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-22 -rence également petite. Ici encore, la surface des mains diffère très peu de la surface apparente des hémisphères. La main gauche est plus grande que la droite le sujet était-il gaucher? Fait assez singulier, la main droite a juste la même étendue que l'hémisphère gauche. On ne peut évidemment pas tirer de conclusions fermes de ces deux derniers cas dont les- mensurations semblent contredites par celles du premier cerveau mais enfin il y a là quelque chose d'intéressant, et il serait curieux de voir ce que donneraient des mesures comparatives faites sur un grand nombre de sujets. Surface des pieds Nous avions pris pour le sujet 1 la surface des pieds, malheureu-sement le moulage du pied gauche s'était abîmé, et nous n'avons pu le mesurer. Pour le droit, nous avons trouvé 567 2,44. Pour la surface totale, nous aurions 1134e2 en supposant les deux pieds égaux. Conclusion En résumé, de l'examen de cette première série de vingt-deux cer-veaux, on peut, croyons-nous, tirer les conclusions suivantes -1° Il n'existe aucun rapport, ni direct, ni indirect, entre le poids de l'encéphale entier et sa surface. Un cerveau peut avoir un poids très élevé et une surface plus petite qu'un autre cerveau pesant beaucoup moins. On ne peut donc conclure du poids à la surface. Cependant, d'une façon générale, le cerveau de la femme pèse moins que celui de l'homme et sa surface apparente est moins grande 2° Cette absence de rapports fixes entre le poids et la surface s'observe également pour les autres parties du cerveau, le cervelet, les hémisphères cérébraux et les ganglions sous-corticaux 3° La surface de l'encéphale est plus grande chez l'homme que chez la femme il en est de même pour le cervelet qui pèse plus et a plus d'étendue chez le premier 4° La surface apparente, la surface réelle et la surface de l'écorce grise des deux hémisphères sont plus grandes chez l'homme que chez la femme 5° D'une façon générale, l'hémisphère droit pèse plus que le gauche, mais il est moins étendu, que l'on considère la surface apparente, la surface réelle ou l'écorce grise seule. La superficie de la région pensante est donc plus grande à gauche qu'à droite, chez l'homme, au moins, car pour la femme il y a presque égalité entre les deux hémisphères le droit aurait même une surface un peu plus grande que le gauche 6° La surface réelle des hémisphères déplissés serait un peu plus du double de la surface apparente. Cette surface réelle est d'environ 1756c5J. Celle de l'écorce grise 1697, près de 1700, chiffre de Baillarger.
-22 -rence également petite. Ici encore, la surface des mains diffère très peu de la surface apparente des hémisphères. La main gauche est plus grande que la droite le sujet était-il gaucher? Fait assez singulier, la main droite a juste la même étendue que l'hémisphère gauche. On ne peut évidemment pas tirer de conclusions fermes de ces deux derniers cas dont les- mensurations semblent contredites par celles du premier cerveau mais enfin il y a là quelque chose d'intéressant, et il serait curieux de voir ce que donneraient des mesures comparatives faites sur un grand nombre de sujets. Surface des pieds Nous avions pris pour le sujet 1 la surface des pieds, malheureu-sement le moulage du pied gauche s'était abîmé, et nous n'avons pu le mesurer. Pour le droit, nous avons trouvé 567 2,44. Pour la surface totale, nous aurions 1134e2 en supposant les deux pieds égaux. Conclusion En résumé, de l'examen de cette première série de vingt-deux cer-veaux, on peut, croyons-nous, tirer les conclusions suivantes -1° Il n'existe aucun rapport, ni direct, ni indirect, entre le poids de l'encéphale entier et sa surface. Un cerveau peut avoir un poids très élevé et une surface plus petite qu'un autre cerveau pesant beaucoup moins. On ne peut donc conclure du poids à la surface. Cependant, d'une façon générale, le cerveau de la femme pèse moins que celui de l'homme et sa surface apparente est moins grande 2° Cette absence de rapports fixes entre le poids et la surface s'observe également pour les autres parties du cerveau, le cervelet, les hémisphères cérébraux et les ganglions sous-corticaux 3° La surface de l'encéphale est plus grande chez l'homme que chez la femme il en est de même pour le cervelet qui pèse plus et a plus d'étendue chez le premier 4° La surface apparente, la surface réelle et la surface de l'écorce grise des deux hémisphères sont plus grandes chez l'homme que chez la femme 5° D'une façon générale, l'hémisphère droit pèse plus que le gauche, mais il est moins étendu, que l'on considère la surface apparente, la surface réelle ou l'écorce grise seule. La superficie de la région pensante est donc plus grande à gauche qu'à droite, chez l'homme, au moins, car pour la femme il y a presque égalité entre les deux hémisphères le droit aurait même une surface un peu plus grande que le gauche 6° La surface réelle des hémisphères déplissés serait un peu plus du double de la surface apparente. Cette surface réelle est d'environ 1756c5J. Celle de l'écorce grise 1697, près de 1700, chiffre de Baillarger.
-22 -rence également petite. Ici encore, la surface des mains diffère très peu de la surface apparente des hémisphères. La main gauche est plus grande que la droite le sujet était-il gaucher? Fait assez singulier, la main droite a juste la même étendue que l'hémisphère gauche. On ne peut évidemment pas tirer de conclusions fermes de ces deux derniers cas dont les@ mensurations semblent contredites par celles du premier cerveau mais enfin il y a là quelque chose d'intéressant, et il serait curieux de voir ce que donneraient des mesures comparatives faites sur un grand nombre de sujets. Surface des pieds Nous avions pris pour le sujet I la surface des pieds, malheureu-sement le moulage du pied gauche s'était abîmé, et nous n'avons pu le mesurer. Pour le droit, nous avons trouvé 567c2,44. Pour la surface totale, nous aurions 1134c2 en supposant les deux pieds égaux. Conclusion En résumé, de l'examen de cette première série de vingt-deux cer-veaux, on peut, croyons-nous, tirer les conclusions suivantes @1° Il n'existe aucun rapport, ni direct, ni indirect, entre le poids de l'encéphale entier et sa surface. Un cerveau peut avoir un poids très élevé et une surface plus petite qu'un autre cerveau pesant beaucoup moins. On ne peut donc conclure du poids à la surface. Cependant, d'une façon générale, le cerveau de la femme pèse moins que celui de l'homme et sa surface apparente est moins grande 2° Cette absence de rapports fixes entre le poids et la surface s'observe également pour les autres parties du cerveau, le cervelet, les hémisphères cérébraux et les ganglions sous-corticaux 3° La surface de l'encéphale est plus grande chez l'homme que chez la femme il en est de même pour le cervelet qui pèse plus et a plus d'étendue chez le premier 4° La surface apparente, la surface réelle et la surface de l'écorce grise des deux hémisphères sont plus grandes chez l'homme que chez la femme 5° D'une façon générale, l'hémisphère droit pèse plus que le gauche, mais il est moins étendu, que l'on considère la surface apparente, la surface réelle ou l'écorce grise seule. La superficie de la région pensante est donc plus grande à gauche qu'à droite, chez l'homme, au moins, car pour la femme il y a presque égalité entre les deux hémisphères le droit aurait même une surface un peu plus grande que le gauche 6° La surface réelle des hémisphères déplissés serait un peu plus du double de la surface apparente. Cette surface réelle est d'environ 1756c@2. Celle de l'écorce grise 1697, près de 1700, chiffre de Baillarger.
Fait assez singulier, la main droite a juste la même étendue que l'hémisphère gauche.
Fait assez singulier, la main droite a juste la même étendue que l'hémisphère gauche.
Fait assez singulier, la main droite a juste la même étendue que l'hémisphère gauche.
Fait assez singulier, la main droite a juste la même étendue que l'hémisphère gauche.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 81 duquel on obéit. La famille quitta la campagne aux approches de l'hiver Gaston eut un moment de bonheur il se rappro-chait de Clémence. Entre les deux maisons les relations avaient été rompues d'une manière si complète, qu'à Paris comme en province il n'y avait plus de moyen régulier ni convenable de les re -nouer. Les Montréal avaient comblé la mesure en quittant Beaupré sans prendre congé des Saint-Pons. Mais l'existence d'une grande ville amène des rapprochements forcés, et c'é-tait là-dessus que comptait Gaston. Ils voyaient le même monde, fréquentaient les mêmes salons, et le hasard, en y aidant un peu, devait multiplier les rencontres. Tels furent ses calculs le comte les avait faits comme lui et avait pris ses précautions en conséquence. Dès son arrivéè à l'hôtel Montiéal, il avait fait répandre le bruit que la résolution de la comtesse était de vivre retirée jusqu'à l'expiration de son deuil et de ne voir que les per-sonnes de leur intimité. A l'appui et comme preuve, il s'abs-tint de toute visite et se borna à faire présenter des excuses là où il le fallait. La douleur et l'état de santé de Clémence étaient des prétextes plausibles et qui furent acceptés. Cepen-dant la jeune femme ne supportait pas sans une révolte inté-rieure des mesures prises contre elle et outrageantes pour sa dignité. Ce que Sigismond gagnait d'un côté, il le perdait de l'autre ce coeur, replié sur- lui-même, n'en était que plus disposé à s'abandonner à ses sentiments secrets. Peut-être, - au contact du monde et en présence de l'opinion, se fût-il plus sévèrement gardé peut-être les distractions légitimes, la vie agijée d'une grande ville, la crainte du scandale et les divers motifs qui obligent une femme à veiller sur elle-même, eussent-ils été une diversion plus efficace à ce goût nais-sant, que le séquestre absolu et l'isolement poussé à l'excès. Le comte n'en jugea point ainsi en fait de garanties, il aima mieux se payer de ses mains. Ce qui s'ensuivit, on le devine. Clémence resta en face de sa passion ce fut désormais le seul aliment de sa pensée, et il était à craindre que cette pas-sion ne prit l'activité qu'acquièrent les forces trop compri-mées et qui les rend si redoutables au moment de l'explosion. Une partie de l'hiver se passa dans ces combats ignorés. Quelques efforts que Gaston eût faits et quoiqu'il se fût
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 81 duquel on obéit. La famille quitta la campagne aux approches de l'hiver Gaston eut un moment de bonheur il se rappro-chait de Clémence. Entre les deux maisons les relations avaient été rompues d'une manière si complète, qu'à Paris comme en province il n'y avait plus de moyen régulier ni convenable de les re -nouer. Les Montréal avaient comblé la mesure en quittant Beaupré sans prendre congé des Saint-Pons. Mais l'existence d'une grande ville amène des rapprochements forcés, et c'é-tait là-dessus que comptait Gaston. Ils voyaient le même monde, fréquentaient les mêmes salons, et le hasard, en y aidant un peu, devait multiplier les rencontres. Tels furent ses calculs le comte les avait faits comme lui et avait pris ses précautions en conséquence. Dès son arrivéè à l'hôtel Montiéal, il avait fait répandre le bruit que la résolution de la comtesse était de vivre retirée jusqu'à l'expiration de son deuil et de ne voir que les per-sonnes de leur intimité. A l'appui et comme preuve, il s'abs-tint de toute visite et se borna à faire présenter des excuses là où il le fallait. La douleur et l'état de santé de Clémence étaient des prétextes plausibles et qui furent acceptés. Cepen-dant la jeune femme ne supportait pas sans une révolte inté-rieure des mesures prises contre elle et outrageantes pour sa dignité. Ce que Sigismond gagnait d'un côté, il le perdait de l'autre ce coeur, replié sur- lui-même, n'en était que plus disposé à s'abandonner à ses sentiments secrets. Peut-être, - au contact du monde et en présence de l'opinion, se fût-il plus sévèrement gardé peut-être les distractions légitimes, la vie agijée d'une grande ville, la crainte du scandale et les divers motifs qui obligent une femme à veiller sur elle-même, eussent-ils été une diversion plus efficace à ce goût nais-sant, que le séquestre absolu et l'isolement poussé à l'excès. Le comte n'en jugea point ainsi en fait de garanties, il aima mieux se payer de ses mains. Ce qui s'ensuivit, on le devine. Clémence resta en face de sa passion ce fut désormais le seul aliment de sa pensée, et il était à craindre que cette pas-sion ne prit l'activité qu'acquièrent les forces trop compri-mées et qui les rend si redoutables au moment de l'explosion. Une partie de l'hiver se passa dans ces combats ignorés. Quelques efforts que Gaston eût faits et quoiqu'il se fût
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 81 duquel on obéit. La famille quitta la campagne aux approches de l'hiver Gaston eut un moment de bonheur il se rappro-chait de Clémence. Entre les deux maisons les relations avaient été rompues d'une manière si complète, qu'à Paris comme en province il n'y avait plus de moyen régulier ni convenable de les re@-nouer. Les Montréal avaient comblé la mesure en quittant Beaupré sans prendre congé des Saint-Pons. Mais l'existence d'une grande ville amène des rapprochements forcés, et c'é-tait là-dessus que comptait Gaston. Ils voyaient le même monde, fréquentaient les mêmes salons, et le hasard, en y aidant un peu, devait multiplier les rencontres. Tels furent ses calculs le comte les avait faits comme lui et avait pris ses précautions en conséquence. Dès son arrivée à l'hôtel Montréal, il avait fait répandre le bruit que la résolution de la comtesse était de vivre retirée jusqu'à l'expiration de son deuil et de ne voir que les per-sonnes de leur intimité. A l'appui et comme preuve, il s'abs-tint de toute visite et se borna à faire présenter des excuses là où il le fallait. La douleur et l'état de santé de Clémence étaient des prétextes plausibles et qui furent acceptés. Cepen-dant la jeune femme ne supportait pas sans une révolte inté-rieure des mesures prises contre elle et outrageantes pour sa dignité. Ce que Sigismond gagnait d'un côté, il le perdait de l'autre ce coeur, replié sur@ lui-même, n'en était que plus disposé à s'abandonner à ses sentiments secrets. Peut-être, @@au contact du monde et en présence de l'opinion, se fût-il plus sévèrement gardé peut-être les distractions légitimes, la vie agitée d'une grande ville, la crainte du scandale et les divers motifs qui obligent une femme à veiller sur elle-même, eussent-ils été une diversion plus efficace à ce goût nais-sant, que le séquestre absolu et l'isolement poussé à l'excès. Le comte n'en jugea point ainsi en fait de garanties, il aima mieux se payer de ses mains. Ce qui s'ensuivit, on le devine. Clémence resta en face de sa passion ce fut désormais le seul aliment de sa pensée, et il était à craindre que cette pas-sion ne prît l'activité qu'acquièrent les forces trop compri-mées et qui les rend si redoutables au moment de l'explosion. Une partie de l'hiver se passa dans ces combats ignorés. Quelques efforts que Gaston eût faits et quoiqu'il se fût
Dès son arrivéè à l'hôtel Montiéal, il avait fait répandre le bruit que la résolution de la comtesse était de vivre retirée jusqu'à l'expiration de son deuil et de ne voir que les per-sonnes de leur intimité.
Dès son arrivée à l'hôtel Montréal, il avait fait répandre le bruit que la résolution de la comtesse était de vivre retirée jusqu'à l'expiration de son deuil et de ne voir que les per-sonnes de leur intimité.
Dès son arrivéè à l'hôtel Montiéal, il avait fait répandre le bruit que la résolution de la comtesse était de vivre retirée jusqu'à l'expiration de son deuil et de ne voir que les per-sonnes de leur intimité.
Dès son arrivée à l'hôtel Montréal, il avait fait répandre le bruit que la résolution de la comtesse était de vivre retirée jusqu'à l'expiration de son deuil et de ne voir que les per-sonnes de leur intimité.
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CE qu'on PEUT VOIR DANS une RUE. 219 ques semaines, et c'était bien lé moins qu'il fit ce sacrifice au premier et au plus strict de ses devoirs. Hélas ! le sacrifice était plus grand qu'il ne le croyait lui-même, et, s'il en eût compris l'étendue, peut-être n'y aurait-il pas souscrit. A mesure que le temps s'écoulit, Marguerite devenait plus triste elle retombait dans ses préoccupations d'autrefois. Rarement Ludovic la retrouvait dans les disposi-tions où il l'avait laissée il y avait dans son humeur quelque chose d'inégal et de capricieux dont il ne,pouvait deviner la cause et qui le troublait profondément. Non pas qu'elle y mit de la résistance, ni même, en apparence, de la mauvaise vo-lonté mais dans sa soumission, dans sa déférence même, régnait on ne sait quoi d'embarrassé et de contraint. Elle manquait d'élan et d abandon elle ne se livrait pas et sem-blait, en se donnant, réserver la meilleure partie d'elle-même. Dans les longues soirées qu'ils passaient ensemble, Lu-dovic ne parvenait pas toujours a triompher de cet incurable abattement. Quand il pressait trop vivement la jeune fille, elle ne lui répondait que par des larmes, et, s'il insIstait, elle demandait comme une grâce qu'il lui fût permis de pleurer son aïeule, et de ne pas oublier si vite un deuil si récent. Puis elle essayait de réparep le mal qu'elle venait de faire et tenait un langage plus affectueux elle arlait du voeu de la mourante et de l'intention où elle était de tenir le plus promptement possible l'engagement qu'elle avait pris. - Ludovic, lui disait-elle, quand elle le voyait trop dé-couragé, pourquoi vous affecter ainsi? Ne suis-je pas à vous? Ne sommes-nous pas déjà l'un à l'autre? - Plüt à Dieu! s'écriait-il. -- Voici notre anneau de mariage, ajoutait-elle avec une douceur pleine de mélancolie il n'a plus quitté mon doigt depuis le jour où vous l'y avez mis. N'est-ce pas là un gage qui devrait vous suffire? - En effet, Marguerite, je suis trop exigeant, pardonnez-moi! - Vous êtes tout pardonné, mon ami c'est moi qui aurais tort de me plaindre. -Ces scènes se renouvelaient souvent, sans que la ten-dresse et le dévouement de Ludovic en fussent ébranlés ni affaiblis.
CE qu'on PEUT VOIR DANS une RUE. 219 ques semaines, et c'était bien lé moins qu'il fit ce sacrifice au premier et au plus strict de ses devoirs. Hélas ! le sacrifice était plus grand qu'il ne le croyait lui-même, et, s'il en eût compris l'étendue, peut-être n'y aurait-il pas souscrit. A mesure que le temps s'écoul@it, Marguerite devenait plus triste elle retombait dans ses préoccupations d'autrefois. Rarement Ludovic la retrouvait dans les disposi-tions où il l'avait laissée il y avait dans son humeur quelque chose d'inégal et de capricieux dont il ne,pouvait deviner la cause et qui le troublait profondément. Non pas qu'elle y mit de la résistance, ni même, en apparence, de la mauvaise vo-lonté mais dans sa soumission, dans sa déférence même, régnait on ne sait quoi d'embarrassé et de contraint. Elle manquait d'élan et d abandon elle ne se livrait pas et sem-blait, en se donnant, réserver la meilleure partie d'elle-même. Dans les longues soirées qu'ils passaient ensemble, Lu-dovic ne parvenait pas toujours a triompher de cet incurable abattement. Quand il pressait trop vivement la jeune fille, elle ne lui répondait que par des larmes, et, s'il insIstait, elle demandait comme une grâce qu'il lui fût permis de pleurer son aïeule, et de ne pas oublier si vite un deuil si récent. Puis elle essayait de réparep le mal qu'elle venait de faire et tenait un langage plus affectueux elle @arlait du voeu de la mourante et de l'intention où elle était de tenir le plus promptement possible l'engagement qu'elle avait pris. - Ludovic, lui disait-elle, quand elle le voyait trop dé-couragé, pourquoi vous affecter ainsi@? Ne suis-je pas à vous@? Ne sommes-nous pas déjà l'un à l'autre@? - Plüt à Dieu@! s'écriait-il. -- Voici notre anneau de mariage, ajoutait-elle avec une douceur pleine de mélancolie il n'a plus quitté mon doigt depuis le jour où vous l'y avez mis. N'est-ce pas là un gage qui devrait vous suffire? - En effet, Marguerite, je suis trop exigeant, pardonnez-moi@! - Vous êtes tout pardonné, mon ami c'est moi qui aurais tort de me plaindre. -Ces scènes se renouvelaient souvent, sans que la ten-dresse et le dévouement de Ludovic en fussent ébranlés ni affaiblis.
CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 219 ques semaines, et c'était bien le moins qu'il fit ce sacrifice au premier et au plus strict de ses devoirs. Hélas ! le sacrifice était plus grand qu'il ne le croyait lui-même, et, s'il en eût compris l'étendue, peut-être n'y aurait-il pas souscrit. A mesure que le temps s'écoulait, Marguerite devenait plus triste elle retombait dans ses préoccupations d'autrefois. Rarement Ludovic la retrouvait dans les disposi-tions où il l'avait laissée il y avait dans son humeur quelque chose d'inégal et de capricieux dont il ne pouvait deviner la cause et qui le troublait profondément. Non pas qu'elle y mît de la résistance, ni même, en apparence, de la mauvaise vo-lonté mais dans sa soumission, dans sa déférence même, régnait on ne sait quoi d'embarrassé et de contraint. Elle manquait d'élan et d'abandon elle ne se livrait pas et sem-blait, en se donnant, réserver la meilleure partie d'elle-même. Dans les longues soirées qu'ils passaient ensemble, Lu-dovic ne parvenait pas toujours à triompher de cet incurable abattement. Quand il pressait trop vivement la jeune fille, elle ne lui répondait que par des larmes, et, s'il insistait, elle demandait comme une grâce qu'il lui fût permis de pleurer son aïeule, et de ne pas oublier si vite un deuil si récent. Puis elle essayait de réparer le mal qu'elle venait de faire et tenait un langage plus affectueux elle parlait du voeu de la mourante et de l'intention où elle était de tenir le plus promptement possible l'engagement qu'elle avait pris. -@Ludovic, lui disait-elle, quand elle le voyait trop dé-couragé, pourquoi vous affecter ainsi ? Ne suis-je pas à vous ? Ne sommes-nous pas déjà l'un à l'autre ? -@Plût à Dieu ! s'écriait-il. @-@Voici notre anneau de mariage, ajoutait-elle avec une douceur pleine de mélancolie il n'a plus quitté mon doigt depuis le jour où vous l'y avez mis. N'est-ce pas là un gage qui devrait vous suffire? -@En effet, Marguerite, je suis trop exigeant, pardonnez-moi ! -@Vous êtes tout pardonné, mon ami c'est moi qui aurais tort de me plaindre. @Ces scènes se renouvelaient souvent, sans que la ten-dresse et le dévouement de Ludovic en fussent ébranlés ni affaiblis.
-Ces scènes se renouvelaient souvent, sans que la ten-dresse et le dévouement de Ludovic en fussent ébranlés ni affaiblis.
Ces scènes se renouvelaient souvent, sans que la ten-dresse et le dévouement de Ludovic en fussent ébranlés ni affaiblis.@
-Ces scènes se renouvelaient souvent, sans que la ten-dresse et le dévouement de Ludovic en fussent ébranlés ni affaiblis.
Ces scènes se renouvelaient souvent, sans que la ten-dresse et le dévouement de Ludovic en fussent ébranlés ni affaiblis.
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VIE DE L'ABBE NICOLLE 27 qu'il avait adoptée pour son élève, quelques pères de famille, illustres dans l'empire, proposèrent au.comte de Choiseul d'adjoindre à son fils leurs propres en-fants, pour Les faire participer avec lui au grand bien-fait de l'enseignement de l'abbé Nicolle. M. de Choi-seul agréa leur offre, et le précepteur de son jeune fils devint le directeur d'un pensionnat de six enfants.' Cette éducation réunissait à la fois les avantages de l'éduca-tion publique et particulière les essais en furent heu-reux, et l'institut naissant acquit, en peu de mois, une célébrité telle, que de nombreuses et illustres familles sollicitèrent le bonheur d'y voir également admettre leurs enfants. Un obstacle s'y opposait le nombre des élèves était limité. D'après des conventions formelles, l'institut ne devait avoir que six élèves, mais les solli-citations devinrent si pressantes, que les familles qui avaient fait les conditions de ce nombre résolurent de le rendre illimité. Dès ce moment les élèves affluèrent, et en peu de temps l'institut pût être signalé dans Saint-Pétersbourg comme l'une des écoles les plus dis-tinguées de la Russie. Un succès si prompt ne pouvait être qu'un coup du Ciel l'abbé Nicolle ne cessait de le répéter, mais son ami manquait à son bonheur. L'abbé Septavaux avait des talents incontestables à Sainte-Barbe, comme en exil, il les rehaussait par l'éclat de la vertu la plus pure le malheur semblait même l'avoir rendue encore plus parfaite. L'ascendant de sa supériorité devait tout na-
VIE DE L'ABBE NICOLLE 27 qu'il avait adoptée pour son élève, quelques pères de famille, illustres dans l'empire, proposèrent au.comte de Choiseul d'adjoindre à son fils leurs propres en-fants, pour Les faire participer avec lui au grand bien-fait de l'enseignement de l'abbé Nicolle. M. de Choi-seul agréa leur offre, et le précepteur de son jeune fils devint le directeur d'un pensionnat de six enfants.' Cette éducation réunissait à la fois les avantages de l'éduca-tion publique et particulière les essais en furent heu-reux, et l'institut naissant acquit, en peu de mois, une célébrité telle, que de nombreuses et illustres familles sollicitèrent le bonheur d'y voir également admettre leurs enfants. Un obstacle s'y opposait le nombre des élèves était limité. D'après des conventions formelles, l'institut ne devait avoir que six élèves, mais les solli-citations devinrent si pressantes, que les familles qui avaient fait les conditions de ce nombre résolurent de le rendre illimité. Dès ce moment les élèves affluèrent, et en peu de temps l'institut pût être signalé dans Saint-Pétersbourg comme l'une des écoles les plus dis-tinguées de la Russie. Un succès si prompt ne pouvait être qu'un coup du Ciel l'abbé Nicolle ne cessait de le répéter, mais son ami manquait à son bonheur. L'abbé Septavaux avait des talents incontestables à Sainte-Barbe, comme en exil, il les rehaussait par l'éclat de la vertu la plus pure le malheur semblait même l'avoir rendue encore plus parfaite. L'ascendant de sa supériorité devait tout na-
VIE DE L'ABBE NICOLLE 27 qu'il avait adoptée pour son élève, quelques pères de famille, illustres dans l'empire, proposèrent au comte de Choiseul d'adjoindre à son fils leurs propres en-fants, pour les faire participer avec lui au grand bien-fait de l'enseignement de l'abbé Nicolle. M. de Choi-seul agréa leur offre, et le précepteur de son jeune fils devint le directeur d'un pensionnat de six enfants.@ Cette éducation réunissait à la fois les avantages de l'éduca-tion publique et particulière les essais en furent heu-reux, et l'institut naissant acquit, en peu de mois, une célébrité telle, que de nombreuses et illustres familles sollicitèrent le bonheur d'y voir également admettre leurs enfants. Un obstacle s'y opposait le nombre des élèves était limité. D'après des conventions formelles, l'institut ne devait avoir que six élèves, mais les solli-citations devinrent si pressantes, que les familles qui avaient fait les conditions de ce nombre résolurent de le rendre illimité. Dès ce moment les élèves affluèrent, et en peu de temps l'institut pût être signalé dans Saint-Pétersbourg comme l'une des écoles les plus dis-tinguées de la Russie. Un succès si prompt ne pouvait être qu'un coup du Ciel l'abbé Nicolle ne cessait de le répéter, mais son ami manquait à son bonheur. L'abbé Septavaux avait des talents incontestables à Sainte-Barbe, comme en exil, il les rehaussait par l'éclat de la vertu la plus pure le malheur semblait même l'avoir rendue encore plus parfaite. L'ascendant de sa supériorité devait tout na-
Un obstacle s'y opposait le nombre des élèves était limité.
Un obstacle s'y opposait le nombre des élèves était limité.
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430 ÉCLAIRGISSEMENS HISTORIQUËN de choses , les hommes honorés de votre confiance ? Vcras représenter, avec autant de simplicité que de courage, l'in-quiétude du peuple et les motifs de sa défiance, comme noua lui répéterons en toute circonstance les témoignages tou-chans que nous donne Votre Majesté de son amour pour la loi. Empressés de remplir cette double tâche , nous ne con-naissons ni les calculs, ni la faiblesse, qui empêchent de ja-mais rien répéter qui ne soit agréable. C'est pour vouloir toujours flatter les rois, par de rians tableaux , qu'on leur a souvent aliéné les peuples. Entièrement à nos devoirs , nous dirons la vérité à Votre Majesté, en lui transmettant les inquiétudes , les réclamations du peuple, en lui retraçant le véritable état des choses. La France est parvenue à l'époque de sa révolution, qui doit en assurer le triomphe par de prompts succès, ou le préparer par de longs malheurs. Ce triomphe est imman-quable mais , ou la génération présente en sera le témoin, ou elle l'achètera pour la suivante , d'une partie de son sang. Dans le premier cas , Votre Majesté partagera la jouis-sance de la victoire et de la paix dans le second , elle n'é-vitera point les malheurs communs eh ! qui sait les victimes qu'ils pourraient faire ! Le retour de l'ancien ordre de choses est impossible dès qu'une fois les idées de justice , de liberté, d'égalité sont répandues dans la masse active du peuple , elles y germent et se développent toujours 'de plus en plus. En vain l'habitude des privilèges , l'amour des distinctions feraient tout tenter à certaine classe , pour les étouffer ces inutiles efforts les font discuter avec plus de chaleur le sen-timent du fait s'unit à l'opinion du droit il en résulte la passion la plus ardente, la plus fière et la plus puissante, celle de l'indépendance que rien ne saurait aliéner, et qui ne peut être réglée que par la loi. Le rétablissementae la no-blesse, sous quelque forme qu'on l'envisage, n'est pas plus possible que celui des états. La volonté générale s'est prononcée contre elle la consti-
430 ÉCLAIRGISSEMENS HISTORIQUËN de choses , les hommes honorés de votre confiance ? Vcras représenter, avec autant de simplicité que de courage, l'in-quiétude du peuple et les motifs de sa défiance, comme noua lui répéterons en toute circonstance les témoignages tou-chans que nous donne Votre Majesté de son amour pour la loi. Empressés de remplir cette double tâche , nous ne con-naissons ni les calculs, ni la faiblesse, qui empêchent de ja-mais rien répéter qui ne soit agréable. C'est pour vouloir toujours flatter les rois, par de rians tableaux , qu'on leur a souvent aliéné les peuples. Entièrement à nos devoirs , nous dirons la vérité à Votre Majesté, en lui transmettant les inquiétudes , les réclamations du peuple, en lui retraçant le véritable état des choses. La France est parvenue à l'époque de sa révolution, qui doit en assurer le triomphe par de prompts succès, ou le préparer par de longs malheurs. Ce triomphe est imman-quable mais , ou la génération présente en sera le témoin, ou elle l'achètera pour la suivante , d'une partie de son sang. Dans le premier cas , Votre Majesté partagera la jouis-sance de la victoire et de la paix dans le second , elle n'é-vitera point les malheurs communs eh ! qui sait les victimes qu'ils pourraient faire ! Le retour de l'ancien ordre de choses est impossible dès qu'une fois les idées de justice , de liberté, d'égalité sont répandues dans la masse active du peuple , elles y germent et se développent toujours 'de plus en plus. En vain l'habitude des privilèges , l'amour des distinctions feraient tout tenter à certaine classe , pour les étouffer ces inutiles efforts les font discuter avec plus de chaleur le sen-timent du fait s'unit à l'opinion du droit il en résulte la passion la plus ardente, la plus fière et la plus puissante, celle de l'indépendance que rien ne saurait aliéner, et qui ne peut être réglée que par la loi. Le rétablissement@ae la no-blesse, sous quelque forme qu'on l'envisage, n'est pas plus possible que celui des états. La volonté générale s'est prononcée contre elle la consti-
430 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES de choses@, les hommes honorés de votre confiance ? V@ous représenter, avec autant de simplicité que de courage, l'in-quiétude du peuple et les motifs de sa défiance, comme nous lui répéterons en toute circonstance les témoignages tou-chans que nous donne Votre Majesté de son amour pour la loi. Empressés de remplir cette double tâche@, nous ne con-naissons ni les calculs, ni la faiblesse@ qui empêchent de ja-mais rien répéter qui ne soit agréable. C'est pour vouloir toujours flatter les rois, par de rians tableaux@, qu'on leur a souvent aliéné les peuples. Entièrement à nos devoirs@, nous dirons la vérité à Votre Majesté, en lui transmettant les inquiétudes@, les réclamations du peuple, en lui retraçant le véritable état des choses. La France est parvenue à l'époque de sa révolution, qui doit en assurer le triomphe par de prompts succès, ou le préparer par de longs malheurs. Ce triomphe est imman-quable mais@, ou la génération présente en sera le témoin, ou elle l'achètera pour la suivante@, d'une partie de son sang. Dans le premier cas@, Votre Majesté partagera la jouis-sance de la victoire et de la paix dans le second@, elle n'é-vitera point les malheurs communs eh ! qui sait les victimes qu'ils pourraient faire ! Le retour de l'ancien ordre de choses est impossible dès qu'une fois les idées de justice@, de liberté, d'égalité sont répandues dans la masse active du peuple@, elles y germent et se développent toujours @de plus en plus. En vain l'habitude des priviléges@, l'amour des distinctions feraient tout tenter à certaine classe@, pour les étouffer ces inutiles efforts les font discuter avec plus de chaleur le sen-timent du fait s'unit à l'opinion du droit il en résulte la passion la plus ardente, la plus fière et la plus puissante, celle de l'indépendance que rien ne saurait aliéner, et qui ne peut être réglée que par la loi. Le rétablissement de la no-blesse, sous quelque forme qu'on l'envisage, n'est pas plus possible que celui des états. La volonté générale s'est prononcée contre elle la consti-
En vain l'habitude des privilèges , l'amour des distinctions feraient tout tenter à certaine classe , pour les étouffer ces inutiles efforts les font discuter avec plus de chaleur le sen-timent du fait s'unit à l'opinion du droit il en résulte la passion la plus ardente, la plus fière et la plus puissante, celle de l'indépendance que rien ne saurait aliéner, et qui ne peut être réglée que par la loi.
En vain l'habitude des priviléges, l'amour des distinctions feraient tout tenter à certaine classe, pour les étouffer ces inutiles efforts les font discuter avec plus de chaleur le sen-timent du fait s'unit à l'opinion du droit il en résulte la passion la plus ardente, la plus fière et la plus puissante, celle de l'indépendance que rien ne saurait aliéner, et qui ne peut être réglée que par la loi.@@
En vain l'habitude des privilèges , l'amour des distinctions feraient tout tenter à certaine classe , pour les étouffer ces inutiles efforts les font discuter avec plus de chaleur le sen-timent du fait s'unit à l'opinion du droit il en résulte la passion la plus ardente, la plus fière et la plus puissante, celle de l'indépendance que rien ne saurait aliéner, et qui ne peut être réglée que par la loi.
En vain l'habitude des priviléges, l'amour des distinctions feraient tout tenter à certaine classe, pour les étouffer ces inutiles efforts les font discuter avec plus de chaleur le sen-timent du fait s'unit à l'opinion du droit il en résulte la passion la plus ardente, la plus fière et la plus puissante, celle de l'indépendance que rien ne saurait aliéner, et qui ne peut être réglée que par la loi.
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H2 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. tout l'invitait au contraire à persévérer. Il avait vu les com-bats de Clémence et ne se méprenait pas aux signes évidents de sa défaite. Et c'était alors que tout lui échappait. Cette idée le mettait hors de lui, et ses désirs ne faisaient que s'en accroître. Non! il ne rendrait pas les armes non! il ne re-noncerait pas à un bonheur placé sous sa main. Que lui im-portaient les obstacles? Un amour comme le sien y regarde-t-il seulement? Plus ils étaient grands, plus il devait mettre d'opiniâtreté dans sa poursuite. Ce fut sous cet aiguillon qu'il agit. Comme il ne trouvait plus Clémence sur son chemin, il fit de l'hôtel Montréal l'objet d'un siège dans toutes les formes et, pour échapper aux remarques, plus d'une fois il eut recours à des déguise-ments. Il espérait que la fortune lui enverrait à point nommé quelque dédommagement et lui livrerait l'accès de la place. Jamais investissement ne se fit d'une manière plus savante ni à l'aide de plus ingénieuses combinaisons. Tous les abords de l'hôtel furent reconnus, toutes les physionomies étudiées au passage. Point de mouvement qui lui échappât, point de détail dont il ne tirât parti. Il s'initia aux habitudes de la maison et sut comment les choses y étalent réglées. Ses as-siduités, d'ailleurs, n'excluaient pas une certaine prudence, et il mettait un soin infini à déjouer les curieux. -Qui aurait pu soupçonner qu'un marquis de Saint-Pons se cachait sous la blouse et la casquette d'un ouvrier? Peu de jours après que ce système d'opérations offensives eut été adopté, il se passa dans l'intérieur de l'hôtel une scène singulière, et qui causa à Clémence une surprise mê-lée d'étonnement. Parmi les femmes attachées à son service et à celui de sa belle-soeur, il en était une qui paraissait ani-mée d'un zèle plus grand pour sa personne, et qui l'entourait de soins particuliers. Dans l'existence qu'on lui avait arran-gée et où sa volonté n'avait qu'une faible part, il était rare que la comtesse se trouvât seule, même pour quelques ins-tants. Mademoiselle Pulchérie était pour elle ce que l'ombre est au corps, ce que le diacre est au prêtre un témoin toujours présent, toujours attentif. Dans le salon comme dans le ca-binet de travail, aux repas comme au jardin, oisive ou occu-pée', Clémence ne marchait, n'agissait que sous les yeux de cet argus, deux yeux qui en valaient cent. S'éloignait-elle
H2 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. tout l'invitait au contraire à persévérer. Il avait vu les com-bats de Clémence et ne se méprenait pas aux signes évidents de sa défaite. Et c'était alors que tout lui échappait. Cette idée le mettait hors de lui, et ses désirs ne faisaient que s'en accroître. Non! il ne rendrait pas les armes non@! il ne re-noncerait pas à un bonheur placé sous sa main. Que lui im-portaient les obstacles@? Un amour comme le sien y regarde-t-il seulement@? Plus ils étaient grands, plus il devait mettre d'opiniâtreté dans sa poursuite. Ce fut sous cet aiguillon qu'il agit. Comme il ne trouvait plus Clémence sur son chemin, il fit de l'hôtel Montréal l'objet d'un siège dans toutes les formes et, pour échapper aux remarques, plus d'une fois il eut recours à des déguise-ments. Il espérait que la fortune lui enverrait à point nommé quelque dédommagement et lui livrerait l'accès de la place. Jamais investissement ne se fit d'une manière plus savante ni à l'aide de plus ingénieuses combinaisons. Tous les abords de l'hôtel furent reconnus, toutes les physionomies étudiées au passage. Point de mouvement qui lui échappât, point de détail dont il ne tirât parti. Il s'initia aux habitudes de la maison et sut comment les choses y étalent réglées. Ses as-siduités, d'ailleurs, n'excluaient pas une certaine prudence, et il mettait un soin infini à déjouer les curieux. -Qui aurait pu soupçonner qu'un marquis de Saint-Pons se cachait sous la blouse et la casquette d'un ouvrier@? Peu de jours après que ce système d'opérations offensives eut été adopté, il se passa dans l'intérieur de l'hôtel une scène singulière, et qui causa à Clémence une surprise mê-lée d'étonnement. Parmi les femmes attachées à son service et à celui de sa belle-soeur, il en était une qui paraissait ani-mée d'un zèle plus grand pour sa personne, et qui l'entourait de soins particuliers. Dans l'existence qu'on lui avait arran-gée et où sa volonté n'avait qu'une faible part, il était rare que la comtesse se trouvât seule, même pour quelques ins-tants. Mademoiselle Pulchérie était pour elle ce que l'ombre est au corps, ce que le diacre est au prêtre un témoin toujours présent, toujours attentif. Dans le salon comme dans le ca-binet de travail, aux repas comme au jardin, oisive ou occu-pée', Clémence ne marchait, n'agissait que sous les yeux de cet argus, deux yeux qui en valaient cent. S'éloignait-elle
H2 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. tout l'invitait au contraire à persévérer. Il avait vu les com-bats de Clémence et ne se méprenait pas aux signes évidents de sa défaite. Et c'était alors que tout lui échappait. Cette idée le mettait hors de lui, et ses désirs ne faisaient que s'en accroître. Non! il ne rendrait pas les armes non ! il ne re-noncerait pas à un bonheur placé sous sa main. Que lui im-portaient les obstacles ? Un amour comme le sien y regarde-t-il seulement ? Plus ils étaient grands, plus il devait mettre d'opiniâtreté dans sa poursuite. Ce fut sous cet aiguillon qu'il agit. Comme il ne trouvait plus Clémence sur son chemin, il fit de l'hôtel Montréal l'objet d'un siége dans toutes les formes et, pour échapper aux remarques, plus d'une fois il eut recours à des déguise-ments. Il espérait que la fortune lui enverrait à point nommé quelque dédommagement et lui livrerait l'accès de la place. Jamais investissement ne se fit d'une manière plus savante ni à l'aide de plus ingénieuses combinaisons. Tous les abords de l'hôtel furent reconnus, toutes les physionomies étudiées au passage. Point de mouvement qui lui échappât, point de détail dont il ne tirât parti. Il s'initia aux habitudes de la maison et sut comment les choses y étaient réglées. Ses as-siduités, d'ailleurs, n'excluaient pas une certaine prudence, et il mettait un soin infini à déjouer les curieux. @Qui aurait pu soupçonner qu'un marquis de Saint-Pons se cachait sous la blouse et la casquette d'un ouvrier ? Peu de jours après que ce système d'opérations offensives eut été adopté, il se passa dans l'intérieur de l'hôtel une scène singulière, et qui causa à Clémence une surprise mê-lée d'étonnement. Parmi les femmes attachées à son service et à celui de sa belle-soeur, il en était une qui paraissait ani-mée d'un zèle plus grand pour sa personne, et qui l'entourait de soins particuliers. Dans l'existence qu'on lui avait arran-gée et où sa volonté n'avait qu'une faible part, il était rare que la comtesse se trouvât seule, même pour quelques ins-tants. Mademoiselle Pulchérie était pour elle ce que l'ombre est au corps, ce que le diacre est au prêtre un témoin toujours présent, toujours attentif. Dans le salon comme dans le ca-binet de travail, aux repas comme au jardin, oisive ou occu-pée@, Clémence ne marchait, n'agissait que sous les yeux de cet argus, deux yeux qui en valaient cent. S'éloignait-elle
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Que lui im-portaient les obstacles ?
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6 grels, peines et larmes les autres servent à nous consoler c'est pour diminuer ces re-grets, atténuer votre peine, et suspendre un instant le cours de vos larmes, que ma voix vient interrompre le silence des tombeaux c'est pour yous entretenir des souvenirs nom-breux qui nous restent de l'illustre Général dont nous déplorons la perte, que j'ose dis-traire un moment vos coeurs des religieuses pensées que ce lieu funéraire inspire. Le baron Jean-Pierre MARANSIN, qui main-tenant dort du sommeil des justes, était lieu-tenant-général, chevalier de St-Louis, com-mandant de la Légion-d'Honneur, etc. Né à Lourdes, dépariement des Hautes-Pyrénées, le 20 mars 1770,il entra au service le i3 février 1792 et, pour me servir des expressions du général Lamarque, il dit, comme les hé-ros d'Ossian, en embrassant la profession des armes Je serai grand ou mort! ... Fidèle à cette généreuse pensée, il devint grand. Ce ne l'ut pas en invoquant une nais-sance illustre qu'il s'illustra lut-môme et sut se placer au premier rang il obtint ses gra-des au péril de sa vie, ses décorations à la pointe de l'épée, et ses titres de noblesse fu-rent scellés du sang le plus pur. Si je me sentais de force à être son histo-
6 grels, peines et larmes les autres servent à nous consoler c'est pour diminuer ces re-grets, atténuer votre peine, et suspendre un instant le cours de vos larmes, que ma voix vient interrompre le silence des tombeaux c'est pour yous entretenir des souvenirs nom-breux qui nous restent de l'illustre Général dont nous déplorons la perte, que j'ose dis-traire un moment vos coeurs des religieuses pensées que ce lieu funéraire inspire. Le baron Jean-Pierre MARANSIN, qui main-tenant dort du sommeil des justes, était lieu-tenant-général, chevalier de St-Louis, com-mandant de la Légion-d'Honneur, etc. Né à Lourdes, dépariement des Hautes-Pyrénées, le 20 mars 1770,@il entra au service le i3 février 1792 et, pour me servir des expressions du général Lamarque, il dit, comme les hé-ros d'Ossian, en embrassant la profession des armes Je serai grand ou mort! ... Fidèle à cette généreuse pensée, il devint grand. Ce ne l'ut pas en invoquant une nais-sance illustre qu'il s'illustra lut-môme et sut se placer au premier rang il obtint ses gra-des au péril de sa vie, ses décorations à la pointe de l'épée, et ses titres de noblesse fu-rent scellés du sang le plus pur. Si je me sentais de force à être son histo-
6 grels, peines et larmes les autres servent à nous consoler c'est pour diminuer ces re-grets, atténuer votre peine, et suspendre un instant le cours de vos larmes, que ma voix vient interrompre le silence des tombeaux c'est pour vous entretenir des souvenirs nom-breux qui nous restent de l'illustre Général dont nous déplorons la perte, que j'ose dis-traire un moment vos coeurs des religieuses pensées que ce lieu funéraire inspire. Le baron Jean-Pierre MARANSIN, qui main-tenant dort du sommeil des justes, était lieu-tenant-général, chevalier de St-Louis, com-mandant de la Légion-d'Honneur, etc. Né à Lourdes, département des Hautes-Pyrénées, le 20 mars 1770, il entra au service le 13 février 1792 et, pour me servir des expressions du général Lamarque, il dit, comme les hé-ros d'Ossian, en embrassant la profession des armes Je serai grand ou mort! ... Fidèle à cette généreuse pensée, il devint grand. Ce ne @fut pas en invoquant une nais-sance illustre qu'il s'illustra lui-même et sut se placer au premier rang il obtint ses gra-des au péril de sa vie, ses décorations à la pointe de l'épée, et ses titres de noblesse fu-rent scellés du sang le plus pur. Si je me sentais de force à être son histo-
6 grels, peines et larmes les autres servent à nous consoler c'est pour diminuer ces re-grets, atténuer votre peine, et suspendre un instant le cours de vos larmes, que ma voix vient interrompre le silence des tombeaux c'est pour yous entretenir des souvenirs nom-breux qui nous restent de l'illustre Général dont nous déplorons la perte, que j'ose dis-traire un moment vos coeurs des religieuses pensées que ce lieu funéraire inspire.
6 grels, peines et larmes les autres servent à nous consoler c'est pour diminuer ces re-grets, atténuer votre peine, et suspendre un instant le cours de vos larmes, que ma voix vient interrompre le silence des tombeaux c'est pour vous entretenir des souvenirs nom-breux qui nous restent de l'illustre Général dont nous déplorons la perte, que j'ose dis-traire un moment vos coeurs des religieuses pensées que ce lieu funéraire inspire.
6 grels, peines et larmes les autres servent à nous consoler c'est pour diminuer ces re-grets, atténuer votre peine, et suspendre un instant le cours de vos larmes, que ma voix vient interrompre le silence des tombeaux c'est pour yous entretenir des souvenirs nom-breux qui nous restent de l'illustre Général dont nous déplorons la perte, que j'ose dis-traire un moment vos coeurs des religieuses pensées que ce lieu funéraire inspire.
6 grels, peines et larmes les autres servent à nous consoler c'est pour diminuer ces re-grets, atténuer votre peine, et suspendre un instant le cours de vos larmes, que ma voix vient interrompre le silence des tombeaux c'est pour vous entretenir des souvenirs nom-breux qui nous restent de l'illustre Général dont nous déplorons la perte, que j'ose dis-traire un moment vos coeurs des religieuses pensées que ce lieu funéraire inspire.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 2H sables. Il voulait que les choses se fissent convenablement, et sinon avec luxe, du moins avec une certaine aisance. Il se plaisait à l'idée d'avoir un intérieur bien monté, bien pourvu, et où il pût reposer un regard satisfait-, une maison décente quoique modeste, et où rien ne sentit la privation. -Quand il venait voir la jeune fille, et c'était tous les jours et à des heures régulières, il ramenait l'entretien là-dessus. - Qu'il me vienne encore une affaire ou deux, Margue-rite, lui disait-il, et nous pourrons sans imprudence entrer en ménage. Hier encore, j'ai mis de côté un rouleau de louis pour la corbeille j'avais déjà plus qu'il ne faut pour le mo-bilier. Que reste-t-il à trouver? Quelques billets de mille francs comme réserve. L'excès de précaution ne nuit pas il y a tant d'accidents dans la vie contre lesquels il faut se pré-munir ! A ces confidences où la tendresse du jeune homme se montrait sous des formes si prévoyantes, Marguerite ne répondait, comme d'habitude, que par un acquiescement muet parfois même elle essayait de détourner la conver-sation - C'est bien, disait-elle nous en reparlerons quand il en sera temps. Enfin, un soir, elle eut à essuyer une ouverture plus di-recte. Ludovic avait touché, pour un procès délicat et labo-rieux, mille francs d'honoraires. Mille francs 1 ce n'était pas encore le chiffre des grands cabinets, mais c'était mieux que le gros des -avocats. De là, un peu d'orgueil et aussi un surcroît de confiance. Cette somme était un présage en-courageant, et, ajoutée aux épargnes déjà faites, elle cons-tituait un petit capital. Ludovic pensa que l'heure avait sonné. -Marguerite, lui dit-il, vous le voyez, me voici en veine tout me réussit, tout me sourit. En fait de carrière, le plus fort est fait je me sens maître de la position, et les choses vont désormais marcher toutes seules. N'est-ce pas le cas de presser les choses? Qu'en pensez-vous? Mise ainsi en demeure, Marguerite se sentit troublée et parut confuse. Devant un langage aussi net, l'hésitation n'é-tait plus permise il fallait se décider. Il semblait que la
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 2@H sables. Il voulait que les choses se fissent convenablement, et sinon avec luxe, du moins avec une certaine aisance. Il se plaisait à l'idée d'avoir un intérieur bien monté, bien pourvu, et où il pût reposer un regard satisfait-, une maison décente quoique modeste, et où rien ne sentit la privation. -Quand il venait voir la jeune fille, et c'était tous les jours et à des heures régulières, il ramenait l'entretien là-dessus. - Qu'il me vienne encore une affaire ou deux, Margue-rite, lui disait-il, et nous pourrons sans imprudence entrer en ménage. Hier encore, j'ai mis de côté un rouleau de louis pour la corbeille j'avais déjà plus qu'il ne faut pour le mo-bilier. Que reste-t-il à trouver? Quelques billets de mille francs comme réserve. L'excès de précaution ne nuit pas il y a tant d'accidents dans la vie contre lesquels il faut se pré-munir ! A ces confidences où la tendresse du jeune homme se montrait sous des formes si prévoyantes, Marguerite ne répondait, comme d'habitude, que par un acquiescement muet parfois même elle essayait de détourner la conver-sation - C'est bien, disait-elle nous en reparlerons quand il en sera temps. Enfin, un soir, elle eut à essuyer une ouverture plus di-recte. Ludovic avait touché, pour un procès délicat et labo-rieux, mille francs d'honoraires. Mille francs 1 ce n'était pas encore le chiffre des grands cabinets, mais c'était mieux que le gros des -avocats. De là, un peu d'orgueil et aussi un surcroît de confiance. Cette somme était un présage en-courageant, et, ajoutée aux épargnes déjà faites, elle cons-tituait un petit capital. Ludovic pensa que l'heure avait sonné. -Marguerite, lui dit-il, vous le voyez, me voici en veine tout me réussit, tout me sourit. En fait de carrière, le plus fort est fait je me sens maître de la position, et les choses vont désormais marcher toutes seules. N'est-ce pas le cas de presser les choses@? Qu'en pensez-vous@? Mise ainsi en demeure, Marguerite se sentit troublée et parut confuse. Devant un langage aussi net, l'hésitation n'é-tait plus permise il fallait se décider. Il semblait que la
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 211 sables. Il voulait que les choses se fissent convenablement, et sinon avec luxe, du moins avec une certaine aisance. Il se plaisait à l'idée d'avoir un intérieur bien monté, bien pourvu, et où il pût reposer un regard satisfait@@ une maison décente quoique modeste, et où rien ne sentît la privation. @Quand il venait voir la jeune fille, et c'était tous les jours et à des heures régulières, il ramenait l'entretien là-dessus. -@Qu'il me vienne encore une affaire ou deux, Margue-rite, lui disait-il, et nous pourrons sans imprudence entrer en ménage. Hier encore, j'ai mis de côté un rouleau de louis pour la corbeille j'avais déjà plus qu'il ne faut pour le mo-bilier. Que reste-t-il à trouver? Quelques billets de mille francs comme réserve. L'excès de précaution ne nuit pas il y a tant d'accidents dans la vie contre lesquels il faut se pré-munir ! A ces confidences où la tendresse du jeune homme se montrait sous des formes si prévoyantes, Marguerite ne répondait, comme d'habitude, que par un acquiescement muet parfois même elle essayait de détourner la conver-sation -@C'est bien, disait-elle nous en reparlerons quand il en sera temps. Enfin, un soir, elle eut à essuyer une ouverture plus di-recte. Ludovic avait touché, pour un procès délicat et labo-rieux, mille francs d'honoraires. Mille francs ! ce n'était pas encore le chiffre des grands cabinets, mais c'était mieux que le gros des @avocats. De là, un peu d'orgueil et aussi un surcroît de confiance. Cette somme était un présage en-courageant, et, ajoutée aux épargnes déjà faites, elle cons-tituait un petit capital. Ludovic pensa que l'heure avait sonné. -Marguerite, lui dit-il, vous le voyez, me voici en veine tout me réussit, tout me sourit. En fait de carrière, le plus fort est fait je me sens maître de la position, et les choses vont désormais marcher toutes seules. N'est-ce pas le cas de presser les choses ? Qu'en pensez-vous ? Mise ainsi en demeure, Marguerite se sentit troublée et parut confuse. Devant un langage aussi net, l'hésitation n'é-tait plus permise il fallait se décider. Il semblait que la
Mille francs 1 ce n'était pas encore le chiffre des grands cabinets, mais c'était mieux que le gros des -avocats.
Mille francs ! ce n'était pas encore le chiffre des grands cabinets, mais c'était mieux que le gros des avocats.@
Mille francs 1 ce n'était pas encore le chiffre des grands cabinets, mais c'était mieux que le gros des -avocats.
Mille francs ! ce n'était pas encore le chiffre des grands cabinets, mais c'était mieux que le gros des avocats.
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EFFETS PSYCHOLOGIQUES DANS LE SOMNAMBULISME 101 Mme Vully de Candolle , qui offrit des phénomènes de clair-voyance positifs. Le journal les Feuilles publiques, du 24 septembre 1842, s'exprime ainsi a M. Lafontaine, dont le bon goût ne le cède en rien au talent, avait fait choix d'une jeune et jolie dame était-ce pour prêter plus de charmes à sa magie ? Nous l'ignorons , mais il y a cela de vrai que le talent et la beauté auront toujours le pouvoir de captiver l'esprit, si ce n'est le coeur, et dès lors nous ne serions que faiblement surpris qu'il y ait eu prévoyance ou calcul dans le choix de l'habile magnétiseur. Le choix du sujet une fois fait, vinrent ensuite les expé-riences. Mme V., après s'être commodément assise dans un fauteuil, avait livré complaisamment ses doigts à la pres-sion magnétique, et riait au nez de la science avec infiniment de grâce non pas qu'elle défiât sa puissance, mais plutôt, je crois, parce qu'il me paraît impossible qu'une jolie femme puisse regarder fixement un homme sans lui rire au nez. Je puis me tromper, mais, quoi qu'il en soit, je me résigne. Si le rire est souvent près des larmes, je pense qu'il n'est pas loin du sommeil magnétique en moins de trois minutes, cette jeune femme, si vive, si rieuse, si bien éveillée il y a un instant, était plongée dans un sommeil profond, dans une complète insensibilité. Ici l'observateur devient sérieux ce ne sont plus les préliminaires gais ou bizarres qui tout à l'heure excitaient la raillerie ce sont des choses les plus étranges et les plus curieuses qui viennent captiver vivement sa curiosité. M. Lafontaine nous avait annoncé qu'il existait chez Mme de V. un genre de clairvoyance qui lui permettait de distinguer différents sujets placés au-dessus de sa tête, entre autres l'heure que marquait une montre. Cette expé-rience pourrait prouver sans réplique qu'il y avait un trans-port du sens de la vue au sommet de la tête. En effet, après avoir demandé à Mme de V. si elle pouvait recon-naître les objets qui lui seraient présentés, et sur la réponse affirmative qu'elle fit d'abord avec effort, M. Lafontaine prit une montre qu'il lui plaça sur la tête et la pria d'indi-
EFFETS PSYCHOLOGIQUES DANS LE SOMNAMBULISME 101 Mme Vully de Candolle , qui offrit des phénomènes de clair-voyance positifs. Le journal les Feuilles publiques, du 24 septembre 1842, s'exprime ainsi a M. Lafontaine, dont le bon goût ne le cède en rien au talent, avait fait choix d'une jeune et jolie dame était-ce pour prêter plus de charmes à sa magie ? Nous l'ignorons , mais il y a cela de vrai que le talent et la beauté auront toujours le pouvoir de captiver l'esprit, si ce n'est le coeur, et dès lors nous ne serions que faiblement surpris qu'il y ait eu prévoyance ou calcul dans le choix de l'habile magnétiseur. Le choix du sujet une fois fait, vinrent ensuite les expé-riences. Mme V.@@, après s'être commodément assise dans un fauteuil, avait livré complaisamment ses doigts à la pres-sion magnétique, et riait au nez de la science avec infiniment de grâce non pas qu'elle défiât sa puissance, mais plutôt, je crois, parce qu'il me paraît impossible qu'une jolie femme puisse regarder fixement un homme sans lui rire au nez. Je puis me tromper, mais, quoi qu'il en soit, je me résigne. Si le rire est souvent près des larmes, je pense qu'il n'est pas loin du sommeil magnétique en moins de trois minutes, cette jeune femme, si vive, si rieuse, si bien éveillée il y a un instant, était plongée dans un sommeil profond, dans une complète insensibilité. Ici l'observateur devient sérieux ce ne sont plus les préliminaires gais ou bizarres qui tout à l'heure excitaient la raillerie ce sont des choses les plus étranges et les plus curieuses qui viennent captiver vivement sa curiosité. M. Lafontaine nous avait annoncé qu'il existait chez Mme de V@@. un genre de clairvoyance qui lui permettait de distinguer différents sujets placés au-dessus de sa tête, entre autres l'heure que marquait une montre. Cette expé-rience pourrait prouver sans réplique qu'il y avait un trans-port du sens de la vue au sommet de la tête. En effet, après avoir demandé à Mme de V@@. si elle pouvait recon-naître les objets qui lui seraient présentés, et sur la réponse affirmative qu'elle fit d'abord avec effort@, M. Lafontaine prit une montre qu'il lui plaça sur la tête et la pria d'indi-
EFFETS PSYCHOLOGIQUES DANS LE SOMNAMBULISME 101 Mme Vully de Candolle , qui offrit des phénomènes de clair-voyance positifs. Le journal les Feuilles publiques, du 24 septembre 1842, s'exprime ainsisi M. Lafontaine, dont le bon goût ne le cède en rien au talent, avait fait choix d'une jeune et jolie dame était-ce pour prêter plus de charmes à sa magie ? Nous l'ignorons , mais il y a cela de vrai que le talent et la beauté auront toujours le pouvoir de captiver l'esprit, si ce n'est le coeur, et dès lors nous ne serions que faiblement surpris qu'il y ait eu prévoyance ou calcul dans le choix de l'habile magnétiseur. Le choix du sujet une fois fait, vinrent ensuite les expé-riences. Mme V..., après s'être commodément assise dans un fauteuil, avait livré complaisamment ses doigts à la pres-sion magnétique, et riait au nez de la science avec infiniment de grâce non pas qu'elle défiât sa puissance, mais plutôt, je crois, parce qu'il me parait impossible qu'une jolie femme puisse regarder fixement un homme sans lui rire au nez. Je puis me tromper, mais, quoi qu'il en soit, je me résigne. Si le rire est souvent près des larmes, je pense qu'il n'est pas loin du sommeil magnétique en moins de trois minutes, cette jeune femme, si vive, si rieuse, si bien éveillée il y a un instant, était plongée dans un sommeil profond, dans une complète insensibilité. Ici l'observateur devient sérieux ce ne sont plus les préliminaires gais ou bizarres qui tout à l'heure excitaient la raillerie ce sont des choses les plus étranges et les plus curieuses qui viennent captiver vivement sa curiosité. M. Lafontaine nous avait annoncé qu'il existait chez Mme de V... un genre de clairvoyance qui lui permettait de distinguer différents sujets placés au-dessus de sa tête, entre autres l'heure que marquait une montre. Cette expé-rience pourrait prouver sans réplique qu'il y avait un trans-port du sens de la vue au sommet de la tête. En effet, après avoir demandé à Mme de V... si elle pouvait recon-naitre les objets qui lui seraient présentés, et sur la réponse affirmative qu'elle fit d'abord avec effort , M. Lafontaine prit une montre qu'il lui plaça sur la tête et la pria d'indi-
Ici l'observateur devient sérieux ce ne sont plus les préliminaires gais ou bizarres qui tout à l'heure excitaient la raillerie ce sont des choses les plus étranges et les plus curieuses qui viennent captiver vivement sa curiosité.
Ici l'observateur devient sérieux ce ne sont plus les préliminaires gais ou bizarres qui tout à l'heure excitaient la raillerie ce sont des choses les plus étranges et les plus curieuses qui viennent captiver vivement sa curiosité.
Ici l'observateur devient sérieux ce ne sont plus les préliminaires gais ou bizarres qui tout à l'heure excitaient la raillerie ce sont des choses les plus étranges et les plus curieuses qui viennent captiver vivement sa curiosité.
Ici l'observateur devient sérieux ce ne sont plus les préliminaires gais ou bizarres qui tout à l'heure excitaient la raillerie ce sont des choses les plus étranges et les plus curieuses qui viennent captiver vivement sa curiosité.
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LES FLUIDES MAGNÉTIQUES MINÉRAL ET ANIMAL 35 jusqu'à la boule, à laquelle on peut imprimer à volonté tel ou tel mouvement dans tel ou tel sens. J'ai déjà dit, à propos de l'anneau magique qui agit de la même manière, que cette expérience n'est point convain-cante, faite dans les conditions indiquées. M. l'abbé Lou-bert 1 , comprenant que les effets de cette espèce d'électro-mètre magnétique peuvent être facilement attribués à un mouvement imperceptible de la main ou des doigts, s'est servi d'une autre méthode pendant qu'une personne tenait le fil du pendule, il posait ses doigts sur ceux de cette per-sonne, et alors il obtenait le même résultat. Cette expérience n'était pas plus exacte que les premières, et ne pouvait être convaincante, car il y a toujours chez l'homme une espèce de petite vibration causée par la circu-lation du sang, et qui, sous l'empire de l'idée connue, vient en aide à l'expérience et M. Loubert pouvait, dans cette position, être le plus fort, puisqu'il devait y mettre plus de volonté et par conséquent avoir plus de tremblement. Il n'est qu'une seule manière concluante de faire cette expérience. Il faut prendre une aiguille de cuivre, de platine, d'or ou d'argent, percée au milieu la suspendre horizontalement par un fil de soie non filé, dans un vase en verre, de vingt à trente centimètres de hauteur, hermétiquement fermé. Puis alors, vouloir agir sur cette aiguille, en présentant à une de ses pointes, le bout des doigts à travers le verre, à une distance de cinq à dix centimètres. Sous l'influence magnétique, on verra l'aiguille tourner à droite ou à gauche suivant la volonté de l'expérimentateur. Voulant arriver à prouver d'une manière péremptoire non seulement l'existence, la force, la puissance du fluide magné-tique animal, mais encore son analogie avec le fluide magné-tique minéral, avec lequel il me présentait plus de similitude, par les attractions que j'obtenais sur les corps vivants, j'ai pensé qu'il devait avoir aussi une action sur la matière. J'ai 1 LOUBERT, le Magnétisme et le Somnambulisme devant les corps savants, la cour de Rome et les théologiens 1844, 4 vol. in-8.
LES FLUIDES MAGNÉTIQUES MINÉRAL ET ANIMAL 35 jusqu'à la boule, à laquelle on peut imprimer à volonté tel ou tel mouvement dans tel ou tel sens. J'ai déjà dit, à propos de l'anneau magique qui agit de la même manière, que cette expérience n'est point convain-cante, faite dans les conditions indiquées. M. l'abbé Lou-bert 1 , comprenant que les effets de cette espèce d'électro-mètre magnétique peuvent être facilement attribués à un mouvement imperceptible de la main ou des doigts, s'est servi d'une autre méthode pendant qu'une personne tenait le fil du pendule, il posait ses doigts sur ceux de cette per-sonne, et alors il obtenait le même résultat. Cette expérience n'était pas plus exacte que les premières, et ne pouvait être convaincante, car il y a toujours chez l'homme une espèce de petite vibration causée par la circu-lation du sang, et qui, sous l'empire de l'idée connue, vient en aide à l'expérience et M. Loubert pouvait, dans cette position, être le plus fort, puisqu'il devait y mettre plus de volonté et par conséquent avoir plus de tremblement. Il n'est qu'une seule manière concluante de faire cette expérience. Il faut prendre une aiguille de cuivre, de platine, d'or ou d'argent, percée au milieu la suspendre horizontalement par un fil de soie non filé, dans un vase en verre, de vingt à trente centimètres de hauteur, hermétiquement fermé. Puis alors, vouloir agir sur cette aiguille, en présentant à une de ses pointes, le bout des doigts à travers le verre, à une distance de cinq à dix centimètres. Sous l'influence magnétique, on verra l'aiguille tourner à droite ou à gauche suivant la volonté de l'expérimentateur. Voulant arriver à prouver d'une manière péremptoire non seulement l'existence, la force, la puissance du fluide magné-tique animal, mais encore son analogie avec le fluide magné-tique minéral, avec lequel il me présentait plus de similitude, par les attractions que j'obtenais sur les corps vivants, j'ai pensé qu'il devait avoir aussi une action sur la matière. J'ai 1 LOUBERT, le Magnétisme et le Somnambulisme devant les corps savants, la cour de Rome et les théologiens 1844, 4 vol. in-8.
LES FLUIDES MAGNÉTIQUES MINÉRAL ET ANIMAL 35 jusqu'à la boule, à laquelle on peut imprimer à volonté tel ou tel mouvement dans tel ou tel sens. J'ai déjà dit, à propos de l'anneau magique qui agit de la même manière, que cette expérience n'est point convain-cante, faite dans les conditions indiquées. M. l'abbé Lou-bert 1 , comprenant que les effets de cette espèce d'électro-mètre magnétique peuvent être facilement attribués à un mouvement imperceptible de la main ou des doigts, s'est servi d'une autre méthode pendant qu'une personne tenait le fil du pendule, il posait ses doigts sur ceux de cette per-sonne, et alors il obtenait le même résultat. Cette expérience n'était pas plus exacte que les premières, et ne pouvait être convaincante, car il y a toujours chez l'homme une espèce de petite vibration causée par la circu-lation du sang, et qui, sous l'empire de l'idée connue, vient en aide à l'expérience et M. Loubert pouvait, dans cette position, être le plus fort, puisqu'il devait y mettre plus de volonté et par conséquent avoir plus de tremblement. Il n'est qu'une seule manière concluante de faire cette expérience. Il faut prendre une aiguille de cuivre, de platine, d'or ou d'argent, percée au milieu la suspendre horizontalement par un fil de soie non filé, dans un vase en verre, de vingt à trente centimètres de hauteur, hermétiquement fermé. Puis alors, vouloir agir sur cette aiguille, en présentant à une de ses pointes, le bout des doigts à travers le verre, à une distance de cinq à dix centimètres. Sous l'influence magnétique, on verra l'aiguille tourner à droite ou à gauche suivant la volonté de l'expérimentateur. Voulant arriver à prouver d'une manière péremptoire non seulement l'existence, la force, la puissance du fluide magné-tique animal, mais encore son analogie avec le fluide magné-tique minéral, avec lequel il me présentait plus de similitude, par les attractions que j'obtenais sur les corps vivants, j'ai pensé qu'il devait avoir aussi une action sur la matière. J'ai 1 LOUBERT, le Magnétisme et le Somnambulisme devant les corps savants, la cour de Rome et les théologiens 1814, 4 vol. in-8.
Voulant arriver à prouver d'une manière péremptoire non seulement l'existence, la force, la puissance du fluide magné-tique animal, mais encore son analogie avec le fluide magné-tique minéral, avec lequel il me présentait plus de similitude, par les attractions que j'obtenais sur les corps vivants, j'ai pensé qu'il devait avoir aussi une action sur la matière.
Voulant arriver à prouver d'une manière péremptoire non seulement l'existence, la force, la puissance du fluide magné-tique animal, mais encore son analogie avec le fluide magné-tique minéral, avec lequel il me présentait plus de similitude, par les attractions que j'obtenais sur les corps vivants, j'ai pensé qu'il devait avoir aussi une action sur la matière.
Voulant arriver à prouver d'une manière péremptoire non seulement l'existence, la force, la puissance du fluide magné-tique animal, mais encore son analogie avec le fluide magné-tique minéral, avec lequel il me présentait plus de similitude, par les attractions que j'obtenais sur les corps vivants, j'ai pensé qu'il devait avoir aussi une action sur la matière.
Voulant arriver à prouver d'une manière péremptoire non seulement l'existence, la force, la puissance du fluide magné-tique animal, mais encore son analogie avec le fluide magné-tique minéral, avec lequel il me présentait plus de similitude, par les attractions que j'obtenais sur les corps vivants, j'ai pensé qu'il devait avoir aussi une action sur la matière.
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66 CE QU'ON PE-U T VOIR DANS UNE RUE. couvrir, au delà des parterres, les accidents de la vallée de Dardène et les grands bois d'alentour, que l'automne com -mençait à flétrir et à dépouiller. L'influence de la saison était venue en aide aux ravages du mal et achevait cette oeuvre de destruction douloureuse et lente. Dans le regard que le -vieillard jetait sur le paysage, son arrêt, et un arrêt pro-chain, semblait écrit point d'expression, point de vie tout y était machinal. Le coéur saignait à ce spectacle. Aussi lais-sait-on le comte dans son coin, sans le fatiguer de questions auxquelles il eût été incapable de répondre. Clémence seule se levait de temps en temps et allait lui donner quelques soins, puis retournait vers son siège et se mêlait à l'entre-tien. Ce fut au milieu de circonstances semblables, qu'un matin Sigismond parut dans le salon. Était-il plus mal dis-posé que de coutume? Ne s'attendait-il pas à y rencontrer les Saint-Pons, et éprouvait-il, à les voir, un sentiment d'hu-meur dont il ne put se rendre maître? Ou bien, était-ce cal-cul de sa part, et, croyant l'heure venue, voulait-il s'affran-chir des derniers ménagements ? Il y eut un peu de tout cela dans ses motifs de détermination et il se composa un main-tien en conséquence.'A l'aspect des Saint-Pons, il recula -comme si leur rencontre eût été pour lui une surprise et un désappointement, puis, se ravisant, il alla vers eux, s'inclina devant les deux dames et sortit sans saluer Gaston. Celui-ci pâlit et un éclair de colère brilla dans ses yeux cependant il se contint. Deux larmes roulèrent dans les yeux de Clé-mence. Il n'y eut pas jusqu'au vieillard qui ne parût rece-voir de cette scène une impression dont on ne le croyait plus susceptible son regard s'attacha à Sigismond avec une fierté indignée, et il essaya de se soulever sur son fauteuil mais, trahi par ses forces, il y retomba lourdement et comme fou-droyé. Comme on le pense, la visite ne se prolongea pas ce jour-là. La marquise et sa flllè se levèrent, et, à la chaleur de leurs adieux, Clémence put juger qu'elle les voyait à Beau-pré pour la dernière fois. Gaston se renfermait dans une tristesse silencieuse l'affront essuyé lui pesait moins què la séparation il pouvait oublier l'un, il ne s'accoutumait pas à l'autre. Clémence eut pitié de lui ce qu'elle n'eût pas accordé à ses instances, elle l'accorda à une douleur si vraie. Au mo-
66 CE QU'ON PE-U T VOIR DANS UNE RUE. couvrir, au delà des parterres, les accidents de la vallée de Dardène et les grands bois d'alentour, que l'automne com -mençait à flétrir et à dépouiller. L'influence de la saison était venue en aide aux ravages du mal et achevait cette oeuvre de destruction douloureuse et lente. Dans le regard que le -vieillard jetait sur le paysage, son arrêt, et un arrêt pro-chain, semblait écrit point d'expression, point de vie tout y était machinal. Le coéur saignait à ce spectacle. Aussi lais-sait-on le comte dans son coin, sans le fatiguer de questions auxquelles il eût été incapable de répondre. Clémence seule se levait de temps en temps et allait lui donner quelques soins, puis retournait vers son siège et se mêlait à l'entre-tien. Ce fut au milieu de circonstances semblables, qu'un matin Sigismond parut dans le salon. Était-il plus mal dis-posé que de coutume@? Ne s'attendait-il pas à y rencontrer les Saint-Pons, et éprouvait-il, à les voir, un sentiment d'hu-meur dont il ne put se rendre maître@? Ou bien, était-ce cal-cul de sa part, et, croyant l'heure venue, voulait-il s'affran-chir des derniers ménagements ? Il y eut un peu de tout cela dans ses motifs de détermination et il se composa un main-tien en conséquence.'A l'aspect des Saint-Pons, il recula -comme si leur rencontre eût été pour lui une surprise et un désappointement, puis, se ravisant, il alla vers eux, s'inclina devant les deux dames et sortit sans saluer Gaston. Celui-ci pâlit et un éclair de colère brilla dans ses yeux cependant il se contint. Deux larmes roulèrent dans les yeux de Clé-mence. Il n'y eut pas jusqu'au vieillard qui ne parût rece-voir de cette scène une impression dont on ne le croyait plus susceptible son regard s'attacha à Sigismond avec une fierté indignée, et il essaya de se soulever sur son fauteuil mais, trahi par ses forces, il y retomba lourdement et comme fou-droyé. Comme on le pense, la visite ne se prolongea pas ce jour-là. La marquise et sa flllè se levèrent, et, à la chaleur de leurs adieux, Clémence put juger qu'elle les voyait à Beau-pré pour la dernière fois. Gaston se renfermait dans une tristesse silencieuse l'affront essuyé lui pesait moins què la séparation il pouvait oublier l'un, il ne s'accoutumait pas à l'autre. Clémence eut pitié de lui ce qu'elle n'eût pas accordé à ses instances, elle l'accorda à une douleur si vraie. Au mo-
66 CE QU'ON PE@U@T VOIR DANS UNE RUE. couvrir, au delà des parterres, les accidents de la vallée de Dardène et les grands bois d'alentour, que l'automne com@-mençait à flétrir et à dépouiller. L'influence de la saison était venue en aide aux ravages du mal et achevait cette oeuvre de destruction douloureuse et lente. Dans le regard que le @vieillard jetait sur le paysage, son arrêt, et un arrêt pro-chain, semblait écrit point d'expression, point de vie tout y était machinal. Le coeur saignait à ce spectacle. Aussi lais-sait-on le comte dans son coin, sans le fatiguer de questions auxquelles il eût été incapable de répondre. Clémence seule se levait de temps en temps et allait lui donner quelques soins, puis retournait vers son siége et se mêlait à l'entre-tien. Ce fut au milieu de circonstances semblables, qu'un matin Sigismond parut dans le salon. Était-il plus mal dis-posé que de coutume ? Ne s'attendait-il pas à y rencontrer les Saint-Pons, et éprouvait-il, à les voir, un sentiment d'hu-meur dont il ne put se rendre maître ? Ou bien, était-ce cal-cul de sa part, et, croyant l'heure venue, voulait-il s'affran-chir des derniers ménagements ? Il y eut un peu de tout cela dans ses motifs de détermination et il se composa un main-tien en conséquence. A l'aspect des Saint-Pons, il recula @comme si leur rencontre eût été pour lui une surprise et un désappointement, puis, se ravisant, il alla vers eux, s'inclina devant les deux dames et sortit sans saluer Gaston. Celui-ci pâlit et un éclair de colère brilla dans ses yeux cependant il se contint. Deux larmes roulèrent dans les yeux de Clé-mence. Il n'y eut pas jusqu'au vieillard qui ne parût rece-voir de cette scène une impression dont on ne le croyait plus susceptible son regard s'attacha à Sigismond avec une fierté indignée, et il essaya de se soulever sur son fauteuil mais, trahi par ses forces, il y retomba lourdement et comme fou-droyé. Comme on le pense, la visite ne se prolongea pas ce jour-là. La marquise et sa fille se levèrent, et, à la chaleur de leurs adieux, Clémence put juger qu'elle les voyait à Beau-pré pour la dernière fois. Gaston se renfermait dans une tristesse silencieuse l'affront essuyé lui pesait moins que la séparation il pouvait oublier l'un, il ne s'accoutumait pas à l'autre. Clémence eut pitié de lui ce qu'elle n'eût pas accordé à ses instances, elle l'accorda à une douleur si vraie. Au mo-
Il n'y eut pas jusqu'au vieillard qui ne parût rece-voir de cette scène une impression dont on ne le croyait plus susceptible son regard s'attacha à Sigismond avec une fierté indignée, et il essaya de se soulever sur son fauteuil mais, trahi par ses forces, il y retomba lourdement et comme fou-droyé.
Il n'y eut pas jusqu'au vieillard qui ne parût rece-voir de cette scène une impression dont on ne le croyait plus susceptible son regard s'attacha à Sigismond avec une fierté indignée, et il essaya de se soulever sur son fauteuil mais, trahi par ses forces, il y retomba lourdement et comme fou-droyé.
Il n'y eut pas jusqu'au vieillard qui ne parût rece-voir de cette scène une impression dont on ne le croyait plus susceptible son regard s'attacha à Sigismond avec une fierté indignée, et il essaya de se soulever sur son fauteuil mais, trahi par ses forces, il y retomba lourdement et comme fou-droyé.
Il n'y eut pas jusqu'au vieillard qui ne parût rece-voir de cette scène une impression dont on ne le croyait plus susceptible son regard s'attacha à Sigismond avec une fierté indignée, et il essaya de se soulever sur son fauteuil mais, trahi par ses forces, il y retomba lourdement et comme fou-droyé.
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-51 -Cette belle noblesse, Louis XV aimait à la voir autour de lui dans les rangs de ses gardes, parmi les officiers de ses armées il était fier de les commander. Il n'avait pas le même coeur pour la noblesse de robe et de parlement, qui pourtant aspirait à toute l'importance de la pairie. Sauf quelques exceptions, en fouillant un peu les gé-néalogies des magistrats, toutes se rattachaient à la bazoche ou à la finance, même les plus illustres d'entre ces familles les Harlay, les Mole, les La-moignon, qui ne remontaient pas au delà du XVe siècle. On trouvait souvent des origines de greffes en comparant les parchemins, témoin les Gilbert des Voisins ! Les magistrats présidents, conseillers, étaient généralement riches et fort éco-nomes de leurs deniers. Toutefois, à l'avénement de Louis XV, la magistrature participait aux moeurs générales du siècle, et le besoin de grandir sa ri-chesse l'entraînait à bien des oublis. On avait eu les loisirs de la Régence, la douce administra-tion de M. le Duc, les pacifiques commencements du ministère du cardinal Fleury il en était résulté un énervement des âmes. Le système de Law avait multiplié les fortunes financières, et de nombreux spirituel Rivarol l'aborda le lendemain en lui disant Bon-jour, monsieur Buchard, et se tournant vers Mirabeau Bonsoir, monsieur Riqueti.
-51 -Cette belle noblesse, Louis XV aimait à la voir autour de lui dans les rangs de ses gardes, parmi les officiers de ses armées il était fier de les commander. Il n'avait pas le même coeur pour la noblesse de robe et de parlement, qui pourtant aspirait à toute l'importance de la pairie. Sauf quelques exceptions, en fouillant un peu les gé-néalogies des magistrats, toutes se rattachaient à la bazoche ou à la finance, même les plus illustres d'entre ces familles les Harlay, les Mole, les La-moignon, qui ne remontaient pas au delà du XVe siècle. On trouvait souvent des origines de greffes en comparant les parchemins, témoin les Gilbert des Voisins ! Les magistrats présidents, conseillers, étaient généralement riches et fort éco-nomes de leurs deniers. Toutefois, à l'avénement de Louis XV, la magistrature participait aux moeurs générales du siècle, et le besoin de grandir sa ri-chesse l'entraînait à bien des oublis. On avait eu les loisirs de la Régence, la douce administra-tion de M. le Duc, les pacifiques commencements du ministère du cardinal Fleury il en était résulté un énervement des âmes. Le système de Law avait multiplié les fortunes financières, et de nombreux@@@@ @spirituel Rivarol l'aborda le lendemain en lui disant Bon-jour, monsieur Buchard, et se tournant vers Mirabeau Bonsoir, monsieur Riqueti.
-51 -Cette belle noblesse, Louis XV aimait à la voir autour de lui dans les rangs de ses gardes, parmi les officiers de ses armées il était fier de les commander. Il n'avait pas le même coeur pour la noblesse de robe et de parlement, qui pourtant aspirait à toute l'importance de la pairie. Sauf quelques exceptions, en fouillant un peu les gé-néalogies des magistrats, toutes se rattachaient à la bazoche ou à la finance, même les plus illustres d'entre ces familles les Harlay, les Molé, les La-moignon, qui ne remontaient pas au delà du XVe siècle. On trouvait souvent des origines de greffes en comparant les parchemins, témoin les Gilbert des Voisins ! Les magistrats présidents, conseillers, étaient généralement riches et fort éco-nomes de leurs deniers. Toutefois, à l'avénement de Louis XV, la magistrature participait aux moeurs générales du siècle, et le besoin de grandir sa ri-chesse l'entraînait à bien des oublis. On avait eu les loisirs de la Régence, la douce administra-tion de M. le Duc, les pacifiques commencements du ministère du cardinal Fleury il en était résulté un énervement des âmes. Le système de Law avait multiplié les fortunes financières, et de nombreux -51 -spirituel Rivarol l'aborda le lendemain en lui disant Bon-jour, monsieur Buchard, et se tournant vers Mirabeau Bonsoir, monsieur Riqueti.
On trouvait souvent des origines de greffes en comparant les parchemins, témoin les Gilbert des Voisins !
On trouvait souvent des origines de greffes en comparant les parchemins, témoin les Gilbert des Voisins !
On trouvait souvent des origines de greffes en comparant les parchemins, témoin les Gilbert des Voisins !
On trouvait souvent des origines de greffes en comparant les parchemins, témoin les Gilbert des Voisins !
