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paganel connaissait la vnration des indig nes pour cette grande art re zlandaise il savait que les naturalistes anglais et allemands ne l'avaient gu re remont au del de sa jonction avec le waipa jusqu'o le bon plaisir de kai koumou allait-il entra ner ses captifs
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tous les sauvages s'taient levs hurlant sous la morsure de ces laves qui bouillonnaient au milieu de leur bivouac ceux que le fleuve de feu n'avait pas atteints fuyaient et remontaient les collines environnantes puis ils se retournaient pouvants et considraient cet effrayant phnom ne ce volcan dans lequel la col re de leur dieu ab mait les profanateurs de la montagne sacre
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s'cria le major c'est comme je vous le dis rpliqua paganel qu'importe mon digne ami vous croyez au contraire vous n'en ates que plus singulier cela ajoute vos mrites personnels cela fait de vous l'homme sans pareil rav par
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l'atmosph re tait sature d'une odeur sulfureuse tr s pntrante les indig nes n'en souffraient pas mais les captifs furent srieusement incommods par les miasmes exhals des fissures du sol et les bulles qui crevaient sous la tension des gaz intrieurs mais si l'odorat se faisait difficilement ces manations l'oeil ne pouvait qu'admirer cet imposant spectacle
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bref ce secret parvint aux oreilles de mistress olbinett et il clata jacques paganel pendant ses trois jours de captivit chez les maoris avait t tatou mais tatou des pieds aux paules et il portait sur sa poitrine l'image d'un kiwi hraldique aux ailes ployes qui lui mordait le coeur
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en ce moment il sentit une main s'appuyer sur son paule il se redressa et se vit face face avec le major â allons mon brave paganel dit mac nabbs d'un air grave il est encore heureux que vous n'ayez pas envoy le duncan en cochinchine â cette plaisanterie acheva le pauvre gographe un rire universel homrique gagna tout l'quipage du
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l'animal tait d'une beaut parfaite sa couleur brune indiquait une bate de fond fi re courageuse et vive il avait la tate lg re et finement attache les naseaux largement ouverts l'oeil ardent les jarrets larges le garrot bien sorti la poitrine haute les paturons longs c'est dire toutes les qualits qui font la force et la souplesse
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wilson ne comprenaient rien aux tonnements du vieux marin quelle fut leur stupfaction quand tom rpondit d'une voix calme â mais le duncan croise ici par ordre de votre honneur par mes ordres
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son nom indien le cobu leubu signifie â grande rivi reâ et apr s un long parcours il va se jeter dans l'atlantique l vers son embouchure se produit une particularit curieuse car alors la masse de ses eaux diminue en s'approchant de la mer soit par imbibition soit par vaporation
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paganel triomphant dans la personne de son l ve traduisit immdiatement ses compagnons les rponses de l'indien â quelle race intelligente ajouta-t-il sur vingt paysans de mon pays dix-neuf n'auraient rien compris mes explications â glenarvan engagea paganel demander au patagon s'il avait entendu dire que des trangers fussent tombs entre les mains d'indiens des pampas
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alors rpondit le gographe si nous faisons halte pendant la nuit notre voyage jusqu'au lac durera pr s de quatre jours mais les postes anglais o sont-ils situs demanda glenarvan il est difficile de le savoir rpondit paganel
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l'ocan indien les les amsterdam l'australie la nouvelle zlande l le tabor et le pacifique leurs efforts n'avaient point t striles et ils rapatriaient les naufrags du britannia
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c'est que les armoiries des europens n'attestent souvent que le mrite individuel de celui qui le premier a su les obtenir sans rien prouver quant au mrite de ses enfants tandis que les armoiries individuelles des no zlandais tmoignent d'une mani re authentique que pour avoir le droit de les porter ils ont d faire preuve d'un courage personnel extraordinaire
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nabbs rpliqua paganel voil que vous doutez encore de mon espagnol eh bien essayez mon digne ami essayons â paganel retourna vers le patagon et entreprit un discours frquemment interrompu par le manque de mots
