Bruxelles qu'à l'étranger[138]. Il organise les représentations diplomatiques de l'UE auprès des gouvernements étrangers et institutions internationales. L'Union est un acteur présent sur la scène internationale qui, selon les cas, représente l'ensemble des États membres ou se positionne à leurs côtés. La politique étrangère est structurée autour de grands thèmes propres à la communauté européenne[139] : la diplomatie et les actions menées auprès des gouvernements, instances et représentants étrangers, les négociations commerciales, l'aide au développement ou encore les opérations de maintien de la paix[140].
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Ces compétences sur le plan international se traduisent par un dialogue bilatéral avec les pays émergents comme la Russie ou la Chine tant sur le plan économique et commercial que sur la lutte contre le changement climatique[141],[142] ou une médiation dans le processus de paix israélo-palestinien à travers le Quartet pour le Moyen-Orient, dont l'Union fait partie[143].
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La politique de défense de l'Union européenne, dite politique de sécurité et de défense commune (PSDC) consiste quant à elle à mutualiser les forces et les moyens militaires des États membres pour répondre à des missions dites de gestion de crises ou « missions de Petersberg », c'est-à-dire pour le maintien de la paix, les missions humanitaires ou encore le secours et l'évacuation des citoyens de l'Union[144]. Dans le cas où l'un des États membres serait l'objet d'une agression armée sur son territoire, les autres États membres lui doivent aide et assistance par tous les moyens en leur pouvoir ; il en est de même s'il en fait la demande suite à une attaque terroriste ou à une catastrophe naturelle ou d'origine humaine ; ces dispositions sont prévues dans l'article 42 du TUE et sont aussi appelées « clause de défense mutuelle » et « clause de solidarité »[145].
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Les moyens de l'Union en matière militaire reposent sur les efforts nationaux accomplis par les États membres. La Grèce, la France et l'Estonie sont les trois nations qui consacrent le plus grand pourcentage de leur PIB à leur défense[146]. De ce fait, l'Agence européenne de défense (AED) constitue un élément essentiel de la politique de défense communautaire[Note 20]. Elle a pour mission de coordonner les efforts nationaux dans le domaine de l'armement, renforcer la base industrielle et technologique européenne, et accroitre l'efficacité en recherche et développement technologique[147].
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Ces missions se traduisent concrètement par une harmonisation des moyens militaires dans l'Union dite interopérabilité et un renforcement du tissu industriel dans ce domaine avec la réalisation de programmes d'armement commun, notamment ceux de la branche Defense and Space du groupe Airbus (Eurofighter Typhoon ou A400M Atlas[148]).
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La politique économique et financière de l'Union, définie aujourd'hui par le TFUE[149], se fixe comme objectifs de coordonner la politique économique des États membres sur le marché intérieur avec la définition d'objectifs communs[150]. Cette politique engage l'ensemble des États membres dans une « union économique et monétaire » et entérine la création d'une monnaie dite « unique », l'euro (€). Le pacte de stabilité et de croissance (PSC) détermine quant à lui les engagements budgétaires pris par les États de l'Union ayant introduit la monnaie unique[151].
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Actuellement, l'euro est ainsi la monnaie effective de 19 États membres sur 27[Note 21], définissant la zone euro[152], ainsi que, de facto, de certains États et territoires ; à savoir, le Kosovo et le Monténégro qui n'ont pas d'accord formel et Andorre, Monaco, Saint-Marin et le Vatican sur la base d'accords monétaires antérieurs à l'euro et renouvelés depuis[Note 22]. Tout pays appartenant à l'Union européenne doit adhérer à l'euro[153]. Seul le Danemark a obtenu une dérogation lors de la rédaction du traité de Maastricht, toutefois, ce pays fait partie de l'Union économique et monétaire[152]. La Suède a, quant à elle, retardé l'échéance à la suite d'un référendum défavorable[154]. Les nouveaux États membres doivent pour leur part satisfaire aux critères de convergence économique[155] avant de pouvoir remplacer leur monnaie nationale par l'euro.
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Les grandes orientations de la politique monétaire sont définies par la Banque centrale européenne, située à Francfort-sur-le-Main, qui est chargée de gérer son émission et de garantir sa valeur vis-à-vis des autres monnaies, notamment le dollar américain. Mis en circulation depuis le 1er janvier 2002 sous sa forme fiduciaire pour les particuliers, mais en usage dès le 1er janvier 1999 pour les entreprises, il succède à l'European Currency Unit (ECU), soit « l'unité de compte européenne », mise en service en 1979[156].
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L'euro est aujourd'hui la deuxième monnaie de réserve dans le monde[157], la deuxième monnaie au monde pour les transactions financières[158], derrière le dollar américain, et depuis octobre 2006, la première monnaie au monde pour ce qui est de la quantité de billets en circulation[159].
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Outre la monnaie unique, la politique économique de l'Union définit également une stratégie économique. Cette stratégie économique s'inscrit dans le cadre défini par les traités européens, dont les principes sont énoncés dans toute une série d'articles. Les principes fondamentaux sont les suivants :
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Le Conseil européen de Lisbonne (2000) a défini l'objectif commun qui vise à faire de l'Union européenne entre 2000 et 2010, « l'économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde d'ici à 2010, capable d'une croissance économique durable accompagnée d'une amélioration quantitative et qualitative de l'emploi et d'une plus grande cohésion sociale »[166].
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À mi-parcours, en 2004, l'analyse de la stratégie de Lisbonne a montré que celle-ci avait été jusqu'alors un échec parce que les États membres n'avaient pas tenu leurs engagements pris selon la méthode ouverte de coordination, non contraignante. La stratégie a été recentrée en 2005 sur la croissance économique et l'augmentation de l'emploi[167].
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La stratégie de Lisbonne est arrivée à terme fin 2010 dans un contexte de crise financière mondiale. L'Union européenne a alors fixé un nouveau projet – Europe 2020[168] - qui définit la stratégie de croissance pour l'Union avec pour mots d'ordre, « une économie intelligente, durable et inclusive ». Cette stratégie fixe les objectifs nationaux dans les domaines de l'emploi, la recherche et l'innovation, le changement climatique et l'énergie, l'éducation ainsi que la lutte contre la pauvreté[169].
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Dans les domaines de la politique sociale et de l'emploi, c'est la méthode ouverte de coordination, non contraignante pour les politiques publiques des États membres, qui s'applique et permet de fixer des objectifs communs[170]. Ces objectifs pour 2020 sont les suivants[Note 23] :
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Tous les ans, le Comité de l'emploi définit un bilan, et le cas échéant de nouvelles orientations, accompagnés par un rapport de la commission[170].
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En matière de droit du travail[171], l'Union européenne « soutient et complète l'action des États » dans plusieurs domaines et instaure des prescriptions minimales s'agissant notamment de « la santé et de la sécurité des travailleurs » (temps de travail, etc.), « l'information et la consultation des travailleurs » (licenciements collectifs, transferts, santé et sécurité, comité d'entreprise européen, société européenne et société coopérative européenne, etc.) ou des règles de non discrimination dans l'emploi et en particulier de l'égalité de traitement et de rémunération entre les femmes et les hommes[172].
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Des accords-cadres entre les partenaires sociaux européens ont également vu le jour de façon à introduire, sur proposition de la Commission, le droit aux congés parentaux et pour des raisons familiales dans l'Union (1996). Le travail partiel a également été facilité (1997) et le recours à des contrats à durée déterminée successifs limité (1999), avec des mesures pour éviter les abus et assurer l'égalité de traitement. Des accords volontaires sur le télétravail ont également été conclus (2002), de lutte contre le stress sur le lieu de travail (2004), contre le harcèlement et la violence (2007) et les règles des marchés du travail inclusifs (2010)[172].
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Des recommandations aux décideurs politiques sont également effectuées via la Fondation européenne pour l'amélioration des conditions de vie et de travail (l'agence communautaire chargée de « la planification et la mise en œuvre de meilleures conditions de vie et de travail en Europe »).
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Enfin, compte tenu de la libre circulation des travailleurs au sein de l'Union européenne, un portail européen sur la mobilité de l'emploi (EURES) a été mis en place afin de faciliter l'accès aux informations sur les offres d'emploi. Il existe également une carte européenne d'assurance maladie afin de bénéficier du même accès aux soins de santé publique que les ressortissants de l'État où le citoyen se déplace[173].
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La politique agricole commune (PAC), créée en 1957 et mise en place à partir de 1962, est fondée principalement sur des mesures de contrôle des prix et de subventionnement des exploitations agricoles, visant à les moderniser et à développer l'autosuffisance alimentaire et la pérennité du secteur et de ses acteurs. Le budget alloué aux dépenses liées au développement de l'agriculture s'élève en 2014 à près de 58 milliards d'euros[174], soit 40 % du budget communautaire pour un secteur qui représente 0,5 % du PIB de l'UE[175]. À l'origine, les objectifs de la PAC étaient les suivants :
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Mais conséquemment aux décisions qui sont prises dans le cadre de l'élaboration du budget de la période 2014-2020 et du projet Europe 2020, la quatrième réforme de la PAC entre en vigueur au 1er janvier 2014[176] ; la refonte des objectifs et des financements s'opère afin de répondre aux nouvelles attentes des citoyens et des organes politiques en matière de qualité et de sécurité des filières agricoles, de leur compétitivité et leur impact sur les zones rurales. La réforme met davantage en avant une agriculture durable, de l'innovation, soutenant la création d'emplois et la croissance des activités liées[Note 24].
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La politique européenne en matière de pêche (PCP) a été introduite en 1983 en adaptant la PAC au secteur halieutique, elle concerne les 23 États membres de l'Union ayant un accès à la mer. Le secteur contribue à moins de 1 % du PIB de l'Union et emploie près de 400 000 pêcheurs et aquaculteurs auxquels il convient d'ajouter les emplois dans les activités en aval de l'industrie agroalimentaire liée aux produits marins. Ainsi, l'UE, avec plus de six millions de tonnes de poissons pêchés et élevés (soit 4,6 % de la production mondiale) chaque année et une flotte de plus de 80 000 navires, est le quatrième producteur mondial de produits de la mer[177].
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Aux côtés de la PCP, la nouvelle politique maritime cherche à apporter des réponses aux problèmes connexes : la pollution des mers, la protection de l'environnement, le développement des régions côtières, la création d'emplois et la surveillance des frontières et des ZEE des pays membres. Ainsi, la PCP se compose de quatre volets[177] :
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L'Union européenne a créé au total six programmes d'action pour l'environnement[178],[179] depuis 1972. Un plan climat-énergie a par ailleurs été adopté en 2008, dont les objectifs d'ici 2020 sont les suivants[180] :
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Les actions destinées à soutenir ces objectifs sont nombreuses et visent essentiellement le secteur industriel. Parmi celles-ci, les constructeurs automobiles devront réduire les émissions de CO2, l'efficacité énergétique de nombreux types d'appareils domestiques doit être améliorée, et le recours aux énergies renouvelables : éolienne, solaire et hydroélectrique, à la biomasse et aux biocarburants doit être accru[181].
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Toutefois, cette politique ne peut porter ses fruits que si elle est suivie à l'international. L'UE a participé à l'élaboration de traités internationaux tels que la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, en 1992, et son Protocole de Kyoto, en 1997. Ce protocole s'était traduit par la mise en place d'un Système communautaire d'échange de quotas d'émission. Le prochain sommet de la Terre ayant lieu en 2012, le Comité économique et social européen a recommandé que l'UE joue un rôle moteur dans l'élaboration de ce sommet[182].
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Au-delà de ces plans d'action, l'Union européenne dispose d'une Agence européenne pour l'environnement (AEE)[Note 25] dont la mission est de fournir des informations fiables et indépendantes sur l'environnement afin de mettre en œuvre et évaluer la politique environnementale[183]. L'AEE utilise pour cela le réseau européen d'information et d'observation sur l'environnement (EIONET) constitué de points focaux nationaux, généralement des agences environnementales nationales[184].
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Par ailleurs, la Commission européenne désigne chaque année plusieurs villes qui reçoivent le prix de la Capitale verte de l’Europe et celui de la Feuille verte ; ces programmes récompensent respectivement les villes qui prennent en compte l'environnement dans leurs aménagements urbains et la volonté d'obtenir de meilleurs résultats environnementaux en mettant l'accent sur la croissance verte et la création d'emplois dans les secteurs du développement durable.
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Enfin, le réseau Natura 2000 rassemble des sites naturels ou semi-naturels de l'Union européenne ayant une grande valeur patrimoniale, par la faune et la flore exceptionnelles qu'ils contiennent. En décembre 2018, l'Union européenne comptait 5 646 zones de protection spéciale (ZPS) pour les oiseaux sur une superficie de 843 245 km2, et 24 191 zones spéciales de conservation (ZSC) (dont les pSIC, SIC) pour les habitats et les espèces sur une superficie totale de 1 051 569 km2, ce qui représente 18 % de la surface terrestre et marine du territoire de l'Union européenne[185].
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La politique des transports conduite par l'Union européenne vise à répondre à des problématiques concernant tous les États membres, telles que la gestion du trafic routier, ferroviaire, maritime et aérien, la réduction de la pollution générée par le secteur, l'acheminement des hydrocarbures, le développement des infrastructures de transport, ainsi que la maitrise de la circulation des biens et des personnes ou encore les problématiques de sécurité que cela implique ; les compétences des institutions européennes en la matière sont précisées au titre VI du TUE. Les transports constituent un secteur économique important, générant en 2016, un PIB de 548 milliards d'euros (UE-28) et représentant 9 millions d'emplois en Europe[186] ; cette politique est récente et s'intègre dans le marché unique de l'UE, elle est au cœur de l'espace Schengen qui prévoit l'ouverture des frontières et forme un espace commun des transports[187].
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La Commission européenne élabore et encourage « des politiques de transports efficaces, sûres, fiables et durables, afin de créer les conditions favorables à une industrie compétitive et créatrice d'emplois et de richesses »[188]. Cette politique communautaire est définie dans des Livres Blancs et prévoit notamment le déploiement du réseau transeuropéen de transport qui concerne l'ensemble des modes de transport, des infrastructures de transport et des services nécessaires à leur bon fonctionnement. Le réseau couvre l'ensemble de l'UE et s'étend même au-delà de ses frontières, il permet notamment de rapprocher les périphéries du centre de l'Europe et doit à terme, permettre de relier 94 ports majeurs aux réseaux ferroviaires et routiers et 38 aéroports majeurs aux grandes villes par des liaisons ferroviaires[189]. Dans ce cadre, une liste de 30 projets prioritaires a été arrêtée en avril 2004, ils peuvent bénéficier de financements européens à hauteur maximale de 20 %, ce qui va représenter 26 milliards d'euros la période 2014-2020 ; la Commission européenne estime que le projet total coûtera 250 milliards d'euros.
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La politique judiciaire de l'Union européenne prend pour cadre ce qui deviendra à terme l'« Espace judiciaire européen », un espace de convergence progressive des législations nationales des pays membres[190]. Elle répond d'abord au troisième pilier du TUE (la coopération policière et judiciaire en matière pénale), mais a été élargie à l'« Espace de liberté, de sécurité et de justice » par le traité d'Amsterdam[Note 26]. En parallèle, divers programmes de rapprochement judiciaire ont été mis en place[191] tels que la création d'un mandat d'arrêt européen en 2003, le développement de la reconnaissance mutuelle des décisions judiciaires et d'une politique de coordination judiciaire, l'Unité de coopération judiciaire de l'Union européenne (Eurojust)[192].
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L'Union européenne a mis en place un ensemble de programmes ainsi qu'une charte visant à assurer le respect des droits de l'Homme au sein de ses États membres[193], l'Agence des droits fondamentaux contrôle au niveau communautaire que les politiques de lutte contre les discriminations, le racisme et la xénophobie et la protection des groupes vulnérables soient effectives. La défense des droits de l'Homme au sein de l'UE vise à répondre aux points définis dans la charte des droits fondamentaux[194], notamment les trois premiers chapitres portant sur les valeurs de liberté, dignité et égalité. Ses fonctions portent sur la collecte, l'analyse, la diffusion et l'évaluation des mesures prises par l'Union européenne du respect des droits fondamentaux. Elle collabore également avec d'autres organisations nationales et internationales mais n'a pas le pouvoir de sanctionner l'un des États membres pour le non-respect de ses engagements[195].
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Dans son rapport annuel de 2009, l'Union européenne mettait en avant les efforts engagés avec une quarantaine de pays hors de l'UE pour développer un dialogue centré sur les droits de l'Homme, notamment dans le cadre de l'accord de Cotonou signé en partenariat avec les États d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique membres de l'ACP[196]. À ce titre, l'Instrument européen pour la démocratie et les droits de l'Homme (IEDDE)[Note 27], chargé de promouvoir la démocratie et les droits de l'Homme dans le monde a été doté d'un budget d'1,1 milliard d'euros pour la période 2007-2013[197] ; cette politique s'intègre également dans le cadre de la politique extérieure menée par l'UE.
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En déterminant des actions et positions communes, les États membres se sont dotés d'instruments juridiques afin de déterminer les mesures à prendre et actions à mettre en œuvre en cas de violation des droits de l'Homme ou de situation de crise. Des positions communes ont ainsi été prises en 2011, lors de la prise de pouvoir tumultueuse d'Alassane Ouattara en Côte d'Ivoire, de la guerre civile en Libye visant à destituer Mouammar Kadhafi ou encore contre les hautes personnalités du gouvernement syrien[196],[198].
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[199],[200],[201],[202]
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Les évolutions politiques de l'Union sont orientées d'une part par les conjonctures des différents États membres ; les institutions européennes se concentrent alors sur les problèmes rencontrés[203],[204] ; et d'autre part, par les travaux des différentes commissions du Parlement européen qui réalisent des études prospectives et proposent des axes politiques en conséquence[205].
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La stratégie Europe 2020 vise à coordonner les politiques économiques au sein de l'UE et succède à la stratégie de Lisbonne pour la croissance et l'emploi qui avait été adoptée par le Conseil européen des 23 et 24 mars 2000 ; elle cherche à concilier l'amélioration des indicateurs de développement durable en matière de croissance, d'emploi et de protection de l'environnement tout en augmentant la compétitivité de l'Europe au niveau mondial. Cette politique porte sur les investissements dans la recherche et l'innovation, la croissance verte ou encore l'éducation et l'emploi et entend créer une nouvelle forme de « gouvernance économique »[206].
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La « crise de la dette publique des États membres de la zone euro » a débuté en 2010[207], de profonds changements structurels ont eu lieu dans les pays les plus touchés, notamment en Grèce, au Portugal et en Irlande (les pays du PIIGS où la crise de la dette s'est accompagné de réductions budgétaires très importantes[38]). En parallèle, les crises économico-financières ont conduit les acteurs européens à engager des réformes en profondeur afin de mieux contrôler les acteurs du monde de la finance et de protéger les consommateurs[208].
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En 2013, le traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance est entré en vigueur[209] et le FESF et le MESF ont été remplacés par le MES, une institution avec la capacité de lever des fonds sur les marchés financiers afin d'aider les États en difficulté, de participer aux sauvetages de banques privées et de limiter les taux d'intérêt sur les marchés obligataires[210]
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Également dans les années 2010, divers évènements internationaux engendrent des afflux migratoires de plus en plus importants via la mer Méditerranée et les Balkans, depuis l'Afrique, le Moyen-Orient et l'Asie du Sud, l'Europe fait alors face à une crise migratoire majeure pour laquelle elle doit mettre en place de nouvelles politiques[211]. Durant la seule année 2015, plus d'un million de personnes entrent illégalement dans l'espace Schengen[212], ce qui cause des divisions et des tensions diplomatiques importantes entre les pays d'Europe, qui peinent à se mettre d'accord sur l'attitude à adopter : alors que la Commission européenne cherche à imposer des quotas à chaque pays de l'Union[213], des pays d'Europe de l'Est s'y opposent fermement faisant valoir qu'un afflux d'immigrés musulmans[214].
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L'Union européenne à 28 pays représente un poids économique majeur sur la scène internationale : en 2007, à l'entrée de la Roumanie et de la Bulgarie, le PIB de l'Union européenne était de 16 748 milliards de dollars, à comparer avec les 13 811 milliards de dollars des États-Unis[215]. Elle représente 23,64 % des richesses du monde, pour 8 % de la population mondiale. Cependant, le PIB par habitant reste inférieur à celui des États-Unis. Le dynamisme économique des nouveaux États membres a tiré le taux de croissance globale de l'Union : les pays baltes ont affiché une croissance moyenne annuelle de près de 10 % entre 2004 et 2008, alors que les pays de l'Ouest accusaient un ralentissement de leur activité[216]. En 2010, le produit intérieur brut de l'Union européenne est de 12 268 milliards d'euros, ce qui représente une moyenne de 24 500 euros par habitant[217]. Cependant, avec la montée en puissance des « pays émergents », son poids relatif dans le PIB mondial a tendance à se contracter : de 30,35 % en 2005, il est passé à 25,85 % en 2010 puis à 23,64 % en 2014.
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Les trois premières puissances de l'UE — l'Allemagne, le Royaume-Uni et la France — produisaient 50 % des richesses totales en 2014. Leur PIB respectifs étaient de 3 853 Md$, 2 941 Md$ et de 2 829 Md$. La France et le Royaume-Uni alternent en tant que seconde économie de l'Union européenne ; de 2008 à 2014, c'était la France, depuis 2015, c'est le Royaume-Uni[218]. Parmi les nouveaux États membres entrés depuis 2004, c'est la Pologne qui contribue le plus à la création de richesses dans l'UE ; c'est également le pays le plus peuplé et celui qui reçoit le plus de fonds structurels européens[219].
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Malgré une politique de cohésion territoriale, la production de richesse des régions de l'UE demeure inégalement répartie ; ainsi, l'Ouest de l'Union concentre 85 % des richesses totales, soit 14 156 Md$, alors que l'Est contribue pour 2 592 Md$), on retrouve cette distinction au travers d'autres indicateurs d'homogénéité de la répartition des richesses ou du niveau de développement tels que l'IDH ou le coefficient de Gini[220].
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Les disparités économiques sont parfois très révélatrices au sein d'un seul et même pays. La région avec le PIB le plus élevé de l'UE est la Rhénanie-du-Nord-Westphalie avec un PIB de 488 milliards d'euros, devant l'Île-de-France avec 483 milliards d'euros[221].
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Situation inverse en Bulgarie, où la région la plus pauvre est l'oblast de Pleven, dont le PIB par habitant n'est que de 27 % de la moyenne de l'Union (6 400 €/habitant), ou encore en Roumanie où la région de développement Nord-Est n'atteint que 29 % de la moyenne européenne.
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C'est au Danemark que le salaire horaire médian est le plus élevé. La France, avec 14,22 euros de l'heure, est le seul grand pays européen à ne pas figurer dans le « top dix »[222].
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En 2008, selon le classement du magazine américain Fortune, 167 des 500 premières entreprises mondiales, classées selon leur chiffre d'affaires, avaient leur siège dans l'UE (soit 33,4 %), contre 153 aux États-Unis (30,6 %) et 64 au Japon (12,8 %)[223].
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L'Union européenne est le premier ensemble du commerce mondial : 16,4 % des échanges mondiaux de biens et services en 2012, contre 19,6 % en 2004 (OMC) : 1er exportateur mondial de biens manufacturés (14,7 % des exportations mondiales en 2012) et de services (24,6 % des exportations mondiales en 2012) selon l'OMC. Une économie ouverte : le taux d'ouverture de la zone euro (total des importations et exportations/PIB) = 33 % du PIB européen (monde 20 %, Asie 15 %), faible protection douanière : 1,6 % en moyenne. L'Union européenne est le premier partenaire commercial des États-Unis, de la Chine, de l'Inde, de la Russie et des pays composant le Mercosur[224], ainsi que de la Corée du Sud et des pays composant l'OPEP[225],[226],[227].
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L'euro est la monnaie de jure de l'union économique et monétaire (UEM)[228] ; le traité de Maastricht (TUE) de 1992 instaure l'UEM et établit les fondements de la monnaie unique avec la libéralisation de la circulation des capitaux, une coordination renforcée des politiques économiques et l'établissement d'une Banque centrale européenne. L'euro est commune à dix-neuf États membres de l'Union européenne qui forment ainsi la zone euro[Note 2]. À ceux-ci s'ajoutent quatre états hors de l'UE ayant des accords officiels[229] et utilisant donc l'euro de façon officielle, ainsi que deux autres états l'ayant adopté unilatéralement (le Kosovo et le Monténégro)[230]. La couronne danoise, la couronne suédoise, la couronne tchèque, le forint hongrois, la kuna croate, le leu roumain, le lev bulgare et le złoty polonais ont également valeur de monnaie officielle dans leurs pays respectifs. Ces monnaies ne sont pas toutes liées au cours de l'euro par le mécanisme de taux de change européen (MCE II) mais servent d'intermédiaire dans les échanges pour le commerce intra- et extra-européen. Par convention, la comptabilité des échanges commerciaux au niveau européen est réalisée en euro ou en dollar[231].
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Sur le plan international, l'euro est devenu une monnaie de référence au sein du Système monétaire international, il représente 27 % des réserves de change et la moitié des obligations internationales avec 50 % des encours mondiaux[232]. On observe une confiance croissante en l'euro. Cependant, elle est peu utilisé comme monnaie de transaction ou dans les échanges de matières premières et de produits manufacturés par rapport au dollar américain. Dans les échanges commerciaux, il est surtout utilisé avec les pays méditerranéens, au Proche-Orient et en Afrique subsaharienne[232]. Au cours des dernières années, le poids de la livre sterling s'est réduit du fait du recul du poids de l'économie britannique et plus récemment du choix des Britanniques de sortir de l'UE[233].
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Au niveau européen, le transfert de la politique monétaire des États membres de la zone euro à la BCE engendre des modifications de fonctionnement et dans l'ordre des priorités relatives aux politiques monétaires nationales : la BCE a pour mission principale la stabilité des prix ce qui implique une maitrise de l'inflation et de la création monétaire[234]. Les pays membres conservent une totale liberté dans la mise en place de leur politique budgétaire, mais leurs actions sont encadrées par le Pacte de stabilité et de croissance (PSC). Pour ce qui est des pays candidats à l'adhésion à la zone euro, ils doivent arrimer leur monnaie au Mécanisme de taux de change européen (MCE) pendant deux ans et respecter des critères de convergence.
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L'euro accélère la mise en place d'une Europe fédérale (convergence économique, budgétaire, monétaire, etc.)[232], mais aussi d'une zone monétaire optimale répondant aux critères énoncés par Robert Mundell[232] ; la baisse des coûts d'échange et de financement entrainent une hausse de la croissance mais dans le cas de la zone euro, la zone monétaire n'est pas optimale en raison de niveaux de coordination des politiques budgétaires et économiques hétérogènes et encore en stade de développement (semestre européen, six-pack, two-pack, etc.)[235].
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En 2017, le Parlement européen estime à 1 000 [milliard d'euros par an, le montant de l'évasion et de la fraude fiscales dans l'Union européenne[236]. Une taxe sur les bénéfices des multinationales du numérique (notamment les « GAFAM ») qui sont en moyenne deux fois moins imposés que ceux des entreprises traditionnelles, est envisagée par la Commission européenne et certains États membres mais le sujet divise car certains États ont un « modèle économique basé sur une fiscalité attractive »[237].
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Avec plus de 446 millions d'habitants au 1er février 2020, l'Union européenne constitue la 3e puissance démographique mondiale[Note 28].
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L'UE-27 post Brexit compte 5,9% de la population mondiale en 2018[238].
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Toutefois, l'UE pourrait être marquée par une baisse de sa population[239]. En effet, certains pays voient tendanciellement leur population diminuer comme la Pologne et ses 38 millions d'habitants, la Roumanie qui passerait de 22 à 17 millions d'habitants en l'an 2050 ou la Bulgarie qui perdrait 30 % de sa population, qui passerait de 7 à 5 millions d'habitants[239]. À ce rythme, 17 pays de l'UE verront leur population chuter d'ici 2050[240], cette baisse de la population européenne est due au faible taux de natalité des pays européens[241], ce qui nécessite selon la commission européenne de 2006 une réponse constructive au défi démographique[242].
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L'UE (périmètre post Brexit) compte une moyenne de 1,56 enfants par femme en 2017[238].
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Quelques pays (dont la France) limitent ce phénomène, en gagnant à eux seuls quelque neuf millions d'habitants et l'Espagne pourrait gagner environ 2,4 millions d'habitants d'ici à l'an 2050, essentiellement grâce à sa politique migratoire. On peut estimer que la France sera toujours le deuxième pays le plus peuplé en 2050 (avec 71 millions d'habitants) après l'Allemagne (74,5 millions), mais que l'écart pourrait être bien moindre en raison notamment du maintien d'un taux de natalité plus élevé et d'une immigration plus importante[240]. Les trois principales puissances : l'Allemagne, la France et l'Italie représentent près de 47 % de la population de l'Union européenne (209 millions d'habitants sur 446 en 2020), leurs superficies cumulées est de 1,209 million de kilomètres carrés, soit près de 28,4 % de la superficie totale de l'UE et ils représentent plus de 55 % du PIB de l'UE (9 600 Mds € de PIB sur 17 500 en 2015).
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Au 1er janvier 2018, la population estimée de l'UE était de 446 millions d'habitants en progression d'environ 0.90 % par an sur les trois dernières années[239] ; en 2009, la croissance démographique avérée était imputable à la natalité pour 0,6 million (29 %) et à 1,5 million (71 %) au solde migratoire ; l'UE a vu naître 5,4 millions d'habitants, soit un taux de 1,09 naissance pour 100 habitants. Le taux de natalité a augmenté partout dans l'Union, sauf en Allemagne, de plus, le taux de mortalité a augmenté en Allemagne (de 10,1 ‰ à 10,3 ‰), en France (de 8,3 ‰ à 8,5 ‰) et à Malte (13 ‰ à 13,2 ‰)[239]. Au total, la population a augmenté en France (+368 000), en Espagne (+545 000), en Italie (+434 000), elle a cependant diminué en Allemagne (-168 000).
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En 2010, la Commission européenne publiait son rapport Eurostat (bi-annuel) sur la démographie de l'Union européenne, elle estimait que la population totale de l'UE serait de 505,718 millions d'habitants en 2050 contre 501,103 millions recensés en 2009[240] ; l'accroissement naturel négatif (−1,695 million d'habitants par an en 2050) n'étant plus compensé par l'immigration (+924 000), l'accroissement démographique serait alors négatif[240]. Autre point problématique, le taux de dépendance des personnes âgées vis-à-vis des actifs[Note 29] passerait de 24,5 % en 2009 à 50,4 % en 2050, traduisant une société dont la pyramide des âges serait totalement déréglée et les conséquences sociales importantes[240].
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En 2010, il y avait 47,3 millions de personnes nées à l'étranger et vivant dans l'UE27, dont 16 millions (3,2 %) nées dans un autre État membre de l'UE27 et 31,4 millions (6,3 %) nés dans un pays hors de l'UE27. Au total, la population née à l'étranger comptait pour 9,4 % de la population totale de l'UE27. Les pays avec le plus grand nombre de personnes nées hors de l'UE27 sont l'Allemagne (6,4 millions), la France (5,1 millions), le Royaume-Uni (4,7 millions), l'Espagne (4,1 millions), l'Italie (3,2 millions) et les Pays-Bas (1,4 million)[243].
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La notion de citoyenneté dans l'Union européenne est née de la ratification du traité de Maastricht en 1992. Depuis, cette notion a été intégrée au traité sur le fonctionnement de l'Union européenne[244],[245].
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« Dans toutes ses activités, l'Union respecte le principe de l'égalité de ses citoyens, qui bénéficient d'une égale attention de ses institutions, organes et organismes. Est citoyen de l'Union toute personne ayant la nationalité d'un État membre. La citoyenneté de l'Union s'ajoute à la citoyenneté nationale et ne la remplace pas. »
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— Traité sur le fonctionnement de l'Union européenne, Article 9
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Ainsi, tout citoyen d'un pays membre de l'Union européenne est également citoyen de l'Union européenne et bénéficie à ce titre d'un « espace de liberté, de sécurité et de justice ».
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Avec la citoyenneté européenne, de nouveaux droits sont apparus. Ils sont garantis par les traités (articles 17 à 22 du Traité sur le fonctionnement de l'Union européenne) et par la Charte des droits fondamentaux[246],[247].
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Par ailleurs, le préambule de la Charte des droits fondamentaux pose comme principe : « La jouissance de ces droits entraîne des responsabilités et des devoirs »[251].
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Des quatre langues officielles des débuts de la CECA (français, allemand, italien et néerlandais), l'Union européenne dispose désormais de vingt-quatre langues officielles et trois alphabets pour vingt-sept États. L'irlandais, « première langue nationale » de l'Irlande, a bénéficié en outre entre 1973 (entrée en vigueur du traité d'adhésion) et 2007 d'un statut spécial (traduction des traités et droit d'être utilisée dans la correspondance avec l'Union) : il est devenu au 1er janvier 2007 une langue de travail sans devenir pour autant une langue officielle[252].
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Le français est, avec l'anglais et l'allemand, langue de travail et langue officielle des institutions de l'Union européenne, conformément au règlement CE no 1/1958 du 6 octobre 1958[253].
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À chaque élargissement, la tension est forte, y compris en matière linguistique, en raison non seulement des difficultés supplémentaires de traduction et d'interprétation, mais aussi pour satisfaire des susceptibilités nationales. Le traité d'adhésion de l'Autriche (langue officielle : allemand) comprend ainsi une liste de termes spécifiquement autrichiens[254].
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Des langues minoritaires, mais davantage parlées dans l'Union que le maltais ou l'irlandais, se sentent également délaissées ou ignorées (c'est le cas notamment de l'occitan, du catalan, du basque, du breton, du russe des pays baltes, du turc parlé par des Chypriotes, voire du luxembourgeois)[255]. L'Irlande souhaitant pour sa part éviter que sa langue nationale ne soit mise sur le même plan que des langues régionales ou minoritaires, le gouvernement a réclamé qu'elle soit portée au statut de langue officielle, celui-ci lui a été accordé au 1er janvier 2007, avec le roumain et le bulgare[256]. D'autre part, les traductions en maltais demeurent incomplètes en raison de difficultés matérielles[257].
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Le rapport Grin compare plusieurs modes de fonctionnement linguistique et conclut que l'adoption d'une langue commune neutre comme l'espéranto serait, d'un point de vue économique, la meilleure solution (en procurant 25 milliards d'euros par an d'économies, soit 17 % du budget annuel)[258].
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Le christianisme est la religion majoritaire dans tous les pays de l'Union. On retrouve les trois grandes confessions réparties géographiquement suivant les épisodes qui ont marqué l'histoire du christianisme ; ainsi, les catholiques sont-ils principalement concentrés à l'ouest, au centre, au sud-ouest et au nord-est de l'UE (notamment en Italie, Espagne, Portugal, Irlande et Pologne), les orthodoxes dans les pays du sud-est à forte proportion de croyants[259] (Grèce, Chypre, Bulgarie, Roumanie) et les protestants, essentiellement au centre, à l'ouest et au nord, dans les pays Scandinaves, l'Allemagne et le monde germanique[Note 30].
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De plus, l'Union accueille quelques communautés juives et d'autres minorités religieuses qui se développent principalement du fait de l'immigration : islam, bouddhisme, christianisme oriental, hindouisme, etc.
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D'autre part, l'Europe peut être considérée comme un des continents les moins religieux du globe ; selon une enquête de l'eurobaromètre de juin 2005, si 52 % des Européens disent croire en un dieu, 18 % affirment ne croire en aucune forme de divinité, d'esprit ou de force supérieure[259]. Selon ce sondage, dans 15 des 27 pays que comptait l'Union à cette époque, les personnes indiquant croire en un dieu étaient minoritaires ; la France était le pays avec la plus forte proportion de personne ne croyant en aucune force surnaturelle (1⁄3 de la population[259]), tandis que l'Estonie et la Tchéquie étaient les deux pays où le nombre de personnes croyant en un dieu était le plus faible[259].
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La présence des principaux sièges d'institutions européennes dans le « quartier européen » de Bruxelles font de la capitale belge un des symboles de l'UE[260], si bien qu'on se réfère au substantif « Bruxelles » pour désigner ces institutions ou leurs représentants[261]. Les villes de Strasbourg, Luxembourg, Francfort ou La Haye sont également des villes qui accueillent au moins un des principaux sièges institutionnels européens[262] ; Strasbourg accueille également de nombreuses autres institutions liées au Conseil de l'Europe, au point de prétendre également au titre de « Capitale européenne »[263].
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D'un point de vue démographique, l'aire urbaine de Paris (12,7 millions d'habitants) ainsi que l'aire urbaine de Rhin-Ruhr (11,7 millions d'habitants) constituent des « mégapoles »[Note 31] et sont fortement interconnectées au réseau de la « mégalopole européenne » qui s'étend du Grand Londres à la plaine du Pô[264]. Les aires urbaines de Milan (6,8 millions), du Randstad (6,6 millions), de Madrid (6,4 millions), de Barcelone (5 millions) Berlin (4,4 millions) et Rome (4,3 millions) dépassent les quatre millions d'habitants et font partie des villes mondiales[Note 32] selon les divers classements effectués[264].
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Sur le plan touristique, Paris, Londres, Rome et Barcelone sont les quatre villes les plus visitées d'Europe et enregistrent plus de 5 millions de visiteurs chaque année[265]. Paris est la plus visitée d'Europe et du monde depuis les années 2000 en enregistrant plusieurs millions de visiteurs chaque année. Par ailleurs, avec 671 millions de touristes en 2017, soit 8 % d'augmentation par rapport à 2016, l'Europe reste la première destination mondiale[266].
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Du point de vue de la qualité de vie, une étude publiée annuellement par le cabinet Mercer établissant un classement des villes les plus agréables du monde, plusieurs villes européennes sont présentes dans le haut du classement et en 2016, Vienne a été classée première pour la septième année consécutive. Parmi les dix villes les mieux notées, viennent ensuite les villes allemandes : Munich (4e), Düsseldorf (6e) et Francfort (7e) ; enfin Copenhague arrive en 9e position[267]. Ces dernières années, plusieurs grandes villes comme Paris, Londres, Madrid et Athènes ont reculé dans le classement basé sur la sécurité personnelle « en raison d'attentats terroristes ou d'agitations sociales »[267]. Des villes comme Prague, Budapest, Varsovie ou Bucarest rythment l'activité économique, culturelle et politique des pays d'Europe de l'Est (les anciens PECO, en plein développement)[268], tandis que Stockholm, Helsinki et Copenhague sont les capitales et plus grandes villes Fenno-scandinaves ; Riga, Tallinn et Vilnius, les capitales baltes et Dublin, La Valette et Nicosie, les capitales des États membres insulaires[269].
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Le Parlement à Budapest.
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Le Pont Samuel Beckett à Dublin.
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La vieille ville de La Valette.
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La Tour de Belém à Lisbonne.
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Le Binnenhof, siège des États généraux à La Haye.
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La maison des Têtes noires à Riga.
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Le théâtre national de Finlande à Helsinki.
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La Porte de Brandebourg à Berlin.
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Vue de nuit du Colisée de Rome.
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Le Palais du Parlement à Bucarest.
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La Grand Place de Bruxelles.
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La place Royale à Varsovie.
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La Vieille Ville de Prague.
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Le traité de Maastricht a permis à l'UE d'étendre ses champs de compétence et de développer une politique communautaire orientée vers la culture. Cela se traduit par diverses actions et projets menés sur le terrain tels qu'Europeana, un projet de bibliothèque numérique européenne, l'attribution du titre de capitale européenne de la culture pour une ou plusieurs villes chaque année, des aides pour des projets culturels ou encore Culture 2000, le programme-cadre en la matière de 2000 à 2006[270].
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Il n'existe pas de jours fériés inscrits dans le droit européen ; cette compétence appartient aux États membres. Dans la plupart des États européens, il existe une dizaine de jours fériés par an. Le jour de l'an, observé par tous les États membres, est la seule fête civile commune à toutes les régions et communautés, car l'ensemble des États membres utilisent le calendrier grégorien. Certaines fêtes religieuses, principalement chrétiennes, sont également communes à de nombreux pays européens[271]. La Journée de l'Europe célèbre depuis 1985 l'anniversaire de la Déclaration Schuman le 9 mai 1950. Elle fait partie des symboles de l'Union européenne[272], mais n'est un jour férié dans aucun État membre.
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Chaque année, des « capitales européennes » sont désignées dans différentes catégories : culture, jeunesse, environnement, etc. et des projets sur le long terme sont développés (GECT, programmes régionaux) ce qui contribue notamment au renforcement des échanges régionaux[273]. Depuis 1983 et sur le modèle des « années internationales » décrétées par l'ONU, des thématiques communautaires sont mises en valeur ; l'année 2013 est consacrée « Année européenne des citoyens » sur le thème des « droits et avantages concrets qui résultent de la citoyenneté de l'Union européenne », attachés notamment aux « quatre libertés » fondamentales dont les citoyens européens jouissent au quotidien[274].
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« … ses 12 étoiles ne désignent nullement l'Europe des 12, elle s'inspire directement du symbole marial tel que représenté dans l'imagerie pieuse du XIXe siècle »
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Les traités constitutifs de l'Union publiés au journal officiel de l'Union européenne le 30 mars 2015 :
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« Le Parlement européen a son siège à Strasbourg, où se tiennent les douze périodes de sessions plénières mensuelles, y compris la session budgétaire. Les périodes de sessions plénières additionnelles se tiennent à Bruxelles. Les commissions du Parlement européen siègent à Bruxelles. Le secrétariat général du Parlement européen et ses services restent installés à Luxembourg. »
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— Cour de justice de l'Union européenne
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30 décembre 1922 – 25 décembre 1991(68 ans, 11 mois et 26 jours)
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L’Union des républiques socialistes soviétiques[1], par abréviation URSS[N 3] ou en abrégé Union soviétique (en russe : Союз Советских Социалистических Республик, СССР écouter ; transcription : Soïouz Sovietskikh Sotsialistitcheskikh Riespoublik, SSSR ; litt. « Union des républiques socialistes des conseils »), était un État fédéral transcontinental à régime communiste. Cette fédération a existé du 30 décembre 1922 jusqu'à sa dissolution le 26 décembre 1991. La fédération de Russie est l'état continuateur de l'Union soviétique.
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Plus vaste État du monde, l'URSS occupait un sixième des terres émergées et s'étendait sur onze fuseaux horaires, de la mer Baltique et de la mer Noire à l'océan Pacifique, c'est-à-dire toute la partie nord-est de l'Eurasie. Elle reprenait à peu près le territoire de l'ancien Empire russe (à l'exception notable de la majeure partie de la Pologne et de la Finlande, indépendantes depuis la guerre civile russe de 1918 à 1921) et s'était augmentée des gains territoriaux de la période stalinienne en Europe orientale et en Asie de l'Est entre 1939 et 1945.
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Le territoire de l'URSS varia donc dans le temps, surtout avant et à l'issue de la Seconde Guerre mondiale. Le pays était composé, avant sa dissolution, de quinze républiques fédérées, ainsi que d'un certain nombre de républiques et régions autonomes.
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La formation de l'URSS fut l'une des conséquences de la révolution russe de 1917. Après la révolution de Février (1917), qui avait mis fin au règne de l'empereur Nicolas II, la révolution d'Octobre qui renversa la République russe le 7 novembre 1917 permit la prise du pouvoir par les bolcheviks[N 4], qui étaient fédéralistes. L'un des moteurs de la création de l'URSS fut la volonté de Lénine d'appliquer sa doctrine fédéraliste en transformant la Russie unitaire en une union de républiques formées selon le principe de la répartition ethnique et jouissant d'un certain degré d'autonomie culturelle locale. Sa conception s'opposait initialement à celle du nationalisme soviétique de Joseph Staline, qui voulait créer une seule République socialiste fédérative soviétique de Russie. Toutefois, Staline revint ultérieurement sur ses positions et, dans les années 1925 – 1939, procéda lui-même à la création de plusieurs républiques fédérées (dans le Caucase, en Carélie et en Asie centrale)[2].
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L'organisation politique de l'URSS était définie par un parti unique, le Parti communiste de l'Union soviétique (PCUS) et tout particulièrement, par son bureau exécutif, le Politburo. Tout autre pouvoir (législatif, exécutif ou judiciaire), ainsi que la presse et la société civile dans son ensemble, étaient directement soumis aux oukases de l'appareil du PCUS.
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L'Union soviétique se fragmenta dans le courant de l'année 1991 sous l'effet conjugué de plusieurs facteurs, qui avaient été analysés dès 1970 par Andreï Amalrik[3] :
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Pour enrayer ce processus, un programme de réformes fut engagé en mars 1985 par le secrétaire général du Parti communiste d'Union soviétique puis premier (et dernier) président de l'URSS, Mikhaïl Gorbatchev, sur le double thème de la perestroïka (« restructuration ») et de la glasnost (« transparence »), mais en fait, au lieu d'enrayer le délitement, ce programme eut l'effet d'un catalyseur pour toutes les forces centrifuges, car la majorité des citoyens, et même des dirigeants, ne croyait déjà plus en la capacité de régénération du régime[5].
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L'URSS était parfois, dans le langage courant, désignée sous le nom de Russie ou de Russie soviétique. Cette appellation, impropre mais fréquente, l'assimilait à la République socialiste fédérative soviétique de Russie, qui était, de loin, la plus importante des républiques soviétiques, tant du point de vue de sa surface, de sa population, que de sa puissance politique et culturelle (le russe étant la langue de communication de toute l'Union), ainsi que la composante d'origine de la fédération sur le plan chronologique et de la diffusion de la population russe dans toute l'Union. L'ex-RSFS de Russie, devenue fédération de Russie le 26 décembre 1991, est l'état continuateur de l'URSS et a, à ce titre, notamment hérité de son siège de membre permanent au Conseil de sécurité des Nations unies et de ses dettes (qu'elle a fini de payer en 2017)[6].
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Le mot « soviet » est la transcription du mot russe совет, qui signifie « conseil », aussi bien au sens de l'avis donné à quelqu'un que d'une assemblée de personnes.
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Un certain nombre d'organisations dans l'histoire russe ont été dénommées « Conseil » (Совет), comme par exemple dans l'Empire russe le Conseil d'État, qui fonctionna de 1810 à 1917 et qui devint le Conseil des ministres après la révolte de 1905.
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Pendant l'Affaire géorgienne, Lénine a envisagé une expression du chauvinisme ethnique russe par Joseph Staline et ses partisans[pas clair], appelant ces États-nations à rejoindre la Russie en tant que parties semi-indépendantes d'une union plus grande, qu'il a d'abord nommée l’Union des Républiques soviétiques d'Europe et d'Asie (en russe : Союз Советских Республик Европы и Азии, Soïouz Sovietskikh Riespoublik Evropy i Azii). Staline a initialement résisté à la proposition, mais finalement l'a acceptée, bien que — avec l'accord de Lénine — il ait changé le nom de l'État nouvellement proposé en l’Union des républiques socialistes soviétiques, bien que toutes les républiques aient commencé comme « soviétique socialiste », avec l'ordre inversé, jusqu'en 1936. En outre, dans les langues nationales de plusieurs républiques, le mot signifiant « des conseils » (au sens « *de les conseils ») ne fut modifié que tardivement en une adaptation du « Soviet » russe - et jamais dans d'autres, par exemple l’Ukraine.[réf. nécessaire]
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Les noms de l'Union soviétique sont les suivants dans plusieurs langues de ses quinze républiques constitutives :
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Dans certains cas, en raison de la longueur de son nom, l'État est appelé « Union soviétique » ou « URSS », surtout lorsqu'il est utilisé dans les médias occidentaux. Il est également appelé de manière informelle « Russie » (et ses citoyens « Russes »), bien que ce soit techniquement incorrect puisque la Russie n'en était qu'une des républiques constitutives.
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Durant son existence, l'URSS était le pays le plus étendu du monde (22 402 200 km2). C'était également l'un des pays les plus variés, avec plus de cent « nationalités » (ethnies) recensées sur son territoire, une soixantaine de langues et cinq religions. La population totale était estimée à 288 millions en 1990 (dite peuple soviétique). Aujourd'hui la Russie — ayant succédé à l'URSS — demeure toujours le pays le plus étendu du monde et reste un pays très divers, administrant des centaines de minorités, y compris musulmanes telles que les Tatars, et bien d'autres ethnies non russes. Elle a conservé, à une seule exception près[N 5], les frontières de jure de la République socialiste fédérative soviétique de Russie telles qu'elles étaient en 1945. Toutefois, des territoires contrôlés de facto s'y sont ajoutés depuis 1991[N 6].
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Entre 1917 et 1940, plusieurs républiques soviétiques se sont constituées, certaines avant la fondation de jure de l'URSS, d'autre après sa fondation.
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Entre 1941 et 1954, le territoire de l'Union soviétique varie entre pertes, dues aux conquêtes allemandes, et gains.
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Entre 1954 et 1991, l'Union soviétique était composée de quinze républiques socialistes soviétiques (RSS) :
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Chaque république fédérée était, à son tour, divisée en régions (oblast), à l'exception des RSS de Lettonie, de Lituanie, d'Estonie, de Moldavie et d'Arménie qui avaient une structure unitaire. La RSFS de Russie disposait, en plus, de « pays » (kraï) qui étaient divisés en régions autonomes, ainsi que d'arrondissements autonomes faisant partie des oblasts et de kraïs. Certaines républiques fédérées (Russie, Géorgie, Azerbaïdjan, Ouzbékistan et Tadjikistan) avaient aussi dans leur structure des républiques autonomes, à certains degrés d'auto-gouvernance.
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(Selon les chiffres officiels)[réf. souhaitée].
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Dès le XIXe siècle, la Russie tsariste connaît une agitation révolutionnaire qui s'aggrave après une révolution réprimée en 1905 et la défaite russe lors de la guerre russo-japonaise. Le mécontentement populaire culmine début 1917 à la suite des pénuries causées par la Première Guerre mondiale et aboutit à la chute du gouvernement impérial et à l'abdication de Nicolas II en mars 1917 lors de la révolution de Février.
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Le nouveau gouvernement de coalition démocrate prolonge l'engagement russe dans la guerre et peine à engager des réformes, entravé par des différends internes. Aussi à l'été 1917, un vaste soulèvement paysan spontané procède de lui-même au partage des terres, tandis que le gouvernement Kerenski perd ses appuis dans la population et la classe ouvrière, et que les forces de réaction, autour du général Kornilov, tentent vainement un coup d'État (« affaire Kornilov »). L'État perd progressivement son autorité sur le pays et l'armée se décompose.