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-103 -vices ? Allez de ce pas lui donner une place dans vos écuries qu'il soit tenu à l'égal- de vos autres animaux domestiques, sans quoi je ne vous tiens plus vous-même pour loyal chevalier , et je vous retire mes bonnes grâces. Loin de nous les satires amères , les cen-sures outrageantes contre ceux que nous de-vons honorer et que nous respectons. Mais le désir de rendre cet ouvrage utile à toutes les conditions, ou, si l'on veut, à la jeunesse qui doit remplir un jour les différents états de la société, nous invite à vous adresser aussi la parole, ô vous à qui les princes ont confié une des plus importantes et des plus redouta-bles parties de leur puissance. Chargés d'être parmi nous les interprètes de la loi, les or ganes de l'équité, les arbitres de la fortune, de l'honneur et de la vie des citoyens, vous devez approfondir les affaires portées devant vos tribunaux, étudier les droits , discuter les preuves, éclaircir les nuages que l'artifice et la chicane ont le talent de répandre , et peser mûrement toutes les raisons dans la balance de la justice. Combattez, détruisez l'hydre dé la chicane, Veillez pour l'orphelin, secourez l'innocent
-103 -vices ? Allez de ce pas lui donner une place dans vos écuries qu'il soit tenu à l'égal- de vos autres animaux domestiques, sans quoi je ne vous tiens plus vous-même pour loyal chevalier , et je vous retire mes bonnes grâces. Loin de nous les satires amères , les cen-sures outrageantes contre ceux que nous de-vons honorer et que nous respectons. Mais le désir de rendre cet ouvrage utile à toutes les conditions, ou, si l'on veut, à la jeunesse qui doit remplir un jour les différents états de la société, nous invite à vous adresser aussi la parole, ô vous à qui les princes ont confié une des plus importantes et des plus redouta-bles parties de leur puissance. Chargés d'être parmi nous les interprètes de la loi, les or ganes de l'équité, les arbitres de la fortune, de l'honneur et de la vie des citoyens, vous devez approfondir les affaires portées devant vos tribunaux, étudier les droits , discuter les preuves, éclaircir les nuages que l'artifice et la chicane ont le talent de répandre , et peser mûrement toutes les raisons dans la balance de la justice. Combattez, détruisez l'hydre dé la chicane, Veillez pour l'orphelin, secourez l'innocent
-103 -vices ? Allez de ce pas lui donner une place dans vos écuries qu'il soit tenu à l'égal@ de vos autres animaux domestiques, sans quoi je ne vous tiens plus vous-même pour loyal chevalier , et je vous retire mes bonnes grâces. Loin de nous les satires amères , les cen-sures outrageantes contre ceux que nous de-vons honorer et que nous respectons. Mais le désir de rendre cet ouvrage utile à toutes les conditions, ou, si l'on veut, à la jeunesse qui doit remplir un jour les différents états de la société, nous invite à vous adresser aussi la parole, ô vous à qui les princes ont confié une des plus importantes et des plus redouta-bles parties de leur puissance. Chargés d'être parmi nous les interprètes de la loi, les or-ganes de l'équité, les arbitres de la fortune, de l'honneur et de la vie des citoyens, vous devez approfondir les affaires portées devant vos tribunaux, étudier les droits , discuter les preuves, éclaircir les nuages que l'artifice et la chicane ont le talent de répandre , et peser mûrement toutes les raisons dans la balance de la justice. Combattez, détruisez l'hydre de la chicane, Veillez pour l'orphelin, secourez l'innocent
Chargés d'être parmi nous les interprètes de la loi, les or ganes de l'équité, les arbitres de la fortune, de l'honneur et de la vie des citoyens, vous devez approfondir les affaires portées devant vos tribunaux, étudier les droits , discuter les preuves, éclaircir les nuages que l'artifice et la chicane ont le talent de répandre , et peser mûrement toutes les raisons dans la balance de la justice.
Chargés d'être parmi nous les interprètes de la loi, les or-ganes de l'équité, les arbitres de la fortune, de l'honneur et de la vie des citoyens, vous devez approfondir les affaires portées devant vos tribunaux, étudier les droits , discuter les preuves, éclaircir les nuages que l'artifice et la chicane ont le talent de répandre , et peser mûrement toutes les raisons dans la balance de la justice.
Chargés d'être parmi nous les interprètes de la loi, les or ganes de l'équité, les arbitres de la fortune, de l'honneur et de la vie des citoyens, vous devez approfondir les affaires portées devant vos tribunaux, étudier les droits , discuter les preuves, éclaircir les nuages que l'artifice et la chicane ont le talent de répandre , et peser mûrement toutes les raisons dans la balance de la justice.
Chargés d'être parmi nous les interprètes de la loi, les or-ganes de l'équité, les arbitres de la fortune, de l'honneur et de la vie des citoyens, vous devez approfondir les affaires portées devant vos tribunaux, étudier les droits , discuter les preuves, éclaircir les nuages que l'artifice et la chicane ont le talent de répandre , et peser mûrement toutes les raisons dans la balance de la justice.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. i03 - Eh bien! monsieur le comte, dit-elle, que décidez-vous? - Caprice d'enfant, répondit-il. Cela vous passera comme cela vous est venu. - Non, monsieur le comte, il n'y a point de caprice là-dedans il y a une résolution bien arrêtée. - Vraiment, dit-il en s'irritant de cette résistance, à la-qiialle il n'était point accoutumé. Vous persistez? - Je persiste, répliqua-t-elle avec fermeté. - Alors, madame la comtesse, vous m'obligez à parler plus nettement. Vous voulez quitter la maison, n'est-ce pas? - Oui, monsieur le comte. - Faire un éclat, me mettre à l'index, livrer notre nom à la malignité publique ? - Dieu sait de quel côté sont les premiers torts. - Je vous le dirai tout à l'heure chaque chose en son temps. Et par je ne sais quelle fantaisie vous demandez à entrer dans un couvent. Est-ce bien là votre désir ? - Mon désir très-formel. - Et vous voulez savoir quel est le mien, et si je consens à cette équipée? - Dites à ce sacrifice. - Eh bien ! non, madame la comtesse, je n'y consens pas non, non, trois fois non. Vous resterez dans cet hôtel, vous n'irez pas au couvent. Tout à l'heure vous me demandiez de la franchise elle voilà, je l'espère. - C'est donc la guerre, Monsieur? - J'aime mieux la guerre, Madame, que la trahison. Vous m'y forcez, d'ailleurs, et puisque nous en sommes aux expli-cations, j'irai jusqu'au bout. Clémence ne savait pas ce que son mari allait lui dire, et pourtant le, coeur commençait à lui faillir. Elle avait son se-cret, bien léger sans doute, mais qui lui pesait, tout léger qu'il fût. Peut-être alors eût-elle reculé mais Sigismond était entraîné par la colère, il continua - Vous parlez de couvent, Madame, lui dit-il, croyez-vous que je sois dupe de cette belle imagination? Croyez-vous que je prenne cela pour une inspiration d'en haut, une voca-tion subite ou même un besoin de vous recueillir? Il faudrait que j'y misse bien de la complaisance, ou bien de la naïveté.
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. i03 - Eh bien@! monsieur le comte, dit-elle, que décidez-vous@? - Caprice d'enfant, répondit-il. Cela vous passera comme cela vous est venu. - Non, monsieur le comte, il n'y a point de caprice là-dedans il y a une résolution bien arrêtée. - Vraiment, dit-il en s'irritant de cette résistance, à la-qiialle il n'était point accoutumé. Vous persistez@? - Je persiste, répliqua-t-elle avec fermeté. - Alors, madame la comtesse, vous m'obligez à parler plus nettement. Vous voulez quitter la maison, n'est-ce pas@? - Oui, monsieur le comte. - Faire un éclat, me mettre à l'index, livrer notre nom à la malignité publique ? - Dieu sait de quel côté sont les premiers torts. - Je vous le dirai tout à l'heure chaque chose en son temps. Et par je ne sais quelle fantaisie vous demandez à entrer dans un couvent. Est-ce bien là votre désir ? - Mon désir très-formel. - Et vous voulez savoir quel est le mien, et si je consens à cette équipée@? - Dites à ce sacrifice. - Eh bien ! non, madame la comtesse, je n'y consens pas non, non, trois fois non. Vous resterez dans cet hôtel, vous n'irez pas au couvent. Tout à l'heure vous me demandiez de la franchise elle voilà, je l'espère. - C'est donc la guerre, Monsieur? - J'aime mieux la guerre, Madame, que la trahison. Vous m'y forcez, d'ailleurs, et puisque nous en sommes aux expli-cations, j'irai jusqu'au bout. Clémence ne savait pas ce que son mari allait lui dire, et pourtant le, coeur commençait à lui faillir. Elle avait son se-cret, bien léger sans doute, mais qui lui pesait, tout léger qu'il fût. Peut-être alors eût-elle reculé mais Sigismond était entraîné par la colère, il continua - Vous parlez de couvent, Madame, lui dit-il, croyez-vous que je sois dupe de cette belle imagination@? Croyez-vous que je prenne cela pour une inspiration d'en haut, une voca-tion subite ou même un besoin de vous recueillir@? Il faudrait que j'y misse bien de la complaisance, ou bien de la naïveté.
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 103 -@Eh bien ! monsieur le comte, dit-elle, que décidez-vous ? -@Caprice d'enfant, répondit-il. Cela vous passera comme cela vous est venu. -@Non, monsieur le comte, il n'y a point de caprice là-dedans il y a une résolution bien arrêtée. -@Vraiment, dit-il en s'irritant de cette résistance, à la-q@uelle il n'était point accoutumé. Vous persistez ? -@Je persiste, répliqua-t-elle avec fermeté. -@Alors, madame la comtesse, vous m'obligez à parler plus nettement. Vous voulez quitter la maison, n'est-ce pas ? -@Oui, monsieur le comte. -@Faire un éclat, me mettre à l'index, livrer notre nom à la malignité publique ? -@Dieu sait de quel côté sont les premiers torts. -@Je vous le dirai tout à l'heure chaque chose en son temps. Et par je ne sais quelle fantaisie vous demandez à entrer dans un couvent. Est-ce bien là votre désir ? -@Mon désir très-formel. -@Et vous voulez savoir quel est le mien, et si je consens à cette équipée ? -@Dites à ce sacrifice. -@Eh bien ! non, madame la comtesse, je n'y consens pas non, non, trois fois non. Vous resterez dans cet hôtel, vous n'irez pas au couvent. Tout à l'heure vous me demandiez de la franchise e@@n voilà, je l'espère. -@C'est donc la guerre, Monsieur? -@J'aime mieux la guerre, Madame, que la trahison. Vous m'y forcez, d'ailleurs, et puisque nous en sommes aux expli-cations, j'irai jusqu'au bout. Clémence ne savait pas ce que son mari allait lui dire, et pourtant le@ coeur commencait à lui faillir. Elle avait son se-cret, bien léger sans doute, mais qui lui pesait, tout léger qu'il fût. Peut-être alors eût-elle reculé mais Sigismond était entraîné par la colère, il continua -@Vous parlez de couvent, Madame, lui dit-il, croyez-vous que je sois dupe de cette belle imagination ? Croyez-vous que je prenne cela pour une inspiration d'en haut, une voca-tion subite ou même un besoin de vous recueillir ? Il faudrait que j'y misse bien de la complaisance, ou bien de la naïveté.
- Et vous voulez savoir quel est le mien, et si je consens à cette équipée?
-Et vous voulez savoir quel est le mien, et si je consens à cette équipée ?
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-Et vous voulez savoir quel est le mien, et si je consens à cette équipée ?
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. M ne lui connaissait aucun défaut capital il n'était ni joueur, ni gourmand, ni avare il ne fumait pas, à peino prisait-il en un mot, il passait pour invulnérable. -Malgré ces motifs de désespérer, je ne longeais pas une seule fois l'hôtel Montréal sans songer aux moyens de réduire le cerbère qui le gardait si scrupuleusement. Avec quel gâ-teau? je l'ignorais encore. A' son intention, j'avais garni mes poches d'une tabatière. De toutes les façons d'engager l'en-tretien, aucune n'est plus sûre et ne manque moins son effet. Un jour que, par un affreux brouillard, le concierge assis-, tait, tête nue, à une petite réparation des clôtures de l'hôtel, je m'approchai de lui sans affectation, et lui tendant ma boite entr'ouverte - bionsieur Vincent, lui dis-je, une prise de macouba, première qualité c'est souverain contre les rhumes de cer-veau. Au lieu de répondre à mon procédé par un remerciement, le brutal me regarda de haut en bas. - De quoi ? dit-il. -- Du vrai macouba, repris-je en usez-vous ? - Non, répondit-il en me tournant le dos et en fermant sa porte avec violence. Passez votre chemin. Voilà comment je fus payé de mes avances et où aboutit mon premier effort. Décidément je jouais de malheur je m'attaquais à un homme aussi étranger aux lois de la poli-tesse, que s'il fût né dans les déserts de l'Ethiopie ou dans les glaces du Groenland. Que dis-je ? un sauvage lui-même, tout grossier qu'il est, se montre sensible à un cadeau et ne brusque pas les gens qui le lui offrent. Moi, j'en étais pour mes frais et recevais un mauvais compliment par-dessus le marché. Un autre s'en fût rebuté j'eus le courage de reve-nir à la charge. Par une rude matinée d'hiver, je retrouvai le concierge occupé à faire déblayer lesneiges qui obstruaient les abords de l'hôtel. Jamais occasion ne fut plus propice j'étais sur mon terrain et dans l'exercice de mon droit au sujet de pareils travaux, j'avais mon avis à donner et mon mot à dire. Ainsi-fis-je, et le vieux sournois, tout mal disposé qu'il fût, n'osa pas m'envoyer à tous les diables, comme il n'y eût pas manqué en toute autre occasion. Quand la besogne fut ache-vée, j'essayai d'aller plus loin 1
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. @M ne lui connaissait aucun défaut capital il n'était ni joueur, ni gourmand, ni avare il ne fumait pas, à peino prisait-il en un mot, il passait pour invulnérable. -Malgré ces motifs de désespérer, je ne longeais pas une seule fois l'hôtel Montréal sans songer aux moyens de réduire le cerbère qui le gardait si scrupuleusement. Avec quel gâ-teau@? je l'ignorais encore. A' son intention, j'avais garni mes poches d'une tabatière. De toutes les façons d'engager l'en-tretien, aucune n'est plus sûre et ne manque moins son effet. Un jour que, par un affreux brouillard, le concierge assis-, tait, tête nue, à une petite réparation des clôtures de l'hôtel, je m'approchai de lui sans affectation, et lui tendant ma boite entr'ouverte - bionsieur Vincent, lui dis-je, une prise de macouba, première qualité c'est souverain contre les rhumes de cer-veau. Au lieu de répondre à mon procédé par un remerciement, le brutal me regarda de haut en bas. - De quoi ? dit-il. -- Du vrai macouba, repris-je en usez-vous ? - Non, répondit-il en me tournant le dos et en fermant sa porte avec violence. Passez votre chemin. Voilà comment je fus payé de mes avances et où aboutit mon premier effort. Décidément je jouais de malheur je m'attaquais à un homme aussi étranger aux lois de la poli-tesse, que s'il fût né dans les déserts de l'Ethiopie ou dans les glaces du Groenland. Que dis-je ? un sauvage lui-même, tout grossier qu'il est, se montre sensible à un cadeau et ne brusque pas les gens qui le lui offrent. Moi, j'en étais pour mes frais et recevais un mauvais compliment par-dessus le marché. Un autre s'en fût rebuté j'eus le courage de reve-nir à la charge. Par une rude matinée d'hiver, je retrouvai le concierge occupé à faire déblayer les@neiges qui obstruaient les abords de l'hôtel. Jamais occasion ne fut plus propice j'étais sur mon terrain et dans l'exercice de mon droit au sujet de pareils travaux, j'avais mon avis à donner et mon mot à dire. Ainsi-fis-je, et le vieux sournois, tout mal disposé qu'il fût, n'osa pas m'envoyer à tous les diables, comme il n'y eût pas manqué en toute autre occasion. Quand la besogne fut ache-vée, j'essayai d'aller plus loin 1
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 11 ne lui connaissait aucun défaut capital il n'était ni joueur, ni gourmand, ni avare il ne fumait pas, à peine prisait-il en un mot, il passait pour invulnérable. @Malgré ces motifs de désespérer, je ne longeais pas une seule fois l'hôtel Montréal sans songer aux moyens de réduire le cerbère qui le gardait si scrupuleusement. Avec quel gâ-teau ? je l'ignorais encore. A' son intention, j'avais garni mes poches d'une tabatière. De toutes les façons d'engager l'en-tretien, aucune n'est plus sûre et ne manque moins son effet. Un jour que, par un affreux brouillard, le concierge assis-@@tait, tête nue, à une petite réparation des clôtures de l'hôtel, je m'approchai de lui sans affectation, et lui tendant ma boîte entr'ouverte -@@Monsieur Vincent, lui dis-je, une prise de macouba, première qualité c'est souverain contre les rhumes de cer-veau. Au lieu de répondre à mon procédé par un remerciement, le brutal me regarda de haut en bas. -@De quoi ? dit-il. -@@Du vrai macouba, repris-je en usez-vous ? -@Non, répondit-il en me tournant le dos et en fermant sa porte avec violence. Passez votre chemin. Voilà comment je fus payé de mes avances et où aboutit mon premier effort. Décidément je jouais de malheur je m'attaquais à un homme aussi étranger aux lois de la poli-tesse, que s'il fût né dans les déserts de l'Éthiopie ou dans les glaces du Groenland. Que dis-je ? un sauvage lui-même, tout grossier qu'il est, se montre sensible à un cadeau et ne brusque pas les gens qui le lui offrent. Moi, j'en étais pour mes frais et recevais un mauvais compliment par-dessus le marché. Un autre s'en fût rebuté j'eus le courage de reve-nir à la charge. Par une rude matinée d'hiver, je retrouvai le concierge occupé à faire déblayer les neiges qui obstruaient les abords de l'hôtel. Jamais occasion ne fut plus propice j'étais sur mon terrain et dans l'exercice de mon droit au sujet de pareils travaux, j'avais mon avis à donner et mon mot à dire. Ainsi fis-je, et le vieux sournois, tout mal disposé qu'il fût, n'osa pas m'envoyer à tous les diables, comme il n'y eût pas manqué en toute autre occasion. Quand la besogne fut ache-vée, j'essayai d'aller plus loin 1
Avec quel gâ-teau?@
Avec quel gâ-teau ?
Avec quel gâ-teau?
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14 de ce que les marins ne font aucun usage de ce varec car il est bon à manger. A la hauteur du Cap-Vert, où ADANSON fit de si amples récoltes et où GOLBERRY mesura le tronc d'un baobab , ce géant des solitudes dont l'âge épouvante l'imagination quand elle calcule les siècles par le long accroissement qu'exige sa grosseur monstrueuse 1 , PALISOT DE BEAU-VOIS vit pour la première fois le requin-marteau squalus zygcena, L. , l'espèce la plus audacieuse et la plus vorace, et le poisson-scie squalus pristis, L. , l'ennemi le plus acharné de la baleine et qui périt en même temps que sa victime. Le phénomène de la phosphorescence de la mer, si parfaitement décrit par MARCHAND 2 , dû, selon les uns, aux méduses ou bien au frai des poissons aux insectes lumineux, aux mollusques et zoophytes mous, selon les autres au frottement et à l'électricité des cou-rans marins, suivant ceux-ci enfin à des substances animales et végétales en putréfaction , suivant ceux-là, fixa son attention, et comme la question était difficile et demeurée indécise, il voulut en pénétrer le mystère. Fut-il plus heureux que ses devanciers ? Je l'ignore, mais il estime 1 Cet arbre qui, d'après les observations les plus exactes, paraît mettre trois siècles pour atteindre à sa hau-teur ordinaire, avait, en 1800, onze mètres 34 pieds de circonférence. Si l'on compare cette mesure à celle prise' par ADANSON, quarante-six ans auparavant, on voit qu'il n'avait gagné en diamètre, durant cet intervalle, que 16 à 18 millimètres 7 à 8 lignes . 2 Voyage autour du monde pendant les années 1790 1791 ef 1792 tom. II pag 34o - 344.
14 de ce que les marins ne font aucun usage de ce varec car il est bon à manger. A la hauteur du Cap-Vert, où ADANSON fit de si amples récoltes et où GOLBERRY mesura le tronc d'un baobab , ce géant des solitudes dont l'âge épouvante l'imagination quand elle calcule les siècles par le long accroissement qu'exige sa grosseur monstrueuse 1 , PALISOT DE BEAU-VOIS vit pour la première fois le requin-marteau squalus zygcena, L. , l'espèce la plus audacieuse et la plus vorace, et le poisson-scie squalus pristis, L. , l'ennemi le plus acharné de la baleine et qui périt en même temps que sa victime. Le phénomène de la phosphorescence de la mer, si parfaitement décrit par MARCHAND 2 , dû, selon les uns, aux méduses ou bien au frai des poissons aux insectes lumineux, aux mollusques et zoophytes mous, selon les autres au frottement et à l'électricité des cou-rans marins, suivant ceux-ci enfin à des substances animales et végétales en putréfaction , suivant ceux-là, fixa son attention, et comme la question était difficile et demeurée indécise, il voulut en pénétrer le mystère. Fut-il plus heureux que ses devanciers ? Je l'ignore, mais il estime@@@ 1 Cet arbre qui, d'après les observations les plus exactes, paraît mettre trois siècles pour atteindre à sa hau-teur ordinaire, avait, en 1800, onze mètres 34 pieds de circonférence. Si l'on compare cette mesure à celle prise' par ADANSON, quarante-six ans auparavant, on voit qu'il n'avait gagné en diamètre, durant cet intervalle, que 16 à 18 millimètres 7 à 8 lignes . 2 Voyage autour du monde pendant les années 1790 1791 ef 1792 tom. II pag 34o - 344.
14 de ce que les marins ne font aucun usage de ce varec car il est bon à manger. A la hauteur du Cap-Vert, où ADANSON fit de si amples récoltes et où GOLBERRY mesura le tronc d'un baobab , ce géant des solitudes dont l'âge épouvante l'imagination quand elle calcule les siècles par le long accroissement qu'exige sa grosseur monstrueuse 1 , PALISOT DE BEAU-VOIS vit pour la première fois le requin-marteau squalus zygoena, L. , l'espèce la plus audacieuse et la plus vorace, et le poisson-scie squalus pristis, L. , l'ennemi le plus acharné de la baleine et qui périt en même temps que sa victime. Le phénomène de la phosphorescence de la mer, si parfaitement décrit par MARCHAND 2 , dû, selon les uns, aux méduses ou bien au frai des poissons aux insectes lumineux, aux mollusques et zoophytes mous, selon les autres au frottement et à l'électricité des cou-rans marins, suivant ceux-ci enfin à des substances animales et végétales en putréfaction , suivant ceux-là, fixa son attention, et comme la question était difficile et demeurée indécise, il voulut en pénétrer le mystère. Fut-il plus heureux que ses devanciers ? Je l'ignore, mais il estime 14 1 Cet arbre qui, d'après les observations les plus exactes, paraît mettre trois siècles pour atteindre à sa hau-teur ordinaire, avait, en 1800, onze mètres 34 pieds de circonférence. Si l'on compare cette mesure à celle prise' par ADANSON, quarante-six ans auparavant, on voit qu'il n'avait gagné en diamètre, durant cet intervalle, que 16 à 18 millimètres 7 à 8 lignes . 2 Voyage autour du monde pendant les années 1790 1791 ef 1792 tom. II pag 34o -@344.
Je l'ignore, mais il estime 1 Cet arbre qui, d'après les observations les plus exactes, paraît mettre trois siècles pour atteindre à sa hau-teur ordinaire, avait, en 1800, onze mètres 34 pieds de circonférence.@@@
Je l'ignore, mais il estime 14 1 Cet arbre qui, d'après les observations les plus exactes, paraît mettre trois siècles pour atteindre à sa hau-teur ordinaire, avait, en 1800, onze mètres 34 pieds de circonférence.
Je l'ignore, mais il estime 1 Cet arbre qui, d'après les observations les plus exactes, paraît mettre trois siècles pour atteindre à sa hau-teur ordinaire, avait, en 1800, onze mètres 34 pieds de circonférence.
Je l'ignore, mais il estime 14 1 Cet arbre qui, d'après les observations les plus exactes, paraît mettre trois siècles pour atteindre à sa hau-teur ordinaire, avait, en 1800, onze mètres 34 pieds de circonférence.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 189 -Comment ne le croirais-je pas quand je vous vois si différente de ce que vous étiez? C'est bien la même bonté, mais ce n'est plus le même élan. Avouez-le, je vous suis suspect on m'a calomnié près de vous. - Pas le moins du monde, et ma confiance est ce qu'elle était. Toutes ces réponses étaient faites d'une voix ferme et af-fectueuse à la fois, et pourtant il y régnait quelque chose de contraint qui ne pouvait échapper à Ludovic. C'était si nou-veau chez la jeune fille, et plus nouvelle encore était l'affec-talion qu'elle avait mise à ne pas se montrer à la croisée. Ludovic insista donc. - Écoutez, Marguerite, lui dit-il il ne faut pas qu'il existe de nuage entre nous. Sans confiance, point d'affection véri-table. Vous allez tout savoir, et, s'il vous reste quelque pré-vention, vous me le direz. Voici comment les choses se sont passées. Il lui fit alors le récit des scènes de la veille, entra dans les moindres circonstances, celles du moins dont sa mémoire avait gardé l'impression, ne cacha rien de ses faiblesses et des suites qu'elles avaient eues, expliqua comment il n'avait cédé qu'à des obsessions réitérées, croyant en être quitte au bout de quelques minutes, et retenu ensuite malgré lui et à son corps défendant. Il raconta ce qu'il avait souffert pendant cette séance si prolongée et si fatale combien de fois sa pensée s'était envolée vers elle avec des élans d'impatience et un sentiment de regret puis, quelle amertume avait inondé son âme lorsqu'il avait compris l'impuissance où il était de tenir la promesse et de lui porter la nouvelle qui était d'un si grand intérêt pour leur bonheur commun. Il dit tout cela avec un aecent si vrai et si ému, dans un langage si plein de tendresse, que la jeune fille ne chercha plus à se contenir et laissa couler ses larmes. - Vous le voyez, dit Ludovic en finissant, tout ceci est de la fatalité. Avec plus d'expérience j'aurais pu mieux m'en défendre mais on s'est joué de moi comme on a voulu. J'ai eu affaire à des roués et je suis bien novice. C'est une leçon qui me profitera. Maintenant, Marguerite, si on avait déna-turé les faits en vous les racontant, j'espère qu'entre les deux versions vous préférerez la mienne.
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 189 -Comment ne le croirais-je pas quand je vous vois si différente de ce que vous étiez@? C'est bien la même bonté, mais ce n'est plus le même élan. Avouez-le, je vous suis suspect on m'a calomnié près de vous. - Pas le moins du monde, et ma confiance est ce qu'elle était. Toutes ces réponses étaient faites d'une voix ferme et af-fectueuse à la fois, et pourtant il y régnait quelque chose de contraint qui ne pouvait échapper à Ludovic. C'était si nou-veau chez la jeune fille, et plus nouvelle encore était l'affec-talion qu'elle avait mise à ne pas se montrer à la croisée. Ludovic insista donc. - Écoutez, Marguerite, lui dit-il il ne faut pas qu'il existe de nuage entre nous. Sans confiance, point d'affection véri-table. Vous allez tout savoir, et, s'il vous reste quelque pré-vention, vous me le direz. Voici comment les choses se sont passées. Il lui fit alors le récit des scènes de la veille, entra dans les moindres circonstances, celles du moins dont sa mémoire avait gardé l'impression, ne cacha rien de ses faiblesses et des suites qu'elles avaient eues, expliqua comment il n'avait cédé qu'à des obsessions réitérées, croyant en être quitte au bout de quelques minutes, et retenu ensuite malgré lui et à son corps défendant. Il raconta ce qu'il avait souffert pendant cette séance si prolongée et si fatale combien de fois sa pensée s'était envolée vers elle avec des élans d'impatience et un sentiment de regret puis, quelle amertume avait inondé son âme lorsqu'il avait compris l'impuissance où il était de tenir la promesse et de lui porter la nouvelle qui était d'un si grand intérêt pour leur bonheur commun. Il dit tout cela avec un aecent si vrai et si ému, dans un langage si plein de tendresse, que la jeune fille ne chercha plus à se contenir et laissa couler ses larmes. - Vous le voyez, dit Ludovic en finissant, tout ceci est de la fatalité. Avec plus d'expérience j'aurais pu mieux m'en défendre mais on s'est joué de moi comme on a voulu. J'ai eu affaire à des roués et je suis bien novice. C'est une leçon qui me profitera. Maintenant, Marguerite, si on avait déna-turé les faits en vous les racontant, j'espère qu'entre les deux versions vous préférerez la mienne.
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 189 -Comment ne le croirais-je pas quand je vous vois si différente de ce que vous étiez ? C'est bien la même bonté, mais ce n'est plus le même élan. Avouez-le, je vous suis suspect on m'a calomnié près de vous. -@Pas le moins du monde, et ma confiance est ce qu'elle était. Toutes ces réponses étaient faites d'une voix ferme et af-fectueuse à la fois, et pourtant il y régnait quelque chose de contraint qui ne pouvait échapper à Ludovic. C'était si nou-veau chez la jeune fille, et plus nouvelle encore était l'affec-tation qu'elle avait mise à ne pas se montrer à la croisée. Ludovic insista donc. -@Écoutez, Marguerite, lui dit-il il ne faut pas qu'il existe de nuage entre nous. Sans confiance, point d'affection véri-table. Vous allez tout savoir, et, s'il vous reste quelque pré-vention, vous me le direz. Voici comment les choses se sont passées. Il lui fit alors le récit des scènes de la veille, entra dans les moindres circonstances, celles du moins dont sa mémoire avait gardé l'impression, ne cacha rien de ses faiblesses et des suites qu'elles avaient eues, expliqua comment il n'avait cédé qu'à des obsessions réitérées, croyant en être quitte au bout de quelques minutes, et retenu ensuite malgré lui et à son corps défendant. Il raconta ce qu'il avait souffert pendant cette séance si prolongée et si fatale combien de fois sa pensée s'était envolée vers elle avec des élans d'impatience et un sentiment de regret puis, quelle amertume avait inondé son âme lorsqu'il avait compris l'impuissance où il était de tenir la promesse et de lui porter la nouvelle qui était d'un si grand intérêt pour leur bonheur commun. Il dit tout cela avec un accent si vrai et si ému, dans un langage si plein de tendresse, que la jeune fille ne chercha plus à se contenir et laissa couler ses larmes. -@Vous le voyez, dit Ludovic en finissant, tout ceci est de la fatalité. Avec plus d'expérience j'aurais pu mieux m'en défendre mais on s'est joué de moi comme on a voulu. J'ai eu affaire à des roués et je suis bien novice. C'est une leçon qui me profitera. Maintenant, Marguerite, si on avait déna-turé les faits en vous les racontant, j'espère qu'entre les deux versions vous préférerez la mienne.
C'est une leçon qui me profitera.
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218 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. d'empêchements imprévus surviennent en pareil cas, tantôt une pièce à produire ou un acte à passer, le consentement régulier des parents, le choix des témoins, les démarches de rigueur, le contrat enfin les publications exigées par la loi. Il y eut même un accident qui faillit renvoyer les choses à un terme assez éloigné. Dans les pays où l'esprit de famille n'est pas- éteint, célébrer un mariage hors de la-présence des grands-parents est une de ces dérogations que justifie à peine la plus impérieuse nécessité aussi, quand il fut ques-tion de l'établissement de Ludovic, y eut-il conseil pour sa-voir ce que l'on devait faire. Aller à Paris, c'était bien de l'ar-gent et du temps dépensés or le temps et l'argent sont deux choses auxquelles on regarde de près, surtout dans les mon-, tagnes. D'un autre côté, laisserait - on Ludovic prendre femme comme le ferait un enfant abandonné, sans que la si-gnature d'aucun de ses auteursllfgurâtni sur le contrat ni sur les actes civils,et religieux? Le cas était grave et méritait qu'on le pesât. Il y eut donc de longues délibérations, oùJ'on mit en balance le- pour et le contre, d'un côté le calcul, de l'autre le sentiment. A la louange de nos provinciaux, ajou- , tons que le sentiment l'emporta. Déplacer toute la famille était une entreprise impossible mais il fut convenu que le père et le fils aîné assisteraient aux noces de Ludovic. Seu-lement, et c'était la condition de rigueur, celui-ci serait in-vité à retarder la cérémonie jusqu'au moment où les travaux de la campagne rendraient ce voyage moins préjudiciable aux intérêts de la maison. -Voilà où aboutit cette délibération, et Ludovic en fut informé sur-le-champ. C'était une ouverture embarrassante etàlaquelle il ne pouvait répondre sans blesser les siens ou se blesser lui-même. Que dire à ce vieillard qui regardait comme un de ses devoirs et en même temps comme le plus cher et le plus incontestable de ses droits, d'assister au mariage de son fils, -d'y présider et d'y représenter la famille absente ? Et cepen-dant un délai, en l'état des choses, entraînait de tels incon-véitilmts, que le programme venu des montagnes ne pouvait ■ être accepté-sans modifications. Que fit Ludovic? Il .négocia et'finit par amener une sorte de transaction. Son père se dé-cidé à avancer sonwyage etdui se résigna, quoique à regret, à-différerson mariage jùsquè-là Il ne s'agissait que de quel-
218 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. d'empêchements imprévus surviennent en pareil cas, tantôt une pièce à produire ou un acte à passer, le consentement régulier des parents, le choix des témoins, les démarches de rigueur, le contrat enfin les publications exigées par la loi. Il y eut même un accident qui faillit renvoyer les choses à un terme assez éloigné. Dans les pays où l'esprit de famille n'est pas- éteint, célébrer un mariage hors de la-présence des grands-parents est une de ces dérogations que justifie à peine la plus impérieuse nécessité aussi, quand il fut ques-tion de l'établissement de Ludovic, y eut-il conseil pour sa-voir ce que l'on devait faire. Aller à Paris, c'était bien de l'ar-gent et du temps dépensés or le temps et l'argent sont deux choses auxquelles on regarde de près, surtout dans les mon-, tagnes. D'un autre côté, laisserait - on Ludovic prendre femme comme le ferait un enfant abandonné, sans que la si-gnature d'aucun de ses auteursllfgurât@ni sur le contrat ni sur les actes civils,et religieux@? Le cas était grave et méritait qu'on le pesât. Il y eut donc de longues délibérations, où@J'on mit en balance le- pour et le contre, d'un côté le calcul, de l'autre le sentiment. A la louange de nos provinciaux, ajou- , tons que le sentiment l'emporta. Déplacer toute la famille était une entreprise impossible mais il fut convenu que le père et le fils aîné assisteraient aux noces de Ludovic. Seu-lement, et c'était la condition de rigueur, celui-ci serait in-vité à retarder la cérémonie jusqu'au moment où les travaux de la campagne rendraient ce voyage moins préjudiciable aux intérêts de la maison. -Voilà où aboutit cette délibération, et Ludovic en fut informé sur-le-champ. C'était une ouverture embarrassante et@à@laquelle il ne pouvait répondre sans blesser les siens ou se blesser lui-même. Que dire à ce vieillard qui regardait comme un de ses devoirs et en même temps comme le plus cher et le plus incontestable de ses droits, d'assister au mariage de son fils, -d'y présider et d'y représenter la famille absente ? Et cepen-dant un délai, en l'état des choses, entraînait de tels incon-véitilmts, que le programme venu des montagnes ne pouvait ■ être accepté-sans modifications. Que fit Ludovic@? Il .négocia et'finit par amener une sorte de transaction. Son père se dé-cidé à avancer son@@wyage et@dui se résigna, quoique à regret, à-différer@son mariage jùsquè-là@ Il ne s'agissait que de quel-
218 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. d'empêchements imprévus surviennent en pareil cas, tantôt une pièce à produire ou un acte à passer, le consentement régulier des parents, le choix des témoins, les démarches de rigueur, le contrat enfin les publications exigées par la loi. Il y eut même un accident qui faillit renvoyer les choses à un terme assez éloigné. Dans les pays où l'esprit de famille n'est pas@ éteint, célébrer un mariage hors de la présence des grands-parents est une de ces dérogations que justifie à peine la plus impérieuse nécessité aussi, quand il fut ques-tion de l'établissement de Ludovic, y eut-il conseil pour sa-voir ce que l'on devait faire. Aller à Paris, c'était bien de l'ar-gent et du temps dépensés or le temps et l'argent sont deux choses auxquelles on regarde de près, surtout dans les mon-@@tagnes. D'un autre côté, laisserait@-@on Ludovic prendre femme comme le ferait un enfant abandonné, sans que la si-gnature d'aucun de ses auteurs figurât ni sur le contrat ni sur les actes civils et religieux ? Le cas était grave et méritait qu'on le pesât. Il y eut donc de longues délibérations, où l'on mit en balance le@ pour et le contre, d'un côté le calcul, de l'autre le sentiment. A la louange de nos provinciaux, ajou-@@@tons que le sentiment l'emporta. Déplacer toute la famille était une entreprise impossible mais il fut convenu que le père et le fils aîné assisteraient aux noces de Ludovic. Seu-lement, et c'était la condition de rigueur, celui-ci serait in-vité à retarder la cérémonie jusqu'au moment où les travaux de la campagne rendraient ce voyage moins préjudiciable aux intérêts de la maison. @Voilà où aboutit cette délibération, et Ludovic en fut informé sur-le-champ. C'était une ouverture embarrassante et à laquelle il ne pouvait répondre sans blesser les siens ou se blesser lui-même. Que dire à ce vieillard qui regardait comme un de ses devoirs et en même temps comme le plus cher et le plus incontestable de ses droits, d'assister au mariage de son fils, @d'y présider et d'y représenter la famille absente ? Et cepen-dant un délai, en l'état des choses, entraînait de tels incon-vé@nients, que le programme venu des montagnes ne pouvait@@ être accepté sans modifications. Que fit Ludovic ? Il @négocia et finit par amener une sorte de transaction. Son père se dé-cida à avancer son voyage et lui se résigna, quoique à regret, à différer son mariage jusque-là. Il ne s'agissait que de quel-
Il y eut donc de longues délibérations, oùJ'on mit en balance le- pour et le contre, d'un côté le calcul, de l'autre le sentiment.
Il y eut donc de longues délibérations, où l'on mit en balance le pour et le contre, d'un côté le calcul, de l'autre le sentiment.
Il y eut donc de longues délibérations, oùJ'on mit en balance le- pour et le contre, d'un côté le calcul, de l'autre le sentiment.
Il y eut donc de longues délibérations, où l'on mit en balance le pour et le contre, d'un côté le calcul, de l'autre le sentiment.
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_65 -l'avait chargée. Son amour pour Dieu, amour qui prit possession de son coeur dès ses plus tendres années, n'avait de-bornes que celles de l'impuissance humaine biens, honneurs, beauté, tout ne fut à ses yeux que de la boue en comparaison du Créateur. 0 Dieu, s'é-criait-elle en poussant des soupirs enflammés, ô Dieu de mon coeur! que vous êtes bon à ceux qui vous aiment ! Un demi-quart d'heure de vos consolations vaut infiniment mieux que tout ce que le monde entier pourrait procu rer de délices et de plaisirs dans l'espace de mille années. Mais que de vertus devait pro-duire cette charité, qui est la reine de toutes les autres ! Un de ses effets les plus marqués fut un désir insatiable d'établir le règne de Dieu dans les âmes, et d'y détruire l'empire du démon en y détruisant le péché. Il n'y avait rien qu'elle ne souffrît pour y réussir. Les gibets et les plus affreux supplices l'ef-frayaient moins que la plus légère offense de son Dieu. Oui, disait-elle, j'aimerais mieux descendre toute vivante en enfer que d'en commettre une seule de propos délibéré. L'image de Jésus-Christ attaché à la croix, et qui n'y a été attaché que pour, expier nos fautes, contribuait beaucoup à nourrir en elle
_65 -l'avait chargée. Son amour pour Dieu, amour qui prit possession de son coeur dès ses plus tendres années, n'avait de-bornes que celles de l'impuissance humaine biens, honneurs, beauté, tout ne fut à ses yeux que de la boue en comparaison du Créateur. 0 Dieu, s'é-criait-elle en poussant des soupirs enflammés, ô Dieu de mon coeur! que vous êtes bon à ceux qui vous aiment ! Un demi-quart d'heure de vos consolations vaut infiniment mieux que tout ce que le monde entier pourrait procu rer de délices et de plaisirs dans l'espace de mille années. Mais que de vertus devait pro-duire cette charité, qui est la reine de toutes les autres ! Un de ses effets les plus marqués fut un désir insatiable d'établir le règne de Dieu dans les âmes, et d'y détruire l'empire du démon en y détruisant le péché. Il n'y avait rien qu'elle ne souffrît pour y réussir. Les gibets et les plus affreux supplices l'ef-frayaient moins que la plus légère offense de son Dieu. Oui, disait-elle, j'aimerais mieux descendre toute vivante en enfer que d'en commettre une seule de propos délibéré. L'image de Jésus-Christ attaché à la croix, et qui n'y a été attaché que pour, expier nos fautes, contribuait beaucoup à nourrir en elle
_65 -l'avait chargée. Son amour pour Dieu, amour qui prit possession de son coeur dès ses plus tendres années, n'avait de-bornes que celles de l'impuissance humaine biens, honneurs, beauté, tout ne fut à ses yeux que de la boue en comparaison du Créateur. O Dieu, s'é-criait-elle en poussant des soupirs enflammés, ô Dieu de mon coeur! que vous êtes bon à ceux qui vous aiment ! Un demi-quart d'heure de vos consolations vaut infiniment mieux que tout ce que le monde entier pourrait procu rer de délices et de plaisirs dans l'espace de mille années. Mais que de vertus devait pro-duire cette charité, qui est la reine de toutes les autres ! Un de ses effets les plus marqués fut un désir insatiable d'établir le règne de Dieu dans les âmes, et d'y détruire l'empire du démon en y détruisant le péché. Il n'y avait rien qu'elle ne souffrît pour y réussir. Les gibets et les plus affreux supplices l'ef-frayaient moins que la plus légère offense de son Dieu. Oui, disait-elle, j'aimerais mieux descendre toute vivante en enfer que d'en commettre une seule de propos délibéré. L'image de Jésus-Christ attaché à la croix, et qui n'y a été attaché que pour@ expier nos fautes, contribuait beaucoup à nourrir en elle
0 Dieu, s'é-criait-elle en poussant des soupirs enflammés, ô Dieu de mon coeur! que vous êtes bon à ceux qui vous aiment !
O Dieu, s'é-criait-elle en poussant des soupirs enflammés, ô Dieu de mon coeur! que vous êtes bon à ceux qui vous aiment !
0 Dieu, s'é-criait-elle en poussant des soupirs enflammés, ô Dieu de mon coeur! que vous êtes bon à ceux qui vous aiment !
O Dieu, s'é-criait-elle en poussant des soupirs enflammés, ô Dieu de mon coeur! que vous êtes bon à ceux qui vous aiment !
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-40 -b Cristallisés de l'oxalatede chaux, de l'acide urique, de la cystine, du phosphate de chaux, de la tyrosine, de l'acide hippurique c Orqanisés des mucosités coagulées, des corpuscu-les muqueux et sanguins, du pus, des cylindres urinaires, des cellules épithéliales, des champignons filiformes et pro-duits par la fermentation, des vibrions, des spermatozoïdes, de la matière cancéreuse et la Sarcina ventriculi Goodsir. B. Dans l'urine alcaline se présentent comme a Amorphes le phosphate de chaux b Cristallins le phosphate ammoniaco-magnésien, l'urate d'ammoniaque c Organisés sans compter les corps cités en A, des infusoires et des conferves les champignons filiformes et produits par la fermentation sont plus nombreux . § 65. Examen de la réaction de l'urine. - Avant de procéder à l'examen microscopique des sédiments, il faut s'assurer si l'urine est fraîchement émise, et ensuite si sa réaction est acide ou alcaline. § 66. Examen microscopique et chimique des sédiments et marche systématique à suivre pour en déterminer les éléments Extrait de l'ouvrage de Vogel et Neubauer . -Après avoir examiné la réaction de l'urine et l'avoir laissée déposer, on décante et on met une goutte du sédiment sur un verre objectif, on recouvre d'un couvre-objet et on le met sous le microscope. On examine en faisant passer suc-cessivement dans le champ du microscope toutes les par-ties de l'objet. On passe ensuite en revue une autre portion du sédiment en ayant soin de choisir dans ses différentes couches, par la raison que les corps qui peuvent entrer dans sa composition ne se déposent pas tous avec la même facilité quelques-uns même, comme l'oxalate de chaux, ne se déposent qu'au bout de quelques heures. Si l'on a porté le dépôt sur un filtre pour séparer la partie liquide, il faut bien se garder, en raclant le filtre, de porter sous le mi-
-40 -@b Cristallisés de l'oxalate@de chaux, de l'acide urique, de la cystine, du phosphate de chaux, de la tyrosine, de l'acide hippurique c Orqanisés des mucosités coagulées, des corpuscu-les muqueux et sanguins, du pus, des cylindres urinaires, des cellules épithéliales, des champignons filiformes et pro-duits par la fermentation, des vibrions, des spermatozoïdes, de la matière cancéreuse et la Sarcina ventriculi Goodsir. B. Dans l'urine alcaline se présentent comme a Amorphes le phosphate de chaux b Cristallins le phosphate ammoniaco-magnésien, l'urate d'ammoniaque c Organisés sans compter les corps cités en A, des infusoires et des conferves les champignons filiformes et produits par la fermentation sont plus nombreux . § 65. Examen de la réaction de l'urine. - Avant de procéder à l'examen microscopique des sédiments, il faut s'assurer si l'urine est fraîchement émise, et ensuite si sa réaction est acide ou alcaline. § 66. Examen microscopique et chimique des sédiments et marche systématique à suivre pour en déterminer les éléments Extrait de l'ouvrage de Vogel et Neubauer . -Après avoir examiné la réaction de l'urine et l'avoir laissée déposer, on décante et on met une goutte du sédiment sur un verre objectif, on recouvre d'un couvre-objet et on le met sous le microscope. On examine en faisant passer suc-cessivement dans le champ du microscope toutes les par-ties de l'objet. On passe ensuite en revue une autre portion du sédiment en ayant soin de choisir dans ses différentes couches, par la raison que les corps qui peuvent entrer dans sa composition ne se déposent pas tous avec la même facilité quelques-uns même, comme l'oxalate de chaux, ne se déposent qu'au bout de quelques heures. Si l'on a porté le dépôt sur un filtre pour séparer la partie liquide, il faut bien se garder, en raclant le filtre, de porter sous le mi-
-40 - b Cristallisés de l'oxalate de chaux, de l'acide urique, de la cystine, du phosphate de chaux, de la tyrosine, de l'acide hippurique c Organisés des mucosités coagulées, des corpuscu-les muqueux et sanguins, du pus, des cylindres urinaires, des cellules épithéliales, des champignons filiformes et pro-duits par la fermentation, des vibrions, des spermatozoïdes, de la matière cancéreuse et la Sarcina ventriculi Goodsir. B. Dans l'urine alcaline se présentent comme a Amorphes le phosphate de chaux b Cristallins le phosphate ammoniaco-magnésien, l'urate d'ammoniaque c Organisés sans compter les corps cités en A, des infusoires et des conferves les champignons filiformes et produits par la fermentation sont plus nombreux . § 65. Examen de la réaction de l'urine. -@Avant de procéder à l'examen microscopique des sédiments, il faut s'assurer si l'urine est fraîchement émise, et ensuite si sa réaction est acide ou alcaline. § 66. Examen microscopique et chimique des sédiments et marche systématique à suivre pour en déterminer les éléments Extrait de l'ouvrage de Vogel et Neubauer . -Après avoir examiné la réaction de l'urine et l'avoir laissée déposer, on décante et on met une goutte du sédiment sur un verre objectif, on recouvre d'un couvre-objet et on le met sous le microscope. On examine en faisant passer suc-cessivement dans le champ du microscope toutes les par-ties de l'objet. On passe ensuite en revue une autre portion du sédiment en ayant soin de choisir dans ses différentes couches, par la raison que les corps qui peuvent entrer dans sa composition ne se déposent pas tous avec la même facilité quelques-uns même, comme l'oxalate de chaux, ne se déposent qu'au bout de quelques heures. Si l'on a porté le dépôt sur un filtre pour séparer la partie liquide, il faut bien se garder, en raclant le filtre, de porter sous le mi-
- Avant de procéder à l'examen microscopique des sédiments, il faut s'assurer si l'urine est fraîchement émise, et ensuite si sa réaction est acide ou alcaline.
-Avant de procéder à l'examen microscopique des sédiments, il faut s'assurer si l'urine est fraîchement émise, et ensuite si sa réaction est acide ou alcaline.@
- Avant de procéder à l'examen microscopique des sédiments, il faut s'assurer si l'urine est fraîchement émise, et ensuite si sa réaction est acide ou alcaline.
-Avant de procéder à l'examen microscopique des sédiments, il faut s'assurer si l'urine est fraîchement émise, et ensuite si sa réaction est acide ou alcaline.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUÈ. 2'I a excédait mes pouvoirs, et j'en devais rester là de mes con-- jectures. Cependant une dernière tâche m'était imposée, et je la remplis. Je rendis compte à mes supérieurs de ce que j'avais vu et entendu, en appuyant sur les circonstances qui me pa-raissaient les plus décisives. Mes déclarations furent reçues, couchées par écrit et transmises aux fonctionnaires chargés d'y donner suite, s'il y avait lieu. Sans doute elles allèrent - s'enfoncer dans les cartons où reposent les affaires sans issue je n'en entendis plus parler, et ce que j'en ai su depuis, c'est à une autre source que je l'ai puisé. A partir de cette orageuse nuit il se fit, autour de l'hôtel Montréal, plus de silence et plus de ténèbres que jamais. Le peu de vie, le peu de mouvement qu'il avait gardé jusque-là s'en retirèrent complètement le sépulcre n'est pas moins froid que ne l'était cette enceinte on aurait pu douter qu'elle renfermât encore des vivants. Aussi échappait-elle désormais aux observations et aux commentaires. Le néant y prévalait. Tout au plus me fut-il permis de noter deux incidents qui se rattachaient à mon enquête antérieure. -Le premier concernait ce jeune homme dont j'avais sur-pris les démarches et pour ainsi dire le secret. Ce fut en vain que je l'attendis sur le théâtre ordinaire de ses opérations il ne reparut plus. Un moment, je crus qu'il avait simplement renoncé à la blouse de l'ouvrier, comme trop connue et trop sujette à le trahir, et qu'il se dérobait à ma surveillance à l'aide d'un autre travestissement. Lequel ? je l'ignorais, et je soumis dès lors tous les passants à une investigation minu-tieuse. Soin inutile ! Rien ne me rappela ni ses airs, ni sa tournure, ni sa physionomie, encore moins ses pauses sur le trottoir par ce seul trait il se fût trahi. J'en conclus que, par un motif ou l'autre, le jeune homme avait abandonné la partie, et qu'il avait dirigé ses visées ailleurs. Le second incidentfutle séquestre absolu de presque tous les habitants de l'hôtel. Seul, le comte sortait encore, mais de loin en loin et pour rentrer presque aussitôt. A cheval et suivi d'un domestique, il s'éloignait au pas, comme s'il lui eût coûté de quitter les lieux lorsqu'il rentrait, c'était de toute la vitesse de sa monture. Quant aux deux femmes, de plusieurs semaines on ne les revit pas les promenades pa-
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUÈ. 2'I a excédait mes pouvoirs, et j'en devais rester là de mes con-- jectures. Cependant une dernière tâche m'était imposée, et je la remplis. Je rendis compte à mes supérieurs de ce que j'avais vu et entendu, en appuyant sur les circonstances qui me pa-raissaient les plus décisives. Mes déclarations furent reçues, couchées par écrit et transmises aux fonctionnaires chargés d'y donner suite, s'il y avait lieu. Sans doute elles allèrent - s'enfoncer dans les cartons où reposent les affaires sans issue je n'en entendis plus parler, et ce que j'en ai su depuis, c'est à une autre source que je l'ai puisé. A partir de cette orageuse nuit il se fit, autour de l'hôtel Montréal, plus de silence et plus de ténèbres que jamais. Le peu de vie, le peu de mouvement qu'il avait gardé jusque-là s'en retirèrent complètement le sépulcre n'est pas moins froid que ne l'était cette enceinte on aurait pu douter qu'elle renfermât encore des vivants. Aussi échappait-elle désormais aux observations et aux commentaires. Le néant y prévalait. Tout au plus me fut-il permis de noter deux incidents qui se rattachaient à mon enquête antérieure. -Le premier concernait ce jeune homme dont j'avais sur-pris les démarches et pour ainsi dire le secret. Ce fut en vain que je l'attendis sur le théâtre ordinaire de ses opérations il ne reparut plus. Un moment, je crus qu'il avait simplement renoncé à la blouse de l'ouvrier, comme trop connue et trop sujette à le trahir, et qu'il se dérobait à ma surveillance à l'aide d'un autre travestissement. Lequel ? je l'ignorais, et je soumis dès lors tous les passants à une investigation minu-tieuse. Soin inutile ! Rien ne me rappela ni ses airs, ni sa tournure, ni sa physionomie, encore moins ses pauses sur le trottoir par ce seul trait il se fût trahi. J'en conclus que, par un motif ou l'autre, le jeune homme avait abandonné la partie, et qu'il avait dirigé ses visées ailleurs. Le second incidentfut@le séquestre absolu de presque tous les habitants de l'hôtel. Seul, le comte sortait encore, mais de loin en loin et pour rentrer presque aussitôt. A cheval et suivi d'un domestique, il s'éloignait au pas, comme s'il lui eût coûté de quitter les lieux lorsqu'il rentrait, c'était de toute la vitesse de sa monture. Quant aux deux femmes, de plusieurs semaines on ne les revit pas les promenades pa-
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 2@@@5 excédait mes pouvoirs, et j'en devais rester là de mes con-@@jectures. Cependant une dernière tâche m'était imposée, et je la remplis. Je rendis compte à mes supérieurs de ce que j'avais vu et entendu, en appuyant sur les circonstances qui me pa-raissaient les plus décisives. Mes déclarations furent reçues, couchées par écrit et transmises aux fonctionnaires chargés d'y donner suite, s'il y avait lieu. Sans doute elles allèrent@@ s'enfoncer dans les cartons où reposent les affaires sans issue je n'en entendis plus parler, et ce que j'en ai su depuis, c'est à une autre source que je l'ai puisé. A partir de cette orageuse nuit il se fit, autour de l'hôtel Montréal, plus de silence et plus de ténèbres que jamais. Le peu de vie, le peu de mouvement qu'il avait gardé jusque-là s'en retirèrent complétement le sépulere n'est pas moins froid que ne l'était cette enceinte on aurait pu douter qu'elle renfermât encore des vivants. Aussi échappait-elle désormais aux observations et aux commentaires. Le néant y prévalait. Tout au plus me fut-il permis de noter deux incidents qui se rattachaient à mon enquête antérieure. @Le premier concernait ce jeune homme dont j'avais sur-pris les démarches et pour ainsi dire le secret. Ce fut en vain que je l'attendis sur le théâtre ordinaire de ses opérations il ne reparut plus. Un moment, je crus qu'il avait simplement renoncé à la blouse de l'ouvrier, comme trop connue et trop sujette à le trahir, et qu'il se dérobait à ma surveillance à l'aide d'un autre travestissement. Lequel ? je l'ignorais, et je soumis dès lors tous les passants à une investigation minu-tieuse. Soin inutile ! Rien ne me rappela ni ses airs, ni sa tournure, ni sa physionomie, encore moins ses pauses sur le trottoir par ce seul trait il se fût trahi. J'en conclus que, par un motif ou l'autre, le jeune homme avait abandonné la partie, et qu'il avait dirigé ses visées ailleurs. Le second incidentfut le sequestre absolu de presque tous les habitants de l'hôtel. Seul, le comte sortait encore, mais de loin en loin et pour rentrer presque aussitôt. A cheval et suivi d'un domestique, il s'éloignait au pas, comme s'il lui eût coûté de quitter les lieux lorsqu'il rentrait, c'était de toute la vitesse de sa monture. Quant aux deux femmes, de plusieurs semaines on ne les revit pas les promenades pa-
-Le premier concernait ce jeune homme dont j'avais sur-pris les démarches et pour ainsi dire le secret.
Le premier concernait ce jeune homme dont j'avais sur-pris les démarches et pour ainsi dire le secret.@
-Le premier concernait ce jeune homme dont j'avais sur-pris les démarches et pour ainsi dire le secret.
Le premier concernait ce jeune homme dont j'avais sur-pris les démarches et pour ainsi dire le secret.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 189 -Comment ne le croirais-je pas quand je vous vois si différente de ce que vous étiez? C'est bien la même bonté, mais ce n'est plus le même élan. Avouez-le, je vous suis suspect on m'a calomnié près de vous. - Pas le moins du monde, et ma confiance est ce qu'elle était. Toutes ces réponses étaient faites d'une voix ferme et af-fectueuse à la fois, et pourtant il y régnait quelque chose de contraint qui ne pouvait échapper à Ludovic. C'était si nou-veau chez la jeune fille, et plus nouvelle encore était l'affec-talion qu'elle avait mise à ne pas se montrer à la croisée. Ludovic insista donc. - Écoutez, Marguerite, lui dit-il il ne faut pas qu'il existe de nuage entre nous. Sans confiance, point d'affection véri-table. Vous allez tout savoir, et, s'il vous reste quelque pré-vention, vous me le direz. Voici comment les choses se sont passées. Il lui fit alors le récit des scènes de la veille, entra dans les moindres circonstances, celles du moins dont sa mémoire avait gardé l'impression, ne cacha rien de ses faiblesses et des suites qu'elles avaient eues, expliqua comment il n'avait cédé qu'à des obsessions réitérées, croyant en être quitte au bout de quelques minutes, et retenu ensuite malgré lui et à son corps défendant. Il raconta ce qu'il avait souffert pendant cette séance si prolongée et si fatale combien de fois sa pensée s'était envolée vers elle avec des élans d'impatience et un sentiment de regret puis, quelle amertume avait inondé son âme lorsqu'il avait compris l'impuissance où il était de tenir la promesse et de lui porter la nouvelle qui était d'un si grand intérêt pour leur bonheur commun. Il dit tout cela avec un aecent si vrai et si ému, dans un langage si plein de tendresse, que la jeune fille ne chercha plus à se contenir et laissa couler ses larmes. - Vous le voyez, dit Ludovic en finissant, tout ceci est de la fatalité. Avec plus d'expérience j'aurais pu mieux m'en défendre mais on s'est joué de moi comme on a voulu. J'ai eu affaire à des roués et je suis bien novice. C'est une leçon qui me profitera. Maintenant, Marguerite, si on avait déna-turé les faits en vous les racontant, j'espère qu'entre les deux versions vous préférerez la mienne.
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 189 -Comment ne le croirais-je pas quand je vous vois si différente de ce que vous étiez@? C'est bien la même bonté, mais ce n'est plus le même élan. Avouez-le, je vous suis suspect on m'a calomnié près de vous. - Pas le moins du monde, et ma confiance est ce qu'elle était. Toutes ces réponses étaient faites d'une voix ferme et af-fectueuse à la fois, et pourtant il y régnait quelque chose de contraint qui ne pouvait échapper à Ludovic. C'était si nou-veau chez la jeune fille, et plus nouvelle encore était l'affec-talion qu'elle avait mise à ne pas se montrer à la croisée. Ludovic insista donc. - Écoutez, Marguerite, lui dit-il il ne faut pas qu'il existe de nuage entre nous. Sans confiance, point d'affection véri-table. Vous allez tout savoir, et, s'il vous reste quelque pré-vention, vous me le direz. Voici comment les choses se sont passées. Il lui fit alors le récit des scènes de la veille, entra dans les moindres circonstances, celles du moins dont sa mémoire avait gardé l'impression, ne cacha rien de ses faiblesses et des suites qu'elles avaient eues, expliqua comment il n'avait cédé qu'à des obsessions réitérées, croyant en être quitte au bout de quelques minutes, et retenu ensuite malgré lui et à son corps défendant. Il raconta ce qu'il avait souffert pendant cette séance si prolongée et si fatale combien de fois sa pensée s'était envolée vers elle avec des élans d'impatience et un sentiment de regret puis, quelle amertume avait inondé son âme lorsqu'il avait compris l'impuissance où il était de tenir la promesse et de lui porter la nouvelle qui était d'un si grand intérêt pour leur bonheur commun. Il dit tout cela avec un aecent si vrai et si ému, dans un langage si plein de tendresse, que la jeune fille ne chercha plus à se contenir et laissa couler ses larmes. - Vous le voyez, dit Ludovic en finissant, tout ceci est de la fatalité. Avec plus d'expérience j'aurais pu mieux m'en défendre mais on s'est joué de moi comme on a voulu. J'ai eu affaire à des roués et je suis bien novice. C'est une leçon qui me profitera. Maintenant, Marguerite, si on avait déna-turé les faits en vous les racontant, j'espère qu'entre les deux versions vous préférerez la mienne.
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 189 -Comment ne le croirais-je pas quand je vous vois si différente de ce que vous étiez ? C'est bien la même bonté, mais ce n'est plus le même élan. Avouez-le, je vous suis suspect on m'a calomnié près de vous. -@Pas le moins du monde, et ma confiance est ce qu'elle était. Toutes ces réponses étaient faites d'une voix ferme et af-fectueuse à la fois, et pourtant il y régnait quelque chose de contraint qui ne pouvait échapper à Ludovic. C'était si nou-veau chez la jeune fille, et plus nouvelle encore était l'affec-tation qu'elle avait mise à ne pas se montrer à la croisée. Ludovic insista donc. -@Écoutez, Marguerite, lui dit-il il ne faut pas qu'il existe de nuage entre nous. Sans confiance, point d'affection véri-table. Vous allez tout savoir, et, s'il vous reste quelque pré-vention, vous me le direz. Voici comment les choses se sont passées. Il lui fit alors le récit des scènes de la veille, entra dans les moindres circonstances, celles du moins dont sa mémoire avait gardé l'impression, ne cacha rien de ses faiblesses et des suites qu'elles avaient eues, expliqua comment il n'avait cédé qu'à des obsessions réitérées, croyant en être quitte au bout de quelques minutes, et retenu ensuite malgré lui et à son corps défendant. Il raconta ce qu'il avait souffert pendant cette séance si prolongée et si fatale combien de fois sa pensée s'était envolée vers elle avec des élans d'impatience et un sentiment de regret puis, quelle amertume avait inondé son âme lorsqu'il avait compris l'impuissance où il était de tenir la promesse et de lui porter la nouvelle qui était d'un si grand intérêt pour leur bonheur commun. Il dit tout cela avec un accent si vrai et si ému, dans un langage si plein de tendresse, que la jeune fille ne chercha plus à se contenir et laissa couler ses larmes. -@Vous le voyez, dit Ludovic en finissant, tout ceci est de la fatalité. Avec plus d'expérience j'aurais pu mieux m'en défendre mais on s'est joué de moi comme on a voulu. J'ai eu affaire à des roués et je suis bien novice. C'est une leçon qui me profitera. Maintenant, Marguerite, si on avait déna-turé les faits en vous les racontant, j'espère qu'entre les deux versions vous préférerez la mienne.
C'est bien la même bonté, mais ce n'est plus le même élan.
C'est bien la même bonté, mais ce n'est plus le même élan.
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-8 -On recouvre ensuite le moulage d'une couche de gélatine glycérinée. Cette couche doit être suffisamment épaisse, il y a là un point de pratique qu'il est difficile de préciser et qui s'acquiert par l'habitude. La couche géiatino-glycérinée une fois enlevée, reste à en mesurer la surface. C'est là le second point du problème à résoudre. La première idée qui se présente à l'esprit est de découper ce moulage de gélatine en fragments, et de les appliquer sur une feuille de papier quadrillé divisé en centimètres carrés on compte le nombre de centi-mètres-recouverts, et l'on a la surface. Ce procédé, très simple en appa-rence, est en réalité d'une application difficile, les surfaces à mesurer étant rarement linéaires, plus rarement encore géométriques elles sont le plus souvent irrégulières, il faut alors les découper par bandelettes plus ou moins longues et plus ou moins larges, qu'on doit ensuite coller avec beaucoup de soins et de patience, de manière à couvrir régulièrement le papier quadrillé. Cette opération, toujours longue et difficile, devient impraticable avec une surface aussi compliquée que celle du cerveau déplissé. Nous avons donc cherché un moyen plus rapide, et voici ce que nous proposons Supposons que nous ayons à mesurer une feuille de gélatine glycérinee, enlevée d'un moulage en paraffine et représentant la surface apparente d'un hémisphère cérébral. On fait sur le pourtour, au niveau des parties convexes ou concaves, des entailles qui permettent de rendre cette feuille absolument horizontale on la colle avec une solution de gélatine sur une feuille d'étain, ayant une épaisseur déterminée, et sur laquelle nous reviendrons tout à l'heure on découpe celle feuille en suivant exacte-ment les contours de la lame de gélatine on enlève cette dernière, et il reste un morceau d'étain que l'on pèse on divise son poids par celui d'un carré d'étain de la même feuille ayant 10 centimètres de côté, et représentant en surface 100 centimètres autant de fois le poids de la feuille d'étain découpée contiendra le poids de ces 10 centimètres, autant de fois il y aura 100 centimètres carrés. Cette seconde partie du procédé comprend donc les opérations sui-vantes coller le moulage en gélatine glycérinée sur une feuille d'étain - découper ce moulage - enlever la feuille de gélatine - peser le mor-ceau d'étain découpé - diviser le poids obtenu par le poids de 10 cen-timètres carrés de cette même feuille, et multiplier par 100. On obtient ainsi la surface cherchée. Cette méthode des pesées est, dans l'immense majorité des cas, d'une application rapide et facile. Donne-t-elle des résultats suffisamment exacts? C'est là un point fort important à examiner. On fera remarquer d'abord que, pour arriver à une exactitude rigoureuse, absolue, il faudrait avoir des feuilles d'étain d'une homogénéité parfaite, c'est-à-dire présentant le même poids f-ur tous les points de leur surface et dans toute leur étendue, conditions qui doivent être difficiles à réaliser dans la pratique.
-8 -On recouvre ensuite le moulage d'une couche de gélatine glycérinée. Cette couche doit être suffisamment épaisse, il y a là un point de pratique qu'il est difficile de préciser et qui s'acquiert par l'habitude. La couche géiatino-glycérinée une fois enlevée, reste à en mesurer la surface. C'est là le second point du problème à résoudre. La première idée qui se présente à l'esprit est de découper ce moulage de gélatine en fragments, et de les appliquer sur une feuille de papier quadrillé divisé en centimètres carrés on compte le nombre de centi-mètres-recouverts, et l'on a la surface. Ce procédé, très simple en appa-rence, est en réalité d'une application difficile, les surfaces à mesurer étant rarement linéaires, plus rarement encore géométriques elles sont le plus souvent irrégulières, il faut alors les découper par bandelettes plus ou moins longues et plus ou moins larges, qu'on doit ensuite coller avec beaucoup de soins et de patience, de manière à couvrir régulièrement le papier quadrillé. Cette opération, toujours longue et difficile, devient impraticable avec une surface aussi compliquée que celle du cerveau déplissé. Nous avons donc cherché un moyen plus rapide, et voici ce que nous proposons Supposons que nous ayons à mesurer une feuille de gélatine glycérinee, enlevée d'un moulage en paraffine et représentant la surface apparente d'un hémisphère cérébral. On fait sur le pourtour, au niveau des parties convexes ou concaves, des entailles qui permettent de rendre cette feuille absolument horizontale on la colle avec une solution de gélatine sur une feuille d'étain, ayant une épaisseur déterminée, et sur laquelle nous reviendrons tout à l'heure on découpe celle feuille en suivant exacte-ment les contours de la lame de gélatine on enlève cette dernière, et il reste un morceau d'étain que l'on pèse on divise son poids par celui d'un carré d'étain de la même feuille ayant 10 centimètres de côté, et représentant en surface 100 centimètres autant de fois le poids de la feuille d'étain découpée contiendra le poids de ces 10 centimètres, autant de fois il y aura 100 centimètres carrés. Cette seconde partie du procédé comprend donc les opérations sui-vantes coller le moulage en gélatine glycérinée sur une feuille d'étain - découper ce moulage - enlever la feuille de gélatine - peser le mor-ceau d'étain découpé - diviser le poids obtenu par le poids de 10 cen-timètres carrés de cette même feuille, et multiplier par 100. On obtient ainsi la surface cherchée. Cette méthode des pesées est, dans l'immense majorité des cas, d'une application rapide et facile. Donne-t-elle des résultats suffisamment exacts? C'est là un point fort important à examiner. On fera remarquer d'abord que, pour arriver à une exactitude rigoureuse, absolue, il faudrait avoir des feuilles d'étain d'une homogénéité parfaite, c'est-à-dire présentant le même poids f-ur tous les points de leur surface et dans toute leur étendue, conditions qui doivent être difficiles à réaliser dans la pratique.
-8 -On recouvre ensuite le moulage d'une couche de gélatine glycérinée. Cette couche doit être suffisamment épaisse, il y a là un point de pratique qu'il est difficile de préciser et qui s'acquiert par l'habitude. La couche gélatino-glycérinée une fois enlevée, reste à en mesurer la surface. C'est là le second point du problème à résoudre. La première idée qui se présente à l'esprit est de découper ce moulage de gélatine en fragments, et de les appliquer sur une feuille de papier quadrillé divisé en centimètres carrés on compte le nombre de centi-mètres recouverts, et l'on a la surface. Ce procédé, très simple en appa-rence, est en réalité d'une application difficile, les surfaces à mesurer étant rarement linéaires, plus rarement encore géométriques elles sont le plus souvent irrégulières, il faut alors les découper par bandelettes plus ou moins longues et plus ou moins larges, qu'on doit ensuite coller avec beaucoup de soins et de patience, de manière à couvrir régulièrement le papier quadrillé. Cette opération, toujours longue et difficile, devient impraticable avec une surface aussi compliquée que celle du cerveau déplissé. Nous avons donc cherché un moyen plus rapide, et voici ce que nous proposons Supposons que nous ayons à mesurer une feuille de gélatine glycérinee, enlevée d'un moulage en paraffine et représentant la surface apparente d'un hémisphère cérébral. On fait sur le pourtour, au niveau des parties convexes ou concaves, des entailles qui permettent de rendre cette feuille absolument horizontale on la colle avec une solution de gélatine sur une feuille d'étain, ayant une épaisseur déterminée, et sur laquelle nous reviendrons tout à l'heure on découpe cette feuille en suivant exacte-ment les contours de la lame de gélatine on enlève cette dernière, et il reste un morceau d'étain que l'on pèse on divise son poids par celui d'un carré d'étain de la même feuille ayant 10 centimètres de côté, et représentant en surface 100 centimètres autant de fois le poids de la feuille d'étain découpée contiendra le poids de ces 10 centimètres, autant de fois il y aura 100 centimètres carrés. Cette seconde partie du procédé comprend donc les opérations sui-vantes coller le moulage en gélatine glycérinée sur une feuille d'étain -@découper ce moulage -@enlever la feuille de gélatine -@peser le mor-ceau d'étain découpé -@diviser le poids obtenu par le poids de 10 cen-timètres carrés de cette même feuille, et multiplier par 100. On obtient ainsi la surface cherchée. Cette méthode des pesées est, dans l'immense majorité des cas, d'une application rapide et facile. Donne-t-elle des résultats suffisamment exacts? C'est là un point fort important à examiner. On fera remarquer d'abord que, pour arriver à une exactitude rigoureuse, absolue, il faudrait avoir des feuilles d'étain d'une homogénéité parfaite, c'est-à-dire présentant le même poids @sur tous les points de leur surface et dans toute leur étendue, conditions qui doivent être difficiles à réaliser dans la pratique.
Ce procédé, très simple en appa-rence, est en réalité d'une application difficile, les surfaces à mesurer étant rarement linéaires, plus rarement encore géométriques elles sont le plus souvent irrégulières, il faut alors les découper par bandelettes plus ou moins longues et plus ou moins larges, qu'on doit ensuite coller avec beaucoup de soins et de patience, de manière à couvrir régulièrement le papier quadrillé.
Ce procédé, très simple en appa-rence, est en réalité d'une application difficile, les surfaces à mesurer étant rarement linéaires, plus rarement encore géométriques elles sont le plus souvent irrégulières, il faut alors les découper par bandelettes plus ou moins longues et plus ou moins larges, qu'on doit ensuite coller avec beaucoup de soins et de patience, de manière à couvrir régulièrement le papier quadrillé.
Ce procédé, très simple en appa-rence, est en réalité d'une application difficile, les surfaces à mesurer étant rarement linéaires, plus rarement encore géométriques elles sont le plus souvent irrégulières, il faut alors les découper par bandelettes plus ou moins longues et plus ou moins larges, qu'on doit ensuite coller avec beaucoup de soins et de patience, de manière à couvrir régulièrement le papier quadrillé.
Ce procédé, très simple en appa-rence, est en réalité d'une application difficile, les surfaces à mesurer étant rarement linéaires, plus rarement encore géométriques elles sont le plus souvent irrégulières, il faut alors les découper par bandelettes plus ou moins longues et plus ou moins larges, qu'on doit ensuite coller avec beaucoup de soins et de patience, de manière à couvrir régulièrement le papier quadrillé.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 61 4 de Gaston, car le sang amua à ses joues et elle se dégagea doucement. - On vient ! répéta Saint-Pons. - On vient, dit-elle en forme d'écho et si bas qu'à peine put-il l'entendre on vient. Qui donc ? - Votre mari. H fallait que ce mot eût une singulière puissance pour que la jeune femme s'y montrât sensible comme elle le fut. Elle releva la tête avec vivacité, et accompagnant ses paroles d'un geste douloureux - Gaston, dit-elle, pourquoi ne m'avez-vous pas laissée mourir? - -La barque n'était plus qu'à une petite distance, et les ra-meurs s'arrangeaient de manière à aborder lécueil par le point le moins agité. Au milieu de ces fonds inégaux et de ces courants capricieux, ce n'était pas une manoeuvre facile. Le vieux comte,-dont le pied n'était pas sûr, restait assis sur l'arrière, adressant à sa fille, du plus loin qu'il le pût, des mots encourageants et des témoignages de tendresse tandis que le baron, immobile et silencieux, se tenait debout sur l'avant, comme s'il eût voulu hâter l'instant où il reprendrait possession de sa femme. Les trois marins songeaient à leur besogne, et l'un d'eux, armé d'une gaffe, cherchait à la fixer sur l'écueil. De son côté, Gaston s'était remis à l'eau, et quand la barque se trouva à sa portée, il la poussa doucement et aida à la maintenir. Quant à Clémence, personne, à la voir, n'eût deviné qu'elle revenait de sUoin. Le coude appuyé sur le rocher, elle suivait cette scène d'un oeil curieux et chargé de langueur, et répondait par des gestes caressants aux dé-monstrations lointaines du comte. Dès que la barque fut là, elle put descendre sans un trop grand effort et se jeta dans les bras du vieillard, dont le visage était baigné de larmes. - Cruelle enfant 1 s'écriait-il, que de tourment tu nous a donné ! L'expédition était achevée, et il ne restait plus qu'à rega-gner le rivage. Les marins allaient reprendre les rames quand on s'aperçut que Gaston manquait à l'appel. Au lieu de mon-ter dans l'embarcation, il venait d'exécuter, avec son aisance habituelle, un plongeon qui l'en éloignait. -- Eh bien 1 lui dit le comte quand il reparut à quelques
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 61 4 de Gaston, car le sang a@@mua à ses joues et elle se dégagea doucement. - On vient ! répéta Saint-Pons. - On vient, dit-elle en forme d'écho et si bas qu'à peine put-il l'entendre on vient. Qui donc ? - Votre mari. @H fallait que ce mot eût une singulière puissance pour que la jeune femme s'y montrât sensible comme elle le fut. Elle releva la tête avec vivacité, et accompagnant ses paroles d'un geste douloureux - Gaston, dit-elle, pourquoi ne m'avez-vous pas laissée mourir? - -La barque n'était plus qu'à une petite distance, et les ra-meurs s'arrangeaient de manière à aborder l@écueil par le point le moins agité. Au milieu de ces fonds inégaux et de ces courants capricieux, ce n'était pas une manoeuvre facile. Le vieux comte,-dont le pied n'était pas sûr, restait assis sur l'arrière, adressant à sa fille, du plus loin qu'il le pût, des mots encourageants et des témoignages de tendresse tandis que le baron, immobile et silencieux, se tenait debout sur l'avant, comme s'il eût voulu hâter l'instant où il reprendrait possession de sa femme. Les trois marins songeaient à leur besogne, et l'un d'eux, armé d'une gaffe, cherchait à la fixer sur l'écueil. De son côté, Gaston s'était remis à l'eau, et quand la barque se trouva à sa portée, il la poussa doucement et aida à la maintenir. Quant à Clémence, personne, à la voir, n'eût deviné qu'elle revenait de s@@Uoin. Le coude appuyé sur le rocher, elle suivait cette scène d'un oeil curieux et chargé de langueur, et répondait par des gestes caressants aux dé-monstrations lointaines du comte. Dès que la barque fut là, elle put descendre sans un trop grand effort et se jeta dans les bras du vieillard, dont le visage était baigné de larmes. - Cruelle enfant 1 s'écriait-il, que de tourment tu nous a donné ! L'expédition était achevée, et il ne restait plus qu'à rega-gner le rivage. Les marins allaient reprendre les rames quand on s'aperçut que Gaston manquait à l'appel. Au lieu de mon-ter dans l'embarcation, il venait d'exécuter, avec son aisance habituelle, un plongeon qui l'en éloignait. -- Eh bien 1 lui dit le comte quand il reparut à quelques
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 61@@ de Gaston, car le sang afflua à ses joues et elle se dégagea doucement. -@On vient ! répéta Saint-Pons. -@On vient, dit-elle en forme d'écho et si bas qu'à peine put-il l'entendre on vient. Qui donc ? -@Votre mari. Il fallait que ce mot eût une singulière puissance pour que la jeune femme s'y montrât sensible comme elle le fut. Elle releva la tête avec vivacité, et accompagnant ses paroles d'un geste douloureux -@Gaston, dit-elle, pourquoi ne m'avez-vous pas laissée mourir@ ? @La barque n'était plus qu'à une petite distance, et les ra-meurs s'arrangeaient de manière à aborder l'écueil par le point le moins agité. Au milieu de ces fonds inégaux et de ces courants capricieux, ce n'était pas une manoeuvre facile. Le vieux comte, dont le pied n'était pas sûr, restait assis sur l'arrière, adressant à sa fille, du plus loin qu'il le pût, des mots encourageants et des témoignages de tendresse tandis que le baron, immobile et silencieux, se tenait debout sur l'avant, comme s'il eût voulu hâter l'instant où il reprendrait possession de sa femme. Les trois marins songeaient à leur besogne, et l'un d'eux, armé d'une gaffe, cherchait à la fixer sur l'écueil. De son côté, Gaston s'était remis à l'eau, et quand la barque se trouva à sa portée, il la poussa doucement et aida à la maintenir. Quant à Clémence, personne, à la voir, n'eût deviné qu'elle revenait de si loin. Le coude appuyé sur le rocher, elle suivait cette scène d'un oeil curieux et chargé de langueur, et répondait par des gestes caressants aux dé-monstrations lointaines du comte. Dès que la barque fut là, elle put descendre sans un trop grand effort et se jeta dans les bras du vieillard, dont le visage était baigné de larmes. -@Cruelle enfant ! s'écriait-il, que de tourment tu nous a donné ! L'expédition était achevée, et il ne restait plus qu'à rega-gner le rivage. Les marins allaient reprendre les rames quand on s'aperçut que Gaston manquait à l'appel. Au lieu de mon-ter dans l'embarcation, il venait d'exécuter, avec son aisance habituelle, un plongeon qui l'en éloignait. @-@Eh bien ! lui dit le comte quand il reparut à quelques
- Cruelle enfant 1 s'écriait-il, que de tourment tu nous a donné !
-Cruelle enfant ! s'écriait-il, que de tourment tu nous a donné !@
- Cruelle enfant 1 s'écriait-il, que de tourment tu nous a donné !
-Cruelle enfant ! s'écriait-il, que de tourment tu nous a donné !
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4o4 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES rons pas de rendre compte de ce que nous avons vu, de la tranquillité qui règne au Champ-de-Mars et loin de vous empêcher de faire votre pétition, si l'on vous troublait, nous vous aiderions de la force publique. Si vous doutez de nos intentions, nous vous offrons de rester en ôtage parmi vous jusqu'à ce que foutes les signatures soient apposées. Un citoyen leur donna lecture de la pétition ils la trouvè-rent conforme aux principes ils dirent même qu'ils la signe-raient s'ils ne se trouvaient pas en fonctions. Deux citoyens avaient été arrêtés précédemment à cause d'une rixe avec l'un des aides-de-camp du général ceux qui avaient été témoins de l'arrestation, représentèrent aux officiers munipaux qu'elle était injuste et imméritée ceux-ci engagèrent l'Assemblée à nommer une députation pour aller les réclamer à la municipalité , en leur promettant justice et douze commissaires et les officiers municipaux partent entourés d'un grand nombre des pétitionnaires, qui, les accompagnent jusqu'au détachement là', on se prend la main, et l'on se quitte de la manière la plus amicale. Les officiers municipaux promettent de faire retirer les troupes, et ils l'exécutent peu d'instans après, le Champ-de-Mars fut encore libre et tranquille. Il est ici un trait que nous n'omettrons pas , il faut être juste avant que la troupe se fût retirée, un jeune homme franchissait le glacis en pré-sence du bataillon, et quelques grenadiers l'arrêtant avec rudesse , un d'eux l'atteint de sa baïonnette M. Lefeuvre , d'Arles, commandant le bataillon, accourt à toute bride, et renvoie les soldats à leur poste. Le peuple applaudit et crie Bravo, commandant ! On retourne à l'autel de la patrie, et l'on continue à signer. Les jeunes gens s'amusent à des danses ils font des ronds en chantant l'air Ça ira. Survient un orage le ciel vou-lait-il présager celui qui allaitfondre sur latête des citoyens? onn'en est pas moins ardent àsigner. La pluie cesse, le ciel re-devient calme et serein en moins de deux heures il se trouve
4o4 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES rons pas de rendre compte de ce que nous avons vu, de la tranquillité qui règne au Champ-de-Mars et loin de vous empêcher de faire votre pétition, si l'on vous troublait, nous vous aiderions de la force publique. Si vous doutez de no@s intentions, nous vous offrons de rester en ôtage parmi vous jusqu'à ce que foutes les signatures soient apposées. Un citoyen leur donna lecture de la pétition ils la trouvè-rent conforme aux principes ils dirent même qu'ils la signe-raient s'ils ne se trouvaient pas en fonctions. Deux citoyens avaient été arrêtés précédemment à cause d'une rixe avec l'un des aides-de-camp du général ceux qui avaient été témoins de l'arrestation, représentèrent aux officiers munipaux qu'elle était injuste et imméritée ceux-ci engagèrent l'Assemblée à nommer une députation pour aller les réclamer à la municipalité , en leur promettant justice et douze commissaires et les officiers municipaux partent entourés d'un grand nombre des pétitionnaires, qui, les accompagnent jusqu'au détachement là', on se prend la main, et l'on se quitte de la manière la plus amicale. Les officiers municipaux promettent de faire retirer les troupes, et ils l'exécutent peu d'instans après, le Champ-de-Mars fut encore libre et tranquille. Il est ici un trait que nous n'omettrons pas , il faut être juste avant que la troupe se fût retirée, un jeune homme franchissait le glacis en pré-sence du bataillon, et quelques grenadiers l'arrêtant avec rudesse , un d'eux l'atteint de sa baïonnette M. Lefeuvre , d'Arles, commandant le bataillon, accourt à toute bride, et renvoie les soldats à leur poste. Le peuple applaudit et crie Bravo, commandant ! On retourne à l'autel de la patrie, et l'on continue à signer. Les jeunes gens s'amusent à des danses ils font des ronds en chantant l'air Ça ira. Survient un orage le ciel vou-lait-il présager celui qui allait@fondre sur la@tête des citoyens? on@n'en est pas moins ardent à@signer. La pluie cesse, le ciel re-devient calme et serein en moins de deux heures il se trouve
4o4 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES rons pas de rendre compte de ce que nous avons vu, de la tranquillité qui règne au Champ-de-Mars et loin de vous empêcher de faire votre pétition, si l'on vous troublait, nous vous aiderions de la force publique. Si vous doutez de nous intentions, nous vous offrons de rester en ôtage parmi vous jusqu'à ce que toutes les signatures soient apposées. Un citoyen leur donna lecture de la pétition ils la trouvè-rent conforme aux principes ils dirent même qu'ils la signe-raient s'ils ne se trouvaient pas en fonctions. Deux citoyens avaient été arrêtés précédemment à cause d'une rixe avec l'un des aides-de-camp du général ceux qui avaient été témoins de l'arrestation, représentèrent aux officiers munipaux qu'elle était injuste et imméritée ceux-ci engagèrent l'Assemblée à nommer une députation pour aller les réclamer à la municipalité@, en leur promettant justice et douze commissaires et les officiers municipaux partent entourés d'un grand nombre des pétitionnaires, qui@ les accompagnent jusqu'au détachement là@, on se prend la main, et l'on se quitte de la manière la plus amicale. Les officiers municipaux promettent de faire retirer les troupes, et ils l'exécutent peu d'instans après, le Champ-de-Mars fut encore libre et tranquille. Il est ici un trait que nous n'omettrons pas@, il faut être juste avant que la troupe se fût retirée, un jeune homme franchissait le glacis en pré-sence du bataillon, et quelques grenadiers l'arrêtant avec rudesse@, un d'eux l'atteint de sa baïonnette M. Lefeuvre@, d'Arles, commandant le bataillon, accourt à toute bride, et renvoie les soldats à leur poste. Le peuple applaudit et crie Bravo, commandant@! On retourne à l'autel de la partie, et l'on continue à signer. Les jeunes gens s'amusent à des danses ils font des ronds en chantant l'air Ça ira. Survient un orage le ciel vou-lait-il présager celui qui allait fondre sur la tête des citoyens? on n'en est pas moins ardent à signer. La pluie cesse, le ciel re-devient calme et serein en moins de deux heures il se trouve
Il est ici un trait que nous n'omettrons pas , il faut être juste avant que la troupe se fût retirée, un jeune homme franchissait le glacis en pré-sence du bataillon, et quelques grenadiers l'arrêtant avec rudesse , un d'eux l'atteint de sa baïonnette M. Lefeuvre , d'Arles, commandant le bataillon, accourt à toute bride, et renvoie les soldats à leur poste.