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ce projet est vritablement bien conu dit glenarvan il n'a qu'une chance contre lui et cette chance c'est que les sauvages s'obstinent rester si longtemps encore au pied du maunganamu que les vivres viennent nous manquer mais cela est peu probable surtout si nous jouons habilement notre jeu
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quant la distance qui sparait le lac taupo de la baie plenty on pouvait l'valuer cent milles dix jours de marche dix milles par jour cela se ferait non sans fatigue mais dans cette courageuse troupe nul ne comptait ses pas
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mais glenarvan se trompait au moment de partir thalcave siffla d'une faon particuli re aussit t un magnifique cheval argentin de superbe taille sortit d'un petit bois peu loign et se rendit l'appel de son ma
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et c'est votre dieu dit le patagon qui a confi aux flots de la vaste mer les secrets du prisonnier dieu lui mame que sa volont s'accomplisse alors rpondit thalcave avec une certaine solennit nous marcherons dans l'est et s'il le faut jusqu'au soleil
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ce fut le major qui s'entremit entre ces deux coeurs faits l'un pour l'autre il dit mame paganel que le mariage tait la â derni re distractionâ qu'il p t se permettre grand embarras de paganel qui par une trange singularit ne se dcidait pas articuler le mot fatal
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dumont durville a donn de curieux dtails sur cette coutume il a justement fait observer que le moko tenait lieu de ces armoiries dont certaines familles sont si vaines en europe mais il remarque une diffrence entre ces deux signes de distinction
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glenarvan malgr toute sa confiance et en dpit des plaisanteries de paganel ne put s'empacher de frmir le salut des siens allait se jouer tout entier pendant ces dix minutes ncessaires franchir la crate il sentait battre le coeur de lady helena cramponne son bras
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le soleil fut prodigue de rayons tr s chauds le soir venu une barre de nuages raya l'horizon du sud-ouest sympt me assur d'un changement de temps le patagon ne pouvait s'y mprendre et du doigt il indiqua au gographe la zone occidentale du ciel
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remettez-vous tom dit lady helena la providence a voulu mais non madame pardonnez-moi reprit le vieux tom non ce n'est pas possible je ne me suis pas tromp ayrton a lu la lettre comme moi et c'est lui lui qui voulait au contraire me ramener la c te australienne
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avec une vhmence qui dconcerta le vieux marin de l'australie rpta tom en ouvrant les yeux mais non de la nouvelle zlande de l'australie tom de l'australie â rpondirent d'une seule voix les compagnons de
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tom â en ce moment glenarvan et john mangles furent mands dans la dunette le djeuner dont ils avaient un si pressant besoin tait prpar ils prirent place la table du carr et ne parl rent point d'ayrton mais le repas achev quand les convives refaits et restaurs furent runis sur le pont
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thalcave se tut et regarda le savant d'un air profondment surpris il n'admettait pas pourtant que paganel plaisantt le moins du monde un indien toujours srieux ne pense jamais qu'on ne parle pas srieusement
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le lendemain au lever du jour un brouillard assez dense rampait lourdement sur les eaux du fleuve une partie des vapeurs qui saturaient l'air s'tait condense par le refroidissement et couvrait d'un nuage pais la surface des eaux
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pendant la nuit enti re et sous l'orage qui se dcha nait dans les hauteurs du ciel le c ne fonctionna avec une violence qui ne laissa pas d'inquiter glenarvan l'ruption rongeait les bords du crat re les prisonniers cachs derri re l'enceinte de pieux suivaient les effrayants progr s du phnom ne le matin arriva
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sa bouche aux dents clatantes et son menton disparaissaient sous de rguli res bigarrures dont les lgantes volutes se contournaient jusqu sa robuste poitrine le tatouage le â mokoâ des no zlandais est une haute marque de distinction celui l seul est digne de ces paraphes honorifiques qui a figur vaillamment dans quelques combats
