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Beaucoup de théorie, beaucoup de bonnes paroles, nous sommes les premières à le dire, les premières à avoir des bonnes paroles, mais la pratique se fait attendre.
Pourquoi cela me soucie-t-il ?
Parce que je pense que nous sommes à un moment d'ambiguïté et d'embarras très fort, en matière d'égalité des chances dans l'espace européen.
Nous voulons des actions spécifiques et nous voulons le mainstreaming.
Les deux ne se conjuguent pas si facilement et nous pouvons perdre sur les deux tableaux.
Je prends pour exemple ce qui va se passer tout à l'heure quand nous allons voter, à midi, deux rapports sur la discrimination et l'égalité d'accès à l'emploi qui, tous deux, excluent le sexe, au motif que le sexe serait traité dans d'autres politiques que celle de la discrimination.
Je trouve cette position embarrassante et ambiguë, et cela mérite, me semble-t-il, réflexion pour les projets que vous nous proposez, car il n 'est pas sûr que nous aboutissions à de la pratique à travers tout cela.
Je prends un exemple tout simple, nous en discutions encore il y a trois jours à la commission des droits de la femme : parle-t-on de défense de la flexibilité ou veut-on lutter contre la pauvreté ?
Les deux choses sont possibles, mais les deux choses sont contradictoires, car nous savons bien que la flexibilité entraîne plus de pauvreté, la marche mondiale des femmes de la semaine prochaine saura le dire.
Il y a donc des contradictions dans notre politique en matière d'égalité des chances et je crois qu'il faut en prendre conscience pour que nous puissions mieux organiser, me semble-t-il, la suite de notre projet.
Un autre exemple, cher aussi à nos contradictions, celui du temps partiel.
Il apparaît dans les rapports d'aujourd'hui, parmi les droits sociaux.
L'accès au temps partiel est-il un droit social ?
Je n'en sais rien, j'en doute.
En revanche, il apparaît à ce même niveau, dans les rapports, quelque chose qui me semble très important et que Mme Dybkjaer a bien mis en avant, ainsi que Mme Eriksson, c'est le fait que désormais il faut s'intéresser à ce qu'on appelle "les droits dérivés", c'est-à-dire les droits sociaux d'autonomie des femmes.
Que fait une femme qui a vécu pendant vingt ans avec un mari qui la quitte ?
Quelle retraite aura-t-elle ?
Voilà une bonne question ?
Quelle fiscalité est la sienne ?
Il n'y a pas d'égalité des chances, il n'y a pas d'égalité réelle des femmes sans une autonomie et une liberté dans les droits sociaux, qui leur permette de conserver leur vie, tout au long de leur vie.
J'aimerais désormais que ce sujet, qui a été si bien souligné dans nos rapports, soit au centre de nos préoccupations.
Pour ce qui est maintenant, peut-être, encore un de mes soucis, je veux parler de l'élargissement, nous sommes ravies que, depuis la présidence finlandaise, des indicateurs soient appelés et je sais que la présidence française tient à consolider cette politique d'indicateurs en un institut important.
Je m'en félicite, je m'en réjouis.
Mais, quid, si vous voulez bien, du problème de l'élargissement, et c'est là-dessus que je terminerai, car la question de l'élargissement me soucie énormément. Nous avons voté oui, hier, bien sûr, au rapport sur l'élargissement à toute une série de pays.
Mais où sont, s'il vous plaît, les conditions des droits des femmes et d'égalité des chances dans cet élargissement ?
Je me préoccupe de cela et je demande à la présidence française de s'en soucier.
Madame la Ministre, Madame la Commissaire, Monsieur le Président, chers collègues, nous sommes tous d'accord ici pour affirmer que l'égalité des chances entre hommes et femmes est un objectif qui doit être poursuivi dans chacune des politiques que nous définissons.
Mais, au-delà de l'objectif, il convient de définir la méthode.
Il faut s'assurer que ce qui est décidé à Strasbourg soit un vrai progrès.
Au nom de l'égalité des chances, les femmes françaises ont conquis, grâce à l'Europe, le droit de travailler la nuit.
Je ne suis pas certaine qu'elles doivent lui en être reconnaissantes.
La méthode uniformisatrice européenne n'est pas la bonne.
Tout d'abord, parce que la femme comme le citoyen en général, si elle a la même conception de l'équité ou de l'iniquité, n'a pas la même conception de son rôle dans les différentes cultures de l'Union européenne.
La femme, par un choix de la nature, est celle qui porte l'avenir de l'humanité en son sein.
Le premier devoir de toute société est donc de favoriser le développement de la vie et ainsi de tout mettre en uvre pour que les femmes puissent concilier leur droit légitime à un épanouissement personnel et professionnel et leur maternité potentielle.
Dans ce domaine, il n'y a pas d'égalité.
Seules les femmes peuvent porter des enfants.