Il est ici un trait que nous n'omettrons pas, il faut être juste avant que la troupe se fût retirée, un jeune homme franchissait le glacis en pré-sence du bataillon, et quelques grenadiers l'arrêtant avec rudesse, un d'eux l'atteint de sa baïonnette M. Lefeuvre, d'Arles, commandant le bataillon, accourt à toute bride, et renvoie les soldats à leur poste.@@@
Il est ici un trait que nous n'omettrons pas , il faut être juste avant que la troupe se fût retirée, un jeune homme franchissait le glacis en pré-sence du bataillon, et quelques grenadiers l'arrêtant avec rudesse , un d'eux l'atteint de sa baïonnette M. Lefeuvre , d'Arles, commandant le bataillon, accourt à toute bride, et renvoie les soldats à leur poste.
Il est ici un trait que nous n'omettrons pas, il faut être juste avant que la troupe se fût retirée, un jeune homme franchissait le glacis en pré-sence du bataillon, et quelques grenadiers l'arrêtant avec rudesse, un d'eux l'atteint de sa baïonnette M. Lefeuvre, d'Arles, commandant le bataillon, accourt à toute bride, et renvoie les soldats à leur poste.
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EFFETS PSYCHOLOGIQUES DANS LE SOMNAMBULISME 119 ces matières se trouvent dans le petit intestin, elles y sé-journent longtemps. - Je vois une petite chose ronde, blanche - c'est vieux, c'est rond, gris je ne vois ni tête, ni queue, ce ne sont pas des vers attendez que je voie bien. - Oh! ce sont des vers, il n'y en a pas qu'un. - Dans l'intestin qui reçoit la nourriture, ce n'est'plus la même chose cela a une forme de ver cela a une tête qui est grosse comme le pouce elle tourne jusqu'à l'intestin grêle c'est attaché après c'est long d'un mètre, - ça a des yeux ronds, gros, une bouche large comme le pouce il se nourrit de sang et du suc des aliments. - Il est né avec l'individu et il s'est développé en lui. - Si on l'empoisonne, je crains qu'il ne l'étouffé. Lorsque je vis que cette seconde somnambule m'accusait la même chose que la première, je commençai à être ébranlé et je pensai qu'elles pouvaient à elles deux avoir raison la seconde ordonna un traitement qui fut approuvé par la première. D'autres consultations eurent lieu, et toujours les deux somnambules virent l'animal, elles accusèrent sa mort et sa sortie mais, hélas ! s'il sortit, il se fit invisible, ce qui était difficile, puisque toutes les deux l'avaient désigné comme ayant un mètre de long. Ces deux somnambules se trompaient il n'y avait pas de ver, et c'était un effet de leur imagination la coïncidence d'opinion et de vue est difficile à expliquer mais enfin le fait est là il n'y a pas eu le plus petit indice de ver, je le répète, elles s'étaient trompées. Si deux somnambules peuvent se tromper sur les cheveux de la même personne, si leur imagination peut divaguer comme dans le cas ci-dessus, n'est-on pas autorisé à dire que le somnambulisme ne peut être de quelque utilité? Quant à moi, je l'affirme dans toute la franchise de mon âme, non, le somnambulisme n'est pas utile, il est plutôt dangereux dans l'état actuel des choses. Lorsque je fais des expériences de lucidité, je ne mets point de bandeau sur les yeux ni sur la figure cette pratique fatigue et échauffe inutilement les somnambules, et n'est
EFFETS PSYCHOLOGIQUES DANS LE SOMNAMBULISME 119 ces matières se trouvent dans le petit intestin, elles y sé-journent longtemps. - Je vois une petite chose ronde, blanche - c'est vieux, c'est rond, gris je ne vois ni tête, ni queue, ce ne sont pas des vers attendez que je voie bien. - Oh! ce sont des vers, il n'y en a pas qu'un. - Dans l'intestin qui reçoit la nourriture, ce n'est'plus la même chose cela a une forme de ver cela a une tête qui est grosse comme le pouce elle tourne jusqu'à l'intestin grêle c'est attaché après c'est long d'un mètre, - ça a des yeux ronds, gros, une bouche large comme le pouce il se nourrit de sang et du suc des aliments. - Il est né avec l'individu et il s'est développé en lui. - Si on l'empoisonne, je crains qu'il ne l'étouffé. Lorsque je vis que cette seconde somnambule m'accusait la même chose que la première, je commençai à être ébranlé et je pensai qu'elles pouvaient à elles deux avoir raison la seconde ordonna un traitement qui fut approuvé par la première. D'autres consultations eurent lieu, et toujours les deux somnambules virent l'animal, elles accusèrent sa mort et sa sortie mais, hélas ! s'il sortit, il se fit invisible, ce qui était difficile, puisque toutes les deux l'avaient désigné comme ayant un mètre de long. Ces deux somnambules se trompaient il n'y avait pas de ver, et c'était un effet de leur imagination la coïncidence d'opinion et de vue est difficile à expliquer mais enfin le fait est là il n'y a pas eu le plus petit indice de ver, je le répète, elles s'étaient trompées. Si deux somnambules peuvent se tromper sur les cheveux de la même personne, si leur imagination peut divaguer comme dans le cas ci-dessus, n'est-on pas autorisé à dire que le somnambulisme ne peut être de quelque utilité@? Quant à moi, je l'affirme dans toute la franchise de mon âme, non, le somnambulisme n'est pas utile, il est plutôt dangereux dans l'état actuel des choses. Lorsque je fais des expériences de lucidité, je ne mets point de bandeau sur les yeux ni sur la figure cette pratique fatigue et échauffe inutilement les somnambules, et n'est
EFFETS PSYCHOLOGIQUES DANS LE SOMNAMBULISME 119 ces matières se trouvent dans le petit intestin, elles y sé-journent longtemps. -@Je vois une petite chose ronde, blanche -@c'est vieux, c'est rond, gris je ne vois ni tête, ni queue, ce ne sont pas des vers attendez que je voie bien. -@Oh! ce sont des vers, il n'y en a pas qu'un. -@Dans l'intestin qui reçoit la nourriture, ce n'est plus la même chose cela a une forme de ver cela a une tête qui est grosse comme le pouce elle tourne jusqu'à l'intestin grêle c'est attaché après c'est long d'un mètre, -@ça a des yeux ronds, gros, une bouche large comme le pouce il se nourrit de sang et du suc des aliments. -@Il est né avec l'individu et il s'est développé en lui. -@Si on l'empoisonne, je crains qu'il ne l'étouffe. Lorsque je vis que cette seconde somnambule m'accusait la même chose que la première, je commençai à être ébranlé et je pensai qu'elles pouvaient à elles deux avoir raison la seconde ordonna un traitement qui fut approuvé par la première. D'autres consultations eurent lieu, et toujours les deux somnambules virent l'animal, elles accusèrent sa mort et sa sortie mais, hélas ! s'il sortit, il se fit invisible, ce qui était difficile, puisque toutes les deux l'avaient désigné comme ayant un mètre de long. Ces deux somnambules se trompaient il n'y avait pas de ver, et c'était un effet de leur imagination la coïncidence d'opinion et de vue est difficile à expliquer mais enfin le fait est là il n'y a pas eu le plus petit indice de ver, je le répète, elles s'étaient trompées. Si deux somnambules peuvent se tromper sur les cheveux de la même personne, si leur imagination peut divaguer comme dans le cas ci-dessus, n'est-on pas autorisé à dire que le somnambulisme ne peut être de quelque utilité ? Quant à moi, je l'affirme dans toute la franchise de mon âme, non, le somnambulisme n'est pas utile, il est plutôt dangereux dans l'état actuel des choses. Lorsque je fais des expériences de lucidité, je ne mets point de bandeau sur les yeux ni sur la figure cette pratique fatigue et échauffe inutilement les somnambules, et n'est
Si deux somnambules peuvent se tromper sur les cheveux de la même personne, si leur imagination peut divaguer comme dans le cas ci-dessus, n'est-on pas autorisé à dire que le somnambulisme ne peut être de quelque utilité?@
Si deux somnambules peuvent se tromper sur les cheveux de la même personne, si leur imagination peut divaguer comme dans le cas ci-dessus, n'est-on pas autorisé à dire que le somnambulisme ne peut être de quelque utilité ?
Si deux somnambules peuvent se tromper sur les cheveux de la même personne, si leur imagination peut divaguer comme dans le cas ci-dessus, n'est-on pas autorisé à dire que le somnambulisme ne peut être de quelque utilité?
Si deux somnambules peuvent se tromper sur les cheveux de la même personne, si leur imagination peut divaguer comme dans le cas ci-dessus, n'est-on pas autorisé à dire que le somnambulisme ne peut être de quelque utilité ?
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276 L'ART DE MAGNÉTISER tous réunis chez le docteur, nous allâmes ouvrir la porte à l'Irlandais, et les médecins s'assurèrent dè son état. Le pouls était absolument le même, la peau l'était également il n'était pas plus maigre, n'avait rien perdu de ses forces on le fit descendre au salon, on lui fit la barbe devant nous, et, comme il désirait entendre la messe, nous le conduisîmes à l'église. Deux personnes le tenaient sous le bras, et nous l'entourions devant, derrière et sur les côtés, de sorte qu'il lui était impossible d'avoir la moindre communication avec qui que ce fût. On le ramena, et on l'enferma de nou-veau en observant les mêmes précautions. Le dimanche suivant, qui formait le quinzième jour, nous nous réunîmes, et on lui ouvrit la porte. Les médecins trouvèrent le pouls un peu plus faible, la peau très légèrement moite, la langue tout aussi bonne son haleine était la même, enfin rien n'annonçait qu'il eût fait une abstinence complète. Ses urines étaient peu abondantes, mais naturelles il n'y avait pas d'excréments. Pour les vingt personnes qui avaient été présentes, cet homme était bien resté quinze jours sans boire ni manger, et son état de santé n'avait reçu nulle altération. Pour nous tous, il n'y avait pas de doute qu'il pût rester quinze autres jours dans cet état sans être plus affaibli. Il le proposa lui-même, mais tout le monde regarda l'expérience comme satisfaisante. Voici un autre fait qui démontre également à quel point la volonté agit sur soi-même. A Manchester, M. Larmick, âgé de dix-huit ans, élève en médecine, après avoir vu mes séances de magnétisme, se mit dans un état tout particulier par sa propre volonté, ses bras se tordaient, les muscles de ses jambes se contrac-taient, sa tête se renversait en arrière, son cou se gonflait, et, après quelques minutes, il se trouvait dans une position impossible à soutenir longtemps. Tout son corps se para-lysait il ne pouvait parler, il ne voyait plus, il n'entendait plus son cou et toute sa face étaient rouges on pouvait craindre une mort instantanée. Pendant tout le temps qu'il restait dans cet état, il se manifestait chez lui une insensibi-
276 L'ART DE MAGNÉTISER tous réunis chez le docteur, nous allâmes ouvrir la porte à l'Irlandais, et les médecins s'assurèrent dè son état. Le pouls était absolument le même, la peau l'était également il n'était pas plus maigre, n'avait rien perdu de ses forces on le fit descendre au salon, on lui fit la barbe devant nous, et, comme il désirait entendre la messe, nous le conduisîmes à l'église. Deux personnes le tenaient sous le bras, et nous l'entourions devant, derrière et sur les côtés, de sorte qu'il lui était impossible d'avoir la moindre communication avec qui que ce fût. On le ramena, et on l'enferma de nou-veau en observant les mêmes précautions. Le dimanche suivant, qui formait le quinzième jour, nous nous réunîmes, et on lui ouvrit la porte. Les médecins trouvèrent le pouls un peu plus faible, la peau très légèrement moite, la langue tout aussi bonne son haleine était la même, enfin rien n'annonçait qu'il eût fait une abstinence complète. Ses urines étaient peu abondantes, mais naturelles il n'y avait pas d'excréments. Pour les vingt personnes qui avaient été présentes, cet homme était bien resté quinze jours sans boire ni manger, et son état de santé n'avait reçu nulle altération. Pour nous tous, il n'y avait pas de doute qu'il pût rester quinze autres jours dans cet état sans être plus affaibli. Il le proposa lui-même, mais tout le monde regarda l'expérience comme satisfaisante. Voici un autre fait qui démontre également à quel point la volonté agit sur soi-même. A Manchester, M. Larmick, âgé de dix-huit ans, élève en médecine, après avoir vu mes séances de magnétisme, se mit dans un état tout particulier par sa propre volonté, ses bras se tordaient, les muscles de ses jambes se contrac-taient, sa tête se renversait en arrière, son cou se gonflait, et, après quelques minutes, il se trouvait dans une position impossible à soutenir longtemps. Tout son corps se para-lysait il ne pouvait parler, il ne voyait plus, il n'entendait plus son cou et toute sa face étaient rouges on pouvait craindre une mort instantanée. Pendant tout le temps qu'il restait dans cet état, il se manifestait chez lui une insensibi-
276 L'ART DE MAGNÉTISER tous réunis chez le docteur, nous allâmes ouvrir la porte à l'Irlandais, et les médecins s'assurèrent de son état. Le pouls était absolument le même, la peau l'était également il n'était pas plus maigre, n'avait rien perdu de ses forces on le fit descendre au salon, on lui fit la barbe devant nous, et, comme il désirait entendre la messe, nous le conduisîmes à l'église. Deux personnes le tenaient sous le bras, et nous l'entourions devant, derrière et sur les côtés, de sorte qu'il lui était impossible d'avoir la moindre communication avec qui que ce fût. On le ramena, et on l'enferma de nou-veau en observant les mêmes précautions. Le dimanche suivant, qui formait le quinzième jour, nous nous réunîmes, et on lui ouvrit la porte. Les médecins trouvèrent le pouls un peu plus faible, la peau très légèrement moite, la langue tout aussi bonne son haleine était la même, enfin rien n'annonçait qu'il eût fait une abstinence complète. Ses urines étaient peu abondantes, mais naturelles il n'y avait pas d'excréments. Pour les vingt personnes qui avaient été présentes, cet homme était bien resté quinze jours sans boire ni manger, et son état de santé n'avait reçu nulle altération. Pour nous tous, il n'y avait pas de doute qu'il pût rester quinze autres jours dans cet état sans être plus affaibli. Il le proposa lui-même, mais tout le monde regarda l'expérience comme satisfaisante. Voici un autre fait qui démontre également à quel point la volonté agit sur soi-même. A Manchester, M. Larmick, àgé de dix-huit ans, élève en médecine, après avoir vu mes séances de magnétisme, se mit dans un état tout particulier par sa propre volonté, ses bras se tordaient, les muscles de ses jambes se contrac-taient, sa tête se renversait en arrière, son cou se gonflait, et, après quelques minutes, il se trouvait dans une position impossible à soutenir longtemps. Tout son corps se para-lysait il ne pouvait parler, il ne voyait plus, il n'entendait plus son cou et toute sa face étaient rouges on pouvait craindre une mort instantanée. Pendant tout le temps qu'il restait dans cet état, il se manifestait chez lui une insensibi-
Pour nous tous, il n'y avait pas de doute qu'il pût rester quinze autres jours dans cet état sans être plus affaibli.
Pour nous tous, il n'y avait pas de doute qu'il pût rester quinze autres jours dans cet état sans être plus affaibli.
Pour nous tous, il n'y avait pas de doute qu'il pût rester quinze autres jours dans cet état sans être plus affaibli.
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284 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. XXXIY Le premier mouvement de Ludovic, lorsqu'il entra dans la chambre de Marguerite, fut de jeter les yeux sur le lit, et, à l'aspect de ce corps inanimé, il ressentit un coup si violent qu'il crut que la vie allait le quitter. Le docteur, plus calme et plus maître de lui, était déjà près de la victime , touchait ses membres refroidis et cherchait à y découvrir quelque signe de vie. Il y eut là quelques secondes pleines d'une hor-rible anxiété, et un silence effrayant régna dans cette cham-bre. Le concierge levait les mains au ciel et Ludovic tenait les yeux attachés sur le praticien, comme si sa propre exis-tence eût dépendu de l'arrêt qu'il allait rendre. - Eh bien ? dit-il, avec un accent plein d'angoisse et un geste suppliant. Le front du docteur était couvert de nuages et ses mouve-ments indiquaient une grande préoccupation. Tantôt il tenait son oreille appuyée sur le coeur pour y surprendre quelque battement, tantôt il approchait une glace des lèvres et des narines pour voir si quelque souffle ne ternirait pas le poli du verre et ne lui fournirait pas d'indice satisfaisant. Enfin il parla, et ses premiers mots n'étaient pas de nature à don-ner de l'espoir. - On ne peut rien dire, répéta-t-il à trois reprises diffé-rentes. Jamais plus douloureuse scène ne s'offrit aux regards le concierge lui-même ne pouvait y assister d'un oeil sec. Sur cette couche, une jeune fiile, blanche comme le marbre, et plus belle dans la mort qu'elle ne l'avait été dans la vie puis ce jeune homme qui portait la douleur écrite sur le front et semblait frappé du même coup partout le deuil, un deuil sans limites comme sans remède. Cependant le docteur, tout sombre qu'il fût, ne négligeait aucun moyen pour ranimer dans ce cadavre l'ombre de vie qui pouvait y rester. Il semblait surtout en quête d'un ren-
284 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. XXXIY Le premier mouvement de Ludovic, lorsqu'il entra dans la chambre de Marguerite, fut de jeter les yeux sur le lit, et, à l'aspect de ce corps inanimé, il ressentit un coup si violent qu'il crut que la vie allait le quitter. Le docteur, plus calme et plus maître de lui, était déjà près de la victime , touchait ses membres refroidis et cherchait à y découvrir quelque signe de vie. Il y eut là quelques secondes pleines d'une hor-rible anxiété, et un silence effrayant régna dans cette cham-bre. Le concierge levait les mains au ciel et Ludovic tenait les yeux attachés sur le praticien, comme si sa propre exis-tence eût dépendu de l'arrêt qu'il allait rendre. - Eh bien ? dit-il, avec un accent plein d'angoisse et un geste suppliant. Le front du docteur était couvert de nuages et ses mouve-ments indiquaient une grande préoccupation. Tantôt il tenait son oreille appuyée sur le coeur pour y surprendre quelque battement, tantôt il approchait une glace des lèvres et des narines pour voir si quelque souffle ne ternirait pas le poli du verre et ne lui fournirait pas d'indice satisfaisant. Enfin il parla, et ses premiers mots n'étaient pas de nature à don-ner de l'espoir. - On ne peut rien dire, répéta-t-il à trois reprises diffé-rentes. Jamais plus douloureuse scène ne s'offrit aux regards le concierge lui-même ne pouvait y assister d'un oeil sec. Sur cette couche, une jeune fiile, blanche comme le marbre, et plus belle dans la mort qu'elle ne l'avait été dans la vie puis ce jeune homme qui portait la douleur écrite sur le front et semblait frappé du même coup partout le deuil, un deuil sans limites comme sans remède. Cependant le docteur, tout sombre qu'il fût, ne négligeait aucun moyen pour ranimer dans ce cadavre l'ombre de vie qui pouvait y rester. Il semblait surtout en quête d'un ren-
284 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. XXXIV Le premier mouvement de Ludovic, lorsqu'il entra dans la chambre de Marguerite, fut de jeter les yeux sur le lit, et, à l'aspect de ce corps inanimé, il ressentit un coup si violent qu'il crut que la vie allait le quitter. Le docteur, plus calme et plus maître de lui, était déjà près de la victime@, touchait ses membres refroidis et cherchait à y découvrir quelque signe de vie. Il y eut là quelques secondes pleines d'une hor-rible anxiété, et un silence effrayant régna dans cette cham-bre. Le concierge levait les mains au ciel et Ludovic tenait les yeux attachés sur le praticien, comme si sa propre exis-tence eût dépendu de l'arrêt qu'il allait rendre. -@Eh bien ? dit-il, avec un accent plein d'angoisse et un geste suppliant. Le front du docteur était couvert de nuages et ses mouve-ments indiquaient une grande préoccupation. Tantôt il tenait son oreille appuyée sur le coeur pour y surprendre quelque battement, tantôt il approchait une glace des lèvres et des narines pour voir si quelque souffle ne ternirait pas le poli du verre et ne lui fournirait pas d'indice satisfaisant. Enfin il parla, et ses premiers mots n'étaient pas de nature à don-ner de l'espoir. -@On ne peut rien dire, répéta-t-il à trois reprises diffé-rentes. Jamais plus douloureuse scène ne s'offrit aux regards le concierge lui-même ne pouvait y assister d'un oeil sec. Sur cette couche, une jeune fille, blanche comme le marbre, et plus belle dans la mort qu'elle ne l'avait été dans la vie puis ce jeune homme qui portait la douleur écrite sur le front et semblait frappé du même coup partout le deuil, un deuil sans limites comme sans remède. Cependant le docteur, tout sombre qu'il fût, ne négligeait aucun moyen pour ranimer dans ce cadavre l'ombre de vie qui pouvait y rester. Il semblait surtout en quête d'un ren-
Il y eut là quelques secondes pleines d'une hor-rible anxiété, et un silence effrayant régna dans cette cham-bre.
Il y eut là quelques secondes pleines d'une hor-rible anxiété, et un silence effrayant régna dans cette cham-bre.
Il y eut là quelques secondes pleines d'une hor-rible anxiété, et un silence effrayant régna dans cette cham-bre.
Il y eut là quelques secondes pleines d'une hor-rible anxiété, et un silence effrayant régna dans cette cham-bre.
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7 d'enfants, on ne peut se dissimuler que les mêmes causes, ep supprimant ou restreignant cette sorte de départ que la nature tend à exécuter dans le premier âge de la vie entre les sujets faibles et les sujets robustes, n'aient multiplié la proportion des pre-miers parmi la population adulte 1 . L'économie politique transcendante qui ne regarde pas le nombre comme le seul facteur essentiel de la puissance des nations et qui place avant lui l'énergie physique et morale des hommes, peut déplorer ce résultat , mais la religion et la philanthropie doivent s'en applaudir. Toutefois, de l'heureuse réduction apportée aux anciens chiffres de la mortalité par les progrès de la science, il naît pour les médecins et pour les gouver-nements une obligation nouvelle, le devoir de re-chercher les moyens d'atténuer les conséquences qui résultent pour respèce humaine, considérée relative-ment à son type et à sa vigueur physique, des influen-ces diverses que tendent à exercer sur elle l'extension des arts industriels d'une part, et de l'autre, la mul-tiplication des individus nativement débiles, soustraits 1 Non-seulement la variole éliminait en général la portion la plus débile de la population , mais il est encore probable qu'elle n'était pas sans influence quant au perfectionnement de la constitution chez les sujets qui avaient résisté à son atteinte. La dépuration qu'elle produi-sait dans les lluides de l'économie n'a pas été niée par les promoteurs les plus ardents de la vaccine car ils allèguent en faveur de celle-ci une action analogue, moins sujette à des éventualités périlleuses, mais , par compensation , moins étendue. Ainsi, en accordant qu'au point de vue individuel et humanitaire l'inoculation jennerienne a été un bienfait de l'art, on a pu tans paradoxe contester ses avantages sous le rapport d l'intérêt politique le plus élevé, celui de la puissance nationale.
7 d'enfants, on ne peut se dissimuler que les mêmes causes, ep supprimant ou restreignant cette sorte de départ que la nature tend à exécuter dans le premier âge de la vie entre les sujets faibles et les sujets robustes, n'aient multiplié la proportion des pre-miers parmi la population adulte 1 . L'économie politique transcendante qui ne regarde pas le nombre comme le seul facteur essentiel de la puissance des nations et qui place avant lui l'énergie physique et morale des hommes, peut déplorer ce résultat , mais la religion et la philanthropie doivent s'en applaudir. Toutefois, de l'heureuse réduction apportée aux anciens chiffres de la mortalité par les progrès de la science, il naît pour les médecins et pour les gouver-nements une obligation nouvelle, le devoir de re-chercher les moyens d'atténuer les conséquences qui résultent pour @respèce humaine, considérée relative-ment à son type et à sa vigueur physique, des influen-ces diverses que tendent à exercer sur elle l'extension des arts industriels d'une part, et de l'autre, la mul-tiplication des individus nativement débiles, soustraits 1 Non-seulement la variole éliminait en général la portion la plus débile de la population , mais il est encore probable qu'elle n'était pas sans influence quant au perfectionnement de la constitution chez les sujets qui avaient résisté à son atteinte. La dépuration qu'elle produi-sait dans les lluides de l'économie n'a pas été niée par les promoteurs les plus ardents de la vaccine car ils allèguent en faveur de celle-ci une action analogue, moins sujette à des éventualités périlleuses, mais , par compensation , moins étendue. Ainsi, en accordant qu'au point de vue individuel et humanitaire l'inoculation jennerienne a été un bienfait de l'art, on a pu tans paradoxe contester ses avantages sous le rapport d@ l'intérêt politique le plus élevé, celui de la puissance nationale.
7 d'enfants, on ne peut se dissimuler que les mêmes causes, en supprimant ou restreignant cette sorte de départ que la nature tend à exécuter dans le premier âge de la vie entre les sujets faibles et les sujets robustes, n'aient multiplié la proportion des pre-miers parmi la population adulte 1 . L'économie politique transcendante qui ne regarde pas le nombre comme le seul facteur essentiel de la puissance des nations et qui place avant lui l'énergie physique et morale des hommes, peut déplorer ce résultat@, mais la religion et la philanthropie doivent s'en applaudir. Toutefois, de l'heureuse réduction apportée aux anciens chiffres de la mor@alité par les progrès de la science, il naît pour les médecins et pour les gouver-nements une obligation nouvelle, le devoir de re-chercher les moyens d'atténuer les conséquences qui résultent pour l'espèce humaine, considérée relative-ment à son type et à sa vigueur physique, des influen-ces diverses que tendent à exercer sur elle l'extension des arts industriels d'une part, et de l'autre, la mul-tiplication des individus nativement débiles, soustraits 1 Non-seulement la variole éliminait en général la portion la plus débile de la population@, mais il est encore probable q@'elle n'était pas sans influence quant au perfectionnement de la constitution chez les sujets qui avaient résisté à son atteinte. La dépuration qu'elle produi-sait dans les fluides de l'économie n'a pas été niée par les promoteurs les plus ardents de la vaccine car ils allèguent en faveur de celle-ci une action analogue, moins sujette à des éventualités périlleuses, mais@, par compensation@, moins étendue. Ainsi, en accordant qu'au point de vue individuel et humanitaire l'inoculation jennerienne a été un bienfait de l'art, on a pu sans paradoxe contester ses avantages sous le rapport de l'intérêt politique le plus élevé, celui de la puissance nationale.
7 d'enfants, on ne peut se dissimuler que les mêmes causes, ep supprimant ou restreignant cette sorte de départ que la nature tend à exécuter dans le premier âge de la vie entre les sujets faibles et les sujets robustes, n'aient multiplié la proportion des pre-miers parmi la population adulte 1 .
7 d'enfants, on ne peut se dissimuler que les mêmes causes, en supprimant ou restreignant cette sorte de départ que la nature tend à exécuter dans le premier âge de la vie entre les sujets faibles et les sujets robustes, n'aient multiplié la proportion des pre-miers parmi la population adulte 1 .
7 d'enfants, on ne peut se dissimuler que les mêmes causes, ep supprimant ou restreignant cette sorte de départ que la nature tend à exécuter dans le premier âge de la vie entre les sujets faibles et les sujets robustes, n'aient multiplié la proportion des pre-miers parmi la population adulte 1 .
7 d'enfants, on ne peut se dissimuler que les mêmes causes, en supprimant ou restreignant cette sorte de départ que la nature tend à exécuter dans le premier âge de la vie entre les sujets faibles et les sujets robustes, n'aient multiplié la proportion des pre-miers parmi la population adulte 1 .
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222 L'ART DE MAGNÉTISER Le 26, et non le 16 comme elle nous l'avait annoncé, elle marcha éveillée. Pendant la séance, elle fut prise tout à coup d'un violent tremblement nerveux tout le corps était en mouvement, comme dans un accès de danse de Saint-Guy. Aussitôt que je fus parvenu à le faire cesser, elle me dit Je pourrai marcher éveillée. Lorsqu'elle fut dans l'état normal, je lui proposai de mar-cher. Elle crut que je plaisantais mais, comme j'insistais et que je me mis en mesure de lui venir en aide, en la prenant sous-le bras pour la soulever, elle se laissa faire. Rien ne pourrait peindre l'étonnement qu'elle éprouva lorsqu'elle se vit debout, se soutenant seule elle n'osait remuer le pied. Enfin, après bien des prières et des encou-ragements, elle osa en avancer un, puis un second, et nous gagnâmes ainsi la fenêtre. Non, je le répète, rien n'aurait pu rendre les sentiments qui se peignirent sur ce visage si mobile l'étonnement, la joie, le bonheur, l'inquiétude, la crainte tous ces sentiments se présentaient, se confondaient, disparaissaient. Elle ne pouvait en croire ses yeux. Est-ce bien moi, disait-elle, est-ce bien moi qui marche ! Mais non, je ne puis le croire c'est vous qui me portez, c'est vous qui faites aller mes jambes ! Mais non, c'est bien moi ah ! c'est moi, c'est moi !. Il me fallut la faire asseoir aussitôt, car elle fut sur le point de s'évanouir. J'avoue franchement que ce fut un des plus doux moments de ma vie j'étais bien récompensé de toutes les fatigues, de tous les tourments que j'avais éprouvés. Les 27, 28, 29, 30 septembre, elle éprouva une grande faiblesse que je ne savais à quoi attribuer, et, dès le 1er oc-tobre, il y eut des pertes blanches qui continuèrent jusqu'au 6, et ce jour-là les règles parurent mais elles cessèrent dès le 7. Le 8, la faiblesse disparut comme par enchantement, et pendant son sommeil elle marcha très bien. Les 9, 10, 11, elle marcha éveillée. Le 12, elle sortit en voiture. Le 13, elle alla se promener en voiture, et, sur la route
222 L'ART DE MAGNÉTISER Le 26, et non le 16 comme elle nous l'avait annoncé, elle marcha éveillée. Pendant la séance, elle fut prise tout à coup d'un violent tremblement nerveux tout le corps était en mouvement, comme dans un accès de danse de Saint-Guy. Aussitôt que je fus parvenu à le faire cesser, elle me dit Je pourrai marcher éveillée. Lorsqu'elle fut dans l'état normal, je lui proposai de mar-cher. Elle crut que je plaisantais mais, comme j'insistais et que je me mis en mesure de lui venir en aide, en la prenant sous-le bras pour la soulever, elle se laissa faire. Rien ne pourrait peindre l'étonnement qu'elle éprouva lorsqu'elle se vit debout, se soutenant seule elle n'osait remuer le pied. Enfin, après bien des prières et des encou-ragements, elle osa en avancer un, puis un second, et nous gagnâmes ainsi la fenêtre. Non, je le répète, rien n'aurait pu rendre les sentiments qui se peignirent sur ce visage si mobile l'étonnement, la joie, le bonheur, l'inquiétude, la crainte tous ces sentiments se présentaient, se confondaient, disparaissaient. Elle ne pouvait en croire ses yeux. Est-ce bien moi, disait-elle, est-ce bien moi qui marche ! Mais non, je ne puis le croire c'est vous qui me portez, c'est vous qui faites aller mes jambes ! Mais non, c'est bien moi ah ! c'est moi, c'est moi@ !. Il me fallut la faire asseoir aussitôt, car elle fut sur le point de s'évanouir. J'avoue franchement que ce fut un des plus doux moments de ma vie j'étais bien récompensé de toutes les fatigues, de tous les tourments que j'avais éprouvés. Les 27, 28, 29, 30 septembre, elle éprouva une grande faiblesse que je ne savais à quoi attribuer, et, dès le 1er oc-tobre, il y eut des pertes blanches qui continuèrent jusqu'au 6, et ce jour-là les règles parurent mais elles cessèrent dès le 7. Le 8, la faiblesse disparut comme par enchantement, et pendant son sommeil elle marcha très bien. Les 9, 10, 11, elle marcha éveillée. Le 12, elle sortit en voiture. Le 13, elle alla se promener en voiture, et, sur la route
222 L'ART DE MAGNÉTISER Le 26, et non le 16 comme elle nous l'avait annoncé, elle marcha éveillée. Pendant la séance, elle fut prise tout à coup d'un violent tremblement nerveux tout le corps était en mouvement, comme dans un accès de danse de Saint-Guy. Aussitôt que je fus parvenu à le faire cesser, elle me dit Je pourrai marcher éveillée. Lorsqu'elle fut dans l'état normal, je lui proposai de mar-cher. Elle crut que je plaisantais mais, comme j'insistais et que je me mis en mesure de lui venir en aide, en la prenant sous le bras pour la soulever, elle se laissa faire. Rien ne pourrait peindre l'étonnement qu'elle éprouva lorsqu'elle se vit debout, se soutenant seule elle n'osait remuer le pied. Enfin, après bien des prières et des encou-ragements, elle osa en avancer un, puis un second, et nous gagnâmes ainsi la fenêtre. Non, je le répète, rien n'aurait pu rendre les sentiments qui se peignirent sur ce visage si mobile l'étonnement, la joie, le bonheur, l'inquiétude, la crainte tous ces sentiments se présentaient, se confondaient, disparaissaient. Elle ne pouvait en croire ses yeux. Est-ce bien moi, disait-elle, est-ce bien moi qui marche ! Mais non, je ne puis le croire c'est vous qui me portez, c'est vous qui faites aller mes jambes@! Mais non, c'est bien moi ah@! c'est moi, c'est moi!... Il me fallut la faire asseoir aussitôt, car elle fut sur le point de s'évanouir. J'avoue franchement que ce fut un des plus doux moments de ma vie j'étais bien récompensé de toutes les fatigues, de tous les tourments que j'avais éprouvés. Les 27, 28, 29, 30 septembre, elle éprouva une grande faiblesse que je ne savais à quoi attribuer, et, dès le 1er oc-tobre, il y eut des pertes blanches qui continuèrent jusqu'au 6, et ce jour-là les règles parurent mais elles cessèrent dès le 7. Le 8, la faiblesse disparut comme par enchantement, et pendant son sommeil elle marcha très bien. Les 9, 10, 11, elle marcha éveillée. Le 12, elle sortit en voiture. Le 13, elle alla se promener en voiture, et, sur la route
J'avoue franchement que ce fut un des plus doux moments de ma vie j'étais bien récompensé de toutes les fatigues, de tous les tourments que j'avais éprouvés.
J'avoue franchement que ce fut un des plus doux moments de ma vie j'étais bien récompensé de toutes les fatigues, de tous les tourments que j'avais éprouvés.
J'avoue franchement que ce fut un des plus doux moments de ma vie j'étais bien récompensé de toutes les fatigues, de tous les tourments que j'avais éprouvés.
J'avoue franchement que ce fut un des plus doux moments de ma vie j'étais bien récompensé de toutes les fatigues, de tous les tourments que j'avais éprouvés.
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ÉTUDES DE PHYSIOLOGIE 15 organes du ventre et de la poitrine, le centre des opérations affec-tives et morales, pour l'enfermer dans le cerveau, il faut l'étendre à tout. Il faut dire que le coeur est l'agent de la circulation san-guine et n'est ni la source ni la mesure du courage, de la colère, de l'ambition et de toutes ces passions vigoureuses mêlées de bien et de mal que la haine ne vient pas du foie ni de l'estomac que le sens maternel lui-même, quoique si profondément organique, ne vient pas de l'utérus seul. Toutes les impressions viscérales ont besoin de la coopération cérébrale et de l'intervention de l'esprit, pour devenir des affections et des sentiments. Même chez les ani-maux, le travail nerveux est nécessaire mais si vous voulez savoir ce que l'esprit y ajoute dans l'homme, comparez l'instinct d'une poule qui protège ses poussins pendant des jours, ou d'une chienne qui allaite ses petits, avec le spectacle de vertu sublime que nous montre, chaque jour, la femme qui aime ses enfants. V. Notre exposition ne peut être utile, que si elle est claire et si elle explique graduellement les choses obscures, en avançant vers la vérité. Nous arrivons à ce point-ci pourquoi, entre tous les organes, l'homme a-t il choisi le coeur pour le représenter après la mort? Deux premiers motifs ont pu décider ce choix. Nous allons les indiquer puis nous verrons s'il n'en existe pas un troisième. En premier lieu, on aura reconnu que le coeur est un organe nécessaire à la vie, le plus essentiel peut-être. En second lieu, on aura reconnu facilement qu'il est peu volumineux, qu'il doit être aisé à retirer du corps et même assez facile à conserver. Ces appréciations sont exactes. Pourtant on va voir que, histo-riquement au moins, la première n'a pas dû avoir une influence marquée. Les anciens connaissaient à peine le coeur ils ignoraient son rôle et son action. Aristote, si savant pour son temps, le regarde comme le centre des vaisseaux du sang et, à cause de cela, comme étant le foyer de la chaleur innée . On croyait qu'il envoie de l'air irvsOfjux dans le corps par les tuyaux artériels qui, sur le cadavre, sont vides, tandis que les veines sont remplies de sang. Galion crut que le sang se formait dans le foie, d'où il allait au coeur, et que celui-ci en lançant dans le cerveau de l'air par les artères céré-brales, y faisait naître les esprits animaux qui sont les instruments do l'âme raisonnable, ainsi que Descartes a continué de le dire. A
ÉTUDES DE PHYSIOLOGIE 15 organes du ventre et de la poitrine, le centre des opérations affec-tives et morales, pour l'enfermer dans le cerveau, il faut l'étendre à tout. Il faut dire que le coeur est l'agent de la circulation san-guine et n'est ni la source ni la mesure du courage, de la colère, de l'ambition et de toutes ces passions vigoureuses mêlées de bien et de mal que la haine ne vient pas du foie ni de l'estomac que le sens maternel lui-même, quoique si profondément organique, ne vient pas de l'utérus seul. Toutes les impressions viscérales ont besoin de la coopération cérébrale et de l'intervention de l'esprit, pour devenir des affections et des sentiments. Même chez les ani-maux, le travail nerveux est nécessaire mais si vous voulez savoir ce que l'esprit y ajoute dans l'homme, comparez l'instinct d'une poule qui protège ses poussins pendant des jours, ou d'une chienne qui allaite ses petits, avec le spectacle de vertu sublime que nous montre, chaque jour, la femme qui aime ses enfants. V. Notre exposition ne peut être utile, que si elle est claire et si elle explique graduellement les choses obscures, en avançant vers la vérité. Nous arrivons à ce point-ci pourquoi, entre tous les organes, l'homme a-t il choisi le coeur pour le représenter après la mort? Deux premiers motifs ont pu décider ce choix. Nous allons les indiquer puis nous verrons s'il n'en existe pas un troisième. En premier lieu, on aura reconnu que le coeur est un organe nécessaire à la vie, le plus essentiel peut-être. En second lieu, on aura reconnu facilement qu'il est peu volumineux, qu'il doit être aisé à retirer du corps et même assez facile à conserver. Ces appréciations sont exactes. Pourtant on va voir que, histo-riquement au moins, la première n'a pas dû avoir une influence marquée. Les anciens connaissaient à peine le coeur ils ignoraient son rôle et son action. Aristote, si savant pour son temps, le regarde comme le centre des vaisseaux du sang et, à cause de cela, comme étant le foyer de la chaleur innée . On croyait qu'il envoie de l'air irvsOfjux dans le corps par les tuyaux artériels qui, sur le cadavre, sont vides, tandis que les veines sont remplies de sang. Galion crut que le sang se formait dans le foie, d'où il allait au coeur, et que celui-ci en lançant dans le cerveau de l'air par les artères céré-brales, y faisait naître les esprits animaux qui sont les instruments do l'âme raisonnable, ainsi que Descartes a continué de le dire. A
ÉTUDES DE PHYSIOLOGIE 15 organes du ventre et de la poitrine, le centre des opérations affec-tives et morales, pour l'enfermer dans le cerveau, il faut l'étendre à tout. Il faut dire que le coeur est l'agent de la circulation san-guine et n'est ni la source ni la mesure du courage, de la colère, de l'ambition et de toutes ces passions vigoureuses mêlées de bien et de mal que la haine ne vient pas du foie ni de l'estomac que le sens maternel lui-même, quoique si profondément organique, ne vient pas de l'utérus seul. Toutes les impressions viscérales ont besoin de la coopération cérébrale et de l'intervention de l'esprit, pour devenir des affections et des sentiments. Même chez les ani-maux, le travail nerveux est nécessaire mais si vous voulez savoir ce que l'esprit y ajoute dans l'homme, comparez l'instinct d'une poule qui protège ses poussins pendant des jours, ou d'une chienne qui allaite ses petits, avec le spectacle de vertu sublime que nous montre, chaque jour, la femme qui aime ses enfants. V. Notre exposition ne peut être utile, que si elle est claire et si elle explique graduellement les choses obscures, en avançant vers la vérité. Nous arrivons à ce point-ci pourquoi, entre tous les organes, l'homme a-t il choisi le coeur pour le représenter après la mort? Deux premiers motifs ont pu décider ce choix. Nous allons les indiquer puis nous verrons s'il n'en existe pas un troisième. En premier lieu, on aura reconnu que le coeur est un organe nécessaire à la vie, le plus essentiel peut-être. En second lieu, on aura reconnu facilement qu'il est peu volumineux, qu'il doit être aisé à retirer du corps et même assez facile à conserver. Ces appréciations sont exactes. Pourtant on va voir que, histo-riquement au moins, la première n'a pas dû avoir une influence marquée. Les anciens connaissaient à peine le coeur ils ignoraient son rôle et son action. Aristote, si savant pour son temps, le regarde comme le centre des vaisseaux du sang et, à cause de cela, comme étant le foyer de la chaleur innée . On croyait qu'il envoie de l'air irvsOfjux dans le corps par les tuyaux artériels qui, sur le cadavre, sont vides, tandis que les veines sont remplies de sang. Galien crut que le sang se formait dans le foie, d'où il allait au coeur, et que celui-ci en lançant dans le cerveau de l'air par les artères céré-brales, y faisait naître les esprits animaux qui sont les instruments de l'âme raisonnable, ainsi que Descartes a continué de le dire. A
Pourtant on va voir que, histo-riquement au moins, la première n'a pas dû avoir une influence marquée.
Pourtant on va voir que, histo-riquement au moins, la première n'a pas dû avoir une influence marquée.
Pourtant on va voir que, histo-riquement au moins, la première n'a pas dû avoir une influence marquée.
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66 CE QU'ON PE-U T VOIR DANS UNE RUE. couvrir, au delà des parterres, les accidents de la vallée de Dardène et les grands bois d'alentour, que l'automne com -mençait à flétrir et à dépouiller. L'influence de la saison était venue en aide aux ravages du mal et achevait cette oeuvre de destruction douloureuse et lente. Dans le regard que le -vieillard jetait sur le paysage, son arrêt, et un arrêt pro-chain, semblait écrit point d'expression, point de vie tout y était machinal. Le coéur saignait à ce spectacle. Aussi lais-sait-on le comte dans son coin, sans le fatiguer de questions auxquelles il eût été incapable de répondre. Clémence seule se levait de temps en temps et allait lui donner quelques soins, puis retournait vers son siège et se mêlait à l'entre-tien. Ce fut au milieu de circonstances semblables, qu'un matin Sigismond parut dans le salon. Était-il plus mal dis-posé que de coutume? Ne s'attendait-il pas à y rencontrer les Saint-Pons, et éprouvait-il, à les voir, un sentiment d'hu-meur dont il ne put se rendre maître? Ou bien, était-ce cal-cul de sa part, et, croyant l'heure venue, voulait-il s'affran-chir des derniers ménagements ? Il y eut un peu de tout cela dans ses motifs de détermination et il se composa un main-tien en conséquence.'A l'aspect des Saint-Pons, il recula -comme si leur rencontre eût été pour lui une surprise et un désappointement, puis, se ravisant, il alla vers eux, s'inclina devant les deux dames et sortit sans saluer Gaston. Celui-ci pâlit et un éclair de colère brilla dans ses yeux cependant il se contint. Deux larmes roulèrent dans les yeux de Clé-mence. Il n'y eut pas jusqu'au vieillard qui ne parût rece-voir de cette scène une impression dont on ne le croyait plus susceptible son regard s'attacha à Sigismond avec une fierté indignée, et il essaya de se soulever sur son fauteuil mais, trahi par ses forces, il y retomba lourdement et comme fou-droyé. Comme on le pense, la visite ne se prolongea pas ce jour-là. La marquise et sa flllè se levèrent, et, à la chaleur de leurs adieux, Clémence put juger qu'elle les voyait à Beau-pré pour la dernière fois. Gaston se renfermait dans une tristesse silencieuse l'affront essuyé lui pesait moins què la séparation il pouvait oublier l'un, il ne s'accoutumait pas à l'autre. Clémence eut pitié de lui ce qu'elle n'eût pas accordé à ses instances, elle l'accorda à une douleur si vraie. Au mo-
66 CE QU'ON PE-U T VOIR DANS UNE RUE. couvrir, au delà des parterres, les accidents de la vallée de Dardène et les grands bois d'alentour, que l'automne com -mençait à flétrir et à dépouiller. L'influence de la saison était venue en aide aux ravages du mal et achevait cette oeuvre de destruction douloureuse et lente. Dans le regard que le -vieillard jetait sur le paysage, son arrêt, et un arrêt pro-chain, semblait écrit point d'expression, point de vie tout y était machinal. Le coéur saignait à ce spectacle. Aussi lais-sait-on le comte dans son coin, sans le fatiguer de questions auxquelles il eût été incapable de répondre. Clémence seule se levait de temps en temps et allait lui donner quelques soins, puis retournait vers son siège et se mêlait à l'entre-tien. Ce fut au milieu de circonstances semblables, qu'un matin Sigismond parut dans le salon. Était-il plus mal dis-posé que de coutume@? Ne s'attendait-il pas à y rencontrer les Saint-Pons, et éprouvait-il, à les voir, un sentiment d'hu-meur dont il ne put se rendre maître@? Ou bien, était-ce cal-cul de sa part, et, croyant l'heure venue, voulait-il s'affran-chir des derniers ménagements ? Il y eut un peu de tout cela dans ses motifs de détermination et il se composa un main-tien en conséquence.'A l'aspect des Saint-Pons, il recula -comme si leur rencontre eût été pour lui une surprise et un désappointement, puis, se ravisant, il alla vers eux, s'inclina devant les deux dames et sortit sans saluer Gaston. Celui-ci pâlit et un éclair de colère brilla dans ses yeux cependant il se contint. Deux larmes roulèrent dans les yeux de Clé-mence. Il n'y eut pas jusqu'au vieillard qui ne parût rece-voir de cette scène une impression dont on ne le croyait plus susceptible son regard s'attacha à Sigismond avec une fierté indignée, et il essaya de se soulever sur son fauteuil mais, trahi par ses forces, il y retomba lourdement et comme fou-droyé. Comme on le pense, la visite ne se prolongea pas ce jour-là. La marquise et sa flllè se levèrent, et, à la chaleur de leurs adieux, Clémence put juger qu'elle les voyait à Beau-pré pour la dernière fois. Gaston se renfermait dans une tristesse silencieuse l'affront essuyé lui pesait moins què la séparation il pouvait oublier l'un, il ne s'accoutumait pas à l'autre. Clémence eut pitié de lui ce qu'elle n'eût pas accordé à ses instances, elle l'accorda à une douleur si vraie. Au mo-
66 CE QU'ON PE@U@T VOIR DANS UNE RUE. couvrir, au delà des parterres, les accidents de la vallée de Dardène et les grands bois d'alentour, que l'automne com@-mençait à flétrir et à dépouiller. L'influence de la saison était venue en aide aux ravages du mal et achevait cette oeuvre de destruction douloureuse et lente. Dans le regard que le @vieillard jetait sur le paysage, son arrêt, et un arrêt pro-chain, semblait écrit point d'expression, point de vie tout y était machinal. Le coeur saignait à ce spectacle. Aussi lais-sait-on le comte dans son coin, sans le fatiguer de questions auxquelles il eût été incapable de répondre. Clémence seule se levait de temps en temps et allait lui donner quelques soins, puis retournait vers son siége et se mêlait à l'entre-tien. Ce fut au milieu de circonstances semblables, qu'un matin Sigismond parut dans le salon. Était-il plus mal dis-posé que de coutume ? Ne s'attendait-il pas à y rencontrer les Saint-Pons, et éprouvait-il, à les voir, un sentiment d'hu-meur dont il ne put se rendre maître ? Ou bien, était-ce cal-cul de sa part, et, croyant l'heure venue, voulait-il s'affran-chir des derniers ménagements ? Il y eut un peu de tout cela dans ses motifs de détermination et il se composa un main-tien en conséquence. A l'aspect des Saint-Pons, il recula @comme si leur rencontre eût été pour lui une surprise et un désappointement, puis, se ravisant, il alla vers eux, s'inclina devant les deux dames et sortit sans saluer Gaston. Celui-ci pâlit et un éclair de colère brilla dans ses yeux cependant il se contint. Deux larmes roulèrent dans les yeux de Clé-mence. Il n'y eut pas jusqu'au vieillard qui ne parût rece-voir de cette scène une impression dont on ne le croyait plus susceptible son regard s'attacha à Sigismond avec une fierté indignée, et il essaya de se soulever sur son fauteuil mais, trahi par ses forces, il y retomba lourdement et comme fou-droyé. Comme on le pense, la visite ne se prolongea pas ce jour-là. La marquise et sa fille se levèrent, et, à la chaleur de leurs adieux, Clémence put juger qu'elle les voyait à Beau-pré pour la dernière fois. Gaston se renfermait dans une tristesse silencieuse l'affront essuyé lui pesait moins que la séparation il pouvait oublier l'un, il ne s'accoutumait pas à l'autre. Clémence eut pitié de lui ce qu'elle n'eût pas accordé à ses instances, elle l'accorda à une douleur si vraie. Au mo-
Ne s'attendait-il pas à y rencontrer les Saint-Pons, et éprouvait-il, à les voir, un sentiment d'hu-meur dont il ne put se rendre maître?@
Ne s'attendait-il pas à y rencontrer les Saint-Pons, et éprouvait-il, à les voir, un sentiment d'hu-meur dont il ne put se rendre maître ?
Ne s'attendait-il pas à y rencontrer les Saint-Pons, et éprouvait-il, à les voir, un sentiment d'hu-meur dont il ne put se rendre maître?
Ne s'attendait-il pas à y rencontrer les Saint-Pons, et éprouvait-il, à les voir, un sentiment d'hu-meur dont il ne put se rendre maître ?
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VIE DE L'ABBE NICOLLE 27 qu'il avait adoptée pour son élève, quelques pères de famille, illustres dans l'empire, proposèrent au.comte de Choiseul d'adjoindre à son fils leurs propres en-fants, pour Les faire participer avec lui au grand bien-fait de l'enseignement de l'abbé Nicolle. M. de Choi-seul agréa leur offre, et le précepteur de son jeune fils devint le directeur d'un pensionnat de six enfants.' Cette éducation réunissait à la fois les avantages de l'éduca-tion publique et particulière les essais en furent heu-reux, et l'institut naissant acquit, en peu de mois, une célébrité telle, que de nombreuses et illustres familles sollicitèrent le bonheur d'y voir également admettre leurs enfants. Un obstacle s'y opposait le nombre des élèves était limité. D'après des conventions formelles, l'institut ne devait avoir que six élèves, mais les solli-citations devinrent si pressantes, que les familles qui avaient fait les conditions de ce nombre résolurent de le rendre illimité. Dès ce moment les élèves affluèrent, et en peu de temps l'institut pût être signalé dans Saint-Pétersbourg comme l'une des écoles les plus dis-tinguées de la Russie. Un succès si prompt ne pouvait être qu'un coup du Ciel l'abbé Nicolle ne cessait de le répéter, mais son ami manquait à son bonheur. L'abbé Septavaux avait des talents incontestables à Sainte-Barbe, comme en exil, il les rehaussait par l'éclat de la vertu la plus pure le malheur semblait même l'avoir rendue encore plus parfaite. L'ascendant de sa supériorité devait tout na-
VIE DE L'ABBE NICOLLE 27 qu'il avait adoptée pour son élève, quelques pères de famille, illustres dans l'empire, proposèrent au.comte de Choiseul d'adjoindre à son fils leurs propres en-fants, pour Les faire participer avec lui au grand bien-fait de l'enseignement de l'abbé Nicolle. M. de Choi-seul agréa leur offre, et le précepteur de son jeune fils devint le directeur d'un pensionnat de six enfants.' Cette éducation réunissait à la fois les avantages de l'éduca-tion publique et particulière les essais en furent heu-reux, et l'institut naissant acquit, en peu de mois, une célébrité telle, que de nombreuses et illustres familles sollicitèrent le bonheur d'y voir également admettre leurs enfants. Un obstacle s'y opposait le nombre des élèves était limité. D'après des conventions formelles, l'institut ne devait avoir que six élèves, mais les solli-citations devinrent si pressantes, que les familles qui avaient fait les conditions de ce nombre résolurent de le rendre illimité. Dès ce moment les élèves affluèrent, et en peu de temps l'institut pût être signalé dans Saint-Pétersbourg comme l'une des écoles les plus dis-tinguées de la Russie. Un succès si prompt ne pouvait être qu'un coup du Ciel l'abbé Nicolle ne cessait de le répéter, mais son ami manquait à son bonheur. L'abbé Septavaux avait des talents incontestables à Sainte-Barbe, comme en exil, il les rehaussait par l'éclat de la vertu la plus pure le malheur semblait même l'avoir rendue encore plus parfaite. L'ascendant de sa supériorité devait tout na-
VIE DE L'ABBE NICOLLE 27 qu'il avait adoptée pour son élève, quelques pères de famille, illustres dans l'empire, proposèrent au comte de Choiseul d'adjoindre à son fils leurs propres en-fants, pour les faire participer avec lui au grand bien-fait de l'enseignement de l'abbé Nicolle. M. de Choi-seul agréa leur offre, et le précepteur de son jeune fils devint le directeur d'un pensionnat de six enfants.@ Cette éducation réunissait à la fois les avantages de l'éduca-tion publique et particulière les essais en furent heu-reux, et l'institut naissant acquit, en peu de mois, une célébrité telle, que de nombreuses et illustres familles sollicitèrent le bonheur d'y voir également admettre leurs enfants. Un obstacle s'y opposait le nombre des élèves était limité. D'après des conventions formelles, l'institut ne devait avoir que six élèves, mais les solli-citations devinrent si pressantes, que les familles qui avaient fait les conditions de ce nombre résolurent de le rendre illimité. Dès ce moment les élèves affluèrent, et en peu de temps l'institut pût être signalé dans Saint-Pétersbourg comme l'une des écoles les plus dis-tinguées de la Russie. Un succès si prompt ne pouvait être qu'un coup du Ciel l'abbé Nicolle ne cessait de le répéter, mais son ami manquait à son bonheur. L'abbé Septavaux avait des talents incontestables à Sainte-Barbe, comme en exil, il les rehaussait par l'éclat de la vertu la plus pure le malheur semblait même l'avoir rendue encore plus parfaite. L'ascendant de sa supériorité devait tout na-
L'ascendant de sa supériorité devait tout na-
L'ascendant de sa supériorité devait tout na-
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L'ascendant de sa supériorité devait tout na-
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222 L'ART DE MAGNÉTISER Le 26, et non le 16 comme elle nous l'avait annoncé, elle marcha éveillée. Pendant la séance, elle fut prise tout à coup d'un violent tremblement nerveux tout le corps était en mouvement, comme dans un accès de danse de Saint-Guy. Aussitôt que je fus parvenu à le faire cesser, elle me dit Je pourrai marcher éveillée. Lorsqu'elle fut dans l'état normal, je lui proposai de mar-cher. Elle crut que je plaisantais mais, comme j'insistais et que je me mis en mesure de lui venir en aide, en la prenant sous-le bras pour la soulever, elle se laissa faire. Rien ne pourrait peindre l'étonnement qu'elle éprouva lorsqu'elle se vit debout, se soutenant seule elle n'osait remuer le pied. Enfin, après bien des prières et des encou-ragements, elle osa en avancer un, puis un second, et nous gagnâmes ainsi la fenêtre. Non, je le répète, rien n'aurait pu rendre les sentiments qui se peignirent sur ce visage si mobile l'étonnement, la joie, le bonheur, l'inquiétude, la crainte tous ces sentiments se présentaient, se confondaient, disparaissaient. Elle ne pouvait en croire ses yeux. Est-ce bien moi, disait-elle, est-ce bien moi qui marche ! Mais non, je ne puis le croire c'est vous qui me portez, c'est vous qui faites aller mes jambes ! Mais non, c'est bien moi ah ! c'est moi, c'est moi !. Il me fallut la faire asseoir aussitôt, car elle fut sur le point de s'évanouir. J'avoue franchement que ce fut un des plus doux moments de ma vie j'étais bien récompensé de toutes les fatigues, de tous les tourments que j'avais éprouvés. Les 27, 28, 29, 30 septembre, elle éprouva une grande faiblesse que je ne savais à quoi attribuer, et, dès le 1er oc-tobre, il y eut des pertes blanches qui continuèrent jusqu'au 6, et ce jour-là les règles parurent mais elles cessèrent dès le 7. Le 8, la faiblesse disparut comme par enchantement, et pendant son sommeil elle marcha très bien. Les 9, 10, 11, elle marcha éveillée. Le 12, elle sortit en voiture. Le 13, elle alla se promener en voiture, et, sur la route
222 L'ART DE MAGNÉTISER Le 26, et non le 16 comme elle nous l'avait annoncé, elle marcha éveillée. Pendant la séance, elle fut prise tout à coup d'un violent tremblement nerveux tout le corps était en mouvement, comme dans un accès de danse de Saint-Guy. Aussitôt que je fus parvenu à le faire cesser, elle me dit Je pourrai marcher éveillée. Lorsqu'elle fut dans l'état normal, je lui proposai de mar-cher. Elle crut que je plaisantais mais, comme j'insistais et que je me mis en mesure de lui venir en aide, en la prenant sous-le bras pour la soulever, elle se laissa faire. Rien ne pourrait peindre l'étonnement qu'elle éprouva lorsqu'elle se vit debout, se soutenant seule elle n'osait remuer le pied. Enfin, après bien des prières et des encou-ragements, elle osa en avancer un, puis un second, et nous gagnâmes ainsi la fenêtre. Non, je le répète, rien n'aurait pu rendre les sentiments qui se peignirent sur ce visage si mobile l'étonnement, la joie, le bonheur, l'inquiétude, la crainte tous ces sentiments se présentaient, se confondaient, disparaissaient. Elle ne pouvait en croire ses yeux. Est-ce bien moi, disait-elle, est-ce bien moi qui marche ! Mais non, je ne puis le croire c'est vous qui me portez, c'est vous qui faites aller mes jambes ! Mais non, c'est bien moi ah ! c'est moi, c'est moi@ !. Il me fallut la faire asseoir aussitôt, car elle fut sur le point de s'évanouir. J'avoue franchement que ce fut un des plus doux moments de ma vie j'étais bien récompensé de toutes les fatigues, de tous les tourments que j'avais éprouvés. Les 27, 28, 29, 30 septembre, elle éprouva une grande faiblesse que je ne savais à quoi attribuer, et, dès le 1er oc-tobre, il y eut des pertes blanches qui continuèrent jusqu'au 6, et ce jour-là les règles parurent mais elles cessèrent dès le 7. Le 8, la faiblesse disparut comme par enchantement, et pendant son sommeil elle marcha très bien. Les 9, 10, 11, elle marcha éveillée. Le 12, elle sortit en voiture. Le 13, elle alla se promener en voiture, et, sur la route
222 L'ART DE MAGNÉTISER Le 26, et non le 16 comme elle nous l'avait annoncé, elle marcha éveillée. Pendant la séance, elle fut prise tout à coup d'un violent tremblement nerveux tout le corps était en mouvement, comme dans un accès de danse de Saint-Guy. Aussitôt que je fus parvenu à le faire cesser, elle me dit Je pourrai marcher éveillée. Lorsqu'elle fut dans l'état normal, je lui proposai de mar-cher. Elle crut que je plaisantais mais, comme j'insistais et que je me mis en mesure de lui venir en aide, en la prenant sous le bras pour la soulever, elle se laissa faire. Rien ne pourrait peindre l'étonnement qu'elle éprouva lorsqu'elle se vit debout, se soutenant seule elle n'osait remuer le pied. Enfin, après bien des prières et des encou-ragements, elle osa en avancer un, puis un second, et nous gagnâmes ainsi la fenêtre. Non, je le répète, rien n'aurait pu rendre les sentiments qui se peignirent sur ce visage si mobile l'étonnement, la joie, le bonheur, l'inquiétude, la crainte tous ces sentiments se présentaient, se confondaient, disparaissaient. Elle ne pouvait en croire ses yeux. Est-ce bien moi, disait-elle, est-ce bien moi qui marche ! Mais non, je ne puis le croire c'est vous qui me portez, c'est vous qui faites aller mes jambes@! Mais non, c'est bien moi ah@! c'est moi, c'est moi!... Il me fallut la faire asseoir aussitôt, car elle fut sur le point de s'évanouir. J'avoue franchement que ce fut un des plus doux moments de ma vie j'étais bien récompensé de toutes les fatigues, de tous les tourments que j'avais éprouvés. Les 27, 28, 29, 30 septembre, elle éprouva une grande faiblesse que je ne savais à quoi attribuer, et, dès le 1er oc-tobre, il y eut des pertes blanches qui continuèrent jusqu'au 6, et ce jour-là les règles parurent mais elles cessèrent dès le 7. Le 8, la faiblesse disparut comme par enchantement, et pendant son sommeil elle marcha très bien. Les 9, 10, 11, elle marcha éveillée. Le 12, elle sortit en voiture. Le 13, elle alla se promener en voiture, et, sur la route
Mais non, je ne puis le croire c'est vous qui me portez, c'est vous qui faites aller mes jambes !
Mais non, je ne puis le croire c'est vous qui me portez, c'est vous qui faites aller mes jambes!@
Mais non, je ne puis le croire c'est vous qui me portez, c'est vous qui faites aller mes jambes !
Mais non, je ne puis le croire c'est vous qui me portez, c'est vous qui faites aller mes jambes!
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-38 -théâtre d'une élégance rare on jouait la comédie, l'opéra, sous la baguette d'une fée, mademoiselle Dancourt 1 , une des plus aimables artistes du Théâtre-Français. Au milieu de cette pimpante compagnie, La Popelinière conservait encore assez de liberté d'esprit pour diriger les fermes de France, dont il présidait le conseil. Mais le temps alors était si parfaitement réparti, que la préoccupation n'allait pas au delà du travail le financier était un esprit du monde avant d'être le chef de ses bureaux. L'amour tel que le reconnaissait cette société était l'entier oubli de soi-même et du monde. J'appelle amour, cette atteinte profonde, Entier oubli de soi-même et du monde, Ce sentiment, soumis, tendre, ingénu, Qu'émeut la crainte et que l'espoir enflamme, Ce trait de feu qui des yeux passe à l'ame 2 . C'était un jeune officier des dragons de Coigny qui récitait ces vers aux genoux des belles mai-1 Mademoiselle Dancourt était la fille de l'auteur des comédies on disait que mademoiselle Mimi Dancourt avait aidé son père dans la composition de quelques-unes de ses der-nières pièces. 2 L'Art d'aimer. Gentil-Bernard, né en 1710, à Grenoble, d'une famille d'artistes, avait été nommé par le maréchal de Coigny secrétaire général des dragons. Cette place donnait 30,000 liv. de revenus il s'était fait remarquer par son intré-pidité au combat de Guastalla c'est Voltaire qui l'avait baptisé du nom de Gentil-Bernard.
-38 -théâtre d'une élégance rare on jouait la comédie, l'opéra, sous la baguette d'une fée, mademoiselle Dancourt 1 , une des plus aimables artistes du Théâtre-Français. Au milieu de cette pimpante compagnie, La Popelinière conservait encore assez de liberté d'esprit pour diriger les fermes de France, dont il présidait le conseil. Mais le temps alors était si parfaitement réparti, que la préoccupation n'allait pas au delà du travail le financier était un esprit du monde avant d'être le chef de ses bureaux. L'amour tel que le reconnaissait cette société était l'entier oubli de soi-même et du monde. J'appelle amour, cette atteinte profonde, Entier oubli de soi-même et du monde, Ce sentiment, soumis, tendre, ingénu, Qu'émeut la crainte et que l'espoir enflamme, Ce trait de feu qui des yeux passe à l'ame 2 . C'était un jeune officier des dragons de Coigny qui récitait ces vers aux genoux des belles mai-@@@@@1 Mademoiselle Dancourt était la fille de l'auteur des comédies on disait que mademoiselle Mimi Dancourt avait aidé son père dans la composition de quelques-unes de ses der-nières pièces. 2 L'Art d'aimer. Gentil-Bernard, né en 1710, à Grenoble, d'une famille d'artistes, avait été nommé par le maréchal de Coigny secrétaire général des dragons. Cette place donnait 30,000 liv. de revenus il s'était fait remarquer par son intré-pidité au combat de Guastalla c'est Voltaire qui l'avait baptisé du nom de Gentil-Bernard.
-38 -théâtre d'une élégance rare on jouait la comédie, l'opéra, sous la baguette d'une fée, mademoiselle Dancourt 1 , une des plus aimables artistes du Théâtre-Français. Au milieu de cette pimpante compagnie, La Popelinière conservait encore assez de liberté d'esprit pour diriger les fermes de France, dont il présidait le conseil. Mais le temps alors était si parfaitement réparti, que la préoccupation n'allait pas au delà du travail le financier était un esprit du monde avant d'être le chef de ses bureaux. L'amour tel que le reconnaissait cette société était l'entier oubli de soi-même et du monde. J'appelle amour, cette atteinte profonde, Entier oubli de soi-même et du monde, Ce sentiment, soumis, tendre, ingénu, Qu'émeut la crainte et que l'espoir enflamme, Ce trait de feu qui des yeux passe à l'âme 2 . C'était un jeune officier des dragons de Coigny qui récitait ces vers aux genoux des belles mai-38 - 1 Mademoiselle Dancourt était la fille de l'auteur des comédies on disait que mademoiselle Mimi Dancourt avait aidé son père dans la composition de quelques-unes de ses der-nières pièces. 2 L'Art d'aimer. Gentil-Bernard, né en 1710, à Grenoble, d'une famille d'artistes, avait été nommé par le maréchal de Coigny secrétaire général des dragons. Cette place donnait 30,000 liv. de revenus il s'était fait remarquer par son intré-pidité au combat de Guastalla c'est Voltaire qui l'avait baptisé du nom de Gentil-Bernard.
C'était un jeune officier des dragons de Coigny qui récitait ces vers aux genoux des belles mai-1 Mademoiselle Dancourt était la fille de l'auteur des comédies on disait que mademoiselle Mimi Dancourt avait aidé son père dans la composition de quelques-unes de ses der-nières pièces.@@@@@
C'était un jeune officier des dragons de Coigny qui récitait ces vers aux genoux des belles mai-38 - 1 Mademoiselle Dancourt était la fille de l'auteur des comédies on disait que mademoiselle Mimi Dancourt avait aidé son père dans la composition de quelques-unes de ses der-nières pièces.
C'était un jeune officier des dragons de Coigny qui récitait ces vers aux genoux des belles mai-1 Mademoiselle Dancourt était la fille de l'auteur des comédies on disait que mademoiselle Mimi Dancourt avait aidé son père dans la composition de quelques-unes de ses der-nières pièces.
C'était un jeune officier des dragons de Coigny qui récitait ces vers aux genoux des belles mai-38 - 1 Mademoiselle Dancourt était la fille de l'auteur des comédies on disait que mademoiselle Mimi Dancourt avait aidé son père dans la composition de quelques-unes de ses der-nières pièces.
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-6 -trouva assez avancé dans la connaissance de nos mystères et assez instruit de ses devoirs pour mériter d'être admis à faire sa première commu-nion. Cette action, véritablement grande aux yeux de la foi, ne fut pas sans fruit pour un coeur si bien préparé la piété qui s'était fait re-marquer en lui dès l'âge le plus tendre y acquit un nouveau degré de ferveur. Dès lors les petits profits que lui accordaient ses parents en récom-pense de son travail furent employés à acheter de bons livres dont il nourrissait son âme dans les moments de loisir et au milieu même de ses occupations. Il n'était pas rare de le voir, d'une main dirigeant le soc de la charrue, de l'autre tenant un livre ou, à genoux au bout du sillon qu'il venait de tracer, méditant sur quelque vé-. rite dont il avait été frappé. Tout ce qui avait, rapport à la religion avait pour lui beaucoup d'attrait mais les vies des Saints étaient sa lec-ture favorite. Son coeur s'enflammait au récit de leurs vertus, de leurs combats, de leurs, triomphes et il se sentait animé du désir de les imiter présage heureux de ce qu'il devait être lui-même dans la suite. Il sanctifiait les jours consacrés au Seigneur par une assiduité exem-plaire aux instructions et aux offices de l'Eglise, et s'aquitlait de tous ses exercices religieux avec un recueillement qui faisait l'admiration de la
-6 -trouva assez avancé dans la connaissance de nos mystères et assez instruit de ses devoirs pour mériter d'être admis à faire sa première commu-nion. Cette action, véritablement grande aux yeux de la foi, ne fut pas sans fruit pour un coeur si bien préparé la piété qui s'était fait re-marquer en lui dès l'âge le plus tendre y acquit un nouveau degré de ferveur. Dès lors les petits profits que lui accordaient ses parents en récom-pense de son travail furent employés à acheter de bons livres dont il nourrissait son âme dans les moments de loisir et au milieu même de ses occupations. Il n'était pas rare de le voir, d'une main dirigeant le soc de la charrue, de l'autre tenant un livre ou, à genoux au bout du sillon qu'il venait de tracer, méditant sur quelque vé-. rite dont il avait été frappé. Tout ce qui avait, rapport à la religion avait pour lui beaucoup d'attrait mais les vies des Saints étaient sa lec-ture favorite. Son coeur s'enflammait au récit de leurs vertus, de leurs combats, de leurs, triomphes et il se sentait animé du désir de les imiter présage heureux de ce qu'il devait être lui-même dans la suite. Il sanctifiait les jours consacrés au Seigneur par une assiduité exem-plaire aux instructions et aux offices de l'Eglise, et s'aquitlait de tous ses exercices religieux avec un recueillement qui faisait l'admiration de la
-6 -trouva assez avancé dans la connaissance de nos mystères et assez instruit de ses devoirs pour mériter d'être admis à faire sa première commu-nion. Cette action, véritablement grande aux yeux de la foi, ne fut pas sans fruit pour un coeur si bien préparé la piété qui s'était fait re-marquer en lui dès l'âge le plus tendre y acquit un nouveau degré de ferveur. Dès lors les petits profits que lui accordaient ses parents en récom-pense de son travail furent employés à acheter de bons livres dont il nourrissait son âme dans les moments de loisir et au milieu même de ses occupations. Il n'était pas rare de le voir, d'une main dirigeant le soc de la charrue, de l'autre tenant un livre ou, à genoux au bout du sillon qu'il venait de tracer, méditant sur quelque vé-. rité dont il avait été frappé. Tout ce qui avait, rapport à la religion avait pour lui beaucoup d'attrait mais les vies des Saints étaient sa lec-ture favorite. Son coeur s'enflammait au récit de leurs vertus, de leurs combats, de leurs, triomphes et il se sentait animé du désir de les imiter présage heureux de ce qu'il devait être lui-même dans la suite. Il sanctifiait les jours consacrés au Seigneur par une assiduité exem-plaire aux instructions et aux offices de l'Eglise, et s'aquittait de tous ses exercices religieux avec un recueillement qui faisait l'admiration de la
Il sanctifiait les jours consacrés au Seigneur par une assiduité exem-plaire aux instructions et aux offices de l'Eglise, et s'aquitlait de tous ses exercices religieux avec un recueillement qui faisait l'admiration de la
Il sanctifiait les jours consacrés au Seigneur par une assiduité exem-plaire aux instructions et aux offices de l'Eglise, et s'aquittait de tous ses exercices religieux avec un recueillement qui faisait l'admiration de la
Il sanctifiait les jours consacrés au Seigneur par une assiduité exem-plaire aux instructions et aux offices de l'Eglise, et s'aquitlait de tous ses exercices religieux avec un recueillement qui faisait l'admiration de la
Il sanctifiait les jours consacrés au Seigneur par une assiduité exem-plaire aux instructions et aux offices de l'Eglise, et s'aquittait de tous ses exercices religieux avec un recueillement qui faisait l'admiration de la
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-201 -d'une ovation. Il se montra digne de ces honneurs. Ce fut lui qui, le 23 octobre 1793, soutenu d'un certain nombre d'impies, monta dans la chaire de Saint-Remi et y fit entendre d'affreux blasphèmes Peuple, s'écria-t-il, tu as été trompé par des prê-tres fanatiques ou hypocrites depuis des siècles. Il n'y a point de Dieu. L'homme mort, tout est fini l'âme ne lui survit point... Ces paroles étranges furent le signal de profanations qui surpas-sèrent tout ce qu'on pouvait attendre de la plus insolente impiété. A la chute du jour ces vils révolutionnaires, qui se glorifiaient, du nom de sans-culottes, font soudainement irruption dans l'é-glise de Saint-Remi ils courent au mausolée, en forcent la porte, en tirent la châsse, et, après en avoir enlevé les précieux orne-ments, ils la brisent. Alors reparut à la lumière ce corps véné-rable, desséché, mais intact, et dont les ossements, tous d'une odeur suave et d'une blancheur éclatante, avaient conservé leur ordre et leur solidité naturelle après treize cents ans de sépul-ture. A cette vue quelques-uns des profanateurs tremblèrent d'abord mais bientôt l'impunité de l'attentat ranima leur sacri-lège audace ils tirent le saint corps, le disloquent, le mettent en pièces, le foulent aux pieds, le chargent de malédictions, et exercent sur ces restes sacrés autant d'infamies que les démons eux-mêmes en eussent pu imaginer. Quelques personnes pieuses s'étaient mêlées à ces forcenés perdues dans la foule, à la faveur de la nuit qui arrivait, elles parvinrent à soustraire quelques parties de ces précieuses reliques. Les profanateurs couronnèrent leur horrible fête par un der nier attentat qui devait détruire à jamais les dépouilles mor-telles de S. Rémi. Us les réunirent dans leur suaire et les jetèrent dans une fosse du cimetière voisin, entre les corps de deux soldats qui venaient de mourir à l'hôpital, de manière que ces ossements sacrés eussent l'un des cadavres sous eux et l'autre dessus. Il était naturellement impossible que la dé-composition des deux cadavres n'agît pas sur le corps du saint. Dieu y pourvut. Vingt mois après cette sépulture impie, apparu-rent quelques jours de calme et de tranquillité. La religion, qui veillait toujours sur le sacré dépôt, profita du moment favorable.
-201 -d'une ovation. Il se montra digne de ces honneurs. Ce fut lui qui, le 23 octobre 1793, soutenu d'un certain nombre d'impies, monta dans la chaire de Saint-Remi et y fit entendre d'affreux blasphèmes Peuple, s'écria-t-il, tu as été trompé par des prê-tres fanatiques ou hypocrites depuis des siècles. Il n'y a point de Dieu. L'homme mort, tout est fini l'âme ne lui survit point... Ces paroles étranges furent le signal de profanations qui surpas-sèrent tout ce qu'on pouvait attendre de la plus insolente impiété. A la chute du jour ces vils révolutionnaires, qui se glorifiaient, du nom de sans-culottes, font soudainement irruption dans l'é-glise de Saint-Remi ils courent au mausolée, en forcent la porte, en tirent la châsse, et, après en avoir enlevé les précieux orne-ments, ils la brisent. Alors reparut à la lumière ce corps véné-rable, desséché, mais intact, et dont les ossements, tous d'une odeur suave et d'une blancheur éclatante, avaient conservé leur ordre et leur solidité naturelle après treize cents ans de sépul-ture. A cette vue quelques-uns des profanateurs tremblèrent d'abord mais bientôt l'impunité de l'attentat ranima leur sacri-lège audace ils tirent le saint corps, le disloquent, le mettent en pièces, le foulent aux pieds, le chargent de malédictions, et exercent sur ces restes sacrés autant d'infamies que les démons eux-mêmes en eussent pu imaginer. Quelques personnes pieuses s'étaient mêlées à ces forcenés perdues dans la foule, à la faveur de la nuit qui arrivait, elles parvinrent à soustraire quelques parties de ces précieuses reliques. Les profanateurs couronnèrent leur horrible fête par un der nier attentat qui devait détruire à jamais les dépouilles mor-telles de S. Rémi. @Us les réunirent dans leur suaire et les jetèrent dans une fosse du cimetière voisin, entre les corps de deux soldats qui venaient de mourir à l'hôpital, de manière que ces ossements sacrés eussent l'un des cadavres sous eux et l'autre dessus. Il était naturellement impossible que la dé-composition des deux cadavres n'agît pas sur le corps du saint. Dieu y pourvut. Vingt mois après cette sépulture impie, apparu-rent quelques jours de calme et de tranquillité. La religion, qui veillait toujours sur le sacré dépôt, profita du moment favorable.
-201 -d'une ovation. Il se montra digne de ces honneurs. Ce fut lui qui, le 23 octobre 1793, soutenu d'un certain nombre d'impies, monta dans la chaire de Saint-Remi et y fit entendre d'affreux blasphèmes Peuple, s'écria-t-il, tu as été trompé par des prê-tres fanatiques ou hypocrites depuis des siècles. Il n'y a point de Dieu. L'homme mort, tout est fini l'âme ne lui survit point... Ces paroles étranges furent le signal de profanations qui surpas-sèrent tout ce qu'on pouvait attendre de la plus insolente impiété. A la chute du jour ces vils révolutionnaires, qui se glorifiaient, du nom de sans-culottes, font soudainement irruption dans l'é-glise de Saint-Remi ils courent au mausolée, en forcent la porte, en tirent la châsse, et, après en avoir enlevé les précieux orne-ments, ils la brisent. Alors reparut à la lumière ce corps véné-rable, desséché, mais intact, et dont les ossements, tous d'une odeur suave et d'une blancheur éclatante, avaient conservé leur ordre et leur solidité naturelle après treize cents ans de sépul-ture. A cette vue quelques-uns des profanateurs tremblèrent d'abord mais bientôt l'impunité de l'attentat ranima leur sacri-lège audace ils tirent le saint corps, le disloquent, le mettent en pièces, le foulent aux pieds, le chargent de malédictions, et exercent sur ces restes sacrés autant d'infamies que les démons eux-mêmes en eussent pu imaginer. Quelques personnes pieuses s'étaient mêlées à ces forcenés perdues dans la foule, à la faveur de la nuit qui arrivait, elles parvinrent à soustraire quelques parties de ces précieuses reliques. Les profanateurs couronnèrent leur horrible fête par un der nier attentat qui devait détruire à jamais les dépouilles mor-telles de S. Rémi. Ils les réunirent dans leur suaire et les jetèrent dans une fosse du cimetière voisin, entre les corps de deux soldats qui venaient de mourir à l'hôpital, de manière que ces ossements sacrés eussent l'un des cadavres sous eux et l'autre dessus. Il était naturellement impossible que la dé-composition des deux cadavres n'agît pas sur le corps du saint. Dieu y pourvut. Vingt mois après cette sépulture impie, apparu-rent quelques jours de calme et de tranquillité. La religion, qui veillait toujours sur le sacré dépôt, profita du moment favorable.
L'homme mort, tout est fini l'âme ne lui survit point...
L'homme mort, tout est fini l'âme ne lui survit point...
L'homme mort, tout est fini l'âme ne lui survit point...
L'homme mort, tout est fini l'âme ne lui survit point...