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oui un volcan factice un volcan improvis dont nous dirigerons les fureurs il y a l toute une provision de vapeurs et de feux souterrains qui ne demandent qu sortir organisons une ruption artificielle notre profit l'ide est bonne dit le major bien imagin paganel
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c'tait un chef maori et de haut rang on le voyait au tatouage fin et serr qui zbrait son corps et son visage des ailes de son nez aquilin partaient deux spirales noires qui cerclant ses yeux jaunes se rejoignaient sur son front et se perdaient dans sa magnifique chevelure
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ce fut la seule aventure de son grand voyage dont paganel ne se consola jamais et qu'il ne pardonna pas la nouvelle zlande ce fut aussi ce qui malgr bien des sollicitations et malgr ses regrets
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d'ailleurs en quittant melbourne j'ai gard le secret de ma destination et l'quipage ne l'a connue qu'au moment o nous tions en pleine mer lorsque les terres de l'australie avaient dj disparu nos yeux mais alors un incident qui m'a rendu tr s perplexe s'est pass bord que voulez-vous dire tom
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un peu excentrique elle mame mais bonne et charmante encore s'prit des singularits du gographe et lui offrit sa main il y avait un million dedans mais on vita d'en parler paganel tait loin d'atre insensible aux sentiments de miss arabella cependant il n'osait se prononcer
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j'ai pens votre honneur que dans l'intrat d'harry grant il fallait aller l o vous me disiez d'aller j'ai pens que par suite de combinaisons nouvelles un navire devait vous transporter la nouvelle zlande et que je devais vous attendre sur la c te est de l
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l'ide tait bonne mais sa mise en pratique difficile ce volcan n'allait-il pas dvorer les audacieux qui lui creuseraient un crat re pourrait-on ma triser diriger cette ruption quand ses vapeurs ses flammes et ses laves seraient dcha
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wilson tenaient la tate l'oreille et l'oeil aux aguets ils s'arrataient au moindre bruit ils interrogeaient la moindre lueur chacun se laissait pour ainsi dire glisser sur le talus du mont pour se mieux confondre avec lui
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oui mylord je n'ai fait que me conformer vos instructions contenues dans votre lettre du janvier ma lettre ma lettre â s'cria glenarvan en ce moment les dix voyageurs entouraient tom austin et le dvoraient du regard la lettre date de snowy river tait donc parvenue au duncan â voyons reprit
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chacun jeta son premier coup d'oeil aux montagnes environnantes aux valles profondes encore noyes de brumes la surface du lac taupo que le vent du matin ridait lg rement puis tous avides de conna tre les nouveaux projets de paganel se runirent autour de lui et l'interrog rent des yeux paganel rpondit aussit t l'inqui te curiosit de ses compagnons
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quatre-vingt-treize milles sparaient encore les voyageurs du point o le rio colorado coupe le trente septi me parall le c'est dire trois jours de voyage pendant cette traverse du continent amricain
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cependant il observa qu compter de ce moment il n'tait plus protg par le tabou la crate remontante n'appartenait pas au maunganamu mais bien au syst me orographique qui hrissait la partie orientale du lac taupo donc non seulement les coups de fusil des indig nes mais une attaque corps corps tait redouter
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o le rvrend morton apr s avoir pri neuf mois auparavant pour le salut du p re bnit le mariage de sa fille et de son sauveur il tait donc crit que robert serait marin comme
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et par prudence ne voulant pas lui laisser deviner que l'une des captives f t sa femme il refoula ses penses dans son coeur et observa les rives du fleuve avec une parfaite indiffrence l'embarcation un demi-mille au-dessus du confluent avait pass sans s'arrater devant l'ancienne rsidence du roi potatau
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paganel fit la demande et attendit la rponse â peut atreâ dit le patagon ce mot immdiatement traduit thalcave fut entour des sept voyageurs on l'interrogeait du regard paganel mu et trouvant peine ses mots reprit cet interrogatoire si intressant tandis que ses yeux fixs sur le grave indien essayaient de surprendre sa rponse avant qu'elle ne sort t de ses
