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+ Le terme de gravure désigne l'ensemble des techniques artistiques, artisanales ou industrielles qui utilisent l’incision ou le creusement pour produire une image, un texte ou toute autre inscription dans la matière.
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+ Le principe consiste à inciser ou à creuser à l'aide d'un outil ou d'un mordant une matrice. Après encrage, celle-ci est imprimée sur du papier ou sur un autre support. L'œuvre finale ainsi obtenue s'appelle une estampe. Par abus de langage, « gravure », « estampe » et « tirage » sont souvent confondus.
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+
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+ Le terme « estampe » est utilisé pour désigner l'œuvre résultant d'un procédé de gravure. Le tirage papier est généralement multiple.
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+ Le terme « illustration » est utilisé quand la gravure est utilisée pour mettre en valeur un texte (remarque : le tirage peut parfois utiliser un procédé d'imprimerie et le nombre d'exemplaires est alors important).
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+ La gravure est un terme générique. On peut graver pour réaliser une plaque (nom sur boite aux lettres), un timbre, un exlibris, une illustration et une estampe.
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+ La lithographie (du grec lithos, « pierre » et graphein, « écrire ») ou la sérigraphie (estampes par écrans de soie) ne devraient strictement pas être considérées comme techniques de gravure mais plutôt comme d’autres moyens de reproduire en multiple de dessins.
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+
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+ La première technique identifiée est la xylographie (du grec xylo, « bois » et graphein, « écrire »), apparue en Chine au VIIe siècle. Parallèlement à l'invention de l'imprimerie en Europe, ces techniques connaîtront un développement considérable à partir de la Renaissance.
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+
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+ Durant la Préhistoire (pétroglyphes), l'Antiquité (gravure lapidaires), l'œuvre finale est l'objet gravé. Cependant, dès le Moyen Âge, la gravure va être largement utilisée comme technique d'impression et de reproduction des images. Après avoir gravé le dessin sur un support dur et plat, l'artiste procède à l'encrage de la gravure et la transpose sur un nouveau support, en général une feuille de papier. Il existe trois grands procédés de gravure de reproduction, qui recouvrent des techniques diverses.
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+
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+ On parle de taille d'épargne, ou de gravure en relief lorsque « la planche est creusée partout où l'impression ne doit pas avoir d'effet ; le dessin seul est conservé au niveau initial de la surface de la planche, il est épargné »[1]. L'impression d'une gravure en taille d'épargne peut se faire à la main, ou sur une presse typographique. C'est la technique employée pour la gravure sur bois et la linogravure.
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+ Thomas Bewick, illustration pour History of British Birds (1847), gravure sur bois de bout.
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+ Gravure sur bois de fil (1897), La Nuit, Félix Vallotton
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+ Linogravure, 2 couleurs, Ivo Kruusamägi
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+ Linogravure en 4 couleurs, Ethel Spowers(1890-1947)
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+ La gravure en taille-douce, ou gravure en creux, se pratique le plus souvent sur du cuivre. Contrairement à la taille d'épargne, l'encre va se déposer dans les creux gravés par l'artiste. L'impression de la plaque se fait sur une presse à taille-douce.
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+ La gravure sur verre et cristal s'exécute suivant différentes manières. Cette technique verrière de l'atelier à froid permet de créer un décor sur la surface du verre.
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+ Certains auteurs[2] ajoutent la gravure à plat (ou impression à plat, ou planographie)[3] aux deux précédentes catégories. C'est le cas de la lithographie, du monotype ou de la sérigraphie qui ne nécessitent pas de reliefs, et ne sont donc pas des « gravures » au sens strict du terme mais assimilés comme tels. Cependant, la première forme de la lithographie, inventée et lentement mise au point par Aloys Senefelder, à partir de 1796, était une technique d’impression basée sur un très faible relief.
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+
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+ Ces trois procédés recouvrent des techniques diverses, qui peuvent être catégorisées de la façon suivante.
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+ La gravure sur pierre est présente depuis l'Antiquité. Les graveurs sur pierre sont appelés lapicides.
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+ La gravure sur bois est connue depuis au moins le VIIe siècle en Chine, les plus anciennes traces sont vers les portes occidentales chinoises de la Route de la soie, aux grottes de Mogao, à Dunhuang. Elles étaient utilisées à l'origine pour les sutras, livres des canons bouddhiques. Les Chinois inventèrent également le papier (en -206, sous la dynastie des Han occidentaux), ce qui permit, avec l'imprimerie, de diffuser rapidement et à moindre coût des ouvrages en tout genre, puis à partir du XIe siècle, sous la dynastie Song du Nord, pour imprimer les billets de banque ou des publicités, des cartes à jouer ou divers autres objets du quotidien commencèrent à être imprimés[pas clair].
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+
39
+ On sait que les Arabes se sont approprié cette technique lors d'une bataille avec les Chinois dans l'actuel Xinjiang.
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+ Les Mongols qui ont conquis et dirigé la Chine sous la Dynastie Yuan, fondée par Kubilai Khan, au XIIIe siècle ont également eu accès à cette technique et avaient l'habitude de déplacer techniciens et techniques d'un bout à l'autre de leur empire, le plus vaste jamais créé, étendu jusqu'en Europe de l'Est et en Afrique du Nord à l'ouest, et en Corée et Sibérie à l'est.
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+
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+ Bien que de nombreuses techniques venues d'Orient, parmi lesquelles de nombreuses découvertes en mathématiques (chiffres dits arabes, l'algèbre), les armes (trébuchet, armes à feu, arbalète), le papier, le moulin à vent et autres techniques orientales soient arrivées en Europe à l'époque des croisades et des échanges qui ont suivi, il n'y a pas de preuve formelle que cette technique ait été introduite en Occident par la route de la soie. Certains spécialistes supposent que la technique de la xylographie a été réinventée dans la vallée du Rhin, soit en Europe du Nord, la localiser plus finement est impossible[réf. nécessaire].
44
+
45
+ Le bois Protat[4], la plus ancienne matrice occidentale en bois, est datée autour de 1380 : plus précisément, il s'agit du fragment d'une planche en bois de noyer (0,60 × 0,23 cm), qui fut exécutée à Laives, canton de Sennecey (Saône-et-Loire), en Bourgogne, et qui représente, sur une face, Le Centurion et les deux soldats et sur l'autre, L'Ange de l'Annonciation[5]. Signalons aussi le Saint Christophe retrouvé dans la bibliothèque de Buxheim collé sur un manuscrit de 1423[6].
46
+
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+ La xylographie précède l'imprimerie. Les techniques de gravure sont très liées au support, car celui-ci doit être peu onéreux pour que l'utilisation d'un original recopiable soit intéressante, d'où l'importance de l'introduction du papier. L'évolution de la production xylographique va donc suivre le développement de l'imprimerie.
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+
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+ La gravure sur bois se développe parallèlement à l'utilisation du papier, vers 1400. Elle permet de reproduire des estampes en grande quantité et touche un public populaire. La gravure sur cuivre, permettant des reproductions plus détaillées, est plus onéreuse et s'adresse à des commanditaires cultivés. Elle se généralise à partir de 1430 dans la vallée du Rhin et profite des techniques de l'orfèvrerie : Schongauer et Dürer sont orfèvres de formation.
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+
51
+ Il est difficile avant Schongauer d'attribuer les œuvres : on désigne ces graveurs anonymes le plus souvent « par le nom de leur manière »[6] :
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+
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+ La Vénétie, la Dalmatie, l'Émilie et la Lombardie voient la xylographie et la gravure sur cuivre se développer dans la première moitié du XVe siècle : voir à ce propos la collection d'images de dévotion du notaire Jacopo Rubieri (né à Parme en 1430).
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+
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+ Au cours de cette période, la gravure oscille entre la reproduction et le genre autonome qui puise l'essentiel de son inspiration dans le libertinage et les fêtes.
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+ Deux précurseurs du mouvement baroque :
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+
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+ Avec les artistes suivants, le baroque s'affirme tant dans les sujets que dans la technique :
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+
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+ Anvers et les Flandres sont de véritables pépinières d'artistes ; ces derniers feront, presque tous, le voyage en Italie afin de parfaire leur technique.
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+ Parmi eux, retenons :
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+
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+ L'engouement des collectionneurs du XVIIIe siècle pour les vues de paysages italiens oriente la production des graveurs tels Vanvitelli (1653-1736), Giuseppe Vasi (1710-1782), Luca Carlevarijs (1663-1730), Marco Ricci (1617-1730). Ce dernier, dans ses eaux-fortes, introduira les traits minuscules et dentelés afin de traduire les effets de lumière et le mouvement des frondaisons.
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+
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+ Les illustrations de l'Encyclopédie de Diderot et D'Alembert montrent combien cet art contribua à populariser la culture.
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+ Au XVIIIe siècle, la gravure sur cuivre sous ses diverses formes (taille-douce, eau-forte, etc) prédomine. La gravure sur bois se cantonne à l'imagerie populaire.
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+ Introduite en France par Charles Thompson, vers 1818, cette technique est utilisée de manière universelle par l'édition et la presse. Des centaines de graveurs, desquels se détachent de grands noms, comme Héliodore Pisan, François Pannemaker et fils, Hippolyte Lavoignat, travaillent quotidiennement pour interpréter les œuvres des grands illustrateurs comme Honoré Daumier, Gustave Doré, Grandville, entre autres. Avec la croissance de la presse, la gravure sur bois tend à devenir une industrie de reproduction, servie par des techniciens virtuoses, mais souvent dépourvue de créativité.
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+
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+ Les tentatives de retour à une gravure sur bois originale, avec des graveurs comme Auguste Lepère, arrive trop tard à la fin du XIXe siècle, la gravure étant supplantée par les techniques basées sur la photographie (similigravure).
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+ La création de sociétés regroupant les graveurs est un des événements importants de la seconde moitié du XIXe siècle : Société des aquafortistes en 1862, Société des peintres-graveurs français en 1889. Le modèle en est la Society of Engravers, fondée à Londres en 1802.
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+
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+ L'École de Barbizon est à l'initiative de la revue Eau-forte, et expérimente de nouvelles techniques comme le cliché-verre[16]. Millet et Corot vont adopter cette nouvelle technique (Le Petit Berger, Corot, Milan, 1855, A. Bertarelli). Antonio Fontanesi redécouvre l'eau-forte d'invention : il a recours à la morsure à répétition (effets de lumière). Il utilise aussi le cliché-verre.
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+ Giovanni Fattori (1825-1908) est un des grands maîtres de l'eau-forte, ce qui fera dire à Baudelaire : « Parmi les expressions de l'art plastique, l'eau-forte est celle qui se rapproche le plus de l'expression littéraire et qui est la mieux faite pour l'homme spontané[17]. »
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+ Rodolphe Ackermann (20 avril 1764 à Stollberg, Électorat de Saxe-30 mars 1834 à Finchley, Londres) est un libraire, lithographe, éditeur et l'un des pionniers de l'illustration des livres d'art. Il a notamment contribué à démocratiser la technique de l'aquatinte ou aquateinte, procédé de gravure à l'eau-forte.
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+
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+ Whistler (1834-1903) est initié à la gravure avec Fantin-Latour, Courbet, et Legros. Il débutera par l'eau-forte pour ensuite travailler la pointe sèche en 1871 (Portrait de la famille Leyland). Francis Hayden (1818-1910), mixera les techniques pour traduire les effets d'atmosphère : pointe sèche, brunissoir, morsure, aquatinte.
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+ Les impressionnistes, comme Manet vont utiliser gravure et lithographie afin de traduire une atmosphère (La danseuse Lola de Valence, Paris, Bibliothèque nationale). Degas fera de même en y ajoutant le monotype (Femme à sa toilette, 1885, Paris, bibliothèque d'Art et d'Archéologie). Pissarro est plus amateur de gravure sur bois (Femmes faisant de l'herbe, 1895). Il ne faut pas oublier Pierre Renoir, Paul Cézanne, Vincent van Gogh. Quant à Paul Gauguin (1848-1903), il a une prédilection pour la gravure sur bois (Te Faruru, 1893, Chicago, Art Institute).
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+ Débarrassée de ses contraintes utilitaires, la gravure revient à un pur domaine artistique, retrouvant et modernisant les techniques traditionnelles. Le XXe siècle redécouvre le bois de fil, sa simplicité et sa valeur expressive, avec des artistes comme Félix Vallotton (La Manifestation, Lausanne, galerie Vallotton) et Edvard Munch.
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+
89
+ Les artistes des mouvements Die Brücke et du Blaue Reiter sont attirés par la gravure sur bois où ils peuvent jouer avec la simplification des formes.
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+
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+ Matisse expérimente toutes les techniques : xylogravure, eau-forte, pointe sèche (Henri Matisse gravant, 1900), lithographie (Grande odalisque avec pantalon à bayadère, 1925, Berne, E.W.K. collection), aquatinte et linogravure.
92
+
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+ Giorgio Morandi (1890-1964) « parvient à fusionner une lumière génératrice de la forme, un volume qui la construit plastiquement et une couleur qui permet de la distinguer en se plaçant comme ton ou “couleur position[6]” ». Maîtrise du trait, morsure unique grâce au mordant hollandais lui permettent de transcrire les flots de lumière.
94
+
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+ Picasso (1881-1973) a énormément gravé : pas moins de 2 000 œuvres connues. Initié par Roger Lacourière en 1933 au burin et à l'aquatinte avec du sucre, il créera la Suite Vollard. Il essaie tous les procédés et les renouvelle : les différents états nous montrent un artiste perfectionniste.
96
+
97
+ Georges Gimel (1898-1962), à partir de 1921, réalise de nombreux bois gravés au burin et des aquatintes au sel pour des illustrations : Musiciens, préface d’André Cœuroy, portrait de Déodat de Séverac, retenu par la Bibliothèque nationale de France[18]. Il met au point des xylographies avec lesquelles il exécute des tissus imprimés pour la décoration et pour la haute couture.
98
+
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+ Valentin Le Campion (1903-1952) se spécialise dans les ex-libris.
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+ Claude Jumelet (1946-) est un ancien élève de l'École Estienne. C'est un graveur taille-doucier très récompensé, maître-graveur à l'Imprimerie des Timbres-poste de Périgueux et membre d'Art du timbre gravé.
102
+
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+ Jacky Larrivière (1946-) Idem ci-dessus.
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+ L'utilisation de nouveaux matériaux et de nouveaux procédés[10], notamment dans les œuvres de Jean Fautrier, Raoul Ubac, Johnny Friedlaender, Stanley Hayter, Henri-Georges Adam, George Ball, Roger Vieillard, Marcel Fiorini, Louttre.B ou Pierre Courtin, libère la gravure de toute subordination au dessin ou à la peinture et, l'engageant dans la reconnaissance de ses moyens spécifiques, assure l'entière autonomie de son expression.
106
+
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+ Les ateliers de gravure, comme celui de Stanley William Hayter (Atelier 17), de Joëlle Serve (atelier 63), de tirage comme l'atelier Lacourière-Frélaut vont participer au renouveau de la gravure. Philippe Mohlitz, George Ball ou Érik Desmazières remettent à l'honneur le burin, Mario Avati la manière noire, Philippe Favier la pointe sèche, et de nombreux artistes, jeunes et moins jeunes, s'intéressent à la gravure pour la variété des techniques et leurs multiples combinaisons. Un débouché existe dans la gravure en taille-douce de certains timbres-poste avec les anciens élèves issus de l'École Estienne groupés dans l'association Art du timbre gravé.
108
+
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+ Dans les années 1960, il y a un autre type de gravure qui a fait son apparition en France pour l'industrie de l'Art funéraire. Cette gravure venant vraisemblablement des pays de l’Est, à Paris il y avait deux Yougoslaves et un Russe.
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+ Cette technique de gravure se réalise sur du granit noir fin, poli comme un miroir, à l'aide de pointes à tracer au diamant. En principe, c'est du Marlin, du Zimbabwe, de Chine, il existe également un granit noir fin venant de Suède qui est le plus onéreux des granits.
112
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+ Cette gravure a deux désignations, du fait qu'elle se réalise sur du granit, c'est une lithogravure, la technique est dite à la pointe sèche.
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+ C'est une gravure lapidaire unique où la maîtrise du dessin et de la connaissance de la matière à graver est obligatoire, ainsi qu'avoir une bonne sensibilité artistique. Dans les interstice de cette gravure il faut mettre de la peinture pour donner tout son éclat à cette gravure et qu'elle résiste aux intempéries puisqu'elle est réalisé pour l'Art funéraire (Voir la Vierge aux Lys, ci-contre, de Michel Robardet, signature en bas à gauche).
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+ Avec les techniques modernes, il existe de la gravure au sablage, à la fraise électrique, au laser et dont les opérateurs se servent d'ordinateurs, ce qui enlève le côté artistique de la gravure à main levée.
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+ Graz ou Gratz[1],[2],[3] (prononcé en allemand : /ɡʁaːt͡s/) est une ville d'Autriche et la capitale de l'État de Styrie (en allemand : Steiermark). Avec une population de 288 806 habitants (629 161 dans l'aire urbaine), c'est la deuxième ville la plus peuplée d'Autriche.
4
+
5
+ Son nom est dérivé du mot slave grad pour « ville » ; gradec, /ɡradet͡s/, signifie « petite ville ». D'ailleurs, Gradec est toujours le nom slovène de Graz[4].
6
+
7
+ Elle possède quatre universités, qui accueillent 40 000 étudiants. La bibliothèque d'une de ces universités est la plus grande bibliothèque scientifique de Styrie, et la troisième d'Autriche.
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+
9
+ Située dans le sud-est du pays, à 145 km au sud-ouest du centre-ville de Vienne[5], Graz est arrosée par la rivière Mur. Elle se trouve dans une plaine délimitée à l'ouest par les derniers contreforts du massif alpin (le Plabutsch de 763 m.), au nord et à l'est par les collines de Styrie. L'agrément de son site et ses vastes parcs lui valent parfois l'appellation de ville-jardin. Les communes voisines sont :
10
+
11
+ La forteresse de Riegersburg se trouve à 38 km à l'Est de son centre, la ville de Köflach à 27 km à l'Ouest, Maribor à 60 km au Sud.
12
+
13
+ À l'époque romaine, la zone est agricole et densément peuplée.
14
+
15
+ Suite à l'effondrement de l'Empire d'Occident, la région est colonisée par des populations slaves. Graz fut construit autour de la colline du Schloßberg, sur laquelle est construit un château.
16
+
17
+ En 800, s'installent aussi des colons Bavarii dans la région, qui est devenue la Carantanie.
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+ La première mention écrite de la bourgade date de 881. Elle devint la résidence du pouvoir local, puis ville de résidence des Habsbourg de 1379 à 1619.
20
+
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+ Avec une situation stratégique à l'entrée de la vallée fertile de la Mur, Graz fut assiégée sans succès par les Hongrois sous Matthias Corvin en 1481, puis par les Turcs ottomans en 1529 et 1532. Elle vit aussi passer des raids de cavaliers, dont certainement celui qui ravagea la région de Voitsberg en août 1480.
22
+
23
+ En 1540, dans le quartier "Eggenberg" fut fondé les Paradies, ou école luthérienne, dans laquelle Johannes Kepler enseigna de 1594 à 1598. L'archiduc Charles II d'Autriche-Styrie fit brûler 20 000 livres protestants dans le carré de ce qui est de nos jours un asile de malades mentaux, et réussit à remettre la Styrie sous l'autorité de Rome.
24
+
25
+ En 1573 est fondé un collège jésuite, qui devient l'université de Graz en 1585.
26
+
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+ En 1625 est construit le château d'Eggenberg, plus grand château de Styrie[n 1].
28
+
29
+ Entre 1784 et 1809, les remparts sont démantelés, et au XIXe siècle de nouveau quartiers sont créés, aux vastes places et rues rectilignes. La ligne de chemin de fer Vienne-Trieste (348 km) est créée, avec arrêt à Graz.
30
+
31
+ En 1878 est fondé la première ligne de tramway, hippomobile. Elle est électrifiée en 1897.
32
+
33
+ Nikola Tesla étudia l'ingénierie électrique à l'École polytechnique en 1875. Le lauréat du prix Nobel Otto Loewi y enseigna de 1909 à 1938. Erwin Schrödinger fut brièvement le chancelier de l'université en 1936. Peu après, un camp de concentration fut installé non loin de Graz par les nazis et Schrödinger s'enfuit.
34
+
35
+ La ville fut libérée le 9 mai 1945 par les troupes soviétiques du troisième front biélorusse (général Tolboukhine).
36
+
37
+ En 1970, elle accueille le quatrième festival Europa Cantat. En 1979, elle fut lauréate du Prix de l'Europe, remis par le Conseil de l'Europe[6].
38
+
39
+ Les résultats des élections communales de 2017 sont les suivants :
40
+
41
+ La ville de Graz est divisée en 17 arrondissements :
42
+
43
+ I. Innere Stadt
44
+ II. St. Leonhard
45
+ III. Geidorf
46
+ IV. Lend
47
+ V. Gries
48
+ VI. Jakomini
49
+
50
+ VII. Liebenau (de)
51
+ VIII. St. Peter
52
+ IX. Waltendorf
53
+ X. Ries
54
+ XI. Mariatrost
55
+ XII. Andritz
56
+
57
+ XIII. Gösting
58
+ XIV. Eggenberg
59
+ XV. Wetzelsdorf
60
+ XVI. Straßgang
61
+ XVII. Puntigam
62
+
63
+
64
+
65
+ Graz est riche en monuments, parmi lesquels ceux de la porte de Fer, de la Karlauplatz (1762)[9], de la Marienplatz (1680)[10], de la Karmeliterplatz (1680)[11], de la Lendplatz (1680)[10] et de la Griesplatz (1680)[9].
66
+
67
+ Les principaux monuments et lieux de la vieille ville sont[12] :
68
+
69
+ Graz a environ 50 000 étudiants, quatre universités, deux instituts de formation des maîtres et deux instituts universitaires professionnalisés.
70
+ La proportion d'étudiants dans la population est élevée, correspondant environ à un résident sur six.
71
+
72
+ Graz dispose d'un réseau de transport public étendu.
73
+ Le tramway de Graz compte 9 lignes dont 4 passent par la gare centrale de Graz (de).
74
+
75
+ Le funiculaire du Schloßberg (de) ainsi que l'ascenseur de Schlossberg relient le centre-ville au Schloßberg.
76
+
77
+ La gare centrale de Graz (de) est desservie par les trains régionaux de Styrie et par les trains nationaux et internationaux qui la relient aux villes comme Vienne, Salzbourg, Innsbruck, Maribor, Ljubljana, Zagreb, Prague, Budapest ou Zurich.
78
+
79
+ L'aéroport de Graz est situé à Feldkirchen bei Graz (code AITA : GRZ) à 10 km au sud du centre-ville.
80
+ La gare du « S-Bahn » située à l'est de l'aéroport permet d'aller au centre-ville.
81
+
82
+ Quelques entreprises d'influence internationale ayant leur siège à Graz. Graz est une ville où le secteur de l’industrie automobile est très développé :
83
+
84
+ Il existe également un jumelage entre le B(R)G Carneri (collège et lycée) de Graz et deux collèges de  Cannes (France) : le Collège Gérard Philipe et le Collège des Vallergues qui permet à des élèves des deux pays d'effectuer des séjours linguistiques.
85
+ il y a de plus un jumelage entre le lycée Descartes de Rennes et le collège de Gibs.
86
+
87
+ Depuis 2011, Graz fait partie du réseau des villes créatives UNESCO, comme ville de design. Les coopérations entre les 11 villes design de ce réseau sont nombreuses et se développent maintenant en dehors du strict cadre du design.
88
+
89
+ L'église Mariahilfer (de).
90
+
91
+ Vue du Schloßberg.
92
+
93
+ Palais Bischöfliches.
94
+
95
+ Église franciscaine.
96
+
97
+ Palais Lengheimb,rue Hans Sachs.
98
+
99
+ Palais Inzaghi.
100
+
101
+ Cour intérieure du Musée universel Joanneum.
102
+
103
+ Le palais de justice.
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+ Graz, Uhrturm.
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Centre historique de la ville de Salzbourg (1996) · Palais et jardins de Schönbrunn (1996) · Paysage culturel de Hallstatt-Dachstein / Salzkammergut (1997) · Ligne de chemin de fer de Semmering (1998) · Ville de Graz – Centre historique et château d'Eggenberg (1999) · Paysage culturel de la Wachau (2000) · Centre historique de Vienne (2001, en péril) · Paysage culturel de Fertö / Neusiedlersee (avec la Hongrie) (2001) · Sites palafittiques préhistoriques autour des Alpes (avec cinq autres pays) (2011)
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+ Forêts primaires de hêtres des Carpates et d’autres régions d’Europe (avec 12 pays) (2017)
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+ Le grec ancien est l’étape historique de la langue grecque qui s'étend du IXe siècle av. J.-C. au VIe siècle. Principale langue parlée et écrite en Grèce antique, elle devient le vecteur de la littérature grecque antique qui produit de nombreuses œuvres littéraires et scientifiques à l'influence durable, dont l’Iliade et l’Odyssée attribuées dans l'Antiquité au poète légendaire Homère. On distingue en grec ancien plusieurs dialectes bien distincts, le plus employé étant l'attique.
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+ D'abord notée à l'aide du linéaire B, un syllabaire, la langue grecque antique recourt plus durablement à l'alphabet grec, influencé par l'alphabet phénicien. En tant que langue flexionnelle, le grec ancien possède trois grandes déclinaisons structurées selon cinq cas, trois genres (masculin, féminin et neutre) et trois nombres (singulier, duel, pluriel). Les verbes grecs anciens ont trois voix (active, moyenne et passive) et sont classés en deux grands systèmes de conjugaison selon qu'ils sont thématiques ou athématiques. La syntaxe est très souple.
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+ Le grec ancien a exercé une influence durable sur de nombreuses langues pendant et après l'Antiquité, et cela jusqu'à nos jours. De nombreux mots ont été empruntés au grec ancien (parfois par l'intermédiaire du latin). Cette langue continue d'être utilisée pour forger certains néologismes, notamment dans le domaine des sciences.
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+ À l’origine, il existait une grande variété de dialectes, regroupés en quatre groupes : arcadochypriote, dorien, éolien et ionien-attique[1]. Parler du grec ancien n’a pas grand sens lorsqu'on veut se référer à un des idiomes antiques : dans les faits, cependant, le grec ancien désigne l’attique (dialecte du groupe ionien-attique), langue de l’Athènes antique. C'est en effet la langue dans laquelle est écrite la majeure partie de la littérature grecque classique[1]. Pendant la période hellénistique et le brassage des populations hellénophones en résultant, la koinè, langue commune (c’est le sens de l'adjectif κοινός, koinós) issue de plusieurs dialectes du groupe ionien-attique, s'est progressivement imposée au détriment des dialectes, devenant ainsi la lingua franca de l’Antiquité, en concurrence avec le latin[1].
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+ La koinè est ensuite devenue langue officielle de l’Empire romain d'Orient avant de continuer d’évoluer pour donner naissance au grec moderne d’aujourd’hui[1].
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+ La première forme d'écriture attestée pour noter un dialecte grec est le linéaire B, un syllabaire sans rapport avec l'alphabet grec, servant à transcrire le mycénien, forme archaïque d'un dialecte arcadochypriote utilisée en Grèce continentale et en Crète entre environ 1550 et 1200 av. J.-C. Entre 800 et 200 av. J.-C., une écriture proche, le syllabaire chypriote, a été utilisée à Chypre pour transcrire le grec et l'étéochypriote (une langue non indo-européenne partiellement déchiffrée, peut-être apparentée au lemnien et à l'étrusque).
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+ Des écritures plus anciennes ont existé en Grèce, mais n'ont vraisemblablement pas servi à noter du grec :
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+ Toutes ces écritures étaient vraisemblablement de nature syllabique.
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+ C'est ensuite l'alphabet grec, hérité des Phéniciens et de leur alphabet, qui a été utilisé sous différentes versions (dites épichoriques) à partir du IXe siècle av. J.-C. ou du VIIIe siècle av. J.-C. puis a été normalisé et imposé au reste du monde hellénophone par Athènes en 403 av. J.-C[2]. En ajoutant des voyelles à cet abjad sémitique, les Grecs sont les inventeurs des alphabets occidentaux. En effet, emprunté par les Étrusques (cf. Alphabet étrusque), qui l'ont transmis aux Romains, il a donné naissance à l'alphabet latin mais aussi, sans passer par les Étrusques, à l'alphabet gotique, à l'alphabet cyrillique, à l'alphabet copte, etc.
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+ L'histoire de l'alphabet grec constitue un article séparé.
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+ Le grec ancien est une langue à accent de hauteur possédant deux intonations : aiguë et circonflexe[3]. Il se caractérise aussi par un système de consonnes aspirées et par un jeu d'oppositions de quantités vocaliques. Il existe plusieurs règles de sandhi, tant internes qu'externes.
24
+
25
+ En passant de l'indo-européen commun au grec ancien, la langue a subi de nombreuses modifications phonétiques dont les plus flagrantes sont décrites par la loi de Grassmann, la loi d'Osthoff et la loi de Rix. On note d'autre part qu'il permet de restituer dans de nombreux cas la coloration des laryngales indo-européennes. Enfin, c'est une langue centum.
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27
+ Comme d'autres langues indo-européennes anciennes, le grec est hautement flexionnel. Outre l'utilisation de désinences, le grec se caractérise par des procédés hérités de l'indo-européen commun comme l'alternance vocalique et l'utilisation du redoublement.
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+
29
+ Les noms possèdent cinq cas (nominatif, vocatif, accusatif, génitif et datif)[4], trois genres (masculin, féminin et neutre)[5] et trois nombres (singulier, duel, pluriel)[6]. Le grec moderne n'utilise plus le datif, excepté dans quelques expressions comme en taxei, mais les autres cas sont généralement conservés.
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+
31
+ On compte trois grands types de déclinaisons, tant pour les noms que les adjectifs (type en -α / -η, type thématique en -ος et type athématique), lesquels possèdent plusieurs sous-types. Les pronoms suivent un système qui leur est propre et qui, ayant influencé les types nominaux, n'en sont pas très éloignés.
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+
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+ Les verbes ont trois voix (active, moyenne et passive), trois personnes et trois nombres[7]. Ils se conjuguent selon six modes : quatre personnels (indicatif, impératif, subjonctif et optatif) et deux impersonnels (infinitif et participe)[7]. Il existe sept temps (présent, imparfait, aoriste, futur simple, parfait, plus-que-parfait, et futur antérieur, ces deux derniers étant rarement usés), qui n'existent toutefois pas à tous les modes.
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+
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+ Outre le temps, le verbe exprime surtout trois aspects (imperfectif, perfectif et statique)[7] et, comme toutes les langues, plusieurs modes de procès (inchoatif, itératif, fréquentatif, etc.). Seul l'indicatif marque toujours le temps ; aux autres modes, c'est l'aspect qui est généralement indiqué.
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+ Il existe deux grandes catégories de conjugaisons : les thématiques (ou verbes en -ω) et les athématiques (dits verbes en -μι)[8] : les verbes thématiques se caractérisent par la présence d'une voyelle avant la désinence, absente dans les verbes athématiques. Ces catégories se divisent en un grand nombre de sous-catégories. Le système verbal est très complexe car la flexion met en œuvre de nombreux procédés comme l'alternance vocalique, la suffixation par le jeu de désinences, l'utilisation d'une voyelle thématique, celle de l'augment et du redoublement. À tous ces procédés s'ajoutent des modifications phonétiques importantes au sein d'un même paradigme.
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+ En sorte, il n'est pas exagéré de dire qu'il existe plus de verbes irréguliers que de verbes réguliers, si du moins on s'en tient à la définition de verbe irrégulier ayant cours dans la grammaire française.
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41
+ Tout ceci est donné à titre indicatif, car comme de nombreuses langues flexionnelles, le grec ancien s'accorde une grande liberté dans la place des groupes.
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+ Pour les verbes, le grec met souvent le verbe en fin de proposition, qu'elle soit principale ou subordonnée, mais bien moins systématiquement que le latin. Il existe une exception pour les impératifs et les verbes à tournure impersonnelle (comme le verbe « être » : ἐστί, « il/elle est », traduisible par « il y a ») qui sont généralement en tête de proposition.
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+
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+ Règle du génitif enclavé : le génitif se place sous l’article, soit entre l’article et le mot désignant le possesseur, soit après répétition de l’article[9]. Dans le groupe nominal « le fils du citoyen » on écrira en grec : Ὁ τοῦ πολίτου υἱός, littéralement « le du citoyen fils » ; mais il est également possible de positionner le génitif après répétition de l'article, par exemple : Ὁ υἱός ὁ τοῦ πολίτου, « le fils le du citoyen ». L’adjectif quant à lui, se place généralement soit entre l'article et le nom (τὸ μικρὸν ἄνθος : la petite fleur), ou bien après le nom avec une répétition de l’article (τὸ ἄνθος τὸ μικρόν, littéralement « la fleur la petite »).
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+ Pour les particularités de la négation en grec ancien : voir Négation (linguistique).
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+ Le grec ancien se caractérise également par le maintien d’une règle de l’indo-européen commun, qui stipule qu’un verbe dont le sujet est un nom neutre pluriel ne se conjugue pas au pluriel mais au singulier[10]. Voir l’article consacré à la règle dite « Τὰ ζῷα τρέχει ».
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+ Un grand nombre de mots en latin, français et anglais, pour ne citer que ceux-là, sont d'origine grecque, et la majorité des néologismes savants utilisés de par le monde est bâtie sur des radicaux grecs (souvent mêlés de radicaux latins). Seules quelques langues européennes, comme l'islandais, de manière systématique, et, dans une moindre mesure, l'allemand, le turc, le tchèque et le croate, n'utilisent pas ces radicaux mais traduisent par calque les termes savants grecs au moyen de radicaux qui leur sont propres.
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+ Des mots comme « boutique », « caractère » ou « beurre » viendraient aussi du grec ancien. Passés par le latin et hérités comme tel dans la langue française (via d’autres langues, comme l’occitan), ils ont subi les mêmes modifications phonétiques que les autres mots hérités et sont maintenant très éloignés de leur étymon grec puisqu'il faut reconnaître derrière chacun d’entre eux : ἀποθήκη, apothếkê ; χαρακτήρ, kharaktếr et βούτυρον, boúturon.
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+ Voici, pour illustrer la prégnance du grec dans les langues occidentales, la traduction en français d'un texte anglais de Xenophón Zolótas (Ξενοφών Ζολώτας) dans lequel chaque mot (hormis les mots-outils) est d’origine grecque [11] :
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+ « Kyrié, sans apostropher ma rhétorique dans l’emphase et la pléthore, j’analyserai elliptiquement, sans nul gallicisme, le dédale synchrone du cosmos politique caractérisé par des syndromes de crise paralysant l’organisation systématique de notre économie. Nous sommes périodiquement sceptiques et neurasthéniques devant ces paroxysmes périphrastiques, cette boulimie des démagogues, ces hyperboles, ces paradoxes hypocrites et cyniques qui symbolisent une démocratie anachronique et chaotique. Les phénomènes fantastiques qu’on nous prophétise pour l’époque astronomique détrôneront les programmes rachitiques, hybrides et sporadiques de notre cycle atomique. Seule une panacée authentique et draconienne métamorphosera cette agonie prodrome de l’apocalypse et une genèse homologue du Phénix. Les économistes technocrates seront les stratèges d’un théâtre polémique et dynamique et non les prosélytes du marasme. Autochtones helléniques, dans une apologie cathartique, psalmodions les théorèmes de la démocratie thésaurisante et héroïque, soyons allergiques aux parasites allogènes dont les sophismes trop hyalins n’ont qu’une pseudodialectique. En épilogue à ces agapes, mon amphore à l’apogée, je prophétise toute euphorie et apothéose à Monsieur Giscard d’Estaing, prototype enthousiasmant de la néo-orthodoxie économique et symbole de la palingénésie de son ethnie gallique. »
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+ En Belgique, la section latin-grec est l'une des branches possibles dans l'enseignement secondaire général : le grec s'y enseigne à partir de la 3e année (dans la numérotation "moderne" 1-2-3-4-5-6). Le grec ancien s'enseigne bien sûr aussi à l'université, en philologie classique.
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+ En France, l'enseignement du grec ancien est proposé dans quelques collèges et lycées. Les élèves peuvent le débuter dès la troisième ou la seconde et le passer en option pour le baccalauréat. Il s'apprend aussi dans l'enseignement supérieur pour que les universitaires puissent avoir accès aux textes originaux et en établir des éditions scientifiques.
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+ Le grec ancien est une option spécifique dans les établissements d'enseignements secondaires préparant à la maturité gymnasiale, et peut être choisi comme sujet d'examen pour ce diplôme.
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+ Au Québec, le grec ancien est toujours enseigné à l'Université Laval, l'Université de Montréal, l'Université Concordia et l'Université McGill au sein des premier et second cycles selon les universités. Il s'agissait d'une matière obligatoire du cours classique aux côtés du latin, mais son enseignement fut abandonné dans les années 1960 après la création des cégeps.
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+ L'expression « Grèce antique » renvoie à la civilisation des peuples de langue et de culture grecques durant l'Antiquité. On entend parfois plus précisément par Grèce antique la Grèce classique, en particulier l'Athènes du Ve siècle av. J.-C., celle de Périclès et de la tragédie, et celle du IVe siècle av. J.-C., de Platon et d'Aristote. Toutefois, la culture grecque s'est développée plus tôt : les épopées de l’Iliade et de l’Odyssée remontent sans doute au VIIIe siècle av. J.-C. Elle a aussi conservé un réel dynamisme au cours des siècles suivants, pendant lesquels elle s'est étendue dans de nombreuses autres régions. En Orient, après les conquêtes d'Alexandre le Grand, la culture grecque s'est mêlée aux cultures antérieures pour donner naissance à la civilisation hellénistique. Dans le bassin méditerranéen, la culture grecque a joué un rôle décisif, notamment du fait de l'influence qu'elle eut à Rome, où le grec devint la langue du savoir utilisée par les élites, et de l'influence qu'elle exerça dans le monde arabo-musulman, qui traduisit en arabe de nombreux traités grecs. C'est ainsi que certaines productions politiques et culturelles du monde grec ont eu un rôle majeur dans le développement de la civilisation occidentale.
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+ Les chercheurs estiment souvent que les Grecs sont à l'origine d'une nouvelle manière d'appréhender le monde, affranchissant la pensée des dogmes religieux[1]. Contrairement aux grandes religions monothéistes, la religion grecque est avant tout basée sur l'orthopraxie - il est en ce sens impossible de parler de dogme - et met l'homme au cœur de ses réflexions[2].
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+ On considère les Grecs comme les fondateurs de la philosophie (les présocratiques, Socrate, Platon, Aristote, etc.). Inventeurs de la logique, ils peuvent être considérés comme des précurseurs de l'investigation scientifique (physique, mathématiques, astronomie)[3]. La littérature grecque eut sans doute longtemps moins d'influence que celle de ses imitateurs romains. L'art grec reste considéré comme un modèle de l'équilibre classique.
8
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9
+ Comme ailleurs dans l’Antiquité, l’esclavage fournit à l’économie du monde grec antique une force de travail indispensable. Aristote[4] décrivait l’esclavage comme la « pierre angulaire » du fonctionnement de la société grecque[5], en raison de son importance dans le fonctionnement économique. Aristote a admis dans le Politique que les esclaves disparaîtront lorsque les machines deviendront autonomes, et dénonce le système spartiate des hilotes comme défaillant. Platon condamnait l'esclavage comme une pratique déshonorante pour un Grec, sans remettre en cause le principe économique de l'esclavagisme.
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+ L'histoire de la Grèce avant le VIIIe siècle av. J.-C. est assez mal connue. La civilisation mycénienne a duré de -1650 à -1100 environ, elle est fortement influencée par la Crète minoenne. Les raisons de sa disparition sont sujettes à controverse. Les chercheurs croyant à l'historicité de la guerre de Troie la situent pendant cette période. Les temps qui suivent, aussi mal connus, sont parfois appelés siècles obscurs. Des changements culturels importants semblent s'y être déroulés.
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+ Au VIIIe siècle av. J.-C., la Grèce commence à émerger de la période sombre qui suit la chute de la civilisation mycénienne. L'écriture et les écrits mycéniens en général sont perdus et oubliés mais les Grecs adoptent l'alphabet phénicien tout en le modifiant, ce qui deviendra l'alphabet grec. Au IXe siècle av. J.-C., les premiers textes proprement grecs apparaissent. Le pays est alors divisé en une multitude de petites communautés indépendantes, situation imposée par la géographie grecque, où chaque île, vallée ou plaine est totalement coupée de ses voisins par la mer ou les montagnes.
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+ Il semble qu'à partir du VIIIe siècle av. J.-C. apparaissent les cités, de petits territoires indépendants et politiquement structurés. La population augmente fortement et des colonies grecques sont fondées, dans les îles de la mer Égée et en Asie mineure, puis dans d'autres régions méditerranéennes. Les grands penseurs vivent souvent outre-mer : Thalès et Xénophane vivent en Asie ; Pythagore fonde une école en Italie du Sud. C'est la naissance de la Grande Grèce.
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+ La guerre lélantine (de -710 à -650) fut un long conflit entre cités grecques qui présente la particularité d'être l'un des premiers affrontements de la Grèce antique documenté. Cette guerre voit s'affronter les cités-état de Chalcis et d’Érétria à propos de la Lélantine, plaine fertile de l’Eubée.
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+ Une classe marchande se développe dans la première moitié du VIIe siècle av. J.-C. comme le démontre l'apparition de monnaies grecques vers -680, ce qui ne manque pas de susciter des tensions entre les villes. Les classes aristocratiques qui gouvernent les cités sont menacées par cette nouvelle bourgeoisie de marchands qui souhaite se lancer dans la politique. À partir de -650, cette même classe aristocratique doit lutter afin de ne pas être renversée par des tyrans populistes. Le mot tyran étant d'ailleurs lui-même issu du grec τύραννος (tyrannos) signifiant « dirigeant illégitime » indifféremment qu'il soit bon ou mauvais.
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+ Au début du Ve siècle av. J.-C., les Grecs parviennent à repousser les troupes de l'immense Empire perse lors des guerres médiques. La bataille de Salamine (480 av. J.C.) pose les bases de l'hégémonie de la cité d'Athènes en mer Égée. La Grèce connaît alors un « âge d'or ». Certains penseurs, Parménide, Empédocle, Leucippe inaugurent de nouvelles manières d'envisager le monde. Athènes, où une démocratie s'est mise en place, occupe une place prépondérante sur les plans politique et artistique. La tragédie s'y développe. Socrate ne quitte presque jamais la ville.
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+ Après la guerre du Péloponnèse (de -431 à -404), les cités grecques sont affaiblies, mais la vie intellectuelle reste vivace (Platon, Aristote).
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+ Vers -338, la Macédoine domine la Grèce. Entre -336 et -323, son roi, Alexandre le Grand, conquiert un immense empire.
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+ À la mort d'Alexandre le Grand, son empire est partagé entre ses anciens généraux ou diadoques : Ptolémée, Séleucos, Lysimaque, Antigone le Borgne, qui règnent en souverains absolus sur de vastes régions.
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+ Les Antigonides conservent la Macédoine. Les Séleucides règnent en Asie, sur l'ancien Empire perse. On ressent des influences grecques jusque dans les sculptures bouddhiques d'Afghanistan. Les Ptolémées, qui dominèrent l'Égypte, nous sont toutefois mieux connus. Alexandrie y est un haut lieu du savoir. En Grèce même, de nouvelles philosophies se développent : l'épicurisme et le stoïcisme.
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+ La situation politique est assez difficile et, au IIe siècle av. J.-C., la Grèce passe sous domination romaine. La Grèce reste un centre culturel mais perd en créativité.
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+ L'économie de la Grèce antique se caractérise par une forte prédominance de l’agriculture, d’autant plus importante que les sols grecs sont peu fertiles. Cette sténochôria provoque la création de colonies, qui procurent des matières premières. Plus qu'une source de subsistance, l’agriculture façonne une partie des représentations et des rapports sociaux : la majorité de la population du monde grec est rurale et la propriété foncière représente un idéal. L’artisanat et le commerce (principalement maritime) se développent à partir du VIe siècle av. J.-C. dans les cités. Cependant, les Grecs éprouvent une grande répugnance pour le travail rétribué, et en particulier le travail manuel : la politique est la seule activité réellement digne du citoyen, le reste devant être autant que possible abandonné aux esclaves.
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+ La religion grecque antique a pour particularité de n'avoir ni textes sacrés, ni dogme, ni Église : elle est polythéiste. Elle accorde une grande importance aux rites et peu à la dévotion personnelle. Les différents cultes peuvent être distingués en trois grandes catégories : cultes publics, rassemblant la communauté des citoyens d'une cité, cultes privés, appartenant à la sphère domestique, cultes à mystères, qui seuls promettent aux initiés une vie heureuse et un au-delà.
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+
37
+ Le panthéon grec comporte douze divinités principales (dites « olympiennes »), dont les plus importantes sont exprimées par trois figures ayant le monde en partage : Zeus, dieu de la foudre, régnant sur le Ciel, Poséidon, dieu des mers, des océans et des séismes et enfin Hadès, maître du monde des Enfers. Il existait cependant de nombreuses autres divinités, appelées parfois « divinités mineures », auxquelles on accordait plus ou moins d'importance selon la situation, l'époque de l'année, le lieu...
38
+
39
+ L'art grec est l'aspect le plus immédiatement sensible de la Grèce antique : il a influencé l'art romain, celui de la Renaissance et une grande partie de l'art moderne et contemporain d'Occident. Ses monuments sont admirés par les touristes en Grèce même, ainsi que sur les sites des colonies grecques de Grande Grèce et d'Asie mineure ; ses sculptures et ses vases occupent souvent une place de choix dans les musées et les collections privées. Le Parthénon et son décor sculpté, l'aurige de Delphes, le groupe du Laocoon et la Victoire de Samothrace figurent parmi les œuvres d'art les plus connues dans le monde.
40
+
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+ Pour autant, l'œuvre d'art grecque est souvent mal comprise. Elle est admirée aujourd'hui pour le plaisir esthétique qu'elle procure, alors que sa fin première est pratique ou religieuse. Les ruines de monuments se trouvent dans des endroits isolés, ou sont incorporées dans des villes modernes, alors que les bâtiments grecs se trouvaient naturellement intégrés à tout un ensemble de bâtiments environnants. La peinture murale, l'une des principales formes d'expression de l'art grec, a presque totalement disparu, alors que la sculpture grecque nous est parvenue principalement sous la forme de copies ou variantes romaines, pour lesquelles il est difficile de départager le génie de l'auteur original de celui du copiste-adaptateur. Il est donc important de replacer l'art grec dans son contexte et de restituer ses origines, évolutions et influences.
42
+
43
+ Les Grecs ont joué un rôle déterminant dans l’évolution des sciences. Ils ont notamment fait progresser les mathématiques, trigonométrie, géométrie (avec Pythagore), la physique (avec Aristote et Archimède), la chimie, l’astronomie et la géographie (avec Ptolémée), la météorologie, la zoologie (classification du règne animal par Aristote), la botanique (avec Théophraste et Dioscoride), la médecine (avec Hippocrate), l’anatomie et la physiologie.
44
+
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+ Ces sciences atteindront un niveau qui ne sera dépassé qu’à la Renaissance. Les sciences physiques notamment sont longtemps restées basées sur des fondements aristotéliciens, qui n'ont commencé à être abandonnés qu'au XVIIe siècle avec la naissance de la physique classique.
46
+
47
+ On sait que les Grecs anciens, du moins les hommes, avaient un mode de vie bisexuel : s'ils se mariaient afin d'assurer la descendance, ils passaient aussi par une éducation de nature pédéraste durant l'adolescence, qui les liait sexuellement à un homme légèrement plus âgé, avant qu'eux-mêmes, une fois devenus citoyens, ne deviennent les amants et formateurs d'autres jeunes gens[6]. Par exemple, les sources d'époque présentent la vie amoureuse d'Alcibiade ainsi : « lorsqu'il était jeune, il détournait les hommes de leurs épouses, et lorsqu'il était plus âgé, il détournait les femmes de leurs maris »[7].
48
+
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+ Comme dans toutes les sociétés, la condition de la femme dans la Grèce antique diffère selon les époques et même les cités. À l'époque minoenne[8], elles jouent un rôle important dans la société et semblent l'avoir conservé à l'époque homérique[9]. Au VIe siècle av. J.-C., à Lesbos, la poétesse Sappho dirige un institut d'éducation pour jeunes filles de haute naissance où elles peuvent s'adonner à des exercices physiques, court vêtues et montrant leurs cuisses. Sur ce point du moins, Sparte était plus tolérante qu'Athènes et la relative liberté des femmes ne manquait pas de scandaliser les Athéniens comme Euripide ou Platon :« En dehors des maisons, avec les jeunes gens / Allant les jambes nues et la robe flottant[10] » Aristote définissant la citoyenneté comme la possibilité de participer au pouvoir politique, la femme en est donc la plus éloignée : elle ne peut jamais devenir citoyenne. Confinée à la maison, la jeune Athénienne apprend principalement les travaux ménagers : cuisine, traitement de la laine et tissage, peut-être aussi quelques rudiments de lecture, de calcul et de musique. Ses rares occasions de sortir sont certaines fêtes religieuses où elles assistent aux sacrifices et participent aux processions. Si elles apprennent à danser et à chanter pour participer aux chœurs religieux, les chœurs de jeunes filles restent séparés de ceux des jeunes hommes.
50
+
51
+ Le mariage, arrangé par le père ou le tuteur légal, ne la délivre en rien de son confinement. Elle aura juste toute autorité sur sa maison et les esclaves pour lesquels elle est la despoïna. Le seul but du mariage est la procréation. La plupart des Athéniens se marient par convenance religieuse et sociale plus que par goût. À Sparte, le célibataire endurci est puni par la loi.
52
+
53
+ Il convient cependant de distinguer les différentes classes sociales. Les Athéniens pauvres et ne disposant que d'un logement exigu laissaient plus facilement sortir leur femme, souvent contraintes de travailler au dehors, notamment comme revendeuses sur les marchés, pour subvenir aux besoins de la famille[11].
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+ L'expression « Grèce antique » renvoie à la civilisation des peuples de langue et de culture grecques durant l'Antiquité. On entend parfois plus précisément par Grèce antique la Grèce classique, en particulier l'Athènes du Ve siècle av. J.-C., celle de Périclès et de la tragédie, et celle du IVe siècle av. J.-C., de Platon et d'Aristote. Toutefois, la culture grecque s'est développée plus tôt : les épopées de l’Iliade et de l’Odyssée remontent sans doute au VIIIe siècle av. J.-C. Elle a aussi conservé un réel dynamisme au cours des siècles suivants, pendant lesquels elle s'est étendue dans de nombreuses autres régions. En Orient, après les conquêtes d'Alexandre le Grand, la culture grecque s'est mêlée aux cultures antérieures pour donner naissance à la civilisation hellénistique. Dans le bassin méditerranéen, la culture grecque a joué un rôle décisif, notamment du fait de l'influence qu'elle eut à Rome, où le grec devint la langue du savoir utilisée par les élites, et de l'influence qu'elle exerça dans le monde arabo-musulman, qui traduisit en arabe de nombreux traités grecs. C'est ainsi que certaines productions politiques et culturelles du monde grec ont eu un rôle majeur dans le développement de la civilisation occidentale.
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+ Les chercheurs estiment souvent que les Grecs sont à l'origine d'une nouvelle manière d'appréhender le monde, affranchissant la pensée des dogmes religieux[1]. Contrairement aux grandes religions monothéistes, la religion grecque est avant tout basée sur l'orthopraxie - il est en ce sens impossible de parler de dogme - et met l'homme au cœur de ses réflexions[2].
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+ On considère les Grecs comme les fondateurs de la philosophie (les présocratiques, Socrate, Platon, Aristote, etc.). Inventeurs de la logique, ils peuvent être considérés comme des précurseurs de l'investigation scientifique (physique, mathématiques, astronomie)[3]. La littérature grecque eut sans doute longtemps moins d'influence que celle de ses imitateurs romains. L'art grec reste considéré comme un modèle de l'équilibre classique.
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9
+ Comme ailleurs dans l’Antiquité, l’esclavage fournit à l’économie du monde grec antique une force de travail indispensable. Aristote[4] décrivait l’esclavage comme la « pierre angulaire » du fonctionnement de la société grecque[5], en raison de son importance dans le fonctionnement économique. Aristote a admis dans le Politique que les esclaves disparaîtront lorsque les machines deviendront autonomes, et dénonce le système spartiate des hilotes comme défaillant. Platon condamnait l'esclavage comme une pratique déshonorante pour un Grec, sans remettre en cause le principe économique de l'esclavagisme.
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+ L'histoire de la Grèce avant le VIIIe siècle av. J.-C. est assez mal connue. La civilisation mycénienne a duré de -1650 à -1100 environ, elle est fortement influencée par la Crète minoenne. Les raisons de sa disparition sont sujettes à controverse. Les chercheurs croyant à l'historicité de la guerre de Troie la situent pendant cette période. Les temps qui suivent, aussi mal connus, sont parfois appelés siècles obscurs. Des changements culturels importants semblent s'y être déroulés.
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+ Au VIIIe siècle av. J.-C., la Grèce commence à émerger de la période sombre qui suit la chute de la civilisation mycénienne. L'écriture et les écrits mycéniens en général sont perdus et oubliés mais les Grecs adoptent l'alphabet phénicien tout en le modifiant, ce qui deviendra l'alphabet grec. Au IXe siècle av. J.-C., les premiers textes proprement grecs apparaissent. Le pays est alors divisé en une multitude de petites communautés indépendantes, situation imposée par la géographie grecque, où chaque île, vallée ou plaine est totalement coupée de ses voisins par la mer ou les montagnes.
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+ Il semble qu'à partir du VIIIe siècle av. J.-C. apparaissent les cités, de petits territoires indépendants et politiquement structurés. La population augmente fortement et des colonies grecques sont fondées, dans les îles de la mer Égée et en Asie mineure, puis dans d'autres régions méditerranéennes. Les grands penseurs vivent souvent outre-mer : Thalès et Xénophane vivent en Asie ; Pythagore fonde une école en Italie du Sud. C'est la naissance de la Grande Grèce.
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+ La guerre lélantine (de -710 à -650) fut un long conflit entre cités grecques qui présente la particularité d'être l'un des premiers affrontements de la Grèce antique documenté. Cette guerre voit s'affronter les cités-état de Chalcis et d’Érétria à propos de la Lélantine, plaine fertile de l’Eubée.
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19
+ Une classe marchande se développe dans la première moitié du VIIe siècle av. J.-C. comme le démontre l'apparition de monnaies grecques vers -680, ce qui ne manque pas de susciter des tensions entre les villes. Les classes aristocratiques qui gouvernent les cités sont menacées par cette nouvelle bourgeoisie de marchands qui souhaite se lancer dans la politique. À partir de -650, cette même classe aristocratique doit lutter afin de ne pas être renversée par des tyrans populistes. Le mot tyran étant d'ailleurs lui-même issu du grec τύραννος (tyrannos) signifiant « dirigeant illégitime » indifféremment qu'il soit bon ou mauvais.
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21
+ Au début du Ve siècle av. J.-C., les Grecs parviennent à repousser les troupes de l'immense Empire perse lors des guerres médiques. La bataille de Salamine (480 av. J.C.) pose les bases de l'hégémonie de la cité d'Athènes en mer Égée. La Grèce connaît alors un « âge d'or ». Certains penseurs, Parménide, Empédocle, Leucippe inaugurent de nouvelles manières d'envisager le monde. Athènes, où une démocratie s'est mise en place, occupe une place prépondérante sur les plans politique et artistique. La tragédie s'y développe. Socrate ne quitte presque jamais la ville.
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+ Après la guerre du Péloponnèse (de -431 à -404), les cités grecques sont affaiblies, mais la vie intellectuelle reste vivace (Platon, Aristote).
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25
+ Vers -338, la Macédoine domine la Grèce. Entre -336 et -323, son roi, Alexandre le Grand, conquiert un immense empire.
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27
+ À la mort d'Alexandre le Grand, son empire est partagé entre ses anciens généraux ou diadoques : Ptolémée, Séleucos, Lysimaque, Antigone le Borgne, qui règnent en souverains absolus sur de vastes régions.
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29
+ Les Antigonides conservent la Macédoine. Les Séleucides règnent en Asie, sur l'ancien Empire perse. On ressent des influences grecques jusque dans les sculptures bouddhiques d'Afghanistan. Les Ptolémées, qui dominèrent l'Égypte, nous sont toutefois mieux connus. Alexandrie y est un haut lieu du savoir. En Grèce même, de nouvelles philosophies se développent : l'épicurisme et le stoïcisme.
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31
+ La situation politique est assez difficile et, au IIe siècle av. J.-C., la Grèce passe sous domination romaine. La Grèce reste un centre culturel mais perd en créativité.
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33
+ L'économie de la Grèce antique se caractérise par une forte prédominance de l’agriculture, d’autant plus importante que les sols grecs sont peu fertiles. Cette sténochôria provoque la création de colonies, qui procurent des matières premières. Plus qu'une source de subsistance, l’agriculture façonne une partie des représentations et des rapports sociaux : la majorité de la population du monde grec est rurale et la propriété foncière représente un idéal. L’artisanat et le commerce (principalement maritime) se développent à partir du VIe siècle av. J.-C. dans les cités. Cependant, les Grecs éprouvent une grande répugnance pour le travail rétribué, et en particulier le travail manuel : la politique est la seule activité réellement digne du citoyen, le reste devant être autant que possible abandonné aux esclaves.
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35
+ La religion grecque antique a pour particularité de n'avoir ni textes sacrés, ni dogme, ni Église : elle est polythéiste. Elle accorde une grande importance aux rites et peu à la dévotion personnelle. Les différents cultes peuvent être distingués en trois grandes catégories : cultes publics, rassemblant la communauté des citoyens d'une cité, cultes privés, appartenant à la sphère domestique, cultes à mystères, qui seuls promettent aux initiés une vie heureuse et un au-delà.
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37
+ Le panthéon grec comporte douze divinités principales (dites « olympiennes »), dont les plus importantes sont exprimées par trois figures ayant le monde en partage : Zeus, dieu de la foudre, régnant sur le Ciel, Poséidon, dieu des mers, des océans et des séismes et enfin Hadès, maître du monde des Enfers. Il existait cependant de nombreuses autres divinités, appelées parfois « divinités mineures », auxquelles on accordait plus ou moins d'importance selon la situation, l'époque de l'année, le lieu...
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39
+ L'art grec est l'aspect le plus immédiatement sensible de la Grèce antique : il a influencé l'art romain, celui de la Renaissance et une grande partie de l'art moderne et contemporain d'Occident. Ses monuments sont admirés par les touristes en Grèce même, ainsi que sur les sites des colonies grecques de Grande Grèce et d'Asie mineure ; ses sculptures et ses vases occupent souvent une place de choix dans les musées et les collections privées. Le Parthénon et son décor sculpté, l'aurige de Delphes, le groupe du Laocoon et la Victoire de Samothrace figurent parmi les œuvres d'art les plus connues dans le monde.
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41
+ Pour autant, l'œuvre d'art grecque est souvent mal comprise. Elle est admirée aujourd'hui pour le plaisir esthétique qu'elle procure, alors que sa fin première est pratique ou religieuse. Les ruines de monuments se trouvent dans des endroits isolés, ou sont incorporées dans des villes modernes, alors que les bâtiments grecs se trouvaient naturellement intégrés à tout un ensemble de bâtiments environnants. La peinture murale, l'une des principales formes d'expression de l'art grec, a presque totalement disparu, alors que la sculpture grecque nous est parvenue principalement sous la forme de copies ou variantes romaines, pour lesquelles il est difficile de départager le génie de l'auteur original de celui du copiste-adaptateur. Il est donc important de replacer l'art grec dans son contexte et de restituer ses origines, évolutions et influences.
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43
+ Les Grecs ont joué un rôle déterminant dans l’évolution des sciences. Ils ont notamment fait progresser les mathématiques, trigonométrie, géométrie (avec Pythagore), la physique (avec Aristote et Archimède), la chimie, l’astronomie et la géographie (avec Ptolémée), la météorologie, la zoologie (classification du règne animal par Aristote), la botanique (avec Théophraste et Dioscoride), la médecine (avec Hippocrate), l’anatomie et la physiologie.
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+ Ces sciences atteindront un niveau qui ne sera dépassé qu’à la Renaissance. Les sciences physiques notamment sont longtemps restées basées sur des fondements aristotéliciens, qui n'ont commencé à être abandonnés qu'au XVIIe siècle avec la naissance de la physique classique.
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+ On sait que les Grecs anciens, du moins les hommes, avaient un mode de vie bisexuel : s'ils se mariaient afin d'assurer la descendance, ils passaient aussi par une éducation de nature pédéraste durant l'adolescence, qui les liait sexuellement à un homme légèrement plus âgé, avant qu'eux-mêmes, une fois devenus citoyens, ne deviennent les amants et formateurs d'autres jeunes gens[6]. Par exemple, les sources d'époque présentent la vie amoureuse d'Alcibiade ainsi : « lorsqu'il était jeune, il détournait les hommes de leurs épouses, et lorsqu'il était plus âgé, il détournait les femmes de leurs maris »[7].
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+ Comme dans toutes les sociétés, la condition de la femme dans la Grèce antique diffère selon les époques et même les cités. À l'époque minoenne[8], elles jouent un rôle important dans la société et semblent l'avoir conservé à l'époque homérique[9]. Au VIe siècle av. J.-C., à Lesbos, la poétesse Sappho dirige un institut d'éducation pour jeunes filles de haute naissance où elles peuvent s'adonner à des exercices physiques, court vêtues et montrant leurs cuisses. Sur ce point du moins, Sparte était plus tolérante qu'Athènes et la relative liberté des femmes ne manquait pas de scandaliser les Athéniens comme Euripide ou Platon :« En dehors des maisons, avec les jeunes gens / Allant les jambes nues et la robe flottant[10] » Aristote définissant la citoyenneté comme la possibilité de participer au pouvoir politique, la femme en est donc la plus éloignée : elle ne peut jamais devenir citoyenne. Confinée à la maison, la jeune Athénienne apprend principalement les travaux ménagers : cuisine, traitement de la laine et tissage, peut-être aussi quelques rudiments de lecture, de calcul et de musique. Ses rares occasions de sortir sont certaines fêtes religieuses où elles assistent aux sacrifices et participent aux processions. Si elles apprennent à danser et à chanter pour participer aux chœurs religieux, les chœurs de jeunes filles restent séparés de ceux des jeunes hommes.
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51
+ Le mariage, arrangé par le père ou le tuteur légal, ne la délivre en rien de son confinement. Elle aura juste toute autorité sur sa maison et les esclaves pour lesquels elle est la despoïna. Le seul but du mariage est la procréation. La plupart des Athéniens se marient par convenance religieuse et sociale plus que par goût. À Sparte, le célibataire endurci est puni par la loi.
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+ Il convient cependant de distinguer les différentes classes sociales. Les Athéniens pauvres et ne disposant que d'un logement exigu laissaient plus facilement sortir leur femme, souvent contraintes de travailler au dehors, notamment comme revendeuses sur les marchés, pour subvenir aux besoins de la famille[11].
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+ L'expression « Grèce antique » renvoie à la civilisation des peuples de langue et de culture grecques durant l'Antiquité. On entend parfois plus précisément par Grèce antique la Grèce classique, en particulier l'Athènes du Ve siècle av. J.-C., celle de Périclès et de la tragédie, et celle du IVe siècle av. J.-C., de Platon et d'Aristote. Toutefois, la culture grecque s'est développée plus tôt : les épopées de l’Iliade et de l’Odyssée remontent sans doute au VIIIe siècle av. J.-C. Elle a aussi conservé un réel dynamisme au cours des siècles suivants, pendant lesquels elle s'est étendue dans de nombreuses autres régions. En Orient, après les conquêtes d'Alexandre le Grand, la culture grecque s'est mêlée aux cultures antérieures pour donner naissance à la civilisation hellénistique. Dans le bassin méditerranéen, la culture grecque a joué un rôle décisif, notamment du fait de l'influence qu'elle eut à Rome, où le grec devint la langue du savoir utilisée par les élites, et de l'influence qu'elle exerça dans le monde arabo-musulman, qui traduisit en arabe de nombreux traités grecs. C'est ainsi que certaines productions politiques et culturelles du monde grec ont eu un rôle majeur dans le développement de la civilisation occidentale.
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+ Les chercheurs estiment souvent que les Grecs sont à l'origine d'une nouvelle manière d'appréhender le monde, affranchissant la pensée des dogmes religieux[1]. Contrairement aux grandes religions monothéistes, la religion grecque est avant tout basée sur l'orthopraxie - il est en ce sens impossible de parler de dogme - et met l'homme au cœur de ses réflexions[2].
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+ On considère les Grecs comme les fondateurs de la philosophie (les présocratiques, Socrate, Platon, Aristote, etc.). Inventeurs de la logique, ils peuvent être considérés comme des précurseurs de l'investigation scientifique (physique, mathématiques, astronomie)[3]. La littérature grecque eut sans doute longtemps moins d'influence que celle de ses imitateurs romains. L'art grec reste considéré comme un modèle de l'équilibre classique.
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+ Comme ailleurs dans l’Antiquité, l’esclavage fournit à l’économie du monde grec antique une force de travail indispensable. Aristote[4] décrivait l’esclavage comme la « pierre angulaire » du fonctionnement de la société grecque[5], en raison de son importance dans le fonctionnement économique. Aristote a admis dans le Politique que les esclaves disparaîtront lorsque les machines deviendront autonomes, et dénonce le système spartiate des hilotes comme défaillant. Platon condamnait l'esclavage comme une pratique déshonorante pour un Grec, sans remettre en cause le principe économique de l'esclavagisme.
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+ L'histoire de la Grèce avant le VIIIe siècle av. J.-C. est assez mal connue. La civilisation mycénienne a duré de -1650 à -1100 environ, elle est fortement influencée par la Crète minoenne. Les raisons de sa disparition sont sujettes à controverse. Les chercheurs croyant à l'historicité de la guerre de Troie la situent pendant cette période. Les temps qui suivent, aussi mal connus, sont parfois appelés siècles obscurs. Des changements culturels importants semblent s'y être déroulés.
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+ Au VIIIe siècle av. J.-C., la Grèce commence à émerger de la période sombre qui suit la chute de la civilisation mycénienne. L'écriture et les écrits mycéniens en général sont perdus et oubliés mais les Grecs adoptent l'alphabet phénicien tout en le modifiant, ce qui deviendra l'alphabet grec. Au IXe siècle av. J.-C., les premiers textes proprement grecs apparaissent. Le pays est alors divisé en une multitude de petites communautés indépendantes, situation imposée par la géographie grecque, où chaque île, vallée ou plaine est totalement coupée de ses voisins par la mer ou les montagnes.
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+ Il semble qu'à partir du VIIIe siècle av. J.-C. apparaissent les cités, de petits territoires indépendants et politiquement structurés. La population augmente fortement et des colonies grecques sont fondées, dans les îles de la mer Égée et en Asie mineure, puis dans d'autres régions méditerranéennes. Les grands penseurs vivent souvent outre-mer : Thalès et Xénophane vivent en Asie ; Pythagore fonde une école en Italie du Sud. C'est la naissance de la Grande Grèce.
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+ La guerre lélantine (de -710 à -650) fut un long conflit entre cités grecques qui présente la particularité d'être l'un des premiers affrontements de la Grèce antique documenté. Cette guerre voit s'affronter les cités-état de Chalcis et d’Érétria à propos de la Lélantine, plaine fertile de l’Eubée.
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+ Une classe marchande se développe dans la première moitié du VIIe siècle av. J.-C. comme le démontre l'apparition de monnaies grecques vers -680, ce qui ne manque pas de susciter des tensions entre les villes. Les classes aristocratiques qui gouvernent les cités sont menacées par cette nouvelle bourgeoisie de marchands qui souhaite se lancer dans la politique. À partir de -650, cette même classe aristocratique doit lutter afin de ne pas être renversée par des tyrans populistes. Le mot tyran étant d'ailleurs lui-même issu du grec τύραννος (tyrannos) signifiant « dirigeant illégitime » indifféremment qu'il soit bon ou mauvais.
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+ Vers -338, la Macédoine domine la Grèce. Entre -336 et -323, son roi, Alexandre le Grand, conquiert un immense empire.
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+ À la mort d'Alexandre le Grand, son empire est partagé entre ses anciens généraux ou diadoques : Ptolémée, Séleucos, Lysimaque, Antigone le Borgne, qui règnent en souverains absolus sur de vastes régions.
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+ Les Antigonides conservent la Macédoine. Les Séleucides règnent en Asie, sur l'ancien Empire perse. On ressent des influences grecques jusque dans les sculptures bouddhiques d'Afghanistan. Les Ptolémées, qui dominèrent l'Égypte, nous sont toutefois mieux connus. Alexandrie y est un haut lieu du savoir. En Grèce même, de nouvelles philosophies se développent : l'épicurisme et le stoïcisme.
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+ L'économie de la Grèce antique se caractérise par une forte prédominance de l’agriculture, d’autant plus importante que les sols grecs sont peu fertiles. Cette sténochôria provoque la création de colonies, qui procurent des matières premières. Plus qu'une source de subsistance, l’agriculture façonne une partie des représentations et des rapports sociaux : la majorité de la population du monde grec est rurale et la propriété foncière représente un idéal. L’artisanat et le commerce (principalement maritime) se développent à partir du VIe siècle av. J.-C. dans les cités. Cependant, les Grecs éprouvent une grande répugnance pour le travail rétribué, et en particulier le travail manuel : la politique est la seule activité réellement digne du citoyen, le reste devant être autant que possible abandonné aux esclaves.
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+ La religion grecque antique a pour particularité de n'avoir ni textes sacrés, ni dogme, ni Église : elle est polythéiste. Elle accorde une grande importance aux rites et peu à la dévotion personnelle. Les différents cultes peuvent être distingués en trois grandes catégories : cultes publics, rassemblant la communauté des citoyens d'une cité, cultes privés, appartenant à la sphère domestique, cultes à mystères, qui seuls promettent aux initiés une vie heureuse et un au-delà.
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+ Le panthéon grec comporte douze divinités principales (dites « olympiennes »), dont les plus importantes sont exprimées par trois figures ayant le monde en partage : Zeus, dieu de la foudre, régnant sur le Ciel, Poséidon, dieu des mers, des océans et des séismes et enfin Hadès, maître du monde des Enfers. Il existait cependant de nombreuses autres divinités, appelées parfois « divinités mineures », auxquelles on accordait plus ou moins d'importance selon la situation, l'époque de l'année, le lieu...
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+ L'art grec est l'aspect le plus immédiatement sensible de la Grèce antique : il a influencé l'art romain, celui de la Renaissance et une grande partie de l'art moderne et contemporain d'Occident. Ses monuments sont admirés par les touristes en Grèce même, ainsi que sur les sites des colonies grecques de Grande Grèce et d'Asie mineure ; ses sculptures et ses vases occupent souvent une place de choix dans les musées et les collections privées. Le Parthénon et son décor sculpté, l'aurige de Delphes, le groupe du Laocoon et la Victoire de Samothrace figurent parmi les œuvres d'art les plus connues dans le monde.
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+ Pour autant, l'œuvre d'art grecque est souvent mal comprise. Elle est admirée aujourd'hui pour le plaisir esthétique qu'elle procure, alors que sa fin première est pratique ou religieuse. Les ruines de monuments se trouvent dans des endroits isolés, ou sont incorporées dans des villes modernes, alors que les bâtiments grecs se trouvaient naturellement intégrés à tout un ensemble de bâtiments environnants. La peinture murale, l'une des principales formes d'expression de l'art grec, a presque totalement disparu, alors que la sculpture grecque nous est parvenue principalement sous la forme de copies ou variantes romaines, pour lesquelles il est difficile de départager le génie de l'auteur original de celui du copiste-adaptateur. Il est donc important de replacer l'art grec dans son contexte et de restituer ses origines, évolutions et influences.
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+ Les Grecs ont joué un rôle déterminant dans l’évolution des sciences. Ils ont notamment fait progresser les mathématiques, trigonométrie, géométrie (avec Pythagore), la physique (avec Aristote et Archimède), la chimie, l’astronomie et la géographie (avec Ptolémée), la météorologie, la zoologie (classification du règne animal par Aristote), la botanique (avec Théophraste et Dioscoride), la médecine (avec Hippocrate), l’anatomie et la physiologie.
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+ Ces sciences atteindront un niveau qui ne sera dépassé qu’à la Renaissance. Les sciences physiques notamment sont longtemps restées basées sur des fondements aristotéliciens, qui n'ont commencé à être abandonnés qu'au XVIIe siècle avec la naissance de la physique classique.
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+ On sait que les Grecs anciens, du moins les hommes, avaient un mode de vie bisexuel : s'ils se mariaient afin d'assurer la descendance, ils passaient aussi par une éducation de nature pédéraste durant l'adolescence, qui les liait sexuellement à un homme légèrement plus âgé, avant qu'eux-mêmes, une fois devenus citoyens, ne deviennent les amants et formateurs d'autres jeunes gens[6]. Par exemple, les sources d'époque présentent la vie amoureuse d'Alcibiade ainsi : « lorsqu'il était jeune, il détournait les hommes de leurs épouses, et lorsqu'il était plus âgé, il détournait les femmes de leurs maris »[7].
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+ Comme dans toutes les sociétés, la condition de la femme dans la Grèce antique diffère selon les époques et même les cités. À l'époque minoenne[8], elles jouent un rôle important dans la société et semblent l'avoir conservé à l'époque homérique[9]. Au VIe siècle av. J.-C., à Lesbos, la poétesse Sappho dirige un institut d'éducation pour jeunes filles de haute naissance où elles peuvent s'adonner à des exercices physiques, court vêtues et montrant leurs cuisses. Sur ce point du moins, Sparte était plus tolérante qu'Athènes et la relative liberté des femmes ne manquait pas de scandaliser les Athéniens comme Euripide ou Platon :« En dehors des maisons, avec les jeunes gens / Allant les jambes nues et la robe flottant[10] » Aristote définissant la citoyenneté comme la possibilité de participer au pouvoir politique, la femme en est donc la plus éloignée : elle ne peut jamais devenir citoyenne. Confinée à la maison, la jeune Athénienne apprend principalement les travaux ménagers : cuisine, traitement de la laine et tissage, peut-être aussi quelques rudiments de lecture, de calcul et de musique. Ses rares occasions de sortir sont certaines fêtes religieuses où elles assistent aux sacrifices et participent aux processions. Si elles apprennent à danser et à chanter pour participer aux chœurs religieux, les chœurs de jeunes filles restent séparés de ceux des jeunes hommes.
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+ Le mariage, arrangé par le père ou le tuteur légal, ne la délivre en rien de son confinement. Elle aura juste toute autorité sur sa maison et les esclaves pour lesquels elle est la despoïna. Le seul but du mariage est la procréation. La plupart des Athéniens se marient par convenance religieuse et sociale plus que par goût. À Sparte, le célibataire endurci est puni par la loi.
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+ Il convient cependant de distinguer les différentes classes sociales. Les Athéniens pauvres et ne disposant que d'un logement exigu laissaient plus facilement sortir leur femme, souvent contraintes de travailler au dehors, notamment comme revendeuses sur les marchés, pour subvenir aux besoins de la famille[11].
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+ Les chercheurs estiment souvent que les Grecs sont à l'origine d'une nouvelle manière d'appréhender le monde, affranchissant la pensée des dogmes religieux[1]. Contrairement aux grandes religions monothéistes, la religion grecque est avant tout basée sur l'orthopraxie - il est en ce sens impossible de parler de dogme - et met l'homme au cœur de ses réflexions[2].
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+ On considère les Grecs comme les fondateurs de la philosophie (les présocratiques, Socrate, Platon, Aristote, etc.). Inventeurs de la logique, ils peuvent être considérés comme des précurseurs de l'investigation scientifique (physique, mathématiques, astronomie)[3]. La littérature grecque eut sans doute longtemps moins d'influence que celle de ses imitateurs romains. L'art grec reste considéré comme un modèle de l'équilibre classique.
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+ Comme ailleurs dans l’Antiquité, l’esclavage fournit à l’économie du monde grec antique une force de travail indispensable. Aristote[4] décrivait l’esclavage comme la « pierre angulaire » du fonctionnement de la société grecque[5], en raison de son importance dans le fonctionnement économique. Aristote a admis dans le Politique que les esclaves disparaîtront lorsque les machines deviendront autonomes, et dénonce le système spartiate des hilotes comme défaillant. Platon condamnait l'esclavage comme une pratique déshonorante pour un Grec, sans remettre en cause le principe économique de l'esclavagisme.
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+ L'histoire de la Grèce avant le VIIIe siècle av. J.-C. est assez mal connue. La civilisation mycénienne a duré de -1650 à -1100 environ, elle est fortement influencée par la Crète minoenne. Les raisons de sa disparition sont sujettes à controverse. Les chercheurs croyant à l'historicité de la guerre de Troie la situent pendant cette période. Les temps qui suivent, aussi mal connus, sont parfois appelés siècles obscurs. Des changements culturels importants semblent s'y être déroulés.
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+ Au VIIIe siècle av. J.-C., la Grèce commence à émerger de la période sombre qui suit la chute de la civilisation mycénienne. L'écriture et les écrits mycéniens en général sont perdus et oubliés mais les Grecs adoptent l'alphabet phénicien tout en le modifiant, ce qui deviendra l'alphabet grec. Au IXe siècle av. J.-C., les premiers textes proprement grecs apparaissent. Le pays est alors divisé en une multitude de petites communautés indépendantes, situation imposée par la géographie grecque, où chaque île, vallée ou plaine est totalement coupée de ses voisins par la mer ou les montagnes.
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+ Il semble qu'à partir du VIIIe siècle av. J.-C. apparaissent les cités, de petits territoires indépendants et politiquement structurés. La population augmente fortement et des colonies grecques sont fondées, dans les îles de la mer Égée et en Asie mineure, puis dans d'autres régions méditerranéennes. Les grands penseurs vivent souvent outre-mer : Thalès et Xénophane vivent en Asie ; Pythagore fonde une école en Italie du Sud. C'est la naissance de la Grande Grèce.
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+ La guerre lélantine (de -710 à -650) fut un long conflit entre cités grecques qui présente la particularité d'être l'un des premiers affrontements de la Grèce antique documenté. Cette guerre voit s'affronter les cités-état de Chalcis et d’Érétria à propos de la Lélantine, plaine fertile de l’Eubée.
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+ Une classe marchande se développe dans la première moitié du VIIe siècle av. J.-C. comme le démontre l'apparition de monnaies grecques vers -680, ce qui ne manque pas de susciter des tensions entre les villes. Les classes aristocratiques qui gouvernent les cités sont menacées par cette nouvelle bourgeoisie de marchands qui souhaite se lancer dans la politique. À partir de -650, cette même classe aristocratique doit lutter afin de ne pas être renversée par des tyrans populistes. Le mot tyran étant d'ailleurs lui-même issu du grec τύραννος (tyrannos) signifiant « dirigeant illégitime » indifféremment qu'il soit bon ou mauvais.
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+ Au début du Ve siècle av. J.-C., les Grecs parviennent à repousser les troupes de l'immense Empire perse lors des guerres médiques. La bataille de Salamine (480 av. J.C.) pose les bases de l'hégémonie de la cité d'Athènes en mer Égée. La Grèce connaît alors un « âge d'or ». Certains penseurs, Parménide, Empédocle, Leucippe inaugurent de nouvelles manières d'envisager le monde. Athènes, où une démocratie s'est mise en place, occupe une place prépondérante sur les plans politique et artistique. La tragédie s'y développe. Socrate ne quitte presque jamais la ville.
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+ Après la guerre du Péloponnèse (de -431 à -404), les cités grecques sont affaiblies, mais la vie intellectuelle reste vivace (Platon, Aristote).
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+ Vers -338, la Macédoine domine la Grèce. Entre -336 et -323, son roi, Alexandre le Grand, conquiert un immense empire.
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+ À la mort d'Alexandre le Grand, son empire est partagé entre ses anciens généraux ou diadoques : Ptolémée, Séleucos, Lysimaque, Antigone le Borgne, qui règnent en souverains absolus sur de vastes régions.
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+ Les Antigonides conservent la Macédoine. Les Séleucides règnent en Asie, sur l'ancien Empire perse. On ressent des influences grecques jusque dans les sculptures bouddhiques d'Afghanistan. Les Ptolémées, qui dominèrent l'Égypte, nous sont toutefois mieux connus. Alexandrie y est un haut lieu du savoir. En Grèce même, de nouvelles philosophies se développent : l'épicurisme et le stoïcisme.
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+ La situation politique est assez difficile et, au IIe siècle av. J.-C., la Grèce passe sous domination romaine. La Grèce reste un centre culturel mais perd en créativité.
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+ L'économie de la Grèce antique se caractérise par une forte prédominance de l’agriculture, d’autant plus importante que les sols grecs sont peu fertiles. Cette sténochôria provoque la création de colonies, qui procurent des matières premières. Plus qu'une source de subsistance, l’agriculture façonne une partie des représentations et des rapports sociaux : la majorité de la population du monde grec est rurale et la propriété foncière représente un idéal. L’artisanat et le commerce (principalement maritime) se développent à partir du VIe siècle av. J.-C. dans les cités. Cependant, les Grecs éprouvent une grande répugnance pour le travail rétribué, et en particulier le travail manuel : la politique est la seule activité réellement digne du citoyen, le reste devant être autant que possible abandonné aux esclaves.
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+ La religion grecque antique a pour particularité de n'avoir ni textes sacrés, ni dogme, ni Église : elle est polythéiste. Elle accorde une grande importance aux rites et peu à la dévotion personnelle. Les différents cultes peuvent être distingués en trois grandes catégories : cultes publics, rassemblant la communauté des citoyens d'une cité, cultes privés, appartenant à la sphère domestique, cultes à mystères, qui seuls promettent aux initiés une vie heureuse et un au-delà.
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+ Le panthéon grec comporte douze divinités principales (dites « olympiennes »), dont les plus importantes sont exprimées par trois figures ayant le monde en partage : Zeus, dieu de la foudre, régnant sur le Ciel, Poséidon, dieu des mers, des océans et des séismes et enfin Hadès, maître du monde des Enfers. Il existait cependant de nombreuses autres divinités, appelées parfois « divinités mineures », auxquelles on accordait plus ou moins d'importance selon la situation, l'époque de l'année, le lieu...
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+ L'art grec est l'aspect le plus immédiatement sensible de la Grèce antique : il a influencé l'art romain, celui de la Renaissance et une grande partie de l'art moderne et contemporain d'Occident. Ses monuments sont admirés par les touristes en Grèce même, ainsi que sur les sites des colonies grecques de Grande Grèce et d'Asie mineure ; ses sculptures et ses vases occupent souvent une place de choix dans les musées et les collections privées. Le Parthénon et son décor sculpté, l'aurige de Delphes, le groupe du Laocoon et la Victoire de Samothrace figurent parmi les œuvres d'art les plus connues dans le monde.
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+ Pour autant, l'œuvre d'art grecque est souvent mal comprise. Elle est admirée aujourd'hui pour le plaisir esthétique qu'elle procure, alors que sa fin première est pratique ou religieuse. Les ruines de monuments se trouvent dans des endroits isolés, ou sont incorporées dans des villes modernes, alors que les bâtiments grecs se trouvaient naturellement intégrés à tout un ensemble de bâtiments environnants. La peinture murale, l'une des principales formes d'expression de l'art grec, a presque totalement disparu, alors que la sculpture grecque nous est parvenue principalement sous la forme de copies ou variantes romaines, pour lesquelles il est difficile de départager le génie de l'auteur original de celui du copiste-adaptateur. Il est donc important de replacer l'art grec dans son contexte et de restituer ses origines, évolutions et influences.
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+ Les Grecs ont joué un rôle déterminant dans l’évolution des sciences. Ils ont notamment fait progresser les mathématiques, trigonométrie, géométrie (avec Pythagore), la physique (avec Aristote et Archimède), la chimie, l’astronomie et la géographie (avec Ptolémée), la météorologie, la zoologie (classification du règne animal par Aristote), la botanique (avec Théophraste et Dioscoride), la médecine (avec Hippocrate), l’anatomie et la physiologie.
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+ Ces sciences atteindront un niveau qui ne sera dépassé qu’à la Renaissance. Les sciences physiques notamment sont longtemps restées basées sur des fondements aristotéliciens, qui n'ont commencé à être abandonnés qu'au XVIIe siècle avec la naissance de la physique classique.
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+ On sait que les Grecs anciens, du moins les hommes, avaient un mode de vie bisexuel : s'ils se mariaient afin d'assurer la descendance, ils passaient aussi par une éducation de nature pédéraste durant l'adolescence, qui les liait sexuellement à un homme légèrement plus âgé, avant qu'eux-mêmes, une fois devenus citoyens, ne deviennent les amants et formateurs d'autres jeunes gens[6]. Par exemple, les sources d'époque présentent la vie amoureuse d'Alcibiade ainsi : « lorsqu'il était jeune, il détournait les hommes de leurs épouses, et lorsqu'il était plus âgé, il détournait les femmes de leurs maris »[7].
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+ Comme dans toutes les sociétés, la condition de la femme dans la Grèce antique diffère selon les époques et même les cités. À l'époque minoenne[8], elles jouent un rôle important dans la société et semblent l'avoir conservé à l'époque homérique[9]. Au VIe siècle av. J.-C., à Lesbos, la poétesse Sappho dirige un institut d'éducation pour jeunes filles de haute naissance où elles peuvent s'adonner à des exercices physiques, court vêtues et montrant leurs cuisses. Sur ce point du moins, Sparte était plus tolérante qu'Athènes et la relative liberté des femmes ne manquait pas de scandaliser les Athéniens comme Euripide ou Platon :« En dehors des maisons, avec les jeunes gens / Allant les jambes nues et la robe flottant[10] » Aristote définissant la citoyenneté comme la possibilité de participer au pouvoir politique, la femme en est donc la plus éloignée : elle ne peut jamais devenir citoyenne. Confinée à la maison, la jeune Athénienne apprend principalement les travaux ménagers : cuisine, traitement de la laine et tissage, peut-être aussi quelques rudiments de lecture, de calcul et de musique. Ses rares occasions de sortir sont certaines fêtes religieuses où elles assistent aux sacrifices et participent aux processions. Si elles apprennent à danser et à chanter pour participer aux chœurs religieux, les chœurs de jeunes filles restent séparés de ceux des jeunes hommes.
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+ Le mariage, arrangé par le père ou le tuteur légal, ne la délivre en rien de son confinement. Elle aura juste toute autorité sur sa maison et les esclaves pour lesquels elle est la despoïna. Le seul but du mariage est la procréation. La plupart des Athéniens se marient par convenance religieuse et sociale plus que par goût. À Sparte, le célibataire endurci est puni par la loi.
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+ Il convient cependant de distinguer les différentes classes sociales. Les Athéniens pauvres et ne disposant que d'un logement exigu laissaient plus facilement sortir leur femme, souvent contraintes de travailler au dehors, notamment comme revendeuses sur les marchés, pour subvenir aux besoins de la famille[11].
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+ Le grec ancien est l’étape historique de la langue grecque qui s'étend du IXe siècle av. J.-C. au VIe siècle. Principale langue parlée et écrite en Grèce antique, elle devient le vecteur de la littérature grecque antique qui produit de nombreuses œuvres littéraires et scientifiques à l'influence durable, dont l’Iliade et l’Odyssée attribuées dans l'Antiquité au poète légendaire Homère. On distingue en grec ancien plusieurs dialectes bien distincts, le plus employé étant l'attique.
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+ D'abord notée à l'aide du linéaire B, un syllabaire, la langue grecque antique recourt plus durablement à l'alphabet grec, influencé par l'alphabet phénicien. En tant que langue flexionnelle, le grec ancien possède trois grandes déclinaisons structurées selon cinq cas, trois genres (masculin, féminin et neutre) et trois nombres (singulier, duel, pluriel). Les verbes grecs anciens ont trois voix (active, moyenne et passive) et sont classés en deux grands systèmes de conjugaison selon qu'ils sont thématiques ou athématiques. La syntaxe est très souple.
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+ Le grec ancien a exercé une influence durable sur de nombreuses langues pendant et après l'Antiquité, et cela jusqu'à nos jours. De nombreux mots ont été empruntés au grec ancien (parfois par l'intermédiaire du latin). Cette langue continue d'être utilisée pour forger certains néologismes, notamment dans le domaine des sciences.
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+ À l’origine, il existait une grande variété de dialectes, regroupés en quatre groupes : arcadochypriote, dorien, éolien et ionien-attique[1]. Parler du grec ancien n’a pas grand sens lorsqu'on veut se référer à un des idiomes antiques : dans les faits, cependant, le grec ancien désigne l’attique (dialecte du groupe ionien-attique), langue de l’Athènes antique. C'est en effet la langue dans laquelle est écrite la majeure partie de la littérature grecque classique[1]. Pendant la période hellénistique et le brassage des populations hellénophones en résultant, la koinè, langue commune (c’est le sens de l'adjectif κοινός, koinós) issue de plusieurs dialectes du groupe ionien-attique, s'est progressivement imposée au détriment des dialectes, devenant ainsi la lingua franca de l’Antiquité, en concurrence avec le latin[1].
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+ La koinè est ensuite devenue langue officielle de l’Empire romain d'Orient avant de continuer d’évoluer pour donner naissance au grec moderne d’aujourd’hui[1].
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+ La première forme d'écriture attestée pour noter un dialecte grec est le linéaire B, un syllabaire sans rapport avec l'alphabet grec, servant à transcrire le mycénien, forme archaïque d'un dialecte arcadochypriote utilisée en Grèce continentale et en Crète entre environ 1550 et 1200 av. J.-C. Entre 800 et 200 av. J.-C., une écriture proche, le syllabaire chypriote, a été utilisée à Chypre pour transcrire le grec et l'étéochypriote (une langue non indo-européenne partiellement déchiffrée, peut-être apparentée au lemnien et à l'étrusque).
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+ Des écritures plus anciennes ont existé en Grèce, mais n'ont vraisemblablement pas servi à noter du grec :
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+ Toutes ces écritures étaient vraisemblablement de nature syllabique.
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+ C'est ensuite l'alphabet grec, hérité des Phéniciens et de leur alphabet, qui a été utilisé sous différentes versions (dites épichoriques) à partir du IXe siècle av. J.-C. ou du VIIIe siècle av. J.-C. puis a été normalisé et imposé au reste du monde hellénophone par Athènes en 403 av. J.-C[2]. En ajoutant des voyelles à cet abjad sémitique, les Grecs sont les inventeurs des alphabets occidentaux. En effet, emprunté par les Étrusques (cf. Alphabet étrusque), qui l'ont transmis aux Romains, il a donné naissance à l'alphabet latin mais aussi, sans passer par les Étrusques, à l'alphabet gotique, à l'alphabet cyrillique, à l'alphabet copte, etc.
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+ L'histoire de l'alphabet grec constitue un article séparé.
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23
+ Le grec ancien est une langue à accent de hauteur possédant deux intonations : aiguë et circonflexe[3]. Il se caractérise aussi par un système de consonnes aspirées et par un jeu d'oppositions de quantités vocaliques. Il existe plusieurs règles de sandhi, tant internes qu'externes.
24
+
25
+ En passant de l'indo-européen commun au grec ancien, la langue a subi de nombreuses modifications phonétiques dont les plus flagrantes sont décrites par la loi de Grassmann, la loi d'Osthoff et la loi de Rix. On note d'autre part qu'il permet de restituer dans de nombreux cas la coloration des laryngales indo-européennes. Enfin, c'est une langue centum.
26
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27
+ Comme d'autres langues indo-européennes anciennes, le grec est hautement flexionnel. Outre l'utilisation de désinences, le grec se caractérise par des procédés hérités de l'indo-européen commun comme l'alternance vocalique et l'utilisation du redoublement.
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+ Les noms possèdent cinq cas (nominatif, vocatif, accusatif, génitif et datif)[4], trois genres (masculin, féminin et neutre)[5] et trois nombres (singulier, duel, pluriel)[6]. Le grec moderne n'utilise plus le datif, excepté dans quelques expressions comme en taxei, mais les autres cas sont généralement conservés.
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+ On compte trois grands types de déclinaisons, tant pour les noms que les adjectifs (type en -α / -η, type thématique en -ος et type athématique), lesquels possèdent plusieurs sous-types. Les pronoms suivent un système qui leur est propre et qui, ayant influencé les types nominaux, n'en sont pas très éloignés.
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33
+ Les verbes ont trois voix (active, moyenne et passive), trois personnes et trois nombres[7]. Ils se conjuguent selon six modes : quatre personnels (indicatif, impératif, subjonctif et optatif) et deux impersonnels (infinitif et participe)[7]. Il existe sept temps (présent, imparfait, aoriste, futur simple, parfait, plus-que-parfait, et futur antérieur, ces deux derniers étant rarement usés), qui n'existent toutefois pas à tous les modes.
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+ Outre le temps, le verbe exprime surtout trois aspects (imperfectif, perfectif et statique)[7] et, comme toutes les langues, plusieurs modes de procès (inchoatif, itératif, fréquentatif, etc.). Seul l'indicatif marque toujours le temps ; aux autres modes, c'est l'aspect qui est généralement indiqué.
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37
+ Il existe deux grandes catégories de conjugaisons : les thématiques (ou verbes en -ω) et les athématiques (dits verbes en -μι)[8] : les verbes thématiques se caractérisent par la présence d'une voyelle avant la désinence, absente dans les verbes athématiques. Ces catégories se divisent en un grand nombre de sous-catégories. Le système verbal est très complexe car la flexion met en œuvre de nombreux procédés comme l'alternance vocalique, la suffixation par le jeu de désinences, l'utilisation d'une voyelle thématique, celle de l'augment et du redoublement. À tous ces procédés s'ajoutent des modifications phonétiques importantes au sein d'un même paradigme.
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+ En sorte, il n'est pas exagéré de dire qu'il existe plus de verbes irréguliers que de verbes réguliers, si du moins on s'en tient à la définition de verbe irrégulier ayant cours dans la grammaire française.
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+ Tout ceci est donné à titre indicatif, car comme de nombreuses langues flexionnelles, le grec ancien s'accorde une grande liberté dans la place des groupes.
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+ Pour les verbes, le grec met souvent le verbe en fin de proposition, qu'elle soit principale ou subordonnée, mais bien moins systématiquement que le latin. Il existe une exception pour les impératifs et les verbes à tournure impersonnelle (comme le verbe « être » : ἐστί, « il/elle est », traduisible par « il y a ») qui sont généralement en tête de proposition.
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+
45
+ Règle du génitif enclavé : le génitif se place sous l’article, soit entre l’article et le mot désignant le possesseur, soit après répétition de l’article[9]. Dans le groupe nominal « le fils du citoyen » on écrira en grec : Ὁ τοῦ πολίτου υἱός, littéralement « le du citoyen fils » ; mais il est également possible de positionner le génitif après répétition de l'article, par exemple : Ὁ υἱός ὁ τοῦ πολίτου, « le fils le du citoyen ». L’adjectif quant à lui, se place généralement soit entre l'article et le nom (τὸ μικρὸν ἄνθος : la petite fleur), ou bien après le nom avec une répétition de l’article (τὸ ἄνθος τὸ μικρόν, littéralement « la fleur la petite »).
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+ Pour les particularités de la négation en grec ancien : voir Négation (linguistique).
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+ Le grec ancien se caractérise également par le maintien d’une règle de l’indo-européen commun, qui stipule qu’un verbe dont le sujet est un nom neutre pluriel ne se conjugue pas au pluriel mais au singulier[10]. Voir l’article consacré à la règle dite « Τὰ ζῷα τρέχει ».
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+ Un grand nombre de mots en latin, français et anglais, pour ne citer que ceux-là, sont d'origine grecque, et la majorité des néologismes savants utilisés de par le monde est bâtie sur des radicaux grecs (souvent mêlés de radicaux latins). Seules quelques langues européennes, comme l'islandais, de manière systématique, et, dans une moindre mesure, l'allemand, le turc, le tchèque et le croate, n'utilisent pas ces radicaux mais traduisent par calque les termes savants grecs au moyen de radicaux qui leur sont propres.
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+ Des mots comme « boutique », « caractère » ou « beurre » viendraient aussi du grec ancien. Passés par le latin et hérités comme tel dans la langue française (via d’autres langues, comme l’occitan), ils ont subi les mêmes modifications phonétiques que les autres mots hérités et sont maintenant très éloignés de leur étymon grec puisqu'il faut reconnaître derrière chacun d’entre eux : ἀποθήκη, apothếkê ; χαρακτήρ, kharaktếr et βούτυρον, boúturon.
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+ Voici, pour illustrer la prégnance du grec dans les langues occidentales, la traduction en français d'un texte anglais de Xenophón Zolótas (Ξενοφών Ζολώτας) dans lequel chaque mot (hormis les mots-outils) est d’origine grecque [11] :
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+ « Kyrié, sans apostropher ma rhétorique dans l’emphase et la pléthore, j’analyserai elliptiquement, sans nul gallicisme, le dédale synchrone du cosmos politique caractérisé par des syndromes de crise paralysant l’organisation systématique de notre économie. Nous sommes périodiquement sceptiques et neurasthéniques devant ces paroxysmes périphrastiques, cette boulimie des démagogues, ces hyperboles, ces paradoxes hypocrites et cyniques qui symbolisent une démocratie anachronique et chaotique. Les phénomènes fantastiques qu’on nous prophétise pour l’époque astronomique détrôneront les programmes rachitiques, hybrides et sporadiques de notre cycle atomique. Seule une panacée authentique et draconienne métamorphosera cette agonie prodrome de l’apocalypse et une genèse homologue du Phénix. Les économistes technocrates seront les stratèges d’un théâtre polémique et dynamique et non les prosélytes du marasme. Autochtones helléniques, dans une apologie cathartique, psalmodions les théorèmes de la démocratie thésaurisante et héroïque, soyons allergiques aux parasites allogènes dont les sophismes trop hyalins n’ont qu’une pseudodialectique. En épilogue à ces agapes, mon amphore à l’apogée, je prophétise toute euphorie et apothéose à Monsieur Giscard d’Estaing, prototype enthousiasmant de la néo-orthodoxie économique et symbole de la palingénésie de son ethnie gallique. »
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+ En Belgique, la section latin-grec est l'une des branches possibles dans l'enseignement secondaire général : le grec s'y enseigne à partir de la 3e année (dans la numérotation "moderne" 1-2-3-4-5-6). Le grec ancien s'enseigne bien sûr aussi à l'université, en philologie classique.
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+ En France, l'enseignement du grec ancien est proposé dans quelques collèges et lycées. Les élèves peuvent le débuter dès la troisième ou la seconde et le passer en option pour le baccalauréat. Il s'apprend aussi dans l'enseignement supérieur pour que les universitaires puissent avoir accès aux textes originaux et en établir des éditions scientifiques.
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+ Le grec ancien est une option spécifique dans les établissements d'enseignements secondaires préparant à la maturité gymnasiale, et peut être choisi comme sujet d'examen pour ce diplôme.
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+ Au Québec, le grec ancien est toujours enseigné à l'Université Laval, l'Université de Montréal, l'Université Concordia et l'Université McGill au sein des premier et second cycles selon les universités. Il s'agissait d'une matière obligatoire du cours classique aux côtés du latin, mais son enseignement fut abandonné dans les années 1960 après la création des cégeps.
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+ Le grec ancien est l’étape historique de la langue grecque qui s'étend du IXe siècle av. J.-C. au VIe siècle. Principale langue parlée et écrite en Grèce antique, elle devient le vecteur de la littérature grecque antique qui produit de nombreuses œuvres littéraires et scientifiques à l'influence durable, dont l’Iliade et l’Odyssée attribuées dans l'Antiquité au poète légendaire Homère. On distingue en grec ancien plusieurs dialectes bien distincts, le plus employé étant l'attique.
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+ D'abord notée à l'aide du linéaire B, un syllabaire, la langue grecque antique recourt plus durablement à l'alphabet grec, influencé par l'alphabet phénicien. En tant que langue flexionnelle, le grec ancien possède trois grandes déclinaisons structurées selon cinq cas, trois genres (masculin, féminin et neutre) et trois nombres (singulier, duel, pluriel). Les verbes grecs anciens ont trois voix (active, moyenne et passive) et sont classés en deux grands systèmes de conjugaison selon qu'ils sont thématiques ou athématiques. La syntaxe est très souple.
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+ Le grec ancien a exercé une influence durable sur de nombreuses langues pendant et après l'Antiquité, et cela jusqu'à nos jours. De nombreux mots ont été empruntés au grec ancien (parfois par l'intermédiaire du latin). Cette langue continue d'être utilisée pour forger certains néologismes, notamment dans le domaine des sciences.
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+ À l’origine, il existait une grande variété de dialectes, regroupés en quatre groupes : arcadochypriote, dorien, éolien et ionien-attique[1]. Parler du grec ancien n’a pas grand sens lorsqu'on veut se référer à un des idiomes antiques : dans les faits, cependant, le grec ancien désigne l’attique (dialecte du groupe ionien-attique), langue de l’Athènes antique. C'est en effet la langue dans laquelle est écrite la majeure partie de la littérature grecque classique[1]. Pendant la période hellénistique et le brassage des populations hellénophones en résultant, la koinè, langue commune (c’est le sens de l'adjectif κοινός, koinós) issue de plusieurs dialectes du groupe ionien-attique, s'est progressivement imposée au détriment des dialectes, devenant ainsi la lingua franca de l’Antiquité, en concurrence avec le latin[1].
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+ La koinè est ensuite devenue langue officielle de l’Empire romain d'Orient avant de continuer d’évoluer pour donner naissance au grec moderne d’aujourd’hui[1].
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+ La première forme d'écriture attestée pour noter un dialecte grec est le linéaire B, un syllabaire sans rapport avec l'alphabet grec, servant à transcrire le mycénien, forme archaïque d'un dialecte arcadochypriote utilisée en Grèce continentale et en Crète entre environ 1550 et 1200 av. J.-C. Entre 800 et 200 av. J.-C., une écriture proche, le syllabaire chypriote, a été utilisée à Chypre pour transcrire le grec et l'étéochypriote (une langue non indo-européenne partiellement déchiffrée, peut-être apparentée au lemnien et à l'étrusque).
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+ Des écritures plus anciennes ont existé en Grèce, mais n'ont vraisemblablement pas servi à noter du grec :
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+ Toutes ces écritures étaient vraisemblablement de nature syllabique.
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+ C'est ensuite l'alphabet grec, hérité des Phéniciens et de leur alphabet, qui a été utilisé sous différentes versions (dites épichoriques) à partir du IXe siècle av. J.-C. ou du VIIIe siècle av. J.-C. puis a été normalisé et imposé au reste du monde hellénophone par Athènes en 403 av. J.-C[2]. En ajoutant des voyelles à cet abjad sémitique, les Grecs sont les inventeurs des alphabets occidentaux. En effet, emprunté par les Étrusques (cf. Alphabet étrusque), qui l'ont transmis aux Romains, il a donné naissance à l'alphabet latin mais aussi, sans passer par les Étrusques, à l'alphabet gotique, à l'alphabet cyrillique, à l'alphabet copte, etc.
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+ L'histoire de l'alphabet grec constitue un article séparé.
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+ Le grec ancien est une langue à accent de hauteur possédant deux intonations : aiguë et circonflexe[3]. Il se caractérise aussi par un système de consonnes aspirées et par un jeu d'oppositions de quantités vocaliques. Il existe plusieurs règles de sandhi, tant internes qu'externes.
24
+
25
+ En passant de l'indo-européen commun au grec ancien, la langue a subi de nombreuses modifications phonétiques dont les plus flagrantes sont décrites par la loi de Grassmann, la loi d'Osthoff et la loi de Rix. On note d'autre part qu'il permet de restituer dans de nombreux cas la coloration des laryngales indo-européennes. Enfin, c'est une langue centum.
26
+
27
+ Comme d'autres langues indo-européennes anciennes, le grec est hautement flexionnel. Outre l'utilisation de désinences, le grec se caractérise par des procédés hérités de l'indo-européen commun comme l'alternance vocalique et l'utilisation du redoublement.
28
+
29
+ Les noms possèdent cinq cas (nominatif, vocatif, accusatif, génitif et datif)[4], trois genres (masculin, féminin et neutre)[5] et trois nombres (singulier, duel, pluriel)[6]. Le grec moderne n'utilise plus le datif, excepté dans quelques expressions comme en taxei, mais les autres cas sont généralement conservés.
30
+
31
+ On compte trois grands types de déclinaisons, tant pour les noms que les adjectifs (type en -α / -η, type thématique en -ος et type athématique), lesquels possèdent plusieurs sous-types. Les pronoms suivent un système qui leur est propre et qui, ayant influencé les types nominaux, n'en sont pas très éloignés.
32
+
33
+ Les verbes ont trois voix (active, moyenne et passive), trois personnes et trois nombres[7]. Ils se conjuguent selon six modes : quatre personnels (indicatif, impératif, subjonctif et optatif) et deux impersonnels (infinitif et participe)[7]. Il existe sept temps (présent, imparfait, aoriste, futur simple, parfait, plus-que-parfait, et futur antérieur, ces deux derniers étant rarement usés), qui n'existent toutefois pas à tous les modes.
34
+
35
+ Outre le temps, le verbe exprime surtout trois aspects (imperfectif, perfectif et statique)[7] et, comme toutes les langues, plusieurs modes de procès (inchoatif, itératif, fréquentatif, etc.). Seul l'indicatif marque toujours le temps ; aux autres modes, c'est l'aspect qui est généralement indiqué.
36
+
37
+ Il existe deux grandes catégories de conjugaisons : les thématiques (ou verbes en -ω) et les athématiques (dits verbes en -μι)[8] : les verbes thématiques se caractérisent par la présence d'une voyelle avant la désinence, absente dans les verbes athématiques. Ces catégories se divisent en un grand nombre de sous-catégories. Le système verbal est très complexe car la flexion met en œuvre de nombreux procédés comme l'alternance vocalique, la suffixation par le jeu de désinences, l'utilisation d'une voyelle thématique, celle de l'augment et du redoublement. À tous ces procédés s'ajoutent des modifications phonétiques importantes au sein d'un même paradigme.
38
+
39
+ En sorte, il n'est pas exagéré de dire qu'il existe plus de verbes irréguliers que de verbes réguliers, si du moins on s'en tient à la définition de verbe irrégulier ayant cours dans la grammaire française.
40
+
41
+ Tout ceci est donné à titre indicatif, car comme de nombreuses langues flexionnelles, le grec ancien s'accorde une grande liberté dans la place des groupes.
42
+
43
+ Pour les verbes, le grec met souvent le verbe en fin de proposition, qu'elle soit principale ou subordonnée, mais bien moins systématiquement que le latin. Il existe une exception pour les impératifs et les verbes à tournure impersonnelle (comme le verbe « être » : ἐστί, « il/elle est », traduisible par « il y a ») qui sont généralement en tête de proposition.
44
+
45
+ Règle du génitif enclavé : le génitif se place sous l’article, soit entre l’article et le mot désignant le possesseur, soit après répétition de l’article[9]. Dans le groupe nominal « le fils du citoyen » on écrira en grec : Ὁ τοῦ πολίτου υἱός, littéralement « le du citoyen fils » ; mais il est également possible de positionner le génitif après répétition de l'article, par exemple : Ὁ υἱός ὁ τοῦ πολίτου, « le fils le du citoyen ». L’adjectif quant à lui, se place généralement soit entre l'article et le nom (τὸ μικρὸν ἄνθος : la petite fleur), ou bien après le nom avec une répétition de l’article (τὸ ἄνθος τὸ μικρόν, littéralement « la fleur la petite »).
46
+
47
+ Pour les particularités de la négation en grec ancien : voir Négation (linguistique).
48
+
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+ Le grec ancien se caractérise également par le maintien d’une règle de l’indo-européen commun, qui stipule qu’un verbe dont le sujet est un nom neutre pluriel ne se conjugue pas au pluriel mais au singulier[10]. Voir l’article consacré à la règle dite « Τὰ ζῷα τρέχει ».
50
+
51
+ Un grand nombre de mots en latin, français et anglais, pour ne citer que ceux-là, sont d'origine grecque, et la majorité des néologismes savants utilisés de par le monde est bâtie sur des radicaux grecs (souvent mêlés de radicaux latins). Seules quelques langues européennes, comme l'islandais, de manière systématique, et, dans une moindre mesure, l'allemand, le turc, le tchèque et le croate, n'utilisent pas ces radicaux mais traduisent par calque les termes savants grecs au moyen de radicaux qui leur sont propres.
52
+
53
+ Des mots comme « boutique », « caractère » ou « beurre » viendraient aussi du grec ancien. Passés par le latin et hérités comme tel dans la langue française (via d’autres langues, comme l’occitan), ils ont subi les mêmes modifications phonétiques que les autres mots hérités et sont maintenant très éloignés de leur étymon grec puisqu'il faut reconnaître derrière chacun d’entre eux : ἀποθήκη, apothếkê ; χαρακτήρ, kharaktếr et βούτυρον, boúturon.
54
+
55
+ Voici, pour illustrer la prégnance du grec dans les langues occidentales, la traduction en français d'un texte anglais de Xenophón Zolótas (Ξενοφών Ζολώτας) dans lequel chaque mot (hormis les mots-outils) est d’origine grecque [11] :
56
+
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+ « Kyrié, sans apostropher ma rhétorique dans l’emphase et la pléthore, j’analyserai elliptiquement, sans nul gallicisme, le dédale synchrone du cosmos politique caractérisé par des syndromes de crise paralysant l’organisation systématique de notre économie. Nous sommes périodiquement sceptiques et neurasthéniques devant ces paroxysmes périphrastiques, cette boulimie des démagogues, ces hyperboles, ces paradoxes hypocrites et cyniques qui symbolisent une démocratie anachronique et chaotique. Les phénomènes fantastiques qu’on nous prophétise pour l’époque astronomique détrôneront les programmes rachitiques, hybrides et sporadiques de notre cycle atomique. Seule une panacée authentique et draconienne métamorphosera cette agonie prodrome de l’apocalypse et une genèse homologue du Phénix. Les économistes technocrates seront les stratèges d’un théâtre polémique et dynamique et non les prosélytes du marasme. Autochtones helléniques, dans une apologie cathartique, psalmodions les théorèmes de la démocratie thésaurisante et héroïque, soyons allergiques aux parasites allogènes dont les sophismes trop hyalins n’ont qu’une pseudodialectique. En épilogue à ces agapes, mon amphore à l’apogée, je prophétise toute euphorie et apothéose à Monsieur Giscard d’Estaing, prototype enthousiasmant de la néo-orthodoxie économique et symbole de la palingénésie de son ethnie gallique. »
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+ En Belgique, la section latin-grec est l'une des branches possibles dans l'enseignement secondaire général : le grec s'y enseigne à partir de la 3e année (dans la numérotation "moderne" 1-2-3-4-5-6). Le grec ancien s'enseigne bien sûr aussi à l'université, en philologie classique.
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+ En France, l'enseignement du grec ancien est proposé dans quelques collèges et lycées. Les élèves peuvent le débuter dès la troisième ou la seconde et le passer en option pour le baccalauréat. Il s'apprend aussi dans l'enseignement supérieur pour que les universitaires puissent avoir accès aux textes originaux et en établir des éditions scientifiques.
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+ Le grec ancien est une option spécifique dans les établissements d'enseignements secondaires préparant à la maturité gymnasiale, et peut être choisi comme sujet d'examen pour ce diplôme.
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+ Au Québec, le grec ancien est toujours enseigné à l'Université Laval, l'Université de Montréal, l'Université Concordia et l'Université McGill au sein des premier et second cycles selon les universités. Il s'agissait d'une matière obligatoire du cours classique aux côtés du latin, mais son enseignement fut abandonné dans les années 1960 après la création des cégeps.
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+ Green Lantern (« La Lanterne verte ») est une bande dessinée américaine créée en 1940 et publiée par l'éditeur DC Comics.
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+ Une adaptation cinématographique, réalisée par Martin Campbell, est sortie le 10 août 2011 en France, avec Ryan Reynolds dans le rôle de Hal Jordan.
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+ De très anciens extraterrestres surpuissants ont créé et semé dans tous les univers des anneaux utilisant la « Force de Volonté », régénérés par la Lanterne Verte. Ces bagues sont destinées à des êtres sachant surpasser la peur.
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9
+ Le nom de Green Lantern est porté par les héros de cette série mais aussi par des personnages secondaires. Tous ces personnages tirent leurs super-pouvoirs d'un anneau vert (que les héros rechargent grâce à une lanterne, d'où le nom) qui donne à son porteur le pouvoir de matérialiser tout ce qu'il souhaite (à l'exception du bois pour le premier Green Lantern de la Terre et de ce qui est de couleur jaune pour tous les autres) avec une espèce d'énergie verte, à condition d'avoir une force psychique suffisante.
10
+
11
+ Un Green Lantern, pour rejoindre le « corps » des Green Lantern, doit tout d'abord être choisi par l'anneau, puis prêter serment :
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+
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+ " In brightest day, in blackest night, no evil shall escape my sight. Let those who worship evil's might, beware my power, Green Lantern's light ! "
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+ ce qui donne une traduction approximative :
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+ " En plein jour comme dans la nuit noire, nul mal n’échappe à mon regard. Que tous ceux qui se font les adorateurs de la haine, craignent mon pouvoir, la lumière de Green Lantern ! "
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+ La version française la plus répandue actuellement depuis le film est celle-ci :
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+
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+ " En plein jour ou dans la nuit noire, nul mal n'échappe à mon regard. Que tous ceux qui devant le mal se prosternent, craignent la lumière des Green Lantern ! "
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+
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+ Celui de la version québécoise du film va comme suit :
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+
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+ " Dans le plus clair des jours, dans la plus noire des nuits, aucun mal ne détruira l'harmonie. Que ceux qui vénèrent les forces du mal, prennent garde à la puissance de ma lanterne fatale ! "
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+ La Ligue de Justice d'Amérique compte généralement un Green Lantern dans ses rangs.
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+
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+ Originellement appelé The Green Lantern, le personnage apparaît dans le numéro 16 de All-American Comics en 1940. Alan Scott entre en possession d'une lanterne magique à partir de laquelle il forge un anneau vert. Grâce à celui-ci, il peut contrôler les objets métalliques. L'anneau doit être rechargé auprès de la lanterne toutes les vingt-quatre heures. Par la suite, les pouvoirs de l'anneau vont affecter tous les matériaux, sauf le bois.
30
+
31
+ Alan Scott est un membre fondateur de la Justice Society of America (JSA), un groupe uni de super-héros. Pendant les années 1940, il a droit à son propre titre périodique, Green Lantern. Mais, au début des années 1950, avec la fin de l'âge d'or des comics, le personnage est abandonné avec la fin des aventures de la JSA dans le numéro 57 de All-Star Comics en 1951.
32
+
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+ Il est censé avoir opéré à Gotham City dans les années 1940.
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+ On le retrouve dans un nouveau volume, de 2012, earth 2 #2, où son homosexualité[1] est révélée dès la deuxième page du comic book, probablement en réponse au futur mariage gay annoncé chez MarvelInterprétation abusive ?.
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+
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+ Parmi les scénaristes ayant travaillé sur Green Lantern, on retrouve de 1942 à 1946 l'écrivain Alfred Bester.
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+
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+ Quelques années plus tard, DC Comics réussit la relance du personnage Green Lantern, dans le no 22 du comic book Showcase, en faisant porter le costume et les pouvoirs à un nouveau héros. Le successeur de Scott est Hal Jordan, un pilote d'essai qui reçut l'anneau d'un extraterrestre mourant. Il apprend alors l'existence du Green Lantern Corps, une organisation de police interstellaire surveillée par les « Gardiens de l'Univers ». Le nouvel anneau est inopérant sur tout ce qui est jaune. L'éditeur Julius Schwartz a eu le désir de faire de Green Lantern une véritable série de science-fiction pour fidéliser un public jeune, attiré par ce genre littéraire.
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+
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+ Guy Gardner est un personnage créé par John Broome & Gil Kane en mars 1968 dans "Green Lantern" (vol. 2) #59. Guy Gardner était de Baltimore.
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+ À la fin des années 1960, Guy Gardner devient le second choix pour remplacer Abin Sur comme Green Lantern pour le secteur 2814. Il est le Green Lantern « de secours », à cause de la présence d'Hal Jordan sur Terre. Aussi, il a été un membre important de la Ligue de justice d'Amérique. Actuellement, Guy est le garde d'honneur numéro 1 du Green Lantern Corps.
44
+
45
+ Au début des années 1970, John Stewart était un architecte au chômage et vétéran de l'U.S. Marine Corps. Il a été sélectionné par les Gardiens pour remplacer Guy Gardner comme second Green Lantern de la Terre. Quand Hal Jordan a quitté la Corps pour une longue période, Stewart a servi de Green Lantern régulier durant cette période. Actuellement, il est en mission secrète sur une planète lointaine.
46
+
47
+ Avant de recevoir son anneau, Kyle Rayner est un dessinateur otaku. Son anneau lui est remis par le dernier gardien de l'univers toujours vivant nommé « Ganthet ». Les raisons ayant poussé Ganthet à choisir Kyle comme propriétaire du dernier anneau de pouvoir demeurent secrètes durant un certain temps. Comme il possède le dernier anneau de pouvoir il sera surnommé le porteur du flambeau. Au départ, le nouveau héros a du mal à entrer dans son nouveau rôle de justicier, préférant se servir des pouvoirs que lui procure l'anneau pour donner vie à des personnages de manga. Il a connu, comme Jordan, un épisode de folie des grandeurs sous le nom divin d'« Ion ». En effet, après avoir utilisé la puissance de l'ensemble du Green Lantern Corps, il devient temporairement Ion. Kyle est responsable de la renaissance des gardiens, ainsi que du rallumage de la batterie du pouvoir central. En somme, il est responsable de la restauration des dommages causés par Hal possédé par Parallax à ce moment.
48
+
49
+ La série à l'époque de Rayner a connu des épisodes qui sont restés célèbres, notamment par l'existence d'un personnage secondaire qui est homosexuel, fait rare dans les bandes dessinées d'alors, dû à la surveillance des associations de consommateurs.
50
+
51
+ Depuis 2016, dans la continuité de Renaissance DC et suite aux événements liés à Flashpoint, l'organisation des Green Lantern a été modifiée de manière à apporter de la fraîcheur à l'univers DC Comics tout en conservant les personnages populaires déjà existants.
52
+
53
+ Hal Jordan est devenu le héros de la série Hal Jordan and the Green Lantern Corps. Cette série fait intervenir les personnages récurrents anciens Green Lantern de la Terre Guy Gardner, John Stewart et Kyle Rayner maintenant affectés sur Oa avec Hal Jordan. Ils y côtoient entre autres Kilowog, Soranik Natu et Tomar-Tu. Cette série s'intéresse aux aventures spatiales du Green Lantern Corps, entre autres dans relations avec le Sinestro Corps, mais aussi à son rôle de police interstellaire.
54
+
55
+ Les Green Lantern actuellement responsables de la protection du secteur 2814 (Terre) sont Simon Baz et Jessica Cruz. Simon Baz est un musulman injustement inculpé pour terrorisme et possède le don rare de la Vision d’Émeraude (don de précognition déclenché par un pic de volonté extrême). Jessica Cruz a hérité de l'anneau possédé par un fragment d'âme de Volthoom, porté par Power Ring (l'équivalent au Green Lantern du Syndicat du Crime de Terre 3) pendant l'événement Forever Evil. Ce dernier a ressenti en elle la grande instabilité mentale déclenchée lorsqu'elle a vu trois de ses amis se faire assassiner tandis qu'elle échappait de justesse au même sort. Les aventures de Simon Baz et Jessica Cruz sont principalement centrées sur la défense de la planète Terre, l'histoire du Premier Lantern Volthoom et du Gardien Rami. Ces personnages, en raison de leurs origines ethniques et caractéristiques psychologiques, portent généralement un message plus fort à propos des thématiques d'exclusion sociale[2].
56
+
57
+ Dans la mini-série Superman: Red Son de Mark Millar, l'anneau est trouvé par l'armée américaine. Il est ensuite donné à Lex Luthor pour contrer un Superman soviétique. Après avoir étudié l'anneau, Luthor crée une armée de Green Lanterns américains. Superman vainc cette armée grâce à sa vitesse supérieure à celle de la pensée.
58
+
59
+ Il existe un crossover Green Lantern versus Aliens, un Green Lantern/Silver Surfer, et bien sûr de multiples crossovers avec les personnages de DC Comics (JLA, Infinite Crisis, Blackest Night notamment).