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Le Parti bolchevique, parti révolutionnaire marxiste mené par Lénine, devient progressivement majoritaire dans les conseils politiques ouvriers et paysans dits « Soviets ». Le 25 octobre (selon l'ancien calendrier julien) ou le 7 novembre 1917, il renverse le gouvernement provisoire lors d'une révolution dite « révolution d'Octobre ». Le slogan de la révolution qui emporte l'adhésion des masses populaires est simple et percutant : « Usines aux ouvriers, terres aux paysans, paix aux peuples ! », ce qui signifie nationalisations et armistice.
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Ainsi, la jeune république bolchevique décide de se sortir de la Première Guerre mondiale en concluant une paix séparée avec l'Empire allemand. Un armistice signé en décembre 1917 aboutit au traité de Brest-Litovsk en mars 1918 qui consacre, en pratique, la défaite de la Russie qui cède au vainqueur la majeure partie de l'Ukraine, la Biélorussie, les pays baltes et la Pologne — la majorité des territoires cédés est en fait récupérée plus tard, après la défaite allemande de novembre 1918, sauf les pays baltes et la Pologne. La Russie y perd 3,6 % de son territoire et 26 % de sa population. Elle perd aussi 32 % de sa production agricole, 23 % de sa production industrielle et 75 % de ses réserves de charbon.
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Par ailleurs, la propriété privée industrielle est supprimée, les usines et les banques nationalisées. À la place, une propriété d'État est instaurée sur la quasi-totalité des moyens de production, sauf agricoles. Le marché libre disparaît et l'État acquiert le monopole du commerce intérieur et extérieur. Cette tendance au capitalisme d'État est néanmoins critiquée par des communistes comme Nikolaï Ossinski.
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Lénine annule également les engagements russes sur les emprunts obligataires qui — dans le but d’industrialiser le pays, développer les voies ferrées et financer la guerre — avaient été contractés par le gouvernement tsariste.
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La jeune RSFS de Russie créée par la Constitution de 1918 fonctionne selon un principe fédéral, dont le principe de gouvernance est le centralisme démocratique. Le pouvoir législatif est théoriquement exercé par le « congrès panrusse des Soviets », lequel mandate le « Comité exécutif central panrusse », tant en matière législative qu'exécutive. Il appartient ainsi au Comité exécutif de contrôler le « Conseil des commissaires du peuple », lequel, avec Lénine à sa tête, a la charge de gouverner la RSFS de Russie. Cette apparence de démocratie ne survit pas à une analyse plus poussée : noyauté et contrôlé totalement par les bolcheviks, le congrès des Soviets, son Comité exécutif et donc le Conseil des commissaires du peuple, sont aux mains de Lénine et de ses camarades, et en particulier du Politburo du PCUS.
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Ensuite, le pouvoir d'État devient bien plus strict en raison de la guerre civile, combinée à l'intervention ouverte des États occidentaux, qui fait rage jusqu'en 1921.
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Pour faire face aux problèmes posés par la guerre civile russe et l'offensive militaire de pays étrangers (Allemagne, Angleterre, France, Japon, États-Unis), et afin d'assurer l'approvisionnement des villes et de l'armée, Lénine décrète le « communisme de guerre », dont les mesures essentielles sont :
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Les éléments fondateurs du régime, sous l'appellation de « dictature du prolétariat »[N 7], se mettent aussi en place à cette époque :
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Grâce au « communisme de guerre », Lénine et le Parti bolchevik parviennent à se maintenir au pouvoir. Ils sortent vainqueurs de la guerre civile, et le danger d'une restauration monarchique est écarté dès 1919-1920 à la suite de la défaite des « armées blanches ». Mais ils doivent ensuite faire face à l'armée anarchiste de Makhno (Makhnovchtchina) qui tient le Sud de l'Ukraine, et se confronter en 1921-1922 aux « armées vertes » créées par les paysans en révolte à la fois contre les Blancs et les bolcheviks.
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Le 18 mars 1921, l'Armée rouge réprime dans le sang la révolte de Kronstadt, dont les marins avaient exigé le retour au « pouvoir des soviets » et la fin du monopole bolchevique.
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Sur le plan territorial, la Russie bolchevique perd les pays baltes, la Finlande et la Pologne, devenus indépendants, et doit concéder un important recul de ses frontières après sa défaite dans la guerre russo-polonaise. Mais elle conserve l'Ukraine après des luttes confuses, et entre 1920 et 1922, elle envahit la Géorgie, l'Arménie et l'Asie centrale, réintégrées de force dans l'ancien Empire russe.
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La guerre civile, l'embargo total décrété par les puissances occidentales sur la Russie soviétique et la politique d’expropriation de biens des paysans afin de nourrir les soldats de l'Armée rouge conduisent à une grande famine provoquant la mort de millions de Russes, surtout le long de la Volga en 1922.
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L'Union des républiques socialistes soviétiques naquit le 30 décembre 1922, date de la signature du traité d'union (en) (à la suite d'une déclaration préalable) entre la RSFS de Russie, la RSFS de Transcaucasie, la RSS d'Ukraine et la RSS de Biélorussie. Ce traité est ratifié le 30 décembre 1922 par le premier congrès des Soviets d'URSS.
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Cette nouvelle entité n'est pas aussi grande que celle de la guerre froide, elle a ainsi perdu de nombreux territoires, tels que l'Ouest de l'Ukraine actuelle, les pays baltes ou bien la Carélie à la suite des guerres qui l'ont secouée. C'est néanmoins le plus grand état du monde et il devra attendre avant d'être reconnu internationalement.
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Une constitution fut rédigée en 1923 ; l'union regroupa plusieurs républiques fédérés dont les frontières furent constituées selon une répartition démographique correspondant à un peuple dans sa définition soviétique. L'URSS fut donc un État fédéral dans lequel chaque république fut égale en droits. Dans les faits, le PCUS (et au début le RSDRP) et la Tchéka surveillent étroitement ces républiques dont les premiers secrétaires du Parti furent désignés par Moscou.
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Le PCUS devint rapidement le seul parti du pays. Le pays fut théoriquement gouverné par des « Soviets » élus démocratiquement au niveau régional et local. Néanmoins, en pratique, chaque niveau de gouvernement était dirigé par la branche correspondante du Parti.
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Après la guerre civile (1921), le pays se trouve dans une situation humanitaire et économique désastreuse. La famine sévit (cinq millions de morts), notamment sur la Volga, et les paysans se soulèvent sporadiquement contre les réquisitions. Ce mécontentement prend une ampleur inquiétante en mars 1921 avec la révolte de Kronstadt, ville pionnière de la révolution, abritant l'amirauté et les forces navales de la mer Baltique défendant Saint-Pétersbourg. Conscient que la répression, aussi dure soit-elle, ne suffit pas à enrayer le mouvement, Lénine décida alors d'assouplir la politique du régime, et met en œuvre la « Nouvelle politique économique » (NEP), libéralisation économique donnant droit à une propriété privée limitée, notamment aux agriculteurs. Les réquisitions sont ainsi remplacées par un impôt en nature peu élevé.
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Pour expliquer le passage à la NEP, Lénine déclare que « nous ne sommes pas assez civilisés pour pouvoir passer directement au socialisme, encore que nous en ayons les prémices politiques »[8], se référant au fait que la Russie était encore une société essentiellement agraire avec une base industrielle encore faible et ne correspondait donc pas aux critères permettant le socialisme tel que défini par Karl Marx. La NEP devait également rassurer les pays occidentaux capitalistes.
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La NEP atteint les résultats escomptés en permettant à l'économie de se relever des conséquences désastreuses de la guerre. La famine rampante disparaît virtuellement et la classe paysanne s'enrichit. Les paysans aisés sont appelés koulaks ; dans les agglomérations, les nepmen constituent une bourgeoisie riche.
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Bien que présentée comme une mesure provisoire, la NEP fut extrêmement critiquée par une frange importante du Parti bolchevique. De nombreux membres voyaient la NEP comme une trahison aux principes socialistes et voulaient un retour au plus vite à une économie intégralement planifiée. Il semble qu'à sa mort Lénine considérait que la NEP devrait être maintenue, tout du moins n'a-t-il jamais fixé, ni même évoqué, la date de son arrêt. Ainsi, à l'approche de sa succession, les oppositions au sein du Politburo se cristallisèrent autour de la NEP.
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Dès 1922, la santé de Lénine décline à la suite d'attaques cérébrales, conséquences d'un attentat dont il fut victime en 1918. La lutte pour sa succession aboutira à l'accession au pouvoir suprême de Joseph Staline, ayant appartenu au premier cercle d'adhérents au Parti (entrée en 1904), bien que Lénine ne l'appréciait plus beaucoup, déclarant même dans son testament (janvier 1923) qu'il fallait démettre de ses fonctions cet homme « trop brutal, et ce défaut, pleinement supportable dans les relations entre nous, communistes, devient intolérable dans la fonction de secrétaire général ».
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L'ascension de Staline débute avec sa nomination au poste-tremplin de secrétaire général du Parti le 3 avril 1922, fonction conciliatrice obtenue grâce à son effacement (peu de prises de position), ses relations de longue date, son dévouement, et sa loyauté à l'appareil du Parti. Face à lui, il rencontre rapidement l'opposition de Léon Trotski, fondateur de l'Armée rouge, ayant acquis dès 1902 l'estime de Lénine mais aussi adhérent tardif au Parti bolchevique (1917) ayant été proche des mencheviks. Alors que Trotski n'avait parfois pas hésité à s'opposer à Lénine sur certains points dans le cadre des congrès du parti, Staline se présente comme un loyal serviteur du grand révolutionnaire ne l'ayant jamais contredit.
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Pour évincer Trotski du gouvernement, Staline s'associe dès 1923, du vivant de Lénine, à Lev Kamenev, ayant lui aussi adhéré en 1905, et à Grigori Zinoviev, haut dirigeant du Komintern, ami intime de Lénine depuis 1905 convaincu d'être son légitime successeur et ayant lui aussi proposé un temps l'alliance avec les mencheviks.
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En 1926, deux ans après la mort de Lénine, Zinoviev et Kamenev décident de rompre avec Staline pour se rapprocher de Trotski avec lequel ils partagent une doctrine commune : exportation de la révolution d'essence mondiale et abandon de la NEP. Cette troïka des purs forme l'Opposition de gauche à Staline, qui réagit tactiquement en se rapprochant — sans conviction profonde — de l'opposition de droite favorable à la NEP et à une réalisation du socialisme d'abord sur le sol russe puis à l'extérieur (Nikolaï Boukharine, Alexeï Rykov et Mikhaïl Tomski).
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Il s'appuie sur cette aile droite pour exclure du Parti en 1927 ses trois grands opposants de l'aile gauche. Le 17 novembre 1928, une fois assuré que les partisans de l'Opposition de gauche ont été réduits au silence (par l'exclusion, la force, l'emprisonnement, l'exil), il se retourne contre Boukharine, Rykov, et Tomski qu'il exclut du Politburo et démet de leurs fonctions respectives de président du Komintern, chef du gouvernement, et dirigeant du Profintern.
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Staline, seul maître à bord, n'hésite pas dès lors à adopter la mesure-phare prônée par l'ancienne opposition de gauche devenue impuissante : l'abandon de la NEP. Cette réorientation s'accompagne d'une relégitimation de façade. Ainsi, en 1928, Kamenev est rétabli, il en va de même pour Zinoviev en 1929, mais Trotski, toujours populaire, est expulsé la même année. Kamenev et Zinoviev furent finalement jugés et exécutés le 5 août 1936, Boukharine et Rykov en mars 1938, et Trotski assassiné le 21 août 1940 dans son exil au Mexique.
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Après avoir réussi à éliminer politiquement, puis physiquement, toute opposition au sein du parti, Staline devint le dirigeant suprême de l'Union soviétique de 1927 à sa mort, en mars 1953. Du point de vue politique, ce fut une période de dictature totalitaire, bien que ce qualificatif de « totalitaire » eût pu être contesté, par exemple par l'historien Eric Hobsbawm dans son étude du « court vingtième siècle »[9].
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Il s'agissait de prévoir les activités économiques selon des plans quinquennaux et qui fixaient les objectifs obligatoires de production. Ces plans quinquennaux donnaient la priorité aux industries lourdes en laissant de côté les industries de consommation. En URSS, il y eut au total dix plans quinquennaux allant du Ier Plan (1928-1932) jusqu'au Xe Plan (1976-1980).
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Il s'agit d'un plan typique de l'Union soviétique mais certains plans ressemblent à celui-ci comme le Commissariat général du Plan (en France) ou même le « Grand Bond en avant » (mis en place par la République populaire de Chine).
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Staline ne forgea pas immédiatement sa doctrine au sujet de la NEP. Sans doute est-il exact de dire que ses changements d'opinion tenaient plus de la tactique politique que de la doctrine, ce qui lui permit de se débarrasser des uns et des autres. La « richesse » des nepmen et des koulaks l'amena à les considérer comme une nouvelle classe capitaliste rendue responsable de l'augmentation du chômage et de l'inflation.
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Staline finit par se forger une doctrine qui excluait l'économie de marché tout en se concentrant sur le développement économique et industriel du pays. Ce qui conduit à l'autarcie par rapport à l'économie capitaliste externe et au recours massif au travail extensif (stakhanovisme) et même gratuit (des prisonniers dans les camps correctionnels de travail) pour réaliser les investissements colossaux qui sont nécessaires (plans quinquennaux).
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En 1929, Staline décide de supprimer la propriété privée dans les campagnes : le bétail, les outils, les terres doivent être mis en commun. Les moyens de production agricoles sont regroupés dans les kolkhozes ou dans des sovkhozes.
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Cette collectivisation forcée provoque des résistances : plutôt que donner leurs troupeaux, les paysans les abattent pour les consommer immédiatement. Face à ces émeutes, Staline accorde à chaque kolkhozien un lopin de terre.
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Les koulaks doivent être éliminés en tant que classe. Entre 1929 et 1935, plus de deux millions de paysans sont déportés et plusieurs millions meurent de faim, surtout en Ukraine et dans le Sud de la Russie (voir : Holodomor). Leurs biens sont confisqués. Cette famine organisée, lors de laquelle non seulement les récoltes, mais tout produit alimentaire étaient volés aux paysans, est considéré par de nombreux pays dans le monde, dont le Canada, comme un génocide ou comme un ethnocide. Le système du passeport intérieur, destiné à contrôler les déplacements et qui n'était pas accordé aux paysans, a été mis en place en Ukraine avant 1929. Après 1935, le premier recensement en Ukraine a montré une baisse démographique si importante qu'aucun recensement n'a plus été mené pendant 30 ans.
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La Russie du début du XXe siècle était une puissance économique nouvelle et en essor, mais encore très rurale et agricole. Staline voulait développer l'industrie lourde et faire de l'URSS une puissance économique majeure : lire Histoire de l'URSS sous Staline#Planification et industrialisation.
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Les moyens utilisés sont ceux d'une économie planifiée et centralisée et d'une organisation politique totalitaire :
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Selon certaines estimations, 127 000 travailleurs payèrent de leur vie la mise en place du premier plan quinquennal (de 1928 à 1932). Par ailleurs, l'allocation prioritaire des ressources à l'industrie, les exportations forcées de céréales pour financer des importations de biens d'équipement, combinées à la diminution de la productivité agricole provoquèrent de nouvelles famines : la famine de 1931-1933 cause près de six millions de morts. Le plan quinquennal fut cependant bouclé officiellement en quatre ans. De 1928 à 1932, la production de charbon avait doublé, celle de l'acier avait triplé.
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En dix ans, l'URSS a accompli un bond remarquable du point de vue industrialisation au détriment de la production de biens de consommation et au prix d'une forte baisse du niveau de vie de la population. À la suite du second plan quinquennal, la production d'acier a grimpé à 18 millions de tonnes, celle de charbon à 128 millions de tonnes. Avant son interruption par la guerre, le troisième plan avait permis d'atteindre 18 millions de tonnes d'acier et 150 millions de tonnes de charbon. Les structures de production de masse étaient ainsi bel et bien établies, le complexe militaro-industriel allait être durement mis à l'épreuve par l'invasion allemande.
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La pire répression jamais connue par un pays en temps de paix, les « Grandes Purges » (appelées aussi la « Grande Terreur ») aboutissent entre 1936 et 1939 à l’exécution de 680 000 personnes et à la déportation de centaines de milliers d’autres. En août 1937, Staline autorise personnellement le recours à la torture dans les prisons, et ne l’interdit à nouveau que fin 1938.
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Le pays traverse donc une intense période de terreur, de délation et de suspicion généralisée, qui met bien des nerfs à rude épreuve (la pression subie en conduit plus d’un au suicide), et qui brise les solidarités amicales, familiales et professionnelles. Après le premier procès de Moscou en août 1936, c’est l’année 1937 qui marque le vrai lancement de la « Grande Terreur », dont elle deviendra synonyme.
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À court terme, Staline veut fournir à la population des boucs émissaires (souvent des communistes mêmes) aux difficultés du quotidien, en rejetant tout le mal sur une pléthore de « saboteurs ». Au-delà, il renforce son pouvoir absolu en liquidant la vieille garde bolchevique, qui sait son faible rôle dans la révolution, et en brisant les réseaux clientélistes et les fiefs personnels que se sont taillés les ministres, les membres du Politburo, ou bien, à tous les échelons, les responsables locaux du Parti et les directeurs du Goulag qui, de ce fait, se trouvent abondamment pourvus de main d'œuvre à bas coût. Quand le « clan des voleurs de poules » est épuisé on fixe des quotas que les autorités locales sont chargées de fournir aux camps de travail. Les cadres compétents et les techniciens, qui osent souvent contredire ses objectifs politiques irréalistes, sont aussi particulièrement visés[10]. Enfin, Staline entend éliminer radicalement tous les éléments socialement suspects, et tous les mécontents suscités par sa politique. Alors que les tensions diplomatiques s’accumulent en Europe depuis l’avènement d'Adolf Hitler, et que le déclenchement de la guerre d'Espagne en juillet 1936 fait craindre un conflit général, il s’agit d’éliminer tout ce qui pourrait constituer une « cinquième colonne de l’ennemi » en cas d'invasion[réf. nécessaire].
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Pour lancer et développer cette terreur de masse, Staline bénéficie du soutien indispensable de ses fidèles, mais aussi du zèle indéniable de nombreux responsables locaux, de bien des policiers et bureaucrates enthousiastes, ou de bien des simples citoyens délateurs.
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En 1939, à l’arrêt des « Grandes Purges », Staline a éliminé les dernières sphères d’autonomie dans le Parti et la société, conforté par les élections du 12 décembre 1937[11] et imposé définitivement son « culte » et son pouvoir absolu. Il a, ce faisant, désorganisé gravement le pays et décimé les cadres supérieurs de l'armée, alors même que la guerre approche.
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Staline mit en place un système totalitaire sur lequel il régnait en despote absolu et reposant sur deux piliers : la propagande, mettant en œuvre un véritable culte de la personnalité et la répression, s'appuyant notamment sur le NKVD, police politique toute puissante.
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Si les estimations des victimes entre 1921 et 1954 varient beaucoup, celui de 20 millions de morts a été avancé[12]. Parmi les personnes condamnées pour des crimes contre-révolutionnaires, 600 000 furent condamnés à mort, 2,4 millions emprisonnés ou envoyés dans des camps de travail du Goulag, et 800 000 condamnés à l'expatriation. Le haut encadrement de l'Armée rouge ne fut pas plus épargné (« affaire Toukhatchevsky ») et subit une épuration qui devait affaiblir l'URSS au début de la Seconde Guerre mondiale.
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Tirant des accords de Munich la conclusion que les puissances de l’Ouest, France et Grande-Bretagne, veulent laisser à Hitler les mains libres à l’est, Staline conclut, le 23 août 1939, le Pacte germano-soviétique avec l’Allemagne nazie. Il s’agissait d’un « pacte de non-agression » qui contenait une annexe secrète attribuant l’Est de la Pologne, la Lettonie, l’Estonie, l'Est de la Roumanie et la Finlande à l’Union soviétique, tandis que l’Ouest de la Pologne et de la Roumanie ainsi que la Lituanie étaient attribués au Troisième Reich.
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La Wehrmacht envahit la Pologne le 1er septembre 1939 « évènement déclencheur de la Seconde Guerre mondiale, l’Union soviétique le 17 ».
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L’Allemagne ayant rejeté les prétentions territoriales de l’URSS, celle-ci tente d’envahir la Finlande le 30 novembre : c’est le début de la guerre d’Hiver. La campagne fut difficile, mais par une paix signée à Moscou le 12 mars 1940, l’URSS obtenait l'annexion de la Carélie, lui permettant d’éloigner la frontière de Léningrad.
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À la suite du déclenchement de la guerre, l’URSS avait été expulsée de la SDN le 14 décembre 1939. Un avenant au pacte cède alors également la Lituanie à l'URSS. Au printemps 1940, l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie et l’Est de la Roumanie, qui n’ont pas de forces militaires ni d’unité civile pour résister à la pression de Staline, sont annexés par un jeu de manipulations politiques, et quatre nouvelles républiques soviétiques sont créées (celles d'Estonie, Lettonie, Lituanie et Moldavie) tandis que la Biélorussie et l’Ukraine sont agrandies vers l’Ouest des territoires pris à la Pologne.
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L'expression de « Grande Guerre patriotique » désigne la seconde partie de la Seconde Guerre mondiale en Europe, où l'URSS répond à l'attaque allemande du 22 juin 1941 (« opération Barbarossa »), tandis que les pays que l'URSS avait agressés (Finlande et Roumanie, jusque-là aidés par les Alliés) se retrouvent du côté de l'Axe. Par contre, elle ne désigne pas la guerre soviéto-japonaise déclarée le 8 août 1945 pour laquelle le traité de paix n'est toujours pas signé entre la Russie et le Japon, puisque le contentieux relatif aux îles Kouriles bloque la signature d'un tel accord.
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Le 22 juin 1941, l'Allemagne rompit le « pacte de non-agression » et attaqua l'Union soviétique, Staline ayant refusé de réagir aux mises en garde de ses agents et de Churchill qui était renseigné grâce au décryptage du code de la machine Enigma qui chiffrait les communications militaires allemandes[13].
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L'invasion nazie prit l'URSS dans un état de totale impréparation. D'abord débordée et surprise par le choc de l'attaque allemande du 22 juin 1941, l'Armée rouge perd hommes, matériels et laisse la Wehrmacht occuper d'immenses territoires en quelques mois (Pays baltes, Biélorussie, Ukraine). Pour beaucoup la guerre semble gagnée par l'Allemagne au début de l'automne 1941. Certains historiens estiment que les Grandes Purges des années 1936-1938, au cours desquelles 40 000 officiers auraient été emprisonnés ou liquidés, ne sont pas étrangères aux premières difficultés de l'Armée rouge. Les troupes du Reich atteignirent les environs de Moscou en décembre 1941, mais avaient atteint leur extension maximale, des troupes devant aller consolider le flanc sud de l'attaque.
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Pourtant plusieurs facteurs vont stopper net l'offensive allemande et permettre la première contre-offensive soviétique :
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En décembre 1941, les Allemands sont incapables de prendre Moscou et subissent une contre-offensive, Moscou est alors sauvée.
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Certains historiens estiment même que le vrai tournant de la guerre à l'est date de décembre 1941. Cependant, l'armée allemande reste relativement forte, l'Armée rouge n'a pas encore déployé toute sa puissance industrielle. L'enjeu pour Hitler va être alors de terminer au plus vite la guerre à l'est, avant que l'Armée rouge ne puisse définitivement inverser le rapport de force (et que la puissante Amérique, en guerre depuis le 7 décembre 1941, ne vienne en aide matériellement à l'URSS). C'est l'enjeu de la campagne de 1942 avec deux objectifs : conquérir le Caucase et rejoindre Rommel, à la tête de l'Afrika Korps, au Moyen-Orient ; repousser les Soviétiques au-delà de la Volga et prendre Moscou à revers. Les premiers mois de l'offensive semblent favorables au Führer. Pourtant, le plan aboutit à une situation stratégiquement mauvaise pour les Allemands : ils divisent leurs forces en deux groupes (un groupe pour le Caucase et un pour Stalingrad sur la Volga) et, de fait, créent deux groupes militaires incapables, à terme, de remporter leurs objectifs.
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Pendant que le groupe d'armées A s'enlise dans le Caucase, la VIe armée allemande est stoppée à Stalingrad où s'engage une terrible bataille de rues dans une ville en ruine. Les Allemands sont alors encerclés dans la ville par une contre-attaque soviétique fin 1942 qui balaie les troupes alpines italiennes, la quasi-totalité des troupes roumaines engagées et la moitié des troupes hongroises. Un long siège commence pour cette armée qui, coupée du reste de la Wehrmacht, s'effondre peu à peu affamée, frigorifiée, soumise à une pression de plus en plus forte des Soviétiques. Le 30 janvier 1943, le maréchal Paulus se rend, marquant le début d'une contre-offensive soviétique : l'Armée rouge remportait la victoire après avoir perdu un million d'hommes. L'URSS reprit ensuite progressivement l'initiative (à l'exception de la bataille de Koursk en juillet 1943), et commença à regagner du terrain.
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L'URSS supporta l'essentiel de l'effort de guerre sur le théâtre d'opérations européen contre les Allemands et leurs alliés roumains, italiens, finlandais, hongrois, croates, slovaques, français vichystes (LVF, division Charlemagne), espagnols (division Bleue), russes antistaliniens (division Vlassov, 1ère armée russe)... et ce, jusqu'à ce que les Alliés ouvrissent un second front en Europe (deux ans après la demande de Staline) avec le débarquement en Sicile en 1943.
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À la fin de la guerre, on estime qu'environ 20 millions et demi de Soviétiques y avaient perdu la vie, parmi lesquels 12 millions de civils, mais pas nécessairement au front : ce chiffre comprend les nombreux prisonniers de l'opération Barbarossa qui périrent soit dans les camps allemands de malnutrition et maladie, soit au camp du Goulag après leur délivrance (car la reddition étant interdite au soldat soviétique, ils étaient considérés comme coupables de haute trahison)[14]. S'ajoutent à cela des destructions matérielles importantes, ayant provoqué une diminution de 25 % du PIB.
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L'aide des Alliés par Mourmansk dans le cadre du prêt-bail et l'industrialisation à marche forcée contribua à la victoire finale de l'URSS sur le IIIe Reich. Quoique l'Union soviétique eût reçu des fournitures en armes et matériel des États-Unis[15] et de l'Empire britannique, sa production de matériel de guerre était plus importante que celle de l'Allemagne du fait de l'importante augmentation de la production industrielle entre les deux guerres. Durant l'invasion allemande, de nombreuses industries ont été transférées à l'est de l'Oural, ainsi que 10 millions de travailleurs civils. En plus de l'aide matérielle anglo-américaine, notons que des Français (escadrille Normandie-Niémen), Roumains (division Vladimlirescu ou « Horia-Cloșca-Crișan ») ainsi que des Polonais (armée LWP ou Ludowe Wojsko), entre autres, combattaient du côté soviétique.
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En avril 1945, l'Armée rouge pénètre dans Berlin ; le 30 avril, Hitler se suicide ; le 2 mai, le drapeau rouge flotte sur le Reichstag et la capitulation sans condition est signée le 8 mai 1945 (avec le décalage horaire, le jour de la victoire est célébré le 9 mai en URSS). Le 8 août 1945, conformément aux accords de Yalta, l'URSS déclare la guerre à l'empire du Japon et réalise l'invasion de la Mandchourie.
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Plusieurs millions d'Estoniens, Lettons, Lituaniens, Polonais, Roumains, Ukrainiens occidentaux, Géorgiens, Tchétchènes et autres minorités ethniques furent déportés dans les camps de Sibérie, ou dans des zones reculées pour limiter leurs contacts avec l'Ouest.
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Pendant et après la guerre, les négociations entre les Alliés aboutirent à la mise en place de deux zones d'influence, suivant les accords de Yalta et de Potsdam.
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L'Union soviétique mit en place des régimes dits de « démocraties populaires » dans les pays d'Europe centrale et orientale (y compris dans la partie de l'Allemagne sous son contrôle), dans lesquels elle implanta des gouvernements qui lui étaient dévoués. La ligne frontière séparant cet ensemble de pays de l'Europe occidentale alliés aux États-Unis, fut nommée « rideau de fer », qui constitue un des éléments à l'origine de la guerre froide.
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Depuis 1945 et quasiment jusqu'à sa dislocation, l'Union soviétique est opposée aux États-Unis dans la « guerre froide », chacun des protagonistes essayant d'augmenter sa sphère d'influence au détriment de l'autre, et souvent des pays concernés.
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L'URSS avait réuni, dans tout l'Est de l'Europe, un ensemble de pays satellites (République socialiste tchécoslovaque, République démocratique allemande, République populaire de Hongrie, République populaire de Pologne, République populaire de Roumanie, République populaire de Bulgarie, République populaire d'Albanie). Ces pays étaient regroupés au sein du pacte de Varsovie à partir de 1955. Les États-Unis avaient formé, avec l'Europe de l’Ouest et le Canada, l'OTAN en 1949.
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Dès 1943, Staline fonde l'Institut Kourtchatov de recherches nucléaires, suivi de la création entre 1945 et 1948 du complexe nucléaire Maïak, puis de la création en 1946 de l'Institut panrusse de recherche scientifique en physique expérimentale. L'essor de l'industrie nucléaire soviétique permet ainsi à l'URSS de faire son premier essai nucléaire en 1949.
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Hors d'Europe, l'Union soviétique et les États-Unis s'opposaient, souvent par « mouvements de libération » interposés, dans diverses parties du monde, notamment en Amérique du Sud et en Afrique.
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Après la mort de Staline en mars 1953, Nikita Khrouchtchev devint premier secrétaire du Comité central du Parti tandis que Gueorgui Malenkov devient Premier ministre. Lavrenti Beria, le chef du NKVD, qui pouvait prétendre à la succession est arrêté en juin 1953 et exécuté peu de temps après, en décembre 1953. La nouvelle direction du pays déclara une amnistie pour certaines catégories de prisonniers et relâcha quelque peu le carcan qui enserrait les libertés publiques. Khrouchtchev consolida peu à peu son pouvoir personnel et pendant le 20e congrès du Parti communiste, il prononça, le 25 février 1956, un discours sur « le culte de la personnalité et ses conséquences » au cours duquel il dénonça le culte de la personnalité entretenu par Staline ainsi que la dictature qu'il avait fait subir à l'URSS et les crimes de cette période. L'impact de ce discours fut immense et détruisit la légitimité des staliniens qui lui étaient encore opposés. S'ensuivirent de nouvelles mesures de démocratisation de la vie publique, la libération de dissidents, et la mise en place d'une économie plus favorable aux biens de consommation par rapport aux plans quinquennaux précédents.
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La même année, les troupes soviétiques réprimèrent dans le sang la révolution hongroise : de 25 000 à 50 000 Hongrois et 7 000 soldats de l'Armée soviétique perdirent la vie, tandis que près de 250 000 Hongrois quittaient le pays. Cet événement fut, pour la part de l'opinion occidentale favorable à l'Union soviétique, un premier choc sérieux.
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Khrouchtchev dut encore se défendre en mai 1957 contre les menées de staliniens. Ainsi, la vieille garde stalinienne, constituée de Lazare Kaganovitch, Viatcheslav Molotov, Gueorgui Malenkov et Dmitri Chepilov, tente de démettre de ses fonctions Nikita Khrouchtchev. Avec l'aide du « héros de la Grande Guerre patriotique » et ministre de la défense Gueorgui Joukov, Khrouchtchev parvient à déjouer leur plan en les présentant comme un « groupe anti-parti ». Ils seront tous trois mis au ban de l'URSS, mais, signe des temps, ils ne seront pas éliminés à la suite de procès aux preuves fabriquées, comme il était de mise du temps de Staline. Khrouchtchev devint enfin Premier ministre le 27 mars 1958. Il s'agit là d'un grand tournant dans l'histoire de l'Union soviétique.
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La période de dix ans qui suivit confirma cette nouvelle tendance : le pouvoir politique avait pris le pas sur la coercition pure et simple, le parti reprenant le rôle premier par rapport à la police secrète et à l'armée. Au cours de cette période, également, l'URSS confirma sa place de super-puissance et défiait les États-Unis, souvent sur leur propre terrain. Cuba, pays soutenu par l'URSS, devint le centre de cette opposition lors de la « crise des missiles de Cuba » en octobre 1962.
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En 1957, les Soviétiques envoyèrent dans l'espace le premier satellite artificiel, Spoutnik et le premier être vivant en orbite terrestre , Laïka. En 1961, Youri Gagarine fut le premier homme dans l'espace, et en 1963, Valentina Terechkova la première femme. C'est également durant son mandat que, le 30 octobre 1961, explosa la plus puissante arme jamais développée par l'Homme, la tsar bomba. Sans doute partiellement à cause de l'affaire des missiles et d'une politique trop défavorable à la nomenklatura, Khrouchtchev fut déposé lors d'une réunion du Comité central du Parti le 13 octobre 1964.
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À la suite de la chute de Khrouchtchev en 1964, Léonid Brejnev devient premier secrétaire du Parti, Alexis Kossyguine Premier ministre et Anastase Mikoyan chef de l’État, rapidement remplacé par Nikolaï Podgorny (on parle alors de troïka pour désigner ces trois personnages détenteurs du pouvoir d'État ; mais Brejnev ne tardera pas à concentrer l'essentiel de la réalité du pouvoir pour lui-même).
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Sous Brejnev, le régime soviétique se durcit à nouveau. Le KGB (la police politique), dirigée par Iouri Andropov, retrouve une grande partie du pouvoir dont elle avait joui sous Staline. Cependant, Andropov n'imitera pas les excès répressifs de cette époque.
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Une des crises les plus graves de l'époque de Brejnev fut celle du Printemps de Prague en 1968, lorsque les tentatives de la Tchécoslovaquie de construire un « socialisme à visage humain » sont finalement réprimées par les forces du pacte de Varsovie, sans toutefois tomber dans les excès de la répression de la révolution hongroise. Au niveau économique, le niveau de vie de la population commença à descendre et le manque de productivité dans de nombreux secteurs dont l'agriculture se fit sentir. L'URSS dut entre autres, pour faire face à la faiblesse de la production d'aliments, acheter des millions de tonnes de céréales en Occident en général et aux États-Unis en particulier[16]. Sur le plan international, l'ère Brejnev fut marquée par un certain relâchement de la tension avec les États-Unis, avec notamment la signature de traités de limitation des armes nucléaires (accords sur la démilitarisation de l'espace en 1967, traités SALT I en 1972, SALT II en 1979) et la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe.
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En décembre 1979, Brejnev intervint en Afghanistan pour soutenir le régime communiste en place. Cet événement mit un coup de frein à la détente, provoquant un embargo par les États-Unis, la fourniture d’armements aux moudjahidines et le boycott des Jeux olympiques d'été de 1980 à Moscou. En mars 1982, Brejnev fit une crise cardiaque qui le diminua considérablement. À partir de ce moment, il ne remplit que partiellement ses fonctions jusqu'à sa mort en novembre de la même année. Deux chefs d'État en mauvaise santé se succédèrent entre novembre 1982 et mars 1985 : Iouri Andropov et Konstantin Tchernenko. Chacun continua d'appliquer la ligne politique de Brejnev, malgré de réels efforts d'Andropov pour combattre le népotisme que son prédécesseur avait organisé ou laissé s'organiser. Toutefois en politique extérieure, les deux successeurs de Brejnev marquèrent quelques points. Andropov mit en échec les États-Unis au Liban qui occupaient le pays du cèdre depuis septembre 1982. De ce fait une aide massive de l'URSS à la Syrie à partir de novembre 1982, entraîna la multiplication des attentats, contre les marines américains et obligea le président Reagan à faire retirer ses marines du Liban en février 1984. Puis sous Tchernenko, l'URSS rendit aux États-Unis la monnaie de leur pièce à leur offense sportive. Ce fut l'annonce en mai 1984 d'une non-participation soviétique aux Jeux olympiques de Los Angeles, faisant ainsi pendant au boycott des JO de Moscou par les États-Unis. À cette initiative soviétique s'ajoutèrent des « contre-jeux » à l'été 1984 dans une dizaine de capitales de pays socialistes qui s'associaient au boycott. Cependant ils subirent un échec retentissant avec l'installation des Pershing en Europe occidentale en novembre 1983 et durent faire face devant la communauté internationale deux mois plus tôt à l'annonce de la destruction par l'un de leurs chasseurs, d'un Boeing sud-coréen — comprenant 269 passagers et membres d'équipage — qui avait fait mystérieusement intrusion pendant plusieurs heures au-dessus de l'espace aérien de l'URSS. Après Iouri Andropov (novembre 1982-février 1984) et Konstantin Tchernenko (février 1984-mars 1985), Mikhaïl Gorbatchev, un jeune et énergique dirigeant de 54 ans, devint premier secrétaire du Parti.
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Constatant la déliquescence du pays et de son économie, Gorbatchev tenta tout d'abord de sortir son pays de l'impasse que devenait la guerre froide. En effet, Ronald Reagan avait lancé un réarmement massif des États-Unis en orientant sa recherche et ses investissements vers des types d'armement à très haute valeur technologique, entraînant ainsi l'URSS, sous peine d'obsolescence, dans une course rapide qu'elle ne pouvait que perdre vu son retard technologique et son économie en grave crise.
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Gorbatchev entama donc une série d'initiatives qui aboutirent à une détente certaine et à la signature d'accords de désarmement. Gorbatchev obtint le prix Nobel de la paix pour ces efforts en 1990. Cette politique aboutit à la chute du mur de Berlin en 1989.
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Se débarrasser de cette contrainte externe n'était cependant pas suffisant, et sans abandonner le dogme central du « socialisme », Gorbatchev lança la glasnost (« publicité des débats », politique d'informations libres) et la perestroïka (« restructuration », nouvelle politique économique et sociale), avec trois principaux objectifs :
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Alors que tous les prisonniers politiques détenus par le gouvernement sont libérés, la glasnost est également marquée par le retour de la liberté d’expression : on voit des humoristes caricaturer Gorbatchev. Il cherche par là une voie intermédiaire entre les « traditionalistes » attachés au régime (la nomenklatura) et les « réformistes », tels Boris Eltsine qui lui reprochent la lenteur des réformes. Pourtant il était trop tard, et Gorbatchev ne réussit pas à corriger les failles qui minaient l’État depuis des décennies. Les problèmes économiques furent mal résolus. La privatisation des grandes entreprises se fit au bénéfice des privilégiés de la nomenklatura et l’inflation se développa : la perestroïka fut un échec.
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Le 26 mars 1989, Gorbatchev créa une nouvelle assemblée législative : le congrès des députés du peuple dont les deux tiers étaient des membres élus au suffrage universel, à bulletin secret, sur candidatures multiples. Les premières élections législatives révélèrent l’échec des candidats de Gorbatchev et l’émergence des réformateurs et des nationalistes. Son gouvernement apparut trop modéré pour des réformateurs, partisans d’une économie libérale, et trop réformateur pour ceux qui souhaitaient un retour au communisme.
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En juin 1990, Boris Eltsine, président du Soviet suprême de la RSFS de Russie, déclara la souveraineté de la Russie et démissionna du Parti. En août 1991, un putsch mené par des membres du gouvernement opposés aux réformes montra à quel point la position de Gorbatchev s'était fragilisée. Le complot échoua en partie grâce à l'intervention de Eltsine, qui confirma de ce fait sa position de chef de file des réformistes. La date du putsch ne fut pas choisie au hasard, car c'est le 20 août que Gorbatchev devait signer un traité instaurant une nouvelle Union, appelée Union des républiques souveraines soviétiques (puis Union des républiques souveraines), réduisant notamment le rôle du KGB et de l’État centralisé, qui avaient tout à y perdre, au profit des républiques[17].
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Au cours de l'automne 1991, tandis que les républiques constituantes de l'URSS proclamaient, l'une après l'autre, leur indépendance sans que Gorbatchev n'eût la possibilité de s'y opposer par la force, le gouvernement russe prit peu à peu l'ascendant, reprenant les fonctions auparavant assurées par l'Union. Ainsi, Gorbatchev tout en étant président de l'Union soviétique perdait rapidement prise. On disait à l'époque que l'Union soviétique se limitait aux murs du Kremlin.
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En novembre 1991, le président russe Eltsine publia un décret qui interdisait les activités du Parti communiste de l'Union soviétique sur le territoire de la fédération de Russie. Le 8 décembre 1991, lors des accords de Minsk, les chefs de la Russie, de l'Ukraine et de la Biélorussie publièrent une déclaration selon laquelle l'Union soviétique était dissoute et remplacée par la Communauté des États indépendants (CEI), une organisation sans entité juridique forte, qui ne fonctionna pas réellement, malgré un renouveau récent avec de nouvelles organisations partenaires telles que l'OTSC ou la Communauté économique eurasiatique (Eurasec).
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Gorbatchev était encore président, mais sans pays, son pouvoir ne signifiait plus rien. Le 25 décembre 1991, Gorbatchev remit sa démission en tant que président de l'Union soviétique. Le jour suivant, l'Union soviétique était officiellement dissoute. La fédération de Russie, elle-même constituée de républiques, allait désormais la remplacer, avec quatorze autres républiques indépendantes, mais d'une importance moindre. La Russie hérita du siège permanent au Conseil de sécurité des Nations unies dont jouissait l'URSS.
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Certaines anciennes républiques soviétiques, très affaiblis, avaient prévu de reformer une union. Sur l'initiative de l'Ukraine ou du Kazakhstan, des projets sont nés entre 1994 et 1995 pour recréer l'union[18]. En 1994, le président kazakh Nazarbayev propose la création d'une Union eurasiatique mais le projet reste au point mort[19] jusqu'au milieu des années 2010. L'Union économique eurasiatique voit finalement le jour le 1er janvier 2015[20].
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En 2018, 66 % des Russes se déclarent nostalgiques de l'Union soviétique[21].
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La Communauté des États indépendants (CEI), créée en décembre 1991, est une entité intergouvernementale composée de dix anciennes républiques soviétiques. Conformément à ses instruments constitutifs, les accords de Minsk et d'Alma-Ata, la CEI est dépourvue de personnalité juridique internationale. Pour cette raison, la communauté des anciennes républiques soviétiques n'est pas une organisation internationale. Ses membres sont les suivants : l'Arménie, l'Azerbaïdjan, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, la Moldavie, l'Ouzbékistan, la Russie, le Tadjikistan et le Turkménistan qui dispose du statut d'état associé. La Géorgie quitta la communauté à la suite des événements en Ossétie du Sud de 2008. L'Ukraine met fin à sa participation à la CEI en 2018.
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Au début des années 2000, les réformes de la CEI contribuent à créer l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) et la Communauté économique eurasiatique (Eurasec).
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L'Union eurasiatique (ou Union eurasienne) est une organisation supranationale fondée sur le modèle de l'Union européenne et du traité de Maastricht de 1992. Elle est effective depuis le 1er janvier 2015. Englobant une union douanière et économique, elle intègre (en 2020) la Russie, la Biélorussie, le Kazakhstan, l'Arménie, le Kirghizistan et pourrait s'étendre au Tadjikistan. Proche du projet de l'Union des républiques souveraines imaginé par Gorbatchev en 1991, bon nombre d'observateurs, en particulier les États-Unis, mettent en garde la Russie face à une refondation de l'Union soviétique, sous une nouvelle forme[23].
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L'Union de la Russie et de la Biélorussie est une union politico-économique de type confédéral entre les deux pays slaves (Russie et Biélorussie). La Serbie, l'Abkhazie, et l'Ossétie du Sud y ont un rôle d'observateur. C'est une des unions post-soviétiques les plus avancées.
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Si la Fédération de Russie est le continuateur de l'Union soviétique et que l'indépendance des 14 autres anciennes républiques socialistes soviétiques a été reconnue internationalement, certains États issus de l'ancienne Union soviétique n'ont pas été reconnus par la communauté internationale (ou seulement partiellement). Il s'agit de : l'Abkhazie, la République populaire de Donetsk, le Haut-Karabagh, la République populaire de Lougansk, l'Ossétie du Sud-Alanie et la Transnistrie.
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L'URSS fut officiellement un État fédéral, basé sur le « centralisme démocratique » regroupant quinze républiques soviétiques. Le système politique, très hiérarchisé, reposait en droit sur le « Conseil des ministres » (Sovet ministrov), censé détenir le pouvoir exécutif, et le Parlement (« Soviet suprême », Verkhovny Sovet) censé détenir le pouvoir législatif.
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En pratique, la séparation des pouvoirs n'était pas respectée, car un seul parti politique fut autorisé, le Parti communiste de l'URSS (PCUS), dont le Politburo concentrait tous les pouvoirs et contrôlait l'État, tous les hauts fonctionnaires étant choisis parmi les « activistes » (« permanents ») supérieurs du Parti. L'organisation qui maintenait la cohésion du Parti et son pouvoir absolu sur la société soviétique était la police politique, successivement nommée Tchéka, Guépéou, NKVD et KGB : cette organisation fit la singularité du modèle soviétique, imité dans l'ensemble du pacte de Varsovie, en République populaire de Chine, au Viêt Nam et à Cuba. Le Parti était censé exercer la « dictature du prolétariat » telle que le « marxisme-léninisme » l'avait conçue. En principe, le Parti était ouvert à tout citoyen « qui n'exploite pas le travail des autres, accepte le programme et les règles du Parti, milite dans une organisation du Parti et soutient toutes ses décisions », cependant le processus d'adhésion au parti était long, accompagné de multiples enquêtes, et finalement élitiste, mais exclusivement sur des critères de soumission à la hiérarchie.
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Ainsi, dans les années 1980, 6 % des 265 millions d'habitants étaient membres du PCUS, ce qui était loin de conférer la représentativité du peuple tant affichée. Par contre, celui-ci compta quelque 200 000 fonctionnaires à plein temps, les apparatchiki, les « hommes de l'appareil ». Ce que Voslenski a désigné par le terme populaire soviétique de nomenklatura était composée de ces apparatchiki, des membres de la police politique, des hauts gradés de l'armée, des chefs du Parti et de leur parentèle, l'ensemble formant une nouvelle classe sociale que Jean-François Revel a qualifiée de « bourgeoisie rouge », mais que les trotskistes préfèrent appeler bureaucratie.
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La structure du Parti doublait la structure de l'État : si à chaque niveau il y avait des organes étatiques qui semblaient exercer le pouvoir, ces organes étaient contrôlés par le Parti, et donc par son responsable à chaque niveau, lequel prenait ses ordres de l'échelon supérieur, jusqu'à arriver au secrétaire général du Parti, poste rendu par Staline le plus important de toute l'Union soviétique.
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Au sommet de l'État se situaient donc le « Soviet suprême », avec son organe exécutif, le Præsidium, ainsi que la Cour suprême et le Procureur de l'Union soviétique. Ces trois magistratures étant en principe sous le contrôle des deux chambres législatives. Le Conseil des ministres supervise une quantité de commissions et de services, dont le nombre et les attributions changent à intervalles, mais qui sont des organes plus importants que les ministères des Républiques.
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Au sommet du Parti, le Secrétaire général, dont le titre est modeste mais le pouvoir beaucoup plus grand que celui du Président du Præsidium du Soviet suprême de l'Union soviétique dont le titre est purement honorifique, et plus grand que celui du Président du Conseil des ministres (Premier ministre) de l'URSS. Au-dessous de lui, par ordre d'autorité décroissante viennent le Politburo, le Secrétariat et le Comité central. Au-dessous encore le congrès du PCUS, puis les Comités centraux, les Secrétariats et les Conférences provinciales représentent l'échelon suivant. Un degré plus bas viennent les Comités, Secrétariats et Conférences de district. Enfin, constituant la base de la pyramide, les secrétariats, bureaux et cellules locales.
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Le Parti déterminait la politique à suivre que l'État devait exécuter. La tâche des fonctionnaires du gouvernement consistait à mettre en application les décisions du Parti, c'est-à-dire du Politburo et du Comité central. Cette méthode avait un avantage : contrairement à ce qui se passa en Occident, ceux qui font la politique sont ainsi déchargés des besognes de routine. Staline a été le premier chef soviétique à cumuler les titres du Premier secrétaire du Parti et celui du président du Conseil des ministres de l'URSS. Khrouchtchev, qui lui a succédé a lui aussi cumulé les deux fonctions pendant une partie de son mandat de Secrétaire général. Quant à Brejnev, il fut en même temps Premier secrétaire (depuis 1966, secrétaire général) du Parti et président du « Soviet suprême » de l'URSS (de 1960 à 1964 et de 1977 à 1982). En 1990, Gorbatchev sera le premier et dernier dirigeant soviétique à prendre le poste de président de l'Union soviétique.
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À la veille de la révolution russe, l'économie de l'Empire russe était « archaïque »[24]. La valeur de la production industrielle en 1913 représentait moins de la moitié de celle de la France, un sixième de celle de l'Allemagne, ou un quatorzième de celle des États-Unis[25]. Le rendement agricole était médiocre, la pénurie de transport paralysait toute tentative de modernisation économique[26]. Le PIB par habitant était inférieur à celui de la Hongrie ou de l'Espagne de l'époque, et environ un quart de celui des États-Unis[N 9]. Surtout, le pays était dominé par les capitaux étrangers qui possédaient un tiers des actions en Russie.
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Au XXe siècle, l'URSS devient une puissance économique majeure. De 1928 à 1991, le développement économique est guidé par une série de plans quinquennaux. L’URSS devient une des trois premières productrices d'un grand nombre de produits industriels, mais reste en retard dans l'industrie légère, les biens de consommation et l'agriculture.
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Le transport en URSS, confronté au double défi de la distance et du climat extrême, est marqué par le choix de privilégier le transport collectif (chemin de fer (en), métro de Moscou, etc.) plutôt que la voiture particulière. Il comporte quelques points forts comme les avions-cargos Antonov.
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L'économie soviétique est gérée par le Gosplan (« Commission de Planification d'État »), la Gosbank (« Banque d'État ») et le Gossnab (« Commission d'État pour la fourniture en matériaux et équipements »), au moyen d'indicateurs comme le produit matériel net.
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L'économie soviétique est basée sur la propriété d’État, mais il existe quelques autres formes juridiques de propriété dites « collectives » telles que le kolkhoze (« ferme collective ») et la coopérative.
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L'entre-deux-guerres et l'après guerre sont des périodes de croissance économique importante que certains attribuent, pour une bonne part, au mariage de la planification et du travail forcé.