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l'indien les lance souvent cent pas de distance sur l'animal ou l'ennemi qu'il poursuit et avec une prcision telle qu'elles s'enroulent autour de ses jambes et l'abattent aussit t c'est donc entre ses mains un instrument redoutable et il le manie avec une surprenante habilet
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peut atre s'il est encore aux mains des indiens et quand en avez-vous entendu parler il y a longtemps et depuis lors le soleil a ramen dj deux ts dans le ciel des pampas â la joie de glenarvan ne peut se dcrire cette rponse concordait exactement avec la date du document mais une question restait poser thalcave paganel la fit aussit t
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l'emplacement du crat re fut choisi trente pas du tombeau de kara tt il tait important en effet que cet oudoupa fut respect par l'ruption car avec lui e t galement disparu le tabou de la montagne l paganel avait remarqu un norme bloc de pierre autour duquel les vapeurs s'panchaient avec une certaine intensit
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le myst re de la prsence du duncan tait clairci les voyageurs si miraculeusement sauvs ne song rent plus qu regagner leurs confortables cabines du bord et djeuner cependant laissant lady helena et mary grant le major paganel et robert entrer dans la dunette
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mon p re â s'cria robert grant puis s'adressant paganel â comment dit-on â c'est mon p reâ en espagnol lui demanda-t-il es mio padreâ rpondit le gographe aussit t robert prenant les mains de thalcave dit d'une voix douce
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le hasard le hasard seul les ramenait ce navire qu'ils ne s'attendaient plus revoir et dans quel triste tat de consomption et de faiblesse mais avant de songer la fatigue aux imprieux besoins de la faim et de la soif glenarvan interrogea tom austin sur sa prsence dans ces parages pourquoi le duncan se trouvait-il sur la c te orientale de la nouvelle zlande
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aussi l'embarcation remontait le courant du waikato peu rapide du reste avec une vitesse notable au centre de ce long canot les pieds attachs mais les mains libres dix prisonniers europens se tenaient serrs les uns contre les autres c'taient glenarvan et lady helena mary grant robert paganel le major john mangles le stewart les deux matelots
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on e t dit que quelque machiniste dirigeait son gr les intermittences de ces sources les eaux et les vapeurs confondues dans l'air s'irisaient aux rayons du soleil en cet endroit le waikato coulait sur un lit mobile qui bout incessamment sous l'action des feux souterrains non loin du c t du lac
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botanistes racines cuites au four et de â kapanasâ pommes de terre abondamment cultives dans les deux les nulle mati re animale ne figurait leur repas et la viande s che des captifs ne parut leur inspirer aucun dsir
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cependant le sol devint tr s humide il fallut passer des â canadasâ sortes de bas-fonds inonds et des â esterosâ lagunes permanentes encombres d'herbes aquatiques
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le lendemain matin cette longue remonte du waikato fut reprise d'autres embarcations arriv rent par les petits affluents du fleuve une soixantaine de guerriers videmment les fuyards de la derni re insurrection taient runis alors et plus ou moins maltraits par les balles anglaises ils regagnaient les districts des montagnes
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parce que quand ayrton a vu que le yacht faisait voile pour la nouvelle zlande il est entr en fureur parce qu'il a voulu m'obliger changer la direction du navire parce qu'il m'a menac parce qu'enfin il a excit mes hommes la rvolte j'ai compris que c'tait un particulier dangereux et j'ai d prendre des mesures de prcaution contre lui et depuis ce temps depuis ce temps il est rest dans sa cabine sans chercher en sortir
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mais la vue de glenarvan de ses compagnons les vatements en lambeaux les traits hves et portant la marque de souffrances horribles l'quipage du yacht interrompit ses dmonstrations c'taient des spectres qui revenaient bord et non ces voyageurs hardis et brillants que trois mois auparavant l'espoir entra nait sur les traces des naufrags