60
+
61
+ L'anneau des Green Lantern confèrent les mêmes pouvoirs à chacun de ses hôtes. Ces pouvoirs dépendent largement de la volonté du porteur :
62
+
63
+ Le Corps des Green Lantern possède 7 200 soldats répartis sur 3600 secteurs. Le secteur 2814, celui où se trouve la Terre, est le seul à avoir 5 Green Lantern, les membres plus récents étant Jessica Cruz et Simon Baz, depuis 2013 et 2012 respectivement. Hal Jordan, John Stewart, Guy Gardner et Kyle Rayner sont les personnages les plus associés avec le groupe mais il existe beaucoup d'autres membres qui sont apparus dans l'univers DC Comics.
64
+
65
+ Dans La Guerre du Corps de Sinestro, on voit qu'il existe en fait un Corps d'agents pour chacune des sept couleurs traditionnelles de l'arc-en-ciel. Rouge pour la haine/rage, orange pour la cupidité/avarice, jaune pour la peur, vert pour la volonté, bleu pour l'espoir, indigo pour la compassion, rose pour l'amour. Le huitième corps est le noir, pour l'absence de sentiment et la mort. Et le neuvième, le blanc qui représente la vie.
66
+
67
+ Le jaune est donc l'ennemi naturel du vert; le rouge, celui du rose; l'orange, celui du bleu ; le noir, celui du blanc. Seul l'indigo n'a aucun ennemi naturel (ce qui est assez normal).
68
+
69
+ Au centre du spectre émotionnel, les porteurs d'un anneau vert ont un contrôle total sur l'anneau. Au contraire, étant chacun à une extrémité du spectre émotionnel, les porteurs des anneaux violet, indigo, orange et rouge sont dominés par l'anneau.
70
+
71
+ Chaque corps a sa propre personnification, une planète d'origine et un ou plusieurs dirigeants :
72
+
73
+ Chaque corps représente un "spectre émotionnel" dont chacun possède sa propre "entité" :
74
+
75
+ Lors des événements The Last Testament of the First Lantern et Out of Time de la série Green Lantern, on découvre l'origine et le destin des premiers représentants des Green Lantern. Sous la menace de Volthoom, le Gardien Rami décide de créer sept anneaux qu'il envoie dans l'univers à la recherche de porteurs dignes et capables de combattre la peur. Ces premiers Lanterns sont les suivants :
76
+
77
+ Alitha est un membre des Anciens Dieux originaire de Galactica du Troisième Monde (Univers précédant le Quatrième Monde de Mister Miracle et Darkseid). Elle est choisie par l'anneau numéro 001 en réponse à sa détermination face à la guerre en cours dans le Troisième Monde. Elle est tuée par Volthoom lors de leur affrontement sur Maltus.
78
+
79
+ Brill est une intelligence artificielle originaire de la planète Grena, envoyé en mission d'exploration dans le cosmos par la Ruche (intelligence artificielle collective) dans le but de comprendre le mystère de leur création. Il est choisi par l'anneau numéro 007 lorsqu'il lutte contre la peur d'être seul dans l'univers et isolé à jamais de la Ruche. Il est détruit par Volthoom lors de leur affrontement sur Maltus.
80
+
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+ Calleen est un organisme élémentaire, une plante consciente et mobile originaire de la planète Alstair consumée par le feu. Elle reçoit l'anneau numéro 006 lorsqu'elle refuse d'abandonner face à l'extinction de masse subie d'Alstair. Elle est tuée par Volthoom lors de leur affrontement sur Maltus.
82
+
83
+ Jan-Al, originaire de Krypton, est membre de la première mission de colonisation lancée par son peuple. Elle reçoit l'anneau numéro 005 après avoir fait preuve de courage face aux tempêtes subies par l'équipage. Ne sachant contrôler son anneau, elle mourra dans une explosion de volonté après avoir surchargé son anneau à 2000% de sa capacité nominale.
84
+
85
+ Kaja Dow est une scientifique originaire de Yod-Colu, dont l'activité de réparatrice de systèmes informatiques est perçue comme médiocre par son entourage. Elle recevra l'anneau 004 en réponse à la détermination et à sa volonté de choisir une vie modeste. Elle survivra à l'affrontement avec Volthoom et remplira son rôle de Green Lantern jusqu'à sa mort.
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+ Tyran'r est un homme-tigre, voleur et meurtrier, de la planète Tamaran. L'anneau numéro 003 le choisira après qu'il a été capturé par Mrak'r le Sorcier, Roi de Tamaran car il décide de résister jusqu'à la mort en se libérant de ses chaînes et en tuant Mrak'r. Il deviendra un Lantern intègre et juste après son affrontement avec Volthoom. Dix mille ans plus tard, il est le seul des sept premiers Lantern toujours en vie et est désormais le gardien de la Chambre des Ombres où sont conservés les corps des six premiers Lanterns décédés.
88
+
89
+ Z'Kran Z'Rann est un Martien Blanc, seul rescapé d'une attaque sur son village par des vagabonds. Cet événement le poussera à devenir justicier et à traquer les meurtriers de son peuple. L'anneau numéro 002 vient à lui lorsqu'il complétera sa vengeance. Il est tué par Volthoom lors de leur affrontement sur Maltus.
90
+
91
+ Le Corps des Green Lanterns, créé en même temps que le personnage d'Hal Jordan, semble s'inspirer des Lensmen (en français Cycle du Fulgur) et de Skylark de l'auteur Edward Elmer Smith[3] :
92
+
93
+ L'éditeur Julius Schwartz et le premier auteur de Green Lantern de l'époque Hal Jordan, John Broome, ont tous les deux nié s'être inspirés des "Lensmen", et même d'avoir lu ces histoires[réf. nécessaire].
94
+
95
+ Sheldon Mayer, Howard Purcell, Julius Schwartz, Alex Toth, John Broome, Joe Giella, Gil Kane, Murphy Anderson, Gardner Fox, Steve Englehart, Joe Staton, Mark Farmer, Anthony Tollin, John Costanza, Len Wein, Paul Kupperberg, Dave Gibbons, Bruce Douglas Patterson, Dennis O'Neil, Neal Adams, Alex Saviuk, Dick Giordano, Mike Grell, Allen Passalaqua, Patrick Gleason, Prentis Rollins, Ron Marz, Darryl Banks, Romeo Tanghal, Gerard Jones, Phil Jimenez, Jim Shooter, Jim Lee, Geoff Johns, Renato Guedes…
96
+
97
+ us (DC Comics)
98
+
99
+ Arédit/Artima, Semic, Panini, Urban Comics
100
+
101
+ Green Lantern a été publié d'abord au début des années 1970 dans la collection Pop Magazine dans une revue au format proche des comics d'origine avant de poursuivre en petit format chez l'éditeur Arédit/Artima[4].
102
+
103
+ Semic a consacré un Special DC (le 24) au personnage et la série est publiée par Panini, dans la revue DC Universe.
104
+
105
+ En février 2007 sort en France Green Lanterns Corps
106
+
107
+ C'est Urban Comics qui s'occupe depuis 2012 de la licence DC Comics et par ailleurs Green Lantern.
108
+
109
+ Plusieurs albums sont parus en librairie : Geoff Johns présente Green Lantern provenant de la collection DC Signature reprenant le run/arc de l'auteur Geoff Johns, puis Green Lantern de la collection DC Renaissance reprenant les épisodes de la série Green Lantern publiés dans Green Lantern Saga
110
+
111
+ La première publication de Green Lantern en kiosque est Green Lantern Showcase en 2 volumes précédant le mensuel Green Lantern Saga.
112
+ Depuis juin 2012 la nouvelle série Green Lantern (vol 5) est publié dans le mensuel Green Lantern Saga ainsi que les séries Green Lantern Corps (vol 3) Green Lantern New Guardians et la série Red Lanterns par l'éditeur Urban Comics. Cependant, suite aux probables mauvaises ventes, l'éditeur souhaite arrêter cette parution mensuel pour passer à une parution trimestrielle.
113
+
114
+ Hal Jordan a été le héros d'une partie des émissions de dessins animés Aquaman/Superman Hour et de la Ligue des Justiciers d'Amérique, et il a participé à des épisodes isolés dans les dessins animés de plusieurs héros de DC Comics.
115
+
116
+ Kyle Rayner apparaît dans un épisode de Superman: The Animated Series, dans lequel il est admis dans le Corps des Green Lanterns, puis il réapparaît brièvement des années après dans "La ligue des Justiciers".
117
+
118
+ John Stewart apparaît en tant que membre dans la série animée de la Ligue des Justiciers, même si Rayner est mentionné dans un épisode. L'anneau de Stewart dans cette série pose des problèmes avec ce qui a pu être expliqué dans les comics sur les capacités des anneaux.
119
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+ Dans la série La Ligue des Justiciers : Nouvelle Génération, Hal Jordan et John Stewart sont membres de la Ligue de justice d'Amérique. Dans l'épisode L'Ordre du jour, ils s'opposent vivement et à l'unisson à l'intégration de Guy Gardner dans l'équipe.
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+ Andy Warhol [ˈændi ˈwɔːrhɒl][1], né Andrew Warhola le 6 août 1928 à Pittsburgh, Pennsylvanie[2], États-Unis, et mort le 22 février 1987 à New York, est un artiste américain, l'un des principaux représentants du pop art.
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+ Warhol est connu dans le monde entier par son travail de peintre, de producteur musical, d'auteur, par ses films d'avant-garde, et par ses liens avec les intellectuels, les célébrités d'Hollywood ou les riches aristocrates. Bien que le travail de Warhol reste controversé, il a été le sujet de multiples expositions, de livres, et de films depuis sa mort. Andy Warhol est généralement reconnu comme l'un des plus grands artistes du XXe siècle.
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+ Andy Warhol[3], de son vrai nom Andrew Warhola, Jr, est né de parents ruthènes originaires du village de Miková au nord-est de l'actuelle Slovaquie alors partie de l'Autriche-Hongrie[2]. Il est le quatrième fils de la famille (le cadet décédera avant d’emménager aux États-Unis). Son père, Ondrej Varhola, américanisé en Andrew Warhola, Sr. (1889-1942), émigre aux États-Unis en 1914, alors que sa mère, Julia (née Zavacká, 1892-1972), n'arrive qu'en 1921, après la mort de ses parents. Dans une interview accordée à László Károly, les deux frères d'Andy, Paul et John, racontent que leur mère n'avait jamais appris l'anglais et parlait un mélange de hongrois et de ruthène. Andrew Warhola travaille alors en tant que mineur de charbon. La famille vit au 55 Beleen Street, et plus tard au 3252 Dawson Street à Oakland (en), une localité proche de Pittsburgh. L'enfance pauvre d'Andy a été modelée par l'environnement pollué de cette banlieue, les privations de sa famille qui souffre de la Grande Dépression, mais aussi par l'iconographie byzantine dans laquelle baigne la famille Warhola chrétienne membre de l'Église grecque-catholique ruthène très pratiquante[4]. En 1933 il commence sa scolarité à l'école primaire où il se sent mal-aimé. Atteint de chorée de Sydenham[5] en 1937, il reste souvent alité ; soigné par sa mère, il dessine, écoute la radio et collectionne des photos de stars de cinéma. Warhol décrira plus tard, l'importance de cette période pour son développement personnel et celui de ses goûts. En mai 1942, Andrew, son père meurt après trois ans de maladie, son fils n'a que 14 ans[6]. La scolarité d'Andrew se clôt en 1945 avec la remise du diplôme du lycée.
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+ Entre 1945 et 1949, Andy étudie au Carnegie Institute of Technology de Pittsburgh où il obtient le Bachelor of Fine Arts (Licence). C'est au cours de ses études qu'il adopte la technique du dessin tamponné. À l'été 1949, il s'installe à New York, et cette même année, commence à travailler comme dessinateur publicitaire pour le magazine Glamour, à cette occasion apparaît pour la première fois son nom simplifié en Andy Warhol. Il travaille ensuite pour Vogue, et pour Harper's Bazaar et crée ses premiers croquis pour le fabricant de chaussures I. Miller ; il décore aussi des vitrines pour le grand magasin Bronwit Teller. Rêvant de devenir artiste, il traîne souvent dans le bar-restaurant Serendipity 3 (en) fréquenté par des artistes comme Marilyn Monroe, il est remarqué par le patron qui accepte d'accrocher ses premiers dessins[7].
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+ C'est en 1952 qu'a lieu sa première exposition à la Hugo Gallery (New York). Entre 1953 et 1955, Andy devient créateur de costumes dans une troupe de théâtre, il s'affuble alors de la perruque couleur platine qui va le caractériser[8]. Il ne cessa de mener cette double vie : « J'ai commencé dans l'art commercial et je veux terminer avec une entreprise d'art... être bon en affaire, c'est la forme d'art la plus fascinante... gagner de l'argent est un art, travailler est un art, et les affaires bien conduites sont le plus grand des arts » dit-il[9]. En 1954, sa première exposition à la Loft Gallery de New York a lieu. En 1955, il réalise bon nombre de publicités, allant même jusqu'à fabriquer des cartes de Noël pour divers magasins, comme Tiffany's. Certaines de ces cartes de Noël sont disponibles dans le livre Greetings from Andy (Warhol) Christmas at Tiffany's. En 1956, une exposition exclusive a lieu à la Bodley Gallery, de plus il expose aussi sur Madison Avenue. Durant cette même année, il fait le tour du monde. Sa publicité pour Miller obtient la médaille du Thirty Fifth Annual Art Director's Club Award's. En 1957, il obtient un autre prix pour ses publicités, l'Art Director's Club medal. Il fonde la même année une société gérant les commandes publicitaires. Il sera l'égérie publicitaire de la marque Vidal Sassoon, en posant pour une publicité pour de la laque en 1985[10].
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+ En février-mai 1961, il réalise ses cinq premiers tableaux (Advertisement, Before and After, Little King, Saturday's Popeye et Superman) inspirés des comics, dont il expose la plupart dans la semaine du 11 ou du 18 avril 1961 à la devanture du magasin Bonwit Teller, qui l'employait pour des illustrations commerciales[11] ; tandis que Roy Lichtenstein présentera ses premiers comics (Girl with ball) le 22 septembre 1961, lors d'une exposition collective de la galerie Léo Castelli, après avoir réalisé sa première œuvre de ce type, Look Mickey, fin juin 1961. Il est d'ailleurs possible que Lichtenstein ait vu en avril les œuvres de Warhol exposées chez Bonwit Teller, voire que tous deux aient été stimulés par celles des artistes de l'avant-garde européenne exposés à New York en 1960 et 1961, notamment à l'exposition « New Forms - New Media » tenue à la « Martha Jackson Gallery », du 6 au 24 juin et du 28 septembre au 22 octobre 1960 ; tandis que James Rosenquist réalise ses premières peintures pop dès 1960.
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+ Fin 1961, Irving Blum de la Ferus Gallery de Los Angeles, qui vit probablement les œuvres de Lichtenstein lors de l'exposition collective de septembre 1961 chez Castelli, visita l'atelier de Warhol sur les conseils de David Herbert qui travaillait notamment pour Betty Parsons et la Sidney Janis Gallery. Puis après une autre visite chez Castelli et de l'atelier de Warhol en mai 1962, au cours de laquelle ce dernier lui présente sa nouvelle série de Campbell's Soup Can initiée en février 1962, Blum décide immédiatement de l'exposer sur la côte Ouest. Blum déclara plus tard avoir été également chez Castelli juste avant l'exposition personnelle que ce dernier consacra ensuite à Lichtenstein le 10 février 1962 et avoir eu sa première rencontre avec Warhol six mois plus tôt, ce qui placerait la première visite de son atelier au moment même de l'exposition collective chez Castelli de septembre 1961. Une lettre de Blum à Warhol datée du 9 juin 1962 fixa les dates de sa première exposition collective en qualité d'artiste peintre, présentant 32 Campbell's Soup can, à la Ferus Gallery, du 9 juillet au 1er août 1962, après que plusieurs d’entre elles aient été retournées en juin à l'artiste par la Martha Jackson Gallery de New York.
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+ La même année, Warhol, qui y expose à nouveau des Campbell's Soup Can, participe avec Roy Lichtenstein et des artistes français (Yves Klein décédé 5 mois plus tôt, Niki de Saint Phalle, etc), italiens, anglais et suédois à la première manifestation majeure du Pop Art aux États-Unis, organisée en commun avec le Nouveau réalisme et intitulée The New Realists, tenue du 31 octobre au 1er décembre 1962 à la Sidney Janis Gallery de New York. Cette exposition faisait notamment écho à l’exposition « Motion in Vision - Vision in Motion » réunissant l'avant-garde européenne du Groupe ZERO, organisée par Tinguely au printemps 1959 à Anvers, suivie de celle tenue au Stedelijk Museum d'Amsterdam en mars 1962. Comme en 1960, lors de l'exposition « New forms - New Media », des œuvres de Klein sont notamment présentées à l'exposition The New Realists, suite à son propre séjour à New York en avril 1961 pour son exposition Yves Klein le Monochrome tenue du 11 au 29 avril 1961[12] à la Galerie Leo Castelli, mais où il sera amené, face à l'accueil hostile non seulement de la critique mais aussi des artistes américains, à justifier sa démarche par le Manifeste de l’hôtel Chelsea, exposition reprise du 29 mai au 24 juin 1961 à la Dwan Gallery de Los Angeles, où Irvin Blum l'a probablement également vue.
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+ En mars 1962, Warhol peint ses premiers Dollars en utilisant la sérigraphie et compose aussi ses premières séries sur les stars américaines, comme Marilyn Monroe en août 1962, au moment de son décès, Elvis Presley en octobre 1962, etc. Sa première exposition personnelle a lieu à la Eleanor Ward Stable Gallery à New York du 6 au 24 novembre 1962[13].
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+ L'artiste commence ses séries sur la mort et sur les catastrophes. Puis, à la suite d'une commande du magazine Harper's Bazaar, il entreprend une série de portraits d'acteurs, célébrités, musiciens et personnages du monde de l'art en les faisant poser dans un Photomaton[14]. En janvier 1964, Warhol ouvre la Factory dans un loft sur la 47e rue. C'est une sorte d'atelier artistique qui sert en même temps de studio d'enregistrement pour ses œuvres cinématographiques et de lieu de rencontre pour son entourage. C'est là qu'il tourne plusieurs films expérimentaux, largement improvisés, sans sujet ni scénario. À la manière de ses toiles, ces films procèdent par la duplication d'un même motif, comme dans Sleep (tourné dans l'appartement de Giorno), où l'on voit le poète John Giorno dans son sommeil pendant cinq heures et 21 minutes : Warhol filme à l'aide d'une caméra Bolex film 16 mm (bobines noir et blanc de 30 mètres) des plans fixes de son modèle dans des axes de prise de vue différents, ces plans muets étant dupliqués[15],[16].
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+ De mai à juin 1963, les autorités américaines présentent pour la première fois en Europe, à l'American Center de Paris, l'exposition « De A à Z » regroupant 31 artistes de la jeune scène américaine du Pop art, dont Warhol, Lichtenstein, etc. En 1964 a lieu sa première exposition personnelle en Europe. Pour l'Exposition universelle de New York, Warhol crée le panneau mural Thirteen Most Wanted Men, œuvre qui devra être recouverte d'un drap noir car cette toile, représentant des criminels, est choquante à l'époque. Il commence ses sérigraphies en 3D en reproduisant des boîtes de ketchup Heinz ou de tampons à récurer Brillo (en).
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+ En 1965, il annonce officiellement qu'il abandonne l'art pictural pour des œuvres cinématographiques, mais n'arrêtera jamais en fait. Entre 1966 et 1968 son importante production cinématographique[17] conjuguée au soutien pour le Velvet Underground, font de lui un artiste complet. Il découvre le Velvet en décembre 1965 et en devient le producteur[18],[19]. Le groupe se produit souvent à la Factory. En 1968, la Factory déménage au 33 Union Square West.
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+ Le 3 juin 1968, il échappe de peu à la mort quand Valerie Solanas, militante féministe, qui avait confié le manuscrit d'une pièce de théâtre à Warhol, (celui-ci jugea la pièce trop obscène et perdit la seule copie existante) vide le chargeur d’un pistolet sur lui dans le hall de la Factory. Les coups tirés lui transpercent le poumon, la rate, l'estomac, le foie et l'œsophage. Elle tire aussi sur le critique d'art et compagnon d'Andy, Mario Amaya, et essaie également de tuer son impresario, Fred Hughes, avant que l'arme ne s'enraye. Déclaré pendant un temps cliniquement mort, Warhol s'en tire de justesse, mais il ne récupérera jamais vraiment et devra porter un corset jusqu'à la fin de ses jours[20]. Solanas plaide coupable à son procès et ne fait que trois ans de prison. Warhol a refusé de témoigner contre elle.
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+ Cette tentative d'assassinat a une profonde répercussion sur la vie de Warhol — qui décide de renforcer la sécurité de la Factory — et sur son art[21].
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+ En 1969, baignant à la fois dans le milieu underground et VIP de l'époque, Warhol publie les premiers exemplaires de son magazine Interview, créé avec Gerard Malanga, avec des articles illustrés sur les célébrités du moment, qui influencera notablement le monde de la presse et dont la toute première version trimestrielle des Inrockuptibles reprendra le concept[22]. Durant les années 1969 et 1972, il réalise quelques œuvres sur commande, pour des amis ou des directeurs de galerie.
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+ En 1972, il fait un retour à la peinture avec des portraits sérigraphiés, comme ceux de Mao Zedong, tableaux retouchés de manière très gestuelle tout en réalisant des œuvres d'art abstrait et en utilisant la peinture à l'oxydation. Warhol est alors submergé par les commandes. Parmi celles-ci, il a peint une œuvre en 1975 représentant le visage du propriétaire du domaine viticole Mouton Rothschild en accentuant certains traits de son visage avec des couleurs. Cette œuvre a eu droit à sa place sur une étiquette de vin écoulé à plus de 250 000 bouteilles[23].
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+ En 1976, les séries Skulls et Still Life (marteaux et faucilles) sont produites.
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+ Entre 1979 et 1980, Warhol commence les grandes séries rétrospectives, séries reprenant les motifs les plus connus de son œuvre (Campbell's Soup, U.S. dollar Sign, flowers...).
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+ Entre 1979 et 1981, il est l'invité du collectionneur et galeriste napolitain Lucio Amelio (1921-1994) : ce dernier lui fait rencontrer à Naples Joseph Beuys, puis, il compose une suite de 14 toiles autour du Vésuve et trois tableaux pour l'exposition « Terrae Motus » (1984), où 66 artistes furent invités à créer des œuvres en hommage aux victimes du tremblement de terre de novembre 1980[24].
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+ Durant l'année 1980, Warhol produit des clips vidéos et ouvre la chaîne de télévision câblée Andy Warhol TV. Il fait aussi paraître le livre POPsim, The Warhol's 60s.
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+ Entre 1982 et 1986, il réalise les dernières séries reprenant des peintures célèbres, comme la Naissance de Vénus de Botticelli ou La Cène de Vinci. En 1986 viennent les derniers Selfportraits et la série de portraits de Lénine.
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+ Pendant ses dernières années, il n'hésite pas non plus à user de sa notoriété pour mettre en avant de jeunes artistes de New York comme Jean-Michel Basquiat ou encore Keith Haring.
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+ Après avoir longtemps repoussé une opération de la vésicule biliaire qui avait été à l'origine de la mort de son père, Andy Warhol subit cette intervention banale au New York Hospital le 21 février 1987. Il semble bien s'en remettre, mais il meurt dans son sommeil d'une attaque cardiaque le 22 février 1987 à New York, probablement victime de ses excès (prise régulière de produits anorexigènes pour perdre du poids mais aussi d'amphétamines comme l'obetrol (en) pour réduire le sommeil)[25]. Sa mort est prononcée à 6 h 31[26].
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+ Au début des années 1960, Andy Warhol, publicitaire reconnu, utilise dans ses dessins publicitaires une technique directe : dessinant ses créations sur du papier hydrofuge, il repasse les contours d'encre encore humide sur des feuilles de papier absorbant, sur le principe du buvard. À cette époque, beaucoup d'artistes peintres sont aussi illustrateurs publicitaires, mais le font discrètement. Warhol, par contre, est tellement connu en tant que dessinateur publicitaire que le reste de son travail artistique n'est pas pris au sérieux.
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+ Il présente dans une galerie quelques-unes de ses œuvres, utilisant ces techniques, mais c'est un échec. Reconsidérant son travail alimentaire et son travail de peintre, plutôt que de les opposer, il pense à les réunir. Il a l'idée d'élever les images de la culture populaire au rang de l'art élitiste, rejoignant ainsi les artistes du pop art, mouvement lancé à Londres au milieu des années 1950 par Richard Hamilton et Eduardo Paolozzi, qui l'expérimentent indépendamment les uns des autres. Si Roy Lichtenstein et Jasper Johns en sont les pionniers, Andy Warhol sera le Pope of the Pop, le « pape du pop » et en est considéré comme le maître.
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+ En 1963, il adopte la technique qu'il utilisera pour ses œuvres les plus célèbres : la photographie sérigraphiée sur toile. Les photographies simplifiées en noir et blanc, sans gris, sont imprimées en sérigraphie sur la toile peinte de grands aplats de couleurs. Le motif est parfois reproduit plusieurs fois sur la toile, comme un motif de papier peint. C'est le stéréotype du pop art[11] :
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+ « Grâce au procédé sérigraphique, qui laisse la trace de la trame lors de l'impression, Warhol restitue un aspect essentiel des documents qu'il utilise : leur nature d'images déjà imprimées et divulguées par la grande presse, leur nature de cliché, dans tous les sens du mot et en fin de parcours, en les transposant sur la toile, l'artiste accentue encore l'aspect cliché de ces images et la multiplication achève de leur faire perdre leur sens. »
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+ Les motifs de prédilection seront des noms de marques déposées, le symbole du dollar, les visages de célébrités. Le ton, à la fois populaire et iconoclaste, s'inspire de la culture populaire. Le thème des Comics, qui avait d'abord intéressé l'artiste, était déjà pris par le peintre Roy Lichtenstein qui en avait fait sa marque de fabrique. Jasper Johns avait choisi la typographie. Pour se démarquer, Warhol comprit qu'il devait lui aussi trouver sa marque. Ses amis lui conseillèrent de peindre ce qu'il adorait le plus. Ainsi, pour sa première exposition majeure, il choisit de représenter les conserves de Campbell's Soup. Les boîtes de Campbell's Soup ouvertes ou neuves, rouillées, aux étiquettes déchirées, uniques ou multipliées, en séries, en damiers, seront le thème récurrent de Warhol.
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+ Chez Warhol, l'image, son pouvoir au sein de la société de consommation, est en lien avec la mort. La répétition de la figure se rapporte souvent à son exténuation. Le choix des sujets est en rapport avec cette obsession de la mort, y compris pour les toiles célèbres sérigraphiées de Marilyn Monroe (peintes après sa mort, notamment les Diptyque Marilyn) ou de Liz Taylor (peinte alors que l'actrice était gravement malade), icônes reproductibles à l'infini qui deviennent des images de consommation. Dans les dernières années de son œuvre, Warhol presque peintre officiel, appliquera son style à de nombreux portraits de commande, tout en continuant à expérimenter d'autres techniques picturales dans ses séries Shadows, Oxydation paintings, et ses reprises de toiles de Botticelli ou de Léonard de Vinci.
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+ Les sérigraphies d'Andy Warhol ont orné de nombreuses pochettes de disque, les plus célèbres sont la banane pelable du premier disque des Velvet Underground, The Velvet Underground & Nico (1967), et celle de l'album Sticky Fingers des Rolling Stones (1971), le haut d'un jean porté par un homme, dont on peut ouvrir la braguette...
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+ Entre 1974 et 1987, Warhol collectionne toutes sortes d'objets éphémères de sa vie quotidienne dont il n'a plus l'utilité dans son atelier — correspondance, journaux, souvenirs, objets d'enfance, billets d'avion, même utilisés, nourriture, etc. — qu'il scelle dans de simples boîtes en carton ondulé, les « time capsule » (capsule temporelle). À sa mort, il a ainsi collecté 612 « capsules » datées individuellement, actuellement conservées au Andy Warhol Museum of Pittsburgh (Pennsylvanie)[28],[29].
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+ Au moment du décès de l'artiste, des milliers de films ont été retrouvés à son domicile, son atelier et autres lieux de travail[30]. Ils s'ajoutent à son travail comme réalisateur, production et acteur dans la constitution de son catalogue raisonné, un projet mené conjointement par The Andy Warhol Foundation for the Visual Arts, le MoMA et le Whitney Museum of American Art[31].
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+ La grêle est un des types solides de précipitations atmosphériques. Elle est constituée de billes disjointes de glace (grêlons) dont le diamètre peut varier de quelques millimètres à une vingtaine de centimètres, mais il est en général de 5 à 50 millimètres[1],[2]. Le code METAR de la grêle est GR.
2
+
3
+ Elle se forme spécifiquement dans les cumulonimbus ; un nuage de forte extension verticale dû à l'instabilité de l'air où les puissants courants ascendants soulèvent rapidement en altitude de l'air très humide qui se condense puis gèle en montant à la suite du refroidissement rapide. Les grêlons redescendent ensuite en périphérie du cumulonimbus et commencent à fondre quand ils repassent sous l'altitude de l'isotherme zéro degré.
4
+
5
+ Les averses de grêle durent peu de temps, ne touchent qu'une superficie limitée le long d'un corridor sous l'orage. À l'intérieur des précipitations de grêle, le diamètre des grêlons n'est pas uniforme car la vitesse ascensionnelle et la densité d'humidité dans un nuage convectif varient d'un point à un autre. La grêle peut également affecter une large région et laisser plusieurs dizaines de tonnes de glace au sol[3]. Ces masses de glace produisent souvent une grande surprise chez les observateurs car les grêlons tombent le plus souvent en été et alors que la température au sol est élevée (couramment 30 °C).
6
+
7
+ Un orage se forme dans une masse d'air chaud et humide, bien au-dessus du point de congélation, et très instable. L'air ainsi soulevé va finalement devenir saturé, car sa température diminue avec l'altitude selon la loi des gaz parfaits. L'excédent d'humidité forme d'abord le nuage et puis des gouttes de pluie. Les grêlons croissent lorsque les gouttes de pluie contenues dans l'orage continuent leur ascension dans le fort courant ascendant et gèlent[4]. Pour geler, les gouttes doivent être sous le point de congélation et rencontrer un noyau de congélation.
8
+
9
+ Dès qu'une goutte gèle dans les niveaux supérieurs de la troposphère (couche inférieure de l'atmosphère terrestre) où la température est inférieure à −10 °C, elle devient un tel noyau de congélation qui peut commencer le grêlon. L'embryon se retrouve alors entouré de vapeur d'eau et de gouttes restées liquides, la surfusion pouvant exister jusqu'à une température de −39 °C. Comme la pression de vapeur de saturation de la glace est moindre que celle de l'eau à ces températures, la vapeur d'eau contenue dans l'air en ascension rapide va se condenser en priorité sur les noyaux de glace. Les grêlons croîtront donc plus rapidement que les gouttes de pluie dans une atmosphère humide comme celle de l'orage.
10
+
11
+ De plus, les embryons de grêle « cannibalisent » la vapeur d'eau des gouttes surfondues dans leur entourage. En effet, à la surface des gouttes il y a toujours un échange de vapeur d'eau avec l'air environnant et le grêlon semble attirer les molécules d'eau vers lui parce qu'il leur est plus facile de s'y condenser que sur la goutte (voir Effet Bergeron)[5]. Finalement, les gouttes de pluie qui entrent en contact avec les grêlons, gèlent instantanément sur sa surface.
12
+
13
+ Le tout permet aux grêlons de croître rapidement dans les régions du nuage à fort contenu liquide. Le taux de croissance est particulièrement important autour de −13 °C. Le processus se passe également dans un courant ascendant très fort qui amènera les grêlons très haut dans l'atmosphère, jusqu'à plus de 15 km d'altitude, à une vitesse ascensionnelle souvent de plus de 40 km/h.
14
+
15
+ La formation de la grêle n'a donc rien à voir avec celle de la neige. Cette dernière se forme dans des nuages stratiformes à faible mouvement vertical, à des températures sous zéro degré Celsius et dans une masse d'air contenant relativement peu d'humidité où il y a peu de gouttelettes surfondues. Dans ces conditions, les cristaux de glace qui se forment sont très petits, et croissent lentement pour donner des flocons[6].
16
+
17
+ Une coupe transversale des gros grêlons montre qu'ils ont une structure en pelure d'oignon, c'est-à-dire formée de couches de croissance épaisses et translucides alternant avec des couches minces, blanches et opaques[7]. La théorie voulait antérieurement que les grêlons fussent sujets à plusieurs allers-retours, retombant dans la zone humide puis regelant dans une nouvelle phase ascendante, ce qui aurait généré les couches successives. Cependant, les recherches théoriques et sur le terrain ont démontré que ce n'était pas le cas[8].
18
+
19
+ En fait, le grêlon en ascension traverse des zones du nuage où la concentration d'humidité et de gouttelettes en surfusion varie. Son taux de croissance change selon les variations rencontrées. Le taux d'accrétion des gouttelettes est un autre facteur de croissance. Ces dernières s'agglomèrent par contact avec le grêlon. Ainsi lorsque le grêlon passe dans une zone riche en gouttelettes, il va acquérir une couche translucide en les capturant, alors que dans les régions de l'orage où c'est surtout de la vapeur d'eau qui est disponible, il se formera une couche de givre blanc opaque.
20
+
21
+ De plus, le grêlon se meut verticalement à une vitesse variable qui dépend de sa position dans le courant ascendant ainsi que de son poids. C'est ce qui va faire varier l'épaisseur des couches car le taux de capture des gouttelettes surfondues (accrétion) dépend des vitesses relatives entre celles-ci et le grêlon, certaines vitesses d'ascension la favorisant. La croissance des grêlons amène le relâchement de chaleur latente, ce qui peut garder l'extérieur du grêlon liquide, le rendant plus "collant". Les grêlons peuvent alors s'agglomérer à deux ou plusieurs, selon les collisions, pour en former de plus gros, aux formes irrégulières[9].
22
+
23
+ Le grêlon s'élève donc jusqu'à ce que son poids ne puisse plus être supporté par le courant ascendant, ce qui prend au moins une trentaine de minutes compte tenu de la force de ces courants dans un orage à grêle dont le sommet est généralement à plus de 10 km de hauteur. Puis il se met à redescendre vers le sol tout en continuant sa croissance par les mêmes procédés jusqu'à ce qu'il sorte du nuage[8]. Ce trajet unique dans l'orage est donc suffisant pour expliquer la configuration en couches de la grêle. Le seul cas où l'on peut parler de trajets multiples est celui des orages multicellulaires où un grêlon peut être éjecté du sommet de la cellule-mère et être repris dans le courant ascendant d'une cellule-fille plus intense, mais il s'agit là d'un cas exceptionnel[8].
24
+
25
+ La grosseur maximale des grêlons dans le nuage n'est pas celle que l'on retrouve au sol. En effet, une fois qu'il quitte le nuage, le grêlon commence à se sublimer car l'air n'y est plus à saturation. Lorsqu'il passe dans la couche où la température dépasse le point de congélation, il se met aussi à fondre et à s'évaporer. Ce que l'on retrouve au sol est donc ce qui n'a pu se transformer et dépend de la hauteur du niveau de congélation.
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+ La vitesse de chute des grêlons dépend de l'accélération terrestre (9,81 m/s2) qui l'attire au sol, de la poussée d'Archimède qui s'y oppose (force négligeable), de la collision avec d'autres grêlons et les gouttes de pluie, de la composante verticale du vent (le vent ascendant) et de la viscosité de l'air (plus précisément, du coefficient de traînée). Lorsque les forces s'équilibrent, l'accélération cesse et le grêlon a alors atteint sa vitesse terminale. Celle-ci est difficile à déterminer théoriquement puisque tous ces paramètres ne sont connus que de façon imparfaite et qu'un grêlon n'est pas une sphère parfaite[Note 1]. Une formulation simplifiée de la vitesse terminale de chute d'un grêlon sphérique est la suivante :
28
+
29
+ Pour un grêlon de 1 cm de diamètre la vitesse de chute calculée est de 10,4 m/s. Pour un diamètre de 8 cm, la vitesse de chute est de 29,1 m/s et pour un diamètre de 20 cm la vitesse de chute est de 46 m/s. Cette valeur est consistante avec la vitesse ascensionnelle dans des cumulonimbus supercellulaires qui peut atteindre de 45 à 50 m/s[15],[16].
30
+ Cette formule simplifiée est corroborée par les estimations expérimentales qui affirment que la vitesse terminale s'exprime comme suit[17] :
31
+
32
+ d est le diamètre exprimé en centimètres. On considère un grêlon de 1 cm de diamètre. La formule simplifiée ci-dessus donne une vitesse terminale de 10.43 m/s alors que la formule supra donne une vitesse terminale de 11.45 m/s (ou 11.83 suivant d'autres formules). La différence entre les 2 estimations n'est que de 10% ce qui est parfaitement acceptable étant données les différentes formes des grêlons. Pruppacher aboutit à la même conclusion[14] :
33
+
34
+ « Note from (10-176) that giant hailstones may have terminal fall velocities of up to 45 m/s. These large terminal velocities imply that comparable updraft velocities must exist inside clouds to permit the growth of such particles. »
35
+
36
+ Traduction en français : « Notons que les grêlons géants peuvent avoir des vitesses terminales de chute atteignant 45 m/s. Ces énormes vitesses finales impliquent l'existence de courants ascendants ayant une vitesse comparable pour permettre la formation de telles particules. »
37
+
38
+ Les forces notables sont la résistance de l'air et le poids.
39
+
40
+ Le volume occupé par un grêlon sphérique de rayon R est :
41
+
42
+ Donc si
43
+
44
+
45
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+ ρ
48
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+ g
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53
+
54
+ {\displaystyle \rho _{g}}
55
+
56
+ est la masse volumique du grêlon, sa masse sera :
57
+
58
+ Le poids du grêlon est (g est l'accélération de la gravité):
59
+
60
+ La résistance de l'air est:
61
+
62
+ où ρa est la masse voluumique de l'air,
63
+
64
+
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66
+
67
+ C
68
+
69
+ D
70
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71
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72
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73
+ 1
74
+
75
+
76
+ {\displaystyle C_{D}\approx 1}
77
+
78
+ (surface irrégulière) est le coefficient de traînée, S est le maître-couple et V est la vitesse.
79
+
80
+ Le maître couple du grêlon est S = π R².
81
+ À l'équilibre, on a P = R et l'on obtient donc :
82
+
83
+ La vitesse terminale en fonction du rayon est donc :
84
+
85
+ Donc à masse volumique de l'air comparable, la vitesse de chute est proportionnelle à la racine carrée du rayon. On note que les dimensions sont consistantes.
86
+
87
+ On fait R = 5 × 10¯³ (diamètre de 1 cm). On rappelle que g = 10. Aussi
88
+ ρa = 1.225 SI. On obtient donc:
89
+
90
+ Maintenant, si l'on multiplie le rayon par 8, la vitesse de chute est augmentée de
91
+
92
+
93
+
94
+
95
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96
+ 8
97
+
98
+
99
+ =
100
+ 2.8
101
+
102
+
103
+ {\displaystyle {\sqrt {8}}=2.8}
104
+
105
+ La vitesse terminale est alors 10.4 × 2.8 = 29.1 m/s.
106
+
107
+ Si l'on considère un rayon de 10 cm, on a :
108
+
109
+ Les cumulus bourgeonnants (nuages d'averses), avec un courant ascendant beaucoup plus faible et un sommet moins froid, peuvent donner de la très petite grêle (moins de 5 mm) par un processus similaire. Cette petite grêle est parfois nommée grésil.
110
+
111
+ La grêle est un phénomène destructeur pour les récoltes et les biens. De plus, les plus gros grêlons sont dangereux pour les personnes et les animaux. Les arbres ayant subi de fortes averses de grêle sont plus vulnérables à certaines infestations par des parasites, dont les champignons[18].
112
+
113
+ On utilise parfois l'ensemencement des nuages pour tenter de réduire les dégâts causés par la grêle. En augmentant le nombre de noyaux de congélation on espère augmenter le nombre de grêlons aux dépens de leur taille. L'iodure d'argent est le plus souvent utilisé pour cela. Mais les météorologues sont partagés sur l'efficacité de cette méthode[3].
114
+
115
+ L'efficacité du canon anti-grêle est controversée et n'a pas été démontrée, de plus les météorologues ne comprennent pas comment il pourrait agir[19] ; cependant il est toujours utilisé par certains cultivateurs dans plusieurs pays.
116
+
117
+ Records homologués par l'Organisation météorologique mondiale (OMM) et le National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA):
118
+
119
+ Non homologués par l'OMM :
120
+
121
+ Dans de rares cas, de gros grêlons ont sérieusement endommagé des aéronefs traversant une zone orageuse, c'est pourquoi les avions devraient éviter les orages même avec un radar de bord. En effet, les grêlons sont très réflectifs s'ils sont vus directement par le faisceau du radar mais s'ils se retrouvent derrière une zone de forte pluie, le signal revenant des grêlons sera atténué par cette dernière. Il pourra sembler alors au pilote qu'il se dirige vers une zone de pluie plus faible, ou même un dégagement, une fois passé la pluie forte.
122
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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1
+ La grêle est un des types solides de précipitations atmosphériques. Elle est constituée de billes disjointes de glace (grêlons) dont le diamètre peut varier de quelques millimètres à une vingtaine de centimètres, mais il est en général de 5 à 50 millimètres[1],[2]. Le code METAR de la grêle est GR.
2
+
3
+ Elle se forme spécifiquement dans les cumulonimbus ; un nuage de forte extension verticale dû à l'instabilité de l'air où les puissants courants ascendants soulèvent rapidement en altitude de l'air très humide qui se condense puis gèle en montant à la suite du refroidissement rapide. Les grêlons redescendent ensuite en périphérie du cumulonimbus et commencent à fondre quand ils repassent sous l'altitude de l'isotherme zéro degré.
4
+
5
+ Les averses de grêle durent peu de temps, ne touchent qu'une superficie limitée le long d'un corridor sous l'orage. À l'intérieur des précipitations de grêle, le diamètre des grêlons n'est pas uniforme car la vitesse ascensionnelle et la densité d'humidité dans un nuage convectif varient d'un point à un autre. La grêle peut également affecter une large région et laisser plusieurs dizaines de tonnes de glace au sol[3]. Ces masses de glace produisent souvent une grande surprise chez les observateurs car les grêlons tombent le plus souvent en été et alors que la température au sol est élevée (couramment 30 °C).
6
+
7
+ Un orage se forme dans une masse d'air chaud et humide, bien au-dessus du point de congélation, et très instable. L'air ainsi soulevé va finalement devenir saturé, car sa température diminue avec l'altitude selon la loi des gaz parfaits. L'excédent d'humidité forme d'abord le nuage et puis des gouttes de pluie. Les grêlons croissent lorsque les gouttes de pluie contenues dans l'orage continuent leur ascension dans le fort courant ascendant et gèlent[4]. Pour geler, les gouttes doivent être sous le point de congélation et rencontrer un noyau de congélation.
8
+
9
+ Dès qu'une goutte gèle dans les niveaux supérieurs de la troposphère (couche inférieure de l'atmosphère terrestre) où la température est inférieure à −10 °C, elle devient un tel noyau de congélation qui peut commencer le grêlon. L'embryon se retrouve alors entouré de vapeur d'eau et de gouttes restées liquides, la surfusion pouvant exister jusqu'à une température de −39 °C. Comme la pression de vapeur de saturation de la glace est moindre que celle de l'eau à ces températures, la vapeur d'eau contenue dans l'air en ascension rapide va se condenser en priorité sur les noyaux de glace. Les grêlons croîtront donc plus rapidement que les gouttes de pluie dans une atmosphère humide comme celle de l'orage.
10
+
11
+ De plus, les embryons de grêle « cannibalisent » la vapeur d'eau des gouttes surfondues dans leur entourage. En effet, à la surface des gouttes il y a toujours un échange de vapeur d'eau avec l'air environnant et le grêlon semble attirer les molécules d'eau vers lui parce qu'il leur est plus facile de s'y condenser que sur la goutte (voir Effet Bergeron)[5]. Finalement, les gouttes de pluie qui entrent en contact avec les grêlons, gèlent instantanément sur sa surface.
12
+
13
+ Le tout permet aux grêlons de croître rapidement dans les régions du nuage à fort contenu liquide. Le taux de croissance est particulièrement important autour de −13 °C. Le processus se passe également dans un courant ascendant très fort qui amènera les grêlons très haut dans l'atmosphère, jusqu'à plus de 15 km d'altitude, à une vitesse ascensionnelle souvent de plus de 40 km/h.
14
+
15
+ La formation de la grêle n'a donc rien à voir avec celle de la neige. Cette dernière se forme dans des nuages stratiformes à faible mouvement vertical, à des températures sous zéro degré Celsius et dans une masse d'air contenant relativement peu d'humidité où il y a peu de gouttelettes surfondues. Dans ces conditions, les cristaux de glace qui se forment sont très petits, et croissent lentement pour donner des flocons[6].
16
+
17
+ Une coupe transversale des gros grêlons montre qu'ils ont une structure en pelure d'oignon, c'est-à-dire formée de couches de croissance épaisses et translucides alternant avec des couches minces, blanches et opaques[7]. La théorie voulait antérieurement que les grêlons fussent sujets à plusieurs allers-retours, retombant dans la zone humide puis regelant dans une nouvelle phase ascendante, ce qui aurait généré les couches successives. Cependant, les recherches théoriques et sur le terrain ont démontré que ce n'était pas le cas[8].
18
+
19
+ En fait, le grêlon en ascension traverse des zones du nuage où la concentration d'humidité et de gouttelettes en surfusion varie. Son taux de croissance change selon les variations rencontrées. Le taux d'accrétion des gouttelettes est un autre facteur de croissance. Ces dernières s'agglomèrent par contact avec le grêlon. Ainsi lorsque le grêlon passe dans une zone riche en gouttelettes, il va acquérir une couche translucide en les capturant, alors que dans les régions de l'orage où c'est surtout de la vapeur d'eau qui est disponible, il se formera une couche de givre blanc opaque.
20
+
21
+ De plus, le grêlon se meut verticalement à une vitesse variable qui dépend de sa position dans le courant ascendant ainsi que de son poids. C'est ce qui va faire varier l'épaisseur des couches car le taux de capture des gouttelettes surfondues (accrétion) dépend des vitesses relatives entre celles-ci et le grêlon, certaines vitesses d'ascension la favorisant. La croissance des grêlons amène le relâchement de chaleur latente, ce qui peut garder l'extérieur du grêlon liquide, le rendant plus "collant". Les grêlons peuvent alors s'agglomérer à deux ou plusieurs, selon les collisions, pour en former de plus gros, aux formes irrégulières[9].
22
+
23
+ Le grêlon s'élève donc jusqu'à ce que son poids ne puisse plus être supporté par le courant ascendant, ce qui prend au moins une trentaine de minutes compte tenu de la force de ces courants dans un orage à grêle dont le sommet est généralement à plus de 10 km de hauteur. Puis il se met à redescendre vers le sol tout en continuant sa croissance par les mêmes procédés jusqu'à ce qu'il sorte du nuage[8]. Ce trajet unique dans l'orage est donc suffisant pour expliquer la configuration en couches de la grêle. Le seul cas où l'on peut parler de trajets multiples est celui des orages multicellulaires où un grêlon peut être éjecté du sommet de la cellule-mère et être repris dans le courant ascendant d'une cellule-fille plus intense, mais il s'agit là d'un cas exceptionnel[8].
24
+
25
+ La grosseur maximale des grêlons dans le nuage n'est pas celle que l'on retrouve au sol. En effet, une fois qu'il quitte le nuage, le grêlon commence à se sublimer car l'air n'y est plus à saturation. Lorsqu'il passe dans la couche où la température dépasse le point de congélation, il se met aussi à fondre et à s'évaporer. Ce que l'on retrouve au sol est donc ce qui n'a pu se transformer et dépend de la hauteur du niveau de congélation.
26
+
27
+ La vitesse de chute des grêlons dépend de l'accélération terrestre (9,81 m/s2) qui l'attire au sol, de la poussée d'Archimède qui s'y oppose (force négligeable), de la collision avec d'autres grêlons et les gouttes de pluie, de la composante verticale du vent (le vent ascendant) et de la viscosité de l'air (plus précisément, du coefficient de traînée). Lorsque les forces s'équilibrent, l'accélération cesse et le grêlon a alors atteint sa vitesse terminale. Celle-ci est difficile à déterminer théoriquement puisque tous ces paramètres ne sont connus que de façon imparfaite et qu'un grêlon n'est pas une sphère parfaite[Note 1]. Une formulation simplifiée de la vitesse terminale de chute d'un grêlon sphérique est la suivante :
28
+
29
+ Pour un grêlon de 1 cm de diamètre la vitesse de chute calculée est de 10,4 m/s. Pour un diamètre de 8 cm, la vitesse de chute est de 29,1 m/s et pour un diamètre de 20 cm la vitesse de chute est de 46 m/s. Cette valeur est consistante avec la vitesse ascensionnelle dans des cumulonimbus supercellulaires qui peut atteindre de 45 à 50 m/s[15],[16].
30
+ Cette formule simplifiée est corroborée par les estimations expérimentales qui affirment que la vitesse terminale s'exprime comme suit[17] :
31
+
32
+ d est le diamètre exprimé en centimètres. On considère un grêlon de 1 cm de diamètre. La formule simplifiée ci-dessus donne une vitesse terminale de 10.43 m/s alors que la formule supra donne une vitesse terminale de 11.45 m/s (ou 11.83 suivant d'autres formules). La différence entre les 2 estimations n'est que de 10% ce qui est parfaitement acceptable étant données les différentes formes des grêlons. Pruppacher aboutit à la même conclusion[14] :
33
+
34
+ « Note from (10-176) that giant hailstones may have terminal fall velocities of up to 45 m/s. These large terminal velocities imply that comparable updraft velocities must exist inside clouds to permit the growth of such particles. »
35
+
36
+ Traduction en français : « Notons que les grêlons géants peuvent avoir des vitesses terminales de chute atteignant 45 m/s. Ces énormes vitesses finales impliquent l'existence de courants ascendants ayant une vitesse comparable pour permettre la formation de telles particules. »
37
+
38
+ Les forces notables sont la résistance de l'air et le poids.
39
+
40
+ Le volume occupé par un grêlon sphérique de rayon R est :
41
+
42
+ Donc si
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+ ρ
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+ g
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54
+ {\displaystyle \rho _{g}}
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+
56
+ est la masse volumique du grêlon, sa masse sera :
57
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58
+ Le poids du grêlon est (g est l'accélération de la gravité):
59
+
60
+ La résistance de l'air est:
61
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62
+ où ρa est la masse voluumique de l'air,
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+ C
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73
+ 1
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+ {\displaystyle C_{D}\approx 1}
77
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78
+ (surface irrégulière) est le coefficient de traînée, S est le maître-couple et V est la vitesse.
79
+
80
+ Le maître couple du grêlon est S = π R².
81
+ À l'équilibre, on a P = R et l'on obtient donc :
82
+
83
+ La vitesse terminale en fonction du rayon est donc :
84
+
85
+ Donc à masse volumique de l'air comparable, la vitesse de chute est proportionnelle à la racine carrée du rayon. On note que les dimensions sont consistantes.
86
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87
+ On fait R = 5 × 10¯³ (diamètre de 1 cm). On rappelle que g = 10. Aussi
88
+ ρa = 1.225 SI. On obtient donc:
89
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90
+ Maintenant, si l'on multiplie le rayon par 8, la vitesse de chute est augmentée de
91
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96
+ 8
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98
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99
+ =
100
+ 2.8
101
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102
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103
+ {\displaystyle {\sqrt {8}}=2.8}
104
+
105
+ La vitesse terminale est alors 10.4 × 2.8 = 29.1 m/s.
106
+
107
+ Si l'on considère un rayon de 10 cm, on a :
108
+
109
+ Les cumulus bourgeonnants (nuages d'averses), avec un courant ascendant beaucoup plus faible et un sommet moins froid, peuvent donner de la très petite grêle (moins de 5 mm) par un processus similaire. Cette petite grêle est parfois nommée grésil.
110
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111
+ La grêle est un phénomène destructeur pour les récoltes et les biens. De plus, les plus gros grêlons sont dangereux pour les personnes et les animaux. Les arbres ayant subi de fortes averses de grêle sont plus vulnérables à certaines infestations par des parasites, dont les champignons[18].
112
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113
+ On utilise parfois l'ensemencement des nuages pour tenter de réduire les dégâts causés par la grêle. En augmentant le nombre de noyaux de congélation on espère augmenter le nombre de grêlons aux dépens de leur taille. L'iodure d'argent est le plus souvent utilisé pour cela. Mais les météorologues sont partagés sur l'efficacité de cette méthode[3].
114
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115
+ L'efficacité du canon anti-grêle est controversée et n'a pas été démontrée, de plus les météorologues ne comprennent pas comment il pourrait agir[19] ; cependant il est toujours utilisé par certains cultivateurs dans plusieurs pays.
116
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117
+ Records homologués par l'Organisation météorologique mondiale (OMM) et le National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA):
118
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119
+ Non homologués par l'OMM :
120
+
121
+ Dans de rares cas, de gros grêlons ont sérieusement endommagé des aéronefs traversant une zone orageuse, c'est pourquoi les avions devraient éviter les orages même avec un radar de bord. En effet, les grêlons sont très réflectifs s'ils sont vus directement par le faisceau du radar mais s'ils se retrouvent derrière une zone de forte pluie, le signal revenant des grêlons sera atténué par cette dernière. Il pourra sembler alors au pilote qu'il se dirige vers une zone de pluie plus faible, ou même un dégagement, une fois passé la pluie forte.
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+ La grêle est un des types solides de précipitations atmosphériques. Elle est constituée de billes disjointes de glace (grêlons) dont le diamètre peut varier de quelques millimètres à une vingtaine de centimètres, mais il est en général de 5 à 50 millimètres[1],[2]. Le code METAR de la grêle est GR.
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+ Elle se forme spécifiquement dans les cumulonimbus ; un nuage de forte extension verticale dû à l'instabilité de l'air où les puissants courants ascendants soulèvent rapidement en altitude de l'air très humide qui se condense puis gèle en montant à la suite du refroidissement rapide. Les grêlons redescendent ensuite en périphérie du cumulonimbus et commencent à fondre quand ils repassent sous l'altitude de l'isotherme zéro degré.
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+ Les averses de grêle durent peu de temps, ne touchent qu'une superficie limitée le long d'un corridor sous l'orage. À l'intérieur des précipitations de grêle, le diamètre des grêlons n'est pas uniforme car la vitesse ascensionnelle et la densité d'humidité dans un nuage convectif varient d'un point à un autre. La grêle peut également affecter une large région et laisser plusieurs dizaines de tonnes de glace au sol[3]. Ces masses de glace produisent souvent une grande surprise chez les observateurs car les grêlons tombent le plus souvent en été et alors que la température au sol est élevée (couramment 30 °C).
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+ Un orage se forme dans une masse d'air chaud et humide, bien au-dessus du point de congélation, et très instable. L'air ainsi soulevé va finalement devenir saturé, car sa température diminue avec l'altitude selon la loi des gaz parfaits. L'excédent d'humidité forme d'abord le nuage et puis des gouttes de pluie. Les grêlons croissent lorsque les gouttes de pluie contenues dans l'orage continuent leur ascension dans le fort courant ascendant et gèlent[4]. Pour geler, les gouttes doivent être sous le point de congélation et rencontrer un noyau de congélation.
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+ Dès qu'une goutte gèle dans les niveaux supérieurs de la troposphère (couche inférieure de l'atmosphère terrestre) où la température est inférieure à −10 °C, elle devient un tel noyau de congélation qui peut commencer le grêlon. L'embryon se retrouve alors entouré de vapeur d'eau et de gouttes restées liquides, la surfusion pouvant exister jusqu'à une température de −39 °C. Comme la pression de vapeur de saturation de la glace est moindre que celle de l'eau à ces températures, la vapeur d'eau contenue dans l'air en ascension rapide va se condenser en priorité sur les noyaux de glace. Les grêlons croîtront donc plus rapidement que les gouttes de pluie dans une atmosphère humide comme celle de l'orage.
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+ De plus, les embryons de grêle « cannibalisent » la vapeur d'eau des gouttes surfondues dans leur entourage. En effet, à la surface des gouttes il y a toujours un échange de vapeur d'eau avec l'air environnant et le grêlon semble attirer les molécules d'eau vers lui parce qu'il leur est plus facile de s'y condenser que sur la goutte (voir Effet Bergeron)[5]. Finalement, les gouttes de pluie qui entrent en contact avec les grêlons, gèlent instantanément sur sa surface.
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+ Le tout permet aux grêlons de croître rapidement dans les régions du nuage à fort contenu liquide. Le taux de croissance est particulièrement important autour de −13 °C. Le processus se passe également dans un courant ascendant très fort qui amènera les grêlons très haut dans l'atmosphère, jusqu'à plus de 15 km d'altitude, à une vitesse ascensionnelle souvent de plus de 40 km/h.
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+ La formation de la grêle n'a donc rien à voir avec celle de la neige. Cette dernière se forme dans des nuages stratiformes à faible mouvement vertical, à des températures sous zéro degré Celsius et dans une masse d'air contenant relativement peu d'humidité où il y a peu de gouttelettes surfondues. Dans ces conditions, les cristaux de glace qui se forment sont très petits, et croissent lentement pour donner des flocons[6].
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+ Une coupe transversale des gros grêlons montre qu'ils ont une structure en pelure d'oignon, c'est-à-dire formée de couches de croissance épaisses et translucides alternant avec des couches minces, blanches et opaques[7]. La théorie voulait antérieurement que les grêlons fussent sujets à plusieurs allers-retours, retombant dans la zone humide puis regelant dans une nouvelle phase ascendante, ce qui aurait généré les couches successives. Cependant, les recherches théoriques et sur le terrain ont démontré que ce n'était pas le cas[8].
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+ En fait, le grêlon en ascension traverse des zones du nuage où la concentration d'humidité et de gouttelettes en surfusion varie. Son taux de croissance change selon les variations rencontrées. Le taux d'accrétion des gouttelettes est un autre facteur de croissance. Ces dernières s'agglomèrent par contact avec le grêlon. Ainsi lorsque le grêlon passe dans une zone riche en gouttelettes, il va acquérir une couche translucide en les capturant, alors que dans les régions de l'orage où c'est surtout de la vapeur d'eau qui est disponible, il se formera une couche de givre blanc opaque.
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+ De plus, le grêlon se meut verticalement à une vitesse variable qui dépend de sa position dans le courant ascendant ainsi que de son poids. C'est ce qui va faire varier l'épaisseur des couches car le taux de capture des gouttelettes surfondues (accrétion) dépend des vitesses relatives entre celles-ci et le grêlon, certaines vitesses d'ascension la favorisant. La croissance des grêlons amène le relâchement de chaleur latente, ce qui peut garder l'extérieur du grêlon liquide, le rendant plus "collant". Les grêlons peuvent alors s'agglomérer à deux ou plusieurs, selon les collisions, pour en former de plus gros, aux formes irrégulières[9].
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+
23
+ Le grêlon s'élève donc jusqu'à ce que son poids ne puisse plus être supporté par le courant ascendant, ce qui prend au moins une trentaine de minutes compte tenu de la force de ces courants dans un orage à grêle dont le sommet est généralement à plus de 10 km de hauteur. Puis il se met à redescendre vers le sol tout en continuant sa croissance par les mêmes procédés jusqu'à ce qu'il sorte du nuage[8]. Ce trajet unique dans l'orage est donc suffisant pour expliquer la configuration en couches de la grêle. Le seul cas où l'on peut parler de trajets multiples est celui des orages multicellulaires où un grêlon peut être éjecté du sommet de la cellule-mère et être repris dans le courant ascendant d'une cellule-fille plus intense, mais il s'agit là d'un cas exceptionnel[8].
24
+
25
+ La grosseur maximale des grêlons dans le nuage n'est pas celle que l'on retrouve au sol. En effet, une fois qu'il quitte le nuage, le grêlon commence à se sublimer car l'air n'y est plus à saturation. Lorsqu'il passe dans la couche où la température dépasse le point de congélation, il se met aussi à fondre et à s'évaporer. Ce que l'on retrouve au sol est donc ce qui n'a pu se transformer et dépend de la hauteur du niveau de congélation.
26
+
27
+ La vitesse de chute des grêlons dépend de l'accélération terrestre (9,81 m/s2) qui l'attire au sol, de la poussée d'Archimède qui s'y oppose (force négligeable), de la collision avec d'autres grêlons et les gouttes de pluie, de la composante verticale du vent (le vent ascendant) et de la viscosité de l'air (plus précisément, du coefficient de traînée). Lorsque les forces s'équilibrent, l'accélération cesse et le grêlon a alors atteint sa vitesse terminale. Celle-ci est difficile à déterminer théoriquement puisque tous ces paramètres ne sont connus que de façon imparfaite et qu'un grêlon n'est pas une sphère parfaite[Note 1]. Une formulation simplifiée de la vitesse terminale de chute d'un grêlon sphérique est la suivante :
28
+
29
+ Pour un grêlon de 1 cm de diamètre la vitesse de chute calculée est de 10,4 m/s. Pour un diamètre de 8 cm, la vitesse de chute est de 29,1 m/s et pour un diamètre de 20 cm la vitesse de chute est de 46 m/s. Cette valeur est consistante avec la vitesse ascensionnelle dans des cumulonimbus supercellulaires qui peut atteindre de 45 à 50 m/s[15],[16].
30
+ Cette formule simplifiée est corroborée par les estimations expérimentales qui affirment que la vitesse terminale s'exprime comme suit[17] :
31
+
32
+ d est le diamètre exprimé en centimètres. On considère un grêlon de 1 cm de diamètre. La formule simplifiée ci-dessus donne une vitesse terminale de 10.43 m/s alors que la formule supra donne une vitesse terminale de 11.45 m/s (ou 11.83 suivant d'autres formules). La différence entre les 2 estimations n'est que de 10% ce qui est parfaitement acceptable étant données les différentes formes des grêlons. Pruppacher aboutit à la même conclusion[14] :
33
+
34
+ « Note from (10-176) that giant hailstones may have terminal fall velocities of up to 45 m/s. These large terminal velocities imply that comparable updraft velocities must exist inside clouds to permit the growth of such particles. »
35
+
36
+ Traduction en français : « Notons que les grêlons géants peuvent avoir des vitesses terminales de chute atteignant 45 m/s. Ces énormes vitesses finales impliquent l'existence de courants ascendants ayant une vitesse comparable pour permettre la formation de telles particules. »
37
+
38
+ Les forces notables sont la résistance de l'air et le poids.
39
+
40
+ Le volume occupé par un grêlon sphérique de rayon R est :
41
+
42
+ Donc si
43
+
44
+
45
+
46
+
47
+ ρ
48
+
49
+ g
50
+
51
+
52
+
53
+
54
+ {\displaystyle \rho _{g}}
55
+
56
+ est la masse volumique du grêlon, sa masse sera :
57
+
58
+ Le poids du grêlon est (g est l'accélération de la gravité):
59
+
60
+ La résistance de l'air est:
61
+
62
+ où ρa est la masse voluumique de l'air,
63
+
64
+
65
+
66
+
67
+ C
68
+
69
+ D
70
+
71
+
72
+
73
+ 1
74
+
75
+
76
+ {\displaystyle C_{D}\approx 1}
77
+
78
+ (surface irrégulière) est le coefficient de traînée, S est le maître-couple et V est la vitesse.
79
+
80
+ Le maître couple du grêlon est S = π R².
81
+ À l'équilibre, on a P = R et l'on obtient donc :
82
+
83
+ La vitesse terminale en fonction du rayon est donc :
84
+
85
+ Donc à masse volumique de l'air comparable, la vitesse de chute est proportionnelle à la racine carrée du rayon. On note que les dimensions sont consistantes.
86
+
87
+ On fait R = 5 × 10¯³ (diamètre de 1 cm). On rappelle que g = 10. Aussi
88
+ ρa = 1.225 SI. On obtient donc:
89
+
90
+ Maintenant, si l'on multiplie le rayon par 8, la vitesse de chute est augmentée de
91
+
92
+
93
+
94
+
95
+
96
+ 8
97
+
98
+
99
+ =
100
+ 2.8
101
+
102
+
103
+ {\displaystyle {\sqrt {8}}=2.8}
104
+
105
+ La vitesse terminale est alors 10.4 × 2.8 = 29.1 m/s.
106
+
107
+ Si l'on considère un rayon de 10 cm, on a :
108
+
109
+ Les cumulus bourgeonnants (nuages d'averses), avec un courant ascendant beaucoup plus faible et un sommet moins froid, peuvent donner de la très petite grêle (moins de 5 mm) par un processus similaire. Cette petite grêle est parfois nommée grésil.
110
+
111
+ La grêle est un phénomène destructeur pour les récoltes et les biens. De plus, les plus gros grêlons sont dangereux pour les personnes et les animaux. Les arbres ayant subi de fortes averses de grêle sont plus vulnérables à certaines infestations par des parasites, dont les champignons[18].
112
+
113
+ On utilise parfois l'ensemencement des nuages pour tenter de réduire les dégâts causés par la grêle. En augmentant le nombre de noyaux de congélation on espère augmenter le nombre de grêlons aux dépens de leur taille. L'iodure d'argent est le plus souvent utilisé pour cela. Mais les météorologues sont partagés sur l'efficacité de cette méthode[3].
114
+
115
+ L'efficacité du canon anti-grêle est controversée et n'a pas été démontrée, de plus les météorologues ne comprennent pas comment il pourrait agir[19] ; cependant il est toujours utilisé par certains cultivateurs dans plusieurs pays.
116
+
117
+ Records homologués par l'Organisation météorologique mondiale (OMM) et le National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA):
118
+
119
+ Non homologués par l'OMM :
120
+
121
+ Dans de rares cas, de gros grêlons ont sérieusement endommagé des aéronefs traversant une zone orageuse, c'est pourquoi les avions devraient éviter les orages même avec un radar de bord. En effet, les grêlons sont très réflectifs s'ils sont vus directement par le faisceau du radar mais s'ils se retrouvent derrière une zone de forte pluie, le signal revenant des grêlons sera atténué par cette dernière. Il pourra sembler alors au pilote qu'il se dirige vers une zone de pluie plus faible, ou même un dégagement, une fois passé la pluie forte.
122
+
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ La grêle est un des types solides de précipitations atmosphériques. Elle est constituée de billes disjointes de glace (grêlons) dont le diamètre peut varier de quelques millimètres à une vingtaine de centimètres, mais il est en général de 5 à 50 millimètres[1],[2]. Le code METAR de la grêle est GR.
2
+
3
+ Elle se forme spécifiquement dans les cumulonimbus ; un nuage de forte extension verticale dû à l'instabilité de l'air où les puissants courants ascendants soulèvent rapidement en altitude de l'air très humide qui se condense puis gèle en montant à la suite du refroidissement rapide. Les grêlons redescendent ensuite en périphérie du cumulonimbus et commencent à fondre quand ils repassent sous l'altitude de l'isotherme zéro degré.
4
+
5
+ Les averses de grêle durent peu de temps, ne touchent qu'une superficie limitée le long d'un corridor sous l'orage. À l'intérieur des précipitations de grêle, le diamètre des grêlons n'est pas uniforme car la vitesse ascensionnelle et la densité d'humidité dans un nuage convectif varient d'un point à un autre. La grêle peut également affecter une large région et laisser plusieurs dizaines de tonnes de glace au sol[3]. Ces masses de glace produisent souvent une grande surprise chez les observateurs car les grêlons tombent le plus souvent en été et alors que la température au sol est élevée (couramment 30 °C).
6
+
7
+ Un orage se forme dans une masse d'air chaud et humide, bien au-dessus du point de congélation, et très instable. L'air ainsi soulevé va finalement devenir saturé, car sa température diminue avec l'altitude selon la loi des gaz parfaits. L'excédent d'humidité forme d'abord le nuage et puis des gouttes de pluie. Les grêlons croissent lorsque les gouttes de pluie contenues dans l'orage continuent leur ascension dans le fort courant ascendant et gèlent[4]. Pour geler, les gouttes doivent être sous le point de congélation et rencontrer un noyau de congélation.
8
+
9
+ Dès qu'une goutte gèle dans les niveaux supérieurs de la troposphère (couche inférieure de l'atmosphère terrestre) où la température est inférieure à −10 °C, elle devient un tel noyau de congélation qui peut commencer le grêlon. L'embryon se retrouve alors entouré de vapeur d'eau et de gouttes restées liquides, la surfusion pouvant exister jusqu'à une température de −39 °C. Comme la pression de vapeur de saturation de la glace est moindre que celle de l'eau à ces températures, la vapeur d'eau contenue dans l'air en ascension rapide va se condenser en priorité sur les noyaux de glace. Les grêlons croîtront donc plus rapidement que les gouttes de pluie dans une atmosphère humide comme celle de l'orage.
10
+
11
+ De plus, les embryons de grêle « cannibalisent » la vapeur d'eau des gouttes surfondues dans leur entourage. En effet, à la surface des gouttes il y a toujours un échange de vapeur d'eau avec l'air environnant et le grêlon semble attirer les molécules d'eau vers lui parce qu'il leur est plus facile de s'y condenser que sur la goutte (voir Effet Bergeron)[5]. Finalement, les gouttes de pluie qui entrent en contact avec les grêlons, gèlent instantanément sur sa surface.
12
+
13
+ Le tout permet aux grêlons de croître rapidement dans les régions du nuage à fort contenu liquide. Le taux de croissance est particulièrement important autour de −13 °C. Le processus se passe également dans un courant ascendant très fort qui amènera les grêlons très haut dans l'atmosphère, jusqu'à plus de 15 km d'altitude, à une vitesse ascensionnelle souvent de plus de 40 km/h.
14
+
15
+ La formation de la grêle n'a donc rien à voir avec celle de la neige. Cette dernière se forme dans des nuages stratiformes à faible mouvement vertical, à des températures sous zéro degré Celsius et dans une masse d'air contenant relativement peu d'humidité où il y a peu de gouttelettes surfondues. Dans ces conditions, les cristaux de glace qui se forment sont très petits, et croissent lentement pour donner des flocons[6].
16
+
17
+ Une coupe transversale des gros grêlons montre qu'ils ont une structure en pelure d'oignon, c'est-à-dire formée de couches de croissance épaisses et translucides alternant avec des couches minces, blanches et opaques[7]. La théorie voulait antérieurement que les grêlons fussent sujets à plusieurs allers-retours, retombant dans la zone humide puis regelant dans une nouvelle phase ascendante, ce qui aurait généré les couches successives. Cependant, les recherches théoriques et sur le terrain ont démontré que ce n'était pas le cas[8].
18
+
19
+ En fait, le grêlon en ascension traverse des zones du nuage où la concentration d'humidité et de gouttelettes en surfusion varie. Son taux de croissance change selon les variations rencontrées. Le taux d'accrétion des gouttelettes est un autre facteur de croissance. Ces dernières s'agglomèrent par contact avec le grêlon. Ainsi lorsque le grêlon passe dans une zone riche en gouttelettes, il va acquérir une couche translucide en les capturant, alors que dans les régions de l'orage où c'est surtout de la vapeur d'eau qui est disponible, il se formera une couche de givre blanc opaque.
20
+
21
+ De plus, le grêlon se meut verticalement à une vitesse variable qui dépend de sa position dans le courant ascendant ainsi que de son poids. C'est ce qui va faire varier l'épaisseur des couches car le taux de capture des gouttelettes surfondues (accrétion) dépend des vitesses relatives entre celles-ci et le grêlon, certaines vitesses d'ascension la favorisant. La croissance des grêlons amène le relâchement de chaleur latente, ce qui peut garder l'extérieur du grêlon liquide, le rendant plus "collant". Les grêlons peuvent alors s'agglomérer à deux ou plusieurs, selon les collisions, pour en former de plus gros, aux formes irrégulières[9].
22
+
23
+ Le grêlon s'élève donc jusqu'à ce que son poids ne puisse plus être supporté par le courant ascendant, ce qui prend au moins une trentaine de minutes compte tenu de la force de ces courants dans un orage à grêle dont le sommet est généralement à plus de 10 km de hauteur. Puis il se met à redescendre vers le sol tout en continuant sa croissance par les mêmes procédés jusqu'à ce qu'il sorte du nuage[8]. Ce trajet unique dans l'orage est donc suffisant pour expliquer la configuration en couches de la grêle. Le seul cas où l'on peut parler de trajets multiples est celui des orages multicellulaires où un grêlon peut être éjecté du sommet de la cellule-mère et être repris dans le courant ascendant d'une cellule-fille plus intense, mais il s'agit là d'un cas exceptionnel[8].
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+
25
+ La grosseur maximale des grêlons dans le nuage n'est pas celle que l'on retrouve au sol. En effet, une fois qu'il quitte le nuage, le grêlon commence à se sublimer car l'air n'y est plus à saturation. Lorsqu'il passe dans la couche où la température dépasse le point de congélation, il se met aussi à fondre et à s'évaporer. Ce que l'on retrouve au sol est donc ce qui n'a pu se transformer et dépend de la hauteur du niveau de congélation.
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27
+ La vitesse de chute des grêlons dépend de l'accélération terrestre (9,81 m/s2) qui l'attire au sol, de la poussée d'Archimède qui s'y oppose (force négligeable), de la collision avec d'autres grêlons et les gouttes de pluie, de la composante verticale du vent (le vent ascendant) et de la viscosité de l'air (plus précisément, du coefficient de traînée). Lorsque les forces s'équilibrent, l'accélération cesse et le grêlon a alors atteint sa vitesse terminale. Celle-ci est difficile à déterminer théoriquement puisque tous ces paramètres ne sont connus que de façon imparfaite et qu'un grêlon n'est pas une sphère parfaite[Note 1]. Une formulation simplifiée de la vitesse terminale de chute d'un grêlon sphérique est la suivante :
28
+
29
+ Pour un grêlon de 1 cm de diamètre la vitesse de chute calculée est de 10,4 m/s. Pour un diamètre de 8 cm, la vitesse de chute est de 29,1 m/s et pour un diamètre de 20 cm la vitesse de chute est de 46 m/s. Cette valeur est consistante avec la vitesse ascensionnelle dans des cumulonimbus supercellulaires qui peut atteindre de 45 à 50 m/s[15],[16].
30
+ Cette formule simplifiée est corroborée par les estimations expérimentales qui affirment que la vitesse terminale s'exprime comme suit[17] :
31
+
32
+ d est le diamètre exprimé en centimètres. On considère un grêlon de 1 cm de diamètre. La formule simplifiée ci-dessus donne une vitesse terminale de 10.43 m/s alors que la formule supra donne une vitesse terminale de 11.45 m/s (ou 11.83 suivant d'autres formules). La différence entre les 2 estimations n'est que de 10% ce qui est parfaitement acceptable étant données les différentes formes des grêlons. Pruppacher aboutit à la même conclusion[14] :
33
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34
+ « Note from (10-176) that giant hailstones may have terminal fall velocities of up to 45 m/s. These large terminal velocities imply that comparable updraft velocities must exist inside clouds to permit the growth of such particles. »
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36
+ Traduction en français : « Notons que les grêlons géants peuvent avoir des vitesses terminales de chute atteignant 45 m/s. Ces énormes vitesses finales impliquent l'existence de courants ascendants ayant une vitesse comparable pour permettre la formation de telles particules. »
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38
+ Les forces notables sont la résistance de l'air et le poids.
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+ Le volume occupé par un grêlon sphérique de rayon R est :
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+ est la masse volumique du grêlon, sa masse sera :
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+ Le poids du grêlon est (g est l'accélération de la gravité):
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+ La résistance de l'air est:
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+ où ρa est la masse voluumique de l'air,
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+ {\displaystyle C_{D}\approx 1}
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+ (surface irrégulière) est le coefficient de traînée, S est le maître-couple et V est la vitesse.
79
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80
+ Le maître couple du grêlon est S = π R².
81
+ À l'équilibre, on a P = R et l'on obtient donc :
82
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+ La vitesse terminale en fonction du rayon est donc :
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+ Donc à masse volumique de l'air comparable, la vitesse de chute est proportionnelle à la racine carrée du rayon. On note que les dimensions sont consistantes.
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+ On fait R = 5 × 10¯³ (diamètre de 1 cm). On rappelle que g = 10. Aussi
88
+ ρa = 1.225 SI. On obtient donc:
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+ Maintenant, si l'on multiplie le rayon par 8, la vitesse de chute est augmentée de
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+ La vitesse terminale est alors 10.4 × 2.8 = 29.1 m/s.
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+ Si l'on considère un rayon de 10 cm, on a :
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+ Les cumulus bourgeonnants (nuages d'averses), avec un courant ascendant beaucoup plus faible et un sommet moins froid, peuvent donner de la très petite grêle (moins de 5 mm) par un processus similaire. Cette petite grêle est parfois nommée grésil.
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111
+ La grêle est un phénomène destructeur pour les récoltes et les biens. De plus, les plus gros grêlons sont dangereux pour les personnes et les animaux. Les arbres ayant subi de fortes averses de grêle sont plus vulnérables à certaines infestations par des parasites, dont les champignons[18].
112
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113
+ On utilise parfois l'ensemencement des nuages pour tenter de réduire les dégâts causés par la grêle. En augmentant le nombre de noyaux de congélation on espère augmenter le nombre de grêlons aux dépens de leur taille. L'iodure d'argent est le plus souvent utilisé pour cela. Mais les météorologues sont partagés sur l'efficacité de cette méthode[3].
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115
+ L'efficacité du canon anti-grêle est controversée et n'a pas été démontrée, de plus les météorologues ne comprennent pas comment il pourrait agir[19] ; cependant il est toujours utilisé par certains cultivateurs dans plusieurs pays.
116
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+ Records homologués par l'Organisation météorologique mondiale (OMM) et le National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA):
118
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+ Non homologués par l'OMM :
120
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121
+ Dans de rares cas, de gros grêlons ont sérieusement endommagé des aéronefs traversant une zone orageuse, c'est pourquoi les avions devraient éviter les orages même avec un radar de bord. En effet, les grêlons sont très réflectifs s'ils sont vus directement par le faisceau du radar mais s'ils se retrouvent derrière une zone de forte pluie, le signal revenant des grêlons sera atténué par cette dernière. Il pourra sembler alors au pilote qu'il se dirige vers une zone de pluie plus faible, ou même un dégagement, une fois passé la pluie forte.
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1
+ La grève est depuis le XIXe siècle[1], une action collective consistant en une cessation concertée du travail par les salariés d'une entreprise, d'un secteur économique, d'une catégorie professionnelle ou par extension de toute autre personne productive, souvent à l'initiative de syndicats. Cette action vise à appuyer les revendications des salariés en faisant pression sur les supérieurs hiérarchiques ou l'employeur (chef d'entreprise ou patron), par la perte de production que la cessation de travail entraîne. Il s'agit d'une épreuve de force : le gréviste n'est pas rémunéré[2] alors que l'entreprise ne produit plus et perd de l'argent.
2
+
3
+ Le statut juridique de la grève est variable selon les pays, de l'interdiction pure et simple (en particulier dans les dictatures), à l'encadrement réglementaire ou législatif. Dans les pays où la grève est légale, elle est en général interdite à certaines professions qui assurent les fonctions régaliennes de l'État ou des services publics élémentaires : militaires, policier, pompiers, etc.
4
+
5
+ Les plus anciens mouvements de travailleurs connus, dont l'histoire ait gardé la trace, ont eu lieu dans l'Égypte antique :
6
+
7
+ L’histoire de l’université de Paris fait état de diverses grèves dès le XIIIe siècle (grève de 1229).
8
+
9
+ Le mot français « grève » tire son nom de la place de Grève à Paris. Cette place, située en bord de Seine sur la rive droite devant l'hôtel de ville, était un des principaux points d'accostage des bateaux, car bordée d'une plage de sable. Les hommes sans emploi y trouvaient une embauche facile pour les chargements et déchargements[7].
10
+
11
+ La grève implique en premier lieu l'arrêt du travail. Elle peut par ailleurs se concrétiser par le blocage de l'outil de production, par des mesures destinées à gagner l'opinion publique (salariés d'EDF qui reconnectent les déconnectés ou basculent les compteurs en tarif de nuit, salariés de France Télécom qui permettent des appels gratuits...), par des manifestations, et dans certains cas par des actions illégales voire pénalement répréhensibles, comme le chantage environnemental ou la séquestration de membres de la direction. La grève ne prend pas nécessairement une tournure aussi spectaculaire ; il peut s'agir tout simplement d'un arrêt de travail de quelques heures, par exemple pour faire remonter à la direction un conflit avec l'encadrement.
12
+
13
+ La coalition qui précède la grève a longtemps été interdite, conséquence de l'abolition des corporations et de la promulgation sous la Révolution de la loi Le Chapelier du 14 juin 1791. Dès le début du XIXe siècle, le Consulat de Napoléon Bonaparte réprime la coalition et la rend passible d'emprisonnement jusqu'à trois mois, par l'article 7 de la loi du 22 germinal an XI (12 avril 1803) proscrivant ainsi « toute coalition de la part des ouvriers pour cesser en même temps de travailler, interdire le travail dans certains ateliers, empêcher de s'y rendre et d'y rester avant ou après de certaines heures, et en général pour suspendre, empêcher, enchérir les travaux[8] ».Il faut noter que cette loi n'interdit pas la grève mais la coalition qui précède la grève. À partir de 1864, sous l'Empire libéral, la coalition qui précède la grève est autorisée. Les grèves ont été encore plus longtemps interdites aux fonctionnaires. Cependant, à la suite de la Libération en 1944, et en réaction contre tous les interdits imposés par l'occupation nazie et le régime de Vichy[9], la Constitution de 1946 autorisa la grève des fonctionnaires, à l'exception de certains agents d'autorité, « dans le cadre des lois qui la réglementent », d'où l'obligation du préavis de grève.
14
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+ En France, les grandes grèves « ont généré la production de droits nouveaux »[10] qualifiés de « conquêtes »[11] ou d'« avancées »[12] sociales : la grève générale de juin 1936 permit l’obtention des congés payés, ainsi que la reconnaissance des conventions collectives et des délégués du personnel. La réduction du temps de travail a été une lutte importante du mouvement ouvrier depuis le XIXe siècle - la création en 1889 du 1er mai comme journée annuelle de grève ayant pour but la réduction de la journée de travail à 8 heures (voir loi des 8 heures).
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+ La grève peut aussi être un outil pour défendre la démocratie : grève du 12 février 1934 contre le fascisme, grèves pendant l’occupation, grèves en 1961 contre les militaires putschistes, etc. La grève n’est alors « plus simplement l’un des produits de la démocratie moderne ; elle est aussi garante de la démocratie politique »[13].
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+ Les grèves sont, avec les manifestations et les pétitions, un des moyens privilégiés par les syndicats français et les salariés pour défendre les acquis sociaux tels que les conditions de retraite, la sécurité sociale ou le système éducatif public, ainsi que pour obtenir des hausses des salaires et des améliorations des conditions de travail.
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+ Les grèves de non salariés se développent : médecins, routiers, buralistes, chauffeurs de taxis… Ces actions diffèrent des grèves classiques dans la mesure où ces professions libérales ou ces artisans sont leurs propres employeurs. Le conflit les oppose dans ce cas au législateur. Il existe également le phénomène des grèves étudiantes, mobilisations collectives au cours desquelles les étudiants votent la grève en Assemblées générales, et cessent donc d'aller en cours (comme les autres grèves, ces mouvements s’accompagnent parfois de la mise en place de piquets de grève). Il ne s'agit pas de grève au sens traditionnel ni au sens juridique du terme puisque étudier n'est pas une activité salariée ni productrice. Cependant, les syndicats étudiants considèrent les étudiants comme des travailleurs en formation, donc que leur grève serait un moyen de pression sur leurs futurs employeurs.
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+ Sous la pression d’un chômage de masse progressivement installé, les grèves ont diminué dans le secteur privé[14]. Par ailleurs, plus l’entreprise est petite, plus les grèves sont rares[15]. La grève en France est majoritairement le fait de la fonction publique. En 1989 près de 70 % des jours de grève recensés l'étaient dans la fonction publique[16].
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+ L'historien Gérard Noiriel souligne qu'il est plus difficile aujourd'hui pour les grèves de tenir dans la durée qu'auparavant : « A la fin du XIXe siècle, les grèves pouvaient durer jusqu’à un an grâce à l’autonomie dont disposaient encore les ouvriers. Dans la grande industrie, beaucoup d’entre eux étaient encore proches de la terre. Souvent, ils profitaient de la grève pour aller donner un coup de main aux paysans. En retour, la communauté villageoise était solidaire. C’est la grande époque des «soupes communistes», une forme de solidarité qui était efficace quand les ouvriers n’étaient pas totalement pris dans les filets du salariat. L’un des grands problèmes que rencontrent aujourd’hui les syndicats tient au fait que les salariés ne peuvent pas se permettre des grèves très longues car la plupart d’entre eux sont enchaînés au crédit[17].»
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+ Depuis les grèves de 2003, les gouvernements successifs ont adopté plusieurs mesures visant à faire face à d'éventuels blocages : retrait immédiat de permis de conduire par la police pour les chauffeurs routiers lorsqu’ils cherchent à bloquer la circulation ; recours à la réquisition dans les raffineries et, depuis 2010, constitution préalable de stocks. Cette politique s’est étendue au droit de manifester, avec une stratégie répressive exercée contre le mouvement anti-loi travail en 2016, et plus encore contre les gilets jaunes en 2018 et 2019. Une stratégie de la tension a été adoptée dans le maintien de l’ordre, par l’utilisation massives de grenades et de gaz lacrymogènes et par le « nassage » des manifestants[18].
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+ Grèves notables au Canada:
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+ L'apogée du mouvement ouvrier aux États-Unis se situe à la fin du XIXe siècle et dans la première moitié du XXe siècle : entre 1881 et 1905, on dénombre 37 000 grèves dans le pays[19]. En 1919, 2 665 grèves réunissent quatre millions de salariés[20]. En 1946, cinq millions de salariés sont en grève[21]. Noam Chomsky souligne de son côté combien « l'histoire américaine des relations de travail est inhabituellement violente, beaucoup plus que dans d'autres société industrialisées » et cite les estimations de Patricia Sexton dans son livre The War On Labor And The Left (1992) qui parle de 700 grévistes tués et des milliers de blessés de 1877 à 1968 alors qu'on ne compte qu'un seul gréviste tué en Grande-Bretagne depuis 1911[22].
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+ Quelques grèves majeures aux États-Unis :
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+ En 1997, la direction de Renault décide de la fermeture d'un des sites historiques de la marque au losange en Belgique : Renault Vilvorde. 3 100 emplois sont directement supprimés, 4 000 chez les fournisseurs et les sous-traitants. Renault venait d'être élue par les Français marque du siècle en décembre 1996, à la veille de son centième anniversaire et avait une image de laboratoire social.
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+ L'entreprise voit son action grimper de 13 % à Paris la première séance faisant suite à l'annonce de la fermeture du site. L’image de l'entreprise se ternit et en mars 1997, des dizaines de milliers de personnes, dans plusieurs pays de l’Europe des Quinze, s'unissent pour la première Euro-grève.
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+ La question du coût économique des grèves est parfois posée.
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+ Le nombre de journées non travaillées du fait des grèves est très variable selon le pays. Le tableau suivant donne le nombre annuel moyen de jours de travail non travaillés pour 1 000 travailleurs dans plusieurs pays de l'Union européenne entre 1999 et 2007 (données Eurostat[30]) :
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+ Différents modes de grèves ont été inventés au cours de l'histoire :
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+ Le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels garantit le droit de grève[38]. Il en est de même avec la Charte sociale européenne[39].
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+ Le droit de grève a commencé à être reconnu depuis la loi Ollivier du 25 mai 1864 (avec des restrictions).
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+ La première grève nationale de revendication a lieu en 1906 pour obtenir la journée de 8 heures (c’est-à-dire la réduction du temps de travail). Le 8 mars 1907, la grève des électriciens parisiens plonge la capitale dans le noir.
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+ En 1946, la grève est un droit reconnu par la Constitution. Le préambule de la Constitution de 1946 énonçait : « Le droit de grève s’exerce dans le cadre des lois qui le réglementent. », en faisant un « principe particulièrement nécessaire à notre temps ». La constitution de la Cinquième République ne prévoit pas le droit de grève mais le Conseil constitutionnel a décidé dans une décision du 16 juillet 1971 de donner valeur constitutionnelle au préambule de la Constitution de 1946 et donc au droit de grève qui y est inscrit. Pour ce qui concerne les fonctionnaires, ce droit fut affirmé et précisé en 1950 par un arrêt du Conseil d'État, l’arrêt Dehaene du 7 juillet 1950.
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+ Mais par ailleurs, la notion de grève est quasiment absente des lois et règlements. L'article L. 2511-1 du Code du travail indique juste que le salarié ne peut pas être pénalisé pour avoir fait grève. Le point principal réside en fait dans l'intitulé du titre du code : « Conflits collectifs » ; cela indique qu'il faut être au moins deux pour faire grève même si le droit de grève n'en reste pas moins un droit individuel et non collectif. Contrairement à des idées reçues, il n'y a aucune nécessité de faire une assemblée de salariés ou de déposer un préavis à l'avance. À noter toutefois que depuis le 1er mars 2008 en application de l'article 14 de l'ordonnance 2007-329 du 12 mars 2007, la cessation concertée du travail doit être précédée d'un préavis de grève déposé par une organisation syndicale représentant au niveau national ou de l'entreprise le service cessant le travail. Cette disposition ne concerne que les fonctionnaires et les salariés d'un établissement public administratif, industriel et commercial ou d'une entreprise privé chargée d'un service public comme le dispose les articles L. 2512-1 et L. 2512-2 du Code du travail[40]. Par contre, il est interdit à l'employeur de « casser une grève » en ayant recours à l'intérim (art. L. 1251-10 du Code du travail) ou à des contrats à durée déterminée (art. L. 122-3 CT), et il ne peut embaucher des personnes sous contrat à durée indéterminée que si ces personnes peuvent être gardées après la fin de la grève ; par contre, il peut avoir recours à des bénévoles ou à des entreprises extérieures.
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+ Le droit de grève connait des limites que la jurisprudence fixe à travers deux méthodes[41]. D'une part, n'est grève que ce qui entre dans la définition juridique de la grève. D'autre part sont illicites les grèves commises abusivement. L'abus de droit n'est pas à comprendre ici dans le sens de mise en œuvre d'un droit dans le but exclusif de nuire mais comme emploi du droit hors de sa fonction sociale : le droit de grève « ne peut être mis qu'au service d'intérêts professionnels qui en constituent le motif légitime »[42]. Sont illicites notamment les grèves politiques (les grèves doivent émettre des revendications sociales et non politiques), certaines formes particulières de grèves (grèves perlées, grèves tournantes dans la fonction publique...) en tant qu'abus du droit de grève. La loi fixe des modalités plus restrictives pour les services publics, dans ses articles L. 2521-2 à L. 2521-6 (voir ci-dessous).
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+ De même, le droit de grève peut se heurter au délit d'entrave (article L. 2328-1) si la grève empêche certains salariés d'effectuer leur travail.
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+ La grève consiste à cesser le travail de manière concertée et collective, et elle s'accompagne parfois de piquets de grève, visant à convaincre les salariés non-grévistes de rejoindre la grève. Ceux-ci sont légaux dans la mesure où ils ne sont pas accompagnés d'occupation ou d'un blocage total de la production en empêchant les salariés non grévistes de disposer de leur outil de travail, le plus souvent. En effet, ces dernières formes d'action heurtent un autre principe constitutionnel, celui de la liberté du travail, et sont passibles de sanctions pénales (Cass. soc., 8 décembre 1993, no 81-14238).
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+ Dans les services publics, une loi a instauré en outre une obligation de préavis de cinq jours et interdit les grèves tournantes (loi du 31 juillet 1963). La controverse sur les grèves dans les services publics vient du fait qu'il y a conflit entre le droit de grève et le principe de continuité du service public, qui sont deux principes à valeur constitutionnelle que les tribunaux doivent concilier (Décision no 79-105 DC du 25 juillet 1979).
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62
+ L'instauration d'un service minimum effectif dans les transports en commun, et plus généralement dans les services publics, est souvent proposée par les partis de droite. Le service minimum est déjà prévu légalement, avec des effets divers selon les secteurs. Il entrerait en contradiction avec le droit de grève qui est considéré comme un droit fondamental des salariés. Jusqu'ici, le législateur n'a pas su trouver une formule conciliant ce droit et celui de continuité du service public. Certains pays européens, notamment l'Espagne, le Royaume-Uni, l'Allemagne et l'Italie ont adopté des lois assez contraignantes en la matière[réf. souhaitée].
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+ Indépendamment du principe de service minimum, se développent dans les transports publics (en premier la RATP puis la SNCF) des dispositifs de prévention des conflits qui ont pour objectif via la discussion de résoudre les conflits sans passer par la grève. Un tel dispositif ne remet pas en cause le droit de grève et a pour objectif de résoudre les conflits par la discussion et le compromis. Des critiques du service minimum pointent la non applicabilité de ces mesures : les grèves auraient lieu qu'elles soient légales ou non[43].
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+ Certaines professions n'ont pas le droit de grève, ou un droit restreint : gardiens de prison, gendarmes, militaires, pompiers… Dans d'autres professions (santé, éducation nationale...), les personnels grévistes peuvent être réquisitionnés.
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+ Les étudiants et lycéens, bien que ne pouvant faire grève au sens strict ou juridique du terme, votent parfois des grèves étudiantes, c'est-à-dire des mouvements collectifs de protestation qui en 2006 ont par exemple fait reculer le gouvernement sur le projet de CPE, un des volets de la loi pour l'égalité des chances. Des lycéens se sont aussi mis en grève pour protester contre la réforme Fillon. Le droit français ignore la notion de grève étudiante[44].
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+ Depuis l'ère Thatcher, le droit de grève est « strictement encadré » notamment au travers des Employment Act de 1980 et 1982[45]. La grève peut être considérée comme une faute et les grévistes licenciés.
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+ Selon un rapport parlementaire français[45], « les syndicats doivent envoyer au domicile des salariés un bulletin de vote financé par eux ; la décision de faire grève doit être adoptée à la majorité par un vote par correspondance et à bulletin secret ; le conflit ne peut concerner que des matières limitativement énumérées, telles que les conditions d’emploi, l’embauche, le licenciement, la répartition du travail, l’affiliation syndicale, les règles de discipline ou les procédures de consultation des salariés ».
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74
+ Lors de la grève sans préavis de deux heures du 9 août 2005 observée à Londres par les salariés du groupe de restauration aérienne Gate Gourmet, la plupart des 670 grévistes ont été licenciés sur-le-champ. La direction avait selon les employés sciemment encouragé à la grève pour mieux réduire ses emplois[46] et selon British Airways, qui subit un lourd impact financier à la suite de la grève de ce sous-traitant, la grève pourrait avoir servi les intérêts du patron de la maison-mère de Gate Gourmet qui se trouve être un des dirigeants du concurrent Ryanair[47].
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76
+ La grève de solidarité est aussi en principe interdite par l'Employment Act de 1982[45]. Une enquête a donc été entreprise[réf. souhaitée] contre les salariés de British Airways qui ont fait grève contre le licenciement des grévistes de Gate Gourmet sans vote préalable et par solidarité.
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+ Les piquets de grève sont limités à six personnes pour qu'ils n'empêchent pas les non-grévistes de travailler[45].
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+ Cette législation a divisé par dix le nombre de grève entre les années 1970 et les années 1980[45]. Elle est « régulièrement dénoncée par l’Organisation internationale du travail (OIT) comme une atteinte aux droits fondamentaux des travailleurs »[48].
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+ Le 11 juin 2009, Total a pu procéder au licenciement de près de 900 salariés qui menaient une grève jugée illégale[49],[50].
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+ En Allemagne, les syndicats et les entreprises concluent des conventions collectives (Tarifvertrag). Ces conventions fixent également le salaire minimum des employés. Durant la période de validité d'une telle convention, les grèves sont interdites. Lorsque les syndicats et les entreprises n'arrivent pas à se mettre d'accord sur une nouvelle convention, les employés peuvent décider de faire la grève[51].
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+ La grève est interdite aux fonctionnaires. Cette interdiction a été confirmée par le Tribunal constitutionnel fédéral le 12 juin 2018 : ce principe fondamental reconnu par le droit allemand s'impose au législateur. L'interdiction est justifiée par le principe de loyauté du fonctionnaire (Treuepflicht) et est la contrepartie du traitement qu'il perçoit (Alimentationsprinzip)[52].
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+ La grève dans la littérature
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+ La grève dans la philosophie
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ La grève est depuis le XIXe siècle[1], une action collective consistant en une cessation concertée du travail par les salariés d'une entreprise, d'un secteur économique, d'une catégorie professionnelle ou par extension de toute autre personne productive, souvent à l'initiative de syndicats. Cette action vise à appuyer les revendications des salariés en faisant pression sur les supérieurs hiérarchiques ou l'employeur (chef d'entreprise ou patron), par la perte de production que la cessation de travail entraîne. Il s'agit d'une épreuve de force : le gréviste n'est pas rémunéré[2] alors que l'entreprise ne produit plus et perd de l'argent.
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+ Le statut juridique de la grève est variable selon les pays, de l'interdiction pure et simple (en particulier dans les dictatures), à l'encadrement réglementaire ou législatif. Dans les pays où la grève est légale, elle est en général interdite à certaines professions qui assurent les fonctions régaliennes de l'État ou des services publics élémentaires : militaires, policier, pompiers, etc.
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+ Les plus anciens mouvements de travailleurs connus, dont l'histoire ait gardé la trace, ont eu lieu dans l'Égypte antique :
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+ L’histoire de l’université de Paris fait état de diverses grèves dès le XIIIe siècle (grève de 1229).
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+ Le mot français « grève » tire son nom de la place de Grève à Paris. Cette place, située en bord de Seine sur la rive droite devant l'hôtel de ville, était un des principaux points d'accostage des bateaux, car bordée d'une plage de sable. Les hommes sans emploi y trouvaient une embauche facile pour les chargements et déchargements[7].
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+ La grève implique en premier lieu l'arrêt du travail. Elle peut par ailleurs se concrétiser par le blocage de l'outil de production, par des mesures destinées à gagner l'opinion publique (salariés d'EDF qui reconnectent les déconnectés ou basculent les compteurs en tarif de nuit, salariés de France Télécom qui permettent des appels gratuits...), par des manifestations, et dans certains cas par des actions illégales voire pénalement répréhensibles, comme le chantage environnemental ou la séquestration de membres de la direction. La grève ne prend pas nécessairement une tournure aussi spectaculaire ; il peut s'agir tout simplement d'un arrêt de travail de quelques heures, par exemple pour faire remonter à la direction un conflit avec l'encadrement.
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+ La coalition qui précède la grève a longtemps été interdite, conséquence de l'abolition des corporations et de la promulgation sous la Révolution de la loi Le Chapelier du 14 juin 1791. Dès le début du XIXe siècle, le Consulat de Napoléon Bonaparte réprime la coalition et la rend passible d'emprisonnement jusqu'à trois mois, par l'article 7 de la loi du 22 germinal an XI (12 avril 1803) proscrivant ainsi « toute coalition de la part des ouvriers pour cesser en même temps de travailler, interdire le travail dans certains ateliers, empêcher de s'y rendre et d'y rester avant ou après de certaines heures, et en général pour suspendre, empêcher, enchérir les travaux[8] ».Il faut noter que cette loi n'interdit pas la grève mais la coalition qui précède la grève. À partir de 1864, sous l'Empire libéral, la coalition qui précède la grève est autorisée. Les grèves ont été encore plus longtemps interdites aux fonctionnaires. Cependant, à la suite de la Libération en 1944, et en réaction contre tous les interdits imposés par l'occupation nazie et le régime de Vichy[9], la Constitution de 1946 autorisa la grève des fonctionnaires, à l'exception de certains agents d'autorité, « dans le cadre des lois qui la réglementent », d'où l'obligation du préavis de grève.
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+ En France, les grandes grèves « ont généré la production de droits nouveaux »[10] qualifiés de « conquêtes »[11] ou d'« avancées »[12] sociales : la grève générale de juin 1936 permit l’obtention des congés payés, ainsi que la reconnaissance des conventions collectives et des délégués du personnel. La réduction du temps de travail a été une lutte importante du mouvement ouvrier depuis le XIXe siècle - la création en 1889 du 1er mai comme journée annuelle de grève ayant pour but la réduction de la journée de travail à 8 heures (voir loi des 8 heures).
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+ La grève peut aussi être un outil pour défendre la démocratie : grève du 12 février 1934 contre le fascisme, grèves pendant l’occupation, grèves en 1961 contre les militaires putschistes, etc. La grève n’est alors « plus simplement l’un des produits de la démocratie moderne ; elle est aussi garante de la démocratie politique »[13].
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+ Les grèves sont, avec les manifestations et les pétitions, un des moyens privilégiés par les syndicats français et les salariés pour défendre les acquis sociaux tels que les conditions de retraite, la sécurité sociale ou le système éducatif public, ainsi que pour obtenir des hausses des salaires et des améliorations des conditions de travail.
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+ Les grèves de non salariés se développent : médecins, routiers, buralistes, chauffeurs de taxis… Ces actions diffèrent des grèves classiques dans la mesure où ces professions libérales ou ces artisans sont leurs propres employeurs. Le conflit les oppose dans ce cas au législateur. Il existe également le phénomène des grèves étudiantes, mobilisations collectives au cours desquelles les étudiants votent la grève en Assemblées générales, et cessent donc d'aller en cours (comme les autres grèves, ces mouvements s’accompagnent parfois de la mise en place de piquets de grève). Il ne s'agit pas de grève au sens traditionnel ni au sens juridique du terme puisque étudier n'est pas une activité salariée ni productrice. Cependant, les syndicats étudiants considèrent les étudiants comme des travailleurs en formation, donc que leur grève serait un moyen de pression sur leurs futurs employeurs.
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+ Sous la pression d’un chômage de masse progressivement installé, les grèves ont diminué dans le secteur privé[14]. Par ailleurs, plus l’entreprise est petite, plus les grèves sont rares[15]. La grève en France est majoritairement le fait de la fonction publique. En 1989 près de 70 % des jours de grève recensés l'étaient dans la fonction publique[16].
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+ L'historien Gérard Noiriel souligne qu'il est plus difficile aujourd'hui pour les grèves de tenir dans la durée qu'auparavant : « A la fin du XIXe siècle, les grèves pouvaient durer jusqu’à un an grâce à l’autonomie dont disposaient encore les ouvriers. Dans la grande industrie, beaucoup d’entre eux étaient encore proches de la terre. Souvent, ils profitaient de la grève pour aller donner un coup de main aux paysans. En retour, la communauté villageoise était solidaire. C’est la grande époque des «soupes communistes», une forme de solidarité qui était efficace quand les ouvriers n’étaient pas totalement pris dans les filets du salariat. L’un des grands problèmes que rencontrent aujourd’hui les syndicats tient au fait que les salariés ne peuvent pas se permettre des grèves très longues car la plupart d’entre eux sont enchaînés au crédit[17].»
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+ Depuis les grèves de 2003, les gouvernements successifs ont adopté plusieurs mesures visant à faire face à d'éventuels blocages : retrait immédiat de permis de conduire par la police pour les chauffeurs routiers lorsqu’ils cherchent à bloquer la circulation ; recours à la réquisition dans les raffineries et, depuis 2010, constitution préalable de stocks. Cette politique s’est étendue au droit de manifester, avec une stratégie répressive exercée contre le mouvement anti-loi travail en 2016, et plus encore contre les gilets jaunes en 2018 et 2019. Une stratégie de la tension a été adoptée dans le maintien de l’ordre, par l’utilisation massives de grenades et de gaz lacrymogènes et par le « nassage » des manifestants[18].
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+ Grèves notables au Canada:
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+ L'apogée du mouvement ouvrier aux États-Unis se situe à la fin du XIXe siècle et dans la première moitié du XXe siècle : entre 1881 et 1905, on dénombre 37 000 grèves dans le pays[19]. En 1919, 2 665 grèves réunissent quatre millions de salariés[20]. En 1946, cinq millions de salariés sont en grève[21]. Noam Chomsky souligne de son côté combien « l'histoire américaine des relations de travail est inhabituellement violente, beaucoup plus que dans d'autres société industrialisées » et cite les estimations de Patricia Sexton dans son livre The War On Labor And The Left (1992) qui parle de 700 grévistes tués et des milliers de blessés de 1877 à 1968 alors qu'on ne compte qu'un seul gréviste tué en Grande-Bretagne depuis 1911[22].
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+ En 1997, la direction de Renault décide de la fermeture d'un des sites historiques de la marque au losange en Belgique : Renault Vilvorde. 3 100 emplois sont directement supprimés, 4 000 chez les fournisseurs et les sous-traitants. Renault venait d'être élue par les Français marque du siècle en décembre 1996, à la veille de son centième anniversaire et avait une image de laboratoire social.
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+ L'entreprise voit son action grimper de 13 % à Paris la première séance faisant suite à l'annonce de la fermeture du site. L’image de l'entreprise se ternit et en mars 1997, des dizaines de milliers de personnes, dans plusieurs pays de l’Europe des Quinze, s'unissent pour la première Euro-grève.
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+ La question du coût économique des grèves est parfois posée.
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+ Le nombre de journées non travaillées du fait des grèves est très variable selon le pays. Le tableau suivant donne le nombre annuel moyen de jours de travail non travaillés pour 1 000 travailleurs dans plusieurs pays de l'Union européenne entre 1999 et 2007 (données Eurostat[30]) :
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+ Différents modes de grèves ont été inventés au cours de l'histoire :
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+ Le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels garantit le droit de grève[38]. Il en est de même avec la Charte sociale européenne[39].
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+ En 1946, la grève est un droit reconnu par la Constitution. Le préambule de la Constitution de 1946 énonçait : « Le droit de grève s’exerce dans le cadre des lois qui le réglementent. », en faisant un « principe particulièrement nécessaire à notre temps ». La constitution de la Cinquième République ne prévoit pas le droit de grève mais le Conseil constitutionnel a décidé dans une décision du 16 juillet 1971 de donner valeur constitutionnelle au préambule de la Constitution de 1946 et donc au droit de grève qui y est inscrit. Pour ce qui concerne les fonctionnaires, ce droit fut affirmé et précisé en 1950 par un arrêt du Conseil d'État, l’arrêt Dehaene du 7 juillet 1950.
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+ Mais par ailleurs, la notion de grève est quasiment absente des lois et règlements. L'article L. 2511-1 du Code du travail indique juste que le salarié ne peut pas être pénalisé pour avoir fait grève. Le point principal réside en fait dans l'intitulé du titre du code : « Conflits collectifs » ; cela indique qu'il faut être au moins deux pour faire grève même si le droit de grève n'en reste pas moins un droit individuel et non collectif. Contrairement à des idées reçues, il n'y a aucune nécessité de faire une assemblée de salariés ou de déposer un préavis à l'avance. À noter toutefois que depuis le 1er mars 2008 en application de l'article 14 de l'ordonnance 2007-329 du 12 mars 2007, la cessation concertée du travail doit être précédée d'un préavis de grève déposé par une organisation syndicale représentant au niveau national ou de l'entreprise le service cessant le travail. Cette disposition ne concerne que les fonctionnaires et les salariés d'un établissement public administratif, industriel et commercial ou d'une entreprise privé chargée d'un service public comme le dispose les articles L. 2512-1 et L. 2512-2 du Code du travail[40]. Par contre, il est interdit à l'employeur de « casser une grève » en ayant recours à l'intérim (art. L. 1251-10 du Code du travail) ou à des contrats à durée déterminée (art. L. 122-3 CT), et il ne peut embaucher des personnes sous contrat à durée indéterminée que si ces personnes peuvent être gardées après la fin de la grève ; par contre, il peut avoir recours à des bénévoles ou à des entreprises extérieures.
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55
+ Le droit de grève connait des limites que la jurisprudence fixe à travers deux méthodes[41]. D'une part, n'est grève que ce qui entre dans la définition juridique de la grève. D'autre part sont illicites les grèves commises abusivement. L'abus de droit n'est pas à comprendre ici dans le sens de mise en œuvre d'un droit dans le but exclusif de nuire mais comme emploi du droit hors de sa fonction sociale : le droit de grève « ne peut être mis qu'au service d'intérêts professionnels qui en constituent le motif légitime »[42]. Sont illicites notamment les grèves politiques (les grèves doivent émettre des revendications sociales et non politiques), certaines formes particulières de grèves (grèves perlées, grèves tournantes dans la fonction publique...) en tant qu'abus du droit de grève. La loi fixe des modalités plus restrictives pour les services publics, dans ses articles L. 2521-2 à L. 2521-6 (voir ci-dessous).
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+ De même, le droit de grève peut se heurter au délit d'entrave (article L. 2328-1) si la grève empêche certains salariés d'effectuer leur travail.
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+ La grève consiste à cesser le travail de manière concertée et collective, et elle s'accompagne parfois de piquets de grève, visant à convaincre les salariés non-grévistes de rejoindre la grève. Ceux-ci sont légaux dans la mesure où ils ne sont pas accompagnés d'occupation ou d'un blocage total de la production en empêchant les salariés non grévistes de disposer de leur outil de travail, le plus souvent. En effet, ces dernières formes d'action heurtent un autre principe constitutionnel, celui de la liberté du travail, et sont passibles de sanctions pénales (Cass. soc., 8 décembre 1993, no 81-14238).
59
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60
+ Dans les services publics, une loi a instauré en outre une obligation de préavis de cinq jours et interdit les grèves tournantes (loi du 31 juillet 1963). La controverse sur les grèves dans les services publics vient du fait qu'il y a conflit entre le droit de grève et le principe de continuité du service public, qui sont deux principes à valeur constitutionnelle que les tribunaux doivent concilier (Décision no 79-105 DC du 25 juillet 1979).
61
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62
+ L'instauration d'un service minimum effectif dans les transports en commun, et plus généralement dans les services publics, est souvent proposée par les partis de droite. Le service minimum est déjà prévu légalement, avec des effets divers selon les secteurs. Il entrerait en contradiction avec le droit de grève qui est considéré comme un droit fondamental des salariés. Jusqu'ici, le législateur n'a pas su trouver une formule conciliant ce droit et celui de continuité du service public. Certains pays européens, notamment l'Espagne, le Royaume-Uni, l'Allemagne et l'Italie ont adopté des lois assez contraignantes en la matière[réf. souhaitée].
63
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64
+ Indépendamment du principe de service minimum, se développent dans les transports publics (en premier la RATP puis la SNCF) des dispositifs de prévention des conflits qui ont pour objectif via la discussion de résoudre les conflits sans passer par la grève. Un tel dispositif ne remet pas en cause le droit de grève et a pour objectif de résoudre les conflits par la discussion et le compromis. Des critiques du service minimum pointent la non applicabilité de ces mesures : les grèves auraient lieu qu'elles soient légales ou non[43].
65
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66
+ Certaines professions n'ont pas le droit de grève, ou un droit restreint : gardiens de prison, gendarmes, militaires, pompiers… Dans d'autres professions (santé, éducation nationale...), les personnels grévistes peuvent être réquisitionnés.
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68
+ Les étudiants et lycéens, bien que ne pouvant faire grève au sens strict ou juridique du terme, votent parfois des grèves étudiantes, c'est-à-dire des mouvements collectifs de protestation qui en 2006 ont par exemple fait reculer le gouvernement sur le projet de CPE, un des volets de la loi pour l'égalité des chances. Des lycéens se sont aussi mis en grève pour protester contre la réforme Fillon. Le droit français ignore la notion de grève étudiante[44].
69
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70
+ Depuis l'ère Thatcher, le droit de grève est « strictement encadré » notamment au travers des Employment Act de 1980 et 1982[45]. La grève peut être considérée comme une faute et les grévistes licenciés.
71
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72
+ Selon un rapport parlementaire français[45], « les syndicats doivent envoyer au domicile des salariés un bulletin de vote financé par eux ; la décision de faire grève doit être adoptée à la majorité par un vote par correspondance et à bulletin secret ; le conflit ne peut concerner que des matières limitativement énumérées, telles que les conditions d’emploi, l’embauche, le licenciement, la répartition du travail, l’affiliation syndicale, les règles de discipline ou les procédures de consultation des salariés ».
73
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74
+ Lors de la grève sans préavis de deux heures du 9 août 2005 observée à Londres par les salariés du groupe de restauration aérienne Gate Gourmet, la plupart des 670 grévistes ont été licenciés sur-le-champ. La direction avait selon les employés sciemment encouragé à la grève pour mieux réduire ses emplois[46] et selon British Airways, qui subit un lourd impact financier à la suite de la grève de ce sous-traitant, la grève pourrait avoir servi les intérêts du patron de la maison-mère de Gate Gourmet qui se trouve être un des dirigeants du concurrent Ryanair[47].
75
+
76
+ La grève de solidarité est aussi en principe interdite par l'Employment Act de 1982[45]. Une enquête a donc été entreprise[réf. souhaitée] contre les salariés de British Airways qui ont fait grève contre le licenciement des grévistes de Gate Gourmet sans vote préalable et par solidarité.
77
+
78
+ Les piquets de grève sont limités à six personnes pour qu'ils n'empêchent pas les non-grévistes de travailler[45].
79
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80
+ Cette législation a divisé par dix le nombre de grève entre les années 1970 et les années 1980[45]. Elle est « régulièrement dénoncée par l’Organisation internationale du travail (OIT) comme une atteinte aux droits fondamentaux des travailleurs »[48].
81
+
82
+ Le 11 juin 2009, Total a pu procéder au licenciement de près de 900 salariés qui menaient une grève jugée illégale[49],[50].
83
+
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+ En Allemagne, les syndicats et les entreprises concluent des conventions collectives (Tarifvertrag). Ces conventions fixent également le salaire minimum des employés. Durant la période de validité d'une telle convention, les grèves sont interdites. Lorsque les syndicats et les entreprises n'arrivent pas à se mettre d'accord sur une nouvelle convention, les employés peuvent décider de faire la grève[51].
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+ La grève est interdite aux fonctionnaires. Cette interdiction a été confirmée par le Tribunal constitutionnel fédéral le 12 juin 2018 : ce principe fondamental reconnu par le droit allemand s'impose au législateur. L'interdiction est justifiée par le principe de loyauté du fonctionnaire (Treuepflicht) et est la contrepartie du traitement qu'il perçoit (Alimentationsprinzip)[52].
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+ La grève dans la littérature
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+ La grève dans la philosophie
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+ Mise en garde médicale
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+ modifier - modifier le code - voir Wikidata (aide)
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+ La grippe (ou influenza) est une maladie infectieuse fréquente et contagieuse causée par certains virus à ARN de la famille des orthomyxoviridés : le virus de la grippe A, le virus de la grippe B, le virus de la grippe C et le virus de la grippe D[2]. Elle touche les oiseaux et certains mammifères dont le porc, le phoque et l'être humain.
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7
+ Elle sévit sur un mode épidémique saisonnier essentiellement automno-hivernal. Elle se traduit chez l'être humain par un ensemble de signes non spécifiques associant fièvre, céphalées, toux, pharyngite, myalgies, asthénie et anorexie. Ces symptômes, éléments du syndrome grippal dont la grippe n'est qu'une cause parmi d'autres, font évoquer le diagnostic par la soudaineté de leur apparition, leur survenue en période d'épidémie grippale et leur disparition habituelle après quelques jours d'évolution. Dans les cas les plus sérieux, la grippe est grevée de complications (au premier rang desquelles les pneumonies bactériennes et la déshydratation) possiblement fatales.
8
+
9
+ La transmission inter-humaine de la maladie est essentiellement respiratoire, via des gouttelettes riches en virus provenant de la toux et des éternuements des sujets infectés. Le diagnostic de la grippe en période d'épidémie est simple, et une grippe non compliquée relève habituellement d'un traitement symptomatique. Des antiviraux sont disponibles pour le traitement et la prophylaxie de la grippe, parmi lesquels les inhibiteurs de la neuraminidase tiennent aujourd'hui une place de choix. La prévention de la grippe repose sur une vaccination annuelle, proposée dans la plupart des pays industrialisés aux personnes à risque[3] et administrée aux volailles d'élevage[4].
10
+
11
+ Souvent banalisée comme synonyme de rhume ou de « coup de froid », la grippe est une maladie sérieuse et un problème majeur de santé publique à l'échelle planétaire[5]. Elle est responsable dans le monde d'une morbidité élevée, avec environ 5 millions de cas de maladies graves et de 290 000 à 650 000 décès par an, essentiellement des personnes à risque - les jeunes enfants, les personnes âgées et celles souffrant d’affections chroniques[6]. En France, la grippe touche entre 2 et 7 millions de personnes et provoque environ 10 000 morts chaque hiver[7],[8],[9]. Le coût sanitaire et social annuel de la grippe est considérable, évalué à plusieurs milliards de dollars aux États-Unis, et à 460 millions d'euros en France[10] pour une épidémie moyenne.
12
+
13
+ Les virus de la grippe sont des virus à ARN. Ils appartiennent à la famille des Orthomyxoviridae et se répartissent en quatre espèces virales : virus de la grippe A, virus de la grippe B, virus de la grippe C et virus de la grippe D[11] distingués par l'antigénicité de leurs nucléoprotéines. Depuis 2003, les virus de type A (les plus fréquents et les plus virulents) sont encore plus finement caractérisés et différenciés en sous-types sur la base de leurs antigènes de surface : l'hémagglutinine (H1 à H18) et la neuraminidase (N1 à N11)[12]. Les antigènes H16, 17 et 18 ont été identifiés plus tardivement[13],[14]. Les virus de type A et B sont responsables des épidémies grippales annuelles, mais seuls les virus de type A sont à l'origine des pandémies grippales. Le virus de type C semble lié à des cas sporadiques et donne le plus souvent une grippe d'expression modérée. Les virus A et C infectent plusieurs espèces, tandis que le virus B est presque spécifique de l'espèce humaine (on ne le rencontre sinon que chez les phoques)[15],[16].
14
+
15
+ La particule virale est constituée d'une enveloppe lipidique hérissée de spicules formées par les glycoprotéines de surface. Les virus A et B ont deux glycoprotéines de surface, l'hémagglutinine (H) et la neuraminidase (N).
16
+
17
+ L'hémagglutinine qui représente environ 40 % des glycoprotéines de surface, est formée par l'association de deux sous unités, HA1 et HA2, reliées par un pont disulfure. L'association de trois monomères HA forme une spicule d’hémagglutinine à la surface de la particule virale. L'hémagglutinine permet la fixation du virus sur l'acide sialique terminal des cellules de l'épithélium cilié de l'arbre respiratoire : elle est très immunogène induisant la production d'anticorps dont certains peuvent être neutralisants. L'hémagglutinine favorise également la fusion des membranes virales et cellulaires au cours de la phase de pénétration du virus.
18
+
19
+ La neuraminidase (ou N-acetyl-neuraminyl-hydrolase), est une sialidase présente sous la forme d'homotétramères à la surface de la particule virale. Elle permettrait la libération de virions néoformés en lysant les acides sialiques à la surface de la cellule, ce qui détache l'hémagglutinine et donc la particule virale.
20
+
21
+ Dans le cas du virus de type C, il n'y a qu'une sorte de spicule à la surface de la particule virale qui assure les fonctions à la fois de l'hémagglutinine et de la neuraminidase.
22
+
23
+ En plus des glycoprotéines de surface, l'enveloppe virale est constituée de deux autres protéines virales : la protéine de matrice, M1, qui sous-tend l'ensemble de l'enveloppe virale et la protéine M2 qui joue le rôle de canal ionique pour les virus de type A. Pour les virus de sous-type B, une protéine de surface NB s'insère dans la bicouche lipidique et assurerait des fonctions équivalentes à celles de la protéine M2 des virus de type A. Enfin, une protéine CM2 serait l'homologue pour les virus de type C.
24
+
25
+ À l'intérieur de la particule virale, le génome viral est présent sous la forme de sept ou huit nucléocapsides de symétrie hélicoïdale qui résultent chacune de l'association d'une molécule d'ARN à polarité négative et de nombreuses molécules de nucléoprotéine, NP. Cette protéine fait partie des antigènes internes du virus : elle détermine le type viral A, B ou C. Trois polymérases, PA (protéine acide), PB1 et PB2 (protéine basique 1 et 2, respectivement), forment le complexe réplicase/transcriptase et sont associées aux nucléocapsides. Le génome des virus A et B est constitué de huit segments d'ARN alors que celui du virus C n'en comporte que sept.