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Entre 1913 et 1989, le revenu par habitant est multiplié en Russie par 4,6, contre 3,3 en Grande-Bretagne, 3,8 aux États-Unis, 5,1 en France ou 5,4 en Allemagne[27].
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Lorsque la croissance économique se ralentit vers les années 1960, cela est considéré comme un phénomène provisoire. Les responsables de la planification sont incapables de prévoir certains problèmes économiques, et le concept même d'économie planifiée semble difficile à mettre en œuvre dans le cadre d'une économie mondiale capitaliste et changeante, surtout que sur le plan interne, l'administration de la planification étant paralysée par la bureaucratie, et que la nomenklatura semble parfois être plus attachée à ses privilèges qu'au service de l’État[Selon qui ?].
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De plus, la production militaire d'armement représente une part très importante de l'industrie, freinant la production de biens de consommation. Le maréchal Nikolaï Ogarkov publie, à partir de 1979, une série d'articles, dans la presse officielle, expliquant de façon alarmiste que les Américains avaient une et même deux générations d'avance en électronique et en informatique, et sans possibilité de les rattraper. Dans les années 1980, l'URSS commence pourtant à développer le secteur de la micro-informatique et des technologies (ordinateurs de la série DVK (ru) et Elektronika 60).
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Le taux d’activité des femmes s’élève à 84 % en 1989, soit l’un des plus élevés au monde[28].
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Le bilan économique en 1992 (un an après l'éclatement de l'URSS) fait état d'une inflation de 2520 % à la suite de la déréglementation de la plupart des prix alors fixés par l'administration[29]. D'après la Banque mondiale, les inégalités telles que mesurées par le coefficient de Gini double après l’éclatement de l'URSS : situé à 0,24 en 1988, il monte à 0,48 en 1993[28].
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Il est capital de garder à l'esprit, toutefois, que les statistiques de l'époque soviétiques sont très peu fiables[30],[31].
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Le gouvernement de l'URSS a entravé la formation d'une conscience écologique en interdisant les partis et les associations jusque dans les années 1980[32]. Dans les dernières années du régime stalinien, le nombre de réserves naturelles et parcs nationaux fut fortement réduit[33]. Le productivisme entraîna l'érosion et l'épuisement de nombreuses terres arables[33]. Le développement d'une industrie lourde et l'exploitation intensive et extensive des ressources naturelles ont laissé derrière eux une situation préoccupante, dont souffre encore l'actuelle Russie et les anciennes Républiques soviétiques : déforestation, régions affectées par des pluies acides, dégradation des sols, accumulation de déchets industriels, désertification, contamination radioactive (à la suite des essais nucléaires et de la catastrophe de Tchernobyl[34] survenue en 1986), pollution des lacs (le lac Baïkal a été notamment fragilisé par la construction des chemins de fer Magistrale Baïkal-Amour dans les années 1970-1980).
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L'irrigation intensive (pour supporter l'agriculture intensive, notamment du coton) et la construction de barrages hydro-électriques est notamment responsable de l'assèchement de la mer d'Aral en Asie centrale soviétique.
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La culture de l'Union soviétique, est passée, au cours des 69 années d'existence de l'Union soviétique, par plusieurs étapes. Des personnes de diverses nationalités en provenance des quinze républiques y ont contribué, bien que la majorité d'entre eux fussent des Russes. L'État soviétique a aidé les institutions culturelles, mais a effectué également une censure stricte.
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Le bilan militaire était florissant :
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Le complexe militaro-industriel soviétique représentait entre 1985 et 1990 :
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L'industrie de défense proprement dite absorbait durant les années 1970/1980 20 % du revenu national, 8 % du PIB et 47 % des dépenses publiques pour les besoins de l'Armée soviétique.
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La production d’armes soviétiques était la plus importante du monde. En 1981 : 2 500 chars, 3 500 canons, 1 700 avions de combat, 750 hélicoptères, 9 sous-marins, 475 missiles balistiques (IRBM, ICBM).
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Après la chute de l'URSS en 1991, ce sont les Forces armées de la fédération de Russie qui héritèrent de la quasi-totalité de l'équipement militaire soviétique en particulier l'arsenal nucléaire et les différentes flottes.
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La révolution de Février avait permis l'obtention de nouveaux droits par les femmes. Le 20 juillet 1917, le droit de vote des femmes était officiellement garanti[35].
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Les bolcheviks maintiennent ensuite cette volonté d'égalité entre femmes et hommes, que l'on peut retrouver dans la Constitution de 1918 (puis, en théorie, celle de 1936 et celle de 1977 : « La femme et l'homme jouissent en U.R.S.S. de droits égaux. L'exercice de ces droits est garanti par l'octroi aux femmes de possibilités égales à celles des hommes d'accéder à l'instruction et à la formation professionnelle, de travailler, d'être rémunérées en conséquence… Il est garanti également par la création de conditions permettant aux femmes d'associer travail et maternité… » (art. 35 de la Constitution de 1977)[36]).
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L'URSS se présentait donc initialement comme un État particulièrement en avance en matière d'égalité homme-femme, notamment grâce aux actions de la Commissaire du peuple Alexandra Kollontaï ou aux initiatives d'Inès Armand. Les femmes obtiennent en 1917 droit de vote et d'être élues, le droit au divorce par consentement mutuel, l'accès à l'éducation, un salaire égal à celui des hommes, des congés de maternité et l'égalité de reconnaissance entre enfants légitimes et naturels. Le droit à l'avortement est obtenu en 1920 – il est limité en 1936 par Staline, puis rétabli après la mort de ce dernier. Par ailleurs dans la vie professionnelle, très majoritairement actives les femmes bénéficiaient avec les hommes du principe à travail égal-salaire égal.
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L'URSS, par sa grandeur et donc par la variété ses régions, était un État largement multi-ethnique. Le groupe ethnique (en russe : национальность, souvent traduit par nationalité) était indiqué sur certains documents, à certaines époques. Quinze grands groupes ethniques (dont le Russe) étaient représentés chacun par une république. Quatorze disposaient du droit à l'apprentissage d'une première langue locale mais devaient, comme seconde langue, apprendre le russe.
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Groupes ethniques d'Union soviétique en 1941.
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Nombre et pourcentage des Ukrainiens dans la population des régions de la RSFSR (recensement de 1926).
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Nombre et pourcentage des Ukrainiens dans la population des régions de la RSFSR (recensement de 1979).
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La population soviétique a d'abord baissé aux débuts de son existence à la suite de la Première Guerre mondiale (front de l'Est), à la révolution russe et à la guerre civile russe qui a suivi, stagnant autour de 150 millions d'habitants.
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Les années 1930 furent également difficiles. Malgré les famines soviétiques de 1931-1933 ayant causé la mort de six millions de personnes, les Grandes Purges dirigées par Staline, ainsi que les victimes des goulags (chiffrées à 963 866 selon les archives soviétiques), la population était de plus de 194 millions à la veille de la Seconde Guerre mondiale (front de l'Est).
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Lors de l'après-guerre, la population a connu une diminution importante de la mortalité, qui s'est toutefois interrompue dès les années 1970. Cette diminution a permis de rattraper rapidement les déficits de naissances à la suite de la guerre, faisant passer la population de 180 millions en 1950 à 215 millions en 1960 et à plus de 240 millions en 1970.
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Son augmentation continua, surtout dans les républiques musulmanes d'Asie centrale où le taux de natalité était plus élevé que dans la vieille Europe, pour atteindre, en 1989, 286 millions d'habitants. Vers la fin de la période, il existe en outre une différence notable entre une population russe et ukrainienne à croissance faible, et des peuples « allogènes » (principalement turcophones) à forte natalité.
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L’Union soviétique a pour codes :
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Sur les autres projets Wikimedia :
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Martin Luther [maʁtɛ̃ lytɛʁ][1] (en allemand : [ˈmaʁtiːn ˈlʊtɐ][2] Écouter), né le 10 novembre 1483 à Eisleben, en Saxe-Anhalt[3] et mort le 18 février 1546 dans la même ville, est un frère augustin[4] théologien, professeur d'université, initiateur du protestantisme[5],[6],[7],[8] et réformateur de l'Église dont les idées exercèrent une grande influence sur la Réforme protestante, qui changea le cours de la civilisation occidentale[9].
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Préoccupé par les questions de la mort et du salut qui caractérisent le christianisme du Moyen Âge tardif, il puise des réponses dans la Bible, particulièrement dans l'épître de Paul aux Romains. Selon Luther, le salut de l'âme est un libre don de Dieu, reçu par la repentance sincère et la foi authentique en Jésus-Christ comme le Messie, sans intercession possible de l'Église. Il défie l'autorité papale en tenant la Bible pour seule source légitime d'autorité chrétienne[10].
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Scandalisé par le commerce des indulgences instauré par les papes Jules II et Léon X pour financer la construction de la basilique Saint-Pierre de Rome, il publie le 31 octobre 1517 les 95 thèses. Sommé le 15 juin 1520 par le pape Léon X de se rétracter, il est excommunié, le 3 janvier 1521, par la bulle pontificale Decet romanum pontificem. L'empereur du Saint-Empire romain germanique et roi d'Espagne, Charles Quint, convoque Martin Luther en 1521 devant la Diète de Worms. Un sauf-conduit lui est accordé afin qu'il puisse s'y rendre sans risque. Devant la Diète de Worms, il refuse de se rétracter, se déclarant convaincu par le témoignage de l'Écriture et s'estimant soumis à l'autorité de la Bible et de sa conscience plutôt qu'à celle de la hiérarchie ecclésiastique. La Diète de Worms, sous la pression de Charles Quint, décide alors de mettre Martin Luther et ses disciples au ban de l'Empire.
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Il est accueilli par son ami l'électeur de Saxe Frédéric III le Sage au château de la Wartbourg, où il compose ses textes les plus connus et les plus diffusés. C'est là qu'il se lance dans une traduction de la Bible en allemand à partir des textes originaux, traduction dont l'influence culturelle sera primordiale, tant pour la fixation de la langue allemande que pour l'établissement des principes de l'art de la traduction[11].
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Luther adopte vers la fin de son existence une attitude de plus en plus judéophobe. En 1543, trois ans avant sa mort, il publie Des Juifs et de leurs mensonges, pamphlet d'une extrême violence où il prône des solutions telles que brûler les synagogues, abattre les maisons des Juifs, détruire leurs écrits, confisquer leur argent et tuer les rabbins qui enseigneraient le judaïsme. Condamnés par quasiment tous les courants luthériens, ces écrits et l'influence de Luther sur l'antisémitisme ont contribué à rendre son image controversée.
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Martin Luther est né à Eisleben (dans le comté de Mansfeld, aujourd'hui en Saxe-Anhalt) le 10 novembre 1483[3]. Il est le fils aîné de Hans Luder[12] et de Marguerite Zidler. Son père, paysan d'origine, devient mineur dans une mine de cuivre de la région de Mansfeld, puis exploitant d'une mine de cuivre et d'une fonderie, ce qui lui permet d'acquérir le statut de bourgeois puis de magistrat. Martin Luther a plusieurs frères et sœurs, et se sent particulièrement proche de son frère Jacob[13].
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Hans Luder[12], ambitieux pour lui-même et pour sa famille, est déterminé à voir son fils aîné devenir juriste. Il envoie Martin suivre ses études primaires et secondaires dans les écoles latines de Mansfeld, puis à Magdebourg et à Eisenach. Ces trois écoles se focalisent sur le trivium : la grammaire, la rhétorique et la logique. Luther comparera plus tard sa scolarisation au purgatoire, puis à l'enfer[14].
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En 1501, à l'âge de dix-huit ans, il entre à l'université d'Erfurt, où il obtient un diplôme de bachelier en 1502 et une maîtrise en 1505. Il a alors l'intention d'étudier le droit, comme le souhaite son père, dans la même université mais il abandonne presque aussitôt, avec l'idée que le droit relève de l'incertitude[15].
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Luther se sent attiré par la théologie et la philosophie, et exprime un intérêt particulier envers Aristote, Guillaume d'Ockham et Gabriel Biel[15]. Il est influencé par deux tuteurs, Bartholomæus Arnoldi von Usingen et Jodocus Trutfetter, qui lui apprennent à remettre en question les plus grands penseurs[15] et à tout analyser par l'expérimentation[16]. Cependant, la philosophie lui semble insatisfaisante, prometteuse quant à la raison mais sans rapport avec l'amour de Dieu. Pour lui, la raison ne saurait attirer les hommes vers Dieu, ce qui l'amène à une vision ambivalente d'Aristote en raison de l'importance que ce dernier accorde à la raison[16]. Selon Luther, la raison peut être utilisée afin de remettre en question les hommes et les institutions, mais non pas Dieu lui-même : l'homme ne peut étudier Dieu qu'à travers la révélation divine et, par conséquent, les textes saints sont essentiels[16].
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Il quitte l'université et entre dans une confrérie augustinienne à Erfurt le 17 juillet 1505[17]. Plus tard, il attribuera cette évolution à un événement : le 2 juillet 1505, il retournait à cheval à Erfurt après un congé dans sa famille. Pendant un orage, la foudre frappa près de lui. Par la suite, il avouera à son père sa peur de la mort et du jugement divin en s'écriant : « Au secours, sainte Anne, je vais devenir moine ! »[18] (ou « Sainte Anne, sauve-moi et je me ferai moine ! »). Il en vient à considérer son appel à l'aide comme une promesse qu'il ne pourra briser.
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Cette préoccupation de la mort et du salut sont caractéristiques du christianisme de la fin du Moyen Âge[19] : cette angoisse collective[20] — qui devient de plus en plus individuelle — porte, au-delà de la mort elle-même, sur le jugement de Dieu dans l'au-delà et la manière de s'y préparer[21].
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Un ami impute cette décision à la douleur de Luther lors de la perte de deux de ses amis. Luther lui-même semble attristé. Il dit, le soir de son dîner de départ : « En ce jour, vous me voyez, et puis, plus jamais[16]. »
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Son père est furieux de ce qu'il considère comme du gâchis[22]. « Le maître des Arts va devenir un fainéant », dit-il[23].
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Membre de l'ordre mendiant des augustins[24], Martin essaie au couvent des Augustins d'Erfurt de rechercher dans l'ascèse (mortifications, jeûnes, veilles) la promesse de son salut tout en restant persuadé qu'il n'y parviendra jamais. En même temps, il continue à étudier la théologie et bientôt commence à l'enseigner : ordonné prêtre en 1507, il est désigné pour enseigner la philosophie au couvent d'Erfurt. Docteur en théologie en 1512, il occupe par la suite la chaire d'enseignement biblique à l'université de Wittemberg, ville où il est, à partir de 1514, prédicateur de l'Église. Enseignement, prédication et recherche personnelle sont désormais ses trois activités principales.
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Certains font remonter les idées réformatrices de Luther à un séjour qu'il a fait à Rome en 1510-1511 pour les affaires de son ordre. Ce n'est apparemment pas le cas, et les abus ecclésiastiques de l'époque ne semblent pas l'émouvoir outre mesure. Plus importants sont son obsession du salut et ses travaux sur les épîtres de Paul. Il ressent en lui de multiples tendances vers le mal, et toutes les pratiques que lui offre l'Église, messes, confessions, jeûnes, etc. ne lui permettent pas de se libérer de ce sentiment de culpabilité. C'est sa compréhension nouvelle de l'épître de Paul aux Romains — qu'il considère comme « l'Évangile sous sa forme la plus pure »[25] — qui lui procure le soulagement. Il écrira : « Alors je commençai à comprendre que la « justice de Dieu » est celle par laquelle le juste vit du don de Dieu, à savoir de la foi, et que la signification (de la lettre de Paul aux Romains au chapitre 1, 17) était celle-ci : par l'Évangile nous est révélée la justice de Dieu…, par laquelle le Dieu miséricordieux nous justifie par la foi… Alors je me sentis un homme né de nouveau et entré, les portes grandes ouvertes, dans le paradis même. À l'instant même, l'Écriture m'apparut sous un autre visage »[26]. Il se persuade de la vertu salvifique de la foi et que seule la confiance placée en Jésus qui aime l'humanité malgré le péché originel qui l'entache libère vraiment[27]. Luther en arrive à se dire que l'homme doit accepter son état de pécheur et qu'il est fatalement imparfait devant Dieu, ce qui n'empêche pas la pénitence. En revanche, vouloir résoudre le problème du péché par des indulgences susceptibles de se substituer en tout ou en partie à cette pénitence, le plus souvent monnayées, est pour lui une pratique incompatible avec la piété ainsi qu'un danger d'éluder les vrais problèmes.
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Le conflit avec la papauté éclate en 1517, à propos de l'indulgence décrétée par le pape Jules II et continuée sous le pape Léon X pour financer la construction de la basilique Saint-Pierre, indulgence soutenue dans le Saint-Empire par l'archevêque-électeur de Mayence Albert de Brandebourg. Le 31 octobre, Luther écrit à l'archevêque pour lui demander de ne pas cautionner cette indulgence et joint à sa lettre les 95 thèses qui auraient principalement été inspirées par les abus du dominicain Johann Tetzel. Comme l'affirme son contemporain Philippe Mélanchthon, le 31 octobre 1517 il aurait placardé sur les portes de l'église de la Toussaint de Wittemberg ses 95 thèses condamnant violemment le commerce des indulgences pratiqué par l’Église catholique, et plus durement encore les pratiques du haut clergé — principalement de la papauté. Ces 95 Thèses, également appelées Thèses de Wittemberg, sont imprimées à la fin de l'année. Il s'insurge contre l'instauration de dogmes tels que celui du Purgatoire. Dès lors, cette controverse entre théologiens (donc universitaires) devient une affaire publique et politique. Luther est dénoncé à Rome par l'archevêque Albrecht. Le pape Léon X lui ordonne de se rétracter par la bulle pontificale Exsurge Domine, mais Luther la brûle en public et rompt avec l'Église catholique, en 1521. Un an plus tard commence contre lui un long procès qui aboutira à son excommunication.
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Face à Martin Luther, Rome choisit l'affrontement, méconnaissant l'adversaire et sa pugnacité, et sans doute aussi la situation politique allemande[réf. nécessaire]. Le procès menant à son excommunication, loin d'affirmer le catholicisme, ne fait qu'accélérer le processus de la Réforme.
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En octobre 1518, Martin Luther est convoqué à Augsbourg, où le cardinal Cajetan, nonce apostolique, est chargé d'obtenir sa rétractation. Peine perdue. Après cet échec, Léon X décide d'adopter une attitude plus conciliante : il nomme Karl von Miltitz nonce apostolique et le charge de remettre à Frédéric le Sage, dont Luther est le sujet, la Rose d'or qu'il convoite depuis trois ans, espérant ainsi le convaincre de faire cesser les attaques de Luther contre la pratique des indulgences. Les 5 et 6 janvier 1519, Miltitz rencontre Luther à Altenbourg. Il obtient de sa part l'engagement de ne plus s'exprimer sur la question des indulgences et promet de son côté d'imposer le silence à ses adversaires Johann Tetzel et Albert de Brandebourg. À la suite de cette entrevue, Luther écrit au pape une lettre qu'il remet à Miltitz. De nouvelles rencontres ont lieu entre les deux hommes, le 9 octobre 1519 à Liebenwerda puis en octobre 1520 à Lichtenburg, près de Wittenberg, mais la rupture avec Rome est déjà consommée. C'est qu'entretemps Luther a aggravé son cas : en juillet 1519, lors de sa controverse avec Johann Eck (Disputatio de Leipzig), qui sera l'organisateur de la Contre-Réforme dans l'Empire, il met en cause l'infaillibilité des conciles. En juin 1520, Rome publie la bulle Exsurge Domine le menaçant d'excommunication, tandis que ses livres sont brûlés. Luther réagit en brûlant, le 10 décembre, à la fois la bulle papale et le droit canonique. L'excommunication, désormais inévitable, est prononcée le 3 janvier 1521 (bulle Decet Romanum Pontificem).
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Reste maintenant à mettre Luther au ban du Saint-Empire, ce qui ne peut se faire qu'après accord des États de l'Empire. Dans ce but, l'empereur du Saint-Empire romain germanique (et roi d'Espagne), Charles Quint, un jeune homme de 21 ans parlant surtout le français mais très mal l'allemand, convoque Martin Luther en avril 1521 devant la diète de Worms (Rhénanie-Palatinat). Un sauf-conduit lui est accordé afin qu'il puisse s'y rendre en toute sécurité. Mais face au souverain, Luther refuse à nouveau de se plier aux exigences de l'Église, et il proclame notamment :
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« Votre Majesté sérénissime et Vos Seigneuries m'ont demandé une réponse simple. La voici sans détour et sans artifice. À moins qu'on ne me convainque de mon erreur par des attestations de l'Écriture ou par des raisons évidentes — car je ne crois ni au pape ni aux conciles seuls puisqu'il est évident qu'ils se sont souvent trompés et contredits — je suis lié par les textes de l'Écriture que j'ai cités, et ma conscience est captive de la Parole de Dieu ; je ne peux ni ne veux me rétracter en rien, car il n'est ni sûr, ni honnête d'agir contre sa propre conscience. Me voici donc en ce jour. Je ne puis faire autrement. Que Dieu me soit en aide[28]. »
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Sa mise au ban de l'Empire est alors prononcée.
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Luther est mis au ban de l'Empire, ce qui signifie que n'importe qui peut le mettre à mort impunément. Mais il dispose cependant, outre d'un soutien populaire assez large, de divers appuis politiques, tels celui du landgrave de Hesse et surtout celui du prince-électeur de Saxe Frédéric III le Sage.
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Aussitôt sa condamnation prononcée, l'électeur de Saxe Frédéric III le Sage, craignant qu'il ne lui arrive malheur, l'« extrait » : plus précisément, des hommes de confiance de Frédéric III enlèvent Luther alors qu'il traverse la forêt de Thuringe le 4 mai 1521[29], à l'époque où il réside au château d'Altenstein, chez Burghard II Hund von Wenkheim, Frédéric III le met à l'abri dans le château de la Wartbourg, près d'Eisenach. Luther y demeure jusqu'au 6 mars 1522 sous le pseudonyme de chevalier Georges. C'est ici qu'il commence sa traduction de la Bible, d'abord celle du Nouveau Testament. La tradition veut qu'il ait laissé une trace de son passage : un jour où le diable venait une fois de plus le tourmenter, l'empêchant de travailler, il lança son encrier contre le démon, ce qui occasionna une tache sur le mur, encore visible aujourd'hui. Après moins de deux ans de clandestinité, il revient de son propre chef au cloître de Wittemberg, qu'il ne quittera plus guère désormais, et où il ne sera plus vraiment inquiété.
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La Réforme se répand dans les principautés voisines, façonnant une sorte d'unité allemande que Charles Quint ne peut combattre, empêtré qu'il est dans ses guerres contre la France.
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Lors de la diète de Spire, en avril 1529, le souverain tente de reprendre les choses en main, mais il se heurte à six princes et quatorze villes qui protestent d'en appeler à un concile si Charles Quint veut revenir à l'édit de Worms. La Diète d'Augsbourg de 1530, au cours de laquelle Philippe Mélanchthon lit la confession d'Augsbourg, confirme la résistance des princes protestants, qui forment la ligue de Smalkalde en 1531.
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Les détracteurs de Martin Luther lui ont souvent fait grief de ce soutien des princes en lui reprochant d'avoir instauré une religion qui n'est pas celle du peuple. Ils lui reprochent surtout son comportement pendant la guerre des Paysans allemands (1524-1525), révolte provoquée par la misère mais liée aussi à la question religieuse et à des préoccupations proches des siennes (plusieurs chefs du mouvement sont anabaptistes). En avril 1525, en des termes très durs, Luther se prononce pour une répression impitoyable de la révolte. Il y aura en tout plus de 100 000 morts. Pour Luther, se révolter contre son souverain équivaut à se révolter contre Dieu lui-même : Dieu a donné à certains le « privilège » de gouverner et, même quand ils se révèlent injustes, Dieu n'a pu se tromper. Si le peuple est gouverné par un souverain cruel, il s'agit d'une punition divine.
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Initiateur d’une quête théologique personnelle, préférant l'augustinisme à la scolastique, axée sur l'Écriture et la figure majeure du Christ, et mettant l'accent sur le salut par la foi, excommunié, Martin Luther se retrouve de facto à la tête d’un grand mouvement religieux qu’il lui faut organiser rapidement pour éviter tout débordement. En 1522 à Wittemberg, pendant que lui-même était retenu au château de Wartbourg, l'enthousiaste Andreas Bodenstein von Karlstadt avait profondément éradiqué de la messe toutes les allusions sacrificielles, pratiqué la communion sous les deux espèces et incité à mépriser les dévotions populaires et les images. Luther n'en demandait pas tant : selon lui, il importait d'éviter de heurter les faibles, seule la parole persuasive était de mise.[réf. nécessaire]
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Bien que spontanément conservateur, et ne voulant pas qu'on se réclame du nom de luthérien mais de celui de chrétien, Luther fait évoluer la nouvelle Église dans un sens qui l’éloigne de plus en plus des traditions romaines. Il la dote d’outils pédagogiques[30], avec, à l’usage du peuple, Le Petit Catéchisme (1529), et, pour les pasteurs, le Grand Catéchisme. Il prononce la suppression des sacrements non « évangéliques » (seuls sont conservés le baptême et l’eucharistie, bien que la pratique de la confession subsiste dans de nombreux endroits), la suppression — pour des raisons tant théologiques que morales — des vœux monastiques et du célibat des prêtres, l'élection des pasteurs par des communautés locales, l'allemand comme langue liturgique (1526), etc.
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Concernant ses rapports avec les autres courants de la réforme protestante, Luther s'oppose à Ulrich Zwingli (avec qui la rupture est définitive au colloque de Marbourg, en 1529) mais finit par se réconcilier avec les Strasbourgeois (ainsi que Bâle et Augsbourg), avec la concorde de Wittemberg.
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Bien que désapprouvant les moines qui s'étaient hâtés de quitter son propre couvent de Wittenberg, Luther, au terme d'une réflexion critique sur les vœux monastiques, affirme la sanctification de la vie conjugale et se marie lui-même en 1525 avec une ancienne religieuse, Catherine de Bora. Le couple aura six enfants. Ce sera en 1534 que Martin Luther achèvera l'écriture de sa Bible. En 1544, le royaume de Suède devient officiellement luthérien. En 1559, Élisabeth Ire instaure l'anglicanisme, en France, on assiste au premier synode des Églises réformées.
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La chasse aux sorcières et sorciers exista dans les régions tant protestantes que catholiques romaines de l'Europe centrale, pendant et après la Réforme. Luther, et plus tard Jean Calvin, y apportèrent leur soutien. Ils se fondaient sur les mots de la Bible (Exode 22:17) « tu n'accepteras pas de laisser vivre une sorcière ». Luther alla jusqu'à en parler dans certains de ses sermons (celui du 6 mai 1526 WA 16, 551f., et aussi WA 3, 1179f, WA 29, 520f). Dans celui du 25 août 1538, il dit : « vous ne devez pas avoir de pitié pour les sorcières, quant à moi je les brûlerais » (WA 22, 782 ff.). Il estimait que la sorcellerie était un péché allant à l'encontre du deuxième commandement.
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Au cours des guerres austro-turques (1521-1543), Luther instrumentalise la menace de l'impérialisme ottoman pour servir ses visées politico-religieuses. Il faut, selon lui, vaincre d'abord les « Turcs de l'intérieur », c'est-à-dire les papistes, pour être en mesure de repousser le Grand Turc de Constantinople, ces deux fléaux n'étant que deux incarnations différentes de l'Antéchrist. Toutefois, avec le siège de Vienne, le danger commence à peser sur l'Europe centrale, et son attitude se met alors à évoluer. Dans un nouveau pamphlet : Vom Kriege wider die Türken, il affirme que le pape n'a jusque-là fait qu'utiliser la menace ottomane comme prétexte pour faire de l'argent et vendre des indulgences. Luther explique l'échec des résistances à l'expansion ottomane par la doctrine augustinienne des deux royaumes : il n'appartient pas à l'Église de faire la guerre ou de la diriger : allusion à peine voilée à l'évêque hongrois Pál Tomori, qui, en tant que général, est alors responsable de la défaite de Mohàcs ; la résistance contre les Turcs est l'affaire des seules autorités temporelles, auxquelles chacun doit se soumettre, mais qui n'ont aucune prérogative en matière de foi. Cette argumentation anéantit toute possibilité d'appeler à une croisade. Luther ne justifie la guerre contre les Turcs que dans la mesure où il s'agit d'une guerre défensive et appelle à des tractations réciproques.
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Luther marque encore plus nettement cette distinction entre l'ordre spirituel et l'ordre temporel dans son « Appel à la mobilisation contre les Turcs » (Heerpredigt wider die Türken), publié à l'automne 1529, où il dénonce les ennemis du Christ (« Feinde Christi »), agite les signes eschatologiques du Jugement dernier et fait un devoir aux chrétiens de « frapper sans crainte » (« getrost dreinzuschlagen »). Par ce ton nouveau, il entend ôter tout fondement aux reproches qu'on lui a faits de servir la cause des hérétiques en divisant la chrétienté[31].
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C'est ainsi qu'à l'encontre de son précepte : « Brûler les hérétiques est contre la volonté du Saint Esprit » (« Ketzer verbrennen ist wider den Willen des Heiligen Geistes », 1519), il approuve la répression de l'anabaptisme. En 1535, princes catholiques et protestants de Rhénanie se liguent (Ligue de Smalkalde) pour écraser la théocratie anabaptiste de Münster.
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Luther publie encore d'autres pamphlets : Des Juifs et de leurs mensonges (Von den Juden und ihren Lügen, 1543), Contre la papauté de Rome, inspirée du Diable (Wider das Papsttum zu Rom, vom Teufel gestiftet, 1545).
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Luther a longtemps prêché une attitude humaine et tolérante envers les Juifs, « mais uniquement dans la mesure où ils accepteraient de reconnaître Jésus-Christ. En soi, le judaïsme est un crime à éradiquer et, si les Juifs ne se sont pas massivement convertis au christianisme, c'est parce qu'il leur a été mal enseigné. »
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Devant l'échec de ses tentatives en ce sens, Luther adopte vers la fin de son existence une attitude de plus en plus judéophobe[32]. En 1543, trois ans avant sa mort, il publie Des Juifs et de leurs mensonges, pamphlet d'une extrême violence où il prône des solutions telles que brûler les synagogues, abattre les maisons des Juifs, détruire leurs écrits, confisquer leur argent et tuer les rabbins qui enseigneraient le judaïsme. Ce type de position contribuera au maintien d'un fort antijudaïsme en Allemagne, qui servira de prétexte à l'antisémitisme sous le Troisième Reich[33],[34], époque où le pamphlet de Luther deviendra un livre à succès. Au sujet de ce texte, Karl Jaspers a pu écrire : « Là, vous avez déjà l'ensemble du programme nazi[35] »
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Quelques mois plus tard, dans Vom Schem Hamphoras und das Geschlecht Christi (Du nom de Hamphoras et de la lignée du Christ), Luther assimile les Juifs au diable.
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Condamnés par quasiment tous les courants luthériens, ces écrits, ainsi que leur influence sur l'antisémitisme postérieur, ont contribué à son image controversée[36].
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Luther vit ses dernières années à Wittenberg (maison de Luther). Il est affecté par la gravelle et connaît plusieurs périodes de dépression et d'angoisse (1527, 1528, 1537, 1538) dues à la mort de sa fille Madeleine ou aux querelles entre protestants. Cependant, il n'a rien perdu de sa pugnacité. Son adversaire principal reste le pape, pour lequel il n'a pas de termes assez durs.
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Martin Luther s'éteint après avoir confirmé sa foi, alors qu'il est à Eisleben, sa ville natale, afin de régler un différend entre les comtes de Mansfeld. Il est mort « probablement d'un accident vasculaire cérébral »[37].
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Martin Luther et Philippe Mélanchthon reposent à l'église de la Toussaint de Wittemberg.
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La théologie luthérienne, qui se caractérise par sa complexité, est souvent résumée par les cinq Sola/Solus :
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Dans sa volonté de réhabiliter le corps et la vie, Luther condamne la vie monastique. Avec Dein Ruf ist dein Beruf (Ta vocation est ta profession), il suggère que la vocation de tout un chacun n'est pas de chercher Dieu dans un couvent mais de s'incarner dans le monde. La traduction de son exhortation est délicate : en allemand, der Ruf signifie « appel » (du verbe rufen, appeler) ; Beruf est à la fois « métier », « vocation » et « profession ». Le jeu de mots signifierait alors : « Tu es appelé à vivre une profession. »
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Dieu accueille l'homme pécheur qui s'abandonne à lui. Le seul lien possible entre Dieu et les hommes est la foi. Les actes ne peuvent donc rien à eux seuls : il ne sert à rien d'être charitable, généreux, pieux… si l'on n'a pas la foi. Il faut d'abord s'abandonner à Dieu pour ressentir la foi ; les actes viendront ensuite d'eux-mêmes, ainsi que le salut. La théologie luthérienne est théocentrée (elle se concentre sur le Père) alors que le catholicisme de l'époque est principalement dirigé vers le Christ intercesseur, et donc christocentré.
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Luther attache une importance primordiale à la liberté de conscience[38].
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L'Homme n'a qu'un seul guide infaillible pour trouver le bon chemin : la Parole de Dieu, l'Écriture seule, qui lui révèle le Christ. L'Homme est sauvé par la pure grâce seule et par le moyen de la foi seule. La religion est une affaire personnelle et non dictée par le pouvoir en place. Cette sotériologie repose sur le rôle de la Loi et de l'Évangile. La personne du Saint-Esprit par la Loi convainc l'Homme pécheur et le conduit vers la repentance, et l'Évangile fait naître la foi qui saisit le pardon, la vie et le salut que le Christ lui a acquis sur la croix.
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La traduction de la Bible en allemand, langue vernaculaire, qu'a effectuée Luther, rapproche le peuple des Saintes Écritures et a un impact culturel primordial, en permettant la large diffusion d'une norme de la langue allemande écrite et en donnant des principes généraux sur la traduction[39]. Elle a notamment une large influence sur la traduction anglaise connue sous le nom de Bible du roi Jacques[40].
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Au début, Luther n'a que peu d'égard pour les Livres d'Esther, l'Épître aux Hébreux, l'Épître de Jacques, l'Épître de Jude, et le Livre de l'Apocalypse. Il appelle l'Épître de Jacques « une épître de paille » ; il trouve que ces livres se réfèrent peu au Christ et à Son œuvre salutaire. Il a également des paroles dures à l'égard du Livre de l'Apocalypse, disant qu'il ne peut « en aucune manière ressentir que le Saint Esprit avait pu produire ce livre ».
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Il met en doute l'apostolicité des épîtres aux Hébreux, de Jacques, de Jude, et de l'Apocalypse rappelant que leur canonicité n'était pas universellement acceptée dans la première Église (ce sont les antilegomena). Cependant, Luther ne les retire pas de ses éditions des Saintes Écritures. Ses points de vue sur certains de ces livres changeront des années plus tard.
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Luther choisit de placer les apocryphes bibliques entre l'Ancien et le Nouveau Testament. Ces livres qui sont ajoutés aux livres canoniques se trouvent dans la Septante grecque mais non dans les textes massorétiques hébreux. Luther laisse largement leur traduction aux soins de Philippe Mélanchthon et Justus Jonas. Ces livres ne figurent pas dans la table des matières de son édition de l'Ancien Testament de 1523, et on leur a attribué le titre couramment utilisé d'« Apocryphes ». Ces Livres sont considérés comme étant inférieurs aux Saintes Écritures, mais ils sont utiles et bons à lire dans la version de 1534.
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Admirateur de la musique sous toutes les formes et compositeur de chants religieux, Luther introduit dans l'Église évangélique les cantiques à une ou deux voix, en langue vulgaire, chantés par l'assemblée des fidèles. Sous le nom de chorals, ces cantiques deviennent le centre de la liturgie protestante, et leur influence sur le développement de la musique allemande se fait sentir durant de longues années. Luther prend une place essentielle dans l'œuvre de Jean-Sébastien Bach qui utilisera ses textes pour 38 cantates. La plus connue de ses hymnes, Ein' feste Burg (« C'est un rempart que notre Dieu »), reste populaire parmi les luthériens et d'autres protestants aujourd'hui[41].
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En 2017, année du cinquième centenaire de la réforme luthérienne, un colloque est organisé par le Comité pontifical des sciences historiques , dont les participants sont reçus par le pape François[42] ;
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(de) Großherzogtum Luxemburg
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49° 36′ 33″ N, 6° 07′ 55″ E
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Le Luxembourg, en forme longue le Grand-Duché de Luxembourg[3],[b],[c] ou le grand-duché de Luxembourg[d], en luxembourgeois Lëtzebuerg Écouter et Groussherzogtum Lëtzebuerg, en allemand Luxemburg et Großherzogtum Luxemburg, est un pays d'Europe de l'Ouest sans accès à la mer[e]. Il est bordé par la Belgique à l'ouest et au nord, l'Allemagne à l'est, et la France au sud. Il comprend deux régions principales : l'Oesling au nord, qui est une partie du massif de l'Ardenne, et le Gutland au sud, prolongement de la Lorraine au sens géologique du terme. Le Luxembourg compte 602 005 habitants au 1er janvier 2018[1], et s'étend sur une superficie de 2 586 km2, faisant de lui l'une des plus petites nations souveraines d'Europe.
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Le Luxembourg est une démocratie représentative et une monarchie constitutionnelle avec un grand-duc pour chef d'État, faisant du pays le seul grand-duché encore existant en tant qu'État souverain. Son économie dynamique en fait un des pays les plus riches et des plus prospères du monde, avec le PIB par habitant le plus élevé du monde selon le FMI en 2014. L'économie est principalement centrée sur les activités financières (environ la moitié du produit intérieur brut), favorisée par une fiscalité attractive voire dérisoire dans certains domaines (quasi-exonération d'impôts pour les bénéfices issus de l'exploitation de brevets ou de logiciels). Selon l'ONG Oxfam, en 2017, le Luxembourg figure parmi « les paradis fiscaux les plus agressifs utilisés par les entreprises ». La localisation centrale du territoire luxembourgeois en Europe a historiquement fait de lui un lieu d'une grande importance stratégique pour de nombreuses puissances, depuis sa fondation en tant que fortin romain[8], son accueil d'un château franc durant le Haut Moyen Âge, et son rôle de bastion pour le chemin des Espagnols entre les XVIe et XVIIe siècle.
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Le Luxembourg est le plus petit membre fondateur de l'Union européenne, de la zone euro, de l'OTAN, de l'OCDE, de l'ONU, de l'OSCE et du Benelux, reflétant son consensus politique en faveur de l'intégration économique, politique et militaire. La ville de Luxembourg, sa capitale et sa plus grande ville, est le siège de plusieurs établissements et institutions de l'Union européenne. En 2012, le Luxembourg a été élu pour la première fois de son histoire à un siège temporaire au Conseil de sécurité des Nations unies. En raison de sa position géographique, la culture luxembourgeoise est une fusion de l'Europe germanique et romane, intégrant chacune des deux. De ce fait, le Luxembourg est un pays trilingue : le luxembourgeois, le français et l'allemand sont les trois langues officielles et, depuis 1984, le luxembourgeois a légalement le statut de « langue nationale »[9].
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Le Grand-Duché de Luxembourg est situé au cœur de l'Europe occidentale, entre la Belgique, l'Allemagne et la France. Le Grand-Duché présente deux régions naturelles : l'Oesling, au nord, et le Gutland, comprenant la vallée de la Moselle à l'est ainsi que le bassin minier au sud. La superficie totale du pays est de 2 586,4 km2, l'Oesling occupant 828 km2 et le Gutland 1 758 km2. Ses points culminants sont le Burrigplatz (559 m) et le Kneiff (560,3 m).
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Luxembourg est située à une altitude de 300 m au-dessus du niveau de la mer. La capitale surprend par le contraste entre les quartiers modernes, perchés sur un plateau rocheux découpé à pic, et les trois quartiers bas que sont Grund, Clausen et Pfaffenthal. Depuis les années 1960, le quartier européen avec les institutions européennes est implanté sur le plateau de Kirchberg, au nord-est de la ville.
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La variété des paysages constitue l'un des grands attraits du Luxembourg, qui se divise en deux régions principales, l'Oesling et le Gutland.
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Le pays est presque totalement inclus dans le bassin versant de la Moselle, donc du Rhin. Les quatre rivières les plus importantes du Grand-Duché sont la Moselle, la Sûre, l'Our et l'Alzette. Les autres sont la Mess, la Mamer, l'Eisch, l'Attert et la Wark à l'ouest ; la Wiltz, la Clerve et la Blees au nord ; l'Ernz blanche, l'Ernz noire, la Syre et la Gander à l'est. La Pétrusse est un cours d'eau mineur qui traverse la ville de Luxembourg, avant de se jeter dans l'Alzette. Mis à part la Chiers qui quitte le Sud-Ouest du pays pour le bassin de la Meuse, ainsi que la Fooschtbaach qui quitte le Nord du pays près de Hautbellain également pour le bassin de la Meuse, les rivières du Luxembourg sont tributaires du bassin du Rhin par l'intermédiaire de la Moselle.
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Le Luxembourg n'a pas un climat parfaitement défini : il oscille entre le climat océanique de la zone atlantique (écarts saisonniers faibles, hivers doux et pluvieux) et le climat continental des plaines de l'Europe orientale (écarts saisonniers marqués, hivers rudes et ét��s pluvieux). L'influence océanique amène des précipitations en toute saison et l'influence continentale amène un froid piquant et sec l'hiver. De mai à la mi-octobre, le climat est tempéré. Juin, juillet et août sont les mois les plus chauds ; juillet et août souvent les plus ensoleillés. En septembre et octobre, le Luxembourg connaît souvent son propre « été indien ». La température moyenne annuelle est de 9,4 °C, elle oscille entre −2,6 °C et 21,6 °C (1981-2010). De légères variations de température existent entre le nord et le sud du pays ; elles sont dues à une différence d'altitude et se situent autour de 2 °C.
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Le territoire du Grand-Duché est divisé en 102 communes — dont douze ont le statut de ville établi par la loi —. Les communes sont regroupées en douze cantons, qui ne sont pas des découpages à but administratif, ils servent uniquement à définir les quatre circonscriptions électorales et les deux arrondissements judiciaires (Luxembourg et Diekirch), au contraire des trois anciens districts (Diekirch, Grevenmacher et Luxembourg) abolis en 2015 et qui avaient notamment pour rôle la surveillance de la gestion des administrations communales ; l'État a repris l'ensemble de ces compétences.
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Les douze cantons sont :
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Sur le plan électoral, le Grand-Duché est subdivisé en quatre circonscriptions électorales : Nord, Est, Sud et Centre.
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Sur le plan judiciaire, le Grand-Duché est subdivisé en deux arrondissements, celui de Luxembourg et celui de Diekirch. L'arrondissement de Luxembourg possède deux centres de justice de paix (Luxembourg et Esch-sur-Alzette), l'arrondissement de Diekirch n'en possède qu'un (Diekirch).
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Le jour du dépassement (date de l'année, calculée par l'ONG américaine Global Footprint Network, à partir de laquelle l'humanité est supposée avoir consommé l'ensemble des ressources que la planète est capable de régénérer en un an) du pays[Note 1] est en 2019 le 15 février. Le Luxembourg est le pays de l'UE dont la consommation dépasse le plus les capacités de la planète[11].
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Le réseau Natura 2000 rassemble des sites naturels ou semi-naturels de l'Union européenne ayant une grande valeur patrimoniale, par la faune et la flore exceptionnelles qu'ils contiennent.
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En décembre 2018, le Luxembourg comptait 66 sites dont[12],[13] :
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La superficie totale est de 702 km2, ce qui représente 27 % de la surface terrestre du territoire du Luxembourg[14].
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La plus ancienne forme du nom est Lucilinburhuc — petite forteresse ou fortin —, dans une charte en latin datée de 963. En 1056, on trouve Lucelenburc ; en 1261, on rencontre Lucembour ; en 1244, déjà, on avait Luxemburgum dans un texte rédigé en latin ; et au bas Moyen Âge, on trouve Luxemburg (1377) en allemand et Luxembourg (1446) en français.
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La forme orale Lëtzebuerg, que ce soit en francique mosellan ou en luxembourgeois contemporain, a pu, dans le passé, être transcrite Lützelburg en allemand de chancellerie ou dans des ouvrages publiés par des auteurs allemands ; on trouve aussi Lützenburg au XVIIe siècle (cf. Topographie de Matthäus Merian), voire d'autres graphies[15].
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Sur un territoire habité par le peuple celto-germanique des Trévires, envahi successivement par les Romains et les Francs ripuaires, le château fort de Luxembourg, noyau de la future ville de Luxembourg et du comté du même nom, est fondé en 963. C'est du moins la date qui figure sur la charte d'échange signée par Sigefroid, comte d'Ardenne, et l'abbaye Saint-Maximin de Trèves. Le premier cède un domaine sis à Feulen, près d'Ettelbruck, en échange d'un promontoire rocheux surplombant l'Alzette où se trouvent les ruines d'un ancien castel datant de la fin de l'époque romaine et appelé Lucilinburhuc (= petite forteresse). Ce castel en ruines, bientôt remplacé par un nouveau castrum ou château fort, laissera son nom à ce dernier, à la ville qui ne tardera pas à naître autour et au futur comté : Luxembourg, en luxembourgeois Lëtzebuerg. Ce n'est que peu avant le milieu du XIe siècle qu'apparaît le titre de comte de Luxembourg. Le premier à l'avoir porté était Giselbert (1047-1059).
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Au cours du Moyen Âge, les comtes sont souvent en guerre contre leurs voisins, notamment l'évêché de Metz et la cité de Metz, qui en sont créanciers, et le puissant archevêque de Trèves, qui a des biens dans l'espace luxembourgeois, cherche à contrôler seul la vallée de la Moselle (commerce entre Nancy et le Rhin) et à limiter l'expansionnisme des comtes de Luxembourg. En fait, les comtes de Luxembourg successifs cherchent à arrondir leur territoire tous azimuts. Finalement, le comté de Luxembourg trouvera ses limites là où des évêques solidement installés (Trèves, Liège, Metz…) et de puissantes abbayes (Stavelot-Malmedy, Prüm, Mettlach, Saint-Hubert…) sauront lui barrer la route.
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Le comte Henri est élu empereur en 1312. Son fils Jean épouse l'héritière du Royaume de Bohême. Les Luxembourg régneront sur l'Empire et la Bohême jusqu'en 1437 (sauf pendant le règne de Louis IV de Bavière). En 1354, Charles IV du Saint-Empire élève le comté et ses 'dépendances' (les comtés de Durbuy et de La Roche ainsi que le marquisat d'Arlon, notamment) au rang de duché. La Bohême et l'Empire passeront par mariage à la Maison de Habsbourg.
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La dernière duchesse de Luxembourg, Élisabeth de Goerlitz, vend le duché au duc Philippe III de Bourgogne en 1441. Par après, le duché passe par mariage à la Maison de Habsbourg en 1482. L'empereur Charles Quint le donne en héritage, avec l'ensemble des Pays-Bas espagnols, la Franche-Comté et le vaste domaine colonial à son fils Philippe II d'Espagne.
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Le comte de Mansfeld, gouverneur de la ville de Luxembourg, construit dans la basse-ville (faubourg de Clausen) un palais dans le style espagnol. Ce palais a pratiquement entièrement disparu, encore sous l'Ancien Régime. L'actuel palais grand-ducal dans la ville haute, pour sa part, remonte en partie au XVIe siècle : sa partie la plus ancienne avait été construite en remplacement de l'hôtel de ville qui avait brûlé.
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Dans le cadre de sa politique des Réunions, le roi de France Louis XIV, dont les troupes occupent déjà le Barrois et la Lorraine, annexe le duché en 1684 mais celui-ci est ensuite rendu au roi d'Espagne, son possesseur légitime, en 1697 tandis que le Barrois et la Lorraine voisins retrouvent leur indépendance. Il est, à la suite de la guerre de succession d'Espagne transmis en 1714/1715 à la branche autrichienne de la Maison de Habsbourg et forme désormais, avec les provinces belges, les Pays-Bas autrichiens. Il y a, à Vienne, une secrétairerie chargée des Pays-Bas autrichiens. Par mariage, la Maison de Habsbourg devient Maison de Habsbourg-Lorraine en 1736. À Bruxelles, un gouverneur général (ou une gouvernante générale, le cas échéant) représente l'empereur (ou l'impératrice, à l'époque de Marie-Thérèse d'Autriche). L'impératrice nomme gouverneur son beau-frère, le prince Charles-Alexandre de Lorraine et lui donne comme ordre de mission : « Soyez le premier coq du pays ». Ce prince très populaire s'éteindra en 1780.
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Les réformes imposées par l'empereur Joseph II mécontentent les populations et, en 1789, éclate une révolution qui, partant de Bruxelles gagne la plupart des provinces. D'abord battues, les armées autrichiennes reviennent puis sont chassées par les armées de la République française. Tout le territoire « autrichien », duché de Luxembourg compris, est alors annexé à la France en 1795 et bien vite transformé en neuf départements réunis à la France. La plus grande partie du ci-devant duché de Luxembourg forme le département des Forêts. Le traité de Campo-Formio, en 1797, réglera cette question en droit.
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Après la défaite française de 1815, le traité de Vienne intègre huit des neuf départements réunis au Royaume des Pays-Bas sous le roi Guillaume Ier (1815-1830). Le département des Forêts, pour sa part, bientôt augmenté à l'ouest et au nord-ouest de terres anciennement luxembourgeoises mais amputé de tout son territoire à l'est des rivières Moselle, Sûre et Our, sert à reconstituer un État luxembourgeois, intitulé « grand-duché » et donné en possession personnelle au désormais roi grand-duc Guillaume Ier. Simultanément, le nouvel État est intégré comme État-membre à la Confédération germanique. Ceci permet d'accorder à la Prusse, qui s'est étendue jusqu'en Rhénanie, un droit de garnison dans la forteresse (désormais fédérale) de Luxembourg.