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240 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. -pable de calcul que d'élan, positive, tranchons le mot. Voilà l'opinion que vous avez dû vous former et qui a réglé votre conduite. Vous m'aimiez comment pourrais-je en douter après toutes les preuves que j'en ai eues? Je vous aimais aussi, et plus je me reporte au début de notre liaison, plus je sens que cette affection était sincère. Nous étions alors dans les meilleuresL conditions du monde pour faire ce que l'on nomme un mariage assorti. S'il avait eu lieu, j'y eusse ac-quiescé de toute mon âme, et une fois liée, j'aurais été une gardienne fidèle de votre honneur. Malheureusement, ce que le coeur jugeait si opportun, la raison le règarda comme pré-maturé le calcul s'en mêla et les empêchements survinrent. Il vous parut imprudent d'entrer en ménage à l'aventure, et sans vous être assuré des moyens de le faire marcher. Rien de plus sage, et il était naturel de croire que je m'associe-rais à ces plans. En effet, je m'y associais, et avec beaucoup de bonne foi , je vous l'assure. Malheureusement il se fit alors en moi, presque à mon insu, une révolution quLvous fut fatale, ou plutôt fatale à tous les deux. cc Parfois, Ludovic, dans- mes heures de solitude, et vous savez si elles se prolongeaient, je me prenais à réfléchir sur notre amour, sur vous, sur ce que vous m'aviez dit pendant le cours de nos entrevues. Il faut tout vous avouer, puisque j'en suis à une confession complète de loin en loin, j'avais lu quelques romans libre comme je l'étais, qui aurait pu me préserver de ces lectures ? Eh bien 1 dans aucun de ces romans je n'avais trouvé d'amour aussi calme que le vôtre, aussi patient, aussi résigné. Partout où l'on dépeignait ce sentiment, c'était avec des couleurs ardentes et un caractère fougueux. Les héros du genre brisaient les obstacles, ne te-, naient pas compte des difficultés, et, par un rapprochement involontaire, il me semblait que, comparé à eux, vous étiez bien sensé, bien avisé, bien dépourvu d'imagination. Ne m'en veuillez pas trop, j'étais petite fille alors je n'avais pas acquis à mes dépens cette expérience qui coûte si cher et -qui arrive trop tard pour le salut des gens. Ce fut ainsi, Ludovic, que vos qualités même tournèrent contre vous. Enfant que j'étais ! Je ne voyais pas alors tout ce qu'il y avait d'affection réelle sous cette prévoyance pous-
240 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. -pable de calcul que d'élan, positive, tranchons le mot. Voilà l'opinion que vous avez dû vous former et qui a réglé votre conduite. Vous m'aimiez comment pourrais-je en douter après toutes les preuves que j'en ai eues@? Je vous aimais aussi, et plus je me reporte au début de notre liaison, plus je sens que cette affection était sincère. Nous étions alors dans les meilleuresL conditions du monde pour faire ce que l'on nomme un mariage assorti. S'il avait eu lieu, j'y eusse ac-quiescé de toute mon âme, et une fois liée, j'aurais été une gardienne fidèle de votre honneur. Malheureusement, ce que le coeur jugeait si opportun, la raison le règarda comme pré-maturé le calcul s'en mêla et les empêchements survinrent. Il vous parut imprudent d'entrer en ménage à l'aventure, et sans vous être assuré des moyens de le faire marcher. Rien de plus sage, et il était naturel de croire que je m'associe-rais à ces plans. En effet, je m'y associais, et avec beaucoup de bonne foi , je vous l'assure. Malheureusement il se fit alors en moi, presque à mon insu, une révolution qu@Lvous fut fatale, ou plutôt fatale à tous les deux. cc Parfois, Ludovic, dans- mes heures de solitude, et vous savez si elles se prolongeaient, je me prenais à réfléchir sur notre amour, sur vous, sur ce que vous m'aviez dit pendant le cours de nos entrevues. Il faut tout vous avouer, puisque j'en suis à une confession complète de loin en loin, j'avais lu quelques romans libre comme je l'étais, qui aurait pu me préserver de ces lectures ? Eh bien 1 dans aucun de ces romans je n'avais trouvé d'amour aussi calme que le vôtre, aussi patient, aussi résigné. Partout où l'on dépeignait ce sentiment, c'était avec des couleurs ardentes et un caractère fougueux. Les héros du genre brisaient les obstacles, ne te-, naient pas compte des difficultés, et, par un rapprochement involontaire, il me semblait que, comparé à eux, vous étiez bien sensé, bien avisé, bien dépourvu d'imagination. Ne m'en veuillez pas trop, j'étais petite fille alors je n'avais pas acquis à mes dépens cette expérience qui coûte si cher et -qui arrive trop tard pour le salut des gens. Ce fut ainsi, Ludovic, que vos qualités même tournèrent contre vous. Enfant que j'étais ! Je ne voyais pas alors tout ce qu'il y avait d'affection réelle sous cette prévoyance pous-
240 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. @pable de calcul que d'élan, positive, tranchons le mot. Voilà l'opinion que vous avez dû vous former et qui a réglé votre conduite. Vous m'aimiez comment pourrais-je en douter après toutes les preuves que j'en ai eues ? Je vous aimais aussi, et plus je me reporte au début de notre liaison, plus je sens que cette affection était sincère. Nous étions alors dans les meilleures@ conditions du monde pour faire ce que l'on nomme un mariage assorti. S'il avait eu lieu, j'y eusse ac-quiescé de toute mon âme, et une fois liée, j'aurais été une gardienne fidèle de votre honneur. Malheureusement, ce que le coeur jugeait si opportun, la raison le regarda comme pré-maturé le calcul s'en mêla et les empêchements survinrent. Il vous parut imprudent d'entrer en ménage à l'aventure, et sans vous être assuré des moyens de le faire marcher. Rien de plus sage, et il était naturel de croire que je m'associe-rais à ces plans. En effet, je m'y associais, et avec beaucoup de bonne foi@, je vous l'assure. Malheureusement il se fit alors en moi, presque à mon insu, une révolution qui vous fut fatale, ou plutôt fatale à tous les deux.@@@ Parfois, Ludovic, dans@ mes heures de solitude, et vous savez si elles se prolongeaient, je me prenais à réfléchir sur notre amour, sur vous, sur ce que vous m'aviez dit pendant le cours de nos entrevues. Il faut tout vous avouer, puisque j'en suis à une confession complète de loin en loin, j'avais lu quelques romans libre comme je l'étais, qui aurait pu me préserver de ces lectures ? Eh bien ! dans aucun de ces romans je n'avais trouvé d'amour aussi calme que le vôtre, aussi patient, aussi résigné. Partout où l'on dépeignait ce sentiment, c'était avec des couleurs ardentes et un caractère fougueux. Les héros du genre brisaient les obstacles, ne te-@@naient pas compte des difficultés, et, par un rapprochement involontaire, il me semblait que, comparé à eux, vous étiez bien sensé, bien avisé, bien dépourvu d'imagination. Ne m'en veuillez pas trop, j'étais petite fille alors je n'avais pas acquis à mes dépens cette expérience qui coûte si cher et @qui arrive trop tard pour le salut des gens. Ce fut ainsi, Ludovic, que vos qualités même tournèrent contre vous. Enfant que j'étais ! Je ne voyais pas alors tout ce qu'il y avait d'affection réelle sous cette prévoyance pous-
240 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE.
240 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE.
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130 L'ÉVASION. au collège de Thionville, traduit le beau poème la Mosella d'Ausone, le chantre latin de notre région. Il avait, lui aussi, il y a plusieurs siècles, traversé le pays où farrivais, et c'est en bateau qu'il avait remonté le cours de la Nahe. Pour moi, j'étais loin d'avoir pour l'instant l'enthou-siasme du poète je n'avais plus de forces, et c'est avec em-pressement, sans penser au danger qui pouvait me mena-cer, que j'entrai dans une auberge qui se trouvait être la première maison du bourg. L'unique salle du rez-de-chaussée était remplie d'une fumée épaisse qui permettait à peine de distinguer les buveurs qui occupaient toutes les tables. Mais, au bruit, à l'éclat des voix, on jugeait tout de suite que la pièce était pleine de monde. D'ailleurs, la rue m'avait paru elle-même très animée les femmes se promenaient en toilette et les enfants jouaient aux boules. Alors seulement je me rappelai que cette journée était un dimanche. Je fus fâché de me trouver au milieu d'une si grande foule, et j'aurais bien voulu n'être pas entré. Mais il n'était plus temps, et le meilleur était de me tirer hardiment d'affaire. Je me fis donc servir de la bière, du pain et du fromage, et me mis à manger rapidement, sans m'occuper des regards fixés sur moi et des propos tenus sur mon compte. J'étais assis depuis peu de temps, lorsqu'une troupe de jeunes gens entra bruyamment dans la salle, en chantant un air patriotique, le WachtamRhein. C'étaientdesgarçons de seize à vingt ans, dont l'entrée ne m'eût point inquiété si, en levant les yeux, je ne m'étais aperçu qu'ilstraînaie un de ces petits drapeaux français que les marchands met-tent à leur étalage les jours de foire. Ils le lançaient en l'air, se le renvoyaient avec le poing comme un volant, le piétinaient en hurlant et accompa-gnaient leur misérable jeu d'insultes grossières.
130 L'ÉVASION. au collège de Thionville, traduit le beau poème la Mosella d'Ausone, le chantre latin de notre région. Il avait, lui aussi, il y a plusieurs siècles, traversé le pays où @farrivais, et c'est en bateau qu'il avait remonté le cours de la Nahe. Pour moi, j'étais loin d'avoir pour l'instant l'enthou-siasme du poète je n'avais plus de forces, et c'est avec em-pressement, sans penser au danger qui pouvait me mena-cer, que j'entrai dans une auberge qui se trouvait être la première maison du bourg. L'unique salle du rez-de-chaussée était remplie d'une fumée épaisse qui permettait à peine de distinguer les buveurs qui occupaient toutes les tables. Mais, au bruit, à l'éclat des voix, on jugeait tout de suite que la pièce était pleine de monde. D'ailleurs, la rue m'avait paru elle-même très animée les femmes se promenaient en toilette et les enfants jouaient aux boules. Alors seulement je me rappelai que cette journée était un dimanche. Je fus fâché de me trouver au milieu d'une si grande foule, et j'aurais bien voulu n'être pas entré. Mais il n'était plus temps, et le meilleur était de me tirer hardiment d'affaire. Je me fis donc servir de la bière, du pain et du fromage, et me mis à manger rapidement, sans m'occuper des regards fixés sur moi et des propos tenus sur mon compte. J'étais assis depuis peu de temps, lorsqu'une troupe de jeunes gens entra bruyamment dans la salle, en chantant un air patriotique, le Wachtam@Rhein. C'étaient@des@garçons de seize à vingt ans, dont l'entrée ne m'eût point inquiété si, en levant les yeux, je ne m'étais aperçu qu'ils@traînaie un de ces petits drapeaux français que les marchands met-tent à leur étalage les jours de foire. Ils le lançaient en l'air, se le renvoyaient avec le poing comme un volant, le piétinaient en hurlant et accompa-gnaient leur misérable jeu d'insultes grossières.
130 L'ÉVASION. au collège de Thionville, traduit le beau poème la Mosella d'Ausone, le chantre latin de notre région. Il avait, lui aussi, il y a plusieurs siècles, traversé le pays où j'arrivais, et c'est en bateau qu'il avait remonté le cours de la Nahe. Pour moi, j'étais loin d'avoir pour l'instant l'enthou-siasme du poète je n'avais plus de forces, et c'est avec em-pressement, sans penser au danger qui pouvait me mena-cer, que j'entrai dans une auberge qui se trouvait être la première maison du bourg. L'unique salle du rez-de-chaussée était remplie d'une fumée épaisse qui permettait à peine de distinguer les buveurs qui occupaient toutes les tables. Mais, au bruit, à l'éclat des voix, on jugeait tout de suite que la pièce était pleine de monde. D'ailleurs, la rue m'avait paru elle-même très animée les femmes se promenaient en toilette et les enfants jouaient aux boules. Alors seulement je me rappelai que cette journée était un dimanche. Je fus fâché de me trouver au milieu d'une si grande foule, et j'aurais bien voulu n'être pas entré. Mais il n'était plus temps, et le meilleur était de me tirer hardiment d'affaire. Je me fis donc servir de la bière, du pain et du fromage, et me mis à manger rapidement, sans m'occuper des regards fixés sur moi et des propos tenus sur mon compte. J'étais assis depuis peu de temps, lorsqu'une troupe de jeunes gens entra bruyamment dans la salle, en chantant un air patriotique, le Wachtam Rhein. C'étaient des garçons de seize à vingt ans, dont l'entrée ne m'eût point inquiété si, en levant les yeux, je ne m'étais aperçu qu'ils traînaie un de ces petits drapeaux français que les marchands met-tent à leur étalage les jours de foire. Ils le lançaient en l'air, se le renvoyaient avec le poing comme un volant, le piétinaient en hurlant et accompa-gnaient leur misérable jeu d'insultes grossières.
au collège de Thionville, traduit le beau poème la Mosella d'Ausone, le chantre latin de notre région.
au collège de Thionville, traduit le beau poème la Mosella d'Ausone, le chantre latin de notre région.
au collège de Thionville, traduit le beau poème la Mosella d'Ausone, le chantre latin de notre région.
au collège de Thionville, traduit le beau poème la Mosella d'Ausone, le chantre latin de notre région.
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4o4 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES rons pas de rendre compte de ce que nous avons vu, de la tranquillité qui règne au Champ-de-Mars et loin de vous empêcher de faire votre pétition, si l'on vous troublait, nous vous aiderions de la force publique. Si vous doutez de nos intentions, nous vous offrons de rester en ôtage parmi vous jusqu'à ce que foutes les signatures soient apposées. Un citoyen leur donna lecture de la pétition ils la trouvè-rent conforme aux principes ils dirent même qu'ils la signe-raient s'ils ne se trouvaient pas en fonctions. Deux citoyens avaient été arrêtés précédemment à cause d'une rixe avec l'un des aides-de-camp du général ceux qui avaient été témoins de l'arrestation, représentèrent aux officiers munipaux qu'elle était injuste et imméritée ceux-ci engagèrent l'Assemblée à nommer une députation pour aller les réclamer à la municipalité , en leur promettant justice et douze commissaires et les officiers municipaux partent entourés d'un grand nombre des pétitionnaires, qui, les accompagnent jusqu'au détachement là', on se prend la main, et l'on se quitte de la manière la plus amicale. Les officiers municipaux promettent de faire retirer les troupes, et ils l'exécutent peu d'instans après, le Champ-de-Mars fut encore libre et tranquille. Il est ici un trait que nous n'omettrons pas , il faut être juste avant que la troupe se fût retirée, un jeune homme franchissait le glacis en pré-sence du bataillon, et quelques grenadiers l'arrêtant avec rudesse , un d'eux l'atteint de sa baïonnette M. Lefeuvre , d'Arles, commandant le bataillon, accourt à toute bride, et renvoie les soldats à leur poste. Le peuple applaudit et crie Bravo, commandant ! On retourne à l'autel de la patrie, et l'on continue à signer. Les jeunes gens s'amusent à des danses ils font des ronds en chantant l'air Ça ira. Survient un orage le ciel vou-lait-il présager celui qui allaitfondre sur latête des citoyens? onn'en est pas moins ardent àsigner. La pluie cesse, le ciel re-devient calme et serein en moins de deux heures il se trouve
4o4 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES rons pas de rendre compte de ce que nous avons vu, de la tranquillité qui règne au Champ-de-Mars et loin de vous empêcher de faire votre pétition, si l'on vous troublait, nous vous aiderions de la force publique. Si vous doutez de no@s intentions, nous vous offrons de rester en ôtage parmi vous jusqu'à ce que foutes les signatures soient apposées. Un citoyen leur donna lecture de la pétition ils la trouvè-rent conforme aux principes ils dirent même qu'ils la signe-raient s'ils ne se trouvaient pas en fonctions. Deux citoyens avaient été arrêtés précédemment à cause d'une rixe avec l'un des aides-de-camp du général ceux qui avaient été témoins de l'arrestation, représentèrent aux officiers munipaux qu'elle était injuste et imméritée ceux-ci engagèrent l'Assemblée à nommer une députation pour aller les réclamer à la municipalité , en leur promettant justice et douze commissaires et les officiers municipaux partent entourés d'un grand nombre des pétitionnaires, qui, les accompagnent jusqu'au détachement là', on se prend la main, et l'on se quitte de la manière la plus amicale. Les officiers municipaux promettent de faire retirer les troupes, et ils l'exécutent peu d'instans après, le Champ-de-Mars fut encore libre et tranquille. Il est ici un trait que nous n'omettrons pas , il faut être juste avant que la troupe se fût retirée, un jeune homme franchissait le glacis en pré-sence du bataillon, et quelques grenadiers l'arrêtant avec rudesse , un d'eux l'atteint de sa baïonnette M. Lefeuvre , d'Arles, commandant le bataillon, accourt à toute bride, et renvoie les soldats à leur poste. Le peuple applaudit et crie Bravo, commandant ! On retourne à l'autel de la patrie, et l'on continue à signer. Les jeunes gens s'amusent à des danses ils font des ronds en chantant l'air Ça ira. Survient un orage le ciel vou-lait-il présager celui qui allait@fondre sur la@tête des citoyens? on@n'en est pas moins ardent à@signer. La pluie cesse, le ciel re-devient calme et serein en moins de deux heures il se trouve
4o4 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES rons pas de rendre compte de ce que nous avons vu, de la tranquillité qui règne au Champ-de-Mars et loin de vous empêcher de faire votre pétition, si l'on vous troublait, nous vous aiderions de la force publique. Si vous doutez de nous intentions, nous vous offrons de rester en ôtage parmi vous jusqu'à ce que toutes les signatures soient apposées. Un citoyen leur donna lecture de la pétition ils la trouvè-rent conforme aux principes ils dirent même qu'ils la signe-raient s'ils ne se trouvaient pas en fonctions. Deux citoyens avaient été arrêtés précédemment à cause d'une rixe avec l'un des aides-de-camp du général ceux qui avaient été témoins de l'arrestation, représentèrent aux officiers munipaux qu'elle était injuste et imméritée ceux-ci engagèrent l'Assemblée à nommer une députation pour aller les réclamer à la municipalité@, en leur promettant justice et douze commissaires et les officiers municipaux partent entourés d'un grand nombre des pétitionnaires, qui@ les accompagnent jusqu'au détachement là@, on se prend la main, et l'on se quitte de la manière la plus amicale. Les officiers municipaux promettent de faire retirer les troupes, et ils l'exécutent peu d'instans après, le Champ-de-Mars fut encore libre et tranquille. Il est ici un trait que nous n'omettrons pas@, il faut être juste avant que la troupe se fût retirée, un jeune homme franchissait le glacis en pré-sence du bataillon, et quelques grenadiers l'arrêtant avec rudesse@, un d'eux l'atteint de sa baïonnette M. Lefeuvre@, d'Arles, commandant le bataillon, accourt à toute bride, et renvoie les soldats à leur poste. Le peuple applaudit et crie Bravo, commandant@! On retourne à l'autel de la partie, et l'on continue à signer. Les jeunes gens s'amusent à des danses ils font des ronds en chantant l'air Ça ira. Survient un orage le ciel vou-lait-il présager celui qui allait fondre sur la tête des citoyens? on n'en est pas moins ardent à signer. La pluie cesse, le ciel re-devient calme et serein en moins de deux heures il se trouve
Le peuple applaudit et crie Bravo, commandant !
Le peuple applaudit et crie Bravo, commandant!@
Le peuple applaudit et crie Bravo, commandant !
Le peuple applaudit et crie Bravo, commandant!
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58 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. rins capables de la diriger. La distance n'était pas grande mais encore fallait-il le temps de trouver du monde et de re mettre l'embarcation à flot une demi-heupe devait s'écouler dans ces préparatifs une demi-heure, c'est-à-dire un siècle, cent fois plus qu'il n'en fallait pour rendre le mal irrépa-rable, et donner à la mort le temps d'achever son oeuvre. Claire le sentait et ne se contenait plus elle s'indignait qu'on ne trouvât pas des moyens plus prompts, s'en prenait au comte et au baron, et, dans son désespoir, allait donner l'exemple d'un dévouement inutile, lorsque Gaston se mon- -tra sur le rocher, tenant Clémence entre ses bras. Quoique, à cette distance, les objets ne fussent pas bien distincts, le coeur de Claire ne s'y trompa point elle joignit les mains et jeta un regard vers le ciel - Merci, mon Dieu elle est sauvée 1 s'écria-t-ffile. C'est Gaston qui me la rend. , De la grève, un autre personnage avait suivi cette scène, et avec un instinct aussi sûr que celui de Claire, en avait nommé le principal acteur. C'était le baron de Montréal - - Fatalité ! s'écria-t-il ! Toujours cet homme entre ma femme et moi. Cependant Clémence était moins sauvée qu'on ne le croyait elle avait changé d'élément sans changer d'aspect l'anéan-tissement persistait. Gaston ne savait qu'imaginer pour ra-mener la vie dans ce corps d'où elle s'était si récemment re-tirée il cherchait dans ses souvenirs et dans ses instincts par quels moyens il pourrait rendre le coloris à ces lèvres, la respiration à cette poitrine, le sang à ces artères et aces veines, frappées d'insensibilité. Il n'était ni docteur, ni pra-ticien mais, à défaut de science, il avait les inspirations du coeur. - Assis sur le rocher, il tenait Clémence entre ses bras et la tête appuyée sur son épaule, comme si, à ce contact, un échange mystérieux eût dû se faire, à son profit à elle, à ses dépens à lui. Il séchait ses vêtements, réchauffait ses membres raidis, épiait sur sa figure languissante les signes qui pouvaient révéler un changement d'état, la couvait pour ainsi dire du regard et avec une telle puissance, qu'une âme serait revenue des limbes pour répondre à un semblable ap-pel. Parfois même, il lui parlait comme si elle eût pu l'en-
58 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. rins capables de la diriger. La distance n'était pas grande mais encore fallait-il le temps de trouver du monde et de re mettre l'embarcation à flot une demi-heupe devait s'écouler dans ces préparatifs une demi-heure, c'est-à-dire un siècle, cent fois plus qu'il n'en fallait pour rendre le mal irrépa-rable, et donner à la mort le temps d'achever son oeuvre. Claire le sentait et ne se contenait plus elle s'indignait qu'on ne trouvât pas des moyens plus prompts, s'en prenait au comte et au baron, et, dans son désespoir, allait donner l'exemple d'un dévouement inutile, lorsque Gaston se mon- -tra sur le rocher, tenant Clémence entre ses bras. Quoique, à cette distance, les objets ne fussent pas bien distincts, le coeur de Claire ne s'y trompa point elle joignit les mains et jeta un regard vers le ciel - Merci, mon Dieu elle est sauvée 1 s'écria-t-ffile. C'est Gaston qui me la rend. , De la grève, un autre personnage avait suivi cette scène, et avec un instinct aussi sûr que celui de Claire, en avait nommé le principal acteur. C'était le baron de Montréal - - Fatalité ! s'écria-t-il ! Toujours cet homme entre ma femme et moi. Cependant Clémence était moins sauvée qu'on ne le croyait elle avait changé d'élément sans changer d'aspect l'anéan-tissement persistait. Gaston ne savait qu'imaginer pour ra-mener la vie dans ce corps d'où elle s'était si récemment re-tirée il cherchait dans ses souvenirs et dans ses instincts par quels moyens il pourrait rendre le coloris à ces lèvres, la respiration à cette poitrine, le sang à ces artères et @aces veines, frappées d'insensibilité. Il n'était ni docteur, ni pra-ticien mais, à défaut de science, il avait les inspirations du coeur. - Assis sur le rocher, il tenait Clémence entre ses bras et la tête appuyée sur son épaule, comme si, à ce contact, un échange mystérieux eût dû se faire, à son profit à elle, à ses dépens à lui. Il séchait ses vêtements, réchauffait ses membres raidis, épiait sur sa figure languissante les signes qui pouvaient révéler un changement d'état, la couvait pour ainsi dire du regard et avec une telle puissance, qu'une âme serait revenue des limbes pour répondre à un semblable ap-pel. Parfois même, il lui parlait comme si elle eût pu l'en-
58 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. rins capables de la diriger. La distance n'était pas grande mais encore fallait-il le temps de trouver du monde et de re mettre l'embarcation à flot une demi-heure devait s'écouler dans ces préparatifs une demi-heure, c'est-à-dire un siècle, cent fois plus qu'il n'en fallait pour rendre le mal irrépa-rable, et donner à la mort le temps d'achever son oeuvre. Claire le sentait et ne se contenait plus elle s'indignait qu'on ne trouvât pas des moyens plus prompts, s'en prenait au comte et au baron, et, dans son désespoir, allait donner l'exemple d'un dévouement inutile, lorsque Gaston se mon@@-tra sur le rocher, tenant Clémence entre ses bras. Quoique, à cette distance, les objets ne fussent pas bien distincts, le coeur de Claire ne s'y trompa point elle joignit les mains et jeta un regard vers le ciel -@Merci, mon Dieu elle est sauvée ! s'écria-t-@elle. C'est Gaston qui me la rend.d. De la grève, un autre personnage avait suivi cette scène, et avec un instinct aussi sûr que celui de Claire, en avait nommé le principal acteur. C'était le baron de Montréal -@@@Fatalité ! s'écria-t-il ! Toujours cet homme entre ma femme et moi. Cependant Clémence était moins sauvée qu'on ne le croyait elle avait changé d'élément sans changer d'aspect l'anéan-tissement persistait. Gaston ne savait qu'imaginer pour ra-mener la vie dans ce corps d'où elle s'était si récemment re-tirée il cherchait dans ses souvenirs et dans ses instincts par quels moyens il pourrait rendre le coloris à ces lèvres, la respiration à cette poitrine, le sang à ces artères et à ces veines, frappées d'insensibilité. Il n'était ni docteur, ni pra-ticien mais, à défaut de science, il avait les inspirations du coeur. @@Assis sur le rocher, il tenait Clémence entre ses bras et la tête appuyée sur son épaule, comme si, à ce contact, un échange mystérieux eût dû se faire, à son profit à elle, à ses dépens à lui. Il séchait ses vêtements, réchauffait ses membres raidis, épiait sur sa figure languissante les signes qui pouvaient révéler un changement d'état, la couvait pour ainsi dire du regard et avec une telle puissance, qu'une âme serait revenue des limbes pour répondre à un semblable ap-pel. Parfois même, il lui parlait comme si elle eût pu l'en-
Claire le sentait et ne se contenait plus elle s'indignait qu'on ne trouvât pas des moyens plus prompts, s'en prenait au comte et au baron, et, dans son désespoir, allait donner l'exemple d'un dévouement inutile, lorsque Gaston se mon- -tra sur le rocher, tenant Clémence entre ses bras.
Claire le sentait et ne se contenait plus elle s'indignait qu'on ne trouvât pas des moyens plus prompts, s'en prenait au comte et au baron, et, dans son désespoir, allait donner l'exemple d'un dévouement inutile, lorsque Gaston se mon-tra sur le rocher, tenant Clémence entre ses bras.@@
Claire le sentait et ne se contenait plus elle s'indignait qu'on ne trouvât pas des moyens plus prompts, s'en prenait au comte et au baron, et, dans son désespoir, allait donner l'exemple d'un dévouement inutile, lorsque Gaston se mon- -tra sur le rocher, tenant Clémence entre ses bras.
Claire le sentait et ne se contenait plus elle s'indignait qu'on ne trouvât pas des moyens plus prompts, s'en prenait au comte et au baron, et, dans son désespoir, allait donner l'exemple d'un dévouement inutile, lorsque Gaston se mon-tra sur le rocher, tenant Clémence entre ses bras.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 119 dresse. Celle-ci essayait alors de le calmer, de le ramener par de douces paroles elle se laissait entraîner de plus en plus sur cette pente, et, faute de pouvoir le guérir, parta-geait ce-vertige contagieux. Le péril croissait à vue d'oeil après quelques lettres échan-gées, il était au comble. Gaston ne se résignait plus aux ado-rations solitaires ses prétentions s'élevaient en raison des concessions faites plus on lui cédait de terrain, plus il dési-rait en gagner. C'est l'éternelle histoire des conquérants -rien n'est fait pour eux tant qu'il reste quelque chose à faire. Le jeune homme se sentait de plus en plus maître de la volonté et des destinées de Clémence il en disposait déjà comme d'un bien qui lui appartenait. Chaque jour, il s'effor-çait de l'entraluer vers des imprudences auxquelles celle-ci n'exposait plus qu'une force d'inertie. Ce fat alors qu'il s'en-hardit, et lui écrivit la lettre suivante Clémence, Il Vous avez beau dire, les choses ne peuvent pas rester ce qu'elles sont ce serait nous condamner l'un et l'autre d'une manière irrévocable et de nos propres mains. Vous ne pouvez pas toujours végéter dans les oubliettes de l'hôtel Montréal je ne puis pas toujours vivre loin de vos regards. 11 est temps que vous sortiez de votre-servitude, et que j'ob-tienne le dédommagement de mes longues privations il vous faut, à vous, de l'air, à moi votre vue. Songez-y, Clémence, est-ce une vie possible que la nôtre, comme elle est arrangée aujourd'hui? Autour de vous, rien qui ne yous soit odieux ou pesant autour de moi, rien qui me spurie et réponde à mes sentiments secrets. Vous êtes opprimée, moi dénué pouvons-nous longtemps tenir ainsi ? J'ai souvent réfléchi aux douleurs et aux amertumes de vqtre position, et je me suis demandé comment vous n'aviez pas fait plus d'efforts pour vous y soustraire. Vous parlez d'honneur, de devoir ce sont des scrupules-que je respecte mais ne les poussez-vous pas à l'excès. Vous êtes esclave là où vous devriez commander en reine, et la branche cadette des Montréal se venge sur vous de la longue supériorité et
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 119 dresse. Celle-ci essayait alors de le calmer, de le ramener par de douces paroles elle se laissait entraîner de plus en plus sur cette pente, et, faute de pouvoir le guérir, parta-geait ce-vertige contagieux. Le péril croissait à vue d'oeil après quelques lettres échan-gées, il était au comble. Gaston ne se résignait plus aux ado-rations solitaires ses prétentions s'élevaient en raison des concessions faites plus on lui cédait de terrain, plus il dési-rait en gagner. C'est l'éternelle histoire des conquérants -rien n'est fait pour eux tant qu'il reste quelque chose à faire. Le jeune homme se sentait de plus en plus maître de la volonté et des destinées de Clémence il en disposait déjà comme d'un bien qui lui appartenait. Chaque jour, il s'effor-çait de l'entraluer vers des imprudences auxquelles celle-ci n'exposait plus qu'une force d'inertie. Ce fat alors qu'il s'en-hardit, et lui écrivit la lettre suivante Clémence, Il Vous avez beau dire, les choses ne peuvent pas rester ce qu'elles sont ce serait nous condamner l'un et l'autre d'une manière irrévocable et de nos propres mains. Vous ne pouvez pas toujours végéter dans les oubliettes de l'hôtel Montréal je ne puis pas toujours vivre loin de vos regards. 11 est temps que vous sortiez de votre-servitude, et que j'ob-tienne le dédommagement de mes longues privations il vous faut, à vous, de l'air, à moi votre vue. Songez-y, Clémence, est-ce une vie possible que la nôtre, comme elle est arrangée aujourd'hui@? Autour de vous, rien qui ne yous soit odieux ou pesant autour de moi, rien qui me spurie et répond@e à mes sentiments secrets. Vous êtes opprimée, moi dénué pouvons-nous longtemps tenir ainsi ? J'ai souvent réfléchi aux douleurs et aux amertumes de vqtre position, et je me suis demandé comment vous n'aviez pas fait plus d'efforts pour vous y soustraire. Vous parlez d'honneur, de devoir ce sont des scrupules-que je respecte mais ne les poussez-vous pas à l'excès. Vous êtes esclave là où vous devriez commander en reine, et la branche cadette des Montréal se venge sur vous de la longue supériorité et
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 119 dresse. Celle-ci essayait alors de le calmer, de le ramener par de douces paroles elle se laissait entraîner de plus en plus sur cette pente, et, faute de pouvoir le guérir, parta-geait ce vertige contagieux. Le péril crois@ait à vue d'oeil après quelques lettres échan-gées, il était au comble. Gaston ne se résignait plus aux ado-rations solitaires ses prétensions s'élevaient en raison des concessions faites plus on lui cédait de terrain, plus il dési-rait en gagner. C'est l'éternelle histoire des conquérants @rien n'est fait pour eux tant qu'il reste quelque chose à faire. Le jeune homme se sentait de plus en plus maître de la volonté et des destinées de Clémence il en disposait déjà comme d'un bien qui lui appartenait. Chaque jour, il s'effor-çait de l'entraîner vers des imprudences auxquelles celle-ci n'opposait plus qu'une force d'inertie. Ce fut alors qu'il s'en-hardit, et lui écrivit la lettre suivante Clémence,@@@ Vous avez beau dire, les choses ne peuvent pas rester ce qu'elles sont ce serait nous condamner l'un et l'autre d'une manière irrévocable et de nos propres mains. Vous ne pouvez pas toujours végéter dans les oubliettes de l'hôtel Montréal je ne puis pas toujours vivre loin de vos regards. Il est temps que vous sortiez de votre servitude, et que j'ob-tienne le dédommagement de mes longues privations il vous faut, à vous, de l'air, à moi votre vue. Songez-y, Clémence, est-ce une vie possible que la nôtre, comme elle est arrangée aujourd'hui ? Autour de vous, rien qui ne vous soit odieux ou pesant autour de moi, rien qui me sourie et répondre à mes sentiments secrets. Vous êtes opprimée, moi dénué pouvons-nous longtemps tenir ainsi ? J'ai souvent réfléchi aux douleurs et aux amertumes de votre position, et je me suis demandé comment vous n'aviez pas fait plus d'efforts pour vous y soustraire. Vous parlez d'honneur, de devoir ce sont des scrupules que je respecte mais ne les poussez-vous pas à l'excès. Vous êtes esclave là où vous devriez commander en reine, et la branche cadette des Montréal se venge sur vous de la longue supériorité et
Vous parlez d'honneur, de devoir ce sont des scrupules-que je respecte mais ne les poussez-vous pas à l'excès.
Vous parlez d'honneur, de devoir ce sont des scrupules que je respecte mais ne les poussez-vous pas à l'excès.
Vous parlez d'honneur, de devoir ce sont des scrupules-que je respecte mais ne les poussez-vous pas à l'excès.
Vous parlez d'honneur, de devoir ce sont des scrupules que je respecte mais ne les poussez-vous pas à l'excès.
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116 L'ART DE MAGNÉTISER Nous en profitâmes aussitôt, et voici ce qu'elle nous - dit, après avoir confirmé ce qu'avait avancé la. première som-nambule Elle ajouta que ce qui la faisait souffrir lorsqu'on la touchait, était un cordon blanc creux, qui partait du milieu d'un organe brun en forme de croissant, et qui arrivait à la vessie que, dans ce cordon, circulait une liqueur blanchâtre comme de l'urine, et que l'intérieur en était écorché par deux corps durs en forme de gravier. Un autre corps dur, plus petit, se forme au haut du rein. On peut les entraîner par le magnétisme en magnétisant deux fois par jour. La malade nous annonce qu'il y a six ans, elle a déjà eu des coliques néphrétiques. Le reste de la tumeur s'en ira par le rectum, ce soir dans la première selle. Le lendemain elle nous dit Je me suis trompée, le rectum n'est pas encore perforé, il n'y a qu'amincissement ce soir seulement il y aura com-mencement d'évacuation. En effet, le médecin reconnut le lendemain beaucoup de pus rendu. Les calculs commencent à sortir de la vessie il y en avait ce matin dans les urines ce que le médecin avait constaté . Il existe dans la crosse de l'aorte des petits boutons semblables à de petites verrues, et, cette nuit, il y a eu une secousse violente par suite d'un engorgement de sang rouge dans la crosse de l'aorte, et la rupture en a été imminente. Ce n'est que par un régime doux que l'on peut ces jours-ci combattre cette affection. - Il faut agir entièrement sur la tumeur. A force de magnétisation locale, la tumeur fut entièrement vidée par le rectum le docteur trouvait tous les jours une grande quantité de pus bientôt les petites peaux qui entou-rent une plaie apparurent, et la tumeur se cicatrisa. Pendant ce temps, les crises nerveuses avaient disparu les forces, la gaieté, l'appétit étaient revenus les soubresauts
116 L'ART DE MAGNÉTISER Nous en profitâmes aussitôt, et voici ce qu'elle nous - dit, après avoir confirmé ce qu'avait avancé la. première som-nambule Elle ajouta que ce qui la faisait souffrir lorsqu'on la touchait, était un cordon blanc creux, qui partait du milieu d'un organe brun en forme de croissant, et qui arrivait à la vessie que, dans ce cordon, circulait une liqueur blanchâtre comme de l'urine, et que l'intérieur en était écorché par deux corps durs en forme de gravier. Un autre corps dur, plus petit, se forme au haut du rein. On peut les entraîner par le magnétisme en magnétisant deux fois par jour. La malade nous annonce qu'il y a six ans, elle a déjà eu des coliques néphrétiques. Le reste de la tumeur s'en ira par le rectum, ce soir dans la première selle. Le lendemain elle nous dit Je me suis trompée, le rectum n'est pas encore perforé, il n'y a qu'amincissement ce soir seulement il y aura com-mencement d'évacuation. En effet, le médecin reconnut le lendemain beaucoup de pus rendu. Les calculs commencent à sortir de la vessie il y en avait ce matin dans les urines ce que le médecin avait constaté . Il existe dans la crosse de l'aorte des petits boutons semblables à de petites verrues, et, cette nuit, il y a eu une secousse violente par suite d'un engorgement de sang rouge dans la crosse de l'aorte, et la rupture en a été imminente. Ce n'est que par un régime doux que l'on peut ces jours-ci combattre cette affection. - Il faut agir entièrement sur la tumeur. A force de magnétisation locale, la tumeur fut entièrement vidée par le rectum le docteur trouvait tous les jours une grande quantité de pus bientôt les petites peaux qui entou-rent une plaie apparurent, et la tumeur se cicatrisa. Pendant ce temps, les crises nerveuses avaient disparu les forces, la gaieté, l'appétit étaient revenus les soubresauts
116 L'ART DE MAGNÉTISER Nous en profitâmes aussitôt, et voici ce qu'elle nous @@dit, après avoir confirmé ce qu'avait avancé la@ première som-nambule Elle ajouta que ce qui la faisait souffrir lorsqu'on la touchait, était un cordon blanc creux, qui partait du milieu d'un organe brun en forme de croissant, et qui arrivait à la vessie que, dans ce cordon, circulait une liqueur blanchâtre comme de l'urine, et que l'intérieur en était écorché par deux corps durs en forme de gravier. Un autre corps dur, plus petit, se forme au haut du rein. On peut les entrainer par le magnétisme en magnétisant deux fois par jour. La malade nous annonce qu'il y a six ans, elle a déjà eu des coliques néphrétiques. Le reste de la tumeur s'en ira par le rectum, ce soir dans la première selle. Le lendemain elle nous dit Je me suis trompée, le rectum n'est pas encore perforé, il n'y a qu'amincissement ce soir seulement il y aura com-mencement d'évacuation. En effet, le médecin reconnut le lendemain beaucoup de pus rendu. Les calculs commencent à sortir de la vessie il y en avait ce matin dans les urines ce que le médecin avait constaté . Il existe dans la crosse de l'aorte des petits boutons semblables à de petites verrues, et, cette nuit, il y a eu une secousse violente par suite d'un engorgement de sang rouge dans la crosse de l'aorte, et la rupture en a été imminente. Ce n'est que par un régime doux que l'on peut ces jours-ci combattre cette affection. -@Il faut agir entièrement sur la tumeur. A force de magnétisation locale, la tumeur fut entièrement vidée par le rectum le docteur trouvait tous les jours une grande quantité de pus bientôt les petites peaux qui entou-rent une plaie apparurent, et la tumeur se cicatrisa. Pendant ce temps, les crises nerveuses avaient disparu les forces, la gaieté, l'appétit étaient revenus les soubresauts
- Il faut agir entièrement sur la tumeur.
-Il faut agir entièrement sur la tumeur.@
- Il faut agir entièrement sur la tumeur.
-Il faut agir entièrement sur la tumeur.
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55 en digités, en ungulés et en palmipèdes, et il en range les individus par des caractères particuliers puisés dans le nombre et la disposition des dents, la figure des ongles, etc. Il exposa le plande cette méthode dans un Cours de zoologie qu'il ouvrit, en 1804, à l'Athénée des étrangers à Paris. Mais plus particulièrement entraîné vers l'étude des végétaux, il revint aux plantes que LINNÉ a, pour ainsi dire , condamnées à former la dernière classe de son séduisant système sexuel. Déjà , dès le mois d'avril 1803, il avait entretenu l'Institut de la nécessité de changer le mot cryptogamie en celui d'oethéagamie 1 , comme plus convenable et applicable à toutes les familles et à tous les genres et de diviser les oethéogames en sept grandes familles, savoir les algues,les champignons,les lichens , les hépatiques, les mousses, les lycopodes et les fougères. Dans ce travail long et difficile, fruit de trente années d'études et d'observations, on trouve la confirmation , et des essais nouveaux à l'appui du plan général que PALISOT DE BEAUVOIS s'était fait, en 1780, d'examiner les cryptogames sous le rapport de leur orga-nisation par familles naturelles, et sous celui de leurs caractères appareils et extérieurs pour les distribuer en genres constans et invariables. Comme RAY , MORANDI et ADANSON, notre auteur place les algues en tête, comme le terme de l'échelle végétale, ou si l'on veut, en sens inverse, le premier degré de la végétation, le point où, si l'on peut s'exprimer ainsi, la 1 Cette expression , dérivée des mots grecs , in solite, et , indique bien la présence des sexes mais elle prouve en même temps que le mystère de leur union n'est pas encore parfaitement connu.
55 en digités, en ungulés et en palmipèdes, et il en range les individus par des caractères particuliers puisés dans le nombre et la disposition des dents, la figure des ongles, etc. Il exposa le plan@de cette méthode dans un Cours de zoologie qu'il ouvrit, en 1804, à l'Athénée des étrangers à Paris. Mais plus particulièrement entraîné vers l'étude des végétaux, il revint aux plantes que LINNÉ a, pour ainsi dire , condamnées à former la dernière classe de son séduisant système sexuel. Déjà , dès le mois d'avril 1803, il avait entretenu l'Institut de la nécessité de changer le mot cryptogamie en celui d'oethéagamie 1 , comme plus convenable et applicable à toutes les familles et à tous les genres et de diviser les oethéogames en sept grandes familles, savoir les algues,les champignons,les lichens , les hépatiques, les mousses, les lycopodes et les fougères. Dans ce travail long et difficile, fruit de trente années d'études et d'observations, on trouve la confirmation , et des essais nouveaux à l'appui du plan général que PALISOT DE BEAUVOIS s'était fait, en 1780, d'examiner les cryptogames sous le rapport de leur orga-nisation par familles naturelles, et sous celui de leurs caractères appareils et extérieurs pour les distribuer en genres constans et invariables. Comme RAY , MORANDI et ADANSON, notre auteur place les algues en tête, comme le terme de l'échelle végétale, ou si l'on veut, en sens inverse, le premier degré de la végétation, le point où, si l'on peut s'exprimer ainsi, la @@@1 Cette expression , dérivée des mots grecs , in solite, et , indique bien la présence des sexes mais elle prouve en même temps que le mystère de leur union n'est pas encore parfaitement connu.
55 en digités, en ungulés et en palmipèdes, et il en range les individus par des caractères particuliers puisés dans le nombre et la disposition des dents, la figure des ongles, etc. Il exposa le plan de cette méthode dans un cours de zoologie qu'il ouvrit, en 1804, à l'Athénée des étrangers à Paris. Mais plus particulièrement entraîné vers l'étude des végétaux, il revint aux plantes que LINNÉ a, pour ainsi dire , condamnées à former la dernière classe de son séduisant système sexuel. Déjà , dès le mois d'avril 1803, il avait entretenu l'Institut de la nécessité de changer le mot cryptogamie en celui d'oethéogamie 1 , comme plus convenable et applicable à toutes les familles et à tous les genres et de diviser les oethéogames en sept grandes familles, savoir les algues,les champignons,les lichens , les hépatiques, les mousses, les lycopodes et les fougères. Dans ce travail long et difficile, fruit de trente années d'études et d'observations, on trouve la confirmation , et des essais nouveaux à l'appui du plan général que PALISOT DE BEAUVOIS s'était fait, en 1780, d'examiner les cryptogames sous le rapport de leur orga-nisation par familles naturelles, et sous celui de leurs caractères appareils et extérieurs pour les distribuer en genres constans et invariables. Comme RAY , MORANDI et ADANSON, notre auteur place les algues en tête, comme le terme de l'échelle végétale, ou si l'on veut, en sens inverse, le premier degré de la végétation, le point où, si l'on peut s'exprimer ainsi, la 55 1 Cette expression , dérivée des mots grecs , in solite, et , indique bien la présence des sexes mais elle prouve en même temps que le mystère de leur union n'est pas encore parfaitement connu.
Dans ce travail long et difficile, fruit de trente années d'études et d'observations, on trouve la confirmation , et des essais nouveaux à l'appui du plan général que PALISOT DE BEAUVOIS s'était fait, en 1780, d'examiner les cryptogames sous le rapport de leur orga-nisation par familles naturelles, et sous celui de leurs caractères appareils et extérieurs pour les distribuer en genres constans et invariables.
Dans ce travail long et difficile, fruit de trente années d'études et d'observations, on trouve la confirmation , et des essais nouveaux à l'appui du plan général que PALISOT DE BEAUVOIS s'était fait, en 1780, d'examiner les cryptogames sous le rapport de leur orga-nisation par familles naturelles, et sous celui de leurs caractères appareils et extérieurs pour les distribuer en genres constans et invariables.
Dans ce travail long et difficile, fruit de trente années d'études et d'observations, on trouve la confirmation , et des essais nouveaux à l'appui du plan général que PALISOT DE BEAUVOIS s'était fait, en 1780, d'examiner les cryptogames sous le rapport de leur orga-nisation par familles naturelles, et sous celui de leurs caractères appareils et extérieurs pour les distribuer en genres constans et invariables.
Dans ce travail long et difficile, fruit de trente années d'études et d'observations, on trouve la confirmation , et des essais nouveaux à l'appui du plan général que PALISOT DE BEAUVOIS s'était fait, en 1780, d'examiner les cryptogames sous le rapport de leur orga-nisation par familles naturelles, et sous celui de leurs caractères appareils et extérieurs pour les distribuer en genres constans et invariables.
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DU MAGNÉTISME JUSQU'A NOS JOURS V. 11 Celui qui sait agir sur l'esprit vital particulier à chaque individu, peut guérir à quelque distance que ce soit, en appe-lant à son secours l'esprit universel. L'esprit vital dissipe tous les maux c'est lui qui con-stitue la nature dont les médecins ne sont que les aides on doit donc se proposer, dans toutes les maladies, de fortifier, multiplier, régénérer cet esprit vital c'est ainsi qu'on par-vient à guérir toutes les maladies. J'ai observé de très grands avantages et des effets mer-veilleux du bon usage de cette médecine mais j'ai vu aussi par l'abus qu'on en faisait, occasionner des maux infinis. Kircher, qui, dans le dix-septième siècle, avait embrassé toutes les connaissances humaines, insiste particulièrement sur la distinction à établir entre le magnétisme minéral et le magnétisme propre à être appliqué aux êtres organisés, et, dans un traité spécial, il expose les principes de l'art de magnétiser De a rte magnetica, in-4 . De Laplace dit 1 Les phénomènes qui résultent de l'extrême sensibilité des nerfs chez quelques individus ont donné naissance à diverses opinions sur l'existence d'un nouvel agent que l'on a nommé magnétisme animal. Il est naturel de-penser que la cause de cette attraction est très faible, et peut être facilement troublée par un grand nombre de circonstances accidentelles aussi, de ce que, dans plusieurs cas, elle ne s'est point manifestée, on ne doit pas conclure qu'elle n'existe jamais. Nous sommes si éloignés de connaître tous les agents de la nature, et leurs divers modes 'd'action, qu'il serait peu philosophique de nier l'existence des phénomènes, unique-ment parce qu'ils sont inexplicables dans l'état actuel de la science. Cuvier s'exprime ainsi 2 Dans les expériences qui ont pour objet l'action que les systèmes nerveux de deux individus différents peuvent exer-1 théorie analytique des calculs des probabilités, page 358 DE LAPLACE . 2 Leçons d'anatomie comparée CUVIER .
DU MAGNÉTISME JUSQU'A NOS JOURS V. 11 Celui qui sait agir sur l'esprit vital particulier à chaque individu, peut guérir à quelque distance que ce soit, en appe-lant à son secours l'esprit universel. L'esprit vital dissipe tous les maux c'est lui qui con-stitue la nature dont les médecins ne sont que les aides on doit donc se proposer, dans toutes les maladies, de fortifier, multiplier, régénérer cet esprit vital c'est ainsi qu'on par-vient à guérir toutes les maladies. J'ai observé de très grands avantages et des effets mer-veilleux du bon usage de cette médecine mais j'ai vu aussi par l'abus qu'on en faisait, occasionner des maux infinis. Kircher, qui, dans le dix-septième siècle, avait embrassé toutes les connaissances humaines, insiste particulièrement sur la distinction à établir entre le magnétisme minéral et le magnétisme propre à être appliqué aux êtres organisés, et, dans un traité spécial, il expose les principes de l'art de magnétiser De a rte magnetica, in-4 . De Laplace dit 1 Les phénomènes qui résultent de l'extrême sensibilité des nerfs chez quelques individus ont donné naissance à diverses opinions sur l'existence d'un nouvel agent que l'on a nommé magnétisme animal. Il est naturel de-penser que la cause de cette attraction est très faible, et peut être facilement troublée par un grand nombre de circonstances accidentelles aussi, de ce que, dans plusieurs cas, elle ne s'est point manifestée, on ne doit pas conclure qu'elle n'existe jamais. Nous sommes si éloignés de connaître tous les agents de la nature, et leurs divers modes 'd'action, qu'il serait peu philosophique de nier l'existence des phénomènes, unique-ment parce qu'ils sont inexplicables dans l'état actuel de la science. Cuvier s'exprime ainsi 2 Dans les expériences qui ont pour objet l'action que les systèmes nerveux de deux individus différents peuvent exer-@1 théorie analytique des calculs des probabilités, page 358 DE LAPLACE . 2 Leçons d'anatomie comparée CUVIER .
DU MAGNÉTISME JUSQU'A NOS JOURS@@@ 11 Celui qui sait agir sur l'esprit vital particulier à chaque individu, peut guérir à quelque distance que ce soit, en appe-lant à son secours l'esprit universel. L'esprit vital dissipe tous les maux c'est lui qui con-stitue la nature dont les médecins ne sont que les aides on doit donc se proposer, dans toutes les maladies, de fortifier, multiplier, régénérer cet esprit vital c'est ainsi qu'on par-vient à guérir toutes les maladies. J'ai observé de très grands avantages et des effets mer-veilleux du bon usage de cette médecine mais j'ai vu aussi par l'abus qu'on en faisait, occasionner des maux infinis. Kircher, qui, dans le dix-septième siècle, avait embrassé toutes les connaissances humaines, insiste particulièrement sur la distinction à établir entre le magnétisme minéral et le magnétisme propre à être appliqué aux êtres organisés, et, dans un traité spécial, il expose les principes de l'art de magnétiser De a@rte magnetica, in-4 . De Laplace dit 1 Les phénomènes qui résultent de l'extrême sensibilité des nerfs chez quelques individus ont donné naissance à diverses opinions sur l'existence d'un nouvel agent que l'on a nommé magnétisme animal. Il est naturel de penser que la cause de cette attraction est très faible, et peut être facilement troublée par un grand nombre de circonstances accidentelles aussi, de ce que, dans plusieurs cas, elle ne s'est point manifestée, on ne doit pas conclure qu'elle n'existe jamais. Nous sommes si éloignés de connaitre tous les agents de la nature, et leurs divers modes @d'action, qu'il serait peu philosophique de nier l'existence des phénomènes, unique-ment parce qu'ils sont inexplicables dans l'état actuel de la science. Cuvier s'exprime ainsi 2 Dans les expériences qui ont pour objet l'action que les systèmes nerveux de deux individus différents peuvent exer- 1 Théorie analytique des calculs des probabilités, page 358 DE LAPLACE . 2 Leçons d'anatomie comparée CUVIER .
Il est naturel de-penser que la cause de cette attraction est très faible, et peut être facilement troublée par un grand nombre de circonstances accidentelles aussi, de ce que, dans plusieurs cas, elle ne s'est point manifestée, on ne doit pas conclure qu'elle n'existe jamais.
Il est naturel de penser que la cause de cette attraction est très faible, et peut être facilement troublée par un grand nombre de circonstances accidentelles aussi, de ce que, dans plusieurs cas, elle ne s'est point manifestée, on ne doit pas conclure qu'elle n'existe jamais.
Il est naturel de-penser que la cause de cette attraction est très faible, et peut être facilement troublée par un grand nombre de circonstances accidentelles aussi, de ce que, dans plusieurs cas, elle ne s'est point manifestée, on ne doit pas conclure qu'elle n'existe jamais.
Il est naturel de penser que la cause de cette attraction est très faible, et peut être facilement troublée par un grand nombre de circonstances accidentelles aussi, de ce que, dans plusieurs cas, elle ne s'est point manifestée, on ne doit pas conclure qu'elle n'existe jamais.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 193 Que faire ? ouvrir un cabinet et y attendre les clients c'eût été une naïveté trop grande, bonne tout au plus pour des fils de famille qui achètent des causes au besoin. Se mettre dans les bonnes grâces des présidents des tribunaux ou des cours d'assises, et obtenir d'eux la défense de pauvres diables ou de scélérats subalternes, c'était courir après le bruit plutôt qu'après la besogne. De telles tâches, même brillamment remplies, ne sont pas des titres de recommandation auprès des hommes qui se partagent le domaine des gros honoraires et l'empire de la procédure. C'est de ce côté que se porta Ludovic. Les enfants des montagnes ont un flair exercé ils vont droit au meilleur gibier. Notre avocat se résigna donc à occuper un poste modeste dans une étude d'avoué. C'était déroger mais on ne s'élève , qu'en s'humiliant. Ludovic savait bien que lorsqu'il aurait fourni ses preuves et donné la mesure de ce qu'il valait, l'avancement ne se ferait pas attendre, et qu'après avoir subi la loi, ce serait lui qui en définitive la dicterait. Il s'en fiait au travail pour le tirer de sa position secondaire et à une circonstance heureuse pouf le mettre en relief. En attendant, il acceptait et exécutait sans sourciller les tâches les plus ingrates et les moins dignes de lui. L'étude à laquelle il était attaché avait peu de rivales pour l'importance et l'activité. C'était l'une des plus riches et des plus occupées de Paris. Le titulaire n'avait pas néanmoins blanchi sous le harnais jeune encore, il succédait à un homme qui s'était retiré dans la maturité de l'âge, après avoir fait, comme on dit, sa pelote. Celui-ci était en train de la faire aussi et n'y prenait pas grand'peine. Un office est une machine montée, où tout marche d'après des lois convenues et avec des instruments appropriés. Que le conducteur change, peu importe 1 la machine n'en reste pas moins ce qu'elle était, armée de ses ressorts et remplissant ses fonc-tions habituelles. Le mouvement se transmet ainsi d'un titu-laire à un autre sans secousses, et, à moins de grandes fautes, sans altération. Même quand les rouages changent, l'esprit se maintient, comme dans les régiments où la per-manence des cadres corrige la mobilité des contingents. A peine entré dans l'office, Ludovic en vit le fort et le faible, et sut mettre cette découverte à profit. Il n'y avait pas
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 193 Que faire ? ouvrir un cabinet et y attendre les clients c'eût été une naïveté trop grande, bonne tout au plus pour des fils de famille qui achètent des causes au besoin. Se mettre dans les bonnes grâces des présidents des tribunaux ou des cours d'assises, et obtenir d'eux la défense de pauvres diables ou de scélérats subalternes, c'était courir après le bruit plutôt qu'après la besogne. De telles tâches, même brillamment remplies, ne sont pas des titres de recommandation auprès des hommes qui se partagent le domaine des gros honoraires et l'empire de la procédure. C'est de ce côté que se porta Ludovic. Les enfants des montagnes ont un flair exercé ils vont droit au meilleur gibier. Notre avocat se résigna donc à occuper un poste modeste dans une étude d'avoué. C'était déroger mais on ne s'élève , qu'en s'humiliant. Ludovic savait bien que lorsqu'il aurait fourni ses preuves et donné la mesure de ce qu'il valait, l'avancement ne se ferait pas attendre, et qu'après avoir subi la loi, ce serait lui qui en définitive la dicterait. Il s'en fiait au travail pour le tirer de sa position secondaire et à une circonstance heureuse pouf le mettre en relief. En attendant, il acceptait et exécutait sans sourciller les tâches les plus ingrates et les moins dignes de lui. L'étude à laquelle il était attaché avait peu de rivales pour l'importance et l'activité. C'était l'une des plus riches et des plus occupées de Paris. Le titulaire n'avait pas néanmoins blanchi sous le harnais jeune encore, il succédait à un homme qui s'était retiré dans la maturité de l'âge, après avoir fait, comme on dit, sa pelote. Celui-ci était en train de la faire aussi et n'y prenait pas grand'peine. Un office est une machine montée, où tout marche d'après des lois convenues et avec des instruments appropriés. Que le conducteur change, peu importe 1 la machine n'en reste pas moins ce qu'elle était, armée de ses ressorts et remplissant ses fonc-tions habituelles. Le mouvement se transmet ainsi d'un titu-laire à un autre sans secousses, et, à moins de grandes fautes, sans altération. Même quand les rouages changent, l'esprit se maintient, comme dans les régiments où la per-manence des cadres corrige la mobilité des contingents. A peine entré dans l'office, Ludovic en vit le fort et le faible, et sut mettre cette découverte à profit. Il n'y avait pas
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 193 Que faire@? ouvrir un cabinet et y attendre les clients c'eût été une naïveté trop grande, bonne tout au plus pour des fils de famille qui achètent des causes au besoin. Se mettre dans les bonnes grâces des présidents des tribunaux ou des cours d'assises, et obtenir d'eux la défense de pauvres diables on de scélérats subalternes, c'était courir après le bruit plutôt qu'après la besogne. De telles tâches, même brillamment remplies, ne sont pas des titres de recommandation auprès des hommes qui se partagent le domaine des gros honoraires et l'empire de la procédure. C'est de ce côté que se porta Ludovic. Les enfants des montagnes ont un flair exercé ils vont droit au meilleur gibier. Notre avocat se résigna donc à occuper un poste modeste dans une étude d'avoué. C'était déroger mais on ne s'élève@@ qu'en s'humiliant. Ludovic savait bien que lorsqu'il aurait fourni ses preuves et donné la mesure de ce qu'il valait, l'avancement ne se ferait pas attendre, et qu'après avoir subi la loi, ce serait lui qui en définitive la dicterait. Il s'en fiait au travail pour le tirer de sa position secondaire et à une circonstance heureuse pour le mettre en relief. En attendant, il acceptait et exécutait sans sourciller les tâches les plus ingrates et les moins dignes de lui. L'étude à laquelle il était attaché avait peu de rivales pour l'importance et l'activité. C'était l'une des plus riches et des plus occupées de Paris. Le titulaire n'avait pas néanmoins blanchi sous le harnais jeune encore, il succédait à un homme qui s'était retiré dans la maturité de l'âge, après avoir fait, comme on dit, sa pelote. Celui-ci était en train de la faire aussi et n'y prenait pas grand'peine. Un office est une machine montée, où tout marche d'après des lois convenues et avec des instruments appropriés. Que le conducteur change, peu importe ! la machine n'en reste pas moins ce qu'elle était, armée de ses ressorts et remplissant ses fonc-tions habituelles. Le mouvement se transmet ainsi d'un titu-laire à un autre sans secousses, et, à moins de grandes fautes, sans altération. Même quand les rouages changent, l'esprit se maintient, comme dans les régiments où la per-manence des cadres corrige la mobilité des contingents. A peine entré dans l'office, Ludovic en vit le fort et le faible, et sut mettre cette découverte à profit. Il n'y avait pas
Il s'en fiait au travail pour le tirer de sa position secondaire et à une circonstance heureuse pouf le mettre en relief.
Il s'en fiait au travail pour le tirer de sa position secondaire et à une circonstance heureuse pour le mettre en relief.
Il s'en fiait au travail pour le tirer de sa position secondaire et à une circonstance heureuse pouf le mettre en relief.
Il s'en fiait au travail pour le tirer de sa position secondaire et à une circonstance heureuse pour le mettre en relief.
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214 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. die avait ravagé, reprit, avec sa régularité, une exnl AMinn.. de sérénité remarquable. Ce fut une courte métamorphose avant le dernier anéantissement. Qu'on juge des impressions qu'un pareil spectacle éveilla chez les deux personnes -qui en étaient témoins ! Marguerite fut tentée de croire à un prodige, tant les symptômes étaient satisfaisants elle s'empressa auprès de madame Morin et voulut aider par quelques soins à cette eure imprévue. Celle-ci la retint par un geste affectueux elle sentait mieux son état et ne se faisait point d'illusion rassemblant toutes ses forces et s'armant de sa volonté 2 -- Ici, ma fille, dit-elle, et donne-moi ta main. L'enfant obéit à cette voix aimée et vint se ranger près du lit. Son aïeule la remercia du regard, puis elle ajouta -- Et vous aussi, monsieur Ludovic, approchez, je vous en prie. C'était la première fois que madame Morin s'adressait di-rectement au jeune homme même il ne croyait pas que, dans son état d'enfance, elle eût retenu son nom. Sa surprise fut donc grande à cet appel il s'y rendit néanmoins et sa plaça près de Marguerite, ail chevet de la mourante, - C'est bien, mes enfants, dit alors la vieille femme j'aime à vous voir ainsi. Marguerite, ajouta-t-elle, c'est au-jourd'hui mon dernier jour 1 - Quelle vilaine idée vous avez là, grand'mère, chassez-la donc bien vite. - - Non, ma fille, je sens ma fin approcher, et je suis prête. C'est une délivrance qui m'arrive après tant de maux souf-ferts. Que faisais-je en ce monde, infirme comme je l'étais devenue ? Si Ditfu né m'en a pas retirée plus tôt, c'est sans doute pour m'éprouver davantage. - Comment pouvtiz-vous parler ainsi, grand'mère? - Tu as raisou, Marguerite jè manque de justice. Le ciel fait bien ce qu'il fait. Tant qüe tu n'as été qu'une enfant, ma présence t'était nécessaire. Quoique malade, je te protégeais, et tu t'es formée sous mes yeux à la rude école du malheur. Mais aujourd'hui, te voici grande et déjà sensée je puis partir avec moins de regret. Je puis allér rejoindre ta mère et mon pauvre Morin, que j'ai tant pleurés. Il y avait dans la voix de la mourante quelque chose de si
214 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. die avait ravagé, reprit, avec sa régularité, une exnl AMinn.. de sérénité remarquable. Ce fut une courte métamorphose avant le dernier anéantissement. Qu'on juge des impressions qu'un pareil spectacle éveilla chez les deux personnes -qui en étaient témoins ! Marguerite fut tentée de croire à un prodige, tant les symptômes étaient satisfaisants elle s'empressa auprès de madame Morin et voulut aider par quelques soins à cette eure imprévue. Celle-ci la retint par un geste affectueux elle sentait mieux son état et ne se faisait point d'illusion rassemblant toutes ses forces et s'armant de sa volonté 2 -- Ici, ma fille, dit-elle, et donne-moi ta main. L'enfant obéit à cette voix aimée et vint se ranger près du lit. Son aïeule la remercia du regard, puis elle ajouta -- Et vous aussi, monsieur Ludovic, approchez, je vous en prie. C'était la première fois que madame Morin s'adressait di-rectement au jeune homme même il ne croyait pas que, dans son état d'enfance, elle eût retenu son nom. Sa surprise fut donc grande à cet appel il s'y rendit néanmoins et sa plaça près de Marguerite, ail chevet de la mourante, - C'est bien, mes enfants, dit alors la vieille femme j'aime à vous voir ainsi. Marguerite, ajouta-t-elle, c'est au-jourd'hui mon dernier jour 1 - Quelle vilaine idée vous avez là, grand'mère, chassez-la donc bien vite. - - Non, ma fille, je sens ma fin approcher, et je suis prête. C'est une délivrance qui m'arrive après tant de maux souf-ferts. Que faisais-je en ce monde, infirme comme je l'étais devenue ? Si Ditfu né m'en a pas retirée plus tôt, c'est sans doute pour m'éprouver davantage. - Comment pouvtiz-vous parler ainsi, grand'mère@? - Tu as raisou, Marguerite jè manque de justice. Le ciel fait bien ce qu'il fait. Tant qüe tu n'as été qu'une enfant, ma présence t'était nécessaire. Quoique malade, je te protégeais, et tu t'es formée sous mes yeux à la rude école du malheur. Mais aujourd'hui, te voici grande et déjà sensée je puis partir avec moins de regret. Je puis allér rejoindre ta mère et mon pauvre Morin, que j'ai tant pleurés. Il y avait dans la voix de la mourante quelque chose de si
214 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. die avait ravagé, reprit, avec sa régularité, une expression@@ de sérénité remarquable. Ce fut une courte métamorphose avant le dernier anéantissement. Qu'on juge des impressions qu'un pareil spectacle éveilla chez les deux personnes @qui en étaient témoins ! Marguerite fut tentée de croire à un prodige, tant les symptômes étaient satisfaisants elle s'empressa auprès de madame Morin et voulut aider par quelques soins à cette cure imprévue. Celle-ci la retint par un geste affectueux elle sentait mieux son état et ne se faisait point d'illusion rassemblant toutes ses forces et s'armant de sa volonté@@ @-@Ici, ma fille, dit-elle, et donne-moi ta main. L'enfant obéit à cette voix aimée et vint se ranger près du lit. Son aïeule la remercia du regard, puis elle ajouta @-@Et vous aussi, monsieur Ludovic, approchez, je vous en prie. C'était la première fois que madame Morin s'adressait di-rectement au jeune homme même il ne croyait pas que, dans son état d'enfance, elle eût retenu son nom. Sa surprise fut donc grande à cet appel il s'y rendit néanmoins et se plaça près de Marguerite, a@u chevet de la mourante. -@C'est bien, mes enfants, dit alors la vieille femme j'aime à vous voir ainsi. Marguerite, ajouta-t-elle, c'est au-jourd'hui mon dernier jour ! -@Quelle vilaine idée vous avez là, grand mère, chassez-la donc bien vite. -@@@Non, ma fille, je sens ma fin approcher, et je suis prète. C'est une délivrance qui m'arrive après tant de maux souf-ferts. Que faisais-je en ce monde, infirme comme je l'étais devenue ? Si Di@eu ne m'en a pas retirée plus tôt, c'est sans doute pour m'éprouver davantage. -@Comment pouv@ez-vous parler ainsi, grand'mère ? -@Tu as raison, Marguerite je manque de justice. Le ciel fait bien ce qu'il fait. Tant que tu n'as été qu'une enfant, ma présence t'était nécessaire. Quoique malade, je te protégeais, et tu t'es formée sous mes yeux à la rude école du malheur. Mais aujourd'hui, te voici grande et déjà sensée je puis partir avec moins de regret. Je puis aller rejoindre ta mère et mon pauvre Morin, que j'ai tant pleurés. Il y avait dans la voix de la mourante quelque chose de si
Je puis allér rejoindre ta mère et mon pauvre Morin, que j'ai tant pleurés.
Je puis aller rejoindre ta mère et mon pauvre Morin, que j'ai tant pleurés.
Je puis allér rejoindre ta mère et mon pauvre Morin, que j'ai tant pleurés.
Je puis aller rejoindre ta mère et mon pauvre Morin, que j'ai tant pleurés.
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et graduellement, en balançant, en conciliant les diverses convenances sociales, les intérêts des Colons et ceux de l'Africain lui-même que l'abolition subite exposerait à des maux incalculables 1 . Plus familiarisé avec les mystères dé l'histoire natu-relle qu'avec les lois d'une haute philosophie , PALISOT DE BEAUVOIS s'est laissé entranîer dans une erreur grave elle fut plutôt unécart de son esprit, que celui de son coeur essentiellement boa, essentiellement généreux et ami delà liberté. Il ne calcula point les suites quépou-vait avoir et qu'amena malheureusement la résistance des Celions à une loi de la mère-patrie. Une collection d'in-dividus dont la direction, les intérêts et les passions varient Sans cesse ne peut ni ne doit jamais s'opposer à la velonté générale , dent la puissance est perpétuelle et régulière j dont l'énergie- est incommensurable. Le spec-tacle, hideux de l'esclavage sur la côte occidentale d'A-frique, avait donné à PAMSOT DE BEAOTOIS , de fausses idées sur lés Nègres. On ne peut pas juger sainement d'un être abruti, par le plus dur servage ses facultés engourdies le ravalent au rang des animaux les plus stupides , dont le sort est moins cruel. Délivrez-le du joug qui le dégrade sans cesse qu'il connaisse la pro-priété qu'il acquière les droits d'époux et dé père qu'il vive en un mot pour lui, pour les siens, et vous le verrez-porter avec honneur lés augustes traits de l'homme, Mais , parce quele-Nègre est victime du despotisme le plus absolu sous la zone torride, parce qu'un trafic infâme 1 En octobre 1814, il reproduisit les mêmes idées dansr sa Réfutation d'un. écrit de M. CLARKSON intitulé Résumé du témoignage... . touchant ta traite des. Nègres, in-8° de xvj et 56 pages. Paris, 1814.
et graduellement, en balançant, en conciliant les diverses convenances sociales, les intérêts des Colons et ceux de l'Africain lui-même que l'abolition subite exposerait à des maux incalculables 1 . Plus familiarisé avec les mystères dé l'histoire natu-relle qu'avec les lois d'une haute philosophie , PALISOT DE BEAUVOIS s'est laissé entranîer dans une erreur grave elle fut plutôt un@écart de son esprit, que celui de son coeur essentiellement boa, essentiellement généreux et ami delà liberté. Il ne calcula point les suites qu@épou-vait avoir et qu'amena malheureusement la résistance des Celions à une loi de la mère-patrie. Une collection d'in-dividus dont la direction, les intérêts et les passions varient Sans cesse @@ne peut ni ne doit jamais s'opposer à la velonté générale , dent la puissance est perpétuelle et régulière j dont l'énergie- est incommensurable. Le spec-tacle, hideux de l'esclavage sur la côte occidentale d'A-frique, avait donné à PA@MSOT DE BEAOTOIS , de fausses idées sur lés Nègres. On ne peut pas juger sainement d'un être abruti, par le plus dur servage ses facultés engourdies le ravalent au rang des animaux les plus stupides , dont le sort est moins cruel. Délivrez-le du joug qui le dégrade sans cesse qu'il connaisse la pro-priété qu'il acquière les droits d'époux et dé père qu'il vive en un mot pour lui, pour les siens, et vous le verrez-porter avec honneur lés augustes traits de l'homme, Mais , parce que@le-Nègre est victime du despotisme le plus absolu sous la zone torride, parce qu'un trafic infâme 1 En octobre 1814, il reproduisit les mêmes idées dansr sa Réfutation d'un. écrit de M. CLARKSON intitulé Résumé du témoignage... . touchant ta traite des. Nègres, in-8° de xvj et 56 pages. Paris, 1814.
et graduellement, en balançant, en conciliant les diverses convenances sociales, les intérêts des Colons et ceux de l'Africain lui-même que l'abolition subite exposerait à des maux incalculables 1 . Plus familiarisé avec les mystères dé l'histoire natu-relle qu'avec les lois d'une haute philosophie , PALISOT DE BEAUVOIS s'est laissé entraîner dans une erreur grave elle fut plutôt un écart de son esprit, que celui de son coeur essentiellement bon, essentiellement généreux et ami delà liberté. Il ne calcula point les suites que pou-vait avoir et qu'amena malheureusement la résistance des Col@ons à une loi de la mère-patrie. Une collection d'in-dividus dont la direction, les intérêts et les passions varient sans cesse , ne peut ni ne doit jamais s'opposer à la volonté générale , dont la puissance est perpétuelle et régulière , dont l'énergie@ est incommensurable. Le spec-tacle, hideux de l'esclavage sur la côte occidentale d'A-frique, avait donné à PALISOT DE BEAUVOIS , de fausses idées sur les Nègres. On ne peut pas juger sainement d'un être abruti, par le plus dur servage ses facultés engourdies le ravalent au rang des animaux les plus stupides , dont le sort est moins cruel. Délivrez-le du joug qui le dégrade sans cesse qu'il connaisse la pro-priété qu'il acquière les droits d'époux et de père qu'il vive en un mot pour lui, pour les siens, et vous le verrez-porter avec honneur lés augustes traits de l'homme, Mais , parce que le-Nègre est victime du despotisme le plus absolu sous la zone torride, parce qu'un trafic infâme 1 En octobre 1814, il reproduisit les mêmes idées dans@ sa Réfutation d'un. écrit de M. CLARKSON intitulé Résumé du témoignage... . touchant la traite des. Nègres, in-8° de xvj et 56 pages. Paris, 1814.
On ne peut pas juger sainement d'un être abruti, par le plus dur servage ses facultés engourdies le ravalent au rang des animaux les plus stupides , dont le sort est moins cruel.
On ne peut pas juger sainement d'un être abruti, par le plus dur servage ses facultés engourdies le ravalent au rang des animaux les plus stupides , dont le sort est moins cruel.
On ne peut pas juger sainement d'un être abruti, par le plus dur servage ses facultés engourdies le ravalent au rang des animaux les plus stupides , dont le sort est moins cruel.
On ne peut pas juger sainement d'un être abruti, par le plus dur servage ses facultés engourdies le ravalent au rang des animaux les plus stupides , dont le sort est moins cruel.
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228 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE rue. On s'empressa autour de lui on essaya de le ranimer la crise était trop violente pour céder aux premiers soins il fallut le transporter chez lui dans un état d'anéantissement voisin de la mort. XX Ludovic était un de ces hommes chez qui la passion, peu expansive, n'en est pour cela ni moins durablè ni moins profonde. Il avait aimé Marguerite autant qu'il pouvait ai-merril avait réuni en elle toutes ses espérances et toutes ses affections. -Aussi le coup fut-il rude, et pendant plusieurs semaines son état fut presque désespéré. A la suite de sa léthargie, la fièvre s'empara de lui et résista à tous les traitements. Dans -le cours de ses accès, il n'avait qu'un nom sur les lèvres, comme il n'avait qu'une pensée dans le coeur. Il appelait Marguerite, il demandait à voir Marguerite, tantôt d'une voix suppliante, tantôt avec l'accent de la colère. - Qu'on me la rende 1 Je la veux ! s'écriait-il. Elle est à moi elle est mon bien 1 Son père essayait de le calmer, et n'y parvenait pas tou-jours que peut la voix de la raison contre les délires du cerveau ? Tant que son fils fut en danger, le vieillard ne songea pas à le quitter. Il fallait que Ludovic eût près de lui un visage ami et qu'il, ne fût pas abandonné à des soins mer-- cenaires. Son désespoir était si grand que, même après sa cure, il avait besoin de se rattacher à la vie par les douces consolations de la famille, les seules qui ne trompent jamais. Le mal céda enfin mais il en resta un peu. d'affaiblisse-ment dans les facultés. Si .plein d'ardeur au début, le jeune avocat semblait envisager désormais sa carrière avec une sorte d'impatience et de dégoût. Il se prenait à lui attribuer une portion des douloureux mécomptes qu'il venait d'es-suyer il se disait que, moins assidu au travail, moins do-
228 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE rue. On s'empressa autour de lui on essaya de le ranimer la crise était trop violente pour céder aux premiers soins il fallut le transporter chez lui dans un état d'anéantissement voisin de la mort. XX Ludovic était un de ces hommes chez qui la passion, peu expansive, n'en est pour cela ni moins durablè ni moins profonde. Il avait aimé Marguerite autant qu'il pouvait ai-merril avait réuni en elle toutes ses espérances et toutes ses affections. -Aussi le coup fut-il rude, et pendant plusieurs semaines son état fut presque désespéré. A la suite de sa léthargie, la fièvre s'empara de lui et résista à tous les traitements. Dans -le cours de ses accès, il n'avait qu'un nom sur les lèvres, comme il n'avait qu'une pensée dans le coeur. Il appelait Marguerite, il demandait à voir Marguerite, tantôt d'une voix suppliante, tantôt avec l'accent de la colère. - Qu'on me la rende 1 Je la veux ! s'écriait-il. Elle est à moi elle est mon bien 1 Son père essayait de le calmer, et n'y parvenait pas tou-jours que peut la voix de la raison contre les délires du cerveau ? Tant que son fils fut en danger, le vieillard ne songea pas à le quitter. Il fallait que Ludovic eût près de lui un visage ami et qu'il, ne fût pas abandonné à des soins mer-- cenaires. Son désespoir était si grand que, même après sa cure, il avait besoin de se rattacher à la vie par les douces consolations de la famille, les seules qui ne trompent jamais. Le mal céda enfin mais il en resta un peu. d'affaiblisse-ment dans les facultés. Si .plein d'ardeur au début, le jeune avocat semblait envisager désormais sa carrière avec une sorte d'impatience et de dégoût. Il se prenait à lui attribuer une portion des douloureux mécomptes qu'il venait d'es-suyer il se disait que, moins assidu au travail, moins do-
228 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. On s'empressa autour de lui on essaya de le ranimer la crise était trop violente pour céder aux premiers soins il fallut le transporter chez lui dans un état d'anéantissement voisin de la mort. XX Ludovic était un de ces hommes chez qui la passion, peu expansive, n'en est pour cela ni moins durable ni moins profonde. Il avait aimé Marguerite autant qu'il pouvait ai-mer il avait réuni en elle toutes ses espérances et toutes ses affections. @Aussi le coup fut-il rude, et pendant plusieurs semaines son état fut presque désespéré. A la suite de sa léthargie, la fièvre s'empara de lui et résista à tous les traitements. Dans @le cours de ses accès, il n'avait qu'un nom sur les lèvres, comme il n'avait qu'une pensée dans le coeur. Il appelait Marguerite, il demandait à voir Marguerite, tantôt d'une voix suppliante, tantôt avec l'accent de la colère. -@Qu'on me la rende ! Je la veux ! s'écriait-il. Elle est à moi elle est mon bien ! Son père essayait de le calmer, et n'y parvenait pas tou-jours que peut la voix de la raison contre les délires du cerveau ? Tant que son fils fut en danger, le vieillard ne songea pas à le quitter. Il fallait que Ludovic eût près de lui un visage ami et qu'il@ ne fût pas abandonné à des soins mer@-@cenaires. Son désespoir était si grand que, même après sa cure, il avait besoin de se rattacher à la vie par les douces consolations de la famille, les seules qui ne trompent jamais. Le mal céda enfin mais il en resta un peu@ d'affaiblisse-ment dans les facultés. Si @plein d'ardeur au début, le jeune avocat semblait envisager désormais sa carrière avec une sorte d'impatience et de dégoût. Il se prenait à lui attribuer une portion des douloureux mécomptes qu'il venait d'es-suyer il se disait que, moins assidu au travail, moins do-
Il avait aimé Marguerite autant qu'il pouvait ai-merril avait réuni en elle toutes ses espérances et toutes ses affections.
Il avait aimé Marguerite autant qu'il pouvait ai-mer il avait réuni en elle toutes ses espérances et toutes ses affections.
Il avait aimé Marguerite autant qu'il pouvait ai-merril avait réuni en elle toutes ses espérances et toutes ses affections.
Il avait aimé Marguerite autant qu'il pouvait ai-mer il avait réuni en elle toutes ses espérances et toutes ses affections.
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224 L'ART DE MAGNÉTISER de loin en loin, mais qui n'empêchaient pas les forces de revenir. Le 1er novembre, la malade alla à pied de sa demeure, maison Brolliet, sur le quai, jusqu'à l'île Rousseau, d'où elle revint après s'être reposée un instant. En trois mois le magnétisme avait fait cesser les crises périodiques d'hystérie, qui duraient trois heures il avait dé-truit la paralysie entière des jambes qui existait depuis six ans. Il avait calmé le système nerveux, donné des for-ces à tout le corps enfin il avait changé l'existence de cette enfant, en ravivant en elle les sources de la vie. Mais la guérison n'était point entière, et il nous fallait encore passer par bien des phases de la maladie, combat-tre bien des souffrances, avant de pouvoir dire la malade est guérie. Le mieux continua jusqu'au 15 mais, dès ce jour, une fièvre nerveuse s'empara de la malade, et le 17, nous eûmes un accès violent qui laissa beaucoup de faiblesse. La musique nous fut d'un grand secours pour la combat-tre avec succès. Nous la fîmes cesser le jour mais le 1er décembre, cette fièvre reparut la nuit. Ne pouvant parvenir à m'en rendre maître par les magné-tisations, j'employai la musique et les bains, et, à partir du 15 décembre, la malade eut de la musique un jour, et un bain de deux heures et demie le lendemain. Le 23, les jambes étaient bonnes, mais il y avait une forte sensation douloureuse au bas de la colonne vertébrale. La fièvre existait toujours la nuit tout le mois de janvier 1852, je fus obligé de magnétiser toutes les nuits à l'heure où l'accès se présentait, et ce ne fut que vers le 23 janvier que la fièvre disparut entièrement. Depuis ce moment, les forces revenaient. Les douleurs étaient passées, lorsque le 9 février, on commit une impru-dence qui fit bien du mal. Mme L., pour éviter la fumée, laissa sa fenêtre ouverte de onze heures du soir à une heure du matin. Le froid provoqua chez la jeûné fille un rhume des plus violents, qui affecta vivement la poitrine et lui enleva toutes
224 L'ART DE MAGNÉTISER de loin en loin, mais qui n'empêchaient pas les forces de revenir. Le 1er novembre, la malade alla à pied de sa demeure, maison Brolliet, sur le quai, jusqu'à l'île Rousseau, d'où elle revint après s'être reposée un instant. En trois mois le magnétisme avait fait cesser les crises périodiques d'hystérie, qui duraient trois heures il avait dé-truit la paralysie entière des jambes qui existait depuis six ans. Il avait calmé le système nerveux, donné des for-ces à tout le corps enfin il avait changé l'existence de cette enfant, en ravivant en elle les sources de la vie. Mais la guérison n'était point entière, et il nous fallait encore passer par bien des phases de la maladie, combat-tre bien des souffrances, avant de pouvoir dire la malade est guérie. Le mieux continua jusqu'au 15 mais, dès ce jour, une fièvre nerveuse s'empara de la malade, et le 17, nous eûmes un accès violent qui laissa beaucoup de faiblesse. La musique nous fut d'un grand secours pour la combat-tre avec succès. Nous la fîmes cesser le jour mais le 1er décembre, cette fièvre reparut la nuit. Ne pouvant parvenir à m'en rendre maître par les magné-tisations, j'employai la musique et les bains, et, à partir du 15 décembre, la malade eut de la musique un jour, et un bain de deux heures et demie le lendemain. Le 23, les jambes étaient bonnes, mais il y avait une forte sensation douloureuse au bas de la colonne vertébrale. La fièvre existait toujours la nuit tout le mois de janvier 1852, je fus obligé de magnétiser toutes les nuits à l'heure où l'accès se présentait, et ce ne fut que vers le 23 janvier que la fièvre disparut entièrement. Depuis ce moment, les forces revenaient. Les douleurs étaient passées, lorsque le 9 février, on commit une impru-dence qui fit bien du mal. Mme L@@., pour éviter la fumée, laissa sa fenêtre ouverte de onze heures du soir à une heure du matin. Le froid provoqua chez la jeûné fille un rhume des plus violents, qui affecta vivement la poitrine et lui enleva toutes
224 L'ART DE MAGNÉTISER de loin en loin, mais qui n'empêchaient pas les forces de revenir. Le 1er novembre, la malade alla à pied de sa demeure, maison Brolliet, sur le quai, jusqu'à l'île Rousseau, d'où elle revint après s'être reposée un instant. En trois mois le magnétisme avait fait cesser les crises périodiques d'hystérie, qui duraient trois heures il avait dé-truit la paralysie entière des jambes qui existait depuis six ans. Il avait calmé le système nerveux, donné des for-ces à tout le corps enfin il avait changé l'existence de cette enfant, en ravivant en elle les sources de la vie. Mais la guérison n'était point entière, et il nous fallait encore passer par bien des phases de la maladie, combat-tre bien des souffrances, avant de pouvoir dire la malade est guérie. Le mieux continua jusqu'au 15 mais, dès ce jour, une fièvre nerveuse s'empara de la malade, et le 17, nous eûmes un accès violent qui laissa beaucoup de faiblesse. La musique nous fut d'un grand secours pour la combat-tre avec succès. Nous la fimes cesser le jour mais le 1er décembre, cette fièvre reparut la nuit. Ne pouvant parvenir à m'en rendre maître par les magné-tisations, j'employai la musique et les bains, et, à partir du 15 décembre, la malade eut de la musique un jour, et un bain de deux heures et demie le lendemain. Le 23, les jambes étaient bonnes, mais il y avait une forte sensation douloureuse au bas de la colonne vertébrale. La fièvre existait toujours la nuit tout le mois de janvier 1852, je fus obligé de magnétiser toutes les nuits à l'heure où l'accès se présentait, et ce ne fut que vers le 23 janvier que la fièvre disparut entièrement. Depuis ce moment, les forces revenaient. Les douleurs étaient passées, lorsque le 9 février, on commit une impru-dence qui fit bien du mal. Mme L..., pour éviter la fumée, laissa sa fenêtre ouverte de onze heures du soir à une heure du matin. Le froid provoqua chez la jeune fille un rhume des plus violents, qui affecta vivement la poitrine et lui enleva toutes
Mme L., pour éviter la fumée, laissa sa fenêtre ouverte de onze heures du soir à une heure du matin.@@
Mme L..., pour éviter la fumée, laissa sa fenêtre ouverte de onze heures du soir à une heure du matin.
Mme L., pour éviter la fumée, laissa sa fenêtre ouverte de onze heures du soir à une heure du matin.
Mme L..., pour éviter la fumée, laissa sa fenêtre ouverte de onze heures du soir à une heure du matin.