26
+
27
+ Le virus de la grippe reste pathogène durant environ une semaine à température corporelle, plus de trente jours à 0 °C et presque indéfiniment à des températures très basses (par exemple les lacs du nord-est de la Sibérie). La plupart des souches de virus grippal sont aisément inactivées par les désinfectants et les détergents[17],[18],[19].
28
+
29
+ La classification des virus grippaux ne s’applique qu’aux virus de type A dont certains sont hautement pathogènes pour l’homme. Elle s'appuie sur les propriétés antigéniques de l'hémagglutinine (H) et de la neuraminidase (N). Il existe 18 sous-types H, et 11 sous-types N[20].
30
+
31
+ Cela peut donner 18 X 11 soit 198 combinaisons possibles. Chez l'homme, il existe des virus à H1, H2, H3 et N1 ou N2 responsables de la grippe annuelle. Tous les sous-types existent dans le monde aviaire avec des virus ayant une pathogénicité très variable pour les oiseaux. Ces dernières années, un virus hautement pathogène pour l'Homme, H5N1 (avec une hémagglutinine de sous-type H5 et une neuraminidase de sous-type N1) s'est propagé sous la forme d'une panzootie d'influenza aviaire et se transmet de manière très rare à l'homme ; il est alors question de grippe aviaire.
32
+
33
+ Pour le virus de la grippe aviaire, le terme « H5N1 » est encore large, et peut comprendre d'autres sous-types. En effet, actuellement, différentes souches virales circulent avec des pouvoirs pathogènes très variables. Par exemple : A/chicken/Shantou/423/2003(H5N1) ou A/bar-headed goose/Qinghai/5/2005(H5N1). La nomenclature doit être comprise comme cela : type / animal chez lequel il a été isolé, sauf si c'est l'homme / lieu d'isolement de la souche virale / numéro de la souche / année d'isolement (sous-type).
34
+
35
+ D'autres souches (H5 ou H7) sont transmissibles à l'homme sans toutefois avoir le même pouvoir pathogène. D'autres souches atteignent d'autres espèces de mammifères tels que le cheval, le porc, etc.
36
+
37
+ Les virus grippaux évoluent et mutent selon deux mécanismes : les mutations (glissements antigéniques ou en anglais : drift) ou réassortiment antigéniques (shift), ce qui permet au virus de s'adapter aux défenses immunitaires de ses hôtes.
38
+
39
+ Les mutations sont des variations antigéniques qui ne modifient pas la structure antigénique globale du virus et permettent donc de conserver une immunité partielle à court terme. Ces mutations se produisent au moment de la synthèse des ARN viraux en raison du taux élevé d'erreurs de l'ARN polymérase virale. Pour tenir compte des glissements antigéniques, les vaccins grippaux sont donc préparés chaque année à partir des souches virales ayant circulé l'année précédente. En février de chaque nouvelle année, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) fixe les souches virales qui composeront le vaccin antigrippal de l'année suivante, en fonction des données épidémiologiques résultant de la surveillance des virus de la grippe circulants. En 2005, l'OMS a demandé le remplacement de la souche de la grippe A/Fujian/411/2003(H3N2) par la souche A/California/7/2004(H3N2) pour la préparation des vaccins antigrippaux.
40
+
41
+ Les réassortiments antigéniques sont des changements radicaux de la structure de l'hémagglutinine. Elles résultent de réassortiments génétiques survenant entre des virus de sous-types différents. Ces réassortiments aboutissent notamment au remplacement d'un type d'hémagglutinine par un autre. L'antigène nucléoprotéique NP, lui, est conservé, il s'agit toujours d'un virus de type A. L'immunité préexistante à ce changement est sans effet sur le nouveau virus si bien que les grandes pandémies surviennent à la suite de cassures antigéniques. À l’heure actuelle, les spécialistes craignent une recombinaison génétique entre un virus de la grippe aviaire A(H5N1) et un virus humain circulant qui pourrait donner naissance à un nouveau virus hautement pathogène pour l’homme.
42
+
43
+ La période d'incubation est courte (1–2 jours). La maladie débute brutalement par une fièvre supérieure à 38,5 °C avec frissons, des céphalées, une sensation de malaise général (asthénie), de l'anorexie, avec des douleurs diffuses en particulier des muscles (myalgies) et des articulations (arthralgies).
44
+ À ce tableau s'ajoutent des signes d'atteinte respiratoire (congestion nasale, rhinorrhée, toux sèche), de l'odynophagie, de la dysphonie. La fièvre dure 2 à 4 jours, la guérison est rapide mais l'asthénie et la toux peuvent persister jusqu'à deux semaines.
45
+
46
+ Il est courant d'observer un « V » grippal. Après l'incubation, il y a une forte fièvre (39 - 40 °C), puis une chute de la température avant une remontée, d'où le terme de fièvre « en V ». Bien que les nausées et les vomissements puissent être rencontrés dans la grippe, surtout chez les enfants, ils sont plus souvent l'expression d'une gastroentérite virale dont l'épidémiologie est également hivernale[21].
47
+
48
+ Les risques de complication sont à prendre plus particulièrement en compte chez les sujets d'âges extrêmes (nouveau-nés, nourrissons, enfants de moins de cinq ans, personnes âgées), les femmes enceintes et ceux présentant des comorbidités (immunodépression, diabète, atteinte cardiaque, atteinte respiratoire, atteinte rénale chronique). La grippe est parfois un facteur de décompensation de pathologies sous-jacentes déjà présentes. Les formes compliquées sont rares mais graves : œdème aigu du poumon dû à une insuffisance cardiaque gauche, myocardite, rhabdomyolyse, méningite lymphocytaire, formes neurologiques.
49
+
50
+ Des complications liées à une surinfection bactérienne sont fréquentes : otite moyenne aiguë, bronchite, pneumonie bactérienne secondaire, sinusite chez l'enfant.
51
+ Il peut également y avoir de la déshydratation (à cause de la fièvre), des complications thrombo-emboliques de décubitus, l'apparition d'une grippe maligne associée à un syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA), l'apparition du syndrome de Reye en cas de prise d'aspirine ou de salicylés au long cours.
52
+
53
+ La grippe grave ne doit jamais être méconnue du fait de la possibilité de décès : il faut savoir que la grippe est la seconde cause de mortalité par maladie infectieuse en France par an en France, derrière la pneumonie à pneumocoque. Entre 2016 et 2019, la grippe a tué entre 8 000 et 16 000 personnes selon les années[22]. Ce tableau clinique particulier associe des signes aspécifiques de grippe avec une insuffisance respiratoire aiguë, et parfois défaillance multi-viscérale. Elle est toujours consécutive à l'infection d'un sujet fragilisé.
54
+
55
+ Le tableau clinique du syndrome grippal peut être induit par d'autres virus (paramyxovirus, adénovirus qui produisent des syndromes fébriles douloureux). Le diagnostic de certitude est essentiel pour dater le début d'une épidémie. Le diagnostic se fait par l'analyse de prélèvements respiratoires : écouvillonnage nasal, aspiration naso-pharyngée. En cas de pneumopathie, notamment chez l'adulte, un liquide de lavage bronchoalvéolaire peut être prélevé. La détection rapide du virus par une technique immunologique (immunofluorescence indirecte, tests immunophorétiques rapides…) est la plus employée, car produisant un résultat en 3 à 4 heures, pour un coût faible, en répondant aux exigences de sensibilité et de spécificité des laboratoires de virologie.
56
+
57
+ Il existe aussi des tests chromatographiques permettant de déceler qualitativement les antigènes viraux d'influenza dans des échantillons préparés à partir de prélèvement respiratoire. Ces tests peuvent donner des résultats très rapidement (environ 15 minutes) mais ont tendance à donner de faux-négatif et ne peuvent donc pas remplacer les tests plus poussés. Ils sont cependant fortement utilisés comme tests présomptifs afin d'orienter rapidement le traitement. Les résultats négatifs sont toujours confirmés par des méthodes plus sensibles et spécifiques, par exemple par PCR[23].
58
+
59
+ De plus en plus de laboratoires utilisent aussi des techniques de biologie moléculaire : extraction de l'ARN viral du prélèvement, puis RT-PCR en point final ou RT-PCR quantitative. Ces techniques permettent un diagnostic assez rapide (moins de deux heures pour l'extraction suivie de la RT-PCR quantitative) et fiable, qui a l'avantage aussi de permettre un premier typage. La RT-PCR peut ensuite être complétée par un séquençage du génome viral, dans un but essentiellement épidémiologique. C'est par exemple ce qui est réalisé dans les Centres Nationaux de Référence de la grippe en France.
60
+
61
+ L'isolement du virus sur culture cellulaire (cellules de reins de chien, MDCK) est exceptionnellement nécessaire. Il est utile pour le suivi épidémiologique annuel de la grippe. En l'absence d'effet cytopathogène du virus, la culture doit être complétée par une réaction d'hémagglutination (HA), d'inhibition d'hémagglutination (IHA) ou d'immunofluorescence (IF).
62
+
63
+ En septembre 2007, une équipe[24] a annoncé[25][source insuffisante] disposer d'un analyseur de poche capable de détecter (par puce) le H5N1 dans un échantillon de mucus ou de selles (humain ou aviaire), en moins de 30 minutes. Selon l'équipe, il est « aussi sensible, 440 % plus rapide et 2 000 à 5 000 % moins coûteux » que les meilleurs tests existants, et pourrait être adapté au SRAS, au VIH (virus du SIDA), à l'hépatite B. La production commerciale n'en est toutefois pas faite, et l’OMS semble rester prudente en attendant d’en savoir plus. Le système se présente sous la forme d’un appareil compact entièrement automatisé, intégrant l’extraction, l’amplification (RT-PCR) et la détection en temps réel sur biopuces de l’ARN viral. Il permettra la détection sur site du virus de la grippe à partir d’un échantillon clinique ou vétérinaire en identifiant la nature H ou N des souches connues du virus notamment les formes actuelles de la grippe aviaire ou porcine.
64
+
65
+ Un projet européen « Portfastflu »[26] doté de 3,8 millions d’€, dans le cadre du 7e programme cadre de recherche, vise à valider et développe un système de diagnostic rapide (détectant tous les virus grippaux dont H5N1 HP et H1N1 HP en moins d'une heure) pour améliorer la veille et l’alerte épidémiologique à la grippe, y compris dans les pays pauvres.
66
+
67
+ Comme pour beaucoup de maladies infectieuses, l'hygiène est la première forme de prévention de la contagion en période épidémique :
68
+
69
+ Mais en pratique :
70
+
71
+ Il vaut mieux privilégier les méthodes efficaces, comme le port du masque, ou les méthodes d'éviction : rester chez soi si l'on est malade, et éviter tout contact inutile avec des personnes non-malades, éviter toute atmosphère confinée, aérer régulièrement les pièces. Si un individu sain cohabite avec un autre individu malade, il est fortement conseillé à l'individu sain de désinfecter tout objet ayant pu être contaminé par la personne malade : poignées de porte, ustensiles, etc. Il est préférable que l'individu sain reste également en quarantaine ; si toutefois il est dans l'obligation d'avoir un contact avec une tierce personne (apport de denrées alimentaires par cette tierce personne par exemple), il est impératif de garder le masque et de penser à se laver rigoureusement les mains avant et après ce contact.
72
+
73
+ En France, une ordonnance médicale permet d'acquérir en pharmacie un lot de 50 masques chirurgicaux (à changer après quatre heures de port), mais ils ne sont pas pris en charge par la sécurité sociale.
74
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75
+ Ces mesures (lavage de mains et masques chirurgicaux) sont surtout efficaces si elles sont prises très tôt dans le cours de la maladie[29]. La protection n'est cependant pas absolue, en partie probablement parce qu'elles sont difficiles à mettre en place de façon rigoureuse dans la durée.
76
+
77
+ La réponse immunitaire à la grippe est inhibée par l'additif alimentaire E319 (tert-butylhydroquinone (tBHQ))[30].
78
+
79
+ Des experts américains recommandent, à la lumière de l'expérience acquise dans la gestion de la pandémie par le virus H1N1, de s'assurer tout d'abord que la population à risque ne souffre pas de déficit même marginal en zinc[31]. Ce déficit marginal apparaît comme étant fréquent dans les populations à risque (enfants et vieillards) dans les pays développés[32],[33], et se traduit par une baisse du zinc lymphocytaire et de la thymuline circulante à taux plasmatiques de zinc normaux. La réponse immunitaire qualitative et quantitative s'en trouve affectée, que ce soit sur le bras cellulaire ou humoral[34]. D'autre part, on a démontré que l'adjonction de zinc induisait l'apoptose des cellules infectées par le virus de la grippe et facilitait ainsi leur phagocytose, limitant la propagation du virus de la grippe[35]. La supplémentation en zinc doit se faire avec l'apport d'autres oligoéléments (cuivre, zinc) et vitamines afin de ne pas induire un effet négatif sur leur absorption intestinale[36].
80
+
81
+ L’OMS recommande la vaccination annuelle pour (par ordre de priorité) :
82
+
83
+ La vaccination contre la grippe est surtout efficace lorsque les virus vaccinaux correspondent bien aux virus en circulation. L’OMS surveille les virus grippaux qui circulent chez l’homme et actualise deux fois par an la composition des vaccins grippaux, traditionnellement des vaccins trivalents qui ciblent les trois types de virus en circulation les plus représentatifs (deux sous-types du virus A et un virus du type B) et, depuis peu dans l’hémisphère Nord, les recommandations de l’OMS portent aussi sur un deuxième virus grippal de type B en plus des virus contenus dans les vaccins trivalents classiques. Un certain nombre de vaccins grippaux inactivés et de vaccins grippaux recombinants sont disponibles sous forme injectable. Le vaccin vivant atténué est administré par voie intranasale[37].
84
+
85
+ L'utilisation de l'oseltamivir en prophylaxie antivirale est indiquée seulement dans le cas où le sujet est déjà contaminé ou risque fortement de l'être. Elle permet la réduction de 80 % du nombre de cas de grippe chez les sujets contacts traités précocement, dans les premières 48 heures après la contagion [réf. nécessaire]. La prophylaxie post-exposition par l'oseltamivir est recommandée pour les sujets de plus de 13 ans et à risques de complications grippales graves et/ou non protégés par la vaccination, car immunodéprimés, non vaccinés, ou suite à une vaccination trop récente ou dont la souche injectée est inadaptée.
86
+
87
+ L'augmentation de la température centrale (fièvre) est un mécanisme physiologique immunitaire antiviral qui perturbe la biochimie des réplications virales. Il n'y a pas de preuves scientifiques du bénéfice (en termes de morbi-mortalité) des traitements symptomatiques des infections virales aiguës bénignes saisonnières de l'adulte sain en général et de l'infection grippale, en particulier.
88
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+ Le repos (l'arrêt de travail permet de limiter la contagion et les risques de propagation de l'infection) est nécessaire. Des traitements médicamenteux peuvent inclure antalgiques, antitussifs, antipyrétiques (le paracétamol est utilisé en première intention car il entraine peu d'effets secondaires) et même vitamine C (qui peut être indiquée contre l'asthénie passagère due au syndrome grippal). L'aspirine est contre indiquée chez les jeunes enfants, car son administration lors d'une grippe peut entrainer un syndrome de Reye, rare mais potentiellement mortel. L'hydratation est également nécessaire en fonction de la fièvre.
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+ Les antibiotiques ne sont prescrits qu'en cas de surinfection bactérienne (notamment l'amoxicilline).
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+ Il existe des médicaments antiviraux. Ces traitements, pris précocement, peuvent diminuer l'importance des symptômes et la durée de l'affection et également prévenir l'infection. Mais ils sont coûteux et doivent être pris dans les 48 heures après l'apparition des symptômes :
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+ À la suite d'une épidémie grippale de soldats américains en 1947 au cours de laquelle leur vaccin s'est montré peu efficace (faisant suspecter l'émergence d'un nouveau virus), l’OMS a développé un programme mondial de surveillance de la grippe par des laboratoires de référence[44].
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+ En France métropolitaine, la surveillance[45] de la grippe a d'abord été réalisée par deux réseaux de médecins libéraux créés en 1984.
98
+ Le réseau Sentinelles de l'unité de recherche UMR-S-707 INSERM UPMC et le Réseau des GROG (groupes régionaux d'observation de la grippe) et sur une surveillance virologique réalisée par deux centres nationaux de référence (Institut Pasteur de Paris pour le nord de la France, CHU de Lyon pour le sud). En préparation à une pandémie grippale, ce réseau a été peu à peu complété à partir de 2003. Il existe dorénavant une surveillance des passages et hospitalisations pour grippe à travers un réseau de services d'urgences, le réseau Oscour, une surveillance des cas graves de grippe admis en réanimation, une surveillance de la mortalité toutes causes en temps réel (données administratives de l'état-civil transmis par les mairies à l'Insee) et un signalement des épidémies d'infections respiratoires aiguës déclarées par les collectivités de personnes âgées. Les deux réseaux historiques, Sentinelles et GROG, alimentent depuis la pandémie de 2009 la même base de données avec une même définition de cas, permettant ainsi une meilleure précision des estimations d'incidence nationale et régionales. Depuis janvier 2012, le projet GrippeNet.fr[46] complète les systèmes de surveillance déjà en place, en collectant des données directement auprès de la population de France métropolitaine. Dans les Antilles françaises, en Guyane et à la Réunion, un système équivalent a été mis en place tant au niveau des médecins généralistes qu'en milieu hospitalier. La surveillance est animée par les cellules de l'InVS en région, la Cire Antilles-Guyane et la Cire Océan Indien.
99
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100
+ En 2014, le réseau des GROG a cessé son activité faute de financement[47].
101
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+ L'ensemble de la surveillance de la grippe, qui débute le 1er octobre et se termine environ à la mi-avril de chaque année est coordonné par l'Institut de veille sanitaire qui synthétise dans son bulletin hebdomadaire les informations récoltées par tous les dispositifs. Une description détaillée de ces dispositifs et leurs résultats sont disponibles dans le « dossier grippe » du site de l'InVS[48].
103
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+ Fin janvier 2013, la grippe est responsable d’environ 1 100 000 recours aux médecins généralistes et pédiatres en France métropolitaine. Les trois virus A(H1N1)pdm09, A(H3N2) et B sont impliqués[49].
105
+
106
+ Selon le modèle statistique développé par l'agence sanitaire, la grippe aurait tué environ 8 117 personnes (dont 84% de personnes âgées de 75 ans et plus) durant l'année 2019, en France[50]. La courbe de mortalité suit un mouvement périodique, qui comprend un pic hivernal. À partir de ce modèle, on recense tous les décès supplémentaires qui surviennent en période d’épidémie grippale et on les attribue à la grippe.
107
+
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+ Selon le Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès (CépiDc un laboratoire de l’Inserm chargé d’élaborer chaque année la statistique des causes médicales de décès), la grippe aurait tué environ 431 personnes en moyenne chaque année. Pour obtenir ce chiffre, les chercheurs ont comptabilisé les certificats de décès complétés par les médecins mentionnant la grippe comme cause de la mort[51],[52].
109
+
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+ L’Institut de veille sanitaire (InVS) recueille quotidiennement et automatiquement auprès d'un grand nombre d'établissements hospitaliers des données relatives à l’activité syndromique, dont la grippe, des services d’urgences.
111
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112
+ Depuis 2012, le réseau Sentinelles et l’InVS ont mis en place GrippeNet.fr, un nouveau projet de surveillance épidémiologique et de recherche sur la grippe. Ce système permet de recueillir des informations directement auprès de la population française, par Internet. Quel que soit leur âge, leur nationalité ou leur état de santé, toutes les personnes qui résident en France métropolitaine peuvent participer à cette surveillance de façon anonyme et rapide. En novembre 2012, plus de 5 000 personnes participaient à cette surveillance. Ce projet s’insère dans le projet européen influenzanet.eu.
113
+
114
+ La grippe est nettement plus fréquente et épidémique en hiver dans les zones tempérées, sauf lors de certaines pandémies. Ce phénomène est mal compris. Des dizaines d’hypothèses tentent d'expliquer cette saisonnalité, parmi lesquelles[53] :
115
+
116
+ Dans un air sec et froid, le virus grippal serait donc plus stable et plus durablement infectieux. Une température de plus de 20 °C associée à une humidité relative de plus de 50 % semble défavoriser la contagion (hors contact physique direct). Néanmoins, des foyers infectieux importants sont constatés en zone tropicale et équatoriale, chez la volaille et chez l'homme.
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+
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+ Confirmant ces résultats, mais leur donnant une autre explication, une étude du National Institute of Health américain, publié dans Nature Chemical Biology début 2008, indique que « le virus de la grippe est enveloppé d’une couche de molécules grasses qui durcit et le protège quand les températures baissent. Cette enveloppe, constituée de cholestérol, fond une fois que le virus a pénétré dans l’appareil respiratoire de sa victime, il peut alors infecter une cellule et se reproduire. Lorsqu’il fait trop chaud la couche protectrice ne résiste pas et le virus meurt, à moins d’être à l’intérieur d’un organisme, ce qui explique sa propension à sévir en hiver. […] Résultat : une température de 5 °C et un degré d’humidité de 20 % sont parfaits pour que les hamsters malades contaminent les autres. À 30 °C les chercheurs n’ont observé aucune transmission virale[55],[56]. »
119
+
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+ Des chercheurs ont confirmé un phénomène observé par les praticiens, qui est qu’en hiver, un délai d’environ une semaine (4 à 10 jours) sépare le début des épidémies de rhinopharyngites chez l’enfant et l’apparition de la grippe saisonnière[57].
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+ Indépendamment des épidémies, des pandémies grippales plus meurtrières sont susceptibles de survenir plusieurs fois par siècle lors de l'émergence de nouvelles souches virales, hautement contagieuses en conséquence de l'absence d'immunité dans la population humaine. Jusqu'à ce jour, il apparaîtrait que le porc représente un hôte intermédiaire entre le monde aviaire et l'homme, ce qui fait dire, pas toujours à raison, que ce sont des souches d'origine porcine dites « grippes porcines », qui ont été responsables des grippes dites espagnole (1918), asiatique (1956-1958), de Hong Kong (1968), ou mexicaine (2009). En 1997, l'apparition d'une grippe aviaire de type A sous-type H5N1 en Asie a fait craindre une nouvelle pandémie par un virus venant directement du monde aviaire, car H5N1 a infecté des humains avec des conséquences graves[58]. Ces craintes ont été pour l'instant démenties (en 2015), car la transmission d'homme à homme de H5N1 s'est avérée extrêmement inefficace (2 cas documentés).
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124
+ En revanche, en avril 2009 une pandémie éclate provoquée par le virus de la grippe A (H1N1) pandémique, dont l'origine porcine semblait établie, sans pourtant que ce virus ait été détecté en circulation dans la population porcine. Ce virus s'est révélé très contagieux chez l'homme, mais avec une mortalité faible, ce qui n'était pas anticipé au moment de l'éclatement de la pandémie. Ce virus H1N1 pandémique a néanmoins déplacé le virus H1N1 circulant précédemment dans la population humaine.
125
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+ Les réassortiments génétiques peuvent être à l'origine de grandes pandémies mondiales de grippe. Trois sont dénombrées au cours du XXe siècle, en 1918 (« grippe espagnole »), 1957 (« grippe asiatique »), et 1968 (« grippe de Hong Kong »). Ces pandémies nécessitent une souche virale très « transmissible » (contagieuse) et sont caractérisées par une morbidité voire une mortalité élevées. Ainsi la « grippe espagnole » en 1918 et 1919 aurait fait de 30 à 100 millions de victimes (selon les évaluations, 40 millions selon le site de l'Institut Pasteur), dont plus de la moitié chez les jeunes adultes[59]. Le virus en cause, proche de la grippe porcine, était très différent de ceux circulant à l'époque.
127
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128
+ Le mot « influenza » (abrégé en flu) a été utilisé pour la première fois pour qualifier la grippe dans un traité médical anglais du XVIIIe siècle qui fait référence à l'épidémie de 1743. Mais son origine est plus ancienne, provenant probablement de l'expression italienne « influenza di freddo » ([sous] l'influence du froid)[60]. Il rappelle le caractère saisonnier de la maladie, qui laisse supposer l'influence de l'environnement extérieur sur l'homme, la maladie apparaissant lors des refroidissements vers la fin de l'automne. Le virus est réputé mieux survivre à l’extérieur de l’organisme par temps sec et froid, raison pour laquelle les épidémies saisonnières surviennent en hiver dans les climats tempérés. Néanmoins les pandémies se sont montrées actives sur toute la planète, et le virus aviaire H5N1 semble adapté (variants[61] ?) aux zones tempérées et froides (Sibérie), comme aux zones chaudes puisqu'il a surtout sévi en Asie du Sud-Est et en Indonésie, avec quelques foyers en Afrique, dans la zone tropicale.
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130
+ Le mot français grippe aurait une origine germanique, Grippen signifiant « agripper, saisir brusquement ». Autrement dit : on n’attrape pas la grippe, c'est elle qui nous « agrippe ». La grippe était aussi nommée « folette » en 1733.
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132
+ Le virus grippal infecte d'autres mammifères que l'Homme, terrestres et marins. Mais c'est chez l'oiseau qu'elle est la plus fréquente. Chez l’animal il est longtemps nommé « peste aviaire », « grippe aviaire » ou « grippe du poulet ». L'évolution terminologique chez l'animal est due à deux raisons. La première est l'identification de deux groupes de virus causaux de ce qui avait été dénommé peste, d'où la segmentation en maladie de Newcastle et influenza, la deuxième est la décision de ne se préoccuper, au niveau sanitaire, que des virus influenza hautement pathogènes pour l'espèce Gallus gallus. Au symposium de Beltsville, Maryland (1981), il est décidé de ne plus parler de « peste du poulet » mais « d’influenza hautement pathogène », bien que le caractère pathogène ne dépende pas uniquement du virus, mais aussi de l'immunité de l'individu infecté.
133
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134
+ La grippe serait apparue chez les oiseaux il y a environ 6 000 ans, et la grippe humaine vers −2500 en Chine avec le développement de la domestication des oiseaux, notamment des canards qui constituent le réservoir important des gènes viraux[44], ainsi que de l'élevage des porcs qui « jouent un rôle crucial dans l'émergence des pandémies »[62].
135
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136
+ Les symptômes de la grippe humaine ont été clairement décrits par Hippocrate il y a près de 2 400 ans[63],[64]. Tite-Live décrivit dans la Rome antique des épidémies brutales qui semblent rétrospectivement pouvoir être attribuées à la grippe. Depuis lors, le virus a été responsable de nombreuses pandémies. Les données historiques concernant la grippe sont difficiles à interpréter, car le syndrome grippal se rencontre également dans d'autres maladies épidémiques (diphtérie, peste bubonique, fièvre typhoïde, dengue, typhus, hépatite A). La première observation convaincante remonte à 1580, avec une pandémie qui partit d'Asie et s'étendit à l'Europe et à l'Afrique. Plus de huit mille morts furent comptés à Rome et plusieurs villes espagnoles furent frappées. Les pandémies se poursuivirent de façon sporadique au XVIIe siècle et au XVIIIe siècle[65], et on note une pandémie étendue entre 1830 et 1833 (un quart des personnes exposées auraient été infectées). Ce n'est qu'à partir des années 1850 qu'une description systématique des épidémies fut entreprise par le britannique Theophilus Thompson[66].
137
+
138
+ La pandémie la plus meurtrière connue à ce jour est celle de la « grippe espagnole » (virus de la grippe A, sous-type H1N1) qui sévit entre 1918 et 1919. Les plus anciennes estimations parlent de quarante à cinquante millions de morts[67], tandis que des évaluations plus récentes livrent le chiffre de cinquante à cent millions de morts dans le monde[68], ce qui en ferait une des plus graves catastrophes sanitaires de tous les temps, au même titre que la peste noire de 1347-1350. Une autre particularité de cette pandémie est qu'elle tua principalement de jeunes adultes, 99 % des décès étant survenus avant soixante-cinq ans et plus de la moitié entre vingt et quarante ans[69]. Cette forte létalité s'explique par un taux d'attaque très élevé (près de 50 % des personnes exposées) et par la sévérité extrême des symptômes, dont il est suspecté qu'elle soit liée à une réaction immunitaire excessive (« orage cytokinique »)[67]. Les symptômes, inhabituels pour une grippe, firent d'abord passer la maladie pour une dengue, un choléra ou une fièvre typhoïde. Un observateur écrivit « une des complications les plus frappantes était une hémorragie des muqueuses, particulièrement de celles du nez, de l'estomac et des intestins. Des saignements auriculaires et des hémorragies pétéchiales survenaient également »[68]. La majorité des décès firent suite à des surinfections, notamment des pneumonies bactériennes, mais le virus tua aussi directement en causant des hémorragies et des œdèmes pulmonaires massifs dépassant les possibilités thérapeutiques de l'époque[70].
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140
+ Les pandémies suivantes furent moins dévastatrices. La « grippe asiatique » de 1957 (virus de type A, souche H2N2) et la « grippe de Hong Kong » de 1968 (virus de type A, souche H3N2) firent malgré tout des millions de morts dans le monde. Le développement des antibiotiques, en permettant le traitement des surinfections bactériennes, pourrait avoir joué un rôle non négligeable dans la diminution de la mortalité[70]. De nouvelles menaces virent le jour dans le New Jersey en 1976 (fausse alerte à la grippe porcine de 1976 (en)), dans le monde entier en 1977 (« grippe russe ») et depuis 1997 à Hong Kong et dans d'autres pays asiatiques avec le virus H5N1. Toutefois, depuis 1968, l'immunité acquise contre les souches des précédentes pandémies et la vaccination ont limité l'expansion du virus et peuvent avoir aidé à prévenir le risque de nouvelles pandémies[71].
141
+
142
+ La grippe était faussement attribuée à une bactérie jusqu'à ce que les agents étiologiques de la grippe, les virus de la famille des Orthomyxoviridae, soient identifiés chez le porc par Richard Schope en 1931[73]. Cette découverte fut bientôt suivie par l'isolement du virus chez les humains par un groupe de recherche dirigé par Patrick Laidlaw au National Institute for Medical Research (en) (Conseil de recherche médicale) du Royaume-Uni en 1933 : à partir de prélèvements sur la gorge de son collègue Christopher Andrewes (en) contaminé par la grippe, ce groupe a réussi à infecter le furet, animal sensible à ce virus et le seul alors capable de maintenir en culture le virus[74]. Enfin il fallut attendre que Wandell Stanley cristallise le virus de la mosaïque du tabac en 1935 pour que la nature non-cellulaire des virus soit connue.
143
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144
+ Pendant la pandémie de 1918, différents vaccins furent utilisés aux États-Unis tant à des fins préventives que curatives. Inefficaces car basés sur une ou plusieurs bactéries (Haemophilus influenzae), et non sur le virus, ils semblent néanmoins avoir été assez largement utilisés faute, notamment, d'un système d'évaluation adéquat[75].
145
+
146
+ En 1935, Wilson Smith montre que le virus peut se cultiver dans les œufs de poule embryonnés, une technique déjà mise en œuvre depuis 1932 avec d'autres virus par Alice Miles Woodruff et Ernest William Goodpasture de l'université Vanderbilt, ce qui ouvre la voie au vaccin[76]. Joseph Stokes, de l'université de Pennsylvanie, commence les premiers essais de vaccins entre 1936 et 1938, mais les résultats sont peu probants[77].
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148
+ La première étape significative vers la prévention de la grippe fut le développement, en 1944, d'un vaccin à base de virus grippal tué découvert par Thomas Francis, Jr. (en), avec le soutien de l'armée américaine[78]. Cette découverte se basait sur les travaux fondamentaux de Frank Macfarlane Burnet, qui démontra que le virus perdait sa virulence lorsqu'il était cultivé dans des œufs de poule embryonnés[79]. L'armée américaine, durement frappée par la grippe durant la Première Guerre mondiale, s'impliqua activement dans ces recherches[68] (travaux poursuivis dans les années 1950, par les découvertes sur l'interféron par Jean Lindenmann)[80]. Dès le début, l'animal modèle dans ces travaux en immunologie a été le furet (Mustela putorius furo)[81].
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+ Mise en garde médicale
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+ modifier - modifier le code - voir Wikidata (aide)
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+ La grippe (ou influenza) est une maladie infectieuse fréquente et contagieuse causée par certains virus à ARN de la famille des orthomyxoviridés : le virus de la grippe A, le virus de la grippe B, le virus de la grippe C et le virus de la grippe D[2]. Elle touche les oiseaux et certains mammifères dont le porc, le phoque et l'être humain.
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+ Elle sévit sur un mode épidémique saisonnier essentiellement automno-hivernal. Elle se traduit chez l'être humain par un ensemble de signes non spécifiques associant fièvre, céphalées, toux, pharyngite, myalgies, asthénie et anorexie. Ces symptômes, éléments du syndrome grippal dont la grippe n'est qu'une cause parmi d'autres, font évoquer le diagnostic par la soudaineté de leur apparition, leur survenue en période d'épidémie grippale et leur disparition habituelle après quelques jours d'évolution. Dans les cas les plus sérieux, la grippe est grevée de complications (au premier rang desquelles les pneumonies bactériennes et la déshydratation) possiblement fatales.
8
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9
+ La transmission inter-humaine de la maladie est essentiellement respiratoire, via des gouttelettes riches en virus provenant de la toux et des éternuements des sujets infectés. Le diagnostic de la grippe en période d'épidémie est simple, et une grippe non compliquée relève habituellement d'un traitement symptomatique. Des antiviraux sont disponibles pour le traitement et la prophylaxie de la grippe, parmi lesquels les inhibiteurs de la neuraminidase tiennent aujourd'hui une place de choix. La prévention de la grippe repose sur une vaccination annuelle, proposée dans la plupart des pays industrialisés aux personnes à risque[3] et administrée aux volailles d'élevage[4].
10
+
11
+ Souvent banalisée comme synonyme de rhume ou de « coup de froid », la grippe est une maladie sérieuse et un problème majeur de santé publique à l'échelle planétaire[5]. Elle est responsable dans le monde d'une morbidité élevée, avec environ 5 millions de cas de maladies graves et de 290 000 à 650 000 décès par an, essentiellement des personnes à risque - les jeunes enfants, les personnes âgées et celles souffrant d’affections chroniques[6]. En France, la grippe touche entre 2 et 7 millions de personnes et provoque environ 10 000 morts chaque hiver[7],[8],[9]. Le coût sanitaire et social annuel de la grippe est considérable, évalué à plusieurs milliards de dollars aux États-Unis, et à 460 millions d'euros en France[10] pour une épidémie moyenne.
12
+
13
+ Les virus de la grippe sont des virus à ARN. Ils appartiennent à la famille des Orthomyxoviridae et se répartissent en quatre espèces virales : virus de la grippe A, virus de la grippe B, virus de la grippe C et virus de la grippe D[11] distingués par l'antigénicité de leurs nucléoprotéines. Depuis 2003, les virus de type A (les plus fréquents et les plus virulents) sont encore plus finement caractérisés et différenciés en sous-types sur la base de leurs antigènes de surface : l'hémagglutinine (H1 à H18) et la neuraminidase (N1 à N11)[12]. Les antigènes H16, 17 et 18 ont été identifiés plus tardivement[13],[14]. Les virus de type A et B sont responsables des épidémies grippales annuelles, mais seuls les virus de type A sont à l'origine des pandémies grippales. Le virus de type C semble lié à des cas sporadiques et donne le plus souvent une grippe d'expression modérée. Les virus A et C infectent plusieurs espèces, tandis que le virus B est presque spécifique de l'espèce humaine (on ne le rencontre sinon que chez les phoques)[15],[16].
14
+
15
+ La particule virale est constituée d'une enveloppe lipidique hérissée de spicules formées par les glycoprotéines de surface. Les virus A et B ont deux glycoprotéines de surface, l'hémagglutinine (H) et la neuraminidase (N).
16
+
17
+ L'hémagglutinine qui représente environ 40 % des glycoprotéines de surface, est formée par l'association de deux sous unités, HA1 et HA2, reliées par un pont disulfure. L'association de trois monomères HA forme une spicule d’hémagglutinine à la surface de la particule virale. L'hémagglutinine permet la fixation du virus sur l'acide sialique terminal des cellules de l'épithélium cilié de l'arbre respiratoire : elle est très immunogène induisant la production d'anticorps dont certains peuvent être neutralisants. L'hémagglutinine favorise également la fusion des membranes virales et cellulaires au cours de la phase de pénétration du virus.
18
+
19
+ La neuraminidase (ou N-acetyl-neuraminyl-hydrolase), est une sialidase présente sous la forme d'homotétramères à la surface de la particule virale. Elle permettrait la libération de virions néoformés en lysant les acides sialiques à la surface de la cellule, ce qui détache l'hémagglutinine et donc la particule virale.
20
+
21
+ Dans le cas du virus de type C, il n'y a qu'une sorte de spicule à la surface de la particule virale qui assure les fonctions à la fois de l'hémagglutinine et de la neuraminidase.
22
+
23
+ En plus des glycoprotéines de surface, l'enveloppe virale est constituée de deux autres protéines virales : la protéine de matrice, M1, qui sous-tend l'ensemble de l'enveloppe virale et la protéine M2 qui joue le rôle de canal ionique pour les virus de type A. Pour les virus de sous-type B, une protéine de surface NB s'insère dans la bicouche lipidique et assurerait des fonctions équivalentes à celles de la protéine M2 des virus de type A. Enfin, une protéine CM2 serait l'homologue pour les virus de type C.
24
+
25
+ À l'intérieur de la particule virale, le génome viral est présent sous la forme de sept ou huit nucléocapsides de symétrie hélicoïdale qui résultent chacune de l'association d'une molécule d'ARN à polarité négative et de nombreuses molécules de nucléoprotéine, NP. Cette protéine fait partie des antigènes internes du virus : elle détermine le type viral A, B ou C. Trois polymérases, PA (protéine acide), PB1 et PB2 (protéine basique 1 et 2, respectivement), forment le complexe réplicase/transcriptase et sont associées aux nucléocapsides. Le génome des virus A et B est constitué de huit segments d'ARN alors que celui du virus C n'en comporte que sept.
26
+
27
+ Le virus de la grippe reste pathogène durant environ une semaine à température corporelle, plus de trente jours à 0 °C et presque indéfiniment à des températures très basses (par exemple les lacs du nord-est de la Sibérie). La plupart des souches de virus grippal sont aisément inactivées par les désinfectants et les détergents[17],[18],[19].
28
+
29
+ La classification des virus grippaux ne s’applique qu’aux virus de type A dont certains sont hautement pathogènes pour l’homme. Elle s'appuie sur les propriétés antigéniques de l'hémagglutinine (H) et de la neuraminidase (N). Il existe 18 sous-types H, et 11 sous-types N[20].
30
+
31
+ Cela peut donner 18 X 11 soit 198 combinaisons possibles. Chez l'homme, il existe des virus à H1, H2, H3 et N1 ou N2 responsables de la grippe annuelle. Tous les sous-types existent dans le monde aviaire avec des virus ayant une pathogénicité très variable pour les oiseaux. Ces dernières années, un virus hautement pathogène pour l'Homme, H5N1 (avec une hémagglutinine de sous-type H5 et une neuraminidase de sous-type N1) s'est propagé sous la forme d'une panzootie d'influenza aviaire et se transmet de manière très rare à l'homme ; il est alors question de grippe aviaire.
32
+
33
+ Pour le virus de la grippe aviaire, le terme « H5N1 » est encore large, et peut comprendre d'autres sous-types. En effet, actuellement, différentes souches virales circulent avec des pouvoirs pathogènes très variables. Par exemple : A/chicken/Shantou/423/2003(H5N1) ou A/bar-headed goose/Qinghai/5/2005(H5N1). La nomenclature doit être comprise comme cela : type / animal chez lequel il a été isolé, sauf si c'est l'homme / lieu d'isolement de la souche virale / numéro de la souche / année d'isolement (sous-type).
34
+
35
+ D'autres souches (H5 ou H7) sont transmissibles à l'homme sans toutefois avoir le même pouvoir pathogène. D'autres souches atteignent d'autres espèces de mammifères tels que le cheval, le porc, etc.
36
+
37
+ Les virus grippaux évoluent et mutent selon deux mécanismes : les mutations (glissements antigéniques ou en anglais : drift) ou réassortiment antigéniques (shift), ce qui permet au virus de s'adapter aux défenses immunitaires de ses hôtes.
38
+
39
+ Les mutations sont des variations antigéniques qui ne modifient pas la structure antigénique globale du virus et permettent donc de conserver une immunité partielle à court terme. Ces mutations se produisent au moment de la synthèse des ARN viraux en raison du taux élevé d'erreurs de l'ARN polymérase virale. Pour tenir compte des glissements antigéniques, les vaccins grippaux sont donc préparés chaque année à partir des souches virales ayant circulé l'année précédente. En février de chaque nouvelle année, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) fixe les souches virales qui composeront le vaccin antigrippal de l'année suivante, en fonction des données épidémiologiques résultant de la surveillance des virus de la grippe circulants. En 2005, l'OMS a demandé le remplacement de la souche de la grippe A/Fujian/411/2003(H3N2) par la souche A/California/7/2004(H3N2) pour la préparation des vaccins antigrippaux.
40
+
41
+ Les réassortiments antigéniques sont des changements radicaux de la structure de l'hémagglutinine. Elles résultent de réassortiments génétiques survenant entre des virus de sous-types différents. Ces réassortiments aboutissent notamment au remplacement d'un type d'hémagglutinine par un autre. L'antigène nucléoprotéique NP, lui, est conservé, il s'agit toujours d'un virus de type A. L'immunité préexistante à ce changement est sans effet sur le nouveau virus si bien que les grandes pandémies surviennent à la suite de cassures antigéniques. À l’heure actuelle, les spécialistes craignent une recombinaison génétique entre un virus de la grippe aviaire A(H5N1) et un virus humain circulant qui pourrait donner naissance à un nouveau virus hautement pathogène pour l’homme.
42
+
43
+ La période d'incubation est courte (1–2 jours). La maladie débute brutalement par une fièvre supérieure à 38,5 °C avec frissons, des céphalées, une sensation de malaise général (asthénie), de l'anorexie, avec des douleurs diffuses en particulier des muscles (myalgies) et des articulations (arthralgies).
44
+ À ce tableau s'ajoutent des signes d'atteinte respiratoire (congestion nasale, rhinorrhée, toux sèche), de l'odynophagie, de la dysphonie. La fièvre dure 2 à 4 jours, la guérison est rapide mais l'asthénie et la toux peuvent persister jusqu'à deux semaines.
45
+
46
+ Il est courant d'observer un « V » grippal. Après l'incubation, il y a une forte fièvre (39 - 40 °C), puis une chute de la température avant une remontée, d'où le terme de fièvre « en V ». Bien que les nausées et les vomissements puissent être rencontrés dans la grippe, surtout chez les enfants, ils sont plus souvent l'expression d'une gastroentérite virale dont l'épidémiologie est également hivernale[21].
47
+
48
+ Les risques de complication sont à prendre plus particulièrement en compte chez les sujets d'âges extrêmes (nouveau-nés, nourrissons, enfants de moins de cinq ans, personnes âgées), les femmes enceintes et ceux présentant des comorbidités (immunodépression, diabète, atteinte cardiaque, atteinte respiratoire, atteinte rénale chronique). La grippe est parfois un facteur de décompensation de pathologies sous-jacentes déjà présentes. Les formes compliquées sont rares mais graves : œdème aigu du poumon dû à une insuffisance cardiaque gauche, myocardite, rhabdomyolyse, méningite lymphocytaire, formes neurologiques.
49
+
50
+ Des complications liées à une surinfection bactérienne sont fréquentes : otite moyenne aiguë, bronchite, pneumonie bactérienne secondaire, sinusite chez l'enfant.
51
+ Il peut également y avoir de la déshydratation (à cause de la fièvre), des complications thrombo-emboliques de décubitus, l'apparition d'une grippe maligne associée à un syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA), l'apparition du syndrome de Reye en cas de prise d'aspirine ou de salicylés au long cours.
52
+
53
+ La grippe grave ne doit jamais être méconnue du fait de la possibilité de décès : il faut savoir que la grippe est la seconde cause de mortalité par maladie infectieuse en France par an en France, derrière la pneumonie à pneumocoque. Entre 2016 et 2019, la grippe a tué entre 8 000 et 16 000 personnes selon les années[22]. Ce tableau clinique particulier associe des signes aspécifiques de grippe avec une insuffisance respiratoire aiguë, et parfois défaillance multi-viscérale. Elle est toujours consécutive à l'infection d'un sujet fragilisé.
54
+
55
+ Le tableau clinique du syndrome grippal peut être induit par d'autres virus (paramyxovirus, adénovirus qui produisent des syndromes fébriles douloureux). Le diagnostic de certitude est essentiel pour dater le début d'une épidémie. Le diagnostic se fait par l'analyse de prélèvements respiratoires : écouvillonnage nasal, aspiration naso-pharyngée. En cas de pneumopathie, notamment chez l'adulte, un liquide de lavage bronchoalvéolaire peut être prélevé. La détection rapide du virus par une technique immunologique (immunofluorescence indirecte, tests immunophorétiques rapides…) est la plus employée, car produisant un résultat en 3 à 4 heures, pour un coût faible, en répondant aux exigences de sensibilité et de spécificité des laboratoires de virologie.
56
+
57
+ Il existe aussi des tests chromatographiques permettant de déceler qualitativement les antigènes viraux d'influenza dans des échantillons préparés à partir de prélèvement respiratoire. Ces tests peuvent donner des résultats très rapidement (environ 15 minutes) mais ont tendance à donner de faux-négatif et ne peuvent donc pas remplacer les tests plus poussés. Ils sont cependant fortement utilisés comme tests présomptifs afin d'orienter rapidement le traitement. Les résultats négatifs sont toujours confirmés par des méthodes plus sensibles et spécifiques, par exemple par PCR[23].
58
+
59
+ De plus en plus de laboratoires utilisent aussi des techniques de biologie moléculaire : extraction de l'ARN viral du prélèvement, puis RT-PCR en point final ou RT-PCR quantitative. Ces techniques permettent un diagnostic assez rapide (moins de deux heures pour l'extraction suivie de la RT-PCR quantitative) et fiable, qui a l'avantage aussi de permettre un premier typage. La RT-PCR peut ensuite être complétée par un séquençage du génome viral, dans un but essentiellement épidémiologique. C'est par exemple ce qui est réalisé dans les Centres Nationaux de Référence de la grippe en France.
60
+
61
+ L'isolement du virus sur culture cellulaire (cellules de reins de chien, MDCK) est exceptionnellement nécessaire. Il est utile pour le suivi épidémiologique annuel de la grippe. En l'absence d'effet cytopathogène du virus, la culture doit être complétée par une réaction d'hémagglutination (HA), d'inhibition d'hémagglutination (IHA) ou d'immunofluorescence (IF).
62
+
63
+ En septembre 2007, une équipe[24] a annoncé[25][source insuffisante] disposer d'un analyseur de poche capable de détecter (par puce) le H5N1 dans un échantillon de mucus ou de selles (humain ou aviaire), en moins de 30 minutes. Selon l'équipe, il est « aussi sensible, 440 % plus rapide et 2 000 à 5 000 % moins coûteux » que les meilleurs tests existants, et pourrait être adapté au SRAS, au VIH (virus du SIDA), à l'hépatite B. La production commerciale n'en est toutefois pas faite, et l’OMS semble rester prudente en attendant d’en savoir plus. Le système se présente sous la forme d’un appareil compact entièrement automatisé, intégrant l’extraction, l’amplification (RT-PCR) et la détection en temps réel sur biopuces de l’ARN viral. Il permettra la détection sur site du virus de la grippe à partir d’un échantillon clinique ou vétérinaire en identifiant la nature H ou N des souches connues du virus notamment les formes actuelles de la grippe aviaire ou porcine.
64
+
65
+ Un projet européen « Portfastflu »[26] doté de 3,8 millions d’€, dans le cadre du 7e programme cadre de recherche, vise à valider et développe un système de diagnostic rapide (détectant tous les virus grippaux dont H5N1 HP et H1N1 HP en moins d'une heure) pour améliorer la veille et l’alerte épidémiologique à la grippe, y compris dans les pays pauvres.
66
+
67
+ Comme pour beaucoup de maladies infectieuses, l'hygiène est la première forme de prévention de la contagion en période épidémique :
68
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69
+ Mais en pratique :
70
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+ Il vaut mieux privilégier les méthodes efficaces, comme le port du masque, ou les méthodes d'éviction : rester chez soi si l'on est malade, et éviter tout contact inutile avec des personnes non-malades, éviter toute atmosphère confinée, aérer régulièrement les pièces. Si un individu sain cohabite avec un autre individu malade, il est fortement conseillé à l'individu sain de désinfecter tout objet ayant pu être contaminé par la personne malade : poignées de porte, ustensiles, etc. Il est préférable que l'individu sain reste également en quarantaine ; si toutefois il est dans l'obligation d'avoir un contact avec une tierce personne (apport de denrées alimentaires par cette tierce personne par exemple), il est impératif de garder le masque et de penser à se laver rigoureusement les mains avant et après ce contact.
72
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73
+ En France, une ordonnance médicale permet d'acquérir en pharmacie un lot de 50 masques chirurgicaux (à changer après quatre heures de port), mais ils ne sont pas pris en charge par la sécurité sociale.
74
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75
+ Ces mesures (lavage de mains et masques chirurgicaux) sont surtout efficaces si elles sont prises très tôt dans le cours de la maladie[29]. La protection n'est cependant pas absolue, en partie probablement parce qu'elles sont difficiles à mettre en place de façon rigoureuse dans la durée.
76
+
77
+ La réponse immunitaire à la grippe est inhibée par l'additif alimentaire E319 (tert-butylhydroquinone (tBHQ))[30].
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79
+ Des experts américains recommandent, à la lumière de l'expérience acquise dans la gestion de la pandémie par le virus H1N1, de s'assurer tout d'abord que la population à risque ne souffre pas de déficit même marginal en zinc[31]. Ce déficit marginal apparaît comme étant fréquent dans les populations à risque (enfants et vieillards) dans les pays développés[32],[33], et se traduit par une baisse du zinc lymphocytaire et de la thymuline circulante à taux plasmatiques de zinc normaux. La réponse immunitaire qualitative et quantitative s'en trouve affectée, que ce soit sur le bras cellulaire ou humoral[34]. D'autre part, on a démontré que l'adjonction de zinc induisait l'apoptose des cellules infectées par le virus de la grippe et facilitait ainsi leur phagocytose, limitant la propagation du virus de la grippe[35]. La supplémentation en zinc doit se faire avec l'apport d'autres oligoéléments (cuivre, zinc) et vitamines afin de ne pas induire un effet négatif sur leur absorption intestinale[36].
80
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81
+ L’OMS recommande la vaccination annuelle pour (par ordre de priorité) :
82
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83
+ La vaccination contre la grippe est surtout efficace lorsque les virus vaccinaux correspondent bien aux virus en circulation. L’OMS surveille les virus grippaux qui circulent chez l’homme et actualise deux fois par an la composition des vaccins grippaux, traditionnellement des vaccins trivalents qui ciblent les trois types de virus en circulation les plus représentatifs (deux sous-types du virus A et un virus du type B) et, depuis peu dans l’hémisphère Nord, les recommandations de l’OMS portent aussi sur un deuxième virus grippal de type B en plus des virus contenus dans les vaccins trivalents classiques. Un certain nombre de vaccins grippaux inactivés et de vaccins grippaux recombinants sont disponibles sous forme injectable. Le vaccin vivant atténué est administré par voie intranasale[37].
84
+
85
+ L'utilisation de l'oseltamivir en prophylaxie antivirale est indiquée seulement dans le cas où le sujet est déjà contaminé ou risque fortement de l'être. Elle permet la réduction de 80 % du nombre de cas de grippe chez les sujets contacts traités précocement, dans les premières 48 heures après la contagion [réf. nécessaire]. La prophylaxie post-exposition par l'oseltamivir est recommandée pour les sujets de plus de 13 ans et à risques de complications grippales graves et/ou non protégés par la vaccination, car immunodéprimés, non vaccinés, ou suite à une vaccination trop récente ou dont la souche injectée est inadaptée.
86
+
87
+ L'augmentation de la température centrale (fièvre) est un mécanisme physiologique immunitaire antiviral qui perturbe la biochimie des réplications virales. Il n'y a pas de preuves scientifiques du bénéfice (en termes de morbi-mortalité) des traitements symptomatiques des infections virales aiguës bénignes saisonnières de l'adulte sain en général et de l'infection grippale, en particulier.
88
+
89
+ Le repos (l'arrêt de travail permet de limiter la contagion et les risques de propagation de l'infection) est nécessaire. Des traitements médicamenteux peuvent inclure antalgiques, antitussifs, antipyrétiques (le paracétamol est utilisé en première intention car il entraine peu d'effets secondaires) et même vitamine C (qui peut être indiquée contre l'asthénie passagère due au syndrome grippal). L'aspirine est contre indiquée chez les jeunes enfants, car son administration lors d'une grippe peut entrainer un syndrome de Reye, rare mais potentiellement mortel. L'hydratation est également nécessaire en fonction de la fièvre.
90
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91
+ Les antibiotiques ne sont prescrits qu'en cas de surinfection bactérienne (notamment l'amoxicilline).
92
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93
+ Il existe des médicaments antiviraux. Ces traitements, pris précocement, peuvent diminuer l'importance des symptômes et la durée de l'affection et également prévenir l'infection. Mais ils sont coûteux et doivent être pris dans les 48 heures après l'apparition des symptômes :
94
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95
+ À la suite d'une épidémie grippale de soldats américains en 1947 au cours de laquelle leur vaccin s'est montré peu efficace (faisant suspecter l'émergence d'un nouveau virus), l’OMS a développé un programme mondial de surveillance de la grippe par des laboratoires de référence[44].
96
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97
+ En France métropolitaine, la surveillance[45] de la grippe a d'abord été réalisée par deux réseaux de médecins libéraux créés en 1984.
98
+ Le réseau Sentinelles de l'unité de recherche UMR-S-707 INSERM UPMC et le Réseau des GROG (groupes régionaux d'observation de la grippe) et sur une surveillance virologique réalisée par deux centres nationaux de référence (Institut Pasteur de Paris pour le nord de la France, CHU de Lyon pour le sud). En préparation à une pandémie grippale, ce réseau a été peu à peu complété à partir de 2003. Il existe dorénavant une surveillance des passages et hospitalisations pour grippe à travers un réseau de services d'urgences, le réseau Oscour, une surveillance des cas graves de grippe admis en réanimation, une surveillance de la mortalité toutes causes en temps réel (données administratives de l'état-civil transmis par les mairies à l'Insee) et un signalement des épidémies d'infections respiratoires aiguës déclarées par les collectivités de personnes âgées. Les deux réseaux historiques, Sentinelles et GROG, alimentent depuis la pandémie de 2009 la même base de données avec une même définition de cas, permettant ainsi une meilleure précision des estimations d'incidence nationale et régionales. Depuis janvier 2012, le projet GrippeNet.fr[46] complète les systèmes de surveillance déjà en place, en collectant des données directement auprès de la population de France métropolitaine. Dans les Antilles françaises, en Guyane et à la Réunion, un système équivalent a été mis en place tant au niveau des médecins généralistes qu'en milieu hospitalier. La surveillance est animée par les cellules de l'InVS en région, la Cire Antilles-Guyane et la Cire Océan Indien.
99
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100
+ En 2014, le réseau des GROG a cessé son activité faute de financement[47].
101
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102
+ L'ensemble de la surveillance de la grippe, qui débute le 1er octobre et se termine environ à la mi-avril de chaque année est coordonné par l'Institut de veille sanitaire qui synthétise dans son bulletin hebdomadaire les informations récoltées par tous les dispositifs. Une description détaillée de ces dispositifs et leurs résultats sont disponibles dans le « dossier grippe » du site de l'InVS[48].
103
+
104
+ Fin janvier 2013, la grippe est responsable d’environ 1 100 000 recours aux médecins généralistes et pédiatres en France métropolitaine. Les trois virus A(H1N1)pdm09, A(H3N2) et B sont impliqués[49].
105
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106
+ Selon le modèle statistique développé par l'agence sanitaire, la grippe aurait tué environ 8 117 personnes (dont 84% de personnes âgées de 75 ans et plus) durant l'année 2019, en France[50]. La courbe de mortalité suit un mouvement périodique, qui comprend un pic hivernal. À partir de ce modèle, on recense tous les décès supplémentaires qui surviennent en période d’épidémie grippale et on les attribue à la grippe.
107
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108
+ Selon le Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès (CépiDc un laboratoire de l’Inserm chargé d’élaborer chaque année la statistique des causes médicales de décès), la grippe aurait tué environ 431 personnes en moyenne chaque année. Pour obtenir ce chiffre, les chercheurs ont comptabilisé les certificats de décès complétés par les médecins mentionnant la grippe comme cause de la mort[51],[52].
109
+
110
+ L’Institut de veille sanitaire (InVS) recueille quotidiennement et automatiquement auprès d'un grand nombre d'établissements hospitaliers des données relatives à l’activité syndromique, dont la grippe, des services d’urgences.
111
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112
+ Depuis 2012, le réseau Sentinelles et l’InVS ont mis en place GrippeNet.fr, un nouveau projet de surveillance épidémiologique et de recherche sur la grippe. Ce système permet de recueillir des informations directement auprès de la population française, par Internet. Quel que soit leur âge, leur nationalité ou leur état de santé, toutes les personnes qui résident en France métropolitaine peuvent participer à cette surveillance de façon anonyme et rapide. En novembre 2012, plus de 5 000 personnes participaient à cette surveillance. Ce projet s’insère dans le projet européen influenzanet.eu.
113
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114
+ La grippe est nettement plus fréquente et épidémique en hiver dans les zones tempérées, sauf lors de certaines pandémies. Ce phénomène est mal compris. Des dizaines d’hypothèses tentent d'expliquer cette saisonnalité, parmi lesquelles[53] :
115
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116
+ Dans un air sec et froid, le virus grippal serait donc plus stable et plus durablement infectieux. Une température de plus de 20 °C associée à une humidité relative de plus de 50 % semble défavoriser la contagion (hors contact physique direct). Néanmoins, des foyers infectieux importants sont constatés en zone tropicale et équatoriale, chez la volaille et chez l'homme.
117
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+ Confirmant ces résultats, mais leur donnant une autre explication, une étude du National Institute of Health américain, publié dans Nature Chemical Biology début 2008, indique que « le virus de la grippe est enveloppé d’une couche de molécules grasses qui durcit et le protège quand les températures baissent. Cette enveloppe, constituée de cholestérol, fond une fois que le virus a pénétré dans l’appareil respiratoire de sa victime, il peut alors infecter une cellule et se reproduire. Lorsqu’il fait trop chaud la couche protectrice ne résiste pas et le virus meurt, à moins d’être à l’intérieur d’un organisme, ce qui explique sa propension à sévir en hiver. […] Résultat : une température de 5 °C et un degré d’humidité de 20 % sont parfaits pour que les hamsters malades contaminent les autres. À 30 °C les chercheurs n’ont observé aucune transmission virale[55],[56]. »
119
+
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+ Des chercheurs ont confirmé un phénomène observé par les praticiens, qui est qu’en hiver, un délai d’environ une semaine (4 à 10 jours) sépare le début des épidémies de rhinopharyngites chez l’enfant et l’apparition de la grippe saisonnière[57].
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+ Indépendamment des épidémies, des pandémies grippales plus meurtrières sont susceptibles de survenir plusieurs fois par siècle lors de l'émergence de nouvelles souches virales, hautement contagieuses en conséquence de l'absence d'immunité dans la population humaine. Jusqu'à ce jour, il apparaîtrait que le porc représente un hôte intermédiaire entre le monde aviaire et l'homme, ce qui fait dire, pas toujours à raison, que ce sont des souches d'origine porcine dites « grippes porcines », qui ont été responsables des grippes dites espagnole (1918), asiatique (1956-1958), de Hong Kong (1968), ou mexicaine (2009). En 1997, l'apparition d'une grippe aviaire de type A sous-type H5N1 en Asie a fait craindre une nouvelle pandémie par un virus venant directement du monde aviaire, car H5N1 a infecté des humains avec des conséquences graves[58]. Ces craintes ont été pour l'instant démenties (en 2015), car la transmission d'homme à homme de H5N1 s'est avérée extrêmement inefficace (2 cas documentés).
123
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124
+ En revanche, en avril 2009 une pandémie éclate provoquée par le virus de la grippe A (H1N1) pandémique, dont l'origine porcine semblait établie, sans pourtant que ce virus ait été détecté en circulation dans la population porcine. Ce virus s'est révélé très contagieux chez l'homme, mais avec une mortalité faible, ce qui n'était pas anticipé au moment de l'éclatement de la pandémie. Ce virus H1N1 pandémique a néanmoins déplacé le virus H1N1 circulant précédemment dans la population humaine.
125
+
126
+ Les réassortiments génétiques peuvent être à l'origine de grandes pandémies mondiales de grippe. Trois sont dénombrées au cours du XXe siècle, en 1918 (« grippe espagnole »), 1957 (« grippe asiatique »), et 1968 (« grippe de Hong Kong »). Ces pandémies nécessitent une souche virale très « transmissible » (contagieuse) et sont caractérisées par une morbidité voire une mortalité élevées. Ainsi la « grippe espagnole » en 1918 et 1919 aurait fait de 30 à 100 millions de victimes (selon les évaluations, 40 millions selon le site de l'Institut Pasteur), dont plus de la moitié chez les jeunes adultes[59]. Le virus en cause, proche de la grippe porcine, était très différent de ceux circulant à l'époque.
127
+
128
+ Le mot « influenza » (abrégé en flu) a été utilisé pour la première fois pour qualifier la grippe dans un traité médical anglais du XVIIIe siècle qui fait référence à l'épidémie de 1743. Mais son origine est plus ancienne, provenant probablement de l'expression italienne « influenza di freddo » ([sous] l'influence du froid)[60]. Il rappelle le caractère saisonnier de la maladie, qui laisse supposer l'influence de l'environnement extérieur sur l'homme, la maladie apparaissant lors des refroidissements vers la fin de l'automne. Le virus est réputé mieux survivre à l’extérieur de l’organisme par temps sec et froid, raison pour laquelle les épidémies saisonnières surviennent en hiver dans les climats tempérés. Néanmoins les pandémies se sont montrées actives sur toute la planète, et le virus aviaire H5N1 semble adapté (variants[61] ?) aux zones tempérées et froides (Sibérie), comme aux zones chaudes puisqu'il a surtout sévi en Asie du Sud-Est et en Indonésie, avec quelques foyers en Afrique, dans la zone tropicale.
129
+
130
+ Le mot français grippe aurait une origine germanique, Grippen signifiant « agripper, saisir brusquement ». Autrement dit : on n’attrape pas la grippe, c'est elle qui nous « agrippe ». La grippe était aussi nommée « folette » en 1733.
131
+
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+ Le virus grippal infecte d'autres mammifères que l'Homme, terrestres et marins. Mais c'est chez l'oiseau qu'elle est la plus fréquente. Chez l’animal il est longtemps nommé « peste aviaire », « grippe aviaire » ou « grippe du poulet ». L'évolution terminologique chez l'animal est due à deux raisons. La première est l'identification de deux groupes de virus causaux de ce qui avait été dénommé peste, d'où la segmentation en maladie de Newcastle et influenza, la deuxième est la décision de ne se préoccuper, au niveau sanitaire, que des virus influenza hautement pathogènes pour l'espèce Gallus gallus. Au symposium de Beltsville, Maryland (1981), il est décidé de ne plus parler de « peste du poulet » mais « d’influenza hautement pathogène », bien que le caractère pathogène ne dépende pas uniquement du virus, mais aussi de l'immunité de l'individu infecté.
133
+
134
+ La grippe serait apparue chez les oiseaux il y a environ 6 000 ans, et la grippe humaine vers −2500 en Chine avec le développement de la domestication des oiseaux, notamment des canards qui constituent le réservoir important des gènes viraux[44], ainsi que de l'élevage des porcs qui « jouent un rôle crucial dans l'émergence des pandémies »[62].
135
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136
+ Les symptômes de la grippe humaine ont été clairement décrits par Hippocrate il y a près de 2 400 ans[63],[64]. Tite-Live décrivit dans la Rome antique des épidémies brutales qui semblent rétrospectivement pouvoir être attribuées à la grippe. Depuis lors, le virus a été responsable de nombreuses pandémies. Les données historiques concernant la grippe sont difficiles à interpréter, car le syndrome grippal se rencontre également dans d'autres maladies épidémiques (diphtérie, peste bubonique, fièvre typhoïde, dengue, typhus, hépatite A). La première observation convaincante remonte à 1580, avec une pandémie qui partit d'Asie et s'étendit à l'Europe et à l'Afrique. Plus de huit mille morts furent comptés à Rome et plusieurs villes espagnoles furent frappées. Les pandémies se poursuivirent de façon sporadique au XVIIe siècle et au XVIIIe siècle[65], et on note une pandémie étendue entre 1830 et 1833 (un quart des personnes exposées auraient été infectées). Ce n'est qu'à partir des années 1850 qu'une description systématique des épidémies fut entreprise par le britannique Theophilus Thompson[66].
137
+
138
+ La pandémie la plus meurtrière connue à ce jour est celle de la « grippe espagnole » (virus de la grippe A, sous-type H1N1) qui sévit entre 1918 et 1919. Les plus anciennes estimations parlent de quarante à cinquante millions de morts[67], tandis que des évaluations plus récentes livrent le chiffre de cinquante à cent millions de morts dans le monde[68], ce qui en ferait une des plus graves catastrophes sanitaires de tous les temps, au même titre que la peste noire de 1347-1350. Une autre particularité de cette pandémie est qu'elle tua principalement de jeunes adultes, 99 % des décès étant survenus avant soixante-cinq ans et plus de la moitié entre vingt et quarante ans[69]. Cette forte létalité s'explique par un taux d'attaque très élevé (près de 50 % des personnes exposées) et par la sévérité extrême des symptômes, dont il est suspecté qu'elle soit liée à une réaction immunitaire excessive (« orage cytokinique »)[67]. Les symptômes, inhabituels pour une grippe, firent d'abord passer la maladie pour une dengue, un choléra ou une fièvre typhoïde. Un observateur écrivit « une des complications les plus frappantes était une hémorragie des muqueuses, particulièrement de celles du nez, de l'estomac et des intestins. Des saignements auriculaires et des hémorragies pétéchiales survenaient également »[68]. La majorité des décès firent suite à des surinfections, notamment des pneumonies bactériennes, mais le virus tua aussi directement en causant des hémorragies et des œdèmes pulmonaires massifs dépassant les possibilités thérapeutiques de l'époque[70].
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+ Les pandémies suivantes furent moins dévastatrices. La « grippe asiatique » de 1957 (virus de type A, souche H2N2) et la « grippe de Hong Kong » de 1968 (virus de type A, souche H3N2) firent malgré tout des millions de morts dans le monde. Le développement des antibiotiques, en permettant le traitement des surinfections bactériennes, pourrait avoir joué un rôle non négligeable dans la diminution de la mortalité[70]. De nouvelles menaces virent le jour dans le New Jersey en 1976 (fausse alerte à la grippe porcine de 1976 (en)), dans le monde entier en 1977 (« grippe russe ») et depuis 1997 à Hong Kong et dans d'autres pays asiatiques avec le virus H5N1. Toutefois, depuis 1968, l'immunité acquise contre les souches des précédentes pandémies et la vaccination ont limité l'expansion du virus et peuvent avoir aidé à prévenir le risque de nouvelles pandémies[71].
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+ La grippe était faussement attribuée à une bactérie jusqu'à ce que les agents étiologiques de la grippe, les virus de la famille des Orthomyxoviridae, soient identifiés chez le porc par Richard Schope en 1931[73]. Cette découverte fut bientôt suivie par l'isolement du virus chez les humains par un groupe de recherche dirigé par Patrick Laidlaw au National Institute for Medical Research (en) (Conseil de recherche médicale) du Royaume-Uni en 1933 : à partir de prélèvements sur la gorge de son collègue Christopher Andrewes (en) contaminé par la grippe, ce groupe a réussi à infecter le furet, animal sensible à ce virus et le seul alors capable de maintenir en culture le virus[74]. Enfin il fallut attendre que Wandell Stanley cristallise le virus de la mosaïque du tabac en 1935 pour que la nature non-cellulaire des virus soit connue.
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+ Pendant la pandémie de 1918, différents vaccins furent utilisés aux États-Unis tant à des fins préventives que curatives. Inefficaces car basés sur une ou plusieurs bactéries (Haemophilus influenzae), et non sur le virus, ils semblent néanmoins avoir été assez largement utilisés faute, notamment, d'un système d'évaluation adéquat[75].
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+ En 1935, Wilson Smith montre que le virus peut se cultiver dans les œufs de poule embryonnés, une technique déjà mise en œuvre depuis 1932 avec d'autres virus par Alice Miles Woodruff et Ernest William Goodpasture de l'université Vanderbilt, ce qui ouvre la voie au vaccin[76]. Joseph Stokes, de l'université de Pennsylvanie, commence les premiers essais de vaccins entre 1936 et 1938, mais les résultats sont peu probants[77].
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+ La première étape significative vers la prévention de la grippe fut le développement, en 1944, d'un vaccin à base de virus grippal tué découvert par Thomas Francis, Jr. (en), avec le soutien de l'armée américaine[78]. Cette découverte se basait sur les travaux fondamentaux de Frank Macfarlane Burnet, qui démontra que le virus perdait sa virulence lorsqu'il était cultivé dans des œufs de poule embryonnés[79]. L'armée américaine, durement frappée par la grippe durant la Première Guerre mondiale, s'impliqua activement dans ces recherches[68] (travaux poursuivis dans les années 1950, par les découvertes sur l'interféron par Jean Lindenmann)[80]. Dès le début, l'animal modèle dans ces travaux en immunologie a été le furet (Mustela putorius furo)[81].
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+ Le gris est un champ chromatique défini par la faiblesse ou l'absence de l'impression de couleur, dont l'intensité lumineuse est moindre que celle du blanc et supérieure à celle du noir.
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+ Les images photographiques ne présentant aucune impression de couleur sont généralement dites en noir et blanc. En peinture, on parle de grisaille[1]. Le lavis d'encre de Chine sert fréquemment pour produire des monochromes gris.
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5
+ La norme AFNOR X08-010 : Classification méthodique générale des couleurs situe le champ chromatique correspondant à la teinte grise dans une région de luminance entre 5 et 75 % du blanc, avec une saturation qui doit être plus faible pour les teintes claires que pour les sombres. La saturation maximale varie selon la teinte, elle est plus faible pour les verts et légèrement supérieure pour les pourpres.
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+
7
+ Ces limites indicatives sont établies en fonction de la sensibilité de l'œil humain. La transition avec les champs chromatiques voisins, les beiges et les roses pour les gris clairs, et les kakis, bruns marron et Bordeaux, verts, bleus et pourpres pour les gris sombres est progressive[2].
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+ La notion de gris étant assez large, elle peut être qualifiée.
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+ Les adjectifs « clair », « moyen » et « foncé » indiquent la luminosité.
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+ Le gris neutre est rare[3]. On peut préciser une vague dominante de couleur par apposition du nom d'une teinte proche, comme dans un « gris rose » ou avec les adjectif en « —âtre » formés avec une teinte plus lointaine, comme un « gris verdâtre ». Assez vite, l'impression de couleur prend le dessus ; une couleur fortement désaturée se dit « grisâtre ».
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+ En arts visuels, on parle de couleurs chaudes et froides, et donc de « gris chaud » s'il est légèrement orangé, sans aller jusqu'au beige, couleur voisine, et de « gris froid » quand il est légèrement bleu ou bleu-vert.
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+
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+ Le nuancier des papiers demi-teinte Canson comprend les numéros 120, gris perlé ; 122, gris flanelle ; 343, gris Trianon ; 345, gris ardoise, 354 gris ciel; 426 gris ciel (plus froid) ; 429 gris fumé ; 431 gris chiné[4]. Herbin propose sous le nom de « gris ciel » une encre d'un gris légèrement bleuté qui apparaît froid en comparaison au lavis d'encre de Chine.
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19
+ L'informatique ne définit pas les couleurs directement, celles-ci dépendant de l'écran ou de l'imprimante et de leurs réglages. Le code r, v, b peut se convertir en situation dans un espace colorimétrique, mais la diversité des matériels et des environnement rend l'estimation de la zone des codes de gris difficile.
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21
+ Avec 8 bits par canal, il existe 256 niveaux possibles par canal. Pour un gris parfaitement neutre, les valeurs de rouge, vert et bleu sont égales. La valeur RVB (0,0,0) code le noir, la valeur RVB (255,255,255), le blanc. Les 254 valeurs entre les deux pourraient s'appeler gris, mais on ne peut être sûr que les plus claires ni les plus sombres se distinguent d'un noir ou d'un blanc sur tous les médias, ni qu'elles puissent se distinguer les unes des autres. On ne peut pas affirmer avec autorité où s'arrêtent les blancs, ni où commencent les noirs, d'autant plus que l'évaluation visuelle d'une couleur dépend de celles de son voisinage.
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+ Les noms de couleur X11 comportent cent niveaux de gris numérotés ; la partie de cette liste qui définit les couleurs utilisées dans les codage HTML, SVG et CSS, à l'intention des navigateurs comprend:
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+
25
+ Un gris neutre est un gris qui ne présente aucune dominante colorée.
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+
27
+ Les chartes de gris neutre, diffuseurs aussi parfaits que possible (sans reflets) de réflectance 18 % ou 14 % sont d'un usage courant en photographie. Elles donnent une référence pour l'étalonnage des couleurs. Si la vision humaine s'adapte inconsciemment à l'éclairage, il n'en va pas de même pour les machines, et la couleur enregistrée pour le gris dépend de la lumière qui l'éclaire. On place la charte dans la lumière principale, afin de garder une trace de sa température de couleur et d'éventuelles déviations, fréquentes dans le cas d'un éclairage fluorescent. La réflectance de la charte est prévue pour pouvoir servir aussi de référence pour l'exposition d'un sujet moyen.
28
+
29
+ Le gris neutre revêt une importance particulière du fait que la discrimination des couleurs, c'est-à-dire la capacité à différencier deux plages de même luminosité mais avec une couleur dominante légèrement différente, est maximale pour les teintes peu saturées et de luminosité moyenne, correspondant à la définition du gris[6].
30
+
31
+ Les filtres gris neutre s'interposent dans le flux lumineux pour contrôler l'éclairement de la surface sensible. On les désigne par le logarithme de leur absorbance (densité optique). Un gris neutre 0,3 laisse passer la moitié de la lumière, quelle que soit la couleur.
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+
33
+ Le gris typographique est l'évaluation visuelle, par le professionnel, de la répartition globale de la charge d'encre (noire) sur le papier (blanc) dans un texte imprimé.
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+
35
+ Ni blanc, ni noir, ni coloré, le gris se perçoit surtout comme un manque. Le vêtement du pauvre est gris, écru, beige : ainsi nomme-t-on, au XIXe siècle, grisette la jeune femme pauvre que son travail dans un atelier ou une boutique ne met pas à l'abri de la faim, et dont la robe est grise, faute des moyens d'avoir du tissu teint.
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+
37
+ Dans le symbolisme occidental, le gris est associé à l'ennui, à la dépression, à la tristesse, caractères mélancoliques associés au Moyen Âge à la sagesse et la connaissance.
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+
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+ Souris grise
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+
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+ Éléphant
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+ Rhinocéros
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+
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+ Perroquet gris du Gabon
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+ Loup
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+ La norme AFNOR X08-010 : Classification méthodique générale des couleurs situe le champ chromatique correspondant à la teinte grise dans une région de luminance entre 5 et 75 % du blanc, avec une saturation qui doit être plus faible pour les teintes claires que pour les sombres. La saturation maximale varie selon la teinte, elle est plus faible pour les verts et légèrement supérieure pour les pourpres.
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+ Ces limites indicatives sont établies en fonction de la sensibilité de l'œil humain. La transition avec les champs chromatiques voisins, les beiges et les roses pour les gris clairs, et les kakis, bruns marron et Bordeaux, verts, bleus et pourpres pour les gris sombres est progressive[2].
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+ Le gris neutre est rare[3]. On peut préciser une vague dominante de couleur par apposition du nom d'une teinte proche, comme dans un « gris rose » ou avec les adjectif en « —âtre » formés avec une teinte plus lointaine, comme un « gris verdâtre ». Assez vite, l'impression de couleur prend le dessus ; une couleur fortement désaturée se dit « grisâtre ».
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+ En arts visuels, on parle de couleurs chaudes et froides, et donc de « gris chaud » s'il est légèrement orangé, sans aller jusqu'au beige, couleur voisine, et de « gris froid » quand il est légèrement bleu ou bleu-vert.
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+ Le nuancier des papiers demi-teinte Canson comprend les numéros 120, gris perlé ; 122, gris flanelle ; 343, gris Trianon ; 345, gris ardoise, 354 gris ciel; 426 gris ciel (plus froid) ; 429 gris fumé ; 431 gris chiné[4]. Herbin propose sous le nom de « gris ciel » une encre d'un gris légèrement bleuté qui apparaît froid en comparaison au lavis d'encre de Chine.
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+ L'informatique ne définit pas les couleurs directement, celles-ci dépendant de l'écran ou de l'imprimante et de leurs réglages. Le code r, v, b peut se convertir en situation dans un espace colorimétrique, mais la diversité des matériels et des environnement rend l'estimation de la zone des codes de gris difficile.
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+ Avec 8 bits par canal, il existe 256 niveaux possibles par canal. Pour un gris parfaitement neutre, les valeurs de rouge, vert et bleu sont égales. La valeur RVB (0,0,0) code le noir, la valeur RVB (255,255,255), le blanc. Les 254 valeurs entre les deux pourraient s'appeler gris, mais on ne peut être sûr que les plus claires ni les plus sombres se distinguent d'un noir ou d'un blanc sur tous les médias, ni qu'elles puissent se distinguer les unes des autres. On ne peut pas affirmer avec autorité où s'arrêtent les blancs, ni où commencent les noirs, d'autant plus que l'évaluation visuelle d'une couleur dépend de celles de son voisinage.
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+ Un gris neutre est un gris qui ne présente aucune dominante colorée.
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+ L'accordéon est un instrument de musique à vent de la famille des bois. Le nom d'accordéon regroupe une famille d'instruments à clavier, polyphonique, utilisant des anches libres excitées par un vent variable fourni par le soufflet actionné par le musicien. Ces différents instruments peuvent être de factures très différentes.
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+ Une personne qui joue de l'accordéon est un accordéoniste.
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+ Le Sheng, instrument de musique polyphonique religieux utilisé dans les orchestres de cour et de théâtre en Chine ancienne, est le plus ancien instrument à anche libre connu : il est constitué d'une chambre à vent sur laquelle sont fixés des tuyaux de bambou où vibre l'anche. Cet orgue à bouche est présent dès 2700 à 2500 av. J.C.[1]. On le retrouve dans le reste de l'Asie sous d'autres noms : Sompoton sur l'île de Bornéo, Khène au Laos[2], Sho au Japon[3]. Marin Mersenne cite entre 1636 et 1644, un Khên du Laos.
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+ En 1674, un Khène fait partie de l'inventaire de la collection du royaume du Danemark. Johann Wilde (en) aurait ramené un Sheng à la cour de Saint-Pétersbourg en 1740. Le jésuite et missionnaire Joseph-Marie Amiot fait parvenir en 1777 deux paires de sheng à Monseigneur Bertin à Paris[4].
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+ C'est durant la seconde moitié du XVIIIe siècle et le début du XIXe siècle que le procédé sonore de l'anche libre est l'objet de toutes les attentions des inventeurs. S'il est souvent avancé que le Sheng fut à l'origine de l'accordéon, le lien entre l'instrument asiatique et les instruments occidentaux n'est cependant pas évident, d'autant que la guimbarde, autre instrument à anche libre, existe en Europe depuis au moins l'époque gallo-romaine.
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13
+ En 1769 est organisé un concours à Saint-Pétersbourg, dont l'objet est l'invention d'un instrument qui imiterait la voix humaine. Le physicien danois Christian Gottlieb Kratzenstein (de) remporte le concours avec l'invention de sa « machine parlante ». Néanmoins, à la lecture de son travail publié à Bordeaux en français on peut constater qu'il ne fait aucune allusion aux instruments asiatiques. Et que la construction de sa machine est exclusivement née de l'étude anatomique du Larynx[5].
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+ C'est dans ce bain obscur entouré de mystères et contradictions, que les brevets d'invention autour des instruments à anche libre vont naître, s'interpénétrer, s'influencer, se doter parfois de manière douteuse de paternité, mais permettant peu à peu l'émergence d'une nouvelle espèce d'instruments.
16
+
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+ En 1810, on assiste à la naissance de l'« orgue expressif » de Gabriel-Joseph Grenié qui introduit le soufflet à pédalier, dont le système prendra plus tard le nom d'harmonium. Il réinvente l'anche libre, comme on peut le lire dans son mémoire de brevet.
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+ En 1818, l'Autrichien Anton Haeckl invente le Physharmonica, premier instrument à anches libres clavier et à soufflet manuel. Un brevet lui a été accordé le 8 avril 1821. Dans le journal Allgemeine musikalische Zeitung du 14 avril 1821, la publicité du physharmonica dit entre autres : « Le maître fait aussi des versions très petites qui reposent confortablement sur le bras gauche, et dont on joue de la main droite. » Cet élément est primordial pour l'avenir.
20
+
21
+ En 1821, inspiré par la guimbarde, l'Allemand Christian Friedrich Ludwig Buschmann invente un instrument à anches métalliques : l'« aura ». Cet instrument, qui deviendra l'harmonica, inspirera des fabricants se copiant, améliorant, inventant tout une multitude d'instruments dérivés.
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+
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+ Anton Reinlein obtient en 1824 à Vienne un brevet pour son harmonica « à la manière chinoise », Christian Messner ouvrira l'une des premières usines à Trossingen en 1827 puis en 1832 lance la fabrication de ses « mundharmonika ».
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+ En 1822, Buschmann monte un soufflet sur son « aura » qui devient « handaeoline », l'éoline à main.
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+ En 1827, Marie Candide Buffet (1797-1859) fabrique des « harmonicas métalliques à bouche »[6].
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+ En 1829, Cyrill Demian, facteur de piano et orgues à Vienne (Autriche), fabrique un instrument dans la veine de Buschmann et Haeckl, dont il veut déposer le brevet sous le nom d'« Aeolina »[réf. nécessaire]. Ce nom étant déjà pris par un modèle Buschmann et ce nouvel instrument étant, contrairement à ses prédécesseurs, voué à l'accompagnement et, en ce sens, n'émettant que des accords, Demian dépose son brevet le 23 mai 1829[réf. nécessaire] sous le nom d'« Accordion »[réf. nécessaire] ; cet instrument est muni d'un soufflet manié par la main gauche, la main droite se réserve à un clavier dont chacune des 5 touches émet un accord, différent en tirant ou en poussant.
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+ Le 23 juin 1829, la même année que le brevet de Demian, Charles Wheatstone invente le « symphonium », rebaptisé « concertina », dont le brevet sera déposé le 8 février 1844[réf. nécessaire]. Ce modèle est unisonore.
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+ En France, en 1830, Marie Candide Buffet positionne un clavier mélodique en main droite à la place des accords[réf. nécessaire]. Demian invente, vers 1834, la combinaison d’un deuxième clavier pour les accords, et d’un premier pour la mélodie[réf. nécessaire].
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35
+ En 1834, Carl Friedrich Uhlig crée le « konzertina » allemand, bisonore, après avoir rencontré Demian et ayant désiré créer un instrument mélodique[réf. nécessaire]. C’est ce modèle qui inspirera Heinrich Band (de) la même année, en faisant évoluer la forme des claviers[réf. nécessaire].
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+
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+ En 1841, Louis Léon Douce dépose un brevet pour son « accordéon harmonieux », instrument unisonore[réf. nécessaire].
38
+
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+ À partir de 1847 Carl Friedrich Zimmermann (de) développe le même type de concertinas que Band[réf. nécessaire]. Les termes de « bandonion » puis « bandonéon » arriveront en 1854 en hommage du fabricant à Henrich Band[réf. nécessaire].
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+ En 1852, Philippe-Joseph Bouton conçoit l’instrument avec un clavier piano à la main droite. En Autriche, le « Schrammelharmonika » sera le premier instrument avec le clavier main droite moderne qui va inspirer les Italiens. En Italie, en 1863, Paolo Soprani fonde la première industrie du « fisarmonica » (nom italien de l'accordéon) à Castelfidardo[7], ville considérée comme l'un des berceaux de l'accordéon moderne[8]. Autre berceau, Stradella, dans la province de Pavie où Mariano Dallapé invente un nouvel instrument encore plus proche de l'accordéon moderne en 1871[9]. Le terme « fisarmonica » est très important car Soprani ne va pas fabriquer des accordéons, mais des « physharmonika ». Cette distinction n'est pas anodine car, en 1861, le Maître de chapelle de Loreto (à proximité de Castelfidardo) expose un instrument décrit comme « accordéon par la forme, mais véritable fisarmonica »[5]. À l'époque, fisarmonica et accordéon sont deux instruments différents en Italie. C'est l'origine de l'industrie italienne.
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+ La première génération d'instruments encore usités apparaît à la fin du XIXe siècle. Jusqu'à aujourd'hui, les modèles n'ont cessé de se perfectionner, d'évoluer, de se spécialiser selon les styles, selon les coutumes, selon les traditions culturelles ayant accueilli l'une ou l'autre forme de l'instrument à anche libre et à soufflet manuel.
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+ Dans l'accordéon, deux anches sont montées sur une même plaquette, une de chaque côté de la plaquette. Une anche ne fonctionne que dans un seul sens, lorsque l'air la pousse vers la plaquette, donc une seule des deux anches fonctionnera pour un sens donné du soufflet. Une « peau musique » (en cuir, en vinyl ou en matériau composite souple) empêche la perte d'air par l'interstice entre l'anche qui ne parle pas et la plaquette (on dit de l'anche qui produit du son qu'elle « parle »).
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+ La vibration est due à un phénomène dit « de relaxation » : elle n'est donc pas sinusoïdale et comporte de nombreux harmoniques responsables d'une famille typique de timbres. Les harmoniques sont utilisés pour faciliter l'accord des basses fréquences (< 100 Hz).
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+ La fréquence de vibration est pratiquement indépendante de la puissance du souffle d'air, l'anche vibrante jouant d'ailleurs, à pleine puissance, le rôle de limiteur de débit. Cependant, lorsque des anches de fréquences extrêmement proches (différence inférieure à 1 Hz, tout au plus) sont alimentées en air par un système commun, il arrive que l'anche la moins stable en fréquence s'accorde à la fréquence de l'autre par effet de « couplage » ou de « pilotage », masquant leur « désaccord », voire interdisant un vibrato différentiel intentionnel de fréquence inférieure à 1 Hz.
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+ Dans l'accordéon, les anches donnant les sons les plus graves (< 50 Hz environ) ont une longueur de 5 à 10 centimètres et sont chargées, près de leur extrémité vibrante, par une masse de laiton (généralement — ou d'étain sur les anches anciennes ou modifiées par un accordeur). Les anches produisant les sons les plus aigus (plus de 6 kHz dans l'aigu du piccolo) ont une longueur inférieure à 6 millimètres.
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+ En raison de la très courte longueur d'onde des sons les plus aigus produits (de l'ordre de quelques cm), on constate souvent des phénomènes d'ondes stationnaires dus aux « obstacles » à leur propagation (cases exiguës du sommier qui supporte les plaquettes, soupapes…) qui peuvent affaiblir, voire neutraliser totalement, le son produit. Des solutions empiriques de facture permettent d'éliminer ce phénomène.
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+ L'accord se fait en jouant sur les paramètres raideur et masse : on augmente la fréquence en diminuant la masse par enlèvement de matière (limage d'épaisseur) à l'extrémité libre de l'anche (ou de sa charge rapportée). On diminue la fréquence en diminuant l'épaisseur (raideur) de l'anche (enlèvement par grattage : (grattoir) près de sa partie fixe, flexible (le « ressort »).
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+ Une anche vibrante de grandes dimensions et de fréquence infrasonique, destinée à produire un vibrato en amplitude, a été utilisée dans l'accordéon de concert Cavagnolo : cette anche est placée dans une paroi séparatrice (équivalente à une « plaque ») disposée entre le soufflet et la « caisse du chant ». Ce système générateur de vibrato semble être resté sans suite en raison, sans doute, de sa fréquence invariable, de son effet trop systématique (un accord, grave ou aigu, vibre « en bloc ») et de sa limitation du débit d'air (contradictoire avec l'expressivité naturelle de l'instrument), en dépit de la présence d'un moyen de neutralisation : une très large soupape.
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+ Le musicien ouvre et referme le soufflet central, positionné entre les deux parties droite et gauche de l'instrument, munie chacune d'un clavier: une partie droite, qui reste statique, et une partie gauche, qui s'écarte et se rapproche de la partie droite à chaque va-et-vient du soufflet (on parle de « tiré » ou de « poussé » du soufflet). En même temps, l'instrumentiste appuie sur les touches des claviers de l'instrument pour décider des notes à produire. L'air du soufflet passe ainsi dans le mécanisme, et actionne une ou plusieurs anches accordées à la lime et au grattoir. L'anche au repos possède une courbure qui la porte « au vent » : le réglage de cette courbure a pour but de permettre et faciliter l'attaque, à toutes les puissances.
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+ Véritable homme-orchestre, l'accordéoniste peut exécuter le rythme aussi bien que la mélodie et l'harmonie, ce qui lui a valu une place importante dans les bals populaires français.
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+ Cet instrument aux accords tout faits et à la sonorité « désaccordée » ne suscita pas l'adhésion de tous d'où, dès les années trente, l'invention des basses chromatiques (clavier mélodique de main gauche similaire à celui de la main droite, remplaçant grâce à un convertisseur le clavier traditionnel basse-accord) et la présence possible de registres permettant de changer la sonorité de l'instrument en appuyant sur un bouton.
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+ Il existe plusieurs sortes d'accordéons qui se différencient d'une part par l'organisation des notes sur les claviers et d'autre part par la manière de produire des notes en actionnant le soufflet.
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+ L'accordéon chromatique possède les 12 demi-tons de la gamme chromatique. Une touche enfoncée produira la même note que l'on tire ou que l'on pousse le soufflet. Certains ont des boutons, d'autres des touches de piano. Suivant les modèles, la tessiture peut dépasser 4 ou 5 octaves.
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+ Les accordéons diatoniques peuvent jouer des gammes diatoniques. Une touche enfoncée ne produira pas la même note selon que le musicien tire ou pousse le soufflet. On dit qu'il est bi-sonore.
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+ Ces deux descriptions correspondent aux deux familles d'accordéons les plus répandues. De nombreuses variantes ont été réalisées (chromatique bi-sonore, diatonique uni-sonore, systèmes mixtes).
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75
+ L'accordéon est utilisé en musique populaire, musique traditionnelle, musique folklorique, dans les musiques actuelles, ainsi qu'en musique classique et contemporaine. « On peut tout jouer avec l'accordéon » déclare Yvette Horner[10].
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+ La plus ancienne pièce de concert est Thème varié très brillant pour accordéon, écrit en 1836 par Mlle Louise Reisner de Paris. Le compositeur russe Piotr Ilitch Tchaïkovski inclut (de façon optionnelle) quatre accordéons diatoniques dans sa Suite pour orchestre no 2 en Do Majeur, op. 53 (1883), simplement pour ajouter une petite couleur au troisième mouvement (Scherzo burlesque). Le compositeur italien Umberto Giordano inclut l'accordéon diatonique dans son opéra Fedora (1898). L'accordéoniste apparait sur la scène, avec également un joueur de piccolo et un joueur de triangle, trois fois dans le troisième acte (qui se déroule en Suisse), pour accompagner une courte et simple chanson qui est chantée par un petit savoyard.
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+ En 1915, le compositeur américain Charles Ives inclut un chœur d'accordéons diatoniques (ou de concertinas) avec également, entre autres, deux pianos, un célesta, une harpe, un orgue, un zither et un thérémine optionnel dans son Orchestral Set no 2. La partie d'accordéon, écrite pour la main droite seulement, consiste en dix-huit mesures à la fin de l'œuvre. Le premier compositeur à avoir écrit spécifiquement pour l'accordéon chromatique est Paul Hindemith. En 1921 il inclut l'harmonium dans sa Kammermusik No. 1, une œuvre de musique de chambre en quatre mouvements pour douze musiciens, mais plus tard il récrit la partie d'harmonium pour l'accordéon. D'autres compositeurs allemands ont aussi écrits pour l'accordéon.
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+ En 1922, Alban Berg inclut un accordéon dans son opéra Wozzeck. L'instrument, marqué Ziehharmonika bzw. Akkordeon dans la partition, apparaît seulement durant la scène de la taverne, avec un ensemble sur scène (Bühnenmusik) consistant en deux violons, une clarinette, une guitare et un bombardon en fa (ou tuba basse).
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+ D'autres compositeurs du XXe siècle ont écrit pour l'accordéon comme Kurt Weill dans L'Opéra de Quat'sous (1928), Sergueï Prokofiev et sa Cantate pour le 20e anniversaire de la révolution d'octobre, op. 74 (1936), Dmitri Chostakovitch l'utilise dans la Jazz Suite No. 2 (1938), ainsi que Jean Françaix dans Apocalypse According to St. John (1939) ou Darius Milhaud dans Prélude et Postlude pour Lidoire (1946), ainsi que John Serry Sr. dans American Rhapsody (1955) et Concerto pour accordéon (1964) [11],[12],[13]. L'accordéon est présent aujourd'hui dans le répertoire de musique contemporaine. Principalement en musique de chambre, des compositeurs comme Henk Badings (Sonate pour accordéon seul, 1981), Luciano Berio (Sequenza XIII pour accordéon seul, 1995) ou Jean Françaix, Concerto pour accordéon 1997) ont écrit pour l'instrument.
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+ L'accordéon et ses variantes sont présents dans de très nombreuses musiques traditionnelles ou musique folkloriques. L'Écosse, l'Irlande ou la Grande-Bretagne furent ouverts à intégrer l'accordéon à leur folklore adaptant et composant dans leurs styles respectifs, soit des reels, des jigues ainsi que des valses. En Amérique on retrouve traditionnellement l'accordéon dans le folklore québécois composé principalement de reels et de riggodons ainsi que dans la musique cadienne, principalement des ballades. L'Autriche, la Suisse ou la Bavière sont parfois représentées par des valses, des marches) ou des polkas. Les ensembles de musiques tsiganes et klezmers ont aussi des formes d'accordéons spécifiques comme le Bayan que l'on retrouve dans la musique traditionnelle en Russie.
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+ En Amérique latine, de nombreux genres musicaux utilisent différentes sortes d'accordéons comme le norteña au nord-est du Mexique, le chamamé en Argentine, la cumbia et le vallenato en Colombie ou instrument musique brésilienne, le baião au nord-est.
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+ L'accordéon est présent dans la musique de jazz. Cela a commencé avec la collaboration de Django Reinhardt et Jo Privat à l'époque du jazz swing. L'accordéoniste Marcel Azzola a aussi réalisé des arrangements pour accordéon des plus grands standards de jazz comme All the Things You Are. Plus récemment, des accordéonistes se sont éloignés du musette traditionnel pour s'intéresser au jazz, comme les artistes Richard Galliano, ou Vincent Peirani.
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+ Avant la Seconde Guerre mondiale, des musiciens comme Gus Viseur ou Tony Murena font déjà le lien entre jazz et musette. Après la guerre, l'accordéon est utilisé par des auteurs-compositeurs-interprètes comme Léo Ferré ou Jacques Brel, et des virtuoses comme Aimable, qui promènera son instrument en tournées mondiales. Mais l'instrumentarium du jazz moderne (be-bop, free jazz), puis du rock dans les années 1960, tend à le ringardiser.
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+ Bien que créé en Europe, cet instrument se répand au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, et est adopté par la musique populaire, puis s'introduit dans de nouvelles tendances musicales. Le chanteur de raï Cheb Khaled explique ainsi :
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+ « Mon instrument, c'est l'accordéon. Je l'ai appris à l'école de la rue. De naissance […] Dans le temps, quand les gens fêtaient les mariages, il y avait le violon, l'accordéon, la darbouka, mais pas de trucs électroniques. Et l'accordéon donnait un son typique, oriental. C'est original, c'est un beau son[14]. »
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+ L’accordéon chromatique, avec des touches piano, s’est ancré à partir des années 1960 dans divers types de chanson populaire en Algérie : la chanson oranaise, le chaâbi, et le raï. Il participe à une transition entre les instruments traditionnels et les claviers électroniques[15]. On le trouve également dans la musique populaire égyptienne, par exemple dans le style Baladi (en), avec des techniques et des modes d’interprétation spécifiques, notamment dans le jeu du bourdon ou le jeu en contretemps rythmique, qui se rapprochent des arrangements instrumentaux pratiqués par les joueurs d’instruments plus traditionnels tels que le mizmār ou zurna[16],[15]. Et en Égypte, une artiste des années 2010 comme Youssra el Hawary s'en empare[17],[18]. De façon générale, l'accordéon n'est pas réservé à une musique populaire et festive, mais il sait prendre place dans une musique dite savante. L'oudiste Anouar Brahem s'est ainsi associé pour des spectacles et albums, à l'accordéoniste de jazz franco-italien Richard Galliano dans les années 1990[19].
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+ Le « piano du pauvre », ou « piano à bretelles », est entré dans la littérature française dès 1833, grâce au vicomte François-René de Chateaubriand dans Mémoires d'outre-tombe[20]. L'accordéon en France est lié à l'histoire du bal musette. Il reste cependant pointé du doigt par certains : Octave Mirbeau le destine « aux polkas pour les bals »[8].
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+ L'histoire de l'accordéon est liée également à celle du swing manouche, avec dès les débuts de ce mouvement des collaborations répétées entre Jo Privat et Django Reinhardt, des compositions très en avance sur leur temps de Gus Viseur et aujourd'hui de nombreux artistes swing tels que Ludovic Beier, … Dans les années 1950, l'accordéon devient l'instrument des bals populaires, Yvette Horner et André Verchuren étant alors les deux figures emblématiques de cet instrument[10].
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+ Dans les années 1970, l'accordéon redevient populaire grâce à l'attrait des musiques traditionnelles et folkloriques qui l'utilisent (musique bretonne, slave, musique cadienne…) ; par l'utilisation par des chanteurs français comme Renaud qui le remettent au goût du jour ; par l'apparition d'accordéonistes majeurs, se détournant du musette, comme Marc Perrone ou Richard Galliano ; et par son utilisation par des groupes de la scène alternative comme la Mano Negra ou Les Négresses vertes.
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+ L'accordéon a maintenant acquis ses lettres de noblesse en musique classique (même si cela reste méconnu du grand public). Il est enseigné dans les conservatoires de musique depuis les années 1970. L'accordéon est également présent dans la création contemporaine d'avant-garde. On peut citer Pascal Contet, qui contribue activement à développer le répertoire contemporain avec des compositeurs comme Bernard Cavanna, Vinko Globokar, Jacques Rebotier, Jean-Pierre Drouet, Bruno Giner, Jean Françaix… Côté traditionnel, l'accordéon fait partie des instruments de la musique bretonne qui revient à partir des années 1970.
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+ Aujourd'hui, l'accordéon est largement utilisé aussi bien par des artistes de variétés (Patrick Bruel, Yann Tiersen…) que par des groupes « alternatifs » (Les Ogres de Barback, Les Têtes Raides, Red Cardell, Les Hurlements d'Léo, La Rue Ketanou, N&SK, Sagapool), les groupes de rap (Java, le Ministère des affaires populaires), le duo féminin Délinquante qui utilise cet instrument de façon notable[21], des groupes régionaux qui arrangent ces morceaux et/ou en composent de nouveaux tel qu'Accordé à vent, groupe du Pas-de-Calais, le duo Kof a Kof avec Roland Becker au saxophone et Régis Huiban à l'accordéon chromatique, avec des musiciens de jazz tels que Richard Galliano, Marcel Azzola, Marc Berthoumieux, Jacques Bolognesi ou Marcel Loeffler, Lionel Suarez, René Sopa.
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+ En 2005, Serge Lama a effectué une tournée avec un seul musicien, l'accordéoniste Sergio Tomassi jouant sur un accordéon numérique. Claude Parle développe l'accordéon dans le domaine des musiques improvisées et en relation avec la musique contemporaine, la danse, notamment la danse Buto (Masaki Iwana, Toru Iwashita, Atsushi Takenutchi ) ou le jazz contemporain (depuis les années 1970).
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+ Depuis avril 1990, San Francisco a pour instrument officiel l'accordéon[22].
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+ Lyon avec la firme Cavagnolo, et Tulle avec la fabrique Maugein sont des villes importantes pour l'accordéon chromatique français. Historiquement, la ville de Brive, avec l'usine Dedenis, fut très longtemps le siège de la première industrie de l'accordéon en France[réf. nécessaire]. Outre ces petites fabriques, plusieurs artisans fabriquent en France des instruments sur mesure ou commandés à l'unité, principalement des accordéons diatoniques, mais aussi des accordéons chromatiques.
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+
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+ La ville de Castelfidardo est « la capitale mondiale de l’accordéon ». Une vingtaine d'entreprises familiales y sont regroupées dont Soprani et Bugari ; 90 % des pièces détachées européennes y sont fabriquées[8].
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+ La manufacture d'accordéons la plus ancienne du monde[23],[24] serait la société Harmona Akkordeon GmbH à Klingenthal en Saxe.
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+ Hohner, fabricant allemand d'harmonicas et d'accordéons situé à Trossingen, est présent en Europe et aux États-Unis.
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+ Les premiers accordéons des États-Unis ont été fabriqués à San Francisco[22].
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+ Il existe en France de nombreux festivals intégrant l'accordéon, ainsi qu'un certain nombre de festivals dédiés à l'instrument (qui peuvent être généralistes ou centrés sur un style de musique précis). Par exemple :
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+ Quelques exemples de surnoms de cet instrument (en France) : piano à bretelles, piano du pauvre, boîte à frisson, branle-poumons, boîte à chagrin, soufflet à punaises, dépliant, calculette prétentieuse, boîte à soufflets et boîte du diable (boest an diaoul, en Basse-Bretagne et boueze en Haute-Bretagne).
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+ Andy Warhol [ˈændi ˈwɔːrhɒl][1], né Andrew Warhola le 6 août 1928 à Pittsburgh, Pennsylvanie[2], États-Unis, et mort le 22 février 1987 à New York, est un artiste américain, l'un des principaux représentants du pop art.
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+ Warhol est connu dans le monde entier par son travail de peintre, de producteur musical, d'auteur, par ses films d'avant-garde, et par ses liens avec les intellectuels, les célébrités d'Hollywood ou les riches aristocrates. Bien que le travail de Warhol reste controversé, il a été le sujet de multiples expositions, de livres, et de films depuis sa mort. Andy Warhol est généralement reconnu comme l'un des plus grands artistes du XXe siècle.
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+ Andy Warhol[3], de son vrai nom Andrew Warhola, Jr, est né de parents ruthènes originaires du village de Miková au nord-est de l'actuelle Slovaquie alors partie de l'Autriche-Hongrie[2]. Il est le quatrième fils de la famille (le cadet décédera avant d’emménager aux États-Unis). Son père, Ondrej Varhola, américanisé en Andrew Warhola, Sr. (1889-1942), émigre aux États-Unis en 1914, alors que sa mère, Julia (née Zavacká, 1892-1972), n'arrive qu'en 1921, après la mort de ses parents. Dans une interview accordée à László Károly, les deux frères d'Andy, Paul et John, racontent que leur mère n'avait jamais appris l'anglais et parlait un mélange de hongrois et de ruthène. Andrew Warhola travaille alors en tant que mineur de charbon. La famille vit au 55 Beleen Street, et plus tard au 3252 Dawson Street à Oakland (en), une localité proche de Pittsburgh. L'enfance pauvre d'Andy a été modelée par l'environnement pollué de cette banlieue, les privations de sa famille qui souffre de la Grande Dépression, mais aussi par l'iconographie byzantine dans laquelle baigne la famille Warhola chrétienne membre de l'Église grecque-catholique ruthène très pratiquante[4]. En 1933 il commence sa scolarité à l'école primaire où il se sent mal-aimé. Atteint de chorée de Sydenham[5] en 1937, il reste souvent alité ; soigné par sa mère, il dessine, écoute la radio et collectionne des photos de stars de cinéma. Warhol décrira plus tard, l'importance de cette période pour son développement personnel et celui de ses goûts. En mai 1942, Andrew, son père meurt après trois ans de maladie, son fils n'a que 14 ans[6]. La scolarité d'Andrew se clôt en 1945 avec la remise du diplôme du lycée.
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+ Entre 1945 et 1949, Andy étudie au Carnegie Institute of Technology de Pittsburgh où il obtient le Bachelor of Fine Arts (Licence). C'est au cours de ses études qu'il adopte la technique du dessin tamponné. À l'été 1949, il s'installe à New York, et cette même année, commence à travailler comme dessinateur publicitaire pour le magazine Glamour, à cette occasion apparaît pour la première fois son nom simplifié en Andy Warhol. Il travaille ensuite pour Vogue, et pour Harper's Bazaar et crée ses premiers croquis pour le fabricant de chaussures I. Miller ; il décore aussi des vitrines pour le grand magasin Bronwit Teller. Rêvant de devenir artiste, il traîne souvent dans le bar-restaurant Serendipity 3 (en) fréquenté par des artistes comme Marilyn Monroe, il est remarqué par le patron qui accepte d'accrocher ses premiers dessins[7].
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+ C'est en 1952 qu'a lieu sa première exposition à la Hugo Gallery (New York). Entre 1953 et 1955, Andy devient créateur de costumes dans une troupe de théâtre, il s'affuble alors de la perruque couleur platine qui va le caractériser[8]. Il ne cessa de mener cette double vie : « J'ai commencé dans l'art commercial et je veux terminer avec une entreprise d'art... être bon en affaire, c'est la forme d'art la plus fascinante... gagner de l'argent est un art, travailler est un art, et les affaires bien conduites sont le plus grand des arts » dit-il[9]. En 1954, sa première exposition à la Loft Gallery de New York a lieu. En 1955, il réalise bon nombre de publicités, allant même jusqu'à fabriquer des cartes de Noël pour divers magasins, comme Tiffany's. Certaines de ces cartes de Noël sont disponibles dans le livre Greetings from Andy (Warhol) Christmas at Tiffany's. En 1956, une exposition exclusive a lieu à la Bodley Gallery, de plus il expose aussi sur Madison Avenue. Durant cette même année, il fait le tour du monde. Sa publicité pour Miller obtient la médaille du Thirty Fifth Annual Art Director's Club Award's. En 1957, il obtient un autre prix pour ses publicités, l'Art Director's Club medal. Il fonde la même année une société gérant les commandes publicitaires. Il sera l'égérie publicitaire de la marque Vidal Sassoon, en posant pour une publicité pour de la laque en 1985[10].
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+ En février-mai 1961, il réalise ses cinq premiers tableaux (Advertisement, Before and After, Little King, Saturday's Popeye et Superman) inspirés des comics, dont il expose la plupart dans la semaine du 11 ou du 18 avril 1961 à la devanture du magasin Bonwit Teller, qui l'employait pour des illustrations commerciales[11] ; tandis que Roy Lichtenstein présentera ses premiers comics (Girl with ball) le 22 septembre 1961, lors d'une exposition collective de la galerie Léo Castelli, après avoir réalisé sa première œuvre de ce type, Look Mickey, fin juin 1961. Il est d'ailleurs possible que Lichtenstein ait vu en avril les œuvres de Warhol exposées chez Bonwit Teller, voire que tous deux aient été stimulés par celles des artistes de l'avant-garde européenne exposés à New York en 1960 et 1961, notamment à l'exposition « New Forms - New Media » tenue à la « Martha Jackson Gallery », du 6 au 24 juin et du 28 septembre au 22 octobre 1960 ; tandis que James Rosenquist réalise ses premières peintures pop dès 1960.
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+ Fin 1961, Irving Blum de la Ferus Gallery de Los Angeles, qui vit probablement les œuvres de Lichtenstein lors de l'exposition collective de septembre 1961 chez Castelli, visita l'atelier de Warhol sur les conseils de David Herbert qui travaillait notamment pour Betty Parsons et la Sidney Janis Gallery. Puis après une autre visite chez Castelli et de l'atelier de Warhol en mai 1962, au cours de laquelle ce dernier lui présente sa nouvelle série de Campbell's Soup Can initiée en février 1962, Blum décide immédiatement de l'exposer sur la côte Ouest. Blum déclara plus tard avoir été également chez Castelli juste avant l'exposition personnelle que ce dernier consacra ensuite à Lichtenstein le 10 février 1962 et avoir eu sa première rencontre avec Warhol six mois plus tôt, ce qui placerait la première visite de son atelier au moment même de l'exposition collective chez Castelli de septembre 1961. Une lettre de Blum à Warhol datée du 9 juin 1962 fixa les dates de sa première exposition collective en qualité d'artiste peintre, présentant 32 Campbell's Soup can, à la Ferus Gallery, du 9 juillet au 1er août 1962, après que plusieurs d’entre elles aient été retournées en juin à l'artiste par la Martha Jackson Gallery de New York.
16
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17
+ La même année, Warhol, qui y expose à nouveau des Campbell's Soup Can, participe avec Roy Lichtenstein et des artistes français (Yves Klein décédé 5 mois plus tôt, Niki de Saint Phalle, etc), italiens, anglais et suédois à la première manifestation majeure du Pop Art aux États-Unis, organisée en commun avec le Nouveau réalisme et intitulée The New Realists, tenue du 31 octobre au 1er décembre 1962 à la Sidney Janis Gallery de New York. Cette exposition faisait notamment écho à l’exposition « Motion in Vision - Vision in Motion » réunissant l'avant-garde européenne du Groupe ZERO, organisée par Tinguely au printemps 1959 à Anvers, suivie de celle tenue au Stedelijk Museum d'Amsterdam en mars 1962. Comme en 1960, lors de l'exposition « New forms - New Media », des œuvres de Klein sont notamment présentées à l'exposition The New Realists, suite à son propre séjour à New York en avril 1961 pour son exposition Yves Klein le Monochrome tenue du 11 au 29 avril 1961[12] à la Galerie Leo Castelli, mais où il sera amené, face à l'accueil hostile non seulement de la critique mais aussi des artistes américains, à justifier sa démarche par le Manifeste de l’hôtel Chelsea, exposition reprise du 29 mai au 24 juin 1961 à la Dwan Gallery de Los Angeles, où Irvin Blum l'a probablement également vue.
18
+
19
+ En mars 1962, Warhol peint ses premiers Dollars en utilisant la sérigraphie et compose aussi ses premières séries sur les stars américaines, comme Marilyn Monroe en août 1962, au moment de son décès, Elvis Presley en octobre 1962, etc. Sa première exposition personnelle a lieu à la Eleanor Ward Stable Gallery à New York du 6 au 24 novembre 1962[13].
20
+
21
+ L'artiste commence ses séries sur la mort et sur les catastrophes. Puis, à la suite d'une commande du magazine Harper's Bazaar, il entreprend une série de portraits d'acteurs, célébrités, musiciens et personnages du monde de l'art en les faisant poser dans un Photomaton[14]. En janvier 1964, Warhol ouvre la Factory dans un loft sur la 47e rue. C'est une sorte d'atelier artistique qui sert en même temps de studio d'enregistrement pour ses œuvres cinématographiques et de lieu de rencontre pour son entourage. C'est là qu'il tourne plusieurs films expérimentaux, largement improvisés, sans sujet ni scénario. À la manière de ses toiles, ces films procèdent par la duplication d'un même motif, comme dans Sleep (tourné dans l'appartement de Giorno), où l'on voit le poète John Giorno dans son sommeil pendant cinq heures et 21 minutes : Warhol filme à l'aide d'une caméra Bolex film 16 mm (bobines noir et blanc de 30 mètres) des plans fixes de son modèle dans des axes de prise de vue différents, ces plans muets étant dupliqués[15],[16].
22
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23
+ De mai à juin 1963, les autorités américaines présentent pour la première fois en Europe, à l'American Center de Paris, l'exposition « De A à Z » regroupant 31 artistes de la jeune scène américaine du Pop art, dont Warhol, Lichtenstein, etc. En 1964 a lieu sa première exposition personnelle en Europe. Pour l'Exposition universelle de New York, Warhol crée le panneau mural Thirteen Most Wanted Men, œuvre qui devra être recouverte d'un drap noir car cette toile, représentant des criminels, est choquante à l'époque. Il commence ses sérigraphies en 3D en reproduisant des boîtes de ketchup Heinz ou de tampons à récurer Brillo (en).
24
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25
+ En 1965, il annonce officiellement qu'il abandonne l'art pictural pour des œuvres cinématographiques, mais n'arrêtera jamais en fait. Entre 1966 et 1968 son importante production cinématographique[17] conjuguée au soutien pour le Velvet Underground, font de lui un artiste complet. Il découvre le Velvet en décembre 1965 et en devient le producteur[18],[19]. Le groupe se produit souvent à la Factory. En 1968, la Factory déménage au 33 Union Square West.
26
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27
+ Le 3 juin 1968, il échappe de peu à la mort quand Valerie Solanas, militante féministe, qui avait confié le manuscrit d'une pièce de théâtre à Warhol, (celui-ci jugea la pièce trop obscène et perdit la seule copie existante) vide le chargeur d’un pistolet sur lui dans le hall de la Factory. Les coups tirés lui transpercent le poumon, la rate, l'estomac, le foie et l'œsophage. Elle tire aussi sur le critique d'art et compagnon d'Andy, Mario Amaya, et essaie également de tuer son impresario, Fred Hughes, avant que l'arme ne s'enraye. Déclaré pendant un temps cliniquement mort, Warhol s'en tire de justesse, mais il ne récupérera jamais vraiment et devra porter un corset jusqu'à la fin de ses jours[20]. Solanas plaide coupable à son procès et ne fait que trois ans de prison. Warhol a refusé de témoigner contre elle.
28
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29
+ Cette tentative d'assassinat a une profonde répercussion sur la vie de Warhol — qui décide de renforcer la sécurité de la Factory — et sur son art[21].
30
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31
+ En 1969, baignant à la fois dans le milieu underground et VIP de l'époque, Warhol publie les premiers exemplaires de son magazine Interview, créé avec Gerard Malanga, avec des articles illustrés sur les célébrités du moment, qui influencera notablement le monde de la presse et dont la toute première version trimestrielle des Inrockuptibles reprendra le concept[22]. Durant les années 1969 et 1972, il réalise quelques œuvres sur commande, pour des amis ou des directeurs de galerie.
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+ En 1972, il fait un retour à la peinture avec des portraits sérigraphiés, comme ceux de Mao Zedong, tableaux retouchés de manière très gestuelle tout en réalisant des œuvres d'art abstrait et en utilisant la peinture à l'oxydation. Warhol est alors submergé par les commandes. Parmi celles-ci, il a peint une œuvre en 1975 représentant le visage du propriétaire du domaine viticole Mouton Rothschild en accentuant certains traits de son visage avec des couleurs. Cette œuvre a eu droit à sa place sur une étiquette de vin écoulé à plus de 250 000 bouteilles[23].
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+ En 1976, les séries Skulls et Still Life (marteaux et faucilles) sont produites.
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+ Entre 1979 et 1980, Warhol commence les grandes séries rétrospectives, séries reprenant les motifs les plus connus de son œuvre (Campbell's Soup, U.S. dollar Sign, flowers...).
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+ Entre 1979 et 1981, il est l'invité du collectionneur et galeriste napolitain Lucio Amelio (1921-1994) : ce dernier lui fait rencontrer à Naples Joseph Beuys, puis, il compose une suite de 14 toiles autour du Vésuve et trois tableaux pour l'exposition « Terrae Motus » (1984), où 66 artistes furent invités à créer des œuvres en hommage aux victimes du tremblement de terre de novembre 1980[24].
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+ Durant l'année 1980, Warhol produit des clips vidéos et ouvre la chaîne de télévision câblée Andy Warhol TV. Il fait aussi paraître le livre POPsim, The Warhol's 60s.
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+ Entre 1982 et 1986, il réalise les dernières séries reprenant des peintures célèbres, comme la Naissance de Vénus de Botticelli ou La Cène de Vinci. En 1986 viennent les derniers Selfportraits et la série de portraits de Lénine.
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+ Pendant ses dernières années, il n'hésite pas non plus à user de sa notoriété pour mettre en avant de jeunes artistes de New York comme Jean-Michel Basquiat ou encore Keith Haring.
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+ Après avoir longtemps repoussé une opération de la vésicule biliaire qui avait été à l'origine de la mort de son père, Andy Warhol subit cette intervention banale au New York Hospital le 21 février 1987. Il semble bien s'en remettre, mais il meurt dans son sommeil d'une attaque cardiaque le 22 février 1987 à New York, probablement victime de ses excès (prise régulière de produits anorexigènes pour perdre du poids mais aussi d'amphétamines comme l'obetrol (en) pour réduire le sommeil)[25]. Sa mort est prononcée à 6 h 31[26].
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+ Au début des années 1960, Andy Warhol, publicitaire reconnu, utilise dans ses dessins publicitaires une technique directe : dessinant ses créations sur du papier hydrofuge, il repasse les contours d'encre encore humide sur des feuilles de papier absorbant, sur le principe du buvard. À cette époque, beaucoup d'artistes peintres sont aussi illustrateurs publicitaires, mais le font discrètement. Warhol, par contre, est tellement connu en tant que dessinateur publicitaire que le reste de son travail artistique n'est pas pris au sérieux.
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+ Il présente dans une galerie quelques-unes de ses œuvres, utilisant ces techniques, mais c'est un échec. Reconsidérant son travail alimentaire et son travail de peintre, plutôt que de les opposer, il pense à les réunir. Il a l'idée d'élever les images de la culture populaire au rang de l'art élitiste, rejoignant ainsi les artistes du pop art, mouvement lancé à Londres au milieu des années 1950 par Richard Hamilton et Eduardo Paolozzi, qui l'expérimentent indépendamment les uns des autres. Si Roy Lichtenstein et Jasper Johns en sont les pionniers, Andy Warhol sera le Pope of the Pop, le « pape du pop » et en est considéré comme le maître.
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+ En 1963, il adopte la technique qu'il utilisera pour ses œuvres les plus célèbres : la photographie sérigraphiée sur toile. Les photographies simplifiées en noir et blanc, sans gris, sont imprimées en sérigraphie sur la toile peinte de grands aplats de couleurs. Le motif est parfois reproduit plusieurs fois sur la toile, comme un motif de papier peint. C'est le stéréotype du pop art[11] :
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+ « Grâce au procédé sérigraphique, qui laisse la trace de la trame lors de l'impression, Warhol restitue un aspect essentiel des documents qu'il utilise : leur nature d'images déjà imprimées et divulguées par la grande presse, leur nature de cliché, dans tous les sens du mot et en fin de parcours, en les transposant sur la toile, l'artiste accentue encore l'aspect cliché de ces images et la multiplication achève de leur faire perdre leur sens. »
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+ Les motifs de prédilection seront des noms de marques déposées, le symbole du dollar, les visages de célébrités. Le ton, à la fois populaire et iconoclaste, s'inspire de la culture populaire. Le thème des Comics, qui avait d'abord intéressé l'artiste, était déjà pris par le peintre Roy Lichtenstein qui en avait fait sa marque de fabrique. Jasper Johns avait choisi la typographie. Pour se démarquer, Warhol comprit qu'il devait lui aussi trouver sa marque. Ses amis lui conseillèrent de peindre ce qu'il adorait le plus. Ainsi, pour sa première exposition majeure, il choisit de représenter les conserves de Campbell's Soup. Les boîtes de Campbell's Soup ouvertes ou neuves, rouillées, aux étiquettes déchirées, uniques ou multipliées, en séries, en damiers, seront le thème récurrent de Warhol.
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+ Chez Warhol, l'image, son pouvoir au sein de la société de consommation, est en lien avec la mort. La répétition de la figure se rapporte souvent à son exténuation. Le choix des sujets est en rapport avec cette obsession de la mort, y compris pour les toiles célèbres sérigraphiées de Marilyn Monroe (peintes après sa mort, notamment les Diptyque Marilyn) ou de Liz Taylor (peinte alors que l'actrice était gravement malade), icônes reproductibles à l'infini qui deviennent des images de consommation. Dans les dernières années de son œuvre, Warhol presque peintre officiel, appliquera son style à de nombreux portraits de commande, tout en continuant à expérimenter d'autres techniques picturales dans ses séries Shadows, Oxydation paintings, et ses reprises de toiles de Botticelli ou de Léonard de Vinci.