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En 1830, le gros du grand-duché de Luxembourg, mécontent du gouvernement du Royaume uni des Pays-Bas, participe à la Révolution belge qui éclate à Bruxelles, se propage aux villes et campagnes et aboutit à l'indépendance de la Belgique. Guillaume Ier n'étant pas parvenu, par la suite, à reprendre ses provinces méridionales, formant désormais la Belgique, il finit par reconnaître l'indépendance de la Belgique après neuf ans de conflit, mais obtient de conserver la partie Est (germanophone au sens large) du Luxembourg avec la forteresse. La partie Ouest, elle, principalement romane (wallon et gaumais, à l'exception du Pays d'Arlon, en allemand et au patois luxembourgeois Areler Land, devient une province du jeune État belge. Le grand-duché, réduit en 1839 de plus de la moitié de son territoire de 1815, conserve son statut compliqué : union personnelle avec le royaume des Pays-Bas, membre de la Confédération germanique, avec la présence d'une garnison prussienne dans les murs de la forteresse fédérale de Luxembourg. Luxembourg est alors la place forte la plus importante d'Europe, située à 65 km au nord de Metz, la plus importante place-forte française.
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En 1866, à la suite de la guerre austro-prussienne remportée par la Prusse (bataille de Sadowa), la Confédération germanique est dissoute. Le Luxembourg se trouve désormais en dehors du monde allemand que la Prusse cherche à dominer. Mais il est vrai que le Luxembourg a été intégré au Zollverein dès 1842 ; et la Prusse « oublie » de retirer sa garnison de Luxembourg dès 1866. La crise luxembourgeoise en 1867, due à la volonté du roi grand-duc Guillaume III des Pays-Bas de vendre son grand-duché à Napoléon III, ce que l'Allemagne en voie d'unification (sous Otto von Bismarck) ne veut pas tolérer, a pour conséquence la reconnaissance internationale de l'indépendance du Grand-Duché et son statut de pays neutre, garanti par les pays signataires hormis la Belgique elle-même neutre. Bien sûr, la Prusse doit, à cette occasion, évacuer sa garnison, ce qui permet à Napoléon III de sauver au moins un peu la face. Metz devient alors la plus importante place-forte d'Europe ce qui explique la volonté de l'état-major allemand de l'annexer en 1871. Le Luxembourg - neutre sur les plans politique et militaire - est alors, Zollverein oblige, pour ainsi dire une province économique de l'Empire allemand. Vu l'annexion de l'Alsace-Lorraine à l'Empire allemand, le Grand-Duché de Luxembourg n'a plus qu'une toute petite frontière commune avec la France.
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En 1890, à la mort du roi grand-duc Guillaume III, qui n'avait pas d'héritier mâle alors que la loi luxembourgeoise ne permettait pas encore à une femme d'hériter de la couronne, le Grand-Duché passe à la maison de Nassau-Weilburg : c'est la fin de l'union personnelle, le Luxembourg et les Pays-Bas ont désormais des souverains différents bien que de la même maison. Le premier souverain de Luxembourg issu de la famille Nassau-Weilbourg n'est autre que le vieux duc de Nassau Adolphe, ancien allié de l'Autriche et, donc, déchu de son trône nassovien en 1866 au profit de la Prusse. À sa mort, son fils Guillaume hérite du trône grand-ducal. Cependant, Guillaume IV et son épouse Marie-Anne de Bragance n'ayant pas de descendance mâle mais six filles, la loi salique est abandonnée en 1907 au profit de la princesse Marie-Adélaïde, née en 1894, qui succède donc à Guillaume IV à la mort de ce dernier en 1912, la grande-duchesse ayant exercé la régence pendant la maladie de son mari.
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Pendant la Première Guerre mondiale, le Luxembourg est occupé par les Allemands, en violation de la neutralité, jusqu'en 1918. La grande-duchesse Marie-Adélaïde, contestée par une grande partie de la population du fait de certaines maladresses, voire erreurs politiques, choisit de se retirer dans un couvent et abdique au profit de sa sœur Charlotte qui, malgré certaines oppositions, épouse le prince Félix de Bourbon-Parme (beau-frère du dernier empereur d'Autriche). Les négociations du traité de Versailles en 1919 confirment l'indépendance du pays tandis qu'un référendum populaire (en septembre 1919) consolide l'indépendance du pays et la monarchie.
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En mai 1940, les Allemands violent à nouveau la neutralité luxembourgeoise et occupent le grand-duché[16]. La famille grand-ducale et le gouvernement, afin d'écarter tout risque d'être pris en otages par les nazis, s'exilent à Londres, ancrant l'autorité légitime luxembourgeoise dans le camp des Alliés. À l'instar de l'Alsace-Moselle française, le régime nazi considère le Luxembourg comme un territoire allemand (les jeunes seront ainsi enrôlés de force dans la Wehrmacht). Le pays est libéré en septembre 1944 par les troupes américaines mais subit d'énormes pertes et destructions lors de la contre-offensive von Rundstedt en décembre de la même année.
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Dès 1944, l'union du Benelux est conclue avec la Belgique et les Pays-Bas. Désormais, le pays s'inscrit dans le processus de la construction européenne. En 1948, le Luxembourg est membre fondateur du traité de Bruxelles et de l'OTAN. En 1952, Luxembourg-ville devient le siège de la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA). L'adhésion à la Communauté économique européenne est le point de départ d'une expansion économique et d'une augmentation toujours plus forte de l'immigration.
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Le Grand-Duché de Luxembourg, État souverain et indépendant depuis le traité de Londres du 19 avril 1839, est une démocratie parlementaire sous le régime d'une monarchie constitutionnelle, dont la couronne est héréditaire dans la Maison de Nassau. Par le mariage de la grande-duchesse Charlotte, elle est passée dans la maison de Bourbon-Parme lors de l'accession au trône de son fils Jean en 1964.
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Comme dans toute démocratie parlementaire, la séparation des pouvoirs est souple au Luxembourg : il existe de nombreux liens entre le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif. Seul le pouvoir judiciaire est totalement indépendant[17].
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La Chambre des députés, le gouvernement et le Conseil d'État interviennent dans le cadre de la procédure législative.
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La Chambre des députés (Parlement), composée de 60 députés élus au suffrage universel tous les cinq ans, détient seule le pouvoir législatif. Elle a pour principale fonction de voter les projets et propositions de loi. Les députés possèdent un droit d'initiative parlementaire, qui s'exerce par la présentation de propositions de loi.
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Ses membres sont répartis dans plusieurs groupes politiques : le Parti populaire chrétien-social (CSV), le Parti démocratique (DP), le Parti ouvrier socialiste luxembourgeois (LSAP), Les Verts, le Parti réformiste d'alternative démocratique (ADR), le Parti pirate (PPL) et La Gauche.
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Le grand-duc possède également un droit d'initiative en matière législative mais ce dernier est, de fait, exercé par le gouvernement. Ce droit d'initiative, appelé initiative gouvernementale, permet au gouvernement de présenter des projets de loi à la Chambre des députés — au sein de laquelle le gouvernement dispose normalement d’une majorité —, ceci étant le cas de figure courant. Les lois votées par la Chambre des députés sont promulguées et publiées par le grand-duc. C'est à la suite de sa publication dans le recueil de législation appelé Mémorial qu'un texte de loi acquiert force obligatoire.
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Le Conseil d'État est un organe consultatif de l'exécutif composé de 21 conseillers, nommés et démis par le grand-duc.
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En matière législative, le Conseil d'État est obligatoirement appelé à émettre son avis sur l'ensemble des projets et propositions de loi présentés à la Chambre des députés, et ce, préalablement au vote des députés. Les lois sont soumises deux fois au vote de la Chambre, le second vote intervenant au plus tôt trois mois après le premier. Si la Chambre des députés, en accord avec le Conseil d'État, en décide autrement, il y a dispense du second vote, ce qui est devenu la pratique usuelle.
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En matière réglementaire, tout projet de règlement grand-ducal doit être soumis à l'avis du Conseil d'État, sauf le cas d'urgence à apprécier par le grand-duc. Le Conseil d'État est par ailleurs appelé à émettre un avis sur tous les amendements apportés aux projets et propositions de loi ainsi qu'aux projets de règlements grand-ducaux.
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Dans le cadre de son avis, le Conseil d'État est tenu de contrôler a priori la conformité des textes de loi par rapport aux normes de droit supérieur que sont la Constitution, les conventions et les traités internationaux ainsi que les principes généraux du droit.
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Le pouvoir exécutif est exercé par le grand-duc et les membres du gouvernement, qui le secondent dans l'exercice de ses pouvoirs constitutionnels.
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Le grand-duc est le chef d'État. Sa personne est inviolable, ce qui signifie que sa responsabilité ne peut être engagée : il ne peut être accusé ni poursuivi. L'irresponsabilité du grand-duc a pour corollaire la responsabilité ministérielle. Pour qu'un acte du grand-duc puisse produire ses effets, il doit être contresigné par un membre du gouvernement, qui en assume l'entière responsabilité. Cette responsabilité est générale en ce qui concerne les actes en rapport direct ou indirect avec les fonctions ministérielles. Elle peut être aussi bien juridique, c'est-à-dire pénale ou civile, que politique. En principe, tout acte portant la signature du grand-duc doit au préalable avoir été soumis à la délibération du Conseil de gouvernement.
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Formellement, la Constitution accorde au grand-duc le droit d'organiser librement son gouvernement, c'est-à-dire de créer les ministères, de répartir les départements ministériels et d'en nommer les membres. Dans la pratique, le grand-duc choisit, sur base des résultats des élections législatives ayant lieu tous les cinq ans, l'informateur et/ou le formateur du gouvernement, ce dernier devenant en général Premier ministre. Le formateur présente l'équipe des membres du gouvernement au Grand-Duc, qui procède à leur nomination et assermentation. Le nombre des départements ministériels dépasse fort souvent le nombre des membres du gouvernement appelés à en être titulaires : un même ministre gère donc fréquemment plusieurs portefeuilles.
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Le gouvernement nommé présente son programme politique devant la Chambre des députés qui, par un vote en sa faveur, lui exprime sa confiance. Le gouvernement dispose ainsi d'une majorité à la Chambre des députés sur laquelle il peut s'appuyer.
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Le gouvernement dans son ensemble et les ministres à titre individuel sont politiquement responsables de leurs actes devant la Chambre des députés. La sanction de la responsabilité politique des ministres consiste en l'obligation de cesser leurs fonctions lorsque la Chambre des députés leur refuse sa confiance (motion de censure). Il est d'usage que les ministres démissionnent au premier vote hostile de la Chambre des députés. En vertu de la Constitution, le grand-duc a le droit de révoquer à tout moment un membre du gouvernement mais, en pratique, la démission d'un ministre ou du gouvernement entier est présentée par le Premier ministre au grand-duc.
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Les cours et tribunaux sont chargés par la Constitution d'exercer le pouvoir judiciaire. Ils sont indépendants dans l'exercice de leurs fonctions.
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À la Cour constitutionnelle s'ajoutent deux ordres de juridictions : celles relevant de l'ordre judiciaire (Cour supérieure de justice, tribunaux d'arrondissement, justices de paix) et celles relevant de l'ordre administratif (Cour administrative, Tribunal administratif).
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La Cour de justice de l'Union européenne siégeant à Luxembourg n'est pas une institution du Grand-duché mais de l'Union européenne.
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Les citoyens luxembourgeois sont appelés à voter à trois types d'élections (sans compter les référendums) :
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Pour les élections européennes, les ressortissants de l'Union européenne domiciliés depuis au moins deux ans au Luxembourg peuvent choisir d'élire soit les députés européens luxembourgeois, soit les députés européens du pays dont ils sont ressortissants[18]. Pour les élections communales, le vote est ouvert aux citoyens de l'Union européenne domiciliés dans leur commune depuis au moins cinq ans[19].
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En ce qui concerne les élections législatives (60 députés), le Grand-Duché est subdivisé en quatre circonscriptions électorales :
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Pour tous les électeurs inscrits sur une liste électorale, le vote est obligatoire et secret, quelle que soit l'élection. Il est prévu une amende comprise entre 100 et 250 € pour un absentéiste, pouvant être majorée entre 500 et 1 000 € en cas de récidive[20].
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Le Luxembourg, membre de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN), a supprimé en 1967 le service militaire obligatoire et entretient une armée de 3 000 hommes. La gendarmerie et la force de police ont fusionné en 2000 pour former la police grand-ducale.
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Le chef de l'armée est le grand-duc de Luxembourg mais le contrôle effectif revient au ministre de la défense. Le chef d'état-major de l'armée luxembourgeoise était, jusqu'en 2013, le général (en titre) Gaston Reinig[21]. Il a été remplacé depuis par le général (en titre) Mario Daubenfeld.
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L'armée est impliquée dans de nombreuses missions de paix, notamment en Bosnie-Herzégovine et en Afghanistan dans le cadre des missions internationales de l'ONU et de l'OTAN.
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Les dix-sept avions AWACS E-3 de l'OTAN sont officiellement enregistrés comme avions de guerre du Luxembourg tant pour des raisons politiques que pratiques. Ils sont basés à Geilenkirchen, en Allemagne.
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Les dépenses de défense représentaient 1,2 % du produit intérieur brut en 1997 et on estimait que cette proportion valait 0,9 % en 2005[22].
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Le premier drapeau connu était porté par le comte Guillaume de Luxembourg en 1123. Il était burelé, donc rayé horizontalement, probablement jaune et rouge.
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Aujourd'hui, le drapeau luxembourgeois se compose de trois bandes rouge, blanc et bleu ciel, disposées horizontalement. Même si les drapeaux du Luxembourg et des Pays-Bas se ressemblent beaucoup, le signe distinctif du drapeau néerlandais est la bande bleu outremer.
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La majorité des drapeaux tricolores modernes est plus ou moins dérivée de la tricolore de la Ire République française. Même le très ancien drapeau néerlandais ne fut officiellement fixé aux couleurs rouge, blanc et bleu qu'en 1795, sous influence française, par la République batave.
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Le drapeau luxembourgeois ainsi que les armoiries de l'État sont protégés par la loi du 23 juin 1972[23] sur les emblèmes nationaux. Le rouge du drapeau correspond à la couleur Pantone 032C, le bleu à la couleur Pantone 299C (règlement grand-ducal du 27 juillet 1993).
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L'hymne national est constitué de la première et de la dernière strophes du chant Ons Heemecht (Notre Patrie en français) de 1859, un texte du poète Michel Lentz, mis en musique par Jean Antoine Zinnen (en). Il fut joué pour la première fois en public lors d'une grande cérémonie à Ettelbruck en 1864.
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L'hymne national luxembourgeois lance un vibrant appel à la paix. Il exprime toute la joie du pays d'être parvenu à trouver son indépendance en 1839, dans la quiétude et la prospérité.
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Inspiré d'une sonnerie de trompette ou d'une fanfare de cavalerie, dont il n'existe pas de trace écrite avant le XVIe siècle, le Wilhelmus est entonné lorsqu'un des membres de la famille grand-ducale arrive à une cérémonie officielle et au moment où il prend congé.
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Depuis la fin du XVIIIe siècle, il est de coutume de célébrer l'anniversaire de la naissance du souverain. Sous le long règne de la grande-duchesse Charlotte (1919-1964), cette célébration avait lieu en plein hiver, le 23 janvier, le jour de l'anniversaire de la souveraine.
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Par arrêté grand-ducal du 23 décembre 1961[24], la date de la célébration publique de l'anniversaire du souverain et, par là même, la fête nationale, a été fixée au 23 juin de chaque année, notamment pour des raisons météorologiques. Les festivités commencent la veille au soir.
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Le terme de « fête nationale » ne figure pas dans les textes de loi. Elle y est décrite comme « jour de la célébration publique de l'anniversaire du Grand-Duc ».
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L'origine des armoiries de l'État luxembourgeois remonte au Moyen Âge. Elles furent fixées autour de l'année 1235 par le comte Henri V de Luxembourg. Dès 1123, le comte Guillaume de Luxembourg portait une bannière burelée sur son sceau équestre. La majeure partie des descendants de la première maison de Luxembourg ont porté un burelé, alors que les descendants de la maison de Namur ont porté un lion.
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Les armoiries du Grand-Duché de Luxembourg sont à trois échelons : les petites armoiries, les moyennes armoiries et les grandes armoiries. Elles sont essentiellement composées d'un burelé d'argent et d'azur de dix pièces au lion rampant de gueules, couronné, armé et lampassé d'or, la queue fourchue et passée en sautoir.
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Les armoiries sont protégées par la loi du 23 juin 1972[23] sur les emblèmes nationaux. La loi du 27 juillet 1993[25] a modifié et complété celle de 1972.
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Le Luxembourg était, après avoir recouvré son indépendance en 1867, un des pays européens les plus pauvres et sous-développés d'Europe, de façon qu'un tiers de la population a dû, au XIXe siècle, s'expatrier outre-mer (surtout aux États-Unis, au Canada et au Brésil) pour des raisons de famine et de misère générale.
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Le Luxembourg doit sa prospérité à la découverte du minerai de fer dans le sud du pays dans les années 1840. Cette découverte allait donner son nom à toute une région, le Minett — du terme lorrain « minette » —, et marquer le passage d'un État agraire à un État industriel.
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De ce fait, dans les décennies suivantes, une industrie sidérurgique de plus en plus importante, allant de pair avec l'exploitation minière sous terre, a vu le jour. À une certaine époque, presque la moitié de la population masculine active était employée en l'industrie lourde, soutenue par une communauté assez importante d'immigrants italiens venus en vagues au Luxembourg dès la fin du XIXe siècle pour y chercher du travail. Les diverses usines sidérurgiques indépendantes de l'époque se sont finalement unies sous une même enseigne, l'ARBED, dès lors le groupe sidérurgique national, groupe qui par la suite a vu une large expansion jusqu'à fonder même des usines par exemple au Brésil. De son meilleur temps sidérurgique, le Luxembourg, malgré sa petite taille, était devenu le septième producteur d'acier le plus important du monde. Cependant, malgré la subsistance d'entreprises spécialisées de sidérurgie, l'industrie lourde a globalement disparu du pays et le dernier haut-fourneau a fermé en 1997.
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En octobre 2019, le ministère de la santé a annoncé que le Grand-Duché allait légaliser la culture, la vente, et la consommation de cannabis. Cette annonce fait du Luxembourg le premier pays européen à légaliser le cannabis[26].
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Les débuts de l'industrie luxembourgeoise, qui remontent au milieu du XIXe siècle, sont dominés par la sidérurgie, ayant connu un essor considérable à partir de 1950. À cette époque-là, le Luxembourg a également attiré les premières entreprises américaines comme Goodyear (production de pneumatiques), DuPont (production de polyester) ou encore Monsanto (production de fil en nylon), tout en développant le secteur financier.
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Au cours des années 1970, les crises sidérurgique et pétrolière ont eu un impact considérable sur l'industrie sidérurgique, qui était encore le principal pilier de l'économie luxembourgeoise. La diversification industrielle s'est exprimée à partir de 1980 par la création de la Société nationale de crédit et d'investissement — établissement bancaire de droit public spécialisé dans le financement des entreprises luxembourgeoises —, de zones industrielles et d'une centaine de nouvelles entreprises. Ceci a eu comme conséquence une baisse de la part de la sidérurgie et une hausse de celle des autres industries sur le plan du produit intérieur brut (PIB) luxembourgeois.
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En 2002, l'Arbed (Aciéries réunies de Burbach, Eich, Dudelange) a fusionné avec deux autres groupes sidérurgiques, Usinor et Aceralia, pour devenir Arcelor, leader dans la production mondiale de l'acier. La fusion d'Arcelor avec Mittal Steel Company en 2006 a donné naissance au groupe ArcelorMittal, le numéro un mondial de l'acier.
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À partir de 2004, le gouvernement a mis en place une nouvelle politique de diversification économique dans une optique de spécialisation multisectorielle : technologies de l'information et de la communication, logistique, sciences et technologies de la santé, écotechnologies...
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Spécialisée à l'origine dans les activités liées à l'euromarché dans les années 1960 et 1970, la place financière s'est ensuite tournée vers la gestion privée et, à partir des années 1980, vers la domiciliation et l'administration de fonds d'investissement. Ce développement a été avantagé par une vie politique et sociale favorable ainsi que par un cadre légal et réglementaire ouvert aux évolutions des marchés. Les évolutions ont été favorisées par l'entente entre les gouvernements, le législateur et le secteur privé.
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Ce cadre législatif et réglementaire a attiré des banques, des compagnies d'assurance, des promoteurs de fonds d'investissement et des prestataires de services spécialisés du monde entier du fait d'une politique fiscale très favorable aux entreprises[27],[28].
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La place financière du Luxembourg est le deuxième centre mondial de fonds d'investissement après les États-Unis, le plus grand centre européen pour les captives de réassurance, le premier centre pour la distribution transfrontalière de l'assurance vie dans l'Union européenne et le premier centre de banque privée pour les clients internationaux dans la zone euro. Par ailleurs, le Luxembourg est le plus grand domicile pour les fonds islamiques en Europe et le principal centre européen d'affaires en monnaie chinoise pour plusieurs activités.
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Le Luxembourg est devenu la place la plus importante d'Europe sur le marché des fonds d'investissement. 46 % du produit intérieur brut du pays dépend de son rôle de place financière. La croissance de la place financière luxembourgeoise fait que fin mai 2011 l'on comptait 144 banques présentes sur le territoire, totalisant plus de 26 000 salariés. Par ailleurs, le Luxembourg est le deuxième centre de fonds d'investissement du monde, après les États-Unis et le plus grand centre de banque privée dans la zone euro.
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Le Luxembourg figurait, jusqu'au début des années 2010, sur une liste des paradis fiscaux, ce en raison d'un secret bancaire entre-temps aboli en grande partie, d'avantages extrêmes pour grands holdings, etc. Depuis le Grand-Duché ne fait plus partie d'aucune liste noire actuellement et ses efforts ont été reconnus au niveau international. Le Luxembourg a adopté, par exemple, l'ensemble des dispositions de l'OCDE pour combattre l'évasion fiscale[29],[30],[31].
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En 2014, éclate le Luxembourg Leaks, scandale financier révélant le contenu de centaines d'accords fiscaux très avantageux conclus par des cabinets conseils pour le compte de nombreux clients internationaux avec le fisc luxembourgeois. Les révélations ont un retentissement international, mettant en lumière les pratiques d'évitement fiscal mises en œuvre au Luxembourg[32].
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Selon l'ONG Oxfam, en 2017, le Luxembourg figure parmi « les paradis fiscaux les plus agressifs utilisés par les entreprises »[33].
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En novembre 2018, le Luxembourg est rappelé à l'ordre par la Commission Européenne pour ne pas avoir légiféré sur les règlements européens concernant la lutte contre le blanchiment d'argent[34],[35].
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Le Luxembourg a joué un rôle pionnier sur la scène médiatique en Europe. Deux géants des médias et des communications sont nés au Luxembourg et continuent aujourd'hui leur développement à partir du Grand-Duché : RTL Group, premier diffuseur européen de télévision et de radio[réf. nécessaire], et SES grâce à une flotte de plus de 50 satellites. Ce dernier est une entreprise créée par le gouvernement luxembourgeois dans les années 1980, en prévision de la future société digitale. Après l'ouverture du mur de Berlin, et l'opportunité d'une grande demande d'alors de la part des allemands de l'Est au niveau de la télévision numérique, la SES a pu percer grâce à ses premiers satellites ASTRA. Pour devenir à ce jour[Quand ?], le groupe détenteur de satellites de télécommunication le plus important du monde[réf. nécessaire]. L'État luxembourgeois détient à part égales avec SES la société LuxGovSat.
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Depuis, de nombreuses autres sociétés actives dans les domaines convergents des médias et des technologies de l'information et de la communication se sont établies autour de ces deux piliers au Luxembourg.
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En 2005, le Grand-Duché adhère à l'Agence spatiale européenne.
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Le Luxembourg affiche également un des taux de spécialistes en informatique les plus élevés au monde[réf. nécessaire]. Par ailleurs, la sécurité de l'information et les réseaux de télécommunications de haute performance constituent une priorité du gouvernement en matière de recherche et développement.
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En plus de nombreuses petites et moyennes entreprises (PME), des multinationales de l'économie numérique comme Amazon, eBay, PayPal, iTunes ou encore Vodafone sont désormais[Quand ?] présentes au Grand-Duché. Parallèlement, diverses entreprises de haute technologie s'y sont implantées, à l'image du fabricant de scanners en trois dimensions Artec 3D.
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Le domaine de la production audiovisuelle bénéficie également de la politique du gouvernement par le biais de plusieurs schémas d'accompagnement public destinés à encourager son développement.
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Le gouvernement a procédé ces dernières années à des investissements importants en matière de recherche et d'innovation, et a mis en place toute une série d'instruments directs et indirects pour promouvoir ce domaine.
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Ainsi, un cadre légal relatif à la promotion de la recherche, du développement et de l'innovation a été créé en juin 2009 afin de stimuler la capacité d'innovation des entreprises et organismes de recherche privés.
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Le gouvernement a su mobiliser le montant de 700 millions d'euros en vue d'assurer la construction et l'équipement des bâtiments de l'université du Luxembourg ainsi que des institutions de recherche et d'innovation dans la Cité des sciences à Esch-Belval.
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Il a procédé au cours de ces dernières années à un investissement substantiel de l'ordre de 140 millions d'euros dans le développement du secteur des technologies de la santé, afin de favoriser la diversification économique dans un secteur de pointe en pleine croissance.
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Afin de consolider et de structurer davantage le système de recherche luxembourgeois, le gouvernement a regroupé en 2015 le Centre de recherche public Gabriel Lippmann et le Centre de recherche public Henri-Tudor au sein du Luxembourg Institute of Science and Technology, et a réuni l'Integrated Biobank of Luxembourg et le Centre de recherche public de la Santé au sein du Luxembourg Institute of Health. La recherche et l'innovation demeurent une priorité du gouvernement, ce dont témoigne l'enveloppe financière de 1,1 milliard d'euros pour la période 2014-2017, consacrée au contrat d'établissement de l'université du Luxembourg et aux contrats de performance des institutions de recherche publiques et du Fonds national de la recherche.
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De par sa position géographique au cœur des marchés européens et à une distance raisonnable des grands ports de fret européens tels qu'Anvers ou Rotterdam, le Luxembourg est une plateforme idéale pour les activités relevant du domaine de la logistique. Les activités ne se limitent cependant pas au simple transport de marchandises, mais le but est de fournir un service à valeur ajoutée (conditionnement, préparation, expédition et facturation des marchandises).
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Le Grand-Duché est ainsi une base opérationnelle pour de nombreux acteurs d'envergure mondiale dans le domaine de la logistique, tels que Cargolux, China Airlines, Cobelfret ou DB Schenker.
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L'aéroport international du Luxembourg occupe une des premières places sur le plan européen pour ce qui est du fret. Ce secteur est renforcé par la présence du Freeport Luxembourg, zone de libre-échange établie en 2014 à proximité de l'aéroport. Sur une surface de 22 000 m2 sont définis de nouveaux standards en matière de préservation, d'entreposage ainsi que de gestion d'œuvres d'art et d'objets de valeur.
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Par ailleurs, le gouvernement promeut le développement des écotechnologies visant à repenser toutes les activités produisant des biens et des services dans une perspective de développement économique durable.
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La Société nationale de crédit et d'investissement compte parmi ses nombreux instruments un prêt spécifique destiné à soutenir la recherche, le développement et l'innovation.
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Avec ses paysages bien diversifiés (surtout le Nord et l'Est), la vieille ville de Luxembourg et ses vestiges de la forteresse, classée à l'UNESCO, ses 80 châteaux forts et châteaux, ses multiples trésors culturels, ses nombreux musées (en partie de niveau international), le tourisme joue lui aussi un rôle non négligeable dans l'économie luxembourgeoise. Luxembourg est également connu comme haut-lieu de la gastronomie, le grand-duché détenant, à ce jour, le plus de restaurants et des chefs étoilés par habitants au monde. Les vins et 'champagnes' (appelés crémants au Luxembourg), développés le long de la Moselle luxembourgeoise, vins qui, il y a moins de 50 ans encore réputés être d'une qualité assez moyenne, ont connu un développement fulgurant, remportant ainsi à l'heure actuelle régulièrement de nombreux prix dans le cadre de foires ou concours internationaux.
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En 2015, le PIB par habitant du Luxembourg est le plus élevé au monde[36]. Ce chiffre est toutefois biaisé par le fait que les travailleurs frontaliers des trois pays voisins qui contribuent à générer une grande partie de ce PIB ne sont pas pris en compte lors du calcul du PIB/tête d'habitant. Leur nombre est en effet assez important pour fausser substantiellement les statistiques : en 2009, ils étaient près de 150 000 (environ 50 % de Français, 26 % de Belges et 24 % d'Allemands)[37]. En 2019, ce sont plus de 100,000 frontaliers résidant en France et travaillant au Grand-Duché qui sont recensés[38]. La dette publique de l'État luxembourgeois est une des plus faibles au monde.
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Le salaire minimum du Luxembourg est le plus élevé de l'Union européenne : plus de 2 071 euros brut par mois en 2018[39] soit environ 1 842 euros net.
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Le Luxembourg comptait 602 005 habitants le 1er janvier 2018 avec une croissance de la population de 68 % en 50 ans, croissance démographique plutôt exceptionnelle en comparaison avec les pays proches. Cette croissance démographique est principalement le fait de l'immigration. En effet, le solde migratoire, en moyenne annuelle, au Luxembourg était de 7,7 ‰ sur la période 1960-2011, alors qu'il n'était que de 1,1 ‰ dans l'UE-27 sur la même période. Dans les années 1990, le solde migratoire s'établit même à environ 10 ‰ en moyenne annuelle[40].
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Ainsi, 48 % de la population est de nationalité étrangère en 2018[1]. Sur les 602 005 résidents, on estime à environ 313 042 le nombre de Luxembourgeois, à 96 544 le nombre de Portugais devant les Français, qui représentent avec 45 822 individus le deuxième plus grand groupe d'étrangers[41].
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La Constitution luxembourgeoise permet à l'État d'organiser et de réglementer l'enseignement, obligatoire pour les enfants âgés de 4 à 16 ans. Ainsi, la majorité des écoles sont publiques et gratuites. Il existe cependant quelques écoles privées qui enseignent les mêmes programmes scolaires et préparent aux mêmes diplômes, mais elles sont payantes. À côté des écoles publiques et privées, quelques écoles étrangères payantes proposent un programme différent et ne délivrent par conséquent pas les mêmes diplômes.
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Les neuf premières années de scolarité, dont la première est facultative, sont regroupées sous l'appellation d'« enseignement fondamental », découpée en quatre cycles : le premier est constituée d'une année d'éducation précoce (facultative) et deux années d'éducation préscolaire (obligatoires), les trois autres constituent l'enseignement primaire.
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Les sept années suivantes constituent l'« enseignement secondaire », qui prépare aux études universitaires ou les six à huit années suivantes en ce qui concerne l'« enseignement secondaire technique », qui est orienté vers la vie professionnelle, en fonction de l'orientation choisie, bien qu'il permette aussi d'accéder à l'enseignement supérieur.
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Ensuite, l'enseignement supérieur est proposé soit :
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Le système scolaire luxembourgeois est marqué lui aussi par le multilinguisme, les trois langues officielles y sont pratiquées en fonction du cycle et des matières.
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Le Luxembourg est connu pour ses cyclistes, notamment grâce aux frères Fränk et Andy Schleck, ainsi que Kim Kirchen, tous les trois porteurs d'un maillot distinctif sur le Tour de France en 2008, ainsi que pour la deuxième place d'Andy Schleck aux classements généraux des Tours de France 2009 et 2011 et sa victoire a posteriori au Tour de France 2010 à la suite de l'affaire de dopage impliquant Alberto Contador[42].
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Quatre champions luxembourgeois ont remporté la Grande Boucle : François Faber en 1909 et Nicolas Frantz en 1927 et 1928, Charly Gaul en 1958 et enfin Andy Schleck en 2010.
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Le 6 août 2010, en cyclisme, le jeune Bob Jungels (17 ans) a remporté le Championnat du monde juniors du contre-la-montre[43].
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En athlétisme, Joseph Barthel a été champion olympique sur 1 500 mètres à Helsinki en 1952, et David Fiegen a été vice-champion d'Europe sur 800 mètres à Göteborg en 2006.
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En tennis féminin, Anne Kremer et Claudine Schaul se sont illustrées dans ce sport en remportant plusieurs tournois WTA et ITF, notamment Anne Kremer qui fut la première joueuse de tennis luxembourgeoise à atteindre le top 20 (18e le 29 juillet 2002). Gilles Müller, le no 1 du tennis luxembourgeois, a battu Rafael Nadal, au 2e tour de Wimbledon en 2005. Gilles Müller mérite par ailleurs d'être reconnu pour la qualité de son service. Il réussit des aces sans nécessairement s'appuyer sur une qualité de vitesse extraordinaire – ses premières balles sont régulièrement frappées entre 190 et 200 km/h, et très rarement au-dessus de 205 km/h. En 2008, il est le premier Luxembourgeois à atteindre les quarts de finale de l'US Open. Plus jeune, il a remporté le tournoi junior de l'US Open en 2001, année où il termine champion du monde junior.
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Bien que né en Autriche, le skieur Marc Girardelli a rapporté au Luxembourg, dont il a pris la nationalité, de nombreux titres mondiaux et médailles olympiques.
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Le Luxembourg peut se prévaloir d'un paysage médiatique étoffé et pluraliste. À côté d'une presse nationale dont les principaux quotidiens se qualifient volontiers d'opinion, les titres étrangers, les médias audiovisuels et les nouveaux supports sont abondants.
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Face à une population parfaitement polyglotte, l'utilisation des trois langues usuelles du pays — luxembourgeois, allemand, français — est une des particularités les plus frappantes de la presse luxembourgeoise. Certains d'entre eux accueillent aussi des articles dans l'autre langue et en luxembourgeois, tels le Luxemburger Wort dont le lectorat atteint environ 43 % de la population de plus de 15 ans[44]. Quelques journaux paraissent en portugais.
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Dans l'audiovisuel, ce n'est qu'au début des années 1990 que le monopole en place depuis les premiers pas de la radio dans les années 1920 tombe avec la libéralisation des ondes. Une grande partie de la population est abonnée à la télévision par câble. En outre, la télévision numérique terrestre est disponible au Luxembourg depuis 2006. Le secteur cinématographique se développe de plus en plus ces dernières années, avec des sociétés comme Samsa Film, Tarantula, ou encore Invictus Company Productions.
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Dans la presse écrite, du moins avant l'apparition d'organes de presse exclusivement francophones au début des années 2000, il est usuel de trouver côte à côte sur une même page des articles en langue allemande et en langue française.
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Le Luxembourg ne connaît par contre ni le phénomène de groupes de médias à capitaux familiaux, ni celui de médias dominés par des capitaux industriels. Quatre groupes de médias dominent le marché : RTL Group du côté de l'audiovisuel, Saint-Paul Luxembourg, Editpress et Maison Moderne du côté de la presse écrite.
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Son histoire, sa situation au sein d'un carrefour géographique et sa petite taille font du Luxembourg un pays largement multilingue. Le luxembourgeois (Lëtzebuergesch), qui est la langue maternelle des autochtones, a le statut de « langue nationale » depuis la loi du 24 février 1984. Il est toutefois peu utilisé par les expatriés résidant au Luxembourg, qui représentent environ 60% de la population. Le français, l'allemand et le luxembourgeois sont concurremment les trois langues administratives et quotidiennement parlées dans le pays[46]. Chaque citoyen ou résident peut, à son choix, s'adresser dans l'une de ces trois langues à l'administration, laquelle devra lui répondre dans la même langue.
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Le multilinguisme luxembourgeois n'obéit à aucune répartition territoriale entre différentes zones linguistiques, à la différence de pays multilingues tels que la Belgique ou la Suisse. Au Luxembourg, la répartition linguistique est plutôt « fonctionnelle » en ce que le choix de la langue dépend du domaine d'activité.
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Le français est l'unique langue utilisée pour la rédaction des lois, en raison de l'influence historique du code Napoléon sur le système juridique du Grand-Duché. Mais les débats à la Chambre des députés ont lieu majoritairement en luxembourgeois et plus rarement en français. Le français est la langue écrite généralement utilisée par l'administration et la justice (les décisions administratives ou jugements des tribunaux sont rédigés en français). Dans la vie quotidienne, le français est la langue souvent utilisée à l'écrit (les dépêches officielles, annonces publicitaires ou panneaux de circulation routière sont en français) ainsi que dans la vie commerciale. En raison du poids historique du journal germanophone Luxemburger Wort, l'allemand est très utilisé dans la presse écrite ainsi que dans les médias.
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L'administration fiscale et cadastrale est plutôt germanophone pour des raisons historiques. Le Luxembourg a adopté le modèle fiscal allemand et a été cadastré pour la première fois complètement par l'armée allemande, sous l'occupation pendant la Première Guerre mondiale. Les documents administratifs sont généralement délivrés en français et en allemand (déclarations de revenus, par exemple).
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L'école maternelle se fait en luxembourgeois. L'alphabétisation (première année primaire) se fait en allemand. Le français est enseigné à l'école dès l'âge de sept ans (deuxième année primaire). L'enseignement secondaire se fait majoritairement en français.
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Illustration du multilinguisme : il est fréquent que les journaux ou sites internet institutionnels fassent s'alterner des articles en français, en allemand et en luxembourgeois, sans que chaque article ne soit traduit dans les deux autres langues.
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Le Luxembourg est membre de l'Assemblée parlementaire de la francophonie de même que de l'Organisation internationale de la francophonie.
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Selon le recensement de 2011, 16,08 % de la population du pays est de nationalité portugaise[47] et 15,7 % parle le portugais en tant que langue principale[48].
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L'anglais est rarement utilisé dans la vie quotidienne, mais vivement requis dans certains domaines de la vie socio-économique (secteur bancaire, compagnies aériennes, etc.) et étudié par tous les lycéens.
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Même si le portugais et l'anglais n'ont aucun statut linguistique officiel au Luxembourg, il arrive que certaines communications officielles importantes comportent également une traduction dans ces langues (exemples : les mesures nationales de sécurité nucléaire ou le projet de constitution européenne)
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L'article 19 de la Constitution luxembourgeoise garantit la liberté des cultes, celle de leur exercice public, ainsi que la liberté de manifester ses opinions religieuses.
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Au Luxembourg, on considère que les communautés religieuses exercent un rôle public. Dans ce contexte, et comme le dispose l'article 22 de la Constitution, les sphères qui requièrent la coopération entre l'Église et l'État sont réglées par des conventions.
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Un accord[49] signé en janvier 2015 entre le gouvernement et les communautés religieuses établies au Luxembourg réformera les relations entre l'État et ces mêmes communautés. Les relations entre l'État et les cultes seront adaptées aux réalités sociétales, un cours commun « éducation aux valeurs » sera introduit dans l'enseignement public et les relations entre les communes et les cultes seront réformées en ce qui concerne les fabriques d'église.
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Il ressort de plusieurs enquêtes sur les valeurs au Luxembourg[50] que le pays connaît, malgré des certitudes morales affichées, un véritable effondrement de l'importance accordée à la religion.
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Parmi les grands événements religieux du Grand-Duché, on peut compter l'Oktav, la procession dansante d'Echternach et le pèlerinage à Notre-Dame de Fátima à Wiltz.
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Selon le Pew Research Center, en 2010, 70,4 % des habitants du Luxembourg sont chrétiens, principalement catholiques (65,9 %) et dans une moindre mesure protestants (3,2 %), alors que 26,8 % de la population n'est pas affilié à une religion et que 2,3 % sont musulmans et 0,5 % pratiquent une autre religion[51].
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Une des principales caractéristiques de la littérature luxembourgeoise est due à l'environnement linguistique né de la situation géographique et de l'histoire du Luxembourg, qui se trouve à la croisée des cultures romane et germanique.
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C'est ainsi que s'est développé au fil des siècles un environnement linguistique unique, caractérisé par l'association et la coexistence au quotidien de trois langues : le luxembourgeois, l'allemand et le français. Le multilinguisme sous-tend la littérature luxembourgeoise et influence le parcours des écrivains luxembourgeois.
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D'un point de vue purement linguistique, il n'existe pas une littérature luxembourgeoise, mais à proprement parler, des littératures luxembourgeoises s'exprimant en trois, voire en quatre langues si l'on y compte les auteurs anglophones. Cette production polyphone est répertoriée sous le terme collectif de Luxemburgensia[52] qui englobe toutes les œuvres littéraires et documents imprimés soit rédigés par des Luxembourgeois, soit produits au Luxembourg, soit ayant pour sujet le Luxembourg, et ce quelle qu'en soit la langue.
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La littérature de langue allemande est la plus accessible et la plus répandue au Luxembourg, même si, depuis quelques années, des talents en langue luxembourgeoise se dévoilent de plus en plus. La littérature luxembourgeoise d'expression française est plus modeste en nombre de publications, mais très remarquée à l'étranger.
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L'amateur de spectacle vivant trouve au Luxembourg de nombreuses scènes, qui accueillent des spectacles de renommée internationale et présentent leurs propres créations.
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Au cours de la dernière trentaine d'années, le monde théâtral luxembourgeois s'est constamment développé, tant au niveau de l'offre en matière de spectacles, qu'au niveau des compagnies et des scènes, qui sont devenues de plus en plus nombreuses.
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À côté du théâtre, du ballet ou de l'opéra traditionnels, le spectacle s'est diversifié, pour présenter de la danse contemporaine, des spectacles jeune public, de l'improvisation, du théâtre de rue, etc.
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Depuis plusieurs années, les spectacles pour enfants et jeunes ont trouvé une place de plus en plus importante dans le paysage culturel luxembourgeois.
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Plusieurs compagnies se consacrent à la création de spectacles jeunes publics, et des événements comme le festival international de théâtre de marionnettes (festival bisannuel) ou Traffo[53], le programme Jeunes Publics du CarréRotondes, contribuent à faire du spectacle jeune public un élément incontournable des scènes luxembourgeoises.
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La musique est sans doute la discipline culturelle la plus présente dans la vie quotidienne des Luxembourgeois. De la pratique amateur dans les chorales, harmonies et fanfares locales à la prolifération de groupes de rock, en passant par les classes des écoles de musique et conservatoires, nombreux sont les citoyens qui ont, du moins à un certain moment de leur vie, fait de la musique. De plus, les Luxembourgeois se rendent volontiers à des concerts de tous styles et participent en masse à des festivals de musique en plein air telles que le Blues'n Jazz Rallye, le Zeltik, le Rock-A-Field ou encore la Fête de la musique.
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À part quelques artistes dans les années 1980 comme Jimmy Martin, peu de musiciens professionnels se sont fait connaître au Luxembourg. Cependant, de nombreux groupes semi-professionnels se sont créés dans les années 1990 comme les groupes T42, Moof ou encore No Name. Aujourd'hui, plus de 50 groupes existent au Luxembourg, ils sont soutenus par la Rockhal, un lieu culturel réputé au Grand-Duché. Certains groupes parviennent même à dépasser les frontières luxembourgeoises, comme Eternal Tango (de), Inborn ou Rome (Jerome Reuter).
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Le Luxembourg s'est également fait connaître sur la scène internationale pour sa participation au Concours Eurovision de la Chanson. Il a participé dès la première édition du Concours Eurovision de la Chanson en 1956, mais il participe pour la dernière fois en 1993 et n'est toujours pas revenu dans le concours. Il détient cependant cinq victoires à son actif.
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Avec l'inauguration de deux salles de concert majeures en 2005, la Philharmonie Luxembourg, Salle de concert Grande-Duchesse Joséphine-Charlotte, et la Rockhal, Centre de musiques amplifiées, la scène musicale du Luxembourg a gagné encore davantage en dimension.
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À la fin des années 1980, le législateur luxembourgeois a mis en place un cadre légal et réglementaire visant le soutien à la production audiovisuelle. Le Fonds national de soutien à la production audiovisuelle (abrégé en Fonspa) est créé par la loi du 11 avril 1990. Cette loi a notamment pour but de soutenir, par un mécanisme d'avances sur recettes, la production, la coproduction et la distribution des œuvres d'origine luxembourgeoise.
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Le Luxembourg a su trouver sa place dans la production audiovisuelle mondiale si l'on en croit, entre autres témoins de cette évolution considérable, les nombreux prix obtenus dans les grands festivals internationaux par les cinéastes luxembourgeois.
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Le pays (co)produit annuellement une quinzaine de longs métrages, sans oublier les multiples documentaires et courts métrages. La professionnalisation du cinéma luxembourgeois a commencé dans les années 1990. Depuis lors, le Luxembourg dispose de plusieurs sites de tournage (Studio 352[54] à Contern et Filmland[55] à Kehlen), d'une académie du film (D'Filmakadémie[56]) et d'un prix de cinéma (Lëtzebuerger Filmpräis).
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D'un autre côté, les Luxembourgeois sont une nation de cinéphiles et aller voir un film constitue un de leurs passe-temps favoris. Pour répondre à cette demande, le Luxembourg dispose d'un grand nombre de cinémas dispersés à travers le pays. Les amateurs du grand écran trouveront aussi bien de petites salles traditionnelles que de grands complexes cinématographiques.
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La quasi-totalité des films est diffusée au Luxembourg en version originale, accompagnée de sous-titres. Rares sont les versions synchronisées, mis à part pour les films destinés aux enfants. L'ensemble des salles de cinéma luxembourgeoises projette les films en format numérique.
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Un musée de Ieoh Ming Pei contre un manoir datant du Moyen Âge, une place de l'Europe signée Ricardo Bofill contre les fortifications militaires de Vauban : l'architecture au Luxembourg, c'est avant tout une histoire de coexistence, de mélange entre les vestiges d'antan bien conservés et d'étonnantes créations modernes. Plus encore, cette architecture est révélatrice d'une histoire tumultueuse, d'un passé industriel marquant et d'un développement économique impressionnant.
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On trouve la forteresse millénaire au cœur du quartier de la vieille ville à Luxembourg, patrimoine mondial : il s'agit des vestiges d'une époque où Luxembourg était surnommé « le Gibraltar du Nord », justement à cause de son imposante forteresse, qui fut démantelée dès 1867. Or, des constructions résolument modernes, signées notamment Perrault, de Portzamparc, Meier et Böhm, viennent se mêler aux témoins du passé, seulement quelques pas plus loin, sur le plateau de Kirchberg. Simple champ aux alentours des années 1950, cette surface s'est rapidement transformée en centre européen, financier et culturel du pays.
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Au sud, les vestiges de la sidérurgie, autrefois pilier de l'économie luxembourgeoise, côtoient aujourd'hui des laboratoires de recherche ultramodernes, ainsi que les bureaux branchés de l'industrie créative. Un peu partout au pays, des architectes de renommée internationale ont marqué ce mélange aisé du passé, du présent et du futur de leurs idées et de leur savoir-faire. En même temps, la scène architecturale luxembourgeoise est extrêmement vivante : en 2013 quelque 900 architectes sont inscrits à l'Ordre des architectes et ingénieurs-conseils (OAI), s'y ajoutent 450 ingénieurs-conseils et une quarantaine d'architectes d'intérieur. Que ce soit au niveau des bâtiments publics (musées, centres culturels, Cité judiciaire) aux résidences privées, les architectes luxembourgeois savent imposer leur style, aussi à l'étranger.
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Le Luxembourg a pour codes :
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Sur les autres projets Wikimedia :
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@@ -0,0 +1,338 @@
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Grand-duché de Luxembourg
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(lb) Groussherzogtum Lëtzebuerg
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(de) Großherzogtum Luxemburg
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49° 36′ 33″ N, 6° 07′ 55″ E
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Le Luxembourg, en forme longue le Grand-Duché de Luxembourg[3],[b],[c] ou le grand-duché de Luxembourg[d], en luxembourgeois Lëtzebuerg Écouter et Groussherzogtum Lëtzebuerg, en allemand Luxemburg et Großherzogtum Luxemburg, est un pays d'Europe de l'Ouest sans accès à la mer[e]. Il est bordé par la Belgique à l'ouest et au nord, l'Allemagne à l'est, et la France au sud. Il comprend deux régions principales : l'Oesling au nord, qui est une partie du massif de l'Ardenne, et le Gutland au sud, prolongement de la Lorraine au sens géologique du terme. Le Luxembourg compte 602 005 habitants au 1er janvier 2018[1], et s'étend sur une superficie de 2 586 km2, faisant de lui l'une des plus petites nations souveraines d'Europe.
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Le Luxembourg est une démocratie représentative et une monarchie constitutionnelle avec un grand-duc pour chef d'État, faisant du pays le seul grand-duché encore existant en tant qu'État souverain. Son économie dynamique en fait un des pays les plus riches et des plus prospères du monde, avec le PIB par habitant le plus élevé du monde selon le FMI en 2014. L'économie est principalement centrée sur les activités financières (environ la moitié du produit intérieur brut), favorisée par une fiscalité attractive voire dérisoire dans certains domaines (quasi-exonération d'impôts pour les bénéfices issus de l'exploitation de brevets ou de logiciels). Selon l'ONG Oxfam, en 2017, le Luxembourg figure parmi « les paradis fiscaux les plus agressifs utilisés par les entreprises ». La localisation centrale du territoire luxembourgeois en Europe a historiquement fait de lui un lieu d'une grande importance stratégique pour de nombreuses puissances, depuis sa fondation en tant que fortin romain[8], son accueil d'un château franc durant le Haut Moyen Âge, et son rôle de bastion pour le chemin des Espagnols entre les XVIe et XVIIe siècle.
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Le Luxembourg est le plus petit membre fondateur de l'Union européenne, de la zone euro, de l'OTAN, de l'OCDE, de l'ONU, de l'OSCE et du Benelux, reflétant son consensus politique en faveur de l'intégration économique, politique et militaire. La ville de Luxembourg, sa capitale et sa plus grande ville, est le siège de plusieurs établissements et institutions de l'Union européenne. En 2012, le Luxembourg a été élu pour la première fois de son histoire à un siège temporaire au Conseil de sécurité des Nations unies. En raison de sa position géographique, la culture luxembourgeoise est une fusion de l'Europe germanique et romane, intégrant chacune des deux. De ce fait, le Luxembourg est un pays trilingue : le luxembourgeois, le français et l'allemand sont les trois langues officielles et, depuis 1984, le luxembourgeois a légalement le statut de « langue nationale »[9].
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Le Grand-Duché de Luxembourg est situé au cœur de l'Europe occidentale, entre la Belgique, l'Allemagne et la France. Le Grand-Duché présente deux régions naturelles : l'Oesling, au nord, et le Gutland, comprenant la vallée de la Moselle à l'est ainsi que le bassin minier au sud. La superficie totale du pays est de 2 586,4 km2, l'Oesling occupant 828 km2 et le Gutland 1 758 km2. Ses points culminants sont le Burrigplatz (559 m) et le Kneiff (560,3 m).