Il ne peut donc être question que d'équité, le rôle des femmes et des hommes étant dans cette mesure nettement différencié.
Le gouvernement français, plutôt que d'élargir les possibilités d'avortement devrait plutôt développer une politique visant à éliminer toutes les raisons matérielles et sociales qui peuvent pousser une femme à cet acte de négation de la vie.
Chaque avortement condamne notre société, mais jamais une femme, jamais un individu.
Depuis que je suis député de ce Parlement, j'ai l'impression toutefois qu'une partie de notre Assemblée veut oublier cette dimension de la vie des femmes.
Plus grave encore, j'ai également le sentiment que les institutions de l'Union européenne ont la plus grande difficulté à développer une vision globale de la société de nos pays.
Au fil des débats, au fil des réglementations, apparaît une vision cloisonnée de notre société.
Au lieu de s'adresser à tous, nous compartimentons, minorité après minorité, ethnie après ethnie.
En tant que citoyenne française, cette vision du monde m'est particulièrement étrangère.
Je suis une citoyenne qui doit jouir, ni plus ni moins, des mêmes droits et des mêmes perspectives que tout citoyen de l'autre sexe.
Je souris parfois aussi dans cette maison. Je souris lorsque j'entends en particulier que la catégorie la plus hostile à la mise en place de la monnaie unique, sont des femmes, en particulier au Danemark.
Alors que l'on décide d'une politique ciblée pour les handicapés, les aveugles, et c'est tout-à-fait normal, on y ajoute les femmes.
C'est bien embêtant tout de même, ces femmes qui, du fond de leur cuisine, ou des comptes de leur ménage, refusent l'avenir radieux de l'euro.
Il faut donc les rééduquer.
L'image de la femme européenne, celle que l'on découvre au fil des pages de notre rapport, de nos directives, cadre mal avec ces femmes danoises qui disent dans leur majorité non à l'euro.
Alors, au fil de nouvelles pages on les décrit comme mal informées, isolées, hors du mouvement du monde.
Les femmes danoises apprécieront.
J'en profite pour saluer ici les parlementaires danoises, en particulier Ulla Sandbaek et Pia Kjaersgaard, qui, venant d'horizons politiques différents, n'en incarnent pas moins ensemble le courage qui manque à tant d'hommes.
J'ai aujourd'hui la conviction qu'au travers des politiques sectorielles, je dirai même du minoritarisme de ce Parlement, c'est une méthode qui se dessine.
Il faut détruire tout attachement national, réduire les sociétés européennes à un ensemble d'individus isolés, en petites minorités ethniques, sexuelles, sociales ou autres, le tout géré de loin par un État européen aussi lointain que tâtillon.
Dans cette ligne, il n'est pas étonnant que le rapport de Mme Dybkjaer fasse référence à la plate-forme de Pékin qui se sert du droit des femmes comme arme pour défendre une conception particulière de la femme et de ses droits et l'imposer au monde entier.
La délégation polonaise à la conférence de New York avait déjà pu mesurer l'arrogance des positions d'une partie de la délégation européenne incapable d'accepter d'autres positions plus mesurées que la sienne.
Il aura fallu que d'autres députés de ce Parlement prennent la plume pour corriger le tir, la Pologne les en a d'ailleurs remerciés.
Malgré ces remarques, nous voterons ce rapport car, bien sûr, nous sommes favorables à l'égalité des chances, mais l'égalité des chances, c'est avant tout le respect de chacun.
Monsieur le Président, Madame la Représentante du Conseil, Madame la Commissaire, les situations respectives et les rapports entre l' homme et la femme dans la société ont subi de profondes modifications au cours de la décennie écoulée.
Le nombre de ménages à double revenu a considérablement augmenté.
Au vu de cette évolution, nous ne pouvons qu' acclamer une politique qui contribue à un épanouissement comparable des hommes et des femmes, dans le respect des dispositions et des intérêts de chacun.
Le rapport qui se trouve devant nous repose cependant sur une interprétation forcée du principe d' égalité.
La diversité et la différence qui existent entre l' homme et la femme ne sont toujours pas suffisamment prises en considération.
On prend aussi l' autonomie de l' individu comme point de départ.
En agissant de la sorte, la liberté de choix à laquelle on aspire pour les femmes risque de donner lieu à un sentiment de frustration et à de nouvelles formes d' asservissement.
Je trouve significatif que le rapport vise l' instauration d' un équilibre numérique entre les hommes et les femmes dans tous les secteurs de la société, sur le marché du travail par exemple.
En raison de leur nature, de leurs aptitudes et de leurs intérêts spécifiques, les hommes et les femmes posent toutefois des choix différents, tant en termes de formation que de profession.
Le sens des réalités exige de respecter et d'apprécier cette différence.
Les campagnes lancées par le gouvernement néerlandais à l' égard des jeunes filles en vue d' encourager ces dernières à opter davantage pour des sciences exactes et pour ce que l' on appelle des "métiers d' hommes" se sont soldées par un échec retentissant.