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66 VIE DE L'ABBÉ NICOLLE avec simplicité et énergie sa profonde gratitude Maintenant que nous sommes séparés, il m'est assurément moins facile de vous faire mes confi-te dences, cher monsieur, qu'à vous de me donner des avis. Cependant je ne balancerai pas dans ma résolu-lion, et, maigre l'éloignement, je vous parlerai, cher ce maître, avec la même franchise que lorsque j'étais ce dans la bibliothèque, à côté de vpus, assis à la même et table, et occupant par mes représentations, souvent importunes, jusqu'à vos loisirs. Je ne vous dirai rien ce de notre amitié et de notre reconnaissance vous savez nos sentiments pour vous, et les miens sont tels, ce que tous vos conseils me seront toujours aussi chers ce que sacrés. Je vous en prie, donnez-les-moi je vous ce les demande avec instances, pour me raffermir quand je serai près de faiblir, et pour me relever quand j'aurai failli. D'autres lettres expriment des sentiments d'égale douleur et d'égale tendresse ce sont ceux des jeunes Paul de Gagarin et de Gourieff ce sont les affectueux accents de son enfant de prédilection, de Wolf, alors à Miltau, et de son cher Alexandre de Benkendorf, qui, de Berlin, où il commençait sa carrière diplomatique, soupirait après ses amis, sa famille et la Russie. Ce sont les regrets des familles, interprètes des regrets de leurs enfants, et, pour ne pas fatiguer par de plus longues citations, c'est ce seul mot de la comtesse A. de Pro-tassoff, qui apprend, à son arrivée à Paris, le départ de
66 VIE DE L'ABBÉ NICOLLE avec simplicité et énergie sa profonde gratitude Maintenant que nous sommes séparés, il m'est assurément moins facile de vous faire mes confi-te dences, cher monsieur, qu'à vous de me donner des avis. Cependant je ne balancerai pas dans ma résolu-@lion, et, maigre l'éloignement, je vous parlerai, cher ce maître, avec la même franchise que lorsque j'étais ce dans la bibliothèque, à côté de vpus, assis à la même et table, et occupant par mes représentations, souvent importunes, jusqu'à vos loisirs. Je ne vous dirai rien ce de notre amitié et de notre reconnaissance vous savez nos sentiments pour vous, et les miens sont tels, ce que tous vos conseils me seront toujours aussi chers ce que sacrés. Je vous en prie, donnez-les-moi je vous ce les demande avec instances, pour me raffermir quand je serai près de faiblir, et pour me relever quand j'aurai failli. D'autres lettres expriment des sentiments d'égale douleur et d'égale tendresse ce sont ceux des jeunes Paul de Gagarin et de Gourieff ce sont les affectueux accents de son enfant de prédilection, de Wolf, alors à Miltau, et de son cher Alexandre de Benkendorf, qui, de Berlin, où il commençait sa carrière diplomatique, soupirait après ses amis, sa famille et la Russie. Ce sont les regrets des familles, interprètes des regrets de leurs enfants, et, pour ne pas fatiguer par de plus longues citations, c'est ce seul mot de la comtesse A. de Pro-tassoff, qui apprend, à son arrivée à Paris, le départ de
66 VIE DE L'ABBÉ NICOLLE avec simplicité et énergie sa profonde gratitude Maintenant que nous sommes séparés, il m'est assurément moins facile de vous faire mes confi-@@ dences, cher monsieur, qu'à vous de me donner des avis. Cependant je ne balancerai pas dans ma résolu- lion, et, maigre l'éloignement, je vous parlerai, cher @@@maître, avec la même franchise que lorsque j'étais@@@ dans la bibliothèque, à côté de vous, assis à la même @t@@able, et occupant par mes représentations, souvent importunes, jusqu'à vos loisirs. Je ne vous dirai rien @@@de notre amitié et de notre reconnaissance vous savez nos sentiments pour vous, et les miens sont tels, @@@que tous vos conseils me seront toujours aussi chers@@@ que sacrés. Je vous en prie, donnez-les-moi je vousous les demande avec instances, pour me raffermir quand je serai près de faiblir, et pour me relever quand j'aurai failli. D'autres lettres expriment des sentiments d'égale douleur et d'égale tendresse ce sont ceux des jeunes Paul de Gagarin et de Gourieff ce sont les affectueux accents de son enfant de prédilection, de Wolf, alors à Mittau, et de son cher Alexandre de Benkendorf, qui, de Berlin, où il commençait sa carrière diplomatique, soupirait après ses amis, sa famille et la Russie. Ce sont les regrets des familles, interprètes des regrets de leurs enfants, et, pour ne pas fatiguer par de plus longues citations, c'est ce seul mot de la comtesse A. de Pro-tassoff, qui apprend, à son arrivée à Paris, le départ de
Cependant je ne balancerai pas dans ma résolu-lion, et, maigre l'éloignement, je vous parlerai, cher ce maître, avec la même franchise que lorsque j'étais ce dans la bibliothèque, à côté de vpus, assis à la même et table, et occupant par mes représentations, souvent importunes, jusqu'à vos loisirs.
Cependant je ne balancerai pas dans ma résolu- lion, et, maigre l'éloignement, je vous parlerai, cher maître, avec la même franchise que lorsque j'étais dans la bibliothèque, à côté de vous, assis à la même table, et occupant par mes représentations, souvent importunes, jusqu'à vos loisirs.@@@@@@@@
Cependant je ne balancerai pas dans ma résolu-lion, et, maigre l'éloignement, je vous parlerai, cher ce maître, avec la même franchise que lorsque j'étais ce dans la bibliothèque, à côté de vpus, assis à la même et table, et occupant par mes représentations, souvent importunes, jusqu'à vos loisirs.
Cependant je ne balancerai pas dans ma résolu- lion, et, maigre l'éloignement, je vous parlerai, cher maître, avec la même franchise que lorsque j'étais dans la bibliothèque, à côté de vous, assis à la même table, et occupant par mes représentations, souvent importunes, jusqu'à vos loisirs.
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66 LE FRANC-TIREUR KOLB. que sa blessure, lui donnaient une forte fièvre, le bruit de l'arrivée des prisonniers s'était répandu dans le village. Lorsque Michel sur sa civière était passé avec ses com-pagnons, entre les soldats prussiens, beaucoup de femmes avaient pu les voir, cachées qu'elles étaient derrière les persiennes des fenêtres. Justement les prisonniers avaient dû défiler devant la maison de Hans, le digne ami de Péter Kolb, et là, derrière les rideaux, Suzanne avec Marie-Anne et d'autres person-nes regardaient, effrayées, ces troupes sombres passer, passer sans cesse ! Tout à coup Suzanne jeta un cri et tomba évanouie dans les bras de la vieille Marie-Anne elle avait, la première, aperçu Michel pâle et blessé au milieu des ennemis. Les autres femmes, détournées par cet incident, occu-pées à donner des soins attentifs à lajeune fille, n'avaient point vu Michel et lorsqu'elle put revenir à elle, on lui demanda quelle frayeur, quelle émotion subite l'avait frappée. Elle raconta en pleurant ce qu'elle avait vu. Peut-être te trompes-tu, ma pauvre Suzanne ! dit Mme Hans. Ton trouble, ton émotion, en apercevant des prisonniers français, t'auront tourné la tête tu as cru voir Michel! Tu sais bien qu'il est à Thionville. -Non! non! c'est lui ! disait Suzanne. Je l'ai bien re-connu, malgré sa pâleur, malgré le mouchoir qui envelop-pait sa tête ! II est prisonnier, il est blessé, mourant peut-être !. Oh! il faut que j'aie de ses nouvelles!. Sortons, Madame Hans, Marie-Anne, nous le verrons peut-être ! Ma chère Suzanne, dit la vieille servante, il serait dangereux pour vous de sortir vous savez que les Prus-siens sont furieux contre votre oncle. S'ils appre-naient que la nièce de Péter Kolb est ici, ils pourraient se venger sur vous du mal que leur a fait mon brave
66 LE FRANC-TIREUR KOLB. que sa blessure, lui donnaient une forte fièvre, le bruit de l'arrivée des prisonniers s'était répandu dans le village. Lorsque Michel sur sa civière était passé avec ses com-pagnons, entre les soldats prussiens, beaucoup de femmes avaient pu les voir, cachées qu'elles étaient derrière les persiennes des fenêtres. Justement les prisonniers avaient dû défiler devant la maison de Hans, le digne ami de Péter Kolb, et là, derrière les rideaux, Suzanne avec Marie-Anne et d'autres person-nes regardaient, effrayées, ces troupes sombres passer, passer sans cesse ! Tout à coup Suzanne jeta un cri et tomba évanouie dans les bras de la vieille Marie-Anne elle avait, la première, aperçu Michel pâle et blessé au milieu des ennemis. Les autres femmes, détournées par cet incident, occu-pées à donner des soins attentifs à la@jeune fille, n'avaient point vu Michel et lorsqu'elle put revenir à elle, on lui demanda quelle frayeur, quelle émotion subite l'avait frappée. Elle raconta en pleurant ce qu'elle avait vu. @Peut-être te trompes-tu, ma pauvre Suzanne ! dit Mme Hans. Ton trouble, ton émotion, en apercevant des prisonniers français, t'auront tourné la tête tu as cru voir Michel! Tu sais bien qu'il est à Thionville. -Non! non! c'est lui ! disait Suzanne. Je l'ai bien re-connu, malgré sa pâleur, malgré le mouchoir qui envelop-pait sa tête ! II est prisonnier, il est blessé, mourant peut-être !.@@ Oh! il faut que j'aie de ses nouvelles!@@. Sortons, Madame Hans, Marie-Anne, nous le verrons peut-être ! @Ma chère Suzanne, dit la vieille servante, il serait dangereux pour vous de sortir vous savez que les Prus-siens sont furieux contre votre oncle@@. S'ils appre-naient que la nièce de Péter Kolb est ici, ils pourraient se venger sur vous du mal que leur a fait mon brave
66 LE FRANC-TIREUR KOLB. que sa blessure, lui donnaient une forte fièvre, le bruit de l'arrivée des prisonniers s'était répandu dans le village. Lorsque Michel sur sa civière était passé avec ses com-pagnons, entre les soldats prussiens, beaucoup de femmes avaient pu les voir, cachées qu'elles étaient derrière les persiennes des fenêtres. Justement les prisonniers avaient dû défiler devant la maison de Hans, le digne ami de Péter Kolb, et là, derrière les rideaux, Suzanne avec Marie-Anne et d'autres person-nes regardaient, effrayées, ces troupes sombres passer, passer sans cesse@! Tout à coup Suzanne jeta un cri et tomba évanouie dans les bras de la vieille Marie-Anne elle avait, la première, aperçu Michel pâle et blessé au milieu des ennemis. Les autres femmes, détournées par cet incident, occu-pées à donner des soins attentifs à la jeune fille, n'avaient point vu Michel et lorsqu'elle put revenir à elle, on lui demanda quelle frayeur, quelle émotion subite l'avait frappée. Elle raconta en pleurant ce qu'elle avait vu. -Peut-être te trompes-tu, ma pauvre Suzanne ! dit Mme Hans. Ton trouble, ton émotion, en apercevant des prisonniers français, t'auront tourné la tête tu as cru voir Michel! Tu sais bien qu'il est à Thionville. -Non! non! c'est lui@! disait Suzanne. Je l'ai bien re-connu, malgré sa pâleur, malgré le mouchoir qui envelop-pait sa tête@! Il est prisonnier, il est blessé, mourant peut-être !... Oh! il faut que j'aie de ses nouvelles!... Sortons, Madame Hans, Marie-Anne, nous le verrons peut-être@! -Ma chère Suzanne, dit la vieille servante, il serait dangereux pour vous de sortir vous savez que les Prus-siens sont furieux contre votre oncle... S'ils appre-naient que la nièce de Péter Kolb est ici, ils pourraient se venger sur vous du mal que leur a fait mon brave
que sa blessure, lui donnaient une forte fièvre, le bruit de l'arrivée des prisonniers s'était répandu dans le village.
que sa blessure, lui donnaient une forte fièvre, le bruit de l'arrivée des prisonniers s'était répandu dans le village.
que sa blessure, lui donnaient une forte fièvre, le bruit de l'arrivée des prisonniers s'était répandu dans le village.
que sa blessure, lui donnaient une forte fièvre, le bruit de l'arrivée des prisonniers s'était répandu dans le village.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. i03 - Eh bien! monsieur le comte, dit-elle, que décidez-vous? - Caprice d'enfant, répondit-il. Cela vous passera comme cela vous est venu. - Non, monsieur le comte, il n'y a point de caprice là-dedans il y a une résolution bien arrêtée. - Vraiment, dit-il en s'irritant de cette résistance, à la-qiialle il n'était point accoutumé. Vous persistez? - Je persiste, répliqua-t-elle avec fermeté. - Alors, madame la comtesse, vous m'obligez à parler plus nettement. Vous voulez quitter la maison, n'est-ce pas? - Oui, monsieur le comte. - Faire un éclat, me mettre à l'index, livrer notre nom à la malignité publique ? - Dieu sait de quel côté sont les premiers torts. - Je vous le dirai tout à l'heure chaque chose en son temps. Et par je ne sais quelle fantaisie vous demandez à entrer dans un couvent. Est-ce bien là votre désir ? - Mon désir très-formel. - Et vous voulez savoir quel est le mien, et si je consens à cette équipée? - Dites à ce sacrifice. - Eh bien ! non, madame la comtesse, je n'y consens pas non, non, trois fois non. Vous resterez dans cet hôtel, vous n'irez pas au couvent. Tout à l'heure vous me demandiez de la franchise elle voilà, je l'espère. - C'est donc la guerre, Monsieur? - J'aime mieux la guerre, Madame, que la trahison. Vous m'y forcez, d'ailleurs, et puisque nous en sommes aux expli-cations, j'irai jusqu'au bout. Clémence ne savait pas ce que son mari allait lui dire, et pourtant le, coeur commençait à lui faillir. Elle avait son se-cret, bien léger sans doute, mais qui lui pesait, tout léger qu'il fût. Peut-être alors eût-elle reculé mais Sigismond était entraîné par la colère, il continua - Vous parlez de couvent, Madame, lui dit-il, croyez-vous que je sois dupe de cette belle imagination? Croyez-vous que je prenne cela pour une inspiration d'en haut, une voca-tion subite ou même un besoin de vous recueillir? Il faudrait que j'y misse bien de la complaisance, ou bien de la naïveté.
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. i03 - Eh bien@! monsieur le comte, dit-elle, que décidez-vous@? - Caprice d'enfant, répondit-il. Cela vous passera comme cela vous est venu. - Non, monsieur le comte, il n'y a point de caprice là-dedans il y a une résolution bien arrêtée. - Vraiment, dit-il en s'irritant de cette résistance, à la-qiialle il n'était point accoutumé. Vous persistez@? - Je persiste, répliqua-t-elle avec fermeté. - Alors, madame la comtesse, vous m'obligez à parler plus nettement. Vous voulez quitter la maison, n'est-ce pas@? - Oui, monsieur le comte. - Faire un éclat, me mettre à l'index, livrer notre nom à la malignité publique ? - Dieu sait de quel côté sont les premiers torts. - Je vous le dirai tout à l'heure chaque chose en son temps. Et par je ne sais quelle fantaisie vous demandez à entrer dans un couvent. Est-ce bien là votre désir ? - Mon désir très-formel. - Et vous voulez savoir quel est le mien, et si je consens à cette équipée@? - Dites à ce sacrifice. - Eh bien ! non, madame la comtesse, je n'y consens pas non, non, trois fois non. Vous resterez dans cet hôtel, vous n'irez pas au couvent. Tout à l'heure vous me demandiez de la franchise elle voilà, je l'espère. - C'est donc la guerre, Monsieur? - J'aime mieux la guerre, Madame, que la trahison. Vous m'y forcez, d'ailleurs, et puisque nous en sommes aux expli-cations, j'irai jusqu'au bout. Clémence ne savait pas ce que son mari allait lui dire, et pourtant le, coeur commençait à lui faillir. Elle avait son se-cret, bien léger sans doute, mais qui lui pesait, tout léger qu'il fût. Peut-être alors eût-elle reculé mais Sigismond était entraîné par la colère, il continua - Vous parlez de couvent, Madame, lui dit-il, croyez-vous que je sois dupe de cette belle imagination@? Croyez-vous que je prenne cela pour une inspiration d'en haut, une voca-tion subite ou même un besoin de vous recueillir@? Il faudrait que j'y misse bien de la complaisance, ou bien de la naïveté.
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 103 -@Eh bien ! monsieur le comte, dit-elle, que décidez-vous ? -@Caprice d'enfant, répondit-il. Cela vous passera comme cela vous est venu. -@Non, monsieur le comte, il n'y a point de caprice là-dedans il y a une résolution bien arrêtée. -@Vraiment, dit-il en s'irritant de cette résistance, à la-q@uelle il n'était point accoutumé. Vous persistez ? -@Je persiste, répliqua-t-elle avec fermeté. -@Alors, madame la comtesse, vous m'obligez à parler plus nettement. Vous voulez quitter la maison, n'est-ce pas ? -@Oui, monsieur le comte. -@Faire un éclat, me mettre à l'index, livrer notre nom à la malignité publique ? -@Dieu sait de quel côté sont les premiers torts. -@Je vous le dirai tout à l'heure chaque chose en son temps. Et par je ne sais quelle fantaisie vous demandez à entrer dans un couvent. Est-ce bien là votre désir ? -@Mon désir très-formel. -@Et vous voulez savoir quel est le mien, et si je consens à cette équipée ? -@Dites à ce sacrifice. -@Eh bien ! non, madame la comtesse, je n'y consens pas non, non, trois fois non. Vous resterez dans cet hôtel, vous n'irez pas au couvent. Tout à l'heure vous me demandiez de la franchise e@@n voilà, je l'espère. -@C'est donc la guerre, Monsieur? -@J'aime mieux la guerre, Madame, que la trahison. Vous m'y forcez, d'ailleurs, et puisque nous en sommes aux expli-cations, j'irai jusqu'au bout. Clémence ne savait pas ce que son mari allait lui dire, et pourtant le@ coeur commencait à lui faillir. Elle avait son se-cret, bien léger sans doute, mais qui lui pesait, tout léger qu'il fût. Peut-être alors eût-elle reculé mais Sigismond était entraîné par la colère, il continua -@Vous parlez de couvent, Madame, lui dit-il, croyez-vous que je sois dupe de cette belle imagination ? Croyez-vous que je prenne cela pour une inspiration d'en haut, une voca-tion subite ou même un besoin de vous recueillir ? Il faudrait que j'y misse bien de la complaisance, ou bien de la naïveté.
Tout à l'heure vous me demandiez de la franchise elle voilà, je l'espère.
Tout à l'heure vous me demandiez de la franchise en voilà, je l'espère.@@
Tout à l'heure vous me demandiez de la franchise elle voilà, je l'espère.
Tout à l'heure vous me demandiez de la franchise en voilà, je l'espère.
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136 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Le lendemain une autre épreuve lui était réservée les gens de justice firent une descente dans la maison. Quelque résistance qu'elle opposât, il fallait que l'action publique ett son cours. Le bruit de la catastrophe s'était répandu au de-hors les magistrats étaient saisis de l'affaire. Plus l'état du blessé était grave, plus il importait de recueillir son témoi-gnage, afin que l'attentat, s'il y en avait uu, ne demeurât point impuni. Tout ce que la marquise put obtenir, ce fut un délai de quelques minutes pour préparer son fils à rinterro-gatoire auquel il allait être soumis. Dès les premiers mots, Gaston comprit de quoi il s'agissait, et une révolution sou-daine s'opéra dans son état. Son cerveau se dégagea, la force lui revint - Que ces messieurs entrent dit-il d'une voix calme. C'était un tout autre homme à le voir, on n'aurait pas cru qu'il avait un pied dans la tombe et qu'il se recueillait dans un suprême effort. Sa tète, appuyée sur des coussins, avait ce caractère de beauté que la mort imprime à ceux qu'elle touche. La résignation et le sacrifice y étaient empreints. Les magistrats entrèrent et l'instruction commença. D est inutile de dire que tout se fit avec des ménagements extrêmes et les égards dus à la position et au rang du blessé. Cependant -des questions lui furent posées et rien ne fut épargné pour obtenir un aveu qui pût mettre la justice sur la trace des cou-pables. Mais, dès l'abord, Gaston déjoua les efforts et trompa l'attente de ceux qui l'interrogeaient. - Messieurs, dit-il, je suis bien aise de vous voir ici j'ai des déclarations très-précises à vous faire. Ma mère, restez, je vous en prie il est bon que vous soyez là pour les en-tendre aussi. Le sang-froid avec lequel ces paroles furent prononcées frappa les officiers judiciaires d'une telle bouche il ne pou-vait rien sortir que de loyal ils étaient à la fois émus et sub-jugués. - Personne, Messieurs, personne, ajouta Gaston avec une insistance marquée, ne doit être recherché, quelles que soient les suites de mon accident. v - Mais cependant, Monsieur, s'il y a eu un crime de com-mis? dit le magistrat qui présidait à l'instruction. - Il n'y a point de crime, Monsieur, reprit le jeune homme
136 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Le lendemain une autre épreuve lui était réservée les gens de justice firent une descente dans la maison. Quelque résistance qu'elle opposât, il fallait que l'action publique ett son cours. Le bruit de la catastrophe s'était répandu au de-hors les magistrats étaient saisis de l'affaire. Plus l'état du blessé était grave, plus il importait de recueillir son témoi-gnage, afin que l'attentat, s'il y en avait uu, ne demeurât point impuni. Tout ce que la marquise put obtenir, ce fut un délai de quelques minutes pour préparer son fils à @rinterro-gatoire auquel il allait être soumis. Dès les premiers mots, Gaston comprit de quoi il s'agissait, et une révolution sou-daine s'opéra dans son état. Son cerveau se dégagea, la force lui revint - Que ces messieurs entrent@ dit-il d'une voix calme. C'était un tout autre homme à le voir, on n'aurait pas cru qu'il avait un pied dans la tombe et qu'il se recueillait dans un suprême effort. Sa tète, appuyée sur des coussins, avait ce caractère de beauté que la mort imprime à ceux qu'elle touche. La résignation et le sacrifice y étaient empreints. Les magistrats entrèrent et l'instruction commença. @D est inutile de dire que tout se fit avec des ménagements extrêmes et les égards dus à la position et au rang du blessé. Cependant -des questions lui furent posées et rien ne fut épargné pour obtenir un aveu qui pût mettre la justice sur la trace des cou-pables. Mais, dès l'abord, Gaston déjoua les efforts et trompa l'attente de ceux qui l'interrogeaient. - Messieurs, dit-il, je suis bien aise de vous voir ici j'ai des déclarations très-précises à vous faire. Ma mère, restez, je vous en prie il est bon que vous soyez là pour les en-tendre aussi. Le sang-froid avec lequel ces paroles furent prononcées frappa les officiers judiciaires d'une telle bouche il ne pou-vait rien sortir que de loyal ils étaient à la fois émus et sub-jugués. - Personne, Messieurs, personne, ajouta Gaston avec une insistance marquée, ne doit être recherché, quelles que soient les suites de mon accident. v - Mais cependant, Monsieur, s'il y a eu un crime de com-mis@? dit le magistrat qui présidait à l'instruction. - Il n'y a point de crime, Monsieur, reprit le jeune homme
136 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Le lendemain une autre épreuve lui était réservée les gens de justice firent une descente dans la maison. Quelque résistance qu'elle opposât, il fallait que l'action publique eût son cours. Le bruit de la catastrophe s'était répandu au de-hors les magistrats étaient saisis de l'affaire. Plus l'état du blessé était grave, plus il importait de recueillir son témoi-gnage, afin que l'attentat, s'il y en avait un, ne demeurât point impuni. Tout ce que la marquise put obtenir, ce fut un délai de quelques minutes pour préparer son fils à l'interro-gatoire auquel il allait être soumis. Dès les premiers mots, Gaston comprit de quoi il s'agissait, et une révolution sou-daine s'opéra dans son état. Son cerveau se dégagea, la force lui revint -@Que ces messieurs entrent, dit-il d'une voix calme. C'était un tout autre homme à le voir, on n'aurait pas cru qu'il avait un pied dans la tombe et qu'il se recueillait dans un suprême effort. Sa tête, appuyée sur des coussins, avait ce caractère de beauté que la mort imprime à ceux qu'elle touche. La résignation et le sacrifice y étaient empreints. Les magistrats entrèrent et l'instruction commença. Il est inutile de dire que tout se fit avec des ménagements extrêmes et les égards dus à la position et au rang du blessé. Cependant @des questions lui furent posées et rien ne fut épargné pour obtenir un aveu qui pût mettre la justice sur la trace des cou-pables. Mais, dès l'abord, Gaston déjoua les efforts et trompa l'attente de ceux qui l'interrogeaient. -@Messieurs, dit-il, je suis bien aise de vous voir ici j'ai des déclarations très-précises à vous faire. Ma mère, restez, je vous en prie il est bon que vous soyez là pour les en-tendre aussi. Le sang-froid avec lequel ces paroles furent prononcées frappa les officiers judiciaires d'une telle bouche il ne pou-vait rien sortir que de loyal ils étaient à la fois émus et sub-jugués. -@Personne, Messieurs, personne, ajouta Gaston avec une insistance marquée, ne doit être recherché, quelles que soient les suites de mon accident.t. -@Mais cependant, Monsieur, s'il y a eu un crime de com-mis ? dit le magistrat qui présidait à l'instruction. -@Il n'y a point de crime, Monsieur, reprit le jeune homme
Quelque résistance qu'elle opposât, il fallait que l'action publique ett son cours.
Quelque résistance qu'elle opposât, il fallait que l'action publique eût son cours.
Quelque résistance qu'elle opposât, il fallait que l'action publique ett son cours.
Quelque résistance qu'elle opposât, il fallait que l'action publique eût son cours.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 197 fléchi et capable il se piqua d'honneur et se promit de ne rien négliger pour rendre ces qualités évidentes, et ménager à son patron un de ces succès qui font époque dans une étude. Si obscur que fût son rôle, si petite que dût être sa part, il espérait se créer ainsi un titre à une confiance plus étendue. Que de fortunes, parmi les praticiens, ont eu de pareils commencements et conduit, de degré en degré, au sommet d'une carrière! C'est déjà beaucoup pour un jeune homme que .de songer à agrandir la sphère dans laquelle le destin l'a jeté, et de porter ses yeux plus haut et plus loin que le travail d'un noviciat 1 Les véritables vocations se re-connaissent à ces signes. Ludovic s'absorba donc tout entier dans l'étude de son dossier. Au milieu de tant de causes dont il était chargé, l'a-vocat célèbre avait probablement oublié celle-là peut-être l'estimait-il mauvaise et perdue sans retour. Comment voir autrement, à moins de se condamner soi-même? Un avocat n'est pas un père pour s'attacher à un enfant mal venu. Il y avait donc une première prévention à vaincre, et, avant de gagner le procès devant la cour, il fallait la gagner devant le défenseur. C'est à quoi Ludovic s'attacha d'abord. Il demanda conférence sur conférence, multiplia les notes, puisa dans l'arsenal des arrêts pour en tirer ceux qui lui étaient favo-rables et en former le faisceau le plus imposant qu'on eût ja-mais vu de mémoire de procureur,, exposa les points de droit et les points de fait de manière à aider l'esprit le plus négligent et la mémoire la plus paresseuse, classa les moyens 1 de défense dans l'ordre de leur importance, les moyens prin-cipaux, puis les moyens secondaires, enfin les moyens de détail qui sont l'assaisonnement obligé d'une affaire et tien-nent le juge en haleine, en même temps qu'ils reposent l'es-prit de l'avocat, enfin couronna son oeuvre par un mémoire succinct, fortement motivé, mélange d'art et de science qui eût fait honneur à un jurisconsulte vieilli sous le harnais, et auquel les noms les plus honorés du barreau donnèrent une adhésion sans réserve et accompagnée des témoignages les plus flatteurs. Voilà où en étaient les choses après deux mois de travail. Bon gré, mal gré, le défenseur accrédité en était arrivé à une
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 197 fléchi et capable il se piqua d'honneur et se promit de ne rien négliger pour rendre ces qualités évidentes, et ménager à son patron un de ces succès qui font époque dans une étude. Si obscur que fût son rôle, si petite que dût être sa part, il espérait se créer ainsi un titre à une confiance plus étendue. Que de fortunes, parmi les praticiens, ont eu de pareils commencements et conduit, de degré en degré, au sommet d'une carrière@! C'est déjà beaucoup pour un jeune homme que .de songer à agrandir la sphère dans laquelle le destin l'a jeté, et de porter ses yeux plus haut et plus loin que le travail d'un noviciat 1 Les véritables vocations se re-connaissent à ces signes. Ludovic s'absorba donc tout entier dans l'étude de son dossier. Au milieu de tant de causes dont il était chargé, l'a-vocat célèbre avait probablement oublié celle-là peut-être l'estimait-il mauvaise et perdue sans retour. Comment voir autrement, à moins de se condamner soi-même@? Un avocat n'est pas un père pour s'attacher à un enfant mal venu. Il y avait donc une première prévention à vaincre, et, avant de gagner le procès devant la cour, il fallait la gagner devant le défenseur. C'est à quoi Ludovic s'attacha d'abord. Il demanda conférence sur conférence, multiplia les notes, puisa dans l'arsenal des arrêts pour en tirer ceux qui lui étaient favo-rables et en former le faisceau le plus imposant qu'on eût ja-mais vu de mémoire de procureur,, exposa les points de droit et les points de fait de manière à aider l'esprit le plus négligent et la mémoire la plus paresseuse, classa les moyens 1 de défense dans l'ordre de leur importance, les moyens prin-cipaux, puis les moyens secondaires, enfin les moyens de détail qui sont l'assaisonnement obligé d'une affaire et tien-nent le juge en haleine, en même temps qu'ils reposent l'es-prit de l'avocat, enfin couronna son oeuvre par un mémoire succinct, fortement motivé, mélange d'art et de science qui eût fait honneur à un jurisconsulte vieilli sous le harnais, et auquel les noms les plus honorés du barreau donnèrent une adhésion sans réserve et accompagnée des témoignages les plus flatteurs. Voilà où en étaient les choses après deux mois de travail. Bon gré, mal gré, le défenseur accrédité en était arrivé à une
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 197 fléchi et capable il se piqua d'honneur et se promit de ne rien négliger pour rendre ces qualités évidentes, et ménager à son patron un de ces succès qui font époque dans une étude. Si obscur que fût son rôle, si petite que dût être sa part, il espérait se créer ainsi un titre à une confiance plus étendue. Que de fortunes, parmi les praticiens, ont eu de pareils commencements et conduit, de degré en degré, au sommet d'une carrière ! C'est déjà beaucoup pour un jeune homme que @de songer à agrandir la sphère dans laquelle le destin l'a jeté, et de porter ses yeux plus haut et plus loin que le travail d'un noviciat ! Les véritables vocations se re-connaissent à ces signes. Ludovic s'absorba donc tout entier dans l'étude de son dossier. Au milieu de tant de causes dont il était chargé, l'a-vocat célèbre avait probablement oublié celle-là peut-être l'estimait-il mauvaise et perdue sans retour. Comment voir autrement, à moins de se condamner soi-même ? Un avocat n'est pas un père pour s'attacher à un enfant mal venu. Il y avait donc une première prévention à vaincre, et, avant de gagner le procès devant la cour, il fallait la gagner devant le défenseur. C'est à quoi Ludovic s'attacha d'abord. Il demanda conférence sur conférence, multiplia les notes, puisa dans l'arsenal des arrêts pour en tirer ceux qui lui étaient favo-rables et en former le faisceau le plus imposant qu'on eût ja-mais vu de mémoire de procureur@, exposa les points de droit et les points de fait de manière à aider l'esprit le plus négligent et la mémoire la plus paresseuse, classa les moyens @@de défense dans l'ordre de leur importance, les moyens prin-cipaux, puis les moyens secondaires, enfin les moyens de détail qui sont l'assaisonnement obligé d'une affaire et tien-nent le juge en haleine, en même temps qu'ils reposent l'es-prit de l'avocat, enfin couronna son oeuvre par un mémoire succinct, fortement motive, mélange d'art et de science qui eût fait honneur à un jurisconsulte vieilli sous le harnais, et auquel les noms les plus honorés du barreau donnèrent une adhésion sans réserve et accompagnée des témoignages les plus flatteurs. Voilà où en étaient les choses après deux mois de travail. Bon gré, mal gré, le défenseur accrédité en était arrivé à une
197 fléchi et capable il se piqua d'honneur et se promit de ne rien négliger pour rendre ces qualités évidentes, et ménager à son patron un de ces succès qui font époque dans une étude.
197 fléchi et capable il se piqua d'honneur et se promit de ne rien négliger pour rendre ces qualités évidentes, et ménager à son patron un de ces succès qui font époque dans une étude.
197 fléchi et capable il se piqua d'honneur et se promit de ne rien négliger pour rendre ces qualités évidentes, et ménager à son patron un de ces succès qui font époque dans une étude.
197 fléchi et capable il se piqua d'honneur et se promit de ne rien négliger pour rendre ces qualités évidentes, et ménager à son patron un de ces succès qui font époque dans une étude.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 197 fléchi et capable il se piqua d'honneur et se promit de ne rien négliger pour rendre ces qualités évidentes, et ménager à son patron un de ces succès qui font époque dans une étude. Si obscur que fût son rôle, si petite que dût être sa part, il espérait se créer ainsi un titre à une confiance plus étendue. Que de fortunes, parmi les praticiens, ont eu de pareils commencements et conduit, de degré en degré, au sommet d'une carrière! C'est déjà beaucoup pour un jeune homme que .de songer à agrandir la sphère dans laquelle le destin l'a jeté, et de porter ses yeux plus haut et plus loin que le travail d'un noviciat 1 Les véritables vocations se re-connaissent à ces signes. Ludovic s'absorba donc tout entier dans l'étude de son dossier. Au milieu de tant de causes dont il était chargé, l'a-vocat célèbre avait probablement oublié celle-là peut-être l'estimait-il mauvaise et perdue sans retour. Comment voir autrement, à moins de se condamner soi-même? Un avocat n'est pas un père pour s'attacher à un enfant mal venu. Il y avait donc une première prévention à vaincre, et, avant de gagner le procès devant la cour, il fallait la gagner devant le défenseur. C'est à quoi Ludovic s'attacha d'abord. Il demanda conférence sur conférence, multiplia les notes, puisa dans l'arsenal des arrêts pour en tirer ceux qui lui étaient favo-rables et en former le faisceau le plus imposant qu'on eût ja-mais vu de mémoire de procureur,, exposa les points de droit et les points de fait de manière à aider l'esprit le plus négligent et la mémoire la plus paresseuse, classa les moyens 1 de défense dans l'ordre de leur importance, les moyens prin-cipaux, puis les moyens secondaires, enfin les moyens de détail qui sont l'assaisonnement obligé d'une affaire et tien-nent le juge en haleine, en même temps qu'ils reposent l'es-prit de l'avocat, enfin couronna son oeuvre par un mémoire succinct, fortement motivé, mélange d'art et de science qui eût fait honneur à un jurisconsulte vieilli sous le harnais, et auquel les noms les plus honorés du barreau donnèrent une adhésion sans réserve et accompagnée des témoignages les plus flatteurs. Voilà où en étaient les choses après deux mois de travail. Bon gré, mal gré, le défenseur accrédité en était arrivé à une
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 197 fléchi et capable il se piqua d'honneur et se promit de ne rien négliger pour rendre ces qualités évidentes, et ménager à son patron un de ces succès qui font époque dans une étude. Si obscur que fût son rôle, si petite que dût être sa part, il espérait se créer ainsi un titre à une confiance plus étendue. Que de fortunes, parmi les praticiens, ont eu de pareils commencements et conduit, de degré en degré, au sommet d'une carrière@! C'est déjà beaucoup pour un jeune homme que .de songer à agrandir la sphère dans laquelle le destin l'a jeté, et de porter ses yeux plus haut et plus loin que le travail d'un noviciat 1 Les véritables vocations se re-connaissent à ces signes. Ludovic s'absorba donc tout entier dans l'étude de son dossier. Au milieu de tant de causes dont il était chargé, l'a-vocat célèbre avait probablement oublié celle-là peut-être l'estimait-il mauvaise et perdue sans retour. Comment voir autrement, à moins de se condamner soi-même@? Un avocat n'est pas un père pour s'attacher à un enfant mal venu. Il y avait donc une première prévention à vaincre, et, avant de gagner le procès devant la cour, il fallait la gagner devant le défenseur. C'est à quoi Ludovic s'attacha d'abord. Il demanda conférence sur conférence, multiplia les notes, puisa dans l'arsenal des arrêts pour en tirer ceux qui lui étaient favo-rables et en former le faisceau le plus imposant qu'on eût ja-mais vu de mémoire de procureur,, exposa les points de droit et les points de fait de manière à aider l'esprit le plus négligent et la mémoire la plus paresseuse, classa les moyens 1 de défense dans l'ordre de leur importance, les moyens prin-cipaux, puis les moyens secondaires, enfin les moyens de détail qui sont l'assaisonnement obligé d'une affaire et tien-nent le juge en haleine, en même temps qu'ils reposent l'es-prit de l'avocat, enfin couronna son oeuvre par un mémoire succinct, fortement motivé, mélange d'art et de science qui eût fait honneur à un jurisconsulte vieilli sous le harnais, et auquel les noms les plus honorés du barreau donnèrent une adhésion sans réserve et accompagnée des témoignages les plus flatteurs. Voilà où en étaient les choses après deux mois de travail. Bon gré, mal gré, le défenseur accrédité en était arrivé à une
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 197 fléchi et capable il se piqua d'honneur et se promit de ne rien négliger pour rendre ces qualités évidentes, et ménager à son patron un de ces succès qui font époque dans une étude. Si obscur que fût son rôle, si petite que dût être sa part, il espérait se créer ainsi un titre à une confiance plus étendue. Que de fortunes, parmi les praticiens, ont eu de pareils commencements et conduit, de degré en degré, au sommet d'une carrière ! C'est déjà beaucoup pour un jeune homme que @de songer à agrandir la sphère dans laquelle le destin l'a jeté, et de porter ses yeux plus haut et plus loin que le travail d'un noviciat ! Les véritables vocations se re-connaissent à ces signes. Ludovic s'absorba donc tout entier dans l'étude de son dossier. Au milieu de tant de causes dont il était chargé, l'a-vocat célèbre avait probablement oublié celle-là peut-être l'estimait-il mauvaise et perdue sans retour. Comment voir autrement, à moins de se condamner soi-même ? Un avocat n'est pas un père pour s'attacher à un enfant mal venu. Il y avait donc une première prévention à vaincre, et, avant de gagner le procès devant la cour, il fallait la gagner devant le défenseur. C'est à quoi Ludovic s'attacha d'abord. Il demanda conférence sur conférence, multiplia les notes, puisa dans l'arsenal des arrêts pour en tirer ceux qui lui étaient favo-rables et en former le faisceau le plus imposant qu'on eût ja-mais vu de mémoire de procureur@, exposa les points de droit et les points de fait de manière à aider l'esprit le plus négligent et la mémoire la plus paresseuse, classa les moyens @@de défense dans l'ordre de leur importance, les moyens prin-cipaux, puis les moyens secondaires, enfin les moyens de détail qui sont l'assaisonnement obligé d'une affaire et tien-nent le juge en haleine, en même temps qu'ils reposent l'es-prit de l'avocat, enfin couronna son oeuvre par un mémoire succinct, fortement motive, mélange d'art et de science qui eût fait honneur à un jurisconsulte vieilli sous le harnais, et auquel les noms les plus honorés du barreau donnèrent une adhésion sans réserve et accompagnée des témoignages les plus flatteurs. Voilà où en étaient les choses après deux mois de travail. Bon gré, mal gré, le défenseur accrédité en était arrivé à une
Voilà où en étaient les choses après deux mois de travail.
Voilà où en étaient les choses après deux mois de travail.
Voilà où en étaient les choses après deux mois de travail.
Voilà où en étaient les choses après deux mois de travail.
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262 CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. à briser les vitres, si je découvrais quelque chose de sus-pect. Mais, soit que Melchior se fût réellement réformé, soit qu'il cachât habilement son jeu, je ne parvins pas à le prendre - en faute ni à le trouver eg démenti. 11 y avait pourtant à la maison quelqu'un qui était moins dupe que moi et dont les pressentiments auraient dû m'éclai-rer c'était ma grand'mère. Vous savez, Ludovic, dans quel dépérissement elle se trouvait la tête perdue, la langue em-barrassée, les membres perclus, ne pouvant pas se mouvoir et n'ouvrant la bouche que pour faire entendre des sons con-fus et presque dépourvus de sens. De tous ses organes, il n'y en avai t qu'un qui s'animait au besoin et prenait une expression extraordinaire je veux parler de ses yeux, de son regard. Vous avez été quelque-fois témoin de ce phénomène vis-à-vis de Melchior il fut bien plus frappant encore et bien plus significatif. Dans le cours des premières visites qu'il nous fit, la satisfaction de la vieille femme fut évidente son regard pétillait, et un sou-rire affectueux ne quittait pas ses lèvres. C'était un divertis-sement pour elle que cet homme, et elle y prenait un véritable goût. Mais quand il revint presque tous les jours et à toutes les heures du jour, quand il me traita avec une familiarité croissante et eut l'air de faire de notre maison sa propre maison, le maintien et les airs de la grand'mère changèrent soudainement. Peu à peu de la bienveillance son regard passa à la froideur, puis à la sévérité, enfin à l'irritation. Entre elle et Melchior il y eut comme une lutte ouverte, un défi cons-tant, presque un duel. Il Elle semblait avoir à tâche de ne jamais me laisser seulfr avec lui. Dès qu'il entrait, elle faisait rouler son fauteuil dans ma chambre et à quelques pas de nous. Au lieu de s'assou-pir, comme elle avait coutume de le faire, elle restait l'oeil ouvert, et prêtait l'oreille autant qu'elle le pouvait. Sourde comme elle J'était, presque toute notre conversation devait lui échapper mais ce qui ne lui échappait pas, c'étaient nos gestes, nos mouvements, nos moindres actes. Elle en jugeait la portée, elle en devinait le sens et maintenait Melchior dans des limites qu'autrement il eût franchies. Se permet-tait-il quelque chose Q'équivoque, l'instant le regard de la grand'mère s'animait jusqu'à le foudroyer, et elle s'agitait
262 CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. à briser les vitres, si je découvrais quelque chose de sus-pect. Mais, soit que Melchior se fût réellement réformé, soit qu'il cachât habilement son jeu, je ne parvins pas à le prendre - en faute ni à le trouver eg démenti. 11 y avait pourtant à la maison quelqu'un qui était moins dupe que moi et dont les pressentiments auraient dû m'éclai-rer c'était ma grand'mère. Vous savez, Ludovic, dans quel dépérissement elle se trouvait la tête perdue, la langue em-barrassée, les membres perclus, ne pouvant pas se mouvoir et n'ouvrant la bouche que pour faire entendre des sons con-fus et presque dépourvus de sens. De tous ses organes, il n'y en avai t qu'un qui s'animait au besoin et prenait une expression extraordinaire je veux parler de ses yeux, de son regard. Vous avez été quelque-fois témoin de ce phénomène vis-à-vis de Melchior il fut bien plus frappant encore et bien plus significatif. Dans le cours des premières visites qu'il nous fit, la satisfaction de la vieille femme fut évidente son regard pétillait, et un sou-rire affectueux ne quittait pas ses lèvres. C'était un divertis-sement pour elle que cet homme, et elle y prenait un véritable goût. Mais quand il revint presque tous les jours et à toutes les heures du jour, quand il me traita avec une familiarité croissante et eut l'air de faire de notre maison sa propre maison, le maintien et les airs de la grand'mère changèrent soudainement. Peu à peu de la bienveillance son regard passa à la froideur, puis à la sévérité, enfin à l'irritation. Entre elle et Melchior il y eut comme une lutte ouverte, un défi cons-tant, presque un duel. Il Elle semblait avoir à tâche de ne jamais me laisser seulfr avec lui. Dès qu'il entrait, elle faisait rouler son fauteuil dans ma chambre et à quelques pas de nous. Au lieu de s'assou-pir, comme elle avait coutume de le faire, elle restait l'oeil ouvert, et prêtait l'oreille autant qu'elle le pouvait. Sourde comme elle J'était, presque toute notre conversation devait lui échapper mais ce qui ne lui échappait pas, c'étaient nos gestes, nos mouvements, nos moindres actes. Elle en jugeait la portée, elle en devinait le sens et maintenait Melchior dans des limites qu'autrement il eût franchies. Se permet-tait-il quelque chose Q'équivoque,@@ l'instant le regard de la grand'mère s'animait jusqu'à le foudroyer, et elle s'agitait
262 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. à briser les vitres, si je découvrais quelque chose de sus-pect. Mais, soit que Melchior se fût réellement réformé, soit qu'il cachât habilement son jeu, je ne parvins pas à le prendre@@ en faute ni à le trouver en démenti. Il y avait pourtant à la maison quelqu'un qui était moins dupe que moi et dont les pressentiments auraient dû m'éclai-rer c'était ma grand'mère. Vous savez, Ludovic, dans quel dépérissement elle se trouvait la tête perdue, la langue em-barrassée, les membres perclus, ne pouvant pas se mouvoir et n'ouvrant la bouche que pour faire entendre des sons con-fus et presque dépourvus de sens. De tous ses organes, il n'y en avai@t qu'un qui s'animait au besoin et prenait une expression extraordinaire je veux parler de ses yeux, de son regard. Vous avez été quelque-fois témoin de ce phénomène vis-à-vis de Melchior il fut bien plus frappant encore et bien plus significatif. Dans le cours des premières visites qu'il nous fit, la satisfaction de la vieille femme fut évidente son regard pétillait, et un sou-rire affectueux ne quittait pas ses lèvres. C'était un divertis-sement pour elle que cet homme, et elle y prenait un véritable goût. Mais quand il revint presque tous les jours et à toutes les heures du jour, quand il me traita avec une familiarité croissante et eut l'air de faire de notre maison sa propre maison, le maintien et les airs de la grand'mère changèrent soudainement. Peu à peu de la bienveillance son regard passa à la froideur, puis à la sévérité, enfin à l'irritation. Entre elle et Melchior il y eut comme une lutte ouverte, un défi cons-tant, presque un duel.el. Elle semblait avoir à tâche de ne jamais me laisser seul@e avec lui. Dès qu'il entrait, elle faisait rouler son fauteuil dans ma chambre et à quelques pas de nous. Au lieu de s'assou-pir, comme elle avait coutume de le faire, elle restait l'oeil ouvert, et prêtait l'oreille autant qu'elle le pouvait. Sourde comme elle l'était, presque toute notre conversation devait lui échapper mais ce qui ne lui échappait pas, c'étaient nos gestes, nos mouvements, nos moindres actes. Elle en jugeait la portée, elle en devinait le sens et maintenait Melchior dans des limites qu'autrement il eût franchies. Se permet-tait-il quelque chose d'équivoque, à l'instant le regard de la grand'mère s'animait jusqu'à le foudroyer, et elle s'agitait
Vous savez, Ludovic, dans quel dépérissement elle se trouvait la tête perdue, la langue em-barrassée, les membres perclus, ne pouvant pas se mouvoir et n'ouvrant la bouche que pour faire entendre des sons con-fus et presque dépourvus de sens. De tous ses organes, il n'y en avai t qu'un qui s'animait au besoin et prenait une expression extraordinaire je veux parler de ses yeux, de son regard.
Vous savez, Ludovic, dans quel dépérissement elle se trouvait la tête perdue, la langue em-barrassée, les membres perclus, ne pouvant pas se mouvoir et n'ouvrant la bouche que pour faire entendre des sons con-fus et presque dépourvus de sens. De tous ses organes, il n'y en avait qu'un qui s'animait au besoin et prenait une expression extraordinaire je veux parler de ses yeux, de son regard.@
Vous savez, Ludovic, dans quel dépérissement elle se trouvait la tête perdue, la langue em-barrassée, les membres perclus, ne pouvant pas se mouvoir et n'ouvrant la bouche que pour faire entendre des sons con-fus et presque dépourvus de sens. De tous ses organes, il n'y en avai t qu'un qui s'animait au besoin et prenait une expression extraordinaire je veux parler de ses yeux, de son regard.
Vous savez, Ludovic, dans quel dépérissement elle se trouvait la tête perdue, la langue em-barrassée, les membres perclus, ne pouvant pas se mouvoir et n'ouvrant la bouche que pour faire entendre des sons con-fus et presque dépourvus de sens. De tous ses organes, il n'y en avait qu'un qui s'animait au besoin et prenait une expression extraordinaire je veux parler de ses yeux, de son regard.
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176 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. VIII Cette station si étrangère aux habitudes de Ludovic n'avait pas eu lieu sans porter atteinte à son calme ordinaire. Mel-chior l'avait si bien soigné, que le nouveau licencié s'en ressentait. Cependant, au milieu des fumées du cerveau, survivait une pensée dominante et dont pour rien au monde il ne se fût départi. Il avait promis à Marguerite d'aller lui rendre compte des résultats de son examen. êlie l'attendait, elle comptait les minutes, et, dans quelque état qu'il se trou-vât, il fallait qu'il se rendit chez -elle. Ce calcul de Ludovic était aussi celui de Melchior même dans ses écarts, celui-ci -avait l'avantage de se posséder et de rester maître de lui-même. Personne ne supportait avec plus d'aisance le choc des spiritueux à force d'accroître les doses, il en était arrivé avec eux à cet état de familiarité où se trouvait Mithridate vis-à-vis des poisons. La bière et lui, à force de se connaître, avaient fini par faire bon ménage, et il pouvait en loger des quantités indéterminées sans aucune espèce d'inconvénient. Il avait donc l'esprit libre et la tète saine, quand il sortit de l'estaminet, tandis que Ludovic avait la vue trouble et sentait ses jambes fléchir. Or, dans cette situation, tout l'avantage reste à celui qui conserve le plus de sang-froid. - Voici mon bras, dit Melchior quand ils furent arrivés sur le seuil du café. Ludovic éprouvait un combat intérieur et manifestait une répugnance évidente. Peut-être se souvenait-il vaguement de l'engagement qu'il avait pris et craignait-il d'être vu en com-pagnie du vétéran. Aussi, loin de se rendre à l'invitation, essaya-t-il de fausser compagnie et de poursuine seul son che-min. Mais l'entreprise n'était point aisée. Au contact de l'air extérieur, les troubles de l'organisation avaient empiré, et la marche était peu régulière. Melchior s'en aperçut, et un sourire de démon effleura ses lèvres il n'avait pas manqué son but.
176 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. VIII Cette station si étrangère aux habitudes de Ludovic n'avait pas eu lieu sans porter atteinte à son calme ordinaire. Mel-chior l'avait si bien soigné, que le nouveau licencié s'en ressentait. Cependant, au milieu des fumées du cerveau, survivait une pensée dominante et dont pour rien au monde il ne se fût départi. Il avait promis à Marguerite d'aller lui rendre compte des résultats de son examen. êlie l'attendait, elle comptait les minutes, et, dans quelque état qu'il se trou-vât, il fallait qu'il se rendit chez -elle. Ce calcul de Ludovic était aussi celui de Melchior même dans ses écarts, celui-ci -avait l'avantage de se posséder et de rester maître de lui-même. Personne ne supportait avec plus d'aisance le choc des spiritueux à force d'accroître les doses, il en était arrivé avec eux à cet état de familiarité où se trouvait Mithridate vis-à-vis des poisons. La bière et lui, à force de se connaître, avaient fini par faire bon ménage, et il pouvait en loger des quantités indéterminées sans aucune espèce d'inconvénient. Il avait donc l'esprit libre et la tète saine, quand il sortit de l'estaminet, tandis que Ludovic avait la vue trouble et sentait ses jambes fléchir. Or, dans cette situation, tout l'avantage reste à celui qui conserve le plus de sang-froid. - Voici mon bras, dit Melchior quand ils furent arrivés sur le seuil du café. Ludovic éprouvait un combat intérieur et manifestait une répugnance évidente. Peut-être se souvenait-il vaguement de l'engagement qu'il avait pris et craignait-il d'être vu en com-pagnie du vétéran. Aussi, loin de se rendre à l'invitation, essaya-t-il de fausser compagnie et de poursui@ne seul son che-min. Mais l'entreprise n'était point aisée. Au contact de l'air extérieur, les troubles de l'organisation avaient empiré, et la marche était peu régulière. Melchior s'en aperçut, et un sourire de démon effleura ses lèvres il n'avait pas manqué son but.
176 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. VIII Cette station si étrangère aux habitudes de Ludovic n'avait pas eu lieu sans porter atteinte à son calme ordinaire. Mel-chior l'avait si bien soigné, que le nouveau licencié s'en ressentait. Cependant, au milieu des fumées du cerveau, survivait une pensée dominante et dont pour rien au monde il ne se fût départi. Il avait promis à Marguerite d'aller lui rendre compte des résultats de son examen. Elle l'attendait, elle comptait les minutes, et, dans quelque état qu'il se trou-vât, il fallait qu'il se rendit chez @elle. Ce calcul de Ludovic était aussi celui de Melchior même dans ses écarts, celui-ci @avait l'avantage de se posséder et de rester maître de lui-même. Personne ne supportait avec plus d'aisance le choc des spiritueux à force d'accroitre les doses, il en était arrivé avec eux à cet état de familiarité où se trouvait Mithridate vis-à-vis des poisons. La bière et lui, à force de se connaître, avaient fini par faire bon ménage, et il pouvait en loger des quantités indéterminées sans aucune espèce d'inconvénient. Il avait donc l'esprit libre et la tête saine, quand il sortit de l'estaminet, tandis que Ludovic avait la vue trouble et sentait ses jambes fléchir. Or, dans cette situation, tout l'avantage reste à celui qui conserve le plus de sang-froid. -@Voici mon bras, dit Melchior quand ils furent arrivés sur le seuil du café. Ludovic éprouvait un combat intérieur et manifestait une répugnance évidente. Peut-être se souvenait-il vaguement de l'engagement qu'il avait pris et craignait-il d'être vu en com-pagnie du vétéran. Aussi, loin de se rendre à l'invitation, essaya-t-il de fausser compagnie et de poursuivre seul son che-min. Mais l'entreprise n'était point aisée. Au contact de l'air extérieur, les troubles de l'organisation avaient empiré, et la marche était peu régulière. Melchior s'en aperçut, et un sourire de démon effleura ses lèvres il n'avait pas manqué son but.
Personne ne supportait avec plus d'aisance le choc des spiritueux à force d'accroître les doses, il en était arrivé avec eux à cet état de familiarité où se trouvait Mithridate vis-à-vis des poisons.
Personne ne supportait avec plus d'aisance le choc des spiritueux à force d'accroitre les doses, il en était arrivé avec eux à cet état de familiarité où se trouvait Mithridate vis-à-vis des poisons.
Personne ne supportait avec plus d'aisance le choc des spiritueux à force d'accroître les doses, il en était arrivé avec eux à cet état de familiarité où se trouvait Mithridate vis-à-vis des poisons.
Personne ne supportait avec plus d'aisance le choc des spiritueux à force d'accroitre les doses, il en était arrivé avec eux à cet état de familiarité où se trouvait Mithridate vis-à-vis des poisons.
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L'ÉPAGNEUL DE PONT-AUDEMER L'épagneul de Pont-Audemer est absolument différent de l'épagneul français celui-ci a une grosse tête lourde, le museau profond, le rein un peu long, plutôt faible, la cuisse plate. Le Pont-Audemer, au contraire, a la tête fine et pointue, le rein court, ar qué et vigoureux, l'épaule et les cuisses lrès..lllusclées. Un excellent dessin d'un type de cette race a paru dans le n° 38 de VAcclimatation de cette année, le portrait de Stop III, qui a figuré à l'Exposition de Paris 1889, ac-compagne notre description. Les particularités du Pont-Audemer sont en premier lieu sa huppe le poil de la tête, ras jusqu'au front, devient long et forme en frisant une forte huppe sur le haut de la tête, cette huppe se confond avec les poils des oreilles qui sont aussi généralement bouclés, et forme ainsi au chien comme une sorte de bonnet ruché autour de sa tête. En second lieu, il a de longues mèches de poils entre les doigts de pied, et souvent comme une sorte de frange bouclée sur les côtés. La véritable couleur du Pont-Audemer me parait être le marron et gris, mais j'en ai toujours connu de marron. Le poil doit être bouclé mais non frisé. Au moment du chan-gement de poil, la huppe disparaît elle disparaît égale-ment quand le chien a un peu de maladie de peau. Les jeunes chiens naissent blanc et marron, ce n'est guère qu'au bout de quinze jours que le gris apparaît dans le blanc. Quant à la huppe, il y en a qui l'ont au bout de quelques mois, et d'autres seulement à un an. La race des chiens Pont-Audemer doit certainement à son originalité d'exister encore c'est du reste un excellent chien, apte à toute les chasses, et il a même su s'attirer les sympathies de M. Bellecroix, qui n'aime cependant pas beaucoup les chiens français. Voici en effet ce qu'en dit cet écrivain dans les Chiens anglais et français Dans quelques-uns de nos départements du Nord, l'é-pagneul de Pont-Audemer a été également l'objet d'une faveur que justifient ses qualités d'excellent chien de bois et de marais. Quand j'aurai ajouté qu'il est de taille à tenir un rang honorable en plaine à côté de nos chiens français, on conviendra que nous sommes en présence d'un gaillard auquel il convient d'accorder une attention particulière. Et plus loin, il ajoute Quant aux qualités de chasse du Pont-Audemer, elles sont véritablement précieuses, et pour ma part je n'hésite pas à lui donner la préférence sur l'épagneul français. Plus rustique, plus vigoureux, plus ardent que l'épa-gneul, le Pont-Audemer possède les mêmes qualités l'in-telligence, la souplesse, la douceur les deux sont égale-ment de bons enfants, très faciles à manier. La quête du Pont-Audemer est plus vive, plus soute-nue que celle de l'épagneul français il arrête également bien. Pour la chasse à l'eau je le préfère de beaucoup à son rival dans les marais herbeux, où il faut qu'un chien déploie beaucoup de force et de fonds, j'ai vu souvent le second faiblir, le Pont-Audemer jamais c'est aussi un excellent chien de fourré, broussailleur, d'une intelligente activité, qui m'a souvent été précieux. J'ai vu des Pont-Audemer qui auraient pu rivaliser avec le cocker le plus ardent. Je suis très heureux de pouvoir publier cet éloge fait par
L'ÉPAGNEUL DE PONT-AUDEMER L'épagneul de Pont-Audemer est absolument différent de l'épagneul français celui-ci a une grosse tête lourde, le museau profond, le rein un peu long, plutôt faible, la cuisse plate. Le Pont-Audemer, au contraire, a la tête fine et pointue, le rein court, ar qué et vigoureux, l'épaule et les cuisses lrès..lllusclées. Un excellent dessin d'un type de cette race a paru dans le n° 38 de @VAcclimatation de cette année, le portrait de Stop III, qui a figuré à l'Exposition de Paris 1889, ac-compagne notre description. Les particularités du Pont-Audemer sont en premier lieu sa huppe le poil de la tête, ras jusqu'au front, devient long et forme en frisant une forte huppe sur le haut de la tête, cette huppe se confond avec les poils des oreilles qui sont aussi généralement bouclés, et forme ainsi au chien comme une sorte de bonnet ruché autour de sa tête. En second lieu, il a de longues mèches de poils entre les doigts de pied, et souvent comme une sorte de frange bouclée sur les côtés. La véritable couleur du Pont-Audemer me parait être le marron et gris, mais j'en ai toujours connu de marron. Le poil doit être bouclé mais non frisé. Au moment du chan-gement de poil, la huppe disparaît elle disparaît égale-ment quand le chien a un peu de maladie de peau. Les jeunes chiens naissent blanc et marron, ce n'est guère qu'au bout de quinze jours que le gris apparaît dans le blanc. Quant à la huppe, il y en a qui l'ont au bout de quelques mois, et d'autres seulement à un an. La race des chiens Pont-Audemer doit certainement à son originalité d'exister encore c'est du reste un excellent chien, apte à toute les chasses, et il @a même su s'attirer les sympathies de M. Bellecroix, qui n'aime cependant pas beaucoup les chiens français. Voici en effet ce qu'en dit cet écrivain dans les Chiens anglais et français Dans quelques-uns de nos départements du Nord, l'é-pagneul de Pont-Audemer a été également l'objet d'une faveur que justifient ses qualités d'excellent chien de bois et de marais. Quand j'aurai ajouté qu'il est de taille à tenir un rang honorable en plaine à côté de nos chiens français, on conviendra que nous sommes en présence d'un gaillard auquel il convient d'accorder une attention particulière. Et plus loin, il ajoute Quant aux qualités de chasse du Pont-Audemer, elles sont véritablement précieuses, et pour ma part je n'hésite pas à lui donner la préférence sur l'épagneul français. Plus rustique, plus vigoureux, plus ardent que l'épa-gneul, le Pont-Audemer possède les mêmes qualités l'in-telligence, la souplesse, la douceur les deux sont égale-ment de bons enfants, très faciles à manier. La quête du Pont-Audemer est plus vive, plus soute-nue que celle de l'épagneul français il arrête également bien. Pour la chasse à l'eau je le préfère de beaucoup à son rival dans les marais herbeux, où il faut qu'un chien déploie beaucoup de force et de fonds, j'ai vu souvent le second faiblir, le Pont-Audemer jamais c'est aussi un excellent chien de fourré, broussailleur, d'une intelligente activité, qui m'a souvent été précieux. J'ai vu des Pont-Audemer qui auraient pu rivaliser avec le cocker le plus ardent. Je suis très heureux de pouvoir publier cet éloge fait par
L'ÉPAGNEUL DE PONT-AUDEMER L'épagneul de Pont-Audemer est absolument différent de l'épagneul français celui-ci a une grosse tête lourde, le museau profond, le rein un peu long, plutôt faible, la cuisse plate. Le Pont-Audemer, au contraire, a la tête fine et pointue, le rein court, ar@qué et vigoureux, l'épaule et les cuisses très@@@ musclées. Un excellent dessin d'un type de cette race a paru dans le n° 38 de l'Acclimatation de cette année, le portrait de Stop III, qui a figuré à l'Exposition de Paris 1889, ac-compagne notre description. Les particularités du Pont-Audemer sont en premier lieu sa huppe le poil de la tête, ras jusqu'au front, devient long et forme en frisant une forte huppe sur le haut de la tête, cette huppe se confond avec les poils des oreilles qui sont aussi généralement bouclés, et forme ainsi au chien comme une sorte de bonnet ruché autour de sa tête. En second lieu, il a de longues mèches de poils entre les doigts de pied, et souvent comme une sorte de frange bouclée sur les côtés. La véritable couleur du Pont-Audemer me paraît être le marron et gris, mais j'en ai toujours connu de marron. Le poil doit être bouclé mais non frisé. Au moment du chan-gement de poil, la huppe disparaît elle disparaît égale-ment quand le chien a un peu de maladie de peau. Les jeunes chiens naissent blanc et marron. Ce n'est guère qu'au bout de quinze jours que le gris apparaît dans le blanc. Quant à la huppe, il y en a qui l'ont au bout de quelques mois, et d'autres seulement à un an. La race des chiens Pont-Audemer doit certainement à son originalité d'exister encore c'est du reste un excellent chien, apte à toute les chasses, et il la même su s'attirer les sympathies de M. Bellecroix, qui n'aime cependant pas beaucoup les chiens français. Voici en effet ce qu'en dit cet écrivain dans les Chiens anglais et français Dans quelques-uns de nos départements du Nord, l'é-pagneul de Pont-Audemer a été également l'objet d'une faveur que justifient ses qualités d'excellent chien de bois et de marais. Quand j'aurai ajouté qu'il est de taille à tenir un rang honorable en plaine à côté de nos chiens français, on conviendra que nous sommes en présence d'un gaillard auquel il convient d'accorder une attention particulière. Et plus loin, il ajoute Quant aux qualités de chasse du Pont-Audemer, elles sont véritablement précieuses, et pour ma part je n'hésite pas à lui donner la préférence sur l'épagneul français. Plus rustique, plus vigoureux, plus ardent que l'épa-gneul, le Pont-Audemer possède les mêmes qualités l'in-telligence, la souplesse, la douceur les deux sont égale-ment de bons enfants, très faciles à manier. La quête du Pont-Audemer est plus vive, plus soute-nue que celle de l'épagneul français il arrête également bien. Pour la chasse à l'eau je le préfère de beaucoup à son rival dans les marais herbeux, où il faut qu'un chien déploie beaucoup de force et de fonds, j'ai vu souvent le second faiblir, le Pont-Audemer jamais c'est aussi un excellent chien de fourré, broussailleur, d'une intelligente activité, qui m'a souvent été précieux. J'ai vu des Pont-Audemer qui auraient pu rivaliser avec le cocker le plus ardent. Je suis très heureux de pouvoir publier cet éloge fait par
Et plus loin, il ajoute Quant aux qualités de chasse du Pont-Audemer, elles sont véritablement précieuses, et pour ma part je n'hésite pas à lui donner la préférence sur l'épagneul français.
Et plus loin, il ajoute Quant aux qualités de chasse du Pont-Audemer, elles sont véritablement précieuses, et pour ma part je n'hésite pas à lui donner la préférence sur l'épagneul français.
Et plus loin, il ajoute Quant aux qualités de chasse du Pont-Audemer, elles sont véritablement précieuses, et pour ma part je n'hésite pas à lui donner la préférence sur l'épagneul français.
Et plus loin, il ajoute Quant aux qualités de chasse du Pont-Audemer, elles sont véritablement précieuses, et pour ma part je n'hésite pas à lui donner la préférence sur l'épagneul français.
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66 CE QU'ON PE-U T VOIR DANS UNE RUE. couvrir, au delà des parterres, les accidents de la vallée de Dardène et les grands bois d'alentour, que l'automne com -mençait à flétrir et à dépouiller. L'influence de la saison était venue en aide aux ravages du mal et achevait cette oeuvre de destruction douloureuse et lente. Dans le regard que le -vieillard jetait sur le paysage, son arrêt, et un arrêt pro-chain, semblait écrit point d'expression, point de vie tout y était machinal. Le coéur saignait à ce spectacle. Aussi lais-sait-on le comte dans son coin, sans le fatiguer de questions auxquelles il eût été incapable de répondre. Clémence seule se levait de temps en temps et allait lui donner quelques soins, puis retournait vers son siège et se mêlait à l'entre-tien. Ce fut au milieu de circonstances semblables, qu'un matin Sigismond parut dans le salon. Était-il plus mal dis-posé que de coutume? Ne s'attendait-il pas à y rencontrer les Saint-Pons, et éprouvait-il, à les voir, un sentiment d'hu-meur dont il ne put se rendre maître? Ou bien, était-ce cal-cul de sa part, et, croyant l'heure venue, voulait-il s'affran-chir des derniers ménagements ? Il y eut un peu de tout cela dans ses motifs de détermination et il se composa un main-tien en conséquence.'A l'aspect des Saint-Pons, il recula -comme si leur rencontre eût été pour lui une surprise et un désappointement, puis, se ravisant, il alla vers eux, s'inclina devant les deux dames et sortit sans saluer Gaston. Celui-ci pâlit et un éclair de colère brilla dans ses yeux cependant il se contint. Deux larmes roulèrent dans les yeux de Clé-mence. Il n'y eut pas jusqu'au vieillard qui ne parût rece-voir de cette scène une impression dont on ne le croyait plus susceptible son regard s'attacha à Sigismond avec une fierté indignée, et il essaya de se soulever sur son fauteuil mais, trahi par ses forces, il y retomba lourdement et comme fou-droyé. Comme on le pense, la visite ne se prolongea pas ce jour-là. La marquise et sa flllè se levèrent, et, à la chaleur de leurs adieux, Clémence put juger qu'elle les voyait à Beau-pré pour la dernière fois. Gaston se renfermait dans une tristesse silencieuse l'affront essuyé lui pesait moins què la séparation il pouvait oublier l'un, il ne s'accoutumait pas à l'autre. Clémence eut pitié de lui ce qu'elle n'eût pas accordé à ses instances, elle l'accorda à une douleur si vraie. Au mo-
66 CE QU'ON PE-U T VOIR DANS UNE RUE. couvrir, au delà des parterres, les accidents de la vallée de Dardène et les grands bois d'alentour, que l'automne com -mençait à flétrir et à dépouiller. L'influence de la saison était venue en aide aux ravages du mal et achevait cette oeuvre de destruction douloureuse et lente. Dans le regard que le -vieillard jetait sur le paysage, son arrêt, et un arrêt pro-chain, semblait écrit point d'expression, point de vie tout y était machinal. Le coéur saignait à ce spectacle. Aussi lais-sait-on le comte dans son coin, sans le fatiguer de questions auxquelles il eût été incapable de répondre. Clémence seule se levait de temps en temps et allait lui donner quelques soins, puis retournait vers son siège et se mêlait à l'entre-tien. Ce fut au milieu de circonstances semblables, qu'un matin Sigismond parut dans le salon. Était-il plus mal dis-posé que de coutume@? Ne s'attendait-il pas à y rencontrer les Saint-Pons, et éprouvait-il, à les voir, un sentiment d'hu-meur dont il ne put se rendre maître@? Ou bien, était-ce cal-cul de sa part, et, croyant l'heure venue, voulait-il s'affran-chir des derniers ménagements ? Il y eut un peu de tout cela dans ses motifs de détermination et il se composa un main-tien en conséquence.'A l'aspect des Saint-Pons, il recula -comme si leur rencontre eût été pour lui une surprise et un désappointement, puis, se ravisant, il alla vers eux, s'inclina devant les deux dames et sortit sans saluer Gaston. Celui-ci pâlit et un éclair de colère brilla dans ses yeux cependant il se contint. Deux larmes roulèrent dans les yeux de Clé-mence. Il n'y eut pas jusqu'au vieillard qui ne parût rece-voir de cette scène une impression dont on ne le croyait plus susceptible son regard s'attacha à Sigismond avec une fierté indignée, et il essaya de se soulever sur son fauteuil mais, trahi par ses forces, il y retomba lourdement et comme fou-droyé. Comme on le pense, la visite ne se prolongea pas ce jour-là. La marquise et sa flllè se levèrent, et, à la chaleur de leurs adieux, Clémence put juger qu'elle les voyait à Beau-pré pour la dernière fois. Gaston se renfermait dans une tristesse silencieuse l'affront essuyé lui pesait moins què la séparation il pouvait oublier l'un, il ne s'accoutumait pas à l'autre. Clémence eut pitié de lui ce qu'elle n'eût pas accordé à ses instances, elle l'accorda à une douleur si vraie. Au mo-
66 CE QU'ON PE@U@T VOIR DANS UNE RUE. couvrir, au delà des parterres, les accidents de la vallée de Dardène et les grands bois d'alentour, que l'automne com@-mençait à flétrir et à dépouiller. L'influence de la saison était venue en aide aux ravages du mal et achevait cette oeuvre de destruction douloureuse et lente. Dans le regard que le @vieillard jetait sur le paysage, son arrêt, et un arrêt pro-chain, semblait écrit point d'expression, point de vie tout y était machinal. Le coeur saignait à ce spectacle. Aussi lais-sait-on le comte dans son coin, sans le fatiguer de questions auxquelles il eût été incapable de répondre. Clémence seule se levait de temps en temps et allait lui donner quelques soins, puis retournait vers son siége et se mêlait à l'entre-tien. Ce fut au milieu de circonstances semblables, qu'un matin Sigismond parut dans le salon. Était-il plus mal dis-posé que de coutume ? Ne s'attendait-il pas à y rencontrer les Saint-Pons, et éprouvait-il, à les voir, un sentiment d'hu-meur dont il ne put se rendre maître ? Ou bien, était-ce cal-cul de sa part, et, croyant l'heure venue, voulait-il s'affran-chir des derniers ménagements ? Il y eut un peu de tout cela dans ses motifs de détermination et il se composa un main-tien en conséquence. A l'aspect des Saint-Pons, il recula @comme si leur rencontre eût été pour lui une surprise et un désappointement, puis, se ravisant, il alla vers eux, s'inclina devant les deux dames et sortit sans saluer Gaston. Celui-ci pâlit et un éclair de colère brilla dans ses yeux cependant il se contint. Deux larmes roulèrent dans les yeux de Clé-mence. Il n'y eut pas jusqu'au vieillard qui ne parût rece-voir de cette scène une impression dont on ne le croyait plus susceptible son regard s'attacha à Sigismond avec une fierté indignée, et il essaya de se soulever sur son fauteuil mais, trahi par ses forces, il y retomba lourdement et comme fou-droyé. Comme on le pense, la visite ne se prolongea pas ce jour-là. La marquise et sa fille se levèrent, et, à la chaleur de leurs adieux, Clémence put juger qu'elle les voyait à Beau-pré pour la dernière fois. Gaston se renfermait dans une tristesse silencieuse l'affront essuyé lui pesait moins que la séparation il pouvait oublier l'un, il ne s'accoutumait pas à l'autre. Clémence eut pitié de lui ce qu'elle n'eût pas accordé à ses instances, elle l'accorda à une douleur si vraie. Au mo-
Gaston se renfermait dans une tristesse silencieuse l'affront essuyé lui pesait moins què la séparation il pouvait oublier l'un, il ne s'accoutumait pas à l'autre.
Gaston se renfermait dans une tristesse silencieuse l'affront essuyé lui pesait moins que la séparation il pouvait oublier l'un, il ne s'accoutumait pas à l'autre.
Gaston se renfermait dans une tristesse silencieuse l'affront essuyé lui pesait moins què la séparation il pouvait oublier l'un, il ne s'accoutumait pas à l'autre.
Gaston se renfermait dans une tristesse silencieuse l'affront essuyé lui pesait moins que la séparation il pouvait oublier l'un, il ne s'accoutumait pas à l'autre.
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PRÉLIMINAIRES. XXÎÎ soit par l'usage comme celle des enfans , soit par l'étude de la grammaire que ce nègre enfin nous dise - Mon-sieur viendra demain, au lieu de dire, - Monsieur venir demain, il est sûr que cette phrase, quoique deve-rue française , n'est pas moins réductible aux trois mêmes parties radicales ét primitives du discours qu'elle ne l'élait auparavant. En effet, le mot monsieur sera toujours un Noit quoique la grammaire puisse l'appeler ensuite substan-tif masculin, etc. Viendra sera toujours un VEREE quoique la grammaire puisse y ajouter ensuite les rap-ports de troisième personne, de singulier, de futur, d'indicatif, etc. Demain sera toujours une PARTICULE, quoique la grammaire puisse la déterminer ensuite avec la dénomination d'advcrbe de temps . Nell1, VERSE et PARTICULE sont donc la grammaire fondamentale et primitive de toutes les langues. Les plus fameux philosophes, les plus grands orateurs, et les grammairiens les plne célèbres de l'antiquité 11e reconnaissent que trois parties pour premiers élémens du discours , les NOMS, les VERBES etles CONJONCTIONS. C'est Denys d'Halicarnasse qui nous l'apprend, en admettant lui-même cette simple division. Il cite l'autorité d'Aris-tete et de Théodecte, et il ajoute que ce furent les Sioï-ciens qui les premiers admirent quatre élémens dans le discours, en séparant les articles des conjonctions. Ceux qui leur succédèrent multiplièrent encore ces divi-sions et les élémens du discours. Voyez Denys d'Halicar-nasse, de Structurd orationis, ch. n. Or, cette division naturelle, simple et facile, est celle que je vou drais qu'on fit connaître aux enfans avant de leur présenter aucun traité de grammaire. Ils ne devraient pas nommer, du premier jour, l'adjectif, le substantif, le pronom, mais le lfOM en général ni le verbe et le farticipe séparément, mais le VERBE en général ni la prépesition, l'adverbe, la conjonction et l'interjec-tion, mais simplement la PARTICULE. Il faut toujours que notre esprit se porte sur lun en-
PRÉLIMINAIRES. XXÎÎ soit par l'usage comme celle des enfans , soit par l'étude de la grammaire @@que ce nègre enfin nous dise - Mon-sieur viendra demain, au lieu de dire, - Monsieur venir demain, il est sûr que cette phrase, quoique deve-rue française , n'est pas moins réductible aux trois mêmes parties radicales ét primitives du discours qu'elle ne l'élait auparavant. En effet, le mot monsieur sera toujours un Noit quoique la grammaire puisse l'appeler ensuite substan-tif masculin, etc. Viendra sera toujours un VEREE quoique la grammaire puisse y ajouter ensuite les rap-ports de troisième personne, de singulier, de futur, d'indicatif, etc. Demain sera toujours une PARTICULE, quoique la grammaire puisse la déterminer ensuite avec la dénomination d'advcrbe de temps . Nell1, VERSE et PARTICULE sont donc la grammaire fondamentale et primitive de toutes les langues. Les plus fameux philosophes, les plus grands orateurs, et les grammairiens les plne célèbres de l'antiquité 11e reconnaissent que trois parties pour premiers élémens du discours , les NOMS, les VERBES et@les CONJONCTIONS. C'est Denys d'Halicarnasse qui nous l'apprend, en admettant lui-même cette simple division. Il cite l'autorité d'Aris-tete et de Théodecte, et il ajoute que ce furent les Sioï-ciens qui les premiers admirent quatre élémens dans le discours, en séparant les articles des conjonctions. Ceux qui leur succédèrent multiplièrent encore ces divi-sions et les élémens du discours. Voyez Denys d'Halicar-nasse, de Structurd orationis, ch. @n. Or, cette division naturelle, simple et facile, est celle que je vou drais qu'on fit connaître aux enfans avant de leur présenter aucun traité de grammaire. Ils ne devraient pas nommer, du premier jour, l'adjectif, le substantif, le pronom, mais le lfOM en général ni le verbe et le farticipe séparément, mais le VERBE en général ni la prépesition, l'adverbe, la conjonction et l'interjec-tion, mais simplement la PARTICULE. Il faut toujours que notre esprit se porte sur lun en-
PRÉLIMINAIRES. xxji soit par l'usage comme celle des enfans@, soit par l'étude de la grammaire , que ce nègre enfin nous dise -@Mon-sieur viendra demain, au lieu de dire, -@Monsieur venir demain, il est sûr que cette phrase, quoique deve-nue française@, n'est pas moins réductible aux trois mêmes parties radicales et primitives du discours qu'elle ne l'était auparavant. En effet, le mot monsieur sera toujours un NO@M quoique la grammaire puisse l'appeler ensuite substan-tif masculin, etc. Viendra sera toujours un VERBE quoique la grammaire puisse y ajouter ensuite les rap-ports de troisième personne, de singulier, de futur, d'indicatif, etc. Demain sera toujours une PARTICULE, quoique la grammaire puisse la déterminer ensuite avec la dénomination d'adverbe de temps . N@@OM, VERBE et PARTICULE sont donc la grammaire fondamentale et primitive de toutes les langues. Les plus fameux philosophes, les plus grands orateurs, et les grammairiens les plus célèbres de l'antiquité @ne reconnaissent que trois parties pour premiers élémens du discours@, les NOMS, les VERBES et les CONJONCTIONS. C'est Denys d'Halicarnasse qui nous l'apprend, en admettant lui-même cette simple division. Il cite l'autorité d'Aris-tote et de Théodecte, et il ajoute que ce furent les Stoï-ciens qui les premiers admirent quatre élémens dans le discours, en séparant les articles des conjonctions. Ceux qui leur succédèrent multiplièrent encore ces divi-sions et les élémens du discours. Voyez Denys d'Halicar-nasse, de Structurd orationis, ch. II. Or, cette division naturelle, simple et facile, est celle que je vou@drais qu'on fît connaître aux enfans avant de leur présenter aucun traité de grammaire. Ils ne devraient pas nommer, du premier jour, l'adjectif, le substantif, le pronom, mais le @NOM en général ni le verbe et le participe séparément, mais le VERBE en général ni la préposition, l'adverbe, la conjonction et l'interjec-tion, mais simplement la PARTICULE. Il faut toujours que notre esprit se porte sur jun en-
En effet, le mot monsieur sera toujours un Noit quoique la grammaire puisse l'appeler ensuite substan-tif masculin, etc.
En effet, le mot monsieur sera toujours un NOM quoique la grammaire puisse l'appeler ensuite substan-tif masculin, etc.@
En effet, le mot monsieur sera toujours un Noit quoique la grammaire puisse l'appeler ensuite substan-tif masculin, etc.
En effet, le mot monsieur sera toujours un NOM quoique la grammaire puisse l'appeler ensuite substan-tif masculin, etc.
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L'ÉVASION. 121 Mes paroles amenèrent aussitôt un grand changement sur toutes ces physionomies sauvages. Le bohémien m'engagea à m'approcher du feu, et me dit que je pouvais me reposer sans crainte sous la tente. Nous ne sommes pas plus Allemands que Français, ajouta-t-il, nous voyageons un peu partout, et nous pas-sons plusieurs mois dans les Vosges, en Alsace et en Lorraine, où nous rétamons les casseroles. Nous voyons bien que vous êtes un prisonnier en fuite mais vous n'a-vez rien à redouter. Ces paroles me rassurèrent, et c'est avec plaisir que je m'assis près du feu pour sécher mes vêtements. Les bohé-miens me donnèrent du pain et me firent boire un petit verre d'eau-de vie ce léger repas suffit pour me rendre des forces et me permit de dormir pendant quelques heu-res près du feu. Lorsque je me réveillai, le jour commençait à peine à paraître. Le temps était plus calme, et la pluie ne tombait plus aussi fort. Le feu était presque éteint, et j'avais les membres tout engourdis par le froid aussi je me réso-lus à me remettre en marche, et je me disposai à prendre congé de mes hôtes. En ce moment, l'idée me vint de leur proposer d'échanger mes vêtements d'uni-forme pour quelques-uns des leurs. En somme, mon pan-talon rouge était encore solide un des bohémiens le prit volontiers pour une culotte de velours râpée, ornée de plusieurs pièces ma longue capote, qui était fort délabrée, fut donnée pour une blouse de toile blan-che, et mon képi , encore assez convenable , fut échangé contre un chapeau de paille déformé et troué. Mes nouveaux vêtements étaient bien misérables et me donnaient l'air d'un vagabond, mais au moins ils n'an-nonçaient point hautement ma qualité de soldat français d, grâce à ma connaissance de la langue allemande, je
L'ÉVASION. 121 Mes paroles amenèrent aussitôt un grand changement sur toutes ces physionomies sauvages. Le bohémien m'engagea à m'approcher du feu, et me dit que je pouvais me reposer sans crainte sous la tente. @Nous ne sommes pas plus Allemands que Français, ajouta-t-il, nous voyageons un peu partout, et nous pas-sons plusieurs mois dans les Vosges, en Alsace et en Lorraine, où nous rétamons les casseroles. Nous voyons bien que vous êtes un prisonnier en fuite mais vous n'a-vez rien à redouter. Ces paroles me rassurèrent, et c'est avec plaisir que je m'assis près du feu pour sécher mes vêtements. Les bohé-miens me donnèrent du pain et me firent boire un petit verre d'eau-de vie ce léger repas suffit pour me rendre des forces et me permit de dormir pendant quelques heu-res près du feu. Lorsque je me réveillai, le jour commençait à peine à paraître. Le temps était plus calme, et la pluie ne tombait plus aussi fort. Le feu était presque éteint, et j'avais les membres tout engourdis par le froid aussi je me réso-lus à me remettre en marche, et je me disposai à prendre congé de mes hôtes. En ce moment, l'idée me vint de leur proposer d'échanger mes vêtements d'uni-forme pour quelques-uns des leurs. En somme, mon pan-talon rouge était encore solide un des bohémiens le prit volontiers pour une culotte de velours râpée, ornée de plusieurs pièces ma longue capote, qui était fort délabrée, fut donnée pour une blouse de toile blan-che, et mon képi , encore assez convenable , fut échangé contre un chapeau de paille déformé et troué. Mes nouveaux vêtements étaient bien misérables et me donnaient l'air d'un vagabond, mais au moins ils n'an-nonçaient point hautement ma qualité de soldat français @d, grâce à ma connaissance de la langue allemande, je
L'ÉVASION. 127 Mes paroles amenèrent aussitôt un grand changement sur toutes ces physionomies sauvages. Le bohémien m'engagea à m'approcher du feu, et me dit que je pouvais me reposer sans crainte sous la tente. -Nous ne sommes pas plus Allemands que Français, ajouta-t-il, nous voyageons un peu partout, et nous pas-sons plusieurs mois dans les Vosges, en Alsace et en Lorraine, où nous rétamons les casseroles. Nous voyons bien que vous êtes un prisonnier en fuite mais vous n'a-vez rien à redouter. Ces paroles me rassurèrent, et c'est avec plaisir que je m'assis près du feu pour sécher mes vêtements. Les bohé-miens me donnèrent du pain et me firent boire un petit verre d'eau-de-vie ce léger repas suffit pour me rendre des forces et me permit de dormir pendant quelques heu-res près du feu. Lorsque je me réveillai, le jour commençait à peine à paraître. Le temps était plus calme, et la pluie ne tombait plus aussi fort. Le feu était presque éteint, et j'avais les membres tout engourdis par le froid aussi je me réso-lus à me remettre en marche, et je me disposai à prendre congé de mes hôtes. En ce moment, l'idée me vint de leur proposer d'échanger mes vêtements d'uni-forme pour quelques-uns des leurs. En somme, mon pan-talon rouge était encore solide un des bohémiens le prit volontiers pour une culotte de velours râpée, ornée de plusieurs pièces ma longue capote, qui était fort délabrée, fut donnée pour une blouse de toile blan-che, et mon képi@, encore assez convenable@, fut échangé contre un chapeau de paille déformé et troué. Mes nouveaux vêtements étaient bien misérables et me donnaient l'air d'un vagabond, mais au moins ils n'an-nonçaient point hautement ma qualité de soldat français et, grâce à ma connaissance de la langue allemande, je
Ces paroles me rassurèrent, et c'est avec plaisir que je m'assis près du feu pour sécher mes vêtements.