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Luxembourg est située à une altitude de 300 m au-dessus du niveau de la mer. La capitale surprend par le contraste entre les quartiers modernes, perchés sur un plateau rocheux découpé à pic, et les trois quartiers bas que sont Grund, Clausen et Pfaffenthal. Depuis les années 1960, le quartier européen avec les institutions européennes est implanté sur le plateau de Kirchberg, au nord-est de la ville.
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La variété des paysages constitue l'un des grands attraits du Luxembourg, qui se divise en deux régions principales, l'Oesling et le Gutland.
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Le pays est presque totalement inclus dans le bassin versant de la Moselle, donc du Rhin. Les quatre rivières les plus importantes du Grand-Duché sont la Moselle, la Sûre, l'Our et l'Alzette. Les autres sont la Mess, la Mamer, l'Eisch, l'Attert et la Wark à l'ouest ; la Wiltz, la Clerve et la Blees au nord ; l'Ernz blanche, l'Ernz noire, la Syre et la Gander à l'est. La Pétrusse est un cours d'eau mineur qui traverse la ville de Luxembourg, avant de se jeter dans l'Alzette. Mis à part la Chiers qui quitte le Sud-Ouest du pays pour le bassin de la Meuse, ainsi que la Fooschtbaach qui quitte le Nord du pays près de Hautbellain également pour le bassin de la Meuse, les rivières du Luxembourg sont tributaires du bassin du Rhin par l'intermédiaire de la Moselle.
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Le Luxembourg n'a pas un climat parfaitement défini : il oscille entre le climat océanique de la zone atlantique (écarts saisonniers faibles, hivers doux et pluvieux) et le climat continental des plaines de l'Europe orientale (écarts saisonniers marqués, hivers rudes et ét��s pluvieux). L'influence océanique amène des précipitations en toute saison et l'influence continentale amène un froid piquant et sec l'hiver. De mai à la mi-octobre, le climat est tempéré. Juin, juillet et août sont les mois les plus chauds ; juillet et août souvent les plus ensoleillés. En septembre et octobre, le Luxembourg connaît souvent son propre « été indien ». La température moyenne annuelle est de 9,4 °C, elle oscille entre −2,6 °C et 21,6 °C (1981-2010). De légères variations de température existent entre le nord et le sud du pays ; elles sont dues à une différence d'altitude et se situent autour de 2 °C.
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Le territoire du Grand-Duché est divisé en 102 communes — dont douze ont le statut de ville établi par la loi —. Les communes sont regroupées en douze cantons, qui ne sont pas des découpages à but administratif, ils servent uniquement à définir les quatre circonscriptions électorales et les deux arrondissements judiciaires (Luxembourg et Diekirch), au contraire des trois anciens districts (Diekirch, Grevenmacher et Luxembourg) abolis en 2015 et qui avaient notamment pour rôle la surveillance de la gestion des administrations communales ; l'État a repris l'ensemble de ces compétences.
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Les douze cantons sont :
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Sur le plan électoral, le Grand-Duché est subdivisé en quatre circonscriptions électorales : Nord, Est, Sud et Centre.
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Sur le plan judiciaire, le Grand-Duché est subdivisé en deux arrondissements, celui de Luxembourg et celui de Diekirch. L'arrondissement de Luxembourg possède deux centres de justice de paix (Luxembourg et Esch-sur-Alzette), l'arrondissement de Diekirch n'en possède qu'un (Diekirch).
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Le jour du dépassement (date de l'année, calculée par l'ONG américaine Global Footprint Network, à partir de laquelle l'humanité est supposée avoir consommé l'ensemble des ressources que la planète est capable de régénérer en un an) du pays[Note 1] est en 2019 le 15 février. Le Luxembourg est le pays de l'UE dont la consommation dépasse le plus les capacités de la planète[11].
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Le réseau Natura 2000 rassemble des sites naturels ou semi-naturels de l'Union européenne ayant une grande valeur patrimoniale, par la faune et la flore exceptionnelles qu'ils contiennent.
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En décembre 2018, le Luxembourg comptait 66 sites dont[12],[13] :
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La superficie totale est de 702 km2, ce qui représente 27 % de la surface terrestre du territoire du Luxembourg[14].
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La plus ancienne forme du nom est Lucilinburhuc — petite forteresse ou fortin —, dans une charte en latin datée de 963. En 1056, on trouve Lucelenburc ; en 1261, on rencontre Lucembour ; en 1244, déjà, on avait Luxemburgum dans un texte rédigé en latin ; et au bas Moyen Âge, on trouve Luxemburg (1377) en allemand et Luxembourg (1446) en français.
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La forme orale Lëtzebuerg, que ce soit en francique mosellan ou en luxembourgeois contemporain, a pu, dans le passé, être transcrite Lützelburg en allemand de chancellerie ou dans des ouvrages publiés par des auteurs allemands ; on trouve aussi Lützenburg au XVIIe siècle (cf. Topographie de Matthäus Merian), voire d'autres graphies[15].
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Sur un territoire habité par le peuple celto-germanique des Trévires, envahi successivement par les Romains et les Francs ripuaires, le château fort de Luxembourg, noyau de la future ville de Luxembourg et du comté du même nom, est fondé en 963. C'est du moins la date qui figure sur la charte d'échange signée par Sigefroid, comte d'Ardenne, et l'abbaye Saint-Maximin de Trèves. Le premier cède un domaine sis à Feulen, près d'Ettelbruck, en échange d'un promontoire rocheux surplombant l'Alzette où se trouvent les ruines d'un ancien castel datant de la fin de l'époque romaine et appelé Lucilinburhuc (= petite forteresse). Ce castel en ruines, bientôt remplacé par un nouveau castrum ou château fort, laissera son nom à ce dernier, à la ville qui ne tardera pas à naître autour et au futur comté : Luxembourg, en luxembourgeois Lëtzebuerg. Ce n'est que peu avant le milieu du XIe siècle qu'apparaît le titre de comte de Luxembourg. Le premier à l'avoir porté était Giselbert (1047-1059).
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Au cours du Moyen Âge, les comtes sont souvent en guerre contre leurs voisins, notamment l'évêché de Metz et la cité de Metz, qui en sont créanciers, et le puissant archevêque de Trèves, qui a des biens dans l'espace luxembourgeois, cherche à contrôler seul la vallée de la Moselle (commerce entre Nancy et le Rhin) et à limiter l'expansionnisme des comtes de Luxembourg. En fait, les comtes de Luxembourg successifs cherchent à arrondir leur territoire tous azimuts. Finalement, le comté de Luxembourg trouvera ses limites là où des évêques solidement installés (Trèves, Liège, Metz…) et de puissantes abbayes (Stavelot-Malmedy, Prüm, Mettlach, Saint-Hubert…) sauront lui barrer la route.
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Le comte Henri est élu empereur en 1312. Son fils Jean épouse l'héritière du Royaume de Bohême. Les Luxembourg régneront sur l'Empire et la Bohême jusqu'en 1437 (sauf pendant le règne de Louis IV de Bavière). En 1354, Charles IV du Saint-Empire élève le comté et ses 'dépendances' (les comtés de Durbuy et de La Roche ainsi que le marquisat d'Arlon, notamment) au rang de duché. La Bohême et l'Empire passeront par mariage à la Maison de Habsbourg.
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La dernière duchesse de Luxembourg, Élisabeth de Goerlitz, vend le duché au duc Philippe III de Bourgogne en 1441. Par après, le duché passe par mariage à la Maison de Habsbourg en 1482. L'empereur Charles Quint le donne en héritage, avec l'ensemble des Pays-Bas espagnols, la Franche-Comté et le vaste domaine colonial à son fils Philippe II d'Espagne.
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Le comte de Mansfeld, gouverneur de la ville de Luxembourg, construit dans la basse-ville (faubourg de Clausen) un palais dans le style espagnol. Ce palais a pratiquement entièrement disparu, encore sous l'Ancien Régime. L'actuel palais grand-ducal dans la ville haute, pour sa part, remonte en partie au XVIe siècle : sa partie la plus ancienne avait été construite en remplacement de l'hôtel de ville qui avait brûlé.
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Dans le cadre de sa politique des Réunions, le roi de France Louis XIV, dont les troupes occupent déjà le Barrois et la Lorraine, annexe le duché en 1684 mais celui-ci est ensuite rendu au roi d'Espagne, son possesseur légitime, en 1697 tandis que le Barrois et la Lorraine voisins retrouvent leur indépendance. Il est, à la suite de la guerre de succession d'Espagne transmis en 1714/1715 à la branche autrichienne de la Maison de Habsbourg et forme désormais, avec les provinces belges, les Pays-Bas autrichiens. Il y a, à Vienne, une secrétairerie chargée des Pays-Bas autrichiens. Par mariage, la Maison de Habsbourg devient Maison de Habsbourg-Lorraine en 1736. À Bruxelles, un gouverneur général (ou une gouvernante générale, le cas échéant) représente l'empereur (ou l'impératrice, à l'époque de Marie-Thérèse d'Autriche). L'impératrice nomme gouverneur son beau-frère, le prince Charles-Alexandre de Lorraine et lui donne comme ordre de mission : « Soyez le premier coq du pays ». Ce prince très populaire s'éteindra en 1780.
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Les réformes imposées par l'empereur Joseph II mécontentent les populations et, en 1789, éclate une révolution qui, partant de Bruxelles gagne la plupart des provinces. D'abord battues, les armées autrichiennes reviennent puis sont chassées par les armées de la République française. Tout le territoire « autrichien », duché de Luxembourg compris, est alors annexé à la France en 1795 et bien vite transformé en neuf départements réunis à la France. La plus grande partie du ci-devant duché de Luxembourg forme le département des Forêts. Le traité de Campo-Formio, en 1797, réglera cette question en droit.
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Après la défaite française de 1815, le traité de Vienne intègre huit des neuf départements réunis au Royaume des Pays-Bas sous le roi Guillaume Ier (1815-1830). Le département des Forêts, pour sa part, bientôt augmenté à l'ouest et au nord-ouest de terres anciennement luxembourgeoises mais amputé de tout son territoire à l'est des rivières Moselle, Sûre et Our, sert à reconstituer un État luxembourgeois, intitulé « grand-duché » et donné en possession personnelle au désormais roi grand-duc Guillaume Ier. Simultanément, le nouvel État est intégré comme État-membre à la Confédération germanique. Ceci permet d'accorder à la Prusse, qui s'est étendue jusqu'en Rhénanie, un droit de garnison dans la forteresse (désormais fédérale) de Luxembourg.
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En 1830, le gros du grand-duché de Luxembourg, mécontent du gouvernement du Royaume uni des Pays-Bas, participe à la Révolution belge qui éclate à Bruxelles, se propage aux villes et campagnes et aboutit à l'indépendance de la Belgique. Guillaume Ier n'étant pas parvenu, par la suite, à reprendre ses provinces méridionales, formant désormais la Belgique, il finit par reconnaître l'indépendance de la Belgique après neuf ans de conflit, mais obtient de conserver la partie Est (germanophone au sens large) du Luxembourg avec la forteresse. La partie Ouest, elle, principalement romane (wallon et gaumais, à l'exception du Pays d'Arlon, en allemand et au patois luxembourgeois Areler Land, devient une province du jeune État belge. Le grand-duché, réduit en 1839 de plus de la moitié de son territoire de 1815, conserve son statut compliqué : union personnelle avec le royaume des Pays-Bas, membre de la Confédération germanique, avec la présence d'une garnison prussienne dans les murs de la forteresse fédérale de Luxembourg. Luxembourg est alors la place forte la plus importante d'Europe, située à 65 km au nord de Metz, la plus importante place-forte française.
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En 1866, à la suite de la guerre austro-prussienne remportée par la Prusse (bataille de Sadowa), la Confédération germanique est dissoute. Le Luxembourg se trouve désormais en dehors du monde allemand que la Prusse cherche à dominer. Mais il est vrai que le Luxembourg a été intégré au Zollverein dès 1842 ; et la Prusse « oublie » de retirer sa garnison de Luxembourg dès 1866. La crise luxembourgeoise en 1867, due à la volonté du roi grand-duc Guillaume III des Pays-Bas de vendre son grand-duché à Napoléon III, ce que l'Allemagne en voie d'unification (sous Otto von Bismarck) ne veut pas tolérer, a pour conséquence la reconnaissance internationale de l'indépendance du Grand-Duché et son statut de pays neutre, garanti par les pays signataires hormis la Belgique elle-même neutre. Bien sûr, la Prusse doit, à cette occasion, évacuer sa garnison, ce qui permet à Napoléon III de sauver au moins un peu la face. Metz devient alors la plus importante place-forte d'Europe ce qui explique la volonté de l'état-major allemand de l'annexer en 1871. Le Luxembourg - neutre sur les plans politique et militaire - est alors, Zollverein oblige, pour ainsi dire une province économique de l'Empire allemand. Vu l'annexion de l'Alsace-Lorraine à l'Empire allemand, le Grand-Duché de Luxembourg n'a plus qu'une toute petite frontière commune avec la France.
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En 1890, à la mort du roi grand-duc Guillaume III, qui n'avait pas d'héritier mâle alors que la loi luxembourgeoise ne permettait pas encore à une femme d'hériter de la couronne, le Grand-Duché passe à la maison de Nassau-Weilburg : c'est la fin de l'union personnelle, le Luxembourg et les Pays-Bas ont désormais des souverains différents bien que de la même maison. Le premier souverain de Luxembourg issu de la famille Nassau-Weilbourg n'est autre que le vieux duc de Nassau Adolphe, ancien allié de l'Autriche et, donc, déchu de son trône nassovien en 1866 au profit de la Prusse. À sa mort, son fils Guillaume hérite du trône grand-ducal. Cependant, Guillaume IV et son épouse Marie-Anne de Bragance n'ayant pas de descendance mâle mais six filles, la loi salique est abandonnée en 1907 au profit de la princesse Marie-Adélaïde, née en 1894, qui succède donc à Guillaume IV à la mort de ce dernier en 1912, la grande-duchesse ayant exercé la régence pendant la maladie de son mari.
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Pendant la Première Guerre mondiale, le Luxembourg est occupé par les Allemands, en violation de la neutralité, jusqu'en 1918. La grande-duchesse Marie-Adélaïde, contestée par une grande partie de la population du fait de certaines maladresses, voire erreurs politiques, choisit de se retirer dans un couvent et abdique au profit de sa sœur Charlotte qui, malgré certaines oppositions, épouse le prince Félix de Bourbon-Parme (beau-frère du dernier empereur d'Autriche). Les négociations du traité de Versailles en 1919 confirment l'indépendance du pays tandis qu'un référendum populaire (en septembre 1919) consolide l'indépendance du pays et la monarchie.
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En mai 1940, les Allemands violent à nouveau la neutralité luxembourgeoise et occupent le grand-duché[16]. La famille grand-ducale et le gouvernement, afin d'écarter tout risque d'être pris en otages par les nazis, s'exilent à Londres, ancrant l'autorité légitime luxembourgeoise dans le camp des Alliés. À l'instar de l'Alsace-Moselle française, le régime nazi considère le Luxembourg comme un territoire allemand (les jeunes seront ainsi enrôlés de force dans la Wehrmacht). Le pays est libéré en septembre 1944 par les troupes américaines mais subit d'énormes pertes et destructions lors de la contre-offensive von Rundstedt en décembre de la même année.
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Dès 1944, l'union du Benelux est conclue avec la Belgique et les Pays-Bas. Désormais, le pays s'inscrit dans le processus de la construction européenne. En 1948, le Luxembourg est membre fondateur du traité de Bruxelles et de l'OTAN. En 1952, Luxembourg-ville devient le siège de la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA). L'adhésion à la Communauté économique européenne est le point de départ d'une expansion économique et d'une augmentation toujours plus forte de l'immigration.
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Le Grand-Duché de Luxembourg, État souverain et indépendant depuis le traité de Londres du 19 avril 1839, est une démocratie parlementaire sous le régime d'une monarchie constitutionnelle, dont la couronne est héréditaire dans la Maison de Nassau. Par le mariage de la grande-duchesse Charlotte, elle est passée dans la maison de Bourbon-Parme lors de l'accession au trône de son fils Jean en 1964.
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Comme dans toute démocratie parlementaire, la séparation des pouvoirs est souple au Luxembourg : il existe de nombreux liens entre le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif. Seul le pouvoir judiciaire est totalement indépendant[17].
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La Chambre des députés, le gouvernement et le Conseil d'État interviennent dans le cadre de la procédure législative.
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La Chambre des députés (Parlement), composée de 60 députés élus au suffrage universel tous les cinq ans, détient seule le pouvoir législatif. Elle a pour principale fonction de voter les projets et propositions de loi. Les députés possèdent un droit d'initiative parlementaire, qui s'exerce par la présentation de propositions de loi.
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Ses membres sont répartis dans plusieurs groupes politiques : le Parti populaire chrétien-social (CSV), le Parti démocratique (DP), le Parti ouvrier socialiste luxembourgeois (LSAP), Les Verts, le Parti réformiste d'alternative démocratique (ADR), le Parti pirate (PPL) et La Gauche.
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Le grand-duc possède également un droit d'initiative en matière législative mais ce dernier est, de fait, exercé par le gouvernement. Ce droit d'initiative, appelé initiative gouvernementale, permet au gouvernement de présenter des projets de loi à la Chambre des députés — au sein de laquelle le gouvernement dispose normalement d’une majorité —, ceci étant le cas de figure courant. Les lois votées par la Chambre des députés sont promulguées et publiées par le grand-duc. C'est à la suite de sa publication dans le recueil de législation appelé Mémorial qu'un texte de loi acquiert force obligatoire.
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Le Conseil d'État est un organe consultatif de l'exécutif composé de 21 conseillers, nommés et démis par le grand-duc.
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En matière législative, le Conseil d'État est obligatoirement appelé à émettre son avis sur l'ensemble des projets et propositions de loi présentés à la Chambre des députés, et ce, préalablement au vote des députés. Les lois sont soumises deux fois au vote de la Chambre, le second vote intervenant au plus tôt trois mois après le premier. Si la Chambre des députés, en accord avec le Conseil d'État, en décide autrement, il y a dispense du second vote, ce qui est devenu la pratique usuelle.
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En matière réglementaire, tout projet de règlement grand-ducal doit être soumis à l'avis du Conseil d'État, sauf le cas d'urgence à apprécier par le grand-duc. Le Conseil d'État est par ailleurs appelé à émettre un avis sur tous les amendements apportés aux projets et propositions de loi ainsi qu'aux projets de règlements grand-ducaux.
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Dans le cadre de son avis, le Conseil d'État est tenu de contrôler a priori la conformité des textes de loi par rapport aux normes de droit supérieur que sont la Constitution, les conventions et les traités internationaux ainsi que les principes généraux du droit.
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Le pouvoir exécutif est exercé par le grand-duc et les membres du gouvernement, qui le secondent dans l'exercice de ses pouvoirs constitutionnels.
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Le grand-duc est le chef d'État. Sa personne est inviolable, ce qui signifie que sa responsabilité ne peut être engagée : il ne peut être accusé ni poursuivi. L'irresponsabilité du grand-duc a pour corollaire la responsabilité ministérielle. Pour qu'un acte du grand-duc puisse produire ses effets, il doit être contresigné par un membre du gouvernement, qui en assume l'entière responsabilité. Cette responsabilité est générale en ce qui concerne les actes en rapport direct ou indirect avec les fonctions ministérielles. Elle peut être aussi bien juridique, c'est-à-dire pénale ou civile, que politique. En principe, tout acte portant la signature du grand-duc doit au préalable avoir été soumis à la délibération du Conseil de gouvernement.
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Formellement, la Constitution accorde au grand-duc le droit d'organiser librement son gouvernement, c'est-à-dire de créer les ministères, de répartir les départements ministériels et d'en nommer les membres. Dans la pratique, le grand-duc choisit, sur base des résultats des élections législatives ayant lieu tous les cinq ans, l'informateur et/ou le formateur du gouvernement, ce dernier devenant en général Premier ministre. Le formateur présente l'équipe des membres du gouvernement au Grand-Duc, qui procède à leur nomination et assermentation. Le nombre des départements ministériels dépasse fort souvent le nombre des membres du gouvernement appelés à en être titulaires : un même ministre gère donc fréquemment plusieurs portefeuilles.
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Le gouvernement nommé présente son programme politique devant la Chambre des députés qui, par un vote en sa faveur, lui exprime sa confiance. Le gouvernement dispose ainsi d'une majorité à la Chambre des députés sur laquelle il peut s'appuyer.
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Le gouvernement dans son ensemble et les ministres à titre individuel sont politiquement responsables de leurs actes devant la Chambre des députés. La sanction de la responsabilité politique des ministres consiste en l'obligation de cesser leurs fonctions lorsque la Chambre des députés leur refuse sa confiance (motion de censure). Il est d'usage que les ministres démissionnent au premier vote hostile de la Chambre des députés. En vertu de la Constitution, le grand-duc a le droit de révoquer à tout moment un membre du gouvernement mais, en pratique, la démission d'un ministre ou du gouvernement entier est présentée par le Premier ministre au grand-duc.
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Les cours et tribunaux sont chargés par la Constitution d'exercer le pouvoir judiciaire. Ils sont indépendants dans l'exercice de leurs fonctions.
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À la Cour constitutionnelle s'ajoutent deux ordres de juridictions : celles relevant de l'ordre judiciaire (Cour supérieure de justice, tribunaux d'arrondissement, justices de paix) et celles relevant de l'ordre administratif (Cour administrative, Tribunal administratif).
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La Cour de justice de l'Union européenne siégeant à Luxembourg n'est pas une institution du Grand-duché mais de l'Union européenne.
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Les citoyens luxembourgeois sont appelés à voter à trois types d'élections (sans compter les référendums) :
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Pour les élections européennes, les ressortissants de l'Union européenne domiciliés depuis au moins deux ans au Luxembourg peuvent choisir d'élire soit les députés européens luxembourgeois, soit les députés européens du pays dont ils sont ressortissants[18]. Pour les élections communales, le vote est ouvert aux citoyens de l'Union européenne domiciliés dans leur commune depuis au moins cinq ans[19].
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En ce qui concerne les élections législatives (60 députés), le Grand-Duché est subdivisé en quatre circonscriptions électorales :
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Pour tous les électeurs inscrits sur une liste électorale, le vote est obligatoire et secret, quelle que soit l'élection. Il est prévu une amende comprise entre 100 et 250 € pour un absentéiste, pouvant être majorée entre 500 et 1 000 € en cas de récidive[20].
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Le Luxembourg, membre de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN), a supprimé en 1967 le service militaire obligatoire et entretient une armée de 3 000 hommes. La gendarmerie et la force de police ont fusionné en 2000 pour former la police grand-ducale.
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Le chef de l'armée est le grand-duc de Luxembourg mais le contrôle effectif revient au ministre de la défense. Le chef d'état-major de l'armée luxembourgeoise était, jusqu'en 2013, le général (en titre) Gaston Reinig[21]. Il a été remplacé depuis par le général (en titre) Mario Daubenfeld.
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L'armée est impliquée dans de nombreuses missions de paix, notamment en Bosnie-Herzégovine et en Afghanistan dans le cadre des missions internationales de l'ONU et de l'OTAN.
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Les dix-sept avions AWACS E-3 de l'OTAN sont officiellement enregistrés comme avions de guerre du Luxembourg tant pour des raisons politiques que pratiques. Ils sont basés à Geilenkirchen, en Allemagne.
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Les dépenses de défense représentaient 1,2 % du produit intérieur brut en 1997 et on estimait que cette proportion valait 0,9 % en 2005[22].
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Le premier drapeau connu était porté par le comte Guillaume de Luxembourg en 1123. Il était burelé, donc rayé horizontalement, probablement jaune et rouge.
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Aujourd'hui, le drapeau luxembourgeois se compose de trois bandes rouge, blanc et bleu ciel, disposées horizontalement. Même si les drapeaux du Luxembourg et des Pays-Bas se ressemblent beaucoup, le signe distinctif du drapeau néerlandais est la bande bleu outremer.
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La majorité des drapeaux tricolores modernes est plus ou moins dérivée de la tricolore de la Ire République française. Même le très ancien drapeau néerlandais ne fut officiellement fixé aux couleurs rouge, blanc et bleu qu'en 1795, sous influence française, par la République batave.
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Le drapeau luxembourgeois ainsi que les armoiries de l'État sont protégés par la loi du 23 juin 1972[23] sur les emblèmes nationaux. Le rouge du drapeau correspond à la couleur Pantone 032C, le bleu à la couleur Pantone 299C (règlement grand-ducal du 27 juillet 1993).
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L'hymne national est constitué de la première et de la dernière strophes du chant Ons Heemecht (Notre Patrie en français) de 1859, un texte du poète Michel Lentz, mis en musique par Jean Antoine Zinnen (en). Il fut joué pour la première fois en public lors d'une grande cérémonie à Ettelbruck en 1864.
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L'hymne national luxembourgeois lance un vibrant appel à la paix. Il exprime toute la joie du pays d'être parvenu à trouver son indépendance en 1839, dans la quiétude et la prospérité.
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Inspiré d'une sonnerie de trompette ou d'une fanfare de cavalerie, dont il n'existe pas de trace écrite avant le XVIe siècle, le Wilhelmus est entonné lorsqu'un des membres de la famille grand-ducale arrive à une cérémonie officielle et au moment où il prend congé.
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Depuis la fin du XVIIIe siècle, il est de coutume de célébrer l'anniversaire de la naissance du souverain. Sous le long règne de la grande-duchesse Charlotte (1919-1964), cette célébration avait lieu en plein hiver, le 23 janvier, le jour de l'anniversaire de la souveraine.
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Par arrêté grand-ducal du 23 décembre 1961[24], la date de la célébration publique de l'anniversaire du souverain et, par là même, la fête nationale, a été fixée au 23 juin de chaque année, notamment pour des raisons météorologiques. Les festivités commencent la veille au soir.
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Le terme de « fête nationale » ne figure pas dans les textes de loi. Elle y est décrite comme « jour de la célébration publique de l'anniversaire du Grand-Duc ».
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L'origine des armoiries de l'État luxembourgeois remonte au Moyen Âge. Elles furent fixées autour de l'année 1235 par le comte Henri V de Luxembourg. Dès 1123, le comte Guillaume de Luxembourg portait une bannière burelée sur son sceau équestre. La majeure partie des descendants de la première maison de Luxembourg ont porté un burelé, alors que les descendants de la maison de Namur ont porté un lion.
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Les armoiries du Grand-Duché de Luxembourg sont à trois échelons : les petites armoiries, les moyennes armoiries et les grandes armoiries. Elles sont essentiellement composées d'un burelé d'argent et d'azur de dix pièces au lion rampant de gueules, couronné, armé et lampassé d'or, la queue fourchue et passée en sautoir.
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Les armoiries sont protégées par la loi du 23 juin 1972[23] sur les emblèmes nationaux. La loi du 27 juillet 1993[25] a modifié et complété celle de 1972.
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Le Luxembourg était, après avoir recouvré son indépendance en 1867, un des pays européens les plus pauvres et sous-développés d'Europe, de façon qu'un tiers de la population a dû, au XIXe siècle, s'expatrier outre-mer (surtout aux États-Unis, au Canada et au Brésil) pour des raisons de famine et de misère générale.
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Le Luxembourg doit sa prospérité à la découverte du minerai de fer dans le sud du pays dans les années 1840. Cette découverte allait donner son nom à toute une région, le Minett — du terme lorrain « minette » —, et marquer le passage d'un État agraire à un État industriel.
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De ce fait, dans les décennies suivantes, une industrie sidérurgique de plus en plus importante, allant de pair avec l'exploitation minière sous terre, a vu le jour. À une certaine époque, presque la moitié de la population masculine active était employée en l'industrie lourde, soutenue par une communauté assez importante d'immigrants italiens venus en vagues au Luxembourg dès la fin du XIXe siècle pour y chercher du travail. Les diverses usines sidérurgiques indépendantes de l'époque se sont finalement unies sous une même enseigne, l'ARBED, dès lors le groupe sidérurgique national, groupe qui par la suite a vu une large expansion jusqu'à fonder même des usines par exemple au Brésil. De son meilleur temps sidérurgique, le Luxembourg, malgré sa petite taille, était devenu le septième producteur d'acier le plus important du monde. Cependant, malgré la subsistance d'entreprises spécialisées de sidérurgie, l'industrie lourde a globalement disparu du pays et le dernier haut-fourneau a fermé en 1997.
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En octobre 2019, le ministère de la santé a annoncé que le Grand-Duché allait légaliser la culture, la vente, et la consommation de cannabis. Cette annonce fait du Luxembourg le premier pays européen à légaliser le cannabis[26].
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Les débuts de l'industrie luxembourgeoise, qui remontent au milieu du XIXe siècle, sont dominés par la sidérurgie, ayant connu un essor considérable à partir de 1950. À cette époque-là, le Luxembourg a également attiré les premières entreprises américaines comme Goodyear (production de pneumatiques), DuPont (production de polyester) ou encore Monsanto (production de fil en nylon), tout en développant le secteur financier.
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Au cours des années 1970, les crises sidérurgique et pétrolière ont eu un impact considérable sur l'industrie sidérurgique, qui était encore le principal pilier de l'économie luxembourgeoise. La diversification industrielle s'est exprimée à partir de 1980 par la création de la Société nationale de crédit et d'investissement — établissement bancaire de droit public spécialisé dans le financement des entreprises luxembourgeoises —, de zones industrielles et d'une centaine de nouvelles entreprises. Ceci a eu comme conséquence une baisse de la part de la sidérurgie et une hausse de celle des autres industries sur le plan du produit intérieur brut (PIB) luxembourgeois.
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En 2002, l'Arbed (Aciéries réunies de Burbach, Eich, Dudelange) a fusionné avec deux autres groupes sidérurgiques, Usinor et Aceralia, pour devenir Arcelor, leader dans la production mondiale de l'acier. La fusion d'Arcelor avec Mittal Steel Company en 2006 a donné naissance au groupe ArcelorMittal, le numéro un mondial de l'acier.
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À partir de 2004, le gouvernement a mis en place une nouvelle politique de diversification économique dans une optique de spécialisation multisectorielle : technologies de l'information et de la communication, logistique, sciences et technologies de la santé, écotechnologies...
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Spécialisée à l'origine dans les activités liées à l'euromarché dans les années 1960 et 1970, la place financière s'est ensuite tournée vers la gestion privée et, à partir des années 1980, vers la domiciliation et l'administration de fonds d'investissement. Ce développement a été avantagé par une vie politique et sociale favorable ainsi que par un cadre légal et réglementaire ouvert aux évolutions des marchés. Les évolutions ont été favorisées par l'entente entre les gouvernements, le législateur et le secteur privé.
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Ce cadre législatif et réglementaire a attiré des banques, des compagnies d'assurance, des promoteurs de fonds d'investissement et des prestataires de services spécialisés du monde entier du fait d'une politique fiscale très favorable aux entreprises[27],[28].
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La place financière du Luxembourg est le deuxième centre mondial de fonds d'investissement après les États-Unis, le plus grand centre européen pour les captives de réassurance, le premier centre pour la distribution transfrontalière de l'assurance vie dans l'Union européenne et le premier centre de banque privée pour les clients internationaux dans la zone euro. Par ailleurs, le Luxembourg est le plus grand domicile pour les fonds islamiques en Europe et le principal centre européen d'affaires en monnaie chinoise pour plusieurs activités.
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Le Luxembourg est devenu la place la plus importante d'Europe sur le marché des fonds d'investissement. 46 % du produit intérieur brut du pays dépend de son rôle de place financière. La croissance de la place financière luxembourgeoise fait que fin mai 2011 l'on comptait 144 banques présentes sur le territoire, totalisant plus de 26 000 salariés. Par ailleurs, le Luxembourg est le deuxième centre de fonds d'investissement du monde, après les États-Unis et le plus grand centre de banque privée dans la zone euro.
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Le Luxembourg figurait, jusqu'au début des années 2010, sur une liste des paradis fiscaux, ce en raison d'un secret bancaire entre-temps aboli en grande partie, d'avantages extrêmes pour grands holdings, etc. Depuis le Grand-Duché ne fait plus partie d'aucune liste noire actuellement et ses efforts ont été reconnus au niveau international. Le Luxembourg a adopté, par exemple, l'ensemble des dispositions de l'OCDE pour combattre l'évasion fiscale[29],[30],[31].
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En 2014, éclate le Luxembourg Leaks, scandale financier révélant le contenu de centaines d'accords fiscaux très avantageux conclus par des cabinets conseils pour le compte de nombreux clients internationaux avec le fisc luxembourgeois. Les révélations ont un retentissement international, mettant en lumière les pratiques d'évitement fiscal mises en œuvre au Luxembourg[32].
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Selon l'ONG Oxfam, en 2017, le Luxembourg figure parmi « les paradis fiscaux les plus agressifs utilisés par les entreprises »[33].
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En novembre 2018, le Luxembourg est rappelé à l'ordre par la Commission Européenne pour ne pas avoir légiféré sur les règlements européens concernant la lutte contre le blanchiment d'argent[34],[35].
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Le Luxembourg a joué un rôle pionnier sur la scène médiatique en Europe. Deux géants des médias et des communications sont nés au Luxembourg et continuent aujourd'hui leur développement à partir du Grand-Duché : RTL Group, premier diffuseur européen de télévision et de radio[réf. nécessaire], et SES grâce à une flotte de plus de 50 satellites. Ce dernier est une entreprise créée par le gouvernement luxembourgeois dans les années 1980, en prévision de la future société digitale. Après l'ouverture du mur de Berlin, et l'opportunité d'une grande demande d'alors de la part des allemands de l'Est au niveau de la télévision numérique, la SES a pu percer grâce à ses premiers satellites ASTRA. Pour devenir à ce jour[Quand ?], le groupe détenteur de satellites de télécommunication le plus important du monde[réf. nécessaire]. L'État luxembourgeois détient à part égales avec SES la société LuxGovSat.
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Depuis, de nombreuses autres sociétés actives dans les domaines convergents des médias et des technologies de l'information et de la communication se sont établies autour de ces deux piliers au Luxembourg.
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En 2005, le Grand-Duché adhère à l'Agence spatiale européenne.
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Le Luxembourg affiche également un des taux de spécialistes en informatique les plus élevés au monde[réf. nécessaire]. Par ailleurs, la sécurité de l'information et les réseaux de télécommunications de haute performance constituent une priorité du gouvernement en matière de recherche et développement.
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En plus de nombreuses petites et moyennes entreprises (PME), des multinationales de l'économie numérique comme Amazon, eBay, PayPal, iTunes ou encore Vodafone sont désormais[Quand ?] présentes au Grand-Duché. Parallèlement, diverses entreprises de haute technologie s'y sont implantées, à l'image du fabricant de scanners en trois dimensions Artec 3D.
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Le domaine de la production audiovisuelle bénéficie également de la politique du gouvernement par le biais de plusieurs schémas d'accompagnement public destinés à encourager son développement.
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Le gouvernement a procédé ces dernières années à des investissements importants en matière de recherche et d'innovation, et a mis en place toute une série d'instruments directs et indirects pour promouvoir ce domaine.
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Ainsi, un cadre légal relatif à la promotion de la recherche, du développement et de l'innovation a été créé en juin 2009 afin de stimuler la capacité d'innovation des entreprises et organismes de recherche privés.
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Le gouvernement a su mobiliser le montant de 700 millions d'euros en vue d'assurer la construction et l'équipement des bâtiments de l'université du Luxembourg ainsi que des institutions de recherche et d'innovation dans la Cité des sciences à Esch-Belval.
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Il a procédé au cours de ces dernières années à un investissement substantiel de l'ordre de 140 millions d'euros dans le développement du secteur des technologies de la santé, afin de favoriser la diversification économique dans un secteur de pointe en pleine croissance.
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Afin de consolider et de structurer davantage le système de recherche luxembourgeois, le gouvernement a regroupé en 2015 le Centre de recherche public Gabriel Lippmann et le Centre de recherche public Henri-Tudor au sein du Luxembourg Institute of Science and Technology, et a réuni l'Integrated Biobank of Luxembourg et le Centre de recherche public de la Santé au sein du Luxembourg Institute of Health. La recherche et l'innovation demeurent une priorité du gouvernement, ce dont témoigne l'enveloppe financière de 1,1 milliard d'euros pour la période 2014-2017, consacrée au contrat d'établissement de l'université du Luxembourg et aux contrats de performance des institutions de recherche publiques et du Fonds national de la recherche.
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De par sa position géographique au cœur des marchés européens et à une distance raisonnable des grands ports de fret européens tels qu'Anvers ou Rotterdam, le Luxembourg est une plateforme idéale pour les activités relevant du domaine de la logistique. Les activités ne se limitent cependant pas au simple transport de marchandises, mais le but est de fournir un service à valeur ajoutée (conditionnement, préparation, expédition et facturation des marchandises).
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Le Grand-Duché est ainsi une base opérationnelle pour de nombreux acteurs d'envergure mondiale dans le domaine de la logistique, tels que Cargolux, China Airlines, Cobelfret ou DB Schenker.
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L'aéroport international du Luxembourg occupe une des premières places sur le plan européen pour ce qui est du fret. Ce secteur est renforcé par la présence du Freeport Luxembourg, zone de libre-échange établie en 2014 à proximité de l'aéroport. Sur une surface de 22 000 m2 sont définis de nouveaux standards en matière de préservation, d'entreposage ainsi que de gestion d'œuvres d'art et d'objets de valeur.
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Par ailleurs, le gouvernement promeut le développement des écotechnologies visant à repenser toutes les activités produisant des biens et des services dans une perspective de développement économique durable.
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La Société nationale de crédit et d'investissement compte parmi ses nombreux instruments un prêt spécifique destiné à soutenir la recherche, le développement et l'innovation.
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Avec ses paysages bien diversifiés (surtout le Nord et l'Est), la vieille ville de Luxembourg et ses vestiges de la forteresse, classée à l'UNESCO, ses 80 châteaux forts et châteaux, ses multiples trésors culturels, ses nombreux musées (en partie de niveau international), le tourisme joue lui aussi un rôle non négligeable dans l'économie luxembourgeoise. Luxembourg est également connu comme haut-lieu de la gastronomie, le grand-duché détenant, à ce jour, le plus de restaurants et des chefs étoilés par habitants au monde. Les vins et 'champagnes' (appelés crémants au Luxembourg), développés le long de la Moselle luxembourgeoise, vins qui, il y a moins de 50 ans encore réputés être d'une qualité assez moyenne, ont connu un développement fulgurant, remportant ainsi à l'heure actuelle régulièrement de nombreux prix dans le cadre de foires ou concours internationaux.
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En 2015, le PIB par habitant du Luxembourg est le plus élevé au monde[36]. Ce chiffre est toutefois biaisé par le fait que les travailleurs frontaliers des trois pays voisins qui contribuent à générer une grande partie de ce PIB ne sont pas pris en compte lors du calcul du PIB/tête d'habitant. Leur nombre est en effet assez important pour fausser substantiellement les statistiques : en 2009, ils étaient près de 150 000 (environ 50 % de Français, 26 % de Belges et 24 % d'Allemands)[37]. En 2019, ce sont plus de 100,000 frontaliers résidant en France et travaillant au Grand-Duché qui sont recensés[38]. La dette publique de l'État luxembourgeois est une des plus faibles au monde.
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Le salaire minimum du Luxembourg est le plus élevé de l'Union européenne : plus de 2 071 euros brut par mois en 2018[39] soit environ 1 842 euros net.
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Le Luxembourg comptait 602 005 habitants le 1er janvier 2018 avec une croissance de la population de 68 % en 50 ans, croissance démographique plutôt exceptionnelle en comparaison avec les pays proches. Cette croissance démographique est principalement le fait de l'immigration. En effet, le solde migratoire, en moyenne annuelle, au Luxembourg était de 7,7 ‰ sur la période 1960-2011, alors qu'il n'était que de 1,1 ‰ dans l'UE-27 sur la même période. Dans les années 1990, le solde migratoire s'établit même à environ 10 ‰ en moyenne annuelle[40].
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Ainsi, 48 % de la population est de nationalité étrangère en 2018[1]. Sur les 602 005 résidents, on estime à environ 313 042 le nombre de Luxembourgeois, à 96 544 le nombre de Portugais devant les Français, qui représentent avec 45 822 individus le deuxième plus grand groupe d'étrangers[41].
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La Constitution luxembourgeoise permet à l'État d'organiser et de réglementer l'enseignement, obligatoire pour les enfants âgés de 4 à 16 ans. Ainsi, la majorité des écoles sont publiques et gratuites. Il existe cependant quelques écoles privées qui enseignent les mêmes programmes scolaires et préparent aux mêmes diplômes, mais elles sont payantes. À côté des écoles publiques et privées, quelques écoles étrangères payantes proposent un programme différent et ne délivrent par conséquent pas les mêmes diplômes.
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Les neuf premières années de scolarité, dont la première est facultative, sont regroupées sous l'appellation d'« enseignement fondamental », découpée en quatre cycles : le premier est constituée d'une année d'éducation précoce (facultative) et deux années d'éducation préscolaire (obligatoires), les trois autres constituent l'enseignement primaire.
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Les sept années suivantes constituent l'« enseignement secondaire », qui prépare aux études universitaires ou les six à huit années suivantes en ce qui concerne l'« enseignement secondaire technique », qui est orienté vers la vie professionnelle, en fonction de l'orientation choisie, bien qu'il permette aussi d'accéder à l'enseignement supérieur.
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Ensuite, l'enseignement supérieur est proposé soit :
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Le système scolaire luxembourgeois est marqué lui aussi par le multilinguisme, les trois langues officielles y sont pratiquées en fonction du cycle et des matières.
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Le Luxembourg est connu pour ses cyclistes, notamment grâce aux frères Fränk et Andy Schleck, ainsi que Kim Kirchen, tous les trois porteurs d'un maillot distinctif sur le Tour de France en 2008, ainsi que pour la deuxième place d'Andy Schleck aux classements généraux des Tours de France 2009 et 2011 et sa victoire a posteriori au Tour de France 2010 à la suite de l'affaire de dopage impliquant Alberto Contador[42].
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Quatre champions luxembourgeois ont remporté la Grande Boucle : François Faber en 1909 et Nicolas Frantz en 1927 et 1928, Charly Gaul en 1958 et enfin Andy Schleck en 2010.
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Le 6 août 2010, en cyclisme, le jeune Bob Jungels (17 ans) a remporté le Championnat du monde juniors du contre-la-montre[43].
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En athlétisme, Joseph Barthel a été champion olympique sur 1 500 mètres à Helsinki en 1952, et David Fiegen a été vice-champion d'Europe sur 800 mètres à Göteborg en 2006.
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En tennis féminin, Anne Kremer et Claudine Schaul se sont illustrées dans ce sport en remportant plusieurs tournois WTA et ITF, notamment Anne Kremer qui fut la première joueuse de tennis luxembourgeoise à atteindre le top 20 (18e le 29 juillet 2002). Gilles Müller, le no 1 du tennis luxembourgeois, a battu Rafael Nadal, au 2e tour de Wimbledon en 2005. Gilles Müller mérite par ailleurs d'être reconnu pour la qualité de son service. Il réussit des aces sans nécessairement s'appuyer sur une qualité de vitesse extraordinaire – ses premières balles sont régulièrement frappées entre 190 et 200 km/h, et très rarement au-dessus de 205 km/h. En 2008, il est le premier Luxembourgeois à atteindre les quarts de finale de l'US Open. Plus jeune, il a remporté le tournoi junior de l'US Open en 2001, année où il termine champion du monde junior.
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Bien que né en Autriche, le skieur Marc Girardelli a rapporté au Luxembourg, dont il a pris la nationalité, de nombreux titres mondiaux et médailles olympiques.
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Le Luxembourg peut se prévaloir d'un paysage médiatique étoffé et pluraliste. À côté d'une presse nationale dont les principaux quotidiens se qualifient volontiers d'opinion, les titres étrangers, les médias audiovisuels et les nouveaux supports sont abondants.
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Face à une population parfaitement polyglotte, l'utilisation des trois langues usuelles du pays — luxembourgeois, allemand, français — est une des particularités les plus frappantes de la presse luxembourgeoise. Certains d'entre eux accueillent aussi des articles dans l'autre langue et en luxembourgeois, tels le Luxemburger Wort dont le lectorat atteint environ 43 % de la population de plus de 15 ans[44]. Quelques journaux paraissent en portugais.
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Dans l'audiovisuel, ce n'est qu'au début des années 1990 que le monopole en place depuis les premiers pas de la radio dans les années 1920 tombe avec la libéralisation des ondes. Une grande partie de la population est abonnée à la télévision par câble. En outre, la télévision numérique terrestre est disponible au Luxembourg depuis 2006. Le secteur cinématographique se développe de plus en plus ces dernières années, avec des sociétés comme Samsa Film, Tarantula, ou encore Invictus Company Productions.
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Dans la presse écrite, du moins avant l'apparition d'organes de presse exclusivement francophones au début des années 2000, il est usuel de trouver côte à côte sur une même page des articles en langue allemande et en langue française.
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Le Luxembourg ne connaît par contre ni le phénomène de groupes de médias à capitaux familiaux, ni celui de médias dominés par des capitaux industriels. Quatre groupes de médias dominent le marché : RTL Group du côté de l'audiovisuel, Saint-Paul Luxembourg, Editpress et Maison Moderne du côté de la presse écrite.
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Son histoire, sa situation au sein d'un carrefour géographique et sa petite taille font du Luxembourg un pays largement multilingue. Le luxembourgeois (Lëtzebuergesch), qui est la langue maternelle des autochtones, a le statut de « langue nationale » depuis la loi du 24 février 1984. Il est toutefois peu utilisé par les expatriés résidant au Luxembourg, qui représentent environ 60% de la population. Le français, l'allemand et le luxembourgeois sont concurremment les trois langues administratives et quotidiennement parlées dans le pays[46]. Chaque citoyen ou résident peut, à son choix, s'adresser dans l'une de ces trois langues à l'administration, laquelle devra lui répondre dans la même langue.
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Le multilinguisme luxembourgeois n'obéit à aucune répartition territoriale entre différentes zones linguistiques, à la différence de pays multilingues tels que la Belgique ou la Suisse. Au Luxembourg, la répartition linguistique est plutôt « fonctionnelle » en ce que le choix de la langue dépend du domaine d'activité.
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Le français est l'unique langue utilisée pour la rédaction des lois, en raison de l'influence historique du code Napoléon sur le système juridique du Grand-Duché. Mais les débats à la Chambre des députés ont lieu majoritairement en luxembourgeois et plus rarement en français. Le français est la langue écrite généralement utilisée par l'administration et la justice (les décisions administratives ou jugements des tribunaux sont rédigés en français). Dans la vie quotidienne, le français est la langue souvent utilisée à l'écrit (les dépêches officielles, annonces publicitaires ou panneaux de circulation routière sont en français) ainsi que dans la vie commerciale. En raison du poids historique du journal germanophone Luxemburger Wort, l'allemand est très utilisé dans la presse écrite ainsi que dans les médias.
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L'administration fiscale et cadastrale est plutôt germanophone pour des raisons historiques. Le Luxembourg a adopté le modèle fiscal allemand et a été cadastré pour la première fois complètement par l'armée allemande, sous l'occupation pendant la Première Guerre mondiale. Les documents administratifs sont généralement délivrés en français et en allemand (déclarations de revenus, par exemple).
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L'école maternelle se fait en luxembourgeois. L'alphabétisation (première année primaire) se fait en allemand. Le français est enseigné à l'école dès l'âge de sept ans (deuxième année primaire). L'enseignement secondaire se fait majoritairement en français.
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Illustration du multilinguisme : il est fréquent que les journaux ou sites internet institutionnels fassent s'alterner des articles en français, en allemand et en luxembourgeois, sans que chaque article ne soit traduit dans les deux autres langues.
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Le Luxembourg est membre de l'Assemblée parlementaire de la francophonie de même que de l'Organisation internationale de la francophonie.
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Selon le recensement de 2011, 16,08 % de la population du pays est de nationalité portugaise[47] et 15,7 % parle le portugais en tant que langue principale[48].
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L'anglais est rarement utilisé dans la vie quotidienne, mais vivement requis dans certains domaines de la vie socio-économique (secteur bancaire, compagnies aériennes, etc.) et étudié par tous les lycéens.
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Même si le portugais et l'anglais n'ont aucun statut linguistique officiel au Luxembourg, il arrive que certaines communications officielles importantes comportent également une traduction dans ces langues (exemples : les mesures nationales de sécurité nucléaire ou le projet de constitution européenne)
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L'article 19 de la Constitution luxembourgeoise garantit la liberté des cultes, celle de leur exercice public, ainsi que la liberté de manifester ses opinions religieuses.
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Au Luxembourg, on considère que les communautés religieuses exercent un rôle public. Dans ce contexte, et comme le dispose l'article 22 de la Constitution, les sphères qui requièrent la coopération entre l'Église et l'État sont réglées par des conventions.
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Un accord[49] signé en janvier 2015 entre le gouvernement et les communautés religieuses établies au Luxembourg réformera les relations entre l'État et ces mêmes communautés. Les relations entre l'État et les cultes seront adaptées aux réalités sociétales, un cours commun « éducation aux valeurs » sera introduit dans l'enseignement public et les relations entre les communes et les cultes seront réformées en ce qui concerne les fabriques d'église.
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Il ressort de plusieurs enquêtes sur les valeurs au Luxembourg[50] que le pays connaît, malgré des certitudes morales affichées, un véritable effondrement de l'importance accordée à la religion.
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Parmi les grands événements religieux du Grand-Duché, on peut compter l'Oktav, la procession dansante d'Echternach et le pèlerinage à Notre-Dame de Fátima à Wiltz.
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Selon le Pew Research Center, en 2010, 70,4 % des habitants du Luxembourg sont chrétiens, principalement catholiques (65,9 %) et dans une moindre mesure protestants (3,2 %), alors que 26,8 % de la population n'est pas affilié à une religion et que 2,3 % sont musulmans et 0,5 % pratiquent une autre religion[51].
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Une des principales caractéristiques de la littérature luxembourgeoise est due à l'environnement linguistique né de la situation géographique et de l'histoire du Luxembourg, qui se trouve à la croisée des cultures romane et germanique.
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C'est ainsi que s'est développé au fil des siècles un environnement linguistique unique, caractérisé par l'association et la coexistence au quotidien de trois langues : le luxembourgeois, l'allemand et le français. Le multilinguisme sous-tend la littérature luxembourgeoise et influence le parcours des écrivains luxembourgeois.