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+ Les sérigraphies d'Andy Warhol ont orné de nombreuses pochettes de disque, les plus célèbres sont la banane pelable du premier disque des Velvet Underground, The Velvet Underground & Nico (1967), et celle de l'album Sticky Fingers des Rolling Stones (1971), le haut d'un jean porté par un homme, dont on peut ouvrir la braguette...
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+ Entre 1974 et 1987, Warhol collectionne toutes sortes d'objets éphémères de sa vie quotidienne dont il n'a plus l'utilité dans son atelier — correspondance, journaux, souvenirs, objets d'enfance, billets d'avion, même utilisés, nourriture, etc. — qu'il scelle dans de simples boîtes en carton ondulé, les « time capsule » (capsule temporelle). À sa mort, il a ainsi collecté 612 « capsules » datées individuellement, actuellement conservées au Andy Warhol Museum of Pittsburgh (Pennsylvanie)[28],[29].
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+ Au moment du décès de l'artiste, des milliers de films ont été retrouvés à son domicile, son atelier et autres lieux de travail[30]. Ils s'ajoutent à son travail comme réalisateur, production et acteur dans la constitution de son catalogue raisonné, un projet mené conjointement par The Andy Warhol Foundation for the Visual Arts, le MoMA et le Whitney Museum of American Art[31].
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Kalaallit Nunaat (kl)Grønland (dk)
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+ Le Groenland[b] (en groenlandais : Kalaallit Nunaat, en danois : Grønland) est un pays constitutif du royaume du Danemark et un territoire d'outre-mer associé à l'Union européenne[3], situé entre les océans Arctique et Atlantique, à l'est de l'archipel Arctique, au nord-est de l'Amérique du Nord. Bien qu'appartenant physiographiquement au continent nord-américain, le Groenland a été politiquement et culturellement associé à l'Europe — en particulier à la Norvège et au Danemark, les puissances coloniales, ainsi qu'à l'île voisine d'Islande — pendant plus d'un millénaire[4]. Le Groenland est la deuxième plus grande île du monde. Plus des trois quarts de son territoire sont couverts par la seule calotte glaciaire contemporaine en dehors de l'Antarctique. Avec une population de 56 081 habitants au 1er janvier 2020[2], il est le pays le moins densément peuplé[Quoi ?] au monde[5].
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+ Le Groenland a été habité pendant au moins les 4 500 dernières années par des peuples de l'Arctique dont les ancêtres ont migré depuis ce qui est aujourd'hui le Canada[6],[7].
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+ Les Vikings se sont installés dans la partie sud (alors inhabitée) du Groenland, à partir du Xe siècle, y fondant des colonies médiévales qui n'auraient pas dépassé 2 000 habitants (et non 3 000 comme évoqué par Bandi en 1952[8]) (Thomas McGovern, spécialiste américain des Vikings, parle de 6 000[9]), puis ils ont disparu aux environs de l'an 1500 apr. J.-C.[10],[11], les colonies nordiques ont disparu à la fin du XVe siècle et les peuples inuits actuels sont arrivés au XIIIe siècle. Au début du XVIIIe siècle, la Scandinavie et le Groenland ont repris contact l'un avec l'autre, et le royaume de Danemark et de Norvège a établi sa souveraineté sur l'île.
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+ Le Danemark-Norvège a revendiqué le Groenland pendant des siècles. Le Groenland a été colonisé il y a plus de mille ans par les Norvégiens, qui avaient déjà colonisé l'Islande pour échapper aux persécutions du roi de Norvège et de son gouvernement central. C'est depuis le Groenland et l'Islande que les Norvégiens auraient pris la mer pour découvrir l'Amérique — près de 500 ans avant Christophe Colomb — et tenté de coloniser la terre. Bien que sous l'influence continue de la Norvège et des Norvégiens, le Groenland n'était pas formellement sous la couronne norvégienne avant 1262. Le royaume de Norvège s'est étendu et devient une puissance militaire jusqu'au milieu du XIVe siècle. Mais la Norvège fut considérablement frappée par la peste noire, avec un nombre de morts supérieur à celui du Danemark, l'obligeant à accepter une union avec ce dernier dans laquelle le gouvernement central, l'université et d'autres institutions fondamentales étaient situés à Copenhague. Ainsi, les ressources des deux royaumes ont fusionné, la Norvège devenant ainsi la partie la plus faible et perdant également sa souveraineté sur le Groenland en 1814 lors de la dissolution de l'union. Le Groenland devint alors une colonie danoise, puis une partie de la Communauté du royaume du Danemark en 1953 en vertu de la Constitution du Danemark.
12
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+ En 1973, le Groenland rejoint la Communauté économique européenne (CEE) avec le Danemark. Cependant, lors d'un référendum en 1982, une majorité de la population a voté en faveur d'un retrait du Groenland de la CEE, retrait qui sera par la suite étendu à l'Union européenne. En 1984, le Danemark a signé un traité modificatif avec la Communauté européenne pour préciser la situation du Groenland. Ce territoire a été retiré des accords sur le charbon et l'acier (CECA)[12] et des accords sur l'énergie atomique (Euratom)[13]. Des dispositions particulières ont été convenues pour protéger la pêche[14]. Le Groenland bénéficie néanmoins de la libre circulation des Européens au sens de la convention de Schengen. En 1979, le Danemark a accordé une autonomie interne au Groenland, et le 25 novembre 2008, les Groenlandais se sont prononcés par référendum consultatif sur la perspective d'une autonomie renforcée, la proposition étant approuvée par 75 % des suffrages exprimés. Le Parlement danois a ensuite voté la loi sur l'autonomie renforcée du Groenland, promulguée le 19 mai 2009[15] et entrée en application le 21 juin 2009. Le Danemark cède à son ancienne colonie 32 domaines de compétences, dont ceux de la police et de la justice. La politique monétaire, la défense et la politique étrangère restent toutefois sous contrôle danois. En août 2019, le président des États-Unis Donald Trump a offert d'acheter le Groenland, offre que la Première ministre danoise, Mette Frederiksen, a refusée.
14
+
15
+ Ce sont les anciens colons scandinaves qui ont donné au pays le nom de Groenland. Dans les sagas islandaises, il est dit que l'Islandais d'origine norvégienne Erik le Rouge fut chassé d'Islande pour meurtre. Avec sa famille élargie et ses esclaves (thrall), il partit à bord de navires pour explorer la terre glacée connue pour se situer au nord-ouest. Après avoir trouvé une zone habitable et s'y être installé, il l'a nommée Grœnland, littéralement « terre verte », soi-disant dans l'espoir que le nom serait agréable pour attirer des colons[16],[17],[18]. Le nom du pays en groenlandais est Kalaallit Nunaat (« terre des Groenlandais »).
16
+
17
+ Le Groenland est situé au nord-est de l'Amérique du Nord, entre les latitudes 59° et 83° N et les longitudes 11° et 74° W. Il est bordé au sud-est par l'océan Atlantique, à l'est par la mer du Groenland, au nord par l'océan Arctique et à l'ouest par la mer de Baffin. Il est frontalier du Canada à l'ouest, de l'autre côté de la mer de Baffin, et de l'Islande à l'est, dans l'océan Atlantique.
18
+
19
+ La superficie totale du Groenland est de 2 166 086 km2 (y compris d'autres îles côtières mineures), dont la calotte glaciaire couvre 1 755 637 km2 (soit 81 % du territoire) et a un volume d'environ 2,85 millions de kilomètres cubes[19].
20
+
21
+ Le Groenland est la plus grande île non-continentale du monde[20], le troisième plus grand pays d'Amérique du Nord[21] ainsi que le plus grand territoire dépendant dans le monde. Il possède également le plus grand parc national au monde.
22
+
23
+ L'île est recouverte à 80 % par un inlandsis de 1 710 000 km2 de superficie et d'une épaisseur atteignant près de trois kilomètres de glace au centre, correspondant à l'altitude la plus élevée. Cet inlandsis est bordé de reliefs montagneux modérés entre lesquels s'écoule la glace par des glaciers. De certains d’entre eux se détachent des icebergs qui sont entraînés au large par les courants. C'est le cas à Ilulissat où les plus gros icebergs de l'hémisphère nord sont produits. En 1912, c'est l'un d'eux que le Titanic heurta.
24
+
25
+ Sous cet inlandsis se trouve un grand canyon. Découvert en 2013 grâce à des observations satellitaires, ce canyon, qui traverse toute la partie nord-ouest de l'île, mesure au moins 750 kilomètres de long et 800 mètres de profondeur par endroits, ce qui en fait le plus grand au monde[22].
26
+
27
+ Une étude menée par le scientifique français Paul-Émile Victor en 1951 concluait que sous la calotte glaciaire, le Groenland est composé de trois grandes îles[24]. Cette hypothèse est contestée, mais si elle vérifiée, ces îles seraient séparées par d'étroits détroits atteignant la mer au fjord glacé d'Ilulissat, au Grand Canyon du Groenland et au sud de Nordostrundingen.
28
+
29
+ Les glaciers et la couche de glace présentent une certaine élasticité, mais les avancées différenciées et périodiques (rythme saisonnier marqué) de coulées de glace provoquent des cassures dont les ondes élastiques génèrent des tremblements de terre, enregistrés par des sismographes loin du pôle à travers le monde. Ces « tremblements de terre glaciaires » du Groenland sont caractérisés par une forte saisonnalité. Une étude publiée en 2006 a conclu que le nombre de ces séismes avait doublé de 2000 à 2005, tendance temporelle suggérant un lien avec une modification du cycle hydrologique et une réponse glaciaire à l'évolution des conditions climatiques[25].
30
+
31
+ Les sommets les plus hauts du pays sont situés sur la côte est. Le point culminant est le mont Gunnbjørn, haut de 3 733 mètres. Le plus connu est le mont Forel (3 360 mètres). Il porte le nom du professeur suisse François-Alphonse Forel qui, en 1912, organisa une souscription pour financer une expédition suisse au Groenland. On signalera qu'un autre mont proche porte le nom de Paul-Émile Victor, l'explorateur et ethnologue français. Deux autres Français ont contribué à la connaissance de ce pays : Jean-Baptiste Charcot et Jean Malaurie.
32
+
33
+ Depuis 1992, le Groenland aurait perdu près de 3 800 milliards de tonnes de glace. Une perte qui s’accélère plus vite que prévu par le GIEC et qui « pourrait exposer 100 millions de personnes dans le monde à des inondations annuelles d’ici la fin du siècle »[26].
34
+
35
+ D’après l’Institut technique du Danemark, la vitesse de la fonte des glaciers du Groenland a été multipliée par quatre entre 2003 et 2013[27]. Le 1er août 2019, « le Groenland vient de connaître les taux de fonte parmi les plus élevés de tous les temps » selon Ruth Rottman, car celui-ci a perdu, et va commencer à perdre régulièrement entre 11 et 12,5 milliards de tonnes de glace en un jour[28],[29], alors que ce scénario le plus pessimiste n'était attendu que pour 2050[30].
36
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37
+ La calotte s'est formée il y a 4,1 millions d'années, durant le Pliocène, par la fermeture de l'isthme de Panama. Les précipitations neigeuses qui s'accumulent au centre de l'île, se transforment progressivement en glace et assurent théoriquement la pérennité de cette calotte. Les scientifiques s'intéressent de près à l'évolution de l'épaisseur de la glace et aux apports d'eaux douces générés par la fonte (impact sur la circulation thermohaline) dans le cadre du réchauffement climatique. Ce désert de glace représentant 80 % de la surface de l'île, est très inhospitalier. On y trouve des températures extrêmes été comme hiver, des vents violents dits catabatiques et un sol fait de glace, impropre au développement d'une vie animale (à l'exception des tardigrades).
38
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39
+ En hiver, dans le nord du Groenland, le soleil disparaît presque totalement pendant plus de trois mois. La température moyenne avoisine −30 °C et il souffle un vent violent. Tandis que l'intérieur du Groenland connait un climat d'inlandsis, les températures moyennes en bord de mer varient de −15 °C dans le nord à 0 °C dans le sud. La côte sud-ouest bénéficie d'étés assez longs et assez doux. Les maximales y avoisinent les 10 °C en été, avec un record de chaleur de 28 °C. Alors que le nord connaît un climat très sec, le sud bénéficie d'un climat beaucoup plus humide. Les précipitations tombent majoritairement sous forme de neige en hiver sur la côte orientale alors que sur la côte occidentale elles tombent majoritairement en été sous forme de pluie. Narsarsuaq, dans le sud-ouest du Groenland, a un climat non polaire puisqu'en juillet on y mesure une température moyenne supérieure à 10 °C.
40
+
41
+ −66,7 °C est le record de froid absolu, mesuré à Northgrip à environ 2 900 mètres, le 8 janvier 2007[32]. −66,1 °C est le record mesuré à Northice à 2 341 mètres,78° 04′ N, 38° 29′ O, le 9 janvier 1954[33].
42
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43
+ En hiver, la bande côtière montagneuse est cernée par la banquise à l'exception du Sud-Ouest de l'île (environ jusqu’à la capitale Nuuk). En effet une branche du courant du Gulf Stream y empêche la mer de geler. La côte n'en bénéficiant pas, elle possède un climat plus hostile et un dégel de la banquise plus court. Ceci explique que seuls deux villages y existent : Ammassalik et Ittoqqortoormiit. Ce dégel, qui se déroule de la fin mars jusqu'en juillet, s'appelle la débâcle. La reformation progressive de la banquise a lieu vers le mois de novembre.
44
+
45
+ On sait qu’une partie du Groenland aujourd'hui couverte de glace a perdu ses glaces, probablement à plusieurs reprises dans les 2 à 10 millions d'années précédentes, mais dans quelle proportion et à quelle vitesse, ceci fait encore l'objet d'études. Depuis la fin du XXe siècle, les carottages profonds commencent à éclairer l’histoire paléoclimatique de cette région[34].
46
+
47
+ En 2007, Mark Meier de l'université du Colorado à Boulder (États-Unis) a évalué que la fonte partielle prévue des glaces du Groenland et de l'Antarctique ne contribuerait qu'à hauteurs respectives de 28 % et 12 % à l'élévation du niveau des mers durant le XXIe siècle. Ce serait donc dans un premier temps les petits glaciers du monde qui, fondant désormais à une vitesse accélérée, contribueraient à des apports excédentaires de 417 km3 en eau par an. Ils devraient rester les plus gros contributeurs jusqu'à la fin du siècle, avec 10 à 25 cm de surélévation du niveau marin actuel, à laquelle il faudrait rajouter l'expansion du volume d'eau des mers due à leur réchauffement (l'eau chaude est moins dense que l'eau froide).
48
+
49
+ Pendant l'été 2012, la calotte glaciaire a fondu en surface sur 97 % de sa superficie, pourcentage le plus important enregistré depuis qu'on mesure le dégel[35]. De nombreux sites d'information francophones[36],[37] indiquent faussement que 97 % de l'inlandsis a disparu.
50
+
51
+ En 2013, après 20 ans de fonte croissante des glaces, un net ralentissement de cette fonte est constaté en été (mais qui ne durera pas). Cette année là des chercheurs montrent que la glace du Groenland a très bien résisté à un long épisode chaud entre −130000 et −115000 (à la fin de l’Eémien)[38].
52
+
53
+ Fin 2016, Joerg Schaefer (paléoclimatologue à l’Observatoire de la Terre de Lamont-Doherty à New York et co-auteur d’une étude publiée le 7 décembre 2016 dans la revue Nature[39][source insuffisante]) a classé le Groenland « sur la carte des glaces en voie de disparition », ce qui n’est pas anodin car si toute la glace de cette région devait entièrement fondre (ce qui pourrait se produire dans 2 500 ans environ au vu des taux atmosphériques de gaz à effet de serre[40]), le niveau marin monterait de 7 mètres (et bien plus si l’Antarctique fondait aussi)[34].
54
+
55
+ Cet article montre qu’il y a environ 2,6 millions d’années, à l’emplacement du forage GISP2, la glace avait disparu à l’occasion d’un épisode chaud dont les traces sont conservées par le socle rocheux. Cependant, dans un autre article du même numéro de la revue, Paul Bierman (géomorphologue de l'université du Vermont à Burlington) et ses collègues montrent que plus à l’est, le Groenland est resté couvert de glace depuis 7,5 millions d'années[34]. Dans ces deux cas, les isotopes radioactifs du béryllium et de l'aluminium ont permis d’estimer la durée d’exposition directe du socle rocheux à l'atmosphère et aux rayons cosmiques (ces derniers génèrent des radionucléides comme le béryllium 10 et l'aluminium 26, sauf là où la glace est épaisse). Ainsi, la roche remontée en 1993 du forage GISP2 (centre du Groenland) contient des isotopes montrant qu'elle a déjà été libre de glace, semble-t-il durant une période de 280 000 ans, il y a plus de 1,1 million d'années. Mais la datation des séquelles érosives des glaciers, montre qu’ils ont toujours été actifs sur une majeure partie de l’île durant les derniers 7,5 millions d'années (au moins à l’est du Groenland)[34].
56
+
57
+ Des simulations laissent penser que si l’étendue de la glace diminuait d'environ 5 à 10 % de son étendue actuelle, la zone du forage GISP2 serait effectivement nue alors que l'Est du Groenland serait encore englacé[34].
58
+
59
+ La végétation du Groenland est constituée en très grande majorité de toundra, une végétation basse et pauvre composée de mousses et herbes poussant dans les zones polaires qui occupent une grande partie du Groenland hors inlandsis. Le retrait de l'inlandsis a mis au jour de très nombreuses cuvettes lacustres se colonisant progressivement par une végétation de type tourbière, à l'exception des cas où l'évaporation l'emportant, la concentration en sels permet l'implantation d'une flore halophile en périphérie. La grande végétation ne peut en général pas y pousser car le sol est trop gelé en profondeur. Il ne pousse que quelques arbustes, tels les bouleaux rampants, qui sont une adaptation de la végétation aux conditions très rudes du milieu, en particulier des vents desséchants. Il n'existe que deux petites zones à l'abri des vents qui sont pourvues d'arbres, toutes situées dans le Sud de l'île. La première, la vallée de Qinngua, est la seule forêt naturelle groenlandaise et abrite principalement des espèces de bouleau pubescent (Betula pubescens) et de saule à feuilles grises (Salix glauca) poussant jusqu'à une hauteur de sept à huit mètres[41]. La seconde est l’Arboretum Groenlandicum, un arboretum à Narsarsuaq abritant sur quinze hectares des arbres de taïga arctique tels que le mélèze de Sibérie, le pin tordu, l'épinette blanche et l'épinette de Sitka[42],[43].
60
+
61
+ Au-delà de 66° de latitude nord (figurant le cercle arctique), la végétation de la côte ouest se réduit progressivement et fortement jusqu'à devenir une pelouse rase et clairsemée (par exemple à Thulé/Qaanaaq) et le sol est soit recouvert par les glaciers, soit constitué de roche nue. Seuls quelques animaux vivent dans de tels milieux, comme l'ours blanc (au nord et à l'est surtout), le phoque du Groenland, le bœuf musqué, le renard polaire, le lièvre arctique et le renne. C'est une des zones du monde les plus exposées au réchauffement climatique et les effets de ces changements climatiques sur la biosphère semblent y être plus rapides qu'ailleurs. Au sud de 66° de latitude nord se trouve la « zone verte » où poussent des arbres et dont le sol peut être cultivé sous certaines conditions, qui est en permanence dépourvue de glace : cette zone, tout au sud, couvre environ 5 000 km2 et son climat ressemble à celui de l'Islande et du nord de la Suède ou de la Norvège : on peut y trouver des ours bruns, des sangliers, des lapins, des oies sauvages ou des canards et différentes variétés de lézards.[réf. nécessaire]
62
+
63
+ Malgré l'éloignement des grands centres urbains et industriels, le Groenland reçoit paradoxalement des polluants aéroportés de tout l'hémisphère nord, et via l'alimentation (produits de la mer en particulier) les Groenlandais sont exposés à certains contaminants, plus que la moyenne des humains et souvent excessivement par rapport aux recommandations de l'OMS ou de la Commission européenne. C'est le cas pour les polluants organochlorés (dioxines, furanes, PCB…) et pour des métaux toxiques tels que le plomb, le cadmium, le mercure et le sélénium par exemple[44].
64
+
65
+ Le Groenland est marqué par des déséquilibres spatiaux multiples. D'une part, la population vit presque exclusivement sur la côte. D'autre part, il possède l'originalité d'avoir une capitale qui regroupe près d'un tiers de la population totale du pays ainsi que la quasi-totalité des étudiants et des sièges de grandes entreprises.
66
+
67
+ Après les années 1960, la population des villes a augmenté rapidement, absorbant la croissance nette de la population ainsi que les migrations depuis les zones rurales. Cette tendance se poursuit depuis 40 ans. Le tableau ci-dessous liste les principales villes du pays en 2012 classées en fonction de leur population.
68
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69
+ Aucun réseau routier n'existe entre les différents villages, les glaciers et la ligne côtière fortement découpée par les fjords empêchant de construire des routes entre les localités. Seuls des ferrys, et plus rarement des avions, relient les villages entre eux en été. En hiver, des hélicoptères permettent d'assurer certains ravitaillements de villages pour la plupart isolés par la banquise.
70
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71
+ Il existe néanmoins quelques rares itinéraires à travers la toundra, comme les deux cents kilomètres qui séparent Kangerlussuaq et Sisimiut, balisés par les Inuits grâce à des cairns (ou inuksuit). Ceux-ci étaient et sont encore parcourus en été par des marcheurs et parfois même des coureurs, et de plus en plus empruntés par les touristes en quête de treks (grandes randonnées) originaux.
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73
+ L'histoire du Groenland est celle de la survie et de l'adaptation des hommes dans les conditions climatiques extrêmes de l'Arctique. La couverture de glace recouvrant environ 95 % du territoire, l'activité humaine est cantonnée aux seules régions côtières. Le Groenland était inconnu des Européens jusqu’au milieu du Xe siècle[45], époque à laquelle il a été aperçu par un certain Gunnbjörn, puis colonisé par Erik le Rouge en 984 ou en 985 (« quinze hivers avant que le christianisme fût légalement adopté en Islande », dit la Saga des Groenlandais[46]) ; il avait été cependant habité auparavant pendant près de quatre millénaires par des peuples de l'Arctique (cultures du Dorset et de Saqqaq notamment). Lors de l'arrivée des Vikings qui y subsistèrent pendant plus de quatre siècles, il pourrait avoir été inhabité, les premiers arrivants ayant disparu lors de la période froide précédente et les peuples inuits vivant actuellement au Groenland ne s’y étant établis qu'au début du XIIIe siècle[réf. nécessaire] (les données génétiques disponibles sont en accord avec l'opinion selon laquelle les Esquimaux actuellement présents au Groenland descendent essentiellement des « Neo-Esquimaux » d'Alaska[47]). Jean Malaurie, considéré comme expert du Groenland, estime quant à lui, que les Vikings y ont rencontré les Inuits[48].
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+ Ivar Baardson, émissaire épiscopal, signale l'abandon du Vesterbygden dès l'an 1350[49].
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+ En 1491-1492, l’île est visitée par le navigateur portugais João Fernandes Lavrador.
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+ Alors que les établissements vikings de la côte sud-ouest disparaissaient finalement au cours du XVe siècle, probablement vers 1450[50], au moins en partie du fait du refroidissement de plusieurs siècles dit « petit Âge glaciaire »[51], les Inuits y ont, quant à eux, survécu jusqu'à nos jours. Ils ont développé une société capable de vivre sous un climat très rude, demeurant pendant plusieurs siècles le seul peuple à habiter l'île. Au XVIIIe siècle, le royaume du Danemark et Norvège fait cependant valoir ses droits sur le territoire, alors que l'on était sans nouvelle des Vikings partis coloniser l’île depuis plusieurs siècles. Craignant qu'ils ne soient retombés dans le paganisme, les autorités danoises organisent une expédition missionnaire en 1721. Ne trouvant aucun descendant des Vikings groenlandais, les membres de l'expédition se consacrèrent à la conversion des Inuits et à l'établissement de colonies commerciales le long de la côte. L’île repassa donc sous domination scandinave et conserva son statut de colonie jusqu'en 1953.
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+ Entre 1793 et 1810, le Groenland manque à plusieurs reprises de passer dans le domaine colonial britannique, mais est sauvé par son isolement. De plus, l'état-major britannique considère qu'une île isolée et recouverte de glace, n'était nullement d'un intérêt stratégique. Aussi, une invasion aurait un coût exorbitant, d'autant plus que rien n'était prévu pour ravitailler les soldats. Les Britanniques, désintéressés, maintiennent alors le Danemark comme puissance coloniale.
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+ Durant la Seconde Guerre mondiale, le Groenland se détache socialement et économiquement du Danemark, alors occupé par les Allemands. En 1940, l'Islande danoise est occupée par les Britanniques et leur flotte de guerre surveille les côtes du Groenland. L'année suivante les Américains aident les Britanniques et des liens se nouent avec le Canada et les États-Unis. Ceux-ci, qui considèrent que l'île appartient géographiquement à l'espace « des Amériques » défini par la doctrine Monroe, avaient déjà fait en 1867 une offre de rachat du Groenland et de l'Islande[52]. En 1946, le président Harry S. Truman renouvelle l'offre et propose 100 millions de dollars pour l'achat de l'île. Le Danemark, qui après la guerre avait repris le contrôle du territoire, refuse cette offre.
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+ En 1953, le Groenland passe du statut de colonie à celui de comté d'outre-mer, avant d'acquérir son autonomie interne par rapport au Danemark en 1979. En 1982, les habitants décident de demander leur retrait de la CEE, à laquelle le Danemark avait adhéré en 1973. À cette fin, ils organisent un référendum, qui est approuvé à 53 %. Le retrait est effectué le 1er février 1985.
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+ Le début du xxie siècle voit une montée de l'indépendantisme groenlandais[53],[54]. Par ailleurs, la Russie entreprend une remilitarisation en Arctique tandis que la Chine développe ses investissements au Groenland, commence à y exploiter des terres rares[55],[56] et propose d'y construire des aéroports[57]. La richesse du sous-sol en matières premières, pétrole, gaz et minerais rares, peu exploités du fait des orientations écologiques du gouvernement danois, attire les investisseurs. Dans ce contexte, le président américain Donald Trump réitère l'offre des États-Unis d'acheter l'île[58],[59]. La Première ministre danoise répond que ce territoire n'est pas à vendre et que cette idée est « absurde[60] », mot qui suscite l'irritation du président américain[61],[62],[63]. Le 23 août, le département d'État des États-Unis manifeste son intention d'ouvrir un consulat à Nuuk en 2020[64].
88
+
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+ Le royaume du Danemark est une monarchie constitutionnelle, dont la reine Margrethe II est l'actuel chef d'État. Le monarque conserve officiellement le pouvoir exécutif et préside le Conseil d'État (en) (conseil privé)[65],[66]. Cependant, à la suite de l'introduction d'un système de gouvernement parlementaire, les devoirs du monarque sont devenus strictement représentatifs et cérémonieux[67], comme la nomination formelle et la révocation du Premier ministre et d'autres ministres dans le gouvernement exécutif. Le monarque n'a pas à répondre de ses actes et sa personne est sacrosainte[68].
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+ Le 25 novembre 2008, le référendum consultatif portant sur l'autonomie de l'île a très majoritairement approuvé un plan d'autonomie vis-à-vis du Danemark. Selon les résultats officiels définitifs, 75,5 % des suffrages exprimés se sont prononcés en faveur d'un régime d'autonomie élargie. Le nouveau statut, soutenu par Copenhague, prévoit entre autres d'accorder au Groenland le pouvoir sur sa police, ses tribunaux et ses garde-côtes, de faire du groenlandais, qui est une langue inuite, la langue officielle. Il accorde également aux Groenlandais le droit de contrôle sur leurs ressources (pétrole, gaz, or, diamant, uranium, zinc, plomb). Le texte soumis à la population proposait, au total, des transferts de compétence dans trente domaines. Il est entré en vigueur le 21 juin 2009, jour de la fête nationale du Groenland. Néanmoins, seules les dispositions relevant des compétences transférées par le statut d'autonomie de 1978 s'appliquent. En particulier, la politique étrangère, la défense nationale et la politique monétaire constituent un domaine réservé du pouvoir central danois[69]. Les Groenlandais peuvent ainsi participer à des négociations internationales sur les sujets qui les concernent exclusivement, sauf sur les questions de défense et de sécurité. Cet accord ne limite pas les pouvoirs constitutionnels du Danemark et il est réaffirmé que les affaires internationales, la défense et la politique de sécurité sont affaires du royaume de Danemark. Néanmoins, le gouvernement du Groenland peut envoyer des représentants au sein des missions diplomatiques danoises à l'étranger pour faire valoir les intérêts groenlandais. Enfin, tout projet de loi concernant le Groenland doit faire l'objet d'observations de la part du Parlement groenlandais avant que le Folketing (le Parlement danois) adopte (ou refuse) le texte. Ce procédé concerne aussi les projets d'ordonnance administrative, auquel cas c'est le gouvernement groenlandais qui se charge de l'observation.
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+ En cas de doute dans la dévolution des pouvoirs, une cour constituée de deux représentants du gouvernement danois, deux représentants du gouvernement groenlandais et trois membres de la Cour suprême danoise nommés par le président de celui-ci doivent trancher. Si aucun accord n'est trouvé, les membres de la Cour suprême ont le dernier mot[70].
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+ À la suite d'une réforme territoriale entrée en vigueur le 1er janvier 2009, le Groenland est divisé en seulement quatre municipalités[71] : Kujalleq, Qaasuitsup, Qeqqata et Sermersooq. En 2018, la municipalité de Qaasuitsup étant divisée entre deux : Avannaata et Qeqertalik, portant leur nombre à cinq. À ces cinq municipalités s'ajoutent les zones non incorporées du parc national du Nord-Est du Groenland et de la base aérienne de Thulé, enclave de la municipalité de Avannaata.
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+ Des élections municipales sont organisées tous les quatre ans au système proportionnel pour élire les membres des conseils municipaux[71]. Les maires sont ensuite élus, de manière indirecte, par les conseils[71]. Les municipalités étant extrêmement étendues, les conseils municipaux peuvent décider d’établir des conseils villageois dans certaines parties de leur territoire[72]. Comptant peu de membres — généralement entre trois et cinq — ils sont élus pour une période de quatre ans au suffrage universel[72].
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+ Margrethe II, reine du Royaume de Danemark.
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+ Kim Kielsen, Premier ministre depuis 2014.
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+ Le 28 novembre 2014 ont eu lieu des élections législatives, moins de deux ans après les précédentes. Ce scrutin anticipé est une conséquence de la suspension de la Première ministre Aleqa Hammond, qui a quitté le pouvoir en raison d'un scandale financier[73]. Le parti du gouvernement sortant, Siumut, remporte la majorité des suffrages avec 34,3 % des voix mais perd trois députés, ce qui le place à égalité avec le principal parti d'opposition, Inuit Ataqatigiit, qui remporte 33,2 % des voix[74]. Siumut ayant cependant remporté un pourcentage légèrement supérieur des suffrages, son chef Kim Kielsen est autorisé à former un gouvernement de coalition avec Les Démocrates et Atassut[75].
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+ Lars Emil Johansen est président du Parlement depuis 2013[76].
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+ Une importante base militaire américaine intégrée à l'OTAN se situe à Thulé. Créée en 1941, elle est intégrée à l'OTAN en 1951. En 1961, l'effectif atteint 10 000 personnes. C'est à cette époque qu'est construit un radar du Ballistic Missile Early Warning System (BMEWS), un élément stratégique de la défense antimissiles des États-Unis (12th Space Warning Squadron, 22d Space Operations Squadron).
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+ La base de Thulé a été très active pendant la guerre froide. Un vol de bombardier armé d'armes nucléaires, non déclaré au Danemark, s'est écrasé au Groenland en janvier 1968 (accident de Thulé). Il dissémine quatre bombes, dont l'une semble n'avoir jamais été retrouvée[77]. En 2004, le gouvernement danois a signé un accord avec les États-Unis autorisant le renforcement de la base pour la modernisation du système antimissiles. Il existe aux États-Unis une conscience aiguë de l'importance du Groenland. Le journaliste John J. Miller déclare : « C’est une honte qu’un pays aussi insignifiant que le Danemark puisse tenir une telle place à propos d’un aspect aussi essentiel pour la sécurité des États-Unis[78]. »
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+ De 1958 à 1966, les États-Unis ont tenté de déployer au Groenland, à 200 km de la base de Thulé, un projet nommé Iceworm[79] qui consistait à créer un réseau de centaines de kilomètres de tunnels sous-glaciers pour y déployer des dizaines de missiles nucléaires mobiles. L’implantation a commencé à Camp Century avec une logistique alimentée en énergie par un réacteur nucléaire mobile. Le projet a été abandonné à cause des problèmes de stabilité des tunnels. L’ensemble avait été présenté à l’époque, notamment par le gouvernement danois, comme un projet scientifique de recherches polaires[80].
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+ En tant que territoire autonome, le Groenland est membre du Conseil nordique. Cependant le Danemark le représente auprès du Conseil de l'Arctique. À l'occasion du référendum consultatif du 23 février 1982, le Groenland a souhaité modifier ses relations avec l’Union européenne. Il s'agissait de ne pas être soumis à certaines contraintes de la CEE, en particulier pour protéger son industrie de pêche. Ce souhait a donné lieu à une demande du Danemark présentée à la Communauté européenne. À la suite de l'acceptation de celle-ci en 1984, un traité modifiant les traités instituant les communautés européennes en ce qui concerne le Groenland a été signé. Le Groenland a été retiré des accords sur le charbon et l'acier, ainsi que des accords sur l'énergie atomique. Il a été placé sur la liste des territoires d'outre-mer associés à la Communauté européenne (devenue Union européenne). En 2006, le Conseil européen se prononce sur les relations entre l'Union européenne, d'une part, et le Groenland et le royaume de Danemark, d'autre part. Il a notamment été déclaré : « La Communauté européenne a un intérêt durable, sur un plan géostratégique, à tisser des relations privilégiées avec son voisin groenlandais, qui est partie intégrante de l’un de ses États membres, et à participer au bien-être et au développement économique de ce territoire[81]. »
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+ D'après Naatsorsueqqissaartarfik, l'institut groenlandais de statistiques, 56 081 personnes vivent au Groenland au 1er janvier 2020[2].
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+ Le Groenland possède l'un des taux de suicide les plus élevés du monde[82].
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+ Les Inuits nomades étaient traditionnellement chamanistes, avec une mythologie bien développée. Ils s'inquiétaient principalement d'apaiser le courroux de la déesse de la mer sans doigts qui contrôlait le succès de la chasse aux phoques et à la baleine.
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+ Les premiers colons scandinaves étaient païens, mais le fils d'Erik le Rouge, Leif, a été converti au christianisme catholique par le roi Olaf Trygvesson lors d'un voyage en Norvège en 999 et le monarque a envoyé des missionnaires au Groenland. L'arrivée de ceux-ci a eu pour conséquence l'établissement de seize paroisses, de monastères et d'un évêché à Gardhar.
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+ La redécouverte de cette colonie et la diffusion de la Réforme protestante figurent parmi les principales raisons de la recolonisation danoise au XVIIIe siècle. Sous le patronage de la Mission Collège royal à Copenhague, des luthériens norvégiens et danois ainsi que des missionnaires moraves allemands ont cherché les établissements scandinaves manquants. En l'absence de survivants des colonies scandinaves, les religieux ont commencé à prêcher aux Inuits. Hans et Poul Egede, ainsi que Matthias Stach, sont les principales figures de la christianisation du Groenland. Le Nouveau Testament a été traduit de manière fragmentaire dès l'époque de la première colonie sur l'île Kangeq, mais la première traduction de la Bible ne fut achevée qu'en 1900. Une traduction améliorée en utilisant l'orthographe moderne a été achevée en 2000.
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+ Aujourd'hui, la principale religion est le protestantisme et la plupart des croyants appartiennent à l'Églises évangéliques luthériennes du Danemark. Bien qu'il n'y ait pas de données officielles du recensement sur la religion au Groenland, l'évêque luthérien du Groenland Sofie Petersen estime que 85 % de la population groenlandaise sont membres de sa congrégation[84].
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+ Le groenlandais et le danois ont tous les deux été utilisés dans les affaires publiques depuis la mise en place de l'autonomie interne en 1979 ; la majorité de la population est bilingue. Le groenlandais est devenu la seule langue officielle en juin 2009[1]. L'orthographe du groenlandais a été établie en 1851[85] et révisée en 1973, et le pays a un taux d'alphabétisation de 100 %[86].
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+ Dans la pratique, le danois est encore largement utilisé dans l'administration et dans l'enseignement supérieur et reste également la première ou la seule langue pour certains immigrants danois à Nuuk et dans d'autres villes. Il y a un débat constant sur le rôle du groenlandais et du danois dans la société future. Environ 12 % de la population a le danois comme langue maternelle, en particulier les immigrants danois au Groenland, dont beaucoup occupent des postes tels qu'administrateurs, professionnels, universitaires ou ouvriers qualifiés. Alors que le groenlandais est dominant dans tous les villages, une partie de la population inuite ou d'ascendance mixte, en particulier dans les villes, parle le danois. La plupart de la population inuite a le danois comme langue seconde. Dans les grandes villes, en particulier à Nuuk, et dans les classes sociales plus élevées, les danophones constituent encore un grand groupe. Tandis qu'une stratégie vise à promouvoir le groenlandais dans la vie publique et dans l'éducation, en développant son vocabulaire et sa pertinence pour tous les contextes complexes, cette approche est étiquetée de « groenlandisation » par ses opposants qui ne souhaitent pas que le groenlandais devienne l'unique langue nationale.
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+ L'anglais est une langue importante pour le Groenland, enseignée dans les écoles dès la première année scolaire[87].
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+ Le système d'éducation est calqué sur le système danois. L'école publique du Groenland est, comme au Danemark, sous la juridiction des municipalités : ce sont donc des écoles municipales. L'assemblée législative précise les normes autorisées pour les contenus dans les écoles, mais les administrations municipales décident des modalités du fonctionnement des écoles placées sous leur responsabilité. L'éducation est gratuite et obligatoire pour les enfants âgés de sept à seize ans. L'effort financier consacré à l'éducation est aujourd'hui très important (11,3 % du PIB). L'article 1 de l'Ordonnance du gouvernement relative aux écoles publiques (modifiée au 6 juin 1997) impose le groenlandais comme langue d'enseignement. L'éducation est régie par le règlement no 10, du 25 octobre 1990, concernant l'enseignement primaire et secondaire du premier cycle. Ce règlement a été modifié par le règlement no 8 du 13 mai 1993 et le règlement no 1 du 1er mars 1994. En vertu du règlement no 10 du 25 octobre 1990, l'intégration linguistique dans les écoles primaires et secondaires du premier cycle est devenue obligatoire pour tous les élèves. L'objectif est de placer les élèves de langue groenlandaise et ceux de langue danoise dans les mêmes classes, alors que, auparavant, ils étaient répartis dans des classes séparées en fonction de leur langue maternelle. En même temps, le gouvernement garantit aux danophones de pouvoir apprendre le groenlandais. Le gouvernement groenlandais désire ainsi donner la même formation linguistique, culturelle et sociale à tous les élèves, tant ceux d'origine groenlandaise que danoise. Une étude, qui a été réalisée au cours d'une période d'essai de trois ans, est arrivée à la conclusion que cette politique avait obtenu des résultats positifs. C'est cette politique de bilinguisme qui est en vigueur depuis 1994.
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+ Une centaine d'établissements scolaires ont été créés. Le groenlandais et le danois y sont enseignés. Normalement, le groenlandais est enseigné de la maternelle à la fin du secondaire, mais le danois est obligatoire dès le premier cycle du primaire comme langue seconde. Comme au Danemark avec le danois, le système scolaire prévoit des cours de « Groenlandais 1 » et des cours de « Groenlandais 2 ». Des tests linguistiques autorisent les élèves à passer d'un niveau à l'autre. Selon l'évaluation des enseignants à l'égard de leurs élèves, un troisième niveau de cours a été ajouté : le « Groenlandais 3 ». Au Groenland, l'enseignement secondaire correspond généralement à une formation professionnelle et un enseignement technique. Le système est régi par le règlement no 16 du 28 octobre 1993 relatif à la formation professionnelle et l'enseignement technique, les bourses d'études et l'orientation professionnelle. Le danois reste la principale langue d'enseignement. La capitale, Nuuk, abrite un collège (bilingue) de formation des maitres et une université (bilingue). À la fin de leurs études, tous les étudiants doivent passer avec succès un test en langue groenlandaise.
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+ Un enseignement supérieur est offert au Groenland : « formation universitaire » (règlement no 3 du 9 mai 1989) ; formation des journalistes, la formation des enseignants de l'école primaire et secondaire du premier cycle, la formation des travailleurs sociaux, la formation des éducateurs sociaux (règlement no 1 du 16 mai 1989) ; et formation d'aides-soignants et d'infirmiers (règlement no 9 du 13 mai 1990). Les élèves groenlandais peuvent poursuivre leur scolarité au Danemark, s'ils le désirent et en ont les moyens financiers. Pour être admis dans les établissements d'enseignement danois, les candidats groenlandais sont placés sur un pied d'égalité avec les candidats danois. Des bourses d'études sont accordées aux élèves groenlandais admis dans les établissements d'enseignement du Danemark. Pour avoir droit à ces bourses, le candidat ou la candidate doit avoir la citoyenneté danoise et avoir une résidence permanente au Groenland depuis au moins cinq ans. La durée totale des séjours effectués hors du Groenland ne peut pas être supérieure à trois années.
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+ Kalaallit Nunaata Radioa (KNR) est l'entreprise de radiotélévision publique du Groenland. Elle est membre-associée de l'Eurovision et membre-associée du réseau Nordvision. Près d'une centaine de personnes sont directement employées par cette entreprise qui compte parmi les plus importantes du territoire[88]. La ville de Nuuk dispose également d'une chaîne de télévision locale, Nanoq Media, créée le 1er août 2002. Il s'agit de la plus grande station de télévision locale au Groenland, pouvant toucher plus de 4 000 ménages en tant que membres réceptionnaires, ce qui correspond à environ 75 % de tous les ménages dans la capitale[89].
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+ Aujourd'hui seuls deux journaux sont publiés au Groenland, tous deux sont distribués nationalement. L'hebdomadaire groenlandophone Sermitsiaq est publié tous les vendredis, tandis que la version en ligne est mise à jour plusieurs fois dans la journée. Il était distribué uniquement à Nuuk jusque vers les années 1980. Son nom vient de la montagne Sermitsiaq, située à environ 15 kilomètres au nord-est de Nuuk. Le bihebdomadaire Atuagagdliutit/Grønlandsposten (AG) est l'autre journal du Groenland, publié tous les mardis et tous les jeudis en groenlandais sous le nom de Atuagagdliutit et en danois sous le nom du Grønlandsposten. Les articles sont tous publiés dans les deux langues.
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+ Le sport est une partie importante de la culture groenlandaise, la population étant généralement assez active[90]. Les principaux sports traditionnels au Groenland sont les sports de l'Arctique, une forme de lutte probablement originaire de l'époque médiévale.
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+ Les sports les plus populaires sont le football, l'athlétisme, le handball et le ski. Le handball est souvent désigné comme le sport national[91], et l'équipe du Groenland masculine de handball a été classée parmi les 20 premières dans le monde en 2001. Les Groenlandaises excellent au football par rapport aux autres danoises.
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+ Le Groenland présente d'excellentes conditions pour le ski, la pêche, le snowboard, l'escalade glaciaire et l'escalade, mais l'alpinisme et la randonnée sont préférés par le public en général. Bien que l'environnement du pays soit généralement mal adapté pour le golf, il existe néanmoins des terrains de golf sur l'île. Le Groenland accueille le plus grand multisports d'une biennale internationale du monde et événement culturel pour les jeunes de l'Arctique pour la deuxième fois en 2016[92].
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+ Le football est le sport national du Groenland. L'organe directeur, la Fédération du Groenland de football (Kalaallit Nunaanni Arsaattartut Kattuffiat), n'est pas encore membre de la FIFA en raison de désaccords en cours avec Sepp Blatter. Cependant, il est le 17e membre de la NF-Board.
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+ La plus ancienne association sportive au Groenland est la Fédération de ski du Groenland, fondée en 1969. Ce qui est arrivé quand le Président de la commutation GIF Daniel a obtenu réformé connecté et pris l'initiative de fédérations trouvés.[Quoi ?] La fédération de ski du Groenland est plus tard divisée en ski alpin et le ski de comité de sélection. La fédération n'est pas membre de la Fédération internationale de ski (FIS), mais les skieurs groenlandais ont participé aux Jeux olympiques et aux championnats du monde sous le drapeau danois en 1968, 1994, 1998 et en 2014[93].
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+ En janvier 2007, le Groenland a pris part au championnat du monde masculin de handball en Allemagne, terminant 22e sur un total de 24 équipes nationales.
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+ Le Groenland participe à la biennale des Jeux des îles, ainsi qu'à la biennale des Jeux d'hiver de l'Arctique. En 2002, Nuuk a accueilli les Jeux d'hiver de l'Arctique en liaison avec Iqaluit, au Nunavut[94]. De plus en 2002 et auparavant en 1994, ils ont remporté le trophée Hodgson (en) pour l'esprit sportif[95].
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+ La pêche représente 95 % des exportations. Il existe un accord de partenariat en matière de pêche entre la Communauté européenne, d’une part, et le gouvernement du Danemark et le gouvernement local du Groenland. Le Groenland présente un fort potentiel minier et pétrolier. Ses eaux côtières recèleraient des réserves de pétrole équivalentes à la moitié de celles de la mer du Nord. Le réchauffement climatique va faciliter l'accès à ces ressources. L'US Geological Survey estime les réserves pétrolières à la moitié de celle de l'Arabie saoudite[96]. Cela représenterait environ 10 % des réserves mondiales connues. Les réserves de gaz sont importantes, mais elles n'ont pas été évaluées précisément. Le groupe américain Alcoa envisage l'implantation d'une grande usine d'aluminium sur la côte ouest (Maniitsoq)[97]. Elle pourrait occuper 5 000 personnes à la construction[98], et créer environ 700 emplois. L'investissement prévu est de l'ordre de trois milliards d'euros[99]. La date prévue de mise en service était 2014. Ce projet suscite d'ores et déjà un conflit avec le Danemark. Le gouvernement groenlandais souhaite que les droits d'émission de gaz à effet de serre soient ceux d'un pays en voie de développement. Actuellement, ce sont les règles danoises qui s'appliquent. Elles impliquent une pénalisation de la production de gaz à effet de serre[100].
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159
+ À la pointe sud de l'île, dans le sous-sol du plateau surplombant la ville de Narsaq, la compagnie australienne Greenland Minerals and Energy Ltd a découvert ce qui pourrait être le plus grand gisement mondial de métaux rares (Kvanefjeld). L'exploitation des richesses du sous-sol est une perspective à double tranchant : elle ouvre la possibilité de s'affranchir de la tutelle danoise, mais, ce faisant, menace l'environnement et les traditions[101].
160
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+ La lecture des œuvres de Jørn Riel, un Danois qui a vécu lui-même au Groenland pendant de nombreuses années, offre une excellente représentation des modes de vie des Groenlandais et des Inuits. Une grande partie de la population, surtout urbaine, parle ou comprend l'anglais, qui est la seule langue étrangère enseignée et parlée, avec le danois, qui était langue officielle[1]. En première ou seconde langue, vu le statut international de l'anglais, au niveau du tourisme, de la proximité avec le Canada ou les États-Unis, les échanges avec les autres Inuits qui vivent au Canada, le nombre de locuteurs anglophones dépasse sans doute les locuteurs danophones. L'anglais est enseigné dès l'école primaire.
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+ La littérature groenlandaise écrite commence dès la fin du XIXe siècle, alors que le taux d'alphabétisation atteint presque 100 %. Au début du XXe siècle, les premiers romans (Le rêve groenlandais de Mathias Storch (da) et Trois cents ans après d'Augo Lynge (en)) sont des utopies sociales dont l'action se situe dans le futur. Aujourd'hui, le poète Aqqaluk Lynge (en) (Des veines du cœur au sommet de la pensée) et les romanciers Kelly Berthelsen (sv) (Je ferme les yeux pour couvrir l'obscurité) et Niviaq Korneliussen (HOMO sapienne) témoignent plutôt de la révolte politique et du désarroi des Groenlandais face aux difficultés sociales et à l'incertitude de leur identité. La plupart des œuvres groenlandaises sont traduites en danois, mais peu le sont dans d'autres langues. Depuis quelques années, certains auteurs ont été publiés en français, tels Aqqaluk Lynge, Augo Lynge, Mathias Storch et Kelly Berthelsen.
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+ Thulé est la ville la plus anglophone du Groenland, car une base militaire américaine est située juste à côté de la ville. Généralement, les personnalités politiques et les élites maitrisent parfaitement l'anglais.
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167
+ Le Groenland a pour codes :
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+ Kalaallit Nunaat (kl)Grønland (dk)
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+ Le Groenland[b] (en groenlandais : Kalaallit Nunaat, en danois : Grønland) est un pays constitutif du royaume du Danemark et un territoire d'outre-mer associé à l'Union européenne[3], situé entre les océans Arctique et Atlantique, à l'est de l'archipel Arctique, au nord-est de l'Amérique du Nord. Bien qu'appartenant physiographiquement au continent nord-américain, le Groenland a été politiquement et culturellement associé à l'Europe — en particulier à la Norvège et au Danemark, les puissances coloniales, ainsi qu'à l'île voisine d'Islande — pendant plus d'un millénaire[4]. Le Groenland est la deuxième plus grande île du monde. Plus des trois quarts de son territoire sont couverts par la seule calotte glaciaire contemporaine en dehors de l'Antarctique. Avec une population de 56 081 habitants au 1er janvier 2020[2], il est le pays le moins densément peuplé[Quoi ?] au monde[5].
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+ Le Groenland a été habité pendant au moins les 4 500 dernières années par des peuples de l'Arctique dont les ancêtres ont migré depuis ce qui est aujourd'hui le Canada[6],[7].
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+ Les Vikings se sont installés dans la partie sud (alors inhabitée) du Groenland, à partir du Xe siècle, y fondant des colonies médiévales qui n'auraient pas dépassé 2 000 habitants (et non 3 000 comme évoqué par Bandi en 1952[8]) (Thomas McGovern, spécialiste américain des Vikings, parle de 6 000[9]), puis ils ont disparu aux environs de l'an 1500 apr. J.-C.[10],[11], les colonies nordiques ont disparu à la fin du XVe siècle et les peuples inuits actuels sont arrivés au XIIIe siècle. Au début du XVIIIe siècle, la Scandinavie et le Groenland ont repris contact l'un avec l'autre, et le royaume de Danemark et de Norvège a établi sa souveraineté sur l'île.
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+ Le Danemark-Norvège a revendiqué le Groenland pendant des siècles. Le Groenland a été colonisé il y a plus de mille ans par les Norvégiens, qui avaient déjà colonisé l'Islande pour échapper aux persécutions du roi de Norvège et de son gouvernement central. C'est depuis le Groenland et l'Islande que les Norvégiens auraient pris la mer pour découvrir l'Amérique — près de 500 ans avant Christophe Colomb — et tenté de coloniser la terre. Bien que sous l'influence continue de la Norvège et des Norvégiens, le Groenland n'était pas formellement sous la couronne norvégienne avant 1262. Le royaume de Norvège s'est étendu et devient une puissance militaire jusqu'au milieu du XIVe siècle. Mais la Norvège fut considérablement frappée par la peste noire, avec un nombre de morts supérieur à celui du Danemark, l'obligeant à accepter une union avec ce dernier dans laquelle le gouvernement central, l'université et d'autres institutions fondamentales étaient situés à Copenhague. Ainsi, les ressources des deux royaumes ont fusionné, la Norvège devenant ainsi la partie la plus faible et perdant également sa souveraineté sur le Groenland en 1814 lors de la dissolution de l'union. Le Groenland devint alors une colonie danoise, puis une partie de la Communauté du royaume du Danemark en 1953 en vertu de la Constitution du Danemark.
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+ En 1973, le Groenland rejoint la Communauté économique européenne (CEE) avec le Danemark. Cependant, lors d'un référendum en 1982, une majorité de la population a voté en faveur d'un retrait du Groenland de la CEE, retrait qui sera par la suite étendu à l'Union européenne. En 1984, le Danemark a signé un traité modificatif avec la Communauté européenne pour préciser la situation du Groenland. Ce territoire a été retiré des accords sur le charbon et l'acier (CECA)[12] et des accords sur l'énergie atomique (Euratom)[13]. Des dispositions particulières ont été convenues pour protéger la pêche[14]. Le Groenland bénéficie néanmoins de la libre circulation des Européens au sens de la convention de Schengen. En 1979, le Danemark a accordé une autonomie interne au Groenland, et le 25 novembre 2008, les Groenlandais se sont prononcés par référendum consultatif sur la perspective d'une autonomie renforcée, la proposition étant approuvée par 75 % des suffrages exprimés. Le Parlement danois a ensuite voté la loi sur l'autonomie renforcée du Groenland, promulguée le 19 mai 2009[15] et entrée en application le 21 juin 2009. Le Danemark cède à son ancienne colonie 32 domaines de compétences, dont ceux de la police et de la justice. La politique monétaire, la défense et la politique étrangère restent toutefois sous contrôle danois. En août 2019, le président des États-Unis Donald Trump a offert d'acheter le Groenland, offre que la Première ministre danoise, Mette Frederiksen, a refusée.
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+ Ce sont les anciens colons scandinaves qui ont donné au pays le nom de Groenland. Dans les sagas islandaises, il est dit que l'Islandais d'origine norvégienne Erik le Rouge fut chassé d'Islande pour meurtre. Avec sa famille élargie et ses esclaves (thrall), il partit à bord de navires pour explorer la terre glacée connue pour se situer au nord-ouest. Après avoir trouvé une zone habitable et s'y être installé, il l'a nommée Grœnland, littéralement « terre verte », soi-disant dans l'espoir que le nom serait agréable pour attirer des colons[16],[17],[18]. Le nom du pays en groenlandais est Kalaallit Nunaat (« terre des Groenlandais »).
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+ Le Groenland est situé au nord-est de l'Amérique du Nord, entre les latitudes 59° et 83° N et les longitudes 11° et 74° W. Il est bordé au sud-est par l'océan Atlantique, à l'est par la mer du Groenland, au nord par l'océan Arctique et à l'ouest par la mer de Baffin. Il est frontalier du Canada à l'ouest, de l'autre côté de la mer de Baffin, et de l'Islande à l'est, dans l'océan Atlantique.
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+ La superficie totale du Groenland est de 2 166 086 km2 (y compris d'autres îles côtières mineures), dont la calotte glaciaire couvre 1 755 637 km2 (soit 81 % du territoire) et a un volume d'environ 2,85 millions de kilomètres cubes[19].
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+ Le Groenland est la plus grande île non-continentale du monde[20], le troisième plus grand pays d'Amérique du Nord[21] ainsi que le plus grand territoire dépendant dans le monde. Il possède également le plus grand parc national au monde.
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+ L'île est recouverte à 80 % par un inlandsis de 1 710 000 km2 de superficie et d'une épaisseur atteignant près de trois kilomètres de glace au centre, correspondant à l'altitude la plus élevée. Cet inlandsis est bordé de reliefs montagneux modérés entre lesquels s'écoule la glace par des glaciers. De certains d’entre eux se détachent des icebergs qui sont entraînés au large par les courants. C'est le cas à Ilulissat où les plus gros icebergs de l'hémisphère nord sont produits. En 1912, c'est l'un d'eux que le Titanic heurta.
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+ Sous cet inlandsis se trouve un grand canyon. Découvert en 2013 grâce à des observations satellitaires, ce canyon, qui traverse toute la partie nord-ouest de l'île, mesure au moins 750 kilomètres de long et 800 mètres de profondeur par endroits, ce qui en fait le plus grand au monde[22].
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+ Une étude menée par le scientifique français Paul-Émile Victor en 1951 concluait que sous la calotte glaciaire, le Groenland est composé de trois grandes îles[24]. Cette hypothèse est contestée, mais si elle vérifiée, ces îles seraient séparées par d'étroits détroits atteignant la mer au fjord glacé d'Ilulissat, au Grand Canyon du Groenland et au sud de Nordostrundingen.
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+ Les glaciers et la couche de glace présentent une certaine élasticité, mais les avancées différenciées et périodiques (rythme saisonnier marqué) de coulées de glace provoquent des cassures dont les ondes élastiques génèrent des tremblements de terre, enregistrés par des sismographes loin du pôle à travers le monde. Ces « tremblements de terre glaciaires » du Groenland sont caractérisés par une forte saisonnalité. Une étude publiée en 2006 a conclu que le nombre de ces séismes avait doublé de 2000 à 2005, tendance temporelle suggérant un lien avec une modification du cycle hydrologique et une réponse glaciaire à l'évolution des conditions climatiques[25].
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+ Les sommets les plus hauts du pays sont situés sur la côte est. Le point culminant est le mont Gunnbjørn, haut de 3 733 mètres. Le plus connu est le mont Forel (3 360 mètres). Il porte le nom du professeur suisse François-Alphonse Forel qui, en 1912, organisa une souscription pour financer une expédition suisse au Groenland. On signalera qu'un autre mont proche porte le nom de Paul-Émile Victor, l'explorateur et ethnologue français. Deux autres Français ont contribué à la connaissance de ce pays : Jean-Baptiste Charcot et Jean Malaurie.
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+ Depuis 1992, le Groenland aurait perdu près de 3 800 milliards de tonnes de glace. Une perte qui s’accélère plus vite que prévu par le GIEC et qui « pourrait exposer 100 millions de personnes dans le monde à des inondations annuelles d’ici la fin du siècle »[26].
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+ D’après l’Institut technique du Danemark, la vitesse de la fonte des glaciers du Groenland a été multipliée par quatre entre 2003 et 2013[27]. Le 1er août 2019, « le Groenland vient de connaître les taux de fonte parmi les plus élevés de tous les temps » selon Ruth Rottman, car celui-ci a perdu, et va commencer à perdre régulièrement entre 11 et 12,5 milliards de tonnes de glace en un jour[28],[29], alors que ce scénario le plus pessimiste n'était attendu que pour 2050[30].
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+ La calotte s'est formée il y a 4,1 millions d'années, durant le Pliocène, par la fermeture de l'isthme de Panama. Les précipitations neigeuses qui s'accumulent au centre de l'île, se transforment progressivement en glace et assurent théoriquement la pérennité de cette calotte. Les scientifiques s'intéressent de près à l'évolution de l'épaisseur de la glace et aux apports d'eaux douces générés par la fonte (impact sur la circulation thermohaline) dans le cadre du réchauffement climatique. Ce désert de glace représentant 80 % de la surface de l'île, est très inhospitalier. On y trouve des températures extrêmes été comme hiver, des vents violents dits catabatiques et un sol fait de glace, impropre au développement d'une vie animale (à l'exception des tardigrades).
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+ En hiver, dans le nord du Groenland, le soleil disparaît presque totalement pendant plus de trois mois. La température moyenne avoisine −30 °C et il souffle un vent violent. Tandis que l'intérieur du Groenland connait un climat d'inlandsis, les températures moyennes en bord de mer varient de −15 °C dans le nord à 0 °C dans le sud. La côte sud-ouest bénéficie d'étés assez longs et assez doux. Les maximales y avoisinent les 10 °C en été, avec un record de chaleur de 28 °C. Alors que le nord connaît un climat très sec, le sud bénéficie d'un climat beaucoup plus humide. Les précipitations tombent majoritairement sous forme de neige en hiver sur la côte orientale alors que sur la côte occidentale elles tombent majoritairement en été sous forme de pluie. Narsarsuaq, dans le sud-ouest du Groenland, a un climat non polaire puisqu'en juillet on y mesure une température moyenne supérieure à 10 °C.
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+ −66,7 °C est le record de froid absolu, mesuré à Northgrip à environ 2 900 mètres, le 8 janvier 2007[32]. −66,1 °C est le record mesuré à Northice à 2 341 mètres,78° 04′ N, 38° 29′ O, le 9 janvier 1954[33].
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+ En hiver, la bande côtière montagneuse est cernée par la banquise à l'exception du Sud-Ouest de l'île (environ jusqu’à la capitale Nuuk). En effet une branche du courant du Gulf Stream y empêche la mer de geler. La côte n'en bénéficiant pas, elle possède un climat plus hostile et un dégel de la banquise plus court. Ceci explique que seuls deux villages y existent : Ammassalik et Ittoqqortoormiit. Ce dégel, qui se déroule de la fin mars jusqu'en juillet, s'appelle la débâcle. La reformation progressive de la banquise a lieu vers le mois de novembre.
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+ On sait qu’une partie du Groenland aujourd'hui couverte de glace a perdu ses glaces, probablement à plusieurs reprises dans les 2 à 10 millions d'années précédentes, mais dans quelle proportion et à quelle vitesse, ceci fait encore l'objet d'études. Depuis la fin du XXe siècle, les carottages profonds commencent à éclairer l’histoire paléoclimatique de cette région[34].
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+ En 2007, Mark Meier de l'université du Colorado à Boulder (États-Unis) a évalué que la fonte partielle prévue des glaces du Groenland et de l'Antarctique ne contribuerait qu'à hauteurs respectives de 28 % et 12 % à l'élévation du niveau des mers durant le XXIe siècle. Ce serait donc dans un premier temps les petits glaciers du monde qui, fondant désormais à une vitesse accélérée, contribueraient à des apports excédentaires de 417 km3 en eau par an. Ils devraient rester les plus gros contributeurs jusqu'à la fin du siècle, avec 10 à 25 cm de surélévation du niveau marin actuel, à laquelle il faudrait rajouter l'expansion du volume d'eau des mers due à leur réchauffement (l'eau chaude est moins dense que l'eau froide).
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+
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+ Pendant l'été 2012, la calotte glaciaire a fondu en surface sur 97 % de sa superficie, pourcentage le plus important enregistré depuis qu'on mesure le dégel[35]. De nombreux sites d'information francophones[36],[37] indiquent faussement que 97 % de l'inlandsis a disparu.
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+ En 2013, après 20 ans de fonte croissante des glaces, un net ralentissement de cette fonte est constaté en été (mais qui ne durera pas). Cette année là des chercheurs montrent que la glace du Groenland a très bien résisté à un long épisode chaud entre −130000 et −115000 (à la fin de l’Eémien)[38].
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+ Fin 2016, Joerg Schaefer (paléoclimatologue à l’Observatoire de la Terre de Lamont-Doherty à New York et co-auteur d’une étude publiée le 7 décembre 2016 dans la revue Nature[39][source insuffisante]) a classé le Groenland « sur la carte des glaces en voie de disparition », ce qui n’est pas anodin car si toute la glace de cette région devait entièrement fondre (ce qui pourrait se produire dans 2 500 ans environ au vu des taux atmosphériques de gaz à effet de serre[40]), le niveau marin monterait de 7 mètres (et bien plus si l’Antarctique fondait aussi)[34].
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+ Cet article montre qu’il y a environ 2,6 millions d’années, à l’emplacement du forage GISP2, la glace avait disparu à l’occasion d’un épisode chaud dont les traces sont conservées par le socle rocheux. Cependant, dans un autre article du même numéro de la revue, Paul Bierman (géomorphologue de l'université du Vermont à Burlington) et ses collègues montrent que plus à l’est, le Groenland est resté couvert de glace depuis 7,5 millions d'années[34]. Dans ces deux cas, les isotopes radioactifs du béryllium et de l'aluminium ont permis d’estimer la durée d’exposition directe du socle rocheux à l'atmosphère et aux rayons cosmiques (ces derniers génèrent des radionucléides comme le béryllium 10 et l'aluminium 26, sauf là où la glace est épaisse). Ainsi, la roche remontée en 1993 du forage GISP2 (centre du Groenland) contient des isotopes montrant qu'elle a déjà été libre de glace, semble-t-il durant une période de 280 000 ans, il y a plus de 1,1 million d'années. Mais la datation des séquelles érosives des glaciers, montre qu’ils ont toujours été actifs sur une majeure partie de l’île durant les derniers 7,5 millions d'années (au moins à l’est du Groenland)[34].
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+ Des simulations laissent penser que si l’étendue de la glace diminuait d'environ 5 à 10 % de son étendue actuelle, la zone du forage GISP2 serait effectivement nue alors que l'Est du Groenland serait encore englacé[34].
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+ La végétation du Groenland est constituée en très grande majorité de toundra, une végétation basse et pauvre composée de mousses et herbes poussant dans les zones polaires qui occupent une grande partie du Groenland hors inlandsis. Le retrait de l'inlandsis a mis au jour de très nombreuses cuvettes lacustres se colonisant progressivement par une végétation de type tourbière, à l'exception des cas où l'évaporation l'emportant, la concentration en sels permet l'implantation d'une flore halophile en périphérie. La grande végétation ne peut en général pas y pousser car le sol est trop gelé en profondeur. Il ne pousse que quelques arbustes, tels les bouleaux rampants, qui sont une adaptation de la végétation aux conditions très rudes du milieu, en particulier des vents desséchants. Il n'existe que deux petites zones à l'abri des vents qui sont pourvues d'arbres, toutes situées dans le Sud de l'île. La première, la vallée de Qinngua, est la seule forêt naturelle groenlandaise et abrite principalement des espèces de bouleau pubescent (Betula pubescens) et de saule à feuilles grises (Salix glauca) poussant jusqu'à une hauteur de sept à huit mètres[41]. La seconde est l’Arboretum Groenlandicum, un arboretum à Narsarsuaq abritant sur quinze hectares des arbres de taïga arctique tels que le mélèze de Sibérie, le pin tordu, l'épinette blanche et l'épinette de Sitka[42],[43].
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+ Au-delà de 66° de latitude nord (figurant le cercle arctique), la végétation de la côte ouest se réduit progressivement et fortement jusqu'à devenir une pelouse rase et clairsemée (par exemple à Thulé/Qaanaaq) et le sol est soit recouvert par les glaciers, soit constitué de roche nue. Seuls quelques animaux vivent dans de tels milieux, comme l'ours blanc (au nord et à l'est surtout), le phoque du Groenland, le bœuf musqué, le renard polaire, le lièvre arctique et le renne. C'est une des zones du monde les plus exposées au réchauffement climatique et les effets de ces changements climatiques sur la biosphère semblent y être plus rapides qu'ailleurs. Au sud de 66° de latitude nord se trouve la « zone verte » où poussent des arbres et dont le sol peut être cultivé sous certaines conditions, qui est en permanence dépourvue de glace : cette zone, tout au sud, couvre environ 5 000 km2 et son climat ressemble à celui de l'Islande et du nord de la Suède ou de la Norvège : on peut y trouver des ours bruns, des sangliers, des lapins, des oies sauvages ou des canards et différentes variétés de lézards.[réf. nécessaire]
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+ Malgré l'éloignement des grands centres urbains et industriels, le Groenland reçoit paradoxalement des polluants aéroportés de tout l'hémisphère nord, et via l'alimentation (produits de la mer en particulier) les Groenlandais sont exposés à certains contaminants, plus que la moyenne des humains et souvent excessivement par rapport aux recommandations de l'OMS ou de la Commission européenne. C'est le cas pour les polluants organochlorés (dioxines, furanes, PCB…) et pour des métaux toxiques tels que le plomb, le cadmium, le mercure et le sélénium par exemple[44].
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+ Le Groenland est marqué par des déséquilibres spatiaux multiples. D'une part, la population vit presque exclusivement sur la côte. D'autre part, il possède l'originalité d'avoir une capitale qui regroupe près d'un tiers de la population totale du pays ainsi que la quasi-totalité des étudiants et des sièges de grandes entreprises.
66
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+ Après les années 1960, la population des villes a augmenté rapidement, absorbant la croissance nette de la population ainsi que les migrations depuis les zones rurales. Cette tendance se poursuit depuis 40 ans. Le tableau ci-dessous liste les principales villes du pays en 2012 classées en fonction de leur population.
68
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+ Aucun réseau routier n'existe entre les différents villages, les glaciers et la ligne côtière fortement découpée par les fjords empêchant de construire des routes entre les localités. Seuls des ferrys, et plus rarement des avions, relient les villages entre eux en été. En hiver, des hélicoptères permettent d'assurer certains ravitaillements de villages pour la plupart isolés par la banquise.
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+ Il existe néanmoins quelques rares itinéraires à travers la toundra, comme les deux cents kilomètres qui séparent Kangerlussuaq et Sisimiut, balisés par les Inuits grâce à des cairns (ou inuksuit). Ceux-ci étaient et sont encore parcourus en été par des marcheurs et parfois même des coureurs, et de plus en plus empruntés par les touristes en quête de treks (grandes randonnées) originaux.
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+ L'histoire du Groenland est celle de la survie et de l'adaptation des hommes dans les conditions climatiques extrêmes de l'Arctique. La couverture de glace recouvrant environ 95 % du territoire, l'activité humaine est cantonnée aux seules régions côtières. Le Groenland était inconnu des Européens jusqu’au milieu du Xe siècle[45], époque à laquelle il a été aperçu par un certain Gunnbjörn, puis colonisé par Erik le Rouge en 984 ou en 985 (« quinze hivers avant que le christianisme fût légalement adopté en Islande », dit la Saga des Groenlandais[46]) ; il avait été cependant habité auparavant pendant près de quatre millénaires par des peuples de l'Arctique (cultures du Dorset et de Saqqaq notamment). Lors de l'arrivée des Vikings qui y subsistèrent pendant plus de quatre siècles, il pourrait avoir été inhabité, les premiers arrivants ayant disparu lors de la période froide précédente et les peuples inuits vivant actuellement au Groenland ne s’y étant établis qu'au début du XIIIe siècle[réf. nécessaire] (les données génétiques disponibles sont en accord avec l'opinion selon laquelle les Esquimaux actuellement présents au Groenland descendent essentiellement des « Neo-Esquimaux » d'Alaska[47]). Jean Malaurie, considéré comme expert du Groenland, estime quant à lui, que les Vikings y ont rencontré les Inuits[48].
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+ Ivar Baardson, émissaire épiscopal, signale l'abandon du Vesterbygden dès l'an 1350[49].
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+ En 1491-1492, l’île est visitée par le navigateur portugais João Fernandes Lavrador.
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+ Alors que les établissements vikings de la côte sud-ouest disparaissaient finalement au cours du XVe siècle, probablement vers 1450[50], au moins en partie du fait du refroidissement de plusieurs siècles dit « petit Âge glaciaire »[51], les Inuits y ont, quant à eux, survécu jusqu'à nos jours. Ils ont développé une société capable de vivre sous un climat très rude, demeurant pendant plusieurs siècles le seul peuple à habiter l'île. Au XVIIIe siècle, le royaume du Danemark et Norvège fait cependant valoir ses droits sur le territoire, alors que l'on était sans nouvelle des Vikings partis coloniser l’île depuis plusieurs siècles. Craignant qu'ils ne soient retombés dans le paganisme, les autorités danoises organisent une expédition missionnaire en 1721. Ne trouvant aucun descendant des Vikings groenlandais, les membres de l'expédition se consacrèrent à la conversion des Inuits et à l'établissement de colonies commerciales le long de la côte. L’île repassa donc sous domination scandinave et conserva son statut de colonie jusqu'en 1953.
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+ Entre 1793 et 1810, le Groenland manque à plusieurs reprises de passer dans le domaine colonial britannique, mais est sauvé par son isolement. De plus, l'état-major britannique considère qu'une île isolée et recouverte de glace, n'était nullement d'un intérêt stratégique. Aussi, une invasion aurait un coût exorbitant, d'autant plus que rien n'était prévu pour ravitailler les soldats. Les Britanniques, désintéressés, maintiennent alors le Danemark comme puissance coloniale.
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+ Durant la Seconde Guerre mondiale, le Groenland se détache socialement et économiquement du Danemark, alors occupé par les Allemands. En 1940, l'Islande danoise est occupée par les Britanniques et leur flotte de guerre surveille les côtes du Groenland. L'année suivante les Américains aident les Britanniques et des liens se nouent avec le Canada et les États-Unis. Ceux-ci, qui considèrent que l'île appartient géographiquement à l'espace « des Amériques » défini par la doctrine Monroe, avaient déjà fait en 1867 une offre de rachat du Groenland et de l'Islande[52]. En 1946, le président Harry S. Truman renouvelle l'offre et propose 100 millions de dollars pour l'achat de l'île. Le Danemark, qui après la guerre avait repris le contrôle du territoire, refuse cette offre.
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+ En 1953, le Groenland passe du statut de colonie à celui de comté d'outre-mer, avant d'acquérir son autonomie interne par rapport au Danemark en 1979. En 1982, les habitants décident de demander leur retrait de la CEE, à laquelle le Danemark avait adhéré en 1973. À cette fin, ils organisent un référendum, qui est approuvé à 53 %. Le retrait est effectué le 1er février 1985.
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+ Le début du xxie siècle voit une montée de l'indépendantisme groenlandais[53],[54]. Par ailleurs, la Russie entreprend une remilitarisation en Arctique tandis que la Chine développe ses investissements au Groenland, commence à y exploiter des terres rares[55],[56] et propose d'y construire des aéroports[57]. La richesse du sous-sol en matières premières, pétrole, gaz et minerais rares, peu exploités du fait des orientations écologiques du gouvernement danois, attire les investisseurs. Dans ce contexte, le président américain Donald Trump réitère l'offre des États-Unis d'acheter l'île[58],[59]. La Première ministre danoise répond que ce territoire n'est pas à vendre et que cette idée est « absurde[60] », mot qui suscite l'irritation du président américain[61],[62],[63]. Le 23 août, le département d'État des États-Unis manifeste son intention d'ouvrir un consulat à Nuuk en 2020[64].
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+ Le royaume du Danemark est une monarchie constitutionnelle, dont la reine Margrethe II est l'actuel chef d'État. Le monarque conserve officiellement le pouvoir exécutif et préside le Conseil d'État (en) (conseil privé)[65],[66]. Cependant, à la suite de l'introduction d'un système de gouvernement parlementaire, les devoirs du monarque sont devenus strictement représentatifs et cérémonieux[67], comme la nomination formelle et la révocation du Premier ministre et d'autres ministres dans le gouvernement exécutif. Le monarque n'a pas à répondre de ses actes et sa personne est sacrosainte[68].
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+
91
+ Le 25 novembre 2008, le référendum consultatif portant sur l'autonomie de l'île a très majoritairement approuvé un plan d'autonomie vis-à-vis du Danemark. Selon les résultats officiels définitifs, 75,5 % des suffrages exprimés se sont prononcés en faveur d'un régime d'autonomie élargie. Le nouveau statut, soutenu par Copenhague, prévoit entre autres d'accorder au Groenland le pouvoir sur sa police, ses tribunaux et ses garde-côtes, de faire du groenlandais, qui est une langue inuite, la langue officielle. Il accorde également aux Groenlandais le droit de contrôle sur leurs ressources (pétrole, gaz, or, diamant, uranium, zinc, plomb). Le texte soumis à la population proposait, au total, des transferts de compétence dans trente domaines. Il est entré en vigueur le 21 juin 2009, jour de la fête nationale du Groenland. Néanmoins, seules les dispositions relevant des compétences transférées par le statut d'autonomie de 1978 s'appliquent. En particulier, la politique étrangère, la défense nationale et la politique monétaire constituent un domaine réservé du pouvoir central danois[69]. Les Groenlandais peuvent ainsi participer à des négociations internationales sur les sujets qui les concernent exclusivement, sauf sur les questions de défense et de sécurité. Cet accord ne limite pas les pouvoirs constitutionnels du Danemark et il est réaffirmé que les affaires internationales, la défense et la politique de sécurité sont affaires du royaume de Danemark. Néanmoins, le gouvernement du Groenland peut envoyer des représentants au sein des missions diplomatiques danoises à l'étranger pour faire valoir les intérêts groenlandais. Enfin, tout projet de loi concernant le Groenland doit faire l'objet d'observations de la part du Parlement groenlandais avant que le Folketing (le Parlement danois) adopte (ou refuse) le texte. Ce procédé concerne aussi les projets d'ordonnance administrative, auquel cas c'est le gouvernement groenlandais qui se charge de l'observation.
92
+
93
+ En cas de doute dans la dévolution des pouvoirs, une cour constituée de deux représentants du gouvernement danois, deux représentants du gouvernement groenlandais et trois membres de la Cour suprême danoise nommés par le président de celui-ci doivent trancher. Si aucun accord n'est trouvé, les membres de la Cour suprême ont le dernier mot[70].
94
+
95
+ À la suite d'une réforme territoriale entrée en vigueur le 1er janvier 2009, le Groenland est divisé en seulement quatre municipalités[71] : Kujalleq, Qaasuitsup, Qeqqata et Sermersooq. En 2018, la municipalité de Qaasuitsup étant divisée entre deux : Avannaata et Qeqertalik, portant leur nombre à cinq. À ces cinq municipalités s'ajoutent les zones non incorporées du parc national du Nord-Est du Groenland et de la base aérienne de Thulé, enclave de la municipalité de Avannaata.
96
+
97
+ Des élections municipales sont organisées tous les quatre ans au système proportionnel pour élire les membres des conseils municipaux[71]. Les maires sont ensuite élus, de manière indirecte, par les conseils[71]. Les municipalités étant extrêmement étendues, les conseils municipaux peuvent décider d’établir des conseils villageois dans certaines parties de leur territoire[72]. Comptant peu de membres — généralement entre trois et cinq — ils sont élus pour une période de quatre ans au suffrage universel[72].
98
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99
+ Margrethe II, reine du Royaume de Danemark.
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+ Kim Kielsen, Premier ministre depuis 2014.
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+ Le 28 novembre 2014 ont eu lieu des élections législatives, moins de deux ans après les précédentes. Ce scrutin anticipé est une conséquence de la suspension de la Première ministre Aleqa Hammond, qui a quitté le pouvoir en raison d'un scandale financier[73]. Le parti du gouvernement sortant, Siumut, remporte la majorité des suffrages avec 34,3 % des voix mais perd trois députés, ce qui le place à égalité avec le principal parti d'opposition, Inuit Ataqatigiit, qui remporte 33,2 % des voix[74]. Siumut ayant cependant remporté un pourcentage légèrement supérieur des suffrages, son chef Kim Kielsen est autorisé à former un gouvernement de coalition avec Les Démocrates et Atassut[75].
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+
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+ Lars Emil Johansen est président du Parlement depuis 2013[76].
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+ Une importante base militaire américaine intégrée à l'OTAN se situe à Thulé. Créée en 1941, elle est intégrée à l'OTAN en 1951. En 1961, l'effectif atteint 10 000 personnes. C'est à cette époque qu'est construit un radar du Ballistic Missile Early Warning System (BMEWS), un élément stratégique de la défense antimissiles des États-Unis (12th Space Warning Squadron, 22d Space Operations Squadron).
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+
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+ La base de Thulé a été très active pendant la guerre froide. Un vol de bombardier armé d'armes nucléaires, non déclaré au Danemark, s'est écrasé au Groenland en janvier 1968 (accident de Thulé). Il dissémine quatre bombes, dont l'une semble n'avoir jamais été retrouvée[77]. En 2004, le gouvernement danois a signé un accord avec les États-Unis autorisant le renforcement de la base pour la modernisation du système antimissiles. Il existe aux États-Unis une conscience aiguë de l'importance du Groenland. Le journaliste John J. Miller déclare : « C’est une honte qu’un pays aussi insignifiant que le Danemark puisse tenir une telle place à propos d’un aspect aussi essentiel pour la sécurité des États-Unis[78]. »
110
+
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+ De 1958 à 1966, les États-Unis ont tenté de déployer au Groenland, à 200 km de la base de Thulé, un projet nommé Iceworm[79] qui consistait à créer un réseau de centaines de kilomètres de tunnels sous-glaciers pour y déployer des dizaines de missiles nucléaires mobiles. L’implantation a commencé à Camp Century avec une logistique alimentée en énergie par un réacteur nucléaire mobile. Le projet a été abandonné à cause des problèmes de stabilité des tunnels. L’ensemble avait été présenté à l’époque, notamment par le gouvernement danois, comme un projet scientifique de recherches polaires[80].
112
+
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+ En tant que territoire autonome, le Groenland est membre du Conseil nordique. Cependant le Danemark le représente auprès du Conseil de l'Arctique. À l'occasion du référendum consultatif du 23 février 1982, le Groenland a souhaité modifier ses relations avec l’Union européenne. Il s'agissait de ne pas être soumis à certaines contraintes de la CEE, en particulier pour protéger son industrie de pêche. Ce souhait a donné lieu à une demande du Danemark présentée à la Communauté européenne. À la suite de l'acceptation de celle-ci en 1984, un traité modifiant les traités instituant les communautés européennes en ce qui concerne le Groenland a été signé. Le Groenland a été retiré des accords sur le charbon et l'acier, ainsi que des accords sur l'énergie atomique. Il a été placé sur la liste des territoires d'outre-mer associés à la Communauté européenne (devenue Union européenne). En 2006, le Conseil européen se prononce sur les relations entre l'Union européenne, d'une part, et le Groenland et le royaume de Danemark, d'autre part. Il a notamment été déclaré : « La Communauté européenne a un intérêt durable, sur un plan géostratégique, à tisser des relations privilégiées avec son voisin groenlandais, qui est partie intégrante de l’un de ses États membres, et à participer au bien-être et au développement économique de ce territoire[81]. »
114
+
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+ D'après Naatsorsueqqissaartarfik, l'institut groenlandais de statistiques, 56 081 personnes vivent au Groenland au 1er janvier 2020[2].
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+ Le Groenland possède l'un des taux de suicide les plus élevés du monde[82].
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+ Les Inuits nomades étaient traditionnellement chamanistes, avec une mythologie bien développée. Ils s'inquiétaient principalement d'apaiser le courroux de la déesse de la mer sans doigts qui contrôlait le succès de la chasse aux phoques et à la baleine.
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+ Les premiers colons scandinaves étaient païens, mais le fils d'Erik le Rouge, Leif, a été converti au christianisme catholique par le roi Olaf Trygvesson lors d'un voyage en Norvège en 999 et le monarque a envoyé des missionnaires au Groenland. L'arrivée de ceux-ci a eu pour conséquence l'établissement de seize paroisses, de monastères et d'un évêché à Gardhar.
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+
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+ La redécouverte de cette colonie et la diffusion de la Réforme protestante figurent parmi les principales raisons de la recolonisation danoise au XVIIIe siècle. Sous le patronage de la Mission Collège royal à Copenhague, des luthériens norvégiens et danois ainsi que des missionnaires moraves allemands ont cherché les établissements scandinaves manquants. En l'absence de survivants des colonies scandinaves, les religieux ont commencé à prêcher aux Inuits. Hans et Poul Egede, ainsi que Matthias Stach, sont les principales figures de la christianisation du Groenland. Le Nouveau Testament a été traduit de manière fragmentaire dès l'époque de la première colonie sur l'île Kangeq, mais la première traduction de la Bible ne fut achevée qu'en 1900. Une traduction améliorée en utilisant l'orthographe moderne a été achevée en 2000.
124
+
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+ Aujourd'hui, la principale religion est le protestantisme et la plupart des croyants appartiennent à l'Églises évangéliques luthériennes du Danemark. Bien qu'il n'y ait pas de données officielles du recensement sur la religion au Groenland, l'évêque luthérien du Groenland Sofie Petersen estime que 85 % de la population groenlandaise sont membres de sa congrégation[84].
126
+
127
+ Le groenlandais et le danois ont tous les deux été utilisés dans les affaires publiques depuis la mise en place de l'autonomie interne en 1979 ; la majorité de la population est bilingue. Le groenlandais est devenu la seule langue officielle en juin 2009[1]. L'orthographe du groenlandais a été établie en 1851[85] et révisée en 1973, et le pays a un taux d'alphabétisation de 100 %[86].
128
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129
+ Dans la pratique, le danois est encore largement utilisé dans l'administration et dans l'enseignement supérieur et reste également la première ou la seule langue pour certains immigrants danois à Nuuk et dans d'autres villes. Il y a un débat constant sur le rôle du groenlandais et du danois dans la société future. Environ 12 % de la population a le danois comme langue maternelle, en particulier les immigrants danois au Groenland, dont beaucoup occupent des postes tels qu'administrateurs, professionnels, universitaires ou ouvriers qualifiés. Alors que le groenlandais est dominant dans tous les villages, une partie de la population inuite ou d'ascendance mixte, en particulier dans les villes, parle le danois. La plupart de la population inuite a le danois comme langue seconde. Dans les grandes villes, en particulier à Nuuk, et dans les classes sociales plus élevées, les danophones constituent encore un grand groupe. Tandis qu'une stratégie vise à promouvoir le groenlandais dans la vie publique et dans l'éducation, en développant son vocabulaire et sa pertinence pour tous les contextes complexes, cette approche est étiquetée de « groenlandisation » par ses opposants qui ne souhaitent pas que le groenlandais devienne l'unique langue nationale.
130
+
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+ L'anglais est une langue importante pour le Groenland, enseignée dans les écoles dès la première année scolaire[87].
132
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+ Le système d'éducation est calqué sur le système danois. L'école publique du Groenland est, comme au Danemark, sous la juridiction des municipalités : ce sont donc des écoles municipales. L'assemblée législative précise les normes autorisées pour les contenus dans les écoles, mais les administrations municipales décident des modalités du fonctionnement des écoles placées sous leur responsabilité. L'éducation est gratuite et obligatoire pour les enfants âgés de sept à seize ans. L'effort financier consacré à l'éducation est aujourd'hui très important (11,3 % du PIB). L'article 1 de l'Ordonnance du gouvernement relative aux écoles publiques (modifiée au 6 juin 1997) impose le groenlandais comme langue d'enseignement. L'éducation est régie par le règlement no 10, du 25 octobre 1990, concernant l'enseignement primaire et secondaire du premier cycle. Ce règlement a été modifié par le règlement no 8 du 13 mai 1993 et le règlement no 1 du 1er mars 1994. En vertu du règlement no 10 du 25 octobre 1990, l'intégration linguistique dans les écoles primaires et secondaires du premier cycle est devenue obligatoire pour tous les élèves. L'objectif est de placer les élèves de langue groenlandaise et ceux de langue danoise dans les mêmes classes, alors que, auparavant, ils étaient répartis dans des classes séparées en fonction de leur langue maternelle. En même temps, le gouvernement garantit aux danophones de pouvoir apprendre le groenlandais. Le gouvernement groenlandais désire ainsi donner la même formation linguistique, culturelle et sociale à tous les élèves, tant ceux d'origine groenlandaise que danoise. Une étude, qui a été réalisée au cours d'une période d'essai de trois ans, est arrivée à la conclusion que cette politique avait obtenu des résultats positifs. C'est cette politique de bilinguisme qui est en vigueur depuis 1994.
134
+
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+ Une centaine d'établissements scolaires ont été créés. Le groenlandais et le danois y sont enseignés. Normalement, le groenlandais est enseigné de la maternelle à la fin du secondaire, mais le danois est obligatoire dès le premier cycle du primaire comme langue seconde. Comme au Danemark avec le danois, le système scolaire prévoit des cours de « Groenlandais 1 » et des cours de « Groenlandais 2 ». Des tests linguistiques autorisent les élèves à passer d'un niveau à l'autre. Selon l'évaluation des enseignants à l'égard de leurs élèves, un troisième niveau de cours a été ajouté : le « Groenlandais 3 ». Au Groenland, l'enseignement secondaire correspond généralement à une formation professionnelle et un enseignement technique. Le système est régi par le règlement no 16 du 28 octobre 1993 relatif à la formation professionnelle et l'enseignement technique, les bourses d'études et l'orientation professionnelle. Le danois reste la principale langue d'enseignement. La capitale, Nuuk, abrite un collège (bilingue) de formation des maitres et une université (bilingue). À la fin de leurs études, tous les étudiants doivent passer avec succès un test en langue groenlandaise.
136
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+ Un enseignement supérieur est offert au Groenland : « formation universitaire » (règlement no 3 du 9 mai 1989) ; formation des journalistes, la formation des enseignants de l'école primaire et secondaire du premier cycle, la formation des travailleurs sociaux, la formation des éducateurs sociaux (règlement no 1 du 16 mai 1989) ; et formation d'aides-soignants et d'infirmiers (règlement no 9 du 13 mai 1990). Les élèves groenlandais peuvent poursuivre leur scolarité au Danemark, s'ils le désirent et en ont les moyens financiers. Pour être admis dans les établissements d'enseignement danois, les candidats groenlandais sont placés sur un pied d'égalité avec les candidats danois. Des bourses d'études sont accordées aux élèves groenlandais admis dans les établissements d'enseignement du Danemark. Pour avoir droit à ces bourses, le candidat ou la candidate doit avoir la citoyenneté danoise et avoir une résidence permanente au Groenland depuis au moins cinq ans. La durée totale des séjours effectués hors du Groenland ne peut pas être supérieure à trois années.
138
+
139
+ Kalaallit Nunaata Radioa (KNR) est l'entreprise de radiotélévision publique du Groenland. Elle est membre-associée de l'Eurovision et membre-associée du réseau Nordvision. Près d'une centaine de personnes sont directement employées par cette entreprise qui compte parmi les plus importantes du territoire[88]. La ville de Nuuk dispose également d'une chaîne de télévision locale, Nanoq Media, créée le 1er août 2002. Il s'agit de la plus grande station de télévision locale au Groenland, pouvant toucher plus de 4 000 ménages en tant que membres réceptionnaires, ce qui correspond à environ 75 % de tous les ménages dans la capitale[89].
140
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+ Aujourd'hui seuls deux journaux sont publiés au Groenland, tous deux sont distribués nationalement. L'hebdomadaire groenlandophone Sermitsiaq est publié tous les vendredis, tandis que la version en ligne est mise à jour plusieurs fois dans la journée. Il était distribué uniquement à Nuuk jusque vers les années 1980. Son nom vient de la montagne Sermitsiaq, située à environ 15 kilomètres au nord-est de Nuuk. Le bihebdomadaire Atuagagdliutit/Grønlandsposten (AG) est l'autre journal du Groenland, publié tous les mardis et tous les jeudis en groenlandais sous le nom de Atuagagdliutit et en danois sous le nom du Grønlandsposten. Les articles sont tous publiés dans les deux langues.
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+ Le sport est une partie importante de la culture groenlandaise, la population étant généralement assez active[90]. Les principaux sports traditionnels au Groenland sont les sports de l'Arctique, une forme de lutte probablement originaire de l'époque médiévale.
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+ Les sports les plus populaires sont le football, l'athlétisme, le handball et le ski. Le handball est souvent désigné comme le sport national[91], et l'équipe du Groenland masculine de handball a été classée parmi les 20 premières dans le monde en 2001. Les Groenlandaises excellent au football par rapport aux autres danoises.
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+ Le Groenland présente d'excellentes conditions pour le ski, la pêche, le snowboard, l'escalade glaciaire et l'escalade, mais l'alpinisme et la randonnée sont préférés par le public en général. Bien que l'environnement du pays soit généralement mal adapté pour le golf, il existe néanmoins des terrains de golf sur l'île. Le Groenland accueille le plus grand multisports d'une biennale internationale du monde et événement culturel pour les jeunes de l'Arctique pour la deuxième fois en 2016[92].
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+ Le football est le sport national du Groenland. L'organe directeur, la Fédération du Groenland de football (Kalaallit Nunaanni Arsaattartut Kattuffiat), n'est pas encore membre de la FIFA en raison de désaccords en cours avec Sepp Blatter. Cependant, il est le 17e membre de la NF-Board.
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+ La plus ancienne association sportive au Groenland est la Fédération de ski du Groenland, fondée en 1969. Ce qui est arrivé quand le Président de la commutation GIF Daniel a obtenu réformé connecté et pris l'initiative de fédérations trouvés.[Quoi ?] La fédération de ski du Groenland est plus tard divisée en ski alpin et le ski de comité de sélection. La fédération n'est pas membre de la Fédération internationale de ski (FIS), mais les skieurs groenlandais ont participé aux Jeux olympiques et aux championnats du monde sous le drapeau danois en 1968, 1994, 1998 et en 2014[93].
152
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+ En janvier 2007, le Groenland a pris part au championnat du monde masculin de handball en Allemagne, terminant 22e sur un total de 24 équipes nationales.
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+ Le Groenland participe à la biennale des Jeux des îles, ainsi qu'à la biennale des Jeux d'hiver de l'Arctique. En 2002, Nuuk a accueilli les Jeux d'hiver de l'Arctique en liaison avec Iqaluit, au Nunavut[94]. De plus en 2002 et auparavant en 1994, ils ont remporté le trophée Hodgson (en) pour l'esprit sportif[95].
156
+
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+ La pêche représente 95 % des exportations. Il existe un accord de partenariat en matière de pêche entre la Communauté européenne, d’une part, et le gouvernement du Danemark et le gouvernement local du Groenland. Le Groenland présente un fort potentiel minier et pétrolier. Ses eaux côtières recèleraient des réserves de pétrole équivalentes à la moitié de celles de la mer du Nord. Le réchauffement climatique va faciliter l'accès à ces ressources. L'US Geological Survey estime les réserves pétrolières à la moitié de celle de l'Arabie saoudite[96]. Cela représenterait environ 10 % des réserves mondiales connues. Les réserves de gaz sont importantes, mais elles n'ont pas été évaluées précisément. Le groupe américain Alcoa envisage l'implantation d'une grande usine d'aluminium sur la côte ouest (Maniitsoq)[97]. Elle pourrait occuper 5 000 personnes à la construction[98], et créer environ 700 emplois. L'investissement prévu est de l'ordre de trois milliards d'euros[99]. La date prévue de mise en service était 2014. Ce projet suscite d'ores et déjà un conflit avec le Danemark. Le gouvernement groenlandais souhaite que les droits d'émission de gaz à effet de serre soient ceux d'un pays en voie de développement. Actuellement, ce sont les règles danoises qui s'appliquent. Elles impliquent une pénalisation de la production de gaz à effet de serre[100].
158
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159
+ À la pointe sud de l'île, dans le sous-sol du plateau surplombant la ville de Narsaq, la compagnie australienne Greenland Minerals and Energy Ltd a découvert ce qui pourrait être le plus grand gisement mondial de métaux rares (Kvanefjeld). L'exploitation des richesses du sous-sol est une perspective à double tranchant : elle ouvre la possibilité de s'affranchir de la tutelle danoise, mais, ce faisant, menace l'environnement et les traditions[101].
160
+
161
+ La lecture des œuvres de Jørn Riel, un Danois qui a vécu lui-même au Groenland pendant de nombreuses années, offre une excellente représentation des modes de vie des Groenlandais et des Inuits. Une grande partie de la population, surtout urbaine, parle ou comprend l'anglais, qui est la seule langue étrangère enseignée et parlée, avec le danois, qui était langue officielle[1]. En première ou seconde langue, vu le statut international de l'anglais, au niveau du tourisme, de la proximité avec le Canada ou les États-Unis, les échanges avec les autres Inuits qui vivent au Canada, le nombre de locuteurs anglophones dépasse sans doute les locuteurs danophones. L'anglais est enseigné dès l'école primaire.
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+ La littérature groenlandaise écrite commence dès la fin du XIXe siècle, alors que le taux d'alphabétisation atteint presque 100 %. Au début du XXe siècle, les premiers romans (Le rêve groenlandais de Mathias Storch (da) et Trois cents ans après d'Augo Lynge (en)) sont des utopies sociales dont l'action se situe dans le futur. Aujourd'hui, le poète Aqqaluk Lynge (en) (Des veines du cœur au sommet de la pensée) et les romanciers Kelly Berthelsen (sv) (Je ferme les yeux pour couvrir l'obscurité) et Niviaq Korneliussen (HOMO sapienne) témoignent plutôt de la révolte politique et du désarroi des Groenlandais face aux difficultés sociales et à l'incertitude de leur identité. La plupart des œuvres groenlandaises sont traduites en danois, mais peu le sont dans d'autres langues. Depuis quelques années, certains auteurs ont été publiés en français, tels Aqqaluk Lynge, Augo Lynge, Mathias Storch et Kelly Berthelsen.
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+ Thulé est la ville la plus anglophone du Groenland, car une base militaire américaine est située juste à côté de la ville. Généralement, les personnalités politiques et les élites maitrisent parfaitement l'anglais.
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+ Le Groenland a pour codes :
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+ Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références »
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+ En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
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+ Le côlon est le segment du gros intestin situé entre le cæcum et le rectum chez les mammifères. Il se dispose en cadre dans la cavité abdominale. Chez l'humain, il mesure environ 1,5 m de long pour 4 cm de diamètre, soit un volume d'environ 1,8 litres.
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+ Le côlon se divise en plusieurs segments :
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+ La notion de côlon droit ne désigne pas le côlon qui est situé à droite, mais le côlon qui est situé avant l'angle splénique, c'est-à-dire le côlon ascendant + le côlon transverse, car ces deux structures dérivent de la même structure embryonnaire : l'intestin moyen.
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+ Bien qu'il existe d'importantes différences entre les côlons de différents organismes, son rôle est principalement de stocker les déchets, de récupérer l'eau, de maintenir l'équilibre hydrique et d'absorber certaines vitamines, telles que la vitamine K.
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+ Avant que le chyme n'atteigne le côlon, presque tous les nutriments et environ 90 % de l'eau auront déjà été absorbés par l'organisme. À ce niveau, certains électrolytes comme le sodium, le magnésium et le chlore, ainsi que les fibres alimentaires restent en place. Alors que le chyme continue son parcours dans le côlon, la majeure partie de l'eau résiduelle est absorbée, puis le chyme se mélange avec le mucus et les bactéries que l'on appelle flore intestinale ou microbiote, et devient alors la matière fécale. Les bactéries cassent certaines fibres pour se nourrir, produisant ainsi de l'acétate, du propionate et du butyrate comme déchets, qui sont à leur tour utilisés comme nutriments par les cellules du côlon. C'est un exemple de relation symbiotique qui fournit une centaine de calories par jour à l'organisme.
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+ Au niveau du côlon, le pH varie entre les limites normales de 4,5 et 7,5 chez l'adulte.
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+ C'est dans le côlon que l'absorption de l'eau et des électrolytes est sous le contrôle nerveux et hormonal. Le système nerveux contrôle les sécrétions tout le long de la digestion. Le système endocrinien, quant à lui, intervient dans la production d'une hormone, l'aldostérone, qui favorise l'élimination du potassium et l'absorption du sodium.
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18
+ Le côlon peut être le siège de nombreuses maladies :
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20
+ L'opération chirurgicale qui consiste en l'ablation de cet organe est appelée « colectomie ». Elle peut concerner tout le côlon (colectomie totale), le côlon droit (hémicolectomie droite), le côlon gauche (hémicolectomie gauche), ou un segment du côlon (colectomie segmentaire). Elle peut se conclure par un anus artificiel ou colostomie, ou par une anastomose (raccordement) entre iléon et côlon ou côlon et rectum.
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22
+ La coloscopie ou colonoscopie est l'examen visuel du côlon par l'intermédiaire d'une sonde.
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+ Mise en garde médicale
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+ modifier - modifier le code - voir Wikidata (aide)
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5
+ La grossesse ou gestation humaine est l'état d'une femme enceinte, c'est-à-dire portant un embryon ou un fœtus humain, en principe au sein de l'utérus, qui est dit gravide. En général, elle fait suite à un rapport sexuel, et débute selon le point de vue à partir de la fécondation (fusion d'un ovule et d'un spermatozoïde) ou de la nidation (implantation de l'embryon dans l'utérus), et se déroule jusqu'à l'expulsion de l'organisme engendré. La durée moyenne de la fécondation à l'accouchement pour une grossesse unique est de 38 semaines et deux jours[1], soit un peu moins de neuf mois, une durée largement reprise dans la culture. Dans les faits, cette durée est variable selon les femmes et le déroulement de la grossesse. Ainsi une grossesse normale dure entre 37 semaines et 41 semaines d'aménorrhée (SA), on parlera alors de grossesse menée à terme. Pour une durée inférieure à 37 SA on parle de prématurité et pour une durée supérieure à 41 SA on parle de postmaturité.
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7
+ En obstétrique il existe trois types de grossesses selon le nombre de fœtus
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+ Chacune de ces grossesse nécessite des prises en charge et accouchements spécifiques.
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11
+ Cet article ne parle que de la surveillance de la grossesse unique.
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+ La grossesse se termine en principe par un accouchement aboutissant à la naissance d'un être humain viable, rarement plusieurs. L'Académie de Médecine française dans son dictionnaire (édition 2020) parle d’accouchement pour toute expulsion de fœtus à partir de 22 semaines d'aménorrhée, terme légal de viabilité[2]. Avant, il s'agit d'un avortement spontané ou fausse couche. L'accouchement peut se faire par les voies naturelles ou accouchement par voie basse, ou nécessiter une opération chirurgicale, la césarienne.
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15
+ La grossesse s'accompagne de modifications importantes de l'organisme, que ce soit sur le plan physique, notamment au niveau de l'utérus, ou sur le plan psychique. Plusieurs pathologies peuvent survenir au cours de la grossesse, qu'elles soient spécifiques ou non. Certaines de ces pathologies, parfois sans conséquence en dehors de la grossesse, peuvent avoir un retentissement important sur l'embryon ou le fœtus. En conséquence, une adaptation du mode de vie et un suivi particulier sont conseillés pour la femme enceinte. La spécialité médicale concernée est l'obstétrique. La grossesse peut aussi avoir des conséquences culturelles, sociales ou économiques pour les mères, notamment dans le cas des adolescentes ou de grossesses non désirées.
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17
+ Plusieurs méthodes de contrôle des naissances peuvent être utilisées pour influer sur la grossesse. Ainsi, la grossesse peut être issue du recours à la procréation médicalement assistée. Au contraire, la grossesse peut être prévenue par un moyen de contraception, ou arrêtée par une interruption volontaire de grossesse. Cependant, l'accès à certaines de ces méthodes est variable selon les pays, et est parfois interdit.
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19
+ L'avancement d'une grossesse est défini par le terme, exprimé le plus souvent en semaines d'aménorrhée (SA), qui représentent la durée écoulée depuis le premier jour des dernières règles. La fécondation ayant lieu en moyenne deux semaines après, à titre d'exemple une grossesse qui durerait trente-neuf semaines se déroulerait donc entre les termes de deux et quarante et une semaines d'aménorrhée. Souvent, le mot terme est également utilisé pour désigner la fin de la grossesse.
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+ L'ectogenèse est l'externalisation du développement de l'embryon ou du fœtus, comme les ovipares. Elle n'est pas techniquement au point.
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+ Selon les points de vue sur le sens que revêt le terme de "grossesse" et sur les conséquences éthiques et juridiques de cette définition, soit l'on considère que le début de la grossesse correspond à la fécondation donnant lieu à la formation du zygote, premier stade de l'embryogenèse[3], soit l'on considère qu'il correspond à la nidation, définie par l'implantation de l’embryon sur la muqueuse utérine[4],[5],[6].
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+ Les cellules germinales sont des cellules haploïdes s'étant divisées lors de la méiose, ce sont les éléments de la fécondation.
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+ L'ovocyte est une cellule haploïde femelle, elle possède environ la moitié du génome de la mère. Elle demeure dans un état de suspension jusqu'à ce que les fluctuations hormonales du cycle menstruel déclenchent l'ovulation (pic hormonal au 14e jour du cycle menstruel), provoquant sa libération dans la trompe de Fallope.
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+ Le spermatozoïde est la cellule germinale mâle, il possède environ la moitié du génome du père. Les spermatozoïdes sont déjà matures lorsqu'ils sortent des testicules, regroupés dans le sperme. Pour atteindre l'ovocyte naturellement, ils doivent traverser l'organe sexuel féminin, de l'utérus jusqu'à la trompe.
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+ En cas de fécondation, le spermatozoïde rencontre habituellement l'ovocyte dans la trompe de Fallope. Il termine sa transformation en ovule lors de sa fécondation.
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33
+ Habituellement, un seul ovocyte est libéré par cycle menstruel, une libération de plusieurs ovules peut produire des jumeaux hétérozygotes ou « faux jumeaux ».
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35
+ Des moyens alternatifs de procréation, dont l'insémination artificielle et la fécondation in vitro, sont parfois utilisés dans les cas de stérilité. En France, les conditions légales d'accès à la procréation médicalement assistée imposent la nécessité d'un couple vivant, en âge de procréer, de sexe différent, pouvant justifier d'au moins deux années de vie commune.
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+
37
+ À ce moment le zygote est une seule cellule souche totipotente (appelée cellule-œuf) avec la capacité de créer un organisme entier. La division cellulaire par mitose est le prochain processus : chaque cellule se dédouble pour produire une autre cellule diploïde. Le zygote se divise pour produire deux cellules plus petites, dites blastomères, environ toutes les vingt heures. Ces cellules se redivisent environ trois fois (seize cellules). Cet amas de cellules, dit la morula (en raison de son aspect, que l'on peut rapprocher d'une mûre), quitte la trompe de Fallope et entre dans l'utérus.
38
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+ Les cellules développantes se distribuent autour du blastocèle, une cavité liquidienne au milieu des cellules. Les cellules deviennent, au fur et à mesure de leurs divisions par mitose, de plus en plus petites. Cette structure comprenant les cellules zygotiques et le blastocèle s'appelle le blastocyste. Les cellules commencent à se différencier entre les cellules intérieures et extérieures au blastocyste. En vingt-quatre à quarante-huit heures, la paroi du blastocyste, la zone pellucide, se rompt. Les cellules extérieures du blastocyste commencent alors à sécréter une enzyme qui érode l'épithélium de l'utérus et crée un site pour l'implantation. Le blastocyste sécrète aussi l'hormone gonadotrophine chorionique (HCG), qui stimule le corps jaune de l'ovaire de la mère à produire de la progestérone, qui maintient le revêtement intérieur de l'utérus pour nourrir l'embryon. Les glandes dans le revêtement utérin grandissent en réponse au blastocyste, et la croissance des capillaires est stimulée dans la région, assurant la provision de nutriments vitaux et d'oxygène au blastocyste.
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+ Le diagnostic biologique de la grossesse se fait par la recherche sanguine ou urinaire de la fraction bêta de HCG, connue également sous le nom de bêta-HCG. Les tests de grossesse urinaires disponibles en pharmacie d'officine proposent un dosage qualitatif de cette hormone, leur fiabilité est de 90 à 99 %. Le dosage sanguin, quantitatif, des bêta-HCG permet un diagnostic de certitude et une datation du début de la grossesse (le taux de cette hormone double toutes les quarante-huit heures en début de grossesse).
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+ Les cellules autour du blastocyste commencent à détruire des cellules du revêtement utérin, produisant de petites flaques de sang et stimulant ainsi la production de nouveaux capillaires sanguins. C'est la première étape dans le développement du placenta. Les cellules intérieures du blastocyste croissent rapidement et forment deux couches. La couche supérieure deviendra l'embryon et la cavité amniotique, et la couche inférieure créera un petit « sac », la vésicule vitelline. Quelques jours plus tard, des villosités choriales placentaires ancrent le blastocyste dans l'utérus. Un système sanguin se développe en regard du placenta, près du site de l'implantation : la future zone d'échange entre la circulation maternelle et la circulation fœtale se met en place. La vésicule vitelline dans le blastocyste commence à produire les premières hématies (ou « globules rouges »). Pendant les vingt-quatre heures qui suivent, du tissu conjonctif se développe entre le placenta et le fœtus, ce qui deviendra plus tard le cordon ombilical, reliant la face ventrale de l'embryon au placenta (il contient une veine et deux artères).
44
+
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+ Ensuite, une mince couche de cellules se développe à la surface de l'embryon, signalant le début de la gastrulation. C'est un processus au cours duquel les trois feuillets du fœtus, l'épiblaste, le mésoderme (ou mésoblaste) et l'endoderme, se développent. La couche de cellules commence par stimuler la croissance de l'endoblaste et du mésoblaste ; l'ectoblaste commence à croître rapidement grâce à des substances chimiques stimulatrices produites par le mésoblaste sus-jacent.
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+ Ces trois couches se développeront pour former toutes les structures du corps de l'embryon. L'endoblaste donnera la bouche, la langue, le tube digestif, les poumons, la vessie et plusieurs glandes. Le mésoblaste donne l'intérieur des poumons, le cœur, la rate, et le système reproducteur et d'excrétion. Il aidera aussi à la production des lignées sanguines. L'épiblaste (devenu neurectoblaste à la 4e semaine) deviendra la peau, les ongles, les poils et les cheveux, les yeux, le revêtement interne et externe des oreilles, le nez, les sinus, la bouche, l'anus, les dents, les glandes mammaires, et toutes les parties du système nerveux (cerveau, moelle épinière, nerfs).
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+
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+ Environ dix-huit jours après la fécondation, l'embryon a produit la plupart des formes du tissu dont il aura besoin. Il a la forme d'une poire, avec la tête (le pôle céphalique) plus grande que la queue (le pôle caudal). Le système nerveux est l'une des premières structures à se développer. Au sein du neurectoblaste, se crée une dépression dont les berges s'élèvent puis fusionnent pour donner un tube à l'origine de la gouttière neurale, étendue du pôle céphalique au pôle caudal de l'embryon, premier axe de l'organisation du futur système nerveux. Le système sanguin se met en place à partir du mésoderme produit des réseaux permettant la distribution du sang dans l'embryon, des cellules sanguines sont en production et en circulation dans l'embryon. Des vaisseaux secondaires se développent autour et dans le placenta pour pourvoir aux besoins croissants de l'embryon en nutriments. Le blastocèle produit des cellules sanguines et des cellules qui deviendront des vaisseaux sanguins. Des cellules endocardiales se développent au sein du mésoderme, elles sont destinées à former les couches internes du cœur.
50
+
51
+ Environ vingt-quatre jours après la fertilisation se met en place un cœur primitif (à ce stade un simple tube en forme de S), qui commence à battre et à faire circuler le sang dans les vaisseaux embryonnaires.
52
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+ On note une augmentation du débit cardiaque de 30 à 40 % durant la grossesse, avec une augmentation du volume du sang circulant pouvant aller jusqu'à un ou deux litres de plus au moment de l'accouchement.
54
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+ D'un point de vue immunologique, le fœtus est à moitié « soi » et à moitié « non soi » (du fait de l'expression des gènes du père).
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+ Les cellules du placenta présentent à leur surface un antigène HLA particulier de classe I : la HLA-G qui empêche le système immunitaire de la mère de s'attaquer à elles.
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+ Tout le système endocrinien et le métabolisme de la mère est affecté et transformé par la grossesse.
59
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+ En particulier, la fonction et l'économie thyroïdienne de la mère doivent s'adapter à la présence du fœtus qui stimule la thyroïde de la mère, ce qui se traduit par :
61
+
62
+ L'iode va jouer un rôle important durant la grossesse[9] et après la grossesse[10]. L'ajustement du métabolisme thyroïdien est rendu difficile en cas de maladie thyroïdienne auto-immune et d'hypothyroïdie ou si la grossesse se déroule une carence en iode (L'OMS recommande pour cette raison un apport de 200 µg/jour d'iode pour les femmes enceintes). Une carence en iode conduit à une stimulation thyroïdienne accrue pour la mère, révélée par une hypothyroxinémie relative et une goitrogénèse (le goître formé pendant la gestation peut partiellement régresser après la parturition)[7].
63
+
64
+ La grossesse pourrait donc être l'un des facteurs environnementaux expliquant la plus forte prévalence de troubles thyroïdien et de goitre dans la population féminine, d'autant qu'une carence en iode chez la mère conduit aussi à la formation de goitre dans la descendance. Une supplémentation adéquate en iode en début de grossesse permet la correction et la prévention presque complète de la goitrogénèse maternelle et néonatale[7].
65
+
66
+ La femme enceinte souffre souvent de nausées, en particulier pendant le premier trimestre.
67
+
68
+ Les nausées se manifestent différemment selon les femmes : ainsi certaines ne les ressentent que le matin et d'autres tout au long de la journée, ou certaines femmes auront des nausées fréquentes et quasi quotidiennes alors que d'autres femmes n'auront en revanche pas la moindre envie de vomir durant toute leur grossesse. L'hormone gonadotrophine chorionique est suspectée d'en être la cause principale, une fréquente infection à Helicobacter pylori associée, des troubles de la motilité œsophagienne, ou des facteurs psychosociaux, dans une moindre mesure pouvant aussi être en cause[11].
69
+
70
+ Lors de la grossesse, la vessie est comprimée, alors que le besoin alimentaire de la mère augmente, ce qui augmente la fréquence du besoin d'uriner.
71
+ Le métabolisme de la mère est modifié, ce qui se traduit par des modifications du contenu de l'urine.
72
+ De plus pour répondre aux besoins du foetus (en calcium et fer notamment), certains minéraux et métaux stockés dans le foie ou les os de la mère peuvent être désorbés et mobilisés, et donc aussi retrouvés dans le sang et dans l'urine ou la sueur ou les phanères à des doses inhabituelles[12],[13]. Parfois ils peuvent être source d'intoxication (par libération du plomb stocké dans les os de la mère à la place du calcium par exemple).
73
+
74
+ La première grossesse modifie l'architecture du cerveau, d'une manière significative et pour une durée d'au moins 2 ans chez la femme.
75
+
76
+ Le changement le plus spectaculaire est une diminution de la matière grise dans des zones connues pour traiter la réponse aux signaux sociaux, ce qui permettrait à la nouvelle mère de mieux répondre aux besoins de son bébé et/ou de détecter des personnes menaçantes dans son environnement[14].
77
+
78
+ Ces changements sont corrélés avec les résultats de tests standard d'attachement de la mère à son bébé. Ils surviennent également en cas de fécondation in vitro. La perte de volume de matière grise pourrait correspondre à un processus de maturation ou de spécialisation (comme on en observe aussi à l'adolescence, quand les réseaux neuronaux s'affinent et se spécialisent), mais il pourrait aussi se traduire chez certaines femmes par une moindre mémoire (en lien avec une diminution de matière noire dans l'hippocampe) et capacité à se concentrer. Chez les rongeurs de laboratoires l'effet semble durable et permet notamment aux mères d'être plus efficaces dans la recherche de nourriture[14].
79
+
80
+ L'IRM montre qu'après l'accouchement, quand la mère regarde des photos de son nourrisson et d'autres bébés, plusieurs des régions cérébrales qui avaient perdu la substance grise lors de la grossesse sont fortement activées par la photo de son propre bébé (plus que pour les photos d'autres nourrissons). Deux ans plus tard, l'hippocampe est presque reconstitué. Les changements sont si cohérents qu'un algorithme informatique a pu prédire avec 100 % de précision si une femme avait été enceinte au seul vu de son IRM[14].
81
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82
+ Rutherford (psychologue évolutionniste à l'Université McMaster de Hamilton au Canada) n'exclut pas que ces changements puissent agir sur la parentalité et les prises de décision et les comportements qu'elle implique plus tard dans la vie et suggère d'étudier également le cerveau de parents adoptifs et de mères qui abandonnent leurs enfants pour notamment savoir si ces changements proviennent de la grossesse ou éventuellement aussi du stress et de « la privation de sommeil que tous les parents éprouvent tôt dans la vie d'un enfant »[14].
83
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84
+ Le cerveau de nouveaux pères a été étudié de la même manière, mais aucun changement semblable n'y a été observé[14].
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+ La grossesse s'accompagne de très importantes modifications psychiques et donc psychologiques. La femme enceinte tend en général à mettre en œuvre une « gestation psychique », phase durant laquelle elle se concentre sur son propre corps, sur l'image qu'elle se fait de son enfant à naître et de la relation qu'elle aura avec lui. Cela peut entraîner une plus grande indifférence vis-à-vis du reste du monde dans une première phase, avant d'assumer son rôle de mère peu après la naissance. Dans le domaine de la psychanalyse, ces modifications s'accompagnent d'une levée du refoulement, qui permet à la femme d'aborder plus facilement des questions relatives à son passé, son enfance, ou plus généralement à ses préoccupations concernant l'enfant à venir, qui font qualifier cette période de « transparence psychique »[15],[16]. Ces modifications ne s'expriment pas en cas de déni de grossesse.
87
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88
+ Cette « crise identitaire » s'accompagne de troubles (anxiété, irritabilité, vécu dépressif sans manifestation clinique de dépression) qui relèvent de mécanismes d'adaptation et sont jugés non pathologiques. Toutefois, lorsque ces symptômes sont d'une trop grande intensité, et en particulier lorsque la femme dispose d'un terrain favorable, il est nécessaire d'envisager un suivi spécifique. Les pathologies psychiatriques les plus sérieuses se manifestent généralement après l'accouchement. La plus répandue d'entre elles, les états dépressifs du post-partum sont en constante augmentation (15 à 20 %) et représentent à l’heure actuelle un véritable problème de santé publique[17].
89
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90
+ La période du post-partum (ou « suites de couches ») est comprise entre l'expulsion du placenta et le retour de couches, c’est-à-dire le retour des règles. C'est une période de nouveaux bouleversements à la fois psychiques et familiaux (période clef pour la mise en place de la relation de la mère avec son enfant, de la découverte du nouveau-né, de mutations familiales), mais aussi physique avec la perte brutale des repères physiologiques et anatomiques liés à la grossesse.
91
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92
+ Le post-partum est donc une période à risque de complications psychologiques liées aux bouleversements de tous les repères psycho-physiologiques d'une femme, en particulier lorsqu'il s'agit d'un premier enfant. On parle notamment de « baby blues » et de dépression post-partum.
93
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94
+ Il peut se faire par la femme elle-même, au vu de signes tels qu'un retard dans ses règles (aménorrhée), des nausées matinales, un besoin de sommeil accru, un gonflement et une plus grande sensibilité des seins accompagné ou non du grossissement des tubercules de Montgomery et d'un brunissement des aréoles.
95
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96
+ En cas de besoin un complément de diagnostic se fait en laboratoire de biologie médicale ou au domicile, et repose sur la détection dans l'urine ou le plasma de la femme enceinte d'une hormone spécifique produite par le tissu placentaire : l'hormone gonadotrophine chorionique (HCG), une glycoprot��ine constituée de deux sous-unités alpha et bêta. Cette hormone apparaît très rapidement dans le sang et les urines après la fécondation, sa concentration croît les trois premiers mois de la grossesse, puis décroît et disparaît après l'accouchement ; Le dosage radio-immunologique de la fraction bêta de l'HCG pratiqué en laboratoire peut être positif dès le 6e jour après fécondation.
97
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98
+ Alors que traditionnellement la grossesse et son résultat attendu, l'accouchement, étaient une affaire de femmes, sa médicalisation a « pathologisé » cette période, avec en Occident une multiplication des examens, tels qu'échographie, amniocentèse, tests génétiques, et la prise en charge s'est masculinisée, l'osbtétricien, souvent un homme, ayant tendance à remplacer la sage-femme[18]. Une grossesse normale y fait désormais l'objet d'un certain nombre d'examens, avec des conséquences tant positives que négatives de cette technicisation, conduisant à une modification du vécu de la grossesse, et quelquefois, à l'apparition de choix cornéliens pour les femmes prévenues d'un risque de malformation de l'enfant[19]. Certains de ces examens doivent être pratiqués dans des périodes précises.
99
+
100
+ La durée de la grossesse est indiquée en semaines d'aménorrhée (SA) ou en mois de grossesse (semaines d'aménorrhée = nombre de semaines écoulées depuis les dernières règles, ce qui fait que le terme en semaines d'aménorrhée compte deux semaines de plus que le terme en semaines de grossesse). Le fait de parler de semaines d'aménorrhée est une convention internationale. Le tableau suivant donne la correspondance approximative entre semaines d'aménorrhée et mois de grossesse (1 mois valant 4,3 semaines). Pour plus de clarté, ce tableau fait également la correspondance avec le nombre de semaines de grossesse.
101
+
102
+ En France notamment, cette surveillance est marquée par une intervention forte de l'État, se traduisant par des décrets et réglementations. La Haute autorité de santé donne des conseils afin de respecter un suivi adapté aux grossesses physiologiques, et d'orienter vers des médecins généralistes et gynéco-obstétriciens les pathologies dépistées[20]. Le travail en réseau entre sages-femmes et médecins réduit les dépenses de santé publique[réf. souhaitée] tel que la loi du 21 juillet 2009 dite « Hôpital, patients, santé et territoire » le préconise.
103
+
104
+ Deux exemples sont particulièrement frappants: la France est le seul pays au monde où le dépistage de la toxoplasmose au cours de la grossesse est obligatoire[21]. De nombreux pays ne pratiquent aucun dépistage ou uniquement chez des populations à risque.
105
+
106
+ Le nombre d'échographies au cours de la grossesse est de trois en France, mais en Norvège une seule échographie est pratiquée systématiquement vers 18 semaines — la limite légale de l'interruption médicale dans ce pays est de vingt-deux semaines —, les autres se faisant uniquement sur signes d'appel.