Ces paroles me rassurèrent, et c'est avec plaisir que je m'assis près du feu pour sécher mes vêtements.
Ces paroles me rassurèrent, et c'est avec plaisir que je m'assis près du feu pour sécher mes vêtements.
Ces paroles me rassurèrent, et c'est avec plaisir que je m'assis près du feu pour sécher mes vêtements.
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-74 -si jeune, pour maintenir l'ordre et la hiérarchie successoriale dans la monarchie. Louis XV, d'une constitution faible, maladive, au moindre dérangement s'alitait sous les étrein-tes de la fièvre le Dauphin né de son mariage avec la princesse Marie Leczinska était encore un enfant si donc le roi mourait dans la fatigue d'une campagne que deviendrait le royaume sous une nouvelle régence? Si le cardinal n'avait pu empêcher la guerre, il voulait la rendre le moins menaçante possible pour les destinées de la mai-son de Bourbon, en conservant au moins le roi comme gage de sécurité pour l'avenir. On avait fait souvent l'expérience de cette frêle santé de Louis XV il revenait souvent avec de violents coups d'air, des courbatures, des maux d'oreilles, de ces parties de chasse qu'il aimait faire à travers les forêts la méthode médicale du XVIIIe siècle était de toujours saigner, et le jeune roi s'en trouvait considérablement affaibli 1 cependant on ne pouvait le détourner de ses dis-tractions, courre le cerf, le loup, le chevreuil il ne retrouvait son appétit que sous les grands ar-bres et à cheval la société de Rambouillet lui plai-sait fort. Au milieu de quelques gentilshommes, le 1 J'ai donné le délai fidèle des chasses du roi dans mon Louis XV.
-74 -si jeune, pour maintenir l'ordre et la hiérarchie successoriale dans la monarchie. Louis XV, d'une constitution faible, maladive, au moindre dérangement s'alitait sous les étrein-tes de la fièvre le Dauphin né de son mariage avec la princesse Marie Leczinska était encore un enfant si donc le roi mourait dans la fatigue d'une campagne que deviendrait le royaume sous une nouvelle régence? Si le cardinal n'avait pu empêcher la guerre, il voulait la rendre le moins menaçante possible pour les destinées de la mai-son de Bourbon, en conservant au moins le roi comme gage de sécurité pour l'avenir. On avait fait souvent l'expérience de cette frêle santé de Louis XV il revenait souvent avec de violents coups d'air, des courbatures, des maux d'oreilles, de ces parties de chasse qu'il aimait faire à travers les forêts la méthode médicale du XVIIIe siècle était de toujours saigner, et le jeune roi s'en trouvait considérablement affaibli 1 cependant on ne pouvait le détourner de ses dis-tractions, courre le cerf, le loup, le chevreuil il ne retrouvait son appétit que sous les grands ar-bres et à cheval la société de Rambouillet lui plai-sait fort. Au milieu de quelques gentilshommes, le @@@@@@1 J'ai donné le délai@ fidèle des chasses du roi dans mon Louis XV.
-74 -si jeune, pour maintenir l'ordre et la hiérarchie successoriale dans la monarchie. Louis XV, d'une constitution faible, maladive, au moindre dérangement s'alitait sous les étrein-tes de la fièvre le Dauphin né de son mariage avec la princesse Marie Leczinska était encore un enfant si donc le roi mourait dans la fatigue d'une campagne que deviendrait le royaume sous une nouvelle régence? Si le cardinal n'avait pu empêcher la guerre, il voulait la rendre le moins menaçante possible pour les destinées de la mai-son de Bourbon, en conservant au moins le roi comme gage de sécurité pour l'avenir. On avait fait souvent l'expérience de cette frêle santé de Louis XV il revenait souvent avec de violents coups d'air, des courbatures, des maux d'oreilles, de ces parties de chasse qu'il aimait faire à travers les forêts la méthode médicale du XVIIIe siècle était de toujours saigner, et le jeune roi s'en trouvait considérablement affaibli 1 cependant on ne pouvait le détourner de ses dis-tractions, courre le cerf, le loup, le chevreuil il ne retrouvait son appétit que sous les grands ar-bres et à cheval la société de Rambouillet lui plai-sait fort. Au milieu de quelques gentilshommes, le -74 - 1 J'ai donné le détail fidèle des chasses du roi dans mon Louis XV.
Au milieu de quelques gentilshommes, le 1 J'ai donné le délai fidèle des chasses du roi dans mon Louis XV.@@@@@@@
Au milieu de quelques gentilshommes, le -74 - 1 J'ai donné le détail fidèle des chasses du roi dans mon Louis XV.
Au milieu de quelques gentilshommes, le 1 J'ai donné le délai fidèle des chasses du roi dans mon Louis XV.
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VIE DE L'ABBE NICOLLE 37 sadeur de toutes les Russies près trois cours d'Allema-gne. C'était un heureux augure pour son oeuvre. La force des études et les progrès des élèves en assu-raient du reste le succès d'une manière encore plus du-rable . Le premier lundi de chaque mois, un examen avait lieu devant les parents assemblés et en présence des étrangers de distinction que le sage directeur ne man-quait jamais d'inviter pour ces époques. Ces examens excitaient -l'émulation et étaient en quelque sorte la vie de l'institut. Déjà, dans l'ancienne Rome, ils étaient éta-blis dans le même but. a Et quels efforts ne faisions-nous pas pour remporter la palme! dit Quintilien, parlant des jours de son enfance se distinguer des autres par son travail, telle était l'ambition de tous, Celui qui avait été vaincu un jour ne perdait pas l'espérance de triompher de son vainqueur un autre jour, et l'émulation n'en devenait que plus animée, car dans l'attente d'un nouveau combat le triom-phateur de la veille n'oubliait rien pour se conserver l'honneur de son triomphe, et le vaincu trouvait dans sa honte et dans sa douleur de nouvelles forces pour se relever de sa défaite. L'un des grands mérites d'un maître est, sans con-tredit, celui d'animer dans le coeur de ses élèves cette noble ardeur au travail. Dès palmes, des honneurs, des éloges donnés à propos, soit en particulier, soit en pu-blic, flattent le coeur, réveillent l'intelligence, aiguil-lonnent toutes les facultés de l'enfant il sent alors qu'il
VIE DE L'ABBE NICOLLE 37 sadeur de toutes les Russies près trois cours d'Allema-gne. C'était un heureux augure pour son oeuvre. La force des études et les progrès des élèves en assu-raient du reste le succès d'une manière encore plus du-rable . Le premier lundi de chaque mois, un examen avait lieu devant les parents assemblés et en présence des étrangers de distinction que le sage directeur ne man-quait jamais d'inviter pour ces époques. Ces examens excitaient -l'émulation et étaient en quelque sorte la vie de l'institut. Déjà, dans l'ancienne Rome, ils étaient éta-blis dans le même but. a Et quels efforts ne faisions-@nous pas pour remporter la palme! dit Quintilien, parlant des jours de son enfance se distinguer des autres par son travail, telle était l'ambition de tous, Celui qui avait été vaincu un jour ne perdait pas l'espérance de triompher de son vainqueur un autre jour, et l'émulation n'en devenait que plus animée, car dans l'attente d'un nouveau combat le triom-@phateur de la veille n'oubliait rien pour se conserver l'honneur de son triomphe, et le vaincu trouvait dans sa honte et dans sa douleur de nouvelles forces pour se relever de sa défaite. L'un des grands mérites d'un maître est, sans con-tredit, celui d'animer dans le coeur de ses élèves cette noble ardeur au travail. Dès palmes, des honneurs, des éloges donnés à propos, soit en particulier, soit en pu-blic, flattent le coeur, réveillent l'intelligence, aiguil-lonnent toutes les facultés de l'enfant il sent alors qu'il
VIE DE L'ABBE NICOLLE 37 sadeur de toutes les Russies près trois cours d'Allema-gne. C'était un heureux augure pour son oeuvre. La force des études et les progrès des élèves en assu-raient du reste le succès d'une manière encore plus du-rable . Le premier lundi de chaque mois, un examen avait lieu devant les parents assemblés et en présence des étrangers de distinction que le sage directeur ne man-quait jamais d'inviter pour ces époques. Ces examens excitaient @l'émulation et étaient en quelque sorte la vie de l'institut. Déjà, dans l'ancienne Rome, ils étaient éta-blis dans le même but.@@ Et quels efforts ne faisions- nous pas pour remporter la palme! dit Quintilien, parlant des jours de son enfance se distinguer des autres par son travail, telle était l'ambition de tous, Celui qui avait été vaincu un jour ne perdait pas l'espérance de triompher de son vainqueur un autre jour, et l'émulation n'en devenait que plus animée, car dans l'attente d'un nouveau combat le triom- phateur de la veille n'oubliait rien pour se conserver l'honneur de son triomphe, et le vaincu trouvait dans sa honte et dans sa douleur de nouvelles forces pour se relever de sa défaite. L'un des grands mérites d'un maître est, sans con-tredit, celui d'animer dans le coeur de ses élèves cette noble ardeur au travail. Des palmes, des honneurs, des éloges donnés à propos, soit en particulier, soit en pu-blic, flattent le coeur, réveillent l'intelligence, aiguil-lonnent toutes les facultés de l'enfant il sent alors qu'il
Dès palmes, des honneurs, des éloges donnés à propos, soit en particulier, soit en pu-blic, flattent le coeur, réveillent l'intelligence, aiguil-lonnent toutes les facultés de l'enfant il sent alors qu'il
Des palmes, des honneurs, des éloges donnés à propos, soit en particulier, soit en pu-blic, flattent le coeur, réveillent l'intelligence, aiguil-lonnent toutes les facultés de l'enfant il sent alors qu'il
Dès palmes, des honneurs, des éloges donnés à propos, soit en particulier, soit en pu-blic, flattent le coeur, réveillent l'intelligence, aiguil-lonnent toutes les facultés de l'enfant il sent alors qu'il
Des palmes, des honneurs, des éloges donnés à propos, soit en particulier, soit en pu-blic, flattent le coeur, réveillent l'intelligence, aiguil-lonnent toutes les facultés de l'enfant il sent alors qu'il
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CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 115 suites de cet acte imprudent tantôt elle se sentait inondée d'une joie intérieure, et s'imaginait que ce mystérieux pa-pier répondait aux battements de Si poitrine. Des rougeurs soudaines lui montaient au front, et elle s'abandonnait à d'involontaires extases. L'aiguille alors s'échappait de ses- -doigts, et mademoiselle Pulchérie, sans interrompre son tri-cot, dardait sur elle, par-dessus ses lunettes, un-regard plpin de défiance et de haine. - Vous souffrez, ma soeur? lui disait-elle. Clémence tressaillait et rentrait dans le monde des réalités. - Mais non, mais non, répondait-elle en se remettant à l'ouvrage avec une ardeur machinale et s'y absorbant de nouveau. Enfin, elle eut un moment libce et put ouvrir cette lettre dont la possession lui coûtait si cher. C'était un dédomma-gement que le ciel lui devait bien. Ses doigts tremblaient, sa vue se troublait. Voici ce qu'elle y lut Clémence, Pardonnez mon audace, mais je me sens mourir à ne plus vous voir. Il me fallait si peu pouf être heureux ! un re-gard de loin en loin, un geste, un signe j'emportais assez de bonheur pour attendre et espérer. Maintenant tout me manque et ma vie est au dépourvu. Vous souffrez aussi, Clémence je lé sais sans que vous m'en ayez fait l'aveu. Confondons au moins nos douleurs, puisque nous ne pouvons y échapper. Il y a dans tout ce qui s'est passé une fatalité irrésistible plus forte que nos volontés, et, je le sens, plus forte que mon courage. Renon-cer à vous serait ma condamnation, je ne me soumettrai qué si vous la prononcez. Est-ce une trop grande grâce que je demande? Un mot, quelques lignes de vous. Sachons que, quoique séparés, nous vivons l'un pour l'autre et l'un par l'autre. L'espoir est un baume si souverain 1 Seul il peut calmer des blessures aussi profondes que les miennes. A défaut d'un sentiment. plus vif, ayez au moins de la pitié. La voie que j'emploie pour vous faire parvenir ce billet
CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 115 suites de cet acte imprudent tantôt elle se sentait inondée d'une joie intérieure, et s'imaginait que ce mystérieux pa-pier répondait aux battements de Si poitrine. Des rougeurs soudaines lui montaient au front, et elle s'abandonnait à d'involontaires extases. L'aiguille alors s'échappait de ses- -doigts, et mademoiselle Pulchérie, sans interrompre son tri-cot, dardait sur elle, par-dessus ses lunettes, un-regard plpin de défiance et de haine. - Vous souffrez, ma soeur? lui disait-elle. Clémence tressaillait et rentrait dans le monde des réalités. - Mais non, mais non, répondait-elle en se remettant à l'ouvrage avec une ardeur machinale et s'y absorbant de nouveau. Enfin, elle eut un moment libce et put ouvrir cette lettre dont la possession lui coûtait si cher. C'était un dédomma-gement que le ciel lui devait bien. Ses doigts tremblaient, sa vue se troublait. Voici ce qu'elle y lut Clémence, Pardonnez mon audace, mais je me sens mourir à ne plus vous voir. Il me fallait si peu pouf être heureux ! un re-gard de loin en loin, un geste, un signe j'emportais assez de bonheur pour attendre et espérer. Maintenant tout me manque et ma vie est au dépourvu. Vous souffrez aussi, Clémence je lé sais sans que vous m'en ayez fait l'aveu. Confondons au moins nos douleurs, puisque nous ne pouvons y échapper. Il y a dans tout ce qui s'est passé une fatalité irrésistible plus forte que nos volontés, et, je le sens, plus forte que mon courage. Renon-cer à vous serait ma condamnation, je ne me soumettrai qué si vous la prononcez. Est-ce une trop grande grâce que je demande@? Un mot, quelques lignes de vous. Sachons que, quoique séparés, nous vivons l'un pour l'autre et l'un par l'autre. L'espoir est un baume si souverain 1 Seul il peut calmer des blessures aussi profondes que les miennes. A défaut d'un sentiment. plus vif, ayez au moins de la pitié. La voie que j'emploie pour vous faire parvenir ce billet
CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 115 suites de cet acte imprudent tantôt elle se sentait inondée d'une joie intérieure, et s'imaginait que ce mystérieux pa-pier répondait aux battements de sa poitrine. Des rougeurs soudaines lui montaient au front, et elle s'abandonnait à d'involontaires extases. L'aiguille alors s'échappait de ses@ @doigts, et mademoiselle Pulchérie, sans interrompre son tri-cot, dardait sur elle, par-dessus ses lunettes, un regard plein de défiance et de haine. -@Vous souffrez, ma soeur? lui disait-elle. Clémence tressaillait et rentrait dans le monde des réalités. -@Mais non, mais non, répondait-elle en se remettant à l'ouvrage avec une ardeur machinale et s'y absorbant de nouveau. Enfin, elle eut un moment libre et put ouvrir cette lettre dont la possession lui coûtait si cher. C'était un dédomma-gement que le ciel lui devait bien. Ses doigts tremblaient, sa vue se troublait. Voici ce qu'elle y lut Clémence, Pardonnez mon audace, mais je me sens mourir à ne plus vous voir. Il me fallait si peu pour être heureux ! un re-gard de loin en loin, un geste, un signe j'emportais assez de bonheur pour attendre et espérer. Maintenant tout me manque et ma vie est au dépourvu. Vous souffrez aussi, Clémence je le sais sans que vous m'en ayez fait l'aveu. Confondons au moins nos douleurs, puisque nous ne pouvons y échapper. Il y a dans tout ce qui s'est passé une fatalité irrésistible plus forte que nos volontés, et, je le sens, plus forte que mon courage. Renon-cer à vous serait ma condamnation, je ne me soumettrai que si vous la prononcez. Est-ce une trop grande grâce que je demande ? Un mot, quelques lignes de vous. Sachons que, quoique séparés, nous vivons l'un pour l'autre et l'un par l'autre. L'espoir est un baume si souverain ! Seul il peut calmer des blessures aussi profondes que les miennes. A défaut d'un sentiment@ plus vif, ayez au moins de la pitié. La voie que j'emploie pour vous faire parvenir ce billet
115 suites de cet acte imprudent tantôt elle se sentait inondée d'une joie intérieure, et s'imaginait que ce mystérieux pa-pier répondait aux battements de Si poitrine.
115 suites de cet acte imprudent tantôt elle se sentait inondée d'une joie intérieure, et s'imaginait que ce mystérieux pa-pier répondait aux battements de sa poitrine.
115 suites de cet acte imprudent tantôt elle se sentait inondée d'une joie intérieure, et s'imaginait que ce mystérieux pa-pier répondait aux battements de Si poitrine.
115 suites de cet acte imprudent tantôt elle se sentait inondée d'une joie intérieure, et s'imaginait que ce mystérieux pa-pier répondait aux battements de sa poitrine.
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ET PIÈCES OFFICIELLES. 4 7 I. 27 que M. le maire répondrait à M. le président pour lui rendre compte de ce qui a été fait èt de l'arrêté qui a été pris, de la nomination des commissaires envoyés au Gros-Caillou et même qu'il serait adressé à M. le président expédition de l'arrêté pris à ce sujet. Il a été en outre arrêté qu'il serait adressé, à M. le prési-dent de l'Assemblée nationale, copie de la lettre que viennent d'écrire MM. les commissaires , députés au Gros-Caillou , par laquelle ils confirment la nouvelle du meurtre des deux particuliers dans le quartier du Gros-Caillou. Le corps municipal avait déjà reçu, de la part des com-missaires envoyés dans le quartier de la Bastille, la décla-ration que tout était tranquille, qu'il n'y avait dans cette partie de la capitale aucun rassemblement, et qu'il ne semblait pas que la municipalité dût avoir de plus lon-gues inquiétudes sur les mouvemens dont on avait été menacé. Cependant les momens s'écoulaient, l'attention du corps municipal était toujours fixée sur ce qui se passait au Gros-Caillou et au Champ de la Fédération. Les courriers se succé-daient, les nouvelles devenaient plus inquiétantes la tran-quillité publique recevait à chaque instant de nouvelles at-teintes les citoyens étaient en alarmes des bruits , qui se sont convertis en certitude, annonçaient que la garde natio-nale avait été insultée les citoyens armés sur la place et dans la maison commune , partageaient les mêmes inquié-tudes. Déjà le commandant général avait fait conduire à l'hôtel-de-ville quatre particuliers qui avaient été arrêtés au Champ de la Fédération et aux environs , pour avoir lancé des pierres sur la garde nationale. L'un des rebelles, inter-rogé par un administrateur de la police, avait été trouvé saisi d'un pistolet chargé il est même convenu , dans son interrogatoire, qu'il avait jeté une forte pierre à un officier de la garde nationale, à cheval.
ET PIÈCES OFFICIELLES. 4 7 I. 27 que M. le maire répondrait à M. le président pour lui rendre compte de ce qui a été fait èt de l'arrêté qui a été pris, de la nomination des commissaires envoyés au Gros-Caillou et même qu'il serait adressé à M. le président expédition de l'arrêté pris à ce sujet. Il a été en outre arrêté qu'il serait adressé, à M. le prési-dent de l'Assemblée nationale, copie de la lettre que viennent d'écrire MM. les commissaires , députés au Gros-Caillou , par laquelle ils confirment la nouvelle du meurtre des deux particuliers dans le quartier du Gros-Caillou. Le corps municipal avait déjà reçu, de la part des com-missaires envoyés dans le quartier de la Bastille, la décla-ration que tout était tranquille, qu'il n'y avait dans cette partie de la capitale aucun rassemblement, et qu'il ne semblait pas que la municipalité dût avoir de plus lon-gues inquiétudes sur les mouvemens dont on avait été menacé. Cependant les momens s'écoulaient, l'attention du corps municipal était toujours fixée sur ce qui se passait au Gros-Caillou et au Champ de la Fédération. Les courriers se succé-daient, les nouvelles devenaient plus inquiétantes la tran-quillité publique recevait à chaque instant de nouvelles at-teintes les citoyens étaient en alarmes des bruits , qui se sont convertis en certitude, annonçaient que la garde natio-nale avait été insultée les citoyens armés sur la place et dans la maison commune , partageaient les mêmes inquié-tudes. Déjà le commandant général avait fait conduire à l'hôtel-de-ville quatre particuliers qui avaient été arrêtés au Champ de la Fédération et aux environs , pour avoir lancé des pierres sur la garde nationale. L'un des rebelles, inter-rogé par un administrateur de la police, avait été trouvé saisi d'un pistolet chargé il est même convenu , dans son interrogatoire, qu'il avait jeté une forte pierre à un officier de la garde nationale, à cheval.
ET PIÈCES OFFICIELLES. 4@@@@@@17 que M. le maire répondrait à M. le président pour lui rendre compte de ce qui a été fait et de l'arrêté qui a été pris, de la nomination des commissaires envoyés au Gros-Caillou et même qu'il serait adressé à M. le président expédition de l'arrêté pris à ce sujet. Il a été en outre arrêté qu'il serait adressé, à M. le prési-dent de l'Assemblée nationale, copie de la lettre que viennent d'écrire MM. les commissaires@, députés au Gros-Caillou@, par laquelle ils confirment la nouvelle du meurtre des deux particuliers dans le quartier du Gros-Caillou. Le corps municipal avait déjà reçu, de la part des com-missaires envoyés dans le quartier de la Bastille, la décla-ration que tout était tranquille, qu'il n'y avait dans cette partie de la capitale aucun rassemblement, et qu'il ne semblait pas que la municipalité dût avoir de plus lon-gues inquiétudes sur les mouvemens dont on avait été menacé. Cependant les momens s'écoulaient, l'attention du corps municipal était toujours fixée sur ce qui se passait au Gros-Caillou et au Champ de la Fédération. Les courriers se succé-daient, les nouvelles devenaient plus inquiétantes la tran-quillité publique recevait à chaque instant de nouvelles at-teintes les citoyens étaient en alarmes des bruits@, qui se sont convertis en certitude, annonçaient que la garde natio-nale avait été insultée les citoyens armés sur la place et dans la maison commune@, partageaient les mêmes inquié-tudes. Déjà le commandant général avait fait conduire à l'hôtel-de-ville quatre particuliers qui avaient été arrêtés au Champ de la Fédération et aux environs@, pour avoir lancé des pierres sur la garde nationale. L'un des rebelles, inter-rogé par un administrateur de la police, avait été trouvé saisi d'un pistolet chargé il est même convenu@, dans son interrogatoire, qu'il avait jeté une forte pierre à un officier de la garde nationale, à cheval.
Il a été en outre arrêté qu'il serait adressé, à M. le prési-dent de l'Assemblée nationale, copie de la lettre que viennent d'écrire MM. les commissaires , députés au Gros-Caillou , par laquelle ils confirment la nouvelle du meurtre des deux particuliers dans le quartier du Gros-Caillou.
Il a été en outre arrêté qu'il serait adressé, à M. le prési-dent de l'Assemblée nationale, copie de la lettre que viennent d'écrire MM. les commissaires, députés au Gros-Caillou, par laquelle ils confirment la nouvelle du meurtre des deux particuliers dans le quartier du Gros-Caillou.@@
Il a été en outre arrêté qu'il serait adressé, à M. le prési-dent de l'Assemblée nationale, copie de la lettre que viennent d'écrire MM. les commissaires , députés au Gros-Caillou , par laquelle ils confirment la nouvelle du meurtre des deux particuliers dans le quartier du Gros-Caillou.
Il a été en outre arrêté qu'il serait adressé, à M. le prési-dent de l'Assemblée nationale, copie de la lettre que viennent d'écrire MM. les commissaires, députés au Gros-Caillou, par laquelle ils confirment la nouvelle du meurtre des deux particuliers dans le quartier du Gros-Caillou.
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58 L'ART DE MAGNÉTISER je ne sais quoi de vent, et d'un autre élément qui n'a pas de nom Anaxagore, Anaximène, Archélaüs la composaient d'air subtil Hippone, d'eau Xénophon, d'eau et de terre Boëce, de feu et d'air Parménide, de feu et de terre Curtias la plaçait tout simplement dans le sang Hippocrate ne voyait en elle qu'un esprit répandu dans tout le corps Marc-Antonin la prenait pour du vent, et Uritolaüs, tranchant ce qu'il ne pouvait dénouer, la supposait une cinquième sub-stance. Ne croirait-on pas, en voyant ce chaos de définitions bizarres et contradictoires, que tous ces grands génies de l'antiquité se jouaient de la majesté de leur sujet? Les rêve-ries des anciens ne jettent donc aucun jour véritable et satis-faisant sur la nature de l'âme. Malheureusement, en lisant nos philosophes modernes, nous ne sommes pas plus éclai-rés sur cette matière. Plus on étudie les secrets de l'âme, plus on est confondu par le cachet de grandeur que lui imprima l'Eternel. Empri-sonnée dans un corps de boue, soumise aux arrogants be-soins de cet esclave dominateur, cette âme a calculé les distances des astres, découvert les lois qui régissent l'uni-vers, forcé Dieu dans les retranchements de son immensité. A l'exception de deux ou trois peuplades sauvages rédui-tes à l'instinct des brutes, toutes les nations ont reconnu dans l'homme une substance indépendante du corps, et source de la volonté et de l'intelligence. Il a fallu le travail des siècles et les lumières d'une religion dégagée des sens pour faire entrer l'homme plus avant dans les mystères de son âme, que l'antiquité n'avait fait qu'effleurer. Sorti des langes du polythéisme, l'esprit humain se com-prit lui-même il vit avec clarté que la matière, quelque subtile qu'elle soit, n'est qu'une esclave brute et inerte qu'il n'y a nulle analogie possible entre les phénomènes de l'âme et ceux du corps. On a donc conclu que l'âme est une substance absolument immatérielle, puisqu'elle ne peut avoir aucune des propriétés que l'on remarque dans les corps. L'homme peut comprendre que son corps est soumis à une substance plus parfaite, qui agit sur cette matière brute
58 L'ART DE MAGNÉTISER je ne sais quoi de vent, et d'un autre élément qui n'a pas de nom Anaxagore, Anaximène, Archélaüs la composaient d'air subtil Hippone, d'eau Xénophon, d'eau et de terre Boëce, de feu et d'air Parménide, de feu et de terre Curtias la plaçait tout simplement dans le sang Hippocrate ne voyait en elle qu'un esprit répandu dans tout le corps Marc-Antonin la prenait pour du vent, et Uritolaüs, tranchant ce qu'il ne pouvait dénouer, la supposait une cinquième sub-stance. Ne croirait-on pas, en voyant ce chaos de définitions bizarres et contradictoires, que tous ces grands génies de l'antiquité se jouaient de la majesté de leur sujet? Les rêve-ries des anciens ne jettent donc aucun jour véritable et satis-faisant sur la nature de l'âme. Malheureusement, en lisant nos philosophes modernes, nous ne sommes pas plus éclai-rés sur cette matière. Plus on étudie les secrets de l'âme, plus on est confondu par le cachet de grandeur que lui imprima l'Eternel. Empri-sonnée dans un corps de boue, soumise aux arrogants be-soins de cet esclave dominateur, cette âme a calculé les distances des astres, découvert les lois qui régissent l'uni-vers, forcé Dieu dans les retranchements de son immensité. A l'exception de deux ou trois peuplades sauvages rédui-tes à l'instinct des brutes, toutes les nations ont reconnu dans l'homme une substance indépendante du corps, et source de la volonté et de l'intelligence. Il a fallu le travail des siècles et les lumières d'une religion dégagée des sens pour faire entrer l'homme plus avant dans les mystères de son âme, que l'antiquité n'avait fait qu'effleurer. Sorti des langes du polythéisme, l'esprit humain se com-prit lui-même il vit avec clarté que la matière, quelque subtile qu'elle soit, n'est qu'une esclave brute et inerte qu'il n'y a nulle analogie possible entre les phénomènes de l'âme et ceux du corps. On a donc conclu que l'âme est une substance absolument immatérielle, puisqu'elle ne peut avoir aucune des propriétés que l'on remarque dans les corps. L'homme peut comprendre que son corps est soumis à une substance plus parfaite, qui agit sur cette matière brute
58 L'ART DE MAGNÉTISER je ne sais quoi de vent, et d'un autre élément qui n'a pas de nom Anaxagore, Anaximène, Archélaüs la composaient d'air subtil Hippone, d'eau Xénophon, d'eau et de terre Boëce, de feu et d'air Parménide, de feu et de terre Curtias la plaçait tout simplement dans le sang Hippocrate ne voyait en elle qu'un esprit répandu dans tout le corps Marc-Antonin la prenait pour du vent, et Critolaüs, tranchant ce qu'il ne pouvait dénouer, la supposait une cinquième sub-stance. Ne croirait-on pas, en voyant ce chaos de définitions bizarres et contradictoires, que tous ces grands génies de l'antiquité se jouaient de la majesté de leur sujet? Les rêve-ries des anciens ne jettent donc aucun jour véritable et satis-faisant sur la nature de l'âme. Malheureusement, en lisant nos philosophes modernes, nous ne sommes pas plus éclai-rés sur cette matière. Plus on étudie les secrets de l'âme, plus on est confondu par le cachet de grandeur que lui imprima l'Eternel. Empri-sonnée dans un corps de boue, soumise aux arrogants be-soins de cet esclave dominateur, cette âme a calculé les distances des astres, découvert les lois qui régissent l'uni-vers, forcé Dieu dans les retranchements de son immensité. A l'exception de deux ou trois peuplades sauvages rédui-tes à l'instinct des brutes, toutes les nations ont reconnu dans l'homme une substance indépendante du corps, et source de la volonté et de l'intelligence. Il a fallu le travail des siècles et les lumières d'une religion dégagée des sens pour faire entrer l'homme plus avant dans les mystères de son âme, que l'antiquité n'avait fait qu'effleurer. Sorti des langes du polythéisme, l'esprit humain se com-prit lui-même il vit avec clarté que la matière, quelque subtile qu'elle soit, n'est qu'une esclave brute et inerte qu'il n'y a nulle analogie possible entre les phénomènes de l'âme et ceux du corps. On a donc conclu que l'âme est une substance absolument immatérielle, puisqu'elle ne peut avoir aucune des propriétés que l'on remarque dans les corps. L'homme peut comprendre que son corps est soumis à une substance plus parfaite, qui agit sur cette matière brute
A l'exception de deux ou trois peuplades sauvages rédui-tes à l'instinct des brutes, toutes les nations ont reconnu dans l'homme une substance indépendante du corps, et source de la volonté et de l'intelligence.
A l'exception de deux ou trois peuplades sauvages rédui-tes à l'instinct des brutes, toutes les nations ont reconnu dans l'homme une substance indépendante du corps, et source de la volonté et de l'intelligence.
A l'exception de deux ou trois peuplades sauvages rédui-tes à l'instinct des brutes, toutes les nations ont reconnu dans l'homme une substance indépendante du corps, et source de la volonté et de l'intelligence.
A l'exception de deux ou trois peuplades sauvages rédui-tes à l'instinct des brutes, toutes les nations ont reconnu dans l'homme une substance indépendante du corps, et source de la volonté et de l'intelligence.
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THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 167 Tous les traitements qu'elle avait suivis, loin de la soula-ger, avaient au contraire irrité la maladie. En lui tirant du sang on appauvrissait on affaiblissait l'organisme, et le' système nerveux s'irritait d'autant plus. Un jour, pendant que je me trouvais avec cette jeune personne dans un salon, elle eut une crise. Au cri que jeta sa mère, je demandai la permission de lui donner mes soins. Je passai dans une autre salle, et, quelques instants après, j'avais fait cesser l'accès, et elle reparaissait au salon calme et entièrement remise. Depuis longtemps elle ne dormait plus. Elle dormit cette nuit-là pendant douze heures d'un sommeil calme et forti-fiant, ce qui l'engagea à placer sa seule espérance dans le magnétisme. Le lendemain, 28 avril 1841, je la magnétisai complète-ment je la plongeai dans le sommeil magnétique. Je fis dis-paraître les douleurs de tête, je calmai les palpitations la douleur du côté disparut à la suite d'évacuations produites par l'eau magnétisée dans son somnambulisme, elle annonça une crise à heure fixe, à quelques jours de distance. Je la magnétisai un mois, elle eut pendant le traitement deux crises seulement. Mais depuis le 30 mai 1841, elle n'en a pas eu une seule. Aujourd'hui sa santé est devenue excel-lente, tous les petits accidents ont disparu avec les crises. Pour arriver à ce résultat, j'avais provoqué le sommeil, afin que tout l'organisme fùt entièrement envahi puis, pendant le sommeil, j'avais dirigé mon action sur le côté, à la place même où de vives douleurs se faisaient sentir, pen-sant qu'il pouvait y avoir un commencement de tumeur. Je m'étais appliqué à diriger le fluide sur ce point et à exécuter quelques passes pour entraîner j'avais posé la pointe de mes doigts, et effectué ensuite un mouvement de rotation en appuyant fortement. La douleur, après plusieurs magnéti-sations de ce genre, se calmait aussitôt mes doigts posés, et semblait descendre. Je la poursuivais,elle descendait dans l'aine, puis suivait le trajet des nerfs dans la cuisse et la jambe jusqu'au bout du pied. Ce fut à la quatrième séance de ce genre que la douleur
THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 167 Tous les traitements qu'elle avait suivis, loin de la soula-ger, avaient au contraire irrité la maladie. En lui tirant du sang on appauvrissait@ on affaiblissait l'organisme, et le' système nerveux s'irritait d'autant plus. Un jour, pendant que je me trouvais avec cette jeune personne dans un salon, elle eut une crise. Au cri que jeta sa mère, je demandai la permission de lui donner mes soins. Je passai dans une autre salle, et, quelques instants après, j'avais fait cesser l'accès, et elle reparaissait au salon calme et entièrement remise. Depuis longtemps elle ne dormait plus. Elle dormit cette nuit-là pendant douze heures d'un sommeil calme et forti-fiant, ce qui l'engagea à placer sa seule espérance dans le magnétisme. Le lendemain, 28 avril 1841, je la magnétisai complète-ment je la plongeai dans le sommeil magnétique. Je fis dis-paraître les douleurs de tête, je calmai les palpitations la douleur du côté disparut à la suite d'évacuations produites par l'eau magnétisée dans son somnambulisme, elle annonça une crise à heure fixe, à quelques jours de distance. Je la magnétisai un mois, elle eut pendant le traitement deux crises seulement. Mais depuis le 30 mai 1841, elle n'en a pas eu une seule. Aujourd'hui sa santé est devenue excel-lente, tous les petits accidents ont disparu avec les crises. Pour arriver à ce résultat, j'avais provoqué le sommeil, afin que tout l'organisme fùt entièrement envahi puis, pendant le sommeil, j'avais dirigé mon action sur le côté, à la place même où de vives douleurs se faisaient sentir, pen-sant qu'il pouvait y avoir un commencement de tumeur. Je m'étais appliqué à diriger le fluide sur ce point et à exécuter quelques passes pour entraîner j'avais posé la pointe de mes doigts, et effectué ensuite un mouvement de rotation en appuyant fortement. La douleur, après plusieurs magnéti-sations de ce genre, se calmait aussitôt mes doigts posés, et semblait descendre. Je la poursuivais,@elle descendait dans l'aine, puis suivait le trajet des nerfs dans la cuisse et la jambe jusqu'au bout du pied. Ce fut à la quatrième séance de ce genre que la douleur
THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 167 Tous les traitements qu'elle avait suivis, loin de la soula-ger, avaient au contraire irrité la maladie. En lui tirant du sang on appauvrissait, on affaiblissait l'organisme, et le@ système nerveux s'irritait d'autant plus. Un jour, pendant que je me trouvais avec cette jeune personne dans un salon, elle eut une crise. Au cri que jetá sa mère, je demandai la permission de lui donner mes soins. Je passai dans une autre salle, et, quelques instants après, j'avais fait cesser l'accès, et elle reparaissait au salon calme et entièrement remise. Depuis longtemps elle ne dormait plus. Elle dormit cette nuit-là pendant douze heures d'un sommeil calme et forti-fiant, ce qui l'engagea à placer sa seule espérance dans le magnétisme. Le lendemain, 28 avril 1841, je la magnétisai complète-ment je la plongeai dans le sommeil magnétique. Je fis dis-paraître les douleurs de tête, je calmai les palpitations la douleur du côté disparut à la suite d'évacuations produites par l'eau magnétisée dans son somnambulisme, elle annonça une crise à heure fixe, à quelques jours de distance. Je la magnétisai un mois, elle eut pendant le traitement deux crises seulement. Mais depuis le 30 mai 1841, elle n'en a pas eu une seule. Aujourd'hui sa santé est devenue excel-lente, tous les petits accidents ont disparu avec les crises. Pour arriver à ce résultat, j'avais provoqué le sommeil, afin que tout l'organisme fût entièrement envahi puis, pendant le sommeil, j'avais dirigé mon action sur le côté, à la place même où de vives douleurs se faisaient sentir, pen-sant qu'il pouvait y avoir un commencement de tumeur. Je m'étais appliqué à diriger le fluide sur ce point et à exécuter quelques passes pour entraîner j'avais posé la pointe de mes doigts, et effectué ensuite un mouvement de rotation en appuyant fortement. La douleur, après plusieurs magnéti-sations de ce genre, se calmait aussitôt mes doigts posés, et semblait descendre. Je la poursuivais, elle descendait dans l'aine, puis suivait le trajet des nerfs dans la cuisse et la jambe jusqu'au bout du pied. Ce fut à la quatrième séance de ce genre que la douleur
Pour arriver à ce résultat, j'avais provoqué le sommeil, afin que tout l'organisme fùt entièrement envahi puis, pendant le sommeil, j'avais dirigé mon action sur le côté, à la place même où de vives douleurs se faisaient sentir, pen-sant qu'il pouvait y avoir un commencement de tumeur.
Pour arriver à ce résultat, j'avais provoqué le sommeil, afin que tout l'organisme fût entièrement envahi puis, pendant le sommeil, j'avais dirigé mon action sur le côté, à la place même où de vives douleurs se faisaient sentir, pen-sant qu'il pouvait y avoir un commencement de tumeur.
Pour arriver à ce résultat, j'avais provoqué le sommeil, afin que tout l'organisme fùt entièrement envahi puis, pendant le sommeil, j'avais dirigé mon action sur le côté, à la place même où de vives douleurs se faisaient sentir, pen-sant qu'il pouvait y avoir un commencement de tumeur.
Pour arriver à ce résultat, j'avais provoqué le sommeil, afin que tout l'organisme fût entièrement envahi puis, pendant le sommeil, j'avais dirigé mon action sur le côté, à la place même où de vives douleurs se faisaient sentir, pen-sant qu'il pouvait y avoir un commencement de tumeur.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS une-rue. 285 seignement il voulait savoir quel élément de destruction avait servi à la catastrophe. Il cherchait de tous côtés et ne trouvait rien ce fut le concierge qui le mit sur la voie. Aux pieds du lit et sur le tapis même, cet homme avait décou-vert la petite fiole où Marguerite avait puisé la mort. - Voyez donc, docteur, dit-il en la lui remettant. - Enfin ! s'écria celui-ci, voilà ce que je cherchais. Il se rapprocha de la croisée et examina le résidu qui était resté au fond du verre, et à l'odeur, à la couleur, il reconnut le poison. - Un narcotique ! dit-il. Agissons maintenant. A l'instant il tira de sa pharmacie Une substance éner-gique et de nature à combattre les progrès du mal puis , avec un certain effort, il parvint à en introduire quelques gouttes dans la bouche de Marguerite. Ludovic suivait cette scène d'un oeil avide et consterné il essayait de saisir, sur la physionomie du docteur, les impressions qui s'y peignaient et par suite les chances de salut qui restaient encore puis il s'attachait au visage de la victime, comme s'il eût espéré lui -communiquer la vie et le mouvement par la puissance de sa volonté. Parfois l'illusion s'en mêlait et il lui semblait que le visage s'animait, que les joues reprenaient leurs couleurs -et les lèvres leur sourire il s'attendait à la voir se relever de sa couche, lui parler et lui tendre la main. Mais c'étaient là de fugitifs éclairs, suivis de ténèbres profondes. Le docteur n'était pas moins attentif que Ludovic seule-ment il restait maître de son émotion et y apportait la sang-froid de l'homme à qui les scènes de la mort sont familières. Sur le ton des chairs et la chaleur de la peau, il épiait les symptômes d'une vie latente. Déjà, à trois reprises, il avait eu recours à son antidote, en doublant les doses de manière à en accroître l'effet il attendait maintenant que la nature ai-dât, par ses ressources, à celles de l'art. Si l'insensibilité persistait, c'était la preuve que la destruction avait accompli son oeuvre et que les remèdes étaient impuissants. Un nouveau silence se fit, accablant et douloureux. Lu-dovic restait debout le docteur avait pris un fauteuil et s'é-tait assis le concierge gardait l'immobilité d'une statue. Comme les autres témoins de cette scène , il était sous l'in-fluence de ses impressions. Quelle responsabilité pour lui ! et
CE QU'ON PEUT VOIR DANS une-rue. 285 seignement il voulait savoir quel élément de destruction avait servi à la catastrophe. Il cherchait de tous côtés et ne trouvait rien ce fut le concierge qui le mit sur la voie. Aux pieds du lit et sur le tapis même, cet homme avait décou-vert la petite fiole où Marguerite avait puisé la mort. - Voyez donc, docteur, dit-il en la lui remettant. - Enfin ! s'écria celui-ci, voilà ce que je cherchais. Il se rapprocha de la croisée et examina le résidu qui était resté au fond du verre, et à l'odeur, à la couleur, il reconnut le poison. - Un narcotique ! dit-il. Agissons maintenant. A l'instant il tira de sa pharmacie Une substance éner-gique et de nature à combattre les progrès du mal puis , avec un certain effort, il parvint à en introduire quelques gouttes dans la bouche de Marguerite. Ludovic suivait cette scène d'un oeil avide et consterné il essayait de saisir, sur la physionomie du docteur, les impressions qui s'y peignaient et par suite les chances de salut qui restaient encore puis il s'attachait au visage de la victime, comme s'il eût espéré lui -communiquer la vie et le mouvement par la puissance de sa volonté. Parfois l'illusion s'en mêlait et il lui semblait que le visage s'animait, que les joues reprenaient leurs couleurs -et les lèvres leur sourire il s'attendait à la voir se relever de sa couche, lui parler et lui tendre la main. Mais c'étaient là de fugitifs éclairs, suivis de ténèbres profondes. Le docteur n'était pas moins attentif que Ludovic seule-ment il restait maître de son émotion et y apportait la sang-froid de l'homme à qui les scènes de la mort sont familières. Sur le ton des chairs et la chaleur de la peau, il épiait les symptômes d'une vie latente. Déjà, à trois reprises, il avait eu recours à son antidote, en doublant les doses de manière à en accroître l'effet il attendait maintenant que la nature ai-dât, par ses ressources, à celles de l'art. Si l'insensibilité persistait, c'était la preuve que la destruction avait accompli son oeuvre et que les remèdes étaient impuissants. Un nouveau silence se fit, accablant et douloureux. Lu-dovic restait debout le docteur avait pris un fauteuil et s'é-tait assis le concierge gardait l'immobilité d'une statue. Comme les autres témoins de cette scène , il était sous l'in-fluence de ses impressions. Quelle responsabilité pour lui ! et
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 285 seignement il voulait savoir quel élément de destruction avait servi à la catastrophe. Il cherchait de tous côtés et ne trouvait rien ce fut le concierge qui le mit sur la voie. Aux pieds du lit et sur le tapis même, cet homme avait décou-vert la petite fiole où Marguerite avait puisé la mort. -@Voyez donc, docteur, dit-il en la lui remettant. -@Enfin ! s'écria celui-ci, voilà ce que je cherchais. Il se rapprocha de la croisée et examina le résidu qui était resté au fond du verre, et à l'odeur, à la couleur, il reconnut le poison. -@Un narcotique ! dit-il. Agissons maintenant. A l'instant il tira de sa pharmacie une substance éner-gique et de nature à combattre les progrès du mal puis@, avec un certain effort, il parvint à en introduire quelques gouttes dans la bouche de Marguerite. Ludovic suivait cette scène d'un oeil avide et consterné il essayait de saisir, sur la physionomie du docteur, les impressions qui s'y peignaient et par suite les chances de salut qui restaient encore puis il s'attachait au visage de la victime, comme s'il eût espéré lui @communiquer la vie et le mouvement par la puissance de sa volonté. Parfois l'illusion s'en mêlait et il lui semblait que le visage s'animait, que les joues reprenaient leurs couleurs @et les lèvres leur sourire il s'attendait à la voir se relever de sa couche, lui parler et lui tendre la main. Mais c'étaient là de fugitifs éclairs, suivis de ténèbres profondes. Le docteur n'était pas moins attentif que Ludovic seule-ment il restait maître de son émotion et y apportait le sang-froid de l'homme à qui les scènes de la mort sont familières. Sur le ton des chairs et la chaleur de la peau, il épiait les symptômes d'une vie latente. Déjà, à trois reprises, il avait eu recours à son antidote, en doublant les doses de manière à en accroître l'effet il attendait maintenant que la nature ai-dât, par ses ressources, à celles de l'art. Si l'insensibilité persistait, c'était la preuve que la destruction avait accompli son oeuvre et que les remèdes étaient impuissants. Un nouveau silence se fit, accablant et douloureux. Lu-dovic restait debout le docteur avait pris un fauteuil et s'é-tait assis le concierge gardait l'immobilité d'une statue. Comme les autres témoins de cette scène@, il était sous l'in-fluence de ses impressions. Quelle responsabilité pour lui ! et
Ludovic suivait cette scène d'un oeil avide et consterné il essayait de saisir, sur la physionomie du docteur, les impressions qui s'y peignaient et par suite les chances de salut qui restaient encore puis il s'attachait au visage de la victime, comme s'il eût espéré lui -communiquer la vie et le mouvement par la puissance de sa volonté.
Ludovic suivait cette scène d'un oeil avide et consterné il essayait de saisir, sur la physionomie du docteur, les impressions qui s'y peignaient et par suite les chances de salut qui restaient encore puis il s'attachait au visage de la victime, comme s'il eût espéré lui communiquer la vie et le mouvement par la puissance de sa volonté.@
Ludovic suivait cette scène d'un oeil avide et consterné il essayait de saisir, sur la physionomie du docteur, les impressions qui s'y peignaient et par suite les chances de salut qui restaient encore puis il s'attachait au visage de la victime, comme s'il eût espéré lui -communiquer la vie et le mouvement par la puissance de sa volonté.
Ludovic suivait cette scène d'un oeil avide et consterné il essayait de saisir, sur la physionomie du docteur, les impressions qui s'y peignaient et par suite les chances de salut qui restaient encore puis il s'attachait au visage de la victime, comme s'il eût espéré lui communiquer la vie et le mouvement par la puissance de sa volonté.
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-15 -de ses pieux sentiments etait une voix inté-rieure qu'elle entendait au fond de son coeur, et qui lui répétart sans cesse C'est l'amour que ton Sauveur t'a porté qu'il lui a causé tou-tes ses souffrances. Ces paroles, si souvent réitérées,et les impressions qui en résultè-rent, la firent tomber dans cet état d'une sain-te langueur, que l'epouse des Cantiques éprou-va si bien, et qu'elle a si parfaitement décrit. Mais à cet état qui, malgré ses peines, dou-tant plus sensibles qu'elles sont intérieures , a néanmoins ses douceurs et ses consolations, en succéda un autre, où il n'y eut pour Ar-melle que de l'absinthe et du fiel. Cette fille, si pleine d'amour pour Dieu si touchée des souffrances de Jésus-Christ, si affligée de ses péchés qui avaient contribué à l'attacher à la croix, me trouva plus en elle que des senti-ments d'une espèce d'aversion pour Dieu. At-taquée d'un 'esprit de blasphême, elle était continuellement tenté d'en vomir contre le Seigneur, et contre l'adorable sacrement de nos autels. Insensible à la vue de ses pé-chés, qui jusqu'alors lui avaient fait verser tant de larmes également insensible aux souffrances de son Sauveur, qui depuis tant •de mois étaient le sujet continuel de sa plus
-15 -de ses pieux sentiments etait une voix inté-rieure qu'elle entendait au fond de son coeur, et qui lui répétart sans cesse C'est l'amour que ton Sauveur t'a porté qu'il lui a causé tou-tes ses souffrances. Ces paroles, si souvent réitérées,et les impressions qui en résultè-rent, la firent tomber dans cet état d'une sain-te langueur, que l'epouse des Cantiques éprou-va si bien, et qu'elle a si parfaitement décrit. Mais à cet état qui, malgré ses peines, d@ou-tant plus sensibles qu'elles sont intérieures , a néanmoins ses douceurs et ses consolations, en succéda un autre, où il n'y eut pour Ar-melle que de l'absinthe et du fiel. Cette fille, si pleine d'amour pour Dieu si touchée des souffrances de Jésus-Christ, si affligée de ses péchés qui avaient contribué à l'attacher à la croix, me trouva plus en elle que des senti-ments d'une espèce d'aversion pour Dieu. At-taquée d'un 'esprit de blasphême, elle était continuellement tenté d'en vomir contre le Seigneur, et contre l'adorable sacrement de nos autels. Insensible à la vue de ses pé-chés, qui jusqu'alors lui avaient fait verser tant de larmes également insensible aux souffrances de son Sauveur, qui depuis tant •de mois étaient le sujet continuel de sa plus
-15 -de ses pieux sentiments etait une voix inté-rieure qu'elle entendait au fond de son coeur, et qui lui répétait sans cesse C'est l'amour que ton Sauveur t'a porté qu'il lui a causé tou-tes ses souffrances. Ces paroles, si souvent réitérées,et les impressions qui en résultè-rent, la firent tomber dans cet état d'une sain-te langueur, que l'epouse des Cantiques éprou-va si bien, et qu'elle a si parfaitement décrit. Mais à cet état qui, malgré ses peines, d'au-tant plus sensibles qu'elles sont intérieures , a néanmoins ses douceurs et ses consolations, en succéda un autre, où il n'y eut pour Ar-melle que de l'absinthe et du fiel. Cette fille, si pleine d'amour pour Dieu si touchée des souffrances de Jésus-Christ, si affligée de ses péchés qui avaient contribué à l'attacher à la croix, me trouva plus en elle que des senti-ments d'une espèce d'aversion pour Dieu. At-taquée d'un 'esprit de blasphême, elle était continuellement tenté d'en vomir contre le Seigneur, et contre l'adorable sacrement de nos autels. Insensible à la vue de ses pé-chés, qui jusqu'alors lui avaient fait verser tant de larmes également insensible aux souffrances de son Sauveur, qui depuis tant @de mois étaient le sujet continuel de sa plus
Mais à cet état qui, malgré ses peines, dou-tant plus sensibles qu'elles sont intérieures , a néanmoins ses douceurs et ses consolations, en succéda un autre, où il n'y eut pour Ar-melle que de l'absinthe et du fiel.@
Mais à cet état qui, malgré ses peines, d'au-tant plus sensibles qu'elles sont intérieures , a néanmoins ses douceurs et ses consolations, en succéda un autre, où il n'y eut pour Ar-melle que de l'absinthe et du fiel.
Mais à cet état qui, malgré ses peines, dou-tant plus sensibles qu'elles sont intérieures , a néanmoins ses douceurs et ses consolations, en succéda un autre, où il n'y eut pour Ar-melle que de l'absinthe et du fiel.
Mais à cet état qui, malgré ses peines, d'au-tant plus sensibles qu'elles sont intérieures , a néanmoins ses douceurs et ses consolations, en succéda un autre, où il n'y eut pour Ar-melle que de l'absinthe et du fiel.
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430 ÉCLAIRGISSEMENS HISTORIQUËN de choses , les hommes honorés de votre confiance ? Vcras représenter, avec autant de simplicité que de courage, l'in-quiétude du peuple et les motifs de sa défiance, comme noua lui répéterons en toute circonstance les témoignages tou-chans que nous donne Votre Majesté de son amour pour la loi. Empressés de remplir cette double tâche , nous ne con-naissons ni les calculs, ni la faiblesse, qui empêchent de ja-mais rien répéter qui ne soit agréable. C'est pour vouloir toujours flatter les rois, par de rians tableaux , qu'on leur a souvent aliéné les peuples. Entièrement à nos devoirs , nous dirons la vérité à Votre Majesté, en lui transmettant les inquiétudes , les réclamations du peuple, en lui retraçant le véritable état des choses. La France est parvenue à l'époque de sa révolution, qui doit en assurer le triomphe par de prompts succès, ou le préparer par de longs malheurs. Ce triomphe est imman-quable mais , ou la génération présente en sera le témoin, ou elle l'achètera pour la suivante , d'une partie de son sang. Dans le premier cas , Votre Majesté partagera la jouis-sance de la victoire et de la paix dans le second , elle n'é-vitera point les malheurs communs eh ! qui sait les victimes qu'ils pourraient faire ! Le retour de l'ancien ordre de choses est impossible dès qu'une fois les idées de justice , de liberté, d'égalité sont répandues dans la masse active du peuple , elles y germent et se développent toujours 'de plus en plus. En vain l'habitude des privilèges , l'amour des distinctions feraient tout tenter à certaine classe , pour les étouffer ces inutiles efforts les font discuter avec plus de chaleur le sen-timent du fait s'unit à l'opinion du droit il en résulte la passion la plus ardente, la plus fière et la plus puissante, celle de l'indépendance que rien ne saurait aliéner, et qui ne peut être réglée que par la loi. Le rétablissementae la no-blesse, sous quelque forme qu'on l'envisage, n'est pas plus possible que celui des états. La volonté générale s'est prononcée contre elle la consti-
430 ÉCLAIRGISSEMENS HISTORIQUËN de choses , les hommes honorés de votre confiance ? Vcras représenter, avec autant de simplicité que de courage, l'in-quiétude du peuple et les motifs de sa défiance, comme noua lui répéterons en toute circonstance les témoignages tou-chans que nous donne Votre Majesté de son amour pour la loi. Empressés de remplir cette double tâche , nous ne con-naissons ni les calculs, ni la faiblesse, qui empêchent de ja-mais rien répéter qui ne soit agréable. C'est pour vouloir toujours flatter les rois, par de rians tableaux , qu'on leur a souvent aliéné les peuples. Entièrement à nos devoirs , nous dirons la vérité à Votre Majesté, en lui transmettant les inquiétudes , les réclamations du peuple, en lui retraçant le véritable état des choses. La France est parvenue à l'époque de sa révolution, qui doit en assurer le triomphe par de prompts succès, ou le préparer par de longs malheurs. Ce triomphe est imman-quable mais , ou la génération présente en sera le témoin, ou elle l'achètera pour la suivante , d'une partie de son sang. Dans le premier cas , Votre Majesté partagera la jouis-sance de la victoire et de la paix dans le second , elle n'é-vitera point les malheurs communs eh ! qui sait les victimes qu'ils pourraient faire ! Le retour de l'ancien ordre de choses est impossible dès qu'une fois les idées de justice , de liberté, d'égalité sont répandues dans la masse active du peuple , elles y germent et se développent toujours 'de plus en plus. En vain l'habitude des privilèges , l'amour des distinctions feraient tout tenter à certaine classe , pour les étouffer ces inutiles efforts les font discuter avec plus de chaleur le sen-timent du fait s'unit à l'opinion du droit il en résulte la passion la plus ardente, la plus fière et la plus puissante, celle de l'indépendance que rien ne saurait aliéner, et qui ne peut être réglée que par la loi. Le rétablissement@ae la no-blesse, sous quelque forme qu'on l'envisage, n'est pas plus possible que celui des états. La volonté générale s'est prononcée contre elle la consti-
430 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES de choses@, les hommes honorés de votre confiance ? V@ous représenter, avec autant de simplicité que de courage, l'in-quiétude du peuple et les motifs de sa défiance, comme nous lui répéterons en toute circonstance les témoignages tou-chans que nous donne Votre Majesté de son amour pour la loi. Empressés de remplir cette double tâche@, nous ne con-naissons ni les calculs, ni la faiblesse@ qui empêchent de ja-mais rien répéter qui ne soit agréable. C'est pour vouloir toujours flatter les rois, par de rians tableaux@, qu'on leur a souvent aliéné les peuples. Entièrement à nos devoirs@, nous dirons la vérité à Votre Majesté, en lui transmettant les inquiétudes@, les réclamations du peuple, en lui retraçant le véritable état des choses. La France est parvenue à l'époque de sa révolution, qui doit en assurer le triomphe par de prompts succès, ou le préparer par de longs malheurs. Ce triomphe est imman-quable mais@, ou la génération présente en sera le témoin, ou elle l'achètera pour la suivante@, d'une partie de son sang. Dans le premier cas@, Votre Majesté partagera la jouis-sance de la victoire et de la paix dans le second@, elle n'é-vitera point les malheurs communs eh ! qui sait les victimes qu'ils pourraient faire ! Le retour de l'ancien ordre de choses est impossible dès qu'une fois les idées de justice@, de liberté, d'égalité sont répandues dans la masse active du peuple@, elles y germent et se développent toujours @de plus en plus. En vain l'habitude des priviléges@, l'amour des distinctions feraient tout tenter à certaine classe@, pour les étouffer ces inutiles efforts les font discuter avec plus de chaleur le sen-timent du fait s'unit à l'opinion du droit il en résulte la passion la plus ardente, la plus fière et la plus puissante, celle de l'indépendance que rien ne saurait aliéner, et qui ne peut être réglée que par la loi. Le rétablissement de la no-blesse, sous quelque forme qu'on l'envisage, n'est pas plus possible que celui des états. La volonté générale s'est prononcée contre elle la consti-
C'est pour vouloir toujours flatter les rois, par de rians tableaux , qu'on leur a souvent aliéné les peuples.
C'est pour vouloir toujours flatter les rois, par de rians tableaux, qu'on leur a souvent aliéné les peuples.@
C'est pour vouloir toujours flatter les rois, par de rians tableaux , qu'on leur a souvent aliéné les peuples.
C'est pour vouloir toujours flatter les rois, par de rians tableaux, qu'on leur a souvent aliéné les peuples.
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VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 17 velle douleur. C'était l'incendie des châteaux, c'était la guerre intérieure, c'était le massacre des prêtres et des nobles, c'était la captivité de l'infortuné Louis XVI. A leurs oreilles arrivèrent même de vagues rumeurs sur le rappel de l'ambassadeur de France à Constan-tinople. De si justes inquiétudes hâtèrent le départ des deux voyageurs, et, s'embarquant immédiatement sur un bâtiment qui faisait voile pour cette ville, ils arri-vèrent en peu de jours au terme de leur voyage, M. le comte de Chpiseul reçut l'abbé Nicolle avec cette affectueuse cordialité que lui méritait son dévoue-ment pour son fils. M. de Choiseul est connu, et toutefois je dois à la mémoire de celui dont j'écris ici la vie de dire quel-ques mots de l'homme distingué dont la protection et l'amitié lui furent d'une si grande utilité. Il naquit à Paris, le 27 novembre 1752. Sorti du collège d'Harcourt, il acheva le cours de ses études sous la direction de l'aimable et savant abbé Barthé-lémy, dont l'esprit, aussi athénien que français, a dit M. de Feletz, trouva, dans l'esprit de son jeune élève, des dispositions conformes aux siennes, un coeur géné-reux, une imagination ardente et l'amour de l'indé-pendance. Les lettres, les sciences et les arts furent les passions de sa jeunesse. Les leçons et l'intimité du cé-lèbre auteur du Voyage d'Anacharsis influèrent sur la détermination qu'il accomplit après son mariage. Il publia, sous le nom de Voyage pittoresque, la relation
VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 17 velle douleur. C'était l'incendie des châteaux, c'était la guerre intérieure, c'était le massacre des prêtres et des nobles, c'était la captivité de l'infortuné Louis XVI. A leurs oreilles arrivèrent même de vagues rumeurs sur le rappel de l'ambassadeur de France à Constan-tinople. De si justes inquiétudes hâtèrent le départ des deux voyageurs, et, s'embarquant immédiatement sur un bâtiment qui faisait voile pour cette ville, ils arri-vèrent en peu de jours au terme de leur voyage, M. le comte de Chpiseul reçut l'abbé Nicolle avec cette affectueuse cordialité que lui méritait son dévoue-ment pour son fils. M. de Choiseul est connu, et toutefois je dois à la mémoire de celui dont j'écris ici la vie de dire quel-ques mots de l'homme distingué dont la protection et l'amitié lui furent d'une si grande utilité. Il naquit à Paris, le 27 novembre 1752. Sorti du collège d'Harcourt, il acheva le cours de ses études sous la direction de l'aimable et savant abbé Barthé-lémy, dont l'esprit, aussi athénien que français, a dit M. de Feletz, trouva, dans l'esprit de son jeune élève, des dispositions conformes aux siennes, un coeur géné-reux, une imagination ardente et l'amour de l'indé-pendance. Les lettres, les sciences et les arts furent les passions de sa jeunesse. Les leçons et l'intimité du cé-lèbre auteur du Voyage d'Anacharsis influèrent sur la détermination qu'il accomplit après son mariage. Il publia, sous le nom de Voyage pittoresque, la relation
VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 17 velle douleur. C'était l'incendie des châteaux, c'était la guerre intérieure, c'était le massacre des prêtres et des nobles, c'était la captivité de l'infortuné Louis XVI. A leurs oreilles arrivèrent même de vagues rumeurs sur le rappel de l'ambassadeur de France à Constan-tinople. De si justes inquiétudes hâtèrent le départ des deux voyageurs, et, s'embarquant immédiatement sur un bâtiment qui faisait voile pour cette ville, ils arri-vèrent en peu de jours au terme de leur voyage, M. le comte de Choiseul reçut l'abbé Nicolle avec cette affectueuse cordialité que lui méritait son dévoue-ment pour son fils. M. de Choiseul est connu, et toutefois je dois à la mémoire de celui dont j'écris ici la vie de dire quel-ques mots de l'homme distingué dont la protection et l'amitié lui furent d'une si grande utilité. Il naquit à Paris, le 27 novembre 1752. Sorti du collège d'Harcourt, il acheva le cours de ses études sous la direction de l'aimable et savant abbé Barthé-lémy, dont l'esprit, aussi athénien que français, a dit M. de Feletz, trouva, dans l'esprit de son jeune élève, des dispositions conformes aux siennes, un coeur géné-reux, une imagination ardente et l'amour de l'indé-pendance. Les lettres, les sciences et les arts furent les passions de sa jeunesse. Les leçons et l'intimité du cé-lèbre auteur du Voyage d'Anacharsis influèrent sur la détermination qu'il accomplit après son mariage. Il publia, sous le nom de Voyage pittoresque, la relation
De si justes inquiétudes hâtèrent le départ des deux voyageurs, et, s'embarquant immédiatement sur un bâtiment qui faisait voile pour cette ville, ils arri-vèrent en peu de jours au terme de leur voyage, M. le comte de Chpiseul reçut l'abbé Nicolle avec cette affectueuse cordialité que lui méritait son dévoue-ment pour son fils.
De si justes inquiétudes hâtèrent le départ des deux voyageurs, et, s'embarquant immédiatement sur un bâtiment qui faisait voile pour cette ville, ils arri-vèrent en peu de jours au terme de leur voyage, M. le comte de Choiseul reçut l'abbé Nicolle avec cette affectueuse cordialité que lui méritait son dévoue-ment pour son fils.
De si justes inquiétudes hâtèrent le départ des deux voyageurs, et, s'embarquant immédiatement sur un bâtiment qui faisait voile pour cette ville, ils arri-vèrent en peu de jours au terme de leur voyage, M. le comte de Chpiseul reçut l'abbé Nicolle avec cette affectueuse cordialité que lui méritait son dévoue-ment pour son fils.
De si justes inquiétudes hâtèrent le départ des deux voyageurs, et, s'embarquant immédiatement sur un bâtiment qui faisait voile pour cette ville, ils arri-vèrent en peu de jours au terme de leur voyage, M. le comte de Choiseul reçut l'abbé Nicolle avec cette affectueuse cordialité que lui méritait son dévoue-ment pour son fils.
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3g8 ÉCLAIRCISSE MENS HISTORIQUES , ment qu'il y a lieu à accusation contre ceux qui ont favorisé l'évasion que la personne de Louis XVI restera en état d'inaction , et ne décrète rien de positif sur son innocence et son inviolabilité. Cette mesure est interprétée de diverses manières ici, l'on croit que Louis XVI est innocent là , on dit qu'il sera jugé ailleurs, on voit qu'aux termes du décret la question reste dans son entier. La société des amis de la constitution adopte ce dernier avis, et dresse en conséquence une péti-tion tendante à ce que l'Assemblée nationale reçoive au nom de la nation, l'abdication qu'a faite Louis XVI le 21 juin , et proteste de ne jamais le reconnaître pour roi, à moins que la majorité de la nation n'émette un voeu con-traire à celui de sa pétition elle avait arrêté de la faire passer aux quatre-vingt-trois départemens. Tous les députés à l'Assemblée nationale, à l'exception d'une douzaine qui étaient membres de la société des amis de la constitution , se retirent, font scission ouverte, et s'assemblent entre eux aux Feuillans. Le gros de la société reste, délibère, ordonne l'exécution de son arrêté. Dès le lendemain, une sollicitude patriotique appelle un grand concours de citoyens au Champ-de-Mars la société des amis de la constitution députe vers eux des commissaires , pour leur donner connaissance de la pétition c'était le samedi 16. Il est arrêté qu'on se rassemblera le dimanche au même lieu pour signer cet acte important. L'Assemblée nationale apprend ce rassemblement, et se fait scandaleusement entourer de canons et de baïonnettes. La séance du samedi matin se passe en discussions peu im-portantes l'Assemblée n'avait qu'un objet en vue, celui d'empêcher l'effet de cette pétition son unique soin fut d'appeler à la barre les corps administratifs, les accusateurs publics, pour leur enjoindre d'informer contre les séditieux qui voudraient empêcher l'effet des décrets. Le voeu public était que Louis XVI fût jugé la pétition tendait à son jugement elle était accueillie par vingt mille
3g8 ÉCLAIRCISSE MENS HISTORIQUES , ment qu'il y a lieu à accusation contre ceux qui ont favorisé l'évasion que la personne de Louis XVI restera en état d'inaction , et ne décrète rien de positif sur son innocence et son inviolabilité. Cette mesure est interprétée de diverses manières ici, l'on croit que Louis XVI est innocent là , on dit qu'il sera jugé ailleurs, on voit qu'aux termes du décret la question reste dans son entier. La société des amis de la constitution adopte ce dernier avis, et dresse en conséquence une péti-tion tendante à ce que l'Assemblée nationale reçoive@ au nom de la nation, l'abdication qu'a faite Louis XVI le 21 juin , et proteste de ne jamais le reconnaître pour roi, à moins que la majorité de la nation n'émette un voeu con-traire à celui de sa pétition elle avait arrêté de la faire passer aux quatre-vingt-trois départemens. Tous les députés à l'Assemblée nationale, à l'exception d'une douzaine qui étaient membres de la société des amis de la constitution , se retirent, font scission ouverte, et s'assemblent entre eux aux Feuillans. Le gros de la société reste, délibère, ordonne l'exécution de son arrêté. Dès le lendemain, une sollicitude patriotique appelle un grand concours de citoyens au Champ-de-Mars la société des amis de la constitution députe vers eux des commissaires , pour leur donner connaissance de la pétition c'était le samedi 16. Il est arrêté qu'on se rassemblera le dimanche au même lieu pour signer cet acte important. L'Assemblée nationale apprend ce rassemblement, et se fait scandaleusement entourer de canons et de baïonnettes. La séance du samedi matin se passe en discussions peu im-portantes l'Assemblée n'avait qu'un objet en vue, celui d'empêcher l'effet de cette pétition son unique soin fut d'appeler à la barre les corps administratifs, les accusateurs publics, pour leur enjoindre d'informer contre les séditieux qui voudraient empêcher l'effet des décrets. Le voeu public était que Louis XVI fût jugé la pétition tendait à son jugement elle était accueillie par vingt mille
3g8 ÉCLAIRCISSE@MENS HISTORIQUES@@ ment qu'il y a lieu à accusation contre ceux qui ont favorisé l'évasion que la personne de Louis XVI restera en état d'inaction@, et ne décrète rien de positif sur son innocence et son inviolabilité. Cette mesure est interprétée de diverses manières ici, l'on croit que Louis XVI est innocent là@, on dit qu'il sera jugé ailleurs, on voit qu'aux termes du décret la question reste dans son entier. La société des amis de la constitution adopte ce dernier avis, et dresse en conséquence une péti-tion tendante à ce que l'Assemblée nationale reçoive, au nom de la nation, l'abdication qu'a faite Louis XVI le 21 juin@, et proteste de ne jamais le reconnaître pour roi, à moins que la majorité de la nation n'émette un voeu con-traire à celui de sa pétition elle avait arrêté de la faire passer aux quatre-vingt-trois départemens. Tous les députés à l'Assemblée nationale, à l'exception d'une douzaine qui étaient membres de la société des amis de la constitution@, se retirent, font scission ouverte, et s'assemblent entre eux aux Feuillans. Le gros de la société reste, délibère, ordonne l'exécution de son arrêté. Dès le lendemain, une sollicitude patriotique appelle un grand concours de citoyens au Champ-de-Mars la société des amis de la constitution députe vers eux des commissaires@, pour leur donner connaissance de la pétition c'était le samedi 16. Il est arrêté qu'on se rassemblera le dimanche au même lieu pour signer cet acte important. L'Assemblée nationale apprend ce rassemblement, et se fait scandaleusement entourer de canons et de baïonnettes. La séance du samedi matin se passe en discussions peu im-portantes l'Assemblée n'avait qu'un objet en vue, celui d'empêcher l'effet de cette pétition son unique soin fut d'appeler à la barre les corps administratifs, les accusateurs publics, pour leur enjoindre d'informer contre les séditieux qui voudraient empêcher l'effet des décrets. Le voeu public était que Louis XVI fût jugé la pétition tendait à son jugement elle était accueillie par vingt mille
L'Assemblée nationale apprend ce rassemblement, et se fait scandaleusement entourer de canons et de baïonnettes.
L'Assemblée nationale apprend ce rassemblement, et se fait scandaleusement entourer de canons et de baïonnettes.
L'Assemblée nationale apprend ce rassemblement, et se fait scandaleusement entourer de canons et de baïonnettes.
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14 L'ART DE MAGNÉTISER La Bible appelle les prophètes, indifféremment, prophètes, voyants, visionnaires, extatiques, songeurs les uns inspirés, par l'esprit de Dieu, les autres obéissant à un esprit de mensonge, et qu'on appelait faux prophètes. Or, tout me semble indiquer que les prophètes ou voyants étaient de véritables extatiques somnambules, les uns de bomïe foi, les autres mêlant un peu de charlatanisme dans leurs spéculations, tout comme aujourd'hui. Joël ch. II, v. 28 dit que le nombre des prophètes chez les Hébreux et même chez les peuples voisins était immense sans compter les prophètes du Seigneur, nous voyons, près d'Achab, sept cents prophètes de Baal. Hommes, femmes, jeunes, vieux, tous prophétisaient, comme au temps des dragonnades, sous Louis XIV, chez les trembleurs des Cévennes, où les enfants même faisaient des prédictions. Quancl l'esprit prophétique ne les portait pas vers les choses saintes, ils en faisaient usage pour les choses ordi-naires de la vie. Ils guérissaient les malades ou faisaient retrouver les objets perdus. On disait Allons consulter le voyant, comme le prouve l'exemple de Saül, qui, ayant perdu les ânesses de son père, venait consulter Samuel et lui apportait le petit salaire usité en ce cas I Samuel, ch. ix, v. 17 . En Egypte, les prêtres qui étaient préposés à tout ce qui était religion, sciences et arts, avaient acquis sur la ques-tion que nous traitons des notions plus complètes que celles que nous possédons aujourd'hui. Si les oeuvres des médecins d'Egypte ne sont pas arrivées jusqu'aux modernes, on ne doute pas que ce ne soit près d'eux que les médecins grecs avaient puisé une partie de leur science, puisque plusieurs monuments de la reconnais-sance des malades égyptiens ont été conservés par les Grecs et même par les Romains. En Égypte, ceux qui obtenaient la guérison de leurs maux déposaient dans les temples des tablettes sur lesquelles ils indiquaient la nature de la maladie et le remède qui avait opéré la guérison. Les Grecs ont emporté dans leur pays un grand nombre
14 L'ART DE MAGNÉTISER La Bible appelle les prophètes, indifféremment, prophètes, voyants, visionnaires, extatiques, songeurs les uns inspirés, par l'esprit de Dieu, les autres obéissant à un esprit de mensonge, et qu'on appelait faux prophètes. Or, tout me semble indiquer que les prophètes ou voyants étaient de véritables extatiques somnambules, les uns de bomïe foi, les autres mêlant un peu de charlatanisme dans leurs spéculations, tout comme aujourd'hui. Joël ch. II, v. 28 dit que le nombre des prophètes chez les Hébreux et même chez les peuples voisins était immense sans compter les prophètes du Seigneur, nous voyons, près d'Achab, sept cents prophètes de Baal. Hommes, femmes, jeunes, vieux, tous prophétisaient, comme au temps des dragonnades, sous Louis XIV, chez les trembleurs des Cévennes, où les enfants même faisaient des prédictions. Quancl l'esprit prophétique ne les portait pas vers les choses saintes, ils en faisaient usage pour les choses ordi-naires de la vie. Ils guérissaient les malades ou faisaient retrouver les objets perdus. On disait Allons consulter le voyant, comme le prouve l'exemple de Saül, qui, ayant perdu les ânesses de son père, venait consulter Samuel et lui apportait le petit salaire usité en ce cas I Samuel, ch. ix, v. 17 . En Egypte, les prêtres qui étaient préposés à tout ce qui était religion, sciences et arts, avaient acquis sur la ques-tion que nous traitons des notions plus complètes que celles que nous possédons aujourd'hui. Si les oeuvres des médecins d'Egypte ne sont pas arrivées jusqu'aux modernes, on ne doute pas que ce ne soit près d'eux que les médecins grecs avaient puisé une partie de leur science, puisque plusieurs monuments de la reconnais-sance des malades égyptiens ont été conservés par les Grecs et même par les Romains. En Égypte, ceux qui obtenaient la guérison de leurs maux déposaient dans les temples des tablettes sur lesquelles ils indiquaient la nature de la maladie et le remède qui avait opéré la guérison. Les Grecs ont emporté dans leur pays un grand nombre
14 L'ART DE MAGNÉTISER La Bible appelle les prophètes, indifféremment, prophètes, voyants, visionnaires, extatiques, songeurs les uns inspirés, par l'esprit de Dieu, les autres obéissant à un esprit de mensonge, et qu'on appelait faux prophètes. Or, tout me semble indiquer que les prophètes ou voyants étaient de véritables extatiques somnambules, les uns de bonne foi, les autres mêlant un peu de charlatanisme dans leurs spéculations, tout comme aujourd'hui. Joël ch. II, V. 28 dit que le nombre des prophètes chez les Hébreux et même chez les peuples voisins était immense sans compter les prophètes du Seigneur, nous voyons, près d'Achab, sept cents prophètes de Baal. Hommes, femmes, jeunes, vieux, tous prophétisaient, comme au temps des dragonnades, sous Louis XIV, chez les trembleurs des Cévennes, où les enfants même faisaient des prédictions. Quan@d l'esprit prophétique ne les portait pas vers les choses saintes, ils en faisaient usage pour les choses ordi-naires de la vie. Ils guérissaient les malades ou faisaient retrouver les objets perdus. On disait Allons consulter le voyant, comme le prouve l'exemple de Saül, qui, ayant perdu les ânesses de son père, venait consulter Samuel et lui apportait le petit salaire usité en ce cas I Samuel, ch. IX, v. 17 . En Egypte, les prêtres qui étaient préposés à tout ce qui était religion, sciences et arts, avaient acquis sur la ques-tion que nous traitons des notions plus complètes que celles que nous possédons aujourd'hui. Si les oeuvres des médecins d'Égypte ne sont pas arrivées jusqu'aux modernes, on ne doute pas que ce ne soit près d'eux que les médecins grecs avaient puisé une partie de leur science, puisque plusieurs monuments de la reconnais-sance des malades égyptiens ont été conservés par les Grecs et même par les Romains. En Égypte, ceux qui obtenaient la guérison de leurs maux déposaient dans les temples des tablettes sur lesquelles ils indiquaient la nature de la maladie et le remède qui avait opéré la guérison. Les Grecs ont emporté dans leur pays un grand nombre
Or, tout me semble indiquer que les prophètes ou voyants étaient de véritables extatiques somnambules, les uns de bomïe foi, les autres mêlant un peu de charlatanisme dans leurs spéculations, tout comme aujourd'hui.
Or, tout me semble indiquer que les prophètes ou voyants étaient de véritables extatiques somnambules, les uns de bonne foi, les autres mêlant un peu de charlatanisme dans leurs spéculations, tout comme aujourd'hui.
Or, tout me semble indiquer que les prophètes ou voyants étaient de véritables extatiques somnambules, les uns de bomïe foi, les autres mêlant un peu de charlatanisme dans leurs spéculations, tout comme aujourd'hui.
Or, tout me semble indiquer que les prophètes ou voyants étaient de véritables extatiques somnambules, les uns de bonne foi, les autres mêlant un peu de charlatanisme dans leurs spéculations, tout comme aujourd'hui.
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270 L'ART DE MAGNÉTISER jeune fille, si la personne qui l'avait amenée à Paris, n'avaient pas cru ces effets réels, seraient-elles venues s'adresser à l'Académie pour les faire constater ? Ne se seraient-elles pas contentées de les exploiter dans quelque salle publique, avant d'aller trouver messieurs les sa-vants ? C'était au moment des menstrues, le 15 janvier 1846, que ces effets avaient paru pour la première fois ce fut vers la fin de février, un mois et demi après, que ces effets dispa-rurent et ne se montrèrent plus régulièremeut. Ne pourrait-on pas admettre que, chez cette jeune fille, âgée de treize ans, il s'était passé un fait inexplicable au moment du flux du sang, et que le système nerveux avait reçu une secousse, qui avait dérangé l'équilibre de la circu-lation en accumulant une plus grande quantité d'électri-cité au cerveau? Cette supposition est d'autant plus pro-bable, que les premiers effets ont eu lieu après un violent orage. Ce fait n'est pas unique il y en a d'autres. Voici un phénomène analogue, qui m'a été rapporté en 1841 à Rennes, par un témoin oculaire, qui n'avait aucun intérêt à me faire un récit imaginaire. M. Benèche, inspecteur général de la compagnie d'assu-rance contre la grêle, vint me raconter que, se trouvant à Carcassonne, en 1833 bu 1834, il se rendit à un village situé à deux lieues de Carcassonne, avec M. Barthe, professeur de physique au petit séminaire de Carcassonne, pour voir une jeune fille de huit ou de neuf ans, qui, à certains moments, par sa seule présence dans une cuisine, faisait danser toutes les casseroles, les pelles et les pincettes. Il y avait déjà six ou huit heures qu'ils étaient là, sans qu'il se passât rien. Ils partirent, croyant à une mystification, mais ils n'avaient pas fait cent pas qu'on les rappela. Ils revinrent en toute hâte et virent la jeune fille au milieu de la cuisine et toutes les casseroles sauter, danser les che-nets, les pelles, les pincettes, tout ce qui était de métal était en mouvement même le feu, les tisons, les bûches furent lancés au milieu de la cuisine.
270 L'ART DE MAGNÉTISER jeune fille, si la personne qui l'avait amenée à Paris, n'avaient pas cru ces effets réels, seraient-elles venues s'adresser à l'Académie pour les faire constater ? Ne se seraient-elles pas contentées de les exploiter dans quelque salle publique, avant d'aller trouver messieurs les sa-vants ? C'était au moment des menstrues, le 15 janvier 1846, que ces effets avaient paru pour la première fois ce fut vers la fin de février, un mois et demi après, que ces effets dispa-rurent et ne se montrèrent plus régulièremeut. Ne pourrait-on pas admettre que, chez cette jeune fille, âgée de treize ans, il s'était passé un fait inexplicable au moment du flux du sang, et que le système nerveux avait reçu une secousse, qui avait dérangé l'équilibre de la circu-lation en accumulant une plus grande quantité d'électri-cité au cerveau@? Cette supposition est d'autant plus pro-bable, que les premiers effets ont eu lieu après un violent orage. Ce fait n'est pas unique il y en a d'autres. Voici un phénomène analogue, qui m'a été rapporté en 1841 à Rennes, par un témoin oculaire, qui n'avait aucun intérêt à me faire un récit imaginaire. M. Benèche, inspecteur général de la compagnie d'assu-rance contre la grêle, vint me raconter que, se trouvant à Carcassonne, en 1833 bu 1834, il se rendit à un village situé à deux lieues de Carcassonne, avec M. Barthe, professeur de physique au petit séminaire de Carcassonne, pour voir une jeune fille de huit ou de neuf ans, qui, à certains moments, par sa seule présence dans une cuisine, faisait danser toutes les casseroles, les pelles et les pincettes. Il y avait déjà six ou huit heures qu'ils étaient là, sans qu'il se passât rien. Ils partirent, croyant à une mystification, mais ils n'avaient pas fait cent pas qu'on les rappela. Ils revinrent en toute hâte et virent la jeune fille au milieu de la cuisine et toutes les casseroles sauter, danser les che-nets, les pelles, les pincettes, tout ce qui était de métal était en mouvement même le feu, les tisons, les bûches furent lancés au milieu de la cuisine.
270 L'ART DE MAGNÉTISER jeune fille, si la personne qui l'avait amenée à Paris, n'avaient pas cru ces effets réels, seraient-elles venues s'adresser à l'Académie pour les faire constater ? Ne se seraient-elles pas contentées de les exploiter dans quelque salle publique, avant d'aller trouver messieurs les sa-vants ? C'était au moment des menstrues, le 15 janvier 1846, que ces effets avaient paru pour la première fois ce fut vers la fin de février, un mois et demi après, que ces effets dispa-rurent et ne se montrèrent plus régulièrement. Ne pourrait-on pas admettre que, chez cette jeune fille, âgée de treize ans, il s'était passé un fait inexplicable au moment du flux du sang, et que le système nerveux avait reçu une secousse, qui avait dérangé l'équilibre de la circu-lation en accumulant une plus grande quantité d'électri-cité au cerveau ? Cette supposition est d'autant plus pro-bable, que les premiers effets ont eu lieu après un violent orage. Ce fait n'est pas unique il y en a d'autres. Voici un phénomène analogue, qui m'a été rapporté en 1841 à Rennes, par un témoin oculaire, qui n'avait aucun intérêt à me faire un récit imaginaire. M. Benèche, inspecteur général de la compagnie d'assu-rance contre la grêle, vint me raconter que, se trouvant à Carcassonne, en 1833 ou 1834, il se rendit à un village situé à deux lieues de Carcassonne, avec M. Barthe, professeur de physique au petit séminaire de Carcassonne, pour voir une jeune fille de huit ou de neuf ans, qui, à certains moments, par sa seule présence dans une cuisine, faisait danser toutes les casseroles, les pelles et les pincettes. Il y avait déjà six ou huit heures qu'ils étaient là, sans qu'il se passât rien. Ils partirent, croyant à une mystification, mais ils n'avaient pas fait cent pas qu'on les rappela. Ils revinrent en toute hâte et virent la jeune fille au milieu de la cuisine et toutes les casseroles sauter, danser les che-nets, les pelles, les pincettes, tout ce qui était de métal était en mouvement même le feu, les tisons, les bûches furent lancés au milieu de la cuisine.
C'était au moment des menstrues, le 15 janvier 1846, que ces effets avaient paru pour la première fois ce fut vers la fin de février, un mois et demi après, que ces effets dispa-rurent et ne se montrèrent plus régulièremeut.
C'était au moment des menstrues, le 15 janvier 1846, que ces effets avaient paru pour la première fois ce fut vers la fin de février, un mois et demi après, que ces effets dispa-rurent et ne se montrèrent plus régulièrement.