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D'un point de vue purement linguistique, il n'existe pas une littérature luxembourgeoise, mais à proprement parler, des littératures luxembourgeoises s'exprimant en trois, voire en quatre langues si l'on y compte les auteurs anglophones. Cette production polyphone est répertoriée sous le terme collectif de Luxemburgensia[52] qui englobe toutes les œuvres littéraires et documents imprimés soit rédigés par des Luxembourgeois, soit produits au Luxembourg, soit ayant pour sujet le Luxembourg, et ce quelle qu'en soit la langue.
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La littérature de langue allemande est la plus accessible et la plus répandue au Luxembourg, même si, depuis quelques années, des talents en langue luxembourgeoise se dévoilent de plus en plus. La littérature luxembourgeoise d'expression française est plus modeste en nombre de publications, mais très remarquée à l'étranger.
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L'amateur de spectacle vivant trouve au Luxembourg de nombreuses scènes, qui accueillent des spectacles de renommée internationale et présentent leurs propres créations.
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Au cours de la dernière trentaine d'années, le monde théâtral luxembourgeois s'est constamment développé, tant au niveau de l'offre en matière de spectacles, qu'au niveau des compagnies et des scènes, qui sont devenues de plus en plus nombreuses.
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À côté du théâtre, du ballet ou de l'opéra traditionnels, le spectacle s'est diversifié, pour présenter de la danse contemporaine, des spectacles jeune public, de l'improvisation, du théâtre de rue, etc.
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Depuis plusieurs années, les spectacles pour enfants et jeunes ont trouvé une place de plus en plus importante dans le paysage culturel luxembourgeois.
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Plusieurs compagnies se consacrent à la création de spectacles jeunes publics, et des événements comme le festival international de théâtre de marionnettes (festival bisannuel) ou Traffo[53], le programme Jeunes Publics du CarréRotondes, contribuent à faire du spectacle jeune public un élément incontournable des scènes luxembourgeoises.
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La musique est sans doute la discipline culturelle la plus présente dans la vie quotidienne des Luxembourgeois. De la pratique amateur dans les chorales, harmonies et fanfares locales à la prolifération de groupes de rock, en passant par les classes des écoles de musique et conservatoires, nombreux sont les citoyens qui ont, du moins à un certain moment de leur vie, fait de la musique. De plus, les Luxembourgeois se rendent volontiers à des concerts de tous styles et participent en masse à des festivals de musique en plein air telles que le Blues'n Jazz Rallye, le Zeltik, le Rock-A-Field ou encore la Fête de la musique.
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À part quelques artistes dans les années 1980 comme Jimmy Martin, peu de musiciens professionnels se sont fait connaître au Luxembourg. Cependant, de nombreux groupes semi-professionnels se sont créés dans les années 1990 comme les groupes T42, Moof ou encore No Name. Aujourd'hui, plus de 50 groupes existent au Luxembourg, ils sont soutenus par la Rockhal, un lieu culturel réputé au Grand-Duché. Certains groupes parviennent même à dépasser les frontières luxembourgeoises, comme Eternal Tango (de), Inborn ou Rome (Jerome Reuter).
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Le Luxembourg s'est également fait connaître sur la scène internationale pour sa participation au Concours Eurovision de la Chanson. Il a participé dès la première édition du Concours Eurovision de la Chanson en 1956, mais il participe pour la dernière fois en 1993 et n'est toujours pas revenu dans le concours. Il détient cependant cinq victoires à son actif.
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Avec l'inauguration de deux salles de concert majeures en 2005, la Philharmonie Luxembourg, Salle de concert Grande-Duchesse Joséphine-Charlotte, et la Rockhal, Centre de musiques amplifiées, la scène musicale du Luxembourg a gagné encore davantage en dimension.
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À la fin des années 1980, le législateur luxembourgeois a mis en place un cadre légal et réglementaire visant le soutien à la production audiovisuelle. Le Fonds national de soutien à la production audiovisuelle (abrégé en Fonspa) est créé par la loi du 11 avril 1990. Cette loi a notamment pour but de soutenir, par un mécanisme d'avances sur recettes, la production, la coproduction et la distribution des œuvres d'origine luxembourgeoise.
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Le Luxembourg a su trouver sa place dans la production audiovisuelle mondiale si l'on en croit, entre autres témoins de cette évolution considérable, les nombreux prix obtenus dans les grands festivals internationaux par les cinéastes luxembourgeois.
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Le pays (co)produit annuellement une quinzaine de longs métrages, sans oublier les multiples documentaires et courts métrages. La professionnalisation du cinéma luxembourgeois a commencé dans les années 1990. Depuis lors, le Luxembourg dispose de plusieurs sites de tournage (Studio 352[54] à Contern et Filmland[55] à Kehlen), d'une académie du film (D'Filmakadémie[56]) et d'un prix de cinéma (Lëtzebuerger Filmpräis).
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D'un autre côté, les Luxembourgeois sont une nation de cinéphiles et aller voir un film constitue un de leurs passe-temps favoris. Pour répondre à cette demande, le Luxembourg dispose d'un grand nombre de cinémas dispersés à travers le pays. Les amateurs du grand écran trouveront aussi bien de petites salles traditionnelles que de grands complexes cinématographiques.
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La quasi-totalité des films est diffusée au Luxembourg en version originale, accompagnée de sous-titres. Rares sont les versions synchronisées, mis à part pour les films destinés aux enfants. L'ensemble des salles de cinéma luxembourgeoises projette les films en format numérique.
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Un musée de Ieoh Ming Pei contre un manoir datant du Moyen Âge, une place de l'Europe signée Ricardo Bofill contre les fortifications militaires de Vauban : l'architecture au Luxembourg, c'est avant tout une histoire de coexistence, de mélange entre les vestiges d'antan bien conservés et d'étonnantes créations modernes. Plus encore, cette architecture est révélatrice d'une histoire tumultueuse, d'un passé industriel marquant et d'un développement économique impressionnant.
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On trouve la forteresse millénaire au cœur du quartier de la vieille ville à Luxembourg, patrimoine mondial : il s'agit des vestiges d'une époque où Luxembourg était surnommé « le Gibraltar du Nord », justement à cause de son imposante forteresse, qui fut démantelée dès 1867. Or, des constructions résolument modernes, signées notamment Perrault, de Portzamparc, Meier et Böhm, viennent se mêler aux témoins du passé, seulement quelques pas plus loin, sur le plateau de Kirchberg. Simple champ aux alentours des années 1950, cette surface s'est rapidement transformée en centre européen, financier et culturel du pays.
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Au sud, les vestiges de la sidérurgie, autrefois pilier de l'économie luxembourgeoise, côtoient aujourd'hui des laboratoires de recherche ultramodernes, ainsi que les bureaux branchés de l'industrie créative. Un peu partout au pays, des architectes de renommée internationale ont marqué ce mélange aisé du passé, du présent et du futur de leurs idées et de leur savoir-faire. En même temps, la scène architecturale luxembourgeoise est extrêmement vivante : en 2013 quelque 900 architectes sont inscrits à l'Ordre des architectes et ingénieurs-conseils (OAI), s'y ajoutent 450 ingénieurs-conseils et une quarantaine d'architectes d'intérieur. Que ce soit au niveau des bâtiments publics (musées, centres culturels, Cité judiciaire) aux résidences privées, les architectes luxembourgeois savent imposer leur style, aussi à l'étranger.
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Le Luxembourg a pour codes :
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Sur les autres projets Wikimedia :
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fr/358.html.txt
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@@ -0,0 +1,131 @@
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L'Arctique est la région entourant le pôle Nord de la Terre, à l’intérieur et aux abords du cercle polaire arctique. Elle s'oppose à l'Antarctique, au sud. Selon la définition précédente, l'Arctique comprend huit pays soit : la Norvège, la Suède, la Finlande, la Russie, les États-Unis (avec l'Alaska), le Canada, le Danemark (avec le Groenland) et l'Islande. Ils ont aussi en commun d'être régulièrement le théâtre d'aurores boréales. Ces huit pays forment le Conseil de l'Arctique.
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De façon générale, l'Arctique est la région entourant le pôle Nord de la Terre, à l’intérieur et aux abords du cercle polaire arctique[1]
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Il existe plusieurs définitions de la région arctique. La limite généralement admise est donnée par le cercle arctique (latitude 66° 34′ N), où, lors des solstices, il fait jour ou nuit pendant vingt-quatre heures. Selon cette définition, l'Arctique représente une surface d'environ 21 027 000 km2. D'autres définitions s'appuient sur des données climatiques et environnementales, comme la courbe isotherme des 10 °C au mois de juillet, qui marque la limite au-delà de laquelle les arbres ne poussent plus[2]. Politiquement et socialement, la région arctique inclut les territoires nordiques des huit États arctiques, dont la Laponie, bien qu'en sciences naturelles cette partie soit considérée comme subarctique.
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Le nom Arctique vient du grec ancien ἄρκτος (árktos) qui signifie ours, en référence aux noms des constellations de la Grande Ourse et de la Petite Ourse, situées près du pôle nord céleste[3]. On ne trouve les ours polaires qu'en Arctique, « pays à ours », cette espèce n'existant pas en Antarctique, « pays sans ours » (mais à manchots).
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Le mot « Arctique » se prononce en français standard [aʀktik], ou de façon désuète [aʀtik][3].
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L'Arctique comprend plusieurs mers, qui s'articulent autour de l'océan Arctique, ainsi que de nombreux îles et archipels. Au large des côtes norvégiennes et jusqu'au Svalbard se trouve la mer de Norvège. Plus à l'est, de l'île aux Ours à la Nouvelle-Zemble, s'étend la mer de Barents. Entre la Carélie et la péninsule de Kola se situe la petite mer Blanche. Entre la Nouvelle-Zemble et la terre du Nord, on rencontre la mer de Kara. À l'est de la terre du Nord s'étend la mer des Laptev, puis, au-delà des îles de Nouvelle-Sibérie, se trouve la mer de Sibérie orientale. Au large de la région russe de Tchoukotka et au nord du détroit de Bering se situe la mer des Tchouktches. Au large de l'Alaska et de la province du Yukon (Canada), s'étend la mer de Beaufort. Le passage du Nord-Ouest représente l'ensemble des détroits de l'archipel arctique canadien. Au sud-est de ce passage, s'étend la baie d'Hudson. Entre la péninsule d'Ungava et l'île de Baffin se trouve le détroit d'Hudson. Les rives nord-ouest du Groenland baignent la mer de Lincoln. Entre le Groenland et l'île de Baffin se situent la baie de Baffin (au nord) et le détroit de Davis (au sud). Au nord de l'Islande, entre l'île Jan Mayen et les côtes orientales du Groenland, s'étend la mer du Groenland.
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Au nord de la mer de Norvège se trouve le Svalbard, qui appartient à la Norvège. Plus à l'est, plusieurs archipels s'étendent le long des côtes de Russie, on rencontre tout d'abord la Nouvelle-Zemble et la terre François-Joseph, puis la terre du Nord et les Îles de Nouvelle-Sibérie, enfin l'île Wrangel. Au Canada est situé l'archipel Arctique avec l'île Banks, l'île Victoria et l'île du Prince-de-Galles. Au nord de ces dernières s'étendent les îles de la Reine-Élisabeth. Parmi elles se trouvent l'île Devon et l'île d'Ellesmere, cette dernière bordant directement l'océan Arctique. Au sud de celle-ci se situe l'île de Baffin, la plus grande des îles canadiennes. De l'autre côté de la mer de Baffin et du détroit de Davis, se trouve la plus massive des îles arctiques, le Groenland, propriété du Danemark. Puis, entre la mer du Groenland et la mer du Nord, on rencontre l'Islande avec ses glaciers et son intense activité volcanique. Enfin, plus au nord, est située l'île Jan Mayen qui abrite le volcan actif émergé le plus septentrional du globe terrestre.
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Dans les régions froides arctiques ou antarctiques, l'agent d'érosion principal est le gel. La couverture végétale est en effet rare, le régime des précipitations peu violent et les aménagements humains peu importants. On retrouve des contraintes et des formes communes à la haute montagne (modelés glaciaires). Cependant, l'amplitude thermique est moins violente et la pente n'est pas obligatoire. Dans certaines régions se combinent pente et climat polaire (Groenland, centre de l'Arctique). Le glacier Vatnajökull en Islande aurait arraché un mètre de substrat rocheux en 180 ans[4].
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Les glaciers transportent aussi des moraines, comme en haute montagne.
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On trouve également en Arctique des fjords (vallée glaciaire très profonde, habituellement étroite et aux côtes escarpées, se prolongeant en dessous du niveau de la mer et remplie d'eau salée), des icebergs (issus de l'érosion marine et du réchauffement), ainsi que des plateaux rocheux érodés, les fjells.
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Le pergélisol est une autre caractéristique des régions polaires et subpolaires. Le sol est gelé en permanence et sur de grandes profondeurs (600 mètres en Sibérie[5]), même si la surface peut dégeler en été. Les eaux de fonte stagnent et forment de vastes marécages. Elles alimentent des coulées et des glissements de terrains sur les pentes : c'est le phénomène de la solifluxion. Les formes liées au pergélisol sont les hydrolaccolithes, les pingos, les palses, les pipkrakes[6].
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Le Sognefjorden, Norvège.
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Île Baffin.
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île d'Uummannaq (en), Groenland.
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Des éleveurs nenets de rennes en Iamalie.
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Kotzebue, Alaska.
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Record de froid = −70 °C
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Record de chaleur = 21 °C
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Dans l'Arctique, le réchauffement climatique est deux fois plus rapide que la moyenne mondiale, sous l'effet principalement du déclin de la glace de mer et de l'augmentation des températures de l'océan Arctique[7]. Le 14 juillet 2019 la base canadienne d'Alert, qui est le point habité le plus nordique de la planète (à 817 km du pôle nord) a battu son record absolu de température en atteignant 21,0 °C soit 1 °C de plus que le record précédent (8 juillet 1956) ; C'est la température la plus haute jamais relevé au dessus de 80° Nord de latitude[8].
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De 2019 à 2020, la mission MOSAiC doit emmener l'équipage du brise-glace Polarstern étudier le climat de l'Arctique. La mission, d'un budget de 140 millions d'euros, vise à améliorer les modèles climatiques et à fournir des informations précises sur l'évolution du climat. Sous la direction de l'institut Alfred Wegener, 300 scientifiques de 17 pays étudieront pour la première fois l'ensemble du système climatique de la région, sur une plaque de glace[9].
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L'Arctique est constituée principalement d'un océan gelé (banquise) entouré de terres très froides (toundra). Des hommes et de nombreuses espèces animales y vivent :
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La région arctique est unique par sa nature. Les cultures locales et les peuples autochtones (Inuits, Lapons, Samoyèdes, etc.) se sont adaptés au froid et aux conditions extrêmes (végétation rare ou absente, nuit polaire, etc.). Elle occupe une position-clef dans l'équilibre physique, chimique et biologique de la planète. Elle est très sensible aux changements climatiques par l'évolution des courants marins ou de la température, et ses réactions se répercutent largement sur l'état global de l'environnement : cette région est considérée par les chercheurs comme le premier indicateur des modifications futures du climat.
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L'environnement arctique semble - comparativement au reste des écosystèmes terrestres - devoir être le plus propre, mais il souffre d'une pollution diffuse et de fortes pollutions localisées qui mettent en danger les personnes vivant près de ces lieux. En effet, du fait des grands courants marins et aériens mondiaux, la région arctique est la destination de nombreux polluants transportés sur de longues distances, et leur concentration dépasse en certains endroits celle que l'on trouve près des villes densément peuplées. L'Arctique se couvre au printemps d'une brume légère qui est attribuée à ces polluants aéroportés.
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En outre, le fond de l'océan Arctique et les pergélisols libèrent du CO2 et du méthane (à partir de clathrates), un puissant gaz à effet de serre, à un rythme plus élevé que ne le pensaient les experts, ce qui pourrait aggraver le réchauffement climatique[10]. En 2019, les chercheurs constatent la fonte du permafrost des îles arctiques du Canada. Les modèles climatiques établis par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) ne prévoyaient pas un tel dégel avant 2090[11]
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Depuis les années 1960 le taux saisonnier de CO2 de l'air arctique fluctue de manière de plus en plus importante. Des fluctuations sont normales (dues aux cycles annuels de végétation terrestre et algales), mais elles ont augmenté dans certaines régions arctiques de près de 25 %. Ceci semble dû au dérèglement climatique et à une augmentation de la surface végétalisée et de la durée d'activité annuelle des végétaux[12]. L'imagerie satellitaire montre une extension de la toundra, surtout depuis les années 1980, dans l'est de la Russie par exemple[12]. Pour l'instant cette extension de végétation semble pouvoir absorber ce CO2, mais à l'avenir si les nutriments du sol sont lessivés par l'eau de fonte des glaces (ou en cas de grands incendies de forêt, ou avec la montée de la mer..) le CO2 généré par la décomposition de la matière organique piégée dans le sol pourrait encore renforcer l'effet de serre[12].
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Le changement climatique a des effets importants et visibles sur l'arctique [13]. Néanmoins le taux moyen de perte de glace de la banquise arctique qui, au cours des étés jusqu'en 2006, était en moyenne de 62,809 km2, est redescendu à 45 000 km2 en 2009[14]. Son évolution en 2009 se rapproche de la normale[15],[16],[17],[18]. Au cours de la 3e Conférence de Genève sur le climat[19] qui s'est tenue en septembre 2009 à Genève, on a rappelé[20] que l'évolution de la banquise arctique est aussi due à l'influence de cycles naturels tels que l'oscillation Nord-Atlantique.
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En septembre 2012, la glace de mer en Arctique a atteint son record de fonte. Cette dernière décennie marque en effet la période du plus grand déclin de l’étendue de la couverture glaciaire jamais enregistrée. La banquise se réduit, elle devient aussi plus fine et plus jeune, sa superficie est bien en deçà de la moyenne relevée entre 1979 (date des premiers relevés satellites) et 2000. Cette réduction de la surface s'accompagne d'un amincissement considérable : la banquise a perdu environ la moitié de son volume en une trentaine d'années. En 2012, pour la première fois, la banquise arctique est sous les 4 millions de km².
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Au cours de l'été 2015, la surface couverte par la banquise a atteint le quatrième point le plus bas depuis 1979, couvrant 34 % moins que la moyenne entre 1979 et 2000[21].
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La faune de l'Arctique et les écosystèmes arctiques subissent déjà l'accumulation de polluants organiques (organochlorés, dont pesticides en particulier) et métalliques (plomb, mercure, cadmium, etc.) apportés des régions agricoles et industrielles par les vents et les courants marins[22]. Les taux présents dans les animaux de certains de ces polluants (mercure ou DDT par exemple) restent très préoccupants alors que d'autres tendent à diminuer (PCB par exemple, avec toutefois des variations selon les espèces et le sexe et l'âge de l'animal [23],[24]).
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La région arctique possède d'intéressantes ressources naturelles (pétrole, gaz, poisson, et même forêts si on compte la région subarctique), accessibles grâce aux technologies modernes et à l'ouverture de la Russie. En 2009, les États-Unis, la Russie, le Danemark, la Finlande, la Norvège et le Canada ont mis en commun leur travail scientifique en géologie de l'Arctique en produisant ainsi la première carte géologique[25].
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Selon la revue Nature, un tiers des réserves de pétrole, la moitié de celles de gaz, et 80 % de celles de charbon devraient rester sous terre pour que soit respecté l’objectif de hausse des températures de 2 °C d’ici à 2050. Dans ces conditions, le développement du pétrole et du gaz de l’Arctique est particulièrement contestable. Ce défi s’ajoutera à celui, des risques sur l’environnement posés par l’exploitation de l’Arctique : une fuite de pétrole serait en effet dramatique pour cet écosystème unique[26].
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Le tourisme de masse dans les zones froides et exotiques se développe aussi, représentant à la fois une opportunité et une menace pour cette région.
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L'Arctique est une des dernières vastes régions mondiales restées à l'état sauvage, et son importance dans la préservation de la biodiversité est primordiale. L'augmentation de la présence humaine détruit progressivement l'habitat naturel : l'Arctique est très sensible à l'érosion des sols et à la perturbation des rares lieux de reproduction des espèces animales locales.
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Les premiers habitants des régions arctiques du milieu et de l'Est de l'Amérique sont désignés comme la tradition microlithique (ou tradition des petits outils), et ont existé vers 2500 av. J.-C. Ces habitants se composaient de plusieurs sous-ensembles, incluant la culture Independence et la culture Pré-Dorset. La culture de Dorset (inuktitut : tuniit ou tunit) se réfère aux habitants du centre et du côté est de l'Arctique. La culture de Dorset a évolué en raison des mutations technologiques et économiques au cours de la période 1050-550 av. J.-C. À l'exception de la région du Québec et du Labrador[27], cette culture a disparu autour de 1500 ap. J.-C.
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La transition de la culture Dorset vers la culture de Thulé date environ du IXe-Xe siècle. Des scientifiques supposent qu'il pourrait y avoir existé des contacts entre ces deux cultures, avec le partage de techniques, telles que la conception des têtes de harpon, ou bien les Thulés trouvèrent des vestiges de la culture de Dorset et les adaptèrent à leur propre culture. D'autres supposent que les Thulés forcèrent la migration des Dorsets.
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Les premières installations des européens dans la région arctique datent du Xe siècle lorsque les populations scandinaves et des Russes explorent cette région ou s'y installent. Vers la fin du premier millénaire, Erik le Rouge part de l'Islande et fonde une colonie au Groenland.
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En 1300, les Inuits, habitants actuels de l'Arctique et descendants de la culture Thulé, s'installèrent dans l'ouest du Groenland, et déménagèrent vers l'est du Groenland au cours du siècle suivant. Au fil du temps, les Inuits ont ainsi émigré depuis les régions arctiques du Canada vers le Groenland, la Russie et les États-Unis et sont aujourd'hui le peuple symbolique de la région Arctique. Les autres peuples autochtones du cercle arctique comprennent les Tchouktches, Evenks, Iñupiats, Khantys, Koriaks, Nénètses, Samis, Youkaguirs et Yupiks.
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On compte aujourd'hui environ 4 millions d'habitants en terre Arctique. Même si le chiffre n'est pas officiel, il semble refléter une vague idée de cette population. La culture traditionnelle et le mode de vie ancestral des habitants de l'Arctique ont évolué au courant du XXe siècle, vers une forte « occidentalisation ». Les Inuits ont abandonné leurs habitations traditionnelles (igloo et hutte) pour des maisons préfabriquées, et leurs chiens de traineau pour des motoneiges.
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De nombreuses considérations culturelles et politiques autour de l'identité inuite se sont exprimées ces dernières années, dues à ce changement rapide de mode de vie. Il en ressort que les Inuits ne sont pas considérés comme une nation, mais que la reconnaissance de ce peuple parait cruciale pour la sauvegarde économique, culturelle, sociale et environnementale de cette région du globe.
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L'Arctique n'est pas reconnu comme un continent, mais comme une zone maritime gelée, par le droit international[28]. De fait, avec la fonte des glaces, la modification du droit de la mer est en plein débat entre les États côtiers de l'Arctique, ceux-ci désirant étendre leur droit pour augmenter leurs possibilités d'exploitation de ressources.
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La région arctique présente un intérêt politique international important. Une coopération à grande échelle a commencé dans les années 1990. C’est en 1991 que les huit pays arctiques ont mis en place un traité de Stratégie pour la Protection de l’Environnement Arctique (SPEA). Quelques années plus tard, en 1996, la déclaration d’Ottawa met en place le Conseil de l’Arctique avec le Canada, la Russie, la Norvège, le Danemark, l’Islande, les États-Unis, la Suède et la Finlande. Le but du Conseil est de développer la collaboration entre les pays arctiques sur les questions de développement durable et de protection de l’environnement. En plus des huit pays signataires, six associations autochtones de la régions ont le statut de participants permanents au Conseil.[29] Des centaines de scientifiques et de spécialistes de l'Arctique ont compilé de nombreuses informations[réf. nécessaire].
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Certains pays affirment que l'Arctique n'a jamais été politiquement investi, et dans le même temps, certaines puissances militaires lui ont donné une grande importance stratégique. Le Canada y possède un poste d'alerte avancé, et en réclame une grande partie. C'est le capitaine Joseph-Elzéar Bernier (1852-1934) qui a revendiqué le territoire de l'Arctique canadien, le 1er juillet 1909, sur l'île Melville. La marine canadienne y patrouille régulièrement afin d'y affirmer sa souveraineté.
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Dans les années 1950 et 1960, l'Arctique a souvent été le lieu de tests de sous-marins, sonars et autres nouvelles armes. L’établissement de la souveraineté canadienne sur le fameux passage du Nord-Ouest dans l’Arctique a, selon le gouvernement canadien, pour objectif principal de s’attaquer au problème de l’impact des changements climatiques en Arctique et de l’Accord sur les revendications territoriales du territoire inuit de Nunavut. Le gouvernement canadien a annoncé en 2007 l'octroi de trois milliards de dollars pour la construction de bateaux de patrouilles côtières et d’un port en eau profonde à Nanisivik au Nunavut.
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Durant la guerre froide, la région fut étroitement surveillée par l'armée américaine et l'OTAN, pensant que les frappes nucléaires de l'URSS commenceraient par l'envoi de missiles balistiques passant par le Pôle Nord vers les États-Unis.
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En 2001, la Russie avait déposé devant l'Organisation des Nations unies une demande de fixation des limites extérieures de son plateau continental en Arctique (les dorsales Lomonossov et Mendeleïev), ainsi que dans les mers de Béring et d'Okhotsk (d'une superficie de 1,2 million de kilomètres carrés au total). Ce faisant, elle a affirmé ses revendications, contestées par ses voisins, notamment par le Canada, sur le plateau continental étendu riche en hydrocarbures et dont les réserves sont estimées à 10 milliards de tonnes. La commission onusienne des limites du plateau continental qui regroupe des représentants de 21 États dont la Russie et qui est chargée de définir les limites du plateau continental conformément à la Convention des Nations unies sur le droit de la mer de 1982, a conclu que les données fournies par Moscou ne suffisaient pas pour considérer les zones de l'océan Arctique indiquées comme faisant partie du plateau continental russe, et a recommandé une étude complémentaire.
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En juillet 2007, une expédition polaire russe a effectué une plongée inédite (à −4 200 m) et spectaculaire dans les profondeurs de l'océan Arctique afin de collecter des preuves supplémentaires permettant d'appuyer les revendications russes. Un drapeau russe en titane y a également été symboliquement planté. En mars 2009, la Russie a décidé de créer, d'ici à 2020, un groupement de troupes dans l'Arctique, en vue de protéger ses intérêts économiques et politiques dans cette région[30].
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La flambée du prix du baril de pétrole a favorisé une course aux réserves jusqu'alors non rentables. Une étude de l’institut d'études géologiques des États-Unis a montré, en 2008, que l'Arctique pourrait receler près du quart des réserves d'hydrocarbures (pétrole et gaz) restant à découvrir dans le monde[31]. Les nouvelles technologies, le recul de la banquise à la suite du réchauffement climatique et la proximité géographique rendent ces nouveaux filons attirants pour les pays limitrophes. D'un point de vue économique, une diminution des glaces polaires ouvrirait de nouvelles routes commerciales pour les navires dans l'Arctique, en rendant par ce fait le pétrole plus facile à extraire. On estime ainsi que deux grands passages pourraient voir le jour vers 2050 pendant l'été : le passage du nord-est et le passage du nord-ouest. Cela permettrait de raccourcir les trajets entre l'Atlantique et le Pacifique.
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À part la Russie et le Canada, la zone de l'Arctique est également convoitée par les États-Unis, le Danemark et la Norvège, bien que la marine de guerre de ce pays ait décidé de la fermeture de sa base navale d'Olavsvern (Tromsø)[32]. La Russie affirme cependant qu'elle ne revendique qu'une partie de la dorsale Lomonossov, son prolongement au-delà du pôle Nord appartenant probablement au Canada ou au Danemark (via le Groenland).
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L'Europe a adopté mi-2011[33] des mesures de soutien à une gestion efficace de l'Arctique. Alors que des étés sans glace sont attendus vers 2050, le recul de la banquise « ouvre de nouvelles perspectives économiques dans la région, notamment pour la navigation, l'industrie minière, la production d'énergie et la pêche », non sans impacts sur les écosystèmes et modes de vie des populations arctiques précise le communiqué. Un programme en 28 points porte sur la recherche[34], l'amélioration du sauvetage en Arctique[35], le développement durable, au profit des communautés locales et indigènes, la lutte contre le changement climatique. Ce programme encourage également des transports maritimes plus propres et une exploitation minière plus durable.
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Le plan encourage un dialogue bilatéral entre Canada, Islande, Norvège, Fédération de Russie et États-Unis et la candidature de l'UE au statut d'observateur permanent au sein du Conseil de l'Arctique, ainsi qu'un dialogue plus régulier avec les organisations indigènes quant aux politiques et programmes de l'UE. En juillet 2012, le Parlement européen et les États membres de l'UE peuvent soumettre leurs observations sur ce programme.
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En 2018, un accord international juridiquement contraignant, historique (c'est une première mondiale) est signé par les cinq pays arctiques et les principaux pays qui y pêchent. Il confie aux scientifiques, pour 16 ans au moins, la partie du centre de l'Arctique qui a été « ouverte » par le changement climatique, tout en y interdisant la pêche commerciale[a]. Les signataires sont le Canada, la Norvège, la Russie, le Danemark (Groenland et îles Féroé) et les États-Unis, plus les puissances de pêche que sont l'Islande, le Japon, la Corée du Sud, la Chine, l'Union européenne et le Conseil circumpolaire inuit[37].
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Drapeau du Groenland.
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Drapeau des Territoires du Nord-Ouest.
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Drapeau du Nunavik.
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(lb) Groussherzogtum Lëtzebuerg
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(de) Großherzogtum Luxemburg
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49° 36′ 33″ N, 6° 07′ 55″ E
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Le Luxembourg, en forme longue le Grand-Duché de Luxembourg[3],[b],[c] ou le grand-duché de Luxembourg[d], en luxembourgeois Lëtzebuerg Écouter et Groussherzogtum Lëtzebuerg, en allemand Luxemburg et Großherzogtum Luxemburg, est un pays d'Europe de l'Ouest sans accès à la mer[e]. Il est bordé par la Belgique à l'ouest et au nord, l'Allemagne à l'est, et la France au sud. Il comprend deux régions principales : l'Oesling au nord, qui est une partie du massif de l'Ardenne, et le Gutland au sud, prolongement de la Lorraine au sens géologique du terme. Le Luxembourg compte 602 005 habitants au 1er janvier 2018[1], et s'étend sur une superficie de 2 586 km2, faisant de lui l'une des plus petites nations souveraines d'Europe.
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Le Luxembourg est une démocratie représentative et une monarchie constitutionnelle avec un grand-duc pour chef d'État, faisant du pays le seul grand-duché encore existant en tant qu'État souverain. Son économie dynamique en fait un des pays les plus riches et des plus prospères du monde, avec le PIB par habitant le plus élevé du monde selon le FMI en 2014. L'économie est principalement centrée sur les activités financières (environ la moitié du produit intérieur brut), favorisée par une fiscalité attractive voire dérisoire dans certains domaines (quasi-exonération d'impôts pour les bénéfices issus de l'exploitation de brevets ou de logiciels). Selon l'ONG Oxfam, en 2017, le Luxembourg figure parmi « les paradis fiscaux les plus agressifs utilisés par les entreprises ». La localisation centrale du territoire luxembourgeois en Europe a historiquement fait de lui un lieu d'une grande importance stratégique pour de nombreuses puissances, depuis sa fondation en tant que fortin romain[8], son accueil d'un château franc durant le Haut Moyen Âge, et son rôle de bastion pour le chemin des Espagnols entre les XVIe et XVIIe siècle.
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Le Luxembourg est le plus petit membre fondateur de l'Union européenne, de la zone euro, de l'OTAN, de l'OCDE, de l'ONU, de l'OSCE et du Benelux, reflétant son consensus politique en faveur de l'intégration économique, politique et militaire. La ville de Luxembourg, sa capitale et sa plus grande ville, est le siège de plusieurs établissements et institutions de l'Union européenne. En 2012, le Luxembourg a été élu pour la première fois de son histoire à un siège temporaire au Conseil de sécurité des Nations unies. En raison de sa position géographique, la culture luxembourgeoise est une fusion de l'Europe germanique et romane, intégrant chacune des deux. De ce fait, le Luxembourg est un pays trilingue : le luxembourgeois, le français et l'allemand sont les trois langues officielles et, depuis 1984, le luxembourgeois a légalement le statut de « langue nationale »[9].
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Le Grand-Duché de Luxembourg est situé au cœur de l'Europe occidentale, entre la Belgique, l'Allemagne et la France. Le Grand-Duché présente deux régions naturelles : l'Oesling, au nord, et le Gutland, comprenant la vallée de la Moselle à l'est ainsi que le bassin minier au sud. La superficie totale du pays est de 2 586,4 km2, l'Oesling occupant 828 km2 et le Gutland 1 758 km2. Ses points culminants sont le Burrigplatz (559 m) et le Kneiff (560,3 m).
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Luxembourg est située à une altitude de 300 m au-dessus du niveau de la mer. La capitale surprend par le contraste entre les quartiers modernes, perchés sur un plateau rocheux découpé à pic, et les trois quartiers bas que sont Grund, Clausen et Pfaffenthal. Depuis les années 1960, le quartier européen avec les institutions européennes est implanté sur le plateau de Kirchberg, au nord-est de la ville.
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La variété des paysages constitue l'un des grands attraits du Luxembourg, qui se divise en deux régions principales, l'Oesling et le Gutland.
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Le pays est presque totalement inclus dans le bassin versant de la Moselle, donc du Rhin. Les quatre rivières les plus importantes du Grand-Duché sont la Moselle, la Sûre, l'Our et l'Alzette. Les autres sont la Mess, la Mamer, l'Eisch, l'Attert et la Wark à l'ouest ; la Wiltz, la Clerve et la Blees au nord ; l'Ernz blanche, l'Ernz noire, la Syre et la Gander à l'est. La Pétrusse est un cours d'eau mineur qui traverse la ville de Luxembourg, avant de se jeter dans l'Alzette. Mis à part la Chiers qui quitte le Sud-Ouest du pays pour le bassin de la Meuse, ainsi que la Fooschtbaach qui quitte le Nord du pays près de Hautbellain également pour le bassin de la Meuse, les rivières du Luxembourg sont tributaires du bassin du Rhin par l'intermédiaire de la Moselle.
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Le Luxembourg n'a pas un climat parfaitement défini : il oscille entre le climat océanique de la zone atlantique (écarts saisonniers faibles, hivers doux et pluvieux) et le climat continental des plaines de l'Europe orientale (écarts saisonniers marqués, hivers rudes et ét��s pluvieux). L'influence océanique amène des précipitations en toute saison et l'influence continentale amène un froid piquant et sec l'hiver. De mai à la mi-octobre, le climat est tempéré. Juin, juillet et août sont les mois les plus chauds ; juillet et août souvent les plus ensoleillés. En septembre et octobre, le Luxembourg connaît souvent son propre « été indien ». La température moyenne annuelle est de 9,4 °C, elle oscille entre −2,6 °C et 21,6 °C (1981-2010). De légères variations de température existent entre le nord et le sud du pays ; elles sont dues à une différence d'altitude et se situent autour de 2 °C.
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Le territoire du Grand-Duché est divisé en 102 communes — dont douze ont le statut de ville établi par la loi —. Les communes sont regroupées en douze cantons, qui ne sont pas des découpages à but administratif, ils servent uniquement à définir les quatre circonscriptions électorales et les deux arrondissements judiciaires (Luxembourg et Diekirch), au contraire des trois anciens districts (Diekirch, Grevenmacher et Luxembourg) abolis en 2015 et qui avaient notamment pour rôle la surveillance de la gestion des administrations communales ; l'État a repris l'ensemble de ces compétences.
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Les douze cantons sont :
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Sur le plan électoral, le Grand-Duché est subdivisé en quatre circonscriptions électorales : Nord, Est, Sud et Centre.
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Sur le plan judiciaire, le Grand-Duché est subdivisé en deux arrondissements, celui de Luxembourg et celui de Diekirch. L'arrondissement de Luxembourg possède deux centres de justice de paix (Luxembourg et Esch-sur-Alzette), l'arrondissement de Diekirch n'en possède qu'un (Diekirch).
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Le jour du dépassement (date de l'année, calculée par l'ONG américaine Global Footprint Network, à partir de laquelle l'humanité est supposée avoir consommé l'ensemble des ressources que la planète est capable de régénérer en un an) du pays[Note 1] est en 2019 le 15 février. Le Luxembourg est le pays de l'UE dont la consommation dépasse le plus les capacités de la planète[11].
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Le réseau Natura 2000 rassemble des sites naturels ou semi-naturels de l'Union européenne ayant une grande valeur patrimoniale, par la faune et la flore exceptionnelles qu'ils contiennent.
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En décembre 2018, le Luxembourg comptait 66 sites dont[12],[13] :
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La superficie totale est de 702 km2, ce qui représente 27 % de la surface terrestre du territoire du Luxembourg[14].
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La plus ancienne forme du nom est Lucilinburhuc — petite forteresse ou fortin —, dans une charte en latin datée de 963. En 1056, on trouve Lucelenburc ; en 1261, on rencontre Lucembour ; en 1244, déjà, on avait Luxemburgum dans un texte rédigé en latin ; et au bas Moyen Âge, on trouve Luxemburg (1377) en allemand et Luxembourg (1446) en français.
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La forme orale Lëtzebuerg, que ce soit en francique mosellan ou en luxembourgeois contemporain, a pu, dans le passé, être transcrite Lützelburg en allemand de chancellerie ou dans des ouvrages publiés par des auteurs allemands ; on trouve aussi Lützenburg au XVIIe siècle (cf. Topographie de Matthäus Merian), voire d'autres graphies[15].
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Sur un territoire habité par le peuple celto-germanique des Trévires, envahi successivement par les Romains et les Francs ripuaires, le château fort de Luxembourg, noyau de la future ville de Luxembourg et du comté du même nom, est fondé en 963. C'est du moins la date qui figure sur la charte d'échange signée par Sigefroid, comte d'Ardenne, et l'abbaye Saint-Maximin de Trèves. Le premier cède un domaine sis à Feulen, près d'Ettelbruck, en échange d'un promontoire rocheux surplombant l'Alzette où se trouvent les ruines d'un ancien castel datant de la fin de l'époque romaine et appelé Lucilinburhuc (= petite forteresse). Ce castel en ruines, bientôt remplacé par un nouveau castrum ou château fort, laissera son nom à ce dernier, à la ville qui ne tardera pas à naître autour et au futur comté : Luxembourg, en luxembourgeois Lëtzebuerg. Ce n'est que peu avant le milieu du XIe siècle qu'apparaît le titre de comte de Luxembourg. Le premier à l'avoir porté était Giselbert (1047-1059).
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Au cours du Moyen Âge, les comtes sont souvent en guerre contre leurs voisins, notamment l'évêché de Metz et la cité de Metz, qui en sont créanciers, et le puissant archevêque de Trèves, qui a des biens dans l'espace luxembourgeois, cherche à contrôler seul la vallée de la Moselle (commerce entre Nancy et le Rhin) et à limiter l'expansionnisme des comtes de Luxembourg. En fait, les comtes de Luxembourg successifs cherchent à arrondir leur territoire tous azimuts. Finalement, le comté de Luxembourg trouvera ses limites là où des évêques solidement installés (Trèves, Liège, Metz…) et de puissantes abbayes (Stavelot-Malmedy, Prüm, Mettlach, Saint-Hubert…) sauront lui barrer la route.
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Le comte Henri est élu empereur en 1312. Son fils Jean épouse l'héritière du Royaume de Bohême. Les Luxembourg régneront sur l'Empire et la Bohême jusqu'en 1437 (sauf pendant le règne de Louis IV de Bavière). En 1354, Charles IV du Saint-Empire élève le comté et ses 'dépendances' (les comtés de Durbuy et de La Roche ainsi que le marquisat d'Arlon, notamment) au rang de duché. La Bohême et l'Empire passeront par mariage à la Maison de Habsbourg.
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La dernière duchesse de Luxembourg, Élisabeth de Goerlitz, vend le duché au duc Philippe III de Bourgogne en 1441. Par après, le duché passe par mariage à la Maison de Habsbourg en 1482. L'empereur Charles Quint le donne en héritage, avec l'ensemble des Pays-Bas espagnols, la Franche-Comté et le vaste domaine colonial à son fils Philippe II d'Espagne.
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Le comte de Mansfeld, gouverneur de la ville de Luxembourg, construit dans la basse-ville (faubourg de Clausen) un palais dans le style espagnol. Ce palais a pratiquement entièrement disparu, encore sous l'Ancien Régime. L'actuel palais grand-ducal dans la ville haute, pour sa part, remonte en partie au XVIe siècle : sa partie la plus ancienne avait été construite en remplacement de l'hôtel de ville qui avait brûlé.
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Dans le cadre de sa politique des Réunions, le roi de France Louis XIV, dont les troupes occupent déjà le Barrois et la Lorraine, annexe le duché en 1684 mais celui-ci est ensuite rendu au roi d'Espagne, son possesseur légitime, en 1697 tandis que le Barrois et la Lorraine voisins retrouvent leur indépendance. Il est, à la suite de la guerre de succession d'Espagne transmis en 1714/1715 à la branche autrichienne de la Maison de Habsbourg et forme désormais, avec les provinces belges, les Pays-Bas autrichiens. Il y a, à Vienne, une secrétairerie chargée des Pays-Bas autrichiens. Par mariage, la Maison de Habsbourg devient Maison de Habsbourg-Lorraine en 1736. À Bruxelles, un gouverneur général (ou une gouvernante générale, le cas échéant) représente l'empereur (ou l'impératrice, à l'époque de Marie-Thérèse d'Autriche). L'impératrice nomme gouverneur son beau-frère, le prince Charles-Alexandre de Lorraine et lui donne comme ordre de mission : « Soyez le premier coq du pays ». Ce prince très populaire s'éteindra en 1780.
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Les réformes imposées par l'empereur Joseph II mécontentent les populations et, en 1789, éclate une révolution qui, partant de Bruxelles gagne la plupart des provinces. D'abord battues, les armées autrichiennes reviennent puis sont chassées par les armées de la République française. Tout le territoire « autrichien », duché de Luxembourg compris, est alors annexé à la France en 1795 et bien vite transformé en neuf départements réunis à la France. La plus grande partie du ci-devant duché de Luxembourg forme le département des Forêts. Le traité de Campo-Formio, en 1797, réglera cette question en droit.
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Après la défaite française de 1815, le traité de Vienne intègre huit des neuf départements réunis au Royaume des Pays-Bas sous le roi Guillaume Ier (1815-1830). Le département des Forêts, pour sa part, bientôt augmenté à l'ouest et au nord-ouest de terres anciennement luxembourgeoises mais amputé de tout son territoire à l'est des rivières Moselle, Sûre et Our, sert à reconstituer un État luxembourgeois, intitulé « grand-duché » et donné en possession personnelle au désormais roi grand-duc Guillaume Ier. Simultanément, le nouvel État est intégré comme État-membre à la Confédération germanique. Ceci permet d'accorder à la Prusse, qui s'est étendue jusqu'en Rhénanie, un droit de garnison dans la forteresse (désormais fédérale) de Luxembourg.
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En 1830, le gros du grand-duché de Luxembourg, mécontent du gouvernement du Royaume uni des Pays-Bas, participe à la Révolution belge qui éclate à Bruxelles, se propage aux villes et campagnes et aboutit à l'indépendance de la Belgique. Guillaume Ier n'étant pas parvenu, par la suite, à reprendre ses provinces méridionales, formant désormais la Belgique, il finit par reconnaître l'indépendance de la Belgique après neuf ans de conflit, mais obtient de conserver la partie Est (germanophone au sens large) du Luxembourg avec la forteresse. La partie Ouest, elle, principalement romane (wallon et gaumais, à l'exception du Pays d'Arlon, en allemand et au patois luxembourgeois Areler Land, devient une province du jeune État belge. Le grand-duché, réduit en 1839 de plus de la moitié de son territoire de 1815, conserve son statut compliqué : union personnelle avec le royaume des Pays-Bas, membre de la Confédération germanique, avec la présence d'une garnison prussienne dans les murs de la forteresse fédérale de Luxembourg. Luxembourg est alors la place forte la plus importante d'Europe, située à 65 km au nord de Metz, la plus importante place-forte française.
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En 1866, à la suite de la guerre austro-prussienne remportée par la Prusse (bataille de Sadowa), la Confédération germanique est dissoute. Le Luxembourg se trouve désormais en dehors du monde allemand que la Prusse cherche à dominer. Mais il est vrai que le Luxembourg a été intégré au Zollverein dès 1842 ; et la Prusse « oublie » de retirer sa garnison de Luxembourg dès 1866. La crise luxembourgeoise en 1867, due à la volonté du roi grand-duc Guillaume III des Pays-Bas de vendre son grand-duché à Napoléon III, ce que l'Allemagne en voie d'unification (sous Otto von Bismarck) ne veut pas tolérer, a pour conséquence la reconnaissance internationale de l'indépendance du Grand-Duché et son statut de pays neutre, garanti par les pays signataires hormis la Belgique elle-même neutre. Bien sûr, la Prusse doit, à cette occasion, évacuer sa garnison, ce qui permet à Napoléon III de sauver au moins un peu la face. Metz devient alors la plus importante place-forte d'Europe ce qui explique la volonté de l'état-major allemand de l'annexer en 1871. Le Luxembourg - neutre sur les plans politique et militaire - est alors, Zollverein oblige, pour ainsi dire une province économique de l'Empire allemand. Vu l'annexion de l'Alsace-Lorraine à l'Empire allemand, le Grand-Duché de Luxembourg n'a plus qu'une toute petite frontière commune avec la France.
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En 1890, à la mort du roi grand-duc Guillaume III, qui n'avait pas d'héritier mâle alors que la loi luxembourgeoise ne permettait pas encore à une femme d'hériter de la couronne, le Grand-Duché passe à la maison de Nassau-Weilburg : c'est la fin de l'union personnelle, le Luxembourg et les Pays-Bas ont désormais des souverains différents bien que de la même maison. Le premier souverain de Luxembourg issu de la famille Nassau-Weilbourg n'est autre que le vieux duc de Nassau Adolphe, ancien allié de l'Autriche et, donc, déchu de son trône nassovien en 1866 au profit de la Prusse. À sa mort, son fils Guillaume hérite du trône grand-ducal. Cependant, Guillaume IV et son épouse Marie-Anne de Bragance n'ayant pas de descendance mâle mais six filles, la loi salique est abandonnée en 1907 au profit de la princesse Marie-Adélaïde, née en 1894, qui succède donc à Guillaume IV à la mort de ce dernier en 1912, la grande-duchesse ayant exercé la régence pendant la maladie de son mari.
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Pendant la Première Guerre mondiale, le Luxembourg est occupé par les Allemands, en violation de la neutralité, jusqu'en 1918. La grande-duchesse Marie-Adélaïde, contestée par une grande partie de la population du fait de certaines maladresses, voire erreurs politiques, choisit de se retirer dans un couvent et abdique au profit de sa sœur Charlotte qui, malgré certaines oppositions, épouse le prince Félix de Bourbon-Parme (beau-frère du dernier empereur d'Autriche). Les négociations du traité de Versailles en 1919 confirment l'indépendance du pays tandis qu'un référendum populaire (en septembre 1919) consolide l'indépendance du pays et la monarchie.
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En mai 1940, les Allemands violent à nouveau la neutralité luxembourgeoise et occupent le grand-duché[16]. La famille grand-ducale et le gouvernement, afin d'écarter tout risque d'être pris en otages par les nazis, s'exilent à Londres, ancrant l'autorité légitime luxembourgeoise dans le camp des Alliés. À l'instar de l'Alsace-Moselle française, le régime nazi considère le Luxembourg comme un territoire allemand (les jeunes seront ainsi enrôlés de force dans la Wehrmacht). Le pays est libéré en septembre 1944 par les troupes américaines mais subit d'énormes pertes et destructions lors de la contre-offensive von Rundstedt en décembre de la même année.
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Dès 1944, l'union du Benelux est conclue avec la Belgique et les Pays-Bas. Désormais, le pays s'inscrit dans le processus de la construction européenne. En 1948, le Luxembourg est membre fondateur du traité de Bruxelles et de l'OTAN. En 1952, Luxembourg-ville devient le siège de la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA). L'adhésion à la Communauté économique européenne est le point de départ d'une expansion économique et d'une augmentation toujours plus forte de l'immigration.
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Le Grand-Duché de Luxembourg, État souverain et indépendant depuis le traité de Londres du 19 avril 1839, est une démocratie parlementaire sous le régime d'une monarchie constitutionnelle, dont la couronne est héréditaire dans la Maison de Nassau. Par le mariage de la grande-duchesse Charlotte, elle est passée dans la maison de Bourbon-Parme lors de l'accession au trône de son fils Jean en 1964.
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Comme dans toute démocratie parlementaire, la séparation des pouvoirs est souple au Luxembourg : il existe de nombreux liens entre le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif. Seul le pouvoir judiciaire est totalement indépendant[17].
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La Chambre des députés, le gouvernement et le Conseil d'État interviennent dans le cadre de la procédure législative.
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La Chambre des députés (Parlement), composée de 60 députés élus au suffrage universel tous les cinq ans, détient seule le pouvoir législatif. Elle a pour principale fonction de voter les projets et propositions de loi. Les députés possèdent un droit d'initiative parlementaire, qui s'exerce par la présentation de propositions de loi.
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Ses membres sont répartis dans plusieurs groupes politiques : le Parti populaire chrétien-social (CSV), le Parti démocratique (DP), le Parti ouvrier socialiste luxembourgeois (LSAP), Les Verts, le Parti réformiste d'alternative démocratique (ADR), le Parti pirate (PPL) et La Gauche.
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Le grand-duc possède également un droit d'initiative en matière législative mais ce dernier est, de fait, exercé par le gouvernement. Ce droit d'initiative, appelé initiative gouvernementale, permet au gouvernement de présenter des projets de loi à la Chambre des députés — au sein de laquelle le gouvernement dispose normalement d’une majorité —, ceci étant le cas de figure courant. Les lois votées par la Chambre des députés sont promulguées et publiées par le grand-duc. C'est à la suite de sa publication dans le recueil de législation appelé Mémorial qu'un texte de loi acquiert force obligatoire.
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Le Conseil d'État est un organe consultatif de l'exécutif composé de 21 conseillers, nommés et démis par le grand-duc.