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ils ne tarirent pas une journe enti re devait encore s'couler avant l'vasion dfinitive on l'employa discuter un plan de fuite paganel avait prcieusement conserv sa carte de la nouvelle zlande et il put y chercher les plus s rs chemins
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mais les rayons du soleil ne tard rent pas percer ces masses vsiculaires qui fondirent sous le regard de l'astre radieux les rives embrumes se dgag rent et le cours du waikato apparut dans toute sa matinale beaut
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cependant paganel revenu de ses grandes motions eut encore rpondre une question qu'il ne pouvait viter â maintenant paganel lui dit glenarvan rpondez franchement
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d'ailleurs le tatouage des maoris indpendamment de la considration dont il jouit poss de une incontestable utilit il donne au syst me cutan un surcro t d'paisseur qui permet la peau de rsister aux intempries des saisons et aux incessantes piq res des moustiques
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il comprenait cependant que ne se reliant aucune voie des pampas elle n'aboutissait ni aux villes ni aux villages ni aux tablissements des provinces argentines chaque matin on marchait vers le soleil levant sans s'carter de la ligne droite et chaque soir le soleil couchant se trouvait l'extrmit oppose de cette ligne
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ils taient sombres taciturnes avec l'indiffrence naturelle tous les peuples sauvages ils n'accord rent aucune attention aux europens midi les sommets du maungatotari se dessin rent dans l'ouest la valle du waikato commenait se resserrer
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est-ce que miss arabella ne vous pla t pas lui demandait sans cesse mac nabbs oh major elle est charmante s'cria paganel mille fois trop charmante et s'il faut tout vous dire il me plairait davantage qu'elle le f t moins je lui voudrais un dfaut
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il y revenait apr s un voyage de cinq mois pendant lequel suivant rigoureusement la ligne du trente septi me parall le il avait fait le tour du monde les passagers de cette mmorable expdition sans prcdents dans les annales du traveller's club venaient de traverser le chili les pampas la rpublique argentine l'atlantique les les
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cette chair tait vritablement excellente savoureuse mame et les six rongeurs furent rongs jusqu'aux os le crpuscule du soir arriva le soleil disparut derri re une bande d'pais nuages d'aspect orageux quelques clairs illuminaient l'horizon et un tonnerre lointain roulait dans les profondeurs du ciel
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c'est ce noeud coulant que lance la main droite tandis que la gauche tient le reste du lazo dont l'extrmit est fixe fortement la selle une longue carabine mise en bandouli re compltait les armes offensives du patagon
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un triste regard sur sa jeune femme sur mary grant exposes la merci de ces farouches indig nes et emportes dans un pays sauvage loin de toute intervention humaine mais il se vit observ par
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qui veut dire â viens ici en bonne santâ et les deux canots march rent de conserve les nouveaux venus avaient rcemment combattu contre les troupes anglaises on le voyait leurs vatements en lambeaux leurs armes ensanglantes aux blessures qui saignaient encore sous leurs
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dieu l'a voulu â rpondit le jeune capitaine en un instant avec la rapidit de l'clair la conduite d'ayrton sa trahison longuement prpare la blessure de glenarvan l'assassinat de mulrady les mis res de l'expdition arrate dans les marais de la
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le major en parfait connaisseur admira sans rserve cet chantillon de la race pampenne auquel il trouva certaines ressemblances avec le â hunterâ anglais ce bel animal s'appelait â thaoukaâ c'est dire â oiseauâ en langue patagone et il mritait ce nom juste titre
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savait qu'en agissant ainsi il pargnait ses compagnons et lui d'inutiles mauvais traitements depuis le dpart du campement les indig nes peu loquaces comme tous les sauvages avaient peine parl entre eux