C'était au moment des menstrues, le 15 janvier 1846, que ces effets avaient paru pour la première fois ce fut vers la fin de février, un mois et demi après, que ces effets dispa-rurent et ne se montrèrent plus régulièremeut.
C'était au moment des menstrues, le 15 janvier 1846, que ces effets avaient paru pour la première fois ce fut vers la fin de février, un mois et demi après, que ces effets dispa-rurent et ne se montrèrent plus régulièrement.
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CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 115 suites de cet acte imprudent tantôt elle se sentait inondée d'une joie intérieure, et s'imaginait que ce mystérieux pa-pier répondait aux battements de Si poitrine. Des rougeurs soudaines lui montaient au front, et elle s'abandonnait à d'involontaires extases. L'aiguille alors s'échappait de ses- -doigts, et mademoiselle Pulchérie, sans interrompre son tri-cot, dardait sur elle, par-dessus ses lunettes, un-regard plpin de défiance et de haine. - Vous souffrez, ma soeur? lui disait-elle. Clémence tressaillait et rentrait dans le monde des réalités. - Mais non, mais non, répondait-elle en se remettant à l'ouvrage avec une ardeur machinale et s'y absorbant de nouveau. Enfin, elle eut un moment libce et put ouvrir cette lettre dont la possession lui coûtait si cher. C'était un dédomma-gement que le ciel lui devait bien. Ses doigts tremblaient, sa vue se troublait. Voici ce qu'elle y lut Clémence, Pardonnez mon audace, mais je me sens mourir à ne plus vous voir. Il me fallait si peu pouf être heureux ! un re-gard de loin en loin, un geste, un signe j'emportais assez de bonheur pour attendre et espérer. Maintenant tout me manque et ma vie est au dépourvu. Vous souffrez aussi, Clémence je lé sais sans que vous m'en ayez fait l'aveu. Confondons au moins nos douleurs, puisque nous ne pouvons y échapper. Il y a dans tout ce qui s'est passé une fatalité irrésistible plus forte que nos volontés, et, je le sens, plus forte que mon courage. Renon-cer à vous serait ma condamnation, je ne me soumettrai qué si vous la prononcez. Est-ce une trop grande grâce que je demande? Un mot, quelques lignes de vous. Sachons que, quoique séparés, nous vivons l'un pour l'autre et l'un par l'autre. L'espoir est un baume si souverain 1 Seul il peut calmer des blessures aussi profondes que les miennes. A défaut d'un sentiment. plus vif, ayez au moins de la pitié. La voie que j'emploie pour vous faire parvenir ce billet
CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 115 suites de cet acte imprudent tantôt elle se sentait inondée d'une joie intérieure, et s'imaginait que ce mystérieux pa-pier répondait aux battements de Si poitrine. Des rougeurs soudaines lui montaient au front, et elle s'abandonnait à d'involontaires extases. L'aiguille alors s'échappait de ses- -doigts, et mademoiselle Pulchérie, sans interrompre son tri-cot, dardait sur elle, par-dessus ses lunettes, un-regard plpin de défiance et de haine. - Vous souffrez, ma soeur? lui disait-elle. Clémence tressaillait et rentrait dans le monde des réalités. - Mais non, mais non, répondait-elle en se remettant à l'ouvrage avec une ardeur machinale et s'y absorbant de nouveau. Enfin, elle eut un moment libce et put ouvrir cette lettre dont la possession lui coûtait si cher. C'était un dédomma-gement que le ciel lui devait bien. Ses doigts tremblaient, sa vue se troublait. Voici ce qu'elle y lut Clémence, Pardonnez mon audace, mais je me sens mourir à ne plus vous voir. Il me fallait si peu pouf être heureux ! un re-gard de loin en loin, un geste, un signe j'emportais assez de bonheur pour attendre et espérer. Maintenant tout me manque et ma vie est au dépourvu. Vous souffrez aussi, Clémence je lé sais sans que vous m'en ayez fait l'aveu. Confondons au moins nos douleurs, puisque nous ne pouvons y échapper. Il y a dans tout ce qui s'est passé une fatalité irrésistible plus forte que nos volontés, et, je le sens, plus forte que mon courage. Renon-cer à vous serait ma condamnation, je ne me soumettrai qué si vous la prononcez. Est-ce une trop grande grâce que je demande@? Un mot, quelques lignes de vous. Sachons que, quoique séparés, nous vivons l'un pour l'autre et l'un par l'autre. L'espoir est un baume si souverain 1 Seul il peut calmer des blessures aussi profondes que les miennes. A défaut d'un sentiment. plus vif, ayez au moins de la pitié. La voie que j'emploie pour vous faire parvenir ce billet
CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 115 suites de cet acte imprudent tantôt elle se sentait inondée d'une joie intérieure, et s'imaginait que ce mystérieux pa-pier répondait aux battements de sa poitrine. Des rougeurs soudaines lui montaient au front, et elle s'abandonnait à d'involontaires extases. L'aiguille alors s'échappait de ses@ @doigts, et mademoiselle Pulchérie, sans interrompre son tri-cot, dardait sur elle, par-dessus ses lunettes, un regard plein de défiance et de haine. -@Vous souffrez, ma soeur? lui disait-elle. Clémence tressaillait et rentrait dans le monde des réalités. -@Mais non, mais non, répondait-elle en se remettant à l'ouvrage avec une ardeur machinale et s'y absorbant de nouveau. Enfin, elle eut un moment libre et put ouvrir cette lettre dont la possession lui coûtait si cher. C'était un dédomma-gement que le ciel lui devait bien. Ses doigts tremblaient, sa vue se troublait. Voici ce qu'elle y lut Clémence, Pardonnez mon audace, mais je me sens mourir à ne plus vous voir. Il me fallait si peu pour être heureux ! un re-gard de loin en loin, un geste, un signe j'emportais assez de bonheur pour attendre et espérer. Maintenant tout me manque et ma vie est au dépourvu. Vous souffrez aussi, Clémence je le sais sans que vous m'en ayez fait l'aveu. Confondons au moins nos douleurs, puisque nous ne pouvons y échapper. Il y a dans tout ce qui s'est passé une fatalité irrésistible plus forte que nos volontés, et, je le sens, plus forte que mon courage. Renon-cer à vous serait ma condamnation, je ne me soumettrai que si vous la prononcez. Est-ce une trop grande grâce que je demande ? Un mot, quelques lignes de vous. Sachons que, quoique séparés, nous vivons l'un pour l'autre et l'un par l'autre. L'espoir est un baume si souverain ! Seul il peut calmer des blessures aussi profondes que les miennes. A défaut d'un sentiment@ plus vif, ayez au moins de la pitié. La voie que j'emploie pour vous faire parvenir ce billet
- Vous souffrez, ma soeur?
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- Vous souffrez, ma soeur?
-Vous souffrez, ma soeur?
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-24 -avait fourni le sujet c'était un point obscur de discipline ou de morale à éclaircir, une question épineuse à résoudre, un cas nouveau à décider. Les différents avis étaient envoyés à l'évêque, qui donnait ensuite sa décision. Chacun la trans-crivait sur tin registre, pour s'y conformer dans l'occasion. Il n'est personne qui ne sente com-bien cette pratique était propre à maintenir dans un diocèse l'uniformité de doctrine et de con-duite nécessaire entre les pasteurs d'un même troupeau. M. Musart ne manqua jamais à ces conférences mais, avare comme il était de son temps, il demanda et obtint le privilège de n'ar-river qu'au milieu du dîner, et de partir dès que la séance était terminée. Dans les discussions qui s'élevaient à raison de la diversité des avis, il se faisait remarquer par sa discrétion et sa douceur, n'interrompant jamais la personne qui parlait, n'exprimant lui-même ses pensées qu'a-vec une extrême modestie, déférant volontiers au sentiment des anciens dans le sacerdoce, et toujours attentif à ne blesser ni la charité, ni les bienséances, ni le respect dû aux décisions des supérieurs. Telles étaient, outre celles dont nous avons parlé plus haut, les seules absences qu'il se permît. Du reste il était tout entier à ses pa-roissiens. Dès les premiers jours de son ministère, et,
-24 -avait fourni le sujet c'était un point obscur de discipline ou de morale à éclaircir, une question épineuse à résoudre, un cas nouveau à décider. Les différents avis étaient envoyés à l'évêque, qui donnait ensuite sa décision. Chacun la trans-crivait sur tin registre, pour s'y conformer dans l'occasion. Il n'est personne qui ne sente com-bien cette pratique était propre à maintenir dans un diocèse l'uniformité de doctrine et de con-duite nécessaire entre les pasteurs d'un même troupeau. M. Musart ne manqua jamais à ces conférences mais, avare comme il était de son temps, il demanda et obtint le privilège de n'ar-river qu'au milieu du dîner, et de partir dès que la séance était terminée. Dans les discussions qui s'élevaient à raison de la diversité des avis, il se faisait remarquer par sa discrétion et sa douceur, n'interrompant jamais la personne qui parlait, n'exprimant lui-même ses pensées qu'a-vec une extrême modestie, déférant volontiers au sentiment des anciens dans le sacerdoce, et toujours attentif à ne blesser ni la charité, ni les bienséances, ni le respect dû aux décisions des supérieurs. Telles étaient, outre celles dont nous avons parlé plus haut, les seules absences qu'il se permît. Du reste il était tout entier à ses pa-roissiens. Dès les premiers jours de son ministère, et,
-24 -avait fourni le sujet c'était un point obscur de discipline ou de morale à éclaircir, une question épineuse à résoudre, un cas nouveau à décider. Les différents avis étaient envoyés à l'évêque, qui donnait ensuite sa décision. Chacun la trans-crivait sur @un registre, pour s'y conformer dans l'occasion. Il n'est personne qui ne sente com-bien cette pratique était propre à maintenir dans un diocèse l'uniformité de doctrine et de con-duite nécessaire entre les pasteurs d'un même troupeau. M. Musart ne manqua jamais à ces conférences mais, avare comme il était de son temps, il demanda et obtint le privilège de n'ar-river qu'au milieu du dîner, et de partir dès que la séance était terminée. Dans les discussions qui s'élevaient à raison de la diversité des avis, il se faisait remarquer par sa discrétion et sa douceur, n'interrompant jamais la personne qui parlait, n'exprimant lui-même ses pensées qu'a-vec une extrême modestie, déférant volontiers au sentiment des anciens dans le sacerdoce, et toujours attentif à ne blesser ni la charité, ni les bienséances, ni le respect dû aux décisions des supérieurs. Telles étaient, outre celles dont nous avons parlé plus haut, les seules absences qu'il se permît. Du reste il était tout entier à ses pa-roissiens. Dès les premiers jours de son ministère, et,
Chacun la trans-crivait sur tin registre, pour s'y conformer dans l'occasion.
Chacun la trans-crivait sur un registre, pour s'y conformer dans l'occasion.@
Chacun la trans-crivait sur tin registre, pour s'y conformer dans l'occasion.
Chacun la trans-crivait sur un registre, pour s'y conformer dans l'occasion.
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92 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. tiendrait quelque repos. Il fallait que du matin au soir et dans tous les actes de sa vie, la comtesse eût un témoin et un gardien qu'elle ne pût faire un pas sans l'avoir à ses cô-tés que hors de l'hôtel comme dans l'hôtel, à pied ou en voiture, elle sentit près d'elle une main pour la contenir et un regard pour l'épier qu'ainsi conduite elle s'amenderait, ne fût-ce que par impuissance de mal faire, tandis qu'abandon-née à elle-même, elle irait, de degré en degré, à l'oubli com-plet et irréparable de ses devoirs. Quand il eut ainsi défini la besogne, le comte en vint à parler de l'instrument. Il n'y avait pas à hésiter sur le-choix Pulchérie seule réunissait toutes les conditions requises, et c'était à raison de ce motif que Sigismond s'adressait à elle. Comme proche parente, elle avait naturellement sa place dans la maison elle savait, en outre, comment on impose et de quelle façon on se fait obéir. Toute latitude lui serait lais- v sée pour cela. Une fois installée à l'hôtel Montréal, elle y exercerait une autorité sans limites les gens auraient à prendre ses ordres el à y déférer responsable comme elle le serait, il fallait qu'elle.fût à peu près souveraine. Le comte lui-même abdiquerait entre ses mains. Il n'y mettait qu'une condition c'était que sa soeur userait de ses pouvoirs de telle sorte que sa tranquillité, à lui, fût complétement assurée, et qu'il n'eût plus rien à redouter désormais ni des impru- -dences ni des faiblesses de Clémence. A mesure que Sigismond avançait dans son discours, on voyait mademoiselle Pulchérie passer par des impressions bien diverses. Au début elle avait un parti pris, et les coups de poing tout faits pour ainsi dire. L'idée de servir de chape-ron à sa belle-soeur lui souriait médiocrement encore moins se sentait-elle du goût pour un changement de domicile. De-puis trente ans bientôt elle habitait ce couvent, auquel la rattachaient oien des souvenirs elle y avait son monde, sa • police, sa famille. Le peu qu'elle était susceptible d'éprou-ver, elle l'avait éprouvé dans cette enceinte elle en aimait le calme, le recueillement, les habitudes régulières. Il n'était pas jusqu'à son modeste appartement auquel elle ne tint elle l'avait arrangé et orné de ses mains c'était son orgueil et sa -joie. Si elle avait pu s'attacher à quelque chose, c'eût été à cela. D'où il suit qu'elle, n'était guère d'humeur à souscrire
92 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. tiendrait quelque repos. Il fallait que du matin au soir et dans tous les actes de sa vie, la comtesse eût un témoin et un gardien qu'elle ne pût faire un pas sans l'avoir à ses cô-tés que hors de l'hôtel comme dans l'hôtel, à pied ou en voiture, elle sentit près d'elle une main pour la contenir et un regard pour l'épier qu'ainsi conduite elle s'amenderait, ne fût-ce que par impuissance de mal faire, tandis qu'abandon-née à elle-même, elle irait, de degré en degré, à l'oubli com-plet et irréparable de ses devoirs. Quand il eut ainsi défini la besogne, le comte en vint à parler de l'instrument. Il n'y avait pas à hésiter sur le-choix Pulchérie seule réunissait toutes les conditions requises, et c'était à raison de ce motif que Sigismond s'adressait à elle. Comme proche parente, elle avait naturellement sa place dans la maison elle savait, en outre, comment on impose et de quelle façon on se fait obéir. Toute latitude lui serait lais- v sée pour cela. Une fois installée à l'hôtel Montréal, elle y exercerait une autorité sans limites les gens auraient à prendre ses ordres el à y déférer responsable comme elle le serait, il fallait qu'elle.fût à peu près souveraine. Le comte lui-même abdiquerait entre ses mains. Il n'y mettait qu'une condition c'était que sa soeur userait de ses pouvoirs de telle sorte que sa tranquillité, à lui, fût complétement assurée, et qu'il n'eût plus rien à redouter désormais ni des impru- -dences ni des faiblesses de Clémence. A mesure que Sigismond avançait dans son discours, on voyait mademoiselle Pulchérie passer par des impressions bien diverses. Au début elle avait un parti pris, et les coups de poing tout faits pour ainsi dire. L'idée de servir de chape-ron à sa belle-soeur lui souriait médiocrement encore moins se sentait-elle du goût pour un changement de domicile. De-puis trente ans bientôt elle habitait ce couvent, auquel la rattachaient oien des souvenirs elle y avait son monde, sa • police, sa famille. Le peu qu'elle était susceptible d'éprou-ver, elle l'avait éprouvé dans cette enceinte elle en aimait le calme, le recueillement, les habitudes régulières. Il n'était pas jusqu'à son modeste appartement auquel elle ne tint elle l'avait arrangé et orné de ses mains c'était son orgueil et sa -joie. Si elle avait pu s'attacher à quelque chose, c'eût été à cela. D'où il suit qu'elle, n'était guère d'humeur à souscrire
92 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. tiendrait quelque repos. Il fallait que du matin au soir et dans tous les actes de sa vie, la comtesse eût un témoin et un gardien qu'elle ne pût faire un pas sans l'avoir à ses cô-tés que hors de l'hôtel comme dans l'hôtel, à pied ou en voiture, elle sentit près d'elle une main pour la contenir et un regard pour l'épier qu'ainsi conduite elle s'amenderait, ne fût-ce que par impuissance de mal faire, tandis qu'abandon-née à elle-même, elle irait, de degré en degré, à l'oubli com-plet et irréparable de ses devoirs. Quand il eut ainsi défini la besogne, le comte en vint à parler de l'instrument. Il n'y avait pas à hésiter sur le choix Pulchérie seule réunissait toutes les conditions requises, et c'était à raison de ce motif que Sigismond s'adressait à elle. Comme proche parente, elle avait naturellement sa place dans la maison elle savait, en outre, comment on impose et de quelle façon on se fait obéir. Toute latitude lui serait lais-@@@sée pour cela. Une fois installée à l'hôtel Montréal, elle y exercerait une autorité sans limites les gens auraient à prendre ses ordres et à y déférer responsable comme elle le serait, il fallait qu'elle fût à peu près souveraine. Le comte lui-même abdiquerait entre ses mains. Il n'y mettait qu'une condition c'était que sa soeur userait de ses pouvoirs de telle sorte que sa tranquillité, à lui, fût complétement assurée, et qu'il n'eût plus rien à redouter désormais ni des impru@@-dences ni des faiblesses de Clémence. A mesure que Sigismond avançait dans son discours, on voyait mademoiselle Pulchérie passer par des impressions bien diverses. Au début elle avait un parti pris, et les coups de poing tout faits pour ainsi dire. L'idée de servir de chape-ron à sa belle-soeur lui souriait médiocrement encore moins se sentait-elle du goût pour un changement de domicile. De-puis trente ans bientôt elle habitait ce couvent, auquel la rattachaient bien des souvenirs elle y avait son monde, sa@@ police, sa famille. Le peu qu'elle était susceptible d'éprou-ver, elle l'avait éprouvé dans cette enceinte elle en aimait le calme, le recueillement, les habitudes régulières. Il n'était pas jusqu'à son modeste appartement auquel elle ne tint elle l'avait arrangé et orné de se@ mains c'était son orgueil et sa @joie. Si elle avait pu s'attacher à quelque chose, c'eût été à cela. D'où il suit qu'elle@ n'était guère d'humeur à souscrire
Il n'y mettait qu'une condition c'était que sa soeur userait de ses pouvoirs de telle sorte que sa tranquillité, à lui, fût complétement assurée, et qu'il n'eût plus rien à redouter désormais ni des impru- -dences ni des faiblesses de Clémence.
Il n'y mettait qu'une condition c'était que sa soeur userait de ses pouvoirs de telle sorte que sa tranquillité, à lui, fût complétement assurée, et qu'il n'eût plus rien à redouter désormais ni des impru-dences ni des faiblesses de Clémence.@@
Il n'y mettait qu'une condition c'était que sa soeur userait de ses pouvoirs de telle sorte que sa tranquillité, à lui, fût complétement assurée, et qu'il n'eût plus rien à redouter désormais ni des impru- -dences ni des faiblesses de Clémence.
Il n'y mettait qu'une condition c'était que sa soeur userait de ses pouvoirs de telle sorte que sa tranquillité, à lui, fût complétement assurée, et qu'il n'eût plus rien à redouter désormais ni des impru-dences ni des faiblesses de Clémence.
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66 CE QU'ON PE-U T VOIR DANS UNE RUE. couvrir, au delà des parterres, les accidents de la vallée de Dardène et les grands bois d'alentour, que l'automne com -mençait à flétrir et à dépouiller. L'influence de la saison était venue en aide aux ravages du mal et achevait cette oeuvre de destruction douloureuse et lente. Dans le regard que le -vieillard jetait sur le paysage, son arrêt, et un arrêt pro-chain, semblait écrit point d'expression, point de vie tout y était machinal. Le coéur saignait à ce spectacle. Aussi lais-sait-on le comte dans son coin, sans le fatiguer de questions auxquelles il eût été incapable de répondre. Clémence seule se levait de temps en temps et allait lui donner quelques soins, puis retournait vers son siège et se mêlait à l'entre-tien. Ce fut au milieu de circonstances semblables, qu'un matin Sigismond parut dans le salon. Était-il plus mal dis-posé que de coutume? Ne s'attendait-il pas à y rencontrer les Saint-Pons, et éprouvait-il, à les voir, un sentiment d'hu-meur dont il ne put se rendre maître? Ou bien, était-ce cal-cul de sa part, et, croyant l'heure venue, voulait-il s'affran-chir des derniers ménagements ? Il y eut un peu de tout cela dans ses motifs de détermination et il se composa un main-tien en conséquence.'A l'aspect des Saint-Pons, il recula -comme si leur rencontre eût été pour lui une surprise et un désappointement, puis, se ravisant, il alla vers eux, s'inclina devant les deux dames et sortit sans saluer Gaston. Celui-ci pâlit et un éclair de colère brilla dans ses yeux cependant il se contint. Deux larmes roulèrent dans les yeux de Clé-mence. Il n'y eut pas jusqu'au vieillard qui ne parût rece-voir de cette scène une impression dont on ne le croyait plus susceptible son regard s'attacha à Sigismond avec une fierté indignée, et il essaya de se soulever sur son fauteuil mais, trahi par ses forces, il y retomba lourdement et comme fou-droyé. Comme on le pense, la visite ne se prolongea pas ce jour-là. La marquise et sa flllè se levèrent, et, à la chaleur de leurs adieux, Clémence put juger qu'elle les voyait à Beau-pré pour la dernière fois. Gaston se renfermait dans une tristesse silencieuse l'affront essuyé lui pesait moins què la séparation il pouvait oublier l'un, il ne s'accoutumait pas à l'autre. Clémence eut pitié de lui ce qu'elle n'eût pas accordé à ses instances, elle l'accorda à une douleur si vraie. Au mo-
66 CE QU'ON PE-U T VOIR DANS UNE RUE. couvrir, au delà des parterres, les accidents de la vallée de Dardène et les grands bois d'alentour, que l'automne com -mençait à flétrir et à dépouiller. L'influence de la saison était venue en aide aux ravages du mal et achevait cette oeuvre de destruction douloureuse et lente. Dans le regard que le -vieillard jetait sur le paysage, son arrêt, et un arrêt pro-chain, semblait écrit point d'expression, point de vie tout y était machinal. Le coéur saignait à ce spectacle. Aussi lais-sait-on le comte dans son coin, sans le fatiguer de questions auxquelles il eût été incapable de répondre. Clémence seule se levait de temps en temps et allait lui donner quelques soins, puis retournait vers son siège et se mêlait à l'entre-tien. Ce fut au milieu de circonstances semblables, qu'un matin Sigismond parut dans le salon. Était-il plus mal dis-posé que de coutume@? Ne s'attendait-il pas à y rencontrer les Saint-Pons, et éprouvait-il, à les voir, un sentiment d'hu-meur dont il ne put se rendre maître@? Ou bien, était-ce cal-cul de sa part, et, croyant l'heure venue, voulait-il s'affran-chir des derniers ménagements ? Il y eut un peu de tout cela dans ses motifs de détermination et il se composa un main-tien en conséquence.'A l'aspect des Saint-Pons, il recula -comme si leur rencontre eût été pour lui une surprise et un désappointement, puis, se ravisant, il alla vers eux, s'inclina devant les deux dames et sortit sans saluer Gaston. Celui-ci pâlit et un éclair de colère brilla dans ses yeux cependant il se contint. Deux larmes roulèrent dans les yeux de Clé-mence. Il n'y eut pas jusqu'au vieillard qui ne parût rece-voir de cette scène une impression dont on ne le croyait plus susceptible son regard s'attacha à Sigismond avec une fierté indignée, et il essaya de se soulever sur son fauteuil mais, trahi par ses forces, il y retomba lourdement et comme fou-droyé. Comme on le pense, la visite ne se prolongea pas ce jour-là. La marquise et sa flllè se levèrent, et, à la chaleur de leurs adieux, Clémence put juger qu'elle les voyait à Beau-pré pour la dernière fois. Gaston se renfermait dans une tristesse silencieuse l'affront essuyé lui pesait moins què la séparation il pouvait oublier l'un, il ne s'accoutumait pas à l'autre. Clémence eut pitié de lui ce qu'elle n'eût pas accordé à ses instances, elle l'accorda à une douleur si vraie. Au mo-
66 CE QU'ON PE@U@T VOIR DANS UNE RUE. couvrir, au delà des parterres, les accidents de la vallée de Dardène et les grands bois d'alentour, que l'automne com@-mençait à flétrir et à dépouiller. L'influence de la saison était venue en aide aux ravages du mal et achevait cette oeuvre de destruction douloureuse et lente. Dans le regard que le @vieillard jetait sur le paysage, son arrêt, et un arrêt pro-chain, semblait écrit point d'expression, point de vie tout y était machinal. Le coeur saignait à ce spectacle. Aussi lais-sait-on le comte dans son coin, sans le fatiguer de questions auxquelles il eût été incapable de répondre. Clémence seule se levait de temps en temps et allait lui donner quelques soins, puis retournait vers son siége et se mêlait à l'entre-tien. Ce fut au milieu de circonstances semblables, qu'un matin Sigismond parut dans le salon. Était-il plus mal dis-posé que de coutume ? Ne s'attendait-il pas à y rencontrer les Saint-Pons, et éprouvait-il, à les voir, un sentiment d'hu-meur dont il ne put se rendre maître ? Ou bien, était-ce cal-cul de sa part, et, croyant l'heure venue, voulait-il s'affran-chir des derniers ménagements ? Il y eut un peu de tout cela dans ses motifs de détermination et il se composa un main-tien en conséquence. A l'aspect des Saint-Pons, il recula @comme si leur rencontre eût été pour lui une surprise et un désappointement, puis, se ravisant, il alla vers eux, s'inclina devant les deux dames et sortit sans saluer Gaston. Celui-ci pâlit et un éclair de colère brilla dans ses yeux cependant il se contint. Deux larmes roulèrent dans les yeux de Clé-mence. Il n'y eut pas jusqu'au vieillard qui ne parût rece-voir de cette scène une impression dont on ne le croyait plus susceptible son regard s'attacha à Sigismond avec une fierté indignée, et il essaya de se soulever sur son fauteuil mais, trahi par ses forces, il y retomba lourdement et comme fou-droyé. Comme on le pense, la visite ne se prolongea pas ce jour-là. La marquise et sa fille se levèrent, et, à la chaleur de leurs adieux, Clémence put juger qu'elle les voyait à Beau-pré pour la dernière fois. Gaston se renfermait dans une tristesse silencieuse l'affront essuyé lui pesait moins que la séparation il pouvait oublier l'un, il ne s'accoutumait pas à l'autre. Clémence eut pitié de lui ce qu'elle n'eût pas accordé à ses instances, elle l'accorda à une douleur si vraie. Au mo-
couvrir, au delà des parterres, les accidents de la vallée de Dardène et les grands bois d'alentour, que l'automne com -mençait à flétrir et à dépouiller.
couvrir, au delà des parterres, les accidents de la vallée de Dardène et les grands bois d'alentour, que l'automne com-mençait à flétrir et à dépouiller.@
couvrir, au delà des parterres, les accidents de la vallée de Dardène et les grands bois d'alentour, que l'automne com -mençait à flétrir et à dépouiller.
couvrir, au delà des parterres, les accidents de la vallée de Dardène et les grands bois d'alentour, que l'automne com-mençait à flétrir et à dépouiller.
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taché à la croix , ses forces se ranimèrent elle fut, je ne dis pas consolée, mais charmée de se voir livide et meurtrie, comme l'avait été ce Dieu Sauveur qui, du plus beau des en-fants des hommes , était devenu un ver de terre et semblable à un lépreux. 0 mon Je-sus! s'écria-t-elle , je suis au comble de mes Voeux! j'ai enfin , à votre exemple, perdu cette beauté dont on m'a si souvent flattée , et que j'ai toujours regardée comme un obsT tacle à mon bonheur. En effet, sa beauté lui était à charge depuis long-temps , et elle se donnait plus de mouvement pour l'effacer, que les autres ne s'en donnent pour cultiver la leur ou pour en emprunter d'ailleurs, x insi, quand elle vit que les coups avaient fait sur son visage ce qu'elle n'avait pu y faire elle-même, soit en y mettant de l'eau chaude, soit en s'approchant de la fumée, elle crut que désormais personne ne la rechercherait en ma-riage, et que ses parents mêmes , dégoûtés d'elle, lui permettraient de n'avoir plus d'au-tre époux que celui des vierges. Elle n'en douta presque plus quand elle vit la manière ignominieuse dont sa mère la traita aussitôt qu'elle eut recouvré ses forces. Son premier soin fut delà couvrir de haillons.
taché à la croix , ses forces se ranimèrent elle fut, je ne dis pas consolée, mais charmée de se voir livide et meurtrie, comme l'avait été ce Dieu Sauveur qui, du plus beau des en-fants des hommes , était devenu un ver de terre et semblable à un lépreux. 0 mon Je-sus! s'écria-t-elle , je suis au comble de mes Voeux! j'ai enfin , à votre exemple, perdu cette beauté dont on m'a si souvent flattée , et que j'ai toujours regardée comme un obsT tacle à mon bonheur. En effet, sa beauté lui était à charge depuis long-temps , et elle se donnait plus de mouvement pour l'effacer, que les autres ne s'en donnent pour cultiver la leur ou pour en emprunter d'ailleurs, x insi, quand elle vit que les coups avaient fait sur son visage ce qu'elle n'avait pu y faire elle-même, soit en y mettant de l'eau chaude, soit en s'approchant de la fumée, elle crut que désormais personne ne la rechercherait en ma-riage, et que ses parents mêmes , dégoûtés d'elle, lui permettraient de n'avoir plus d'au-tre époux que celui des vierges. Elle n'en douta presque plus quand elle vit la manière ignominieuse dont sa mère la traita aussitôt qu'elle eut recouvré ses forces. Son premier soin fut delà couvrir de haillons.
taché à la croix , ses forces se ranimèrent elle fut, je ne dis pas consolée, mais charmée de se voir livide et meurtrie, comme l'avait été ce Dieu Sauveur qui, du plus beau des en-fants des hommes , était devenu un ver de terre et semblable à un lépreux. O mon Je-sus! s'écria-t-elle , je suis au comble de mes Voeux! j'ai enfin , à votre exemple, perdu cette beauté dont on m'a si souvent flattée , et que j'ai toujours regardée comme un obs@-tacle à mon bonheur. En effet, sa beauté lui était à charge depuis long-temps , et elle se donnait plus de mouvement pour l'effacer, que les autres ne s'en donnent pour cultiver la leur ou pour en emprunter d'ailleurs, @Ainsi, quand elle vit que les coups avaient fait sur son visage ce qu'elle n'avait pu y faire elle-même, soit en y mettant de l'eau chaude, soit en s'approchant de la fumée, elle crut que désormais personne ne la rechercherait en ma-riage, et que ses parents mêmes , dégoûtés d'elle, lui permettraient de n'avoir plus d'au-tre époux que celui des vierges. Elle n'en douta presque plus quand elle vit la manière ignominieuse dont sa mère la traita aussitôt qu'elle eut recouvré ses forces. Son premier soin fut delà couvrir de haillons.
En effet, sa beauté lui était à charge depuis long-temps , et elle se donnait plus de mouvement pour l'effacer, que les autres ne s'en donnent pour cultiver la leur ou pour en emprunter d'ailleurs, x insi, quand elle vit que les coups avaient fait sur son visage ce qu'elle n'avait pu y faire elle-même, soit en y mettant de l'eau chaude, soit en s'approchant de la fumée, elle crut que désormais personne ne la rechercherait en ma-riage, et que ses parents mêmes , dégoûtés d'elle, lui permettraient de n'avoir plus d'au-tre époux que celui des vierges.
En effet, sa beauté lui était à charge depuis long-temps , et elle se donnait plus de mouvement pour l'effacer, que les autres ne s'en donnent pour cultiver la leur ou pour en emprunter d'ailleurs, Ainsi, quand elle vit que les coups avaient fait sur son visage ce qu'elle n'avait pu y faire elle-même, soit en y mettant de l'eau chaude, soit en s'approchant de la fumée, elle crut que désormais personne ne la rechercherait en ma-riage, et que ses parents mêmes , dégoûtés d'elle, lui permettraient de n'avoir plus d'au-tre époux que celui des vierges.@
En effet, sa beauté lui était à charge depuis long-temps , et elle se donnait plus de mouvement pour l'effacer, que les autres ne s'en donnent pour cultiver la leur ou pour en emprunter d'ailleurs, x insi, quand elle vit que les coups avaient fait sur son visage ce qu'elle n'avait pu y faire elle-même, soit en y mettant de l'eau chaude, soit en s'approchant de la fumée, elle crut que désormais personne ne la rechercherait en ma-riage, et que ses parents mêmes , dégoûtés d'elle, lui permettraient de n'avoir plus d'au-tre époux que celui des vierges.
En effet, sa beauté lui était à charge depuis long-temps , et elle se donnait plus de mouvement pour l'effacer, que les autres ne s'en donnent pour cultiver la leur ou pour en emprunter d'ailleurs, Ainsi, quand elle vit que les coups avaient fait sur son visage ce qu'elle n'avait pu y faire elle-même, soit en y mettant de l'eau chaude, soit en s'approchant de la fumée, elle crut que désormais personne ne la rechercherait en ma-riage, et que ses parents mêmes , dégoûtés d'elle, lui permettraient de n'avoir plus d'au-tre époux que celui des vierges.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 173 hommes nés à deux mille pieds au-dessus du niveau de la mer, et sans lesquels les plus éminentes facultés sont pour ainsi dire frappées d'impuissance. Rien de brillant ni d'écla-lant, mais déjà sûreté et de la force. Il livrait le moins pos-sible au hasard, et marchait à son but sans se laisser troubler ni intimider ce n'était pas l'agilité du cerf, mais là patience flUa persévérance du boeuf. Si l'allure n'était pas rapide, en revanche le sillon, était profond. Dans nos écoles et dans les professions qui en dépendent, des dons pareils sont les meilleurs auxiliaires que l'on puisse désirer. Combien de jeunes gens, richement doués, sont ve-nus échouer devant ces examens publics où l'improvisation tient une si grande place ! Que de défaites dues seulement à l'état des nerfs et à la sensibilité de l'organisation ! Que de candidats, plus' tard devenus illustres, n'ont pu surmonter les difficultés d'un début, ni vaincre cette timidité qui est comme la paralysie de l'esprit! La stupeur, le vertige s'en mêlent le cerveau reste sans action, la parole ne sert plus la pensée. En face de ces juges qui interrogent et de ces témoins qui écoutent, on n'éprouve plus qu'un sentiment, celui d'une faiblesse irrémédiable, on n'a plus qu'un désir, celui d'abréger ce supplice et de se donner en spectacle le moins longtemps possible on fuirait dès le premier moment, si la force ne manquait, même pour cela. Ludovic n'avait rien à craindre de ces désappointements il était ce que l'on nomme une tête carrée. Ce qu'il savait il le savait bien et d'une manière si méthodique, qu'aucune émotion, si vive qu'elle fût, n'eût pu l'empêcher de fournir ses preuves. Il avait l'art de se posséder, l'art d'exprimer avec netteté ce qu'il avait appris avec réflexion. Dès les pre-mières réponses, il s'établit entre les examinateurs et lui un certain accord d'opinions et de vues. Il s'attacha à leur faire sentir qu'aucun de leurs commentaires ne lui était étranger, et il poussa l'attention jusqu'à citer leurs propres textes. C'en fut assez pour se les concilier. On l'interrogea à l'envi il tint tête à toutes les questions on lui tendit des pièges, il les déjoua avec bonheur. Tout se réunit pour faire de son examen une sorte d'événement et une date dans les annales de la Faculté. A la ronde on se disait qu'il y avait, dans ce jeune homme, plus que l'étoffe d'un licencié, et qu'avec du
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 173 hommes nés à deux mille pieds au-dessus du niveau de la mer, et sans lesquels les plus éminentes facultés sont pour ainsi dire frappées d'impuissance. Rien de brillant ni d'écla-lant, mais d@éjà sûreté et de la force. Il livrait le moins pos-sible au hasard, et marchait à son but sans se laisser troubler ni intimider ce n'était pas l'agilité du cerf, mais là patience @flUa persévérance du boeuf. Si l'allure n'était pas rapide, en revanche le sillon, était profond. Dans nos écoles et dans les professions qui en dépendent, des dons pareils sont les meilleurs auxiliaires que l'on puisse désirer. Combien de jeunes gens, richement doués, sont ve-nus échouer devant ces examens publics où l'improvisation tient une si grande place ! Que de défaites dues seulement à l'état des nerfs et à la sensibilité de l'organisation ! Que de candidats, plus' tard devenus illustres, n'ont pu surmonter les difficultés d'un début, ni vaincre cette timidité qui est comme la paralysie de l'esprit@! La stupeur, le vertige s'en mêlent le cerveau reste sans action, la parole ne sert plus la pensée. En face de ces juges qui interrogent et de ces témoins qui écoutent, on n'éprouve plus qu'un sentiment, celui d'une faiblesse irrémédiable, on n'a plus qu'un désir, celui d'abréger ce supplice et de se donner en spectacle le moins longtemps possible on fuirait dès le premier moment, si la force ne manquait, même pour cela. Ludovic n'avait rien à craindre de ces désappointements il était ce que l'on nomme une tête carrée. Ce qu'il savait il le savait bien et d'une manière si méthodique, qu'aucune émotion, si vive qu'elle fût, n'eût pu l'empêcher de fournir ses preuves. Il avait l'art de se posséder, l'art d'exprimer avec netteté ce qu'il avait appris avec réflexion. Dès les pre-mières réponses, il s'établit entre les examinateurs et lui un certain accord d'opinions et de vues. Il s'attacha à leur faire sentir qu'aucun de leurs commentaires ne lui était étranger, et il poussa l'attention jusqu'à citer leurs propres textes. C'en fut assez pour se les concilier. On l'interrogea à l'envi il tint tête à toutes les questions on lui tendit des pièges, il les déjoua avec bonheur. Tout se réunit pour faire de son examen une sorte d'événement et une date dans les annales de la Faculté. A la ronde on se disait qu'il y avait, dans ce jeune homme, plus que l'étoffe d'un licencié, et qu'avec du
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 173 hommes nés à deux mille pieds au-dessus du niveau de la mer, et sans lesquels les plus éminentes facultés sont pour ainsi dire frappées d'impuissance. Rien de brillant ni d'écla-tant, mais de la sûreté et de la force. Il livrait le moins pos-sible au hasard, et marchait à son but sans se laisser troubler ni intimider ce n'était pas l'agilité du cerf, mais la patience et la persévérance du boeuf. Si l'allure n'était pas rapide, en revanche le sillon@ était profond. Dans nos écoles et dans les professions qui en dépendent, des dons pareils sont les meilleurs auxiliaires que l'on puisse désirer. Combien de jeunes gens, richement doués, sont ve-nus échouer devant ces examens publics où l'improvisation tient une si grande place ! Que de défaites dues seulement à l'état des nerfs et à la sensibilité de l'organisation ! Que de candidats, plus@ tard devenus illustres, n'ont pu surmonter les difficultés d'un début, ni vaincre cette timidité qui est comme la paralysie de l'esprit ! La stupeur, le vertige s'en mêlent le cerveau reste sans action, la parole ne sert plus la pensée. En face de ces juges qui interrogent et de ces témoins qui écoutent, on n'éprouve plus qu'un sentiment, celui d'une faiblesse irrémédiable, on n'a plus qu'un désir, celui d'abréger ce supplice et de se donner en spectacle le moins longtemps possible on fuirait dès le premier moment, si la force ne manquait, même pour cela. Ludovic n'avait rien à craindre de ces désappointements il était ce que l'on nomme une tête carrée. Ce qu'il savait il le savait bien et d'une manière si méthodique, qu'aucune émotion, si vive qu'elle fût, n'eût pu l'empêcher de fournir ses preuves. Il avait l'art de se posséder, l'art d'exprimer avec netteté ce qu'il avait appris avec réflexion. Dès les pre-mières réponses, il s'établit entre les examinateurs et lui un certain accord d'opinions et de vues. Il s'attacha à leur faire sentir qu'aucun de leurs commentaires ne lui était étranger, et il poussa l'attention jusqu'à citer leurs propres textes. C'en fut assez pour se les concilier. On l'interrogea à l'envi il tint tête à toutes les questions on lui tendit des piéges, il les déjoua avec bonheur. Tout se réunit pour faire de son examen une sorte d'événement et une date dans les annales de la Faculté. A la ronde on se disait qu'il y avait, dans ce jeune homme, plus que l'étoffe d'un licencié, et qu'avec du
Rien de brillant ni d'écla-lant, mais déjà sûreté et de la force.@
Rien de brillant ni d'écla-tant, mais de la sûreté et de la force.
Rien de brillant ni d'écla-lant, mais déjà sûreté et de la force.
Rien de brillant ni d'écla-tant, mais de la sûreté et de la force.
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18 habitée par des hommes bons , doux et hospitaliers gais, vifs, spirituels et généreux, ayant horreur, des sa . crifices et de l'effusion du sang humain,, usage affreux qu'on trouve chez les Africains dès la plus haute antiquité. Quoique soumis à un roi, leurs jours et leurs propriétés n'ont rien à redouter dé ses caprices les lois veillent sur eux elles ne sont pas écrites , mais pour cela elles n'en sont pas moins, religieusement observées jamais on n'y porte, la plus légère atteinte. Dans aucune circonstance le chef de l'État ne peut se trouver'juge et partie. L'assassin a. la tête tranchée , et son corps, privé de sépulture, est jeté dans les, forêts.pour y servir de pâture aux fourmis et aux bêtes féroces. Le voleur pris sur le fait , devienit la propriété de celui qu'il voulait dépouiller. De, pareilles dispositions font regretter l'usage où ce peuple .est de vendre les jeunes gens les, plus robustes, les femmes les mieux faites et les malheureux réduits à l'esclavage par le sort ou par le besoin. Ce commerce barbare, favorisé par un horrible système contre lequel l'Europe se pro-nonce enfin, après l'avoir établi, a rendu les, peuples de l'Afrique étrangers à l'agriculture., le premier de tous les biens, aux sciences et aux arts,qui temipèrent ce que les climats, ont de fâcheux ils ne. savent tirer aucun parti du sol et de ses. productions naturelles.. Les Jackéris admettent deux êtres suprêmes, l'un noir et bon auquel ils ne. rendent aucun culte.,, parce, qu'ils sait ce qui leur convient et n'a point la pensée de leur faire du mal l'autre blanc et essentiellement méchant, ils l'invoquent sans cesse pour l'engager à ne pas, leur nuire. Entre ce second dieu et, les hommes, le fana-tisme ou la politique a établi un être intermédiaire quj peut être un arbre , un oiseau de proie , un lézard , un
18 habitée par des hommes bons , doux et hospitaliers gais, vifs, spirituels et généreux, ayant horreur, des sa . crifices et de l'effusion du sang humain,, usage affreux qu'on trouve chez les Africains dès la plus haute antiquité. Quoique soumis à un roi, leurs jours et leurs propriétés n'ont rien à redouter dé ses caprices les lois veillent sur eux elles ne sont pas écrites , mais pour cela elles n'en sont pas moins, religieusement observées jamais on n'y porte, la plus légère atteinte. Dans aucune circonstance le chef de l'État ne peut se trouver'juge et partie. L'assassin a. la tête tranchée , et son corps, privé de sépulture, est jeté dans les, forêts.pour y servir de pâture aux fourmis et aux bêtes féroces. Le voleur pris sur le fait , devienit la propriété de celui qu'il voulait dépouiller. De, pareilles dispositions font regretter l'usage où ce peuple .est de vendre les jeunes gens les, plus robustes, les femmes les mieux faites et les malheureux réduits à l'esclavage par le sort ou par le besoin. Ce commerce barbare, favorisé par un horrible système contre lequel l'Europe se pro-nonce enfin, après l'avoir établi, a rendu les, peuples de l'Afrique étrangers à l'agriculture., le premier de tous les biens, aux sciences et aux arts,qui temipèrent ce que les climats, ont de fâcheux ils ne. savent tirer aucun parti du sol et de ses. productions naturelles.. Les Jackéris admettent deux êtres suprêmes, l'un noir et bon auquel ils ne. rendent aucun culte.,, parce, qu'ils sait ce qui leur convient et n'a point la pensée de leur faire du mal l'autre blanc et essentiellement méchant, ils l'invoquent sans cesse pour l'engager à ne pas, leur nuire. Entre ce second dieu et, les hommes, le fana-tisme ou la politique a établi un être intermédiaire quj peut être un arbre , un oiseau de proie , un lézard , un
18 habitée par des hommes bons , doux et hospitaliers gais, vifs, spirituels et généreux, ayant horreur, des sa-. crifices et de l'effusion du sang humain,, usage affreux qu'on trouve chez les Africains dès la plus haute antiquité. Quoique soumis à un roi, leurs jours et leurs propriétés n'ont rien à redouter de ses caprices les lois veillent sur eux elles ne sont pas écrites , mais pour cela elles n'en sont pas moins, religieusement observées jamais on n'y porte, la plus légère atteinte. Dans aucune circonstance le chef de l'État ne peut se trouver'juge et partie. L'assassin a. la tête tranchée , et son corps, privé de sépulture, est jeté dans les, forêts.pour y servir de pâture aux fourmis et aux bêtes féroces. Le voleur pris sur le fait , devien@t la propriété de celui qu'il voulait dépouiller. De, pareilles dispositions font regretter l'usage où ce peuple .est de vendre les jeunes gens les, plus robustes, les femmes les mieux faites et les malheureux réduits à l'esclavage par le sort ou par le besoin. Ce commerce barbare, favorisé par un horrible système contre lequel l'Europe se pro-nonce enfin, après l'avoir établi, a rendu les, peuples de l'Afrique étrangers à l'agriculture., le premier de tous les biens, aux sciences et aux arts,qui tem@pèrent ce que les climats, ont de fâcheux ils ne. savent tirer aucun parti du sol et de ses. productions naturelles.. Les Jackéris admettent deux êtres suprêmes, l'un noir et bon auquel ils ne. rendent aucun culte.,, parce, qu'ils sait ce qui leur convient et n'a point la pensée de leur faire du mal l'autre blanc et essentiellement méchant, ils l'invoquent sans cesse pour l'engager à ne pas, leur nuire. Entre ce second dieu et, les hommes, le fana-tisme ou la politique a établi un être intermédiaire qui peut être un arbre , un oiseau de proie , un lézard , un
crifices et de l'effusion du sang humain,, usage affreux qu'on trouve chez les Africains dès la plus haute antiquité.
crifices et de l'effusion du sang humain,, usage affreux qu'on trouve chez les Africains dès la plus haute antiquité.
crifices et de l'effusion du sang humain,, usage affreux qu'on trouve chez les Africains dès la plus haute antiquité.
crifices et de l'effusion du sang humain,, usage affreux qu'on trouve chez les Africains dès la plus haute antiquité.
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2 et dans nos coeurs, dans nos moeurs, nos institutions et les intérêts de la vie, opposent une résistance obstinée quand la science positive, dont elles avaient pris la place, vient un jour les déranger. Ces surperstitions anthropologiques, auxquelles le savant n'est guère moins assujetti que l'igno-rant et dont le philosophe rationaliste n'est pas toujours plus exempt que le théologien, ont tout d'abord combattu la pensée de rapprocher toutes les formes inférieures de la vie entre elles pour les comparer à celle qu'elle revêt en nous puis, elles ont fait tous leurs efforts pour ob-scurcir et neutraliser les lumières qui s'étaient dégagées de ce parallèle. Rien nous semble-t-il aujourd'hui plus déraisonnable, plus manifestement contraire à la logique et à l'observa-tion que de soutenir, d'une part, que notre cerveau a pour toute fin et tout office de servir d'instrument au sentiment et à la pensée, et, d'autre part, que ces facultés sont étran-gères absolument au cerveau de l'animal, tout en recon-naissant pourtant, que l'un et l'autre cerveau, que tous les cerveaux, sont histologiquement, orgahologiquement et physiolo.giquement semblables ? Et néanmoins le pur au-tomatisme des bêtes a été professé par l'histoire naturelle comme un axiome des moins contestables, jusque dans ces derniers temps. Ce préjugé scientifique ne pouvait pas être sans conséquence pour le progrès de l'anthropologie. Quelle fut cette conséquence ? Ce fut, on le devine, de ré-trécir et d'enrayer l'étude positive de l'homme mental, en privant cette étude des indications plus ou moins indis-pensables qu'elle devait puiser dans l'étude collatérale des faits psychiques offerts par les autres espèces. Quand Réaumur, rompant avec l'opinion régnante, osa inaugurer la psychologie expérimentale des insectes, il fit scandale, et la science orthodoxe s'empressa de l'excommunier. Imbécillité 1 tel est le mot dont Buffon s'est servi pour
2 @et dans nos coeurs, dans nos moeurs, nos institutions et les intérêts de la vie, opposent une résistance obstinée quand la science positive, dont elles avaient pris la place, vient un jour les déranger. Ces surperstitions anthropologiques, auxquelles le savant n'est guère moins assujetti que l'igno-rant et dont le philosophe rationaliste n'est pas toujours plus exempt que le théologien, ont tout d'abord combattu la pensée de rapprocher toutes les formes inférieures de la vie entre elles pour les comparer à celle qu'elle revêt en nous puis, elles ont fait tous leurs efforts pour ob-scurcir et neutraliser les lumières qui s'étaient dégagées de ce parallèle. Rien nous semble-t-il aujourd'hui plus déraisonnable, plus manifestement contraire à la logique et à l'observa-tion que de soutenir, d'une part, que notre cerveau a pour toute fin et tout office de servir d'instrument au sentiment et à la pensée, et, d'autre part, que ces facultés sont étran-gères absolument au cerveau de l'animal, tout en recon-naissant pourtant, que l'un et l'autre cerveau, que tous les cerveaux, sont histologiquement, orgahologiquement et physiolo.giquement semblables ? Et néanmoins le pur au-tomatisme des bêtes a été professé par l'histoire naturelle comme un axiome des moins contestables, jusque dans ces derniers temps. Ce préjugé scientifique ne pouvait pas être sans conséquence pour le progrès de l'anthropologie. Quelle fut cette conséquence ? Ce fut, on le devine, de ré-trécir et d'enrayer l'étude positive de l'homme mental, en privant cette étude des indications plus ou moins indis-pensables qu'elle devait puiser dans l'étude collatérale des faits psychiques offerts par les autres espèces. Quand Réaumur, rompant avec l'opinion régnante, osa inaugurer la psychologie expérimentale des insectes, il fit scandale, et la science orthodoxe s'empressa de l'excommunier. Imbécillité 1 tel est le mot dont Buffon s'est servi pour
2 -et dans nos coeurs, dans nos moeurs, nos institutions et les intérêts de la vie, opposent une résistance obstinée quand la science positive, dont elles avaient pris la place, vient un jour les déranger. Ces surperstitions anthropologiques, auxquelles le savant n'est guère moins assujetti que l'igno-rant et dont le philosophe rationaliste n'est pas toujours plus exempt que le théologien, ont tout d'abord combattu la pensée de rapprocher toutes les formes inférieures de la vie entre elles pour les comparer à celle qu'elle revêt en nous puis, elles ont fait tous leurs efforts pour ob-scurcir et neutraliser les lumières qui s'étaient dégagées de ce parallèle. Rien nous semble-t-il aujourd'hui plus déraisonnable, plus manifestement contraire à la logique et à l'observa-tion que de soutenir, d'une part, que notre cerveau a pour toute fin et tout office de servir d'instrument au sentiment et à la pensée, et, d'autre part, que ces facultés sont étran-gères absolument au cerveau de l'animal, tout en recon-naissant pourtant@ que l'un et l'autre cerveau, que tous les cerveaux, sont histologiquement, organologiquement et physiolo@giquement semblables@? Et néanmoins le pur au-tomatisme des bêtes a été professé par l'histoire naturelle comme un axiome des moins contestables, jusque dans ces derniers temps. Ce préjugé scientifique ne pouvait pas être sans conséquence pour le progrès de l'anthropologie. Quelle fut cette conséquence ? Ce fut, on le devine, de ré-trécir et d'enrayer l'étude positive de l'homme mental, en privant cette étude des indications plus ou moins indis-pensables qu'elle devait puiser dans l'étude collatérale des faits psychiques offerts par les autres espèces. Quand Réaumur, rompant avec l'opinion régnante, osa inaugurer la psychologie expérimentale des insectes, il fit scandale, et la science orthodoxe s'empressa de l'excommunier. Imbécillité ! tel est le mot dont Buffon s'est servi pour
Imbécillité 1 tel est le mot dont Buffon s'est servi pour
Imbécillité ! tel est le mot dont Buffon s'est servi pour
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 2H sables. Il voulait que les choses se fissent convenablement, et sinon avec luxe, du moins avec une certaine aisance. Il se plaisait à l'idée d'avoir un intérieur bien monté, bien pourvu, et où il pût reposer un regard satisfait-, une maison décente quoique modeste, et où rien ne sentit la privation. -Quand il venait voir la jeune fille, et c'était tous les jours et à des heures régulières, il ramenait l'entretien là-dessus. - Qu'il me vienne encore une affaire ou deux, Margue-rite, lui disait-il, et nous pourrons sans imprudence entrer en ménage. Hier encore, j'ai mis de côté un rouleau de louis pour la corbeille j'avais déjà plus qu'il ne faut pour le mo-bilier. Que reste-t-il à trouver? Quelques billets de mille francs comme réserve. L'excès de précaution ne nuit pas il y a tant d'accidents dans la vie contre lesquels il faut se pré-munir ! A ces confidences où la tendresse du jeune homme se montrait sous des formes si prévoyantes, Marguerite ne répondait, comme d'habitude, que par un acquiescement muet parfois même elle essayait de détourner la conver-sation - C'est bien, disait-elle nous en reparlerons quand il en sera temps. Enfin, un soir, elle eut à essuyer une ouverture plus di-recte. Ludovic avait touché, pour un procès délicat et labo-rieux, mille francs d'honoraires. Mille francs 1 ce n'était pas encore le chiffre des grands cabinets, mais c'était mieux que le gros des -avocats. De là, un peu d'orgueil et aussi un surcroît de confiance. Cette somme était un présage en-courageant, et, ajoutée aux épargnes déjà faites, elle cons-tituait un petit capital. Ludovic pensa que l'heure avait sonné. -Marguerite, lui dit-il, vous le voyez, me voici en veine tout me réussit, tout me sourit. En fait de carrière, le plus fort est fait je me sens maître de la position, et les choses vont désormais marcher toutes seules. N'est-ce pas le cas de presser les choses? Qu'en pensez-vous? Mise ainsi en demeure, Marguerite se sentit troublée et parut confuse. Devant un langage aussi net, l'hésitation n'é-tait plus permise il fallait se décider. Il semblait que la
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 2@H sables. Il voulait que les choses se fissent convenablement, et sinon avec luxe, du moins avec une certaine aisance. Il se plaisait à l'idée d'avoir un intérieur bien monté, bien pourvu, et où il pût reposer un regard satisfait-, une maison décente quoique modeste, et où rien ne sentit la privation. -Quand il venait voir la jeune fille, et c'était tous les jours et à des heures régulières, il ramenait l'entretien là-dessus. - Qu'il me vienne encore une affaire ou deux, Margue-rite, lui disait-il, et nous pourrons sans imprudence entrer en ménage. Hier encore, j'ai mis de côté un rouleau de louis pour la corbeille j'avais déjà plus qu'il ne faut pour le mo-bilier. Que reste-t-il à trouver? Quelques billets de mille francs comme réserve. L'excès de précaution ne nuit pas il y a tant d'accidents dans la vie contre lesquels il faut se pré-munir ! A ces confidences où la tendresse du jeune homme se montrait sous des formes si prévoyantes, Marguerite ne répondait, comme d'habitude, que par un acquiescement muet parfois même elle essayait de détourner la conver-sation - C'est bien, disait-elle nous en reparlerons quand il en sera temps. Enfin, un soir, elle eut à essuyer une ouverture plus di-recte. Ludovic avait touché, pour un procès délicat et labo-rieux, mille francs d'honoraires. Mille francs 1 ce n'était pas encore le chiffre des grands cabinets, mais c'était mieux que le gros des -avocats. De là, un peu d'orgueil et aussi un surcroît de confiance. Cette somme était un présage en-courageant, et, ajoutée aux épargnes déjà faites, elle cons-tituait un petit capital. Ludovic pensa que l'heure avait sonné. -Marguerite, lui dit-il, vous le voyez, me voici en veine tout me réussit, tout me sourit. En fait de carrière, le plus fort est fait je me sens maître de la position, et les choses vont désormais marcher toutes seules. N'est-ce pas le cas de presser les choses@? Qu'en pensez-vous@? Mise ainsi en demeure, Marguerite se sentit troublée et parut confuse. Devant un langage aussi net, l'hésitation n'é-tait plus permise il fallait se décider. Il semblait que la
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 211 sables. Il voulait que les choses se fissent convenablement, et sinon avec luxe, du moins avec une certaine aisance. Il se plaisait à l'idée d'avoir un intérieur bien monté, bien pourvu, et où il pût reposer un regard satisfait@@ une maison décente quoique modeste, et où rien ne sentît la privation. @Quand il venait voir la jeune fille, et c'était tous les jours et à des heures régulières, il ramenait l'entretien là-dessus. -@Qu'il me vienne encore une affaire ou deux, Margue-rite, lui disait-il, et nous pourrons sans imprudence entrer en ménage. Hier encore, j'ai mis de côté un rouleau de louis pour la corbeille j'avais déjà plus qu'il ne faut pour le mo-bilier. Que reste-t-il à trouver? Quelques billets de mille francs comme réserve. L'excès de précaution ne nuit pas il y a tant d'accidents dans la vie contre lesquels il faut se pré-munir ! A ces confidences où la tendresse du jeune homme se montrait sous des formes si prévoyantes, Marguerite ne répondait, comme d'habitude, que par un acquiescement muet parfois même elle essayait de détourner la conver-sation -@C'est bien, disait-elle nous en reparlerons quand il en sera temps. Enfin, un soir, elle eut à essuyer une ouverture plus di-recte. Ludovic avait touché, pour un procès délicat et labo-rieux, mille francs d'honoraires. Mille francs ! ce n'était pas encore le chiffre des grands cabinets, mais c'était mieux que le gros des @avocats. De là, un peu d'orgueil et aussi un surcroît de confiance. Cette somme était un présage en-courageant, et, ajoutée aux épargnes déjà faites, elle cons-tituait un petit capital. Ludovic pensa que l'heure avait sonné. -Marguerite, lui dit-il, vous le voyez, me voici en veine tout me réussit, tout me sourit. En fait de carrière, le plus fort est fait je me sens maître de la position, et les choses vont désormais marcher toutes seules. N'est-ce pas le cas de presser les choses ? Qu'en pensez-vous ? Mise ainsi en demeure, Marguerite se sentit troublée et parut confuse. Devant un langage aussi net, l'hésitation n'é-tait plus permise il fallait se décider. Il semblait que la
- Qu'il me vienne encore une affaire ou deux, Margue-rite, lui disait-il, et nous pourrons sans imprudence entrer en ménage.
-Qu'il me vienne encore une affaire ou deux, Margue-rite, lui disait-il, et nous pourrons sans imprudence entrer en ménage.@
- Qu'il me vienne encore une affaire ou deux, Margue-rite, lui disait-il, et nous pourrons sans imprudence entrer en ménage.
-Qu'il me vienne encore une affaire ou deux, Margue-rite, lui disait-il, et nous pourrons sans imprudence entrer en ménage.
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152 L'ART DE MAGNÉTISER nées, assez habitué aussi à l'usage des liqueurs spiritueuses, se soumit volontairement à l'influence des vapeurs d'éther, et ne tarda pas à tomber en syncope. Il resta dans cet état pendant quelques minutes après quoi, étant revenu à lui, il affirma n'avoir pas perdu complètement connaissance, mais avoir cessé de percevoir ce qui se passait autour de lui. Il ajoutait qu'on aurait pu lui couper bras et jambes sans qu'il en prit le moindre souci. Au même instant, à l'autre extrémité de Paris, M. Lau-gier, qui s'était procuré un appareil, en essayait l'emploi à l'hôpital Beauj on sur les personnes qui venaient pour se faire arracher des dents. On réussit à extraire sans signe de douleur une dent molaire à une femme qui, après avoir témoigné une grande difficulté et une grande répugnance, avait fini par habituer ses voies respiratoires au contact du mélange éthéré qui sortait de l'appareil. Les élèves eux-mêmes, internes et externes, du service de M. Laugier, ont essayé, en présence les uns des autres, de provoquer en eux cette ivresse momentanée tous ils ont constaté quelle diffi-culté on éprouve à introduire dans les poumons ce mélange gazeux, contre lequel se révoltent l'arrière-bouche et le larynx. Tous ont éprouvé plus ou moins de suffocation, de larmoiement, et surtout une sensation brûlante très intense sur toute l'étendue de la muqueuse froissée par ce contact inaccoutumé. Mais il n'en est qu'un ou deux qui aient per-sisté assez longtemps pour en venir au point d'éprouver quelque vertige. Il paraît donc résulter des faits observés ici, que l'inhalation des vapeurs d'éther ordinaire éther sulfuri-que agit diversement sur des individus différents. Les uns sont réfractaires à cette influence, soit par leur constitution même, soit par suite de l'usage immodéré des liqueurs alcoo-liques. Les autres, plus impressionnables, tombent dans un engourdissement plus ou moins complet, après avoir fait usage, durant quelques minutes, d'un air saturé d'éther d'autres enfin ne paraissent pas pouvoir endurer ce traite-ment, à cause de l'impression trop vive des vapeurs sur les membranes muqueuses. Les résultats, comme on le voit, ne sont pas aussi certains
152 L'ART DE MAGNÉTISER nées, assez habitué aussi à l'usage des liqueurs spiritueuses, se soumit volontairement à l'influence des vapeurs d'éther, et ne tarda pas à tomber en syncope. Il resta dans cet état pendant quelques minutes après quoi, étant revenu à lui, il affirma n'avoir pas perdu complètement connaissance, mais avoir cessé de percevoir ce qui se passait autour de lui. Il ajoutait qu'on aurait pu lui couper bras et jambes sans qu'il en prit le moindre souci. Au même instant, à l'autre extrémité de Paris, M. Lau-gier, qui s'était procuré un appareil, en essayait l'emploi à l'hôpital Beauj on sur les personnes qui venaient pour se faire arracher des dents. On réussit à extraire sans signe de douleur une dent molaire à une femme qui, après avoir témoigné une grande difficulté et une grande répugnance, avait fini par habituer ses voies respiratoires au contact du mélange éthéré qui sortait de l'appareil. Les élèves eux-mêmes, internes et externes, du service de M. Laugier, ont essayé, en présence les uns des autres, de provoquer en eux cette ivresse momentanée tous ils ont constaté quelle diffi-culté on éprouve à introduire dans les poumons ce mélange gazeux, contre lequel se révoltent l'arrière-bouche et le larynx. Tous ont éprouvé plus ou moins de suffocation, de larmoiement, et surtout une sensation brûlante très intense sur toute l'étendue de la muqueuse froissée par ce contact inaccoutumé. Mais il n'en est qu'un ou deux qui aient per-sisté assez longtemps pour en venir au point d'éprouver quelque vertige. Il paraît donc résulter des faits observés ici, que l'inhalation des vapeurs d'éther ordinaire éther sulfuri-que agit diversement sur des individus différents. Les uns sont réfractaires à cette influence, soit par leur constitution même, soit par suite de l'usage immodéré des liqueurs alcoo-liques. Les autres, plus impressionnables, tombent dans un engourdissement plus ou moins complet, après avoir fait usage, durant quelques minutes, d'un air saturé d'éther d'autres enfin ne paraissent pas pouvoir endurer ce traite-ment, à cause de l'impression trop vive des vapeurs sur les membranes muqueuses. Les résultats, comme on le voit, ne sont pas aussi certains
152 L'ART DE MAGNÉTISER nées, assez habitué aussi à l'usage des liqueurs spiritueuses, se soumit volontairement à l'influence des vapeurs d'éther, et ne tarda pas à tomber en syncope. Il resta dans cet état pendant quelques minutes après quoi, étant revenu à lui, il affirma n'avoir pas perdu complètement connaissance, mais avoir cessé de percevoir ce qui se passait autour de lui. Il ajoutait qu'on aurait pu lui couper bras et jambes sans qu'il en prit le moindre souci. Au même instant, à l'autre extrémité de Paris, M. Lau-gier, qui s'était procuré un appareil, en essayait l'emploi à l'hôpital Beauj@on sur les personnes qui venaient pour se faire arracher des dents. On réussit à extraire sans signe de douleur une dent molaire à une femme qui, après avoir témoigné une grande difficulté et une grande répugnance, avait fini par habituer ses voies respiratoires au contact du mélange éthéré qui sortait de l'appareil. Les élèves eux-mêmes, internes et externes, du service de M. Laugier, ont essayé, en présence les uns des autres, de provoquer en eux cette ivresse momentanée tous ils ont constaté quelle diffi-culté on éprouve à introduire dans les poumons ce mélange gazeux, contre lequel se révoltent l'arrière-bouche et le larynx. Tous ont éprouvé plus ou moins de suffocation, de larmoiement, et surtout une sensation brûlante très intense sur toute l'étendue de la muqueuse froissée par ce contact inaccoutumé. Mais il n'en est qu'un ou deux qui aient per-sisté assez longtemps pour en venir au point d'éprouver quelque vertige. Il parait donc résulter des faits observés ici, que l'inhalation des vapeurs d'éther ordinaire éther sulfuri-que agit diversement sur des individus différents. Les uns sont réfractaires à cette influence, soit par leur constitution même, soit par suite de l'usage immodéré des liqueurs alcoo-liques. Les autres, plus impressionnables, tombent dans un engourdissement plus ou moins complet, après avoir fait usage, durant quelques minutes, d'un air saturé d'éther d'autres enfin ne paraissent pas pouvoir endurer ce traite-ment, à cause de l'impression trop vive des vapeurs sur les membranes muqueuses. Les résultats, comme on le voit, ne sont pas aussi certains
On réussit à extraire sans signe de douleur une dent molaire à une femme qui, après avoir témoigné une grande difficulté et une grande répugnance, avait fini par habituer ses voies respiratoires au contact du mélange éthéré qui sortait de l'appareil.
On réussit à extraire sans signe de douleur une dent molaire à une femme qui, après avoir témoigné une grande difficulté et une grande répugnance, avait fini par habituer ses voies respiratoires au contact du mélange éthéré qui sortait de l'appareil.
On réussit à extraire sans signe de douleur une dent molaire à une femme qui, après avoir témoigné une grande difficulté et une grande répugnance, avait fini par habituer ses voies respiratoires au contact du mélange éthéré qui sortait de l'appareil.
On réussit à extraire sans signe de douleur une dent molaire à une femme qui, après avoir témoigné une grande difficulté et une grande répugnance, avait fini par habituer ses voies respiratoires au contact du mélange éthéré qui sortait de l'appareil.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 295 - Rien qui vous soit hostile, mon ami. - Qui le sait? - Tenez, Ludovic, dit Marguerite avec un peu d'impa-tience, ne me poussez pas là-dessus. Je ne sais où j'en suis je n'ai des idées nettes sur aucune chose. Il y a un brouillard dans mon esprit attendez qu'il se soit dissipé pour m'inter-roger. Le jeune homme vit qu'il fallait appuyer plus fort, et le prendre sur un ton plus sévère. - Marguerite, dit-il, je vous répète que vous me cachez quelque chose. - Et quoi donc, bon Dieu? - Vous attendez que je sois loin, pour recommencer. - Et quand cela serait! s'écria-t-elle, vaincue par l'évi-dence et dédaignant d'user plus longtemps de dissimulation. Ce fut au tour de Ludovic d y mettre de la vivacité. - Quand cela serait? dit-il. Voilà un mot que j'attendais, et sur lequel il est bon que nous nous expliquions. Quand cela serait? comme si vous étiez libre d'en agir à votre gré ! Comme si vous ne releviez que de vous-même 1 - Mais il me semble. a - Écoutez-moi jusqu'au bout, Marguerite, et puis vous vous prononcerez. Que vous ayez pu une fois disposer de votre vie que vous n'ayez pas voulu survivre au naufrage de votre honneur et de vos illusions, c'est un acte sur lequel je n'ai rien à dire et qu'excuse l'excès de vos malheurs. - Vous l'avouez donc? - Mais aujourd'hui, reprit Ludovic avec plus de solen-nité, les choses ne sont plus ce qu'elles étaient. Vous vous êtes confiée à moi, vous m'avez choisi pour arbitre et pour juge, vous m'avez donné des titres sur votre conscience et imposé une responsabilité. J'ai donc le droit d'être écouté et le droit aussi de désarmer votre bras. - Qu'exigez-vous, Ludovic, et ne pouvez-vous laisser mourir l a paix une pauvre créature? - Non, poursuivit-il, vous ne vous appartenez plus, vous n'êtes plus libre comme vous l'étiez. Sur l'appel que vous m'avez fait, je suis accouru. Ce n'est pas la pitié seule qui me poussait, c'était un sentiment plus tendre, plus vif, et qui a survécu à toutes les épreuves, même à l'abandon. Je
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 295 - Rien qui vous soit hostile, mon ami. - Qui le sait@? - Tenez, Ludovic, dit Marguerite avec un peu d'impa-tience, ne me poussez pas là-dessus. Je ne sais où j'en suis je n'ai des idées nettes sur aucune chose. Il y a un brouillard dans mon esprit attendez qu'il se soit dissipé pour m'inter-roger. Le jeune homme vit qu'il fallait appuyer plus fort, et le prendre sur un ton plus sévère. - Marguerite, dit-il, je vous répète que vous me cachez quelque chose. - Et quoi donc, bon Dieu? - Vous attendez que je sois loin, pour recommencer. - Et quand cela serait@! s'écria-t-elle, vaincue par l'évi-dence et dédaignant d'user plus longtemps de dissimulation. Ce fut au tour de Ludovic d y mettre de la vivacité. - Quand cela serait@? dit-il. Voilà un mot que j'attendais, et sur lequel il est bon que nous nous expliquions. Quand cela serait@? comme si vous étiez libre d'en agir à votre gré ! Comme si vous ne releviez que de vous-même 1 - Mais il me semble. a - Écoutez-moi jusqu'au bout, Marguerite, et puis vous vous prononcerez. Que vous ayez pu une fois disposer de votre vie que vous n'ayez pas voulu survivre au naufrage de votre honneur et de vos illusions, c'est un acte sur lequel je n'ai rien à dire et qu'excuse l'excès de vos malheurs. - Vous l'avouez donc@? - Mais aujourd'hui, reprit Ludovic avec plus de solen-nité, les choses ne sont plus ce qu'elles étaient. Vous vous êtes confiée à moi, vous m'avez choisi pour arbitre et pour juge, vous m'avez donné des titres sur votre conscience et imposé une responsabilité. J'ai donc le droit d'être écouté et le droit aussi de désarmer votre bras. - Qu'exigez-vous, Ludovic, et ne pouvez-vous laisser mourir l a paix une pauvre créature? - Non, poursuivit-il, vous ne vous appartenez plus, vous n'êtes plus libre comme vous l'étiez. Sur l'appel que vous m'avez fait, je suis accouru. Ce n'est pas la pitié seule qui me poussait, c'était un sentiment plus tendre, plus vif, et qui a survécu à toutes les épreuves, même à l'abandon. Je
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 295 -@Rien qui vous soit hostile, mon ami. -@Qui le sait ? -@Tenez, Ludovic, dit Marguerite avec un peu d'impa-tience, ne me poussez pas là-dessus. Je ne sais où j'en suis je n'ai des idées nettes sur aucune chose. Il y a un brouillard dans mon esprit attendez qu'il se soit dissipé pour m'inter-roger. Le jeune homme vit qu'il fallait appuyer plus fort, et le prendre sur un ton plus sévère. -@Marguerite, dit-il, je vous répète que vous me cachez quelque chose. -@Et quoi donc, bon Dieu? -@Vous attendez que je sois loin, pour recommencer. -@Et quand cela serait ! s'écria-t-elle, vaincue par l'évi-dence et dédaignant d'user plus longtemps de dissimulation. Ce fut au tour de Ludovic d'y mettre de la vivacité. -@Quand cela serait ? dit-il. Voilà un mot que j'attendais, et sur lequel il est bon que nous nous expliquions. Quand cela serait ? comme si vous étiez libre d'en agir à votre gré ! Comme si vous ne releviez que de vous-même ! -@Mais il me semble... -@Écoutez-moi jusqu'au bout, Marguerite, et puis vous vous prononcerez. Que vous avez pu une fois disposer de votre vie que vous n'ayez pas voulu survivre au naufrage de votre honneur et de vos illusions, c'est un acte sur lequel je n'ai rien à dire et qu'excuse l'excès de vos malheurs. -@Vous l'avouez donc ? -@Mais aujourd'hui, reprit Ludovic avec plus de solen-nité, les choses ne sont plus ce qu'elles étaient. Vous vous êtes confiée à moi, vous m'avez choisi pour arbitre et pour juge, vous m'avez donné des titres sur votre conscience et imposé une responsabilité. J'ai donc le droit d'être écouté et le droit aussi de désarmer votre bras. -@Qu'exigez-vous, Ludovic, et ne pouvez-vous laisser mourir @en paix une pauvre créature? -@Non, poursuivit-il, vous ne vous appartenez plus, vous n'êtes plus libre comme vous l'étiez. Sur l'appel que vous m'avez fait, je suis accouru. Ce n'est pas la pitié seule qui me poussait, c'était un sentiment plus tendre, plus vif, et qui a survécu à toutes les épreuves, même à l'abandon. Je
- Quand cela serait?
-Quand cela serait ?
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-23 -1 il n'y a pas de rapports fixes entre la surface apparente et la surface réelle en raison de la variété des replis et de leur profondeur. 80 Le poids et la surface des corps opto-slriés seraient plus grands à droite qu'à gauche. Nous verrons ce que deviendront ces conclusions dans une nouvelle série qui sera l'objet d'une communication ultérieure. Notre but, en publiant ces premières recherches, a été surtout d'attirer l'attention sur la notion de surface, forcément négligée jusqu'ici, faute d'un moyen pratique. Nous pensons que notre méthode, avec les perfec-tionnements qu'on ne manquera pas d'y apporter, pourra rendre des ser-vices au triple point de vue de l'anatomie, de la pathologie et de l'anthro-pologie. En anatomie, elle permettra d'établir de nouveaux rapports entre les différents organes - en anthropologie, elle introduit un nouvel élément de comparaison - enfin, en pathologie, elle pourrait fournir des indications précieuses sur la marche de certains processus morbides, tels que l'atrophie ou l'hypertrophie des membres. Dans les cas d'acro-mégalie, par exemple, le simple énoncé de la surface acquise par les parties malades serait bien plus frappant que les mensurations en longueur ou en épaisseur. Pour rester actuellement sur le terrain de l'anatomie cérébrale qui nous intéresse plus particulièrement, cette méthode des pesées nous donne le moyen 1 - d'établir la valeur en surface de toutes les parties constituantes de l'encéphale, et les rapports de ces valeurs 2° de calculer la surface de certaines parties du corps, telles que les mains, les pieds, les oreilles, la face, etc. 3° de voir quels rapports existent entre toutes ces surfaces, rapports qui permettraient de conclure des premières aux secondes, et réciproquement. Qui sait ce qui résulterait de ces rapprochements et de ces comparaisons? Qui sait s'il ne deviendrait pas ainsi possible de déterminer chez le vivant la valeur cérébrale d'un individu, d'après la mensuration de telle ou telle partie du corps. Parmi ces problèmes d'anatomie cérébrale, il en est un dont la solution serait aussi intéressante à chercher, c'est celui qui permettrait d'établir les rapports qui existent entre la surface de la boîte crânienne et celle de l'encéphale et de ses différentes parties. Ces rapports permettraient, en effet, de déterminer la surface du cerveau que contenait un crâne quel-conque, et cela pourrait avoir un intérêt capital pour la reconstitution de la valeur cérébrale des crânes préhistoriques. Voici, pour les personnes désireuses de se livrer à ce genre de re-cherches, quel serail, selon nous, l'ensemble des opérations 1° Faire une section horizontale du crâne suivant une ligne circulaire passant au-dessus des arcades orbitaires 2° Recouvrir la face interne de ces deux parties de la boîte crânienne avec le mélange gélatino-glycériné 3° Enlever cette couche, la mesurer par la méthode des pesées, et déter-miner ainsi la surface crânienne du sujet 4° Calculer la surface de l'encéphale enlevé, toutes les parties conser-
-23 -@1 il n'y a pas de rapports fixes entre la surface apparente et la surface réelle en raison de la variété des replis et de leur profondeur. 80 Le poids et la surface des corps opto-slriés seraient plus grands à droite qu'à gauche. Nous verrons ce que deviendront ces conclusions dans une nouvelle série qui sera l'objet d'une communication ultérieure. Notre but, en publiant ces premières recherches, a été surtout d'attirer l'attention sur la notion de surface, forcément négligée jusqu'ici, faute d'un moyen pratique. Nous pensons que notre méthode, avec les perfec-tionnements qu'on ne manquera pas d'y apporter, pourra rendre des ser-vices au triple point de vue de l'anatomie, de la pathologie et de l'anthro-pologie. En anatomie, elle permettra d'établir de nouveaux rapports entre les différents organes - en anthropologie, elle introduit un nouvel élément de comparaison - enfin, en pathologie, elle pourrait fournir des indications précieuses sur la marche de certains processus morbides, tels que l'atrophie ou l'hypertrophie des membres. Dans les cas d'acro-mégalie, par exemple, le simple énoncé de la surface acquise par les parties malades serait bien plus frappant que les mensurations en longueur ou en épaisseur. Pour rester actuellement sur le terrain de l'anatomie cérébrale qui nous intéresse plus particulièrement, cette méthode des pesées nous donne le moyen 1 - d'établir la valeur en surface de toutes les parties constituantes de l'encéphale, et les rapports de ces valeurs 2° de calculer la surface de certaines parties du corps, telles que les mains, les pieds, les oreilles, la face, etc. 3° de voir quels rapports existent entre toutes ces surfaces, rapports qui permettraient de conclure des premières aux secondes, et réciproquement. Qui sait ce qui résulterait de ces rapprochements et de ces comparaisons@? Qui sait s'il ne deviendrait pas ainsi possible de déterminer chez le vivant la valeur cérébrale d'un individu, d'après la mensuration de telle ou telle partie du corps. Parmi ces problèmes d'anatomie cérébrale, il en est un dont la solution serait aussi intéressante à chercher, c'est celui qui permettrait d'établir les rapports qui existent entre la surface de la boîte crânienne et celle de l'encéphale et de ses différentes parties. Ces rapports permettraient, en effet, de déterminer la surface du cerveau que contenait un crâne quel-conque, et cela pourrait avoir un intérêt capital pour la reconstitution de la valeur cérébrale des crânes préhistoriques. Voici, pour les personnes désireuses de se livrer à ce genre de re-cherches, quel serail, selon nous, l'ensemble des opérations 1° Faire une section horizontale du crâne suivant une ligne circulaire passant au-dessus des arcades orbitaires 2° Recouvrir la face interne de ces deux parties de la boîte crânienne avec le mélange gélatino-glycériné 3° Enlever cette couche, la mesurer par la méthode des pesées, et déter-miner ainsi la surface crânienne du sujet 4° Calculer la surface de l'encéphale enlevé, toutes les parties conser-
-23 -7° Il n'y a pas de rapports fixes entre la surface apparente et la surface réelle en raison de la variété des replis et de leur profondeur. 8° Le poids et la surface des corps opto-striés seraient plus grands à droite qu'à gauche. Nous verrons ce que deviendront ces conclusions dans une nouvelle série qui sera l'objet d'une communication ultérieure. Notre but, en publiant ces premières recherches, a été surtout d'attirer l'attention sur la notion de surface, forcément négligée jusqu'ici, faute d'un moyen pratique. Nous pensons que notre méthode, avec les perfec-tionnements qu'on ne manquera pas d'y apporter, pourra rendre des ser-vices au triple point de vue de l'anatomie, de la pathologie et de l'anthro-pologie. En anatomie, elle permettra d'établir de nouveaux rapports entre les différents organes -@en anthropologie, elle introduit un nouvel élément de comparaison -@enfin, en pathologie, elle pourrait fournir des indications précieuses sur la marche de certains processus morbides, tels que l'atrophie ou l'hypertrophie des membres. Dans les cas d'acro-mégalie, par exemple, le simple énoncé de la surface acquise par les parties malades serait bien plus frappant que les mensurations en longueur ou en épaisseur. Pour rester actuellement sur le terrain de l'anatomie cérébrale qui nous intéresse plus particulièrement, cette méthode des pesées nous donne le moyen 1@° d'établir la valeur en surface de toutes les parties constituantes de l'encéphale, et les rapports de ces valeurs 2° de calculer la surface de certaines parties du corps, telles que les mains, les pieds, les oreilles, la face, etc. 3° de voir quels rapports existent entre toutes ces surfaces, rapports qui permettraient de conclure des premières aux secondes, et réciproquement. Qui sait ce qui résulterait de ces rapprochements et de ces comparaisons ? Qui sait s'il ne deviendrait pas ainsi possible de déterminer chez le vivant la valeur cérébrale d'un individu, d'après la mensuration de telle ou telle partie du corps. Parmi ces problèmes d'anatomie cérébrale, il en est un dont la solution serait aussi intéressante à chercher, c'est celui qui permettrait d'établir les rapports qui existent entre la surface de la boîte crânienne et celle de l'encéphale et de ses différentes parties. Ces rapports permettraient, en effet, de déterminer la surface du cerveau que contenait un crâne quel-conque, et cela pourrait avoir un intérêt capital pour la reconstitution de la valeur cérébrale des crânes préhistoriques. Voici, pour les personnes désireuses de se livrer à ce genre de re-cherches, quel serait, selon nous, l'ensemble des opérations 1° Faire une section horizontale du crâne suivant une ligne circulaire passant au-dessus des arcades orbitaires 2° Recouvrir la face interne de ces deux parties de la boîte crânienne avec le mélange gélatino-glycériné 3° Enlever cette couche, la mesurer par la méthode des pesées, et déter-miner ainsi la surface crânienne du sujet 4° Calculer la surface de l'encéphale enlevé, toutes les parties conser-
Pour rester actuellement sur le terrain de l'anatomie cérébrale qui nous intéresse plus particulièrement, cette méthode des pesées nous donne le moyen 1 - d'établir la valeur en surface de toutes les parties constituantes de l'encéphale, et les rapports de ces valeurs 2° de calculer la surface de certaines parties du corps, telles que les mains, les pieds, les oreilles, la face, etc. 3° de voir quels rapports existent entre toutes ces surfaces, rapports qui permettraient de conclure des premières aux secondes, et réciproquement.
Pour rester actuellement sur le terrain de l'anatomie cérébrale qui nous intéresse plus particulièrement, cette méthode des pesées nous donne le moyen 1° d'établir la valeur en surface de toutes les parties constituantes de l'encéphale, et les rapports de ces valeurs 2° de calculer la surface de certaines parties du corps, telles que les mains, les pieds, les oreilles, la face, etc. 3° de voir quels rapports existent entre toutes ces surfaces, rapports qui permettraient de conclure des premières aux secondes, et réciproquement.@
Pour rester actuellement sur le terrain de l'anatomie cérébrale qui nous intéresse plus particulièrement, cette méthode des pesées nous donne le moyen 1 - d'établir la valeur en surface de toutes les parties constituantes de l'encéphale, et les rapports de ces valeurs 2° de calculer la surface de certaines parties du corps, telles que les mains, les pieds, les oreilles, la face, etc. 3° de voir quels rapports existent entre toutes ces surfaces, rapports qui permettraient de conclure des premières aux secondes, et réciproquement.
Pour rester actuellement sur le terrain de l'anatomie cérébrale qui nous intéresse plus particulièrement, cette méthode des pesées nous donne le moyen 1° d'établir la valeur en surface de toutes les parties constituantes de l'encéphale, et les rapports de ces valeurs 2° de calculer la surface de certaines parties du corps, telles que les mains, les pieds, les oreilles, la face, etc. 3° de voir quels rapports existent entre toutes ces surfaces, rapports qui permettraient de conclure des premières aux secondes, et réciproquement.