107
+
108
+ L'objectif de la surveillance régulière est le dépistage précoce de pathologies obstétricales (retard de croissance intra-utérin, hypertension artérielle gravidique par exemple). Des sérologies sont faites de façon régulière pour dépister certaines maladies infectieuses pouvant entraîner une embryopathie ou une fœtopathie, en particulier chez les femmes non immunisées. Recherche des agglutinines irrégulières tous les mois chez les femmes de rhésus négatif.
109
+
110
+ Des examens biologiques ou bactériologiques sont recommandés à des moments bien précis de la grossesse.
111
+
112
+ L'examen du col de l'utérus par l'intermédiaire du toucher vaginal est habituellement effectué au cours de la grossesse normale pour dépister théoriquement les risques d'accouchement prématuré. Mais le toucher vaginal ne fait pas partie de la surveillance de la grossesse normale dans de nombreux pays en Europe (Angleterre, Espagne, Pays-Bas, Finlande, Suède, Danemark) avec des taux d'accouchement prématuré identiques ou inférieurs à celui de la France. Enfin certains pays considèrent cet examen comme dangereux (Norvège) et à ce titre comme une faute médicale.
113
+
114
+ L'existence d'une consultation destinée aux couples avant la mise en route d'une grossesse serait hautement souhaitable : le nombre important de couples dont l'un des éléments est porteur d'une maladie génétique impose de les informer des possibilités de diagnostic prénatal. Un diagnostic prénatal efficace impose souvent de connaître de façon précise la mutation en cause. La prévention de certaines anomalies du système nerveux central passe par la prise de vitamines plusieurs semaines avant la fécondation.
115
+
116
+ Il a pour but d'aider au dépistage de grossesses pathologiques : diabète, carences en vitamines ou en oligoéléments (fer), maladies infectieuses.
117
+
118
+ Certains paramètres sanguins se modifient durant la grossesse sans que cela ne soit pathologique[22] :
119
+
120
+ Il peut exister une fuite urinaire de sucre par abaissement du seuil rénal glycémique sans pour autant qu'il s'agisse d'un diabète gestationnel.
121
+
122
+ Dès qu'une femme connaît son état de grossesse, il est souhaitable qu'elle bénéficie d'une consultation avant deux mois auprès d'une sage-femme, médecin généraliste ou gynécologue[23]. Au cours de cette première consultation seront effectués :
123
+
124
+ L'échographie au premier trimestre de la grossesse permet :
125
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126
+ Cet entretien est fait pour accompagner plus efficacement les parents. En sus du bilan général et obstétrical, et de la préparation à la naissance et à la parentalité, (PNP) il devrait être proposé à toutes les femmes enceintes et aux futurs parents un entretien individuel, ou en couple, au cours du 4e mois. Il est réalisé sous la responsabilité, principalement des sages-femmes ou des médecins.
127
+
128
+ Il peut déboucher sur la préparation à la naissance et à la parentalité qui a fait l'objet de recommandations de la Haute Autorité en Santé : HAS[25], celles-ci comportant l'accompagnement de la grossesse sur son versant psychologique, physique et médico-social.
129
+
130
+ En repérant les situations vulnérables, l'isolement, la dépression ou les violences familiales il permettra d'apporter aide et soutien prioritaire aux femmes qui sont dans des situations de précarité sociale ou psychique.
131
+
132
+ Il servira à écouter les difficultés et les craintes, à soutenir les changements de comportements face aux addictions ou à proposer des aides au sevrage (tabac, cannabis). Selon les souhaits des parents et fonction de leurs attentes, dresser le programme possible à proposer au couple, choisir entre séances collectives ou individuelles, prévoir une visite de la maternité.
133
+
134
+ Ces séances préparatoires à la naissance concerne informations sur les modifications corporelles le périnée, l’accouchement, les moyens de soulagement de la douleur dont postures, relaxation, sophrologie ou yoga, maîtrise respiratoire, mobilisation et la péridurale de plus en plus répandue. Ils informent les parents des droits des usagers (loi de 2002 : consentement obtenus pour gestes tels que l'épisiotomie, ou césarienne programmée), des projets de naissance, des incidents possibles dans un déroulement d'accouchement. On s'y prépare aussi à l'allaitement, au Programme National Nutrition Santé[26], à la prévention des accidents domestiques, à envisager une contraception adaptée à chaque femme et à retrouver l'équilibre du couple et l'autonomie des parents pour un retour de plus en plus précoce à domicile quand la santé de la mère et du bébé le permettent.
135
+
136
+ Pour les jeunes femmes mineures ou certaines femmes qui redoutent le collectif et ont besoin d'être accompagnées, la loi prévoit la possibilité de séances individuelles. Le plan de périnatalité 2004/2007[27] a aussi doté les maternités de postes de psychologues pour proposer à celles qui l'acceptent des prises en charge personnalisées durables afin de prévenir les dépressions postnatales.
137
+ Les « États généraux de l'enfance en danger » voient dans cet entretien un outil majeure de prévention, s'inscrivant dans les projets de la Loi Hôpital Patient Territoire Santé de 2011, pour soutenir les relations parents enfants, instaurer une écoute attentive des besoins et personnaliser, avec l'accord des parents, une aide à la parentalité sur mesure. En se faisant écoute bienveillante et partenaire du couple, des voies de collaboration s'avèrent possible, créant de la continuité entre professionnels du réseau et famille, ce dans le respect de la singularité du sujet.
138
+
139
+ Beaucoup de pays ne font pas systématiquement de troisième échographie.
140
+ En France, une troisième échographie est faite idéalement entre 7 mois et 7,5 mois soit 32 à 34 semaines. Elle permet :
141
+
142
+ C'est au cours de cette consultation que l'on détermine la possibilité d'accoucher normalement.
143
+
144
+ Elle est faite dans les 8 semaines suivant l'accouchement, elle renseigne sur :
145
+
146
+ Alors qu'en France 50 % des couples stoppent progressivement leurs relations sexuelles au cours de la grossesse, la période de la grossesse peut aussi une période très épanouissante pour la sexualité et pour le couple[28]. Si le premier trimestre peut engendrer une baisse du désir féminin, dès le quatrième mois, les tissus du vagin et de l'appareil génital sont plus épais, le vagin est plus humide, ce qui favorise une forte libido avant une nouvelle baisse possible dans les dernières semaines[28]. Si les rapports sexuels sont sans risque pour le bébé, le médecin peut conseiller de les limiter ou de les stopper dans certains cas : S'il y a un risque d'accouchement prématuré dû aux antécédents familiaux ou si le col de l'utérus est déjà raccourci et aminci ; en cas de placenta praevia ; en cas d'hypertension ou de saignements ; dans les deux premiers mois de grossesse en cas d’antécédent de fausse couche[28].
147
+ Certaines personnes sont maïeusophiles. Selon un sondage de 2015 en France, 30 % des femmes déclarent avoir été davantage courtisées par les hommes pendant leur grossesse[29],[30]. Selon Caroline Leroux, sexologue et psychologue : « La femme enceinte est un objet de désir pour l’homme. Ses formes voluptueuses la rendent particulièrement désirable. De plus, la femme enceinte est un objet sacré, donc intouchable. L’idée de transgresser cette règle représente un défi pour les hommes »[30].
148
+
149
+ En 2014, alors qu'elle est enceinte de huit mois, la coureuse américaine de 800 mètres Alysia Johnson-Montaño participe aux Championnats des États-Unis et termine dernière de sa série[31]. En 2017, elle réalise de nouveau cette performance en étant enceinte de cinq mois, bien qu'elle termine de nouveau dernière[32]. De même en avril 2017, la nageuse américaine Dana Vollmer, triple médaillée aux Jeux de Rio, s’est alignée sur 50 mètres nage libre lors d’un meeting enceinte de six mois. Malgré un chrono supérieur de deux secondes à son record, elle a expliqué vouloir s’entraîner le plus longtemps possible avant son accouchement : « Le chrono n’a pas d’importance, mon classement non plus, je suis simplement heureuse d’être là. Je fais essentiellement du travail d’endurance, ce qui me permet de garder mon feeling pour l’eau[33]. » En janvier 2017, Serena Williams a elle remporté enceinte de deux mois l’Open d'Australie en janvier 2017 en battant sa sœur aînée Venus Williams[34].
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+
151
+ Pour la médecin du sport et gynécologue à l’INSEP Carole Maitre, qui s’occupe de nombreuses sportives qui fréquentent les pôles de haut niveau de la structure, « Au-delà de six mois, je pourrais difficilement conforter quelqu’une à continuer la course, car ça pourrait avoir éventuellement des effets sur l’apparition de contractions utérines et amener donc des risques de prématurité. Au fur et à mesure de la grossesse, avec le développement abdominal, il y a une modification du centre de gravité et d’équilibre, une hyperlaxité qui peut entraîner plus de blessures et une prise de poids progressive qui fragilise le corps. Les sportives adaptent leur entraînement à partir du quatrième mois. On ne va pas faire des compétitions de judo à quatre ou cinq mois, mais il ne faut pas non plus travailler comme des sédentaires. Le but est de rester à 80, 85 % de sa VO2max[33] ». Pour les femmes non sportives de haut niveau, elle conseille également la pratique sportive : « Il n’est jamais trop tard pour s’y mettre. On peut commencer doucement, chercher ce qui nous convient le mieux : marche, aqua jogging, aquabiking[33]... »
152
+
153
+ Parmi les nombreux changements de métabolisme induits par la grossesse, nombreux sont ceux qui interviennent au niveau de la bouche, de la dentition et de la salive, dont la composition chimique va évoluer. Il est donc éminemment recommandé de prendre soin de ses dents et de son hygiène dentaire pendant cette période. Il n'est, contrairement à ce que l'on peut croire, pas contre-indiqué d'effectuer une visite chez le dentiste. Si certaines interventions chirurgicales sont à prohiber (comme la pose d'implants dentaires), on pourra néanmoins effectuer des radios, effectuer un détartrage et même procéder à certains soins sur les caries, avant que celles-ci ne se dégradent.
154
+ La prise en charge de la femme enceinte ne devrait pas différer de celle des autres patientes. Seulement certaines précautions doivent être prises. Pour cela, il faut entrer en contact avec l’obstétricien pour savoir le moment approprié pour intervenir[35].
155
+ Le premier trimestre doit être réservé à faire le bilan clinique. Toute intervention, hormis l’urgence, sera reportée au deuxième trimestre de la grossesse. Les étapes opératoires des soins conservateurs ou endodontiques sont les mêmes sauf que les radiographies sont réservées aux cas d’indication impérative.
156
+ Au cours du troisième trimestre, seul le traitement d’urgence est dispensé.
157
+
158
+ L'alimentation de la mère pendant la grossesse est, si tout se passe bien, celle d'une personne en bonne santé : la plupart des informations nutritionnelles habituelles valent donc aussi pour une femme enceinte : un équilibre entre glucides, lipides et protides par une alimentation variée, et chaque jour consommation de végétaux. Quelques informations spécifiques existent cependant :
159
+
160
+ La listériose est une maladie dangereuse pour la femme enceinte et le fœtus. Selon les organismes institutionnels de divers pays,
161
+
162
+ Sont à éviter[39] :
163
+
164
+ Sont consommables avec moins de risque[39] :
165
+
166
+ Ces recommandations émanant d'organismes institutionnels sur l'utilisation de produits laitiers transformés concernent également les personnes immunodéficientes.
167
+ À titre d'exemple, dans les pays industrialisés, la filière du Vacherin Mont-d'Or suisse au lait thermisé (un fromage à pâte molle) fut le vecteur de la listériose et la cause de 34 décès[40].
168
+
169
+ Un accouchement prématuré est défini comme tout accouchement ayant lieu avant la 37e semaine d'aménorrhée. La limite légale de réanimation d'un enfant prématuré en France est à 24 semaines d'aménorrhée, et 500 grammes, en dessous de ce terme il s'agit d'une fausse couche.[réf. nécessaire]
170
+
171
+ Le nouveau-né prématuré est plus fragile qu'un nouveau-né à terme (risque d'infection). Plus petit, il ne peut s'alimenter seul (donc par sonde gastrique), il nécessite parfois une aide ventilatoire, et ne peut réguler seul sa température corporelle (installation en incubateur).
172
+ les nouveau-nés prématurés sont pris en charge en réanimation néonatale ou en néonatalogie selon leur terme, poids et fonctions vitales.
173
+
174
+ Signalons la méthode dite « bébé kangourou[41] », inventée en Colombie, qui consiste à maintenir l'enfant prématuré en contact peau-à-peau permanent avec sa mère (ou son père). Sous diverses adaptations, cette méthode très efficace est de plus en plus utilisée dans les pays industrialisés.[réf. nécessaire]
175
+
176
+ La mortinatalité parfois appelée « mortinaissance » est la naissance d'un fœtus mort après 24 semaines de grossesse. Lorsque le fœtus est mort ou expulsé avant 24 semaines de grossesse, il ne s'agit pas d'une mortinaissance, mais d'un avortement ou d'une fausse couche au sens épidémiologique et non pas médical.
177
+
178
+ Le calcul du taux de mortinatalité se fait en comptant le nombre de mortinaissances enregistrées durant une période donnée (en général l’année civile) pour mille naissances vivantes et mortinaissances enregistrées durant la même période.
179
+
180
+ La mortalité néonatale correspond au décès des enfants entre la naissance et jusqu'à de 28 jours de vie. On distingue la mortalité néonatale précoce pour les décès durant la première semaine, et de mortalité néonatale tardive pour ceux des trois semaines suivantes.
181
+
182
+ Le calcul du taux de mortalité néonatale se fait en comptant le nombre de décès d'enfants âgés de moins de vingt-huit jours enregistrés durant une année donnée pour mille naissances vivantes.
183
+
184
+ La mortalité périnatale est la somme de la mortinatalité et de la mortalité néonatale précoce.
185
+
186
+ Le calcul du taux de mortalité périnatale se fait en comptant le nombre de mortinaissances et de décès d'enfants âgés de moins de sept jours enregistrés une année donnée divisé pour mille naissances en vie.
187
+
188
+ La définition de l'OMS — selon la Classification internationale des maladies (CIM 9) utilisée en France — de la mort maternelle au cours de la grossesse est « le décès d’une femme survenu au cours de la grossesse ou dans un délai de quarante-deux jours après sa terminaison, quelle qu’en soit la durée ou la localisation, pour une cause quelconque déterminée ou aggravée par la grossesse ou les soins qu’elle a motivés, mais ni accidentelle, ni fortuite. »
189
+
190
+ D'autres pays, comme le Royaume-Uni, utilisent la CIM 10 qui impose d'inclure les décès dans l'année suivant la naissance (morts maternelles indirectes). Le choix d'une définition a une incidence appréciable sur la politique périnatale : en effet, si la première cause de mort maternelle, en France, est l'hémorragie post-partum, au Royaume-Uni elle est le suicide[42].
191
+
192
+ Les morts maternelles se répartissent en deux groupes :
193
+
194
+ Il s'agit d'une notion indiquant à partir de quel stade de développement le fœtus est considéré comme ayant une possibilité théorique de vivre hors de l'environnement utérin. Il ne s'oppose pas à l'état réel de l'enfant, qui peut être mort-né et viable. Chaque pays détermine ce seuil, qui peut être inscrit, ou non, dans la loi. Lorsqu'il est défini, ce seuil s'inspire en général des recommandations de l'OMS, soit 22 semaines d’aménorrhée ou un poids supérieur ou égal à 500 grammes[24].
195
+
196
+ La mortalité des pays en développement est très nettement supérieure à celle des pays industrialisés, la grande majorité étant concentrée dans l'Afrique subsaharienne et l'Asie. Cette mortalité maternelle est en décroissance régulière dans tous les pays sauf en Afrique subsaharienne où elle stagne[44].
197
+
198
+ La grossesse la plus longue de l'histoire serait celle de l'anglaise Jacqueline Haddock qui aurait mis au monde le 23 mars 1975 une fille de 1,360 kg après une grossesse de 398 jours (treize mois)[47].
199
+
200
+ Les grossesses réputées les plus courtes de l'histoire ayant donné lieu à des enfants viables ont eu lieu le 20 mai 1987, quand la Canadienne Brenda Gill met au monde le plus jeune prématuré par césarienne James Gill naît avec 128 jours d'avance, ne pesant que 624 g[48]. Le 7 novembre 2010, une Allemande met au monde des jumeaux après seulement 21 semaines et 5 jours de grossesse, seule la petite Frieda survit[49].
201
+
202
+ Le plus grand nombre d'enfants mis au monde seraient un record détenu par Mme Bernard Scheinberg (Autriche), qui aurait eu 70 enfants[50], et par Mme Fiodor Vassiliev (Russie), qui aurait eu 69 enfants en 27 grossesses (4 quadruplés, sept triplés et seize jumeaux) au XVIIIe siècle[51]. Ces deux cas sont cependant suspects car non vérifiés scientifiquement.
203
+
204
+ La plus jeune mère documentée dans l'histoire de la médecine est la péruvienne Lina Medina, mère à l'âge de cinq ans, sept mois et dix-sept jours.
205
+
206
+ Il existe quatre connus de lithopédion (fœtus issu d'une grossesse extra-utérine non arrivée à terme et mort sans avoir été expulsé du corps de la mère) depuis le début du XXIe siècle.
207
+
208
+ La Procréation Médicalement Assistée (PMA) comporte deux techniques : l’insémination artificielle et la fécondation in vitro. Dans les deux cas, il s’agit d’une intervention qui mènera à une fécondation. Les couples touchés par une infertilité peuvent avoir recours à ces techniques pour concevoir.
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210
+ L’insémination artificielle consiste à injecter, à l’aide d’un cathéter, des spermatozoïdes dans l’utérus de la femme pendant la période d’ovulation.
211
+
212
+ Généralement, le développement des follicules a été stimulé en amont pour maximiser les chances de réussite. Lorsqu’ils sont matures, l’insémination est donc programmée. Le sperme utilisé peut être celui du conjoint ou bien peut provenir d’une banque de sperme. La fécondation in vitro se fait en plusieurs étapes, et a lieu en laboratoire. Il s’agit de provoquer la fécondation en mettant en contact un ovule et des spermatozoïdes. Avant cela, les follicules sont stimulés par un traitement hormonal, puis prélevés dès leur maturité pour être transmis au laboratoire. Le sperme est lui aussi recueilli. La fécondation est faite au laboratoire. Entre deux et cinq jours plus, un ou deux embryons est implanté dans la cavité utérine de la femme.
213
+
214
+ L’ICSI (Injection intracytoplasmique de spermatozoïdes) est une technique de FIV plus pointue. Elle consiste à injecter un seul spermatozoïde sélectionné au préalable directement dans un ovocyte. Les couples se tournent vers cette technique après l’échec d’une FIV classique.
215
+
216
+ Beaucoup de grossesses, notamment chez les jeunes, sont dues à une absence d'information quant à la sexualité[52]. L'éducation sexuelle permet également de parler de sentiments, d'égalité des sexes, des changements liés au corps du fait de la puberté, et de prévenir des comportements sexuels à risques. Cependant, de nombreux pays ne proposent pas d'éducation sexuelle[52].
217
+
218
+ La contraception regroupe l'ensemble des actes (coït interrompu, abstinence, etc.) des médicaments (pilule contraceptive, implant contraceptif hormonal, etc.) et des dispositifs (préservatif, dispositif intra-utérin, etc.) permettant de prévenir d'une grossesse. Leur but est d'éviter une fécondation. Les systèmes contraceptifs peuvent être plus ou moins fiables et doivent être utilisés en connaissance de cause. Il existe des solutions de contraception pour les femmes, qui en portent alors la responsabilité sociale et la contrainte, mais également pour les hommes. Dans beaucoup de pays, les systèmes contraceptifs sont chers ou ne sont pas légaux[52]. Dans les pays où des contraceptifs sont disponibles, le taux d'adolescentes susceptibles de les utiliser est moins élevé que celui des adultes[52].
219
+
220
+ Les grossesses en milieu scolaire sont soit désirées, soit non désirées, ces derrières étant la majorité. Dans ce dernier cas, ces grossesses peuvent être dues à un manque d'information quant à la sexualité[53],[54] ou à des abus contre des faveurs[55],[52]. Les adolescentes sont vulnérables aux grossesses non désirées et ont un risque de mortalité plus élevé à l'accouchement[52].
221
+
222
+ Un million de jeunes filles de moins de 15 ans et près de 16 millions de jeunes filles âgées de 15 à 19 ans accouchent chaque année (11 % des naissances dans le monde en 2008)[52]. Elles habitent majoritairement dans des pays à revenu faible ou intermédiaire[52]. Les complications de la grossesse et de l’accouchement sont la deuxième cause de décès pour les jeunes filles âgées de 15 à 19 ans dans le monde[52].
223
+
224
+ Il est difficile de conjuguer études et grossesses sans l'aide de la famille ou d'une institution. Cela pousse beaucoup élèves à suspendre voire abandonner leurs études[52] (ce qui a un impact sur leur vie sociale et économique future, car il est difficile de trouver un emploi sans avoir reçu d'éducation[52]), ou à avorter. 3 millions de jeunes filles entre 15 et 19 ans subissent chaque année des avortements à risque, l'interruption médicale de grossesse n'étant pas légale dans tous les pays, ou trop chère pour la plupart des patientes[52].
225
+
226
+ Certains pays proposent une aide aux étudiantes ayant eu un bébé, tel que le Burkina Faso[53] ou la Côte d'Ivoire[55]. La scolarisation s'accompagne alors d'une éducation à la sexualité[55]. D'autres, comme le Burundi, excluent depuis juin 2018 les victimes ou auteurs d’une grossesse non désirée du système éducatif, une mesure décriée comme étant une « double punition » pour les mères[56]. Dans certains pays, un mariage est organisé du fait de la grossesse, afin de respecter les normes sociales, retirant de fait la mère du système éducatif[52].
227
+
228
+ Le 6 juin 2014, un amendement a été voté à l'unanimité par l'Assemblée Nationale française qui dispose : « Le Procureur de la République ou le Juge d'application des peines prennent toutes les dispositions utiles afin qu'aucune femme enceinte ne puisse être placée ou maintenue en détention au-delà de la douzième semaine de grossesse. (...) Durant cette période, la peine est suspendue ».
229
+
230
+ Six semaines après la fin des règles ou quatre semaines après fécondation[57],[58],[59]
231
+
232
+ Dix semaines après la fin des règles[60],[61],[62].
233
+
234
+ Vingt semaines après la fin des règles[63],[64],[65].
235
+
236
+ Quarante semaines après la fin des règles[66],[67],[68].
237
+
238
+ Premier mois.
239
+
240
+ À trois mois.
241
+
242
+ À cinq mois.
243
+
244
+ À neuf mois.
245
+
246
+ Films traitant de la grossesse
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ La grotte de Lascaux, située sur la commune de Montignac-Lascaux en Dordogne, dans la vallée de la Vézère, en France, est l'une des plus importantes grottes ornées du Paléolithique par le nombre et la qualité esthétique de ses œuvres. Elle est parfois surnommée « la chapelle Sixtine de l'art pariétal » ou « chapelle Sixtine du Périgordien » selon une expression attribuée à Henri Breuil[1],[2],[Note 1] qui la nomme également « Versailles de la Préhistoire »[1] ou « Altamira française »[3].
4
+
5
+ Les peintures et les gravures qu'elle renferme n’ont pas pu faire l’objet de datations directes précises : leur âge est estimé entre environ 19 000 et 17 000 ans à partir de datations et d’études réalisées sur les objets découverts dans la grotte. La plupart des préhistoriens les attribuent au Magdalénien ancien, sauf quelques-uns qui penchent plutôt pour le Solutréen qui le précède, voire pour le Gravettien[4].
6
+
7
+ La grotte est située dans le Périgord noir dans la vallée de la Vézère sur la commune de Montignac-Lascaux (Dordogne), à une quarantaine de kilomètres au sud-est de Périgueux et à 25 kilomètres de Sarlat-la-Canéda.
8
+
9
+ Elle s'ouvre sur la rive gauche de la Vézère, dans une colline calcaire au sein de l'étage coniacien (Crétacé supérieur). Contrairement à de nombreuses autres grottes de la région, la grotte de Lascaux est relativement « sèche ». En effet, une couche de marne imperméable l’isole de toute infiltration d’eau, empêchant toute nouvelle formation de concrétion de calcite.
10
+
11
+ Voir notamment les ouvrages d'Henri Breuil[5], de Norbert Aujoulat[6], et le Dictionnaire de Lascaux de Brigitte et Gilles Delluc.
12
+
13
+ Avant la découverte de la grotte, Lascaux (ou « Las Coutz », « La Coux », nom féminin dérivé de l’occitan cous ou cos, qui désigne un endroit pierreux) était le nom d'une seigneurie dont la présence est attestée au début du XVe siècle. Ce petit domaine noble comprenait un logis seigneurial, une métairie, un moulin, un colombier, des terres en labour, des vignes et la colline qui renfermait la grotte. Une description du domaine datée de 1667 indique le couvert paysager de la colline, constitué de vignes, de taillis, de châtaigniers, de genévriers et de bruyères. Le domaine noble changea de mains au fil des siècles, passant de la famille de Lascaux à celle du Cheylard, puis aux de Reilhac, aux Labrousse, puis finalement aux La Rochefoucauld-Monbel, propriétaires du domaine au moment de la découverte de la grotte[7].
14
+
15
+ Différentes versions de l’invention de la grotte de Lascaux ont été rapportées. Elles sont parfois contradictoires et souvent relatées de façon fantaisiste : découverte fortuite par un chien ou en jouant au ballon, exploration volontaire de la cavité déjà connue[8],[1]. Celle-ci a été effectuée en deux temps, les 8 et 12 septembre 1940.
16
+
17
+ Selon la version la plus fréquemment racontée, le 8 septembre 1940, Marcel Ravidat[9] découvre l'entrée de la cavité lors d'une promenade sur la commune de Montignac en Dordogne avec ses camarades Jean Clauzel, Maurice Queyroi et Louis Périer. Au cours de cette promenade, son chien Robòt[9] poursuit un lapin qui se réfugie dans un trou[10] situé à l'endroit où un arbre avait été déraciné : un orifice d'environ 20 cm de diamètre s'ouvre au fond de ce trou, impossible à explorer sans un travail de désobstruction[11]. En jetant des pierres pour essayer de faire sortir le lapin, Marcel Ravidat constate que le trou communique avec une vaste cavité. Comme cela se situe à 500 mètres du château de Lascaux, il pense qu'il s'agit de la sortie d'un souterrain[12].
18
+
19
+ Quatre jours plus tard, le jeudi 12 septembre (le jeudi est le jour de repos hebdomadaire, mais la rentrée scolaire s'effectue au 1er octobre à cette époque), Marcel Ravidat, muni d'un matériel de fortune (lampe à huile, coutelas) pour s'éclairer et élargir l'orifice découvert précédemment, revient sur les lieux accompagné cette fois de Georges Agniel, Simon Coencas[13], Jacques Marsal[14] et Georges Estréguil[15]. Les jeunes gens pénètrent ainsi une première fois dans la grotte et y découvrent les premières peintures. Après des visites quotidiennes et une première exploration du Puits, Jacques Marsal dévoile leur découverte à ses parents, qui s'étonnent de le voir revenir couvert de poussière. Ils avertissent Léon Laval, leur ancien instituteur à la retraite, le 16 septembre[12] qui pense à une plaisanterie et préfère ne pas s'aventurer dans le trou mal dégagé[15]. Maurice Thaon qui réside dans un hôtel à Montignac entend parler de cette découverte, descend alors dans la cavité où il prend quelques croquis d'animaux. Il part en Corrèze (à Brive[16] ou Cublac[17]) rencontrer le préhistorien Henri Breuil, réfugié dans la région pour fuir l'occupant, pour lui relater la découverte et lui présenter les croquis[15]. L'abbé Breuil est alors le premier spécialiste à visiter Lascaux, le 21 septembre 1940, en compagnie du chanoine Jean Bouyssonie et du docteur André Cheynier, bientôt suivis des préhistoriens Denis Peyrony et Henri Begouën[18].
20
+
21
+ Henri Breuil est le premier à authentifier la grotte et à la décrire sommairement[19]. Il entreprend quelques relevés dès la fin de l'année 1940 et passe plusieurs semaines sur place pour étudier les œuvres qu’il attribue au Périgordien (voir Datation).
22
+
23
+ Après plusieurs années passées en Espagne, au Portugal et en Afrique du Sud, il revient en 1949 et entreprend une rapide fouille avec Séverin Blanc et Maurice Bourgon au pied de la scène du puits où il espère trouver une sépulture. Il y met au jour des pointes de sagaies décorées en bois de renne.
24
+
25
+ De 1952 à 1963, à la demande de Breuil, les relevés des gravures sont réalisés sur 120 m2 de calques par André Glory qui comptabilise 1 433 représentations (aujourd’hui, 1 900 sont répertoriées).
26
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27
+ Par la suite, les représentations pariétales et leur environnement sont également étudiées par Annette Laming-Emperaire, André Leroi-Gourhan (et toute son équipe pluridisciplinaire, dont Brigitte et Gilles Delluc et Denis Vialou) de 1975 à nos jours et, de 1989 à 1999, par Norbert Aujoulat[6].
28
+
29
+ La grotte est classée au titre des monuments historiques l'année même de sa découverte, par arrêté du 27 décembre 1940. Les parcelles de terrain où se trouve la grotte ou voisines de celle-ci sont classées au titres des monuments historiques par trois arrêtés successifs du 27 décembre 1940, puis du 8 mai et du 5 septembre 1962[20].
30
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31
+ En octobre 1979, elle est inscrite par l'Unesco au patrimoine mondial de l'humanité parmi différents sites préhistoriques et grottes ornées de la vallée de la Vézère.
32
+
33
+ Lors de la découverte, Henri Breuil demande aux jeunes découvreurs de garder la grotte jour et nuit pour y éviter toute dégradation. Ils installent à cet effet un campement de toile près de l'entrée mais cela ne les empêche pas de faire payer l'entrée de la grotte deux francs. Les premiers visiteurs n'hésitent pas à gratter la peinture ou graver leurs initiales sur les parois. Le propriétaire de la grotte, la famille de La Rochefoucauld, fait poser une porte dès la fin de l'hiver puis entreprend en 1947 de lourds travaux d’aménagement destinés à la rendre accessible au public : l’entrée de la cavité entièrement obstruée fait l’objet d’importants terrassements qui modifient le niveau et la nature des sols. Les travaux dans la zone du porche détruisent le cône d’éboulis protecteur qui jouait le rôle de tampon thermique et hygrothermique ; une porte monumentale en bronze fermant un sas maçonné ainsi que des escaliers en pierre pour descendre dans la Salle des Taureaux sont installés ; le niveau des sols est abaissé pour dessiner un cheminement de visite et un éclairage électrique installé pour accompagner le parcours. Les travaux sont confiés à Yves-Marie Froidevaux, architecte en chef des monuments historiques. Le site est ouvert au public le 14 juillet 1948[21].
34
+
35
+ L'instituteur Léon Laval, devenu délégué des monuments historiques, est le premier conservateur de la grotte de Lascaux jusqu'en 1948[22].
36
+
37
+ L'engouement du public est tel qu'un million de personnes visitent la grotte entre 1948 et 1963[23].
38
+
39
+ Malgré l'installation de cette porte pour limiter le danger de déséquilibre atmosphérique et la présence d'appareils de climatisation, le problème du conditionnement de l'air n'a pu être résolu[21].
40
+
41
+ Dès 1955, les premiers indices d'altération sont constatés. Ils sont dus à un excès de dioxyde de carbone induit par la respiration des visiteurs, qui provoque une acidification de la vapeur d'eau expirée corrodant les parois. En 1957 est mis en place un premier système destiné à régénérer l'air ambiant et à stabiliser la température et l'hygrométrie. Les visites continuent pourtant à se succéder au rythme effréné de plus de 1 000 touristes par jour, dégageant environ 2 500 litres de dioxyde de carbone et 50 kg de vapeur d’eau dans une cavité dont le volume est relativement faible, de l’ordre de 1 500 m3[8]. André Glory, qui effectue des relevés durant cette période, doit travailler la nuit pour ne pas perturber le rythme des visites.
42
+
43
+ En 1960, la « maladie verte » fait son apparition : les émanations de dioxyde de carbone liées aux visites, une température trop élevée et les éclairages artificiels permettent la dissémination de colonies d'algues sur les parois. L’enrichissement de l’atmosphère en dioxyde de carbone génère la « maladie blanche », un voile de calcite qui se dépose sur les parois et sur certaines œuvres. En 1963, les micro-organismes continuent à proliférer malgré la mise en place de filtres à l'ozone. Le 17 avril 1963, André Malraux, alors ministre chargé des Affaires culturelles, décide d'interdire l'accès de Lascaux au grand public[24].
44
+
45
+ En 1965, Paul-Marie Guyon, physicien au CNRS, invente un dispositif d'assistance climatique pour rétablir l'écosystème originel. Pierre Vidal, ingénieur spécialiste du milieu souterrain au laboratoire de recherche des monuments historiques, fait installer ce nouvel ensemble du système de régulation thermique et hygrométrique afin de recréer les conditions de circulation des masses d'air qui avaient permis la conservation de Lascaux durant des millénaires. Le principe de ce système statique de refroidissement consiste à utiliser la convection naturelle pour condenser la vapeur d'eau à un endroit déterminé[25].
46
+
47
+ Au début des années 1970, la réalisation d'un fac-similé d'une partie de la grotte est mise en œuvre. Elle est ouverte au public en 1983 (cf. infra Lascaux 2).
48
+
49
+ En 2000, le matériel de gestion du climat de la cavité est remplacé. Au printemps 2001, des agents chargés de la surveillance du site, signalent l'apparition de moisissures dans le sas d'entrée de la grotte. Le sol se couvre en effet d'un champignon extrêmement résistant, Fusarium solani. Ce phénomène coïncide avec l'installation du nouveau système de régulation hygrothermique qui a été mal conçu. Les souches de Fusarium solani présentes dans la grotte sont résistantes au formaldéhyde employé depuis des décennies pour la désinfection des pieds des visiteurs. Le champignon s'est propagé aux peintures, bientôt recouvertes d'un duvet blanc de mycélium. Le champignon vit en symbiose avec une bactérie nommée Pseudomonas fluorescens, qui dégrade le fongicide employé jusque-là. Celui-ci doit dès lors être combiné à un antibiotique.
50
+
51
+ En 2002, le ministère de la Culture met sur pied un Comité scientifique international de la grotte de Lascaux, qui doit gérer le problème.
52
+
53
+ De juillet 2001 à décembre 2003, des traitements d’urgence appliqués dans la grotte sont destinés à ralentir le développement rapide des moisissures observées (compresses imbibées de fongicides et d’antibiotiques ; épandage de chaux vive sur les sols ; pulvérisations de produits biocides)[26].
54
+
55
+ En 2006, la contamination est à peu près maîtrisée, mais toutes les deux semaines une équipe revêtue de combinaisons spéciales est chargée de débarrasser à la main les parois des filaments de mycélium qui réapparaissent malgré tout[27],[28],[29].
56
+
57
+ Quinze années de fréquentation touristique intense ont donc perturbé l'équilibre fragile qui avait permis la conservation miraculeuse de Lascaux et ont failli entraîner sa disparition.
58
+
59
+ Après une première apparition sur la voûte et le sas d'entrée fin 2001, des taches noires dues à deux champignons, Ochroconis lascauxensis et Ochroconis anomala se nourrissant des composés organiques des traitements antifongiques précédents, ont fait leur apparition en juillet 2007 dans certaines parties plus confinées de la grotte, le Passage, la Nef et l'Abside. Un traitement biocide a été effectué en janvier 2008 et a été suivi d'un repos complet de la grotte pendant 3 mois. Le 11 avril 2008, le comité scientifique international a indiqué que les soins apportés étaient encourageants dans neuf des onze zones tests. Cependant, dans les deux dernières zones tests, le développement des taches noires continue[30]. Ce phénomène peut s'expliquer du fait que très peu d'informations sont connues sur le champignon Ochroconis Lascauxensis, car son existence n'a été découverte que lors de son apparition dans la grotte (d'où son nom).
60
+
61
+ D'après la conservatrice en chef du site, les mouvements de l'air se sont profondément modifiés depuis les années 1980 dans la partie tachée de la grotte. L'air circulait auparavant alors qu'il semble immobile aujourd'hui[31].
62
+
63
+ Le ministère de la Culture a annoncé le 10 juillet 2008 que le comité du patrimoine mondial de l'Unesco n'avait pas jugé opportun d'inscrire la grotte sur la liste du patrimoine mondial en péril[32]. En réalité, le comité en question, réuni à Québec le 5 juillet, parle d'un sursis d'un an. Pendant cette période, la France devra répondre aux questions de l'Unesco concernant « la gestion de la crise et la conservation du site ». Il s'agirait notamment d'assurer des études d'impact avant toute intervention sur les peintures et les gravures dans la grotte, d'inviter une mission extérieure et indépendante mandatée par l'Unesco pour examiner Lascaux, mais aussi les autres sites préhistoriques et grottes ornées de la vallée de la Vézère, et enfin, de fournir un rapport de conservation avant le 1er février 2009. En l'absence de progrès substantiels, la grotte pourrait se voir inscrite sur la liste du patrimoine en danger en juillet 2009[33].
64
+
65
+ Le ministre de la Culture, Christine Albanel, s'est rendu sur place le 25 juillet 2008 pour visiter brièvement la grotte. Soulignant l'importance de la régulation de l'air dans la grotte, elle a annoncé le changement du système de climatisation installé en 2000. Elle a par ailleurs envisagé l'élargissement du Comité scientifique à d'autres experts, notamment étrangers[34].
66
+
67
+ Le 26 novembre 2008, Christine Albanel a confirmé[35] que les taches noires subsistaient dans la partie droite de la grotte. Elle annonce un symposium. Celui-ci, intitulé « Lascaux et la conservation en milieu souterrain », s’est tenu à Paris les 26 et 27 février 2009 sous la présidence de Jean Clottes. Réunissant près de trois cents participants provenant de dix-sept pays, il avait pour but de confronter les recherches et travaux menés dans la grotte de Lascaux depuis 2001 avec les expériences conduites dans les autres pays du monde sur la question de la conservation en milieu souterrain[Note 2]. Les actes en sont parus en 2011, dans un volume qui regroupe les études présentées lors des séances ainsi que la transcription intégrale des débats. Soixante-quatorze spécialistes de domaines aussi variés que la biologie, la biochimie, la botanique, l'hydrologie, la climatologie, la géologie, la mécanique des fluides, l'archéologie, l'anthropologie, la restauration et la conservation, issus de nombreux pays (France, États-Unis, Portugal, Espagne, Japon, Australie, Allemagne, Afrique du Sud, Nouvelle-Zélande...), ont été associés à sa rédaction[36].
68
+
69
+ Le 21 janvier 2010, le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand confie au paléoanthropologue Yves Coppens la présidence du conseil scientifique chargé de la conservation de la grotte[37].
70
+
71
+ En 2016, selon Muriel Mauriac, la conservatrice de la grotte, la prolifération des champignons est stoppée. Seuls quelques scientifiques sont autorisés à pénétrer dans la grotte et la présence humaine est limitée à 200 heures par an[38].
72
+
73
+ La grotte est bien décrite par André Leroi-Gourhan[39].
74
+
75
+ La grotte de Lascaux est relativement petite : l'ensemble des galeries n'excède pas 235 mètres[40] pour un dénivelé d'environ 30 mètres. Le sol, en pente, possède une dénivellation inférieure de 13 mètres à l'extrémité du Diverticule axial, et inférieure de 19 mètres au bas du Puits[40]. La partie décorée correspond à un réseau supérieur, le réseau inférieur étant difficilement pénétrable du fait de la présence de dioxyde de carbone.
76
+
77
+ L’entrée actuelle correspond à l’entrée préhistorique, même si elle a été aménagée et équipée d’un système de sas. L’entrée d’origine devait être un peu plus éloignée, mais son plafond s’est écroulé anciennement jusqu’à former le talus par lequel les inventeurs ont accédé à la grotte.
78
+
79
+ Pour faciliter les descriptions, la grotte est traditionnellement subdivisée en un certain nombre de zones correspondant à des salles ou des couloirs. Leurs noms imagés sont dus en partie à Henri Breuil et font souvent référence à l’architecture religieuse :
80
+
81
+ La plupart des vestiges archéologiques découverts à Lascaux ont été recueillis par André Glory, lors de l’aménagement des sas d’entrée et des salles, ou lors de la seule vraie fouille effectuée dans la cavité, située dans le Puits. Ces vestiges comprennent de l’industrie lithique (403 pièces), de l’industrie osseuse (une soixantaine de pièces), de la parure (16 coquilles), de la faune (une centaine de restes), de nombreux charbons, des macrorestes végétaux et de nombreux fragments de colorants. Ces objets (un millier environ), réputés perdus en 1966 à la mort d'André Glory, ont été retrouvés en 1999 par Brigitte et Gilles Delluc et publiés en 2008 au CNRS (Gallia-Préhistoire).
82
+
83
+ Dans la Nef, la Vache se trouve sur un entablement où ont été découverts des lampes, des colorants ainsi que des restes alimentaires. Dans l’Abside, un nombre important d'objets ont été abandonnés (pointes de sagaies, grattoirs, burins et lampes). De nombreux vestiges ont également été découverts dans le Puits : pointes de sagaies, restes de colorants, coquillages percés et lampes, dont un exemplaire en grès rose entièrement façonné et dont le manche est orné d’un signe barbelé.
84
+
85
+ L’étude au microscope électronique des colorants découverts lors des fouilles ou prélevés directement sur certaines œuvres a montré leur grande diversité, sept pigments différents au moins ayant été utilisés : du dioxyde de manganèse, de l’oxyde de fer noir et du carbone (pour le noir), de l’hématite (pour le rouge), de la goethite et de l’argile (pour le jaune), de la calcite (pour le blanc)[41]. Tous ont été employés purs, sans adjonction de charge minérale et sans modification thermique[42].
86
+
87
+ Il s’agit bien ici d’une scène dont les différents éléments sont en relation les uns avec les autres, et non d’une juxtaposition d’animaux ou de signes sur une même paroi, comme c’est le plus souvent le cas dans l’art paléolithique. Pour A. Leroi-Gourhan, cette scène renvoie probablement à un épisode mythologique dont la signification est difficile à établir[39].
88
+
89
+ Un cerf gravé de l'Abside.
90
+
91
+ Gravures du Diverticule des félins, relevé André Glory.
92
+
93
+ La scène du Puits
94
+
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+ La frise des Cerfs nageant, dans la Nef (fac-similé au Musée d'Aquitaine)
96
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+ Parmi les procédés artistiques utilisés par les artistes de Lascaux, on peut citer :
98
+
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+ Différentes interprétations de l'art préhistorique dans la grotte de Lascaux ont été proposées.
100
+
101
+ La grotte de Lascaux a livré de très nombreux restes osseux et outils de silex : ce sont ceux des peintres et graveurs. Elle n’a jamais été un lieu d’habitation et sa fréquentation semble essentiellement liée à ses œuvres pariétales.
102
+
103
+ La faune figurée sur les parois de Lascaux est celle que l’on retrouve dans la majorité des grottes ornées de l’aire franco-cantabrique : cheval, aurochs, bison, cerf et bouquetins dominent largement suivis d’animaux plus rares et souvent dangereux, comme l’ours, le rhinocéros et les grands félins. Les espèces représentées ne correspondent pas aux espèces chassées et consommées : un seul renne gravé a été identifié alors que ces animaux représentent la grande majorité des restes osseux mis au jour (plus de 88 %)[43]. Un art dicté par une magie de la chasse tel qu’on le concevait aux débuts du XXe siècle peut donc être écarté.
104
+
105
+ Si elles sont extrêmement réalistes en ce qui concerne les morphologies et les attitudes des animaux, les œuvres de Lascaux ne visent toutefois pas une représentation exhaustive et naturaliste de la réalité : la flore, les reliefs et même le sol sont absents des parois de la grotte, comme c’est pratiquement toujours le cas d’ailleurs dans l’art paléolithique.
106
+
107
+ Il est indéniable que certains éléments figurés, certaines associations de signes, ont une valeur symbolique. C’est probablement le cas pour les trois paires de ponctuations que l’on retrouve au fond du Diverticule des félins et dans le Puits, aux limites des zones ornées. C’est sans doute le cas également pour les signes barbelés, les « blasons » ou les alignements de points présents sur différentes parois de la grotte.
108
+
109
+ La grotte de Lascaux est considérée par A. Leroi-Gourhan et par la quasi-totalité des préhistoriens comme un sanctuaire, une sorte de monument à caractère religieux[44],
110
+
111
+ D'autres interprétations ont été avancées. D'après l'archéoastronome Chantal Jègues-Wolkiewiez[45], la grotte aurait été un centre d'observation du ciel, puis un temple orné dédié aux constellations célestes. Ainsi, la lumière du soleil se couchant au solstice d'été aurait illuminé la première salle des Taureaux (avant qu'un éboulement n'obstrue l'accès vers la rotonde) dont les peintures représenteraient une carte des constellations zodiacales telles qu'on pouvait les observer il y a 10 000 ans[46],[47]. Cette interprétation a été accueillie avec scepticisme par la communauté scientifique[48],[49].
112
+
113
+ Thérèse Guiot-Houdart a étudié l'organisation de la composition, le placement, les dimensions et l'orientation des figures, la disposition des taches de couleurs, la technique du dessin, etc.[50]. Suivant cette méthode calquée sur la critique d'art, elle présente image par image une description détaillée et exhaustive des peintures de la Rotonde et du Diverticule dont elle déduit une interprétation révélant l'imaginaire de la fécondité à cette époque[51],[52].
114
+
115
+ Selon Jean Clottes et David Lewis-Williams, la grotte de Lascaux aurait pu être liée à un culte chamanique. Ainsi, divers traits sans signification, incluant les huit flèches plantées dans l'un des félins du Diverticule, auraient été autant d'incisions exécutées à travers la paroi pour laisser passer les animaux et les pouvoirs surnaturels[53]. Cette théorie est largement contestée aussi bien par la plupart des préhistoriens et que par les spécialistes du chamanisme : « J. Clottes et D. Lewis-William ont largement outrepassé les limites de la démarche scientifique en proposant une explication unique, unilatérale de la religion des origines »[54].
116
+
117
+ Enfin, les hommes préhistoriques auraient pu attribuer à leurs œuvres un semblant de vie. En se basant sur un relevé exhaustif des parois, Julien d'Huy et Jean-Loïc Le Quellec ont constaté que les animaux dangereux - félins, aurochs, bisons - semblaient davantage « fléchés » que les animaux moins dangereux - chevaux, cerfs, bouquetins. Selon eux, il pourrait s'agir d'une magie de la destruction ou d'une crainte de l'animation des images, les flèches servant alors à empêcher les animaux de s'animer[55]. La croyance en la possible animation des images est corroborée par la disposition de celles-ci à l’intérieur de la grotte. Ainsi, les bisons, les aurochs et les bouquetins n’ont pas été représentés côte à côte. En revanche, on peut mettre en évidence des systèmes bisons-chevaux-lions et aurochs-chevaux-cerfs-ours[56]. Julien d’Huy explique cette répartition par les affinités qu’entretiennent les espèces entre elles et par le biotope qu’elles occupent respectivement[57].
118
+
119
+ La datation de Lascaux est l’objet d'un long débat : selon les auteurs, son art pariétal est situé entre le Gravettien et le Magdalénien.
120
+
121
+ Pour Henri Breuil, sur la base de comparaisons stylistiques, les œuvres pariétales de Lascaux seraient périgordiennes (gravettien)[58].
122
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123
+ Mais en 1951, Lascaux est l’un des tout premiers sites paléolithiques à bénéficier de datations absolues par la méthode du carbone 14, réalisées par W.F. Libby lui-même. Cette méthode a été mise en œuvre sur des charbons de bois provenant de lampes découvertes dans le Puits. Le premier résultat obtenu (autour de 15 500 ans BP) place la fréquentation de Lascaux dans le Magdalénien. Un âge magdalénien fut confirmé par des datations ultérieures, réalisées sur des charbons provenant des fouilles d'André Glory dans le Passage et dans le Puits. Ces datations (17 190 ± 140 et 16 000 ± 500 ans BP) se situent autour du Magdalénien ancien[59].
124
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125
+ Pourtant, André Leroi-Gourhan, par comparaisons stylistiques avec les sites du Fourneau du Diable (Dordogne) et du Roc-de-Sers (Charente), bien datés, conclut pour sa part que les œuvres de Lascaux se placent au Solutréen.
126
+
127
+ Puis, deux nouvelles dates sont obtenues en 1998, et en 2002[4]. La première date, de 18 600 ± 190 ans BP, est obtenue par la méthode du carbone 14 en SMA sur un fragment de baguette en bois de renne provenant du Puits (ou des déblais de l'Abside)[60]. La seconde date, obtenue à partir d'un fragment de sagaie, est plus ancienne : 18 930 ± 230 ans BP[61]. Les solutréens sont-ils simplement passés ponctuellement dans la grotte ou ont-ils réalisé tout ou partie des œuvres ? Un seul niveau archéologique est connu et les vestiges recueillis (objets de silex, d'os et de bois de renne) dans ce niveau, étudiés dans Lascaux inconnu (1979) et par A. Glory (2008), correspondent typologiquement au Magdalénien II.
128
+
129
+ La datation directe par le carbone 14 de peintures ou de dessins pariétaux a été possible dans certaines grottes ornées, à condition toutefois que ces œuvres aient été réalisées avec du charbon de bois. Ce n’est pas le cas à Lascaux, où la couleur noire a été obtenue en utilisant des oxydes de manganèse. Des pigments tombés au pied des parois ont été mis au jour dans le niveau archéologique : ils ont permis de confirmer la contemporanéité des œuvres avec certains vestiges (lamelles de silex, pointes de sagaie, aiguilles en os, lampes à suif).
130
+
131
+ Selon Norbert Aujoulat[6], il existe des arguments stylistiques et thématiques qui permettraient de rapprocher Lascaux du Solutréen plutôt que du Magdalénien : présence de signes géométriques ; représentation des aurochs avec la corne avant en courbe simple et la corne arrière sinueuse ; humain affronté à un grand bovidé (le gisement solutréen du Roc-de-Sers a livré l'image d'un homme faisant face à un bœuf musqué). En fait, l'art du début du Magdalénien est la continuation, sans hiatus, de celui du Solutréen et le style graphique (style III de A. Leroi-Gourhan) est le même. Norbert Aujoulat propose donc de placer l'art de Lascaux à la charnière du Solutréen supérieur et du Badegoulien[4].
132
+
133
+ Plus récemment, J. Jaubert et E. Lebrun ont émis l'hypothèse d'un rattachement d'une partie du dispositif pariétal de Lascaux au Gravettien, sur la base d'arguments stylistiques et techniques[62],[63].
134
+
135
+ La première reproduction de Lascaux a été une reproduction photographique, qui était présentée au Musée d'Archéologie nationale à Saint-Germain-en-Laye[64].
136
+
137
+ La grotte a été fermée au grand public en raison de la multiplication des erreurs de conservation (saccage des sols et contamination de la grotte en 1957-1958 ; nouvelle contamination autour de 2000 et antibio-résistance). Un relevé stéréo-photogrammétrique de la totalité des zones ornées a été réalisé à la fin des années 1960 par l'Institut géographique national. La troisième dimension est recréée par un lecteur qui repasse sur les courbes de niveau, un ciseau de sculpteur (projet confié aux sculpteurs Bernard Augst et Pierre Weber) reproduisant ces mouvements[21].
138
+
139
+ La société propriétaire de Lascaux, fondée par la famille de La Rochefoucauld, se lança dans la réalisation d'une réplique d'une partie représentative de la grotte (Diverticule axial et Salle des Taureaux), avec une autorisation d'exploitation de 30 ans. Le projet trop coûteux fut en partie financé par la vente de l'original à l'État en 1972. Il fut suspendu en 1980 puis repris par le conseil général de la Dordogne[21].
140
+
141
+ Une double coque en béton dont l'intérieur reproduit fidèlement la grotte originale fut réalisée à partir des relevés de l'IGN. Sur une armature métallique furent posées plusieurs couches de grillage à mailles suffisamment fines pour retenir le béton projeté. La paroi est reconstituée par un procédé de fibro-ciment (trois épaisseurs d'un béton spécial à base de chaux, sable et poudre de marbre). Les œuvres pariétales furent ensuite reproduites avec des pigments naturels par une équipe conduite par l'artiste peintre Monique Peytral[65],[66]. L'ensemble était précédé par deux sas muséographiques conçus par Brigitte et Gilles Delluc et Arlette Leroi-Gourhan[réf. nécessaire].
142
+
143
+ Situé à 200 mètres de l'original, le fac-similé, nommé « Lascaux 2 », a ouvert ses portes le 18 juillet 1983. Quelques autres reproductions de peintures (frise des cerfs, bisons adossés et vache noire de la Nef, scène du Puits) sont exposées dans le parc du Thot, à quelques kilomètres de Montignac. À l'été 1982, Ces reproductions ont été exposées dans la cour du Roemer- und Pelizaeus-Museum à Hildesheim[67].
144
+
145
+ Il a été annoncé en août 2008 que, faute d'entretien depuis 1996, le site de Lascaux 2 devra fermer de trois à quatre mois par an, pendant six ou sept ans, afin de procéder à la restauration progressive des fresques et des parois encrassées par la poussière liée au passage des visiteurs (270 000 par an)[68]. Selon Monique Peytral, peintre à qui l'on doit ce fac-similé, le chantier de restauration qui est entamé en novembre 2009 doit s'achever en 2014[69].
146
+
147
+ En 2011, c'est le site touristique le plus fréquenté de Dordogne avec 250 000 visiteurs[70].
148
+
149
+ Le concept Lascaux révélé, également nommé « Lascaux III » est une reproduction partielle de la grotte originelle qui a été dévoilée au public en octobre 2012, et est conçue pour être itinérante.
150
+
151
+ En 2003, le conseil général de la Dordogne commande au plasticien Renaud Sanson[71], et à son atelier, la réalisation de fac-similés de scènes figurant dans la nef de Lascaux, galerie non représentée dans Lascaux II.
152
+
153
+ De juillet à décembre 2008, dans les ateliers de Montignac qui ont vu leur création, l'exposition Lascaux révélé a présenté ces nouveaux fac-similés au public de la Dordogne[72]. Ceux-ci, réalisés en cinq ans, sont répartis en huit panneaux[73]. L'exposition est ensuite transférée vers le parc animalier du Thot, situé sur la commune voisine de Thonac, et présentée au public en juillet 2009[74]. Lors de cette mise en place, les fac-similés créés en 1984 et 1991, précédemment exposés au parc du Thot (les bisons, la vache noire et la scène du Puits), ont été déplacés – et à cette occasion endommagés –, exposés aux intempéries pendant l'été 2009 puis finalement, empilés dans un hangar[75].
154
+
155
+ L'exposition a été conçue pour voyager à travers le monde entier pendant plusieurs années en tant qu'ambassadeur de la Dordogne et de sa Vallée de l'Homme. En effet, les coques des fac-similés, de faible poids (moins de 10 kg/m2), sont constituées de panneaux démontables dont les jointures sont invisibles et qui ont été conçus pour être aisément transportés[71]. La totalité ou une partie des panneaux doivent faire l'objet d'une exposition itinérante sous le nom de Lascaux, l'exposition internationale[76]. L'agence de scénographie Du&Ma est choisie en mars 2011 pour assurer la maîtrise d'œuvre de ce projet.
156
+
157
+ Après une première étape en France qui a rassemblé 100 000 visiteurs à Bordeaux, à Cap Sciences, du 13 octobre 2012 au 6 janvier 2013[77], l'exposition traverse l'Atlantique et fait escale au Field Museum de Chicago de mars à septembre 2013 (325 000 visiteurs), avant de rejoindre Houston (200 000 visiteurs d'octobre 2013 à mars 2014[78]), puis Montréal d'avril à septembre 2014[79],[80].
158
+
159
+ En novembre 2014, l'exposition revient en Europe et s'installe à Bruxelles[81]. Du 20 mai au 30 août 2015 elle est présentée à Paris, à la porte de Versailles[82], où le nombre de visiteurs (60 000) s'est avéré être très en deçà des prévisions[83], puis à Genève d'octobre 2015 à janvier 2016[84], où l'exposition est vue par 80 000 personnes[85].
160
+
161
+ À partir de 2016, plusieurs escales asiatiques sont prévues[83]. D'avril à septembre 2016[86], à Gwangmyeong, en Corée du Sud, l'exposition se tient à l'intérieur d'un bâtiment créé spécialement par l'architecte français Jean Nouvel, au cœur d'un nouveau parc de loisirs récemment ouvert au public[85] et attire 300 000 visiteurs pour 180 000 entrées payantes[87]. D'octobre 2016 à février 2017, Tokyo l'a accueillie dans les locaux du Musée national de la nature et des sciences[88]. Cette exposition s'accompagne de la présentation de 150 pièces originales du Périgord préhistorique, prêtées exceptionnellement par trois musées français, le Musée national de Préhistoire des Eyzies-de-Tayac, le Musée d'Archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye et le Muséum national d'histoire naturelle de Paris[88]. Elle a été vue par 265 000 personnes, dont l'empereur Akihito et l'impératrice Michiko[89]. Deux autres étapes japonaises sont ensuite prévues en 2017 au musée d'art et d'histoire de Tōhoku à Tagajō de mars à mai, puis au musée national de Kyūshū à Fukuoka de juillet à septembre[88],[89]. Elle s'expose ensuite en Chine de septembre 2017 à février 2018 au musée de la science et de la technologie de Shanghai[89] où 200 000 visiteurs l'ont déjà vue[90].
162
+
163
+ En 2018, financée en partie par le mécénat de plusieurs entreprises françaises, l'exposition fait étape en Afrique du Sud, à Johannesbourg, du 17 mai au 1er octobre[91].
164
+
165
+ En 2019, l'exposition fait halte de mi-avril jusqu'en septembre au parc olympique de Munich, en Allemagne[92]. En 2020, du 1er février au 31 mai, elle fera étape en Italie au musée archéologique national de Naples, puis au Maroc, à l'Institut français de Casablanca de juillet 2020 à janvier 2021[93].
166
+
167
+ Ensuite, l'exposition pourrait être enrichie de panneaux concernant notamment la « salle des Taureaux », partie la plus connue de la grotte originale[94], si les négociations avec l'État français, propriétaire des droits à l'image de la grotte, aboutissent[93].
168
+
169
+ Un centre international de l'art pariétal présentant, entre autres, un fac-similé intégral de toutes les parties ornées de la grotte de Lascaux (salle des taureaux, diverticule axial, passage, puits, abside et nef[95]) voit le jour à proximité du site original fin 2016. Un concours d'architectes a été lancé pour ce projet aussi appelé Lascaux 4. Le 18 octobre 2012, parmi 163 offres parvenues, le comité de pilotage a retenu comme équipe définitive le cabinet norvégien Snøhetta[96].
170
+
171
+ Le 10 septembre 2012, la ministre de la Culture Aurélie Filippetti, insiste sur la nécessité de réaliser des économies dans un contexte de crise, pour annoncer l'abandon de nombreux projets lancés par ses prédécesseurs, dont le projet Lascaux 4 : « Lascaux 4, autrement dit le Centre d'art pariétal, 50 millions d'euros pour un projet non prioritaire, nous l'arrêtons... »[97]. La part de l'État dans ce projet ne représente qu'un tiers, le reste demeurant réparti à parts égales entre la région et le département[98]. Le jour même, Bernard Cazeau, président du conseil général de la Dordogne, indique que le projet continuera en faisant appel au mécénat et aux fonds européens pour pallier la défection de l'État[98]. Le mois suivant, après rencontre avec les instances politiques régionale et départementale, la ministre indique qu'à partir de 2014, un crédit de quatre millions d'euros serait néanmoins débloqué[99].
172
+
173
+ Les travaux, sous maîtrise d'ouvrage du conseil général de la Dordogne, débutent au printemps 2014 et s'achèvent mi 2016 ; l'ouverture au public est initialement prévue en juillet 2016[84]. Parmi les mécènes figurent le Crédit agricole avec 700 000 euros, la fondation EDF (500 000 euros) et le groupe Maïsadour (300 000 euros)[100].
174
+
175
+ Concernant la construction du site, le groupe NGE a lui aussi participé au projet. Ses filiales Lagarrigue, Siorat, GTS et Sud Fondations ont contribué à la construction du célèbre projet Lascaux IV[101], notamment sur les travaux géotechniques, de sécurisation, d’équipement de la route et de génie civil. La réplique de la grotte fait partie de l’immense Centre international de l’Art pariétal de Montignac. Construit semi-enterré, le Centre d’art pariétal a pour objectif de sanctuariser la colline de Lascaux afin de préserver l’état d’origine de la grotte. Ainsi, le bâtiment semi-enterré ne dépasse pas la hauteur de huit mètres sur une longueur de 150 mètres. La rénovation du site a coûté au total 57 millions d’euros. L’ensemble de cette somme a été financé par l’État français, l’Europe, le département de la Dordogne[102] et la région (Aquitaine puis Nouvelle-Aquitaine).
176
+
177
+ En septembre 2015, Germinal Peiro, le président du conseil départemental de la Dordogne, précise que contrairement aux prévisions initiales, Lascaux 4 n'ouvrira que fin 2016. Ce report est dû à des problèmes techniques successifs : découverte d'une source lors des travaux de terrassement, puis liquidation judiciaire de l'entreprise de charpentes métalliques chargée de la couverture du site, cette même société étant ensuite reprise sous forme de Scop pour l'achèvement des travaux[103].
178
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179
+ En janvier 2016, l'Atelier des fac-similés du Périgord, comprenant trente-quatre personnes (« peintres, plasticiens, restaurateurs d'art,décorateurs, sculpteurs, résineurs, serruriers, infographistes et [...] informaticiens ») a réalisé en deux ans et demi trente-six panneaux représentant 900 m2 de surfaces ornées[73]. La reproduction totale et à l'échelle de la grotte peinte est faite dans des blocs de polystyrène réalisés par fraisage numérique et assemblés en parois, leur relief est ensuite affiné et modelé à la main par des modeleurs et sculpteurs avec un enduit à base de pâte à papier, à l'aide de photos projetées sur la coque. Puis un moule en élastomère est coulé dessus et un contre-moule en résine appliqué sur le moule. Après la fabrication millimétrée de la structure métallique-support, la coque résine reconstitue la paroi grâce au « voile de pierre » (mélange d'acrylique et de poudre) qui reproduit fidèlement l’épiderme minéral de la roche sur lequel sont appliquées les patines colorées et les peintures pariétales[104]. Les premiers panneaux en résine sont transportés sur le site définitif en février et mars 2016[105].
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181
+ L'ouverture de Lascaux 4 au public est effective le 15 décembre 2016 conformément aux prévisions de 2015[105], après une inauguration anticipée le 10 décembre en présence du président de la République François Hollande, de la ministre de la Culture Audrey Azoulay et de Simon Coencas (89 ans)[106], dernier survivant du groupe ayant pénétré dans la grotte le 12 septembre 1940.
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+ Une visite virtuelle à partir de prises de vue panoramiques permet de se faire une idée de la réalisation[107].
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+ À la mi-juillet 2019, deux ans et demi après l'ouverture, Lascaux 4 a reçu un million de visiteurs[108]. Lors des deux mois les plus chargés, juillet et août qui représentent 60 % de son chiffre d'affaires annuel, le site emploie 128 personnes, soit le double de l'effectif permanent[108].
186
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+ La grotte de Lascaux a été représentée sur une pièce de monnaie de 10 euros dédiée à la région française de l'Aquitaine en 2011[109]. Les euros des régions ont été émis par la Monnaie de Paris, avec chaque année un thème différent, dont les monuments en 2011.
188
+
189
+ Le 16 avril 1968, l'administration postale française a émis un timbre-poste d'une valeur de 1,00 franc de la « grotte préhistorique de Lascaux »[110] représentant « les vaches du Diverticule axial »[111].
190
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+ Un autre timbre d'une valeur de 0,88 euro représentant « un des grands taureaux de la Rotonde suivi par un cheval » est mis en vente le 29 avril 2019 (en avant-première les 26 et 27 avril à Lascaux 4)[111]. Créé par Elsa Catelin, il est nominé pour le prix du plus beau timbre de l'année 2019[112].
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Bandes dessinées :
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+ DVD :
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+ La grotte de Lascaux, située sur la commune de Montignac-Lascaux en Dordogne, dans la vallée de la Vézère, en France, est l'une des plus importantes grottes ornées du Paléolithique par le nombre et la qualité esthétique de ses œuvres. Elle est parfois surnommée « la chapelle Sixtine de l'art pariétal » ou « chapelle Sixtine du Périgordien » selon une expression attribuée à Henri Breuil[1],[2],[Note 1] qui la nomme également « Versailles de la Préhistoire »[1] ou « Altamira française »[3].
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5
+ Les peintures et les gravures qu'elle renferme n’ont pas pu faire l’objet de datations directes précises : leur âge est estimé entre environ 19 000 et 17 000 ans à partir de datations et d’études réalisées sur les objets découverts dans la grotte. La plupart des préhistoriens les attribuent au Magdalénien ancien, sauf quelques-uns qui penchent plutôt pour le Solutréen qui le précède, voire pour le Gravettien[4].
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7
+ La grotte est située dans le Périgord noir dans la vallée de la Vézère sur la commune de Montignac-Lascaux (Dordogne), à une quarantaine de kilomètres au sud-est de Périgueux et à 25 kilomètres de Sarlat-la-Canéda.
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9
+ Elle s'ouvre sur la rive gauche de la Vézère, dans une colline calcaire au sein de l'étage coniacien (Crétacé supérieur). Contrairement à de nombreuses autres grottes de la région, la grotte de Lascaux est relativement « sèche ». En effet, une couche de marne imperméable l’isole de toute infiltration d’eau, empêchant toute nouvelle formation de concrétion de calcite.
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11
+ Voir notamment les ouvrages d'Henri Breuil[5], de Norbert Aujoulat[6], et le Dictionnaire de Lascaux de Brigitte et Gilles Delluc.
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13
+ Avant la découverte de la grotte, Lascaux (ou « Las Coutz », « La Coux », nom féminin dérivé de l’occitan cous ou cos, qui désigne un endroit pierreux) était le nom d'une seigneurie dont la présence est attestée au début du XVe siècle. Ce petit domaine noble comprenait un logis seigneurial, une métairie, un moulin, un colombier, des terres en labour, des vignes et la colline qui renfermait la grotte. Une description du domaine datée de 1667 indique le couvert paysager de la colline, constitué de vignes, de taillis, de châtaigniers, de genévriers et de bruyères. Le domaine noble changea de mains au fil des siècles, passant de la famille de Lascaux à celle du Cheylard, puis aux de Reilhac, aux Labrousse, puis finalement aux La Rochefoucauld-Monbel, propriétaires du domaine au moment de la découverte de la grotte[7].
14
+
15
+ Différentes versions de l’invention de la grotte de Lascaux ont été rapportées. Elles sont parfois contradictoires et souvent relatées de façon fantaisiste : découverte fortuite par un chien ou en jouant au ballon, exploration volontaire de la cavité déjà connue[8],[1]. Celle-ci a été effectuée en deux temps, les 8 et 12 septembre 1940.
16
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17
+ Selon la version la plus fréquemment racontée, le 8 septembre 1940, Marcel Ravidat[9] découvre l'entrée de la cavité lors d'une promenade sur la commune de Montignac en Dordogne avec ses camarades Jean Clauzel, Maurice Queyroi et Louis Périer. Au cours de cette promenade, son chien Robòt[9] poursuit un lapin qui se réfugie dans un trou[10] situé à l'endroit où un arbre avait été déraciné : un orifice d'environ 20 cm de diamètre s'ouvre au fond de ce trou, impossible à explorer sans un travail de désobstruction[11]. En jetant des pierres pour essayer de faire sortir le lapin, Marcel Ravidat constate que le trou communique avec une vaste cavité. Comme cela se situe à 500 mètres du château de Lascaux, il pense qu'il s'agit de la sortie d'un souterrain[12].
18
+
19
+ Quatre jours plus tard, le jeudi 12 septembre (le jeudi est le jour de repos hebdomadaire, mais la rentrée scolaire s'effectue au 1er octobre à cette époque), Marcel Ravidat, muni d'un matériel de fortune (lampe à huile, coutelas) pour s'éclairer et élargir l'orifice découvert précédemment, revient sur les lieux accompagné cette fois de Georges Agniel, Simon Coencas[13], Jacques Marsal[14] et Georges Estréguil[15]. Les jeunes gens pénètrent ainsi une première fois dans la grotte et y découvrent les premières peintures. Après des visites quotidiennes et une première exploration du Puits, Jacques Marsal dévoile leur découverte à ses parents, qui s'étonnent de le voir revenir couvert de poussière. Ils avertissent Léon Laval, leur ancien instituteur à la retraite, le 16 septembre[12] qui pense à une plaisanterie et préfère ne pas s'aventurer dans le trou mal dégagé[15]. Maurice Thaon qui réside dans un hôtel à Montignac entend parler de cette découverte, descend alors dans la cavité où il prend quelques croquis d'animaux. Il part en Corrèze (à Brive[16] ou Cublac[17]) rencontrer le préhistorien Henri Breuil, réfugié dans la région pour fuir l'occupant, pour lui relater la découverte et lui présenter les croquis[15]. L'abbé Breuil est alors le premier spécialiste à visiter Lascaux, le 21 septembre 1940, en compagnie du chanoine Jean Bouyssonie et du docteur André Cheynier, bientôt suivis des préhistoriens Denis Peyrony et Henri Begouën[18].
20
+
21
+ Henri Breuil est le premier à authentifier la grotte et à la décrire sommairement[19]. Il entreprend quelques relevés dès la fin de l'année 1940 et passe plusieurs semaines sur place pour étudier les œuvres qu’il attribue au Périgordien (voir Datation).
22
+
23
+ Après plusieurs années passées en Espagne, au Portugal et en Afrique du Sud, il revient en 1949 et entreprend une rapide fouille avec Séverin Blanc et Maurice Bourgon au pied de la scène du puits où il espère trouver une sépulture. Il y met au jour des pointes de sagaies décorées en bois de renne.
24
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25
+ De 1952 à 1963, à la demande de Breuil, les relevés des gravures sont réalisés sur 120 m2 de calques par André Glory qui comptabilise 1 433 représentations (aujourd’hui, 1 900 sont répertoriées).
26
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27
+ Par la suite, les représentations pariétales et leur environnement sont également étudiées par Annette Laming-Emperaire, André Leroi-Gourhan (et toute son équipe pluridisciplinaire, dont Brigitte et Gilles Delluc et Denis Vialou) de 1975 à nos jours et, de 1989 à 1999, par Norbert Aujoulat[6].
28
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29
+ La grotte est classée au titre des monuments historiques l'année même de sa découverte, par arrêté du 27 décembre 1940. Les parcelles de terrain où se trouve la grotte ou voisines de celle-ci sont classées au titres des monuments historiques par trois arrêtés successifs du 27 décembre 1940, puis du 8 mai et du 5 septembre 1962[20].
30
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31
+ En octobre 1979, elle est inscrite par l'Unesco au patrimoine mondial de l'humanité parmi différents sites préhistoriques et grottes ornées de la vallée de la Vézère.
32
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33
+ Lors de la découverte, Henri Breuil demande aux jeunes découvreurs de garder la grotte jour et nuit pour y éviter toute dégradation. Ils installent à cet effet un campement de toile près de l'entrée mais cela ne les empêche pas de faire payer l'entrée de la grotte deux francs. Les premiers visiteurs n'hésitent pas à gratter la peinture ou graver leurs initiales sur les parois. Le propriétaire de la grotte, la famille de La Rochefoucauld, fait poser une porte dès la fin de l'hiver puis entreprend en 1947 de lourds travaux d’aménagement destinés à la rendre accessible au public : l’entrée de la cavité entièrement obstruée fait l’objet d’importants terrassements qui modifient le niveau et la nature des sols. Les travaux dans la zone du porche détruisent le cône d’éboulis protecteur qui jouait le rôle de tampon thermique et hygrothermique ; une porte monumentale en bronze fermant un sas maçonné ainsi que des escaliers en pierre pour descendre dans la Salle des Taureaux sont installés ; le niveau des sols est abaissé pour dessiner un cheminement de visite et un éclairage électrique installé pour accompagner le parcours. Les travaux sont confiés à Yves-Marie Froidevaux, architecte en chef des monuments historiques. Le site est ouvert au public le 14 juillet 1948[21].
34
+
35
+ L'instituteur Léon Laval, devenu délégué des monuments historiques, est le premier conservateur de la grotte de Lascaux jusqu'en 1948[22].
36
+
37
+ L'engouement du public est tel qu'un million de personnes visitent la grotte entre 1948 et 1963[23].
38
+
39
+ Malgré l'installation de cette porte pour limiter le danger de déséquilibre atmosphérique et la présence d'appareils de climatisation, le problème du conditionnement de l'air n'a pu être résolu[21].
40
+
41
+ Dès 1955, les premiers indices d'altération sont constatés. Ils sont dus à un excès de dioxyde de carbone induit par la respiration des visiteurs, qui provoque une acidification de la vapeur d'eau expirée corrodant les parois. En 1957 est mis en place un premier système destiné à régénérer l'air ambiant et à stabiliser la température et l'hygrométrie. Les visites continuent pourtant à se succéder au rythme effréné de plus de 1 000 touristes par jour, dégageant environ 2 500 litres de dioxyde de carbone et 50 kg de vapeur d’eau dans une cavité dont le volume est relativement faible, de l’ordre de 1 500 m3[8]. André Glory, qui effectue des relevés durant cette période, doit travailler la nuit pour ne pas perturber le rythme des visites.
42
+
43
+ En 1960, la « maladie verte » fait son apparition : les émanations de dioxyde de carbone liées aux visites, une température trop élevée et les éclairages artificiels permettent la dissémination de colonies d'algues sur les parois. L’enrichissement de l’atmosphère en dioxyde de carbone génère la « maladie blanche », un voile de calcite qui se dépose sur les parois et sur certaines œuvres. En 1963, les micro-organismes continuent à proliférer malgré la mise en place de filtres à l'ozone. Le 17 avril 1963, André Malraux, alors ministre chargé des Affaires culturelles, décide d'interdire l'accès de Lascaux au grand public[24].
44
+
45
+ En 1965, Paul-Marie Guyon, physicien au CNRS, invente un dispositif d'assistance climatique pour rétablir l'écosystème originel. Pierre Vidal, ingénieur spécialiste du milieu souterrain au laboratoire de recherche des monuments historiques, fait installer ce nouvel ensemble du système de régulation thermique et hygrométrique afin de recréer les conditions de circulation des masses d'air qui avaient permis la conservation de Lascaux durant des millénaires. Le principe de ce système statique de refroidissement consiste à utiliser la convection naturelle pour condenser la vapeur d'eau à un endroit déterminé[25].
46
+
47
+ Au début des années 1970, la réalisation d'un fac-similé d'une partie de la grotte est mise en œuvre. Elle est ouverte au public en 1983 (cf. infra Lascaux 2).
48
+
49
+ En 2000, le matériel de gestion du climat de la cavité est remplacé. Au printemps 2001, des agents chargés de la surveillance du site, signalent l'apparition de moisissures dans le sas d'entrée de la grotte. Le sol se couvre en effet d'un champignon extrêmement résistant, Fusarium solani. Ce phénomène coïncide avec l'installation du nouveau système de régulation hygrothermique qui a été mal conçu. Les souches de Fusarium solani présentes dans la grotte sont résistantes au formaldéhyde employé depuis des décennies pour la désinfection des pieds des visiteurs. Le champignon s'est propagé aux peintures, bientôt recouvertes d'un duvet blanc de mycélium. Le champignon vit en symbiose avec une bactérie nommée Pseudomonas fluorescens, qui dégrade le fongicide employé jusque-là. Celui-ci doit dès lors être combiné à un antibiotique.
50
+
51
+ En 2002, le ministère de la Culture met sur pied un Comité scientifique international de la grotte de Lascaux, qui doit gérer le problème.
52
+
53
+ De juillet 2001 à décembre 2003, des traitements d’urgence appliqués dans la grotte sont destinés à ralentir le développement rapide des moisissures observées (compresses imbibées de fongicides et d’antibiotiques ; épandage de chaux vive sur les sols ; pulvérisations de produits biocides)[26].
54
+
55
+ En 2006, la contamination est à peu près maîtrisée, mais toutes les deux semaines une équipe revêtue de combinaisons spéciales est chargée de débarrasser à la main les parois des filaments de mycélium qui réapparaissent malgré tout[27],[28],[29].
56
+
57
+ Quinze années de fréquentation touristique intense ont donc perturbé l'équilibre fragile qui avait permis la conservation miraculeuse de Lascaux et ont failli entraîner sa disparition.
58
+
59
+ Après une première apparition sur la voûte et le sas d'entrée fin 2001, des taches noires dues à deux champignons, Ochroconis lascauxensis et Ochroconis anomala se nourrissant des composés organiques des traitements antifongiques précédents, ont fait leur apparition en juillet 2007 dans certaines parties plus confinées de la grotte, le Passage, la Nef et l'Abside. Un traitement biocide a été effectué en janvier 2008 et a été suivi d'un repos complet de la grotte pendant 3 mois. Le 11 avril 2008, le comité scientifique international a indiqué que les soins apportés étaient encourageants dans neuf des onze zones tests. Cependant, dans les deux dernières zones tests, le développement des taches noires continue[30]. Ce phénomène peut s'expliquer du fait que très peu d'informations sont connues sur le champignon Ochroconis Lascauxensis, car son existence n'a été découverte que lors de son apparition dans la grotte (d'où son nom).
60
+
61
+ D'après la conservatrice en chef du site, les mouvements de l'air se sont profondément modifiés depuis les années 1980 dans la partie tachée de la grotte. L'air circulait auparavant alors qu'il semble immobile aujourd'hui[31].
62
+
63
+ Le ministère de la Culture a annoncé le 10 juillet 2008 que le comité du patrimoine mondial de l'Unesco n'avait pas jugé opportun d'inscrire la grotte sur la liste du patrimoine mondial en péril[32]. En réalité, le comité en question, réuni à Québec le 5 juillet, parle d'un sursis d'un an. Pendant cette période, la France devra répondre aux questions de l'Unesco concernant « la gestion de la crise et la conservation du site ». Il s'agirait notamment d'assurer des études d'impact avant toute intervention sur les peintures et les gravures dans la grotte, d'inviter une mission extérieure et indépendante mandatée par l'Unesco pour examiner Lascaux, mais aussi les autres sites préhistoriques et grottes ornées de la vallée de la Vézère, et enfin, de fournir un rapport de conservation avant le 1er février 2009. En l'absence de progrès substantiels, la grotte pourrait se voir inscrite sur la liste du patrimoine en danger en juillet 2009[33].
64
+
65
+ Le ministre de la Culture, Christine Albanel, s'est rendu sur place le 25 juillet 2008 pour visiter brièvement la grotte. Soulignant l'importance de la régulation de l'air dans la grotte, elle a annoncé le changement du système de climatisation installé en 2000. Elle a par ailleurs envisagé l'élargissement du Comité scientifique à d'autres experts, notamment étrangers[34].
66
+
67
+ Le 26 novembre 2008, Christine Albanel a confirmé[35] que les taches noires subsistaient dans la partie droite de la grotte. Elle annonce un symposium. Celui-ci, intitulé « Lascaux et la conservation en milieu souterrain », s’est tenu à Paris les 26 et 27 février 2009 sous la présidence de Jean Clottes. Réunissant près de trois cents participants provenant de dix-sept pays, il avait pour but de confronter les recherches et travaux menés dans la grotte de Lascaux depuis 2001 avec les expériences conduites dans les autres pays du monde sur la question de la conservation en milieu souterrain[Note 2]. Les actes en sont parus en 2011, dans un volume qui regroupe les études présentées lors des séances ainsi que la transcription intégrale des débats. Soixante-quatorze spécialistes de domaines aussi variés que la biologie, la biochimie, la botanique, l'hydrologie, la climatologie, la géologie, la mécanique des fluides, l'archéologie, l'anthropologie, la restauration et la conservation, issus de nombreux pays (France, États-Unis, Portugal, Espagne, Japon, Australie, Allemagne, Afrique du Sud, Nouvelle-Zélande...), ont été associés à sa rédaction[36].
68
+
69
+ Le 21 janvier 2010, le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand confie au paléoanthropologue Yves Coppens la présidence du conseil scientifique chargé de la conservation de la grotte[37].
70
+
71
+ En 2016, selon Muriel Mauriac, la conservatrice de la grotte, la prolifération des champignons est stoppée. Seuls quelques scientifiques sont autorisés à pénétrer dans la grotte et la présence humaine est limitée à 200 heures par an[38].
72
+
73
+ La grotte est bien décrite par André Leroi-Gourhan[39].
74
+
75
+ La grotte de Lascaux est relativement petite : l'ensemble des galeries n'excède pas 235 mètres[40] pour un dénivelé d'environ 30 mètres. Le sol, en pente, possède une dénivellation inférieure de 13 mètres à l'extrémité du Diverticule axial, et inférieure de 19 mètres au bas du Puits[40]. La partie décorée correspond à un réseau supérieur, le réseau inférieur étant difficilement pénétrable du fait de la présence de dioxyde de carbone.
76
+
77
+ L’entrée actuelle correspond à l’entrée préhistorique, même si elle a été aménagée et équipée d’un système de sas. L’entrée d’origine devait être un peu plus éloignée, mais son plafond s’est écroulé anciennement jusqu’à former le talus par lequel les inventeurs ont accédé à la grotte.
78
+
79
+ Pour faciliter les descriptions, la grotte est traditionnellement subdivisée en un certain nombre de zones correspondant à des salles ou des couloirs. Leurs noms imagés sont dus en partie à Henri Breuil et font souvent référence à l’architecture religieuse :
80
+
81
+ La plupart des vestiges archéologiques découverts à Lascaux ont été recueillis par André Glory, lors de l’aménagement des sas d’entrée et des salles, ou lors de la seule vraie fouille effectuée dans la cavité, située dans le Puits. Ces vestiges comprennent de l’industrie lithique (403 pièces), de l’industrie osseuse (une soixantaine de pièces), de la parure (16 coquilles), de la faune (une centaine de restes), de nombreux charbons, des macrorestes végétaux et de nombreux fragments de colorants. Ces objets (un millier environ), réputés perdus en 1966 à la mort d'André Glory, ont été retrouvés en 1999 par Brigitte et Gilles Delluc et publiés en 2008 au CNRS (Gallia-Préhistoire).
82
+
83
+ Dans la Nef, la Vache se trouve sur un entablement où ont été découverts des lampes, des colorants ainsi que des restes alimentaires. Dans l’Abside, un nombre important d'objets ont été abandonnés (pointes de sagaies, grattoirs, burins et lampes). De nombreux vestiges ont également été découverts dans le Puits : pointes de sagaies, restes de colorants, coquillages percés et lampes, dont un exemplaire en grès rose entièrement façonné et dont le manche est orné d’un signe barbelé.
84
+
85
+ L’étude au microscope électronique des colorants découverts lors des fouilles ou prélevés directement sur certaines œuvres a montré leur grande diversité, sept pigments différents au moins ayant été utilisés : du dioxyde de manganèse, de l’oxyde de fer noir et du carbone (pour le noir), de l’hématite (pour le rouge), de la goethite et de l’argile (pour le jaune), de la calcite (pour le blanc)[41]. Tous ont été employés purs, sans adjonction de charge minérale et sans modification thermique[42].
86
+
87
+ Il s’agit bien ici d’une scène dont les différents éléments sont en relation les uns avec les autres, et non d’une juxtaposition d’animaux ou de signes sur une même paroi, comme c’est le plus souvent le cas dans l’art paléolithique. Pour A. Leroi-Gourhan, cette scène renvoie probablement à un épisode mythologique dont la signification est difficile à établir[39].
88
+
89
+ Un cerf gravé de l'Abside.
90
+
91
+ Gravures du Diverticule des félins, relevé André Glory.
92
+
93
+ La scène du Puits
94
+
95
+ La frise des Cerfs nageant, dans la Nef (fac-similé au Musée d'Aquitaine)
96
+
97
+ Parmi les procédés artistiques utilisés par les artistes de Lascaux, on peut citer :
98
+
99
+ Différentes interprétations de l'art préhistorique dans la grotte de Lascaux ont été proposées.
100
+
101
+ La grotte de Lascaux a livré de très nombreux restes osseux et outils de silex : ce sont ceux des peintres et graveurs. Elle n’a jamais été un lieu d’habitation et sa fréquentation semble essentiellement liée à ses œuvres pariétales.
102
+
103
+ La faune figurée sur les parois de Lascaux est celle que l’on retrouve dans la majorité des grottes ornées de l’aire franco-cantabrique : cheval, aurochs, bison, cerf et bouquetins dominent largement suivis d’animaux plus rares et souvent dangereux, comme l’ours, le rhinocéros et les grands félins. Les espèces représentées ne correspondent pas aux espèces chassées et consommées : un seul renne gravé a été identifié alors que ces animaux représentent la grande majorité des restes osseux mis au jour (plus de 88 %)[43]. Un art dicté par une magie de la chasse tel qu’on le concevait aux débuts du XXe siècle peut donc être écarté.
104
+
105
+ Si elles sont extrêmement réalistes en ce qui concerne les morphologies et les attitudes des animaux, les œuvres de Lascaux ne visent toutefois pas une représentation exhaustive et naturaliste de la réalité : la flore, les reliefs et même le sol sont absents des parois de la grotte, comme c’est pratiquement toujours le cas d’ailleurs dans l’art paléolithique.
106
+
107
+ Il est indéniable que certains éléments figurés, certaines associations de signes, ont une valeur symbolique. C’est probablement le cas pour les trois paires de ponctuations que l’on retrouve au fond du Diverticule des félins et dans le Puits, aux limites des zones ornées. C’est sans doute le cas également pour les signes barbelés, les « blasons » ou les alignements de points présents sur différentes parois de la grotte.
108
+
109
+ La grotte de Lascaux est considérée par A. Leroi-Gourhan et par la quasi-totalité des préhistoriens comme un sanctuaire, une sorte de monument à caractère religieux[44],
110
+
111
+ D'autres interprétations ont été avancées. D'après l'archéoastronome Chantal Jègues-Wolkiewiez[45], la grotte aurait été un centre d'observation du ciel, puis un temple orné dédié aux constellations célestes. Ainsi, la lumière du soleil se couchant au solstice d'été aurait illuminé la première salle des Taureaux (avant qu'un éboulement n'obstrue l'accès vers la rotonde) dont les peintures représenteraient une carte des constellations zodiacales telles qu'on pouvait les observer il y a 10 000 ans[46],[47]. Cette interprétation a été accueillie avec scepticisme par la communauté scientifique[48],[49].
112
+
113
+ Thérèse Guiot-Houdart a étudié l'organisation de la composition, le placement, les dimensions et l'orientation des figures, la disposition des taches de couleurs, la technique du dessin, etc.[50]. Suivant cette méthode calquée sur la critique d'art, elle présente image par image une description détaillée et exhaustive des peintures de la Rotonde et du Diverticule dont elle déduit une interprétation révélant l'imaginaire de la fécondité à cette époque[51],[52].
114
+
115
+ Selon Jean Clottes et David Lewis-Williams, la grotte de Lascaux aurait pu être liée à un culte chamanique. Ainsi, divers traits sans signification, incluant les huit flèches plantées dans l'un des félins du Diverticule, auraient été autant d'incisions exécutées à travers la paroi pour laisser passer les animaux et les pouvoirs surnaturels[53]. Cette théorie est largement contestée aussi bien par la plupart des préhistoriens et que par les spécialistes du chamanisme : « J. Clottes et D. Lewis-William ont largement outrepassé les limites de la démarche scientifique en proposant une explication unique, unilatérale de la religion des origines »[54].
116
+
117
+ Enfin, les hommes préhistoriques auraient pu attribuer à leurs œuvres un semblant de vie. En se basant sur un relevé exhaustif des parois, Julien d'Huy et Jean-Loïc Le Quellec ont constaté que les animaux dangereux - félins, aurochs, bisons - semblaient davantage « fléchés » que les animaux moins dangereux - chevaux, cerfs, bouquetins. Selon eux, il pourrait s'agir d'une magie de la destruction ou d'une crainte de l'animation des images, les flèches servant alors à empêcher les animaux de s'animer[55]. La croyance en la possible animation des images est corroborée par la disposition de celles-ci à l’intérieur de la grotte. Ainsi, les bisons, les aurochs et les bouquetins n’ont pas été représentés côte à côte. En revanche, on peut mettre en évidence des systèmes bisons-chevaux-lions et aurochs-chevaux-cerfs-ours[56]. Julien d’Huy explique cette répartition par les affinités qu’entretiennent les espèces entre elles et par le biotope qu’elles occupent respectivement[57].
118
+
119
+ La datation de Lascaux est l’objet d'un long débat : selon les auteurs, son art pariétal est situé entre le Gravettien et le Magdalénien.
120
+
121
+ Pour Henri Breuil, sur la base de comparaisons stylistiques, les œuvres pariétales de Lascaux seraient périgordiennes (gravettien)[58].
122
+
123
+ Mais en 1951, Lascaux est l’un des tout premiers sites paléolithiques à bénéficier de datations absolues par la méthode du carbone 14, réalisées par W.F. Libby lui-même. Cette méthode a été mise en œuvre sur des charbons de bois provenant de lampes découvertes dans le Puits. Le premier résultat obtenu (autour de 15 500 ans BP) place la fréquentation de Lascaux dans le Magdalénien. Un âge magdalénien fut confirmé par des datations ultérieures, réalisées sur des charbons provenant des fouilles d'André Glory dans le Passage et dans le Puits. Ces datations (17 190 ± 140 et 16 000 ± 500 ans BP) se situent autour du Magdalénien ancien[59].
124
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125
+ Pourtant, André Leroi-Gourhan, par comparaisons stylistiques avec les sites du Fourneau du Diable (Dordogne) et du Roc-de-Sers (Charente), bien datés, conclut pour sa part que les œuvres de Lascaux se placent au Solutréen.
126
+
127
+ Puis, deux nouvelles dates sont obtenues en 1998, et en 2002[4]. La première date, de 18 600 ± 190 ans BP, est obtenue par la méthode du carbone 14 en SMA sur un fragment de baguette en bois de renne provenant du Puits (ou des déblais de l'Abside)[60]. La seconde date, obtenue à partir d'un fragment de sagaie, est plus ancienne : 18 930 ± 230 ans BP[61]. Les solutréens sont-ils simplement passés ponctuellement dans la grotte ou ont-ils réalisé tout ou partie des œuvres ? Un seul niveau archéologique est connu et les vestiges recueillis (objets de silex, d'os et de bois de renne) dans ce niveau, étudiés dans Lascaux inconnu (1979) et par A. Glory (2008), correspondent typologiquement au Magdalénien II.
128
+
129
+ La datation directe par le carbone 14 de peintures ou de dessins pariétaux a été possible dans certaines grottes ornées, à condition toutefois que ces œuvres aient été réalisées avec du charbon de bois. Ce n’est pas le cas à Lascaux, où la couleur noire a été obtenue en utilisant des oxydes de manganèse. Des pigments tombés au pied des parois ont été mis au jour dans le niveau archéologique : ils ont permis de confirmer la contemporanéité des œuvres avec certains vestiges (lamelles de silex, pointes de sagaie, aiguilles en os, lampes à suif).
130
+
131
+ Selon Norbert Aujoulat[6], il existe des arguments stylistiques et thématiques qui permettraient de rapprocher Lascaux du Solutréen plutôt que du Magdalénien : présence de signes géométriques ; représentation des aurochs avec la corne avant en courbe simple et la corne arrière sinueuse ; humain affronté à un grand bovidé (le gisement solutréen du Roc-de-Sers a livré l'image d'un homme faisant face à un bœuf musqué). En fait, l'art du début du Magdalénien est la continuation, sans hiatus, de celui du Solutréen et le style graphique (style III de A. Leroi-Gourhan) est le même. Norbert Aujoulat propose donc de placer l'art de Lascaux à la charnière du Solutréen supérieur et du Badegoulien[4].
132
+
133
+ Plus récemment, J. Jaubert et E. Lebrun ont émis l'hypothèse d'un rattachement d'une partie du dispositif pariétal de Lascaux au Gravettien, sur la base d'arguments stylistiques et techniques[62],[63].
134
+
135
+ La première reproduction de Lascaux a été une reproduction photographique, qui était présentée au Musée d'Archéologie nationale à Saint-Germain-en-Laye[64].
136
+
137
+ La grotte a été fermée au grand public en raison de la multiplication des erreurs de conservation (saccage des sols et contamination de la grotte en 1957-1958 ; nouvelle contamination autour de 2000 et antibio-résistance). Un relevé stéréo-photogrammétrique de la totalité des zones ornées a été réalisé à la fin des années 1960 par l'Institut géographique national. La troisième dimension est recréée par un lecteur qui repasse sur les courbes de niveau, un ciseau de sculpteur (projet confié aux sculpteurs Bernard Augst et Pierre Weber) reproduisant ces mouvements[21].
138
+
139
+ La société propriétaire de Lascaux, fondée par la famille de La Rochefoucauld, se lança dans la réalisation d'une réplique d'une partie représentative de la grotte (Diverticule axial et Salle des Taureaux), avec une autorisation d'exploitation de 30 ans. Le projet trop coûteux fut en partie financé par la vente de l'original à l'État en 1972. Il fut suspendu en 1980 puis repris par le conseil général de la Dordogne[21].
140
+
141
+ Une double coque en béton dont l'intérieur reproduit fidèlement la grotte originale fut réalisée à partir des relevés de l'IGN. Sur une armature métallique furent posées plusieurs couches de grillage à mailles suffisamment fines pour retenir le béton projeté. La paroi est reconstituée par un procédé de fibro-ciment (trois épaisseurs d'un béton spécial à base de chaux, sable et poudre de marbre). Les œuvres pariétales furent ensuite reproduites avec des pigments naturels par une équipe conduite par l'artiste peintre Monique Peytral[65],[66]. L'ensemble était précédé par deux sas muséographiques conçus par Brigitte et Gilles Delluc et Arlette Leroi-Gourhan[réf. nécessaire].
142
+
143
+ Situé à 200 mètres de l'original, le fac-similé, nommé « Lascaux 2 », a ouvert ses portes le 18 juillet 1983. Quelques autres reproductions de peintures (frise des cerfs, bisons adossés et vache noire de la Nef, scène du Puits) sont exposées dans le parc du Thot, à quelques kilomètres de Montignac. À l'été 1982, Ces reproductions ont été exposées dans la cour du Roemer- und Pelizaeus-Museum à Hildesheim[67].
144
+
145
+ Il a été annoncé en août 2008 que, faute d'entretien depuis 1996, le site de Lascaux 2 devra fermer de trois à quatre mois par an, pendant six ou sept ans, afin de procéder à la restauration progressive des fresques et des parois encrassées par la poussière liée au passage des visiteurs (270 000 par an)[68]. Selon Monique Peytral, peintre à qui l'on doit ce fac-similé, le chantier de restauration qui est entamé en novembre 2009 doit s'achever en 2014[69].
146
+
147
+ En 2011, c'est le site touristique le plus fréquenté de Dordogne avec 250 000 visiteurs[70].
148
+
149
+ Le concept Lascaux révélé, également nommé « Lascaux III » est une reproduction partielle de la grotte originelle qui a été dévoilée au public en octobre 2012, et est conçue pour être itinérante.
150
+
151
+ En 2003, le conseil général de la Dordogne commande au plasticien Renaud Sanson[71], et à son atelier, la réalisation de fac-similés de scènes figurant dans la nef de Lascaux, galerie non représentée dans Lascaux II.
152
+
153
+ De juillet à décembre 2008, dans les ateliers de Montignac qui ont vu leur création, l'exposition Lascaux révélé a présenté ces nouveaux fac-similés au public de la Dordogne[72]. Ceux-ci, réalisés en cinq ans, sont répartis en huit panneaux[73]. L'exposition est ensuite transférée vers le parc animalier du Thot, situé sur la commune voisine de Thonac, et présentée au public en juillet 2009[74]. Lors de cette mise en place, les fac-similés créés en 1984 et 1991, précédemment exposés au parc du Thot (les bisons, la vache noire et la scène du Puits), ont été déplacés – et à cette occasion endommagés –, exposés aux intempéries pendant l'été 2009 puis finalement, empilés dans un hangar[75].
154
+
155
+ L'exposition a été conçue pour voyager à travers le monde entier pendant plusieurs années en tant qu'ambassadeur de la Dordogne et de sa Vallée de l'Homme. En effet, les coques des fac-similés, de faible poids (moins de 10 kg/m2), sont constituées de panneaux démontables dont les jointures sont invisibles et qui ont été conçus pour être aisément transportés[71]. La totalité ou une partie des panneaux doivent faire l'objet d'une exposition itinérante sous le nom de Lascaux, l'exposition internationale[76]. L'agence de scénographie Du&Ma est choisie en mars 2011 pour assurer la maîtrise d'œuvre de ce projet.
156
+
157
+ Après une première étape en France qui a rassemblé 100 000 visiteurs à Bordeaux, à Cap Sciences, du 13 octobre 2012 au 6 janvier 2013[77], l'exposition traverse l'Atlantique et fait escale au Field Museum de Chicago de mars à septembre 2013 (325 000 visiteurs), avant de rejoindre Houston (200 000 visiteurs d'octobre 2013 à mars 2014[78]), puis Montréal d'avril à septembre 2014[79],[80].
158
+
159
+ En novembre 2014, l'exposition revient en Europe et s'installe à Bruxelles[81]. Du 20 mai au 30 août 2015 elle est présentée à Paris, à la porte de Versailles[82], où le nombre de visiteurs (60 000) s'est avéré être très en deçà des prévisions[83], puis à Genève d'octobre 2015 à janvier 2016[84], où l'exposition est vue par 80 000 personnes[85].
160
+
161
+ À partir de 2016, plusieurs escales asiatiques sont prévues[83]. D'avril à septembre 2016[86], à Gwangmyeong, en Corée du Sud, l'exposition se tient à l'intérieur d'un bâtiment créé spécialement par l'architecte français Jean Nouvel, au cœur d'un nouveau parc de loisirs récemment ouvert au public[85] et attire 300 000 visiteurs pour 180 000 entrées payantes[87]. D'octobre 2016 à février 2017, Tokyo l'a accueillie dans les locaux du Musée national de la nature et des sciences[88]. Cette exposition s'accompagne de la présentation de 150 pièces originales du Périgord préhistorique, prêtées exceptionnellement par trois musées français, le Musée national de Préhistoire des Eyzies-de-Tayac, le Musée d'Archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye et le Muséum national d'histoire naturelle de Paris[88]. Elle a été vue par 265 000 personnes, dont l'empereur Akihito et l'impératrice Michiko[89]. Deux autres étapes japonaises sont ensuite prévues en 2017 au musée d'art et d'histoire de Tōhoku à Tagajō de mars à mai, puis au musée national de Kyūshū à Fukuoka de juillet à septembre[88],[89]. Elle s'expose ensuite en Chine de septembre 2017 à février 2018 au musée de la science et de la technologie de Shanghai[89] où 200 000 visiteurs l'ont déjà vue[90].
162
+
163
+ En 2018, financée en partie par le mécénat de plusieurs entreprises françaises, l'exposition fait étape en Afrique du Sud, à Johannesbourg, du 17 mai au 1er octobre[91].
164
+
165
+ En 2019, l'exposition fait halte de mi-avril jusqu'en septembre au parc olympique de Munich, en Allemagne[92]. En 2020, du 1er février au 31 mai, elle fera étape en Italie au musée archéologique national de Naples, puis au Maroc, à l'Institut français de Casablanca de juillet 2020 à janvier 2021[93].
166
+
167
+ Ensuite, l'exposition pourrait être enrichie de panneaux concernant notamment la « salle des Taureaux », partie la plus connue de la grotte originale[94], si les négociations avec l'État français, propriétaire des droits à l'image de la grotte, aboutissent[93].
168
+
169
+ Un centre international de l'art pariétal présentant, entre autres, un fac-similé intégral de toutes les parties ornées de la grotte de Lascaux (salle des taureaux, diverticule axial, passage, puits, abside et nef[95]) voit le jour à proximité du site original fin 2016. Un concours d'architectes a été lancé pour ce projet aussi appelé Lascaux 4. Le 18 octobre 2012, parmi 163 offres parvenues, le comité de pilotage a retenu comme équipe définitive le cabinet norvégien Snøhetta[96].
170
+
171
+ Le 10 septembre 2012, la ministre de la Culture Aurélie Filippetti, insiste sur la nécessité de réaliser des économies dans un contexte de crise, pour annoncer l'abandon de nombreux projets lancés par ses prédécesseurs, dont le projet Lascaux 4 : « Lascaux 4, autrement dit le Centre d'art pariétal, 50 millions d'euros pour un projet non prioritaire, nous l'arrêtons... »[97]. La part de l'État dans ce projet ne représente qu'un tiers, le reste demeurant réparti à parts égales entre la région et le département[98]. Le jour même, Bernard Cazeau, président du conseil général de la Dordogne, indique que le projet continuera en faisant appel au mécénat et aux fonds européens pour pallier la défection de l'État[98]. Le mois suivant, après rencontre avec les instances politiques régionale et départementale, la ministre indique qu'à partir de 2014, un crédit de quatre millions d'euros serait néanmoins débloqué[99].
172
+
173
+ Les travaux, sous maîtrise d'ouvrage du conseil général de la Dordogne, débutent au printemps 2014 et s'achèvent mi 2016 ; l'ouverture au public est initialement prévue en juillet 2016[84]. Parmi les mécènes figurent le Crédit agricole avec 700 000 euros, la fondation EDF (500 000 euros) et le groupe Maïsadour (300 000 euros)[100].
174
+
175
+ Concernant la construction du site, le groupe NGE a lui aussi participé au projet. Ses filiales Lagarrigue, Siorat, GTS et Sud Fondations ont contribué à la construction du célèbre projet Lascaux IV[101], notamment sur les travaux géotechniques, de sécurisation, d’équipement de la route et de génie civil. La réplique de la grotte fait partie de l’immense Centre international de l’Art pariétal de Montignac. Construit semi-enterré, le Centre d’art pariétal a pour objectif de sanctuariser la colline de Lascaux afin de préserver l’état d’origine de la grotte. Ainsi, le bâtiment semi-enterré ne dépasse pas la hauteur de huit mètres sur une longueur de 150 mètres. La rénovation du site a coûté au total 57 millions d’euros. L’ensemble de cette somme a été financé par l’État français, l’Europe, le département de la Dordogne[102] et la région (Aquitaine puis Nouvelle-Aquitaine).
176
+
177
+ En septembre 2015, Germinal Peiro, le président du conseil départemental de la Dordogne, précise que contrairement aux prévisions initiales, Lascaux 4 n'ouvrira que fin 2016. Ce report est dû à des problèmes techniques successifs : découverte d'une source lors des travaux de terrassement, puis liquidation judiciaire de l'entreprise de charpentes métalliques chargée de la couverture du site, cette même société étant ensuite reprise sous forme de Scop pour l'achèvement des travaux[103].
178
+
179
+ En janvier 2016, l'Atelier des fac-similés du Périgord, comprenant trente-quatre personnes (« peintres, plasticiens, restaurateurs d'art,décorateurs, sculpteurs, résineurs, serruriers, infographistes et [...] informaticiens ») a réalisé en deux ans et demi trente-six panneaux représentant 900 m2 de surfaces ornées[73]. La reproduction totale et à l'échelle de la grotte peinte est faite dans des blocs de polystyrène réalisés par fraisage numérique et assemblés en parois, leur relief est ensuite affiné et modelé à la main par des modeleurs et sculpteurs avec un enduit à base de pâte à papier, à l'aide de photos projetées sur la coque. Puis un moule en élastomère est coulé dessus et un contre-moule en résine appliqué sur le moule. Après la fabrication millimétrée de la structure métallique-support, la coque résine reconstitue la paroi grâce au « voile de pierre » (mélange d'acrylique et de poudre) qui reproduit fidèlement l’épiderme minéral de la roche sur lequel sont appliquées les patines colorées et les peintures pariétales[104]. Les premiers panneaux en résine sont transportés sur le site définitif en février et mars 2016[105].
180
+
181
+ L'ouverture de Lascaux 4 au public est effective le 15 décembre 2016 conformément aux prévisions de 2015[105], après une inauguration anticipée le 10 décembre en présence du président de la République François Hollande, de la ministre de la Culture Audrey Azoulay et de Simon Coencas (89 ans)[106], dernier survivant du groupe ayant pénétré dans la grotte le 12 septembre 1940.
182
+
183
+ Une visite virtuelle à partir de prises de vue panoramiques permet de se faire une idée de la réalisation[107].
184
+
185
+ À la mi-juillet 2019, deux ans et demi après l'ouverture, Lascaux 4 a reçu un million de visiteurs[108]. Lors des deux mois les plus chargés, juillet et août qui représentent 60 % de son chiffre d'affaires annuel, le site emploie 128 personnes, soit le double de l'effectif permanent[108].
186
+
187
+ La grotte de Lascaux a été représentée sur une pièce de monnaie de 10 euros dédiée à la région française de l'Aquitaine en 2011[109]. Les euros des régions ont été émis par la Monnaie de Paris, avec chaque année un thème différent, dont les monuments en 2011.
188
+
189
+ Le 16 avril 1968, l'administration postale française a émis un timbre-poste d'une valeur de 1,00 franc de la « grotte préhistorique de Lascaux »[110] représentant « les vaches du Diverticule axial »[111].
190
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191
+ Un autre timbre d'une valeur de 0,88 euro représentant « un des grands taureaux de la Rotonde suivi par un cheval » est mis en vente le 29 avril 2019 (en avant-première les 26 et 27 avril à Lascaux 4)[111]. Créé par Elsa Catelin, il est nominé pour le prix du plus beau timbre de l'année 2019[112].
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Bandes dessinées :
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+ DVD :
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+ Les liens externes doivent être des sites de référence dans le domaine du sujet. Il est souhaitable — si cela présente un intérêt — de citer ces liens comme source et de les enlever du corps de l'article ou de la section « Liens externes ».
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+ En géomorphologie, une grotte est une cavité souterraine naturelle comportant au moins une partie horizontale accessible ; ce qui peut la distinguer d'un aven, d'un gouffre, d'un abîme, etc. Le dictionnaire Les mots de la géographie affirme en revanche que « [vues] surtout comme abris, refuge, elles n'ont pas la même connotation redoutable que les antres, gouffres et abîmes, ni la puissance de rêve des cavernes, bien qu'il s'agisse de la même chose »[1]. La première édition du Dictionnaire de l'Académie française (1694) précise qu'une grotte peut être « naturelle ou faite par artifice ».
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+ Une grotte peut se former dans des structures minérales solubles par l'eau : principalement les roches carbonatées (cavités karstiques) ainsi que le gypse et l'anhydrite, voire le sel gemme, le grès et le quartzite, le gneiss et le granite, le basalte et certains conglomérats (cavités pseudokarstiques).
6
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7
+ Le mot grotte est emprunté à l'italien grotta qui remplace en 1537 le moyen français croute, lui-même issu du latin crupta (crypta) ayant pour origine le verbe grec kruptein « cacher, couvrir ».
8
+
9
+ Les désignations correspondantes sont bârma (et les variantes plus rares bâlma, boêra, et boêre) en arpitan[2] et balma et bauma en occitan[3] ; ces termes sont fréquemment francisés en balme, barme, baume (comme dans le toponyme tautologique La Balme-les-Grottes, nom d'une commune de l'Isère).
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11
+ À l'instar de cette dernière, le terme anglais cave a une acception plus vaste en désignant aussi des cavités verticales.
12
+
13
+ Une grotte est qualifiée d’active si l'infiltration des eaux s'y poursuit, contribuant ainsi à la transformation de la cavité par creusement, dépôts de sédiments et formations de spéléothèmes. Certaines grottes connectées à un réseau hydrogéologique dynamique peuvent comporter un lac souterrain.
14
+
15
+ La plupart des grottes karstiques sont épigènes (creusées par l'action des eaux météoriques), par opposition aux grottes hypogènes formées par des eaux d'origine profonde (ex. : les eaux minéralisées ou thermales).
16
+
17
+ L'étude de la faune et de la flore cavernicoles est l'objet de la biospéologie. Cette science s'intéresse principalement aux espèces troglobies vivant exclusivement en cavités souterraines, troglophiles n'y passant qu'une partie de leur vie et trogloxènes dont la présence y est occasionnelle. Concernant les animaux à sang chaud, généralement, les espèces volantes (chauves-souris, oiseaux) les ont plus facilement colonisées[4]. Les grottes (aven-pièges notamment) sont des sites privilégiés pour les paléontologues car ils ont souvent piégé et conservé les ossements d'animaux fossiles. Les peintures rupestres préhistoriques renseignent aussi sur les paléoenvironnements des époques correspondantes. Les grottes marines et sous-marines constituent des biotopes particuliers[5]. Dans de nombreux pays, dont la France, la qualité des habitats naturels de grotte tendent à se dégrader (en France 68 % seulement sont encore classés favorable, pour 24 % défavorable et 8 % inconnu selon Bensettiti et Puissauve (2015) repris par le CCG en 2016[6].
18
+
19
+ Certains groupes d'hommes préhistoriques se sont abrités dans des grottes, y exprimant parfois un art pariétal. Par la suite, certaines grottes ont été aménagées en habitat troglodytique.
20
+
21
+ Des grottes préhistoriques jusqu'aux interprétations psychanalytiques jungiennes du XXe siècle, en passant par le mythe de la caverne de Platon, les grottes souterraines ou marines se sont vu attribuer des fonctions sociales, initiatiques, religieuses ou symboliques diverses.
22
+
23
+ Des grottes sanctuaires, généralement bien accessibles et situées près des zones habitées, abritent des objets religieux (par ex. la grotte de Lourdes) et sont parfois assorties de légendes ou croyances diverses. La traduction anglaise appropriée pour ces grottes sanctuaires est grotto.
24
+
25
+ Il existe de nombreuses grottes naturelles ouvertes au public partout dans le monde. Ces grottes touristiques représentent une activité économique parfois non négligeable : on parle alors de grottes aménagées.
26
+
27
+ En Asie du Sud-Est notamment, des grottes ont servi de cimetière à des générations de familles, abritant les restes parfois momifiés des ancêtres. D'autres sont depuis longtemps exploitées pour le guano des oiseaux et/ou des chauves-souris ainsi que pour les nids d'hirondelles. Des grottes ont aussi servi d'abri à certains brigands et pirates, suscitant de nombreuses histoires de « grotte aux trésors ». Elles ont aussi servi de caches durant les guerres civiles ou les invasions (cf. les muches en Picardie et les souterrains d’Audenarde en Belgique).
28
+
29
+ En Europe, la grotte du Hölloch en Suisse est la seconde plus longue grotte connue[7], après la grotte Optimiste en Ukraine.
30
+
31
+ Les grottes artificielles sont des éléments fréquents à travers l'histoire des jardins européens[8]. Dans l’Antiquité les grottes étaient vénérées comme habitat des divinités et des nymphes ; avec la redécouverte des Anciens, ce type d'édifice a fait l'ornement des jardins princiers d'Italie puis de France vers le milieu du XVIe siècle, devenant l'une des expressions du style maniériste. Vasari donne une typologie des grottes artificielles dans l'introduction des Vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes (1550).
32
+
33
+ Deux célèbres grottes subsistent au jardin de Boboli au Palazzo Pitti à Florence, la première conçue par Niccolò Tribolo († 1550), la seconde commencée par Giorgio Vasari et achevée par Bartolomeo Ammannati et Bernardo Buontalenti entre 1583 et 1593. Cette dernière abritait à l’origine les Prisonniers de Michel-Ange. La grotte des jardins de la Villa Castello, près de Florence, aurait été aménagée antérieurement par Tribolo. Toujours près de Florence, la villa de Pratolino possédait de nombreuses grottes, dont celle de Cupidon (toujours visible), équipée de jets d'eau cachés destinés à arroser à l'improviste les hôtes inattentifs[9]. La Fonte della Fata Morgana à Grassina, non loin de Florence, est une fabrique de jardin construite en 1573-1574 sur les immenses terrains de la Villa Il Riposo de Bernardo Vecchietti. Elle est ornée de sculptures dans le style de Jean Bologne.
34
+
35
+ Le parement extérieur des grottes artificielles pouvait être architecturé, évoquant un portail rustique ou la façade d'un temple, ou au contraire prendre l'apparence d'un rocher ou d’une corniche rocheuse. On trouvait ordinairement à l'intérieur des fontaines, des concrétions, des stalactites et même des imitations de pierres précieuses et des trompes (parfois en céramique) ; hermès, sirènes et naïades dont les amphores se vidaient dans un bassin, donnaient le ton. Les grottes, fraîches et saturées d'humidité, offraient une retraite appréciable sous le soleil d'Italie, mais elles se prêtèrent aussi bien au climat pluvieux de l'Île-de-France, telle la fameuse grotte de Téthys au château de Versailles, dont on dit parfois qu'elle aurait servi les amours de Louis XIV. Près de Moscou, à Kouskovo, le domaine de Sheremetev comporte une remarquable grotte d'été, aménagée en 1775.
36
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37
+ Les grottes pouvaient également être utilisées comme bains : au Palais Te, le Casino della Grotta comporte une loggetta (petite loggia) et une suite de pièces entourant une grotte. Les convives pouvaient s'y changer, avant d'aller se baigner sous la petite cascade tombant sur un sol de galets et de coquillages maçonnés à même le sol et les parois.
38
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+ Les grottes artificielles étaient des lieux de recueillement privilégiés ; elles ont servi de chapelles ou, comme à la Villa Farnèse de Caprarola, de petit théâtre au décor grotesque. Elles étaient souvent associées à des fontaines en cascade dans les jardins de la Renaissance.
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+ La grotte des Pins, construite vers 1543 sous la conduite de Sebastiano Serlio ou de Primatice au château de Fontainebleau, est l’une des premières grottes artificielles de France. La grotte ou salle des rocailles de la Bastie d’Urfé, qui existe toujours, fut bâtie vers 1550. Le château de Meudon eut son « palais de la Grotte » conçu par Primatice à partir de 1559, à la voûte peinte et ornée de rocailles. On en possède des descriptions et représentations. Catherine de Médicis fit créer au moins deux grottes, l’une par Philibert Delorme, en 1557-1558, pour le château de Montceaux ; l’autre, édifiée à partir de 1566, dans le jardin des Tuileries, par Bernard Palissy, fut célèbre en son temps. Palissy a laissé une description très précise de son projet (« …je feray plusieurs bosses à mon rocher, le long dudit fossé, sur lesquelles bosses je mettray plusieurs grenouilles, tortues, chancres, escreuisses, et un grand nombre de coquilles de toutes especes, à fin de mieux imiter les rochers.»[10]). Il y a aussi des grottes dans les jardins d’André Le Nôtre à Versailles. La grotte du château des Gondi à Noisy-le-Roi (bâtie à partir de 1582) nous est connue notamment par une gravure de Jean Marot (1654). Elle était ornée de « congélations » (stalagmites ou stalactites) et de coquillages. Construite à la fin du XVIIe siècle, la grotte de la nymphée de Viry-Chatillon, au décor de rocailles et coquillages, est toujours visitable (21, rue Maurice-Sabatier ).
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+ Les Nymphées étaient aussi souvent ornés de rocailles et de coquillages : on peut mentionner ceux du Château de Gerbéviller, du Séminaire Saint-Sulpice (1609-15)[11] ; de la Villa Giulia (ainsi que du Parc de Reynerie et de la Villa d'Este). La Grotte-Nymphée de Villa Nichesola-Conforti (Ponton de Sant'Ambrogio di Valpolicella, Vérone) reprend l'idée ancienne de nymphée et présente des ornements à la fresque et une mosaïque au sol.
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+ En Angleterre, l’une des plus anciennes grottes artificielles est celle de Wilton House, construite dans les années 1630, sans doute par Isaac de Caus.
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+ Construite fin XVIIe siècle, la grotte du Palazzo Corsini (Via del Parione, Florence) (en) fut confiée à Antonio Maria Ferri et décorée par Carlo Marcellini (stucs et incrustations) et les peintres Rinaldo Botti et Alessandro Gherardini.
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+ Au XVIIIe siècle, l'architecture baroque reprit à son compte le thème de la grotte pour aménager les parcs des châteaux, par exemple à Pommersfelden ou au château de Wilhelmsthal. Les grottes se prêtaient aussi aux jardins d'ornement. La grotte d’Alexander Pope à Twickenham fut l'un des cas précoces d'aménagement de jardin paysager en Angleterre[12]. On trouve des grottes dans les célèbres jardins pittoresques de Painshill Park[13], de Stowe, de Clandon Park et de Stourhead[14],[15],[16]. (en)Hampton Court House (tout près du célèbre palais) possède une grotte aux coquillages depuis le milieu du XVIIIe siècle. La conception en revient à Thomas Wright. Une autre grotte aux coquillages remarquable se trouve à Margate (Kent). On sait qu’elle fut découverte en 1835, mais ni qui l’édifia, ni à quelle époque. La grotte de Scott (Scott's Grotto, à Ware) se présente comme une enfilade de pièces s’enfonçant à 20 m dans les collines crayeuses des faubourgs de Ware, dans le Hertfordshire ; creusée à la fin du XVIIIe siècle, les pièces et le tunnel sont ornés de coquillages, de silex et de verroteries. Et s’il n'était guère aisé aux Romantiques de visiter réellement la grotte de Fingal, dans les Hébrides, elle imprégnait leur imaginaire, popularisée par l’ouverture « Les Hébrides » de Felix Mendelssohn, plus connue sous le titre de « la Grotte de Fingal ». Au XIXe siècle, avec la vogue des Cervin en miniature et des jardins rocaille, une grotte artificielle n'avait rien de déplacé dans un parc, comme on peut le voir à Ascott House. En Bavière, le Linderhof de Louis II évoque la grotte mythique du Venusberg, à laquelle le Tannhäuser de Wagner fait allusion.
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+ De nombreuses grottes et montagnes artificielles ont également été créées dans les jardins chinois, notamment sous l'influence du taoïsme. Par ailleurs, dans le bouddhisme, les grottes possèdent une grande importance depuis l'Antiquité. Les moines et les nonnes s'y réfugiaient lors de la saison des pluies ; mais elles tenaient lieu également de temples et même de reliquaires. On peut ainsi citer les grottes de Longmen, les de Mogao et de Yungang en Chine. De même Ajantâ et Nashik sont des lieux connus en Inde pour leurs cavernes[17].
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+ Les chauves-souris sont des mammifères. Ce sont en effet les seuls mammifères volants grâce à la transformation de leurs membres antérieurs en ailes. Contrairement à certaines croyances, les chauves-souris ont une assez bonne vue mais, tout comme la nôtre d'ailleurs, elle est mal adaptée pour voir la nuit. Ces animaux utilisent l'écholocalisation. Les chauves-souris ont une remarquable longévité par rapport aux autres petits mammifères, elle est d'environ 5 ans pour une pipistrelle mais peut atteindre 20 à 30 ans (voire 40 ans) pour d'autres espèces.
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+ Le Rubicon qui traverse la grotte de Remouchamps héberge des crustacés cavernicoles, dont le type le plus caractéristique est le niphargus. Cette crevette aveugle, d'un blanc translucide, mesure de 1 cm à 3,5 cm. Elle se nourrit d'argile, de proie vivantes ou mortes et de débris végétaux.
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+ Stephen Grover Cleveland, dit Grover Cleveland, né le 18 mars 1837 à Caldwell et mort le 24 juin 1908 à Princeton, est un homme d'État américain, 22e et 24e président des États-Unis. Il est le seul président à avoir été élu pour deux mandats non consécutifs de 1885 à 1889 et de 1893 à 1897 et est donc le seul à être compté deux fois dans le décompte des présidents. Originaire du New Jersey, il gravit les échelons de la politique locale en devenant successivement shérif, puis maire de Buffalo et enfin gouverneur de l'État de New York. Il remporte le vote populaire aux élections de 1884, 1888 et 1892 et est le seul président démocrate élu lors de la période de domination républicaine de 1860 à 1912.
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+ Cleveland était le meneur des démocrates bourbons qui s'opposent aux droits de douane élevés, au bimétallisme, à l'inflation, à l'impérialisme et aux subventions fédérales. Ses combats pour des réformes politiques et un conservatisme fiscal firent de lui une icône des conservateurs de l'époque. Cleveland combat avec acharnement la corruption politique et le clientélisme. Sa réputation de réformateur était telle que les membres de l'aile réformiste du Parti républicain, appelés mugwumps, se rallièrent à lui et permirent sa victoire en 1884.