Il est à mon sens tout à fait inutile de répéter cette débâcle à l' échelle européenne.
Je ne peux m' empêcher de dire combien j' ai jugé choquant le fait que la représentante du Conseil ose parler d' imposer - notez bien : imposer - la parité domestique.
J' espère tout de même qu' elle reconnaît que les autorités n' ont pas le droit d' intervenir dans la sphère privée.
Le rapport fait également état d' une sous-estimation du travail temporaire.
L' éducation des enfants, à savoir la transmission de normes et de valeurs, revêt une importance vitale pour notre société.
Ceux qui ôtent aux mères la liberté d' élever leurs enfants sans être rémunérées recevront la facture plus tard, sous la forme de délinquance juvénile et de vandalisme.
Le fameux "retard" des femmes par rapport aux hommes sur le plan de la rémunération ne pourrait précisément pas être considéré comme une inégalité puisqu' il repose sur une vision unilatérale défavorable aux femmes.
On en revient en effet à la pensée froidement rationnelle qui pose l' être humain en tant qu' individu autonome et relègue la femme au "deuxième sexe".
Si vous prenez cette manière de penser pour base, il est parfaitement compréhensible que vous choisissiez l' égalité de la femme par rapport à l' homme.
Ce choix n' offre cependant aucune garantie contre le tort causé, la souffrance et l' injustice.
Il perpétue au mieux d' autres formes d' oppression.
L' être humain est une créature autonome et responsable dans ses relations avec, d'une part, Dieu - son Créateur - et, d'autre part, ses semblables.
Par conséquent, l' homme et la femme sont liés l' un à l' autre et ont besoin l' un de l' autre pour être valorisés en tant qu' homme et femme.
C' est précisément pour cette raison que le rapport a manqué une opportunité majeure en occultant complètement le mariage et la famille.
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, en rédigeant un rapport sur les rapports annuels de la Commission concernant l'égalité des chances entres hommes et femmes au sein de l'Union européenne au cours de la période allant de 1997 à 1999, la commission des droits de la femme et de l'égalité des chances a certainement pris une sage initiative.
Ces rapports ont confirmé ce que nous savions déjà tous : en matière d'égalité de traitement et d'égalité des chances entre hommes et femmes au sein de l'UE, tout n'est pas encore au point, bien que la première directive relative à l'égalité de traitement, qui portait sur l'égalité des salaires entre hommes et femmes, date déjà de 25 ans et que le traité de Rome de 1957 prévoyait déjà dans l'article 119 la suppression de la discrimination salariale dont les femmes sont victimes.
Ça fait maintenant plus de 40 ans !
Quoi qu'il en soit, nous discutons à présent du cinquième programme d'action pour l'égalité de traitement des hommes et des femmes.
Le rapport de Mme Dybkjær contient à nouveau un longue liste d'exigences et de souhaits adressés à la Commission, en particulier en ce qui concerne les enquêtes, que je ne considère toutefois pas comme absolument indispensables.
Nous savons tous où le bât blesse. Nous savons que cette situation insatisfaisante est due à un manque de volonté politique - en particulier au sein des États membres -, à un manque de disposition des partenaires sociaux, à l'hésitation des partis politiques à associer plus de femmes aux processus de décision, mais aussi à la mentalité - avouons-le ! - de beaucoup de femmes et d'hommes.
On en a de nouveau donné un aperçu très clair.
Ce que je ne retrouve pas dans ce rapport, Madame la Commissaire, ce sont les exigences visant à ce que la Commission accorde enfin aux différentes propositions concrète faites par le Parlement le traitement qui s'impose.
Ce dont nous avons besoin bien plus rapidement que des études, de belles déclarations et des discours du dimanche, ce sont des propositions législatives concrètes faites par la Commission.
Tout d'abord en ce qui concerne l'amélioration des directives existantes, par exemple sur l'égalité de traitement dans le domaine de la sécurité sociale dans les systèmes publics et privés.
À ce sujet, je rappelle notre rapport sur le splitting des droits de pension en cas de divorce, afin que les prestations pour les survivants et l'âge de la pension soient intégrés dans la directive de 1979.
Je rappelle l'amélioration en souffrance de la directive "édulcorée" de 1986 concernant l'égalité de traitement des indépendants, en ce compris les conjoints leur prêtant assistance - ces millions de producteurs invisibles, en majorité des femmes - ne disposant pas de sécurité sociale dans les petites et moyennes entreprises du secteur agricole.
Il y a cinq ans, nous avons approuvé à l'unanimité un très beau rapport à ce sujet et nous avons par exemple exigé un statut-cadre pour les conjoints aidants.
Après deux tables rondes organisées par la Commission, c'est toujours le silence à ce sujet.
Il y a déjà trois ans de cela !