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dix matelots se prcipit rent dans l'entrepont et remont rent paganel pli en deux le gographe ne parlait plus on transporta ce long corps sur la dunette les compagnons du brave franais taient dsesprs le major toujours mdecin dans les grandes occasions
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la plaine toujours triste et monotone formait un de ces espaces sans fin qui se nomment â travesiasâ dans la langue du pays le sol argileux livr l'action des vents prsentait une horizontalit parfaite pas une pierre pas un caillou mame except dans quelques ravins arides et desschs ou sur le bord des mares artificielles creuses de la main des indiens
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de longs intervalles apparaissaient des forats basses cimes noirtres que peraient et l des caroubiers blancs dont la gousse renferme une pulpe sucre agrable et rafra chissante puis quelques bouquets de
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restez je vous en prie il faut que ben joyce se voie face face avec toutes ses victimes â lady helena se rendit cette observation mary grant et elle prirent place aupr s de lord glenarvan autour de lui se rang rent le major paganel john mangles robert wilson
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dans l'est mugissaient les sources thermales et les cascades fumantes du rotomahana et du tetarata entrevues par quelques hardis voyageurs cette rgion est perce de geysers de crat res et de
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paganel ne se dboutonna pas non pas mame quand le duncan passa la ligne et que les coutures du pont fondirent sous une chaleur de cinquante degrs â il est si distrait qu'il se croit saint ptersbourg â disait le major en voyant le gographe envelopp d'une vaste houppelande comme si le mercure e t t gel dans le
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campa cent milles du confluent du waipa et du waikato le fleuve s'arrondissant vers l'est retombait alors au sud sur le lac taupo comme un immense jet d'eau dans un bassin
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nul autre canot ne sillonnait les eaux du fleuve quelques huttes longuement espaces sur les rives tmoignaient par leur dlabrement des horreurs d'une guerre rcente les campagnes riveraines semblaient abandonnes les bords du fleuve taient dserts quelques reprsentants de la famille des oiseaux aquatiques animaient seuls cette triste solitude
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une colonne incandescente fusa vers le ciel avec de vhmentes dtonations tandis que des ruisseaux d'eau bouillante et de laves roulaient vers le campement des indig nes et les valles infrieures tout le c ne trembla et l'on put croire qu'il s'ab mait dans un gouffre sans fond glenarvan et ses compagnons eurent peine le temps de se soustraire aux atteintes de l'ruption ils s'enfuirent dans l'enceinte de l'oudoupa
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d'ailleurs par un commun accord et sur le conseil de glenarvan ils avaient rsolu d'affecter une indiffrence superbe devant les indig nes c'tait le seul moyen d'imposer ces farouches natures les sauvages en gnral et particuli rement les maoris ont un certain sentiment de dignit dont ils ne se dpartissent jamais ils estiment qui se fait estimer par son sang-froid et son courage
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route de carmen dit-il eh bien oui mon brave patagon rpondit le gographe dans son plus pur espagnol route de carmen mendoza nous ne la prenons pas reprit thalcave non rpliqua paganel et nous allons toujours l'est c'est aller nulle part
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pas un de ces braves cossais partis la voix de leur laird ne manquait l'appel tous revenaient leur vieille cosse et cette expdition rappelait la bataille â sans larmesâ de l'histoire ancienne le duncan son ravitaillement termin prolongea les c tes de la patagonie doubla le cap horn et courut travers l'ocan atlantique
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qu'on ne vous corche ajouta le major m'corcher s'cria le gographe d'un air furibond est-ce une allusion quelle allusion paganel â demanda mac nabbs de sa voix tranquille l'incident n'eut pas de suite
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vritables vagues incessamment agites par le vent lorsque la racine des vgtaux ne les encha ne pas au sol ce sable est d'une extrame finesse aussi le voyait-on au moindre souffle s'envoler en broussins lgers ou former de vritables trombes qui s'levaient une hauteur considrable