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+ Son second mandat coïncide avec la panique de 1893, une sévère dépression que Cleveland est incapable d'inverser. Elle affaiblit considérablement le Parti démocrate qui est balayé par le Parti républicain en 1894 et en 1896 ; le résultat est un réalignement politique qui ouvre alors la voie à l'Ère progressiste.
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+ Cleveland prenait des positions fortes et en retour recevait des critiques virulentes. Son intervention pour mettre fin à la grève Pullman de 1894 ulcère les syndicats et le parti dans l'Illinois. Son soutien à l'étalon-or et son opposition au bimétallisme lui aliènent l'aile agrarienne du Parti démocrate. De plus, les critiques avancent qu'il manquait d'imagination et qu'il fut dépassé par les dépressions et les grèves de son deuxième mandat. Malgré tout, sa réputation d'honnêteté et de bon caractère survécut aux troubles de son deuxième mandat. Son biographe Allan Nevins écrit : « Grover Cleveland n'était pas doué de qualités extraordinaires. Il possédait de l'honnêteté, du courage, de la fermeté, de l'indépendance et du bon sens. Mais il les possédait à un degré plus élevé que d'autres ».
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+ Stephen Grover Cleveland est né le 18 mars 1837 à Caldwell dans le New Jersey[1],[2]. Son père, Richard Falley Cleveland, était un pasteur presbytérien originaire du Connecticut[3],[2] et sa mère, Ann Neal Cleveland, était la fille d'un libraire de Baltimore dans le Maryland[3]. Du côté de son père et de sa mère, la famille de Cleveland était solidement ancrée en Nouvelle-Angleterre. Ses premiers ancêtres paternels, originaires du nord-est de l'Angleterre, arrivent dans le Massachusetts en 1635[4]. Du côté de sa mère, Cleveland descendait de protestants anglo-irlandais et de quakers allemands de Philadelphie[5]. Il était apparenté, quoique de façon lointaine, avec Moses Cleaveland qui donna son nom à la ville de Cleveland dans l'Ohio[6].
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+ Cleveland, le cinquième de neuf enfants, est nommé Stephen Grover en l'honneur du premier pasteur de la première église presbytérienne de Caldwell où son père allait au prêche à l'époque, mais il n'utilisa jamais le nom de « Stephen » à l'âge adulte[7]. En 1841, la famille Cleveland déménage à Fayetteville (en) dans l'État de New York où Grover passe la plus grande partie de son enfance[8]. Les voisins le décrivent plus tard comme un enfant « plein d'énergie et amateur de farces »[9] et passionné par les sports en extérieur[10]. En 1850, le père de Cleveland obtient un pastorat à Clinton et la famille s'y installe[11]. Ils déménagent à nouveau en 1853 à Holland Patent, près d'Utica[12], mais son père meurt peu de temps après ce déménagement[12].
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+ Cleveland étudie à la Fayetteville Academy et à la Clinton Liberal Academy[13], mais après la mort de son père en 1853, il quitte l'école pour s'occuper de sa famille. Peu après, le frère de Cleveland, William, est engagé comme enseignant au New York Institute for the Blind de New York et il parvient à obtenir une place de professeur assistant pour Cleveland. Il retourne à Holland Patent à la fin de l'année 1854[14] et un ancien membre de sa paroisse offrit de payer pour ses études s'il devenait pasteur presbytérien, mais Cleveland décline la proposition. Au lieu de cela, Cleveland décide de partir vers l'Ouest en 1855. Il s'arrête à Buffalo, où son oncle, Lewis W. Allen lui offre un poste dans le clergé[15]. Allen était un homme influent à Buffalo et il présente son neveu aux notables de la ville dont les partenaires du cabinet d'avocats Rogers, Bowen & Rogers[16]. Cleveland est embauché en tant qu'employé de bureau avant d'être admis au barreau en 1859[17].
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+ Après être devenu avocat, Cleveland travaille pour le cabinet Rogers durant trois ans avant de le quitter pour ouvrir son propre cabinet[18]. En janvier 1863, il est nommé assistant du procureur de district du comté d'Erié[19]. Avec la poursuite de la guerre de Sécession, le Congrès adopte le Conscription Act de 1863, imposant à chaque homme valide de rejoindre l'armée s'il était appelé ou d'engager un remplaçant[17]. Cleveland choisit cette option et donne 150 $ (environ 33 000 $ de 2012[20]) à George Benninsky, un immigré polonais de 32 ans pour qu'il serve à sa place[17],[21]. En tant qu'avocat, Cleveland se fait connaître pour son travail acharné et sa détermination[22]. En 1866, il défend certains des participants d'un raid fénien et parvient à obtenir leur acquittement[23]. En 1868, Cleveland attire l'attention de sa profession en défendant avec succès un procès en diffamation contre l'éditeur du Commercial Advertiser, un journal de Buffalo[24]. À cette époque, Cleveland vit très simplement dans une pension, même si ses revenus lui auraient permis de vivre bien plus confortablement, et il continue de soutenir financièrement sa mère et ses jeunes sœurs[25]. Si ses appartements et son mode de vie personnels paraissent plutôt austères, Cleveland jouit néanmoins d'une vie sociale active et bien remplie et apprécie la « sociabilité facile des halls d'hôtels et des saloons[26] ».
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+ Cleveland rejoint rapidement le Parti démocrate[27]. En 1865, il se présente au poste de procureur de district, mais perd de justesse face à son ami et colocataire Lyman K. Bass, le candidat républicain[22]. Cleveland reste ensuite à l'écart de la politique jusqu'en 1870 lorsque, avec l'aide de son ami Oscar Folsom, il obtient la nomination démocrate pour le poste de shérif du comté d'Erié[28]. À l'âge de 33 ans, Cleveland est élu avec une avance de 303 voix et entre en fonction le 1er janvier 1871[29]. Si le poste l'éloigne de son activité de juriste, il aurait été payé 40 000 $ (environ neuf millions de dollars de 2012[20]) pour les deux années de son mandat[28]. L'événement le plus connu de son mandat est l'exécution d'un meurtrier, Patrick Morrisey, condamné pour le meurtre de sa mère, le 6 septembre 1872[30]. Cleveland, en tant que shérif, pouvait soit exécuter lui-même la sentence, soit donner 10 $ (environ deux mille huit cents dollars de 2012[20]) à un remplaçant[30]. Cleveland avait des scrupules concernant la pendaison, mais choisit de la mener lui-même[30]. Il fait pendre également un autre meurtrier, John Gaffney, le 14 février 1873[31].
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+ Après la fin de son mandat, Cleveland retourne à son activité de juriste et ouvre un cabinet avec ses amis Lyman K. Bass et Wilson S. Bissell[32]. Bass ne reste pas longtemps au sein du cabinet, car il est élu au Congrès en 1873, mais Cleveland et Bissell se trouvent à présent au sommet de la communauté judiciaire de Buffalo[33]. Jusqu'à ce moment, la carrière politique de Cleveland avait été honorable, sans être exceptionnelle. Comme son biographe, Allan Nevins l'écrit « probablement personne dans le pays, le 4 mars 1881, n'aurait pu prévoir que ce simple avocat de Buffalo serait quatre ans plus tard debout à Washington en train de prêter le serment de président des États-Unis[34] ».
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+ Dans les années 1870, le gouvernement de Buffalo est de plus en plus corrompu avec les machines politiques démocrates et républicaines qui s'organisent pour se partager les dépouilles[35],[36],[37]. Quand, en 1881, les républicains présentent une liste de candidats particulièrement corrompus, les démocrates voient l'occasion de profiter des votes des républicains déçus en proposant un candidat plus honnête[36],[37],[38]. Les dirigeants du parti approchent Cleveland et il accepte de briguer la mairie à la condition de pouvoir choisir ses colistiers[39]. Lorsque les candidats démocrates les plus en vue eurent été évincés, Cleveland accepta la nomination[39]. Il est élu maire avec 15 120 voix contre 11 528 pour son opposant, Milton C. Beebe, et prend ses fonctions le 2 janvier 1882[40].
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+ Au cours de son mandat, Cleveland se concentre sur la lutte contre les intérêts partisans des machines politiques[36],[41]. Il établit sa réputation en apposant son veto à l'appel d'offres concernant le nettoyage des rues proposé par le conseil municipal[42]. Le contrat est ouvert à tous, mais le conseil a déjà choisi l'offre la plus coûteuse au lieu de la moins chère du fait de relations politiques[42]. Alors que ce genre de clientélisme était auparavant toléré à Buffalo, le nouveau maire réplique avec un message cinglant : « Je considère cela comme le plus élaboré et le plus éhonté des systèmes mis en place pour trahir les intérêts du peuple ce qui est bien pire que gaspiller les fonds publics »[43]. Le conseil se rétracte et choisit l'offre la moins coûteuse[44]. La réputation de protecteur des fonds publics et de politicien honnête de Cleveland commence à se propager au-delà du comté d'Érié[45].
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27
+ Alors que la réputation de Cleveland grandit, les responsables du Parti démocrate de l'État commencent à voir en lui un possible candidat pour le poste de gouverneur[46]. L'un de ses admirateurs, Daniel Manning, fait campagne pour sa nomination au sein du parti[47]. Du fait de la scission du Parti républicain, l'année 1882 s'annonce prometteuse pour le Parti démocrate et de nombreux candidats cherchent à obtenir l'investiture du parti[46]. Les deux candidats démocrates en tête sont Roswell P. Flower (en) et Henry W. Slocum, mais aucun ne parvient à se démarquer lors de la convention[48]. Cleveland, en troisième place lors du premier vote, est alors considéré comme le candidat du compromis et est choisi[49]. Le Parti républicain reste divisé et Cleveland remporte l'élection par 535 318 voix contre 342 464 pour le candidat républicain Charles J. Folger[50]. L'avance de Cleveland est, à l'époque, la plus large de l'histoire de l'État de New York et les démocrates remportent également la majorité dans les deux chambres de la Législature[51].
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+ Poursuivant sa lutte contre les dépenses inutiles, Cleveland utilise son droit de veto à huit reprises au cours de ses deux premiers mois de gouvernorat[52]. Le premier à attirer l'attention est son veto sur une loi visant à réduire les tarifs des métros aériens de New York de cinq centimes[53]. La loi disposait d'un large soutien populaire, car le propriétaire des trains, Jay Gould, était impopulaire et ses augmentations de tarifs étaient très critiquées[54]. Cleveland considère toutefois la loi comme injuste, car Gould avait repris les chemins de fer alors qu'ils étaient en faillite et avait rétabli la rentabilité du système[55]. De plus, Cleveland considère que modifier l'accord avec Gould violerait la clause contractuelle de la Constitution des États-Unis[55]. En dépit de la popularité initiale de la mesure, les journaux félicitent Cleveland pour sa décision[55]. Theodore Roosevelt, alors membre de la législature de New York, déclare qu'il avait initialement voté pour la loi tout en sachant qu'elle était mauvaise, car il souhaitait punir les barons du rail sans scrupules[56]. Après le veto de Cleveland, Roosevelt change d'avis, comme de nombreux autres législateurs, et le veto n'est pas contourné[56].
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+ Les manières franches et honnêtes de Cleveland lui valent un large soutien populaire, mais il s'attire également l'opposition de plusieurs factions dans son propre parti, en particulier celle de l'organisation Tammany Hall de New York[57]. Tammany Hall et son patron, John Kelly, n'avaient pas soutenu Cleveland pour sa nomination en tant que gouverneur et l'apprécièrent encore moins lorsque Cleveland s'opposa ouvertement à la réélection de l'un de ses sénateurs[58]. S'il perd alors le soutien de Tammany Hall, Cleveland gagne en retour le soutien de Theodore Roosevelt et de l'aile réformatrice du Parti républicain qui aident Cleveland à faire passer plusieurs lois réformant les administrations locales[59].
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+ En 1880, les républicains organisent leur convention à Chicago dans l'Illinois et choisissent l'ancien président de la Chambre des représentants James G. Blaine du Maine comme candidat après quatre tours. Cette nomination déçoit de nombreux républicains qui voient Blaine comme ambitieux et immoral[60]. Les dirigeants du Parti démocrate voient ce choix comme une opportunité pour revenir à la Maison-Blanche pour la première fois depuis 1856 si le bon candidat peut être trouvé[60].
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+ Parmi les démocrates, Samuel J. Tilden était initialement le favori, car il avait été le candidat du parti lors de l'élection contestée de 1876[61]. Tilden était cependant en mauvaise santé et lorsqu'il refusa d'être candidat, ses partisans se tournèrent vers les autres candidats[61]. Cleveland était parmi les candidats en vue, mais Thomas F. Bayard du Delaware, Allen G. Thurman de l'Ohio, Samuel F. Miller de l'Iowa et Benjamin F. Butler du Massachusetts et de nombreux favoris locaux pouvaient également l'emporter[61]. Chacun de ces candidats avait cependant un handicap ; Bayard avait fait campagne pour la sécession en 1861, ce qui le rendait inacceptable pour les Nordistes ; de même Butler était très impopulaire dans tout le Sud du fait de ses actions lors de la guerre civile ; Thurman était généralement bien apprécié, mais il était âgé et malade et ses vues sur la question monétaire étaient inconnues[62]. Cleveland avait également ses détracteurs, comme Tammany Hall, mais leur nature le rend d'autant plus sympathique[63]. Cleveland arrive finalement en tête au premier tour avec 392 voix sur 829[64]. Au second tour, Tammany Hall apporte son soutien à Butler, mais la plupart des délégués se rassemblent derrière Cleveland et il est choisi[65]. Thomas A. Hendricks de l'Indiana est nommé pour briguer la vice-présidence[65].
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+ La corruption de la vie politique est la question centrale de l'élection de 1884 et la réputation d'honnêteté de Cleveland représente l'atout le plus d��cisif des démocrates[66]. Les républicains réformateurs, appelés mugwumps, dénoncent la corruption de Blaine et se tournent vers Cleveland[67]. Les mugwumps, dont faisait partie Carl Schurz et Henry Ward Beecher, sont plus concernés par des idéaux que par des questions partisanes et espèrent que Cleveland pourra approuver leur croisade pour des réformes administratives et l'efficacité gouvernementale[67]. Alors que les démocrates gagnent le soutien des mugwumps, ils perdent celui du Greenback Party, mené par l'ancien démocrate Benjamin Butler[68].
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+ La campagne se concentre sur la personnalité des candidats, car chaque camp essaie de salir la réputation de l'autre. Les partisans de Cleveland relancent de vieilles rumeurs selon lesquelles Blaine aurait utilisé son influence pour favoriser la Little Rock & Fort Smith Railroad et la Northern Pacific Railway pour ensuite pouvoir vendre les actions qu'il avait dans les deux sociétés[69]. Même si ces rumeurs remontent à huit ans, la découverte de la correspondance de Blaine rend ses explications moins crédibles[69]. Sur l'une de ces missives les plus compromettantes, Blaine avait écrit « brûle cette lettre », ce qui donne aux démocrates la dernière ligne de leur cri de ralliement « Blaine, Blaine, James G. Blaine, le menteur continental de l'État du Maine, Burn this letter ![70] ».
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+ Pour contrer l'image de supériorité morale de Cleveland, ses opposants rapportent qu'il a eu un enfant alors qu'il était avocat à Buffalo[71]. La phrase moqueuse Ma, Ma, where's my Pa? (« Ma, Ma, où est mon Pa ? ») devient le slogan non officiel de ses opposants[71]. Les consignes de Cleveland à son équipe de campagne lors des attaques est de « dire la vérité[72] ». Il admet qu'il a payé une pension à Maria Crofts Halpin en 1874 qui avance que Cleveland est le père de son fils, Oscar Folsom Cleveland[71]. Halpin est impliquée dans plusieurs histoires sentimentales à cette époque, dont une avec l'ami et partenaire de Cleveland, Oscar Folsom[71]. Cleveland ne sut jamais qui était le père et on avance qu'il en aurait pris la responsabilité, car il était le seul célibataire du groupe[71].
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+ Les deux candidats considèrent que les États de New York, du New Jersey, de l'Indiana et du Connecticut sont déterminants pour remporter l'élection[73]. À New York, le Tammany Hall décide qu'il vaut mieux soutenir un démocrate qu'ils n'aiment pas plutôt qu'un républicain qui ne ferait rien pour eux[74]. Blaine espère qu'il obtiendra le soutien des irlando-américains, traditionnellement fidèles aux démocrates ; en effet, sa mère était une catholique irlandaise et il avait soutenu l'Irish National Land League (en) quand il était secrétaire d'État[75]. Les Irlandais, groupe important dans ces swing states, se rapprochent effectivement de Blaine jusqu'à ce que l'un de ses partisans, Samuel D. Burchard, ne déclare que les démocrates représentent le parti du « Rhum, du Romanisme et de la Rébellion[76] ». Les démocrates utilisent cette phrase et Cleveland remporte de justesse les quatre États décisifs, dont New York, avec un millier de voix d'avance[77]. Le vote populaire est serré et Cleveland ne dispose que d'un quart de point d'avance sur son adversaire, mais il remporte 219 voix de grands électeurs contre 182 pour Blaine[77]. Après cette victoire, on répond à la phrase « Ma, Ma… » par « Gone to the White House. Ha! Ha! Ha! » (« Parti à la Maison Blanche. Ha ! Ha ! Ha[78]!) ».
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+ Peu après sa prise de fonctions, Cleveland doit nommer des fonctionnaires à tous les postes gouvernementaux pour lesquels le président a le pouvoir de nomination. Ces postes sont généralement attribués suivant le système des dépouilles, mais Cleveland annonce qu'il ne limogera aucun républicain qui faisait bien son travail et qu'il ne nommera personne sur la seule base de son appartenance au Parti démocrate[79]. Il profite également de l'occasion pour réduire le nombre d'employés fédéraux, car les départements sont remplis d'opportunistes politiques[80]. À cause de ces mesures, ses collègues démocrates se sentent irrités d'être mis à l'écart des dépouilles et Cleveland commence à remplacer la plupart des administrateurs républicains[81]. Si certaines de ses décisions sont alors influencées par des considérations partisanes, la plupart des nominations de Cleveland se font sur la base du mérite[82].
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+ Cleveland réforme d'autres secteurs du gouvernement. En 1887, il signe une loi créant l'Interstate Commerce Commission chargée de réguler les transports[83]. Avec son secrétaire à la Marine, William C. Whitney, il entreprend la modernisation de la marine américaine et annule les contrats de construction pour des navires moins performants[84]. Cleveland ulcère les investisseurs ferroviaires en ordonnant une enquête sur les terres de l'Ouest qu'ils ont reçues du gouvernement[85]. Le secrétaire à l'Intérieur Lucius Q.C. Lamar avance que les droits sur ces terres doivent être rendus au public, car les compagnies ferroviaires n'avaient pas étendu leurs lignes conformément aux accords[85]. Les terres sont ainsi confisquées et le gouvernement récupère environ 330 000 km2[85].
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+ Cleveland affronte un Sénat dominé par les républicains et il utilise souvent son pouvoir de veto[86]. Il met son veto à des centaines de demandes de pensions pour des vétérans de la guerre de Sécession considérant que, si ces demandes avaient été rejetées par le département des Anciens combattants, le Congrès ne doit pas aller à l'encontre de ces décisions[87]. Lorsque le Congrès, poussé par l'association des anciens combattants vote une loi accordant des pensions pour tous les handicaps non causés par la guerre, Cleveland met également son veto[88]. Il utilise cet instrument bien plus que tous les présidents avant lui. En 1887, il met son veto le plus célèbre à une loi concernant l'agriculture au Texas[89]. Après qu'une sécheresse eut anéanti les récoltes dans de nombreux comtés du Texas, le Congrès affecte 10 000 $ (environ treize millions de dollars de 2012[90]) pour acheter des semences pour ces agriculteurs[89]. Cleveland bloque la dépense. Dans son commentaire au veto, il exprime sa théorie d'un gouvernement limité :
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+ « Je ne vois aucune justification pour une telle dépense dans la Constitution et je ne crois pas que le pouvoir et le devoir d'un gouvernement soit d'étendre le soutien aux souffrances individuelles qui n'ont aucun rapport avec le service public. Il faut, je pense, résister indéfectiblement à la tendance répandue à mépriser la mission limitée de ce pouvoir. À cette fin, la leçon doit être enseignée que si le peuple soutient le gouvernement, le gouvernement ne doit pas soutenir le peuple. Nos concitoyens dans le besoin peuvent toujours compter sur l'amitié et la charité de leurs voisins. Cela a été démontré à plusieurs reprises, l'aide fédérale, dans ces cas, encourage les gens à compter sur le gouvernement au détriment du maintien de leur force de caractère[91]. »
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+ L'une des questions les plus explosives des années 1880 reste de savoir si la monnaie doit être basée sur l'or et l'argent ou uniquement sur l'or[92]. Le sujet transcende les lignes partisanes, car les républicains de l'Ouest et les démocrates du Sud demandent conjointement la frappe de l'argent, tandis que les congressistes du Nord-Est défendent fermement l'étalon-or[93]. Ne pas battre de la monnaie en argent permet une plus grande stabilité du dollar ; cela satisfaisait les milieux d'affaires, mais les paysans de l'Ouest se plaignent du manque de liquidité. Comme l'argent vaut moins que son équivalent légal en or, les contribuables paient les taxes en argent, tandis que les créditeurs internationaux exigent un paiement en or, ce qui appauvrit les réserves d'or du pays[94].
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+ Cleveland et le secrétaire au Trésor Daniel Manning sont de fervents partisans de l'étalon-or et tentent de réduire la quantité d'argent que le gouvernement doit frapper d'après le Bland-Allison Act de 1878[95]. Cela ulcère les Occidentaux et les Sudistes qui militent pour une déflation de la monnaie afin d'aider les plus pauvres[96]. En retour, l'un des partisans les plus acharnés du bimétallisme, Richard P. Bland (en), présente une loi en 1886 qui oblige le gouvernement à frapper des quantités illimitées d'argent afin de provoquer de l'inflation[97] La loi de Bland est rejetée de même qu'une autre loi qui aurait abrogé toute obligation de frapper en argent[97]. Le résultat est le maintien du statu quo et l'ajournement de la résolution de la question monétaire[98].
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+ Une autre question délicate de la période reste celle des droits de douane protectionnistes. Le problème n'avait pas été le sujet central de la campagne et l'opinion de Cleveland était celle de la plupart des démocrates : les droits devaient être réduits[99],[100]. Les républicains favorisent généralement des droits de douanes élevés pour protéger les industries américaines[99]. Les droits américains étaient élevés depuis la guerre de Sécession et, en 1880, ils rapportent tellement d'argent que le gouvernement fédéral dégage un excédent[101].
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+ En 1886, une loi visant à réduire ces droits est rejetée de justesse à la Chambre des représentants[102]. La question de ces droits est déterminante lors des élections législatives et les protectionnistes remportent de nombreux sièges[103]. Cleveland continue néanmoins de se faire l'avocat d'une réforme des droits de douane. Comme l'excédent budgétaire augmente, Cleveland et les réformateurs proposent une taxe douanière visant uniquement les produits financiers[104]. Son discours au Congrès en 1887 pointe l'injustice de prendre au peuple plus d'argent que le gouvernement n'en a besoin pour financer ses projets[105]. Les républicains et les démocrates protectionnistes du Nord comme Samuel J. Randall, considèrent que sans des droits de douanes élevés, les industries américaines seraient menacées par les importations de produits européens et ils continuent de s'opposer aux efforts des réformateurs[106]. Roger Q. Mills (en), le président du comité des voies et moyens de la Chambre (en) propose une loi qui réduirait les droits de 47 % à 40 %[107]. Après plusieurs exceptions importantes imposées par Cleveland et ses alliés, la loi est acceptée à la Chambre[107]. Le Sénat ne parvient cependant pas à un accord et la loi échoue au comité de conférence. La question des droits continue d'alimenter les débats jusqu'à l'élection présidentielle de 1888.
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+ Cleveland est un non-interventionniste convaincu qui a fait campagne contre l'expansion et l'impérialisme. Il refuse de défendre le traité de canal au Nicaragua signé par l'administration précédente et est généralement moins expansionniste dans les relations internationales[108]. Le secrétaire d'État Thomas F. Bayard, négocie avec Joseph Chamberlain du Royaume-Uni sur la question des droits de pêche dans les eaux canadiennes et arrive à un compromis malgré l'opposition des sénateurs républicains de Nouvelle-Angleterre[109]. Cleveland s'oppose également à l'étude par le Sénat de la Conférence de Berlin qui garantissait les intérêts américains dans le bassin du Congo[110].
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+ Cleveland, comme un nombre croissant de Nordistes (et quasiment tous les Sudistes) considère la Reconstruction comme un échec et est réticent à utiliser les pouvoirs fédéraux pour faire appliquer le 15e amendement de la Constitution qui garantissait les droits de vote des afro-américains[111]. Cleveland ne nomme initialement aucun Noir à des fonctions officielles, mais autorise Frederick Douglass à rester à son poste de notaire fédéral à Washington[111]. Lorsque ce dernier démissionne, Cleveland nomme un autre Noir pour le remplacer[111].
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+ Même si Cleveland avait condamné les atteintes contre les immigrés chinois, il considère qu'ils étaient peu disposés à s'assimiler dans la société blanche[112]. Le secrétaire d'État Thomas F. Bayard négocie une extension de la loi d'exclusion des Chinois et Cleveland fait pression sur le Congrès pour qu'il adopte le Scott Act, rédigé par le représentant William L. Scott, qui empêche les immigrants chinois de revenir aux États-Unis s'ils les quittent[113]. La législation est facilement votée par les deux chambres du Congrès et Cleveland signe le texte le 1er octobre 1888[113].
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+ Cleveland considère les Amérindiens comme des gardiens de l'État et déclare dans son discours d'investiture que « cette garde implique, de notre part, des efforts pour améliorer leurs conditions de vie et faire appliquer leurs droits[114] ». Il encourage l'idée d'assimilation culturelle et fait adopter le Dawes Act qui permet de distribuer les terres amérindiennes à des membres individuels des tribus, car jusqu'alors le gouvernement fédéral les détenait au nom des tribus[114]. Si les représentants amérindiens acceptent d'emblée le texte, la plupart des Amérindiens le désapprouvent[115]. Cleveland croit que le Dawes Act permettra de sortir les Amérindiens de la pauvreté et encouragera leur assimilation, mais son effet final est d'affaiblir les chefs de tribus et de permettre aux membres des tribus de vendre leurs terres à des spéculateurs et de garder l'argent[114].
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+ Le mois avant l'investiture de Cleveland en 1885, le président Arthur avait signé un ordre exécutif ouvrant à la colonisation 16 000 km2 de terres appartenant aux Winnebagos dans la réserve indienne de Crow Creek dans le territoire du Dakota[116]. Des dizaines de milliers de colons s'étaient rassemblés à la frontière du territoire et se préparaient à en prendre le contrôle[116]. Considérant que la décision d'Arthur est une violation des accords avec les tribus, Cleveland annule l'ordre le 17 avril, ordonne aux colons de quitter le territoire amérindien et déploie les troupes du général Philip Sheridan pour faire appliquer les traités[116].
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+ Cleveland est célibataire lorsqu'il entre à la Maison-Blanche et sa sœur Rose Cleveland joue le rôle de première dame durant les deux premières années de son mandat[117]. En 1885, la fille de son ami Oscar Folsom lui rend visite à Washington[118]. Frances Folsom est étudiante au Wells College et quand elle retourne à son université, Cleveland reçoit l'autorisation de sa mère de lui écrire[118]. Ils se fiancent rapidement[118] et le 2 juin 1886, Cleveland épouse Frances dans la Blue Room de la Maison Blanche[119]. Cleveland fut le second président, après John Tyler en 1843, à se marier lors de son mandat et le seul à avoir organisé un mariage à la Maison-Blanche[120]. Ce mariage est inhabituel, car Cleveland est l'exécuteur testamentaire d'Oscar Folsom et a supervisé l'éducation de Frances dont il est de vingt-sept ans son aîné, pourtant le public n'est pas défavorable à cette union[121]. À vingt-et-un ans, Frances devient la plus jeune première dame de l'histoire des États-Unis et le public est rapidement conquis par sa personnalité et sa beauté[122]. Le couple présidentiel a cinq enfants : Ruth (1891-1904), Esther (1893-1980), Marion (1895-1977), Richard Folsom (1897-1974) et Francis Grover (1903-1995). La philosophe britannique Philippa Foot est leur petite-fille.
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+ Durant son premier mandat, Cleveland nomme deux juges à la Cour suprême. À la mort du juge assesseur William B. Woods en 1887, Cleveland nomme Lucius Lamar qui était un ancien sénateur du Mississippi et avait été membre de son Cabinet au poste de secrétaire à l'Intérieur. Si Lamar a été bien apprécié en tant que sénateur, sa participation à la Confédération deux décennies auparavant poussent de nombreux républicains à voter contre lui. Sa nomination est néanmoins confirmée grâce à une courte majorité[123]. Le juge en chef Morrison Waite meurt quelques mois plus tard et Cleveland propose le nom de Melville Fuller le 30 avril 1888. Cleveland avait auparavant offert à Fuller de le nommer à la Civil Service Commission, mais Fuller avait décliné l'offre et il avait poursuivi son activité de juriste à Chicago. Fuller accepte la nomination à la Cour suprême et le comité judiciaire du Sénat passe plusieurs mois à étudier le dossier de ce candidat peu connu avant de l'accepter[124],[125].
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+ Le débat sur la réduction des droits de douane se poursuit jusqu'à la campagne présidentielle de 1888[126]. Les républicains nomment Benjamin Harrison de l'Indiana pour briguer la présidence et Levi Morton de New York pour la vice-présidence. Cleveland est facilement choisi à la convention démocrate à Saint-Louis dans le Missouri[127]. Le vice-président Thomas A. Hendricks étant mort en 1885, les démocrates choisissent Allen G. Thurman de l'Ohio pour être le colistier de Cleveland[127]. Les républicains font une campagne axée sur la question des droits de douane et remportent les voix des protectionnistes des importants États industriels du Nord[126]. De plus, les démocrates de New York restent divisés sur la candidature de David B. Hill (en) au poste de gouverneur, ce qui affaiblit le soutien à Cleveland dans cet État décisif[128].
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+ Comme en 1884, l'élection se joue sur les swing states de New York, du New Jersey de l'Indiana et du Connecticut. Cependant à la différence de 1884, où Cleveland avait remporté les quatre États, il n'en remporte que deux, perdant son État de New York de seulement 14 373 voix[129]. Les républicains sont également victorieux dans l'Indiana, principalement grâce à des fraudes[130]. La victoire républicaine dans cet État, où Cleveland avait perdu de 2 348 voix, est suffisante pour propulser Harrison à la Maison Blanche malgré un vote populaire majoritairement en faveur de Cleveland[131]. Il continue ses activités de président jusqu'à la fin de son mandat et commence à préparer son retour à la vie privée[131].
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+ Lorsque Frances Cleveland quitte la Maison-Blanche, elle dit à l'un des employés : « Je veux que preniez grand soin de tous les meubles et des décorations de la Maison, car je veux que tout soit remis à l'identique lorsque nous reviendrons ». Lorsqu'on lui demande quand elle reviendra, elle répond : « Nous revenons dans quatre ans jour pour jour[132] ». Le couple s'installe alors à New York où Cleveland travaille dans le cabinet Bangs, Stetson, Tracy et MacVeigh[133]. Son salaire n'est pas très élevé, mais son train de vie n'est pas particulièrement extravagant[134]. Le premier enfant du couple, Ruth, naît en 1891 alors qu'il habite New York[135].
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+ L'administration Harrison travaille avec le Congrès pour faire passer le McKinley Tariff et le Sherman Silver Purchase Act, deux politiques que Cleveland juge dangereuses pour la santé économique de la nation[136]. Au départ, il se retient de critiquer son successeur, mais en 1891, Cleveland sort de son silence et publie ses inquiétudes dans une lettre ouverte à une réunion de réformateurs à New York[137]. Cette silver letter ramène Cleveland sous les projecteurs alors que l'élection de 1892 approche[138].
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+ La stature d'ancien président de Cleveland et ses récentes prises de position sur la question monétaire en font l'un des favoris pour la convention démocrate de 1892[139]. Son principal adversaire est alors David B. Hill qui était devenu sénateur de New York[140]. Hill rassemble les opposants à Cleveland comme les partisans du bimétallisme, les membres de Tammany Hall et les protectionnistes, mais il est incapable de former une coalition suffisamment large pour empêcher la nomination de Cleveland dès le premier tour[141]. Pour la vice-présidence, les délégués choisissent d'équilibrer le ticket avec Adlai Ewing Stevenson de l'Illinois, un partisan du bimétallisme[142]. Bien que Cleveland ait préféré Isaac P. Gray (en) de l'Indiana pour briguer la vice-présidence, il accepte le choix de la convention[143]. En tant que défenseur des greenbacks et de l'inflation afin de soutenir les habitants des districts ruraux, Stevenson équilibre le ticket mené par Cleveland, le partisan de l'étalon-or et de la monnaie métal[144].
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+ Les républicains présentent à nouveau Benjamin Harrison et l'élection de 1892 est la répétition de l'élection de 1888. À la différence des élections troublées et controversées de 1876, 1884 et 1888, l'élection de 1892 est, selon le biographe de Cleveland Allan Nevins : « la plus honnête, la plus calme et la plus honorable de la génération d'après-guerre[145] ». Du moins, en partie, car Caroline Harrison, l'épouse du président, souffre de la tuberculose[146]. Harrison ne fait presque pas campagne et, à la mort de son épouse, deux semaines avant le jour de l'élection, Cleveland et les autres candidats arrêtent également leur campagne. La question des droits de douane avait joué en faveur des républicains en 1888, mais les différentes modifications réalisées au cours des quatre années suivantes avaient rendu les produits importés tellement chers que de nombreux électeurs souhaitaient une réforme[147]. De nombreux occidentaux, traditionnellement républicains se rallient alors au candidat du nouveau Parti populiste, James B. Weaver, qui promet le bimétallisme, de généreuses pensions pour les vétérans et la journée de huit heures[148]. Finalement, les démocrates de Tammany Hall se rallient au ticket démocrate, ce qui permet à un Parti démocrate uni de remporter l'État de New York[149]. Cleveland remporte le vote populaire pour la troisième fois consécutive et il dispose d'une avance confortable au Collège électoral[150].
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+ Peu après le début du second mandat de Cleveland, la panique de 1893 fait chuter la bourse et le président doit affronter une grave crise économique[151]. La panique est aggravée par la pénurie d'or qui résultait de la frappe massive de l'argent et Cleveland demande une réunion rapide du Congrès pour répondre à ce problème[152]. Le débat concernant la monnaie était toujours aussi brûlant et les effets de la crise avaient poussé la plupart des modérés à se rapprocher des opposants de la frappe libre imposée par le Sherman Silver Purchase Act[152]. La Chambre des représentants passe tout de même deux semaines à débattre avant d'abroger le texte par une large majorité[153]. Le débat est également tendu au Sénat, mais Cleveland parvient à rassembler une majorité de 48 voix contre 37[154]. Avec l'abrogation, les réserves d'or du Trésor sont ramenées à un niveau acceptable[155]. À ce moment, cette décision semblait bien être une défaite mineure pour les partisans du bimétallisme, mais il annonce dans les faits la fin de l'utilisation de l'argent comme base de la monnaie américaine[156].
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+ Après avoir réformé la politique monétaire de l'administration Harrison, Cleveland cherche à inverser les effets du McKinley Tariff. Ce qui devint le Wilson-Gorman Tariff Act est d'abord proposé par le représentant de Virginie, William L. Wilson (en), en décembre 1893[157]. Après de long débats, la loi est votée à la Chambre avec une large majorité[158]. La loi réduit les droits de douane en particulier sur les matières premières[159] et la perte de recettes est compensée par un impôt sur le revenu de 2 % sur les revenus de plus de 4 000 $ (environ 800 000 $ de 2012[160],[20]).
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+ Le texte est ensuite étudié au Sénat où l'opposition était plus forte[161]. De nombreux sénateurs démocrates menés par Arthur Pue Gorman (en) du Maryland souhaitent plus de protections pour les industries de leurs États que ce que la loi Wilson propose[162]. D'autres, tels que Morgan et Hill, s'opposent en partie du fait d'une inimitié personnelle envers Cleveland[161]. Au moment du vote de la loi, plus de six cents amendements ont été ajoutés qui ont pour effet d'annuler la plupart des réformes. La disposition concernant l'impôt sur le revenu du Wilson-Gorman Act est jugée partiellement inconstitutionnelle en 1895 par la Cour suprême dans l'arrêt Pollock v. Farmers' Loan & Trust Co. L'American Sugar Refining Company, en particulier, fait pression pour des modifications qui la favorisent aux dépens du consommateur[163]. Cleveland est mécontent et il dénonce ces modifications comme le résultat méprisable du contrôle du Sénat par les milieux économiques et financiers[164]. Cependant, même ainsi, il s'agit d'une amélioration par rapport au McKinley Tariff et Cleveland approuve le texte[165].
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+ La panique de 1893 avait affecté les conditions de travail dans tous les États-Unis et la victoire des partisans de l'étalon-or avait irrité les travailleurs de l'Ouest[166]. Un groupe d'ouvriers, mené par Jacob S. Coxey, commence à marcher vers Washington pour protester contre les politiques de Cleveland[166]. Ce groupe, connu sous le nom de Coxey's Army, revendique le lancement d'un programme de construction de routes pour donner du travail aux chômeurs et une inflation de la monnaie pour aider les agriculteurs à payer leurs dettes[166]. Au moment où il arrive à Washington, le groupe ne compte plus que quelques centaines de membres et ils sont arrêtés le jour suivant pour avoir marché sur la pelouse du Capitole[166]. La Coxey's Army ne fut jamais une menace pour le gouvernement, mais elle illustre un mécontentement grandissant du peuple américain contre la politique économique[167].
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+ La grève Pullman a un impact bien supérieur à celui de la Coxey's Army. À Chicago, une grève éclate au sein de la Pullman Company pour demander une hausse des salaires et des journées de travail de douze heures. Des grèves de soutien éclatent rapidement, menées par le chef de l'American Railway Union, Eugene V. Debs[168]. En juin 1894, cent vingt-cinq mille cheminots sont en grève et le commerce se trouve paralysé[169]. Comme les chemins de fer transportaient le courrier et que plusieurs des lignes affectées étaient au bord de la faillite, Cleveland considère qu'une solution fédérale s'impose[170]. Il demande une injonction à une cour fédérale et, quand les grévistes refusent de reprendre le travail, il envoie l'armée à Chicago et dans vingt autres centres ferroviaires[171] et permet aux compagnies du chemin de fer de constituer leurs propres milices privées. Il déclare que s'il doit utiliser l'armée et la marine des États-Unis pour faire parvenir une carte postale à Chicago, il le fera[172]. La plupart des gouverneurs soutiennent Cleveland, à l'exception du démocrate John Peter Altgeld de l'Illinois qui devient un opposant virulent du président. Le recours à l'armée est salué par les journaux des deux partis, mais il radicalise l'attitude des syndicats envers l'administration Cleveland[173]. Le 6 juillet, 13 ouvriers sont tués et 53 blessés lorsque les milices ouvrent le feu sur eux. De nombreux syndicalistes parmi lesquels Eugene Victor Debs sont arrêtés[174].
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+ Lors des élections législatives de 1894, les républicains remportent une très large victoire et prennent le contrôle de la Chambre des représentants. De plus, Cleveland doit faire face à ses opposants démocrates qui ont pris l'ascendant au sein du parti et contestent son autorité et ses réformes.
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+ Lors de sa prise de fonction, Cleveland doit affronter la question de l'annexion d'Hawaï. Au cours de son premier mandat, il avait soutenu le commerce avec l'archipel et avait accepté un amendement qui donnait aux États-Unis une base navale à Pearl Harbor[110]. Au cours du mandat de Harrison, des hommes d'affaires de Honolulu accusent la reine Liliʻuokalani de tyrannie et la renversent au début de l'année 1893. Ils mettent en place un gouvernement républicain, mené par Sanford B. Dole, et demandèrent à rejoindre les États-Unis[175]. L'administration Harrison avait rapidement accepté la proposition d'annexion et celle-ci avait été votée par la Chambre des représentants[175]. Cependant, cinq jours après sa prise de fonctions, Cleveland retire le texte avant son examen par le Sénat, car il est révélé, sur la base du rapport Blount, que des soldats américains ont participé au renversement de la monarchie. Le président souhaite donc restaurer l'ancien gouvernement et il envoie l'ancien représentant James H. Blount à Hawaii pour évaluer la situation[176]. Ce dernier rapporte que la population est hostile à une annexion[176]. Cependant Liliuokalani refuse d'accorder une amnistie comme condition à sa restauration et déclare qu'elle exilera ou fera exécuter les membres du gouvernement républicain. Aussi Dole refuse-t-il de rendre le pouvoir[177]. En décembre 1893, la question est toujours en suspens et Cleveland fait appel au Congrès[177]. Dans son message, Cleveland rejette l'idée d'une annexion et encourage le Congrès à poursuivre la tradition de non-intervention américaine[178]. Le Sénat, sous contrôle démocrate, mais hostile à Cleveland, produit le rapport Morgan qui contredit le rapport de Blount en avançant que les forces armées américaines n'ont joué aucun rôle et que le coup d'État est une affaire strictement hawaïenne[179]. Cleveland cesse alors ses discussions avec la reine et reconnaît la nouvelle république d'Hawaï[180]. L'archipel rejoint finalement les États-Unis en 1898 avec le statut de territoire.
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+ Cleveland adopte une interprétation large de la doctrine Monroe qui empêchait non seulement l'implantation de nouvelles colonies européennes, mais avançait également que les États-Unis avaient le droit d'intervenir dans toute crise dans l'hémisphère occidental[181]. Lorsque le Royaume-Uni et le Venezuela se disputent sur la frontière entre ce dernier et la Guyane britannique, Cleveland et le secrétaire d'État Richard Olney demandent à participer aux discussions[182]. Le premier ministre britannique Lord Salisbury et l'ambassadeur britannique à Washington, Julian Pauncefote, réalisent l'importance que constitue la dispute pour les États-Unis et acceptent une médiation américaine[183],[184]. Un tribunal se rassemble à Paris en 1898 pour arbitrer le différend et attribue la plus grande partie du territoire contesté à la Guyane britannique[185]. En se tenant aux côtés des nations sud-américaines contre une puissance coloniale, Cleveland améliore les relations entre les États-Unis et ses voisins du Sud, mais la manière cordiale dont sont menées les négociations améliore également les relations avec la Grande-Bretagne[186].
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+ Lors des discussions sur l'abrogation du bimétallisme en 1893, Cleveland consulte le médecin de la Maison-Blanche, le docteur O'Reilly, à propos d'une douleur dans la bouche et d'un ulcère avec une surface granuleuse sur le côté gauche du palais. Des échantillons sont envoyés anonymement au service de santé de l'armée qui diagnostique une tumeur cancéreuse non maligne[Quoi ?][187].
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+ Du fait de la crise économique que traverse le pays, Cleveland décide de se faire opérer secrètement pour éviter une panique des marchés[188]. L'opération a lieu le 1er juillet pour permettre à Cleveland de récupérer avant la reprise de la session parlementaire[189]. Sous le prétexte d'une croisière, le président et son médecin, Joseph Bryant, se rendent à New York et l'opération est réalisée sur le yacht Oneida au large de Long Island[190]. La chirurgie est réalisée à travers la bouche de Cleveland pour éviter toute cicatrice[191]. L'équipe endort Cleveland avec un mélange de protoxyde d'azote et d'éther et retire les parties touchées de la mâchoire supérieure gauche et du palais[191]. La taille de la tumeur et l'étendue de l'opération ont fortement endommagé la bouche du président[192] et, au cours d'une seconde opération, un orthodontiste fixe une prothèse qui corrige sa parole et restaure son apparence[192]. Une couverture, concernant le retrait de deux dents, garde la presse d'investigation à l'écart[193]. Même lorsqu'un journal publie des détails de la véritable opération, les chirurgiens participants en minimisent l'importance[192]. Ce n'est qu'en 1917 qu'un des participants à l'opération, William W. Keen, écrivit un article détaillé sur l'opération du président Cleveland[194].
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+ Plusieurs médecins, dont Keen, avancèrent après la mort de Cleveland que la tumeur était un carcinome[194]. Parmi les autres possibilités figurent un améloblastome[195] ou une tumeur bénigne des glandes salivaires[196]. Dans les années 1980, des analyses ont finalement confirmé que la tumeur était un carcinome verruqueux[197], un cancer bénin de l'épithélium avec un faible potentiel de création de métastases[187].
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+ Les tensions avec le Sénat empêchent Cleveland de nommer les candidats de son choix à la Cour suprême lors de son second mandat. En 1893, après la mort de Samuel Blatchford, Cleveland nomme William B. Hornblower pour le remplacer[198]. Hornblower, alors à la tête de la cour d'appel de New York, est pressenti pour le poste, mais sa campagne contre la machine politique de New York l'avait opposé au sénateur David B. Hill[198]. De plus, Cleveland n'avait pas consulté les sénateurs avant de faire sa nomination[198]. Par conséquent le Sénat rejette la nomination de Hornblower le 15 janvier 1894[198].
110
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+ Cleveland continue à défier le Sénat en nommant Wheeler H. Peckham, un autre avocat de New York qui s'était opposé aux machines politiques dans l'État[199]. Hill utilise toute son influence pour bloquer la confirmation de Peckham et le 16 février 1894, le Sénat rejette la nomination[199]. Les réformateurs pressent Cleveland de continuer le combat contre Hill et de proposer le nom de Frederic R. Coudert, mais Cleveland préfère un candidat moins controversé en la personne du sénateur Edward D. White (en) de Louisiane, dont la nomination est acceptée à l'unanimité[199]. En 1896, une nouvelle vacance provoquée par la mort de Howell Edmunds Jackson pousse Cleveland à considérer à nouveau la candidature de Hornblower, mais ce dernier décline la proposition[200]. À la place, Cleveland nomme Rufus W. Peckham, le frère de Wheeler H. Peckham et le choix est rapidement accepté par le Sénat[200].
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+ Cleveland nomme au total 45 juges fédéraux. En plus de ses quatre nominations à la Cour suprême, il nomme deux juges aux cours de circuits, neuf aux cours d'appel fédérales et 30 aux cours de districts. Comme Cleveland est président à deux reprises avant et après que le Congrès eut éliminé les cours de circuits en faveur des cours d'appel, il est l'un des deux seuls présidents à avoir nommé des juges dans les deux cours. L'autre, Benjamin Harrison, était en poste au moment où le changement fut réalisé. Ainsi, toutes les nominations de Cleveland aux cours de circuits sont faites lors de son premier mandat et toutes celles aux cours d'appel sont réalisées lors de son second mandat.
114
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+ Au cours du premier mandat de Cleveland, aucun nouvel État n'avait été admis depuis plus d'une décennie du fait de l'opposition des congressistes démocrates qui considéraient que ceux-ci seraient dominés par les républicains. Lors de sa prise de fonction, Harrison et le Congrès républicain admettent six nouveaux États, le Dakota du Nord, le Dakota du Sud, le Montana, l'État de Washington, l'Idaho et le Wyoming qui envoyèrent tous des délégations républicaines au Congrès. L'Utah était considéré comme démocrate et cela associé aux incertitudes concernant la polygamie mormone (dont la pratique avait cessé en 1890) l'exclurent des nouveaux États. Lorsque Cleveland remporte l'élection pour un second mandat, la majorité démocrate au Congrès accepte l'entrée de l'Utah dans l'Union le 4 janvier 1896[201].
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+ Les adversaires agrariens et partisans du bimétallisme prennent le contrôle du Parti démocrate en 1896 et proposent la nomination de William Jennings Bryan pour l'élection présidentielle de 1896[202],[203]. Cleveland soutenait silencieusement le Parti national démocrate qui promettait de défendre l'étalon-or et de s'opposer aux droits de douane élevés, mais il refuse de briguer un troisième mandat[204]. Le candidat républicain William McKinley remporte largement l'élection sur Bryan[205]. Les agrariens représentèrent Bryan en 1900, mais en 1904, les conservateurs, soutenus par Cleveland, reprennent le contrôle du Parti démocrate et nomment Alton B. Parker[206].
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+ Après avoir quitté la Maison-Blanche le 4 mars 1897, Cleveland se retire dans sa propriété de Westland Mansion à Princeton dans le New Jersey[207] et il est un temps administrateur de l'université de Princeton. Le président Théodore Roosevelt fait parfois appel à ses conseils, mais il est financièrement incapable d'accepter la présidence de la commission chargée de régler la grève des mineurs de 1902[208]. Cleveland fait toujours entendre son avis sur les questions politiques et, en 1905, il écrit dans le The Ladies Home Journal (en) que « les femmes responsables et sensées ne votent pas. Les positions relatives assumées par les hommes et par les femmes dans le fonctionnement de notre civilisation ont été attribuées il y a longtemps par une intelligence supérieure[209] ».
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+ La santé de Cleveland décline depuis plusieurs années et, en 1907, il tombe gravement malade[210]. Il meurt d'une crise cardiaque en juin 1908[210]. Ses derniers mots furent : « J'ai essayé tellement fort de bien faire »[211]. Il est enterré au cimetière de Princeton.
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+ Au cours de son premier mandat, Cleveland cherche une résidence pour fuir la chaleur estivale de Washington, mais il fallait qu'il reste près de la capitale. Agissant en secret, il loue une maison, Oak View (ou Oak Hill) sur les hauteurs de Washington qu'il achète en 1886. Même s'il la revendit au moment de quitter la Maison Blanche (en 1889), la zone devint connue sous le nom de Cleveland Park et porte encore aujourd'hui ce nom.
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+ La ville de Cleveland dans le Mississippi et le volcan Cleveland en Alaska ont été nommés en son honneur[212]. Le portrait de Cleveland fut imprimé sur le billet de 20 dollars de 1914 à 1928, et sur le billet de 1 000 dollars des séries de 1928 et de 1934 (qui a toujours cours légal). Comme il fut le 22e et le 24e président, il a été représenté sur deux pièces de la série du dollar présidentiel émises en 2012.
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+ Tardar Sauce, alias Grumpy Cat, née le 4 avril 2012 à Morristown en Arizona (États-Unis) et morte le 14 mai 2019 dans la même ville, est une chatte célèbre sur internet, devenue un mème Internet en raison de son expression faciale boudeuse[2].
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+ Littéralement, grumpy cat signifie « chat grincheux ». Selon la propriétaire de l'animal, l'expression faciale inhabituelle de Tardar Sauce est due au nanisme du félin et à la malocclusion dentaire dont il est affecté.
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+
7
+ La première apparition du félin sur Internet date du 23 septembre 2012, quand Bryan Bundesen, le frère de la propriétaire de l'animal, Tabatha Bundesen, publie des photographies du chat Tardar Sauce sur le site Reddit[3],[4].
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+
9
+ Les clichés et vidéos du chat ont alors beaucoup de succès et font l'objet de nombreux détournements de la part d'internautes — notamment sous la forme d'images aux légendes humoristiques (mèmes et lolcats), typiques des phénomènes Internet : « Je me suis amusé une fois. C'était affreux. (I had fun once. It was awful.) »[5],[6], peut-on lire sur la plus connue d'entre elles. Il reçoit alors comme surnom de « Grumpy Cat » (le « Chat grincheux »)[7].
10
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11
+ Le chat reçoit le Webby Award du meilleur mème de l'année 2013[8].
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+ Sur Facebook, la page officielle du Grumpy Cat compte, en décembre 2017, plus de 8 700 000 fans[9].
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15
+ Le félin a été l'invité de nombreux événements, dont le festival South by Southwest ainsi que lors de sa tournée à New York dans des émissions télévisées américaines : Today sur NBC, Good Morning America sur ABC, etc. Il devait à cette occasion promouvoir la série de vidéos, Will Kitty Play With It?, réalisée par la marque d'aliments pour animaux Friskies, et dans laquelle il a fait une apparition[10]. Il a également figuré dans Lil Bub & Friendz, un documentaire réalisé par Andy Capper (en), projeté au Festival du film de TriBeCa le 18 avril 2013.
16
+
17
+ En septembre 2013, le New York Magazine estimait la valeur de Grumpy Cat à 1 million de dollars[11].
18
+
19
+ Tardar Sauce meurt à l'âge de sept ans le 14 mai 2019, des suites d'une infection urinaire[12].
20
+
21
+ Selon sa propriétaire, Tabatha Bundesen, l'expression faciale de Tardar Sauce est due au nanisme félin et à la malocclusion dentaire dont la chatte est affectée[13]. Elle et son frère Pokey sont nés de parents normaux avec une tête plate, des yeux ronds et une queue courte[14]. Mais, ironiquement, Grumpy Cat est calme alors que son frère est souvent d'humeur grincheuse[15].
22
+
23
+ Toujours selon Bundesen, Grumpy Cat est un chat normal 99 % du temps, car sa propriétaire limite les manipulations de l'animal par des étrangers et les sessions de photos à une fréquence hebdomadaire[13].
24
+
25
+ En mai 2013, la société de production américaine Broken Road travaille sur une adaptation cinématographique du personnage de Grumpy Cat[16], dont la voix pourrait être jouée par l'agent du chat, Ben Lashes[17]. À la suite de cette annonce, le félin a fait la une du Wall Street Journal le 30 mai 2013[18].
26
+
27
+ Le 11 juin 2014, le Hollywood Reporter annonce que la chaine de télévision américaine Lifetime va produire un film sur l'animal, intitulé Joyeux Noël Grumpy Cat ! (Grumpy Cat's Worst Christmas Ever), pendant les vacances d'été. Le film est tourné à l'été 2014, avec Tim Hill et Jeff Morris comme auteurs du script[19]. Le film est diffusé le 29 novembre 2014 sur Lifetime[20].
28
+
29
+ Les revenus générés par la vente à travers le monde de l'ensemble des produits dérivés liés à l'image de Grumpy Cat auraient rapporté plus d’une centaine de millions de dollars à sa propriétaire Tabatha Bundesen[23].
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+ Taxons concernés
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+ Articles sur l'âne commun
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+ Âne est le nom vernaculaire donné à certaines espèces de mammifères quadrupèdes ongulés de la famille des Équidés, plus petit que le cheval, à longues oreilles et à l'échine saillante. Le plus connu des ânes est l'âne domestique (Equus asinus), issu de la domestication de l'âne sauvage d'Afrique (Equus africanus), et à partir duquel de nombreuses races ont pu être sélectionnées.
10
+
11
+ Le substantif masculin[1],[2],[3],[4] « âne » (prononcé [ɑ:n][2]) est issu du latin asinus[1],[2],[3].
12
+
13
+ La plus ancienne forme attestée du nom préindo-européen de l'âne dans les régions méditerranéennes et proche-orientales serait le sumérien anšu[5] par lequel Émile Benveniste explique ὄνος (ónos), grec ancien auquel le latin asinus serait apparenté[4].
14
+
15
+ L'ancien français asne est attesté au Xe siècle[1],[4] : d'après le Trésor de la langue française informatisé[2], sa première occurrence se trouve dans la Passion du Christ dite de Clermont[6]. La graphie ‹ ane › est attestée au XIIIe siècle[4].
16
+
17
+ Le mot désigne l'âne domestique depuis le Xe siècle[4].
18
+
19
+ De par son origine, l'âne n'a pas de nom indo-européen. Celui-ci est un héritage du Proche-Orient qui s'est répandu dans les langues européennes à partir du latin. Ainsi le latin asinus, dérivé du sumérien anshu, est passé dans l'ensemble des langues, sauf dans le roumain. Seul le « A » accentué est présent dans l'ensemble des langues, comme asino en italien, asno en espagnol et portugais, ase en occitan et âne en français.
20
+ Dans le langage familier, le terme « bourrique » est issu de l'espagnol borrico, dérivé lui-même du bas latin burricus désignant un petit cheval[7].
21
+
22
+ L'âne mâle reproducteur est le baudet[8],[9],[10] ; l'âne femelle, l'ânesse[11],[12],[13] ; l'âne juvénile, l'ânon[14],[15],[16].
23
+
24
+ Le cri de l'âne est le braiment[17],[18], ou ‹ braiement ›[19]. Il est représenté par l'onomatopée hi-han[20], ou ‹ hi han ›[21].
25
+
26
+ L'âne ne doit être confondu ni avec le mulet, hybride né d'un âne mâle et d'une jument[22],[23],[24], ni avec le bardot, hybride né d'un cheval mâle et d'une ânesse[25],[26],[27].
27
+
28
+ Les caractéristiques générales des ânes sont celles des équidés[1],[2],[3],[28]. Ce sont des mammifères[1],[3] terrestres. Herbivores, ils consomment fréquemment des végétaux fibreux de qualité très médiocre[28]. Ce sont des ongulés périssodactyles[28], c'est-à-dire avec dans leur cas un doigt unique, avec des nuances pour chaque espèce : voir les articles détaillés pour plus d'informations sur leur comportement ou leur physiologie respective.
29
+
30
+ Les ânes partagent toutefois plusieurs caractéristiques communes à l'ensemble des espèces. Ils sont plus petits que les chevaux[1],[2],[28]. Leurs oreilles sont plus longues que celles des autres équidés[1],[2],[3],[28]. Bien irriguées, adaptées au désert, elles permettent le refroidissement du corps[29]. La queue ressemble à celle de la vache. Elle est pourvue de poils courts à l'exception de l'extrémité recouverte d'une touffe[29]. Leurs yeux sont plus dirigés vers l'avant que ceux des chevaux domestiques. Contrairement aux chevaux, les ânes ont des châtaignes quasiment inexistantes aux postérieurs[29]. Leur échine est saillante[1]. Les ânes ne possèdent pas de cinquième vertèbre lombaire comme on le retrouve dans le squelette des autres équidés[29].
31
+ Leurs sabots sont également caractéristiques. Plus verticaux, plus petits et plus durs que ceux des chevaux, ils n'ont pas besoin d'être ferrés, sauf s'ils travaillent[29]. Leur poil est long, rude et présente une grande variété de texture[29]. La crinière, au toupet quasiment inexistant, est courte, dressée sur l'encolure et ne dépasse que rarement les douze centimètres[29]. Leur robe est généralement grise sauf sous le ventre, le museau et le contour des yeux qui sont blancs. Des races domestiques peuvent être à dominante noire, comme le Grand noir du Berry, ou brun, comme le Baudet du Poitou, ou blanc, comme l'âne blanc d'Égypte. Les races grises comme l'âne de Provence ont aussi une bande cruciale qui se dessine sur leur dos, appelée « croix de saint André ». Les espèces sauvages présentent une robe allant du gris au brun-sable, voire brun-rouge chez le kiang ou âne sauvage du Tibet.
32
+ Leur cri est le braiment qui est une sorte de « Hi-Han » assez strident et puissant absolument caractéristique.
33
+
34
+ Certaines différences morphologiques, comme la tête, le cou ou les pattes, permettent de distinguer les espèces différentes[30] :
35
+
36
+ Les populations d’ânes sauvages sont menacées et certaines figurent sur la Liste rouge de l’UICN.
37
+
38
+ L'âne domestique a formé des populations redevenues sauvages notamment en Australie et en Amérique : c'est le phénomène du marronnage.
39
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+ Âne commun et ses nombreuses races
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+ Âne sauvage d'Afrique
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+ Âne sauvage d'Asie
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+ Âne sauvage du Tibet
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+ † Âne europ��en
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+ Âne du Poitou
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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+
54
+ À l'échelle de l'Histoire, l'âne demeure le second animal domestiqué mis au service du transport, après le bœuf. Selon les récentes études, il semblerait provenir d'Afrique, et sa présence à l'état sauvage est attestée dans la Vallée du Nil dès le Paléolithique Moyen (en Nubie, à Khor Musa). La présence, en Égypte, de l'âne domestique est effective dès le Ve millénaire av. J.‑C. avant notre ère, à El-Omari, puis au début du IVe millénaire av. J.‑C. à Maadi. Il faut attendre la fin du IVe millénaire av. J.‑C. pour le voir apparaître en Mésopotamie (un signe pictographique rend compte de sa présence à l'époque d'Uruk)
55
+
56
+ Très vite, l'âne devient l'animal de transport terrestre privilégié (bât, débardage, attelage) en raison de ses larges qualités contrastant avec quelques défauts facilement contournables. Intelligent, frugal, rapide (jusqu'à 5 km/h).
57
+ Néanmoins ses besoins journaliers en eau (quarante litres) et sa capacité de charge assez relative (entre cinquante et cent kilogrammes) ont très vite représenté des entraves non négligeables. Si l'archéologie nous renseigne peu sur son utilisation à la fin du Néolithique, l'épigraphie nous en raconte davantage. Ainsi existait-il, aux côtés de caravanes constituées d'une dizaine de bestiaux, de larges convois (jusqu'à mille têtes) destinés à acheminer les grains sur plusieurs centaines de kilomètres.
58
+
59
+ Les traces d'un usage de l'âne comme monture sont relativement récentes. Les plus anciennes remontent à environ 2700 av. J.-C., au Proche Orient[31].
60
+
61
+ Depuis longtemps, les éleveurs d'ovins entraînent spécialement des ânes « bergers » avec plus ou moins de succès pour protéger leur troupeau contre des prédateurs comme les coyotes, les renards et les chiens errants (leur efficacité contre les loups est plus sujette à caution, et nulle contre lynx et ours). Ils exploitent en effet son instinct grégaire naturel qui le porte à s'attacher aux ovins (technique d'imprégnation), et à son agressivité innée à l'encontre des prédateurs[32]. De plus, l'âne a un besoin d'entretien minime, a une bonne longévité et est compatible avec les autres méthodes de lutte contre les prédateurs (notamment les chiens patou ou les lamas également entraînés à cette fin). Enfin, il est capable de manger les feuilles des cardères ou les chardons et participe à l'intérêt environnemental du pastoralisme[33]. Cette utilisation ancestrale explique les nombreux contes qui font intervenir l'âne et le loup[34].
62
+
63
+ Compagnon de l'homme depuis les temps les plus anciens, l'âne a très tôt été utilisé comme symbole. Mais c'est un animal à la symbolique ambiguë. Il peut en effet soit représenter le Bien et ses attributs sont alors l'humilité et la patience, soit le Mal et ce sont alors les adjectifs têtu, bête et borné qui le caractérisent[35].
64
+ Les Égyptiens associaient ainsi l'âne au dieu Seth, à la couleur rouge et à l'esprit du mal. Les chrétiens tiennent, d'un côté, l'âne en estime lorsqu'il est représenté dans la crèche ou lorsqu'il porte Jésus, mais d'un autre côté ils l'associent à la lubricité et à l'obscénité[36].
65
+ Dans la langue française, de nombreuses expressions et proverbes font aussi référence à l'âne. Il est ainsi utilisé pour personnifier l'ignorance, la bêtise, la folie, la disgrâce, la débauche, l'hébétude et l'entêtement[37].
66
+ C'est également un animal fortement représenté dans l'ensemble des arts. C'est ainsi le cas en littérature, où l'âne apparaît depuis les temps les plus anciens, comme dans les Fables d'Ésope ou dans les contes d'Apulée, chez les auteurs classiques comme Jean de La Fontaine, Victor Hugo ou Alphonse Daudet, et jusqu'à nos jours avec Les Aventures de Pinocchio (qui se voit pousser des oreilles d'âne et se transforme même en âne), de Carlo Collodi, Le Petit Âne blanc de Joseph Kessel[36].
67
+ On le retrouve en peinture dans des scènes de vie rurale ou dans les sujets bibliques[36].
68
+ Plus récemment, il trouve aussi sa place au cinéma, et ce, aussi bien dans les films dramatiques comme dans Au hasard Balthazar, que dans les films d'animation avec le personnage de l'Âne dans Shrek[38].
69
+ Enfin, il est présent en musique comme dans la chanson d'Hugues Aufray, Le Petit Âne gris[36].
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+ République de Guatemala
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+ (es) República de Guatemala
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+ 14° 37′ N, 90° 31′ O
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+
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+
9
+ Le Guatemala, ou Guatémala[4], en forme longue la république de Guatemala (ou du Guatémala), en espagnol : República de Guatemala, est un pays d'Amérique centrale entouré par le Mexique, le Belize, la mer des Caraïbes, le Honduras, le Salvador et l'océan Pacifique. Il fait partie de l'Amérique latine. Son nom vient du nahuatl Cuauhtēmallān, qui peut se traduire par « lieu rempli d'arbres[5]» et signifie peut-être « pays des Quichés ».
10
+
11
+ Sa monnaie nationale est le quetzal, faisant référence à l’oiseau sacré dont les Mayas utilisaient les longues plumes de la queue comme objets de luxe. Le Guatemala est le quatrième pays le plus inégalitaire d’Amérique latine et le neuvième au niveau mondial[6].
12
+
13
+ La civilisation maya est apparue environ 1 000 ans avant l'ère chrétienne. Elle s'est développée dans presque tout le Guatemala actuel, où elle a construit plusieurs villes.
14
+
15
+ Pedro de Alvarado, un conquistador espagnol, détruisit les villes et soumit brutalement les peuples mayas d'Amérique centrale entre 1523 et 1527.
16
+
17
+ La civilisation maya a prospéré dans la majorité du territoire qui constitue aujourd'hui le Guatemala et les régions environnantes pendant environ 2 000 ans avant l'arrivée des Espagnols. Son histoire est divisée en trois périodes : pré-classique, classique et post-classique, toujours pendant la période classique où la civilisation a ses principales avancées scientifiques et culturelles. La plupart des grandes villes mayas de la région de Peten et les basses terres du Nord du Guatemala ont été abandonnées autour de 1000 apr. J.-C..
18
+
19
+ Pendant la période coloniale, qui a duré près de 300 ans, le Guatemala était une Capitainerie générale (Capitainerie générale du Guatemala). Il s'étend de la région de Soconusco dans le Sud du Mexique (Chiapas) au Costa Rica. Les encomiendas voulaient christianiser les groupes autochtones mayas, qui ont été utilisés comme esclaves.
20
+
21
+ Cet esclavage a été aboli par l'intervention de l'évêque Fray Bartolomé de las Casas dans les années 1550-51 grâce aux controverses de Valladolid.
22
+
23
+ La première capitale espagnole du royaume du Guatemala était Iximché. La guerre contre les indigènes kaqchikels tua de nombreux indigènes. Plus tard, une autre a été fondée dans la vallée de Panchoy, appelée Santiago de los Caballeros (actuellement Antigua Guatemala).
24
+
25
+ En 1808, l'Espagne est envahie par Napoléon Ier. La royauté est retirée à Charles IV ainsi qu’à son successeur légitime, Ferdinand VII. Bonaparte confie le pouvoir à son frère, Joseph Bonaparte.
26
+
27
+ Soucieux de continuer de prêter allégeance à leur véritable souverain, Ferdinand VII, et inquiets devant la menace de Napoléon, qui ne cache pas ses intentions d’étendre son pouvoir sur les colonies espagnoles d’Amérique, une vaste campagne contre l’occupation française voit le jour dans le Royaume.
28
+
29
+ Les colons espagnols d’Amérique décidèrent de destituer les autorités espagnoles en les remplaçant par des gouvernements substituts dans le but de refréner les envies de Bonaparte et d’exercer le pouvoir pendant l’absence du roi légitime. À ce moment-ci, certains parlaient d’indépendance, mais cet avis n’était pas partagé par tous. « Plusieurs se seraient contentés d’une plus grande autonomie à l'intérieur de l'Empire »[7].
30
+
31
+ Même si l’Espagne se retrouvait sous le contrôle de l'Empire français, une ville au sud du pays y échappait, Cadix. Cette ville était dominée par des libéraux, désireux de mettre un terme à l’absolutisme. Ces dirigeants provoquèrent des élections à Cadix pour former un congrès qui serait constitué de députés en provenance de tous les territoires espagnols, y compris ceux situés en Amérique[8]. « Les députés hispano-américains participèrent activement aux débats, contribuant à rédiger la constitution de 1812 »[9].
32
+
33
+ La Constitution de Cadix s'inspirait des grands principes de la Révolution française de 1789, tels que la souveraineté nationale, la séparation des pouvoirs, la division administrative du pays en provinces et le droit de propriété ou l’égalité[10]. On voit grâce à cela apparaître la première forme de démocratie en Amérique, où le droit de vote est accordé à tous les hommes, y compris les indigènes[9].
34
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35
+ La constitution fut acclamée par les patriotes libéraux d’Amérique centrale[9], mais José de Bustamante y Guerra, gouverneur du Guatemala et président de l’audience, ainsi que Ramon Casaus y Torres, le nouvel évêque, y étaient farouchement opposés. Le gouverneur tenta de l’entraver d’ailleurs du mieux qu’il put. En revanche, lorsqu’en mars 1814 le roi Ferdinand VII récupéra le pouvoir, il décida par la suite d’abolir la constitution qui créa une vague répressive contre les libéraux. Ainsi, les événements de Cadix n’arrêtèrent pas la marche vers l’indépendance.
36
+
37
+ En effet, en 1820, une rébellion libérale, dirigée par le général Rafael del Riego, menaça sérieusement l'absolutisme de Ferdinand VII et le contraignit à annuler l’abolition de la Constitution de 1812[11]. La restauration de la constitution en 1820 permit à la politique centraméricaine d’être plus populaire auprès du peuple et fit émerger différentes factions qui, par la suite, formèrent les bases des pouvoirs libéraux et conservateurs qui se succédèrent au fil de l’histoire de l’Amérique centrale[12].
38
+
39
+ Le capitaine général Gabino Gaínza devint l’un des atouts majeurs dans l’indépendance. En effet, il agit comme un pont entre les pouvoirs en place et les indépendantistes. C’est lui qui organisa le 15 septembre 1821 un séminaire pour parler avec les autorités de la possibilité d’indépendance qui s’offrait à la Capitainerie générale du Guatemala. À force de débats portant sur l’indépendance immédiate ou le statu quo en attendant le résultat de l’indépendance mexicaine, la décision fut prise et concrétisée par la signature de la déclaration d’Indépendance d’Amérique centrale. L’Amérique centrale obtint alors son indépendance[13].
40
+
41
+ Par la suite, en 1821, alors que le Mexique vient d’obtenir son indépendance, Gabino Gaínza insiste auprès des autorités pour que les territoires qui formaient la Capitainerie générale du Guatemala avant l’indépendance s’intègrent dans l’empire mexicain d’Iturbide[13]. Il se laisse convaincre par les arguments d'Iturbide, « un général de l’armée espagnole qui devint plus tard empereur du Mexique »[14]. Ces arguments montrent que « l’Amérique centrale n’est pas encore prête à former une république indépendante »[13]. Il y eut consultation des différentes provinces et villes pendant cette opération. Puis, malgré quelques refus de certaines d’entre elles, l’annexion à l’empire mexicain fut décidée[13]. C’est ainsi que, « [moins] de quatre mois plus tard, le 5 janvier 1822, Gainza et un groupe d’aristocrates décrètent de leur propre chef l’annexion de l’Amérique centrale à l’empire mexicain d’Agustín de Iturbide »[15].
42
+
43
+ Iturbide se révèle être un incapable dans son rôle d’empereur et vide les caisses du Trésor public. En 1823, Iturbide est finalement renversé par Santa Anna et est condamné à l’exil[16]. « [Sous] la pression des libéraux, Fisola [un général mexicain] convoque le Congrès.
44
+
45
+ Le 1er juillet 1823, c’est la proclamation de la seconde indépendance de l’Amérique centrale[17] et c’est ainsi que naît la fédération de l’Amérique centrale.
46
+
47
+ Une charte appelée Bases de Constitution fédérale (es), qui concerne le Guatemala, le Salvador, le Honduras, le Costa Rica et le Nicaragua, est instaurée le 22 novembre 1824. Elle explique quelques formalités, dont la façon que les différents pouvoirs sont distribués au sein de la Fédération[17]. Selon cette charte, « la Fédération est gouvernée par un président, mais le chef de chaque État conserve une grande liberté d’action »[17].
48
+
49
+ Du fait que cette fédération présente différentes idéologies politiques, il s'ensuit de nombreux conflits. Il y a d'ailleurs à cet effet plusieurs conflits entre les autorités fédérales et provinciales qui ont eu lieu, prenons par exemple l'emprisonnement du chef d'État du Guatemala, Burrundia, en 1825 par le président Arce, qui amena beaucoup de tensions, suivie de la prise d'armes du Salvador au nom de la légalité[18]. « La Fédération centraméricaine reposait sur une Constitution relativement déséquilibrée qui ne laissait que très peu de moyens financiers et d'autorité à son Président. Surtout, les pouvoirs respectifs des États membres et de la Fédération n’étaient pas clairement définis »[19].
50
+
51
+ En 1839, une rébellion orchestrée par Rafael Carrera contre le président du Honduras Francisco Morazán renverse le gouvernement en place. C'est à la fin du mandat du président en 1839 et en 1842, à la mort de Morazán, qui fut tué à cause de sa politique autoritaire, que la Fédération se disloqua pour donner lieu à cinq pays bien indépendants, soit le Guatemala, le Honduras, le Salvador, le Nicaragua et le Costa Rica[18],[20].
52
+
53
+ Durant près d'un siècle, nombre de dictateurs se succédèrent et favorisèrent les immigrants européens et les intérêts nord-américains. Les Amérindiens se virent spoliés de leurs exploitations et durent se réfugier vers les terres arides du Nord.
54
+
55
+ Le Guatemala est alors le premier producteur de bananes et de fruits tropicaux des Caraïbes, son unique ressource, mais l'essentiel de ses terres et de son économie (chemins de fer, courrier postal, etc.) sont aux mains de la United Fruit Company, qui s'installa en 1901 dans le pays[21],[22].
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57
+ La colonisation belge débute avec un navire expéditionnaire envoyé par Léopold Ier de Belgique en 1842. Lorsque les Belges prennent connaissance des ressources naturelles de la région d'Izabal, Léopold décide d'installer à Santo Tomás de Castilla un campement pour construire des infrastructures dans la région ; le gouvernement du Guatemala cède la région en échange d'une rente annuelle de seize mille dollars à lui verser à vie.
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59
+ En 1844, Santo Tomás de Castilla est devenu une colonie de la Communauté de l'Union, société de la Compagnie belge de colonisation. Le gouvernement de l'État du Guatemala, cède la région de Santo Tomas à cette société par décret de l'Assemblée constituante du Guatemala le 4 mai 1843. Les colons doivent se convertir au catholicisme et prendre la citoyenneté guatémaltèque, mais ils ont le privilège d'un gouvernement autonome. Toutefois, dès 1850, la colonisation belge est mise en échec par l'inhospitalité de la région et la dispersion des colons sur tout le territoire du Guatemala.
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+ Les premiers colons allemands arrivent au milieu du XIXe siècle. Rapidement, ils acquièrent des terres et exploitent des plantations de café dans l'Alta Verapaz et le Quetzaltenango. Cobán devient un centre important pour les colons allemands. Les Allemands développent aussi la culture du thé, du cacao et de la vanille. La plupart des Allemands s'installent à Cobán, d'autres à San Juan Chamelco et Quetzaltenango. L'Alta Verapaz attire de nouveaux colons pour son « isolation naturelle, son climat doux et son sol fertile, et ses possibilités de développement agricole et commercial. » À la fin de 1890, les deux tiers de la production de café de la région était entre les mains des Allemands[23]. Avec le temps, l'économie de Quetzaltenango est devenue entièrement dirigée par les Allemands, et a formé son propre monde dans Quetzaltenango, organisé dans une communauté très unie et solidaire.
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+ Miguel García Granados devient le leader de la révolution libérale contre le gouvernement du général Vicente Cerna. Il fait fonction de président provisoire de 1871 à 1873 après la victoire libérale. Il entreprend de développer les infrastructures du pays et met en place une Assemblée constituante en 1872. Après sa démission, Justo Rufino Barrios est élu président du Guatemala. Celui-ci poursuit la politique de modernisation des infrastructures du pays et mène une politique économique entièrement centrée sur la production de café afin de développer les exportations. Soucieux de favoriser l'instruction, il veut l'école primaire gratuite, obligatoire et sans éducation religieuse. L'école normale est créée, et la vieille université San Carlos est nationalisée. Il proclame par ailleurs la liberté de culte et procède à l'expropriation des biens de l’Église[24].
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+ Il instaure un style de gouvernement très personnel qui conduit à l'apparition d'une dictature libérale. La liberté d'expression est fortement restreinte. Nombre d'intellectuels progressistes qui le soutenaient au départ, comme José Martí, prennent leurs distances ou s'exilent. En 1875, durant la guerre pour l'indépendance de Cuba, toujours colonie de l'Espagne, il reconnait officiellement l'indépendance de l'ile. Fervent partisan de la réunion des pays d'Amérique centrale en une seule entité, il est tué en 1885 à la bataille de Chalchuapa en tentant d'imposer par la guerre son projet[24].
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+ Entre 1898 et 1920, la dictature de Manuel José Estrada Cabrera censure la presse, persécute l'opposition et favorise les membres des grandes familles du café. Enfin, elle octroie d’énormes avantages aux compagnies étrangères qui investissent dans le pays, en particulier l'United Fruit Company. L’implantation dans le pays des firmes étrangères s'effectue au prix de la dépossession des indigènes, de la destruction de leurs communautés (ayllu), et à la prolétarisation des paysans soumis à l'obligation de travail sur les plantations capitalistes nouvelles et à la misère des salaires de subsistance.
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+ En 1933, le président Jorge Ubico Castañeda, à la tête du pays depuis deux ans, fait adopter une nouvelle Constitution qui retire le droit de vote aux illettrés (75 % de la population). Il instaure en 1934 une loi contre le vagabondage, chacun devant avoir un carnet de travail dans lequel il était indiqué les jours et le nombre d'heures par jour pendant lesquelles il travaillait ; en l'absence de celui-ci, les personnes sont réquisitionnés pour effectuer des travaux publics d'intérêt général. Sa présidence profite beaucoup à l’élite agro-exportatrice et, surtout, à la United Fruit, qui se voit offrir un appui infaillible. Lors de la guerre civile espagnole, le régime soutient sans ambiguïté le camp franquiste. Le régime dictatorial de Jorge Ubico est renversé par la révolution de 1944.
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+ En 1945, Juan José Arévalo, le président nouvellement élu, instaure une nouvelle ère d'investissements sociaux, ainsi qu'un code du travail et le droit de grève, et fonde un institut indigéniste. Les tensions sont alors particulièrement fortes entre grands propriétaires d’une part, syndicats et Parti communiste du Guatemala d’autre part. En juin 1954, son successeur Jacobo Árbenz Guzmán instaure une taxe sur les exportations et décide une réforme agraire (le Décret 900) qui oblige entre autres la United Fruit Company à céder une partie importante de ses terres en friche.
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+ Un coup d'État est mis sur pied au cours d’une réunion entre le président Dwight D. Eisenhower et les frères Dulles. Allen Dulles est alors le numéro un de la CIA et son frère John Foster Dulles dirige le Département d'État. Par ailleurs, les frères Dulles sont actionnaires de United Fruit et ont travaillé pour un cabinet qui représentait les intérêts de cette société. Ainsi, la CIA renverse Arbenz Guzman et installe à sa place une junte militaire dirigée par le général Carlos Castillo Armas. Plus de 9 000 sympathisants du gouvernement de Jacobo Arbenz sont assassinés ou emprisonnés dans les mois qui suivent le coup d’État. La réforme agraire est abrogée et l'United Fruit récupère non seulement les terres dont elle avait été expropriée mais également des dizaines de milliers d'hectares de terres en friche qui avaient été distribués aux paysans[25].
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+ L'opération PBSUCCESS (début 1953 – fin 1954) est une opération secrète organisée par la Central Intelligence Agency (CIA) pour renverser le président du Guatemala Jacobo Árbenz Guzmán, démocratiquement élu. Le gouvernement d’Arbenz projetait de nouvelles réformes que les services de renseignement des États-Unis jugeaient de nature communiste. La CIA et l’administration Eisenhower craignaient l’instauration d’une tête de pont soviétique de l’Ouest, dans le contexte du maccarthysme intensément anti-communiste de l’époque. Arbenz a été l’instigateur d'une réforme agraire menaçant notamment la multinationale américaine United Fruit Company, dont Allen Dulles (directeur de la CIA de 1953 à 1961) était actionnaire, qui avait de gros intérêts au Guatemala et faisait pression à des niveaux variés du gouvernement américain pour une action contre Arbenz en réplique à son expropriation.
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+ Le président Julio César Méndez Montenegro (1966-1970) conduit une brutale répression des organisations de gauche, clandestines depuis le coup d’État. Autour de 8 000 assassinats politiques sont dénombrés entre 1966 et 1968[26]. Arrivé au pouvoir en 1970, le général Carlos Manuel Arana Osorio se déclare déterminé à « transformer, s’il le faut, le pays en cimetière, pour restaurer la paix civile ». Entre 1970 et 1978, 20 000 personnes sont tuées par le régime militaire[26]. Dès les années 1960, une résistance paysanne se met en place face aux dictatures militaires qui se succèdent. Elle est soutenue par un mouvement de guérilla regroupant des militants de gauche, des officiers rebelles et de nombreux paysans. Marquée par la théologie de la libération et la défense des peuples indigènes, la guérilla s’implante dans des communautés autochtones de la région[27].
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+ Si les liens entre la dictature militaire et les États-Unis sont initialement très forts (les États-Unis contribuent à la formation des officiers de l'armée guatémaltèque et de nombreuses multinationales sont implantées dans le pays), l'administration de Jimmy Carter suspend en 1977 les livraisons d'armes à la dictature (en particulier en raison de la médiatisation du massacre de Panzós (es) où 150 paysans sont exécutés par l’armée gouvernementale). Israël procure alors au régime des conseillers militaires, des armes et du matériel destiné à la localisation des guérilleros[26].
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+ En 1982, le général Efraín Ríos Montt est à l'origine d'un coup d'État. Peu après son arrivée au pouvoir, il met en place les patrouilles d'autodéfense civiles (PAC), formées de miliciens recrutés de force par l'armée et ayant comme objectif d'éradiquer la guérilla. Le général met en action sa politique de la « terre brûlée » : ainsi, 440 villages seront complètement rasés, près de 200 000 Mayas seront massacrés[28] ou encore jetés d'hélicoptères dans l'océan Pacifique. 40 000 réfugiés fuient vers le Mexique. La guérilla réagit en fondant un mouvement armé, l'URNG (Union révolutionnaire nationale guatémaltèque). Le conflit prend alors des allures de guerre civile (voir conflit armé guatémaltèque) et continue à faire de nombreuses victimes. La Centrale sanitaire suisse, avec bien d'autres ONG internationales, tente d'apporter dans la mesure du possible, une aide médicale. Efraín Ríos Montt est renversé par un autre militaire, Oscar Mejía Víctores, en 1983.
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+ En 1985, l'élection du président démocrate-chrétien Vinicio Cerezo remet le pouvoir aux mains des citoyens. Son successeur, Jorge Serrano Elías, fomente un nouveau coup d'État, mais il est finalement destitué peu de temps après et remplacé par Ramiro de León Carpio qui, à ce moment-là, occupait la charge d'ombudsman et qui est nommé par le Parlement pour compléter la période présidentielle de M. Serrano. Cette procédure n'était pas parfaitement constitutionnelle, mais le pays était tombé dans un vide juridique car la Constitution ne prévoyait pas la situation dans laquelle ni le président ni le vice-président (tous les deux s'étant enfuis du pays après l'échec du coup en démissionnant de leurs postes) n'étaient en mesure de prendre en charge la présidence.
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+ Rigoberta Menchú reçoit le prix Nobel de la paix en 1992, « en reconnaissance de son travail pour la justice sociale et la réconciliation ethno-culturelle basées sur le respect pour les droits des peuples autochtones ».
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+ Le candidat de la droite réformiste Álvaro Arzú devient président en 1996. Le 29 décembre 1996, un accord historique est signé avec la guérilla et le conflit prend fin. L'accord reconnait les Indiens Mayas, qui représentent plus de la moitié de la population, comme des citoyens à part entière ; il prévoit une distribution de terres aux petits paysans, une réforme fiscale et la réduction d'un tiers des effectifs des forces armées. La guérilla se transforme en parti politique légal. Malgré une condamnation internationale, les exactions commises par l'armée nationale entre 1960 et 1996 n'ont donné lieu à aucune condamnation des responsables. Des militaires continuent de se livrer à des assassinats de militants d’organisations sociales. L’évêque auxiliaire de la capitale est assassiné en avril 1998, peu après avoir publié un rapport sur le rôle de l'armée dans le conflit[29].
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+ La guerre civile aura fait 200 000 morts dont 80 % d'origine indigène et 45 000 disparus, imputables à la répression policière d’État. La Commission pour l'éclaircissement historique qui entreprend des recherches après la guerre sur les exactions perpétrées attribue 93 % d'entre elles aux troupes gouvernementales et aux paramilitaires qui les appuyaient.
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+ L’extrême droite retrouve le pouvoir avec l'élection d'Alfonso Portillo (Front républicain guatémaltèque, dirigé par Efraín Ríos Montt). Son mandat débute le 14 janvier 2000. Óscar Berger accède au pouvoir en 2004, à la tête d'un parti conservateur. Son prédécesseur, accusé de détournement de fonds et de blanchiment d'argent au Guatemala, fuit aussitôt le pays. En novembre, à la suite de manifestations d'ex-paramilitaires, le gouvernement accepte de leur verser les indemnisations promises par le régime d'Alfonso Portillo[29].
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+ L'accord de libre-échange du CAFTA entre l'Amérique centrale et les États-Unis entre en vigueur en 2003, suscitant des protestations de la part des organisations paysannes[29].
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+ En 2008, Álvaro Colom prend la tête de l'État face au général Otto Pérez Molina qui sera finalement élu le 6 novembre 2011 avec 53,76 % des voix.
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+ Le 16 avril 2015, la Commission internationale contre l'impunité au Guatemala déclenche une vaste opération anti-corruption et met au jour l'affaire de corruption La Línea, contrebande douanière dans laquelle sont notamment impliqués le président Otto Pérez Molina et la vice-présidente Roxana Baldetti.
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+ Le réseau d'entreprises finançant le Parti Patriote a accaparé 450 marchés publics et a déterminé les priorités de plusieurs grandes administrations (tels les ministères des Communications, des Infrastructures et du Logement). Il a ainsi pu mettre en place les programmes et échéances financières qui permettaient d'optimiser la distribution d'argent public aux entreprises qui lui étaient associées. En outre, un système de fraude aux douanes fit perdre 280 000 par semaine à l’État guatémaltèque. Le président et ses ministres bénéficiant pour leur part de larges rétrocommissions[30].
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+ Ces révélations contribueront à sa démission et au déclenchement de vastes mouvements citoyens de protestation contre la corruption au Guatemala[31] qui s'organisent via les réseaux sociaux et manifestent massivement à partir du 16 mai 2015. Les manifestants demandent la démission de l'actuel président Otto Pérez Molina et s'opposent à la candidature aux prochaines élections présidentielles de 2015 du candidat Manuel Baldizón soupçonné de corruption et de pratiques totalitaires[32]. Dans les faits, la campagne conduite par le parti qu'il représente s'entache de violences contre ses opposants[33],[34]. La naissance de ces mobilisations grâce aux réseaux sociaux constitue une nouveauté inédite et notable en Amérique latine[35]. Les manifestations s'organisent autour du mot-dièse « Renuncia ya » (démission maintenant) sur Facebook et Twitter qui fédère l'indignation citoyenne[36].
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+ Le 27 mai 2015, ce sont 17 responsables publics qui sont emprisonnés pour avoir organisé à leur profit le détournement de 15,18 millions de dollars au travers de contrats trafiqués avec diverses organisations publiques dont la sécurité sociale du Guatemala[37]. Le 21 août 2015, la vice-présidente déchue, Roxana Baldetti, est emprisonnée. Le même jour, le ministère public et la Commission internationale contre l'impunité au Guatemala accusent le président Otto Pérez Molina d'être le principal responsable du réseau de contrebande[38].
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+ Le 1er septembre 2015, le congrès vote le retrait de l'immunité[39] du président Otto Pérez Molina. Le 2 septembre 2015, celui-ci fait l'objet d'un mandat d'arrêt[40]. Il annonce sa démission dans la nuit du 2 septembre 2015 au 3 septembre 2015[41]. Après une première audience, il est placé en détention provisoire dans la prison militaire de Matamoros[42].
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+ En dépit de ces quelques arrestations, le taux d’impunité au Guatemala pour les affaires de corruption s’élèverait à 97 % selon la commission internationale[43].
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+ Le Guatemala est une république présidentielle démocratique[44]. Les élections législatives et présidentielles ont lieu tous les 4 ans en même temps. Le président est à la fois le chef de l'État et le chef du gouvernement. Le président et les ministres qu'il nomme sont à la tête du pouvoir exécutif. Le législatif n'est composé que d'une seule chambre comptant 113 députés.
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+ La vie politique est très largement dominée par les partis de droite. En 2013, seuls deux députés sur 158 députés et cinq maires sur 333 se revendiquent de gauche[45]. Il peut être difficile de s'exprimer librement. Critiquer le rôle de l’armée ou défendre les droits de l’homme expose souvent à l'accusation de « communisme », qui est considéré très négativement par les institutions et les médias[46].
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+ La Commission internationale sur l’impunité estime que plus de 25 % de l’argent des campagnes électorales provient du crime organisé et du narcotrafic[47]. En 2019, neuf anciens présidents font l'objet de poursuites judiciaires ou de peines d'emprisonnement, principalement en raison du travail de la Commission internationale contre l'impunité au Guatemala. Celle-ci a également fait condamner trois cents hauts responsables politiques et hommes d'affaires. La commission est suspendue en 2019 et son président expulsé lorsqu'elle mit en cause le président en exercice Jimmy Morales[30].
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+ Le Guatemala est un pays montagneux, sauf le long de côtes où se trouvent des plaines littorales.
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+ Le climat est à dominante tropicale, mais davantage tempéré en altitude.
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+ La plupart des grandes villes sont situées dans le Sud. Parmi celles-ci, se trouvent Guatemala, Antigua, Quetzaltenango et Escuintla.
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+ Le grand lac Izabal est situé près de la côte de la mer des Caraïbes.
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+ Les hauts plateaux de l’ouest, qui couvrent quelque 20 % du pays, et contiennent une grande partie des 300 micro-climats du Guatemala. La population est surtout d’ascendance indigène et le mode de vie presque exclusivement agricole. Le taux de malnutrition, qui tourne autour de 65 %, est parmi les plus élevés de l’hémisphère occidental[48].
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+ Le Guatemala possède 1 687 km de frontières (classé 95e), dont :
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+ Le Guatemala est divisé en 22 départements :
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+ Situé entre les 16e et 13e parallèles nord, le Guatemala a un régime tropical dans le Petén (à l'ouest du Belize) et dans les plaines côtières, plus larges en bordure de l'Atlantique que le long du Pacifique. Les régions montagneuses couvrent environ la moitié du territoire et bénéficient d'un climat tempéré, variant en fonction de l'altitude.
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+ La pluviosité est variable, en raison de la proximité de deux océans, avec une saison sèche bien marquée de novembre à avril. De mai à novembre, des pluies torrentielles s'abattent sur le pays.
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+ Les forêts couvrent en 2019 moins de 30 % du territoire, contre plus de 40 % au début des années 2000. D'après les Nations unies, « la faiblesse des institutions conjuguée à la soif de profits » accroissent « la vulnérabilité socio-environnementale du Guatemala aux impacts du changement climatique et aux catastrophes naturelles ». Le pays doit aussi faire face à la contamination des sols, de l’eau et de l’air, et à la dégradation de la biodiversité[49].
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+ En 2017, la lagune d'Atescatempa disparait, victime du changement climatique[50].
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+ Les homosexuels sont sujets à des discriminations et la loi ne leur est pas favorable. En 2018, un projet de loi interdisant spécifiquement le mariage homosexuel est envisagé[51]. Les Églises évangélistes, puissantes dans le pays, promeuvent les thérapies de reconversion[46].
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+ En 2010, la population du Guatemala est de 14 341 000 habitants[1]. La majorité des Guatémaltèques vit dans des zones rurales (51 %) et le reste vit dans des zones urbaines.
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+ 41,56 % de la population est âgée de 0 à 14 ans, 54,12 % a entre 25 et 54 ans et 4,32 % a plus de 65 ans. La majorité de la population est de sexe féminin (53 %) et 47 % sont des hommes. L'espérance de vie est plus élevée chez les femmes (77 ans) que chez les hommes (67 ans), soit 72 ans pour l'ensemble de la population, une des plus faibles en Amérique latine. La pauvreté a été réduite de 56,7 % en 2000 à 51,4 % en 2010, et d'être le troisième plus pauvre pays de la région, est actuellement la cinquième. Plus de deux millions de personnes vivent dans la capitale, et on estime que près de un million de Guatémaltèques vivent à l'étranger[52]. Le taux de natalité au Guatemala est le plus élevé en Amérique latine, bien qu'en diminution, passant de 34,62 % en 2001 à 27,91 % en 2011. Le taux de mortalité est de 6,6 %.
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+ Plus d'un million de Guatémaltèques vivraient aux États-Unis[47].
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+ Le Guatemala est l'un des pays les plus violents d'Amérique latine, derrière le Mexique et le Venezuela, avec 16 personnes tuées par jour en moyenne[53]. 98 % des meurtres ne font l'objet d'aucune enquête et sont classés « sans suite »[54]. Une composante essentielle de cette violence provient des maras, des gangs qui terrorisent la population et qui ont pour principales activités narcotrafic, rackets, traite des personnes et trafic d'armes[54]. Il existe des liens entre le secteur économique et le crime organisé. Celui-ci investit directement dans le pays en achetant des propriétés agricoles, à travers le système bancaire, et en investissant dans toutes sortes d’entreprises[45].
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+ Après la fin de la guerre civile, d'anciens militaires se sont organisés en bandes criminelles pour éviter la mise en place d'une justice transitionnelle effective pour les victimes de crimes de guerre. Menacés par le processus de transition démocratique, ils répondaient par des exécutions (de militants politiques ou associatifs). L'exemple le plus notable fut l'assassinat de l’évêque Juan José Gerardi Conedera sur ordre d'un commandant d'une base militaire. Le politiste Edgar Gutierrez souligne que ces groupes « étaient mus par une ambition plus vaste : le contrôle de l’État et de l'économie. La plupart des officiers de renseignement de la dictature militaire sont devenus pendant ces années des infiltrés de la criminalité organisée à proximité ou au sein de l’État[30]. »
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+ La société guatémaltèque est multiethnique. Historiquement, le pays était habité par les Mayas, mais avec l'arrivée des colonisateurs espagnols, les deux populations ont été mélangées au fil du temps, et aujourd'hui, la population du pays est majoritairement métisse. Un recensement réalisé par les colons espagnols au Guatemala en 1793, révèle qu'à cette époque les deux tiers de la population sont indigènes (où 29 % d'eux parlaient espagnol), suivis par les métis avec 30 %, et une petite minorité de colons espagnols 3 % et marchands anglais et allemands 1 %[55]. Au XIXe siècle, le Guatemala a été influencé par les immigrants européens principalement allemands, britanniques, italiens, français et espagnols post-coloniaux. Des immigrants en moindre mesure chinois, Japonais, arabes et jamaïcaine sont également recensés. Aujourd'hui, le principal groupe ethnographique du Guatemala est composé de « Ladinos » 60 % (42 % Métis et 18 % Blancs d'origine européenne). Les Amérindiens représentent environ 41 % de la population et les Noirs moins de 1 %, et sont ceux qui souffrent le plus de la pauvreté et de l'analphabétisme. La pauvreté touche 52 % de la population et l'analphabétisme est de 24,2 %. Les Amérindiens sont principalement Mayas et, dans une moindre mesure, Xincas.
150
+
151
+ Bien que la population soit très majoritairement d'origine indigène, la pression culturelle pousse les individus à s'identifier aux « blancs ». Les racines indigènes tendent souvent à être minorées[46].
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+ Une étude menée par Patterns géographiques de Génome mélange dans métis latino-américains[Quoi ?], PLoS Genetics, a constaté que la composition génétique des métis du Guatemala est de 70,7 % amérindienne, 24,1 % européenne, et moins de 5 % africaine ou asiatique[56].
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+ Une étude nationale estime que 18,5 % de la population du Guatemala en 2010-2012 sont Blancs guatemaltèques. Ils descendent en majorité d'Allemands. Il y a même des descendants canadiens et américains[57].
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+ Entre le XIXe et le XXe siècle, le Guatemala voit une immigration massive en provenance d'Allemagne, de Belgique, d'Italie, d'Espagne, de France, d'Angleterre et du Danemark (arrivés avec les Allemands) ainsi que de la Suisse, des Pays-Bas, des pays scandinaves (la Suède et la Norvège comme le père de Kjell Eugenio Laugerud García) ou même d'Irlande.
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+ Au milieu et à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, une nouvelle immigration en provenance de Russie, de Pologne et de Grèce arrive dans le pays.
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+ Ces diverses populations immigrées se mettent à exploiter des terres en fermage, des terres de café, des vignobles, par exemple dans les domaines de Cobán, Carlos V, Zacapa, Quetzaltenango, Chiquimula, El Progreso et dans d'autres lieux. Elles s'engagent aussi dans le commerce, l'hôtellerie et la banque.
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+ En 1940, les Guatémaltèques d'origine européenne avaient atteint 30 %, devenant la majorité dans la capitale et dans l'Est du pays. Lors de la chute d'immigration européenne, le pourcentage de Blancs a beaucoup baissé, d'où le chiffre de 13 % de Blancs en 1980. Toutefois, lorsque la guerre civile a décimé de nombreuses familles non-blanches, le pourcentage a de nouveau augmenté, même si beaucoup sont issus de métissage[58].
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+ La civilisation maya est apparue environ 1 000 ans avant l'ère chrétienne. Elle s'est développée dans presque tout le Guatemala. Toutefois, la plupart des villes de l'époque classique de la région de Petén, située dans les plaines du Nord, furent abandonnées vers l'an 1000 après Jésus-Christ. En revanche, les États installés dans les plateaux du centre du pays continuèrent à prospérer jusqu'à l'arrivée des Espagnols. Les troupes espagnoles menées par Pedro de Alvarado détruisirent et soumirent brutalement ces États entre 1523 et 1524, grâce à leur supériorité technologique et aux antagonismes entre royaumes mayas des Hautes-Terres du Guatemala[59] ; protégé par son relatif isolement dans la jungle du Petén, le dernier État maya, le royaume itzá de Tayasal, ne succomba aux Espagnols qu'après la Deuxième Guerre du Tayasal, en 1697[60].
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+ Les indigènes qui habitaient les hautes terres du Guatemala, comme les Cakchiquesl, les Mams (en), les Quichés et les Tz'utujils constituent encore une part importante de la population nationale.
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+ L'espagnol est la langue officielle, bien qu'elle soit utilisée comme seconde langue par certains groupes ethniques au sein du pays. Il y a vingt langues mayas différentes, elles sont parlées dans les zones rurales. Une langue non-maya amérindienne, le xinca, est également parlé dans le Sud-Est du pays, alors qu'une langue africaine-américaine, le Garifuna (en), est parlé sur la côte de l'Atlantique (Izabal). Les Garifunas, qui descendent d'esclaves importés d'Afrique noire au moment de la colonisation, sont présents le long de la côte atlantique depuis le Sud de la péninsule du Yucatán au Mexique jusqu'au Honduras, en passant par le Guatemala et le Belize.
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+ Au Guatemala, l'allemand est aussi parlé par 50 000 personnes dans certaines parties de Zacapa, Santa Rosa (es) et Baja Verapaz ; les Allemands sont arrivés au Guatemala par l'ouverture du président Justo Rufino Barrios en 1885 par le morcellement des lois. Ils ont donné une importance à la culture du café. Ces Allemands sont venus du Sud et certains de l'Ouest de l'Allemagne. Au XIXe siècle et au début du XXe, d'autres migrations au Guatemala ont eu lieu : Français, Anglais, Japonais, Italiens[62],[63],[64].
172
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173
+ Le Guatemala est le huitième pays d'Amérique latine où est parlé l'anglais. La société suédoise Education First, place le pays à la 8e place en Amérique latine dans la connaissance de cette langue[65].
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+ Depuis les accords de paix de décembre 1996, la Constitution est disponible dans les quatre langues les plus parlées après l'espagnol, soit le k'iche', le q'eqchi', le mam et le cakchiquel. De plus, des documents officiels sont traduits dans certaines langues indigènes.
176
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+ Selon une étude réalisée par le sociologue français Jean-Pierre Bastian en 2010, la principale religion est le christianisme, qui représente 85 % de la population, dont 46 % est catholique et 38 % est évangélique et 1 % relève d'autres minorités chrétiennes. Bastian indique également que 14 % n'ont aucune affiliation religieuse (les athées, les agnostiques, etc.) et 1 % sont inclus dans les autres religions[67].
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+ Le grand changement est la chute du catholicisme. Alors que le Guatemala était un pays à 90 % catholique dans les années 1960, cette religion représente moins de la moitié de la population au début du XXIe siècle, devant la croissance des Églises protestantes, notamment d'origine nord-américaine. De nombreux éléments des traditions locales ont été introduits dans la pratique catholique pour former ce que l'on appelle maintenant un syncrétisme maya.
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+ Avec environ 300 000 personnes, le Guatemala comprend la plus importante communauté orthodoxe d'Amérique latine.
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+ D'autres communautés religieuses comme les adventistes, les musulmans, les Juifs, les mormons, les croyances mayas et les Témoins de Jéhovah sont également présentes.
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185
+ Les difficultés d'ordre économique, politique ou climatique ont conduit nombre de Guatémaltèques à émigrer (légalement ou non) vers les pays du Nord, plus riches : Mexique, mais surtout États-Unis et Canada. Ce phénomène a été particulièrement important pendant les années sombres du conflit armé guatémaltèque (1960-1996) mais tend à se stabiliser du fait de la reprise économique du début des années 2010 ainsi que du fait du durcissement des lois sur l'immigration dans des pays tels que le Belize et le Nicaragua.
186
+
187
+ La migration saisonnière pour des raisons économiques des Guatémaltèques vers les zones frontalières du Mexique reste très importante actuellement : à peu près 100 000 personnes migrent chaque année vers le Yucatán pour prendre des places de domestiques, occuper des emplois dans la construction ou devenir vendeurs d’artisanat.
188
+
189
+ Si les migrations intérieures assurent, en général, la survie, en revanche l’émigration vers l’étranger, en particulier vers les États-Unis, entraîne un saut qualitatif, économique et social, que l’on constate au bout de quelques années de séjour dans le pays. Plus de 500 000 Guatémaltèques y résident -surtout en Californie, au Texas, en Floride, à New York, en Arizona et dans l'Illinois- et 60 % sont illégaux. Le chiffre total équivaut à 10 % de la population guatémaltèque et fait des Guatémaltèques le troisième groupe latino-américain aux États-Unis (après les Mexicains et les Honduriens). 94 % des immigrants envoient des fonds pour un montant qui représente 12 % du PIB du Guatemala et dont bénéficie 30 % de la population. Cette immigration est surtout constituée de main d’œuvre peu qualifiée.
190
+
191
+ Au XIXe siècle, il y eut une vague d'immigrants européens, en particulier Allemands, qui possédaient leurs propres exploitations de café et de sucre dans les régions montagneuses du pays, sont également arrivés Espagnols, Français, Italiens, Belges et autres.
192
+
193
+ À la fin du XIXe siècle, des immigrants chrétiens orthodoxes de la Terre sainte et du Liban sont arrivés au Guatemala. Au début du XXe siècle, comparée à la vague d'immigrants allemands, une vague, mineure certes mais tout de même présente, d'immigrants russes et grecs est venue au Guatemala. Ces chrétiens orthodoxes se sont imposés avec leurs familles dans leur nouveau pays et ont conservé leur foi et leurs traditions orthodoxe[74].
194
+
195
+ Dès le début du XXe siècle, on voit arriver des Européens, notamment après la Première Guerre mondiale. Les Allemands constituent alors la majorité des immigrants au Guatemala, et certains sont membres du parti national-socialiste dans les années 1930[75]. Des réfugiés venant de Grèce, de Pologne, de Russie, d'Allemagne et d'autres pays, arrivent après la Seconde Guerre mondiale. Ils s'installent principalement à Cobán et dans les montagnes à la frontière de Chiapas (Mexique). Ils sont à l'origine d'une certaine prospérité économique dans le nord du Guatemala. Les Allemands, qui étaient un millier en 1900, sont environ 3 000 à la fin la Seconde Guerre mondiale[76]. En 1944, sous la pression des États-Unis, la plupart des descendants allemands sont expropriés et expulsés[76],[75].
196
+
197
+ Dans le contexte général actuel des migrations, il faut prendre en compte le Guatemala tout à la fois comme un pays d’origine, un pays de transit et un pays d’arrivée ou de destination. En tant que pays de transit, on doit considérer que le Mexique et le Guatemala constituent le corridor de migration le plus grand du monde. On évalue à 250 000 ou 300 000 le nombre de personnes qui y transitent, en provenance du Salvador, du Honduras, du Nicaragua, de Colombie, d’Équateur, de Corée et de Chine. Tous sont illégaux et une grande majorité est en transit vers les États-Unis. L'immigration au Guatemala, aujourd'hui, se termine souvent par un retour, qu'il soit choisi ou résulte d'une expulsion. Le retour peut être définitif ou temporaire, selon les expériences vécues et les expectatives futures[77].
198
+
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+ Guatemala a pour codes :
200
+
201
+ Et aussi :
202
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203
+ Le Guatemala est la dixième économie en Amérique latine, la première en Amérique centrale et le 65e dans le monde entier[79].
204
+
205
+ L'agriculture représente un quart du PIB, deux tiers des exportations. Ce secteur occupe aussi la moitié de la population active. Le café, le sucre et les bananes sont les principales exportations du pays. Même si ses récoltes de café ont commencé à décliner au cours de la décennie des années 2010, le Guatemala a confirmé sa place au palmarès des dix plus grands producteurs mondiaux de café. Le secteur s'est renforcé depuis le début des années 2000 grâce à la demande chinoise. L’agrobusiness guatémaltèque est aux mains de quelques dizaines de grandes sociétés nationales ou étrangères. La valeur des produits agricoles exportés chaque année a été multipliée par quatre entre 2000 et 2015 et celle des produits miniers par huit, permettant au Guatemala de bénéficier d'un taux de croissance élevé (3,5 % en 2018)[49].
206
+
207
+ L'agriculture dans le pays est aussi vivrière notamment chez les mayas. Dans les zones rurales moyennes, chaque famille est souvent contrainte d'envoyer un ou plusieurs de ses membres dans les fincas (grandes exploitation agricole comme la United Fruit Company) principalement situés sur les côtes où les terres sont plus fertiles afin de faire survivre la communauté. L'ouragan Mitch, qui frappa le pays en 1998, causa des dégâts, toutefois moins graves que dans les pays voisins.
208
+
209
+ Les biens manufacturés et la construction représentent 20 % du PIB. Le pays est attractif pour les entreprises (notamment de confection) en raison de sa proximité géographique avec les États-Unis, des salaires très bas et des avantages fiscaux considérables. Le secteur des Maquiladoras constitue une part importante du total des exportations du Guatemala. Pourtant, son apport à l’économie de ces pays est contesté ; les matières premières sont importées, les emplois sont précaires et peu rémunérés, et les exonérations d’impôts fragilisent les finances publiques. Elles font aussi l'objet de critiques pour les conditions de travail des employés : insultes et violences physiques, licenciements abusifs (notamment d'ouvrières enceintes), horaires, non-paiement des heures supplémentaires. Selon Lucrecia Bautista, coordinatrice du secteur maquilas du cabinet d'audit Coverco, « les réglementations en matière du droit du travail sont régulièrement violées dans les maquilas et il n'existe aucune volonté politique pour imposer leur application. Face aux infractions, l'inspection du travail fait preuve d'une remarquable mansuétude. Il s'agit de ne pas décourager les investisseurs. » Les syndicalistes sont sujets à des pressions, et parfois à des séquestrations ou assassinats. Dans certains cas, des chefs d'entreprises ont fait appel aux services des maras. Enfin, des listes noires comprenant des noms de syndicalistes ou militants politiques circulent dans les milieux patronaux[80].
210
+
211
+ La fin de la guerre civile fit disparaitre le plus grand obstacle aux investissements étrangers. Le président Álvaro Arzú mena une politique de modernisation de l'économie et de libéralisation. Le Guatemala est cosignataire, depuis mai 2004, de l'Accord de libre-échange d'Amérique centrale. Ses principaux fournisseurs sont les États-Unis, loin devant le Mexique, et la Chine. Côté exportations, les premiers partenaires sont les États-Unis, le Salvador et le Honduras. Le tourisme est une industrie forte dans l'économie du Guatemala, et a été de plus en plus depuis 2010, les principaux lieux touristiques étant : Antigua Guatemala, Lac Atitlán, Esquipulas, Tikal, Guatemala Ville, port de San José, Chichicastenango et Quiriguá.
212
+
213
+ En janvier 2014, le pays figure sur la liste française des paradis fiscaux[81]. Le Guatemala présente la fiscalité la plus faible d'Amérique pour les entreprises et les investisseurs étrangers[82].
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+
215
+ Selon le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), « au Guatemala, le coefficient de Gini – qui mesure les inégalités de revenus – s’élève à 0,63, l’un des plus hauts taux du monde ». Le pays est l'un des seuls du continent américain à ne pas avoir enregistré de diminution de la pauvreté durant la période de cours élevés des matières premières exportées (2000-2015). Au contraire, elle augmente de 7%, pour atteindre en 2017, 66,7% des Guatémaltèques, dont 86,6% des seuls indigènes[49].
216
+
217
+ Le Guatemala est l'un des pays exportateurs d'Amérique centrale, environ 140 pays dans le monde reçoivent les exportations du Guatemala. Les États-Unis sont le principal partenaire commercial du Guatemala, et sont destinataires de 40 % de ses exportations. Les autres grands partenaires commerciaux sont l'Amérique centrale, l'Europe, le Mexique[83].
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+
219
+ La part des produits non traditionnels a augmenté, et les produits d'exportation traditionnels (sucre, café, bananes, cardamome, coton, viande) ne représentent plus que le quart du total. À l'inverse, le Guatemala importe principalement du matériel de transport, des appareils ménagers et des produits industriels[83].
220
+
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+ Les recettes d'exportation du Guatemala ont atteint 8,466 millions de dollars en 2010, les revenus continuent à augmenter à plus de 10 000 millions de dollars aujourd'hui[83].
222
+
223
+ Selon un rapport du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, 83 % des Guatémaltèques vivent en 2017 dans la pauvreté ou l’extrême pauvreté[84].
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+
225
+ Les premiers à être victimes de la précarité économique sont les enfants. 1,3 million d'entre eux souffrent de malnutrition chronique, soit 49,3 % de la classe d’âge, indique l’Unicef[85].
226
+
227
+ Le président conservateur élu en novembre 2011, Otto Pérez Molina, entend restaurer les finances du pays et lutter contre la pauvreté. Pour ce faire, il compte sur l’application d’une des dispositions des accords de paix signés en 1996, au terme de trente-six ans de guerre civile : la justice sociale et la reconnaissance de l’identité des peuples indigènes doivent être encouragées. Otto Pérez Molina souhaite relancer ces accords, en favorisant « les zones rurales et les populations indigènes ». Otto Pérez Molina est cependant contraint à la démission pour des faits de corruption en septembre 2015, sans avoir été capable d’améliorer la situation sociale au Guatemala.
228
+
229
+ La vie économique et politique des Guatémaltèques est dominée par les métis et les Blancs. La participation des peuples autochtones dans l'administration et la finance est très minoritaire (moins de 10 %), seulement deux sur dix autochtones reçoivent plus que le salaire minimum, alors que dans la population non autochtone, ce nombre atteint sept personnes.
230
+
231
+ Le tourisme est devenu l'un des principaux moteurs de l'économie, il a apporté une valeur de 1,8 milliard de dollars à l'économie en 2008. Le Guatemala reçoit environ deux millions de touristes annuellement. Au cours des dernières années la hausse du nombre de navires de croisière qui ont visité les ports maritimes guatémaltèques, ont conduit à une augmentation du nombre de visiteurs du pays.
232
+
233
+ Dans son territoire il y a des sites archéologiques mayas fascinants (Tikal dans le Peten, Quiriguá à Izabal, Iximché en Tecpan Chimaltenango et Guatemala) : ainsi, la tombe d'une reine guerrière maya est découverte dans le nord du pays[86].
234
+
235
+ Le lac Atitlán et Semuc Champey sont des destinations de beautés naturelles. Comme l'est également la ville coloniale d'Antigua Guatemala, qui est reconnu par l'UNESCO comme patrimoine culturel mondial[87].
236
+
237
+ Il y a un fort intérêt de la communauté internationale pour les sites archéologiques comme la cité de Tikal. Elle fut construite et habitée dans une période où la culture a eu son expression la plus littérale et artistique.
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+ Les Mayas de Tikal ont construit beaucoup de temples, un parc de balle, des autels et des stèles en haut et bas relief.
240
+
241
+ Le Guatemala est très populaire pour ses sites archéologiques, villes pré-hispaniques ainsi que des centres touristiques religieux comme la basilique d'Esquipulas et les belles plages de la côtes du Pacifique et de l'Atlantique du Guatemala. Autres destinations touristiques sont les parcs nationaux et autres aires protégées telles que la Réserve de biosphère Maya.
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+
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+ Guatemala (ville).
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+
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+ Esquipulas.
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+ Lac AtitlánSololá.
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+ TikalPetén.
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+ Antigua GuatemalaSacatepéquez (en).
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+ QuetzaltenangoQuetzaltenango.
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+ IpalaChiquimula.
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+
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+ Flores (Petén)Petén.
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+
259
+ Lac de GüijaJutiapa.
260
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+ QuiriguáIzabal.
262
+
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+ Port QuetzalEscuintla.
264
+
265
+ monts MayaPetén.
266
+
267
+ Le Guatemala n'utilise pas le kilo et ses dérivés, mais la livre américaine (environ 453,592 37 grammes). L'essence se mesure en gallons.
268
+
269
+ La culture maya est toujours très présente au Guatemala, tout comme l'influence de la culture des colons espagnols. Ainsi, de nombreuses femmes portent toujours l'habit traditionnel, la corte, la jupe traditionnelle, et le ouipil, la chemise. Plusieurs ruines mayas sont toujours visibles dans le pays à travers divers sites archéologiques, dont le temple du grand jaguar dans la célèbre cité de Tikal. L'architecture de nombreux bâtiments fut fortement influencée par les Espagnols, notamment dans les villes coloniales telles qu'Antigua. La cuisine guatémaltèque, principalement à base de maïs, est très diversifiée, comprenant des mets, tels que les haricots ou les tamales (papillottes).
270
+
271
+ La découverte et la diffusion de la musique guatémaltèque de la Renaissance et du Baroque par le compositeur et musicologue Dieter Lehnhoff est très importante pour la culture du Guatemala.
272
+
273
+ Le principal groupe de danse classique est le Ballet national du Guatemala (es) , qui a été formé en juillet 1948. Dans les années de la guerre froide, il ne se produisit plus car l'on pensait que ses administrateurs, dont un ressortissant russe, pouvaient être des agents du communisme international. Il a rouvert en 1955 sous la direction de Fabiola Perdomo. De 1962 à 1974 le maître Antonio Crespo a dirigé le Ballet. À ce stade, une génération de danseurs de qualité, comme Christa Mertins, Brenda Arevalo, Ana Elsy Aragon, Richard Devaux, Sonia Juarez, Miguel Cuevas et Gladys Garcia, se lève. L'École nationale de danse et de chorégraphie est la source principale du Ballet national du Guatemala. L'école a vu venir Mayra Rodríguez qui a commencé à danser à un jeune âge et fut découverte par Antonio Crespo. Le Ballet national du Guatemala a été reconnu comme Patrimoine national culturel, en mars 1992[88].
274
+
275
+ Le Guatemala a produit de nombreux artistes indigènes qui suivent des traditions séculaires précolombiennes. Reflétant l'histoire coloniale et post-coloniale du Guatemala, la rencontre avec plusieurs mouvements d'art mondial a produit un bon nombre d'artistes qui ont combiné l'esthétique du primitivisme traditionnel (ou art naïf) avec l'esthétique occidentale, d'Europe ou Amérique du Nord, et d'autres traditions.
276
+
277
+ La Escuela Nacional de Artes Plásticas « Rafael Rodríguez Padilla » est la première école d'art du Guatemala, et plusieurs grands artistes autochtones, également diplômés de cette école, sont dans la collection permanente du Museo Nacional de Arte Moderno de la capitale.
278
+
279
+ Plusieurs artistes guatémaltèques contemporains ont acquis une réputation en dehors du Guatemala : Dagoberto Vásquez, Luis Rolando Ixquiac Xicara, Carlos Mérida, Aníbal López, Roberto González Goyri, et Elmar René Rojas[89].
280
+
281
+ L’industrie cinématographique est inexistante au Guatemala. Seuls 9 % de la population ont accès aux salles de cinéma[46].
282
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283
+ Le Prix national de littérature du Guatemala est un prix remis une seule fois à un écrivain du pays pour l'ensemble de son travail. Il est décerné chaque année depuis 1988 par le ministère de la Culture et des Sports.
284
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285
+ Miguel Ángel Asturias a été récompensé par le prix Nobel de littérature en 1967. Parmi ses livres célèbres, l'on peut distinguer Monsieur le Président, roman basé sur le gouvernement de Manuel José Estrada Cabrera.
286
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287
+ Rigoberta Menchú, récompensée par le prix Nobel de la paix pour la lutte contre l'oppression des peuples indigènes au Guatemala, est célèbre pour ses livres, Rigoberta Menchú et Crossing Borders.
288
+
289
+ La ville de Monterrico (en) est située dans le département de Santa Rosa. Connue pour ses plages de sable volcanique noir et l'afflux annuel de tortues de mer, la ville est aussi une grande station de week-end à la plage pour les habitants de la ville de Guatemala. La ville est de plus en plus populaire auprès des touristes étrangers en grande partie en raison des efforts locaux de conservation des tortues de mer, ainsi que pour l'atmosphère décontractée de la région.
290
+
291
+ La conservation des tortues de mer:
292
+
293
+ Quelques organisations de conservation de tortues opèrent dans la zone de Monterrico, parce que la longue plage sert de lieu de reproduction pour quatre espèces de tortues de mer.
294
+
295
+ Les premiers contacts au niveau diplomatique entre l'Empire russe et la République du Guatemala se sont produits en 1880, par un échange de lettres entre l'empereur Alexandre II et le président Rufino Barrios.
296
+
297
+ Les relations diplomatiques entre l'URSS et le Guatemala sont établies le 19 avril 1945, mais ne se développent pas et c'est seulement le 4 janvier 1991 que les parties ont échangé des missions diplomatiques. Après l'effondrement de l'Union soviétique, le gouvernement du Guatemala a reconnu le 8 janvier 1992 la Russie en tant que successeur légal de l'Union soviétique.
298
+
299
+ En 1995, l'ambassade du Guatemala a été ouverte à Moscou. Depuis 1997, l'ambassadeur de Russie au Costa Rica est également ambassadeur au Guatemala.
300
+
301
+ En septembre 2000, les parties ont signé un accord sur les principes des relations entre la Russie et le Guatemala.
302
+
303
+ En octobre 2003, le vice-président du Guatemala, Juan Francisco Reyes (en), a visité la Russie.
304
+
305
+ En novembre 2006, il a signé un accord intergouvernemental sur la coopération commerciale et économique.
306
+
307
+ C'est en juillet 2007 qu'a lieu la première visite au Guatemala du président de la Russie. Le président de la fédération de Russie Vladimir Poutine a tenu une série d'entretiens avec le président du Guatemala, Oscar Berger.
308
+
309
+ Le régime sans visas entre la Russie et le Guatemala a commencé à fonctionner le 29 février 2012.
310
+
311
+ Lors d’un entretien accordé à La Voix de la Russie[90], Luis Fernando Carrera Castro, ministre guatémaltèque des Affaires étrangères, évoque les relations russo-guatemaltèques :
312
+
313
+ « Les relations entre la Russie et le Guatemala se sont développées de manière dynamique au cours des dix dernières années. Álvaro Colom, notre ex-président, est venu en Russie en visite officielle, et le président Vladimir Poutine s’est rendu dans notre pays en 2007. L’année dernière, je suis allé à Moscou, où j’ai eu un entretien fructueux avec le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov. À l’issue de la rencontre, nous nous sommes mis d’accord sur la nécessité de développer nos relations bilatérales. Le rôle de la Russie sur la scène internationale nous semble extrêmement important. Les récentes avancées dans la régulation du conflit syrien et le succès des négociations avec l’Iran reviennent à la Russie. C’est une contribution concrète et réelle de la Russie dans le combat pour la stabilité et la paix sur Terre. Nous soutenons la Russie sur la majorité des points. Il y a peu, nous avons obtenu le statut de membre non permanent au Conseil de sécurité de l’ONU et nous avons participé à son activité en 2012 et en 2013. Nos représentants ont toujours trouvé un terrain d’entente avec la Russie. »[90].