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En matière législative, le Conseil d'État est obligatoirement appelé à émettre son avis sur l'ensemble des projets et propositions de loi présentés à la Chambre des députés, et ce, préalablement au vote des députés. Les lois sont soumises deux fois au vote de la Chambre, le second vote intervenant au plus tôt trois mois après le premier. Si la Chambre des députés, en accord avec le Conseil d'État, en décide autrement, il y a dispense du second vote, ce qui est devenu la pratique usuelle.
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En matière réglementaire, tout projet de règlement grand-ducal doit être soumis à l'avis du Conseil d'État, sauf le cas d'urgence à apprécier par le grand-duc. Le Conseil d'État est par ailleurs appelé à émettre un avis sur tous les amendements apportés aux projets et propositions de loi ainsi qu'aux projets de règlements grand-ducaux.
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Dans le cadre de son avis, le Conseil d'État est tenu de contrôler a priori la conformité des textes de loi par rapport aux normes de droit supérieur que sont la Constitution, les conventions et les traités internationaux ainsi que les principes généraux du droit.
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Le pouvoir exécutif est exercé par le grand-duc et les membres du gouvernement, qui le secondent dans l'exercice de ses pouvoirs constitutionnels.
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Le grand-duc est le chef d'État. Sa personne est inviolable, ce qui signifie que sa responsabilité ne peut être engagée : il ne peut être accusé ni poursuivi. L'irresponsabilité du grand-duc a pour corollaire la responsabilité ministérielle. Pour qu'un acte du grand-duc puisse produire ses effets, il doit être contresigné par un membre du gouvernement, qui en assume l'entière responsabilité. Cette responsabilité est générale en ce qui concerne les actes en rapport direct ou indirect avec les fonctions ministérielles. Elle peut être aussi bien juridique, c'est-à-dire pénale ou civile, que politique. En principe, tout acte portant la signature du grand-duc doit au préalable avoir été soumis à la délibération du Conseil de gouvernement.
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Formellement, la Constitution accorde au grand-duc le droit d'organiser librement son gouvernement, c'est-à-dire de créer les ministères, de répartir les départements ministériels et d'en nommer les membres. Dans la pratique, le grand-duc choisit, sur base des résultats des élections législatives ayant lieu tous les cinq ans, l'informateur et/ou le formateur du gouvernement, ce dernier devenant en général Premier ministre. Le formateur présente l'équipe des membres du gouvernement au Grand-Duc, qui procède à leur nomination et assermentation. Le nombre des départements ministériels dépasse fort souvent le nombre des membres du gouvernement appelés à en être titulaires : un même ministre gère donc fréquemment plusieurs portefeuilles.
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Le gouvernement nommé présente son programme politique devant la Chambre des députés qui, par un vote en sa faveur, lui exprime sa confiance. Le gouvernement dispose ainsi d'une majorité à la Chambre des députés sur laquelle il peut s'appuyer.
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Le gouvernement dans son ensemble et les ministres à titre individuel sont politiquement responsables de leurs actes devant la Chambre des députés. La sanction de la responsabilité politique des ministres consiste en l'obligation de cesser leurs fonctions lorsque la Chambre des députés leur refuse sa confiance (motion de censure). Il est d'usage que les ministres démissionnent au premier vote hostile de la Chambre des députés. En vertu de la Constitution, le grand-duc a le droit de révoquer à tout moment un membre du gouvernement mais, en pratique, la démission d'un ministre ou du gouvernement entier est présentée par le Premier ministre au grand-duc.
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Les cours et tribunaux sont chargés par la Constitution d'exercer le pouvoir judiciaire. Ils sont indépendants dans l'exercice de leurs fonctions.
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À la Cour constitutionnelle s'ajoutent deux ordres de juridictions : celles relevant de l'ordre judiciaire (Cour supérieure de justice, tribunaux d'arrondissement, justices de paix) et celles relevant de l'ordre administratif (Cour administrative, Tribunal administratif).
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La Cour de justice de l'Union européenne siégeant à Luxembourg n'est pas une institution du Grand-duché mais de l'Union européenne.
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Les citoyens luxembourgeois sont appelés à voter à trois types d'élections (sans compter les référendums) :
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Pour les élections européennes, les ressortissants de l'Union européenne domiciliés depuis au moins deux ans au Luxembourg peuvent choisir d'élire soit les députés européens luxembourgeois, soit les députés européens du pays dont ils sont ressortissants[18]. Pour les élections communales, le vote est ouvert aux citoyens de l'Union européenne domiciliés dans leur commune depuis au moins cinq ans[19].
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En ce qui concerne les élections législatives (60 députés), le Grand-Duché est subdivisé en quatre circonscriptions électorales :
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Pour tous les électeurs inscrits sur une liste électorale, le vote est obligatoire et secret, quelle que soit l'élection. Il est prévu une amende comprise entre 100 et 250 € pour un absentéiste, pouvant être majorée entre 500 et 1 000 € en cas de récidive[20].
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Le Luxembourg, membre de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN), a supprimé en 1967 le service militaire obligatoire et entretient une armée de 3 000 hommes. La gendarmerie et la force de police ont fusionné en 2000 pour former la police grand-ducale.
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Le chef de l'armée est le grand-duc de Luxembourg mais le contrôle effectif revient au ministre de la défense. Le chef d'état-major de l'armée luxembourgeoise était, jusqu'en 2013, le général (en titre) Gaston Reinig[21]. Il a été remplacé depuis par le général (en titre) Mario Daubenfeld.
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L'armée est impliquée dans de nombreuses missions de paix, notamment en Bosnie-Herzégovine et en Afghanistan dans le cadre des missions internationales de l'ONU et de l'OTAN.
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Les dix-sept avions AWACS E-3 de l'OTAN sont officiellement enregistrés comme avions de guerre du Luxembourg tant pour des raisons politiques que pratiques. Ils sont basés à Geilenkirchen, en Allemagne.
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Les dépenses de défense représentaient 1,2 % du produit intérieur brut en 1997 et on estimait que cette proportion valait 0,9 % en 2005[22].
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Le premier drapeau connu était porté par le comte Guillaume de Luxembourg en 1123. Il était burelé, donc rayé horizontalement, probablement jaune et rouge.
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Aujourd'hui, le drapeau luxembourgeois se compose de trois bandes rouge, blanc et bleu ciel, disposées horizontalement. Même si les drapeaux du Luxembourg et des Pays-Bas se ressemblent beaucoup, le signe distinctif du drapeau néerlandais est la bande bleu outremer.
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La majorité des drapeaux tricolores modernes est plus ou moins dérivée de la tricolore de la Ire République française. Même le très ancien drapeau néerlandais ne fut officiellement fixé aux couleurs rouge, blanc et bleu qu'en 1795, sous influence française, par la République batave.
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Le drapeau luxembourgeois ainsi que les armoiries de l'État sont protégés par la loi du 23 juin 1972[23] sur les emblèmes nationaux. Le rouge du drapeau correspond à la couleur Pantone 032C, le bleu à la couleur Pantone 299C (règlement grand-ducal du 27 juillet 1993).
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L'hymne national est constitué de la première et de la dernière strophes du chant Ons Heemecht (Notre Patrie en français) de 1859, un texte du poète Michel Lentz, mis en musique par Jean Antoine Zinnen (en). Il fut joué pour la première fois en public lors d'une grande cérémonie à Ettelbruck en 1864.
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L'hymne national luxembourgeois lance un vibrant appel à la paix. Il exprime toute la joie du pays d'être parvenu à trouver son indépendance en 1839, dans la quiétude et la prospérité.
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Inspiré d'une sonnerie de trompette ou d'une fanfare de cavalerie, dont il n'existe pas de trace écrite avant le XVIe siècle, le Wilhelmus est entonné lorsqu'un des membres de la famille grand-ducale arrive à une cérémonie officielle et au moment où il prend congé.
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Depuis la fin du XVIIIe siècle, il est de coutume de célébrer l'anniversaire de la naissance du souverain. Sous le long règne de la grande-duchesse Charlotte (1919-1964), cette célébration avait lieu en plein hiver, le 23 janvier, le jour de l'anniversaire de la souveraine.
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Par arrêté grand-ducal du 23 décembre 1961[24], la date de la célébration publique de l'anniversaire du souverain et, par là même, la fête nationale, a été fixée au 23 juin de chaque année, notamment pour des raisons météorologiques. Les festivités commencent la veille au soir.
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Le terme de « fête nationale » ne figure pas dans les textes de loi. Elle y est décrite comme « jour de la célébration publique de l'anniversaire du Grand-Duc ».
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L'origine des armoiries de l'État luxembourgeois remonte au Moyen Âge. Elles furent fixées autour de l'année 1235 par le comte Henri V de Luxembourg. Dès 1123, le comte Guillaume de Luxembourg portait une bannière burelée sur son sceau équestre. La majeure partie des descendants de la première maison de Luxembourg ont porté un burelé, alors que les descendants de la maison de Namur ont porté un lion.
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Les armoiries du Grand-Duché de Luxembourg sont à trois échelons : les petites armoiries, les moyennes armoiries et les grandes armoiries. Elles sont essentiellement composées d'un burelé d'argent et d'azur de dix pièces au lion rampant de gueules, couronné, armé et lampassé d'or, la queue fourchue et passée en sautoir.
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Les armoiries sont protégées par la loi du 23 juin 1972[23] sur les emblèmes nationaux. La loi du 27 juillet 1993[25] a modifié et complété celle de 1972.
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Le Luxembourg était, après avoir recouvré son indépendance en 1867, un des pays européens les plus pauvres et sous-développés d'Europe, de façon qu'un tiers de la population a dû, au XIXe siècle, s'expatrier outre-mer (surtout aux États-Unis, au Canada et au Brésil) pour des raisons de famine et de misère générale.
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Le Luxembourg doit sa prospérité à la découverte du minerai de fer dans le sud du pays dans les années 1840. Cette découverte allait donner son nom à toute une région, le Minett — du terme lorrain « minette » —, et marquer le passage d'un État agraire à un État industriel.
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De ce fait, dans les décennies suivantes, une industrie sidérurgique de plus en plus importante, allant de pair avec l'exploitation minière sous terre, a vu le jour. À une certaine époque, presque la moitié de la population masculine active était employée en l'industrie lourde, soutenue par une communauté assez importante d'immigrants italiens venus en vagues au Luxembourg dès la fin du XIXe siècle pour y chercher du travail. Les diverses usines sidérurgiques indépendantes de l'époque se sont finalement unies sous une même enseigne, l'ARBED, dès lors le groupe sidérurgique national, groupe qui par la suite a vu une large expansion jusqu'à fonder même des usines par exemple au Brésil. De son meilleur temps sidérurgique, le Luxembourg, malgré sa petite taille, était devenu le septième producteur d'acier le plus important du monde. Cependant, malgré la subsistance d'entreprises spécialisées de sidérurgie, l'industrie lourde a globalement disparu du pays et le dernier haut-fourneau a fermé en 1997.
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En octobre 2019, le ministère de la santé a annoncé que le Grand-Duché allait légaliser la culture, la vente, et la consommation de cannabis. Cette annonce fait du Luxembourg le premier pays européen à légaliser le cannabis[26].
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Les débuts de l'industrie luxembourgeoise, qui remontent au milieu du XIXe siècle, sont dominés par la sidérurgie, ayant connu un essor considérable à partir de 1950. À cette époque-là, le Luxembourg a également attiré les premières entreprises américaines comme Goodyear (production de pneumatiques), DuPont (production de polyester) ou encore Monsanto (production de fil en nylon), tout en développant le secteur financier.
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Au cours des années 1970, les crises sidérurgique et pétrolière ont eu un impact considérable sur l'industrie sidérurgique, qui était encore le principal pilier de l'économie luxembourgeoise. La diversification industrielle s'est exprimée à partir de 1980 par la création de la Société nationale de crédit et d'investissement — établissement bancaire de droit public spécialisé dans le financement des entreprises luxembourgeoises —, de zones industrielles et d'une centaine de nouvelles entreprises. Ceci a eu comme conséquence une baisse de la part de la sidérurgie et une hausse de celle des autres industries sur le plan du produit intérieur brut (PIB) luxembourgeois.
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En 2002, l'Arbed (Aciéries réunies de Burbach, Eich, Dudelange) a fusionné avec deux autres groupes sidérurgiques, Usinor et Aceralia, pour devenir Arcelor, leader dans la production mondiale de l'acier. La fusion d'Arcelor avec Mittal Steel Company en 2006 a donné naissance au groupe ArcelorMittal, le numéro un mondial de l'acier.
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À partir de 2004, le gouvernement a mis en place une nouvelle politique de diversification économique dans une optique de spécialisation multisectorielle : technologies de l'information et de la communication, logistique, sciences et technologies de la santé, écotechnologies...
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Spécialisée à l'origine dans les activités liées à l'euromarché dans les années 1960 et 1970, la place financière s'est ensuite tournée vers la gestion privée et, à partir des années 1980, vers la domiciliation et l'administration de fonds d'investissement. Ce développement a été avantagé par une vie politique et sociale favorable ainsi que par un cadre légal et réglementaire ouvert aux évolutions des marchés. Les évolutions ont été favorisées par l'entente entre les gouvernements, le législateur et le secteur privé.
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Ce cadre législatif et réglementaire a attiré des banques, des compagnies d'assurance, des promoteurs de fonds d'investissement et des prestataires de services spécialisés du monde entier du fait d'une politique fiscale très favorable aux entreprises[27],[28].
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La place financière du Luxembourg est le deuxième centre mondial de fonds d'investissement après les États-Unis, le plus grand centre européen pour les captives de réassurance, le premier centre pour la distribution transfrontalière de l'assurance vie dans l'Union européenne et le premier centre de banque privée pour les clients internationaux dans la zone euro. Par ailleurs, le Luxembourg est le plus grand domicile pour les fonds islamiques en Europe et le principal centre européen d'affaires en monnaie chinoise pour plusieurs activités.
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Le Luxembourg est devenu la place la plus importante d'Europe sur le marché des fonds d'investissement. 46 % du produit intérieur brut du pays dépend de son rôle de place financière. La croissance de la place financière luxembourgeoise fait que fin mai 2011 l'on comptait 144 banques présentes sur le territoire, totalisant plus de 26 000 salariés. Par ailleurs, le Luxembourg est le deuxième centre de fonds d'investissement du monde, après les États-Unis et le plus grand centre de banque privée dans la zone euro.
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Le Luxembourg figurait, jusqu'au début des années 2010, sur une liste des paradis fiscaux, ce en raison d'un secret bancaire entre-temps aboli en grande partie, d'avantages extrêmes pour grands holdings, etc. Depuis le Grand-Duché ne fait plus partie d'aucune liste noire actuellement et ses efforts ont été reconnus au niveau international. Le Luxembourg a adopté, par exemple, l'ensemble des dispositions de l'OCDE pour combattre l'évasion fiscale[29],[30],[31].
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En 2014, éclate le Luxembourg Leaks, scandale financier révélant le contenu de centaines d'accords fiscaux très avantageux conclus par des cabinets conseils pour le compte de nombreux clients internationaux avec le fisc luxembourgeois. Les révélations ont un retentissement international, mettant en lumière les pratiques d'évitement fiscal mises en œuvre au Luxembourg[32].
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Selon l'ONG Oxfam, en 2017, le Luxembourg figure parmi « les paradis fiscaux les plus agressifs utilisés par les entreprises »[33].
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En novembre 2018, le Luxembourg est rappelé à l'ordre par la Commission Européenne pour ne pas avoir légiféré sur les règlements européens concernant la lutte contre le blanchiment d'argent[34],[35].
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Le Luxembourg a joué un rôle pionnier sur la scène médiatique en Europe. Deux géants des médias et des communications sont nés au Luxembourg et continuent aujourd'hui leur développement à partir du Grand-Duché : RTL Group, premier diffuseur européen de télévision et de radio[réf. nécessaire], et SES grâce à une flotte de plus de 50 satellites. Ce dernier est une entreprise créée par le gouvernement luxembourgeois dans les années 1980, en prévision de la future société digitale. Après l'ouverture du mur de Berlin, et l'opportunité d'une grande demande d'alors de la part des allemands de l'Est au niveau de la télévision numérique, la SES a pu percer grâce à ses premiers satellites ASTRA. Pour devenir à ce jour[Quand ?], le groupe détenteur de satellites de télécommunication le plus important du monde[réf. nécessaire]. L'État luxembourgeois détient à part égales avec SES la société LuxGovSat.
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Depuis, de nombreuses autres sociétés actives dans les domaines convergents des médias et des technologies de l'information et de la communication se sont établies autour de ces deux piliers au Luxembourg.
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En 2005, le Grand-Duché adhère à l'Agence spatiale européenne.
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Le Luxembourg affiche également un des taux de spécialistes en informatique les plus élevés au monde[réf. nécessaire]. Par ailleurs, la sécurité de l'information et les réseaux de télécommunications de haute performance constituent une priorité du gouvernement en matière de recherche et développement.
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En plus de nombreuses petites et moyennes entreprises (PME), des multinationales de l'économie numérique comme Amazon, eBay, PayPal, iTunes ou encore Vodafone sont désormais[Quand ?] présentes au Grand-Duché. Parallèlement, diverses entreprises de haute technologie s'y sont implantées, à l'image du fabricant de scanners en trois dimensions Artec 3D.
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Le domaine de la production audiovisuelle bénéficie également de la politique du gouvernement par le biais de plusieurs schémas d'accompagnement public destinés à encourager son développement.
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Le gouvernement a procédé ces dernières années à des investissements importants en matière de recherche et d'innovation, et a mis en place toute une série d'instruments directs et indirects pour promouvoir ce domaine.
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Ainsi, un cadre légal relatif à la promotion de la recherche, du développement et de l'innovation a été créé en juin 2009 afin de stimuler la capacité d'innovation des entreprises et organismes de recherche privés.
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Le gouvernement a su mobiliser le montant de 700 millions d'euros en vue d'assurer la construction et l'équipement des bâtiments de l'université du Luxembourg ainsi que des institutions de recherche et d'innovation dans la Cité des sciences à Esch-Belval.
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Il a procédé au cours de ces dernières années à un investissement substantiel de l'ordre de 140 millions d'euros dans le développement du secteur des technologies de la santé, afin de favoriser la diversification économique dans un secteur de pointe en pleine croissance.
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Afin de consolider et de structurer davantage le système de recherche luxembourgeois, le gouvernement a regroupé en 2015 le Centre de recherche public Gabriel Lippmann et le Centre de recherche public Henri-Tudor au sein du Luxembourg Institute of Science and Technology, et a réuni l'Integrated Biobank of Luxembourg et le Centre de recherche public de la Santé au sein du Luxembourg Institute of Health. La recherche et l'innovation demeurent une priorité du gouvernement, ce dont témoigne l'enveloppe financière de 1,1 milliard d'euros pour la période 2014-2017, consacrée au contrat d'établissement de l'université du Luxembourg et aux contrats de performance des institutions de recherche publiques et du Fonds national de la recherche.
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De par sa position géographique au cœur des marchés européens et à une distance raisonnable des grands ports de fret européens tels qu'Anvers ou Rotterdam, le Luxembourg est une plateforme idéale pour les activités relevant du domaine de la logistique. Les activités ne se limitent cependant pas au simple transport de marchandises, mais le but est de fournir un service à valeur ajoutée (conditionnement, préparation, expédition et facturation des marchandises).
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Le Grand-Duché est ainsi une base opérationnelle pour de nombreux acteurs d'envergure mondiale dans le domaine de la logistique, tels que Cargolux, China Airlines, Cobelfret ou DB Schenker.
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L'aéroport international du Luxembourg occupe une des premières places sur le plan européen pour ce qui est du fret. Ce secteur est renforcé par la présence du Freeport Luxembourg, zone de libre-échange établie en 2014 à proximité de l'aéroport. Sur une surface de 22 000 m2 sont définis de nouveaux standards en matière de préservation, d'entreposage ainsi que de gestion d'œuvres d'art et d'objets de valeur.
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Par ailleurs, le gouvernement promeut le développement des écotechnologies visant à repenser toutes les activités produisant des biens et des services dans une perspective de développement économique durable.
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La Société nationale de crédit et d'investissement compte parmi ses nombreux instruments un prêt spécifique destiné à soutenir la recherche, le développement et l'innovation.
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Avec ses paysages bien diversifiés (surtout le Nord et l'Est), la vieille ville de Luxembourg et ses vestiges de la forteresse, classée à l'UNESCO, ses 80 châteaux forts et châteaux, ses multiples trésors culturels, ses nombreux musées (en partie de niveau international), le tourisme joue lui aussi un rôle non négligeable dans l'économie luxembourgeoise. Luxembourg est également connu comme haut-lieu de la gastronomie, le grand-duché détenant, à ce jour, le plus de restaurants et des chefs étoilés par habitants au monde. Les vins et 'champagnes' (appelés crémants au Luxembourg), développés le long de la Moselle luxembourgeoise, vins qui, il y a moins de 50 ans encore réputés être d'une qualité assez moyenne, ont connu un développement fulgurant, remportant ainsi à l'heure actuelle régulièrement de nombreux prix dans le cadre de foires ou concours internationaux.
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En 2015, le PIB par habitant du Luxembourg est le plus élevé au monde[36]. Ce chiffre est toutefois biaisé par le fait que les travailleurs frontaliers des trois pays voisins qui contribuent à générer une grande partie de ce PIB ne sont pas pris en compte lors du calcul du PIB/tête d'habitant. Leur nombre est en effet assez important pour fausser substantiellement les statistiques : en 2009, ils étaient près de 150 000 (environ 50 % de Français, 26 % de Belges et 24 % d'Allemands)[37]. En 2019, ce sont plus de 100,000 frontaliers résidant en France et travaillant au Grand-Duché qui sont recensés[38]. La dette publique de l'État luxembourgeois est une des plus faibles au monde.
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Le salaire minimum du Luxembourg est le plus élevé de l'Union européenne : plus de 2 071 euros brut par mois en 2018[39] soit environ 1 842 euros net.
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Le Luxembourg comptait 602 005 habitants le 1er janvier 2018 avec une croissance de la population de 68 % en 50 ans, croissance démographique plutôt exceptionnelle en comparaison avec les pays proches. Cette croissance démographique est principalement le fait de l'immigration. En effet, le solde migratoire, en moyenne annuelle, au Luxembourg était de 7,7 ‰ sur la période 1960-2011, alors qu'il n'était que de 1,1 ‰ dans l'UE-27 sur la même période. Dans les années 1990, le solde migratoire s'établit même à environ 10 ‰ en moyenne annuelle[40].
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Ainsi, 48 % de la population est de nationalité étrangère en 2018[1]. Sur les 602 005 résidents, on estime à environ 313 042 le nombre de Luxembourgeois, à 96 544 le nombre de Portugais devant les Français, qui représentent avec 45 822 individus le deuxième plus grand groupe d'étrangers[41].
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La Constitution luxembourgeoise permet à l'État d'organiser et de réglementer l'enseignement, obligatoire pour les enfants âgés de 4 à 16 ans. Ainsi, la majorité des écoles sont publiques et gratuites. Il existe cependant quelques écoles privées qui enseignent les mêmes programmes scolaires et préparent aux mêmes diplômes, mais elles sont payantes. À côté des écoles publiques et privées, quelques écoles étrangères payantes proposent un programme différent et ne délivrent par conséquent pas les mêmes diplômes.
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Les neuf premières années de scolarité, dont la première est facultative, sont regroupées sous l'appellation d'« enseignement fondamental », découpée en quatre cycles : le premier est constituée d'une année d'éducation précoce (facultative) et deux années d'éducation préscolaire (obligatoires), les trois autres constituent l'enseignement primaire.
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Les sept années suivantes constituent l'« enseignement secondaire », qui prépare aux études universitaires ou les six à huit années suivantes en ce qui concerne l'« enseignement secondaire technique », qui est orienté vers la vie professionnelle, en fonction de l'orientation choisie, bien qu'il permette aussi d'accéder à l'enseignement supérieur.
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Ensuite, l'enseignement supérieur est proposé soit :
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Le système scolaire luxembourgeois est marqué lui aussi par le multilinguisme, les trois langues officielles y sont pratiquées en fonction du cycle et des matières.
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Le Luxembourg est connu pour ses cyclistes, notamment grâce aux frères Fränk et Andy Schleck, ainsi que Kim Kirchen, tous les trois porteurs d'un maillot distinctif sur le Tour de France en 2008, ainsi que pour la deuxième place d'Andy Schleck aux classements généraux des Tours de France 2009 et 2011 et sa victoire a posteriori au Tour de France 2010 à la suite de l'affaire de dopage impliquant Alberto Contador[42].
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Quatre champions luxembourgeois ont remporté la Grande Boucle : François Faber en 1909 et Nicolas Frantz en 1927 et 1928, Charly Gaul en 1958 et enfin Andy Schleck en 2010.
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Le 6 août 2010, en cyclisme, le jeune Bob Jungels (17 ans) a remporté le Championnat du monde juniors du contre-la-montre[43].
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En athlétisme, Joseph Barthel a été champion olympique sur 1 500 mètres à Helsinki en 1952, et David Fiegen a été vice-champion d'Europe sur 800 mètres à Göteborg en 2006.
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En tennis féminin, Anne Kremer et Claudine Schaul se sont illustrées dans ce sport en remportant plusieurs tournois WTA et ITF, notamment Anne Kremer qui fut la première joueuse de tennis luxembourgeoise à atteindre le top 20 (18e le 29 juillet 2002). Gilles Müller, le no 1 du tennis luxembourgeois, a battu Rafael Nadal, au 2e tour de Wimbledon en 2005. Gilles Müller mérite par ailleurs d'être reconnu pour la qualité de son service. Il réussit des aces sans nécessairement s'appuyer sur une qualité de vitesse extraordinaire – ses premières balles sont régulièrement frappées entre 190 et 200 km/h, et très rarement au-dessus de 205 km/h. En 2008, il est le premier Luxembourgeois à atteindre les quarts de finale de l'US Open. Plus jeune, il a remporté le tournoi junior de l'US Open en 2001, année où il termine champion du monde junior.
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Bien que né en Autriche, le skieur Marc Girardelli a rapporté au Luxembourg, dont il a pris la nationalité, de nombreux titres mondiaux et médailles olympiques.
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Le Luxembourg peut se prévaloir d'un paysage médiatique étoffé et pluraliste. À côté d'une presse nationale dont les principaux quotidiens se qualifient volontiers d'opinion, les titres étrangers, les médias audiovisuels et les nouveaux supports sont abondants.
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Face à une population parfaitement polyglotte, l'utilisation des trois langues usuelles du pays — luxembourgeois, allemand, français — est une des particularités les plus frappantes de la presse luxembourgeoise. Certains d'entre eux accueillent aussi des articles dans l'autre langue et en luxembourgeois, tels le Luxemburger Wort dont le lectorat atteint environ 43 % de la population de plus de 15 ans[44]. Quelques journaux paraissent en portugais.
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Dans l'audiovisuel, ce n'est qu'au début des années 1990 que le monopole en place depuis les premiers pas de la radio dans les années 1920 tombe avec la libéralisation des ondes. Une grande partie de la population est abonnée à la télévision par câble. En outre, la télévision numérique terrestre est disponible au Luxembourg depuis 2006. Le secteur cinématographique se développe de plus en plus ces dernières années, avec des sociétés comme Samsa Film, Tarantula, ou encore Invictus Company Productions.
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Dans la presse écrite, du moins avant l'apparition d'organes de presse exclusivement francophones au début des années 2000, il est usuel de trouver côte à côte sur une même page des articles en langue allemande et en langue française.
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Le Luxembourg ne connaît par contre ni le phénomène de groupes de médias à capitaux familiaux, ni celui de médias dominés par des capitaux industriels. Quatre groupes de médias dominent le marché : RTL Group du côté de l'audiovisuel, Saint-Paul Luxembourg, Editpress et Maison Moderne du côté de la presse écrite.
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Son histoire, sa situation au sein d'un carrefour géographique et sa petite taille font du Luxembourg un pays largement multilingue. Le luxembourgeois (Lëtzebuergesch), qui est la langue maternelle des autochtones, a le statut de « langue nationale » depuis la loi du 24 février 1984. Il est toutefois peu utilisé par les expatriés résidant au Luxembourg, qui représentent environ 60% de la population. Le français, l'allemand et le luxembourgeois sont concurremment les trois langues administratives et quotidiennement parlées dans le pays[46]. Chaque citoyen ou résident peut, à son choix, s'adresser dans l'une de ces trois langues à l'administration, laquelle devra lui répondre dans la même langue.
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Le multilinguisme luxembourgeois n'obéit à aucune répartition territoriale entre différentes zones linguistiques, à la différence de pays multilingues tels que la Belgique ou la Suisse. Au Luxembourg, la répartition linguistique est plutôt « fonctionnelle » en ce que le choix de la langue dépend du domaine d'activité.
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Le français est l'unique langue utilisée pour la rédaction des lois, en raison de l'influence historique du code Napoléon sur le système juridique du Grand-Duché. Mais les débats à la Chambre des députés ont lieu majoritairement en luxembourgeois et plus rarement en français. Le français est la langue écrite généralement utilisée par l'administration et la justice (les décisions administratives ou jugements des tribunaux sont rédigés en français). Dans la vie quotidienne, le français est la langue souvent utilisée à l'écrit (les dépêches officielles, annonces publicitaires ou panneaux de circulation routière sont en français) ainsi que dans la vie commerciale. En raison du poids historique du journal germanophone Luxemburger Wort, l'allemand est très utilisé dans la presse écrite ainsi que dans les médias.
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L'administration fiscale et cadastrale est plutôt germanophone pour des raisons historiques. Le Luxembourg a adopté le modèle fiscal allemand et a été cadastré pour la première fois complètement par l'armée allemande, sous l'occupation pendant la Première Guerre mondiale. Les documents administratifs sont généralement délivrés en français et en allemand (déclarations de revenus, par exemple).
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L'école maternelle se fait en luxembourgeois. L'alphabétisation (première année primaire) se fait en allemand. Le français est enseigné à l'école dès l'âge de sept ans (deuxième année primaire). L'enseignement secondaire se fait majoritairement en français.
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Illustration du multilinguisme : il est fréquent que les journaux ou sites internet institutionnels fassent s'alterner des articles en français, en allemand et en luxembourgeois, sans que chaque article ne soit traduit dans les deux autres langues.
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Le Luxembourg est membre de l'Assemblée parlementaire de la francophonie de même que de l'Organisation internationale de la francophonie.
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Selon le recensement de 2011, 16,08 % de la population du pays est de nationalité portugaise[47] et 15,7 % parle le portugais en tant que langue principale[48].
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L'anglais est rarement utilisé dans la vie quotidienne, mais vivement requis dans certains domaines de la vie socio-économique (secteur bancaire, compagnies aériennes, etc.) et étudié par tous les lycéens.
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Même si le portugais et l'anglais n'ont aucun statut linguistique officiel au Luxembourg, il arrive que certaines communications officielles importantes comportent également une traduction dans ces langues (exemples : les mesures nationales de sécurité nucléaire ou le projet de constitution européenne)
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L'article 19 de la Constitution luxembourgeoise garantit la liberté des cultes, celle de leur exercice public, ainsi que la liberté de manifester ses opinions religieuses.
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Au Luxembourg, on considère que les communautés religieuses exercent un rôle public. Dans ce contexte, et comme le dispose l'article 22 de la Constitution, les sphères qui requièrent la coopération entre l'Église et l'État sont réglées par des conventions.
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Un accord[49] signé en janvier 2015 entre le gouvernement et les communautés religieuses établies au Luxembourg réformera les relations entre l'État et ces mêmes communautés. Les relations entre l'État et les cultes seront adaptées aux réalités sociétales, un cours commun « éducation aux valeurs » sera introduit dans l'enseignement public et les relations entre les communes et les cultes seront réformées en ce qui concerne les fabriques d'église.
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Il ressort de plusieurs enquêtes sur les valeurs au Luxembourg[50] que le pays connaît, malgré des certitudes morales affichées, un véritable effondrement de l'importance accordée à la religion.
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Parmi les grands événements religieux du Grand-Duché, on peut compter l'Oktav, la procession dansante d'Echternach et le pèlerinage à Notre-Dame de Fátima à Wiltz.
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Selon le Pew Research Center, en 2010, 70,4 % des habitants du Luxembourg sont chrétiens, principalement catholiques (65,9 %) et dans une moindre mesure protestants (3,2 %), alors que 26,8 % de la population n'est pas affilié à une religion et que 2,3 % sont musulmans et 0,5 % pratiquent une autre religion[51].
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Une des principales caractéristiques de la littérature luxembourgeoise est due à l'environnement linguistique né de la situation géographique et de l'histoire du Luxembourg, qui se trouve à la croisée des cultures romane et germanique.
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C'est ainsi que s'est développé au fil des siècles un environnement linguistique unique, caractérisé par l'association et la coexistence au quotidien de trois langues : le luxembourgeois, l'allemand et le français. Le multilinguisme sous-tend la littérature luxembourgeoise et influence le parcours des écrivains luxembourgeois.
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D'un point de vue purement linguistique, il n'existe pas une littérature luxembourgeoise, mais à proprement parler, des littératures luxembourgeoises s'exprimant en trois, voire en quatre langues si l'on y compte les auteurs anglophones. Cette production polyphone est répertoriée sous le terme collectif de Luxemburgensia[52] qui englobe toutes les œuvres littéraires et documents imprimés soit rédigés par des Luxembourgeois, soit produits au Luxembourg, soit ayant pour sujet le Luxembourg, et ce quelle qu'en soit la langue.
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La littérature de langue allemande est la plus accessible et la plus répandue au Luxembourg, même si, depuis quelques années, des talents en langue luxembourgeoise se dévoilent de plus en plus. La littérature luxembourgeoise d'expression française est plus modeste en nombre de publications, mais très remarquée à l'étranger.
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L'amateur de spectacle vivant trouve au Luxembourg de nombreuses scènes, qui accueillent des spectacles de renommée internationale et présentent leurs propres créations.
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Au cours de la dernière trentaine d'années, le monde théâtral luxembourgeois s'est constamment développé, tant au niveau de l'offre en matière de spectacles, qu'au niveau des compagnies et des scènes, qui sont devenues de plus en plus nombreuses.
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À côté du théâtre, du ballet ou de l'opéra traditionnels, le spectacle s'est diversifié, pour présenter de la danse contemporaine, des spectacles jeune public, de l'improvisation, du théâtre de rue, etc.
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Depuis plusieurs années, les spectacles pour enfants et jeunes ont trouvé une place de plus en plus importante dans le paysage culturel luxembourgeois.
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Plusieurs compagnies se consacrent à la création de spectacles jeunes publics, et des événements comme le festival international de théâtre de marionnettes (festival bisannuel) ou Traffo[53], le programme Jeunes Publics du CarréRotondes, contribuent à faire du spectacle jeune public un élément incontournable des scènes luxembourgeoises.
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La musique est sans doute la discipline culturelle la plus présente dans la vie quotidienne des Luxembourgeois. De la pratique amateur dans les chorales, harmonies et fanfares locales à la prolifération de groupes de rock, en passant par les classes des écoles de musique et conservatoires, nombreux sont les citoyens qui ont, du moins à un certain moment de leur vie, fait de la musique. De plus, les Luxembourgeois se rendent volontiers à des concerts de tous styles et participent en masse à des festivals de musique en plein air telles que le Blues'n Jazz Rallye, le Zeltik, le Rock-A-Field ou encore la Fête de la musique.
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À part quelques artistes dans les années 1980 comme Jimmy Martin, peu de musiciens professionnels se sont fait connaître au Luxembourg. Cependant, de nombreux groupes semi-professionnels se sont créés dans les années 1990 comme les groupes T42, Moof ou encore No Name. Aujourd'hui, plus de 50 groupes existent au Luxembourg, ils sont soutenus par la Rockhal, un lieu culturel réputé au Grand-Duché. Certains groupes parviennent même à dépasser les frontières luxembourgeoises, comme Eternal Tango (de), Inborn ou Rome (Jerome Reuter).
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Le Luxembourg s'est également fait connaître sur la scène internationale pour sa participation au Concours Eurovision de la Chanson. Il a participé dès la première édition du Concours Eurovision de la Chanson en 1956, mais il participe pour la dernière fois en 1993 et n'est toujours pas revenu dans le concours. Il détient cependant cinq victoires à son actif.
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Avec l'inauguration de deux salles de concert majeures en 2005, la Philharmonie Luxembourg, Salle de concert Grande-Duchesse Joséphine-Charlotte, et la Rockhal, Centre de musiques amplifiées, la scène musicale du Luxembourg a gagné encore davantage en dimension.
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À la fin des années 1980, le législateur luxembourgeois a mis en place un cadre légal et réglementaire visant le soutien à la production audiovisuelle. Le Fonds national de soutien à la production audiovisuelle (abrégé en Fonspa) est créé par la loi du 11 avril 1990. Cette loi a notamment pour but de soutenir, par un mécanisme d'avances sur recettes, la production, la coproduction et la distribution des œuvres d'origine luxembourgeoise.
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Le Luxembourg a su trouver sa place dans la production audiovisuelle mondiale si l'on en croit, entre autres témoins de cette évolution considérable, les nombreux prix obtenus dans les grands festivals internationaux par les cinéastes luxembourgeois.
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Le pays (co)produit annuellement une quinzaine de longs métrages, sans oublier les multiples documentaires et courts métrages. La professionnalisation du cinéma luxembourgeois a commencé dans les années 1990. Depuis lors, le Luxembourg dispose de plusieurs sites de tournage (Studio 352[54] à Contern et Filmland[55] à Kehlen), d'une académie du film (D'Filmakadémie[56]) et d'un prix de cinéma (Lëtzebuerger Filmpräis).
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D'un autre côté, les Luxembourgeois sont une nation de cinéphiles et aller voir un film constitue un de leurs passe-temps favoris. Pour répondre à cette demande, le Luxembourg dispose d'un grand nombre de cinémas dispersés à travers le pays. Les amateurs du grand écran trouveront aussi bien de petites salles traditionnelles que de grands complexes cinématographiques.
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La quasi-totalité des films est diffusée au Luxembourg en version originale, accompagnée de sous-titres. Rares sont les versions synchronisées, mis à part pour les films destinés aux enfants. L'ensemble des salles de cinéma luxembourgeoises projette les films en format numérique.
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Un musée de Ieoh Ming Pei contre un manoir datant du Moyen Âge, une place de l'Europe signée Ricardo Bofill contre les fortifications militaires de Vauban : l'architecture au Luxembourg, c'est avant tout une histoire de coexistence, de mélange entre les vestiges d'antan bien conservés et d'étonnantes créations modernes. Plus encore, cette architecture est révélatrice d'une histoire tumultueuse, d'un passé industriel marquant et d'un développement économique impressionnant.
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On trouve la forteresse millénaire au cœur du quartier de la vieille ville à Luxembourg, patrimoine mondial : il s'agit des vestiges d'une époque où Luxembourg était surnommé « le Gibraltar du Nord », justement à cause de son imposante forteresse, qui fut démantelée dès 1867. Or, des constructions résolument modernes, signées notamment Perrault, de Portzamparc, Meier et Böhm, viennent se mêler aux témoins du passé, seulement quelques pas plus loin, sur le plateau de Kirchberg. Simple champ aux alentours des années 1950, cette surface s'est rapidement transformée en centre européen, financier et culturel du pays.
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Au sud, les vestiges de la sidérurgie, autrefois pilier de l'économie luxembourgeoise, côtoient aujourd'hui des laboratoires de recherche ultramodernes, ainsi que les bureaux branchés de l'industrie créative. Un peu partout au pays, des architectes de renommée internationale ont marqué ce mélange aisé du passé, du présent et du futur de leurs idées et de leur savoir-faire. En même temps, la scène architecturale luxembourgeoise est extrêmement vivante : en 2013 quelque 900 architectes sont inscrits à l'Ordre des architectes et ingénieurs-conseils (OAI), s'y ajoutent 450 ingénieurs-conseils et une quarantaine d'architectes d'intérieur. Que ce soit au niveau des bâtiments publics (musées, centres culturels, Cité judiciaire) aux résidences privées, les architectes luxembourgeois savent imposer leur style, aussi à l'étranger.
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(lb) Groussherzogtum Lëtzebuerg
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(de) Großherzogtum Luxemburg
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49° 36′ 33″ N, 6° 07′ 55″ E
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Le Luxembourg, en forme longue le Grand-Duché de Luxembourg[3],[b],[c] ou le grand-duché de Luxembourg[d], en luxembourgeois Lëtzebuerg Écouter et Groussherzogtum Lëtzebuerg, en allemand Luxemburg et Großherzogtum Luxemburg, est un pays d'Europe de l'Ouest sans accès à la mer[e]. Il est bordé par la Belgique à l'ouest et au nord, l'Allemagne à l'est, et la France au sud. Il comprend deux régions principales : l'Oesling au nord, qui est une partie du massif de l'Ardenne, et le Gutland au sud, prolongement de la Lorraine au sens géologique du terme. Le Luxembourg compte 602 005 habitants au 1er janvier 2018[1], et s'étend sur une superficie de 2 586 km2, faisant de lui l'une des plus petites nations souveraines d'Europe.
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Le Luxembourg est une démocratie représentative et une monarchie constitutionnelle avec un grand-duc pour chef d'État, faisant du pays le seul grand-duché encore existant en tant qu'État souverain. Son économie dynamique en fait un des pays les plus riches et des plus prospères du monde, avec le PIB par habitant le plus élevé du monde selon le FMI en 2014. L'économie est principalement centrée sur les activités financières (environ la moitié du produit intérieur brut), favorisée par une fiscalité attractive voire dérisoire dans certains domaines (quasi-exonération d'impôts pour les bénéfices issus de l'exploitation de brevets ou de logiciels). Selon l'ONG Oxfam, en 2017, le Luxembourg figure parmi « les paradis fiscaux les plus agressifs utilisés par les entreprises ». La localisation centrale du territoire luxembourgeois en Europe a historiquement fait de lui un lieu d'une grande importance stratégique pour de nombreuses puissances, depuis sa fondation en tant que fortin romain[8], son accueil d'un château franc durant le Haut Moyen Âge, et son rôle de bastion pour le chemin des Espagnols entre les XVIe et XVIIe siècle.
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Le Luxembourg est le plus petit membre fondateur de l'Union européenne, de la zone euro, de l'OTAN, de l'OCDE, de l'ONU, de l'OSCE et du Benelux, reflétant son consensus politique en faveur de l'intégration économique, politique et militaire. La ville de Luxembourg, sa capitale et sa plus grande ville, est le siège de plusieurs établissements et institutions de l'Union européenne. En 2012, le Luxembourg a été élu pour la première fois de son histoire à un siège temporaire au Conseil de sécurité des Nations unies. En raison de sa position géographique, la culture luxembourgeoise est une fusion de l'Europe germanique et romane, intégrant chacune des deux. De ce fait, le Luxembourg est un pays trilingue : le luxembourgeois, le français et l'allemand sont les trois langues officielles et, depuis 1984, le luxembourgeois a légalement le statut de « langue nationale »[9].
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Le Grand-Duché de Luxembourg est situé au cœur de l'Europe occidentale, entre la Belgique, l'Allemagne et la France. Le Grand-Duché présente deux régions naturelles : l'Oesling, au nord, et le Gutland, comprenant la vallée de la Moselle à l'est ainsi que le bassin minier au sud. La superficie totale du pays est de 2 586,4 km2, l'Oesling occupant 828 km2 et le Gutland 1 758 km2. Ses points culminants sont le Burrigplatz (559 m) et le Kneiff (560,3 m).
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Luxembourg est située à une altitude de 300 m au-dessus du niveau de la mer. La capitale surprend par le contraste entre les quartiers modernes, perchés sur un plateau rocheux découpé à pic, et les trois quartiers bas que sont Grund, Clausen et Pfaffenthal. Depuis les années 1960, le quartier européen avec les institutions européennes est implanté sur le plateau de Kirchberg, au nord-est de la ville.
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La variété des paysages constitue l'un des grands attraits du Luxembourg, qui se divise en deux régions principales, l'Oesling et le Gutland.
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Le pays est presque totalement inclus dans le bassin versant de la Moselle, donc du Rhin. Les quatre rivières les plus importantes du Grand-Duché sont la Moselle, la Sûre, l'Our et l'Alzette. Les autres sont la Mess, la Mamer, l'Eisch, l'Attert et la Wark à l'ouest ; la Wiltz, la Clerve et la Blees au nord ; l'Ernz blanche, l'Ernz noire, la Syre et la Gander à l'est. La Pétrusse est un cours d'eau mineur qui traverse la ville de Luxembourg, avant de se jeter dans l'Alzette. Mis à part la Chiers qui quitte le Sud-Ouest du pays pour le bassin de la Meuse, ainsi que la Fooschtbaach qui quitte le Nord du pays près de Hautbellain également pour le bassin de la Meuse, les rivières du Luxembourg sont tributaires du bassin du Rhin par l'intermédiaire de la Moselle.
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Le Luxembourg n'a pas un climat parfaitement défini : il oscille entre le climat océanique de la zone atlantique (écarts saisonniers faibles, hivers doux et pluvieux) et le climat continental des plaines de l'Europe orientale (écarts saisonniers marqués, hivers rudes et ét��s pluvieux). L'influence océanique amène des précipitations en toute saison et l'influence continentale amène un froid piquant et sec l'hiver. De mai à la mi-octobre, le climat est tempéré. Juin, juillet et août sont les mois les plus chauds ; juillet et août souvent les plus ensoleillés. En septembre et octobre, le Luxembourg connaît souvent son propre « été indien ». La température moyenne annuelle est de 9,4 °C, elle oscille entre −2,6 °C et 21,6 °C (1981-2010). De légères variations de température existent entre le nord et le sud du pays ; elles sont dues à une différence d'altitude et se situent autour de 2 °C.
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Le territoire du Grand-Duché est divisé en 102 communes — dont douze ont le statut de ville établi par la loi —. Les communes sont regroupées en douze cantons, qui ne sont pas des découpages à but administratif, ils servent uniquement à définir les quatre circonscriptions électorales et les deux arrondissements judiciaires (Luxembourg et Diekirch), au contraire des trois anciens districts (Diekirch, Grevenmacher et Luxembourg) abolis en 2015 et qui avaient notamment pour rôle la surveillance de la gestion des administrations communales ; l'État a repris l'ensemble de ces compétences.
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Les douze cantons sont :
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Sur le plan électoral, le Grand-Duché est subdivisé en quatre circonscriptions électorales : Nord, Est, Sud et Centre.
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Sur le plan judiciaire, le Grand-Duché est subdivisé en deux arrondissements, celui de Luxembourg et celui de Diekirch. L'arrondissement de Luxembourg possède deux centres de justice de paix (Luxembourg et Esch-sur-Alzette), l'arrondissement de Diekirch n'en possède qu'un (Diekirch).
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Le jour du dépassement (date de l'année, calculée par l'ONG américaine Global Footprint Network, à partir de laquelle l'humanité est supposée avoir consommé l'ensemble des ressources que la planète est capable de régénérer en un an) du pays[Note 1] est en 2019 le 15 février. Le Luxembourg est le pays de l'UE dont la consommation dépasse le plus les capacités de la planète[11].
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Le réseau Natura 2000 rassemble des sites naturels ou semi-naturels de l'Union européenne ayant une grande valeur patrimoniale, par la faune et la flore exceptionnelles qu'ils contiennent.
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En décembre 2018, le Luxembourg comptait 66 sites dont[12],[13] :
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La superficie totale est de 702 km2, ce qui représente 27 % de la surface terrestre du territoire du Luxembourg[14].
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La plus ancienne forme du nom est Lucilinburhuc — petite forteresse ou fortin —, dans une charte en latin datée de 963. En 1056, on trouve Lucelenburc ; en 1261, on rencontre Lucembour ; en 1244, déjà, on avait Luxemburgum dans un texte rédigé en latin ; et au bas Moyen Âge, on trouve Luxemburg (1377) en allemand et Luxembourg (1446) en français.
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La forme orale Lëtzebuerg, que ce soit en francique mosellan ou en luxembourgeois contemporain, a pu, dans le passé, être transcrite Lützelburg en allemand de chancellerie ou dans des ouvrages publiés par des auteurs allemands ; on trouve aussi Lützenburg au XVIIe siècle (cf. Topographie de Matthäus Merian), voire d'autres graphies[15].
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Sur un territoire habité par le peuple celto-germanique des Trévires, envahi successivement par les Romains et les Francs ripuaires, le château fort de Luxembourg, noyau de la future ville de Luxembourg et du comté du même nom, est fondé en 963. C'est du moins la date qui figure sur la charte d'échange signée par Sigefroid, comte d'Ardenne, et l'abbaye Saint-Maximin de Trèves. Le premier cède un domaine sis à Feulen, près d'Ettelbruck, en échange d'un promontoire rocheux surplombant l'Alzette où se trouvent les ruines d'un ancien castel datant de la fin de l'époque romaine et appelé Lucilinburhuc (= petite forteresse). Ce castel en ruines, bientôt remplacé par un nouveau castrum ou château fort, laissera son nom à ce dernier, à la ville qui ne tardera pas à naître autour et au futur comté : Luxembourg, en luxembourgeois Lëtzebuerg. Ce n'est que peu avant le milieu du XIe siècle qu'apparaît le titre de comte de Luxembourg. Le premier à l'avoir porté était Giselbert (1047-1059).
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Au cours du Moyen Âge, les comtes sont souvent en guerre contre leurs voisins, notamment l'évêché de Metz et la cité de Metz, qui en sont créanciers, et le puissant archevêque de Trèves, qui a des biens dans l'espace luxembourgeois, cherche à contrôler seul la vallée de la Moselle (commerce entre Nancy et le Rhin) et à limiter l'expansionnisme des comtes de Luxembourg. En fait, les comtes de Luxembourg successifs cherchent à arrondir leur territoire tous azimuts. Finalement, le comté de Luxembourg trouvera ses limites là où des évêques solidement installés (Trèves, Liège, Metz…) et de puissantes abbayes (Stavelot-Malmedy, Prüm, Mettlach, Saint-Hubert…) sauront lui barrer la route.
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Le comte Henri est élu empereur en 1312. Son fils Jean épouse l'héritière du Royaume de Bohême. Les Luxembourg régneront sur l'Empire et la Bohême jusqu'en 1437 (sauf pendant le règne de Louis IV de Bavière). En 1354, Charles IV du Saint-Empire élève le comté et ses 'dépendances' (les comtés de Durbuy et de La Roche ainsi que le marquisat d'Arlon, notamment) au rang de duché. La Bohême et l'Empire passeront par mariage à la Maison de Habsbourg.