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mais o se trouvait-il en dernier lieu demanda paganel chez le cacique calfoucoura rpondit thalcave sur la ligne suivie par nous jusqu'ici oui et quel est ce cacique le chef des indiens poyuches
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ce bloc recouvrait un petit crat re naturel creus dans le c ne et s'opposait par son poids seul l'panchement des flammes souterraines si l'on parvenait le rejeter hors de son alvole les vapeurs et les laves fuseraient aussit t par l'ouverture dgage
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le chef maori apr s une opinitre rsistance ses principaux guerriers massacrs par les soldats du e rgiment revenait faire un nouvel appel aux tribus du fleuve afin de rejoindre l'indomptable william thompson qui luttait toujours contre les conqurants ce chef se nommait
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eh parbleu s'cria paganel c'est â mais au mame instant ses yeux se port rent sur robert sur mary grant et il s'arrata court puis il rpondit â que voulez-vous mon cher glenarvan je suis un insens un fou un atre incorrigible et je mourrai dans la peau du plus fameux distrait
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l s'chappe le trop-plein des gaz qui n'ont pu trouver issue par les insuffisantes soupapes du tongariro et du wakari les seuls volcans en activit de la nouvelle zlande pendant deux milles les canots indig nes navigu rent sous cette vo te de vapeurs englobs dans les chaudes volutes qui roulaient la surface des eaux
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tout le pass du misrable apparut devant les yeux de ces deux hommes et maintenant par le plus trange concours de circonstances le convict tait en leur pouvoir â o est-il demanda vivement glenarvan dans une cabine du gaillard d'avant rpondit tom austin et gard vue pourquoi cet emprisonnement
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le vieux marin ne savait auquel entendre il prit donc le parti de n'couter que lord glenarvan et de ne rpondre qu lui â mais les convicts demanda glenarvan qu'avez-vous fait des convicts les convicts rpondit tom austin du ton d'un homme qui ne comprend rien une question oui les misrables qui ont attaqu le yacht
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lui mame il m'a soutenu que c'tait une erreur que vous me donniez rendez-vous la baie twofold avez-vous la lettre tom demanda le major intrigu au plus haut point oui monsieur mac nabbs rpondit austin je vais la chercher
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donc tout rsign son sort il suivait sur sa carte le cours du waikato travers les plaines et les valles de la province lady helena et mary grant comprimant leurs terreurs s'entretenaient voix basse avec glenarvan et le plus habile physionomiste n'e t pas surpris sur leurs visages les angoisses de leur coeur
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soyez tranquille rpondit le major elle en poss de et plus d'un la femme la plus parfaite en a toujours son contingent ainsi paganel est-ce dcid je n'ose reprenait paganel voyons mon savant ami pourquoi hsitez vous je suis indigne de miss arabella â rpondait invariablement le gographe et il ne sortait pas de l
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quand la langue n'alla plus le bras lui vint en aide paganel mit pied terre et l sur le sable il traa une carte gographique o se croisaient des latitudes et des longitudes o figuraient les deux ocans o s'allongeait la route de carmen jamais professeur ne fut dans un tel embarras
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alors les vases les laves les dtritus volcaniques se confondirent dans un mame embrasement des torrents de feu sillonn rent les flancs du maunganamu les montagnes prochaines s'clair rent au feu de l'ruption les valles profondes s'illumin rent d'une rverbration intense
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paganel salua l'orage qui venait en aide ses desseins et compltait sa mise en sc ne les sauvages sont superstitieusement affects par ces grands phnom nes de la nature les no zlandais tiennent le tonnerre pour la voix irrite de leur nou atoua et l'clair n'est que la fulguration courrouce de ses yeux
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s discussion les fugitifs rsolurent de se porter dans l'est vers la baie plenty c'tait passer par des rgions inconnues mais vraisemblablement dsertes les voyageurs habitus dj se tirer des difficults naturelles tourner les obstacles physiques ne redoutaient que la rencontre des maoris
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