314
+
315
+ « La Russie occupe la troisième place parmi les investisseurs étrangers au Guatemala. La Russie investit deux fois plus que le Mexique dans notre pays (…). Nous sommes très intéressés par les résultats de notre visite, l'une des premières à un si haut niveau. La rencontre organisée par le Guatemala et la Russie revêt une grande importance pour tous les pays d'Amérique centrale souhaitant promouvoir les relations avec la Russie », a indiqué M. Carrera lors d'entretiens avec son homologue russe Sergueï Lavrov[91].
316
+
317
+ Le Guatemala et le Mexique sont deux pays voisins qui partagent une histoire culturelle commune de la civilisation maya et les deux nations ont été colonisées par l'Empire espagnol. En 1821, le Mexique a obtenu son indépendance de l'Espagne et y a administré le Guatemala au cours du premier Empire mexicain. En 1823, l'empire s'est effondré et le Guatemala a rejoint les Provinces-Unies d'Amérique centrale, cependant, la région guatémaltèque de Chiapas a choisi de se séparer du Guatemala et a rejoint le Mexique comme un État. En 1838, l'union s'est dissoute et le Guatemala est devenu une nation indépendante. Les deux pays ont établi des relations diplomatiques en 1838 et les missions diplomatiques furent bientôt ouvertes. En décembre 1958, les deux nations étaient très près de se déclarer la guerre après un incident impliquant la marine guatémaltèque qui a tiré sur des bateaux de pêche au large des côtes mexicaines du Guatemala, tuant trois personnes et en blessant quatorze autres pêcheurs. Peu après les attaques, des relations diplomatiques ont été rompues et les troupes ont été mobilisées à la frontière des deux côtés et des avions de chasse mexicains sont entrés dans l'espace aérien guatémaltèque afin d'attaquer le principal aéroport international du pays. En septembre 1959, par la médiation du Brésil et du Chili, des relations diplomatiques entre le Guatemala et le Mexique ont été rétablies.
318
+
319
+ De 1960 à 1996, le Guatemala est entré dans une guerre civile. Pendant cette période, le Mexique est devenu un refuge pour environ 80 000 Guatémaltèques et demandeurs d'asile, la plupart d'entre eux sont des indigènes. Depuis la fin de la guerre civile, les relations entre les deux pays se sont considérablement améliorées et les deux nations travaillent ensemble pour lutter contre le crime, les trafics de stupéfiants, etc.
320
+
321
+ Taïwan est un des plus grands partenaires du Guatemala, derrière le Honduras, le Mexique, l'Allemagne et les États-Unis. Le Guatemala, avec les autres pays d'Amérique centrale, signe un Accord de complémentarité économique avec Taïwan, le 13 septembre 1997.
322
+
323
+ Pendant une visite du vice-président du Guatemala à Taïwan en mars 2003, les représentants des deux parties sont convenus d'entamer des négociations sur un accord de libre-échange, en utilisant comme base le texte de l'accord Panama-Taïwan. Les négociations ont eu lieu en quatre rounds[92].
324
+
325
+ Le 22 septembre 2005, le Guatemala et Taïwan signent un accord de libre-échange. Le traité se compose de six parties : aspects généraux ; le commerce des marchandises ; barrières commerciales ; investissement, les services et les questions connexes ; droits de propriété intellectuelle ; et les dispositions administratives et institutionnelles[93].
326
+
327
+ Les exportations vers l'île étaient de l'ordre de 11,3 millions de dollars, soit une baisse de 5,3 % par rapport au premier semestre 2007. Les principaux produits exportés sont : les déchets et débris métalliques 4,6 millions de dollars américains ; café 2,3 millions de dollars ; sucre 2,1 millions de dollars ; tabac brut 1,4 million de dollars. Dans le même temps, les importations ont augmenté de 15,4 % pour un montant total de 56,3 millions de dollars. D'où une balance commerciale déficitaire de 45,0 millions de dollars[94].
328
+
329
+ En 2010, Taïwan a commencé un total de 54 projets d'investissement au Guatemala avec un total de 350 millions de dollars investis. Le ministre des Affaires étrangères de la Taïwan, Javier Ho, a déclaré jeudi 12 août 2010, que le gouvernement de Taïwan soutenait la coopération économique avec le Guatemala, en fournissant un soutien aux entrepreneurs nationaux dans leurs efforts vers cet objectif[95].
330
+
331
+ Le Guatemala compte parmi les premiers pays a reconnaître l’existence d’un « État juif » en territoire palestinien, le 14 mai 1948, notamment grâce à l'action du diplomate progressiste Jorge García Granados[26].
332
+
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+ Pendant la guerre civile guatémaltèque, Israël apporte son appui à la dictature militaire. L’assistance militaire israélienne au Guatemala commence officiellement en 1971. Dès 1975, sont fournis à la dictature des avions Aravaet et divers types d’armements – canons, armes individuelles –. Effectuant « un travail fantastique », d’après le général Benedicto Lucas, des dizaines de conseillers militaires israéliens épaulent le service de renseignements guatémaltèque, le G-2, et mettent en place un système informatique qui permet le fichage systématique de 80 % de la population[26].
334
+
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+ Lors du vote de l'ONU du 29 novembre 2012, concernant l'adhésion de la Palestine comme membre observateur, le Guatemala s'est abstenu[96],[97]. Le 9 avril 2013, le Guatemala reconnaît la Palestine[98].
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+ Le 24 décembre 2017, le Guatemala s'aligne sur la décision prise dans les semaines précédentes par les États-Unis et annonce qu’il a l'intention de déplacer à Jérusalem son ambassade en Israël[99].
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ République de Guatemala
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+ (es) República de Guatemala
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+
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+ 14° 37′ N, 90° 31′ O
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+
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+ modifier
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+ Le Guatemala, ou Guatémala[4], en forme longue la république de Guatemala (ou du Guatémala), en espagnol : República de Guatemala, est un pays d'Amérique centrale entouré par le Mexique, le Belize, la mer des Caraïbes, le Honduras, le Salvador et l'océan Pacifique. Il fait partie de l'Amérique latine. Son nom vient du nahuatl Cuauhtēmallān, qui peut se traduire par « lieu rempli d'arbres[5]» et signifie peut-être « pays des Quichés ».
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+ Sa monnaie nationale est le quetzal, faisant référence à l’oiseau sacré dont les Mayas utilisaient les longues plumes de la queue comme objets de luxe. Le Guatemala est le quatrième pays le plus inégalitaire d’Amérique latine et le neuvième au niveau mondial[6].
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+ La civilisation maya est apparue environ 1 000 ans avant l'ère chrétienne. Elle s'est développée dans presque tout le Guatemala actuel, où elle a construit plusieurs villes.
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+ Pedro de Alvarado, un conquistador espagnol, détruisit les villes et soumit brutalement les peuples mayas d'Amérique centrale entre 1523 et 1527.
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+ La civilisation maya a prospéré dans la majorité du territoire qui constitue aujourd'hui le Guatemala et les régions environnantes pendant environ 2 000 ans avant l'arrivée des Espagnols. Son histoire est divisée en trois périodes : pré-classique, classique et post-classique, toujours pendant la période classique où la civilisation a ses principales avancées scientifiques et culturelles. La plupart des grandes villes mayas de la région de Peten et les basses terres du Nord du Guatemala ont été abandonnées autour de 1000 apr. J.-C..
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+ Pendant la période coloniale, qui a duré près de 300 ans, le Guatemala était une Capitainerie générale (Capitainerie générale du Guatemala). Il s'étend de la région de Soconusco dans le Sud du Mexique (Chiapas) au Costa Rica. Les encomiendas voulaient christianiser les groupes autochtones mayas, qui ont été utilisés comme esclaves.
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+ Cet esclavage a été aboli par l'intervention de l'évêque Fray Bartolomé de las Casas dans les années 1550-51 grâce aux controverses de Valladolid.
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+ La première capitale espagnole du royaume du Guatemala était Iximché. La guerre contre les indigènes kaqchikels tua de nombreux indigènes. Plus tard, une autre a été fondée dans la vallée de Panchoy, appelée Santiago de los Caballeros (actuellement Antigua Guatemala).
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+ En 1808, l'Espagne est envahie par Napoléon Ier. La royauté est retirée à Charles IV ainsi qu’à son successeur légitime, Ferdinand VII. Bonaparte confie le pouvoir à son frère, Joseph Bonaparte.
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+ Soucieux de continuer de prêter allégeance à leur véritable souverain, Ferdinand VII, et inquiets devant la menace de Napoléon, qui ne cache pas ses intentions d’étendre son pouvoir sur les colonies espagnoles d’Amérique, une vaste campagne contre l’occupation française voit le jour dans le Royaume.
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+ Les colons espagnols d’Amérique décidèrent de destituer les autorités espagnoles en les remplaçant par des gouvernements substituts dans le but de refréner les envies de Bonaparte et d’exercer le pouvoir pendant l’absence du roi légitime. À ce moment-ci, certains parlaient d’indépendance, mais cet avis n’était pas partagé par tous. « Plusieurs se seraient contentés d’une plus grande autonomie à l'intérieur de l'Empire »[7].
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+ Même si l’Espagne se retrouvait sous le contrôle de l'Empire français, une ville au sud du pays y échappait, Cadix. Cette ville était dominée par des libéraux, désireux de mettre un terme à l’absolutisme. Ces dirigeants provoquèrent des élections à Cadix pour former un congrès qui serait constitué de députés en provenance de tous les territoires espagnols, y compris ceux situés en Amérique[8]. « Les députés hispano-américains participèrent activement aux débats, contribuant à rédiger la constitution de 1812 »[9].
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+ La Constitution de Cadix s'inspirait des grands principes de la Révolution française de 1789, tels que la souveraineté nationale, la séparation des pouvoirs, la division administrative du pays en provinces et le droit de propriété ou l’égalité[10]. On voit grâce à cela apparaître la première forme de démocratie en Amérique, où le droit de vote est accordé à tous les hommes, y compris les indigènes[9].
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+ La constitution fut acclamée par les patriotes libéraux d’Amérique centrale[9], mais José de Bustamante y Guerra, gouverneur du Guatemala et président de l’audience, ainsi que Ramon Casaus y Torres, le nouvel évêque, y étaient farouchement opposés. Le gouverneur tenta de l’entraver d’ailleurs du mieux qu’il put. En revanche, lorsqu’en mars 1814 le roi Ferdinand VII récupéra le pouvoir, il décida par la suite d’abolir la constitution qui créa une vague répressive contre les libéraux. Ainsi, les événements de Cadix n’arrêtèrent pas la marche vers l’indépendance.
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+ En effet, en 1820, une rébellion libérale, dirigée par le général Rafael del Riego, menaça sérieusement l'absolutisme de Ferdinand VII et le contraignit à annuler l’abolition de la Constitution de 1812[11]. La restauration de la constitution en 1820 permit à la politique centraméricaine d’être plus populaire auprès du peuple et fit émerger différentes factions qui, par la suite, formèrent les bases des pouvoirs libéraux et conservateurs qui se succédèrent au fil de l’histoire de l’Amérique centrale[12].
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+ Le capitaine général Gabino Gaínza devint l’un des atouts majeurs dans l’indépendance. En effet, il agit comme un pont entre les pouvoirs en place et les indépendantistes. C’est lui qui organisa le 15 septembre 1821 un séminaire pour parler avec les autorités de la possibilité d’indépendance qui s’offrait à la Capitainerie générale du Guatemala. À force de débats portant sur l’indépendance immédiate ou le statu quo en attendant le résultat de l’indépendance mexicaine, la décision fut prise et concrétisée par la signature de la déclaration d’Indépendance d’Amérique centrale. L’Amérique centrale obtint alors son indépendance[13].
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+ Par la suite, en 1821, alors que le Mexique vient d’obtenir son indépendance, Gabino Gaínza insiste auprès des autorités pour que les territoires qui formaient la Capitainerie générale du Guatemala avant l’indépendance s’intègrent dans l’empire mexicain d’Iturbide[13]. Il se laisse convaincre par les arguments d'Iturbide, « un général de l’armée espagnole qui devint plus tard empereur du Mexique »[14]. Ces arguments montrent que « l’Amérique centrale n’est pas encore prête à former une république indépendante »[13]. Il y eut consultation des différentes provinces et villes pendant cette opération. Puis, malgré quelques refus de certaines d’entre elles, l’annexion à l’empire mexicain fut décidée[13]. C’est ainsi que, « [moins] de quatre mois plus tard, le 5 janvier 1822, Gainza et un groupe d’aristocrates décrètent de leur propre chef l’annexion de l’Amérique centrale à l’empire mexicain d’Agustín de Iturbide »[15].
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+ Iturbide se révèle être un incapable dans son rôle d’empereur et vide les caisses du Trésor public. En 1823, Iturbide est finalement renversé par Santa Anna et est condamné à l’exil[16]. « [Sous] la pression des libéraux, Fisola [un général mexicain] convoque le Congrès.
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+ Le 1er juillet 1823, c’est la proclamation de la seconde indépendance de l’Amérique centrale[17] et c’est ainsi que naît la fédération de l’Amérique centrale.
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+ Une charte appelée Bases de Constitution fédérale (es), qui concerne le Guatemala, le Salvador, le Honduras, le Costa Rica et le Nicaragua, est instaurée le 22 novembre 1824. Elle explique quelques formalités, dont la façon que les différents pouvoirs sont distribués au sein de la Fédération[17]. Selon cette charte, « la Fédération est gouvernée par un président, mais le chef de chaque État conserve une grande liberté d’action »[17].
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+ Du fait que cette fédération présente différentes idéologies politiques, il s'ensuit de nombreux conflits. Il y a d'ailleurs à cet effet plusieurs conflits entre les autorités fédérales et provinciales qui ont eu lieu, prenons par exemple l'emprisonnement du chef d'État du Guatemala, Burrundia, en 1825 par le président Arce, qui amena beaucoup de tensions, suivie de la prise d'armes du Salvador au nom de la légalité[18]. « La Fédération centraméricaine reposait sur une Constitution relativement déséquilibrée qui ne laissait que très peu de moyens financiers et d'autorité à son Président. Surtout, les pouvoirs respectifs des États membres et de la Fédération n’étaient pas clairement définis »[19].
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+ En 1839, une rébellion orchestrée par Rafael Carrera contre le président du Honduras Francisco Morazán renverse le gouvernement en place. C'est à la fin du mandat du président en 1839 et en 1842, à la mort de Morazán, qui fut tué à cause de sa politique autoritaire, que la Fédération se disloqua pour donner lieu à cinq pays bien indépendants, soit le Guatemala, le Honduras, le Salvador, le Nicaragua et le Costa Rica[18],[20].
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+ Durant près d'un siècle, nombre de dictateurs se succédèrent et favorisèrent les immigrants européens et les intérêts nord-américains. Les Amérindiens se virent spoliés de leurs exploitations et durent se réfugier vers les terres arides du Nord.
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+ Le Guatemala est alors le premier producteur de bananes et de fruits tropicaux des Caraïbes, son unique ressource, mais l'essentiel de ses terres et de son économie (chemins de fer, courrier postal, etc.) sont aux mains de la United Fruit Company, qui s'installa en 1901 dans le pays[21],[22].
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+ La colonisation belge débute avec un navire expéditionnaire envoyé par Léopold Ier de Belgique en 1842. Lorsque les Belges prennent connaissance des ressources naturelles de la région d'Izabal, Léopold décide d'installer à Santo Tomás de Castilla un campement pour construire des infrastructures dans la région ; le gouvernement du Guatemala cède la région en échange d'une rente annuelle de seize mille dollars à lui verser à vie.
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+ En 1844, Santo Tomás de Castilla est devenu une colonie de la Communauté de l'Union, société de la Compagnie belge de colonisation. Le gouvernement de l'État du Guatemala, cède la région de Santo Tomas à cette société par décret de l'Assemblée constituante du Guatemala le 4 mai 1843. Les colons doivent se convertir au catholicisme et prendre la citoyenneté guatémaltèque, mais ils ont le privilège d'un gouvernement autonome. Toutefois, dès 1850, la colonisation belge est mise en échec par l'inhospitalité de la région et la dispersion des colons sur tout le territoire du Guatemala.
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+ Les premiers colons allemands arrivent au milieu du XIXe siècle. Rapidement, ils acquièrent des terres et exploitent des plantations de café dans l'Alta Verapaz et le Quetzaltenango. Cobán devient un centre important pour les colons allemands. Les Allemands développent aussi la culture du thé, du cacao et de la vanille. La plupart des Allemands s'installent à Cobán, d'autres à San Juan Chamelco et Quetzaltenango. L'Alta Verapaz attire de nouveaux colons pour son « isolation naturelle, son climat doux et son sol fertile, et ses possibilités de développement agricole et commercial. » À la fin de 1890, les deux tiers de la production de café de la région était entre les mains des Allemands[23]. Avec le temps, l'économie de Quetzaltenango est devenue entièrement dirigée par les Allemands, et a formé son propre monde dans Quetzaltenango, organisé dans une communauté très unie et solidaire.
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+ Miguel García Granados devient le leader de la révolution libérale contre le gouvernement du général Vicente Cerna. Il fait fonction de président provisoire de 1871 à 1873 après la victoire libérale. Il entreprend de développer les infrastructures du pays et met en place une Assemblée constituante en 1872. Après sa démission, Justo Rufino Barrios est élu président du Guatemala. Celui-ci poursuit la politique de modernisation des infrastructures du pays et mène une politique économique entièrement centrée sur la production de café afin de développer les exportations. Soucieux de favoriser l'instruction, il veut l'école primaire gratuite, obligatoire et sans éducation religieuse. L'école normale est créée, et la vieille université San Carlos est nationalisée. Il proclame par ailleurs la liberté de culte et procède à l'expropriation des biens de l’Église[24].
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+ Il instaure un style de gouvernement très personnel qui conduit à l'apparition d'une dictature libérale. La liberté d'expression est fortement restreinte. Nombre d'intellectuels progressistes qui le soutenaient au départ, comme José Martí, prennent leurs distances ou s'exilent. En 1875, durant la guerre pour l'indépendance de Cuba, toujours colonie de l'Espagne, il reconnait officiellement l'indépendance de l'ile. Fervent partisan de la réunion des pays d'Amérique centrale en une seule entité, il est tué en 1885 à la bataille de Chalchuapa en tentant d'imposer par la guerre son projet[24].
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+ Entre 1898 et 1920, la dictature de Manuel José Estrada Cabrera censure la presse, persécute l'opposition et favorise les membres des grandes familles du café. Enfin, elle octroie d’énormes avantages aux compagnies étrangères qui investissent dans le pays, en particulier l'United Fruit Company. L’implantation dans le pays des firmes étrangères s'effectue au prix de la dépossession des indigènes, de la destruction de leurs communautés (ayllu), et à la prolétarisation des paysans soumis à l'obligation de travail sur les plantations capitalistes nouvelles et à la misère des salaires de subsistance.
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+ En 1933, le président Jorge Ubico Castañeda, à la tête du pays depuis deux ans, fait adopter une nouvelle Constitution qui retire le droit de vote aux illettrés (75 % de la population). Il instaure en 1934 une loi contre le vagabondage, chacun devant avoir un carnet de travail dans lequel il était indiqué les jours et le nombre d'heures par jour pendant lesquelles il travaillait ; en l'absence de celui-ci, les personnes sont réquisitionnés pour effectuer des travaux publics d'intérêt général. Sa présidence profite beaucoup à l’élite agro-exportatrice et, surtout, à la United Fruit, qui se voit offrir un appui infaillible. Lors de la guerre civile espagnole, le régime soutient sans ambiguïté le camp franquiste. Le régime dictatorial de Jorge Ubico est renversé par la révolution de 1944.
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+ En 1945, Juan José Arévalo, le président nouvellement élu, instaure une nouvelle ère d'investissements sociaux, ainsi qu'un code du travail et le droit de grève, et fonde un institut indigéniste. Les tensions sont alors particulièrement fortes entre grands propriétaires d’une part, syndicats et Parti communiste du Guatemala d’autre part. En juin 1954, son successeur Jacobo Árbenz Guzmán instaure une taxe sur les exportations et décide une réforme agraire (le Décret 900) qui oblige entre autres la United Fruit Company à céder une partie importante de ses terres en friche.
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+ Un coup d'État est mis sur pied au cours d’une réunion entre le président Dwight D. Eisenhower et les frères Dulles. Allen Dulles est alors le numéro un de la CIA et son frère John Foster Dulles dirige le Département d'État. Par ailleurs, les frères Dulles sont actionnaires de United Fruit et ont travaillé pour un cabinet qui représentait les intérêts de cette société. Ainsi, la CIA renverse Arbenz Guzman et installe à sa place une junte militaire dirigée par le général Carlos Castillo Armas. Plus de 9 000 sympathisants du gouvernement de Jacobo Arbenz sont assassinés ou emprisonnés dans les mois qui suivent le coup d’État. La réforme agraire est abrogée et l'United Fruit récupère non seulement les terres dont elle avait été expropriée mais également des dizaines de milliers d'hectares de terres en friche qui avaient été distribués aux paysans[25].
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+ L'opération PBSUCCESS (début 1953 – fin 1954) est une opération secrète organisée par la Central Intelligence Agency (CIA) pour renverser le président du Guatemala Jacobo Árbenz Guzmán, démocratiquement élu. Le gouvernement d’Arbenz projetait de nouvelles réformes que les services de renseignement des États-Unis jugeaient de nature communiste. La CIA et l’administration Eisenhower craignaient l’instauration d’une tête de pont soviétique de l’Ouest, dans le contexte du maccarthysme intensément anti-communiste de l’époque. Arbenz a été l’instigateur d'une réforme agraire menaçant notamment la multinationale américaine United Fruit Company, dont Allen Dulles (directeur de la CIA de 1953 à 1961) était actionnaire, qui avait de gros intérêts au Guatemala et faisait pression à des niveaux variés du gouvernement américain pour une action contre Arbenz en réplique à son expropriation.
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+ Le président Julio César Méndez Montenegro (1966-1970) conduit une brutale répression des organisations de gauche, clandestines depuis le coup d’État. Autour de 8 000 assassinats politiques sont dénombrés entre 1966 et 1968[26]. Arrivé au pouvoir en 1970, le général Carlos Manuel Arana Osorio se déclare déterminé à « transformer, s’il le faut, le pays en cimetière, pour restaurer la paix civile ». Entre 1970 et 1978, 20 000 personnes sont tuées par le régime militaire[26]. Dès les années 1960, une résistance paysanne se met en place face aux dictatures militaires qui se succèdent. Elle est soutenue par un mouvement de guérilla regroupant des militants de gauche, des officiers rebelles et de nombreux paysans. Marquée par la théologie de la libération et la défense des peuples indigènes, la guérilla s’implante dans des communautés autochtones de la région[27].
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+ Si les liens entre la dictature militaire et les États-Unis sont initialement très forts (les États-Unis contribuent à la formation des officiers de l'armée guatémaltèque et de nombreuses multinationales sont implantées dans le pays), l'administration de Jimmy Carter suspend en 1977 les livraisons d'armes à la dictature (en particulier en raison de la médiatisation du massacre de Panzós (es) où 150 paysans sont exécutés par l’armée gouvernementale). Israël procure alors au régime des conseillers militaires, des armes et du matériel destiné à la localisation des guérilleros[26].
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+ En 1982, le général Efraín Ríos Montt est à l'origine d'un coup d'État. Peu après son arrivée au pouvoir, il met en place les patrouilles d'autodéfense civiles (PAC), formées de miliciens recrutés de force par l'armée et ayant comme objectif d'éradiquer la guérilla. Le général met en action sa politique de la « terre brûlée » : ainsi, 440 villages seront complètement rasés, près de 200 000 Mayas seront massacrés[28] ou encore jetés d'hélicoptères dans l'océan Pacifique. 40 000 réfugiés fuient vers le Mexique. La guérilla réagit en fondant un mouvement armé, l'URNG (Union révolutionnaire nationale guatémaltèque). Le conflit prend alors des allures de guerre civile (voir conflit armé guatémaltèque) et continue à faire de nombreuses victimes. La Centrale sanitaire suisse, avec bien d'autres ONG internationales, tente d'apporter dans la mesure du possible, une aide médicale. Efraín Ríos Montt est renversé par un autre militaire, Oscar Mejía Víctores, en 1983.
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+ En 1985, l'élection du président démocrate-chrétien Vinicio Cerezo remet le pouvoir aux mains des citoyens. Son successeur, Jorge Serrano Elías, fomente un nouveau coup d'État, mais il est finalement destitué peu de temps après et remplacé par Ramiro de León Carpio qui, à ce moment-là, occupait la charge d'ombudsman et qui est nommé par le Parlement pour compléter la période présidentielle de M. Serrano. Cette procédure n'était pas parfaitement constitutionnelle, mais le pays était tombé dans un vide juridique car la Constitution ne prévoyait pas la situation dans laquelle ni le président ni le vice-président (tous les deux s'étant enfuis du pays après l'échec du coup en démissionnant de leurs postes) n'étaient en mesure de prendre en charge la présidence.
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+ Rigoberta Menchú reçoit le prix Nobel de la paix en 1992, « en reconnaissance de son travail pour la justice sociale et la réconciliation ethno-culturelle basées sur le respect pour les droits des peuples autochtones ».
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+ Le candidat de la droite réformiste Álvaro Arzú devient président en 1996. Le 29 décembre 1996, un accord historique est signé avec la guérilla et le conflit prend fin. L'accord reconnait les Indiens Mayas, qui représentent plus de la moitié de la population, comme des citoyens à part entière ; il prévoit une distribution de terres aux petits paysans, une réforme fiscale et la réduction d'un tiers des effectifs des forces armées. La guérilla se transforme en parti politique légal. Malgré une condamnation internationale, les exactions commises par l'armée nationale entre 1960 et 1996 n'ont donné lieu à aucune condamnation des responsables. Des militaires continuent de se livrer à des assassinats de militants d’organisations sociales. L’évêque auxiliaire de la capitale est assassiné en avril 1998, peu après avoir publié un rapport sur le rôle de l'armée dans le conflit[29].
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+ La guerre civile aura fait 200 000 morts dont 80 % d'origine indigène et 45 000 disparus, imputables à la répression policière d’État. La Commission pour l'éclaircissement historique qui entreprend des recherches après la guerre sur les exactions perpétrées attribue 93 % d'entre elles aux troupes gouvernementales et aux paramilitaires qui les appuyaient.
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+ L’extrême droite retrouve le pouvoir avec l'élection d'Alfonso Portillo (Front républicain guatémaltèque, dirigé par Efraín Ríos Montt). Son mandat débute le 14 janvier 2000. Óscar Berger accède au pouvoir en 2004, à la tête d'un parti conservateur. Son prédécesseur, accusé de détournement de fonds et de blanchiment d'argent au Guatemala, fuit aussitôt le pays. En novembre, à la suite de manifestations d'ex-paramilitaires, le gouvernement accepte de leur verser les indemnisations promises par le régime d'Alfonso Portillo[29].
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+ L'accord de libre-échange du CAFTA entre l'Amérique centrale et les États-Unis entre en vigueur en 2003, suscitant des protestations de la part des organisations paysannes[29].
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+ En 2008, Álvaro Colom prend la tête de l'État face au général Otto Pérez Molina qui sera finalement élu le 6 novembre 2011 avec 53,76 % des voix.
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+ Le 16 avril 2015, la Commission internationale contre l'impunité au Guatemala déclenche une vaste opération anti-corruption et met au jour l'affaire de corruption La Línea, contrebande douanière dans laquelle sont notamment impliqués le président Otto Pérez Molina et la vice-présidente Roxana Baldetti.
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+ Le réseau d'entreprises finançant le Parti Patriote a accaparé 450 marchés publics et a déterminé les priorités de plusieurs grandes administrations (tels les ministères des Communications, des Infrastructures et du Logement). Il a ainsi pu mettre en place les programmes et échéances financières qui permettaient d'optimiser la distribution d'argent public aux entreprises qui lui étaient associées. En outre, un système de fraude aux douanes fit perdre 280 000 par semaine à l’État guatémaltèque. Le président et ses ministres bénéficiant pour leur part de larges rétrocommissions[30].
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+ Ces révélations contribueront à sa démission et au déclenchement de vastes mouvements citoyens de protestation contre la corruption au Guatemala[31] qui s'organisent via les réseaux sociaux et manifestent massivement à partir du 16 mai 2015. Les manifestants demandent la démission de l'actuel président Otto Pérez Molina et s'opposent à la candidature aux prochaines élections présidentielles de 2015 du candidat Manuel Baldizón soupçonné de corruption et de pratiques totalitaires[32]. Dans les faits, la campagne conduite par le parti qu'il représente s'entache de violences contre ses opposants[33],[34]. La naissance de ces mobilisations grâce aux réseaux sociaux constitue une nouveauté inédite et notable en Amérique latine[35]. Les manifestations s'organisent autour du mot-dièse « Renuncia ya » (démission maintenant) sur Facebook et Twitter qui fédère l'indignation citoyenne[36].
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+ Le 27 mai 2015, ce sont 17 responsables publics qui sont emprisonnés pour avoir organisé à leur profit le détournement de 15,18 millions de dollars au travers de contrats trafiqués avec diverses organisations publiques dont la sécurité sociale du Guatemala[37]. Le 21 août 2015, la vice-présidente déchue, Roxana Baldetti, est emprisonnée. Le même jour, le ministère public et la Commission internationale contre l'impunité au Guatemala accusent le président Otto Pérez Molina d'être le principal responsable du réseau de contrebande[38].
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+ Le 1er septembre 2015, le congrès vote le retrait de l'immunité[39] du président Otto Pérez Molina. Le 2 septembre 2015, celui-ci fait l'objet d'un mandat d'arrêt[40]. Il annonce sa démission dans la nuit du 2 septembre 2015 au 3 septembre 2015[41]. Après une première audience, il est placé en détention provisoire dans la prison militaire de Matamoros[42].
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+ En dépit de ces quelques arrestations, le taux d’impunité au Guatemala pour les affaires de corruption s’élèverait à 97 % selon la commission internationale[43].
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+ Le Guatemala est une république présidentielle démocratique[44]. Les élections législatives et présidentielles ont lieu tous les 4 ans en même temps. Le président est à la fois le chef de l'État et le chef du gouvernement. Le président et les ministres qu'il nomme sont à la tête du pouvoir exécutif. Le législatif n'est composé que d'une seule chambre comptant 113 députés.
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+ La vie politique est très largement dominée par les partis de droite. En 2013, seuls deux députés sur 158 députés et cinq maires sur 333 se revendiquent de gauche[45]. Il peut être difficile de s'exprimer librement. Critiquer le rôle de l’armée ou défendre les droits de l’homme expose souvent à l'accusation de « communisme », qui est considéré très négativement par les institutions et les médias[46].
112
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113
+ La Commission internationale sur l’impunité estime que plus de 25 % de l’argent des campagnes électorales provient du crime organisé et du narcotrafic[47]. En 2019, neuf anciens présidents font l'objet de poursuites judiciaires ou de peines d'emprisonnement, principalement en raison du travail de la Commission internationale contre l'impunité au Guatemala. Celle-ci a également fait condamner trois cents hauts responsables politiques et hommes d'affaires. La commission est suspendue en 2019 et son président expulsé lorsqu'elle mit en cause le président en exercice Jimmy Morales[30].
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+ Le Guatemala est un pays montagneux, sauf le long de côtes où se trouvent des plaines littorales.
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+ Le climat est à dominante tropicale, mais davantage tempéré en altitude.
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119
+ La plupart des grandes villes sont situées dans le Sud. Parmi celles-ci, se trouvent Guatemala, Antigua, Quetzaltenango et Escuintla.
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+ Le grand lac Izabal est situé près de la côte de la mer des Caraïbes.
122
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123
+ Les hauts plateaux de l’ouest, qui couvrent quelque 20 % du pays, et contiennent une grande partie des 300 micro-climats du Guatemala. La population est surtout d’ascendance indigène et le mode de vie presque exclusivement agricole. Le taux de malnutrition, qui tourne autour de 65 %, est parmi les plus élevés de l’hémisphère occidental[48].
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+ Le Guatemala possède 1 687 km de frontières (classé 95e), dont :
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+ Le Guatemala est divisé en 22 départements :
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+ Situé entre les 16e et 13e parallèles nord, le Guatemala a un régime tropical dans le Petén (à l'ouest du Belize) et dans les plaines côtières, plus larges en bordure de l'Atlantique que le long du Pacifique. Les régions montagneuses couvrent environ la moitié du territoire et bénéficient d'un climat tempéré, variant en fonction de l'altitude.
130
+
131
+ La pluviosité est variable, en raison de la proximité de deux océans, avec une saison sèche bien marquée de novembre à avril. De mai à novembre, des pluies torrentielles s'abattent sur le pays.
132
+
133
+ Les forêts couvrent en 2019 moins de 30 % du territoire, contre plus de 40 % au début des années 2000. D'après les Nations unies, « la faiblesse des institutions conjuguée à la soif de profits » accroissent « la vulnérabilité socio-environnementale du Guatemala aux impacts du changement climatique et aux catastrophes naturelles ». Le pays doit aussi faire face à la contamination des sols, de l’eau et de l’air, et à la dégradation de la biodiversité[49].
134
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135
+ En 2017, la lagune d'Atescatempa disparait, victime du changement climatique[50].
136
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137
+ Les homosexuels sont sujets à des discriminations et la loi ne leur est pas favorable. En 2018, un projet de loi interdisant spécifiquement le mariage homosexuel est envisagé[51]. Les Églises évangélistes, puissantes dans le pays, promeuvent les thérapies de reconversion[46].
138
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139
+ En 2010, la population du Guatemala est de 14 341 000 habitants[1]. La majorité des Guatémaltèques vit dans des zones rurales (51 %) et le reste vit dans des zones urbaines.
140
+
141
+ 41,56 % de la population est âgée de 0 à 14 ans, 54,12 % a entre 25 et 54 ans et 4,32 % a plus de 65 ans. La majorité de la population est de sexe féminin (53 %) et 47 % sont des hommes. L'espérance de vie est plus élevée chez les femmes (77 ans) que chez les hommes (67 ans), soit 72 ans pour l'ensemble de la population, une des plus faibles en Amérique latine. La pauvreté a été réduite de 56,7 % en 2000 à 51,4 % en 2010, et d'être le troisième plus pauvre pays de la région, est actuellement la cinquième. Plus de deux millions de personnes vivent dans la capitale, et on estime que près de un million de Guatémaltèques vivent à l'étranger[52]. Le taux de natalité au Guatemala est le plus élevé en Amérique latine, bien qu'en diminution, passant de 34,62 % en 2001 à 27,91 % en 2011. Le taux de mortalité est de 6,6 %.
142
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+ Plus d'un million de Guatémaltèques vivraient aux États-Unis[47].
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+ Le Guatemala est l'un des pays les plus violents d'Amérique latine, derrière le Mexique et le Venezuela, avec 16 personnes tuées par jour en moyenne[53]. 98 % des meurtres ne font l'objet d'aucune enquête et sont classés « sans suite »[54]. Une composante essentielle de cette violence provient des maras, des gangs qui terrorisent la population et qui ont pour principales activités narcotrafic, rackets, traite des personnes et trafic d'armes[54]. Il existe des liens entre le secteur économique et le crime organisé. Celui-ci investit directement dans le pays en achetant des propriétés agricoles, à travers le système bancaire, et en investissant dans toutes sortes d’entreprises[45].
146
+
147
+ Après la fin de la guerre civile, d'anciens militaires se sont organisés en bandes criminelles pour éviter la mise en place d'une justice transitionnelle effective pour les victimes de crimes de guerre. Menacés par le processus de transition démocratique, ils répondaient par des exécutions (de militants politiques ou associatifs). L'exemple le plus notable fut l'assassinat de l’évêque Juan José Gerardi Conedera sur ordre d'un commandant d'une base militaire. Le politiste Edgar Gutierrez souligne que ces groupes « étaient mus par une ambition plus vaste : le contrôle de l’État et de l'économie. La plupart des officiers de renseignement de la dictature militaire sont devenus pendant ces années des infiltrés de la criminalité organisée à proximité ou au sein de l’État[30]. »
148
+
149
+ La société guatémaltèque est multiethnique. Historiquement, le pays était habité par les Mayas, mais avec l'arrivée des colonisateurs espagnols, les deux populations ont été mélangées au fil du temps, et aujourd'hui, la population du pays est majoritairement métisse. Un recensement réalisé par les colons espagnols au Guatemala en 1793, révèle qu'à cette époque les deux tiers de la population sont indigènes (où 29 % d'eux parlaient espagnol), suivis par les métis avec 30 %, et une petite minorité de colons espagnols 3 % et marchands anglais et allemands 1 %[55]. Au XIXe siècle, le Guatemala a été influencé par les immigrants européens principalement allemands, britanniques, italiens, français et espagnols post-coloniaux. Des immigrants en moindre mesure chinois, Japonais, arabes et jamaïcaine sont également recensés. Aujourd'hui, le principal groupe ethnographique du Guatemala est composé de « Ladinos » 60 % (42 % Métis et 18 % Blancs d'origine européenne). Les Amérindiens représentent environ 41 % de la population et les Noirs moins de 1 %, et sont ceux qui souffrent le plus de la pauvreté et de l'analphabétisme. La pauvreté touche 52 % de la population et l'analphabétisme est de 24,2 %. Les Amérindiens sont principalement Mayas et, dans une moindre mesure, Xincas.
150
+
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+ Bien que la population soit très majoritairement d'origine indigène, la pression culturelle pousse les individus à s'identifier aux « blancs ». Les racines indigènes tendent souvent à être minorées[46].
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+ Une étude menée par Patterns géographiques de Génome mélange dans métis latino-américains[Quoi ?], PLoS Genetics, a constaté que la composition génétique des métis du Guatemala est de 70,7 % amérindienne, 24,1 % européenne, et moins de 5 % africaine ou asiatique[56].
154
+
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+ Une étude nationale estime que 18,5 % de la population du Guatemala en 2010-2012 sont Blancs guatemaltèques. Ils descendent en majorité d'Allemands. Il y a même des descendants canadiens et américains[57].
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+
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+ Entre le XIXe et le XXe siècle, le Guatemala voit une immigration massive en provenance d'Allemagne, de Belgique, d'Italie, d'Espagne, de France, d'Angleterre et du Danemark (arrivés avec les Allemands) ainsi que de la Suisse, des Pays-Bas, des pays scandinaves (la Suède et la Norvège comme le père de Kjell Eugenio Laugerud García) ou même d'Irlande.
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+ Au milieu et à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, une nouvelle immigration en provenance de Russie, de Pologne et de Grèce arrive dans le pays.
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+ Ces diverses populations immigrées se mettent à exploiter des terres en fermage, des terres de café, des vignobles, par exemple dans les domaines de Cobán, Carlos V, Zacapa, Quetzaltenango, Chiquimula, El Progreso et dans d'autres lieux. Elles s'engagent aussi dans le commerce, l'hôtellerie et la banque.
162
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163
+ En 1940, les Guatémaltèques d'origine européenne avaient atteint 30 %, devenant la majorité dans la capitale et dans l'Est du pays. Lors de la chute d'immigration européenne, le pourcentage de Blancs a beaucoup baissé, d'où le chiffre de 13 % de Blancs en 1980. Toutefois, lorsque la guerre civile a décimé de nombreuses familles non-blanches, le pourcentage a de nouveau augmenté, même si beaucoup sont issus de métissage[58].
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+
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+ La civilisation maya est apparue environ 1 000 ans avant l'ère chrétienne. Elle s'est développée dans presque tout le Guatemala. Toutefois, la plupart des villes de l'époque classique de la région de Petén, située dans les plaines du Nord, furent abandonnées vers l'an 1000 après Jésus-Christ. En revanche, les États installés dans les plateaux du centre du pays continuèrent à prospérer jusqu'à l'arrivée des Espagnols. Les troupes espagnoles menées par Pedro de Alvarado détruisirent et soumirent brutalement ces États entre 1523 et 1524, grâce à leur supériorité technologique et aux antagonismes entre royaumes mayas des Hautes-Terres du Guatemala[59] ; protégé par son relatif isolement dans la jungle du Petén, le dernier État maya, le royaume itzá de Tayasal, ne succomba aux Espagnols qu'après la Deuxième Guerre du Tayasal, en 1697[60].
166
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+ Les indigènes qui habitaient les hautes terres du Guatemala, comme les Cakchiquesl, les Mams (en), les Quichés et les Tz'utujils constituent encore une part importante de la population nationale.
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+
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+ L'espagnol est la langue officielle, bien qu'elle soit utilisée comme seconde langue par certains groupes ethniques au sein du pays. Il y a vingt langues mayas différentes, elles sont parlées dans les zones rurales. Une langue non-maya amérindienne, le xinca, est également parlé dans le Sud-Est du pays, alors qu'une langue africaine-américaine, le Garifuna (en), est parlé sur la côte de l'Atlantique (Izabal). Les Garifunas, qui descendent d'esclaves importés d'Afrique noire au moment de la colonisation, sont présents le long de la côte atlantique depuis le Sud de la péninsule du Yucatán au Mexique jusqu'au Honduras, en passant par le Guatemala et le Belize.
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+ Au Guatemala, l'allemand est aussi parlé par 50 000 personnes dans certaines parties de Zacapa, Santa Rosa (es) et Baja Verapaz ; les Allemands sont arrivés au Guatemala par l'ouverture du président Justo Rufino Barrios en 1885 par le morcellement des lois. Ils ont donné une importance à la culture du café. Ces Allemands sont venus du Sud et certains de l'Ouest de l'Allemagne. Au XIXe siècle et au début du XXe, d'autres migrations au Guatemala ont eu lieu : Français, Anglais, Japonais, Italiens[62],[63],[64].
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+
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+ Le Guatemala est le huitième pays d'Amérique latine où est parlé l'anglais. La société suédoise Education First, place le pays à la 8e place en Amérique latine dans la connaissance de cette langue[65].
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+ Depuis les accords de paix de décembre 1996, la Constitution est disponible dans les quatre langues les plus parlées après l'espagnol, soit le k'iche', le q'eqchi', le mam et le cakchiquel. De plus, des documents officiels sont traduits dans certaines langues indigènes.
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+ Selon une étude réalisée par le sociologue français Jean-Pierre Bastian en 2010, la principale religion est le christianisme, qui représente 85 % de la population, dont 46 % est catholique et 38 % est évangélique et 1 % relève d'autres minorités chrétiennes. Bastian indique également que 14 % n'ont aucune affiliation religieuse (les athées, les agnostiques, etc.) et 1 % sont inclus dans les autres religions[67].
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+ Le grand changement est la chute du catholicisme. Alors que le Guatemala était un pays à 90 % catholique dans les années 1960, cette religion représente moins de la moitié de la population au début du XXIe siècle, devant la croissance des Églises protestantes, notamment d'origine nord-américaine. De nombreux éléments des traditions locales ont été introduits dans la pratique catholique pour former ce que l'on appelle maintenant un syncrétisme maya.
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+ Avec environ 300 000 personnes, le Guatemala comprend la plus importante communauté orthodoxe d'Amérique latine.
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+ D'autres communautés religieuses comme les adventistes, les musulmans, les Juifs, les mormons, les croyances mayas et les Témoins de Jéhovah sont également présentes.
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+ Les difficultés d'ordre économique, politique ou climatique ont conduit nombre de Guatémaltèques à émigrer (légalement ou non) vers les pays du Nord, plus riches : Mexique, mais surtout États-Unis et Canada. Ce phénomène a été particulièrement important pendant les années sombres du conflit armé guatémaltèque (1960-1996) mais tend à se stabiliser du fait de la reprise économique du début des années 2010 ainsi que du fait du durcissement des lois sur l'immigration dans des pays tels que le Belize et le Nicaragua.
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+
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+ La migration saisonnière pour des raisons économiques des Guatémaltèques vers les zones frontalières du Mexique reste très importante actuellement : à peu près 100 000 personnes migrent chaque année vers le Yucatán pour prendre des places de domestiques, occuper des emplois dans la construction ou devenir vendeurs d’artisanat.
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+ Si les migrations intérieures assurent, en général, la survie, en revanche l’émigration vers l’étranger, en particulier vers les États-Unis, entraîne un saut qualitatif, économique et social, que l’on constate au bout de quelques années de séjour dans le pays. Plus de 500 000 Guatémaltèques y résident -surtout en Californie, au Texas, en Floride, à New York, en Arizona et dans l'Illinois- et 60 % sont illégaux. Le chiffre total équivaut à 10 % de la population guatémaltèque et fait des Guatémaltèques le troisième groupe latino-américain aux États-Unis (après les Mexicains et les Honduriens). 94 % des immigrants envoient des fonds pour un montant qui représente 12 % du PIB du Guatemala et dont bénéficie 30 % de la population. Cette immigration est surtout constituée de main d’œuvre peu qualifiée.
190
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+ Au XIXe siècle, il y eut une vague d'immigrants européens, en particulier Allemands, qui possédaient leurs propres exploitations de café et de sucre dans les régions montagneuses du pays, sont également arrivés Espagnols, Français, Italiens, Belges et autres.
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+
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+ À la fin du XIXe siècle, des immigrants chrétiens orthodoxes de la Terre sainte et du Liban sont arrivés au Guatemala. Au début du XXe siècle, comparée à la vague d'immigrants allemands, une vague, mineure certes mais tout de même présente, d'immigrants russes et grecs est venue au Guatemala. Ces chrétiens orthodoxes se sont imposés avec leurs familles dans leur nouveau pays et ont conservé leur foi et leurs traditions orthodoxe[74].
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+
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+ Dès le début du XXe siècle, on voit arriver des Européens, notamment après la Première Guerre mondiale. Les Allemands constituent alors la majorité des immigrants au Guatemala, et certains sont membres du parti national-socialiste dans les années 1930[75]. Des réfugiés venant de Grèce, de Pologne, de Russie, d'Allemagne et d'autres pays, arrivent après la Seconde Guerre mondiale. Ils s'installent principalement à Cobán et dans les montagnes à la frontière de Chiapas (Mexique). Ils sont à l'origine d'une certaine prospérité économique dans le nord du Guatemala. Les Allemands, qui étaient un millier en 1900, sont environ 3 000 à la fin la Seconde Guerre mondiale[76]. En 1944, sous la pression des États-Unis, la plupart des descendants allemands sont expropriés et expulsés[76],[75].
196
+
197
+ Dans le contexte général actuel des migrations, il faut prendre en compte le Guatemala tout à la fois comme un pays d’origine, un pays de transit et un pays d’arrivée ou de destination. En tant que pays de transit, on doit considérer que le Mexique et le Guatemala constituent le corridor de migration le plus grand du monde. On évalue à 250 000 ou 300 000 le nombre de personnes qui y transitent, en provenance du Salvador, du Honduras, du Nicaragua, de Colombie, d’Équateur, de Corée et de Chine. Tous sont illégaux et une grande majorité est en transit vers les États-Unis. L'immigration au Guatemala, aujourd'hui, se termine souvent par un retour, qu'il soit choisi ou résulte d'une expulsion. Le retour peut être définitif ou temporaire, selon les expériences vécues et les expectatives futures[77].
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+
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+ Guatemala a pour codes :
200
+
201
+ Et aussi :
202
+
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+ Le Guatemala est la dixième économie en Amérique latine, la première en Amérique centrale et le 65e dans le monde entier[79].
204
+
205
+ L'agriculture représente un quart du PIB, deux tiers des exportations. Ce secteur occupe aussi la moitié de la population active. Le café, le sucre et les bananes sont les principales exportations du pays. Même si ses récoltes de café ont commencé à décliner au cours de la décennie des années 2010, le Guatemala a confirmé sa place au palmarès des dix plus grands producteurs mondiaux de café. Le secteur s'est renforcé depuis le début des années 2000 grâce à la demande chinoise. L’agrobusiness guatémaltèque est aux mains de quelques dizaines de grandes sociétés nationales ou étrangères. La valeur des produits agricoles exportés chaque année a été multipliée par quatre entre 2000 et 2015 et celle des produits miniers par huit, permettant au Guatemala de bénéficier d'un taux de croissance élevé (3,5 % en 2018)[49].
206
+
207
+ L'agriculture dans le pays est aussi vivrière notamment chez les mayas. Dans les zones rurales moyennes, chaque famille est souvent contrainte d'envoyer un ou plusieurs de ses membres dans les fincas (grandes exploitation agricole comme la United Fruit Company) principalement situés sur les côtes où les terres sont plus fertiles afin de faire survivre la communauté. L'ouragan Mitch, qui frappa le pays en 1998, causa des dégâts, toutefois moins graves que dans les pays voisins.
208
+
209
+ Les biens manufacturés et la construction représentent 20 % du PIB. Le pays est attractif pour les entreprises (notamment de confection) en raison de sa proximité géographique avec les États-Unis, des salaires très bas et des avantages fiscaux considérables. Le secteur des Maquiladoras constitue une part importante du total des exportations du Guatemala. Pourtant, son apport à l’économie de ces pays est contesté ; les matières premières sont importées, les emplois sont précaires et peu rémunérés, et les exonérations d’impôts fragilisent les finances publiques. Elles font aussi l'objet de critiques pour les conditions de travail des employés : insultes et violences physiques, licenciements abusifs (notamment d'ouvrières enceintes), horaires, non-paiement des heures supplémentaires. Selon Lucrecia Bautista, coordinatrice du secteur maquilas du cabinet d'audit Coverco, « les réglementations en matière du droit du travail sont régulièrement violées dans les maquilas et il n'existe aucune volonté politique pour imposer leur application. Face aux infractions, l'inspection du travail fait preuve d'une remarquable mansuétude. Il s'agit de ne pas décourager les investisseurs. » Les syndicalistes sont sujets à des pressions, et parfois à des séquestrations ou assassinats. Dans certains cas, des chefs d'entreprises ont fait appel aux services des maras. Enfin, des listes noires comprenant des noms de syndicalistes ou militants politiques circulent dans les milieux patronaux[80].
210
+
211
+ La fin de la guerre civile fit disparaitre le plus grand obstacle aux investissements étrangers. Le président Álvaro Arzú mena une politique de modernisation de l'économie et de libéralisation. Le Guatemala est cosignataire, depuis mai 2004, de l'Accord de libre-échange d'Amérique centrale. Ses principaux fournisseurs sont les États-Unis, loin devant le Mexique, et la Chine. Côté exportations, les premiers partenaires sont les États-Unis, le Salvador et le Honduras. Le tourisme est une industrie forte dans l'économie du Guatemala, et a été de plus en plus depuis 2010, les principaux lieux touristiques étant : Antigua Guatemala, Lac Atitlán, Esquipulas, Tikal, Guatemala Ville, port de San José, Chichicastenango et Quiriguá.
212
+
213
+ En janvier 2014, le pays figure sur la liste française des paradis fiscaux[81]. Le Guatemala présente la fiscalité la plus faible d'Amérique pour les entreprises et les investisseurs étrangers[82].
214
+
215
+ Selon le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), « au Guatemala, le coefficient de Gini – qui mesure les inégalités de revenus – s’élève à 0,63, l’un des plus hauts taux du monde ». Le pays est l'un des seuls du continent américain à ne pas avoir enregistré de diminution de la pauvreté durant la période de cours élevés des matières premières exportées (2000-2015). Au contraire, elle augmente de 7%, pour atteindre en 2017, 66,7% des Guatémaltèques, dont 86,6% des seuls indigènes[49].
216
+
217
+ Le Guatemala est l'un des pays exportateurs d'Amérique centrale, environ 140 pays dans le monde reçoivent les exportations du Guatemala. Les États-Unis sont le principal partenaire commercial du Guatemala, et sont destinataires de 40 % de ses exportations. Les autres grands partenaires commerciaux sont l'Amérique centrale, l'Europe, le Mexique[83].
218
+
219
+ La part des produits non traditionnels a augmenté, et les produits d'exportation traditionnels (sucre, café, bananes, cardamome, coton, viande) ne représentent plus que le quart du total. À l'inverse, le Guatemala importe principalement du matériel de transport, des appareils ménagers et des produits industriels[83].
220
+
221
+ Les recettes d'exportation du Guatemala ont atteint 8,466 millions de dollars en 2010, les revenus continuent à augmenter à plus de 10 000 millions de dollars aujourd'hui[83].
222
+
223
+ Selon un rapport du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, 83 % des Guatémaltèques vivent en 2017 dans la pauvreté ou l’extrême pauvreté[84].
224
+
225
+ Les premiers à être victimes de la précarité économique sont les enfants. 1,3 million d'entre eux souffrent de malnutrition chronique, soit 49,3 % de la classe d’âge, indique l’Unicef[85].
226
+
227
+ Le président conservateur élu en novembre 2011, Otto Pérez Molina, entend restaurer les finances du pays et lutter contre la pauvreté. Pour ce faire, il compte sur l’application d’une des dispositions des accords de paix signés en 1996, au terme de trente-six ans de guerre civile : la justice sociale et la reconnaissance de l’identité des peuples indigènes doivent être encouragées. Otto Pérez Molina souhaite relancer ces accords, en favorisant « les zones rurales et les populations indigènes ». Otto Pérez Molina est cependant contraint à la démission pour des faits de corruption en septembre 2015, sans avoir été capable d’améliorer la situation sociale au Guatemala.
228
+
229
+ La vie économique et politique des Guatémaltèques est dominée par les métis et les Blancs. La participation des peuples autochtones dans l'administration et la finance est très minoritaire (moins de 10 %), seulement deux sur dix autochtones reçoivent plus que le salaire minimum, alors que dans la population non autochtone, ce nombre atteint sept personnes.
230
+
231
+ Le tourisme est devenu l'un des principaux moteurs de l'économie, il a apporté une valeur de 1,8 milliard de dollars à l'économie en 2008. Le Guatemala reçoit environ deux millions de touristes annuellement. Au cours des dernières années la hausse du nombre de navires de croisière qui ont visité les ports maritimes guatémaltèques, ont conduit à une augmentation du nombre de visiteurs du pays.
232
+
233
+ Dans son territoire il y a des sites archéologiques mayas fascinants (Tikal dans le Peten, Quiriguá à Izabal, Iximché en Tecpan Chimaltenango et Guatemala) : ainsi, la tombe d'une reine guerrière maya est découverte dans le nord du pays[86].
234
+
235
+ Le lac Atitlán et Semuc Champey sont des destinations de beautés naturelles. Comme l'est également la ville coloniale d'Antigua Guatemala, qui est reconnu par l'UNESCO comme patrimoine culturel mondial[87].
236
+
237
+ Il y a un fort intérêt de la communauté internationale pour les sites archéologiques comme la cité de Tikal. Elle fut construite et habitée dans une période où la culture a eu son expression la plus littérale et artistique.
238
+
239
+ Les Mayas de Tikal ont construit beaucoup de temples, un parc de balle, des autels et des stèles en haut et bas relief.
240
+
241
+ Le Guatemala est très populaire pour ses sites archéologiques, villes pré-hispaniques ainsi que des centres touristiques religieux comme la basilique d'Esquipulas et les belles plages de la côtes du Pacifique et de l'Atlantique du Guatemala. Autres destinations touristiques sont les parcs nationaux et autres aires protégées telles que la Réserve de biosphère Maya.
242
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+ Guatemala (ville).
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+ Esquipulas.
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+ Lac AtitlánSololá.
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+ TikalPetén.
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+ Antigua GuatemalaSacatepéquez (en).
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+ QuetzaltenangoQuetzaltenango.
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+ IpalaChiquimula.
256
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+ Flores (Petén)Petén.
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259
+ Lac de GüijaJutiapa.
260
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261
+ QuiriguáIzabal.
262
+
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+ Port QuetzalEscuintla.
264
+
265
+ monts MayaPetén.
266
+
267
+ Le Guatemala n'utilise pas le kilo et ses dérivés, mais la livre américaine (environ 453,592 37 grammes). L'essence se mesure en gallons.
268
+
269
+ La culture maya est toujours très présente au Guatemala, tout comme l'influence de la culture des colons espagnols. Ainsi, de nombreuses femmes portent toujours l'habit traditionnel, la corte, la jupe traditionnelle, et le ouipil, la chemise. Plusieurs ruines mayas sont toujours visibles dans le pays à travers divers sites archéologiques, dont le temple du grand jaguar dans la célèbre cité de Tikal. L'architecture de nombreux bâtiments fut fortement influencée par les Espagnols, notamment dans les villes coloniales telles qu'Antigua. La cuisine guatémaltèque, principalement à base de maïs, est très diversifiée, comprenant des mets, tels que les haricots ou les tamales (papillottes).
270
+
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+ La découverte et la diffusion de la musique guatémaltèque de la Renaissance et du Baroque par le compositeur et musicologue Dieter Lehnhoff est très importante pour la culture du Guatemala.
272
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273
+ Le principal groupe de danse classique est le Ballet national du Guatemala (es) , qui a été formé en juillet 1948. Dans les années de la guerre froide, il ne se produisit plus car l'on pensait que ses administrateurs, dont un ressortissant russe, pouvaient être des agents du communisme international. Il a rouvert en 1955 sous la direction de Fabiola Perdomo. De 1962 à 1974 le maître Antonio Crespo a dirigé le Ballet. À ce stade, une génération de danseurs de qualité, comme Christa Mertins, Brenda Arevalo, Ana Elsy Aragon, Richard Devaux, Sonia Juarez, Miguel Cuevas et Gladys Garcia, se lève. L'École nationale de danse et de chorégraphie est la source principale du Ballet national du Guatemala. L'école a vu venir Mayra Rodríguez qui a commencé à danser à un jeune âge et fut découverte par Antonio Crespo. Le Ballet national du Guatemala a été reconnu comme Patrimoine national culturel, en mars 1992[88].
274
+
275
+ Le Guatemala a produit de nombreux artistes indigènes qui suivent des traditions séculaires précolombiennes. Reflétant l'histoire coloniale et post-coloniale du Guatemala, la rencontre avec plusieurs mouvements d'art mondial a produit un bon nombre d'artistes qui ont combiné l'esthétique du primitivisme traditionnel (ou art naïf) avec l'esthétique occidentale, d'Europe ou Amérique du Nord, et d'autres traditions.
276
+
277
+ La Escuela Nacional de Artes Plásticas « Rafael Rodríguez Padilla » est la première école d'art du Guatemala, et plusieurs grands artistes autochtones, également diplômés de cette école, sont dans la collection permanente du Museo Nacional de Arte Moderno de la capitale.
278
+
279
+ Plusieurs artistes guatémaltèques contemporains ont acquis une réputation en dehors du Guatemala : Dagoberto Vásquez, Luis Rolando Ixquiac Xicara, Carlos Mérida, Aníbal López, Roberto González Goyri, et Elmar René Rojas[89].
280
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281
+ L’industrie cinématographique est inexistante au Guatemala. Seuls 9 % de la population ont accès aux salles de cinéma[46].
282
+
283
+ Le Prix national de littérature du Guatemala est un prix remis une seule fois à un écrivain du pays pour l'ensemble de son travail. Il est décerné chaque année depuis 1988 par le ministère de la Culture et des Sports.
284
+
285
+ Miguel Ángel Asturias a été récompensé par le prix Nobel de littérature en 1967. Parmi ses livres célèbres, l'on peut distinguer Monsieur le Président, roman basé sur le gouvernement de Manuel José Estrada Cabrera.
286
+
287
+ Rigoberta Menchú, récompensée par le prix Nobel de la paix pour la lutte contre l'oppression des peuples indigènes au Guatemala, est célèbre pour ses livres, Rigoberta Menchú et Crossing Borders.
288
+
289
+ La ville de Monterrico (en) est située dans le département de Santa Rosa. Connue pour ses plages de sable volcanique noir et l'afflux annuel de tortues de mer, la ville est aussi une grande station de week-end à la plage pour les habitants de la ville de Guatemala. La ville est de plus en plus populaire auprès des touristes étrangers en grande partie en raison des efforts locaux de conservation des tortues de mer, ainsi que pour l'atmosphère décontractée de la région.
290
+
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+ La conservation des tortues de mer:
292
+
293
+ Quelques organisations de conservation de tortues opèrent dans la zone de Monterrico, parce que la longue plage sert de lieu de reproduction pour quatre espèces de tortues de mer.
294
+
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+ Les premiers contacts au niveau diplomatique entre l'Empire russe et la République du Guatemala se sont produits en 1880, par un échange de lettres entre l'empereur Alexandre II et le président Rufino Barrios.
296
+
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+ Les relations diplomatiques entre l'URSS et le Guatemala sont établies le 19 avril 1945, mais ne se développent pas et c'est seulement le 4 janvier 1991 que les parties ont échangé des missions diplomatiques. Après l'effondrement de l'Union soviétique, le gouvernement du Guatemala a reconnu le 8 janvier 1992 la Russie en tant que successeur légal de l'Union soviétique.
298
+
299
+ En 1995, l'ambassade du Guatemala a été ouverte à Moscou. Depuis 1997, l'ambassadeur de Russie au Costa Rica est également ambassadeur au Guatemala.
300
+
301
+ En septembre 2000, les parties ont signé un accord sur les principes des relations entre la Russie et le Guatemala.
302
+
303
+ En octobre 2003, le vice-président du Guatemala, Juan Francisco Reyes (en), a visité la Russie.
304
+
305
+ En novembre 2006, il a signé un accord intergouvernemental sur la coopération commerciale et économique.
306
+
307
+ C'est en juillet 2007 qu'a lieu la première visite au Guatemala du président de la Russie. Le président de la fédération de Russie Vladimir Poutine a tenu une série d'entretiens avec le président du Guatemala, Oscar Berger.
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+ Le régime sans visas entre la Russie et le Guatemala a commencé à fonctionner le 29 février 2012.
310
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+ Lors d’un entretien accordé à La Voix de la Russie[90], Luis Fernando Carrera Castro, ministre guatémaltèque des Affaires étrangères, évoque les relations russo-guatemaltèques :
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313
+ « Les relations entre la Russie et le Guatemala se sont développées de manière dynamique au cours des dix dernières années. Álvaro Colom, notre ex-président, est venu en Russie en visite officielle, et le président Vladimir Poutine s’est rendu dans notre pays en 2007. L’année dernière, je suis allé à Moscou, où j’ai eu un entretien fructueux avec le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov. À l’issue de la rencontre, nous nous sommes mis d’accord sur la nécessité de développer nos relations bilatérales. Le rôle de la Russie sur la scène internationale nous semble extrêmement important. Les récentes avancées dans la régulation du conflit syrien et le succès des négociations avec l’Iran reviennent à la Russie. C’est une contribution concrète et réelle de la Russie dans le combat pour la stabilité et la paix sur Terre. Nous soutenons la Russie sur la majorité des points. Il y a peu, nous avons obtenu le statut de membre non permanent au Conseil de sécurité de l’ONU et nous avons participé à son activité en 2012 et en 2013. Nos représentants ont toujours trouvé un terrain d’entente avec la Russie. »[90].
314
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315
+ « La Russie occupe la troisième place parmi les investisseurs étrangers au Guatemala. La Russie investit deux fois plus que le Mexique dans notre pays (…). Nous sommes très intéressés par les résultats de notre visite, l'une des premières à un si haut niveau. La rencontre organisée par le Guatemala et la Russie revêt une grande importance pour tous les pays d'Amérique centrale souhaitant promouvoir les relations avec la Russie », a indiqué M. Carrera lors d'entretiens avec son homologue russe Sergueï Lavrov[91].
316
+
317
+ Le Guatemala et le Mexique sont deux pays voisins qui partagent une histoire culturelle commune de la civilisation maya et les deux nations ont été colonisées par l'Empire espagnol. En 1821, le Mexique a obtenu son indépendance de l'Espagne et y a administré le Guatemala au cours du premier Empire mexicain. En 1823, l'empire s'est effondré et le Guatemala a rejoint les Provinces-Unies d'Amérique centrale, cependant, la région guatémaltèque de Chiapas a choisi de se séparer du Guatemala et a rejoint le Mexique comme un État. En 1838, l'union s'est dissoute et le Guatemala est devenu une nation indépendante. Les deux pays ont établi des relations diplomatiques en 1838 et les missions diplomatiques furent bientôt ouvertes. En décembre 1958, les deux nations étaient très près de se déclarer la guerre après un incident impliquant la marine guatémaltèque qui a tiré sur des bateaux de pêche au large des côtes mexicaines du Guatemala, tuant trois personnes et en blessant quatorze autres pêcheurs. Peu après les attaques, des relations diplomatiques ont été rompues et les troupes ont été mobilisées à la frontière des deux côtés et des avions de chasse mexicains sont entrés dans l'espace aérien guatémaltèque afin d'attaquer le principal aéroport international du pays. En septembre 1959, par la médiation du Brésil et du Chili, des relations diplomatiques entre le Guatemala et le Mexique ont été rétablies.
318
+
319
+ De 1960 à 1996, le Guatemala est entré dans une guerre civile. Pendant cette période, le Mexique est devenu un refuge pour environ 80 000 Guatémaltèques et demandeurs d'asile, la plupart d'entre eux sont des indigènes. Depuis la fin de la guerre civile, les relations entre les deux pays se sont considérablement améliorées et les deux nations travaillent ensemble pour lutter contre le crime, les trafics de stupéfiants, etc.
320
+
321
+ Taïwan est un des plus grands partenaires du Guatemala, derrière le Honduras, le Mexique, l'Allemagne et les États-Unis. Le Guatemala, avec les autres pays d'Amérique centrale, signe un Accord de complémentarité économique avec Taïwan, le 13 septembre 1997.
322
+
323
+ Pendant une visite du vice-président du Guatemala à Taïwan en mars 2003, les représentants des deux parties sont convenus d'entamer des négociations sur un accord de libre-échange, en utilisant comme base le texte de l'accord Panama-Taïwan. Les négociations ont eu lieu en quatre rounds[92].
324
+
325
+ Le 22 septembre 2005, le Guatemala et Taïwan signent un accord de libre-échange. Le traité se compose de six parties : aspects généraux ; le commerce des marchandises ; barrières commerciales ; investissement, les services et les questions connexes ; droits de propriété intellectuelle ; et les dispositions administratives et institutionnelles[93].
326
+
327
+ Les exportations vers l'île étaient de l'ordre de 11,3 millions de dollars, soit une baisse de 5,3 % par rapport au premier semestre 2007. Les principaux produits exportés sont : les déchets et débris métalliques 4,6 millions de dollars américains ; café 2,3 millions de dollars ; sucre 2,1 millions de dollars ; tabac brut 1,4 million de dollars. Dans le même temps, les importations ont augmenté de 15,4 % pour un montant total de 56,3 millions de dollars. D'où une balance commerciale déficitaire de 45,0 millions de dollars[94].
328
+
329
+ En 2010, Taïwan a commencé un total de 54 projets d'investissement au Guatemala avec un total de 350 millions de dollars investis. Le ministre des Affaires étrangères de la Taïwan, Javier Ho, a déclaré jeudi 12 août 2010, que le gouvernement de Taïwan soutenait la coopération économique avec le Guatemala, en fournissant un soutien aux entrepreneurs nationaux dans leurs efforts vers cet objectif[95].
330
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331
+ Le Guatemala compte parmi les premiers pays a reconnaître l’existence d’un « État juif » en territoire palestinien, le 14 mai 1948, notamment grâce à l'action du diplomate progressiste Jorge García Granados[26].
332
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+ Pendant la guerre civile guatémaltèque, Israël apporte son appui à la dictature militaire. L’assistance militaire israélienne au Guatemala commence officiellement en 1971. Dès 1975, sont fournis à la dictature des avions Aravaet et divers types d’armements – canons, armes individuelles –. Effectuant « un travail fantastique », d’après le général Benedicto Lucas, des dizaines de conseillers militaires israéliens épaulent le service de renseignements guatémaltèque, le G-2, et mettent en place un système informatique qui permet le fichage systématique de 80 % de la population[26].
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+ Lors du vote de l'ONU du 29 novembre 2012, concernant l'adhésion de la Palestine comme membre observateur, le Guatemala s'est abstenu[96],[97]. Le 9 avril 2013, le Guatemala reconnaît la Palestine[98].
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+ Le 24 décembre 2017, le Guatemala s'aligne sur la décision prise dans les semaines précédentes par les États-Unis et annonce qu’il a l'intention de déplacer à Jérusalem son ambassade en Israël[99].
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+ La Gueldre (en néerlandais : Gelderland, en bas saxon : Gelderlaand) est la plus grande des provinces des Pays-Bas, située dans la partie centre-est du pays.
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+ Son chef-lieu est Arnhem et ses principales villes sont Apeldoorn, Arnhem, Harderwijk, Nimègue, Tiel, Wijchen et Zutphen. Le gentilé des habitants de la Gueldre est Gueldrois.
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+ La Gueldre devint en 1339 un duché du Saint-Empire romain germanique. Elle comprenait alors l'actuelle province de Limbourg du district de Clèves, ainsi que la ville-frontière de Geldern, qui était la capitale du duché. Erkelenz et Viersen étaient des exclaves de la Gueldre. La province d'aujourd'hui ne recouvre plus que les trois-quarts de l'ancien duché.
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+ En 1543 au terme des Guerre de Succession de Gueldre, le duché devint, par le traité de Venlo, l'une des 17 provinces des Pays-Bas des Habsbourg ; mais dès les débuts de la Révolte des Gueux, en 1568, elle passa sous le contrôle des rebelles à la Couronne d'Espagne, puis des Provinces-Unies. La Gueldre, ancien duché, jouait un rôle particulier pour cette république, car les autres provinces, anciens comtés ou seigneuries, étaient moins étendues : aussi la Gueldre jouissait-elle d'un rang protocolaire supérieur même à celui de la province la plus riche et la plus peuplée, l'ancien comté de Hollande.
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+ La Gueldre est divisée en 51 communes.
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+ Acinonyx jubatus
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+ Espèce
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+ Répartition géographique
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+ Statut CITES
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+ Statut de conservation UICN
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+ VU A2acd; C1 : Vulnérable
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+
14
+
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+ Le guépard (Acinonyx jubatus) est un grand mammifère carnassier de la famille des félidés vivant en Afrique et en Asie de l'Ouest. Le guépard a une allure svelte et fine, avec de longues pattes élancées (aux griffes semi-rétractiles ou non-rétractiles selon les sources), et une face au museau court marquée par deux traces noires partant des yeux. Son pelage est entièrement tacheté de noir sur un fond fauve à beige très clair ; les petits sont pourvus d'une courte crinière qui disparaît à l'âge adulte. Il est considéré comme l'animal terrestre le plus rapide au monde, sa vitesse à la course pouvant atteindre 112 km/h.
16
+
17
+ Classé vulnérable par l'Union internationale pour la conservation de la nature, le guépard fait actuellement l'objet de diverses tentatives de protection, incluant des procédés de clonage. L'espèce est divisée en cinq sous-espèces présentant des différences mineures de morphologie ou de comportement. Parmi celles-ci, le guépard asiatique et le guépard du Sahara sont classées en danger critique d'extinction. La population de guépards est passée de 100 000 individus au début du XXe siècle à 7 100 en 2019[1],
18
+
19
+ Le corps, musclé, est très aérodynamique et ressemble à celui d'un lévrier : svelte, presque maigre, avec de longues pattes fines. Sa poitrine est profonde et sa taille étroite. Les os sont légers et la colonne vertébrale, extrêmement flexible, lui permet de projeter ses membres postérieurs très loin et, ainsi, de courir très vite[réf. nécessaire].
20
+
21
+ Sa queue agit comme un balancier et un gouvernail lorsqu'il prend des virages brusques en poursuivant sa proie[2]. Les griffes du guépard ne sont pas totalement rétractiles[3] ni crochues, contrairement à celles des autres félins (d'où le nom latin du genre « acinonyx », cf. infra). Cette particularité lui permet d'avoir une très bonne adhérence au sol pour courir très vite, mais a aussi pour effet qu'elles s'usent rapidement, ce qui l'empêche de grimper aux arbres pour y cacher ses proies par exemple, ou de s'en servir pour se battre. Seuls les petits peuvent grimper aux arbres, et ils n'y semblent pas très habiles[réf. nécessaire].
22
+
23
+ Un gros cœur et des poumons développés favorisent les échanges gazeux. Le guépard a de larges fosses nasales, lui assurant une bonne oxygénation pendant sa course.
24
+
25
+ Il a une petite tête et un museau court, des yeux haut placés et bien déterminés, soulignés par une ligne noire ressemblant à une larme qui chemine du canthus interne des paupières jusqu'à la commissure des lèvres, et qui permet de différencier à coup sûr le guépard des autres grands félins tachetés, tel que le léopard. Ces traînées amélioreraient sa vision en minimisant les reflets de la lumière du soleil[4].
26
+
27
+ Les oreilles sont petites et rondes. Comparativement aux autres grands félins, son crâne est de plus petite dimension, et la structure de sa mâchoire supérieure permet un bon passage de l'air, grâce aux canines peu développées, mais réduit la puissance de la morsure. Le faible développement de ses crocs et de leurs racines favorise les voies respiratoires : c'est un atout indéniable pour la course, mais un handicap pour le combat[2].
28
+
29
+ Le guépard fait preuve d'un léger dimorphisme sexuel, les mâles étant plus grands que les femelles. Les guépards adultes mesurent de 66 à 81 cm au garrot pour les femelles contre 79 à 94 cm de hauteur au garrot[5] pour les mâles, et de 1,10 à 1,30 m de longueur pour les femelles contre 1,30 à 1,50 m de long[5] pour les mâles auxquels s'ajoutent 65 à 85 cm de queue[5]. Les animaux adultes pèsent de 21 à 42 kg pour les femelles contre 36 à 72 kg pour les mâles avec une moyenne pour les mâles de 48 kg et de 38 kg pour les femelles[6].
30
+
31
+ La couleur de base des parties supérieures d'un adulte s'étend du fauve au beige pâle ou au blanc grisâtre, les parties inférieures de la robe étant plus pâles, souvent blanches. La fourrure est parsemée de taches noires, rondes ou ovales, mesurant de deux à quatre centimètres de diamètre. Seul le blanc de la gorge et de l'abdomen est exempt de taches. La fourrure est épaisse avec des poils légèrement plus longs sur la nuque qu'ailleurs. Le dernier tiers de la queue est couronné de quatre à six anneaux noirs et possède à son extrémité une épaisse touffe blanche. Les anneaux de la queue sont caractéristiques de chaque guépard et permettent une identification individuelle[réf. nécessaire].
32
+
33
+ Le guépard royal (Acinonyx jubatus f. rex) est parfois considéré comme une sous-espèce, mais il s'agit d'une simple forme qui résulterait d'une mutation récessive. En effet, il peut apparaître dans une portée de guépards normaux[7].
34
+
35
+ Il se rencontre dans les zones les plus boisées d'un petit secteur de l’Afrique du Sud et au Zimbabwe.
36
+
37
+ Son aspect est différent de celui des autres guépards : ses taches sont nettement plus grandes et forment des lignes par endroits, avec une bande noire sur le dos se prolongeant de la tête à la queue. Ce pelage, marbré plutôt que moucheté, semble lui assurer un excellent camouflage dans le miombo[8] du Botswana et du Zimbabwe.
38
+
39
+ Le guépard parcourt quelque sept ou huit mètres en une seule foulée et accomplit quatre foulées à la seconde. Cela en fait un des mammifères quadrupèdes les plus rapides. Un sprint l'amène à 70 km/h en deux secondes[9] puis 90 km/h une seconde plus tard[10]. Une étude publiée en 2013 dans la revue Nature portant sur l'analyse statistique de 367 courses de chasse réalisées par cinq guépards en liberté dans la nature, munis de colliers d'enregistrement couplés à des GPS, a montré que si une vitesse maximum unique de 93 km/h a pu être enregistrée, la moyenne des courses des animaux se situe à 49,89 km/h et que très peu d'entre elles dépassent les 72 km/h[11]. En revanche, les données ont montré des accélérations et décélérations latérales les plus importantes jamais enregistrées pour un animal terrestre démontrant que le succès de la chasse pour le guépard repose plus sur la puissance musculaire, son adhérence au sol et la manœuvrabilité de son corps que sur sa vitesse linéaire maximale[11].
40
+
41
+ Par ailleurs, un guépard en captivité a atteint la vitesse record de 112 km/h[10], mais on estime cependant qu'il ne peut maintenir sa vitesse que sur 300 à 400 mètres[9]. Sur une distance plus longue, il serait largement dépassé par une antilope. En 2009, Sarah, un guépard femelle du zoo de Cincinnati a parcouru le 100 mètres en six secondes et 13 centièmes[12], soit une vitesse moyenne de presque 60 km/h. Le 20 juin 2012, Sarah a battu son propre record du monde du 100 mètres, en 5,95 secondes[13], terminant à plus de 98 km/h.
42
+
43
+ Lorsque le guépard arrive suffisamment près de sa proie, il lui arrive souvent de lui faire un simple croc-en-jambe et, ainsi, de la déséquilibrer afin qu'elle fasse une chute fatale du fait de la vitesse[14].
44
+
45
+ Les pattes des guépards sont moins arrondies et plus solides que celles de la plupart des félins ; cela les aide à prendre des virages serrés. Les griffes, non-rétractiles[15],[16],[17] ou semi-rétractiles[3],[18], fournissent traction et adhérence lors d'une course et contribuent ainsi à maintenir les accélérations. Enfin, sa petite tête est plus aérodynamique[19].
46
+
47
+ Selon Marco Polo, il y a 700 ans, Kubilai Khan possédait, dans sa résidence d'été dans l'Himalaya, 1 000 guépards dressés pour la chasse[20]. Akbar en aurait à lui seul, durant son règne, fait domestiquer 9 000[21].
48
+
49
+ L'utilisation de ce félin, le plus rapide du monde, comme auxiliaire des chasses royales, daterait au moins des Sumériens (il y a environ 5 000 ans) et des pharaons égyptiens, mais, des rois de France, des princes indiens et des empereurs autrichiens en ont également possédé.
50
+
51
+ La chasse que les hommes ont faite aux guépards est peut-être une des raisons de leur actuelle variabilité génétique anormalement basse[20] et d'une incidence élevée de semence anormale.
52
+
53
+ Selon certains chercheurs, ils auraient été victimes de la dernière ère glaciaire, celle-ci ayant éliminé la majorité des individus il y a environ 10 000 ans. On pense dans ces deux cas qu'ils ont subi une période prolongée de consanguinité. D'après certains biologistes, les guépards ont même atteint un degré de consanguinité trop élevé pour prospérer. Alors que des milliers d'animaux ont été capturés et élevés en captivité, il n'y a eu jusqu'en 1956 aucun cas connu de reproduction de guépard en captivité[20]. Depuis 1970, malgré les techniques de reproduction assistée, seuls 10 à 15 % des couples captifs mettent bas, et le taux de mortalité est élevé (29,1 %)[20].
54
+
55
+ En Europe, les guépards ont maintenant disparu à l'état sauvage : il n'en reste que quelques dizaines d'individus en Afrique du Nord (guépard du Sahara) et en Asie (Iran). On ne les trouve à l'état sauvage en Afrique australe et orientale que dans des territoires de plus en plus écologiquement fragmentés[20].
56
+
57
+ Le guépard est le seul représentant actuel du genre Acinonyx, mais, avant la fin du Pléistocène supérieur, ce genre comprenait plusieurs espèces dont la plus connue est Acinonyx pardinensis, ou le guépard géant d'Eurasie[22].
58
+
59
+ La phylogenèse est l'étude de l'apparition et de la formation d'une espèce grâce à des fossiles. Avec l'étude de phylogénie moléculaire, on sait que la famille des félidés a pour dernier ancêtre commun un félin préhistorique apparu il y a environ 20 millions d'années, Pseudaelurus. La première lignée de félins à diverger est celle des Panthérinés, il y a environ 10,8 millions d'années[23]. Le guépard résulte d'une divergence bien plus récente, il y a environ 6,7 millions d'années, de la lignée du Puma[23], qui est en effet le félin actuel le plus proche du guépard. À la suite de l'apparition de la lignée du Puma, celle-ci divergea pour donner d'un côté le genre Puma et d'un autre le genre Acinonyx[23]. Le genre Acinonyx est apparu durant le Pliocène : on retrouve des fossiles du guépard en Afrique du Sud qui datent de la fin de cette période. L'apparition du guépard semble donc dater d'il y a trois millions d'années[22].
60
+
61
+ Cinq sous-espèces de guépards sont distinguées[24] :
62
+
63
+ La forme Acinonyx jubatus f. rex, le guépard royal semble par certains anciens auteurs considéré à tort comme une sous-espèce supplémentaire. Si certains secteurs géographiques présentent plus d'individus de ladite forme, comme au Zimbabwe, celle-ci peut aussi apparaître « spontanément » dans une portée par le jeu de la génétique[25].
64
+
65
+ La première observation attestée du guépard saharien en Algérie a eu lieu en 1884[26]. Cependant le guépard n'a pas été signalé depuis 2011. En mai 2020, le guépard saharien a été photographié par un groupe de chercheurs du PPCA dans le parc culturel de l'Ahaggar grâce à des pièges photographiques[26].
66
+
67
+ Acinonyx jubatus subsp. hecki a été découvert par Hilzeimer en 1913. Exceptionnellement pâle, on le trouve exclusivement dans le désert du Sahara. Il a des taches mais plus espacées que celles des guépards des savanes. C'est une sous-espèce, appelée communément « guépard du Sahara ». Elle a été photographiée pour la première fois en 2002, au Niger[27].
68
+
69
+ Acinonyx jubatus subsp. venaticus a été découvert par Edward Griffith en 1821. Le guépard asiatique (Acinonyx jubatus venaticus) est maintenant également connu sous le nom le « guépard iranien », les derniers spécimens du monde sont connus pour vivre principalement en Iran. Bien que récemment présumée éteinte en Inde, cette sous-espèce est aussi connue sous le nom « guépard Indien ».[réf. nécessaire]
70
+
71
+ Le guépard asiatique est rare et gravement menacé d'extinction et cette sous-espèce du guépard n'est rencontrée aujourd'hui qu'en Iran, avec quelques observations occasionnelles dans le Balouchistan au Pakistan. Il vit dans un vaste désert central en fragmentations de morceaux d'habitats favorables restants. Il ne resterait plus que 70 à 100 guépards asiatique dans le monde. Le guépard asiatique, le Lynx d'Eurasie et la Panthère de Perse sont les seules espèces subsistant de gros félins en Iran aujourd'hui.[réf. nécessaire]
72
+
73
+ La population de cette sous-espèce a divergé des variétés africaines il y a 30 000 ans.[réf. nécessaire]
74
+
75
+ Le guépard d'Asie ou guépard d'Iran a la fourrure bien plus claire que son cousin d'Afrique. Il présente par ailleurs une crinière plus visible au niveau de la nuque. Seule une soixantaine de guépards d'Asie survivrait en Iran, en bordure du désert de Kavir[2] dont une moitié d'immatures. La survie de cette sous-espèce placée sur la liste rouge de l'Union Internationale pour la conservation de la nature (UICN) est menacée[réf. nécessaire].
76
+
77
+ Dans la nature, un guépard vit en moyenne durant treize ans. En captivité, il peut vivre pendant vingt-et-un ans voire davantage.[réf. nécessaire]
78
+
79
+ Les vocalisations du guépard peuvent parfois s'apparenter à un cri d'oiseau, mais aussi au miaulement d'un chat. Lorsque le guépard manifeste sa colère, il feule. Le guépard ne peut pas rugir, car il a une ossification complète de l'os hyoïde comme les animaux du genre Felis. Les félins du genre Panthera à l'inverse possèdent une ossification incomplète de l'os hyoïde ce qui leur permet de rugir[28].
80
+
81
+ Les femelles (parfois appelées guépardes[29]) mettent bas de trois à cinq petits (guépardeaux[30]) et même parfois jusqu'à huit. Mais cela est très rare, et souvent uniquement trois ou quatre petits arrivent à survivre. La période de gestation dure de 90 à 95 jours[5]. Les petits pèsent de 300 à 500 grammes à la naissance, mesurent environ 30 cm et sont aveugles[5].
82
+
83
+ Les femelles adultes sans petits vivent souvent seules[2]. Les mâles forment parfois de petits groupes, surtout lorsqu'ils sont issus de la même portée.
84
+
85
+ Les femelles sont polyœstrales (en), avec un cycle menstruel moyen de 12 jours. La période de fertilité s'étale sur une à trois journées. La reproduction a lieu pendant toute l'année. Un pic des naissances a toutefois été constaté de mars à juin[réf. nécessaire].
86
+
87
+ Les jeunes guépards possèdent un manteau de poils ressemblant à une crinière le long de leur dos. On suppose que ce manteau permet un meilleur camouflage des petits dans l'herbe. Ce pelage, qui les fait ressembler à un ratel, un féroce blaireau, serait une manière d'éloigner les prédateurs[2],[6]. Le manteau commence à disparaître à trois mois, mais peut encore être vu à l'âge de deux ans. Pendant leurs toutes premières semaines de vie, les petits sont déplacés presque tous les jours par leur mère pour éviter les prédateurs[réf. nécessaire].
88
+
89
+ Le taux de mortalité infantile est très élevé. Durant les premières semaines après la naissance, jusqu'à 70 % des jeunes sont tués par d'autres prédateurs[31]. Les petits commencent à suivre leur mère à l'âge de 6 semaines. Ils sont sevrés à trois ou six mois. Ils restent en général avec leur mère pendant 13 à 20 mois[5], période pendant laquelle elle leur apprend à chasser. Les membres d'une fratrie peuvent parfois demeurer plusieurs mois ensemble[2].
90
+
91
+ La maturité sexuelle est atteinte vers l'âge de 15 mois[5].
92
+
93
+ Aucun cas avéré d'infanticide par des guépards mâles n'a été rapporté[31].
94
+
95
+ Son régime alimentaire est carnivore, essentiellement constitué de mammifères de moins de 50 kg, dont plusieurs variétés d'antilopes, tels des gazelles, springboks, Péléas, impalas, petits koudous, cobes, jeunes des gnous et des topis, steenboks, ourébis, mais aussi jeunes des phacochères et des autruches, lièvres, lapins, et parfois des pintades[réf. nécessaire].
96
+
97
+ En Afrique de l'Est, les petites gazelles de Thomson et leurs faons constituent 80 % de son alimentation. Ce taux est élevé en comparaison des autres espèces de gazelles qui vivent dans la même région. En effet, la gazelle de Thomson est plus abondante dans cette région.[réf. nécessaire]
98
+
99
+ En Inde, il chasse la gazella bennettii, l'antilope cervicapre et le cerf axis.
100
+
101
+ La technique de chasse du guépard se distingue de la chasse à l'affût adoptée par la plupart des grands félins : pour attraper sa proie, il s'approche du troupeau après avoir scruté le terrain depuis une branche d'arbre, le sommet d'une termitière ou même depuis les toits des voitures. Une fois qu’il a repéré un animal qui s’est éloigné de son groupe, le guépard s'en approche patiemment à moins de 50 mètres. Il accélère alors subitement, durant quelques dizaines de secondes jusqu'à atteindre son exceptionnelle vitesse, qui lui permet d'attraper des animaux rapides.[réf. nécessaire]
102
+
103
+ Le guépard chasse surtout pendant le jour (dans le début de la matinée et dans la fin de l'après-midi), lorsque les autres prédateurs dorment, probablement parce qu’il se laisse facilement intimider par tous ceux qui veulent lui voler sa proie ; même les vautours peuvent forcer un guépard à abandonner une carcasse. C’est pourquoi le guépard tire sa proie à l’abri pour pouvoir la dévorer en paix. Lorsqu’il est repu, il abandonne les restes aux charognards. Les guépards des montagnes du Sahara constituent une exception puisque ce sont des chasseurs nocturnes.[réf. nécessaire]
104
+
105
+ Lorsque le guépard arrive suffisamment près de sa proie, il se sert de sa patte, pourvue de grosses griffes solides. Il lui fait ainsi un croc-en-jambe et la déséquilibre afin qu'elle tombe. La vitesse lors du choc suffit souvent à tuer les gazelles, sinon le guépard s'empresse de la plaquer au sol et enserre la gorge de la victime. Il exécute ses proies par strangulation. Une fois sa victime achevée, le guépard doit toutefois attendre pour manger. Il est épuisé par l'effort qu'il a fourni. Pendant la course, son corps s'est dangereusement échauffé, sa température corporelle monte alors jusqu’à 41 °C[32]. Par ailleurs, il est essoufflé. Il se repose donc pendant de longues minutes, toujours aux aguets, avant de pouvoir enfin dévorer sa proie. Cette explication est contestée par une étude récente[33].
106
+
107
+ Le guépard est un chasseur efficace, bien que son taux de réussite varie fortement selon le type de proie, l'expérience et le sexe du chasseur. La chasse aux faons de gazelles est couronnée de succès dans 76 à 100 % des cas selon les études, tandis que sur les sujets adultes le taux de réussite descend de 37 à 53,5 %. Une fratrie de jeunes guépards tue dans 75 % des poursuites lorsque les membres chassent ensemble, tandis qu'individuellement, ce taux tombe à 15 %. L'association de mâles adultes n'est cependant pas plus efficace lorsque la chasse est réalisée seul, en paire ou en trio ; les félins tendent juste à chasser de plus grosses proies[34]. En comparaison, le taux de réussite du lion varie de 15 à 52 %[35].
108
+
109
+ À la fois patient et véloce, il a mérité son nom arabe « targui ». Après sa course, épuisé, le guépard est à la merci des prédateurs plus puissants que lui, tels que le lion ou la hyène qui n'hésitent pas à voler la nourriture des autres. Mais le guépard est meilleur pour la course que pour les combats. Il est bien trop léger et trop fragile pour se battre ainsi. Risquer une blessure l'empêcherait de chasser et le condamnerait à mourir de faim… Aussi, lorsqu'un carnivore plus fort que lui veut lui voler sa proie, le guépard n'a guère d'autre choix que de fuir.[réf. nécessaire]
110
+
111
+ Le guépard peut être victime de la prédation des lions, des hyènes et parfois des léopards. En effet, les jeunes guépards sont souvent la proie de ces derniers, limitant ainsi le développement de l’espèce.
112
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113
+ La compétition interspécifique entre le Lycaon (Lycaon pictus) et le guépard est forte en raison du fort recouvrement entre leurs régimes alimentaires et leurs activités[36]. Malgré l'avantage du nombre, les meutes de Lycaons ont tendance à éviter les interactions avec le guépard[36]. Deux cas rares de cleptoparasitisme de meutes de lycaons aux dépens de guépards ont été rapportés[36]. Ces deux espèces volant rarement les proies des autres prédateurs, il s'agit plus probablement d'un comportement opportuniste[36].
114
+
115
+ Il existe plusieurs populations isolées de guépard, en Afrique comme dans la dépression de Qattara en Égypte, et en Asie du Sud-Ouest. Environ 50 individus vivent en Iran, dans le Khorassan, où ils sont l'objet d'une campagne de préservation[37]. La présence du guépard asiatique a été plusieurs fois signalée au Pakistan dans le Baloutchistan, sans que cela n'ait pu être confirmé[38].
116
+
117
+ Les guépards sont inscrits sur la liste UICN comme espèce vulnérable (sous-espèce africaine menacée, sous-espèce asiatique en situation critique) ainsi que sur celle de l'US ESA comme espèce menacée au titre de l'appendice I de la CITES (Convention on International Trade in Endangered Species). Statut mondial : Catégorie 3 (A), statut régional : Catégorie 1 (A).[Quoi ?][réf. nécessaire]
118
+
119
+ Les estimations de sa population varient de 10 000 à 15 000 en Afrique[2]. En Asie, il n'en resterait environ que soixante à l'état sauvage[2]. L'effectif restant est rarement observable et, de fait, rarement observé.
120
+
121
+ Au cours du XXe siècle, l'aire de distribution des guépards a connu une spectaculaire régression. En Asie, on ne les trouve plus qu'en Iran ; ils ont disparu de l'Inde en 1947, au cours de la seconde moitié du XXe siècle de Syrie, d'Irak (1950), d'Israël (1956), de Jordanie (années 1960), de l'Arabie, du Pakistan, du Turkménistan et de l'Ouzbékistan dans les années 1970. Ils sont probablement éteints aussi en Afghanistan. Ils ont déserté l'Afrique du Nord, sont devenus très rares dans l'ouest de l'Afrique mais subsistent au Sahara (confirmé en 2009). Les principales populations habitent désormais la Namibie, le Botswana, le Kenya et la Tanzanie.[réf. nécessaire]
122
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123
+ Depuis la fin du XIXe siècle, la population des guépards ne cessent de baisser, en effet en 1900, on comptait 100 000 guépards qui vivaient à travers l’Afrique et l’Asie. Aujourd’hui, il n'en resterait que 10 000. 9/10e de la population a donc disparu en 100 ans. L’homme a chassé le guépard pendant plus d’un siècle, sa fourrure étant très prisé pour fabriquer des manteaux, écharpe etc. Sa fourrure est aussi utilisée pour fabriquer des tapis de prière. De plus, les os et les dents du guépard sont utilisés dans la médecine traditionnelle chinoise. En effet les dents du guépard sont utilisées en Chine pour soigner les maux de tête et d’estomac.
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+ Sa chasse est interdite dans tous les pays d’Afrique depuis la fin des années 1990. Cependant, le braconnage est encore aujourd’hui très actif.
126
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+ Dans certains pays (Tanzanie notamment), il existe des quotas permettant de chasser un certain nombre de guépards durant l’année (une vingtaine par an).
128
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+ De plus, les guépards ont longtemps été capturés par les nobles de l’Occident et l’Orient pour en faire des bêtes de chasse. Il n’est d’ailleurs pas rare de voir dans les fresques des anciens temples égyptiens, des guépards apprivoisés à côté du Pharaon ; le guépard était en effet à l’époque symbole de noblesse.
130
+
131
+ Il est aussi important de signaler que les zones agricoles en Afrique ne cessent d’augmenter, au détriment de nombreuses espèces sauvages, dont le guépard qui a vu disparaitre ses niches écologiques. De plus, le guépard est considéré comme une nuisance selon les fermiers africains. En effet, les guépards chassent les troupeaux de chèvres et de bœufs des fermiers. Avec la disparition de l’habitat du guépard, le nombre d’attaques ne cesse d’augmenter. Les fermiers n’hésitent donc pas à installer des pièges comme des appâts empoisonnés pour tuer les guépards qui rôdent autour des troupeaux. En Namibie, les fermiers comptent annuellement des pertes de 10 à 15 % de leurs moutons et leurs chèvres et 3 à 5 % de leurs veaux de bétail[39].
132
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133
+ Enfin, bien que les réserves protégées ne cessent d’augmenter en Afrique, seuls 10 % des guépards restants s'y trouvent (les guépards évitant les territoires des autres grands prédateurs tels que le lion et le léopard, lesquels se trouvent généralement dans les réserves). Les guépards à l'extérieur des réserves ne sont donc pas protégés par des lois empêchant la chasse.
134
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135
+ Le nombre de prédateurs en Afrique est incroyablement élevé. En effet, parmi les grands prédateurs principaux, il y a : le lion, la hyène, la panthère, le guépard, etc.
136
+
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+ De nombreux observateurs ont remarqué la vulnérabilité du guépard dans la compétition avec les autres grands carnivores et c’est actuellement le centre principal de l’étude à long terme du guépard dans le Serengeti en Tanzanie[40]. Le guépard est aussi victime de la prédation des lions, des hyènes et parfois des léopards. En effet, les jeunes guépards sont souvent la proie de ces derniers, limitant ainsi le développement de l’espèce.
138
+
139
+ De plus, là où d’autres grands carnivores ont en grande partie été éliminés, comme dans les pâturages de Namibie, mais aussi au Kenya et en Somalie, les guépards semble exister en plus grande densité[41]. Cependant, ne compter que sur ces zones n’est pas une stratégie viable pour assurer la conservation des sous-populations viables.
140
+
141
+ Enfin, leur constitution légère et souple destinée à la course est aussi un inconvénient par rapport aux autres grands prédateurs. En effet, l’effort de la poursuite les épuise, nécessitant ainsi jusqu’à 20 minutes de repos après avoir tué leur proie. Cette phase de récupération augmente ainsi les risques de vol de leur proie par les lions, léopards et hyènes, contre lesquels ils ne peuvent pas lutter, car leurs mâchoires peu puissantes et ses petites dents ne lui permettent pas de se défendre contre les grands prédateurs (notamment les hyènes et les lions, réputés pour avoir des mâchoires bien plus puissantes).
142
+
143
+ Diverses recherches concernant le guépard ont montré que ce dernier, aussi bien en captivité qu’en liberté, présente un haut niveau d’homogénéité dans le génome. En effet, le guépard a probablement subi ce qu’on appelle des goulots d’étranglements de populations au cours de son histoire. La plus grosse perte d’individus a eu lieu vraisemblablement au pléistocène il y a 10 000 ans pendant les dernières grandes extinctions. Les raisons de cette première vague de disparitions sont aujourd’hui encore inconnues.
144
+
145
+ Un des principaux facteurs du manque de diversité génétique du guépard est la consanguinité. En effet, après que la mère a fini d’élever ses jeunes, la mère retombe immédiatement en chaleur, et il n’est pas rare de voir les jeunes mâles s’accoupler avec leur propre mère. Mais ce n’est pas la seule raison qui explique le manque de diversité génétique du guépard.
146
+
147
+ Sur ce point, il existe deux thèses qui s’opposent sur le monomorphisme du guépard. D’une part, certains chercheurs soutiennent que le manque de diversité génétique peut mettre en grand péril le guépard. En effet, La variation génétique est considérée comme indispensable pour une adaptation à long terme et la survie de l’effectif. En effet les facteurs environnementaux exercent des pressions sur le guépard et sur le monde animal. Il y a donc une sélection. Les individus adaptés survivront et permettront la survie de leur espèce. On comprend ainsi que la diversité génétique des individus doit être la plus grande possible pour assurer la pérennité d’une espèce à long terme. Ces conclusions ont été tirées en constatant une augmentation de sensibilité aux maladies infectieuses et une mortalité de plus en plus importante chez les guépards en captivité (parcs animaliers notamment). Cette évolution alarmante est considérée aujourd’hui comme liée au monomorphisme génétique chez Acinonyx jubatus (O’Brien and Evermann 1988). Dans les parcs animaliers, on remarque de grandes difficultés pour accoupler les guépards. Les femelles captives conçoivent rarement et lorsqu’elles le font, le taux de mortalité infantile est particulièrement élevé (28 à 38 %)[42]. Mais il est important de signaler qu’on observe aussi cela sur d’autres grands félins comme le lion. Cependant, il est inquiétant de constater que le sperme des guépards, qu’ils soient libres ou captifs, présente des taux particulièrement élevés de sperme anormal ou stérile (71-76 %)[43]. De plus, les taux de réussite de fécondation in-vitro sont relativement bas par rapport à d’autres espèces de félins. Enfin, Les études menées sur les deux sous-espèces de guépards montrent largement que le guépard d’Afrique orientale (Acinonyx jubatus raineyi) et le guépard africain du Sud (Acinonyx jubatus jubatus) sont 10 à 100 fois moins séparés génétiquement que les groupes raciaux humains. Cette découverte met en doute la validité des classifications en sous-espèces existantes et pourrait être significative dans la gestion des populations de guépards, comme l’hybridation qui pourrait aider à améliorer la santé de ces populations distinctes.
148
+
149
+ La 2e thèse est quant à elle plus modérée. En effet, cette thèse affirme qu’on ne possède pas la preuve que la reproduction du Guépard soit aussi compromise dans la nature[44]. Il est vrai que le faible taux de reproduction des guépards dans les parcs animalier est dû aux méthodes utilisées dans ces derniers. En effet certains zoos ont obtenu un franc succès dans la reproduction du guépard en captivité, car ils ont respecté des conditions bien particulières, comme de vastes enclos permettant aux guépards d’observer sur de longues distances ; ou encore en respectant la séparation des mâles et des femelles avant l’accouplement, ainsi que la mise en place d’un « nid » pour la mère et ses petits[45]. Ensuite, on a certes observé que la santé général des guépards captifs était faible, mais on n’a pas observé d’épidémies particulières dans les populations sauvages, même si on a rapporté des cas de rage plutôt nombreux dans certains parcs en Afrique[46]. Enfin, pour ce qui est du sperme, il est important de nuancer les études réalisées ces dernières années : en effet parmi des mâles ayant une qualité de sperme basse, certains étaient très infertiles mais d’autres sont très fertiles malgré la basse qualité de leur sperme[47].
150
+
151
+ Une part notable du déclin de l'espèce en Asie, est liée aux activités de chasse alliées à des guépards apprivoisés. En effet, seuls des individus pris dans la nature permettaient le maintien de cette tradition.[réf. nécessaire]
152
+
153
+ Des propositions diverses ont été avancées pour réintroduire le guépard dans des réserves sub-sahariennes, par exemple en Israël, Inde, Turkménistan et Ouzbékistan.[réf. nécessaire]
154
+
155
+ La conservation des populations reste toutefois la priorité. De plus, la réintroduction ne doit pas être sérieusement considérée avant que des comparaisons génétiques et des évaluations d'impact environnementales n'aient été effectuées. Enfin, l’accord du conseil de l'UICN/SSC (l’organisme mondial spécialiste de la réintroduction) doit être obtenu.[réf. nécessaire]
156
+
157
+ Il est aujourd’hui question de ressusciter le « cheetah », le guépard indien. Des généticiens indiens veulent s’appuyer sur des méthodes de pointe de clonage au Lacones (Laboratoire pour la conservation des espèces menacées) : « Si tout se passe bien, nous pourrons cloner le guépard indien d'ici cinq ans », affirme Laji Singh, directeur du Centre de biologie cellulaire et moléculaire d'Hyderabad et principal instigateur du projet. Une banque de gènes, de sperme et d’ovules a d’ores et déjà été collectée[48].
158
+
159
+ Cependant, les chercheurs rencontrent de nombreux obstacles : ils doivent s’approprier du tissu de guépard iranien qui figure parmi les espèces les plus menacées de la planète. Conformément à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES), il est illégal d'échanger du matériel génétique d'espèces menacées à l'état naturel. « Mais si les animaux sont élevés en captivité, nous avons légalement une bonne chance de les obtenir », affirme M. Sinha. Le guépard africain semble moins proche mais pourrait convenir en second recours : les analyses de protéines sanguines n'ont mis en évidence que des différences minimes entre les diverses populations de guépards. Les taux d'avortement des embryons clonés étant très élevés, les biologistes devront disposer d'un nombre suffisant d'ovules[48].
160
+
161
+ Au-delà du clonage, les détracteurs du projet s'interrogent sur l'avenir du guépard : « Supposons que l'on parvienne à cloner le guépard. Très bien, mais où sont passées les savanes dans lesquelles ils rôdaient autrefois ? Où trouvera-t-il suffisamment de proies pour survivre ? » demande Divyabhanu Sinh, auteur de The End of the Trail. Les détracteurs soulignent également la difficulté à réintroduire des animaux captifs en milieu naturel. D’autres protestent contre le coût de l’opération : l’argent devrait d’abord servir à protéger les animaux menacés. Ainsi, l’idée excitante de revoir le guépard indien entre dans le cadre d’une grande réflexion sur la réintroduction des espèces disparues[48].
162
+
163
+ En 2009, un comité d'experts doit se réunir afin de trouver une solution de réintroduction du guépard en Inde. Les négociations avec l'Iran pour obtenir des spécimens ayant abouti à un échec, l'Inde se tourne vers l'Afrique pour réintroduire l'espèce. Trois peaux de guépards indiens sont analysées par l'université de San Diego : des premières analyses ont montré, selon Divyabhanusinh Chavda, que les guépards indiens étaient très similaires aux guépards africains. Considéré comme un « patrimoine de l'Inde » en raison de son utilisation pour la chasse par les maharadjahs, le guépard a disparu de l'Inde depuis 1968. De nombreux écologistes sont sceptiques sur une telle réintroduction et déclarent qu'il serait plus appréciable de sauver le tigre avant d'essayer de réintroduire une nouvelle espèce[49].
164
+
165
+ Au 31 décembre 2010, selon l'International Cheetah Studbooks, la population de guépards captifs s’élève à 1 578 individus, répartis dans 240 établissements de 44 pays. Sur cet effectif de guépards, 79,5 % sont nés en captivité. Seuls 323 de ces guépards sont nés dans la nature. En France, il y a 79 guépards répartis dans 18 établissements. L'un des plus notables concernant cette espèce est le Safari de Peaugres en Ardèche, dans lequel sont nés plus de 60 guépards en 23 ans, un chiffre unique en France et rare en Europe[50].
166
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167
+ La population de guépards captifs a considérablement augmenté durant les dernières décennies, cela est dû à plusieurs organisations de programme d’élevage des espèces en voie de disparition tel que l'EEP mis en place par l'European Association of Zoos and Aquaria (EAZA). Dans le cas des guépards, les objectifs principaux sont de limiter la consanguinité, ainsi que l’étude de l'espèce. Mais plusieurs problèmes viennent freiner ces projets. En effet, la population de guépards captifs se révèlent bien plus encline à de nombreuses maladies que la population sauvage contracte rarement telles que la glomérulosclérose, la myélolipomes et la gastrite bactérienne à helicobacter[51],[52].
168
+
169
+ Le mot guépard est attesté en français depuis le XVIIe siècle, importé de la langue franque d'Afrique du Nord sous la forme « gapar[d] » (parfois latinisé en gapardus), lui-même emprunté à l'Italien « gattopardo », formé de gatto : « chat », et pardo : « léopard »[53]. Cette forme ancienne doit sa notoriété moderne à un roman de Giuseppe Tomasi di Lampedusa, Il Gattopardo (1958), porté à l'écran ensuite par Luchino Visconti.
170
+
171
+ De sa particularité, exceptionnelle chez les félidés, d'avoir des griffes non totalement rétractiles, vient le nom latin de son genre, dont il est le seul représentant : Acinonyx, formé lui-même sur le grec ancien ἀ, préfixe privatif, κινέω/kinéô, « mouvoir », et ὄνυξ/ónyx, « griffe, ongle ». Le nom binominal complet de l'espèce est Acinonyx jubatus (du latin jubatus, qui signifie « qui a une crinière »)[54].
172
+
173
+ L'étymologie romane a été conservée dans la plupart des langues Européennes :
174
+
175
+ Il existe néanmoins d'autres formes pour ce nom en Europe, par exemple :
176
+
177
+ Selon une ancienne légende San, le créateur organisa une course pour savoir quel était l'animal le plus rapide sur terre. Cette course opposa le guépard et le tsessebe (une antilope très rapide). Rapidement le guépard pris du retard et la victoire semblait proche pour l'antilope, mais tout à coup celle-ci tomba à terre, contre toute attente le guépard l'aida à se relever plutôt que de continuer. Pour le récompenser de son attitude généreuse le créateur en fit l'animal le plus rapide sur terre[55].
178
+
179
+ Dès le IVe millénaire avant Jésus-Christ, les chasseurs de l'Euphrate ont apprivoisé le guépard afin d'en faire un auxiliaire de chasse, tout comme les Égyptiens le firent deux mille ans plus tard. Il ne s'agit pas d'une domestication à proprement parler car comme le guépard se reproduit très difficilement en captivité (la première naissance en zoo date du XXe siècle) il n'a pas été possible de sélectionner les individus à faire se reproduire selon quelque critère que ce soit[56]. En Europe, au XIe siècle, Guillaume le Conquérant appréciait les chasses à courre originales où le guépard tenait le rôle du lévrier. L'amateur le plus cité reste cependant le Grand Moghol Akbar qui, au XVIe siècle aurait possédé près de mille guépards et traité son favori avec les égards dus à un prince[21]. À la manière des fauconniers, les dresseurs « aveuglaient » le guépard à l'aide d'un capuchon, ne le libérant qu'à l'approche du gibier. Recouvrant la vue, celui-ci se ruait instantanément sur cette cible soudaine. Seuls des animaux sauvages capturés adultes pouvaient être dressés. Des populations entières furent ainsi décimées pour le renouvellement des meutes, ce qui fut l'une des causes principales de la raréfaction des guépards, attestée dès la fin du XIXe siècle de la péninsule arabique jusqu'aux Indes, d'où les guépards ont aujourd'hui disparu. Les rares survivants sur le continent asiatique hantent une petite zone de l'Iran occidental, vraisemblablement le seul pays où l'espèce n'a pas été exterminée[4].
180
+
181
+ La peau du guépard était autrefois perçue comme symbole de richesse. Aujourd'hui, le guépard a une importance économique croissante dans l'écotourisme. On le trouve également dans les zoos. Des bénéfices sont également tirés de la commercialisation illégale des petits des guépards comme animaux de compagnie, le prix d'un guépard de six semaines va de 3 000 à 5 000 dollars américain. Les Émirats arabes unis sont une destination fréquente pour les importations illicites de guépards[57]. Les jeunes guépards sont achetés illégalement car les lois interdisent la propriété individuelle d'animaux sauvages ou menacés d'extinction.
182
+
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+ Les guépards étaient auparavant chassés car de nombreux agriculteurs estimaient qu'ils constituaient une menace pour le bétail. L'espèce étant menacée, de nombreuses campagnes ont été lancées pour tenter de concilier l'approche des fermiers et le souhait de protection des guépards.[réf. nécessaire]
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+ Les gouvernements des pays où le guépard vit en liberté essayent de modifier l’opinion publique quant au guépard : il n’est pas nuisible si on apprend à vivre avec lui, sa conservation est nécessaire pour l’équilibre écologique.[réf. nécessaire]
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+ En outre, le gouvernement namibien est épaulé par la Cheetah Conservation Fund (CCF), qui travaille à prévenir les populations et à aider les fermiers à mieux vivre avec le guépard et ainsi à minimiser leur perte de bétail[58].
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1
+ Une guerre civile est la situation qui existe lorsqu'au sein d'un État, une lutte armée oppose les forces armées d'un État à des groupes armés identifiables, ou des groupes armés entre eux, dans des combats dont l'importance et l'extension dépasse la simple révolte ou l'insurrection[1].
2
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3
+ Du point de vue du droit de la guerre, on utilise l'expression « conflit armé non international », le mot « guerre » étant réservé au conflit armé international.
4
+
5
+ Pour être considérées comme « guerre », les hostilités doivent atteindre un certain degré d’intensité et se prolonger un certain temps. Ces deux critères permettent de distinguer la guerre civile des « troubles intérieurs » qui peuvent se caractériser par des actes de violence similaires mais qui ne présentent pas les particularités d’un conflit armé (émeute, insurrection, répressions, luttes de factions entre elles ou contre le pouvoir en place, par exemple).
6
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7
+ La localisation du conflit au sein d'un État distingue la guerre civile du conflit armé international, qui oppose les forces armées d’au moins deux États.
8
+
9
+ Le caractère non-international est relatif. Il est courant que les groupes armés soient soutenus, plus ou moins ouvertement, par d'autres États. Cette assistance est souvent logistique, mais peut aller jusqu'à l'envoi de troupes (la guerre d'Espagne en est un exemple célèbre avec l'appui offert aux Franquistes par l’Allemagne nazie et l'Italie fasciste).
10
+
11
+ L'origine d'une guerre civile peut être de toute nature : ethnique, religieuse, communautaire, sociale, économique, une autre guerre, politique, idéologique ou encore territoriale. Particulièrement dans ce dernier cas, une guerre civile pourra être considérée comme une guerre d'indépendance si elle a pour objectif la lutte contre une domination coloniale ou une occupation étrangère.
12
+
13
+ Comme la définition l'indique, le concept même de guerre civile participe de la notion d'État ; on conçoit dès lors que ce soit particulièrement à partir du développement moderne de l'État-nation que les guerres civiles se sont développées, même si des guerres civiles ont existé dans l'Antiquité.
14
+
15
+ Les premières guerres civiles modernes datent de la fin du XVIIIe siècle et du XIXe siècle : il s'agit surtout de guerres d'indépendance qui consacrent le principe de l'État-nation : États-Unis d'Amérique, Mexique, Grèce ou encore Cuba.
16
+
17
+ Après une pause apparente marquée par les deux conflagrations mondiales, au début du XXe siècle, et alors que les conflits internationaux semblent se raréfier, les guerres civiles se sont multipliées, particulièrement après la fin de la Seconde Guerre mondiale :
18
+
19
+ Cette dernière catégorie de conflit est particulièrement apparue dans la fin du XXe siècle, et semble être concomitante avec l'apparition d'une nouvelle forme de guerre civile qui ne serait plus une guerre « entre voisins » typiquement populaire (quoique l'engagement populaire n'y soit pas toujours aussi volontaire qu'on voudrait le croire ou que la geste révolutionnaire le voudrait) mais des « guerres contre les civils » où ces derniers deviennent en définitive la cible du conflit[2].
20
+
21
+ Enfin, selon les économistes Mark Gersovitz et Norma Kriger, « Une guerre civile se définit par un conflit prolongé de grande échelle, politiquement organisé, physiquement violent, qui se produit au sein d’un pays, principalement entre deux larges groupes de citoyens qui se disputent le monopole de la force physique. Les guerres civiles entraînent une violence interne soutenue et à grande échelle, qui les distingue des épisodes de violence politique intenses mais limités qui contestent le monopole de la force, comme les coups d’État, les rébellions ou les assassinats politiques. Des acteurs externes peuvent être amenés à participer à une guerre civile, mais la violence se produit dans les limites du pays, et implique majoritairement des acteurs internes »[3],[4].
22
+
23
+ Jusqu'au début du XXe siècle, la guerre civile est considérée comme une affaire strictement intérieure qui ressort du domaine réservé de l'État concerné, qui a de fait et de droit toute latitude pour traiter comme bon lui semble les factieux, en considérant par exemple les rebelles en armes comme de simples criminels et leur appliquer son droit pénal.
24
+
25
+ La guerre civile pouvait cependant s'internationaliser (et se voir donc appliquer le droit de la guerre) par une « déclaration de belligérance ». Une telle déclaration de belligérance pouvait être faite :
26
+
27
+ En dehors de la reconnaissance de belligérance, existait la possibilité de reconnaître les rebelles comme des « insurgés », ce qui leur assurait de ne pas être traités comme des criminels par les États tiers leur ayant reconnu cette qualité.
28
+
29
+ La guerre d'Espagne notamment avait démontré l'insuffisance des outils juridiques internationaux s'appliquant aux guerres civiles. En 1949, on s'oriente donc, avec les Conventions de Genève, vers une définition objective du concept de guerre civile et des conséquences qui s'y attachent. L'article 3 vise à imposer l'application de garanties humanitaires minimales aux conflits armés non internationaux.
30
+
31
+ Cet effort a été poursuivi par l'adoption, en 1977, du Protocole additionnel II aux Conventions de Genève, relatif aux conflits armés non internationaux. Le Protocole II a pour objectif l’application des règles principales du droit des conflits armés aux conflits non internationaux, opposant les forces armées d’un État à des groupes d’opposition armés, sans pour autant reconnaître un statut particulier à ces derniers. Il protège les personnes ne participant pas au conflit, interdit les attaques dirigées contre la population civile ou les biens indispensables à sa survie, donne des droits aux détenus en relation avec le conflit et interdit les déplacements forcés de populations[7].
32
+
33
+ Enfin, l'article 8 des statuts de la Cour pénale internationale assimile aux crimes de guerre les violations des règles essentielles de conduite des conflits non internationaux.
34
+
35
+ L'Europe a connu sur son sol deux guerres mondiales d'une violence inouïe, et les premières années du XXe siècle, ainsi que pratiquement toute l'entre-deux-guerres, ont été marquées par une grande violence politique, sociale et militaire, dont des conflits ethniques. Cette situation de grande brutalité en Europe a conduit certains auteurs à envisager cette période comme une guerre civile européenne.
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+ Le terrorisme est l'emploi de la terreur[2] à des fins idéologiques, politiques ou religieuses [3].
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+ Les multiples définitions (Alex Schmidt et Berto Jongman en 1988 en listent 109 différentes[4]) varient sur : l'usage de la violence (certaines comprennent des groupes n'utilisant pas la violence mais ayant un discours radical[4]), les techniques utilisées, la nature du sujet (mettant à part le terrorisme d'État), l'usage de la peur, le niveau d'organisation, l'idéologie, etc. Dans nombre de définitions intervient aussi le critère de la victime du terrorisme (civile, désarmée, innocente, attaque contre un État démocratique qui aurait permis au terroriste de s'exprimer légalement[5]).
4
+
5
+ Un grand nombre d'organisations politiques ou criminelles ont cependant recouru au terrorisme pour faire avancer leur cause ou en retirer des profits. Des partis de gauche comme de droite, des groupes nationalistes, religieux ou révolutionnaires, voire des États, ont commis des actes de terrorisme. Une constante du terrorisme est l'usage indiscriminé de la violence meurtrière à l'égard de civils dans le but de promouvoir un groupe, une cause ou un individu, ou encore de pratiquer l'extorsion à large échelle (mafias, cartels de la drogue, etc.).
6
+
7
+ Le mot « terrorisme » est attesté pour la première fois en novembre 1794, il désigne alors la « doctrine des partisans de la Terreur »[6],[7], de ceux qui, quelque temps auparavant, avaient exercé le pouvoir en menant une lutte intense et violente contre les contre-révolutionnaires. Il s'agit alors d'un mode d'exercice du pouvoir, non d'un moyen d'action contre lui. Le mot a évolué au cours du XIXe siècle pour désigner non plus une action de l'État mais une action contre lui. Son emploi est attesté dans un sens antigouvernemental en 1866 pour l'Irlande, en 1883 pour la Russie (mouvement nihiliste), en Inde britannique (Jugantar (en)), dans les Balkans et l'Empire ottoman (l'Organisation révolutionnaire intérieure macédonienne, ORIM, qui pratique des prises d'otages d'Européens, et les comitadjilik bulgares, qui fournirent la matière d'un livre, Les comitadjis ou, Le terrorisme dans les Balkans à Albert Londres[8]).
8
+
9
+ Selon François-Bernard Huyghe, l'attentat de la rue Saint-Nicaise en 1800, la machine infernale du boulevard du Temple en 1835, les complots de carbonari « restent encore dans la tradition du tyrannicide » ; « le terrorisme au sens moderne naît avec les médias modernes »[9]. Celui-là, sous sa forme moderne, se répand au Moyen-Orient, avec l'assassinat du shah Nasir al-Dîn en 1896, dont la responsabilité morale est souvent attribuée, à tort ou à raison, à Djemâl ad-Dîn al-Afghâni.
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+
11
+ Le philosophe Philippe-Joseph Salazar fait remonter le concept de terrorisme au jus terrendi, « notion qu'on trouve chez le juriste romain Pomponius et dans les Digestes de l'empereur romain d'Orient Justinien. Le jus terrendi est le droit d'inspirer au criminel une « terreur salutaire », afin de le maintenir dans le respect de la loi. La menace de l'exécution en relève, par exemple. Mais les Romains en envisagent aussi une autre acception : selon eux, l'usage de la terreur permet de chasser du territoire tous ceux qui voudraient en enfreindre les lois. En somme, le jus terrendi a une dimension éthique — la terreur comme effet dissuasif — mais aussi étatique — quand il s'agit d'imposer sa souveraineté »[10].
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+
13
+ L'usage du terme « terrorisme » sert un argument généralement accusateur. À lui seul, il délégitime un acte qui peut être considéré comme le plus grave des crimes contre la personne. Les peines peuvent donc être plus sévères, comme l'emprisonnement à perpétuité ou la peine de mort. Mais à l'inverse les adeptes du terrorisme peuvent avoir un sentiment différent, par exemple en supposant que leur cause pourrait éventuellement être d'un intérêt supérieur à la violence commise. Ce terme désigne aujourd'hui les actions violentes destinées à répandre la terreur et ainsi faire pression sur un État ou sur une population civile (exemples : Daesh et Boko Haram). Ces actions violentes visent souvent les populations civiles, afin de détruire, tuer et mutiler, ou soumettre. Elles ont pour but de promouvoir des messages à caractère idéologique, politique ou religieux par la peur et la publicité médiatique.
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+ Le terme de terrorisme est aujourd'hui très fréquemment employé en droit international et par les institutions internationales, mais il ne donne pas lieu à une définition unique et universelle[11].
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17
+ Certains éléments semblent faire consensus, le philosophe Jacques Derrida écrit ainsi : « Si on se réfère aux définitions courantes ou explicitement légales du terrorisme, qu’y trouve-t-on ? La référence à un crime contre la vie humaine en violation des lois (nationales ou internationales) y impliquant à la fois la distinction entre civil et militaire (les victimes du terrorisme sont supposées être civiles) et une finalité politique (influencer ou changer la politique d’un pays en terrorisant sa population civile) »[12].