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La dernière duchesse de Luxembourg, Élisabeth de Goerlitz, vend le duché au duc Philippe III de Bourgogne en 1441. Par après, le duché passe par mariage à la Maison de Habsbourg en 1482. L'empereur Charles Quint le donne en héritage, avec l'ensemble des Pays-Bas espagnols, la Franche-Comté et le vaste domaine colonial à son fils Philippe II d'Espagne.
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Le comte de Mansfeld, gouverneur de la ville de Luxembourg, construit dans la basse-ville (faubourg de Clausen) un palais dans le style espagnol. Ce palais a pratiquement entièrement disparu, encore sous l'Ancien Régime. L'actuel palais grand-ducal dans la ville haute, pour sa part, remonte en partie au XVIe siècle : sa partie la plus ancienne avait été construite en remplacement de l'hôtel de ville qui avait brûlé.
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Dans le cadre de sa politique des Réunions, le roi de France Louis XIV, dont les troupes occupent déjà le Barrois et la Lorraine, annexe le duché en 1684 mais celui-ci est ensuite rendu au roi d'Espagne, son possesseur légitime, en 1697 tandis que le Barrois et la Lorraine voisins retrouvent leur indépendance. Il est, à la suite de la guerre de succession d'Espagne transmis en 1714/1715 à la branche autrichienne de la Maison de Habsbourg et forme désormais, avec les provinces belges, les Pays-Bas autrichiens. Il y a, à Vienne, une secrétairerie chargée des Pays-Bas autrichiens. Par mariage, la Maison de Habsbourg devient Maison de Habsbourg-Lorraine en 1736. À Bruxelles, un gouverneur général (ou une gouvernante générale, le cas échéant) représente l'empereur (ou l'impératrice, à l'époque de Marie-Thérèse d'Autriche). L'impératrice nomme gouverneur son beau-frère, le prince Charles-Alexandre de Lorraine et lui donne comme ordre de mission : « Soyez le premier coq du pays ». Ce prince très populaire s'éteindra en 1780.
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Les réformes imposées par l'empereur Joseph II mécontentent les populations et, en 1789, éclate une révolution qui, partant de Bruxelles gagne la plupart des provinces. D'abord battues, les armées autrichiennes reviennent puis sont chassées par les armées de la République française. Tout le territoire « autrichien », duché de Luxembourg compris, est alors annexé à la France en 1795 et bien vite transformé en neuf départements réunis à la France. La plus grande partie du ci-devant duché de Luxembourg forme le département des Forêts. Le traité de Campo-Formio, en 1797, réglera cette question en droit.
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Après la défaite française de 1815, le traité de Vienne intègre huit des neuf départements réunis au Royaume des Pays-Bas sous le roi Guillaume Ier (1815-1830). Le département des Forêts, pour sa part, bientôt augmenté à l'ouest et au nord-ouest de terres anciennement luxembourgeoises mais amputé de tout son territoire à l'est des rivières Moselle, Sûre et Our, sert à reconstituer un État luxembourgeois, intitulé « grand-duché » et donné en possession personnelle au désormais roi grand-duc Guillaume Ier. Simultanément, le nouvel État est intégré comme État-membre à la Confédération germanique. Ceci permet d'accorder à la Prusse, qui s'est étendue jusqu'en Rhénanie, un droit de garnison dans la forteresse (désormais fédérale) de Luxembourg.
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En 1830, le gros du grand-duché de Luxembourg, mécontent du gouvernement du Royaume uni des Pays-Bas, participe à la Révolution belge qui éclate à Bruxelles, se propage aux villes et campagnes et aboutit à l'indépendance de la Belgique. Guillaume Ier n'étant pas parvenu, par la suite, à reprendre ses provinces méridionales, formant désormais la Belgique, il finit par reconnaître l'indépendance de la Belgique après neuf ans de conflit, mais obtient de conserver la partie Est (germanophone au sens large) du Luxembourg avec la forteresse. La partie Ouest, elle, principalement romane (wallon et gaumais, à l'exception du Pays d'Arlon, en allemand et au patois luxembourgeois Areler Land, devient une province du jeune État belge. Le grand-duché, réduit en 1839 de plus de la moitié de son territoire de 1815, conserve son statut compliqué : union personnelle avec le royaume des Pays-Bas, membre de la Confédération germanique, avec la présence d'une garnison prussienne dans les murs de la forteresse fédérale de Luxembourg. Luxembourg est alors la place forte la plus importante d'Europe, située à 65 km au nord de Metz, la plus importante place-forte française.
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En 1866, à la suite de la guerre austro-prussienne remportée par la Prusse (bataille de Sadowa), la Confédération germanique est dissoute. Le Luxembourg se trouve désormais en dehors du monde allemand que la Prusse cherche à dominer. Mais il est vrai que le Luxembourg a été intégré au Zollverein dès 1842 ; et la Prusse « oublie » de retirer sa garnison de Luxembourg dès 1866. La crise luxembourgeoise en 1867, due à la volonté du roi grand-duc Guillaume III des Pays-Bas de vendre son grand-duché à Napoléon III, ce que l'Allemagne en voie d'unification (sous Otto von Bismarck) ne veut pas tolérer, a pour conséquence la reconnaissance internationale de l'indépendance du Grand-Duché et son statut de pays neutre, garanti par les pays signataires hormis la Belgique elle-même neutre. Bien sûr, la Prusse doit, à cette occasion, évacuer sa garnison, ce qui permet à Napoléon III de sauver au moins un peu la face. Metz devient alors la plus importante place-forte d'Europe ce qui explique la volonté de l'état-major allemand de l'annexer en 1871. Le Luxembourg - neutre sur les plans politique et militaire - est alors, Zollverein oblige, pour ainsi dire une province économique de l'Empire allemand. Vu l'annexion de l'Alsace-Lorraine à l'Empire allemand, le Grand-Duché de Luxembourg n'a plus qu'une toute petite frontière commune avec la France.
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En 1890, à la mort du roi grand-duc Guillaume III, qui n'avait pas d'héritier mâle alors que la loi luxembourgeoise ne permettait pas encore à une femme d'hériter de la couronne, le Grand-Duché passe à la maison de Nassau-Weilburg : c'est la fin de l'union personnelle, le Luxembourg et les Pays-Bas ont désormais des souverains différents bien que de la même maison. Le premier souverain de Luxembourg issu de la famille Nassau-Weilbourg n'est autre que le vieux duc de Nassau Adolphe, ancien allié de l'Autriche et, donc, déchu de son trône nassovien en 1866 au profit de la Prusse. À sa mort, son fils Guillaume hérite du trône grand-ducal. Cependant, Guillaume IV et son épouse Marie-Anne de Bragance n'ayant pas de descendance mâle mais six filles, la loi salique est abandonnée en 1907 au profit de la princesse Marie-Adélaïde, née en 1894, qui succède donc à Guillaume IV à la mort de ce dernier en 1912, la grande-duchesse ayant exercé la régence pendant la maladie de son mari.
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Pendant la Première Guerre mondiale, le Luxembourg est occupé par les Allemands, en violation de la neutralité, jusqu'en 1918. La grande-duchesse Marie-Adélaïde, contestée par une grande partie de la population du fait de certaines maladresses, voire erreurs politiques, choisit de se retirer dans un couvent et abdique au profit de sa sœur Charlotte qui, malgré certaines oppositions, épouse le prince Félix de Bourbon-Parme (beau-frère du dernier empereur d'Autriche). Les négociations du traité de Versailles en 1919 confirment l'indépendance du pays tandis qu'un référendum populaire (en septembre 1919) consolide l'indépendance du pays et la monarchie.
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En mai 1940, les Allemands violent à nouveau la neutralité luxembourgeoise et occupent le grand-duché[16]. La famille grand-ducale et le gouvernement, afin d'écarter tout risque d'être pris en otages par les nazis, s'exilent à Londres, ancrant l'autorité légitime luxembourgeoise dans le camp des Alliés. À l'instar de l'Alsace-Moselle française, le régime nazi considère le Luxembourg comme un territoire allemand (les jeunes seront ainsi enrôlés de force dans la Wehrmacht). Le pays est libéré en septembre 1944 par les troupes américaines mais subit d'énormes pertes et destructions lors de la contre-offensive von Rundstedt en décembre de la même année.
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Dès 1944, l'union du Benelux est conclue avec la Belgique et les Pays-Bas. Désormais, le pays s'inscrit dans le processus de la construction européenne. En 1948, le Luxembourg est membre fondateur du traité de Bruxelles et de l'OTAN. En 1952, Luxembourg-ville devient le siège de la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA). L'adhésion à la Communauté économique européenne est le point de départ d'une expansion économique et d'une augmentation toujours plus forte de l'immigration.
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Le Grand-Duché de Luxembourg, État souverain et indépendant depuis le traité de Londres du 19 avril 1839, est une démocratie parlementaire sous le régime d'une monarchie constitutionnelle, dont la couronne est héréditaire dans la Maison de Nassau. Par le mariage de la grande-duchesse Charlotte, elle est passée dans la maison de Bourbon-Parme lors de l'accession au trône de son fils Jean en 1964.
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Comme dans toute démocratie parlementaire, la séparation des pouvoirs est souple au Luxembourg : il existe de nombreux liens entre le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif. Seul le pouvoir judiciaire est totalement indépendant[17].
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La Chambre des députés, le gouvernement et le Conseil d'État interviennent dans le cadre de la procédure législative.
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La Chambre des députés (Parlement), composée de 60 députés élus au suffrage universel tous les cinq ans, détient seule le pouvoir législatif. Elle a pour principale fonction de voter les projets et propositions de loi. Les députés possèdent un droit d'initiative parlementaire, qui s'exerce par la présentation de propositions de loi.
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Ses membres sont répartis dans plusieurs groupes politiques : le Parti populaire chrétien-social (CSV), le Parti démocratique (DP), le Parti ouvrier socialiste luxembourgeois (LSAP), Les Verts, le Parti réformiste d'alternative démocratique (ADR), le Parti pirate (PPL) et La Gauche.
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Le grand-duc possède également un droit d'initiative en matière législative mais ce dernier est, de fait, exercé par le gouvernement. Ce droit d'initiative, appelé initiative gouvernementale, permet au gouvernement de présenter des projets de loi à la Chambre des députés — au sein de laquelle le gouvernement dispose normalement d’une majorité —, ceci étant le cas de figure courant. Les lois votées par la Chambre des députés sont promulguées et publiées par le grand-duc. C'est à la suite de sa publication dans le recueil de législation appelé Mémorial qu'un texte de loi acquiert force obligatoire.
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Le Conseil d'État est un organe consultatif de l'exécutif composé de 21 conseillers, nommés et démis par le grand-duc.
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En matière législative, le Conseil d'État est obligatoirement appelé à émettre son avis sur l'ensemble des projets et propositions de loi présentés à la Chambre des députés, et ce, préalablement au vote des députés. Les lois sont soumises deux fois au vote de la Chambre, le second vote intervenant au plus tôt trois mois après le premier. Si la Chambre des députés, en accord avec le Conseil d'État, en décide autrement, il y a dispense du second vote, ce qui est devenu la pratique usuelle.
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En matière réglementaire, tout projet de règlement grand-ducal doit être soumis à l'avis du Conseil d'État, sauf le cas d'urgence à apprécier par le grand-duc. Le Conseil d'État est par ailleurs appelé à émettre un avis sur tous les amendements apportés aux projets et propositions de loi ainsi qu'aux projets de règlements grand-ducaux.
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Dans le cadre de son avis, le Conseil d'État est tenu de contrôler a priori la conformité des textes de loi par rapport aux normes de droit supérieur que sont la Constitution, les conventions et les traités internationaux ainsi que les principes généraux du droit.
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Le pouvoir exécutif est exercé par le grand-duc et les membres du gouvernement, qui le secondent dans l'exercice de ses pouvoirs constitutionnels.
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Le grand-duc est le chef d'État. Sa personne est inviolable, ce qui signifie que sa responsabilité ne peut être engagée : il ne peut être accusé ni poursuivi. L'irresponsabilité du grand-duc a pour corollaire la responsabilité ministérielle. Pour qu'un acte du grand-duc puisse produire ses effets, il doit être contresigné par un membre du gouvernement, qui en assume l'entière responsabilité. Cette responsabilité est générale en ce qui concerne les actes en rapport direct ou indirect avec les fonctions ministérielles. Elle peut être aussi bien juridique, c'est-à-dire pénale ou civile, que politique. En principe, tout acte portant la signature du grand-duc doit au préalable avoir été soumis à la délibération du Conseil de gouvernement.
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Formellement, la Constitution accorde au grand-duc le droit d'organiser librement son gouvernement, c'est-à-dire de créer les ministères, de répartir les départements ministériels et d'en nommer les membres. Dans la pratique, le grand-duc choisit, sur base des résultats des élections législatives ayant lieu tous les cinq ans, l'informateur et/ou le formateur du gouvernement, ce dernier devenant en général Premier ministre. Le formateur présente l'équipe des membres du gouvernement au Grand-Duc, qui procède à leur nomination et assermentation. Le nombre des départements ministériels dépasse fort souvent le nombre des membres du gouvernement appelés à en être titulaires : un même ministre gère donc fréquemment plusieurs portefeuilles.
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Le gouvernement nommé présente son programme politique devant la Chambre des députés qui, par un vote en sa faveur, lui exprime sa confiance. Le gouvernement dispose ainsi d'une majorité à la Chambre des députés sur laquelle il peut s'appuyer.
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Le gouvernement dans son ensemble et les ministres à titre individuel sont politiquement responsables de leurs actes devant la Chambre des députés. La sanction de la responsabilité politique des ministres consiste en l'obligation de cesser leurs fonctions lorsque la Chambre des députés leur refuse sa confiance (motion de censure). Il est d'usage que les ministres démissionnent au premier vote hostile de la Chambre des députés. En vertu de la Constitution, le grand-duc a le droit de révoquer à tout moment un membre du gouvernement mais, en pratique, la démission d'un ministre ou du gouvernement entier est présentée par le Premier ministre au grand-duc.
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Les cours et tribunaux sont chargés par la Constitution d'exercer le pouvoir judiciaire. Ils sont indépendants dans l'exercice de leurs fonctions.
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À la Cour constitutionnelle s'ajoutent deux ordres de juridictions : celles relevant de l'ordre judiciaire (Cour supérieure de justice, tribunaux d'arrondissement, justices de paix) et celles relevant de l'ordre administratif (Cour administrative, Tribunal administratif).
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La Cour de justice de l'Union européenne siégeant à Luxembourg n'est pas une institution du Grand-duché mais de l'Union européenne.
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Les citoyens luxembourgeois sont appelés à voter à trois types d'élections (sans compter les référendums) :
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Pour les élections européennes, les ressortissants de l'Union européenne domiciliés depuis au moins deux ans au Luxembourg peuvent choisir d'élire soit les députés européens luxembourgeois, soit les députés européens du pays dont ils sont ressortissants[18]. Pour les élections communales, le vote est ouvert aux citoyens de l'Union européenne domiciliés dans leur commune depuis au moins cinq ans[19].
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En ce qui concerne les élections législatives (60 députés), le Grand-Duché est subdivisé en quatre circonscriptions électorales :
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Pour tous les électeurs inscrits sur une liste électorale, le vote est obligatoire et secret, quelle que soit l'élection. Il est prévu une amende comprise entre 100 et 250 € pour un absentéiste, pouvant être majorée entre 500 et 1 000 € en cas de récidive[20].
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Le Luxembourg, membre de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN), a supprimé en 1967 le service militaire obligatoire et entretient une armée de 3 000 hommes. La gendarmerie et la force de police ont fusionné en 2000 pour former la police grand-ducale.
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Le chef de l'armée est le grand-duc de Luxembourg mais le contrôle effectif revient au ministre de la défense. Le chef d'état-major de l'armée luxembourgeoise était, jusqu'en 2013, le général (en titre) Gaston Reinig[21]. Il a été remplacé depuis par le général (en titre) Mario Daubenfeld.
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L'armée est impliquée dans de nombreuses missions de paix, notamment en Bosnie-Herzégovine et en Afghanistan dans le cadre des missions internationales de l'ONU et de l'OTAN.
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Les dix-sept avions AWACS E-3 de l'OTAN sont officiellement enregistrés comme avions de guerre du Luxembourg tant pour des raisons politiques que pratiques. Ils sont basés à Geilenkirchen, en Allemagne.
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Les dépenses de défense représentaient 1,2 % du produit intérieur brut en 1997 et on estimait que cette proportion valait 0,9 % en 2005[22].
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Le premier drapeau connu était porté par le comte Guillaume de Luxembourg en 1123. Il était burelé, donc rayé horizontalement, probablement jaune et rouge.
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Aujourd'hui, le drapeau luxembourgeois se compose de trois bandes rouge, blanc et bleu ciel, disposées horizontalement. Même si les drapeaux du Luxembourg et des Pays-Bas se ressemblent beaucoup, le signe distinctif du drapeau néerlandais est la bande bleu outremer.
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La majorité des drapeaux tricolores modernes est plus ou moins dérivée de la tricolore de la Ire République française. Même le très ancien drapeau néerlandais ne fut officiellement fixé aux couleurs rouge, blanc et bleu qu'en 1795, sous influence française, par la République batave.
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Le drapeau luxembourgeois ainsi que les armoiries de l'État sont protégés par la loi du 23 juin 1972[23] sur les emblèmes nationaux. Le rouge du drapeau correspond à la couleur Pantone 032C, le bleu à la couleur Pantone 299C (règlement grand-ducal du 27 juillet 1993).
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L'hymne national est constitué de la première et de la dernière strophes du chant Ons Heemecht (Notre Patrie en français) de 1859, un texte du poète Michel Lentz, mis en musique par Jean Antoine Zinnen (en). Il fut joué pour la première fois en public lors d'une grande cérémonie à Ettelbruck en 1864.
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L'hymne national luxembourgeois lance un vibrant appel à la paix. Il exprime toute la joie du pays d'être parvenu à trouver son indépendance en 1839, dans la quiétude et la prospérité.
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Inspiré d'une sonnerie de trompette ou d'une fanfare de cavalerie, dont il n'existe pas de trace écrite avant le XVIe siècle, le Wilhelmus est entonné lorsqu'un des membres de la famille grand-ducale arrive à une cérémonie officielle et au moment où il prend congé.
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Depuis la fin du XVIIIe siècle, il est de coutume de célébrer l'anniversaire de la naissance du souverain. Sous le long règne de la grande-duchesse Charlotte (1919-1964), cette célébration avait lieu en plein hiver, le 23 janvier, le jour de l'anniversaire de la souveraine.
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Par arrêté grand-ducal du 23 décembre 1961[24], la date de la célébration publique de l'anniversaire du souverain et, par là même, la fête nationale, a été fixée au 23 juin de chaque année, notamment pour des raisons météorologiques. Les festivités commencent la veille au soir.
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Le terme de « fête nationale » ne figure pas dans les textes de loi. Elle y est décrite comme « jour de la célébration publique de l'anniversaire du Grand-Duc ».
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L'origine des armoiries de l'État luxembourgeois remonte au Moyen Âge. Elles furent fixées autour de l'année 1235 par le comte Henri V de Luxembourg. Dès 1123, le comte Guillaume de Luxembourg portait une bannière burelée sur son sceau équestre. La majeure partie des descendants de la première maison de Luxembourg ont porté un burelé, alors que les descendants de la maison de Namur ont porté un lion.
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Les armoiries du Grand-Duché de Luxembourg sont à trois échelons : les petites armoiries, les moyennes armoiries et les grandes armoiries. Elles sont essentiellement composées d'un burelé d'argent et d'azur de dix pièces au lion rampant de gueules, couronné, armé et lampassé d'or, la queue fourchue et passée en sautoir.
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Les armoiries sont protégées par la loi du 23 juin 1972[23] sur les emblèmes nationaux. La loi du 27 juillet 1993[25] a modifié et complété celle de 1972.
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Le Luxembourg était, après avoir recouvré son indépendance en 1867, un des pays européens les plus pauvres et sous-développés d'Europe, de façon qu'un tiers de la population a dû, au XIXe siècle, s'expatrier outre-mer (surtout aux États-Unis, au Canada et au Brésil) pour des raisons de famine et de misère générale.
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Le Luxembourg doit sa prospérité à la découverte du minerai de fer dans le sud du pays dans les années 1840. Cette découverte allait donner son nom à toute une région, le Minett — du terme lorrain « minette » —, et marquer le passage d'un État agraire à un État industriel.
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De ce fait, dans les décennies suivantes, une industrie sidérurgique de plus en plus importante, allant de pair avec l'exploitation minière sous terre, a vu le jour. À une certaine époque, presque la moitié de la population masculine active était employée en l'industrie lourde, soutenue par une communauté assez importante d'immigrants italiens venus en vagues au Luxembourg dès la fin du XIXe siècle pour y chercher du travail. Les diverses usines sidérurgiques indépendantes de l'époque se sont finalement unies sous une même enseigne, l'ARBED, dès lors le groupe sidérurgique national, groupe qui par la suite a vu une large expansion jusqu'à fonder même des usines par exemple au Brésil. De son meilleur temps sidérurgique, le Luxembourg, malgré sa petite taille, était devenu le septième producteur d'acier le plus important du monde. Cependant, malgré la subsistance d'entreprises spécialisées de sidérurgie, l'industrie lourde a globalement disparu du pays et le dernier haut-fourneau a fermé en 1997.
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En octobre 2019, le ministère de la santé a annoncé que le Grand-Duché allait légaliser la culture, la vente, et la consommation de cannabis. Cette annonce fait du Luxembourg le premier pays européen à légaliser le cannabis[26].
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Les débuts de l'industrie luxembourgeoise, qui remontent au milieu du XIXe siècle, sont dominés par la sidérurgie, ayant connu un essor considérable à partir de 1950. À cette époque-là, le Luxembourg a également attiré les premières entreprises américaines comme Goodyear (production de pneumatiques), DuPont (production de polyester) ou encore Monsanto (production de fil en nylon), tout en développant le secteur financier.
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Au cours des années 1970, les crises sidérurgique et pétrolière ont eu un impact considérable sur l'industrie sidérurgique, qui était encore le principal pilier de l'économie luxembourgeoise. La diversification industrielle s'est exprimée à partir de 1980 par la création de la Société nationale de crédit et d'investissement — établissement bancaire de droit public spécialisé dans le financement des entreprises luxembourgeoises —, de zones industrielles et d'une centaine de nouvelles entreprises. Ceci a eu comme conséquence une baisse de la part de la sidérurgie et une hausse de celle des autres industries sur le plan du produit intérieur brut (PIB) luxembourgeois.
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En 2002, l'Arbed (Aciéries réunies de Burbach, Eich, Dudelange) a fusionné avec deux autres groupes sidérurgiques, Usinor et Aceralia, pour devenir Arcelor, leader dans la production mondiale de l'acier. La fusion d'Arcelor avec Mittal Steel Company en 2006 a donné naissance au groupe ArcelorMittal, le numéro un mondial de l'acier.
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À partir de 2004, le gouvernement a mis en place une nouvelle politique de diversification économique dans une optique de spécialisation multisectorielle : technologies de l'information et de la communication, logistique, sciences et technologies de la santé, écotechnologies...
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Spécialisée à l'origine dans les activités liées à l'euromarché dans les années 1960 et 1970, la place financière s'est ensuite tournée vers la gestion privée et, à partir des années 1980, vers la domiciliation et l'administration de fonds d'investissement. Ce développement a été avantagé par une vie politique et sociale favorable ainsi que par un cadre légal et réglementaire ouvert aux évolutions des marchés. Les évolutions ont été favorisées par l'entente entre les gouvernements, le législateur et le secteur privé.
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Ce cadre législatif et réglementaire a attiré des banques, des compagnies d'assurance, des promoteurs de fonds d'investissement et des prestataires de services spécialisés du monde entier du fait d'une politique fiscale très favorable aux entreprises[27],[28].
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La place financière du Luxembourg est le deuxième centre mondial de fonds d'investissement après les États-Unis, le plus grand centre européen pour les captives de réassurance, le premier centre pour la distribution transfrontalière de l'assurance vie dans l'Union européenne et le premier centre de banque privée pour les clients internationaux dans la zone euro. Par ailleurs, le Luxembourg est le plus grand domicile pour les fonds islamiques en Europe et le principal centre européen d'affaires en monnaie chinoise pour plusieurs activités.
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Le Luxembourg est devenu la place la plus importante d'Europe sur le marché des fonds d'investissement. 46 % du produit intérieur brut du pays dépend de son rôle de place financière. La croissance de la place financière luxembourgeoise fait que fin mai 2011 l'on comptait 144 banques présentes sur le territoire, totalisant plus de 26 000 salariés. Par ailleurs, le Luxembourg est le deuxième centre de fonds d'investissement du monde, après les États-Unis et le plus grand centre de banque privée dans la zone euro.
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Le Luxembourg figurait, jusqu'au début des années 2010, sur une liste des paradis fiscaux, ce en raison d'un secret bancaire entre-temps aboli en grande partie, d'avantages extrêmes pour grands holdings, etc. Depuis le Grand-Duché ne fait plus partie d'aucune liste noire actuellement et ses efforts ont été reconnus au niveau international. Le Luxembourg a adopté, par exemple, l'ensemble des dispositions de l'OCDE pour combattre l'évasion fiscale[29],[30],[31].
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En 2014, éclate le Luxembourg Leaks, scandale financier révélant le contenu de centaines d'accords fiscaux très avantageux conclus par des cabinets conseils pour le compte de nombreux clients internationaux avec le fisc luxembourgeois. Les révélations ont un retentissement international, mettant en lumière les pratiques d'évitement fiscal mises en œuvre au Luxembourg[32].
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Selon l'ONG Oxfam, en 2017, le Luxembourg figure parmi « les paradis fiscaux les plus agressifs utilisés par les entreprises »[33].
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En novembre 2018, le Luxembourg est rappelé à l'ordre par la Commission Européenne pour ne pas avoir légiféré sur les règlements européens concernant la lutte contre le blanchiment d'argent[34],[35].
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Le Luxembourg a joué un rôle pionnier sur la scène médiatique en Europe. Deux géants des médias et des communications sont nés au Luxembourg et continuent aujourd'hui leur développement à partir du Grand-Duché : RTL Group, premier diffuseur européen de télévision et de radio[réf. nécessaire], et SES grâce à une flotte de plus de 50 satellites. Ce dernier est une entreprise créée par le gouvernement luxembourgeois dans les années 1980, en prévision de la future société digitale. Après l'ouverture du mur de Berlin, et l'opportunité d'une grande demande d'alors de la part des allemands de l'Est au niveau de la télévision numérique, la SES a pu percer grâce à ses premiers satellites ASTRA. Pour devenir à ce jour[Quand ?], le groupe détenteur de satellites de télécommunication le plus important du monde[réf. nécessaire]. L'État luxembourgeois détient à part égales avec SES la société LuxGovSat.
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Depuis, de nombreuses autres sociétés actives dans les domaines convergents des médias et des technologies de l'information et de la communication se sont établies autour de ces deux piliers au Luxembourg.
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En 2005, le Grand-Duché adhère à l'Agence spatiale européenne.
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Le Luxembourg affiche également un des taux de spécialistes en informatique les plus élevés au monde[réf. nécessaire]. Par ailleurs, la sécurité de l'information et les réseaux de télécommunications de haute performance constituent une priorité du gouvernement en matière de recherche et développement.
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En plus de nombreuses petites et moyennes entreprises (PME), des multinationales de l'économie numérique comme Amazon, eBay, PayPal, iTunes ou encore Vodafone sont désormais[Quand ?] présentes au Grand-Duché. Parallèlement, diverses entreprises de haute technologie s'y sont implantées, à l'image du fabricant de scanners en trois dimensions Artec 3D.
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Le domaine de la production audiovisuelle bénéficie également de la politique du gouvernement par le biais de plusieurs schémas d'accompagnement public destinés à encourager son développement.
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Le gouvernement a procédé ces dernières années à des investissements importants en matière de recherche et d'innovation, et a mis en place toute une série d'instruments directs et indirects pour promouvoir ce domaine.
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Ainsi, un cadre légal relatif à la promotion de la recherche, du développement et de l'innovation a été créé en juin 2009 afin de stimuler la capacité d'innovation des entreprises et organismes de recherche privés.
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Le gouvernement a su mobiliser le montant de 700 millions d'euros en vue d'assurer la construction et l'équipement des bâtiments de l'université du Luxembourg ainsi que des institutions de recherche et d'innovation dans la Cité des sciences à Esch-Belval.
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Il a procédé au cours de ces dernières années à un investissement substantiel de l'ordre de 140 millions d'euros dans le développement du secteur des technologies de la santé, afin de favoriser la diversification économique dans un secteur de pointe en pleine croissance.
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Afin de consolider et de structurer davantage le système de recherche luxembourgeois, le gouvernement a regroupé en 2015 le Centre de recherche public Gabriel Lippmann et le Centre de recherche public Henri-Tudor au sein du Luxembourg Institute of Science and Technology, et a réuni l'Integrated Biobank of Luxembourg et le Centre de recherche public de la Santé au sein du Luxembourg Institute of Health. La recherche et l'innovation demeurent une priorité du gouvernement, ce dont témoigne l'enveloppe financière de 1,1 milliard d'euros pour la période 2014-2017, consacrée au contrat d'établissement de l'université du Luxembourg et aux contrats de performance des institutions de recherche publiques et du Fonds national de la recherche.
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De par sa position géographique au cœur des marchés européens et à une distance raisonnable des grands ports de fret européens tels qu'Anvers ou Rotterdam, le Luxembourg est une plateforme idéale pour les activités relevant du domaine de la logistique. Les activités ne se limitent cependant pas au simple transport de marchandises, mais le but est de fournir un service à valeur ajoutée (conditionnement, préparation, expédition et facturation des marchandises).
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Le Grand-Duché est ainsi une base opérationnelle pour de nombreux acteurs d'envergure mondiale dans le domaine de la logistique, tels que Cargolux, China Airlines, Cobelfret ou DB Schenker.
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L'aéroport international du Luxembourg occupe une des premières places sur le plan européen pour ce qui est du fret. Ce secteur est renforcé par la présence du Freeport Luxembourg, zone de libre-échange établie en 2014 à proximité de l'aéroport. Sur une surface de 22 000 m2 sont définis de nouveaux standards en matière de préservation, d'entreposage ainsi que de gestion d'œuvres d'art et d'objets de valeur.
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Par ailleurs, le gouvernement promeut le développement des écotechnologies visant à repenser toutes les activités produisant des biens et des services dans une perspective de développement économique durable.
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La Société nationale de crédit et d'investissement compte parmi ses nombreux instruments un prêt spécifique destiné à soutenir la recherche, le développement et l'innovation.
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Avec ses paysages bien diversifiés (surtout le Nord et l'Est), la vieille ville de Luxembourg et ses vestiges de la forteresse, classée à l'UNESCO, ses 80 châteaux forts et châteaux, ses multiples trésors culturels, ses nombreux musées (en partie de niveau international), le tourisme joue lui aussi un rôle non négligeable dans l'économie luxembourgeoise. Luxembourg est également connu comme haut-lieu de la gastronomie, le grand-duché détenant, à ce jour, le plus de restaurants et des chefs étoilés par habitants au monde. Les vins et 'champagnes' (appelés crémants au Luxembourg), développés le long de la Moselle luxembourgeoise, vins qui, il y a moins de 50 ans encore réputés être d'une qualité assez moyenne, ont connu un développement fulgurant, remportant ainsi à l'heure actuelle régulièrement de nombreux prix dans le cadre de foires ou concours internationaux.
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En 2015, le PIB par habitant du Luxembourg est le plus élevé au monde[36]. Ce chiffre est toutefois biaisé par le fait que les travailleurs frontaliers des trois pays voisins qui contribuent à générer une grande partie de ce PIB ne sont pas pris en compte lors du calcul du PIB/tête d'habitant. Leur nombre est en effet assez important pour fausser substantiellement les statistiques : en 2009, ils étaient près de 150 000 (environ 50 % de Français, 26 % de Belges et 24 % d'Allemands)[37]. En 2019, ce sont plus de 100,000 frontaliers résidant en France et travaillant au Grand-Duché qui sont recensés[38]. La dette publique de l'État luxembourgeois est une des plus faibles au monde.
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Le salaire minimum du Luxembourg est le plus élevé de l'Union européenne : plus de 2 071 euros brut par mois en 2018[39] soit environ 1 842 euros net.
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Le Luxembourg comptait 602 005 habitants le 1er janvier 2018 avec une croissance de la population de 68 % en 50 ans, croissance démographique plutôt exceptionnelle en comparaison avec les pays proches. Cette croissance démographique est principalement le fait de l'immigration. En effet, le solde migratoire, en moyenne annuelle, au Luxembourg était de 7,7 ‰ sur la période 1960-2011, alors qu'il n'était que de 1,1 ‰ dans l'UE-27 sur la même période. Dans les années 1990, le solde migratoire s'établit même à environ 10 ‰ en moyenne annuelle[40].
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Ainsi, 48 % de la population est de nationalité étrangère en 2018[1]. Sur les 602 005 résidents, on estime à environ 313 042 le nombre de Luxembourgeois, à 96 544 le nombre de Portugais devant les Français, qui représentent avec 45 822 individus le deuxième plus grand groupe d'étrangers[41].
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La Constitution luxembourgeoise permet à l'État d'organiser et de réglementer l'enseignement, obligatoire pour les enfants âgés de 4 à 16 ans. Ainsi, la majorité des écoles sont publiques et gratuites. Il existe cependant quelques écoles privées qui enseignent les mêmes programmes scolaires et préparent aux mêmes diplômes, mais elles sont payantes. À côté des écoles publiques et privées, quelques écoles étrangères payantes proposent un programme différent et ne délivrent par conséquent pas les mêmes diplômes.
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Les neuf premières années de scolarité, dont la première est facultative, sont regroupées sous l'appellation d'« enseignement fondamental », découpée en quatre cycles : le premier est constituée d'une année d'éducation précoce (facultative) et deux années d'éducation préscolaire (obligatoires), les trois autres constituent l'enseignement primaire.
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Les sept années suivantes constituent l'« enseignement secondaire », qui prépare aux études universitaires ou les six à huit années suivantes en ce qui concerne l'« enseignement secondaire technique », qui est orienté vers la vie professionnelle, en fonction de l'orientation choisie, bien qu'il permette aussi d'accéder à l'enseignement supérieur.
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Ensuite, l'enseignement supérieur est proposé soit :
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Le système scolaire luxembourgeois est marqué lui aussi par le multilinguisme, les trois langues officielles y sont pratiquées en fonction du cycle et des matières.
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Le Luxembourg est connu pour ses cyclistes, notamment grâce aux frères Fränk et Andy Schleck, ainsi que Kim Kirchen, tous les trois porteurs d'un maillot distinctif sur le Tour de France en 2008, ainsi que pour la deuxième place d'Andy Schleck aux classements généraux des Tours de France 2009 et 2011 et sa victoire a posteriori au Tour de France 2010 à la suite de l'affaire de dopage impliquant Alberto Contador[42].
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Quatre champions luxembourgeois ont remporté la Grande Boucle : François Faber en 1909 et Nicolas Frantz en 1927 et 1928, Charly Gaul en 1958 et enfin Andy Schleck en 2010.
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Le 6 août 2010, en cyclisme, le jeune Bob Jungels (17 ans) a remporté le Championnat du monde juniors du contre-la-montre[43].
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En athlétisme, Joseph Barthel a été champion olympique sur 1 500 mètres à Helsinki en 1952, et David Fiegen a été vice-champion d'Europe sur 800 mètres à Göteborg en 2006.
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En tennis féminin, Anne Kremer et Claudine Schaul se sont illustrées dans ce sport en remportant plusieurs tournois WTA et ITF, notamment Anne Kremer qui fut la première joueuse de tennis luxembourgeoise à atteindre le top 20 (18e le 29 juillet 2002). Gilles Müller, le no 1 du tennis luxembourgeois, a battu Rafael Nadal, au 2e tour de Wimbledon en 2005. Gilles Müller mérite par ailleurs d'être reconnu pour la qualité de son service. Il réussit des aces sans nécessairement s'appuyer sur une qualité de vitesse extraordinaire – ses premières balles sont régulièrement frappées entre 190 et 200 km/h, et très rarement au-dessus de 205 km/h. En 2008, il est le premier Luxembourgeois à atteindre les quarts de finale de l'US Open. Plus jeune, il a remporté le tournoi junior de l'US Open en 2001, année où il termine champion du monde junior.
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Bien que né en Autriche, le skieur Marc Girardelli a rapporté au Luxembourg, dont il a pris la nationalité, de nombreux titres mondiaux et médailles olympiques.
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Le Luxembourg peut se prévaloir d'un paysage médiatique étoffé et pluraliste. À côté d'une presse nationale dont les principaux quotidiens se qualifient volontiers d'opinion, les titres étrangers, les médias audiovisuels et les nouveaux supports sont abondants.
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Face à une population parfaitement polyglotte, l'utilisation des trois langues usuelles du pays — luxembourgeois, allemand, français — est une des particularités les plus frappantes de la presse luxembourgeoise. Certains d'entre eux accueillent aussi des articles dans l'autre langue et en luxembourgeois, tels le Luxemburger Wort dont le lectorat atteint environ 43 % de la population de plus de 15 ans[44]. Quelques journaux paraissent en portugais.
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Dans l'audiovisuel, ce n'est qu'au début des années 1990 que le monopole en place depuis les premiers pas de la radio dans les années 1920 tombe avec la libéralisation des ondes. Une grande partie de la population est abonnée à la télévision par câble. En outre, la télévision numérique terrestre est disponible au Luxembourg depuis 2006. Le secteur cinématographique se développe de plus en plus ces dernières années, avec des sociétés comme Samsa Film, Tarantula, ou encore Invictus Company Productions.
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Dans la presse écrite, du moins avant l'apparition d'organes de presse exclusivement francophones au début des années 2000, il est usuel de trouver côte à côte sur une même page des articles en langue allemande et en langue française.
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Le Luxembourg ne connaît par contre ni le phénomène de groupes de médias à capitaux familiaux, ni celui de médias dominés par des capitaux industriels. Quatre groupes de médias dominent le marché : RTL Group du côté de l'audiovisuel, Saint-Paul Luxembourg, Editpress et Maison Moderne du côté de la presse écrite.
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Son histoire, sa situation au sein d'un carrefour géographique et sa petite taille font du Luxembourg un pays largement multilingue. Le luxembourgeois (Lëtzebuergesch), qui est la langue maternelle des autochtones, a le statut de « langue nationale » depuis la loi du 24 février 1984. Il est toutefois peu utilisé par les expatriés résidant au Luxembourg, qui représentent environ 60% de la population. Le français, l'allemand et le luxembourgeois sont concurremment les trois langues administratives et quotidiennement parlées dans le pays[46]. Chaque citoyen ou résident peut, à son choix, s'adresser dans l'une de ces trois langues à l'administration, laquelle devra lui répondre dans la même langue.
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Le multilinguisme luxembourgeois n'obéit à aucune répartition territoriale entre différentes zones linguistiques, à la différence de pays multilingues tels que la Belgique ou la Suisse. Au Luxembourg, la répartition linguistique est plutôt « fonctionnelle » en ce que le choix de la langue dépend du domaine d'activité.
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Le français est l'unique langue utilisée pour la rédaction des lois, en raison de l'influence historique du code Napoléon sur le système juridique du Grand-Duché. Mais les débats à la Chambre des députés ont lieu majoritairement en luxembourgeois et plus rarement en français. Le français est la langue écrite généralement utilisée par l'administration et la justice (les décisions administratives ou jugements des tribunaux sont rédigés en français). Dans la vie quotidienne, le français est la langue souvent utilisée à l'écrit (les dépêches officielles, annonces publicitaires ou panneaux de circulation routière sont en français) ainsi que dans la vie commerciale. En raison du poids historique du journal germanophone Luxemburger Wort, l'allemand est très utilisé dans la presse écrite ainsi que dans les médias.
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L'administration fiscale et cadastrale est plutôt germanophone pour des raisons historiques. Le Luxembourg a adopté le modèle fiscal allemand et a été cadastré pour la première fois complètement par l'armée allemande, sous l'occupation pendant la Première Guerre mondiale. Les documents administratifs sont généralement délivrés en français et en allemand (déclarations de revenus, par exemple).
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L'école maternelle se fait en luxembourgeois. L'alphabétisation (première année primaire) se fait en allemand. Le français est enseigné à l'école dès l'âge de sept ans (deuxième année primaire). L'enseignement secondaire se fait majoritairement en français.
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Illustration du multilinguisme : il est fréquent que les journaux ou sites internet institutionnels fassent s'alterner des articles en français, en allemand et en luxembourgeois, sans que chaque article ne soit traduit dans les deux autres langues.
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Le Luxembourg est membre de l'Assemblée parlementaire de la francophonie de même que de l'Organisation internationale de la francophonie.
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Selon le recensement de 2011, 16,08 % de la population du pays est de nationalité portugaise[47] et 15,7 % parle le portugais en tant que langue principale[48].
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L'anglais est rarement utilisé dans la vie quotidienne, mais vivement requis dans certains domaines de la vie socio-économique (secteur bancaire, compagnies aériennes, etc.) et étudié par tous les lycéens.
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Même si le portugais et l'anglais n'ont aucun statut linguistique officiel au Luxembourg, il arrive que certaines communications officielles importantes comportent également une traduction dans ces langues (exemples : les mesures nationales de sécurité nucléaire ou le projet de constitution européenne)
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L'article 19 de la Constitution luxembourgeoise garantit la liberté des cultes, celle de leur exercice public, ainsi que la liberté de manifester ses opinions religieuses.
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Au Luxembourg, on considère que les communautés religieuses exercent un rôle public. Dans ce contexte, et comme le dispose l'article 22 de la Constitution, les sphères qui requièrent la coopération entre l'Église et l'État sont réglées par des conventions.
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Un accord[49] signé en janvier 2015 entre le gouvernement et les communautés religieuses établies au Luxembourg réformera les relations entre l'État et ces mêmes communautés. Les relations entre l'État et les cultes seront adaptées aux réalités sociétales, un cours commun « éducation aux valeurs » sera introduit dans l'enseignement public et les relations entre les communes et les cultes seront réformées en ce qui concerne les fabriques d'église.
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Il ressort de plusieurs enquêtes sur les valeurs au Luxembourg[50] que le pays connaît, malgré des certitudes morales affichées, un véritable effondrement de l'importance accordée à la religion.
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Parmi les grands événements religieux du Grand-Duché, on peut compter l'Oktav, la procession dansante d'Echternach et le pèlerinage à Notre-Dame de Fátima à Wiltz.
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Selon le Pew Research Center, en 2010, 70,4 % des habitants du Luxembourg sont chrétiens, principalement catholiques (65,9 %) et dans une moindre mesure protestants (3,2 %), alors que 26,8 % de la population n'est pas affilié à une religion et que 2,3 % sont musulmans et 0,5 % pratiquent une autre religion[51].
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Une des principales caractéristiques de la littérature luxembourgeoise est due à l'environnement linguistique né de la situation géographique et de l'histoire du Luxembourg, qui se trouve à la croisée des cultures romane et germanique.
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C'est ainsi que s'est développé au fil des siècles un environnement linguistique unique, caractérisé par l'association et la coexistence au quotidien de trois langues : le luxembourgeois, l'allemand et le français. Le multilinguisme sous-tend la littérature luxembourgeoise et influence le parcours des écrivains luxembourgeois.
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D'un point de vue purement linguistique, il n'existe pas une littérature luxembourgeoise, mais à proprement parler, des littératures luxembourgeoises s'exprimant en trois, voire en quatre langues si l'on y compte les auteurs anglophones. Cette production polyphone est répertoriée sous le terme collectif de Luxemburgensia[52] qui englobe toutes les œuvres littéraires et documents imprimés soit rédigés par des Luxembourgeois, soit produits au Luxembourg, soit ayant pour sujet le Luxembourg, et ce quelle qu'en soit la langue.
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La littérature de langue allemande est la plus accessible et la plus répandue au Luxembourg, même si, depuis quelques années, des talents en langue luxembourgeoise se dévoilent de plus en plus. La littérature luxembourgeoise d'expression française est plus modeste en nombre de publications, mais très remarquée à l'étranger.
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L'amateur de spectacle vivant trouve au Luxembourg de nombreuses scènes, qui accueillent des spectacles de renommée internationale et présentent leurs propres créations.
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Au cours de la dernière trentaine d'années, le monde théâtral luxembourgeois s'est constamment développé, tant au niveau de l'offre en matière de spectacles, qu'au niveau des compagnies et des scènes, qui sont devenues de plus en plus nombreuses.
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À côté du théâtre, du ballet ou de l'opéra traditionnels, le spectacle s'est diversifié, pour présenter de la danse contemporaine, des spectacles jeune public, de l'improvisation, du théâtre de rue, etc.
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Depuis plusieurs années, les spectacles pour enfants et jeunes ont trouvé une place de plus en plus importante dans le paysage culturel luxembourgeois.
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Plusieurs compagnies se consacrent à la création de spectacles jeunes publics, et des événements comme le festival international de théâtre de marionnettes (festival bisannuel) ou Traffo[53], le programme Jeunes Publics du CarréRotondes, contribuent à faire du spectacle jeune public un élément incontournable des scènes luxembourgeoises.
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La musique est sans doute la discipline culturelle la plus présente dans la vie quotidienne des Luxembourgeois. De la pratique amateur dans les chorales, harmonies et fanfares locales à la prolifération de groupes de rock, en passant par les classes des écoles de musique et conservatoires, nombreux sont les citoyens qui ont, du moins à un certain moment de leur vie, fait de la musique. De plus, les Luxembourgeois se rendent volontiers à des concerts de tous styles et participent en masse à des festivals de musique en plein air telles que le Blues'n Jazz Rallye, le Zeltik, le Rock-A-Field ou encore la Fête de la musique.
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À part quelques artistes dans les années 1980 comme Jimmy Martin, peu de musiciens professionnels se sont fait connaître au Luxembourg. Cependant, de nombreux groupes semi-professionnels se sont créés dans les années 1990 comme les groupes T42, Moof ou encore No Name. Aujourd'hui, plus de 50 groupes existent au Luxembourg, ils sont soutenus par la Rockhal, un lieu culturel réputé au Grand-Duché. Certains groupes parviennent même à dépasser les frontières luxembourgeoises, comme Eternal Tango (de), Inborn ou Rome (Jerome Reuter).
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Le Luxembourg s'est également fait connaître sur la scène internationale pour sa participation au Concours Eurovision de la Chanson. Il a participé dès la première édition du Concours Eurovision de la Chanson en 1956, mais il participe pour la dernière fois en 1993 et n'est toujours pas revenu dans le concours. Il détient cependant cinq victoires à son actif.
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Avec l'inauguration de deux salles de concert majeures en 2005, la Philharmonie Luxembourg, Salle de concert Grande-Duchesse Joséphine-Charlotte, et la Rockhal, Centre de musiques amplifiées, la scène musicale du Luxembourg a gagné encore davantage en dimension.
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À la fin des années 1980, le législateur luxembourgeois a mis en place un cadre légal et réglementaire visant le soutien à la production audiovisuelle. Le Fonds national de soutien à la production audiovisuelle (abrégé en Fonspa) est créé par la loi du 11 avril 1990. Cette loi a notamment pour but de soutenir, par un mécanisme d'avances sur recettes, la production, la coproduction et la distribution des œuvres d'origine luxembourgeoise.
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Le Luxembourg a su trouver sa place dans la production audiovisuelle mondiale si l'on en croit, entre autres témoins de cette évolution considérable, les nombreux prix obtenus dans les grands festivals internationaux par les cinéastes luxembourgeois.
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Le pays (co)produit annuellement une quinzaine de longs métrages, sans oublier les multiples documentaires et courts métrages. La professionnalisation du cinéma luxembourgeois a commencé dans les années 1990. Depuis lors, le Luxembourg dispose de plusieurs sites de tournage (Studio 352[54] à Contern et Filmland[55] à Kehlen), d'une académie du film (D'Filmakadémie[56]) et d'un prix de cinéma (Lëtzebuerger Filmpräis).
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D'un autre côté, les Luxembourgeois sont une nation de cinéphiles et aller voir un film constitue un de leurs passe-temps favoris. Pour répondre à cette demande, le Luxembourg dispose d'un grand nombre de cinémas dispersés à travers le pays. Les amateurs du grand écran trouveront aussi bien de petites salles traditionnelles que de grands complexes cinématographiques.
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La quasi-totalité des films est diffusée au Luxembourg en version originale, accompagnée de sous-titres. Rares sont les versions synchronisées, mis à part pour les films destinés aux enfants. L'ensemble des salles de cinéma luxembourgeoises projette les films en format numérique.
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Un musée de Ieoh Ming Pei contre un manoir datant du Moyen Âge, une place de l'Europe signée Ricardo Bofill contre les fortifications militaires de Vauban : l'architecture au Luxembourg, c'est avant tout une histoire de coexistence, de mélange entre les vestiges d'antan bien conservés et d'étonnantes créations modernes. Plus encore, cette architecture est révélatrice d'une histoire tumultueuse, d'un passé industriel marquant et d'un développement économique impressionnant.
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On trouve la forteresse millénaire au cœur du quartier de la vieille ville à Luxembourg, patrimoine mondial : il s'agit des vestiges d'une époque où Luxembourg était surnommé « le Gibraltar du Nord », justement à cause de son imposante forteresse, qui fut démantelée dès 1867. Or, des constructions résolument modernes, signées notamment Perrault, de Portzamparc, Meier et Böhm, viennent se mêler aux témoins du passé, seulement quelques pas plus loin, sur le plateau de Kirchberg. Simple champ aux alentours des années 1950, cette surface s'est rapidement transformée en centre européen, financier et culturel du pays.
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Au sud, les vestiges de la sidérurgie, autrefois pilier de l'économie luxembourgeoise, côtoient aujourd'hui des laboratoires de recherche ultramodernes, ainsi que les bureaux branchés de l'industrie créative. Un peu partout au pays, des architectes de renommée internationale ont marqué ce mélange aisé du passé, du présent et du futur de leurs idées et de leur savoir-faire. En même temps, la scène architecturale luxembourgeoise est extrêmement vivante : en 2013 quelque 900 architectes sont inscrits à l'Ordre des architectes et ingénieurs-conseils (OAI), s'y ajoutent 450 ingénieurs-conseils et une quarantaine d'architectes d'intérieur. Que ce soit au niveau des bâtiments publics (musées, centres culturels, Cité judiciaire) aux résidences privées, les architectes luxembourgeois savent imposer leur style, aussi à l'étranger.
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Le Luxembourg a pour codes :
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