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76 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. circonstance frappa Gaston, un jour qu'il rôdait sur les lieux, en quête d'informations un peu au hasard et en se fiant à son étoile. Les vents avaient soufflé la veille avec une grande violence et ouvert de larges éclaircies au milieu des arbres dépouillés. Çà et là des vides s'étaient faits, et à travers ces vides, il voyait se dessiner les façades de Beaupré et distin-guait nettement les appartements de la comtesse. Que l'au-tomne achevât son oeuvre, et, de la route à ce point du châ-feau, il y aurait un rapprochement possible pour les yeux perçants de la jeunesse. - -A l'instant même, Gaston fit ce calcul. Il avait trouvé ce qu'il cherchait, un champ d'observations qui lui fut acces-sible, sans qu'on en prît ombrage dans aucun cas. Le chemin départemental était un terrain neutre où sa présence aurait toujours, si on l'y voyait, une explication naturelle. Il con-duisait à Yalmont, à Fécamp, à Cany, à Ourville, à Vitte-fleur, partout où l'appelaient ses distractions ou ses affaires. On lui connaissait de ce côté des métairies, des champs, des pacages, des moulins, et il était naturel qu'il y donnât le coup d'oeil du maître. Voilà pour les apparences quant au -reste, Gaston s'en remettait au dieu des amours sincères il n'avait point de plan, mais seulement l'espoir vague qu'une occasion se présenterait il ne voulait pas forcer la destinée, il en attendrait les arrêts. Qui le sait? Clémence aurait un de ces mystérieux avertissements, si habituels aux âmes tou-chée elle saurait qu'il est là, qu'il y est pour elle, à son intention, et avec l'ardent désir de recueillir sur son passage un geste, un regard, le plus furtif et le plus léger témoi- -gnage d'affection. A peine cet espoir fut-il entré dans l'esprit de Gaston, qu'il se sentit renaître. Dès le lendemain, il montait à cheval et suivait lentement l'itinéraire qu'il s'était tracé. Jusqu'aux approches de Beaupré, il rendit la main à sa monture et brûla le chemin arriva sur les lieux, il prit le pas de manière à rester, en vue le plus de temps possible et à mettre de son côté autant de chances qu'il le pourrait. Ces chances étaient, hélas ! bien petites dix minutes à peine, en gardant l'allure la plus modérée. Le succès dépendait de ce moment fugitif. Il fallait que le hasard amenât Clémence à sa croisée, qu'elle jetât les yeux de son côté, qu'elle l'aperçût, le reconnût, et,
76 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. circonstance frappa Gaston, un jour qu'il rôdait sur les lieux, en quête d'informations un peu au hasard et en se fiant à son étoile. Les vents avaient soufflé la veille avec une grande violence et ouvert de larges éclaircies au milieu des arbres dépouillés. Çà et là des vides s'étaient faits, et à travers ces vides, il voyait se dessiner les façades de Beaupré et distin-guait nettement les appartements de la comtesse. Que l'au-tomne achevât son oeuvre, et, de la route à ce point du châ-feau, il y aurait un rapprochement possible pour les yeux perçants de la jeunesse. - -A l'instant même, Gaston fit ce calcul. Il avait trouvé ce qu'il cherchait, un champ d'observations qui lui fut acces-sible, sans qu'on en prît ombrage dans aucun cas. Le chemin départemental était un terrain neutre où sa présence aurait toujours, si on l'y voyait, une explication naturelle. Il con-duisait à Yalmont, à Fécamp, à Cany, à Ourville, à Vitte-fleur, partout où l'appelaient ses distractions ou ses affaires. On lui connaissait de ce côté des métairies, des champs, des pacages, des moulins, et il était naturel qu'il y donnât le coup d'oeil du maître. Voilà pour les apparences quant au -reste, Gaston s'en remettait au dieu des amours sincères il n'avait point de plan, mais seulement l'espoir vague qu'une occasion se présenterait il ne voulait pas forcer la destinée, il en attendrait les arrêts. Qui le sait? Clémence aurait un de ces mystérieux avertissements, si habituels aux âmes tou-chée@ elle saurait qu'il est là, qu'il y est pour elle, à son intention, et avec l'ardent désir de recueillir sur son passage un geste, un regard, le plus furtif et le plus léger témoi- -gnage d'affection. A peine cet espoir fut-il entré dans l'esprit de Gaston, qu'il se sentit renaître. Dès le lendemain, il montait à cheval et suivait lentement l'itinéraire qu'il s'était tracé. Jusqu'aux approches de Beaupré, il rendit la main à sa monture et brûla le chemin arriva sur les lieux, il prit le pas de manière à rester, en vue le plus de temps possible et à mettre de son côté autant de chances qu'il le pourrait. Ces chances étaient, hélas ! bien petites dix minutes à peine, en gardant l'allure la plus modérée. Le succès dépendait de ce moment fugitif. Il fallait que le hasard amenât Clémence à sa croisée, qu'elle jetât les yeux de son côté, qu'elle l'aperçût, le reconnût, et,
76 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. circonstance frappa Gaston, un jour qu'il rôdait sur les lieux, en quête d'informations un peu au hasard et en se fiant à son étoile. Les vents avaient soufflé la veille avec une grande violence et ouvert de larges éclaircies au milieu des arbres dépouillés. Ca et là des vides s'étaient faits, et à travers ces vides, il voyait se dessiner les façades de Beaupré et distin-guait nettement les appartements de la comtesse. Que l'au-tomne achevât son oeuvre, et, de la route à ce point du châ-teau, il y aurait un rapprochement possible pour les yeux perçants de la jeunesse. @@@A l'instant même, Gaston fit ce calcul. Il avait trouvé ce qu'il cherchait, un champ d'observations qui lui fût acces-sible, sans qu'on en prît ombrage dans aucun cas. Le chemin départemental était un terrain neutre où sa présence aurait toujours, si on l'y voyait, une explication naturelle. Il con-duisait à Valmont, à Fécamp, à Cany, à Ourville, à Vitte-fleur, partout où l'appelaient ses distractions ou ses affaires. On lui connaissait de ce côté des métairies, des champs, des pacages, des moulins, et il était naturel qu'il y donnât le coup d'oeil du maître. Voilà pour les apparences quant au @reste, Gaston s'en remettait au dieu des amours sincères il n'avait point de plan, mais seulement l'espoir vague qu'une occasion se présenterait il ne voulait pas forcer la destinée, il en attendrait les arrêts. Qui le sait? Clémence aurait un de ces mystérieux avertissements, si habituels aux âmes tou-chées elle saurait qu'il est là, qu'il y est pour elle, à son intention, et avec l'ardent désir de recueillir sur son passage un geste, un regard, le plus furtif et le plus léger témoi-@@gnage d'affection. A peine cet espoir fut-il entré dans l'esprit de Gaston, qu'il se sentit renaître. Dès le lendemain, il montait à cheval et suivait lentement l'itinéraire qu'il s'était tracé. Jusqu'aux approches de Beaupré, il rendit la main à sa monture et brûla le chemin arrivé sur les lieux, il prit le pas de manière à rester@ en vue le plus de temps possible et à mettre de son côté autant de chances qu'il le pourrait. Ces chances étaient, hélas ! bien petites dix minutes à peine, en gardant l'allure la plus modérée. Le succès dépendait de ce moment fugitif. Il fallait que le hasard amenât Clémence à sa croisée, qu'elle jetât les yeux de son côté, qu'elle l'aperçût, le reconnût, et,
- -A l'instant même, Gaston fit ce calcul.
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426 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES empalez ces représentans vendus à la Cour, et que leurs membres sanglmns, attachés aux créneaux de la salle, épou-vantent à jamais ceux qui viendront les remplacer. Et c'est à des Français que ce discours abominable s'adresse ! et c'est un peuple doux, sensible , qui veut être libre et respecté, qui souffre que le monstre que nous citons prenne le nom glorieux de son ami ! A cette lecture infernale, n'avez-vous pas déjà vu qui sont ceux qu'il faut croire et chérir, et qui sont ceux dont il faut purger la société outragée ! Mais celui qui vous dévoile sans rougir la férocité de son carac-tère , n'est pas le plus dangereux pour vous ce sont ceux qui , sous le manteau du patriotisme , cherchent à vous inspirer des àlarmes sur l'avenir qui, par des raisonne-mens hors de votre portée, attaquent les décrets de l'As-semblée nationale, et surtout ceux qui vous disent, avec un air de candeur et de vérité, qu'elle a trompé le voeu des départemens. Eh ! bien, Citoyens , soyez donc instruits apprenez que le décret que ces hommes pervers attaquent est reçu par les provinces comme un véritable bienfait. Déjà les départe-mens d'Eure-et-Loire Chartres , des Deux-Sèvres Niort , de la Seine-Inférieure Rouen et trente autres ont exprimé leur contentement. Avant quinze jours , tous les autres au-ront fait passer à l'Assemblée nationale les,gages authen-tiques de leur respect et de leur approbation. Ecoutez la garde citoyenne et le département de Rouen Le roi, disent-ils , doit se repentir profondément de sa dé-marche imprudente mais sa personne est sacrée- on peut blâmer sa conduite et non pas inculper sa personne. Nous savons qu'un petit nombre de factieux a osé protester contre le décret que vous avez rendu, et appeler des lois faites par le corps constituant à des assemblées tumultueuses. £oin de nous l'idée de soumettre notre immortelle constitution à la sanction de quelques factieux soudoyés. Voilà le langage des provinces, leurs principes et leurs voeux.
426 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES empalez ces représentans vendus à la Cour, et que leurs membres sanglmns, attachés aux créneaux de la salle, épou-vantent à jamais ceux qui viendront les remplacer. Et c'est à des Français que ce discours abominable s'adresse ! et c'est un peuple doux, sensible , qui veut être libre et respecté, qui souffre que le monstre que nous citons prenne le nom glorieux de son ami ! A cette lecture infernale, n'avez-vous pas déjà vu qui sont ceux qu'il faut croire et chérir, et qui sont ceux dont il faut purger la société outragée ! Mais celui qui vous dévoile sans rougir la férocité de son carac-tère , n'est pas le plus dangereux pour vous ce sont ceux qui , sous le manteau du patriotisme , cherchent à vous inspirer des àlarmes sur l'avenir qui, par des raisonne-mens hors de votre portée, attaquent les décrets de l'As-semblée nationale, et surtout ceux qui vous disent, avec un air de candeur et de vérité, qu'elle a trompé le voeu des départemens. Eh ! bien, Citoyens , soyez donc instruits apprenez que le décret que ces hommes pervers attaquent est reçu par les provinces comme un véritable bienfait. Déjà les départe-mens d'Eure-et-Loire Chartres , des Deux-Sèvres Niort , de la Seine-Inférieure Rouen et trente autres ont exprimé leur contentement. Avant quinze jours , tous les autres au-ront fait passer à l'Assemblée nationale les,gages authen-tiques de leur respect et de leur approbation. Ecoutez la garde citoyenne et le département de Rouen Le roi, disent-ils , doit se repentir profondément de sa dé-marche imprudente mais sa personne est sacrée- on peut blâmer sa conduite et non pas inculper sa personne. Nous savons qu'un petit nombre de factieux a osé protester contre le décret que vous avez rendu, et appeler des lois faites par le corps constituant à des assemblées tumultueuses. £oin de nous l'idée de soumettre notre immortelle constitution à la sanction de quelques factieux soudoyés. Voilà le langage des provinces, leurs principes et leurs voeux.
426 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES empalez ces représentans vendus à la Cour, et que leurs membres sanglans, attachés aux créneaux de la salle, épou-vantent à jamais ceux qui viendront les remplacer. Et c'est à des Français que ce discours abominable s'adresse@! et c'est un peuple doux, sensible@, qui veut être libre et respecté, qui souffre que le monstre que nous citons prenne le nom glorieux de son ami@! A cette lecture infernale, n'avez-vous pas déjà vu qui sont ceux qu'il faut croire et chérir, et qui sont ceux dont il faut purger la société outragée@! Mais celui qui vous dévoile sans rougir la férocité de son carac-tère@, n'est pas le plus dangereux pour vous ce sont ceux qui@, sous le manteau du patriotisme@, cherchent à vous inspirer des alarmes sur l'avenir qui, par des raisonne-mens hors de votre portée, attaquent les décrets de l'As-semblée nationale, et surtout ceux qui vous disent, avec un air de cadreur et de vérité, qu'elle a trompé le voeu des départemens. Eh ! bien, Citoyens@, soyez donc instruits apprenez que le décret que ces hommes pervers attaquent est reçu par les provinces comme un véritable bienfait. Déjà les départe-mens d'Eure-et-Loire Chartres , des Deux-Sèvres Niort , de la Seine-Inférieure Rouen et trente autres ont exprimé leur contentement. Avant quinze jours@, tous les autres au-ront fait passer à l'Assemblée nationale les gages authen-tiques de leur respect et de leur approbation. Ecoutez la garde citoyenne et le département de Rouen Le roi, disent-ils@, doit se repentir profondément de sa dé-marche imprudente mais sa personne est sacrée@ on peut blâmer sa conduite et non pas inculper sa personne. Nous savons qu'un petit nombre de factieux a osé protester contre le décret que vous avez rendu, et appeler des lois faites par le corps constituant à des assemblées tumultueuses. Loin de nous l'idée de soumettre notre immortelle constitution à la sanction de quelques factieux soudoyés. Voilà le langage des provinces, leurs principes et leurs voeux.
Eh ! bien, Citoyens , soyez donc instruits apprenez que le décret que ces hommes pervers attaquent est reçu par les provinces comme un véritable bienfait.
Eh ! bien, Citoyens, soyez donc instruits apprenez que le décret que ces hommes pervers attaquent est reçu par les provinces comme un véritable bienfait.@
Eh ! bien, Citoyens , soyez donc instruits apprenez que le décret que ces hommes pervers attaquent est reçu par les provinces comme un véritable bienfait.
Eh ! bien, Citoyens, soyez donc instruits apprenez que le décret que ces hommes pervers attaquent est reçu par les provinces comme un véritable bienfait.
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-CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE.. 299 chez elle qu'après avoir vaqué à ses affaires. Il se leva de fort bonne heure le ciel était pur, l'air doux, le soleil écla-tant. Aucun signe fâcheux, rien qui fût de nature à attrister l'âme. D'ailleurs Ludovic était d'humeur à voir tout en beau et à envisager les choses à travers le prisme de son propre contentement. Gommant s'y prit-il ? Par quel hasard se trompa-t-il de riftstinalion ? Ceux qui aiment on qui ont aimé s'en rendront compte. Toujours est-il qu'au lieu de prendre le chemin de l'étude, il se dirigea vers la rue- qu'habitait Marguerite, non pas qu'il soulùt troubler son sommeil ni devancer l'heure à laquelle il devait être reçu mais il se faisait une fête de passer sous son croisées et de les saluer d'un regard. Que si par hasard elle aussi s'était levée avec le soleil, 11 abrégerait les délais et irait reprendre cet entretien charmant ipter-rompu la veillé et qui devait désormais recommencer chaque jour. A Page de Ludovic, et dans les conditions où il se trouvait, les distances- ne sont jamais longues. Il eut bientôt franchi celle qui le séparait du logement de sa future, et put s'assu-rer que rien n'y avait bougé. Il s'y attendait, et pourtant ce lui fut un petit désappointement bien vite réprimé. -Elle dort encore, se dit-il quoi de plus naturel? Pas-sons. Il poursuivit sa promenade en réglant son pas de manière à se retrouver d'heure en heure sur le même point. A cha-cun de ces retours, le coeur lui battait violemment, et il s'i-maginait de voir Marguerite en vedette et l'accueillant par un geste familier, illusion de bien courte durée, et qui s'éva-nouissait à mesure qu'il se rapprochait !. Cependant aucun soupçon ne se mêlait encore à son impatience il cherchait même à justifier ces retards. - Elle a abusé hier, disait-il. Elle porte la peine de son imprudence. Quand j'y songe, je suis étonné qu'elle ait pu me tenir tête si longtemps. Après trois heures de léthargip mortelle 1 J'aurais dû l'en empêcher. Aussi elle paye cela aujourd'hui. Peut-être la force lui manque-t-elle pour se lever. Cependant le temps s'écoulait, et l'heure fixée la veille venait de sonner. Ludovic se présenta dans la maison. Per-
-CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE.. 299 chez elle qu'après avoir vaqué à ses affaires. Il se leva de fort bonne heure le ciel était pur, l'air doux, le soleil écla-tant. Aucun signe fâcheux, rien qui fût de nature à attrister l'âme. D'ailleurs Ludovic était d'humeur à voir tout en beau et à envisager les choses à travers le prisme de son propre contentement. Gommant s'y prit-il ? Par quel hasard se trompa-t-il de riftstinalion ? Ceux qui aiment on qui ont aimé s'en rendront compte. Toujours est-il qu'au lieu de prendre le chemin de l'étude, il se dirigea vers la rue- qu'habitait Marguerite, non pas qu'il soulùt troubler son sommeil ni devancer l'heure à laquelle il devait être reçu mais il se faisait une fête de passer sous son croisées et de les saluer d'un regard. Que si par hasard elle aussi s'était levée avec le soleil, 11 abrégerait les délais et irait reprendre cet entretien charmant ipter-rompu la veillé et qui devait désormais recommencer chaque jour. A @Page de Ludovic, et dans les conditions où il se trouvait, les distances- ne sont jamais longues. Il eut bientôt franchi celle qui le séparait du logement de sa future, et put s'assu-rer que rien n'y avait bougé. Il s'y attendait, et pourtant ce lui fut un petit désappointement bien vite réprimé. -Elle dort encore, se dit-il quoi de plus naturel? Pas-sons. Il poursuivit sa promenade en réglant son pas de manière à se retrouver d'heure en heure sur le même point. A cha-cun de ces retours, le coeur lui battait violemment, et il s'i-maginait de voir Marguerite en vedette et l'accueillant par un geste familier, illusion de bien courte durée, et qui s'éva-nouissait à mesure qu'il se rapprochait !@@. Cependant aucun soupçon ne se mêlait encore à son impatience il cherchait même à justifier ces retards. - Elle a abusé hier, disait-il. Elle porte la peine de son imprudence. Quand j'y songe, je suis étonné qu'elle ait pu me tenir tête si longtemps. Après trois heures de léthargip mortelle 1 J'aurais dû l'en empêcher. Aussi elle paye cela aujourd'hui. Peut-être la force lui manque-t-elle pour se lever. Cependant le temps s'écoulait, et l'heure fixée la veille venait de sonner. Ludovic se présenta dans la maison. Per-
-CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE@. 299 chez elle qu'après avoir vaqué à ses affaires. Il se leva de fort bonne heure le ciel était pur, l'air doux, le soleil écla-tant. Aucun signe fâcheux, rien qui fût de nature à attrister l'âme. D'ailleurs Ludovic était d'humeur à voir tout en beau et à envisager les choses à travers le prisme de son propre contentement. Comment s'y prit-il ? Par quel hasard se trompa-t-il de @@destination ? Ceux qui aiment ou qui ont aimé s'en rendront compte. Toujours est-il qu'au lieu de prendre le chemin de l'étude, il se dirigea vers la rue@ qu'habitait Marguerite, non pas qu'il voulût troubler son sommeil ni devancer l'heure à laquelle il devait être reçu mais il se faisait une fête de passer sous ses croisées et de les saluer d'un regard. Que si par hasard elle aussi s'était levée avec le soleil, il abrégerait les délais et irait reprendre cet entretien charmant inter-rompu la veille et qui devait désormais recommencer chaque jour. A l'âge de Ludovic, et dans les conditions où il se trouvait, les distances@ ne sont jamais longues. Il eut bientôt franchi celle qui le séparait du logement de sa future, et put s'assu-rer que rien n'y avait bougé. Il s'y attendait, et pourtant ce lui fut un petit désappointement bien vite réprimé. -Elle dort encore, se dit-il quoi de plus naturel? Pas-sons. Il poursuivit sa promenade en réglant son pas de manière à se retrouver d'heure en heure sur le même point. A cha-cun de ces retours, le coeur lui battait violemment, et il s'i-maginait de voir Marguerite en vedette et l'accueillant par un geste familier, illusion de bien courte durée, et qui s'éva-nouissait à mesure qu'il se rapprochait !... Cependant aucun soupçon ne se mêlait encore à son impatience il cherchait même à justifier ces retards. -@Elle a abusé hier, disait-il. Elle porte la peine de son imprudence. Quand j'y songe, je suis étonné qu'elle ait pu me tenir tête si longtemps. Après trois heures de léthargie mortelle ! J'aurais dû l'en empêcher. Aussi elle paye cela aujourd'hui. Peut-être la force lui manque-t-elle pour se lever. Cependant le temps s'écoulait, et l'heure fixée la veille venait de sonner. Ludovic se présenta dans la maison. Per-
Peut-être la force lui manque-t-elle pour se lever.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. i'05 faule, ouvrir son coeur et en rendre la pureté manifeste. Elle n'en eut ni le courage, ni peut-être le désir elle aima mieux supporter les conséquences de sa défaite. Désormais, plus de révolte, ni rien qui y ressemblât elle livra ce jour-là ses dernières armes, et resta à la merci du vainqueur. XXIII Les suites de cette scène furent bientôt visibles, mArae aux yeux les plus indifférents la santé de la comtesse en éprouva une atteinte profonde. De plusieurs semaines, elle ne put mettre le pied hors de ses appartements. Ce n'était pas un mal caractérisé, et les médecins y perdaient leur science c'était une sorte d'abandon et de détachement de la vie. Non pas que Clémence se refusât au traitement qui lui était indiqué en cela comme en toute chose, sa résignation était absolue. Si quelque résolution énergique se cachait là-dessous, elle n'en laissait rien paraître. A la voir si calme, si maîtresse de ses esprits, ayant pour tout le monde des pa-roles si douces, on n'aurait pu soupçonner ni une souffrance, ni un-combat intérieur. Désormais, sa force ne devait plus s'exercer que contre elle-même elle se composa un visage et mura son coeur. Dieu sait pourtant ce qu'elle éprouvait dans ce perpétuel contact avec les objets de ses invincibles répugnances. Plus que jamais, Pulchérie l'obsédait à la voir constamment à ses côtés, Clémence avait fini par prendre en haine jusqu'à la lumière du jour elle implorait les ténèbres pour la déli-vrer de cette vision. Parfois elle restait accoudée sur une table durant des heures entières, la tète plongée dans ses mains, ou bien elle fermait les yeux, comme si elle eût cédé à un assoupissement. Heureuse encore quand la vieille fille ne l'arrachait pas à cette diversion par un témoignage d'in-térêt blessant comme le fer d'un poignard
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. i'05 faule, ouvrir son coeur et en rendre la pureté manifeste. Elle n'en eut ni le courage, ni peut-être le désir elle aima mieux supporter les conséquences de sa défaite. Désormais, plus de révolte, ni rien qui y ressemblât elle livra ce jour-là ses dernières armes, et resta à la merci du vainqueur. XXIII Les suites de cette scène furent bientôt visibles, mArae aux yeux les plus indifférents la santé de la comtesse en éprouva une atteinte profonde. De plusieurs semaines, elle ne put mettre le pied hors de ses appartements. Ce n'était pas un mal caractérisé, et les médecins y perdaient leur science c'était une sorte d'abandon et de détachement de la vie. Non pas que Clémence se refusât au traitement qui lui était indiqué en cela comme en toute chose, sa résignation était absolue. Si quelque résolution énergique se cachait là-dessous, elle n'en laissait rien paraître. A la voir si calme, si maîtresse de ses esprits, ayant pour tout le monde des pa-roles si douces, on n'aurait pu soupçonner ni une souffrance, ni un-combat intérieur. Désormais, sa force ne devait plus s'exercer que contre elle-même elle se composa un visage et mura son coeur. Dieu sait pourtant ce qu'elle éprouvait dans ce perpétuel contact avec les objets de ses invincibles répugnances. Plus que jamais, Pulchérie l'obsédait à la voir constamment à ses côtés, Clémence avait fini par prendre en haine jusqu'à la lumière du jour elle implorait les ténèbres pour la déli-vrer de cette vision. Parfois elle restait accoudée sur une table durant des heures entières, la tète plongée dans ses mains, ou bien elle fermait les yeux, comme si elle eût cédé à un assoupissement. Heureuse encore quand la vieille fille ne l'arrachait pas à cette diversion par un témoignage d'in-térêt blessant comme le fer d'un poignard
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. @105 faute, ouvrir son coeur et en rendre la pureté manifeste. Elle n'en eut ni le courage, ni peut-être le désir elle aima mieux supporter les conséquences de sa défaite. Désormais, plus de révolte, ni rien qui y ressemblât elle livra ce jour-là ses dernières armes, et resta à la merci du vainqueur. XXIII Les suites de cette scène furent bientôt visibles, m@ême aux yeux les plus indifférents la santé de la comtesse en éprouva une atteinte profonde. De plusieurs semaines, elle ne put mettre le pied hors de ses appartements. Ce n'était pas un mal caractérisé, et les médecins y perdaient leur science c'était une sorte d'abandon et de détachement de la vie. Non pas que Clémence se refusât au traitement qui lui était indiqué en cela comme en toute chose, sa résignation était absolue. Si quelque résolution énergique se cachait là-dessous, elle n'en laissait rien paraître. A la voir si calme, si maîtresse de ses esprits, ayant pour tout le monde des pa-roles si douces, on n'aurait pu soupçonner ni une souffrance, ni un combat intérieur. Désormais, sa force ne devait plus s'exercer que contre elle-même elle se composa un visage et mura son coeur. Dieu sait pourtant ce qu'elle éprouvait dans ce perpétuel contact avec les objets de ses invincibles répugnances. Plus que jamais, Pulchérie l'obsédait à la voir constamment à ses côtés, Clémence avait fini par prendre en haine jusqu'à la lumière du jour elle implorait les ténèbres pour la déli-vrer de cette vision. Parfois elle restait accoudée sur une table durant des heures entières, la tête plongée dans ses mains, ou bien elle fermait les yeux, comme si elle eût cédé à un assoupissement. Heureuse encore quand la vieille fille ne l'arrachait pas à cette diversion par un témoignage d'in-térêt blessant comme le fer d'un poignard
A la voir si calme, si maîtresse de ses esprits, ayant pour tout le monde des pa-roles si douces, on n'aurait pu soupçonner ni une souffrance, ni un-combat intérieur.
A la voir si calme, si maîtresse de ses esprits, ayant pour tout le monde des pa-roles si douces, on n'aurait pu soupçonner ni une souffrance, ni un combat intérieur.
A la voir si calme, si maîtresse de ses esprits, ayant pour tout le monde des pa-roles si douces, on n'aurait pu soupçonner ni une souffrance, ni un-combat intérieur.
A la voir si calme, si maîtresse de ses esprits, ayant pour tout le monde des pa-roles si douces, on n'aurait pu soupçonner ni une souffrance, ni un combat intérieur.
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196 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. sous les formes du respect, et avait conduit l'art oratoire jusqu'aux confins de l'impertinence. Personne ne pouvait tiret-meilleur parti de la cause il avait un nom acquis, une réputatioc faite,- de l'aplomb, de l'à-propos, le geste fou-droyant, le regard terrible, un peu de science et beaucoup de - poumons. C'était plus qu'il n'en fallait pour l'emporter sur tous les points les tribunaux résistent rarement à tant de dons naturels. Et pourtant le célèbre avocat avait succombé dans la première instance peut-être était-il en mauvaise disposi-tion et n'avait-il pas eu ce jour-là le geste aussi foudroyant ni le regard aussi terrible que de coutume. Le Palais a de bonnes et mauvaises lunes. Quoi qu'il en soit, l'affaire allait se présenter en appel, et c'est à Ludovic qu'étaient échus le soin et l'honneur de mettre les dossiers en état. Celui-ci comprit qu'il s'agissait d'un coup de partie. Le célèbre avocat était comme tous les soleils s'il avait son éclat, il avait aussi ses taches. Per-sonne ne plaidait avec plus d'art et d'habileté que lui mal-heureusement il n'étudiait ses causes qu'à l'audience et se fiait aux répliques pour porter ses coups décisifs. Sur les efforts même de son adversaire, il jugeait, d'un coup d'oeil quel était le point vulnérable, y concentrait ses arguments e l'emportait par le prestige de la forme. On citait de lui vingt affaires qu'il avait enlevées de haute lutte et dont il ne savait pas le premier mot à l'ouverture des plaidoiries. Son talent couvrait ainpi les torts de sa négligence. Il est vrai de dire que ce procédé ne lui réussissait pas toujours, et que plus d'un échec se mêla à une suite de triomphes, et cela faute de soins préalables et d'une préparation suffisante. C'était le cas, disait-on, pour le procès dont Ludovic classait les élé-ments. Dans l'opinion des meilleurs juristes, l'appel devait changer la face des choses et intervertir les situations. Il n'en est pas de la justice comme de la médecine, où les erreurs sont en dernier ressort et échappent à toute réparation hu-maine. Ici un retour était possible et probable, pour peu qu'on y aidât. Ludovic en jugea ainsi mieux que personne, il pouvait apprécier le fort et le faible du litige pendant il avait les pièces sous les, yeux et connaissait les ressources de la pro-cédure. On a vu à quel point c'était un esprit sérieux, ré-
196 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. sous les formes du respect, et avait conduit l'art oratoire jusqu'aux confins de l'impertinence. Personne ne pouvait tiret-meilleur parti de la cause il avait un nom acquis, une réputatioc faite,- de l'aplomb, de l'à-propos, le geste fou-droyant, le regard terrible, un peu de science et beaucoup de - poumons. C'était plus qu'il n'en fallait pour l'emporter sur tous les points les tribunaux résistent rarement à tant de dons naturels. Et pourtant le célèbre avocat avait succombé dans la première instance peut-être était-il en mauvaise disposi-tion et n'avait-il pas eu ce jour-là le geste aussi foudroyant ni le regard aussi terrible que de coutume. Le Palais a de bonnes et mauvaises lunes. Quoi qu'il en soit, l'affaire allait se présenter en appel, et c'est à Ludovic qu'étaient échus le soin et l'honneur de mettre les dossiers en état. Celui-ci comprit qu'il s'agissait d'un coup de partie. Le célèbre avocat était comme tous les soleils s'il avait son éclat, il avait aussi ses taches. Per-sonne ne plaidait avec plus d'art et d'habileté que lui mal-heureusement il n'étudiait ses causes qu'à l'audience et se fiait aux répliques pour porter ses coups décisifs. Sur les efforts même de son adversaire, il jugeait, d'un coup d'oeil quel était le point vulnérable, y concentrait ses arguments e l'emportait par le prestige de la forme. On citait de lui vingt affaires qu'il avait enlevées de haute lutte et dont il ne savait pas le premier mot à l'ouverture des plaidoiries. Son talent couvrait ainpi les torts de sa négligence. Il est vrai de dire que ce procédé ne lui réussissait pas toujours, et que plus d'un échec se mêla à une suite de triomphes, et cela faute de soins préalables et d'une préparation suffisante. C'était le cas, disait-on, pour le procès dont Ludovic classait les élé-ments. Dans l'opinion des meilleurs juristes, l'appel devait changer la face des choses et intervertir les situations. Il n'en est pas de la justice comme de la médecine, où les erreurs sont en dernier ressort et échappent à toute réparation hu-maine. Ici un retour était possible et probable, pour peu qu'on y aidât. Ludovic en jugea ainsi mieux que personne, il pouvait apprécier le fort et le faible du litige pendant il avait les pièces sous les, yeux et connaissait les ressources de la pro-cédure. On a vu à quel point c'était un esprit sérieux, ré-
196 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. sous les formes du respect, et avait conduit l'art oratoire jusqu'aux confins de l'impertinence. Personne ne pouvait tirer meilleur parti de la cause il avait un nom acquis, une réputation faite,@ de l'aplomb, de l'à-propos, le geste fou-droyant, le regard terrible, un peu de science et beaucoup de@@ poumons. C'était plus qu'il n'en fallait pour l'emporter sur tous les points les tribunaux résistent rarement à tant de dons naturels. Et pourtant le célèbre avocat avait succombé dans la première instance peut-être était-il en mauvaise disposi-tion et n'avait-il pas eu ce jour-là le geste aussi foudroyant ni le regard aussi terrible que de coutume. Le Palais a de bonnes et mauvaises lunes. Quoi qu'il en soit, l'affaire allait se présenter en appel, et c'est à Ludovic qu'étaient échus le soin et l'honneur de mettre les dossiers en état. Celui-ci comprit qu'il s'agissait d'un coup de partie. Le célèbre avocat était comme tous les soleils s'il avait son éclat, il avait aussi ses taches. Per-sonne ne plaidait avec plus d'art et d'habilité que lui mal-heureusement il n'étudiait ses causes qu'à l'audience et se fiait aux répliques pour porter ses coups décisifs. Sur les efforts même de son adversaire, il jugeait, d'un coup d'oeil quel était le point vulnérable, y concentrait ses arguments e l'emportait par le prestige de la forme. On citait de lui vingt affaires qu'il avait enlevées de haute lutte et dont il ne savait pas le premier mot à l'ouverture des plaidoiries. Son talent couvrait ainsi les torts de sa négligence. Il est vrai de dire que ce procédé ne lui réussissait pas toujours, et que plus d'un échec se mêla à une suite de triomphes, et cela faute de soins préalables et d'une préparation suffisante. C'était le cas, disait-on, pour le procès dont Ludovic classait les élé-ments. Dans l'opinion des meilleurs juristes, l'appel devait changer la face des choses et intervertir les situations. Il n'en est pas de la justice comme de la médecine, où les erreurs sont en dernier ressort et échappent à toute réparation hu-maine. Ici un retour était possible et probable, pour peu qu'on y aidât. Ludovic en jugea ainsi mieux que personne, il pouvait apprécier le fort et le faible du litige pendant il avait les pièces sous les@ yeux et connaissait les ressources de la pro-cédure. On a vu à quel point c'était un esprit sérieux, ré-
Ici un retour était possible et probable, pour peu qu'on y aidât.
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18 habitée par des hommes bons , doux et hospitaliers gais, vifs, spirituels et généreux, ayant horreur, des sa . crifices et de l'effusion du sang humain,, usage affreux qu'on trouve chez les Africains dès la plus haute antiquité. Quoique soumis à un roi, leurs jours et leurs propriétés n'ont rien à redouter dé ses caprices les lois veillent sur eux elles ne sont pas écrites , mais pour cela elles n'en sont pas moins, religieusement observées jamais on n'y porte, la plus légère atteinte. Dans aucune circonstance le chef de l'État ne peut se trouver'juge et partie. L'assassin a. la tête tranchée , et son corps, privé de sépulture, est jeté dans les, forêts.pour y servir de pâture aux fourmis et aux bêtes féroces. Le voleur pris sur le fait , devienit la propriété de celui qu'il voulait dépouiller. De, pareilles dispositions font regretter l'usage où ce peuple .est de vendre les jeunes gens les, plus robustes, les femmes les mieux faites et les malheureux réduits à l'esclavage par le sort ou par le besoin. Ce commerce barbare, favorisé par un horrible système contre lequel l'Europe se pro-nonce enfin, après l'avoir établi, a rendu les, peuples de l'Afrique étrangers à l'agriculture., le premier de tous les biens, aux sciences et aux arts,qui temipèrent ce que les climats, ont de fâcheux ils ne. savent tirer aucun parti du sol et de ses. productions naturelles.. Les Jackéris admettent deux êtres suprêmes, l'un noir et bon auquel ils ne. rendent aucun culte.,, parce, qu'ils sait ce qui leur convient et n'a point la pensée de leur faire du mal l'autre blanc et essentiellement méchant, ils l'invoquent sans cesse pour l'engager à ne pas, leur nuire. Entre ce second dieu et, les hommes, le fana-tisme ou la politique a établi un être intermédiaire quj peut être un arbre , un oiseau de proie , un lézard , un
18 habitée par des hommes bons , doux et hospitaliers gais, vifs, spirituels et généreux, ayant horreur, des sa . crifices et de l'effusion du sang humain,, usage affreux qu'on trouve chez les Africains dès la plus haute antiquité. Quoique soumis à un roi, leurs jours et leurs propriétés n'ont rien à redouter dé ses caprices les lois veillent sur eux elles ne sont pas écrites , mais pour cela elles n'en sont pas moins, religieusement observées jamais on n'y porte, la plus légère atteinte. Dans aucune circonstance le chef de l'État ne peut se trouver'juge et partie. L'assassin a. la tête tranchée , et son corps, privé de sépulture, est jeté dans les, forêts.pour y servir de pâture aux fourmis et aux bêtes féroces. Le voleur pris sur le fait , devienit la propriété de celui qu'il voulait dépouiller. De, pareilles dispositions font regretter l'usage où ce peuple .est de vendre les jeunes gens les, plus robustes, les femmes les mieux faites et les malheureux réduits à l'esclavage par le sort ou par le besoin. Ce commerce barbare, favorisé par un horrible système contre lequel l'Europe se pro-nonce enfin, après l'avoir établi, a rendu les, peuples de l'Afrique étrangers à l'agriculture., le premier de tous les biens, aux sciences et aux arts,qui temipèrent ce que les climats, ont de fâcheux ils ne. savent tirer aucun parti du sol et de ses. productions naturelles.. Les Jackéris admettent deux êtres suprêmes, l'un noir et bon auquel ils ne. rendent aucun culte.,, parce, qu'ils sait ce qui leur convient et n'a point la pensée de leur faire du mal l'autre blanc et essentiellement méchant, ils l'invoquent sans cesse pour l'engager à ne pas, leur nuire. Entre ce second dieu et, les hommes, le fana-tisme ou la politique a établi un être intermédiaire quj peut être un arbre , un oiseau de proie , un lézard , un
18 habitée par des hommes bons , doux et hospitaliers gais, vifs, spirituels et généreux, ayant horreur, des sa-. crifices et de l'effusion du sang humain,, usage affreux qu'on trouve chez les Africains dès la plus haute antiquité. Quoique soumis à un roi, leurs jours et leurs propriétés n'ont rien à redouter de ses caprices les lois veillent sur eux elles ne sont pas écrites , mais pour cela elles n'en sont pas moins, religieusement observées jamais on n'y porte, la plus légère atteinte. Dans aucune circonstance le chef de l'État ne peut se trouver'juge et partie. L'assassin a. la tête tranchée , et son corps, privé de sépulture, est jeté dans les, forêts.pour y servir de pâture aux fourmis et aux bêtes féroces. Le voleur pris sur le fait , devien@t la propriété de celui qu'il voulait dépouiller. De, pareilles dispositions font regretter l'usage où ce peuple .est de vendre les jeunes gens les, plus robustes, les femmes les mieux faites et les malheureux réduits à l'esclavage par le sort ou par le besoin. Ce commerce barbare, favorisé par un horrible système contre lequel l'Europe se pro-nonce enfin, après l'avoir établi, a rendu les, peuples de l'Afrique étrangers à l'agriculture., le premier de tous les biens, aux sciences et aux arts,qui tem@pèrent ce que les climats, ont de fâcheux ils ne. savent tirer aucun parti du sol et de ses. productions naturelles.. Les Jackéris admettent deux êtres suprêmes, l'un noir et bon auquel ils ne. rendent aucun culte.,, parce, qu'ils sait ce qui leur convient et n'a point la pensée de leur faire du mal l'autre blanc et essentiellement méchant, ils l'invoquent sans cesse pour l'engager à ne pas, leur nuire. Entre ce second dieu et, les hommes, le fana-tisme ou la politique a établi un être intermédiaire qui peut être un arbre , un oiseau de proie , un lézard , un
,, parce, qu'ils sait ce qui leur convient et n'a point la pensée de leur faire du mal l'autre blanc et essentiellement méchant, ils l'invoquent sans cesse pour l'engager à ne pas, leur nuire.
,, parce, qu'ils sait ce qui leur convient et n'a point la pensée de leur faire du mal l'autre blanc et essentiellement méchant, ils l'invoquent sans cesse pour l'engager à ne pas, leur nuire.
,, parce, qu'ils sait ce qui leur convient et n'a point la pensée de leur faire du mal l'autre blanc et essentiellement méchant, ils l'invoquent sans cesse pour l'engager à ne pas, leur nuire.
,, parce, qu'ils sait ce qui leur convient et n'a point la pensée de leur faire du mal l'autre blanc et essentiellement méchant, ils l'invoquent sans cesse pour l'engager à ne pas, leur nuire.
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67 En jetant les yeux sur les graminées, qui sont tout à-la-fois la base de l'aisance pour le propriétaire, et l'élé-ment de la vraie richesse pour les Etats, il voit avec peina la confusion, je dirai même le désordre dans lequel se trouve leur famille botanique il consulte les nombreux ouvrages publiés sur ces végétaux depuis les plus anciens jusquesaux plus modernes il s'assure que plusieurs au-teurs ont donné lieu à quelques heureux changemens , mais qu'ils n'ont pas contribué dans la même proportion à étendre les limites de la science, sous le rapport de la partie dogmatique il conçoit alors l'idée d'établir un corps de doctrines, il y travaille pendant plusieurs an-nées , et en 1812 il le lvre à l'impression 1 . Son but est de donner à la philosophie botanique une méthode nouvelle, fondée sur l'étude approfondie des organes de la fructification, sur des caractères constans déduits de l'organisation de chacune des parties de ces mêmes or-ganes. Ses bases tiennent principalement à la séparation ou à la réunion dés sexes, à la composition de la fleur, et au nombre de ses enveloppes. II divise les graminées en 213 genres, dont 195 parfaitement distincts, ont été étudiés sur la nature même. On y compte 62 genres nouveaux les autres sont ou peu connus, ou douteux, ou bien avaient été mal caractérisés par leurs.auteurs. L'ordre adopté tient à-la-fois à celui de LINNÉ et à celui de M. DE JUSSIEU. Comme PALISOT DE BEAUVOIS s'y était attendu, son 1 Essai d'une nouvelle Agrostographie, ou nou-veaux genres des graminées 1 vol. in-4°. et in-8°., de lXXIV et 182 pag. avec 25 planches, représentant les ca-ractères de tous les genres Paris, 1812. Les premières ébauches de cet ouvrage avaient été communiquées à l'Ins-titut au mois de septembre 1809.
67 En jetant les yeux sur les graminées, qui sont tout à-la-fois la base de l'aisance pour le propriétaire, et l'élé-ment de la vraie richesse pour les Etats, il voit avec peina la confusion, je dirai même le désordre dans lequel se trouve leur famille botanique il consulte les nombreux ouvrages publiés sur ces végétaux depuis les plus anciens jusques@aux plus modernes il s'assure que plusieurs au-teurs ont donné lieu à quelques heureux changemens , mais qu'ils n'ont pas contribué dans la même proportion à étendre les limites de la science, sous le rapport de la partie dogmatique il conçoit alors l'idée d'établir un corps de doctrines, il y travaille pendant plusieurs an-nées , et en 1812 il le l@vre à l'impression 1 . Son but est de donner à la philosophie botanique une méthode nouvelle, fondée sur l'étude approfondie des organes de la fructification, sur des caractères constans déduits de l'organisation de chacune des parties de ces mêmes or-ganes. Ses bases tiennent principalement à la séparation ou à la réunion dés sexes, à la composition de la fleur, et au nombre de ses enveloppes. II divise les graminées en 213 genres, dont 195 parfaitement distincts, ont été étudiés sur la nature même. On y compte 62 genres nouveaux les autres sont ou peu connus, ou douteux, ou bien avaient été mal caractérisés par leurs.auteurs. L'ordre adopté tient à-la-fois à celui de LINNÉ et à celui de M. DE JUSSIEU. Comme PALISOT DE BEAUVOIS s'y était attendu, son@@@ 1 Essai d'une nouvelle Agrostographie, ou nou-veaux genres des graminées 1 vol. in-4°. et in-8°., de lXXIV et 182 pag. avec 25 planches, représentant les ca-ractères de tous les genres Paris, 1812. Les premières ébauches de cet ouvrage avaient été communiquées à l'Ins-titut au mois de septembre 1809.
67 En jetant les yeux sur les graminées, qui sont tout à-la-fois la base de l'aisance pour le propriétaire, et l'élé-ment de la vraie richesse pour les Etats, il voit avec peine la confusion, je dirai même le désordre dans lequel se trouve leur famille botanique il consulte les nombreux ouvrages publiés sur ces végétaux depuis les plus anciens jusques aux plus modernes il s'assure que plusieurs au-teurs ont donné lieu à quelques heureux changemens , mais qu'ils n'ont pas contribué dans la même proportion à étendre les limites de la science, sous le rapport de la partie dogmatique il conçoit alors l'idée d'établir un corps de doctrines, il y travaille pendant plusieurs an-nées , et en 1812 il le livre à l'impression 1 . Son but est de donner à la philosophie botanique une méthode nouvelle, fondée sur l'étude approfondie des organes de la fructification, sur des caractères constans déduits de l'organisation de chacune des parties de ces mêmes or-ganes. Ses bases tiennent principalement à la séparation ou à la réunion dés sexes, à la composition de la fleur, et au nombre de ses enveloppes. II divise les graminées en 213 genres, dont 195 parfaitement distincts, ont été étudiés sur la nature même. On y compte 62 genres nouveaux les autres sont ou peu connus, ou douteux, ou bien avaient été mal caractérisés par leurs.auteurs. L'ordre adopté tient à-la-fois à celui de LINNÉ et à celui de M. DE JUSSIEU. Comme PALISOT DE BEAUVOIS s'y était attendu, son 67 1 Essai d'une nouvelle Agrostographie, ou nou-veaux genres des graminées 1 vol. in-4°. et in-8°., de lxxiv et 182 pag. avec 25 planches, représentant les ca-ractères de tous les genres Paris, 1812. Les premières ébauches de cet ouvrage avaient été communiquées à l'Ins-titut au mois de septembre 1809.
L'ordre adopté tient à-la-fois à celui de LINNÉ et à celui de M. DE JUSSIEU.
L'ordre adopté tient à-la-fois à celui de LINNÉ et à celui de M. DE JUSSIEU.
L'ordre adopté tient à-la-fois à celui de LINNÉ et à celui de M. DE JUSSIEU.
L'ordre adopté tient à-la-fois à celui de LINNÉ et à celui de M. DE JUSSIEU.
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VIE DE L'ABBE NICOLLE 13 rèté aussitôt il tombe percé de coups, de sabre. Les nobles hommes qui l'accompagnaient sont massacrés à leur tour, coupables du crime de résistance à l'État, qui voulait leurs biens. Pendant que, triste de ces lamentables catastrophés, le jeune abbé cherchait à Rouie une diversion forte à ses pensées, une lettre du comte de Choiseul vint l'ar-racher à ses préoccupations douloureuses elle l'ap-pelait à Constantinople avec son élève, et l'itinéraire du voyage y était tracé. L'ambassadeur voulait qu'ils visitassent la Grèce. Le voyage était beau il devait plaire à l'ardente imagi-nation du jeune précepteur mais il était périlleux dans un temps où le danger naissait partout et presque à chaque pas. De nobles amis, exilés comme lui, s'effor-cent de le retenir sous le beau ciel de l'Italie. Le comte Durfort de Chastellux s'en fait l'interprète. Sa lettre est de 1792. Je vous sais bon gré, cher monsieur l'abbé, de me donner de vos nouvelles et de celles de votre élève, Ce cher enfant manque à notre petite société, et, si ce n'était battre un homme à terre, je vous repro-cherais son absence et la vôtre. Il est certain que, sans mon respect pour votre religion à suivre les moindres désirs de ses parents j'aurais cherché à vous détourner de votre résolution. Sous aucun râp-port, ce départ ne peut vous procurer la tranquillité et les ressources que vous trouvez ici. J'en suis si
VIE DE L'ABBE NICOLLE 13 rèté aussitôt il tombe percé de coups, de sabre. Les nobles hommes qui l'accompagnaient sont massacrés à leur tour, coupables du crime de résistance à l'État, qui voulait leurs biens. Pendant que, triste de ces lamentables catastrophés, le jeune abbé cherchait à Rouie une diversion forte à ses pensées, une lettre du comte de Choiseul vint l'ar-racher à ses préoccupations douloureuses elle l'ap-pelait à Constantinople avec son élève, et l'itinéraire du voyage y était tracé. L'ambassadeur voulait qu'ils visitassent la Grèce. Le voyage était beau il devait plaire à l'ardente imagi-nation du jeune précepteur mais il était périlleux dans un temps où le danger naissait partout et presque à chaque pas. De nobles amis, exilés comme lui, s'effor-cent de le retenir sous le beau ciel de l'Italie. Le comte Durfort de Chastellux s'en fait l'interprète. Sa lettre est de 1792. Je vous sais bon gré, cher monsieur l'abbé, de me donner de vos nouvelles et de celles de votre élève, Ce cher enfant manque à notre petite société, et, si ce n'était battre un homme à terre, je vous repro-@cherais son absence et la vôtre. Il est certain que, sans mon respect pour votre religion à suivre les moindres désirs de ses parents j'aurais cherché à vous détourner de votre résolution. Sous aucun râp-@port, ce départ ne peut vous procurer la tranquillité et les ressources que vous trouvez ici. J'en suis si
VIE DE L'ABBE NICOLLE 13 rèté aussitôt il tombe percé de coups@ de sabre. Les nobles hommes qui l'accompagnaient sont massacrés à leur tour, coupables du crime de résistance à l'État, qui voulait leurs biens. Pendant que, triste de ces lamentables catastrophes, le jeune abbé cherchait à Ro@me une diversion forte à ses pensées, une lettre du comte de Choiseul vint l'ar-racher à ses préoccupations douloureuses elle l'ap-pelait à Constantinople avec son élève, et l'itinéraire du voyage y était tracé. L'ambassadeur voulait qu'ils visitassent la Grèce. Le voyage était beau il devait plaire à l'ardente imagi-nation du jeune précepteur mais il était périlleux dans un temps où le danger naissait partout et presque à chaque pas. De nobles amis, exilés comme lui, s'effor-cent de le retenir sous le beau ciel de l'Italie. Le comte Durfort de Chastellux s'en fait l'interprète. Sa lettre est de 1792. Je vous sais bon gré, cher monsieur l'abbé, de me donner de vos nouvelles et de celles de votre élève, Ce cher enfant manque à notre petite société, et, si ce n'était battre un homme à terre, je vous repro- cherais son absence et la vôtre. Il est certain que, sans mon respect pour votre religion à suivre les moindres désirs de ses parents j'aurais cherché à vous détourner de votre résolution. Sous aucun rap- port, ce départ ne peut vous procurer la tranquillité et les ressources que vous trouvez ici. J'en suis si
VIE DE L'ABBE NICOLLE 13 rèté aussitôt il tombe percé de coups, de sabre.
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VIE DE L'ABBE NICOLLE 13 rèté aussitôt il tombe percé de coups, de sabre.
VIE DE L'ABBE NICOLLE 13 rèté aussitôt il tombe percé de coups de sabre.
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CE qu'on PEUT VOIR DANS une ÎIue. 63 d'ombres au lien du rire franc et naïf qui s'échappait si vo-- lontiers de ses lèvres, on y voyait errer un souvenir mélan-colique et presque contraint. D'égal qu'il était, son caractère avait tourné au caprice tantôt elle parlait jusqu'à l'intempé-Tance, tantôt elle se renfermait dans un silence obstiné, comme si, repliée sur elle-même, elle eût écouté avec effroi les révélations de son coeur. Mais ce changement visible chez la jeune femme n'était rien auprès de celui qui survint dans la santé et dans l'état de son père. Depuis plusieurs années, le vieux comte luttait contre le poids de l'âge et un mal invétéré. Pour y résister si longtemps, il n'avait pas fallu moins que la solidité -de sa constitution, un régime rigoureusement suivi, la vie et l'air des champs, toujours si salutaires, les tendres attentions de eeux qui l'entouraient enfin l'absence de toute émotion trop vive. -Son existence était un de ces phénomènes qui étonnent l'art humain et attestent la puissance de la volonté. Il en avait la conscience il se sentait condamné, il comptait ses jours, presque ses heures. Et pourtant il avait tant de goût à la vie, il lui en coûtait tant de quitter sa fille avant que son sort ne fût assuré, qu'il avait réussi jusque-là à se maintenir au nombre des vivants, contre les lois ordinaires de la na-ture et malgré les arrêts unanimes des médecins. L'aventure de la plage précipita la crise ce fut la goutte d'eau dans un verre déjà plein. Le danger que Clémence avait couru n'était pas une de ces épreuves que le vieillard pût supporter impunément il en fut frappé dans les derniers ressorts de la vie. Dès ce jour il déclina avec rapidité, et bien des signes annoncèrent une séparation prochaine. La tête, qui était restée saine pendant que les autres organes s'altéraient, commença à recevoir quelques atteintes. La mé-moire faiblit, la sensibilité s'émoussa il y eut décadence dans les facultés comme dans les forces. Un sentiment seul semblait survivre à cette décomposition c'était l'amour de son enfant et le regret de la quitter. Plus d'une fois une larme furtive mouilla les paupières du vieillard quand il en-tendait la voix de Clémence. Si elle était près de lui, il ne la perdait pas de vue et semblait prendre intérêt à ses moindres mouvements. On eût dit qu'un secret instinct l'éclairait sur
CE qu'on PEUT VOIR DANS une ÎIue. 63 d'ombres au lien du rire franc et naïf qui s'échappait si vo-- lontiers de ses lèvres, on y voyait errer un souvenir mélan-colique et presque contraint. D'égal qu'il était, son caractère avait tourné au caprice tantôt elle parlait jusqu'à l'intempé-Tance, tantôt elle se renfermait dans un silence obstiné, comme si, repliée sur elle-même, elle eût écouté avec effroi les révélations de son coeur. Mais ce changement visible chez la jeune femme n'était rien auprès de celui qui survint dans la santé et dans l'état de son père. Depuis plusieurs années, le vieux comte luttait contre le poids de l'âge et un mal invétéré. Pour y résister si longtemps, il n'avait pas fallu moins que la solidité -de sa constitution, un régime rigoureusement suivi, la vie et l'air des champs, toujours si salutaires, les tendres attentions de eeux qui l'entouraient@ enfin l'absence de toute émotion trop vive. -Son existence était un de ces phénomènes qui étonnent l'art humain et attestent la puissance de la volonté. Il en avait la conscience il se sentait condamné, il comptait ses jours, presque ses heures. Et pourtant il avait tant de goût à la vie, il lui en coûtait tant de quitter sa fille avant que son sort ne fût assuré, qu'il avait réussi jusque-là à se maintenir au nombre des vivants, contre les lois ordinaires de la na-ture et malgré les arrêts unanimes des médecins. L'aventure de la plage précipita la crise ce fut la goutte d'eau dans un verre déjà plein. Le danger que Clémence avait couru n'était pas une de ces épreuves que le vieillard pût supporter impunément il en fut frappé dans les derniers ressorts de la vie. Dès ce jour il déclina avec rapidité, et bien des signes annoncèrent une séparation prochaine. La tête, qui était restée saine pendant que les autres organes s'altéraient, commença à recevoir quelques atteintes. La mé-moire faiblit, la sensibilité s'émoussa il y eut décadence dans les facultés comme dans les forces. Un sentiment seul semblait survivre à cette décomposition c'était l'amour de son enfant et le regret de la quitter. Plus d'une fois une larme furtive mouilla les paupières du vieillard quand il en-tendait la voix de Clémence. Si elle était près de lui, il ne la perdait pas de vue et semblait prendre intérêt à ses moindres mouvements. On eût dit qu'un secret instinct l'éclairait sur
CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE @RUE. 63 d'ombres au lieu du rire franc et naïf qui s'échappait si vo-@@lontiers de ses lèvres, on y voyait errer un souvenir mélan-colique et presque contraint. D'égal qu'il était, son caractère avait tourné au caprice tantôt elle parlait jusqu'à l'intempé-rance, tantôt elle se renfermait dans un silence obstiné, comme si, repliée sur elle-même, elle eût écouté avec effroi les révélations de son coeur. Mais ce changement visible chez la jeune femme n'était rien auprès de celui qui survint dans la santé et dans l'état de son père. Depuis plusieurs années, le vieux comte luttait contre le poids de l'âge et un mal invétéré. Pour y résister si longtemps, il n'avait pas fallu moins que la solidité @de sa constitution, un régime rigoureusement suivi, la vie et l'air des champs, toujours si salutaires, les tendres attentions de ceux qui l'entouraient, enfin l'absence de toute émotion trop vive. @Son existence était un de ces phénomènes qui étonnent l'art humain et attestent la puissance de la volonté. Il en avait la conscience il se sentait condamné, il comptait ses jours, presque ses heures. Et pourtant il avait tant de goût à la vie, il lui en coûtait tant de quitter sa fille avant que son sort ne fût assuré, qu'il avait réussi jusque-là à se maintenir au nombre des vivants, contre les lois ordinaires de la na-ture et malgré les arrêts unanimes des médecins. L'aventure de la plage précipita la crise ce fut la goutte d'eau dans un verre déjà plein. Le danger que Clémence avait couru n'était pas une de ces épreuves que le vieillard pût supporter impunément il en fut frappé dans les derniers ressorts de la vie. Dès ce jour il déclina avec rapidité, et bien des signes annoncèrent une séparation prochaine. La tête, qui était restée saine pendant que les autres organes s'altéraient, commença à recevoir quelques atteintes. La mé-moire faiblit, la sensibilité s'émoussa il y eut décadence dans les facultés comme dans les forces. Un sentiment seul semblait survivre à cette décomposition c'était l'amour de son enfant et le regret de la quitter. Plus d'une fois une larme furtive mouilla les paupières du vieillard quand il en-tendait la voix de Clémence. Si elle était près de lui, il ne la perdait pas de vue et semblait prendre intérêt à ses moindres mouvements. On eût dit qu'un secret instinct l'éclairait sur
D'égal qu'il était, son caractère avait tourné au caprice tantôt elle parlait jusqu'à l'intempé-Tance, tantôt elle se renfermait dans un silence obstiné, comme si, repliée sur elle-même, elle eût écouté avec effroi les révélations de son coeur.
D'égal qu'il était, son caractère avait tourné au caprice tantôt elle parlait jusqu'à l'intempé-rance, tantôt elle se renfermait dans un silence obstiné, comme si, repliée sur elle-même, elle eût écouté avec effroi les révélations de son coeur.
D'égal qu'il était, son caractère avait tourné au caprice tantôt elle parlait jusqu'à l'intempé-Tance, tantôt elle se renfermait dans un silence obstiné, comme si, repliée sur elle-même, elle eût écouté avec effroi les révélations de son coeur.
D'égal qu'il était, son caractère avait tourné au caprice tantôt elle parlait jusqu'à l'intempé-rance, tantôt elle se renfermait dans un silence obstiné, comme si, repliée sur elle-même, elle eût écouté avec effroi les révélations de son coeur.
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176 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. VIII Cette station si étrangère aux habitudes de Ludovic n'avait pas eu lieu sans porter atteinte à son calme ordinaire. Mel-chior l'avait si bien soigné, que le nouveau licencié s'en ressentait. Cependant, au milieu des fumées du cerveau, survivait une pensée dominante et dont pour rien au monde il ne se fût départi. Il avait promis à Marguerite d'aller lui rendre compte des résultats de son examen. êlie l'attendait, elle comptait les minutes, et, dans quelque état qu'il se trou-vât, il fallait qu'il se rendit chez -elle. Ce calcul de Ludovic était aussi celui de Melchior même dans ses écarts, celui-ci -avait l'avantage de se posséder et de rester maître de lui-même. Personne ne supportait avec plus d'aisance le choc des spiritueux à force d'accroître les doses, il en était arrivé avec eux à cet état de familiarité où se trouvait Mithridate vis-à-vis des poisons. La bière et lui, à force de se connaître, avaient fini par faire bon ménage, et il pouvait en loger des quantités indéterminées sans aucune espèce d'inconvénient. Il avait donc l'esprit libre et la tète saine, quand il sortit de l'estaminet, tandis que Ludovic avait la vue trouble et sentait ses jambes fléchir. Or, dans cette situation, tout l'avantage reste à celui qui conserve le plus de sang-froid. - Voici mon bras, dit Melchior quand ils furent arrivés sur le seuil du café. Ludovic éprouvait un combat intérieur et manifestait une répugnance évidente. Peut-être se souvenait-il vaguement de l'engagement qu'il avait pris et craignait-il d'être vu en com-pagnie du vétéran. Aussi, loin de se rendre à l'invitation, essaya-t-il de fausser compagnie et de poursuine seul son che-min. Mais l'entreprise n'était point aisée. Au contact de l'air extérieur, les troubles de l'organisation avaient empiré, et la marche était peu régulière. Melchior s'en aperçut, et un sourire de démon effleura ses lèvres il n'avait pas manqué son but.
176 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. VIII Cette station si étrangère aux habitudes de Ludovic n'avait pas eu lieu sans porter atteinte à son calme ordinaire. Mel-chior l'avait si bien soigné, que le nouveau licencié s'en ressentait. Cependant, au milieu des fumées du cerveau, survivait une pensée dominante et dont pour rien au monde il ne se fût départi. Il avait promis à Marguerite d'aller lui rendre compte des résultats de son examen. êlie l'attendait, elle comptait les minutes, et, dans quelque état qu'il se trou-vât, il fallait qu'il se rendit chez -elle. Ce calcul de Ludovic était aussi celui de Melchior même dans ses écarts, celui-ci -avait l'avantage de se posséder et de rester maître de lui-même. Personne ne supportait avec plus d'aisance le choc des spiritueux à force d'accroître les doses, il en était arrivé avec eux à cet état de familiarité où se trouvait Mithridate vis-à-vis des poisons. La bière et lui, à force de se connaître, avaient fini par faire bon ménage, et il pouvait en loger des quantités indéterminées sans aucune espèce d'inconvénient. Il avait donc l'esprit libre et la tète saine, quand il sortit de l'estaminet, tandis que Ludovic avait la vue trouble et sentait ses jambes fléchir. Or, dans cette situation, tout l'avantage reste à celui qui conserve le plus de sang-froid. - Voici mon bras, dit Melchior quand ils furent arrivés sur le seuil du café. Ludovic éprouvait un combat intérieur et manifestait une répugnance évidente. Peut-être se souvenait-il vaguement de l'engagement qu'il avait pris et craignait-il d'être vu en com-pagnie du vétéran. Aussi, loin de se rendre à l'invitation, essaya-t-il de fausser compagnie et de poursui@ne seul son che-min. Mais l'entreprise n'était point aisée. Au contact de l'air extérieur, les troubles de l'organisation avaient empiré, et la marche était peu régulière. Melchior s'en aperçut, et un sourire de démon effleura ses lèvres il n'avait pas manqué son but.
176 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. VIII Cette station si étrangère aux habitudes de Ludovic n'avait pas eu lieu sans porter atteinte à son calme ordinaire. Mel-chior l'avait si bien soigné, que le nouveau licencié s'en ressentait. Cependant, au milieu des fumées du cerveau, survivait une pensée dominante et dont pour rien au monde il ne se fût départi. Il avait promis à Marguerite d'aller lui rendre compte des résultats de son examen. Elle l'attendait, elle comptait les minutes, et, dans quelque état qu'il se trou-vât, il fallait qu'il se rendit chez @elle. Ce calcul de Ludovic était aussi celui de Melchior même dans ses écarts, celui-ci @avait l'avantage de se posséder et de rester maître de lui-même. Personne ne supportait avec plus d'aisance le choc des spiritueux à force d'accroitre les doses, il en était arrivé avec eux à cet état de familiarité où se trouvait Mithridate vis-à-vis des poisons. La bière et lui, à force de se connaître, avaient fini par faire bon ménage, et il pouvait en loger des quantités indéterminées sans aucune espèce d'inconvénient. Il avait donc l'esprit libre et la tête saine, quand il sortit de l'estaminet, tandis que Ludovic avait la vue trouble et sentait ses jambes fléchir. Or, dans cette situation, tout l'avantage reste à celui qui conserve le plus de sang-froid. -@Voici mon bras, dit Melchior quand ils furent arrivés sur le seuil du café. Ludovic éprouvait un combat intérieur et manifestait une répugnance évidente. Peut-être se souvenait-il vaguement de l'engagement qu'il avait pris et craignait-il d'être vu en com-pagnie du vétéran. Aussi, loin de se rendre à l'invitation, essaya-t-il de fausser compagnie et de poursuivre seul son che-min. Mais l'entreprise n'était point aisée. Au contact de l'air extérieur, les troubles de l'organisation avaient empiré, et la marche était peu régulière. Melchior s'en aperçut, et un sourire de démon effleura ses lèvres il n'avait pas manqué son but.
Ce calcul de Ludovic était aussi celui de Melchior même dans ses écarts, celui-ci -avait l'avantage de se posséder et de rester maître de lui-même.
Ce calcul de Ludovic était aussi celui de Melchior même dans ses écarts, celui-ci avait l'avantage de se posséder et de rester maître de lui-même.@
Ce calcul de Ludovic était aussi celui de Melchior même dans ses écarts, celui-ci -avait l'avantage de se posséder et de rester maître de lui-même.
Ce calcul de Ludovic était aussi celui de Melchior même dans ses écarts, celui-ci avait l'avantage de se posséder et de rester maître de lui-même.
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76 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. circonstance frappa Gaston, un jour qu'il rôdait sur les lieux, en quête d'informations un peu au hasard et en se fiant à son étoile. Les vents avaient soufflé la veille avec une grande violence et ouvert de larges éclaircies au milieu des arbres dépouillés. Çà et là des vides s'étaient faits, et à travers ces vides, il voyait se dessiner les façades de Beaupré et distin-guait nettement les appartements de la comtesse. Que l'au-tomne achevât son oeuvre, et, de la route à ce point du châ-feau, il y aurait un rapprochement possible pour les yeux perçants de la jeunesse. - -A l'instant même, Gaston fit ce calcul. Il avait trouvé ce qu'il cherchait, un champ d'observations qui lui fut acces-sible, sans qu'on en prît ombrage dans aucun cas. Le chemin départemental était un terrain neutre où sa présence aurait toujours, si on l'y voyait, une explication naturelle. Il con-duisait à Yalmont, à Fécamp, à Cany, à Ourville, à Vitte-fleur, partout où l'appelaient ses distractions ou ses affaires. On lui connaissait de ce côté des métairies, des champs, des pacages, des moulins, et il était naturel qu'il y donnât le coup d'oeil du maître. Voilà pour les apparences quant au -reste, Gaston s'en remettait au dieu des amours sincères il n'avait point de plan, mais seulement l'espoir vague qu'une occasion se présenterait il ne voulait pas forcer la destinée, il en attendrait les arrêts. Qui le sait? Clémence aurait un de ces mystérieux avertissements, si habituels aux âmes tou-chée elle saurait qu'il est là, qu'il y est pour elle, à son intention, et avec l'ardent désir de recueillir sur son passage un geste, un regard, le plus furtif et le plus léger témoi- -gnage d'affection. A peine cet espoir fut-il entré dans l'esprit de Gaston, qu'il se sentit renaître. Dès le lendemain, il montait à cheval et suivait lentement l'itinéraire qu'il s'était tracé. Jusqu'aux approches de Beaupré, il rendit la main à sa monture et brûla le chemin arriva sur les lieux, il prit le pas de manière à rester, en vue le plus de temps possible et à mettre de son côté autant de chances qu'il le pourrait. Ces chances étaient, hélas ! bien petites dix minutes à peine, en gardant l'allure la plus modérée. Le succès dépendait de ce moment fugitif. Il fallait que le hasard amenât Clémence à sa croisée, qu'elle jetât les yeux de son côté, qu'elle l'aperçût, le reconnût, et,
76 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. circonstance frappa Gaston, un jour qu'il rôdait sur les lieux, en quête d'informations un peu au hasard et en se fiant à son étoile. Les vents avaient soufflé la veille avec une grande violence et ouvert de larges éclaircies au milieu des arbres dépouillés. Çà et là des vides s'étaient faits, et à travers ces vides, il voyait se dessiner les façades de Beaupré et distin-guait nettement les appartements de la comtesse. Que l'au-tomne achevât son oeuvre, et, de la route à ce point du châ-feau, il y aurait un rapprochement possible pour les yeux perçants de la jeunesse. - -A l'instant même, Gaston fit ce calcul. Il avait trouvé ce qu'il cherchait, un champ d'observations qui lui fut acces-sible, sans qu'on en prît ombrage dans aucun cas. Le chemin départemental était un terrain neutre où sa présence aurait toujours, si on l'y voyait, une explication naturelle. Il con-duisait à Yalmont, à Fécamp, à Cany, à Ourville, à Vitte-fleur, partout où l'appelaient ses distractions ou ses affaires. On lui connaissait de ce côté des métairies, des champs, des pacages, des moulins, et il était naturel qu'il y donnât le coup d'oeil du maître. Voilà pour les apparences quant au -reste, Gaston s'en remettait au dieu des amours sincères il n'avait point de plan, mais seulement l'espoir vague qu'une occasion se présenterait il ne voulait pas forcer la destinée, il en attendrait les arrêts. Qui le sait? Clémence aurait un de ces mystérieux avertissements, si habituels aux âmes tou-chée@ elle saurait qu'il est là, qu'il y est pour elle, à son intention, et avec l'ardent désir de recueillir sur son passage un geste, un regard, le plus furtif et le plus léger témoi- -gnage d'affection. A peine cet espoir fut-il entré dans l'esprit de Gaston, qu'il se sentit renaître. Dès le lendemain, il montait à cheval et suivait lentement l'itinéraire qu'il s'était tracé. Jusqu'aux approches de Beaupré, il rendit la main à sa monture et brûla le chemin arriva sur les lieux, il prit le pas de manière à rester, en vue le plus de temps possible et à mettre de son côté autant de chances qu'il le pourrait. Ces chances étaient, hélas ! bien petites dix minutes à peine, en gardant l'allure la plus modérée. Le succès dépendait de ce moment fugitif. Il fallait que le hasard amenât Clémence à sa croisée, qu'elle jetât les yeux de son côté, qu'elle l'aperçût, le reconnût, et,
76 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. circonstance frappa Gaston, un jour qu'il rôdait sur les lieux, en quête d'informations un peu au hasard et en se fiant à son étoile. Les vents avaient soufflé la veille avec une grande violence et ouvert de larges éclaircies au milieu des arbres dépouillés. Ca et là des vides s'étaient faits, et à travers ces vides, il voyait se dessiner les façades de Beaupré et distin-guait nettement les appartements de la comtesse. Que l'au-tomne achevât son oeuvre, et, de la route à ce point du châ-teau, il y aurait un rapprochement possible pour les yeux perçants de la jeunesse. @@@A l'instant même, Gaston fit ce calcul. Il avait trouvé ce qu'il cherchait, un champ d'observations qui lui fût acces-sible, sans qu'on en prît ombrage dans aucun cas. Le chemin départemental était un terrain neutre où sa présence aurait toujours, si on l'y voyait, une explication naturelle. Il con-duisait à Valmont, à Fécamp, à Cany, à Ourville, à Vitte-fleur, partout où l'appelaient ses distractions ou ses affaires. On lui connaissait de ce côté des métairies, des champs, des pacages, des moulins, et il était naturel qu'il y donnât le coup d'oeil du maître. Voilà pour les apparences quant au @reste, Gaston s'en remettait au dieu des amours sincères il n'avait point de plan, mais seulement l'espoir vague qu'une occasion se présenterait il ne voulait pas forcer la destinée, il en attendrait les arrêts. Qui le sait? Clémence aurait un de ces mystérieux avertissements, si habituels aux âmes tou-chées elle saurait qu'il est là, qu'il y est pour elle, à son intention, et avec l'ardent désir de recueillir sur son passage un geste, un regard, le plus furtif et le plus léger témoi-@@gnage d'affection. A peine cet espoir fut-il entré dans l'esprit de Gaston, qu'il se sentit renaître. Dès le lendemain, il montait à cheval et suivait lentement l'itinéraire qu'il s'était tracé. Jusqu'aux approches de Beaupré, il rendit la main à sa monture et brûla le chemin arrivé sur les lieux, il prit le pas de manière à rester@ en vue le plus de temps possible et à mettre de son côté autant de chances qu'il le pourrait. Ces chances étaient, hélas ! bien petites dix minutes à peine, en gardant l'allure la plus modérée. Le succès dépendait de ce moment fugitif. Il fallait que le hasard amenât Clémence à sa croisée, qu'elle jetât les yeux de son côté, qu'elle l'aperçût, le reconnût, et,
Il con-duisait à Yalmont, à Fécamp, à Cany, à Ourville, à Vitte-fleur, partout où l'appelaient ses distractions ou ses affaires.
Il con-duisait à Valmont, à Fécamp, à Cany, à Ourville, à Vitte-fleur, partout où l'appelaient ses distractions ou ses affaires.
Il con-duisait à Yalmont, à Fécamp, à Cany, à Ourville, à Vitte-fleur, partout où l'appelaient ses distractions ou ses affaires.
Il con-duisait à Valmont, à Fécamp, à Cany, à Ourville, à Vitte-fleur, partout où l'appelaient ses distractions ou ses affaires.
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-110 -lettre. Les uns disent qu'elle était écrite par M. le duc de Courlande d'autres, par M. de la Ché-tardie A l'égard du paquet qui vous est adressé je vous prie de le remettre à Madame sans nom, ni autre désignation. M. Amelot fut fort embarrassé, ne devinant pas pour qui était ce paquet. Était-il pour Mesdames de France? Après le conseil il en parla au roi devant les autres mi-nistres tous furent aussi intrigués que lui. M. de Maurepas, secrétaire d'État dit Mais ce pourrait être pour Madame de Mailly qui connaissant M. de la Chétardie, lui aura donné quelque commis-sion il faudra s'éclaircir sur ce fait. Le soir à son petit souper, le roi avec ses seigneurs et Ma-dame de Mailly la railla sur ce qu'elle recevait des présents des Cours étrangères sans rien en dire Madame de Mailly qui se fait un point d'honneur de ne demander aucune grâce ni pour elle, ni pour qui que ce soit, se sentit piquée de la raillerie, elle prit son sérieux et répondit au roi qu'elle ne recevait de présents de personne et qu'elle n'était ni la femme, ni la fille de ses mi-nistres. Disant cela elle tomba sur mesdames de Maurepas, Amelot, Fulvy, belle-soeur du contrô-leur général elle dit, entre autres, que celle-ci avait un pot de vin sur toutes les marchandises de la Compagnie des Indes. La scène devint grave,
-110 -lettre. Les uns disent qu'elle était écrite par M. le duc de Courlande d'autres, par M. de la Ché-tardie A l'égard du paquet qui vous est adressé je vous prie de le remettre à Madame sans nom, ni autre désignation. M. Amelot fut fort embarrassé, ne devinant pas pour qui était ce paquet. Était-il pour Mesdames de France? Après le conseil il en parla au roi devant les autres mi-nistres tous furent aussi intrigués que lui. M. de Maurepas, secrétaire d'État dit Mais ce pourrait être pour Madame de Mailly qui connaissant M. de la Chétardie, lui aura donné quelque commis-sion il faudra s'éclaircir sur ce fait. Le soir à son petit souper, le roi avec ses seigneurs et Ma-dame de Mailly la railla sur ce qu'elle recevait des présents des Cours étrangères sans rien en dire Madame de Mailly qui se fait un point d'honneur de ne demander aucune grâce ni pour elle, ni pour qui que ce soit, se sentit piquée de la raillerie, elle prit son sérieux et répondit au roi qu'elle ne recevait de présents de personne et qu'elle n'était ni la femme, ni la fille de ses mi-nistres. Disant cela elle tomba sur mesdames de Maurepas, Amelot, Fulvy, belle-soeur du contrô-leur général elle dit, entre autres, que celle-ci avait un pot de vin sur toutes les marchandises de la Compagnie des Indes. La scène devint grave,
-110 -lettre. Les uns disent qu'elle était écrite par M. le duc de Courlande d'autres, par M. de la Che-tardie A l'égard du paquet qui vous est adressé je vous prie de le remettre à Madame sans nom, ni autre désignation. M. Amelot fut fort embarrassé, ne devinant pas pour qui était ce paquet. Était-il pour Mesdames de France? Après le conseil il en parla au roi devant les autres mi-nistres tous furent aussi intrigués que lui. M. de Maurepas, secrétaire d'État dit Mais ce pourrait être pour Madame de Mailly qui connaissant M. de la Chétardie, lui aura donné quelque commis-sion il faudra s'éclaircir sur ce fait. Le soir à son petit souper, le roi avec ses seigneurs et Ma-dame de Mailly la railla sur ce qu'elle recevait des présents des Cours étrangères sans rien en dire Madame de Mailly qui se fait un point d'honneur de ne demander aucune grâce ni pour elle, ni pour qui que ce soit, se sentit piquée de la raillerie, elle prit son sérieux et répondit au roi qu'elle ne recevait de présents de personne et qu'elle n'était ni la femme, ni la fille de ses mi-nistres. Disant cela elle tomba sur mesdames de Maurepas, Amelot, Fulvy, belle-soeur du contrô-leur général elle dit, entre autres, que celle-ci avait un pot de vin sur toutes les marchandises de la Compagnie des Indes. La scène devint grave,
Après le conseil il en parla au roi devant les autres mi-nistres tous furent aussi intrigués que lui.
Après le conseil il en parla au roi devant les autres mi-nistres tous furent aussi intrigués que lui.
Après le conseil il en parla au roi devant les autres mi-nistres tous furent aussi intrigués que lui.
Après le conseil il en parla au roi devant les autres mi-nistres tous furent aussi intrigués que lui.
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108 L'ART DE MAGNÉTISER Je traitais à cette époque une dame, dont le somnambu-lisme était arrivé à un degré de lucidité fort remarquable. Je lui demandai si, sans aucun autre indice que le numéro de la maison et le nom de la rue, elle pourrait voir un malade que je ne connaissais pas, que je n'avais jamais vu, et sur lequel je désirais avoir son avis. Elle me répondit que cela se pouvait, et immédiatement elle se transporta vers l'endroit indiqué, m'apprit que ce malade habitait au rez-de-chaussée, qu'elle voyait un monsieur dans une chambre faisant suite à un salon. Elle me dépeignit parfaitement ce malade, me dit qu'il avait une plaie horrible au côté gauche de la poi-trine, et témoigna un aiIeux dégoût de ce qu'elle voyait tout cela était exact, et, d'après ce que je sus depuis, son dégoût se comprend, car ce malheureux malade était atteint d'un cancer . Tout à coup la somnambule bondit et s'écria Mais il y a du remède que ce monsieur aille voir les sauvages, ils le guériront. - Comment ! lui dis-je, vous voulez qu'il aille en Améri-que? que signifie cette plaisanterie ? - Mais, répondit-elle, je ne parle pas d'Amérique, je parle des sauvages qui sont ici les Indiens O-Gibwas se trouvaient en ce moment à Paris . - Il y en a un grand, continua-t-elle, nez aquilin, les yeux très étincelants il se tient fort droit, un des plus àgés il n'est pas médecin, mais il sait. Remarquez que ie vous rapporte ici exactement les paro-les de la somnambule, c'est-à-dire des phrases décousues, sans suite, et c'est là le défaut des somnambules. Elles vont pour ainsi dire par saccades, sautant des pieds à la tête voyant à la fois toutes les parties du corps, et disant comme elles voient. Après qu'elle eut dépeint cet homme, j'insistai afin de connaître le remède, et voici ce qu'elle nous dit - Il y a le suc de trois plantes - lui seul peut les indiquer - l'une est une plante grasse - elle se trouve dans les savanes la deuxième est comme de l'herbe simple, mais plus large et dentelée sur les côtés elle se trouve dans les
108 L'ART DE MAGNÉTISER Je traitais à cette époque une dame, dont le somnambu-lisme était arrivé à un degré de lucidité fort remarquable. Je lui demandai si, sans aucun autre indice que le numéro de la maison et le nom de la rue, elle pourrait voir un malade que je ne connaissais pas, que je n'avais jamais vu, et sur lequel je désirais avoir son avis. Elle me répondit que cela se pouvait, et immédiatement elle se transporta vers l'endroit indiqué, m'apprit que ce malade habitait au rez-de-chaussée, qu'elle voyait un monsieur dans une chambre faisant suite à un salon. Elle me dépeignit parfaitement ce malade, me dit qu'il avait une plaie horrible au côté gauche de la poi-trine, et témoigna un aiIeux dégoût de ce qu'elle voyait tout cela était exact, et, d'après ce que je sus depuis, son dégoût se comprend, car ce malheureux malade était atteint d'un cancer . Tout à coup la somnambule bondit et s'écria Mais il y a du remède que ce monsieur aille voir les sauvages, ils le guériront. - Comment ! lui dis-je, vous voulez qu'il aille en Améri-que? que signifie cette plaisanterie ? - Mais, répondit-elle, je ne parle pas d'Amérique, je parle des sauvages qui sont ici les Indiens O-Gibwas se trouvaient en ce moment à Paris . - Il y en a un grand, continua-t-elle, nez aquilin, les yeux très étincelants il se tient fort droit, un des plus àgés il n'est pas médecin, mais il sait. Remarquez que ie vous rapporte ici exactement les paro-les de la somnambule, c'est-à-dire des phrases décousues, sans suite, et c'est là le défaut des somnambules. Elles vont pour ainsi dire par saccades, sautant des pieds à la tête voyant à la fois toutes les parties du corps, et disant comme elles voient. Après qu'elle eut dépeint cet homme, j'insistai afin de connaître le remède, et voici ce qu'elle nous dit - Il y a le suc de trois plantes - lui seul peut les indiquer - l'une est une plante grasse - elle se trouve dans les savanes la deuxième est comme de l'herbe simple, mais plus large et dentelée sur les côtés elle se trouve dans les
108 L'ART DE MAGNÉTISER Je traitais à cette époque une dame, dont le somnambu-lisme était arrivé à un degré de lucidité fort remarquable. Je lui demandai si, sans aucun autre indice que le numéro de la maison et le nom de la rue, elle pourrait voir un malade que je ne connaissais pas, que je n'avais jamais vu, et sur lequel je désirais avoir son avis. Elle me répondit que cela se pouvait, et immédiatement elle se transporta vers l'endroit indiqué, m'apprit que ce malade habitait au rez-de-chaussée, qu'elle voyait un monsieur dans une chambre faisant suite à un salon. Elle me dépeignit parfaitement ce malade, me dit qu'il avait une plaie horrible au côté gauche de la poi-trine, et témoigna un affeux dégoût de ce qu'elle voyait tout cela était exact, et, d'après ce que je sus depuis, son dégoût se comprend, car ce malheureux malade était atteint d'un cancer . Tout à coup la somnambule bondit et s'écria Mais il y a du remède que ce monsieur aille voir les sauvages, ils le guériront. -@Comment@! lui dis-je, vous voulez qu'il aille en Améri-que? que signifie cette plaisanterie ? -@Mais, répondit-elle, je ne parle pas d'Amérique, je parle des sauvages qui sont ici les Indiens O-Gibwas se trouvaient en ce moment à Paris . -@Il y en a un grand, continua-t-elle, nez aquilin, les yeux très étincelants il se tient fort droit, un des plus âgés il n'est pas médecin, mais il sait. Remarquez que je vous rapporte ici exactement les paro-les de la somnambule, c'est-à-dire des phrases décousues, sans suite, et c'est là le défaut des somnambules. Elles vont pour ainsi dire par saccades, sautant des pieds à la tête voyant à la fois toutes les parties du corps, et disant comme elles voient. Après qu'elle eut dépeint cet homme, j'insistai afin de connaître le remède, et voici ce qu'elle nous dit -@Il y a le suc de trois plantes -@lui seul peut les indiquer -@l'une est une plante grasse -@elle se trouve dans les savanes la deuxième est comme de l'herbe simple, mais plus large et dentelée sur les côtés elle se trouve dans les
Elle me répondit que cela se pouvait, et immédiatement elle se transporta vers l'endroit indiqué, m'apprit que ce malade habitait au rez-de-chaussée, qu'elle voyait un monsieur dans une chambre faisant suite à un salon.
Elle me répondit que cela se pouvait, et immédiatement elle se transporta vers l'endroit indiqué, m'apprit que ce malade habitait au rez-de-chaussée, qu'elle voyait un monsieur dans une chambre faisant suite à un salon.
Elle me répondit que cela se pouvait, et immédiatement elle se transporta vers l'endroit indiqué, m'apprit que ce malade habitait au rez-de-chaussée, qu'elle voyait un monsieur dans une chambre faisant suite à un salon.
Elle me répondit que cela se pouvait, et immédiatement elle se transporta vers l'endroit indiqué, m'apprit que ce malade habitait au rez-de-chaussée, qu'elle voyait un monsieur dans une chambre faisant suite à un salon.
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