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+
19
+ Dans le cadre d'une guerre conventionnelle, il existe en effet un cadre juridique précis, le droit de la guerre. Les actes violant le droit de la guerre sont alors qualifiés de crimes de guerre. Les notions de terrorisme et d'acte terroriste servent donc à qualifier des actes en dehors du cadre bien défini de guerre conventionnelle et du droit de la guerre, même si leur définition précise n'est pas bien établie d'un point de vue strictement juridique, ou plus exactement, même si un usage peut en être fait à des fins d'intérêts politiques.
20
+
21
+ Le terrorisme se rapproche du concept de guerre ou de guerre civile. Ces notions partagent le caractère des actes d’extrême violence, et sont motivées par des fins politiques, idéologiques ou stratégiques. Elles opposent un groupe d’individus contre un autre et ont des effets délétères dont la population est victime, délibérément ou accidentellement. Le terrorisme se différencie des guerres par le fait que les guerres produisent généralement des destructions plus importantes de par les moyens que peuvent mettre en place des États dotés d’armées puissantes. Les groupes terroristes sont généralement moins bien organisés et dotés de moyens financiers limités[13].
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23
+ Le droit international considère différemment une guerre et des faits de terrorisme. La classification des faits n'est toutefois pas toujours évidente, certaines campagnes violentes peuvent être vues différemment ; certains experts les considéreront comme du terrorisme, comme une guerre civile, comme une insurrection, comme de l’autodéfense, comme de l’autodétermination légitime ou comme autre chose[13].
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25
+ Pourtant, même une fois exclus les crimes de guerre, le terrorisme reste difficile à définir avec une précision satisfaisante. Une définition, proposée par le Groupe de personnalités de haut niveau et le Secrétaire général de l'ONU en 2004 est soutenue par la France[14] : « tout acte commis dans l’intention de causer la mort ou des blessures graves à des civils ou à des non-combattants, qui a pour objet, par sa nature ou son contexte, d’intimider une population ou de contraindre un gouvernement ou une organisation internationale à accomplir un acte ou à s’abstenir de le faire »[15].
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+
27
+ L'Assemblée générale des Nations unies considère le terrorisme comme suit : « Les actes criminels qui, à des fins politiques, sont conçus ou calculés pour provoquer la terreur dans le public, un groupe de personnes ou chez des particuliers sont injustifiables en toutes circonstances et quels que soient les motifs de nature politique, philosophique, idéologique, raciale, ethnique, religieuse ou autre que l’on puisse invoquer pour les justifier »[13].
28
+
29
+ Les actes de terrorisme sont contraires au droit de la guerre et aux droits de l'homme et de ce fait hors la loi. Tout ceci implique et renvoie à une définition de la guerre, au droit de la guerre qui impose d’épargner les civils (voir les textes du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) qui exposent les principes du droit humanitaire, eux-mêmes dépendant du droit de la guerre[16],[17] qui s’appuient sur ces principes et définitions et de même renvoient aux Droits de l'Homme. Le droit de la guerre se doit d'inclure les principes des Droits de l'Homme. L'article 33 de la quatrième Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre du 12 août 1949 précise que « Les peines collectives, de même que toute mesure d'intimidation ou de terrorisme, sont interdites. [ainsi que] le pillage... et les mesures de représailles ».
30
+
31
+ L'article 51 du Ier protocole additionne et l’article 13 du IIe protocole additionnel aux Conventions de Genève concernant la Protection de la population civile dispose que :
32
+
33
+ Les conventions de l'ONU pour la répression du terrorisme donnent un cadre précis pour réprimer certains actes communément considérés comme des actes de terrorisme, tels que les détournements d'avions, les prises d'otage ou les attentats à l'explosif[18].
34
+
35
+ La complexité des causes du terrorisme demande le recours à la pensée complexe pour les comprendre et les clore par dialogue.
36
+
37
+ Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références »
38
+
39
+ En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
40
+
41
+ On distingue le terrorisme des actes de résistances sur des critères techniques ou tactiques :
42
+
43
+ En effet, les résistants s'attaquent à des « cibles » précises, ils détruisent des moyens militaires afin d'enrayer l'effort de guerre ennemi (par exemple : sabotage des voies ferrées ou destruction de convois, qui permettaient l'acheminement de vivres, de munitions et de carburant aux soldats allemands sur le front de l'est) ; les résistants ne tuent pas au hasard, et encore moins des civils (non-combattants). S'ils sont amenés à tuer, ils ciblent des autorités militaires ou administratives ennemies, toujours dans le but de décapiter le potentiel d'effort de guerre d'un ennemi. Les résistants peuvent également organiser l'assassinat de « collaborateurs », et cela dans le but de contrer les actions de l'ennemi.
44
+
45
+ Les différents courants durant la Seconde Guerre mondiale comme les Francs-tireurs et partisans (FTP) qui se regrouperont pour former les Forces françaises de l'intérieur (FFI) que de Gaulle organise en un front uni de résistance à l'occupant nazi et au gouvernement de Vichy, ou plus récemment en Grande-Bretagne avec la lutte de l'Irlande du Nord.
46
+
47
+ Jacques Derrida rappelle encore de manière précise que la définition du terrorisme dépend de la possibilité de distinguer différents types de guerres, d'actions armées et de combattants, conformément aux analyses de Carl Schmitt qui font référence en la matière. Il précise :
48
+
49
+ « Une lecture critique de Carl Schmitt, par exemple, serait fort utile [...] pour prendre en compte, aussi loin qu’il est possible, la différence entre la guerre classique (confrontation directe et déclarée entre deux États ennemis, dans la grande tradition du droit européen), la « guerre civile » et la « guerre des partisans » (dans ses formes modernes, encore qu’elle apparaisse, Schmitt le reconnaît, dès le début du XIXe siècle). »
50
+
51
+ Il est parfois difficile de distinguer entre des actes de résistance et des actes de terrorisme car les différents termes renvoient à une forme de légitimité supposée des objectifs politiques qui justifierait en partie les actes de violence commis. La perception de cette légitimité varie largement selon les protagonistes et observateurs ce qui complique grandement l'établissement d'une définition objective et acceptée universellement de la notion de terrorisme. Un cas d'autant plus complexe qu'il fait partie de l'actualité est celui de l'Irak, où diverses tendances de l'islam sont en guerre larvée et certains groupuscules armés recourent à des actes violents contre des civils irakiens ou étrangers. Se considérant résistants à l'occupation de leur pays par les États-Unis les auteurs de ces actes prétendent trouver dans ce statut la justification de leurs actions. Si par contre on refuse d'accorder ce statut de résistant, soit par déni de l'objectif politique (ne considérant pas que l'Irak soit occupé) soit parce qu'on considère que la violence extrême utilisée dépasse toute forme de justification, on parlera alors de ces actes de violence comme d'actes de terrorisme. Ainsi, l'appellation de terroriste sous-entend une complète illégitimité de ces actions alors que la définition de résistant sous-entend une légitimité à résister à l'envahisseur[19].
52
+
53
+ Pour éviter le « piège » sous-jacent à ne pas faire abstraction de la légitimité ou non de l'acte et qui est rappelé par le cliché qu'« un terroriste pour l’un est un combattant de la liberté pour l’autre »[20], une approche est de se focaliser sur les « objectifs opérationnels » et non pas sur les « objectifs politiques ». Selon M. Stohl, on sort de ce cliché en prenant en compte qu'« un individu est un terroriste quand il emploie des méthodes terroristes [et que] bien que certains puissent vouloir argumenter que des fins particulières justifient des moyens particuliers, cela ne change pas ce que sont ces moyens. » Le terme « terroriste » fait ainsi référence à un moyen tandis que « combattant de la liberté » à une « fin ». Le premier est objectif et le second subjectif[21].
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55
+ Il existe quatre grands types de terrorisme :
56
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57
+ Selon le criminologue Maurice Cusson, ces différents types de terrorisme sont motivés par quatre éléments[22] :
58
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59
+ Le terrorisme individuel est une pratique qui s'est développée à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Ce terrorisme a été pratiqué par quelques anarchistes comme Ravachol vengeant la Répression de Fourmies en 1891 et Sante Geronimo Caserio vengeant la répression exercée sur les anarchistes en assassinant en 1894 le président Sadi Carnot. Les États-Unis ont connu une vague d'attentats anarchistes pendant la Peur rouge de 1919-1920. Des attentats d'inspiration anarchiste ou nihiliste ont été commis dans divers pays (Russie, Espagne, Italie, etc.).
60
+
61
+ Les attentats des nihilistes ou des anarchistes visaient des personnalités de la sphère politique ou proche (le riche, le militaire, le prêtre, le policier, l'homme politique, etc.) ayant participé à réprimer la population ou l'un de leurs camarades. L'idée étant qu'une fois supprimés les acteurs de cette répression, celle-ci s'estomperait dû à la peur des autres acteurs de la sphère politique répressive. Ce terrorisme avait un caractère spontané et une base sociale.
62
+
63
+ Lorsqu'il est pratiqué par un groupe de personnes ne représentant pas un gouvernement, on le nomme simplement terrorisme. Dans les années 1960 et 1970, le terrorisme d'extrême gauche et d'extrême droite[23] était le plus important, ayant des buts politiques différents, menant à une lutte directe ou indirecte avec l'État, dans le but (pour l'extrême gauche) de radicaliser politiquement la société vers des questions sociales, ou (pour l'extrême droite) d'imposer le débat nationaliste et/ou, dans une stratégie de tension, de créer une situation amenant l'État à faire descendre la police ou l'armée dans les rues.
64
+
65
+ Le type de terrorisme d'extrême gauche est souvent appelé lutte armée par ceux qui le pratiquent. Les membres des groupes terroristes s'appellent eux-mêmes généralement des résistants — ou des combattants, des partisans —, car ils considèrent qu'ils résistent à l'oppression du pouvoir politique en place, où qu'ils mènent des actions de libération, qu'ils comparent à celles menées par les Résistants à l'occupation nazie en Europe durant la Seconde Guerre mondiale.
66
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67
+ Les terroristes se réclamant de l'islamisme se considèrent quant à eux comme des combattants de Dieu, menant une guerre sainte (traduction littérale qui ne fait référence qu'à la lutte physique incluse dans le terme Jihad, terme possédant d'autres significations). Depuis les années 1990, le terrorisme islamiste a pris une place croissante sur la scène internationale. Ses auteurs le justifient notamment comme une réponse apportée à la situation politique en Israël-Palestine et en Irak à la suite de l'intervention américaine[réf. nécessaire]. Cependant, il a touché aussi bien des pays comme l'Algérie, l'Égypte, l'Indonésie, etc., où il n'y a pas de troupes occidentales et où il est difficile de parler de domination impérialiste. Dans ce cas là, son objectif est tout autre : c'est une démonstration de force contre des États où le pouvoir religieux extrémiste tente de renverser les gouvernements.
68
+
69
+ Entre 1954 et 1962, en Algérie, le FLN met en place une stratégie de terreur vis-à-vis de la population civile tant musulmane que non-musulmane[24],[25],[26],[27].
70
+
71
+ L'OAS, créée chez les Français d'Algérie au début des années 1960, mène une stratégie de terreur contre les musulmans supposés favorables au FLN. Elle essaie ensuite d'exporter la violence en métropole, contre les représentations du FLN et du PCF, puis contre le pouvoir gaullien, accusé de trahison. Aux États-Unis d'Amérique, le Ku Klux Klan mène un terrorisme constant contre la population noire jusque dans les années 1960[28], ou bien dans d'autres groupements comme les auteurs des attentats des jeux d'Atlanta.
72
+
73
+ Le Terrorisme d'État est une notion controversée, utilisée pour désigner des « actes terroristes » menés par un État. On parle également de terrorisme d'État dans le cas où des actions terroristes ont été commanditées, manipulées ou complaisamment ignorées par un État (ex. pas de mesure pour l'arrêter)[réf. souhaitée]. Les méthodes employées sont strictement les méthodes du terrorisme (enlèvement, séquestration et assassinat) mais sous couvert de la raison d'État, les agents de l'État impliqués bénéficient de la part de ses autorités de l'assentiment nécessaire à outrepasser le droit et du soutien logistique et/ou financier nécessaire à leurs actions. Cette absence de cadre légal représente donc une entorse aux fondements de l'état de droit, quels que soient les objectifs recherchés.
74
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75
+ Un exemple de terrorisme d'État est la « guerre sale » conduite par des services de l'État Espagnol à l'encontre du groupe armé nationaliste basque ETA. Les Groupes antiterroristes de libération (GAL) furent impliqués dans l'élimination physique de 37 personnes considérées comme appartenant ou soutenant l'ETA. L'affaire impliqua le gouvernement espagnol de Felipe González (PSOE) dont le ministre de l'intérieur José Barrionuevo et d'autres responsables furent finalement jugés et reconnus coupables dans le cadre de l'affaire « Marey » (du nom d'un citoyen franco-espagnol séquestré par erreur par les GAL). En dépit de cette décision initiale, ces commanditaires d'actions terroristes bénéficièrent d'une relative clémence de l'appareil judiciaire, comparativement aux membres de l'ETA qui arrivent en fin de peine initiale et dont la justice espagnole cherche actuellement à prolonger les condamnations.
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+ L'expression « terrorisme d'État » est parfois utilisée pour décrire des agressions ouvertement commises par un État contre un groupe particulier. La terreur à la source du « terrorisme d'État » (des faits) peut aussi relever du « crime contre l'humanité » (un jugement).
78
+
79
+ Les démocraties modernes peuvent être accusées de terrorisme pour des actes comme le dynamitage du bateau de l'organisation Greenpeace en Nouvelle-Zélande par les services secrets français en 1984, ou le financement des Contras au Nicaragua par la CIA dès 1981.
80
+
81
+ Le noyautage d'organisations contestataires par des agents aux ordres directs du pouvoir permet d'en manipuler les actes à des fin d'auto-discréditation, tout comme la fausse revendication d'attentats, accréditant ces derniers à des groupes non directement impliqués. Le réseau stay-behind mis en place par les États-Unis en Europe après-guerre est suspecté d'avoir servi à des opérations false flag (voir Gladio en Italie par exemple).
82
+
83
+ Le terrorisme d'État est pratiqué par des services secrets à des fins politiques. Dans les années 1930, les services secrets soviétiques et italiens ont ainsi éliminé plusieurs de leurs opposants réfugiés à l'étranger ; par exemple, Ramón Mercader, un des exécuteurs travaillant pour le NKVD, a assassiné Léon Trotski et aurait tué une vingtaine de ses partisans[29]. Pendant la guerre d'Algérie, les services français en tant que la Main Rouge ont mené plusieurs centaines d'« actions homicides » contre des responsables du FLN et de l'OAS et contre leurs fournisseurs d'armes. Après les indépendances, des dictatures comme celle de Saddam Hussein en Irak, de Mouammar Kadhafi en Libye[30], du régime de la Corée du Nord ont aussi pratiqué la liquidation de leurs opposants à l'étranger.
84
+
85
+ La Turquie est accusée de terrorisme par des militants kurdes, l’Indonésie par des militants tamil, Israël par des militants palestiniens, ainsi que par des pays qui lui sont hostiles et en particulier à la suite des opérations militaires israéliennes de juillet-août 2014 menées dans la bande de Gaza et dont les victimes sont en partie des civils[31]. La Bolivie a classé Israël comme « État terroriste » afin de protester contre cette guerre[32].
86
+
87
+ Phénomène multiséculaire, ce type de terrorisme remonte aux premières formations politiques et fut dénommé, suivant l'époque, tyrannicide ou régicide. Les premières formes de ce terrorisme apparaissent chez Harmodios et Aristogiton à Athènes au Ve siècle av. J.-C., chez Brutus et Cassius à Rome au Ier siècle av. J.-C. ou chez les Sicaires en Judée au Ier siècle[33].
88
+
89
+ Le concept de terrorisme économique est controversé et le plus souvent utilisé de façon polémique ou démagogique pour associer le terme « terrorisme » à un pays, une entreprise ou un groupe accusé de pratiques abusives.
90
+
91
+ Il est néanmoins également utilisé de façon plus strictement définie pour désigner une tentative de déstabilisation économique par un groupe. Plus précisément, le Centre de politique de sécurité de Genève a défini en 2005 le terrorisme économique de la façon suivante :
92
+
93
+ « Contrairement à la "guerre économique", qui est menée par des États contre d'autres États, le "terrorisme économique" serait mené par des entités transnationales ou non-gouvernementales. Elle supposerait des actions variées, coordonnées et sophistiquées, ou des actes massifs de déstabilisation pour désorganiser la stabilité économique et financière d'un État, d'un groupe d'États ou d'une société (telle une société occidentale à l'économie de marché) pour des motifs idéologiques ou religieux. Ces actions, si menées, pourraient être violentes ou non. Elles pourraient avoir des effets immédiats ou infliger des effets psychologiques qui à leur tour peuvent avoir des conséquences économiques. »
94
+
95
+ L'influence de plus en plus grande des réseaux informatiques dans l'activité des populations et des États et leur dégradation par des « cyberattaques » a fait naître l'idée d'un possible « cyberterrorisme ».
96
+
97
+ En avril 2007, le déplacement d'une statue à Tallinn, capitale de l'Estonie, provoque une émeute d'un millier de jeunes issus de la minorité russophone[34]. L'émeute sera suivie au cours du mois de mai par une attaque par déni de service des principaux sites de l'administration estonienne, de banques et de journaux estoniens vraisemblablement par des pirates au service du gouvernement russe[35]. Moscou dément formellement toute implication du gouvernement et du principal service secret, le FSB.
98
+
99
+ Le conflit qui oppose l'Inde et le Pakistan se reporte régulièrement sur Internet depuis 2001, et se manifeste par des défacements de sites Internet[36] et par la diffusion de virus informatiques[37].
100
+
101
+ Le National Center for Digital Intrusion Response (NCDIR) a été fondé en 2007 par le FBI avec un budget de soutien de 3 millions de dollars pour traiter le problème de la cybercriminalité. L'objectif est de protéger la cyberinfrastructure des États-Unis
102
+
103
+ Si le terrorisme se définit par sa finalité, il peut aussi se caractériser par des modes opératoires qui lui sont propres. C'est ainsi que les objectifs d'un attentat sont avant tout de marquer les esprits et non d'offrir un avantage stratégique comme lors d'opérations militaires d'une guerre conventionnelle.
104
+
105
+ Pour le docteur en histoire médiévale Yuval Noah Harari : « la terreur est une stratégie militaire qui vise à modifier la situation politique en répandant la peur plutôt qu’en provoquant des dommages matériels (...) [L]a peur est au cœur de l’affaire, avec une disproportion effarante entre la force effective des terroristes et la peur qu’ils parviennent à inspirer (...) Ce qu’espèrent pourtant les terroristes, quand bien même ils n’ébranlent qu’à peine la puissance matérielle de l’ennemi, c’est que, sous le coup de la peur et de la confusion, ce dernier réagira de façon disproportionnée et fera un mauvais usage de sa force préservée » dans un contexte démocratique apaisé où la violence politique est faible qui donne par contraste un écho démesuré aux actes terroristes[41].
106
+
107
+ Certains États et organisations internationales tiennent à jour une liste officielle d'organisations terroristes et de terroristes :
108
+
109
+ Il existe une longue tradition de films documentaires sur le terrorisme depuis 12 décembre (1972) de Pier Paolo Pasolini et Giovanni Bonfanti sur l'attentat de la piazza Fontana du 12 décembre 1969 à Milan jusqu'à des films plus récents comme le film de Pierre Carles et Georges Minangoy sur les anciens d'Action directe (Ni vieux, ni traîtres, 2006) ou le film de Barbet Schroeder sur Jacques Vergès qui s'attarde longuement sur ses relations avec le terrorisme (L'Avocat de la terreur, 2007)[55].
110
+
111
+ Parmi les films de fiction, on peut citer :
112
+
113
+ « Le fait est que le terrorisme fonctionne. C'est une très grave erreur d'analyse que de dire, et c'est souvent le cas, que le terrorisme est l'arme des faibles. »
114
+
115
+ « Tous les discours et les commentaires trahissent une gigantesque abréaction à l'événement même et à la fascination qu'il exerce. La condamnation morale, l'union sacrée contre le terrorisme sont à la mesure de la jubilation prodigieuse de voir détruire cette superpuissance mondiale, mieux, de la voir en quelque sorte se détruire elle-même, se suicider en beauté. (…) Quand les deux tours se sont effondrées, on avait l'impression qu'elles répondaient au suicide des avions-suicides par leur propre suicide. (…) Tout système à zéro mort est un système à somme nulle. (…) Dans ce cycle vertigineux de l'échange impossible de la mort, celle du terroriste est un point infinitésimal, mais qui provoque une aspiration, un vide, une convection gigantesques. Autour de ce point infime, tout le système, celui du réel et de la puissance, se densifie, se tétanise, se ramasse sur lui-même et s'abîme dans sa propre surefficacité[56]. »
116
+
117
+ Le terrorisme apparaît comme une préoccupation européenne, en 2002, il fait l'objet d'une décision-cadre publiée dans le Journal officiel de l'Union européenne[57].
118
+
119
+ Il a donné lieu à une déclaration des membres du Conseil européen lors d'une réunion informelle des chefs d'État ou de gouvernement à Bruxelles, le 12 février 2015.
120
+
121
+ À la suite des attentats terroristes perpétrés à Paris le 13 novembre 2015, la France a demandé une assistance bilatérale des États membres en vertu de l'article 42, paragraphe 7.
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+ Le 28 avril 2015, la Commission européenne a adopté le programme européen en matière de sécurité, dans lequel la lutte contre le terrorisme est jugée prioritaire[58].
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+ Europol a par ailleurs émis l'idée de créer un centre européen de lutte contre le terrorisme.
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+ L'Europe dispose aussi d'une Journée européenne de commémoration des victimes du terrorisme[59].
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+ Batailles
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+ La guerre de Sécession ou guerre civile américaine (généralement appelée « The Civil War » /ðə ˈsɪvəl wɔɹ/[1], litt. « la Guerre civile » aux États-Unis[2]) est une guerre civile survenue entre 1861 et 1865 et opposant les États-Unis d'Amérique (« l'Union »), dirigés par Abraham Lincoln, et les États confédérés d'Amérique (« la Confédération »), dirigés par Jefferson Davis et rassemblant onze États du Sud qui avaient fait sécession des États-Unis.
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+
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+ L'Union comprend tous les États abolitionnistes et cinq États « frontaliers » esclavagistes et est dirigée par Abraham Lincoln et le Parti républicain. Lincoln est profondément opposé à l'esclavage et souhaite son abolition dans les territoires détenus par les États-Unis[3]. Sa victoire à l'élection présidentielle de 1860 entraîne une première sécession de sept États du Sud, avant même que Lincoln ne prenne ses fonctions.
10
+
11
+ Les combats commencent le 12 avril 1861, lorsque les forces confédérées attaquent une installation militaire de l'Union à Fort Sumter, dans la baie de Charleston en Caroline du Sud, parce que les soldats nordistes ont refusé de l'évacuer malgré les menaces des sudistes[4]. Lincoln répond en mobilisant une armée de volontaires dans chaque État, ce qui conduit à la sécession de quatre États esclavagistes sudistes supplémentaires. Durant la première année de la guerre, l'Union s'assure du contrôle de la frontière des États sécessionnistes et établit un blocus naval alors que les deux camps renforcent leurs armées et leurs ressources. En 1862, des batailles telles que celles de Shiloh et d'Antietam causent des pertes sans précédent dans l'histoire militaire américaine.
12
+
13
+ Dans l'Est, Robert E. Lee, commandant de l'armée de Virginie du Nord puis général en chef de l'armée confédérée, remporte une série de victoires sur l'armée de l'Union mais il perd la bataille de Gettysburg au début de juillet 1863, ce qui est un tournant de la guerre. La prise de Vicksburg et celle de Port Hudson par Ulysses Grant achèvent la prise de contrôle du Mississippi par les troupes de l'Union. Grant mène de sanglantes batailles d'usure contre Lee en 1864, l'obligeant à défendre Richmond en Virginie, la capitale des Confédérés. Le général de l'Union William Sherman prend Atlanta en Géorgie, et commence sa marche vers la mer, dévastant une large bande de la Géorgie. La résistance des Confédérés s'effondre après la reddition du général Lee au général Grant à Appomattox le 9 avril 1865.
14
+
15
+ Outre un nombre indéterminé de victimes civiles, cette guerre provoque la mort de 620 000 soldats, dont 360 000 nordistes et 260 000 sudistes, ce qui en fait la guerre la plus meurtrière qu'aient connue les États-Unis à ce jour. La très grande majorité des soldats étaient natifs des États-Unis. Concernant la participation non américaine, on a avancé le nombre de 60 000 étrangers. Avec la guerre de Crimée qui la précède, elle est considérée par les historiens comme la charnière technique entre les guerres napoléoniennes et les guerres modernes qui suivirent. Elle affirme la prépondérance du modèle économique du Nord, l'industrie employant des ouvriers, sur celui du Sud, l'agriculture employant des esclaves[5]. Elle met fin à l'esclavage aux États-Unis, restaure l'Union et renforce le rôle du gouvernement fédéral. Les conséquences économiques, politiques et sociales de cette guerre continuent d'influer sur la pensée américaine contemporaine.
16
+
17
+ La guerre de Sécession (connue aussi sous le nom de Guerre civile américaine) plonge ses racines profondément dans l'histoire des États-Unis. Elle naît d'une opposition entre le Nord et le Sud qui remonte à l'époque de la naissance du pays. Après la guerre d'indépendance, les États-Unis constituent un État faible en raison des articles de la Confédération, une ébauche de constitution qui malgré son avant-gardisme, se retrouve très vite insuffisante. Elle ne peut notamment pas imposer des taxes ou contrôler le commerce entre les États de l'Union[6]. Elle est une « alliance » entre les treize États fondateurs, écrite rapidement pour parer au plus pressé, en l'occurrence s'unir contre la métropole britannique, mais en 1787, la question de l'inefficacité du gouvernement fédéral se pose de nouveau lors d'une querelle de frontière entre la Virginie et le Maryland.
18
+
19
+ Une convention est alors appelée pour amender la Constitution. Cette convention fera bien plus que la simple tâche qui lui a été assignée, puisqu'elle écrira une nouvelle constitution, qui deviendra la Constitution des États-Unis d'Amérique. Il reste qu'il faut que cette constitution soit ratifiée, et cela par neuf des treize États alors membres. Une clause avait été prévue pour abolir l'esclavage et garantir à tout citoyen américain les mêmes droits, mais devant la réticence de plus en plus forte des États du Sud, fortement intéressés par la question ��conomique, elle fut abandonnée. Devant le besoin de faire ratifier la nouvelle constitution, qui bouleversait les relations entre les États et le gouvernement fédéral, renversant les rapports de force, et passant d'une union d'États (confédération) à un État d'union (État fédéral), la convention abandonne certains de ses amendements réformistes en vue de favoriser la signature d'une Constitution impopulaire dans certains États, particulièrement dans les États du Sud par tradition plus indépendantistes et plus enclins à refuser la tutelle d'un gouvernement fédéral, et c'est ainsi que pour conserver l'Union, l'abolition de l'esclavage est abandonnée[6], créant un vide qui rattrapera très vite les États-Unis.
20
+
21
+ Dans son Histoire populaire des États-Unis, Howard Zinn fait valoir que la scission des États sudistes eut lieu même avant la prise de fonctions officielle de Lincoln, et fut motivée par des différends concernant la politique économique à suivre. Les États du Nord hébergeaient l'essentiel des abolitionnistes du pays (qui n'avaient pas le droit d'officier dans le Sud) et avaient aboli l'esclavage, tout en organisant cependant son commerce. Ces États disposaient d'une main-d’œuvre mobile, disponible et à bon marché. Les élites du Nord étaient tournées vers un marché intérieur et favorisaient une forme de Protectionnisme. Lincoln, en proposant des protections tarifaires et une Banque des États-Unis, représentait ainsi leurs intérêts. Le Sud était quant à lui libre-échangiste, orienté vers l'Europe pour ses exportations de matières premières (coton, textile), mû par un esprit de tradition européenne et de mentalités différentes. La grande majorité des Sudistes (pour la plupart vivant en milieu rural) défendaient dans leur esprit simplement leur terre, leur État contre les prétentions du Nord[non neutre]. La confrontation menaçait. Alexis de Tocqueville exprime d'ailleurs ses craintes à ce sujet dans De la démocratie en Amérique (1835). L'opposition des deux philosophies économiques se concrétisa dès 1832. Cette année-là, le Congrès fédéral (dominé par le Nord après l'avoir été dès sa création par le Sud) ordonne un nouveau droit de douane, qui menaçait, selon la Caroline du Sud, tous les équilibres fondamentaux de son économie.
22
+
23
+ Ce conflit s'expliquerait donc avant tout par une différence entre les intérêts matériels et politiques des élites Yankees et confédérées. Quelques États esclavagistes restèrent ainsi dans l'Union, ce qui tend à indiquer que l'axe du conflit n'était pas, fondamentalement, en tout cas au départ, la question morale de l'esclavage[7]. Il convient cependant de rester prudent face aux différentes tentatives de remettre en question les causes premières de ce conflit. Là où Zinn écrit en tant qu'historien soucieux de nuancer un récit officiel manichéen, des auteurs réactionnaires ont tenté de s'emparer de la place ambiguë de l'abolition de l'esclavage dans le déclenchement de la guerre afin de réhabiliter le Sud à des fins de démonstration politique. C'est par exemple le cas d'Alain de Benoist, figure de proue de la Nouvelle Droite en France, qui dans son antimodernisme veut voir la guerre de Sécession comme le baroud d'honneur romantique d'une société traditionnelle tenant tête à l'industrialisation. Le conflit serait selon lui le reflet d'un antagonisme profond entre le Nord des États-Unis, porte-drapeau du capitalisme industriel et financier, et par là-même du salariat, et un Sud agraire dont la prospérité provenait de la culture et du commerce du tabac, puis du coton. Sur 1,8 million de familles blanches, fait valoir de Benoist, le Sud comptait 380 000 familles propriétaires d'esclaves. Le but principal d'Abraham Lincoln aurait donc été d'empêcher la sécession du Sud et d'imposer le modèle industriel nordiste[5]. Les arguments de Benoist, qui prétend déterminer les raisons du conflit en faisant le décompte des différents métiers de la population sudiste, ne tiennent cependant pas face à des démonstrations plus systématiques comme celles de Zinn. S'il est vrai que la majeure part des sudistes n'étaient pas maîtres de plantation, il est tout aussi vrai que la majorité des « Yankees » n'étaient pas des industriels.
24
+
25
+ En novembre 1860, le candidat républicain Abraham Lincoln est élu avec seulement 39,8 % des voix. Les États du Sud, qui avaient annoncé leur sécession si Lincoln était élu, le vécurent comme une véritable déclaration de guerre et entamèrent aussitôt un processus de sécession de l'Union pour former les États confédérés d'Amérique.
26
+
27
+ Un complot pour assassiner le nouveau président avant son investiture, précédé de nombreuses lettres de menace, est déjoué le 23 février 1861 à Baltimore.
28
+
29
+ Les États confédérés d'Amérique regroupent la Caroline du Sud, le Mississippi, la Floride, l'Alabama, la Géorgie, la Louisiane, le Texas, la Virginie, l'Arkansas, le Tennessee et la Caroline du Nord.
30
+
31
+ Le Nord demandait des droits de douane pour protéger son industrie naissante. L'existence de l'esclavage dans le Sud n'en faisait pas un bon débouché pour la vente des machines du Nord.
32
+ Le choix des nouveaux États et territoires de l'Ouest devenait déterminant. Le Sud espérait trouver dans l'Ouest un soutien pour le maintien de l'esclavage. Le Nord voulait au moins bloquer toute propagation de l'esclavage dans d'autres États. La guerre de Sécession était prête alors à éclater.
33
+
34
+ La guerre de Sécession (terme européen) fut déclenchée par une attaque de l'armée des États confédérés sur Fort Sumter à Charleston (Caroline du Sud) tenu par des unités restées fidèles au gouvernement fédéral.
35
+
36
+ L'US Army, qui en 1860 n'avait que 16 367 hommes, avait commencé à mobiliser et à décupler ses effectifs, la conscription n'existant pas au début de ces événements et une partie de ses officiers prenant le parti de la Confédération.
37
+
38
+ L'armée des États confédérés l'emporta au début des hostilités et certains de ses commandants, en particulier le général Robert E. Lee bien que sa campagne de Cheat Moutain en septembre 1861 se soit « soldée par un lamentable échec » et qu'il soit rappelé à Richmond[9], furent de brillants stratèges. Les généraux nordistes, forts d'une écrasante supériorité numérique et matérielle, n'ont pas eu de grands scrupules à lancer de sanglantes offensives (comme, plus tard, les généraux de la Première Guerre mondiale). À l'opposé, le commandement sudiste, bien formé et conscient de son infériorité numérique, a davantage ménagé le sang de ses hommes par des tactiques plus élaborées. Néanmoins, les trois batailles les plus sanglantes de la guerre (Gettysburg, Chickamauga et Chancellorsville) sont des combats où les confédérés sont à l'offensive.
39
+
40
+ Pendant l'été 1863, Lee joua son va-tout en envoyant ses troupes dans le Nord jusqu'en Pennsylvanie. Il se heurta à l'armée de l'Union à Gettysburg. La bataille la plus meurtrière qui ait jamais été livrée sur le sol américain a alors lieu (avec plus de 10 000 morts et 30 000 blessés sur l'ensemble des deux camps)[10]. Au bout de trois jours de combats désespérés, les Confédérés durent s'avouer vaincus. Au même moment, sur le Mississippi, le général nordiste Ulysses S. Grant prenait la ville de Vicksburg. L'Union contrôlait désormais toute la vallée du Mississippi, coupant en deux la Confédération. Mais la guerre n'était pas finie.
41
+
42
+ Le conflit s'acheva deux ans plus tard, après une longue campagne où s'affrontèrent les armées commandées par Lee et Grant, grâce à l'apparition progressive d'habiles généraux nordistes comme Ulysses S. Grant et William T. Sherman. L'Union réussit à envahir les États du Sud. Les Confédérés capitulèrent le 9 avril 1865. La bataille d'Appomattox met fin à la guerre de Sécession.
43
+
44
+ Le général Ulysses S. Grant, qui s'est emparé six jours plus tôt de Richmond, la capitale des Confédérés du Sud, reçoit la reddition du général Robert E. Lee, qui commande l'armée sudiste. Celui-ci capitule avec les 26 000 hommes qui lui restent.
45
+
46
+ Le général Joseph Johnston se rend à son tour le 26 avril 1865 au général William T. Sherman. L'ultime reddition a lieu le 23 juin 1865. Elle est le fait du général de brigade Stand Watie qui a la particularité d'être un chef cherokee et le seul général amérindien de la guerre de Sécession.
47
+
48
+ Jefferson Davis, le président de la Confédération sudiste, tente de s'enfuir vers le Mexique mais il est rattrapé par une colonne de cavalerie et sera emprisonné sans jugement pendant deux ans.
49
+
50
+ À l'ouest du Mississippi, le Nord et le Sud se livrèrent une guerre radicalement différente de ce qu'elle fut à l'est. Elle se déroula sur une très vaste étendue, impliqua des Blancs, des Noirs et des Indiens, souvent pour des enjeux qui remontaient à de vieilles rivalités et à des rancunes tenaces qui se dénouèrent sur le terrain avec la plus brutale sauvagerie — sorte de guerre dans la guerre qui survécut quelque temps à la cessation officielle des hostilités.
51
+
52
+ Au moment de la sécession, le Texas, l'Arkansas et la Louisiane quittèrent l'Union pour la Confédération, tandis que les sympathisants sudistes du Missouri s'efforçaient - en vain - d'entraîner leur État dans la scission. Tout l'Ouest s'était passionné pour les luttes qui avaient fait « saigner le Kansas » dans les années 1850, de sorte que les lignes de démarcation étaient déjà tracées quand éclata la guerre de Sécession.
53
+
54
+ En août 1861, les Confédérés envahirent le Missouri, par leur victoire de Wilson's Creek, qui leur permit de s'emparer de la plus grande partie du territoire. Ils furent toutefois incapables de conserver leur avantage ; au printemps suivant, à Pea Ridge, les nordistes les forcèrent même à abandonner le Nord de l'Arkansas. Pendant les deux années suivantes, le Missouri et l'Arkansas demeurèrent aux mains des forces de l'Union, mais durent subir les raids sanglants de bandes d'irréguliers se réclamant de la Confédération, dirigés par des chefs tels que William Quantrill et William « Bloody Bill » Anderson. Les exactions de ces guérillas sudistes atteignirent un degré tel qu'elles devinrent extrêmement gênantes pour les autorités confédérées. En août 1863, par exemple, William Quantrill mit à sac Lawrence, au Kansas, et massacra 150 civils. Il pillait et tuait sans hésiter, au nom de la Confédération, mais sans en avoir reçu le moindre commandement.
55
+
56
+ En 1864, la Confédération s'attaqua de nouveau à l'Arkansas et au Missouri, d'abord par une campagne de printemps qui repoussa les nordistes jusqu'à Little Rock, puis à l'automne, lorsque le général Sterling Price, à la tête d'une force de cavalerie, remonta le Missouri jusqu'à sa défaite à Westport. Au printemps, le camp adverse avait subi, lui aussi, un revers : le général Nathaniel Banks avait remonté la Red River vers l'intérieur de la Louisiane, dans l'espoir de prendre pied au Texas, d'anéantir la récolte de coton et d'empêcher les renforts confédérés de passer à l'est du Mississippi, mais ses erreurs monumentales faillirent aboutir à son encerclement, et son entreprise se solda par un quasi-échec.
57
+
58
+ Dans les derniers temps de la guerre, les combats se firent plus âpres dans les Plaines et la Prairie. Courtisés par l'un et l'autre camp, les Cherokees et autres tribus indiennes combattirent souvent sous les deux uniformes. Le Cherokee Stand Watie, par exemple, devint général de brigade dans les rangs confédérés ; à la tête de ses troupes, il fut le dernier des rebelles à se rendre, à la fin du mois de juin 1865.
59
+
60
+ La guerre de Sécession fut un épisode traumatisant de l'histoire des États-Unis. Elle régla cependant deux problèmes en suspens depuis 1776 : elle permit d'abolir l'esclavage et de confirmer que le pays ne se composait pas d'États semi-indépendants mais formait une nation, unie et indivisible[réf. nécessaire].
61
+
62
+ Durant les quatre ans de cette guerre, plus de 3 millions d'hommes ont été requis et 624 500 ont été tués (soit 2 % de la population de l'époque) et près de 500 000 ont été blessés[11]. Le conflit a fait ainsi à lui seul plus de victimes que toutes les autres guerres auxquelles les États-Unis ont participé depuis[11].
63
+
64
+ Le Nord perdit au total 359 000 hommes — soit presque un soldat sur cinq — et le Sud en perdit 258 000 « seulement, à comparer au Nord », soit presque un soldat sur quatre (néanmoins ces chiffres pour le Sud sont considérés comme étant trop bas)[12]. Plus d'hommes moururent d'épidémies et de maladies que sur le champ de bataille, le rapport étant de un pour quatre. 56 000 hommes moururent dans les camps de prisonniers[13].
65
+
66
+ En 2011, l'historien et démographe J. David Hacker montre dans une étude que le nombre de victimes fut en réalité de 20 % supérieur aux estimations données habituellement. Il avance le chiffre de 750 000 morts pendant la guerre, soulignant que c'est essentiellement dans les armées du Sud que les chiffres avaient été sous-estimés[12].
67
+
68
+ Aux pertes militaires s'ajoutent quelques dizaines de milliers de victimes civiles. Ce conflit est, devant la Seconde Guerre mondiale, le plus meurtrier qu'aient connu les États-Unis (plus de 600 000 morts pour le premier, plus de 400 000 pour le second). En 2013, soit près de 150 ans après la guerre de Sécession, les États-Unis payent encore deux pensions dues à cette guerre[14].
69
+
70
+ Les destructions opérées durant la guerre par l'Union victorieuse, suivies par des politiques d'exploitation économique, notamment par les carpetbaggers (immigrants économiques venant du Nord, voyageant avec un sac de voyage en toile à tapis) associés aux scalawags, natifs du Sud collaborant avec le nouveau pouvoir (et perçus comme des brebis galeuses), causèrent une amertume tenace parmi les anciens confédérés et leur descendance envers le gouvernement fédéral[réf. nécessaire].
71
+
72
+ Cet échec, en apaisant cette partie du pays, fit surgir des difficultés persistantes pendant plusieurs décennies notamment pour faire appliquer les droits civiques des Noirs dans le Sud et vit un exode massif vers le Nord face à des organisations terroristes telles que le Ku Klux Klan. Pour autant, dans le nord, les anciens esclaves n'étaient pas si bienvenus que cela et souffraient du chômage ou d'un emploi très mal payé.
73
+
74
+ La guerre de Sécession trouve un caractère original selon les historiens pour deux raisons principales :
75
+
76
+ Elle est considérée comme la première des guerres modernes dans le sens où l'importance de l'économie et de l'industrie y joua un rôle déterminant[11]. Ce fut également la « première guerre idéologique » dans la mesure où l'on présenta l'affrontement entre le Sud et le Nord comme étant motivé avant tout par la question de l'esclavage. Elle possède un caractère de guerre totale dans lequel comme l'écrit le général William Tecumseh Sherman, « nous ne combattons pas des armées ennemies, mais un peuple ennemi : jeunes et vieux, pauvres et riches aussi bien que les militaires doivent sentir la poigne de fer de la guerre »[11]. Cette conception de la guerre aura pour conséquence la politique de la terre brûlée et de guerre totale qu'il mène contre les États confédérés[15].
77
+
78
+ En 1860, la population des États-Unis était de 32 millions d'habitants, dont 4 millions d'esclaves. Au cours des 50 dernières années, le taux de croissance avait été quatre fois plus élevé qu'en Europe, phénomène expliqué par l'immigration et un taux de natalité élevé chez une population plus jeune. Paradoxalement, l'accroissement naturel de la population américaine commença à ralentir au vu d'un effort parental à vouloir mieux se concentrer sur la qualité de leur éducation par peu d'enfants[pas clair]. Combiné à un taux de mortalité décroissant et une immigration croissante, la dénatalité se trouvait alors compensée[16].
79
+
80
+ L'armée régulière des États-Unis en 1860 était composée de 16 637 militaires d'active. En 1876, ses effectifs étaient de 27 442 hommes.
81
+
82
+ Les chiffres ci-dessus représentent le total des effectifs. Toutefois, parfois l'absentéisme atteignait 35 % dans les rangs de l'Union et plus de 50 % dans ceux de la Confédération.
83
+
84
+ Les démocrates américains répugnaient à autoriser la conscription en temps de paix. La guerre d'indépendance américaine avait institué la tradition d'une armée mixte : une milice de citoyens renforcée par une petite armée régulière.
85
+
86
+ Mais durant cette guerre, les volontaires furent trop peu nombreux à soutenir les armées de la Confédération comme celles de l'Union, ce qui obligea la première en avril 1862 et la seconde en mars 1863 à recourir à la conscription. Celle-ci augmenta cependant d'autant plus le ressentiment populaire que le système des quotas par localité permet aux riches d'acheter des remplaçants[18].
87
+
88
+ Le Conscription Act ne réussit à fournir à l'Union que 6 % de ses effectifs, mais la menace de la conscription à laquelle s'ajoutait la perspective de primes suscita un engagement massif de volontaires : plus d'un million d'hommes s'enrôlèrent au cours des deux dernières années de ce conflit.
89
+
90
+ Chez les Confédérés, la conscription représenta 20 % de leurs effectifs, mais là aussi la peur du recrutement poussa beaucoup de Sudistes à s'engager.
91
+
92
+ Cette guerre fut l'une des premières au monde à mettre en œuvre à grande échelle les ressources et les moyens de transport de l'ère industrielle. Les armées du Sud trouvent même à se financer via une levée de fonds géante à la Bourse de Paris. Elle préfigura les guerres du XXe siècle par une mobilisation nationale, allant par moments jusqu'à la guerre totale qui entamerait profondément les ressources de la société civile, de même que les exigences du conflit, aussi bien militaires qu'économiques, accablèrent le Nord et écrasèrent le Sud.
93
+
94
+ Le Nord, plus industriel, disposait d'un avantage considérable sur son ennemi car il possédait 35 420 des 49 190 km de voies ferrées qui sillonnaient le pays. De plus, son réseau avait été mieux élaboré, mieux construit et mieux entretenu que celui du Sud, plus agraire. L'écartement des voies ferrées était aussi différent : de 1 435 mm (4 pieds 8 pouces et demi) pour certains États du Nord et de 5 pieds pour certains États du Sud. Ceci occasionnait des transbordements obligatoires d'une compagnie de chemin de fer à une autre, donc une perte de temps.
95
+
96
+ Ce fut la première fois qu'ils furent employés à de vastes mouvements de troupes entre les fronts.
97
+
98
+ La supériorité du réseau ferroviaire apporta la preuve des redoutables ressources industrielles de l'Union, et bien souvent sa capacité à remplacer immédiatement le matériel perdu se chargea d'annuler les victoires remportées par les généraux sudistes.
99
+
100
+ Les arsenaux de l'Union, nationaux et privés, produisirent à peine 50 000 petites armes à feu en 1860 contre 2,5 millions pendant la durée de la guerre. Quant au Sud, il en importa du Royaume-Uni et de France 600 000 malgré le blocus, en fabriqua une partie, et en récupéra une bonne part sur les champs de bataille[19].
101
+
102
+ Pendant la guerre, les salaires des ouvriers du Nord diminuèrent de 35 %[18].
103
+
104
+ Sur le plan économique, en plus de la faiblesse de son industrie et de sa logistique qui empêcha un bon approvisionnement de ses forces armées et de sa population qui connut de lourdes situations de pénurie aussi bien en matériel qu'alimentaire[20], la Confédération a commis une erreur stratégique énorme en bloquant d'elle-même l'exportation du Roi Coton pour tenter de faire pression sur le Royaume-Uni et la France. En effet, l'industrie textile faisait vivre respectivement cinq millions et un million de personnes dans ces pays à l'époque et à la veille de la guerre, les Américains produisent 716 000 des 850 000 tonnes de coton consommés chaque année dans le monde, dont les trois-quarts prennent la direction des usines britanniques[21].
105
+
106
+ Mais l'Europe, pour ne pas se mettre en porte-à-faux avec l'Union, se tourna vers d'autres sources d'approvisionnement (l'Inde notamment) et cette manœuvre ne fit que priver le Sud de sa plus importante source de revenus.
107
+
108
+ Un blocus sévère de l'US Navy, qui captura 1 551 bâtiments de commerce et en détruisit 355, combiné à la perte des liaisons terrestres avec le Mexique fit que le pays vécut en quasi autarcie. D'ailleurs, les sudistes construisirent le premier sous-marin militaire, le Hunley (exposé au Charleston muséum) afin de couler des navires nordistes. Il en coula un et sombra en même temps que sa victime.
109
+
110
+ Le prix du moindre article de luxe ou manufacturé était prohibitif. En 1864, alors que la solde mensuelle d'un soldat était de 18 $ et d'un général de 200 $, une brosse à dents valait 8 $, un couteau de poche ou une livre de café 18 $, et une paire de gants pour dame 33 $.
111
+
112
+ L'économie à la fin du conflit était ruinée et était redevenue en partie un système de troc.
113
+
114
+ Le Nord vit au contraire son industrie se renforcer pour satisfaire à l'effort de guerre et poursuivre l'œuvre de développement du pays entamé avant la guerre. De plus, les vastes champs de blé des États du Midwest ont sauvé la balance commerciale en multipliant par trente leurs exportations vers l'Europe passant de 90 000 quarter en 1859 à plus de 3 millions en 1863.
115
+
116
+ La disparité économique entre les deux camps eut une influence décisive sur la stratégie. Le seul souhait des États confédérés d'Amérique n'était pas de conquérir le Nord - ce qui était manifestement au-dessus de ses ressources - mais de se battre jusqu'à l'épuisement du Nord, ou surtout jusqu'à ce qu'une intervention européenne mît fin à la guerre.
117
+
118
+ Le président de la Confédération Jefferson Davis avait le choix entre défendre les frontières de celle-ci ou autoriser Robert E. Lee à envahir le Nord, comme il le fit en deux occasions, dans l'espoir que quelques victoires sur le sol ennemi démoraliseraient les Nordistes.
119
+
120
+ Davis était également confronté à des priorités stratégiques contradictoires. Le théâtre de l'Est était d'une importance évidente dans la mesure où les capitales ennemies se trouvaient proches l'une de l'autre et où s'emparer de l'une d'elles pouvait avoir des répercussions énormes. Mais le théâtre de l'Ouest, plus vaste, était tout aussi vital, car les principales voies ferrées transversales de la Confédération traversaient la région de Chattanooga-Atlanta.
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122
+ Finalement, Davis préféra la défense frontalière à l'« offensive-défensive » de Lee, mais adopta une politique de compromis en divisant la Confédération en départements dont les commandants assureraient la défense et le transfert des réserves par chemins de fer.
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+ C'était une stratégie conçue pour gagner du temps, pendant lequel l'Union et peut-être même la France et le Royaume-Uni en arriveraient à la conclusion que la défaite du Sud était impossible.
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+ Les dirigeants de l'Union comprirent qu'ils ne pourraient l'emporter qu'en conquérant le Sud et plus tard en détruisant l'armée confédérée.
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+ Lors des premières opérations de la guerre, le lieutenant-général Winfield Scott présenta son plan Anaconda, destiné à asphyxier le Sud par un blocus naval (la quasi-totalité de l'US Navy étant restée dans les mains du gouvernement fédéral à la déclaration de guerre) associé à une poussée en aval du fleuve Mississippi pour diviser la Confédération. Cette approche, lente mais sûre, n'obtint pas l'approbation des politiciens ni celle du peuple, pour lesquels le mot de ralliement était : « À Richmond ! ».
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+
130
+ Elle n'emporta pas non plus l'adhésion de Lincoln, qui pressait ses généraux de « détruire l'armée rebelle » en une seule bataille décisive. Son attitude énergique poussa ces derniers à s'embarquer dans des projets contre lesquels ils nourrissaient de solides préventions : il était moins facile de détruire une armée dans les conditions géostratégiques de l'Amérique du Nord que Lincoln voulait bien l'admettre.
131
+
132
+ Le fait que la stratégie se limitât à un seul objectif ne s'expliquait pas seulement par l'incompétence initiale des officiers nordistes, bien qu'elle caractérisât longtemps cette armée. Elle avait promu des soldats réguliers à des grades qui ne correspondaient pas à leurs capacités réelles, car l'inflation des effectifs entraîna une explosion de la demande d'encadrement de ces jeunes recrues. On avait dû se concilier des généraux dont les prétentions politiques dépassaient largement les compétences militaires. Les hommes de mérite mirent du temps à sortir du rang, mais grâce à la souplesse du système nordiste, Grant put devenir lieutenant-général en trois mois, et Emory Upton général de brigade à l'âge de 24 ans.
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134
+ Il fallut du temps au Nord pour faire sentir toute sa puissance, et à ses chefs pour reconnaître que c'était à coups de massue et non de rapière qu'ils vaincraient le Sud. Le Nord doit beaucoup à Grant qui prit le commandement des armées de l'Union en mars 1864 et annonça immédiatement son intention d'exercer la plus forte pression contre la Confédération chancelante, en utilisant « toutes les troupes de l'armée pour les faire converger vers un même noyau ».
135
+
136
+ Durant les douze derniers mois de la guerre, la stratégie de l'Union fit preuve d'une étonnante modernité, notamment en prenant conscience que la force d'un belligérant tient d'abord à ses ressources humaines et économiques.
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138
+ Le Sud, comparé au Nord, était très « bourgeois ». Bien que moins industrialisé, le Sud comptait beaucoup de familles riches, notamment du fait d'une main-d’œuvre totalement exploitable et particulièrement bon marché (esclavage).
139
+
140
+ Les États-Unis de l'époque avaient déjà une grande histoire militaire. Et beaucoup de vétérans de la Révolution texane (1835-1836), de la guerre américano-mexicaine (1846-1848) et de la guerre de 1812-1815, vivaient au Sud. Les Sudistes avaient plus de tradition militaire que les Nordistes. De ce fait, beaucoup d'officiers ou de familles d'officiers bourgeois étaient originaires du Sud, ce qui explique que durant toute la première moitié du conflit, les Sudistes avaient un net avantage sur le plan des compétences.
141
+ En outre, les soldats sudistes étaient habitués à tirer au fusil et à monter à cheval, notamment pour la chasse traditionnelle, et les enfants étaient habitués dès leur plus jeune âge à manier le fusil et les cartouches.
142
+ De plus, les Sudistes, à cause d'une pauvreté plus grande, connaissaient bien la rudesse de la vie de campagne, et supportaient beaucoup mieux les privations, le manque d'hygiène, le manque de sommeil, qui étaient très durs à supporter pour les jeunes recrues nordistes souvent citadines.
143
+
144
+ Les Sudistes pouvaient compter en grande partie sur de l'équipement britannique. Ils disposaient également d'une bonne artillerie française : les canons de type Napoléon causèrent de lourdes pertes aux troupes nordistes.
145
+
146
+ Les Sudistes disposaient d'une très bonne cavalerie commandée entre autres par le général Jeb Stuart, dont notamment des unités spéciales qui étaient appelées Rangers, commandées par des officiers brillants (Mosby) ; elle avait pris naissance durant la guerre d'indépendance du Texas. Le Sud avait aussi une infanterie très tenace. En effet, les soldats sudistes défendaient leur terre, leurs familles et leurs maigres biens ruraux ; ils considéraient les nordistes comme des intrus de mentalité très différente à qui ils n'avaient rien demandé.
147
+
148
+ De plus, les meilleurs officiers s'étaient joints aux États du Sud, ce qui leur permit de nombreuses victoires. Cependant, du fait que ceux-ci combattaient avec panache en première ligne par bravoure et tradition militaire, beaucoup périrent, ce qui anéantit cet avantage.
149
+
150
+ Les Nordistes reconnurent officiellement la combativité et la ténacité des Sudistes.
151
+
152
+ Le Nord, bien industrialisé, disposait de nombreuses ressources industrielles et d'hommes d'affaires avertis. De nombreux contacts avec certains pays européens étaient également noués via des échanges commerciaux. Les ingénieurs du Nord firent un excellent travail en ce qui concerne le développement d'un armement efficace. Le fusil standard du Nord inspiré du fusil Minié était de loin supérieur à toute autre arme du même type dans le monde. Son canon rayé permettait des tirs précis. Le Nord eut la chance d'avoir les premières mitrailleuses (Gatling) vers la fin de la guerre, d'équiper certains soldats avec des armes à répétition, etc.
153
+
154
+ En chiffre brut, le Nord disposait d'un réservoir d'hommes supérieur au Sud, bien que moins entraînés et compétents que les Sudistes. Ce nombre lui permit de garder des troupes plus longtemps à l'entraînement (ce que le Sud ne pouvait se permettre), et ainsi de rattraper son retard par rapport au Sud. Le Nord se retrouva ainsi avec une armée professionnelle composée de volontaires bien entraînés et bien équipés.
155
+
156
+ La marine du Nord avait été conçue à l'origine pour tenir tête à son ancien ennemi, la Grande-Bretagne. Bien que d'une taille moyenne au début des hostilités, avec seulement 90 navires à voiles et à vapeur, elle se développa rapidement, compta 386 bateaux portant 3 027 canons fin 1862, et remplit ses missions de blocus et de soutien aux forces terrestres de façon satisfaisante. La marine du Sud, composée essentiellement de navires ravitailleurs rapides pour tromper le blocus, ne disposait que de très peu de navires de guerre, essentiellement des cuirassés et un sous-marin. On vit d'ailleurs durant cette guerre les premiers combats de cuirassés avec le Monitor contre le Merrimac et l'utilisation du sous-marin par le Sud. Les cuirassés sudistes coulèrent ou endommagèrent 28 navires fédéraux.
157
+
158
+ Fier de sa tradition, le Sud comptait beaucoup d'unités de milices d'État indépendantes. Cette tradition existait bien avant la guerre. Quand celle-ci fut déclarée, ces unités furent incorporées à l'armée mais sous le commandement de leur État respectif. Chaque régiment portait son propre uniforme distinctif, souvent très beau et impressionnant. Le Sud disposait aussi de quelques unités de zouaves en très petit nombre (cf. infra, Nord).
159
+
160
+ L'armée régulière avait comme uniforme réglementaire, au début du conflit, un uniforme d'inspiration française, soit un veston gris et bleu ciel, avec un képi souple bleu ciel, et un pantalon bleu ciel. Leur tenue était parée d'insignes et parures. Le bleu ciel du képi et sur le veston était remplacé par du jaune pour la cavalerie, du rouge pour l'artillerie et du blanc pour la marine. Au début du conflit, les sudistes étaient équipés d'armes provenant des arsenaux frontaliers. Ne pouvant rivaliser avec l'Union dans le domaine industriel, la Confédération fit importer des armes d'Europe. Les fusils les plus importés furent le Enfield Mle 1853 anglais et le fusil Lorenz 1854 autrichien. Les nombreuses victoires du Sud et les raids de ses cavaliers Rangers amenèrent la prise d'un grand nombre d'armes.
161
+
162
+ Mais cela ne dura que très peu de temps et les Confédérés se mirent à souffrir progressivement d'une grosse crise logistique. Leurs uniformes passèrent très rapidement à un uniforme totalement gris. Vers le milieu du conflit les soldats devaient se fabriquer eux-mêmes leur propre uniforme. Beaucoup de soldats n'avaient pas de chaussures et se battaient pieds nus. Les Sudistes se mirent à prendre les chaussures et les pantalons de cadavres Nordistes. La grande majorité des soldats Sudistes étaient de petits agriculteurs sans esclaves ; beaucoup n’avaient même pas de quoi se payer des chaussures et combattaient avec leur fusil de chasse personnel dont ils savaient fort bien se servir[22]. Une minorité de Sudistes aisés était assez proche de la tradition aristocratique et bourgeoise de la France et de l’Angleterre. Leurs femmes cousaient généralement les uniformes de leurs maris ou fils, surtout chez les officiers.
163
+
164
+ À la fin du conflit, un simple soldat se reconnaissait par des vêtements civils de couleur grise ou marron (vient ainsi leur surnom de butternuts) et portait généralement des chapeaux civils. Il avait comme armement des armes de Nordistes récupérées, britanniques, et des armes non réglementaires.
165
+
166
+ Les Nordistes quant à eux portaient la tenue réglementaire de l'armée américaine avant la sécession du Sud. Elle dérivait en droite ligne de celle portée durant la guerre de 1812, puis celle portée pendant la guerre du Mexique et demeurera semblable tout au long du conflit.
167
+
168
+ Elle consistait dans ses grandes lignes en un képi souple bleu foncé, un veston bleu foncé et des pantalons bleu ciel. De là vint le surnom des soldats du Nord : « Tuniques bleues ». Des motifs de couleur et galons sur l'uniforme indiquaient le type d'unité à laquelle appartenait le soldat : comme pour le sud, le bleu ciel était la couleur distinctive de l'infanterie, le jaune celle de la cavalerie, et le rouge celle de l'artillerie. La marine disposait quant à elle de tenues de matelots.
169
+
170
+ Le Nord étant bien industrialisé, les Nordistes n’eurent pas de difficultés à approvisionner leurs troupes convenablement. Les uniformes des officiers et des soldats contenaient au début du conflit plus de tissu et étaient plus élaborés qu'à la fin. Pour rationaliser la production d'uniformes et faciliter l'approvisionnement de l'armée, les Nordistes inventèrent en effet pendant la guerre le concept de coupe standard des vêtements. L'armée de l'Union était équipée d'armes fabriquées aux États-Unis (Springfield Armory).
171
+
172
+ Tout comme le Sud, le Nord disposait de troupes indépendantes de milice. Leurs effectifs toutefois étaient bien plus importants. Beaucoup d'entre elles étaient des unités de Zouaves. Celles-ci portaient un uniforme chamarré inspiré de celui des zouaves français. Le port de l'uniforme de Zouave était un privilège accordé aux milices les plus valeureuses. Chaque régiment portait une tenue particulière.
173
+
174
+ L'armée de l'Union (le Nord) comptait plusieurs unités spécialisées qui portaient elles aussi des uniformes distincts. Les sharpshooter (tireurs d'élite) portaient par exemple un uniforme vert à galons verts.
175
+
176
+ Cette liste donne les principales batailles de la guerre de Sécession.
177
+
178
+ General Lee, la Dodge Charger de 1969 de Bo et Luke Duke dans la série télévisée américaine Shérif, fais-moi peur (The Dukes of Hazzard).
179
+
180
+ 2 uniformes authentiques de l'Union (infanterie et cavalerie), d'époque précédent juste la guerre (1855), sont visibles dans une vitrine du Royal Danish Arsenal Museum à Copenhague : l'intendance danoise, souhaitant renouveler les tenues et l'équipement de l'armée danoise, avait commandé pour les étudier des uniformes français, anglais, prussiens et américains, ces derniers sont restés dans des armoires pendant un siècle et sont maintenant exposés[23].
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+ Ce sont les ouvrages à consulter en premier, les ouvrages fran��ais travaillant sur des sources américaines.
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+ L’anesthésie est la suppression des sensations (et en particulier la sensation de douleur). Elle vise à permettre une procédure médicale qui autrement serait trop douloureuse. L'anesthésie peut viser un membre, une région ou l'organisme entier (anesthésie générale). L'anesthésie loco-régionale est aussi pratiquée dans les cas de douleurs chroniques. Le mot « anesthésie » provient du grec αἴσθησις, faculté de percevoir par les sens, combiné à l'alpha (α) privatif et au nu (ν) euphonique.
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3
+ Le domaine de la médecine qui étudie et pratique l'anesthésie est l'anesthésiologie. Cette spécialité médicale est récente, et elle a révolutionné la médecine en permettant une chirurgie de qualité. L'utilisation de techniques d'anesthésie modernes est un des piliers de la récupération rapide après chirurgie qui réduit les complications et permet au patient de retrouver plus rapidement ses moyens et son autonomie.
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+
5
+ Le terme général anesthésie englobe trois effets majeurs : immobilité, amnésie et inconscience, ou, en d'autres termes, la perte de mobilité, de mémoire et de conscience.
6
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7
+ L'effet des anesthésiants sur la conscience pose des difficultés particulières : comment des molécules aussi variées que l'ensemble des anesthésiants connus peuvent-elles affecter la conscience, malgré des structures aussi disparates et des sites d'action (présumés) également disparates[1] ? En outre, les neurosciences sont divisées sur le ou les sites de la conscience, si du moins il existe de tels sites localisés. En effet, l'hypothèse de Francis Crick et Christof Koch postule un certain nombre de sites corrélant avec la conscience ; Koch, après la mort de Crick, a formulé l'hypothèse que chaque expérience significative était associée à un groupe de neurones[2]. L'hypothèse de Susan Greenfield, par contre, est que la conscience a lieu dans de vastes ensembles de neurones excités en synchronie dans tout le cortex[3]. En résumé, l'hypothèse de Koch sur la conscience est centrée sur les neurones et celle de Greenfield sur les signaux (transmis par les neurones)[1].
8
+
9
+ Dans l'état actuel de la recherche, l'anesthésiologie n'est pas à même de trancher. Le modèle de Greenfield, note-t-elle, inscrit dans un continuum de « paysages chimiques » plus ou moins vastes les états de conscience, au bout duquel se trouvent, aux frontières de la conscience, lorsque l'étendue des assemblages neuronaux se restreint, l'hyperexcitabilité du consommateur d'ecstasy et le délire schizophrène, qui sont, justement, observés juste avant l'anesthésie[3].
10
+
11
+ Au début du XIXe siècle, le botaniste Charles Ernest Overton et le pharmacologue Hans Horst Meyer ont constaté que la puissance des anesthésiants corrélait avec leur solubilité dans l'huile d'olive[1]. La loi de Meyer-Overton a permis de formuler des hypothèses unificatrices invoquant la capacité des anesthésiants à affecter les membranes neuronales, un processus global, ce qui aurait pu expliquer que des molécules de structures variées affectent, selon leur affinité pour les corps gras, un même paramètre. Cependant, des données expérimentales allaient réfuter ces hypothèses en montrant que l'élévation de la température du corps, malgré des effets comparables sur les membranes, causait des effets inverses de ce que la théorie prédisait. La corrélation de Meyer-Overton allait être mise de côté entre 1990 et 2010.
12
+
13
+ Néanmoins, la corrélation de Meyer-Overton a mené plus récemment à l'observation que les protéines, et non pas seulement les membranes, comportaient des sites hydrophobes (ou lipophiles) dans lesquels les anesthésiants pouvaient se loger. Ces sites, à distinguer des sites d'action des neurotransmetteurs, sont des cavités à l'intérieur des protéines, dans lesquelles une variété d'anesthésiants peuvent se loger et contrôler la forme et le fonctionnement de la protéine, sans agir sur le site actif (de façon allostérique)[1].
14
+
15
+ L'anesthésie générale est un acte médical dont l'objectif principal est la suspension temporaire et réversible de la conscience et de la sensibilité douloureuse, obtenue à l'aide de médicaments administrés par voie intraveineuse ou inhalatoire.
16
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17
+ À cet objectif essentiel, permettant la réalisation sans mémorisation et sans douleur des interventions chirurgicales et de certains examens invasifs, s'associe la nécessité d'une surveillance continue et souvent d'un contrôle artificiel (mécanique et/ou pharmacologique) des fonctions vitales : respiration (fréquence respiratoire, volume courant, oxymétrie), hémodynamique (rythme cardiaque, pression artérielle), tonus musculaire. En raison des spécificités de l'approche technique, physiopathologique et pharmacologique du patient anesthésié et de l'impératif de sécurité qui entoure cet acte, la pratique de l'anesthésie générale n'est possible, en France, que sous le contrôle de professionnels spécialisés en anesthésie (médecin-anesthésiste-réanimateur et infirmier anesthésiste diplômé d'état).
18
+
19
+ L'anesthésie générale fait appel à 3 grandes familles de médicaments qui peuvent être associés :
20
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21
+ L'anesthésie loco-régionale (ALR) a l'avantage de ne pas entraîner de perte de conscience. La respiration et les réflexes de protection des voies aériennes sont maintenus. Lorsque la chirurgie le permet, les anesthésies d'un membre diminuent les complications reliées à l'anesthésie (le patient est plus vite sur pied) : c'est donc une technique de choix pour la chirurgie ambulatoire. On l'accompagne le plus souvent d'une sédation à l'aide d'une benzodiazépine ou d'un hypnotique à faible dose. Néanmoins, le risque vital global n'est pas différent entre une anesthésie générale et une anesthésie rachidienne (épidurale ou rachianesthésie) sauf pour les césariennes où l'avantage va à l'anesthésie rachidienne (d'où son utilisation dans plus de 95 % des cas).
22
+
23
+ L'anesthésie locale se limite à la région visée et est généralement réalisée par injection d'anesthésiques locaux dans les tissus à anesthésier ou parfois par l'application d'une gelée ou crème contenant ceux-ci. C'est en général cette technique que pratiquent les dentistes. L'anesthésie locale peut être appliquée par le chirurgien lui-même. Les normes de sécurité doivent être respectées car les complications allergiques et le choc vagal peuvent survenir.
24
+
25
+ Il s'agit de l'anesthésie du territoire desservi par un nerf ou un groupe de nerfs. On l'obtient en injectant un anesthésique local à proximité du nerf. On distingue les anesthésies régionales axiales (rachianesthésies et anesthésies péridurales), qui permettent une anesthésie du bas du corps et les anesthésies régionales périphériques qui permettent d'agir sur un membre ou un segment de membre.
26
+
27
+ Les anesthésies axiales : le produit anesthésique est déposé soit à proximité de la moëlle, dans le liquide céphalorachidien (rachianesthésie), soit à proximité des racines nerveuses, au niveau des méninges (péridurale et anesthésie caudale). Lorsqu'un cathéter (petit tuyau servant à injecter des médicaments) est laissé en place, on peut prolonger l'effet de l'anesthésie, et moduler sa puissance (afin de faire de l'analgésie, par exemple pour les accouchements). Ces techniques nécessitent donc la réalisation d'une piqûre au niveau du dos. L'anesthésie péridurale peut être réalisée à tous les étages de la colonne vertébrale. Réalisée au niveau des vertèbres dorsales, elle est particulièrement utile pour soulager les douleurs après chirurgie thoracique ou chirurgie abdominale haute.
28
+
29
+ Les anesthésies tronculaires : on peut n'insensibiliser qu'un bras, ou une jambe par exemple. La localisation précise de l'endroit où le produit anesthésique doit être déposé, est réalisée grâce à un stimulateur nerveux. Celui-ci permet de repérer exactement les divers nerfs à bloquer. On peut aussi glisser un cathéter qui permettra d'injecter des anesthésiques locaux pour entretenir l'effet, et éviter les douleurs après l'opération (analgésie post opératoire). L'échographie prend une place de plus en plus importante dans le repérage des nerfs à bloquer. Ceci permet notamment de visualiser l'endroit où on réalise l'injection d'anesthésique local, de dépister une injection intravasculaire et de diminuer les doses d'anesthésiques locaux utilisées. Les techniques d'ALR sous échographie nécessitant une formation spécifique, l'ALR par neurostimulation reste encore à l'heure actuelle la technique de référence dans de nombreux centres.
30
+
31
+ Suc de pavot, chanvre, mandragore, éponges somnifères ou encore potion opiacée : ces divers élixirs soporifiques, plus ou moins efficaces, ont servi à apaiser la douleur jusqu'au milieu du XIXe siècle[réf. nécessaire]. Ils étaient absorbés par ingestion d'une décoction ou par inhalation de la fumée qu'ils dégagent en brûlant[réf. nécessaire].
32
+
33
+ En effet, depuis des milliers d'années, arracheurs de dents, barbiers et chirurgiens soignent à grands coups de lames et de pinces le corps humain. À vif ! Pour atténuer le supplice, une seule solution : travailler à toute vitesse, certains réussissant même des amputations en quelques dizaines de secondes ! Au XVIe siècle, le grand chirurgien Ambroise Paré préconise un cocktail d'opium et d'alcool à haute dose et recoud les plaies au lieu de les cautériser par une atroce brûlure au fer rouge.[style à revoir] Pendant la retraite de Russie, Dominique Larrey, le chirurgien de Napoléon constate que le grand froid atténue la douleur des opérés et l'on gardera longtemps le procédé pour amputer des membres gangrenés.
34
+
35
+ La véritable évolution se déroule le 30 mars 1842 lorsque le médecin américain Crawford Long doit pratiquer une intervention superficielle sur un de ses patients[réf. nécessaire] ; il a alors l'idée de l'endormir en lui faisant respirer de l'éther. Malheureusement, il ne fait pas part à ses confrères de son innovation, qui tombe dans l'oubli.
36
+
37
+ Puis, en décembre 1844, le dentiste Horace Wells assiste à une séance scientifique récréative, en fait une démonstration d'hypnose de Gardner Quincy Colton (en), chimiste itinérant[6], où l'on observe les effets hilarants du protoxyde d'azote ; il constate qu'un sujet se meurtrit sans ressentir aucune douleur. Le lendemain, il décide de se faire arracher une dent, anesthésié par du protoxyde d'azote. Persuadé de la réussite de la méthode, il part à l'hôpital de Boston pour en faire la démonstration : par la même technique, il procède à l'extraction d'une dent qui se solde par… un échec (à la suite d'une mauvaise administration du gaz dû vraisemblablement à un défaut matériel), et il subit les lazzi des étudiants, qui croient à une supercherie[7].
38
+
39
+ Gardner Quincy Colton (en), lui, va ouvrir à New York une école d'anesthésie dentaire[8].
40
+
41
+ Le silence de Long et l'échec de Wells permettront à deux autres médecins de partager, ou plutôt de se disputer la découverte de l'anesthésie par l'éther.
42
+ Le chimiste Charles Thomas Jackson fournit au chirurgien de l'hôpital de Boston William Morton les indications indispensables à sa préparation et à son administration. Le 30 septembre 1846, Morton enlève une dent à un patient anesthésié avec de l'éther versé sur un mouchoir. Toutefois, ce n'est que le 16 octobre de cette même année que William Morton réalise sa première démonstration officielle en permettant au chirurgien John Collins Warren d'extraire une tumeur cervicale à un patient anesthésié.
43
+
44
+ L'éther est utilisé pour la première fois en France, en 1847[réf. nécessaire], alors qu'un des chirurgiens français les plus réputés, Alfred Velpeau, avait déclaré, huit ans plus tôt, que la chirurgie sans douleur était inconcevable.
45
+
46
+ Après l'éther vient le chloroforme : le physiologiste Pierre Flourens anesthésie des animaux au chloroforme mais c'est James Young Simpson, gynécologue à Édimbourg, qui, après avoir fait un essai sur lui et sur ses assistants, l'utilise régulièrement à partir de 1847. Le chirurgien Gaspard-Léonard Scrive, médecin en chef du corps expéditionnaire français durant la Guerre de Crimée, en généralisa l'usage dans le cadre de la médecine de guerre à cette occasion.
47
+
48
+ Toutefois, l'anesthésie n'est pas seulement l'élimination de la douleur, c'est aussi un moyen d'inhiber la contraction musculaire. En 1844, Claude Bernard découvre que le curare agit sur la jonction neuromusculaire entraînant une paralysie et une baisse du tonus musculaire ; sous l'effet du curare, les muscles ne fonctionnent plus, deviennent mous, les poumons s'immobilisent. En raison de la paralysie respiratoire, le cerveau et les tissus ne sont plus alimentés en oxygène. Le temps s'écoule et les médecins ne tirent profit de cette observation qu'en 1942 : à cette date, un dérivé purifié, l'intocotrine, extrait des plantes à curare rapportées d'Amazonie en 1938 est introduit en anesthésie.
49
+
50
+ Si les premières tentatives d'anesthésie intraveineuse semblent dater de 1872, c'est l'utilisation de l'hexobarbital qui donne un coup d'envoi à la méthode en 1932. Un autre barbiturique à action rapide, le thiopental, est utilisé pour la première fois en 1934; aujourd'hui, il est encore utilisé pour l'anesthésie intraveineuse. On essaiera ensuite divers barbituriques à action rapide, mais aucun ne détrônera le fameux thiopental. Les nouveaux agents anesthésiques intraveineux se multiplient à partir des années 1950.
51
+
52
+ L'anesthésie par inhalation est l'autre façon d'endormir les patients : pendant près de 100 ans, le chloroforme et l'éther sont les anesthésiques par inhalation. Toutefois, le risque de syncope mortelle avec le chloroforme se confirme dès 1848, et on l'abandonne au profit de l'éther, qui cède la place au protoxyde d'azote, encore utilisé comme analgésique d'appoint. Puis un composé fluoré, l'halothane, est synthétisé : il allait devenir l'anesthésique par inhalation le plus utilisé au monde dans les années 1980.
53
+
54
+ Revenons à Claude Bernard qui, en 1860, propose l'anesthésie combinée associant morphine et chloroforme. Cette association est devenue aujourd'hui celle de l'anesthésie « balancée » où l'on associe divers anesthésiques, analgésiques morphiniques et myorelaxants administrés par voie intraveineuse ou par inhalation. La combinaison de ces diverses molécules minimise les effets secondaires d'une anesthésie, grâce à une diminution des doses nécessaires.
55
+
56
+ En 1859, Albert Niemann isole, à partir d'un extrait de feuilles de coca, la forme cristalline de la cocaïne. Carl Koller et Sigmund Freud décrivent ses effets anesthésiants sur la langue. En 1879, le physiologiste Vassily von Anrep étudie ses effets engourdissants et la mydriase qu'elle provoque chez les animaux. En 1880, Von Anrep observe que la peau infiltrée de cocaïne est indolore lors d'une piqûre et propose l'emploi de cet alcaloïde comme anesthésique local en chirurgie[9]. La cocaïne, premier anesthésique local disponible, est utilisé en chirurgie oculaire par instillation dès 1884. D'autres anesthésiques font leur apparition mais, à la fin du siècle, la cocaïne reste la première substance utilisée en anesthésie locale. Toutefois, sa toxicité stimule la recherche de nouvelles substances et elle est remplacée à partir de 1904 par la Stovaïne de Fourneau[10], premier anesthésique local de synthèse[11], et par la novocaïne d'Einhorn. La lidocaïne, introduite en 1943 par Nils Löfgren, est encore l'anesthésique local de référence, mais elle est progressivement supplantée par des molécules plus actives et de moins en moins toxiques.
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+ Au début du XXe siècle, les techniques et les appareillages se perfectionnent. Les anesthésies, moins toxiques, peuvent maintenant se prolonger, ce qui ouvre le champ à des actes opératoires jusqu'alors impossibles. Après la Seconde Guerre mondiale, l'anesthésie devient une discipline médicale autonome, à laquelle est adjointe la réanimation.
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+ Vient alors le GHB découverte par le professeur Henri Laborit en 1961 qui a ouvert la voie aux molécules complexes qui assurent aujourd'hui un taux d'échec largement minimisé par rapport aux procédés antérieurs qui laissaient jusqu'à 2 % de patients « non-réanimés ».
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+ En France, la société savante représentative est depuis 1982 la Société française d'anesthésie-réanimation (SFAR)[réf. souhaitée].
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+ Dans l'anesthésie moderne, une grande variété de matériel médical est utilisée en fonction des besoins et des circonstances, pour une utilisation sur le terrain, des opérations chirurgicales au bloc opératoire ou des soins intensifs en réanimation. Les anesthésistes doivent avoir une connaissance approfondie concernant l'utilisation des différents gaz médicaux, des agents anesthésiques et des appareils de ventilation artificielle. Ils doivent également maitriser les dispositifs de sécurité, les risques et les limites de chaque équipement.
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+ Les patients traités dans le cadre des anesthésies générales doivent être surveillés en permanence afin d'assurer leur sécurité.
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+ Au Royaume-Uni, l'Association des anesthésistes (AAGBI) a établi des lignes directrices pour la surveillance générale et l'anesthésie régionale. Pour la chirurgie mineure, il comprend en général la surveillance du rythme cardiaque (ECG ou par oxymétrie de pouls), de la saturation en oxygène (par oxymétrie de pouls), de la pression artérielle, des gaz inspirés et expirés (pour l'oxygène, le dioxyde de carbone, l'oxyde nitreux et des agents volatils). Lors d'une chirurgie majeure, la surveillance doit également inclure la température, la production d'urine, des mesures invasives de la pression artérielle et la pression veineuse centrale, la pression artérielle pulmonaire, l'activité cérébrale (EEG), la fonction neuromusculaire et du débit cardiaque. En outre, l'environnement de la salle d'opération doit être contrôlé pour la température, l'humidité et l'accumulation de gaz anesthésiques qui pourraient nuire à la santé du personnel de salle d'opération.
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+ En France, la surveillance anesthésique est effectuée principalement par l'infirmier anesthésiste diplômé d'état (IADE).
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+
72
+ Au Québec, la surveillance clinique du patient sous anesthésie générale et locorégionale ou sous sédation-analgésie est effectuée par l’anesthésiologiste ou par l’inhalothérapeute, et ce, en toute autonomie.
73
+
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+ Un dossier médical doit être tenu afin de retranscrire tous les événements au cours d'une anesthésie. Il tient le compte détaillé et continu des médicaments, des fluides et des produits sanguins administrés et des procédures engagées, et comprend également l'observation des réactions cardiovasculaires, estime la perte de sang, la production d'urine et les données provenant des moniteurs physiologiques. Le dossier d'anesthésie peut être écrit manuellement sur papier, mais le dossier papier est de plus en plus remplacé par un enregistrement électronique.
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+
76
+ L'AIMS (Anesthesia Information Management System) se réfère à tout système d'information permettant un enregistrement électronique automatisé des données du patient lors d'une anesthésie.
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+ Le médecin anesthésiste réanimateur (MAR) est un médecin spécialiste. Après les 6 années de formation universitaire et après nomination au concours de l'internat, un anesthésiste-réanimateur obtient actuellement sa qualification après dix semestres de stages dans un centre hospitalier universitaire (dont quatre semestres obligatoires en anesthésie et quatre semestres obligatoires en réanimation).
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+ Tout au long de sa carrière, il peut aussi bien travailler au bloc opératoire, dans les services de réanimation, aux urgences, ou au SAMU. En raison de leur maîtrise de gestes techniques particuliers (infiltrations, pose de cathéters…), certains anesthésistes réanimateurs choisissent de faire une formation complémentaire pour travailler dans les centres anti-douleur.
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+ Les Infirmiers Anesthésistes Diplômés d'État (IADE) sont des infirmiers cliniciens spécialisés qui, au terme de la formation initiale d'infirmier (3 ans) ont travaillé au minimum 24 mois à temps plein pour pouvoir se présenter au concours d'entrée en école d'infirmier(e)-anesthésiste. Après le concours, les études durent 2 années alternant des apports théoriques et des stages cliniques, Il faut donc au minimum 7 à 8 années depuis l'entrée à l'école d'infirmier jusqu'à l'obtention du diplôme d'État d'infirmier anesthésiste. Le Diplôme d’État d'Infirmier Anesthésiste confère le grade de master depuis la réforme des études de 2012. À ce jour, la profession d'infirmier anesthésiste possède la formation la plus longue et la plus qualifiante des paramédicaux français.
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+ Les infirmiers anesthésistes (IADE) appliquent les techniques d'anesthésie générale et loco-régionale sous la supervision des médecins anesthésistes, ce qui leur confère une relative autonomie. Au bloc opératoire, l'IADE a une exclusivité d'exercice par rapport aux autres paramédicaux, personne ne peut se substituer à lui hormis le médecin anesthésiste. L'IADE peut travailler également dans les services de réanimation, services mobiles d'urgence et de réanimation (SAMU-SMUR) où son expertise est reconnue ainsi qu'en centre anti-douleur et salles de soins post-interventionnelles (salles de réveil).
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+ Batailles
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+ La guerre de Sécession ou guerre civile américaine (généralement appelée « The Civil War » /ðə ˈsɪvəl wɔɹ/[1], litt. « la Guerre civile » aux États-Unis[2]) est une guerre civile survenue entre 1861 et 1865 et opposant les États-Unis d'Amérique (« l'Union »), dirigés par Abraham Lincoln, et les États confédérés d'Amérique (« la Confédération »), dirigés par Jefferson Davis et rassemblant onze États du Sud qui avaient fait sécession des États-Unis.
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+ L'Union comprend tous les États abolitionnistes et cinq États « frontaliers » esclavagistes et est dirigée par Abraham Lincoln et le Parti républicain. Lincoln est profondément opposé à l'esclavage et souhaite son abolition dans les territoires détenus par les États-Unis[3]. Sa victoire à l'élection présidentielle de 1860 entraîne une première sécession de sept États du Sud, avant même que Lincoln ne prenne ses fonctions.
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+ Les combats commencent le 12 avril 1861, lorsque les forces confédérées attaquent une installation militaire de l'Union à Fort Sumter, dans la baie de Charleston en Caroline du Sud, parce que les soldats nordistes ont refusé de l'évacuer malgré les menaces des sudistes[4]. Lincoln répond en mobilisant une armée de volontaires dans chaque État, ce qui conduit à la sécession de quatre États esclavagistes sudistes supplémentaires. Durant la première année de la guerre, l'Union s'assure du contrôle de la frontière des États sécessionnistes et établit un blocus naval alors que les deux camps renforcent leurs armées et leurs ressources. En 1862, des batailles telles que celles de Shiloh et d'Antietam causent des pertes sans précédent dans l'histoire militaire américaine.
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+
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+ Dans l'Est, Robert E. Lee, commandant de l'armée de Virginie du Nord puis général en chef de l'armée confédérée, remporte une série de victoires sur l'armée de l'Union mais il perd la bataille de Gettysburg au début de juillet 1863, ce qui est un tournant de la guerre. La prise de Vicksburg et celle de Port Hudson par Ulysses Grant achèvent la prise de contrôle du Mississippi par les troupes de l'Union. Grant mène de sanglantes batailles d'usure contre Lee en 1864, l'obligeant à défendre Richmond en Virginie, la capitale des Confédérés. Le général de l'Union William Sherman prend Atlanta en Géorgie, et commence sa marche vers la mer, dévastant une large bande de la Géorgie. La résistance des Confédérés s'effondre après la reddition du général Lee au général Grant à Appomattox le 9 avril 1865.
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+
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+ Outre un nombre indéterminé de victimes civiles, cette guerre provoque la mort de 620 000 soldats, dont 360 000 nordistes et 260 000 sudistes, ce qui en fait la guerre la plus meurtrière qu'aient connue les États-Unis à ce jour. La très grande majorité des soldats étaient natifs des États-Unis. Concernant la participation non américaine, on a avancé le nombre de 60 000 étrangers. Avec la guerre de Crimée qui la précède, elle est considérée par les historiens comme la charnière technique entre les guerres napoléoniennes et les guerres modernes qui suivirent. Elle affirme la prépondérance du modèle économique du Nord, l'industrie employant des ouvriers, sur celui du Sud, l'agriculture employant des esclaves[5]. Elle met fin à l'esclavage aux États-Unis, restaure l'Union et renforce le rôle du gouvernement fédéral. Les conséquences économiques, politiques et sociales de cette guerre continuent d'influer sur la pensée américaine contemporaine.
16
+
17
+ La guerre de Sécession (connue aussi sous le nom de Guerre civile américaine) plonge ses racines profondément dans l'histoire des États-Unis. Elle naît d'une opposition entre le Nord et le Sud qui remonte à l'époque de la naissance du pays. Après la guerre d'indépendance, les États-Unis constituent un État faible en raison des articles de la Confédération, une ébauche de constitution qui malgré son avant-gardisme, se retrouve très vite insuffisante. Elle ne peut notamment pas imposer des taxes ou contrôler le commerce entre les États de l'Union[6]. Elle est une « alliance » entre les treize États fondateurs, écrite rapidement pour parer au plus pressé, en l'occurrence s'unir contre la métropole britannique, mais en 1787, la question de l'inefficacité du gouvernement fédéral se pose de nouveau lors d'une querelle de frontière entre la Virginie et le Maryland.
18
+
19
+ Une convention est alors appelée pour amender la Constitution. Cette convention fera bien plus que la simple tâche qui lui a été assignée, puisqu'elle écrira une nouvelle constitution, qui deviendra la Constitution des États-Unis d'Amérique. Il reste qu'il faut que cette constitution soit ratifiée, et cela par neuf des treize États alors membres. Une clause avait été prévue pour abolir l'esclavage et garantir à tout citoyen américain les mêmes droits, mais devant la réticence de plus en plus forte des États du Sud, fortement intéressés par la question ��conomique, elle fut abandonnée. Devant le besoin de faire ratifier la nouvelle constitution, qui bouleversait les relations entre les États et le gouvernement fédéral, renversant les rapports de force, et passant d'une union d'États (confédération) à un État d'union (État fédéral), la convention abandonne certains de ses amendements réformistes en vue de favoriser la signature d'une Constitution impopulaire dans certains États, particulièrement dans les États du Sud par tradition plus indépendantistes et plus enclins à refuser la tutelle d'un gouvernement fédéral, et c'est ainsi que pour conserver l'Union, l'abolition de l'esclavage est abandonnée[6], créant un vide qui rattrapera très vite les États-Unis.
20
+
21
+ Dans son Histoire populaire des États-Unis, Howard Zinn fait valoir que la scission des États sudistes eut lieu même avant la prise de fonctions officielle de Lincoln, et fut motivée par des différends concernant la politique économique à suivre. Les États du Nord hébergeaient l'essentiel des abolitionnistes du pays (qui n'avaient pas le droit d'officier dans le Sud) et avaient aboli l'esclavage, tout en organisant cependant son commerce. Ces États disposaient d'une main-d’œuvre mobile, disponible et à bon marché. Les élites du Nord étaient tournées vers un marché intérieur et favorisaient une forme de Protectionnisme. Lincoln, en proposant des protections tarifaires et une Banque des États-Unis, représentait ainsi leurs intérêts. Le Sud était quant à lui libre-échangiste, orienté vers l'Europe pour ses exportations de matières premières (coton, textile), mû par un esprit de tradition européenne et de mentalités différentes. La grande majorité des Sudistes (pour la plupart vivant en milieu rural) défendaient dans leur esprit simplement leur terre, leur État contre les prétentions du Nord[non neutre]. La confrontation menaçait. Alexis de Tocqueville exprime d'ailleurs ses craintes à ce sujet dans De la démocratie en Amérique (1835). L'opposition des deux philosophies économiques se concrétisa dès 1832. Cette année-là, le Congrès fédéral (dominé par le Nord après l'avoir été dès sa création par le Sud) ordonne un nouveau droit de douane, qui menaçait, selon la Caroline du Sud, tous les équilibres fondamentaux de son économie.
22
+
23
+ Ce conflit s'expliquerait donc avant tout par une différence entre les intérêts matériels et politiques des élites Yankees et confédérées. Quelques États esclavagistes restèrent ainsi dans l'Union, ce qui tend à indiquer que l'axe du conflit n'était pas, fondamentalement, en tout cas au départ, la question morale de l'esclavage[7]. Il convient cependant de rester prudent face aux différentes tentatives de remettre en question les causes premières de ce conflit. Là où Zinn écrit en tant qu'historien soucieux de nuancer un récit officiel manichéen, des auteurs réactionnaires ont tenté de s'emparer de la place ambiguë de l'abolition de l'esclavage dans le déclenchement de la guerre afin de réhabiliter le Sud à des fins de démonstration politique. C'est par exemple le cas d'Alain de Benoist, figure de proue de la Nouvelle Droite en France, qui dans son antimodernisme veut voir la guerre de Sécession comme le baroud d'honneur romantique d'une société traditionnelle tenant tête à l'industrialisation. Le conflit serait selon lui le reflet d'un antagonisme profond entre le Nord des États-Unis, porte-drapeau du capitalisme industriel et financier, et par là-même du salariat, et un Sud agraire dont la prospérité provenait de la culture et du commerce du tabac, puis du coton. Sur 1,8 million de familles blanches, fait valoir de Benoist, le Sud comptait 380 000 familles propriétaires d'esclaves. Le but principal d'Abraham Lincoln aurait donc été d'empêcher la sécession du Sud et d'imposer le modèle industriel nordiste[5]. Les arguments de Benoist, qui prétend déterminer les raisons du conflit en faisant le décompte des différents métiers de la population sudiste, ne tiennent cependant pas face à des démonstrations plus systématiques comme celles de Zinn. S'il est vrai que la majeure part des sudistes n'étaient pas maîtres de plantation, il est tout aussi vrai que la majorité des « Yankees » n'étaient pas des industriels.
24
+
25
+ En novembre 1860, le candidat républicain Abraham Lincoln est élu avec seulement 39,8 % des voix. Les États du Sud, qui avaient annoncé leur sécession si Lincoln était élu, le vécurent comme une véritable déclaration de guerre et entamèrent aussitôt un processus de sécession de l'Union pour former les États confédérés d'Amérique.
26
+
27
+ Un complot pour assassiner le nouveau président avant son investiture, précédé de nombreuses lettres de menace, est déjoué le 23 février 1861 à Baltimore.
28
+
29
+ Les États confédérés d'Amérique regroupent la Caroline du Sud, le Mississippi, la Floride, l'Alabama, la Géorgie, la Louisiane, le Texas, la Virginie, l'Arkansas, le Tennessee et la Caroline du Nord.
30
+
31
+ Le Nord demandait des droits de douane pour protéger son industrie naissante. L'existence de l'esclavage dans le Sud n'en faisait pas un bon débouché pour la vente des machines du Nord.
32
+ Le choix des nouveaux États et territoires de l'Ouest devenait déterminant. Le Sud espérait trouver dans l'Ouest un soutien pour le maintien de l'esclavage. Le Nord voulait au moins bloquer toute propagation de l'esclavage dans d'autres États. La guerre de Sécession était prête alors à éclater.
33
+
34
+ La guerre de Sécession (terme européen) fut déclenchée par une attaque de l'armée des États confédérés sur Fort Sumter à Charleston (Caroline du Sud) tenu par des unités restées fidèles au gouvernement fédéral.
35
+
36
+ L'US Army, qui en 1860 n'avait que 16 367 hommes, avait commencé à mobiliser et à décupler ses effectifs, la conscription n'existant pas au début de ces événements et une partie de ses officiers prenant le parti de la Confédération.
37
+
38
+ L'armée des États confédérés l'emporta au début des hostilités et certains de ses commandants, en particulier le général Robert E. Lee bien que sa campagne de Cheat Moutain en septembre 1861 se soit « soldée par un lamentable échec » et qu'il soit rappelé à Richmond[9], furent de brillants stratèges. Les généraux nordistes, forts d'une écrasante supériorité numérique et matérielle, n'ont pas eu de grands scrupules à lancer de sanglantes offensives (comme, plus tard, les généraux de la Première Guerre mondiale). À l'opposé, le commandement sudiste, bien formé et conscient de son infériorité numérique, a davantage ménagé le sang de ses hommes par des tactiques plus élaborées. Néanmoins, les trois batailles les plus sanglantes de la guerre (Gettysburg, Chickamauga et Chancellorsville) sont des combats où les confédérés sont à l'offensive.
39
+
40
+ Pendant l'été 1863, Lee joua son va-tout en envoyant ses troupes dans le Nord jusqu'en Pennsylvanie. Il se heurta à l'armée de l'Union à Gettysburg. La bataille la plus meurtrière qui ait jamais été livrée sur le sol américain a alors lieu (avec plus de 10 000 morts et 30 000 blessés sur l'ensemble des deux camps)[10]. Au bout de trois jours de combats désespérés, les Confédérés durent s'avouer vaincus. Au même moment, sur le Mississippi, le général nordiste Ulysses S. Grant prenait la ville de Vicksburg. L'Union contrôlait désormais toute la vallée du Mississippi, coupant en deux la Confédération. Mais la guerre n'était pas finie.
41
+
42
+ Le conflit s'acheva deux ans plus tard, après une longue campagne où s'affrontèrent les armées commandées par Lee et Grant, grâce à l'apparition progressive d'habiles généraux nordistes comme Ulysses S. Grant et William T. Sherman. L'Union réussit à envahir les États du Sud. Les Confédérés capitulèrent le 9 avril 1865. La bataille d'Appomattox met fin à la guerre de Sécession.
43
+
44
+ Le général Ulysses S. Grant, qui s'est emparé six jours plus tôt de Richmond, la capitale des Confédérés du Sud, reçoit la reddition du général Robert E. Lee, qui commande l'armée sudiste. Celui-ci capitule avec les 26 000 hommes qui lui restent.
45
+
46
+ Le général Joseph Johnston se rend à son tour le 26 avril 1865 au général William T. Sherman. L'ultime reddition a lieu le 23 juin 1865. Elle est le fait du général de brigade Stand Watie qui a la particularité d'être un chef cherokee et le seul général amérindien de la guerre de Sécession.
47
+
48
+ Jefferson Davis, le président de la Confédération sudiste, tente de s'enfuir vers le Mexique mais il est rattrapé par une colonne de cavalerie et sera emprisonné sans jugement pendant deux ans.
49
+
50
+ À l'ouest du Mississippi, le Nord et le Sud se livrèrent une guerre radicalement différente de ce qu'elle fut à l'est. Elle se déroula sur une très vaste étendue, impliqua des Blancs, des Noirs et des Indiens, souvent pour des enjeux qui remontaient à de vieilles rivalités et à des rancunes tenaces qui se dénouèrent sur le terrain avec la plus brutale sauvagerie — sorte de guerre dans la guerre qui survécut quelque temps à la cessation officielle des hostilités.
51
+
52
+ Au moment de la sécession, le Texas, l'Arkansas et la Louisiane quittèrent l'Union pour la Confédération, tandis que les sympathisants sudistes du Missouri s'efforçaient - en vain - d'entraîner leur État dans la scission. Tout l'Ouest s'était passionné pour les luttes qui avaient fait « saigner le Kansas » dans les années 1850, de sorte que les lignes de démarcation étaient déjà tracées quand éclata la guerre de Sécession.
53
+
54
+ En août 1861, les Confédérés envahirent le Missouri, par leur victoire de Wilson's Creek, qui leur permit de s'emparer de la plus grande partie du territoire. Ils furent toutefois incapables de conserver leur avantage ; au printemps suivant, à Pea Ridge, les nordistes les forcèrent même à abandonner le Nord de l'Arkansas. Pendant les deux années suivantes, le Missouri et l'Arkansas demeurèrent aux mains des forces de l'Union, mais durent subir les raids sanglants de bandes d'irréguliers se réclamant de la Confédération, dirigés par des chefs tels que William Quantrill et William « Bloody Bill » Anderson. Les exactions de ces guérillas sudistes atteignirent un degré tel qu'elles devinrent extrêmement gênantes pour les autorités confédérées. En août 1863, par exemple, William Quantrill mit à sac Lawrence, au Kansas, et massacra 150 civils. Il pillait et tuait sans hésiter, au nom de la Confédération, mais sans en avoir reçu le moindre commandement.
55
+
56
+ En 1864, la Confédération s'attaqua de nouveau à l'Arkansas et au Missouri, d'abord par une campagne de printemps qui repoussa les nordistes jusqu'à Little Rock, puis à l'automne, lorsque le général Sterling Price, à la tête d'une force de cavalerie, remonta le Missouri jusqu'à sa défaite à Westport. Au printemps, le camp adverse avait subi, lui aussi, un revers : le général Nathaniel Banks avait remonté la Red River vers l'intérieur de la Louisiane, dans l'espoir de prendre pied au Texas, d'anéantir la récolte de coton et d'empêcher les renforts confédérés de passer à l'est du Mississippi, mais ses erreurs monumentales faillirent aboutir à son encerclement, et son entreprise se solda par un quasi-échec.
57
+
58
+ Dans les derniers temps de la guerre, les combats se firent plus âpres dans les Plaines et la Prairie. Courtisés par l'un et l'autre camp, les Cherokees et autres tribus indiennes combattirent souvent sous les deux uniformes. Le Cherokee Stand Watie, par exemple, devint général de brigade dans les rangs confédérés ; à la tête de ses troupes, il fut le dernier des rebelles à se rendre, à la fin du mois de juin 1865.
59
+
60
+ La guerre de Sécession fut un épisode traumatisant de l'histoire des États-Unis. Elle régla cependant deux problèmes en suspens depuis 1776 : elle permit d'abolir l'esclavage et de confirmer que le pays ne se composait pas d'États semi-indépendants mais formait une nation, unie et indivisible[réf. nécessaire].
61
+
62
+ Durant les quatre ans de cette guerre, plus de 3 millions d'hommes ont été requis et 624 500 ont été tués (soit 2 % de la population de l'époque) et près de 500 000 ont été blessés[11]. Le conflit a fait ainsi à lui seul plus de victimes que toutes les autres guerres auxquelles les États-Unis ont participé depuis[11].
63
+
64
+ Le Nord perdit au total 359 000 hommes — soit presque un soldat sur cinq — et le Sud en perdit 258 000 « seulement, à comparer au Nord », soit presque un soldat sur quatre (néanmoins ces chiffres pour le Sud sont considérés comme étant trop bas)[12]. Plus d'hommes moururent d'épidémies et de maladies que sur le champ de bataille, le rapport étant de un pour quatre. 56 000 hommes moururent dans les camps de prisonniers[13].
65
+
66
+ En 2011, l'historien et démographe J. David Hacker montre dans une étude que le nombre de victimes fut en réalité de 20 % supérieur aux estimations données habituellement. Il avance le chiffre de 750 000 morts pendant la guerre, soulignant que c'est essentiellement dans les armées du Sud que les chiffres avaient été sous-estimés[12].
67
+
68
+ Aux pertes militaires s'ajoutent quelques dizaines de milliers de victimes civiles. Ce conflit est, devant la Seconde Guerre mondiale, le plus meurtrier qu'aient connu les États-Unis (plus de 600 000 morts pour le premier, plus de 400 000 pour le second). En 2013, soit près de 150 ans après la guerre de Sécession, les États-Unis payent encore deux pensions dues à cette guerre[14].
69
+
70
+ Les destructions opérées durant la guerre par l'Union victorieuse, suivies par des politiques d'exploitation économique, notamment par les carpetbaggers (immigrants économiques venant du Nord, voyageant avec un sac de voyage en toile à tapis) associés aux scalawags, natifs du Sud collaborant avec le nouveau pouvoir (et perçus comme des brebis galeuses), causèrent une amertume tenace parmi les anciens confédérés et leur descendance envers le gouvernement fédéral[réf. nécessaire].
71
+
72
+ Cet échec, en apaisant cette partie du pays, fit surgir des difficultés persistantes pendant plusieurs décennies notamment pour faire appliquer les droits civiques des Noirs dans le Sud et vit un exode massif vers le Nord face à des organisations terroristes telles que le Ku Klux Klan. Pour autant, dans le nord, les anciens esclaves n'étaient pas si bienvenus que cela et souffraient du chômage ou d'un emploi très mal payé.
73
+
74
+ La guerre de Sécession trouve un caractère original selon les historiens pour deux raisons principales :
75
+
76
+ Elle est considérée comme la première des guerres modernes dans le sens où l'importance de l'économie et de l'industrie y joua un rôle déterminant[11]. Ce fut également la « première guerre idéologique » dans la mesure où l'on présenta l'affrontement entre le Sud et le Nord comme étant motivé avant tout par la question de l'esclavage. Elle possède un caractère de guerre totale dans lequel comme l'écrit le général William Tecumseh Sherman, « nous ne combattons pas des armées ennemies, mais un peuple ennemi : jeunes et vieux, pauvres et riches aussi bien que les militaires doivent sentir la poigne de fer de la guerre »[11]. Cette conception de la guerre aura pour conséquence la politique de la terre brûlée et de guerre totale qu'il mène contre les États confédérés[15].
77
+
78
+ En 1860, la population des États-Unis était de 32 millions d'habitants, dont 4 millions d'esclaves. Au cours des 50 dernières années, le taux de croissance avait été quatre fois plus élevé qu'en Europe, phénomène expliqué par l'immigration et un taux de natalité élevé chez une population plus jeune. Paradoxalement, l'accroissement naturel de la population américaine commença à ralentir au vu d'un effort parental à vouloir mieux se concentrer sur la qualité de leur éducation par peu d'enfants[pas clair]. Combiné à un taux de mortalité décroissant et une immigration croissante, la dénatalité se trouvait alors compensée[16].
79
+
80
+ L'armée régulière des États-Unis en 1860 était composée de 16 637 militaires d'active. En 1876, ses effectifs étaient de 27 442 hommes.
81
+
82
+ Les chiffres ci-dessus représentent le total des effectifs. Toutefois, parfois l'absentéisme atteignait 35 % dans les rangs de l'Union et plus de 50 % dans ceux de la Confédération.
83
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84
+ Les démocrates américains répugnaient à autoriser la conscription en temps de paix. La guerre d'indépendance américaine avait institué la tradition d'une armée mixte : une milice de citoyens renforcée par une petite armée régulière.
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86
+ Mais durant cette guerre, les volontaires furent trop peu nombreux à soutenir les armées de la Confédération comme celles de l'Union, ce qui obligea la première en avril 1862 et la seconde en mars 1863 à recourir à la conscription. Celle-ci augmenta cependant d'autant plus le ressentiment populaire que le système des quotas par localité permet aux riches d'acheter des remplaçants[18].
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88
+ Le Conscription Act ne réussit à fournir à l'Union que 6 % de ses effectifs, mais la menace de la conscription à laquelle s'ajoutait la perspective de primes suscita un engagement massif de volontaires : plus d'un million d'hommes s'enrôlèrent au cours des deux dernières années de ce conflit.
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+ Chez les Confédérés, la conscription représenta 20 % de leurs effectifs, mais là aussi la peur du recrutement poussa beaucoup de Sudistes à s'engager.
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+ Cette guerre fut l'une des premières au monde à mettre en œuvre à grande échelle les ressources et les moyens de transport de l'ère industrielle. Les armées du Sud trouvent même à se financer via une levée de fonds géante à la Bourse de Paris. Elle préfigura les guerres du XXe siècle par une mobilisation nationale, allant par moments jusqu'à la guerre totale qui entamerait profondément les ressources de la société civile, de même que les exigences du conflit, aussi bien militaires qu'économiques, accablèrent le Nord et écrasèrent le Sud.
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+ Le Nord, plus industriel, disposait d'un avantage considérable sur son ennemi car il possédait 35 420 des 49 190 km de voies ferrées qui sillonnaient le pays. De plus, son réseau avait été mieux élaboré, mieux construit et mieux entretenu que celui du Sud, plus agraire. L'écartement des voies ferrées était aussi différent : de 1 435 mm (4 pieds 8 pouces et demi) pour certains États du Nord et de 5 pieds pour certains États du Sud. Ceci occasionnait des transbordements obligatoires d'une compagnie de chemin de fer à une autre, donc une perte de temps.
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+ Ce fut la première fois qu'ils furent employés à de vastes mouvements de troupes entre les fronts.
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+ La supériorité du réseau ferroviaire apporta la preuve des redoutables ressources industrielles de l'Union, et bien souvent sa capacité à remplacer immédiatement le matériel perdu se chargea d'annuler les victoires remportées par les généraux sudistes.
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+ Les arsenaux de l'Union, nationaux et privés, produisirent à peine 50 000 petites armes à feu en 1860 contre 2,5 millions pendant la durée de la guerre. Quant au Sud, il en importa du Royaume-Uni et de France 600 000 malgré le blocus, en fabriqua une partie, et en récupéra une bonne part sur les champs de bataille[19].
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+ Pendant la guerre, les salaires des ouvriers du Nord diminuèrent de 35 %[18].
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+ Sur le plan économique, en plus de la faiblesse de son industrie et de sa logistique qui empêcha un bon approvisionnement de ses forces armées et de sa population qui connut de lourdes situations de pénurie aussi bien en matériel qu'alimentaire[20], la Confédération a commis une erreur stratégique énorme en bloquant d'elle-même l'exportation du Roi Coton pour tenter de faire pression sur le Royaume-Uni et la France. En effet, l'industrie textile faisait vivre respectivement cinq millions et un million de personnes dans ces pays à l'époque et à la veille de la guerre, les Américains produisent 716 000 des 850 000 tonnes de coton consommés chaque année dans le monde, dont les trois-quarts prennent la direction des usines britanniques[21].
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+ Mais l'Europe, pour ne pas se mettre en porte-à-faux avec l'Union, se tourna vers d'autres sources d'approvisionnement (l'Inde notamment) et cette manœuvre ne fit que priver le Sud de sa plus importante source de revenus.
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+ Un blocus sévère de l'US Navy, qui captura 1 551 bâtiments de commerce et en détruisit 355, combiné à la perte des liaisons terrestres avec le Mexique fit que le pays vécut en quasi autarcie. D'ailleurs, les sudistes construisirent le premier sous-marin militaire, le Hunley (exposé au Charleston muséum) afin de couler des navires nordistes. Il en coula un et sombra en même temps que sa victime.
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+ Le prix du moindre article de luxe ou manufacturé était prohibitif. En 1864, alors que la solde mensuelle d'un soldat était de 18 $ et d'un général de 200 $, une brosse à dents valait 8 $, un couteau de poche ou une livre de café 18 $, et une paire de gants pour dame 33 $.
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+ L'économie à la fin du conflit était ruinée et était redevenue en partie un système de troc.
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+ Le Nord vit au contraire son industrie se renforcer pour satisfaire à l'effort de guerre et poursuivre l'œuvre de développement du pays entamé avant la guerre. De plus, les vastes champs de blé des États du Midwest ont sauvé la balance commerciale en multipliant par trente leurs exportations vers l'Europe passant de 90 000 quarter en 1859 à plus de 3 millions en 1863.
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+ La disparité économique entre les deux camps eut une influence décisive sur la stratégie. Le seul souhait des États confédérés d'Amérique n'était pas de conquérir le Nord - ce qui était manifestement au-dessus de ses ressources - mais de se battre jusqu'à l'épuisement du Nord, ou surtout jusqu'à ce qu'une intervention européenne mît fin à la guerre.
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+ Le président de la Confédération Jefferson Davis avait le choix entre défendre les frontières de celle-ci ou autoriser Robert E. Lee à envahir le Nord, comme il le fit en deux occasions, dans l'espoir que quelques victoires sur le sol ennemi démoraliseraient les Nordistes.
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+ Davis était également confronté à des priorités stratégiques contradictoires. Le théâtre de l'Est était d'une importance évidente dans la mesure où les capitales ennemies se trouvaient proches l'une de l'autre et où s'emparer de l'une d'elles pouvait avoir des répercussions énormes. Mais le théâtre de l'Ouest, plus vaste, était tout aussi vital, car les principales voies ferrées transversales de la Confédération traversaient la région de Chattanooga-Atlanta.
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+ Finalement, Davis préféra la défense frontalière à l'« offensive-défensive » de Lee, mais adopta une politique de compromis en divisant la Confédération en départements dont les commandants assureraient la défense et le transfert des réserves par chemins de fer.
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+ C'était une stratégie conçue pour gagner du temps, pendant lequel l'Union et peut-être même la France et le Royaume-Uni en arriveraient à la conclusion que la défaite du Sud était impossible.
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+ Les dirigeants de l'Union comprirent qu'ils ne pourraient l'emporter qu'en conquérant le Sud et plus tard en détruisant l'armée confédérée.
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+ Lors des premières opérations de la guerre, le lieutenant-général Winfield Scott présenta son plan Anaconda, destiné à asphyxier le Sud par un blocus naval (la quasi-totalité de l'US Navy étant restée dans les mains du gouvernement fédéral à la déclaration de guerre) associé à une poussée en aval du fleuve Mississippi pour diviser la Confédération. Cette approche, lente mais sûre, n'obtint pas l'approbation des politiciens ni celle du peuple, pour lesquels le mot de ralliement était : « À Richmond ! ».
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+ Elle n'emporta pas non plus l'adhésion de Lincoln, qui pressait ses généraux de « détruire l'armée rebelle » en une seule bataille décisive. Son attitude énergique poussa ces derniers à s'embarquer dans des projets contre lesquels ils nourrissaient de solides préventions : il était moins facile de détruire une armée dans les conditions géostratégiques de l'Amérique du Nord que Lincoln voulait bien l'admettre.
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+ Le fait que la stratégie se limitât à un seul objectif ne s'expliquait pas seulement par l'incompétence initiale des officiers nordistes, bien qu'elle caractérisât longtemps cette armée. Elle avait promu des soldats réguliers à des grades qui ne correspondaient pas à leurs capacités réelles, car l'inflation des effectifs entraîna une explosion de la demande d'encadrement de ces jeunes recrues. On avait dû se concilier des généraux dont les prétentions politiques dépassaient largement les compétences militaires. Les hommes de mérite mirent du temps à sortir du rang, mais grâce à la souplesse du système nordiste, Grant put devenir lieutenant-général en trois mois, et Emory Upton général de brigade à l'âge de 24 ans.
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+ Il fallut du temps au Nord pour faire sentir toute sa puissance, et à ses chefs pour reconnaître que c'était à coups de massue et non de rapière qu'ils vaincraient le Sud. Le Nord doit beaucoup à Grant qui prit le commandement des armées de l'Union en mars 1864 et annonça immédiatement son intention d'exercer la plus forte pression contre la Confédération chancelante, en utilisant « toutes les troupes de l'armée pour les faire converger vers un même noyau ».
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+ Durant les douze derniers mois de la guerre, la stratégie de l'Union fit preuve d'une étonnante modernité, notamment en prenant conscience que la force d'un belligérant tient d'abord à ses ressources humaines et économiques.
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+ Le Sud, comparé au Nord, était très « bourgeois ». Bien que moins industrialisé, le Sud comptait beaucoup de familles riches, notamment du fait d'une main-d’œuvre totalement exploitable et particulièrement bon marché (esclavage).
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140
+ Les États-Unis de l'époque avaient déjà une grande histoire militaire. Et beaucoup de vétérans de la Révolution texane (1835-1836), de la guerre américano-mexicaine (1846-1848) et de la guerre de 1812-1815, vivaient au Sud. Les Sudistes avaient plus de tradition militaire que les Nordistes. De ce fait, beaucoup d'officiers ou de familles d'officiers bourgeois étaient originaires du Sud, ce qui explique que durant toute la première moitié du conflit, les Sudistes avaient un net avantage sur le plan des compétences.
141
+ En outre, les soldats sudistes étaient habitués à tirer au fusil et à monter à cheval, notamment pour la chasse traditionnelle, et les enfants étaient habitués dès leur plus jeune âge à manier le fusil et les cartouches.
142
+ De plus, les Sudistes, à cause d'une pauvreté plus grande, connaissaient bien la rudesse de la vie de campagne, et supportaient beaucoup mieux les privations, le manque d'hygiène, le manque de sommeil, qui étaient très durs à supporter pour les jeunes recrues nordistes souvent citadines.
143
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144
+ Les Sudistes pouvaient compter en grande partie sur de l'équipement britannique. Ils disposaient également d'une bonne artillerie française : les canons de type Napoléon causèrent de lourdes pertes aux troupes nordistes.
145
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146
+ Les Sudistes disposaient d'une très bonne cavalerie commandée entre autres par le général Jeb Stuart, dont notamment des unités spéciales qui étaient appelées Rangers, commandées par des officiers brillants (Mosby) ; elle avait pris naissance durant la guerre d'indépendance du Texas. Le Sud avait aussi une infanterie très tenace. En effet, les soldats sudistes défendaient leur terre, leurs familles et leurs maigres biens ruraux ; ils considéraient les nordistes comme des intrus de mentalité très différente à qui ils n'avaient rien demandé.
147
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148
+ De plus, les meilleurs officiers s'étaient joints aux États du Sud, ce qui leur permit de nombreuses victoires. Cependant, du fait que ceux-ci combattaient avec panache en première ligne par bravoure et tradition militaire, beaucoup périrent, ce qui anéantit cet avantage.
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+ Les Nordistes reconnurent officiellement la combativité et la ténacité des Sudistes.
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+ Le Nord, bien industrialisé, disposait de nombreuses ressources industrielles et d'hommes d'affaires avertis. De nombreux contacts avec certains pays européens étaient également noués via des échanges commerciaux. Les ingénieurs du Nord firent un excellent travail en ce qui concerne le développement d'un armement efficace. Le fusil standard du Nord inspiré du fusil Minié était de loin supérieur à toute autre arme du même type dans le monde. Son canon rayé permettait des tirs précis. Le Nord eut la chance d'avoir les premières mitrailleuses (Gatling) vers la fin de la guerre, d'équiper certains soldats avec des armes à répétition, etc.
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+ En chiffre brut, le Nord disposait d'un réservoir d'hommes supérieur au Sud, bien que moins entraînés et compétents que les Sudistes. Ce nombre lui permit de garder des troupes plus longtemps à l'entraînement (ce que le Sud ne pouvait se permettre), et ainsi de rattraper son retard par rapport au Sud. Le Nord se retrouva ainsi avec une armée professionnelle composée de volontaires bien entraînés et bien équipés.
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+ La marine du Nord avait été conçue à l'origine pour tenir tête à son ancien ennemi, la Grande-Bretagne. Bien que d'une taille moyenne au début des hostilités, avec seulement 90 navires à voiles et à vapeur, elle se développa rapidement, compta 386 bateaux portant 3 027 canons fin 1862, et remplit ses missions de blocus et de soutien aux forces terrestres de façon satisfaisante. La marine du Sud, composée essentiellement de navires ravitailleurs rapides pour tromper le blocus, ne disposait que de très peu de navires de guerre, essentiellement des cuirassés et un sous-marin. On vit d'ailleurs durant cette guerre les premiers combats de cuirassés avec le Monitor contre le Merrimac et l'utilisation du sous-marin par le Sud. Les cuirassés sudistes coulèrent ou endommagèrent 28 navires fédéraux.
157
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+ Fier de sa tradition, le Sud comptait beaucoup d'unités de milices d'État indépendantes. Cette tradition existait bien avant la guerre. Quand celle-ci fut déclarée, ces unités furent incorporées à l'armée mais sous le commandement de leur État respectif. Chaque régiment portait son propre uniforme distinctif, souvent très beau et impressionnant. Le Sud disposait aussi de quelques unités de zouaves en très petit nombre (cf. infra, Nord).
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+ L'armée régulière avait comme uniforme réglementaire, au début du conflit, un uniforme d'inspiration française, soit un veston gris et bleu ciel, avec un képi souple bleu ciel, et un pantalon bleu ciel. Leur tenue était parée d'insignes et parures. Le bleu ciel du képi et sur le veston était remplacé par du jaune pour la cavalerie, du rouge pour l'artillerie et du blanc pour la marine. Au début du conflit, les sudistes étaient équipés d'armes provenant des arsenaux frontaliers. Ne pouvant rivaliser avec l'Union dans le domaine industriel, la Confédération fit importer des armes d'Europe. Les fusils les plus importés furent le Enfield Mle 1853 anglais et le fusil Lorenz 1854 autrichien. Les nombreuses victoires du Sud et les raids de ses cavaliers Rangers amenèrent la prise d'un grand nombre d'armes.
161
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+ Mais cela ne dura que très peu de temps et les Confédérés se mirent à souffrir progressivement d'une grosse crise logistique. Leurs uniformes passèrent très rapidement à un uniforme totalement gris. Vers le milieu du conflit les soldats devaient se fabriquer eux-mêmes leur propre uniforme. Beaucoup de soldats n'avaient pas de chaussures et se battaient pieds nus. Les Sudistes se mirent à prendre les chaussures et les pantalons de cadavres Nordistes. La grande majorité des soldats Sudistes étaient de petits agriculteurs sans esclaves ; beaucoup n’avaient même pas de quoi se payer des chaussures et combattaient avec leur fusil de chasse personnel dont ils savaient fort bien se servir[22]. Une minorité de Sudistes aisés était assez proche de la tradition aristocratique et bourgeoise de la France et de l’Angleterre. Leurs femmes cousaient généralement les uniformes de leurs maris ou fils, surtout chez les officiers.
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+ À la fin du conflit, un simple soldat se reconnaissait par des vêtements civils de couleur grise ou marron (vient ainsi leur surnom de butternuts) et portait généralement des chapeaux civils. Il avait comme armement des armes de Nordistes récupérées, britanniques, et des armes non réglementaires.
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+ Les Nordistes quant à eux portaient la tenue réglementaire de l'armée américaine avant la sécession du Sud. Elle dérivait en droite ligne de celle portée durant la guerre de 1812, puis celle portée pendant la guerre du Mexique et demeurera semblable tout au long du conflit.
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+ Elle consistait dans ses grandes lignes en un képi souple bleu foncé, un veston bleu foncé et des pantalons bleu ciel. De là vint le surnom des soldats du Nord : « Tuniques bleues ». Des motifs de couleur et galons sur l'uniforme indiquaient le type d'unité à laquelle appartenait le soldat : comme pour le sud, le bleu ciel était la couleur distinctive de l'infanterie, le jaune celle de la cavalerie, et le rouge celle de l'artillerie. La marine disposait quant à elle de tenues de matelots.
169
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+ Le Nord étant bien industrialisé, les Nordistes n’eurent pas de difficultés à approvisionner leurs troupes convenablement. Les uniformes des officiers et des soldats contenaient au début du conflit plus de tissu et étaient plus élaborés qu'à la fin. Pour rationaliser la production d'uniformes et faciliter l'approvisionnement de l'armée, les Nordistes inventèrent en effet pendant la guerre le concept de coupe standard des vêtements. L'armée de l'Union était équipée d'armes fabriquées aux États-Unis (Springfield Armory).
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+ Tout comme le Sud, le Nord disposait de troupes indépendantes de milice. Leurs effectifs toutefois étaient bien plus importants. Beaucoup d'entre elles étaient des unités de Zouaves. Celles-ci portaient un uniforme chamarré inspiré de celui des zouaves français. Le port de l'uniforme de Zouave était un privilège accordé aux milices les plus valeureuses. Chaque régiment portait une tenue particulière.
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+ L'armée de l'Union (le Nord) comptait plusieurs unités spécialisées qui portaient elles aussi des uniformes distincts. Les sharpshooter (tireurs d'élite) portaient par exemple un uniforme vert à galons verts.
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176
+ Cette liste donne les principales batailles de la guerre de Sécession.
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+ General Lee, la Dodge Charger de 1969 de Bo et Luke Duke dans la série télévisée américaine Shérif, fais-moi peur (The Dukes of Hazzard).
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+ 2 uniformes authentiques de l'Union (infanterie et cavalerie), d'époque précédent juste la guerre (1855), sont visibles dans une vitrine du Royal Danish Arsenal Museum à Copenhague : l'intendance danoise, souhaitant renouveler les tenues et l'équipement de l'armée danoise, avait commandé pour les étudier des uniformes français, anglais, prussiens et américains, ces derniers sont restés dans des armoires pendant un siècle et sont maintenant exposés[23].
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182
+ Ce sont les ouvrages à consulter en premier, les ouvrages fran��ais travaillant sur des sources américaines.
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